BULLETIN
, DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série - Tome XXII
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N° 1. — Janvier 1950
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
5y, RUE CUVIER
■ P ARIS-V
REGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l'aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie-
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils
sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser
directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
TIRAGES A PART
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Us peuvent en
outre s’en procurer à leurs frais 25 supplémentaires, aux conditions
suivantes :
( Nouveaux prix pour les tirages à part et à partir du Fascicule n° 1 de 1950)
25 ex. 50 ex.
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8 pages 65 fr. 75 89 fr. 75
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numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
Les commandes dépassant 50 exemplaires ne pourront être acceptées
que par autorisation spéciale et à des prix supérieurs à ceux qui sont
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Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés
au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
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correspondant.
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France : 1500 fr. — Étranger : 2000 fr.
(Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum)
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome XXII
REUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
MUSÉUM NATIONAL D’IUSTÛIRK NATURELLE
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1950. — N° 1
376e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
26 JANVIER 1950
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR R. HEIM
MEMBRE DE i/lNSTITUT
ACTES ADMINISTRATIFS
M. le Professeur R. Jeannel est nommé Directeur du Muséum (Arrêté
ministériel du 13 janvier 1950).
M. le Professeur A. Guillaumin est nommé Assesseur au Directeur du
Muséum (Arrêté ministériel du 27 décembre 1949).
M. le Professeur P. Rivet est nommé Professeur honoraire au Muséum
(Arrêté ministériel du 5 décembre 1949).
Mlle Callamand est nommée Sous-Directeur de Laboratoire (Arrêté
ministériel du 28 décembre 1949).
MM. Vincent (A. m. du 28-XII-1949) et Gillet (A. m. du 29-XII-
1949) sont titularisés dans les fonctions d’Assitant.
M. (Petteh est nommé Assistant stagiaire (A. m. du 8-XII-1949).
M. A. Boudarel est nommé Assistant honoraire (A. m. du 2-XII-
1949).
MM. Reboussin et Hissard sont chargés des leçons de dessin au
Muséum (A. m. du 16-1-1950).
M. J. Dhouailly est nommé Aide-technique stagiaire (A. m. du 23-
X 1-1949).
MUe Bourdin est chargée des fonctions d’Aide-technique (A. m. du
2-XII-1949).
Mme Grieu est nommée Aide-bibliothécaire au Musée de l’Homme
(A. m. du 27-XII-1949).
M. M. Grateloube est nommé Brigadier des gardiens (A. m. du 28-
X 1-1949).
M. Villaine est nommé Garçon de laboratoire (A. m. du 28-XI-1949).
— 6
M. Doisy êst titularisé dans les fonctions de Jardinier (A. m. du 28-
XII-1949).
M. Roux obtient un congé de 4 semaines pour raison de santé (A. m.
du 14-XII-1949).
MUe Th. Rivière et M. J. Pinson obtiennent une prolongation de
congé de 6 mois pour raison de santé (A. m. du 16-1-1950).
MM. M. Nicolas et M. Daubigney obtiennent un congé de 6 mois pour
raison de santé (A. m. du 16-1-1949).
M. le Président a le regret de faire part du décès de M. R. Fosse, Pro-
fesseur honoraire au Muséum, Membre de l’Institut, survenu le 17 décem-
bre 1949.
LISTE DES ASSOCIÉS ET CORRESPONDANTS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
NOMMÉS EN 1949
ASSOCIÉS
Cuatrecasas (José), présenté par M. le Professeur H. Hi/mbert.
Le Professeur Cuatrecasas est actuellement attaché au Chicago
Natural II is tory Muséum.
Le Prof. Cuatrecasas est connu universellement parmi les. botanistes
systématiciens et ph.ytogéographes comme le spécialiste le plus q,ualifié
des flores et de la végétation de la Colombie. Il a, particulièrement depuis
vingt-cinq ans, fait porter ses efforts, sur l’exploration de la Cordillère
des Andes, dont il a fait connaître les types de la végétation extrêmement
variés échelonnés jusqu’aux très hautes altitudes. Il a publié sur cette
région une série de travaux q,ui constituent la base indispensable à toute
recherche ultérieure sur les questions botaniques dans cette partie du globe,
et qui permettent des comparaisons d’un haut intérêt scientifique avec
la végétation d’autres hauts massifs intertropicaux. Dès 1934, il publiait
à Madrid, un mémoire illustré « Observaciones geobotanicas en Colombia »,
où se révèle sa maîtrise en ce qui concerne l'écologie végétale. Depuis
qu’il a quitté Madrid pour Bogota il a entrepris sous le titre trop modeste
« Notas a la Flora de Colombia » une série de magnifiques publications en
grand format relatives à ce pays.
Il a recueilli au cours de ses explorations de vastes collections com-
portant de très nombreuses espèces nouvelles dont il a réservé la première
série disponible au Muséum.
Sa notoriété, les apports qu’il fait ainsi à notre établissement, justi-
fient pleinement cette proposition, à laquelle s’associent d’ailleurs les
Professeurs A. Guillaumin et Roger Heim.
(H. Humbert.)
Malbran.t (René), présenté par MM. les Professeurs J. Berlioz
et A. Urbain.
M. René Malbrant, Docteur-Vétérinaire, Inspecteur général dès
Services vétérinaire et d’Elevage en A. E. F., député de l’A. E. F., ancien
élève de l’Ecole Vétérinaire d’Alfort et du laboratoire de Mammalogie
et d’Omithologie du Muséum, n’a cessé, au cours de sa carrière tant
— 8 —
coloniale que politique, de participer de façon effective à l’activité scienti-
fique du Muséum et des Services de Protection de la Nature en Afrique.
Animateur zélé des recherches d’histoire naturelle, il a largement contri-
bué, soit par lui-même, soit par ses relations personnelles, à enrichir les
collections du Muséum et à faciliciter la publication de toutes les études
relatives à la faune des Mammifères et des Oiseaux. Ayant réuni une
documentation considérable, dont il a fait généreusement don au Muséum,
sur la faune du Congo français, il a publié lui-même à ce sujet un ouvrage
important (actuellement sous presse), après s’être déjà fait connaître par
un ouvrage préliminaire sur la faune du Centre Africain, publié en 1936.
Par sa connaissance étendue de la faune africaine, par sa générosité
à l’égard du Muséum, par l’appui toujours précieux et complaisam-
ment apporté aux activités de notre Etablissement, nul ne me paraît plus
qualifié que le Dr Malbrant pour recevoir le titre d’Associé du Muséum,
dont il est correspondant depuis 1935.
(J. Berlioz.)
CORRESPONDANTS
Lesse (Jacques-Hubert de), présenté par MM. les Professeurs
R. Jeannel et A. Guillaumin.
M. Jacques Hubert de Lesse est un excellent Lépidoptériste qui a déjà
produit des travaux remarqués sur les Erebia et particulièrement sur la
morphologie des pièces génitales des mâles et des femelles. Après avoir
poursuivi des études sérieuses de génétique végétale à la Villa Thuret et
à Verrières, il s’est passionné pour les Lépidoptères et a déjà rendu de
précieux services au laboratoire d’Entomologie du Muséum en classant
et rangeant les collections de Rhopalocères.
D’autre part, H. de Lesse s’est révélé un grand voyageur. Il vient
d’accompagner, pendant l’été 1949, la mission Paul-Emile Victor au
Groenland et en a rapporté une documentation particulièrement riche
sur la faune et la flore de ce continent glacé. Ses observations écologiques
sur les Insectes sont de premier ordre. Le laboratoire de Phanérogamie a
reçu de lui un herbier et de splendides photographies, et notre Jardin
Alpin a été enrichi par lui d’une bonne collection de plantes vivantes.
H. de Lesse n’en restera pas là. Il prépare d’autres grands voyages
et ce sera un grand encouragement pour lui de recevoir le titre de corres-
pondant du Muséum.
(R. Jeannel.)
Antoine (Maurice), présenté par MM. les Professeurs R. Jeannel
et C. Arambourg.
M. Maurice Antoine, Professeur honoraire au Lycée de Casablanca, est
chargé aujourd’hui de l’inspection des antiquités préhistoriques dans
le Protectorat du Maroc. Il a été pendant toute sa carrière un entomolo-
giste amateur qui a beaucoup contribué à la connaissance des Coléoptères
de l’Afrique du Nord, ayant publié près de 70 mémoires et notes sur
différents groupes de cet ordre d’insectes.
Ses relations avec le laboratoire d’Entomologie du Muséum ont toujours
été des plus cordiales. Il a toujours aidé de son mieux nos missionnaires
dans le Protectorat et les chercheurs de la métropole qui font appel à
lui pour obtenir communication de matériaux. Il a enrichi nos collections
par des dons et a réuni une importante collection qui nous sera vrai-
semblablement destinée. .
En nommant M. Antoine correspondant du Muséum, notre maison
reconnaîtra des services déjà rendus et donnera une autorité plus grande
à un homme qui occupe une place importante dans le monde scientifique
marocain et nous apporte sa collaboration avec beaucoup de dévoue-
ment.
(R. Jeannel.)
Rousselot (Robert), présenté par M. le Professeur J. Berlioz.
M. Robert Rousselot, Vétérinaire principal des Colonies, détaché au
Service vétérinaire et d’élevage de Brazzaville (A. E. F.), au cours de
ses divers séjours professionnels en A. O. F. et en Perse notamment,
a toujours apporté une large et bénévole contribution à l’accroissement
des collections de Mammifères et d’Oiseaux au Muséum. Il a publié
depuis 1938 un bon nombre de notes et d’études concernant les Vertébrés
supérieurs, quelques-unes en collaboration avec M. Berlioz ou avec
M. Rode.
(J. Berlioz.)
Rougeot (Pierre), présenté par MM. les Professeurs J. Berlioz
et R. Jeannel.
M. Pierre Rougeot, Administrateur des Colonies, à Oyem (Gabon).
Ornithologiste et Entomologiste de qualité, n’a cessé, durant ses cinq
années de séjour au Gabon, d’envoyer généreusement au Muséum, des
collections d’insectes et surtout des collections d’Oiseaux, représentant
plus de 200 spécimens, dont quelques raretés exceptionnelles, que le
Muséum ne possédait pas encore. S’adonnant aussi sur place à des études
biologiques sur les Oiseaux et sur les Lépidoptères, a publié de nombreuses
et intéressantes notes sur des questions peu connues.
(J. Berlioz.)
Puzenat (Léon), présenté par MM. les Professeurs J. Orcel et
Roger Heim.
M. Léon Puzenat, Ingénieur civil, géologue, collaborateur du Service
des Mines du Maroc, délégué pour la région de Marrakech de la Société
des Sciences Naturelles du Maroc, a longtemps travaillé au Muséum
(Service du Professeur Stanislas Meunier) et n’a jamais cessé de corres-
pondre avec notre établissement. A diverses reprises il a fait parvenir
des minéraux et des roches au Professeur Orcel, des lichens et des mousses
au Professeur Allorge et à Madame Ali.orge. Ce naturaliste enthou-
siaste est tout disposé à poursuivre l’envoi de spécimens zoologiques,
botaniques et géologiques au Muséum. Nous sommes persuadés que
M. Léon Puzenat sera très sensible à sa désignation comme corres-
pondant du Muséum.
(J. Orcel.)
— 10 —
Buchholz (J.-E.), présenté par MM. les Professeurs A. Guillaumin,
Roger Heim et H. Humbert.
M. J. E. Buchholz, Professeur de Botanique à PUniversité d’Urbana,
Illinois (U. S. A.), est un spécialiste des Conifères. Il a donné à l’Herbier
du Muséum une importante documentation sur ces plantes (échantillons
d’herbier, photographies, préparations), notamment une part des types
de ses espèces nouvelles. De plus, ayant herborisé en Nouvelle-Calédonie»
il a offert au Muséum une série de ses récoltes, complétant ainsi le très
important herbier néo-calédonien que nous possédons.
(A. Guillaumin.)
Saboureau (Pierre), présenté par M. le Professeur H. Humbert.
M. Saboureau, Conservateur des Eaux et Forêts, Conservateur des
Réserves naturelles de Madagascar à Tananarive (Parc de Tsimbazaza),
est spécialement chargé de la Conservation des Réserves naturelles de
Madagascar et de la Somalie française. Depuis que ce service lui a
été confié en 1946 il a effectué une série de reconnaissances dans les
Réserves naturelles sur lesquelles pesaient les plus grands risques
d’empiètement, car la période de guerre avait vu, par manque de
■personnel, la surveillance se relâcher dangereusement, et la rébellion
de Madagascar avait eu de très fâcheuses conséquences dans l’Est.
Il ne s’est pas contenté de reprendre en mains ce service, de réorganiser
la surveillance, de poursuivre les travaux de délimitation. Il a profité de
ces reconnaissances pour constituer avec l’aide de sa femme, de très
beaux herbiers qui enrichissent à la fois le Muséum et l’Institut de Recher-
che scientifique de Madagascar, en apportant de nouveaux et précieux
matériaux d’étude pour l’élaboration de la Flore de Madagascar en cours
de publication sous la direction du Professeur Humbert : de nombreuses
espèces nouvelles, des genres nouveaux, et même une famille encore
inconnue à Madagascar, ont déjà été déterminés dans ses récoltes et en
partie publiés. Conférer le titre de Correspondant à M. Saboureau n’est
donc que reconnaître les services déjà rendus par lui à notre établisse-
ment et l’encourager à continuer à enrichir l’herbier du Muséum. Les
Professeurs A. Guillaumin et Roger Heim s’associent à cette propo-
sition.
(H. Humbert.)
TRAVAUX FAITS DANS LES LABORATOIRES
DU MUSÉUM NATIONAL ü’hISTOIRE NATURELLE
PENDANT L’ANNÉE 1949
Anatomie comparée.
J. Millot, Professeur. — Revue générale des Arachnides de Madagascar.
Mém. Inst. Scient. Madagascar, t. I, fasc. 2, série À, 1948.
— Discours de réception à l’Académie des Sciences Coloniales. C. R.
séances Académie Sci. Col., févr. 1949.
— Traité de Zoologie. Volume Chélicérates. Articles Arachnides, Scor-
pions, Solifuges, Palpigrades, Aranéides, Amblypyges, Ricinulei,
Uropyges. Masson, Paris, 1949.
— et Fjscher-Piette. — Iconographie et classification des principaux
Tropidophora de Madagascar (Mollusques Cyclostomidae). Mém.
Inst. Scient. Madagascar, t. III, fasc. 1, série A, 3 pl., 1949.
M. Friant, Sous-Directeur. — Les Musaraignes (Soricidae) quaternaires
et actuelles de l’Europe occidentale. Caractères dentaires et ostéo-
logiques, bases de leur classification. Ann. Soc. g éol. Nord, fasc. 2,
1947.
— Classification générique des Lémuriens actuels, principalement blasée
sur l’Ostéologie et la dentition. Acta anatomica, Vol. VI, nos 1-2,
1948.
— Un Rongeur précolombien de la Martinique, le Dasyprocta. Ann. Soc.
roy. zool. Belgique, t. XXVIII, 1947.
— Sur la morphologie de l’articulation temporo-maxillaire chez les
Rhinocéros et le Rhinocéros ( Tichorhinus ) antiquitatis Blum, en
particulier. Bull. Inst. roy. Sci. nat. Belgique, t. XXIV, n° 51,
déc. 1948.
— Les premiers Oiseaux avaient-ils des ailes ? Scientia, janv.-févr. 1949.
— Sur le nombre originel des vertèbres caudales chez les Oiseaux. C. R.
Acad. Scie., 10 janv. 1949.
— Sur l’évolution des molaires chez les Equidae. Rev. Stomatol., t. 50,
n° 3, 1949.
— Sur le problème des Chevaux quaternaire d’Europe. Vierteljahrsschr.
Nalurf. Gesellsch., XCIV, 31 mars 1949.
— Principaux caractères anthropologiques du squelette quaternaire de
Memer (Aveyron). C. R. Acad. Sci., 27 juin 1949.
J. Anthony, Assistant et R. Serra. — Anatomie de l’appareil de la
morsure chez Xenodon merremii W., Serpent aglyphe de l’Amé-
rique tropicale. Vol. Jubil. Alipio de Miranda Ribeiro, Rio de
Janeiro, 1950.
12 —
Contribution à la connaissance anatomique du siniis orbitalis chez
Eunecles murinus L. (en portugais). Anais da Faculdade de Farmacia
e Odontologia de Sao Paulo, 1949.
— Recherches anatomiques sur le degré d’organisation cérébrale des
Singes de l’Amérique du Sud (en portugais). Anais da Faculdade
de Farmacia e Odontologia de Sao Paulo, 1949 (en collab. avec
R. Serra et O. Serra).
- — — et O. Serra. - — La surface palatine rapportée à la capacité crâ-
nienne chez les Singes platyrhiniens (étude portant sur 523 spéci-
mens sauvages). Bull. Mém. Soc. anthrop. Paris, 1949.
• — — Remarques complémentaires sur la morphologie externe du cerveau
dans le genre Aloualta. Bull. Mus. Hist. Nat., 1950, n°l, 3 p., 1 fig.
— — Anatomie de l’appareil de la morsure chez Eunectes murinus L.
(Boidae) I, Ostéologie ; II, Myologie, vaisseaux et nerfs. Rev.
Brasil. Biol., 1950.
— — Nouveaux cas de fractures consolidées en position vicieuse chez
des Serpents sud-américains. Archivos do Museu Paulista, 1S49.
P. Bourgin, Assistant. — Incidences thermiques sur le développement
de quelques Coléoptères. L’Entomologiste, 1949, V, p. 51-54.
Une nouvelle sous-espèce française d ’Oryc.tes nasicornis (Morpho-
logie comparée des formes affines). Bull. Soc. Ent. Fr., 1949,
p. 86-91.
- — Les Oryctes de France et des pays voisins. L’ Entomologiste, 1949,
V, nos 5-6.
— et H. Fradois. - — Sur certaines variations de coloration chez les
Carabes. Ibid., 1948, IV, p. 180-189.
Ethnologie des Hommes actuels et des Hommes fossiles
(Musée de l’Homme).
P. Rivet, Professeur. — La famille linguistique Guahibo. Journ. Soc.
Améric., Paris, t. XXXVII, (1948-1949), p. 191-240.
— As origino de homem americano. Traduçâo de P. Duarte, Sao Paulo,
Inst. Progresso Editorial, 1948 (1949), 123 p. in-8°.
— Der Anteil der sogenannten méderen Kulturvôlker an der europôus-
chen Zivilisation. Lancelot, Neuvied-am-Rhein, n° 18, 1949, p. 92-
94.
— Les langues de l’ancien diocèse de Trujillo. Journ. Soc. Améric., Paris,
t. XXXVIII, 1949, p. 1-51.
C. Lévi-Strauss, Sous-Directeur. — • La vie familiale et sociale des
Indiens Nambikwara. Journ. Soc. Améric., Paris, t. XXXVII,
1948 (1949), p. 1-132.
— Les structures élémentaires de la Parenté. Presses univ. de France,
Paris, 1949, 639 p., 88 fig. (Prix Paul Pelliot).
— Le sorcier et sa magie. Temps mod., mars 1949, 22 p.
— L’efficacité symbolique. Rev. Hist. Relig., Paris, t. CXXXV, n° 1,
janv.-mars 1949, p. 1-27.
— 13
— Les sociétés non différenciées (Amérique). Année sociolo., 3e série,
t. I, Paris, 1949, 9 p.
A. Leroi-Gourhan', Délégué dans les fonctions de Sous-Directeur. — La
documentation photographique. Préhist., Paris, 1949, 12 pl.
— Le Musée de l’Homme est un monde à découvrir. Voix des Parents r
Paris, n° 18, décembre 1949, p. 4-5.
— Cinéma et sciences humaines. Rev. géog. hum. ethn., Paris, n° 3, 1949,
p. 42-50.
— Lascaux (Préface de l’ouvrage). Centre études et docum. préhist.,.
Montignac, 1949 (Edition anglaise : Faber and Faber, Londres,
1949).
1). Schaeffner (Pauj.me), Assistante. — Le culte du « Yallo » en pays
Kissi, (Haute-Guinée). Rev. Hist. Relig., Paris, t! CXXXV, n° 1,
janv.-mars 1949, p. 28-41.
— Les Kissi, gens du riz. Près, afric., n° 6, p. 26-45.
R. Hartweg, Assistant. — Ossements anciens de 1 ’ Ile Maré (Iles Loyauté).
Journ. Soc. Océan, Paris, t. IV, 1948 (1949), p. 133-138.
— L’apport de l’Odontologie à l’étude des races humaines. Rev. Sc.
médic., Paris, avril 1949.
— Conceptions modernes sur les origines de l’Homme. Evidences, Paris,
oct. 1949, p. 31-35.
J. Faublée, Délégué dans les fonctions d'Assistant. — L’évolution des-
Sociétés malgaches. Rev. Madag., Tananarive, oct. 1947, p. 73-81.
— C. R. de Blachère : Introduction au Coran. Rev. Géog. hum. ethn.,
Paris, n° 2, 1948, p. 113.
— C. R. de Leenhardt : Do Kamo, Ibid., p. 126-127.
— C. R. de Le Cœur, Despois, Decary, Danielly. Année sociol., Paris,
1949, p. 327-328.
II. Lehmann, Délégué dans les fonctions d’Assistant. — - Une statue
atzèque en résine. Journ. Soc. Améric., Paris, t. XXXVII, 1948
(1949), p. 269-274.
— Fouilles et enquêtes ethnographiques en Colombie depuis 1941 .Ibid.,
p. 327-337.
La supresiôn de la venta de coca en Colombia. Boletin Indigenista.
Mexico, vol. IX, n° 1, 1949, p. 26-31.
— Activités anthropologiques françaises dans les dix dernières années.
Boletin Bibliog. Anthrop. Améric., Mexico, vol. XL, 1949,
p. 27-40.
— Les Indiens Sindagua (Colombie). Journ. Soc. Améric., Paris,
t. XXXVIII, 1949, p. 67-89.
J. Mauduit, Aide-technique. — Une allée sépulcrale près de Paris.
Archéolo gické Rozhledy, Prague, t. I-II, 1949, p. 76-79, 4 fig.
— La préhistoire en Tchécoslovaquie. Bull. Soc. Préhist. Franç., Paris,.
t. 56, 1949, p. 30-35.
— La préhistoire tchécoslovaque actuelle. Ibid., p. 273-277.
P. Le Scour, Aide-technique. — Répartition du mode de sépulture en
— 14 —
urnes dans l’ancien continent. C. R. Inst. Franç. Anthr., Paris,
2e fasc. n° 35, 16 janvier 1946 (1949), p. 15-16.
• — Le « dragon » dans la pharmacopée chinoise d’après les travaux
du Dr Bernard Read. Rev. géog. hum. ethnol., Paris, n° 3, 1949,
p. 90-92.
M. de Lestrange, Aide-technique. — La vie des Coniagui. Réalités,
Paris, juin 1949, p. 60-67.
A. Schaeffner, Maître de Recherches au C. N. R. S. — C. R. des ouvrages
de Davenson : « Le livre des chansons », Sachs : « The History of
musical instruments » et « The Rise of music in the Ancient World
East and West », Marcel-Dubois : « Les Instruments de Musique
de l’Inde ancienne », Kunst : « Music in Nias » et « Music in Flores »,
Burrows : « Songs of Uvea and Futane ». Année sociol., Paris,
3e série, 1949, p. 885-892.
R. d’Harcourt, Maître de Recherches au C. N. R. S. — Un tapis brodé
de Paracas (Pérou). Journ. Soc. Améric., Paris, t. XXXVII, 1948
(1949), p. 241-257, 2 pl., 8 fig.
— Archéologie d’Esmeraldas et de Manabi (Equateur). Ibid., p. 319-
325, 1 pl., 2 fig.
— Tressage de frondes à Nazca. Ibid., t. XXXVIII, 1949, p. 91-99,
5 fig.
— Mélanges et nouvelles américanistes. Ibid., p. 342 et seq. et p. 181
et seq.
M. Leiris, Chargé de Recherches au C. N. R. S. — Antilles et poésie des
carrefours. Conjonction. Port au Prince, n° 19, févr. 1949.
— Perspectives culturelles aux Antilles françaises et en Haïti. Politique
Etrangère, n° 4, août 1949, p. 341-354.
- — Mission d’études ethnographiques et de relations culturelles du
26 juillet au 13 novembre 1948 aux Antilles françaises et à la
République d’Haïti. Rapport publié par le Comité de Coordina-
tion de la Ligue de l’Enseignement et la Fédération des Associa-
tions culturelles de la Guadeloupe. Basse-Terre, 1949, p. 1-21.
P. Chombaht de Lauwe, Chargé de Recherches au C. N. R. S. - — Décou-
verte Aérienne du Monde (Préface E. de Martonne). Horizons de
France, Paris, 1949, 416 p., 300 photos.
J. Rouch, Attaché de Recherches au C. N. R. S. — « Surf-Riding » sur la
côte d’Afrique. Notes a/ric., Dakar, n° 42, avril 1949, p. 50-52.
— Les rapides de Boussa et la mort de Mungo Parle. Ibid., n° 43, juillet
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E. Falck, Attachée de Recherches au C. N. R. S. — Catalogue provisoire
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132, 1948.
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— 30 —
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— 31 —
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— 33
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français. Rev. Bryol. et Lichénol. , XVIII, 1-2, p. 45-46, 8 fig., 1949.
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pora' du sol. Bull. Soc. Myc. Fr., LXIV, 3-4, p. 209-222, 9 fig.,
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— — et Marc Hoareau. — • Nouvelle technique de préparation des
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131, 1949.
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XVIII, 1-2, p. 66-68, 1949.
— Quelques observations sur Alophozia azorica (Ren. et Card.) Card.
Rev. Bryol. et Lichénol., XVIII, 3-4, p. 172-174, 1 fig., 1949.
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3
— 34
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— Analyse microcinématographique et en contraste de phase du com-
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— Un critère nouveau pour la définition du genre Coprinus. Ibid., 18,
p. 89-90, 1949.
— L’utilisation du rayonnement du radium pour l’étude des courants
protoplasmiques dans les plasmcdes de Myxomycètes. Travaux
Botaniques dédiés à René Maire, p. 209-214, 1949.
— Présentation d’un microscope spectrophotométrique enregistreur à
contraste de phase, à déphasage èt amplitude variables. Journ. de
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— Comptes rendus des Journées d’étude des problèmes actuels en micros-
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— 40
3 diagr., 3 tabl., 1 pl. ; n° 5-6, p. 434-477, 3 fig., 1 diagr.,
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nouvelle méthode d’étude de la morphologie externe des Spi-
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159, 1 fig. ; n° 2, p. 300-307, 1 fig. ; n° 3, p. 408-413 ; n° 4, p. 487-
492, 1949.
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ciens des massifs d’Uchaux et de la Cèze. Bull. Mus. Paris (2),
XXI, n° 2, p. 311-315, 1 fig., 1 tabl., 1949.
— Description d’un Rudiste de l’Attique : Mitrocaprina beotica Munier-
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p. 395-398, 3 fig.
— 41
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217, 1949.
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1510, 1949.
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— Contribution à la discussion sur la dérive des continents et le déplace-
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p. 157-160 (4 fig.).
— - Les Guyanes, centre secondaire nouveau de variation des Riz cultivés
(Oryza saliva L.). Ibid., n° 7-8, p. 379-404.
— Note au sujet des Pourridiés du Caféier en Afrique occidentale. Ibid.,
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dans les plantations de Caféiers indigènes de la région de Macenta
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— Le système de riziculture par franges univariétales et occupation des
fonds par les Riz flottants dans l’Ouest-africain. Ibid., p. 553-563
(1 pl.).
— 53 —
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récentes faites sur des Œnothera et des Cymbalaria. Ibid:, p. 1537-
1539 (1 pl.).
— La mutation de la Cymbalaire de Touton et l’hérédité des tératomes
provoqués par les viroses et bactérioses. Ibid., p. 1617-1619 (1 pl.).
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— Discours du nouveau Président. C. R. Acad. Agric. Fr., n° 1, 1949,
p. 26-28.
— Les haies plantées d’arbres des pays de bocage ont-elles leur raison
d’être. Ibid., n° 5, p. 149-152.
— Discours à la séance solennelle de l’Académie présidée par M. Pierre
Pflimlin. Ibid., n° 11, p. 435-443.
— L’Amélioration des Blés. Science et Vie, n° 385, 1949, p. 214-218.
— Sur une Mauve géante du groupe Malva sylvestris adventice au Jardin
des Plantes de Paris. Bull. Mus. 2e s., n° 5, 1949, p. 603-604.
54 —
Travaux de M. Aug. Chevalier parus dans la Revue Internationale de
-Botanique appliquée et d’ Agriculture tropicale, t. XXIX, 1949.
— La polémique des biologistes mitchouriniens et mendélo-morganiens
en U. R. S. S. p. 1-17.
— Le Centenaire de l’obtention de la mise en culture du Poirier Passe
Crassane, p. 64-67.
— - Un Mûrier africain (Morus mesozygia Stapf), p. 69-74.
— La dispersion de certains arbres fruitiers sauvages par l’homme avant
l’invention de l’Agriculture, p. 103.
— L’avenir de l’Agriculture, p. 104-106.
— Recherches biologiques sur la Canne à sucre et sur les genres apparentés,
p. 109-117.
— Graminées nouvelles de l’Afrique occidentale et centrale, p. 124-136.
— Eragroslis rudéraux naturalisés au Jardin des Plantes à Paris, p. 135-
138.
— Nouvelles maladies sur le Palmier à. huile, p. 157-159.
— Les Orthosiphon de l’Ouest et du Centre africain, p. 176-180.
— T. Husnot et l’Agrostographie française, p. 186-189.
— La lutte contre l’érosion et la sécheresse en U. R. S. S., p. 189.
— La lutte contre l’érosion des sols aux Etats-Unis, p. 190.
— La lutte contre l’assèchement et l’aridité en Afrique occidentale, p. 190-
191.
— Transformations de l’Agriculture en Chine, p. 191-193.
— Les remplaçants de l’Olivier pour les pays tropicaux, p. 202-203.
— Plantes oléagineuses annuelles à cultiver dans les Pays tropicaux et
spécialement en Afrique noire, p. 205-223.
— Possibilités de culture de plantes oléagineuses en France, p. 224-226.
— Ficus nouveau d’Afrique occidentale (F. mangenoti Chev.), p. 246-249.
— Les Ficus à port de Lierre, p. 249-251.
— Le dépérissement des Cacaoyers dans l’Ouest africain et les recherches
sur le Swollen-Shoot, p. 296-297.
— Insectes nuisibles aux Cacaoyers dans l’Ouest africain, p. 301-303.
— Différentes sortes d’Egagropiles, p. 303-307.
— La culture du Riz dans les pays tempérés, p. 307-308.
— La Flore de Malaisie, p. 308-309.
La conception russe de la science biologique, p. 322-324.
— Situation actuelle de la production du café dans le monde et spéciale-
ment dans la France d’Outre-Mer, p. 325-336.
— Citrus aurantium s. sp. africana Chev. d’apparence spontanée de la
forêt dense de l’Ouest africain, p. 355-366.
— Nouvelles observations sur les Arbres à Kapok de l’Ouest africain,
p. 377-385.
— Quelques Arbres fruitiers et oléagineux peu connus de l’Afrique tro-
picale : Canaris et Safous, p. 385-395.
— L’Enseignement de l’Agriculture en France, Outre-Mer et au Congo
belge, p. 395-407.
55
— Les Cat’s d’Arabie, d’Abyssinie et d’Afrique orientale, p. 413-417.
— Origine de la protoculture au Sahara, p. 418-419.
— Lutte contre les maladies du Dattier au Maroc et en Algérie, p. 419-
420.
— Un Sapin marocain nouveau, p. 420.
— Les esters phosphoriques dans la lutte contre les insectes et les Acariens
nuisibles. Effets toxiques des fruits de Balanites, p. 425.
— L’avenir des plantations coloniales de Caféiers, p. 425-426.
— L’Agriculture coloniale (Discours), p. 436-444.
— Nouvelles observations sur quelques Aurantiaoées africaines, p. 472-
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- — Sur quelques Phytobiologistes de l’U. R. S. S., p. 514-524.
— La Vigne et le Court-noué, p. 521-532.
— Sur une mauvaise herbe qui vient d’envahir le S. E. de l’Asie, p. 536-
537.
— Les Travaux de la Conférence africaine des sols de Goma, (Congo
belge), p. 538-539.
— La bibliographie en Agriculture scientifique, p. 539-540.
— Une importante Graminée fourragère (Agrostis gigantea Roth.) mécon-
nue jusqu’à ce jour dans les flores françaises, p. 570-576.
— Répartition géographique et exploitation des Palmiers Borassus,
p. 585-592.
— Les Nitraria, plantes utiles des déserts salés, p. 595-601.
■ — La Cortisone et sa production par les graines de Strophanthus sarmen-
tosus, p. 605-607.
— Un Igname sauvage de l’Ouest africain à tubercules comestibles,
p. 609-612.
— La fièvre jaune a-t-elle livré tous ses secrets ?, p. 644.
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t. LV, p. 6-15, 1948 (1949).
Bibliothèque centrale.
Inscription en 1949 de 1.955 ouvrages et brochures.
— 4.948 ouvrages imprimés, non compris les ouvrages de référence ont
été communiqués au public.
Périodiques nouvellement inscrits en 1949.
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In-8°. Vol. 10 (1939) -12 (1941), 18 (1947) (fragments). Pr 3233
Anales de la Estacion experimental de Aula Dei... — Zaragoza, 1948 — ».
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Annales d’histoire naturelle de V Aisne. — Saint-Quentin, 1947 — ». In-8°.
1947, 1948 Pr 1315
The Australian journal of experimental biology and medical science (Uni-
versity of Adélaïde). — Adélaïde, 1924 — ». In-8°. 26 (1948)
Pr 2347
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Bulletin de la Société d’étude des sciences naturelles de Reims. ■ — Paris,
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Bulletin of the Rotanical society of Bengal. — Calcutta, 1947 — ». In-8°.
1 (1947) — » '. Pr 2348
Bulletin trimestriel d’ information du C. E. D. P. [Centre d’études et de
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naturelle], — Paris, 1948 In-4». N» 1 (1948) -h». . . Pr 1558
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Le Chasseur indochinois. — Saigon. In-4°. N° 4 (1947) — *■ (lacunes).
Pr 1323
Cle vêlant! muséum :
— Bulletin [The Explorer], 1922 — In-8°. N° 84 (1945) — *■ (lacunes).
Pr 2351
— Pocket nalural history. 1922 — s-, In-12. N° 2, 3, 6, 8, 9. . Pr 2351 A
— Scientific publications. 1928 — In-8°. 1 (1928) — *- (lacunes).
Pr 2351 B
Communications de la Faculté des sciences de V Université d’Ankara. —
Istambul, 1948 In-8°. 1 (1948) Pr 1317
Congrès international d’oléiculture. 12. Alger, Oran, Bougie, 3-14 mai 1948-
Pr 5321
Courrier des chercheurs (Office (le la recherche scientifique coloniale). —
Paris, 1949 — In-8°. 1 (1949) Pr 5181 B
Elevage, tourisme et sports... — Alger, 1918 — In-4°. 1948, nos 1, 2, 7-
Pr 2803
L’Enseignement public... — Paris, 1927 — s-. In-4°. N. S. N° 1 (1948) —
Pr 5401
Escuela nacional de ciencias biologicas. Boletin. — Mexico, 1940 — ►.
In-8°. N» 1 (1940)-4 (1946) Pr 2254 B
France pharmacie... — Paris, 1948 — *■, In-4°. 1 (1948) — ->- (lacunes)
Pr 1557
Geological surveu of Nigeria. Bulletin. — fLagosl, 1921 — In-4°. N° 17
(1946), 18 (1948).. Pr 5143
FeOAoeweCKioic... Explorations géologiques et minières le long du
chemin de fer de Sibérie. - — Saint-Pétersbourg, 1896-1912. In-4°.
1 (1896)-21 (1900), 24 (1900) Pr 474 L
Grottes et gouffres... — Paris, 1948 — In-4°. 1 (1948) — . Pr 1559
Hydrobiologia... — Den Haag, 1948 — In-8°. 1 (1948-9) —
Pr 2349
Illinois State muséum. Report of investigations. — Springfield, 1948 —
In-8°. 1 (1948) — ^ Pr 1919 D
Institut de recherches pour les huiles de palmes et oléagineux. Réunion du
conseil supérieur. — 1 Paris, 1948. In-8e. 1 (1948) — Pr. 5259 B
Instituto brasileiro de geografia e estatistica. Rio de Janeiro :
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no 1 Pr 2344
— Boletim geografico. 1943 In-8°. 1947-8, n°*> 56-59, 61-64. Pr 2344 B
Instituto forestal de investi gaciones y experiencias. Boletin. — Madrid,
1923 — *>. In-8°. N» 14 (1935), 15 (1936), 40 (1948)., Pr 5189
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1919-1931. In-8°. 1919, 1922, 1925, 1931 Pr 1800
The Journal of the Society for the bibliography of nalural history. — London,
1936 — e. In-8°. 1 (1936-43) Pr 2353
Journal of the Society for the préservation of the fauna of the Empire. —
Hartford. In-8°. 54 (1946) Pr 5204
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29 (1943) N» 1-3 Pr 1304
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— Miscelanea. 1948 — ». In-8°. 1 (1948) — » Pr 517 B
— Publicaciones de extencion cultural y didactica. 1948 — ». In-8°.l — ».
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— Bibliateca argenlina de ciencias naturales. 1948 — ». In-8°. 1 (1948) — ».
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— Séria A : t. 5 (incomplet) Pr 2354 A
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La Ricerca scientifica... — Roma, 1931 — ». In-8°. Anno 3 (1932) -11
(1940), 15 (1945) -18 (1948) (lacunes)... Pr 1310
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Sbornik... — Bulletin de l’Ecole supérieur d’agronomie, Brno. — Brno,
1924. — » In-8°.
— Faculté d’agriculture : 1 (1924) -38 (1947) Pr 3235
— Faculté de silviculture : 2 (1925) -29 (1947) Pr 3235 A
Universidad de Cochabamba :
— Folia universitaria. — Cochabamba, 1947 — ». In-4°. 1 (1947), 2 (1948).
Pr 1324
— Revista de agricultura. — Id., ibid. 3 (1945), 4 (1948) .... Pr 1324 A
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Zoologische verhandelingen uitg. d. het Rijksmuseum van natuurlijke
historié te Leiden. — Leiden, 1948 — In-8°. N° 1 (1948) — a-.
Pr 246 B
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Reports from the scientific expédition to the North-Western province of
China under leadership of Dr. Sven Hedin. — Sino-Swedish expé-
dition. — - Stockholm, 1937 — v. In-4°, fig., pl., cartes. S 1516
III. Geology : vol. 2-4.
V. Invertebrate palaeontology : vol. 1-3.
VI. Vertebrate palaeontology : vol. 1-3.
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Xa. Zoology : vol. 1-3.
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Spedizione italiana de Filippï nelP Himalaia, Caracorum e Turchestan
cinese (1913-1914). — Bologna, 1922... In-4°, fig., pl., cartes.
S 1510
Sérié I : vol. 1-3 (Geodésia, Geofisica).
Sérié II : vol. 5-7, 9-11 (Geologia, Geografia).
Traité de zoologie, anatomie, systématique, biologie, publ. sous la direc-
tion de P. P. Grassé... — Paris, 1948 — In-8°. Fig. T. 6, 9, 11.
S 5883
60
COMMUNICATIONS
Note complémentaire sur la morphologie externe
DU CERVEAU DANS LE GENRE ALOUATTA.
Par J. Anthony.
Dans un mémoire récemment paru 1, j’ai eu l’occasion d’attirer
l’attention sur quelques méprises commises à propos du cerveau
dans le genre Alouatta. Je rappellerai que Jakob et Onei.li, en
1911, ont reproduit une photographie de cerveau de Cebus sous le
nom de Mycetes niger (= Alouatta nigra E. Geof), et que G. Rf.tzius,
de son côté, dans son atlas de cerveaux de Singes 3, table V, fig. 1-7,
a certainement confondu un Alouatte avec l’Atèle de Geoffroy.
Une autre erreur cependant m’avait échappée au moment où je
préparais ce travail, car je n’avais pu me procurer alors l’ouvrage,
pourtant bien connu et important, où elle a été publiée. Dans The
brain from Ape to Man, F. Tilney 2 consacre deux longs chapitres
à l’encéphale des Singes Platyrhiniens. L’un se rapporte à Callithrix
jacchus L., que l’auteur, oubliant probablement l’influence de la
taille corporellé sur la complication de l’appareil circonvolutionnaire,
juge, à mon avis, beaucoup trop primitif. L’autre a trait à Mycetes
(= Alouatta ) seniculus. Plus exactement, il est supposé y avoir trait.
Car si l’on examine attentivement les différentes illustrations qui en
sont données, on s’aperçoit que c’est, typiquement, un encéphale
appartenant au genre Cebus qui est étudié. Aucun doute n’est pos-
sible à cet égard. Le lobe frontal montre un sulcus arcuatus nette-
ment indépendant du sulcus rectus et se prolongeant vers le bas par
une branche verticale bien développée. Le sillon parallèle rejoint
superficiellement la scissure de Sylvius. Le lobe occipital, volumi-
neux, porte un opercule occipital incomplet recouvrant partielle-
ment les plis de passage pariéto-occipitaux externes de Gratiolet.
Alouatta ne possède aucun de ces caractères. Mais de plus, chez ce
dernier, le sillon intrapariétal est placé dans le prolongement de la
1. J. Anthony, Morphologie externe du cerveau des Singes Platyrhiniens. Ann.
Sc. 1 Xat . Zool., 150 p., 57 fig., 1946.
2. F. Tii.ney, The Brain from Ape to man, 1.120 p., 539 f., New-York, 1928.
3. G. Retzius, Das AfFenhirn. 67 pl., Stockholm, Iéna, 1906.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 1, 1959.
— 61
scissure de Sylvius, pour former avec elle ce que G. Elliot-Smith
a nommé le « complexe sylvio-intrapariétal » ; il ne partage cette
disposition, dans l’Ordre des Primates, qu’avec un Lémurien,
Nycticebus, et les genres platyrhiniens Aotus, Saimiri, Lagothrix,
Eriodes et Ateles. Il s’agit d’un élément de discrimination capital
qui symbolise, comme je l’ai montré, un procédé très spécial d’oper-
culisation du lobe de l’insula 1.
Face externe de l’hémisphère gauche chez Cebus capucinus L. n° 1.932-99 (en liaui)
et chez Alouatta sp. n° 1.934-45 (en bas), a, sulcus arcuatus ; c. s., scissure de Syl-
vius ; i , sillon intrapariétal ; i. p. o., incisure pariéto-occipitale ; l, sulcus lunatus ;
p, sillon parallèle ; r, sulcus reclus G. N.
Le fait de prendre un Cebus pour un Alouatte ne tirerait pas, du
reste, à grosses conséquences, dans une œuvre purement descriptive.
Il devient particulièrement regrettable par contre dans une publi-
cation comme celle de Tii.ney, dont le but est d’établir une échelle
de valeurs dans la progression des centres encéphaliques depuis les
Lémuriens jusqu’à l’IIomme. Alouatta ne peut trouver sa place
qu’en marge de cette échelle puisque, avec les autres genres que je
1. J. Anthony, loc. cit. Alors que chez la plupart des Primates, 1 ’operculisation
porte sur le gyrus arcuatus n° 1 et le bras antérieur d gyrus arcuatus ne 2, elle atteint,
dans les genres Aotus, Alouatta , Saimiri, Lagothrix, Eriodes et Ateles , le bras antérieur
du gyrus arcuatus n° 3. Voir notamment p. 89, fig. 40.
viens de citer, il s’écarte de la direction générale des Primates par
l’arrangement de ses plissements cérébraux. D’autres platyrhiniens :
Callicebus, Pithecia, Brachyurus, Cebus, se situent au contraire, à
ce peint de vue, comme des jalons entre l’organisation des Lémuriens
et celle des Singes Catarhiniens. On peut dire que par leurs circon-
volutions Callicebus et Perodicticus sont presque identiques, comme,
de leur côté, Cebus et Macaca. Il est donc parfaitement légitime
de choisir Cebus parmi les Platyrhiniens, pour type de description.
Encore faut-il, naturellèment, l’appeler par son nom véritable.
Laboratoire ci Anatomie Comparée du Muséum.
63 —
Un cas de pseudo- albinisme chez une Antilope
Cob de Buffon (Adenota kob Erxleben).
Par Ach. Urrain et P. Bullier.’
Le Parc Zoologique du Bois de Vincennes a enregistré au cours de
l’année 1949, le 28 mars, la naissance d’un jeune mâle de Cob de
Bufïon, avec pelage complètement blanc.
Cet animal était issu d’une mère importée au Parc, le 24 juil-
let 1946 et d’un père né au Zoo, le 25 janvier 1946.
Les Cobs de Bufïon sont des Antilopes de taille moyenne qui
ont un pelage d’une belle couleur fauve. , La face interne de leurs
membres et leur ventre sont d’une couleur beaucoup plus claire,
presque blanchâtre. Les adultes présentent une légère bande de
poils noirs s’étendant à la partie antérieure des membres de devant,
depuis l’avant-bras jusqu’au sabot. Les mâles seuls sont pourvus de
cornes. Ces animaux ont habituellement un caractère très doux et
sont de ce fait faciles à acclimater.
Bulletin du Muséum. 2e série, t. XXII, n° 1, 1950.
— 64 —
Depuis sa création, le Parc Zoologique a enregistré de nombreuses
naissances de Cobs de Bufïon, mais c’est la première fois que nous
constatons une pareille anomalie dans le pelage.
Ce jeune Cob de Bufïon du Parc Zoologique ressemblait à première
vue à un albinos.
Au deuxième jour de sa naissance nous avons pu nous emparer de
ce jeune animal et faire les constatations suivantes : il était parfaite-
ment constitué et on notait à la partie supérieure du museau une
très légère garniture de poils fauves. Un examen plus attentif per-
mettait de déceler également une fine rangée de poils fauves bor-
dcfnt les onglons des quatre membres. La présence de ces poils
fauves, la pigmentation noire franche du museau, des iris et des
choroïdes, permettaient de conclure à un cas de pseudo-albinisme.
Au cours de sa croissance, cet animal a été observé d’une façon
attentive et régulière. A l’âge d’un mois et demi, la couleur fauve
avait gagné le dessus du museau et les onglons présentaient un petit
bracelet de poils fauves. Au troisième mois, les membres antérieurs
étaient de couleur fauve, le reste du manteau était de couleur blanc
sale. Au quatrième mois, le pelage de l'animal n’était plus qu’une
mosaïque de petites plages de poils fauves et blancs, donnant à
l’animal un curieux aspect. Progressivement le poil fauve finit par
envahir totalement le corps de l’animal et au cinquième mois, son
pelage était d’une belle couleur fauve soutenue, comme celle de ses
parents.
Nous n’avons pas trouvé dans la littérature zoologique de cas
semblable chez cette espèce.
Cette anomalie n’est pas comparable à la canitie qui se caractérise
aussi bien chez l’homme que chez les animaux, par une décoloration
des poils ou des cheveux. La canitie altère d’ailleurs singulièrement
les caractères spécifiques de coloration du pelage chez les animaux,
elle a été rencontrée fréquemment chez les Cervidés et plus parti-
culièrement chez les Bennes et chez les Daims (il en existe actuelle-
ment des exemplaires de ces derniers dans les collections vivantes
du Muséum). A. Mouquet et E. Bourdelle en ont décrit un cas
chez une jeune femelle de Pseudaxis 1.
Laboratoire cT Ethologie des Animaux sauvages
du Muséum.
1. A. Mouquet et E. Bourdelle. Canitie congénitale chez une jeune femelle de
Pseudaxis de l’Indochine. Bull. Muséum, t. XXXIV, 1928, p. 432.
— 65
Description d’une sous-espèce nouvelle D'Oiseau
de Madagascar.
Par le Lieutenant-Colonel Ph. Milon.
Coda cristata maxima subs. nov.
Type <$ capturé à Fort-Dauphin (Sud-Est de Madagascar), le
18 février 1948, déposé au Muséum de Paris.
Dimensions :
Aile : 175 mm.
Queue : 232,5
Tarse : 45 mm.
Bec : (depuis les commissures) 30 mm. 1
C’est le seul sujet capturé. D’autres individus de la même forme
ont été observés aux environs.
Cette race diffère des trois autres races connues de l’espèce :
à) par ses dimensions :
Elle est encore plus grande que C. c. pyropyga, la plus grande des
trois autres races.
Dimensions de quatorze exemplaires de C. c. pyropyga :
Moy. Minimum Maximum
Aile 162 157 168
Queue 212 208 224
Tarse 41,2 38,5 43,5
Bec 26,7 25 28,5
A noter aussi, la largeur des rectrices : chacune des rectrices
médianes du type atteint 45 mm. de large, alors que chez soixante
exemplaires de Coua cristata des trois autres races que nous avons
mesurés, elles dépassent rarement 38 mm., et jamais 40 mm.
b) par la coloration de son plumage :
Manteau nettement plus sombre, plus bleu (et moins vert) que
celui des races cristata-Dumonti et, à plus forte raison, pyropyga.
Face inférieure nettement plus pigmentée que celle de C. c. cris-
tata, la plus pigmentée des trois races déjà décrites. Comme chez C. c.
1. Il nous a paru plus précis, chez les Couas, de mesurer le bec à partir des com-
missures.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 1, 1950.
5
— 66
cristala la gorge est gris-bleu et passe progressivement à un brun
brique chaud sur le haut de la poitrine et au fauve cannelle un peu
plus bas ; mais, contrairement à ce qui se passe chez cristata, cette
teinte fauve cannelle se maintient sur le ventre et les flancs au lieu
de passer au fauve pâle, presque blanc.
Les marques blanches terminales des rectrices, plus larges que
chez C. c. cristata, sont moins larges que chez C. c. Dumonti et C. c.
pyropyga \
Enfin, sa huppe est moins développée que celle de C. c. Dumonti
et de C. c. pyropyga et un peu moins que celle de C. c. cristata.
Couleurs de l’iris, du bec, des pattes et de la peau nue autour de
l’œil, comme dans les autres races.
Cette race est très distincte des trois autres, et facile à distinguer.
In natura, frappe aussitôt l’absence de blanc à la face inférieure
et la teinte bleue du dessus. Quand j’ai vu cet Oiseau pour la pre-
mière fois, je l’ai pris pour un Coua caerulea.
J’insiste surtout sur ses grandes dimensions, son aspect massif.
Aux dimensions données plus haut s’ajoutent des caractères diffi-
ciles à exprimer, comme l’épaisseur des tarses, la largeur du dos,
etc. et c’est pourquoi je l’ai appelée « maxima ».
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum.
1. Marques blanches de la queue : On sait que tous les Couas ont cinq paires de
rectrices et que dans l’espèce Coua cristata les trois ou quatre paires externes sont plus
ou moins largement terminées de blanc à leur extrémité suivant les races (la paire
médiane n’étant jamais 'marquée de blanc).
— Races C. c. Dumonti et C. C. pyropyga : 4 paires externes bordées de blanc ;
la largeur de la bordure blanche terminale des rectrices de la paire subexterne varie
de 43 à 65 mm. (10 Dumonti et 15 pyropyga examinés).
— Race C. c. cristata : 3 paires externes seules bordées de blanc ; la largeur de la
bordure blanche terminale de la paire subexterne varie de 17 à 31 mm. (20 exemplaires
examinés).
— Chez le type de la race maxima, les quatre paires externes sont bordées de blanc
et la largeur de la bordure blanche terminale de la rectrice subexterne e^t de 40 mm.
(Les rectrices externes étant inutilisables chez le type, nous avons choisi les subexternes
comme terme de comparaison).
Sur L'ACTION DES hormones sexuelles
DANS LA MÉTAMORPHOSE DES AmPHIBIENS HYPOPHYSOPRIVÉS
(4e note).
Par Paul Roth.
Dans les trois notes précédentes, j’ai rapporté et discuté les
résultats de mes expériences personnelles et de celles faites, en
collaboration avec A. Sluczewski, que je vais rappeler rapide-
ment.
Ces travaux furent entrepris soit avec des Têtards de Rana tem-
poraria L. et d ’Alytes obstetricarls Laur., soit avec des Axolotls
de la variété albinos de l’espèce Ambystoma tigrimum Green.
Dès mes premiers essais, je constatai l’importance du rôle joué
par le sexe chez les Axolotls dont les gonades étaient arrivées â matu-
ration, et je fus amené à ne choisir, pour les essais ultérieurs, que
les animaux immatures, afin d’éliminer cette influence.
Je constatai aussi que les substances oestrogènes délivrées après
l’injection de Thyroxine (1 gamma par gramme d’animal) n’arrê-
taient ni ne freinaient l’action de cette hormone, mais que les andro-
gènes avaient une action plus efficace surtout combinées avec une
injection préalable d’hormone thyréotrope.
Les résultats obtenus avec la collabora' ion de Sluczewski
furent des plus intéressants. Ce dernier eût l’idée de ne délivrer
l’injection de Thyroxine que 4 jours après l’injection des substances
oestrogènes, ce qui permit d’obtenir le freinage et même l 'arrêt
total des processus de la métamorphose expérimentale.
fl y a donc une totale différence dans l’action des substances
oestrogènes en présence de la Thyroxine, suivant la chronologie de
leur administration.
Il s’agissait alors, ainsi que je l’écrivais à la fin de ma note précé-
dente, de préciser le rôle joué par l’hypophyse dans les résultats que
je viens de rappeler brièvement.
Les Axolotls furent donc hypophysectomisés avant que d’être
soumis au double traitement hormonal par la Thyroxine et les
Hormones sexuelles naturelles et synthétiques, avec les mêmes
doses et les mêmes chronologies que lors des précédents essais.
Technique de V hypophysectomie. — L’hypophysectomie fut pra-
tiquée suivant la méthode préconisée par Gallien pour les Gre-
Bullétin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 1, 1950.
— 68 —
nouilles, à cette différence qu’il ne fut pas possible d’opérer sous le
binoculaire de dissection car, si les Grenouilles ont, suivant l’espèce,
une ouverture buccale mesurant de 4 à 5 centimètres d’une commis-
sure labiale à l’autre, ce qui permet de rabattre suffisamment la
mâchoire inférieure de l’animal à opérer, notre matériel ne le permet
pas car l’ouverture buccale de nos jeunes Axolotls ne mesure que
2 centimètres au plus.
Cette particularité anatomique ne permit pas davantage d’appli-
quer la technique très délicate d’hypophysectomie totale indiquée
par Servantie et ses collaborateurs qui nécessite absolument
l’emploi du microscope.
Il fallut donc opérer de la manière suivante : L’animal anesthésié
par une dilution d’éther chirurgical à 10 pour 500 et enveloppé
dans un morceau d’ouate hydrophile humidifiée pour éviter la des-
sication et des lésions possibles des téguments, est présenté en
position verticale et légèrement oblique d’avant en arrière. Les
mâchoires étant écartées autant que faire se peut, on aperçoit
l’hypophyse antérieure à travers le cartilage formant la voûte
palatine. On fend alors le voile du palais en évitant formellement
toute hémorragie et l’hypophyse transparaît plus nettement encore.
Au moyen d’une aiguille montée, on perce le cartilage au-dessus et à
droite de la glande et, au moyen d’une paire de ciseaux fins, on
pratique une section latérale et deux autres sections perpendicu-
laires à cette dernière, délimitant ainsi un volet que l’on récline
largement de manière à bien découvrir la glande. On ajuste alors
sur elle l’extrémité d’une pipette calibrée et on la fait aspirer par
un second aide ; on doit alors voir la glande monter dans la pipette.
11 est presque superflu de spécifier que tous les instruments servant
à l’opération doivent être stérilisés.
Résultats. — Les résultats furent très différents de ceux obtenus
avec les Axolotls intacts dans des conditions expérimentales ana-
logues.
On constata, tout d’abord, une intolérance aux Hormones qui,
déjà signalée chez les animaux hypophysectomisés ayant reçu des
hormones sexuelles isolées (Sluczewski et Roth, 1949), fut consi-
dérablement aggravée par les injections de Thyroxine car, sur seize
Axolotls hypophysoprivés soumis au double traitement hormonal,
douze moururent entre la lre et la 3e phase de la métamorphose et
un treizième également opéré, mais qui n’avait reçu que de la Thyro-
xine, mourut le 31e jour, à la troisième phase de la métamorphose,
ce qui ne se produit jamais avec des animaux intacts.
En second lieu, la réaction des Axolotls hypophysoprivés à la
chronologie de l’administration des hormones, qui s’était révélée
de toute première importance avec les animaux intacts, cette réac-
— 69 —
tion ne se produisit pas dans quatorze cas sur seize et fut inversée,
avec une sensible atténuation de ses effets, chez les deux sujets
ayant reçu de l’acide Doisynolique et de la Thyroxine. Je rappelle
que, chez les animaux intacts, l’acide Doisynolique délivré avant la
Thyroxine bloquait complètement, à la dose de 1 gama, l’action
de cette dernière substance et, délivrée après, elle n’avait plus aucun
pouvoir empêchant ni freinateur or, chez les Axolotls hypophyso-
privés, l’action de l’Acide Doisynolique s’exerça beaucoup plus
faiblement et non avant, mais après l’injection de Thyroxine.
Un autre fait et non des moins curieux est l’allongement du temps
de latence c’est-à-dire du laps de temps qui s’écoule entre l’injec-
tion de Thyroxine et l’apparition des premiers signes de la mise en
marche des processus de la métamorphose. Avec des Axolotls,
immatures intacts du poids moyen de 30 grammes, ce temps est de
10 à 12 jours or, avec des animaux hypophysoprivés, ce temps fut
de 20 à 22 jours, c’est-à-dire de 10 jours plus long. Corrélativement,
on assista à une croissance segmentaire portant sur les membres,
pouvant être de l’ordre de 2 à 7 millimètres et qui s’arrêtait au
terme du temps de latence, l’action bien connue de la Thyroxine sur
les Amphibiens étant : l’arrêt de la croissance et l’accélération (chez
les Axolotls le déclanchement) de la métamorphose.
Un dernier fait, également des plus intéressants, est la persistance
d’une croissance qui paraît être absolument normale chez les Axo-
lotls hypophysectomisés qui n’ont reçu aucun traitement hormonal.
Ces animaux, deux mois après l’intervention, ne peuvent se distin-
guer des témoins intacts que par une marque distinctive (colliers
de différentes couleurs). Si l’on s’en tient à l’aspect de Tunique
caractère sexuel qui distingue le mâle de la femelle et qui est un
gonflement considérable du cloaque, accompagné de turgescence, le
développement des gonades suivrait le développement général.
Discussion des faits. — Les signes extérieurs de l’intolérance à la
réception des hormones par les Axolotls privés d’hypophyse consis-
taient essentiellement en plaques hémorragiques survenant sur la
queue et les flancs et susceptibles d’entraîner des nécroses. Les
autopsies révélèrent presque toujours des lésions hépatiques et,
quelquefois, des hémorragies internes. Ainsi que je l’ai signalé plus
haut, des signes d’intolérance à peu près semblables, mais néan-
moins moins graves, avaient été constatés sur des animaux hypo-
physoprivés n’ayant subi qu’un traitement hcrmonal simple, mais
l’adjonction de la Thyroxine aggrava les choses en raison de l’accé-
lération des échanges et de l’épuisement du glycogène hépatique. Il
faut également envisager l’inhibition de la fonction préservatrice
de la cortico-surrénale par suite de la carence hypophysaire (Selye).
On pourrait penser que l’injection d’Acétate de Désoxycorticosté-
— 70 —
rone compenserait cette inhibition mais cette hormone de synthèse
est justement la seule qui fut toujours mal tolérée, même par les
Axolotls intacts.
Siîlye a d’ailleurs signalé sa toxicité pour les animaux de Labora-
toire, toxicité aggravée, dit-il, par les injections de Thyroxine, ce
qui confirme pleinement les constatations que je viens de rappeler.
Cette nocivité a de nouveau été signalée plus récemment, par
Sinaiko et Necheles pour le Chien et par Vannini pour Rana
dalmatica.
On voit que l’hypophyse des Axolotls, bien que préjugée peu
active quant au déclanchement de la métamorphose naturelle, a une
importance considérable, sinon capitale, quand on trouble expéri-
mentalement la physiologie de ces animaux car, chez les Axolotls
intacts soumis aux mêmes traitements hormonaux, je n’ai jamais
constaté la présence de lésions semblables à celles que je viens de
décrire. L’hypophyse des Axolotls a une action protectrice par inter-
action avec les autres glandes endocrines = Corps thyroïde, Thymus,
Cortico-surrénale, Pancréas. Elle atténue certainement aussi l’action
de la Thyroxine exogène en harmonisant cette action. En effet, chez
les Axolotls hypophysoprivés qui ont seulement reçu de la Thyro-
xine, si le temps de latence est plus long de 10 è 12 jours, par contre,
les intervalles entre les phases de la métamorphose sont plus courts
que chez les animaux intacts de sorte que, si les Axolotls hypophy-
sectomisés ne mourraient pas avant la fin des processus métamor-
phogènes, le temps nécessaire à leur métamorphose complète serait
très voisin du temps moyen qu’on observe chez les animaux intacts,
V allongement du temps de latence étant compensé par la précipitation
des phases de la métamorphose, précipitation qui amène, d’ailleurs,
la mort des sujets. On a l'impression que chez les Axolotls opérés,
il manque un « régulateur fonctionnel ».
L’indifférence des animaux hypophysoprivés à la chronologie
d’administration des hormones renforce encore cette impression.
Les substances oestrogènes, naturelles ou synthétiques, parfois si
puissantes contre l’action de la Thyroxine quand elles sont délivrées,
avant celle-ci à des Axolotls intacts, paraissent avoir perdu toute
efficacité administrées dans des conditions expérimentales analogues
à des animaux privés d’hypophyse, seule la plus active d’entre elles,
l’Acide Doisynolique, conserve un faible pouvoir, mais inversé dans
le résultat : c’est V anarchie.
La croissance segmentaire qui se produit après les injections d’hor-
mones est une autre conséquence de l’hypophysectomie car on ne
l’observe pas chez les Axolotls intacts, mais le fait le plus intéressant,
c’est que la croissance des animaux hypophysoprivés non soumis à
un traitement hormonal se poursuit. Comme cette croissance n est
pas segmentaire, mais généralisée à toutes les parties du corps, on
peut se demander quelle peut être, dans ce cas, la valeur de l’hypo-
thèse de la régulation de la croissance par l’hormone somatotrope
qui, après l’hypophysectomie, doit faire défaut.
D’après Selye, la fonction somatotrope de la pré-hypophyse,
serait de régler l’harmonie de la croissance et, l’arrêt de cette secré-
tion par l’entrée en action de la fonction gonadotrope de cette même
partie de l’hypophyse, fixerait la stature moyenne d’une espèce
donnée. Donc, l’absence de la pré-hypophyse devrait entraîner une
croissance désordonnée et le défaut de la maturation des gonades
ce qui, jusqu’à présent, ne semble pas s’être produit.
Cependant, il ne faut pas oublier qu’ Allen a obtenu, par hypo-
physectomie, des Têtards géants, les corps Thyroïdes restant en
place comme chez nos Axolotls. Mais quelle valeur fonctionnelle
peut-on attribuer au corps thyroïde de ces animaux alors que de
nombreuses expériences n’ont pas permis de s’en faire une idée
valable ? L’absence de l’hypophyse antérieure libère-t-elle la thyroïde
des Axolotls d’un freinage, ce qui lui permettrait un meilleur fonc-
tionnement mais, dans ce cas, ne devrait-on pas s’attendre à voir
ces animaux se métamorphoser spontanément, or, jusqu’à ce jour,
ce fait ne s’est pas encore produit.
Je pense que, pour statuer en connaissance de cause, il faut
attendre le développement ultérieur des Axolotls, pour savoir si
i’hypophysectomie (sans traitement hormonal subsidiaire) entraîne
le gigantisme et le défaut de maturation des gonades, par suite de
la carence des hormones somato et gonadotrope sécrétées par cette
glande.
En résumé. — L’hypophysectomie des Axolotls immatures soumis
à un double traitement hormonal par la Thyroxine et les Hormones
sexuelles, naturelles ou synthétiques, administrées suivant une
chronologie différente, amène :
1° L’intolérance à la réception des hormones quelles qu’elles
soient, déterminant des lésions externes et internes pouvant entraîner
la mort des sujets.
2° Une réaction indifférente à la chronologie d’administration des
substances injectées.
3° L’allongement du temps de latence et la précipitation des
phases de la métamorphose.
4° Une croissance segmentaire portant sur les membres et s’arrê-
tant à l’apparition des premiers signes de la métamorphose (fin du
temps de latence).
5° La persistance de la croissance normale (non segmentaire) des
Axolotls n'ayant subi aucun traitement hormonal.
Laboratoire d: Ethologie des Animaux sauvages d\i Muséum .
— 72 —
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Sluczewski (A.) et Roth (P.). Action isolée de différentes hormones sur
la métamorphose des Axolotls hypophysectomisés. Bull. Soc. Gynécol.
et Obstétr. (1949), n° sous presse.
Vannini ( E.) . Sull’azione medullo-inibitrice del dessossicorticosterone nella
gonadi del girini di Rana. Bull. Soc. Bal. Biol. Sper. (1947), 23, 1189-90.
— 73
Observations sur les Oribates (20° série).
Par F. Grandjean.
I. — PHTHIRACARUS ANONYMUM Grandj. 1934.
Ayant pu récolter autrefois d’assez nombreux individus de
Phthiracarus anonymum, à toutes les stases, j’ai choisi cet Acarien
comme exemple de Phthiracaridc et j’en ai parlé à plusieurs reprises,
d’abord pour les cupules hystérosomatiques des nymphes (2, p. 48
et p. 46, fig. 6 à 8) et la structure de la région ventrale de l’adulte
(3, p. 312 à 315, fig. 3), puis pour le décrire et surtout en décrire la
larve et le développement (4, p. 51 à 58, fig. 1 à 4). Ces travaux
sont anciens (1933 à 1934) et je ne me suis pas hasardé jusqu’ici à
mettre des notations aux poils gastronotiques, sauf aux rangées h
et ps des stases immatures.
Dans le présent travail je donne au problème chaetotaxique de
l’hysterosoma la solution qu’indiquent les figures 1 A (adulte),
1 B (tritonymphe), 1 C (protonymphe) et 1 D (larve). Après suppres-
sion de an1, an2 et a g la figure 1 B représenterait la deutonymphe.
La partie antérieure de l’hysterosoma de la protonymphe, non des-
sinée, est identique à celle de la larve et des autres nymphes.
Le problème n’est pas difficile mais il faut savoir, pour le résoudre,
que les poils /x et /2 sont toujours vestigiaux, qu’un poil neuf de
notation psi apparaît sur la deutonymphe et que le poil h3 larvaire
est retardé d’une stase.
Les poils /j et /2. - — Les vestiges qui représentent ces poils sont
déjà bien visibles sur la larve et je les ai remarqués dès 1934 (4,
p. 56, fig. 4 A, en e, e’). On les retrouve sans modification, sauf la
taille un peu plus grande, aux trois stases nymphales. La figure 1 E
représente l’un d’eux, /1; sur la tritonymphe. C’est un poil spiniforme
ayant une longueur d’environ 4 p, donc minuscule, mais ayant tous
les caractères d’un poil normal. J’ai constaté entre niçois qu’il est
actinochitineux. Le poil /2 est identique à fv
Sur le notogaster d’un adulte les mêmes vestiges existent, aux
places correspondantes (fig. 1 A), mais la régression est plus forte
et le poil ne fait plus saillie. Il est réduit à un chicot interne qui n’est
pas suffisamment actinochitineux pour avoir une béréfringence
appréciable. Sur les figures 1 F et 1 G j’ai couvert le chicot d’un
pointillé.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 1, 1950.
74
La figure 1 J permet de le comparer à la racine d’un poil non
régressif. Le poil représenté par cette figure est c2, mais il n’a rien
de particulier. Les autres poils du notogaster sont coudés comme
lui à leur base et ils ont aussi des alvéoles à 3 loges.
La cuticule du notogaster, de chaque côté, porte toujours 5 mar-
ques (fig. 1 A), savoir : les deux vestiges /x et /2 dont nous venons de
parler, 2 fissures qui sont ia et im et, à sa surface intérieure, une
Fig. 1. — Phthiracarus anonymum Grandj. — A (x 170), notogaster de l’adulte, vu
latéralement. — B (x 148), hysterosoma de la tritonymphe, vu latéralement. —
C (X 256), id.. protonymphe, la région antérieure omise. — D (x 260), id., larve.
— E (X 1460), le poil fx d’une tritonymphe (vestigial) amené sur le contour appa-
rent dorsal. — F (x 1330), id., adulte. — G (X 1660), le poil /, vestigial d’un
adulte, vu de dessus, avec la ponctuation granuleuse du notogaster (côté gauche).
— H (X 1660), la fissure im d’un adulte, vue en coupe optique sur le contour
apparent latéral du notogaster (côté droit). — J (X 1660), le poil <% droit d’un
adulte, vu de la même façon. — Sur les figures B et C les poils génitaux ne sont
pas représentés. Pour faire les figures G, H et J on a mis le notogaster dans-
l’orientation dorsale habituelle.
— 75
petite callosité à laquelle s’attache un tendon. Ordinairement,
quand la cuticule est franchement scléritisée, les fissures d’un
Oribate sont des fentes minces d’où part un canal étroit et elles ne
ressemblent pas du tout à des vestiges de poils. Ici cependant les
marques ia et im se distinguent mal, à faible grossissement et dans
l’orientation latérale du notogaster, des marques f1 et /2. Elles sont
arrondies comme elles et presque de même taille (nettement plus
grandes cependant).
Pour se convaincre que les deux marques antérieures sont des
fissures il faut les examiner à fort grossissement et en coupe
optique sur le contour apparent (fig. 1 H). On voit un trou de
l’ectostracum divisé en 2 par un étranglement (ou par une cloison
perforée ?). Le trou touche l’epiostracum mais celui-ci ne semble
pas interrompu. Dans le trou il n’y a rien 1 et c’est une différence
essentielle. avec le trou vestigial de /1( ou de /2, puisque celui-ci con-
tient toujours un chicot. Le critérium du chicot est sûr d’après les
nombreuses observations que j’ai faites sur Ph. anonymum. Il
exige seulement que l’on ne dispose pas les organes, pour les
comparer, dans des orientations défavorables. Projeté optiquement
dans une direction perpendiculaire à la surface, un trou de la
cuticule laisse difficilement voir, dans la plupart des cas, s’il est
vide ou plein.
L’attention une fois attirée sur les fissures ia et im on s’étonne de
ne pas trouver aussi, sur le notogaster, les fissures ip, ih et ips. Il
faut admettre que ces organes, correctement développés aux stases
immatures, disparaissent à la dernière mue. Il en est d’ailleurs de
même pour la fissure iad, qui existe chez la deuto- et la tritonymphe,
sur le sclérite ano-adanal, et que j’ai cherchée vainement à la stase
adulte.
Le poil ps4. — La formation deutonymphale d’un poil primitif
du notogaster, c’est-à-dire, puisque ces poils sont d’origine lar-
vaire, un retardement de 2 stases, est très exceptionnelle.. Ph.
anonymum (avec d’autres Phthiracaridés vraisemblablement) en
montre même le seul cas connu.
Bien qu’unique ce cas est heureusement très simple. Une com-
paraison de la figure 1 B, qui représente indifféremment, au point
de vue gastronotique, une deuto- ou une tritonymphe, à la figure 1 C
qui représente une protonymphe, fait voir clairement que le poil
deutonymphal est celui qui est noté psi sur la figure 1 B. Son appar-
tenance à l’alignement ps est également certaine car la cupule ips
est placée exactement, par rapport à ce poil et à l’alignement ps,
1. Bien entendu je. ne parle ici que de la structure chitineuse. Je suppose que l’on a
cuit le notogaster dans l’acide lactique et qu’on l’observe seul, en entier ou par frap-
ments.
— 76
comme la cupule ih par rapport à h3 et à l’alignement h, commé la
cupule ip par rapport à /2 et à l’alignement /, et même comme la
cupule im par rapport à e2 et à l’alignement e.
Le poil hs. — La larve (fig. 1 D) n’a que 2 poils h de chaque
côté et la protonymphe (fig. 1 C) en a 3. Il n’est pas évident, chez
Ph. anonymum, que le poil formé sur la protonymphe est le 3e poil h
mais cela résulte des nombreux cas où il en est sûrement ainsi chez
les Oribates, notamment quand un des 3 poils h larvaires est un
vestige, car le vestige est alors, sans aucune exception, devant les
2 poils de taille normale.
Régression numérique des poils pseudanaux, - — - Ecrite de la
nouvelle manière (7, p. 205) la formule anale de Ph. anonymum ,
maintenant complète, est (03444-0333-022). Sur le segment PS elle
exprime le retardement de 2 stases dont j’ai signalé plus haut la
rareté.
Tout retardement est une faiblesse et un organe qui est faible
dans certains cas peut avoir disparu dans d’autres. Or la plupart
des Oribates ont seulement 3 poils ps. Ils en ont possédé davantage
autrefois et on en trouve encore 4, 5 ou 7 à certaines stases ou à
toutes, chez Parhypochthonius, quelques Enarthronota et les Palaéa-
carijormes. La réduction numérique est due pour partie à la sup-
pression du poil inguinal (transcupulaire), mais chez Ph. anonymum
le poil faible, ps4, n’est pas un poil inguinal puisqu’il est implanté
derrière ips et que son comportement ontogénétique est inverse de
celui qu’ont habituellement les poils inguinaux. C’est donc en qualité
de poil de plus grand indice (de poil le plus antérieur de sa rangée)
qu’il se montre faible. Ainsi nous sommes en droit de présumer
qu’une rangée ps, même après avoir perdu son poil inguinal, peut
continuer à s’appauvrir par son bout de plus grand indice. Je ne
veux pas dire, naturellement, qu’elle ne puisse pas s’appauvrir aussi
par l’autre bout.
Formule gastronotique. — La formule gastronotique (7,
p. 212) de Ph. anonymum est [10-(14, 15, 15)-15] si on ne compte pas
les vestiges et /2 et [12-(16, 17, 17)-17] si on les compte. Je préfère
les compter et dire que l’animal est hypertriche (7, p. 213) à
partir de la deutonymphe. La protonymphe est holotriche et la
larve unidéficiente.
La réduction à un vestige est aussi une faiblesse. La faiblesse des
poils /, chez Ph. anonymum, est un argument en faveur d’une hypo-
thèse que j’ai faite depuis longtemps, celle de la suppression du
poil f1 chez les Oribates supérieurs.
Correspondance des anciennes notations aux nouvelles. —
Les notations portées sur mes publications antérieures à 1939
— 77
sont les anciennes et il faut les corriger de la manière suivante :
S’il s’agit d’une nymphe, sur les figures 3 A et 4C par exemple
(4, p. 54 et 56), les cupules iop et ipn deviennent respectivement,,
avec la nouvelle notation, ips et ih ; de même, les poils opx ,op2 et
dn deviennent ps2, ps3 et psi ; les poils pnv pn2 et pn3 deviennent
A j, h2 et h3.
S’il s’agit d’une larve, sur la figure 4 A par exemple (4, p. 56)r
la cupule iop s’appelle maintenant ih et le poil opx est h2.
En outre, il faut changer le sens du numérotage pour les poils
an et ad.
Toutes ces corrections sont évidentes par comparaison des
anciennes figures aux nouvelles.
Stigmates et organes lyriformes. — J’ai fait remarquer
autrefois (2, p. 48) que les cupules, sur une nymphe de Ph. anonymumr
sont disposées comme les stigmates abdominaux sur certaines larves
d’insectes, de sorte qu’une hypothèse se présente à l’esprit, qui est
d’attribuer aux cupules une fonction respiratoire et de considérer
leur canal très court comme une trachée rudimentaire primitive.
Plus tard (5, p. 205 à 207), après avoir montré que les cupules sont
homologues des fissures et des organes lyriformes des autres Arach-
nides, j’ai supposé que les 4 paires de stigmates dorsaux, chez
Opilioacarus, s’étaient différenciés à partir d’organes lyriformes. 1
Une hypothèse n’est intéressante que si on peut l’étayer par de
sérieux arguments. J’ai donc cherché des arguments dans la struc-
ture chitineuse des fissures. Lé résultat est négatif. D’après les
Onbates adultes que j’ai étudiés jusqu’ici, une fissure se contente
de toucher la surface interne de l’epiostracum. Elle ne le traverse
pas et par conséquent ne débouche pas à l’air libre. Je n’ai jamais
constaté, sur un Oribate vivant, qu’une fissure soit remplie par un
gaz, ou son canal. Celui-ci se contente d’atteindre, à travers la
cuticule, le milieu intérieur. Il ne va pas plus loin.
D’autre part il est clair que la distribution régulière des cupules
ou des fissures, sur des Acariens actinochitineux comme Terpna-
carus, Acaronychus, Phthiracarus aux stases immatures, etc., signifie
seulement que ces organes ont une origine primitive, qu’ils ont
1. J’ai eu tort de dire à cette occasion (5, p. 207) que les Acariens avaient autrefois
de nombreux organes lyriformes à la surface de leur idiosoma et de leurs appendices^
Lorsqu’il y a beaucoup d’organes lyriformes ceux-ci peuvent très bien s’être formés
secondairement, aux dépens d’un système primitif et orthotaxique ne comportant
qu’un petit nombre d’entre eux, par le phénomène habituel de multiplication des
organes. C’est même l’hypothèse qui est de beaucoup la plus vraisemblable dans le
cas à’ Opilioacarus segmentatus puisque les organes en question sont distribués irré-
gulièrement sur le dos de l’hysterosoma de cet Acarien et que leur nombre est loin
d’être le même sur tous les individus. Us sont pléthotaxiques, ou localement cosmio-
taxiques (quand ils sont bien alignés).
— 78
gardé leur orthotaxie, et qu’ils se répètent métamériquement sur
l’hysterosoma, à raison d’une paire par anneau.
Il reste à retenir qu’à l’emplacement d’un organe lyriforme
l’intérieur du corps n’est séparé de l’atmosphère que par une très
mince couche de chitine et que c’est peut-être, pour ce motif, un lieu
favorable à la formation ultérieure d’un stigmate respiratoire et
d’une trachée. Que des trachées de cette origine se soient faites chez
des Acariens n’est pas impossible mais il faut exclure les Actino-
chitinosi. Dans ce dernier groupe nous en savons assez maintenant
pour affirmer que les organes lyriformes, primitivement peu nom-
breux, rendus souvent moins nombreux encore par une évolution
qui est toujours régressive, n’ont aucun rapport, même indirect,
avec le système respiratoire secondaire.
II. — A PROPOS DE COSMOCHTHONIUS PLUMATÜS Berl, 1910.
Grâce à l’obligeance du Professeur A. Melis, directeur de la
Station entomologique agraire de Florence, j’ai pu examiner la pré-
paration type de Cosmochthonius plumatus Berl. 1910. Son étiquette
mentionne le nom et ajoute simplement les mots : Palerme, mousse.
Elle ne contient qu’un exemplaire (adulte) qui est fortement écrasé
entre la lame et la lamelle. Cet exemplaire, cependant, laisse voir
encore nettement de nombreux caractères et la description de
Berlese (1, p. 221, fig. 48), beaucoup trop courte, peut être com-
plétée ainsi :
La griffe est bidactyle à I, par perte de l’ongle latéral anti, et tri-
dactyle à II- III- IV. Les ongles latéraux sont plus minces que le
central.
La surface dorsale n’e&t pas absolument lisse. Sur le pygidium
elle a une ponctuation large et pâle. Les points sont de très faibles
dépressions circulaires de tailles inégales, distribuées irrégulière-
ment (fig. 2 A). Je crois qu’ils sont comparables, malgré leur peti-
tesse, aux alvéoles arrondis beaucoup plus grands et plus profonds
que d’autres espèces, dans le genre Cosmochthonius, ont au même
endroit.
La figure 2 C montre à fort grossissement, dans sa région moyenne,
le grand poil érectile fv II a deux rangées de barbes très longues et des
barbules plus courtes. Les barbes sont vues légèrement en raccourci.
Le poil n’est pas dessiné dans la même orientation que sur la figure
de Berlese car il a été déplacé par l’écrasement dont j’ai parlé plus
haut.
Les autres grands poils érectiles (et, eg, /s) ont des barbes et bar-
bules semblables à celles de f1 et sensiblement de même taille. Les
poils e1 et /x ont la même longueur.
79 —
La figure 2 D montre le poil exobothridique antérieur, orienté
nomme sur la figure de Berlese. Ses épines sont très longues,
denses, presque droites, simples ou fasciculées, mais non ramifiées.
Berlese les a dessinées tout autrement et il qualifie leur forme, dans
sa description, de « dendritico-rameuse ». Peut-être une apparence
ramifiée, ou dentritique, existait-elle quand l’animal était frais, à
cause du cérotégument ? De toute manière cette apparence n’appar-
tenait pas au poil lui-même et à ses épines. La même remarque
s’applique aux autres poils de l’aspis et à ceux de la bordure posté-
rieure du pygidium (fig. 2 B).
Examiné de dessous un Cosmochtonius ne laisse pas voir la forme
de ses mandibules. Ici toutefois, à cause de l’écrasement, la mandi-
bule droite était déplacée et elle montrait assez bien, en raccourci,
les dents de son mors fixe. J’ai constaté qu’il y a 4 dents. La 2e (en
Fig. 2. — Cosmochthonius plumatus Berl. — A (x 233), le pygidium vu dorsalement
pour montrer la microsculpture superficielle ; les poils sont réduits à leur tubercule
de base. — B (x 675), le poil h2 droit. — C (X 815), le poil ft gauche, vers son
milieu. — D ( x 815), le poil exobothridique antérieur droit. — Toutes les figures
sont faites d’après l’exemplaire type.
•comptant à partir de l’extrémité distale) est aussi longue, ou presque,
que la lre, mais plus étroite. Je renvoie, pour comparaison à d’autres
espèces de Cosmochthonius, aux figures 3 A et 3 C d’un récent travail
(6, p. 333). Le poil chh qui surmonte le mors fixe a la forme habi-
tuelle.
Les ongles de l’ambulacre dans le genre COSMOCHTHO-
NIUS. — C. plumatus est une espèce que je n’ai pas trouvée jusqu'ici
dans mes récoltes. Mon but principal, lorsque je l’ai demandée à Flo-
rence, était de savoir si elle était monodactylc ou non. La question
des ongles, en effet, se présente chez Cosmochthonius d’une manière
apparemment singulière. Le type du genre est Hypochthonius lanatus
Michael 1885, espèce qualifiée de monodactyle par son auteur.
Berlese d’autre part, dans sa diagnose du genre Cosmochthonius
(1, p. 221), écrit : Uncus pedum unicus. Dans la description des
espèces nouvelles (C. plumatus. C. emmae ) il ne parle pas des ongles.
De tout cela semble tacitement résulter que les espèces de Cosmo-
80 —
chthonius sont monodactyles, au moins en général. Or je n’ai jamais
vu, bien que je connaisse actuellement 6 espèces de ce genre, aucun
Cosmochthonius monodactyle. Tous sont tridactyles à II, III et IV,
et bidactyles à I, comme plumatus, sauf emmae, qui est tridactyle
à IV et bidactvle à I-II-III. C’est l’ongle latéral ol" (F antiaxial à
I-II, le paraxial à III- IV) qui a disparu quand la griffe n’est pas
tridactyle et il peut avoir disparu à toutes les pattes de certains
individus, car ol", chez emmae, a des écarts par défaut à IV 1.
La question des ongles se reporte maintenant sur le lanatus de
Michael. Est-il vraiment monodactyle ? Nous ne pouvons l’affir-
mer, car Michael a fait des erreurs sur les ongles, mais nous ne
pouvons pas affirmer non plus qu’il ne l’était pas puisqu’une évolu-
tion numérique est capable de supprimer, dans ce genre, l’un des
ongles latéraux. La même évolution s’attaque peut-être ensuite à
l’autre ongle latéral.
En attendant d’être fixé je désigne par domesticus l’espèce qui
ressemble au lanatus de Michael. De ce domesticus, j’ai donné une
courte description et un dessin des mors de la mandibule (6, p. 354
et fig. 3 A, p. 333).
Les auteurs allemands (Sellnick 1927, Willmann 1931) décrivent
sous le nom de lanatus, avec des réserves, car il pourrait s’agir d’une
autre espèce, un Cosmochthonius tridactyle à toutes les pattes. Je
n’ai jamais rencontré non plus de Cosmochthonius entièrement tri-
dactyle.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
1. Berlese (A.). Acari nuovi V-VI (Redia, t. 6, p. 199 à 234, 1910).
2. Grand jean (F.). Etude sur le développement des Oribates [Bull.
Soc. Zool. France, t. 58, p. 30 à 61, 1933).
3. Id. Structure de la région ventrale chez quelques Ptyctima (Bull. Mus.
Hist. nat. Paris, 2e série, t. 5, p. 309 à 315, 1933).
4. Id. Pthiracarus anonymum, n. sp. (Révue française d’ Entomologie,
t. 1, p. 51 à 58, 1934).
5. Id. Observations sur les Acariens. 2e série (Bull. Mus. Hist. nat. Paris,
2e série, t. 7, p. 201 à 208, 1935).
6. Id. L’origine de la pince mandibulaire chez les Acariens actinochiti-
neux (Arch. Sc. phys. et natur., Genève, 5e période, t. 29, p. 305 à 355,
1947).
7. Id. Formules anales, gastronotiques, génitales et aggénitales du déve-
loppement numérique des poils chez les Oribates (Bull. Soc. Zool.
France, t. 74, p. 201 à 225, 1949).
1. Ce que je dis d 'emmae devra être vérifié car je n’ai vu jusqu’ici qu’un très petit
nombre d’exemplaires de cette espèce, en provenance de Bône (Algérie).
Hydracariens nouveaux des Pyrénées (4» note).
Par C. Angelieb.
Aturus scitulus n. sp.
Nous avons rencontré pour la première fois cette nouvelle espèce
en 1948, dans quelques ruisseaux du massif des Albères (Pyrénées -
Orientales). En 1949, nous l’avons retrouvée de nouveau, en grande
abondance, dans quelques rivières de l’Ariège et des Basses-Pyré-
nées.
Par les caractères de la face dorsale et des pattes du <$ cette espèce
se rapproche d ’ Aturus fontinalis Lundblad, et A' Aturus atlantis
Lundblad (de Madère).
Mâle.
La coloration du corps et des pattes est rouge orangé ; toutefois, le
5e article de la 4e paire de pattes est d’un rouge vif très intense, qui
persiste même après traitement par l’hydrate de chloral acétique. Longueur
dorsale ( 340 p ; longueur ventrale : 370 p ; largeur au niveau des épaules :
290 p. La forme générale est presque rectangulaire, légèrement convexe
entre les soies antennif ormes, qui sont distantes de 62 p.
Le bouclier dorsal épouse la forme du corps. Il porte en avant les yeux,
très gros, et non séparés de chaque côté, comme chez Aturus atlantis ; la
distance interoculaire est de 55 p. Outre le pore excréteur, on y remarque
encore 4 paires de pores dermiques ; la paire antérieure est accompagnée
de 2 soies bifides, — les autres de soies simples, plus fines.
Le sillon dorsal est moins apparent que chez les espèces voisines.
Latéralement, entre le bouclier dorsal et le bord du corps, se trouvent
4 paires de plaques chitineuses, portant chacune un pore dermique. Les
2 paires antérieures, au niveau des épaules, portent en outre chacune
une soie bifide ; ce caractère rapproche notre espèce d’ Aturus atlantis
Lundblad.
A la partie postérieure du corps, les soies, fines et simples, sont nom-
breuses et s’insèrent, latéralement, presque jusqu’au niveau de la 4e paire
de pattes. Les expansions hyalines, de chaque côté de la fente génitale,
sont au nombre de 4 ; de forme ovale, elles mesurent 45 p..
Organe maxillaire, mandibules et palpes n’offrent aucun caractère
particulier. Longueur de l’organe maxillaire : 90 p. ; largeur : 45 p. Lon-
gueur de la mandibule (onglet compris) : 115 p ; hauteur maxima : 24 p ;
onglet : 35 p.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 1, 1950.
6
— 82 —
Dimensions du palpe en p :
Les épimères occupent toute la surface ventrale du corps. Le sinus
maxillaire est profond de 87 p et large, au milieu, de 46 p. Le nombre des
cupules génitales est de 11 ou 12, de chaque côte de la fente génitale.
Dimensions des pattes : lrc paire : 350 p ; 2e p. : 370 p ; 3e p. : 485 p ;
4e p. : 570 p (4e article : 117 p ; 5e article : 137 p ; 6e article : 122 p). La
lre paire de pattes est plus courte que la longueur du corps. La 3e paire
porte, sur le 5e article, de nombreuses et fortes soies. La 4e paire, par sa
complexité, peut difficilement se décrire, et nous en donnons une figure
aussi exacte que possible. Nous avons déjà noté, plus haut, la couleur
caractéristique du 5e article ; il présente à la partie proximale 5 soies en
forme d’épée, beaucoup moins larges toutefois que chez Aturus protzi
Piersig, et très découpées aux extrémités.
Femelle.
La coloration est rouge orangé, comme chez le <J> mais la forme du
corps est plus élancée. La longueur dorsale est de 375 p ; la longueur
ventrale de 420 p ; la largeur maxima de 310 p.
Les yeux sont distants de 55 p et les soies antenniformes de 57 p. Le
bouclier dorsal épouse la forme du corps antérieurement et latéralement,
mais il est incurvé postérieurement (fig. 7).
Organe maxillaire, mandibules et palpes sont semblables à ceux du <?■
Longueur de l’organe maxillaire : 93 p ; largeur : 55 p. Longueur de la
mandibule (onglet compris) : 125 p ; hauteur maxima : 25 p ; onglet :
38 p.
Dimensions du palpe, en p :
L’aire épimérale est bien délimitée et s’étend jusqu’à 45 p de l’extré-
mité postérieure du corps. Profondeur du sinus maxillaire : 90 p ; largeur
au milieu : 56 p. La fente génitale mesure 76 p. Les cupules génitales, de
chaque côté de la fente sont au nombre de 12 ou 13.
Les pattes ne présentent aucun caractère particulier et, sauf la der-
— 84
nière paire, sont plus courtes que le corps ; dimensions : lre paire : 340 p. f
2e p. : 350 p ; 3e p. : 355 p ; 4e p. : 455 p (griffes non comprises).
Stations. — - 1° Pyrénées-Orientales :
— Ruisseau de la Baillaury, près de Banyuls-sur-Mer. Altitude :
50 m. Le 6-VI 11-1948. Temp. : 23° C. 1 Ç.
— • Ruisseau des Abeilles, près de Banyuls-sur-Mer. Altitude :
50 m. Le 16-VIII-1948. Temp. : 22° C. 4 g, 3 $.
— Ruisseau de la Ravaner, près du village de Rimbaud. Le
9-VIII-1948. Temp. : 23° C. 13 <J, 20 Ç.
— Ruisseau de la Ravaner, près du Mont Artigue (Massif des
Albères). Le 9-VII1-1948. 3 & 6 $.
2° Ariège :
— Rivière du Lez, à 2 km. à l’ouest de Saint-Girons. Altitude v
400 m. Le 4-IX-1949. Temp. : 19° C. Ph. : 7,7. 4 2 $.
3° Basses-Pyrénées :
— Nive, près de Cambo-les-Thermes. Altitude : 80 m. Le 1-IX-
1949. Temp. : 21° C. Ph. : 7,7. 5 <?, 4 Ç.
Dans les deux dernières stations, Aturus scitulus se trouvait en
compagnie d ’ Aturus scaber Kramer et d’ Aturus barbatulus Yiets.
Il faut noter la curieuse répartition du genre Aturus dans les
Pyrénées françaises où 6 espèces sont actuellement connues : Aturus
scaber Kramer, A. villosus Mts. et Soarec. A. intermedius Protz,
A. gallicus Viets, A. barbatulus Viets et A. scitulus C. Angelier.
A. crinitus Thor avait été signalé par Yiets aux Eaux-Ghaudes
(Basses-Pyrénées), mais, dans cette région, nous n’avons trouvé
qu’M. villosus, qui est très voisin de cette espèce, et nous pensons
qu’une confusion a pu être possible. Aturus scaber et A. intermedius
sont communs dans tous les ruisseaux jusqu’à 2.500 m. Aturus bar-
batulus n’est connu que de Yougoslavie et des Pyrénées (Lez, Gave
d’Ossau, Nive). Les 3 autres espèces ne sont, à l’heure actuelle, con-
nues que des Pyrénées.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
85
Hydracariens phréaticoles de France
( Genre Atractides).
Par Eugène Angelier.
Atractides ellipticus Maglio, 1909. — Espèce phréatophile très
commune. Nappes phréatiques des vallées du Fier (Haute-Savoie),
du Cozon (Grande-Chartreuse, Isère), du Furon, de la Bourne, du
Vernaison (Vercors, Isère et Drôme), du Tech, de la Têt (Pyrénées-
Orientales), de l’Ariège, de la Pique (Haute-Garonne).
Atractides similis Viets, 1939. — - Espèce phréatophile, plus rare
que la précédente. Nappes phréatiques des vallées du Gave d’Ossau,
du Gave d’Aspe (Basses-Pyrénées), du Carol (Pyrénées-Orientales).
Atractides fagei E. Angelier, 1949. — Nappe phraétique de la
vallée de la Têt, dans le massif du Carlitte (Pyrénées-Orientales).
Elle a été retrouvée dans les mousses d’une cascade, à Barèges
(Hautes-Pyrénées) en août 1949.
Atractides brevirostris Halbert, 1911. — Nappes phréatiques des
vallées du Tech, de la Têt, du Carol (Pyrénées-Orientales).
Atractides andrei n. sp.
Nous avons le plaisir de dédier cette espèce à M. Marc André,
Sous- Directeur du Laboratoire de Zoologie du Muséum.
Par les caractères de l’organe maxillaire, des palpes et des mandi-
bules, notre nouvelle espèce se rapproche d 'Atractides tenuirostris
Viets, 1936, de Yougoslavie.
Mâle.
Il est de couleur brune, et de forme générale très allongée. Longueur
dorsale : 730 p ; longueur ventrale : 785 p ; largeur : 420 p ; il est donc de
taille plus grande que la ? A’ Atractides tenuirostris décrite par K. Viets.
Les plaques dorsales sont libres, très chitinisées et finement poreuses.
Entre les soies antenniformes (distantes de 86 p), le front est légèrement
convexe. Les yeux sont petits, comme chez Atractides jeanneli Mts. et
Tschi.
L’organe maxillaire mesure 300 p ; sa hauteur est de 102 p. Le rostre
est plus court que chez l’espèce yougoslave (117 p au lieu de 165 p, pour
un organe maxillaire de même longueur) ; il est étroit et recourbé en
forme de faucille. La mandibule est certainement l’organe le plus caracté-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 1, 1950.
— 86
ristique de notre nouvelle espèce. Sa longueur totale est en effet de 403 p;
sa hauteur de 28 p, et l’onglet seul mesure 155 p (66 p seulement chez
A. tenuirostris) , soit plus de la moitié de la partie basale de la mandi-
bule ; la forme générale est celle d’un stylet, comme dans le genre Hydra-
chna.
Dimensions du palpe, en p :
Le 4e article du palpe est presqu’aussi long que le 2e, alors qu’il est
beaucoup plus court chez l’espèce de K. Viets. Il n’y a pas de saillies
chitineuses sur les faces ventrales des 2e et 3e articles, et la soie ventrale
du 2e article est insérée au tiers supérieur, et non à! l’extrémité distale,
comme c’est le plus souvent le cas dans le genre Alractides. Les 2 soies
tactiles ventrales du 4e article sont situées à peu près à la moitié de celui-
ci; elles sont situées plus près de la 'partie distale de l’article, chez A. tenui-
rostris, d’après le dessin de K. Viets.
L’aire épimérale dépasse de 55 p le bord frontal du corps, Profondeur
du sinus maxillaire : 132 p ; largeur : 72 p. La 4e paire d’épimères est
fusionnée postérieurement au plastron ventral. La ligne de suture médiane
des épimères 2 et 3 est exceptionnellement longue (160 p).
L’organe génital est entouré par les épimères 3 et 4 ; il est de forme
rectangulaire ; longueur : 127 p ; largeur : 98 p. La, distance de la base de
l’organe génital à l’extrémité postérieure du corps est de 185 p. Le pore
excréteur est presque terminal.
Les pattes ne présentent aucun caractère particulier. Elles mesurent :
lre paire : 610 p ; 2e paire : 540 p ; 3e paire : 620 p ; 4e paire : 930 p.
Femelle.
En dehors de la taille, — plus grande, — elle est semblable au $. Lon-
gueur dorsale : 835 p ; longueur ventrale : 885 p ; largeur : 560 p. Longueur
de la grande plaque dorsale : 760 p ; largeur : 500 p. La distance entre les
yeux est de 150 p ; entre les soies antennif ormes de 112 p. Longueur de
l’organe maxillaire : 410 p ; hauteur : 150 p ; rostre : 160 p. L’onglet de la
mandibule est encore plus démesuré que chez le <J (215 p pour une longueur
totale de la mandibule de 525 p).
L’aire épimérale dépasse de 50 p le bord frontal du corps. Profondeur
du sinus maxillaire : 160 p ; largeur : 100 p. La ligne de suture médiane
des épimères 2 et 3 est courte (30 p).
L’organe génital, arrondi antérieurement, est rétréci postérieurement ;
sa longueur est de 160 p ; sa largeur de 143 p. Le pore excréteur est à
100 p de l’extrémité du corps (il est presque terminal chez un autre indi-
vidu).
— 88 —
Dimensions des pattes : lre paire : 615 p ; 2e p. : 575 p ; 3e p. : 680 p ;
4e p. : 1090 p.
Stations. — Gave d’Ossau. à Arudy (Basses-Pyrénées). Altitude :
400 m. Le 22-VIII-1949. Temp. : 16 ° C. Ph. : 7,7. 3 ?..
Gave d’Aspe, à Eygun (Basses-Pyrénées). Altitude : 600 m. Le
23-VIII-1949. Temp. : 18° C. Ph. : 7,8. 2 <$. Pour ces deux stations,
les récoltes ont été faites dans les graviers, sur le bord de l’eau.
Atractides ramiger Szalay, 1947.
Cette espèce a été décrite par L. Szalay (Einige Atractides-For-
men unteridischen Gewassern des Karpatenbeckens, Ann. Hist.
Nat. Mus. Nat. Hungar., vol. XL, n° 7, 1947, p. 289), d’après des
exemplaires provenant de Boumanie. Elle est donc nouvelle pour
la faune française. L. Szalay possédait 4 individus de cette espèce,
et les décrit comme étant des Nous pensons qu’il s’agit en réalité
de Ç ; la longueur inaccoutumée de la ligne de suture médiane des
épimères 2 et 3 est probablement à l’origine de la confusion.
Mâle.
Couleur jaune-brun. La forme générale est moins allongée que chez
Atractides andrei. Longueur dorsale : 680 p ; longueur ventrale : 780 p ;
largeur : 460 p. Les plaques dorsales sont libres, moins chitinisées qu’elles
ne le sont généralement chez les autres espèces du genre. Longueur de la
grande plaque dorsale : 597 p ; largeur : 430 p. Le front est convexe,
beaucoup plus que chez Atractides andrei , et permet de reconnaître
facilement cette espèce. Distance entre les soies antenniformes : 122 p.
Les yeux sont petits, comme c’est d’ailleurs le plus souvent le cas chez les
Atractides phréaticoles.
L’organe maxillaire mesure 345 p ; hauteur : 135 p ; rostre : 138 p.
La mandibule, en forme de S, n’a aucun caractère particulier ; la lon-
gueur de l’onglet est normale (51 p, pour une longueur totale de la mandi-
bule de 367 p ; hauteur : 52 p).
Le palpe, au contraire, est caractéris ique de l’espèce. Ses dimensions
sont, en p :
Les 2e et 3e articles portent à l’extrémité distale de la face ventrale une
saillie chitineuse, sur laquelle s’insère une courte épine. Le 4e article est
remarquable par les 2 protubérances chitineuses, sortes de cornes d’où
— 89 —
partent quelques soies, et situées l’une sur la face interne, l’autre sur la
face externe de l’article.
L’aire épimérale dépasse largement le bord frontal du corps (100 jx) .
Profondeur du sinus maxillaire : 150 p ; largeur : 95 p. La longueur de la
ligne de suture médiane des épimères 2 et 3 est de 65 p.
L’organe génital est de forme rectangulaire, arrondie aux deux extré-
mités. Sa longueur est de 127 p ; sa largeur de 102 p. La distance de la
Atractides madritensis Viets $. — 11 : Face dorsale. — 12 : Face ventrale. — 13 :
Organe maxillaire et palpe. — Bord frontal du corps : 14 : Atractides andrei. —
15 : Atractides ramiger. — 16 : Atractides madritensis.
base de l’organe génital à l’extrémité postérieure du corps est de 255 p.
Le pore excréteur est presque terminal.
Dimensions des pattes : lre paire : 510 p ; 2e p. : 440 p ; 3e p. : 470 p ;
4e p. : 740 p.
Femelle.
Elle est semblable au <?, sauf en ce qui concerne la taille et l’organe
génital. Ses caractères coïncident exactement avec ceux de l’individu que
L. Szalay a décrit comme <J.
Longueur dorsale : 695 p ; longueur ventrale : 785 p ; largeur : 430 p.
Distance entre les soies antenniformes : 112 p; entre les yeux : 160 p.
Les plaques dorsales sont encore plus faiblement chitinisées que chez le <?,
mais l’individu semble plus jeune. Longueur de la grande plaque dorsale :
610 p ; largeur : 385 p.
Organe maxillaire : longueur : 350 p ; hauteur : 140 p ; rostre : 142 p,
La mandibule mesure 395 p, onglet compris.
90 —
L’aire épimérale dépasse de 90 p le bord frontal du corps. La ligne de
suture médiane des épinières 2 et 3 mesure 45 p. Profondeur du sinus
maxillaire : 132 p ; largeur : 85 p.
L’organe génital n’est pas rectangulaire, comme chez le mais rétréci
à la base ; il mesure 154 p de longueur et 127 p de largeur. La distance
de la base de l’organe génital à l’extrémité postérieure du corps est de
245 (J. Le pore excréteur est presque terminal.
Dimensions des pattes : lre paire : 435 p ; 2e p. : 400 p ; 3e p. : 475 p ;
4e p. : 670 p.
Stations. ■ — Gave d’Aspe, à Eygun (Basses-Pyrénées). Altitude :
600 m. Le 23-VJII-1949. Temp. : 18» C. Ph. : 7,8. 2 <J, 2 $.
Atractides (Brevatractides) stadleri Walter 1924. — Cette espèce
ne se trouve qu’accidentellement dans Peau souterraine. Nappes
phréatiques des vallées du Tech (Pyrénées-Orientales) et du Ver-
naison (Vercors, Drôme).
Atractides ( Brevatractides ) madritensis Viets 1930.
Espèce décrite par K. Viets (Zur Kenntnis der Hydracarinen-
Fauna von Spanien, Archiv f. Hydrobiol., XXI, 1930, p. 371),
d’après des exemplaires provenant d’Espagne. L. Szalay l’a décrite
ensuite de Roumanie, et mis en évidence la synonymie d ’ Atractides
carpaticus Soarec avec A. madritensis. C’est une espèce nouvelle
pour la faune française.
Femelle.
Couleur jaune-brun. La forme générale du corps est ovale, très arrondie
antérieurement. Longueur dorsale : 640 p ; longueur ventrale : 735 p ;
largeur : 525 p. Les plaques dorsales sont libres, faiblement chitinisées
(tous les individus que nous possédons sont jeunes), et finement poreuses.
Longueur de la grande plaque dorsale : 595 p ; largeur : 480 p. Distance
entre les soies antenniformes : 91 p ; entre les yeux : 127 p.
L’organe maxillaire est à rostre très court (caractéristique du sous-
genre) ; il mesure 205 p de longueur, 92 p de hauteur.
Dimensions du palpe, en p :
Il est plus grand que chez les individus décrits par Viets, Soarec et
Szalay.
— 91 —
L’aire épimérale dépasse de 95 p le bord frontal du corps. Le sinus
maxillaire est très étroit (largeur : 62 p ; longueur : 163 p). La ligne de
suture des épimères 2 et 3 mesure 65 p. L’organe génital, arrondi anté-
rieurement, est rétréci à la base ; longueur : 228 p ; largeur : 170 p. Le pore
excréteur est presque terminal (caractère dû à la jeunesse de l’individu).
Dimensions des pattes : lre paire : 485 p ; 2S p. : 525 p ; 3e p. : 600 p ;
4e p. : 840 p.
Stations. — Gave d’Ossau, aux Eaux-Chaudes (Basses-Pyrénées).
Altitude : 650 m. Le 20-VI 11-1949. Temp. : 13° C. Ph. : 7,7. 3 Ç. —
Ariège, à l’Hospitalet (Ariège). Altitude : 1.400 m. Le 7-IX-1949.
Temp. : 17° C. Ph. : 7. 1 $. Pour ces deux stations les récoltes ont
étc faites dans les graviers, sur le bord de l’eau.
Atractides ( Rusetria ) connexus Koenike 1908. - — Bancs de gra-
viers sur le bord du Bhône, à Valence (Drôme).
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
LAMIAIRES NOUVEAUX DE L'OUEST AFRICAIN [COL. CERAMB.]
(2e NOTE 1).
Par P. Lepesme.
Sternotomis chrysopras Voet v. Joveri, nom.
Diffère de la forme typique par la plus grande extension du noir et
•du vert, le vert couvrant en particulier entièrement la marge basi-
laire du pronotum, la tache suturale médiane des élytres et, par-
tiellement, sur ceux-ci, les taches préapicales et apicales, celles-ci
non fusionnées, ainsi, que la plupart des bandes transversales, tant
noir qu’ocbracées.
Type au Muséum de Paris : Côte d’ivoire, Adiopodoumé (Jover,
O. R. S. O. M.). Un cotype de même provenance dans ma collection.
Sternotomis chrysopras Yoet v. reducta, nom.
Comme la forme typique, mais les bandes transversales noires des
élytres réduites, très étroites et densément maculées de jaune, leur
marge suturale postmédiane par contre presque uniformément
verte.
Type unique dans ma collection : Oubangui-Chari, Bukoko (ex
E. S. A. A. T.).
Ceroplesis analeptoides, n. sp.
Long. : 32 mm. — Stature large, convexe. Noir peu luisant, sauf
dans la région basilaire des élytres, ceux-ci ornés de deux larges
bandes transversales ochracées, une prémédiane, une au quart
postérieur, la région apicale également de cette couleur sous la forme
d’une bande transversale dont le bord antérieur descend oblique-
ment vers la suture.
■ Tête extrêmement bnement et densément ponctuée. Lobes infé-
rieurs des yeux petits, plus longs que larges, beaucoup plus courts
que les joues. Tubercules antennifères formant entre eux un angle
aigu, mais non réduit à une étroite bssure. Antennes fortes, près de
moitié plus longues que le corps, le troisième article près d’une fois
1. Cf. Bull. Mus. Paris, (2) XIX, p. 340, 1947.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 1, 1950.
— 93 —
et demie aussi long que le quatrième. Pronotum fortement convexe
sur le disque, pourvu latéralement d’un faible tubercule obtus
émoussé, extrêmement finement et densément ponctué, avec en
outre quelques points grossiers isolés sur le disque. Ecusson faible-
ment transverse, arrondi au sommet. Elytres larges et convexes,
rapidement rétrécis et très rapidement déclives à partir du quart
apical, assez grossièrement ponctués à la base, beaucoup plus fine-
ment et peu visiblement ensuite.
Type unique au Muséum de Paris {ex I. F. A. N.) : Côte d’ivoire,
Daloa (A. Villiers, VII-46).
Dans le tableau de détermination des Ceroplesini de mon collègue
Bheuning {Nov. Eut., 3e Suppl., I, p. 234), cette espèce vient se
placer près d’ orientalis Herbst : elle s’en sépare aisément par ses
élytres plus convexes et plus déclives en arrière, à bandes trans-
versales claires plus larges et ochracées au lieu de rouge, à tache
apicale obliquement transversale en atteignant partout la marge
externe.
Frea {s. s.) flavosternalis, n. sp.
Long. : 12 mm. — Stature en ovale allongé. Antennes un peu plus
longues que le corps, éparsement frangées en dessous, le scape assez
long, le troisième article un peu plus long que le quatrième. Lobes
inférieurs des yeux sensiblement moins longs que les joues. Front
pourvu d’une ponctuation dense et fine ; joues et occiput imponctués.
Pronotum large, avec quelques fins points sur les côté du disque,
pourvu de sillons transversaux très nets et d’une épine latérale
assez large, même au sommet qui est nettement arrondi, très légère-
ment recourbée. Elytres très faiblement rétrécis dès la base, à ponc-
tuation assez dense, grossière, les points devenant plus fins vers la
suture et après le milieu.
Noir, à pubescence grise. Moitié antérieure des élytres marbrée
d’ochracé, cette pubescence ochracée plus dense aussitôt après le
milieu où elle forme une sorte de bande transversale ondulée n’attei-
gnant pas tout à fait le tiers apical en arrière, le reste des élytres
marbré de blanchâtre. Côtés du prosternum, du mésosternum et du
métasternum revêtus d’une pubescence jaune. Moitié distale des
articles antennaires, à partir du troisième, à pubescence brun foncé,,
leur moitié proximale à pubescence blanche.
Type unique au Muséum de Paris : Côte d’ivoire, Adiopodoumé
(Jover, O. R. S. O. M.).
Dans le tableau de détermination des Crossotini de mon col-
lègue Breuning {Nov. Ent., 3e suppl., II, p. 10), cette espèce vient
s’intercaler entre puncticollis Jord. et uniformis Hintz, dont elle
diffère au premier coup d’œil par ses élytres marbrés d’ochracé..
— 94 —
Elle est également très proche de flavicollis Auriv. dont je possède
un exemplaire de Côte d’ivoire, N’Dzida, mais s’en distingue aisé-
ment par son pronotum non garni de dense pubescence jaune pâle,
à sillons transversaux profonds et nets, surtout le postérieur, et
épine latérale large au sommet et non pointue.
Laboratoire d' Entomologie du Muséum.
— 95 —
Caractères anatomiques et position systématique
des Hémiptères Nabidae (Note préliminaire).
Par Jacques Carayon.
Les nombreux systèmes phylogéniques, proposés jusqu’ici pour
les Hémiptères Hétéroptères, montrent par leur diversité même le
caractère souvent hypothétique des parentés indiquées entre les
différents groupes.
Dans bien des cas en effet, on ne connaît chez ces Insectes que les
traits les plus apparents de leur morphologie externe. Celle-ci,
d’une part est variable au point de rendre souvent difficile la défini-
tion des caractères généraux d’une famille ; elle est, d’autre part,
soumise particulièrement aux phénomènes de convergence, qui
donnent même apparence extérieure à des organismes en réalité
dissemblables.
Les caractères anatomiques et structuraux, que révèlent des
études comparatives détaillées, non seulement permettent souvent
de préciser des affinités jusque là incertaines, mais encore obligent
parfois à modifier la position relative de groupes, dont la parenté
semble bien établie.
Tel est le cas pour les familles d’ Hétéroptères, que O. M. Reuter
(1910) a réunies dans la superfamille des Reduvioidea , et que la
plupart des auteurs s’accordent à considérer comme voisines :
Reduviidae, Phymatidae, Nabidae et Henicocephalidae. Si leurs
caractères anatomiques généraux rapprochent avec certitude les
deux premières familles, ils écartent très nettement de celles-ci, et
l’une de l’autre, les deux familles suivantes.
J’examinerai seulement ici la position systématique des Nabidae.
La proche parenté entre ces Hémiptères et les Reduviidae, parmi
lesquels ils ont été longtemps placés, a été rarement mise en doute.
A la suite de ses recherches sur les segments abdominaux des
femelles chez les Hémiptères, C. Verhoeff (1893) classe cependant
les Nabidae à côté des Anthocoridae et loin des Reduviidae, mais
son système, qui aboutit en d’autres points à des invraisemblances,
n’a pas été pris en considération.
O. M. Reuter estime en 1908 que les Nabidae s’apparentent
beaucoup plus aux Anthocoridae ou aux Saldidae, qu’aux Redu-
viidae ; mais il rejette peu après cette opinion, en plaçant les Nabidae
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 1, 1950.
— 96 —
parmi les Reduvioidea (1910) et une telle position a été depuis
généralement admise (cf. R. L. Usinger, 1943).
D’un autre côté, plusieurs auteurs et notamment H. M. Harris
(1928) n’ont pas manqué de souligner l’étroite ressemblance d’aspect
entre certains Nabidae et des Anthocoridae. Récemment H. C.
Rlôte (1945) a démontré que le genre Scotomedes Stal, dont il fait
le type d’une sous-famille nouvelle de Nabidae présente plusieurs
points communs importants avec les Anthocoridae.
Ces derniers sont en fait les plus proches parents des Nabidae, qui
diffèrent beaucoup plus qu’on ne l’a généralement admis des Hémip-
tères Réduvioïdes véritables et qui doivent être classés en réalité
dans la superfamille des Cimicoidea établie par Reuter en 1910.
Des recherches anatomiques étendues à de nombreux représen-
tants de ces diverses familles m’ont amené avec netteté à cette
conclusion.
Dans le cadre limité de la présente note préliminaire, je me
bornerai à une brève étude comparativé de deux catégories d’organes
dont les ressemblances ou les différences me paraissent, entre
autres, particulièrement démonstratives.
Organes génitaux internes.
a) Reduviidae. J’ai indiqué en 1944 les particularités remar-
quables de leurs organes génitaux mâles. Ces particularités n’avaient
été observées alors que chez des Triatominae et Harpactorinae.
Je les ai retrouvées depuis non seulement chez les Saicinae, Steno-
podinae, Reduviinae, Piratinae, Ectrichodinae, Tribelocephalinae,
mais encore chez les Phymatidae ( Phymata ), qui ne diffèrent en rien
à cet égard des Reduviidae typiques.
Ces examens me permettent de confirmer les caractères généraux
du tractus génital mâle (schématiquement représenté fig. 1) chez
ces Hétéroptères :
Testicules à 7 lobes, souvent allongés et parfois repliés sur eux-
mêmes ; canaux déférents très longs et grêles, renflés en vésicules
séminales peu individualisées. Glandes annexes représentées unique-
ment par des mésadènies complexes, formées de 3 à 5 grosses glandes
tubuleuses, réunies en un carrefour d’où part un canal efférent long
et mince. Celui-ci et le canal déférent ont à peu près la même
structure ; ils se réunissent seulement près de la base de l’organe
copulateur dans une petite ampoule, dont la cavité est tapissée de
cellules glandulaires. Les deux ampoules de chaque côté se réunis-
sent à leur tour, et forment le canal éjaculateur. Il n’y a générale-
ment pas de bulbe éjaculateur, sauf chez les Piratinae, qui en
possèdent un de dimensions réduites, et dont la structure reste à
préciser. La conformation si particulière des mésadènies paraît
— 97 —
d’autant plus complexe que l’on les examine dans des groupes
considérés comme plus évolués. Ces glandes présentent leur maxi-
mum de simplicité chez les Emesidae 1, où elles sont représentées
par un seul tube contourné que prolonge le long canal efférent.
b) Nabidae. Les caractères généraux, que fait apparaître l’étude
comparative des organes génitaux mâles chez de nombreux repré-
sentants de Nabinae et Prostemminae, sont les suivants (cf. schéma,
% 2).
sales) ; parmi les organes pairs, seuls ceux de gauche ont été figurés :
1° chez un Reduviidae ; 2e chez un Nabidae ; 3° chez un Cimicidae (Cimex).
b. ej., bulbe éjaculateur ; c. d., canal déférent ; c. e., canal efférent ; c. ej.,
canal éjaculateur ; ect., ectadénies ; mes., mésadènies ; r. mes., réservoir des mésa-
dènies ; t., testicule ; v. s., vésicule séminale. En grisé les mésadénies et les réservoirs
correspondants.
Testicules à 7 lobes, peu allongés et jamais repliés sur eux-mêmes.
Canaux déférents grêles et relativement courts, aboutissant à des
vésicules séminales souvent bien individualisées et parfois moins
différenciées. Les vésicules se prolongent postérieurement par un
1. Parmi les Hémiptères Reduvioidea, les Emesidae diHèrent nettement plus par
leur anatomie d’un Reduviidae typique, que ne le font les Phymatidae. Si l’on considère
ces derniers comme famille distincte, il faut a fortiori en faire de même pour les Eme-
sidae.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 1, 1950.
7
98 —
bulbe éjaculateur volumineux; de structure complexe, celui-ci est
formé par une partie antérieure mésodermique, dont la cavité est
tapissée d’une ou deux catégories de cellules glanulaires, et par
une partie ectodermique plus réduite, qui emboîte étroitement la
base de la précédente ; cette partie est constituée par la région
antérieure du canal éjaculateur. Glandes annexes comportant : —
une paire de mésadènies tubuleuses et ramifiées, déversant leur
sécrétion dans deux volumineux réservoirs, plus ou moins accolés
aux vésicules séminales, et débouchant, en même temps qu’elles
dans la partie antérieure du bulbe éjaculateur ; — ■ une paire
d ’ecladènies tubuleuses, grêles et le plus souvent ramifiées, dont la
sécrétion parfois accumulée dans un réservoir central ( Nabinae ) est
déversée, dans la partie ectodermique du bulbe éjaculateur.
Il paraît inutile d’insister sur les profondes différences entre ces
caractères et ceux des mêmes organes chez les Reduviidae.
Le tractus génital femelle des Nabidae diffère également de celui
des Phymatidae et Reduviidae par plusieurs points importants, et
notamment par le fait qu’il est totalement dépourvu de sperma-
thèques.
c) Cimicidae et Anthocoridae. Les organes génitaux mâles présen-
tent dans ces deux familles, dont l’étroite parentée est bien établie,
exactement les mêmes caractères généraux. D’autre part la com-
paraison des schémas de ces organes chez Cimex (fig. 3), et chez
un Nabidae (fig. 2) montre la ressemblance manifeste de leur con-
formation, ressemblance, qui se retrouve dans les détails de struc-
ture. La seule différence de quelque importance est l’absence chez
les Cimicidae et les Anthocoridae des ectadènies bien développées
des Nabidae ; elle n’infirme pas la preuve des affinités de ces
trois familles, preuve que constitue la similitude des autres carac-
tères des organes reproducteurs mâles.
D’autre part, la fécondation s’accompagne, chez plusieurs espèces
de Nabidae des genres Prostemma Duf. et Alloeorhynchus Fieb. de
phénomènes très particuliers d’injection directe ou indirecte des
spermatozoïdes dans l’hémocoele des femelles. Cette « sperma-
thémie » a été brièvement signalée chez P. guttula (Fabr.) (J. Ca-
bayon, 1946), et je l’ai étudiée depuis de façon plus détaillée ;
elle est suivie d’un groupement dense, autour des ovarioles, des
spermatozoïdes, qui vont féconder les oocytes en traversant la
paroi des follicules ovariens.
Un tel mode de fécondation n’est à un certain degré comparable
qu’à celui connu chez les Cimicidae, et qui existe sans doute aussi
chez les Polyclenidae.
Glandes odorantes imaginales.
— Reduviidae. Découverts et décrits pour la première fois chez
Rhodnius et Triatoma par M. D. Brindley (1930) les organes
odorants imaginaux de ces Hétéroptères sont extrêmement parti-
culiers. Il en existe deux catégories :
1° une paire d’organes odorants métathoraciques, homologues
de ceux connus chez d’autres Hétéroptères, mais d’une conforma-
tion bien différente. Chacun de ces organes, largement séparé de son
symétrique, comporte une glande et un réservoir tubuleux ; son
orifice- extérieur, logé à l’extrémité d’une fine gouttière dans la
paroi antérieure de chaque cacité métacoxale, est souvent peu
visible, et plus ou moins dissimulé normalement par la base des
pattes.
2° une paire de glandes, situées latéralement dans la base de l’ab-
domen, sous le premier tergite abdominal, et qui débouchent à
l’extérieur par deux petits orifices, placés derrière les angles posté-
rieurs dorsaux des épimères métathoraciques. Par leur situation
et leur origine, ces glandes sont d’un type sans équivalent connu
chez d’autres Hétéroptères. Brindley ne les a observées que chez
Rhodnius, mais j’ai pu constater qu’elles existent, ainsi d’ailleurs
que les glandes de la première catégorie, dans de nombreuses sous-
fan illes de Reduviidae ; elles semblent parfois faire défaut, notam-
ment chez les T ribelocephalinae , et, comme Brindley l’a indiqué,
chez les Emesidae. Il est intéressant de noter que la paire de glandes
du premier segment abdominal, est présente chez les imagos de
Phymata, ce qui constitue une nouvelle preuve de l’étroite parenté
entre ces Hétéroptères et les Reduviidae.
— Nabidae et familles voisines. Brindley (1930) a déjà fait
remarquer que l’appareil odorant imaginai des Nabidae est complè-
tement différent de celui des Reduviidae.
Avec son réservoir impair, flanqué latéralement de deux glandes
rameuses, qui débouchent à l’extérieur par deux pores odorifiques
bien visibles, il appartient à l’un des types les plus largement
répandus chez les Hétéroptères.
Surtout si l’on considère celui des Prostemminae (chez lesquels le
réservoir médian est profondément bilobé vers l’arrière), l’appareil
odorant métathoracique des Nabidae est exactement comparable
à celui des Anthocoridae 1. L’étude détaillée de la conformation de
cet appareil chez les Hétéroptères est de grande valeur pour préciser
les affinités des groupes. Le fait qu’il n’y ait aucun point commun
1. Contrairement à l’opinion de Brindley, l’appareil odorant des Saldidae, pourvu
en réalité d’un seul orifice impair et médian n’est pas comparable à celui des Nabidae.
100 —
entre celui des Reduviidae et celui des Nabidae est à mon sens une
preuve irréfutable de la différence profonde entre ces deux familles.
Un cas reste à examiner : celui des deux sous-familles de Nabidae
dont les représentants sont dépourvus d’orifices odcrifiques appa-
rents sur le métathorax : Carthasinae et Pachynominae. Cette
absence pourrait résulter d’une réduction plus ou moins marquée de
l’appareil odorant, réduction qui s’observe chez quelques formes de
groupes normalement pourvus de cet appareil. Au moins pour les
Pachynominae, il n’est pas nécessaire de recourir à cette hypothèse.
Position systématique des Pachynominae.
Etablie par Stâl pour le genre Pachynomus Klug, cette sous-
famille a toujours été considérée depuis comme appartenant aux
Nabidae. Cependant, la grande ressemblance entre les Pachynomus
et les Reduviidae a été notée par plusieurs auteurs, qui ont reconnu
que la limite entre Nabidae et Reduviidae devenait là difficile à
préciser.
Ayant eu l’occasion d’étudier quelques spécimens de Pachynomus
picipes Klug, conservés en liquide fixateur, je puis affirmer que
les Pachynominae n appartiennent pas aux Nabidae, mais se rangent
au côté des Hémiptères Reduviidae,
Presque tous leurs caractères morphologiques sont identiques
à ceux de ces derniers. L’un de ceux qui a, dès l’abord, attiré mon
attention est la présence sur le premier tergite abdominal d’une
paire de stigmates bien développés. Cette première paire de stig-
mates dorsaux-abdominaux est souvent vestigiale ou nulle chez
les Hétéroptères, et notamment chez les Nabidae. Par contre chez
beaucoup de Reduviidae, et chez les Phymata, elle est aussi impor-
tante que les autres paires de stigmates abdominales, toutes ven-
trales. Les caractères anatomiques ont confirmé mon impression.
Il existe chez les Pachynomus une paire de glandes odorantes latérales
sous le premier tergite abdominal ; ces glandes sont exactement com-
parables tant par leur situation que par leur structure à celles des
Reduviidae et des Phymatidae. Les cavités métacoxales des Pachy-
nomus montrent sur leur paroi antérieure une gouttière et un orifice,
qui paraissent bien correspondre à la présence de glandes analogues
aux glandes métacoxales des Reduviidae 1. Enfin l’ensemble de
l’appareil génital mâle des Pachynomus présenté les mêmes carac-
tères de conformation et de structure que celui des Reduviidae.
Les Pachynomus et genres voisins appartiennent donc sans
1. Leur présence n’a pu être directement constatée ; les 3 spécimens dont j’ai
pu disposer, avaient séjourné longtemps dans le liquide fixateur, ce qui rendait très
difficile la recherche de ces glandes délicates parmi la masse durcie des organes thora-
c ques.
101 —
conteste aux Reduvioidea. Ainsi que me l’a fait obligeamment
remarquer W. E. China (in litt.), il apparaît même, que malgré
leur rostre à 4 articles et l’absence de sillon s tridulatoire pros-
ternai, on peut considérer les Pachynominae comme une simple
sous-famille de Reduviidae.
Chez ces derniers en effet le nombre des articles du rostre n’est
pas rigoureusement fixé à 3, puisque les Tegeinae n’en ont que 2,
et d’autre part le sillon stridulatoire prosternai peut faire défaut,
comm; dans plusieurs genres de Tegeinae et d’Apiomerinae.
Laboratoire d' Entomologie coloniale du Muséum .
TRAVAUX CITÉS
Blote (H. C.). 1945. On the systematic position of Scotomedes (Hetero-
ptera-Nabidae). Zool. Mededeel., Deel XXV, p. 321-324.
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certain Heteroptera. Trans. ent. Soc. Lond., LXXVIII, p. 199-207,
1 pl.
Carayon (J.). 1944. Sur les organes génitaux mâles des Réduviidés. Bull.
Soc. zool. France , LXIX, p. 219-224.
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l’organisme des femelles de certains Hémiptères. C. R. Acad. Sci.„
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Reuter (O. M.). 1910. Neue Beitrâge zur Phylogénie und Systematik der
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Verhoeff (C.). — 1893. V'ergleichende Untersuchungen über die Abdo-
minalsegmente der weiblichen Hemiptera -Heteroptera und -Homop-
tera. Verhandl. d. naturhist. Vereins f. Rheinland u. Westfalen.
p. 308-374.
102
Note sue Holothuria dakarensis Panning.
Par Gustave Cherbonnier.
En 1939, Panning, étudiant les Holothuries des Canaries et de
Dakar, décrivit sous le nom de Holothuria stellati dakarensis une
variété d’Holothurie récoltée à Dakar. J’ai reçu récemment de
M. Sourie un lot d’Echinodermes du Sénégal comprenant notam-
ment H. stellati dakarensis. J’ai donc pu étudier cette prétendue
variété, la comparer avec les espèces européennes dont elle se
rapproche le plus, et je suis arrivé à la conclusion qu’il s’agit d’une
bonne espèce facilement reconnaissable.
Holothuria dakarensis Panning.
H. stellati dakarensis Panning, 1939, p. 538-541, fig. 10-11.
Dakar, M. Sourie, 1947, 1 ex. ; Yaf, grande cuvette, M. Sourie,
26-11-1948, n° 10, 3 ex. ; Pointe Bernard, M. Sourie, 1948, n° 11,
2 ex.
Les six échantillons récoltés à Dakar par M. Sourie sont en bon
état, quoique tous partiellement éviscérés ; le plus petit mesure
77 mm. de long sur 23 mm. de large, le plus grand 150 mm. de long
sur 29 mm. de large ; ils sont très allongés, peu larges, à extré-
mités antérieure et postérieure légèrement amincies. Le tégument
est épais et rugueux.
La face ventrale, par sa coloration et la disposition des pieds, se
distingue immédiatement de la face dorsale : les pieds du trivium
sont longs, cylindriques, jaunâtres avec une ventouse vert clair ;
ces pieds, très nombreux, sont disposés sans ordre sur les radius
et les interradius des petits échantillons ; chez les grands exemplaires,
on distingue, de part et d’autre du radius ventral médian, une ou
deux bandes étroites, sans pieds, de couleur brune. Le plus grand
échantillon possède une large bande séparant en deux parties le
radius ventral médian. Lorsque les pieds sont contractés, le trivium
tout entier paraît verdâtre.
Le bivium, dont le tégument est le plus souvent uniformément
brun, est couvert de petites papilles coniques marron clair sortant
de basses mais larges verrues ; celles-ci sont plus hautes dans les
deux interradius latéraux, et ainsi le bivium se distingue aisément
du trivium. Parfois, la face dorsale est parcourue par deux larges
Bulletin du Muséum, 2e. série, t. XXII, n° 1, 1950.
— 104 —
bandes longitudinales radiales, plus brunes que le reste du tégument,
mais n’ayant pas plus de papilles que les interradius.
La bouche, terminale, est entourée de tentacules jaune verdâtre,
au nombre de dix-neuf chez quatre exemplaires, de vingt chez les
deux autres. Ces tentacules sont de taille très' inégale, grands,
moyens ou très petits, disposés sans ordre apparent. J’ai représenté
fig. 2 g, la disposition des tentacules chez le plus grand échantillon,
à savoir, en partant du radius ventral médian et en observant le
sens des aiguilles d’une montre : 3 petits -f- 1 grand + 3 moyens -j-
1 grand -(- 2 petits + 3 grands + 1 moyen + 4 grands + 2 petits.
Malgré ces différences de taille des tentacules, la couronne calcaire
ne présente pas de modifications sensibles.
L’anus, terminal, est béant et entouré d’une couronne de très
petites papilles.
La couronne calcaire, bien calcifiée, est peu haute ; elle se com-
pose de dix pièces (fig. 2, /) ; les interradiales sont triangulaires, les
radiales, très larges, rectangulaires, à échancrures antérieures bien
visibles.
Vésicules tentaculaires courtes, filiformes, violacées. Muscles
longitudinaux larges, peu épais, à bords libres. Un canal hydro-
phore situé dans la mésentère dorsal. Les échantillons étant évis-
cérés, je n’ai pas pu pousser plus avant l’étude des détails anato-
miques.
Les spiculés des faces dorsale et ventrale se composent de tou-
relles et de plaques.
Les tourelles les plus simples sont constituées d’une plaque basale
en forme de croix ; chaque branche de la croix est percée d’un large
trou et armé de 3-4 longues pointes (fig. 1, a) ; la flèche, à quatre
piliers, porte au sommet dix à douze longues épines périphériques
et deux à cinq petites épines bordant le trou central (fig. 1, a, b,
d, e). Les tourelles de la forme fig. 1, a, se trouvent surtout dans le
tégument dorsal. De cette forme en croix dérivent de nombreuses
tourelles dont la plaque basale est plus ajourée et plus épineuse
(fig. 1, b, g, h, i, j) ; le sommet de la flèche devient plus épineux
(fig. 1, h, j) et les piliers portent des apophyses sur une partie de
leur longueur (fig. 2, d, e). A la base des pieds et des papilles, on
trouve des tourelles bien plus grandes, à base subquadrangulaire, à
larges mailles et dont la couronne terminale de la flèche est très
irrégulière (fig. 2, a).
Les plaques, très nombreuses, ont les bords denticulés, la surface
lisse (fig. 2, b), noduleuse (fig. 2, c) ou noduleuse et armée de piquants
(fig. 2, h, i). Leur taille reste toujours relativement petite.
Le disque terminal calcaire des pieds ventraux est très grand,
celui des dorsaux bien plus petit avec, parfois, un réseau secondaire
faiblement développé. Les parois pédieuses sont soutenues par des
— 106 —
baguettes très longues, à bords dentelés, à surface lisse (fig. 1, c),
peu épineuse ou très épineuse. Les bâtonnets de la paroi des pédi-
celles dorsaux sont de même forme et de même taille que ceux des
pieds ventraux, mais leur surface est presque toujours lisse.
Les tentacules sont renforcés par une grande quantité de bâton-
nets épineux (fig. 1, /), devenant très grands, très épais, portant des
piquants sur tout ou partie de leur surface (fig. 1, k), s’élargissant
en plaques subrectangulaires à deux ou trois rangées longitudinales
de trous, hérissées de piquants pouvant devenir très développés.
Les ramifications des tentacules sont soutenues par de petits
bâtonnets peu épineux.
Rapports et différences.
Dans son travail sur les Holothuries des Canaries et de Dakar,
Pannïng considère les dix-huit exemplaires récoltés au Sénégal
comme appartenant à une nouvelle sous-espèce : Holothuria stel-
lati dakarensis. De plus, cet auteur forme un groupe avec H. stellati
comme « grande espèce », comprenant quatre sous-espèces : H. stellati
stellati Delle Chiaje, H. stellati tubulosa Gmelin, H. stellati mam-
mata Grube et H. stellati dakarensis Panning. Déjà, en 1936, Pan-
ning, maintenant H. tubulosa comme bonne espèce, faisait de
H. stellati une simple variété de cette espèce. Remarquons, en
passant, qu’il aurait semblé plus logique de former un groupe de
H. tubulosa Gmelin, 1788, qu’un groupe de H. stellati, espèce pos-
térieurement créée par Delle Chiaje en 1823.
Mais la question importante est de savoir si H. tubulosa, H. stel-
lati, H. mammata et H. dakarensis sont, comme elles l’avaient été
considères jusque là, des espèces distinctes quoique voisines, ou,
comme l’affirme Panning, des sous-espèces ou, plus exactement,
des variétés d’une même espèce.
Panning appuie son argumentation sur deux faits principaux :
la forme extérieure des animaux, qu’il juge peu différente, et celle
d’une seule sorte de spiculés, les tourelles du tégument, qu’il juge
semblables. Je vais .donc brièvement résumer les caractères morpho-
logiques et spiculaires de H. tubulosa, Ii. mammata et H. dakarensis,
d’après les auteurs et les échantillons en ma possession. N’ayant
pas trouvé de H. stellati dans les collections du Muséum, je laisse de
côté cette espèce, dont Koehler, en 1921, disait qu’elle « n’est
peut-être qu’une variété de H. tubulosa ».
H. tubulosa se caractérise par sa grande taille (20 à 30 cm. de
long sur 5 à 6 cm. de large), son tégument épais, coriace ; la région
ventrale porte de nombreux pieds très serrés, irrégulièrement répar-
tis ; la face dorsale présente de nombreuses tubérosités de' grosseurs
différentes, coniques et éparses, terminées par une petite papille
— 107
allongée. Les spiculés comprennent principalement des tourelles
très petites, presqu’ aussi hautes que larges (largeur de la plaque
hasale : 28-32 q ; hauteur de la flèche : 36-40 |x), à disque basilaire
portant de courtes épines triangulaires (pl. 3, à). Il existe aussi de
nombreuses boucles pouvant devenir très grandes, massives, dont
la surface présente toujours de petites aspérités coniques assez
rapprochées. L’animal vivant est brun, brun rougeâtre ou brun
violacé ; la face ventrale est bien plus claire. Il n’y a pas d’organe
de Cuvier.
H. mammatu a une forme et une taille sensiblement semblables à
celles de H. tubulosa. Mais elle s’en distingue immédiatement par
Fig. 3. — Tourelles du tégument ventral : a : H. tubulosa ; b : H. mammata ;
c : H. lentiginosa ; d : H. arguinensis ; e : H. Polii.
sa face dorsale qui offre de très gros mammelons atteignant 8 mm. de
large et formant 5 à 6 rangées longitudinales irrégulières ; les pieds
ventraux, peu nombreux, sont écartés les uns des autres. Les tou-
relles typiques du tégument sont plus larges, plus hautes et bien
différentes de celles de H. tubulosa ; le disque basal mesure 55-60 ix
et la hauteur de la spire atteint 45 jx (fig. 3, b). Les boucles du tégu-
ment, moins allongées que celles de H. tubulosa, ont leur surface
munie de petits tubercules terminés en pointe mousse ; il existe, en
outre, de grandes plaques très épaisses, mamelonnées, apparemment
sans perforations. La couleur des échantillons vivants est d’un
rouge brun foncé avec la face ventrale plus claire. Il existe un organe
de Cuvier comprenant une trentaine de tubes.
H. dakarensis a un faciès très caractéristique, comme je l’ai
signalé plus haut, totalement différent de celui de H. tubulosa et
H. mammata. Sa coloration est bien typique. Les tourelles sont bien
plus hautes et plus grandes (100 à 130 (x de large sur 60 à 95 [x de
hauteur). Les boucles, aux bords dentelés, ne sont jamais massives.
— 108
Je n’ai pas pu constater la présence ou l’absence d’organe de Cuvier
et Panning ne dit rien à ce sujet.
Par l’analyse ci-dessus, on s’aperçoit que II. tubulosa, H. mam-
mata et H. dakarensis se distinguent les unes des autres à la fois
par leur morphologie, la forme et la taille des spiculés. Pour moi, il
ne fait aucun doute qu’il s’agit de trois bonnes espèces ayant des
affinités, mais bien distinctes. La question relative à H. stellati
reste en suspens.
H. dakarensis présente également des ressemblances avec II. len-
tiginosa Marenzeller (fîg. 3, c), II. arguinensis Koehler et Vanev
(fîg. 3, d) et II. Polii Delle Chiaje (fig. 3, e) ; mais elle s’en sépare
nettement par sa forme, sa coloration, son anatomie et les spiculés —
notamment les tourelles, comme on pourra le constater en compa-
rant les tourelles de la fig. 3.
En résumé, je ne pense pas que l’on puisse suivre Panning
lorsqu’il affirme qu’il existe un groupe de H. stellati comprenant une
« grande espèce » et quatre variétés. La notion de groupe, à mon
sens, ne peut s’entendre que comme un moyen pratique de compa-
raison pour le zoologiste, lui permettant de préciser les affinités de
certaines espèces ou pour distinguer les variations des individus ou
des groupes d’individus à l’intérieur de l’espèce ; du fait même de la
création d’une « grande espèce », notion purement abstraite et arti-
ficielle, le groupe ne saurait avoir sa place dans une classification
zoologique tendant à l’expression d’un ordre naturel.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Koehler (R.), 1921. Faune de France. I. Echinodermes. Paris.
Koehler (R.), 1927. Les Echinodermes des Mers d’Europe. II. Paris.
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dentale d’Afrique. II. Echinodermes. Actes Soc. Linn. Bordeaux, t. 60
(sér. 6, vol. 10).
Marenzeller (E. von), 1874. Kritik Adriat. Holot.h. Z. B. ges. Y. XXIV,
Abh.
Marenzeller (E. von), 1893. Contribution à l’étude des Holothuries de
l’Atlantique nord. Resuit. camp. sci. Prince Monaco, fasc. VI.
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Vidensk. Medd. fra Dansk naturh. Foren. i Kÿtbenhavn, Bd. 103.
Perrier (Rémy), 1902. Exp. scient, du Travailleur et du Talisman. Holo-
thuries. Paris.
109 —
Sur la notion de type botanique.
Par M. Pichon.
Divers Botanistes ont fait du mot « type », affublé des préfixes
les plus variés, un usage si étendu et souvent si peu judicieux que
la notion de type risque maintenant de se perdre. Tout échantillon,
qu’il soit authentique ou non, typique ou aberrant, bien ou mal
déterminé, a droit aujourd’hui à être appelé « type », pourvu que
l’on ait la patience de rechercher parmi les quelques centaines de
préfixes proposés au mot « type » lequel peut convenir au spécimen
considéré 1. Cet abus manifeste nous a inspiré les réflexions que
voici :
Pour déterminer un échantillon de plante, le Botaniste le com-
pare à d’autres échantillons déjà déterminés. Il lui arrive parfois
de constater que les termes de comparaison qu’il trouve en herbier
sous un même nom présentent entre eux des différences assez
notables pour justifier à ses yeux une séparation spécifique 2. En ce
cas, à quelle espèce doit-il conserver le nom primitif ?
La désignation d’un terme de comparaison unique, toujours le
même pour une espèce donnée, permet de résoudre le problème, en
même temps qu’elle laisse le champ libre à l’interprétation des
échantillons légèrement dissemblables, conspécifiques pour les uns,
d’espèce différente pour les autres. C’est de ce besoin d’avoir un
terme de comparaison fixe qu’est née la notion de type. Un type
peut donc se définir comme l’étalon d’une espèce.
De cette définition découlent deux principes essentiels :
1° L’unité élémentaire de l’espèce étant l’individu, le type est un
individu. Dans la pratique, c’est un numéro d’herbier 3, c’est-à-dire
une part ou un ensemble de parts d'herbier désignées habituelle-
ment par un nom de collecteur suivi d’un numéro de récolte.
Dans la plupart des cas, l’individu type est réparti en plusieurs
1. On trouvera sur ce sujet une bibliographie intéressante dans l’article de G. Trou-
pin : La terminologie des types en botanique systématique ; in Bul. Soc. Roy. Bot.
Belg., LXXXII (1949), pp. 60-69.
2. Ou subspécifique, ou variétale, etc. De même, par la suite, « espèce » sous-entend
« ou sous-espèce, ou variété, etc. ».
3. Numéro est pris ici au sens le plus large, et s’entend même lorsque l’échantillon
n’est pas numéroté. C’est l’équivalent du terme « collection » employé en anglais,
mais qu’il vaut mieux prpserire en français comme pouvant prêter à diverses inter-
prétations erronées.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 1, 1950.
110
parts d’herbier, souvent distribuées dans les divers herbiers du
monde. On a distingué alors un holotype, qui est la part sur laquelle
a travaillé l’auteur de l’espèce, des isotypes, qui sont les « doubles »
du même numéro, des mérotypes, qui sont des fragments de l’indi-
vidu type prélevés à une autre date que l’holotype, etc. Ces dis-
tinctions nous paraissent absolument inutiles. Un individu, par
définition, est homogène ; toutes ses parties appartiennent évi-
demment à la même espèce, et il n’y a aucune raison de considérer
que tel rameau est plus « typique » qu’un autre, ni que l’individu
est plus typique à telle époque ^qu’à telle autre. Pour nous, c’est à
l’individu entier qu’il faut étendre l’appellation d’holotype. Que
dirait-on d’un zoologue qui appellerait holotype la patte droite
d’un animal et se refuserait à reconnaître ce titre à la patte
gauche ou à la tête du même animal ? C’est pourtant une position
analogue que l’on prend en attribuant à l’holotype ( sensu stricto)
plus d’authenticité qu’aux isotypes ou aux mérotypes. Encore
une fois, la part d’un numéro déposée à Kew a exactement la
même valeur, et doit être désignée du même mot d’holotype, que
1rs parts du même numéro déposées àr Paris, à New-York ou
ailleurs, même si l’une seulement de ces parts a été vue par l’au-
teur de l’espèce et a servi de base à la diagnose.
Il peut arriver qu’un numéro soit hétérogène, le collecteur ayant,
par mégarde, prélevé ses échantillons sur plusieurs individus entre-
mêlés. Mais ce n’est là qu’un accident, et une part unique peut être
hétérogène de la même façon qu’un numéro entier, cette part pou-
vant être précisément l’holotype (sensu stricto). Distinguer holotype
et isotypes ne saurait donc, éliminer les causes d’erreurs.
Dans le cas des petites plantes herbacées dont plusieurs pieds
composent un numéro type, l’auteur devrait plus précisément
désigner comme type un des individus, à l’exclusion des autres.
Tous, il est vrai, proviennent d’une même localité, où ils formaient
un peuplement d’apparence homogène, et le collecteur a pris bien
soin de vérifier l’identité de tous les échantillons qu’il ramassait.
Cependant, à priori, rien ne prouve qu’une différence minime ne lui
a pas échappé, et, toujours à priori, il est possible que cette diffé-
rence soit un jour considérée comme spécifique par un Botaniste
qui fera l’étude de la récolte. Si l’on restreint la qualité de type à
un individu, toute ambiguïté disparaît.
2° Il ne doit y avoir qu un type existant par espèce. S’il y en avait
plusieurs, le Botaniste pointilleux dont il vient d’être question
risquerait de découvrir entre eux de légères différences qu’il estime-
rait spécifiques, et la notion de type perdrait sa raison d’être.
C’est pourquoi, à notre avis, il faut refuser absolument la qualité
de « types » aux paratypes, homéotypes, topotypes, hypotypes et autres
dont cette qualité est usurpée.
111 —
Lorsqu’à la suite d’une diagnose, l’auteur cite plusieurs numéros
de son espèce nouvelle et désigne l’un d’eux comme type, les autres
sont appelés paratypes. En fait, ce ne sont que des spécimens authen-
tifiés, ceux dont l’auteur disposait lors de son étude. S’il lui parvient
plus tard de nouveaux échantillons de la même espèce, on ne leur
concédera que le titre d ’homéotypes, et cependant ils seront authen-
tifiés de la même façon et par la même personne que les paratypes ;
ils n’auront donc ni plus ni moins de valeur, et la distinction est
parfaitement inutile. Si d’autre part l’auteur, ayant de nombreuses
espèces nouvelles à décrire et ne disposant que de quelques pages
pour les publier, donne une diagnose résumée de chaque nouveauté
et se contente de citer le numéro type, quitte à donner en même
temps la répartition géographique réelle de l’espèce et à ne publier
les autres numéros que plus tard, dans une flore par exemple, on
déniera à ces autres numéros la qualité de paratypes, qu’ils auraient
eue s’ils avaient été énumérés à la suite de la diagnose originale ;
sans que l’authenticité en soit aucunement modifiée, ce ne seront
plus que des homéotypes. Si maintenant l’auteur, à la suite de sa
diagnose, énumère plusieurs spécimens tout en faisant sur l’un
d’eux une remarque telle que : « Echantillon douteux, un peu diffé-
rent des autres et qui devrait peut-être former une espèce parti-
culière », ce dernier spécimen aura droit à l’appellation de paratype,
au même titre que ceux du contexte. Trois exemples des absurdités,
auxquelles conduisent les notions de paratype et d’homéotype,
notions qui, répétons-le, doivent à notre avis être abandonnées..
La nolion de topotype n’a pas plus de valeur. Un topotype est un
spécimen authentifié récolté dans la même localité que l’holotype.
On sait que des espèces voisines, faciles à confondre, croissent sou-
vent en mélange, et l’on voit immédiatement les erreurs qui peuvent
découler de l’usage des topotypes.
Un hypotype est un « type complémentaire » utilisé pour corriger
ou compléter une diagnose publiée antérieurement. La notion
d’hypotype a son utilité, mais les risques sont les mêmes que pour
les paratypes : dualité des types, et, par suite, doute toujours pos-
sible sur l’appartenance des deux échantillons à une même espèce.
Un hypotype, quel qu’en soit l’intérêt, ne doit donc pas être consi-
déré comme un type.
Comment classer les types ?
On distingue en général les types primaires, tous spécimens authen-
tifiés par l’auteur lors de la description originale, et les types secon-
daires, tous spécimens authentifiés ultérieurement par l’auteur ou
par un autre.
La différence entre types primaires et type? secondaires ne s’ac-
compagne pas nécessairement d’une différence d’authenticité. Un
spécimen douteux, cité comme tel à la suite de la diagnose originale.
112 —
sera un type primaire, alors qu’il n’est pas typique du tout. Un
spécimen parfaitement conforme à l’holotype, mais authentifié par
l’auteur après la publication de son espèce, ne sera qu’un type
secondaire. L’authenticité vient ici à l’encontre de la classification.
C’est, croyons-nous, ce qu’il faut éviter. On a vu plus haut combien
fragile est la différence entre paratypes (types primaires) et homéo-
types (types secondaires). Le maintien de ces catégories ne semble
donc pas pouvoir se justifier.
En restreignant la notion de type conformément à la règle :
« A chaque espèce, un type et un seul », on peut distinguer trois caté-
gories de types et résumer les circonstances qui amènent à désigner
ces derniers sous forme de clef dichotomique :
A) Holotypes. — Un holotype est un individu représentant
l’étalon de l’espèce dans l’esprit de son auteur.
1. L’auteur de l’espèce cite un seul numéro : c’est le type.
Il n’en cite aucun, ou il en cite plusieurs 2
2. Il désigne un type : c’est le type.
Il ne désigne pas de type 3
3. On connaît le matériel original dont l’auteur a fait l’étude, et ce maté-
riel (ou son double) existe 4
On ne le connaît pas, ou il est perdu ou détruit (ainsi que tous ses
doubles) : il faut désigner un néotype (voir C).
4. Ce matériel ne comprend qu’un numéro : c’est le type.
Il en comprend plusieurs 5
5. L’un d’eux porte seul la mention « type », ou une annotation quelconque
prouvant que l’auteur l’a considéré comme type, même s’il ne l’a
fait qu’après la publication de l’espèce : c’est le type.
Il n’y a pas de mention « type », ou il y en a sur plusieurs numéros : il
faut désigner un lectotype (voir B).
B) Lectotypes. — Un lectotype est un individu vu par l’auteur
de l’espèce, mais ne représentant pas dans son esprit l’étalon de
cette espèce, et désigné ultérieurement comme type par un autre
auteur.
1. L’auteur de l’espèce cite plusieurs numéros sans désigner de type, et ces
numéros sont existants : le type doit être choisi parmi eux.
L’auteur ne cite aucun numéro, ou les numéros qu’il cite sont tous
perdus ou détruits '. 2
2. Le matériel (ou son double) sur lequel l’auteur a décrit son espèce est
connu et conservé, aucun numéro ne portant la mention « type »
ou plusieurs numéros portant cette mention : le type doit être choisi
parmi ce matériel.
Le matériel sur lequel l’auteur a travaillé est inconnu, perdu ou détruit
(ainsi que tous ses doubles) 3
3. Il existe des spécimens authentifiés ultérieurement par l’auteur (ou
leurs doubles) : le type doit être choisi parmi eux.
Il n’en existe pas : il faut désigner un néotype (voir C).
— 113 —
C) Néotypes. — Un néotype est un individu désigné arbitraire-
ment comme type quand tout le matériel vu par l’auteur de l’espèce
est inconnu, perdu ou détruit.
Dans tous les cas où un lectotype ou un néotype doit être désigné,
il faut avoir soin de choisir à cet effet un individu dont les carac-
tères cadrent bien avec la diagnose originale et avec l’acception
courante de l’espèce-. Il est avantageux de désigner un numéro
copieux dont les parts peuvent être distribuées largement dans les
divers herbiers du monde. Il peut être souhaitable également de
choisir pour lectotype ou pour néotype un topotype, échantillon
provenant de la localité du type primitif détruit ; cette localité,
malheureusement, est rarement connue avec précision, surtout
lorsqu’il s’agit d’espèces anciennes pour lesquelles de nombreux
néotypes restent à désigner et qui, de plus, étaient souvent décrites
sur des plantes cultivées. Si plusieurs lectotypes ou néotypes sont
désignés pour une même espèce '(par exemple par deux auteurs qui
s’ignorent l’un l’autre), les règles habituelles de la priorité jouent,
et le type admis est le premier publié. Ainsi choisi et en l’absence
d’holotype conservé, un lectotype ou un néotype prennent force
de types. Aucun des autres prétendus types n’a droit à cette qualité.
Laboratoire de Phanêro garnie du Muséum.
Bulletin duMuséum, 2e série, t. XXII, n° i, 1950.
8
Plantes nouvelles, rares ou critiques
DES SERRES DU MUSÉUM.
Par H. Pebrier de La Bathie.
Angraecum (§ Hildebrandtiangraecum) Guillauminii H. Perr. sp. n.
Caules erecii plures, 10-15, cm. longi, crassi (e. 1 cm.) Folia numerosa
dense disposila, erecla, rigida, coriacea, laie ligulaia (6,5-15 X 1,5-
2,5 cm.), basin versus vix attenuata, apice late inaequiloba. Racemi
axillares, c. 12 cm. longi, laxe 5-6 flori ; pedunculus bivaginatus
3-8 cm. longue ; bracteae late ovatae (3-4 X 2,5-3 mm.) obtusatae ;
ovarium pedicellatum 5-7 mm. longum ; flores irwersi, pendentes.
Sepala similia peranguste triangularia, 8-11 mm. longa, e basi
3-4 mm. lata apicem acutissimum versus attenuata. Petala lateralia
sepalis subsimilia sed breviora (6-7 mm.) angustioraque. Labellum
integrum, e basi late ovata concava longe acuminatum ; calcar 12 mm.
longum, basi contortum, apice leviter clavatum. Clinandrium semi-
rotundum antice late emarginatum ; rostellum crassum, breve ; stami-
nodia fuscata, minuta sed manifesta. Ovarium pedicello valde dis-
tinctum, breve (2-2,5 mm.), contorto-sigmoideum.
Voisin d’A. andringitranum Schltr. ; en diffère par les tiges dres-
sées, plus épaisses ; les feuilles deux fois plus larges ; les sépales et
pétales plus longs, plus étroits, beaucoup plus aigus ; l’éperon
deux fois plus court ; l’ovaire court, tordu-sigmoïde, épais, très
distinct du pédicelle ; le labelle et l’éperon prendant par suite d’une
torsion de la base ; etc.
Madagascar, Boiteau (F. 72, 1946) ; a fleuri en septembre 1949
dans les serres du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris, où cette
plante a été remarquée par M. le Prof. A. Guillaumin, qui a bien
voulu m’en confier l’étude.
Bulletin du Muséum , série, t. XXII, n® 1, 1950.
115 —
Contribution a la flore de la Nouvelle-Calédonie.
xcv. Plantes récoltées par M. Sarlin (2 e envoi) .
Par A. Guillaumin.
PROFESSEUR AU MUSÉUM
Continuant ses efforts pour l’identification botanique, forestière
et commerciale des bois de la Nouvelle-Calédonie, M. Sarlin a
fait parvenir au Muséum un nouvel envoi dans lequel il a pris soin,
cette fois, de préciser les lieux de récolte.
On pourra saisir tout l’intérêt qu’il y aurait à établir, pour les
essences forestières de Nouvelle-Calédonie, une nomenclature
définie comme on a essayé de le faire en Afrique française, si l’on
constate que la même plante est souvent désignée par les exploitants
forestiers sous des noms divers tandis que le même nom est attribué
à des plantes non seulement d’espèces mais même de genres diffé-
rents.
Hibbertia altigena Schltr. — Tontouta (125).
H. Brongniartii Gilg. — Dumbéa (107).
Polyalthia nitidissima Benth. Plum (142) « Faux caféier ».
Garcinia neglecta Vieill. — Forêt de Thy.
G. Puât Guillaum. — Forêt de Thy (84, 136) « Oseille de mon-
tagne » ; (79) « Faux houp ».
Calophyllum caledonicum Vieill. — Goro (182) « Tamanou de bord
de mer » ; Bourail : col des roussettes (151) « Tamanou ».
C. montanum Vieill. ex Planch. et Tr. — Route de Yaté (165)
« Tamanou à petites feuilles » ; Dumbéa (170).
Sterculia austro-caledonica Hook. f. — Bourail : col. des Rous-
settes (148).
Elaeocarpus sp. — Forêt de Thy (111).
Soulamea Pancheri Brong. et Gris — Tontouta (124).
Dysoxylum Balanaeanum C. DC. — Forêt de Thy (93, 116) ;
Bourail : col des Roussettes (153) « Bois rouge ».
D. macrantkum C. DC. ? — Forêt de Thy (64) « Bois d’ail ».
Amoora Balansaeana C. DC. — Forêt de Thy (83) « Lilas de forêt ».
Carapa moluccensis Bl. — Mangrove (173) « Milnéa, M. bord
de mer ».
Flindersia Fournieri Paneh. et Seb. — Forêt de Thy (137) « O...
blanc ».
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 1, 1950.
116 —
Lasianthera austro-caledonica Bail]. — Forêt de Thy (138).
llex Sebertii Panch. et Seb. — Forêt de Thy (85) « Collier blanc ».
Elaeodendron curtipendulum Endl. — Dumbéa (189) « Olivier ».
Alphitonia neo-caledonica Guillaum. — Col de Tonghoué (80)
« Bois de forêt » ; près de Nouméa (188) « Bois de forêt ».
Guioa ovalis Radlk. — Bourail : col des Roussettes (149).
Elattostachys apetala Radlk. — Forêt de Thy (86) « Faux Chêne
blanc ».
E. incisa Radlk. — Tonghoué (110).
Schinus terebenthifolius Raddi — Nouméa (157) « Faux poivrier ».
Semecarpus atra Vieil], — Forêt de Thy (115).
Storckiella Pancheri Baill. — Dumbéa (169).
Afzelia bijuga A. Gray. — Goro : Kuébuni (185) « Kohu ».
Acacia spirorbis Labill. — Tontouta (123).
Albizzia granulosa Benth. — Route de Yaté (163, 187) « Acacia
blanc » ; le n° 162 provenant de la même localité appelé « Acacia
noir » paraît appartenir à la même espèce.
Serianthes calycina Benth. — Dumbéa (179) « Fail fail ».
Geissois Balansae Brong. et Gris ex Guillaum. — Bourail : col
des Roussettes (152) « Faux Tamanou à petites feuilles ».
G. hirsuta Brong. et Gris. — Forêt de Thy (131).
G. racemosa Labill. — Forêt de Thy (102), Niégropo (135).
G. racemosa Labill. ? — Dumbéa (175) « Faux Tamanou ».
Weinmannia serrata Brong. et Gris. — Forêt de Thy (121).
Cunonia macrophylla Brong. et Gris. — Forêt de Thy : maquis
(101).
C. austro-caledonica Brong. et Gris ex Guillaum. — Forêt de
Thy (114).
Bruguiera eriopetala VV. et Arn. — Dumbéa : mangrove (180)
« Palétuvier rouge » ; Goro : Kuébuni (184) « Palétuvier rouge »,
semis.
Crossostylis grandiflora Brong. et Gris. — Forêt de Thy (71)
« Hêtre pommier » (133).
Lumnitzera racemosa Willd. — Nouméa (160) « Feuille salée ».
Baeckea virgata Andr. — Forêt de Thy (97).
Melaleuca Brongniartii Dânik - — Route de Yaté : km. 22 (72).
M Leucadendron L — Tontouta (122).
* Eucalyptus tereticornis Sm. — Nouméa, dans un jardin (168).
Trislania Callobuxus Ndzu. — Forêt de Thy (92).
Spermolepis gummifera Brong et Gris. — Route de Yaté (166).
« Chêne gomme ».
Sygygium Jambolanum DC. — Environs de Nouméa (96).
S. lateriflorum Brong. et Gris. — Forêt de Thy (103).
S. wagapense Brong, et Gris. — Col de Tonghoué (77) « Bois
de forêt ».
117 —
Pilocalyx Baudouinii Brong. et Gris. — Dumbéa (176) « Boule
blanche ».
P. sp. probablement P. latifolius Brong. et Gris. — Forêt de Thy
(154) [fruits] « Pommier jaune ».
Le n° 90 est probablement un Pilocalyx et, dans ce cas, serait à
rapprocher de P. latifolius Brong et Gris.
Casearia ?? — Forêt de Thy (67) « Pommier ».
Homalium arboreum Briq. — Nouméa (159) « Chêne bleu du litto-
ral ».
Myodocarpus jraxinifolius Brong. et Gris. — Forêt de Thy (134).
Forme à folioles larges presqu’entières.
Schefflera Gabriellae Baill. — - Forêt de Thy (65) « Ralia ».
S. ? Gabriellae Baill. ? — Thy (155) [fruits].
Tieghemopanax microcarpus R. Yig. — Forêt de Thy (117).
Dizygotheca elegantissima Guillaum. et R. Vig. — Tonghoué
(108) [forme de jeunesse].
Morinda citrifolia L. — Nouméa (158) « Fromager ».
Psychotria Deplanchei Guillaum. — Bourail : Col des Roussettes
(150).
P. Pancheri Schltr. — Bourail : Col des Roussettes (143).
Maesa novo-caledonica Mez. — Tonghoué (109).
Tapeinosperma nectandroides Mez. — Forêt de Thy (132).
T. oblongifolium Mez. — Bourail : Col des Roussettes (146).
*Ghrysophyllum ? Sarlinii Guillaum. sp. nov,
Ramis sat gracilibus (3-4 mm. diam.), primum minutissime rufo puberulls,
deinde glabris, foliis ad ramulorum apicem confertis, ovatis (7-11 cm. X
2, 5-3, 5 cm.), basi cuneatis, apice obtusis vel subrotundatis, coriaceis, minu-
lissime puberulis, supra rubiginosis, nervis crica 10 jugis, venis reticulatis,
in utraque pagina praecipue superiore conspicuis sed haud prominentibus,
petiolo 2-2,5 cm. longo, ut Costa in pagina inferiore rufo minutissime pube-
rulo. Flores numerosi, minuti, praecipue ramorum parte denudata dense
fasciculati, sessiles , sepalis ovatis, 2 mm. longis, extra dense pilosis, corollae
glaberrimae tubo sepalis breviore, lobis ovatis, tubo aequilongis, staminibus
epipetalis singulis, antheris vix exsertis, filamenlis ad tubi medium insertis,
ovario globoso, dense piloso, stylo subulato brevi.
Route de Yaté (157) « Sève bleue ».
Planchonella Endlicheri Guillaum. — Forêt de Thy (66) « Yayouc ».
P. Wakere Pierre. — Forêt de Thy (87) « Azou » 1.
P. sp. cfr. P. Wakere Pierre. 2 — Forêt de Thy (82, 92) « Azou
blanc ».
1. Ce n’est pas le Planchonella Endlicheri Guillaum. Le nom à' Azou est auss i
appliqué à VOchrotallus Balansae Pierre et au Planchonella crassinervis.
2. Ce n’est ni le Mimusops parviflora R. Br. ni le Manilkara Pancheri Pierre aux-
quels est généralement appliqué le nom de Buni.
— 118 —
Sapotacée. — Goto (81) ; île Nou (sans n°) « Buni ».
Maba ycihouensis Schltr. — Mangrove 1 (174) « Chêne à glands ».
Diospyros sp. afï. D. macrocarpa Hiern. — Bourail : col des
Roussettes (145) « Bois Coco », bois blanc tournant aussitôt au jaune
à la coupe, ni résine, ni gomme.
Symplocos arborea Brong. et Gris ? — Forêt de Thy (113).
Cerberiopsis Candelabrum Vieill. ex Panch. et Seb. — Forêt de
Thy (98).
Cerbera Odollam Gaertn. — Dumbéa (178) « Faux Manguier ».
Alstonia plumosa Labill. — Forêt de Thy (62).
Couthovia neo-Caledonica Gilg. et Ben. — - Forêt de Thy (70) « Bois
bleu ».
Gmelina ? — Forêt de Thy (81, 140) « Bois de verre ».
Endiandra Baillonii Guillaum. — Route de Yaté (164) « Bois
blanc de forêt »,
Cryptocarya sp. cfr. C. odorata Baill. — Forêt de Thy (120) « Chêne
banyan ».
Hernandia cordigera Vieill. — Dumbéa (177) ; Thy (161) « Bois
bleu ».
H. peltata Meissn. — Goro : Kuébuni : îlot Non (183) arbre du bord
de la mer « Faux bois de rose ».
Kermadecia leptophylla Guillaum. — Forêt de Thy (130, 139)
« Hêtre blanc ».
K. sinuata Brong. et Gris. — Bourail : col des Roussettes (144)
« Hêtre blanc ».
Greviüea Exul Lindl. — Forêt de Thy, maquis (100).
G. robusta A. Cunn. in R. Br. - — ■ Nouméa (57) « Hêtre d’ Australie ».
G. rubiginosa Brong. et Gris. — Forêt de Thy (91).
Stenocarpus trinervis Guillaum. — Forêt de Thy (61) « Hêtre de
montagne ».
Amyema scandens Damer. — Route de Yaté : forêt O’Connor (186),
sur « Chêne gomme ».
Santalum album L. — Forêt de Thy (118).
S. austro-caledonicum Vieill. — Nouméa (156) « Santal ».
Aleurites moluccana Willd. — Nouméa : Anse Vata (78) « Ban-
coulier ».
Macaranga alchornioides Pax et Liegelsh. — Forêt de Thy, bor-
dure de forêt (99).
* Hura crepitans L. — Forêt de Thy (112).
Balanops Vieülardii Baill. — Thy (172), arbre de forêt (Gop).
Ficus edulis Bur. — Forêt de Thy (94).
F. racemigera Bur. — Forêt, de Thy (60).
F. rigidifolia Bur. — Forêt de Thy (95).
Cette indication me paraît douteuse étant donné que si cette espèce est littorale,
elle croît normalement sur les collines.
Sparattosyce dioica Bur. — Bourail : col. des Roussettes (107)
« Faux figuier ».
Casuarina angulata J. Poiss. — Dumbéa (171) ; Forêt de Thy
(103, 104).
C. Cunninghamiana Miq. — Dumbéa (105).
C. Deplancheana Miq. — Forêt de Thy (89) ; route de Yaté,
km. 22 (74) « Voyou ».
C. Deplancheana Miq. var. crassidens J. Poiss. — Dumbéa (106).
Agathis lanceolata Warb. — Forêt de Thy (63) ; Négropo (126) ;
Farino (La Foa) (127) adulte et forme jeune, « Kaori ».
.4. Moorei Mast. — Farino (La Foa) (128) adulte et forme jeune.
Araucaria Cookii R. Br. — Nouméa (59) « Pin colonnaire ».
Podocarpus longefoliatus Pilger. Forêt de Thy (68) « Palis-
sandre ».
P. minor Parlât. — Route de Yaté : km. 22 (73).
N eocallitropis araucarioides Florin. — Montagne des sources (58).
Austrotaxus spicatus Compton (suivant Sarlin). — Farino (La
Foa) un jeune pied (129).
Cycas sp. — Tontouta (141).
120
ÉVOLUTION DES SANICULOIDÉES.
ii. Évolution du genre Alepidea (Ombellifères).
Par J.-M. Turmel.
Dans cette note je comparerai l’évolution du Genre Alepidea
avec celle du Genre Eryngium.
Les Alepidea (19 espèces) forment un genre très voisin des Eryn-
gium (270 espèces) dont ils ne diffèrent systématiquement que par
l’absence totale, ou presque, des bractées florales à l’intérieur du
capitule ; aussi ont ils été réunis par certains auteurs (Bâillon)
au Genre Eryngium. Leur répartition géographique, en quelque sorte
complémentaire de celle des Eryngium, pouvait confirmer cette
opinion.
J’ai montré dans un précédent travail 1 cdmment je comprenais l’étude
de l’évolution d’un genre : il faut, à mon avis, étudier la morphologie des
espèces organe par organe en suivant, d’un bout à l’autre, séparément,
leur évolution et c’est seulement après un tel travail qu’il m’a paru pos-
sible d’établir un exposé d’ensemble.
Me limitant aux organes végétatifs des Eryngium, j’ai étudié l’appareil
souterrain, les feuilles, les hampes florales et les capitules : ce que les
résultats ont montré être suffisant. Pour faire l’étude séparée de chacun de
ces organes, j’ai dû grouper toutes les espèces autour de certains types,
à caractéristiques bien définies, que j’ai dénommés « grands types » 2.
C’est sur eux que j’ai pu dresser l’évolution complète de chaque organe.
Je suivrai pour le genre Alepidea le même mode de travail, étu-
diant les mêmes organes : souches, feuilles, hampes florales et capi-
tules.
Dans cette note, facilitée grâce aux déterminations récentes
faites dans l’Herbier du Muséum de Paris par un des spécialistes du
genre, le Professeur Weimnarck de l’Université de Lund, je don-
1. Morphologie, répartition, Phylogénie du genre Eryngium. Thèse doctorat es-
Sciences, Paris, 1948.
2. Ces grands types (au nombre de six pour les souches, de dix pour les feuilles, de
onze pour les hampes florales et de neuf pour les capitules) réunissent chacun les espèces
«lui, pour chaque organe, possèdent les caractéristiques les plus voisines de celles de
l’espèce qui donne son nom au type. Ils sont désignés dans le texte par un ensemble de
quatre mots : en premier et deuxième lieu les mots « type » et « Eryngium », séparés
par un tiret, puis en troisième place le nom de l’espèce en question, enfin le nom de
l’organe correspondant. On obtient ainsi par exemple le type-Eryngium ebractea-
tum-souche, le type:Eryngium Barrelieri-feuille.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 1, 1950.
121 —
nerai seulement les principales caractéristiques morphologiques des
Alepidea pour établir l’évolution du genre.
A) Organes souterrains.
Sur les dix espèces qui, dans l’herbier du Muséum, possèdent un
fragment de souche, neuf espèces ( A . amatymbica, Baurii, capensis,
ciliaris, gracilis, longifolia, peduncularis, setifera et stellata) peuvent
se classer sans aucune difficulté dans le type-Eryngium ebrac-
teatum-souche, que je considère dans la phylogénie des souches
d ’ Eryngium comme notablement évolué. 11 possède des tiges sou-
terraines plus ou moins grosses, diversement oiientées dans le sol ;
de plantes toujours polycarpiques, ces rhizomes sont cependant
parfois peu articulés ; les racines latérales naissent principalement
sur la face tournée vers le bas.
> Ces neuf espèces peuvent se répartir en deux groupes : l’un à
organe souterrain très fin, peu ou pas articulé le plus souvent
horizontal [A. amatymbica, Baurii, capensis, ciliaris et sterrata),
l’autre à organes redressés, d’assez forte taille (environ 1 cm. de
diamètre), bien articulés et de ce fait laissant voir les traces des
hampes florales passées (A. gracilis, longifolia, peduncularis et
setifera).
Enfin pour la dixième espèce (A. stellata), le rhizome peu développé
de l’unique part existant au Muséum ne permet pas de dire si cette
plante est polycarpique et de ce fait appartient au type-Eryngium
ebracteatum-souche ou au contraire est monocarpique et doit
alors se ranger dans un autre type d’ailleurs très voisin, le type-
Eryngium Barrelieri-souche.
Ces remarques sur les organes souterrains des Alepidea montrent
qu’en majorité (et peut-être pour la totalité des espèces) les organes
souterrains correspondent à une souche polycarpique, formée de
tiges souterraines, ne gardant pas la racine principale pivotante qui,
dans tous les cas examinés, est remplacée par de nombreuses racines
adventives. Cette morphologie impose donc de considérer comme
assez évolué le système souterrain des Alepidea. Si on le compare
à celui des Eryngium, on constate de suite, que (le type-Eryngium
ebracteatum-souche existant exclusivement au Nouveau-Monde)
il faut en conséquence, au point de vue de l’évolution, rechercher un
parallèle avec les Eryngium américains seuls et non avec ceux de
l’Ancien Monde.
B) Feuilles.
A l’opposé de ce qui s’est passé pour les souches, les feuilles sont
très variables et leur morphologie ne permet pas de les réunir dans
un seul type. Elles peuvent cependant se ranger dans trois des
grands types que j’ai créés pour le genre Eryngium : les types-
— 122
Eryngium planum-feuille, -Eryngium Huteri-feuille et -Eryn-
gium Barrelieri-feuille qui forment dans le genre Eryngium
une suite continue caractérisée par une disparition progressive
des pétioles, par les réductions des diverses parties de la feuille et,
en fin de série, par la diminution de la spinosité.
1° Six espèces : A. amatymbica, capensis, ciliaris, peduncularis,
serrata et setifera appartiennent à ce type caractérisé par une feuille
de grande taille pétiolée, à limbe peu ou pas divisé, et en cœur à la
base.
L’A. amatymbica , l’espèce la plus grande, est celle dont les feuilles
(l — 7 cm. ; L = 20 cm. ; p = 15 cm.) 1 se rapprochent le plus de
celles de l’ Eryngium planum. Les trois espèces qui se trouvent
ensuite les plus voisines de VA. amatymbica sont A. setifera ( l =
2 cm. ; L = 5 cm. ; p = 5 cm.), ciliaris ( l — 2 cm. ; L = 5 cm. ;
« p — 4 cm.) et peduncularis (1=1 cm. ; L = 4 cm. ; p = 2 cm.) toutes
trois à limbe fortement ovale, en cœur, denté et irrégulièrement
cilié, mais beaucoup plus petit que dans la première espèce comme
le montrent les caractéristiques données. Enfin deux autres espèces,
A. capensis (1=1 cm. ; L = 5 cm. ; p = 4 cm.) et A. serrata (1 =
1 cm. ; L = 3 cm. ; p. = 10 cm.) ont des limbes très voisins peu
dentés, mais longuement et régulièrement ciliés.
2° Les espèces que je rapporte au type-Eryngium Huteri-
feuille sont au nombre de deux : A. gracilis (1 = 4 cm. ;
L = 17 cm.) et A. Tysonii (1 = 4 cm. ; L — 14 cm.). Leur limbe
est très allongé, atténué en pétiole et armé de piquants acérés.
Toutes deux, d’assez grande taille, ont des feuilles plus rigides que
celles des espèces précédentes ce qui oblige à les placer dans le type-
Eryngium Huteri-feuille, mais d’autre part leurs piquants, quoi-
que raides, sont notablement moins acérés que dans les Eryngium
du type-Eryngium Barrelieri-feuille ; aussi ne peuvent-elles
pas appartenir à ce dernier type malgré la forme de leurs feuilles
qui inciterait à les y placer. Ces deux espèces se distinguent entre
elles, d’abord par la dentelure : la taille et la disposition des piquants
sur le bord des feuilles sont irrégulières chez A. gracilis et au con-
traire d’une grande régularité chez A. Tysonii ; d’autre part la
forme du limbe les différencie encore, ovale lancéolé chez la première
et obovale chez la seconde.
3° Enfin trois espèces se rapportent au type-Eryngium Barre-
lieri-feuille : ce sont A. Baurii, longifolia et stellata. Elles ont
ont toutes un limbe non sclérifié et finement denté atténué en un
rachis plat. Ces trois espèces diffèrent cependant les unes des autres :
A. Baurii (l = 1 cm. ; L = 5 cm.) porte de très petites feuilles à
limbe ovale longuement cilié (0,7 cm.) ; les feuilles de A. stellata
1. I *= largeur du limbe ; L = longueur du limbe ; p — longueur du pétiole.
— 123
•espèce voisine (l = 1,5 cm. ; L = 7 cm.) sont egalement de petite
taille mais de cils plus courts (0,4 cm.) ; au contraire VA. longifolia,
à grandes feuilles (1=3 cm. ; L = 20 cm.) vivant dans des milieux
d’écologie variable, mais le plus souvent humides, présente par
rapport à la grandeur totale de sa feuille un limbe notablement
réduit atténué très longuement à la base formant une sorte de
pétiole canaliculé, comme on en trouve dans les espèces du type-
ErYNGIUM ARTICULATUM-FEÜILLE.
L’évolution des feuilles de ces onze espèces correspond bien à une
branche de l’évolution du genre Eryngium, mais, contrairement à
ce qui se passait pour les souches, on n’a plus ici à faire seulement
à des types d’organes appartenant uniquement à des espèces améri-
caines mais aussi à des types qui peuvent exister également dans
l’Ancien Monde.
Il faut donc voir là une évolution peut-être moins poussée que
celle de l’appareil souterrain. Cette succession des formes foliaires
dans une seule direction, à partir d’un même point de départ (type-
Eryngium punum-feuille), montre bien cependant (dans une
région du monde très éloignée de celle où le genre Eryngium a émi-
gré) un net parallélisme d’évolution avec nombre d’espèces à' Eryn-
gium non plus seulement d’Amérique, mais aussi de la partie occi-
dentale de l’Ancien Monde.
C) Hampes florales.
Le troisième organe, les hampes florales, montre une assez grande
diversité. Comme je l’ai fait à propos des Eryngium, c’est sur la
ramification, sur le nombre des entre-nœuds de l’axe central et sur
la morphologie générale de la hampe que j’ai basé cette classifi-
cation.
Ici, deux ensembles se dégagent qui correspondent encore à deux
types du genre Eryngium : ce sont tout d’abord A. amatymhica,
Baurii, gracilis, Macowanii, péduncularis, réticulata, setifera, stel-
lata et Tysonii qu’il faut rapporter toutes au type-Eryngium
Pristis-hampe florale, caractérisées par un axe lisse ou en tout
cas peu cannelé, à nombreux entre-nœuds, et à rameaux primaires
courts (5-10 cm.) et grêles (2-3 mm.). Le tableau ci-après donne
•quelques indications pour les hampes florales de ces espèces :
124 —
D’autre part, le second ensemble est formé par les A. capensis,
ciliaris, longifolia et serrata ; il gravite autour du type-Eryngium
Pringlei-hampe florale. Ce type se distingue du précédent par
la légèreté de son inflorescence, peu ramifiée à la base ; les rameaux
primaires étant grêles et de pins de 10 cm. de longueur ; les pédon-
cules des capitules ayant' plus de 5 cm. Les caractéristiques de ces
quatre dernières espèces sont réunies dans le tableau suivant :
La morphologie des bractées, que je ne puis exposer en détail ici,
est très semblable, pour beaucoup d’espèces d ’Alepidea à celle des
bractées caulinaires des types d’Eryngium que je viens de citer et
par conséquent les renseignements que nous avaient fournis la
ramification et le port général se trouvent ainsi confirmés.
Pour les hampes florales les caractéristiques morphologiques
(port, ramification, morphologie et disposition des bractées cauli-
naires) que l’on trouve dans les Alepidea obligent à rapporter les
espèces à deux types de hampes florales très voisins qui marquent
(d’après le tableau que j’ai pu établir pour cet organe dans le genre
Eryngium) la fin d’un rameau évolutif. On se trouve donc là en
présence de caractères hautement évolués et qui, comme pour les
souches, correspondent encore à des Eryngium purement améri-
cains.
D) Capitules.
Etudiant ce dernier organe au seul point de vue de la morpho-
logie des organes végétatifs, je ne puis que signaler à propos de la
forme des capitules leur similitude absolue (au moins pour toutes
les espèces que j’ai pu étudier) avec celle des espèces du type-
Eryngium stellatum-capitule. Ces capitules peuvent être carac-
térisés par leurs bractées involucrales entières, simples ou dentées
à leur partie terminale et en tout cas ovales ou obovales, d’assez
grande taille (1 cm.) par rapport au reste du capitule (diam. 0,5 cm.).
A nouveau ce type, unique, auquel j’ai dû rapporter tous les
capitules d ’Alepidea est celui d’espèces à’ Eryngium exclusivement
américains et correspond à une fin de phyllum hautement évolué.
Conclusion.
Je puis maintenant tenter une explication de l’évolution du genre
Alepidea en suivant une voie analogue à celle utilisée pour le genre
Eryngium.
J’ai précisé antérieurement que l’origine du genre Eryngium devait
être recherchée dans l’Ancien Monde. Les espèces avaient ensuite émigré
en évoluant à travers tout le continent européen et une première « explo-
sion » du genre s’était produite sur l’emplacement de la péninsule ibérique,
suivie du développement d’un nouveau rameau en Afrique du Nord ;
aucune migration n’avait pu aller plus loin vers le Sud sur ce continent.
Par ailleurs, à la faveur du pont Nord-atlantique, des formes ancestrales
européennes avaient passé en Amérique du Nord et, de cette dernière
région, avaient évolué, absolument isolées des formes de l’Ancien Monde,
pour donner les espèces que nous connaissons aujourd’hui dans les deux
Amériques.
Le rapide résumé ci-dessus de la morphologie du genre Alepidea
montre que les deux genres ont été construits avec les mêmes
« grands types », mais ce sont seulement les « agencements » des
divers types d’organes qui les différencient : en effet, jamais on n’a
trouvé dans le genre Alepidea des « assemblages » d’organes analogues
à ceux du genre Eryngium. Les feuilles seules gardent, chez les
Alepidea , un caractère primitif assez marqué, par comparaison avec
les types de feuilles communément associés chez les Eryngium aux
types des autres organes que nous avons constatés dans les Alepidea.
Tous les types des autres organes sont au contraire très évolués et
126 —
sont uniquement ceux que l’on rencontre chez les Eryngium améri-
cains.
Comment donc expliquer pareille divergence d’évolhtion entre
deux genres par ailleurs si semblables ? Je pense qu’iei il faut faire
appel aux faits bio-géographiques qui peuvent aider à la compré-
hension de cette différence. La grande parenté botanique des deux
genres exclut à mon avis une origine différente pour chacun d’eux ;
il faut donc en conséquence placer les origines du genre Alepidea
également sur l’Ancien Continent.
Pour moi, ce serait au début de la marche vers l’ Ouest que les
deux genres se seraient scindés : l’un des rameaux allant vers le
Nord-Ouest coloniser l’Europe et, par delà, le Nouveau Monde,
l’autre se dirigeant au Sud vers l’Afrique orientale. C’est alors, dans
deux milieux bien différents, pendant des périodes où les vicissi-
tudes climatiques ont été des plus opposées dans les deux régions,
que ces formes ont continué d’évoluer dans ces territoires si éloi-
gnés» Une telle dissemblance de situation me semhle de nature à
permettre de plus une différence de rapidité dans l’évolution : ce
qui n’a pu se passer que lentement au cours d’une longue migra-
tion vers l’Ouest pour le Genre Eryngium a été probablement
réalisé beaucoup plus rapidement par le phyllum se dirigeant vers
le Sud et qui a donné le Genre Alepidea.
Nous serions donc là, avec les Eryngium américains d’une part,
et les Alepidae de l’Afrique orientale et australe d’autre part, en
présence de deux rameaux évolutifs d’un même faisceau qui aurait
eu son origine lointaine dans l’Ancien Continent.
Laboratoire de Culture du Muséum.
127 —
Trois espèces nouvelles de Graminées
D’AFRIQUE TROPICALE.
Par Geneviève Mimeur.
Parmi les graminées indéterminées d’Afrique tropicale de l’Her-
bier du Muséum national d’ Histoire naturelle nous avons trouvé -
1° Une graminée appartenant à la tribu des Panieées, que les
caractères suivants permettent de rapporter au genre Sacciolepis
Nash : panicule contractée spiciforme, épillets solitaires, non sup-
portés par involucre de soies.
Sacciolepis arenaria sp. nov.
Gramen annuum arenatum — radices longissimae usque 50-60 cm,,
graciles, culmi 20 cm alti, non in cristis, 2 (vel 3) nodes, rigidae,, pilosi,
teretes. Base jolii in rosa. Vaginae laminaeque pilosissimae, molles, nervosae
longitudinale — non ligulae — Fictae spicae, cylindratae, densae, 1-5 cm
longae, 4-6 mm latae, villosissimae, virides vel sub-albidae. PedicelU spicu-
larum in disco ad apicem, veluti. Spiculae solitaride, flos inferior sterilis,
superior ferlilis, oblongae, non compressae sed globosae. Gluma inferior
1/3-1/2 longa quam spicula, 3-5 nervae, pillosa. Gluma superior tam longa
quam spicula 2-3 mm, 5 nervae, cum setis in nervis et in oris.
Glumella prima floris sterilis, similis forma glumae superioris, cum setis.
Glumella secunda floris sterilis, membre nacea, redueta.
Glumella prima et secunda floris fertilis tam longa quam spicula, alba,.
potita, non byalina, indurata.
Cette espèce est une Saeciolepide typique et constitue un exemple
d’une espèce biologiquement très différenciée. En effet, les conditions
écologiques dans lesquelles croît ce Sacciolepis arenaria sont remar-
quables : il s’agit d’un échantillon recueilli aux abords de la plage
de Mossamedès (par Gruvel, 1910, Angola). Cette Graminée très
velue, présente un port ramassé, possède des feuilles nombreuses
à la base et des racines minces et très longues (jusqu’à 60 cm.) qui
s’enfoncent profondément dans le sable pour puiser l’eau indispen-
sable à l’individu et assurer sa fixation. Ces particularités qui carac-
térisent une plante psammophyte, halophyte montrent une forme
biologique exceptionnelle dans le genre, connu jusqu’alors pour sa
situation dans les lieux frais et humides ou même dans l’eau.
2° Une Graminée appartenant à la tribu des CMoridées, que les
caractères suivants permettent de rapporter au genre Chloris Sw. t
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 1, 1950.
128 —
épillets à une fleur fertile, plusieurs fleurs stériles au-dessus, épis
digités.
Chloris parva sp. nov.
Gramen annuum, 15 cm altum, gracilis, in parvis cristis. Culmi erecti,
gracillimi, teretes, simplices 2-4 nodes, glabri, laeves, leviter geniculati vel
non. Foliorum vaginae glabrae, laeves tam longe quam internodes. Ligulae
membranaceae, truncatae, brevissimae. Laminae planae vel siccitate volutae,
ridigae, laeves, nervia media prominens, glabrae, acutae. I nflorescentia
leviter exserta e spatha simile folia. Spicae 2-4 natae, 2-3 cm longae, gracil-
limae, strictae. Rachis cum setis, gracillima. Spiculae sessiles, oblongae
apressae, 4 aristatae, a latere compressae, brunneae. Callus basi ciliatus.
Glumae breviores spiculae, carinatae minute scaberulae, membranaceae ;
superior brevior quam inferior, non cadentes. Flos inferior x . Lemma brunnea
indurata, leviter carinata, aristata : lemma circiter 3 mm, arista circiter,
6 mm. Apice lemma cum setis in oris. Palea brunnea, non aristata,. cum setis
apice. 3-4 flores stériles, reductae in 3-4 lemmis. Lemma floris sterilis similis
lemma floris fertilis sed parva, tam longa, aristata.
Cette espèce, bien caractérisée est une petite Graminée du Sénégal,
rapportée par M. le Dr Talmy en 1880 et déposée à l’herbier du
Muséum national d’ Histoire naturelle sous le n° 86.
3° Une Graminée appartenant à la Tribu des Andropogonées,
sous-tribu des Andropogonastrae, et que les caractères suivants
permettent de rattacher au genre Andropogon : Racèmes disposés
en panicules lâches, à spathe distantes les unes des autres, pas
de paires d’épillets homogames.
Andropogon pseudauriculatus sp. ncv.
Perennis, circiter 50 cm alti, culmi graciles, teretes, erecti, glabri, sim-
plices 2-4 nodes. Vaginae glabrae, laeves, nervosae longitudinale, 2 lanceolatis
auricularis in ore perfecta, auriculae 1-2 mm longae, conjonctae ( vel non)
ligula, distincte scariosa, 1-2 mm. longa. Laminae usque 15 cm longae,
2-3 mm latae, medio longitudinale plicatae, base angustae, deinde leviter
dilatatae, deinde in finem cacuminis acutis desitae, nervosae longitudinale,
laeves.
Panicula laxa. Racemi 4 cm longi, 0,5 cm lati, longe pedunculati, solitari
vel bini, compressi latérale, una fade véluti. Rachis internoda 2-3 mm.
longa, a dorso convexa, fade concava veluta, margine ciliata ; apice in
cupula asymetrica, a dorso 7 mm longa quia in 2 auriculatis appendiculata,
fade 5 mm longa, quia non appendiculata. Pedicelli 3 mm longi a dorso
convexi, fade concavi, veluti, latérale longe auriculati, auriculae 3 mm lon-
gae. Spiculae sessiles 7 mm X 3 mm, callus leviter barbatus, 1 flos § . Gluma
inferior 2 carenata, iruncata non bifida, glabra cum, sulcus cum setis, dorsale
compressa, cartacea, sine nervosae apparentes. Gulma superior latérale
compressa, formae navicularis, uni-carenata, veluta, aristata brevis. Lemma
membranacea, hyalina, bifida, arista usque 3 cm longa, columna usque 1,5 cm,
— 129 —
geniculata. Palea membranacea. Spiculae pedicellatae $ vel nejutrae elliplico-
oblongae 2 mm X V mm. aristatae. Glumae una-carenatae (caerena ciliata),
aristatae in Setis usque 4 mm longae, lemma paleaque membranacea,
hyalina.
Très affine de Andropogon auriculatus Stapf, cette espèce s’en
différencie malgré tout nettement :
1° PAR LES TAILLES DES DIVERS ORGANES : A. dUriculcitUS Stapf
atteint 1 m. 50, les auricules des gaines ont de 4 à 10 mm., les feuilles
jusqu’à 30 cm. de long sur 8 mm. de large tandis que A. pseudauri-
culatus atteint 60 cm., les auricules 1-2 mm. et les feuilles 15 cm. de
long sur 2 mm. de large.
2° par des caractères MORPHOLOGIQUES : les racèmes de notre
espèce sont soit par paires, soit solitaires à l’extrémité des ramifica-
tions, tandis qu’ils sont toujours par paires chez A. auriculatus : les
glumes inférieures des épillets sessiles sillonnées chez les deux
espèces sont chez A. auriculatus membraneuses dans le sillon qui
n’est cilié que dans sa partie inférieure tandis que chez A. pseu-
dauriculatus la glume est partout chartacée et les cils sont sur
presque toute la longueur du sillon.
Enfin la glume supérieure de l’épillet sessile est très différente
chez les deux spèces : bicarénée chez A. auriculatus et ciliée sur
les bords ; elle est uni-carénée et aristée, nettement en forme de
proue et comprimée latéralement chez A. pseudauriculatus.
Notons enfin que dans notre espèce les deux glumes semblables
des épillets pédicellés sont terminées par une fine et relativement
longue soie.
Cette graminée appartient à la collection Vuillet déposée au
Muséum et portant le n° 461. Elle fut récoltée dans le Haut-Sénégal
et au Niger. L’échantillon porte l’indication suivante : Koulouba,
20 sept. 1908.
Laboratoire d' Agronomie coloniale du Muséum.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 1, 1950.
9
130 —
Contribution au catalogue chromosomique
des Graminées prairiales.
Par Geneviève Mimeur.
Nous avons fait germer des graines de trois espèces de Grami-
nées : Brachypodium distachyum (L.) R. et S. ; Brachypodium phoe-
nicoides R. et S. appartenant à la sous-famille des Festucoidae et
Antephora elegans Schreb. de la sous-famille des Panicoidae, tribu
des Cenchastrae. Le comptage * a été fait sur les cellules méristéma-
tiques de la racine, les coupes étant réglées à 6 |x les essais à 10 ;x
ayant donné des colorations imparfaites parce que les parois cellu-
laires très silicifiées sont peu perméables aux colorants. Dans chaque
coupe, un très petit nombre de cellules sont en métaphase : 2 ou 3
seulement. Les chromosomes petits, en bâtonnets courts, sont serrés,
ce qui rend le comptage difficile. Nous avons choisi pour les comp-
tages définitifs les rares mitoses où les chromosomes sont en position
relativement lâche et où le repérage est plus précis que sur les autres
plaques. Chacun de ces résultats est basé sur 10 comptages au moins.
La coloration a été faite soit au Eeulgen, soit au violet de gentiane.
Brachypodium distachyum (L.) R. et S. : 2 n = 28 G. ; Brachypodium
phoenicoides R. et S. : 2 n = 28 C. ; Antephora elegans Schreb. : 2 n
= 18 C.
Conclusion
Antephora présente un nombre multiple de 9, reconnu comme
nombre de base chez les Panicoidae.
Les deux espèces de Brachypodium ont des chromosomes plus
longs que ceux A’ Antephora. La morphologie de même que le nombre
28, 4 fois multiple de 7 permet de rattacher ce genre aux Festucoidae
dans lequel il occupe une position à part puisque ses grains d’ami-
dcn sont simples et qu’il ne possède pas de lévjlosides (2).
Laboratoire (T Agronomie coloniale du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
1. Myers W. C. — Cytology and genetics of the forage crops. Bot. Rev.
n° 6 et 7, 1947.
2. Prat II. — La systématique des Graminées. Ann. Sc. Nat., Sér. 10
bot. 17-18, p. 202, 1935-36.
* Nous sommes reconnaissante à M. le Prof. Mangenot qui nous a ouvert son
laboratoire dans lequel Mlle S. Carpentier nous a aidé de ses précieux conseils
dans les techniques cytologiques.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 1, 1950.
Sur quelques Céramiacées de Nouvelle-Zélande.
Par Geneviève Feldmann.
La florfe marine de Nouvelle-Zélande, très riche en espèces endé-
miques, est encore, malgré l’activité des algologues néo-zélandais,
imparfaitement connue. La famille des Céramiacées en particulier,
qui y est représentée par de nombreux genres, mérite de nouvelles
recherches, bien que cette famille ait déjà fait l’objet d’une étude
de la part de R. M. Laing (1905). Cet auteur, dont le rôle dans l’ex-
ploration algologique de la Nouvelle-Zélande a été particulièrement
important, comme en font foi les nombreuses espèces décrites par
J. Agardh et d’autres auteurs sur des échantillons récoltés par lui,
a été gêné dans ses recherches par l’absence d’échantillons de com-
paraison, ce qui ne lui a pas toujours permis d’identifier exacte-
ment les échantillons qu’il avait récoltés aux espèces antérieurement
décrites.
Peu de temps avant la guerre, le regretté R. M. Laing avait bien
voulu me communiquer pour étude un certain nombre de Céramia-
cées néo-zélandaises récoltées par lui. L’étude de ces échantillons,
retardée par les circonstances, m’a permis de reconnaître, parmi
eux, deux espèces nouvelles de Ceramium.
Plus récemment, M. V. W. Lindauer a bien voulu m’envoyer
d’autres échantillons de Céramiacées et plus particulièrement la
série de son bel exsiccata : Algae Nova-Zelandicae Exsiccatae dont
j’ai pu étudier les échantillons, ce qui m’a amenée à modifier cer-
taines de ses déterminations.
Le présent travail est consacré à la description des espèces nou-
velles, mal connues ou inexactement déterminées, renfermées dans
les collections reçues de R. M. Laing et de M. Lindauer. Il n’a pu
être mené à bien que par l’examen de certains échantillons-types
conservés au Laboratoire de Cryptogamie du Muséum. Je remercie
vivement M. le Professeur Roger Heim de m’avoir autorisée à les
étudier.
Antithamnion Lindaueri nov. sp.
Sous le nom de Warrenia comosa Ilarv. lax form, Algae Nov.
Zel. Exsicc. n° 249, M. Lindauer a distribué une Céramiacée devant
être incontestablement rapportée au genre Antithamnion et que je
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 1, 1950.
— 132 —
crois devoir considérer comme une nouvelle espèce que je suis
heureuse de dédier à M. Lindauer et dont voici la diagnose :
Frons erecta, usque ad 7 cm. alta, e filamentis ramosis, ramellis verticil-
lalis tetrastichis praeditis, constituta.
Ramelli verticillati, subaequales , divaricati, irregulariter ramoso-intricati,
e cellulis doliolijormibus constituti et cellulis apicalibus eximie mucronatis
praediti.
Cellulae glandulares rotundatae, 20 p diam. ut in Antithamnio plumula
constitutae, ad cellulas basales aut inferiores ramulorum verticiUatorum
insertae.
Tetrasporangia cruciatim divisa, subsphaerica aut ovoidea, circiter 30 p
longa, ad ramellos paucicellulares, interiore latere ramellorum verlicillato-
rum secundatim insertos.
Habitat ad oras Novae-Zelandiae.
L ’A. Lindaueri appartient au groupe de l’ Antithamnion plumula
dont il diffère par un certain nombre de caractères.
Il forme des touffes lâches, dressées, hautes d’environ 7 cm., à
à rameaux verticillés par 4, plus rarement par 3 et de taille sensible-
ment égale.
Les cellules axiales des rameaux principaux ont un diamètre
d’une centaine de p dans leur partie moyenne et une longueur
variable diminuant progressivement de la base vers le sommet. Les
rameaux verticillés, très denses et très divariqués, forment des
masses arrondies au niveau de chaque articulation ce qui donne à la
plante un aspect qui n’est pas sans analogie avec celui de certains
Crouania. Les rameaux verticillés, naissant vers le tiers ou le quart
supérieur des cellules axiales, comportent une cellule inférieure assez
volumineuse, d’où naissent des ramifications irrégulières, très diva-
riquées et enchevêtrées les unes avec les autres. L’enchevêtrement
de ces ramules donne un aspect très caractéristique à la plante,
surtout dans les parties inférieures des rameaux principaux, où les
verticillés de rameaux relativement courts alternent avec les por-
tions nues du filament axial. Les cellules de ces ramifications, une
fois et demie à deux fois plus hautes que larges, sont renflées, dolio-
liformes, mesurant dans les parties moyennes de 10 à 20 p de dia-
mètre, leur taille diminuant progressivement vers l’extrémité des
ramifications qui se terminent par une cellule longuement atténuée
en pointe, par un épaisissement de la membrane, qui rappelle tout
à fait la structure que présentent les cellules terminales des ramules
d ’A. plumula.
Les rameaux à croissance indéfinie naissent au même niveau
que les rameaux verticillés à croissance définie et, dans le verticille,
ils prennent la place d’un des rameaux à croissance définie. Les
cellules sécrétrices, relativement peu nombreuses, présentent une
disposition du même type que \’ A. plumula. Elles sont insérées laté-
133
râlement, sur le côté d’une cellule des rameaux, dont elles sont
séparées par une cloison en verre de montre. Elles sont généralement
situées vers le milieu ou vers le tiers supérieur de la cellule dont elles
n’occupent qu’une partie de la longueur. De forme arrondie, vue de
face, elles ont un diamètre d’une vingtaine de p environ. Ces cellules
sont, le plus souvent, situées sur la eellule basale des rameaux
verticellés ou sur les cellules inférieures de ces rameaux.
L’échantillon étudié présente des tétrasporanges cruciés, de forme
Fig. 1. — Antithamnion Lindaueri nov. sp. — A. portion d’un filament montrant la
disposition des rameaux verticillés et l’origine d’un rameau à er<?issance indéfinie
X 75 env. B, portion d’un ramule présentant des tétrasporanges X 219. C, portion
d’un ramule avec une cellule sécrétrice vue de profil X 210.
subsphérique ou ovoïde, mesurant une trentaine de p de diamètre.
Ils sont le plus souvent isolés et -insérés sur la cellule basale d’un
très court ramule simple ou ramifié, constitué d’une ou deux cel-
lules. Ces rameaux portant des tétrasporanges sont situés du côté
interne des cellules des ramules, un même ramule présentant toute
une série de ramules à tétrasporanges, d’autant plus jeunes, qu’ils
sont plus près du sommet du ramule.
Comme on le voit par cette description, cette espèce présente
certaines ressemblances avec Y A. plumula avec lequel il a des affi-
nités certaines. L’A. plumula est extrêmement polymorphe tant
sur les côtes européennes que méditerranéennes et certaines de ses
formes ne sont pas sans rappeler Y A. Lindaueri. Ce dernier me paraît
toutefois en différer par la disposition de ses cellules sécrétrices.
134
Chez VA. plumula, les cellules 1 sécrétrices sont localisées sur les
ramules et principalement sur les ramules supérieures, du côté
interne des cellules, alors que chez VA. Lindaueri elles se rencontrent
uniquement sur les cellules inférieures des rameaux verticillés et
notamment sur la cellule basale, alors qu’ils font complètement
défaut sur les ramules ultimes.
L’A. Lindaueri a été récolté en épave, fin janvier, à Pihama,
Taranaki.
Antithamnion cruciatum (C. Ag.) Nâg.
Sous le nom d’A. applicitum (H. et H.) J. Ag. M. Lindauer a
distribué (Algae Nov. Zel. Exsicc., n° 293) une petite Céramiacée
épiphyte sur Pterocladia capillacea qui ne me paraît pas devoir être
Fig. 2. — Antithamnion cruciatum (C. Ag.) Nàg. var. typicum. — Un des rameaux
verticillés montrant la disposition des cellules sécrétrices (en noir) X 110 env.
rapportée à cette espèce, décrite primitivement par Harvey, et
caractérisée d’après J. Agardh (Analecta, 1892) par sa fronde minus-
cule rampante et décombante a ramification pennée distique. Ulté-
rieurement, R. M. Laing (1905) a donné une nouvelle description
et une figure de l’A. applicitum (pl. XXX, fig. 2) qui correspond
peut-être à la plante de Harvey mais qui ne doit peut-être pas être
rapportée au genre Antithamnion, Laing n’ayant représenté qu’une
135 —
plante stérile et n’ayant pas mentionné l’existence de cellules sécré-
trices qui caractérisent si bien le genre Antithamnion. La plante
distribuée par M. Lindauer est certainement très différente par sa
fronde dressée, de plus grande taille et ses rameaux verticillés dis-
posés par quatre. Cette algue paraît correspondre tout à fait à VA.
cruciatum C. Ag., espèce très polymorphe, dont beaucoup de formes
de nos côtes sont beaucoup plus différentes de la forme type que
ne l’est la plante de Nouvelle-Zélande. La plante de Nouvelle-
Zélande présente tous les caractères de VA. cruciatum typique :
port, ramification et disposition caractéristique des cellules sécré-
trices. On pourra se rendre compte de l’identité de ces deux plantes
en comparant la fig. 2 avec la fig. 92 de Y A. cruciatum var. typicum
que j’ai précédemment publiée (1941).
Fig. 3. — Ceramium comptum Boergs. — Détail delà cortication d’un nœuf de la partie
moyenne de la fronde X 380.
L’A. cruciatum, très répandu sur les côtes de l’Atlantique nord
et de la Méditerranée, ne semble pas avoir été signalé avec certitude
dans le Pacifique sud. Sous le nom de Callihamnion cruciatum ,
Harvey a signalé à deux reprises deux espèces à’ Antithamnion
provenant du sud de l’Australie et de la Tasmanie que J. Agardh
a considéré comme deux espèces distinctes de YA. cruciatum : il
s’agit de Y A. dioergens J. Ag. et de Y A. mucronatum (J. Ag.) Nâg.
qui, tous deux, paraissent en effet assez voisins de Y A. cruciatum
mais qui, néanmoins, semblent en être suffisamment distincts.
VA. mucronatum, en particulier, possède des ramules dont les cel-
lules terminales, pourvues d’un mucron hyalin qui fait entièrement
défaut dans la plante récoltée par M. Lindauer dont les cellules
terminales sont très obtuses.
V . '
Ceramium comptum Boergs.
Le Ceramium distribué par M. Lindauer (Alg. Nov. Zel. Exsicc.
n° 275) sous le nom de Ceramium tenuissimum (Lyngb.) J. Ag. n’ap-
partient certainement pas à cette espèce et me paraît plutôt pouvoir
être rapportée au Ceramium comptum Boergs., décrit des Antilles
— 136 —
(Boergesen, 1924, p. 18, fïg. 10) et auquel j’ai déjà rapporté (1941,
p. 288, fig. 206) un petit Cercimium récolté dans la Méditerranée, à
Banyuls.
La plante récoltée par M. Lindauer à Taranaki, le 5 mars 1946,
se présente sous forme de touffes hautes de 4 à 5 cm., d’un beau rose,
épiphyte sur Asparagopsis. Cette plante est caractérisée par sa' très
faible cortication dont les nœuds sont constitués de 7 à 8 grandes
cellules péricentrales, larges de 20 p environ et hautes de 30 p. et à leur
partie supérieure de cellules corticales souvent plus hautes que
larges mesurant 5 à 8 p X 10 à 15 p, parfois plus grosses dans les
nœuds de la région inférieure. Les rameaux ont de 85 à 90 p de large,
la longueur des entre-nœuds est de 3 à 5 fois égale à celle des nœuds.
Les extrémités sont recourbées en tenaille et présentent des cellules
sécrétrices du côté externe. L’échantillon de Nouvelle-Zélande que
j’ai étudié était stérile. D’après Boergesen les tétrasporanges du
C. comptum sont unilatéraux.
Ceramium Chatamense nov. sp.
Frons setacea, usque ad 5-6 cm. alta, irregulariter dichotomo-decomposita,
segmentis erecto-patentibus, apicibus redis , haud forcipatis.
Fig. 4. — Ceramium chathamense nov. sp. — Détail de la cortication d’un nœud de la
partie moyenne de la fronde.
Zonae corticales 300-400 p diam., in medio frondis, distinctae, nunquam
confluentes, intertitiis pellucidis 1 1/2-2 longitudinen zonarum superantibus,
separatae.
Zonae corticales in media parte frondis, marginibus superioribus et
inferioribus sat regulariter limitatis, e cellulis parvis, numerosis, irregula-
ribus (8-15 p X 15-30 p) constituae.
Tetrasporangia tetraedrice divisa, 50 X 80 p, externis et singulis, externa
fade zonarum ramulorum lateralium evoluta.
137
Habitat ad insulas Chatamenses (N. Z.) leg. R. M. Laing.
Parmi les échantillons qui m’avaient été communiqués en 1939
par R. M. Laung figuraient deux espèces qui me paraissent nou-
velles. La première, récoltée à Kaingaroa, dans l’ Ile Chatham,
épiphyte sur une Rhodophyeée en lame, forme une touffe lâche,
haute de 5 à 6 cm., à ramification irrégulièrement dichotome,
présentant quelques rares petits rameaux secondaires simples, à
extrémité généralement droite. Les zones corticales sont bien dis-
tinctes sur toute l’étendue de l’algue, la hauteur des entre-nœuds
étant dé 1 1/2 à 2 fois égale à celle des nœuds. Le diamètre des
filaments est de 300 à 450 fx dans leur région moyenne. Le cortex est
constitué d’une assise de cellules relativement peu nombreuses et
d’assez grande taille dans les régions supérieures de l’algue. Dans la
Fig. 5. — Ceramiuin chathamense nov. sp. — A droite, cortication d’un nœud de la
partie supérieure de la fronde. A gauche, portion d’un ramule porteur de tétra-
sporanges X 240 env.
partie moyenne des filaments, les cellules corticales sont plus petites
sur les bords inférieurs et supérieurs des nœuds où elles sont souvent
plus hautes que larges et peuvent mesurer : 10 — 30 X 15 — 20 fx ou
plus ou moins hexagonales ou triangulaires et mesurer 8 à 15 de
diamètre. Les bords inférieurs et supérieurs des nœuds paraissent
bien délimités et n’accusent qu’une très légère tendance à la crois-
sance acropète vers la base des filaments ou quelques cellules corti-
cales recouvrent la cellule axiale supérieure. Je n’ai pas observé de
cellules sécrétrices sur l’unique échantillon que j’ai étudié où celles-
ci ont pu disparaître comme cela s’observe chez certains échantillons
déjà âgés. Les tétrasporanges, à division tétraédrique, mesurant
50 X 80 [x environ sont situés sur des petits rameaux latéraux, vers
le sommet des rameaux de la fronde, où ils sont disposés sur un seul
verticile et ne sont pas recouverts de cellules corticales.
Cette espèce est à rapprocher d’une part, du C. fastigiatum par
138 —
sa faible cortication dans les régions supérieures de la fronde et
ses tétrasporanges externes mais en diffère par ses dimensions
plus grandes et sa cortication plus développée dans les régions
moyennes des filaments et d’autre part, du C. diaphanum (Roth.)
Harv. par son port, sa cortication à tendance acropète et la plus
petite taille des cellules corticales des régions inférieures.
Fig. 6. — Ceramium spyridioides nov. sp. — Photo du type gr. nat.
Ceramium spyridioides nov. sp.
Frons usque ad 5-6 cm. alla , alterne pinnatim ramosa , ad apicem subdi-
chotoma, apicibus subrectis, ramulis lateralibus simplicibus aut dichotomis ,
e nodis nascentibus, oblectis , et inde Spyridiam cujusdam in mentem revo-
cans.
Rami primarii fere omnino corticati, nodis interstitio angustissimo
ecorticato separatis , cellulis corticalibus Iaxis, longiores quam latae (5-
15 (jl X 10-35 p) decurrentibus et ascendentibus, in filis longitudinalibus
i rre gulariter dispositis.
Ramuli latérales, zonis corticalibus eximie distinctis, praediti, cellulis
corticalibus paucioribus et majoribus, subisodiametricis.
Tetrasporangia adhuc ignota.
— 139
Gonimoblasti e gonimolobis (vulgo 3) subsphaericis, constituti, sub apicern
ramulorum lateralium evoluti, ramellis involucranlibus (4-5) longioribus,
cincti.
Spermatangia sub apicern ramulorum lateralium, stratum 'continuum,
interstiis zonarum corticalium haud interruptum, formantia.
Habitat ad frondes Gigartinae praetercinctae ad, Gore Bay (Nova-
Zelandia).
Ce Ceramium fut également récolté par R. M. Laing (n° 2563)
le 18 déc. 1933 à Gore Bay sur Gigartina praetercincta Laing sur
lequel il forme des touffes denses, rappelant un peu celles d’un
Spyridia, hautes de 5 à 6 cm., bien colorées. Les rameaux principaux
Fig. 7. — Ceramium spyridioides nov. sp. — Disposition des cellules corticales dans
un rameau principal X 240 cnv.
sont entièrement cortiqués ou presque, la hauteur des entre-nœuds
étant réduite à une petite bande donnant encore à l’algue un aspect
zoné. Ces rameaux présentent une ramification pennée, alterne et
portent de très petits ramules latéraux, à cortication nettement
interrompue, disposés dans tous les plans. Ces petits ramules sont
longs de 350 à 400 p environ et à peine larges d’une cinquantaine de
p, leurs cellules corticales peu nombreuses ont 10 à 15 p de diamètre.
Dans la région supérieure de la fronde les filaments sont cortiqués
seulement au niveau des nœuds bien que la hauteur des entre-
nœuds soit tout au plus égale à celle des nœuds, la hauteur des
entre-nœuds se réduisant de plus en plus pour constituer une corti-
cation continue dans les régions moyennes et inférieures de l’algue.
Les cellules corticales sont généralement plus hautes que larges
mesurant 5-10 X 15-35 p et forment un réseau assez lâche ne cou.
vrant parfois que partiellement les grandes cellules de la couche
sous-jacente. De plus, la croissance descendante du bord inférieur
des nœuds et la croissance ascendante du bord supérieur des nœuds
est nettement visible chez les nœuds des régions moyennes où la
disposition des cellules en file et leur division sont particulièrement
Fig. 8. — Ceramium spyridioides nov. sp. — Cortication d’un ramule latéral X 240 env.
nettes. Le diamètre des filaments peut atteindre 1 mm. dans les
régions bien développées.
Parmi les échantillons examinés, certains individus présentent de
nombreux gonimoblastes situés sur de petits rameaux latéraux et
Ceramium spyridioides nov. sp. — Un ramule présentant un gonimoblaste
et un ramule entouré d’un manchon de spermatanges X 85 env.
— 141 —
d’autres des spermatanges également situés sur les rameaux supé-
rieurs de l’algue et sur les petits rameaux latéraux autour desquels
ils forment un manchon.
Cette espèce est à rapprocher du C. vestitum Harv., par ses
rameaux latéraux recouvrant l’axe, mais elle en diffère par sa corti-
cation interrompue alors qu’elle est continue chez le C. vestitum.
Cette espèce est intermédiaire entre les espèces à cortication con-
tinue et les espèces à cortication interrompue.
Gymnothamnion elegans (Schousb.) J. Ag.
Sous le nom de Ptilothamnion pectinatum R. M. L., M. Lindauer
a distribué (Alg. Nov. Zel. Exsicc. n° 272), épiphyte sur Cladophora
Colensoi une plante qui correspond bien à celle décrite et figurée
sous le nom de Ptilothamnion pectinatum par R. M. Laing (1905,
P. 338, pl. XXIV, fig. 1 et 2).
R. M. Laing, indique que sa plante avait été identifiée par
J. Agardh, à qui il l’avait communiqué, à l’algue récoltée par
Dumont d’Urville au cours du voyage de Y Astrolabe et de la
Zélée en 1841 aux Iles Aukland et décrite par Montagne sous
le nom de Callithamnion pectinatum.
L’échantillon-type de cette espèce existe toujours dans l’herbier
Montagne, conservé au Muséum national d’Histoire naturelle de
Paris, où j’ai pu l’étudier, ce qui m’a permis de constater que l’algue
de Montagne, épiphyte sur Polysiphonia glomerulata et que Mon-
tagne a rapproché du Callithamnion australe J. Ag. ( Antithamnion) ,
est tout à fait différente de la plante de Laing et de M. Lindauer.
Le Callithamnion pectinatum présente des rameaux très régulière-
ment bipennés, formés de cellules plus grosses et plus allongées,,
de plus, les tétrasporanges, au lieu d’être terminaux sont latéraux,,
il s’agit donc d’une espèce tout à fait différente. La plante de Laing
et de M. Lindauer me paraît appartenir au genre Gymnothamnion
J. Ag. et ne semble pas pouvoir être spécifiquement séparée du
Gymnothamnion elegans (Schousb.) J. Ag. ( Plumaria Schousboei
Bornet Schmitz.), espèce assez polymorphe, primitivement décrite
de Tanger et à laquelle j’ai été amenée à réunir (G. Feldmann,
p. 354) le Gymnothamnion bipinatum Collins et Hervey des Ber-
mudes et le Plumaria ramosa Yamada et Tanaka de Formose. Il
semble donc que cette espèce présente une aire de répartition très
étendue. A ma connaissance, elle n’avait pas encore été signalée
dans le Pacifique austral.
E. Baahdseth (1941) en signalant le Plumaria Schousboei à l’ Ile
Nightingale (Atlantique sud) avait déjà signalé la grande ressem-
blance entre cette plante et le Ptilothamnion de Laing.
( A suivre )
— 142 —
Comparaison entre les faunes des rassins a lignite s
CÉNOMANIENS DU SUD-EST DE LA FRANCE (suite).
Par Guy Mennessier.
D. — Remarques sur quelques espèces.
Glauconia gibbosa Repelin.
1902. Glauconia gibbosa, Repelin, (11), p. 82, pl. VIII, fig. 11, 12.
— 1909, Glauconia Douvillei, Cossmann, (4), p. 231, pl. IV, fig. 4.
La figuration très défectueuse de Repelin a été réalisée à partir
de deux demi-moulages de la collection Matheron, dont l’un est celui
d’un individu adulte, l’autre d’un jeune. Les premiers tours ont été
entièrement imaginés. L’examen des plastotypes et du type de
G. Douvillei Cossm. m’a convaincu qu’il ne s’agit que d’une même
espèce.
G. gibbosa Rep., qui appartient au groupe de G. Renauxi d’ORB.
sensu stricto (Forme de l’Angoumien d’Uchaux), se sépare des espèces
de ce groupe par son péristome très détaché et le fort bourrelet
latéral du dernier tour, par sa taille, son galbe et le comportement
des deux cordons des tours jeunes qui s’effacent avant le quatrième
tour compté à partir du dernier. Elle est le seul représentant céno-
manien certain de ce groupe. En effet, G. Renauxi d’ORB. var.
cenomana Rep. de Fontfroide me paraît identique à la faune de
l’Angoumien et de plus la position stratigraphique de la faune de
Fontfroide, où n’existe en fait aucune espèce commune avec les
bassins d’Uchaux, du Revest et de la Dordogne semble fort sujette
à caution.
G. gibbosa Rep. est propre au bassin d’Uchaux, où elle se ren-
contre en abondance à Mondragon, plus rarement à Laudun et à
St. Paulet-de-Caisson.
Glauconia Cureti Repelin.
1842. Cerithium Renauxi, d’ORBiGNY, (9), p.373, pl. 231, fig. 2. —
1902. Glauconia Cureti, Repelin, (11), sans diagnose, pl. VIII,
fig. 3, 4.
La diagnose est la suivante, d’après le type de Repelin, fort
empâté, et d’autres bons échantillons :
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 1, 1950.
Coquille turriculée conique, holostome, à tours plans et sutures
linéaires. Bouche carrée, columelle droite. Ombilic étroit.
Stries d’accroissement à sinus accentué : point de tangence apicale
aux 2 /5 antérieurs, point d’inflexion aux 2 /5 postérieurs.
Ornementation des tours jeunes — les premiers étant probable-
ment lisses ; — consistant en trois cordons à peu près égaux, l’anté-
rieur le plus fort, le médian granuleux (26 granules par tour).
Ornementation des tours suivants : la rampe postérieure s’efface,
la base du tour devient plane. Le premier se charge de granules
comme le deuxième qui prend de plus en plus d’importance. Ces deux
cordons deviennent lisses, le premier s’efface, le deuxième forme une
rampe très accentuée.
Col aplati, avec deux fins cordons obsolètes.
L. act. : 60 mm. I : 30 mm. Angle apical : 30°.
L. prob. : 75 mm.
Variations : les granules peuvent persister plus ou moins longtemps
ils peuvent être deux fois plus gros et deux fois moins nombreux.
La rampe peut-être plus ou moins accentuée ; elle peut se subdiviser
en deux au dernier tour comme le montre un échantillon de la col-
lection Hébert. Le col n’est pas toujours aussi plat. Le développe-
ment de la rampe accentue le sinus sans déplacer le point de tan-
gence apicale. On peut rencontrer des individus à cordons minces
formés de granules très saillants et espacés ; à cordon inférieur
invisible chez le jeune.
Rapports et différences : Cette espèce se sépare aisément de toutes
les autres Glauconies connues. Ses analogies les plus grandes sont
avec l’espèce décrite plus bas et avec une espèce inédite des sables
à Trigonies du Mans qui s’en distingue surtout par la base oblique
et non plane de ses tours. Mlle G. Delpey a signalé cette espèce à
Saint-Lon. (5). Je n’ai pu encore vérifier ce fait.
Glauconia nov. sp.
? 1929. Glauconia sp. de Brun et Châtelet, (1), p. 37, pl. I,
fig. 11, fig. 23, in texte. — ? 1929. Glauconia Sayni, de Brun et
Châtelet, (1), p. 38, pl. I, fig. 25, fig. 25, in texte. — ? 1929. Pseu-
domesalia ? Germandi, de Brun et Châtelet, (1), p. 36, pl. I,
fig. 32, fig. 22 in texte. — ? 1929. Potamides ( Cerithidea ) Romani,
de Brun et Châtelet, (1), p. 22, pl. I, fig. II, fig. 12 in texte.
Diagnose : d’après un échantillon de la collection de M. Sornay
du Cénomanien moyen de St. Julien-de-Peyrolas (Gard).
Coquille turriculée conique, holostomes à tous plans et sutures
linéaires. Bouche carrée ; bord droit échancré par un sinus latéral ;
columelle droite, Ombilic profond.
— 144
Stries d’accroissement sinueuses à sinus net ; point de tangence
apicale aux 2 /5 ant., point d’inflexion aux 2 /5 post.
Ornementation des tours jeunes : les premiers lisses et imbri-
qués ; puis au cinquième tour apparaissent deux cordons, l’un anté-
rieur presque lisse contre la suture, le médian portant de minces
nodules allongés. Au tour suivant le cordon antérieur devient modu-
leux. Au septième tour la base se renfle en un cordon lisse obsolète.
Ornementation des tours adultes : le cordon postérieur devient
plus saillant et obscurément noduleux tandis que les deux cordons
antérieurs restent à peu près égaux et également noduleux.
Col aplati déprimé au milieu, avec deux fins cordons obsolètes
périphériques.
L. act. : 38 mm. I. prob. : 15 mm. Angle apical : 30-40°.
L. prob. : 44 mm.
Variations : la rampe postérieure peut-être plus ou moins large et
saillante mais toujours noduleuse.
Rapports et différences : le tracé des stries d’accroissement, l’orne-
mentation des tours jeunes et du col indiquent les affinités étroites
de cette èspèce avec G. Cureti Repelin. Ce qui montre que des
espèces à tours jeunes et stries d’accroissement identiques, peuvent
prendre une livrée très différente chez l’adulte. L’ornementation
latérale de cette espèce la raprocherait à première vue du groupes
de G. Coqùandi d’ORB. sp., qui a des tours jeunes et des stries diffé-
rents. C’est par des assimilations fondées sur des analogies de ce
genre qu’un grand nombre de Glauconies ont été mal déterminées.
Pour obtenir une détermination certaine il est indispensable de cons;-
dérer les stries d’accroissement et surtout les tours jeunes.
Au point de vue stries d’accroissement les affinités de G. Cureti
Rep. et G. nov. sp. de St. Julien-de-Pevrolas, sont avec les formes
du groupe de Glauconia I.ujani de Verneuil (= G. excavata
d’ÛRBiGNY, citée à tort du Reausset (Var) dans le Prodrome),
qui ont le point de tangence apicale aux 2 /5 antérieurs.
Localités : M. Sornay l’a découverte en abondance à St. Julien -
de-Peyrolas. J’ai recueilli chs nombreux échantillons abimés dans le
Cénomanien de Montfaucon, que je rapporte à cette espèce. Quelques
échantillons décrits par de Brtjn et Châtelet du même gisement
et répartis en trois genres, appartiennent peut-être à cette espèce,
mais l’état indéterminable de ces spécimens, incomplets et grossière-
ment fossilisés dans un grès, rend impossible le maintient des noms
proposés pour ces débris.
La collection Curet renferme deux exemplaires écrasés d une Glau-
conie qui appartient à cette espèce, provenant de Tourris (Var).
l’un d’eux montre des premiers tours identiques à ceux de la faune
du Gard les nodules étant toutefois légèrement plus nombreux.
Mais ce caractère est variable dans les échantillons de la localité
— 145 —
type. La collection1 Mat hcr on1 en possède un autre de la même loca-
lité, mais fragmentaire.
Glauconia tourrisensis Repelin.
1902. Glauconia Depereti, var. tourrisensis Repelin, (11); p. 18,
pi. IV, fig. 16, 17. — 1903. G. alternicosta, Cossmann, (3) p. 626,
pl. II, fig. 4.
Cossmann a donné une bonne diagnose des tours adultes. Les
tours jeunes d’apparence imbriquée portent 4 cordons lisses dont le
troisième s’efface ensuite.
G. tourrisensis Rep. n’a aucun rapport avec G. Depereti R'ev., de
Fontfroide : en effet les tours jeunes de cett espèce au lieu de pré-
senter les quatre cordons lisses (exceptionnellement 5) de G. tour-
risensis Rep. portent un méplat bordé en avant d’un cordon lisse,
en arrière d’un autre cordon très obsolète, entre lesquels vers le
cinquième tour apparaissent deux très fins cordons. Trois de ces
cordons (1er, 2e, 4e), formeront les trois cordons noduleux de
l’adulte, auxquels se joint la base noduleuse du tour. Les affinités
de G. tourrisensis Rep. sont avec G. Matheroni Rep. qui a les
mêmes tours jeunes, les mêmes stries d’accroissement et une orne-
mentation de l’adulte peu différente.
Localité : espèce fréquente au Revest et à Tourris (Var).
Glauconia tourrisensis Repelin nov. var.
Cette espèce a été signalée par Roman (12) sous le nom de Glau-
conia Kefersteini Münster à Laudun (Gard). Effectivement l’un des
échantillons figuré sous ce nom par Zekeli (14), p. 20, pl. 2,
fig. 3 d., ressemble à s’y méprendre à l’espèce du Gard, excepté
des détails dans les stries d’accroissement et l’ornementation. Bien
qu’ayant examiné un grand nombre de Glauconies de Gosau, je
n’en ai trouvé aucune ayant cette livrée. L’échantillon de Zekeli
me semble au moins douteux comme provenance ; il paraît
difficile de le considérer comme un monstre ou comme résultant
d’un phénomène de convergence.
L’espèce de Laudun diffère de G. tourrisensis Rep. par son angle
qui est très constamment plus ouvert et par son galbe plus trapu.
Il semble que l’on ait là une différenciation géographique, qu’il me
paraît utile de sanctionner par une variété.
Terrebralia Vasseuri Repelin sp.
1902. Tympanotomus Vasseuri, Repelin (11), p. 72, pl. VI, fig. 1, 2.
Cette espèce a été mise en synonymie par Mlle Delpey, in.
P. Pruvost (10), avec Terebralia articulata Zekeli, (14), p. 113,
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 1, 1950. 10
— 146
pl. XXIII, fig. 4, du Senonien de Gosau. Cette assimilation me
semble inacceptable : outre la grande différence stratigraphique
et géographique, l’espèce française a ses cotes axiales divisées cons-
tamment en quatre tubercules par trois sillons loxodromiques, tandis
que l’espèce autrichienne possède quatre sillons loxodromiques et un
galbe différent.
Bibliographie sommaire.
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(Gard). Trav. Lob. Géol. Lyon, Fasc. IX, Mém. 8, 72 p., 30 fig.,
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recueillies en France. Ass. jr. Avanc. Sc., pp. 626-639, 3 pl.
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217 p., 87 fig., IV pl.
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Ann. Sc. Géol., VI, 132 p., 6 fig., 4 pl.
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Hist. Nat. Marseille, t. VII, 133 p., 8 pl.
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feuil (Gard). C.R.S.S.G.F., pp. 351-352.
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chenalpen. Abd. K. K. Reichsanstalt, vol. I, II, 124 p., XIV pl.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
147
Contributions a l’étude des Brachiopodes spiriferidae.
ii. étude de cyrtospirifer verneuili murch.
par. G. Gatinaud.
Cyrtospirifer verneuili Murchison est l’une des premières espèces
que j’ai étudiées selon la méthode de Grabau et selon celle que j’ai
exposée dans les précédentes notes v Désireux d’établir une diffé-
rence de morphologie externe entre les genres voisins Sinospirifer
et Cyrtospirifer, le génotype de Sinospirifer ayant été étudié par
Grabau (2) et Tien (3) selon la méthode de Grabau avec publica-
tion de diagrammes que je n’ai eu qu’à interpréter selon ma méthode,
non seulement je me suis mis à l’étude du génotype de Cyrtospirifer,
mais encore, j’ai fait porter mon étude sur un nombre assez grand
d’échantillons, au total 29, désignés par les lettres A à Z et A'
à C' ; ce nombre est sensiblement supérieur à celui des échantillons
de Sinospirifer sinensis Grabau étudiés selon les mêmes méthodes,
qui est 18, mais je n’ai pu faire une étude complète que de 19 échan-
tillons.
Avant toute chose il faut circonscrire la portée du nom de notre
espèce, qui a été confondue, en particulier par Davidson (4) et
Gosselet (5), avec d’autres espèces telles que Cyrtospirifer ( Gra-
bauispirifer) archiaci Murchison, Cyrtospirifer ( Eurytatospirifer)
disjunctus Sowerby, Cyrtospirifer lonsdalli Murchison, etc. ;
Grabau (6) lui-même rapportait à notre espèce sa variété gosseleti
que je considère comme une espèce du genre T enticospirifer ; j’ai
d’autre part reconnu, parmi les échantillons des collections du
Muséum dénommés Spirifer verneuili, les espèces suivantes :
Cyrtospirifer (Mirtellaspirifer) martellii Grabau, Cyrtospirifer
(Yrctospirifer) pellizzarii Grabau, Iiunanospirifer Wangi Tien.
J’estime que le nom de Cyrtospirifer verneuili ne convient qu’à des
échantillons conformes aux figures 3 a-e de Murchison (7), c’est-
à-dire à des individus à bourrelet proéminent et subaigu, à valves
plus ou moins trapéziformes et à aréa passablement haute et plus
ou moins recourbée et qu’il faut en particulier en exclure tout indi-
vidu ayant une aréa bien droite et une valve ventrale nettement
pyramidale (genre T enticospirifer).
Des 29 échantillons étudiés, 10, les échantillons A à G et A' à C'
appartiennent à la collection de comparaison et les 19 autres, les
échantillons H à Z, à la collection d’Orbigny. Les échantillons A à C,
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 1, 1950.
— 148 —
H à Z et A' à C' sont du Dévonien de Ferques, les échantillons D à F
du Dévonien de Chimay ; l’échantillon G est un individu du Dévo-
nien des environs de Namur que j’avais d’abord déterminé comme
Spirifer archiaci, mais qui ressemble plutôt à l’individu de la figure 3 c
de Murchison ; les échantillons A' à C', accompagnés d’un qua-
trième individu au sinus trop usé pour avoir pu être étudié, sont
pourvus d’une étiquette originale portant la mention Spirifer
lonsdalii, mais ces individus, sur lesquels je n’ai pu relever les
stries caractéristiques de Cyrtospirifer lonsdalii Murchison, ont
une area trop haute pour pouvoir être rapportés à cette espèce
plutôt qu’à la nôtre. Du reste ces déterminations sont confirmées
par les chiffres donnés dans le présent article.
Fig. 1. Vues schématiques cardinale et latérale de l’échantillon C. X %. — Fig. 2,
Vue schématique interne de la valve ventrale de l’échantillon D. r remplissage.
Xl. — Fig. 3. Vues schématiques cardinale et latérale de l’échantillon H. X %.
— Fif. 4. Vues schématiques cardinale et latérale de l’échantillon A'. X y2.
J’ai donné des échantillons C, D, H et A' des figurations schéma-
tiques. En particulier j’ai figuré la face interne delà valve ventrale
de l’échantillon D qui est réduit à cette valve d’ailleurs incomplète.
Bien qu’il y ait un peu de remplissage entre les lamelles dentales,
l’absence de septum médian paraît certaine, alors que ce septum
se voit très bien sur une figuration par Tien (8) de Sinospirifer
subextensus Martelli.
J’ai trouvé pour les 29 individus lès formules de Grabat; sui-
vantes :
149 —
A
B
C
D
E
F
G
H
I
J
K
L
M
N
O
P
Q
R
S
T
ü
V
W
X
Y (?)
Z (?)
A'
B'
C'
2 + iz +
lx + 1
+ U +
lx + 1
\x “P Er -f- lz -J- 2
Ces individus ont sur les ailes de leurs valves ventrales les nom-
bres de côtes suivants :
A : 24 + 22 = 46
B : 23 + 20 = 43
C : 25 + 19 = 44
D : 22 + 20 = 42
E : 27 + 31 = 58
F : 20? + 22 = 42?
G : 17? + 14? = 31?
H : 20 + 29 = 49
I : 30? + 27 = 57?
J : 21 + 20 = 41
K : 23 + 28 = 51
L : 30? X 2 = 60?
M : 25? X 2 = 50?
N : 35? X 2 = 70?
O : 25? X 2 = 50?
P : 20? -)- 22? = 42?
Q : 25? + 28? = 53?
R : 36 + 35 = 71
S : 20? -(- 30? = 50?
T : 35? + 33? = 68?
U : 30? X 2 = 60?
Y : 26 + 24 = 50
W : 25? + 30 = 55?
X : 20? + 25? = 45?
Y : 20? X 2 = 40?
Z : 20? + 22j= 42?
A' : 30 + 24 = 54
B' 21 + 20 = 41
C' : 21 + 26 = 47
— 150
Ces variations du nombre des côtes des ailes sont du même ordre
que celles admises par Grabau et Tien dans leurs études.
Avec tous les résultats ci-dessus nous pouvons dresser le tableau
de comptabilité suivant : (Tableau I)
Plusieurs des 29 échantillons étudiés ne permettent pas une
étude complète par suite d’usure ou d’encrassement de leur sinus.
Aussi est-ce seulement pour 19 individus que le tableau des échelons
d’apparition a été établi comme suit, avec en italique les chiffres
extrapolés et en désignant par m' les moyennes obtenues sans tenir
compte des chiffres extrapolés et par ni les moyennes obtenues en
tenant compte des chiffres extrapolés. (Tableaux II à IV).
D’après le simple examen de ce tableau on peut écrire les notations
bancroftiennes suivantes :
62) m : 16/38 : Ml ; 63) m : 9/38 : L3 ; 62) a2 : 15/19 ; H2 ;
63) a2 : 12/19 à 13/19 : M3 à H1 ; 63) «3 : 14/19 à 15/19 : H1 à H2.
BIBLIOGRAPHIE
1. — 1949. Bull. Mus., 2e sér., t. 21, n° 1, pp. 153-159, 300-307, 408-
413, 487-492.
2. — 1931. Palaeont. sin., sér., 8, vol. 5, fasc. 3, pp. 241-249.
3. — 1938. Palaeont. sin., n. sér. B, n° 4, pp. 114-116.
4. — 1864-65. Monogr. brit. foss. Brach., t. 3, pt. 6, pp. 23-26, pl. Y,
fig. 1-12 ; pl. VI, fig. 1-5.
5. — 1894. Mém. Soc. géol. Nord, t. 4, Mém. 1.
6. — 1931-33. Op. cit., pp. 227-231, pl. 28, fig. 1-3.
7. — 1840. Bull. Soc. géol. Fr., lresér., t. II, p. 252, pl. 2, fig. 3 a-e.
8. — 1938. Op. cit., pl. 16, fig. 7.
Tableau I
Tableau II
Tableau III
i
(A suivre.)
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
Tableau IV
9 y2 9 % 10 % io y2 io_% _l01/g
" ”9~% 10% 10% 10% 10%
155 —
AU SUJET DU GENRE PTYCHOCERAS D'ORBIGNY (AMMONITE).
Par 0. DE VlLLOUTREYS.
Parmi les récoltes paléontologiques effectuées pendant l’été 1948
dans les terrains crétacés des environs de Saint-André-les-Alpes
(Basses-Alpes) ùn échantillon d’ Ammonite pyriteuse à tours déroulés
m’a paru présenter un certain intérêt.
D’après M. Sornay, qui a bien voulu se charger de l’étudier, il
s’agit d’un individu presque complet de « Ptychoceras laeve Mathe-
ron » h D’une longueur de 136 mm., il possède une bonne partie de
sa chambre d’habitation, malheureusement cette dernière est trop
écrasée, par suite de la fossilisation, pour permettre de se rendre
compte quelle pouvait être son ornementation, ni même s’il y
en avait une.
L’intérêt de ce Ptychoceras réside, en grande partie, dans le fait
qu’il possède deux crosses et non une seule, contrairement aux
descriptions du genre Ptychoceras de d’Orbigny ( Paléontologie
française, Crétacé, I, p. 554), de Pictet ( Traité de Paléontologie,
tome II, p. 709), de F. Roman ( Essai de Généra, 1938, p. 49), de
L. Mohet ( Manuel de Paléontologie, 2e édit., 1948, p. 532).
Le fait que ces auteurs n’indiquent qu’une crosse doit sans doute
provenir de la rareté des spécimens possédant leur chambre d’habi-
tation. Celle-ci, non cloisonnée, devait être extrêmement fragile et
rarement conservée lors de la fossilisation ; la deuxième crosse se
trouvant dans cette partie doit donc manquer sur la plupart des
échantillons qui ont été récoltés jusqu’à nos jours.
Il y a néanmoins lieu de signaler qu’en 1850 d’Orbigny ( Pro-
drome, t. II, p. 102, n° 645) dit de P. puzosianum : « Nous en con-
naissons maintenant qui se recourbent en crosse aux deux extré-
mités ». Ooster (1860, Pétrifications remarquables des Alpes suisses,
V, p. 82, pl. 59, fîg. 1-4) figure P. meyrati avec deux crosses.
Stoliczka (1865, Foliss Cephal. cret. rocks south India, p. 194)
attire l’attention sur le même fait et figure un échantillon de
P. forbesianum (pl. 90, fig. 11) montrant ce caractère. De même
Sarasin et Schôndelmayer (Crét. Châtel-Saint-Denis, Mém. Soc.
paléont. Suisse, 1902, t. 29, p. 172) remarquent que chez certaines
espèces de « Ptychoceras », sinon chez toutes, on observe non pas
1. Matheron. 1842. Catal. méthod. descr. corps org. foss. départ. B. -du- Rhône,
Marseille, p. 266, pl. 41, fig. 3.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 1, 1950.
— 156
une crosse, mais deux étroitement jointives. Ils ont aussi figuré
P. meyrati possédant ce caractère (pl. 25, fig. 1).
Notre échantillon a été récolté brisé dans les marnes noires
de l’Aptien supérieur (Gargasien) sur le territoire de la commune de
Saint- André-les-Alpes (Basses-Alpes), au Nord du vieux chemin de
Saint-André à Angles, en un point situé à mi-chemin entre les
quartiers de Méouilles et des Sagnières-coordonnées Lambert N. S.
192, E. W. 936-4, feuille au 20.000e d’Entrevaux 5.
La rencontre de fragments de cette espèce est assez fréquente
dans les marnes gargasiennes des Basses-Alpes, mais jusqu’à pré-
sent je n’avais pas connaissance d’échantillon aussi complet que
celui que j’ai la possibilité de signaler ici grâce à MM. Roger et
Sornay. Je suis heureux de pouvoir les remercier pour toute l’aide
qu’ils veulent bien apporter à mes recherches.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
— 157
Étude paléoxylologique du Sahara (Vii). Dadoxylon
(ARAUCARIOXYLON) CHEVALIERI N. SP., BOIS FOSSILE DU
CONTINENTAL INTERCALAIRE DE REGGAN (SAHARA OCCI-
' DENTAL).
Par Edouard Boureau,
SOUS-DIRECTEUR AU MUSÉUM
Ce bois a été récolté par le Professeur A. Chevalier à Reggan,
dans les couches continentales intercalaires.
Il se présente sous l’aspect d’un bloc silicifié de forme irrégulière
de dimensions maximum 6 cm. X 4 cm. X 4 cm. La surface exté-
rieure, polie par l’érosion, est de couleur brun-jaune et la cassure est
jaune et rose. Le grain est fin. L’échantillon est très difficile à user
et à polir.
Dadoxylon (Araucarioxylon) Chevalieri n. sp.
(Fig. 1, 2 et 3).
Collection Chevalier n° 1.
I. Etude anatomique.
A. Lames transversales.
Cet échantillon fossile est dépourvu de zones annuelles d’ac-
croissement. Il s’agit d’un bois homoxylé constitué par des files
radiales de trachéides à ponctuations aréolées, séparées par des
Tayons ligneux. Entre ces rayons ligneux, on peut compter un nombre
de files de trachéides allant de 1 à 6. Les trachéides sont de forme
généralement rectangulaire, arrondie et elles gardent sensiblement
la même dimension pour une même file radiale.
La grande dimension est presque toujours disposée tangentielle-
ment. Les ouvertures des trachéides ont les dimensions suivantes :
55 p. X 44 p (tangentielle X radiale) ; 49, p 5 X 33 p ; 44 p X 44 p ;
28 p X 33 p ; 77 p X 55 p ; 55 p X 38, p 5. Ces ouvertures sont
séparées par des doubles membranes épaisses de 11 p à 16 p. La
coupe transversale est dépourvue de canaux secréteurs verticaux
normaux au traumatiques. Les trachéides peuvent être séparées
par des méats intercellulaires. Les rayons gardent la même largeur
dans les plaques minces transversales, ils sont horizontaux.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 1, 1950.
— 158 —
B. Lames radiales.
1. La paroi radiale des trachéides est munie, de façon constante,
de ponctuations aréolées unisériées, contiguës, écrasées au point
de contact, sensiblement quadrangulaires-arrondies. Elles sont dis-
posées régulièrement dans l’axe de symétrie de la face radiale de la
trachéide. Elles mesurent 22 p X 17 p, pour une trachéide d’ouver-
ture 50 p. ; il y a donc, dans ce cas, de chaque côté, des marges de
14 p. Le coefficient d’écrasement des ponctuations s, est égal à
17 p
22~p
0,77.
On peut observer exceptionnellement un certain
intervalle entre deux ponctuations voisines. Les ponctuations sont
alors plus arrondies mais leur grandeur est toujours comparable à
celle des ponctuations resserrées. Dans ce cas e = 1 (22 p X 22 p).
Ces ponctuations aréolées de la paroi radiale sont toutes pourvues ,
d’un lumen de 7 p de diamètre. Nous n’avons jamais observé de
ponctuations bisériées dans l'es parties conservées des lames minces
radiales.
2. Rayons ligneux.
a) Parois : les parois horizontales, comme les parois tangentielles
des rayons sont minces, lisses et quelquefois légèrement ondulées.
b) Ponctuations des champs : Les champs de croisement sont
munis de petites ponctuations aréolées, de diamètre 11 p le plus
souvent, mais dans certains cas, il peut être moindre. Ces ponctua-
tions, au nombre de 3 à 6, sont réparties sur un ou, le plus souvent,
2 rangées horizontales de 2 ou 3 ponctuations. Ces ponctuations sont
généralement espacées mais peuvent être contiguës. L’espèce en
question semble présenter dans les ponctuations des champs da
— 159 —
croisement une certaine variabilité dans le nombre et la disposi-
tion. Elles sont munies d’une ouverture oblique, à tendance verti-
cale étroitement fendue, quelquefois figurée par un simple trait.
Les pores sont parallèles entre eux.
c) Certaines cellules couchées ont un contenu résineux sombre qui
masque les ponctuations des champs. Il n’y a pas d’anglets dans les
cellules couchées.
Fie. 2. — Dadoxylon ( Araucarioxylon) Chevalieri n. sp. — Portion de lame mince'
exécutée en direction radiale.
C. Lames tangentielles.
Les rayons ligneux sont homogènes, unisériés et constitués par
un nombre de cellules couchées allant de 2 à 12 (?). On compte, en
moyenne, 30 rayons au mm2. Ils sont dispersés çà et là, sans ordre
apparent. Les cellules des rayons observés dans un plan tangentiel
ont des angles arrondis, elles apparaissent rectangulaires, quelque-
fois carrées ; les cellules terminales sont triangulaires. Elles ont entre
elles une assez grande surface de contact. Les cellules couchées
quadrangulaires ont un côté voisin de 30 a. Leur paroi est mince.
On n’observe aucune trace de parenchyme ligneux. Il n’y a pas de
ponctuations aréolées sur la paroi tangentielle des trachéides.
II. Affinités.
Ce bois homoxyle est pourvu sur la paroi radiale des trachéides
•de ponctuations aplaties, contiguës, légèrement écrasées, ce qui
constitue un mode de ponctuation araucarien. Ce type structural
se trouve à la fois dans les Dadoxylon Endl., les Cedroxylon Kraus et
les Mesembrioxylon Seward (incl. Podocarpoxylon Gothan, Phyllo-
cladoxylon Gothan et Paraphyllocladoxylon Holden).
Fig. 3. — Dadoxylon ( Araucarioxylon) Chevalieri n. sp. — Portion de lame mince
exécutée en direction longitudinale tangentielle.
Les Cedroxylon ont souvent un mode de ponctuation plus ou moins
araucarien sur la paroi radiale des trachéides. Les Cedrus actuels
ont, en outre, des ponctuations aréolées sur la paroi tangentielle des
cellules couchées des rayons ligneux, ce qui est un caractère abié-
tinéen. On doit donc éliminer ce groupe en raison du caractère
mince et lisse des parois horizontales et tangentielles des cellules
couchées des rayons ligneux de notre échantillon.
Les Mesembrioxylon peuvent également présenter un mode de
ponctuation araucarien sur la paroi radiale de leurs trachéides et on
base leur détermination sur les ponctuations des champs de croise-
ment dont les pores ont une tendance à la verticalité très nette.
Notre échantillon s’apparente assez bien avec le Mesembrioxylon
sp. décrit par Sitholey 1 (Sitholey, pl. V, fig. 65-71 ; figs 72-73 ;
text-figs 4-7), d’après un échantillon du S. \V. de Barfak (Turkestan
afghan), ainsi qu’à certaines espèces décrites par B. Sahni 2, notam-
1. Sitholey R. V. 1941. — Jurassic plants from Afghan-Turkistan. — Mém. GeoL
Surveyof India , n. s., vol. XXIX, Mém. n° t, 1940.
2. Sahni B., 1931. — Révisions of Indian fossil plants. — Part II. — Goniferales
{b. Petrif actions). Mém. GeoL Surv. India. — Palœontologia indica , n. s., vol. XI,
ment Mesembrioxylon godaverianum Sahni (Sahni, p. 59), du groupe
Kota-Maleri, Gondwana supérieur (Sahni, pl. VII, fifs 8, 9 ; PI. VIII,
figs 10-13), M. Parthasarathyi Sahni de l’étage du Kota, Gondwana
supérieur (Sahni, pl. VIII, figs. 14-16 ; pl. IX, fig. 17 ; text-figs 2-5)
M. malerianum Sahni de l’étage de Maleri appartenant également
au Gondwana supérieur (Sahni, pl. IX, figs 20-25 ; pl. X, figs. 26-
27). Ces bois qui rappellent notre échantillon par les ponctuations
des champs de croisement, ont été rassemblés dans le genre Mesem-
brioxylon. Il est à notre avis, préférable et prudent de les ranger
(au moins provisoirement) dans le genre plus général Dadoxylon
End]., ce qui permet d’éviter des généralisations erronées et pré-
maturées. Un nom d’espèce fossile ne désigne qu’un plan ligneux et
non une espèce au sens linnéen du mot, mais il convient toujours
de tendre le plus possible vers une désignation d’espèce linnéenne'.
En donnant le nom de genre Dadoxylon, accompagné d’ Araucario-
xylon nous nous basons sur les travaux de Pool 1 qui a trouvé que
dans les espèces actuelles d’Araucariaceae existaient des ponctua-
tions obliques à tendance verticale dans les champs de croisement
et notamment dans Araucaria araucaria (Pool, fig. 16), A, bid-
willii (d°, fig. 26), A. Cunninghamii (d°, fig. 35), Araucaria sp.
(d°, fig. 53, 55, et surtout 52, absolument verticales) et enfin Dam-
mara alba (d°, fig. 63). Il semble bien que la signification de la verti-
calité des pores soit à réviser et ce caractère n’a pas — semble-t-il —
l’importance diagnostiqué qu’on lui a attaché jusqu’ici. Ce bois
trouvé avec certitude dans le Continental intercalaire représente
une espèce mésozoïque typique avec ses ponctuations radiales uni-
sériées araucariennes sur les trachéides, différant en cela des bois
araueariens du paléozoïque dont les ponctuations aréolées sont
généralement plurisériées et les bois araueariens plus récents, ter-
tiaires ou actuels dont les ponctuations aréolées sont surtout pluri-
sériées.
Si on compare ce bois aux autres bois voisins géographiquement
qui ont fait l’objet d’une description détaillée, on peut constater
certaines analogies de structure. Il s’éloigne du Dadoxylon (Arau-
carioxylon) Dallonii Boureau 2 par les ponctuations radiales des
trachéides comme par celles des champs. Il s’éloigne également du
D. (A.) lugriense Boureau 3 qui a des ponctuations plus nombreuses
dans ses champs et des cellules couchées d’un type particuler. Vues
1. Pool J. W. — 1929. On the anatomy of Araucarian wood. Bec. trac. Bot. néerland.
vol. XXV. p. 484-620.
2. Boureau Ed. — Etude paléoxylologique du Sahara (I) : Présence du Da-
doxylon (Araucarioxylon) Dallonii n. sp. — Bull. Mus. nat. Hist. nat. Paris, 1948,
2° s., t. XX, n» 4, pp. 420-426, 1 pl. h. t.
3. Boureau Ed. — Etude paléoxylologique du Sahara (II) : Présence du Dadoxylon
(Araucarioxylon) lugriense n. sp. — Id.t n° 6, pp. 568-572, 1 fig.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 1, 1950.
Il
en coupe tangentielle, ses cellules couchées présentent une faible
surface de contact commune.
Par les ponctuations des champs de croisement, on pourrait le
rapprocher surtout du Dadoxylon (A.) T eixeirae Boureau 1 du Juras-
sique supérieur portugais, mais nous n’y avons pas observé un mode
de ponctuations analogue sur la paroi radiale des trachéides. Dans les
portions observables, malheureusement réduites, des lames minces
de l’échantillon de Reggan, on peut voir seulement un mode de
ponctuation unisérié, aplati, contigu. De plus le D. (A.) T eixeirae
Boureau possède du parenchyme résinifère dont nous n’avons
trouvé aucune trace dans le bois de Reggan. Il faut cependant
constater de nombreux points communs entre ces deux espèces.
Malgré d’incontestables ressemblances rencontrées avec le Dado-
xylon ( Araucarioxylon) T eixeirae Boureau, l’échantillon de Reggan
nécessite actuellement une appellation spécifique particulière.
Nous le dédions à son collecteur et le désignons :
Dadoxylon (Araucarioxylon) Chevalieri n. sp.
III. Diagnose. Dadoxylon ( Araucarioxylon ) Chevalieri n. sp. — Bois
homoxylé. Pas de zones annuelles d’accroissement. Trachéides pourvues
sur la paroi radiale seulement d’une seule file de ponctuations aréolées
presque toujours contiguës, resserrées, aplaties, très rarement circulaires,
espacées. Lumen circulaire. Cellules couchées des rayons, souvent rési-
neuses à parois minces et lisses, sans anglets. Champs de croisement pourvus
de 3 à 6 ponctuations aréolces à lumen oblique. Environ 30 rayons figurent
dans un mm2 tangentiel. Rayons unisériés, ayant 2 à 12 (?) étages de
cellules couchées. Pas de parenchyme ligneux visible. Pas de canaux
secréteurs normaux ni traumatiques.
Laboratoire d’ Anatomie comparée des Végétaux vivants et fossiles du Muséum.
1. Boureau Ed. — Dadoxylon ( Araucarioxylon ) Teixeirae n. sp., bois fossile du
Jurassique supérieur portugais. — Communicaç. d. Serviços geologicos d. Portugal...
t. XXIX, p. 187-194, 2 pl. h. t.
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART.
29-4-1950
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs 5
Liste des Associés et Correspondants nommés en 1949 7
Travaux faits dans tes Laboratoires pendant Vannée 1949 11
Communications :
J. Anthony. Note complémentaire sur la morphologie externe du cerveau dans
le genre Alouatta 60
Ach. Urbain et P. Bullier. Un cas de pseudo-albinisme chez une Antilope Cob
de Buffon (Adenota kob Erxleben) 63
Ph. Milon. Description d’une sous-espèce nouvelle d’Oiseau de Madagascar. 65
P. Roth. Suri 'action des hormones sexuelles dans la métamorphose des Amphi-
biens hypophysoprivés (4e note) 67
F. Grandjean. Observations sur les Oribates (20e série) 73
C. Angelier. Hydracariens nouveaux des Pyrénées (4e note) 81
E. Angelier. Hydracariens phréaticoles de France (Genre Atractides) 85
P. Lepesme. Lamiaires nouveaux de l’Ouest africain [Col. Ceramb.] (2e note). 92
J. Carayon. Caractères anatomiques et position systématique des Hémiptères
Nabidae (Note préliminaire) 95
G. Cherbonnier. Note sur Holothuria dakarensis Panning 102
M. Pichon. Sur la notion de type botanique 109
H. Perrier de la Bathie. Plantes nouvelles, rares ou critiques, des serres du
Muséum 114
A. Guillaumin. Contribution à la flore de la Nouvelle-Calédonie. XCV. Plantes
récoltées par M. Sarlin (2e envoi) 115
J.-M. Turmel. Evolution des Saniculoidées. II. Evolution du genre Alepidea
(Ombellifères) 120
G. Mimeur. Trois espèces nouvelles de Graminées d’Afrique tropicale 127
G. Mimeur. Contribution au catalogue chromosomique des Graminées prairiales. 130
G. Feldmann. Sur quelques Céramiacées de Nouvelle-Zélande 131
G. Mennbssier. Comparaison entre les faunes des bassins à lignites cénoma-
niens du Sud-Est de la France (suite) 142
G. Gatinaud. Contributions à l’étude des Brachiopodes Spiriferidae. II. Etude
de Cyrtospirifer verneuili Murch 147
O. de Villoutreys. Au sujet du genre Ptychoceras d’Orbigny (Ammonite). 155
E. Boureau. Etude paléoxylologique du Sahara (VII). Dadoxylon (Araucario-
xylon) Chevalieri n. sp., bois fossile du continental intercalaire de Reggan
(Sahara occidental) 157
EDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE geoffroy-saint-hilaire; PARIS Ve
Archives du Muséum national d’Histoire naturelle (commencées en 1802
conjme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle). Ne paraît
plus depuis 1938 (Le volume : 1500 fr.)
Bulletin du Muséum national d' Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, abonnement annuel France, 1500 fr., Étranger, 2000 fr.).
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 800 fr.).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933 ; prix du fascicule : 300 fr.).
Index Seminum Horti pariensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 600 fr. ;
Étranger, 900 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France, 500 fr.,
Étranger, 600 fr.).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Pie tte, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 j échange).
Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d' Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’ Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921.
Abonnement annuel : 1000 fr.
Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, Laboratoire de Crypto-
gamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 400 fr.. Étranger,
600 fr.).
Revue Bryologiqut et Lichénologique. (Directeur Mme Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 600 fr.,
Étranger, 900 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement. Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeur M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie. Paraît depuis
1928 ; abonnement France et territoires d’Outre-Mer, 500 fr., Étran-
ger, 800 fr.).
Mammalia, .Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 500 fr. ; Étranger,
900 fr.).
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART. 29-4-1950
BULLETIN
nu
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N° 2. — Mars 1950
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
1 P A R I S - V - . . -TT
REGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1 /2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper” la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie-
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve qux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils
sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
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directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
TIRAGES A PART
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en
outre s’en procurer à leurs frais 25 supplémentaires, aux conditions
suivantes :
( Nouveaux prix pour les tirages à part et à partir du Fascicule n° 1 de 1950 )
25 ex. 50 ex.
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numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
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que par autorisation spéciale et à des prix supérieurs à ceux qui sont
mentionnés sur le tarif ci-dessus.
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au fil, ce qui nécessite une Temise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
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correspondant.
PRIX DE l’abonnement ANNUEL :
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1950. — N» 2.
377e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
30 mars 1950
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR R. HEIM
MEMBRE DE L’fNSTITUT
ACTES ADMINISTRATIFS
M. le Professeur A. Urbain est nommé Directeur Honoraire du Muséum
(Arrêté ministériel du 14 février 1950).
M. Henri Vallois est nommé Professeur à la Chaire d’Ethnologie des
Hommes actuels et des Hommes fossiles (Arrêté ministériel du 16 mars
1950).
M. E. Séguy est nommé Sous-Directeur de Laboratoire à la chaire
d’Entomologie (Arrêté ministériel du 25 janvier 1950).
M. Ivanoff est nommé Sous-Directeur de Laboratoire stagiaire à la
chaire de Physique Appliquée (Arrêté ministériel du 10 février 1950).
M. Viette est titularisé dans les fonctions d’Assistant (Arrêté minis-
tériel du 10 février 1950).
M. Turmel est titularisé dans les fonctions d’Assistant (Arrêté minis-
tériel du 20 mars 1950).
M. Leloup est nommé Assistant stagiaire (Arrêté ministériel du
10 février 1950).
M. Descarpentiues est délégué dans les fonctions d’Assistant (Arrêté
ministériel du 10 mars 1950).
M. Lanoe est titularisé dans les fonctions de Jardinier (Arrêté minis-
tériel du 10 mars 1950).
M. Baufle est nommé Agent stagiaire au service de Muséologie (Arrêté
ministériel du 13 février 1950).
M. Cozic est titularisé dans les fonctions de Gardien de galeries (Arrêté
ministériel du 10 février 1950).
MM. Cocher et Gelpe sont nommés Gardiens de galeries stagiaires
(Arrêté ministériel du 25 janvier 1950).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 2, 1950. 12
DONS D’OUVRAGES
Ralph Whitlock : « Common british Birds » (Ed. Paul Elek,
Londres, 1948), 145 p., 48 pl. n. 2 pl. col.
F. Howard Lancum : « Wild Birds and the Land » (Ministère de
l’Agriculture, Bull. n° 140, Londres, 1948), 76 p. 27 pl. n.
La production littéraire britannique multiplie les éditions populaires
en vue de familiariser par l’image la connaissance de l’avifaune locale :
Le petit livre de R. Whitlock, écrit dans un style familier et humoris-
tique, qui ne néglige pourtant nullement la précision des notations biolo-
giques, nous offre une série de brèves images descriptives de tous les
Oiseaux les plus communs d’Angleterre dans leurs milieux naturels. Elles
sont accompagnées de photographies documentaires — dont beaucoup
sont excellentes — rappelant les aspects caractéristiques des espèces.
Deux planches en couleurs, inspirées de Gould et rappelant la manière des
gravures anglaises d’autrefois, n’ajoutent par contre pas grand’chose à
l’agrément de cette documentation sur le vif.
La brochure de F. H. Lancum, édition officielle du Ministère, traite,
avec des groupements assez semblables à ceux adoptés dans l’ouvrage
précédent, mais sur un mode plus didactique et plus châtié, de l’utilité
et de la nocuité relatives de ces mêmes Oiseaux, dont chaque espèce fait
l’objet également d’une description morphologique et biologique de bonne
venue. De nombreuses photographies (dont plusieurs sont d’ailleurs tirées
exactement des mêmes clichés que dans l’ouvrage de Whitlock) ajoutent
encore au caractère instructif et attrayant de cette publication.
Personne n’ignore les talents de « photographes de nature » des Orni-
thologistes anglais, et voilà, après tant d’autres déjà issus du même pays,
deux nouveaux traités, simples et pratiques, qui réjouiront à juste titre
tous les amis des Oiseaux.
[J. Berlioz).
Chauvin (R.). Physiologie de l’Insecte, 619 p., 83 fig. (Institut
national de la Recherche agronomique, édit, Paris, 1949).
« Physiologie de l’Insecte » constitue une excellente mise au point des
données classiques sur le sujet. Il a le mérite d’exposer les plus récentes
acquisitions de l’entomologie, plus particulièrement en ce qui concerne
les hormones, la nutrition, et le comportement de l’insecte.
Rémy Chauvin a consacré à ces questions un grand nombre de pages
qu’il a traitées avec un soin tout particulier. C’est ainsi que l’on trouvera
un exposé très complet des recherches de Von Frisch et de son école sur la
Physiologie sexuelle.
Un autre chapitre rassemble les données que l’auteur groupe sous le
nom d’éco-physiologie, et qui ont trait à l’influence du milieu sur le déve-
loppement de l’insecte ; non seulement les physiologistes, mais également
les écologistes y trouveront réunies toutes les données qui étaient éparses
dans des monographies déjà anciennes, souvent introuvables ou insuffi-
santes.
Enfin, chaque chapitre est suivi d’une abondante bibliographie qui fait
de ce livre un instrument de travail extrêmement précieux.
« Physiologie de l’Insecte » est non seulement un ouvrage de base pour
toute bibliothèque scientifique, mais c’est également un outil indispen-
sable pour la foule chaque jour plus nombreuse des étudiants et des
chercheurs qui s’intéressent à l’insecte.
— 166 —
L'Histoire des Collections de Mammifères et D'Oiseaux
du Muséum
(Leçon inaugurale du cours de Zoologie~des Mammifères
et des Oiseaux, prononcé le i«r mars mso).
Par Jacques Berlioz,
PROFESSEUR AU MUSÉUM NATIONAL d’hISTOIRE NATURELLE.
Monsieur le Directeur,
Mes chers Collègues,
Mesdames, Messieurs,
Lorsque, tout enfant encore, je commençais à visiter le Jardin
des Plantes et les galeries du Muséum, je ne pouvais guère songer
qu’un jour je serais appelé à faire partie du corps dirigeant de
cette illustre institution... Et pourtant un secret instinct me portait
à envisager déjà comme tout naturelle une vie professionnelle
passée au milieu des merveilles que j’y découvrais, parmi ces Oiseaux
surtout qui, de très bonne heure, avaient attiré mes préférences.
Aujourd’hui ce rêve d’enfant est devenu une réalité et, devant cette
marque de confiance qui m’appelle à la succession d’une chaire à
laquelle restent attachés des noms célèbres, je tiens tout d’abord à
exprimer ma gratitude à MM. les Professeurs du Muséum et à MM. les
Membres de l’Académie des Sciences, dont le choix m’a jugé digne
d’accéder à cette charge. Ayant travaillé déjà dans ce service durant
de longues années, j’en connais trop le rayonnement à l’étranger et
les multiples activités pour ne pas mesurer tout l’honneur de cette
distinction.
Une ligne de conduite me paraît pourtant devoir s’imposer : l’expé*
rience enseigne en effet le plus souvent que dans la vie des orga-
nismes, quels qu’ils soient, mais en particulier de ceux qui, comme le
Muséum, possèdent déjà un lointain passé de traditions glorieuses et
gardent pourtant un rôle bien défini à remplir, le premier devoir de
ceux auxquels incombe le soin de perpétuer leur activité est de
ménager une heureuse balance entre les traditions à conserver et
les mesures de rajeunissement nécessaires pour en assurer la vitalité.
Parmi les traditions, il en est une à laquelle je me garderais bien
aujourd’hui de vouloir faillir : c’est celle qui consiste à consacrer
toute leçon inaugurale à un retour vers le passé pour rappeler entre
autres l’œuvre accomplie par nos prédécesseurs. Mais cette œuvre
devient, avec le recul des années, si considérable, du fait surtout de
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 2, 1950.
— 167 —
la dualité du caractère de cette chaire, partagée entre sa fonction
pédagogique et sa fonction de conservation de collections, que je
devrai me contenter aujourd’hui de vous en tracer une brève esquisse
historique. J’y voudrais du moins, tout en rendant un juste hom-
mage aux personnalités scientifiques qui se sont succédées à la tête
de ce service, m’attarder aussi un peu sur ceux de leurs contem-
porains et collaborateurs qui, plus obscurs et plus rarement à l’hon-
neur, ont le plus largement contribué à la constitution des Col-
lections du Muséum, c’est-à-dire de ce magnifique patrimoine scien-
tifique, dont la pérennité assure la leçon de choses nécessaire, sans
laquelle une connaissance exacte et approfondie de la nature reste
impossible.
Ils ont été très nombreux, ces zélateurs du Muséum, naturalistes
dans l’âme et grands voyageurs, dont la hardiesse et le mépris des
difficultés ont soutenu l’ardeur; parfois aux dépens de leur vie, car
les expéditions lointaines auxquelles ils prirent part s’achevèrent
plus d’une fois tragiquement. Aussi peut-on dire d’eux qu’ils ont,
discrètement et sans fausse gloire, tenu à rester simplement des
serviteurs dévoués du progrès des sciences naturelles. Je souhaiterais
que cette première leçon, en inscrivant dans vos mémoires leurs
mérites trop souvent oubliés, reste un hommage à leur valeur en
même temps qu’une compensation, si faible soit-elle, à cette injuste
indifférence.
*
+ *
Lorsqu’ en pleine période révolutionnaire, en 1793, le Muséum
National d’Histoire Naturelle fut constitué en Administration d’Etat,
dans les statuts qui le régissent encore aujourd’hui, il lui restait
de la période antérieure de son existence, lorsqu’il était le Cabinet
d’Histoire Naturelle du Roi, un patrimoine, sans doute assez beau
pour l’époque, de Mammifères et d’Oiseaux naturalisés, provenant
des collections de M. de Buffon. Mais la presque totalité de cette
documentation ancienne, victime inéluctable du temps, n’existe plus
à l’heure actuelle, à l’exception de quelques rares spécimens, reliques
précieuses mqlgré leur aspect délabré. Pourtant l’époque du célèbre
« naturaliste en dentelles » avait eu du moins ce mérite de diffuser
le goût des choses de la nature et d’éveiller à cet égard une saine
curiosité. N’est-ce pas l’époque où le pharmacien Bécceur 1, qui était
aussi un naturaliste averti, découvrait la formule chimique d’une
préparation restée si fort en usage parmi les collectionneurs d’objets
d’histoire naturelle ? On peut même s’étonner, si l’on songe aux
difficultés matérielles comme à la longueur et à l’insécurité des
1. Jean-Baptiste Béccf.ub, apothicaire à Metz (1718-1777).
— 168 —
voyages maritimes, de la quantité de documents, tant vivants que
naturalisés, qui étaient alors reçus dans les ménageries et les cabinets
d’histoire naturelle de l’Europe : l’Amérique du Sud surtout, avec
ses comptoirs anciens du Brésil et des Guyanes, avait déjà fourni
un aperçu substantiel de ses ressources animales et végétales, si
prodigieusement variées.
De cette période pourtant je ne retiendrai que le nom du voyageur-
naturaliste Pierre Sonnerat, qui, né à Lyon vers 1745, mourut à
Paris en 1814, après avoir accompli plusieurs grands périples dans
l’Océan Indien et en Extrême-Orient. La notoriété lui fut acquise
dès son premier voyage, qui, de 1768 à 1774, lui permit de visiter les
îles Mascareignes, les Seychelles, les Philippines, les Moluques et
jusqu’à la Nouvelle-Guinée. Il en rapporta en particulier la première
documentation un peu précise que l’on ait eue jusqu’alors sur les
Oiseaux-de-paradis et même, assez paradoxalement, sur les Man-
chots. Cet exploit lui valut en tout cas, à son retour en France, le
titre de « Correspondant du Cabinet du Roi ». Quelques mois à peine
s’étaient écoulés qu’il repartait pour un second voyage, au cours
duquel il visita l’Inde, Ceylan et la Chine (de 1774 à 1781). Ses
randonnées ultérieures paraissent par contre n’avoir laissé que très
peu de traces. Le Muséum possède encore de lui quelques sujets
recueillis probablement au cours d’un de ses deux premiers voyages,
entre autres un spécimen de « Pigeon hérissé » de l’île Maurice,
appartenant à une espèce actuellement éteinte et qui reste un docu-
ment de valeur inestimable.
C’est en 1793, par le décret du 10 juin, que le Muséum fut organisé,
on le sait, en grande partie sur le modèle et avec le personnel de
l’ancien « Cabinet du Roi ». Il comprenait alors douze chaires magis-
trales, dont l’une, celle de Zoologie des Vertébrés, fut confiée à un
jeune homme de 21 ans, Etienne Geoffroy Saint-Hilaire. Dès
l’année suivante, en décembre 1794, cette chaire fut à son tour
divisée en deux, l’une devant être consacrée à l’étude des Mammi-
fères et à celle des Oiseaux, l’autre à l’étude des autres Vertébrés.
C’est ainsi que fut fondé ce service que j’ai l’honneur de diriger
aujourd’hui et qui résultait, tel qu’il est encore, de cette association
des deux groupes zoologiques les plus évolués : les Mammifères et les
Oiseaux.
Etienne Geoffroy Saint-Hilaire 1 . en était resté le premier
professeur titulaire et il occupa ce poste jusqu’en 1841, c’est-à-dire
trois ans avant sa mort. Au cours de ses 48 années de professorat, il
s’acquit une grande réputation, due à son érudition éclectique, à son
esprit entreprenant, avec des tendances philosophiques rappelant
celles de Buffon. Il s’était attaché personnellement plutôt à des
1. Etienne Geoffroy Saint-Hilairb (1772-1844), Professeur au Muséum.
169 —
sujets de zoologie générale et à l’étude des Mammifères, sur lesquels
il publia de très importants mémoires, qui ont fait autorité. — Mais
ce n’était pas encore l’époque où les sciences naturelles pouvaient
s’évader du domaine des généralisations, et où un savant de cabinet
pouvait se doubler d’un naturaliste sur le vif. Pourtant Et. Geoffroy
Saint-Hilaire prit part aux deux expéditions scientifiques qui
accompagnèrent les armées napoléoniennes, la première en Egypte,
en 1798, — la seconde au Portugal, en 1808. Plus tard, sa conscience
de conservateur des collections nationales sut du moins encourager
largement les entreprises des voyageurs-naturalistes, chargés de
missions du Muséum.
Car, dès avant et bien plus encore après la Révolution, comme en
toutes les périodes qui suivent les graves soubresauts de la politique,
une fièvre de voyages et d’aventures lointaines s’était emparée de la
jeunesse de France. Il est regrettable que je n’aie pas à parler ici
d’un des plus remarquables pionniers de l’Ornithologie, de ce Fran-
çois Levai llant 1, qui par ses voyages et ses séjours en terres tropi-
cales, surtout en Afrique australe, s’était acquis dès cette époque
une renommée assez internationale. Il semble que pour des raisons
restées mystérieuses, quoique sans doute politiques, le Muséum de
Paris et lui-même se soient volontairement et constamment tenus à
l’écart l’un de l’autre.
Mais, dès l’an VIII, c’est-à-dire en 1800, une grande expédition
navale, comprenant des savants spécialisés en différentes branches,
quittait la France, sous les auspices des pouvoirs officiels, afin de
faire le tour du Monde et d’en rapporter toute documentation pos-
sible concernant l’histoire naturelle et la géographie. Ce fut la
glorieuse et tragique campagne des deux corvettes aux noms évoca-
teurs : Le Géographe et Le Naturaliste, — campagne qui fut placée
sous le commandement du Capitaine Baudin et à laquelle prirent
part une douzaine de jeunes naturalistes pleins d’enthousiasme et de
dynamisme, parmi lesquels Péron, Lesueur, Maugé, Leschenault
de la Tour, Levillain, Petit, Boulanger. Plus de la moitié
d’entre eux, dont le Capitaine Baudin lui-même, devaient périr en
cours de route ou peu après leur retour, par suite des privations
et des maladies qui les décimèrent impitoyablemeht. En l’espace
de près de trois ans, ils visitèrent les îles Malouines, le détroit de
Magellan, diverses parties de l’Océanie et ils revinrent ensuite par
les îles Mascareignes et l’Afrique du Sud. C’est surtout à l’explo-
ration des régions côtières de l’Australie, continent resté jusqu’alors
aussi inhospitalier que possible, que reste attachée la gloire de cette
expédition. Le Muséum lui doit en particulier une des pièces actuelle-
ment les plus précieuses de tout son patrimoine, pour ne pas dire :
1. François Levaillant (1753-1824), voyageur-naturaliste.
— 170
la plus précieuse, puisqu’elle est et restera absolument, de par la force
des choses, unique au monde : c’est l’Emeu noir, grand Oiseau
coureur dont l’extinction devait suivre de près le passage en Aus-
tralie de l’expédition Baudin. Celle-ci du moins en avait rapporté
trois spécimens vivants, qui furent offerts à l’Impératrice Joséphine,
et dont le seul qui subsiste naturalisé est celui que vous pouvez
encore admirer aujourd’hui dans la Galerie du Muséum.
La triste destinée des jeunes naturalistes victimes de cette expé-
dition ne devait ni ralentir le zèle, rii décourager l’enthousiasme de
leurs émules dans les années qui suivirent. D’ailleurs l’un d’eux, qui
avait survécu, J.-B. Leschenault de la Tour 1, devait, après un
repos de quelques années en France, fournir une nouvelle et bril-
lante carrière de naturaliste dans l’Inde, où il resta pendant six ans,
de 1816 à 1822, directeur du Jardin botanique de Pondichéry. Il y fut
suivi de près par deux autres jeunes voyageurs, Pierre-Médard
Diard et Alfred Duvaucel, qui se signalèrent également parmi les
premiers pionniers scientifiques des Indes orientales.
Diard, né en Touraine en 1794, mort en 1863 à Batavia, était un
élève de G. Cuvier et il s’était lié d’amitié avec Duvaucel 2, qui
était le propre beau-fils de ce célèbre professeur au Muséum. Les
deux jeunes gens résolurent, en 1817, de partir pour l’Inde. Ils se
fixèrent d’abord à Chandernagor et s’y attirèrent une rapide répu-
tation en fondant dans cette ville, alors française, un Jardin des
Plantes en miniature. Mais, après un aventureux et pénible voyage
en Malaisie et à Sumatra, leur destinée devait, sans rompre pourtant
leur amitié, diverger aussi complètement que leur commun idéal les
avait réunis au départ : Duvaucel en effet retourna dans l’Inde, où
il ne tarda pas à mourir, très jeune encore, à Madras en 1824, tandis
que Diard, après de nouvelles aventures en Indochine, au cours des-
quelles il devait être l’un des premiers à visiter les fameuses ruines
d’Angkor, se fixait pour toujours à Batavia. Il s’y était acquis déjà
l’estime et la bienveillance du gouvernement néerlandais et il y fut
nommé directeur des cultures pour Java. L’atmosphère enchan-
teresse, la prodigalité de la nature dans ces capiteux pays d’Extrême-
Orient avaient entraîné cette décision de la part de ce naturaliste
de race, mais non au point de lui faire oublier sa patrie, car il resta
toujours, — autant du moins que le lui permettait sa fonction
officielle, — un zélé pourvoyeur des collections du Muséum. C’est
ainsi que de Diard, comme de Duvaucel et de Leschenault de la
Tour, le Muséum conserve encore un certain nombre de spécimens
de Mammifères et d’Oiseaux naturalisés, qui ont été les premières
bases de ses collections orientales, devenues si considérables en des
temps plus récents.
1. Jean-Baptiste Leschenault de la Tour (1773-1826), Correspondant du Muséum.
2. Alfred Duvaucel (1793-1824), Voyageur-naturaliste.
— 171
Vers la même époque, tandis que ces hardis naturalistes partaient
vers leur destinée en Extrême-Orient, un autre voyageur se taillait
une égale renommée par son zèle à explorer, pour le compte du
Muséum de Paris, les autres continents tropicaux : c’est Pierre-
Antoine Delaiande, né à Versailles en 1787, mort à Paris en 1823.
Fils d’un préparateur-taxidermiste fort apprécié du Muséum, il
s’était fait connaître, encore très jeune, en accompagnant au Portugal
la Mission d’Et. Geoffroy Saint-Hilaire (1808). Quelques années
plus tard, en 1816, le Gouvernement de la Restauration l’attacha,
à titre de naturaliste, à l’ambassade du Duc de Luxembourg, qui
était alors envoyée au Brésil, et Delalande rapporta de ce pays
de fort belles collections, qui furent déjà très appréciées à ce moment.
Mais c’est surtout son voyage en Afrique du Sud, de 1818 à 1821,
qui lui fournit l’occasion de réunir une vaste documentation, de tout
premier ordre, semble-t-il, pour l’époque : il en subsiste encore à
l’heure actuelle, comme de son voyage au Brésil, un assez grand
nombre de sujets, malheureusement quelque peu endommagés par
le temps. Du moins son voyage avait-il contribué largement à faire
connaître les ressources animales de cette région de l’Afrique, déjà
illustrée par son prédécesseur Levaillant, et qui le fut encore davan-
tage, dans la suite, par ses propres neveux, les 3 frères Edouard,
Jules et Alexis Verreaux, lesquels, dès leur plus jeune âge, mar-
chèrent brillamment sur ses traces.
Enfin, de l’époque d’Et. Geoffroy Saint-Hilaire, le nom d’un
autre grand voyageur-naturaliste bien connu de tous s’impose encore
à l’attention : c’est celui d’Alcide d’ORBiGNY 1, qui se livra à un
long voyage d’étude en Amérique du Sud, de 1826 à 1833, et fit con-
naître, en savant aussi électique qu’entreprenant, les richesses natu-
relles des divers pays Andins, et surtout de la Bolivie. D’Orbigny
possédait un esprit scientifique d’une clarté et d’une qualité rares,
et également doué pour différentes disciplines. On peut dire que le
Muséum, où il devint d’ailleurs plus tard professeur de paléontologie,
lui doit sa première collection d’Oiseaux scientifiquement réunie, — -
selon le sens moderne que l’on donne à ce terme de « collection
scientifique », c’est-à-dire comportant des indications documentaires
précises de localités et de dates, dont on ne soupçonnait guère alors
l’utilité. A l’heure actuelle, la collection d’Oiseaux boliviens rap-
portée par d’ORBiGNY reste encore un des documents les plus fré-
quemment consultés pour les études relatives à la faune néotro-
picale.
Cependant, en 1841, Et. Geoffroy Saint-Hilaire cédait à son fils
Isidore 2 sa place de professeur de Zoologie des Mammifères et des
Oiseaux, et ce nouveau titulaire devait la conserver jusqu’à sa mort,
1. Alcide Dessalines d’Orbigny (1802-1857), Professeur au Muséum.
2. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire (1805-1861), Professeur au Muséum.
172 —
survenue en 1861. Il ne semble pas que ses contemporains aient été
aussi empressés à reconnaître à Isid. Geoffroy Saint-Hilaire
autant de mérites et de notoriété scientifiques qu’à son père. Sans
doute ses publications ont-elles gardé moins d’importance, et sa
tournure d’esprit l’éloignait-elle davantage des discussions dogma-
tiques, si prisées à cette époque. Par contre la direction de son
service ne fut pas moins heureuse et la postérité lui doit même sans
doute une œuvre plus durable : c’est que, secondé par un aide-
naturaliste de qualité, le Dr. Pucheran 1, il apporta tous ses soins
à la mise en valeur et à l’accroissement méthodique des collections
dont il avait la charge et dont le rangement, au dire de ces mêmes
contemporains et des naturalistes étrangers de l’époque, avait peut-
être été un peu négligé sous la direction précédente, qui s’était
contentée de les accumuler.
Et. Geoffroy Saint-Hilaire avait eu la bonne fortune d’ac-
cueillir les collections d’A. d’OneiGNY. Isid. Geoffroy Saint-
Hilaire eut celle d’accueillir les récoltes, encore plus considérables,
faites dans ce même continent Sud-américain par une importante
mission dirigée par le Comte Francis Laporte de Castelnau et dont
le zoologiste spécialisé était un tout jeune attaché au Muséum,
Emile Deville. Deville 2, qui devait mourir si prématurément
durant un deuxième voyage au Brésil, avait réuni au cours de son
premier voyage dans la Haute-Amazonie, de 1843 à 1847, une
très vaste collection d’Oiseaux et de Mammifères, comprenant
entre autres un grand nombre de formes jusqu’alors inconnues et
qui firent l’objet, durant les cinq ou six années qui suivirent le
retour de ces voyageurs, de multiples mémoires scientifiques, signés
des naturalistes les plus distingués de l’époque. Le Muséum possède
encore en grande partie cette précieuse documentation, plus que
centenaire aujourd’hui, et qui renferme un grand nombre de types
de descriptions. Ce fut, avec la collection D’Orbigny, la base des
magnifiques séries néotropicales, qui sont devenues par la suite une
des richesses du service d’Ornithologie.
Je ne parlerai en passant que pour mémoire du Prince Ch. Bona-
parte, contemporain d’Is. Geoffroy Saint-Hilaire et d’Alc.
d’ORBiGNY. Ce fut pourtant une curieuse personnalité scientifique,
adonnée de bonne heure avec passion à toutes les recherches con-
cernant l’histoire naturelle et surtout l’Ornithologie, mais qui n’a
laissé en réalité qu’assez peu de traces au Muséum. C’est aussi que
son existence, agitée et errante, fut victime, dès sa naissance, en 1803,
des conjonctures politiques les plus paradoxales, victime tout d’abord
des sentiments familiaux un peu despotiques de son oncle Napo-
léon Ier, victime ensuite d’une captivité en Angleterre, victime enfin
1. Docteur Jacques Pucheran (1817-1894), Aide-naturaliste au Muséum.
2. Emile Deville (1824-1853), Attaché au Muséum.
— 173 —
des suspicions que, postérieurement à 1815, toutes les chancelleries
d’Europe gardèrent longtemps vis-à-vis de la famille de Napoléon.
Il ne put se fixer que pendant ses toutes dernières années à Paris, où,
cousin de l’Empereur Napoléon III, il mourut en 1857, comblé
d’honneurs. Mais les productions de son esprit laborieux et les tré-
sors de ses collections ornithologiques sont restés dispersés un peu
partout, ainsi qu’il était à craindre de la part de ce précurseur bien
involontaire de la citoyenneté du monde, — dispersés surtout tout
au moins parmi ses trois patries d’adoption successives : l’Italie,
les Etats-Unis d’Amérique et la France.
Dr
♦ *
En 1862 devait s’ouvrir pour la Chaire des Mammifères et des
Oiseaux une période tout particulièrement prospère, avec l’accession
à la tête de ce service d’Henri Milne-Edwards 1, qui le dirigea
jusqu’en 1876, puis, après sa retraite, de son fils Alphonse 2 3, qui
mourut lui-même en 1900, après avoir officiellement scellé l’énorme
accroissement des collections du Muséum par l’installation et l’inau-
guration, en 1889, de la Nouvelle Galerie de Zoologie, telle qu’elle
se présente encore aujourd’hui. Henri Milne-Edwards avait d’abord
été titulaire au Muséum de la Chaire d’ Entomologie, Alphonse
M. Edwards commença, quant à lui, sa carrière pédagogique comme
professeur de Zoologie à l’Ecole de Pharmacie de Paris (qui n’était
pas encore Faculté à cette époque). L’un et l’autre ont laissé le
souvenir de naturalistes de la plus haute classe, ayant su allier une
connaissance précise et objective des faits, nécessaire dans le rôle
spécialisé du Muséum, à une érudition générale très électique,
qualités auxquelles il convient de joindre également des dons émi-
nents d’administrateurs, dont Alph. Milne-Edwards fit preuve
tout particulièrement à titre de Directeur du Muséum depuis 1891
jusqu’à sa mort.
De même que les grands chefs d’état savent s’entourer de person-
nalités propres à seconder leurs efforts, de même l’activité scienti-
fique des Milne-Edwards sut encourager largement le zèle des
voyageurs et des naturalistes les plus éclairés de l’époque, qui
gravitèrent avec empressement autour d’eux. Je dois me contenter
de vous rappeler ceux qui, soit célèbres, soit plus oubliés, ont le plus
mérité, par l’importance de la documentation rapportée au service
des Mammifères et des Oiseaux, la gratitude de ce service.
Tout d’abord l’Abbé Armand David. L’Abbé David 3 était mis-
sionnaire en Chine à une époque où ce pays commençait à peine à se
1. Henri Milne-Edwards (1800-1885), Professeur au Muséum.
2. Alphonse Milne-Edwards (1835-1900), Professeur au Muséum.
3. Armand David (1826-1900), Missionnaire lazariste.
— 174 —
laisser pénétrer par les Européens. Il avait été désigné en 1861 par
le Gouvernement français pour aller fonder des écoles à Pékin :
il y devint rapidement, en fait, le véritable et incomparable pionnier
de toutes les explorations biologiques dans l’intérieur de ce pays,
qu’il parcourut en plusieurs voyages, de 1862 à 1874. Ses qualités de
diplomate, jointes à une énergie peu commune et à un dévouement
sans bornes aux recherches de sciences naturelles, lui avaient permis
d’aborder des régions quasi inaccessibles jusqu’alors et d’en envoyer
au Muséum une documentation hors pair, toute nouvelle pour
l’époque. Par la suite, ses collections sont d’ailleurs restées un encou-
ragement pour les toujours si dévoués Missionnaires français en
Extrême-Orient, qui ont continué son œuvre et n’ont cessé de com-
bler libéralement le Muséum des fruits de leurs recherches. Parmi
tant de découvertes remarquables que la Science doit à l’Abbé
David, je rappellerai surtout cet Ours des bambous, si curieux,
appelé « le Grand Panda » et ce Cervidé, auquel Milne-Edwards,
en le décrivant, a attaché le nom de celui qui l’a découvert : c’est le
Cerf du Père David, qui ne vivait déjà plus à cette époque que dans
l’enceinte interdite du Parc impérial de Pékin et dont un couple put
être envoyé vivant, en 1866, à la Ménagerie du Jardin des Plantes.
Cette espèce, qui paraît avoir été exterminée dans son pays natal
lors de la guerre des Boxers en 1900, a été fort heureusement accli-
matée et élevée en Angleterre, où existe encore, à Wobburn Abbey,
un troupeau de ses derniers survivants.
Moins connu sans doute que cet illustre voyageur, Alfred Marche 1
a rapporté pourtant aussi des collections d’un non moins grand
intérêt. Il s’était montré épris, dès sa jeunesse, de voyages et de
recherches scientifiques, mais la première exploration importante à
laquelle il prit part fut celle du Gabon, entreprise en 1872 en com-
pagnie du Marquis de Compïègne. Puis, après deux autres voyages
en Afrique, il décida de visiter, seul, de 1880 à 1883 les îles Philip-
pines, et, de 1886 à 1888, les îles Mariannes, en Océanie : c’est sur-
tout de ces deux archipels, encore fort peu prospectés scientifique-
ment jusqu’alors, qu’il rapporta la documentation la plus précieuse
et la plus variée, comprenant entre autres de nombreuses espèces
inconnues d’Oiseaux. Le nom de Marche reste donc indissoluble-
ment lié à l’histoire de l’exploration scientifique de ces contrées
océaniennes, et, si sa mort prématurée, survenue à Paris en 1898,
a interrompu de façon si regrettable sa brillante carrière d’explo-
rateur, le Muséum de Paris ne lui doit pas moins la connaissance
d’une faune, dont pratiquement jamais après lui ne lui sont plus
parvenus que bien rarement quelques éléments disparates.
Plus remarquables peut-être encore par la qualité de leur prépa-
1. Alfred Marche (1843-1898), explorateur et naturaliste.
— 175
ration, mais moins riches en formes inédites, les collections de-
Mammifères et d’Oiseaux données au Muséum vers la même époque
par L.-R. Germain 1 méritent, elles aussi, une mention particulière.
Vétérinaire de l’Armée, Germain avait pu donner libre cours à ses
dons de naturaliste durant toute sa carrière coloniale, et les divers
postes qu’il occupa professionnellement, tant en Algérie, de 1856 à
1858, que, par la s_uite, en Cochinchine, de 1862 à 1867, et enfin,
en 1875, à la Nouvelle-Calédonie, lui permirent d’assembler sur la
faune de ces différents pays une très vaste et riche documentation.
Après son retour définitif en France, il confia toute cette documen-
tation au Muséum et il publia, soit seul, soit en collaboration avec
Emile Oustalet, alors aide-naturaliste, puis successeur d’A. Milne-
Edwards, de nombreuses études sur ses récoltes ornithologiques.
Ses collections cochinchinoises restent encore actuellement tout
particulièrement appréciées du point de vue biogéographique, car ce
sont elles qui ont fourni les premiers éléments susceptibles de laisser
discerner les affinités malaises de cet extrême Sud de l’Indochine
française et elles renferment même des sujets dont on n’a pas retrouvé
d’homologues en des temps plus récents.
Enfin, un peu plus tard, un grand explorateur en Afrique française,
Jean Dybowski, devait aussi faire apprécier son dévouement aux
recherches d’histoire naturelle, en rapportant au Muséum les pre-
mières collections vraiment importantes d’Afrique équatoriale,
qui aient été reçues par cet établissement. Dybowski 2, après avoir
accompli plusieurs voyages d’études dans le Sahara, avait été chargé
en 1891 d’une importante mission à la fois politique et scientifique
en vue de seconder les plans grandioses que la Mission Crampel,
partie un an auparavant, s’efforçait d’exécuter pour affermir l’auto-
rité française dans les territoires alors inexplorés compris entre le
Moyen-Congo et le Tchad. On connaît la fin tragique de la Mission
Crampel, dont tous les membres européens furent assassinés traî-
treusement. Dybowski, tout en reprenant les desseins politiques
de Crampel, dont il réussit d’ailleurs à venger la mort en faisant
justice des coupables, n’a cessé de réunir, au cours de son voyage,
surtout entre l’Oubangui et le Chari, de longues séries de Mammifères
et d’Oiseaux, qui constituaient à cette époque une base d’études sans
précédent en raison des précisions nouvelles qu’elles apportaient
sur un sujet qui n’était encore que si superficiellement connu. Encore
aujourd’hui ces collections de Dybowski, qui se complétèrent par la
suite d’autres récoltes faites dans les mêmes régions, restent une
part importante de la vaste collection africaine que possède le
Muséum.
Entre temps pourtant, à côté de cette documentation personnelle
1. Louis-Rodolphe Germain (1827-? 1917).
2. Jean Dybowski (Paris, 1856-1928), Directeur de l’Ecole coloniale de Nogent-
— 176 —
réunie sur le vif par de dévoués naturalistes du Muséum et par des
Chargés de missions officiels, H. et A. Milne-Edwàhds avaient eu
l’ habileté et la bonne fortune d’intégrer parmi les richesses de leur
service trois collections ornithologiques des plus remarquables tant
par la qualité que par la quantité de spécimens, et qui avaient été
constituées, avec un soin et une persévérance dignes des plus grands
éloges, par des personnalités privées :
— - l’une provenait des frères Jules et Edouard Verreaux, ces
célèbres marchands-naturalistes de Paris, neveux de Delalande,
dont je vous ai parlé précédemment. Ils avaient connu, vers le milieu
du xixe siècle, à la suite de leurs voyages en Afrique australe, dans les
Indes orientales et en Australie, une vogue très considérable parmi
tous les cercles scientifiques internationaux, au point que leur
magasin de la Place Royale (aujourd’hui Place des Vosges) était
devenu le rendez-vous de toutes les notabilités des sciences naturelles
à cette époque. Jules Verreaux *, qui avait été d’ailleurs le prin-
cipal pourvoyeur de ces admirables collections, se trouva, vers la fin
de sa vie (de 1865 à 1873), attaché au Muséum en qualité d’aide-
Naturaliste d’H. Milne-Edwards ;
— la seconde de ces collections fut léguée par un généreux mécène,
dont le nom est encore présent à toutes les mémoires, le Dr. Mar-
mottan, qui dotait ainsi le Muséum de Paris d’un ensemble à la fois
spectaculaire et documentaire d’Oiseaux de France et d’Europe,
d’un intérêt sans rival à cette époque ;
— enfin la troisième, particulièrement considérable et univer-
selle, fut donnée avant sa mort, entre 1895 et 1900, par un non
moins généreux bienfaiteur, Adolphe Boucard 1 2. Boucard était un
marchand-naturaliste français établi à Londres, qui avait réussi, par
ses voyages et ses séjours au Mexique et en Amérique centrale, puis
par ses publications et par son commerce d’objets d’histoire natu-
relle, à faire refleurir en Angleterre cette vogue dont les Verreaux
avaient joui pendant de longues années en France. Grâce à sa dona-
tion, la collection scientifique d’Oiseaux du Muséum se trouva d’un
seul coup presque doublée.
Lorsqu’après la mort d’Alph. Milne-Edwards en 1900, Emile
Oustalet 3, qui avait travaillé pendant longtemps à ses côtés à
titre d’aide-naturaliste, lui succéda comme professeur titulaire de
la Chaire de Zoologie des Mammifères et des Oiseaux, il put tout
naturellement continuer, avec sa compétence et son affabilité renom-
1. Jules P. Verreaux (1807-1873), Voyageur-naturaliste,
2. Adolphe Boucard (1839-1905), Voyageur-naturaliste.
3. Emile Oustalet (1844-1905), Professeur au Muséum.
177
mées, la même tradition que son prédécesseur, tout en s’orientant
vers une spécialisation beaucoup plus précise, selon l’évolution des
sciences naturelles qui s’accentuait à cette époque dans le monde
entier. E. Oustauet en effet avait été essentiellement un Ornitho-
logiste : il le resta et poussa très loin la connaissance de la systé-
matique des Oiseaux. Mais sa mort, survenue bien inopinément en
1905, ne put lui permettre de donner toute sa mesure dans son acti-
vité professorale et administrative.
Cette mort devait d’ailleurs amener quelque confusion dans la
vie intime du service. Le Docteur Edouard Trouessart 1, qui, en
1906, succédait à Oustalet comme professeur, à un âge où d’autres
eussent peut-être déjà songé à la retraite, se vit rapidement aux
prises avec des difficultés de toutes sortes. Parmi celles-ci, il con-
vient de faire une place à part à celles qui résultaient d’uiie tentative
d’orientation nouvelle par laquelle, déjà à cette époque, certains
milieux intellectuels prétendaient réduire ou même méconnaître
le rôle des collections et des explorations méthodiques dans la
recherche scientifique et le progrès des sciences naturelles, —
rôle pourtant absolument capital pour qui désire acquérir autre
chose qu’une connaissance très fragmentaire des ressources de la
Nature. Trouessart, il faut le dire, se garda bien d’acquiescer à ces
tendances, mais il ne sut ou ne put sans doute réagir suffisamment
contre elles.
Le résultat fut en tout cas que, tandis que se ralentissait l’enri-
chissement des collections du Muséum, au contraire les autres
grands Musées étrangers, d’Angleterre, d’Allemagne, de Suède, des
Etats-Unis et d’autres pays encore, connaissaient une prospérité
accrue, grâce aux apports incessants que leur faisaient des missions
de prospection, suscitées ou entretenues par eux. Le Muséum de
Paris dut en général se contenter, grâce à des échanges intéressants
consécutifs aux relations cordiales nouées avec ces mêmes orga-
nismes, de ne participer que dans une faible mesure aux nombreuses
découvertes mammalogiques et ornithologiques qui furent faites
durant toute cette période en des régions du globe encore peu
connues jusqu’alors, comme la Nouvelle-Guinée et les archipels
avoisinants.
Ed. Trouessart resta à la tête de son service jusqu’à sa retraite
en 1926 : il avait alors 84 ans. C’était un homme érudit, auteur
de plusieurs traités didactiques importants, d’un esprit assez mor-
dant, mais précis, prudent et souvent sagace dans ses jugements.
Sans doute, comme beaucoup de savants officiels de sa génération,
resta-t-il essentiellement un naturaliste de cabinet, plus ouvert
à la documentation livresque qu’à l’étude directe de la Nature.
2. Dr. Edouard-Louis Trouessart (1842-1927), Professeur au Muséum.
— 178 —
D’ailleurs la crise grave de la première guerre mondiale devait encore
dès 1914 freiner les possibilités de voyages documentaires, et l’acti-
vité du service s’en ressentit. Thouessart s’y était néanmoins
entièrement consacré à l’étude des Mammifères, abandonnant tout
ce qui concernait l’ Ornithologie aux soins de son Assistant, Auguste
Menegaux 1.
C’est en 1918 et 1919 que je fis personnellement la connaissance
de Trouessart et de Menegaux. Mon maître en Ornithologie,
Eugène Simon 2, m’avait présenté à eux et j’en avais reçu le meilleur
accueil. Il est vrai que je ne pouvais être appuyé par un homme d’une
compétence et d’une aménité plus appréciées que Simon, car celui-ci,
qui fut à la fois un entomologiste et un ornithologiste réputé, alliait
au prestige d’une très haute culture intellectuelle un désintéresse-
ment absolu et une ardeur passionnée pour les études zoologiques.
Eugène Simon appartenait à cette génération d’hommes de bien, de
grands voyageurs et de savants mécènes des sciences naturelles, qui
florissait encore au début de ce siècle, et sa mort, en 1924, a laissé
autour de lui d’unanimes regrets. Il s’était, en Ornithologie, spécia-
lisé dans l’étude des Colibris, dont il avait appris à connaître la
vie curieuse au cours d’un voyage effectué en Amérique du Sud, et il
renoua ainsi une tradition qui, depuis Vieillot et Lesson au début
du xixe siècle, et malgré la rivalité du célèbre naturaliste anglais
John Gould, avait toujours laissé cette étude aux soins des Zoolo-
gistes de France.
Plus jeune que lui, mais non moins dévoué au progrès des sciences
naturelles, Paul Carié 3, qui s’était spécialisé à cette époque dans
l’étude historique et biologique des îles Mascareignes, son pays
natal, et qui mourut si prématurément en décembre 1930, dotait
aussi le Muséum d’une documentation précieuse sur ces mêmes îles,
qui avaient figuré parmi les plus anciennes des colonies françaises.
Mais, avec lui, nous entrons dans la période contemporaine,
celle que tous vous connaissez et à laquelle reste attaché le nom
du Professeur Edouard Bourdelle. Après avoir enseigné l’anatomie
à l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort, le Professeur Bourdelle
succéda à Trouessart en 1926, et nous avons la grande joie de le
voir fréquenter encore aujourd’hui, avec une bienveillance et un
dynamisme qui ne se ralentissent pas, le service qu’il a dirigé
pendant 21 ans. Il est toujours délicat de parler d’un passé aussi
proche, surtout lorsque, comme ce fut le cas, nous avons, lui et moi,
travaillé côte à côte avec une communauté de sentiments, d’idées et
de tendances, qui ne s’est guère démentie, à maintenir toujours aussi
1. Henri-Auguste Menegaux (1857-1937), Assistant au Muséum.
2. Eugène-Louis Simon (1848-1924), Correspondant de l’Académie des Sciences,
Associé du Muséum.
3. Paul Carié (1876-1930), Associé du Muséum.
179
vivace l’activité de ce service. Aussi permettez-moi seulement de
rappeler que, reprenant la tradition établie par les plus illustres de
ses devanciers, le Professeur Bourdelle, tout en restant attaché
personnellement à l’étude des Mammifères, pour laquelle il a créé le
premier périodique français spécialisé : « Mammalia », et tout en
fondant également le Centre de recherches sur les migrations des
Vertébrés supérieurs, a largement contribué par son inlassable
affabilité et par son -esprit d’entreprise à rétablir ce courant de
recherches désintéressées et de récoltes de documents, nécessaire
pour redonner au Muséum National de Paris le lustre et la place de
choix qu’il doit conserver parmi les grands établissements scienti-
fiques similaires du monde entier.
D’une part, le Professeur Bourdelle, activement et intelligem-
ment secondé par notre Assistant, le regretté Paul Rode, a tenu à
constituer les bases d’une véritable collection scientifique de Mammi-
fères, comparable à celle des Oiseaux, et a acquis entre autres à cet
effet, pour les études en laboratoire, une très importante collection de
Mammifères d’Europe occidentale, réalisée par un amateur éclairé,
Mr. Mottaz.
D’autre part, rappeler les noms et les services de tops les dévoués
Correspondants qui, au cours de ces 25 dernières années, n’ont
cessé d’enrichir brillamment les collections de Mammifères et
d’Oiseaux du Muséum dépasserait certainement le cadre de cette
leçon. Qu’il me soit permis tout au moins de citer, à titre d’exemples,
les noms de trois d’entre eux, auxquels l’importance exceptionnelle
de leur participation à l’accroissement de ces collections a valu le
titre, très justifié, d’ « Associé du Muséum » : je veux parler de
MM. Jean Delacour, Guy Babault et René Malbrant, qui ont
ràpporté de leurs voyages et de leurs séjours, le premier en Indochine
et à Madagascar, le second dans l’Inde et au Congo belge, le troi-
sième enfin en Afrique équatoriale française, des documents d’une
valeur scientifique universellement reconnue et estimée. Aussi peut-
on dire qu’à tous sans exception, le Muséum de Paris et même, en se
plaçant à un point de vue plus élevé et plus général, la zoologie des
Vertébrés supérieurs doivent beaucoup de leurs plus récentes acqui-
sitions.
C’est avec de telles traditions et de telles bonnes volontés que je
souhaite voir se perpétuer l’activité de la Chaire de Mammalogie
et d’Ornithologie et sa participation efficace au progrès général
de la Zoologie. Car celle-ci, tout comme les autres sciences de la
Nature, reste’ essentiellement progressive, et, si les tendances philo-
sophiques et les doctrines scholastiques où se complurent tant de
grands naturalistes d’autrefois se voient de plus en plus remplacées
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 2, 1950.
13
à l’heure actuelle par une recherche plus directe, plus objective et
plus approfondie des réalités si complexes de la nature, c’est que
précisément ces sciences ont progressé, — et progressé non pas
seulement par l’expérimentation en laboratoire, mais tout aussi bien
par une pénétration plus intime dans tous les domaines de ce monde
où se manifeste une étincelle quelconque de la vie. Or la vie actuelle
des Animaux et des Végétaux dans la Nature laisse encore, con-
trairement à une opinion curieusement répandue, beaucoup d’énig-
mes à éclaircir et même sûrement beaucoup d’inconnu à trouver.
C’est là, me semble-til, la tâche essentielle que doit poursuivre
le naturaliste, et, dans cette voie, les précieuses collections léguées
à nos soins par tous ces zélateurs du Muséum, qui, depuis sa création,
lui ont fait confiance en lui remettant le fruit de leurs efforts, restent
à mes yeux l’indispensable base de toute étude comparative sérieuse.
Mais elles imposent aussi un double et impérieux devoir : celui de les
entretenir avec sollicitude et vigilance, car elles sont irremplaçables,
et celui de les accroître sans cesse, car elles sont loin de représenter
encore la plénitude des connaissances acquises jusqu’à maintenant.
Je pense ainsi pouvoir acquitter une dette de reconnaissance envers
ces Naturalistes sincères qui furent les animateurs du passé en même
temps que je souhaite y voir un encouragement pour tous leurs
émules de l’avenir.
COMMUNICATIONS
Rapport sur la mortalité et la natalité enregistrées au
Parc Zoologique du Bois de Vincennes pendant van-
née 1949.
Par Ach. Urbain, J. Nouvel, P. Bullier et J. Rinjard.
A. — MORTALITÉ.
I. — Mammifères.
- \ ’ - ■ - - , . '
L’effectif du Parc Zoologique qui était de 529 têtes le 1er jan-
vier 1949, atteint le chiffre de 536 le 31 décembre.
Le nombre total des morts de l’année est de 88, dont 36 adultes,
8 animaux récemment importés, et 44 morts-nés, ou jeunes de moins
de six mois.
La répartition dans le temps est donnée par le tableau ci-dessous :
Les variations saisonnières de la mortalité des adultes acclimatés
calculée sur une période de sept années consécutives, sont compa-
rables à celles que nous avons figurées sur un tracé dans notre précé-
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 2, 1950.
— 182 —
dent rapport : du 1er décembre au 31 mars : la moyenne mensuelle
est de 5,5 ; pendant le reste de l’année, du 1er avril au 30 novembre,
elle n’est que de 3,4.
La liste des pertes établies selon l’ordre zoologique est la suivante :
Ordre des Primates.
Famille des Anthropoïdés.
3 Chimpanzés [Pan troglodytes (L.)) entrés au Parc en juillet 1949.
Famille des Papioïdés.
8 Babouins ( Papio Papio (Desm.)) dont 4 adultes, deux jeunes et 2 morts-
nés.
Famille des Cercopithécidës.
3 Magots (Macaca sylvanus (L.)), dont 2 récemment importés.
1 Cercopithèque liocbeur ( Cercopilliecus nictitans (L.)).
Ordre des Carnivores.
Famille des Canidés.
1 Loup ( Canis lupus L.) nouveau-né.
1 Renard ( Vulpes vulpes (L.)).
1 Fennec ( Fennecus zerda (Zimm.)).
Famille des Félidés.
6 Lions (F élis leo L.), dont 3 jeunes et 3 nouveaux-nés.
1 Guépard (Acinonyx jubatus (Schreber)) entré au Parc en juillet 1949.
1 Tigre [F élis tigris L.).
1 Panthère noire [Felis pardus L. var. nigra ).
1 Margay [Felis ligrina L.).
Famille des Hyénidés.
1 Hyène rayée [Hyaena striata Zimm.).
Famille des Ursidés.
1 Ours brun ch Europe ( Ursus arctos L.).
1 Ours des cocotiers [Helarctos malayanus Railles).
Ordre des Pinnipèdes.
Famille des Phocidés.
1 Phoque (Phoca vitulina L.), récemment capturé sur les côtes de France.
— 183
Ordre des Ongulés.
Sous-ordre des Artiodactyles.
Famille des Suidés.
1 Sanglier d’Europe ( Sus scro/a L.) jeune.
3 Sangliers d’Indochine (Porcula salviana Hodg), dont 1 adulte, 6 jeunes
et 2 nouveaux-nés.
Famille des Bovidés.
2 Buffles de l’Inde (Bubalus bubalis (L.)), nouveaux-nés.
7 Chèvres naines du Sénégal (espèce domestique), dont 2 adultes, 1 jeune,
3 nouveaux-nés et 1 mort-né.
6 Mouflons de Corse (Ovis musimon (Pallas)), dont 3 adultes et 3 jeunes.
3 Mouflons à manchettes ( Ammotragus lervia (Pallas)), dont 1 adulte
et 2 nouveaux-nés.
1 Guib harnaché (Tragelaphus scriptus (Pallas)).
1 Oryx algazelle ( Aegoryx algazel (Oken)), nouveau-né.
1 Gazelle cervicapre de l’Inde (Antilope cervivapra Pallas).
Famille des Camélidés.
1 Dromadaire ( Camelus dromedarius L.).
2 Lamas (Lama g lama glama L.), nouveaux-nés.
2 Guanacos (Lama glama huanacus (Molina)), dont 1 adulte et 1 nou-
veau-né.
Famille des Cervidés.
3 Cerfs de France (Cervus elaphus L.), dont 2 adultes et 1 mort-né.
1 Chevreuil (Capreolus capreolus (L.)).
1 Cerf rusa ( Busa unicolor Kerr).
5 Cerfs d’Eld (Bucervus eldi Guthric), dont 1 jeune, 1 nouveau-né et
3 morts-nés.
2 Cerfs axis (Axis axis (Erxleb.)), dont 1 adulte et 1 mort-né.
2 Cerfs Wapiti ( Cervus canadensis Erxleb.), dont 1 nouveau-né et 1 mort-
né.
1 Muntjac (Muntiacus muntjac Zimm.).
1 Cervule de Reeves (Muntiacus reevesi (Ogilby)).
Ordre des Marsupiaux.
Famille des Macropodidés.
2 Kangouroux agiles (Macropus agilis, Gould).
2 Wallabies de Bennett (Macropus ruficollis bennetti (Wat.)), dont
1 récemment arrivé au Parc.
L’étude méthodique de la cause de ces morts permet les obser-
vations suivantes :
184 —
A) Maladies microbiennes.
a) La tuberculose conserve son importance :
1° chez les Babouins ( Papio papio (Desm.)) nous relevons deux
cas de tuberculose généralisée à évolution lente, ce qui porte à 6 le
nombre des cas relevés dans cet effectif depuis son importation
en 1939. Aucune tendance épidémique n’est observée, mais la
menace persiste.
2° à la fauverie, un tigre ( Felis tigris L.), acquis en janvier 1948
à un Jardin zoologique étranger, succombe à une pneumonie tuber-
culeuse ; certaines lésions sont manifestement antérieures à l’acqui-
sition de cet animal, mais sa mort fait encore figurer la fauverie,
comme chaque année depuis 1943, dans la liste des locaux et parcs
infectés.
3° un Ours des Cocotiers ( Helarctos malayanus (Raffles)), importé
d’Indochine en mai 1939, succombe à une tuberculose chronique
paucibacillaire. L’identité de l’infection ne peut être établie que par
l’inoculation aux cobayes, qui succombent 70 et 120 jours plus tard
avec des lésions hépato-spléniques dominantes et quelques lésions
discrètes confirmant la généralisation. La tuberculose n’avait pas été
observée depuis plus de 10 ans à l’ourserie.
4° un Cerf Rusa ( Rusa uriicolor Kerr) est mort de tuberculose
pulmonaire, il appartenait à une harde éprouvée chaque année par
la tuberculose depuis 1946.
La tuberculose reste donc endémique à la singerie, à la fauverie,
et chez les cervidés ; par contre, nous ne l’observons plus chez les
bovidés, et les camélidés, où elle fut mainte fois signalée, et elle n’a
pas réapparu depuis 1945 dans l’effectif des suidés, qui avait été
gravement atteint pendant les années précédentes.
b) un cas à’ infection streptococique a été observé sur un Sanglier
d’Europe ( Sus scrofa L.) jeune.
c) une épidémie de Rouget a causé la mort de 5 jeunes sangliers
d’Indochine.
d) trois cas à’ infection gangréneuse ont été relevés :
1° sur deux lionceaux ( Felis leo L.) âgés de 5 et 11 mois, atteints
d’une polynévrite paralytique, ayant déterminé l’apparition de
« plaies de décubitus » au niveau des saillies osseuses des membres
postérieurs.
2° sur une gazelle de l’Inde ( Antilope ceroicapra Pallas), à la
suite d’un abcès de l’onglon externe du membre postérieur droit.
3° sur un cerf d’Eld ( Rucervus Eldi (Guthric)) jeune, à la suite
de plaies pénétrantes du « boulet » postérieur droit.
— 185 — \
B) Maladies à virus.
Aucun cas n’a été observé au cours de l’année. La vaccination
systématique des jeunes fauves contre le typhus des carnassiers de
Ménagerie, a permis de conserver sans incident plusieurs jeunes
félidés importés d’Outre-Mer.
C) Maladies parasitaires.
1° un cas d’ascaridiose mortelle, chez un fennec ( Fennecus zerda
(Zimm.)) provenant de Mauritanie et offert au Parc en avril 1949.
2° un cas de Strongyloïdose ( Strongyloïdes stercoralis (Bavay))
observé sur un chimpanzé ( Pan troglodytes (L.)) importé en juillet.
Cette infestation parasitaire à la réputation de n’être que rarement
mortelle pour l’homme. Nous l’avons observée au Parc zoologique
en 1944, 1945, et 1947 et nous pouvons aujourd’hui affirmer qu’elle
provoque, chez les jeunes chimpanzés récemment importés, une
duodénite aiguë, puis une entérite cachectisante rapidement mor-
telle. La fréquence de ce parasitisme justifie, à elle seule, les examens
coprologiques que nous pratiquons systématiquement sur les singes
anthropoïdes lors de leur importation.
Si, à ce moment, les altérations de la muqueuse intestinale et de
la « muscularis mucosae » ne sont pas trop importantes, un traite-
ment anthelminthique au violet de gentiane assure une guérison
clinique de l’affection, et parfois même la disparition des parasites.
D) Affections de l'appareil digestif et de ses annexes.
sous cette rubrique nous réunissons :
1) un chimpanzé ( Pan troglodytes (L.)), importé en juillet 1949
qui succombe à une entérite aiguë d’étiologie indéterminée.
2) 1 cerf de France ( Cervus elaphus L.) mâle, âgé de 2 ans, en
mauvais état général, qui succombe, au mois de juin, à une indi-
gestion du rumen.
3) Une chèvre naine d’A. O. F. qui meurt en 22 heures et présente
à l’autopsie une vive congestion de l’iléon.
4) un muntjac ( Muntiacus muntfac Zimm.) femelle, âgée, morte
d’entérite chronique.
5) un babouin ( Papio papio (Desm.)) qui présente, à l’autopsie,
des lésions de colite ulcéreuse.
6) un phoque ( Phoca vitulina L.), acheté aux Halles de Paris,
10 jours plus tôt et mort de péritonite.
7) une hyène rayée ( Hyaena striata Zimm.), amputée d’un membre
postérieur en 1936, meurt avec des lésions d’entero-hépatite.
8) un magot (Macaca sylvanus (L.)) importé, en 1946 atteint
d’ictère.
— 186 —
9) un cercopithèque hocheur ( Cercopithecus nictitans (L.)), atteint
d’ictère hémoglobinurique.
10) un ours brun d’Europe ( Ursus arctos L.) âgé de 11 mois,
meurt d’une obstruction intestinale causée par une poire en caout-
chouc fixée quelques centimètres au-dessus de la valvule ileo-coecale.
E) Affections de l'appareil respiratoire.
1° un jeune babouin ( Papio papio (Desm.)) meurt en novembre
de congestion pulmonaire.
2° un Wallabie de Bennett ( Macropus ruficollis bennetti (Waterh.))
provenant de Normandie et entré au Parc depuis environ un mois
meurt de pleuropneumonie.
F) Affections de l'appareil circulatoire.
1) nous avons observé, sur un dromadaire ( Camelus dromedarius
L.) une péricardite exsudative, rebelle à tout traitement et qui s’est
reformée après ponction ; l’autopsie de ce sujet a révélé une volu-
mineuse endocardite végétante.
2) un guanaco ( Lama glama huanacus (Molina)) est mort en juin
d’une congestion généralisée consécutive à une myocardite chro-
nique.
G) Affections de l’appareil génito-urinaire.
1) un margay ( Felis tigrina L.), au Parc depuis avril 1935, est
mort de néphrite chronique.
2) un sanglier d’Indo-Chine ( Porcula salviana Hodg.) est mort
d’une péritonite consécutive à une infection utérine due à la macé-
ration de deux foetus « in utero ».
3) un mouflon de Corse (Ovis musimon (Pallas)), femelle primi-
pare, née en 1947, ne peut expulser un foetus à terme et meurt d’une
infection utérine en avril.
4) une chèvre naine d’A. O. F., meurt après avoir donné le jour
à deux petits.
H) Affections diverses.
1) un lionceau ( Felis leo L.), âgé de 6 mois, atteint de polynévrite,
meurt cachectique.
2) un chimpanzé ( Pan troglodytes (L.)), très jeune, importé en
juillet, meurt anémique.
3) plusieurs animaux présentent, à l’autopsie, un aspect hydro-
cachectique, sans lésions organiques franches ; ce sont : une chèvre
naine d’A. O. F., deux mouflons de Corse ( Ovis musimon (Pallas)),
un guib harnaché ( Tragelaphus scriptus (Pallas)) acquis en 1947.
— 187 —
Un cerf de France ( Cervus elaphus L.), âgé de 1 an et un Cerf axis
(Axis axis (Erxleben)) âgé.
4) un kangourou agile ( Macropus agilis Gould) meurt d’une con-
gestion due au froid.
5) un hybride (Ovis musimon chèvre naine d’A. O. F. Ç),
atteint de dystrophie osteochondrale, meurt à l’âge de 14 jours.
I) Traumatismes et accidents divers.
Cette rubrique reste importante ; nous y trouvons :
1) une panthère noire ( F élis pardus L. var : nigra) qui est mortel-
lement blessée par un tigre entré dans sa loge en ouvrant une trappe
de communication incomplètement fermée.
2) un chevreuil ( Capreolus 'capreolus (L.)) attaque le gardien
qui pénètre dans son parc. Celui-ci se protège avec un seau qu’il
tenait à la main, l’animal est mortellement blessé.
3) deux babouins ( Papio papio (Desm.)) dont un jeune, sont
victimes de luttes.
4) un magot (Macaca sylvanus (L.)), d’importation récente,
est blessé à la nuque au cours d’une bataille avec d’autres magots
parmi lesquels il avait été placé.
5) deux mouflons de Corse (Ovis musimon (Pallas)), sont victimes
de luttes ; l’un d’eux est relevé avec une fracture du métacarpe
gauche et l’autre une déchirure de la paroi abdominale.
6) un jeune sanglier d’Indochine ( Porcula salviana Hodg.), est tué
par la laie.
7) un renard ( Vulpes vulpes (L.)), a l’articulation fémoro-rotulienne
ouverte par ses compagnons de cage.
8) enfin un mouflon de Corse (Ovis musimon (Pallas)), et trois
mouflons à manchettes ( Ammotragus lervia (Pallas)), dont deux
jeunes, se blessent mortellement ert tombant de leur parc situé sur le
flanc du grand rocher à environ 15 mètres du sol.
J) Nous n'avons pas déterminé les causes de la mort de :
1) un magot ( Macaca sylvanus (L.)) et un guépard (Acinonyx
jubatus (Schreber)), récemment importés.
2) une Cervule de Reeves (Muntiacus reevesi (Ogiby)), au parc
depuis 1936. '
3) un Kangourou agile (Macropus agilis Gould), et un Wallabie
de Bennett (Macropus ruficollis bennetti (Waterh.)).
K) Nous devons enfin signaler la mort de jeunes animaux, nés depuis
moins de 10 jours ; ce sont :
1 loup (1 jour), 3 lions (2 jours),
2 sangliers d’Indochine, 2 buffles de l’Inde (3 et 6 jours),
2 boucs nains (3 et 6 jours), 1 oryx algazelle (2 jours),
2 lamas (1 et 2 jours), 1 guanaco (2 jours), 1 cerf d’Eld (10 jours),,
1 cerf wapiti (1 jour).
II. — Oiseaux.
L’effectif, qui était au 1er janvier 1949, de 582 têtes, a atteint,,
le 31 décembre, le chiffre de 619.
Le nombre total des morts, pendant l’année 1949, est de : 100 ;
il se décompose en 44 adultes, 2 sujets récemment importés et 54nou-
veaux-nés ou jeunes de moins de six mois.
La répartition mensuelle des décès est indiquée dans le tableau
ci-dessous :
L’influence des saisons sur la mortalité des adultes acclimatés
s’exprime par un tracé très comparable à celui que nous avons
publié dans notre rapport de 1948. Cette courbe présente un maxi-
mum de 5,5 pendant les mois de mars ; avril, mai et juin, une
moyenne de 4,2 pendant les autres mois, sauf en septembre où la
moyenne tombe à 1,6.
La liste des oiseaux morts pendant l’année, établie selon l’ordre
zoologique, est la suivante :
Ordre des Struthioniformes.
Famille des Slruthionidés.
%
1 Autruche ( Struthio camelus, L.).'
Famille des Rhéidés.
1 Nandou ( Rhea americana (L.)).
189 —
Famille des Dromicéiidés.
1 Emeu (Dromiceïus Novae-Hollandiae (Lath.)), jeune.
Ordre des Sphenisciformes.
Famille des Sphéniscidés.
2 Manchots du Cap ( Spheniscus demersus (L.)), récemment entrés au Parc.
Ordre des Pélécaniformes.
Famille des Phalacrocoracidés.
1 Cormoran (Phalacrocorax carbo L.).
Ordre des Ciconiiformes.
Famille des Ardeidés.
2 Hérons cendrés ( Ardea cinerea L.).
1 Héron garde-bœuf ( Bubulcue ibis L.).
2 Aigrettes garzettes ( Egretta garzetta L.).
Famille des Ciconiidés.
5 Cigognes blanches ( Ciconia ciconia L.), dont 1 adulte, 1 jeune et 3 nou-
velles-nées.
Famille des Phénicoptéridés.
1 Flamant rose ( Plwenicopterus anliqiwrum Tem.}.
Ordre des Ansériformes.
a
Famille des Anatidés.
7 Cygnes sauvages [Cygnus cygnus (L.)), dont 1 jeune et 6 nouveaux-nés.
1 Cygne muet (Cygnus olor (Gmel.)j, nouveau-né.
2 Cygnes noirs (Chenopsis atrata (Lath.)), jeunes.
2 Cygnes coscoroba (Coscoroba eoscoroba (Molina)).
1 Oie d’Egypte (Alopochen aegyptiaca (L.)), nouveau-né.
2 Bernaches du Canada (Branta canadensis (L.)).
7 Bernaches nonettes (Branta leucopsis (Bechstein)}, dont 4 adultes
et 3 jeunes.
28 Canards sauvages (Anas platyrhynchos L.), dont 3 adultes et 25 jeunes.
1 Canard hybride.
2 Canards de Barbarie (espèce domestique), dont 1 adulte et 1 jeune.
1 Canard à iris blanc ( Nyroca nyroca (Guldenstâdt)).
Ordre des Galliformes.
Famille des Phdsianidés.
3 Faisans à collier ( Phasianus colchicus L.), dont 2 adultes et 1 nouveau-
né.
— 190
1 Faisan argenté ( Gennaeus nycthemerus (L.)), jeune.
4 Paons ordinaires ( Pavo cristatus L.), dont 1 adulte et 3 jeunes.
2 Pintades ( Numida meleagris (L.)).
Famille des Meleagridés.
1 Dindon sauvage ( Meleagris gallopavo L.).
Ordre des Gruiformes.
Famille des Gruidés.
1 Grue cendrée ( Grus g rus (L.)).
1 Grue couronnée j Balearica pavonina (L.)).
2 Grues de Numidie (Anthropoïdes virgo (L.)).
Famille des Rallidés.
3 Poules sultanes de Madagascar (Porphirio madagascariensis (Lath.)).
1 Poule sultane du Maroc (Porphirio porphirio (I-..)).
Ordre des Ciiaradriiformes.
Famille des Laridés.
1 Goéland argenté (Larus argentatus Pontop.).
Ordre des Columbifohmes.
Famille des Columbidés.
5 Tourterelles à collier ( Streptopelia decaocto (Friv.)), dont 5 adultes
et 3 jeunes.
Ordre des Psittaciformes.
Famille des Psittacidés.
1 Ara ararauna (Ara ararauna (L.) ) .
La recherche systématique des causes de mort a donné les résultats
suivants :
A) Maladies infectieuses.
La tuberculose, non signalée en 1948, réapparaît sur une pintade
(Numida meleagris (L.)), èt une grue cendrée (Grus grus (L.)).
Deux cas d’infection septicémique, dus au bacille proteus, ont
causé la mort de deux jeunes cygnes noirs (Chenopsis atrata (Lath.)),
un mois après leur éclosion.
Le Bacille du Rouget a été isolé du cadavre de deux poules sul-
tanes ( Porphirio porphirio (L.)) et (Porphirio Madagascariensis
(Lath.)), mortes le même jour ; le reste de l’effectif a été protégé
par la sérothérapie spécifique.
Nous n’avons observé aucune maladie à virus filtrable.
191 —
B) Maladies parasitaires.
La plus fréquente est V Aspergillose qui a causé la mort de :
4 cygnes sauvages ( Cygnus cygnus (L.)) jeunes, 4 Bernaches nonettes
( Branla leucopsis (Bechstein)) dont une adulte, et trois jeunes,
1 Paon à col bleu [Pavo cristatus L.) jeune, et 2 Poules sultanes de
Madagascar ( Porphirio Madagascariensis (Lath.)).
En second lieu nous signalons 3 cas de typhlite parasitaire (Hete-
rakidose) observés sur : 2 jeunes Paons à col bleu [Pavo cristatus L.)
et 1 faisan’ à collier adulte ( Pliasianus colchicus L.).
C) Lésions de l’appareil digestif.
Nous éfvons relevé des lésions d’entérite aiguë sur une aigrette
garzette ( Egretta garzetta L.), un jeune cygne sauvage ( Cygnus
cygnus (L.)) et un canard sauvage ( Anas platyrhynchos L.).
Une entérite muco-membraneuse a causé la mort d’une bernache
du Canada ( Branta canadensis (L.)) âgée.
Une recto-colite a été observée sur le cadavre d’une autruche
( Struthio camelus L.).
Un Nandou ( Rhea americana (L.)) âgé, a succombé à une sclérose
du foie, accompagnée d’entérite chronique.
Une hépatite chronique avec ascite secondaire a été révélée
par l’autopsie d’une bernache nonette ( Branta leucopsis (Bechstein)),
Des lésions de dégénérescence graisseuse du foie ont été constatées
sur un manchot du Cap ( Spheniscus demersus (L.)), récemment
importé, et sur un cygne coscoroba {Coscoroba coscoroba (Molina)).
Enfin, plusieurs hépatites chroniques hypertrophiantes ont été
relevées comme lésions principales sur les cadavres de :
2 bernaches nonettes ( Branta leucopsis (Bechstein)).
1 bernache du Canada ( Branta canadensis (L.)).
1 canard hybride, un ara {Ara ararauna (L.)) et une poule faisane
{Phasianus colchicus L.), cette dernière présentant, en outre, une
inflammation chronique du tractus génital. Tous ces oiseaux étaient
âgés lors de leur mort,
D) Lésions de l’appareil circulatoire.
Un dindon sauvage ( Meleagris gallopavo (L.), âgé, a succombé
à un hémopéricarde.
Un manchot ( Spheniscus demersus (L.)), récemment importé
était atteint de péricardite exsudative ; enfin, des myocardites
chroniques ont été constatées sur un canard à iris blanc ( Nyroca
nyroca (Guldenstâdt)), âgé de plus de 10 ans, et sur un canard de
Barbarie.
192 —
E) Lésions diverses.
Un cas de pérose (maladie de la nutrition) a causé la mort d’un
jeune émeu ( Dromiceius N ovae-Hollandiae (Lath.)) ; une pintade
(Numida meleagris (L.)) a succombé à un hémopéritoine d’origine
ovarienne ; un état d’extrême cachexie, sans autre cause apparente
que l’âge, a été constaté sur un héron garde-bœuf ( Bubulcus ibis
L.), et un cygne coscoroba ( Coscoroba coscoroba (Molina)).
F) Traumatismes et accidents divers :
Cette rubrique est particulièrement chargée :
Un flamant ( Phenicopterus antiquorum Tem.}, a succombé â
une fracture cervicale, une grue de Numidie ( Anthropoïdes virgo L.)
a eu l’humerus brisé par une grue antigone. Un héron cendré (Ardea
cinerea L.), une cigogne ( Ciconia ciconia L.), et une grue couronnée
(Balearica pavonina (L.)) ont été victimes de fractures des membres
inférieurs.
D’autres oiseaux ont été relevés en volière ou sur leurs parcs
avec des plaies mortelles, soit accidentelles, soit consécutives à des
luttes, ce sont :
Une cigogne ( Ciconia ciconia L.), une grue de Numidie ( Anthro-
poïdes virgo L.), un goéland ( Larus argentatus Pontop.), quatre
canards sauvages (Arias platyrkynchos L.), un faisan argenté ( Gen-
naeus nycthemerus (L.)) et quatre tourterelles à collier ( Streptopelia
decaocto (Friv.)).
G) Causes indéterminées.
Enfin, les causes de la mort sont restées indéterminées pour un
cormoran ( Phalacrocorax carbo L.), un héron cendré ( Ardea cinerea
L.), une aigrette garzette ( Egretta garzetta L.), un canard sauvage
(Anas phatyrhynchos L.), et quatre tourterelles à collier ( Strepto-
pelia decaocto (Friv.)).
B. — NATALITÉ.
Le nombre des naissances, obtenues au Parc zoologique, pendant
l’année 1949, est de 132 mammifères (dont 44 sont morts avant l’âge
de six mois), et de 134 oiseaux (dont 54 sont morts avant d’atteindre
six mois).
Ces naissances, énoncées dans Tordre zoologique, sont les sui-
vantes :
I. — Mammifères.
Ordre des Primates.
. Famille des Papioïdés.
Il Babouins ( Papio papio (Desm.)).
Ordres des Carnivores.
Famille des Canidés.
1 Loup ( Canis lupus L.).
7
Famille des Ursidès.
2 Ours bruns d’Europe (Ursus arclos L.).
Famille des Félidés.
5 Lions ( Felis leo L.).
Ordre des Ongulés.
Sous-ordre des Périssodactyles.
Famille des Equidés.
1 Zèbre de Chapmann ( Equus quagga Chapmanni Layard).
Sous-ordre des Artiodactyles.
Famille des Hippopotamidés.
1 Hippopotame amphibie ( Hippopotamus amphibius L.).
Famille des Suidés.
16 Sangliers d’Indochine (Porcula salviana Hodgs.).
Famille des Bovidés.
1 Buffle de Roumanie ( espèce domestique).
3 Buffles de l’Inde ( Bubalus bubalis (L.)).
19 Chèvres naines d’A. O. F. ( espèce domestique) dont 1 hybride : (Ovis
musimon d chèvre naine d’A. O. F. $).
16 Mouflons de Corse ( Ovis musimon (Pallasj).
7 Mouflons à manchettes ( Ammotragus lervia (Pallas)).
2 Guibs d’eau (Limnotragus spekei Sclater).
7 Nylgauts ( Boselaphus tragocamelus Pallas).
2 Oryx algazelles (Aegoryx algazel (Oken)).
1 Cob de Bufîon ( Adenota kob (Erxleb.)).
Famille des Camélidés.
1 Dromadaire ( Camelus dromedarius L.).
4 Lamas (Lama glama glama L.).
4 Guanacos (Lama glama huanacus (Molina)).
Famille des Cervidés.
3 Cerfs de France ( Cervus elaphus L.).
8 Daims ( Dama dama (L.)).
5 Cerfs axis (Axis axis (Erxleb)).
1 Cerf pseudaxis (Sika hortulorum Swinhoe).
2 Cerfs rusa (Rusa unicolor Kerr).
8 Cerfs d’Eld (Rucervus eldi Guthric).
2 Cerfs Wapiti (Cervus canadensis Erxleb.).
Ordre des Marsupiaux.
Famille des Macropodidés.
3 Kangouroux agiles (Macropus agilis Gould).
II. — Oiseaux.
Ordre des Struthioniformes.
Famille des Casuaridés.
1 Emeu (Dromiceïus Novae-Hollandiae (Lath.)).
Ordre des Ciconiiformes.
Famille des ciconiidés.
6 Cigognes blanches (Ciconia ciconia (L.)).
Ordre des Ansériformes.
Famille des Anatidés.
8 Cygnes sauvages (Cygnus cygrtus (L.)).
4 Cygnes muets (Cygnus olor (Gmel.)).
7 Cygnes noirs (Chenopsis atrata (Lath.)).
2 Oies d’Egypte ( Alopochen aegyptiaca (L.)).
3 Bernaches nonettes ( Branta leucopsis (Bechst.)).
54 Canards sauvages (Anas platyrhynchos (L.)).
18 Canards de Barbarie (espèce domestique).
Ordre des Galliformes.
Famille des Phasianidés.
6 Faisans à collier ( Phasianus colchicus L.).
6 Faisans argentés (Gennaeus nyclhemerus (L.)).
— 195 —
1 Faisan doré ( Chrysolophus pictus (L.) ) .
2 Paons à col bleu ( Pavo cristalus L.).
3 Paons blancs ( Pavo cristatus L. Var. : alba.).
Famille des Mélèagridés.
6 Dindons sauvages ( Meleagris gallopavo L.).
Ordre des Columbiformes.
Famille des Columbidés.
7 Tourterelles à collier ( Slreptopelia decaocto (Friv.)).
Parmi ces naissances nous relevons particulièrement :
1° la troisième mise bas d’une femelle d’hippopotame amphibie
importée en 1935.
2° la naissance d’un cob de Buffon qui, sous poil blanc à sa nais-
sance, prit ensuite la coloration de ses parents ; phénomène d’autant
plus curieux que ce même couple avait déjà donné naissance à des
jeunes normaux.
3° la naissance d’un hybride de mouflon de corse mâle et de chèvre
naine femelle.
4° celle de 8 Cerfs d’Eld, espèce particulièrement rare en captivité.
5° et enfin l’incubation et l’élevage naturel, par une poule faisane
argentée, de 6 faisandeaux de même espèce.
La répartition mensuelle des naissances, calculée sur le total
de quatre années consécutives, est exprimée par le tableau suivant :
Les mammifères accusent un minimum de naissance en novembre,
décembre et janvier, mais ce minimum est environ égal au tiers du
taux atteint pendant le mois de natalité maximum. Cela provient de
ce que certaines espèces se reproduisent en toutes saisons au Parc
zoologique, (Cerf axis, buffle de l’Inde, antilope cervicapre, lama,
lion, sanglier d’Indochine), et de ce que certaines nécessités maté-
rielles obligent parfois à séparer les mâles des femelles et à ne les
remettre en contact qu’à une période qui n’est pas la saison naturelle
de l’accouplement. Dans ces conditions, la fécondation est encore
possible pour certaines espèces, mais la naissance se trouve alors
déplacée ; pour d’autres espèces, au contraire, l’accouplement est
impossible en dehors de la saison normale.
Bulletin du Muséum, 2° série, t. XXII, n° 2, 1950.
14
— 196 —
Le tableau ci-dessus indique aussi que la période des naissances
les plus fréquentes va de février à juillet, avee un maximum en juin.
Un autre maximum moins accusé, en mars, nous paraît dû à l’im-
portance relative de certaines espèces dans nos collections. Un troi-
sième chiffre élevé, en octobre, est plus intéressant : certains animaux:
importés d’Asie continuent à mettre bas en septembre, octobre et
novembre. Ils sont la cause de cette natalité automnale. Une étude
plus détaillée, par espèce, sera possible lorsque nous aurons un plus
grand nombre d’observations.
Les éclosions des oiseaux, comme nous pouvions le prévoir, sont,
à l’encontre des naissances de mammifères, localisées en mai (137),.
en juin (117) et juillet (65). Il n’y a pour ainsi dire pas de naissances
pendant le reste de l’année. En mars cependant, nous avons enregistré
l’éclosion de cygnes noirs et d’émeus d’Australie. En avril, quelques
canards sauvages et oies d’Egypte marquent le début de la saison, en
août quelques éclosions tardives de faisans à collier, dé paons et de
canards de Barbarie (espèce domestique très prolifique) en marquent
la fin, en octobre enfin, deux nandoux, résultent d’une seconde incu-
bation.
De très nombreuses observations sont nécessaires pour analyser
ces chiffres, qui déjà confirment le fait que les oiseaux dépendent
beaucoup plus étroitement du milieu que les mammifères.
Conclusions.
L’année 1949 se solde par un léger accroissement des effectifs
(7 mammifères et 37 oiseaux). La mortalité des sujets adultes est
relativement réduite (mammifères 6,7 %, oiseaux 7,1 %), mais la
mortalité des nouveaux-nés et des jeunes reste élevée. L’enregistre-
ment systématique de la longévité est rendu difficile par l’insuffi-
sance des moyens de marquage et d’identification des animaux.
L’état sanitaire a été cette année favorable : pas de maladie à
virus, peu de maladies microbiennes (régression de la tuberculose),
également peu de maladies parasitaires, mais un nombre encore
élevé de traumatismes et d’accidents.
La natalité est importante, et malgré une mortalité infantile
élevée, elle fournit un appoint important aux collections et permet
des échanges.
L’attention et l’intérêt apportés aux collections par les chefs de
groupe (aides-techniques) en contact permanent avec les animaux,
facilite considérablement l’observation quotidienne du comporte-
ment animal.
Les résultats enregistrés, encore peu nombreux en raison de la
faible importance des effectifs, permettront cependant à partir de
cette année l’établissement pour quelques espèces de notes étholo-
giques importantes.
- 197 —
Notes sur les Iles Crozet.
Par E. Aubert de La Rue.
La dernière expédition officielle ayant touché les îles Crozet
était celle du Bougainville en 1939, à laquelle participait M. le pro-
fesseur Jeanneu, l’actuel Directeur du Muséum national d’Histoire
naturelle 1. A l’occasion de sa récente croisière aux îles Australes,
dont le but était de conduire aux Kerguelen la mission gouverne-
mentale de 1949-1950, dirigée par M. Pierre Sicaud, Administrateur
en chef des Colonies, l’aviso hydrographe Lapérouse a traversé
l’archipel des Crozet les 7 et 9 décembre 1949, s’arrêtant à l’île de la
Possession pendant la matinée du 8. Attaché comme géologue à cette
mission, j’ai pu faire à cette occasion quelques rapides observations
qui, malgré ce qu’elles ont de fragmentaires, peuvent être d’un cer-
tain intérêt étant donné le caractère encore relativement peu connu
de ce groupe.
Parti de Diégo Suarez le 23 novembre, le Lapérouse, après
avoir fait une dernière escale à Durban, du 30 novembre au 2 décem-
bre, faisait route vers le Sud-Est. Le 4 décembre, par 35°59' S et
37°24' E, nous étions encore dans la zone des hautes pressions péné-
tropicales, avec un beau temps calme et doux, une mer très bleue.
La température moyenne de l’air, comme celle de la mer, était de 18°.
Le lendemain 5 décembre nous abordions la zone subantarctique,
la mer devenant brusquement d’un gris-ardoise, sa température
s’abaissant à 14°5, celle de l’air étant de 12° à midi, par 37°04' S,
41°03' E, tombant à 9° dans la soirée. La houle était d’Ouest et la
brise, modérée, oscillait entre le SW et le Sud.
Le 6 à midi nous sommes par 41°54' S, 45° 09' E, par mer hou-
leuse ; la brise assez forte, passant du NWIe matin à l’WSW dans la
soirée. La température varie entre 9° à 7 h. 00, 10°5 à midi et 6° à
22 h. 00, alors que le vent tourne au SW. Celle de la mer, qui était
encore de 9°8 à 7 h. 00, tombait à 4°5 à 22 h. 00.
Le 7, le temps, passable les journées précédentes, se gâte quelque
peu ; le vent fraîchit du SW et la mer se creuse. Le ciel se couvre et
des stratus bas qui se traînent sur la mer, réduisent par moment la
visibilité à moins d’un mille. La température se maintient aux envi-
rons de 4°5, celle de la mer entre 2° (8 h. 00) et 2°7 (12 h. 00). A midi,
1. Au seuil de l’Antarctique. Publ. du. Muséum National d’Histoire Naturelle, n° 5,
1941r 236 p.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 2, 1950.
198 —
nous avons dépassé le 45e parallèle et ne sommes plus qu’à une cin-
quantaine de milles au NW des Apôtres, les ilôts les plus septentrio-
naux du groupe des Crozet. Nous les apercevons vers 17 h. 00, d’abord
indistincts dans le lointain brumeux, se précisant bientôt et appa-
raissant comme une impressionnante chaîne d’îies, la plupart à pic.
En fait, deux des douze Apôtres méritent seulement le nom d’îles, les
autres n’étant que des monolithes inaccessibles. Presque au même
moment se profile devant nous la silhouette massive d’une terre plus
considérable : l’île aux Cochons, coiffée de nuages qui dissimule son
sommet. Aucune trace de neige n’est visible.
L’île aux Cochons, volcanique comme le sont toutes les îles Crozet,
possède quelques petits cônes adventifs, au Nord et au Sud, qui
atténuent vers la base la régularité de ses pentes, peu raides en
général, sauf à l’Ouest où elles se terminent par de hautes falaises
battues par la mer. Une végétation uniquement herbacée, parsemée
de grands éboulis grisâtres, commence à verdir par places. Des
albatros sur leur nid se distinguent dans ces prairies.
Tandis que nous longeons la côte occidentale de l’île, environnés
d’une multitude de petits Pétrels gris, le vent augmente et la mer
grossit de l’WSW. La température n’est plus que de 3°i à 18 h. 30.
L’île s’abaisse en pente très douce vers le Sud, suivant l’inclinaison
des coulées basaltiques dont on distingue la succession.
Il est 19 h. 00 quand nous apercevons au Sud, à une dizaine de
milles de distance, la silhouette étrange de l’île des Pingouins, qui
mérite bien son autre nom d’île Inaccessible. A 20 h. 00 nous en
sommes proches et pouvons noter combien elle est curieusement
dentelée dans sa partie NE, tandis qu’un énorme rocher en forme de
pain de sucre, non figuré sur la carte marine, surgit près de sa côte
ouest.
La nuit venue ne permet pas de faire d’autres observations et le
Lapérouse, contournant l’île des Pingouins par le Sud, se dirige
vers le groupe oriental des Crozet, distant d’une centaine de kilo-
mètres.
Le lendemain 8 décembre, au lever du jour, nous constatons que
le temps s’est grandement amélioré pendant la nuit. Le ciel demeure
très couvert et les nuages sont bas, mais le vent a molli et la mer est
tombée. Nous nous trouvons alors par le travers de l’île de l’Est, à
quelques milles de sa côte sud dont on n’aperçoit qu’une ligne de
falaises sombres, d’épaisses formations nuageuses enveloppant toute
la partie supérieure de cette île très élevée, la plus haute de l’archi-
pel, avec des sommets de l’ordre de 2.000 m. que peu de navigateurs
ont eu l’occasion d’apercevoir. Une déchirure des nuages me permet
d’entrevoir quelques instants un pic entièrement glacé, peu proémi-
nent, qui paraît surgir de la partie médiane de l’île de l’Est.
Faisant demi-tour, le Lapérouse se dirige vers la Possession, la
— 199 —
plus grande terre du groupe, mesurant environ 30 km. de long sur une
dizaine de large, où un débarquement a été prévu. Nous l’avons
dépassée sans la voir avant que le jour se lève. Les nuages bas, accom-
pagnés de courtes et légères averses, ne permettent de distinguer que
sa partie méridionale. Il est 4 h. 30 à ce moment et la température
est de 2°, le minimum que nous enregistrerons pendant notre bref
séjour aux Crozet.
Il est 6 h. 30 quand nous atteignons le mouillage de la baie du
Navire, petite échancrure de la côte orientale de la Possession.
De ce point, à quelque mille mètres de terre, on distingue une partie
de l’île, le temps s’étant légèrement éclairci. Au loin, des sommets
peu escarpés, entièrement neigeux, en dominent d’autres, plus
proches, que de légères chutes de neige, survenues durant la nuit,
blanchissent à peine. Ceux-ci s’abaissent en pentes douces, pier-
reuses et grises, couvertes cependant de prairies encore beiges vers le
bas. Des falaises, qui sont ici surtout formées par des brèches de
projection fortement consolidées, interrompent brusquement la
régularité de ces pentes aux abords du littoral. Elles s’effondrent par
places et montrent ailleurs de nombreuses grottes creusées par le
ressac. Des placages de Lichens, de Mousses et de plantes herbacées
également, forment çà et là des taches multicolores. Ces falaises, de
peu de hauteur dans cette partie de l’île où elles ne dépassent pas
quelques dizaines de mètres s’interrompent dans le fond de la baie
du Navire, où débouche une assez large vallée dont la forme en V
semble exclure toute origine glaciaire. Une large plage de sable
volcanique gris occupe tout le fond de l’anse, où se pressent d’in-
nombrables Manchots dont on perçoit à distance le vacarme assour-
dissant.
Un cône volcanique parfait, dénudé et rougeâtre, se dresse à
quelques kilomètres en retrait du rivage, dominant au Nord-Ouest
la baie du Navire. Il s’est édifié sur les coulées basaltiques et les
produits de projection plus anciens formant les pentes de l’île.
Sa hauteur réelle n’excède guère 200 m., ce qui porte son sommet
à l’altitude de 450 m. environ. Il s’agit du mont Branca, ainsi
nommé par l’expédition antarctique allemande du Gauss qui s’est
arrêtée à l’île de la Possession le 25 décembre 1901. Le Gauss était
mouillé un peu plus au Sud, devant une petite baie qui reçut le nom
de Port-Noël et c’est par le versant opposé à celui qui fait face à la
baie du Navire que quelques membres de cette expédition attei-
gnirent le sommet de ce volcan éteint, mais d’origine certainement
très récente.
Des oiseaux de mer de toutes sortes volent autour du navire. Il
y a parmi eux des Pétrels géants, des Mouettes dominicaines, des
Labbes, des Cormorans, des Pigeons du Cap, tandis que de nombreux
Manchots nagent sous l’eau avec une rapidité étonnante, bondissant
— 200 —
par moments comme des Marsouins. A 7 h. 15, la vedette du Lapé-
rouse, après avoir longé de grands bancs de Laminaires nous dépose
sans encombre dans le fond de la baie du Navire, où nous attend un
spectacle vraiment étonnant. Sur aucune des îles australes que j’ai
visitées antérieurement je n’ai vu un tel rassemblement de Manchots
et de Phoques. Les Manchots de beaucoup les plus nombreux sont des
Royaux ( Aptenodytes patagonica). C’est l’époque de la ponte, mais
bien des poussins sont déjà nés. Il y a également là quelques colonies
de Papous ( Pygoscelis papua ) et, courant sur la plage, un certains
nombre de Chionis ( C . minor ).
Parmi les Eléphants de mer ( Mirounga elephantina Fr. Cuv.), les
seuls Phoques que j’aperçoive aux Crozet, les Otaries faisant égale-
ment complètement défaut, les jeunes de l’année, au pelage ras,
soyeux et argenté, sont dispersés sur la plage, tandis que la plupart
des gros mâles, en train de muer, se tiennent de préférence parmi les
prairies de tussock qui bordent celle-ci. Vautrés dans leurs souilles,
chacun d’eux est entouré de son harem. A l’embouchure du gros
torrent qui se jette dans cette anse, plusieurs mâles, dressés l’un en
face de l’autre, se battent férocement et bruyamment. Ils ont le
museau en sang et le corps déchiré de morsures.
Disposant de quelques heures à terre, je décide de gagner le som-
met du mont Branca. Mais quitter le rivage n’est pas facile tellement
les Phoques sont serrés parmi les hautes touffes de tussock. Parmi eux
quelques ossements blanchis ou verdis par la Mousse sont, avec
quelques grosses marmites de fonte abandonnées sur la plage, les
seuls témoignages des anciennes campagnes de chasse, dont aucun
signe ne laisse penser qu’elles se sont poursuivies clandestinement au
cours de ces dernières années.
Pour atteindre le plateau, doucement relevé vers l’intérieur, sur
lequel s’est édifié le cône du mont Branca, il faut gravir les pentes
assez raides de la vallée, couverte d’une abondante végétation her-
bacée cachant un sol tourbeux et détrempé, sillonné d’étroites et
profondes rigoles aux parois tapissées de Mousses et de plantes semi-
aquatiques, notamment des Renoncules. Quelques colonies de Man-
chots royaux isolées nichent dans ces prairies, de même que des
Albatros ( Diomedea exulans L.). Quelques Canards (Anas Eatoni)
s’envolent à mon approche. Je n’aperçois pas le moindre Lapin,
mais des pistes entrevues en plusieurs points dans les prairies et
l’extrême rareté des Choux de Kerguelen, paraissent indiquer qu’ils
doivent exister.
L’épaisseur du tapis végétal, où l’on enfonce profondément à
chaque pas, rend la marche assez pénible jusqu’à l’altitude de 250 m.
environ. Plus haut la végétation se raréfie rapidement, laissant
apparaître un sol stérile et rocailleux.
Le rebord du plateau, sur le versant droit de la vallée débouchant
— 201
à la baie du Navire, est marqué par des escarpements de brèches
basaltiques d’explosion, assez régulièrement stratifiées, et bizarre-
ment sculptées par le vent. Un examen minutieux de ces formations,
en vue d’y découvrir des fragments de roches intéressantes, suscep-
tibles de fournir un renseignement sur le substratum de l’île, ne m’a
donné aucun résultat. Les éléments de ces brèches sont uniquement
des basaltes de divers faciès, compacts ou vacuolaires.
Les formations volcaniques du plateau sont recouvertes par des
débris pierreux, mélangés d’argile sableuse, parsemés de bloes
irréguliers de basalte à divine, peu volumineux en général. L’en-
. semble correspond apparamment à une moraine de fond, indiquant
l’existence d’une ancienne glaciation, mais qui fut sans doute de
courte durée et ne paraît pas avoir modifié notablement la topogra-
phie de cette partie de l’île.
Par suite de phénomènes de solifluxion, se produisant en l’absence
de tout sous-sol gelé en permanence, ces matériaux meubles ont
subi superficiellement un phénomène de classement et dessinent
des bandes parallèles, les plus larges, de 0 m. 20 en moyenne, formées
des plus gros éléments, séparées par des bandes sableuses mesurant
entre 0 m. 10 et 0 m. 15. Ces sols striés, allongés dans le sens de la
pente, ont d’ailleurs été signalés autrefois dans la région par E. Phi-
nippi, le géologue du Gauss b
Le mont Branca est un cône de scories basaltiques rougeâtres,
sans grande cohésion, où l’on observe un grand nombre de bombes
spiralées. Des niveaux d’agglomérats plus consistants se présentent
en quelques points vers la partie supérieure du volcan.
Du sommet (Alt. 450 m.), couronnant un cratère peu net, large-
ment ouvert à l’Ouest, la vue est grandiose, quoique assez limitée.
Les nuages qui se sont de nouveau amoneellés sur l’île de la Posses-
sion ne me permettent plus d’apereevoir que de grands plateaux
stériles, dont les coupes naturelles offertes par les vallées montrent
qu’ils sont formés par des alternances de coulées et d’agglomérats,
d’une inclinaison de 10° environ vers la périphérie. Quelques flaques
de neige persistent çà et là depuis l’hiver, les plus basses ne se trou-
vant pas au-dessous de 400 m. L’île de l’Est, qui me fait face, montre
pendant quelques instants son sommet parfaitement dégagé. Assez
dentelé, il possède deux pics principaux, escarpés, sensiblement de
même élévation, l’un au centre, l’autre dominant la côte sud. C’est ce
dernier seulement que j’avais entrevu au petit jour. Des glaciers
couvrent ces pics et occupent une partie du sommet, mais ils se
confondent, à distance, avec les surfaces neigeuses qui les entourent,
de sorte que l’on ne peut dire jusqu’où ils descendent.
Au-dessus de 300 m. d’altitude, la végétation, en dehors des
1. Geologische Beobachtungen auf der Possession-Insel (Crozet-Gruppe) Deutsche
Südpolar Expédition. Band II, Kartographie und Géologie, pp. 317-&23.
— 202 —
Mousses et des Lichens saxicoles, se limite à peu près exclusivement
aux touffes d’Azorella (A. selago ) dont les coussinets hémisphé-
riques s’observent en assez grand nombre au sommet du mont
Branca. Parmi ceux-ci, de même que sous les grosses pierres, vivent
des Araignées du genre Myro, des Vers et de petits Mollusques ( Hélix
hookeri Reeve).
Parmi les Phanérogames que j’ai pu observer à l’île de la Posses-
sion, dans la région de la baie du Navire, entre le niveau de la mer
et la cote 450, figurent les espèces suivantes, dont la détermination
est due à l’obligeance de M. J. Arènes : Acoena adscendens, Azorella
selago, Cotula plumosa, Galium antarcticum, Pringlea antiscorbutica,-
Ranonculus biternatus, Deschampsia antarctica, Doa Coockii.
Outre ces espèces, déjà connues, il y a lieu de signaler l’exis-
tence de quelques plantes étrangères à la flore autochtone des îles,
et dont la présence n’a pas encore été mentionnée. Ce sont : Rumex
Acetosella et Poa pratensis.
Parmi les Cryptogames, Lomaria alpina était déjà connue, de
même que Lycopodium magellanicum. Les espèces suivantes sont
nouvelles pour l’île de la Possession : Polypodium australe et Lycopo-
dium saururus.
Les prairies qui recouvrent uniformément les pentes jusque vers
l’altitude de 250 m. sont surtout formées par Poa Cookii, à laquelle
se mêlent^ en proportion variable, la plupart des autres espèces
citées, à l’exception de Cotula plumosa, forme exclusivement litto-
rale et d ’ Azorella selago, qui recherche de préférence les terrains
rocailleux plus élevés. L ’ Acoena est assez abondant et s’élève d’une
cinquantaine de mètres au moins au dessus des derniers peuplements
de Poa Coockii, jusque vers la cote 300.
Lomaria alpina a été rencontrée associée à V Acoena et à quelques
rares petits Choux de Kerguelen, vers la cote 275, tandis que Poly-
podium australe est localisé sur les escarpements rocheux abrités,
à cette altitude ou plus haut.
La plupart des espèces végétales des Crozet se retrouvent aux -
Kerguelen, mais j’ai pu constater que plusieurs d’entre elles étaient
nettement d’une plus belle venue dans le premier de ces deux groupes
insulaires.
A 11 heures, nous sommes de retour à bord du Lapérouse, pour
appareiller peu de temps après à destination des îles Kerguelen,
où nous devons arriver le 11 décembre. En quittant l’île de la
Possession, notre route nous fait longer d’assez près, sur toute sa
longueur, la côte méridionale de l’île de l’Est. Si ses hauts sommets
sont de nouveau invisibles, du moins les nuages permettent-ils de
voir une grande partie de cette île qui est particulièrement grandiose
et certainement la plus pittoresque de toutes les Crozet. Sa forme
générale est celle d’un grand appareil volcanique profondément dis-
— 203
séqué. Entre les falaises côtières qui tombent de plusieurs centaines
de mètres de hauteur dans la mer s’ouvrent plusieurs grandes vallées
encaissées dont l’une, parvenant à la pointe Sud-Est de l’île, pré-
sente un profd en auge très caractéristique. Ce n’est pas le seul
indice d’une ancienne glaciation que j’ai pu noter en passant devant
l’île de l’Est. Des niches glaciaires suspendues sont visibles, en effet,
sur les hauteurs dominant la côte orientale.
Sauf quelques taches de neige, amassée dans certaines anfrac-
tuosités et persistant à partir de 300 ou 400 m. d’altitude, et d’un
peu de neige fraîche blanchissant les hauteurs vers 700-800 m., il
ne m’a pas été possible de distinguer de grands névés ou le moindre
glacier dans la partie inférieure de l’île, visible au-dessous des nuages,,
qui se tenaient alors vers 800 m.
Vers i4 heures nous perdions de vue l’île de l’Est, la plus orien-
tale des Crozet, sans' avoir rencontré le moindre iceberg dans tout
l’archipel ou à ses abords. La température de la mer s’est constam-
ment maintenue entre 1°8 et 2°2, les 7 et 8 décembre, tandis que
nous nous trouvions dans les eaux des Crozet. En quittant celles-ci,
le 8 dans l’après-midi, par vent du Nord-Ouest modéré, la tempé-
rature de l’air était de 3°3.
Laboratoire de Géologie du Muséum .
— 204 —
Note sur les Chats sauvages (Felis lybica Forster)
du Sud-Togo.
Par Jean Dorst.
Il reste pour le mammalogiste de nombreux points à élucider dans
la faune d’Afrique occidentale ; c’est en particulier le cas pour les
Carnivores, dont les moyennes ou petites espèces ont passé souvent
inaperçues. La présente note concerne les Chats gantés ( Felis lybica
Forster) du Togo, que nous avons pu étudier grâce à l’envoi que
vient de faire au laboratoire de Mammalogie du Muséum notre
correspondant, Mr. le Cap. P. Baudenon, Cdt d’ Armes à Lomé, Togo
français, que nous tenons à remercier ici tout spécialement.
Faisons remarquer tout de suite que le matériel concernant ce
Félin a été collecté dans une région bien circonscrite, allant de
6 à 15 Kms environ au Nord de Lomé. Selon les renseignements
fournis par le Cap. Baudenon, les Chats sauvages sont très rares en
dehors de la zone de collecte. Il est possible qu’ils se sont groupés
dans cette région du Togo en raison du grand nombre de villages
indigènes, partant de poulaillers, où ils se procurent une part impor-
tante de leur alimentation. Il s’agit donc bien d’une seule et même
population.
Voyons d’abord les caractères généraux que présentent les peaux
de la collection.
Le pelage est peu épais, les poils étant en effet assez courts :
ceux de la région médio-dorsale ne dépassent pas 40 mm., ceux des
flancs sont en général inférieurs à 20 mm. La queue porte des
poils longs, rendant cet appendice assez touffu.
Le pelage est remarquable par sa pigmentation intense 1. La pat-
tern est en général très peu marquée ; sur les flancs et sur le ventre
existent cependant des taches formant des stries transversales fon-
cées plus ou moins nettes.
La région médio-dorsale est toujours caractérisée par sa coloration
roussâtre, le plus souvent bien marquée par rapport au reste de la
robe. Cette zone médiane est très large dans la région spinale du
1. Nos Chats sont beaucoup plus pigmentés que ceux que l’on groupe sous le nom
de F. I. haussa Thos et Hint. ; remarquons cependant qu’ils n’atteignent pas l’intensité
de coloration de F. I. ruhida Schwann, habitant les districts forestiers de l’Oubangui
et du Congo belge.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 2, 1950.
— 205 —
corps, mais elle se prolonge plus ou moins nettement jusqu’à la base
de la queue. Elle est plus ou moins tiquetée de noirâtre.
La face est de coloration beige et ne présente pas de plage vrai-
ment blanche, sauf sur la lèvre supérieure, presque blanche. Le nez
est roux cannelle pâle. La coloration est blanchâtre sur le menton,
passant au beige fauve sur la poitrine.
La face externe des oreilles est brun rougeâtre assez vif jusqu’à
la pointe, ne comprenant donc pas une région apicale noirâtre comme
on l’observe chez certaines races ; la base de l’oreille est toujours
plus grise, donc d’un roux nettement moins pur que la moitié termi-
nale.
Si tous les spécimens présentent les caractères ci-dessus, la teinte
générale est cependant bien variable suivant les individus. On peut
nettement distinguer deux phases dans la coloration, l’une grise,
l’autre rousse, avec évidemment tous les intermédiaires. Le premier
type est caractérisé par une coloration générale gris foncé ; il existe
cependant toujours une zone médio-dorsale roussâtre, bien qu’ assez
fortement tiquetée de noirâtre. Les stries transversales sont plus
Tousses que le fond de la robe sur laquelle elles tranchent donc
assez nettement. La région nasale et les lèvres sont teintées de roux.
La queue est annelée de noir sur fond gris.
La deuxième phase est au contraire caractérisée par une domi-
nance de pigment roux. Le fond de la robe est gris roussâtre (poil
roux, à terminaison noirâtre) ; la zone médio-dorsale est nettement
rousse, ainsi d’ailleurs que les bandes transversales.
Entre ces deux types extrêmes existent tous les intermédiaires
(la plupart des spécimens sont d’ailleurs intermédiaires), où le
pigment roux et le pigment noir oo-existent en proportions variables.
La coloration des parties inférieures ne varie guère, quelque soit
la dominante dans la couleur des parties supérieures l.
Les mesures font ressortir une taille relativement faible pour les
Chats togolais. Les mensurations prises sur les spécimens frais,
communiquées par Mr. Le Cap. Baudenon, sont en effet les suivantes
{en mm.) :
1. Il existe probablement des métissages entre Chats sauvages et Chats domes-
tiques, car on observe parfois des plages blanches, généralement aux cuisses, plus
rarement à la gorge de certains sujets. Ce sont des zones nettement définies, d’un blanc
pur, qui rappellent les taches que présentent les Chats de case blancs et roux.
Les dimensions crâniennes relevées sur les crânes de la collection
sont les suivantes (en mm.) :
207
Il est donc évident que nous avons affaire à une race de taille
relativement faible, comparativement aux Chats d’autres régions
africaines.
Dans l’ensemble, les Chats du Sud Togo nous semblent corres-
pondre assez exactement à la description que Pocock a donné de
Felis lybica Foxi (Proc. Zool. Soc. 114, 1944, pp. 71-72), nom s’appli-
quant aux Chats du Nigéria du Nord. L’épaisseur du pelage est du
même ordre. La coloration intense constatée chez nos spécimens
togolais, contrastant avec celle des Chats habitant des régions plus
sèches, — désignés sous le nom de F. I. haussa Thos et Hint, — est à
rapprocher de celle de Foxi. Les spécimens togolais présentent en
particulier une bande médio-dorsale roux brun, s’élargissant sur la
région spinale du corps, typique de Foxi. Les parties inférieures, en
particulier la poitrine, ont bien, chez nos spécimens, la coloration
qu’a décrite Pocock.
Remarquons cependant que la taille de nos Chats est inférieure à
celle du type de F. I. Foxi -, c’est en particulier le cas des mensura-
tions crâniennes : alors que la longueur condylo-basale du type de
Foxi (<J juste adulte) atteint 90 mm., la plus grande dimension du
plus grand des crânes de que nous avons examinés ne dépasse
pas 83 mm. Il en est de même des autres dimensions crâniennes,
comme d’ailleurs des dimensions du corps. Au point de vue taille,
nos Chats se rapprochent de F. I. haussa (long, condylo-basale du
type c? : 80,8 mm.).
Nous ne croyons cependant pas que ce caractère de taille soit
d’une grande importance. Dans la série de nos Chats togolais, pro-
venant d’une même localité, on observe en effet des différences
de taille notables, et ceci pour des individus sensiblement de même
âge. C’est d’ailleurs le cas pour d’autres races de Felis lybica.
Nous considérons donc, au moins provisoirement, que les Chats du
Sud-Togo appartiennent à la même race que ceux de certains dis-
tricts du Nigéria septentrional (Province de Bauchi) et qu’ils peuvent
être désignés sous le nom de Felis lybica Foxi Pocock. Cette race,
bien pigmentée, serait typique des régions peu ou moyennement
boisées de la région guinéenne. II est possible qu’elle étende son aire
de répartition plus loin vers l’Ouest, jusqu’en Gambie. Au Nord de
son habitat, dans les régions soudanienne et sahélienne, elle serait
remplacée par les populations que l’on peut grouper sous le nom de
Felis lybica haussa Thos et Hint., cette sous-espèce étant principale-
ment caractérisée par une coloration beaucoup plus pâle, presque
désertique. Ces faits sont parfaitement en accord avec la loi générale
qui régit les animaux en A. O. F., où la succession des faunes, dictée
par les conditions climatiques, se fait du Nord au Sud.
L’étude des Chats collectés par le Cap. Baüdenon nous permet
également de mesurer la variabilité de la coloration du pelage dans
une même population. Tous les spécimens ont été collectés, nous
l’avons dit, à l’intérieur d’un périmètre très limité. Or cette série
comprend tous les intermédiaires entre le type « roux » et le type
« gris ». Ces constatations montrent le peu d’importance systématique
que l’on doit attacher au caractère «roux » ou « gris » du pelage dans
la discrimination des races de Felis lybica. Spécifions que l’intensité
de la coloration est par contre un bon critère subspécifique ; il en est
de même de certains caractères plus précis, comme la présence ou
l’absence de bande médio-dorsale bien accusée ou certains traits de
la pattern. Mais la couleur proprement dite de la robe ne peut, en
règle générale, suffire à la discrimination raciale dans le cadre de cette
espèce de Félin.
Laboratoire de Mammalogie du Muséum.
— 209 —
Note sur z/Ammomanes deserti (Passé riformes-Alaudidés)
ET DESCRIPTION D’UNE FORME NOUVELLE, DU TlBESTI.
Par J. Berlioz.
PROFESSEUR AU MUSÉUM.
Parmi les nombreux types d’Alaudidés peuplant les régions
arides et désertiques de l’hémisphère boréal, Y Ammomanes deserti
(Licht'.) est certainement l’un de ceux qui, dans une aire de disper-
sion très vaste, caractérisent le mieux le biotope franchement déser-
tique, — ce que traduit avec justesse le nom qui lui a été appliqué.
Son habitat spécifique s’étend depuis le Sahara occidental, à l’ouest,
à travers toute la zone désertique vers l’est jusqu’en Transcapie,
à l’ Indus et au Somaliland, et vers le nord-ouest jusqu’aux contre-
forts de l’Atlas. Cet Oiseau se montre en général strictement séden-
taire et ses populations régionales offrent, selon les localités envi-
sagées, des variations morphologiques et pigmentaires sensibles :
la systématique enregistre déjà plus de vingt sous-espèces ou formes
locales ayant reçu un nom particulier et mentionne en outre des
variations intermédiaires mal définies. Il semble que, dans beaucoup
de cas, la coloration du plumage de ces différentes formes soit parti-
culièrement bien adaptée au milieu ambiant et l’espèce est l’une de
celles qui sont citées le plus volontiers comme exemple typique
d’homochromie en milieu désertique (voir : L. Chopard, Le Mimé-
tisme, 1949, p. 32).
Morphologiquement et pigmentairement, les Ammomanes sont
caractérisés avant tout par la formule alaire, qui, parallèlement à
quelques autres types sédentaires d’Alaudidés, comporte un contour
assez arrondi, avec la première rémige externe bien développée
(égale à un tiers ou plus de la deuxième) et la deuxième sensiblement
plus courte que les trois suivantes, — et par la coloration « déser-
tique » de leur plumage, très uniforme, qui ne comporte sur le corps
aucune « pattern » bien sensible. Ce type générique comprend essen-
tiellement deux espèces — ou « groupes de formes » — bien diffé-
renciées : Amm. deserti (Licht.) et subsp. ; — - et Amm. phœnicura
(Frankl.) et subsp., cette dernière se distinguant de la première par
la taille plus faible, le bec en moyenne plus court et plus épais, et la
pattern tout différente de la queue. Toutes deux cohabitent en
partie, mais VA. phœnicura, moins strictement attaché au biotope
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 2, 1950.
210
désertique que son congénère, s’étend à l’Ouest jusqu’aux îles du
Cap-Vert, à l’Est jusque dans la péninsule indienne.
Autant que l’on puisse en juger par les descriptions des auteurs
et par le matériel de comparaison, malheureusement restreint, que
possède le Muséum de Paris, il semble que les variations générales
de VA. deserti, mentionnées ci-dessus, puissent être brièvement
schématisées ainsi :
dans les parties basses de l’Ouest de son habitat (formes : alge-
riensis Sharpe, mya Hart., Janeti Mein., etc.), le plumage est de
teinte pâle, couleur de sable tirant sur le fauve ou le cannelle-rosé,
avec les rectrices en grande partie roux-fauve ou roux-cannelle,
cette teinte atteignant son maximum et envahissant les parties
inférieures du corps chez la forme la plus méridionale, A. d. erythro-
chroa Rchw., du Tchad au Soudan anglo-égyptien ;
vers l’Est (formes : deserti (Licht). d’Egypte ; fraterculus Tristr.,
de Palestine ; phœnicuroides (Blyth), de l’ Indus ; etc.), la teinte
générale du corps présente une tendance, d’ailleurs variable, à
devenir plus ou moins grisâtre, avec les rectrices plus intensément
teintées de brun-noirâtre le long du rachis ;
enfin ce type de coloration plus grisâtre s’accentue encore chez les
formes sédentarisées en altitude, et les différents massifs montagneux
isolés parmi cet immense habitat (Hoggar, Abyssinie, Sinaï, etc.)
ont déjà révélé l’existence de populations alticoles différenciées
dans ce sens.
Or, un voyageur-entomologiste au cours d’une Mission de l’Office
nat. antiacridien, M. Ph. de Miré, vient de rapporter du Tibesti,
massif montagneux jusqu’à maintenant fort peu connu quant à sa
faune, un spécimen représentant une forme d’imm, deserti localisée
vers l’altitude de 3.000 m. (flanc sud-est du Koussi, 6 novembre 1949)
ainsi qu’il a pu s’en assurer par l’observation qu’il en a pu faire,
et qui me paraît être l’une des formes les plus pigmentées de toutes
celles décrites jusqu’à ce jour, bien que je n’aie pas à ma disposition
tout le matériel de comparaison souhaitable : dessus du corps gris-
brunâtre, avec, dans la région uropygienne, la base des plumes large-
ment teintée de fauve-cannelle ou rosé, cette teinte envahissant les
supra-caudales et la base des rectrices médianes, ainsi que presque
toutes les parties inférieures depuis le jabot ; rectrices presque
entièrement brun-noir passant au fauve seulement sur un fin liseré
marginal, plus large sur les médianes à la base ; sous-caudales fauve
pâle, mais les plus longues plus colorées et largement centrées de
brun-noirâtre comme les rectrices. Bec, relativement grêle, jaunâtre :
13 mill. 5 (culmen) ; tarse, jaunâtre : 24 mill. ; aile : 103 mill. (la
première rémige égale à presque la moitié de la deuxième, celle-ci
égale à la sixième).
— 211 —
Je propose de nommer cette forme présumée nouvelle :
Ammomanes deserti Mirei, subsp. nov.
en l’honneur du voyageur qui l’a fait connaître. Il y aurait lieu
pourtant de la comparer éventuellement à VA. d. saturata O. Gr.,
d’Aden, ainsi que surtout au £ d ’A. d. Bensoni, forme alticole
décrite du Hoggar par Meinertzhagen ; mais l’unique spécimen
rapporté par M. de Miré ne portant pas de détermination de sexe,
il n’est pas possible d’établir une comparaison actuellement avec
le dimorphisme sexuel signalé par Meinertzhagen comme caracté-
ristique de sa sous-espèce, bien que M. de Miré m’ait dit que, dans
la région très élevée, nue et rocheuse, où il a trouvé cet Oiseau,
il n’avait cru discerner aucune différence sensible entre tous les
individus observés. Enfin j’ajoute qu’aucune des descriptions con-
sultées ne fait en tout cas mention de la couleur des longues sous-
caudales, pourtant si frappante chez l’exemplaire du Tibesti.
Il paraît donc très probable que, les régions élevées du Tibesti
représentant une des zones d’humidité atmosphérique maximum
de tout l’habitat de l’espèce, la forme d’A. deserti qui s’y trouve
localisée marque aussi le maximum de pigmentation discernable
parmi les différentes populations locales de cette espèce, - — ainsi
qu’il ressort de la loi biologique si générale de l’intensification des
pigments mélaniques sous l’influence de l’humidité du climat, dite
« loi de Gloger » (voir : Eb. Jany, L’Oiseau et Rev. {rang. Orn., 1948,
p. 117, « L’influence de l’humidité du climat sur la coloration du
plumage chez les Pies-grièches grises de l’Afrique du Nord »).
J’ajoute en terminant que, n’ayant pu comparer directement
qu’une assez longue série de la forme algeriensis et quelques spéci-
mens seulement des formes raya , deserti, erythrochroa, isabellina,
Geyri et phœnicuroides, il me semble que la variabilité de teinte est
assez grande individuellement et les intermédiaires trop nombreux
(même d’après les descriptions) pour que ce groupe de formes ne
demande pas une révision systématique sérieuse : il est probable que,
par convergence de caractères, des populations locales même très
éloignées géographiquement les unes des autres devront exhiber des
apparences très semblables et que eelà peut expliquer en partie les
chevauchements d’habitats respectifs indiqués par les auteurs
(Hartert, dans le premier supplément de son grand ouvrage : « Die
Vôgel der palâarkt. Fauna », p. 2.083, a laissé déjà entrevoir la com-
plexité de cette question).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 2, 1950.
15
— 212
SüR LE CENTRE D'APPARITION D’UNE ESPÈCE REPTILIENNE,
Lacerta MURALIS (LaURENTI).
Par E.-G. Dehaut et F. -J. Landon.
Dans une ingénieuse étude sur les races italiennes de Lacerta
muralis, publiée en 1948 dans la revue Natura de Milan, M. le
Dr Sommani regarde comme la première patrie de cette espèce les
parties méridionales de la Péninsule et la Sicile, où vit la curieuse
race Lacerta muralis serpa Rafinesque : race aux innombrables
variétés individuelles, sur lesquelles Eimer 1 a jadis attiré l’attention
du monde savant.
Pour émettre l’hypothèse du centre zoogénique lacertilien des
Deux-Siciles, M. Sommant se base avant tout sur le polymorphisme,
regardé par lui comme primitif, de Lacerta muralis serpa. Le dis-
tingué zoologiste de Rome enseigne que l’espèce est souvent poly-
morphe là où elle a été produite. Par suite de temps, sous l’action de
facteurs géographiques nouveaux, elle donnera naissance, par
élimination de caractères 2, à des races homogènes. — De cette idée
féconde, une application peut être faite à un point, jusqu’ici obscur,
de l’anthropologie. Déjà en 1817, dans le tome III des Mémoires dy
Muséum, Cuvier démontrait que la race boschimane, par une signi-
ficative association des caractères des troncs nègre, blanc et mongo-
lique, réalise comme une vivante synthèse de l’ostéologie ethnique :
caractère composite sans doute, et non polymorphisme vrai, mais
pourtant, son exact équivalent évolutif. Or, les recherches de
MM. Broom et Robinson 3 tendent à établir que l’Afrique du Sud
pourrait bien avoir été le centré d’ apparition humain.
Mais la variabilité insolite de Lacerta muralis serpa, bien loin d’être
un phénomène initial dans l’histoire évolutive du Lézard des
murailles, n’est qu’une manifestation de métissage, indice de l’im-
parfaite fusion des races tiliguerta (Cetti), campestris de Betta,
Brueggemanni Bedriaga, nigriventris (Bonaparte), des croisements
multipliés desquelles la race mixte qui nous occupe est issue. Cela
1. Lacerta muralis coerulea. Ein Beitrag zur Darwin' schen Lettre (Leipzig, 1874,
pp. 24-29 et pl. II : Die Maueréidechse der Insel Capri und aus der Umgegend von
Neape1).
2. A cet égard, la théorie de la genèse des races selon le Dr Sommani rappelle la
doctrine de Seeley sur la différenciation des classes à l’intérieur de l’embranchement
des Vertébrés : Dragons of the air. An account of extinct Flying Reptiles (London, 1901).
3. A new type of fossil Man ( Nature , London, vol. CLXIV, 1949, p. 322).
Bulletin du Muséum , 2e série, t, XXII, n° 2, 1950.
213
résulte des observations de Bourenger x, relatives à l’inconstance
très grande des caractères tirés du revêtement écailleux ou du dessin
tégumentaire chez Lacerta muralis serpa.
Aussi nous semble-t-il permis de regarder, non pas l’Italie pénin-
sulaire ou la Sicile, mais la région méditerranéenne orientale, comme
le berceau de Lacerta muralis.
D’abord parce que, dans la péninsule des Balkans et en Crimée,
sont nés Lacerta muralis taurica Pallas et Lacerta muralis pelopon-
nesiaca Bibron, au système dentaire d’un caractère plus généralisé
que dans les autres races.
Parce que, sur la rive orientale de l’Adriatique, vit Lacerta muralis
fiumana Werner, rappelant à la fois Lacerta muralis muralis et
Lacerta muralis campestris.
Enfin, parce que la région méditerranéenne de l’Est est aussi
la patrie de Lézards spécifiquement distincts, mais appartenant
au groupe dont Lacerta muralis est le chef de file -. Lacerta oxycephala
Bedriaga, Lacerta Brandtii de Filippi, Lacerta Jayakari Bouienger,
Lacerta laevis Gray, Lacerta mosorensis Kolombatovic, Lacerta
Danfordii Günther 1 2. Armand de Quatrefages enseignait déjà
que les centres d’apparition d’espèces affines forment une aire con-
tinue à la surface du globe 3.
»
Laboratoire de Zoologie [ Reptiles et Poissons) du Muséum .
1. A contribution to our knowledge of the varieties of the Wall-Lizard in Western
Europe and North Africa ( Trans . Zool. Soc. of London, vol. XVII, 1905).
Second contribution to our knowledge of the varieties of the Wall-Lizard [Trans.
Zool. Soc. of London, vol. XX, 1912).
2. Boulenger. On the Lizards allied to Lacerta muralis [Trans. Zool. Soc. of London,
vol. XXI, 1916).
3. Spelerpes fuscus (Bonaparte), Urodèle apneumone et Vertébré caractéristique de
la faune tyrrhénienne, appartient à un genre dont les autres espèces vivent dans le
Nouveau Monde : la plupart aux Etats-Unis, au Méxique ou en Amérique Centrale,
quelques-unes dans les Andes et une à Haïti ; il y a là comme un souvenir des antiques
communications qui, dans les temps crétaciques et tertiaires, ont permis aux mêmes
faunes de s’étendre depuis les Antilles jusqu’à la Méditerranée.
214 —
Description d'un Batracien nouveau pour la faune
MALGACHE PLATYPELIS MlLLOTI N. SP. (MlCROHYLIDAE).
Par Jean Guibé.
Aspect général svelte et très déprimé.
Langue entière, dents vomériennes en deux courtes séries, dans
certains cas assez longues, mais n’atteignant jamais le niveau des
choanes.
Tête large, aplatie, sa longueur est comprise 3 fois ou un peu moins
dans la longueur du corps (du museau à l’extrémité de l’urostyle)
et 1 fois 1/3 dans celle du tibia. Museau acuminé, obliquement
tronqué en arrière de profil, sa longueur comprise 2 fois 1/2 dans la
largeur de la tête et 3 fois dans la longueur du tibia.
Narines plus rapprochées du museau que de l’œil, l’espace œil-
narine est plus étroit que l’espace internasal, interorbitaire et que le
diamètre de l’œil. Canthus rostralis arrondi ; région loréale oblique,
concave. Espace interorbitaire égal à 2 fois la largeur de la paupière
supérieure. Tympan petit, parfois peu distinct, au plus égal à 1/2 du
diamètre de l’œil dont il est éloigné.
Doigts : longueurs comparées : 1-2-4-3 ; le premier égal à environ
la moitié du second ; de larges dilatations triangulaires terminales.
Orteils : le troisième égal ou un peu plus court que le cinquième ;
palmés au 1/3 ; les dilatations terminales sont plus étroites que celles
des doigts. Tubercules métatarsiens et sous-articulaires indistincts.
Articulation tibio-tarsienne atteignant l’œil ; longueur du tibia
comprise 2 fois 1/4 à 2 1/2 dans celle du corps, plus grande que celle
du fémur et du pied. Talons se recouvrant.
Tégument' entièrement lisses ; parfois quelques granulations à la
base de l’abdomen chez les mâles ; ceux-ci sans cas vocal.
Coloration (en alcool). — Sur le tronc la teinte de fond est grise, on
distingue une fine ligne médio-dorsale blanche et de grandes taches
noires symétriques soulignées de blanc. Membres antérieurs : bras
gris rosâtre, avant-bras et mains avec des taches noires. Membres
postérieurs : cuisses rose rembrunies au niveau des genoux, une tache
noire triangulaire sous le cloaque ; jambes et pieds avec des taches
noires plus ou moins disposées en bandes transversales.
Face ventrale blanchâtre rembrunie sous le menton et la gorge.
Origine : Lokoubé (Nossi-Bé) (IX/47) dans les gaines foliaires
de Mangoko ( Typhonodorum Lindleyanum Schott. Aroïdés) 5 exem-
plaires. J. Millot.
Laboratoire de Zoologie ( Reptiles et Poissons) du Muséum .
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 2, 1950.
215 —
Quelques remarques sur la biologie d’un Scorpion
de l'Afghanistan ■. Buthotus alticola (Pocock).
Par A. Serfaty (Kaboul) et M. Vachon (Paris).
Buthotus alticola que R. I. Pocock décrivit pour la première fois
en 1895 ( Journ . Lin. Soc. Zool., t. 25, p. 302) sous le nom de Buthus
alticola et qui vient récemment d’être inclus dans le genre Buthotus
(M. Vachon, Arch. Inst. Pasteur Algérie, 1949, t. 27, p. 147) est une
espèce commune en montagne. Le type, vient de Chitral, dans le
massif de l’Indoukouch, à plus de 1.500 m. et dans la région de
Kaboul, ce Scorpion vit sous les pierres, les rochers et même dans les
habitations entre 1.500 et 2.500 m. d’altitude. C’est une grande espèce
pouvant atteindre au stade adulte 9 à 10 cm. de longueur et facile
à reconnaître. Les deux sexes sont très semblables, chez le <$, cepen-
dant, l’abdomen est toujours plus étroit, ce qui donne à l’animal
une forme plus allongée que chez les Ç ; de plus, le nombre des lames
aux peignes est, chez le plus élevé (oscillant autour de 30) que chez
la Ç où il n’y en a que 25 ou 26.
Au cours de l’été 1949, une cinquantaine de spécimens ont été
capturés, placés en élevage et nourris d’insectes divers : grillons,
blattes et mouches. Les quelques observations relatées dans cette
note se rapportent d’une part à la « promenade à deux » et d’autre
part à la parturition, ayant eu la chance de capturer une Ç sur la
fin de sa gestation.
Nos connaissances sur les mœurs et, en général, la biologie des
Scorpions, sont si sporadiques qu’il ne faut négliger aucune obser-
vation se rapportant à la vie de ces animaux.
Les « manœuvres prénuptiales » nous ont été révélées par J. H.
Fabre dans ses Souvenirs entomologiques, bien que déjà, avant lui,
A. Maccary, en 1810, ait tenté de découvrir le secret des amours du
Scorpion languedocien. Deux figures caractérisent ces manœuvres :
l’arbre droit et la promenade à deux. Dans la première, les deux
animaux, face à face et tête contre tête, redressent fortement
l’arrière de leur corps ; abdomen compris ; les queues, verticales,
tendues, se nouent, glissent l’une sur l’autre, puis se dénouent. Le
processus est souvent répété. La promenade à deux est apparemment
plus calme ; les deux sexes se font face, se tenant par leurs pinces.
La Ç recule, poussée par le $ ; le couple s’arrête, puis repart et ces
mouvements durent des heures entières. Tout laisse prévoir que ce
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXII, n° 2, 1950.
La « promenade à deux » chez le Scorpion Butholus alticola (Poe.
Le <£, au second plan, tient la Ç par ses pinces.
— 217 —
sont là, des « agaceries nuptiales », devançant l’union des sexes.
Dans notre terrarium, durant 48 heures, les multiples figures de la
promenade à deux ont été observées et c’est ce que tente de repré-
senter le dessin ci-contre. Le <J, au second plan, tenait la Ç par ses
pinces, les deux animaux se faisant face, la queue relevée mais
souple, l’abdomen horizontal. Le $ dirigeait les mouvements ; il
reculait, obligeait la Ç à le suivre, le couple marchait puis s’arrêtait,
puis repartait. Ce manège dura 48 heures, et à notre grand étonne-
ment, ne cessa pas durant la mise à bas. La Ç capturée, et qui était
l’objet des sollicitudes du était grosse ; un matin, entre 7 et
9 h. 30, elle donna naissance à quelques petits ; la néanmoins,
continua ses mouvements sans que la mère tentât de se soustraire
ou de lutter. Le repliant ses pattes-mâchoires, tirait sur celles
de la $ qui alors les tenait droites et rigides ; puis il dépliait ses
membres et ainsi repoussait sa partenaire. Il y avait là un mou-
vement d’ensemble assez curieux, inattendu, et semblant favoriser la
sortie des jeunes Scorpions.
Les jeunes Scorpions, dit-on, viennent au monde la nuit. Fabre
l’affirme ; Maccary ne le précise pas mais souligne que la mise à bas
s’effectue en une ou deux fois avec une interruption de près d’une
journée. W. Schultze a confirmé ceci pour un Scorpion des îles
Philippines ( Phil . Journ. Sc., 1927, vol. 33). Chez Buthotus alticola,
la mise a bas se produit en plusieurs fois, mais nous n’avons pu
observer le processus qu’un matin entre 7 et 9 heures 30. La mère,
sans manifester de violents efforts, dépose de petites pelotes ovales,
blanchâtres. Chaque petit naît donc entouré de son enveloppe à la
manière d’un œuf ; il se libère aussitôt, lui-même, sans que sa mère
lui apporte son concours : Fabre affirme ce rôle maternel, mais
G. Mingaud le nie (Bull. Soc. Etud. Sc. nat. Nimes, 1906, t. 23) ainsi
que W. Schultze. La rupture de l’enveloppe semble être provoquée
par la queue même du petit Scorpion, celle-ci, jouant le rôle d’organe
d’éclosion rompt la membrane ; une fente s’établit, s’étend, remonte
jusqu’à la hauteur des chélicères ; dix minutes après sa naissance,
le petit Scorpion sort, déplie ses appendices et gagne le dos de sa
■mère où il rejoint ses frères et sœurs. La Ç observée a mis à bas
29 petits qui, sur leur mère, restèrent ainsi 5 ou 6 jours c’est-à-dire
jusqu’à leur première mue. Le (J, resté en compagnie de la Ç et de sa
famille, bien que normalement nourri, captura à plusieurs reprises
un jeune et le mangea.
Conclusions. La Ç de Buthotus alticola (Poe.) peut donner naissance
à près de 30 petits ; la mise à bas s’effectue en plusieurs fois, soit la
nuit, soit la journée. Les jeunes naissent encore enveloppés de leur
chorion mais rapidement s’en dégagent, le rompant à l’aide de leur
queue.
— 218 —
La promenade à deux est un ensemble de mouvements que l’on
observe à tout moment et même durant la parturition. Ceci a été
constaté sur des animaux en captivité et il n’est pas du tout certain
que ceci se passe de même en pleine nature. Quoi qu’il en soit, au
cours de la promenade à deux le seul, est actif, et responsable
des mouvements : la Ç suit son partenaire. Plusieurs Arachnolo-
gistes et notamment L. Fage nous ont confirmé le déclanchement
facile de cette promenade dès que $ et Ç se trouvent en contact. Chez
les Pseudoscorpions, nous avons remarqué aussi cette saisie entre
animaux placés dans un même cristallisoir quel que soit leur sexe,
mais la saisie est de courte durée et plus semblable à une lutte
qu’à une promenade. Nous pensons que, chez les Scorpions, la prome-
nade à deux, provoquée par le £ (agissant peut-être sous l’effet d’un
stimulus d’ordre sexuel) et subie par la Ç, ne saurait être comparée
à l’ensemble des mouvements lors de la figure dite de « l’arbre droit ».
Ici, les 2 partenaires sont actifs, leurs mouvements sont combinés
et réciproques ; tous deux semblent agir sous l’effet d’un même
stimulus, vraisemblablement sexuel, et préludant à l’accouple-
ment. L’arbre droit a un sens prénuptial beaucoup plus précis que la
promenade à deux durant laquelle le seul, joue un rôle actif sans
se préoccuper de l’état de sa partenaire.
* Laboratoire de Zoologie du Muséum de Paris
et Faculté de Médecine de Kaboul.
219 —
A REVISION OF THE FUR MITES MyOBIIDAE (ACARINA) (suite).
By Charles D. Radford, Hon. D. Sc., F. Z. S.
(membre correspondant du muséum d’ïiistoire naturelle, paris)
Radfordia trouessarti (Poppe, 1896).'
Myobia trouessarti Poppe, 1896, Zool. Anz. 19 : 509, 347.
The male dorsum (fig. 47) has latéral spines I broad, foliate, stria-
ted, placed anterior to coxae II, extending to posterior edge of
coxae III ; latéral spines II posterior to coxae II, foliate, not as
broad as preceding pair of spines, long, tapering, reaching almost to
posterior end of body ; latéral spines III level with coxae III,
similar to preçeding spines. Sub-median spines I anterior to level
of latéral spines I ; sub-median spines II level with anterior edge
of coxae II. A transverse row of four spines lies anterior to the
terminal bristles. The génital pore is not shown in Poppe’s figure.
Pénis stout, tapering, extending from coxae iv to coxae II.
The male venter (fig. 48) has three pairs of small spines anterior
to coxae II and a pair of triangular chitinized processes level with
coxae II. Midway between coxae II and III there is a transverse
row of four long, foliate, striated spines which extend to the posterior
edge of coxae IV. Midway between coxae III and IV is a pair of
long, tapering spines, not as broad as the preceding spines ; level
with coxae IV is a transverse line of four simple spines ; on the poste-
rior, latéral edge of the body is a pair of simple spines. According
to Poppe’s description tarsus II, has two short claws ; tarsus III
and IV each with a pair of unequal claws.
The female dorsum (fig. 49) has latéral spines I anterior to
coxae II, foliate, striated, reaching coxae III ; latéral spines II
posterior to coxae II, long, foliate, striated and tapering to a long
point level with the posterior edge of coxae IV ; latéral spines III
level coxae III, sub-similar to preceding spines, extending
beyond coxae IV. Sub-median spines I slightly posterior to level
of latéral spines I ; sub-median spines II level with posterior edge
of coxae II, extending to coxae IV, foliate, striated ; sub-median
spines III level with coxae III, not foliate ; sub-median spines IV
midway between coxae III and IV ; sub-median spines V level with
coxae IV ; sub-median spines VI posterior to coxae IV. Flanking
these externally and midway between coxae IV and posterior end
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 2, 1950.
Radfordia trouessarti (Poppe, 1896).
Fig. 47, $ clorsiim. — Fig. 48, $ venter. — Fig. 49, $ dorsum. — Fig. 50, $ venter.
221 —
of body is a line of four long spines, the external pair being the
shorter. Anterior to the génital claws are six small spines ; on the
posterior end of body flanking the anus are two pairs of small
spines.
The female venter (fig. 50) has two pairs of small spines anterior
to coxae II ; a third pair of spines between coxae II, also a pair of
chitinized, triangular processes. Between. coxae II and III there is
a transverse row of four long, foliate, striated spines as in the male,
free, distal ends extending to midway between coxae IV and the
terminal bristles. Midway between coxae III and IV is a pair of
long spines ; level with posterior edge of coxae IV is a pair of long,
stout spines flanlced externally by a pair of shorter spines on the
posterior edge -ef the body. On the caudal lobe between terminal
bristles are four spines ; a pair of spines on the posterior edge of
body. Tarsus II with two equally stout claws ; tarsus III and IV
each with a pair of unequal claws. I
Type host : Otter shrew (Potamogale velox Du Chaillu).
Type locality : Congo.
Measurements : <? 0,43 mm. X 0,19 mm. ; Ç 0,54 mm. X 0,28 mm.
Remarks. In the Fahrenholz colection at the Muséum. Celle,
Germany these slides are numbered ^ N° 368, $ n° 370.
Radfordia michaeli (Poppe, 1896).
Myobia michaeli Poppe, 1896, Zool. Anz. 19 : 509, 346.
The female dorsum (fig. 51) has latéral spines I anterior to coxae II,
long, simple, reaching beyond sub-median spines II ; latéral spines II
level with posterior edge of coxae II, reaching, the middle of
coxae III ; latéral spines III level with middle of coxae III, exten-
ding to coxae IV ; latéral spines IV placed between coxae IV and
terminal bristles. Sub-median spines I level with latéral spines I,
short, simple ; sub-median spines II posterior to latéral spines II,
long, stout, reaching the level of coxae III ; sub-median spines III
level with anterior edge of coxae III ; sub-median spines IV midway
between coxae III and IV ; sub-median spines V between coxae IV ;
sub-median spines VI level with latéral spines IV, short, simple ;
sub-median spines VII midway between the line of four spines and
terminal bristles. Génital pore flanked by the paired génital claws ;
anterior to the pore is a line of four small spines and a pair of spines ;
two spines are borne on the caudal lobe.
The female venter (fig. 52) has two pairs of spines anterior to
coxae II ; third pair of spines level with coxae II ; between coxae II
and III is a pair of long spines and an accessory pair of short spines ;
midway between coxae III and IV is a pair of long spines ; level
— 223
with coxae IV is a pair of long spines. Between the terminal bristles
there are two diverging rows, each of three spines ; flanking the
terminal bristles is a pair of spines close to the latéral edge of body.
A pair of spines is placed at the posterior tip of body. Tarsus II,
III and IV each with two long claws.
Poppe possessed only one example of the male which was in a
bad state of préservation. The présent figures and description are
based upon the slide in the Fahrenholz collection.
The male dorsum (fig. 53) has latéral spines I anterior to coxae II,
broad at base, extending to middle of coxae III ; latéral spines II
close to posterior edge of coxae II, extending to anterior edge of
•coxae IV ; latéral spines III level with middle of coxae III, slightly
longer than latéral spines II, extending beyond a point midway
between coxae IV and posterior end of body. Génital pore level
with coxae III, furnished with two pairs of spines. Pénis stout,
extending from posterior edge of coxae IV directed forwards to
coxae III where it is bent inwards towards the génital pore.
The male venter (fig. 54) has but two pairs of spines anterior to
coxae II ; a pair of long spines anterior to coxae III ; midway bet-
ween coxae III and IV is a pair of spines ; level with coxae IV is a
pair of shorter spines. Tarsus II with two short, stout claws ; tar-
sus III and IV each with two long claws.
Type host : A shrew ( Crocidura russula Herman).
Type locality : Lemford, Germany.
Measurements : <? 0,33 mm. X 0,16 mm. ; Ç 0,45 mm X 0,25 mm.
Remarks. Poppe’s description and figures hâve been checked,
against the slides in the Fahrenhols collection in the Celle Muséum,
Germany and the figures herein presented are from the latter
source. These specimens were collected from a shrew ( Crocidura
araneus L.) taken at Lemford, Germany in August, 1898 and num-
bered n° 369, Ç n° 361.
(A suivre).
224 —
Observations Éthologiques sur Camisia segnis (Herm.)
et Platynothrus peltifer [Koch) [Acariens).
Par F. Grandjean. ,
A ce que j’ai publié récemment sur l’élevage en cellule de ces deux
Acariens parthénogénétiques (2, pp. 450 à 457), j’ajoute ici des
observations éthologiques diverses, la plupart relatives à la ponte, à
la longévité, à la durée des mues. Ces observations ont été faites dans
les cellules et aussi, pour Camisia segnis, dans la nature.
I. — Camisia segnis.
Sur les rameaux d’un arbre (un érable, Acer campestris L.) qui
pousse à ma porte, aux environs de Périgueux (Dordogne), j’observe
depuis longtemps Camisia segnis. On le trouve en toutes saisons et à
toutes les stases, réfugié sous le thalle des lichens plats à crampons,
ou à demi dissimulé dans des fentes, ou même exposé sans aucune
protection à des places découvertes. En général il reste immobile,
mais après les pluies il devient actif. Il mange alors et se déplace
lentement. Sa nourriture est un lichen gris foncé, en croûte mince,
qui tapisse à de nombreux endroits la surface des rameaux. Dans le
travail précité (2, p. 451) j’ai décrit ce lichen et je l’ai appelé le lichen
de C. segnis, ou par abréviation le lichen CS. Ici je l’appellerai
simplement le « lichen gris ». Quand il est sec il est trop dur pour être
mangé, mais s’il est humide ou mouillé il gonfle beaucoup. Gonflé, il
est tendre et comestible.
Sur les branches du même arbre, le lichen gris est plus abondant
que sur les rameaux, mais segnis y est plus rare. Cela provient, je le
crois du moins, de ce que la couche subéreuse qui est interposée entre
la sève de l’arbre et le lichen gris est épaisse sur les branches. Le
lichen gris n’y est humidifié que par l’extérieur, principalement par
la pluie. Pendant de longues périodes il peut rester sec. Sur les
rameaux, au contraire, la couche subéreuse est très mince et le lichen
gris est humidifié constamment par dessous, par la sève.
Ponte sur les rameaux. — Les œufs de segnis sont pondus isolé-
ment et sont cachés sous le lichen gris. Rien ne trahit leur existence
sauf une petite bosse à la surface du lichen. La figure A suppose
qu’une de ces bosses a été coupée en long.
Bulletin du Muséum, 2° série, t. XXII, n° 2, 1950.
— 225
La couche supérieure cth, dont j’ai examiné de nombreux frag-
ments, est absolument identique, par sa composition en hyphes et
gonidies, au thalle du lichen. Sous elle une couche cg incolore est
formée d’une matière gommeuse. Ensuite vient l’œuf, qui contient
une prélarve. J’ai représenté seulement la paroi de la prélarve.
La paroi propre de l’œuf est lisse, diaphane, extrêmement mince.
Elle est très étroitement appliquée contre celle de la prélarve,
laquelle est beaucoup plus épaisse et résistante, de sorte que c’est la
prélarve qui impose à l’œuf sa forme. Si l’on ne pense pas à l’œuf,
si l’on ne fait aucune observation ou recherche pour savoir si sa paroi
existe ou non, on ne voit que la prélarve. Dans ce sens on peut dire
que segnis pond des prélarves.
J’ai décrit en 1936 (1, p. 42, fig. 2E, 2F, et p. 48), sous le nom
fautif d’embryon 1, des prélarves de segnis telles qu’on les trouve
dans le corps de la mère. Ce sont des prélarves jeunes. Sur les rameaux
on en trouve de plus âgées. Leur forme générale extérieure 2 ne se
modifie pas au cours de la vie prélarvaire mais les saillies qui repré-
sentent les 5 paires d’appendices deviennent plus accusées. En outre
on voit la larve en construction dans la prélarve. J’ai constaté que
la pointe rostrale de la prélarve ne contient pas le rostre de la larve,
mais seulement ses poils rostraux.
Comment l’animal s’y prend-il pour recouvrir ses œufs, ou ses
prélarves, par du thalle de lichen gris ? J’imagine qu’il pond un œuf
à la surface du lichen et qu’en même temps il expulse une matière
gommeuse, celle de la couche cg, sécrétée par les glandes annexes
de son appareil génital. Mouillé par cette substance le lichen se
ramollit et se dilate 3. L’œuf étant maintenu en place par la vulve
(■ segnis n’a pas d’ovipositeur) se trouve enfoncé dans le lichen par le
gonflement, et un bourrelet de lichen mou entoure l’œuf et la vulve.
Quand l’animal se retire le bourrelet se rabat sur l’œuf et le recouvre.
Le rabattement est peut-être favorisé par la fermeture des volets
génitaux. Il l’est sûrement par le retrait de la vulve, car ce retrait
exerce une aspiration, une succion, qui va de l’extérieur vers l’orifice
prégénital et par conséquent vers le dos de l’œuf.
1. Une prélarve, n’est l’embryon de rien. Elle est au contraire destinée à disparaître.
Sa forme actuelle est simple parce qu’elle a été simplifiée dans le temps phylogénétique.
Les bosses de sa surface sont les derniers vestiges d’appendices normaux autrefois
fonctionnels et non les ébauches encore imparfaites de ces appendices. Appliquer le mot
« embryon », ou « embryonnaire », à une prélarve revient à prendre le temps phylo-
génétique à rebours. La même remarque s’applique à toutes les calyptostases d’ Arthro-
podes.
2. Mes dessins de 1936 se rapportent à des prélarves traitées à chaud par l’acide
lactique. Elles ont enflé. La forme réelle est un peu différente, plus longue. Voici les
mesures d’un exemplaire de prélarve qui n’a subi aucun traitement : longueur sans la
pointe rostrale, 204 p. ; avec la pointe, 226 p. ; largeur 120 p. ; épaisseur, 126 p.. La pré-
larve est brillante, blanche.
3. Il est facile de provoquer soi-même la dilatation en mouillant. On constate que
l’épaisseur du lichen est au moins triplée.
— 226
Voir directement l’opération est presque impossible et je n’ai pas
trouvé d’autre hypothèse pour m’expliquer la structure des bosses.
La couche cth est du lichen gris remanié, déplacé, traité comme une
peinture ou un enduit de camouflage. La couche cg étant gommeuse
et se solidifiant ensuite on comprend que cth, quoique remanié, soit
consistant et protège l’œuf. Rappelons que le lichen gris contient
lui-même une matière mucilagineuse. Sans cette matière il ne pour-
rait pas gonfler et le camouflage des œufs serait impossible.
A l’appui de l’hypothèse il faut inscrire les imperfections du
Camisia segnis (IIerm). Ponte •sur les rameaux d’un arbre. — A ( X 186), coupe en long
d’une bosse du lichen gris contenant un œuf (avec prélarve). — B (X 186), un œuf
semblable, vu dorsalement à la surface du lichen, incomplètement recouvert par la
couche cth de thalle remanié. — Les figures sont en partie schématiques ; la paroi
prélarvaire est seule représentée.
camouflage. A la surface de certains œufs (fig. B) la couche cth est
réduite à quelques lambeaux, lesquels contrastent, par leur couleur
foncée, avec les parties non couvertes, qui sont blanches. Les lam-
beaux ont exactement l’apparence de la couche cth et aussi la même
composition en hyphes et goriidies. Pourquoi cet accident, qui n’est
pas rare ? La cause en est peut-être que le lichen gris était trop sec,
ou bien trop mince. De toute manière on comprend que l’opération
ne réussisse pas toujours.
Lorsque l’œuf est mal camouflé la couche cg est apparente. De
place en place, irrégulièrement, cette couche est prolongée par des
filaments courts qui s’attachent au substratum (fig. B).
La prélarve est couchée sur sa face ventrale, comme l’indique
la figure A. Elle est toujours pondue dans un endroit non protégé
de la surface des rameaux. Je n’ai jamais trouvé d’œufs dans des
227 —
cavités, ou des fentes de l’écorce, ou sous les grands lichens à cram-
pons h
Ponte dans les élevages. — Dans mes élevages segnis a tou-
jours pondu sur le lichen gris que je lui ai donné pour nourriture
et les œufs étaient camouflés comme sur mon érable, mais générale-
ment beaucoup moins bien. La plupart n’avaient que des lambeaux
de la couche cth à leur surface. Quelques-uns étaient même dépourvus
totalement de cette couche et par conséquent tout blancs, parfaite-
ment visibles, sans aucune protection, collés au lichen gris par la
matière gommeuse. Rarement, mais à plusieurs reprises, j’ai même
trouvé des œufs pondus sur l’écorce nue alors que les cellules conte-
naient en abondance des emplacements à lichen gris. Les œufs non
camouflés sont d’ailleurs éclos comme les autres.
Pondre des œufs sans camouflage quand le camouflage est pos-
sible est certainement, pour la race de segnis dont je parle ici, une
aberration. J’ai constaté dans mes élevages une autre sorte d’aber-
ration : une prélarve a été pondue sur le dos, sans camouflage. Lors
de son éclosion j’ai dû intervenir, car la larve, arrivant au monde les
pattes en l’air, ne paraissait pas capable, dans cette attitude, de
quitter l’exuvie prélarvaire.
Le nombre des œufs pondus par un adulte n’a pas dépassé 58 dans
mes cellules, et il a été généralement beaucoup plus faible. Je
ne crois pas que 58 œufs représentent, même approximativement,
la fécondité moyenne car je n’ai pas pu réaliser de très bonnes condi-
tions d’élevage. Les difficultés proviennent de l’habitude qu’a
segnis de grimper au plafond des cellules et d’y rester (2, p. 457),
et surtout de l’obligation où je me suis trouvé, pour être sûr de ne pas
introduire d’autres segnis dans les cellules, de « purifier » la nourriture
par écrasement (2, p. 453).
Durées de la vie. — - Voici quelques dates copiées sur mes fiches
d’élevage :
Une larve de l’érable, mise en cellule le 16 juillet 1946, est devenue
une protonymphe le 2 août, une deutonymphe le 24 août, une trito-
nymphe le 27 septembre et un adulte le 24 novembre de la même
année. Le 1er œuf observé a été pondu le 11 mai 1947. L’adulte est
mort en septembre 1947.
Une larve de l’érable mise en cellule à la même date que la précé-
dente est devenue une protonymphe le 2 août, une deutonymphe le
1. Je rappelle que segnis, ou du moins certaines de ses races, se rencontre parfois
abondamment à la face inférieure des feuilles, sur des arbrisseaux ou des arbres (2,
p. 453). J’ai donc cherché des œufs de segnis sur des feuilles, mais en vain. Segnis étant
la seule espèce de Camisia qui soit arboricole dans notre faune, ses œufs, avec leur
prélarve à pointe rostrale, sont caractéristiques à condition qu’on ne les trouve pas à
terre ou sur des plantes basses. Les autres Acariens arboricoles ont des œufs très diffé-
rents.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 2, 1950.
16
— 228 —
i3 septembre, une tritonymphe le 22 octobre et un adulte le 19 mars
1947. Le 1er œuf a été observé le 24 avril. L’adulte est mort après le
26 septembre 1947.
A ces dates et à quelques autres correspondent les durées sui-
vantes, pour la vie aux stases nymphales et adulte : protonymphe,
22, 29, 42 jours, deutonymphe, 34, 36, 39 jours ; tritonymphe 58,
171, 148 jours ; adulte, plus de 200 jours et dans le seul cas de mort
naturelle (ou paraissant telle), 336 jours. L’animal qui a vécu
336 jours à la stase adulte avait déjà vécu plus de 100 jours aux
autres stases. Au total la durée de sa vie a dépassé 436 jours. Camisia
segnis est un acarien à grande longévité. Remarquons les fortes
inégalités dans les durées des vies nymphales. Elles varient du simple
au double, et même au triple, pour la même stase, selon les individus.
Les chiffres donnés plus haut comprennent, pour des larves ou
des nymphes, la vie active et la période pupale qui la termine. Aux
; pproches de celle-ci l’animal cesse de manger et s’immobilise à la
place qu’il occupait. Comme il ne remuait guère auparavant on ne
remarque rien. Pour savoir la date d’entrée en torpeur il faut exciter
l’animal avec un pinceau, à chaque visite de la cellule, jusqu’à ce
qu’il cesse de réagir par de légers mouvements. J’ai trouvé ainsi que
la période pupale a duré, selon les individus, de 7 à 9 jours à la fin
d’une vie larvaire et de 9 à 16 jours à la fin d’une vis nymphale.
Le plus gros nombre a été relevé pour une protonymphe, c’est-à-dire
pour l’éclosion d’une deutonymphe. L’irrégularité, d’un individu à
l’autre, est donc forte. Même lorsqu’il est sûr de la date à laquelle
a commencé la période pupale, l’éleveur ne peut prévoir qu’à une
semaine près l’éclosion d’une nymphe ou d’un adulte.
Cependant il est mis en garde, quelques jours avant l’éclosion,
par un changement d’aspect de la pupe. De l’air vient occuper l’in-
tervalle entre les peaux des deux stases. Cela signifie que la stase
nouvelle est complètement formée et que l’ancienne est réduite à
une peau morte, à une exuvie. En lumière réfléchie la pupe prend en
effet l’apparence d’une exuvie. Elle est plus claire qu’avant et quel-
quefois un peu irisée. Une période que l’on peut appeler exuviale
commence.
La période exuviale se termine à l’éclosion. Dans mes élevages
elle a duré de 1 à 7 jours. En la retranchant de la durée pupale, dans
chaque cas, on a la durée de formation de la stase émergente. Cette
dernière durée est moins variable que les autres car toutes ses valeurs
constatées, pour des nymphes et des adultes, étaient comprises
entre 7 et 12 jours. Il est probable que la période exuviale est parfois
très longue, car l’animal attend pour éclore que les conditions atmos-
phériques le lui permettent. La pluie, ou une forte humidité, sont
probablement nécessaires.
— 229 —
Malpropreté superficielle. — A une stase quelconque l’ani-
mal est parfaitement propre à sa naissance, cela va de soi. L’adulte
est déjà bien coloré, brun. Plus tard l’animal se salit. Je renvoie pour
ce sujet à ce que j’en ai dit en 1936 (1, pp. 42, 43). J’ajoute seulement
que les segnis de mes cellules, bien qu’ils n’aient pas été aussi sales,
en moyenne, que ceux que l’on trouve dans la nature, se sont cou-
verts néanmoins, par endroits, de matières étrangères. Celles-ci sont
principalement du lichen gris puisqu’elles sont empruntées aux
cellules. En vérifiant cela j’ai remarqué que beaucoup d’hyphes
étaient vides et par conséquent provenaient d’une nourriture digérée,
donc des excréments, toujours très nombreux. En l’absence des
poussières de l’air le contact avec le substratum sur lequel il déam-
bule suffit donc à l’animal pour qu’il se salisse. Il aime en effet se
blottir dans des trous ou sous des abris. Cependant cela ne suffirait
pas puisque les autres Oribates très communs qui vivent exactement
dans les mêmes conditions que segnis, sur les mêmes rameaux de
mon érable, qu’ils soient observés en liberté ou après un long passage
dans les mêmes cellules que segnis, c’est-à-dire Cymbaeremaeus
cymba, Micreremus brevipes et Hemileius plantivaga, sont toujours
propres. Nous devons admettre que segnis, à tous les âges, secrète
à travers sa cuticule une matière collante, ou bien que son céro-
tégument reste collant.
Je me suis demandé si le lichen gris pouvait vivre et grandir à la
surface de segnis. Je ne le crois pas. Dans tous les fragments de lichen
gris détachés de la peau des vieux adultes les hyphes et les gonidies
donnent plutôt l’impression d’être en désordre, d’avoir été mélangés
artificiellement. Toutefois la différence n’est pas considérable avec
le thalle normal parce que les hyphes, les gonidies et la matière
mucilagineuse de ce thalle sont distribués uniformément. Aucune
partie du thalle, aucune couche, n’est différenciée. Ma conclusion
n’est donc pas tout à fait sûre. Il ne faudrait surtout pas l’étendre
à tous les végétaux inférieurs, aux algues unicellulaires en parti-
culier.
II. — Platynothrus peltifer.
Les observations qui suivent ont toutes été faites dans des cellules
d’élevage.
Ponte. — Les œufs de Platynothrus peltifer sont pondus ordi-
nairement par groupes de 3 ou 4. Ceux d’un même groupe se touchent
et sont orientés d’une manière quelconque les uns par rapport aux
autres. Ils adhèrent faiblement à leur contact. Assez fréquemment on
en trouve seulement 2 ensemble, ou même un seul, isolé. Dans le
corps de l’animal pendant la vie, j’ai vu au maximum 5 œufs.
— 230 —
Les œufs sont nus, blancs, lisses, brillants, allongés, et ils con-
tiennent rapidement une prélarve. J’ai remarqué qu’ils sont tou-
jours pondus dans les cellules à des endroits très mouillés. Ils ne
paraissent même pas craindre de rester dans l’eau. Ils sont quel-
quefois mal dissimulés, mélangés par exemple aux excréments de la
mèrë, mais c’est exceptionnel. D’ordinaire ils sont très habilement
cachés dans des fentes. La femelle, comme on sait, a un ovipositeur
très long. La dissimulation des œufs est gênante pour l’éleveur.
Même en petite cellule on n’est jamais sûr qu’il n’y ait pas d’autres
œufs que ceux qu’on a réussi à découvrir en fouillant partout.
C’est trois semaines ou un mois après l’éclosion d’un adulte que
j’ai pu constater la présence, dans la cellule, de son premier œuf.
Ensuite, d’après les 4 élevages où j’ai fait le relevé des naissances,
les fécondités suivantes ont été atteintes : clone (3-2), 108 œufs ;
clone 17, 122 œufs ; clone (4-1), 138 œufs ; clone (3-1), 236 œufs.
Ces nombres ne se rapportent qu’à la progéniture d’un seul individu,
la fondatrice du clone, car j’ai pris soin de ne jamais laisser, dans les
cellules de ponte, que des larves et des nymphes jeunes. Dans aucun
cas la pondeuse n’est morte de vieillesse et rien ne prouve qu’elle
avait fini de pondre. Il est donc probable que les nombres observés
sont des minima et que le nombre normal des descendants de
lre génération, si rien de fâcheux ne leur arrive, est supérieur à 250.
Un autre motif pour qu’il en soit ainsi est que je n’ai pas compté
les œufs directement, mais les larves et les nymphes qui en sont
issues ; or il y a toujours quelques œufs qui n’éclosent pas L
La ponte n’est pas continue. Il y a des périodes actives et des.
pauses. La fondatrice du clone (3-1), par exemple, s’est arrêtée de
pondre pendant 3 mois, puis elle a repris son travail. Les pauses ne
sont pas dues au froid car mes élevages ont été maintenus pendant
l’hiver dans un appartement chauffé, à une température moyenne.
Durées de la vie. — Comme pour Camisia segnis la longévité
est grande. Dans le cas le plus complètement observé, une larve
appartenant au clone 3 a été mise en cellule le 21 novembre 1946.
Elle avait déjà quelques jours d’existence. Elle est devenue une
protonymphe le 4 décembre, une deutonymphe le 8 janvier 1947,
une tritonymphe le 18 février et un adulte le 19 avril. Celui-ci a
engendré le clone (3-1) et il vivait encore le 16 novembre 1947 lorsque
j’ai dû arrêter tous mes élevages. Les durées de la vie aux 5 stases ont,
été par conséquent les suivantes : larve, plus de 14 jours ; proto-
nymphe, 36 jours ; deutonymphe, 42 jours ; tritonymphe, 51 jours ;
j
1. Je ne crois cependant pas que le défaut d’éclosion des œufs, si j’avais pu le faire
intervenir, aurait notablement changé les résultats, car dans mes élevages les œufs
non éclos étaient rares. Un examen minutieux de ce qui restait dans les cellules, après
leur utilisation, ne m’a même pas toujours permis d’en trouver un seul.
adulte, plus de 212 jours. Immature ou non l’animal a vécu plus
d’un an.
Voici dans un 2e cas, celui de la fondatrice du clone (4-1), les durées
de la vie : larve, prélevée dans le clone 4 et déjà vieille quand l’élevage
a commencé, plus de 4 jours ; protonymphe, 36 jours ; deutonymphe,
44 jours ; tritonymphe, 70 jours ; adulte, 156 jours. L’adulte est mort
accidentellement. Dans les autres cas la date d’éclosion n’a pas été
observée pour chacune des stases et les résultats sont incomplets.
Les périodes pupales sont comprises dans les nombres donnés plus
haut. Je n’ai pas fait d’observations sur leurs durées. Rien n’avertit
l’observateur quand elles commencent car l’animal tombe en torpeur,
en général, à l’endroit où il mangeait.
Quelquefois cependant il se déplace pour s’empuper. J’en ai eu la
preuve dans certains élevages dont les cellules avaient un fond garni
de sable. Pour un motif que j’ignore des trous profonds se creusent
dans ce sable après un nombre suffisant de mouillages. A plusieurs
reprises j’ai trouvé ces trous remplis par des nymphes et des larves
de peltifer, quelques-unes capables de mouvements, d’autres entrées
dans la torpeur pupale, d’autres enfin à l’état de pupes avec la
stase suivante déjà formée. Dans ces trous les Acariens étaient serrés
les uns contre les autres comme des sardines dans une boîte, tous
orientés de la même façon, la tête en bas et le derrière à l’ouverture
du trou. Cette position est logique puisque l’animal, quand il éclôt,
quitte son exuvie à reculons.
De tels encaquages révèlent, chez peltifer, un instinct grégaire.
Remarquons que cet instinct est commun chez les Acariens. Je
rappelle, parmi beaucoup d’exemples, les Dinogamasus ou Dolaea
qui remplissent la cavité dorsale des hyménoptères du genre Coptor-
thosoma, les « nids de l’Oribate châtain » observés par Dugès, et mes
propres observations sur Balaustium florale.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
Travaux cités.
1. Grandjean (F.). — Les Oribates de Jean, Frédéric Hermann et de son
père [Ann. Soc. Entom. France, t. CV, pp. 27 à 110, 1936);
2. id. — Sur l’élevage de certains Oribates en vue d’obtenir des clones
(Bull. Mus. Hist. Nat. Paris, 2e série, t. XX, pp. 450 à 457, 1948).
232 —
Hydracariens nouveaux des Pyrénées note).
Par C. Angelier.
Lundbladia plumifera C. Angelier 1949.
Nous avions décrit cette espèce d’après 2 $ et 1 nymphe recueillies
dans les mousses d’un ruisseau affluent du Tech (Pyrénées-Orientales)
en 1948 (C. Angelier, Bull. Mus., 2e sér., XXI, n° 3, 1949, p. 358).
Nous l’avons, en août 1949, retrouvée dans les Basses-Pyrénées ;
nous pouvons ainsi décrire le $ et rectifier, en même temps, une
erreur dans la description de la Ç, erreur due à une mauvaise prépa-
ration.
Mâle. — Coloration rouge brique. Longueur dorsale : 900 p ; largeur au
niveau des pattes postérieures : 545 p. Il est donc nettement plus petit
que la ?. Le bord frontal du corps est à peu près rectiligne ; le bord posté-
rieur est arrondi. Les yeux, groupés par paire dans 2 capsules oculaires,
sont situés à l’extrémité des plaques préoculaires, et font saillie sur les
bords latéraux du corps. Les soies antenniformes sont plumeuses.
La grande plaque frontale a une longueur de 300 p, et une largeur
de 280 p. L’organe frontal est petit, non pigmenté. La paire de plaques
chitineuses que nous avions signalée chez la 9, près des plaques latérales I
et II, est en réalité un prolongement des épimères 3 et 4 (une mauvaise
préparation des 9, donnait l’impression qu’il s’agissait de plaques supplé-
mentaires). Nous donnons d’ailleurs une figure, très réduite, de la face
dorsale de la 9, telle qu’elle se présente en réalité.
Sur la face ventrale, les épimères, groupés 2 à 2, occupent à peine la
moitié de la longueur. Les épimères antérieurs ont une longueur de 260 p
et une largeur de 180 p. Les soies plumeuses, sur le bord interne, sont plus
nombreuses que chez la 9- Les épimères postérieurs mesurent 260 p ; leur
largeur est de 170 p. La forme des ces épimère est très voisine de celle de
la 9 ; cependant, ils sont plus rapprochés sur la ligne médiane, et entourent
plus complètement l’organe génital.
L’organe maxillaire a une longueur totale de 300 p ; le rostre mesure
120 p ; la largeur au niveau de l’insertion des palpes est de 140 p. Longueur
de la mandibule : 245 p (onglet compris) ; hauteur : 45 p ; onglet : 65 p'.
Le palpe est identique à celui de la 9 ; il porte des soies plumeuses sur
les 3 premiers articles. Dimensions, en p :
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 2, 1950.
Lundbladia plumifera C. Angelier. — 1 : Face dorsale — 2 :"Face ventrale <J —
3 : Palpe $ — 4 : Organe maxillaire (J — 5 : Patte antérieure $ — 6 : Patte antérieure $
— 7 : Face dorsale? (très réduite).
— 234 —
Longueur des pattes : 1 : 560 [x ; 2 : 630 p ; 3 : 670 p ; 4 : 920 p.
Les soies plumeuses, sur les pattes antérieures, sont moins nombreuses
que chez la $.
L’organe génital, long de 240 p (sclérite compris) est situé entre les
cpimères. Le pore excréteur est porté par Une plaque de forme ovale,
située à 255 p du bord postérieur du corps.
Stations. — Cascade d’un ruisseau affluent rive gauche du Tech
(Pyrénées-Orientales), entre Tech-sur-Tech et Arles-sur-Tech. Le
11-V 1 1 1-1948. Temp. : 18°C. 2 Ç, 1 nymphe.
Nive, à Cambo-les-Thermes (Basses-Pyrénées), dans les mousses
d’un rapide. Le l-IX-1949. Temp. : 21°C. Ph : 7,7, 2 (J, 5 Ç, 2 nym-
phes.
(Une Ç était ovigère : 5 œufs d’un diamètre de 140 p).
Sperchon resupinus Viets 1922.
Cette espèce n’était jusqu’ici connue que de l’Allemagne, de
l’Autriche et de la Suède.
Femelle. — Elle est d’assez grande taille. Longueur : 1050 p ; largeur :
820 p. La forme du corps est ovale, large. Coloration brun foncé. La face
dorsale ne présente aucun caractère particulier ; les papilles de la peau sont
plates, non saillantes.
L’organe maxillaire mesure 290 p ; le rostre 100 p ; largeur au niveau
des palpes : 140 p. La mandibule est très longue : 360 p (onglet compris).;
hauteur : 75 p ; onglet : 75 p.
Le palpe est caractérisé par la hauteur exceptionnelle du 2e article ;
les soies sont plumeuses. Dimensions, en p :
Sur la face ventrale, l’aire épimérale est longue de 425 p. L’organe
génital mesure 240 p (sclérites compris).
235
Les pattes ne présentent aucune particularité. Elles mesurent : 1 : 675 p ;
2‘: 750 p; 3 : 875 p; 4 : 1175 p.
Nymphe. — Elle est semblable à l’adulte, par la forme du corps et des
Sperchon resupinus Viets. — 8 : Face ventrale $ — 9 : Organe maxillaire $ — 10 :
Palpe ? — 11 : Face ventrale nymphe — 12 : Palpe nymphe — Sperchom papillosus
S. Thor. — 13 : Face ventrale J' — 14 : Palpe — 15 : Structure de la peau.
épimères, mais elle est de taille beaucoup plus petite. Longueur : 540 p ;
largeur : 425 p.
Longueur de l’organe maxillaire : 180 p; largeur au niveau de l’inser-
tion des palpes : 95 p ; rostre : 60 p.
Le palpe est identique à celui de l’adulte. Dimensions, en p :
— 236
Longueur de l’aire épimérale : 260 p. L’organe génital provisoire
mesure 70 p. Il est constitué par 2 plaques chitineuses, qui entourent
4 cupules.
Longueur des pattes : 1 : 325 p ; 2 : 380 p ; 3 : 450 p ; 4 : 600 p.
Stations. — Tech, à La Preste (Pyrénées-Orientales). Le 25- VI II-
1947.
Temp. : 14°, 5. 1 nymphe.
Ruisseau de Glaire, près de Barèges (Hautes-Pyrénées). Le 9- V III-
1949.
Temp. : 15°C. 2 $.
Sperchon ( Mixosperchon ) papillosus S. Thor 1901.
Très commune dans toute l’Europe, cette espèce n’avait cependant
pas encore été signalée en France, à notre connaissance.
Mâle. — Coloration brun foncé. Forme d’un ovale très large. Longueur :
560 p ; largeur : 425 p. La peau est striée, couverte de papilles nombreuses
et petites. Sur la face dorsale, 2 paires de plaques chitineuses de grande
taille.
L’organe maxillaire, long de 150 p, à rostre court, est massif. Le palpe
est long, et porte sur le bord dorsal des soies plumeuses. Sur le bord ven-
tral du 3e article, 2 courtes épines. Dimensions du palpe, en p :
La longueur de l’aire épimérale est de 320 p. L’organe génital mesure
120 p (sclérites compris). '
Longueur des pattes : 1 : 525 p ; 2 : 550 p ; 3 : 675 p ; 4 : 875 p.
Femelle. — Elle ressemble au S par son aspect, mais elle est de taille
plus grande. Longueur : 660 p ; largeur : 540 p. Les plaques chitineuses
de la face dorsale sont plus petites que chez le $ ; les caractères de la peau
sont les mêmes.
— 237 —
Longueur de l’organe maxillaire : 200 p. Dimensions du palpe, en p :
Longueur de l’aire épimérale : 420 p. Longueur de l’organe génital :
175 p.
Longueur des pattes : 1 : 750 p ; 2 : 900 p ; 3 : 1000 p ; 4 : 1200 p.
Stations. — Salat, à St-Girons (Ariège). Le 5-IX-1949. 1 Ç.
Lez, à St-Girons (Ariège). Le 4-IX-1949. 1 $
Baup, à St-Girons (Ariège). Le 4-IX-1949. 3 Ç.
Nive, à Cambo-les-Thermes (Basses-Pyrénées). Le l-IX-1949, 13 <$,
11 Ç. — A4 kms au sud de Cambo-les-Thermes, 6 çj, 10 $.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
I
i
— 238
Hydracariens phréaticoles de France.
Genre Kongsbergia S. Tiior 1899.
Par Eugène Angelier.
S’il n’est pas aussi abondamment représenté que les genres Atrac-
tides ou Megapus, le genre Kongsbergia constitue néanmoins un des
éléments les plus fréquents de la faune phréaticole. Nous avions déjà
signalé en France Kongsbergia clypeata Szalay et K. alata Szalay
dans les eaux souterraines de la vallée de la Têt (Pyrénées-Orientales)
(E. Angelier, Mém. Mus. H ist. Nat., XXIX, fasc. 2, 1949, p. 227).
Une espèce nouvelle pour la Science et trois espèces nouvelles pour la
faune française ont été recueillies au cours de l’été 1949.
Kongsbergia angusta Walter 1947.
(C. Walter, Verh. Naturf. Geéell. in Basel, LVIII, 1947, p. 200).
Cette espèce n’était connue que du Jura suisse, où Walter l’a
signalée en 9 stations. Nous l’avons retrouvée, en France, dans le
massif de la Grande-Chartreuse.
Mâle. — Coloration brun-clair. Longueur ventrale : 347 p. ; largeur :
205 p ; il est donc plus petit que le <J décrit par Walter. La forme générale
est allongée, arrondie aux 2 extrémités, et les épimères dépassent de 42 p
l’extrémité antérieure dorsale.
Sur le bouclier dorsal, les soies sont courtes et fines.
Longueur de la mandibule : 125 p (onglet compris) ; hauteur : 17 p ;
onglet : 35 p. Dimensions du palpe, en p :
Le 2e article porte 4 expansions chitineuses sur sa face ventrale, qui est
de forme convexe.
La face ventrale du corps ne présente aucun caractère particulier. Pro-
fondeur du sinus maxillaire : 100 p.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 2, 1950.
Kongsbergia angusta Walter. — 1 : Face ventrale <£ — 2 : Face ventrale $ — Kongs-
bergia simillima Walter. — 3 : Face ventrale $ — 4 : Face dorsale <$ — Kongsbergia
elliptica E. Angelier. — 5 : Face ventrale — 6 : Face dorsale $ — Kongsbergia
alata Szalay. — 7 : Face ventrale <£ — Kongsbergia dentata Walter. — 8 : Face ven-
trale çj — 9 Face ventrale ? —
240 —
Longueur des pattes : 1 : 230 p ; 2 : 245 p ; 3 : 250 p ; 4 : 365 p (4e article :
70 p ; 5e : 60 p ; 6e : 85 p). Le 5e article des pattes postérieures est remar-
quable par ses caractères sexuels secondaires : 2 épines, la postérieure
allongée, et l’antérieure de forme triangulaire, sont insérées sur une saillie
de l’article.
Femelle. — Elle ressemble au S par la coloration et la forme, mais elle
est de taille plus grande. Longueur ventrale : 420 p ; largeur : 240 p. Lon-
gueur de la mandibule : 120 p (onglet compris) ; hauteur : 18 p ; onglet :
35 p. Dimensions du palpe, en p :
Le 2e article a la mêjne forme que chez le <?, mais les expansions chiti-
neuses sont moins prononcées.
Profondeur du sinus maxillaire : 75 p.
Longueur des pattes : 1 : 250 p ; 2 : 270 p ; 3 : 280 p ; 4 : 420 p.
Stations. — Vallée souterraine du ruisseau de Cozon, à Entre-
mont-le-Vieux (Isère). Le 19-IX-1949. Temp. : 15°C. 1 1 $.
Kongsbergia clypeata Szalay 1945.
(L. Szalay, Ann. Hist. Nat. Mus. Nat. Hung., XXXVIII, n° 2,
1945, p. 38). (= K. pusilla, Motas et Tanasachi, Notât. Biolog., IV,
n° 1-3, 1946, p. 36). (E. Angelier, Mém. Mus. Hist. Nat., XXIX,
fasc. 2, 1949, p. 247).
Cette espèce est connue de Roumanie et de France.
Stations. — Vallée souterraine de la Têt (Pyrénées-Orientales).
Le 24-VIII-1948. Temp. : 14°C, 2 $, 2 Ç. — Vallée souterraine du
Gave d’Ossau (Basse-Pyrénées), aux Eaux-Chaudes (le 20-VIII-1949,
Temp. : 13°C. 1 (J) et à Arudy (le 24-VIII-1949. Temp. : 16°C. 1 $).
Kongsbergia simülima Walter 1947 ?
(= K. similis, C. Walter, Verh. Naturf. Gesell. in Basel, LVIII,
1947, p. 203).
Seules la Ç et la nymphe de cette espèce sont connues, du Jura
suisse. Nous pensons qu’un rencontré en Haute-Savoie, appartient
vraisemblablement à la même espèce.
241 —
Mâle. — La coloration est jaune-brun, la forme allongée, arrondie
aux 2 extrémités. Longueur ventrale : 350 p ; largeur dorsale : 300 p ;
largeur : 200 p.
Les soies antenniformes, très proches l’une de l’autre, sont insérées
Kongsbergia angusta Walter. — 10 : Palpe o — 11 : Patte postérieure d — 12 : Palpe?
— Kongsbergia simillima Walter. — 13 : Palpe d — 14 : Patte post. d — Kongs-
bergia elliptica E. Angelier. — 15 : Palpe d — - 16 : Patte post. $ — Kongsbergia
dentata Walter. — 17 : Palpe d — 18 : Patte post. d 19 : Palpe? — Kongsbergia alata
Szalay. — 20 : Palpe O — 21 : Patte post. g.
sur 2 saillies chitineuses. Sur le bouclier dorsal, on remarque 2 soies plus
fortes et plus longues que les autres, et, entre leur point d’insertion, 2 pores
glandulaires.
L’organe maxillaire mesure 105 p. La mandibule est courte ; 105 p
(onglet compris) ; onglet : 30 p. Dimensions du palpe, en p :
— 242 —
Il rappelle, par la forme du 2e article, le palpe de Kongsbergia clypeata
Szalay ; mais les expansions chitineuses y sont plus développées, et le
4e article est plus grêle. Ce sont ces caractères qui nous ont incité à rap-
porter cet individu à Kongsbergia simillima.
La face ventrale du corps ne présente aucune particularité. Profondeur
du sinus maxillaire : 80 p.
Longueur des pattes : 1 : 295 JJ. ; 2 : 260 p ; 3 : 290 p ; 4 : 440 p (4e article :
75 p ; 5e : 75 p ; 6e : 85 p). La patte postérieure rappelle, par les soies en
peingne de l’épine antérieure du 5e article, Kongsbergia alata Szalay ;
cependant, l’épine postérieure est plus fine.
Station. — - Vallée souterraine du ruisseau de l’Usses, à Bonlieu
(Haute-Savoie). Le 20-VI-1949. Temp. : 12°C. 1
Kongsbergia elliptica n. sp.
Cette nouvelle espèce se rapproche, par les caractères sexuels
secondaires des pattes postérieures, de Kongsbergia simplicipes
Walter 1947. Elle s’en distingue cependant par la forme du corps
et les palpes.
Mâle. — Coloration jaune-brun. Forme du corps elliptique, très allongée
aux 2 extrémités. Longueur ventrale : 350 p ; longueur dorsale : 300 jj ;
largeur : 170 p.
Les soies antenniformes sont distantes de 38 p. Le bouclier dorsal
épouse la forme du corps. On remarque sur celui-ci 2 soies plus fortes que
les autres, avec 2 pores glandulaires entre leur point d’insertion.
Longueur de l’organe maxillaire : 100 p. Longueur de la mandibule :
125 p (onglet compris) ; hauteur : 16 p ; onglet: 35 p. Dimensions du palpe,
en p :
Ce palpe est 'remarquable par le 2e article, dont la longueur dépasse
celle du 4e (ce qui rapproche cette espèce de Kongsbergia callosa Walter
— 243 —
1947) ; de plus, la face ventrale de cet article n’est pas convexe, comme
chez les espèces précédentes, mais presque rectiligne, et porte 4 expansions
chitineuses.
Profondeur du sinus maxillaire : 85 p.
Les pattes, sauf la dernière paire, sont plus courtes que le corps ; lon-
gueur : 1 : 260 p ; 2 : 250 p ; 3 : 270 p ; 4 : 400 p (4e article : 70 p ; 5e : 70 p;
6e : 80 p). Le 4e article des pattes postérieures porte quelques soies plu-
meuses ; sur le 5e, l’épine antérieure est eourte, finement denticulée.
Stations. — Vallée souterraine de l’Ariège, à l’Hospitalet (Ariège).
Le 7-IX-1949. Temp. : 17°C. 3 <$. — Vallée souterraine du Gave
d’Aspe, aux Forges d’Abel (Basses-Pyrénées). Le 25-VIII-1949.
Temp. : 15°C. 1 <$.
Kongsbergia dentata Walter 1947.
(C. Walter, Verh. Naturf. Gesell. in Basel, LVIII, 1947, p. 211).
Cette espèce n’était connue que du Jura suisse.
Mâle. • — Coloration jaune-brun. Longueur ventrale : 360 p ; longueur
dorsale : 325 p ; largeur : 215 p.
L’organe maxillaire est court (80 p) ; la mandibule également (85 p,
onglet compris). Dimensions du palpe, en p :
Ce palpe est remarquable par sa forme élancée ; les expansions chiti-
neuses du 2e article sont peu développées.
Les pattes sont beaucoup plus courtes que chez l’individu décrit par
C. Walter : 1 : 280 p ; 2 : 285 p ; 3 : 290 p ; 4 : 450 p ; 4<= article : 75 p
5e : 75 p ; 6e : 100 p). Aux pattes postérieures, les 2 épines du 5e article
sont moins fortes que chez les autres espèces du genre. L’épine antérieure
est finement denticulée.
Femelle. — Longueur ventrale : 410 p ; longueur dorsale : 375 p ; lar-
geur : 255 p.
• Dimensions du palpe, en p :
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 2, 1950. 17
— 244 —
La face ventrale du 2e article ne porte aucune expansion chitineuse.
Longueur des pattes : 1 : 290 p. ; 2 : 320 p ; 3 : 350 p ; 4 : 420 p.
Stations. ■ — - Vallée souterraine du ruisseau de l’Usses, à Bonlieu
(Haute- Savoie). Le 20-VI-1949. Temp. : 12°C. 2 3 Ç. — Vallée
souterraine du Fier, près de son confluent avec le Rhône (Haute-
Savoie). Le 20-VI-1949. Temp. : 19°C. 1 3 Ç. — - Vallée souterraine
du ruisseau de Cozon, à Entremont-le-Vieux (Isère). Le 19-IX-1949.
Temp. : 15°C. 2 Ç. — Vallée souterraine du Gave d’Ossau, aux Eaux-
Chaudes (Basses-Pyrénées). Le 20-VIII-1949. Temp. : 13°C. 2 <$, 4 Ç.
— Vallée souterraine du Gave d’Aspe, à Eygun (Basses-Pyrénées).
Le 23-VIII-1949. Temp. : 17°C. 1 2 $.
Kongsbergia alata Szalay 1945.
(L. Szalay, Ann. Hist. Nat. Mus. Nat. Hung., XXXVIII, n° 2,
1945, p. 37). (= K. pectinigera Motas et Tanasachi, Notât. Biolog.,
IV, n° 1-3, 1946, p. 38). (= K. pectinigera sinuosa, Motas, Tana-
sachi et Orghidan, Notât. Biolog. ; V, n° 1-3, 1947, p. 50. — et
Motas, Tanasachi et Botnariuc, Bulet. Polit. « Gh. Asachi »,
n° 3, fasc. 2, 1948, p. 757). (= K. pectinata, C. Walter, Verh.
Naturf. Gesell. in Basel, LVIII, 1947, p. 214). (E. Angelier, Mém.
Mus. Hist. Nat., XXIX, fasc. 2, 1949, p. 249).
Cette espèce est connue de Roumanie, de Yougoslavie, de Suisse
et de France. La multiplicité des synonymies provient de ce que
3 auteurs ont décrit simultanément l’espèce, les relations interna-
tionales étant interrompues par la guerre. Nous pensons que la
variété sinuosa décrite par Motas et Tanasachi n’a pas de raison
d’être. La chitinisation plus forte et la forme sinueuse du corps
semblent être dues à l’âge des individus. En effet, tant dans les Alpes
que dans les Pyrénées, nous avons rencontré tous les stades inter-
médiaires entre le type décrit par Szalay et la variété de Motas et
Tanasachi. Nous en donnons d’ailleurs une figure.
Stations. — Vallée souterraine du ruisseau de Plisses, à Bonlieu
(Haute-Savoie). Le 20-VI-1949. Temp. : 12°C. 1 $. ■ — - Vallée sou-
terraine du Fier près de son confluent avec le Rhône (Haute-Savoie).
Le 20-VI-1949. Temp. : 19°C. 2 $. — Vallée souterraine du ruisseau
de Cozon, à Entremont-le-Vieux (Isère). Le 19-IX-1949. Temp. :
15°C. 1 (J, 1 $. — Vallée souterraine du Vernaison, aux; Barraques-
en-Vercors (Drôme). Le 28-VI-1949. Temp. : I5°C. 1 <§. ■ — - Vallée
souterraine de la Têt, à Thuès-les-bains (Pyrénées-Orientales). Le
12-IX-1949. Temp. : 19°C. 2 <?, 1 $.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 245 —
Pauropodes argentins récoltés par M. Julio A. Posas Costa
DANS LE TERRITOIRE DE MlSIONES.
Par Paul A. Remy.
Allopauropus tenuis Remy. San Ignacio, 23 mars 1949, 1 $
à 9 pp.
N’était signalé que d’Algérie orientale, de Côte d’ivoire et d’Afrique
orientale (Kisumu) ; je viens de le rencontrer dans le matériel récolté
en Basse-Egypte par B. Condé pendant l’été 1949.
Allopauropus proximus Remy. Avec le précédent, 3 $ à 9 pp.
Mentionné déjà de Côte d’ivoire et d’Afrique orientale (Kisumu,
Mombasa) ; existe aussi en Basse-Egypte (B. Condé leg., été 1949).
Allopauropus pistor n. sp. Avec les précédents, 1 (J à 9 pp.
Longueur : 0,57 mm.
Antennes. — Rameau tergal 2 fois 1/2 aussi long que large, un
peu plus long que le 1/5 (5/23) de son flagelle F1 ; au rameau sternal,
le flagelle antérieur F2 un peu plus court que la 1/2 du flagelle pos-
térieur Fa (5/12) qui est légèrement plus court (25/31) que le flagelle
F1 ; le pédoncule du globule g est égal à un peu moins de la 1 /2 de
la largeur de celui-ci, elle-même égale à celle du rameau tergal.
Tronc. Les 2 poils de la rangée postérieure du 6* tergite égaux
aux 2/5 de leur écartement qui est 1 fois 3/5 celui des soies pygidia-
les av Trichobothries ni terminées par une boule ovoïde, finement
pubeseente. Pénis à contour triangulaire, 1 fois 1/3 aussi long que
large. Au tarse des p. ix, le poil proximal est égal au 1/4 de la lon-
gueur de l’artiele.
Pygidium. Tergum à bord postérieur présentant un lobe médian
arrondi ; soies subcylindriques ; les tq un peu plus courtes que leur
écartement, plus longues (22/17) que les «2 et plus eourtes (11/15)
que les a3 ; les a2 plus proches des a3 que des cq. Styles st en forme
de pilon (d’où le nom spécifique), leur longueur égale au 1/3 de leur
écartement qui est légèrement plus grand (15/13) que celui des cq.
Sternum. Soies b1 subcylindriques, égales à environ 1 fois 1/2 leur
écartement ; soie^ b2 à peine plus longues que les <q ; pas de soies b3.
Plaque anale à corps trapézoïde, à bords latéraux légèrement eon-
caves en avant, légèrement convexes en arrière ; sa région posté-
rieure, qui présente une paire de lobes séparés par une encoche assez
1. Abbréviatiofts. p. = patte locomotrice ; pp. = paire de pattes lacom.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 2, 1950.
— 246 —
large, à fond arrondi, porte : 1° une paire d’épais appendices subla-
téraux arqués vers l’extérieur, à région distale un peu dilatée ;
2° une paire d’appendices sternaux plus courts et plus minces que les
précédents, et insérés tout près d’eux.
• Affinités. - — - Par les caractères de sa plaque anale, l’espèce est
voisine de mes A. acuminatus d’Algérie, A. transilvanus d’Europe
centrale, A. subminutus du Midi de la France et^/1. Ludovicae de
Corse ; elle se distingue de tous ces animaux par la forme et la
brièveté de ses styles.
Fie. 1. — Allopauropus pistor n. sp. $ à 9 pp. — A. Région distale d’une 3e tricho-
bothrie. — B. Pénis gauche, face antérieure. - — C. Région postérieure du pygidium,
face sternale (les épais appendices sublatéraux de la plaque anale étaient très obliques
et n’ont pu être mesurés). — X 990.
Polypauropus Duboscqi Remy. Loreto, 17 mars 1949, 2 $ à 10 pp.
Les poils q et q' du rameau ahtennaire sternal sont subcylindriques.
Les trichobothries m sont très amincies dans leur région distale.
Les soies b3 du sternum pygidial sont un peu plus renflées vers l’ex-
trémité distale que celles du type.
La forme typique est répandue en Europe méridionale (jusqu’en
Bugey et en Transylvanie), en Afrique (Algérie, Côte d’ivoire) ; sa
var. inflatisetus est en Europe méridionale (et dans des serres de Lyon
et de Paris), en Algérie et en Afrique orientale britannique (Kisumu).
Scleropauropus (S.) crinitus n. sp. Loreto, 17 mars 1949, 1 q
à 9 pp.
Longueur : 1,30 mm.
Tête. — Organes temporaux plus longs (environ 1 fois 1/3) que
leur écartement minimum. Poils tergaux annelés, pubescents, rap-
pelant tout à fait ceux des Pauropidae ; à la lre rangée, les sub-
médians ax un peu plus longs (14/11) que leur écartement, et égaux
247 —
aux sublatéraux a2, l’intervalle <q a2 égal à l’écartement des a1 ;
à la 2e rangée, les a± égaux à leur écartement, plus courts (4/5) que
les a2, l’intervalle ax a2 égal aux 2/3 de l’écartement des cq ; à la
3e rangée, les <q égaux à leur écartement, légèrement plus courts
{10/13) que les a2, l’écartement des <q égal aux 3/5 de l’intervalle
a1 a2 ; à la 4e rangée, les <q, un peu plus longs (13/10) que leur écarte-
Fig. 2. — Scleropauropus (S.) crinitus n. sp. cJ à 9 pp. — A. Région distale de l’an-
tenne gauche, face sternale. — B. Région postérieure du pygidium, face sternale (la
partie médio-postérieure du sternum a été retroussée accidentellement vers l’avant
•et n’a pas été figurée). — C. Plaque anale de S. (5.) lyrifer Remy $ à 9 pp. (type),
face tergale. — X 660.
ment, sont égaux à presque la 1/2 des intermédiaires a2, eux-mêmes
égaux aux sublatéraux a3, l’écartement des <q étant égal au 1/3 de
l’intervalle aa a2, lui-même égal au double de l’intervalle a2 a3.
Antennes. — La hampe présente une chétotaxie semblable à
celle que j’ai indiquée chez mes Aïlopauropus Cuenoti et Sclero-
pauropus peniculifer ; elle porte cependant, en plus, face tergale du
4e article, près de l’insertion du rameau tergal, le petit poil u que j’ai
observé déjà chez divers Pauropodes, notamment chez mes Allo-
pauropus bidens, A. Zerlingae, A. Condéi, A. latistylus, A. transil-
vanus, A. M illoti, Hemipauropus africanus, H. Richardi, Sclero-
248
paur-opus (S.) heterochaetu s 1 ; tous les poils antenoaires sont annelés,
subcylindriques ou un peu renflés distalement ; longueur relative de
ceux du 4e article : p = 18 ; p' = 15 ; p" = 10 ; r — 6 ; u — 2,5.
Rameau tergal t environ 4 fois 1/2 aussi long que large, égal à un peu
moins de la 1/2 de son flagelle f'\ et un peu plus long que le poil p
du 4e article de la hampe ; rameau sternal s un peu plus court que le
tergal, environ 3 fois 1/2 aussi long que large, égal à 1 fois 2/3 son
poil sternal q et à un peu plus de la 1/2 de son flagelle antérieur F2,
lui-même égal aux 7 /9 environ du flagelle postérieur F 3 qui est un peu
plus court que le flagelle F1 ; le pédoncule du globule g est égal à la
1/2 de la largeur de celui-ci, elle-même égale aux 3/4 de celle du
rameau tergal.
Tronc. Tergites presque lisses ; comme chez les Pauropidae, tous
les poils tergaux sont, suivant leur position, subcylindriques ou bien
soit un peu dilatés, soit un peu atténués vers l’extrémité distale ;
ils sont répartis comme chez les Pauropus et les Allopauropus à 9 pp.
(cf. Hansen, Vidensk. Medd. nat. For. Kjobenhavn, (1901) 1902,
p. 339 ; Remy, Arch. Zool. exp., 70, N. et R., p. 75, fig. i) ; en parti-
culier, le 5e tergite en porte une rangée antérieure de 6 et une posté-
rieure de 4, tandis que le 6e en a une rangée antérieure de 4 et une
postérieure de 2, ceux-ci égaux à un peu plus de la 1 /2 (11/19) de leur
écartement qui est plus de 3 fois celui des soies pygidiales av Les
poils des pattes sont analogues à ceux des Pauropidae : ceux des moi-
gnons du col, du coxa et du trochanter des pattes locomotrices sont
bifurqués, les 2 rameaux étant bien développés aux p. ix, tandis que
l’un d’eux est très petit aux autres appendices ; le poil tibial et celui
de la région proximale du tarse sont amincis vers l’extrémité distale,
pubescents (ce dernier poil manque aux p. i) ; le poil distal du tarse
est claviforme, plus court que le proximal ; au tarse des p. ix, le poil
proximal est égal à 4 fois 1/2 le poil distal et aux 2/5 de la longueur
de l’article.
Pygidium. Tergum à bord postérieur présentant un lobe médian
subtriangulaire ; aucun de ses phanères n’est lancéolé; les Oj cassées
non loin de leur embase, les a2 et a3 amincies vers l’extrémité dis-
tale ; les très longues, égales à environ 3 fois l’écartement des al ;
les a3 égales à presque la 1/2 des a% ; celles-ci sont plus près des a3
que des av Styles st claviformes, pubescents, 4 fois aussi longs
que larges, égaux au 1/3 de leur écartement qui est légèrement plus
grand que celui des av
Sternum présentant un lobe postérieur médian très faiblement
échancré en son milieu. Soies /q amincies vers l’extrémité distale,
égales à 1 fois 1/3 leur écartement ; pas de soies b2 ; soies b3 un peu
1. Chez A. bidens, ce poil est désigné par la lettre z ; il est sans doute un des 5 que
j’ai figurés sur le 4e article de la hampe antennaire d’ Eurypauro pue hastatus Attems,
d’E. consobrinus Remy et d’E. orncctus Latzel.
— 249
dilatées vers l'extrémité distale, égales à la 1/2 de leur écartement
qui est les 4/9 de celui des bv Plaque anale du type de celle des
autres Scleropauropus, plus particulièrement de celle de mes S. (S.)
lyrifer, peniculifer et cyrrnus d’Europe (le 1er aussi d’Algérie) ;
toutefois, les 2 encoches postéro-latérales sont à peine indiquées ;
les 2 appendices submédians (dont je n’ai pu distinguer nettement
l’insertion sur le corps de la plaque) portent une pubescence assez
longue ; à noter qu’entre les 2 bords de la région antérieure de l’en-
coche médiane est tendue une membrane extrêmement mince, à bord
postérieur concave, que j’ai retrouvée à la plaque anale de S. lyrifer ,
notamment chez le type de cette espèce.
Affinités. — L’animal s’écarte considérablement des autres
Scleropauropus s. str. par sa chétotaxie : tous les phanères tergaux
de la tête, du tronc et du pygidium sont relativement longs (d’où le
nom spécifique), analogues à ceux des Pauropidae , alors que chez
les autres représentants du sous-genre, certains sont courts, lan-
céolés, pubescents ou non, à extrémité pointue ou émoussée. S. (S.)
squameus Remy est à mettre à part : son sternum pygidial porte des
soies latérales b2 mais n’a pas de soies antérieures b3, tandis que chez
les autres S. s. str. (y compris l’espèce décrite ici et S. Hanseni
Bagnall, dont j’ai examiné un cotype, mais non compris S. hastifer
Silvestri, qui est incomplètement décrit), le sternum pygidial possède
des b3 égales à la 1/2 environ de leur écartement, mais pas de b2.
Chez S. crinitus comme chez S. Hanseni et S. lyrifer, le 5e tergite
troncal porte 2 rangées de 6 poils tandis que le 6e a une rangée anté-
rieure de 4 poils et une postérieure de 2 (on trouve 6+6 poils au
5e tergite et 6 + 2 au 6e chez mes S. peniculifer et S. Grassei,
6 + 4 poils au 5e tergite et 4 + 2 au 6e chez mes 5. cyrneus, S. hete-
rochaetus et S. squameus).
La définition du genre Scleropauropus s. 1., donnée par Silvestri
en 1902, est à modifier ; je propose la suivante :
Au rameau antennaire sternal, le bord antérieur est plus court que
le bord postérieur, le pédoncule du globule est plus court que le
diamètre de l’organe. Les tergites, en général épais et granuleux, sont
pourvus ordinairement de poils lancéolés, parfois de poils semblables
à ceux des Pauropidae. Au tergum pygidial, les soies submédianes aL
et intermédiaires a2 sont généralement lancéolées, parfois longues et
grêles, les soies latérales a3 étant en général relativement longues et
grêles, rarement courtes et lancéolées ; le sternum pygidial porte des
soies postérieures bl et soit des soies antérieures b3, soit des soies
latérales b2. Plaque anale plus ou moins lyriforme, sa région posté-
rieure présentant 3 encoches limitées par 4 cornes : 2 submédianes,
2 latérales, celles-ci parfois à peine marquées.
Laboratoires de Zoologie du Muséum et de la Faculté
des Sciences de Nancy.
— 250 —
Révision de deux Polyxénidés africains
DÉCRITS PAR BRÔLEMANN [DlPLOPODES PÉNICILLATES).
Par B. Condé.
En 1920, Brôlemann a décrit 2 Polyxénidés inédits, découverts
en Afrique orientale par Alluaud et Jeannel : Ankistroxenus Allu-
audi et A. brachyartema. L’auteur les a rapportés avec quelque doute
au genre Ankistroxenus Atteins 1909 et, les considérant comme
2 espèces affines, il a donné une étude détaillée d’A. Alluaudi, tandis
qu’A. brachyartema faisait seulement l’objet d’une diagnose diffé-
rentielle.
Attems a fondé le genre Ankistroxenus pour son A. minutus
récolté par l’expédition suédoise de Jagerskiôld sur les rives du
Nil blanc. La définition qu’il nous en a donnée est insuffisante (en
particulier, il n’indique ni le nombre des ocelles ni la forme du labre)
aussi ne peut-on reconnaître le genre avec certitude. C’est pourquoi
Brôlemann a un peu hésité à y placer ses 2 formes nouvelles, et
c’est vraisemblablement pour la même raison que Silvestri (1948 a)
n’a pu intégrer Ankistroxenus à son tableau synoptique des genres
de Diplopodes Pénicillates.
Les types des espèces de Brôlemann sont conservés au Muséum
d’ Histoire naturelle de Paris, et j’ai pu en avoir communication
grâce à l’amabilité de M. le Pr. Fage et de M. le Dr. Vachon auxquels
j’exprime ma vive gratitude. L’examen de ce précieux matériel m’a
montré que les 2 espèces de Brôlemann sont en réalité fort éloignées
l’une de l’autre et doivent être rapportées à 2 genres différents :
A. Alluaudi appartient en effet au genre Saroxenus Cook 1896 emend.
Silvestri 1948 b, tandis qu’A. brachyartema se rapporte au genre
Pauropsxenus Silvestri 1948 b.
Dans ce travail, je complète la description originale de ces 2 espèces
en tenant compte de caractères qui n’ont pas retenu l’attention
de Brôlemann, mais dont Silvestri a montré récemment la valeur
taxonomique.
1) Saroxenus Alluaudi Brôlemann 1920, f. typ. (sub Ankis-
troxenus).
Matériel. — L’espèce a été rencontrée en 6 stations d’Afrique
orientale étagées du niveau de la mer (Mombasa) à l’altitude de
2.000 m. (Kenya). Les adultes des 2 sexes sont connus, ainsi que les
immatures des stades VII (12 pp.) et V (8 pp.).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 2, 1950.
y
— 251
L’exemplaire que j’ai eu sous les yeux est un adulte (13 pp.)
étiqueté de la main de Brôlemann « Ankistroxenus brachyartema
Br., A 3, n° 70, 3-IV-1912, Kilimandjaro ». Cet individu est très
certainement un Alluaudi ; brachyartema a bien été rencontré à la
station n° 70, mais celle-ci n’a fourni aucun Alluaudi ; il est donc
impossible de savoir de quelle station provient l’exemplaire ci-
dessus.
Fig. 1. — S aroxenus* Alluaudi Brôlemann 1920, f. typ., G* adulte : A. Tète, face ter-
gale. — B. Sensilles du VIe article antennaire gauche. - — C. Id. du VIIe. — D. Labre,
face externe. — E. Ve patte droite, à partir du trochanter, face antérieure. —
F. Extrémité distale du tarse et prétarse de la Xe patte gauche, face postérieure. —
G. Chétotaxie tergale de la moitié gauche du telson.
Figure A X 150 ; B, C, F X 1500 ; E X 320 (détails des phanères X 1500) ; D, G X 800
(détail des papilles X 1500).
Longueur. — 3,5 mm. environ (sans le pinceau caudal).
Tête. — Sur le vertex, les 2 plages antérieures de trichomes sont
séparées par une étroite bande sagittale glabre ; les 2 plages posté-
rieures, allongées, un peu obliques, légèrement plus longues que leur
écartement, comptent chacune 26 à 27 trichomes disposés grosso
modo sur 3 rangs.
— 252 —
Les dimensions des articles antennaires ont été données par
Brolemann ; ces mesures sont délicates à effectuer, la cause d’erreur
la plus fréquente étant une compression un peu forte de l’antenne
qui en augmente le diamètre apparent. De plus, les auteurs n’opèrent
pas tous de la même façon et leurs résultats doivent être interprétés.
L’article VI, dont Silvestri fait grand cas dans la systématique des
Saroxenus, est, selon Brolemann, 1 fois 1/2 plus long que large j
j’obtiens sensiblement ce rapport en mesurant l’article depuis sa
base jusqu’à la limite de sa zone chitinisée et pubescente, qui passe
un peu au delà des sensilles bacilliformes ; si par contre, je tiens
compte d’une grande partie de la membrane qui unit les articles VI
et VII, l’article VI de notre espèce devient 2 fois plus long que large.
Silvestri, qui semble utiliser cette dernière méthode, trouve ce même
rapport chez son S. angolanus. Une comparaison des figures données
par Brolemann (1920, fig. CXIX), Silvestri (1948 b, pl. II, fig. 3)
et moi-même (fig. 1 A) confirme que la forme de l’antenne ne peut
servir à séparer d’une façon décisive S. Alluaudi de S. angolanus.
Article VI avec 3 sensilles bacilliformes subégaux et 1 minuscule
sensille conique ; entre les 2 sensilles bacilliformes les plus anté-
rieurs, 1 sensille sétiforme à base renflée. Article VII avec 2 sensilles
bacilliformes subégaux 1 et 1 minuscule sensille conique ; entre les
sensilles bacilliformes, 1 sensille sétiforme à base renflée.
Trichobothries subégales, à funicule subeylindrique grêle, insé-
rées en arc de cercle.
8 ocelles : 4 tergaux, 4 latéraux.
Le labre a été bien observé par Brolemann qui le figure face
interne. Sa marge antérieure présente, de chaque côté de l’échancrure
médiane, 2 lamelles hyalines. Chez l’exemplaire que j’ai étudié, ces
lamelles se sont rétractées, découvrant ainsi les bords de l’échan-
crure médiane qui se trouvent normalement en arrière et au dessous
d’elles. Plus latéralement, la marge antérieure est finement denti-
culée. La surface externe du labre porte, sur sa région antérieure,
des papilles arrondies dont les plus grosses sont pourvues d’une petite
pointe apicale. Limite postérieure du labre bordée de 11 soies.
Ce labre est tout à fait analogue à celui décrit par Silvestri
dans sa nouvelle définition du genre Saroxenus ; toutefois, la figure
que donne cet auteur du labre de son S. angolanus (1948 6, pl. II,
fig. 1) est défectueuse, car les 2 lamelles situées d’un même côté de
l’échancrure semblent ne faire qu’un, ce qui n’est conforme ni à la
diagnose, ni à la réalité.
Palpes du gnathochilarium avec 20 à 21 sensilles sur le mamelon
submédian et 16 à 17 sur le bras latéral.
1. Brolemann indique un seul sensille badlliforme ; c’est une omission aisément
explicable si l’on considère que l’auteur a observé les sensilles de profil. D’autre part,.
Brolemann n’a pas vu les sensilles coniques qui ne sont observables qu’à fort grossisse-
ment.
— 253 —
Tronc. — La chétotaxie des tergites a été parfaitement décrite
par Brôlemann qui fait observer que les trichomes de chacun des
2 tronçons de la rangée postérieure sont confondus avec ceux de la
plage latérale correspondante, mais qu’à l’inverse de ces derniers,
ils sont dirigés vers l’arrière. Aux tergites I à IX, chaque plage
(tronçon de la rangée postérieure inclus) compte 40 à 60 trichomes ;
au tergite X, une trentaine seulement.
Subcoxa, coxa et trochanter avec respectivement 3, 1 et i soies
Inarticulées, à funicule faiblement dilaté, pube&oeait ; tibia avec
1 sensille sétiforme à base renflée ; 2e article du tarse avee, dans
sa 1/2 proximale, 1 sensille analogue à celui du tibia, mais légèrement
plus court. Prétarse typique portant, faee antérieure de la griffe,
une expansion s ub sétiforme plus longue que la griffe (soie en lame de
couteau de Brôlemann) et, face postérieure, une dent acoessoire
robuste et un processus lamellaire de forme complexe s’insérant à la
base de la dent accessoire. Celle-ci est triangulaire, au moins 2 fois
aussi longue que large et régulièrement atténuée., tandis que, selon
Brôlemann, elle serait aussi longue que large et brusquement
atténuée (1920, fig. CXXI). Cette divergence n’est, selon toute vrai-
semblance, qu’apparente ; elle peut être due soit à une orientation
défectueuse des griffes observées et dessinées par Brôlemann., soit
à un artefact : en effet, le contour de l’embase de la dent acoessoire
vu à travers la dent affecte exactement la forme décrite par Brôle-
mann ; cette image, qui apparaît plus sombre que l’extrémité apicale
de la dent, est souvent plus facile à discerner que celle-ci.
Pénis présentant une zone pyriforme glabre, identique à celle
figurée plus loin chez Pauropsxenus brachyartema var. Silvestrii
Marquct et Condé 1950.
Telsgn. — Les aires d’insertion des trichomes des pinceaux
caudaux sont séparées par une très étroite bande sagittale glabre
(pinceau unique en apparence). Face tergale, en avant du pinceau,
2 plages latérales de trichomes ; chacune d’elles comprend une rangée
antérieure de 5 à 6 trichomes à embase normale et, un peu en arrière
de celle-ci, un groupe de 6 trichomes dont 4 à embases proéminentes
et jointives ; tous ces trichomes sont tombés ainsi que ceux des pin-
ceaux qui, selon Brôlemann, portent 2 à 3 crochets à pointe dirigée
vers l’avant.
Affinités. — Le genre Saroxenus fut fondé par Cook (1896) pour
une espèce du Libéria : S. scandens Cook. La définition du genre et de
l’espèce est si rudimentaire que Brôlemann (1926.) considère Saro-
xenus scandens comme nomina nuda 1.
Cependant Silvestri (1948 b) restaure le genre et décrit une nou-
1. « .... Par conséquent, le nom générique de Saroxenus, de même le nom spécifique
de scandens sont inexistants ».
— 254 —
velle espèce, S. angolanus, de l’Angola. Bien qu’il ne le dise pas
explicitement, cet auteur a dû être en possession du type de Cook,
car il sépare S. angolanus de S. scandens en faisant appel à la forme
du VIe article antennaire dont Cook ne parle pas.
Deux autres formes africaines doivent encore être placées dans
le genre :
1° Polyxenus actinolophus Lignau 1924, des environs d’Entebbé,
sur les bords du lac Victoria. Quoique la diagnose soit très vague,
la disposition des ocelles et des trichobothries (fig. 19), le 2e article
du tarse pourvu d’un phanère ténu dans sa 1/2 proximale (fig. 20),
la longueur et la forme des trichomes (fig. 14 à 18), les grandes dimen-
sions des individus (jusqu’à 5 mm. sans le pinceau caudal) permettent
d’affirmer qu’il s’agit d’un Saroxenus authentique.
2° Ankistroxenus Alluaudi var. occidentalis Brôlemann 1926,
du Dahomey. Brôlemann le distingue de la f. typ. par la dent
accessoire du prétarse qui est « allongée en fer de lance » et par les
trichomes qui ne sont « nullement claviformes ».
De cette forme, j’ai examiné le seul exemplaire connu, qui est
actuellement très mutilé (tête et telson absents, tous les trichomes
arrachés) et pratiquement inutilisable. La forme de la dent accessoire
est un caractère sans valeur, puisque, comme je viens de le montrer,
cette dent a été mal observée chez la f. typ. La forme des trichomes
est donc le seul critère permettant actuellement de séparer cette
variété de la f. typ. ; je n’ai pu apprécier sa valeur puisque l’unique
individu est épilé.
En résumé, 5 Saroxenus ont été décrits d’Afrique : S. scandens
Cook 1896 (génotype), du Libéria ; S. Alluaudi var. occidentalis
Brôlemann 1926, du Dahomey ; S. angolanus Silvestrî 1948 b, de
l’ Angola ; S. Alluaudi Brôlemann 1920, f. typ. et S. actinolophus
Lignau 1924, tous deux d’Afrique orientale britannique.
11 est presque certain que ces formes ne sont pas toutes valables ;
une révision totale du genre, fondée sur un abondant matériel en
parfait état, s’impose. Pour l’instant, on doit se borner aux consta-
tations suivantes :
1. De S. scandens, nous savons seulement, grâce à Silvestrî
(1948 b), que son VIe article antennaire est plus court et plus épais
que celui de S. angolanus L
2. De S. Alluaudi var. occidentalis, nous ne savons pratiquement
rien. Il se pourrait que, pour des raisons géographiques, il soit syno-
nyme de S. scandens.
3. Malgré la minutieuse description de Silvestrî, il m’est impos-
1. Pour cette raison, j’ai rapporté provisoirement à S. scandens 2 exemplaires imma-
tures récoltés en Côte d’ivoire (1950).
255 —
sible de séparer à coup sûr S. angolanus de S. Alluaudi f. typ. Les
antennes des 2 espèces, en particulier, semblent identiques.
4. De S. actinolophus enfin, nous ne connaissons aucun caractère
de valeur spécifique. Il se pourrait que, pour des raisons géogra-
phiques, il soit synonyme de S. Alluaudi f. typ.
(A suivre).
— 256
Contribution a l’étude des Sympbyles du Mexique.
Par Mlle Paulette Hinschberger.
Six Symphyles ont été mentionnés du Mexique : Scutigerella
immaculata Newp. des environs de Mexico (Hilton 1931), espèce à
laquelle appartiennent peut-être, selon Hansen (1903) les spécimens
signalés de Cordova par Packard (1886) ; Symphylella isabellae
Grassi de Basse-Californie et 5. brevipes Hansen des environs de
Mexico (Hilton 1931), S. rossi Michelbacher, S. capicola Michel-
bacher et Geophilella sp. de Basse-Californie (Michelbacher 1942).
A cette liste, j’ajoute les formes suivantes que j’ai rencontrées
dans du matériel monté, mis à ma disposition par le Prof. P. Remy,
de Nancy, qui lui-même le tenait du Dr. F. Bonet, de Mexico.
I. Scutigerella Boneti n. sp. Chiapas. - — 117 l. Motozintla : El
Vergel, sous bois, dans le sol, ait. 2 500 m., 5 janvier 1940, 1 ad.
long de 3,5 mm. (F. Bonet).
Tête un peu plus large que longue, couverte de soies assez nombreuses
et de tailles différentes ; bords latéraux arrondis. Apodème médiotergal
visible sur toute sa longueur ; ses 2 rameaux frontaux bien marqués ;
une paire de rameaux latéraux partent en diagonale de la région médio-
postérieure de la tête et s’étendent jusqu’au bord externe des organes
postantennaires ; à l’extrémité postérieure de l’apodème médiotergal,
une aire triangulaire nettement délimitée. A la base de l’antenne, 4 soies
«j, ct2, n.y a4 de 2 à 3 fois aussi longues que les autres ; l’intervalle a2 a3 est
environ 2 fois plus long que les intervalles a4 a2 et a3 a4 qui sont subé-
gaux. La longue soie insérée entre l’organe postantennaire et le bord
latéral de la tête est un peu plus courte que la largeur du 3e article anten-
naire.
Antennes. — La gauche, qui seule est complète, se compose de
28 articles ; la droite, bien que brisée, en a 31 ; les 1er articles ne portent
que la rangée centrale de soies ; la 2e rangée apparaît sur la région inféro-
interne du 6e article et s’étend face dorsale à partir du 8e article ; elle est
complète sur tous les articles à partir du 11e. Le segment terminal porte
à son extrémité apicale 2 organes en candélabre inégaux ; des organes en
candélabre semblables au plus petit des 2 précédents sont sur la face ter-
gale de certains segments antennaires à partir du 6e.
Tergites. — Le 1er, rudimentaire, porte 6 paires de soies sur son
bord postérieur, celles de la 4e. et de la 6e paire étant beaucoup plus lon-
1. Numéro de station donné par F. Bonet.
2. Abréviations : ait. = altitude ; ad. = adulte {individu ayant le nombre maximum
de pattes) ; 1. à ... pp. ■ larve à ... paires de pattes.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 2, 1950.
— 257
gués que les autres 1. Le 2e tergite, à bord postérieur bien échancré et for-
mant 2 lobes subtriangulaires, porte 41-42 soies marginales et submar-
ginales, toutes assez courtes et de tailles peu différentes. Le 3e tergite, à
bord postérieur bien échancré, porte 50 soies marginales et submar-
ginales. Le 15e tergite a une glande pygidiale assez peu profonde, dont le
contour est en forme de V.
Fig. 1. — Scutîgerella Boneti n. sp. ad. — 1. Tête, face tergale. — 2. Dernier tergite.
Pattes. — Les lres bien développées ; leur tarse, qui est 4 fois aussi
long que large, porte 2 griffes très inégales : l'antérieure robuste et peu
arquée, F autre très incurvée et égale à la 1/2 de la précédente. Le tarse
des 12e pattes environ 4 fois aussi long que large ; il porte 4 soies sur la face
postérieure et plusieurs petites soies clairsemées sur la face antérieure :
sur sa face tergale sont insérées : 1° Il soies disposées sur 2 rangs longi-
1. Chez tous les Symphyles étudiés ici, les soies sont numérotées à partir du plan
«agitai.
— 258
tudinaux dont 6 sur le plus antérieur de ceux-ci, ces 11 soies penchées
fortement vers l’extrémité distale ; 2° 4 soies disposées sur un rang longi-
tudinal postérieur et moins penchées que les 11 précédentes ; la longueur
de ces 15 soies est inférieure aux 2/3 de la largeur de l’article ; le bord
sternal de celui-ci porte une rangée de 6-7 soies courtes. Le cotibia porte
12 soies disposées en 3 rangées voisines sur la face tergale, 3 petites soies
Fig. 2. — Scutigerella Boneti n. sp. ad. — 1. Tergites I et II. — 2. Tergite III. —
3. Tergite IV.
sur la face postérieure, 3 encore sur le bord sternal ; des petites soies sont
clairsemées sur la face antérieure. Le tibia à face postérieure sans soies,
à face antérieure pourvue de soies clairsemées, à face tergale portant
2 rangs de 3 ou 4 soies. Le fémur à face postérieure sans soies, à face anté-
rieure pourvue de soies assez nombreuses et courtes, uniformément répar-
ties ; 2 soies sont à l’extrémité distale du bord tergal et 3 petites soies sur le
bord sternal. Styles des pattes XII bien développés, égaux à 3 fois leur
largeur et à celle du tarse des 12e pattes ; chacun porte 2 soies apicales
259 —
très inégales et une soie latérale insérée près de son milieu; 8 paires de sacs
coxaux à la base des pattes III à X.
Filières 3 fois 2/3 aussi longues que larges, couvertes de soies nom-
breuses, assez courtes, à peu près toutes subégales, leur longueur étant un
peu inférieure au 1/5 de la largeur de l’appendice ; aire terminale petite,
dirigée vers l’extérieur ; soie apicale égale à la 1/2 largeur de la fdière.
Fig. 3. — Scutigerella Boneli n. sp. ad. — 1. 15e article antennaire gauche, face ter’
gale. — 2. Article antennaire distal, face tergale. — 3. P. xn droite, face posté’
rieure. — 4. Extrémité distale de la p. i droite. — 5. Style de la p. xii gauche. —
6. Filière gauche, face tergale.
Affinités. — Par la forme de ses tergites, à bord postérieur pro-
fondément échancré, l’espèce se rapproche de S. linsleyi Miehelbacher
de Californie ; elle doit être placée aussi au voisinage de S. inculta
Miehelbacher également de Californie si l’on fait appel aux caractères
de ses styles XII (chez les 2 formes, ces appendices portent 2 soies
apicales et une soie latérale, insérées vers leur milieu). S. Boneti se
distingue de ces 2 espèces par la chétotaxie de ses tergites qui, con-
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXII, n° 2, 1950.
18
trairement à ce qu’on rencontre chez S. linsleyi et S. inculta, ne
portent pas de soies sensiblement plus longues que d’autres ; les soies
de ses filières sont plus nombreuses que chez S. linsleyi, mais moins
que chez S. inculta.
2. Scutigerella mexicana n. sp. District fédéral. — • 623. Ajusco,
El Xitle, ait. environ 2.500 m., 12 octobre 1942, 1 ad. Ç écrasé,
long de 3,9 mm. (M. Cardenas, C. Tellez).
Fig. 4. — Scutigerella mexicana n. sp. ad. — 1. Tergite I. — 2. Tergite II. —
3. Tergite III. — 4. Tergite IV.
Tête un peu plus large que longue, apodème médiotergal complet, avec
rameaux frontaux et latéraux. La longue soie insérée entre l’organe
postantennaire et le bord latéral de la tête est aussi longue que la largeur
du 3e article antennaire.
Antennes. — La droite a 24 articles, la gauche 17. Les articles proxi-
maux ne portent que la rangée centrale de soies ; les soies du bord interne
sont à peu près aussi longues que celles du bord externe ; la 2e rangée de
soies apparaît, face tergale, sur le 5e (antenne droite) ou le 7e article [a.
gauche) et, face sternale, sur le 5e article ; sur les articles de la région
distale, face sternale, il y a 3 rangées de soies. Le segment terminal porte
£t son extrémité apicale 2 organes en candélabre inégaux : à partir du
Fig. 5. — Scutigerella mexicana n. sp. ad. — 1. Région distale de l’antenne droite
face tergale. — 2. P. xii gauche, face antérieure. — 3. P. xii gauche, face posté-
rieure. — - 4. Style de la p. xii gauche. — 5. Filière gauche, face tergale. — 6. Bord
médiopostérieure du dernier tergite.
5e article proximal, des organes analogues au pliis petit des 2 précédents
se trouvent, face tergale, parmi les soies de la rangée distale.
Tergites. ■ — • Le bord postérieur du 1er est un peu incurvé en son milieu
et ne porte, semble-t-il, que 5 paires de soies (vu le mauvais état de l’ani-
mal ; je ne puis préciser). Le 2e tergite, à bord postérieur assez échancré
et formant 2 lobes subtriangulaires, porte 35 à 37 soies marginales et sub-
marginales de tailles différentes, dont 3 macrochètes sur chaque bord
latéral. Le 3e tergite, de même forme que le précédent, possède 43 à
262
46 soies marginales dont 4 macrochètes sur chaque bord latéral. Le 4e,
plus large, à bord postérieur bien échancré, porte 43 soies marginales dont
2 macrochètes sur chaque bord latéral. Le 15e tergite a une glande pygi-
diale assez profonde, dont le contour est en forme d’U.
Pattes. — Les lres bien développées ; leur tarse, qui est 4 fois 1/2
aussi long que large, porte 2 griffes inégales : l’antérieure robuste et peu
arquée, l’autre très incurvée, égale à la 1/2 de la précédente. Aux pattes II
à XI, les griffes sont inégales, l’antérieure étant environ les 2/3 de l’autre.
Le tarse de la patte gauche de la 12e paire (la droite est absente) est
3 fois 3/5 aussi long que large ; il porte un rang de 4 soies sur la face posté-
rieure et plusieurs petites soies éparses sur la face antérieure, 11 soies
en 2 rangs voisins sur la face tergale et un rang de 6 petites soies sur le bord
sternal. Le cotibia porte une dizaine de soies clairsemées sur la face anté-
rieure, 6 soies en 2 rangées sur la face postérieure ; le bord sternal est
dépourvu de soies, le bord tergal en porte 5 ou 6. Le tibia porte quelques
soies clairsemées sur la face antérieure et une soie distale sur le bord
externe de la face postérieure ; il n’y a pas de soies sur la face sternale,
mais 2 rangées de 4 soies chacune sur la face tergale. Le fémur porte des
soies courtes, clairsemées sur la face antérieure ; la face postérieure en est
dépourvue ; il y en e 4 sur le bord sternal et une distale sur le bord tergal.
L’organe apical n’a plus qu’une seule griffe. Styles des pattes XII bien
développés, un peu plus de 2 fois aussi longs que larges, portant 2 soies
apicales très inégales; 8 paires de sacs coxaux à la base des pattes III à X.
Filières 3 fois 3/5 aussi longues que larges, couvertes de soies assez
denses, relativement courtes, subégales ; la soie apicale est un peu plus
courte que la 1/2 de la largeur de l’appendice.
Affinités. — Si l’on considère la chétotaxie des tergites, cette
espèce peut-être rapprochée, elle aussi, de S. inculta et de S. linsleyi ;
par la forme des tergites et les caractères des styles XII, S. mexicana
se rapproche davantage de cette dernière que de S. inculta ; elle se
distingue de S. linsleyi par la plus grande abondance des soies
insérées sur les articles des pattes XII et sur les filières.
(A suivre).
— 263 —
Description d-un Bryocorinae [Hem. Miridae) nouveau
d'Afrique occidentale.
Par R. Delattre.
Nous donnons ci-dessous la description d’un genre nouveau de
Bryocorinae, d’après un spécimen recueilli au Liberia par MM. Holas
et Dekeyser, et faisant partie de la collection de I’Ifan à Dakar ;
Ce spécimen nous a été soumis par A. Villiers, à qui, en remercie-
ment, nous dédions ce genre.
Villiersicoris n. gen.
Corps oblong, fortement ponctué, à longue pilosité.
Tête très courte, large, transverse, avec un cou bien marqué ;
vue de profil elle est aussi haute que longue. Front bombé, sans
tubercule ; vertex avec une dépression en croix ; clypeus vertical
bombé, fortement velu ; rostre atteignant à peine la base des hanches
moyennes ; son premier article n’atteignant pas la base de la tête.
Yeux saillants, moyennement pédonculée, à facettes peu accusées ;
Antennes écartées à premier art. court, globuleux, le deuxième long,
aussi long que le pronotum et fortement renflé en massue à son 1/3
apical. (Autres articles mutilés dans le type).
Pronotum convexe, avec une sculpture profonde sur le disque.
Les callus, sont fortement saillants, lisses, luisants, d’un volume
voisin de celui du 1er art. antennaire. Le collier pronotal marqué,
court, une dépression en forme d’x entre les callus. Bord postérieur
du pronotum légèrement en forme d’accolade. Ecusson en triangle
équilatéral, un profond sillon à la base, le reste assez régulièrement
convexe, avec des rides transversales peu profondes. Sur les bords
postérieurs, une grosse ponctuation alignée, visible de côté. Heme-
lytres plus longs que l’abdomen, le clavus avec des gros points
pilifères, la corie fortement ridée ponctuée surtout au centre. Suture
du clavus à ponctuation nette, plus forte vers la base. Suture forte-
ment déprimée, mais non ponctuée, parallèle au bord costal. Mem-
brane avec une cellule à angle postérieur presque droit, la nervure
décurrente peu incurvée. Des ridules longitudinales à l’apex.
Pattes assez courtes, fémurs renflés, tibias antérieurs et médians
élargis à l’apex ; (les tarses mutilés). Tibias postérieurs un peu plus
minces sur leur tiers basal. Tarses postérieurs avec le 1er article égal
au 3e et deux fois plus long que le 2e.
Bulletin du Aluséum, 2e série, t. XXII, n° 2, 1950.
Abdomen débordant légèrement les élytres à un niveau postérieur
à l’apex du clavus, jusqu’à celui de l’apex du cuneus. Une forte
pilosité érigée sur le front, le clypeus, les antennes, le pronotum
et l’écusson, les pattes, les segments abdominaux. En outre, une
pilosité plus courte et couchée sur la massue du 2e article anten-
naire, sur la corie, et la moitié distale des tibias.
o
Villiersicoris holasi n. g. n. sp., Ç holotype de Liberia.
Type du genre : Villiersicoris holasi sp. n.
Se distingue de Sahlbergella par l’absence de tubercules cépha-
liques, de Boxia par l’allongement du cou et par la forme des antennes,
de Physophoroptera et de Odoniella par un écusson peu saillant.
La ponctuation de la suture clavocoriale et des bords de l’écus-
son, la pilosité et la forme des deux premiers articles antennaires
suffisent à le caractériser nettement dans le groupe.
Villiersicoris holasi sp. n.
Tête rouge brun, 1er article des antennes concolore, 2e article
brun noir, collier pronotal et callus rouge brun, disque du pronotum
jaune brun ainsi que l’écusson.
Clavus presqu’entièrement brun noir, un peu luisant. Corie rouge
(
— 265 —
sombre, noir luisant sur le tiers postérieur, un peu rembruni à la base.
Cuneus rouge sombre passant au brun foncé vers l’apex; membrane
noire mate.
Fémurs noir luisant, tibias jaunâtres fortement marqués de noir
vers le tiers basal et à l’apex, les tibias postérieurs presqu’ entière-
ment noirs.
Face ventrale rouge brun assez uniforme.
La pilosité érigée est jaune en général, elle est noire sur les fémurs
et une partie des tibias. La pilosité dense, courte et couchée, est
noire sur le 2e art. antennaire, et jaune sur la corie.
Long. = 7,5 mm. Larg. = 2,5
Holotype : 1 Ç Sonletro Dyglo (Liberia) 1948 (Holas et Dekeyser)
I. F. A. N.
Laboratoire d' Entomologie coloniale du Muséum .
— 266 —
Notes géobotaniques sur le Pays Basque français.
Par P. Jovet et J.-M. Turmel.
Un certain nombre de plantes observées au cours d’excursions
faites avec Mmes Allorge et Jovet-Ast nous ont semblé mériter
d’être signalées. Les Lycopodes, Scilla Lilio-hyacinthus, Erythronium
Dens-canis, Narcissus, Pinguicula grandiflora ne sont pas indiqués
à la Rhune par Ancibure et Prestat (1918) qui ne mentionnent,
pour le Pays Basque, ni Anemone trifolia, ni Cochlearia officinalis,
ni Rumex longifolius. Ces espèces ne figurent pas davantage dans les
différentes études consacrées au Pays Basque (Allorge, 1941 a)
sauf Pinguicula grandiflora, à la Rhune (Jovet, 1941 a). Dans un
compte-rendu d’excursion à la Rhune, Stanley Caïn (1945) ne les cite
pas non plus ; par contre, il note la présence d ’Oxyria digyna Hill
que nous n’avons pas rencontré.
Lycopodium Selago L. et L. clavatum L.
Versant français de la Rhune, environ 700-800 m. d’altitude,
10/IV/1949. — L. Selago dans une lande en pente, à gradins plus
ou moins marqués, adspectée au N. W., à Agrostis setacea Curtis,
Asphodelus albus Miller (cf. sphaerocarpus G. G.), Scilla verna Huds.,
Crocus nudiflorus Sm. (en feuilles), etc. — L. clavatum parmi de
gros blocs arrondis, plus ou moins moussus avec Narcissus silvestris
Lmk. var. grandiflorus Deb.
Erythronium Dens-canis L.
Versant français de la Rhune, assez abondant entre 400 et 800 m.
d’alt. Pente forte, herbeuse, au-dessus du garage du funiculaire
(col de St Ignace) avec Narcissus Bulbocodium L., Crocus nudiflorus
Sm. (en feuilles), Quercus Toza Bosc. (r), et sous un peuplement lâche
de cerisiers. Entre le col des Trois Fontaines et le réservoir-citerne
en contre-bas du sommet, dans les éboulis rocheux assez ombragés
par un bouquet de vieux hêtres avec Luzula silvatica (Huds.) Gaud.,
Vaccinium Myrtillus L., Oxalis Acetosella L., Anemone nemorosa L.
(feuilles radicales à segments courts et larges), etc., Autre éboulis
à gros blocs avec Narcissus Bulbocodium L., N. silvestris Lmk.
grandiflorus Deb., Cirsium filipendulum Lange, Lycopodium clava-
tum L., Lathyrus montanus (L.) Bernh. var. tenuifolius Roth. —
Quelques Erythronium étaient encore fleuris le 10/IV/1949.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII n° 2, 1950.
— 267
Scilla Lilio-Hyacinthus L.
La Rhune, petit ravin descendant vers la localité à Pinguicula
grandiflora Lmk. Versant à 45° environ, terreux-pierreux, assez
ombragé. Certains S. Lilio-Hyacinthus étaient fleuris. Quelques
compagnes : Scrofularia alpeslris Gay ssp. Scopoli Hoppe, Saxifraga
Geum L. s. L, Brunella hastifolia Brotero. Melandryum silvestre
(Schkuhr) Roehl., Stellaria uliginosa Murr., Pinguicula grandiflora
Lmk., et dans les endroits plus humides : Hookeria lucens (L.) Sni.
Narcissus silvestris Lmk. var. grandiflorus , Deb.
Sur le versant français de la Rhune, vers 700 m. d’altitude, nous
avons observé, le 10/IV/1949, deux colonies formées de quelques
individus d’un narcisse qui, appartenant à l’espèce linnéenne Nar-
cissus Pseudonarcissus, attira tout de suite notre attention par la
grande taille de ses fleurs : les dimensions des corolles suggèrent
qu’on peut le ranger dans la var. muticus Baker ou la var. major
Curtis.
Il ne peut s’agir de la var. muticus qui, pour Rouy (Fl. de Fr.
XIII, p. 31) s’inclut dans la ssp. moschatus Baker : la couronne n’est
pas, comme dans moschatus, cylindracée dès le moment où elle se
libère des pièces périgonales.
Les corolles du narcisse de la Rhune possèdent un ovaire longue-
ment pédonculé, ne sont pas jaune d’or foncé et la marge de leur
couronne n’est pas révolutée : ce ne peut être le N. major de Curtis
(Bot. Mag.).
Les échantillons de la Rhune ont une corolle jaune clair, presque
concolore, la couronne cependant, quoique très légèrement, plus
foncée que les pièces périgonales. Voici quelques-uns des caractères
floraux mesurés en centimètres :
Longueur totale, c’est-à-dire depuis ) 'articulation avec le scape jusqu’à
l’extrémité de la frange (9)-9,5-(10,5)
Longueur du pédoncule de l’ovaire (1-2) -2,5
Longueur de l’ovaire proprement dit 2
Longueur de la corolle proprement dite, c’est-à-dire depuis l’articulation
avec l’ovaire jusqu’à l’extrémité de la frange (5)-5,5-6-(6,5)
Longueur de la partie infundibuliforme où les pièces périgonales sont
soudées à la base de la couronne 2,5
Longueur de la partie libre de la couronne 3,5
Diamètre maximum de la couronne (en herbier)..., 1,5-2, 2
Hauteur maximum des dents de la frange de la couronne 0,4
Longueur des pièces du périgone (égalant la couronne) 3,5
Largeur des pièces du périgone 0,9-1 ,4
La forme du tube de la couronne, non ou peu cylindracé (et, dans
ce dernier cas, à peine sur une longueur de un cm.), s’évasant donc
— 268
régulièrement depuis sa base jusqu’au sommet, conduit à inclure ces
plantes dans le Narcissus silvestris de Lamarck. Les divisions de la
frange justifient le nom serratus donné par Haworth (1831), nom
que Rouy a repris pour une de ses variétés et qu’emploie Jeanjean
(1933) ; mais, à ce vocable, qui pourrait s’appliquer à de nombreux
autres narcisses, nous préférons celui de grandi florus, utilisé, après
Lagrèze-Fossat (1847), par Debeaux (1898).
La base des anthères, dans les plantes de la Rhune, se situe à
environ 2-3 mm. au dessus de la libération des pièces du périgone :
il semble bien que ce caractère (place des anthères) mériterait d’être
pris en considération pour distinguer les sous-espèces. Une remarque
de Jeanjean concernant ses N. silvestris Lmk. var. serratus Rouy,
de la Gironde, s’applique à nos échantillons : les pièces périgonales
varient de forme et de largeur : à la Rhune, elles sont surtout lancéo-
lées-ovales et nettement mucronulées. Par contre, quoique très
vigoureux, les narcisses de la Rhune (scape et feuilles longs de
30 cm.) sont moins hauts que ceux de Jeanjean qui atteignent
70 cm. (spécimens récoltés en lieux humides).
A la Rhune, ces narcisses vivaient entre les gros blocs arrondis
d’un pierrier en pente (adspection au N. W.) sans qu’on puisse parler
de station humide : ils s’y trouvaient en compagnie de N. Bulbo-
codium L., Lycopodium clavatum L., Erythronium Dens-canis L., etc.
Cette station n’a sûrement jamais pu être cultivée : elle est loin
de toute habitation et n’est pas non plus sur un chemin conduisant
au sommet de la Rhune. Narcissus silvestris Lmk. var. grandiflorus
Deb. existe aussi aux environs de Rayonne (in Herb. Mus. Par.),
en Gironde (Jeanjean), Tarn-et- Garonne (Lagrèze-Fossat).
Rumex salicifolius Weinm.
Nous connaissons cette Polygonacée aux longues feuilles à bords
parallèles dans plusieurs localités du Sud-Ouest : constatée en pre-
mier lieu (1947) aux environs d’Arès (Bassin d’Arcachon) sur les
parois abruptes de sable vaseux du courant de Lacanau, près de la
passerelle du sentier d’Arès au Cousteau de la Machine (Néhou
(1948) fait allusion à cette localité sans la citer) ; puis, en 1949, dans
la vallée de la Bidassoa, en avril, dans les fossés de drainage des
Joncaux où le sol est humide, avec diverses plantes (Cochlearia
officinalis ) ; en septembre, en amont du pont de Behobie, terre
vaseuse, légèrement au-dessus du niveau de l’eau aux basses mers,
avec Apium graveolens, Paspalum cf. vaginatum (Sw.) Thlng. Dans
les trois cas, submergée (fréquemment ou rarement) par l’eau sau-
mâtre.
« Dans les marais : du Labrador, au S. de l’Etat de New-York,
Floride, Texas, Californie méridionale, aussi en Europe » : in Britton
and Brown 1896. — Environs de Hambourg, région industrielle
— 269 —
du Rhin (mention la plus ancienne : 1909, Ludwigshafen), également
à Bâle, Solothurn, Perolles et St Moritz (1915-18) ; in Hegi. —
«Décombres : Charenton, Vigneux:» in Jeanpert, 1920. — (Guffroy,
dans une lettre, précise qu’il a eu en vue cette dernière indication
quand il cite l’espèce, mais sans nom de collecteur, ni de localité,
parmi « les espèces étrangères dans la flore de Seine et Oise », 1948).
• — Deux touffes depuis 1945, dans une rue de Nantes (Néhou, 1948).
Anemone trifolia L.
Il s'agit ici de VA. trifolia telle que l’un de nous l’a figurée (P. Jovet
1941). Le pédicelle porte un involucre de trois feuilles subdivisées
en trois folioles dentées dans leurs deux-tiers supérieurs (et non lobées
comme dans A. nemorosa L.) : chaque involucre comporte donc
9 folioles. Les vraies feuilles (issues du rhizome) se composent de trois
folioles seulement. A l’état frais, les anthères sont, d’après les auteurs,
blanches ou jaune très pâle (nettement jaune dans A. nemorosa ).
Akènes à bec droit (nettement courbé chez A. nemorosa ), mais dont
la partie proche du stigmate est courbée chez les jeunes akènes ;
pubescence un peu plus longue et plus soyeuse que chez A. nemorosa.
La présence en France d ’ Anemone trifolia a fait l’objet d’assez
nombreuses publications. Trouvée en mai 1905 dans le val de Gaube,
elle fut distribuée dans un exsiccata ( Flora Galliae meridionalis
Blani n° 207 ; — in Herb. Mus. Par.) : cette localité semble être
restée inconnue des botanistes français. — • En 1923, Gandoger la
signale « sur la colline au-dessus du village » de Ciboure (B. P.) et la
nomme A. albida Mariz.
A la suite de la communication de P. Jovet ( loc . cit.), P. Chouard
ajoutait avoir trouvé A. trifolia sur le flanc gauche d’un vallon orienté
au Sud-Sud-Ouest entre la gare d’Urrugne et la mer. (Le finage
d’Urrugne est contigu à celui de Ciboure).
En 1949 nous avons constaté l’existence d’A. trifolia en trois
localités : 1° environs de Sopitenia (à l’W. de Bordagain, finage de
Ciboure), 9/IV/1949, partie moyenne d’un vallon orienté E-W.,
vallon affluent de celui de l’Untzin (rivière du ,Socoa). — - 2° Le
ll/IV/1949, Madame Jovet-Ast en découvre quelques pieds à une
vingtaine de mètres de la falaise, dans un bois de la propriété
d’Abbadia ; — 3° Même jour, partie supérieure du versant gauche
d’un vallon un peu en contre-bas d’un groupe de maisons nommé
Checalebouta sur le plan directeur au 1/20.000 ; 4° le même jour
nous constatons l’abondance de cette anémone dans une grande
partie du vallon de Sopitenia, en contre-bas de la localité d’abord
trouvée qui, en quelque sorte, se continue ici.
Quelques jours plus tard, une lettre de A. Parrot nous apprenait
que, grâce à un pointage de P. Chouard, il avait retrouvé, une
semaine avant nous, la localité citée par celui-ci : ce doit être notre
— 270 —
localité 3. — Il semble bien que Gandoger ait découvert cette
anémone dans le ravin de Sopitenia (loc. 1 et 4).
Les plantes récoltées ne manquent pas de laisser le déterminateur
perplexe. Il serait fastidieux de donner ici une description détaillée
des spécimens (plus de 25, dont 3 de Parrot). Deux seulement ont
les trois feuilles involucrales trifoliolées (caractère d’A. trifolia),
mais l’un deux à des anthères inconstestablement jaunes (caractère
d’.4. nemorosa ). Très généralement les autres individus montrent
une feuille involucrale trifoliolée et les deux autres feuilles ont trois
folioles dont les deux latérales sont profondément lobées, ce qui les
fait paraître 4-ou 5-lobées (caractère d’A. nemorosa). Les dents se
rapprochent tantôt de celles de l’une ou de l’autre espèce. Anthères
très souvent jaune très pâle presque blanches (caractère d’A. trifolia),
parfois nettement jaune (caractère d’A. nemorosa). Akènes parais-
sant souvent stériles, ressemblant presque toujours à ceux d’A.
trifolia, mais parfois d’A. nemorosa. Feuilles radicales (du printemps
ou celles qui survivent fin septembre) à une foliole médiane dentée
(caractère d’A. trifolia), les deux latérales profondément lobées
(caractère d’A. nemorosa) : plusieurs correspondent à celles de la
figure 2 (P. Jovet 1941).
Gilles (1946) a révisé les échantillons récoltés à Ciboure par
Gandoger : leurs feuilles involucrales ont 5 segments ou trois seg-
ments plus ou moins profondément lobés (Herb. Gandoger-Rouy,
Fac. Sc. de Lyon). — Par contre l’A. trifolia L. du val de Gaube
(Herb. Mus. Par.) est identique aux spécimens médioeuropéens.
Il est logique de conclure que quelques plantes paraissent bien
être A. trifolia, mais que celles qui composent la masse du peuple-
ment sont des hybrides auxquels on appliquera l’un des deux noms
suivants : X A. Pittonii Glowacki ou X A. hybrida Keil.
Au point de vue synécologique, on peut reconnaître que A. trifolia
et ses hybrides avec A. nemorosa vivent dans plusieurs types de
végétation, dont voici seulement quelques-unes des participantes :
a) Chênaie-Frênaie occidentale. Taillis dense, localement fourré :
Quercus pedunculata Ehrh., Corylus avellana L., Prunus avium L.,
Cornus sanguinea L., Lierre, Tamus commuais L., Lonicera
Periclymenum L., Rosa sempervirens L., Smilax aspera L., Rubus
(gr. fruticosus), Arum maculatum L., A. italicum Mill., Symphy-
tum tuberosum L., Pulmonaria tuberosa Schrank, Hypericum andro-
saemum L., Aquilegia vulgaris L. (local) ; Strate muscinale discon-
tinue : Eurhynchium striatum (Schl’eb.) Schimp., Thuidium tamaris-
cinum (Hedw.) Bryol. Eur...
b) Milieu plus frais (Abbadia) ; Festuca gigantea (L.) Vill., Primula
acaulis (L.) Grufberg, Sanicula europaea L., Blechnum spicant (L.)
Withg., Circaea lutetiana L., Aspidium lobatum (Huds.) Sw., Iris
— 271
foetidissima L., Mercurialis perennis L. ... Sous la strate élevée
(' Quercus pedunculata Ehrh., Laurus nobilis L., ) où le Smilax
retombe en draperies, on note aussi Ilex aquifolium L., Ruscus
aculeatus L., etc.
c) Endroits plus éclairés. Taillis floristiquement plus nettement
apparenté à la lande arbustive et à une chênaie dont la composition
rappelle celle de la Chênaie-sessili flore du bassin de Paris : Erica
vagans L., Ulex europaeus L., U. Gallii Planchon, Arrhenatherum
Thorei Duby, Deschampsia flexuosa (L.) Trin., Hyperlcum pulchrum
L. etc... mais avec mélange d’espèces à hygrophiiie plus accentuée
(Blechnum spicant (L.) Withg., Eupatorium cannabinum L., Angelica
silvestris var. vïllosa Lagasca ( pro sp.) et de participantes des Chênaies-
Frênaies dont Mercurialis perennis L.). Dans le taillis, on note aussi
Pirus Malus ssp. silvestris (L.) Gray et P. cordata Desv. Les feuilles
de Solidago Virga-aurea L., Picris hieracioides L., Cirsium filipen-
dulurn Lange atteignent 60 cm. de longueur dans les lieux ombragés.
d ) Légère pente, adspectée au S-S-W. Sorte de prébois : Quercus
pedunculata Ehrh., Ilex aquifolium L., Ruscus aculeatus L., Lonicera
periclymenum L., Smilax aspera L., ... sont épars parmi Arrhenathe-
rum Thorei Duby (abondant), Festuca rubra (s. L), Erica vagans L.,
Asvhodelus albus Mill. s. I., Cirsium filipendulum Lange, Litho-
speimum diffusum Lagasca, Scilla verna Huds., etc. ; Blechnum
spicant est également présent sur cette sorte de talus sans aucune
trace apparente d’humidité.
Bien d’autres espèces pourraient être ajoutées aux listes précé-
dentes. Parmi les plus fréquentes : Pteridium aquilinum (L.) Kuhn.,
Salix atrocinerea Brot., Helleborus viridis L. var. occidentalis Reut.,
Centaurea Debeauxi G. G., Euphorbia angulata Jacq.
Rappelons (cf. Jovet 1941) que P. Fournier (1940) nomme cette
anémone par la combinaison suivante : A. trifolia L. ssp. A. albida
(Mariz) P. F. Or, Rothmauer ne constate pas de différence entre les
A. trifolia d’Europe centrale et celles du Portugal : on doit attribuer
l’étroitesse des folioles que présentent quelques-unes des plantes
portugaises (distinguées sous le nom d’ A. albida ) aux conditions
locales plus sèches. — Aire <le répartition d’,4. trifolia-. Karpathes du
S. E. ; Alpes méridionales (ne semble pas connu dans les Alpes
maritimes françaises), Apennins ; Sud-Ouest de la France (Val de
Gaube, Pays basque) ; Nord de l’Espagne, Portugal. Il faut en exclure
les localités françaises indiquées autrefois (même par De Candolle
1815) qui sont celles de variétés ou formes d’A. nemorosa.
Cochlearia officinalis L. eu-officinalis Asch.-Gr.
Entre Hendaye et Behobie : les Joncaux, ll/IV/1949, parois à
pente assez accentuée et fond des fossés humides ou remplis d’eau,
272
profonds de 1-2 m., entaillant la terrasse (culture et prairies) de la
rive droite de la Bidassoa. Parmi une végétation hygro-subhalo-
phile ; quelques participantes,
(P. Jovet, 1941) :
Pàspalum dislichum (L.)
ssp. vaginatum (Sw.) Thlng.
Spartina alterniflora Lois.
Spartina slricta Roth.
Arundo Phragmites L.
Carex acutijormis Ehrh.
Scirpus Tabernaemontani Gmel.
Scirpus triquetrus L.
Scirpus cernuus Yahl.
la plupart notées antérieurement
Cyperus vegelus Willd.
Cardamine pralensis L.
eu-pratensis P. F.
Apium nodiflorum (L.) Lag.
Oenanthe crocata L. (feuilles).
Armeria maritima Willd.
Aster Tripolium L.
Leontodon hispidus L.
Abondant, très florifère, très vigoureux, atteignant 40-50 cm.
de hauteur, donc le double du maximum indiqué par Coste (Fl. desc.
ill. de la Fr...), Cochlearia officinalis n’est pas cultivé dans cette
localité.
Duchesnea indica (Andr.) Focke.
Ascain (B. P.). Le Duchesnea indica, faux fraisier, fréquemment
cultivé comme ornemental, était naturalisé antérieurement à 1947,
date de notre première observation, dans un fossé bordant la route,
près de l’église. En avril 1949, il abonde localement dans le quartier
situé entre l’église et la carrière, dans un taillis assez clair, à proxi-
mité des jardins, avec, entre autres espèces : Lamium maculatum L.,
et Lonicera japonica Thunbg. (dont une forme à feuilles lobées-
incisées est homologue de la variété quercina Weston de L. Peri-
clymenum L.). - — Duchesnea indica est déjà connu, comme parfaite-
ment naturalisé en de nombreuses localités françaises : Pau, environs
de Paris (Vincennes, St Cloud, Versailles, etc...), etc.
Pinguicula grandiflora Lmk.
Environs du garage du funiculaire de la Rhune dans un chemin
creux, paroi terreuse-pierreuse, subverticale, fraîche, localement
subsuintante, avec des plantes plus ou moins hygrophiles ( Sihthor -
pia europaea L., Wahlenbergia hederacea (L.) Rchb., Anagallis
tenella L., Stellaria uliginosa Murr., Chrysosplenium oppositifolium L.,
Conocephalum conicum (L.) Dumort., Pellia epipliylla Corda, quel-
ques Sphaignes), des dryophiles-landicoles ( Pteridium aquilinum (L.)
Kuhn., Ulex europaeus L., Erica cinerea L., Digitalis purpurea L.,
Teucrium Scorodonia L., Scilla verna Huds., Laserpitium Dufou-
rianum Rouy et Cam., etc.) et des habituelles des landes fraîches,
plus ou moins pierreuses et en pente ( Blechnum spicant (L.). Withg.,
Asplénium lanceolatum Huds., Erica ciliaris L., Campanula patula L.,
— 273 —
Galiurn hercynicum Weigel, Viola canina L. s. 1., Polygala serpylli-,
folia Hose, etc.).
Les notes qui précèdent montrent, avec évidence, que des trou-
vailles floristiques intéressantes restent à faire dans l’extrême Sud-
Ouest de la France, mais les observations n’y sont pas faciles :
un grand nombre de stations sont incluses dans des propriétés closes ;
les landes sont soumises à de telles vicissitudes (pâturage, fauche,
incendie), en particulier celles de la Rhune, qu’il faudrait pouvoir les
explorer à de nombreux moments de l’année. Il n’est pas douteux
que les botanistes signaleront encore des espèces « nouvelles » pour
le Pays Basque et, peut-être, en même temps, pour la France, comme
ce fut le cas, il y a quelques années, pour Betula celtiberica Rothmaler
et Vase, trouvé à la Rhune (P. Jovet, 1942).
Quoique les listes de plantes accompagnant les espèces que nous
signalons soient volontairement amputées d’un grand nombre de
noms, elles donnent cependant une idée de la complexité de la végé-
tation basque. S’il n’existe pas une lande, mais des landes de divers
types, tant sur la Rhune que sur la falaise basque (Jovet 1941 a,
Allorge et Jovet 1941). il en est de même en arrière de la côte :
on ne saurait parler de « la lande basque » sans préciser quel type on
envisage. Il n’existe pas non plus une Chênaie, mais plusieurs types
de végétation ligneuse arborée et arbustive : si ces types possèdent
bien, en commun, un nombre assez élevé d’espèces, ils n’en mani-
festent pas moins une individualité physionomique et floristique
indéniable.
Rappelons encore quelques autres caractères écologiques du Sud-
Ouest (Allorge 1941 : voir divers mémoires de ce reeueil) : climat
doux et humide qui agit dans le sens d’une uniformisation des condi-
tions édaphiques. De là résulte, au moins en partie, la coexistence
actuelle de plantes qui, en d’autres régions de France, manifestent
des préférences écologiques différentes : des végétaux nettement
calcicoles préférants, vivent ici parmi des calcifuges décidés ; d’où
l’existence de groupements silvatiques comportant, à la fois, des
espèces, dont les unes ne quittent pas, aux environs de Paris, les
Chênaies-Frênaies et, les autres, les Chênaies silicicoles. C’est aussi
à ces conditions écologiques générales qu’on peut attribuer la facile
naturalisation d’étrangères provenant de contrées aussi différentes
que l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud, l’Asie orientale, etc.
Relativement au Pays Basque tout entier, P. Allorge (1941 b)
a distingué les espèces vasculaires et les Muscinées appartenant aux
divers éléments floristico-géographiques : circumboréal, eurasia-
tique, méditerranéen, médio-européen, atlantique, pyrénéo-canta-
brique. Aux espèces à aire disjointe, il y a lieu d’ajouter Anemone
trifolia L.
274
En terminant ce trop court aperçu, rappelons que, fréquemment,
au Pays Basque, des plantes qu’on rattache sans hésitation à une
« bonne » espèce, se distinguent aisément du type par un ou plusieurs
caractères apparents. Aussi, le nombre des variétés, sous-espèces et,
même pour certains auteurs, d’espèces spéciales, est-il fort élevé
et pourrait encore être notablement augmenté : voir, par exemple,
une note de Gombault (1948). Ce caractère de la flore, qui ressortit
bien davantage de l’endémisme que du micro-endémisme, accentue
encore la personnalité très marquée du Pays Basque français.
Index bibliographique.
Allorge, P. 1941 a. — - Compte-rendu de la Session extraord. (tenue
en juillet 1934) dans le Pays Basque et les Landes. Mémoires
publiés sous la direction de P. Allorge. Bull. Soc. Bot. Fr., fasc. 1,
356 p., 14 pl. phot., nombr. fig.
Allorge, P. 1941 b. — Essai de synthèse phytogéographique du Pays
basque. Bull. Soc. Bot. Fr., pp. 291-356.
Allorge, P. et Jovet, P. 1941. — La lande maritime autour de Saint-
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Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 2, 1950.
19
— 276 —
Contribution a la connaissant de la Flore
DE LA GUYANE FRANÇAISE (Suite). 1
Par R. Benoist.
Graminées (suite).
Panicum trichoides Sw. s. i. Poiteau ; s. 1. Leprieur.
Panicum trichanthum Sw. s. 1. 1834, Leprieur 212.
Panicum parvifolium Lamarck. Cayenne, 1792 Leblond ; in fossis
inundatis et aquosis pluvialibus saepe majore parte submersum,
Cayennàe, L. C. Richard ; s. 1. 1835, 1838, 1840 Leprieur ; Cayenne,
in fossis aqua plenis, mars 1858, Sagot 1337 ; Saint Laurent du
Maroni, 15 janvier 1914, Benoist 619.
Panicum cyanescens Nees. s. 1. 1834 Leprieur 11, 391 ; s. 1. 1838, 1840
Leprieur ; rivière de Kourou, Crevaux ; île de Cayenne 1872, Huet
4, 88 ; Pariacabo, 10 juillet 1914, Benoist 1461 ; Savane Matiti,
12 octobre 1914, Benoist 1645.
Panicum nervosum Lamarck. Cayenne, Martin ; Gourdonville,
grande savane, 21 août 1914, Benoist 1556.
Panicum Rudgei R. et Sch. Cayenne, Leblond ; Cayenne, Martin ;
s. 1. Poiteau ; s. 1. 1850 Leprieur ; s. 1. 1842, Mélinon 409 ; rivière
de Kourou, savanes, mars 1877, Crevaux ; Saint Laurent du Maroni,
dans les bois, sept. 1896, Soubirou ; Saint Jean du Maroni, Graminée
en touffe étalée, 13 juin 1914, Benoist 1283 ; s. 1. herbe fourragère.
Vaillant.
Panicum Mertensii Roth. In pratensibus ad margines sylvarum
Cayennae, L. C. Richard ; in pratensibus praedii dom. Bourda,
L. C. Richard ; s. 1. 1834 Leprieur 29 ; s. 1. 1838, 1840 Leprieur ;
s. 1. Deplanche ; Mans 1854, Mélinon 21 ; Cayenne 1857-59 Le Guillou
Mana, savanes humides, caulis rigide pilosus, pilis pungentibus,
herba 4-5-pedalis, juin 1855, Sagot Graminée np 46 ; Acarouany, rive
droite, avril 1856, Sagot 665 ; Mana, vaginae pilis pungentibus hirtae,
févr. 1858, Sagot 665 ; Roura 1858 ; Giraud in herb. Sagot ; près
Cayenne, déc. 1896, Soubirou.
Panicum grande Hitchc. et Chase, s. 1. 1834 Leprieur 41, 42, 428.
Panicum asperifolium (Desv.) Hitchc. s. 1. Poiteau ; s. 1. 1834
Leprieur 396, 402 ; s. 1. 1840, 1850 Leprieur ; Cayenne 1857, Mélinon
in herb. Sagot 1395 ; environs de Cayenne, avril 1897, Soubirou ; s. L
Deplanche.
1. Cf. Bull. Mus. 1949, p 593.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII n° 2 1950.
— 277
variété à rameaux de l’inflorescence raccourcis.
s. 1. 1834 Leprieur 51.
Panicum zizanioides H. B. K. s. 1. 1838 Leprieur.
Panicum discrepans Dôll. s. 1. 1834 Leprieur 15, 447.
Panicum hirtum Lamarck. s. 1. 1792 Leblond 130 ; Cayeune, avril
1859, Sagot 1338.
Panicum an Prieurei Mez ? Saint Laurent du Maroni, 24 fév. 1914,
Benoist 757.
Panicum errabundum Hitchc. s. 1. 1834 Leprieur 18, 19, 443 ;
Cayenne 1842 Mélinon 416 ; Cayenne févr. 1859 Sagot 1336 ; Cayenne
mars 1897, Soubirou ; Ile de Cayenne 1872, Lluet 5, 87.
Panicum longepaniculatum nov. sp.
Culmi erecti, glabri, tenuiter longitudinaliter striati ; nodi glabri. Folio-
rum vaginae glabrae, laeves ; ligulae e setis numerosis formatas ; laminae
lineares, pagina superiore rudiuscula, nervis denticulis minutis dense
praeditis, pagina inferiore vix rudiuscula. Inflorescentia terminalis, in
paniculam angustam digesta, rachi tenuiter longitudinaliter striato, tenuis-
sime puberulo , ramos ascendentes, brèves, in fasciculis dispositos, aliquando
ramulum emittentes gerente. Spiculae sessiles vel breviter pedunculatae,
superne attenuatae, acutae ; spicula superior ab axis parle superiore setacea
sterili longe superata. Gluma prima circiter duas quintas partes spiculae
longitudinis aequans, ovata, apice obtusa, glabra, trivervis ; gluma secunda
duas tertias partes vel très quartas partes spiculae longitudinis aequans,
glabra, trinervis ; lemma sterilis glabra, trinervis. Caryops transverse rugo-
sus, apiculatus.
Plante atteignant une hauteur de 1 mètre 25 cm. et plus ; gaines
des feuilles longues de 25-45 cm. ; limbe long de 20-35 cm., large de
12-25 mm. ; inflorescence longue de 35-45 cm., large de 2-3 cm. ;
pédoncule des épillets long de 0-2 mm. ; épillets longs de 3.5 mm.,
larges de 1.25 mm. ; fruit long de 3-3. 5 mm.
Guyane française : sans localité plus précise, 1840 Leprieur.
Panicum perpusillum nov. sp.
Herba tenuis, annuus, culmi saepius parum rarnosi, glabri. Foliorum
vaginae in margine pilis paucis ornatae, longitudinaliter striatae ; ligulae
membranaceae ; limbus linearis, acutus, in medio parum dilatatus, glaber,
Inflorescentiae caulem et ramos terminantes, in paniculis paucifloris digestae,
earum basi in vagina folii superioris inclusa. Inflorescentine axis et rami
graciles, glabri. Spicularum pedunculus salis brevis. Spiculae obovato-
fusijormes, acutae. Gluma prima tertiam vel dimidiam partem spiculae
longitudinis aequans, ovata, uninervis ; gluma secunda spiculam aequans,
3-5 nervis, sparse pilosa ; lemma sterilis glumae secundae similis. Caryops
laevis.
Plante haute de 5-8 cm. ; gaines des feuilles longues de 4-5 mm. ;
limbe long de 8-14 mm., large de 0.5-0.75 mm. ; inflorescence de
— 278 —
1-8 épillets, atteignant une longueur de 15 mm. ; pédoncule des
épillets long de 2-4 mm. ; épillets longs de 1 mm., larges de 0.7 mm. ;
caryopse long de 1 mm., large de 0.7 mm.
Guyane française : savane près de Gourdonville, 27 juillet 1914,
Benoist 1493 ; même localité 1 août 1914 Benoist 1528.
Cette petite Graminée croît après la saison des pluies sur la
boue des endroits inondés dans la savane après le retrait des eaux,
en compagnie de Polypompholyx laciniata Benj. de divers Utricularia
et de Poteranthera calcarata Tr.
Ichnanthus panicoides Beauv. Cayenne Martin ; La Mana 1823-24
Leschenault ; s. 1. 1834 Leprieur 47 ; s. 1. 1840 Leprieur ; Mana, oct.
1854, Mélinon 117 ; Acarouany 1857 et 1858, Sagot 681 ; rivière de
Kourou, grand bois, mars 1877, Crevaux ; Saint Jean du Maroni,
plante de 1 mètre 50 cm., 12 mars 1914, Benoist 884.
Ichanthus nemoralis (Schrad.) Hitchc. et Chase, s. 1. Poiteau ; s. 1.
1834 Leprieur 37 et 247 ; Cayenne 1835 Leprieur ; s. 1. 1838 Leprieur ;
s. 1. 1842 Mélinon 421 ; Charvein, 8 janv. 1914, Benoist 512 ; Cayenne,
in vils silvarum, L. C. Richard.
Ichnanthus breviscrobs Dôll. s. 1. 1838 Leprieur.
Ichnanthus tenuis (Presl) Hitchc. et Chase, s. 1. 1840 Leprieur ;
Ouanary, 1900 Geay 941.
Ichnanthus pallens (Sw.) Muro. Cayenne, in sylvis umbrosis, ad
vias, L. C. Richard ; s. 1. 1834 Leprieur 6, 10 ; s. 1. 1838 Leprieur ;
s. 1. Lenormand ; Mana, Mélinon ; rivière de Kourou, mars 1877,
Crevaux ; Acarouany, species 2-3 pedalis, avril 1855, Sagot, Gra-
minée n° 47.
Ichnanthus axillaris (Nees) Hitchc. et Chase. La Mana 1823-24
Leschenault ; in arvis aquosis amnis Approuague, L. C. Richard ;
s. 1. 1834 Leprieur 9 et 440 ; Mana, sept. 1854, Mélinon 116; Aca-
rouany, au chantier de M. Suard, août 1854, Sagot ; Acarouany 1855,
Sagot ; Acarouany 1856, Sagot 662 ; Acarouany, avril 1857, Sagot
662 ; Charvein, tracé de l’Acarouany, 10 nov. 1913, Benoist 186 ;
Saint Laurent du Maroni, 15 janv. 1914, Benoist 613 ; Saint Jean du
Maroni, plante de 20 centimètres, 30 mars 1914, Benoist 1052.
Lasiacis ligulata Hitchc. et Chase, s. 1. 1834 Leprieur 30, 226 ;
s. 1. 1840 Leprieur ; s. 1. 1842, Mélinon 403 ; Maroni, cette belle
Graminée croît dans les terrains légers et couverts de bois, elle forme
touffe, ses rameaux flexueux sont noueux et donnent naissance à
des branches terminées par des inflorescences, elle était en graines
en octobre, 1876, Mélinon 250 ; Maroni, cette herbe vivace croît en
touffes sous le couvert de la forêt à 32 kilom. du littoral, au chantier
de Sainte Marguerite où je l’ai trouvée en novembre 1876, Mélinon
360 ; Iles du Salut, mai 1854, Sagot ; Iles du Salut, herba elatior,
juillet 1854, Sagot 656 ; bords de la Mana, au village indien, panicula
matura nigerrima, févr. 1856, Sagot 663 ; Mana, panicula matura
— 279
nigrescens, 1858, Sagot 663 ; Cayenne 1856-59, Le Guillou in herb.
Sagot ; Cayenne, sous bois, juillet 1896, Soubirou ; près Cayenne,
Soubirou ; Cayenne, endroits boisés, déc. 1896, Soubirou ; Saint
Jean du Maroni, Graminée grimpante de 4-5 mètres, 17 mars 1914,
Benoist 957.
Lasiacis sorghoides (Desv.) Hitchc. et Chase, s. 1. 1842 Mélinon 397.
Sacciolepis striata (L.) Nash. s. 1. 1834 Leprieur 35.
Sacciolepis myuros (Lamarck) Chase, s. 1. Poiteau ; s. 1. 1834
Leprieur 253, 268 ; s. 1. 1838 Leprieur ; Pariacabo, herbe de 40 cm.,
10 juillet 1914, Benoist 1430.
Hymenachne amplexicaulis (Rudge) Nees. s. 1. 1834 Leprieur 27,
422 ; Mana, bon fourrage avant la floraison, 1854, Mélinon 15 ;
Acarouany, août 1854, Sagot 688 Graminée 22 ; Acarouany 1858
Sagot 628.
Isachne polygonoides (Lamarck) Dôll. s. 1. 1840, 1850 Leprieur.
Oplismenus hirtellus (L.) Beauv. In umbrosis silvis Gabriellae,
februario et martio, culmus imus humifusus reptans, caeterum erectus,
foliis erectiuscule patentia, L. C. Richard ; s. 1. 1858 Leprieur 1 ;
s. 1. 1850 Leprieur ; Mana, in arenosis, mars 1858, Sagot 1149.
Echinochloa colonum (L.) Link. s. 1. 1792 Leblond; s. 1. 1838
Leprieur 11 ; s. 1. 1847 Leprieur ; cultivé de graines de la Guadeloupe,
1851 Sagot ; Mana, juillet 1855, in cultis, Sagot 664 ; rivière de Kou-
rou 1877 Crevaux ; Ile de Cayenne 1872, Huet 11.
Echinochloa pyramidalis (Lamarck) Hitchc. s. 1. 1838 Leprieur ;
Cayenne, in limosis saisis, 1858 Sagot ; Mahury, in limosis saisis,
herba dense fasciculata, erecta, 1859, Sagot 1393 ; Baduel près ' de
Cayenne, avril 1897 Soubirou ; Ile de Cayenne 1872 Huet 27, 43 ;
Saint Laurent du Maroni, 24 févr. 1914, Benoist 757.
Echinochloa polystachya (H. B. K.) Hitchc. s. 1. 1834 Leprieur 17,
445 ; Mahury 1858, Rouquié in herb. Sagot 1394 ; Cayenne, pecori
gratissimum, vulgo : radier lamentin, 1859, Sagot 1394.
Echinochloa crus galli (L.) Beauv. Mahury 1858, Rouquié in herb.
Sagot ; Cayenne 1859 Sagot.
Setaria geniculata (Lamarck) Beauv. Cayenne Leblond ; Cayenne,
in graminosis marginibus sylvarum, L. C. Richard ; Cayenne, Martin ;
s. 1. 1838 et 1850 Leprieur ; s. 1. 1842, Mélinon 414 ; Iles du Salut,
juillet 1854, Sagot 678 ; Maroni supérieur près de Pile Coco Cacapoa
sur rochers, 18 août Crevaux ; Ile de Cayenne 1872, Huet 22.
Setaria tenax (Rich.) Desv. Cayenne, in silvis redivivis graminosis,
februario, L. C. Richard ; Cayenne, Martin ; s. 1. 1834 Leprieur 249 ;
s. 1. 1835, 1838, 1840 Leprieur ; Iles du Salut, juin 1854 Sagot 1339 ;
Kourou, juin 1854 Sagot 1339 ; Cayenne 1857, Mélinon ; Ile de
Cayenne 1872, Huet 49 ; terrains boisés près Cayenne, janv. 1897,
Soubirou ; Cayenne sous bois, juillet 1896, Soubirou ; Gourdonville,
grande savane, 25 sept. 1914, Benoist 1619.
280 —
Setaria setosa (Sw.) Beauv. Cayenne in herb. Desvaux.
Perinisetum glaucum (L.) R. Br. (P. typhoideum Rich.). Acarouany,
cultivé de graines du Sénégal, herba tripedalis, vulgo : petit millet du
Sénégal, 1856, Sagot.
Pennisetum dasystachium Desv. Habitat in Guyana, in herb. Des-
vaux.
Cenchrus echinatus L. Acarouany, janv. 1855, Sagot 683 ; Iles du
Salut, mars 1854, Sagot ; Ile de Cayenne 1872, Huet 75, 81 ; Kourou,
7 juillet 1914, Benoist 1372.
Cenchrus Brownii R. et Sch. Cayenne L. C. Richard ; s. 1. 1850
Leprieur ; Ile de Cayenne, Sagot ; Iles du Salut 1854, Sagot 623.
Olyra latifolia L. Acarouany, caulis debilis elatus ramosus, 6-12
pedalis, août 1854, Sagot 682 ; Acarouany nov. 1854, Mélinon et
Sagot ; bords de F Acarouany au dessus de la furca, févr. 1855 Sagot
Graminée n° 36 ; Acarouany 1855, Sagot 682 ; Cayenne 1857, Sagot
622 ; Acarouany oct. 1854, Mélinon 231 ; Mahury 1858, Rouquié
in herb. Sagot ; Maroni, Graminée trouvée aux Hattes dans les bois
revenus, elle croît à Saint Laurent dans les mêmes conditions, 1876,
Mélinon 121 ; Cayenne sous bois, juill. 1896, Soubirou ; près Cayenne,
avril 1897, Soubirou ; Charvein, 10 déc. 1913, Benoist 323 ; Saint
Jean du Maroni, hauteur 1 mètre, 11 mars 1914, Benoist 849.
Olyra cordifolia H. B. K. s. 1. 1834 Leprieur 56, 240 ; s. 1. 1840,
1847 Leprieur ; in silvis Cayennae, culmus praealtus, L. C. Richard ;
Acarouany, oct. 1854, Sagot Graminée n° 31 ; Acarouany sept. 1854,
Sagot ; Maroni, île Portai, déc. 1856 Sagot ; Acarouany 1858, Sagot
680 ; Acarouany, juill. 1855, Sagot 680 ; s. 1. Mélinon 406.
Olyra ecaudata Dôll. s. 1. 1834 Leprieur, 46 392, 547 ; Acarouany,
in silvis demis, avril 1857, Sagot 1048.
Olyra obliquifolia Steud. s. 1. 1847 Leprieur.
Lithacne pauciflora (Sw.) Beauv. Cayenne, juin 1849, Leprieur ;
s. 1. 1834 Leprieur 50 ; in silvis humidis, 1847 Leprieur.
Raddia sympodica (Dôll) Hitchc. Acarouany au dessus de la furca,
colline patavoua, nov. 1854 Sagot ; Acarouany in silvis, flores scapis
distinctis siti, vix humi inter folia mortua sylvae latentes, juin 1856
Sagot 925.
Raddia guianemis (Brongn.) Hitchc. s. 1. 1834 Leprieur 7.
Raddia capillata Trin. Acarouany 1857, Sagot 1086 ; Mana 1858,
Sagot 1086.
Imperata brasiliensis Trin. Acarouany, nom vernaculaire : japé
1857, Sagot 695.
Saccharum officinarum L. Acarouany, cultivé, déc. 1854, Sagot
Graminée n° 43 ; Saint Laurent du Maroni, oct. 1896, Soubirou.
Eriochrysis cayennemis Beauv. In paludosis pratorum Matouty,
L. C. Richard ; Gourdonville, savane Matiti, 12 oct. 1914, Benoist
1641.
281
Andropogon brevifolius Sw. s. 1. Poiteau ; s. 1. Lenormand ; s. 1.
1834 Leprieur 43, 398 ; Mahury, 1858 Sagot 1347 ; Cayene 1858 et
1859, Sagot 1347.
Andropogon condensatus H. B. K. s. 1., Leprieur 265 ; Ile de
Cayenne 1872, Huet 19, 101, 102 ;
Andropogon virgatus Desv. s. 1., 1838, 1847 Leprieur ; Pariacabo,
10 juillet 1914, Benoist 1420.
Andropogon bicornis L. Cayenne L. C. Richard ; s. 1. 1834,
Leprieur 394 ; Mana 1854, Mélinon 27 ; Acarouany 4-6 pedalis,
juillet 1854, Sagot Graminée n° 33 ; Acarouany 1857, Sagot 704;
Ile de Cayenne, 1858, Rouquié in herb. Sagot ; Saint Laurent du
Maroni, déc. 1907, Le Moult ; Saint Laurent du Maroni, sept. 1896,
Soubirou ; s. 1. 1902, Geay 3303 ; Saint Jean du Maroni, 26 avril 1914,
Benoist 1137.
Andropogon leucostachyus H. B. K. s. 1. 1834 Leprieur 52, 403 ;
in pratis siccis campestribus graminosis, in marginibus viarurn sylvu-
larum, etc., culmus erectus 1-2 pedalis, spicis omnibus geminatis,
L. C. Richard ; Acarouany 1855, Sagot 705 ; Cayenne 1859 Sagot ;
Acarouany, dans les abatis, 3-pedalis, juillet 1854, Sagot 705 ;
Cayenne 1857, Mélinon in herb. Sagot 705 ; Maroni, cette plante
croît sur les fonds découverts épuisés par la culture, je l’ai trouvée
entre Saint Laurent et Saint Pierre en octobre 1876 Mélinon 284 ;
s. 1. 1902, Geay 3305 ; Charvein, 8 déc. 1913, Benoist 305 ; Pariacabo,
10 juillet 1914, Benoist 1448.
Cymbopogon citratus (DC.) Stapf ( Andropogon schaenanthus L.).
Acarouany, cultivé, herba magno caespite crescens, nunquam floren-
tem vidi, an e regione magis temperata orta ?, sept. 1855, Sagot.
Maroni, Graminée du rivage maritime des Hattes, sable marin cru,
juin 1876 Mélinon 115.
Vetiveria zizanioides (L.) Nash. Plante apportée vivante de l’Inde à
Cayenne par M. Perrottet, on l'appelle vétiver, de évite ver, parce
que ses racines en parfumant les vêtements dans les armoires en
éloignent aussi les insectes, cultivé au jardin botanique de Cayenne,
Poiteau ; Cayenne, cultivé 1859, Sagot 1348 ; Cayenne, cultivé 1856-
59, Le Guillou in herb. Sagot.
Sorghum vulgare (L.) Pers. Acarouany, herba altitudine 6-8-pedalis,
cultivé de graines du Sénégal, grand millet d’Afrique ou couscous,
avril 1856 Sagot ; Acarouany cultivé, sorgho sucré, avril 1858 ;
Sagot ; Cayenne, cultivé 1857-58, Le Guillou in herb. Sagot ;
Cayenne, cultivé, vulgo : petit mil L. C. Richard.
Trachypogon plumosus (H. B.) Nees. Savane Matiti près de Gour-
donville, 12 oct. 1914, Benoist 1644 ; s. 1. 1838, 1840 Leprieur.
Ischaemum guianense Kunth. s. 1. Poiteau ; in herbosis paludosis
pratorum Macouriae, culmus erectus, ramosus, 2-4 pedalis, L. C.
— 282
Richard ; Charvein, marais 10 janv. 1914, Benoist 570 ; Gourdonville,
Grande savane, 21 août 1914, Benoist 1557.
Rottboellia exaltata L. s. 1. 1834 Leprieur 53, 404 ; Iles du Salut,
herba erecta, 2-3 pedalis, mai 1854 Sagot 12.
Hackelochloa granularis (L.) Kuntze. Cayenne Martin 58 ; s. 1.,
1834, Leprieur 244 ; s. 1. 1838, 1840, Leprieur.
Coix lacryma Jobi L. La Mana, Leschenault.
Tripsacum dactyloides L. s. 1. 1850 Leprieur.
Zea mays L. Cultivé de graines reçues des Indiens, Acarouany,
avril 1856, Sagot.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
283
Les Zygophyllacées de Madagascar et des Comores.
Par H. Perrier de la Bathie.
La petite famille des Zygophyllacées est représentées dans la
région malgache par les genres Tribulus et Zygophyllum, le 1er avec
2 espèces cosmopolites, le second avec 3 espèces plus spéciales.
Tribulus T. ex Linn. Syst., ed. I (1735).
Les 2 Tribulus, T. terrestris et T. cistoides, sont des herbes cosmo-
polites, arénicoles, sublittorales, parfois presque anthropochores,
surtout répandues sur le versant W. de la grande île ou les rivages des
petites. Ces deux espèces sont très affines. On ne considère d’ordi-
naire T. cistoides que comme une variété de T. terrestris. En fait on
les distingue facilement sur le vif, T. terrestris à sa petite fleur d’un
jaune pâle, T. cistoides à sa fleur près de 2 fois plus grande et d’un
beau jaune d’or ; mais ces caractères se voient mal en herbier. Ils
sont pourtant très constants et leur constance est d’autant plus
remarquable que ces plantes sont par ailleurs très hétéromorphes,
très sensibles au moindre changement dans les conditions de milieu.
En saison sèche ces 2 espèces ont des tiges étalés sur le sol et des
feuilles très petites, en saison des pluies des tiges ascendantes et
des feuilles 5-6 fois plus grandes ; mais leurs fleurs en toutes saisons
conservent leurs caractères respectifs.
Ces plantes ont été certainement introduites sur ces îles par voie
maritime, car leurs coques à aiguillons acérés et recourbés sont on ne
peut plus propres à s’accrocher, aux cordages ; aux ballots, aux sacs,
aux voiles, aux fourrures, aux fibres de noix de cocos, tous matériaux
que, depuis des temps préhistoriques, les embarcations qui ont
sillonné et sillonnent encore ces mers ont toujours transportés.
Zygophyllum Linn., Gen,, n° 530 et Syst. ed. I (1735).
Ce genre est représenté aux Comores par Z. simplex, espèce de large
dispersion, et à Madagascar, par 2 espèces endémiques, dont l’une
nous a paru assez particulière pour constituer un sous-genre nouveau.
On peut distinguer ainsi ces 3 espèces :
1. — Feuilles unifoliolées, mais paraissant simples (foliole obscurément
articulée à la base) ; fruit capsulaire à 5 ailes ornées d’un double rang de
petits points noirs ; plante basse plus ou moins pérenne. I. Z. simplex
1’. Arbrisseaux de 1 à 2 m. ; feuilles bifoliolées.
2. — Entièrement couvert d’un tomentum blanchâtre ; fruit capsulaire
à 3-5 ailes, à déhiscence septicide 2. Z. madecassurn
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII n° 2 1 950.
— 284
2’. Entièrement glabre ; fruit drupacé, indéhiscent ; noyau à 4 ou 5 angles
(s. g. Zygosarcum) 3 .Z. depauperatum
1. Zygophyllum simplex Linn., Mant., I, 68.
Cette espèce diffère beaucoup des 2 suivantes par ses feuilles
1-foliolées et n’en a pas le funicule allongé et entièrement libre. Elle
est largement répandue sur les sables arides de l’Afriqtie australe,
de l’Afrique du Nord et de l’Asie occidentale, mais n’a été observée
dans la région malgache qu’aux Comores par Hümblot ( Humblot
1007). En tant que plante littorale, à graines sèche, elle a pu être
apportée sur ces îles par une embarcation quelconque. Il ne saurait
donc être question de tirer de la présence de cette plante aux Comores
des conclusions d’ordre géographique ou géologique !
2. Zygophyllum madecassum sp. n.
Frutex ramosissimus, 1-2 m. altus, omnino incano-tomentosus. Folia
bifoliolata, petiolo supra canaliculato 2-7 mm. longo, foliolis obooato-
cunciformibus (3-15 X 2, 2-7, 5 mm.}, nervis inconspicuis. Flores solitarii,
subaxillares , breviter (1-2 mm.) pedicellati, ad anthesim 5 mm. diamelentes.
Pelala oblanceolata (3x1 mm), extus sparsim pubescentia, intus glabra.
Stamina externa 3, 5-4 mm. longa ; fdamentorum appendix bilobus, cic.
1, 3-1-1, 5 mm. longus. Ovarium 2-5- gonum, hirsutum ; Stylus glaber,
1 mm. longus ; discus cupulijormis glaber ; ovuli funiculus omnino liber,
perlongus, ovulo 2-3 -plo longior. Capsula 3-5 -alata, septicide dehiscens,
abortu saepissime monosperma. Semen conico-subcylindraceum (3,5 X 1 mm),
albumine subnullo.
Euzy gophyllum très net, à appendice staminal bilobé et à fruit
capsulaire normal, mais à funicule très long, replié et entièrement
libre, comme sur l’espèce suivante. Folioles variables, d’étroitement
obîancéolées à largement obovales selon les conditions de la station
ou de leur développement.
Rocailles calcaires ou sables à proximité de la mer, peu rare, mais
localisée strictement dans le Domaine subdésertique du S. W.
Sud-Ouest : Delta du Fiherenana, à l’E. de Tuléar, Humbert et
Swingle 5185, H. Poisson 233 ; entre Tuléar et la baie de St Augustin,
Perrier 12785, Humbert 2605 ; du lac Manampetsa au delta de la
Linta, Humbert et Swingle 5437 bis, 5438, 5372, 5396 et 5737 bis ;
Plateau Mahafaly, rive gauche du Menarandra, Perrier 4382 ;
environs du lac Anongy, près d’Ambocombe, Decary 9268 ; Ambo-
vombe Decary 8338.
Endémique.
Obs.) R. Baron ( Compendium , Zygophyllacées) cite comme vivant
à Madagascar deux Zygophyllum, Z. incanum Bojer et Z. articulatum
Bojer, noms que nous n’avons trouvés ni dans Hortus Mauritianus
ni dans Y Index Kewensis. Ce sont très certainement des nomina nuda,
— 285 —
mais comme Bojer a herborisé autour de la baie de St Augustin,
où ces 2 plantes sont communes, il est possible que Z. madecassum
et Z. depauperatum soient les Zygophyllum mêmes de Bojer. Pala-
cky Cat. PI. Madag., f. V. (1907), 36) fait des 2 Zygophyllum de Bojer
des synonymes de Z. depauperatum Drake. Ces incertitudes ne nous
ont pas permis d’employer le vocable incanum pour désigner l’espèce
décrite ci-dessus.
Subgen Zygosarcum nov. — - Fructus drupaceus indéhiscent,
pericarpio carnoso crasso, nucleo 4-5 gono.
Ce sous genre ne diffère des Euzygophyllum qu’en un seul point :
le fruit n’est plus une capsule mais une drupe. La seule espèce connue
rie ce sous-genre est Zygophyllum depauperatum Drake, dont ni
Bâillon ni Drake del Castillo n’ont vu les fruits. Par ailleurs
cette espèce, type du sous-genre, est en tout un Zygophyllum typique
et c’est pour cette raison que nous avons renoncé à en faire un genre
propre. Ses ovules ont en effet le même funicule, libre, très long et
replié, que l’on voit sur Z. madecassum, et le noyau, une fois dégagé
de l’épaisse pulpe qui l’entoure, ressemble à s’y méprendre à une
capsule à 4-5 angles de Zygophyllum, qui ne s’ouvrirait pas. En tout
cas l’apparition du seul Zygophyllum à fruit charnu au milieu des
Buissons à Didierea, cette formation végétale dont presque toutes
les espèces ont des fruits secs ou des capsules, est un fait bien singu-
lier. Nous ignorons presque tout de la biologie de cette plante, mais
son abondance sur tout le Domaine du S. W. indique néanmoins
que cette modification du fruit ne semble pas du tout nuire à la dis-
persion de l’espèce.
3. Zygophyllum (( Zygosarcum ) depauperatum Drake, in Bull.
Mus. Hist. Nat. Paris. IX (1903) 36. — Z. articulatum Bojer, n. n.
ex Baron, Compendium, Zygoph.
Le fruit de cette espèce est une drupe, d’un violet presque noir à
maturité, jargement cylindrique (4x3 mm.), à péricarpe charnu,
aussi épais que le noyau qu’il enveloppe, la pulpe adhérant aux angles
du noyau ; noyau à 4-5 angles et 4-5 loges, dont une seule, le plus
souvent, est fertile ; graine cylindro-conique (2,5 X 1 mm) ; testa
crustacé ; albumen mince ; cotyles largement ovales ; radicule courte
et épaisse.
Comme Z. madecassum, cette espèce est strictement localisée sur le
Domaine du S. W. Ses folioles sont également très variables, de
linéaires à oblanc-éolées et même obovales, variables selon l’aridité
plus ou moins grande de la station, la sécheresse du moment où elles
se développent, ou parfois selon les individus.
Sud-Ouest : Morombe, entre Morondava et Tuléar, Decary 18722 ;
■env. de Tuléar, Humbert et Perrier 5305, Humbert et Swingle 5160,
G. Petit 10 ; entre Tuléar et la baie de St Augustin, Perrier 12767 ;
— 286 —
du lac Manampetsa au Delta de la Linta Humbert et Swingle 5305,
5395 et 5438 ; env. du lac Manampetsa, Humbert 20266 ; Faux Cap
et Cap Ste Marie, A. Grandidier, type de Z. depauperatum Drake :
Amborombe, Decary 2904, 8334 et 9157.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
— 287 —
Seconde addition a la suite au catalogue de la Flore
des Basses-Alpes, particulièrement sur la rive droite
de la Durance.
Par Claude Charles Mathon 1
Espèces nouvelles pour la suite au catalogue1.
Atriplex patula L (= A. angustifolia Sm.). Lavandaie plantée au
Contadour (1.200 m.).
Campanula glomerata L. ssp. farinosa Andrez. Chênaie blanche,
versant N du Lubéron à la limite du département (R. Tomaselli
dét.).
Carex glauca Murr. Chênaie blanche entre Joncas et Tuilière
(Montlaux-Saint Etienne les Orgues) et du Bois de Défens (Revest
Saint Martin).
C. réfracta Schkuhr. Hêtraie-Sapée de l’hubac à l’W du point cul-
minant, dans la mégaphorbiaie. (Mgne de Lure).
Chenopodium cf. strictum. Lavandaie plantée au Vieux Redortiers.
Colchicum neapolitanum Ten. Chênaie blanche entre Mallefougasse
et Cruis.
Dryopteris robertiana (Hoffm )Chrsn. Eboulis calcaire au Contadour
vers 1.150 m.
Ephedra villarsi G. G. Citadelle de Sisteron (de Fontvert, 1845, in
Herbier du Muséum National d’Histoire Naturelle) ; je n’y ai point
encore rencontré cette espèce. Encorbellements de la falaise de
l’hubac de la Montagne de Jansiac (avec Juniperus thurifera).
Euphorbia amygdaloides L. (= E. silvatica Jacq.). Hêtraie de
l’hubac du pas du Gonso. (Montagne de Lure).
Fraxinus excelsior L. Lure (Legré). ssp. oxyphylla M. Bieb. Hêtraie
de l’hubac de la Montagne de Lure où il est rare (Un lapsus m’a fait
transformer F. oxyphylla en F. Ornus dans cette localité in Bull.
Soc. Bot. Fr. 1946, p. 389). Hubac de la Montagne W de Sisteron en
bordure de la Chênaie blanche. Plantations de pins noirs à Valbelle.
1. Voir Bulletin du Muséum 1948 et 1949.
2. Les noms de localité dépourvus d’indication de provenance sont extraits de mes
carnets.
Les espèces seront énumérées dans l’ordre alphabétique ; le nom spécifique débutera
par une minuscule. Je remercie vivement ici mon maître et ami Paul Jovet pour l’aide
qu’il m’a apportée dans certaines déterminations délicates.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 2, 1950.
288 —
Hêtraie de l’étage supérieur du Hêtre sur le flanc S. de Lure. Hubac
de la Montagne de Jansiac.
Festuca ovina eu-ovina Hack. occitanica R. Lit. Gréoux les bains,
quartier Gouttaite, chemin et rive gauche du Verdon, sables à 50 nu
en amont de la passerelle (René de Litardière, Bull. Soc. Bot. Fr.,
1948, p. 280) à rechercher sur la rive droite de la Durance.
Juniperus thurifera gallica de Coincy. La Baume de Sisteron (in
Laurent, Le Monde des plantes, juil-août 1934 ; Cl. Ch. M.) ;
falaise à l’hubac de la Montagne de Jansiac — quelques arbres —
avec Ephedra villarsi. Falaise de Saint Marc à Saint Vincent sur
Jabron entre 900 et 1.050 m. (Breistrofïer, 1946). De l’autre côté
de la Durance : Peyresq-arrt. de Castellane, déc. par Fritz Mader
(in Lenoble 1924), sortie du Défilé de Tercier (ait. 1085 m.) — -
canton de la Javie - — (in Laurent 1934), La Colle Saint Michel
(in Laurent, 1934), Clue de Bayons (in Laurent, 1934), Clue de
Barles (in Laurent, 1934).
Lithospermum officinale L. Chênaie blanche adspectée au N sur la
route de Ribiers à Sisteron, à la limite des B. A.
Nardus stricta L, Pelouse à Brachypodium pinnatum de la partie
centrale et élevée de Lure où cette espèce n’avait pas été vue par
Legré. Envahit la mosaïque à Calluna et Juniperus nana à la faveur
des feux pastoraux (P. Chouard et Cl. Ch. Mathon).
V eronica praecox L. Lavandaie plantée au Contadour vers 1200 m.
Localités nouvelles et intéressantes pour la dition.
Allium flavum L. Saint Michel l’Observatoire dans les modes de
dégradation de la Chênaie blanche et une variation méridionale de la
lavandaie à Lavandula vera (ait. 600 m.).
Arceuthobium oxycedri. Chateau Arnoux (in Honnorat, Cata-
logue, 1832) ; de Chateauneuf-Val-Saint-Donat à Chateau-Arnoux,
Pietrus, entre Montlaux et Sigonce, Montfort, entre Pierrerue et
Fontienne, Augès, entre Saint Etienne les Orgues et Cruis sur le
versant Sud de Lure, entre Clément et Praconteau à 2,5 km. à l’W
de Peyruis (in Laurent, Le Monde des Plantes, janv. févr. 1934).
Aristolochia clematitis. Sisteron : fossés, cultures, haies.
A. pistolochia. Chênaies blanches entre Mallefougasse et Cha-
bannes ; à Saint Michel l’Observatoire.
Betonica (Stachys) officinalis. Chênaies blanches entre Malle-
fougasse et Chabannes, à Saint Michel l’Observatoire, du Bois du
Défens (Revest Saint Martin).
Calamintha clinopodium. Chênaie blanche au Joncas (Montlaux).
C. grandiflora. Hubac de la Montagne de Jansiac à la limite de la
Chênaie et de la Hêtraie.
— 289
Campanula glomerata. Lavandaie à Ongles. Chênaies blanches
entre Mallefougasse et Chabannes, entre Joncas et Tuilière, à Saint
Michel l’Observatoire.
C. persicaefolia. Chênaie blanche à l’hubac de la Montagne de
Jansiac.
C. rapunculus. Chênaie blanche sur grès verts entre Mallefougasse
et Cruis.
C. trackelium. Hêtraie de l’hubac du Pas de Gonsso. Chênaie
blanche à l’hubac de Jansiac.
Carex halleriana. Lavandaie à Portentilla cinerea de la Montagne
Pélegrine.
Carex humilis. Querceto-Buxetum au Nord de la cote 1258 (Peipin) •
du Bois de la Coste à Valbelle.
Convallaria maialis. Base du Mourre de Gâche près de Sisteron .
Erica scoparia. Généralement accompagnée de Calluna vulgaris et
de Cistus salviaefolius, plus fréquemment avec la première espèce
dans les localités les plus élevées, avec la seconde à faible altitude.
Presque toujours sur Grès verts du Gault. Valsainte (in Laurent,
Le Monde des Plantes, 1934) vers 600 m. avec Cistus laurifolius.
Montagne du Revest Saint Martin à Piboyen (ait. 720 m.). Entre
Peyruis et Mallefougasse de 500 à 700 m. Ongles vers 700 m. sur sol
podzolisé. Toujours dans les modes de dégradation de la Chênaie
blanche (au moins dans la dition).
Euphorbia dulcis. Peu commune dans la dition : Bois du Défens
de la Montagne du Revest Saint Martin ; chênaie blanche de Saint
Michel l’Observatoire (ait. 600 m.).
Gentiana lutea. Pelouses à Bromus erectus de la Montagne Péle-
grine.
Globularia willkommi. Querceto-Callunetum au Joncas. Onobry-
chidetum saxatile de la Montagne du Revest Saint Martin.
Iris chamaeiris. Saint Michel l’Observatoire dans les modes pri-
maires d’une variation méridonale de lavandaie à Lavandula vera
(ait. 600 m.). Hubac de la Montagne de Jansiac et des Jalinons.
Jasminum fruticans. La Baume de Sisteron.
Juniperus oxycedrus. Thymaie à Mallefougasse.
Ligustrum çulgare. Bois du Défens au Revest Saint Martin !
Défilé du Jabron à Paresoux dans la Chênaie blanche.
Lilium martagon. Vallon entre le Pas de la Graille et le Jas
Madame.
Myosotis iniermedia. Querceto-Callunetum entre Joncas et Tui-
lière.
Ophrys fuciflora. Chênaie blanche entre Joncas et Tuilière.
Orchis fragrans. Chênaie blanche sur grès verts entre Malle-
fougasse et Cruis à la Boufîette.
Paris quadrifolia. Hêtraie à l’hubac du Pas de la Graille.
290 —
Phlomis herba venti. Fontienne.
Platanthera bifolia. Bois du Défens au Revest Saint Martin !
PI. montana. Saint Michel l’Observatoire.
Polygonatum bulgare. Hubac de la Montagne de Jansiac dans la
■Chênaie blanche ; N de la cote 1258 à Peipin dans le Querceto-
Buxetum.
Pteridium aquilinum. Chênaie blanche des Graves du Contadour
vers 1.000 m. (pH 7,6 et C03Ca = 1,1 %) sur calcaires Urgo-aptiens
à la limite du Barrémien. Montagne du Revest Saint Martin vers
£00 m. (pH 7,8 et C03Ca = 65 % !) sur calcomarnes gréseuses Céno-
maniennes.
Scrofularia nodosa. Emplacements de charbonnières dans la
Hêtraie de l’hubac du Pas de la Graille.
Tamus communis. Chênaie blanche entre Mallefougasse et Cha-
bannes.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
NOTE AJOUTÉE PENDANT L’IMPRESSION
Espèces nouvelles pour la suite au catalogue :
Androsace chaixi G. G. (dét. P. Jovet) Hubac du col des Jali-
nons, sur paroi quasi verticale humide.
Corynephorus canescens P. B. Callunaie à Erica scoparia d’On-
gles au SW de la cote 798.
— 291 —
Classification des Apocynacées ■.
XXXI, LE FRUIT DES GENRES ThEVETIA ET AhOVAI.
Par M. Pichon.
Ayant eu l’attention attirée par notre récente note sur les Cerbé-
roïdées [Classification des Apocynacées : V, Cerbéroïdées ; in Not.
Syst., XIII (1948), pp. 212-229], le Dr. R. E. Woodson Jr., Directeür
du Missouri Botanical Garden, a pensé qu’il serait intéressant pour
nous d’en pouvoir compléter et, au besoin, corriger les données.
Avec l’extrême obligeance qui lui est coutumière, il a fait recueillir
pour nous deux fruits de Thevetia peruviana (Pers.) K. Sch. et deux
d’Ahovai nitidà (H. B. K.) M. Pichon, et nous les a fait parvenir,
conservés dans le formol. C’est avec joie que nous exprimons ici
notre gratitude au Dr. WoonsoN ; nous pouvons, grâce à lui, donner
aujourd’hui une description détaillée de la structure de ces fruits.
Thevetia peruviana (Pers.) K. Sch.
Le fruit est entier, de forme générale obtriangulaire, aplati sur le
dessus et plus étroit vers la base. Il est marqué d’une côte orbiculaire
méridienne, développée surtout vers le sommet où elle fait sur la
partie plate une saillie pouvant atteindre 6 mm. de haut, moins forte
sur les côtés, s’estompant vers la base. Perpendiculairement à cette
côte se remarque une légère rainure qui traverse la partie plate de
bout en bout, puis fait place sur les côtés et jusque vers la base à une
légère bilobation du fruit. La côte est échancrée au sommet, à
l’endroit où elle est traversée par la rainure.
Les dimensions du fruit étudié sont les suivantes : hauteur (sans la
côte) 29 mm. ; largeur dans le plan de la côte, 30 mm. ; largeur dans
le plan de la rainure, 34 mm. ; hauteur maximum de la côte, 4 mm. 1
Le fruit étant formé de deux carpelles soudés, il vient naturelle-
ment à l’idée que la rainure marque la limite des carpelles et la côte
leur ligne médiane. La dissection montre le contraire : les lames
placentaires sont dans le plan de la rainure et la limite intercar-
pellaire suit la côte.
Ce fait, paradoxal à première vue, s’explique aisément. Nous
avons dit que la forme générale du fruit était obtriangulaire. La
ligne dorsale des carpelles correspond, aux côtés ascendants du
1. Un second fruit, plus gros, non disséqué, mesurait (dans le même ordre) : 30 mm.,
39 mm., 43 mm., 6 mm.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 2, 1950.
20
— 292 —
triangle. La partie plate supérieure, qui forme le troisième côté,
représente déjà une portion de la face ventrale des carpelles, qui sont
soudés l’un à l’autre par le reste de cette face. La rainure représente
donc la partie supérieure de la ligne de suture des carpelles, le long
de laquelle viennent s’affronter les bords infléchis des feuilles car-
pellaires.
Les endocarpes des deux carpelles sont intimement soudés en un
seul noyau par leurs parois en regard, dont l’ensemble forme une
cloison très mince (0,4 mm., soit 0,2 mm. pour chaque carpelle),
les parois extérieures étant au contraire très épaisses (2 mm.).
Le noyau est étroitement fendu dans toute la moitié supérieure le
long de la ligne médiane (ventrale) des carpelles. Seule la paroi
inférieure (dorsale) est d’une seule pièce, et il suffit, en écartant les
lèvres de la fente ventrale, de forcer légèrement pour briser cette
paroi inférieure et partager ainsi complètement le noyau en deux
•demi-noyaux dont chacun comprend la moitié de chaque carpelle.
D’où un second paradoxe : le noyau est très difficile à partager sui-
vant la limite intercarpellaire, mais très facile à dédoubler suivant la
ligne médiane des carpelles.
Le noyau a la même forme extérieure que le fruit entier, avec cette
différence qu’il est complètement dépouvu de côte et marqué supé-
rieurement d’une légère rainure dans le plan de la côte du fruit. Les
dimensions en sont les suivantes : hauteur, 19,5 mm. ; largeur dans le
plan des lames placentaires, 32 mm. ; largeur dans le plan de la
cloison intercapellaire, 18 mm.
La cavité de chaque carpelle est cloisonnée en deux demi-loges
par les lames placentaires. Celles-ci sont géminées, libres l’une de
l’autre et séparées par une couche de tissu charnu contenant des fais-
ceaux nourriciers. Chaque lame est mince (0,6 mm.), crustacée, lisse
sur les deux faces, sans cavité. Le tissu mou intercalaire appartient
au mésocarpe qui s’insinue entre les lames placentaires par la fente
du noyau.
La graine, unique dans chaque demi-loge 1, est adnée au milieu de
la lame placentaire qui la porte par un hile oblong mesurant 7x5 mm.
Le testa, plutôt coriace que crustacé, est très mince, de même que
l’albumen. Les cotylédons sont disposés dans le plan de compression
de la graine.
Ahovai nitida (H. B. K.) M. Pichon.
Prenons un fruit de Thevetia, remplaçons la côte par une légère
dépression orbiculaire formant constriction, et nous aurons un fruit
d ’ Ahovai. Ce dernier est donc très largement triangulaire-obcor-
diforme, sans côte et faiblement bilobé, chaque lobe répondant à un
carpelle. Ici comme chez Thevetia, le méplat supérieur est parcourir
1. D’ailleurs souvent avortée dans l’une des demi-loges de chaque carpelle.
— 293 —
dans sa plus grande dimension par une rainure qui marque la partie
supérieure de la ligne de suture ventrale des carpelles.
Les dimensions du fruit sont les suivantes : hauteur au niveau des
lobes latéraux, 23 mm. ; hauteur au niveau de la constriction
médiane, 21 mm. ; largeur dans le plan de la rainure supérieure,
41 mm. ; largeur dans le plan perpendiculaire, mesurée au niveau des
•lobes latéraux, 27 mm. ; la même, mesurée au niveau de la cons-
triction médiane, 26 mm.
On peut couper en deux verticalement un fruit d ’Ahovai, tant dans
le plan de la rainure que dans le plan perpendiculaire, sans ren-
contrer la moindre résistance. C’est, nous écrit le Dr. Woodson,
pourquoi un tel fruit a pu être pris pour une baie. En effet, non seule-
ment les deux carpelles donnent naissance à deux noyaux libres,
mais chacun de ces noyaux est encore complètement bipartit suivant
son plan médian. Les parois des endocarpes sont partout très minces
(0,6 mm.), tant dans les parties en regard que dans les parties exté-
rieures. Elles s’amincissent encore au voisinage de la ligne médiane
dorsale de chaque carpelle, au point de disparaître complètement
le long de cette ligne. Quant à la ligne médiane ventrale, elle est
fendue comme chez Tkevetia, mais beaucoup plus largement, de sorte
qu’il n’existe aucune connexion scléreuse entre les deux demi-
carpelles.
L’entrée de la cavité de chaque demi-carpelle est fermée par une
lame placentaire. Les deux lames sont parallèles comme chez
Thevetia, mais elles sont ici profondément déprimées sur leurs faces
en regard, ménageant entre elles un espace très important plein de
pulpe mésocarpique et de faisceaux nourriciers rayonnant autour
du point central de la lame, point auquel correspond, sur l’autre face,
l’insertion de la graine. Chaque lame est épaisse (1, 8-2 mm.), coriace,
grenue-rugueuse sur les deux faces, marquée à l’insertion de la
graine d’une excavation profonde dans laquelle s’encastre le funicule.
La graine est telle que nous l’avons décrite précédemment ( loc . cit.,
p. 227) ; celle du fruit disséqué était cependant munie d’une aile
incomplète, à peu près inexistante à la partie inférieure, bien déve-
loppée par ailleurs mais assez irrégulièrement fimbriée et non fine-
ment denticulée comme nous l’avions trouvée dans notre première
étude (loc. cit., pl. II, fig. 6).
Conclusions.
Cette étude ne vient modifier nos descriptions primitives (loc. cit.,
pp. 224-227) que sur les points suivants :
Subtrib. Thevetiinae. — Mericarpia non compressa b Semina...
testa cruslacea vel coriacea.
1. Les drupes étudiées primitivement avaient été comprimées par la dessication en
herbier.
— 294 —
Thevetia. — Drupe non comprimée. Endocarpes entièrement
soudés l’un à l’autre. Testa crustacé ou coriace. Albumen très mince.
Cotylédons disposés tantôt dans le plan de compression de la graine,
tantôt obliquement.
Ahovai. — Drupe non comprimée.
Si peu de chose est à changer à ces descriptions, plusieurs caractères
complémentaires doivent, en revanche, y être introduits :
Thevetia. — Drupe entière, costée. Endocarpes fendus le long de
la ligne ventrale, mais à dos d’une seule pièce. Lames placentaires
lisses, non déprimées.
Ahovai. — Drupe bilobée, sans côte. Endocarpes complètement
bipartits. Lames placentaires rugueuses-grenues sur les deux faces,
profondément déprimées sur la face qui ne porte pas la graine.
Les mêmes corrections et additions sont à reporter dans la clef des
genres ( loc . cit., pp. 216-217), à la dichotomie 5-5'.
Il faut noter enfin, comme nous le fait très justement remarquer
le Dr. Woodson (in litt.), que l’espèce décrite et figurée par Miers
[Apoc. S. Am. (1878), p. 20 et pl. IV, A, fig. 10-19] sous le nom de
Thevetia Ahouai est, en réalité, T. peruviana (noyau d’une seule pièce
dans la partie inférieure, graine adnée au placenta, albumen innervé
sur toute sa surface).
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
— 295 - *
Une variété nouvelle du Polygonum senegalense Meisn.
Par A. Cavaco.
Polygonum senegalense Meisn. var. robustum Cavaco var.
nov. — Folia, 20-30 cm. longa, 5 1/2 — 7 cm. lata, nervis basi paten -
tibus ; pedunculus inflorescentiae ± 4 cm. longus ; inflorescentia
5 — 91/2 cm. longa.
C’est une herbe vivace à tige robuste, dressée, glabre ; à feuilles
oblongues . — lancéolées, acuminées, distinctement pétiolées, glabres
sauf sur la nervure médiane et les bords qui sont pourvus de soies,
garnies de ponctuations noires, longues de 20-30 cm., larges de 5 1/2-
7 cm., à nervures presque perpendiculaires à la nervure médiane ;
ochréas glabres. Epis moyennement robustes, longs de 5-9 1/2 cm.,
à pédoncule long de ± 4 cm. ; bractées glabres ; étamines ± 6 ;
styles 2 ; fruit à faces concaves, orbiculaire, luisant, noire.
Dans les terrains marécageux.
Madagascar : Nossy-Be, Boivin s. n.
Comores : Mayotte, Boivin 3130.
Seychelles : Pervillé 54 ; Boivin s. n.
Endémique.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 2, 1950-
Sur deux Graminées de Madagascar.
Par Aimée Camus.
Pennisetum pseudotriticoides A. Camus.
Le nom de Pennisetum triticoides ne peut être conservé, Roemer
et Schultes ayant employé le même binôme pour une autres espèce.
J’ai donné, à la plante de Baker, provenant de Madagascar, le nom
de P. pseudotriticoides. Il me paraît utile de décrire de nouveau cette
Graminée, la description de Baker étant assez succincte.
Pennisetum pseudotriticoides A. Camus in Revue Bot. appl ., p. 272
(1947). - — - P. triticoides Baker in Journ. Linn. Soc., XXI, p. 453
(1885) ; non Roem. et Schultes (1827).
Nom vernac. : Horompotsy.
Plante vivace en touffes denses, traçante, densément cespitcuse,
à racines atteignant 20 cm. et plus. Chaumes hauts de 30-60 cm.,
peu striés, feuillés jusqu’au sommet, glabres. Feuilles linéaires,
enroulées sur le sec, terminées en pointe sétacée, à base embrassante,
longues de 15-30 cm., larges de 4 mm., à bords un peu ciliés à la base ;
gaines un peu poilues vers la gorge ; ligule remplacée par une ligne
de poils très denses. Epi simple, dense, cylindrique, long de 10-18 cm.,
de 4-5 mm. de diam. ; axe principal glabre, grêle. Soies de l’involu-
celle 12 ou plus, grêles, rigides, inégales, la plus longue de 20-24 mm.,
les plus courtes de 6-7 mm., manifestement ciliées, environ deux fois
aussi longues que l’épillet. Epillets allongés, de 8-9 mm., oblongs,
aigus ou acuminés ; glume inférieure très petite (1 mm.), ovale,
arrondie ; glume supérieure de 3 mm. env., ovale, subobtuse. Fleur
inférieure : glumelle inférieure lancéolée, acuminée, égalant l’épillet.
Fleur supérieure fertile : glumelle inférieure oblongue-lancéolée,
aiguë, mais non aristée, ferme, vert pâle, glabre, 5-nervée ; palea
égalant la glumelle ; stigmates plumeux, extrêmement longs, sortant
vers le sommet de l’épillet fermé.
Diffère nettement du P. polystachyon Schult., auquel le P. triti-
coides Roem. et Sch. est rapporté, par l’axe principal de l’inflo-
rescence et les pédicelles glabres ou presque, non longuement poilus,
la glume inférieure bien plus courte.
A des affinités avec P. riparium Hochst., d’Abyssinie, mais la
glume inférieure n’est pas aiguë, mais arrondie, la glume supérieure
est plus courte, les feuilles bien plus étroites.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 2, 1950.
— 297
Madagascar : (Baron, n° 683, 3254, 3204, 3239, 3294). — Domaine
centr. : Tananarive (Decary, n° 134) ; Ambohipotsy (Decary,
n° 227) ; Distr. d’Antsirabe, pentes du Tritriva, ait. 1700-1800 m.
(Viguier et Humbert, n° 1342) ; Antsirabe, ait. 1500 m. (Perrier
de la Bathie, n° 10-, 766).
Brachiaria epacridifolia A. Camus.
Le Panicum epacridifolium Stapf doit être rattaché au genre Bra-
chiaria, ses épillets ont une orientation nette, la glume inférieure est
adossée à l’axe qui porte l’épillet. Voici sa synonymie :
Brachiaria epacridifolia A. Camus. — Panicum epacridifolium
Stapf in Bull. mise. inf. (1919), p. 266.
Cette petite Graminée à chaumes grêles, décombants, vivant
appliquée sur le sol, à inflorescences très lâches, terminales ou laté-
rales, se trouve dans, les roeailles, sur les basaltes, les gneiss, dans les
dépressions humides, les lieux marécageux. C’est une plante de la
brousse éricoïde et de la forêt ombrophile. Elle est endémique à
Madagascar et assez répandue dans le Domaine central.
On peut distinguer la variété suivante, ;
Var. glabra A. Camus. — Foliorum vaginæ glabrae ; laminse
glabræ. — Dans les forêts à mousses. Madagascar, Domaine central :
Analabe au N. de Tananarive (Perrier de la Bathie, n° 18437) ;
Ankaratra (Perrier de la Bathie, n° 13384).
Laboratoire de Phcmérogamie- du Muséum,*
Observations sur le tégument des graines.
Par Maurice Gali^at.
I. — Sculpture du tégument.
Par l’observation microscopique (grossissement de 40 à 70) de
quelques graines de la flore française, nous avons observé les types
suivants de sculpture : 1
1) Graines verruqueuses.
Monda fontana N, C — Ononis Natrix — Verrues très petites dans
Saxifraga rotundifolia N et Linaria simplex.
2) Graines oblongo-verruqueuses.
C’est-à-dire à verrues dont la base est oblongue : Saponaria
officinalis N, L — Arenaria serpyllifolia N, C — Verrues transversales
dans .Silene gallica C et rupestris C. Elles sont très longues, courbées
et enchevêtrées, dans Wahlenbergia hederacea C.
3) Graines à pointements.
C’est-à-dire à verrues très saillantes : Lychnis Githago N, C, L —
Stellaria Holostea L — Scutellaria galericulata C, L, A — Anarrhinum
bellidifolium L. E qui semble couverte d’incrustations ■ — - Lychnis
Flos-cuculi L où ils sont à têtes noires, imitant des yeux d’escargots —
Silene inflata C, L, E, à têtes noires alignés et séparés par des lignes
sinusoïdales. Pointements à base étoilée dans Malachium aquadcum
C, L, E, Stellaria media L. Pointements sur le dos de la graine dans
Gypsophila repens et Alsine verna. Enfin ils sont de deux sortes
(grands et petits) dans Saxifraga granulata N et Tridactylites F.
4) Graines pustulées.
C’est-à-dire à tubercules aplatis, très peu saillants, plus ou moins
nettement arrondis. C’est le cas de Dianthus Armeria N, C, L, Pha-
langium ramosum N, C, I, Aphyllanthes monspeliensis N, C, Allium
sphaerocephalum N, C, à pustules contiguës où la graine à l’air d’être
comme pavée.
1. Abréviations employées dans la description des graines : N : graines noires —
B : graines très brillantes — F : graines très fines — I : graines à reflets irisés — E :
graines d’un bel effet sous le microscope — C : graines où les sculptures indiquées sont
contiguës et couvrent toute la surface du tégument — P : graines ne mouillant pas à
l’eau — L : caractère visible à la loupe — A : achaine.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 2, 1950.
— 299 —
5) Graines oblongo-pustulées.
Dianthus prolifer N, C. Elles sont à base pectinée dans Sagina
pyrenaica F et Gypsophila muralis N, C, F où les pustules sont trans-
versales.
6) Graines côtelées.
C’est-à-dire traversées dans toute leur longueur par des côtes sail-
lantes : Sedum rubens E, B — Sedum cepæa — très saillantes avec
stries entre les côtes et rares anastomoses dans Sedum reflexum,.
interrompues dans Tillæa muscosa F, P, profondément échancrées
dans Sedum nicæense (surtout visible sur la graine humide). Côtes
parallèles dans Crépis setosa L, A, Lactuca saligna L, A : côtes divisées
en segments, Andryala sinuata L, E, A où les côtes, très saillantes,
se détachent en clair sur un fond noir ponctué ; et presque toutes
les Chicoriacées. Les côtes sont transversales dans Oxalis cornicu-
lata L.
7) Graines verruqueuses-côtelées.
Linaria origanifolia, à côtes très saillantes, sinueuses, un peu
anastomosées, et verrues très petites dans l’intervalle. Id. Linaria
minor Ej
8) Graines côtelées-anastomosées.
Alliaria officinalis L : quelques anastomoses — Linaria supina
N, I : sur les ailes seulement.
9) Graines réticulées.
C’est-à-dire couvertes d’un réseau régulier. Le réseau est peu'
saillant dans : Linum angustifolium B : réseau très fin et très peu
saillant — Hypericum perforatum N, B, I — Erica scoparia —
Chelidonium majus B — • Mentha rotundifolia A. Il est saillant dans les
graines suivantes : Erica vagans, Papaver Rhœas, Géranium rotun-
difolium L et columbinum L, Pinguicula vulgaris, Digitalis lutea
qui ressemble aux rayons d’une ruche, Glaucium luteum N, L, à
divisions oblongues. Chlora perfoliata F : légèrement crêté avec
ponctuations dans les intervalles, Ajuga Chamæpitys L, A où il est
peu régulier et sur une face seulement, Papaver Argemone L peu
régulier et se détachant en clair. Peu régulier également dans
Erythræa spicata B et Cicendia filiformis F.
10) Graines réticulées-crêtées.
C’est-à-dire à réseau irrégulier, saillant en crête : Euphorbia
helioscopia L — Linaria Elatine qui ressemble à une éponge — Antir-
rhinum majus E à crêtes très saillantes et ponctuations dans les
intervalles.
11) Graines à bourrelet.
C’est-à-dire à bordure épaisse faisant tout le tour de la graine i
Bellis perennis L, A.
— 300 —
12) Graines striées.
C’est-à-dire à côtes très fines et très rapprochées, longitudinales,
plus ou moins anastomosées ï Lobelia urens C, P qui ressemble à
des empreintes digitales — Campanula rotundifolia C, P — M icro-
meria Juliana C, A, à stries interrompues.
13) Graines striées et à bourrelet.
Campanula glomerata C, I, P..
14) Graines chagrinées.
Origanum bulgare A, C, Arabis hirsuta C et bien d’autres Crucifères,
15) Graines alvéolées.
Calamintha menthæfolia A : alvéoles orbiculaires peu profonds,
id. C. officinalis A.
16) Graines verruqueuses-alvéolées.
Anürrhinum Orontium : graine brune, bordée d’une aile étroite,
périphérique et présentant sur une face un creux profond, à bords
irréguliers, ayant à l’intérieur une côte longitudinale.
17) Graines rétieulées-oblongo-alvéolées.
Verbascum phlomoides et Thapsus : alvéoles oblongs, transversaux
et réseau peu saillant.
18) Graines aréolées.
Coris monspeliensis.
19) Graines canaliculées.
Chondrilla juncea L, A.
20) Graines crevassées.
Gentiana Kochiana L.
21) Graines boursouflées.
Lithospermum arvense L, A.
22) Graines tomenteuses.
Convolvulus eantabrica C, L qui semble couverte de velours.
23) Graines velues.
Polygala vulgaris L, à longs poils blancs. Id. Malva moschata L.
24) Graines à poils apprimés.
Bellis perennis A, Senecio erucæfplius A — Poils droits et de teinte
claire dans Erigeran canadense A et acre A, en forme de virgule
dans Dipsacus silvestris A, droits, très abondants et hyabns dans
Carlina vulgaris A, c.
25) Graines à aiguillons apprimés.
Lacluca perennis A : blancs, très courts, disposés en stries trans-
versales.
301
26) Graines papilleuses.
Spergula arvensis N, L : graine entourée d’une étroite bordure
Manche papilles blanches, pyriformes — Verbena officinalis L, A :
papilles blanches et rapprochées d’un côté, côtes anastomosées de
l’autre ; ressemble assez à une brosse — Anagallis arvensis ; papilles
brunes, en forme de lame, réunies en étoile, plus nombreuses sur les
angles ; un peu l’aspect d’une éponge — Epilobium parviflorum C :
papilles très petites. — En forme de lame dans Hypericum hirustum.
27) Graines à cristaux.
Graines parsemées de petits « cristaux » blancs, brillants, ressem-
blant à des grains de sucre et qui s’en vont en partie au frottement.
Invisibles sous l’eau, ils réapparaissent après séchage : Epilobium
Lamyi C, E : cristaux orbiculaires, graine à reflets dorés 1 et semblant
couverte de pierreries — Epilobium hirsutum C, E : cristaux faisant
la transition avec les papilles 2 — Id. Helianthemum polifolium —
Dabæcia polifolia : cristaux jaunâtres. Les cristaux sont espacés
dans les graines suivantes : Teucrium Botrys A et Chamædrys A,
Eupatorium cannabinum N, A, Betonica officinalis A : gros, peu
nombreux, au sommet de la graine. Quelquefois les cristaux grossis-
sent ou se multiplient pendant leur séjour dans l’eau. C’est le cas de
Filago germanica E, A, gallica E, A, minima E, A, Gnaplialium
uliginosum E, A r transition avec les papilles, Helichrysum Stœchas
E, A 3 où les cristaux, espacés, ne sont plus visibles sur la graine
ayant séjourné longtemps dans l’eau et encore humide que sur le
pourtour de la graine où ils apparaissent plus longs et sous la forme
de papilles oMiques (grand éclairage et diaphragme). Dans Enapha-
lium uliginosum et Filago minima ils atteignent le quart de la lar-
geur de celle-ci (un peu l’aspect d’arêtes de poisson), dans Filago
gallica ils sont pyriformes. Dans ees trois dernières ils conservent
après séchage 1» plus grande partie de cet allongement. Enfin dans
Helianthemum salieifolium et earmm, où ils sont aussi espacés, ils
apparaissent plus nombreux après séchage sur la graine ayant
séjourné dans l’eau. Ces phénomènes semblent provenir du caractère
légèrement gommeux de ees cristaux ca«r, dans ces sept graines, on
observe une très légère adhérence de la graine au verre après séchage.
28) Graines givrées.
Graines paraissant soupoudrées avec du sucre. Invisible dans l’eau
et sur la graine humide, le givre réapparaît au séchage : Salix
cinerea L : ressemble à la vanille, givre invisible dans l’alcool - — •
1 . Cristaux moins dorés et plus gros sur des graines recueillies en 1948 que sur des
graines recueillies en 1944.
2. Cristaux plus blancs, plus gros et plus nombreux, sur des graines recueillies
en 1948 que sur des graines recueillies en 1945.
3. Un, échantillon recueilli en 1948 et en fin de saison s’est montré presque dépourvu
<ie cristaux.
— 302 —
Salix alba L — Salix triandra — Sibthorpia europæa — Mimulus
moschatus F — Plantago Coronopus — Frankenia lævis F. Le caractère
est très marqué sur le hile dans Calamintha clinopodium L, A, P et
acinos L, A, P, Origanum bulgare A, P, Mentha aquatica A, P et
Pulegium A.
29) Graines réticulées-givrées.
Digitalis purpurea qui ressemble à des têtes de morilles.
30) Graines à nasse (scrobiformes).
Graines extrêmement petites, enfermées au centre d’une poche x,
parfois très longue, eh forme de matras ou de fuseau, comme un
poisson au milieu d’une nasse. Le frottement, entre les doigts,
de la graine ayant séjourné longtemps dans l’eau, permet d’isoler
la graine de sa nasse par destruction de celle-ci.
I. — La nasse est réticulée dans Limodorum abortivum E, I
d’un blanc hyalin, à facettes, mouillant facilement à l’eau ; En
grande quantité, elle ressemble à de la sciure de bois fine, Par-
nassia palustris de couleur rouille.
IL — • Elle est réticulée-saillante dans Gratiola officinalis I qui,,
après un long séjour dans l’eau, apparaît dans un étui dont elle
occupe tout l’intérieur.
III. — Elle est à côtes anastomosées dans Orobanche amethystea
B, F, P, minor F, P, Hederæ F, I, P : ponctuations dans les inter-
valles. Dans ces trois dernières qui sont courtes, brunes, la graine
occupe presque tout l’intérieur de la poche.
IV. — • La poche est à côtes interrompues dans Orchis ustulata B, F
à aspect de sciure de bois fine, Orchis pyramidalis B, F couleur de
rouille, Ophrys apifera E, B, F et Loroglossum hircinum E, B, F
miroitantes comme du verre, Rhododendron ferrugineum à côtes fines
où la graine occupe presque tout l’intérieur de la nasse, qui est
à ouverture béante. Elle est de forme très allongée dans Dr osera
rotundifolia P, brun-foncée à côtes fines, Pirola minor, à aspect de
sciure de bois fine, Pirola secunda recourbée en crochet à une
extrémité, Pirola uniflora filiforme, jaune au centre, blanche aux
extrémités, qui ressemble à une algue filamenteuse.
V. — Elle est à côtes irrégulières, fines, avec quelques anasto-
moses et stries entre les côtes, dans Sempervivum montanum où
la graine occupe presque tout l’intérieur de la nasse- qui déborde
irrégulièrement.
VI. — La nasse est cloisonnée et de forme très allongée dans
Cephalanthera rubra, I brune au centre, blanche aux extrémités,
Epipactis latifolia E, I, Monotropa hypopitys B, F, P où elle est très
1. Ayant sans doute pour but d’alléger la graine et de favoriser le développement
des Rhizoctonia favorables à la germination.
303 —
étroite, fragile, miroitante, moins large que la graine qui forme
renflement.
VII. — Elle est ridée dans Juncus acutus P, où la graine occupe
tout l’intérieur de la nasse, qui se prolonge de chaque côté en
deux appendices étroits, atteignant chacun la longueur de la
graine, l’un fermé, l’autre ouvert (visible après un long séjour dans
l’eau et éclairage par transparence). Dans les mêmes conditions,
Umbilicus pendulinus F, P apparaît avec une poche débordant
très légèrement aux deux extrémités de la graine. Enfin dans
Narthecium ossifragum la poche, blanche, striée, est prolongée de
chaque côté de la graine en un appendice effilé, ayant quatre fois-
la longueur de celle-ci h
31) Graines moirées.
Vicia lutea : caractère visible à l’œil nu.
32) Graines translucides.
A l’état sec : Campanula Erinus B, Loiseleuria procumbens, Juncus
tenuis F : embryon visible par transparence à une extrémité de la
graine. Id. Poa compressa. A l’état humide : Polycarpon tetraphyllum :
examiné par transparence, montre l’embryon, nettement visible,
replié à l’intérieur de la graine. Id Limosella aquatica F et Radiola
linoides B, F où l’embryon est longitudinal, Tillæa muscosa F, P,
où l’embryon est à une extrémité de la graine. A signaler encore :
Veronica arvensis et officinalis qui ressemblent à des bonbons au
miel, Juncus effusus, tenageia, et toutes les graines à nasse étudiées
précédemment 2, à l’exclusion de Gratiola officinalis, Orobanche
Hederae, Rhododendron ferrugineum, Drosera rotundifolia et Umbi-
licus pendulinus.
33) Graines testacées.
Graines recouvertes d’une membrane blanche ou jaune qui, dans
-certains cas ; se déchire- par places, laissant voir la surface de la
graine et qui s’en va en partie au frottement. Ce testa provient
d’un épaisissement du tégument suivi d’une exfoliation ; les graines
les plus mûres sont les plus testacées 3. Les caractères tirés du testa
semblent assez variables.
Ce testa est d’aspect parcheminé, à graine noire brillante sous le
testa, dans Atriplex patula N, L, A, Chenopodium polyspermum
N, L, A (où il est rouge) Passerina annua N, L, A (où il est vert) ;
d’aspect granuleux dans Chenopodium murale N, L, A.
Il est d’aspect écailleux dans Hypericum pulchrum où il est
.assez adhérent. Primula officinalis L : graine semblant couverte
1. On peut remarquer, d’après cette énumération, que les graines à nasse se recrutent
principalement, en dehors des Orchidées, parmi les plantes parasites ou hygrophiles.
2. Caractère plus visible sur la graine humide.
3. Ce phénomène est un peu comparable à l’exfoliation de certains troncs d’arbres
v (platane...), avec cette différence qu’il y a déchirure et non desquamation.
— 304
de bourre, brune sous le testa ; plus ou moins écailleux dans Cistus
albidus L x, Hyssopus officinalis A où il est mince et jaunâtre.
Il est d’aspect cireux dans Euphorbia exigua, graine à sculpture
oblongo-verruqueuse (•verrues transversales). Ce testa, d’un blanc
opaque sur les graines les plus mûres, s’enlève facilement par frotte-
ment, laissant voir un tégument noir sous le testa ; non visihie dans
l’eau et dans l’alcool, il réapparaît au séchage.
Le testa est d’apparence crustacée dans Euphorbia falcata L
et peplus L, graines à sculpture oblongo-alvéolée ponctuée (alvéoles
transversaux dans la première, orbiculaires et longitudinaux dans la
seconde). Les graines d’ Euphorbia Peplus, à testa très blanc, res-
semblent sous la loupe, à des dés à jouer. Il est crustacé également
dans Mercurialis perennis L2. Dans Euphorbia segelalis L, à sculpture
alvéolée, le frottement ne le laisse subsister que dans les alvéoles.
Dans Achillea millefolium E, A, à sculpture striée et à bourrelet,
il est d’un beau blanc brillant, laissant voir la surface sur les graines
les plus jeunes. Le frottement entre les doigts de la graine ayant
séjourné dans l’eau, l’enlève presque totalement, montrant la graine
jaune-brun sous le testa avec sa sculpture. Dans l’eau le bourrelet
seul est visible. Id. pour Achillea odorata A, avec quelques anasto-
moses entre les stries. Dans Achillea Ptarmica A, le testae st blanc
brillant, peu adhérent. Dans Papaver nigrum (Œillette), à graine
réticulée, il est d’un blanc opaque ; le frottement ne le laisse sub-
sister que dans les creux de la réticulation ; blanc également dans
Populus nigra où il s’en va au grattage.
Enfin, il est des cas où le testa est sculpté, par exemple.: Campanules
Trachelium Ë, B, P, où il est strié, d’aspect hyalin, .à reflets nacrés,
assez adhérent (résiste au frottement), laissant voir par des déchi-
rures une surface jaune-brun, ne paraissant pas striée et Campanula
medium B, strié également, adhérent, à surface visible à travers les
déchirures et par un orifice à l’endroit du hile. Dans Odontites lutea
il est d’aspect foliacé, d’un beau blanc, à côtes longitudinales, avec
stries transversales entre les côtes. Le frottement des graines les unes
sur les autres entre les doigts enlève les côtes et les stries, laissant voir
une surface jaune-brun paraissant lisse. Dans cette graine, qui
mouille très facilement à l’eau, le testa est invisible à l’état humide,
mais il réapparaît au séchage, par coloration brusque et spontanée
•des compartiments les-uns après les autres, produisant sous le
microscope un effet assez curieux. Id. Odontites serotina.
Un cas spécial est celui de Lysimachia vulgaris C, P, graines très
légères, ressemblant en grande quantité à du liège très divisé, et
qui sont recouvertes de papilles rosées, étroitement serrées en palis-
4. -Dans ces trois dernières il est aussi résineux. i( Voir plus loin).
2. Dans ces trois dernières il est aussi gommeux. (Voir plus loin).
— 305 —
sade les unes contre les autres, laissant voir la graine par quelques
fissures et s’enlevant en partie au frottement.
■34) Graines à voile.
Graines recouvertes d’un testa très mince qui s’en va au frotte-
ment : Silene nutans C, L, à sculpture oblongo-verruqueuse, avec
lignes de suture sinusoïdales, recouvertes d’un voile blanchâtre,
noire-brillante sous le voile. Id. Bu.ffonia perennis C, L.
35) 'Graines à revêtement partiel.
Graines à épaisissement se produisant par places en faisant appa-
raître des sculptures qui sont détruites en partie au frottement.
C’est le cas d’Euphrasia stricta L, E où il y a formation de côtes
longitudinales minces d’un blanc éclatant sur les graines les plus
mûres, se détachant sur le fond jaune de la graine, avec stries trans-
versales entre les côtes. Cette sculpture s’en va en partie par frotte-
ment des graines les unes sur les autres entre les doigts, laissant une
surface jaune lisse. Elle est invisible dans l’eau, peu visible dans
l’alcool, et réapparaît au séchage. Dans Hèlianthemum guttatum E
et Polycarpon tetraphyllum E ce sont des pustules blanches comme
de la porcelaine, se détachant sur le fond jaune de la graine, non
visibles dans, l’eau et sur la graine humide, visibles après séchage,
visibles dans l’alcool, plus adhérentes dans les secondes. Dans
Achillea tomentosa L, A il y a un bourrelet blanc. Dans Cistus mons-
peliensis L et sahiaefolius L le revêtement est irrégulier et de nature
résineuse.
36) Graines à voile et à revêtement partiel.
Dans les graines suivantes, l’épaisissement se produit sous forme
d’une couche mince (voile) et de pustules. Un grattage avec une lame,
mince les enlève partiellement : Euphorbia yerrucosa L, à pustules
blanches, irrégulières, sinueuses, se détachant sur un voile blanc, le
tout invisible sous l’eau et s’en allant partiellement au grattage — -
Stachys germanica L, A : voile et pustules à reflets brillants, pustules
confuses, parfois fusionnées, s’en vont partiellement au frottage de la
graine détrempée — Sideritis romana L, A : pustules saillantes —
Galeopsis Ladanum A : pustules parfois fondues entre elles, parfois
réunies par un voile très mince — Galeopsis Tetrahit A : pustules
ressemblant à de petites bulles d’air — Marrubium bulgare A : voile
jaunâtre plus épais sur le micropyle.
D’après les graines étudiées, nous pouvons dire déjà que ce sont les
graines fines, et particulièrement celles des Cistacées, Ericacées,
Primulacées, Euphorbiacées et surtout celles des Scrofulariacées
— 306 —
(en particulier les Linaires) qui présentent le plus de variations dans
la sculpture. A noter la grande différence de sculpture entre les
Antirrhinum majus et Orontium, les Hypericum montanum et hirsu-
tum, pourtant assez voisins ; ainsi qu’entre les joncs, assez voisins
également, par exemple Juncus bufonius et tenageia, Juncus mari-
timus et acutus très distincts de sculpture. Les graines noires et lui-
santes, les graines enfermées dans des gousses (qui sont souvent para-
sitées par des insectes), les graines provenant des fruits charnus, les
akènes et les graines des Graminées ont en général une sculpture peu
variée.
Les Crucifères ont en général des graines de teinte jaune clair,
peu sculptées (chagrinées) et gommeuses, les Caryophyllacées des
graines verruqueuses et à pointements1, noires dans les Silénées,
claires dans les Alsinées, les Chicoriacées et les Crassulacées des
graines côtelées, les Liliacées des graines grosses noires et peu
sculptées, les Ericacées des graines réticulées, les Campanulacées
des graines striées et brillantes, les Chénopodiacées et les Euphor-
biacées des graines testacées.
(A suivre).
307 —
Sur quelques Céramiacées de Nouvelle-Zélande [suite).
Par Geneviève Feldmann.
Dasyptilon pellucidum (Laing) comb. nov.
Sous le nom de Plumaria pellucida (H. et H.) De Toni, M. Lin-
dauer a distribué dans son Exsiccata (n° 248) une belle Céramiacée
récoltée à l’ Ile Stewart, épiphyte sur Hymenocladia lanceolata qui
paraît pouvoir être considérée comme le type d’un genre nouveau.
Fig. 10. — Dasyptilon pellucidum comb. nov. — Sommet d’un rameau montrant le
cloisonnement oblique de l’initiale X 110 env.
Cette plante a été décrite par Laing (1905), p. 399, pl. XXIX,
fig. 2) sous le nom de Euptilota pellucida Laing et identifiée par lui
au Ptilota pellucida Harvey. Il ne me paraît pas certain que la
plante de Laing et de M. Lindauer soit la même que celle d’HAR-
vey bien que cette dernière ait été également récoltée épiphyte
sur un Hymenocladia. En effet, d’après J. Agardh (Epicrisis, p. 75),
le Ptilota pellucida Harvey, qui, à cette époque, n’était connu qu’à
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 2, 1950.
21
— 308 —
l’état stérile, serait très voisin du Ptilota Harveyi Hooker ( Plumaria
Harveyi (Hook.) Schmitz) dont il ne se distinguerait que par sa
fronde plus petite et moins cortiquée. Ultérieurement, Schmitz
(1896, p. 7) rattacha le Ptilota pellucida au genre Plumaria Schmitz.
En rapportant à cette espèce la plante qu’il avait récoltée, Laing
(1905) la plaça dans le genre Euptilota à cause du mode de segmen-
tation oblique de la cellule initiale et signala la présence de tétraspo-
ranges latéraux à division crüciée qui n’avait pas encore été observée
chez cette espèce. Le mode de division cruciée des tétrasporanges
conduisit ultérieurement De Toni (1934, p. 489) à placer la plante
de Laing dans le genre Plumariopsis (1924) qu’il avait précédem-
ment créé (1903), p. 1385) pour le Plumaria Eatoni (Dick.) Schmitz,
qui possède également des tétrasporanges cruciés.
Fig. 11. — Dasyptilon pellucidum comb. nov. — Fragment d’un rameau cortiqué d’où
partent des ramules présentant des tétrasporanges X 35 env.
/
Comme nous allons le voir, la plante distribuée par M. Lindauer
n’appartient à aucun des genres auxquels elle avait été attribuée
jusqu’ici et elle doit constituer le type d’un genre nouveau : le
genre Dasyptilon dont voici la diagnose :
Dasyptilon nov. gen. 1
Frons erecta, secundum unam planitiem bi-tri-pinnatim ramosa.
Rami primarii cylindracei, e cellula apicali distiche alternatim oblique
articulata enati, mox rhizoidibus crebris, elongatis, septatis, corticati et
ramos secundarios oppositos, saepe subinaequaliter evolutos, e quaque cellula
orientes, g erentes. Ramuli ultimi ecorticati, irregulariter pinnati.
Telrasporangia cruciatim divisa, sessilia, interne latere pinnularum
irregulariter subseriatim inserta.
Organa sexualia igrwta.
1. Sai'jç, touffu ; imXov, plume légère.
— 309 —
Species unica : Dasyptilon pellucidum (Laing) comb. nov.
Le Dasyptilon pellucidum forme des touffes dressées, hautes d’une
dizaine de centimètres, très ramifiées, à pinnules nombreuses et
touffues de telle sorte que son aspect rappelle beaucoup plus celui
de certains Dasya que celui des autres Ptilotées.
La croissance des rameaux à croissance indéfinie s’effectue par
une cellule initiale terminale à cloisonnement oblique, les cloisons
alternant régulièrement à droite et à gauche. Les axes principaux,
Fig. 12. — Dasyptilon pellucidum comb. nov. — A droite, détail de la cortication et
base d’un ramulc. À gauche, ramulc présentant des tétrasporanges à division
cruciée X 110 env.
bien individualisés, sont constitués de cellules plus hautes que
larges (1 fois 1/2 à 2 fois) dont le diamètre atteint environ 500 p
dans les parties moyennes.
Ces axes portent des rameaux latéraux, opposés ou paraissent
parfois alternes, l’un des deux rameaux opposés étant moins déve
loppé que l’autre et beaucoup plus court. Les rameaux principaux
sont fortement cortiqués, à peu de distance de leur sommet, par des
rhizoïdes naissant des cellules basales des rameaux latéraux et
constitués par des files de cellules longues et étroites bien colorées
qui cachent entièrement le filament axial.
Les rameaux latéraux portent eux-mêmes des pinnules non corti-
quées, opposées, à ramification irrégulièrement pennée. Les rami*
— 310
fications de ces pinnules peuvent elles-mêmes porter sur leur face
supérieure quelques rameaux formés d’un petit nombre de cellules.
Les ramifications de derniers ordres sont constituées par des cellules
à peu prés isodiamétriques, légèrement plus longues que larges,
renflées dans leur partie moyenne.
Les cellules du sommet des ramules à croissance limitée sont
obtuses et arrondies.
Les seuls organes reproducteurs observés sont des tétrasporanges
à division cruciée. Contrairement à ce qui a lieu chez la plupart des
autres Ptilotées, ces tétrasporanges sont sessiles, insérés latérale-
ment sur le côté interne des ramules de dernier ordre en séries plus
ou moins irrégulières. Ils sont ovoïdes et mesurent 35 X 50-55 p..
Comme on le voit par cette description, le Dasyptilon diffère
nettement des autres Ptilotées par son port et la structure de sa
fronde. Bien que les organes reproducteurs sexués soient inconnus,
l’ensemble de ses caractères paraît bien indiquer qu’ils s’agit d’une
Ptilotée et dans cette tribu il est nécessaire de la placer dans un
genre distinct : Le genre Dasyptilon qui, s’il se rapproche par ses
tétrasporanges cruciés des genres Plumariopsis De Toni et Pluma-
riella Okamura s’en distingue nettement par sa cellule initiale à
division oblique et sa cortication due exclusivement à des rhizoïdes
descendants, ce dernier caractère le distingue également du genre
Plumaria ainsi que le mode de division de ses tétrasporanges. Parmi
les Ptilotées à cellule initiale à division oblique, le genre Dasyptilon
s’éloigne très nettement des genres Euptilota Kütz et Rhodocallis
Kütz dont les tétrasporanges, au lieu d’être cruciés et latéraux,
sont tétraédiques et terminaux à l’extrémité des ramules. De plus,
les pinnules sont nettement alternes dans ces deux genres et la
cortication, du même type que celle des Plumaria, n’est pas consti-
tuée par des rhizoïdes.
Le tableau suivant groupe les caractères distinctifs des différents
genres connus de la tribu des Ptilotées mettant nettement en évi-
dence l’individualité du genre Dasyptilon.
PTILOTEAE
I. — Cellule initiale à division transversale.
A. — Tétrasporanges à division tétraédrique.
a) Fronde non cortiquée Gymnothamnion J. Ag., 1892
b) Fronde cortiquée par des files de cellules courtes naissant de la
cellule basale des rameaux courts et croissant vers le bas.
Plumaria Schmitz, 1889
B. — Tétrasporanges à division cruciée.
a) Fronde cortiquée par des files de cellules courtes descendantes,
comme dans Je genre Plumaria. Plumariopsis De Toni, 1903
— 311 —
b) Fronde cortiqnée par des files de cellules courtes ascendantes.
Plumariella Okamura, 1930 L
II. — Cellule initiale à division oblique.
A. — Tétrasporanges à division tétraédrique situés à l’extrémité des
pinnules.
Axes principaux et pinnules cortiquées par des files de cellules
courtes descendantes.
a) Gonimoblastes situés vers l’extrémité des rameaux courts.
Euptilota Kütz, 1948
b) Gonimoblastes situés à l’extrémité des axes principaux à crois-
sance illimitée Rhodocallis Kütz, 1847
B. — Tétrasporanges cruciés, latéraux et sessiles sur les pinnules.
Pinnules opposées, non cortiquées. Axes principaux cortiqués
par des rhizoïdes. Dasyptilon nov. gen.
Le Dasyptilon pellicidum est la seule espèce de ce genre.
Il serait très désirable que de nouvelles récoltes permettent d’ob-
server les organes reproducteurs sexués dont les caractères fourni-
raient de nouveaux indices sur les affinités de ce genre, qui par
l’ensemble de ses caractères végétatifs et la disposition de ses
tétrasporanges occupe une position assez isolée dans la tribu des
Ptilotées.
Sphondylothamnion Thouarsii (Mont.) comb. nov.
La plante distribuée par M. Lindauer, dans son exsiccata
(n° 223) sous le nom d’ Antithamnion Plumula (Ellis) Thuret n’ap-
partient pas à cette espèce ni au genre Antithamnion.
J’ai pu l’identifier, par comparaison avec l’échantillon-type de
l’herbier Montagne, conservé au Muséum national d’Histoire
naturelle de Paris, au Callithamnion Thouarsii Mont.
Le Callithamnion Thouarsii, décrit par Montagne en 1837 d’après
un échantillon récolté à Valparaiso par Du Petit-Thouars, et
dont Kützing a donné une bonne figure (Tab. Phyc. , t. XI, pl. 85,
fig. 2) a été rapporté, avec doute, par De Toni au genre Anti-
thamnion auquel il ne semble pas appartenir, malgré sa ramification
opposée, par suite de l’absence de cellules sécrétrices. L’échantillon
récolté par M. Lindauer est malheureusement stérile et celui de
Montagne ne porte que de très jeunes tétrasporanges dont il n’est
pas possible de préciser le mode de division.
Dans ces conditions, l’attribution générique du Callithamnion
Thouarsii est assez difficile. Néanmoins, je crois pouvoir le rapporter
au genre Sphondylothamnion bien que, par sa morphologie, il s’éloigne
1. La position systématique des genres Plumariopsis et Plumariella insuffisamment
décrits, et dont je n’ai pas vu d’échantillons, demeure douteuse.
1
— 312 —
considérablement de l’unique espèce connue du genre : le Sphon-
dyllothamnion multifidum (Kütz.) Nag. caractérisé par ses rameaux
verticellés.
Néanmoins j’ai eu l’occasion de signaler (1941, p. 386) l’existence
Fig. 13. — Sphondylotliàmnion Thouarsii (Mont.) comb. nov. — Portion d’un rameau
X 50 env.
en profondeur en Méditerranée d’une forme particulière de Sphon-
dylothamnion multifidum, le S. multifidum fa disticha caractérisé
par ses rameaux opposés et non verticillés, qui la ferait prendre à
première vue pour un Antithamnion, si sa structure cytologique
(forme des plastes et cellules plurinucléées au lieu d’uninucléées) et
l’existence des formes intermédiaires entre elle, et la forme type
ne permettaient pas de la considérer comme une forme du Sp. multifi-
dum. La comparaison du Callithamnion Thouarsii avec le Sphondylo-
thamnion multifidum fa. disticha montre que ces deux algues sont
extrêmement voisines l’une de l’autre, le Callithamnion Thouarsii
ne se distinguant guère que par sa taille plus élevée.
Un autre caractère confirme mon impression que le Callithamnion
Thouarsii est bien un Sphondylothamnion. En effet, dans le Sphon-
dylothamnion multifidum, les cellules axiales sont particulièrement
fragiles et meurent peu de temps après la récolte. La mort de ces
cellules entraîne, comme c’est le cas général chez les algues rouges,
mais à un degré généralement moindre, un gonflement de la mem-
brane cellulaire vers l’intérieur de la cellule qui comprime le contenu
cellulaire. Les cellules axiales mortes de Sphondylothamnion multi-
fidum présentent alors un aspect très caractéristique, les dimensions
extérieures de la cellule n’étant pas modifiées, la partie intérieure
de la cellule est entièrement remplie par la masse hyaline de la mem-
brane gonflée et par le cytoplasme contracté avec ses rhodoplastes
fortement colorés en rouge constituant dans l’axe de la cellule un
mince filament intensément coloré. Cette disposition, très nette
sur les échantillons d’herbier, et qui ne se retrouve pas chez les
Antithamnion, est également visible dans les échantillons de Sphon-
dylothamnion Thouarsii récoltés par M. Lindauer. Bien que
n’ayant pas d’arguments décisifs pour rattacher cette espèce au genre
Sphondylothamnion je ne crois pas me tromper en l’y rapportant.
Une étude cytologique de la plante vivante et la découverte de
ses organes reproducteurs seraient néanmoins désirables pour con-
firmer cette attribution.
A ma connaissance le Sphondylothamnion Thouarsii n’était connu
que par la récolte de Du Petit-Thotjars à Valparaiso. Cette algue
est donc nouvelle pour la Nouvelle-Zélande.
OUVRAGES CITÉS
Agardh (J. G.). Epicrisis systematis Floridearum. Lipsiae, 1876.
— Analecta algologica. Lundae, 1892-1899.
Askenasy (E.). Forschungsreise S. M. S. Gazelle, IV, Bot. Berlin, 1888.
Baardseth (E.) . The Marine Algae of Tristan da Cunha. Results of the
Norwegian scientific, , expédition to Tristan da Cunha, 1937-1938, n° 9.
Oslo, 1941.
Boergesen (F.). Marine algae in Ostenfeld, Plants from Beata Island,
St. Domingo. Dansk. Bot. Arkiv., 4, n° 7, p. 14-35. Copenhagen, 1924.
Collins (F. S.) et Heryey (A. B.). The Algae of Bermuda. Proceed. of
the Amer. Acad, of arts, and Sc., vol. 53, n° 1, Boston, 1917.
— 314
De Toni (J. B.). Sylloge Algarum. Vol. IV. Florideae, Sect. 3 et vol. VI,
Florideae. Additamenta, Patavii, 1903-1924.
Feldmann-Mazoyee (G.). Recherches sur les Céraraiacées de la Méditer-
ranée occidentale. Thèse, Alger, 1940 (1941).
Harvey (W. H.). Phycologià australica 5 vol. London, 1858-1863.
Kützing (F. T.). Tabulae Phycologicae. Bd. XI-XIII. Nordhausen, 1862-
1863.
Laing (R. M.). On New Zealand Species of Ceramiaceae. Transactions
and Proceedings of the New Zealand Institute. 1904. Vol. XXXVII.
Wellington, 1905.
Montagne (C.) . Flore de Bolivie, t. VII, 1837.
Okamura (C.) . Icônes of Japanese algae. Vol. VI, n° IV. Tokyo, 1930.
Schmitz (Fr.). Kleinere Beitrâge zur Kenntnis der l’iorideen. VI. Nuova
Notarisia, Padova, 1896.
Yamada (Y.) et Tanaka (T.). Three new red algae from Formosa.
Transact. nat. hist. Soc. of Formosa, vol. 24, n° 135, p. 342-349, 1934.
— 3i5 —
Notes paléoichtiiyologiques [suite).
Par J. Signeux.
III. — Squalidae fossiles du Sénonien de Sahel- Alma.
Les distinctions établies par les Zoologistes pour les genres Squalus
et Centrophorus portent principalement sur la forme des dents, de la
nageoire caudale, et sur la présence ou non d’un sillon latéral sur les
aiguillons des deux nageoires dorsales. Garman donne, d’ailleurs,
comme principaux caractères de ces deux genres,
1° pour Squalus : aiguillons dorsaux sans sillons latéraux ; pas d’échan-
crure au-dessous de la partie terminale de la caudale ; dents de même forme
aux deux mâchoires,
2° pour Centrophorus : aiguillons dorsaux avec sillons latéraux ; une
échancrure au-dessous de la partie terminale de la caudale ; dents dissem-
blables aux deux mâchoires.
Or parmi les Squalidae trouvés ces dernières années dans le Séno-
nien de Sahel-Alma se présentent trois types de poissons ayant
nettement des caractères soit de Squalus, soit de Centrophorus
soit des deux genres réunis. Je les séparerai donc de la manière
suivante :
1° — genre Squalus Linné.
Squalus latidens (Davis).
De ce premier genre trois spécimens malheureusement incomplets
— les parties postérieures du corps étant absentes, - — plus une tête
avec dentition très bien conservée et un fragment de corps corres-
pondant à la partie située entre les deux nageoires dorsales, pré-
sentent les caractères typiques du genre : aiguillons dorsaux lisses,
dents de formes identiques aux deux mâchoires, nageoire caudale
sans échancrure au-dessous de sa partie terminale.
Ce fossile ayant été décrit et figuré par Davis, sous le nom de
Centrophoroides latidens, puis rapporté ensuite par Woodward
au genre Acanthias, je signalerai seulement que la première nageoire
dorsale — non visible sur le spécimen type — est beaucoup plus
grande que la deuxième (base trois fois plus longue pour une hauteur
maxima double), et que son aiguillon est lui-même trois fois plus
épais et plus haut que celui de la deuxième dorsale. Les écailles des
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 2, 1950.
316 —
poissons de ce type sont proportionnellement plus petites que celles
des deux genres suivants.
2° — genre Centrophorus M. et H.
Centrophorus Adonis nov. sp.
Bien que Woodward ait rapporté à ce genre — avec restriction
il est vrai — les fossiles décrits par Pictet, puis par Davis sous le
nom de Spinax primaevus, je ne vois, dans les collections de poissons
de Sahel- Alma, qu’un seul exemplaire qui puisse réellement être
identifié comme appartenant à ce genre. Il s’agit d’un poisson inscrit
dans nos collections du Muséum sous le n° 1946-18-238, et dont
voici une description sommaire :
Poisson allongé, vu de profil, dont la longueur totale devait atteindre
environ 20 cm. pour une hauteur de 2,5 cm. Longueur de la tête jusqu’au
début des pectorales contenue un peu plus de quatre fois dans la longueur
totale du corps. Pectorales peu visibles mais présentant, comme toutes
les autres nageoires, une densité du revêtement écailleux beaucoup plus
faible dans la partie distale que dans la partie proximale. Première dorsale
située en face et un peu en arrière de la partie postérieure de la pectorale
et n’ayant conservé que l’empreinte de son aiguillon qui n’atteignait
que la moitié de la hauteur de la nageoire et portait un sillon latéral ;
la base de cette nageoire dorsale, aiguillon compris, devait atteindre
environ 1,3 cm. Deuxième nageoire dorsale distante de la première
de 3,8 cm. et ayant conservé son petit aiguillon latéral malheureusement
abimé par la fossilisation ; la base de cette nageoire paraît un /peu plus
longue que celle de la première, s’étendant sur environ 1,7 cm. de long.
Pelviennes reculées, plus proches de la deuxième dorsale que de la pre-
mière. Caudale bien conservée, de forme typiquement Centrophorus.
Dents mandibulaires très bien conservées, se rapprochant de celles de
Squalus mais avec une racine plus élevée. Dents de la mâchoire supérieure
présentant, dans la série antérieure, une couronne droite et élancée,
tandis que les dents latérales postérieures sont de même type que celles
de la mandibule mais deux fois plus petites. Corps recouvert de petites
écailles carénées, à pointe allongée, et présentant un repli d’émail très
prononcé au centre et deux petits replis latéraux ; vertèbres de type
tectospondyle, dont le nombre dépasse 70.
Remarques. — Parmi les Centrophorus actuels que j’ai pu observer
notre fossile diffère soit par l’emplacement des nageoires soit par
l’ornementation des écailles ; aussi lui donnerai-je le nom de Centro-
phorus Adonis en souvenir de la légende locale se rapportant à ce
dieu.
3° — ■ genre Centrosqualus nov. gen.
Un troisième type de Squalidae, représenté dans nos collections
de Sahel-Alma par plusieurs spécimens, avait été signalé pour la
I
première fois, en 1850, sous le nom de Spinax primaevus par Pictet
et pour trois fragments de corps seulement. Cette attribution fut
reprise par Davis, en 1885, pour un poisson complet, dont il donna
Reconstitutions de Squalidae fossiles. — A, Squalus latidens X 2 11 — B, Centropliorus
Adonis X 1/2 — C , Centrosqualus primaevus X 2/5 — écailles, dents antérieures
et dents latérales grossies.
la description et une figuration. Entre temps Hasse, en 1884, ayant
étudié particulièrement la constitution des vertèbres et des écailles
des Squalidae, rapporta ces fossiles au genre Centrophorus, genre
qui fut définitivement adopté par Woodward, en 1889. Cet
— 318 —
auteur, en donnant la diagnose du Centrophorus primaeous signala
néanmoins :
« the teeth of the upper jaw being still unknown, the référencé of
this species to Centrophorus cannot be regarded as quite certain ; it i3 not
referable to Spinax, but may bc an Acanthias ».
Or cette dentition supérieure, jusque-là inconnue, est en partie
visible sur plusieurs de nos spécimens et est nettement du même type
que celle du genre Squalus. Nous nous trouvons donc en présence
d’un poisson qui possède du genre Squalus la dentition et le dessin
de la caudale, tout en ayant le sillon latéral typique des aiguillons
dorsaux du genre Centrophorus et l’ornementation des écailles de
l’espèce granulosus de ce genre. Je ne pense pas qu’il existe soit
actuellement, soit parmi les fossiles recueillis jusqu’ici, d’autres
poissons présentant les mêmes caractères et c’est pourquoi je
propose de donner à ce genre distinct le nom de Centrosqualus.
Centrosqualus primaeous (Pictet).
Voici la description sommaire de ce poisson basée sur celle du
spécimen complet de Spinax primaevus, donnée par Davis, et sur
le meilleur fossile de nos collections, le n° 1946-18-93.
Poisson allongé, à museau arrondi, dont la longueur totale pouvait
atteindre environ 30 cm. pour une hauteur maxima de 3 cm. Longueur de la
tête jusqu’au début des pectorales contenue quatre fois dans la longueur
totale du corps. Pectorales assez grandes, triangulaires, à angle externe
plus ou moins arrondi, et présentant, ainsi que les autres nageoires, un
revêtement écailleux à densité égale sur toute leur surface. Première dor-
sale triangulaire, dont la base peut atteindre 2,5 cm. et la hauteur 1 cm. ;
aiguillon légèrement recourbé vers l’arrière, s’élevant au-dessus de la
nageoire qu’il dépasse d’environ 0,7 cm. et creusé, sur presque toute sa lon-
gueur, d’un sillon latéral s’élargissant vers le bas. Deuxième dorsale de
mêmes dimensions que la première et portant un aiguillon de même taille
et présentant les mêmes caractéristiques que celui de la première dorsale.
La distance séparant les aiguillons dorsaux est d’environ 6,5 cm. Pel-
viennes basses, triangulaires, s’élevant au milieu et en face de l’espace
situé entre les deux dorsales. Caudale débutant à environ 1 cm. de l’extré-
mité postérieure de la deuxième dorsale et présentant la même forme que
celle du genre Squalus. Dents supérieures et inférieures également de type
Squalus. Ecailles plus grandes que celles de Squalus et présentant une
ornementation très voisine de celle de Centrophorus granulosus : plusieurs
replis d’émail plus ou moins convergents. Vertèbres de type tectospondyle,
dojit le nombre dépasse 90.
Remarque. Parmi les poissons que je rapporte à ce genre et à cette
espèce trois spécimens présentent, dans leurs proportions, quelques
différences avec le type de l’espèce : plus grande largeur de la partie
antérieure du corps par rapport à la longueur. Peut-être s’agit-il
319
d’une différence sexuelle ou, simplement, d’un accident de fossili-
sation.
Conclusion.
Il est à remarquer que, dès leur apparition, les Squalidae étaient
déjà très différenciés puisque, dans ce petit gisement sénonien de
Sahel-Alma, nous nous trouvons en présence de trois genres dis-
tincts. L’un d’eux, Centrosqualus, me paraît ne plus posséder
actuellement de représentants.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
Quelques observations minéralogiques sur le gisement
DE FER OOLITHIQUE DE MlCHEVILLE ( BASSIN DE LoNGWY).
Par Mlle Simonne Caillère et François Kraut.
A la demande de l’Institut de Recherches de la Sidérurgie, nous
avons étudié quelques échantillons provenant du gisement de Miche-
ville, où nous avons, lors d’une visite, fait nous-mêmes une série
de prélèvements.
Quoique des variations de teintes et de textures confèrent à ces
matériaux un aspect macroscopiquement assez dissemblable, une
certaine monotonie se dégage de leur étude détaillée. Néanmoins,
à notre connaissance, ce gîte n’ayant pas encore été décrit, il nous a
paru intéressant de résumer les résultats de nos observations.
Rappelons que le gîte de Micheville est situé dans la partie orien-
tale du bassin de Longwy et que l’on y signale trois couches minéra-
lisées : 11; la, 13, séparées par des intercalaires eux-mêmes assez riches
en fer.
Couche 13.
Les oolithes de ce niveau sont ferrugineuses, autour d’un fragment
d’organisme épigénisé par la goethite, ou plus rarement d’un noyau
de quartz, se développe une zone corticale dans laquelle on distingue
des couches concentriques d’hydroxyde de fer colloïdal et cristallin.
La répartition de ces deux constituants varie, la goethite occupe,
en effet, dans certains cas les parties externes, la stilpnosidérite
forme ailleurs la périphérie de l’ovoïde.
Dans le minerai, riche en organismes, la plupart des fossiles sont
carbonatés, cependant une partie de l’hydroxyde de fer est fixée par
les tissus. La gangue calcaire, largement grenue, localement impré-
gnée de matières ferrugineuses, englobe en outre quelques fragments
de quartz élastique. Parfois, aussi, la chlorite se développe dans les
espaces interoolithiques sous forme de cristaux finement lamellaires,
vert jaunâtre, peu biréfringents.
La courbe thermique différentielle (I, Fig. I) montre quatre cro-
chets endothermiques, le 1er à 350° est dû à la déshydratation de la
goethite ; à 500 et 670° apparaissent deux autres inflexions corres-
pondant au départ d’eau de la chlorite. Enfin à 900° se place l’acci-
dent provoqué par la dissociation de la calcite.
Le diagramme de pertes de poids permet de calculer la compo-
sition minéralogique virtuelle suivante :
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 2, 1950.
— 321
stilpnosidérite 3 %
goethite 27 %
calcite 40 %
chlorite 15 %
quartz , 15 %
Nous avons supposé que l’eau hygroscopique appartenait au gel
d’hydroxyde de fer ; pour exprimer la teneur en stilpnosidérite,
nous avons admis que ce minéral renferme 20 % d’eau.
Quant au quartz, il a été obtenu par différence.
Intercalaire 12-13.
Ce niveau montre une certaine variation de structure et de compo-
sition ; on y reconnaît deux faciès, l’un verdâtre à ciment chloriteux,
l’autre à gangue ferrugineuse.
Les échantillons verts sont extrêmement riches en organismes
tantôt calcaires, tantôt calcaires et chloriteux. Ils renferment des
fragments de quartz assez abondants, par contre les oolithes y font
défaut.
Le ciment présente deux aspects, parfois la calcite prédomine,
ailleurs la chlorite devient le constituant essentiel, elle enveloppe
des paillettes allongées de muscovite et quelques rhomboèdres de
sidérose.
Le second type renferme quelques ovoïdes constitués par la
goethite et la stilpnosidérite. On y reconnaît quelques fragments de
quartz et de nombreux organismes sertis dans une masse ferrugi-
neuse presque opaque.
Des courbes thermiques ont été faites dans les deux faciès de cet
intercalaire. Celle du type chloriteux (courbe II, Fig. I) met en évi-
dence par deux inflexions endothermiques à 500 et 650° la déshy-
dratation de la chlorite ; à 920° un troisième crochet traduit la déshy-
dratation de la calcite.
La courbe III, Fig. 1, obtenue avec le type ferrugineux, est caracté-
risée par les crochets des hydroxydes de fer et celui de la calcite.
La composition minéralogique virtuelle calculée à partir des dia-
grammes de pertes de poids est résumée dans le tableau ci-dessous :
— 322
Comme on le voit, la teneur en goethite est très inégale dans ces
deux types, elle varie de 10 à 36 %. Notons d’ailleurs que la partie
ferrugineuse comporte des zones de couleur rouge très compactes
dans lesquelles la teneur en hydroxyde de fer atteint 50 %.
Fig. 1. — Courbes thermiques différencielles. — I. Couche 13 ; II. Intercalaire 12-13
chloriteux ; III. Intercalaire 12-13 ferrugineux ; IV et V. Couche 12 ; VI. Inter-
calaire l2-lx ; VII. Niveau marneux.
Couche 12.
La seule différence notable entre la couche 12 et les horizons
inférieurs est l’absence de chlorite.
Les organismes sont pour la plupart épigénisés par la goethite,
parfois ils se confondent dans une masse ferrugineuse et on recon-
naît à peine leur forme et leur structure individuelle.
Plusieurs diagrammes de perte de poids ont été faits avec les
— 323
matériaux de la couche 12. Ils montrent une variation importante
dans la proportion des constituants. Dans certains échantillons les
teneurs en goethite et en calcites sont sensiblement égales et repré-
sentent chacune le 1/3 de la prise d’essai. Ailleurs le carbonate atteint
60 % et la goethite ne dépasse pas 20 %.
Les courbes thermiques différentielles (IV et V, Fig. 1) illustrent
bien ces variations.
Intercalaire 12-12.
Rien d’essentiel ne distingue l’intercalaire de la couche 12. Notons
cependant qu’en lumière réfléchie on y observe des fragments
remaniés dans lesquels des oolithes opaques et des grains de quartz
sont cimentés par la goethite. Dans la gangue calcaire on découvre
quelques agrégats de calcite enveloppés par une carapace d’oxyde
de fer. La courbe thermique est caractéristique d’un horizon calcaire
et ferrugineux. Elle montre en effet les inflexions des hydroxydes de
fer et de la calcite (courbe VI, Fig. 1).
La composition minéralogique calculée à partir de la courbe de
perte de poids est de 5 % de stilpnosidérite, 30 % de goethite, 55 %
de calcite et 10 % de quartz.
Niveau Marneux.
Nous ne décrirons pas la couche lj mal définie à Micheville, mais
il nous a paru intéressant d’étudier le banc de « marnes » qui recouvre
l’ensemble de la formation. Il s’agit d’un schiste argileux, riche en
organismes qui englobe des fragments de quartz élastique.
L’analyse thermique (courbe VII, Fig. 1) y met en évidence une
faible teneur en goethite et en calcite. Par eontre le crochet de 550°
dû à l’argile est assez bien développé. D’après les données de la
thermobalance, la teneur en hydroxyde de fer est de 10 % ; cette
roche renferme en outre 10 % de calcite contre 50 % d’illite. Dans
ces conditions la désignation « marne » ne s’impose pas.
Conclusions.
Nous avons donné à titre d’exemple la composition minéralogique
de quelques échantillons prélevés dans les différents niveaux de ce
gîte-
En réalité, un nombre plus considérable d’analyses ont été faites.
Elles montrent qu’il n’est pas possible de caractériser minéralogique-
ment les horizons décrits. Dans chacun d’eux on note d’importantes
variations mais leur composition moyenne est à peu près analogue
aussi bien dans les intercalaires que dans les couches. Dans l’en-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 2, 1950. 22
— 324
semble on peut dire que la goethite et la calcite prédominent parmi
les constituants.
L’intercalaire 13-12 renferme un banc très chloriteux et dans la
couche 13 la chlorite participe à la composition de la gangue. Le seul
niveau où l’argile joue un rôle notable est la couche de « marnes »
où la teneur en illite est de 50 % environ.
En comparant la composition minéralogique virtuelle obtenue par
l’interprétation des courbes de perte de poids avec l’observation
microscopique, on constate que la teneur en Si02 calculée est cer-
tainement plus élevée que ne le justifie la quantité de quartz reconnue
en plaque mince. Il est donc possible d’admettre qu’une partie de la
silice se trouve associée au gel d’hydroxyde de fer, en particulier
dans les ovoïdes.
Laboratoire de Minéralogie du Muséum.
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART.
30-5-1950
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs 163
J. Berlioz. L’Histoire des collections de Mammifères et d’Oiseaux du Muséum
(Leçon inaugurale du cours de Zoologie des Mammifères et des Oiseaux,
prononcée le 1er mars 1950) 166
Communications :
Ach. Urbain, J. Nouvel, P. Bullier et J. Rinjard. Rapport sur la mortalité
et la natalité enregistrées au Parc Zoologique du Bois de Vincennes pen-
dant l’année 1949 181
E. Aubert de la Rû'e. Notes sur les Iles Crozet 197
J. Dorst. Note sur les Chats sauvages [F élis lybica Forster) du Sud-Togo 204
J. Berlioz. Note sur Y Ammomanes deserti (Passériformes-Alaudidés) et des-
cription d’une forme nouvelle, du Tibesti 209
E. -G. Dehaut et F. J. Landon. Sur le centre d’apparition d’une espèce repti-
lienne, Lacerta muralis (Laurenti) 212
J. Guibé. Description d’un Batracien nouveau pour la faune malgache, Platy-
pelis Milloti n. sp. ( Microhylidae ) 214
A. Serfati et M. Vaciion. Quelques remarques sur la biologie d’un Scorpion de
l’Afghanistan : Buthotus alticola (Pocock) 215
Ch. D. Radford. A révision of the fur Mites Myobiidae (Acarina) 219
F. Grandjean. Observations éthologiques sur Camisia segnis (Herm.) et Plaly-
nothrus peltifer (Koch) (Acariens) 224
C. Angelier. Hydracariens nouveaux des Pyrénées (5e note) ’. . . 232
E. Angelier. Hydracariens phréaticoles de France. Genre Kongsbergia. S. Thor
1899 238
P. Remy. Pauropodes argentins récoltés par M. Julio A. Rosas Costa dans
le territoire de Misiones 245
B. Condé. Révision de deux Polyxénides africains décrits par Brôlemann (Diplo-
podes Penicillates) 250
P. Hinschberger. Contribution à l’étude des Symphyles du Mexique 256
R. Delattre, Description d’un Bryocorinae (Hem. Miridae ) nouveau d’Afrique
occidentale 263
P. Jovet et J. M. Turmel. Notes géobotaniques sur le Pays Basque français .... 266
R. Benoist. Contribution à la connaissance de la Flore de la Guyane française. . 276
H. Perrier de la Bathie. Les Zygophyllacées de Madagascar et des Comores. . 283
Cl. Ch. Mathon. Seconde addition à la suite au catalogue de la Flore des Basses-
Alpes, particulièrement sur la rive droite de la Durance 287
M. Pichon. Classification des Apocynacées : XXXI, le fruit des genres Thevetia et
Ahovai 291
A. Cavaco. Une variété nouvelle du Polygonum senegalense Meisn 295
A. Camus. Sur deux Graminées de Madagascar 296
M. Galinat. Observations sur le tégument des graines 298
G. Feldmann. Sur quelques Céramiacées de Nouvelle-Zélande [suite) 307
J. Signeux. Notes paléoichthyologiques [suite) , 315
S. Caillère et F. Kraut. Quelques observations minéralogiques sur le gise-
ment de fer oolithique de Micheville (Bassin de Longwy) 320
EDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY" S AI NT" HILAIRE, PARIS Ve
Archives du Muséum national d’Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national et Histoire naturelle ). Ne paraît
plus depuis 1938. (Le volume : 1.500 fr.).
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, abonnement annuel France, 1500 fr., Etranger, 2000 fr.).
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité ; un vol. 800 fr.).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933 ; prix du fascicule : 300 fr.).
Index Seminum Ilorti pariensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
Notulx Systematieæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 600 fr. ;
Étranger, 900 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France, 500 fr.,
Étranger, 600 fr.).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d' Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ;
priw variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d' Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921.
Abonnement annuel : 1.000 fr.
Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, Laboratoire de Crypto-
gamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 400 fr., Étranger,
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Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur Mme Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 600 fr.,
Étranger, 900 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeur M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie. Paraît depuis
1928 ; abonnement France et territoires d’Outre-Mer, 500 fr., Étran-
ger, 800 fr.).
Mammalia, Morphologie, Riologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 500 fr. ; Étranger,
900 fr.).
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F. PAILLART. 30-5-1950
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome XXII
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
M° 3. — Mai 1950
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
- PARIS-V*
REGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’ Histoire naturelle.
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Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1 / 2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1950. — N° 3.
378® RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
25 mai 1950
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR R. HEIM
MEMBRE DE L’iNSTITUT
ACTES ADMINISTRATIFS
MM. Jouanin et Dekeyser (A. m. du 21-iv-1950) ; Forest et Pnou-
vost (A. m. du 25-IV-1950) sont titularisés dans les fonctions d’Assistant.
MM. Semblât (A. m. du 25-IV-1950), Lamberdière (A. m. du 27-iv-
1950) et Laborde (A. m. du 8-V-1950) sont titularisés dans les fonctions
de Jardinier.
M. Jigourel est nommé Agent technique stagiaire au Service de la
Muséologie (A. m. du ll-v-1950).
DONS D’OUVRAGES
Reginald Gaze. Nests and Eggs of the Country side.
— Norfolk Bird life.
( Jarrold and Sons édit., Norwich, 1949).
L’ornithologue auteur de ces deux opuscules est avant tout un expert
photographe, expert aussi bien dans la technique de la photographie
que dans celle de surprendre les Oiseaux sur leurs nids. Ces ouvrages
sont en fait plutôt deux recueils de bonnes photographies en noir, — uni-
quement de nids avec leur ponte pour le premier, d’Oiseaux eux-mêmes
et de paysages pour le second, — où l’auteur a brièvement résumé, en
y adjoignant d’utiles conseils pratiques pour ses émules, toute son expé-
rience de naturaliste sur le terrain. Celle-ci lui a valu une connaissance
approfondie de la vie des Oiseaux dans son district de prédilection,
le Norfolk, et les amateurs de photographie animale apprécieront ces
nouvelles productions, bien que, pour les œufs du moins, la reproduction
monochrome reste, bien entendu, singulièrement moins suggestive que
les couleurs.
(J. Berlioz).
Bulletin du Muséum, 28 série, t. XXII, n° 3, 1950. 23
G. Cherbonnier. Holothuries, in Résultats Scientifiques Croisières
du Navire-École Belge « Mercator », t. IV, fasc. 3. Mèm. Inst.
Roy. Sci. Nat. Belgique, Mémoires, 2e s., fasc. 33, 1949, pp. 159-166,
pl. I-III.
L’auteur a étudié, dans ce travail, la collection d’ Holothuries rapportée
par le Mercator , lors de sa XIVe croisière sur la côte occidentale de l’Afrique
et de sa XVIIe croisière sur la côte orientale de l’Amérique.
327 —
Note préliminaire sur les Corrélations biométriques
ENTRE LA DlAGNOSE CÉPHALIQUE ET LE DÉVELOPPEMENT
CÉRÉBRAL CHEZ LES BATRACIENS URODÈLES, NOTAMMENT
TRITURUS HELVETICUS.
Par Marcel Jacquot.
Morphologie céphalique et développement cérébral, chez les
Amphibiens, ont presque toujours été analysés indépendamment
l’un de l’autre, malgré les nombreux rapports présumables entre eux.
Ceux-ci ne se dégagent même pas de la compilation des divers
travaux, trop sporadiques et fragmentaires pour permettre d’établir
la gamme de formes ou de stades nécessaires à la connaissance de
formules générales.
Cependant Parker (1881) et Cope (1889) ont remarqué et figuré,
avec celles du crâne, les variations de l’encéphale, mais sans aller
plus loin.
Récemment, Rouer et Edinger (1942) ont approfondi certaines
corrélations entre cerveau et moulage endocranien chez Necturus,
Cryptobranchus et Baria catesbyana, jusqu’à tenter sur ces bases la
reconstitution de l’encéphale pour les fossiles Edops et Eryops.
Malgré leur valeur, ces documents n’épuisent pas la question, tant
s’en faut, et pour modeste qu’elle soit, la tentative dont nous donnons
ici les premiers résultats ne nous semble pas devoir être stérile.
Une évidence fondamentale, c’est l’égalité entre les valeurs
absolues d’une quelconque aire céphalique et de la surface cérébrale
sous-jacente. Ce qui peut s’exprimer par :
t (région de la tête) = e (région sous-jacente de l’encéphale).
Ainsi le quotient de toute dimension céphalique par la longueur
totale de la tête (L. T.) est lié à celui de la portion cérébrale sous-
jacente par la longueur totale de l’encéphale (L. E.) selon la relation :
t e L. T. e t L. T.
ltü = lTe. : o: ou ltê. = lï x or.
L T
j— jv , expression de l’irqportance relative de l’ensemble cérébral,
étant connu, l’établissement des rapports entre les morphologies
céphalique et cérébrale se ramène donc à l’étude de la localisation
des grands centres cérébraux par rapport aux éléments constituant
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 3, 1950.
— 328
la diagnose céphalique, c’est-à-dire : du télencéphale, du diencéphale
des tubercules bijumeaux et du bulbe rachidien relativement aux
aires nasale, interoculaire ou frontale, postoculaire ou pariéto-occi-
pitale.
Nous l’avons d’abord effectuée chez Triturus helveticus (= pal-
matus ). Les mensurations indiquées correspondent aux moyennes
établies pour une cinquantaine d’individus, à 1/100 mm. près, grâce
au micromètre oculaire pour les petites pièces, au Palmer pour les
grosses.
I. Larve sans membres peu après l’éclosion.
Voici les quotients par L. T. et L. E. des diverses dimensions
considérées :
l Aire nasale
Tête ? Aire frontale
[ Aire pariéto-occipitale
Cerveau
Télencéphale . .
Diencéphale.. . .
Lobes optiques
Bulbe rachiien.
Longueur : 0,17
Longueur : 0,38
Longueur : 0,40
Longueur : 0,22
Longueur : 0,29
Longueur : 0,17
Longueur : 0,29
Largeur : 0,83
Largeur : 0,38
Largeur : 1,05
Largeur : 0,35
Largeur : 0,35
Largeur : 0,32
Largeur : 0,44
1° Compte tenu des erreurs de mesure, les sommes des mensura-
tions longitudinales sont pratiquement égales pour la tête et l’en-
céphale. Toutefois celui-ci n’occupe pas exactement toute la lon-
guer de celle-là, qui comporte, tout à fait postérieurement l’extrême
début de la moelle. Ce qui est permis par le chevauchement entre
elles des longueurs du diencéphale, des hémisphères et des lobes
optiques, le premier s’engageant légèrement entre les seconds et
les troisièmes.
2° Le télencéphale occupe exactement la longueur de l’aire nasale.
Le diencéphale environ un quart de celle-ci (correspondant au che-
vauchement antérieur), plus trois quarts de l’aire frontale (à cause
du chevauchement postérieur).
Les lobes optiques environ la moitié postérieure de celle-ci.
Le bulbe rachidien les trois quarts de Taire pariéto-occipitale.
3° La largeur est pratiquement égale pour les trois premiers
centres, donc conditionnée, y compris pour les hémisphères, par
celle de Taire frontale, entièrement remplie par l’ensemble « di-
mésencéphalique ». Seul le bulbe rachidien déborde les limites laté-
rales de cette aire.
Finalement, cas typique et remarquablement simple : les aires
occupées par chacun des centres se définissent toutes aisément en
L. T.
fonction des éléments de la diagnose céphalique, et ' ' étant
329 —
proche de l’unité (10/9 environ), leurs proportions respectives rela-
tivement à l’ensemble de la tête sont voisines de celles des centres
sous-jacents relativement à l’ensemble de l’encéphale.
Leurs quotients par L. T. arrondis dans la mesure autorisée par la
marge d’erreur, les longueurs des trois aires céphaliques considérées,
donc celles des aires de localisation des quatre centres et de ceux-ci
. ,, . , L. T. 2
eux-memes, sont toutes exprimables en fonction de - - : -- pour
l’aire nasale,
4
ÏÔ
pour chacune des deux autres. Une représentation
schématique de l’ensemble est facile. (Voir moitié gauche du dia-
gramme synthétique).
II. Adulte.
Les mêmes opérations donnent les résultats suivants :
y Aire nasale Longueur : 0,17 Largeur : 0,56
Tête < Aire frontale Longueur : 0,30 Largeur : 0,22
^ Aire pariéto-occipitale Longueur : 0,49 Largeur : 0,75
[ Lobes olfactifs Longueur : 0,09 Largeur : 0,20
\ Hémisphères Longueur : 0,46 Largeur : 0,38
Cerveau < Diencéphale Longueur : 0,23 Largeur : 0,20
I Lobes optiques Longueur : 0,20 Largeur : 0,25
Bulbe rachidien Longueur : 0,20 Largeur : 0,25
1° La somme des éléments longitudinaux de l’encéphale excède
ici celle de ceux de la tête de toute la longueur du diencéphale, dont
la moitié antérieure est recouverte, la moitié postérieure encadrée
par les hémisphères.
2° L’ensemble du télencéphale occupe :
a) toute la longueur de l’aire nasale sauf le quart antérieur environ
(occupé par le nerf olfactif, qui s’est allongé et dirigé en avant), à
raison sensiblement de la moitié pour les lobes olfactifs et du quart
postérieur pour l’avant des hémisphères ;
b) la totalité de l’aire frontale ;
c) Le cinquième antérieur de l’aire pariéto-occipitale, dépassant
postérieurement les yeux d’une longueur égale à celle des lobes
olfactifs.
Le diencéphale occupe, outre cette même région, où les hémis-
phères l’encadrent, le tiers postérieur de l’aire frontale, où ils le
recouvrent.
Mésencéphale et bulbe rachidien se partagent à peu prés égale-
ment le reste de l’aire pariéto-occipitale.
3° La largeur des hémisphères excède celle des autres centres à
leur pénétration dans Faire pariéto-occipitale.
Il y a donc modification considérable et des proportions céré-
brales, par l’énorme élongation des hémisphères et la différenciation
externe des lobes olfactifs, et des localisations, sous forme d’un recul
général des centres relativement aux yeux.
Phénomènes connexes : la prolifération du télencéphale étant,
comme l’a exposé Rudebeck (1945), de direction postéro-anté-
rieure, butte peut-on dire, contre la paroi antérieure de la boîte
crânienne, ce qui repousse en arrière l’ensemble cérébral. Processus
331
dont, vu la quasi-égalité de L. E. avec L. T., la condition nécessaire
est l’élongation de l’aire post-oculaire.
Etant considérées comme stables les dimensions dont le quotient
par L. T. ou L. E. diminue, comme variant harmoniquement celles
dont il se maintient et dysharmoniquement celles dont il croît,
la tête adulte se révèle comme quatre tiers de la tête larvaire, et
son schéma est aisément construit à la même échelle, les éléments
A
longitudinaux en étant arrondis comme pour celle-ci : — pour
3 5
l’aire nasale, — pour l’aire frontale et — pour l’aire pariéto-occi-
pitale. (Voir moitié droite du diagramme synthétique.)
Discussion et Conclusions générales.
1° L’augmentation de la somme S des mensurations longitudi-
nales de l’encéphale, c’est-à-dire en fait l’accroissement du telencé-
phale, est évidemment égale à celle de L. E. plus l’étendue du che-
vauchement entre telencéphale et thalamus.
2° Son minimum possible, correspondant à l’absence de chevauche-
ment, égalera l’augmentation de L. E.
D’après ce que nous avons dit du double processus d’élongation
et de recul de l’encéphale :
3° L’augmentation de L. E. implique une élongatiot^éphalique
nécessaire et suffisante égale à son produit par ’
L/. 1 .
4° Le recul maximum correspondant est égal à la différence entre
cette élongation et l’accroissement nasal, qui tend à neutraliser le
recul par la marge antérieure qu’il assure à la prolifération.
En l’espèce, le chevauchement terminal affecte touté la région
thalamique non comprise dans les chevauchements initiaux, soit
relativement à L. E. 0,22, ce qui réduit l’augmentation de L. E.
à la somme : nerf olfactif -j- .lobe olfactif, soit relativement à sa
valeur première : 0,16.
Donc, en application des relations générales sus-indiquées :
a) L’élongation céphalique nécessaire et suffisante à la constitu-
tion du type cérébral adulte est égale, relativement à L. T., à 0,15,
ce qui porte de 1 à 0,85 le quotient de la largeur de la tête par sa
longueur.
b) Le développement minimum du télencéphale compatible avec
ces proportions est exprimable, relativement à la valeur initiale
de L. E., par 0,22 (développement initial) -j- 0,16 soit 0,38, donc -
relativement à la valeur actuelle de L. E., par
* 11,6
— 332 —
c) L’élongation céphalique effective (0,33), correspond à une
L. T.
augmentation de L. E. exprimable par - — — , X 0,33 soit 0,36.
L. E.
d) Le développement minimum du télencéphale compatible avec
les proportions céphaliques définitives est donc égal, relativement à
L. E. initial, à 0,22 + 0,36 = 0,58, soit, relativement à L. E. actuel
On voit que relativement à L. E. initial, l’augmentation de L. E.
en c) égale celle de S qui constitue le type cérébral adulte inscriptible
dans les proportions céphaliques a), et que par conséquent la diffé-
rence entre celles-ci et les proportions définitives réelles donne
pratiquement la mesure du chevauchement télencéphale-thalamus.
Or, il y a là plus que des constructions théoriques, car effectuées
à tous les stades successifs définis par l’évolution des membres, nos
mensurations nous ont montré que :
I. — Les proportions a) et b) sont très exactement et simultanément
réalisées au stade à deux membres, lors de la formation du coude.
II. — De même des proportions c) et d) à l’apparition du membre
postérieur.
III. — C’est à partir de ce dernier stade seulement que les hémis-
phères commencent à empiéter sur le diencéphale.
A chaque stade, le développement du télencéphale ne correspond
qu’au minimum impliqué par les mensurations céphaliques.
L’évolution de celles-ci présente sur celle des éléments cérébraux
corrélatifs une avance égale à l’intervalle entre l’achèvement des
membres antérieurs et l’ébauche des postérieurs.
Etant connues les proportions céphaliques et la localisation du
télencéphale initiales , les proportions céphaliques d’un stade quel-
conque peuvent donc être révélatrices :
Du degré actuel de développement du télencéphale et de ses
possibilités d’évolution ultérieure, y compris l’extension latérale,
qui devient évidemment possible dès que l’élongation du téîencé-
phale porte son extrémité postérieure en arrière des yeux, c’est-à-
dire que sa longueur totale, nerf olfactif compris, dépasse la somme
des longueurs des aires nasale et frontale.
La comparaison détaillée avec les résultats fournis par l’étude
parallèle d’autres formes dépasserait de beaucoup le cadre de cette
note préliminaire. Nous aurons à y revenir, mais étant donné la
généralité du processus d’élongation et de recul, ils constituent
autant de cas particuliers des principes généraux reconnus ici.
Laboratoire de Zoologie ( Reptiles et Poissons) du Muséum.
Rôle des Moules d'eau douce
DANS LA REPRODUCTION DES BOUVIÈRES.
Par Georges Bresse.
Les observations qui font l’objet de cette note sont la suite de
celles que j’ai publiées il y a quelques années sur la reproduction
des Bouvières (Bresse 1934 et 1946).
Nature du Mollusque : Unio ou Anodonte ?
L’Unio m’a semblé plus favorable que l’ Anodonte au dépôt des
œufs : l’ouverture de la cavité palléale (orifice expiratoire) est plus
large que chez l’Anodonte. De plus, l’Unio semble plus résistante
et plus facile à élever.
Rôle des Mollusques dans la croissance de V oviscapte.
L’apparition de l’oviscapte, c'est-à-dire sa croissance jusqu’à
la longueur correspondant à la période précédant le frai, période
pendant laquelle il est de couleur foncée, se fait normalement,
en toutes circonstances, même en l’absence de Mollusques. Mais
en l’absence de Mollusques la croissance ne continue pas ; l’oviscapte
ne perd jamais sa teinte foncée et peu à peu il régresse. La présence
d’un Mollusque m’a semblé être une condition nécessaire et peut-être
suffisante à la croissance totale de l’oviscapte. En effet, j’ai pu cons-
tater des cas où, même sans mâle dans l’aquarium, mais avec des
Moules d’eau douce, l’oviscapte des Bouvières femelles a atteint
sa taille maximum.
La présence de Mollusques m'est apparue comme une condition
absolument nécessaire à la ponte des Bouvières. Des poissons des
deux sexes étant placés, au moment de la reproduction, dans un
aquarium sans Mollusque, n’ont jamais eu le moindre comporte-
ment caractéristique de leur reproduction. Si les Bouvières femelles
pleines d’œufs n’ont pas de Moules à leur disposition, les œufs sont
retenus et ils finissent par se résorber.
Etat réceptif des Mollusques : leur capacité d’hébergement.
Parfois la Moule d’eau douce reste entièrement fermée. Même
quand les orifices respiratoires sont béants, il semble bien qu’il
y ait un moment précis favorable à l’introduction de l’oviscapte
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 3, 1950.
de la Bouvière. Le geste d’introduction échoue d’ailleurs fréquem-
ment : parfois les œufs sont émis en dehors du Mollusque. Ils
sont alors immédiatement avalés par les poissons reproducteurs.
Vu le nombre total des œufs d’une Bouvière (de l’ordre de 500)
et celui des œufs qu’on trouve dans les Moules d’eau douce (une
trentaine au maximum), il faut plusieurs moules pour admettre
les œufs provenant des pontes successives d’une femelle de Bouvière.
Les Anodontes ou les Unios sont capables de rejeter des œufs
fraîchement pondus qu’elles contiennent ou des alevins non arrivés
à terme.
Attirance exercée par les Moules sur les Bouvières.
Une Moule « artificielle » imitant une Moule naturelle, même
parcourue par un courant d’eau, n’attire pas les Bouvières, contrai-
rement aux Moules vivantes.
Une Moule artificielle contenant une masse de gélose avec jus
de Moule (obtenu par broyage d’un Mollusque) n’attire pas les
Poissons en présence des Moules vivantes. Mais, dans une telle Moule
artificielle mise, sans Moule vivante, à la disposition des Poissons,
j’ai trouvé des œufs de Bouvières : il semble donc intervenir un
stimulus chimique.
Cependant la vue entre peut-être aussi en jeu, car j’ai trouvé
des œufs de Bouvière dans une Moule artificielle sans jus de Moule
mise, en l’absence de Moule vivante, à la disposition de Poissons
pressés de pondre. Il s’agit peut-être d’un reflexe conditionné :
l'essai reste à faire avec des Poissons nés en aquarium et n’ayant
jamais été mis en contact avec des Mollusques.
Rôle des Moules dam le développement embryonnaire des Bouvières.
Les œufs de Bouvières semblent comme greffés sur les branchies
des Mollusques. Le développement de l’embryon de Bouvière est-il
possible en dehors de la Moule ?
J’ai obtenu quelques embryons en pratiquant des fécondations
artificielles. Dans un cristallisoir sans jus de Moule, tous les œufs
fécondés sont morts rapidement. Dans un cristallisoir avec jus de
Moule, bien aéré, un embryon a continué son développement et a
vécu 46 jours. Il est d’ailleurs mort accidentellement. Bien qu’il
ait reçu de la nourriture il était très maigre.
Si la jeune Bouvière n’est pas réellement nourrie par les tissus de la
Moule (comme par un placenta) il semble bien, en tout cas, qu’elle
y trouve un milieu très favorable à son développement. Elle profite
de son séjour dans la Moule en y trouvant un abri protecteur, mais
peut-être aussi en recevant la nourriture planctonique amenée
dans la cavité palléale du Mollusque par le courant respiratoire.
— 335 —
BIBLIOGRAPHIE
1934. — Bresse (G.). La Bouvière ; sa ponte en aquarium. La Terre
et la vie, 4e année, n° 4, pp. 209-218.
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pisciculture, n° 141 — - 1946, pp. 177-187.
— — La reproduction des Bouvières (Note préliminaire). Bull. Soc.
Zool. France, t. LXXI, 1946, pp. 115-118.
336
Notules Ichthyologiques (suite).
Par Paul ChabaNaud.
XLII. - — Sur une apophyse anomale du rhachis d’un Cynoglossus
(fig. 1).
Ayant disséqué un Cynoglossus xiphoideus Günther, propriété
du British Muséum dans le but d’établir la formule rhachiméris-
tique de l’espèce, j’ai constaté la présence d’une apophyse anomale,
développée sur le côté antérieur du demi-arc nadiral (droit) de la
lre vertèbre caudale. Cette apophyse s’oriente dorfeo-ventralement ;
elle est rectiligne et acutangulaire, formant un angle aigu avec
l’hémacanthe de l’arc en question ; son apex dépasse notablement
le niveau de l’extrémité distale de l’arc hémal de la vertèbre précé-
dente, c’est-à-dire de la dernière vertèbre abdominale.
Selon la règle générale et vraisemblablement par l’effet de la
pression qu’exercent sur lui les viscères, au cours du développement
de l’individu, l’arc hémal de l’initiale caudale s’incline vers l’arrière,
plus fortement que celui des vertèbres qui lui succèdent immédia-
tement. Dan? le cas présent, l’extrémité distale de la lre hémacanthe
caudale entre assez longuement en contact avec son homologue
de la 2e vertèbre caudale. L’apophyse anomale s’écartant proximo-
distalement du demi-arc hémal qui lui donne naissance, l’axe de
cette apophyse est devenu perpendiculaire à l’axe rhachidien.
La présence de cette apophyse anomale se complique du fait
que la formule rhachiméristique de l’individu — a 8 [3 + 5] -f-
c 48 = t 56 2 — est elle-même exceptionnelle, quant au nombre des
vertèbres abdominales. En effet, chez la très grande majorité des
Cynoglossidae (tant Cynogiossinae que Symphurinae), le rhachis
abdominal a pour formule a 9 [3 -f- 6], rarement a 10 et, plus rare-
ment encore, a 11 (une seule observation). Un autre C. xiphoideus
ayant fait l’objet de la même recherche, cet individu, qui appartient
1. Ce spécimen figure dans la collection du British Muséum sous l’indicatif 1898.
4. 2. 134.
2. Ce qu’il faut lire : 8 vertèbres abdominales et 48 vertèbres caudales, soit au total
56 vertèbres ; les trois premières vertèbres abdominales ne comportent aucun rudi-
ment d’arc hémal, arc qui est présent aux six dernières. De même que chez tous les
Cynoglossidae Cynogiossinae, tous les arcs hémaux abdominaux sont fermés et leur
fermeture est réalisée par un pont transversal. A la différence des Cynogiossinae,
la fermeture des arcs hémaux abdominaux des Symphurinae s’effectue par la coossi-
fication de l’extrémité distale, des 2 demi-arcs.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 3, 1950.
337 —
au Muséum de Paris 1,. s’est montré en possession d’un rhaehis
dont la formule (a 9 [3 + 6] -(- c 46 = t 55) est normale.
Si l’on compare le rhaehis abdominal du spécimen du British
Muséum à celui du Muséum de Paris, il semble évident que l’ano-
malie numérique de la formule du premier résulte de la non for-
mation de la 6e vertèbre abdominale. Dès lors l’hypothèse se fait
jour, qui tendrait à interpréter l’apophyse de l’initiale caudale
comme un rudiment de l’arc hémal de cette 6e vertèbre abdominale,,
rudiment qui se serait coossifié avec l’arc hémal de la vertèbre
suivante, c’est-à-dire l’initiale caudale.
Toutefois, étant donné la présence, chez ce spécimen, de 48 ver-
tèbres caudales, tandis que l’autre individu n’en possède que 46,
on pourrait encore supposer une modification du rôle de la 6e ver-
tèbre, laquelle normalement abdominale, serait devenue acciden-
tellement caudale chez le 1er individu, tandis qu’elle aurait conservé
sa situation habituelle chez le second.
c2 cl a8 ci 7
Fig. 1. — at et aS, 7e et 8e vertèbres abdominales ; cl et c2, lre et 2e vertèbres caudales.
La flèche indique l’apophyse anomale étudiée dans le texte.
XL III. — Sur la musculature hypopharyngienne des Sym-
phurinae.
Ayant commis l’imprudence de me contenter d’une dissection
partielle, c’est par erreur que j’ai attribué au Cynoglossidae de la
sous-famille des Symphurinae une musculature hypopharyngienne
du type pharyngobranchien 2. Pratiquée ultérieurement, la dissection
1. Indicatif A 399 e.
2. Le Problème de la Phylogenèse des Heterosomada. Bull. Inst. Océan., 950, 1949,
pp. 16 et 20. Le diagrtwnme phylogénétique qui fait l’objet de la fig. 3 (p. 20) doit
être modifié de la façon suivante :
. . . ( Cynoelossinae F H.
Cynoglossidae j s*m°hurinae F H.
338
complète des arcs branchiaux de plusieurs Symphurus m’a révélé
l’identité absolue de leur musculature hypopharyngierme avec
celle des Cynoglossinae typiques.
XLIV. — - Sur le déterminisme de la multiplication phylogénétique
des vertèbres.
A la page 15 du mémoire cité dans la Notule précédente, trahi
par ma mémoire, j’ai inconsidérément attribué la multiplication
phylogénétique des vertèbres à l’élévation de la température
ambiante, alors que, dans leur ensemble, les observations effectuées
à ce sujet — entre autres celles de Jordan 1, de Townsend 2 3 et
de Vedel-Taning 3 — incitent à admettre l’abaissement de la tem-
pérature comme l’une des causes déterminantes du phénomène
en question. J’ose espérer que l’on daignera considérer comme nulles
celles de mes conclusions qui ont été formulées à ce sujet et que le
Dr Hubbs voudra bien excuser la critique intempestive dont, sur
ce point particulier, son beau travail 4 a été l’objet de ma part.
Reste toutefois à expliquer, chez toutefs les espèces tropicales
de Pleuronectiformes et notamment chez les Soleoidei, la supposée
multiplication des vertèbres à partir du type Psettodes.
XLV. — - Nouvelle description du holotype d’un Cynoglossus de
la mer Rouge.
Cynoglossus cleopatridis Chabanaud 5.
La présente étude du holotype et unique spécimen actuellement
connu de cette espèce complète, tout en les modifiant quelque peu,
sur certains points, les données contenues dans ma description
précédente. i
Holotype. Longueur totale ? Longueur étalon 132 mm. Longueur
de la tête 23,5 mm. D 115. A 87 (+ 2 ?). C 0. V n 4. V z 0. Lignes
latérales : zénithales 2 ; nadirales 0. S 78 ; entre les lignes latérales 12.
Toutes les écailles zénithales sont cténoïdes, sans excepter les pleu-
rogrammiques. Toutes les écailles nadirales sont cycloïdes. Les
pores des lignes latérales sont simples. En centièmes de la longueur
étalon : tête 17 ; hauteur 21. En centièmes de la longueur de la
tête : œil 12 ; espace interoculaire 4 ; espace postoculaire 47.
Le canthus rostral est assez largement arqué. L’apex du processus
1. Jordan (D. S.) : Relations of température to vertebrae among fishes. Proc.
U. S. Nat. Mus., 14, 1891 (1892), pp. 107-120.
2. Townsend (Lawrence D.) : Variations in the meristic characters of flounders
from the Northeastern Pacific. Rep. Inlern. Fisheries Comm ., n° 11, 1936 (Washington).
3. Taning (A. Vedel) : Experiments on meristic and other characters in Fishes.
Meddel. Komm. Danmarks Fisk. Iiavund., ser. Fiskeri, 11, n° 3, 1944.
4. Hubbs (C. L.) : Phylogenetic Position of the Citharidae. Mise. Publ. Mus. Zool.
Univ. Michigan, 63, 1945, p. 1.
5. Bull. Soc. Zool. France, 74, 1949, p. 146.
— 339 —
préoral est placé au-dessous du bord antérieur de l’œil migrateur.
L’extrémité caudale du maxillaire atteint presque la verticale du
bord postérieur de l’œil fixe. La narine postérieure s’ouvre dans la
moitié antérieure de l’espace interoculaire. Ce dernier mesure à
peine le tiers du diamètre de l’un des yeux. La face zénithale est
d’un brun rougeâtre clair, uniforme ; la face nadirale est jaunâtre.
M. N. H. N. 1949-24. Golfe de Suez. R. Ph. Dollfus, 1928.
Ce holotype est une femelle immature, atélurique b Le complexe
uroptérygiophore, visible par transparence à travers la peau, est
intact et seuls ont été détruits la totalité des rayons uroptérygicns,
ainsi qu’un petit nombre de rayons proctoptérygiens (probable-
ment 2).
Conformément à mes conclusions précédentes, Cynoglossus cleo-
patridis est très voisin de C. lingua Hamilton 1 2 3 *, bien qu’il s’en dis-
tingue par toute une série de caractères. Sa tête est plus courte :
(en centièmes de la longueur étalon) 17 au lieu de 20 à 22 (24).
L’œil est plus grand : (en centièmes de la longueur de la tête) 12, au
lieu de 7 à 9. Les rayons sont moins nombreux : D 115, A circiter 89,
au lieu de D 124-147, A 94-116. Les écailles sont également moins
nombreuses : 78, au lieu de 93-110. Enfin, chez C. cleopatridis,
toutes les écailles zénithales sont cténoïdes et les pores des lignes
latérales sont simples, tandis que chez C. lingua, ce n’est qu’un
certain nombre d’écailles zénithales non pleurogrammiques qui sont
cténoïdes et toutes les écailles pleurogrammiques sont cycloïdes ;
quant aux pores des lignes latérales, ils sont diverticulés.
Etant donné que la longueur étalon de l’un des 22 C. lingua
étudiés ne dépasse pas 128 mm. et que cette longueur est inférieure
à celle du holotype de C. cleopatridis, l’hypothèse ne se pose pas,
qui attribuerait à une différence de l’âge des individus les diffé-
rences morphologiques de la pholidose 8. Au surplus, la morpholo-
gie des pores des canaux sensoriels tranche la question.
A remarquer enfin que, largement répandu au sein de l’archipel
Indo-Malais ainsi que dans la totalité du golfe du Bengale, C. lingua
reste, jusqu’ici, inconnu à l’W du cap Comorin, c’est-à-dire dans
la mer d’Oman et dans toute la partie occidentale de l’océan Indien.
XLVI. — Sur un Citharichthys stampflii de la côte du Gabon.
La collection d’étude du Laboratoire des Pêches coloniales s’est
vue récemment enrichie d’un Citharichthys stamflii (Steindachner)
1. En règle générale, l’atélurie (queue incomplète) résulte manifestement d’un trau-
matisme subi à un âge plus ou moins précoce. C’est ce qui existe dans le cas présent,
Cf. Chabanaud : Quelques monstruosités chez les Cynoglossidés. Bijdr. Dierk., 28,
1949, pp. 90-96.
2. Les données relatives à C. lingua sont fournies par l’étude de 25 individus.
3. Voir à ce sujet : Chabanaud, Les Cynoglossus de l’Atlantique. Bull. Mus. Nat.
Hist. Nat. (2) 21, 1949 (1950), pp. 516-521.
340 —
capturé sur la côte du Gabon par M. Charles Roux, assistant. Ce
spécimen mérite d’être signalé à plusieurs titres, mais surtout à
cause d’une intéressante anomalie de la denture de son prémaxillaire
nadiral.
Longueur totale 90 mm. Longueur étalon 73 mm. Longueur de
la tête 20 mm. En centièmes de la longueur étalon : tête 27 ; hau-
teur 43. En centièmes de la longueur de la tête : œil 22 ; espace
interoculaire 2 ; complexe prémaxillo-maxillaire 42 ; mandibule 52.
D 83. A 61. C 18 (3 + 12 + 3). P z 11. P n 9. V z 6. V n 6. S 50.
Branchicténies du 1er arc nadiral 5 -(- 15.
Les dents du prémaxillaire zénithal sont unisériées ; celles du
prémaxillaire nadiral le sont également, mais, un peu en arrière
de la symphyse, la série externe se double d’une série interne, com-
posée de 3 dents, dont 1 canine. La disposition des dents mandibu-
laires est normale.
Laboratoire des Pêches et Productions coloniales d'origine animale
du Muséum.
341 —
Cas de malformations chez les Stomatopodes
Par R. Serène.
De nombreux auteurs ont rapporté des cas de malformations chez
les Crustacés : Le Sénéchal (1888), Fischer (1888), Przibram
(1909, 1921), Delphy (1921), Legendre (1925), Ch. Perez (1925,
1928, 1936), Abeloos (1932, 1933, 1936). Ces observations sont
rares chez les Stomatopodes. Parisi (1922) donne le dessin (fig. 6,
p. 111) d’une carapace de Gonodactylus chiragra Fabricius, profon-
dément déformée sur le bord antérieur droit. Chopra (1934) signale
dans un spécimen mâle de 77 mm. de long de Squilla interrupta
Wood-Mason sur le prolongement bifurqué de l’article basal de
l’uropode une grande épine supplémentaire près de sa base ; épine
qui s’étend à l’extérieur et en arrière et se bifurque en deux à sa
partie distale, plus ou moins comme le prolongement bifurqué de
l’article basal lui-même qui serait double en quelque sorte. Il ne
donne pas de figure.
Holthuis (1941) rapporte plusieurs cas. Sur un spécimen mâle
de 129 mm de Lysiosquilla maculata (Fabricius) la carapace dont il
donne un dessin, est déformée (fig. 5, p. 271) ; il y a une large
incision dans le milieu du côté de la partie gauche et une incision
plus étroite dans la partie antérieure de l’autre côté, projetant l’angle
antéro-atéral droit en avant sous la forme d’un prolongement
arrondi.
Le telson d’une femelle de 55 mm. de Gonodactylus falcatus
(Forskal) est fortement déformé par une incision médiane (fig. 9,
a, p. 286) ; la partie postérieure gauche couvrant partiellement la
partie postérieure droite ; les dents marginales du côté gauche ne
sont pas développées. Les cinq carènes, réduites et déformées, cons-
tituant un tubercule dans le fond de l’incision médiane sur le côté
droit. Le bord du telson d’un mâle de 37 mm. de Gonodactylus pul-
chellus Miers est légèrement anormal (fig. 9, b , p. 286).
Les cas signalés par Parisi (1922) et Holthuis (1910) corres-
pondent à des blessures mal cicatrisées ; et je crois inutile de signaler
les nombreux cas analogues que j’ai rencontrés ; les blessures étant
très fréquentes chez les Stomatopodes. L’observation de Chopra
et celles que je donne ici sont davantage proches des malforma-
tions étudiées chez les autres crustacés par les auteurs cités plus
haut.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 3, 1950. 24
342 —
Sur un mâle de 94 mm. de Squilla interrupta Wood-Mason, de la
collection de l’Institut Océanographique de l’Indochine (E. 9522)
le prolongement bifurqué de l’article basal de l’uropode a sa plus
longue épine divisée dans sa partie distale ; le prolongement est
plus long, plus courbé et en réalité trifruqué. Si on supprime la plus
grande épine (intérieure), qu’on peut considérer comme la surnumé-
raire, on a un prolongement bifurqué de l’article basal de l’uropode de
taille et de forme normales. Il est à noter que la moitié proximale du
bord interne de la grande épine antérieurement au petit lobe arrondi,
qui est dans son milieu sur une pièce normale, a conservé sa forme
convexe qui est un caractère spécifique essentiel permettant de
distinguer S. interrupta Wood-Mason d’espèces voisines, en parti-
culier S. oratoria var. inornala Tate.
Sur une femelle de 58 mm. de Pseudosquilla ciliata Miers de la
collection de l’Institut Océanographique de l’Indochine (E. 7193),
l’épine mobile submédiane droite du bord du telson est bifide. Nette-
ment plus épaisse qu’une épine normale, elle est probablement due
à un bourgeon de régénération double ; toutefois les deux branches
ne sont pas égales, l’extérieure étant plus petite et plus courte. Il
s’agit très probablement dans ces deux cas d’organes brisés par
blessure et de formations consécutives à une régénération tératolo-
gique.
Sur un Gonodaclylus chiragra Fabricius mâle de 93 mm. de long
(E. 15031) de la collection de l’Institut Océanographique de l’Indo-
chine, l’eXopodite de l’uropode droit porte sur son bord externe
20 épines mobiles tandis que l’exopodite de l’uropode gauche est
normal avec 11 épines (le nombre de ces épines varie de 9 à 11 dans
l’espèce). Les épines de l’exopodite anormal sont beaucoup plus
petites ; il semble que chacune ait été remplacée par une paire et
peut-être cette anomalie est-elle due aussi à un bourgeon double de
régénération.
Institut Océanographique de V Indochine à Nliatrang
et Laboratoire de Zoologie du Muséum .
BIBLIOGRAPHIE
Abeloos (M.). 1932. Observation sur l’autotomie et la régénération des
pinces chez le Crabe Carcinus maenas. Pen. — Bull. Soc. Linn. Nor-
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maenas Penn. — Bull. Soc. Linn. Normandie Caen, 8 (5), pp. 15-18 et
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Abeloos (M.). 1936. Doigts mobiles supplémentaires dans la pince d’un
PI. II.
A 3 B
Fig. 3. — Gonodactylus chiragra Fabricius. — (E. 15031) <$ de 93 mm. — Grandis-
sement X 3,5.
A. Uropode gauche normal à 11 épines sur le bord externe du premier article
de l’exopoditc.
B. Uropode droit anormal avec 20 épines plus petites sur le bord externe du pre-
mier article de l’exopodite.
[Photographies de M. Quang-Ts’hut-Ban.)
PL I.
Fig. 1. — Squilla interrupta Wood-Mason. — (E. 9522) <$ de 94 mm. — Grandisse-
ment X 4.
Uropode gauche montrant le prolongement ventral de l’article basal anormal
avec 3 épines.
Fig. 2. — Pseudosquilla ciliata Miers. — (E. 7193) Ç de 57 mm. 5. — Grandisse-
ment X 6.
Telson montrant sur son bord l’épine mobile submédiane droite bifide anormale.
(Photographies de M. Quang-Nhut-Ban.)
— 343
Tourteau (Cancer pagurus L.). — Bull. Soc. Sci. Bretagne 13, pp. 20-23,
1 pl.
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Perez (Ch.), 1928. Trifurcation du doigt fixe de la pince chez un Crabe.
Id., t. 53, p. 293.
Perez (Ch.), 1936. Triplication du doigt mobile de la pince chéz un Crabe
Tourteau. — Id., t. 61, n° 5, p. 372.
— 344 —
Observations sur les Oribates (ne série).
Par F. Grandjean.
I. — A propos de Phauloppia lucorum (Koch)
et de Lucoppia burrowsii (Mich.).
Dans un travail récent (2, pp. 28 et 29) j’ai dit quelques mots
de ces deux Acariens communs et j’ai donné mon opinion sur le
problème de nomenclature qui divise les Acarologues à leur sujet.
Il me reste à expliquer pourquoi je pense que le Zetes lucorum de
Koch 1840 (C. M. A., fasc. 31, n° 18), c’est-à-dire le vrai lucorum,
est YOppia conformis de Berlese 1895 (A. M. S., fasc. 77, n° 7)
et non YOppia lucorum (Koch) de Berlese 1892 (A. M. S., fasc. 64,
n° 2).
Pour les recherches de cette sorte, quand les exemplaires sur les-
quels est fondée la description originale et ancienne ont disparu,
il ne faut pas comparer directement cette description à des des-
criptions postérieures d’auteurs différents, à moins que celles-ci
ne soient excellentes, ce qui n’est certes pas le cas ordinaire en Aca-
rologie. Le problème doit être résolu en deux étapes. Dans la
lre étape les descriptions postérieures sont utilisées pour reconnaître
les espèces auxquelles elles se rapportent, c’est-à-dire pour en trou-
ver des spécimens certains. Si de tels spécimens existent, ce sont
eux, et eux seuls, qu’il faut comparer à la description originale;
en cela consiste la 2e étape. S’ils manquent, ou s’ils sont douteux,
il n’y a pas de 2e étape. Il vaut mieux renoncer, momentanément,
à résoudre le problème, que d’en accepter une solution qui soit tirée
des seuls arguments livresques, car la probabilité est trop grande
pour qu’une telle solution soit mauvaise, même si les arguments
sont bons. Ce principe de comparaison obligatoire à des animaux
réels n’est malheureusement pas admis par tous les auteurs.
Ici la lre étape est facile. L'Oppia conformis de Berlese, qui
est également le Notaspis lucorum (Koch) de Michael (British
Oribatidae II, p. 371, PI. XXX, fig. 1), se reconnaît bien. C’est
un des Oribates les p|us communs de notre faune. Il n’a qu’une
trace de lamelles et pas du tout de translamelle. L ’O. lucorum de
Berlese, d’autre part, est reconnaissable aussi avec certitude.
La figure de Berlese accuse fortement les lamelles et la translamelle,
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 3, 1950.
— 345 —
le tout formant sur le prodorsum, avec le bord antérieur du noto-
gaster comme base, un trapèze très apparent. On trouve sans diffi-
culté un Acarien ayant ces caractères.
La 2e étape est moins facile et moins sûre car la description de
Koch, comme toujours, n’apprend presque rien, et la figure n’est
pas bonne. On remarque cependant que Koch a dessiné, à l’extrémité
des tibias I, II et IV, un poil dressé très long, beaucoup plus long
que les autres. Ce poil est évidemment le solénidion tactile (ox à I,
es aux autres pattes). Or il y a une différence considérable à cet
égard entre le conformis et le lucorum de Berlese, pourvu que l’on
regarde les animaux eux-mêmes et non des dessins. Aux tibias de
la lre espèce les solénidions tactiles sont très longs et de longueurs
faiblement décroissantes de I à IV, tandis qu’à ceux de la 2e ils
sont plus courts et de longueurs fortement décroissantes de I à IV.
Au tibia IV la différence de longueur des e est énorme entre les
deux espèces, et le dessin de Koch, avec son grand tp IV, convient
à la lre espèce, pas du tout à la 2e 1.
Un autre argument est fourni par le contour trapézoïdal dont
il est question plus haut. Sur tous les spécimens de la 2e espèce
que j’ai examinés, le trapèze est extrêmement net et il est même dis-
cernable à la loupe, au grossissement 10, sur certains d’entre eux.
Nous sommes donc en droit de présumer que Koch, s’il avait eu
en mains un exemplaire du lucorum de Berlese, aurait vu aussi
le trapèze et en aurait indiqué quelque chose sur son dessin. Avec
un exemplaire de la lre espèce il n’est pas surprenant, au contraire,
que Koch n’ait rien dessiné car la translamelle est nulle et les lamelles
très réduites. On ne voit aucune trace de trapèze.
Les poils interlamellaires, grands chez les deux espèces, sont
habituellement perpendiculaires à la surface du propodosoma chez
la 2e ,de sorte que, en projection dorsale, ils se dirigent en avant,
tandis que, chez la lre espèce, ils sont presque toujours inclinés
en arrière. Koch dessine des poils interlamellaires couchés en arrière.
Un argument de cette sorte est de faible poids, bien entendu, mais
il confirme les deux premiers.
Il me semble que ces arguments suffisent, ou du moins qu’il
faut s’en contenter, car on en rencontre rarement davantage dans
l’interprétation d’une figure de Koch. Ma conclusion est donc que
le lucorum de Koch et le conformis de Berlese sont une même
espèce dont la désignation correcte est Phauloppia lucorum (Koch
1840).
Quant au lucorum de Berlese il doit être appelé Lucoppia bur-
1. L’absence d’un grand poil tactile au tibia III, sur le dessin de Koch, est une
omission certaine, car les deux espèces ont un <p III tactile. Celui-ci est à peu près
égal à 9 IV chez la lre espèce et plus grand que cp IV chez la 2e.
— 346 —
rowsii (Mich. 1890) car Michael l’a décrit avant Berlese sous le
nom de Notaspis burrowsii.
Je rappelle que plusieurs auteurs, notamment Sellnick (1928)
et Willmann (1931), suivent Berlese et appellent lucorum le
burrowsii de Michael. A mon opinion cela ne peut être soutenu.
Si l’on décide que les arguments donnés plus haut dans l’inter-
prétation de la figure de Koch sont insuffisants, alors la conclusion
est que l’espèce de Koch est indéterminable. Le nom spécifique
lucorum, par conséquent,, ne peut être employé et il faut désigner
la lre espèce par Plia uloppia conjorm is (Berl.), la 2e restant Lucoppia
burrowsii Mich.
Ph. lucorum (Koch) est peut-être le Châtain d’HERMANN père,
c’est-à-dire Notaspis castaneus 1804, mais la description d ’ 1 1 f. rm a n n
est trop mauvaise pour que nous puissions substituer castaneus
à lucorum ; encore moins pouvons-nous faire intervenir l’Acarus
geniculatus de Linné.
C’est probablement l’Oribaté châtain de Dugès. Dans son
3e Mémoire (Ann. Sc. natur., Zool., 2e série, vol. 2, 1834), à la page 49,
Dugès nous parle de ses « nids ». Sur de grosses pierres, ou des
murs à peu près nus, on rencontre souvent, en effet, dans les petits
trous de la surface, des adultes, des nymphes et des larves de
Ph. lucorum, mélangés et serrés les uns contre les autres, emplissant
parfois le trou d’une manière totale, tournant tous leur tête vers
le fond et leur postérieur vers la lumière. Du moins en est-il ainsi
pendant le jour. Je n’ai rien trouvé dans ces trous, sinon des restes
d’une occupation antérieure par un hôte différent, des débris de
toile d’araignée par exemple. La matière papyracée dont parle
Dugès est un de ces restes. Je suppose que les trous sont des lieux
temporaires de refuge et qu’ils jouent le même rôle que les fentes
d’une écorce ou le dessous d’un lichen.
Phauloppia a été d’abord (1908) un sous-genre de Lucoppia.
Est-il préférable de le promouvoir au rang générique ? Pour se
faire une opinion il faut comparer sérieusement les types, c’est-à-dire
lucorum et burrowsii. Voici une liste de différences :
Articulation trochantéro-fémorale aux pattes III et IV.
— - Chez burrowsii (fig. A) cette articulation est protégée par les
deux lames d’origine secondaire en et me, portées l’une par le fémur
à son extrémité proximale et l’autre par le trochanter à son extrémité
distale. A cause de ces lames, ou tecta, le fémur et le trochanter
paraissent articulés l’un à l’autre sur toute leur largeur. Cela n’est
pas vrai, naturellement, et le fémur a un pédoncule tout à fait
normal, bien visible par transparence, qui n’est pas plus épais
que chez lucorum.
Chez lucorum (fig. B) l’articulation n’a pas ces perfectionnements.
— 347
Lucoppia burrowsii (Mich.) et Phauloppia lucorum (Koch). — A (X 415), trochanter,
fémur et génual de la patte IV gauche de L. burrowsii, vue latéralement. — B ( X 420),
id., Ph. lucorum. — G (x 1235), dernier article du palpe droit de L. burrowsii ,
vu latéralement. — D (X 1340), id., Ph. lucorum. — E (X 230), volets génitaux
de L. burrowsii. — F (x 230), id., P. lucorum. — G, H, J, coupes schématiques
du tégument dans une aire poreuse normale (G), dans une aire poreuse bouchée
(H) et à une place ordinaire (J) ; ces coupes sont perpendiculaires à la surface, le
côté externe à gauche. — Sur les figures A et B on a cherché à orienter les deux
fémurs de la même façon selon leur plus grande largeur, mais les trochanters sont
orientés différemment ; en, collerette proximale ou crispin ; me, collerette distale
ou manchette ; a.p. r.d, aire poreuse paradorsale ; a.p. cdv , aire poreuse antilatéro-
ventrale ; les coupes optiques d’aires poreuses normales, sur les contours appa-
rents, sont indiquées par des hachures perpendiculaires au contour ; des hachures
obliques ont été mises par endroits sur la coupe optique du tégument non poreux.
Elle est du type ordinaire, non protégé. Le pédoncule du fémur
est directement visible dans toutes les orientations.
Aires poreuses respiratoires. — Chez burrowsii les fémurs
III et IV ont une belle aire poreuse antilatéroventrale devant le
— 348
poil ev' (fig. A). Une aire poreuse ainsi placée, très bien limitée,
très apparente, est exceptionnelle à la stase adulte chez les Oribates
supérieurs. Elle manque totalement chez lucorum.
Un autre caractère exceptionnel de burrowsii, absent chez luco-
rum, est d’avoir sous chacun de ses génuaux une aire poreuse bou-
chée. Pour les aires poreuses bouchées je renvoie à mon travail
de 1948 (2, p. 26).
Sous tous les tarses et sous le tibia I, l’aire poreuse est divisée en
deux chez lucorum (2, p. 25, fig. C et E). Chez burrowsii elle est
d’un seul tenant et allongée.
L’aire poreuse pleurale du propodosoma existe à l’état de pore
multiple chez burrowsii et manque chez lucorum.
Poils génitaux. — Il y en a 4, de chaque côté, chez lucorum
(fig. F) et 5 chez burrowsii (fig. E, moitié gauche de la figure).
Avoir 5 paires de poils génitaux à la stase adulte est un caractère
peu fréquent (3, p. 221, 222).
Le nombre des poils génitaux, chez burrowsii, est en voie évolu-
tive de changement, car il y a beaucoup d’écarts. Voici les résultats
d’une petite statistique :
Sur 12 exemplaires marocains pris au hasard dans une récolte
à Kenifra, la chaetotaxie normale (5 poils) a été observée 22 fois
(22 : 24) et une chaetotaxie semblable à celle de lucorum (4 poils),
2 fois (2 : 24), les 2 fois sur un volet droit seulement. Sur 12 exem-
plaires pris au hasard dans une récolte du Périgord, la chaetotaxie
normale a été observée 20 fois (20 : 24), celle de lucorum 3 fois
(3 : 24), les 3 fois sur le volet gauche seulement (fig. E), et le volet
droit d’un exemplaire portait 6 poils (1 : 24), disposés d’une manière
qui n’avait rien d’aberrant.
La tendance est donc nette, chez burrowsii, à la suppression de
l’un des 5 poils (5 : 48). Remarquons qu’elle se manifeste aussi
bien au Maroc qu’en Périgord. C’est une évolution régressive interne,
dirigée vers la réalisation d’une chaetotaxie bien déterminée et
plus simple (chez lucorum la même évolution est maintenant ache-
vée). L’écart par excès, bien qu’unique (1 : 48), est intéressant.
Il est probablement atavique, un volet génital ayant eu 6 poils
avant d’en avoir 5, dans la phylogenèse des adultes. Sans doute
pourrions-nous apprendre, à condition d’avoir un nombre suffisant
d’exemplaires de burrowsii à toutes les stases, par quelles suppres-
sions la formule ordinaire (1-3-5-6) des Oribates supérieurs est
devenue la formule (1-2-3-4) qui est maintenant habituelle chez
les Oribatulidae et les Scheloribatidae.
Lucorum a probablement aussi des écarts numériques à ses poils
génitaux, mais peu fréquemment, car 12 exemplaires pris au hasard
dans une récolte, à titre d’essai, n’en ont pas montré un seul. J’ai
— 349 -
noté des variations de chaetotaxie. Sur un des exemplaires, à droite,
le poil antérieur était implanté au bord du volet.
Poils pédieux. — D’après mes exemplaires du Périgord burrowsii
se distingue de lucorum par 3 déficiences de poils pédieux, celle
du poil ventral antérieur du fémur II, celle du poil v' du génual II
et celle du poil s du tarse IV. Les deux premières concernent des
poils très tardifs qui se forment à la stase adulte chez lucorum. Je
ne leur attribue qu’une signification spécifique, ou même raciale.
La troisième au contraire est relative à un poil deutonymphal qui
est homologue d’un poil larvaire à I-II-III, de sorte qu’elle est
importante.
Limite postérieure du 4e épimère. — L’épaississement chiti-
neux qui borde en arrière le 4e épimère et le sépare de l’opisthosoma
est en général bien marqué chez lucorum, très faible au contraire
et à peine visible chez burrowsii. Cette différence a été indiquée
déjà par Willmann (4, p. 599). Le long de l’épaississement, chez
les deux espèces, aucune lame interne apodématique ne prend nais-
sance.
A ccs différences, bien entendu, beaucoup d’autres s’ajoutent.
Il y en a d’importantes dans les formes de certains articles, au palpe
(fig. C et D) et aux pattes (fig. A et B), dans l’emplacement des
poils adanaux, dans la chaetotaxie du notogaster, etc... Je rappelle
aussi celles dont je me suis servi plus haut à propos de la figure
de Koch (longueurs des solénidions tactiles des tibias, lamelles,
translamelle).
Faute de connaître en détail les espèces apparentées à burrowsii
et à lucorum , hiérarchiser toutes les différences à un point de vue
taxinomique n’est pas encore possible, mais plusieurs de ces diffé-
rences, notamment celle de l’articulation trochantéro-fémorale et
celle de l’aire poreuse antilatéroventrale du fémur, aux pattes III
et IV, suffisent amplement, à mon avis, pour justifier l’attribution
des deux Acariens à deux genres distincts. Le sous-genre Phauloppia
doit être élevé au rang générique. C’est ce que j’ai admis dans ce
travail et dans ceux précités de 1948 et 1949.
Dans mes publications anciennes j’ai toujours désigné par lucorum
le vrai lucorum, c’est-à-dire 1 ’Oppia conformis de Berlese. Je l’ai
appelé tantôt Phauloppia, tantôt Lucoppia lucorum.
IL — La glande latéro-abdominale.
C’est 1’ « expulsory vesicle » de Michael et F « ôldriise » des
auteurs de langue allemande. Sur les figures je la désigne (ou seu-
lement son ouverture) par la notation gla. Elle débouche à l’exté-
350 —
rieur du corps, de chaque côté, sur l’opisthosoma de la plupart
des Oribates.
Sa sécrétion est un liquide jaune ou incolore que l’on qualifie
d’huileux et dont on ignore la composition chimique et le rôle.
Autour de la poche liquide les tissus sont très souvent colorés en
brun et l’animal, s’il n’a pas une cuticule également colorée, est
alors pourvu de deux taches postérieures symétriques très appa-
rentes, foncées, parfois presque noires, visibles à la loupe au premier
coup d’œil. Beaucoup de nymphes et de larves sont dans ce cas.
La coloration brune n’est pas générale, ni constante. Chez certains
Oribates je ne l’ai jamais vue. Chez ceux qui l’ont habituellement,
on trouve des individus qui ne l’ont pas, ou dont le liquide est
seul teinté. Ces variations paraissent dépendre de l’âge, de l’approche
des mues, peut-être du régime alimentaire.
Dans les préparations, après l’éclaircissement, l’ouverture de la
glande est facile à reconnaître, car ses bords sont marqués par
quelque chose, un changement d’épaisseur de la cuticule par exemple,
ou une petite margelle, parfois une grande saillie tubulaire comme
chez Hermanniella et Parhypochthonius. En outre, et cela est très
important, la glande latéro-abdominale a une paroi chitineuse
complète, très mince, mais qui résiste à l’action de l’acide lactique
chaud après destruction de tous les tissus. Il suffit donc de sou-
mettre l’animal à ce réactif, sans le disséquer, et la glande, qu’elle
ait été colorée ou non, se révèle par transparence à travers la cuti-
cule sous l’aspect d’une ligne très fine, très précise, toujours fermée,
qui est le contour apparent de son intima.
Cette propriété exceptionnelle (ordinairement, chez les Actino-
chitinosi, le ductus d’une glande à débouché externe est seul chiti-
neux) permet de voir aisément la forme de la glande latéro-abdo-
minale. Dans la plupart des cas, notamment aux stases immatures,
et aussi chez beaucoup d’adultes, la glande est un sac arrondi,
ou ovoïde, à ductus très court. Chez les adultes des Oribates supé-
rieurs elle est souvent très allongée, en fuseau, et son ductus, très
court également, part du milieu de sa longueur. J’ai représenté
des glandes de ce type, par exemple celle de Pelops acromios (1, p. 85,
fig. 9 A).
Il n’y a jamais plus d’une glande latéro-abdominale, de chaque
côté. Si la glande existe à une stase quelconque, elle existe à toutes
les autres stases du même Oribate. Son volume, relativement au
reste du corps, est plus grand chez les adultes que chez les larves
et les nymphes. Sa forme peut changer au cours du développe-
ment. La glande en long fuseau est précédée, aux stases imma-
tures, par une glande plus petite, ayant la forme habituelle
arrondie.
L’endroit où débouche la glande varie peu. Je renvoie pour cette
— 351 —
question aux nombreuses figures que j’ai publiées. S’il y a un noto-
gaster la glande s’ouvre toujours à sa surface.
Les Palaeacarif ormes, les Enarthronota, Mesoplophora, les Loh-
manniidae, Eulohmannia, Phthiracarus (vraisemblablement aussi
tous les Phthiracaridae), n’ont pas de glande latéro-abdominale.
D’après les observations que j’ai faites jusqu’ici la glande existe
chez tous les autres Oribates. Remarquons en particulier sa présence
chez Pseudotritia et Oribotritia, son absence chez Phthiracarus ;
sa présence chez Epi- et Perlohmannia, son absence chez Lohmannia
et Eulohmannia ; sa présence chez Par- et Gehypochlhojiius, son
absence chez Hypochlhonius et les Palaeacarif ormes .
Je n’ai pas encore rencontré un seul cas douteux. Aucun Oribate
ne semble avoir une glande latéro-abdominale qui puisse être qua-
lifiée de vestigiale 1. Cet organe a peut-être cessé d’évoluer. Nous
ne savons pas s’il est primitif ou secondaire. Beaucoup d’Oribates
primitifs, non trachéens, en sont dépourvus, mais d’autres Oribates,
non trachéens également, qu’il est légitime aussi d’appeler pri-
mitifs, Perlohmannia et les Nothridae par exemple, le possèdent.
Actuellement la présence ou l’absence de la glande paraît être
un caractère assez anciennement fixé pour être constant dans un
groupe naturel ayant au moins l’importance d’une famille. Il faudra
le faire intervenir dans la classification générale des Oribates.
Je rappelle que la glande latéro-abdominale existe chez les Aca-
ridiae et qu’elle est constamment absente chez les Prostigmata,
y compris leurs formes les plus primitives, les Endeostigmata.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
1. — Grand jean (F.). Les Oribates de J-ean Frédéric Hermann et de
son père (Ann. Soc. Entom. France , t. 105, pp. 27 à 110, 1936).
2. — Id. Au sujet des aires poreuses respiratoires portées par les pattes
chez les Oribates [Bull, biolog. France et Belgique, t. 82, pp. 24
à 30, 1948).
3. — Id. Formules anales, gastronotiques, génitales et aggénitales du
développement numérique des poils chez les Oribates (Bull. Soc.
Zool. France, t. 74, pp. 201 à 225, 1949 [1950]).
4. — Willmann (C.) . Oribatei gesammelt von der Deutschen Limnolo-
gischen Sunda-Expedition ; 2. Nachtrag (Arch. Hydrob., Suppl.
Bd. XI, « Tropische Binnengewàsser, Band III », pp. 597 à 603,
1933).
1. On pourrait concevoir que la glande, par régression, perdît la chitine de sa paroi.
Alors il n’en resterait plus rien d’interne après le traitement par l’acide lactique,
et l’ouverture seule subsisterait. Je n’ai jamais vu cela, ni une marque de la cuticule
que l’on pourrait supposer être un vestige de l’ouverture. Si la paroi chitineuse de la
glande est absente il n’y a pas trace d’ouverture d’après mes observations et j’admets
alors que la glande n’existe pas, car c’est essentiellement une glande à débouché externe.
— 352
La faune Hydracarienne du Massif de Néouvielle.
Par C. Angelier.
Au cours de l’été 1949 nous avons eu, mon fils et moi, le plaisir
de passer quelques jours au laboratoire d’Orédon. Située sur les
bords du lac du même nom, au centre du Massif de Néouvielle et
à une altitude de 1.850 m., cette Station de Recherches Hydro-
biologiques dépend de la Faculté des Sciences de Toulouse. Nous
remercions ici bien vivement M. le Professeur Vandel qui avait
bien voulu nous inviter à visiter cette région si intéressante, ainsi
que M. J. Lagarrigue, Assistant, pour l’aimable accueil qu’il
nous a réservé et pour l’aide matérielle qu’il nous a apportée au
cours de nos recherches.
Favorisés par une température idéale nous avons pu explorer
les différents milieux de cette région tant au point de vue de la
faune phréatique 1 que de celle des eaux de surface.
Considérations biologiques.
Les stations explorées s’échelonnent entre 1.250 m. (ruisseau
de Glaire au-dessus de Barèges) et 2.200 m. (Estarragne). Ce milieu
présente de grands écarts de température suivant que les eaux
sont exposées au soleil ou coulent sur des pentes boisées. En consé-
quence, nous avons trouvé là une faune franchement sténotherme
(Estarragne, ruisseau d’Escoubous, ruisseau de Glaire) et une faune
hémisténotherme (Les Laquets, ruisseau de Cap de Long). Il s’agit
donc d’une faune à caractère alpin nettement plus accusé que dans
le Massif du Carlitte.
Pour la clarté de notre exposé, nous avons doté chaque station
d’un numéro d’ordre qui correspond à un fichier général de nos
recherches dans toute la chaîne des Pyrénées. Nous en donnerons
un bref aperçu après la liste des espèces recueillies.
Liste des espèces recueillies.
1. — Partnunia steinmani Walter, 1906. Station 462 : 2 adultes.
2. — Protzia larrieui C. Motas et J. Soarec, 1939 2. Station 461 :
1 $ ; 482 : 2 $.
1. Ces recherches ont été effectuées par mon fils qui en fera connaître prochaine-
ment les résultats.
2. Motas (C.) et Soarec (J.), 1939. Sur deux Hydracariens français recueillis dans
les Pyrénées. An. Sc. de l'Univ. de J assy, t. XXV, fasc. 2.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 3, 1950.
353 —
3. — - Protzia invalvaris multispina Migot, 1926. Station 462 :
3 ?.
4. — Thyas barbigera pauciseta Migot, 1926. Station 472 : 2
3 Ç, 2 ny.
5. — Panisus michaeli Koenike, 1896. Station 533 : 2 <§, 4 $ ;
534 : 1 Ç.
6. — Teutonia cometes (Koch), 1837. Station 476 : 1
7. — Sperchonopsis verrucosa (Protz), 1896. Stations 458 : 1 Ç,
485 : 2 $.
8. — Sperchon resupinus Viets, 1922. Cette espèce est nouvelle
pour la faune française et nous en avons donné une description
sommaire dans le Bulletin du Muséum , fasc. 2, 1950, p. 234.
Station 533 : 2 Ç.
9. — - Sperchon brevirostris Koenike 1895. Station 533 : 1 rj, 1 Ç.
10. — Sperchon glandulosus Koenike, 1885. Stations 456 : 2 rj,
1 $ ; 478 : 1 $ ; 533 : 5 <?, 3 $, 2 ny.
11. — Sperchon (Hispido.) denticulatus Koenike, 1895. Stations
451 : 1 ny. : 458 : 5 ny. ; 485 : 1 ny.
12. — Sperchon (Hispido.) clupeifer Piersig, 1896. Stations 459 :
2 <?> 1 $ > 485 : 2 ?.
13. — Lebertia rufipes Koenike, 1902. Cette espèce est
caractéristique des eaux froides et à PA voisin de 7. Elle a été
signalée pour la première fois en France par Migot 1 ; très commune
ailleurs dans les torrents et ruisseaux de haute montagne. Stations
477 : 3 Ç j. ; 463 : 1 1 $ ny. et nombreuses larves.
14. — Lebertia (Pseudo.) tuberosa Thor, 1914. Stations 456 : 2 Ç,
1 larve ; 462 : 1 çj ; 463 : 2 <$, 4 Ç, 1 ny. ; 533 : 1 Ç ov. avec un
seul œuf.
15. — Lebertia (Hexa.) pyrenaica Migot, 1926. Station 477 :
1 c?, 2 Ç, 1 nph.
16. — Atractides fagei E. Angelier, 1949 2. Cette espèce a été
rencontrée pour la première fois dans une nappe phréatique du
Massif du Carïitte. C’est une des rares espèces d’ Atractides que l’on
peut considérer comme franchement sténotherme. Station 533 : 1 Ç.
17. — Atractides ellipticus Maglio 1909. Station 459 : 2 ny.
18. — Megapus gibberipalpis (Piersig), 1898. Stations 457 : 6
2 $, 1 ny. ; 458 : 3 g, 5 $, 25 ny. ; 460 : 14 g, 3 $ ov., 25 Ç j., 5 ny. ;
485 : 6 4 $, 6 ny. ; 534 : 1 Ç.
19. — Megapus adenophorus Viets, 1930. Station 458 : 1 Ç ;
485 : 4 <?, 2 $.
1. Migot (A.). 1926. Sur la faune française des Hydracarides. Bull. Soc. Zool.
France, t. LI, n° 2.
2. E. Angelier. Hydrac. phréat. des Pyr.-Or. Mém. Mus. Nat. Hist. Nat., t. XXIX,
fasc. 2, 1949.
— 354
29. — Megapus nodipalpis pennata Viets, 1920. Stations 458 :
1 Ç ; 485 : 1 Ç.
21. — • Megapus angustiporus Yiets, 1930. Cette espèce est
nouvelle pour la faune française. Elle avait été trouvée pour la
première fois en Espagne par Viets 1. Stations 457 : 1 $ ov. ; 459 :
1 Ç ov., 2 nph. ; 485 : 1 Ç.
22. — Megapus n. sp. Station 457 : 1 Ç ovi. Cette espèce
se distingue de toutes celles que nous connaissons par la forme
et la disposition de ses disques génitaux. Cependant comme notre
collection est encore incomplète, nous attendrons la mise à jour
de notre fichier avant d’en donner une description.
23. — Feltria armata Koenike, 1902. Stations 457 : 1 <J, 1 $
j. ; 458 : 2 $ ; 459 : 1 $ ; 460 : 1 <$, 4 Ç ; 485 : 1 $, 1 nph.
24. — Feltria brevipes alpina Walter. Station 460 : 2 <$, 1 Ç.
25. — Feltria bispinosa, n. sp. Cette nouvelle espèce est assez
voisine de Feltria rouxi Walter et de F. wes phalica Viets par son
aspect général : forme du corps, conformation des pattes. Elle
se distingue cependant de la première par la séparation très nette
des épimères antérieurs sur la ligne médiane et des deux par
le nombre de dents insérées sur le 6e article de la 3e paire de pattes.
Mâle. — Longueur sur la face ventrale : 320 p, sur la face dorsale :
275 ;x, longueur maxima : 245 p. Couleur rouge clair. Contour d’un large
ovala arrondi aux deux extrémités. Le front est court entre les deux
soies antenniformes portées par un mamelon et distantes de 65 p. Le dos
est entièrement recouvert par la grande plaque dorsale qui porte un
certain nombre de fines soies et de pores glandulaires. Latéralement quatre
paires de mamelons portant une fine soie. Les épimères débordent large-
ment le bord antérieur et mesurent 245 p de long et 230 p de large. Les
deux premiers groupes ne sont pas soudés sur la ligne médiane et la pre-
mière paire se prolonge en pointe sous les groupes postérieurs. Tous
portent un certain nombre de longues et fines soies. Les glandes dermiques
sont bien développées. Le sinus maxillaire a une profondeur de 100 p,
l’organe maxillaire ne présente rien de particulier. La mandibule est
fortement recourbée et mesure 86 p.
Les palpes sont trapus, sans renflement du bord ventral de leurs diffé-
rents articles ; leurs soies sont courtes mais puissantes.
î. Viets (K.). 1930. Zur Kenntnis der Hydracarinen-Fauna von Spanien. Arch.
f. Hydrobiol., bd XXI.
— 356.
Dimensions du palpe en p :
Les pattes sont fortes et portent de nombreuses épines au voisinage
des articulations, elles se terminent par des griffes énormes tridentées.
Le dernier article de la 3e paire présente, au milieu de son bord fléchisseur,
un renflement dans lequel sont insérées deux épines. Le 5e article mesure
80 p et le 6e 84 p.
Longueur des pattes en p : lre : 250, 2e : 285, 3e : 340, 4e : 470. La plaque
génitale a 100 p de long et 172 p de large, ses bords sont fortement chiti-
nisés. Cette plaque présente une structure hexagonale et porte sur chaque
moitié 44 cupules réparties à peu près régulièrement. Le pore excréteur
est situé très près du bord postérieur, au-dessus d’un repli de chitine.
Femelle. — Le seul individu en notre possession est jeune, il mesure
330 p sur la face ventrale et 290 p sur la face dorsale, sa largeur est de
235 p. La forme générale est voisine de celle du 3, cependant la région
des épaules est plus rétrécie et sinueuse. Les soies antenniformes sont
distantes de 56 p.
La grande plaque dorsale a une longueur de 248 p et une largeur de
200 p. Au-dessous de chaque côté une paire de plaques portant chacune
une fine soie.
L’aire épimérale a une longueur de 230 p et une largeur de 225 p. La
disposition des plaques est très voisine de celle du 3. L’épiderme est
finement strié. Le sinus maxillaire a une profondeur de 75 p. Organe
maxillaire et mandibules voisins de ceux du <?. Le palpe, plus élancé,
présente une expansion hyaline entre le 4e et le 5e article.
Dimensions du palpe en p :
Dimensions des pattes en p : lre : 310 ; 2e : 320 ; 3e : 380 ; 4e : 520.
Les plaques génitales débordent latéralement le bord du corps, chacune
d’elles mesure 76 p de long et 72 p de large et porte environ 50 cupules.
Ce nombre est donc très élevé comparativement à celui des deux espèces
-voisines. L’ouverture génitale a une longueur de 100 p ; le sclérite antérieur
— 357 —
est court, le postérieur est puissant et déborde légèrement le bord du corps.
Le pore excréteur est dorsal.
Provenance : Station 460 : 1 <$, 1 Ç.
26. — Feltria sp. 1 Ç. Cette femelle est très voisine de la pré-
cédente, elle en diffère cependant par le nombre de cupules sur
chaque plaque (25) et par la forme des petites plaques dorsales.
Nous pouvons supposer que nous avons là un stade jeune et nous
attendons le résultat de nouvelles rechérches avant de publier une
note sur cette forme. Station 460 : 1 Ç.
27. — Feltria (Feltriella) rubra Piersig, 1898. Station 457 : 5 (J,
2 $, 1 ? OV, 4 Ç j. ; 458 : 8 & 12 $ ; 460 : 2 $ ; 485 : 8 S, 5 $.
Pionacercus scutatus Thor, 1899.
— 8 : face ventrale ; 9 : palpe droit, face externe.
28. — Pionacercus scutatus Thor, 1898. Cette espèce est nouvelle
pour la faune française. Elle est très rare et n’a pas été, à notre
connaissance, signalée depuis Thor qui en avait donné une diagnose
sommaire en 1898 1 et de bonnes figures en 1899 2. Seule la femelle
a été rencontrée par nous à deux reprises.
Femelle. — Longueur : 680 |x, largeur : 585 [x. Contour d’un large ovale
presque circulaire. Couleur rouge clair. Soies antenniformes courtes mais
puissantes. Surface dorsale portant un certain nombre de pores glandulaires
ainsi que deux plaques chitineuses au tiers antérieur.
Les épimères occupent la moitié de la surface ventrale et sont assez
rapprochés sur la ligne médiane (370 [x de long et 480 ;x de large).
1. Thor (S.). 1898. Nye Hydrachnideformer. Arch. for Math. Og. Nat. B. XX, n° 12.
2. Id. 1899. Tredie Bidrac Til Kunds Kaben our Norges Hydrachnider. Arch.
for Math. Og. Nat., B. XXI, n° 5.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 3, 1950. 25
— 358 —
L’organe maxillaire mesure 135 ‘J- de long.
Les palpes sont courts et puissants mais ne présentent pas les fortes
soies dessinées par Thor. Le 4e article porte une courte pointe à l’extré-
mité de sa face interne, près du bord ventral, non visible sur notre figure.
Dimensions en p. du palpe (longueur dorsale) :
PI : 21 ; PII : 93 ; PIII : 45 ; PIV : 74 ; PV : 40.
Les pattes sont pourvues d’épines et de soies, elles mesurent :
1« : 525 p ; 2e : 630 p ; 32 : 690 p ; 4° : 840 p.
L’ouverture génitale a une longueur de 150 p entre deux sclérites
assez puissants. Les plaques génitales portent chacune 3 disques et pré-
sentent une dépression marquée entre chacun d’eux.
Le pore excréteur est situé à égale distance des plaques génitales et du
bord postérieur. Il est encadré par quatre pores glandulaires portant
chacun une courte et fine soie, ceci semble caractériser l’espèce.
Provenance : Station 476 : 3 $ ; 472 : 1 $ jeune.
29. — Piona carnea (Koch), 1836. Station 471 : 1 (J, 1 ny.
30. Attiras (Crinaturus) villosus C. Motas et J. Soarec, 1939.
Stations 470 : 1 g, 5 $ ; 458 : 2 $ ; 485 : 1 1 Ç ov., 6 $ j.
31. - — Arrenurus ( Megâluracarus ) zachariae Koenike, 1886.
Stations 472 : 2 <$, 1 Ç ; 476 : 6 $, 2 ny.
32. — Arrenurus (Megaluracarus) conicus Piersig, 1894. Signalé
pour la première fois dans les Pyrénées. Station 476 : 1 Ç.
Stations explorées.
Station 456. — Source sur le chemin du lac d’Orédon, ait. 1.600 m.
(explorée par Larrieu). Le 11 oct. 1937, T. 7°. Espèces nos 10 et 14.
Station 457. — Ruisseau du Cap de Long (branche gauche) près du
lac d’Orédon, ait. 1.900 m. Dans les mousses, le 29 juil. 1949, T. 15°5,
Ph. 7, O2 : 6,2 cc. — Espèces n°2 7, 11, 18, 21, 22, 23, 27.
Station 458. — Ruisseau de Cap de Long (branche droite), ait. 1.900 m.
Dans les mousses, le 1er août 1949, T. 15°, Ph. 7, O2 : 7,4 cc. Espèces
n™ 7, 11, 16, 18, 19, 20, 23, 27, 30.
Station 459. — Ruisseau des Laquets, près du lac d’Orédon, ait. 1.900 m.
Dans les mousses, le 29 juil. 1949, T. 15°5, Ph. 7, O2 : 6,2 cc. Espèces
n°2 12, 16, 17, 21, 23.
Station 460. — Ruisseau d’Estarragne, près du lac d’Orédon, ait. 1.950 m.
Ce ruisseau traverse l’unique banc calcaire du Massif de Néouvielle.
Dans les mousses, le 3 août 1949, T. 11°6, Ph. 7,4, O2 : 7,1 cc. Espèces
n™ 17, 18, 23, 24, 25, 26, 27.
Station 461. — Ruisseau d’Estarragne, ait. 2.200 m. Dans les mousses,
le 4 août 1949, T. 11°, Ph. 7,4, O2 : 7,1 cc. Espèce n° 2.
Station 462. — Source d’Estarragne. Station explorée par M. Despax
le 26 juil. 1924. Espèces nos 1, 3, 14.
Station 463. — • Ruisseau du Bugatet, près du lac d’Orédon, ait. 1.900 m.
Le fond était recouvert d’un épais tapis de mousses sur lequel coulait
— 359
un filet d’eau. Malgré ces conditions favorables nous n’avons recueilli
qu’un petit nombre d’Hydraeariens car le Ph. était légèrement acide.
Espèces n° 13 et 15.
Station 471. — Lac d’Orédon, ait. 1.850 m. Le 4 août 1949, T. 17°,
Ph. 7. Aucun Hydracarien sur les bords. Cependant M. J. Lagarrigue
a trouvé l’espèce n° 29 au cours d’une pêche planctonique faite à une
profondeur de 28 m.. '•
Station 472. — « Lac des Nymphes », petite mare bordée de joncs au
sud du lac d’Orédon, ait. 1.950 m. Exploré par M. Despax le 16 nov. 1924,
qui a recueilli dans les mousses du bord les espèces n08 4 et 30. Le 31 août
1949, T. 16°, une seule espèce, le n° 28.
Station 476. — Les Laquets, suite de trois étangs peu profonds situés
sur le ruisseau d’écoulement du lac Aubert. Les rives sont bordées de
petits joncs et le fond couvert de Nitella. Le 12 oct. 1937, T. 8°5, espèce
n° 30. Le 30 juil. 1949, T. 18°, Ph. 7, O2 : 6,1 cc. Espèees n08 6, 28, 31, 32.
Station 477 . — Tourbière d’Aumar, dite tourbière Despax, ait. 2.150 m.
Le 16 sept. 1924, espèces n08 13 et 15 (Despax).
Station 478. — Lac d’Aumar, ait. 2.150 m. Le 12 oct. 1937, T. 8°5,
Espèces n08 10 et 30. Le 30 juil. 1949, T. 19°, Px. 6,9 ; O2 : 5,6 cc. Pas
d’hydracariens.
Station 479. — Lac Aubert, ait. 2.130 m. Le 30 juil. 1949, T. 19° ; Ph.
•6,9 ; O2 : 5,4 cc. Pas d’hydracariens.
Station 481. — Lac Négré, ait. 2.250 m. Pas de végétation, le 2 août 1949,
T. 17° ; Ph. 6,9. Pas d’hydracariens.
Station 482. - — Ruisseau descendant du col d’Aubert et alimentant
le lac Négré, ait. 2.280 m. Le 2 août 1949, T. 7° ; Ph. 6,8 ; O2 : 6,55 cc.
T. de la source : 4°. Espèce n° 2.
Station 483. — Lac Blanc, ait. 2.150 m., fond couvert de Nitella. Le
2 août 1949, T. 19° ; Ph. 7 ; pas d’hydracariens.
Station 484. — Lac d’Escoubous, bordé de joncs, ait. 2.050 m. Le
2 août 1949, T. 19° ; Ph. 6,9. Pas d’hydracariens.
Station 485. — Ruisseau descendant du Pic de l’Heurtet et alimentant
le lac d’Escoubous, ait. 2.080 m. Le 2 août 1949, dans les mousses, T. 8° ;
Ph. 7 ; O2 : 6,1 cc. Espèces n08 7, 11, 12, 18, 19, 20, 21, 27, 30.
Station 534. — Ruisseau de Glaire, ait. 1.550 m. Le 9 août 1949, sous
les pierres, T. 15°5 ; Ph. 7,2. Espèces n08 5 et 18.
Station 533. — - Ruisseau de Glaire, à Barèges, ait. 1.280 m. Le 9 août
1949, dans lés mousses, T. 15° ; Ph. 7,2. Espèces n08 5, 8, 9, 10, 14, 17,
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
360 —
A REVISION O F THE FUR MITES MyOBIIDAE (ACARINA) (boue).
By Charles D. Radford, Hon. D Sc., F. Z. S.
(membre correspondant du muséum d’histoire naturelle, paris)
Radfordia lancearia (Poppe, 1908)
Myobia lancearia Poppe, 1908 in Fahrenholz (1908) Abh. nat. Ver.
Brernen. 19 : 3, 367.
The male dorsum has latéral spines I midway between coxae I
and II, extending beyond bases of latéral spines II ; latéral spines II
longer, placed close to posterior edge of coxae II, extending beyond
posterior edge of coxae III, doser to médian line of body ; latéral
spines III level with coxae III, almost twice the lcngth of latéral
spines I, extending to coxae IV, Sub-median spines I level with coxae
II, reaching beyond bases of latéral spines II ; sub-median spines II
between coxae II and III, much smaller than prcceding spines ; sub-
median spines III level with coxae III, similar to preceding spines.
Posterior to coxae IV is a row of four spines ; on the posterior edge
of the body are two small spines anterior to the terminal bristles.
Génital pore placed between sub-median spines II and III. Pénis long
tapering, extending from coxae IV to the génital pore.
The female dorsum (fig. 55) has latéral spines I very broad at base,,
almost leaf like, with a long, slender tip, two-jointed, extending from
anterior of coxae II to midway between coxae II and III ; latéral
spines II posterior to coxae II, long, slender, two-jointed, extending
to midway between coxae III and IV ; latéral spines III level with
middie of coxae III, short, slender, two-jointed ; only the first pair of
these spines is striated. Sub-median spines I almost level with pos-
terior edge of coxae II, short, two-jointed ; sub-median spines II
almost level with latéral spines 1 1, sub-similar ; sub-median spines III,
IV and V broadly leaf-like ; sub-median spines III level with middie
of coxae III ; sub-median spines IV posterior to coxae III ; sub-
median spines V level with middie of coxae IV. Posterior to coxae IV
are three pairs of small, two-jointed spines. Génital pore level with
terminal bristles, flanked laterally by the génital claws. Anterior to
the pore are six small spines with a pair of spines on the caudal lobe,
The female venter (fig. 56) has three pairs of spines on the capi-
tulum ; two pairs of spines anterior to coxae II ; two pairs of spines
level with coxae II ; a pair of small spines on latéral edge of body
posterior to coxae II ; two pairs of spines anterior to coxae III t
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 3, 1950.
- 361 —
a pair of long spines posterior to coxae III ; level with coxae IV are
two pairs of spines, the latéral pair being the shortcr. Level with the
terminal bristles are two pairs of spines with a pair of long spines
close to posterior edge of body. Tarsus II with two claws ; tarsus III
and IV each with one claw.
Type host : Wood mouse ( Apodemus sylvaticus L.).
Type locality : ? Common on the type host throughout its range.
Measurements : $ 0.27 mm X 0.15 mm ; Ç 0.37 mm X 0.17 mm.
Nymph 0.312 mm x 0.177 mm. (Fahrenholz, 1908, p. 367).
Radfordia oudemansi (Poppe, 1908).
Myobia oudemansi Poppe, 1908 in Fahrenholz (1908) Abh. nat. Ver.
Bremen, :19 3, 360.
The male dorsum (fîg. 57) has latéral spines I anterior to coxae II,
two-jointed, not foliate, extending to the génital pore ; latéral spines
Radfordia oudemansi (Poppe, 1908).
Fig. 58, venter. — Fig. 59, $ dorsum.
Fig. 60, $ venter
Fig. 57, dorsum.
— 363 —
II anterior to génital pore, two-jointed, extending to posterior edge
of coxae III ; latéral spines III level with coxae III, two-jointed,
extending to coxae IV ; latéral spines IV, almost on posterior edge of
body. Sub-median spines I level with anterior edge of coxae II, two-
jointed, extending to génital pore. Anterior to latéral spines II
is a pair of aceessory spines. Médian spine I level with coxae III,
long, simple ; médian spine II lying between coxae III and IV ;
médian spine III level with coxae IV ; médian spine IV between
coxae IV and latéral spines IV, its free, distal end level with these
spines. Génital pore midway between coxae II and III. Pénis exten-
ding from level of latéral spines IV reaching forwards to the pore.
The male venter (fig. 58) has three pairs of spines anterior to
coxae II ; a pair of spines at latéral edge of body posterior to coxae II;
anterior to coxae III are two pairs of spines ; midway between
coxae III and IV is a pair of long spines ; anterior to coxae IV is a
pair of spines. Tarsus II, III and IV each with one elaw.
The female dorsum (fig. 59) has latéral spines I anterior to coxae II,
broadly foliate at base, with long tapering ends, striated, reaching
to midway between coxae II and III ; latéral spines II lying between
coxae II and III, narrower than preceding pair, extending beyond
posterior edge of coxae III ; latéral spines III posterior tp coxae III,
shorter than preceding pair of spines ; latéral spines IV and V short,
simple, anterior to terminal bristles. Sub-median spines I level with
anterior edge of coxae II, foliate, striated ; sub-median spines II
level with latéral spines II, stout, peg-like, reaching posterior edge
of coxae III ; sub-median spines III level with posterior edge of
coxae III, extending to anterior edge of coxae IV ; anterior to caxae
IV lies sub-median spines IV ; sub-median spines V lying posterior
to coxae IV. Génital pore level with bases of terminal bristles and,
in addition to the paired génital claws, has three pairs of small
spines. Anterior to the pore is a transverse row of four spines ; there
is a^pair of spines on the posterior tip of the body.
The female venter (fig. 60) has three pairs of small spines anterior
to coxae II ; a pair of small spines between coxae II ; posterior to
coxae II is a pair of spines on latéral edge of body ; anterior to coxae
III are two pairs of spines ; midway between coxae III and IV is a
pair of very long spines ; midway between coxae iv and terminal
bristles is a pair of spines. Between terminal bristles and posterior
tip of body are three pairs of spines. Tarsus II, III and IV each bears
one long claw.
Type host : Dormouse ( Muscardinus avellanarius L.)
Type locality : Oppendorf, Holstein, Germany.
Measurements : 0.33 mm X 0.16 mm ; Ç 0.4 mm X 0.2 mm.
( A suivre.)
— 364 —
Révision de deux Polyxénides africains
DÉCRITS PAR BROLEMAXN [DiPLOPODES PeNICILLATES).
( suite et fin)
Par B. Condé.
2) Pauropsxenus brachyartema Brôlemann 1920, f. typ. (sub
Ankistroxenus).
Matériel. — L’espèce a été rencontrée en 3 stations d’Afrique
orientale : sur le Kilimandjaro, aux altitudes de 800 et 2740 m.,
et dans la grotte C du Kulumuzi. Les adultes des 2 sexes sont connus,
ainsi qu’un immature au stade VII (12 pp.).
L’exemplaire que j’ai eu à ma disposition est un $ adulte (13 pp.) ;
son étiquette, écrite par Brôlemann, porte « Ankistroxenus brachy-
artema Br., Aj, n° 72, 12-IV-1912, Kilimandjaro, Neu-Moschi ». Cet
individu doit être le indiqué par Brôlemann en tête de sa des-
cription.
Longueur. — 2 mm. environ (sans le pinceau caudal).
Tête. — Sur le vertex, les 2 plages antérieures de trichomes sont
confluentes, les trichomes étant un peu plus denses dans les régions
latérales que dans la région médiane ; les 2 plages postérieures,
allongées, un peu obliques, largement séparées l’une de l’autre,
comptent chacune une trentaine de trichomes 1 disposés grosso modo
sur 3 rangs.
Les dimensions des articles antennaires ont été données par Brô-
lemann. Article VI avec 3 sensilles bacilliformes : 2 distaux subé-
gaux et 1, légèrement plus proximal, égal aux 3/5 environ des précé-
dents, et dont l’apex dépasse un peu l’embase du distal postérieur.
Article VII avec 2 sensilles bacilliformes subégaux et 1 minuscule
sensille conique ; entre les 2 sensilles bacilliformes, 1 sensille séti-
forme à base renflée.
Trichobothries subégales, à funicule subcylindrique grêle, insérées
en arc de cercle.
5 ocelles 2 : 3 tergaux, 2 latéraux.
La marge antérieure du labre présente une profonde échancrure
médiane, recouverte par une lamelle hyaline bidentée et, de chaque
1. La plage droite a 29 trichomes, mais je n’ai pu compter exactement ceux de la
plage gauche dont l’orientation était défectueuse.
2. Brôlemann en indique 4 ou 5, sans préciser s’il a observé le premier de ces
nombres chez un adulte ou chez l’immature.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 3, 1950.
- — 365 —
côté de l’échancrure, 2 lamelle hyalines peu développées ; plus laté-
ralement encore, cette marge est finement denticulée. La surface
externe du labre porte, dans sa région antérieure, des papilles arron-
dies. Limite postérieure du labre bordée de 11 soies.
Ce labre est tout à fait analogue à celui décrit par Silvestri
(1948 b) chez son Pauropsxenus Vilhenae ; toutefois, sur la figure
qu’en donne cet auteur (pl. IV, fig. 1), l’échancrure médiane est
représentée au dessus de la lamelle bidentée, alors que c’est l’inverse,
et la marge antérieure est simplement ondulée, tandis qu’en réalité
les lamelles se chevauchent.
Fig. 2. — Pauropsxenus brachyarlema Brôlemann 1920, f. typ., <$ adulte de Neu-
Moschi : A. Sensilles du VIe article antennaire gauche. — B. Id. du VIIe. — C. Labre,
face externe. — D. Extrémité distale du tarse et prétarse de la IIe patte gauche, face
antérieure. — E. Id. de la XIIe patte droite, face sternale. — F. Chétotaxie tergale
de la moitié gauche du telson.
Pauropsxenus brachyarlema Brôlemann, var. Silvestrii Marquet et Condé 1950, $ adulte
de Helleville : G. Sensilles du VIe article antennaire droit. — H. Id. du VIIe. —
I. Extrémité distale du tarse et prétarse de la XIIe patte gauche, face postérieure. —
J. Id., face antérieure.
Figures C, F X 800 ; les autres X 1500.
Palpes du gnathochilarium avec une quinzaine de sensilles sur
le mamelon submédian et 8 sur le bras latéral (cf. Brôlemann, pl.
XVIII, fig. 184).
Tronc. — La chétotaxie des tergites est du même type que celle
observée chez Saroxenus AlluaucLi. Aux tergites I à IX, chaque plage
(tronçon de la rangée postérieure inclus) compte 40 à 75 trichomes.
Subcoxa, coxa et trochanter avec respectivement 2 à 3, 1 et 1 soies
biarticulées, à funicule subcylindrique, glabre ; tibia sans phanère ;
2e article du tarse avec, vers son milieu, une forte épine environ
2 fois plus longue que la griffe. Prétarse dépourvu d’expansion subsé-
— 366 —
tiforme antérieure (soie en lame de couteau)^ mais portant, face
postérieure de la griffe, une dent accessoire robuste et un processus
lamellaire.
La description du prétarse donnée par Brôlemann est un peu
obscure et ne s’accorde pas exactement avec ce que j’ai observé ; il
écrit : « La griffe des pattes ambulatoires n’apparaît trilobée qu’en y
comprenant la soie en lame de couteau qui prend naissance sur la
face antérieure, de l’article terminal, à côté de la griffe. Cette soie
paraît manquer (? accidentellement) sur certaines pattes ». 11 ressort
de ce texte que, lorsque l’on ne tient pas compte de la soie en lame
de couteau ou que celle-ci vient à manquer, la griffe est seulement
bilobée. Or, à toutes les pattes que j’ai examinées, bien que la soie en
lame de couteau ait fait constamment défaut, la griffe m’est toujours
apparue trilobée : griffe proprement dite, dent accessoire, processus
lamellaire. Sur la figure CXXVIII où sont représentés 4 tarses
(2 d’un adulte de Neu-Moschi et 2 d’un adulte de la grotte du Kulu-
muzi), Brôlemann n’a dessiné aucun processus lamellaire, bien que
ce dernier soit aisément visible chez l’adulte de Neu-Moschi que j’ai
eu sous les yeux ; par contre, il a figuré chaque fois une soie en lame
de couteau dont je n’ai pas trouvé trace. Brôlemann aurait-il pris
le processus lamellaire ou une portion de celui-ci pour la soie en lame
de couteau ? Sa figure représentant un tarse de la Ve paire, face pos-
térieure, pourrait le laisser croire, car on y voit la prétendue soie
apparaître à la face tergale de la griffe, position qui est normalement
celle du processus lamellaire.
Pénis présentant une zone pyriforme glabre, identique à celle
figurée plus loin chez P. brachyartema var. Silveslrü. Le pénis gauche
renferme 2 « spermatozoïdes en Diatomée » analogues à ceux décrits
par Fabre chez Polyxenus lagurus puis par Sokoloff (1914) chez
Polyxenus sp. ; le pénis droit en contient 1 1.
Telson. — Les 2 pinceaux, fusionnés du côté tergal, se séparent
du côté sternal. Face tergale, en avant du pinceau, 2 plages latérales
de trichomes ; chacune d’elles comprend une rangée antérieure de
7 à 9 trichomes (4 à grande embase et 3 ou 5 à petite embase) et,
un peu en arrière de celle-ci, un groupe de 5 trichomes dont 3 à
embases proéminentes et jointives, disposées en triangle. Tous ces
trichomes sont tombés, ainsi que ceux du pinceau qui, selon Brôle-
m ann, ont 2 à 3 crochets à pointe dirigée vers l’avant.
Affinités. — Le genre Pauropsxenus a été fondé par Sïlvestri
(1948 b) pour son P. Vilhenae de l’Angola. P. brachyartema f. typ.
s’écarte principalement de cette espèce, dont je viens d’examiner
un exemplaire communiqué par M. le Dr. A. de Barros Machado,
1. Selon Vandel (1949) ces spermatozoïdes étranges représentent probablement
des spermiophores, élaborés par la spermatide, et abritant un spermatozoïde normal.
— 367 —
par la disposition et les longueurs relatives des sensilles baciïli-
f ormes du VIe article antennaire (3 sensilles de longueur décrois-
sante sur une ligne transverse chez P. V.) et par la chétotaxie du
telson.
Une variété inédite de P. brachyartema , découverte par P. Rem y à
Fig. 3. — Pauropsxenus brachyartema Brôlemann, var. Silvestrii Marquet et Condé
1950, de Helleville : A. Tête et tergite I. — B. Labre, face externe. — C. Tergite IV.
— D. IIe patte gauche, face antérieure, et pénis (la pubescence n’a été représentée
que sur le bord interne de la zone glabre). — E. Chétotaxie tergale de la moitié
gauche du telson.
Les figures A, D, E se rapportent à deux ç? adultes ; B, C à une $ adulte.
Figures A, C, X 150 ; B, E X 800 ; D X 320 (détail X 800).
Nosi Be, a fait l’objet d’une brève diagnose différentielle. Je com-
plète ici sa description en la comparant point par point avec la f. typ.
Pauropsxenus brachyartema var. Silvestrii Marquet et Condé 1950.
Matériel. — Helleville. a) Près du château d’eau, sous des
pierres humides, ait. 30 m. : 2 (J adultes (13 pp.), 5-IX-47. — b) Vil-
— 363 -
lage indigène, près d’une borne fontaine, ait. 10 m. : 1 Ç adulte,
6-IX-47.
Longueur. — 3 à 3,5 mm. environ (sans le pinceau caudal).
Tête. - — Les 2 plages postérieures ont chacune 20 à 25 trichomes
disposés comme chez la forme typique.
VIe article antennaire avec 1 minuscule sensille conique distal
et 3 sensilles bacilliformes : 2 distaux subégaux et 1 proximal, égal
aux précédents et dont l’apex n’atteint pas l’embase du distal posté-
rieur. Article VII comme chez la f. typ.
Trichobothries et ocelles comme chez la f. typ.
Labre analogue à celui de la f. typ. ; sa limite postérieure est
bordée de 13 soies.
Palpes du gnathochilarium comme chez la f. typ.
Tbonc. - — Aux tergites I à IX, chaque plage compte de 30 à
€0 trichomes longs et grêles, couverts de dents fines et aiguës.
Tibia avec, à son bord distal, 1 sensille sétiforme à base renflée qui
semble manquer chez la f. typ. Les autres articles comme chez la f.
typ. Prétarse identique à celui que j’ai observé chez la f. typ., tou-
jours dépourvu de « soie en lame de couteau ».
Pénis : cf. figure 3 D.
Telson. — Les 2 pinceaux, fusionnés du côté tergal, se séparent
du côté sternal ; les trichomes encore en place portent 2 et plus
rarement 3 ou 4 crochets à pointe dirigée vers l’avant. Face tergale,
en avant du pinceau, 2 plages latérales de trichomes ; chacune d’elles
comprend une rangée antérieure de 3 trichomes à grande embase et,
un peu en arrière de celle-ci, un groupe de 5 trichomes dont 3 à
embases proéminentes et jointives, disposées en triangle ; tous ces
trichomes sont tombés.
Addendum. — Brôlemann (1920) rapproche encore d’Ankis-
troxenus le Polyxenus aethiopicus Chalande 1908 d’Ethiopie méri-
dionale. Cette espèce, dont le type a été détruit 1 2 est trop sommaire-
ment décrite pour qu’il me soit possible de lui assigner une place
générique exacte. On peut toutefois affirmer qu’il ne s’agit pas d’un
Polyxenus, à cause de la forme des trichomes des pinceaux caudaux,
ni d’un Pauropsxçnus, car d’une part il peut posséder 8 ocelles et
d’autre part le 2e article du tarse ne présente pas de forte épine
sternale. La présence d’une « épine très faible » au 2e article du tarse
pourrait faire songer à un Saroxenus, mais la présence de 2 sensilles
bacilliformes seulement au VIe article antennaire, la disposition et la
1. Je dois les renseignements suivants à l’extrême obligeance de M. le Pr. Ribaut
(in litt., 1-1-50) : « J. Chalande avait, en effet, négligé de renvoyer au Muséum de
Paris le Polyxenus éthiopien qu’il s’était chargé d’étudier. A sa mort (déjà lointaine)
je n’ai plus trouvé que des débris informes, desséchés et moisis, qu’il m’a paru à ce
moment-là bien inutile de conserver
369
forme « en épis » des triehomes des tergitcs troncaux écartent for-
mellement cette hypothèse.
Laboratoire de Zoologie de la Faculté des Sciences de Nancy
et du Muséum .
BIBLIOGRAPHIE
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Penicillata. (Boll. Lab. Ent. agr. Portici, VIII, pp. 214-220) ^
1948 b. Silvestri (F.). — Diplopodum Penicillilorum ( Arthropoda Myrio-
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Traité de Zoologie. (VI, p. 132. Masson, Paris).
— 370 —
Contribution a l’étude des Symphyles du Mexique
(suite et fin)
Par Mlle Paulette Hinschberger
3. Hanseniella (H.) cf. caldaria Hansen. Chiapas. — 100.
Motozintla, EU Vergel, plantation de Caféiers, dans des Hépatiques,
ait. 800 m., 3 janvier 1940, 1 ad. long de 3,8 mm. (F. Bonet).
Ce spécimen se distingue des H. caldaria typiques par divers
caractères : aux antennes, la 2e et la 3e rangée de soies apparaissent
plus près de la base de ces appendices que chez les H. caldaria
authentiques ; de plus, les macrochètes et la soie apicale des filières
sont relativement plus courts, les pattés et filières sont plus trapues
que chez ces derniers.
H. caldaria est connu de Nouvelle-Zélande, du Brésil méridional,
du Paraguay et de serres chaudes d’Europe.
4. Symphylellopsis alba Michelbacher. District fédéral. — 433.
Mexico, sol herbeux, ait. 2.240 m., 13 septembre 1941, 2 ad., 2 1. à
11 pp., 1 1. à 9 pp. (F. Bonet).
Hidalgo. — 741. Colonia, cultures d’Agave, dans le sol et des
mousses, ait. 2.390 m., 27 juin 1943, 1 I. à 11 pp. (F. Bonet).
L’espèce n’est connue que d’un jardin de Riverside (Californie) ;
les exemplaires mexicains répondent bien à sa diagnose. Sur la face
sternale du tarse des pattes de la 12e paire est insérée une petite
soie qui n’est pas apparente sur le dessin que Michelbacher (1941)
donne de cet appendice.
5. Symphylellopsis Remyi n. sp. Veracruz. — 1.064. Tlapa-
coyan,' sous bois, dans le sol, ait. 813 m., 24 mai 1945, 4 ad., 1 1. à
11 pp., 1 1. à 9^pp. (F. Bonet).
Tahasco. — 1.109. Palmillas, terrains cultivés, dans des feuilles
mortes, ait. 20 m., 18 août 1945, 3 ad., 1 1., à 11 pp., 2 1. à 10 pp.,
6 1. à 9 pp. (F. Bonet).
Guerrero. — 784. Acapulco, terrains cultivés, dans des feuilles
mortes, ait. 10 m., 20 août 1943, 2 1. à 9 pp. (D. Pelaez, M. Correa).
Adultes. — Longueur : 1,6 à 2,1 mm.
Tête un peu plus large que longue, à bords latéraux arrondis, sa face
tergale couverte de soies peu denses. L’apodème médiotergal présente
une forte constriction un peu en avant de son milieu et s’efface vers l’ex-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 3, 1950.
371
trémité antérieure ; à son extrémité postérieure, une aire triangulaire
nettement délimitée et portant 1 paire de soies.
Antennes formées de 15 ou 16 articles. Soies relativement courtes, sur-
tout celles dé l’extrémité distale ; sur les articles proximaux, la longueur
des soies du bord externe égale aux 2/3 de la longueur de celles du bord
interne ; sur la moitié distale, la 2e rangée de soies apparaît face inférieure.
Fig. 6. — Symphylellopsis Remyi n. sp. ad. (Palmillas). — 1. Tête, face tergale. —
2. Région distale de l’antenne gauche, face tergale. — 3. P. xn gauche face tergale.
— • 4. Région postérieure du corps, face tergale.
mais reste rudimentaire face tergale. Sur les 7 ou 8 avant-derniers articles,
face dorsale, se trouvent des organes sensoriels arrondis, pédiculés ; les
3 ou 4 articles distaux portent, à côté de ceux-ci, des organes sensoriels
plus allongés et moins distinct» ; 2 ou 3 organes sensoriels pédiculés,
ovoïdes, à côtes longitudinales sont sur l’article terminal.
Ter gîtes. ■ — Il y a 22 sclérites tergaux mais seulement 15 zones inter-
calaires ; la répartition est la suivante 1 : 1/2,3/4,5/6/7/8,9/10/11/12,
13/14/15/16,17/18/19/20,21/22.
1. Les nombres représentent les tergïtes, les traits les zones intercalaires.
Le 1er tergite, assez développé, trapézoïde, porte 1 rang de 6 soies ;
le 2e, portant également 6 soies, est associé au 3e, le bord postérieur de
celui-ci formant 2 lobes subtriangulaires plus longs que larges et terminés
par un prolongement en forme de larme ; 1 soie est insérée dans la région
moyenne de ces lobes, et 2 soies sont à leur base ; on retrouve des lobes
semblables aux tergites V, VI, VII, IX, X, XI, XIII, XIV, XV, XVII,
XVIII et XXI.
Fig. 7. — Symphyleltopsis Remyi n. sp. ad. (Palmillas). — Partie antérieure du tronc,
face tergLle.
Pattes. — Les lres n’atteignent pas la 1/2 longueur des suivantes.
Le tarse des 12e est de 2 fois 1/2 à 3 fois aussi long que large et porte
4 soies tergales dont une, située vers le milieu de l’article, est presque aussi
grande que la largeur de celui-ci ; 3 soies tergales au cotibia et 2 au tibia.
Les grilles sont subégales, les styles extrêmement réduits ; 7 paires de sacs
coxaux à la basé des pattes III à IX.
Filières 3 fois 1/5 aussi longues que larges, couvertes de soies assez
373
denses ; face tergale, celles-ci sont minces et souples, de taille variable,
les plus grandes étant égales aux 2/3 de la largeur de l’appendice ; face
sternale, elles sont subégales ; aire terminale courte et striée transver-
salement ; la grande soie apicale manque chez tous les spécimens observés ;
près de l’embase de celle-ci est insérée une courte épine.
Remarques. — Les spécimens de Tlapacoyan présentent, au niveau
de la constriction de l’apodème médiotergal de la tête, 2 boutons
ovales, allongés perpendiculairement à l’apodème et se prolongeant
par 2 rameaux dirigés obliquement vers l’avant. Ceci n’est pas visible
chez les individus de Palmillas, mais ces derniers offrent une autre
particularité : ils présentent tous un sillon transversal distinct, mar-
quant la séparation entre les sclérites tergaux associés par 2, ce qui
n’apparaît pas chez les spécimens de Tlapacoyan (ces constrictions
sont-elles des artefacts ?). D’autre part, aux filières, les soies des
exemplaires de Palmillas sont plus denses que celles des spécimens
de Tlapacoyan. Ces différences sont peut-être dûes au fait que les
animaux ne sont pas au même stade du développement ; les' indi-
vidus de Tlapacoyan n’ont en effet que 15 articles antennaires et sont
plus petits que les autres dont les antennes ont 16 articles ; or, on sait
que, après avoir acquis la 12e pp., les Symphyles peuvent continuer
à muer et qu’au cours de ces mues postpubérales, ils subissent des
modifications morphologiques assez notables.
Affinités. — Par la forme des lobes du bord postérieur de ses tergi-
tes, par la chétotaxie de ces lobes et par celle des filières, l’animal
s’écarte très nettement des 4 Symphylellopsis connus : S. subnuda
Hansen d’Europe (des Iles Britanniques à la Grèce), S. arvernorum
Ribaut de France, S. alba Michelbacher de Californie, S. balcanica
Remy de France méridionale, Yougoslavie et Grèce.
Le matériel qui m’a été confié comprend aussi 95 spécimens de
Symphylella dont 89 proviennent de 22 stations mexicaines et 6 de
stations des Etats-Unis (Alabama et Virginie) ; ces animaux, ainsi
que 8 exemplaires, récoltés dans l’Alabama, d’une Hanseniella
voisine d ’H. vandykei Michelbacher de Californie, seront étudiés
ultérieurement.
Laboratoire de Zoologie du Muséum et de la Faculté
des Sciences de Nancy .
BIBLIOGRAPHIE
1903. Hansen (H. J.). The généra and speeies of the order Symphyla.
Quart. Journ. micr. Sc., N. S., 47, p. 1-101.
1931. Hilton (W. A.). Symphyla from North America. Ann. ent. Soc.
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Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 3, 1950.
26
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Insect fauna oi Lower California. Proceed. Calif. Ac. Sc., (4), 24,
p. 153-160.
1886. Packard (A. S.). On the cinurous Thysanura and Symphyla o£
Mexico. Amer. Nat., 20, p. 382-383.
— 375 —
Une nouvelle Holothurie dendrochirote des cotes
du Cameroun : Cladodactyla Monodi i v. sp.
Par Gustave Cherbonnier.
Les Eehinodermes récoltés au Cameroun, par Mr. Th. Monod en
1925-1926 ont été étudiés par le grand spécialiste des Echinides,
Mr. le Professeur Th. Mortensen. Ils comprenaient un certain
nombre d’Hoîothuries appartenant à deux espèces, notamment une
du genre Cucumaria , dont il est dit : « un specimen indéterminable ;
Souelaba, estomac d’un poisson ( Arius sp.). Cet échantillon existe
toujours dans les collections du Muséum et l’étiquette l’accompagnant
porte que le poisson est un Arius latiseulatus Günther ; mais si Ton
se repotte au travail de Th. Monod sur les Poissons du Cameroun,
on s’aperçoit qu’il s’agit, en réalité, de Arius Heudeloti Cuv.-Val. ;
en effet, Th. Monod écrit : « l’exemplaire rapporté par moi de Soue-
laba appartient à cette espèce » ( Arius Heudeloti) « et non à Arius
latiseulatus ».
Il semble étonnant que Ton ait jugé ce Cucumaridae indéter-
minable, car il est en assez bon état de conservation. Cette Holo-
thurie appartient à une espèce nouvelle du genre Cladodactyla,
que j’ai nommée C. Monodi, en hommage à Mr. le Professeur Monod,
qui Ta récoltée.
De petite taille, l’échantillon est incurvé en U, à branches inégales.
La partie dressée, qui porte la bouche, est un peu plus longue que la
cheminée anale (fig. A). L’animal est fortement contracté et il
semble que le bivium est nettement raccourci par rapport au tri-
vium. La présence simultanée, dans des estomacs d 'Arius latis-
culatus et de A. Heudeloti, de specimens de Rhopalodina lageniformis
Gray et de C. Monodi fait penser que notre Cladactyla vit dans la
vase, comme R. lageniformis, ce qui expliquerait sa forme en U.
Le tégument est rugueux, blanchâtre. Les tentacules, au nombre de
dix dont deux ventro-médians plus petits, sont très ramifiés et de
couleur jaune foncé. Les pieds sont excessivement longs, à parois
translucides, terminés en massue ou par une petite ventouse non
soutenue par un disque calcaire ; ils donnent à l’animal un aspect
chevelu. Ces pieds sortent de petites verrucosités ; ils sont plus nom-
breux sur le trivium que sur le bivium, mais affectent la même dispo-
sition : aux extrémités, et sur une assez grande longueur, ils sont
répartis sur deux rangs, en quinconce ; ailleurs, ils se disposent sur
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 3, 1950.
— 376
trois ou quatre rangs ; il n’y a pas de pieds sur les interradius.
La bouche est légèrement festonnée ; l’anus, un peu effilé, ne possède
pas de dents calcaires.
La couronne calcaire est assez haute et bien calcifiée. Les pièces
1, 5-6 : baguettes des pieds ; 2-4 ; baguettes des tentacules ; 7-8 : plaquettes du tégu-
ment ventral ; 9 : plaquette de la région anale ; 10 : couronne calcaire X 8, environ ;
A : animal X 8 environ.
1-6 : éch. 2 ; 7-9 : éch. 1,
éch. 1 et 2 = 100 u.
radiales et interradiales ont le bord postérieur fortement échancré
et leur partie antérieure est encochée, moins chez les interradiales
qui, de plus, sont plus petites (fîg. 10). Une vésicule de Poli. Un très
petit canal hydrophore. Muscles longitudinaux minces, peu larges.
— 377 —
Muscles rétracteurs très fins, s’attachant à environ 6 m/m de la
couronne calcaire. Gonades formées de longs tubes simples. Estomac
musculeux. Poumons très développés, atteignant la longueur du
corps.
Les spiculés du tégument se composent uniquement de nombreuses
plaques subcirculaires ou allongées, assez grandes, très perforées
(fig. 7-8) souvent noduleuses (fig. 8). La région anale possède, de plus,
de grandes plaques toujours lisses (fig. 9), mais il n’existe ni dents
anales ni plaques périproctales. Les pieds sont soutenus par de rares
petites baguettes très peu incurvées, élargies et percées en leur centre
d’un ou deux trous, avec (fig. 5-6) ou sans perforations (fig. 1, 6) aux
extrémités. Les baguettes des tentacules sont longues, fines et très
incurvées (fig. 2-4).
Rapports et différences.
Par sa forme en U, C. Monodi se rapproche de Cucumaria terges-
tina Sars, Cucumaria cucumis Risso et Cucumaria incurvata Perrier.
Par ses spiculés, elle présente des affinités avec Cladodactyla senega-
lensis Panning, de Dakar. Cette présence d’une seule sorte de spiculés
justifie le rangement de cette espèce dans le genre Cladodactyla, tel
qu’il a été défini par Panning, en 1940.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Monod, Th. Contribution à la Faune du Cameroun. lre partie. Pisces 1,
pisces marini. Faune des Colonies françaises , Vol. 1, Paris, 1927,
pp. 643-742, fig. 1-35.
Mortensen, Th. Echinoderma. In : Monod, Contribution à l’étude de la
Faune du Cameroun, lre partie. Faune des Colonies françaises,
Vol. 1, Paris, 1927, pp. 481-482.
Panning, A. Dendrochirote Holothurien von Dakar. Vid. Medd. Dansk
Nat. For. Vol. 104, Copenhague, 1940, pp. 169-178, Abb. 1-7.
— 378
Sur la présence au Gabon de Hemioedema goreensis
Cherbonnier.
Par Gustave Cherbonnier.
Les Holothuries dendroehirotes du Gabon sont mal connues et,
par conséquent, leurs affinités mal établies. Il est donc intéressant
de signaler la présence, en cette région, d’une espèce du Sénégal,
que j’ai décrite récemment : Hemioedema goreensis Cherbonnier l.
L’unique exemplaire a été récolté à Port-Gentil par Mr. Roux,
du Laboratoire des Pêches du Muséum. Bien que rejeté sur la plage
avec d’autres invertébrés, il est en parfait état de conservation. Il
mesure 40 m/m de long, 27 m/m de large et 18 m/m de haut. Son
faciès est absolument identique à celui des échantillons de l’ïle de
Gorée : la bouche et l’anus sont subdorsaux ; on retrouve ce mélange
de pieds de différentes tailles, répartis sur les radius et les interradius,
avec, cependant, une esquisse de sériation radiaire ; net raccourcis-
sement du bivium. Par contre, sa coloration est d’un beau rose
saumon, alors que celle des exemplaires du Sénégal était brun foncé.
L’organisation interne n’appelle aucun commentaire sf ce n’est
une légère différence dans la forme de la couronne calcaire : les pièces
interradiales et radiales sont ainsi que je l’ai figuré (fig. 2 b) pour le
type, mais le bord postérieur des radiales, au lieu d’être simplement
ondulé, porte en son centre une étroite et profonde encoche.
Enfin, les spiculés sont absolument identiques à ceux déjà décrits
pour le type.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
1. Cherbonnier, G. Note sur une Holothurie nouvelle des côtes du Sénégal :
Hemioedema goreensis n. sp. Bull. Mus. 2e sér., t. XXI, n° 5, 1949, pp. 585-589, fig. 1-2.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 3, 1950.
— 379
Observations sur le tégument des graines (suite et fin) »
Par Maurice Galinat.
II. — ■ Dissémination des graines.
1) Graines gommeuses.
Par l’examen microscopique, sur fond demi-brillant (grand éclai-
rage et diaphragme), de graines gonflées dans une quantité pro-
gressive d’eau 2, nous avons pu distinguer plusieurs sortes de gels 3 :
I. ■ — Gel à rayons.
La graine paraît entourée de « rayons » droits, longs, fins, trans-
parents, qui la font ressembler un peu à certains infusoires ( Para -
mœcie ) : Capsella Bursa-Pastoris Gr, Af : après séchage, reste fixée
à la lame de verre par des crampons imitant une felure du verre. — •
Rayons très clairs, moins visibles, dans Plantago lagopus B. S 4),
diffus dans Euphorbia falcata Gr.
II. — Gel à bordure.
Gel sous forme de bordure épaisse, translucide, autour de la graine
Lepidium campestre Tg, Gr, Bo : bordure où l’on distingue des
acicules, après séchage reste accrochée à la lame de verre par des
crampons en forme d’épines ramifiées — Lepidium latifolium Gr :
bordure entrecoupée formée de « granulations », quelques rayons —
Veronica Beccabunga Pg, An : bordure régulière, transparente,
étroite. Caractère moins marqué dans Anthémis nobilis A, Pg, An.
III. — Gel à bordure et à rayons.
Bordure régulière et rayons très nets dans Thlaspi perfoliatum
L, Tg, Gr, Bo, Aff et Alyssum calycinum Tg, Gr, Af, S — Lepidium
viriginicum Tg, Gr, Bo, Af, S : bordure formée par endroits de
« mamelons » 5 — Teesdalia nudicaulis L, Tg, Gr, Af : bordure régu-
lière et longs rayons qui semblent formés de « granulations ». Bor-
dure régulière très nette et rayons peu visibles dans Brunella vul-
1. Voir Bulletin du Muséum, , t. XXII, n° 2, 1950, p. 298.
2. Il est bon, la plupart du temps, d’attendre une demie-heure à une heure avant
d’examiner les graines et d’employer de l’eau distillée.
3. Abréviations employées dans l’étude des gels ; Tg : graine très gommeuse — Pg :
peu gommeuse — Gr : graine à gélification rapide — G1 : à gélification lente — Bo :
graine absorbant beaucoup d’eau — Af : adhérence forte après séchage (au verre ou au
papier) — Aff : adhérence très forte — Al : adhérence faible — An : adhérence nulle.
4. S désigne les graines à rayons encore visibles (en partie) après séchage.
5. Quelquefois entièrement formée de mamelons brillants, superposés.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 3, 1950.
— 380
garis A : à rayons courts, Brunella hyssopifolia, A; G1 1 et Luzula
vernalis Tg, Gl, S : à bordure et gel épais. La bordure est étroite dans
Camelina satioa L, Gr et Diplotaxis erucoides Gr, Bo, Afï, S à rayons
très nets, Linum an gusti folium, P, Gl, Bo, Afï, S, Cardamine hirsuta
Gr, Af, S : rayons peu apparents.
IV. — Gel à pointements.
Draba muralis L : la graine paraît entourée de longs pointements
(le quart de la largeur de la graine) transparents, un peu en boule
à leur extrémité, d’un effet curieux, qui la font ressembler à certains
radiolaires. Ils persistent, bien que réduits, sur la graine séchée. Id.
Draba verna , mais pointements plus larges, presque cylindriques, et
inégaux.
V. — Gel à pointements et à rayons.
Hutchinsia petræa : les pointements apparaissent les premiers,
ils ne sont que l’accentuation de pustules blanches prééxistant sur
la graine.
VI. — Gel à pointements coniques.
Pointements pas beaucoup plus longs que larges à leur base :
Sisymbrium Irio L, Al, où les pointements, d’un aspect curieux,
persistent après séchage sous forme de papilles et donnent à la
graine un aspect très différent de son aspect primitif. Moins marqué
dans Sisymbrium columnae Pg, Al, à gel inégal suivant les graines.
Ils sont courts et persistent plus ou moins après séchage dans
Sisymbrium officinale Pg, Al, Sisymbrium polyceratum Pg, Al,
Sisymbrium Thalianum Gr.
VII. — Gel à mamelons.
Cas des graines peu gommeuses dont la surface, après un long
séjour dans l’eau apparaît comme couverte de « mamelons » : 2
Micromeria Juliana A, An : mamelons brillants, très nets, Roripa
amphibia P, Pg, Al, Arabis hirsuta Pg, An, Mentha Pulegium A, Pg,
Gr, An : gel très visible après séchage, Draba incana P. An, aizoides
Pg, An : mamelons inégaux, Satureia hortensis A, Pg, An : mamelons
plus petits, Thymus Chamaedrys A, Pg, Al : mamelons entremêlés de
« débris ».
VIII. — Gel à filaments.
La graine semble entourée de « filaments » plus ou moins parallèles
à la graine et formant une bordure assez confuse : Juncus effusus
Pg, Al — ■ Juncus tenais, où les filaments se transforment, au cours
du séchage, en « corpuscules ovoïdes » (visibles sur fond brillant),
ces corpuscules sont aussi visibles au début du gel 3). Bordure légère
dans Juncus bufonius P, Al et plus encore dans Radiola linoides P, F.
1. Cette graine semble perdre avec le temps ses facultés de gélification.
2. Visibles aussi à la surface de la graine.
3. Un échantillon récolté en 1948 nous a paru bien moins gommeux qu’en 1945.
— 381 —
IX. — Gel à filaments et à rayons.
Plantago lanceolata Gl, Bo : filaments enchevêtrés visibles sur
quelques graines, sur les autres : rayons.
X. — Gel à bordure et à filaments.
Lepidium draba Gr : sur certaines graines : bordure régulière
formée de « mamelons » transparents, très rapprochés, sur d’autres :
filaments épars. Gel du type « soluble » épaisissant l’eau et disparais-
sant presque complètement après plusieurs heures de séjour dans
l’eau renouvelée.
XI. — Gel à cellules.
Luzula campestris Gl Al : gel épais, très lent, entourant la graine
comme une gaine et présentant à sa surface des « cellules ». Ces
cellules semblent être l’accentuation de la sculpture primitive de la
graine 1.
XII. — Gel à cristaux et à rayons.
Plantago Coronopus Afî : bordure régulière formée de « cristaux »
blancs tout autour de la graine, entourée de courts rayons. Après
un long séjour dans l’eau (une heure environ) les rayons disparais-
sent, les cristaux grossissent et se dispersent. Us ressemblent alors
à des cristaux de neige et forment autour de la graine une auréole
d’un effet curieux (L). Après séchage ils reviennent à la surface de
la graine qui possède alors un aspect très différent de son aspect
primitif. Ces cristaux ne sont que l’accentuation d’un givre qui
prééxiste sur le sec (voir page 301). La graine gonflée, frottée entre les
doigts, apparaît, après séchage, dépourvue de givre 2 3. Id. Plantago
carinata Af, mais rayons plus longs et plus nets, persistant après
séchage. Après un long séjour dans l’eau, les cristaux s’écartent un
peu de la graine, après séchage ils reviennent sur la graine.
XIII. — Gels divers.
Fumana Spachii Al — Melissa officinalis : gel à « débris » où l’on
distingue des acicules — Euphorbia Peplus Pg et falcata Gr : gel
du type flou, s’étendant assez loin autour de la graine et imitant le
verre dépoli 3 — Salvia verbenacea Tg, Gr, Bo, Afî, de beaucoup la
plus gommeuse et la plus adhésive de toutes les graines étudiées,
absorbant plus de trente fois son volume d’eau ; à gel opaque très
épais, entourant la graine et doublant son volume, sec après deux
jours seulement 4, très inégal suivant les graines : certaines moins
gommeuses et montrant, principalement dans les graines moins
gommeuses, de petits bâtonnets minces, roux, très nombreux, éma-
1. Cette graine perd son aptitude au gonflement après un an environ.
2. Des graines récoltées dans un endroit humide ne nous ont donné que des caractères
très atténués.
3. Voir pages 304 et 379.
4. Au lieu de quelques heures comme dans les autres graines.
— 382 —
nant de la graine x, ressemblant à des bactéries ou à de petits alevins,
encore visibles après séchage (L) et que le grattage de la graine
gonflée augmente nettement. Ce gel, que l’alcool rend blanc-opaque,
et qui résiste à l’ébulition (bordure seulement un peu plus diffuse),
forme, après séchage sur la lame de verre, des fils fins très nombreux,
sinusoïdaux, entremêlés et imitant le verre dépoli 1 2. Id. Salvia pra-
tensis mais caractères beaucoup moins marqués.
XIV. — Cas particuliers.
Dans certains cas le revêtement disparaît avec l’enlèvement du gel :
Helianthemum guttatum Pg, Al, débarassé de sa couche gommeuse
par frottement de la graine ayant séjourné dans l’eau, est jaune lisse
et sans ses pustules blanches (voir page 305). Dans d’autres cas c’est
le testa : Euphorbia Peplus Pg et falcata Gr 3 frottés entre les doigts
ou grattés après un long séjour dans l’eau, perdent leur testa blanc
qui reste en partie dans les alvéoles et apparaissent, la première de
teinte foncée, la deuxième de teinte orangée avec sa ponctuation.
Le gel peut quelquefois être de nature cartilagineuse, il est alors
moins adhérent : Helianthemum polifolium Af, déjà étudié page 301,
présente un gel à bordure très épais, presque opaque (L) ; frottée
légèrement entre les doigts ou grattée, l’enduit gommeux se sépare
facilement et apparaît comme une peau sur laquelle on peut voir,
après séchage, les papilles qui formaient la sculpture de la graine.
Celle-ci est alors lisse, brillante et sans sculpture ; aspect qui préexiste
d’ailleurs sur la graine à l’endroit du hile où se trouve une ouver-
ture laissée par la couche gommeuse — Mercurialis perennis Pg. An
(voir page 304) gonflée, grattée avec une lame, perd son enduit gom-
meux qui se détache comme une peau, en même temps que le testa
blanc, laissant une graine brune. Enfin il peut y avoir des masses
gommeuses ; c’est le cas de Juncus maritimus P, Al, où la graine
occupe tout l’intérieur de la nasse qui gonfle dans l’eau et apparaît
avec une sculpture oblongo-verruqueuse.
Il semble, d’après les quelques graines étudiées, que l’on puisse
dire que : les Joncs ont des gels à filaments, les Plantains des gels
à cristaux et à rayons, les Luzules des gels épais et lents, les Cruci-
fères des gels rapides et, parmi elles, les Sisymbres des gels à pointe-
ments coniques, les Passerages des gels à bordure.
A noter enfin que les graines gommeuses sont en général peu
1. Provenant sans doute de la désagrégation du tégument.
2. Mouillée dans une petite quantité d’eau, ces graines peuvent être pétries dans
leur propre gel et l’on peut former avec une boule, qui, après plusieurs jours, devient
très dure.
3. Voir pages 304, 379 et 381.
sculptées et sont fournies par des espèces venant dans les lieux secs x,
que les graines fines ont des gels plus caractérisés que les graines
grosses, que des graines peu gommeuses peuvent être très adhésives
après séchage ( Erysimum helveticvm, Alyssum maritimum, Plantago
Gynops, major etc...) et des graines très gommeuses peu adhésives
( Luzula campestris).
2) Graines résineuses.
Ce caractère est surtout visible sur les graines fraîches : Chlora
perfoliata : la résine se forme près des commissures des valves de la
capsule et englue les graines — Lycopus europæus et Gladiolus sege-
tum font des taches translucides sur le papier ; la seconde laisse,
après séjour dans l’alcool, un résidu gras et visqueux. L’eau où a
séjourné Veronica Beccabunga, évaporée, laisse un résidu eollant aux
doigts — Scrofularia nodosa adhère aux doigts, au papier. Cette
graine, ainsi qu II y pericum pulchrum et Cistus monspeliensis, colore
l’alcool en jaune 2.
3) Graines miellées.
Primula grandi flora : graines engluées dans un liquide sucré,
odorant, collant aux doigts, qui est secrété par le placenta. Dans
Primula ofpcinalis, la substance collante est soluble en jaune dans
l’alcool (voir page 303).
4) Graines à mimétisme.
Auraient pour but, comme les graines miéllées, d’attirer les insectes
en particulier les fourmis.
I. — Ressemblent à des Coléoptères : Euphorbia verrucosa L:
la caroncule figure la tête et la ligne longitudinale (raphé) la ligne de
séparation des élytres — Polygala vulgaris : lorsqu’on tapote sous
une feuille de papier où sont ces graines on les voit se déplacer
comme feraient de petits insectes ; ces poils auraient pour but de
les rendre plus mobiles (voir page 300) — Ervum hirsutum L : tache-
tées comme certains petits Clavicornes.
IL — A des Pucerons : Urtica urens : tombées sur les feuilles de
la plante, imitent des pucerons (qui sont recherchés par les fourmis).
III. — A des larves : Campanula Erinus — Melampyrum pra-
tense L : jaunâtres avec une petite tête au bout ; forme, dimensions
et couleur d’une larve (surtout visible sur les graines fraîches) — Jun-
cus tenageia et efjusus ridées avec une petite tête brune au bout —
Helminthia echioides A, L : jaunâtre, striée transversalement comme
les anneaux de l’abdomen et présentant une queue — Onopordon
Acanthium L : striée — Globularia vulgaris L : avec une petite tête
et une queue — Sagina subulata : repliée sur elle-même — Elatine
1. Crucifères non gommeuses : Cheiranthus Cheiri P , Cardamine impatiens P,
Iiesperis matronalis, Alliaria officinalis.
2. Voir pages 303 et 305.
— 38 —
campylosperma : cylindrique, repliée sur elle-même, annelée et pré-
sentant, dans la courbure, une partie hyaline irisée qu’imite la subs-
tance glutineuse secrétée par ces animaux en vue du cocon : mimé-
tisme frappant.
IV. — A des chenilles : Althæa hirsuta L : ressemblent à de
petites chenilles repliées sur elles-mêmes, dans la position qu’elles
prennent lorsqu’elles sont attaquées : Mimétisme très net. Id.
Culendula arvensis A.
V. — A des œufs de fourmi (nymphes) : Viola silvestris — - Vero-
nica agrestis.
VI. — A des cocons : Hypericum montanum, perforatum L.
5) Graines allégées (diaspores).
Par le calice : Globularia vulgaris A, Trifolium angustifolium :
la gaine reste enfermée dans le calice dont la gorge est obturée, dans
la première, par un bouchon de poils serrés, dans la deuxième, par
une cloison. Ce calice, très léger lorsqu’il est sec, joue le rôle d’ai-
grette par ses poils et ses sépales, longs et étroits dans le deuxième,
permettant au vent d’entraîner facilement la graine. Id Phlomis
Lychnitis A, à calice velu-soyeux, obturé à la maturité, très léger — -
Anthyllis vulneraria où la graine, au centre du calice gonflé et léger,
ressemble aux graines d’orchidées dans leur nasse — Corrigiola
littoralis A — - Alchemilla vulgaris A — Calaminlha Acinos A —
Tencrium Botrys A. Par le calice et la corolle : Trifolium patens,
procumbens, campestre, hybridum allégés considérablement par le
calice et la corolle persistante.
Par les glumelles : la plupart des Graminées, la gîumelle étant
encore allégée souvent par une arête ; depuis la graine concrescente
à la base avec la gîumelle ( Bromus , Brachy podium...) jusqu’à celle
qui s’en détache facilement ( Phleum , Eragrostis...).
Par l’épiilet : Tragus racemosus, Leersia oryzoides ou l’épillet
tombe entier avec la graine et favorise en outre sa dispersion par
ses cils accrochants — Setaria viridis, Cynodon Dactylon, Oryza
sativa où les glumelles forment une chambre close dans laquelle reste
enfermée la graine.
Par le style : Cyperus longus A : s’accroche légèrement aux objets
par le style et les filets qui restent après elle. Id Scirpus lacustris A.
Par le fruit : Coronilla scorpioides où le fruit se coupe en articles
à la maturité, gardant la graine incluse 1.
6) Graines projetées.
Euphorbia verrucosa lance ses graines à 3 m. 50 par éclatement
de ses trois coques arc-boutées les unes sur les autres, mais sans
phénomène d’impatience. Nous n’avons jamais observé d’éclatement
1. Celle-ci longue de 5 mm sur 1 mm, avec le hile au milieu.
385 —
au toucher, mais nous avons vu souvent par contre des capsules
mûres tomber de la plante sans éclater. Le soleil favorise cet éclate-
ment, même sur des capsules datant de plusieurs mois 1. Id. Euphor-
bia dulcis, Mercurialis perennis — - Viola silvestris lance ses graines
très fortement par aplatissement des valves et coincement des graines
entre ces valves, et ceci après ouverture du fruit — Ervurn tetras-
permum lance ses graines fortement par torsion des gousses — Oxalis
corniculata par l’élasticité de l’arille.
7) Autres moyens de dissémination.
Certaines graines tombent de la plante dès leur maturation :
Leersia oryzoides, Carex Pseudo-Cyperus, Melampyrum pratense,
Polygala calcarea (cette dernière avec le fruit et le calice). Dans
d’autres cas, au contraire, la plante garde longtemps ses graines
mûres : V icia bithynica, Lutea, Lathyrus sphæricùs qui gardent leurs
gousses sèches ; quelquefois même jusqu’à la mort de la plante :
Arabis hirsuta où la plante sert de semoir en livrant ses graines au
vent. Dans Lithospermum arvense elles ne tombent qu’avec la plante
entière, après la mort de celle-ci, au cours de l’hiver.
Certaines graines mûrissent très vite : celles des Chicoriacées
mûrissent en 15 jours environ ; celles de Primula grandi flora, bien
que petites, mettent 2 mois à mûrir ; celles de Typha latifolia, qui
n’ont qu’un millimètre et demi, mettent 9 mois à mûrir ! Dans
Alliaria offîcinalis, elles ne sont mûres qu’à la mort de la plante,
toutes ensemble sur le pied, celles du haut en même temps que celles
du bas. Id. Muscari comosum et la plupart des Orchidées.
Les graines de Sinapis arvensis, parfaitement rondes, roulent très
facilement. Celles d ' Amarantus Bouchoni, très mouvantes et très
lisses, glissent facilement sur les surfaces. Id Campanula Erinus. Les
graines de Lysimachia vulgaris (voir page 304), Ly copus europæus,
Cardamine impatiens, Menyanthes trifoliata, Campanula Trachelium,
Mentha aquatica , Lythrum salicaria, Peplis portula sont absolument
réfractaires au mouillage, même après un long séjour dans l’eau ;
adaptation sans doute au transport par les eaux et par la pluie 2.
Celles à’ Aristolochia Clematitis, grosses, légères, ont la consistance
du liège et flottent sur l’eau sans mouiller. Plantago Lagopus, Cynops
sont en forme de coquille, très creusées d’un côté, bombées de l’autre,
sans doute pour faciliter la germination par suite de l’accumulation
de la terre dans la partie creusée 3.
1. Il est amusant de mettre au soleil un tas de ces capsules et d’assister à leur éclate-
ment ininterrompu, projetant fortement, avec un bruit sec et dans toutes les directions,
les graines et les capsules non encore éclatées. On peut aussi les faire éclater en les
chauffant.
2. Les « hydrochores » de la classification Molinier et Müller. Bien que pourtant de
nombreuses graines de plantes de rives mouillent à l’eau.
3. Nous avons remarqué de même que les diaspores (graines allégées) germent
mieux avec leur enveloppe que dépouillées de celle-ci.
386 —
III. — Coloration du tégument.
Les graines de Schœnus nigricans L, A, P, petites, sont d’un beau
blanc de lait avec quelques taches rouges (devenant brunes), celles
de Lithospermum purpureo-cæruleum sont d’un blanc opaque,
Salix cinerea et alba : vertes, Trifolium angustifolium et scabrum :
d’un beau jaune de cadmium, Stellaria Ilolostea : orangé vif, Rhodo-
dendron ferrugineum, Hypericum hirsutum et Parnassia palustris :
ocres, Helianthemum salicifolium : d’un beau rose, Statice Limonium ,
Lepidium campestre, Picris hieracioides : rouges Androsace carnea
P : rouge chair (d’où son nom) et imitant de petits morceaux de
viande (mimétisme ?).
Les graines de Sanicula europæa changent de couleur : de vertes,
elles deviennent noires, celles de Melampyrum pratense et d ’Odontites
serotina de jaune clair et de blanches deviennent parfois noires,
celles de Lithospermum officinale, qui ressemblent à des perles,
deviennent blanches. Les graines de Lathyrus sphæricus se recouvrent
à la longue d’une pruine blanchâtre, celles de Ly copus europsbus ,
vertes, brunissent à l’air humide, celles d’ Ononis Natrix, jaunes, sont
presque noires les années humides. Enfin il en est de variables :
Spartium junceum varie du jaune au rouge et au noir, Sibthorpia
europæa du jaune au rouge, Genista pilosa du jaune-verdâtre au
noir, Helichrysum Stœchas du jaune au brun. Lathyrus macrorrhizus
est très variable : tachées ou non, rondes ou anguleuses.
Les graines suivantes colorent l’eau. En brun : Digitalis purpurea,
Linaria Cymbalaria, Antirrhinum majus, Veronica Beccabunga,
Hyssopus offîcinalis A, Teucrium Botrys A, Godiurn Mollugo A. En
jaune : Helianthemum guttatum, Impatiens Noli-tangere, Sibthorpia
europæa, Aristolochia Clematitis, moins net dans : Peplis Porlula,
Parnassia palustris, Drosera rotundifolia, Erythræa Centaurium ,
Phlomis Lychnitis A etc. En rouge : Statice Lintonum.
Les graines de Specularia Spéculum B, P sont extrêmement
brillantes 1 (d’où leur nom), id. Parietaria offîcinalis B. Carlina vulga-
ris A, B. Celles d ’Alyssum maritimum L sont à radicule apparente
latéralement et sur toute la longueur de la graine (exserte), id.
Biscutella lævigata L, Draba aizoides L et bien d’autres Crucifères.
Celles de Melampyrum arvensè ressemblent à des grains de blé.
La plante, venant dans les blés, utilise-t-elle ce mimétisme pour se
propager avec le blé ?
Laboratoire de Culture du Muséum.
1. Les objets brillants attirent les oiseaux.
— 387 —
BIBLIOGRAPHIE 1
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Massart. — Eléments de biologie générale et de botanique , 1923.
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Brandza. — Développement des téguments de la graine. Bev. gén. Bot.
1891, p. 111.
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particulier du tégument séminal. Jour, de Bot., 1893, p. vu.
Pitot. — Observations sur le tégument de la graine des Légumineuses.
Bull. soc. bot. Fr. 1930, p. 289 et 1935, p. 311.
Avezard. — Structure et développement du tégument séminal de quel-
ques Solanées. Rev. gén. Bot. 1939-51, n° 602, p. 65.
Humbert, Crêté, etc...
d’Arbaumont. — Observations sur les cellules à mucilage des Crucifères.
Ann. sc. nat. Bot., 7e Sér., XI, 1890.
Anderson, Fireman. — The mucilage front Psyllium seed « Plantago
Psyllium L. ». Journ. of biol. Chem. CIX, 1935, p. 437.
Niemann, Link. • — - The composition of an aldobîonic acid frorn flax seed
mucilage. Ibid., CIV, 1934, p. 205.
Pujiula. — El mueilago de la semilla de Ocimum Basiîicum L. Bull.
Inst, cotai, hist. nat. 2e Sér., VII, 1927, p. 42.
Moiinter, Müllf.r. — La dissémination des espèces végétales. Rev. gén.
Bot. T. 50 et S.I.G.M.A., 1938.
1. Toutes ces références se rapportent à l’anatomie et à l’embryologie des téguments
séminaux et très peu à leur simple morphologie ; ils ne correspondent donc que de loin
au sujet que nous avons traité.
— 388
Une Lavandaie en Haute Ligurie occidentale (Italie)
Par Cl. Ch. Mathon.
Etudiant depuis plusieurs années les lavandaies françaises à
Lavandula vera , j’ai voulu procéder l’été dernier à des comparaisons
en territoire italien. N’ayant eu que peu de temps à ma disposition
et afin d’éviter de vaines recherches, je me suis dirigé vers la région
de Col di Nava, en Haute Ligurie occidentale, attiré par une publi-
cité radiophonique bien connue en Italie.
J’ai rencontré des lavandaies à Ponte di Nava, au confluent du
Tanaro et du torrent de Negrone, sur les flancs calcaires de leurs
vallées, s’étendant d’E en W sur une douzaine, de kilomètres, jus-
qu’au Mont Armetta L
Les fleurs de Lavande sont coupées aux environs du premier
août 2 par les particuliers et vendues ensuite aux distillateurs à
Imperia.
La lavandaie étudiée ne provient pas, comme souvent en Haute
Provence occidentale, de terres jadis cultivées et abandonnées depuis
au pâturage, mais plutôt : soit d’éboulis fixés, soit de déboisement
le plus fréquemment soumis au pâturage. Elle est donc ici surtout
un mode « vertical » généralement anthropozoïque entre un éboulis
à Calamagrostidetum et une formation arbustive à Ostrya carpinifolia,
Quercus pubescens, Corylus avellana, Amelanchier vulgaris, etc...
auxquels se mêle Fagus silvatica sur les versants adspectés au Nord.
La lavandaie peut également être ici un mode latéral (surtout anthro-
pozoïque plutôt que pédologique) des pelouses à Bromus erectus et
Brachypodium pinnatum.
Les relevés ont été effectués sur les pentes des vallées formant
confluent à Ponte di Nava, aux environs immédiats de cette bour-
gade, à une altitude moyenne de 850 m. sur substratum géologique
calcaire. Ils portent chacun sur 100 m2, la technique de terrain et de
notation est approximativement celle de l’école Zuricho-Mont-
pclliéraine.
Afin de ne pas alourdir le tableau synthétique des relevés de la
lavandaie de Ponte di Nava, voici les quelques renseignements sui-
vants qui le complètent :
1. Au Mont Armetta, les fleurs de Lavandula vera présenteraient une teinte plus
foncée que dans la vallée. Ce phénomène se retrouverait dans les lavandaies d’altitude
de Haute-Provence et du Bas-Dauphiné.
2. C’est-à-dire sensiblement à la même date qu’à la limite supérieure de l’étage du
Chêne blanc en Haute-Provence occidentale.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 3, 1950.
389
Relevés 1 et 2 : sur sol caillouteux raviné ; pH 7,2 ; C03Ca dans la terre
fine < 2 mm = 2 % env. ; en voie de colonisation par Ostrya carpinifolia.
Relevé 3 : pavés calcaires ; contigü à un Calamagrostidetum.
Relevé 4 : petit chaos calcaire fixe, en marches d’escalier.
Relevé 5 : chaos fixe de pierres éboulées ; pH 7,6 ; C03Ca/terre fine 5 %.
Relevé 6 : contigü à un Calamagrostidetum ; gros pavés calcaires ; pH 7,2 ;
C03Ca/terre fine = traces.
Relevé 7 : petit chaos calcaire fixé ; pH 7,5 ; C03Ca/terre fine = 5 %.
Relevé 8 : en petites terrasses ; cailloux calcaires et siliceux; pH 7,5 ;
C03Ca/terre fine = 10 %.
Relevé 9 : plus ou moins dallé de calcaire ; pâturé ; petits éboulis inter-
calaires à Hieracium staticifolium ; se couvre d’Amelanchier, Ostrya,
Cvrylus ; pH 7,2 ; C03Ca/terre fine = 50-60 %.
Espèces présentes dans un seul relevé (présence faible : -f- ou r) :
Relevé 1 : Galeopsis ladanum, Cirsium acaule caulescens, Pedicularis sp.
Relevé 2 : Gentiana acaulis cf. angustifolia Yill., Carex, sp., Allium
sphaerocephalum, Plantago lanceolata.
Relevé 3 : Eryngium campestre.
Relevé 5 : Coronilla varia, ( Astragalus depressus), Koeleria vallesiana.
Relevé 6 : Hypericum perforatum.
Relevé 8 : Medicago lupulina, Daucus carota, Retonica officinalis, Poa
pratensis.
Relevé 9 : Ononis spinosa, Artemisia cf. campestris, Linum viscosum,
Cirsium tuberosum, * Hieracium auricula, Sedum altissimum, Campanula
cf. barbata, Teucrium chamaedrys, Corylus avellana, Rupleurum falcatum
cf. exaltatum Koch., Carlina acanthifolia, Globularia Willkommi, (Hiera-
cium staticilolium).
Tous les relevés sont soumis au pâturage plus ou moins intensif et
à la coupe des tiges florales de la lavande. Le pâturage et la coupe
1. Cl. Ch. Mathon. Les lavandaies de la Montagne de Lure (Basses-Alpes). Ebauche
préliminaire. Bull. Soc. Bot. France, 1947, voir à ce sujet les pages 246 et 247, notam-
ment le paragraphe « Action des facteurs anthropozoïques ».
* C. tuberosum Ail. ssp. bulbosum (D.C.), cette sous espèce a été déterminée par
M. Arènes que je remercie vivement.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 3, 1950.
27
— 391
H ieracium lunatum . ......
Melilolus albus
Juniperus commuais
Agrostis alba
Helianthemum bulgare s. 1 .
Helleborus foetidus
Chrysanthemum leucanlhe-
mum
Antennaria dioica
Leontodon crispus
Calamintlia nepetoides
+
+
+ +
+ +
r +
+ .3 + .4
r
+ +
L’analyse de ce tableau montre une homogénéité, qui, comparée
à celle des lavandaies de Haute Provence occidentale, est assez forte :
le tiers des espèces se trouvant dans la moitié des relevés. Cette
homogénéité augmente très fortement pour les relevés, 3, 4, 5, 6, 7, 8,
puisqu’elle atteint ici près de 60 % (c’est-à-dire que 60 % des espèces
se retrouvent dans la moitié des relevés) et ceci n’a rien d’étonnant,
ces relevés ayant été effectués dans une parcelle de grandes dimen-
sions (une dizaine d’hectares sur près de 600 m de longueur) sou-
mise sensiblement aux mêmes conditions anthropozoiques , et d’expo-
sition (sauf le relevé 8). On retrouve là un phénomène trop souvent
négligé pour la compréhension du tapis végétal, et particulièrement
dans l’étude des complexes écologiques relativement stables dont la
permanence relative a pour origine l’action de l’homme et des animaux
domestiques en limitation réciproque avec la contradiction interne du
développement de la végétation entraînant la modification de l’éda-
phisme, créant ainsi une nouvelle contradiction entre l’action anthro-
pozoïque et le développement de la végétation. C’est la limitation
réciproque des facteurs de cet antagonisme qui maintient la stabilité
du complexe écologique ; mais cette limitation réciproque n’est que
relative et la contradiction évolue lentement, et, par accumulation
de modifications graduelles successives et parfois contradictoires,
le complexe écologique peut passer à un autre aspect qualitatif.
C’est ainsi qu’un abus du pâturage dans la lavandaie entraîne la
dégradation du tapis végétal et du sol jusqu’au moment critique
où sur les pentes la lavandaie se transforme brusquement en éb.ou is.
Inversement, un pâturage faible ou nul permet à YOstrya de s’im-
planter et, sur le versant à l’exposition Nord, le hêtre trouve là
des conditions favorables à son développement ; le développement
du hêtre est l’arrêt de mort de la lavandaie, Fagus créant des condi-
tions microécologiques contradictoires avec le maintien de la lavan-
daie. On pourrait envisager pour chaque cas particulier le sens de la
mise à jour des contradictions internes inhérentes à la lavandaie.
Pratiquement et dans les conditions actuelles de nos connaissances
on peut dire que le maintien de la lavandaie, source de profits,
392 —
nécessite le pâturage, le problème résidant dans le « dosage » de ce
pâturage et cest la connaissance des contradictions inhérentes à la
lavandaie envisagée, considérée comme un tout écologique, instru-
ments DU PATURAGE ET DE l’eXPLOITATION DE LA FLEUR INCLUS,
qui seule peut permettre une grande production de fleur de lavande,
justifiant le maintien de la lavandaie. Cette méthode d’exploitation
des lavandaies autorise en outre l’entretien d’un troupeau ovin,
également source de profits.
Mais dans tous les cas où la disposition des lieux est favorable il serait
préférable de faire des cultures monospécifiques de lavande : des planta-
tions, justifiables des façons culturales de la technique agraire générale.
En effet le rendement des plantations de lavande est très supérieur à celui
de la lavandaie des collines 1. Un procédé élégant, en usage en Haute
Provence, destiné au maintien de la lavandaie en tant que productrice
de fleur de lavande est le labour sans couteau des lavandaies des collines
une fois tous les deux ou trois ans. Cette façon culturale améliore sensible-
ment le rendement en fleur et facilite la récolte. Ce procédé permet le
maintient de la lavandaie en s’opposant à l’évolution de sa contradiction
interne entre le développement de la végétation et la modification des
conditions édaphiques ; toutefois ce labour ne joue pas le même rôle
par rapport à la végétation et au sol, que le pâturage, cela se voit à l’aspect
général : la physionomie d’une lavandaie labourée est différente de celle
d’une lavandaie entretenue par le pâturage, cela se voit à l’examen de
la composition floristique : les plantes réputées caractéristiques de la
lavandaie manquent toutes ou presque dans une lavandaie labourée.
Mais ce qui importe pour le propriétaire d’une lavandaie c’est avant tout
le rendement en fleur et essence de lavande, et au moins pour un certain
nombre d’année le labour dans la lavandaie des collines est avantageux.
Pour revenir au tableau des relevés de lavandaie de Ponte di Nava,
il convient de remarquer que si les relevés 3 à 8 présentent une forte
homogénéité, ils se distinguent des autres relevés par la présence
d’un noyau de plantes : Euphorbia salisburgensis, Achillea mille-
folium, Linum catharticum, Trifolium pratense, Trifolium medium,
Brachypodium pinnatum, de forte constance, et qui semblent plutôt
être des espèces de pelouses à Bromus erectus et à Brachypodium
pinnatum. Il sera facile de faire le rapprochement entre ce fait et
1° V exposition des relevés (exposition Nord sauf le relevé 8, mais
Linum catharticum, Trifolium medium, Brachypodium pinnatum ,
manquent au relevé 8) ; 2° la pente des relevés (35 à 50 % sauf pour le
relevé 8 : pente 60 %) plus favorable au maintien du sol en place que
dans les relevés 1, 2, 9 dont la pente est de 80 % ; 3° le recouvrement
du sol par la végétation est plus dense que dans les autres relevés (sauf
1. Anlonin Rolet. Les plantes à parfum et les plantes aromatiques, Paris, 1930- ^
Voir le chapitre intitulé « Lavandes » pp. 267-316.
Fondard (L.) et Autran (E.), Culture de la lavande (Nouv. édit.), Digne, 1926.
Humbert (H.), La Lavande, Rapports sur la première et la deuxième Mission.
d’Etudes, 1919 et 1921 (Trav. Off. Nat. Mat. Prem. Végét.) .
— 393 —
dans le relevé 5, mais la présence abondante de Brachypodium
pinnatum dans ce relevé compense en partie le défaut de recouvre-
ment ). Ceci semblerait indiquer que l’édaphisme de ces localités,
toutes autres conditions égales par ailleurs, présente des tendances
plus grandes que pour les autres localités étudiées vers l’installation
de la pelouse à Brachypodium pinnatum et Bromus erectus 1.
La présence d ’Hepatica triloha dans les relevés 3, 6, 8, est un
argument en faveur de la destruction de la forêt avec dégradation
modérée n’étant pas allée jusqu’à l’éboulis. La présence de pavés
calcaires et la proximité d’éboulis pour les relevés 3 et 6 semblerait
infirmer à première vue cette opinion : Hepatica triloha trouverait
peut-être à l’abri des pavés le microclimat qu’elle nécessite dans les
bois, ainsi que je l’ai observé pour cette plante et d’autres espèces
mésohygrophiles-sciaphiles à Pêne de Fréchet, (Pyrénées centrales)
dans les anfractuosités et failles profondes des lapiaz et dans les
chaos rocheux 2, Mais ici le peu d’ampleur du chaos, il s’agit de pavés,
de dimensions moyennes, issus de la partie supérieure de la mon-
tagne, et ayant roulé jusque là entraînés par leur poids, la disposition
des lieux, le voisinage peu éloigné des bois, la présence de rejets de
souche de rares hêtres dans les Calamagrostideta contigus ne me
semblent pas en faveur de cette objection. La présence à’ Hepatica
triloha, résidu de la dégradation du Querceto-Buxetum, dans la
lavandaie de la Montagne Sainte Victoire (Provence occidentale) 3,
renforce l’hypothèse de la conservation relictuelle à’ Hepatica triloha
en tant que plante indicatrice d’une dégradation modérée après
destruction de la forêt, dans les localités de Ponte di Nava citées.
On a déjà noté que Euphrasia salishurgensis, Linum catharticum
Trifolium pratense, etc... manquent à l’exposition W et S dans
nos relevés. Il faut remarquer que des espèces comme Linum salso-
loides, Hypericum coris, méditerranéennes, sont communes aux
relevés adspectés à l’W et au Sud. Les relevés 1 et 2 exposés à l’W
sont largement dégagés vers le midi alors que le relevé 8 adspecté
à l’E ne l’était pas. Ceci explique pourquoi les deux espèces médi-
terranéennes citées ne se retrouvent pas dans le premier groupe
(relevés exposés au N et à l’E) de relevés qui a été analysé plus haut.
Hieraciurn lanalum propre aux relevés 2 et 9 trouve dans ces localités
une aridité plus propice (plus faible recouvrement, plus forte pente)
que dans les autres relevés. Sedum altissimum, méditerranéenne
notoire, ne se rencontre qu’à l’exposition S, où l’on peut observer
également Carlina acanthifolia, Linum viscosum, Glohularia will-
commi, etc... Noter également la présence de Minuartia verna dans
1. Ou que cette pelouse existait auparavant et qu’elle a succombé à l’excès du
pâturage.
2. Avec M. le Prof. Chouard.
3. R. Nègre, Diplôme d’études supérieures, Marseille, 1946.
394 —
les seuls relevés 1 et 2, ainsi que le remplacement de l’orophile ligu-
rienne Teucrium lucidum par la subméditerranéenne Teucrium
chamaedrys dans le relevé 9. Toutefois le petit nombre de relevés con-
cernant l’exposition méridionale interdit l’étude de détail qui a été
faite plus haut sur les relevés d’adspection septentrionale.
Ces considérations et la connaissance des lavandaies françaises
m’amènent à proposer la diagnose suivante pour la lavandaie de
Ponte di Nava, étant bien entendu qu’il s’agit là d’une diagnose
présumée, correspondant à une lavandaie relativement stable ; il faut
comprendre cette diagnose comme un concept relevant de l’obser-
vation de l’autodynamisme de la lavandaie, pour les stations étudiées.
Il s’agit là d’une généralisation destinée à faciliter les comparaisons
avec les autres lavandaies, mais il est bien évident qu’il faudra tou-
jours se rapporter à l’observation directe sur le terrain.
DIAGNOSE PRÉSUMÉE DE LA LAVANDAIE DE PONTE DI
NAVA
Altitude moyenne : 850 m. (Limite de l’étage du Hêtre avec celui
du Chêne pubescent).
Roche mère : Calcaire compact.
Sol squelettique : C03Ca toujours présent en plus ou moins grande
quantité dans la terre fine ; pH = 7, 2-7,4.
Pâturage et coupe de la lavande.
Espèces électives des lavandaies :
Astragalus monspessulanus (C) *
Carlina acanthifolia
Espèces constantes des lavandaies, et constantes a Ponte
di Nava 1 dans la lavandaie :
Lavandula vera
Satureia montana
Lotus corniculatus
Helianthemum canum
Thymus serpyllum
Cirsium acaule
Avena pratensis
Hieracium gr. murorum
Vincetoxicum officinale
Linum salsoloides
Festuca ovina
Bromus erectus
Scabiosa columbaria
Asperula cynanchica
Anthyllis vulneraria
Carlina vulgaris
Cuscuta sp.
Galium rubrum
Ptychotis heterophylla
Rosa sp.
Hieracium pilosella
1. La lavandaise de Ponte di Nava présente beaucoup de traits communs avec les
lavandaies de Haute Provence, cela n’a rien de très étonnant étant donné la situai ion
de Ponte di Nava a versant Nord des Alpes liguriennes, aux confins du Piémont.
* Le signe (C) indique qu’il s’agit d’une espèce constante.
— 395
Espèces différentielles, par rapport aux
çaises 1 :
Teucrium lucidum (C) Micromeria
Sesleria argentea (C)
Pimpinella saxifraga (C)
Hypericum coris Bupleurum
Hieracium lanatum
Ostrya car pini folia (C)
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
1. Noter que sur 5 espèces différentielles constantes, 2 sont des espèces propres à la
Ligurie (T. lucidum , M. piperella), 2 autres sont, en France, propre à la région préli*
gurienne ( Ostrya , S. argentea ) — de même pour la différentielle Hypericum coris). —
Il s’agit donc surtout ici de différentielles géographiques n’en étant pas moins inhé-
rentes et en interaction dans le complexe écologique lavandaie. La comparaison a été
faite avec les relevés ou diagnoses publiés de Molinier, Bannes-Pugiron, R. Nègre
et quelques centaines de relevés personnels inédits dans le S. E. de la France. Il est
probable que certaines de ces espèces différentielles se retrouveront dans des lavandaies
des Alpes maritimes françaises non encore étudiées.
LAVANDAIES FRAN-
piperella (C)
ranunculoides
— 396 —
Orchidacées nouvelles d'Indochine (suite) 1.
Par F. Gagnepain.
Dendrobium perulatum Gagnep., n. sp.
Caules i fusiformes vel clavati , majores subcylindracei, usque 30 cm.
longi ; vaginae mox fibrosae ; articuli 10-12, teretes. Folia lanceolata, basi
angustata, apice acuminata, in sicco striato-nervosa , usque 10 cm. longa,
2 cm. et ultra lata. I nflorescentiae brèves , latérales ad caules aphylli enatae
approximatae, pauciflorae, ex perula bracteosa ortae, bracteis hyalinis,
mox evanidis, 15 mm. longis , floribus 2-3 in unaquaque, 4-5 cm. diam.
— • Sepalum posticum oblongum 22 mm. longum, breviter cuspidatum ;
sep. lateralia, augustiora 25 mm. longa, 5-6 mm. lata, subrecta, basi ad
mentum brevem vix producta. Petala ambitu elliptica subobtusa 25 mm.
longa, 11-12 mm. lata. Labellum breviter unguiculatum, lobis lateralibus
subinconspicuis, explicatum 25 mm. longum lalumque. Columna 4 mm. longa,
operculo galeato, apice squamuloso furfuraceo, in mentum obtusum, 4 mm.
longum basi anticeque producta.
Annam : canton de Laouan, délégation de Djiring, prov. Haut-
Donnaï, n° 22581, Poilane.
Le collecteur ajoute ce renseignement : fleurs blanches, le grand
pétale central (labelle) a toute la base et la partie centrale jaune
foncé.
Cette espèce a beaucoup d’affinité avec D. heterocarpum Wall.
Elle s’en distingue : 1° par les inflorescences issues d’une pérule
à bractées inégales, les intérieures plus longues, atteignant 2 cm.,
scarieuses ; 2° le labelle étalé orbiculaire dans l’ensemble, à peine
mucroné, non acuminé au sommet ni récurvé.
On dit que D. heterocarpum est odorant à la manière d’un Primula
officinalis. Poilane affirme que la fleur n’est que peu ou non odo-
rante.
Le D. perulatum a des affinités, aussi avec D. Bensoniae Rchb.
et gratiosissimum Rchb. sans être ni l’un ni l’autre.
Dendrobium sessile Gagnep., n. sp.
Caules coespitosi, graciles, 20-35 cm. longi, cylindracei, rufo-hirtelli,
2-3 mm. crassi, articulati, articulis ±. 2 cm. longis. Folia laneeolato-linearia,
basi angustata apice acuminata, acuta, infra pilosa, usque 6 cm. longa,
7-8 mm. lata, numerosa. I nflorescentiae cymosae, subapicales, pauciflorae,
1. Cf. Bull. Mus., XXI, 1949, p. 737.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 3, 1950.
— 397 —
molliter pilosae, 15-20 mm. longae, bracteosae, bracteis circiter 3, ovalo-
acuminatis, 7-5 mm. longis, hirtellis, 1 -floris, floribus totidem, albidis
sessilibus, pedicello certissime nullo, perianthio circiter 12 mm. longo,
albido. — Sepalum posticum lanceolatum , breviter acuminatum 8 mm.
longum, 4 latum , extus hirtellum ; sep. lateralia 8 mm. longa, triangulo-
acuminata, 3 mm. lata, basi longe producta coalitaque calcar efformantia,
calcare obtuso, sacciforme, 2.5 mm. longo. Petala oblanceolata, linearia,
8 mm. longa, infra apicem 1.8 mm. lata, dorso pilosa. Labellum obverse
cuneatum, 1.3 mm. longum integrum, longe unguiculatum, canalicu-
latum, apice 4 mm. latum dilatatum suborbiculare. Gynostemum brève,
4 mm. longum, apice tricuspidatum operculo ignoto. Ovarium sessile,
obovatum, vel late fusiforme, 10 mm. longum, hirtellum.
Cochinchine : Duong-dang, île de Phu-quoc, n° 27.279 Poilane ;
route colon. 20, km. 58, prov. de Bien-hoa, n° 19.726 Poilane.
Cette espèce appartient certainement au s. g. Nigro-hirsuti de
Kraenzlin in Pflanzenreich, mais ne peut être rapporté à aucune
espèce de cet ouvrage. Elle est remarquable : 1° par sa pilosité
(tiges, feuilles, bractées, sépales, pétales, ovaire) ; 2° par son ovaire
sans pédicelle au temps de la maturité de la capsule ; 3° par ses
inflorescences insérées vers le sommet des tiges feuillées.
Dendrobium Simondii Gagnep., n. sp.
Caules pseudo-bulbosi, basi tumiduli, caespitosi, sursum attenuati,
10-30 cm. longi, articulis 1 cm. longis compositi. Folia saepe 3, sessilia,
oblongo-linearia, basi attenuata, apice obtuso, oblique emarginato, 6-7 cm.
longa, supra medium 15 mm. lata. I nflorescentia lerminalis, multiflora
(8-15), taxa, 8-12 cm. longa, floribus 5-20 mm. remotis, albo-viridibus,
20-22 mm. latis, pedicellis florem aequantibus, bracteis... — Sepalum dorsale
ovato-acutum 14-15 mm. longum, 4-5 latum ; sep. lateralia, falciformia acuta,
ima basi coalita saccum brevem efformantia. Petala 2, spathulata, acutius-
cula, 15-17 mm. longa. Labellum basi canaliculatum attenuatumque, ad
mentum articulatum ; lobi 3 ; latérales erecti, obtusi, columnam cingentes,
violaceo puncticulati ; lobus lerminalis, triangulus, margine dentato-crispus ,
apice rolundus, crassiusculus ; discus 3-cristatus, viridis. Gynostemum
brève, latum, basi in mento productum ; anthera viridis, violaceo puncticulata,
operculo galeato postice brevi ; pollinia 4, per paria coalita. Stigma amphoram
figurons.
Cochinchine : mont de Tai-ninh ; aquarelle n° 115, description
d’après les notes et dessins du récolteur, Dr Simond.
Cette espèce, parfaitement illustrée dans la pl. 115, décrite et
analysée en détail par le Dr Simond certainement n’est pas signalée
dans la Fl. gén. d’Indo-Chine ni dans la monographie du genre
Dendrobium 1910, in Pflanzenreich. Elle appartiendrait au sous-
genre Pedilonum de Kraenzlin.
— 398
Dendrobium subsessile Gagnep., n. sp.
Herba epiphytica vel rupicola ; rhizoma repens. Pseudo-bidbi cylindraceo-
conoidei, 4 cm. longi, midi, apice bifoliati. Folia lanceolata vel oblonga,
petiolata, peliolo 3-4 cm. longo, basi gradalim altenuata, apice acuminata,
acutissima, 1-nerva, lamina usque 20 cm. longa, 4 lata. Inflorescentia ter-
minalis, angnste racemosa, 8-10 cm. longa , basi arcte bracteosa, pauci-
multiflora, bracteis infimis 3-4 appressis, congestis , vaginiformibus, acutis,
florentibus perbrevibus, ovario subsessile, floribus albidis, 8 mm. longis.
— Sepalum dorsale elongatum, obtusiusculurn, 8 mm. longum, 2.15 latum,.
1-nervum ; sep. lateralia falcata, 8 mm. longa, basi 4 lata, k-nerva. Petala
lineari-oblonga sepalo dorsali similia, 9 mm. longa, 2.3 lata, obtusiuscula,
3-nerva. Labellum ambitu obovatum, trilobum, 9 mm. longum, 6 latum,
gradalim in unguem angustatum, lobis lateralibus ovatis brevioribus, lobo
intermedio 2 mm. longo elliptico crassiusculo biseriatim corrugato ; discus
sculptas : lamellis prominentibus 3, ab ungue usque ad lobum intermedium
excurrentibus , carunculis 4 infra basin lobo intermedio per paria sejunctis.
Gynostemum 4 mm. circiter longum, basi in mentum 4 mm. longum produc-
tum ; operculo convexo haud galeato, antheram simulante, bilocellato.
Annam : Nui-Pai-ding, près de Dak-gley, prov. Kontum,
n° 32.810 Poilane ; massif du Braïan, près de Djiring, prov.
Haut-Donnaï, n° 24.142 Poilane.
Par la classification du Pflanzenr. par Kraenzlin, cette espèce
appartiendrait au s. g, Bolbodium, section Diphylla, et se placerait
auprès du D. Schneiderae qui est bien différent et australien. Les
bractées de la base de l’inflorescence pourraient la faire placer dans
le genre Pholidota, mais la forme de son anthère est celle d’un
Dendrobium.
Dendrobium vagans Gagnep., n. sp.
Caules cylindracei, articulis multis, 55 cm. longi, usque 1 cm. crassi,
vaginis 2 cm. longis. Folia lanceolata, basi obtusa, apice acuminata, bilo-
bulata, vel acuminato-mucronata, 8 cm. longa, 2.5-3 lata, nervoso-striata.
Inflorescentia racemosa 1-10-flora 7-8 cm. longa, bracteis ovatis, oblusis,
2 mm. longis; pedicellis cum ovario circiter 3 cm. longis; floribus via:
5 cm. diam., luteo-aurantiacis, labello purpureo-maculato. — Sepalum
dorsale, oblongum obovatum, obtusum, 2 cm. longum, 7 yim. supra medium
latum ; sep. lateralia eo subsimilia, 2 cm. longa, 6 mm. lata, ima basi
coalita, mentum brevem, obtusum, 3 mm. longum efformantia. Petala obo-
vata, obtusissima, 22 mm. longa, 10 fata, basi angusta. Labellum orbiculare.
Il mm. longum latumque elobatum, margine crenulato-fimbriatum, supra
villosum, basi breviter (2 mm.) unguiculatum convolutumque. Gynoste-
mum 3 mm. altum, apice. 3-lobulatum, operculo galeato, basi in mentum
brevem productum.
Annam : Braïan, près Djiring, 1.000-1.200 m. ait., prov. Haut-
Donnaï, n° 24.780 Poilane.
Cette espèce est remarquable : 1° par ses fleurs sur des tiges
— 399
feuillées ; 2° par ses grappes à 7-10 fleurs ; 3° par ses pétales plus
larges que les sépales ; 4° par son labelle orbiculaire, sans lobes
marqués, courtement velu-frangé au bord ; 5° par ses fleurs
moyennes, 5 cm. à peine de diam. étant étalées. Je n’ai pu la situer
en toute certitude dans aucun des s. -g. donnés par Kraenzlin
dans la monographie du Pflanzenr.
Desmotrichum forcipatum Gagnep., n. sp.
Caules 12-25 cm. longi, basi filiformes, pseudo-bulbos ger entes ; pseudo-
bulbi clavati, 2-3 cm. longi, straminei sessiles, latérales, alternantes, apice
1 -foliati. Folia oblongo-linearia, solitaria, sessilia, basi attenuata, apice
acuminata, bilobulataque, 6 cm. longa, 8 mm. lata, nervoso-slriata, supra
convexa. Infiorescentia terminalis, floribus succedaneis, saepe 2 coetaneis,
circiter 10 mm. longis, ochroleucis, labello ad medium purpureo maculato,
pedicello vix 5 mm. longo. — Sepalum dorsale ovato-obtusum, 4 mm. longum ;
sep. lateralia 1 cm. longa, basi 3 lata, longe ad mentum 1 mm. coalita.
Petala ovato-oblonga sepalum dorsalem aequantia, dimidio angusliora.
Labellum 12 mm. longum longe e angusteque unguiculatum ad medium
bilobulatum, lobis ovatis, supra medium bilamellatum, lamellis purpuris,
antice bilobum, lobis falcatis, equitantibus, obtusis. Gynostemum breve
2 mm., stelidis bidenticulatis , operculo conoideo.
Annam : Station agricole de Blao, prov. Haut-Donnaï, n° 22.489
Poilane ; Nui-Bach-ma, près Hué, n° 29.943 Poilane, échantillon
un peu plus vigoureux.
Bien que le second spécimen soit sans fleur, j’ai cru pouvoir
l’assimiler au premier parce que les différences sont simplement
individuelles ; de plus le collecteur a décrit les fleurs de l’un et de
l’autre et les deux descriptions concordent.
Ce Desmotrichum est voisin de D. convexum Bl. Il en diffère :
1° par les feuilles larges de 8-9 mm. seulement, non convexes sur
les deux faces ; 2° par la fleur à menton très long, atteignant 4 mm. ;
3° par le labelle à lobe moyen en tenaille, bilobulé, les deux lobules
falciformes, chevauchant en bec croisé, par les lamelles situées
au-dessus des lobes latéraux.
Bulbophyllum bokorense Gagnep., n. sp.
Ilerba usque 70 cm. alta. Pseudo-bulbi approximati vel contigui fusi-
formes, carnosi, violacei, primum fibrosi deinde nudi 4-5 cm. longi. Caulis
elongatus, violaceus, vaginalus, vaginis albidis, fibrosis. Folia alterna
sessilia, amplexicaulia, lanceolata 10 cm. longa, 4 lata, ad tertiam partem
caulis 10 circiter occupantia ; nervi cospicui. Infiorescentia scaposa, aphylla,
caulibus foliosis aequilonga, basi subviolacea, vaginata, apice racemosa,
multiflora, floribus 15-20, basalibus primum expansis, viridi-luteis pur-
pureo maculatis pediceüo filiformi, 2 cm. longo, bractea lanceolato-acumi-
nata 15-8 mm. longa. — Sepala 3, subsimilia lanceolata, acuta, 15 mm. longa,
4-5 lata, 5-nervata. Petala linearia, 13-14 mm. longa, 2 lata, 3 -nervata.
400 —
Labellum albo-viride , deinde luteum, 10 mm. longum, ad apicem 10 mm.
latum, trilobum, late obcuneatum, lobis 3, lateralibus triangulis, falcifor-
mibus, patentibus, 1 mm. extensis, lobo terminali subnullo, triangulo-obtuso,
1 mm. longo, reflexo. Columna 4 mm. longa, antice concava, 2.5 mm. lata ;
staminis operculum ovalo-lriangulum supra convexum infra biloculare,
polliniis 4, per paria in quaque loculo, obovatis, compressis.
Cambodge : Bokor, sous-bois dense, dans des amas de feuilles
mortes décomposées ; floraison : mai-juin. (Mme Porée-Maspero).
Le récolteur a donné de ce Bulbophyllum une description faite
sur le vif, un bon croquis d’ensemble et enfin une grappe entière
de fleurs qui a permis de préciser les caractères floraux importants.
Bulbophyllum coohinchinense Gagnep., n. sp.
Epiphytiçum. Rliizoma longe repens, fibrosum, pseudo-bulbis oblongis,
approximatis, 3 cm. longis, 8-10 mm. crassis, apice monophyllis. Folia
oblonga, basi in petiolum gradatim angusta 12-22 cm. longa, supra medium
3-4 cm. lata, obtusa, firma, in sicco nervoso-striata. I nflorescentia 1-flora,
pedunculo dense bracteoso, pedicello, cum ovario, 3 cm. longo, flore viridi-
luteo, purpureo-maculato, explicato 4 cm. diam. — Sepalum dorsale lan-
ceolatum, acuminatum 25 mm. longum, 8 latum, multinervum ; sep. lateralia
falcata, forcipata, 18 mm. longa, 7 lata multinerva, ad mentum 4 mm.
longum, basi coalita. Labellum falcatum, ungulam tigridem referente, ad
apicem menti articulatum, 6 mm. longum. Gynoslemum columnare, 6 mm.
longum, basi dilatatum, operculo umbonato, antice denticulato.
Cochinchine : arboretum de Trang-bom, prov. Bien-hoa, n° 23.628
Poilane ; forêt de Samath, nos 106, 111 Muller.
J’avais rapproché cette espèce des B. patens King et affine Lindl.
avec doute et d’après l’apparence. Après analyse de la fleur, il a
fallu l’en séparer.
Bulbophyllum kontumense Gagnep., n. sp.
Rhizoma validum, 4-5 mm. crassum, fibrosum, fibris brevibus, appressis,
aliis capillaceis, multoties longioribus ; pseudo-bulbi conoidei, 4-5 cm. remoti,
2.5 cm. longi, basi 10-12 mm. crassi, monophylli. Folia oblonga, basi
10-15 mm. petiolata, obtusa, 10 cm. longa, circiter 2 lata, coriacea. Inflo-
rescentiae scapus basi pseudo-bulborum natus, filiformis, subnudus, 12 cm.
longus, supra basin 1-vaginalus, apice bracleatus, bracteis linearibus,
approximatis, 7-10 mm. longis, capitatim dispositis, floribus dilute viridibus,
pedicello 2 cm. circiter longo. — Sepalum dorsale oblongum, naviculare,
obtusum 6 mm. longum, nervis 5 ; sep. lateralia falcata, acuta, 10 mm.
longa, basi 5 lata, nervis 5, basi ad mentum adnata. Petala late ovata,
obtusissima, 5 mm. longa 3.5 lata, nervis 5 excurrentia. Labellum album,
ad mentum sursum sepala stipitatum, semi-annulatum, apice incur-
vum, 4 mm. longum. Gynoslemum breve, 3 mm. altum, latere alatum,
apice b-denticulalum, basi in mentum 4 mm. longum productum, operculo
convexo 1.5 mm. lato, antico-postice 1 longo.
— 401
Annam : près du village de Dak-gley, prov. Kontum, n° 32.925
P OILANE.
A première vue ressemble à Bulbophyllum leptanthum Hook. f.,
mais en diffère : 1° par le rhizome plus robuste avec deux sortes
de fibres ; 2° par le scape deux fois plus long ; 3° par les bractées
plus longues ; 4° par les pétales plus longs et larges en proportion
des sépales ; 5° par le labelle stipité au-dessus des sépales latéraux.
Bulbophyllum ombrophilum Gagnep., n. sp.
Epiphytica, ad nodos radicans rhizomate filiformi, 1 mm. diam. repente ,
pseudo-bulbis remotis, conoideis, 8 mm. longis, monophyllis. Folia soli-
taria, lineari-oblonga , 9 cm. longa , 8 mm. lata, basi in petiolo brevi subnullo
attenuata, apice acuminata. brevissime bilobulata , lobulis aequalibus. Inflo-
rescentia ad basin pseudo-bulbi enata scaposa, 7-8 cm. longa, supra medium
flores gerens ; bracteis 2-3 sterilibus infra medium, sitis, lanceolatis, 4-5 mm.
longis, br. fertilibus iis consimilibus approximatis, pedicellis bracteis
aequilongis, flcribus minutis 7 mm. longis, luteis intus purpureo striatis
(fide Poilanei). — Sepalum dorsale triangulo-elongatum 6.5 mm. longum,
acuminatum, 3-nervatum ; sep. lateralia 7 mm. longa, acuminata, 3-nervala.
Petala elliptica, basi vix unguiculata, obtusa, nervo medio solitari, 3 mm.
et ultra longa. Labellum oblongum, recurvum, supra canaliculatum 4 mm.
longum,, basi . 2 mm. stipitatum. Gynostemum conoideum, breve, apice
biaristatum, 1.2 mm. longum, operculo convexo 0.6 mm. diam., pollinia 4 per
paria coalita.
Annam : près village de Dak-bon-không, prov. du Ivontum,
1.360 m. ait.,- climat pluvieux, brumeux, humide, n° 32.936 Poi-
lane ; massif du Ngok-pau, prov. Kontum, 2.400 m. ait., n° 35.822
P OILANE.
Ce Bulbophyllum est très comparable au B. reptans Lindl. Il en
diffère : 1° par le scape (partie sans fleurs) de l’inflorescence deux
fois plus long ; 2° par les pseudo-bulbes plus courts ; 3° par le labelle
jaune, stipité deux fois plus longuement depuis la base du gynos-
tème ; 4° par les pétales elliptiques, non oblongs.
Bulbophyllum Simondii Gagnep., n. sp.
Herba epiphytica protracta, rhizomate elongato, vaginato, ramoso, squamis
( vaginis ) sat Iaxis sordide stramineis, pseudo-bulbis ovatis, ± remotis,
2-3 cm. diam., 3-4 sidcatis, monophyllis, supra basin nudis. Folia solitaria,
anguste lanceolata vel subelliptica, subsessillia, subobtusa, coriacea, 5-8 cm.
longa, 1-2 lata. Inflorescentia pauciflora, pedunculo filiformi 12-15 mm.
longo, bibracteato, bracteis alternis, acutis, minutissimis, floribus 3, ver-
ticillatis vel subumbellatis, 6-10 mm. diam., albidis, sepalis ad apicem
aurantiacis, pedicello sepalis aequante. — Sepala 3 interse sensim aequilonga,
similiaque longe acuminata, 10 mm. longa. Petala sepalis 2 -plo brcviora,
ovato-acuminata, subobtusa, albida. Labellum minutum, basi unguiculatum,
ascendens, ad columnam appressum eabrevius, albidum. Gynostemum
horizontale, basi provectum cum lalello articulalum, apice stelidiis 2, acutis
— 402
antice appendiculatum ; stamen apicale operculo ovato, cordiformi, bilo-
culare, polliniis 4, oblongis, per paria coalitis.
Annam : sans localité indiquée pl. 20 (Simond) avec dessin d’ana-
lyse florale et description sur le vif.
L’espèce la plus affine est le B. protractum Hook. f. Icônes, tab.
2.037. La présente en diffère : 1° par les gaines du rhizome un peu
plus longues, moins appliquées ; 2° par les pseudo-bulbes plus rap-
prochés et même contigus ovoïdes ; 3° par les feuilles plus courtes,
plus obtuses ; 4° par l’inflorescence à 2-3 fleurs deux fois plus larges ;
5° par les pédicelles de la longueur des sépales, presque 10 mm. ;
6° par les pétales deux fois plus courts que les sépales et plutôt
obtus ; 7° par l’opercule de l’étamine largement ovale, cordé,
suborbiculaire dans l’ensemble.
BulbophySlum subebulbum Gagnep., n. sp.
Herba epiphytica , 18 cm. alta ; rhizoma brevi, pseudo-bulbis perbrevibus,
con glomeratis , 5 mm. attingentibus, monophyllis. Folia petiolata, oblonga,
basi gradatim atlenuata, apice obtusa, mucronulata, lamina 9-13 cm.
longa, 9-15 cm. lata, firma, petiolo 3-4 cm. longo. Inflorescentia ad
basin pseudo-bulborum oriens, basi vaginibus imbricatis circa 5 vestita,
spici/ormis, 9-13 longa, densiflora, spica usque 8 cm. longa, bracteis 7 mm.
longis, lineari-acuminatis, pedicellis 1-2 mm. longis, floribus albis minutis,
9 mm. longis. — Sepalum dorsale 6 mm. longum, lineare, valde acuminatum,
1-nervatum ; sep. lateralia, eo simillima, basi latiora, 7 mm. longa, 3-ner-
vata- Petala lanceolato-acuminata, minutissime scabra, 2.8 mm. longa,
0,6 mm. lata. Labellum oblongum, panduratum 3 mm. longum, lobis late-
ralibus leviter prominentibus , lobo antico ovato, obtuso, minutissime scabro.
Gynostemum cum mento aequilongo, 2 mm. longum, apice bispinosum,
ad extremitatem menti labellum gerens ; operculo staminis convexe.
Annam : Station agricole de Blao, prov. Haut-Donnaï, n° 22.798
Pojlane.
Ce Bulbophyllum a quelque analogie au premier abord avec
B. ebulbum King et Pantling Ann. Boy. bot. Gard. Calcutta, Y III,
tab. 115. Il s’en distingue : 1° par ses pseudo-bulbes présents, quoique
minuscules ; 2° par ses feuilles deux fois plus réduites ; 3° par les
bractées et les pièces du périanthe beaucoup plus acumi.nées ; 4° par
ses fleurs blanches (Poilane) ; 5° par les pétales acuminés ; 6° par
le labelle très rétréci en son milieu.
Cirrhopetalum spicatum Gagnep., n. sp.
Herba rupestris longe rhizomatosa, rhizomate nudo ad nodos radicoso
3 mm. crasso vaginis mox evanescentibus ; pseudo-bulbi 10-13 cm. remoti
breviter conoidei 2 cm. alti crassique, angulati, nudi, diphylli. Folia elliptica,
basi in petiolo brevi angustata, apice obtusa, emarginata, lobulis brevibus,
aequalibus rotundis, usque 4.5 cm. longa, 1-2 lata, coriacea, petiolo 7 mm..
— 403
longo. I nflorescentiae scapus ad basin pseudo-bulbi enatus 25-30 cm. altus,
vaginatus, vaginis 5 cm. remotis, mox nudus, 1.5-2 mm. diam,. apice florifer ;
racemus 1-2:5 cm. longus, spiciformis, floribus numerosis, densissimis,
bracteis triangulo-cuspidatis, ■ 4 mm. longis imbricatis, pedicello 2 cm.
cum ovario longo_. — Sepalum dorsale, triangulo-cuspidatum, 1.5 cm.
longum, basi 3.5 mm. latum, trinervum ; sep. lateralia toto in uno coalita
ambitu triangula, 17 mm. et ultra longa, basi 5 mm. lata. Petala elliptica ,
4 mm. tantum longa, apice setas 3, capillaceas gerentia, 5-nerva. Labellum
o bcordatum , antice ellipticum, obtusum, in medio 5-nervum, 5 mm. longum,
basi 4 latum. Gynostemum 2 mm. longum, 3.5 latum, basi brevissime in
mento productum ; antherae operculum convexum, biloculare, pollinis 4 per
paria coalitis.
Laos : plateau des Boloven à 6 km. au N. de la station agricole,
1.100-1.200 m. ait., n° 28.649 Poilane.
Espèce très remarquable par son inflorescence en épi très serré
hérissé de bractées courtes et raides ; la seule probablement qui
présente ce caractère. En raison de cette particularité j’ai douté
de sa vraie place dans le genre Cirrhopetalum ; après examen de
3 fleurs, de l’anthère, de l’opercule et des pollinies, le doute dispa-
raît. — - Remarque importante : l’espèce est intermédiaire entre
les genres Cirrhopetalum et Bulbophyllum. Elle a les sépales latéraux
soudés comme dans le premier et le sépale dorsal très long par rapport
aux pétales comme dans le second.
Cirrhopetalum insulsum Gagnep., n. sp.
Epiphytica, parvula. Pseudo-bulbi subcontigui, subdistichi, Ovati, 10 mm.
longi, 5-7 crassi. Folia ad apicem pseudo-bulborum enata, solitaria, auguste
oblonga, apice obtusiuscula, basi attenuata, 5-12 cm. longa, 11-15 mm. lata,
tenuia, infra pallida. Inflorescentia scaposa, scapo filiformi 6-11 cm. longo,
bibracteato, bracteis remotis triangulo-acutis 2-3 mm. longis, floribus
paucis (3-5) minutissimis, capitato-aggregatis, bracteis linearibus 3-4 mm. lon-
gis, pedicellis flore minoribus. — Sepalum dorsale ovalo-acuminatum, 5 mm.
longum, 2 latum, trinervatum ; sep. lateralia 7-8 mm. longa, longe acuminata,
ad apicem coalita. Petala ouata, 3 mm. longa, brevissime mucronata. Labellum
jalcatum vel semi-orbiculatum reflexum, supra canaliculatum, haud explicatum
2 mm. longuum, basi appendice columnae stipatum, stipo 1.5 mm. longo.
Columna 1.5 mm. longa, operculo antherae convexo.
Annam : station agricole de Blao, prov. Haut-Donnaï, n° 22.794
Poilane.
A rapprocher du C. touranense Gagnep., mais à feuilles plus
longues, à fleurs beaucoup plus petites et cependant déjà ouvertes.
Ces fleurs sont si minuscules que le collecteur n’a pu en préciser
la couleur.
( A suivre )
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
— 404 —
Parahyparrhenia, genre nouveau d’Andropogonées.
Par Aimée Camus.
Parahyparrhenia A. Camus, gen. nov.
Annua, inodora. Spalhæ auguste lineares. Racemi (l-)2, aller subsessilis,
aller pedunculo 5-7 mm. longo fultus, rachcos articuli villosi ; pedicelli
distiche barbati. Racemus subsessilis spicularum pari homogamo uno,
brevipedicellatus paribus omnibus heterogamis. Spiculæ sessiles § longe
aristalæ cum callo acutiusculo curvato aureo-barbato. Gluma inferior coriacea ,
marginibus involuta, superne subcarinata, bimucronala, dorso sulcata ;
callus pungens. Gluma superior naviculata breve aristulata. Fl. inf. : glumella
kyalina. Fl. sup. 0 : glumella stipitiformis, apice bidentata, longe aristata ;
arista valida, perfecta, elongata ; columna contorta, aureo-fulva, hispidula ;
aristæ racemorum conjugatorum inter se contortæ. — Spiculæ pedicellatæ
subulato-lanceolatæ, pallide virides, aristalæ ; pedicellus gracilis, distiche
ciliatus ; gluma inferior herbacea, plana, plurinervia, margine scaberula ;
aristula elongata.
Le genre Parahyparrhenia est créé pour une espèce récoltée par
M. Jærger, dans le massif dé Kita, Soudan, vers une altitude de
600 m. Il rappelle le genre Hyparrhenia mais s’en distingue par ses
faux-épis géminés, plus rarement isolés au sommet des chaumes,
non en panicule, la réduction de la spathe, les épillets sessiles à
callus vulnérant, un peu oblique, très longuement poilu, soyeux,
les épillets pédicellés longuement aristulés, la présence d’une paire
d’épillets semblables, homogames, assez réduits, aristulés, à la base
du faux-épi inférieur subsessile. Dans chaque racème, il y a 4-5 paires
d’épillcts.
Les épillets sessiles sont très différents comme forme des épillets
pédicellés. Les faux-épis sont subcontigus, à arêtes des épillets
fertiles sessiles s’entrelaçant comme dans le genre Heteropogon,
ne semblant former qu’un racème unique, mais les épillets homo-
morphes inférieurs plus ou moins aristulés sont moins développés
que les épillets pédicellés des autres paires, leur aristule est souvent
un peu longue et n’est pas tordue.
Lorsqu’il n’y a qu’un faux-épi unique au sommet du chaume,
la paire inférieur^ d’épillets homomorphes paraît manquer.
Ce genre comprend une espèce dont voici la diagnose :
Parahyparrhenia Jaegeriana A. Camus, sp. nov.
Annua. Culmi erecti, 45-50 cm. alti, simplices, superne tenues, 4 -nodes,
glabri, lævesque. Laminæ convolutæ vel planæ, auguste lineares, in apicem
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 3, 1950.
405 —
tenuiter acutum attenuatæ, 10-14 cm. longæ, 1-1,5 mm. latæ, glabrx, summa
setiformis, acutissima, nervis lateralibus prominulis ; vaginæ arctæ, glabrse,
striatæ, glaucescentes, superne biauriculatæ, auriculis obtusis. Ligulæ
membranaceæ, brèves, truncatæ, 2 mm. longæ. Spathæ auguste lineares,
setaceo-acuminatæ, 1-3 cm. longæ, superne setaceæ. Racemi breviter pedun-
culati, sine arislis 4-4,5 cm. longi, aureo-pilosi, sericei, erecti, alter subsessilis,
alter pedunculo 5 mm. longo fultus. Spicularum par homogamorum in basi
racemi subsessilis, alter pedunculo 5 mm. longo fultus. Spicularum par homo-
gamorum in basi racemi subsessilis unum in racemo pedicellato nullum. Ra -
cheos articuli pedicellique villis densis aureis vestiti. Spiculæ sessiles £ cum
callo curvato stipitiformi dense aureo-barbato 2, 5-2, 8 mm. longo 11 mm. longæ.
Gluma inferior leviter compressa, 7,5-8 mm. longa, coriacea, indurata, glabra,
lævis, margine involuta, superne subcarinata, ciliata, apice bidentata, loco
nervi medii auguste sulcata ; gluma superior 8-8,2 mm. longa, oblonga,
navicularis, superne carinata, breve aristulata. Fl. inf. : glumella hyalina.
Fl. sup. § : glumella 4 mm. longa, apice bidentata, parce pilosula ; arista
valida, 9-10 cm. longa, columna aureo-fulva, hispidula, contorta ; aristæ
racemorum conjugatorum inter se contortæ. — Spiculæ pedicellatæ sine
aristis 8, 5-9, 5 mm. longæ, pallide virides, subulato-lanceolatæ, longe aris-
tatæ ; arista 6-8 mm. longa ; pedicellus gracilis, 5-6 mm. longus, utroque
latere distiche-barbatus.
Massif de Kita, Soudan ; sur cuirasse latéritique horizontale,
au bord d’une mare, vers 600 m. d’alt. ; forme une ceinture glauque
autour de la mare (Jærger, n° 17) ; avec Drosera, Ophioglossum,
Anagallis.
Les inflorescences de cette Graminée sont fragiles ; la très longue
arête des épillets sessiles fertiles tombe rapidement. Les poils brun
doré des articles du rachis et des pédicelles atteignent 1,5-1, 8 mm.
de longueur ; ils sont soyeux. Les épillets homomorphes et homo-
games de la base du racème subsessile sont aristulés.
Par certains caractères cette espèce rappelle Y Hyparrhenia disso-
luta (Nees ex Steudel), H. Ruprechtii Fournier, mais le callus est
très longuement poilu, la glume inférieure des épillets sessiles est
fortement canaliculée dorsalement et surtout l’inflorescence n’est
pas en panicule, mais rappelle celle d’un Heteropogon.
Je suis heureuse de remercier ici M. le Dr Hubbard, le spécialiste
bien connu des Graminées, d’avoir bien voulu comparer cette plante
avec celles de l’herbier de Kew.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 3, 1950.
STATION NOUVELLE /J’AmPELOOESMA MAURITANICA, Dur. et Sotdns-
ÂMPELODESMOS TENAX, Lin fr. [GRAMINÉES].
Par Georges Aufhère.
Cette grande Graminée, aux longues feuilles raides, scabres et
enroulées sur les bords, aux grandes hampes florales, a le port général
d’un roseau mais habite les rochers calcaires et secs.
C’est une plante nettement nord-africaine, connue dans4e-conti-
nent noir sous le nom de « Diss » où elle est utilisée comme fourrage
grossier. Elle atteint le littoral méditerranéen et a même pu traver-
ser cette mer puisqu’on la retrouve en Sardaigne, dans la garrigue
à Chamaerops humilis et Helichrysum italicum, sur la côte napo-
litaine de Sorrente à Amalfi et sur celles de Toscane et de Ligurie
en Italie. Sa présence en Corse est toujours incertaine et discutée,,
par contre elle existe en France mais extrêmement rare sur le revers
sud des Maures et aux environs de Nice (vallon de Saint-Philippe).
Elle se trouve donc chez nous cantonnée dans l’extrême sud, aussi
ce fût une surprise pour nous que de la découvrir au mois de juillet
dernier aux abords mêmes de Digne (Basses- Alpes).
Herborisant dans les sables de la Bléone, si riches en espèces-
subalpines et alpines amenées par les torrents, notre attention
fut attirée par ce que nous prîmes de loin pour un Phragmites,.
perché au sommet d’une falaise. Connaissant le lieu particulière-
ment sec, cette présence paraissait insolite, mais explicable sans
doute par quelque mince filet d’eau échappé de la source de Saint-
Benoît qui jaillit et cascade à 500 mètres plus au nord.
Atteignant le sommet de l’à-pic pour nous en assurer, il fallut
se rendre à l’évidence, il s’agissait non d’un Phragmites mais bel
et bien d’Ampelodesma mauritanica. Nous pûmes compter six
touffes, dont une assez forte, avec dix inflorescences atteignant
1 m. 70 de hauteur, une autre beaucoup plus faible, ne présentant
que deux tiges <de 1 m. 40 et quatre petites touffes, maigres, non
fleuries.
La station occupe l’extrême bord de la corniche d’une falaise
abrupte, dominant de 40 mètres la vallée de la Bléone ; exposition
franchement S., altitude 650 mètres. La montagne de Saint-Benoît,
dont dépend cette falaise, forme au N. et à l’W. un abri sérieux
qui culmine à 1.191 mètres.
Le microclimat se caractérise par une sécheresse bien provençale
Bulletin du Muséum , 2e série, t, XXII, n° 3, 1950.
et un fort ensoleillement. Le sol est calcaire avec 264 p. 1.000 de
calcaire total et 45 de calcaire actif (I. D.) pH = 7,6.
Les compagnes sont : Genista cinerea, Rhus coriarius, Rhamnus
alpina, Buxus sempervirens. Laserpitium gallicum, Thymus vulgaris,
Lauendula Spica, Aphyllanthes monspeliensis . Il s’agit donc là du
niveau supérieur de la garrigue provençale.
Nous avons dit qu’à 500 mètres plus au nord se trouve la source
de Saint-Benoît dont la cascade est tapissée d’Adianlhum Capillus-
Veneris avec quelques Senecio Doria.
Notre découverte doit faire considérer Digne- comme la station
la plus septentrionale actuellement connue d’ Ampelodesma mau-
ritanica.
Le petit château qui se trouve près de là étant utilisé pour une
colonie de vacances d’Aix, nous nous sommes mis en rapport avec
la directrice pour assurer la sauvegarde de ce témoin botanique.
Laboratoires de Culture du Muséum,
et des Services Agricoles des Basses- Alpes.
— 408 —
Muscinées corticicoles des environs de Samoëns
(Haute-Savoie).
Par R. Gaume.
Si la flore muscinale des bois pourrissants et des rochers calcaires
ombragés des environs de Samoëns est à présent bien connue à la
suite de l’important travail de S. et P. Jovet 1, il n’en est pas
de même de la flore bryologique corticicole qui a été à peine esquissée
par ces auteurs. Un certain nombre de Muscinées arboricoles des
alentours de Samoëns figure également dans une liste publiée
par le regretté Cl. Sarrassat à l’occasion de la Session de la Société
botanique de France en Haute-Savoie en 1937 2.
Deux séjours d’un mois (juillet 1947 et juin 1948) au Laboratoire
de la Jaysinia à Samoëns m’ont permis d’étudier la végétation
bryologique des environs de ce joli village savoyard. J’ai surtout
visité la vallée du Gifïre au niveau de Samoëns, ainsi que les vallées
de ses deux affluents : le Clévieux et le Nant Dant. J’ai aussi exploré
les Gorges des Tines (ancien lit du Gifïre) et la belle forêt de Bosse-
tan, plus connue sous le nom de forêt des Allamands, qui s’étage
de 1.000 à 1.700 m. d’altitude environ. Mes investigations ont sur-
tout porté sur les troncs de hêtre, dont la couverture muscinale
est particulièrement fournie dans les vallons encaissés, au voisinage
des torrents, où l’atmosphère est très chargée en vapeur d’eau.
Certaines espèces, très répandues sur les écorces en plaine, sont
également communes autour de Samoëns 3 : Radula complanata (L.)
Dum., Frullania dilatata (L.) Dum., Metzgeria furcata (L.) Dum.,
Orthotrichum striatum (L.) Schwægr., O. Lyellii Hook. et Tayl.,
Ulota Bruchii Hornsch., U. ulophylla (Ehrh.), Leucodon sciuroides
(L.) Schwægr., Neckera complanata ■ (L.) Hüben., Ilomalia tricho-
manoides (Schreb.), Br. eur. Hypnum cupressiforme L. var. filiforme
Brid.
D’autres espèces de la zone silvatique inférieure se rencontrent
encore, mais moins fréquentes : Porella (Madotheca) platyphylla (L.)
1. Jovet (Suzanne et Paul). Peuplement bryologique des bois pourrissants et des
rochers ombragés des environs de Samoëns (Haute-Savoie) [Rev. brijol. et lichén..
XIV, 1944, pp. 120-148).
2. Sarrassat (Cl.). Muscinées récoltées en Haute-Savoie au cours de la session
extraordinaire de 1937 [Bull. Soc. bot. Fr., LXXXVI, 1939, pp. 58-69).
3. Le village de Samoëns est à environ 700 m. d’altitude.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 3, 1950.
— 409 —
Lindb., Lejeunea cavifolia (Ehrh.) Lindb., Anomodon viticulosus (L.)
Hook. et Tayb, Pylaisia polyantha (Schreb.) Br. eur., Antitrichia
curtipendula (Hedw.) Brid., nette dernière espèce ayant déjà un
caractère montagnard. Plutôt montagnard aussi est Neckera crispa
(L.) Hedw. qui, répandu ici sur les rochers calcaires ombragés
de la région, est également fréquent sur les arbres, où il forme par-
fois de magnifiques draperies accrochées aux branches des hêtres
et des épicéas.
A noter que Frullania Tamarisci (L.) Dum., commun en plaine,
surtout dans l’Ouest, paraît rare aux environs de Samoëns, où je
n’ai observé ni Zygodon viridissimus (Dicks.) R. Br., ni lsothecium
myosuroides (Dill., L.) Brid., mousses qui abondent sur les écorces
dans le Domaine atlantique. Enfin, je n’ai rencontré qu’une seule
fois Porella (Madotheca) lævigata (Schrad.) Lindb.
A côté de ces Muscinées arboricoles de la zone silvatique infé-
rieure, qui remontent plus ou moins haut dans les régions monta-
gneuses, en existent d’autres qui appartiennent à la zone silvatique
moyenne et à la zone subalpine et sont rares ou manquent en plaine.
Telles sont :
Metzgeria furcata (L.) Dum. var. ulvula Nees. Répandu dans
les basses montagnes, très rare en plaine. Commun autour de Samoëns
où il forme des petites plaques d’un vert jaune clair sur les troncs.
Paraleucohryum longifolium (Ehrh.) Loesk. Peu -répandu au-des-
sous de 1.000 m. çà et là sur les hêtres, plutôt vers la base des
troncs : Vallée du Nant Dant, Forêt des Allamands.
Dicranum viride (Sull. et Lesq.) Lindb. En petite quantité sur
les troncs de hêtres : Vallées du Giffre, du Clévieux, du Nant-Dant.
Toujours stérile.
Orthotrichum speciosum Nees. Paraît moins fréquent que le suivant
dans la région de Samoëns. Disséminé sur les troncs d’essences
diverses. Toujours très fertile.
Orthotrichum stramineum Hornsch. Très commun sur les troncs
des hêtres où il fructifie communément. Trouvé de 700 à 1.700 m.
Neckera pennata (L.) Hedw. Cette belle et rare mousse, déjà
signalée par Sarrassat sur des hêtres en montant aux châlets de
Foilly, se rencontre çà et là aux environs de Samoëns, où elle se
présente en échantillons bien développés et fertiles. J’ai recueilli
cette espèce sur des Fagus en forêt des Allamands ainsi que dans
les vallées du Giffre, du Clévieux et du Nant Dant.
Leskeella neroosa (Schwægr.) Loesk. Assez commun sur les arbres
dans toute la région : Vallées du Giffre, du Clévieux, du Nant Dant.
Forêt des Allamands. Bien développé et fertile à partir de 1.300 m.
Lescuræa striata (Schwægr.) Br. eur. ne semble pas, dans la région,
descendre au-dessous de 1.000 m. Observé dans la partie supérieure
de la forêt des Allamands vers 1.500 m., où il forme d’épais manchons,
— 410 —
»
couverts de capsules, sur les branches basses des hêtres en compa-
gnie de Drepanocladus uncinatus (Hedw.) Warnst.
Amblystegiella subtilis (Hedw.) Loesk. Mousse ayant le port
d’ Amblystegium serpens, commune sur les arbres et toujours très
fertile.
Pterigynandrum filiforme (Timm.) Hedw. Espèce très répandue
sur les hêtres dans toute la région ; devient très fertile et prend un
beau développement au-dessus de 1.000 m.
Platygyrium repens (Brid.) Br. eur. Plante méconnue en raison
de sa ressemblance avec certaines formes d ’Hypnum cupressiforme,
signalée seulement sous sa variété rupestris Milr. sur des pierres
en forêt des Allamands par Sarrassat. Cette mousse est fréquente
autour de Samoëns où elle semble rechercher particulièrement les
épicéas, bien que se rencontrant aussi sur les feuillus : Vallées du
Giffre, du Clévieux, du Nant Dant ; Forêt des Allamands. Trouvé
une seule fois fertile à l’entrée des Gorges des Tines.
La base des arbres est souvent colonisée par des Muscinées terri-
coles comme Brachythecium rutabulum (L.) Br. eur. ou saxicoles
comme Anomodon attenuatus (Schreb.) Hüben. Lorsque l’écorce
commence à se décomposer, on peut trouver à ce niveau des espèces
saprolignicoles ; tel est le cas pour Orthodicranum montanum (Hedw.)
Loesk.
Les Muscinées que l’on rencontre au pied des arbres sont spéci-
fiquement nombreuses et leur énumération ici ne présenterait pas
un grand intérêt, car elles se retrouvent toutes ailleurs, aucune
n’étant exclusive de ce genre de station. Deux d’entre elles méritent
cependant une mention spéciale : Isothecium viviparum (Neck.)
Lindb. variété robustum Br. eur., propre aux régions montagneuses,
et Anomodon apiculatus Br. eur., hypnacée rarissime en France,
trouvée pour la première fois dans notre pays par Thériot en 1892
à Orlu (Ariège) et revue ensuite en Auvergne par Culmann et
Lavergne. J’ai recueilli cet Anomodon au pied d’un hêtre dans la
partie inférieure de la forêt des Allamands le 9 juin 1948 ; c’est,
à ma connaissance, la première localité de cette espèce dans les
Alpes françaises.
En terminant cette petite note, je tiens à exprimer à M. le Pro-
fesseur Henri Humbert, Directeur du Laboratoire de la Jaysinia,
et à M. Camille Guinet, Sous-directeur, mes sentiments de vive
reconnaissance pour la généreuse hospitalité qu’ils m’ont accordée
à la Jaysinia. J’adresse également tous mes remerciements à
M. Bialaz, jardinier-chef, qui a été pour moi un guide précieux
au cours des agréables courses que nous avons faites ensemble dans
la montagne.
Laboratoire de Cryptogamie du Muséum
et Laboratoire de « La Jaysinia »
à Samoëns ( Fondation Cognacq-Jay).
— 411 —
Étude paléoxylologique du Sahara (viiij.
Sur un échantillon de Mesembrioxylon ægyptiacum
(Krauselj Boureau, n. comb., Podocarpacêe décou-
verte au Sud de Toummo (Sahara oriental).
Par Edouard Boureau,
Sous-DiREcTEUR au Muséum
Le bois minéralisé dont il s’agit dans la présente note a été récolté
par le Professeur Daluoni 1, au Sud de Toummo, c’est-à-dire au
Nord-Ouest du Tibesti et à l’Est du plateau de Mangueni. La même
région a déjà fourni un bois fossile, décrit récemment sous le nom
de Dadoxylon ( Araucarioxylon) Dallonii Boureau2. L’échantillon
en question maintenant, entièrement silicifié, se présente sous l’aspect
d’un bloc demi-cylindrique, de rayon allant de 4 à 6 cm. et de hau-
teur maximum, 10 cm. Sa minéralisation est hétérogène. Opalisé en
certains endroits, avec des flammes de teinte brun foncé, il conserve
sa structure de façon satisfaisante. Dans d’autres zones concen-
triques, sa structure est moins bien conservée ; il est alors de teinte
chamois, légèrement orangée. La région médullaire est représentée
par une masse de couleur brun-rouge foncé. Elle est occupée par
une substance silicifiée, sans structure observable, qui constitue
dans l’échantillon un cylindre de diamètre 6 mm. Il s’agit vraisem-
blablement d’une sécrétion résineuse. Cette masse cylindrique se
prolonge en outre de part et d’autre de la moelle, suivant un plan
radial, dans deux éclatements du tronc initial remplis ultérieurement
par cette même substance résineuse.
1. Dalloni M. 1948. Mission scientifique du Fezzan (1944-1945). VI : Maté-
riaux pour l’étude du Sahara oriental. Région entre la Libye, le Tibesti et le Kaouar
(Niger). Publications de V Institut de recherches sahariennes de l’Université d’Alger ,
pp. 32 et 33.
2. Boureau (Ed. 1948. Étude paléoxylologique du Sahara (I) : Présence du Dadoxy*
Ion (Araucarioxylon) Dallonii n. sp. Bull . Mus. nai. Hist. nat.y 2, t. 20, n° 4, pp. 420-420
■î pl. h. t.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 3, 1950.
— 412 —
PODOCARPACEAE
Mesembrioxylon (Podocarpoxylon) ægyptiacum (Krausel) n. comb.
(fig. 1 et pl. I, fig. 1 à 3).
I. — Étude anatomique.
A. — Lames transversales (pl. I, fig. 1).
Bois homoxylé.
Les zones d’accroissement sont visibles à l’œil nu, mais dispa-
raissent à l’examen microscopique, les trachéides conservant un
calibre constant dans une même file radiale. Le bois est constitué
par un ensemble de trachéides à section polygonale, généralement
sans méats intercellulaires ou séparées par des méats très petits.
Ces trachéides sont disposées eh files radiales séparées par les files
unicellulaires étroites des rayons médullaires. Les rayons médullaires
ont un contenu sombre qui, à un fort grossissement, apparaît sous
l’aspect de granulations résineuses noires isolées. Les rayons sont
séparés par un nombre variable de files de trachéides, de 1 à 6, sur-
tout de 2 à 4. Les trachéides sont généralement isodiamétriques et
le diamètre mesuré d’une lamelle mitoyenne à l’autre atteint de
22 p à 38 p 5. L’épaisseur de la paroi propre à la trachéide (de la
lamelle mitoyenne au lumen) est en moyenne de 5 p dans les régions
les mieux conservées.
B. — Lames radiales (fig. 1 et pl. I, fig. 2 et 3).
1. Parenchyme ligneux. On observe çà et là quelques files paren-
chymateuses pourvues de cloisons horizontales minces et au contenu
résineux sombre.
2. Canaux résinijères. Il n’y a ni canaux horizontaux, ni canaux
verticaux, normaux ou traumatiques.
3. Ponctuations. La paroi radiale des trachéides est garnie de
ponctuations rigoureusement circulaires, unisériées, plus ou moins
espacées, séparées par des crassules (bars ou rims of Sanio) qui
apparaissent entièrement circulaires ou interrompues.
Pour une trachéide de diamètre 32 p (d’une lamelle mitoyenne
à l’autre), on observe des ponctuations de diamètre 16 p.
4. Evolution de l’épaisseur de la paroi tangentielle des trachéides.
Dans certains cas, la paroi tangentielle des trachéides apparaît
d’une épaisseur uniforme. Mais il arrive que devant des ponctuation
rapprochées, elle se montre d’une épaisseur inégale, présentant des
dépressions immédiatement devant elles et une épaisseur plus grande
(le double en général : 8 à 10 p) dans leur intervalle. La surface
tangentielle interne des trachéides n’est pas plane mais souvent for-
tement ondulée. Ces épaississements qui sont en rapport avec la
Bulletin iln Muséum
413 —
position du plan de la coupe dans la trachéide se modifient encore-
davantage au contact des rayons et tendent à leur niveau à former
un réseau qui encadre les champs de croisement dé larges ouvertures
aux angles arrondis. On pourrait considérer ces ouvertures comme
de grandes oopores, mais ce serait à tort. Il ne s’agit pas des grandes
ponctuations analogues à celles qui caractérisent les Phyllocladus,
les Xenoxylon, car dans cet échantillon bien conservé on peut trouver
au centre de ces larges ouvertures de petites oculipores quelquefois
uniques, quelquefois groupées à l’intérieur du champ de croisement.
Ces épaississements tangentiels prolongent directement les crassules
de la paroi radiale et de telle sorte que la ponctuation se trouve
enfoncée dans une cavité (fig. 1, I et J).
5. Parois des cellules couchées des rayons. Les parois horizontales
des cellules couchées, comme les parois terminales obliques sont
minces et lisses.
6. Structure des champs de croisement (= aires de croisement
= cross-field ; = Kreuzungsfeld ; = Kruisveld). Dans cette espèce
dépourvue de zones annuelles d’accroissement bien nettes, on ne
peut indiquer de structures particulières pour le bois initial et le
bois final. Les champs de croisement sont ornés de petites ponctua-
tions du type oculipore. Elles peuvent avoir un lumen allongé,
fusiforme plus ou moins étroit ; quelquefois figuré par un simple
trait, dépassant souvent le diamètre de l’aréole. Les ponctuations
sont souvent seules dans le champ (cas le plus fréquent), quelque-
fois, elles sont au nombre de deux situées soit côte à côte soit en
diagonale dans le champ ou encore au nombre de trois placées sur
2 rangs (exceptionnel). L’ouverture étroite de ces ponctuations
peut devenir beaucoup plus large dans d’autres files verticales de
champs de croisement. La direction de ces pores, rigoureusement
parallèles pour une même file verticale de cellules couchées est
légèrement oblique par rapport à la direction verticale ou quelque-
fois absolument verticale. Ajoutons que les deux ouvertures obliques
d’une même ponctuation peuvent alterner en se croisant à gauche
et à droite de la verticale sur les deux faces de la paroi radiale de
la cellule couchée. On s’en rend nettement compte en observant
une lame mince radiale assez épaisse et en faisant varier la mise
au point du microscope.
Hauteur des cellules couchées des rayons médullaires : en moyenne
17 p 4.
Hauteur des ponctuations des aires de croisement : 6 \x.
Nous n’avons jamais observé d’oopores dans les champs de cet
échantillon.
414 —
C. — Lames tangentielles (fig. 1, E, F et G).
Les rayons médullaires sont homogènes, unisériés. Ils sont nom-
breux, environ 60 au mm2. Ils ont un contenu sombre, résineux,
qui contraste fortement avec la teinte des trachéides et qui rend
difficile la numération des cellules couchées dont on n’aperçoit
Fig. 1. — Mesembrioxylon (Podocarpoxylon) aegyptiacum (Krausel) Boureau,
n. comb. — Représentations demi-schématiques.
A, B, C, D : différents aspects des ponctuations oculipores des champs de croisement
avec leur orientation à tendance verticale.
E : Ponctuations de la paroi radiale des trachéides vues dans une lame mince tangen-
tielle.
F. : Portion de coupe tangentielle exécutée à 4 cm. de l’axe du tronc.
: Coupe tangentielle d’un rayon ligneux montrant la forme ovoïde des cellules
couchées.
H : Portion de lame mince radiale.
I, J : Ponctuations de la paroi radiale de deux trachéides montrant les crassules de
la paroi radiale et les épaississements de la paroi tangentielle des trachéides.
pas toujours la membrane de séparation. Ils sont très effilés et très
allongés. La longueur des rayons va de 50 p à 200 p alors que la
largeur est de façon constante égale à 16 p (y compris l’épaisseur
des trachéides adjacentes). Le nombre des cellules couchées varie
de 2 à 8. Les cellules couchées apparaissent ovales, allongées dans
le plan du rayon et flanquées de part et d’autre par les parois des
trachéides adjacentes montrant les pores des ponctuations décrites
avec les lames radiales. La largeur des cellules couchées atteint 8 p,
— 415 —
à laquelle s’ajoute de part et d’autre 4 p. pour les parois des tra-
chéides voisines (16 |i = 8f -f 2 X 4|i).
II. — Affinités.
Le fait que les ponctuations de la paroi radiale des trachéides
sont toujours arrondies et espacées par des crassules montre que
cette espèce n’est nullement un Dadoxylon Endl. On doit également
éliminer Taxoxylon Ung, les trachéides n’ayant pas les épaississe-
ments spiralés caractéristiques. Les Conifères restantes peuvent
être séparées en deux groupes. L’un est caractérisé par la présence
dans les parois tangentielles des cellules des rayons de ponctuations
petites et circulaires (Abietinean pitting — Abietineen Tupfelung)
et par une faible quantité de parenchyme ligneux ; il comprend
les Abietineae. L’autre groupe, dépourvu de ponctuations sur la
paroi terminale des cellules des rayons est caractérisé par davantage
de parenchyme et des ponctuations cupressoïdes. Il comprend en
premier lieu les Cupressinoxylon Goeppert (incl. Glyptostroboxylon
Conwentz et Taxodioxylon Félix) dont les ponctuations des champs
de croisement, à fente verticale dans le bois final deviennent peu
à peu horizontales dans le bois initial et les Mesembrioxylon Seward
{incl. Podocarpoxylon Gothan, Phyllocladoxylon Gothan et Para-
phyllocladoxylon Holden) avec des pores obliques tendant toujours
vers la verticale, comme c’est le cas dans notre spécimen (Ponc-
tuation podocarpoïde).
Il est difficile, dans beaucoup de cas, de séparer les Podocarpoxylon
Gothan, des Phyllocladoxylon Gothan, l’un et l’autre pouvant pré-
senter dans leurs champs de croisement des grandes ponctuations
du type oOpore, c’est-à-dire des ponctuations simples pour lesquelles
la notion de verticalité n’intervient pas. C’est la raison pour laquelle
Stopes et Torrey ont réuni ces deux genres sous le même nom de
genre de Podocarpoxylon s. 1.. Seward a créé le nom de genre de
Mesembrioxylon qui évite ainsi toute confusion et qui, à notre avis,
doit être utilisé par préférence pour désigner de tels bois. Sahni
partage cette opinion.
Comparaison avec les espèces actuelles de Podocarpaceae.
Le plan ligneux des Podocarpus actuels est, dans l’ensemble,
très comparable à celui de notre échantillon fossile. L’examen
anatomique de quelques bois actuels de la xylothèque du Profes-
seur Chevalier permet de mettre en évidence une certaine unifor-
mité dans la constitution du plan ligneux des Podocarpus. Notre
échantillon fossile présente avec eux néanmoins quelques différences
de détail.
416
1. Échantillon de Podocarpus (? P. brevifolius Foxw), n° 5.247
T. S. de Bakidnon (Philippines).
— ponctuations uniques, surtout dans un même champ de croisement,
très rarement doubles, plus grandes : 9 p.. Lumens en fente de largeur
également variable.
— ponctuations radiales pareillement espacées, circulaires (d — 16 [U
' , . f 12 p
ou avec une légère tendance à 1 aplatissement I c = — =
— rayons comparables formés de 1 à 15 cellules couchées.
2. Échantillon de Podocarpus cupressina R. Br., n° 29.484 ;
D. 0577. Indochine h
— ponctuations des champs toujours uniques, de longueur 9 g 5.
— paroi tangentielle interne des trachéides ondulée.
— ponctuations de la paroi radiale circulaires (d — 14 p 5) ou ovales
f 14 p. 25 \
s = — — — = 0,75 ) umsériées et plus rarement bisériées. Dans ce
V 19 H )
dernier cas, ponctuations en opposition, en contact et fortement accolées
latéralement.
— - hauteur des rayons : de 1 à 23 cellules couchées.
3. Échantillon de Podocarpus latifolia Wall., n° 30.180 ; D. 0487.
Indochine \
— ponctuations des champs toujours uniques, de longueur 9 p. 5.
— paroi des trachéides pourvues de stries spiralées.
— ponctuations radiales montrant une tendance presque générale à
l’aplatissement, plus resserrées que précédemment, bien que non conti-
gües, montrant alors une très légère tendance araucarienne. Ouvertures
des ponctuations radiales ovoïdes et obliques.
— ponctuations unisériées, très rarement bisériées-opposées.
— hauteur des rayons : de 1 à 16 cellules couchées.
Les Podocarpaceae vivantes en Afrique.
La famille des Podocarpaceae est représentée actuellement en
Afrique. Ses représentants sont réfugiés surtout dans la partie aus-
trale du continent. Ils sont classés dans la section des Afrocarpus
et dans la section des Eupodocarpus 1 2.
1. Ces bois d’Indochine ont été étudiés par H. Lecomte (Les Bois de l’Indochine
1925, Agence économique de l’Indochine) mais cet auteur ne donne aucune indication
sur la coupe radiale en particulier sur la structure des champs de croisement et sur
les ponctuations des trachéides que l’on s’accorde maintenant à considérer comme
étant d’une importance diagnostique capitale.
2. Buchholz. 1948. Generic and subgeneric distribution of the Coniferales. Bot .
Gaz., vol. 110, sept. 1948, n° 1.
417
Comparaison avec les bois de Podocarpaceae fossiles.
R. Krausel 1 donne en 1919 une révision des espèces fossiles
qui présentent un plan ligneux comparable à celui des Podocarpus
actuels et dont quelques-unes permettent la comparaison avec
notre échantillon :
— Mesembrioxylon ( Podocarpoxylon) Schwendae (Kubart) Seward 1 2 :
Cette espèce de Haute- Autriche, probablement tertiaire, peut être
•également crétacée. Elle est très voisine de notre échantillon par
la disposition des ponctuations radiales mais beaucoup moins par
celle des champs de croisement car les oculipores peuvent être étagés
sur 2 et 3 rangs comme dans le Diselma Archeri Hook. Il s’agit
sûrement d’une espèce différente.
— Meselribrioxylon (Podocarpoxylon) aparenchymatosum (Gothan)
Seward 3.
Cette espèce de l’île Seymour est dépourvue de parenchyme
ligneux. De plus les ponctuations des champs de croisement ont
une ouverture beaucoup plus développée que dans notre échan-
tillon.
— Mesembrioxylon ( Glyptostroboxylon) Goepperti (Conwentz)
Seward 4 5.
Les champs de croisement seraient pourvus de grandes ponctua-
tions circulaires. L’absence de figuration dans le travail de Con-
wentz rend difficile une appréciation sûre.
— Mesembrioxylon ( Podocarpoxylon ) bedfordense (Stopes) Seward s:
Cette espèce de l’Aptien d’Angleterre a des ponctuations radiales
aplaties beaucoup plus araucariennes que dans notre échantillon.
Elles sont en contact et disposées en chaînettes. Les champs ont
une ponctuation unique oblique avec ou sans aréole visible.
B. Sahni 6 a décrit divers échantillons de bois fossiles du Gondwana
supérieur des Indes. Ils diffèrent principalement de notre échantillon
par le plus grand nombre de ponctuations à tendance verticale des
champs de croisement :
1. Krausel R. 1919. Die fossilen Koniferenhôlzer. Palaeontographica, p. 253.
2. Kubart B. 1911. Podocarpoxylon Schwendae, ein fossile Holz von Altersee (Ober-
•osterreich). Osterr. bot. Zeitsch., n° 5, p. 161.
3. Gothan W. 1908. Fossile Hôlzer von der Seymour und Snow-Hill inseln. Ergebn.
Schwed. Südpolarexped., III, 8, Stockholm, 1898.
4. Conwentz H. 1884. Sobre algunos Arboles fossiles del Rio negro. Bol. Acad.
Nac. Cienc. Cordoba , VII. Buenos Ayres. 1884.
5. Stopes M. C. 1915. The cretaceous Flora II. Cal. Mesoz. Plants. Brit. Mus.
Kondon, 1915.
6. Sahni R. 1931. Révisions of Indian fossil plants. Part II : Coniferale [b. Petri-
factions). Mem. Geol. Surv. India. Palaeontologia indica. N. s., vol. XI, pp. 49-124,
pl. VII-XV, 21 fig.
— 418 —
— Mesembrioxylon godaverinum Sahni du groupe Kota-Maleri.
Cette espèce est dépourvue de zones annuelles d’accroissement.
Les champs ont un nombre de ponctuations allant de 2 à 6.
— Mesembrioxylon Parthasarathyi Sahni de l’étage de Kota.
Les zones annuelles sont faiblement marquées. Le nombre des
ponctuations des champs varie de 2 à 5 et même 6.
— Mesembrioxylon malerianum Sahni de l’étage de Maleri.
Les zones annuelles visibles à l’œil nu sont invisibles au micros-
cope.Dans les champs on compte de 3 à 10 ponctuations, surtout
de 4 à 6.
Les Podocarpaceae fossiles en Afrique.
Dans leur étude des bois sahariens, Chudeau et Fritel 1 pen-
saient que des bois du Crétacé inférieur provenant d’InR’ar (Tidikeit,
vers 27°lat. N., 0°long.) de Teehelit n’Aïr (vers 18°lat. N., 5°long.E.)
et du Djouf, falaise de R’nachich (vers 22° lat. N., et 3° long. W.)
pouvaient par certains caractères anatomiques entrer dans le genre
Mesembrioxylon Seward. Mais l’état de conservation des échantillons
ne permet pas d’indiquer avec une grande précision leur véritable
position systématique.
En 1939, R. Krausel 1 2 décrit deux bois fossiles de Podocarpaceae
égyptiennes :
Protophyllocladoxylon leuchsi Krausel et Podocarpoxylon ægyptiacum
Krausel.
La première espèce a un mode de ponctuation radiale nettement
araucarien. La seconde peut parfaitement être comparée à notre
échantillon par ses caractères anatomiques. Elle est basée sur des
échantillons provenant du Caire et probablement aussi de Mokattam.
Krausel pense, en faisant des réserves, qu’elle serait peut-être
d’âge oligocène inférieur. Les couches de Mokattam sont maintenant
considérées comme étant d’âge lutétien.
L’espèce de Krausel présente un zonage annuel bien défini
microscopiquement. Les autres caractères sont communs avec
ceux de notre échantillon. Les rayons ont une hauteur allant de 3
à 6 cellules couchées. Les ponctuations des champs sont compa-
rables. Les ponctuations radiales par contre peuvent être bisériées.
Malgré quelques petites différences de détail avec les échantillons-
types de Krausel, nous ne pensons pas devoir donner à notre
spécimen une nouvelle appellation spécifique. C’est ppurquoi^
1. Chudeau R. et Fritel P. H. 1920. Quelques bois silicifiés du Sahara. Bull .
Soc. Geol. Fr., 4e s., t. 20, 1920, pp. 202-206.
2. Krausel R. 1939. Ergebnisse der Forschungreisen Prof. E. Stromers in den
Wiisten Agyptens, IV. Die fossilen Floren Agyptens 3. Die fossilen Pflanzen Agyptens.
Abhand. Bayer. Akad. Wissensch. Math.-Naturw., Abt., n. F., Heft 47, 1939.
419 -
d’après notre détermination, cet échantillon fut signalé par M. Dal-
loni 1 sous le nom de Podocarpoxylon ægyptiacum Krausel 2. Nous
lui préférons maintenant le terme générique de Mesembrioxylon
Seward pour les raisons indiquées plus haut. Nous la désignerons
do,nc :
Mesembrioxylon (Podocarpoxylon) ægyptiacum (Krausel) n. comb.
III. — Age géoxogique.
Les échantillons d’origine égyptienne peut-être tertiaires (?) sont
d’âge incertain. D’après M. Daxxoki 1, les échantillons provenant
des « Monts de Toummo » appartiennent au complexe stratigraphique
des Grès de Nubie.
/
1. Dalloni M. 1948. Loc. cit., p. 30.
2. Une répartition stratigraphique verticale erronée de cette espèce a été donnée-
dans C. R. somm. Soc. Geol. Fr., n° 14, 22 nov. 1948.
Planche I. — Mesembrioxylon (Podocarpoxylon) aegyptiacum (Krausel) Boureau^
n. comb. — Microphotographies.
Fig. 1. — Portion de la lame mince exécutée en direction transversale.
Fig. 2. — Portion de lame mince exécutée en direction radiale montrant les divers-
types de ponctuations.
Fig. 3. — Comme précédemment à un plus fort grossissement.
420 —
H Y DRO GÉOLOGIE DU LUTÉTIEN.
Les EAUX DU LUTÉTIEN A PARIS (3e note).
Par R. Soyer.
J’ai étudié précédemment les conditions d’artésianisme des eaux
du Lutétien dans la fosse profonde de Saint-Denis 2 et dans le Syn-
clinal de la Seine2. Des forages nombreux ayant été conduits au
Calcaire grossier dans la zone située au Sud, je me propose d’exa-
miner les conditions hydro-géologiques du Lutétien dans Paris même.
Les qualités hydrologiques d’une formation dépendent étroi-
tement de ses caractéristiques lithologiques, stratigraphiques et
tectoniques, dépendance bien nette pour le Lutétien, qui comprend
à Paris :
— au sommet : les Marnes et Caillasses (Zone 4), peu perméables
en général ;
— au centre : des calcaires à Milioles et Orbitolites (Zones 4 et
3 pars), perméables en grand = Calcaire grossier supérieur et
moyen ;
— à la base : des calcaires glauconieux, parfois sableux (Zones 3
et 2), perméables en grand et en petit = Calcaire grossier infé-
rieur 1.
Les calcaires lutétiens forment, avec la Craie, l’armature de la
série stratigraphique • parisienne ; ce sont les deux seules assises
vraiment compactes qui étayent et supportent une série variée
d’horizons sableux, marno-argileux et gypseux.
Le Lutétien n’afïleure sur la rive droite qu’à Bercy et à Auteuil-
Passy. Sur la rive gauche, il occupe une vaste région triangulaire
dans les 5e, 6e, 13e, 14e et 15e arrondissements. Plus ou moins décapé
sous les alluvions anciennes, et érodé par la basse terrasse sous le
lit majeur de la Seine, il n’est guère au complet qu’à partir de la
berge ancienne de rive droite où les Sables de Beauchamp le
recouvrent. Ces derniers s’étendent, sur la rive gauche, du Panthéon
à la Porte d’Orléans et sur la Butte-aux-Cailles, où le Lutétien est
au complet.
Dans le Sud de Paris, l’épaisseur de l’étage ne dépasse pas 30m ;
1. Les formations sont désignées dans le texte par leurs abréviations : M. G. (Marnes
•et caillasses), G. G. (Calcaire grossier), S. (supérieur), M. (moyen) I. (inférieur).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 3, 1950.
— 421
elle s’accroît vers le Nord pour atteindre 40m dans les 17e et 18e arron-
dissements, et même 45m sous Montmartre où les Marnes et Caillasses
sont gypsifères.
Les zones d’accroissement d’épaisseur successives sont disposées
en V (voir carte page 000), les courbes de niveau de la base du
Lutétien affectant la même disposition, qui est en liaison directe
avec le changement de direction des lignes tectoniques, sur le méri-
dien de Paris. La base du Lutétien atteint son maximum d’altitude
vers Montsouris (-)- 37) et sa cote la plus basse vers la porte Mont-
martre ( — 28), soit un abaissement de 65m pour une distance
de 8km200, correspondant à une pente moyenne de 0,8 %. En bor-
dure de la Seine, le Lutétien est décapé sur les deux rives, du Pont
de l’Alma au Point du Jour. Il est très érodé dans toute la vallée,
et sous le 8e arrondissement, sa puissance se réduit parfois à quelques
mètres.
Dans la région synclinale occupée par les 17e, 18e, 19e et une
partie des 9e, 10e et 11e arrondissements, les eaux sont captives
sous les bancs imperméables du sommet des Marnes et Caillasses
et les argiles bartoniennes, et les forages ont décelé quatre systèmes
aquifères correspondant à chacune des subdivisions du Lutétien.
Parmi les nombreux ouvrages effectués dans cette région, j’ai
pû tenir compte des coupes géologiques et des relevés de plans d’eau
de 13 d’entre eux, mais 3 sont particulièrement significatifs.
N° 1 : 129, rue de Clignancourt (18e).
N° 2 : 31, rue de Meaux (19e).
N° 3 : 88, rue de Bagnolet (20e).
On constate un relèvement progressif du niveau statique de la
base vers le sommet du Lutétien. Toutefois, si cette règle est assez
générale, elle comporte quelques exceptions, par exemple 42 rue
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 3, 1950.
29
— 422 —
Piat (F. N° 4) où le C.G.I. présente le niveau statique le plus élevé ;
105, rue de Bagnolet (F. N° 5) où celui du C. G.M. dépasse celui
des Marnes ; 7, rue de Joinville (F. N° 6), où c’est le C.G.I. qui ren-
ferme les eaux les plus ascendantes.
On peut mesurer dans quelques cas la valeur de la mise en charge :
Dans les forages en exploitation, où l’on capte simultanément
toutes les venues aquifères des calcaires, le niveau statique est
influencé, d’un côté, par les différences de mise en charge et de débit,
qui sont maxima dans les bancs inférieurs, et d’autre part, par
les différences des cotes des plans d’eau au repos dont les plus éle-
vées, correspondant aux venues les moins fortes, peuvent être
rabattues par absorption (des eaux supérieures par les niveaux
sous-jacents.
Dans le forage des Entrepôts Frigorifiques Louis-Blanc (1945)
qui exploite toutes les eaux du Lutétien, le niveau statique général
s’est établi à -j- 28,80. Dans celui des abattoirs de la Villette (1944)
à + 28,40 (2, pp. 626-627). Ces deux cotes concernant des forages
récents indiquent déjà, par comparaison avec les ouvrages plus
anciens (2-4-6) qu’il n’y a pas eu abaissement sensible du niveau
statique général du Lutétien.
On peut comparer utilement ces données avec celles du puits
de la Raffinerie Bayvet, 72, rue de la Roquette, foré en 1831, dont
les caractéristiques publiées par Hericart de Thurv (3) peuvent
se condenser comme suit :
— 423 —
Sol à + 35m00
_25 -25
— . — Limite des eaux captives (au N.) et des eaux libres (au S.).
— 20 Courbes de niveau de la base du Lutétien.
Deux nappes ont été rencontrées dans le Lutétien :
1° à 25m56 de profondeur (49,44), au contact des M.C. et du
C.G.S. — Niveau statique à -f- 30,34.
2° à 43m80 ( — 8,80) dans le C.G.I. — Niveau statique à + 31,67.
Or, dans un forage exécuté par Becot en 1887, au 98 de la rue
de la Roquette, le niveau statique des eaux du C.G.S. se tenait
vers la cote 31,00, et dans un puits de la rue de Prague (Portet 1913),
celle du C.G.I. se tenait à la cote 28,20. On retrouve donc des cotes
de niveau comparables pour le C.G.S., et légèrement plus basses
pour le C.G.I,'. concordantes d’ailleurs pour ces dernières avec les
cotes plus récentes de 1944 et 1945, mentionnées ci-dessus.
— 424
Dans la large bande alluviale qui borde la Seine le Lutétien
est fortement érodé, et parfois le lit des alluvions est constitué
par C.G.I. Dans le quartier de Reuilly les bancs du C.G.S ne sont
pas aquifères, et il faut atteindre les portes de Vincennes et de
Montreuil pour retrouver des eaux ascendantes sous les Marnes
et Caillasses
Vers le Jardin des Plantes, où les eaux du Lutétien ne sont plus
sous pression, leur niveau général, qui est celui de la nappe phréa-
tique, suit les fluctuations de la courbe piézométrique des Alluvions
anciennes (4 p. 102). Dans le puits dit « des Catacombes » le niveau
statique se tenait à + 28 en 1935, -j- 27,25 en janvier 1941, -j- 26,40
en janvier 1950. Ce puits s’est trouvé asséché lors de la construction
de la ligne 10 du Métropolitain sous le Quai Saint-Bernard, nécessi-
tant un rabattement important et prolongé de la nappe des allu-
vions, se tenant ordinairement vers -j- 26,70 (1934) et -f- 26,60 (1938).
Des oscillations saisonnières de niveau ont été observées en 1929
dans le forage du Laboratoire de Géologie (5) où les eaux du Lutétien
inférieur se sont élevées entre + 24,45 et -|- 25,65, c’est-à-dire vers la
cote moyenne de la nappe des alluvions à l’ancienne embouchure de
la Bièvre, observée en 1938 sous la Gare d’Austerlitz vers -j- 25,76 (6).
A cet endroit, les bancs calcaires fortement érodés et fissurés
sous les graviers de fond des alluvions anciennes m’ont permis
de constater l’interdépendance hydrologique locale des deux for
mations. Alors que les alluvions ne livrent au-dessus du contact
qu’un débit limité, l’eau jaillissait latéralement dans les fouilles
par les fissures verticales du calcaire sous-jacent. Il peut donc y
avoir passage, dans certains cas, des eaux des sables et graviers
dans les calcaires lutétiens. Si cette communication ne joue ■ — en
principe — qu’un rôle accessoire pour l’alimentation des circulations
lutétiennes, elle doit exercer une influence réelle sur l’équilibre
des niveaux piézométriques, équilibre que l’on constate en maints
endroits, en bordure de la Seine.
Ce rôle de régulateur hydrostatique des alluvions est d’autant
plus important que celles-ci reposent souvent sur les formations
lutétiennes sous le lit majeur du fleuve.
Sur la Ligne 12 du Métropolitain, les alluvions recouvrent le C.G.S.
entre la Chambre des Députés et la place de la Concorde, puis les M.C.
entre cette station et la Trinité ; la hauteur de mouillage variant
de 3 à 8m.
Entre le Châtelet et la place de la République, sur la Ligne N° 11
(7) le plan d’eau se tient un peu au-dessus du contact des alluvions
et des M.C. ; il pénètre toutefois dans les marnes sous la rue du
Renard, puis se maintient lm au-dessus, sous la rue Beaubourg.
Sous cette zone centrale alluvionnaire, le C. G. renferme parfois
des eaux artésiennes :
— 425 —
N° 7 : Forage exécuté 2, rue Blondel, par la Société Hubschwer-
lin & CIe, en 1947.
Sol à + 35m00
Niveau statique + 22m10
Niveau de pompage . . + 20m80
Débit horaire correspondant : 35 mS.
N° 8 : Forage exécuté 10, boulevard des Italiens (au Crédit Lyon-
nais) par Bécot en 1881 :
Sol à + 37m40
Profondeur : 31m41 (le forage exploite le Calcaire grossier moyen).
Niveau statique : + 32m 1 2.
Débit horaire : 22 m3.
N° 9 : Forage exécuté 100, rue Réaumur, par Vincent & Cie,
en 1927 :
Sol à + 37m00
Profondeur : 39m20 (le forage exploite le Calcaire grossier supérieur).
Niveau statique : + 31m72.
Débit horaire : 22 m3.
Les Alluvions anciennes sont très aquifères sous les Grands
Boulevards, et leurs eaux s’élèvent à la cote 24,50 à Strasbourg-
Saint-Denis et à 23,50 environ sous le boulevard des Italiens.
Sur la rive gauche, dans les 13e, 14e et 15e arrondissements, le
Lutétien se relève progressivement vers le Sud et domine la terrasse
alluvionnaire en déterminant un massif triangulaire dont la base
s’étend de la Porte d’Italie à la Porte de Versailles, et dont la pointe
atteint la Montagne Sainte-Geneviève.
Tous les ouvrages exécutés dans cette zone : forages, égouts
et autres souterrains, montrent que les eaux se raréfient d’aval
en amont et se comportent comme une nappe libre, encore suscep-
tible de donner quelque débit vers le contact de la zone alluvion-
naire.
N° 10 : Forage exécuté en 1901 4, boulevard Arago :
Sol à + 39m00.
Profondeur : 16m30 (on exploite le Calcaire grossier moyen).
Niveau statique : + 30m10.
Niveau de pompage : + 27m60.
Débit horaire correspondant : 14m3.
— 426 —
Le sommet de l’Argile plastique se tenant vers la cote 21 à cet
endroit, la hauteur de la zone aquifère atteint encore 9m, mais
rue de l’Amiral-Mouchez, où le niveau statique se tient à + 34,25,
le mouillage des calcaires se réduit à moins de lm, le contact Lutétien
Sparnacien s’effectuant à -f- 33,40.
Sous le boulevard des Invalides (Ligne n° 14) la nappe générale
pénètre dans les calcaires lutétiens à -f- 27,50 ; elle s’y tient à lm50
sous le banc de roche. A la Motte-Picquet-Grenelle, le plan d’eau
est à + 26,07, au sommet des calcaires glauconieux. Dans la station
« Convention » il s’élève à -f- 32,87 dans les bancs à Cerithium gigan-
teum, mais dans cette région où l’allure des couches est assez tour-
mentée, lorsque le contact Lutétien-Sparnacien dépasse cette cote,
les calcaires sont hors d’eau.
Sous la rue de Vaugirard, le plan d’eau se maintient au contact
du Calcaire grossier et de l’Argile plastique.
Vers la place Denfert-Rochereau, où existent deux étages de
carrières, le plan d’eau général passe sous le plancher de l’étage
inférieur (± 30,80). La Fontaine de la Samaritaine, décrite par
Héricart de Thury, située dans le 1er étage, n’infirme pas cette
notion, car elle ne restitue que le débit peu important d’une circu-
lation diaclasienne ; le fait qu’elle se troublait fréquemment
(8, p. 289) après des averses abondantes montre qu’elle est
directement influencée par les précipitations et qu’elle ne constitue
qu’un relai dans la descente des eaux vers la nappe générale. Plus
au Sud, sous l’avenue du Général Leclerc, un forage fait en 1895
par Bécot et partant de la cote 67, a trouvé l’eau à la cote + 46,54
dans le C.G.M., à lm de la base du Banc-Vert et à 12m de l’Argile
plastique.
Un sondage plus récent, à la Cité Universitaire (1938) a rencontré
le plan d’eau dans le C.G.I. à la cote 44, c’est-à-dire à 6m70 du som-
met de l’Argile plastique.
Dans le 16e arrondissement, où le contact Lutétien-Sparnacien
s’opère, à Passy , entre -f- 25 et -J- 35, donc au-dessus du niveau
hydrostatique général, les eaux n’imprègnent pas la masse du
Lutétien souvent recouvert de dépôts bartoniens. Sous l’avenue
du Bois, un forage a trouvé l’eau à + 36,15, l’Argile plastique étant
à + 30, mais plus au Sud, rue de Longchamp, le plan d’eau s’abaisse
à la cote + 19,50, à lm seulement du sommet des sables sparnaciens.
Vers la Seine, le faible écoulement qui se produit au contact
du Calcaire et de l’argile se perd dans la frange d’éboulis placée
entre la falaise <Je Chaillot et le fleuve.
Ainsi, dans Paris, le Lutétien aquifère présente trois régimes
correspondant aux trois positions différentes qu’il occupe :
1° un régime artésien, où les eaux sont ascendantes et sous une
pression pouvant dépasser 3 kgs dans la zone synclinale du Nord
de la capitale.
2° un régime mixte, tantôt artésien, tantôt libre, sous les terrasses
alluvionnaires du centre de la ville. Les eaux phréatiques passent
latéralement des alluvions dans le calcaire en formant une nappe
générale dont la courbe piézométrique est influencée par les pertes
de charge et les variations saisonnières. Au Nord de cette zone, les
calcaires lutétiens renferment des eaux encore abondantes et en
pression sous les Marnes et Caillasses, dont le niveau statique est
indépendant de celui des alluvions.
3° un régime de nappe libre dans les massifs lutétiens de la rive
gauche et d’Auteuil-Passy. La courbe piézométrique, d’allure irré-
gulière, est conditionnée par l’allure du Sparnacien sous-jacent.
La zone alluvionnaire centrale paraît jouer un rôle régulateur
du niveau piézométrique, par suite des facilités de communication
de nappe des Alluvions et des calcaires aquifères fissurés du Calcaire
grossier en général. S’il n’est pas évident qu’une alimentation
verticale du Lutétien soit possible par les pertes des graviers de
fond au contact des calcaires fissurés, il paraît certain toutefois
qu’il s’établit entre les deux systèmes aquifères un équilibre
hydrostatique qui se répercute dans la zone artésienne, sans qu’il
y ait toutefois identité absolue des niveaux piézométriques res-
pectifs à quelque distance du fleuve.
Les circulations aquifères du Lutétien offrent une continuité
et un intérêt notables dans la zone artésienne et dans une partie
de la zone alluvionnaire. Le régime de nappe libre qu’elles adoptent
dans le reste de la ville, avec les inconvénients inhérents aux col-
lections d’eau influencées par les facteurs extérieurs lui font perdre
une partie de son intérêt pratique dans ces régions, où les forages
doivent atteindre des circulations plus profondes et descendre
généralement dans la Craie campanienne pour obtenir des débits
importants et des eaux de bonne qualité.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
1. R. Soyer. L’artésianisme du Lutétien dans la Fosse synclinale de
Saint-Denis. (Bull. Mus. H. N. (2), t. XIX, n° 2, 1947, pp. 237-242.
2. Id. L’artésianisme des eaux du Lutétien dans le Synclinal de la Seine
(2e note). Bull. Mus. Hist. Nat. (2), t. XXI, n° 5, 1949, pp. 622-632.
B. Héricart de Thury. Rapport sur un nouveau puits foré établi dans
la Raffinerie de M. Bayvet, rue de la Roquette, n° 72, faubourg
Saint-Antoine. Mém. Soc. d’Econ. rurale et domest., publ. Soc. Royale
et Centr. d'Agric., Paris, 1832, pp. 175-188, 1 pl.
— 428 —
4. R. Soyer. Les eaux souterraines du Jardin des Plantes et de ses
annexes. Mêm. Mus. (Nouv. Sér.) , t. VI, fasc. 2, 1942, pp. 101-124.
5. Paul Lemoine. Résultats géologiques et hydrogéologiques d’un forage
au Muséum (Géologie). Bull. Mus. Hist. Nat. (2), t. III, n° 2, 1931,
pp. 273-280.
6. R. Soyer. Prolongement de la ligne N° 10 jusqu’à la Gare d’Orléans-
Austerlitz. Éd. Service Tech. Métrop., 1940.
7. Id. Profd en long géologique de la ligne N° 11 du Chemin de fer Métro-
politain interurbain de la Place du Châtelet aux Lilas. Éd. Serv.
Tech. Métrop., 1936.
8. Héricart de Thury. Description des Catacombes de Paris. 1 vol.
in-12, Paris, 1815, 382 pp., 8 pl.
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART.
20-9-1950
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs 325
Communications :
M. Jacquot. Noie préliminaire sur les corrélations biométriques entre la
diagnose céphalique et le développement cérébral chez les Batraciens
Urodèles, notamment Triturus helveticus 327
G. Bresse. Rôle des Moules d’eau douce dans la reproduction des Bouvières. . 333
P. Chabanaud. Notules Ichthyologiques (suite) 336
R. Serène. Cas de malformations chez les Stomatopodes 341
F. Grand jean. Observations sur les Oribates (21e série).. 344
C. Angelier. La faune Hydracarienne du Massif de Néouvielle 352
Ch.-D. Radford. A révision of the fur Mites Myobiidae (Acarina) (suite).. 360
B. Condé. Révision de deux Polyxénides africains décrits par Brôlemann
(Diplopodes Penicillates) (suite et fin) 364
P. Hinschberger. Contribution à l’étude des Symphyles du Mexique (suite
et fin) . 370
G. Cherbonnier. Une nouvelle Holothurie Dendrochirote des côtes du Came-
roun : Cladodactyla Monodi n. sp 375
G. Cherbonnier. Sur la présence au Gabon de Hemioedema goreensis Cherb. . . . 378
M. Galinat. Observations sur le tégument des graines ( suite et fin) 379
Cl. Ch. Mathon. Une Lavandaie en Haute Ligurie occidentale (Italie) 388
F. Gagnepain. Orchidacées nouvelles d’Indochine (suite) 396
A. Camus. Parahyparrhenia, genre nouveau d’Andropogonées 404
G. Aufrère. Station nouvelle d ' Ampelodesma rnauritanica Dur. et Sch. (Ampe-
lodesmos tenax Link) [Graminées] 406
R. Gaume. Muscinées corticoles des environs de Samoëns (Haute-Savoie). . . . 408
E. Boureau. Étude paléoxylologique du Sahara (VIII). Sur un échantillon de
Mesembrioxylon ægyptiacum (Krausel) Boureau, n. comb., Podocar-
pacée découverte au Sud de Toummo (Sahara oriental) 411
R. Soyer. Hydrogéologie du Lutétien. — Les eaux du Lutétien à Paris
(3e note) 420
EDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, HUE GEOFFROY- S AI NT-HILAIRE, PARIS Ve
Archives du Muséum national d’Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d'Histoire naturelle). Ne paraît
plus depuis 1938. (Le volume : 1500 fr.).
Bulletin du Muséum national d'Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, abonnement annuel France, 1500 fr., Etranger, 2000 fr.).
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité ; un vol. 800 fr.).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933 ; prix du fascicule : 300 fr.).
Index Seminum Horti pariensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 600 fr. ;
Étranger, 900 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France, 500 fr.,
Étranger, 600 fr.) .
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin- à Saint-Servan ; paraît depuis 1928;
prik variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’ Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921.
Abonnement annuel : 1000 fr.
Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, Laboratoire de Crypto-
gamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 400 fr., Étranger,
600 fr.).
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur Mme Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 600 fr.,
Étranger, 900 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeur M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie. Paraît depuis
1928 ; abonnement France et territoires d’Outre-Mer, 500 fr., Étran-
ger, 800 fr.).
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 500 fr. ; Étranger,
900 fr.).
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F. PAILLART. 20-9-1950
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome XXII
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N° 4. — Juin 1950
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
— P A R I S - V ° —
REGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
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Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1 /2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
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charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
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suivant.
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numéro ultérieur.
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sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
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séance.
TIRAGES A PART
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(Nouveaux prix pour les tirages à part et à partir du Fascicule n° 1 de 1950 )
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numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
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travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1950. — N° 4
379e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
29 juin 1950
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR R. HEIM
MEMBRE DE L’iNSTITUT
ACTES ADMINISTRATIFS
M. le Professeur René Jeannel, Directeur du Muséum, admis à faire
valoir ses droits à la retraite (Décret ministériel du 14 avril 1950), est
maintenu en fonctions jusqu’au 30 septembre 1950.
Mme Georgette Soustelle obtient un congé d’inactivité d’un an
(Arrêté ministériel du 13 juin 1950).'
M. Jean Cueille obtient un congé de longue durée pour raison de santé
(A. m. du 13-VI-1950).
MM. Marcel Daubigney, Marcel Nicolas et Jules Pinson obtiennent
une prolongation de congé de 6 mois pour raison de santé (A. m. du
20-VI-1950).
M. Jacques Faublée est nommé Assistant titulaire au Service de
Muséologie (A. m. du 13-VI-1950).
M. Jean-Pierre Chevalier est nommé Assistant stagiaire au Service
de Muséologie (A. m. du 27-VI-1950).
MUe Colette Grosset est nommée Employée aux écritures au Service
de Muséologie (A. m. du 13-VI-1950).
M. le Président a le regret de faire part du décès de M. Jules Tissot,
Professeur honoraire au Muséum, survenu le 17 juin 1-950.
DONS D’OUVRAGES
Malséant (R.) et Maclatchy (A.). Faune de l’Equateur africain
français. T. I, Oiseaux, 460 p., 119 fîg., 12 pl. n., 1 carte ; T. II,
Mammifères, 342 p., 13 fîg., 28 pl. (Lechevalier, cd., Paris, 1949).
Par cette étude, si documentée, consacrée aux Mammifères et aux
Oiseaux des territoires africains français situés en zone équatoriale,
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 4, 1950.
30
— 430
MM. Malisrant et Maclatciiy apportent une très importante contribu-
tion à la connaissance de la faune du continent noir.
Ces deux volumes, l’un concernant les Oiseaux, l’autre les Mammifères,
présentent dans une forme toujours accessible au lecteur non spécialisé,
l’étude systématique de toutes les espèces représentées dans l’Equateur
africain français. Si les clefs dichotomiques, la partie descriptive et les
observations zoologiques y occupent une large place, une part plus grande
encore a, le plus souvent été réservée à la biologie des animaux, notam-
ment à leur habitat, à leurs moeurs, etc... Certains chapitres, notamment
ceux consacrés aux Singes, aux Céphalophes de forêt, aux Buffles, aux
Eléphants, etc..., apportent une documentation abondante et nouvelle
sur ces différents points.
Une quarantaine de planches photographiques inédites et de nombreux
dessins illustrent cet ouvrage et facilitent l’identification des intéressants
représentants de la faune sauvage de cette immense et si curierise partie
de l’Afrique française.
Ce travail est, en même temps que celui de broussards qui pendant de
nombreuses années ont parcouru des régions peu connues où la vie animale
présente une puissante intensité et un caractère mystérieux, celui d’obser-
vateurs attentifs et scrupuleux qui ont su noter en chaque occasion tout
ce qui pouvait retenir l’intérêt. Par la multitude de renseignements inédits
qu’ils fournissent, par les anecdotes vécues et pittoresques qu’ils rap-
portent, par le sérieux de leurs références et de leur documentation,
MM. Malbrant et Maclatchy ont réussi à mettre au point un ouvrage
qui intéressera tout autant les chasseurs que les zoologistes. Il s’adresse
donc aux uns et aux autres et est appelé à rendre de grands services aussi,
bien aux spécialistes qui ne disposent sur le peuplement animal de nos
territoires d’Outre-Mer que des renseignements sommaires ou incertains,
disséminés le plus souvent dans un grand nombre de publications, qu’aux
coloniaux et aux amis de la nature auxquels il apporte une documentation
nouvelle.
431
COMMUNICATIONS
Les artères du bulbe et de la protubérance
CHEZ CERTAINS SINGES DU NOUVEAU MONDE.
(Genres Ateles, Lagothrix, Eriodes).
Par le Dr J.-L. Decerisy.
En examinant, pour une recherche d’ordre un peu différent,
des cerveaux de Singes Platyrhiniens de la collection du Labora-
toire d’ Anatomie Comparée du Muséum, j’ai été frappé de retrouver
chez certains d’entre eux une disposition particulière de l’artère
basilaire.
L’aspect dédoublé de ce vaisseau, déjà noté dans le seul genre
Ateles, doit aussi être décrit dans deux autres genres voisins.
Si une révision rapide des divers cerveaux de Primates du Labo-
ratoire m’a amené à penser que la description de cette anomalie
peut être étendue aux deux genres Lagothrix et Eriodes, elle est,
semble-t-il, rigoureusement propre à ces trois genres.
Mais ce qui pourrait n’être qu’un détail anatomique, semble être
un lien de plus à l’union de ces trois genres que d’autres considé-
rations permettaient déjà de rassembler en une sous-famille, avec
quelque apparence de raison et d’homogénéité.
L’étude des branches bulbo-protubérantielles du tronc basilaire
appelle en outre diverses remarques d’anatomie comparée assez
curieuses.
Matériel et méthodes.
Matériel. ■ — Mon attention s’est particulièrement portée sur les
genres précités dans lesquels j’ai examiné :
— g. Ateles : 10 cerveaux ainsi répartis (14. ater, 1 A. geoffroyi,
2 A. belzehuth, 1 A. melanochir , 4 A. paniscus, 1 A. sp. ?).
— g. Lagothrix : 12 L. lagotrica.
— g. Eriodes : 1 Eriodes arachnoïdes (= Brachyteles).
Toutefois j’ai été amené à faire une révision des cerveaux de
Lémuriens et Simiens du Laboratoire dont la liste s’établit comme
suit :
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 4, 1950.
— 432
61 Lémuriens ;
84 Piatyrhiniens ;
266 Catarhiniens inférieurs ;
66 Anthropoïdes L
Fig. 1. — Schéma topographique. — 1. Chiasma optique. — 2. Moteur oculaire
commun. — 3. Trijumeau. — 4. Flocculus. — 5. — Moteur oculaire externe. —
6. — Racines auditif-facial. 7. Olive bulbaire. — 8. Grand hypoglosse. — 9. Racines
des nerfs mixtes. — 10. Protubérance. — 11. Rulbe. (G. N. X 3.5).
De la collection de ces 477 cerveaux de Primates, 80 environ,
soit dans un état de conservation insuffisant, soit ayant déjà servi
à des études antérieures, étaient pour moi inutilisables.
Méthodes. — Étude d’anatomie macroscopique fine à la loupe
binoculaire, aidée de dissection dans certains cas.
1. Sauf pour les Lémuriens, à une ou deux exceptions près, tous les genres sont
représentés dans chaque famille.
433 —
Il est classique d’adopter dans une description de la vasculari-
sation du bulbe et de la protubérance une division en deux terri-
toires : vertébral et basilaire. La réunion des artères vertébrales
qui en marque la séparation étant, dans les cas qui nous occupent,
incomplète et variable, je décrirai sous le nom d’artère vertébrale
les troncs bulbaires, réservant à ceux dont le territoire est protu-
bérantiel le nom d’artère basilaire.
Je prendrai comme type de description le genre Ateles.
Fin. 2. — Ateles belzebuth E. Geof. — S A. 4947. — a, bifurcation du tronc basilaire.
— b et c, système cérébelleux supérieur. — d, artériole circonférentielle moyenne
pour la protubérance. — e, artère cérébelleuse moyenne. — /, artère auditive interne.
— g et h, système cérébelleux inférieur. — i, artère spinale antérieure. — /, artère
vertébrale.
I. — GENRE ATELES.
A. — Artère vertébrale.
Dans les 10 cerveaux examinés, les artères vertébrales se sont
montrées de taille inégale dans la quasi-totalité des cas, offrant
même une différence très marquée pouvant dans certains cas attein-
dre le double d’un côté, le côté favorisé étant en règle le gauche.
Les deux troncs convergent vers le sillon médian du bulbe, se
rapprochant au maximum, ou s’unissant, par une courte anasto-
mose en un point situé au niveau de la partie moyenne des olives
bulbaires, donc appréciablement au-dessous du sillon bulbo-pro-
tubérantiel, communément accepté chez l’Homme et les Anthro-
poïdes comme niveau de naissance du tronc basilaire.
a) Pendant ce trajet les artères vertébrales donnent naissance
à 2 rameaux souvent inégaux, nés de leur face mésiale, qui après
un court trajet s’anastomosent en un tronc axial descendant :
la spinale antérieure ( i ). Diverses petites anomalies sans importance
appréciable peuvent légèrement compliquer ce schéma habituel.
— Ateles paniscus L. — A. 4856. — Voir légende fig. 2.
I. Artériole circonférentielle courte pour l’olive.
b) Un peu plus haut, de la face externe des vertébrales naissent
deux petits troncs grêles (h), un peu au-dessus du pôle inférieur
de l’olive. Ils décrivent une courbe concave vers l’avant, à l’origine
de laquelle ils traversent les racines du nerf grand hypoglosse
pour longer ensuite le bord externe de l’olive et s’épuiser dans cette
région.
J’ai vu dans un cas (fig. 3) et du seul côté droit, cette artériole
naître de la branche de naissance droite de la spinale antérieure.
Cette anomalie mise à part — anomalie d’ailleurs minime — cette
artère apparaît constante dans son trajet et sa distribution. Elle
pourrait être homologuée à cause de ses rapports avec la XIIe paire,
— 435 —
à la cérébelleuse postérieure et inférieure (art. vertébro-cérébelleuse
ou art. cérébelleuse inférieure) de la plupart des Singes et de
l’Homme. Mais celle-ci a, chez ces derniers, un calibre incompara-
blement supérieur, se présentant comme la plus importante des
branches cérébelleuses, embrassant dans sa courbe le bulbe dans
son entier, pour aller s’épuiser à la face inférieure du cervelet.
c) En fait si nous examinons les fig. 2 et 3, nous voyons qu’existent,
naissant soit de ce qui pourrait être homologué au territoire ver-
tébral (fig. 3), soit plus haut, près du sillon bulbo-protubérantiel
(fig. 2) deux troncs artériels (g) croisant le pôle supérieur de l’olive,
de volume bien plus appréciable et qui répondent par leur taille,
leur trajet, leur rapport avec les racines des nerfs mixtes, leur
destination cérébelleuse au schéma classique de la cérébelleuse
inférieure.
Il semble donc que l’on doive parler ici plutôt d’un système céré-
belleux inférieur dissocié en 2 artères, l’une (h) circonférentielle
courte pour reprendre l’expression de Ch. Foix et Hillemand (8)
à destinée olivaire, l’autre (g) circonférentielle longue à destinée
cérébelleuse.
d) Ce système artériel cérébelleux inférieur est complété par
quelques fins ramuscules ( l ) à topographie paramédiane pour l’olive
et les racines du grand hypoglosse.
B. — Artère basilaire.
J’ai déjà dit qu’il était difficile dans les cas qui nous occupent
de déterminer autrement que de façon arbitraire la limite inférieure
du tronc basilaire. En effet on convient d’appeler de ce nom le
tronc médian impair qui résulte de l’apparente coalescence des
deux vertébrales. Or nous nous trouvons ici en présence non pas
d’un mais de deux troncs qui, malgré quelques ponts d’union,
gardent une indiscutable individualité.
Il y a 40 ans, Curt Elze (6), dans une étude portant sur 9 cer-
veaux d ’Ateles [6 A. ater, 1 A. variegatus, 1 A. paniscus, 1 A. mar-
ginatus (?)], décrivait une double artère basilaire dont il donnait
des représentations, mettant en évidence des aspects plus ou moins
dédoublés de ce tronc.
Déjà Serres (11), en 1830, faisait allusion dans son « Anatomie
transcendante » à cette disposition et en offrait une explication.
Il faut se reporter aux travaux plus récents de Watts (14) pour
voir signaler à nouveau ce détail anatomique. Étudiant l’artère
cérébrale antérieure et le cercle de Willis des Primates, cet auteur
passe en revue 125 cerveaux de Simiens dont 2 Cébus, 3 Lagothrix
et 5 Ateles ater, et note cette particularité comme propre au genre
Ateles.
L’étude embryogénique des artères cérébrales qu’a faite B. de
— 436 —
Vriese sur le Lapin, permet d’interpréter l’aspect anatomique dédou-
blé du tronc basilaire. Aux stades embryonnaires de 6 à 7 mm.,
elle rapporte que « les branches caudales des artères carotides
semblent fusionnées entre elles en divers points, séparées en d’autres...
avec, dans les parties dédoublées, une branche toujours très mince
en comparaison de l’autre... ». L’artère unique finalement formée
n’est donc le résultat « ni de la fusion de 2 artères primitivement
parallèles, ni de l’atrophie de l’une d’elle... mais la conséquence
de liens anastomotiques qui unissaient les chaînes cérébrospinale
primitives ».
Le tronc basilaire définitif serait une artère composite formée
•de segments multiples bout à bout, provenant embryologiquement,
en alternance, des branches caudales droite et gauche de la caro-
tide, pour sa partie haute, et, pour sa partie basse, des anastomoses
longitudinales des premières artères segmentaires réunies sous le
nom de vertébrales.
La limite anatomique vertébrale-basilaire au sillon bulbo-pro-
tubérantiel est donc arbitraire et embryologiquement inexacte :
une partie du tronc basilaire, selon l’acception habituelle, étant d’ap-
partenance vertébrale.
Ce point de repère purement descriptif n’est justifié que par
sa constance. Mais celle-ci est réelle.
Sur les différents exemplaires examinés, le tronc basilaire ne
s’est jamais présenté dédoublé de façon intégrale, ses constituants
droit et gauche, souvent de calibre inégal comme l’étaient les ver-
tébrales et plus ou moins accolés, restant unis par 2 à 5 anastomoses
transversales.
Deux groupes de collatérales s’en séparent.
1) Un groupe inférieur qui comprend, de bas en haut :
a) Une maigre artériole (/), naissant au voisinage du sillon bulbo-
protubérantiel, un peu au-dessus le plus souvent, parfois légèrement
au-dessous.
Elle se dirige en dehors vers les racines acoustico-faciales, leur donnant
quelquefois un fin rameau.
Cette artère peut être homologuée à l’artère auditive interne. Il faut
noter son autonomie en tant que branche du tronc basilaire, et sa cons-
tance.
b) C’est très sensiblement au tiers inférieur de la Protubérance que
naît (e) l’artère cérébelleuse moyenne (cérébelleuse inférieure et antérieure).
De taille supérieure à la précédente, elle suit un trajet toujours des-
cendant au cours duquel elle entre en rapport avec le nerf moteur oculaire
externe.
Sans une seule exception, je l’ai vue surcroiser la racine de ce nerf,
toujours en position ventrale par rapport à elle. Elle peut donner au cours
de ce trajet quelques fins et rares rameaux pour la région protubérantielle
voisine.
2) C’est une artère protubérantielle moyenne (d) qui m’a paru assez
constante qui fournit la majeure partie de la vascularisation de la Pro-
tubérance.
Elle naît de la partie moyenne du tronc basilaire et, au cours d’un trajet
où elle décrit une courbe à forte concavité postérieure, fournit un réseau
de fines branches à destinée locale.
3) Deux artères cérébelleuses supérieures (b et c) se détachent du tronc
basilaire à sa partie toute terminale. Ce dédoublement rare sans être
toutefois exceptionnel chez l’homme et les singes
(12), Mall
Fig. 4. — Lagothrix lagoirica H. — <J 1932.130. — Voir légende fig. 2.
k, artériole branche du réseau d’épanouissement terminal de l’artère cérébelleuse
supérieure.
Après avoir donné ces deux dernières branches, le tronc basilaire
se sépare au bord supérieur de la Protubérance en deux troncs
divergents qui vont former le contour postérieur du polygone de
Willis.
(A suivre).
Laboratoire d’ Anatomie comparée du Muséum.
— 438 —
Le dimorphisme sexuel crânien chez les Carnivores.
Par Jean Bouchud.
Au cours de la préparation d’une thèse de Diplôme, il avait été
nécessaire de connaître le sexe des grands fauves étudiés h
Nous avons pu atteindre ce résultat grâce à la remarque suivante
trouvée dans un ouvrage de Pocock 2 : la forme de la constriction
post-orbitaire varie avec le sexe chez la Panthère et les Viverridés
(fig. 3 et 4).
Ce fait avait été signalé à notre attention par M. le Professeur
Bourdelle, qui l’avait observé depuis longtemps.
Les résultats suivants établis sur les grands Chats, Lions et
Tigres, ont été discutés dans la thèse précédente :
1° Les valeurs numériques du rétrécissement anté-orbitaire, chez
le Lion et le Tigre mâles sont supérieures à celles du rétrécissement
post-orbitaire, mais pour les femelles c’est l’inverse qui a lieu
(fig. 1 et 2).
2° Il s’agit là d’un caractère sexuel qui apparaît à la puberté.
Les crânes examinés (17 pièces) provenaient de chasses ou bien
de sujets n’ayant vécu captifs que quelques mois. Une vingtaine de
mesures faites sur des Tigres abattus dans l’Inde, et consignées
dans l’ouvrage cité, semblaient justifier, à une exception près, la
règle n° 1.
Dans le but de consolider les résultats obtenus, nous avons entre-
pris l’examen de toutes les têtes de Lions et de Tigres dont dispose le
Laboratoire d’ Anatomie comparée, après avoir écarté les individus
impubères ou défectueux. Ces Félidés ont vécu captifs pendant un
temps plus ou moins long à la Ménagerie ou au Zoo de Vincennes ;
enfin plusieurs proviennent de cirques parisiens.
Un grand nombre de Lionnes et de Tigresses se sont comportées
comme des mâles vis-à-vis de Ja règle établie, mais nous n’avons
jamais observé de mâles présentant de caractères féminins.
Comment expliquer de si importantes contradictions ? Faut-il
penser que les valeurs numériques des isthsmes anté et post-orbi-
taires dépendent des facteurs purement individuels, ce qui enlève-
rait tout sens à la règle établie ? Les inévitables carences alimen-
taires et le manque d’exercice dus à la captivité peuvent-ils, à la lon-
gue, modifier la forme de la boîte crânienne ? Pour résoudre ces pro-
1. Jean Bouchud. L'usure dentaire chez les Félidés actuels et fossiles. Thèse de
Diplôme d’études supérieures. Paris, le 2 févr. 1950.
2. Pocock, « The fauna of British India ». Mammalia , vol. I and II.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 4, 1950.
— 439 —
blêmes, il faudrait examiner une quarantaine de pièces de chasse,
au minimum, chose très difficile à réaliser. Nous reprendrons cette
étude dès que nous dispserons du matériel suffisant. La règle n° 1
sera donc tenue comme suspecte, tant que de nouvelles vérifications
n’auront pas été faites.
Dans le but de tourner ces obstacles imprévus, nous avons recher-
ché d’autres caractères distinctifs des deux sexes, sur des pièces de
chasse et sur des pièces de ménagerie ; l’arcade zygomatique a retenu
notre attention.
La forme de l’apophyse zygomatique du mâle diffère notablement
de celle de la femelle, aussi bien pour le Tigre que pour le Lion, la
captivité ne paraissant jouer aucun rôle.
Chez les individus masculins, les dimensions de cette apophyse
sont très fortes et sa section affecte une forme triangulaire à angles
arrondis ; dans leurs compagnes, la face interne de l’apohyse au
lieu d’être oblique, est presque verticale et souvent même se creuse
d’une gouttière orientée vers la paroi du crâne. Les figures n° 5 et 6
représentent ces deux aspects, ainsi que leurs vues latérales assez
différentes l’une de l’autre, elles aussi.
Les adultes choisis, tous de grande taille, fournissent des résultats
très nets, mais même avec des individus de moindre dimension,
nous n’avons pas rencontré de résultats douteux.
La crête saggitale n’existe pratiquement pas chez les Tigresses :
1 mm. tout au plus ; pour le mâle sa hauteur se fixe à 7 mm. environ,
mais certains adultes âgés fournissent des nombres allant de 10 à
12 mm. La hauteur est mesurée un peu en arrière de la suture
fronto-pariétale, à l’endroit où les valeur numériques de la crête sont
minima.
La Lionne possède presque toujours une faible crête de quel-
ques mm., tandis que celle de son compagnon, beaucoup plus forte
atteint des valeurs allant de 10 à 14 mm. selon son âge.
Les canines sont plus développées dans les sujets masculins,
affirme-t-on souvent. Autant que j’ai pu en juger par les pièces
provenant des ménageries, cette règle n’est pas toujours exacte.
On peut dire toutefois que la forme de ces dents est plus allongée
et moins large chez les femelles ; de même le contour crânien est
plus étroit, plus arrondi, plus gobuleux, mais là encore on trouve
de temps à autre quelques exceptions.
Dans-la pratique, pour déterminer le sexe d’un Félidé adulte, on
examinera les rétrécissements anté et post-orbitaires. Pour le cas de
la Panthère, il suffira de se rapporter aux figures 3 et 4. S’il s’agit
d’un Lion ou d’un Tigre, des valeurs de l’isthme postérieur surpas-
sant celles de la constriction antérieure, indiquent sûrement une
femelle, puisque tous les mâles observés n’ont jamais présenté de
caractères féminins ; d’ailleurs la gracilité relative des canines,
440 —
l’absence ou la faiblesse de la crête saggitale, le contour particulier
de l’apophyse zygomatique, et le galbe plus arrondi du crâne,
'viendront confirmer le diagnostic. Si les dimensions de l’étrangle-
ment anté-orbitaire l’emportent sur celles de son correspondant
postérieur, on pourra songer à un mâle, mais à condition que l’examen
de l’apophyse zygomatique, de la crête saggitale et de la taille des
canines n’introduise pas de désaccord. Si ce désaccord éventuel se
réalise, on s’en rapportera aux indications de l’apophyse zygoma-
tique dont la structure s’est révélée constante, aussi bien pour les
animaux de ménagerie que pour les animaux sauvages.
Quand on étudie les sujets très âgés, l’âge étant déterminé par
l’état de l’usure dentaire, la longueur de la tête, prise entre les inci-
sives médianes et le bord extrême de l’occipital, peut fournir un
renseignement très sûr. Le crâne de la Tigresse ne dépasse guère
309 mm. alors que celui du Tigre peut atteindre 375 mm. 1. Pour le
Lion, on trouve des valeurs du même ordre. En gros, la taille des
mâles dépasse de 20 % environ, celle des femelles.
Le contour général du rétrécissement post-orbitaire du Lion est à
peu près semblable à celui du Tigre, pour chaque sexe, mais chez le
Tigre on rencontre un certain nombre de variations individuelles
dont le tracé se rapproche beaucoup de celui de la Panthèse (fig. 1
à 4) surtout dans les sujets relativement jeunes.
La structure et les dimensions de cet isthme sont conditionnées
par le développement des muscles temporaux. Chez le nouveau-né,
le rétrécissement postérieur n’existe pas ; petit à petit il se dessine
et jusqu’à la puberté ses dimensions l’emportent sur celles de
l’isthme antérieur, la forme générale de la tête restant le même pour
les deux sexes. Dès cette période, la musculature du mâle acquiert
une puissance qui dépassera bientôt celle de la femelle. L’énorme
développement des temporaux en arrière de l’apophyse post-
orbitaire va se traduire par une structure régionale différente de
celle de la femelle ; de même les masseters seront responsables de
l’élargissement et du renforcement de l’arcade zygomatique. On
peut en fournir une preuve indirecte : en général, la différence numé-
rique entre les valeurs des deux rétrécissements croît avec la
hauteur de la crête saggitale et la largeur du diamètre bi-zygoma-
tique. Cette différence varie de 2 à 22 mm. pour les mâles, et de
1 à 8 mm. pour les femelles ; les Tigres donnent des valeurs un
peu plus faibles allant de 1 à 15 mm. et de 1 à 6 mm. selon le sexe.
Il s’agit donc d’un caractère sexuel secondaire s’établissant petit
à petit chez l’individu ayant atteint sa maturité, si l’on admet qu’une
grande puissance musculaire est une caractéristique mâle.
Les grands Chats des cavernes ont le crâne et la mandibule cons-
1. Pocock. Ouvrage déjà cité.
— 442
truits à peu près comme ceux de nos Félidés actuels. Il semble
donc légitime de leur appliquer les résultats précédents.
J’ai examiné en détail les différents Felis spelea exposés dans la
grande vitrine de la galerie de Paléontologie 1. L’application des
conclusions précitées a fourni les réponses suivantes : *
1° le Felis spelea provenant de la grotte de Lherm est un mâle.
2° Le Chat extrait de la poche à phosphates de Cajarc, qui présente un
rétrécissement post-orbitaire du type Panthère, mais très exagéré et
surmonté d’une crête saggitale de 24 mm. est un mâle.
3° Le Felis Edwarsiana serait un mâle, mais la pièce a été tellement
restaurée que je préfère ne rien affirmer.
4° Le Laboratoire de Paléontologie possède un moulage intéressant.
C’est une pièce de dimensions énormes. La longueur totale atteint 445 mm.
contre 393 mm. pour le Lion de Cajarc. Le diamètre bi-zygoma tique mesure
266 mm. (Lion de Cajarc : 265 mm.). Le rétrécissement post-orbitaire avec
ses 93 mm. surpasse les 86 mm. de son correspondant antérieur. La
faiblesse de la crête saggitale (8 mm.) et de l’arcade zygomatique jointes
aux observations précédentes font songer à une femejle. L’original trouvé
à Santenay (Côte-d’Or) et ayant fait partie de la collection Loydreau,
se trouve au musée de Châlons-sur-Saône, mais comme je ne l’ai pas vu, je
n’affirmerai rien quant au sexe de la pièce précédente.
Si le crâne des Félidés est modelé par le développement des muscles
masticateurs, on peut espérer qu’il en sera ainsi pour tous les Carni-
vores. Cette hypothèse semble se justifier. Ainsi chez les Pinnipèdes
(Otaria jubata) les rétrécissements changent de forme avec le sexe ;
des faits semblables s’observënt avec le genre Lutra, mais ne dis-
posant que de quelques pièces de sexe certain, j’ai dû abandonner
ces recherches. Actuellement je poursuis ce travail avec les Cani-
dés. Chez Vulpes vulgaris et Vulpes vulpes atlanticus, j’ai pu sépa-
rer les sexes 7 fois sur 10 environ. Les différences du contour
crânien sont peu marquées et assez variables, mais en revanche
la silhouette de l’arcade zygomatique varie considérablement. Je
publierai les conclusions quand leur certitude sera bien établie.
1. Voir la thèse déjà citée et Marcellin Boule, « Les grands Chats des cavernes »,
Ann. Paléontol., t. I, 1906.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
— 443
Étude bactériologique de la Septicémie
des Bats Musqués (Fiber zibetiiicus [L.]).
Par Ach. Urbain et Geneviève Piette.
Au cours d’une épidémie très meutrière 1 de septicémie constatée
sur un élevage de rats musqués ( Fiber zibethicus [L.]) l’ensemence-
ment de divers produits pathologiques : sang du cœur, liquide péri-
tonéal, moelle osseuse, nous a permis d’isoler un germe protéo-
lytique, très proche de Proteus vulgaris.
Il s’agit d’un petit bacille mesurant 2 à 3 p. de long, sur 0,6 p
de large, qui est très mobile et possède des cils péritriches. Il se
colore bien par les couleurs basiques d’aniline et ne prend pas le
Gram ; sa coloration est bipolaire.
Ce bacille pousse abondamment et très rapidement sur tous les
milieux de culture usuels. Il est aéro-anaérobie. Il se développe
à la température du laboratoire, à l’étuve à 50° et même à la glacière
6), avec un optimum à 36-38°. Il ne forme pas de spores, il est
détruit par l’ébullition en 5 minutes. Il est doué d’une grande vita-
lité : les cultures âgées de 60 jours repoussent aisément.
En bouillon Martin, il produit dés la 8e heure, un trouble homogène,
avec un léger dépôt floconneux au fond du tube. Les cultures
anciennes montrent parfois un léger voile en surface et dégagent
une odeur amoniacale accusée.
Sur gélose peptonée inclinée, l’ensemencement en strie, donne
une couche muqueuse, blanc grisâtre, qui envahit rapidement toute
la surface du milieu. Les colonies isolées, sur plaque de gélose, pré-
sentent l’apparence d’un disque mince, grisâtre et luisant, à centre
peu saillant et autour duquel se développent des vagues concen-
triques, absolument comparables à celles données, dans les mêmes
conditions, par Bacïllus proteus. Les mêmes caractères de culture
sont constatés sur gélose-sérum et gélose-sang. Sur ce dernier
milieu, le bacille a une action hémolytique marquée. En gélose de
Veillon, il se développe dans toute la profondeur avec un fort dégage-
ment gazeux. En piqûre sur gélatine, il donne une culture abon-
dante avec une liquéfaction très rapide, qui est totale en 48 heures.
La gélatine liquéfiée est trouble, avec un sédiment jaunâtre. Sur
sérum coagulé, la strie d’ensemencement, grisâtre, s’élargit rapide-
ment ; dès la 24e heure, la liquéfaction commence et le milieu est
presque totalement digéré en 5-6 jours. Sur albumine coagulée, la
1. Sur les 120 rats de cet élevage, 80 succombèrent à l’affection, les autres traités
par des sulfamides (dagénan) administrées par voie buccale, survécurent.
Bulletin du Muséum , 2° série, t. XXII, n° 4, 1950.
— 444 —
culture est abondante et s’accompagne d’une légère digestion. Sur
pomme de terre, le bacille donne une traînée épaisse, crémeuse, qui
brunit en vieillissant. En eau peptonée, il se développe comme en
bouillon Martin et produit de l’indol. Il vire au rose le petit lait
tourneso^é ; il coagule rapidement le lait. Il attaque avec production
de gaz fortement le glucose, le saccharose, le lactose, le galactose et la
lévulose. Son action est moins nette sur la mannite et la dextrine,
ces milieux virent légèrement au rose au bout de 24 heures et repren-
nent définitivement la teinte bleue après 48 heures. Il réduit éner-
giquement le rouge neutre, avec fluorescence marquée, avec dégage-
ment gazeux. Il produit en abondance de l’hydrogène sulfuré.
Au point de vue pathogène, la culture de 24 heures en bouillon
de ce germe, injectée chez le lapin (3 c. c. dans la veine), chez le
cobaye (3 c. c. dans le péritoine), et chez la souris (0,1 c. c. dans le
péritoine et sous la peau) provoque une septicémie mortelle en
24 heures. A l’autopsie, on observe une congestion généralisée des
viscères ; les frottis d’organes (foie, rate), l’ensemencement du sang
du cœur et du liquide péritonéal, mettent en évidence le bacille
inoculé. Des souris nourries avec du pain imprégné d’une culture
jeune, meurent généralement le lendemain de l’ingestion du repas
infectant. A l’autopsie de ces animaux, le germe est mis en évidence
dans tous les organes.
Ce microbe secrète une toxine très active. En effet, une culture de
6 jours en bouillon Martin, filtrée sur bougie Chamberland L 3,
injectée sous la peau clu cobaye à la dose de 0,5 c. c. détermine une
escharre, puis l’animal succombe au bout de 15 jours dans un état
d’amaigrissement très prononcé. Le filtrat tue la souris en 48 heures
aux doses de l/10e de c. c. sous la peau et de l/30e de c. c. dans le
péritoine.
En résumé, il s’agit d’un germe pathogène pour les animaux de
laboratoire, s’apparentant par sqs caractère culturaux et protéo-
lytiques, à Proteus oulgaris, dont il diffère par son action sur certains
sucres (lactose, mannite, dextrine).
Cette septicémie paraît avoir une origine alimentaires, les rats de
l’élevage ayant été nourris de charcuterie avariée (saucisson,
jambon) deux jours avant le premier cas mortel. Enfin, cette observa-
tion confirme le rôle important du Proteus vulgaris dans certaines
toxiinfections de l’homme et de l’animal, comme l’un de nous 1 2 l’a
montré antérieurement et comme l’ont souligné, en 1948, N. J.
Gamova et T. M. Fedorova 2 et plus récemment, en 1949, chez
l’homme, Nelis, Lafontaine et Cleempoel 3.
1. C. R. Soc. Biol., 11 juil. 1931, t. CVII, p. 1257.
2. Microbiologie (en russe), sept. 1948, t. XVII, p. 380.
3. C. R. Soc. Biol., sept. 1949, t. CXLIII, p. 1306.
— 445
Diagnose céphalique et développement cérébral chez les
Urodèles. comparaison entre Triturus helveticus et
Amblystoma tigrinum.
Par Marcel Jacquot.
I. — Rappel des notions acquises.
Dans une première esquisse, nous avons montré que :
1° Le problème des rapports entre proportions céphaliques et
cérébrales se ramène à l’étude de la localisation des grands centres de
l’encéphale relativement aux éléments de la diagnose céphalique :
museau, œil, région pariéto-occipitale.
2° L’évolution de Triturus helveticus comporte :
ai] Initialement, 1 inscription exacte — du moins pour la longueur —
de chacun des deux centres extrêmes (télencéphale et myélencé-
phale) dans un élément céphalique bien défini (Aires nasale et parié-
to-occipitale) lui correspondant d’ailleurs fonctionnellement, comme
région réceptrice et effectrice (le télencéphale étant relai olfactif,
le myélencéphale récepteur de sensations acoustiques, et viscéro-
moteur, notamment pour l’appareil branchial).
b) Puis les élongations :
céphalique, beaucoup plus faible en avant qu’en arrière des yeux ;
cérébrale, au minimum équivalente, mais dirigée d’arrière en avant,
d’où un recul de l’ensemble cérébral égal à l’accroissement post-
oculaire.
c) Une stabilisation cérébrale correspondant au maximum pos-
sible du développement des hémisphères (investissement du dien-
céphale), sensiblement postérieure à celle de la tête, jusqu’à laquelle
n’est jamais réalisé que le minimum cérébral comporté par les pro-
portions céphaliques.
d) L égalité en valeur absolue, à chaque stade, de ce minimum
avec le maximum théoriquement possible au stade précédent.
Conclusions faciles à illustrer par la figuration côte à côte* sur
papier millimétrique, des quatre stades fondamentaux (voir fig.
ligne supérieure).
Ainsi arrivions-nous, dès lors, à entrevoir la valeur indicatrice de
la diagnose céphalique en ce qui concerne le degré actuel et les
possibilités futures d évolution cérébrale. La comparaison avec
d autres formes peut seule préciser cette notion, en dégageant ce
qui en est généralisable.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 4, 1950.
31
II. — Amblystom.v tigrinum.
D’un examen parallèle nous avons obtenu :
1° Larve sans membre, peu après l’éclosion (Quotients par LT
et LE des dimensions considérées).
Tête
Cerveau
Comparativement au Triton, nous voyons des proportions céré-
brales et une localisation du télencéphale analogues, avec une
notable infériorité de l’œil, donc supériorité transversale de l’aire
frontale et longitudinale de la région post-oculaire' d’où localisation
mixte du mésencéphale (environ 1/5 postérieur de l’aire frontale
et 1/4 antérieur de l’aire pariéto-occipitale), et partielle du bulbe
rachidien (3/4 de cette dernière). Remarquons l’indépendance entre
ja largeur frontale et celle des trois premiers centres cérébraux.
2° Larve néoténique (« Axolotl »).
a) Les proportions cérébrales définitives sont pratiquement celles
de l’avant-dernier stade du Triton, mais le nerf olfactif plus long
(occupant toute l’aire nasale) implique une élongation céphalique
447
— 448 —
plus forte, la tête doublant sensiblement (passage de la longueur
frontale de 0,25 à 0,13), et des localisations différentes, indépendam-
ment de la variante initiale : Télencéphale : aire frontale et quart
antérieur de l’aire pariéto-occipitalc, les autres centres se partagent
le reste de celle-ci comme suit : Diencéphale (moins le chevauche-
ment initial) : 1/10. Mésencéphale 2/10. Bulbe rachidien 4,5/10.
6) Il y a élargissement considérable de la tête, inscriptible dans un
carré, alors que l’élongation donnerait pour une largeur fixe un
quotient d’environ 0,56.
c) L’examen du stade à deux membres a vérifié strictement les
déductions valables pour le Triton : Longueur du Télencéphale :
0,33 ; des aires nasale et frontale : 0,20, de l’aire pariéto-occipitalc :
0,60. Largeur de la tête : 0,93.
C’est à la formation du membre postérieur que s’amorcent exten-
sion du nerf olfactif et élargissement céphalique.
d) L’évolution cérébrale ne réalisant jamais ici que le minimum
impliqué par celle de la tête, la constitution des relations terminales
ne comporte pas d’avance de la seconde sur la première. Bien plus,
la métamorphose révèle l’inverse (stabilisation céphalique posté-
rieure à celle du cerveau).
(Voir figu., ligne inférieure.)
Conclusions. — A) Dans les deux cas, l’évolution cérébrale se
révèle comme V égalisation (aux erreurs de mesure près) de l’en-
semble télencéphalique (cette désignation incluant éventuellement le
nerf olfactif) avec la somme : diencéphale (sauf intrication initiale)
-f- mésencéphale -f- bulbe rachidien, soit, d’après les localisations,
la somme initiale des aires frontale et pariéto-occipitale, et relative-
ment à la valeur initiale de LE 8/10, à sa valeur terminale 6/10.
B) Cette égalisation comporte d’abord pour les hémisphères, un
minimum de développement commun aux deux types, réalisé par
un accroissement égal, à chacun des deux stades définis par la forma-
tion des membres, à deux dixièmes de LE initial, et atteignant donc,
relativement à cette valeur : 6/10 (le télencéphale initial en consti-
tuant déjà 2/10), et à LE terminal 4/10.
C) Après quoi, elle est le fait soit de la seule extension du nerf
olfactif (Amblystome), soit d’un développement maximum des
hémisphères avec différenciation externe des bulbes olfactifs (Triton).
D) Il est à priori légitime de chercher un rapport entre cette diffé-
rence unique, mais essentielle, et la seule variante initiale : la dimen-
sion de l'œil.
Et en fait, la proportion terminale du télencéphale (nerf olfactif
exclus) égale sensiblement la proportion initiale de la somme des
aires nasale et frontale (ou « oculaire ») : 0,45 chez l’Amblystome,
— 449
0,60 chez le Tritoii ; donc la proportion initiale de l’aire pariéto-
occipitale correspond à la valeur terminale de LE moins le télencé-
phale, et là où elle est inférieure à celle de la somme des autres
centres (0,60), l’intrication entre hémisphères et thalamus est pré-
sumable (cas du Triton), là où elle lui est égale, sa supériorité sur
l’ensemble museau + œil correspond à l’extension finale du nerf
olfactif (cas de l’Amblystome). C’est donc bien, en dernière analyse.
Je diamètre de l’œil qui conditionne la constitution du type cérébral.
E) L’élargissement céphalique intermédiaire entre les deux stades
extrêmes introduit l’importante notion d’une élongation beaucoup
plus forte en valeur absolue que ne le ferait estimer la simple con-
frontation de ceux-ci, et donc d’une croissance harmonique des
éléments qu’elle brait regarder comme fixes, tel ici l’œil. Et si les
trois centres postérieurs en restent indépendants, le quotient
terminal de leur largeur correspondant à la fixité de celle-ci, on voit
qu’il n’en est pas de même du télencéphale.
Nous l’avons aussi notée, au même stade (articulation du membre
postérieur) chez Triturus helveticus et Triturus vulgans, où, comme
ici, il reconstitue, après une première constitution des proportions
définitives, celles du stade à deux membres, ce qui fait correspondre
la tête adulte à 3/2 relativement à la tête initiale, pour 4/3 accusés
par la seule comparaison des deux.
F) Nous précisons ainsi les faits capitaux de réintervention des
processus évolutifs et de reconstitution , au cours du développement,
de proportions céphaliques antérieurement atteintes. A type bio-
métriquement semblable, c’est la considération du stade qui guidera
nos déductions concernant l’encéphale.
Dans cette concurrence entre accroissements divers, ce sont des
combinaisons variées qui réaliseront, selon 1 ampleur de chaque
processus, selon l’absence ou le nombre de ses interventions, les
différences tant individuelles que nous avons pu enregistrer chez
nos Tritons (cf. Neimanis pour l’encéphale de Triturus cristatus),
que spécifiques, que nous ont montrées Triturus helveticus ,
T. vulgaris et T. cristatus, et génériques, révélées par la comparaison
aux Tritons des genres : Hynobius , Spelerpes , Ranodon , à 1 Amblys-
tome de Necturus et Cryptobranchus ; soit deux groupes caractérisés
par le degré du développement oculaire.
Si toute variante est héréditaire, comme tendrait à le faire penser
l’existence, à l’intérieur d’une espèce ( Triturus vulgans ), d écarts,
pour le diamètre oculaire, paraissant affecter certaines lignées
(continuité observée en élevage), nos constatations viennent à
l’appui d’une conception mutationniste de la différenciation des
grands types céphaliques et donc cérébraux.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum,,
— 450 —
SjUR UN NOUVEAU CUMACÊ DE LA COTE OCCIDENTALE D’AFRIQUE.
Eocuma Cadenati NOV. SP.
Par Louis Fage.
PROFESSEUR AU MUSÉUM.
Dans le sable de la plage de Gorée, en face Dakar, M. Cadenat
a récolté, aux mois de janvier et février de cette année, une petite
collection de Cumacés qui n’est pas sans intérêt. J’y ai reconnu les
espèces suivantes :
Bodotria af ricana Zimmer Heterocuma inlermedia Fage
Eocuma dimorpha Fage Diastylis Dollfusi Fage.
Eocuma Cadenati nov. sp.
Il faut d’abord signaler que toutes ces espèces sont jusqu’ici
propres à la côte occidentale d’Afrique :
Le Bodotria africana a été décrit du Sierra Leone (1920) et je l’ai
retrouvé à Rufîsque (1928) ;
l 'Eocuma dimorpha décrit de Rufîsque (1928), a été également
repris sur la côte marocaine (1928) ;
Y Eocuma Cadenati est signalé ici pour la première fois ;
V Heterocuma intermedia a été décrit du Rio-de-Oro (1924) ;
le Diastylis Dollfusi a été décrit des environs de Casablanca (1928).
Il existe donc là une faune particulière, faune de transition,
entre la faune boreo-méditerranéenne et la faune tropicale.
On doit noter en outre l’abondance de certaines de ces espèces :
c?est par centaines d’individus que V Heterocuma intermedia et le
Diastylis Dollfusi peuvent être récoltés sur la plage. Et ce point est
intéressant car il s’agit d’espèces relativement de grande taille,
VH. intermedia mesure 16 mm. et le D. Dollfusi 5 mm., qui peuvent
être utilement examinés vivants dans le laboratoire qu’occupe à
proximité M. Cadenat et dont on ignore la biologie.
Je signalerai enfin que, si l’on ajoute aux deux espèces d’ Eocuma
signalées ci-dessus, YE. Calmani Fage (1928) qui fréquente égale-
ment la côte du Sénégal, on peut considérer cette région comme
particulièrement riche pour un genre qui compte en tout 14 espèces
et qui ne se trouve aussi bien représenté qu’en Malaisie, où existent
également 3 espèces particulières.
D’ailleurs l’espèce q.ue nous décrivons ci-dessous, se rattache,
ainsi que YEocuma Calmani aux formes tropicales de l’Océan
Indien.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 4, 1950.
— 451 -
Eocuma Cadenati nov. sp.
Gorée, sable de la plage, 19 février 1950, 4 $ adultes.
(J : longueur totale : 10 mm. — ■ La carapace, aux téguments chagrinés,
est faiblement convexe en dessus, elle a sa plus grande largeur comprise
un peu moins d’une fois et demie dans sa longueur, celle-ci fait le quart
de la longueur totale ; elle est dépourvue de cornes, mais l’expansion mar-
ginale lamelleuse qui la borde latéralement est marquée, à la hauteur du
lobe oculaire, d’une profonde et étroite échancrure isolant de chaque côté
un lobe antérieur à profil arrondi limité en avant par 1 encoche antennaire.
Le pseudorostre entres court ; le lobe oculaire est bien développé et porte
une grosse lentil^^mtérieure et deux paires de lentilles postérieures plus
petites, toutes dépourvues de pigment. Il existe une paire de carènes dorso-
latérales faiblement marquées, mais la carène médiane dorsale paraît
complètement effacée, elle est en revanche bien visible sur les segments
abdominaux.
Les antennules dépassent largement le pseudorostre en avant ; le dernier
article du pédoncule fait plus du double du précédent. Les antennes
dépassent en longueur la longueur du corps. Le basis des troisièmes maxilli-
pèdes est longuement prolongé, de même que le meros ; celui-ci est, comme
le carpe, fortement dilaté. Le prolongement des basis des premiers péréio-
podes atteint le milieu du meros ; la carpe est sensiblement plus long
que le propode qui est seulement un peu plus allongé que le dactyle. Les
deuxièmes péréiopodes sont très courts et leur meros est armé au bord
distal d’une robuste épine aussi longue que le carpe. Le cinquième segment
abdominal est légèrement atténué vers l’arrière. Les uropodes font le
double du dernier segment ; les rames, subégales, sont deux fois et demie
— 452
plus longues que le pédoncule qui porte au bord interne plusieurs séries
de courtes et robustes épines parmi des soies fort nombreuses dont quatre
particulièrement longues ; la rame interne est ornée de soies semblables
et de trois épines très largement distantes les unes des autres. — $ incon-
nue.
Cette espèce est avant tout remarquable par l’absence de cornes
latérales, au moins chez le et le grand développement de la bor-
dure marginale de la carapace. La présence de cornes latérales
souffre dans ce genre certaines variations : chez 1 ’Eocuma dimorpha,
les femelles en provenance de Dakar n’en possèdent point, tandis
que celles de la côte marocaine en sont pourvues ; de même les cornes
antérieures des Eocumci taprobanica Calm., longicornis Calm., lata
Calm. manquent chez les mâles.
BIBLIOGRAPHIE
1924. Face (L.). A propos d’une espèce nouvelle du genre Heterocuma.
Bull. Muséum , 1924, p. 364.
1928. — Voyage de la goélette Melila au Sénégal (1889-1890). Cumacés.
Bull. Soc. Zool. de France, LUI, p. 331-339.
■ — Cumacés de la côte atlantique du Maroc. Bull. Soc. des Sc. nat.
Maroc, VIII, p. 173-181.
1916. Zimmer (C.) . Cumacea a. Schizopada, tnBeitr. z. Kenntn. d. Meeres-
fauna Westafrikas, IV, p. 55.
1920. — Mitteilung über Cumaceen des Berliner Zoologisken Muséums.
Mitt. a. d. Zool. Mus. Berlin, X, p. 117.
— 453 —
Quelques mots sur les Enemothrombium de Berlese
(Acariens).
Par Marc André.
L’étude de quelques spécimens à’ Enemothrombium nous a con-
duit à faire un inventaire des espèces décrites en 1912 (Redia, VIII)
par Berlese et à dresser un relevé des formes classées, par diffé-
rents auteurs, dans de nouveaux genres.
Berlese a créé ( loc . cit., p. 358) le sous-genre Enemothrombium
en lui donnant pour type le Microthrombidium bifoliosum Can.
['= sanguineum Koch. (pars.].
Dans ce sous-genre, chez lequel les pattes antérieures (I) et pos-
térieures (IV) sont plus courtes que le corps, les poils du tronc,
couverts de rangées longitudinales de barbules très délicates et
serrées, se présentent comme des papilles qui offrent des aspects
variés, pouvant être piriformes, claviformes, sphériques, foliiformes
ou arboriformes.
Ces poils naissent d’une alvéole dont le sommet est généralement
rayonné ou lobé.
Berlese distinguait deux sections :
Dans la section I, les papilles du tronc sont toutes de même forme
et de taille subégale. Il y a trois groupes : dans le premier, a, elles ne
sont pas divisées en deux parties (ex. : M. bifoliosum Can., d’Italie
et d’Allemagne) ; dans le deuxième, b, elles Sont partagées en deux
par un septum (ex. : M. densipapillum Berl., d’Italie et de Suisse) ;
dans le troisième, c, elles sont arboriformes avec rameaux très fins
(ex. : M. perligerum Berl., du Paraguay).
Dans la section II, les papilles du corps sont de formes différentes
et de tailles inégales et alors les plus grandes peuvent être cloi-
sonnées (ex. : M. miniatum Can., de Java) ou non (ex. : M. distinc-
tum Can., de Nouvelle Guinée) ; un groupe spécial est constitué par
le M. eutrichum Berl., de Java, chez lequel on trouve des poils
simples et nus mélangés à des papilles claviformes.
' Malgré cette classification en sections et en groupes le sous-genre
Enemothrombium constituait une réunion d’espèces ne présentant
aucune homogénéité et nous résumons brièvement, ci-dessous, les
remaniements effectués par divers auteurs pour grouper, dans un
ordre naturel, les espèces citées par Berlese.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 4, 1950.
— 454 —
En 1916 A. Krausse ( Zool . Anz., XLII, p. 98) a établi le sous-
genre Ccimpylothrombium dans lequel il réunissait les espèces,
appartenant au groupe b de Berlese, telles que V Enemothrombium
densipapillum Berl., dont les papilles, partagées en deux par un
septum, sont allongées et courbées en arc vers la peau. Krausse
prenait pour type de ce nouveau sous-genre le C. Langhofferi Kr., de
Croatie, correspondant, en partie, au groupe b de la section I de
Berlese.
Quant au groupe c, représenté par VE. perligerum Berl., Sig
Thoh (1936, Zool. Anz., CXIV, p. 30) en fait un genre Dendro-
thrombidium se distinguant par ses papilles ressemblant à de petites
arborescences ramifiées en fines branches filiformes qui se groupent
pour former une cime supportée par un pédoncule.
Le groupe b de Berlese qui renferme d’autres espèces telles que
E. calycigerum Berl., de Norvège, E. subrasum Berl., d’Italie et
d Allemagne, E. rasum Berl., d’Allemagne, dont les papilles, portées
sur un pédoncule et cloisorinées, sont courtes, plus ou moins sphé-
riques, offrant l’aspect de fleurs de chardon non ouvertes : tronquées
et excavées au sommet, elles sont, par suite, calyciformes.
Ces espèces ont été récemment rangées par Sig Thor (1936, Zool.
Anz., CXIV, p. 31) dans un genre Camerothrombidium auquel il
donne pour type le T. pexatum Koch, regardé par Berlese (1912,
Redia, VIII, p. 281) comme identique à son E. calycigerum. Chacune
de ces papilles courtes rappelant des capitules de chardon encore
fermées, montrerait une chambre contenant une bulle d’air et on
peut penser que cette structure est en relation avec la respiration
cutanée.
Sig Thor inclus dans son genre Camerothrombidium les espèces
suivantes : purpureum (Koch, 1837) (= sanguineum Berl., 1887
pars) ; sanguineum (Koch, 1837) (== Berl., 1887 pars) (= subrasum
Berl., 1910) ; barbatum (Lucas, 1849) ; vesiculosum (Sig Thor, 1900) ;
curtulum (Berl., 1910) ; diversum (Berl. 1910) ; claoodigitatum (Berl.,
1916) ; kervillei (André, 1932) ; h., var. diversipalpis (André, 1932) ;
collinum (Hirst, 1928) ; simile (Hirst, 1928) ; hirsti (Womersley,
1934).
Postérieurement S. Thor ( loc . cit., 1936, CXV, p. 106) décrit
C. globiferum et cite Ottonia vesiculosa Sig Thor, 1900, comme nou-
veau génotype de Camerothrombidium Sig Thor, 1936.
En 1937, H. Womersley ( Rec . South Austr. Mus., VI, p. 92)
crée le nouveau genre Eutrichothrombium auquel il donne pour type
V Enemothrombium eutrichum Berlese, de Java. Ce genre est caracté-
risé par des papilles dorsales globuleuses, prenant naissance sur
un pédoncule, non cloisonnées et recouvertes de fines soies. Les
palpes ne possèdent pas de véritable ongle accessoire mais quelques
soies dorsales et une forte épine latérale interne dirigée en avant.
455 —
Il décrit également ( loc . cit., p. 337) un nouveau genre Holco-
thrombidium qui se distingue par des soies dorsales uniformes ou
tien, si elles sont de tailles ou de formes différentes, les plus grandes,
recourbées en arrière, sont foliiformes ou ont leurs bords latéraux
Tecourbés et laissant entre eux une sorte de gouttière ; d’autres
peuvent affecter une forme de heaume. L’auteur prend pour type
de son nouveau genre VOttonia securigera Can. et place dans ce
même genre 1 ’O. dentipilis Can.
Les 17 espèces citées par Berlese en 1912 dans son sous-genre
Enemothrombium sont maintenant réparties dans six genres diffé-
rents : Enemothrombium, Campylothrombium, Camerothrombidium,
Dendrothrombidium, Holcothrombidium et Eutrichothrombium.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
I ' v
i
— 456 —
A PROPOS D’UN NOUVEAU SCORPION DE MAURITANIE :
COMPSOBUTHUS BERLANDI N. SP.
Par Max Vachon.
D’octobre à décembre 1948, M. L. Berland a suivi la piste trans-
mauritanienne de Dakar à Rabat, soit un parcours de 3.500 kms
par la Mauritanie et le Sahara occidental. Il a ramené de ce voyage
un certain nombre de Scorpions dont l’un, représente une espèce
nouvelle. C’est pour nous l’occasion d’exprimer notre gratitude
à celui qui, à chacune de ses missions, complète d’une façon heureuse
nos collections et enrichit ainsi nos connaissances sur les Arachnides.
De plus, cette espèce, nouvelle pour la science, offre un intérêt bio-
géographique certain dont il sera dit quelques mots à la suite de la
diagnose.
Diagnose.
Scorpion de teinte brun clair, avec carènes plus ou moins assom-
bries ; queue un peu moins teintée que l’abdomen mais pouvant,
chez certains spécimens, être plus sombre dans les derniers anneaux ;
appendices plus clairs que le corps, les pinces parfois moins teintées
que le reste des pattes-mâchoires ; pattes ambulatoires et vésicule
de teinte jaune paille (coloration en alcool) ; taille, chez l’adulte,
atteignant tout au plus 4 cm.
Céphalothorax (fig. 1) à bord antérieur droit, orné de quelques
macrochètes, granulé ; carènes médianes oculaires complètes et bien
granulées ; carènes médianes centrales et médianes postérieures
en prolongement les unes des autres, formant ainsi 2 carènes linéaires
en arrière des yeux médians et, postérieurement, se poursuivant
par une pointe ; autres carènes esquissées et peu différenciées ;
scutum chagriné et, dans la moitié antérieure, parsemé de grosses
granulations ; yeux médians séparés de plus de leur diamètre et
situés dans la moitié antérieure du céphalothorax ; 3 yeux latéraux
distincts, les autres noyés dans les granulations avoisinantes ;
céphalothorax sans macrochètes.
Tergites tricarénés dès le 1er anneau, chaque carène, très dis-
tincte et, postérieurement, formant pointe ; pas de macrochètes ;
tergite 7 avec 5 carènes bien formées (fig. 1) ; sternite 7 avec 4 carènes
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 4, 1950.
— 457 —
linéaires, granulées, dans les 2 sexes chitine dorsale granulée
entre les carènes.
Queue mince ; anneaux antérieurs à peine plus larges que les pos-
térieurs et, dorsalement, légèrement Concaves ; 1er anneau avec
10 carènes ; 2e et 3e anneaux avec 10 carènes mais carènes inter
Fig. 1. — Compsobuthus Berlandi n. sp., $ adulte de Kedia d’Idjil, longueur totale
du corps, 3 cm. 8.
médiaires faites de granulations espacée» dans la moitié distale
de chaque article et donc plus ou moins précises ; 4e anneau à
8 carènes (carènes intermédiaires indistinctes dans les 2 sexes) ;
carènes latérales ventrales faites de petites dents dans tous les
anneaux, même dans le 5e ; carènes dorsales nettement précises dans
le 5e anneau (fig. 1) ; face dorsale de la queue parsemée de grosses
granulations pouvant, dans les anneaux antérieurs surtout, être
458 —
disposées en 2 lignes parallèles à l’axe de l’article ; chitine fortement
granulée entre les carènes ; cadre anal (fig. 2) à lobes latéraux peu
développés ; vésicule (fig. 2) allongée, dans les 2 sexes, presque lisse,
moins large que le 5e anneaii ; aiguillon, dans les 2 sexes, aussi long
que la vésicule sans pédicule mais nettement plus long que la hau-
teur de la vésicule ; pas de tubercule, ni de bosse entre les soies
aiguillonnaires ; chætotaxie de la queue (fig. 1 et 2) réduite ; face
ventrale du 5e anneau avec 8 soies ; face latérale avec une série
ventrale de 4 soies.
Doigt fixe de la chélicère muni, ventralement, de deux dents bien
distinctes ; face dorsale de la main avec 1 macrochète postérieure, les
autres soies petites et blanchâtres.
Sternum triangulaire, très nettement plus haut que large et avec
une fente apodématique profonde.
Opercules génitaux symétriques, sans languettes postérieures.
Plaque pectinifère a bord postérieur presque droit et nettement
plus large que haute ; peignes courts, ne dépassant pas l’articulation
distale de la hanche IV chez les Ç et à peine chez le (J ; 15 à 19 lames
chez la Ç ; 20 lames (1 seul spécimen étudié) chez le ; fulcres
internes arrondis, sans soie, ni dent chitineuse.
Bras des pattes-mâchoires à carènes distinctes, bien délimitées,
chitine granulée ; quelques macrochètes ; trichobothries (fig. 3}
4 internes, 5 dorsales, 2 externes : e1 nettement basale de ri4.
Avant- bras plus large que le bras, à carènes dorsale interne,
médiane et latérale dorsale, bien nettes ; carène médiane dorsale
contournant extérieurement les trichobothries d1 et d2 ; tricho-
bothries (fig. 3) ; 2 soies pédiculaires.
Main (fig. 4) carénée, même chez la Ç, à peine plus haute que
large ; doigts plus de 2 fois aussi longs que la main, droits chez la $,
avec une légère encoche basale chez le $ (un seul spécimen immature
étudié) ; séries dentaires distinctes (7 à 8) devenant imprécises à la
base des doigts ; pas de granule accessoire externe (fig. 5) à toutes
les séries ; un granule accessoire interne environ au milieu de chaque
série ; sous la dent terminant le doigt mobile, 4 granules distaux,
2 externes et 2 internes ; trichobothries (fig. 4) : db nettement
basale de est ; vt, vb formant une ligne perpendiculaire à l’articulation
du doigt mobile.
Pattes ambulatoires : un éperon tibial aux pattes 3 et 4 ; à chaque
patte, une paire d’éperons basitarsaux, l’externe orné d’une seule
soie et avec une dent basale simple ; basitarse de toutes les pattes
non aplati et sans peigne ; sole tarsale à soies ; griffes courtes.
Organe paraxial (non étudié, le seul spécimen $ étant immature).
Dimensions en millimètres. $ adulte de Kedia d’Idjil ; long. tôt. du
corps : 38 ; céph. th. : 5 ; abd. : 11 ; queue : 22 ; lre an. : 3-2, 1-2 ;
459 —
2e an. : 3, 5-2-2 ; 3e an. : 3, 8-1, 9-1, 9 ; 4e an. : 4-1, 8-1, 8 ; 5e an. :
5-1, 8-1, 8 ; vés. -+- aig. : (2,5-2) -)- 1,7 ; patte-mâchoire, bras :
4-1,1 ; avant-bras : 5-1,8 ; main : 2,8-2 ; doigts : 7 ; peigne : 3,5.
Spécimens étudiés. Mauritanie, Fort-Gouraud (400 km. à l’est de
Villa-Cisneros), L. Berland, nov. 1948, 1 Ç immature, coll. Muséum
Compsobuthis Berlandi n. sp.
Fig. 2. — 5e anneau et vésicule, $, vue latéralement ; clv : carène latérale ventrale ;
sa : soies aiguillonnaires. — Fig. 3 : bras et avant-bras de la patte droite, vus dorsa-
lemént, chez la $ ; les abréviations désignent les trichobothries sauf cmi et cmd :
carènes médiane interne et médiane dorsale de l’avant-bras. — Fig. 4 : pince droite
du <$ (immature), vue latéralement du côté externe ; les abréviations désignent
les trichobothries. — Fig. 5 : extrémité distale du doig mobile de la pince, vue de
l’intérieur et schématisée pour montrer les granules distaux internes gdi et externes
gde, le granule accessoire interne de chaque série de dents, gi ; il n’y a pas de granule
accessoire du côté externe.
Paris ; Kedia d’Idjil, montagne à l’est de Fort-Gouraud, A. Mil-
liers, mars 1949, 1 Ç adulte, type, coll. Muséum Paris ; 2 Ç im.
coll. Ifan, Dakar ; Atar. A. Villiers, mars 1949, 1 <$ im., coll.
Muséum Paris.
Remarques systématiques.
Le genre Compsobuthus que nous avons créé en 1949 ( Arch . Inst.
Pasteur Algérie, t. 27, fasc. 1, p. 93-96) comprend toutes les espèces
— 460 —
jusqu’alors réunies sous le nom de Buthus acutecarinatus E. Simon
et dont une, jusqu’à présent (dont nous avons publié la révision,
loc. eit., p. 97-100), C. Werneri (Birula) habitait, en plus de l’Egypte
supérieure, l’Afrique occidentale française. C. Berlandi se distingue
facilement de C. Werneri par l’absence de granule accessoire externe
à toutes les séries dentaires des pinces alors qu’un tel granule est
toujours présent chez C. Werneri et par la longueur de l’aiguillon ;
celui-ci, chez C. Berlandi, est aussi long que la vésicule sans pédi-
cule et très nettement plus long que la hauteur de celle-ci alors
que chez C. Werneri , il est plus court que la vésicule et à peine plus
long que la hauteur de cette dernière.
Remarques biogéographiques.
A la suite de notre révision des Scorpions du Nord-Ouest de
l’Afrique, nous avons tenté d’en interpréter la distribution ( Arch .
Inst. Pasteur Algérie, 1950, t. 28, fasc. 2, p. 194-216, fig. 550 à 557).
Cette faune, qui groupe 14 genres, constitue un ensemble homogène
puisque 13 genres ne se trouvent pas au-dessous d’une ligne joignant
Dakar au Tchad mais dont un certain nombre, par contre, s’étendent
vers l’Est, en Egypte, Arabie, Mésopotamie et Perse. Ainsi, les Scor-
pions du Nord-Ouest de l’Afrique sont totalement différents de
ceux de l’Afrique équatoriale et la frontière de ces 2 faunes se situe
au voisinage du 14° de latitude Nord.
Dans la faune du Nord-Ouest de l’Afrique, on peut distinguer
deux éléments l’un, central ou saharien, avec 8 genres, l’autre,
en bordure, avec 7 genres. L’élément de bordure est homogène et
ses formes, pour la plupart, se retrouvent aussi bien au Nord qu’au
Sud et dans les massifs centraux en altitude. L’élément central,
saharien, xérophile, lui aussi, est homogène, mais si certains genres
tels Androctonus, Buthacus, se retrouvent partout, quelques genres
cependant comme Leiurus, Compsobuthus, très bien représentés
dans l’Est, sont absents dans l’Ouest du Sahara. Le genre Compso-
buthus (avec l’espèce C. Werneri dont nous avons donné une carte de
répartition, Arch. Inst. Pasteur Algérie, 1949, t. 27, fasc. 1, fig. 292)
présent en Nubie, existe, en basse altitude, dans le Tibesti, l’Aïr,
et va, tout au plus, au Sud de Tombouctou. Il était donc permis
d’imaginer une pénétration vers l’Ouest de ce genre, en partant
d’un centre de dispersion qui aurait été le désert lybique ou l’Egypte
supérieure.
La découverte de C. Berlandi en Mauritanie détruit cette hypo-
thèse et cela d’autant plus que F. Bernard vient de découvrir ce
genre dans le Tassili des Ajjers 1 et que A. Birula, en 1909, a décrit
1. Matériel en cours d’étude.
- 461 -
de Tripolitaine une forme appelée Buthus acutecarinatus Klaptoczi
et qui, sans aucun doute, appartient à ce genre. Le genre Compso-
buthus est donc réparti dans tout le Sahara et devait être représenté
avant même que les conditions désertiques s’y soient installées.
L’existence d’espèces distinctes, territorialement séparées par
d’immenses espaces vides, ne s’explique pas autrement.
En résumé, la répartition du genre Compsobuthus, telle qu’elle
apparaît à la lumière des récentes prospec tions sahariennes, confirme,
que la faune actuelle des Scorpions est le résultat du remaniement sur
place de la faune préexistante, en fonction des nouveaux biotopes créés
par la xérothermie. Cette faune préexistante, autochtone d’une part,
tyrrhénienne d’autre part, était riche et variée à la fin du glaciaire
dans toute cette région, à climat humide et arrosée de cours d’eaux
permanents ou temporaires. Elle comprenait, il n’y a que quelques
millénaires seulement, des formes hygrophiles certes mais aussi
des formes xérophiles, à aires disjointes, survivantes de celles qui,
à l’Oligo-Miocène, peuplaient cette région déjà soumise à la séche-
resse. L’installation du désert a bouleversé cette faune en modifiant
totalement les conditions de vie et en créant de multiples biotopes.
Ce bouleversement s’est traduit par un épuisement des formes
hygrophiles et une exaltation des souches xérophiles. Les premières
ne purent persister qu’en zone de bordure, dans les oasis, les massifs
en altitude ou à la faveur de conditions, localisées, les secondes,
partant de leurs anciens refuges, recolonisèrent, pour ainsi dire, ce
qui fut leur ancien domaine.
La diminution de l’aire de répartition des espèces hygrophiles et
la constitution de multiples îlots de refuge favorisèrent, sans aucun
doute, par isolement, la formation de formes particulières ; d’autre
part, les espèces xérophiles, bien que devenant expansives, conser-
vèrent leur particularisme, étant issues de souches, certes affines,,
mais depuis longtemps, géographiquement, ségrégées. Il faut donc
s’attendre à ce que la faune des Scorpions sahariens ou périsaha-
riens soit faite de multiples formes « petitement » différenciées et
souvent localisées. C’est ce que confirment la morphologie et la
systématique puisque, très souvent, dans une même espèce, il
existe de très nombreuses sous-espèces ou variétés.
Laboratoire de Zoologie du Muséum .
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 4, 1950.
32
- 462 —
A REVISION OF THE FUR MITES MYOBIIDAE (ACARINA) (suite).
By Charles D. Radford, Hon. D. Sc., F. Z. S.
(membre correspondant du muséum d’histoire naturell, paris)
Radfordia multivaga (Poppe, 1908}
Myobia multivaga Popper 1908 in Fahrenholz (1908) Abh. nat.
Ver. Bremen, 19 : 3, 365.
The male dorsum (fîg. 61) has latéral spines I anterior to coxae II,
extending to latéral spines II, long, slender, two-jointed ; latéral
spines II posterior to coxae II longer than preceding pair, two-
jointed, extending to posterior edge of coxae III ; latéral spines III
level with coxae III, two-jointed, about equal in length to latéral
spines II. Sub-median spines I level with coxae II, short, two-jointed ;
sub-median spines II level with latéral spines II, two-jointed, longer
than preceding spines ; sub-median spines III and IV midway bet-
ween coxae II and III and posterior to the génital pore. Médian
spine I and II level with coxae IV long, slender, not jointed. Poste-
rior to thesé thcre is a pair of small spines close to the médian line
of the body. Génital pore lying posterior to coxae II, slightly anterior
to sub-median spines II. Pénis long, slender, tapering, extending
from médian spine II to a point anterior to coxae III.
The male venter (fig. 62) has three pairs of short spines laterally,
anterior to coxae II ; posterior to coxae II is a pair of small spines
close to latéral edge of body. Midway between coxae II and III is a
pair of long, slender spines and a similar pair of spines between
coxae III and IV. Tarsus II with a short, stout claw ; tarsus III
and IV each bearing two long claws.
The female dorsum (fig. 63) has latéral spines I placed between
coxae I and II, broad at base, two-jointed, striated and with a long,
tapering end ; latéral spines II midway between coxae II and III,
two-jointed, not as broad as preceding spines, striated ; latéral
spines III level with posterior edge of coxae III, sub-similar to
preceding spines. Sub-median spines I level with middle of coxae II,
two-jointed, short, striated ; sub-median spines II broad, about
twice the length of preceding spines, placed anterior to latéral
spines II ; sub-median spines III level with coxae III ; sub-median
spines IV sub-equal to preceding spines, lying midway between
coxae III and IV ; sub-median spines V level with coxae IV, longer
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 4, 1950.
— 464
than preceding spines, extending to the génital pore. Posterior to
coxae IV is a transverse row of four long, slender spines and, pos-
terior to this row is a pair of long, slender spines, with a pair of
shorter spines closer to the latéral edge of body. Anterior to the
génital pore are four small spines ; posterior to the porc is the paired
génital claws and six small spines.
The female venter (fig. 64) has two pairs of stout spines anterior
to coxae II ; a third pair of stout spines level with coxae II, pos-
terior to these is a fourth pair of spines. On the latéral edge of
body is a pair of small spipes posterior to coxae II. Anterior to
coxae III is a pair of long, slender spines, flanked externally by a
pair of small spines. Midway between coxae II and III is a pair of
long, slender spines and a third pair of long spines level with the
posterior edge of coxae IV, shorter than the preceding spines.
Flanking the bases of the terminal bristles are two pairs of short
spines and a pair of long, slender spines flanking the anus. Tarsus II
has two short, stout claws ; tarsus III and IV each with one long
claw.
Type host : Harvest mouse ( Micromys minutus soricinus Pallas).
Type locality : ? Common on the type host throughout its range.
Measurements : ç? 0,35 mm X 0.15 mm ; $ 0,43 mm X 0,2 mm.
Radfordia caudata (Banks, 1909).
Myobia caudata Banks 1909 Proc. ent. Soc. Wash. II : 134.
Myobia canadensis Banks, 1909, Proc. ent. Soc. Wash. II : 143.
The male dorsum (fig. 65) has latéral spines I, II and III expan-
ded at base and tapering to long slender points. Sub-median spines I,
II and III somewhat similar in shape. Ail these six pairs of spines
are longitudmally striated. Latéral spines I anterior to coxae II,
their distal free ends level with génital pore ; latéral spines II level
with coxae II, longer than preceding spines, extending beyond
coxae IV ; latéral spines III sub-similar to latéral spines II, level
with coxae III, extending to base of terminal bristles. Anterior to
terminal bristles is a transverse row of four spines. Sub-median
spines I level with coxae II, anterior to level of latéral spines II,
their distal free ends level with middle of coxae III ; sub-median
spines II lying between coxae II and III ; suh-median spines III
level with coxae III. Pénis extending from coxae IV forwards to
the genita pore. Génital pore level with suh-median spines II, a pair
of small spines lying anterior to the pore, larsus II, III and IV each
with a pair of claws, thosc on tarsus II being the shortest.
Type host : Little brown bat.
Type locality : Guelph, Ontario, Canada. Mardi. 2/, 190/. Jarvis.
Masurements : <$ 0,2 mm.
— 466 —
Radfordia ingens (Vitzthum, 1914).
Myobia ingens Vitzthum, 1914. Zool. Am. 44 : 322.
The female dorsum has latéral spines I anterior tocoxae^II,
simple, extending to midway between coxae II and III; latéral
spines II posterior to coxae II, extending to level of latéral spines III ;
latéral spines III, level with coxae III, extending to midway bet-
ween coxae IV and posterior end of body. Sud-median spines I
anterior to latéral spines I, shorter ; sub-median spines II aimost
level with latéral spines II, reaching sub-median spines III; sub-
median spines III level with coxae III, of equal length to sub-
median spines I ; sub-median spines IV midway between coxae III
and IV, extending to posterior edge of coxae IV ; sub-median
spines V, level with posterior edge of coxae IV, extending to midway
between coxae IV and posterior end of body. From Vitzthum’s
figure it is not quite clear what the arrangement of spines is on the
posterior end of the body. There appears to be two groups of three
spines near the posterior distal ends of sub-median spines V and
two pairs of spines on the latéral edge of body at their level ; two
pairs of spines on the posterior end of body.
The female venter shows three pairs of small spines anterior to
coxae II ; anterior to coxae III is a pair of large spines ; anterior
to coxae IV is a pair of large spines, sub-similar to preceding ;
posterior to coxae IV is a pair of stout spines, slightly more than
half the length of preceding spines. On Vitzthum’s figure there are
a number of slender spines between these last médian spines and
the posterior end of body, but without any definite formation.
The male is unknown.
Type host : Musk shrew ( Pachyura etrusca (Savi)).
Type locality : Bussaco, Portugal, 1822.
Measurements : $ 0,65 mm X 0,33 mm.
Radfordia magna (Radford, 1934).
Myobia magna Radford, 1934, North West Nat. Arbroath, p. 46.
The male dorsum (fig. 66) has latéral spines I long, tapering,
striated, close to coxae I ; latéral spines II between coxae II and III,
extending to midway between coxae III and IV ; latéral spines III
posterior to coxae III, extending to midway between coxae IV and
posterior end of body. Sub-median spines I minute, lying between
latéral spines I ; sub-median spines II short, stout, level with latéral
spines II ; sub-median spines III long, stout, level with coxae III ;
sub-median spines IV posterior to coxae III, similar to preceding
spines ; sub-median spines V level with coxae IV ; sub-median
468 —
spines VI simple, lying between'preceding pair of spines and poste-
rior end of body. Génital pore posteriorto coxae II with a chitinized
:scutum and two pairs of génital spines. Pénis kook-like, extending
from coxae IV forwards to midway between coxae II and III.
The male venter (fig. 67) has three pairs of spines anterior to
coxae II ; a pair of long spines posterior to coxae II which are
flanked laterally by two pairs of small spines ; a pair of long spines
posterior to coxae III ; a pair of long spines level with coxae IV ;
a pair of long spines posterior to coxae IV, extending to posterior
end of body. Ventral spines I to IV are slightly expanded in the
Radfordia magna (Radford, 1934).
Nymphal capitulum (venter).
middle. Tarsus II with two stout claws ; tarsus III and IV, each
with two long claws.
The female dorsum (fig. 68) has latéral spines I striated, placed
hetween coxae I and II, tapering ; latéral spines II similar in shape
but longer, lying between coxae II and III ; latéral spines III pos-
terior to coxae III, slightly longer than preceding spines. Sub-
median spines I short, simple, flanking latéral spines I internally ;
sub-median spines II striated, lying between latéral spines II, of
similar shape ; sub-median spines III level with coxae III ; sub-
median spines IV between coxae III and IV, shorter than preceding
spines ; sub-median spines V level with coxae IV ; sub-median
spines VI posterior to coxae IV and flanking the preceding spines ;
sub-median spines VII and VIII in a transverse row ; sub-median
spines IX level with génital pore. Four pairs of spines are borne near
the génital pore and the posterior tip of body has two spines.
The female venter (fig. 69) has two pairs of spines anterior to
— 469
coxae II ; third pair of spines between coxae II, long, simple. The
first pair of long spines lies between coxae II and III ; posterior to
coxae III is a pair of long spines ; level with coxae IY is a pair of
long spines ; posterior to coxae IV is a pair of long spines. Flanking
the anus externally and lying between the terminal bristles are two
pairs of short spines. Tarsus II with two short, stout claws ; tar-
sus III and IV each with two long claws.
The dorsum of the nymph (fig. 70) has a pair of long, slightly
expanded spines anterior to coxae II ; posterior to coxae II is a
pair of stout spines ; anterior to coxae III is a pair of long, stout
spines flanked laterally by a pair of smaller spines ; between coxae III
and IV is a pair of long spines flanked internally by a pair of small
spines ; level with coxae IV is a pair of spines ; posterior to coxae IV
are fivc pairs of spines arranged as in the figure.
The venter of the nymph (fig. 72) has a pair of small spines ante-
rior to coxae II ; two pairs of spines laterally between coxae II
and III ; one pair of spines between coxae III and IV doser to the
médian line of body and a pair of similar spines posterior to coxae IV .
On the capitulum of the nymph are a number of spines and
sclerotic plates. (fig. 71 and 73) by means of which the mite is able
to maintain a firm grasp of the hairs of its host ; there is also a large
flap-like process at the anterior end of the capitulum with its inner
surface deeply grooved, this is also used in grasping the hair.
Type host : Indian fruit bat ( Pteropus giganteus Brunnich).
Type locality : Zoological Gardens, Belle Vue, Manchester,
England.
Measurements : £ 0,61 mm X 0.30 mm ; Ç 0,81 mm X 0,4 mm.
Holotype male, allotype females (3) and nymphs in the British
Muséum (Nat. Hist.) numbered respectively 1935-3-18-1 ; 1935-
3-18-2 ; and 1935-3-18-3. Paratypes in the author’s private collec-
tion.
— 470 —
Nombre et disposition des ovarioles dans les ovaires
des Hémiptères-Hétéroptères.
Par Jacques Carayon.
Dès 1833, dans son ouvrage fondamental, Recherches anatomiques
et physiologiques sur les Hémiptères, L. Dufour a fourni les bases de
nos connaissances sur l’organisation interne de ces Insectes. Ayant
disséqué de nombreux représentants des principales familles d’Hété-
roptèrcs, il a précisé notamment pour chacune des espèces étudiées,
le nombre des follicules testiculaires chez les mâles, et celui des
ovarioles composant les ovaires des femelles.
Les indications de Dufour sur ce dernier sujet ont été maintes
fois citées ou vérifiées depuis, mais, en plus de cent années peu de
résultats nouveaux y ont été ajoutés.
A l’occasion de recherches anatomiques sur des espèces appar-
tenant à des familles non étudiées par Dufour, certains auteurs,
notamment J. Kf.rkis (1926), puis O. Lahsén (1938) pour des
Hydrocorises, J. Wille (1929) pour Piesma ont apporté quelques
renseignements complémentaires.
On trouve dans les travaux de J. Gross (1901), H. Weber (1930)
et O. Larsén (1938) une brève revue des nombres d’ovarioles connus
dans les ovaires de différents Hétéroptères. Enfin, tout récemment,
T. E. Woodward (1950) a consacré à ce sujet une note, dans laquelle
il ajoute aux renseignements trouvés dans la littérature un certain
nombre d’observations personnelles. Quelques indications fournies
par la bibliographie, et omises par cet auteur, d’une part, les résul-
tats acquis au cours de mes propres recherches d’autre part me
permettent d’augmenter sensiblement les données apportées dans
la note de Woodward.
J’expose donc ci-après ces données, complétées et parfois modi-
fiées, en suivant l’ordre systématique. Le nom placé entre crochets []
après la désignation d’une ou de plusieurs espèces est celui de l’au-
teur qui, le premier à ma connaissance, a indiqué chez ces espèces le
nombre d’ovarioles. Lorsqu’il y a concordance entre les chiffres
publiés à propos d’une même espèce par différents auteurs, le nom
du premier d’entre ceux-ci est seul cité, suivi de l’abréviation et
auct. La référence ù l’ouvrage *de L. Dufour (1833) devant être
dans ces conditions répétée fréquemment sera indiquée par l’ini-
tiale D. ; de même l’initiale W. correspond à la note de T. E. Wood-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 4, 1950.
471 —
ward (1950) ; enfin les lettres o. p. suivent les noms des espèces,
chez lesquelles j’ai personnellement observé le nombre des ova-
rioles.
Cydnidae. ■ — • 7 ovarioles chez Sehirus bicolor (L.) [W.] et Legnotus
limbosus (Geof.). [W. et o. p.].
Pentatomidae. — Le plus souvent 7 ovarioles ; parmi les espèces
connues comme possédant ce nombre je me bornerai à rappeler celles
étudiées par Dufour : Eurygaster maura (L.) s. L, Graphosoma lineatum
(L.), Dyroderes umbraculatus (F.), Dolycoris baccarum (L.), Nezara viridula
(L.), Raphigaster nebulosa (Poda). On connaît quelques espèces où il n’y a
que 6 ovarioles : Eurydema ornata (L.) [D.], Antestia lineaticollis Stal
[T. W. Kirkpatrick, 1937 O] et Stollia fabricii Kirk [W.]. Enfin Podops-
inuncta (P.) n’a que 4 ovarioles par ovaire [W.] et mes observations confir-
ment ce nombre exceptionnellement faible.
Plataspidae. — Comme dans la famille précédente il semble y avoir
tantôt 7 ovarioles : Coptosoma scutellatum (Geoffr.) [o. p.\, et tantôt 6 :
Plataspis flavosparsa Mont., Niamia bantu Schout. [o. p.].
Acanthosomatidae. — 7 ovarioles chez Acanthosoma haemorroidale
(L.) [W.]
Coreidae. — Toutes les espèces étudiées présentent 7 ovarioles ; il
suffira de mentionner ceiles qu’a disséquées Dufour : Gonocerus insidiator
(Fabr.), Coreus marginatus (L.) et Syrosmastus rhombeus (L.) parmi les
Coreinae ; Coriomeris hirticornis (F.) parmi les P seudophloeinae ; Dicra-
nomerus agilis (Scop.), Camptopus laleralis (Germ.) et Micrelytra fossu-
larurn (Rossi) parmi les Alydinae ; Corizus hyoscyami (L.) et Stictopleurus
punctatonervosus (Goze) parmi les Rhopalinae.
Berytidae. — 7 ovarioles: Berytinus minor (H. Scli.) [o. p.].
Lygaeidae. — Dans cette famille également le nombre de 7 ovarioles
semble très général ; il a été notamment observé chez des Lygaeinae :
Lygaeus pandurus (Scop.) [D.] et L. equestris (L.) (W. LuDwig, 1926),
Macroparius thymi (Wolfï), M. lineatus (Costa), M. senecionis (Schill.) et
Ortholomus punctipennis (Her.-Sch.) [C. Schneider, 1940] ; chez des
Blissinae : Ischnodemus sabuleti (Fa.ll.) et Dimorphopterus spinolai (Sign.)
[o. p.] ; chez des Henestarinae : HeneStdris halophilus (Burm.j [o. p.] ;
chez des Heterogastrinae : Heterogaster urticae (Fabr.) [o. p.] ; chez de
nombreuses espèces d ’Aphaninae : par ex. Scolopostethus thomsoni Reuter,
S. decoratus (Hahn) [W.] Peritrechus gracilicornis Puton, Beosus maritimus
(Scopoli) [o. p.].
PyrrhocOridae. — 7 ovarioles : Pyrrhocoris apterus (L.) [D. et auct.] ;
Melampliaus faber (F.) [N. C. E. Milrer, 1932] ; Dysdercus superstitiosus
(F.) [o. p. ].
Tingidae. — 7 ovarioles : Stephanitis pyri (F.) et Monanthia symphyti
(Vallot) [o. p.].
Piesmidae. — J. Wille (1929) indique chez Piesma quadrata 4 ovarioles.
A moins qu’on ne prouve l’existence de races géographiques différant par
1. D’après la fig. 38, p. 329, du Mémoire de cet auteur, figure qui montre, sans
doute possible, 6 ovarioles à chaque ovaire.
— 472
le nombre des ovarioles, je considère ce nombre comme erroné. Chez de
nombreux spécimens de la même espèce, provenant du Midi de la France
j’ai constamment trouvé 6 ovarioles.
Aradidae. — L. Dufour a signalé, en 1833, 4 ovarioles chez des spéci-
mens d 'Aradus avenius Duf. ; J. Gross (1901), qui n’a pas étudié lui-même
d Aradidés, rapporte l’observation de Dufour, mais en ne mentionnant
que le nom de genre : Aradus. La plupart des auteurs suivants, dont
H. Weber (1930) attribuent a Gross l’observation de 4 ovarioles dans les
ovaires d Aradus sp., voire même des Aradidae. Malheureusement, on sait
aujourd hui que 1 Aradus avenius de Dufour, point de départ de ces cita-
tions successives, n est pas un Aradidae ; synonyme d 'Aneurus laevis
(Fabr.) il appartient à la famille distincte des Brachyrhynchidae (= Dyso-
diidae).
Chez un véritable Aradidae : Aradus cinnamomeus Pnz. j’ai observé
6 ovarioles par ovaire.
Brachyrhynchidae. — 4 ovarioles : Aneurus laevis (Fabr.) [D.].
Phymatidae. — La dissection de plusieurs femelles de Phymata cras-
sipes (F.) ne m’y a toujours montré que 3 ovarioles.
Reduviidae. — Les ovaires sont formés le plus souvent de 7 ovarioles,
ainsi qu il a été constaté chez des Piratinae : Pirates stridulus (Fabr.)
[D. et auct.\, Pirates nitidicollis Reut [o. p.J , chez des Harpactorinae :
Coranus subapterus (De G.) [W.J, Rhinocoris iracundus (Poda) [o. p.] ;
chez des Ectrichodinae : Ectrichoda distincta (Sign,) [o. p.] ; chez les
Triatominae [Patton et Cragg, 1913, et auct.] ; chez des Stenopodinae :
Oncocephalus pilicornis (H. S.) [o. p. ].
Cependant, d après J. C. W. Kersiiaw (1909), un Harpactorinae
d Extreme-Orient : Sycanus croceovittatus Dohrn présenterait 8 ovarioles.
Emesidae. — 7 ovarioles chez Metapterus linearis Costa [o. p.].
Nabidae. — 7 ovarioles, sans aucune exception connue, tant parmi les
Nabinae (nombreuses espèces du genre Nabis) [W. et o. p.] que parmi les
Prostemminae : Prostemma guttula (F.), P. sanguineum (Rossi), P. eva
Stein, Alloeorhynchus flavipes (Fieb.), A. putonï Kirk, A. elegans Reuter,
Phorticus flavus (Stein) [o. p.].
Anthocoridae. — 7 ovarioles chez Anthocoris nemorum (L.), Orius
niger Wolf, et Lyctocoris campestris (F.) [o. p.].
Cimicidae. — 7 ovarioles : Cimex lectularius L. [D. et auct,], Oeciacus
hirundinis Jen. [o. p.].
Polyctenidae. — D’après H. R. Hagan (1931), il n’y a que 2 ova-
rioles par ovaire chez Hesperoctenes fumarius Westw. ; c’est le plus petit
nombre qui ait été observé chez des Hémiptères.
Microphysidae. — 6 ovarioles [cf. J. Carayon. 1949],
Miridae. Il semble que le nombre d’ovarioles Je plus répandu chez
les représentants de cette famille soit de 7, ainsi que l’indique B. Kullen-
berg [1946] qui a étudié de nombreuses espèces paléarctiques. Cependant,
il existerait, d après Dufour, 8 ovarioles chez Calocoris hispanicus
(Gmel.) et chez Deraeocoris ruber (L.) ; Woodward trouve ce même
nombre chez Leptopterna dolobrata (L.) [oû j’ai compté également 8 ova-
— 473 —
rioles] et L. ferrugata (Fall.) - Le nombre de 5 avancé par J. Gross (1903>
pour Leptopterna sp. et pour Lopus sp. semble sujet à caution, comme l’a.
déjà signalé Kullexberg (1946).
Ochteridae. — 7 ovarioles chez Ochterus marginatus Latr. [D.].
Saldidae. — 7 ovarioles chez Salda littoralis (L.) [Dufour, 1858] ;
Saldula saltatoria (L.) et Chartoscirta cincta (Her. Sch.) [o. p.].
Aepophii.tdae. — L’unique espèce connue de cette famille : Aepophilus
bonnairei Sign, a des ovaires à 5 ovarioles [o. p.].
Leptopodidae. — Dans le mémoire particulier qu’il a consacré en 1858
à l’anatomie de ces Hétéroptères, L. Dufour indique qu’ils possèdent
5 ovarioles. Les espèces plus particulièrement étudiées sont Leptopus
marmoratus (Greze) et Erianotus lanosus (Duf.).
Cryptostemm atidae. — Les ovaires de Ceratocombus coleoplratus
(Zett.) sont formés de 6 ovarioles, tandis que ceux de Cryptostemma alie-
num Her. Sch. n’en comportent que 5 [o. p.]. Les Ceratocombus et les
Cryptostemma diffèrent beaucoup du point de vue de la morphologie
externe, et plus encore du point de vue anatomique. Il parait difficile
de considérer ces deux genres comme appartenant à la même soüs-famille.
IIenicocepiialidae. — La dissection de nombreux spécimens d’Oncy-
locotis curculio (Karsh) m’a permis de constater que le nombre des ova-
rioles est de 5. J’ai retrouvé ce nombre chez Hoplitocoris camerunensis
Jean.
Hebridae. — 5 ovarioles : Hebrus pusillus (Fall.) et H. ruficeps Thms
[o. p.].
Mesovf.liid ae. — 7 ovarioles : Mesovelia furcata Mis. [o. p.].
Veliidae. — - 4 ovarioles : Velia currens (F.) [D.].
Gerridae. — 4 ovarioles : Gerris paludum (F.) et G. najas (de G.) D.,
G. lacustris (L.) et C. gibhifer Schumm. [W.].
Hydrometridae. — 4 ovarioles, d’après Frey et Leuckart (Lehr-
buch der Zootomie) cités par J. Gross (1901).
Aphelocheiridae. — 5 ovarioles : Aphelocheirus aestivalis Westw.
[J. Kerris, 1926, et auct.].
Naucoridae. — 7 ovarioles chez Ilyocoris cimicoides (L.) et 5 chez.
Naucoris maculalus Fabr. [D. et auct.].
Nepidae. — 5 ovarioles : Nepa cinerea et Ranatra linearis (L.) [D.
et auct.], Ranatra fusca P. Beauv. [Marshall et Séverin, 1904],
Belostomatidae. — O. Larsén (1938) indique 5 ovarioles chez les
Relostomatidae, sans préciser quelle espèce a été étudiée à cèt égard.
Notonectidae. — 7 ovarioles : Notonecta glauca L. [D. et auct.]v
N. maculata Fabr. [W.], Anisops producta Fieb. [P. Poisson, 1926],
Corixidae. — 7 ovarioles : Corixa striata (L.) [D.], C. dentipes (Thom-
son) [O. Laruén, 1938], C. sahlbergi (Fieber) ]W.] ; Cymatia coleoptrata
(F.) [J. Kehkis, 1926].
En conclusion, d’après les observations faites jusqu’ici, le nombre
d’ ovarioles des Hémiptères-Hétéropf ères varie de 2 à 8. Il est nette-
— 474 —
ment plus faible en général, et surtout beaucoup moins variable
que chez les Homoptères, où ce nombre oscille entre 6 (quelques
Fulgoridae) .et plus de 100 (chez certains Cicadidae ) (cf. H.
Weber, 1930). Le nombre des ovarioles paraît constant pour une
espèce donnée, ainsi que l’a indiqué T. E. Woodward. On ne con-
naît pas jusqu’ici d’espèces distinctes, mais appartenant incon-
testablement au même, genre, et dont les nombres d’ovarioles
soient différents. Par contre, ces nombres peuvent n’être pas les
mêmes chez des représentants de genres apparemment voisins ;
le cas des Graphosomatinae avec 7 ovarioles chez Graphosoma et 4
chez Podops, celui des Mirinae avec 7 ovarioles chez Notostira ou
Stenodema et 8 chez Leptopterna sont, entre autres, bien démonstratifs.
Les nombres d’ovarioles apparaissent donc comme peu utilisables
pour juger des affinités des groupes systématiques.
En général cependant la majorité, sinon tous les représentants
d’une même famille possèdent le même nombre d’ovarioles. Celui-ci,
chez les Hétéroptères terrestres est de 7, moins fréquemment 6,
parfois 8 et très exceptionnellement 4,3 ou 2 ; il est plus variable chez
les autres Hétéroptères, qui habitent l’eau ou les endroits humides
(5 ou plus rarement 7 chez la plupart des Hvdrocorises et des
Hétéroptères ripicoles, 4 chez les Hétéroptères « sus-aquatiques » :
Veliidae, Gerridae et Hydrometridae).
Je terminerai cette note par une brève indication relative à la
disposition des ovarioles dans les ovaires des 1 1 émiptères- 1 1 été-
roptères. Dans -tous les cas connus jusqu’à présent, les ovarioles
sont disposés en bouquets et s’insèrent à l’extrémité des oviductes
pairs (ovaires « fasciculés »). Par contre j’ai observé chez Oncylocotis
curculio (Karsh) [ Henicocephalidae ], et Oncocephalus pilicornis (H. S.)
[Reduviidae], des ovaires du type « pectiné », dont les ovarioles
s’insèrent successivement le long des oviductes. Cette disposition
que l’on rencontre dans les ovaires de nombreux insectes orthop-
téroïdes par exemple, peut être considérée comme plus primitive
que la précédente.
Laboratoire d’ Entomologie coloniale du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
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physidés. Bull. Mus. Paris, 2e sér., 21, n» 6, p. 710-716.
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Hémiptères. Meim. Sav. étrangers Acad. Sci. Paris, IV, p. 129-462.
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logiques sur les hémiptères du genre Leptopus. Ann. Sc. Nat., 4e série, 10,
p. 343-364.
475
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zugleich ein Beitrag zur Amitosenfrage. Zeit. Wiss. Zool., 69, p. 139-201.
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Zool. Jahrb., Abt. Anat„ 18 (1), p. 72-186.
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— 476 —
Note sur une Holothurie dendrochirote de Dakar
Cladodactyla senegalensis Panning.
Par Gustave Ciierbonnier.
En 1940, Panning décrivit sous le nom de Cladodactyla senega-
lensis une nouvelle espèce d’Holothurie dendrochirote récoltée à
Dakar par M. H. Madsen. J’ai reçu de M. Sourie un lot d’Echino-
dermes de Dakar, comprenant notamment douze exemplaires de
Cl. senegalensis, ce qui m’a permis de réétudier cette espèce et de
préciser quelques détails que Panning passe sous silence.
Cladodactyla senegalensis Panning.
Cl. senegalensis Paning, 1940, p. 172-178, Abb. 5-7.
Cl. senegalensis Panning, 1949, p. 414, Abb. 1.
Dakar, M. Sourie, 1947, 4 ex. ; 1949, 5 ex. ; Pointe Bernard, 1949,
3 ex.
Les douze exemplaires sont d’assez grande taille, le plus petit
mesurant 48 mm. de long sur 11 mm. de large, le plus grand 157 mm.
de long sur 15 mm. de large. Les uns sont absolument droits, d’autres
incurvés allant jusqu’à la forme en U ; mais comme c’est le trivium
qui est concave et qu’il n’existe aucun raccourcissement du bivium,
cette forme recourbée est certainement accidentelle et probable-
ment due à une contraction de l’animal au moment de la fixation.
La plupart des échantillons ont la même largeur d’un bout à
l’autre du corps ; un exemplaire de 61 mm. de long possède une
grosse bousouflure, à tégument très mince, située dorsalement ;
un autre, de 48 mm. de long, a cette bousouflure placée à l’extrémité
orale ; enfin, trois exemplaires ont une portion du tégument dorsal
extrêmement mince et translucide, mais sans bousouflure.
Couleur du tégument soit uniformément blanc jaunâtre, soit
marron violacé sur tout le dos ou une partie du dos, le trivium étant
blanchâtre ou blanchâtre avec plages marron clair. Les extrémités
orale et anale sont le plus souvent marron foncé sur une courte
distance. La bouche et l’anus sont terminaux.
Pieds ventraux blanchâtres, bisériés, très nombreux, longs, larges,
cylindriques ; ils sont terminés par une grande ventouse soutenue
par un petit disque calcaire ; il n’y a pas de pieds dans les inter-
radius.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 4, 1950.
c.
Cladodactyla senegalensis Panning.
e f, h : éch. 1 ; a-d, g, i-1 : éch. 2 ; m : 5 environ.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 4, 1950. 33
— 478 —
Radius dorsaux occupés par de grosses verrucosités molles, dis-
posées sur deux rangs assez lâches ; de ces excroissances sortent de
petits pieds blanchâtres à petite ventouse jaunâtre qui ne semble
pas soutenue par un disque calcaire. Pas de papilles ni de pieds dans
les interradius.
Tentacules noirâtres au nombre de dix, dont deux petits ventro-
médians. Couronne calcaire bien calcifiée, très haute, sans prolonge-
ments postérieurs (fig. m ) ; radiales larges, coniques, creusées en
gouttières ; interradiales triangulaires ; la radiale ventrale et les
deux interradiales adjacentes ne forment qu’une seule pièce. Tous
les échantillons ont une petite vésicule de Poli pouvant atteindre
20 mm. de long, et une autre beaucoup plus grande, de 50 mm. chez
l’exemplaire le plus développé. Il n’y a qu’un canal hydrophore assez
petit, situé dans le mésentère dorsal. Muscles longitudinaux larges
et minces ; muscles rétracteurs s’attachant au tiers antérieur du
corps. Gonades formées de gros tubes simples très longs, bourrés
d’œufs, emplissant presque toute la cavité générale. Poumons très
développés.
Les spiculés du tégument, assez peu nombreux, se composent
de plaques allongées, à bords très ondulés et à mailles assez grandes
(fig. a, b, c). Il existe aussi de rares corbeilles, situées à la base des
pieds, formées de trois branches parfois dichotomisées (fig. d). Des
plaques très grandes, très réticulées, se trouvent dans le tégument
anal (fig. h). Les parois des pieds ventraux et dorsaux sont renforcées
par des bâtonnets incurvés (fig. e, /). Dans les tentacules, on trouve
de petits bâtonnets incurvés (fig. g. k, l) et des corpuscules crépus
dont certains ont une forme très caractéristique (fig. i. /).
Rapports et différences.
Mes échantillons sont bien plus grands que ceux étudiés par
Panning, dont la longueur variait de 16 mm. à 32 mm. ; mais les
détails morphologiques et anatomiques et la forme des corpuscules
calcaires ne laissent aucun doute quant à l’appartenance spécifique
de mes exemplaires ; ceux-ci, par leur section nettement pentagonale
et la différenciation des pieds du bivium, ont tout à fait l’aspect de
Pentacta et se rapprocheraient notamment de Colochirus guinensis
Heding ; mais les spiculés de Cl. senegalensis sont bien différents et,
comme Ta fait remarquer Panning, ne ressemblent qu’à ceux des
espèces antarctiques Cl. croceioidea (Vaney) et Cl. crocea (Lesson)
ainsi qu’aux spiculés d’une espèce du Cameroun que j’ai décrite
récemment : Cladodactyla Monodi Cherbonnier.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
— 479 —
BIBLIOGRAPHIE
Cherbonnier (G.)'. Une nouvelle Holothurie déndrochirote des côtes du
Cameroun : Cladodactyla Monodi n. sp. Bull. Mus. nat. d’Hist. nat.,
2e sér., t. XXII, n° 3, 1950.
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quelques remarques au sujet de Halodeima coluber (Semper). Bull.
Musée Royal Hist. Nat. Belgique, t. XIX, n° 34, Bruxelles, 1943, p. 1-4,
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Panning (A.). Dendrochirote Holothurien von Dakar. Vidensk. Medd.
fra Dansk Naturh. Foren. i Kobenhavn, B. 104, Kobenhavn, 1940.
Panning (A). Versuch einer Neuordnung der Familie Cucumariidae (Holo-
thurioidea, Dendrochirota). Zool. Jahrb- Abt. f. Syst. Okol. u. Geogr.
d. Tiere, Bd. 78, Heft 4, Jena, 1949.
— 480 —
Notes pour servir a l'étude phytogéographique
du Trentin (Italie):
Par Claude-Charles Mathon.
Le Trentin est cette contrée montagneuse du Nord-Est de l’Italie
traversée du NNE au SSW par la vallée de l’Adige, limitée au Sud
par la plaine de Vérone et de tout autre côté par des montagnes :
celles du bassin du Piave à l’Est, celles du bassin de l’Oglio (Val
Camonica) à l’Ouest, et par les Alpes de Bolzano au Nord. L’altitude
y varie de 70 m. dans la partie septentrionale du Lac de Garde à
Riva, à 3.556 m. au Glacier de Presanella.
J’ai été guidé dans cette région par mon ami R. Tomaselli de l’Institut
botanique de Pavie et il eut été logique qu’il signât avec moi ces notes,
mais voilant sa grande compétence par une égale modestie, il s’y refusa
préférant publier plus tard dans son pays une étude approfondie sur
divers points qui ne seront pas abordés ici b
Les irradiations méridionales 2.
Ce qui frappe tout d’abord dans la région tridentine c’est l’abon-
dance relative des éléments méridionaux, notamment dans la
basse vallée du Sarca, des rives septentrionales du Lac de Garde
jusqu’à Vezzano. Le Chêne vert y forme des peuplements relative-
ment importants, l’Olivier même y est cultivé et fructifie jusqu’à
une altitude de 380 m. ; c’est d’ailleurs sa localité la plus nordique
en Europe, — l’arbre des merveilles (Agave americana ) y est accli-
maté, Arundo donax subspontané.
Le régime des pluies, sur les bords du Lac de Garde est à ten-
1. Que le Pr Benedetto Bonapace, de Trente, auteur de l’excellent opuscule : La
flora mediterranea nelle regione tridentina ( Tesina di laurea. Université di Padova,
1944), et qui m’a reçu si aimablement accepte ici l’expression de ma confraternelle
gratitude.
2. La qualification de « méditerranéen » pour un végétal n’a pas toujours le même
sens que lorsque ce terme s’applique à des relations écologiques. C’est ce qu’a souligné
H. Gaussen in Flore mésogéenne, végétation et climat méditerranéens (C. R. Somm.
Soc. Biog., nov.-déc. 1949). Les espèces dites méditerranéo-montagnardes n’ont pas
forcément des nécessités écologiques méditerranéennes et ce sont souvent des processus
géologico-géographiques qui les ont localisées dans la région oro-circum méditer-
ranéenne. J’ai déjà effleuré ces questions dans le Bulletin du Muséum (1946 et 1948)
et j’y reviendrai ultérieurement. Le terme méridional employé ici a une acception plus
large que méditerranéen au sens de Gaussen, mais correspond seulement à une pre-
mière approximation du problème.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 4, 1950.
— 481 —
dance méditerranéenne comme à Desenzano au Sud à 69 m d alti-
tudc pour une précipitation annuelle de 1.018 mm. (H < E < P < A) ;
Riva, au Nord, à 90 m. d’altitude et pour une chute annuelle de
1.131 mm, présente un régime intermédiaire entre la tendance
méditerranéenne et la tendance continentale (H < P < E < A),
mais Arco à 6 km au Nord de Riva, à 100 m. d’altitude et pour
une chute annuelle de 1.056 mm, subit un régime nettement à ten-
dance méditerranéenne (H < E < P < A) A
Dans les environs de Riva, Arco, à Vezzano , à Stenico dans le
Val Sarca, dans le bas Val di
espèces méridionales suivantes ;
Milium multiflorum.
Lathyrus setifolius.
Euphorbia nicaensis.
Rhus cotinus.
Phyllirea media.
Ph. buxifolia.
Valerianella coronata.
Inula spiraefolia.
Orchis simia.
Stipa mediterranea.
Arum italicum.
Crocus biflorus.
Ficus carica capri ficus.
Matthiola vallesiaca.
Cercis siliquastrum.
Buxus sempervirens .
Cistus albidus.
Sison amomum.
Hyssopus officinalis.
Rosmarinus officinalis.
Fraxinus ornus, etc...
Ledro paraissent spontanées les
Quercus ilex (jusqu’à 1.300 m.).
Astragalus mouspessulanus.
Pistacia terebinthus.
Ptychotis saxifraga.
Cynoglossum creticum.
Satureia montana.
Scabiosa graminiflora.
Filago spathulata.
V allisneria spiralis.
Bromus madritensis.
Tulipa clusiana.
Orchis provincialis.
Laurus nobilis.
Réséda phyteuma.
Spartium junceum.
Paliurus australis.
Helianthemum italicum.
Nerium oleander.
Satureia hortensis.
Stachys recta.
Sans paraître présenter des groupements végétaux typiquement
méditerranéens (?), cette région n’en est pas moins le lieu du Trentin
où les plantes dites méditerranéennes sont les plus abondantes et les
plus diverses.
A l’W du Lac de Garde, le Lac d’Idro, enfoncé dans les mon-
1. Voir E. Benevent, Le climat des Alpes françaises. Mémorial de l’O. N. M., n° 14,
1926. T. Il
L. Emberger, Les limites de l’aire de végétation méditerranéenne en France. Huit.
Soc. Hist. Nat. Toulouse , t. 78, 1943, pp. 159-180.
Les chiffres qui m’ont permis d’établir les formules du régime saisonnier des pluies
correspondent à des périodes de plus de 20 ans, ils sont extraits notamment de 1’ « Osser-
vazioni pluviometriche raccolte nel quinquennio 1916-1920 » (Ministero dei Lavori
Publici. Consiglio superiore. Servizio idrografico. Publicazione n. 1, vol. V et vol. VI).
Roma, 1930.
Et m’ont été obligeamment communiqués par mes amis Bertossi (M. et Mme),
des Instituts de Botanique et de Géographie de Pavie.
tagnes, est bien moins important, son rivage nord héberge à Lodhone
Figuiers et Chênes verts, mais il ne semble pas qu’il existe là de
colonie méditerranéenne comparable à celles d’ARco ou de Riva.
Plus à 1 W encore, de Pautre côté du Val Trompia, en deçà du Monte
Guglielmo, en dehors de la région tridentine, le Lac d’Iseo, plus petit
que le Lac de Garde mais toutefois plus important que le Lac d’Idro,
présente un aspect aussi « méditerranéen » dans sa partie méridionale que
les environs de Riva et d’Anco : Oliviers, Figuiers, Nerium oleander,
quelques palmiers, etc... Le régime des pluies continental à Brescia (ait.
150 m., ; dans la plaine au Sud, entre les Lacs de Garde et d’Iseo,
997 mm. par an ; H < P < A < E), subit des modifications autour du
Lac d’Iseo :
Iseo (189 m ; 1.247 mm.) . H < E < A < P
Zone (690 m ; 1756 mm.) , . . H < E < A < P
Lovere (200 m. ; 1.384 mm.).. ..... H < P < E < A
Le régime de Lovere est à tendance continentale, celui de Zone et de
Iseo constitue une transition à tendance continentale telle qu’il en existe
en France a Castres et à Castelnaudary. Ainsi le La-c d’Iseo diffère par son
régime de pluies du Lac de Garde, ce dernier étant nettement à tendance
méditerranéenne alors que le premier reste à tendance continentale.
Le Val Camonica qui prolonge au Nord le Lac d’Iseo et la
partie septentrionale de ce lac sont moins riches en espèces à affinités
méridionales que le Val Sarca et les environs de Riva-Arco L
Je n’ai rencontré, dans la région du Lac d’Iseo, entre le Lac
d’Endine et le Monte Guglielmo, aucun groupement végétal
qu’on puisse qualifier de méditerranéen. Les formations de ce pays
sont très analogues à celles des environs de Trente. Le Monte
Baldo (2.218 m.) qui se prolonge au NNE après la coupure de
Loppio-Mori sépare le Lac de Garde et le Val Sarca de la Vallée
de FAdige.
Tout au long de cette dernière les régimes pluviométriques sont
les suivants, du Sud au Nord :
Vérone (ait. 67 m. — 81.8 mm.) H<P<E<A
Rovereto (ait. 211 m. — 1.052 mm.) H < E ^ P < A
Trente (ait. 210 m. — 1.072 mm.) H < P < F. < A
Mezzolombardo (ait. 215 m. — 1.101 mm.). H < E < P < A
Bolzano (ait. 208 m. — 746 mm.). H<P<A<E
Merano (ait. 319 m. — - 860 mm.) H < P < A < E
Silandro (ait. 730 m. — 517 mm.) H<P<A<E
Si Vérone et Trente possèdent un régime à tendance continen-
tale, Mezzolombardo est nettement soumis à une pluviométrie à
1. Voir N. Arietti, La Flora délia Valle Carmonica, Istituto Botanico dell’ Uni -
versita ; Laboratorio crittogamico ; Pavia, Atti, ser. 5, Vol. IV (1), 1944.
483 —
tendance méditerranéenne (Rovereto connaît un mode des précipi-
tations saisonnières transitoire). Mais à partir de Bolzano il s’agit
d’un régime pluyiométrique continental.
Noter la diminution de la quantité d’eau météorique annuelle
pouvant conditionner des formations steppiques dans le Val
Venosta (Bolzano-Silandro) — in B. Bonapace, op. cit.
On peut observer du Sud au Nord, en suivant I’Adige les limites
des espèces méridionales.
Jusqu’à Rovereto et ses environs :
Tulipa clusiana.
Gladiolus segetum.
Réséda phyteuma.
Helianthemum italicum.
Hyssopus officinalis.
Stachys recta.
Ononis reclinata (Loppio ; Mori).
Euphorbia chamaesice (Mori).
Quercus ilex (Ala, Avio).
Erythronium dens-canis (MteBaldo)
Passent du Lac de Garde à Mori où elles trouvent leur limite
sur l’Adige par le Lac de Loppio :
Bromus madritensis Milium multiflorum.
Euphorbia nicaensis
A Trente et dans ses environs
y compris), se rencontrent :
Fritillaria tenella.
Ophrys bertoloni.
Coronilla scorpioides.
Argyrolobium linnaeanum.
Pistacia terebinthus.
AUhaea hirsuta.
Satureia montana.
Plantago carinata.
V alerianella coronata.
Leontodon crispus.
Quercus pubescens.
Vallisneria spiralis (?).
Bas Valsugana jusqu’à Levico 1
Ruscus aculeatus.
Spartium junceum (?)
Medicago rigidula.
Lathyrus setifolius.
Acer monspessulanum.
Cynoglossum creticum.
Solanum alatum.
Galium cinereum.
Carthamnus lanatus.
Filago spathulata.
Centranthus ruber.
Olea europaea (?)
Certaines de ces espèces ne remontent pas plus au Nord dans la
vallée de l’Adige.
Dans le Haut Valsugana (rive gauche de I’Adige) Philadelphuç
coronarius et Rhus cotinus atteignent Borgo.
Dans le Val di Cembra (rive gauche de I’Adige, au Nord du
Valsugana), Mhscari comosum, Celtis australis, Philadelphus coro-
narius. Centranthus ruber atteignent Caprina-Cavalese.
Jusqu’à Magre (Mg), Salorno (S), Mezzocorona (Mz) remon-
tent :
1. Pergine entre Trente et Levico présente un régime pluviométrique à tendance
continentale (H < P < E < A) avec 1.025 mm de précipitation annuelle à 482 m.
d’altitude.
— 484 —
Arabis muralis (Mg). x Valerianella coronata (S),
Scabiosa graminifolia (S). Cytisus sessilijolius (S).
Stipa aristella (Mz). Pistacia terebinthus (Mz).
Olea europaea (jadis cuit, fruct.). Mz.
Sur la rive droite de I’Adige à Mezzocorona débouche le Val di
Non dans lequel Cytisus sessilifolius et Astragalus mouspessulanus
atteignent Clés ; Genista radiata y remonte jusqu’à Mendola
et Livo (1.200 m.).
A Bolzano s’arrêtent Quercus c erris, Solanum alatum, Polygala
mediterranea. Vers le Nord-Est, dans la Valle Isarco remontent
Scolopendrium bulgare, Quercus pubescens, Celtis australis, Ruta
gravaeolens , jusqu’à Bressanone x, toutes espèces remontant
dans la Vallée de l’Adige au moins jusqu’à Merano.
Jusqu’à Merano :
Ruta graveolens.
Dictamnus albus.
Rhus cotinus.
Eryngium amethystinum.
Eryngium campestre.
Centrantlius ruber.
Oliviers ornementaux (500 m.).
Jusqu’à Silandro :
Ephedra distachya Celtis australis
Euphorbia acuminata Euphorbia gerardiana
Jusqu’à Glorenza-Sluderno :
Silene italica Scorzonera auslriaca
Ainsi, il semble, en France, comme en Italie, que les espèces
dites méditerranéennes peuvent largement déborder les régions de
régime pluviométrique à tendance méditerranéenne, cependant il
reste un fait et la flore des environs du Lac L>e Garde en constitue
la démonstration, c’est l’existence d’une plus forte concentration de
plantes à affinités méridionales dans les localités soumises à ce
régime.
La végétation des étages inférieurs aux environs
de Trente sur sol calcaire ou dolomitique.
La « cuvette » de Trente, où les Etés sont torrides, héberge, on
l’a vu, un certain nombre d’espèces méditerranéennes, mais, comme
r
5. Le régime pluviométrique de Bressanone est typiquement continental (H < P <
A < E) à 566 m. d’altitude pour une chute annuelle de 702 mm.
Scolopendrium bulgare.
Asparagus tenuifolius.
Muscari comosum.
Ruscus aculeatus.
Quercus pubescens.
Philadelphus coronarius.
Lathyrus sphaericus.
— 485 —
à Rovereto, on est déjà, dans l’étage des chênes à feuilles caduques
(Ç. Pubescens, et remontant plus haut : Q. sessiliflora et Q. pedun-
culata) et de 1 ’Ostrya carpinifolia (presque toujours dominant). Ces
essences y sont accompagnées à faible altitude par Rhus Cotinus
(Zambana, Roncogno, Civezzano, entre autres localités), Coro-
nilla Emerus (entre Trento et Ciyezzano notamment), Cytisus
sessifolius (au Mont Maranza par exemple), etc.
Au-dessus de l’étage des chênes à feuilles caduques et de l’Ostrya,
se situe l’étage du Hêtre auquel vient se mêler, à sa limite infé-
rieure, Ostrya carpinifolia.
Les hêtraies-sapinières-pessières-melezins du Trentin offrent
une certaine ressemblance avec les hetraies et sapées à Calamintlia
grandiflora de la France méridionale 1. Ces dernières, notamment
celle de la Montagne de Lure (Basses-Alpes), sont moins exhubérantes
et n’hébergent pas, en général, comme dans le Trentin, certaines
espèces comme Asarum europaeum entre autres.
J’ai noté dans les formations forestières de l’étage du hêtre au
Monte Maranza et au Monte Paganella les espèces significatives
suivantes :
Melica nutans.
Oxalis acetosella.
Hepatica triloba.
Ranunculus aconitifolius.
Dentaria pinnata.
Lonicera coerulea.
Asarum europaeum.
Sanicula europaea.
Ranunculus nemorosus.
Calamintha grandiflora.
Abies alba.
Larix europaea.
Galium siloaticum.
Myosotis siloatica, etc.
Paris quadrifolia.
Polygonatum verticillatum.
Prenanthes purpurea.
Orobus vernus.
Lamium Galeobdolon.
Senecio Fuchsii.
Maianthemum bifolium.
Actaea spicata.
Asperula odorata.
Fagus silvatica.
Picea excelsa.
Poa nemoralïs.
Ainsi que des espèces plus particulières aux mégaphorbiaies telles
que :
Luzula nivea, Cirsium erisithales, Adenostyles albifrons, Phyteuma
spicatum, etc.
Je n’ai pas eu l’occasion d’étudier la hêtraie du sous-étage inférieur
du hêtre 2 dans les environs de Trente ; les pentes que j’ai parcou-
rues étaient fort abruptes et la zone de transition entre l’étage des
chênes et l’étage du hêtre m’a semblé mosaïquée et relativement
brusque. Toutefois au Monte Maranza sur le flanc NE une petite
hêtraie avec Prenanthes purpurea pourrait se rapprocher du type du
1. Voir Bannes Puygiron, Gomm. S. I. G. M. A., 1933 et Mathon, Bult. Soc. Bot.
Fr., 1946, p. 389, idem, 1949, p. 200.
2. Voir R. Tomaselli, Bull. Soc. Bot. Fr., 1949 et Mathon, idem, op. cit.
486 —
sous-étage inférieur décrit en Haute-Provence occidentale. Sur
cette même montagne aux abords d’un peuplement de Genista
radiata leiopetcda 1 une formation forestière à Fagus silvatica, Ostrya
carpinifolia, Amelanchier vulgaris, Berberis vulgaris, Quercus sessili-
flora, Fraxinus ornus, Cytisus nigricaus, Sorbus aria, etc., semble-
rait présenter également une certaine individualité ; il en serait de
même sur le flanc W du Monte Maranza. L’existence d’une hêtraie
du sous-étage inférieur du hêtre dans le Trentin qualitativement et
radicalement différente par sa végétation et ses conditions, des
chaînaies et dé la hêtraie supérieure, reste une question à élucider.
Au-dessus de la hêtraie au sens forestier du terme, et s’intriquant
avec la sapinière, viennent l’Epicea et le Mélèze dont il est difficile
de dire s’ils ont un cortège particulier. Enfin vient le Pin Mugo, en
général sur calcaire (le Pin Cembro se trouvant surtout en terrain
siliceux).
A chaque étage correspondent des modes de dégradation des
formations forestières.
a) Les pelouses pâturées.
A Civezzano, la pelouse à Brachypodium pinnatum et Andropo-
gon Ischaemum, dans l’étage du Chêne pubescent et de T Ostrya ;
au Mont Maranza un Mesobrometum d’altitude, dans l’étage du
Hêtre, avec notamment :
Brachypodium, pinnatum.
Briza media.
Gentiana cruciata.
Galium verum.
Bromus erectus.
Dactylis glomerata.
Linum catharticum.
Teucrium montanum, etc.1.
— Au Monte Paganella, où l’on rase à blanc étoc le Pin Mugo
pour augmenter la surface des pâturages, ceux-ci, à la limite de
l’Epicea, du Mélèze et du Mugo,
folium Thalii, Phleum alpinum et
Poa pratensis 2.
Agrostis vulgaris.
Molinia coerulea arundinacea.
Plantago media.
Lotus corniculatus .
Trinia glauca.
Cerastium alpinum.
Cirsium acaule.
Leontodon autumnalis.
caractérisés notamment par Tri-
Poa minor comprennent :
Festuca ovina.
Sesleria coerulea.
Carex silvatica.
Trifolium montanum.
Tyhmus serpyllum.
Scabiosa columbaria agrestis.
Carduus defloratus.
Bellis silvestris.
Crépis alpestris, etc. 3
1. Cl. Ch. Mathon, Genista radiata dans le Brescia et le Trentino, Bull. Soc. Bot.
Fr., 1950.
2. Les espèces banales jouent un rôle important dans l’autodynamisme d'un com-
plexe écologique, et, le rôle de premier plan lorsqu’il 's’agit d’un pâturage et de son
exploitation, c’est pourquoi je cite les plus abondantes, avec les plus significatives.
3. Voir au sujet des pâturages alpestres du Trentin : Ropelato Augusto, l’ascolo
trentini e lori miglioramente, Montagne e huomini, 1950, Trento.
487 —
b) Les landes et les formations ouvertes.
Partout, depuis l’étage du Chêne pubescent jusqu’à celui du Pin
Mugo, on retrouve en terrain calcaire une lande à Erica cinerea
abondant, succédant, dans certains cas, en sol squelettique aux
groupements d’éboulis (à Calamagrostis argentea, Tussilago Far-
fara, Hieracium staticifolium dans l’étage des Chênes à feuilles
caduques et à la partie inférieure de l’étage du Hêtre, à Genista
radiata dans l’étage du Hêtre, etc.) dans d’autres cas conséquence du
surpâturage ou du déboisement. Actostaphylos U va ursi accompagne
généralement Erica carnea. Rhododendron hirsutum se mêle à eux
en altitude.
Aux étages des chênes et du hêtre un groupement à Sesleria
cœrulea ouvert colonise par petites taches les pierriers et les éboulis
fixés.
Remarque générale.
Le Trentin quoique hébergeant un assez grand nombre d’espèces
méditerranéennes et subissant parfois un régime pluviométrique à
tendance méditerranéenne, ne recèlerait pas de formations végétales
véritablement méditerranéennes (Negri dixi.t). La rapide étude de
la cuvette de Trente à laquelle je me suis livré confirme ce point
de vue. Si l’on peut, à la rigueur, parler d’un Querceto-Ostryetum on
ne peut parler de garrigue dans les environs de Trente. Cependant
il n’est pas exclu, et ce sera l’objet d’une reconnaissance plus appro-
fondie sur le terrain qu’un tel type de lande existe au Nord du Lac
de Garde.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
— 488 —
Dévolution éco-piiytosociologique du littoral de L'Anse
Dumont a la Guadeloupe (Antilles Françaises).
Par L. Dulau
AGRÉGÉ DE L’UNIVERSITÉ
VICE-RECTEUR DE LA GUADELOUPE
et H. Stehlé
INGÉNIEUR-DOCTEUR, CORRESPONDANT DU MUSÉUM,
DIRECTEUR DES RECHERCHES AGRONOMIQUES.
L’Anse Dumont, située en Grande-Terre, entre la Pointe Caraïbe
et la Saline, tire son intérêt de sa position intermédiaire entre les
côtes vaseuses à Palétuviers de l’Ouest (Rivière Salée) et les falaises
madréporiques à Strumpfia-Mallotonia de l’Est (Pointe-des-Châ-
teaux(.
Cet intérêt de transition est non seulement de nature statique, dans
l’espace, mais aussi de nature dynamique, dans le temps. En effet,
l’évolution de la mangrove, en particulier, se trouve accélérée sur le
pourtour de son aire, tandis qu’une remarquable stabilité s’observe,
au centre de cette dernière, à la Rivière Salée par exemple.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 4, 1950.
Anse Dumont
l ; g s 1 1 1 des ne. t et «
BTiNO
d'eau doue»
Taillis 4 ACftda - Rnndl»
Ce lnture A Llppla nodlflora
Eaintnre. à- gohlnodorua cordifollua
Zone A Stenotaphru» secundatun
Ilôt A Ses ban la serlcea
Ilôt 4 Heleocharls lnteratlncta
Ilôt 4 Flabr latylls ap.
Zone centrale à Ssorolobua Virgin lcua
Bordure A Phlloxerua veralcularls - *mcanla latlfolla
Ilôts A Fulrena «larlscua
Ilôt 4 Fluchea aurpurascena - P.odorata
0'- 0
taillis 4 Acacia- Randla
Gazon 4 Peotls hunlfuaa-
Association 4 Ipoaaea - Canavallla et Thespeala -
Coccolobà
Bordure 4 Hlppoaane siancAnilla
Front 4 Laguncularla racemoaa
Arrière-front 4 Laguncularla - Çonocarpua
Centre 4 Çonocarpua erecta
Ilôt 4 Dalbergla ecastophyllua
. Stade 4 Pterocarpus offlclnalla ^coupés en ^ ^
. Stade 4 Acrost.tcfyia aureum
. Stade 4 Phlloxerua veralcularla
MORNES
A*
. TV
I» *
... Cultures
... Bordure 4 Tradescantla genlculat^
4ii Savane^
— 490 —
L’objet de la présente note est de définir certains aspects de cette
évolution entre 1935 et 1949.
I. — L’Anse Dumont en 1935.
Le croquis de l’Anse Dumont pris èn juillet 1935 (fig. 1), montre la
juxtaposition très nette de 4 ensembles :
1° La zone littorale, avec plages à Ipomaea-Canaoalia et avec falaises
à Pectis humifusa.
2° La brousse à Lantana-Randia.
3° Les mornes (Petites collines) à culture mixte.
4° La mangrove.
1° L’étage littoral.
Les parties basses de la côte forment des plages à sable calcaire
de Corallinées récentes que fixe et colonise l’association classique à
Ipomaea-Canavalia préparant la venue du stade suivant à Graminées
diverses et Sesuvium portulacastrum L.
Les parties élevées, au contraire, sont constituées par des falaises
madréporiques de quelques mètres que colonise et humifie Pectis
humifusa Sw., petite « Marguerite bord-de-mer » à capitules jaunes
qui, s’installant sur les moindres traces d’argile de décalcification,
arrive à former un gazon ras et serré. Sur le bord même de la falaise,
prend pied la brousse à Lantana-Randia, avec quelques Solanum
racemosum L. et Capparis indica (L.) Fawc. et Rendle. Enfin,
quelques îlots de Strumpfia-Mallotonia annoncent le secteur madré-
porique de l’Est.
Les plantes caractéristiques de cet étage littoral sont :
Nom créole.
Ipomaeà Pes-caprae (L.) Roth Patate bord de mer.
Canavalia maritima (Aubl.) Thou. Pois bord de mer.
Sesuvium portulacastrum L. Pourpier bord de mer,
Chamaesyce buxifolia (Lam.) Small. Bois lait.
Pectis humifusa Sw. , Marguerite bord de mer.
Suriana maritima L. Oseille bord de mer.
Evolvulus nummularius L. Ti-teigne.
Mallotonia gnaphalodes (L.) Britton. Bois de lance-noir.
2° La Brousse à Lantania-Randia. — • C’est un fourré dense. Il se
trouve rejeté à l’Est du croquis, dans les parties basses non cultivées.
Les plantes caractéristiques de cette brousse sont :
Nom créole
Lantana involucrata L. Ti baume à Madame Desvarieux.
Randia mitis L. Ti-coco.
— 491
4° Enfin, encadrée par les 3 ensembles précédents (par la zone
littorale du Sud, la Brousse à Lantana-Randia à l’Est, les Mornes cal-
caires au Nord et au Nord-Ouest), s’étend la Mangrove, en fait une
mangrove incomplète. Il y manque en effet le représentant le plus
halophile, le Rhizophora Mangle L. qui, pionnier de la formation,
en constitue en général le front. Ce rôle est ici dévolu au Laguncula-
ria racemosa (L.) Gaertn., qui se trouve peut à peu supplanté, au
centre, par Conocarpus erecta L., qui constitue l’espèce la moins
halophile et la moins hygrophile de la mangrove, jusqu’à se trouver,
isolée, sur les cordons littoraux sableux (coefficients de présence t
— 492 —
40 % pour Laguncularia, 50 % pour Conocarpus). L’ensemble se
trouve complété par des électives moins spécialisées et des com-
pagnes de la mangrove = Annona palustris L., Cissus sicyoides L.
et surtout Dalbergia Ecastophyllum (L.) Taub. (Syn. E. Browner
Pers.) qui, par l’enchevêtrement inextricable de ses tiges montre un
exemple remarquable de convergence avec les racines spéciales des
Rhizophora, Avicennia et Laguncularia.
Enfin, la bordure Est de la Mangrove de l’Anse-Dumont se trouve
constituée par le stade classique à Pterocarpus-Acrostichum. Ptero-
carpus officinalis Jacq. est un palétuvier non halophile, représentant
typique des mangroves d’eau douce, rivulaires en général, et que
l’on trouve donc habituellement, quand il existe, à l’arrière de la
mangrove typique halophytique. Entre ses troncs ailés, la belle
Fougère aux spores dorées, Acrostichum aureum L., s’installe par
touffes, forme des îlots de terre ferme, aidée par les vieux troncs
pourissants de Pterocarpus : le stade à Pterocarpus-Acrostichum pour-
suit son œuvre de valorisation.
Cette valorisation de la mangrove se trouve confirmée par la pré-
sence d’une triple ceinture végétale :
a) Une ceinture large de Philoxerus vermicularis (L.) Nutt. dont
la « valeur dynamique » est intéressante à noter : tendance à se
substituer à l’association à 1 pomaea-Canavalia et à succéder au Stade
à Pterocarpus-Acrostichum. Sa valeur nutritive pour les bovins est
aussi très intéressante à noter, ainsi que sa valeur humifère.
b) Une ceinture de Cyperacées ( Mariscus-Fuirena ) et de Composées
( Osmia odorata (L.) Sch.-Bip., Pluchea odorata (L.) Cass., Pluchea
purpurascens (Sw.) D C.).
c) Une ceinture de Lippia (L. nodiflora (L.) Michx. et L. reptans
H. B. et K.) poussant sur le sable et la vase peu humides et consti-
tuant un stade subcultural indicateur de la culture de la pomme de
terre.
Les végétaux les plus caractéristiques de cette Mangrove sont :
Nom créole.
Palétuvier rouge.
M angle blanc.
Palétuvier gris.
Mammin.
Mangle médaille.
Sang Dragon ou Mangle rivière.
Fougère dorée.
Liane à eau.
Herbe coupante.
Herbe coupante.
Fleurit-Noël.
Rhizophora Mangle L.
Laguncularia racemosa (L.) Gaertn.
Conocarpus erecta L.
Annona palustris .
Dalbergia Ecastophyllum (L.) Taub.
Pterocarpus officinalis Jacq.
Acrostichum aureum L.
Cissus sicyoides L.
Mariscus jamaicensis (Crantz) Brit-
ton
Fuirena umbellata Vahl.
Osmia odorata (L.) Sch.-Bip.
— 493 —
Pluchea odorata (L.) Cass.
Pluchea purpurascens (Sw.) D. C.
Lippia nodiflora (L.) Michx.
Lippia reptans H. B. et K.
Sporobolus virginicus Kunth.
Philoxerus vermicularis (L.) Nutt.
Herbe Jacot.
Herbe Jacot.
Verveine courante.
Verveine courante.
Herbe mabouya.
Pourpier bâtard.
II. — L’Anse Dumont en 1949.
Le croquis de l’Anse Dumont pris le 28 décembre 1949 (fig. 2)
fait apparaître 5 grands ensembles :
1° L’étage littoral avec plages à Ipomaea-Canàvalia bordée en
arrière de Thespesia-Coccoloba, et avec falaises à Pectis humifusa
Sw., entourant des taillis à Acacia nilotica (L.) Delile — Randia
mitis L., Cassia bicapsularis L. sur taillis à Crolon.
2° Le taillis à Acacia tortuosa (L.) Willd. sur brousse à Lantana
involucrata L. et sp. pl. — Solarium racemosum Jacq. — Randia
mitis L.
3° Les mornes à culture mixte.
4° La Mangrove.
5° Une formation en zonation caractéristique des eaux douces.
1° La zone littorale. ,
Les plages de sable corallien sont colonisées par l’association à
Jpomaea-Canavalia et, en arrière, sur le cordon littoral, se dresse
un rideau de Coccoloba uvifera L. rabougris et de Thespesia populnea
{L.) Soland. ex Correa.
Ce Thespesia qui couvre les plages d’Océanie et de Sénégambie
et étend ses racine,s sur les murs des temples sacrés de l’Inde, possède
un grand pouvoir colonisateur sur les sables aux Antilles. C’est une
psammophile par excellence. (Voir Photo Stehlé, Ecologie, p. 32).
Le long de la Mangrove,' s’y ajoutent de magnifiques Hippomane
mancenilla, L. avec sous-bois épineux de Caesalpinia crista L.
Les petites falaises montrent, dans le gazon à Pectis humifusa Sw.,
quelques rares plaques à Lippia nodiflora (L.) Rich. et Ruellia
tuberosa L. et, en bordure littorale, des massifs hétérogènes avec
une strate arborescente à Thespesia populnea (L.) Soland. ex Correa
Coccoloba uvifera L., — Tabebvia heterophylla (D C.) Britton, une
strate arbustive à Cassia bicapsularis L. — Acacia tortuosa (L.)
Willd. — Randia mites L. — Croton balsamiferum Jacq. dominant —
Lantana involucrata L. — Byrsonima cuneata P. Wilson, et enfin une
strate herbacée à Sesuvium portulacastrum L. — Lippia nodiflora
(L.) Rich. — Ruellia tuberosa L. et Pectis humifusa Sw.
A l’arrière des petites falaises, le gazon à Pectis se peuple de
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 4, 1950. 34
— 494 —
«MOI
'umont
3.000
400
Les plantes caractéristiques de cet étage littoral sont :
Ipomaea pes-caprae (L.) Roth.
Canavalia maritima (Aubl.) Thou.
Pectis humifusa Sw.
Suriana maritima L.
Ruellia tuberosa L.
Cassia bicapsularis L.
Nom créole
Patate bord de mer.
Pois bord de mer.
Marguerite bord de mer.
Oseille bord de mer.
Patate-chandelier, est une acciden-
telle.
est une indifférente édaphique, plu-
tôt rudérale.
495 —
Brousse à Lantania-Randia.
Lantana involucrata L.
Randia mitis L.
Erithalis fruticosa L.
forma obovata Stehlé
Rauwolfia Lamarckii A. D C.
Croton Balsamiferum Jacq.
Nom créole
Ti-baume à Madame Desvarieux.
Ti-coco.
Bois Flambeau-Caraïbe.
Bois lait.
Ti-baume.
2° Le taillis à Acacia tortuosa (L.) Willd, sur brousse à Lantana
involucrata L. et -s p . pL — Solanum racemosum Jacq. — Randia mitis
L. ceinture les mornes calcaires cultivés et les parties basses de l’Anse
Dumont, égayé par les grandes fleurs violettes d’un liseron : Ipomaea
tiliacea (Willd.) Choisy. . .
L ’ Acacia, -qui a envahi les mornes et les savanes, y domine nette-
ment (coefficient de présence : 90 %), admettant cependant vers la
mer, en un mixtium remarquable : Cassia bicapsularis L., Thespesia
populnea (L.) Soland. ex. Correa, Coccoloba uvifera L., Hippomane
mancinella L., Capparis Breynia L.,et surtout Randia mitis L. qui
arrive à dominer presque d’une manière exclusive dans les massifs
les plus voisins de la mer. Ce taillis est essentiellement xérophile
et rudéral, calciphile et littoral. Il ne présente aucune stabilité et
il est le résultat d’une influence anthropozoogène. C’est un stade de
régression.
Au Nord-Est, ce taillis de ceinture s’interrompt pour laisser place
à une savane à flore graminoïde.
Ce taillis à Acacia tortuosa (L.) Willd. présente les plantes électives
suivantes :
Acacia tortuosa (L.) Willd.
Capparis Breynia L.
Thespesia populnea (L.) Soland.
Coccoloba uvifera L.
Hippomane mancenilla L.
Ipomaea tiliacea (Willd.) Choisy
Nom créole
Acacia piquant ou amourette jaune.
Bois noir.
Catalpa.
Raisinier bord de mer.
Mancenillier.
est une accidentelle indifférente,
parfois rudérale, pafois messicole.
3° Les mornes à cultures mixtes.
Les mornes calcaires avoisinants, surtout le morne du N. W.,
ont été défrichés. Dans le « calcaire à ravets », les dépressions rem-
plies d’argile de décalcification portent, en un désordre parfait
hérité des traditions caraïbes, les cultures classiques : Bananiers,
Cocotiers, Papayers, Ricins, Gombos, Ignames et Malangas. Une
Commelynacée, Tradescantia geniculata Jacq., plante messicole par
— 496 —
excellence, s’échappe en bordure des cultures et arrive même en
compétition, par endroits, avec la ceinture à Acacia.
Ces mornes calcaires donnent un aperçu des cultures vivrières
de la Grande-Terre, à savoir :
Musa sapientum L.
Musa paradisiaca L.
Cocos nucifera L.
Carica Papaya L.
Ricinus commuais L.
Hibiscus Gombo L.
Dioscorea alata L.
Dioscorea trifida L. F.
Xanthosoma sagittifolium Schott.
Nota créole
Bananier.
Figuier.
Cocotier.
Papayer.
Ricin.
Gombo.
Igname blanche.
Cousse-couche.
Malanga.
4° La Mangrove.
L’état actuel de la Mangrove est facile à définir.
A l’Est, Laguncularia racemosa (L.) Gaertn. forme le front avec
coefficient de présence égal à 100 %, avec quelques souches pourris-
sant à l’avant, dans la vase et sous 20 cm. d’eau pratiquement douce.
Au fur et à mesure que Ton se déplace vers l’Ouest, le substratum
s’affermit, Conocarpus erecta L. fait son apparition, et on note, à
100 m. du front : 50 % de Laguncularia et 50 % de Conocarpus.
100 m. plus à l’Ouest encore, sur terre absolument ferme, Conocarpus
domine avec un coefficient de 95 %, le reste étant représenté par
Laguncularia. Notons l’absence d ’ Avicennia nitida Jacq., mais aussi
la présence de 3 -ou 4 jeunes pieds et d’autant de magnifiques spécimens
desséchés de Rhizophora Mangle L., le long de la bordure Sud de la
Mangrove, près du cordon littoral déjà signalé à Mancenilliers.
La strate herbacée est formée, sous les palétuviers, de Stenota-
phrum secundatum L., Sporoholus virginicus Kth. et Philoxerus
vermicularis (L.) R. Br. que paissent, attachés au classique piquet,
une vingtaine de bœufs créoles croisés Zébus. Dans les légères dépres-
sions, ce gazon se montre enrobé dans une croûte de boue desséchée
laissée par l’évaporation des eaux de pluie de l’hivernage.
Au Nord, la mangrove est bordée par quelques Pterocarpus offici-
nalis Jacq., rachitiques, sans Acrostichum aureum L., poussant dans
un chenal boueux, ün îlot de Dalbergia Ecastophyllum (L.) Taub.
s’observe dans cette région.
Enfin, au Sud, nous avons déjà noté le rideau de Hippomane
Mancinella L. du cordon littoral.
Cette mangrove incomplète comporte les espèces suivantes :
Nom créole
Rhizophora Mangle L. Palétuvier rouge.
Laguncularia racemosa (L.) Gaertn. Mangle blanc.
— 497 —
Conocarpus erecta L.
Dalbergia Erastophyllum (L.) Taub.
Pterocarpus officinalis Jacq.
Stenotaphrum secundatum L.
Sporobolus virginicus Kunth
Philoxerus vermicularis (L.) R. Br.
Palétuvier gris.
Mangle médaille.
Sang dragon ou mangle rivière.
Chiendent blanc.
Herbe mabouya.
Pourpier bâtard.
La plus grande surface est occupée par un bas-fond vaseux, avec,
au centre, 40 cm. d’une eau noirâtre pratiquement douce. Le relevé
floristique fait apparaître une zonation nette qui est la suivante, de
la périphérie au centre :
a) Zone à Lippia nodiflora Rich. Cette Yerbénacée forme, d’une
manière exclusive, une ceinture de 5 m. de large environ. De plus, au
Sud et surtout au Nord, 3 échappées dénotent la haute progressivité
de cette espèce.
b) Zone à Echinodorus cordifolius Griseb, zone d’une largeur aussi
dê 5 m. à l’Est, mais qui se fragmente et disparaît dans les autres
directions. Cette plante, hélophyte par excellence, ne s’accomode pas,
en effet, des sables et des terres légères.
c) Ilots à Fuirena-Mariscus, restes d’une ancienne ceinture con-
tinue.
Signalons aussi, dans le Sud, quelques îlots à Capraria biflora L.
qui est plutôt rudérale et à Pluchea odorata (L.) Cass, et des zones
très localisées à Phidoxerus vermicularis (L.) R. Br. et à Ammania
latifolia L.
d) Le centre est occupé par des masses végétales compactes, non
zonées, simplement juxtaposées, formées chacune en général par
une seule espèce. On distingue ainsi du Nord au Sud :
1° L’îlot à Sesbania sericea D C., qui semble en progression nette,
vers le Sud, le long des zones précédemment étudiées. La strate
herbacée est formée, au Nord, par Lippia nodiflora (L.) Mich. et
ailleurs par Stenotaphrum secundatum L. qui marque une nette pro-
gression au Nord-Ouest le long de Lippia nodiflora (L.) Michx.,
mêlé à Sporobolus virginicus Kunth et à quelques touffes d ’Echino-
chloa pyramidalis (Lam.) Hitch.
2° L’îlot' à Heleocharis interstincta R. Br. Cet heleocharetum
admet à peine quelques pieds de Stenotaphrum secundatum L. et
de Sporobolus virginicus Kth. et quelques touffes de Jussieua
suffruticosa L. ; dans les endroits découverts, flottent sur l’eau
Nymphaea ampla (Salisb.) D C. et Pistia stratiotes L. Ce sont des
végétaux du groupe des « hydrophytes » ou aquatiques proprement
dites, définies (Ecologie, p. 156-157, 1935) par opposition aux hélo-
phytes et hémicryptophytes de Schimpsr.
3° L’îlot à Fimbristylis Sp., assez réduit, partiellement entouré
par l’îlot précédent, et formant un peuplement absolument pur.
— 498
4° L’îlot à Sporobolus virginicus Kunth. qui constitue la forma-
tion la plus intéressante au point de vue valorisation. C’est une très
bonne fouragère aussi bien pour les bovins que pour les ovins et
elle repousse sous la dent du bétail.
Ces formations d’eau douce comprennent les plantes suivantes
que l’on peut dénommer « caractéristiques », car la spécialisation
étroite du milieu autorise ici le nom d’ « association ».
Nom créole
Herbe sèche (accidentelle).
Verveine courante.
Chiendent blanc.
Jonc.
Herbe mabouya.
Girofle mare.
Chapeau d’eau.
Herbe.
Herbe la chance.
Plantain d’eau.
Herbe Jacot.
Herbe mare.
Pourpier bâtard.
Sesbania sericea D. C.
Lippia nodiflora ("L.) Michx.
Stenotaphrum secundatum L.
Heleocharis interstincta R. Br.
Sporobolus virginicus Kunth
Jussieua sufjruticosa L.
Nymphaea ampla (Salisb.) D C.
Echinochloa pyramidalis (Lam.)
Hitch.
Pistia stratiotes L.
Echinodorus cordifolius Griseb.
Pluehea odorata (L.) Cass.
Ammania latifolia L.
Philaxerus vermicularis (L.) R. Br.
III. — Evolution de l’Anse Dumont de 1935 a 1949.
Des deux études précédentes se dégagent les remarques suivantes :
1° L’étage littoral montre l’apparition et l’extension des taillis
à Acacia tortuosa (L.) Willd., qui sont xérophytiques et pyrophy-
tiques.
2° La brousse à Lantana-Randia se trouve peu à peu éliminée par
cet Acacia dont le pouvoir colonisateur est très grand sur les cal-
caires de là Grande-Terre en cours de désintégration.
3° Les mornes calcaires, soumis à la culture mixte, sont d’une
remarquable stabilité.
4° La mangrove a subi une rapide évolution. Le front Est à Ptero-
carpus-Acrostichum a disparu pour céder la place à des formations
zonées d’eau douce. Au Nord, Acrostichum a disparu aussi, mais
Petrocarpus officinalis Jacq. persiste, quoique rachitique.
La mangrove proprement dite a subi un assèchement remarquable
avec valorisation zootechnique.
5° Les formations d’eau douce ont pris le pas sur les formations de
mangrove.
Les îlots initiaux à Philoxerus vermicularis (L.) R. Br., Bluchea
purpurascens (Sw.) D C. et P. odorata (L.) Cass. Fuirena-Mariscus,
se sont disjoints et ont été peu à peu éliminés, par des espèces nou-
* I
499 —
velles de très haute progressivité. — Seul Lippia nodiflora (L.^
Michx. a gardé son importance première.
IY. — Conclusions.
Cette évolution confirme certaines observations et hypothèses
émises en 1935, à savoir :
1° La bordure de la mangrove à Pterocarpus-Acrostichum n’est
pas une association, la Fougère disparaissant là où la Papilionacée
persiste. C’est un stade de valorisation de la mangrove, stade dont
l’évolution est à l’échelle de la vie humaine. La disparition de la
Fougère, prévue en 1935, est complète en 1949.
2° Il existe, en Guadeloupe, 2 climax : la forêt primaire, préservée
par l’altitude, et la mangrove préservée par son substratum et ses
moustiques. La mangrove a donc une certaine stabilité que la varia-
tion du substratum peut seule troubler. Son évolution, prévue en
1935, se trouve pleinement vérifiée : assèchement progressif (2 m.
d’eau avant le cyclone de 1928, 0 m. 50 en 1935, et plus du tout
en 1949) et valorisation zootechnique.
Un fait notable est à souligner : la disparition pratiquement totale,
entre 1935 et 1949, du Philoxeretum qui couvrait presque complète-
ment la cuvette en juillet 1935. L’un de nous ( Ecologie , p. 92)
attribuait la grande possibilité d’extension de ce Philoxerus à l’Anse
Dumont, à deux conditions biologiques bien définies : « sol de
mélange assez homogène de sable, argile et humus, de couleur
brunâtre et salinité assez forte ». C’était une « valeur dynamique »
dans l’évolution du tapis végétal dans de telles conditions.
Or, celles-ci ont changé : Le sol a perdu de cette homogénéité
première par l’intensité variable d’assèchement suivant les endroits
et d’apport d’eau douce et de sable sur les niveaux différents de la
cuvette. Ces modifications édaphiques et hydriques ont entraîné
inéluctablement des modifications floristiques et éco-sociologiques.
La salinité, notamment, facteur prépondérant du foisonnement du
Philoxerus ayant disparu presque totalement, celui-ci a été éliminé
au profit de diverses espèces suivant les îlots de la ceinture au
centre. Le stade à Philoxerus a laissé place à des zonations variées,
ainsi qu’il apparaît par comparaison des deux schémas ci-joints.
De plus, l’évolution de la partie Est de la mangrove est assez
inattendue, car, au lieu d’être la première à s’assécher en tant que
bordure à Pterocarpus-Acrostichum, elle s’est approfondie pendant
que le reste de la mangrove s’asséchait. Cette cuvette, remplie par
les eaux de pluie de l’hivernage, s’est vue envahir par les formations
déjà décrites à Sesbania sericea D C., à Heleocharis interstincta R. Br.,
à Fimbistylis sp. et à Sporobolus virginicus Kth., pendant que les
500
ceintures à Lippia nodiflora Rich. et à Echinodorus cordifolius
Griseb. se formaient.
Cette étude confirme que la formation à Acrostichum, en bordure
de la mangrove, n’est pas une « association vraie » comme Gleason et
Cook l’ont indiqué pour Porto-Rico, ce qui impliquerait une certaine
stabilité dans l’espace et dans le temps, èn accord avec les concep-
tions judicieuses du Professeur P. Allorge, mais seulement un « stade »
d’évolution régressive. Il en est de même du Philoxeretum et de sa
valeur dynamique conditionnée par les facteurs biologiques de
salinité et de composition édaphique particulière.
Il est possible, à la lumière de ces faits, de prévoir, pour les
décades à venir, la double évolution suivante :
1° Assèchement définitif de la mangrove, à l’Est et au Nord, avec
prédominance de plus en plus marquée de Conocarpus erecta L.
dans la strate arborescente, et de graminées dans la strate herbacée
par disparition progressive de P hiloxerus vermicularis (L.) R. Rr.,
qui caractérise seulement le premier stade de dessèchement de la
mangrove, comme cela est visible plus à l’Est, à Sainte-Anne.
2° Assèchement progressif de la Cuvette-Est, surtout par les Cypé-
racées et invasion rapide des sables libérés par Lippia nodiflora
Rich., plante indicatrice de la culture de la pomme de terre.
Il est possible aussi de préciser les causes de l’assèchement de la
mangrove. On pourrait les rechercher dans une exondation résultant
d’un mouvement eustatique positif de toute la côte, comme cela
s’est produit au Nord, dans la région du Moule, ou 2 plates-formes
littorales emboîtées, s’observent, à 200 m. en arrière du littoral
actuel qu’elles surplombent d’une quarantaine de mètres. Mais
rien de tel ne s’est produit ici. L’ensemble est resté sensiblement au
même niveau, mais a été séparé de la mer par un cordon littoral qui,
supprimant l’apport marin, a accéléré l’assèchement. La preuve nous
en est donnée par l’existence, déjà signalée, au sud de la mangrove
actuelle et contre le cordon littoral à Mancenilliers, de magnifiques
troncs desséchés de Rhizophora M angle L. qui constituaient, en qualité
de pionniers de la formation, le front normal de la Mangrove, tourné
vers la mer. Ce front est actuellement desséché, et remplacé à l’Est
par un pseudo-front à Laguncularia. Nous avons là un cas singulier
d’inversion de mangrove par rotation de son front de 90°.
Les conclusions de cette étude comparative d’un même milieu à
deux stades d’évolution dans le temps fournissent un exemple
typique des modifications rapides du tapis végétal et illustrent cette
affirmation de l’un de nous en 1935 ( Ecologie , p. 30) : « Ces constata-
tions montrent combien serait utile une géographie botanique com-
parée, mise à jour périodiquement et faisant ressortir les causes des
transformations observées. »
Laboratoire de Culture du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Allorge (P.). Le Vexin Normand, étude phytosociologique, thèse, 1924.
Britton (N., L.) et Wilson (P.). Botany of Porto-Rico and the Vizgin
Islands. Descriptive Flora Spermatophyta, 2 vol-, New-York, 1923-26.
Duss (R. P.). Flore Phanérogamique des Antilles françaises. Mâcon, 1897.
Gleason (H. A.) et Cook (M. T.). Plant Ecology of Porto-Rico, Scient.
Surv. of P. R. and Virg. Isl. New-York, 1927.
Sc h imper (A. F. W.). Veber-Bau and Lebennweise der Epiphyten West-
indiens, in Bot. Centralblatt , vol. XVII, CaSsel, 1884.
— 2e éd., Iena, 1908. P flanzen geo graphie auf physiologischer Grundlage.
Stehlé (H.). Flore de la Guadeloupe et Dépendances, tome IeT : Essai
d’ Ecologie et de géographie botanique. Basse-Terre, 1935.
Stehlé (H. et M.) et Quentin (L.). Flore de la Guadeloupe et de la Marti-
nique : t. II, fasc. I, 1937 ; fasc. 2, 1948 ; fasc. 3, 1949.
— 502 —
Orchidacées nouvelles d’Indochine (suite) ».
Par F. Gagnepain.
Collabium annamense Gagnep., n. sp.
Pseudo-bulbi ovati vel conoideo-elongati, 4-6 cm. longi, basi 1.5-2 crassi,
nitidi, fibrillis circumdati, monophylli. Folia elongata, basi in petiolum
brevem (2-3 cm.) attenuata, acuminato-acuta usque 34 cm. longa, 4 lata,
1-nervata inter nervos tenuissime venulosa. Scapus basi pseudo-bulbi
enatus, ima basin squamatus, cum racemo usque 30 cm. longus, laxiflorus ,
bracteis triangulis, patentibus, 3 mm. longis notatus, floribus ochroleucis,
violaceo tinctis, explicatis 2 cm. diam., pedicello 8 mm. longo. — Sepalum
dorsale naviculare , oblongo-acutum, Z-nervatum, 9 mm. longum, 2.5 latum ;
sep .lateralia ouata, leviter falcata, 7.5 mm. longa, 4 lata, 5-nervata. Petala
'linearia infra apicem dilatata, 9 mm. longa, subapicem 1.5 lata, Z-nervata.
Labellum ambitu quadrangulum, antice truncatum pilosulum 5-6 mm.
longum apice 4 latum, basi brevissime unguiculatum et hoc loco bicornutum,
cornibus brevibus arcuatis. Gynostemum arcuatum basi in tubo productum,
ad receptaculum adnatum, erectum usque 8 mm. longum, apice biauriculalum,
auriculis patentibus obtusis usque 2 mm. longis.
Annam : poste 6, prov. Quang-nam, n° 2.939 Poilane ; Lang-tram,
col de Ailao, prov. Quang-tri, n° 29.612 Poilane.
Il y a quelque différence à signaler entre ces deux spécimens :
le premier présente des pseudo-bulbes ovoïdes (4,5 cm. X 2), des
feuilles courtes (20 cm. au plus) ; le second a des pseudo-bulbes
presque cylindriques (6 cm. X 1,5) et des feuilles atteignent avec
le pétiole 34 cm. x 4. Il semble que ces différences végétatives
ne peuvent distinguer là deux espèces, d’autant que les fleurs ne
présentent de l’une à l’autre forme aucune différence appréciable.
Comparée à Collabium Wrayi Hook.f. notre espèce s’en distingue
par les fleurs plus lâches, les sépales latéraux falciformes différents
du sép. dorsal ; par les pétales dilatés à la partie supérieure et
surtout par le labelle. Quand le labelle de C. annamense est étalé
il est nettement quadrangulaire ; avec les lobes basilaires dressés,
il rappelle une tête de bœuf à très gros mufle.
Il est difficile de comprendre l’attache du labelle et de la colonne
dans ce genre à moins de les avoir sous les yeux. La fleur a une sorte
de réceptacle allongé sur lequel s’insèrent en haut le sépale dorsal,
en bas à droite et à gauche les sépales latéraux dans l’intervalle
à gauche et à droite les deux pétales qui sont un peu plus internes.
La colonne est adnée sur ce réceptacle à la hauteur de la nervure
1. Cf, Bull. Mus., XXI, 1949, p. 737 et XXII, 1950, p. 396.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 4, 1950.
— 503 —
médiane des sép. latéraux et s’y accolle sous la forme d’un tube
(trumpet-shaped dit Hook. f. Ic. pl. tab. 2.065). Ce tube est ouvert
à sa base émarginée au-dessus de l’insertion du labelle qui est fixé
sur le réceptacle ; la trompette cesse au point où la colonne devient
indépendante du réceptacle et se dresse en demi-anneau. Le labelle,
lui, est donc inséré au-dessous de la trompette, sur un autre plan
et par conséquent sur le réceptacle. Je n ai pas vu de trace de stig-
mate au-dessous de l’anthère comme c’est le cas dans la plupart
des Orchidées. Est-ce que le stigmate ne serait pas dans la trom-
pette ? Ce serait bien extraordinaire ! Il faudrait voir sur une plante
vivante.
Collabium, comme genre, est nouveau pour la Flore de l’Indo-
chine.
Eria Simondii Gagnep., n. sp.
Epiphytica, rhizomate squamoso, arcuato pseudo-bulbos gerente ; pseudo-
bulbis aggregatis, compressis , obovatis,. 3-4 articulatis , basi squamis 2-3 ves-
titis, 4-6 cm. longis, 15-23 mm. latis, 6-15 mm . crassis, polyphyllis. Folia
ù-7 apicalia, pseudo-bulbum coronata , sessilia , basi attenuata , papyracea ,
apice acuminata, acutissima, 6-8 cm. longa, 6-10 cm. lata. Inflorescentia
ad axillam folii enata, scaposa, 25-40 mm. longa , filiformis, 5-6-flora, flo -
ribus albidis rosei tinctis, basi gibbosis, circiter 10 mm. longis, resupinatis,
id est sepalum posticum inferum, bracteis lanceolatis acutis, usque 10 mm.
longis, pedicellis cum ovario 3-4 mm. longis. — Sepalum dorsale ovato-
acutum ; sep. lateralia triangula, basi valde dilatata cum mento coalita,
dilute rosea. Petala ovato-acuta, sepalo dorsali angustiora, albida. Labellum
superum ad apicem pedis gynostemi insertum, arcuatum, longe unguicula-
tum ad apicem dilatatum, trilobum, lobis lateralibus brevibus roseis, lobo
antico luteo. Gynostemum semiteres, violaceum ; staminis operculum con -
vexum intense violacem, appendiculatum, appendicibus lateralibus albidis,
membranaceis ,* pollinia 8, per 4 fasciculata, claviculata , basi viscosa.
Décrit d’après les notes et les dessins analytiques du Dr Simond.
Tonkin : région de Lao-kay, aquarelle n° 139 Dr Simond.
Paraît se rapprocher de E. hainanensis Rolfe. En diffère : 1° par
le scape beaucoup plus court ; 2° par les pédicelles de 3-4 mm.
(non 20-30 mm.).
Eria Thao Gagnep., n. sp.
Rhizoma repens, squamosum, 2-4 mm. crassum, pseudo-bulbos gerens,
pseudo-bulbis squamis ovato-acutis fulois, vestitis, monophyllis ovato depres-
sis, 15-25 mm. diam., 3 cm. remotis. Folia solitaria, ovato-vel lanceolato-
acuta, basi breviter attenuata, subsessilia, 5-7 cm. longa, 18-30 mm. in
medio lata, nervis 4-5 parallelis percursa. Inflorescentia uniflora, flore
2 cm. longo, rufo-tomentoso , gibboso, pedicello 3 cm. longo atro-tomentoso,
bractea spathacea subocculto. — Sepalum dorsale lanceolato-acuminatum
18 mm. longum , intus concavum ; sep. lateralia triangula, 2 cm. longa,
basi 10 mm. lata, 1-%-nervata extus atro-fulva, intus luieo-viridia. Petala
— 504 —
elongato-rhomboidea, 14 mm. longa, ad medium 6 lata , apice acuta, basi
unguiculata, 8-nervata. Labellum ad mentum insertum, ambitu ovatum ,
15 mm. longum ad medium 10 latum brevissime unguiculatum, conspicue
trilobum, lobis lateralibus ovatis, obtusis, lobo intermedio 6 mm. longo,oblongo,
obtuso, intense roseo, crassiusculo ; discus bilamellatus, lamellis medio
elevatis, obtusis, integris, e basi labelli usque ad lobum anticum excurrenti-
bus. Gynostemum semi-cylindraceum , basi in pedem longe (8 mm.) produc-
tum ; anthera apicalis, operculo convexo ; pollinia 8, clavata, ad basin
viscata.
Annam : sommet du Bach-ma, près de Hué ; en annamite Thaoi
n° 27.593 Poilane. — Sans indication de localité : aquarelle n° 8
du Dr Simond.
Je me suis inspiré de la description du Dr Simond ; j’ai comparé
une fleur disséquée du spécimen de Poilane avec l’analyse dessinée
par le premier ; il y a identité parfaite. Le nom spécifique proposé
vient du nom donné par les Annamites à cette espèce d’après
Poilane.
L ’Eria Thao a beaucoup d’affinités avec E. langbianensis, mais
il s’en distinguera : 1° par la feuille plus courte ainsi que le pédicelle ;
2° par la fleur laineuse-rousse ainsi que son pédicelle ; 3° par les
pétales atténués à la base, aigus au sommet ; 4° par le lobe moyen
du labelle obtus, uniformément épaissi, sans bourrelets.
Nephelaphyllum Simondii Gagnep., n. sp.
Herba rupicola ; rhizoma repens, radicosum ; pseudo-bulbi in petiolum
occulli, 3-5 cm. longi. Folia cordato-acuminata 14-20 cm. longa, 6-9 cm.
lata, intense viridia, nervis secundariis 8-10, anastomosis ; petiolus flexuôsus,
basi ampliatus, atro-violaceus , 10-15 cm. longus, 4-6 mm. diam. Inflo-
rescentia racemosa, basi petioli enata, ima bractea spathacea vestita, ad
medium bracleata, viride-purpurea, 30 cm. longa, 4 mm. diam., supra
medium florifera, floribus 4-5, 2-3 cm. remotis, luteo-purpureo variegatis,
explicatis 5 cm. diam. — Sepalum dorsale, triangulum, longe acuminatum ;
sep. lateralia, triangula, acuminata, dorsale aequilonga, simillima, concoloria,
sed basi latiora, coalita gibbam 15 mm. longam efformantia, omnia 3, 26 mm.
longa-8-1 et ultra lata. Petala triangulo-acuminata 25 mm. longa, 9-10 lata,
sepalis concoloria. Labellum ad pedem columnae articulatum, 3 cm. longum.
explicatum rhombeum, 15-18 mm. latum, trilobum, lobis lateralibus incurvis
albidis, roseo punctatis, lobo antico luteo, aureo-nervato, acuminato-acuto ;
discus lamellatus, laminis 3, longitudine directis. Columna semi-tares cum
pede 25 mm. longa, latere alala, violaceo-maculata, clinandrio tricuspidato,
polliniis filamentibus ligatis.
Tonkin : Tam-dao, col des Partisans, pl. 106 Dr Simond avec
descriptions et analyses. -
Espèce semblable d’aspect au N. grandiflorum Hook. f., mais
les feuilles beaucoup plus grandes ainsi que les fleurs, celles-ci jaunes
dans l’ensemble avec des nervures d’un brun pourpré.
— 505 —
Trichosma Simondii Gagnep., n. sp.
Rhizoma terete, pluriçaule, ad nodos radicosum, radicibus filiformibus,
Caulis cylindraceus, basi bisquamosus, squamis viridibus, caducis, 12-25 cm.
longus, 3-4 mm. diam., apice 2-phyllus, si triphyllus folium superum
spathiforme mox evanidium. Folia 2, sessilia, lanceolato-ovalia, acuminata.
acuta, 20 cm. longa, 3-5 lata , 3-5-nervata, lierais haud validis. Inflorescentia
terminalis, inter folia nata, 11-16 cm. longa, racemosa, 1-12-flora, bracleis
minutis, 5 mm. longis, acuminatis pedicellis cum ovario 10-12 mm. longis,
floribus viridibus vel pallide luteis, purpureo punctatis, graveolentibus.
— Sepalum superum elongatum, angustum, acuminatum, 16 mm. longum ;
sep. laleralia eo aequilonga, latiora asymetrica ad basin interse coalita calcar
obtusum, 6 mm. longum efformantia. Petala sepalis aequantia, falciformia
angusta, acuta, dilute viridia. Labellum viride, ad pedem columnae articu-
lalum, arcuatum, trilobum, lobis lateralibus erectis, elongatis, lobo antico
minuto, triangulo acuto ; discus prominens bicristatus. Columna semi teres,
margine alata mento ad angulam rectam producto ; anthera apicalis, oper-
culo conoideo ; pollinia 8, biseriata, ad retinaculum sessilia, granulosa.
Tonkin : montagnes de Lao-kay. Yunnan, Szemao (décrit d’après
l’aqnarelle 96, la description et les dessins analytiques du
Dr Simond).
Évidemment un Trichosma par tous les caractères, bien différent
de T. suavis Lindl. Dot. Regist. 1842, tab. 21 par les détails spéci-
fiques. Reichenbach et Schlechter confondent ce genre avec
Eria. Ici il n’existe pas de pseudo-bulbes comme dans les Eria
et les inflorescences sont bien terminales, autre différence.
Coelogyne darlacensis Gagnep., n. sp.
Herba epiphytica. Rhizoma longe repens, squamosum, 7-8 mm. crassum
Pseudo-bulbi 3 cm. distantes ovato-cylindracei, 7 cm. longi, supra basin
15 mm. diam., b-anguli, apice bifoliati. Folia lanceolato-oblonga, acumi-
nata, basi attenuata, petiolo 6-7 cm. Ion go, lamina usque 23 cm. longa,
3 cm. et ultra lata, firma, nervosa, nervis secundariis 4-5 utrinque psrcursi.
Inflorescentia ad apicem pseudo-bulbi haud validi squamosi inserta basi
nuda ad apicem squamata, sursum 5-flora, floribus 18 mm. remotis, albidis,
centro luteis, pedicello cum ovario 1 cm. longo. — - Sepalum superum oblon-
gum, acuminatum, b-b-nervum 22 mm. longum, 5 latum ; sep. laleralia
o blongo-acumi nata, 22 mm. longa 4-5 lata, b-nerva. Petala angustissima,
1 mm. lata, sepalis aequilonga, 3-nerva. Labellum explicatum ambitu ovatum,
2 cm. longum, basi 15 mm. latum, 3-lobum, lobis basalibus ovalis, obtusis,
lobo antico elliptico, basi constricto, 12 mm. longo, ad medium 7 mm. lato ;
discus 5 costatus e basi usque ad medium lobi terminalis extensus, costis
longe papilloso-crinatis. Columna 15 mm. longa, ad apicem dilatata ;
staminis operculum convexum.
Annam : S., prov. de Darlac ; massif du Chu-yang-sinh, 1.700 m
ait., n° 32.588 Poilane.
Cette espèce est très comparable à C. longipes Lindl. pour l’aspect,
506 —
mais le disque du labelle est hérissé de longues papilles comme dans
C. barbata Grifï., avec cette différence que ces longues papilles ne
gagnent pas le pourtour du lobe moyen.
Cœlogyne dichroantha Gagnep., n. sp.
Caulis gracilis, nudus, brunneus, pseudo-bulbos approximatos gerens ;
pseudobulbi ovati, usque 5 cm. longi, 2.5 crassi, basi squamis 2, lanceolatis,
actutis, 2.5 cm. longis comitati, apice diphylli. Folia late lanceolata , sub-
sessilia utrinque attenuata, 15-18 cm. longa, circiter 4 lata, infra pallidiora,
1-nervata, petiolo canaliculato, 1.5 cm. longo. I nflorescentia ad pseudo-
bulbum statu juvenili squamosum enata, pauciflora, scapo brevi, folio 2-3-plo
minore, floribus pallide viridis, labello luleo-purpureo marginato, bracteis
viridibus oblongis 2.5 cm. longis sat persistentibus, pedicellis circiter 1 cm.
longis. ■ — Sepalum superum oblongum, subobtusum, 2.5 cm. longum
1 latum; sep. lateralia leviter falcata, eo simillima, 2.2 cm. longa, 0.7 cm.
lata. Petala linearia 2. 2-2. 4 cm. longa, circiter 1 mm. lata. Labellum ambitu
quadrangulum, basi apiceque dilatatum, medio constrictum panduriforme,
18 mm. longum, basi 13 mm. latum, apice subcucullatum, pallide viride,
margine sigmoidea luteo-purpuratum ; discus tricostatus costis margari -
taceis dissectis. Columna more generis.
Indo-Chine, sans localité précise, décrit d’après une très belle
aquarelle de la coll. P. Eberhardt, rapprochée de C. Massangeaa
à tort.
Cette aquarelle est si complète que je n’hésite pas à en faire
le type d’une nouvelle espèce qui a l’aspect de C. fimbriata par la
disposition des pseudo-bulbes, des feuilles et de l’inflorescence,
mais s’en distingue par un grand nombre de différences de première
importance. Le labelle est très particulier : panduriforme dans
l’ensemble, ses lobes basilaires sont très peu saillants ; les marges,
en forme de S adouci, sont d’un bistre jaunâtre sur fond vert pâle ;
leur extrémité antérieure s’infléchit en dedans et devient brièvement
bilobée ; le disque présente trois lignes de petites perles, à savoir
3 sur la ligne médiane, 6-7 sur les latérales.
Cœlogyne filipeda Gagnep., n. sp.
Rhizoma repens, squamatus, squamis arcte imbricatis, brevibus, prope
pseudo-bulbos dilatalis, elongatis, acuminatis, usque 5 cm. longis. Pseudo-
bulbi ovati, apice attenuati, i costati, usque 7 cm. longi, basi 4 cm. lati, apice
monophylli, inflorescentiam gcrentes. Folium angustum sublineare, subsessile,
acutissime acuminatum, 15 cm. longum, circiter 13-15 mm. latum (statu juve-
nili). Inflorescentiae pedunculus filiformis, basi nudus, sub apice 25 mm.
squamosus, 18-20 cm. longus, arcuatus, squamis subdistichis, imbricatis, ferru-
gineis, vix 5 mm. longis ; racemus terminalis k-florus, 4 cm. longus, floribus
laete viridis, labello atro-purpureo, pedicello 1 cm. longo. — Sepala 3 simillima,
ovato-acuta, 20 mm. longa, circiter 9 lata. Petala linearia, subfiliformia
20 mm. longa. Labellum trilobum, lobis basalibus ovatis, obtusis, pallidis,
pulcherrime atro-purpureo venulatis, erectis, 13 mm. longis, 7 latis, lobo
— 507 —
antico quadrangulo, ad apicem minute dilatato, 11 mm. longo, ad apicem
10 lato ; discus in medio lobi antici bilamellatus, lamellis albidis haud erosis
ad zonam atro-purpuream evidentibus. Columna more generis, apicc dilatata
Annam : hautes vallées avoisinant le plateau de Lang-bian ;
aquarelle très artistique et précise de P. Eberhardt.
Espèce très remarquable par les fleurs vertes, le labelle étant
bistré, par le scape filiforme et les gros bulves ovoïdes. De l'affinité
de C. elcita Lindl.
Cœlogyne quadratiloba Gagnep., n. sp.
Pseudo-bulbi ovoidei , subtetragoni, 4-5 cm. longi, 20-25 mm. lati, laete
viridi, apice bifoliali. Folia mediocria ïanceolata, acuminata, basi in petio-
lum attenuata , lamina 12-13 cm. longa, 30-35 mm. lata, nervis secundariis
4 utrinque percursa. Inflorescentia ad apicem pseudo-bulbi squamati enata,
raeemosa, S-flora, bracteis mox décidais acutis 15-18 mm. longis, pedicellis
cum ovario 13 mm. longis, floribus albis. — Sepalum superum ovato-
oblongum, apice attenuatum, obtusum, 2 cm. longum, ad basin 7 mm.
latum, 6-7 -nervatum ; sep. lateralia eo simillima, vix minora, asymetrica.
Petala linearia, 19 mm. longa, 1 lata. Labellum explicatum, arnbitu ovatum,
17 mm. longum , infra medium 13 latum, 3-lobum, lobis basalibus ovatis,
obtusis, 1 cm. longis minute prominentibus brunneo marginatis, lobo antico
quadrangulo, 8 mm. longo, 5 lato, apice minute eroso ; discus trilamellatus ,
lamellis integris, ad basin lobi terminalis conniventibus et arcuatim confluen-
tibus. Columna 1 cm. longa, ad apicem alata. Staminis operculum luteum,
polliniis 4, complanatis, per parid adhaerentibus. Capsula pyriformis,
alata, circa 15 mm. longa.
Cultivé à Hanoï, de localité originelle inconnue, échantillon et
description envoyés vers 1910 d’un collecteur anonyme.
Pholidota pyrranthela Gagnep., n. sp.
Rhizoma repens, usque 1 cm. crassum, pseudobulbos approximatos gerens ;
pseudobulbi fusiformes, 8-10 cm. longi, 1.5-2 ad medium crassi, diphylli.
Folia late ïanceolata, apice acuminata, basi attenuata, subsessilia, 20 cm.
et ultra longa, ad medium 5-7 cm. lata, trinervata, petiolo late canaliculato ,
2-3 cm. longo. Inflorescentia ad pseudobulbum, statu juvenili, squamatum
enata, erecta deinde arcuata vel pendula circiber 20 cm. longa, multiflora,
bracteis ovatis, plicatis, coloris argillae coctae, distichis, 1 cm. longis ornata,
floribus albido-viridis , densis, breviter pedicellatis, subinclusis. — Sepalum
dorsale ellipticum 8-10 mm. longum, 4 latum, conspicue 5-nervatum ; sep.
lateralia ovato-acuminata 8 mm. longa, 5-nervata. Petala linearia, obtusius-
cula, 8 mm. longa, 1.25 lata, 3-nervata. Labellum breviter unguiculatum a
latere visum, infra et supra gibbosum, explicatum trilobum, 7 mm. latum,
5.5 mm. longum, lobis basalibus suborbicularibus , valde prominentibus,
lobo antico semi-orbiculari, margine undulato, vix emarginato. Columna
4 mm. longa, apice abrupte dilatata ; staminis operculum convexum, bilo-
culare, polliniis 4, par paria cohaerentibus .
— 508
Annam : L. tram, prov. de Quang-tri, n° 28.828 Poilane ; S. -O. de
Tramy, prov. Quang-nam, n° 31.380 Poilane. Le collecteur ajoute :
bractées ocre rouge ou noyer, et terre cuite, fleurs vert pâle et blanc-
crème. — - Une belle aquarelle de Eberhardt faite sur une plante
originaire du Centre-Annam, prov. Quang-binh ,est en tous points
comparable aux spécimens de Poilane. Cette espèce est à rappro-
cher pour l’aspect de Ph. imbricata Lindl. Elle s’en distingue :
1° par les deux feuilles sur le pseudo-bulbe ; 2° par ses bractées
terre cuite longues de 1 cm., réfractées à la fin ; 3° par le labelle blan-
châtre, onguiculé à la base, les trois lobes étant sensiblement égaux.
Pholidota subcalceata Gagnep., n. sp.
Pseudo-bulbi in rhizomate repente sat dense aggregati, ovati, vel laie
fusiformi, diphylli, 3.5 cm. longi, ad medium 2 lati, basi squamis J; lace-
ratis vestiti. Folia lanceolata vel lato linearia,. acuminata, basi attenuata ,
lamina usque 30 cm. longa 2.5 lata, petiolo canaliculato circiter 8 cm. longo.
Inflorescentia ad pseudobulbos juniores squamis foliaceis vestitos enata
flexuosa, bracteosa, multiflora, usque 23 cm. longa, bracteis explicatis late
rhombeis, pallide roseis, 9 mm. longis 10 latis, floribus albidis, ^ inclusis,
pedicello 3.5 mm. longo. — Sepalum superum ovatum, obtusum, intus valde
concavum 4 mm. longum ; sep. lateralia 5 mm. longa, 3 lata, ovata, plana.
Petala 5 mm. longa, ad basin 3 mm. lata, ovata, oblusa. Labellum subpan-
duratum trilobum 5 mm. longum, explicatum 3-4 latum, lobis lateralibus
minute prominentibus , lobo antico 2 mm. longo, 3 lato, retuso, emarginato,
subbilobo. Columna 3 mm. longa, ad apicem orbiculatum abrupte dilatata,
stelidiis 4 perbrevibus ; operculo convexo, biloculari, stigmate coloralo,
prominente, transversaliter reniformi.
Annam : N. prov. Kontum près de Tu-inh, n° 32.058 Poilane-
Cette espèce se rapproche de Ph. calceata Rchb. ; Hook. Icon. pl.»
tab. 1876. Elle s’en distingue : 1° par les feuilles par 2 ; 2° par le
limbe et le pétiole beaucoup plus longs ; 3° par le sépale impair plus
court que les latéraux ; 4° par les pétales largement ovales ; 5° par
le labelle concave mais non sacciforme à la base, par les lobes laté-
raux non aussi saillants.
Calanthe Aleizettii Gagnep., n. sp.
Herba terreslris, semi-metralis , basi longe radicosa, vaginis destructis
filamentosa. Folia radicalia pauca sub libéra, longe petiolata, lamina lan-
ceolata, acuminata, basi attenuata, 35 cm. circiter longa, 6.5 lata, 5-nervata,
nervis in sicco rufescentibus ,* petiolus 10-25 cm. longus , angustus, canali-
culatus. Inflorescentia radicalis, scaposa, usque 40 cm. longa, supra medium
dense florifera infra nuda, bracteis triangulo-linearibus , 5-7 mm. longis,
mox deciduis , floribus violaceis, speciosis. — Sepalum superum ovato-
oblongum, acutum, 12 mm. longum, 5 latum, 5-nervatum ; sep. lateralia
simillima aequilongaque, sed magis acuminata. Petala sepalis similia,
sed minute reducta 10 mm. longa. Labellum ambitu explicatum orbiculare
10-11 mm. longum et latum, trilobum, lobis lateralibus adnatis, serni-
or.bicularibus, lobo antico sessili, suborbiculare 3 mm. diam. ; discus e
— 509
basi usque ad apicem extensus, Z-lamellatus , basi bilamellatus laminis
rhombeis elevatis, ad apicem 3 -lamellalis, laminis minute dilatatis ; calcar
arcuatum subulatum , pedicello 2-plo, (2 cm.) longum. Columna 5 mm. longa,
alata, stelidibus 2, longis, aculis coronata, operculo triangulo.
Tonkin : col de Lo-qui-ho, prov. Lao-kay (Poilane, n° 25.425).
Cochinchine : env. de Bien-hoa (d’Alleizette).
Calanthe bachmaensis Gagnep., n. sp.
Herba 60-70 cm. alta, radicibus confertis. Caulis basi vaginatis , vaginis
mox lacerosis, longe fdiferis. Folia nonnulla, usque 40 cm. longa, 5-6 lata,
longe acuminata, basi attenuata, nervosa, nervis 5, infra prominentibus
pallidis, petiolo lato canaliculato, usque 25 cm. longo. Inflorescentia basalis,
22 cm. longa, scapo vaginis spatliiformibüs, 3 cm. longis vestito, mulliflora,
floribus albidis, amplis, explicatis 7 cm. diam., pedicello cum ovario 20 mm.
longo. — Sepalum superum 10 mm. latum, multinervatum, apiculatum
(?) sepala lateralia lanceolato-linearia, 4 cm. longa, 10 mm. lata, nervis
multis percursa. Petala sepalis aequilonga, simillima sed angustiora 7 mm.
lata. Labellum 3-lobum, basi atlenuatum 35 mm. longum, ad medium
34 latum, luteum, antice violaceo maculatum (Poilane) lobis lateralibus
longe adnatis, obtusis, breviter liberis, lobo antico ovato-triangulo 13 mm. longo
latoque, disco multinervato. Columna 16 mm. longa, alata, ad apicem gra-
datim dilata, operculo biloculari, convexo, ambitu subtriangulo.
Annam : Nui Bach-ma, près Hué, Grande Cascade (Poilane,
no 29.735).
Les tiges anciennes, les gaines, pétioles, nervures des feuilles se
résolvent en de longs filaments rigides.
Calanthe bursicula Gagnep., n. sp.
Herba terrestris, submetralis, caule 80 cm. longo, petiolis vaginantibus
vestito, radicibus validis, puberulis. Folia 4-6 terminalia lanceolata, acu-
minata, basi attenuata, petiolo parle libéra subnulla, lamina 1-nervata,
usque 30 cm. longa, 35 mm. lata, nervis in sicco purpureis. Inflorescentia
basalis, scaposa, basi squamis spathiformibus vestita, supra medium
pulverulento-pilosa floriferaque, floribus inter minores dilute flavis, pediccllis
cum ovario 2 cm. longis, pulverulento-pilosis. — Sepalum superum, 4 mm.
latum, b-nervalum, obtusum (?) ; sepala lateralia obovato-oblonga, 15 mm.
longa, 4 mm. lata, 4-5 -nervata. Petala sepalis similia et aequilonga (?),.
b-nervata. Labellum trilobum, ambitu ovatum, 15 mm. longum, supra basin
9 latum, lobis lateralibus usque ad medium adnatis, parle prominente ovata,
oblusa, 2 mm. longa, lobo antico basi late unguiculato, subor biculato ,
m.argine crenato, apice mucronato, 9 mm. longo, 7 lato ; discus bilamellatus,
laminis ûngustis e basi usque ad medium lobi terminalis excurreniibus ;
calcar subnullum, 1.5 mm. longum, sacciforme. Columna 3 mm. longa,
apice abrupte dilatata.
Annam : P. Sapoum, sud de la station agric., prov. Haut-Donnaï
(Poilane, n° 22.124).
(A suivre).
Laboratoire de Phanêrogamie du Muséum.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 4, 1950. 35
510
Contribution a v étude anatomique des plantules
de Palmiers (i) .• la plantule de Chamærops humilis L.
Par Christian Ginieis.
La présente note est le début d’une série d’études concernant
l’anatomie des plantules de Palmiers. Après l’étude descriptive des
différents types anatomiques, nous essaierons de les raccorder dans
un travail final synthétique qui permettra de projeter quelque
lumière sur la phylogénie des Monocotylédones et des Palmiers en
particulier.
Chamærops humilis L.
I. — L’ Embryon.
L’embryon est étudié dans une graine enterrée depuis quinze
jours, mais non encore germée. Après avoir pratiqué, au microtome,
un grand nombre de coupes longitudinales et transversales, nous
avons constaté que l’embryon est orienté obliquement dans la graine ;
sa forme générale est celle d’un cône dont le sommet est très arrondi
et la base, qui affleure la surface de la graine, est légèrement convexe
vers l’extérieur. L’embryon est limité par un épiderme dont les
cellules sont dressées perpendiculairement à la surface et couvrent
une assise de cellules couchées tangentiellement. Le parenchyme à
réserves est formé de cellules de grande taille, arrondies et séparées
par des méats. Ces tissus constituent le cotylédon. On peut déjà
reconnaître tous les éléments de la plantule, la radicule mise à part.
D’un point situé un peu au-dessous de la gemmule, et qui sera le
nœud cotylédonaire, partent, en divergeant et en se ramifiant, des
files de cellules allongées, amorces des vaisseaux des futures nervures
qui parcourent la surface du suçoir. Le pétiole cotylédonaire s’al-
longera dans un plan perpendiculaire à cefui dans lequel est situé
l’embryon.
IL — La Plantule.
A. Méthode d’ observation. — Pour étudier le développement des
plantules, il est nécessaire de savoir comment l’appareil conducteur
s’édifie, vaisseau par vaisseau, dans l’espace et dans le temps ; il
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 4, 1950.
— 511 —
faut donc observer la structure du plus grand nombre possible de
plantules arrêtées à divers âges et les étudier à tous les niveaux.
B. Morphologie externe (fig. 1 et 2).
1. Plantule âgée de six semaines (fig. 2). — Dans une plantule de
Chamserops humilis âgée de six semaines, mesurant 6 cm., on observe,
de bas en haut :
— Une racine unique, conique, (r, fig. 2) dont la pointe est occupée
par un méristème. Il n’existe, à ce stade, encore aucune amorce
visible de radicelles. Cette racine ne mesure que 4 mm. de longueur.
— • Une partie cylindrique, renflée, de 15 mm. environ, de longueur
(g, fig- 2). Elle est creuse et la cavité qu’elle limite contient les pre-
mières feuilles de la plantule. Cette région est la gaine cotylédonaire.
— Enfin un suçoir (c, fig. 2) sensiblement sphérique de 4 à 5 mm.
de diamètre.
2, Plantule âgée de deux mois (fig. 1). — Les modifications qui
interviennent ultérieurement, par suite du développement, sont
visibles dans la figure 1 représentant une plantule âgée de deux mois :
La racine s’allonge et émet, sur toute sa longueur, des radicelles
particulièrement vigoureuses et nombreuses dans la région du collet.
La première feuille, réduite à une gaine et la deuxième feuille,
plissée en long percent la gaine cotylédonaire.
Le suçoir se développe à l’intérieur de la graine dont l’albumen
{a, fig. 1 et 2) a été, en grande partie digéré. De la graine, il ne
subsiste plus qu’une enveloppe rigide et creuse entourant le suçoir.
C. Morphologie interne (fig. 3 à 9).
1. Développement du tissu conducteur. — En faisant des coupes en
série, depuis la base des plantules jusqu’à leur sommet, on constate,
à la pointe de la racine la présence d’un tissu méristématique formé
d’un petit groupe de cellules généralement hexagonales, mais, 300 p
plus haut, déjà, les cellules corticales s’orientent en files radiales en
s’aplatissant tangentiellement. Le cylindre central est encore mal
délimité, mais, à l’intérieur, on peut déjà observer certains éléments
arrondis, plus gros que les autres, groupés par 2 ou 3, mais non encore
lignifiés : les futurs vaisseaux alternes centripètes. Dans une coupe
pratiquée 1 mm au-dessus, on observe de l’extérieur à l’intérieur :
— La coiffe, formée de 5 assises cellulaires et limitée, dans sa
région interne, par une ligne circulaire colorée en rose foncé.
— Une couche unique de cellules qui, plus haut, constituent
l’assise pilifèrc.
— Enfin, le cylindre centra] limité par un endoderme et un péri-
cycle bien nets et à l’intérieur duquel on peut voir, noyés dans le
parenchyme médullaire, 9 pôles libériens marqués chacun par un
premier tube criblé. Autour de lui, un massif à contours nettement
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— 513
définis indique le faisceau criblé. Neuf faisceaux de bois centripète
alternent avec le phloème, ils ne sont pas encore lignifiés.
Plus haut dans la racine, on peut observer la coupe représentée
à la figure 4, elle diffère essentiellement des précédentes :
— par la formation sous l’assise pilifère, d’une gaîne sclérenchy-
mateuse composée de 6 ou 8 couches cellulaires (fig. 4).
— par un endoderme dont les cellules comportent un épaisisse-
ment en fer à cheval rappelant celui des Liliaceae. En général, cet
épaississement ne se rencontre pas dans les cellules endodermiques
situées vis-à-vis d’un pôle ligneux ;
— par l’appareil conducteur. Il montre en alternance, 9 faisceaux
criblés et 9 faisceaux vasculaires, maintenant bien lignifiés, leur
différenciation est centripète ; quatre d’entre eux sont remarquables :
ils sont reliés par deux dans leur région interne par un plexus
dont nous verrons plus loin la signification (Lj et m. fig. 4), — enfin
par la moelle qui est, presque entièrement, sclérifiée.
La coupe suivante intéressera la région du nœud eotylédonaire,
c’est le niveau de séparation du pétiole eotylédonaire et du reste
des feuilles. C’est, également, la région où ces différents organes
entrent en connexion avec la racine. On voit, déjà, la grande com-
plexité de Structure de ces plantules. Il est nécessaire de porter
maintenant l’attention sur le passage de la disposition alterne à la
disposition superposée.
Le passage de la disposition alterne à la disposition superposée
(fig. 8 et 9). Le bois alterne centripète, rencontré dans la racine est
suivi du xylème intermédiaire, puis superposé qui le remplace au
fur et à mesure que l’on s’élève dans la plantule. Au-dessus du point
d’insertion du pétiole eotylédonaire, on n’observe, pratiquement que
du xylème superposé. Il en est de même dans tout le pétiole cotylé-
Légendes des figures 1 à 7.
Fig. 1 et 2. — Plantules de Chamaerops humilis L., âgées respectivement de deux mois-
et six semaines (X 1). r : racine ; g : gaine eotylédonaire ; p : pétiole eotylédonaire
c : suçoir ; a : albumen.
Fig. 3. — Coupe transversale, à différents niveaux, d’une plantule telle que celle de
la fig. 2 (X 4).
Fig. 4. — Coupe transversale dans la racine à 2 mm. au-dessous du collet (X 12).
Fig. 5. — Coupe transversale au niveau du nœud eotylédonaire.
Fig. 6. — Schéma explicatif de la fig. 5.
Fig. 7. — Schéma de la course des faisceaux conducteurs dans la plantule. Mêmes
légendes que pour les fig. 1 et 2. s : suçoir. Les faisceaux passant dans la première
feuille sont terminés par un point.
N. B. — Cette fig. semble indiquer la présence de triades mais, en réalité, dans
certains cas, un des faisceux alternes ne se prolonge par du xylème superposé que
d’un côté du xylème alterne, il y aurait donc lieu de ne figurer qu’une seule branche
superposée latérale prolongeant le bois alterne de la racine. On voit, ainsi que la
théorie des triades, formulée par Gravis n’est peut-être pas aussi générale qu il le
pense.
téËÊSSÊBm
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î&êto&iÆ
WBm.
donaire. La structure alterne est donc limitée à la racine, la structure
superposée, au contraire, se rencontre, exclusivement dans la gaîne
et le pétiole du cotylédon et dans les feuilles ; le passage de l’une des
dispositions à l’autre se fait sur 250 p. environ dans la région du nœud
cotylédonaire.
Il y a, dans les plantules de Chamærops humilis, 9 convergents.
A. Duchaigne, dans une étude récente 1, a défini, pour chacun des
faisceaux alternes, une aile droite et une aile gauche, placées res-
pectivement, à la droite et à la gauche d’un observateur situé en
Fig. 8. — Coupe transversale au niveau du nœud cotylédonaire montrant le passage de
la disposition alterne à la disposition superposée.
Fig. 9. — Coupe transversale au niveau du nœud cotylédonaire. La coupe rencontre
un faisceau sortant dont le xylème est superposé et un faisceau foliaire dont le
xylène est encore alterne. Dans ce convergent, l’aile droite est beaucoup plus accé-
lérée que l’aile gauche. — Phi. : phloème ; X. a. : xylème alterne ; X. i. : xylème
intermédiaire ; X. 5. : xylème superposé.
face d’un pôle ligneux et regardant le centre du cylindre central.
Nous avons cherché ces deux ailes dans la racine de Chamærops
humilis ; l’aile droite est incontestable, l’aile gauche est réduite et
peut manquer ; quand les deux ailes existent, la droite évolue plus
rapidement que la gauche et peut présenter des vaisseaux centri-
fuges alors que l’aile gauche n’est pas différenciée (fig. 9). Dans la
région de la racine immédiatement sous-jacente au collet, on observe
une abondante lignification de la moëlle sous forme de sclërenchyme ;
celui-ci entoure si étroitement le phloème et le xylème qu’il les
1. Duchaigne (A). Une nouvelle étude ontogénique de l’appareil conducteur des
Dicotylédones. Rev. gén. Bot., t. 57, mars 1950.
— 515 —
sépare l’un de l’autre et rend impossible toute différenciation de
vaisseaux superposés.
2. Le trajet des faisceaux dans la plantule (fig. 7).' — Dans la région
du nœud cotylédonaire (fig. 5 et 9), on observe deux sortes de
faisceaux libériens, les uns allongés radialement se terminent en
pointe vers le centre de la coupe. Ils sont alternes avec les faisceaux
de bois centripète, ils resteront dans l’axe de la plantule et consti-
tueront le faisceau libérien de la feuille. Les autres faisceaux libé-
riens sont disposés en arc de cerclé près de l’endoderme (fig. 9).
Un xyléme superposé centrifuge bien développé constitue, avec eux,
des faisceaux libéro-ligneux émergents qui vont dans le pétiole
cotylédonaire. Alors que dans la racine, les convergents sont équi-
distants, dans la région du collet, en raison des faisceaux libéro-
ligneux pétiolaires, ils deviennent inégalement distants (fig. 5).
Un grand nombre de coupes faites en série, au microtome, dans
toute la partie de la plantule située au-dessus du nœud cotylédonaire
a permis de suivre, avec précision, le trajet de chacun des faisceaux
et de leur attribuer, dans la racine même, une appellation distinc-
tive. Nous avons adopté, en raison de sa commodité, la nomencla-
ture utilisée par l’Ecolë de Liège (Gravis).
Dans la racine, nous avons eu l’occasion de constater l’existence
de quatre faisceaux de bois alterne offrant une disposition parti-
culière. Ils sont répartis en deux groupes, dans chacun desquels
l’un d’eux est relié à l’autre par des vaisseaux de fort calibre à
différenciation centripète (fig. 4; Lx et m). Malgré leur position, ces
éléments ne sont pas superposés au liber, en effet, 4 ou 5 rangées de
cellules sclérenchymateuses les en sépare. Dans chaque faisceau
double, un faisceau, (fig. 4, 5 et 6), pénètre dans la première feuille,
l’autre passe dans le pétiole cotylédonaire. Ainsi se trouvent mis en
connexion, par un plexus anatomique très net, les deux appareils
conducteurs de la feuille et du cotylédon.
Jusqu’au nœud cotylédonaire, les faisceaux Lj et m sont intime-
ment liés. Nous n’avons pas tenu compte de ce fait dans la fig. 7
pour lui conserver toute sa clarté.
Il est particulièrement intéressant d’observer le cas du cotylédon.
Partant du nœud cotylédonaire, et se dirigeant vers le cotylédon,
on constate la présence des faisceaux suivants (fig. 5, 6 et 7) :
m”-rn m L L m m-m”
Les deux faisceaux L restent distincts sur tout leur trajet (fig. 7).
Ce sont les faisceaux principaux du cotylédon et, de tous les fais-
ceaux conducteurs de la plantule, ceux dans lesquels la structure
superposée du bois et du liber est le plus tôt réalisée, c’est-à-dire,
les plus accélérés. Arrivés dans le suçoir, ils se ramifient abondam-
ment en se rapprochant de la surface de l’organe. Les faisceaux m
(fig. 7) sont toujours distincts de L mais, l’un d’eux présente une
anastomose avec m , l’autre émet une branche latérale qui se joint
au tronc commun m’-m” (fig. 7). Enfin les deux faisceaux margi-
naux sont, en réalité, des troncs communs m’-m”. Tous deux vont
se ramifier très tôt en individualisant leurs faisceux constituants
de façon à fournir, chacun un faisceau m’ et un faisceau m” (fig. 7).
L’un des faisceaux m’ s’unit à m, comme il a été dit plus haut,
l’autre se ressoude avec m” dont il s’était séparé un peu plus bas ;
ainsi est reconstitué le tronc commun m’-” auquel se joint la branche
latérale émise, nous l’avons vu, par m ; le tronc résultant, qui est
donc ~-m-m , s épanouit en se ramifiant abondamment dans le
suçoir. L’autre faisceau m” ne se raccorde pas à m’ mais il émet un
court rameau latéral qui très vite se ressouda avec lui. On voit,
d’après cette description, et surtout en se reportant à la figure 7,
que si la gaine et le pétiole cotylédonaire comprennent presque
partout 8 faisceaux (sauf à la base), ceux-ci ne sont pas toujours
les mêmes, d’où la nécessité d’avoir une série de coupes continue et
aussi complète que possible.
Tous les faisceaux, arrivés à la surface du suçoir s’y ramifi :nt
au points que nous en avons compté 24 dont il devient souvent
difficile, et d’ailleurs sans grand intérêt, de préciser l’origine. Il
semble, toutefois, que ce soient les faisceaux L qui se ramifient le
plus, apportant ainsi à l’embryon la plus grande partie des réserves
contenues dans l’albumen. Au-dessus du collet, mais dans la première
feuille, on pourra suivre un faisceau médian (fig. 7) duquel se
détache, un peu plus haut, m\. La première feuille est réduite, à une
gaine foliaire entourant la deuxième feuille (fig. 1). La structure
vasculaire que nous venons de décrire est celle de la base de cette
gaine foliaire. Dans le tiers terminal de celle-ci, apparaissent entre
Mx et L1; un faisceau intermédiaire, et, entre Lj et m1( un faisceau
collatéral, cv La formule de la première feuille est donc celle-ci :
TYl j Cj Lj Lj q Lj Cj Olj TYl 2
Ainsi qu’on peut le constater, les nervures de la première feuille
ne s’anastomosent pas, à l’inverse de ce qui se produisait dans le
pétiole cotylédonaire.
3. Le tissu de soutien. — A la pointe de la racine on n’observe
aucune modification des membranes, qui restent minces et cellulo-
siques. Un peu plus haut, l’assise pilifère, puis l’assise sous-jacente
s’imprègnent de lignine. La couche sous-épideimique se lignifie de
plus en plus au point de présenter 6 ou 7 assises cellulaires. A ce
moment, apparaît, au centre du parenchyme médullaire un massif
d’une dizaine de cellules lignifiées. Il va gagner, progressivement,
toute la moelle et celle-ci sera, de cette façon, remplacée par une
— 517 —
masse de sclérenchyme s’étendant jusqu’à l’endoderme qui s’est,
lui-même, lignifié avec un certain retard. Ce sclérenchyme prend
la place de tout ce qui n’est pas lignifié. Seuls y échappent les fais-
ceaux vasculaires alternes et les faisceaux criblés. Toute différencia-
tion ultérieure, notamment en xylème superposé est donc devenue
impossible dans ces conditions. Mais, en s’approchant toujours du
nœud cotylédonaire, on constate, au centre du massif sclérenchy-
mateux, une réapparition de la moëlle parenchymateuse. Cette
réapparition s’accentue vers le haut, elle est complète au niveau
du nœud cotylédonaire et c’est précisément à ce point qu’appa-
raissent les vaiseaux superposés.
Les faisceaux libéro-ligneux que l’on observe au-dessus du collet
sont en général entourés d’une gaine de sclérenchyme de 2 ou 3 assises
cellulaires, comme dans la gaîne, le pétiole du cotylédon et la pre-
mière feuille et seulement d’une assise cellulaire unique dans la
deuxième feuille. Ce sclérenchyme périfasciculaire fait totalement
défaut dans la troisième feuille, complètement enveloppée. Il faut
encore mentionner l’existence fréquente, dans l’écorce, de faisceaux
de fibres, exclusivement parenchymateux, très compacts.
Laboratoire d' Anatomie comparée des Végétaux vivants et fossiles.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
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conducteur des Dicotylédones (Rev. générale de Bot., t. 57, mars 1950,
p. 129-156, 3 fig.).
Gatin (M.-C.-L.). 1906. Recherches anatomiques et chimiques sur la
germination des Palmiers (Ann. Sc. nat., 1906).
Gravis (A.). 1943. Observations anatomiques sur les embryons et les
Plantules (Lejeunia, 1943, 3, 180 p., 48 pl.).
— 518
Contribution a la flore de la Nouvelle Calédonie.
xcviii. Plantes récoltées par M. Sarlin (suite).
Par A. Guillaumin.
PROFESSEUR AU MUSÉUM
Xylopia Vieillardii. Baill. — Forêt de Thy (234, 322) « Ebène ».
Ce nom vulgaire devrait être réservé aux Diospyros mais le nom de
« faux ébène » est appliqué à d’autres Anonacées.
Montrouziera sphaeroidea Panch. ex PI. et Tr. — Forêt de Thy
(254) « Iioup de montagne », 315 « Houp ».
Garcinia neglecta Vieill. — Forêt de Thy (245).
G. Puât Guillaum. — Dumbea (293) « Oseille de rivière », Mé Aoui :
Col des Roussettes (305) « Faux Houp ».
Sterculia bullata Panch. et Seb. — Nouméa (321). Existe à l’état
spontané dans le S. de la Grande Terre bien que Sarlin le dise intro-
duit.
Antholoma montana Labill. ? — Forêt de Thy (200, 232, G. 29)
« Goudronnier ». Ce nom vulgaire est d’ordinaire réservé aux Seme-
carpus.
Elaeocarpus speciosus Brong. et Gris — Forêt de Thy (253, 286,
G. 41) « Azou graines bleues ».
C itrus macroptera Montr. — Pagoumène (219) « Citronnier sauvage ».
Canariellum oleiferum Engl. — Forêt de Thy (210), Forêt du
mois de mai (240) « Arbre absinthe ».
Ce nom vulgaire est aussi appliqué aux Nemuaron.
Dysoxylum Balanseaanum C. DC. — Mé-Aoui : col des Roussettes
(312) « Arbre aux sagaies ».
D. glomeratum Vieill. ex DC. — Dumbéa (204) « Bois blanc ».
D. macranthum C. DC. ? Mé Aoui : col des Roussettes (306, 307)
« Bois d'ail » ou « à sagaies ».
D. Pancheri C. DC. — ■ Forêt de Thy (250) « Chêne tigré ».
Amoora Balansaeana C. DC. — Forêt de Thy (273).
Flindersia Fournieri Panch. et Seb. — Forêt de Thy (248).
Anisomallon clusiaefolium Baill. — Forêt du mois de mai (239
G. 126) « Faux Balia ».
Sarcanthidion sarmentosum Baill. — Forêt de Thy (271) « Hêtre de
montagne ».
Dans ce genre monospécifique les pétales ne sont pas toujours
soudés aq calyptre au sommet et peuvent se séparer en pièces
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 4, 1950.
— 519 —
étroitement elliptiques, étalées dans leur moitié supérieure, de plus
souvent jusqu’à 4 étamines peuvent être réduites à un fdet plus
long que dans les étamines fertiles.
Alphitonia neo-caledonica Guillaum. — Forêt de Thy (207, 256)
« Pomaderris » .
Cupaniopsis cipiocarpa Radlk. — Dumbéa (222) « Chêne bleu de
rivière ».
Nom vulgaire appliqué aussi à d’autres Sapindacées.
Arytera collina Radlk. — Forêt de Thy (287, 325) « Chêne banian ».
Ce nom vulgaire s’appliquerait aussi à un Cryptocarya.
Harpullia austro-caledonica Baill. — Ilôt Kuébinie (285).
Euroschinus Vieillardii Engl. — Forêt de Thy (289, 290) « Téré-
benthine ».
E. cfr. Vieillardii Engl. — Forêt de Thy (257) « Térébenthine ».
Semecarpus atra Vieill. — Forêt de Thy (272).
Crotalaria striata DC. — Rourail : Col de Roghen (197).
Phaseolüs semi-erectus L. : Bourail : Col de Boghen (201).
Derris uliginosa Benth. — Ilôt Kuébinie (286).
Storckiella Pancheri Bail], — Pouérihouen (224) « Frêne ».
Bauhinia monandra Kurz. — Pont des Français (267).
Afzelia bifuga A. Gray. — Pagoumène (221) « Kohu ».
Acacia spirorbis Labill. — Dumbéa (235) « Gaiac ».
Albizzia Leboek Benth. — Nouméa (265).
Pithecolobium Sclilechteri Gauillaum. — Dumbéa (223).
Codia discolor Guillaum. — Forêt de Thy (316) « Chêne rouge ».
C. obcordata Brong. et Gris — Forêt de Thy (193, 212) « Chêne
rouge ».
Pancheria - Brunhesii Pampan. — Col d’Amieu (275) « Chene
rouge ».
Ce nom vulgaire est encore appliqué au P. ternata Brong. et Gris
et à des Cunonia.
P. Sebertii Guillaum. — Forêt de Thy (211) « Faux Teck ».
Geissois Balansae Brong. et Gris ex Guillaum. — Mé Aoui : col
des Roussettes (304) « Faux Tamanou à petites feuilles ».
G. racemosa Labill. — Mé Aoui : col des Roussettes (194) « Faux
Tamanou à petites feuilles », (195, 301), « Faux Tamanou à grandes
feuilles ».
Cunonia austro-caledonica Brong. et Grix ex-Guillaum. - — Mé
Aoui : col des Roussettes (311) « Chêne rouge ».
*Weinmannia Iinearisepala Guillaum. sp. nov.
Foliis oppositis, 3-5 foliolatis, foliolis o colis (3,5-5 cm. X 1,5-2, 5 cm .),
glaberrimis, rigidis , lateribus basi cuneatis, terminali longe angusteque
cuneato, mariginibus undulato-crenatis , petiolo 1-2 cm. longo, apicem versus
leviter alato, minute puberulo, rachi aequilongo simili, stipulis late ovatis.
520 —
3 mm. longis dense appresse pilosis. Racemi furcati, 5-6 cm. longi, cinereo
puberuli floribus albis, pedicello 1 cm. longo, puberulo, sepalis 1 mm. longis,
linearibus, petalis vix longioribus, anguste spathulatis, staminibus 2 cm.
longis, antheris violaceis, ovario apice sparse piloso, stylis glabris staminibus
aequilongis.
Forêt de Thy (217) « Chêne » en fleurs en août.
Ressemble beaucoup par ses feuilles au W. serrata Brong. et Gris,
mais le calice est formé de pièces linéaires et non triangulaires et les
pétales sont étroitement spatules et non ovales.
Rhizophora mucronata Lam. — Dumbéa (205) « Palétuvier ».
Crossostylis grandi flora Brong. et Gris — Forêt de Thy (246).
C. multiflora Brong. et Gris — Col d’Amieu (274) « Faux Hêtre »,
Forêt de Thy (214) « Hêtre noueux ».
Melaleuca gnidioides Brong. et Gris — Mine Anna Madeleine (243).
* Eucalyptus corymbosa Sm. — Dumbéa (202).
Tristania capitulata Panch. ex-Brong. et Gris — La Coulée (266).
Xanthomyrtus hienghenensis Guillaum. — La Coulée (270) ; Forêt
de Thy (318) « Chêne gomme (?) à petites feuilles ».
Eugenia V ieillardii Brong. et Gris — Forêt de Thy (292).
Syzygium wagapense Brong. et Gris — Forêt de Thy (215) « Bois
barré à mine ».
Caryophyllus undulatus Guillaum. — Forêt de Thy (288) « Pom-
mier ».
Les nos 276 « Goya rouge » et 277 « Goya blanc » récoltés au col
d’Amieu, malgré la différence de nom vulgaire, paraissent appar-
tenir à la même espèce de Piliocalyx.
Myodocarpus pinnatus Brong. et Gris — Forêt de Thy (206)
« Bois carotte ».
Scheflera sp. afî. Andreana Baill. ou Gabriellae Baill. — Mé Aoui :
col des Roussettes (302) « Ralia à longues feuilles ».
Tieghemopanax myriophyllus R. Vig. — Forêt de Thy (263) « Bois
Carotte ».
* Chrysophyllum amieuanum Guillaumin sp. nov.
Arbor, ramis brunneo nigrescentibus, primum dense rufo puberulis,
deinde glabris ; foliis ovatis (10 cm. X 6 cm.) , apice valde obtusis vel rotundatis,
basi in petiolum ad 3,5 cm. cuneatis, supra glabris, subtus dense rubiginose
puberulis, deinde glabrescentibus , Costa nervisque 4-6 jugis obliquis, supra
immersis, sublus prominentibus, venis subtus tantum pilis delapsis conspi-
cuis. Flores axjllares, singuli, nondum inaperti parvi 3 mm. longi, pedicello
robusto, 3-4 mm. longo, dense rubiginose puberulo, sepalis late ovatis, 3 mm.
longis, extra dense rubiginose puberulis, intus glabris, corollae tubo sepalis
breviore, lobis ovatis tubo fere aequilongis, staminibus epipetaliç singulis,
antheris sessilibus ad tubi orem insertis, globosis. Ovario globoso dense
piloso, stylo brevi.
Col d’Amieu (279) fleurs en décembre.
521
Se rapproche par son organisation florale des Ch. Deplanchei et
intermedium mais en différé par ses anthères sessilcs et ses feuilles.
C. sp. nov.
Arbor , ramis griseis , foliis ooato-lanceolatis ( usque ad 2o cm. X 8 cm.),
apice rotundatis, basi laie cuneatis, petiolo valido usque ad 3 cm. longo suf-
fultis, supra glabris, subtus minutissime appresse puberulis, primum diluet
cinereo-fulvis, deinde cinereis, cosla nervisque 15-18 jugis supra immersis,
subtus valde prominentibus. Flores in foliis inferioribus vel delapsis axilares
et saepius in ligno veterc, dense fasciculali, tantum vere juvéniles minimis.
Mé Aoui : col des Roussettes (308) « Chêne jaune à petites feuilles »
(309). « Chêne jaune à grandes feuilles » en boutons en janvier.
Remarquable par ses feuilles qui rappellent à s’y méprendre celles
de certains Ochrothallus notamment d O. Balansae Pierre.
Sarcolepus Balansaeanus Pierre — Forêt de Thy (231) « Azou
rouge ».
Ochrothallus Balansae Pierre — Forêt de Thy (249, 327) « Mar-
ronnier ».
Planchonella Brousmichei Pierre. — Forêt de Thy (218) « Azou ».
Ce nom vulgaire est appliqué à toute une série de Sapotacées.
P. Endichleri Gauillaum. — Forêt de Thy (291) « Yayouc ».
P. microphylla Pierre — Forêt de Thy (314, 317).
P. pomifera Dub. — Tchamba (297) « Gouia ».
P. sp. cfr. Wakere Pierre — Forêt de Thy (313) « Azou blanc ».
Mimusops parvifolia R. Rr. — Dumbéa (203).
Diospyros rnacrocarpa Hiern. — Forêt de Thy (291).
D. Olen Hiern. ? — Forêt de Thy (326).
Symplocos arborea Brong. et Gris — Forêt de Thy (189 bis, 24/)
« Curieux ». S. sp. cfr. baptica Brong et Gris — Forêt de Thy (216)
« Curieux ».
Les exploitants forestiers donnent aussi le nom de « Curieux » au
Lasianthera austro-caledonica.
Couthovia neo- calédonien Gilg. et Ben. — Forêt de Thy (264)
« Graine blanche ».
Solanum auriculatum Ait. — Forêt de Thy (262) « Faux Tabac ».
Diplanthera Deplanchei F. Muell. — Poindéa, Tchamba (295).
* J acaranda mimosaefolia D. Don. — Nouméa (252) « Flamboyant
bleu ».
Slachylarpheta jamaicensis Vahl. — Col de la Boghen (198)
« Herbe bleue, Indigo ».
Cryptocarya elliptica Sehltr. — Forêt de Thy (323) « Faux Santal ».
Ce nom vulgaire est appliqué aussi au Myoporum tenuifolium
Forst.
C. lanceolata Guillaum. — Forêt de Thy (213, 233) « Mousti-
quaire ».
— 522 —
C. odorata Gillaum. — Mé Aoui : col des Roussettes (310)
« Citronnelle ». Dumbéa (192) ? Forêt de Thy (191) ?■«• Olivette ».
C. sp. cfr. odorata Guillaum. — Forêt de Thy (324) « Chêne banian ».
C. sp. Col d’Amieu (283) « Fausse citronnelle ».
Kermadecia leptophylla Guillaum. — Forêt de Thy (190, 208)
« Hêtre blanc ».
Le nom de « Hetre bla,nc » est aussi appliqué à divers Stenocarpus.
Aleurites moluccana Willd. — Nouméa (230).
Hachettea austro-caledonica Baill. — Forêt de Thy (261).
Ficus edulis Bur. var. cordata Bur. — Mé Aoui : col des Rous-
settes (298) « Figuier ».
Sparattosyce dioica Bur. — Mé Aoui : col des Roussettes (303)
« Faux Figuier ».
Casuanna Cunninghamiana Miq. — Dumbéa (236) « Bois de fer ».
Sorghum uulgare Pers. subsp. halepensis Hack. - — Bourail : col de
la Boghen (196).
Rynckelytrum roseum Stapf et Hubb. — Bourail : col de la Boghen
(199) « Tricholène ».
Agathis Moorei Lindl. — Col d’Amieu (284) « Kaori ».
A. ouata Warb. — Rivière blanche (260).
Le n° 225 provenant du sommet du Mt Panuié, à 1.600 m. a les
feuilles des rameaux fructifères relativement petites et étroites
(6 cm. X 1,5 cm.), ce qui rappelle A. ouata mais celle des rameaux
végétatifs très grandes et très larges (jusqu’à 11 cm. X 5 cm.), font
penser à O. obtusa Mast. d Anatom. et d’Erromango aux Nouvelles-
Hébrides et dont la présence vient d’être signalée dans le N. de la
Nouvelle-Calédonie par Selling. Les 2 espèces sont-elles réellement
distinctes ?
Araucaria Cookii R. Br. — Forme jeune-Nouméa (320).
Araucaria montana Brong. et Gris — Alt Panié, 200 m. (226).
Austrotaxus spicata Compton-Col d’Amieu (280) ; Mt Panié
800 m. (227).
Dacrydium Guillauminii Buchh. — Mine Anna Madeleine (242).
D. taxoides Bong. et Gris — Mt Panié, 400 m. (229).
Podocarpus Comptonii Bucch. — Mt Panié, 600 m. (228) ; Forêt du
mois de mai (238).
P. longefoliolatus Pilger — Col d’Amieu (281).
P. Vieillardii Parlât, forme jeune. — Rivière bleue (244) — forme
adulte — Dumbéa (237) ; Forêt du mois de mai (241) ; Rivière
bleue (259).
Neocallitropsis araucarioides Florin. — Lac en 8 (258) — forme
de jeunesse : Mine Anna Madeleine.
— 523 —
Etude paléoxylologique du Sahara (ix).
Sur un Myristicoxylon princeps jv. gen., n. sp., du Danien
D’ASSELAR (SAHARA SOUDANAIS).
par Edouard Boureau.
Le bois fossile dont il s’agit dans la présente note a été récolté
par le Professeur Théodore Monod (n° 6025-2) à Asselar dans le
Sahara soudanais.
L’échantillon se présente sous l’aspect d’un bloc silicifié prisma-
tique de 10 cm X 6 cm X 3 cm, de couleur mastic avec des flammes
jaunes et brun-clair. Ce même gisement d’âge Danien a déjà fourni
un bois attribué au Ficoxylon cretaceum Schenk (Echantillon 6025-1) 1
MYRISTICACEAE
Myristicoxylon princeps n. g. , n. sp.
(pl. I, fig. 1 et 2).
A. ANATOMIE
Coll. Monod : 6025-2.
Bois hétéroxylé d’Angiosperme.
I. — Vaisseaux.
Les zones annuelles ne sont pas nettement indiquées et, de toute
façon, très difficiles à observer dans l’échantillon.
1. Les pores sont diffus, le plus souvent solitaires ou groupés en
files radiales courtes de 2 vaisseaux accolés. Plus rarement ils sont
rassemblés en files radiales plus longues et pourvues d’un plus grand
nombre de vaisseaux (jusqu’à 4 : exceptionnel).
2. Dimensions des pores.
a) Pores isolés. Le plus grand diamètre est toujours placé en
1. Monod (Th.). — 1939. — Notes géologiques sur les confins sahariens du Soudan
Français, — Rev. Geogr. phys. et Geol. dynarn., vol. XII, fasc. 4, pl. I, fig. 1, 2 et 3.
Boureau (E.) et Monod (Th.). — 1949. — Sur l’âge des couches à Ficoxylon creta-
ceum Schenk en Afrique. — C. R. somm. Soc. géol. Fr., nov. 1949, 13, p. 294-295.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 4, 1950.
— 524 —
direction radiale. On peut mesurer : 175 p X 140 p ; 152 p X 122 p ;
140 p X 122 p; 140 p X 105 (x...
b) Pores groupés, en files radiales.
[Dimension tangentielle commune X (diamètres radiaux suc-
cessifs)] 157. (X x (131 fx x 131 p) ; 122 [X x (175 jx + 175 fx)...
Ces vaisseaux rentrent donc tous dans la catégorie des vaisseaux de
dimension moyenne.
3. Abondance des pores.
Dans un champ microscopique de 2 mm2 9, on compte en des
points divers des lames minces, une moyenne de 11,6 vaisseaux, ce
qui fait une moyenne de 4 au mm2 transversal. Ils sont donc rares.
4. Contenu des vaisseaux.
Les vaisseaux ne semblent pas présenter de thyllose, mais certains
d entre eux ont un contenu rougeâtre, clair ou quelquefois foncé,
d’apparence gommeuse.
5. Ponctuations latérales des vaisseaux.
Les vaisseaux ont montré, sur leur paroi, de nombreuses petites
ponctuations aréolées allongées horizontalement et pourvues d’un
lumen également allongé horizontalement. Diamètres de l’aréole :
4 (x X 2 p. 5 ; Diamètre de l’ouverture : 3 p X 1 |x 5. Nombre de
ponctuations dans un vaisseau montrant un profil tangentiel de
largeur 110 p : 22 ponctuations en lignes horizontales, opposées.
Espacement des ponctuations : 4 p.
6. Cloisons terminales et longueur des vaisseaux.
La cloison terminale des vaisseaux est oblique, formant avec la
paroi verticale un angle compris entre 45° et 60°. Les longueurs
successives des éléments vasculaires sont variables : 80 p, 60 p,
300 p, 100 p, 200 p, etc. La perforation des vaisseaux est quelque-
fois scalariforme avec des barres peu nombreuses, mais elle est
d observation assez difficile dans les lames minces, et de nombreuses
autres perforations plus nombreuses en sont dépourvues et semblent
le plus souvent simples.
IL — Fibres trachf.ides.
L’examen des lames transversales montrent que deux rayons
voisins sont séparés par un nombre de files fibreuses allant de i à 6
avec le plus souvent 2 et 3. Ces fibres ont une paroi très mince, une
large ouverture et ne sont généralement pas septées par des cloisons
horizontales que 1 on rencontre cependant en quelques points des
lames minces. Pour une même file radiale observée en coupe trans-
versale, le calibre des fibres est sensiblement le même. On peut
mesurer (premier diamètre en direction radiale) : 25 p X 38 p ;
— 525 —
33 p. X 33 [x ; 16 [i 5 X 16 (i 5, 27 (x 5 X 16 (X 5 (lame transversale).
Elles deviennent plus étroites au voisinage des faibles indications
de lignes limitantes de zones d’accroissement et au voisinage du
parenchyme circummedullaire, difficiles à observer : 15 p X 15 [x.
La longueur verticale des fibres atteint 825 p, 660 [x, etc. Elles sont
effilées et en général, la longueur des fibres est égale à la hauteur
d’un rayon, bien que la structure ne soit pas typiquement étagée.
Elles sont pourvues sur leurs faces radiales et tangentielles de petites
ponctuations aérolées le plus souvent unisériées, pourvues d’une
ouverture beaucoup plus grande que l’aréole, étroitement fendue, et
oblique en faisant un angle de 45° environ. Les deux ouvertures
d’une ponctuation se croisent perpendiculairement. Diamètre de la
ponctuation : 2 p 5. Longueur de la fente oblique : 5 [x. Espacement
des ponctuations : 5 [x.
III. — Parenchyme ligneux.
1. Parenchyme circummedullaire.
Les files tangentielles du parenchyme circummédullaire sont peu
marquées et difficiles à observer en raison de l’état de conservation
de notre échantillon qui a dû subir un commencement de putré-
faction avec la fossilisation. Toutefois, on remarque en quelques
endroits l’indication de parenchyme qui se présente sous l’aspect de
bandes étroites formées de 2 à 3 assises cellulaires plus ou moins
grandes, plus ou moins aplaties qui se distinguent des fibres voisines
par leur paroi plus mince et leur plus grande taille. Les cellules du
parenchyme montrent par exemple un diamètre de 25 [x alors que
les fibres trachéides voisines ont un diamètre de 15 [x (coupe trans-
versale).
2. Parenchyme circumvasculaire.
Il est également peu marqué et forme autour des pores un manchon
plus ou moins complet visible en coupe transversale.
IV. — Rayons ligneux.
Les rayons sont hétérogènes (Kribs II A.), de forme effilée, vus en
coupe tangentielle, formés de cellules couchées avec des marginales
dressées. On observe quelquefois des rayons fusionnés verticalement.
En coupe tangentielle, les cellules couchées apparaissent quadran-
gulaires et arrondies, souvent séparées par de petits méats. On
mesure les diamètres suivants : 22 p X 22 p ; 27 p X 27 p ; 32 (x X
27 [x ; 33 [x x 33 p. ; 38 [x X 38 jx. La paroi des cellules couchées des
rayons est mince et d’épaisseur constante (double épaisseur : 5 p 5).
Certaines cellules couchées ont un contenu orangé, granuleux. Les
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 4, 1950.
36
— 526 —
rayons sont presque tous bisériés. Rarement on les trouve unisériés.
L extrémité des rayons bisériés peut être unisériée sur une longueur
assez grande (rare).
Les rayons ont une hauteur allant de 8 à 29 cellules couchées,
couvrant une longueur verticale de 247 y (8 cellules), 700 p. (21 cel-
lules), 85/ [i (29 cell.). On compte 9 rayons en moyenne au mm
horizontal tangentiel. Les rayons sont rapprochés. Ils.ne sont séparés
que par une seule fibre trachéide (22 p.) ou le plus souvent par deux
fibres (44 p.) qui les contournent en effectuant un trajet sinueux
(lame tangentielle), ou davantage, jusqu’à 6, mais plus rarement.
Les rayons sont très rapprochés et sensiblement de même longueur.
Il est souvent difficile de savoir si on se trouve en présence d’une
disposition typiquement étagée, bien que certains rayons soient
placés les uns après les autres et quelquefois à la même hauteur.
Les rayons sont disposés surtout en chicane.
V. — Canaux intercellulaires.
Dans les lames minces observées, on ne trouve aucune trace de
canal sécréteur normal ou traumatique, vertical ou horizontal.
B. AFFINITÉS
L’examen de nombreux plans ligneux nous a permis de rapprocher
notre échantillon fossile de celui de certains bois actuels apparte-
nant à la famille des Myristicaceae, qui est essentiellement tropicale.
Le rapprochement de l’aspect général peut se faire de façon satis-
faisante avec un bois actuel indo-chinois décrit par Lecomte 1
celui du Horsfieldia Irya Warb. (Lecomte, pl. VI) et avec un bois
actuel de Côte d’ivoire figuré par Normand 2, celui du Pycnanthus
Kombo Warb (D. Normand, pl. XVIII).
L’ouvrage récemment paru (1950) de C. R. Metcalfe et
L. Chalk3, rassemble de façon complète les descriptions des différents
plans ligneux des diverses familles de Dicotylédones. Leur examen
a permis de constater la quasi identité de structure de détail entre
notre plan ligneux fossile et certains plans ligneux actuels de la
famille des Myristicaceae (p. 1132).
!• Lecomte (H.). — 1926. — Les bois de V Indo-Chine. Agence économique de l’In-
dochine.
2. Normand (D.), 1950. — Atlas des bois de la Côte d' Ivoire (sous presse).
3. Metcalfe (C. R.) et Chalk (L.). — 1950. — Anatomy of the Dicotyledons. —
Oxford. — Clarendon Press, 2 vol. ; lxiv -j- 1500 p., 317 fig.
Bulletin du Muséum
PI. 1
Cl. Ed. Boureau Ateliers Mémln
59, rue de la Citadelle
Arcuell (Seine)
527 —
I. — Vaisseaux.
Les vaisseaux des Myristicaceae sont généralement de taille moyenne,
c’est-à-dire que leur diamètre tangentiel est compris entre 100 et 200 p.
Ils sont solitaires ou répartis en multiples de 2 ou 3 cellules. On en compte
typiquement de 2 à 6 au mm2. Les perforations sont à la fois simples ou
scalariformes (scalariformes simple ou composé). Les cloisons terminales
à ponctuations scalariformes légèrement obliques ont habituellement de
1 à 10 barres ; elles sont rares dans Horsfieldia, Pycnanthus et Virola. Les
ponctuations intervasculaires varient du type scalariforme ( Coelocaryon )
au type intermédiaire entre scalariforme et opposé avec perforations
allongées et très étroites (Gymnacranthus, Iryanthera et Knema ) au type
alterné avec grandes ponctuations ( Cephalosphaera , Horsfieldia et Pyc-
nanthus) pour aboutir aux ponctuations alternées et petites (Myristica
et Virola ). Les ponctuations communes aux vaisseaux et aux rayons et
parenchyme ligneux sont larges, ovales ou allongées horizontalement,
aréolées ou plus rarement simples. Les vaisseaux ont un contenu. Lon-
gueur moyenne 1 mm à 1mm 3.
II. Fibres.
Elles sont pourvues de nombreuses ponctuations sur les parois radiales
généralement pourvues quelquefois de petites aréoles. Elles ont le plus
souvent une paroi mince. Elles ne sont généralement pas septées mais on
peut rencontrer çà et là des fibres septées au milieu de fibres sans cloi-
sons. Longueur moyenne, 1 mm à 2 mm.
III. — Parenchyme.
a) Parenchyme paratrachéal. Ce tissu, peu développé, présent dans
toutes les espèces, est rare.
b) Parenchyme terminal. Il est généralement constitué par des bandes
de 2 ou plusieurs assises cellulaires, mais il peut manquer.
c) Parenchyme diffus. Il est souvent absent.
IV. — Rayons.
Ils sont, de façon typique, larges de 2 ou 3 cellules, de hauteur allant
jusqu’à 1 mm, au nombre de 6 à 15 par mm. Ils sont hétérogènes du type
Kribs II a ou II b ou quelquefois homogènes. Les cellules des rayons
peuvent contenir de l’huile ou des mucilages. Garratt 1 qui a étudié en
détail cette famille, signale des tubes tannifères très longs dans les rayons.
1. Garratt (G.. A.). 1933. Systematic anatomy of the Myristicaceae. — Trop,
woods. 35, pp. 6-48, 1933. ■
1933. — Bearing of ivood anatomy on the relationships of the Myristicaceae — Trop
woods. 36, pp. 20-42, 1933. ^
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 4, 1950.
36*
— 528 —
Les caractères de notre bois fossile rappellent bien ceux qui ont
été signalés dans les représentants actuels de Myristicaceae avec
lesquels il montre des affinités incontestables.
Nous les désignerons sous le nom de Myristicoxylon princeps
Ed. Boureau.
C. DIAGNOSES
t
Myristicoxylon n. gen. : Plan iigneux fossile correspondant à celui
des Myristicaceae actuelles.
Myristicoxylon princeps, n. sp, :
Bois secondaire hétéroxylé d’ Angiosperme. Zones annuelles d’accroisse-
ment peu marquées. Vaisseaux rares, au nombre de 4 au mm2, de taille
moyenne, de largeur tangentielle allant de 105 {i à 157 p, au contenu coloré,
avec ponctuations aréolées opposées, aplaties horizontalement, en files
horizontales. Cloison terminale oblique avec perforation scalariforme (rare)
et plus souvent simple (?). Parenchyme circumvasculaire et circummedul-
laire rares et peu nets. Rayons presque toujours bisériés, très rarement uni-
sériés ou localement trisériès, disposés en chicane. Fibres de type trachéide,
avec ponctuations aréolées, et une paroi mince.
D. AGE GÉOLOGIQUE
t
Selon le collecteur (Th. Monod), ce bois du Sahara soudanais
provient des couches d’Asselar d’âge Danien certain, comme l’in-
diquent les débris de Crocodiliens et les dents de Ceratodus qui ont
été découverts avec lui.
Le Ficoxylon cretaceum Schenk, trouvé dans le même gisement
Danien par le Professeur Th. Monod est une espèce surtout Ter-
tiaire ailleurs, notamment en Tunisie et en Egypte où il est Oligo-
Miocène.
Laboratoire d’ Anatomie comparée des Végétaux vivants et fossiles du Muséum.
V • ■ i
\
\
— 529 -
Sur deux Rudistes appartenant au genre Mitrocaprina
Boehm.
Par Guy Mennessier.
I. — Observations sur une Mitrocaprina du ravin
de Caprena (Grèce).
Les collections de l’École des Mines de Paris renferment un exem-
plaire de Rudiste plagioptychidé provenant de Caprena (Grèce),
comme le type de Mitrocaprina beotica (Mun.-Ch.), dont j’ai récem-
ment fait connaître les caractères x.
Il s’agit d’une valve gauche, polie et sectionnée, d’assez forte
taille. La nature du test et celle de la gangue sont respectivement
identiques à celles du type précédent. Il est donc très vraisemblable
que les deux fossiles ont été trouvés dans le même horizon strati-
graphique.
Sa charnière est analogue à celle de M. beotica (Mun.-Ch.). La
structure septale, bien que fort voisine, présente cependant quelques
caractères particuliers. La grande constance de la structure septale
des Plagioptychidés, dans le cadre d’une même espèce, ou lors de
la croissance, incite à considérer l’échantillon de l’École des Mines
comme appartenant à une espèce différente voisine de M. beotica
(Mun.-Cii.). Malgré l’absence de la valve droite, il est certain que
ce fossile appartient au genre Mitrocaprina. Il me paraît utile de
décrire cet exemplaire, tout imparfait qu’il soit, en raison de la
rareté des Mitrocaprina 2.
Mitrocaprina sp.
(Fig. 1-2)
Valve gauche : Charnière portée par un plateau cardinal peu large,
échancré en arrière par la fossette (36), comprenant d’avant en arrière,
l’impression musculaire ma, la dent AU prolongée vers l’intérieur par r
un septum (le reste est brisé).
1. Mennessier (G.). Description d’un Rudiste de l’Attique : Mitrocaprina beotica
Munier-Chalmas sp. ( Plagioptychus beoticus Munier-Chalmas). Bull. Muséum Paris
2e sér., t. XXI, n° 3, 1949, pp. 395-398, 3 lig. Cette note renferme la bibliographie
de la question.
2. Je suis heureux de remercier ici M. le Professeur Piveteau qui m’a permis
d’examiner cet échantillon, ainsi que M. Jodot.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 4, 1950.
— 530 —
Ligament i, en arrière du crochet, logé dans une dépression de la couche
interne tapissée par la couche externe, s’enroulant en un canal spiralé,
sous le crochet, en raison de l’enroulement de celui-ci. Impression mus-
culaire mp logée sur le bord de la cavité accessoire ca.
Test formé de deux couches, l’externe très mince et brune, l’interne
creusée de séries de canaux, occupant une zone allant de ma vers P IV.
Rangée proximale constituée en arrière du septum par des canaux
polygonaux assez larges, plus ou moins arrondis, au nombre d’au moins
sept, de la paroi distale desquels partent en général quatre septes se dicho-
Fig. 1. — Mitrocaprina sp. Section de la valve gauche ; le plan A A BU' est parallèle
à la commissure, le plan à droite de BB’ fait avec le précédent un angle de 25°.
Pour l’explication des lettres se reporter au texte ; l’élément noté x est un fragment
brisé, appartenant à la zone comprise entre ls septum et P IV. On notera la présence
de cavités arrondies et irrégulières dues à des lithopliages. La valve est très peu
usée et il ne manque pas de septes plus externes. (Grandeur naturelle, ainsi que
pour les figures suivantes).
tomisant une fois et s’anastomosant entre eux de manière à former deux
petits canaux polygonaux;, dans l’angle de deux canaux principaux, sur-
montant de courts canaux radiaires. En avant du septum, on reconnaît,
malgré la conservation défectueuse, quelques canaux polygonaux proxi-
maux et une rangée distale de canaux radiaires formés par des septes
se dichotomisant une ou deux fois.
Cavité intérieure divisée en deux par le septum ; cavité principale cp
diminuant rapidement en profondeur ; cavité accessoire ca étroite.
Valve globuleuse à crochet enroulé en spirale.
531 —
Ornementation faite de stries d’accroissement onduleuses, recoupées
par de très fines stries radiaires (sur les parties non usées).
Dimensions : L = 65 mm. ; H — 85 mm. ; E = 55 mm.
Localité : Ravin de Caprena (Grèce).
Etage : Santonien inférieur.
Rapports, et différences': La taille plus petite des canaux princi-
paux, entre le septum et P IV, le nombre double de canaux poly-
gonaux secondaires, l’allure de la structure septale en avant du
septum la distinguent de M. beotica (Mun.-Ch.). On ne peut la
confondre avec aucune autre espèce connue.
Fig. 2. — M. sp. Section de la même valve, passant plus loin de la commissure, faisant
un angle de 37° avec le plan AA'BB'. Les canaux et les septes sont très indistincts,
par suite d’un remplissage cristallin. Le cadre en trait continu montre la structure
de la région entourée d’un cadre en trait tireté, suivant une section passant 2 mm.
en avant. On remarquera le canal ligamentaire, dû à l’enroulement du crochet.
II. — Mitrocaprina corbarica, espèce nouvelle du Sénonien
DES CoRBlÈRES.
J’ai trouvé dans les collections Peron (laboratoire de Paléontologie
du Muséum) un Rudiste provenant du Sénonien de Fontfroide
— 532 —
(Aude), extérieurement semblable au Plagioptychus paradoxus Math.
Mais une fois sectionné, il s’est révélé être une Mitrocaprina typique,
d’espèce nouvelle, dont la diagnose est la suivante :
Mitrocaprina corbarica nov. sp.
(Fig. 3-8).
Valve droite : Charnière comprenant d’avant en arrière le muscle anté-
rieur ma fort large, la dent 3 b assez forte comprise entre les fossettes
(AU) et (P IV) et bordée en haut par une dépression, la fossette ligamen-
Fig. 3. — Mitrocaprina corbarica nov. sp. Section de la valve gauche par le plan aa’
(voir fig. 6). Pour l’explication des îettres se reporter au texte.
Fig. 4. — M. corbarica nov. sp. Section de la valve droite suivant le plan dd'.
taire l marginale, indentant le bord cardinal et prolongée vers l’extérieur
par un sillon, enfin le muscle postérieur mp.
Test formé de deux couches, l’externe brune et mince, l’interne épaisse
non creusée de canaux, teintée en jaune et rouge par Ja fossilisation.
Valve en forme de cône à axe incliné de 45° sur le plan commissural.
Crochet spiralé, très éloigné du bord cardinal, situé au sommet du cône,
où il entoure une petite surface de fixation. Sillon ligamentaire apparent,
aboutissant au crochet.
Ornementation faite de stries d’accroissement irrégulières (lorsque la
couche externe est érodée, la couche interne se montre parcourue de
fines stries d’accroissement concentriques.
Valve gauche : Charnière portée par un plateau cardinal assez large,
échancré en arrière par la fossette (3b), comprenant d’avant en arrière
l'impression musculaire ma, la dent Ail prolongée vers l’intérieur par
un septum ; puis au-delà de l’échancrure la dent P IV beaucoup plus
/
534 —
éloignée de l’axe rectiligne du bord ligamentaire que AIL Impression
musculaire mp étroite et logée sur le bord de la cavité accessoire ca.
Test formé de deux couches, l’externe brune et très mince, l’interne
teintée en jaune et rouge et creusée d’un système de canaux, occupant
une zone allant de ma à P IV.
De P IV au septum règne une l’angée de dix canaux polygonaux proxi-
maux des parois distales desquels partent des septes qui se ramifient
en général deux fois en formant des canaux radiaires. Quelques-uns
s’anastomosent entre eux en donnant des canaux polygonaux secondaires.
Les canaux polygonaux principaux d’abord ovales sous P IV, diminuent
de taille et deviennent irréguliers en arrivant au septum. En avant de
celui-ci, on trouve encore deux très petits canaux polygonaux, puis
seulement des septes se dichotomisant deux fois en général, en donnant
des canaux radiaires, comme chez les Plagioptychus.
Fie. 8. — M. corbarica nov. sp. Valve droite vue de façon à montrer la surface de
fixation, le crochet spiralé et le sillon ligamentaire.
Cavité intérieure divisée en deux par le septum : cavité principale cp
et cavité accessoire ca, occupée en partie par (36).
Valve convexe, un peu surbaissée, à crochet arrondi.
Ornementation faite de stries d’accroissement concentriques.
Dimensions : Valve droite : L = 46 mm. ; H = 72 mm. ; E == 49 mm.
— Valve gauche : L = 49 mm. ; H = 72 mm. ; E = 23 mm.
Remarques : Le test de la valve droite est creusé de cavités irré-
gulières dues à des animaux perforants, pouvant sembler être, au
premier abord, des canaux du test.
La valve droite est du type dit conique chez les Plagioptychus.
On sait que certaines espèces de ce genre, ainsi que des Mitrocaprina,
ont une valve gyropleuriformc. En fait, il n’y a pas de différence
de nature entre ces deux types de valves. Le mode conique, comme
le montre son crochet spiralé (que j’ai observé sur tous les Plagiop-
tychus à valve droite conique), dérive du mode gyropleuriforme.
535 —
non par une détorsion, mais par une croissance rapide en épaisseur ;
celle-ci éloigne le crochet du bord cardinal, en même temps qu’elle
dénude le sillon ligamentaire caché par l’enroulement. Dans le cadre
d’une même espèce la forme de la valve droite, bien qu’un peu
variable, ne passe jamais d’un mode conique à un mode gyropleu-
riforme.
Localité : Le type unique a été recueilli par Peron à l’W. de
l’Abbaye de Fontfroide (Aude), à 10 km. au S.-W. de Narbonne.
Une note 1 de cet auteur décrivant la stratigraphie des environs
de l’Abbaye permet de préciser le gisement. En effet, à la page 267,
il cite Plagioptychus paradoxus Math, accompagné de la faune du
Bois de Loumet. Il s’agit sûrement du type de M . corbarica nov. sp.,
cet échantillon étant l’unique exemplaire de Plagioptychidé figurant
dans la collection Peron avec l’étiquette collée de Fontfroide ;
de plus l’espèce nouvelle est extérieurement semblable à P. para-
doxus Math. Le gisement est indiqué sur le schéma de Peron,
p. 264 ; c’est l’affleurement de son septième niveau à Rudistes au S.
du ruisseau. Il me paraît correspondre à celui indiqué 300 m. au N.-W.
de la côte 171, sur la deuxième édition de la carte géologique de
Narbonne au 1 /80.000e, n° 244.
Etage : La même note précise que le type a été trouvé dans un.
couche calcaréo-gréseuse en compagnie de la faune du Bois de
Loumet ( Nerita Grossouvrei Cossm., des Trochus, des Turbo , quele
ques Nerinea et Cerithium, beaucoup de Polypiers et quelque-
Rudistes dont Praeradiolites plicatus (Lajard, Négrel et Tous
louzan) = Sphaerulites Desmoulinsi Math, cité par Peron. ..)-
sous un banc à Hippurites. Ce dernier et la couche précédente forment
le septième et dernier niveau à Rudistes reconnu à Fontfroide par
Peron. Il semble qu’on doive le rapporter au Santonien supérieur,
Rapports et différences : M. corbarica nov. sp. se distingue de
M. Vidali H. Douv., M. Tschoppi (Palmer), M. Palmeri Mac-
Gillavry par sa valve droite conique et sa structure septale bien
plus simple. Elle se sépare de M. beotica (Munier-Chalmas) et
de l’espèce qui l’accompagne à Caprena, au minimum par ses septes
plus dichotomisés, ses canaux secondaires plus irréguliers et son
absence totale de canaux polygonaux en avant du septum, exceptés
les deux immédiatement voisins. Des raisons analogues, complétées
par l’absence de canaux au-dessus de ma l’éloignent du génotype
M. Bayani (H. Douv.).
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
1. 1885. Peron (A.). Nouveaux documents pour l’histoire de la Craie à Hippurites.
B. S. G. F., 3® sér., t. XIII, pp. 239-271, 4 fig.
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART.
10-10-1950
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs 429
Communications :
J. L. Decerisy. Les artères du bulbe et de la protubérance chez certains
singes du Nouveau Monde. (Genres Ateles, Lagothrix, Eriodes. ....... 431
J. Bouchud. Le dimorphisme sexuel crânien chez les Carnivores 438
Ach. Urbain et G. Piette. Etude bactériologique de la Septicémie des Rats
musqués (Fiber zibethicus [L.]) 443
M. Jacquot. Diagnose céphalique et développement cérébral chez les Urodèles.
Comparaison entre Triturus helveticus et Amblystoma tigrinum 445
L. Fage. Sur un nouveau Cumacé de la côte occidentale d’Afrique. Eocuma
Cadenati nov. sp 450
M. André. Quelques mots sur les Enemothrombium de Berlese (Acariens). . . 453
M. Vachon. A propos d’un nouveau Scorpion de Mauritanie : Compsobuthus
Berlandi n. sp. 456
Ch. D. Radford. A révision of the fur Mites Myobiidae (Acarina) 462
J. Carayon. Nombre et disposition des ovarioles dans les ovaires des Hémip-
tères-Hétéroptères 470
G. Cherbonnier. Note sur une Holothurie dendrochirote de Dakar : Cladodac-
tyla senegalensis Panning 476
Cl.-Ch. Mathon. Notes pour servir à l’étude phytogéographique du Trentin
(Italie) 480
L. Dulau et H. Stehlé. L’évolution éco-phytosociologique du littoral de
l’Anse Dumont à la Guadeloupe (Antilles Françaises) 488
F. Gagnepain. Orchidacées nouvelles d’Indochine (suite) 502
C. Ginieis. Contribution à l’étude anatomique des plantules de Palmiers. (2) :
la plantule de Chamaerops humilis L 510
A. Guillaumin. Contribution à la flore de la Nouvelle Calédonie. XCVIII.
Plantes récoltées par M. Sarlin (suite) 518
E. Boureau. Etude paléoxylologique du Sahara (IX). — Sur un Myristicoxylon
princeps n. gen., n. sp., du Danien d’Asselar (Sahara soudanais) 523
G. Mennessier. Sur deux Rudistes appartenant au genre Mitrocaprina 529
EDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, PARIS Ve
Archives du Muséum, national d’ Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle). Ne paraît
plus depuis 1938. (Le volume : 1500 fr.).
Bulletin du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, abonnement annuel France, 1500 fr., Etranger, 2000 fr.).
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité ; un vol. 800 fr.).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933 ; prix du fascicule : 300 fr.).
Index Seminum Horti pariensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 600 fr. ;
Étranger, 900 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France, 500 fr.,
Étranger, 600 fr.).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l'Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’ Agronomie coloniale; paraît depuis 1921.
Abonnement annuel : 1000 fr.
Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, Laboratoire de Crypto-
gamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 400 fr., Étranger,
600 fr.).
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur Mme Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 600 fr.,
Étranger, 900 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeur M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie. Paraît depuis
1928 ; abonnement France et territoires d’ Outre-Mer, 500 fr., Étran-
ger, 800 fr.).
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 500 fr. ; Étranger,
900 fr.).
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART. 10-10-1950
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome XXII
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N° 5. — Octobre 1950
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
PARIS-V"
REGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
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Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1 /2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
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suivant.
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numéro ultérieur.
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TIRAGES A PART
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numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
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au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1950. — N° 5
380e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
26 OCTOBRE 1950
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR R. HEIM
MEMBRE DE L’iNSTITUT
ACTES ADMINISTRATIFS
M. Maurice Blanc est nommé Assistant stagiaire au Laboratoire des
Pêches et Productions coloniales (A. m. du 15-ix-1950).
M. Georges Tendron est nommé Assistant stagiaire au Service de
Muséologie (A. m. du 23-X-1950).
Mlle Thérèse Rivière, Assistant, obtient une prolongation de congé de
6 mois pour raison de santé (A. m. du 18-vm-1950).
M. Charles Roux, Assistant, est détaché pour 5 ans auprès du Ministère
de la France d’Outre-Mer (A. m. du 20-ix-1950).
MIle Germaine Davant, Aide-technique, obtient un congé d’inactivité
d’un an, à compter du 1er janvier 1950 (A. m. du 23-X-1950).
M. Jacques Montigny est titularisé dans les fonctions de Garçon de
laboratoire (A. m. du 26-vii-1950).
Mme Henriette Le Perff, MM. Henri Gélard, Alfred Benoiston
(A. m. du 26-vii-1950) ; et François Seite (A. m. du 4-X-1950) sont titula-
risés dans les fonctions de Gardien de galeries.
M. Marcel Demutrecy est nommé Gardien de galeries (A. m. du 2-x-
1950).
Par Arrêté ministériel du l-viu-1950, l’arrêté d’admission à la retraite
de MM. Emile Tricottet, Jules Delier et Albert Le Perff est rapporté*
Mmes Marie Miciiard et Henriette Bazot ; MM. Emile Goubet, Marcel
Bodin et Jean Voisin sont nommés Agents du cadre complémentaire
de service (A. m. du 27-vii-1950).
M. Elie Cezac, Sous-brigadier des gardiens de galeries est admis à la
retraite (A. m. du 10-vu-1950).
La démission de M. Jean Laude, Aide-technique, est acceptée (A. m. du
9-X-1950).
M. le Président a le regret de faire part du décès de M. F. Angel, Assis-
tant honoraire au Muséum, survenu le 14 juillet 1950.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 5, 1950.
37
— 538
DISTINCTIONS HONORIFIQUES
M. le Professeur Yves Le Grand est nommé Chevalier de la Légion
d’honneur (Décret ministériel du 19- vii 1-1950).
M. Raymond Luron, Sous-Directeur de Laboratoire, est nommé Che-
valier de la Légion d honneur (Décret ministériel du 22-viii-1950).
Mme Gabrielle Duprat, Bibliothécaire en chef, est nommé Chevalier
de la Légion d’honneur (Décret ministériel du 31-vn-1950).
Sont nommés Chevaliers du Mérite Agricole :
Mlle Marie-Louise Pasquier, Assistante ; MM. Robert Laurent, Aide-
technique et Raymond Gros, Jardinier permanent (A. m. du 4-vn-1950).
Sont nommés Officiers de l’Instruction publique :
M. Camille Guinet, Jardinier-Chef et Mlle Denise Allègre, Commis
de bibliothèque (A. m. du 30-vi-1950).
Sont nommés Officiers d’Académie :
Mme Valentine Allorge, Chargée de Recherches au CNRS ; Mlle Mar-
celle Bouteiller, Assistant ; MM. Théophile Garraud, Aide-technique,
Fernand Malgras, Agent de bureau, Louis Cabus, Adjudant des gardes,
Albert Fargeas, Jardinier permanent, Henri Fleurance, Gardien de
galeries et René Leboime, Attaché au Laboratoire de Cryptogamie
(A. m. du 30-vi-1950).
DONS D’OUVRAGES
René Abrard. — Géologie régionale du Bassin de Paris. 1 vol. in-8°,
397 p., 34 fig., Payot édit., Paris, 1950.
Le Bassin de Paris, berceau de la Géologie stratigraphique et l’une des
régions les plus étudiées sous ce rapport, n’a été l’objet d’aucun travail de
synthèse depuis quarante ans. Pendant cette période, un nombre très
important de notes et mémoires, est venu s’ajouter à une bibliographie
déjà très compliquée, de sorte qu’il est devenu très difficile de se faire
rapidement une idée sur la constitution géologique et la structure de cette
vaste région. Le présent livre comble cette lacune. Il est présenté sous la
forme régionale en onze chapitres : la Lorraine, la Champagne, la Bour-
gogne et le Nivernais, le Berry, le Seuil du Poitou et ses abords, l’Anjou
et la Touraine, le Maine et le Perche, la Normandie, la Picardie et l’Artois,
TIle-de-France, ^Orléanais, dans chacun desquels on trouvera une étude
détaillée accompagnée d’une abondante bibliographie.
E. Séguy. La Biologie des Diptères, 609 p.. 500 fig., 7 pl. col.,
3 pl. n. in Encyclopédie Entomologique, sér. A., XXVI. Leche-
valier, édit., Paris, 1950.
Le présent ouvrage inventorie les actions les plus caractéristiques des
représentants typiques des cent vingt familles composant l’ordre des
Diptères.
— 539 —
Les faits biologiques qui illustrent la vie de ces Insectes ont été relatés
par l’auteur qui a lui-même été témoin du comportement d’un grand,
nombre d’entre eux observés en liberté.
La compréhension du texte est facilitée par de très nombreuses illus-
trations dont la plupart sont inédites.
Séguy a préféré, dans ce travail, abandonner provisoirement les noms
tirés de la nomenclature de Meigen et conserver les noms de genres ou
d’espèces liés aux nombreux travaux publiés depuis plus d’un siècle. Cet
abandon rendra un plus grand service à l’étude des Diptères que l’intro-
duction de noms nouveaux qui ne sont cités dans aucune des observations.
E. W. Hendy. More about Birds, 224 p., 15 pi. ph. Eyre et Spottis-
woode édit., Londres, 1950.
Comme le suggère logiquement son titre, cet ouvrage, qui vient aug-
menter le nombre des publications illustrées parues récemment en Grande-
Bretagne et relatives à des observations sur la vie des Oiseaux en ce pays,
ne saurait avoir la prétention d’apporter beaucoup de nouveauté sur un
sujet si fréquemment traité. D’ailleurs la mentalité et la conception litté-
raires des biologistes anglais dans ce domaine procèdent actuellement
d’un sens assez uniforme pour ne plus éveiller chez le lecteur grande
curiosité. L’auteur, E. W. Hendy, se montre un fervent de 1’ « Ornithologie
sur le vif », il y consacre ses peines, ses loisirs, — et ne se départit pas de
l’habituelle façon, un peu romanesque, d’exprimer ses sentiments admi-
ratifs, si fort en usage parmi ses compatriotes de l’heure présente. Les
chapitres consacrés aux réactions des Oiseaux en face des rigueurs d’un tout
récent hiver sont sans doute les mieux venus pour les détails pittoresques
et vécus qu’ils apportent sur ce sujet.
Le volume, édité avec soin quant au texte, est illustré de quinze planches
photographiques, qui, malgré l’intérêt de certaines d’entre elles, sont pour
la plupart médiocrement tirées et procèdent en outre d’une présentation
« moderne » assez déplaisante. Que l’on est donc loin, parmi toutes les
éditions actuelles, de cette illustration de haute qualité par laquelle se dis-
tinguaient les ouvrages même d’il y a vingt ans !
(J. Berlioz).
INFORMATIONS
Le 21 juillet 1950, le Docteur R. C. Murphy, Directeur du service
d’Ornithologie au Muséum d,’ Histoire Naturelle de New-York et qui était
venu en Europe à l’occasion du Congrès international d’Ornithologie à
Upsala, a fait, à l’Amphithéâtre d’Entomologie du Muséum, une confé-
rence sur les plus récentes recherches faites en Nouvelle-Zélande, sous sa
direction, au sujet des MOAS (Dinornithidés) .
Cette conférence était accompagnée de remarquables projections photo-
graphiques, en couleurs pour la plupart, représentant différents- aspects
de la nature en Nouvelle-Zélande et entre autres les terrains riches en
ossements, où ont eu lieu ces fouilles.
Le conférencier, qui, accompagné de Mrs. Murphy, a dirigé tous ces
travaux, a rappelé l’histoire de la découverte de ces énormes Oiseaux
— 540
aptères que sont les Moas, actuellement éteints, et a souligné que les
quelques centaines d’individus trouvés au cours de ces nouvelles fouilles
(dont quelques-uns en si remarquable état de conservation que l’on a pu
analyser leur contenu stomachal) permettaient à la fois de suivre leur
évolution au cours des âges et de connaître approximativement les détails
de leur biologie. C’est ainsi que certaines espèces se sont révélées des
Oiseaux forestiers, d’autres au contraire des habitants de zones décou-
vertes, l'ensemble comportant un certain nombre de types très différents
les uns des autres.
Le conférencier a montré, par l’étude des terrains où ont été retrouvés
ces restes, que l’extinction de la plupart (les espèces était antérieure à
l’arrivée de l’homme en Nouvelle-Zélande et imputable par conséquent
seulement à des phénomènes naturels (inondations post-glaciaires, etc.).
Pourtant il existait encore quelques survivants lors de l’arrivée des Maoris
dans le pays, et ceux-ci ne sont responsables que de l’extermination de ces
derniers Moas, au cours de la période moderne.
(J. Berlioz).
541
Allocution prononcée aux obsèques de M. F. Angel,
ASSISTANT HONORAIRE AU AluSÉUM, LE 17 JUILLET 1950.
l’ar AT. le Professeur L. Bertin.
MadAM K,
Avant de conduire loin de nous celui qui fut si longtemps notre
collègue et ami, permettez-moi d’évoquer en quelques mots, pour
les personnes ici présentes, ce qu’ont été ses titres et ses mérites.
Fernand Angel est entré au Muséum, en qualité de Préparateur
auxiliaire, en 1905 et y a poursuivi toute sa carrière comme Assistant,
puis comme Assistant honoraire et Chargé de recherches, jusqu’en
1950. Quarante-cinq années de présence, — presque un demi-siècle,
— dans un laboratoire qu’il aimait par dessus tout, où il venait
chaque jour avec une régularité ponctuelle, et où s’est accomplie
pour lui la plus étonnante métamorphose de l’artiste qu’il était à
l’origine en scientiste, du dessinateur scientifique en savant haute-
ment estimé.
Dès scs débuts au Muséum, Angel eut la chance de travailler
sous la direction de deux maîtres des plus dilliciles à contenter : le
Professeur Vaillant et son Aide-naturaliste Mocquaiid. Ayant
remarqué la précision de son esprit et son grand talent d’observation,
ces savants eurent l’heureuse inspiration de ne le point cantonner
exclusivement dans le dessin scientifique, mais de lui demander
davantage en l’orientant vers la recherche.
S’il est assez rare qu’un artiste de nos jours consente à se plier
à la rigueur d’une représentation exacte de l’animal ou de la plante,
Angel sut au contraire s’asservir à ce travail ingrat et méticuleux.
Dès 1907, il publiait une note consacrée à la description des repliles
de la Côte d’ivoire.
C’est de cette époque déjà lointaine que date son orientation défi-
nitive vers l’herpétologie. Bien qu’il ail collaboré à plusieurs reprises
à des travaux iehthyologiques, notamment avec le Professeur Roule,
son second patron, c’est toujours aux reptiles qu’il est revenu sans
cesse et c’esl en herpétologie qu’il s’est acquis une réputation mon-
diale.
Pendant plus de trente ans après la mort de Mocquard, il a été le
seul herpétologiste français. C’est lui seul qui a reçu, déterminé,
décrit, figuré, puis catalogué les innombrables spécimens de ser-
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 5, 1950.
— 542 —
pents, de lézards et de tortues envoyés de toutes les parties du
monde au Muséum d’Histoire naturelle.
C’est d’ailleurs surtout aux reptiles africains et malgaches qu’il
a donné tous ses soins. Dans ce domaine, il était passé maître au
point que le célèbre herpétologiste Boulenger, directeur du British
Muséum, ne manquait jamais de le consulter pour l’établissement
de ses catalogues. Citer tous les ouvrages purement scientifiques de
notre collègue serait fastidieux. On reste confondu par la somme des
notes, mémoires et gros volumes publiés par lui de 1920 à 1950.
Ayant acquis une vaste érudition en herpétologie, sollicité en
même temps par divers éditeurs désireux d’inscrire son nom parmi
ceux de leurs collaborateurs, Angel a publié des ouvrages plus
proprement utilitaires comme sa Faune de France des reptiles et des
batraciens, ou des ouvrages de haute vulgarisation comme ses Atlas
des batraciens et reptiles , sa Vie et mœurs des batraciens, sa Vie et
mœurs des serpents, enfin comme son livre sur les Caméléons qui eut
l’honneur d’une traduction italienne.
Je vous ai dit que la renommée scientifique de Fernand Angel
dépassait nos frontières. En voici deux preuves parmi d'autres.
Depuis une dizaine d’années, Angel était membre élu de la Société
américaine des ichthyologistes et herpétologistes, une des plus
importantes sociétés de ce genre dans le monde entier. D’autre
part, quand je suis allé récemment au British Muséum, j’ai eu la
fierté de m’entendre dire par le directeur de ce grand institut scien-
tifique, l’herpétologiste ParIcer, qu’il estimait Angel pour la préci-
sion de ses diagnoses et l’ampleur de ses connaissances sur le monde
des reptiles.
Cette fierté qui fut mienne de compter à mon laboratoire un tel
savant, nous la partageons tous au Muséum et sommes heureux,
Madame, de vous en faire hommage. Que ce soit une consolation
pour vous de savoir que le nom de votre mari ne s’est pas éteint avec
lui-même et qu’il lui survivra longtemps encore dans la mémoire
de tous ceux qui l’ont connu et de tous ceux qui travailleront sur ses
traces.
Au nom du Muséum national d’Histoire naturelle et du labora-
toire que votre mari a contribué à illustrer, je vous adresse, Madame,
ainsi qu’à votre famille, mes condoléances les plus émues et vous
exprime une dernière fois la part que nous prenons à votre immense
chagrin.
— 543
COMMUNICATIONS
Inventaire des collections ostéologiques du Département
d'Antiiropologie i>u Musée dic l’Homme. 1
Par Henri Y. Vallois
PROFESSEUR AU MUSÉUM.
Les collections ostéologiques du Laboratoire d’Ethnologie ont un
long passé. Dans sa leçon inaugurale, Hamy a retracé en détail leur
histoire 2. La pièce la plus ancienne porte la date d’entrée de 1749.
Mais le premier inventaire officiel ne remonte qu’à 1857 : il y avait
déjà à cette époque 860 crânes. En 1867, ce nombre s’élevait à 1485.
Il s’est largement accru depuis.
Après le transfert du Laboratoire d’Ethnologie au Musée de
l’Homme, en 1938, crânes et squelettes furent hâtivement déposés
dans le magasin du département d’Anthropologie. L’installation des
salles publiques de ce département absorba toute l’activité du per-
sonnel. Cette installation terminée, la guerre empêcha la mise en
ordre des collections. En décembre 1941, elles n’avaient toujours
qu’un classement de fortune. Elles avaient du reste besoin d’être
complètement révisées. Beaucoup de pièces avaient été détériorées
pendant leur long séjour dans la galerie d’Anthropologie du Muséum :
d’autres l’avaient été pendant le transport. LTn certain nombre
avaient perdu leurs numéros.
Fait plus grave et qui, depuis longtemps, apportait une grande
gêne aux recherches : aucun catalogue systématique de ces col-
lections n’avait jamais été établi. Leur seul registre d’inventaire
était celui sur lequel étaient portées, par ordre de dates, les entrées
annuelles et qui contenait, sans discrimination, toutes les acquisi-
tions de collections quelle qu’en fût la nature : squelettes humains ou
animaux, photographies, instruments, moulages, pièces archéolo-
giques, etc. La formation d’une série ostéologique déterminée, le
récolement de crânes ou de squelettes correspondant à une région
t. Cette note avait été rédigée en février 1945. Des raisons indépendantes de ma
volonté en ont alors empêché la publication. Les chiffres donnés dans l’inventaire ont
été mis à jour au 1er juin 1950.
2. IIamy (E.). La collection anthropologique du Muséum national d’Histoire natu-
relle. L’ Anthropologie, t. 18, 1907, p. 257.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI 1, n° 5, 1950.
ou à une époque précises étaient, de ce chef, extrêmement difficiles,
voire souvent impossibles. La valeur du remarquable instrument de
travail constitué par les collections du Laboratoire en était forte-
ment diminuée. Cet état de choses avait, à maintes reprises, suscité
des critiques. 11 ne pouvait se prolonger.
Dès le mois de février 1942, un rangement systématique a été
entrepris. Toutes les pièces ont été revues une à une. Celles qui
étaient défectueuses ont été restaurées. Les déterminations ont été
contrôlées et, si nécessaire, rectifiées. Os et moulages ont été classés
dans les armoires suivant un ordre à la fois géographique et histo-
rique, des indications portées sur chaque meuble permettant de
repérer immédiatement la place d’une pièce déterminée. Un double
catalogue sur fiches a été établi.
Ce travail considérable, qui a nécessité le dépouillement complet
des archives du Laboratoire, a duré deux ans et demi. Organisé
suivant un plan mûrement préparé, il a été réalisé, sous ma direction,
et sous la surveillance effective de M. Lester, au zèle et au dévoue-
ment duquel je tiens à rendre, à cette occasion, hommage, par
l\jlles Mollon et de Lestrange, aides-technique du Laboratoire,
et M. IIartweg et Mlle de la Jarrige, alors membres des chantiers
de chômage intellectuel. Grâce à tous ces efforts, il est enfin possible
d’avoir une idée exacte du matériel ostéologique des collections et
d’en connaître la répartition. Les travaux à venir s’en trouveront
grandement facilités.
Crânes et squelettes ont été répartis en un certain nombre de
sections.
1° Anatomie normale et pathologique. — Cette section comprend
749 crânes et 38 squelettes complets, plus un grand nombre d’autres
os. Je citerai dans cet ensemble : 52 crânes de foetus, 152 de nou-
veaux-nés et enfants de divers âges, 141 atteints de déformations
ou de lésions pathologiques. 128 crânes font partie de la collection
Gall et 82 de celle de Dumoutier. 167 pièces pathologiques pro-
viennent des collections réunies par Daubenton et dont le cata-
logue avait été établi vers 1790.
2° Paléolithique. — Les collections ostéologiques de cette section
appartiennent au Paléolithique européen ; un certain nombre des
pièces qu’elles contiennent sont des documents extrêmement rares
et. d’une inestimable valeur au point de vue de la paléontologie
humaine.
L’Homme de Néanderthal est représenté par une série comme il
n’en existe nulle part ailleurs : le squelette de la Chapelle-aux-Saints,
don des abbés Bouyssonie, les deux squelettes de la Ferrassie, don
du Dr Capitan, les crânes de La Quina, don du Dr Henri-Martin,
les mandibules de Malarnaud et d’Arey-sur-Cure. Le Paléolithique
545 —
supérieur est moins non riche : l’ensemble des squelettes de l’abri de
Cro-Magnon, un des squelettes des grottes de Menton, diverses séries
des Eyzies et des Pyrénées. Je signalerai encore la présence, dans
cette section, de pièces qui ont eu leur heure de célébrité, quoiqu’elles
soient en réalité post-paléolithiques : mandibule de Moulin-Quignon,
crânes et ossements de Grenelle et de Clicliv. Grâce à Mlle Henri-
Martin, la Laboratoire s'est enrichi récemment du crâne d’âge pré-
wurmien de Fontéehevade. C’est la plus ancienne pièce humaine
découverte jusqu’ici en France.
3° France. — 1247 crânes et 27 squelettes, classés comme suit :
a) Néolithique et premiers âges des Métaux : 850 crânes, 3 sque-
lettes et un très grand nombre (plus de 150 caisses d’ossements
divers. Des crânes, 529 proviennent du bassin de Paris et 233 du
Massif Central. C’est parmi les premiers que se trouvent 252 crânes
de la vallée du Petit-Morin et des grottes sépulcrales de Baye, qui
constituent certainement la plus grande série néolithique connue
jusqu’ici. C’est dans les seconds, d’autre part, que se range la très
belle collection recueillie par le Dr Prunières dans les dolmens et
grottes sépulcrales de la Lozère, avec les premiers cas connus de
trépanation préhistorique.
h) Temps historiques, jusqu’à la fin du Moyen-Age : 697 crânes et
6 squelettes.
c) De la fin du Moyen Age à l’époque actuelle : 532 crânes et
21 squelettes. Je citerai dans cette catégorie une importante série
de crânes des cimetières parisiens (310 crânes) ainsi que ceux des
Auvergnats de la collection Roujou (94 crânes).
4° Europe sans la France. — 614 crânes et 19 squelettes avec
divers os isolés. Les principaux groupes sont ceux d’Italie (113 crânes
dont une série d’époque romaine et une de sépultures étrusques),
de Russie (146 crânes dont 53 des kourganes, collection Iwanowski)
et de Roumanie (50 crânes). A citer aussi, parmi les pièces particu-
lièrement importantes, 16 crânes de Lapons et 26 de Tziganes
d’Europe centrale.
5° Asie. — 1190 crânes et 88 squelettes complets ainsi répartis :
a) Proche-Orient : 236 crânes. Beaucoup de ceux-ci proviennent
de sépultures anciennes de Syrie (Enéolithiques de Byblos, Phéni-
ciens anciens, premiers habitants de Palmyre), Mésopotamie (pre-
mières dynasties de Suse) et Iran (série protohistorique de Sîalk).
h) Inde et Ceijlan : 88 crânes, dont un certain nombre des tribus
primitives du Sud-Ouest de l’Inde (collection Lapique).
c) Asie centrale : 197 crânes dont une série des kourganes de la
Sibérie (collection de Baye).
d) Extrême-Orient : 669 crânes, parmi lesquels 386 d'anciens
— 546 —
Japonais accompagnés de tout ou partie de leur squelette (collection
Steenackers), 11 d’ Aïnou, et 192 d’Indochine ; 40 de ces derniers
datent des époques préhistoriques, Néolithique ou Mésolithique
(coll. Mansuy et Fromaget), et appartiennent aux couches méla-
nésienne et indonésienne qui ont contribué au peuplement primitif
de la péninsule.
0° Afrique. — 2.829 crânes et 150 squelettes dont les plus impor-
tantes séries sont les suivantes :
a) Berbérie : 345 crânes dont 178 d’Algérie ; un certain nombre de
ceux-ci proviennent de tombeaux romains ou puniques, ou encore de
dolmens ou tombes pré-romaines.
b) Canaries : 460 crânes avec 12 squelettes et un lot considérable
d’ossements divers ; presque toutes ces pièces sont antérieures à
la conquête espagnole et correspondent à l’ancienne population des
Guanches (collections Verne au et Ripoche). C’est la plus impor-
tante collection qui existe de ce peuple disparu.
c) Egypte : 529 crânes provenant en presque totalité de momies
échelonnées depuis la IVe dynastie jusqu’à l’époque grecque (col-
lection Mariette).
d) Afrique occidentale : 503 crânes venant du Sénégal, du Soudan,
de la Guinée, du Dahomey, des territoires du Niger, etc... La plus
importante série comprend 131 crânes de Dogon des falaises de
Bandiagara (mission Griaule, Dakar-Djibouti).
e) Afrique orientale : 284 crânes dont 70 de Nubiens d’Eléphan-
tine et 89 d’ Abyssins et Somali.
/) Afrique équatoriale : 296 crânes ; les Négrilles y sont repré-
sentés par 1 1 squelettes complets et 21 crânes isolés. C’est la seule
série réunie jusqu’ici sur cette race.
g) Afrique méridionale : 373 crânes dont 273 avec 18 squelettes
de Madagascar, et 12 crânes et 2 squelettes do Khoisan (parmi les-
quels le squelette de la Vénus hottentote étudiée par Cuvier).
7° Amérique. — 2258 crânes avec 180 squelettes et un très grand
nombre d’ossements isolés.
a) Eskirno : 70 crânes et 7 squelettes, la plus grande partie étant
constituée par le matériel recueilli au Groenland par la mission
à ICTOR.
b) Etats-Unis et Canada : 91 crânes.
c) Mexique et. Amérique centrale : 324 crânes et 30 squelettes dont
159 Californiens anciens provenant en grande partie de la collection
de Cessac.
d) Amérique du Sud : 1761 crânes et 139 squelettes de toutes les
parties du continent. Les plus importantes séries sont celles d’Equa-
teur (271 crânes, collection Rivet), du Pérou (599 crânes, collée-
— 547 —
tiens df, Cessac, Bekthon, Ber, Wiener), de Bolivie (415 crânes,
collection de Crequi-Montfort) et de Patagonie (116 crânes,
collection de là Vaulx) ; il faut encore citer 11 crânes et 14 sque-
lettes de Fuégiens (mission du Cap Horn).
8° Océanie. — 84 crânes et 122 squelettes complets, soit :
a) Malaisie : 447 crânes dont 281 des Philippines (collection
Marche et collection Montano-Rey) ; parmi ceux-ci 28 crânes
et 32 squelettes complets proviennent de Négritos, et une cinquan-
taine de crânes anciens ont très probablement appartenu à la même
race.
b) Australie : 33 crânes avec 2 squelettes.
c) Tasmanie : 10 crânes.
d) Mélanésie : 513 crânes dont 213 de Nouvelle-Calédonie, 66 des
îles Loyauté et 125 des Nouvelles-Hébrides.
e) Polynésie et Micronésie : 474 crânes dont 58 des îles de la
Société et 78 de l’île de Pâques.
L’ensemble des pièces qui précèdent forme un total de :
12.203 têtes osseuses et 627 squelettes
auxquels il faut ajouter un nombre extrêmement considérable
(plusieurs milliers) d'os isolés.
Les collections du département d’anthropologie comprennent
encore près de 2.500 moulages, des momies, des cerveaux et des
pièces conservés en bocaux, une très importante série de cheveux,
enfin une grosse série d’anatomie comparée. Tous ces matériaux
ont été, eux aussi, classés et numérotés. Toutes les fiches ont été
établies en double exemplaire, l’un de ceux-ci étant inclus dans un
fichier correspondant à chaque catégorie de pièces (crânes, sque-
lettes, moulages, etc.), l’autre mis, avec une marque indicative de sa
nature, dans un fichier général à la fois géographique et chronolo-
gique. Il est ainsi possible de se rendre compte immédiatement des
documents anthropologiques de toute nature possédés par le Labora-
toire sur un groupe donné.
La totalité des séries d’anthropologie anatomique du .Musée de
l’Homme forme ainsi un ensemble extrêmement riche et qui repré-
sente certainement, sinon la plus vaste des collections ostéologiques
existantes, du moins une des deux ou trois plus vastes. Sa valeur
ressort à la fois du nombre des pièces qu’elle contient et de la rareté
de certaines. Des séries comme celles de ses Hommes fossiles, de ses
Guanches, de ses Négrilles, de ses Négritos, sont pour le moment
uniques dans le monde entier.
Cette très belle collection n’est cependant pas la seule de ce
genre à Paris. Une autre existe, constituée par les séries du Labora-
toire d’ Anthropologie de l’Ecole pratique des Hautes Etudes et de
548
la Société d’ Anthropologie de Paris. Réunies sous le nom de Musée
Broca, elles comprennent approximativement G. 500 crânes et
230 squelettes auxquels s’ajoutent un nombre extrêmement considé
rable de moulages, de pièces en bocaux et de séries d’ostéologie com-
parée1. Sans avoir l’étendue de celles du Musée de l’Homme, elles
forment donc, elles aussi, une très importante collection et qui ren-
ferme également beaucoup de spécimens précieux et rares. Déposée
actuellement à la Faculté de Médecine, cette collection va être trans-
portée au Musée de l’Homme. Dès que l’obstacle constitué par le
manque de place aura pu être levé, dès que la fusion sera faite, les
collections ostéologiques ainsi groupées deviendront vraiment les
premières du monde. Aucun Musée ou Laboratoire, en Europe ou
ailleurs, ne pourrait offrir à ceux qui étudient le squelette des races
humaines, des ressources comparables à celles qui seront alors réunies
au Palais de Chaillot.
1. Vallois (H. Y.). Le Laboratoire Broca. Bulletins et Mémoires de la Société d’ An-
thropologie de Paris, 1940, pp. 1-18. Ce travail contient un inventaire sommaire des
-collections du Musée, classées et mises en fiches sous ma direction en 1938-39.
549
Compte-rendu sommaire jeune mission
.1 LA STATION BALEINIÈRE DU CAP LOPEZ [GABON).
Par Paul Budker.
La présence des Mégaptères (. Megaptera nodosa, Bonn.) le long
des côtes de l’Afrique Equatoriale Française et jusque dans le
Golfe de Guinée, est un fait reconnu depuis de longues années.
Après leur séjour dans l’ Antarctique, pendant l’été austral (sensi-
blement de novembre à avril ), ces Cétacés remontent vers les régions
tropicales et équatoriales, où on les trouve de juin à octobre. Cette
migration annuelle avait, dans un proche passé, engagé plusieurs
entreprises à exploiter les Mégaptères fréquentant ainsi les Côtes
de nos Territoires d’Outre-Mer, et en particulier la région du Cap
Lopez, au Gabon. Ce point présente des facilités exceptionnelles
car les fonds y sont tels qu’un grand navire peut approcher de terre
de façon à s’y amarrer en aussi grande sécurité que dans un port
bien abrité.
Avec des fortunes diverses, les expéditions baleinières au Cap
Lopez se succédèrent à partir de 1912 jusqu’en 1937. La production
d’huile variait de 11.000 à 20.000 barils1 par saison, la production
d’avant la première guerre mondiale marquant un maximum :
63.050 barils en 1913, 50.500 barils en 1914. Il est vrai qu’à cette
époque, où n’existait aucune réglementation, on comptait jusqu’à
6 et 7 navires-usines dans les eaux gabonaises. Le nombre de Cétacés
capturés (des Mégaptères en très grande majorité) oscillait entre
300 et 1.000 têtes, suivant les années. La dernière expédition, avant
la guerre de 1939-45, eut lieu pendant l’été 1937 : 298 Mégaptères
donnèrent 13.778 barils d’huile.
Avec la pénurie de matières grasses qui a marqué la période de
guerre et les années qui suivirent, la reprise de cette exploitation
avait été étudiée dès 1944, mais sur des hases assez différentes.
D’une part les besoins mondiaux en graisses alimentaires nous
imposaient d’exploiter une richesse se trouvant, pour ainsi dire,
à portée de la main. D’autre part, il ne pouvait être question de
revenir aux massacres inconsidérés d’autrefois, qui auraient infail-
liblement amené la destruction du stock. Depuis la première Confé-
rence Baleinière de Londres (1937), des mesures de protection très
1. Le baril est l’unité communément «adoptée par tous les baleiniers du monde.
Il y en a six dans la long ton de 1.016 kgs.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 5, 1950.
550 —
strictes avaient été étudiées, et appliquées. Et dès 1945, les Nations
baleinières ont repris contact dans ce dessein ; en 1946, la réunion
de Washington a créé une Commission Baleinière Internationale dont
le rôle est d’établir et de maintenir « un système de réglementation
« internationale afin d’assurer, de manière rationnelle et efficace,
« la conservation et l’ accroissement des Cétacés ».
Mettant à profit certaines dispositions de cette Convention,
une Société baleinière Franco-norvégienne, la Sopecoba, a commencé
ses opérations au Cap Lopez pendant la saison 1949, et les a pour-
suivies en 1950. Le Ministère de la France d’Outre-Mer et l’Institut
d’Etudes Centrafricaines, de Brazzaville, dirigé par Mr le Professeur
J. Trochain, ont bien voulu me charger d’une mission en vue
d’étudier sur place les détails d’une Industrie qui a maintenant pris
un rang fort important dans les productions de l’Afrique Equatoriale
Française (le 2e pour le Gabon, le 3e pour l’ensemble du Territoire,
après les Bois et le Coton).
Le fonctionnement de la station du Cap Lopez est organisé de la
façon suivante :
Un navire-usine, le Jarama, est amarré à proximité de la station
à terre, qui comporte une plate-forme de dépeçage, une batterie
de 24 bouilleurs, un slip de halage, une usine de traitement de guano,
des bâtiments annexes : forge, atelier de mécanique, de menuiserie,
etc., ainsi que les logements pour le personnel à terre. La flottille
de chasse compte sept unités. Le personnel baleinier proprement dit
est entièrement composé de Norvégiens, et comprend environ
300 hommes ; une centaine d’autochtones sont employés à terre
pendant la saison.
Le dépeçage se fait en deux temps : le lard des Cétacés ainsi que la
mâchoire inférieure, sont prélevés le long du bord et traités sur le
Jarama. La carcasse, ainsi préalablement dépouillée, est ensuite
halée sur la plate-forme construite à terre, où on achève de la dépecer,
les quartiers de viande et les viscères étant traités dans les bouilleurs
disposés sous cette plate-forme.
La seule espèce exploitée est le Mégaptère, ou Jubarte. Line
autre espèce se rencontre également dans la région : la « Sei-whale »,
Balaenoptera borealis Less., mais les harponneurs ne la chassent pas,
car elle donne très peu d’huile. Exceptionnellement, un specimen
de cette espèce (le seul de toute la saison) a été capturé pendant
mon séjour. Je reviendrai ultérieurement, et plus longuement, sur
cette capture.
La saison 1949 s’était soldée par 1.356 Mégaptères, ayant pro-
duit environ 55.000 barils, soit un peu plus de 9.000 tonnes d'huile.
En 1950, le premier cétaeé a été harponné le 22 juin, et la chasse
a pris fin presque immédiatement après mon départ, le 4 octobre.
Au total, 1.404 Mégaptères, pour une production de près de
— 551
65.000 barils (10.820 tonnes) d’huile, et environ 1.800 tonnes de
guano.
La campagne de 1950 ne marque donc, dans le nombre des cap-
tures, aucun fléchissement par rapport à 1949 ; on constate, au con-
traire, une augmentation sensible, les moyens de capture ayant été
les mêmes. On peut remarquer ici que, pendant plus de dix ans,
les Mégaptères ont bénéficié d’une protection à peu près totale,
leur capture ayant été interdite depuis le 1er octobre 1938 pour les
navires-usines opérant dans l’ Antarctique, qui sont les gros des-
tructeurs. Le stock s’est ainsi reconstitué de façon très substantielle,
à tel point que la prise de 1 .250 Mégaptères a été autorisée, en chasse
pélagique Antarctique, pendant les saisons 1949-50 et 1950-51. La
question de la protection des Mégaptères est d'ailleurs suivie très
attentivement par la Commission Baleinière Internationale, et elle
figure en permanence aux programmes de ses travaux.
Au Cap Lopez, comme eu toute station baleinière, deux Ins-
pecteurs veillent à l’application stricte de la réglementation édictée
par la Commission Internationale. L’un do ces Inspecteurs était
Mr J. Collignon, océanographe-biologiste à la Section Océanogra-
phique de l’Institut d’Etudes Centrafricaines, détaché au Cap
Loj e.î pour la durée de la campagne. Cette année, 11 infractions ont
été signalées ; il s’agissait de Mégaptères d’une laille inférieure à
35 p eds, minimum autorisé. Aucune femelle suitée ou en lactation
n’a été capturée.
Un autre aspect de l’activité de la station Sopecoba est la pêche
aux Requins. Mr Jacques de Viîies, qui avait déjà pratiqué la pêche
aux Squales sur les côtes des Etats-Unis à l’aide de lignes à hameçons
multiples, est venu essayer cette méthode sur les côtes africaines.
Le Cap Lopez lui proposait des conditions particulièrement favo-
rables, la station baleinière disposant d’une quantité pratiquement
illimitée de viande fraîche constituant une boette de choix. Les résul-
tats obtenus par Mr de Vries ont été des plus satisfaisants. En
32 jours de pêche effective, 746 requins ont été capturés ; l’huile de
foie extraite sur place a révélé, après analyses, une teneur en Vita-
mine A se situant entre 15.000 et 20.000 Ul-gr. Il est remarquable
que Mr de Vries ait réalisé cette production avec des moyens
réduits, tant en matériel qu’en personnel : un bateau à moteur de
petit tonnage, des lignes de 100 hameçons, et seulement six pêcheurs,
dont un seul Européen. Cette tentative se solde donc par un incon-
testable succès.
Je suis resté environ un mois à la Station du Cap Lopez, et ai
pu recueillir ainsi sur place de nombreuses informations sur l’In-
dustrie Baleinière tropicale, sur les Requins du Gabon et sur la
Pêche en cette région. J’ai eu également la bonne fortune de m’y
rencontrer avec mon collègue, Mr Ch. Roux, Chef de la Section
« Biologie marine » de l’Institut d’Etudes Centrafricaines, et d exa-
miner avec lui, au contact des réalités, les problèmes de la Recherche
appliquée aux pêches sur les côtes du Gabon et du Moyen-Congo.
L’Office de la Recherche Scientifique Outre-Mer fait actuellement,
dans ce domaine, un remarquable elfort que justifient pleinement les
possibilités offertes par cette région, trop délaissée jusqu’ici. J’ai
rapporté, en outre, deux films, dont un sur Kodachrome, consacrés
à la Chasse à la Baleine. Ces films ont été tournés par Mr Ch. Roux,
assisté de Mr J. Colligxon, suivant un plan que nous avions élaboré
ensemble ; ils ont été réalisés grâce au concours de l’ Institut d’Etudes
Centrafricaines et du Centre de Recherches Baleinières du Labora-
toire des Pêches Coloniales (Fondation Anders .Luire), et constituent
une documentation de premier ordre sur l’exploitation des Cétacés
dans une station tropicale.
Le Capitaine lrvgve Lystad, Commandant du Jarama, m’a
réservé le meilleur accueil, et j’ai trouvé, chez tous les membres
de son état-major et de son équipage avec qui j’ai été en contact,
un empressement et une obligeance dont je suis heureux de les
remercier à nouveau. J’ai pu, grâce à cette ambiance de cordiale
sympathie, suivre étroitement et en détail toutes les opérations,
depuis le harponnage jusqu’à la fabrication des sous-produits.
Enfin, je me fais un agréable devoir de renouveler ici à M. Suraxd,
Directeur de la Sopecoba, ainsi qu’à Mme Suraxd, l’expression de
ma vive gratitude pour la fran he et large hospitalité qu’ils m’ont
accordée pendant toute la durée de ma mission. Il n’y a, au Cap
Lopez, d’autres installations que celles de la Sopecoba, dont je
devais nécessairement être l’hôte. M. et Mme Suraxd m’ont reçu
sous leur propre toit, me donnant ainsi, en même temps qu’un logis
tout de confort et d’agrément, les moyens de travailler dans les
meilleures conditions.
Laboratoire (les Pèches el Productions coloniales
d'origim animale du Muséum.
Reptiles et Ampiiibiens de Madagascar et des îles
VOISINES , FAISANT PARTIE DES COLLECTIONS DU MUSÉE
ZOOLOGIQUE DE STRASBOURG.
Par F. Angel1!.
Parmi les espèces de Madagascar nous pouvons signaler dès main-
tenant une série de formes du genre Chamaeleon donnant une bonne
idée de la diversité des types vivant dans notre grande colonie de
l’Océan indien. Un échantillon représente une espèce qui n’était
connue jusqu’à présent que par uu exemplaire unique appartenant
au Muséum de Paris. A noter également parmi les autres Lézards
malgaches les curieux Brookesia stumpffi, au dos armé d’épines
osseuses horizontales, et un Gekko à queue plate Uroplatus fimbriatus
mentionné pour la première fois dans la littérature en 1658 et légen-
daire à ces époques anciennes : il passait, bien à tort, pour être très
dangereux, s’élançant sur la poitrine des nègres et y adhérant si
fortement avec les disques adhésifs de ses pattes qu’on ne pouvait
l’en séparer qu’avec un rasoir. On démontra facilement plus tard
qu’il n’en était rien.
De la même collection, plusieurs autres Gekkos appartiennent
au genre Phelsuma. Le genre Hoplurus est également représenté
par deux espèces ; avec le genre malgache Chalarodon ce sont les
seuls membres de la famille des Iguanidés rencontrés dans l’Ancien
monde.
Les Scincidés sont représentés par deux espèces du genre Mabuijci
à vaste répartition géographique ; enfin, une vingtaine de Batraciens,
appartenant à 4 genres, se rattachent aux familles des Ranidés et des
Rhacophoridés.
Testudines.
Famille T estudinidae.
Testudo radiata Shaav.
1 ex. jeune 1929. Cette espèce, souvent importée en Europe est
remarquable par la hauteur de sa carapace, fortement bombée et les
dessins noirs, géométriques, sur fond jaune, qui ornent cette carapace.
Elle appartient au groupe des Tortues terrestres.
1. Décédé le 14 juillet 1950.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 5, 1950.
38
— 554
Ophidiens.
Famille Boidae.
Sanzinia madagascariensis (Dim. et Bibr.) .
1 ex. (en peau) donné par Forsyth Major en 1901.
Lacertiliens.
Famille Chamaeleonidae.
Chamaeleon pardalis Cuvier.
3 ex. (2 9, 1 jeune) Montagne d’Ambre.
2 ex. ($ et jeune) Tshizona ; G. Schneider 1881.
5 ex. (<?, 2 9, 2 jeunes) sans indication de localité.
Espèce largement répandue à Madagascar ; elle atteint presque
50 cm de longueur totale, la queue comptant pour 26 ou 27 cm.
Chamaeleon hrevicornis Gunth.
1 ex. 9 Ambohimitombo, Forsyth Major 1901.
1 ex. (J Ampitambé, Forsyth Major, 1901.
1 ex. 9 Montagne d’Ambre, Sicard.
2 ex. sans indication de localité.
Ce Caméléon n’atteint pas une taille aussi grande que le précé-
dent ; sa longueur totale chez le mâle adulte est de 328 mm., dont
200 représentent la queue. Il est reconnaisable aux deux grands
lobes occipitaux, séparés par une encoche, qui forment capuchon sur
la partie postérieure du casque.
Chamaeleon lateralis Gray.
1 ex. $ Alakamisy Forsyth Major 1901.
Reconnaissable à sa crête vertébrale formée d’une double série de
granules et à l’absence de lobes occipitaux et d’appendice rostral
chez les deux sexes. La longueur totale ne dépasse pas 20 cm chez le
mâle et 16 cm chez la femelle.
Chamaeleon oustaleti Mocquard.
1 ex. Ç Randani, Voeltzoyv.
4 ex. (3 (J, 1 Ç) sans indication de localité.
Confondue pendant longtemps avec Ch. verrucosus Cuvier, cette
espèce parvient à la plus grande taille parmi ses congénères. Sa lon-
gueur maxima connue est de 63 cm, la queue comptant pour un peu
plus de la moitié. Ce Caméléon est largement répandu dans notre
grande colonie.
Chamaeleon lamhertoni Angel.
1 ex. Alakamisy Forsyth Major, 1901.
Le type unique de l’espèce se trouve au Muséum de Paris. L’échan-
— 555 —
tillon présent constitue, à notre connaissance, le deuxième exemplaire
connu.
Chamaeleon gallus Gunther.
1 ex. $ Madagascar (sans localité) Schneider 1884.
Petite espèce ne dépassant pas 11 cm de longueur totale, facile-
ment reconnaissable au petit appendice rostral, dermique, qui existe
chez les deux sexes, bien que moins développé chez la femelle.
Chamaeleon minor Guntiier.
1 ex. Ç sans indication de localité.
Le mâle de cette espèce possède une paire d’appendices rostraux,
longs, osseux, comprimés, rapprochés à la base, non divergents,
que la femelle ne présente pas.
Chamaeleon bifidus Brongniard.
1 ex. sans indication de localité G. Schneider, 1881.
Comme chez le précédent, le mâle est pourvu d’un appareil ros-
tral double qui manque chez la femelle. Le casque est fort aplati,
sans crête pariétale.
Chamaeleon globifer , Gunther.
3 ex. sans indication de localité ni de donateur.
Les appendices rostraux du mâle sont globuleux, non comprimés.
La longueur totale chez les deux sexes ne dépasse pas 33 cm. Les
lobes occipilaux existent, mais peu développés, se relevant à peine
sous la pression du doigt.
Brookesia stumpffi, Boettger.
1 ex. Nossi-Bé 1885.
Petit ehamaeleonidé de la sous-famille des Brookesinés. Mesurant
9 cm, il est remarquable par la série de 7 à 1 1 épines osseuses, hori-
zontales, qui se tri uve de chaque côté du profil supérieur du dos et
aussi par la saillie formée par le bord supra-orbitaire. Se trouve assez
répandu dans la grande lie.
Famille Gekkonidae.
Uroplatus fhnbrialus (Schneider).
1 ex. Tschizona, Schneider, 1881.
2 ex. Montagne d’Ambre, Dr. Sicard, 1921.
Ce Gekko est bien reconnaissable au lambeau dermique fortement
denticulé et frangé qui borde la mâchoire inférieure et se poursuit
sur les côtés du corps et des membres. L’animal tire son nom
générique de la forme de sa queue, élargie en feuille mince par une
556
membrane de peau à bord entier ou festonné. 11 est largement
répandu dans presque toutes les régions de Madagascar et à Nossi-Bé.
Phelsuma laticauda Boettger.
1 ex. Nossi-Bé Schneider, 1881.
Appartenant comme le précédent à la famille des Gekkonidés,
cette espèce — comme toutes celles du même genre — se fait remar-
quer par des doigts dépourvus de griffes, son éeaillure dorsale homo-
gène et sa pupille ronde. On la rencontre non seulement à Madagascar
mais aussi dans les îles voisines et sur le continent africain.
Phelsuma madagascariense Gray.
1 ex. Montagne d’Ambre, Sicard, 1921.
Atteint une vingtaine de centimètres de longueur totale. Très
commun, pénétrant dans les cases des indigènes, ce Lézard est
signalé de Madagascar et des îles de l’Ouest de l’Océan Indien.
Phelsuma lineatum Gray.
1 ex. sans indication de localité.
Parmi la vingtaine d’espèces formant le genre Phelsuma, celle-ci
possède des écailles ventrales portant une carène. Elle est assez
commune sur la côte Est de Madagascar, mais se retrouve également
dans d’autres régions malgaches depuis les zones littorales jusqu’à
1.100 m. d’altitude. Elle est également connue de l’île St. Marie et
de l’île aux Prunes.
Famille I guanidae.
Hoplurus quadrimaculatus A. Dum.
2 ex. $ l’un de Fianarantsoa, Forsyth Major 1901, l’autre sans
indication de localité.
Les Hoplurus montrent une queue formée de verticilles épineux ;
leurs orteils sont comprimés mais non denticulés sur les côtes.
L’espèce quadrimaculatus atteint 40 cm de longueur. On la rencontre
dans les parties sud de Madagascar dans les régions bien ensoleillées,
entre la zone littorale et 1600 à 1800 m. d’altitude.
Hoplurus sebae sebae (Dum. et Bibron).
2 ex. (1 (J et 1 jeune) Majunga, Voeltzkow, 1901.
Cette forme se distingue des autres Hoplurus par la disposition
de ses écailles caudales qui sont disposées en verticilles inégaux (un
petit verticille séparant deux grands successifs). N’est connu jusqu’à
présent que du Nord-Ouest et de l’Ouest de Madagascar.
— 557 —
Famille Scincidae.
Mabuya gravenhorsti (Dum. et Bibron).
2 ex. Nossi Bé, G. Schneider, 1882.
Une des plus communes parmi la dizaine d’espèces de ce genre
trouvées à Madagascar. Elle se distingue de ses congénères par la
disposition des plaques frontopariétales, normalement fusionnées.
On la rencontre partout (sauf dans l’extrême Nord et Nord-Est) ;
elle est connue également des îles voisines de la côte.
Mabuya elegans Peters.
2 ex. et Ç) Mabuja, Voeltzkow, 1901.
Espèce se rencontrant partout à Madagascar sauf dans le. Centre
et le Sud-central. Elle est très agile, difficile à capturer sur les rochers
de la zone littorale ainsi que dans la brousse aride à la limite des hauts
plateaux.
Amphibiens.
Famille Ranidae.
Rana mascareniensis mascareniensis Duji. Bibron.
2 ex. $ Tamatave G. Schneider, 1881.
3 ex. $ Alakamisy Tranarantsoa Forsyth Major, 1901.
3 ex. $ Majunga Voeltzkow, 1901.
1 ex. Ç Montagne d’ Ambre Dr. Sicard.
2 ex. jeunes Randani Voeltzkow, 1901.
Cette Grenouille a une vaste répartition géographique, s’étendant
du Sahara algérien à l’Egypte et à l’Angola, la Rhodésie, le pays des
Zoulous et enfin Madagascar et les Iles Seychelles et Mascareignes.
Sa distribution verticale est également fort étendue, allant du niveau
de la mer à plus de 3.000 rn. d’altitude dans les montagnes de
l’Afrique orientale.
Mantidactylus guttulatus, Boulgr.
1 ex. Ambohimitombo, Forsyth Major, 1901.
Cette espèce se caractérise par ses orteils largement palmés,
l’absence de tubercule au talon et sa peau finement granuleuse en
dessus.
Mantidactylus ulcerosus (Boettger).
2 ex. Tamatave, Schneider, 1881.
Chez cette Grenouille, les orteils sont palmés aux trois-quarts et le
dos porte des saillies verruqueuses, longitudinales.
— 558 —
Mantella betsileo Grandidier.
1 ex. Nossi Bé ; 1885.
L’espèce se rencontre aussi à Madagascar et se fait reconnaître à
ses doigts et orteils libres, terminés par des disques réguliers et à la
large bande longitudinale dorsale de couleur verte jaunâtre ou blanc
grisâtre.
Famille Rhacophoridae.
Rhacophorus brachychir Boettger.
1 ex. Montagne d’Ambre Dr. Sicahd.
Ce Batracien aux doigts et orteils largement palmés se distingue
des autres espèces malgaches du genre par le petit appendice cutané
triangulaire, mais rudimentaire, situé sur le coude et qui se prolonge
en un repli le long de l’avant-bras.
Rhacophorus anceps Mocquard.
2 ex. Ambohimitombo Forsyth M AJ OR, 1901.
Rhacophorus dispar, Boettger.
1 ex. Majunga Yoeltzkow, 1901.
Rhacophorus miniatus, Mocquard.
1 ex. Nossi-Bé, 1885.
Megalixalus renifer (Boettger).
2 ex. 9 Montagne d’Ambre Dr. Sicard.
Laboratoire de Zoologie ( Reptiles et Poissons) du Muséum.
— 559 —
Arthroleptis cruscülum et A. nimbaense. Batraciens nou-
veaux de Guinée française. [Matériaux de la Mission
Lamotte aux Monts Nimba).
Par F. Angel *j*.
Lors de l’étude des Anoures du genre Arthroleptis recueillis aux
Monts Nimba en 1942 et 1946 par M. Lamotte, nous avons trouvé
un certain nombre d’exemplaires qui nous paraissent appartenir
à deux espèces non encore décrites, pour lesquelles nous proposons
les noms de A. crusculum n. sp. et A. nimbaense n. sp.
Arthroleptis (Arthroîeptulus) crusculum, nov. sp.
Une papille conique sur le 1/4 antérieur de la langue. Tête plus large
que longue, sa largeur est égale à la distance comprise entre Je bout du
museau et le milieu du tympan. Tympan distinct ne baisant pas tout à fait
le 1/2 diamètre de l’œil. Narine à égale distance de l’œil et du bout du
museau. Espace orbitaire aussi large que la paupière supérieure. Articu-
lation tibio-tarsienne atteignant l’aisselle ; le 4e orteil dépasse le bout du
museau. Extrémité des doigts à peine dilatée, sans disques. Troisième
doigt deux fois aussi long que le quatrième (chez la femelle) ; le premier
doigt plus court que le second, mais aussi long que le quatrième. Orteils
libres, légèrement gonflés à l’extrémité mais sans disque proprement dit.
Longueur du tibia contenue trois fois dans la distance museau-anus ;
sa largeur comprise trois fois et demi dans sa longueur. Talons ne chevau-
chant pas. Tubercules sous-articulaires assez grands, très saillants. Tuber-
cule métatarsien interne, gros, ovalaire, très proéminent, aussi long que
l’orteil interne.
Peau granuleuse, parsemée de petites verrues sur le dos, le museau
et les tibias. Moitié postérieure du ventre et face postérieure des cuisses
couvertes de verrues tandis que la gorge, la poitrine, le dessous des tibias
et des tarses sont lisses.
Coloration. — Chez l’holotype, la coloration dorsale rappelle celle de
Arthroleptis poecilonotus typique. Elle est formée par une tache en forme
de triangle (dont la base marque la largeur orbitraire) ; elle est suivie
par deux losanges dont l’antérieur est plus p'etit que le postérieur. Des
traces de bandes transversales sur les membres postérieurs. Au dessous,
la gorge, la poitrine, la partie antérieure du ventre sont marbrées de brun
rougeâtre.
Longueur du museau à l’anus : 20 mm. ; longueur totale du membre
postérieur : 20 mm.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 5, 1950.
— 560 —
Holotype. — i femelle provenant de la piste de Bié (altitude
1.000 mètres) au bord d’un marigot, sous forêt galerie.
Paratopotypes. — 1° 8 exemplaires (3 2 Ç, 3 juvéniles) —
Keoulenta, savane. Nos de collection : 44-29 et 44-30.
Le dessin géométrique dorsal est moins marqué que chez l’holo-
type. Chez les le 3e doigt, extrêmement allongé, porte une série
d’épines tout le long de son bord interne ; de fines épines semblables
existent également le long du 2e doigt. Un petit disque de peau sous-
gulaire caractérise aussi les mâles.
2° 2 exemplaires (<$ et Ç). — Mont Nimba ; 1.650 mètres. Nos de
collection 44-31 et 44-32.
Chez ces échantillons, l’articulation tibio-tarsienne dépasse l’ais-
selle sans toutefois atteindre le tympan. La peau dorsale de la
femelle est beaucoup plus granuleuse que chez le mâle. Ce dernier
montre une fine ligne vertébrale blanche du museau à l’anus.
3° 1 exemplaire (Ç). — Keoulenta. N° de collection 44-25.
L’échantillon est brun roussâtre sans marques ni dessins.
4° i exemplaire (<J). — Mont Nimba 1.600 mètres. N° de col-
lection 44-54.
Les 2e et 3e doigts portent de fines denticulations sur leur bord
interne.
5° 1 exemplaire ($). — Bakoké, savane.
Les localités de capture mentionnées ci-dessus indiquent que cette
espèce peut se rencontrer entre 500 et 1.650 mètres d’altitude dans la
région du mont Nimba.
Affinités. — Cette forme fait partie de la série des Artliroleptis à
membres courts, ayant le premier doigt moins long que le deuxième
et les orteils libres. Il s’apparente aux espèces xenochirus et spinalis
et diffère de la première par la plus grande brièveté de ses membres
postérieurs, sa peau verrucjueuse et son grand tubercule métatarsien
interne. De spinalis il s’éloigne par sa tête plus large que longue,
son tubercule métatarsien plus grand, ses membres plus courts, ses
orteils sans disques et son espace interorbitaire égal à la largeur de la
paupière supérieure.
Arthroleptis (Arthroleptis) nimbaense nov. sp.
Corps de type allongé. Museau aplati au dessus, mais cependant relevé
à son extrémité par un repli tégumentaire transversal en arrière duquel
des dépressions de la peau, adhérente au crâne, imitent la disposition de
deux fronto-nasales symétriques et d’une frontale. Ce caractère, qui n’est
pas dû à un mauvais état de conservation, est visible chez tous le,s exem-
plaires jeunes ou adultes. Canthus rostralis anguleux, les côtés de la tête
à peu près verticaux. Une papille conique sur le quart antérieur de la
langue. Tête aussi large que longue. Tympan distinct faisant la moitié
— 561 —
du diamètre de 1 œil. Narine à égale distance du bout du museau et de
l’œil ou un peu plus éloigné de ce dernier. Espace interorbitaire beau-
coup plus large que la paupière supérieure. Le membre postérieur est
de longueur très variable, l’articulation tibio-tarsienne n’atteint pas,
atteint ou dépasse le bout du museau. Extrémité des doigts à peine dila-
tée ; celle des orteils formant de petits disques. Premier doigt plus court
que le deuxième, son extrémité arrivant au niveau de la dilatation du
second, le 4e un peu plus court que le 1er, le 3e presque deux fois aussi
long que le 1er chez les femelles, beaucoup plus allongé chez les mâles.
Orteils libres. Longueur du tibia contenue 1 fois 2/3 à 2 fois dans la
distance museau-anus ; les talons chevauchent fortement. Tubercules
sous-articulaires petits mais saillants. Tubercule métatarsien interne
variable en longueur, presque aussi long que l'orteil interne ou plus court.
Peau parfaitement lisse au dessus comme en dessous.
Coloration. — Chez la femelle, brun foncé, un peu chamarré sur le dos
et les membres. Une petite tache noire tympanique et une autre inguinale
qui peuvent parfois faire défaut. Au dessous brun clair, uniforme ou
légèrement ponctué de brun plus foncé, un peu plus sombre sur la gorge
(voir ci-après pour le mâle). Le bord de la lèvre inférieure marqueté
blanc et brun foncé.
Longueur du museau à l’anus : 18 mm. Longueur totale du membre
postérieur 30 mm.
Syntypes. — 3 exemplaires $. — Mont Nimba, forêt Gâ, altitude
1.100 à 1.200 mètres. De la même capture 5 jeunes mesurant de 8 à
10 mm.
Paratypes. — 3 exemplaires (2 $ de 15 et 18 mm. et 1 individu
d’âge moyen de 10 mm.), même origine, altitude 800 à 850 mètres.
La coloration est beaucoup plus sombre, chez le plus petit individu
l’abdomen est presque noir.
Paratopotypes. — 1° 1 exemplaire de 22 mm. — Crète de Nion,
début du maquis sous bois ; altitude 1.150 mètres. En vie l’échan-
tillon est gris et noir, le dessus de la tête et du cou plutôt gris vert.
En alcool la teinte est brun sombre au dessus ainsi que sur la gorge
et la poitrine ; la partie postérieure du ventre et le dessous des mem-
bres postérieurs sont blanc jaunâtre. Lèvre inférieure marquetée de
blanc et brun. Le 3e doigt (mesuré à partir de sa jonction avec le 2e)
est égal à la distance comprise entre le bout du museau et le bord
postérieur de l’œil.
2° 4 exemplaires (2 $ de 20 mm. ; 1 Ç de 16 mm. ; 1 jeune de
12 mm.). — Mont Nimba, altitude 650 mètres. Un des mâles montre
sur la partie dorsale la trace d’un dessin symétrique formé par trois
losanges sombres placés bout à bout. Chez l’autre la teinte dorsale
est beaucoup plus claire, sans dessin ; l’articulation tibio-tarsienne
n’atteint que l’œil.
3° 6 exemplaires jeunes de 8 à 12 mm. - - Crête de Nion, forêt à
Parinarium. Deux individus présentent une large raie vertébrale
— 562 —
avec deux encoches de chaque côté qui donnent à cette bande l’as-
pect de trois losanges disposés bout à bout. Chez tous la face infé-
rieure est sombre plus ou moins piquetée de blanc.
Les localités de capture de cette espèce indiquent qu elle peut
se rencontrer à tous les niveaux compris entre 650 et 1.200 mètres.
Affinités. — Les caractères de cette nouvelle espèce se rappro-
chent de ceux d ’ Arthroleptis reichei ; mais elle en diffère par : la
conformation particulière du museau, les disques plus petits des
doigts, la peau parfaitement lisse, la coloration, la taille plus petite
chez l’adulte.
Laboratoire de Zoologie [Reptiles et Poissons) du Muséum.
Description d'un noc veau Solêidé originaire
DE LA COTE ORIENTALE DU QUEENSLAND.
Par Paul Chabanaud.
Liachirus whitîeyi, n.- sp.
Holotype Ç. Longueur totale 94 mm. Longueur étalon 77 mm.
Longueur de la tête 18 mm. D 76. A 56. C 18 (2 + 14 + 2). P s 0.
P n 0. V z 5. V n 5. S 70. En centièmes de la longueur étalon :
tête 23 ; hauteur 4L En centièmes de la longueur de la tête : œil 19 ;
espace interoculaire 9 ; espace oculo-dorsal 20 ; espace postoculaire
50 ; longueur de l’uroptérygie 94 ; base de la nageoire 44.
La lèvre mandibulaire zénithale est simple. L’extrémité caudale
du maxillaire est placée au-dessous de la moitié antérieure de l’œil
fixe. Du côté zénithal, le tube narial inhalant est gros et court ;
couché en arrière, son extrémité distale ne dépasse pas le bord anté-
rieur de la narine exhalante ; celle-ci est en forme de fente longitu-
dinale s’ouvrant dans le sillon sublacrymal et ne s’engageant pas
au-dessous de l’œil fixe. Du côté nadiral, le tube narial inhalant est
de même diamètre, mais de plus grande longueur que son homologue
zénithal ; il s’érige au-dessus de la moitié antérieure du rictus oris,
tandis que la narine exhalante, brièvement mais distinctement
tubulée, s’ouvre en direction caudale, au-dessus de la commissure
maxillo-mandibulaire et à un niveau du corps beaucoup plus élevé
que celui de la base du tube inhalant1. Le sillon donnai mandibulo-
interoperculaire n’existe pas, même à l'état de vestige ; sur toute la
longueur de leur bord ventral, les 2 interopercula sont placés l’un
contre l'autre. Les fentes operculaires sont confluentes ventrale-
ment ; du côté zénithal, la commissure operculo-clithrale est située
au niveau du bord ventral de l’œil fixe. Toutes les séries d’écailles
sont continues au-dessus de cette commissure.
Le 1er rayon de la notoptérygie s’insère sur le canthus rostral, au
niveau de l’espace interoculaire ; les rayons les plus longs de cette
nageoire mesurent environ le quart de la hauteur maximum du
corps ; leur lieu d’insertion se Lrouve à l’endroit où la hauteur du
corps atteint son apogée, c’est-à-dire à courte distance en avant du
1. La morphologie des narines, tant nadirales que zénithales, compte au nombre
des caractères de la sous-famille des Aseraggodinae, à laquelle appartient le genre
Liachirus Günther 1862.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 5, 1950.
— 564 —
milieu de la longueur étalon ; en arrière de ce point, la longueur des
rayons ne diminue que de façon inappréciable, jusqu’à un groupe
de 5 ou 6 rayons, qui, progressivement et considérablement rac-
courcis, terminent la nageoire : d’où il s’ensuit qu’en ce point, le
bord libre de la notoptérygie s’arrondit brusquement, pour devenir
presque vertical. Selon la règle, la proctoptérygie est symétrique à la
notoptérygie. Le dernier rayon de ces deux nageoires s’insère à
proximité immédiate de l’uroptérygie ; ce rayon terminal est dépour-
vu de tout rudiment de membrane postradiaire et l’uroptérygie
est parfaitement libre ; son extrémité distale est assez largement
arrondie.
Les 2 ischioptérygies ont une base longue. Le rayon marginal
de la zénithale s’insère beaucoup plus près de l’aplomb du bord
postérieur de l’œil fixe que de la verticale tangente à la partie
ascendante du limbe préopcreulaire ; la distance comprise entre le
dernier rayon de cette ischioptérygie et le 1er rayon proctopté-
rygien est plus courte que le diamètre de l’un des yeux. Le rayon
marginal de l’ischioptérygie nadirale s’insère contre le 2e rayon de la
zénithale, mais un peu en arrière. La membrane postradiaire de
l’ischioptérvgie zénithale s’attache simultanément à la papille
urinaire et à la base du 1er rayon notoptérygien. La membrane pos-
tradiaire de l’isehioptérygie nadirale s’attache au dernier rayon de
l’ischiotérygie zénithale.
L’anus et l’orifice ovarien sont légèrement déviés nadiralement ;
ils s’ouvrent entre le 1er rayon proctoptérvgien et le dernier rayon
de l’ischioptérygie nadirale. La papille urinaire est nettement zéni-
thale ; elle s’érige contre le côté rostro-zénithal de la base du
1er rayon proctoptérvgien et c’est au côté médian de cette papille
que s’attache la membrane de l’isehioptérygie zénithale.
L’extrémité rostrale de la ligne latérale est séparée de l’œil
migrateur par 4 séries transversales d’écailles. La ligne sensorielle
supra-temporale ascendante s’incline assez fortement vers l’avant ;
elle s’incurve largement à convexité rostrale ; cette ligne est tubulée,
mais elle devient indiscernable au-delà d’un parcours de 8 écailles.
La ligne sensorielle préoperculo-mandibulaire prend naissance à très
courte distance en avant de la supra-temporale ascendante, l’ori-
gine respective de ces 2 lignes transversales n’étant séparées l’une de
l’autre que par une seule écaille (tubulée). La ligne préoperculo-
mandibulaire n’est tubulée que jusqu’au niveau de l’œil fixe ; au-
dessous de ce niveau, son trajet ne peut plus être suivi que grâce aux
boutons sensoriels qui le jalonnent de distance en distance. La partie
céphalique de l’appareil pleurogrammique comprend donc 2 lignes
longitudinales, placées dans le prolongement de la ligne latérale
proprement dite ; soit, de l’arrière vers l’avant, la ligne post-tempo-
rale et la ligne postorbitaire. La ligne post-temporale est légèrement
oblique, mais très courte, n’occupant qu’une seule écaille ; c’est
l’origine de la ligne supra-temporale ascendante qui la délimite par
rapport à la ligne latérale proprement dite. Prenant naissance à
l’origine de la ligne descendante préoperculo-mandibulaire, la ligne
postorbitaire s’oriente longitudinalement vers le milieu de l’œil
migrateur ; elle comprend 5 écailles. Les écailles sont comptées à
partir de la ligne supra-temporale ascendante ; comptées en totalité,
leur nombre s’élèverait à 76.
La période de mue dans lequel se trouve l’individu qui fait l’objet
de cette étude rend extrêmement difficile la description de son appa-
reil pleurogrammique nadiral. La ligne latérale est prolongée vers
l’avant par une ligne supranasale qui contourne dorsalement l’aire
nasale, jusque sur le processus préoral, où cette ligne longitudinale
rejoint l’initium de la ligne margino-dorsale, qui, longeant la base
de la notoptérygie, demeure distincte jusqu’à proximité du milieu
de la longueur étalon. On distingue encore une ligne préoperculo-
mandibulaire, une courte ligne longitudinale maxillo-préoperculaire
et une ligne margino-ventrale, longeant le bord ventral de l’intcro-
perculum et le bord libre de l'opercule. D’une façon générale, les
cils épidermiques de la face ïtadirale sont modérément longs et peu
serrés ; les mieux développés garnissent les lignes sensorielles et
principalement le canthus rosirai, au-dessous et à partir de l’origine
de la notoptérygie, le côté antérieur de la mandibule et la liaison
dermale des interopercula, cette bande périphérique de cils se pro-
longeant sur la totalité du bord libre de l’opercule nadiral ; Il en
existe également sur la région abdominale, à proximité de l’ischiop-
térygie et de la proctoptérygie.
Toutes les écailles sont eycloïdes sur la région céphalique et sur
la majeure partie de la région abdomino-eaudale (le gastrocerquc) ;
elles deviennent ctënoïdes à proximité de l’uroptérygie, dans les
limites d'une aire dont la longueur représente, sur la face zénithale,
environ les 13 centièmes de la longueur étalon et, sur la face
nadirale, environ les 20 centièmes de cette même longueur. Le
passage de l’état cycloïde à l’état eténoïde s’effectue progressivement,
(fuel que soit leur état, toutes les écailles sont plus ou moins briève-
ment ovalaires et, lorsqu’il est déterminable comme tel, leur champ
acanthogène est profond mais demeure toujours étroit : au mieux
de leur développement, les spinules marginales ne transpercent que
rarement l’épiderme et leur nombre ne dépasse pas 5 ou 6.
En alcool, la face zénithale est d’un brun rougeâtre clair ; elle est
ornée de nombreux points noirs, ainsi que de taches d’un brun plus
ou moins foncé, arrondies, mais sans limites précises. Les points
noirs sont assez espacés et assez uniformément répartis, sauf à proxi-
mité des taches, autour desquelles on les voit se disposer en cercle.
Les taches forment 3 séries longitudinales, dont l’une (la synaxonale)
— 566 —
est placée sur la ligne latérale et les 2 autres (l’epaxonale et l’hypa-
xonale), respectivement le long de la nageoire dorsale et le long de
la nageoire anale. La série synaxonale se compose de 4 taches, dont la
première se trouve au-dessus de l’opercule, tandis que la dernière
est séparée de l’uroptérygie par un intervalle subégal à l’espace
postoculaire. La série epaxonale se prolonge sur la région cépha-
lique, où cependant elle n’est complétée que par des taches plus
petites que celles qui ornent la région abdomino-caudale et beaucoup
plus rapprochées les unes des autres. La série hypaxonale ne compte
que 3 taches bien distinctes, toutes postérieures à la région abdomi-
nale ; sauf en ce qui concerne la plus antérieure, la position de ces
taches hypaxonales n’est nullement symétrique à celle des taches
epaxonales, non plus qu’à celle des taches synaxonales. Indépen-
damment des. 3 séries longitudinales qui viennent d’être décrites,
il existe, sur la moitié antérieure du gastrocerque, 2 taches super-
posées, dont l’une est placée à égale distance de la série synaxonale
et de la série epaxonale, et l’autre, à égale distance de la série
synaxonale et de la série hypaxonale. La région céphalique elle-
même est ornée de taches analogues, mais plus petites, qui sont
disposées de la façon suivante ; 3 ou 4, en avant et au-dessus des
yeux ; I, en arrière de l’œil fixe ; 2, sur l’opercule ; 2 ou 3, sur
l’interoperculum et la mandibule. Les nageoires sont d’un blanc
jaunâtre, avec de nombreuses marques brunes, dont la plupart sont
en forme de traits plus ou moins courts et parallèles aux rayons.
Le holotvpe de Liachirus whitleyi appartient à l’Australian
Muséum (Sydney), où il porte la mention IA 4227. Il a été capturé sur
la côte orientale du Queensland, district de Livingstone (environ
23° S).
Cette nouvelle espèce est nommée en l’honneur de M. G. 1*. Whit-
lev, à qui je dois la faveur de m’en être vu confier l’étude.
Liachirus whitleyi s’apparente étroitement à L. melanospilos
(Klee ker) 1, ainsi qu’à L. normani (Chabanaud) 2, mais diffère de ces
2 espèces par le nombre plus élevé de ses rayons notoptérygiens (76),
ainsi que de ses rayons proctoptérygiens (56). Chez L. melanospilos,
le nombre des rayons notoptérygiens est de 58 à 63, et celui des
rayons proctoptérygiens, de 44 à 49 3 ; au surplus, l’ornementation
pigmentaire ne consiste qu’en une ponctuation noire, uniformément
répartie et sans trace de taches brunes. Le holotype de L. normani
1. Orthotype du genre Liachirus Günther 1862, comme étant synonyme de Lia-
chirus nitidus.
2. Liachirus normani ne différant que fort peu de L. melanostictus, il s’ensuit que
L. whitleyi s’apparente également à cette dernière espèce, mais, faute d’avoir sous les
yeux le type de celle-ci, je me trouve présentement dans l’impossibilité de préciser
quoi que ce soit à son sujet.
3. Ces nombres seraient D 56-64, A 44-50, d’après Weber et Beaufort (de),
Fisbes Indo-Australian Archip., 5, 1929, p. 159.
— 567 —
possède 68 rayons notoptérygiens et 50 rayons proctoptérygiens.
Chez cette espèce, pour autant qu’il m’est permis d’en juger d’après
son holotype dont la coloration semble profondément altérée, la
ponctuation noire dessine, par places, des cercles qui peuvent avoir
entouré des taches devenues indiscernables1.
Sous le rapport de la morphologie des écailles, Liachirus whitleyi
se rapproche davantage de L. normani que de L. melanospilos. En
effet, chez L. whitlei et chez L. normani , les écailles des deux faces
du corps sont cycloïdes sur la région céphalique et sur la partie
antérieure de la région ahdomino-caudale, mais, vers l’arrière,
leur champ acanthogène se développe progressivement et de telle
sorte qu’à proximité de l’uropl érygie, la plupart d’entre elles,
sinon toutes, deviennent typiquement cténoïdes, bien que leurs
spinules marginales, toujours en petit nombre (5 ou 6), ne trans-
percent généralement pas l’épiderme. Chez Liachirus melanospilos,
au contraire, la pholidose demeure intégralement cycloïde et c’est
tout au plus si les écailles qui revêtent la moitié postérieure du corps
présentent une troncature distale, consécutive à la formation d’un
champ acanthogène rudimentaire et inerme.
Liachirus melanospilos est connu de la mer de Chine méridionale
et de l’archipel Indo-Malais (Singapour, Célèbès, Batjan, Amboine) ;
L. melanostictus a été décrit des îles Salomon ; L. normani et L. whit-
leyi habitent la côte orientale du Queensland.
Il se pourrait que ces 4 formes ne représentent qu’autant de sous-
espèces géographiques d’une seule et même espèce, dont les 3 der-
nières ne seraient elles-mêmes que de simples idiochroécies.
De récentes observations, dont l’exposé ne saurait trouver place
dans les limites de cette note, me font envisager aujourd’hui la systé-
matique des Soleidae du groupe Aseraggoiles sous un jour différent
de celui dont certains de mes travaux antérieurs contiennent le
reflet 2. Cela dit, afin que l’on ne s’étonne pas de l’état qui est fait
ici du genre Liachirus Günther 1862, genre dont j’avais, dans le
passé, préconisé l’abandon.
Laboratoire des Pêches et Productions coloniales d'origine
animale du Muséum.
1. Cfr Norman (J. R.), Biol. Res. « Endeavour », 5, 1926, p. 290, eff. 12, Aseraggades
melanostictus. Cette figure montre le 1er rayon notoptérygien inséré beaucoup plus
haut que dans la réalité, car sa base se trouve au niveau du bord dorsal de l’œil fixe.
2. Révision du genre Aseraggodes Kaup, Zool. Meded., 13, 1930, p. 180-192.
568 —
Description d’un genre nouveau du Yunnan, Chine ,
APPARTENANT A LA SOUS-FAMILLE DES CyPRININÊS, s. str.
Par Ching-Tai Cheng.
On admettait autrefois la présence en Chine de 4 genres apparte-
nant à la sous-famille des Cyprininés, au sens strict, qui sont les
genres : Carassius, Carassoides, Cyprinus et Procypris. Selon Ren-
daiil, 1928, la sous-famille des Cyprininés est considérée comme
différente de celle des Barbinés, dont elle se distingue par l’épine
anale qui est dentelée et la nageoire dorsale qui est allongée, avec
au moins 14 rayons divisés. Mais, Cyprinus micristius Regan, est
presque un Cyprinus typique ayant les dents pharyngiennes 3, 1,
1-1, 1, 3 ; avec épine anale dentelée, sa dorsale n’a que 11 rayons
divisés. De sorte que la dorsale allongée, avec au moins 14 rayons
divisés, n’est pas un caractère valable pour la classification. En
même temps, parmi les genres des Cyprininés que nous examinons et
au point de vue des différences qui se manifestent entre divers
genres, je proposerais la création d’un genre nouveau, Mesocy-
prinus, pour Cyprinus micristius Regan, 1906, à cause de la réduction
des rayons dorsaux, du petit trou devenu invisible au côté interne
postérieur de l’os pharyngien et de la différence de structure des
dents pharyngiennes. Le genre nouveau, Mesocyprinus, peut-être
suggéré comme la forme la plus avancée chez les Cyprininés.
Mesocyprinus, gen. nov.
Type : Cyprinus micristius Regan, 1906, Yunnan, Chine.
Ce nouveau genre se distingue aisément du genre Cyprinus par
les caractères suivants : La nageoire dorsale est plus courte et
ses rayons divisés presque constamment au nombre de 10 ou 11 et
les dents pharyngiennes sont de forme différente. Dans le genre
Cyprinus , les dents, excepté les premières externes, ont une surface
de mouture large et plate, avec quelques sillons en zigzag. Dans le
genre Mesocyprinus , les dents ont une surface de mouture convexe
et marquée d’un seul sillon ; l’extrémité des dents est pointue et un
peu crochue, ce qui ne se produit jamais chez les Cyprinus. La for-
mule de la denture est semblable dans les 2 genres : 3, 1, 1-1, 1, 3.
Le petit trou du côté interne postérieur de l’os pharyngien est indis-
tinct ; ce trou est toujours présent dans tous les autres genres de la
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 5, 1950.
— 569
sous-famille des Cyprininés. Etant admise une corrélation entre la
conformation des dents pharyngiennes et les habitudes alimentaires,
il est permis de penser que le régime alimentaire de Mesocyprinus
est très semblable à celle des Barbus et genres alliés. Etant donné,
d’une part., la similitude entre Mesocyprinus et Cyprinus du nombre
des dents pharyngiennes, d’autre part la différence de conformation
de ces dents, enfin la brièveté de la relation de la nageoire dorsale
de Mesocyprinus, celui-ci, étroitement apparenté au genre Cyprinus,
témoigne cependant d’un degré d’évolution plus avancé.
Mesocyprinus micristius (Regan).
Cyprinus micristius Regan, 1906, Ann. Mag. Nat. Uist., (7) XVII,
p. 332, Yunnan. Deux spécimens, types, Coll. Mus. Paris, Nos 40-
144-145 ; Provenance : Yunnan, Chine.
Longueur sans la caudale : 82 à 1(35 mm. Dans cette longueur,
la hauteur du corps est comprise de 3,2 à 4 fois, la longueur du
pédoncule caudal, 4,8 à 5 fois. La hauteur de celui-ci est comprise
1,8 fois dans sa propre longueur.
La forme du corps et celle de la tête sont généralement semblables
à celles de Cyprinus carpio. Dans la longueur de la tête, la largeur
de la tête elle-même est comprise 1,8 fois, sa hauteur, 1,4 fois, sa
partie post-oculaire, 2,2 fois, et la longueur du museau, 3,2 fois ;
celui-ci est donc plus court que la partie post-oculaire de la tête. Le
museau est un peu plus haut que long et aussi long que large. La
largeur de l’espace interorbitaire est égale à la longueur du museau.
L’œil est compris de 3 à 4 fois dans la longueur de la tête ; il est plus
grand chez les jeunes spécimens. Les 2 narines do chaque côté sont
très rapprochées l’une de l’autre et placées plus près de l’œil que de
l’extrémité du museau, la différence répondant à la formule 1 : 2,2 ;
la narine antérieure est munie d’un pan.
La bouche est horizontale et en forme de fer-à-cheval, l’extrémité
buccale du maxillaire est placée à la verticale du bord antérieur
de l’œil, l’angle de la bouche étant situé au-dessous de la narine
postérieure. La fente buccale, aussi longue cjue large, mesure le quart
de la longueur de la tête. Les mâchoires sont normales ; les lèvres
sont charnues et continues entre elles. Barbillons 4 ; les maxillaires
sont légèrement plus longs que ceux de la paire rostrale et sont
compris environ 1,5 fois dans le diamètre de l’œil ; rabattus en
arrière, ils atteignent le bord postérieur de la narine et le centre de
l’œil. La largeur de l’isthme, entre la fente operculaire, est comprise
environ 1,5 fois dans le diamètre de l’œil.
D. IV /Il ou 10. son origine est placée un peu plus près de l’extré-
mité du museau que de la base de la caudale ou à égale distance
de ces 2 points. La hauteur de la dorsale est comprise 1,6 fois dans
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 5, 1950.
39
— 570 —
la longueur de la tête et 1,2 fois dans la longueur de la base de la
nageoire. La dernière épine de la dorsale est distinctement dentelée ;
sa longueur est comprise 2 fois dans celle de la tête. L’angle anté-
rieur de cette nageoire est presque rectangulaire ; son angle posté-
rieur est aigu et saillant ; le bord supérieur de cette même nageoire
est légèrement concave et oblique. La distance post-dorsale est
approximativement égale à la distance pré-dorsale, mesurée à partir
de l.a limite supérieure de la fente opereulaire.
A. 111/5 ; La distance comprise entre son origine et l'aisselle de la
ventrale est subégale à celle qui sépare l’aisselle de l’anale de l’extré-
mité inférieure de la base de la caudale. La hauteur de l’anale
mesure la moitié de la longueur de la tête ; la longueur de la dernière
épine est comprise 2,2 fois dans la longueur de la tête. Cette épine
est aussi puissante et aussi fortement dentelée que l’épine de la
dorsale. Cette nageoire anale est déprimée ; la longueur de ses
rayons est moindre que la hauteur du lobe inférieur de la caudale.
P. 1/16 ; sa longueur 1,5 fois dans la tête.
V. 2/9 ; son origine est placée au-dessous des deux dernières
épines de la dorsale et presque à égale distance de l’extrémité du
museau et du milieu de la base de la caudale ; sa longueur est très
légèrement plus courte que celle de la nageoire pectorale. Les ven-
trales repliées, leurs extrémités n’atteignent pas l’anus, qui s’ouvre
immédiatement en avant de l’origine de l’anale.
Ec. 6 1/2/ 37-38/ 4 1/2 : environ 14 écailles prcdorsales, 14
écailles autour du pédoncule caudal.
La ligne latérale est complète, droite et dans sa partie inhérente
au pédoncule caudal, un peu plus rapprochée du côté inférieur
que du côté supérieur (2 écailles au-dessous de la ligne et 3 écailles
au-dessus).
Couleur dans alcool, moitié supérieure du corps, brun foncé,
moitié inférieure blanchâtre en avant des ventrales.
Distribution : Yunnan, Chine.
Nom local : « chung-hu-yu » à Kunming, Yunnan.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.
— 571
DkUX NOUVELLES ESPÈCES IXDO PACIFIQUES DE STOMATOPODES.
Par R. Sereine.
L’étude récente de Stomatopodes de la Région Indo-Pacifique
m’a fait découvrir deux nouvelles espèces qui seront décrites ulté-
rieurement mais dont je donne ici une rapide description prélimi-
naire.
Squilîa carinata n. sp. appartient au groupe des Squilla pos-
sédant de nombreuses carènes longitudinales (plus de huit) sur les
segments abdominaux. Elle est voisine de S. costata De Haan,
S. multicarinata White et S. lirata Kemp et Chopra. Ses principaux
caractères particuliers sont : 1° de fortes carènes irrégulières sur le
pédoncule oculaire, alors que toutes les autres espèces ont leur pédon-
cule oculaire lisse ; 2° les prolongements dorsaux du segment ophthal-
mique à extrémité bifurquée, ce qui n’est jamais le cas dans les
autres espèces.
La nouvelle espèce est surtout proche de S. multiccirinata ayant
comme elle un palpe mandibulaire à trois articles tandis que les
deux autres espèces S. costata et S. lirata en sont dépourvues. S. cari-
nata a été découverte à Nhatrang en visitant le contenu des poches
de chalut des pêcheurs Vietnamiens ; elle provient des fonds de
15 à 20 m. de vase grise de la baie de Cauda. On a trouvé dans le
même site des exemplaires de S. multicarinata et d’autres de S. lirata.
Je rapporte à cette espèce six specimens 2 mâles et 4 femelles
entre 98 et 117 mm. de long conservés dans les collections de l' Ins-
titut Océanographique de l’Indochine. Je crois pouvoir rapporter
à cette espèce un specimen de la Mer Rouge signalée par Gra-
vier (1937) et Dollfus (1938) sous le nom de S. multicarinata.
Gravier signale que ce specimen présente : « plusieurs carènes
irrégulières de forme, non longitudinales, sur son pédoncule ocu-
laire ». Dollfus note que ce specimen diffère notablement par la
disposition des bords latéraux de ses somites thoraciques et par
celle des carènes multiples de ceux décrits par Kemp (1913) et
pense qu’il s’agit peut être d’une forme nouvelle. Les précisions
données par Dollfus sur la disposition des bords latéraux des
somites thoraciques correspondent exactement à ce qu’on trouve
sur S. carinata.
Gonodactylus tweediei n. sp., espèce de Gonodactylus appar-
tenant au groupe III des Gonodactylus de S. Kemp (1913), est très
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 5, 1950.
— 572 —
voisine de G. folini Miln e-Edwards. Je la considère comme le
correspondant de cette espèce dans la région Indo-Pacifique ;
G. folini Mtlne-Edwards étant Atlantique. G. tweediei se distingue
de G. folini en particulier par : 1° l’épine mobile du propodus de la
patte ravisseuse bien développée ; elle n’est pas signalée sur
G. folini; 2° l’élévation médiane du telson courte et ovale triangu-
laire alors qu’elle est ovale allongée dans G. folini ; 3° le revêtement
de soies rigides du sixième segment abdominal et du telson ; il est
moins développé et « laineux » sur G. folini.
Dans les espèces du groupe III, G. tweediei appartient aux
formes intermédiaires entre les formes à telson glabre G. excavalus
Miers, G. tuberculatus Borradaile d’une part, et les formes à
telson épineux G. Brooksi Df. Max, G. hystrix Nobili, G. spino-
sissimus Pfeffer d’autre part. Ces formes intermédiaires com-
prennent outre G. folini à telson plus ou moins pubcscent (laineux),
le G. trigibbosus Hansen à telson avec de nombreux piquants
courts et de courtes soies. De telson de G. hystrix et celui de G.
brooksi sont couverts d’épines courtes, celui de G. spinosissimus
d’épines longues.
G. tweediei a été récolté en Australie. Les specimens, que j’ai
examinés, appartiennent a une collection de l’Australian Muséum
de Sydney qui m’a été confiée pour étude et je tiens à en remercier
le Dr. W alkon, Directeur. Cette collection contient six specimens
de G. tweediei, deux mâles et quatre femelles entre 21 et 26 mm, 5
de long ; les uns ont été récoltés aux îles (Caves) Nord Ouest du
groupe du Capricorne (Queensland), les autres à l’île Lord Howe
dans le Pacifique Sud ; certains ont été recueillis sur le récif de
corail, les autres par draguage par 7 m. 30 de fond.
Institut Océanographique de V Indochine (Ahatrang-Viêtnam).
Un Thrombidion peu connu et nouveau pour la faune
FRANÇAISE : ECIIINOTHROMBIUM RHODINUM [C. L. KOCH).
l’ar Marc André.
C. L. Koch (1837, C. M. A., fasc. 16, n° 1) a décrit sous le nom de
rhodinum un Thrombidium recueilli à Bergwiesen (Bavière).
1 ltérieurement cette même espèce a été retrouvée par Max
Sei.lnick à Anspülicht (Prusse-Orientale).
A. C. Oudemans (1916, Tijdschr. Ent., L1X, p. 18, fig. 1-9) a
étudié soigneusement cette forme et en a donné une description
précise permettant de l’identifier aisément.
D’autre part J. Schweizer (1922, Verh. Ges. Basel, XXXIII,
p. 90, pl. IV, fig. 40 a-c ) faisait connaître, sous le nom de Micro-
thrombidium berlesei, une nouvelle espèce représentée par une
seule nymphe, récoltée en Suisse.
Selon Sig Tiion et C. Willmann (1947, lias Tierreich, 71. Lief.,
Acarina 3, 71 b. Trombidiidae , p. 382, fig. 48) l’espèce de Sciiwei-
zer serait identique à celle de Koch et tombe eu synonymie de
cette dernière.
Elles présentent, en effet, de nombreux caractères communs et
les différences qui se rencontrent dans les détails do structure de
la pilosité recouvrant la face dorsale du corps, ainsi que dans les
dimensions relatives du tarse des pattes 1, seraient sans doute
dues à ce que l’espèce de Schweizer n’avait pas atteint le stade
adulte.
Certainement Schweizer n’a pas eu connaissance du travail
d’ÜuDEMANS car il n’eut pas manqué d’être frappé par les allinités
que présentait son échantillon avec l’espèce de Koch.
Tout récemment M. E. Angelier m’a remis une nymphe d ’Echi-
nothrombium qui semble extrêmement voisine de la forme décrite
par l’auteur suisse mais qui, cependant, s’en différencie quelque
peu par les dimensiosn du tarse des pattes de la première paire et
la pilosité, plus abondante, qui recouvre la hampe des grands poils
situés à la face dorsale du corps.
Ces différences me semblent justifier la création d’une variété
et je propose pour celle-ci le nom de Echinothrombium rhodinum
(Koch) var. Schweizeri n. var.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 5, 1950.
9 10 11 12 15 19 15
iG. 1. — 4e et 5e article du palpe (face externe) de E. r. Schweizeri M. André ; Fig.^2,
id., face interne ; Fig. 3, tibia et tarse de la première paire de pattes du même ;
Fig. 4, 5 et 6, poils recouvrant la face dorsale du corps chez Schweizeri ; Fig. 7 et 8,
4e et 5e article du palpe de rhodinum (d’après Oudemans 1916) ; Fig. 9, 10 et 11,
poils dorsaux du corps chez rhoninum (d’après Oud., 1916) ; Fig. 12, 13 et 14, poils
dorsaux du corps chez M. berlesei Sch. (d’après Schweizer) ; Fig. 15, tibia et tarse des
pattes de la première paire chez M. berlesei (d’après Schweizer).
Ce n’est cependant pas sans quelque doute que j’accepte l’assi-
m dation de l’espèce de Schweizer à celle de Koch. Il est peu
probable qu’entre le stade, nymphal et celui d’imago une modifi-
cation de structure importante puisse se produire dans les poils les
plus courts qui recouvrent le corps.
O u ne. vans (lue. cit.) affirme cjue chez l’individu qu’il a examiné
ces poils sont ordinaires, droits, et barbulés jusqu’au sommet alors
que dans l’exemplaire suisse ils présentent une courbure très
caractéristique dans leur tiers antérieur et, au delà de cet angle, la
hampe du poil est absolument lisse.
L’examen d’échantillons adultes suisses ou français permettrait
de trancher cette question et d’affirmer si nous avons affaire à des
espèces distinctes ou à des races locales.
Echinothrombium rhodinum C. L. Koch, var. Schwsizeri n. var.
L’animal, relativement petit, atteint cependant des dimensions
légèrement supérieures à celles que donne Schweizer pour sa
nymphe suisse. L’idiosoma de notre exemplaire atteint une lon-
gueur de 720 p et une largeur de 420 p. L’hystérosoma a des saillies
humérales à peine développées ; il est subovale, se rétrécissant
graduellement d’avant en arrière pour se terminer par une extré-
mité postérieure largement arrondie.
Toute la face dorsale du tronc, ou idiosoma, est revêtue d’une
pilosité particulière en ce qu’elle est composée de poils assez longs,
forts, mélangés à des poils de taille plus petite.
Les grands poils mesurent 40 à 50 p de longueur et présentent
une structure spéciale : ils se composent d’une hampe cylindrique
revêtue, sur les deux tiers de sa longueur, de rares et fortes barbulés
puis, s’élargissant, elle donne naissance à deux courts éperons
latéraux chitineux, pointus, entre lesquels se dressent quelques
fines barbulés et ensuite la hampe se prolonge dans son tiers anté-
rieur par un processus absolument glabre, formant un angle obtus
avec le reste du poil et se terminant par une extrémité distale
aigüe. Ces poils sont assez semblables à ceux qui sont décrits et
figurés par Ocdemaxs pour la forme adulte et par Schweizer
chez sa nymphe ; ils diffèrent toutefois de ceux-ci par la présence
de barbulés sur les deux tiers de la longueur du poil alors que dans
les échantillons allemand et suisse ces barbulés n’occupent que la
base de la hampe.
Les petits poils, longs de 20 à 25 p, ont également un aspect
caractéristique ; ils sont barbulés sur toute leur moitié proximale
et se terminent distalement par une partie glabre et recourbée leur
donnant un aspect correspondant à celui qui est figuré pour la
nymphe de Schweizer. Oudemaxs, au contraire, affirme que ces
petits poils sont ordinaires et barbulés sur toute leur longueur.
— 576 —
Les pattes, toutes plus courtes que le corps, atteignent respec-
tivement les dimensions suivantes : I, 400 p ; 11, 240 p ; [II, 2G0 p ;
IV, 310 p. Chez celles de la première paire, le tarse est ovale, pointu
à son extrémité distale, à bord supérieur presque rectiligne et à bord
inférieur légèrement convexe ; sa longueur (125 p) est égale à deux
fois et demie sa largeur (50 p). Le tibia, plus court que le tarse, ne
dépasse pas 60 p
Les palpes sont assez courts et leur quatrième article, très caracté-
ristique, présente, insérée près de la base de l’ongle terminât, une
forte épine qui naît au bord supéro-interne et constitue un ongle
accessoire On remarque en outre quatre épines moins développées
constituant, avec l’ongle accessoire, un peigne supéro-interne. Tou-
jours sur la face interne se trouve un poil spiniforme isolé. La face
externe de ce même article porte, près de la base du 5e, ou tentacule,
une forte et longue épine et, disséminés sur le reste de l’article,
six longues soies dont la première, près de l’ongle terminal est
glabre.
Le cinqu ème article ou tentacule est court, subconique, large à
sa base et très étroit à son extrémité distale qui donne insertion
à une soie spiniforme courbe bien développée. Le reste de l’article
est recouvert de fortes soies barbulées.
Habitat. — Cet échantillon a été récolté par M. E. Angelier, le
3 juin 1950 à La Preste (Pyrénées-Orientales) à une altitude de
1200 m. L’exemplaire courait librement sur le sol.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 577 —
Une nouvelle forme larvaire de Thrombicula
I)’A frique Équatori. I LE.
Par Marc André;.
L’identification des larves de Thrombicula présente un intérêt
tout particulier en raison du rôle qu’elles peuvent être appelées
à jouer dans certaines régions dans la transmission de Rickettsies
causant chez l’Homme une infection souvent très grave pouvant
déterminer une mortalité qui varie, suivant les épidémies, de 15 à
70 pour 100.
Cette maladie a été signalée pour la première fois au Japon et
désignée sous le nom de « Tsutsugamushi » (nommée aussi « Shima-
mushi », maladie de Kédanie, fièvre fluviale ou « Pseudo-typhus de
Delhi). Elle est déterminée par la Rickettsia akamushi , inoculée
par les larves de divers Thrombicula , notamment T. akamushi
(Brumpt).
Des cas de Rickettsioses transmises par les larves de Thrombicula
ont été observées également dans la région occidentale de la Chine,
aux Philippines, à Bornéo et dans les Célèbes. Une autre espèce,
T. deliensis Walch provoque des épidémies dans le Sud-est Asiatique,
l’Est des Indes et l’Australie du Nord.
Les réservoirs de virus, ou hôtes normaux, (ou primaires) semblent
être assez nombreux (Et vont des petits Marsupiaux à l’Homme, mais
les Rongeurs, spécialement les Bats jouent un rôle particulièrement
important dans la diffusion des Rickettsiae. Les Oiseaux sont aussi
parasités et les larves infectieuses peuvent alors être transportées,
par les migrateurs, dans des contrées éloignées. Mais les Rongeurs
(surtout les Rats) sont les principaux agents de dispersion.
L’Homme n’est, en fait, qu’une victime occasionnelle et ce n’est
que très exceptionnellement qu’une larve trouve la possibilité d’y
rester fixée, pour se nourrir, sans être détruite presque aussitôt par
le frottement ou les grattages.
Le choix d1' l’hôte est souvent accidentel ; les larves se fixent
sur les Mammifères ou Oiseaux qui passent à leur portée.
Les Rickettsies sont transmises héréditairement : les larves
s’infectent sur un Rongeur réservoir de virus et l’Acarien, jusqu’à
son stade adulte, héberge les germes pathogènes ; le Thrombicula
adulte transmet alors les Rickettsia à certains de ses œufs, d’où
naîtront des larves hexapodes infectieuses.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 5, 1950.
— 578 —
Bien qu’aucune manifestation de Rickettsiose, occasionnée par les
Thrombicula, n’ait encore été signalée en Afrique, des épidémies
sévères, ayant de grandes analogies avec le typhus dos broussailles
et les scrub-typhus d’extrême-orient ont été observées cri certains
points d’Afrique Equatoriale et des recherches ultérieures permet-
tront de préciser si l’espèce que nous décrivons ci-dessous joue un
rôle actif comme vectrice de l’épidémie.
Thrombicula Le Gaci M. André
Fig. I. — Face ventrale, X 230.
Thrombicula Le Gaci n. sp. 1
L’idiosoma est largement ovoïde, plus ou moins arrondi selon
l’état de repletion des individus. La plus grande largeur s’observe
1. Nous sommes heureux de dédier celle nouvelle espèce à M. le Médecin Colonel
Le Gac, Directeur de la Santé Publique de l’Oubangui-Chari (Afrique Equatoriale
Française).
579 —
à la hauteur d’insertion des pattes III. Les striations de la cuticule
sont nettement apparentes. Le scutum dorsal et les coxae sont
ponctué ;. La longueur de l’idiosoma atteint 300 à 370 p et la lar-
geur 150 à 210 p. Les individus que nous avons observés étaient
fixés sur un hôte au moment de leur capture, donc déjà plus ou
moins gorgés de nourriture.
Face dorsale (Fig. 1). — La région dorsale antérieure porte un
bouclier trapézoïdal, avec angles arrondis, plus large que long, à
bords antérieur et latéraux légèrement sinueux et à bord postérieur
présentant une double convexité en arrière.
Ce bouclier (fig. 5) porte cinq poils barbulés : un antérieur médian
long de 40 p, deux latéraux antérieurs atteignant 41 p et deux
Thrombicula Le Cad M. André
Fig. 2. — Face dorsale, X 230. — Fig. 3. — Palpe maxillaire.
Fig. 4. — Gliélicère 1.
latéraux postérieurs dont la taille est de 50 p. Les soies sensorielles
ou pseudostigmatiques sont grêles, longues (69 p), munies dans leur
moitié proximale de très courtes barbulés et sur le reste de leur
longueur de rares, fines, et longues barbulés. Ces soies, situées près
1. L’ongle terminal de la chélicère est nettement denticulé près de son extrémité
distale : ce détail a été, par inadvertance, omis sur la ligure.
— 580 —
du bord postérieur du bouclier, s’insèrent dans une invagination
cutanée et sont entourées à leur base d’une sorte de collerette circu-
laire.
De part et d'autre du bouclier dorsal il y a un écusson oculaire
lisse qui porte deux yeux dont le postérieur est moins développé que
l’antérieur.
Sur le reste de la face dorsale on remarque un certain nombre
de poils plumeux, assez longs (50 à 60 u), et disposés en rangées
transversales.
Il y a d’abord deux poils latéraux (ou huméraux), puis viennent
cinq rangées composées respectivement de B-4-2-4 et 4 poils (pii
nous donnent, en comptant les huméraux, un total de 24 poils pour
la face dorsale.
J'ace ventrale (Fig. 2). — Chaque plaque coxale donne insertion
à un poil assez long et barbulé. Aussi bien entre les coxae I qu’entre
les coxae III (mais pas entre les coxae II) il y a une paire de poils
plumeux.
Sur la face ventrale de l'opisthosoma on distingue cinq rangées
transversales comprenant respectivement 6, 6, 2, 2 el 2 poils barbulés.
L’uropore est situé entre les deux poils de la troisième rangée.
PaUes. - Relativement petites, les antérieures (I) sont un peu
plus courtes (190 p.) que les postérieures (111) qui atteignent 210 p,
tandis que les moyennes (11) sont les moins développées (170 u).
Appareil buccal. — Les chélicères ( fig. 4) sont relativement
grandes ; l’ongle terminal (ou griffe), très robuste, large, est denti-
culé vers son extrémité distale, très aigüe.
Chacun des lobules externes (ou galeae) de la gaine chélicérale
donne insertion à une soie munie de longues et fines barbules.
Sur la partie postérieure de l’hypostome on voit, en arrière de
I insertion des palpes, une forte soie barbulée.
Les palpes (lîg. 3) sont puissants. Sur la face dorsale du second
article s’insère une longue soie munie de barbules et le troisième
porte une soie lisse. Au quatrième article, près de la base de l’ongle
terminal se trouve également une soie lisse. Le dernier article (ou
tentacule), court, arrondi à son extrémité distale, porte cinq soies
barbulées. La griffe terminale du palpe est trifurquéc.
Habitai. Huit représentants de cette espèce ont été recueillis,,
par le. Médecin Colonel Lf. Gac, sur l’oreille d’un jeune Chat domes-
tique, à Rangui (Afrique Equatoriale Française) le (i octobre 1950.
Au cours de recherches ultérieures, poursuivies dans la région
de Bangui, le Dr. Le Gac a eu l'occasion de recueillir de nombreux
exemplaires de cette même espèce parasitant divers rongeurs :
Taterdlus embu, Mylomys cunninghamei alberti et Lemniscomys bar-
bants striatus. Des poulets domestiques ( Gallus domesticus) se sont
montrés également parasités.
Des prospections répétées, effectuées dans les régions contaminées,
ont permis de'découvrir deux autres espèces de Thrombicula, aussi,
communes que T. !.e Gaci.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
582 —
A Révision of tue fur mites Myobiidae (Acarina) (suite).
By Charles D. Radford, lion. D. Se. F. Z. S.
(membre correspondant du muséum d’histoire naturelle, paris).
Radfordia bîairi (Radford, 1936).
Myobia blairi Radford, 1936 North West Nat. Arbroath, p. 147.
The male dorsum (fig. 74) lias latéral spines I long, tapering,
placed anterior to coxae II, reaching alrnost to génital pore ; latéral
spines II similar but longer, anterior to coxae II, reaching backwards
to coxae IV ; latéral spines III similar to I and II but longer, lying
bctween coxae III, extending beyond coxae IV. Flanking latéral
spines I on the inside is a pair of small spines ; sub-median spines II
and III placed beside the génital pore ; sub-median spines IV mid-
way between coxae II I and IV ; sub-median spines V anterior to
coxae IV, long and tapëring. Three pairs of simple spines placed
anterior to terminal bristles in two diverging rows. Génital pore level
with coxae III, with a slightlv chitinized scutum and four pairs of
spines. Pénis extending from posterior end of body, long, tapering,
curved anteriorly and bent back over the pore.
The male venter (fig. 75) has two pairs of spines anterior to coxae II
the third pair level with coxae I I ; a pair of scleiotic processes placed
posterior to third pair of spines. Anterior to coxae III is a pair of
long spines, with a pair of smaller spines anteriorly ; midway between
coxae III and IV is a pair of long spines ; level with posterior edge of
coxae. IV is a pair of spines. Tarsus II with two short, stout claws ;
tarsus III and IV each with two unequal claws, the anterior claw
being the stouter.
The female dorsum (fig. 76) has latéral spines I broad at base,
tapering, striated, extending from midway between coxae I and 1 1 to
level of latéral spines II ; latéral spines II twice the length of pre-
ceding spines, placed posterior to coxae II, extending to midway
between coxae III and IV ; latéral spines III almost three times the
length of latéral spines I, level with posterior edge of coxae II,
extending to coxae IV ; latéral spines IV small, simple, lying anterior
to terminal bristles. Sub-median spines I anterior to and between
latéral spines I, short, simple ; sub-median spines II between, but
slightly posterior to latéral spines II, similar in shape but shorter ;
sub-median spines II I level with latéral spines III ; sub-median spines
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 5, 1950.
584 —
IV midway between eoxae III and IV ; sub-median spines N level
with coxae IV ; sub-median spines 5 1 and VII shorter, posterior to
eoxae IV ; sub-median spines VI II level with latéral spines I\ . Two
pairs of génital spines flank the génital pore.
The feniale veiller (fig. 77) has one pair of spines anterior to coxae
II ; one pair of spines level with coxae 1 1 ; posterior to coxae II is a
pair of sclerotic processes. Anterior to coxae 111 is a pair of long
spines, with two pairs of aecessory spines ; midway between coxae 1 1 1
and IV is a pair of spines ; level with coxae IV is a pair of long
spines. Five additional pairs of spines arranged in two rows whieh
diverge towards the posterior end of body. A pair of spines flink the
terminal bristles ; flanking the anus is a pair of spines.
Type host : White-toothed shrew [Crocidura cassiteridum Hinlon).
Type locality : Si .Mary’s, Scilly Isles.
Measurements : 3 0.'3f> mm X 0.15 mm ; 2 0.40 mm X 0.20 mm.
Holotype male, allotype female and nymphs in the collection of
I larry Britten, Esq., F. R. E. S., Manchester, Paratvpe male,
females (2) and nymph in the British .Muséum (Nat. I Iis t ) numbered
respectivelv 1938-2-28-24 ; 1938-2-28-25 et 26 : and 1938-2-28-27.
Paratypes in the author’s private collection.
Radfordia zibethieaîis. (Radford, 1936).
Myobia zibethieaîis Radford, 1936 \orth B est A Ht. Arbroath, p. 34.
The male dorsum (fig. 781 has latéral spines I broad at base, long,
tapering, striated, their free distal ends rcaching coxae 111 ; latéral
spines II midway between coxae II and III, two-jointed, long,
not foliate ; latéral spines III level with posterior edge of coxae III,
reaching almost to posterior edge of body, two-jointed, not foliate.
Sub-median spines 1 level with coxae II, short, simple : sub-median
spines II midway between coxae 11 and 111, slightly anterior to
latéral spines II, simple, longer than preeeding spines. Médian spine
I long, stout, level with coxae 1 1 1 ; médian spine 1 1 similar in shape,
posterior to coxae III. Sub-median spines III level with posterior
edge of coxae IV; sub-median spines IV anterior to caudal lobe.
Génital pore surrounded by a sclerotic scutum and lying between
coxae 1 1. Pénis long, sinuous, stout, extending from coxae IV to the
pore.
The male venter (fig. 79) has only one pair of spines anterior to
coxae II ; one pair of spines level with posterior edge of coxae II ;
a pair of spines level with coxae III ; a pair of spines anterior to
coxae IV ; a pair of spines level with posterior adge of coxae IV.
Tarsus II with two short stout claws ; tarsus III and IV each with
one long claw.
— 585
The feinale dorsum (fig. 80) lias latéral spines I and II, also sub-
median spines II to VI striated in a herring-bone pattern ; latéral
and sub-median spines II foliate, the others expanded. Latéral spines
I to III two jointed, also sub-median spines II and III ; jointing not
Radfordia zibethicalis (Radford, 1936).
Fig. 78, dorsum. — Fig. 79, venter. — Fig. 80, Ç dorsum. — Fig. 81, Ç venter.
apparent on sul)- médian spines IV to Vf. Latéral spines I anterior to
coxae II, foliate, wit.h long, slender tips, extending alrnost to coxae
III ; latéral spines II expended but not foliate, plaeed between coxae
II and III, extending to coxae IV ; latéral spines III expanded, not as
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 5, 1950.
40
586 —
long as II, level with posterior edge of coxae III. Sub-median spines
I very minute, almost rudimentary, level with latéral spines I ;
sub-median spines II foliate, level with middle of coxae II ; sub-
median spines III long, expanded, lying midway between coxae II
and III, extending to base of sub-median spines VI ; sub-median
spines IV level with coxae III ; sub-median spines V and VI lying
between coxae 1 1 1 and IV. Level with coxae IV is a pair of stout
spines ; level with posterior edge of coxae IV is a row of four simple
spines. Génital pore has two pairs of small spines anteriorly ; the
paired génital claws are stout ; posterior to the pore is a pair of
stout, cone-shaped spines and a pair of slender, simple spines ;
flanking the génital pore is a pair of simple spines level with the
claws. On the posterior edge of the body between terminal bristles
is a pair of spines.
The female venter (fig. 81) has two pairs of spines anterior to
coxae II ; a pair of spines posterior to coxae II, doser to médian
line ; anterior to coxae III is a pair of long, simple spines flanked
internally by a pair of shorter spines ; between coxae III and IV is
a pair of long spines ; an accessory pair of spines lying posterior to
coxae IV. Level with, and between the terminal bristles is a pair of
small spines. Tarsus II with two claws ; tarsus III and IV each with
one claw.
Type liost : Musk rat (Ondatra zibethica L.) T. Warwick.
Type locality : Blackford, Perthshire, Scotland. February 7, 1934.
Measurements : 0.37 mm x 0.28 mm ; $ 0.52 mm X 0.3 mm.
Holotype male in the collection of Harry Britten, Esq., F. R. E. S.,
of Manchester. Allotype female and a male in the author’s private
collection, collected front the type host ( Ondatra zibethica L.) at
Galveston, Texas. June 5, 1946. R. W. Strandtmann.
(A suivre)
— 587
Un Cryptochaetum nouveau de Mai.aisie
(Diptera Muscoidea Cryptocha'etidae).
Par I. Ghesquière (Bruxelles).
CORRESPONDANT DU MUSÉUM.
La Mouche dont il est, question ici appartient au gn. Crypto-
chaetum Rondani ; elle a été découverte par le Prof. P. Vayssière
lors d’une Mission d’Etude elfectuée récemment en Malaisie. L’espèce
est inédite, je me fais un plaisir de la dédier à son récolteur.
Le gn. Cryptochaetum possède une curieuse dispersion géogra-
phique : décrit en 1875 par Rondani pour une espèce méditerra-
néenne Cr. grandicorne 1, il a été retrouvé en 1888 par Crawford
aux environs d’Adélaïde pour une autre espèce endoparasite de la
fameuse Cochenille australienne Pericerya purchasi (Mask.), Cr.
iceryae (Will.) que les Services entomologiques américains propa-
gèrent peu après sa découverte, en Nouvelle-Zélande, Californie,
Floride et Porto-Rio, afin d’enrayer les ravages de son hôte intro-
duit accidentellement dans les vergers d’ Agrumes de ces régions.
Depuis, 15 autres espèces ont été décrites : une paléarctique
(Europe centrale), 2 australiennes et 12 paléotropicales dont 8 des
régions éthiopiennes (Kenya, Tanganyika, Uganda et Congo-Belge) 2
et 4 des régions orientales, soit pour ces dernières Cr. aenescens de
Meij. et Cr. chalybeum de Meij (Java), Cr. curtipenne Knab (Ceylan)
et Cr. fastidiosum Bezz. (Philippines).
On ne connaît pas de Cryptochaetum néarctiques.
Le genre est divisé en 3 sous-genres : Cryptochaetum Rond. (s. str.),
Lestophonus Will. et Tritolestes Ghesq., lesquels se séparent aisé-
ment par la forme du triangle frontal dont la hase est large chez les
Lestophonus , étroite chez les Cryptochaetum, réduite à un sillon chez
les Tritolestes. L’espèce décrite ci-dessous appartient au s.-gn.
Cryptochaetum.
Cryptochaetum vayssierei sp. n.
Ç et corps bleu ehalybée à reflets verts, yeux brun rouge,
antennes gris cendré, pilosité noire, pattes noir bistre sauf les arti-
1. Citée également du Japon et de Formose par Kuyvana (Jap. Dep. Agric. and
Comm. lmp. PL Quart., St. Bull. n° 1, 1922), mais cette identification est-elle exacte ?
2. Cr. pariceryae Thorpe est la plus largement répandue en Afrique tropicale, de
l’Est à l’Ouest ; elle a été confondue avec Cr. iceryae (Will.).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 5, 1950.
588 —
dilations jaune foncé et les tarses jaune sali1 a pilosité noirâtre, ailes-
hyalines.
Tête à triangle frontal (bande médiane frontale) atteignant
la cicatrice frontale, sa base plus étroite que l'espace compris entre
la base des antennes ; front non proéminent ; ocelles en triangle
isocèle, les postérieurs très écartés des yeux ; antennes à I aussi long-
que If, I trapézoïdal, II conique, III elliptique oblong (2,3 fois plus
long que large) à épine subapicale plus courte que les plus longues
soies, à sommet atteignant le bord inférieur des yeux seulement.
Ailes à nervure costale {cosla) dépassant faiblement la radiale
(R 4 + 5) et présentant deux lumières : une à la jonction de la nervure
humérale et l’autre à celle de la nervure radiale, nervure transverse
humérale (/» m) claire et faiblement oblique, nervure subcostale
' sc ) peu visible dans sa portion proximale et complètement atténuée
dans son tiers distal, nervure radiale (R1) nettement coudée et à
portion distale un peu plus claire que la proximale, branche basale
de la radiale (Rs) claire, nervure radiale ( R 4 + 5) subapicale, R 2 + 3
et R 4 + 5 subparallèles distalement et à apex épaissi, nervure radio-
ÏUIU l
— 589
médiane ( r m) perpendiculaire à R 4 + 5 et son prolongement attei-
gnant l’apex de R1, nervure médiane deux fois brisée et nettement
visible jusqu’au bord de l’aile ( M 1 un peu plus de 4 fois im), nervure
médio-cubitale (transverse postérieure, im) rectiligne et formant un
angle de 45° avec la première cubitale (Cu1), portion distale de Cu1
isbien visible jusqu’au bord de l’aile) un peu plus de 2 fois la lon-
gueur de im et un peu plus courte que la moitié de il/1, deuxième
cubitale (Cu2) claire, niais atteignant le bord de l’aile. Taille 1,8 à
2 mm.
Dispersion géographique et Biologie. — Malaisie : Iohore-
Labis, 9-VI-1949, réc. B. Vayssière, espèce solitaire, parasite des
larves au 3e stade de Ylcenja pulcher Léon, vivant sur les Hévéas
et les Fdæis cultivés de la région. 8 exemplaires, 1 type au Muséum
national d’IIistoire Naturelle à Paris, paratypes à Paris et à l’Insti-
tut Royal des Sciences Naturelles à Bruxelles.
Affinités. — Dans les clés de Thorpe (1941) 1 et de Ghesquière
(1942) 2, C-r. vayssierei Ghesq. se place près de Cr. grandicorne Rond.,
mais ce dernier possède des antennes aussi longues que la face,
à III 2 fois plus long que large et des ailes à R 2 + 3 et R 4 + 6 distale-
ment très divergentes et Cu1 3 fois plus longue que im. Il s’éloigne
de Cr. buccatum Ilend. par ses antennes plus courtes que la face et de
Cr. oocerum Thorpe et Cr. tuberculatum Thorpe par la disposition des
nervures transverses rat et im.
Laboratoire (V Entomologie Agricole Coloniale du Muséum.
1. Parasitology 33, pp. 131-148, 30 fig., 1941.
2. Rev. Zool. Bot. afr. 36, pp. 390-110, 8 fig., 1942.
590
Contributions a létude des Phasiixae cimicophages (Dip-
tères LARVAEVORIDAE) —XI. NOTES SYNOXYMIQUES ET SYSTÉ-
MATIQUES ( Note 4). 1
Par Claude Dupuis.
Esquisse systématique de la sous-tribu Ectophasiina et dia-
gnose d’un genre nouveau a propos d’une espèce mal
connue de C. Rondani.
En l’état actuel de la systématique des Taehinaires, affirmer d’une
espèce qu’elle appartient à un genre donné n’est guère tâche facile :
il n’existe pratiquement pas de classification dans laquelle on puisse
situer en toule certitude les espèces ou les genres ; par suite, la syno-
nymie est très embrouillée, bien des genres ont été proposés 2 qui ne
s’imposaient pas, tandis qu’inverseinent, certaines espèces demeu-
raient dans des genres inadéquats.
Ce dernier cas est, entre autres, celui de la Phasici sola de C. Ron-
dani (1861), espèce peu connue, en dehors d’une bonne redescription
de M. Bezzi (1895), et dont la synonymie s’établit comme suit :
— Phasia sola sp. n. $, Camillo Rondani, Atti Soc. liai. Sc. Nat.,
Milano, 3, 1861, pp. 215, 220.
— Phasia sola Rndn. $, C. Rondani, Dipterologiae italicae Prodromus,
Parme, 1862, Y, p. 40.
— Xysta cana « Meigen », Louis Pandellé, Rev. d’Entom., Caen, 13,
1894, p. 92.
— Phasia sola Rd. <J $, Mario Bezzi, Bull, délia Soc. Entom. Ital.
Firenze, 27, 1895, pp. 56-57.
— Xysta (?) sola (Rond.), Friedrich Braueh, Silz-Ber. K. Ak. Wiss. zu
Wien, 107, 1898, p. 510.
— Phasia sola Rond., Joseph Villeneuve, Feuille des ,/. Naturalistes,
38 (n° 445), 1907, p. 13.
— Xysta sola Rond., Mario Bezzi et Paul Stein, Katalog d. palâarkt.
Dipteren, Budapest, III, 1907, p. 570.
— Xysta sola Rond., Giuseppe Tuccimei, Bail. Soc. Zool. Ital. lloma ,
20, 1911, p. 222.
— Phasia sola Rond., Paul Stein, Archiv. f. Naturgeschichte, Abt. A,
Berlin, 90, Heft 6, 1924, p. 257.
1. Les notes 1 à 3 ont été publiées en 1949, dans ce Bulletin même, en deux parties
(t. 21, pp. 243-247 et 553-557} qui constituent ensemble ma Contribution VI à l'étude des
Phasiinae cimicophages. On trouvera ma Contribution X et les références des précé-
dentes in Bull. Biol. Fr. Belg., 84, 1950 pp. 194-206.
2. Cette remarque vaut notamment pour divers genres exotiques (Cf. L. Mesnil,,
Bull, et Ann. Soc. Ent. Belg., 86, 1950, pp. 104-117).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 5, 1950.
— 591 —
Cette synonymie montre bien l’incertitude de l’attribution de cette
espèce à un genre donné. S’agit-il d’une « Xysla » ou d’une Ecto-
phasia 1, ou bien encore les avis partagés de diptèrologistes avertis
comme Brader, Villeneuve, Bezzi et Stein, ne sont-ils pas
l’indice de l’existence d’un genre à part ?
Toute réponse, pour être valable, mettra fatalement en cause, dans
son ensemble, la systématique de la sous-tribu Ectophasiina à
laquelle « Phasia sola » appartient sans conteste, tant par sa chétotaxie
que ses génital ia. Cela signifie discuter d’abord les limites et la
diagnose de cette sous-tribu et ensuite les affinités et caractères dis-
tinctifs des genres qui la constituent. Ces deux points seront examinés
ci-après.
a. — Diagnose et contenu générique de la sous-tribu
Ectophasiina C. Dupuis 1949.
Pour établir les deux sous-tribus Ectophasia et Allophorina j’ai
utilisé des caractères le plus souvent négligés des systématiciens :
ceux des œufs, des larves, et des genitalia mâles et femelles. Des
caractères plus classiques, empiuntés à L. Mesnil (Essai sur les
Taehinaires, Paris, 1939, p. 57) m’ont servi à séparer ces deux
groupes du reste des Phasiinae. J’ai depuis examiné personnellement,
quant à leur chétotaxie, des représentants de tous les genres que
j’avais inclus dans la sous-tribu Ectophasiina ; les résultats de ces
examens m’obligent à revenir sur la valeur réelle de ces derniers
caractères, au point de vue systématique.
Il n’v a pas d’exception à l’absence de pointe aigüe, antéapicale
sur le troisième article des antennes et à la présence d’une seule soie
intra-alaire.
Par contre, il s’en faut de beaucoup que le nombre des soies
sternopleurales soit constamment un 2. Chez Chryseria helhio (F.) et
Ileliozeta pellucens (Fall . , ce nombre est trois. La disparition d’une
sternopleurale antérieure le ramène à deux chez Subclytia rotundi-
oentris (Fait.), Clytiomyia continua (Panzer), « Phasia sola » Rond,
et les diverses Ectophasia , à l’exception d’E. leucoptera (Rond.). 11
s’abaisse à un chez Cystogaster globosa (F.), Stylo gymnomyia nitens
(Mg.), les diverses Gymnosoma et Ectophasia leucoptera (Rond.) où
seule persiste la sternopleurale postérieure.
Le nombre et la disposition des soies du bord du scutellum ne sont
pas plus constants. Chez Clytiomyia, Chryseria , Ileliozeta, « Phasia
1. Ectophasia = Phasia Rondani, Bezzi et aucl., nec Latreille [Cf. C. Dupuis, Noie
synonymique 1, L c ., p. 245).
2. Dans mes notes systématiques de 1949, je n’ai pas tenu compte de ce caractère
invoqué par Mesnil car j’avais déjà pu me rendre compte, chez les Allophorina, de
son peu de fidélité. (Voir à ce sujet quelques indications dans E. Girsciiner, Illustr.
Wochenschr. f. Ent. II, 1897 p. 34).
— 592 —
sola », et toutes les Ectoplicisia, ils sont ceux donnés par Mesnil :
une soie marginale et une apicale de chaque côté. Au contraire,
chez Cystogaster, Gymnosoma et Stylo gymnomyia il existe deux
soies marginales, mais pas d’apicale. Une disposition qui intègre ces
deux types est celle réalisée chez Subclytia rotuncliventris (Fall.)
avec deux soies marginales et une apicale.
La valeur peu décisive de tels caractères chétotaxiques, du moins
en ce qui concerne la diagnose d’une sous-tribu par ailleurs très
homogène, conduit à s’interroger sur la légitimité des limites propo-
sées pour l’ensemble Ectophasiina -f- Allophorina.
Ainsi, étant donné le cas de Subclytia , la présence sur le bord du
sctullum de trois soies marginales et une apicale dans le genre
Euxysta Towns., ne paraît plus un obstacle, à son appartenance aux
Ectophasiina. D’ailleurs l’existence d’une seule intraalaire (la pos-
térieure), la forme de l’œuf et la morphologie des genitalia femelles
rendent celle-ci assez probable.
La chétotaxie peut donc induire le diptèrologiste en erreur et le
conduire à séparer en des unités artificielles, correspondant à
différents niveaux évolutifs, les genres d’un même phylum où ces
niveaux existent successivement. C’est pourquoi les Ectophasiina,
avec leur contenu générique actuel, me paraissent représenter
1 ensemble des branches terminales de cette sous-tribu plutôt que
celle -ci tout entière.
Quoiqu’il en soit, une première question est tranchée quant à
« Phasia sola » qui, par sa chétotaxie, appartient bien aux rameaux
terminaux de cette sous-tribu et n’est donc pas une Euxysta. Elle est
encore moins une Xysta Mg. s. sir. car l’ovipositeur et l’œuf dans ce
genre ne sont absolument pas ceux d’ Ectophasiina.
b. — Systématique des genres d’ Ectophasiina
à chétotaxie sculellaire réduite.
Il est clair, d’après ce qui précède, que la réduction de la chéto-
taxie scutellaire peut s’opérer suivant deux modalités distinctes selon
qu’elle affecte les soies apicales ou marginales ; de plus, il existe
un degré de moindre réduction (stade Subclytia) que l’on peut à
bon droit considérer comme le point de départ commun des deux
autres.
J’attache beaucoup d’importance à ce fait, car les autres caractères,
eux, ne varient que selon une modalité unique d'où l’impossibilité
de discerner les cas de convergences. Les caractères tirés de l’élon-
gation de l’article 111 des antennes, de l’acquisition de plusieurs
rangs de soies frontales ou de la réduction des soies sternopleurales
sont dans ce cas.
La disposition des soies scutellaires constitue donc le meilleur
— 593 —
critère de classification des genres d ’ Ectophasiina sur la base de
caractères imaginaux. Compte tenu de ces remarques, je me fais
l’image suivante des affinités des genres européens d ’ Ectophasiina
à chétotaxie scutellaire réduite.
Subclytia semble, quant à ses soies scutellaires, le genre le plus
synthétique. Sa chétotaxie abdominale réduite, ses deux sterno-
pleurales et ses antennes à article III allongé sont, toutefois, des
caractères extrêmes, aussi doit-on considérer Subclytia , non comme
le point de départ des autres phylums, mais simplement comme un
genre terminal d’un phylum où a pû se trouver la souche des deux
autres.
Le phylum où la réduction des soies scutellaires a porté sur les
soies apicales comprend les genres Cyslogaster, Stylogymnomyia et
Gymnosoma. La totale réduction des macrochètes abdominales, la
présence d’une seule sternopleurale et, dans les deux derniers genres,
l’élongation de l’article III des antennes laissent à penser que ces
trois genres, sont également en tête de leur phylum ; si des genres
moins évolués existent encore, il faudra les chercher hors d’Europe
•occidentale.
Dans le troisième phylum, la réduction des soies scutellaires a
porté sur une marginale, laissant intacte l’apicale. Les genres Cliry-
seria et Heliozeta s’y avèrent les représentants d’un stock de genres
primitifs à trois sternopleurales. Toutefois, les soies frontales sont en
plusieurs rangs chez Chryseria Ç et dans les deux sexes d’ Heliozeta
où, de plus, l’article III de l’antenne s’allonge considérablement : ces
genres paraissent donc appartenir à un rameau latéral du phylum,
car de tels caractères sont trop spécialisés en regard de ceux obser-
vables chez certaines formes à deux sternopleurales.
Dans celles-ci prennent place successivement et presque sans
hiatus : Clytomyia , « Phasia sola », les formes micans d’ Ectophasia
crassipennis (F.) s. L, ses formes rubra , nigra, puis les formes strigata
( = rostrata Egger). Dans le prolongement de cette belle série vient
directement Ectophasia leucoptera (Rond.), à une seule sterno-
pleurale.
Clytiomyia continua ne diffère de « Phasia sola » que par quelques
macrochètes abdominales en plus, par son front rétréci chez les <$,
par quelques soies en moins dans l’unique rangée des parafrontales.
« Phasia sola » ne diffère des formes micans d’ Ectophasia que par ses
soies parafrontales en rang unique, quelques macrochètes abdomi-
nales en plus et une petite différence dans la largeur du front dans
les deux sexes. Des formes micans aux formes strigata d.' Ectophasia
existent plusieurs intermédiaires, espèces ou espèces naissantes,
jadis étudiés par E. Girschnek 1. Les différences entre ces formes
1. Entomologische Nachrichten, 14, 1888, pp. 225-234.
594
strigata et Ectophasia leucoptera (Rond.) se réduisent à la perte
d’une sternopleurale et l’élargissement de la bande noire du dos
de l’abdomen.
Ces faits autorisent l’opinion que les groupes terminaux de
Tachinaires sont des groupes jeunes encore, en pleine évolution, et
permettent de comprendre la difficulté de l’étude systématique et
l’intérêt biologique de ces diptères. Us montrent, avec beaucoup de
précision, la position-clé de « Phasia sola ». Cette position est
confirmée par un caractère atavique d’une certaine importance, le
pédoncule du coude de la première nervure médiane, que l’on
retrouve, non constant, à la fois chez « Pliasia sola », Clytio-
rnyia continua et une Ectophasia asiatique : E. appendiculata
(G. .facobson) h
Malgré ces bons caractères composites, on ne peut faire de « Phasia
sola », ni une Clytiomyia, ni une Ectophasia, sous peine d’étendre
abusivement l’un et l’autre genres : en effet, la présence d’un seul
rang de frontales n’est pas un caractère d 'Ectophasia et l’extrême
réduction des macrochètes abdominales n’est plus un caractère de
Clytiomyia. Je propc se donc, en conclusion, un nouveau genre :
Ciytiophasia genre nouveau.
Diagxose : Genre de Pliasiinae, de la sous-tribu Ectophasiina
C. Dupuis 1949. Une soie marginale et l’apicale de chaque côté du
scutellum ; macrochètes abdominales réduites à deux petites soies
dressées au milieu du bord postérieur des trois premiers tergites
abdominaux visibles, et à une série continue de soies plus longues
sur les deux derniers ; un seul rang de parafrontales dans les deux
sexes, comprenant de 14 à 16 soies ; front à peine moins large chez
les (J (J que chez les ÇÇ ; première nervure médiane coudée anguleuse-
ment ; cellule apicale non pétiolée ; ailes hyalines ; dimorphisme
sexuel pratiquement nul.
Diffère de Clytiomyia R. D., chez qui les macrochètes des trois
premiers tergites sont plus nombreuses, où le rang de parafrontales
n’en compte guère qu’une dizaine, où le front des <$<$ est considé-
rablement rétréci.
Diffère d’ Ectophasia Tovvns., chez qui les soies parafrontales sont
en plusieurs rangs.
Générotype : Phasia sola Rondani 1861 /. c., Rezzi 1895 l. c.
Etymologie : Je forme le nom Ciytiophasia de la réunion des deux
substantifs Clytia (pour Clytiomyia) et Phasia (pour Ectophasia)
voulant indiquer, par là, les affinités de ce nouveau genre. Le nom
Ciytiophasia est féminin.
1. Annuaire Mus. Zool. Acad. imp. Sc. St. Petersbourg, 4, 1899, pp. 297-298.
— 595 —
Répartition géographique. — La distribution de ce genre,,
jusqu’à présent monospécifique, est celle de l’espèce type ; en Italie :
Toscane (Etruria) et province de Parme (Rondani l. c.), Calabre
(Bezzi l. c.), Province de Rome (Tuccimei l. c.) ; Trieste (Stein
l. c.) ; en France : Lyon et Toulouse (Pandellé l. c.), départements
des Basses-Alpes (environs do Sisteron, Saint Geniez de Dromon)
et de la Lozère (Le Rozier) (Récoltes inédites de A. Bayard) L
RÉSUMÉ ANALYTIQUE
Le but du présent travail est de décider du genre auquel appartient
« Phasia sola » Rond., après examen des caractères taxonomiques,
et notamment chétotaxiques des divers genres européens de la sous-
tribu Ectophasiina. Les faits mis en évidence en cette occasion
conduisent aux conclusions suivantes :
1) Les limites proposées pour la sous-tribu, en l’état actuel des
connaissances, sont vraisemblablement trop étroites.
2) La chétotaxie du scutellum paraît le meilleur caractère imaginai
sur lequel il soit possible de s’appuyer pour ordonner en phylums
naturels les différents genres de la sous-tribu.
3. « Phasia sola » Rondani n’est ni une Xysta (ou une Euxysta ) ni
une Ectophasia ( Phasia Auct.), mais le type d’un genre nouveau :
Clytophasia, présentant un mélange de certains caractères des Clytio-
myia R. D. et Ectophasia Town.
ABSTRACT ’
A sketch on the classification oj the sub-tribe Ectophasiina and diagnosis
of a new genus, speaking of a little known species of C. Rondani.
The purpose of this work is to détermine to what genus Phasia sola
Rond, is related, after examination of the taxonomical characters, chiefly
chaetotaxy, of the various European généra belonging to the sub-tribe
Ectophasiina.
The facts tlius revealed lead to the following conclusions :
1) The limits proposed for the sub-tribe, in actual sense, are probably
too restricted.
2) The scutellar chaetotaxy seems the best imaginai character, on the
basis of which it may be possible to ordinate in natural phyla the various
généra in the sub-tribe.
3) Phasia sola Rond, is neither Xysta (or Euxysta) nor Ectophasia
(= Phasia Auct.) but the type of a new genus : Clytiophasia , showing
mixed characteristics of both Clytiomyia R. D. and Ectophasia Towns.
Laboratoire de Parasitologie Comparée de l’Ecole
des Hautes Etudes, au Muséum.
1. Je ne saurais trop renouveler ici mes remerciements à mon collègue et ami,
M. André Bayard, pour ses obligeantes récoltes qui m’ont permis, en particulier,
l’observation de « Pliasia sola » Rond.
— 596 —
Note sur la tribu des Cratocentrini (Hym. Chalcididae
BRACHYMERINAE) ; DESCRIPTION DE DEUX ESPÈCES NOUVELLES.
Par J. R. Steffan.
La sous-famille des Brachymerinae comprend un ensemble très
homogène de genres que je propose do réunir en une tribu des Crato-
centrini, le genre Cratocentrus le plus riche en espèces étant choisi
comme type. Les particularités morphologiques de ce groupe ont été
déjà partiellement étudiées par Masi en 1945.
Les caractères principaux des Cratocentrini, les opposant aux
tribus des Brachymerini et des Plias ganopliorini1 , sont les suivants :
Antennes insérées juste au-dessus du clypeus. Propodeum présentant
2 aréoles latérales stigmatiques, subplanes, une grande aréole apicale
médiane et un rang d’aréoles basales. Ailes antérieures à post-marginale
plus longue que la courte marginale. Métafémurs armés d’une dent basale
interne. Métatibias creusés d’un long canalicule recevant les tarses.
Abdomen de la $ à 4 tergites visibles, les tergites 2 à 4 rudimentaires étant
cachés sous le 1er ; tergite 7 n’engainant que la base de la tarière. Abdomen
chez le <J à 7 tergites visibles, le tergite 7 saillant, triangulaire.
A cette tribu appartiennent les genres suivants : Marres Walker
1841 (= Larradomorpha Stadelmann 1892), Acanthochalcis Cameron
1884, Cratocentrus Cameron 1907 (= Cerachalcis Sehmied. in litt.i
Masi 1945) et Macrochalcis Masi 1945.
La position du genre Allocentrus Cameron 1911 est encore incer-
taine, mais il se pourrait que Macrochalcis soit synonyme à! Allo-
centrus si 2 ÇÇ récoltées en Indo-Chine, conservées au Muséum de
Paris et déterminées par M. Ferrière comme A. hirticeps Cameron
ont été comparées au type, car ces individus correspondent en tout
point à la description de M. Bischofji Masi.
Le genre Marres paraît très proche A Acanthochalcis et les
caractères différentiels donnés par Ramdas Menon en 1949 parais-
sent plus spécifique que génériques. Cet auteur décrit très briève-
ment l’abdomen de la Ç de Marres, mais celui-ci, en particulier le
tergite 7, serait assez aberrant et bien distinct cependant de celui
A Acanthochalcis, si les figures de Stadelmann sont exactes.
Megachalcis Cameron 1903 n’est pas sans présenter de grandes
1. Ces tribus sont étudiées dans un article du Bull. Soc. Eut. Fr. actuellement sous
presse.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 5, 1950.
— 597 —
affinités avec les Cratocentrini quoique Ma si veuille l’exclure de ce
groupe en raison de la longueur du tergite 7.
Gen. Acanthochalcis Cameron 1884.
de place dans le genre Acanthochalcis, que je ne connaissais jus-
qu’alors que par les travaux des auteurs, une belle espèce de Mada-
gascar : .1. gigas sp. n. remarquable par sa taille et sa longue tarière.
Le genre Acanthochalcis diffère principalement de Cratocentrus
par les caractères suivants : funicute antennaire plus grêle ; thorax
plus élancé avec la région dorsale du collare ni amincie ni arquée,
mais allongée, et subplane lorsqu’elle est examinée de face ou laté-
ralement ; aréoles basales du propodeum peu inclinées vers le
pétiole : carènes antérieures limitant l’aréole apicale convergentes
au sommet de celle-ci pour former une dent plus ou moins dévelop-
pée ; pattes et tarses allongés, en particulier chez A. gigas ; la face
dorsale des metacoxae de cette espèce est très pubescente et leur
face ventrale presque nue (la localisation de la pubescence est
inversée chez Cratocentrus) ; le tergite 1 de l’abdomen est allongé,
peu convexe, et ches .1. gigas son aréole basale est imprécise ; le corps
n’est pas couvert de pubescence p ruineuse mais garnies de fascies
soyeuses éparses.
.4. gigas paraît plus voisin de . t. unispinosci Girault que de .4. nigri-
cans Cameron et s’écarte de cette dernière espèce par ses longues
antennes, les aréoles stigmatiques non projetées en arrière et le bord
ventral de la partie apicale du tergite 7 inerme et non denticulée
comme chez A. ni.gricans. Cette denticulation n'est pas un caractère
générique et je l’ai retrouvée chez un Cratocentrus inédit. La région
médio-apicale du scutellum de .1. gigas et de .4. unispmosa est un
peu déprimé comme chez Marres dicomas Walker. La dent formée
par les carêmes antérieures de l’aréole apicale du propodeum parait
bien plus rudimentaire chez .1. gigas que chez les 2 autres Acantho-
chalcis.
Acanthochalcis gigas sp. n.
$. lirun rougeâtre, avec les parties suivantes noires: flagelle anten-
naire sauf la massue, mandibules, scutum, partie interne des scapulae
et des axilles, scutellum, metanotum, propodeum, mesosternum et face
interne des pro- et mesocoxae ; dorsum de l’abdomen, base et. apex de la
tarière, noirâtres ; ailes un peu enfumées, roussâtres, surtout le long des
nervures noires ; pubescence disposée en fascies soyeuses argentées dont les
plus remarquables sont situées sur les côtés du collare, les mésopleures
la base des scapulae, la face postérieure des axilles, les métapleures,
l’aréole stigmatique du propodeum, les procoxae, la face dorsale des meta-
coxae cl l’angle inl'ero-postérieur du disque des métafémurs ; sur l’abdomen
les fascies sont localisées comme il suit : milieu de chaque côté des tergites
1 et 5, bord ventral des tergite 3 à 5, au-dessus du stigmate du tergite G et
dans l’angle inférieur de la partie distale du tergite 7.
598 —
Tête avec l’aire ocellaire, le vertex et le front réunis en une aire presque
plate, saillante en avant des yeux et formant un angle obtu avec la face ;
largeur du scrobc au sommet de la face égale au 1 /3 de l’espace interoculaire,
les carènules bordant le scrobe parallèles aux orbites.
Antennes avec le flagelle 4 fois 1/2 plus long que le scape qui égale les
3 premiers articles du flagelle réunis ; pédicelle 2 fois plus long que large ;
annellus à peine plus long que large, peu plus court que le pédicelle ;
articles du funicule subégaux, environ 3 fois plus longs que larges : funi-
Fig. 1. — Acanthochalcis gigas sp. n. — 1. $, côté droit (les tergites 2 à 4 de l’ab-
domen étiré sont visibles). — 2. moitié gauche de la région centrale du propodeum.
cule I (32 : 12) égal au pédicelle et à l’annellus réunis ; funicule VII (30 :
12) ; massue (37 : 14) un peu comprimée en palette.
Tliorax vu de haut, 2 fois plus long que large ; région dorsale du collare
aussi longue que les scapulae, subplane, un peu inclinée vers le colins et
faiblement déprimée au centre ; région médio-apieale du scutellum légère-
ment déprimée ; bourrelet post-scutellaire 1 inerme, non épineux à l’apex ;
fovéoles polygonales de la région dorsale du collare, circonscrites par des
crêtes aigues, d’un diamètre égal à celui d’un ocelle latéral ; fovéoles du
scutellum de taille légèrement inférieure. Propodeum avec un rang de
8-10 aréoles basales médianes plus longues que larges ; aréole apicale
grossièrement ponctuée au centre et bordée au sommet par une carène
très robuste ; carènes latérales du propodeum bidentées après le stig-
1. Je rappelle que je nomme post-scuptellum la partie différenciée du scutellum qui
s’articule avec le métanotum.
— 599 —
mate, le sommet des métapleures, entre ces dents, creusé d’une profonde
dépression.
Longueur des tarses antérieurs égale à 1 fois 1/2 celle des protibias,
le basitarse aussi long que la moitié du tibia ; longueur des tarses médians
égale à celle des mésotibias, le basitarse un peu inférieur à la moitié du
tibia ; métafémurs 2 fois plus longs que larges, armés d’une douzaine de
petites dents marginales, à disque couvert de points pilifères serrés mais
non contigus ; canalicule du métatibia n’atteignant pas la moitié de la
longueur de ce dernier ; tarses postérieurs à longueur supérieure à la lar-
leur des métafémurs.
Disque du tergite 1 ponctué sauf à la base et le long du pli latéral ;
côtés de ce même tergite à points épars, mais nombreux sous le pli latéral ;
bord apical du tergite 1 faiblement trilobé, incisé sur les 2 côtés ; tergites
5 à 7 entièrement ponctués, le tergite 5 simplement squamuleux le long
de son bord apical incisé au centre ; partie proximale du tergite 7 anguleuse
et saillante à la base, et bien limitée de la partie apicale à carènule médiane;
valves de la tarière aussi longues que lecorps.
Longueur : corps 16-14 mm. ; tarière : 16-12 mm.
Holotypo : 1 Ç Sambirano (Madagascar). Paratypes : 1 Ç Sambi-
rano. 1 Ç Tamatave (Madagascar) ; M. A. Seyrig leg.
Gen. Macrochalcis Masi 1945.
Macrochalcis carinata sp. n.
$. Noire ; antennes rousses ; tegulae roux sombre ; pattes noires
avec la face interne des 2 premières paires plus ou moins rousse comme
les mésotrochanters ; tarses roux ; abdomen noir, roussâtre à la base ;
ailes antérieures à nervures noires, le disque couvert d’une sombre enfu-
mure roux violacé qui s’étend de la base de l’aile à l’apex de la stigma-
tique ; faces et joues couvertes d’une pubescence presque pruineuse,
dorée comme les 2 fascies pruineuses situées au voisinage des bosses
latérales du collare ; une fascie soyeuse, parfois argentée derrière les
axilles ; propodeum couvert de soies fines, cendrées, éparses.
Tête avec les côtés du scrobe parallèles au bord interne des orbites ;
largeur du scrobe, à son sommet, supérieure à la moitié de sa largeur à la
base ; carênules bordant le scrobe saillantes et infléchies vers les orbites
au niveau du front peu proéminent ; fond du scrobe, juste sous l’ocelle
divisé par une lamelle spatuliforme séparant l’apex ides scapes ; ocelles
latéraux distants de l’ocelle médian et des orbites d’une longueur égale
respectivement à 1 fois et 2 fois leur diamètre.
Longueur du flagelle antennaire égale à 2 fois 1/2 celle du scape ; pédi-
cellc 1 fois 1/2 plus long que large ; annellus égal aux 2/3 du pédicelle ;
articles funiculaires subégaux : funicule I (20 : 13), plus court que le pédi-
■celle et l’annellus réunis ; funicule VII (19 : 13) ; massue (28 : 13).
Thorax très trapu, vu de haut presque carré ; distance entre les bosses
latérales du collare égale environ à la largeur du vertex ; fovéoles poly-
gonales du scutellum de même taille que celles creusant lesaxilles et la
partie distale du scutum, leur diamètre un peu inférieur à celui (l’un ocelle
— 600 —
latéral ; fovéoles de la région dorsale de collare nettement plus petites,
Propodeum avec le rang d’aréoles basales interrompu au centre par le
sommet de l’aréole apicale, et constitué alors par 3-4 paires de petites
aréoles limitées latéralement par une plus grande aréole quadrangulaire ;
Fig. 2. — Macrochai ci. s carinata sp. n. Ç. — 1. $, côté droit. — 2. sommet du scrobc. — -
3. apex de l’abdomen, vue dorsale. — 4. région centrale du propodeum.
aréole apicale divisée par quelques côtes longitudinales et creusée de petits
points pilifères ; carène latérale du propodeum horizontale, bidentée, la
dent proximale, au niveau du stigmate, courte, la seconde très robuste
redressée obliquement.
Métafémurs un peu plus de 2 fois plus longs que larges,
armés de 10-15
601 —
petites dents marginales, le disque couvert de petits points pilifères très
rares et encore très épars sur la face externe des métatibias ; intervalle
entre ces points partout lisse ; lame foliacée bordant le canalicule des méta-
libias atteignant le milieu de ces derniers ; longueur des tarses postérieurs
égale à la largeur des métafémurs.
Abdomen très ovoïde, vu de haut très brusquement rétréci à l'apex,
le tergite 7 à partie basale très courte et. 4 fois plus large que la partie
apicale engainant la tarière ; tergite 1 presque entièrement lisse, tergites
5 à 7 ponctués, le tergite 5 avec une large bande lisse le long du bord
apical très incisé au centre ; partie apicale du tergite 7 sans carène médiane;
valves de la tarière dépassant la longueur de l’abdomen.
Longueur du corps : 10.0 mm. — 7.9 mm. Longueur de la tarrière :
7.0 — 4.8 mm.
CJ. Diffère de la $ par les caractères suivants : métafémurs rous-
sâtres ; tète plus comprimée dans le sens antero-postérieur ; carènes
bordant le scrobe, de la base de celui-ci jusqu’au front, repliées et
couchées sur la face ; ocelles latéraux également distants des orbites
et de l’ocelle médian ; antennes plus courtes, à funicule I peu plus
long que large, égal au pédicelle, les articles suivants carrés, la
massue égale au double du funicule VII ; abdomen pédoneulé, très
rétréci à la base ; pétiole très transverse mais visible ; base du stérilité
1 très fortement sculptée, limitée par un demi-anneau robuste suivi
d’une carène arquée à laquelle l’anneau est relié par quelques côtes
longitudinales ; tergite 1 très étroit à sa base munie de quelques
carênules sauf à l’emplacement de l’aréole indistincte ; tergite 6 très
ponctué, plat, incliné, son bord apical creusé d’une échancrure semi-
circulaire qui entoure la base du tergite 7 ; tergite 7 et sternite 7
réunis figurant un cône.
Longueur : 6.0 mm.
Holotype : 1 $. Allotype : 1 Paratypcs : 9 ÇÇ ; Hoa-Binh
(Tonkin) ; De Cooman leg.
M. Bischoffi diffère de M. carinata par les caractères suivants :
antennes noires ; pubescence plus rare et argentée ; ailes à légère
enfumure homogène ; front plus proéminent et carènes du scrobe
moins saillantes ; scrobe plus étroit au sommet et dépourvu de
lamelle foliacée sous l’ocelle ; thorax plus allongé, avec les bosses du
collare plus voisines ; fovéoles de la région dorsale du scutellum
aussi grandes que sur le collare ; propodeum avec un rang continu
d’aréoles basales subégales et une aréole triangulaire supplémentaire
entre ce rang, l’aréole stigmatique et l’aréole apicale à bord supé-
rieur rectiligne et non anguleux ; carène latérale du propodeum
inclinée vers l’arrière avec la dent apicale pas plus robuste que la dent
proximale ; métafémurs plus larges, à disque, comme les métatibias
bien plus densément ponctué ; abdomen régulièrement rétréci, avec
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 5, 1950.
41
— 602 —
la partie basale du tergite 7 seulement 2 fois plus large que la partie
apicale carènulée.
Le ^ de M. carinata est le premier décrit de ce genre. Il est remar-
quable par son abdomen subpétiolé et la disposition des carènes
du scrobe. Chez les 2 sexes de Macrochalcis l’annellus antennaire
est subincisé par un étranglement médian si bien qu’il paraît double.
C’est ce qui a pu tromper Cameron, s’il est prouvé que Macrochalcis
est synonyme d’ Allocentrus.
Laboratoire d’ Entomologie agricole coloniale du Muséum.
— 603
Plantes du Sud-Ouest (Landes et Pays Basque français).
Par P. Jovet.
Cette note contient des renseignements sur une vingtaine d’espèces.
L’une d’elles ne paraît pas avoir été signalée jusqu’à présent en France :
Lepidium bonariense. D’autres sont indiquées pour la première fois dans
cette partie de la région du Sud-Ouest de la France : Daphné Gnidium et
plusieurs adventices, dont : Euphorbia serpens , Ambrosia psilostachya,
Galinsoga paroi jlora. Parmi les espèces naturalisées, Erigeron Naudini
s’étend rapidement. Le repérage des localités d’espèces spontanées permet
de préciser leur répartition régionale : Buis, Alaterne, Chêne-Liège,
Phillyrea angusti folia, Osyris alba. Un hybride de Chêne pédonculé et de
Chêne Tauzin est mentionné. Une essence introduite sur la falaise basque
est susceptible d’y constituer une futaie : Alnus cordata.
Spartina versicolor Fabre (= 5. juncea Willd. var. juncea St-Yves
s. var. europaea St-Yves). Jusqu’à sa découverte, en 1901, par
Neyraut, à Arès (Bassin d’Arcachon), cette Graminée n’était connue,
en France, que sur le littoral méditerranéen. Depuis cette date, elle
n’a été signalée à nouveau sur notre côte atlantique qu’en 1948 : en
compagnie de Mmes Alloiige et Jovet- Ast, nous l’avons retrouvée
à Arès (Gironde), puis observée à Vieux-Boucau (Landes) (C. R.
somm. Séances Soc. Biogéogr., 1948, pp. 23-25). — A Arès, elle est
beaucoup plus abondante que nous ne le croyions d’abord ; elle
abonde également dans les prairies maritimes entre Vieux-Boueau-
ville et Vieux-Boucau-les-Bains. En 1948, nous notons d’autres
localités: peuplement relativement peu étendu, mais localement
dense à Cap-Breton, près du Pont-Lajus ; peuplement linéaire,
rive d:o:te de la Nivelle, en amont de Saint- Jean-de-Luz. Quelques
touffes sont voisines d’un peuplement de Stenotaphrum dimidiatum
sur la digue française de la Bidassoa, entre Hendaye et Béhobie
(les Juncaux) : ll-iv-1949. — S. versicolor était antérieurement
connue sur la côte méditerranéenne (Hérault, Var, Alpes-mar.,
Corse ; prov. de Rome ; Algérie), sur le littoral oriental de l’Atlan-
tique aux Açores, au Portugal (assez nombreuses localités) ; dou-
teuse pour les Canaries. Elle est prorhe parente d’une Spartine du
littoral atlantique américain. Moins hygro halophile que les autres
Spartines. Ne paraît guère fleurir sur la côte atlantique de notre Sud-
Ouest, cependant, à Vieux-Boucau, Mme Allorge a trouvé une
inflorescence encore incluse dans le chaume. Cette non-floraison et
la ressemblance avec un Agropyrum non fleuri sont causes que cette
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 5, 1950.
— 604
Graminée est passée inaperçue. On la reconnaît à plusieurs caractères
macroscopiques et on vérifie son identité par une coupe transversale
du limbe foliaire.
Smila.r aspera L. Sur le versant français de la vallée de la Bidassoa,
ne semble pas remonter cette vallée au-delà de la limite septentrionale
de la Chênaie à sous-bois dense de Buis dont il sera question plus
loin. Fréquent et souvent très abondant sur la falaise basque et ses
abords immédiats. Abonde aussi dans la Pinède (P inus p inaster) sur
sables à Blancpignon(entre Bayonne et La Barre) : c’est sa localité
la plus septentrionale que nous connaissions dans le Sud-Ouest.
Ahuis cordata (Lois.) Desf. Près d’Hendaye. Constitue une futaie
sur la falaise à LE de la Pointe Sainte- Anne. Se reproduit spontané-
ment. Existe en individus isolés ou par petits groupes sur le rebord
de cette falaise et dans la vallée de la Bidassoa (partie française).
La futaie d’Abbadia s’est substituée, par l’intermédiaire d’un stade
à lianes (draperies et nappes) à une lande arbustive ; dans cette futaie
Platanus occidentalis, Ostrya carpinifolia, Acer pseudoplatanus ,
Carpinus betulus, Lonicera japonicum et. sur la falaise, Cortaderia
SeUoana (Gynérium) attestent l’intervention de l’homme. Cette
essence, reconnue spontanée en Corse (région haute et moyenne d’où
elle descend dans les vallées), Italie méridionale, Caucase, Perse,
Asie mineure, se naturalise facilement en divers points de, France
(elle est utilisée pour le reboisement) : c’est un bel exemple que
l’étude des conditions écologiques n’explique pas d’une manière
absolue les localisations géographiques et qu’il faut faire intervenir
l’histoire du peuplement végétal en liaison étroite avec celle des
phénomènes géologiques qui ont modelé les régions qu’on étudie.
Le peuplement à’ AI nus cordata d’Abbadia utilise un substratum
marno-rocheux franchement alcalin : pH 8, 0-8, 2.
Quercus suber L. Ne se localise pas, aux abords du littoral, sur les
sables des Landes, mais existe, en individus isolés à Bayonne (notam-
ment rue de la îîairie), à Guéthary (quartier Costa-Aldia) et cons-
titue un petit groupe d’arbres entre Hendave-ville et lfendaye-
plage.
Quercus pedunculata X Q. Toza. Ne sont mentionnés que quel-
ques-uns des caractères présentés par un groupe d’arbres d'assez
belle venue (Diam. 40-50 cm) faisant partie d’une futaie de Chênes
à sous-bois de Buis. Chemin de Oundibarre à Licarlan (versant
français de la vallée de la Bidassoa) : sept. 1049. — Feuilles à limbe
vert foncé luisant à la face supérieure, vert plus clair et glaucescent
à la face inférieure où les nervures tracent des lignes brun-mauve
rosé. Limbe < 10 X 9 cm. Pétiole glabre long. 15 mm. Pubescence
étoilée sur toute la face inférieure du limbe, plus abondante sur les
nervures. Bourgeons à section transversale nettement pentagonale,
pubescents. Pédoncule des glands long. 32 mm. Bien que ces carac-
— 605
tèrcs ne correspondent pas exactement à ceux (description et figures)
de Q. robur subsp. eu-robur > X Toza = X O. Rechini Hy = X Q.
pedunculata X Q. Toza Ily (in A. Camus, Les Chênes, Monographie
du genre Quereus, Paris, 1938-39, II. p. 421 et pl. 163), ces arbres
ne peuvent être que des hybrides entre Q. pedunculata et Q. Toza.
Osyris alba L. Ne figure ni dans Heubert (Plantes de la forêt
landaise, 1940, Mont-de-Marsan), ni dans Ancibure et Prestat
(Catalogue des plantes de la région bayonnaise, 1918, Bayonne).
Assez frequent et assez abondant par places entre le Lac de Léon et
l’Océan où nous le connaissons depuis 1929 ; fructifie parfois abon-
damment. Contribue à imprimer un caractère floristique et parfois
physionomique méditerranéen à certains sous-bois de Pinèdes à
Quereus Toza et J)liillyrea angustifolia. Mentionné dans le programme
de la Sess. de la Soc. bot. Fr. en 1934.
Euphorbia serpens Ilumb., B. et K. Les stipules do cette petite
Euphorbe couchée sur le sol sont entières sur la figure qui accom-
pagne la descrip tion où elles sont dites « triangulaires, quelque peu
incisées au sommet » par Britton et Brown (IIIe1. Fl. of the N11. L . S.,
Canada, etc.). Or. les plantes que j’ai examinées portent des stipules
ayant d’assez nombreuses fibrilles : que vaut alors la variété fissis-
tipula créée par Thellung ? Cette plante (in llerb. Mus. Par.)
a été distribuée : « Soc. pr. V Et. Fl. fr° helv. 1903, n° 1623. E. serpens
Ilumb., Bonpland et Kunthvar. Fissistipula Thellung in Bull. Herb.
Boiss., s. 2, VII (1907) p. 755 : espèce américaine naturalisée à Cette
depuis 1840 environ, Hérault : Cette, décombres autour de la station
zoologique et gare des marchandises de Montpellier, 8, 9 août 1907,
leg. A. Thellung, don. Ilans Schinz. » — A notre connaissance,
cette Euphorbe n'a pas encore été signalée ailleurs en Europe et les
localités de Cette et Montpellier étaient les seules où elle soit connue
en France. — Elle abondait localement au Boucau (B.-Pyr.),
12-IX-1949, entre les amas de ferrailles près des voies de raccorde-
ment des établissements industriels et, à quelque distance, entre ces
amas et le cimetière, faisait partie d’une végétation anthropophile
— 606 —
Un grand nombre d’introduites se naturalisent aisément dans le
Sud-Ouest : la liste ei-dessus donne une idée de leur répartition
géographique. Certaines plantes qualifiées de eircumméditcrra-
néennes s’étendent versl’W : Glaucium fia v uni et V erbascum sinuatum
sont fréquents sur notre littoral atlantique, ChoncLrilla juncea
progresse vers le X. Si les asiatiques restent peu nombreuses, le con-
tingent américain s’accroît constamment : en 1948, J. Vivant
m’envoie un Ilypericum à déterminer : c’était un nord-américain :
H. mutilum (voir Monde des PL, 1950, n° 266, p. 17) ; Lepidium
bonariense (cf. infra) est un sud-américain, Euphrobia serpens existe
(d’après les échantillons que j’ai vérifiés dans Ilerb. Mus. Par.) en
Am. N. (Missouri, Kansas, Texas, Illinois, Mexique), Am. centr.
(Martinique, St.-Domingue), Am. S. Brésil, Argentine, Pérou,
Bolivie, Paraguay).
Euphorbia maculata L. D’après certains botanistes, ce binôme
devrait servir à nommer une Euphorbe dressée que les flores fran-
çaises appellent E. Preslii Guss. = E. nutans Lag. Dans cette note,
E. maculata désigne une Euphorbe couchée comme le fait P. Fouu-
nier (Les Quatre Flores de la France). — 11 existe, dans les Herb.
Mus. Par. des E. maculata (dont je garantis l’identité) provenant de :
Bordeaux, Paris, Boulogne-sur-Seine, Périgueux (localités déjà
citées : Monde des Plantes, 1949, n° 256, p. 16) et de : jardin bota-
nique do Salzbourg ; jardin de Zurich, Botan. Mus. ; « in cultis »,
Palerme ; « entre les rails du chemin de fer », Melida près de Lugano.
— Cette note (M. des PL, 1949) mentionnait aussi : « sur d’anciens
ballasts de la gare des marchandises » de St. Pierre d’Albigny
(Savoie) et rappelait que, en 1934, je montrais E. maculata à Dax
sur un quai de l’Adour aux participants de la Sess. Soc. bot. Fr.
En 1947, elle vivait toujours dans cette localité entre les pavés en
compagnie de plantes de taille réduite : Erigeron canadense, Matri-
caria discoidea, V erbpna officinalis , Trifolium repens, Plantago
lanceolata, P. major, P. coronopus, Polycarpon tetraphyllum, Sporo-
bolus tenacissimus, Cynodon dactylon, etc. — - Le 12-ix-1949, E. macu-
lata abondait aux abords des voies de raccordement des établisse-
ments industriels du Boucau, au milieu des amas de ferrailles et, à
quelque distance, parmi une végétation anthropophile où dominait
Xanthium spinosum (voir E. serpens). Britton et Brown il oc. cit.)
décrivent les feuilles comme ordinairement maculées ; au Boucau,
elles ne montraient aucune trace de leur tache pourprée habi-
tuelle.
Buxus sempervirens L. Observé sur un parcours d’environ 1 km
sur le versant français de la vallée de la Bidassoa. En amont d’Oun-
dibarre, constitue le sous-étage dense d’une futaie de Chêne pédon-
culé dont le substratum s’avère franchement acide : pH 5, 0-5, 3. —
Ancibure et Prestat lloc. cit.) ne mentionnent, pour le Buis, que
607 —
les localités de St. Pierre, Mougucrre, Cambo : il paraît encore plus
localisé que Rhamnus Alalernus (cf. infra).
Daphné gnidium L. C’est grâce à la sagacité et à l’amabilité
d’un chasseur-pêcheur de Léon (Landes), M. Fernand Lavie, que nous
connaissons la localité de ce Daphné à quelque 200 m du versant
terrestre de la lotte côtière. Quelques ü. gnidium qui fleurissent
et fructifient, forment, avec un petit nombre de PhiUyrea angusti-
folia et d’assez nombreux Sarothamnus scoparius un sous-étage pau-
vre à une. Pinède (2e génération depuis l’enrésinement). Substratum
sableux visible sur une grande partie de la surface ; litière d’ai-
guilles de Pin maritime peu épaisse et discontinue ; végétation basse
très lâche : plusieurs Cladonia ( alcicornis et gr. silvatica ), Hypnum
cupressiforme , Leucohryum glaucum , Dicranum spurium , D. scopa-
rium, quelques touffes de Fétuque, et, un peu à l’écart : Corynephoru s
■camscens, Scirpus holoschoenus, Erica cinerea Ni Heubert ( loc .
cit .), ni Ancibure et Prestat (loc. cit.) ne mentionnent cette Thymé-
léacée dont cette localité agrandit l’aire actuellement connue.
Lepidium bonariense L. Ressemble, par ses feuilles et son port,
à L. ruderale, par ses silicules à L. virginicum. Je le connais, depuis
1934, à Léon (Landes) sur un talus d’où il semble avoir disparu
tout récemment ; il y participait à une végétation anthropophile
avec, notamment : Lepidium virginicum , Amarantus deflexus,
A. retroflexus, Chenopodium anthelminticum, Melissa ofltcincdis,
Portulaca oleracea , Datura stramonium , Oxalis corniculata, Sporo-
bolus tervacissimus et une survivante de la lande : Pteridium aquili-
num. Il foisonne actuellement quelques mètres plus loin, sur le bord
sableux-graveleux de la route de Castets dont la végétation est
maintenue basse par le piétinement et le cantonnier, avec Sporo-
holus tenacissimus, Solanum gracile (r), Impatiens Roylei (r et malin-
gre, très beau dans la Pinède voisine), Erodium cicutarium L’IIér.
ssp. immaculatum Koch var. petiohdatum Vis., etc. — Présent à
Hossegor, en deux endroits : à environ 20 m du Lac, près de l’Hôtel
du Parc (21-X-1947) et dans une rue de la Pinède en cours de lotisse-
ment (entre Lac et Océan, 14-viii-1948). — Egalement en deux
endroits à Vieux-Boucau (oct. 1948) : rare, Place du monument aux
Morts ; abondant dans les herbes, entre habitations et berge gauche
du courant de Moisans. — Dans la Flore de Hegi (111. Fl. von
Mittel-Europa), ce Lepidium n’est cité que de Zobel (Anhalt). Origi-
naire de l’E de l’Amérique du Sud, il ne paraît pas avoir été indiqué
en France. Il est bien naturalisé dans ses localités du Sud-Ouest.
Pirus cordata Desv. Existe ailleurs que dans le ravin de Berra,
unique localité citée in Bull. Mus. 1941, p. 198. Se trouve, aux envi-
rons d’un Cimetière anglais de Bayonne (où prospère Senecio hayo-
nensis) dans une végétation rappelant à la fois celle des Landes et
celle du Pays basque, en compagnie de : Quercus Toza, Arrhena-
608
therum Thorei , Ulex Gallti, Calluna, Erica alians , E. cinerea, Gai huit
vernum, Cirsium füipendulum, Lithospermum prostratum, Molinia
coerulea, etc.
Wiamnus Alaternus L. Forme habituelle près des Carrières entre
Béhobie et Biriatou, un peu en arrière du rebord de la falaise entre
le sanatorium d’Hendaye et Abbadia et sur les points de la falaise
abrités en partie contre les vents du Nord-Ouest : baie de Chin-
goudy (plusieurs endroits), falaise d’ Abbadia à I 1 de la Pointe
Sainte-Anne. Dans les lieux très exposés, ses coupoles surbassées
et contigües s’enchevêtrent pour former un ensemble impénétrable à
profil également très arrondi : anémomorphoses analogues à celles
que présente Erica vagans sur ces falaises. Paraît localisé à Hendaye
et environs, sa localité la plus méridionale, dans la partie française
de la vallée de la Bidassoa, étant Béhobie-Biriatou.
Phillyrea angustifolia L. En plusieurs localités des Landes,
notamment entre Léon et l’Océan (connu depuis 1929 par nous et
montré durant la Session de la Soc. bot. de Fr. en 1934). Grâce aux
renseignements de .1. Vivant, nous l’avons retrouvé dans les dunes
au S du courant de Soustons (env. de Vieux-Boucau) ; nous ne le
connaissons pas plus au Sud : il semble donc manquer au Pays
basque.
Ambrosia psilostackya DC. Peut être confondu avec .1. coronopi-
jolia (Cf. Layvalrée, Bull. Jard. bot. de l’Etat, Bruxelles, 1947,
pp. 305-315). Sur la banquette de la route de Biarritz, à Bidart,
formait un peuplement parmi de grandes herbes : Sporobolus
tenacissimus, Erigeron Naudini, Rumex obtusijolius, Amarantus gr.
hypochondriacus, etc., 26-ix-1948. — J’ai vérifié les échantillons des
localités suivantes (in herb. P. Senay) : Bordeaux, Le Havre,
Nanterre, Lyon. I ne liste plus complète des localités françaises
paraîtra ultérieurement.
Erigeron Naudini (Ed. Bonnet) G. Bonnier. C’est en 1938 que je
remarque cette Composée aux environs du Bassin d’Arcachon
(Mios, Facture, Arès). Dès cette date, je note la formation d’hy-
brides entre les trois E. canadense, E. crispum, E. Naudini dès qu’ils
coexistent, notamment à Arès {Bull. Mus., 1941, pp. 199-200;. —
Depuis cette époque, E. Naudini s’est propagé bien davantage dans
le Sud que dans le Nord de cette partie de la région du Sud-Ouest.
En 1947 : Arcachon (boul. de la Plage ; boul. de l’Océan), Hossegor
(Pinède entre Océan et Lac ; env. du Musée Forestier), Capbreton
(Pont Lajus), mines de lignite de Saint-Lon, entre Anglet et Chi-
berta, Saint- Jean-de-Luz (jetée-promenade), Biarritz (jardins sous
le boul. de la Plage avec Arrhenatherum elatius, boul. des Tamaris,
jardins du Phare St. -Martin, etc.). En 1949 : Le Boucau (voir
Euphorbia serpens ), Bidart (avec Ambrosia psilostackya), Guéthary
(sentier descendant à l’Océan près de la villa Ilaliotis, rues au S de la
— 609 —
voie ferrée avec Polijgonum cuspidalum , Amaranlus gr. hypochon-
driacus, etc.). Ciboure (ta, route nat. 10), Ilendaye (falaise, entre
Sanatorium et Pointe Ste-Anne ; couvrait entièrement une friche
à la base du pédoncule de cette pointe). — A Bayonne, E. Naudini est
fréquent, notamment sur la rive gauche de l’Adour (quais, jardins)
et près d’un des Cimetières anglais : dans cette dernière localité,
il atteignait plus de 2 m de hauteur et sa tige, de 4 cm de diamètre
dut être sciée ! En contre-partie, il peut ne mesurer que 2 cm et ne
montrer qu’un capitule très appauvri. Je l’ai aussi noté aux envi-
rons d’Agen, Montauban, au S. et SE de Toulouse.
Erigeron Karwinskyanum DC var. mucronatus (1)C) Asch. Nom
adopté par P. Fournier (Les Quatre Flores de la France) pour la
« Pâquerette des murailles » souvent appelée V ittadi nia triloba par
les horticulteurs. Si elle décore de nombreux murs basques, elle est
beaucoup moins répandue dans les Landes. Soubassement en briques
et rebord de jardin à Arès (Gironde), cultivée dans le cimetière de
Léon (Landes), abondante au pied d’un mur à l’entrée dans Sous Ions
(Landes) de la route de Magescq.
Galinsoga parviflora Cav. Cette Composée américaine devenue
subcosmopolite a déjà, fait l’objet de très nombreuses observations.
Elle ne semble guère progresser dans le Sud-Ouest. Arcachon, boul.
de l’Océan, 2!)-tx-1947, petite colonie dans un caniveau frais.
Galinsoga aristulata Bickn. Non encore observé dans le Sud-Ouest.
Lin individu fleuri dans le caniveau d’une rue en contre-haut du
boul. Carnot, à Clermont-Ferrand, 21-vn-1949.
Matricaria discoidea DC. « Itxassou, amenée sans doute par les
troupes d’occupation », indication due à P. Allorge (in Jovet,
Bull. Soc. bot. Fr., 1941, p. 269). En dehors de cette localité basque,
je ne connais, dans le Sud-Ouest, que Dax où cette Composée était
représentée par quelques petites rosettes au voisinage d’ Euphorbia
mandata.
Centaurea diffusa Lmk. Le Boucau, 12-ix-1949. Une seule plante,
haute d’env. 60 cm, très ramifiée, à nombreux capitules : pont sur la
voie ferrée au voisinage des établissements industriels, angle du
trottoir graveleux tassé et du parapet (station ensoleillée, chaude
et sèche). - lu Iderb. Mus. Par., sont conservées des plantes prove-
nant des localités françaises suivantes : Pré aux Laines, Mont-
pellier ; in palus 1821, Vor Jacquemont ; — Port- Juvénal, 1836,
Grenier ; — près de Marseille : « aux Catalans, à la Belle de mai,
etc. (mais rare partout) », juillet 1856, Roux et Bi.aize ; — décom-
bres, env. de Marseille (B. du Rh.), 14-vu-1861, II. Roux, Fl. G ail.
et Germ. exe. Billot n° 3130 ; — bords de l’Hérault à Agde, juill. 1875,
Timbal-Lagrave ; — sables de l’Arc et plaine des Milles, Aix, fl. et
fr., 15- vin-1893, F’. Bruyas, Fl. sel. ex s. Ch. Magnier n° 3305 ; —
terrains vagues, nat., Bédarieux, Hérault, fl. et fr., 19-vm-1893,
610 —
Fre Sennen, FI. sel. exs. Ch. Magnier n° 3305 bis ; — au voisinage
des lavoirs à laine où il est abondant, rive gauche de l’Orb, Béda-
rieux, Hérault, 22-vm-1894, H. Coste, Sté Et. Fl. fr. heh>. 1894,
et Soc. Rochel. 1894 n° 3480 ; — « X C. juvenalis Del. (dilTuso-
Jacea) H. de Boissieu. Soc. Ech. Fl. fr. Iielv 1911, n° 2043, Ain :
Pont d’Ain, inter parentes. N’existe plus dans cette localité depuis
1907 ». — P. Fourxier ( loc . cit.) mentionne : plante du S. E. de
l’Europe en voie de naturalisation et, Midi (BR), Als. — Cette
Composée se naturalisera-t-elle dans le Sud-Ouest ?
Bien d’autres espèces végétales méritent encore d’être citées, tant
spontanées (Malaxis paludosa (L.) Swartz, Anagallis crassifolia Thore,
etc.) que naturalisées ou en cours de naturalisation ( Solanum gracile Otto,
S. pseudocapsicum 1.., Impatiens Roylei Walpers, Slenotaphrum dimi-
diatum (L.) Brongt., etc.). Les unes renseignent sur le peuplement végétal
antérieur, les autres, sur les modifications plus ou moins rapides du peuple-
ment actuel.
Laboratoire de Plianèrogamie du Muséum.
— 611 —
Note préliminaire .1 v étude embryogêniqui:
des Saxieracacées. — Ge.xre Saxifraga.
Par André Lebègue.
J’ai étudié comparativement le développement de l’embryon chez
plusieurs Saxifrages.
Autant que le permettent la difficulté et, la lenteur de ees sortes
Me travaux mes investigations ont porté sur des espèces présentant
entre elles des différences assez marquées — ovaire libre ou semi-
adhérent, caractère annuel ou vivace, origine géographique variable,
etc. — leur assurant des places diverses dans la Classification. J’ai
examiné les échantillons suivants : Saxifraga caespitosa L. — S. Coty-
lédon L. — S. cuneifolia L. — S. groedlandica L. — S. hirsuta L. —
S. Huelliana Boiss. — S. rotundifolia L. — 5. tridactylites L. —
S. umbrosa L. Ils proviennent tous, sauf l’avant-dernier, des col-
lections du Jardin Alpin du Muséum. Je prie M. le Professeur Guil-
laumin, MM. Hamel et Guinet ainsi que leurs dévoués collabora-
teurs, d’agréer mes vifs remerciements pour le bienveillant accueil
qu’ils m’ont toujours réservé lors de mes visites.
Les figures ci-jointes montrent la suite du développement de
l’embryon chez le Saxifraga cuneifolia. Elles pourront être utilement
comparées avec celles qu’ont publiées R. Souèges en 1936 sur le
S. granulata L. (1) et moi-mêine en 1948 au sujet de S. caespitosa. (2)
Chez toutes ces espèces le corps embryonnaire et la majeure partie
du suspenseur proviennent uniquement de la cellule apicale ca
du proembryon bicellulaire. Cette cellule jouit de toutes les potentia-
lités ordinairement dévolues à l’œuf, ce qui fait ranger le genre Saxi-
fraga dans la 2e période du système embrvogénique. Elle se partage
en deux éléments cc et cd superposés (fig. 2). Le blastoinère cc
prend une paroi verticale, tandis qu’une division horizontale sépare
cd en deux éléments m et ci superposés (fig. 3 à 8). Il s’édifie ainsi une
tétrade seconde en T.
L’élément cc fournit le corps embryonnaire par des processus
d’individualisation semblables à ceux des Crucifères. Il se différencie
toujours deux assises de cellules sous-épidermiques au point végétatif
de la tige au moment de la naissance des cotylédons.
L’élément m egendre directement deux cellules d et /. La première,
d, est la cellule hypophysaire. Elle n’individualise les initiales de
l’écorce de la racine qu’après avoir détaché successivement vers la
Bulletin (lu Muséum, 2e série, t. XXII, n° 5, 1950.
— 612 —
base de l’embryon deux éléments qui fournissent la partie médiane
de la coiffe (fig. 22 à 27). Le premier cloisonnement de l’hypo-
physe s'effectue par une cloison en verre de montre, mais on note
toutefois chez S. Cotylédon et S. umbrosa, à côté de formes régulières,
une tendance à prendre une paroi verticale. La cellule / fournit
Fig. 1 à 27. — Saxifraga cuncifolia L. — Développement de l’embryon. — ca et cbt
cellules apicale et basale du proembryon bicellulairc ; ce et cd, cellules-filles supé-
rieure et inférieure de ca ; ci, cellule-fille inférieure de cd ; m, cellule-fille supérieure
de cd ; f, cellule-fille inférieure de m, donnant la portion supérieure du suspenscur ;
d, cellule-fille supérieure de m ou hypophyse ; q, quadrants ; I, octants supérieurs ;
/’, octants inférieurs ou hypocotyle ; de, dermatogène ; pe, périblème ; pl, plérome ;
cot, cotylédon, pot, point végétatif de la tige ; iec, initiales de l’écorce de la racine ;
co, coiffe. — Gr. : 260.
la portion filamenteuse du suspenmur (fig. 23, 26). La longueur de ce
filament à l’époque du premier cloisonnement de l’hypophyse est
d’une seule cellule parfois chez S. umbrosa, et, le plus souvent, de
deux chez S. caespitosa, Cotylédon, cuneifolia, hirsuta et Huettiana ,
trois chez S. rotundifolia, et quatre chez S. tridactylites.
— 613 —
La cellule inférieure ci prend ordinairement des cloisons cruciales
et fournit la portion moyenne du suspenseur. La date du premier
cloisonnement de ci est très variable : au moment de la formation
des quadrants et parfois avant chez S. Huettiana et tridactylites ; à
l’individualisation des octants chez S. caespitosa, Cotylédon, cunei-
folia ; plus tardive encore chez S. hirsuta, rotundi folia, umbrosa, où
elle ne s’opère généralement qu’après l’individualisation du derma-
togène du corps embryonnaire.
La partie mieropylaire du suspenseur est fournie par la cellule
basale ch du proembryon bieellulaire. Elle se renfle plus ou moins
et se partage en macromères de nombre variable souvent attaqués
par l’albumen qui les enserre (fig. 13 à 27). J’ai constaté au passage
que cet albumen se. développe dans tous les cas suivant le type des
Iléliobales.
Il est intéressant de signaler en application de la loi des nombres
formulée par Souèges (3) combien sont variables aux premières
générations les vitesses relatives du développement des cellules cc
et cd. Au stade de la tétrade, par exemple, cd est souvent encore
indivise chez S. cuneifolia, hirsuta, umbrosa. Aux quadrants, cd
qui a déjà fourni quatre cellules chez S. caespitosa, Huettiana, tri-
dactylites, n’en compte que deux chez S. cuneifolia, rotundifolia et
umbrosa ; elle reste parfois encore indivise chez ce dernier. A la
formation des octants cd a engendré en, moyenne six blastomères chez
S. Huettiana, quatre chez S. caespitosa , tridactylites, mais n’en forme
que trois chez S. cuneifolia, rotundifolia, et deux chez S. Cotylédon et
hirsuta.
Ces espèces cultivées et récoltées dans les mêmes conditions pré-
sentent donc entre elles des différences de vitesse appréciables dans
la segmentation des blastomères de même génération. Ce phénomène
correspond sans doute à des variations analogues de leur degré res-
pectif dévolution.
Souèges par la comparaison du Saxifraga granulata du Sedum
acre L. et de Y Ilypericum perforalum a démontré une nette parenté
entre les trois familles des Saxifragacées, Crassulacées et Hvpéri-
cacées (1). Si l’on fait abstraction de la cellule basale du proembryon
bieellulaire on note qu’à la première génération l'étage supérieur du
proembryon, la cellule cc, engendre le point végétatif de la lige, la
partie cotylée et l’hypocotyle, tandis que l’étage inférieur, la cellule
cd, fournit les initiales de l’écorce de la racine, la coiffe cl. la partie
supérieure du suspenseur, selon la formule :
cc = pot pco + pli y.
cd = iec -j- co + s (partie supérieure).
Il est fort intéressant de constater une destinée semblable des
deux premiers étàges proembryonnaires chez des plantes apparte-
nant à l’archétype du Myosurus rninimus L., d’où dérivent Cruci-
fères, Résédacées, Lythracées, Oenothéracées, etc. Le Saxifraga
et le Myosurus appartiennent l’un et l'autre au mégarchétype IV du
Système embryogénique. La seule différence est que les lois du déve-
loppement sont applicables à l’œuf chez Myosurus (lre période),
tandis qu elles le sont à la cellule-fille de l’œuf chez Saxifraga , Sedum
et Hypericum (2e période).
Il faut voir à mon avis dans ces homologies l’indice d'une nette
parenté phylogénétique. D’autant qu’il existe parmi les espèces
rangées dans la deuxième période, chez V Hypericum perforatum par
exemple, des exceptions où l’embryon tire son origine non plus de la
cellule-fille de l’œuf, mais de l’œuf lui-même comme cela se passe
chez les Crucifères qui appartiennent à la première période.
Crucifères, Résédacées etc., d’une part, et d’autre part Hypéri-
cacées, Saxifragacées, Crassulacées, montrent entre elles des ressem-
blances embryogéniques si frappantes qu’elles me semblent bien
appartenir à deux branches évolutives parallèles dérivant d’un tronc
commun dont le type le moins évolué se trouverait, dans l’état actuel
des recherches, dans la famille des Renonculaeées.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
1. — Souèges (R.). Embryogénie des Saxifragacées. Développement de
l’embryon chez, le Saxifraga granulata L. C. H. Acad. Sc., 1936-
202, p. 240. Les relations embryogéniques des Crassulacées, Saxi-
fragacées el llypéricacées. Bull. Soc. bol. Fr ., 1936, 83, p. 317.
2. — Lebègue (A.). Recherches embryogéniques sur les Saxifragacées.
L’embryon du Saxifraga caespilosa L. Bull. Soc. bot. Fr., 1948,
95, pp. 327-329.
3. — Souf.ges (R.). Les Lois du développement, Hermann, édit., 1937,
p. 58.
615 —
SARCOLAENA DeLPIIINENSIS SP. A OV. (ClILAENACÉES)
Par A. C av ac o.
Nous donnons dans la note présente la description d’une espèce
nouvelle de Sarcolaena Thou. Ce genre comptait auparavant les
espèces suivantes : S. eriophora Thou., S. muitiflora Thou., S.
grandi flora Thou., S. codonochlcimys Bak., S. oblongifolia Gérard, S.
Humbertiana Cavaco. Le S. delphinensis est affine de S. muitiflora .
On le distingue cependant par les caractères mentionnés dans le
tableau ci-après :
S. muitiflora
Feuilles à nervation non réti-
culée et à deux sillons longitudi-
naux nettement marqués sur les
deux faces, ovales-allongées, lon-
gues de 12-18 cm. larges de 4-7 cm.
à pétiole long de 10-20 mm.
Jnvolucre de la fleur ayant ^
9 mm. de hauteur, strié verticale- I
ment, non brusquement rétréci,
velu.
Sépales couverts de poils du côté
externe, longs de 4,5 mm., larges
de 3.5 mm.
DLque glabre, légèrement denté
dans sa partie supérieure.
Etamines longues de 12 mm.,
-f- 35.
S. delphinensis
Feuilles à nervation réticulée et
sans sillons longitudinaux ou à sil-
lons à peine visibles sur la face
supérieure, elliptiques, atteignant
5 cm. de longueur et 2,5 cm. de
largeur, à pétiole long de 5 mm.
Involucre floral ayant 7 mm.
de hauteur à sillons verticaux
marqués, très brusquement rétréci
à la base et au-dessous des dents,
tomenteux.
Sépales à peine poilus au sommet,
longs de 3,5 mm. larges de 2 mm.
Disque poilu, lacinié dans sa par-
tie supérieure, avec les divisions
ciliées.
Etamines longues de 16 mm.,
Sarcolaena delphinensis Cavaco sp. nov.
Arbor 8-12 m. alla. Stipulae lanceolatae, pilosae. Folia petiolata , elliptica ,
minute mucronata , integra ; petiolus i 5 mm. Ion gus pilosus ; limbus
5 cm. longus, di 2,5 cm. latus, pilis deciduis appresse vestitus ; nervus
médius subtus prominens , nervi latérales reticulati. Flores in panicula
compacta disposita ; pedunculus pilosus di 5 mm. longus. Involucrum
uniflorum , ^ 7 mm. altum, apice dentatum et contractum, basi abrupte
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 5, 1950.
617
Non vernaculaire : « Mayra ».
Le S. multiflora se trouve aussi aux environs de Fort-Dauphin.
Il n’y est cependant, pas confiné, puisqu’il s’étend dans les forêts
littorales orientales, où il a été récolté, depuis Sainte-Marie jusqu’à
Fort-Dauphin.
L’appareil libéro-ligneux foliaire.
Section basilaire de la Nervure médiane. — Nous entendons par
section basilaire de la nervure médiane une section transversale
considérée à un niveau quelconque du premier mériphylle.
On désigne sous le nom de mériphylle (2) l’intervalle compris
entre l’émission de deux grosses nervures.
Dans le premier mériphylle, la chaîne, c’est-à-dire l’appareil
libéro-ligneux vu en section transversale, comprend un arc posté-
rieur (1) ouvert et 2-3 masses libéro-ligneuses, disposées perpendi-
culairement au plan de symétrie de l’organe. Chacune de ces masses,
ainsi que l’arc postérieur, est entourée de sclérenchyme.
Caractéristique. — Nous désignons sous le nom de caractéristique,
comme le faisait Petit (5) la coupe transversale du sommet du
pétiole. Elle apparaît chez S. delphinensis constituée par une chaîne
ouverte à extrémités enroulées en crosse, vers l’intérieur, les crosses
se trouvant en contact à ce niveau. Très peu au-dessus elles s’isolent
formant une masse libéro-ligneuse qui, par étirement suivi d’étran-
glement donne naissance aux 2-3 masses vasculaires décrites aupa-
ravant.
La chaîne pétiolaire comporte à la base 5 faisceaux. Ils se rejoi-
gnent un peu au-dessus et forment une chaîne largement ouverte à
extrémités brusquement recourbées vers l’intérieur. Plus haut, la
chaîne est comprimée latéralement et petit à petit on arrive à la
disposition qu’on trouve dans la caractéristique.
La structure nodale (I) est du type trilacunaire.
Laboratoire de Pkanérogamie du Muséum.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
1. Cavaco (A.). Sur une espèce nouvelle de Sarcolaena et sur sa structure
vasculaire foliaire {Bull. Soc. Bot. Fr., t. 97, 1950).
2. De Candolie (C. ) . Anat. comp. des feuilles chez quelques familles de
Dicotyl. ( Mém . Soc. Phys, et Ilist. Nat. Genève, t. XXVI, 1879).
3. Chauveaud (G.). La constitution des plantes vasculaires révélée par
leur Ontogénie (Paris, 1921).
4. Dehay (C. ) . L’app. lib. ligneux fol. des Euphorbiacées (Thèse Fac. de
Méd. et Pharm., Lille, 1935).
4 a. Metcalfe et Chalk. The anat. of Dicot. Oxford, 1950.
5. Petit (L.). Le pét. des Dicotyl. au point de vue de l’anat. comp. et de
la taxinomie (Thèse Fac. Sc., Paris, 1887).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 5, 1950.
42
— 618 —
Le groupe des carex flava et C. Oederi.
Par Pierre Senav.
Dans le genre Carex, la section Flavæ de Lang a longtemps consti-
tué un groupe critique dont la complexité a causé une grande
confusion dans les flores et dans les herbiers. Ce groupe embarrasse
encore souvent les botanistes, même les plus exercés, surtout lors-
qu’ils se trouvent en présence de l’une des plantes que les flores ne
leur permettent pas de déterminer autrement que comme C. Oederi.
Cela s’explique par le fait que, jusqu’à une époque récente, on a,
sous le nom de C. Oederi Retz., Fl. Scand. Prodr., 1779. 179, confondu
au moins deux éléments bien définis, reconnus par Wiinstedt
[17, 18, 19], à savoir C. demissa Hornem. (parfois confondu avec
C. lepidocarpa) et C. serotina Mérat, qu'il avait d’abord rapporté
au C. viridula Michx.
Nelmes [10, 11, 12], de son côté, aboutit à la même conclusion
et, disposé à laisser le C. viridula de côté comme spécifiquement
distinct, il mit en avant C. serotina pour le second, puis, finalement,
C. demissa pour le premier.
Aussi bien, ni l’un ni l’autre n’est le C. Oederi Retz., lequel
est en réalité le C. pihdifera L., ainsi que l’avait déjà constaté
Liljeblad, Svensk Fl., éd. 3, 1816, ce que confirma à Nelmes
l’examen des spécimens de l’herbier de Retzius. Nelmes en a
logiquement conclu que le nom ne pouvait être utilisé dans le sens
de Kükexthal [7] et autres. Au surplus, il a fait remarquer
que, dans la seconde édition de sa flore (1795), Retzius a délibéré-
ment placé son espèce dans le C. pilulifera ; sans doute s’était-il
rendu compte de sa méprise.
Les conclusions de Nelmes soulevèrent les objections de Mans-
feld [9], qui défend la validité du binôme C. Oederi, bien que la
plante originale soit le C. pilulifera, sous prétexte que la diagnose
en a été établie d’après la planche 371 « C. divisa) > d’GÏDER, Fl.
Dan., 7, 1768, 4, laquelle, pour Nelmes, semble bien représenter la
forme commune du « C. Oederi », au sens de Kükenthal. Hyi.ander
[4] a adopté la manière de voir de Mansfeld.
Enfin, on a très souvent attribué la paternité du C. Oederi à
à Ehriiaut, Beitr. z. Naturk., 1791, 83. Or, la mention qu’il en fait
est des plus brèves : « 79. Carex Oederi Retz. Hannoveroe » ; ce n’est
qu’une référence à une série d’exsiccata peu connue. Le Muséum
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 5, 1950.
— 619 —
de Copenhague possède une maigre part incomplète de ce numéro,
dans laquelle Wiinstedt [19] voit une petite forme du C. demissa.
En résumé, le binôme C. Oederi doit être rejeté comme nomen
confusum. On ne peut même pas — comme le demanderaient les
Règles de la Nomenclature — le conserver pour l’un des composants
de ce groupe complexe.
Le caricologue américain Mackenzie [8] a vu le C. Oederi Retz,
dans un sens si large qu’il n’en cite pas moins de cinquante-trois
synonymes (y compris variétés et formes, mais en excluant le C. viri-
dula). Pourtant, la description détaillée qu’il en donne, et qui fait
état du caractère tiré de Y antiligule 1 de la bractée inférieure — pour
la première fois, semble-t-il — ne peut s’appliquer, hormis quelques
autres différences, qu’à l'un des éléments de ce groupe, à savoir
C. demissa ; or, il place celui-ci dans la synonymie du C. flava,
comme l’avait, auparavant, fait Kükenthal. Tout cela montre à
quel point le C. demissa qui, des espèces étudiées ici, paraît être la
plus répandue dans l’Europe occidentale, et qui existe également
dans le N.-E. de l’Amérique du Nord, est resté méconnu.
TABLEAU ANALYTIQUE
1. Utricules longs de 4-7 mm (bec compris), les inférieurs, au moins,
réfléchis. (Touffes cessant de s’accroître après la floraison).
2. Utr. de 4-] 5-6 [-7 mm, tous, sauf ceux du sommet, arqués et
recourbés en dehors (rarement tous droits), ^ longuement atté-
nués en un bec de 1,5 X 2,25 mm.
Epi (J sessile ou presque.
Epis Ç (nonl) 2-4 [-7, de 10-15 X 10-12 mm à maturité, ordinaire-
ment très rapprochés de l’épi S, ou, parfois, l’inférieur J; distant
et pédonculé.
Feuilles larges de 2-] 3-5 [-6 mm, ordinairement 3 presque aussi
longues que la tige dressée, lisse, quelquefois scabre en haut (/a.
decipiens Peterm. [14], 338) 3, de 1-] 2-4 [-8 dm.
Antiligule de la bractée infér. 4- concave, droite ou tronquée
C. {lava.
2. Utr. d’env. 4 mm, à courbure moins prononcée que chez C. f lava ,
et ordinairement plus enflés (seuls les inférieurs arqués et recourbés
en dehors), contractés en un bec de 1,5-2 mm.
Epi cj (rarement un deuxième, rudimentaire) ziz longuement
pédonculé, souvent oblique.
Epis $ 1-] 2-3 [-4, de 7-15 X 7-9 mm. à maturité, i espacés
(rarement de plus de 3 cm.) ; ordinairement aucun vers le milieu
de la tige.
1. Dans la présente étude, j’appelle antiligule, par opposition à la ligule propre-
ment dite, le bord supérieur de la gaine opposé au limbe.
2. Sur des individus de taille moyenne.
3. Petermann a distingué ces petites formes, négligeables à mon avis. En effet,
nombre d’espèces de Carex ont les tiges tantôt lisses, tantôt scabres, les deux pouvant
être issues d’une même souche, ainsi que je l’ai constaté chez le C. demissa, par exemple.
Feuilles (étroites chez le type), de 1,5-] 2-2,5 [-4 mm, ne dépas
sant ordinairement 1 pas la demi-longueur de la tige dressée,
scabriuscule en haut, souvent entièrement lisse (fa laevigata
Peterm., I. c., 337) 2, de 1-] 3-5 [-7 dm.
Antililigule de la hr. infér. d: convexe, droite ou émarginée.
C. lepidocarpa.
(Se défier des formes à larges feuilles, faciles à confondre à pre-
mière vue avec C. demissa, et vice-versa).
Observations. — Comme l’a fait remarquer M. Fouit.lade dans une note
restée inédite et qu’il a bien voulu me communiquer, ce n’est pas en réalité
le bec qui est arqué ou recourbé, mais l’utricule même, ainsi qu’on peut
le voir en regardant celui-ci de profil.
Chez le C. / lava , la nervure latérale forme généralement un arc dont la
courbure commence vers le milieu de l’utricule et arrive au bec presque
en ligne droite. Chez les spécimens les mieux caractérisés, le tout s’inscrit
dans un angle droit.
Chez le C. lepidocarpa , la nervure latérale est, en général, nettement
arquée, ce qui fait prendre au bec une direction oblique. Etant donné la
position des utricules, seuls sont dirigés vers le bas les becs des utricules
inférieurs, les autres étant de moins en moins réfléchis de la base au
sommet, et ceux du sommet presque dressés.
Ces caractères distinguent les individus les plus représentatifs des deux
espèces, mais il existe aussi des formes intermédiaires dont la distinction
n’est pas aussi nette.
De même pour les écailles Ç qui sont, en général, lancéolées-ovales,
subaiguës, chez C. j lava , et ovales, obtuses ou subaiguës, chez C. lepido-
carpa.
(Cf. Junge [5], fig. 39-41 [utricules et écailles]).
Le caractère tiré de l’antiligule paraît être assez aléatoire.
Enfin, les utricules du C. flava sont souvent moins serrés dans leur épi
que ceux du C. lepidocarpa.
1. I tricules longs de 2-4 [-4,5 mm. (bec compris), étalés-divariqués, non
ou à peine réfléchis, sauf les inférieurs. (Souche émettant, sans interrup-
tion jusqu’à l’automne, de nouvelles pousses fertiles et stériles).
3. Antiligule de la bractée infér. au moins convexe, di prolongée en
languette, rarement émarginée (cf. aussi C. lepidocarpa).
Tige courbée à la base, voire presque décom hante, parfois di
dressée, de 0.4-] 1-3 [-5 dm, lisse ou scabriuscule (parfois sur la
même plante !).
Feuilles larges de 1,5-] 2-4 [-6 mm, planes, d'un vert foncé au
printemps, dépassant la demi-longueur de la tige.
Bractées ordinairement étalées, réfléchies à maturité.
Epi c? i longuement pédonculé.
Epis $ 1-] 2-4 [-6, de 5-15 X 4-9 mm à maturité, les 2-3 supérieurs
rapprochés au-dessous de l’épi d, ou souvent écartés les uns des
autres (jusqu’à 1,5 cm), l’inférieur dr pédonculé ordinairement dis-
1. Sur des individus de taille moyenne.
— 621 —
tant, le plus souvent loin du suivant, parfois vers la base de la tige.
Utricules de 3-] 4 [-4, 5 mm (moins enflés que ceux du C. lepido-
carpa), d’un vert plus foncé et conservant leur couleur plus long-
temps que ceux du C. serotina, plurinervés, contractés en un bec
visiblement bidenté, relativement large et presque plat, d’env.
1,5 mm, arqué ou droit; les inférieurs ^ réfléchis. C. demissa.
3. Antiligule de la br. infér. concave ou tronquée.
4. Utricules de 2-3 mm, à bec droit à dents peu marquées.
5. Bec égalant env. la demi-longueur du corps de Futricule.
Bractées ordinairement étalées.
Tige dressée, de 0.2-] 1-3 [-7 dm, lisse.
Feuilles larges de 1-] 2-3 mm., planes ou canaliculées, vertes
au printemps, jaunissant à l’arrière-saison (ainsi que les brac-
tées), plus longues que la tige (sauf sur les individus de grande
taille).
Bractées réfléchies à maturité, parfois dressées.
Epi sessile ou courtement pédonculé (exceptionnellement
longuement — jusqu’à 2,5 cm — sur des individus de grande
taille).
Epis Ç 2-4 [-8, de 4-10 X 3-G mm à maturité, tous ou la
plupart rapprochés au-dessous de l’épi S ; l’inférieur, à pédon-
cule inclus, parfois à 1-2 cm (rarement plus) du suivant.
Utricules de 2-3 mm, verts, jaunissant à la fin, plurinervés,
i brusquement contractés en un bec (rarement nul ou presque :
ia brevirostris A. et (1.) de 1 mm. au plus.
Achène occupant les 3/4 ou les 2/3 (rarement moins) de
l’utr C. serotina.
5. Bec égalant env. le tiers de la longueur du corps.
Bractées presque toujours dressées.
Achène occupant au moins les 3/4 de l’utr.. . C. viridula 1.
4. Utricules d’env. 2 mm, à bec d’env. 0.5 mm à la fin incliné.
Bractées étalées ou réfléchies.
Achène emplissant l utr. ou presque C. pulchella 1.
Ce groupe renferme quelques autres espèces dont il ne sera pas
question ici, à savoir : C. flavella Krecz. (Russie, Pologne, Laponie),
qui semble très voisin de C. demissa (que ne cite pas Kreczeto-
wicz [6]). C. philocrena Krecz. (Turkestan, Cachemire), qui paraît
se tenir entre les C. demissa et serotina. C. cataractea R. Br. (Hémi-
sphère austral) que Kükenthal rattache comme variété au « C.
Oederi », au même titre que le C. viridula. Je n’ai pas eu l’occasion
de voir des spécimens de ces plantes.
C. flava L., Sp. PI. ed. 1, 1753, 975; Rehb., Icon., 8, 1846, t. 273,
fig. 654 ; Anderss. [1], t. 7, fig. 93 ; Kük., I. c ., 671 (excl. f. 7 demissa) ;
Rouy [15], 472 (excl. J3) ; Krecz., I. c., t. 21, fig. 1 ; Nelmes [11] ; Wiins-
1. Plantes inconnues en France, mais dont il sera question dans l’exposé qui suit.
— 622
tedt [19]. — C. flava var. vulgaris Dolî, Rhein Fl., 1843, 147. — C.
/ lava a genuina Peterm., I. c., 338 ; Gr. et God., Fl. Fr., 3, 1855, 424. —
C. flava A. eu- flava A. et G., [2], 199.
Exsiccata principaux : Magnier n° 3139 [Saône-et-Loire) (hl>. E. G.
Camus) 1. Soc. Dauph. n° 3074 (Saône-et-Loire) ; F. Schultz, Fl. Gall.
et Germ. n° 1567 (Moselle) ; Fries n° 82 (Suède) ; PI. Fini. n° 136 (Fin-
lande) ; I Lippe n° 69 (Allemagne) ; FI. Reip. l>ohm.-slov. n° 594 (Moravie).
Aire géographique : Europe, en grande partie, jusqu’au cercle polaire ;
moins répandu dans la plaine française que ne l’indiquent les flores. Très
rare dans les Iles Britanniques 2. Paraît manquer dans le S. de l’Espagne,
de l’Italie et des Balkans. Existe en Russie jusque dans l’extrême N.
et a été signalé dans l’W. du Caucase ; n’atteint pas les monts Ourals.
A été trouvé en Islande, mais manque aux Færoe. Amérique N. : de Terre-
Neuve et de la Nouvelle-Ecosse (et îles) jusqu’à l’île Vancouver ; Etats-
Unis, approximativement à l’E. du 95° méridien et au N. du 40° parallèle.
Le type est constitué par une part conservée dans l’herbier de
Linné et composée de trois spécimens, dont une plante complète ;
une description en a été donnée par Sandwith (N. Y.) in Bot. Exch.
Cl. 1934 Rep., 1935, 992.
Les principales des formes distinguées par Kükenthal figurent
dans .Fournier, Fl. complétive pl. fr., 1928.
La var. pygmaea Anderss., I. c., 25 ; Kük., I. c., 672 ; C. flava
var. alpina Kneuck., signalée par Kükenthal de Scandinavie et des
Alpes, mais non encore, à ma connaissance des Pyrénées, a été
récoltée aux environs de Cauterets (Hautes-Pyrénées) avec des
formes de passage au type (hb. T oui. ; hb. M. Debray).
Ecologie : Prairies humides et marais des sols basiques, surtout
calcaires. Kükenthal l’indique aussi des endroits marécageux des
bois.
Mésophile quant au pli : 5, 4-7,0 (d’après Small [161), le C. flava
est donné comme l’une des caractéristiques des tourbières à llyp-
nacécs. Un l’y rencontre notamment dans le Schocnctum ( Schoenus
nigricans et Juncus obtus: florus) où dominent généralement Erio-
phorum latifolium, Epipactis palustris, Hydrocotyle vulgaris. Carex
Hosliana (= Hornschuchiana), Hypnum stellatum Schreb., Fissidens
adiantlioides Hedw., etc., dans des peuplements clairsemés de
Phragmites commuais et de Cladium mariscus, témoins du stade
1. Dans cette énumération et dans les suivantes, la mention « hb. Mus. Paris » est
sous-entendue toutes les fois que le nom de l’herbier n’est pas indiqué en italiques.
L’abréviation hb. Tout. = hb. Fac. des Sci. de Toulouse, dont les spécimens m’ont été
obligeamment communiqués par MM. Gaussen et Leredde.
Pour ne pas allonger cette note, je n’ai pas jugé nécessaire, sauf exceptions, de citer
les innombrables spécimens examinés en dehors des exsiccata numérotés ; il m’est aussi
arrivé d’examiner plusieurs exemplaires d’un même numéro.
2. En Grande-Bretagne le C. flava n’est connu avec certitude que de deux localités
(Lancashire et Yorkshire), alors que les floristes l’ont indiqué comme répandu dans
l’ensemble des Iles Britanniques, y compris l’Irlande où sa présence a besoin d’être
confirmée.
— 623 —
précédent. Le Carex flava se trouve également dans la Moliniaie
alcaline à Phragmites et dans d’autres peuplements apparentés.
C. lepidocarpa Tausch, in Flora, 1834, 179 ; Kunze, Suppl. Riedgr.,
1840-50, 52, t. 13, fig. 2 ; Rchb., I. c., t. 272, fig. 653 ; Kük., I. c., 672 ;
Krecz., I. c., fig. 3 ; Nelmes, l. c. ; Wiinstedt, l. c.. — C. flava Host, Gram.
Austr., 1, 1801, 48, t. 63, fig. 4 (pl. florifera) non L. — C. lipsiensis Peterm.,
Fl. 1 ips. , 1838, 58. — C. pyrijormis F. Schultz, in Pollichia, 15, 1857, 122,
et Archiv. fl., 2, 1858, 285. — C. flava var. vulgaris Coss. et Germ., Illustr.,
1845, t. 35, fig. 4-6. — C. / lava proies lepidocarpa Rouy, l. c., 473.
Exsiccata principaux : Billot n° 2159 (Strasbourg) ; F. Schultz, Herb.
norm. n° 377 (Allemagne) ; F. Scli., Fl. Gall. et Germ. n° 548 (Allemagne)
(hb. Chassagne ) ; Fries n° 69 (Suède) ; — n° 2005 (specim. authent. C.
lipsiensis Peterm.) ; « env. de Paris » (specim. authent. Mérat, ut C. flava).
Aire géographique : Europe, en grande partie, depuis les Iles Britan-
niques, la France et l’Espagne, jusqu’au cercle polaire, la Russie N et W,
et le N des Balkans. Très rare en Italie (Gran Sasso). Paraît manquer
ailleurs. Amérique N : pourtour et îles calcaires du golfe du Saint-Laurent,
de la partie W de Terre-Neuve et Saint-Pierre-et-Miquelon, jusqu’au lac
Mistassini (Prov. Québec) et la Nouvelle-Ecosse.
La diagnose de Tausch, malgré les quelques notes de la rédaction
qui lui font suite, est insuffisante pour distinguer à coup sûr le
C. lepidocarpa du flava, car elle ne fait nulle mention des caractères
de Tutriculc. J’ignore s’il en existe un type authentique. Toutefois,
Petermann, [14], 337, après en avoir vu des spécimens originaux,
a reconnu leur parfaite identité avec son C. lipsiensis.
Dans ce que l’on peut considérer comme sa forme typique, le
C. lepidocarpa a des feuilles pour la plupart étroites (2-2,5 mm.).
Il en existe une forme, plus robuste dans toutes ses parties, dont
la tige peut atteindre 6 dm., à feuilles plus larges (jusqu’à 4 mm) et
plus longues, et à épis Ç ± espacés. C’est la
fa major Kneuckèr, in Allg. bot. Zeitschr., 5, 1899, 10 [et exss.
n° 129] 1 ; Kük., I. c., 672, dont la fa rectirostris Kn., I. c., 11 [et exss.
n° 130] ; var. pseudolepidocarpa Kn. L c., 9 [et exss. n° 125] ; exss.
Dorfler n° 3280 ! ne se différencie guère que par son utricule à bec
droit.
Pour cette dernière, Kükenthal a donné la priorité à la fa inter-
media (C. A G.) A. et G., I. c., 200 ; C. flava var. P inte-rmedici Coss.
et Germ., Fl. env. Paris, 1845, 602.
Toutefois la plante de Cosson et Germain appelle certaines
réserves. En effet, faisant du C. lepidocarpa un simple synonyme du
flava, et du C. patula un synonyme de leur var. intermedia, il semble
que ces auteurs aient aussi englobé dans cette dernière le C. demissa
(Cf. C. et G., Illustr., t. 35, fig. 7 [utricule]), qu’il leur est arrivé, en
outre, de confondre avec le C. flava.
1. Je n’ai pas vu les exsiccata distribués par Kneucker.
— 624 —
Certes, les deux spécimens de leur var. intermedia qui existent
dans l’herbier Cosson (Forêt de Rougeaux, 1840 ; Meudon, 1843)
semblent bien être des C. lepidocarpa à feuilles larges (4-4,5 mm)
pour la plupart, les plus jeunes étroites (2-2,5 mm) ; mais le même
herbier et l’herbier AN . de Schonefeld renferment chacun une part
étiquetée « C. flava » et provenant de Meudon. Or ces deux plantes ne
sont rien d’autre que C. demissa, espèce qui, maintes fois, depuis, a
été récoltée dans cette même localité et ailleurs dans la région pari-
sienne. Enfin le C. lepidocarpa à feuilles étroites ayant été égale-
ment récolté à Meudon, l’hvpothèso d’une hybridation avec le
C. demissa n’est pas exclue.
Var. 3 nevadensis B. et H., Kük., I. c., 673 ; C. nevadensis Boiss
et Reuter, Pug., 1852, 118 ; C. flava proies Nevadensis Rouy, l. c., 473.
Cet écotype orophyte n’est connu jusqu’à présent que d’Espagne
(Pyrénées, Sierra Nevada) et de Corse (jusq. 2.400 m.).
La var. turgida Palmgren et Florstrôm, à utricules enflés-bal-
lonnés, à bec droit et plus court a été distribuée de Finlande par
Florstrom (PI. Fini., nos 541 et 542 ; feuilles étroites d’env. 2 mm).
Le C. jàmllandica Palmg. paraît en être une forme à bec plus long,
d’après Wiinstedt, l. c.
En France, on trouve quelquefois, parmi des C. lepidocarpa, des
variations plus ou moins analogues qui, chez nous du moins, parais-
sent manquer de fixité, quand elles ne font pas figure d’anomalies.
C’est ainsi que, dans une récolte que M. Tourox m’a fait parvenir à
l’état frais un spécimen porte deux épis Ç : l’inférieur a des utricules
normaux et le supérieur des utricules turgescents absolument
identiques à ceux des exsiceata précités. (Mayenne : Changé, marais
calcaire de la Petite-Fontaine, pli 7, 3-7, 5. Touton, 1948, hb. Senay).
Ecologie : Le C. lepidocarpa a sensiblement les mêmes exigences
que le C. flava, avec lequel il se rencontre, ou qu’il remplace parfois
complètement, Surtout en plaine, du moins en France. Kneucker l’a
distribué du Pays de Bade [exss. n° 124] : terrain marécageux d’allu-
vion, où il était accompagné de : « C. flava (sporadique), C. distans,
C. H arnschuchiana, C. Oederi [sans doute C. demissa], C. Davalliana,
C. paniculata, C. paradoxa, C. teretiuscula. Orchis laxiflora. Sturmia
Loeselii, Galium boreale, G. Wirtgeni, etc. »
Ln groupement assez peu différent — moins les Gaillets — se
retrouve, notamment dans le N-W de la France, souvent avec :
Carex pamcea, C. pulicaris, Samolus Valerandi, etc.
(A suivre)
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
— 625 —
Orchid acées nouvelles rr Indochine [suite et fin).
Par F. Gagnepain.
Ce Colanthe se reconnaîtra à ses tiges longuement engainées,
à ses limbes foliaires presque sessiles, à scs fleurs petites, dont l’épe-
ron est très court, par le labelle à lobe terminal saillant et crénelé.
Caîanthe nephroidea Gagnep., n. sp.
Herba terrestris vel epiphytica , 40-60 cm. alta , paucifoliata. Folia lan-
ceolata, apice longe acuminata , basi attenuata , 30 cm. longa, 3.5-4 lata ,
nervis albidis 5-7 percursa ; petiolus latus , canaliculatus, nervosus, usque
12 cm. longns. Inflorescentia basalis , 40-50 cm. longa , ad basin squamis 3,
spalhi formibus , 3 cm. longis vestita. apice racemosa racemo 5-12 cm. longo ,
dense florifero , bracteis triangulo-acuminatis , circiter 10 mm. longis, mox
décidais, pedicello cum ovario 1 cm. deinde 15 mm. longo, floribus inter
minores luteis. — Sepalum superum ovato-acuminatum, 6.5 mm. longum,
4 latum, 5-nervatum ; sep. lateralici lanceolato- acuminata, 8 mm. longa ,
3 lata. Petala elliptica, acuta, o-nervata, 6.5 mm. longa, 4 lata. Labellum
reniforme 7.5 mm. latum, 5 longum, basi brevissime unguiculatum, incons-
picue trilobum , lobis lateralibus perbrevibus, obtusis, 0.5-0. 7 mm. longis,
lobo antico reniformi obovatum, apice dilatato, obtuso, 6 mm. eèr longum
2.5-plo latior quam longior, flabellatim nervato ; discus bilamellatus, basalis,
laminis semi-rhombeis ; calcar perbrevi apice dilatatum obtusum. Columna
4 mm. longa, apice dilatata, operculo bicornuto.
Annam : prov. Haut-Donnaï, S. de la station agricole à Pnom-sa-
poum, 1.000-1.200 m. ait. (Poilane, n° 22.125).
Remarquable par la petitesse de ses fleurs jaunes, par l’éperon
court, renflé et arrondi au sommet, par le labelle à lobe terminal
réniforme en travers, et les lobes latéraux à peine visibles parce
que presque nuis.
Caîanthe Poilanei Gagnep., n. sp.
Herba terrestris, metralis vel majora, tenuiter radicosa, basi vaginis
destructis i fibrosa. Folia longe vaginato-petiolata, lamina 20-30 cm. longa,
2-7 lata, nervosa, nervis infra prominentibus , albidis ; petiolus 8-30 cm.
longus, canaliculatus, nervoso-striatus. Inflorescentia radicalia, usque 90 cm.
longa, ad apicem florifera, infra vaginis s pathi formibus remotis vestita ,
floribus densis, roseis vel violaceis, bracteis circiter 15 mm. longis, persis -
1. Cf. Bull. Muséum, XXI, 1949, p. 737 et XXI, 1950, p. 000 et 000.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 5, 1950.
— 626
tentibus , pedicello cum ovario usque 5 cm. Ion go. — Sepalum superum
ovato-acuminatum 18 mm. longum, 8 latum, multinervatum ; sep. lateralia
21 mm. longa , 8.5 lata, cuspidata. Petala obovato-oblonga, acuta, 20 mm.
longa, infra apicem 8 lata, multinervata. Labellum 3 -lobum, explicatum
18 mm. longum, 15 latum, lobis angustis, prominentibus, avem aeriam
referentibus, basalibus oblongis, apice retusis, patcntibus, 9 mm. longis,
2-3 latis, antico 13 mm. longo, longissime unguiculato, ad apicem abrupte
dilatato, subrotundo, 8 mm. lato, 6 longo ; disais cordatus bicarunculosus,
hirtellus, ad basin unguiculi lobi antici si tus dein ncrvo crasso attenuatus
ad apicem ex currens ; calcar nullum. Columna gracilis, ad apicem dilatata,
mucronata, 12 mm. longa.
Annam : poste du Lac, prov. de Darlac (Poilane, n° 32.450).
N’était ïe système végétatif, on serait tenté de placer cette espèce
en dehors du genre Calanthe : 1° à cause de son labelle étalé qui
prend la forme d’un oiseau au vol ou d’uri avion, les lobes latéraux
figurant les ailes, et le terminal assez semblable à la queue terminée
par les gouvernails ; 2° à cause du gynostème qui est celui du genre
Coelogyne.
Calanthe ramosa Gagnep., n. sp.
Herba 60 cm. alla, caule ramoso, basi, 3-4 vaginis spathaceis cincto.
Folia sursum gradatim ampliora lanceGlata, apice longe acuminata, basi
attenuata, 10-18 cm. longa, circiter 3-3.5 lata ; nervi 3, infra prominentes ,
albidi ; petiolus subnullus vel canaliculatus, caulem vaginans, usque 5 cm.
longus. Inflorescentia basalis vel lateralis, scaposa, iota 20-30 cm. longa,
scapo basi vaginato, supra medium florifero, brevissime piloso, floribus 6-8,
majusculis 3 cm. longis, violaceis, pedicello cum ovario 3 cm. longo, bracteis
mox deciduis ignotis. — Sepalum superum oblanceolatum, oblusum, 27 mm.
longum, ad apicem 5-7 mm. latum, 5-nervatum ; sep. lateralia, eo simillima
vel minute latiora apiculataque. Petala oblanceolata, ad basin longe atte-
nuata sepalis aequilonga, ad apicem 5 mm. lata, 5-nervata. Labellum late
obovatum vel obtriangulum, breviter unguiculatum 25 mm. longum, expli-
catum ad apicem 25 mm. latum, trilobum, lobis lateralibus longe adnatis,
parte libéra 5 mm. longa , 8 lata, rotunda, lobo intermedio vix eos prominens,
12 mm. lato, cmargiiïato, disco nervato ; calcare sinuato, gracili, 13 mm.
longo. Columna gracilis, 2 cm. longa, apice abrupte dilatata 5 mm. lata.
Annam : entre Dankia et Dangle, prov. Haut- Donnai (Poilane,
no 23.521).
Espèce très remarquable par ses tiges à 2-3 branches à 1-2 inflo-
rescences, par le gynostème comparable à celui des Coelogyne par
la gracilité et la dilation apicale.
Cymbidium banaense Gagnep., n. sp.
Radices validae, sinuatae, glomeratae. Ilerba circiter 40 cm. longa, basi
vaginis laceratis fibrosa, foliosaque. Folia linearia, basi vix afigusta, apice
627 —
oblique bilobulata obtusa , 20-25 cm. longa , 2 lata , infra striato-nervosa.
Inflorcscentia circiter 30 cm. longa, basi longe squamosa squamis 4-5 vagi-
nantibus , acuminatis , viridibus, imbricatis distichis, supremis 10 cm. longis ,
floribus 3, 6 «si bracleolaiis , speciosis , inter majores, albidis, bracieis ovato-
acuminatis, 12-13 mm. longis, scariosis, pedicello (cum ovario) 3 cm. longo.
— Sepalum superum lanceolato-acumi nutum, mucronatum 57 mm. longum,
15 latum ; sep. lateralia simillima sed leviter falcijormia, omnia alba vel
dilutissime rosea. Pctala albida sepalis simillima, sed leviter falcata, angus-
tiora, 10 mm. lata. Labcllum 5 cm. longum, 1 cm. unguiculatum, explicatum
2 cm. latum, lamina ambitii ovata, supra papillosa, iriloba, lobis lateralibus
parte prominente semi-orbicularibus 5 mm. longis latisque intense luteis,
lobo atitico ovato-acuminato 15 mm. longo ad apicem roseo ; discus elongatus
unguiculum directus, convexus, rimosus, marginibus prominentibus, usque
ad medium laminae cxcurrentibus ad apicem liberis dilatatis conniventi-
busque. Columna arcuata 35 mm. et ultra longa, ad apicem gradatim dilatata,
operculo galeato, polliniis 2, semi-obovatis, basi confluentibus, caudiculo
lamellato.
Armani : Ba-na, près Tourane, 1.400 m. ait. (Poilane, n° 29.022).
D’après le collecteur les fleurs sont blanches, très faiblement tein-
tées de rose. Les lobes latéraux du labelle sont jaune foncé et le
lobe moyen serait légèrement rosé.
Ces fleurs (étalées, larges de 114 mm.) sont parmi les plus grandes
du genre et parmi les plus belles.
Thrixspermum Simondii Gagnep., n. sp.
Rhizoma squamosum, caule radicoso, brevi, 20 cm. longo, 5 mm. crasso.
Folia oblongo-linearia , sessilia, apice emarginato-bilobulata, lobis subae-
qualibus, 19-6 cm. longa, 25-28 mm. lata disticha, 1-3 cm. remota. Inflo-
rescentia lateralis, 2-3 cm. longa, e medio bracteata, bractcis 5-6 crassis
distichis, obtusis, floribus 3, luteis vel stramineis , 2-3 cm. diam., pedicello
5-8 mm. cum ovario longo. — Sepala 3, elongalo-acuminata , simillima,
aequilonga, 13-15 mm. longa, 4-5 mm. lata. Pctala 2, sepalis minute angus-
tiora. Labcllum minutum 10 mm. circiter longum, aurantiacum, purpureo
punctatum ad pedem columnae articulatum, trilobum, basi saccatum, lobis
lateralibus semi-orbicularibus obtusis, lobo antico subacuto albido. Columna
brevi s, basi in pedem producta, 3 mm. longa; operculum convexum, depres-
sum, polliniis 4, per paria inaequalia adnatis, caudiculo brevi retina-
culo minuto. Ovarium maturum (?) rectum, viride, 8 mm. longum.
Annam (?), pl. 47 Simond, avec analyse et description. Une
belle aquarelle de Eberiiardt est certainement basée sur un échan-
tillon de la même espèce ; elle a les feuilles un peu plus étroites,
d’un vert plus gai et des fleurs d’un jaune plus net, simples diffé-
rences individuelles.
Cette espèce est bien différente de Th. Centipeda Lour. = Den-
drocolla Arachnites Pol. par ses fleurs plus petites et réduites à 3
dans l’inflorescence. Elle diffère aussi de Th. fragrcins Ridl. dont
— 628 —
le lobe terminal du labelle est en alêne et le sac oblong et lingui-
forme.
Eberhardt a peint deux aquarelles très réussies qui représentent
une autre espèce de ce genre, intermédiaire entre Th. Centipeda
Lour. et la précédente, à fleurs plus grandes que celles-ci, plus lon-
guement pédicellées, plus pâles et presque solitaires sur une inflo-
rescence appauvrie. Elle ne peut être décrite parce que non accom-
pagnée d’analyse florale.
Paphîopedium amabile IL llallier L
Cette plante que j’avais d’abord décrite (Bull. Soc. Bot. France r
1924, p. 551, Fl. Indo-Chine , VI, p. 643) comme P. callosum var.
angustisepcda , puis (Bull. Mus., 2e sér., IX, p. 247, 1937) identifiée
à P. amabile découverte à Bornéo, existe au Cambodge (où elle
vient d’être retrouvée au Mont Bokor par Mme F. Porée-Maspero),
en Annam et peut-être au Tonkin.
Vanda Masperoae Guillaum., sp. nov.
Foliis cylindricis. Inflorescentia caulis ad apicem racemosa , tertia suprême
parte florifera. Flores circa 6, 4.5 cm. latis, pedicello ovarioque violaceis
sepalis obovatis , 1,5 cm. longis, roseo-violaceis, petalis similibus , spathu-
latis , 2 cm. longis, labello 2 cm. longo, lobis lateralibus erectis, falci/ormibus,
apice laciniatis, atro brunneis usque ad atro violaceis, medio flabellate
patulo, margine vaj,de lacinicito, pallide luteo atro brunneo usque ad atro
violaceo uniforme maculato centro albido atro violaceo punctato excepto,
callo lineis pluribus prominentibus, calcare subtus glabro, supra velutinoT
Jere cylindrico, 8 mm. longo, columna 8 mm. longci.
Cambodge : Mont Bokor (Mme F. Porée-Maspero), très remar-
quable par son labelle profondément lacinié. Floraison en avril.
Vanda Simondii Gagnep., n. sp.
Epiphytica, 30 cm. alta. Caulis teres, rcidices adventices emittens ? Folia
teretia 7-12 cm. longa, 2-4 mm. diam. subdisticha, obliqua 1-2 cm. remota.
Inflorescentia laleralis, racemosa 9-10 -flora, floribus inversis, calcaratis ,
25-30 mm. diam., viridi-roseis, pedicello cum ovario, arcuato, atro-purpureo,
14-16 mm. longo. — Sepala libéra, acuta, ovato-acuminata, patentia,
10-11 mm. longa, lateralia 2, cum labello columnaque adnata, omnia viri-
dia, purpureo striata. Petala 2, libéra, sepalis simillima eis concoloriar
vix minora. Labellum quadrangulum basi saccatum, roseum, margine
purpureum, lobis lateralibus 1.5 mm. longis, lobo antico concavo, apice
complanato mucronulato 5 mm. longo ; saccus apice subgloboso 5.5 mm.
longus. Columna brevis, semi teres, basi incrassato, operculo convexo T
1. M. le Professeur Guillaumin est l’auteur d’une espèce nouvelle de Vanda
(V. Masperoae), p. 48, récollée par Mme Porée-Maspero, qu’il nous a demandé d’in-
croporer ici.
- 629
obscure trilobulato, vix antice acuminato, polliniis 4, per paria coalitis valde
inaequalibus caudiculum basi dïlatatum terminantibus, stigmate ovato
sub anthera aperto, ad medium linea pallida notato.
Haut-Tonkin, donné par Rives, pl. 56 Simond, décrite et ana-
lysée.
Espèce qui présente les feudles du Vanda teres, exception dans
le genre, et que je ne puis rapporter à aucune espèce déjà connue.
Saccoiabium kiisioides Gagne]»., n. sp.
Epiphytica , caule lerete, viridi , 2-3 mm. crasso, 25-50 cm. longo radiées
adventices emitente. Folia teretia, 2 mm. diam., 8-15 cm. longa , viridia
apice obtusa, allernantia rigidaque. I nflorescentia racemosa, lateralis,
12-15 cm. longa, 10-15-// ora, floribus 5-15 mm. remotis minutis roseis,
pedicello roseo 10-15 mm. longo ( cum ovario). — Sepalum posticum ova-
tum, concavum , obtusum, 4 mm. longiim ; sep. Inter alia falciformia, vix
majora. Petala ovata, obtusa, sepalo postico minora. Labellum 8 mm.
longum basi saccatum, sursum lobos latérales, crectos eflormans ■ lobus
anticus, dilatatus, supra . concavus, breviter acuminatus, violaceus ; saccus
validas, brevis, apice rotundo. Columnci semi-teres, brevis ; staminis oper-
culum convexum, in medio sulcatum, pollinia 2, globosa, ad apicem caudi-
culi sita, caudiculo basi in retinaculum membranaceum dilalalo.
Annam, pl. 31, avec description et analyse (Simond).
Espèce voisine du Vanda Simondii, plus grêle, plus basse, à
fleurs entièrement roses. Toutes les deux rappellent par leurs feuilles
le genre Luisia.
J’avais d’abord placé cette espèce dans le genre Vanda , mais
ses fleurs, petites, sont si bien congénériqucs avec le Saccoiabium
Eberhardtii A. Finet cjue je pense qu’elle doit faire partie de ce
dernier genre.
Saccoiabium Simondii Gagnep., n. sp.
Epiphytica. Caulis 4-6 mm. crassus, 25-35 cm. longus, viridis, stricte
vaginatus, ad basin radices emittens. Folia disticha, sessilia, lorato-acumi-
nata, 12-18 cm. longa, 15-17 mm. lata, intense viridia, 2-3 cm. distantia.
I nflorescentia lateralis, racemosa, interdum basi ramosa, 8-10 cm. longa,
in infima parte nuda, sat laxiflora, floribus luteo-purpureis 10-14 mm. diam.
— Sepalum posticum ovato-obtusum, intus concavum purpureum, in medio
luteo-lineatum ; sep. lateralia simillima, concoloria, vix minora, 6 mm.
longa. Petala scpalis simillima, concoloria, obtusa, minora. Labellum basi
saccatum, subcalcariferum, sursum trilobulatum, lobis lateralibus, minu-
tissimis, arcualis, acutis, lobo antico longiore inflexo, intus concavo ; calcare
obtuse conico, columnam aequante. Columna in medio angustata, apice
staminifera, operculo antice rostralo, postice cordato, 3-lobulato, polliniis 4,
coalitim 2 simulantibus caudiculo gracili, basi minute retinaculato.
Tonkin : pl. 121 Simond avec description et analyse.
Moins robuste que Saccoiabium indochinense, plus laxiflore, les
630
fleurs étant sensiblement de même taille et de même couleur et les
feuilles étant bien différentes, entières et longuement acuminées.
On trouve cette forme de feuilles dans les Sacc. acutifolium Lindl.
et intermedium Grifî.
Sarcanthus îophochilus Gagnep., n. sp.
Epiphytica, radicibus elongatis , apice ramosis, caule basi vaginis spatha-
ceis tecto, supra medium folioso, radiées emiltens, 15-30 cm. longo, compresso.
Folia disticha, sessilia, carnosula, ovata, apice bilobulata 25-28 mm. longa,
10-12 mm. lata. I nflorescentia lateralis saepissime biflora, 15-18 mm. longa,
squamas 2, bracteas 2 gerens, floribus 12-15 mm. diam. albidis, roseo-striatis ,
pedicello cum ovario 17-18 mm. longo. — Sepala 3, ovata, 6-8 mm. longa ,
lateralia 2 asymetrica longiora, omnia roseo-siriata. Petalci 2 lanceolata
vel ovato-acuta, albida. Labellum basi saccatum, sacco valido, postice antice
compresso , apice emarginato, sursum trilobum, lobis lateralibus minutis
acutis, lobo antico obtuso mucronato, mucrone sericeo. Columna brevis ,
apoda , apice stelidiis 2 longuisculis, arcuatis coronata ; operculum staminis
convexum, subquadratum, leviter 2 -gibbosum ; pollinia 2, didyma , ad stipi-
tem latissimum sessilia , retinaculo membranaceo ; stigma infra staminis
apertum , dextrâ sinistrâque pilosum vel setaceum.
Tonkin : Tam-dao, Xuong-hom, pl. 136, Simond, description
et analyse florale.
Peut être comparé à Sarc. insectifer Rchb. Hook. f. Icônes,
pl. 2.137, dont il diffère : 1° feuilles dépassant à peine 24 mm. ;
2° fleurs blanchâtres striées de rose ; 3° labelle obtus, terminé
par un mucron velu en houppe (d’où le nom spécifique).
Sarcanthus Simondianus Gagnep., n. sp.
Epiphytica , radices usque ad apicem emiltens , plurifoliata. Caulis 34 cm.
longus , 4 mm. ad medium crassus. Folia disticha, alterna, sessilia, crassula,
ovata, apice truncato-emarginata, circiter 25 mm. longa, 15 mm. lata, 12 mm.
remota, inter lobulos rotundatos mucronata. I nflorescentia lateralispau-
ciflora, pedunculo 8-12 mm. longo, floribus saepe 2, rariter 3-4, 10 mm.
pedicellatis, calcaratis, 12-14 mm. diam., viridi-purpureis. — Sepala 3,
ovato-acuta, 5-6 mm. longa, simillima, pur pur eo- striata. Petala 2, sepalis
augustiora, eis simillima concoloriaque. Labellum basi calcaratum , calcare
brevi cylindrico, sursum unguiculatum deinde S-lobum, explicatum
10-11 mm. longutn, lobis lateralibus angustis, lobo antico patente, cordijormi1
acuminato, albido-roseo, 8 mm. lato. Columna brevis, semi teres, apoda ,
stelidiis arcuatis stamen prominentibus ; operculum convexum, subqua-
dratum, bilobulatum ; pollinia 2, globosa, didyma (?) apice stipiti lati
membranacei inserta ; stigma ad basin columna inter mucrones 2, setacei ,
dextrâ et sinistrâ excavatum.
Tonkin : pl. 140 Simond, avec description et analyse florale.
Comparée à Sarcanthus insectifer Rchb., cette espèce s’en dis-
tingue : 1° feuilles avec un mucron dans l’échancrure du sommet ;
2° houppes 2, à la base de la colonne, de chaque côté du stigmate ;
3° opercule à lobules plus larges.
Cleisostoma dichroanthum Gagnep., n. sp.
Caulis 8-15 cm. longus, vaginis foliorum vestitus, compressiusculus.
Folia disticha, canaliculata, sessilia, oblonga, obtusiuscula , firma vel sub-
carnosa, 5-8 cm. longa, 10-15 mm. lata , basi articulata. I nflorescentia
lateralis, subapicalis, paniculata, ramis 3-4 spiciformibus, 12-15 cm. longa ,
infra medium haud florifera sed bracteis spathaceis, 7 mm. longis notata ;
spicac usque 6-9 cm. longue, densiflorae, bracteis acutis, 1-2 mm. longis,
floribus subsessilibus, basi violaceis, apice albidis, cum pcdicello 7 mm.
longis. — Sepalum dorsale oblongum obtusum 2 mm. longum ; sep. lateralis
triangula, 2.5 longa. Petala oblonga, retusa 2 mm. longa. Labellum 3 mm.
longum, basi unguiculatum canaliculatumque, supra medium dilatatum
concavum spathulatum obtusissimum, 1 mm. latum, ad medium glandula
orbiculari notatum, dorso verrucosum ; calcar cylindricum 2.5 mm. longum,
cavum basi callo clausum, obtusissimum. Columna brevissima, apoda,
viridis ; anthera lutea, operculo hemisphaerico, biloculari, polliniis 2 glo-
bosis, ad retinaculum elongatum sessilibus.
Annam : village de Dak-bon-khong, O. de Dag-gley, prov. Kon-
tum, n° 32.954 Poilane. — Tonkin : Tam-dao, aquarelle du
Dr Simond, n° 127.
Le Dr Simond a donné de cette plante une description détaillée
et une fine analyse. Les deux plantes sont identiques car tous
les caractères coïncident. Cette nouvelle espèce est appelée C. dich-
roanthum à cause des deux couleurs de la fleur rose-violacée au-des-
sous du milieu et d’un blanc pur au-dessus. Elle se distingue surtout
par son inflorescence paniculée.
Cleisostosma tonkinense Gagnep., n. sp.
Epiphytica. Caulis brevis, basi foliis paucis vaginatus. Folia pauca
disticha loriformia, basi attenuata, oaginantiaque, apice inaequaliter biloba
15-18 cm. longa, 20-25 mm. lata, crassiuscula, 1-nervata. I nflorescentia
scaposa, ad basin caulis enata, 15-20 cm. longa, infra medium nuda race-
mosa, densi flora, floribus albis, roseo striatis, 2 cm. diam., b reciter pedicella-
tis. — Sepalum posticum, obovato-oblongum, 10-12 mm. longum albidum
lineis 2, roseis marginatum ; sep. lateralia 2 -plo breoiora basi interse adnata,
sepalo poslico concoloria. Petala sepalum posticum aequanlia, eo angustiora,
infra medium roseo marginata. Labellum calcarato-saccatum, brève, lamina
obovata, ad medium reflexa, antice integra, luteo, calcar labello longius
obtusum, ore bicristato. Columna semiteres, valida, lata ; slamen apicale,
operculo convexo, bilobo, antice acuminato ; pollinia 4, per paria adnata
subglobosa, altéra crassa, altéra parvula, caudiculo elongato, retinaculo
parvo.
Tonkin, pl. 97 Simond avec description et dessin analytique.
Cette espèce est certainement nouvelle pour l’Indochine ; elle
632
n’existe ni dans le Flora of Brit. India, ni dans les Orchidées du
Sikkim Himalaya par King et Pantling. Je ne puis l’assimiler
à aucune espèce de l’herbier du Muséum.
Ornithochilus Simondianus Gagnep., n. sp.
Epiphytica , caule subnullo, 5 cm. circiter alto , basi foliorum vaginato ,
di 1 cm. crasso. Folia lanceolata, alterna, disticha, subsessilia, basi angus-
iiora, apice minute acuminata , integra, 12-15 cm. longa , 20-25 mm. lata.
I n florescentia axillaris lateralisque, pedunculo infra flores 3 cm. longo
filiformi supra medium 2-3 flores gerente, flore luteo 15-20 mm. diarn.
pedicello (cum ovario) 10-12 mm. longo. — Sepalum posticum lanceolato-
oblongum, slramineum , 11 mm. longum, 4 latum y sep. lateralia eo simillima,
infra medium transverse purpureo- bimaculata, maculis angustis. Petala 2,
straminea vix sepalis minora. Labellum basi grosse gibbosum (vel saccatum) ,
sursum trilobum, lobis valde inaequalibus, lateralibus 2 amplis, purpureo-
striatis, lobo antico minutissimo dentiformi. Columna ter es, brevis, alata,
supra medium dilatata ; stamen apicale breviter rostratum, operculo convexo,
obtuse tricuspidato, mucronibus latérales 2, antico 1 ; pollinia 2, globosa,
caudiculo brevi, subgracile, retinaculo nullo.
Annam : Vinh, région montagneuse, récolté par Rives sur des
goyaviers, pi. 37 Simond, avec description et analyse florale.
Caractères certains du genre Ornithochilus représenté seulement
par quelques espèces asiatiques, dont une indochinoise jusqu’à
ce jour.
Anaectochilus daoensis Gagnep., n. sp.
Rhizoma repens. Caulis erectus, dilute purpureo-violaceus, 17 cm.
attingens, 3-5 mm. diam. Folia basalia, conferta, alterna, ovato-lanceolata,
petiolata, lamina margine denticulato-undulata, infra purpureo vinosa,
supra intense purpureo vinosa nitidaque ; nervis 3; petiolo semiterete
10-12 mm. longo basi dilatato vaginante (2-3 mm.). In florescentia terminalis,
teres, pilosa, G-8 cm. longa, purpureo-vinosa, bracteis nonnullis circiter
10 mm. Ion gis munita, flore solitario, pallido, 30-35 mm. longo, 23-28 mm.
lato, ovario tomentoso, fusiformi, spiraliter torso. — Sepalum posticum,
triangulum, cum petalis 2 coalitum, laminam intus concavam efformante ;
sep. lateralia ovata, acuta, falcata usque 25-27 mm. longa, 5 mm. lata, roseo-
viridia, secus lineam mediam pallida, basi coalita, gibbosa. Labellum, ad
basin unguiculatum roseum, supra medium bilobulatum, albidum usque
25 mm. longum, ungue ad medium dilatato, bilineato margine utrinque
5-6 -plo lacer ato ; lobis oblongis obtusis 12-15 mm. longis. Columna crassa,
basi producta, saccum scrotiformem efjormans, sursum bilamellatum lamel-
lis erectis ; staminis operculum aurantiacum, cordiforme , antice rostratum ;
pollinia 2, clavata, basi valde attenuata, polline pulverulento.
Tonkin : Tam-dao, pl. 61 Simond, avec analyse et description.
Cette espèce nouvelle est bien voisine de A. tonkinensis Gagnep.,
mais elle ne présente qu’une fleur et de coloration différente avec
5-6 lacinies de chaque côté de l’onglet du labelle. Elle est proche
— 633 —
aussi de A. Elvesii King et P. Tab. Orchids of Sikkim Himalaya
394 = Odontochilus Elwisii Clarke, Hook. Ic. tab. 2.167, et ne s’en
sépare que par le grand nombre des détails différents.
Parhabenaria cochinchinensis Gagnep., n. sp.
E bulbo subterraneo caulis assurgens, basi aphyllus, 35 cm. longus
sursum 5-joliatus. Folia sessilia, vaginanlia, 14-20 cm. longa, 18-24 mm.
lata , laie linearia, acuminata, acutissima. Inflorescentia terminalis, pauci -
flora, floribus albidis, speciosis, bracteis folia vix deminuta simulantibus.
- — Sepalum posticum orbicularc 16-17 mm. diam., apice emarginatum ;
sep. lateralia eo subsimilia, asymetrica, basi cum labello adnata. Petala
longe triangula, acuta, 8^9 mm. longa. Labellum ambitu orbiculare, 22 mm.
diam., trilobum, lobis lateralibus semi-orbicularibus, acutis, 8 mm. latis,
lobo terminale longe Iriangulo eis aequilongo, basi 3 mm. lato, post anthesin
reflexo vel circinatd ■ calcar ad basin labello apertum, usque 5 cm. longum
virescens. Columna lata, apice truncata loculi valde remoti, latérales, d; clavati
cum pollinium unum clavatum unaquique gerentes.
Cochinchine : Nui-chua-chuan, pl. 94 Simond, avec analyse
figurée et description.
Ce nouveau Parhabenaria se rapproche beaucoup de la première
espèce du genre, le P. cambodicma Gagnep. Il s’en distingue par les
feuilles plus développées en longueur et largeur ; par la fleur plus
petite, par les lobes latéraux du labelle non arrondis au sommet ;
par le lobe médian ne dépassant pas les latéraux. Grâce aux bonnes
analyses du Dr Simond, aux matériaux vivants qu’il a utilisés,
on connaît maintenant beaucoup mieux le gynostème, les bursicules
et les pollinies de ce genre décrit en 1932 sur un pauvre spécimen
d’herbier.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 5, 1950.
43
— 634 —
Les Orbitolites fossiles et actuels
ET LEURS DÉVELOPPEMENTS ANORMAUX.
Par René Abrard.
PROFESSEUR AU MUSÉUM.
Les Orbitolites fossiles sont représentés par les genres Broeckina,
Praesorites, Orbitolites [6], les principlaes espèces étant B. Dufrenoyi
cI’Abch. du Crétacé supérieur de Provence, des Corbières et d’Aqui-
taine, P. Moureti Douvillé du Campanien d’Aquitaine et O. compla-
natus Lamarck, forme classique du Lutétien du Bassin de Paris,
de Bois-Gouët et du Cotentin et dont l’aire de répartition comprend
une grande partie de la Mésogée.
Les genres qui viennent d’être énumérés appartiennent à la sous-
famille des Orbitolitinae qui avec celle des Spirolininae constitue la
famille des Peneroplidae.
Dans les mers actuelles, les Orbitolitinae comprennent les genres
Sorites, Ampliisorus et Marginopora, respectivement caractérisés
par la présence d’une, de deux et de trois ou plus de trois assises de
loges. Dès 1856, Carpenter [4, p. 224] a signalé la fragilité de ces
caractères distinctifs et a considéré ces trois genres comme trois
variétés de développement de la même forme.
IL Douvillé [6, p. 293] n’a conservé que Sorites et Marginopora.
l>. M a r i e [10, p. 61 j a insisté sur l’arbitraire de cette subdivision
en signalant que dans un même prélèvement d’Orbitolitinés de la
Mer Rouge, il avait rencontré des individus apparemment de la même
espèce, présentant une, deux ou trois assises de loges. E. Lacroix
[8] considère Ampliisorus comme un sous-genre de Marginopora.
La subdivision en Sorites et Ampliisorus établie par Ehrenberg
[7] n’a pas été acceptée par Carpenter et a été vivement et péremp-
toirement critiquée par E. Munier-Ciialmas [11, p. 353, note
infrapaginale] qui a considéré ces genres comme n’ayant « aucune
valeur scientifique » ; il est alors difficile de comprendre pourquoi
cet auteur a proposé en 1878 de les remplacer respectivement par
Taramellina et Bradyella qui n’en ont pas pius.
Son genre Discospirina, crée pour Orbitolites tenuissima Car-
penter de l’Atlantique Nord, forme très spéciale à stade spiralé
post-embryonnaire de Spiroloculina et mailles rappelant celles de
Praesorites peut être retenu.
Bulletin du Muséum, 2° série, t. XXII, n° 5, 1950.
— 635
Les Orbilolitinae actuels sont essentiellement représentés par
les espèces suivantes :
Discospirina tenuissima Carpenter, Atlantique Nord, Méditer-
ranée, Mer Egée ; très voisine de O. italien, Costa du Tertiaire supé-
rieur de l’Italie méridionale;
Sorites marginalis Lamarck, Mer Rouge, région indo-pacifique ;
Amphisorus duplex Carpenter, Méditerranée, Mer Rouge,
région indo-pacifique ;
Marginopora vertebraUs Quoy et Gaimard, Pacifique équatorial.
Fossile dans des assises très récentes aux Nouvelles-Hébrides [1],
Diverses variétés de A. duplex (= Hemprichi Ehrenberg) et
Marginopora anomala Lacroix ont été récemment décrites [8],
Il y a très longtemps que l’on connaît des individus anormaux
d’Orbitolitinés actuels. Dès 1856, Carpenter en a signalé et figuré
[4, pp. 221-222, pl. IX, fig. 5-10] ; il a attribué ces déformations
soit à des défauts dans la croissance, soit au fusionnement d’un
petit individu et d’un plus ancien, le premier ayant sa loge initiale
propre, différente de celle de l’individu plus âgé.
Brady a également attiré l’attention sur des développements
aberrants [3, p. 219, pl. XVII, fig. 1-6] chez Marginopora vertebralis
rapporté à Orbitolites complanatus et les a considérés comme des
irrégularités de croissance ; le maximum de complication est réalisé
dans sa variété laciniata [3, pl. X\ I, fig. 8-11].
L. Rhumbler 1 12] a montré que les individus anormaux de Amphi-
sorus duplex comportaient le plus souvent deux loges initiales et
correspondaient à des formes doubles ; il peut même y avoir plus de
deux loges initiales.
Dans un travail récent, Mlle H. Lemaître [9] a étudié sur Sorites
marginalis et Amphisorus duplex de la Mer Rouge, d 's coquilles
anormales présentant comme celles antérieurement signalées, des
excroissances et des lames supplémentaires ; elle a conclu que ces
anomalies étaient dans la plupart des cas liées au phénomène de
polyvalence. Les échantillons en question résultent de la soudure
de deux ou plusieurs individus qui ont continué à se développer en
une seule coquille ayant deux ou plusieurs loges initiales.
Cependant, la polyvalence n’explique pas tous les développements
aberrants et il y a de nombreuses coquilles anormales simples.
Rhumbi.er en a signalé [12, p. 206, fig. 17-18, pl. 7] ; l’échantillon
18, à une seule loge initiale, montre une lame supplémentaire per-
pendiculaire exactement comparable à celle de l’échantillon 10 de
la planche 7 qui comporte deux loges initiales. 11 indique qu’il ne
faut pas confondre les lames supplémentaires des individus simples
avec celles des individus doubles, lames résultant de la pression en
•cours de croissance de chacune des coquilles sur l’autre (Stauwand),
— 636
mais leurs structures étant exactement les mêmes et identiques à
celle des individus normaux, il semble très difficile de les différencier.
Les lames supplémentaires attribuées au développement en commun
après soudure de deux individus comportent en effet un nombre
d’assises égal à celui de chacun des disques, et non le double comme
on pourrait le penser [8, 12].
Les croissances en spirale régulière s’observent sur des coquilles
simples qui ne paraissent pas avoir été gênées dans leur déve-
loppement. Les individus 7 et 9, pl. IX de Carpenter 1856 ;
2 et 5, pl. XVII, de Brady ; les formes spiralées figurées par
M1Ie II. Lemaître [9, pl. 2, fig. 16], rentrent dans cette catégorie.
Individus aberrants d ’Orbitolites complanalus Lamarck. 1, Développement annu-
laire incomplet, Bois-Gouët, X 5. — 2, Forme spiralée de Grignon, X 3. — 3, Indi-
vidu régénéré de Grignon, avec deux lames perpendiculaires au disque, X 3. —
4 et 5 Individus probablement polyvalents Bois-Gouët, X 5. — 6 Schéma-coupe
do la formation d’un échantillon tel que 3, par relèvement sur chaque face d’un lobe
d’une forme spiralée.
Les numéros des échantillons se rapportent à ceux du texte.
En ce qui concerne la variété laciniata Brady, de Marginopora
vertebralis. il ne peut être question d’expliquer le foisonnement des
lames supplémentaires par la présence de multiples loges initiales ;
il s’agit de coquilles simples à un seul embryon.
Inversement, Rhumbler a indiqué que des individus doubles
pouvaient ne former qu’une coquille discoïde, de contour absolu-
ment normal et régulier.
De ce qui précède on peut donc tirer les conclusions suivantes :
1° Les développements aberrants s’observent le plus souvent sur
des coquilles doubles ou polyvalentes ;
2° Ils se rencontrent cependant, très caractérisés, sur des ( oquilles
simples à une seule loge initiale ;
— 637
3° Jl y a dos coquilles doubles qui ne présentent pas de dévelop-
pements aberrants.
Il en résulte que si les deux, phénomènes de polyvalence et de
perturbation dans le développement de la coquille se superposent
très souvent, on ne peut pas dire qu’ils sont forcément liés ; ceci
en faisant abstraction de traumatismes dûs à des causes extérieures.
Les citations d’individus anormaux d ’Orbitolitinae fossiles parais-
sent réduites et se rapportent à Orbitolites complanatus.
En 1856, Carpenter [4, p. 222] écrit : « Parmi les Orbitolites
fossiles du Bassin de Paris, la présence d’une lame verticale com-
plètement semi-circuiaire, n’est pas rare du tout ».
Dans le travail antérieurement cité [9, p. 76], Mlle H. Lemaître
indique avoir rencontré une soixantaine d’individus anormaux
d’O. complanatus dans les sables éoeènes de Bois-Gouët et de Fresville
et les considère comme polyvalents.
J’ai, dans une note récente [2] décrit et figuré quelques-unes de
ces formes fossiles à développements aberrants, remises par
L. Morellet et les ai attribuées non à des phénomènes de polyvalence,
mais à un développement cyclostègue incomplet ressortissant au
rappel d'un stade ancestral Peneroplis dans lequel la phase spiralée
post-embryonnaire fait défaut.
Il paraît exclu que l’échantillon 1 de Bois-Gouët soit polyvalent
et possède plus d’une loge initiale macrosphérique ; la régularité
et la symétrie de son contour montrent que son développement
anormal n’est pas dû à un traumatisme extérieur. Il y a développe-
ment cyclostègue incomplet et formation de loges en croissant ou
semi-circulaires, ce qui avec la phase spiralée post-embryonnaire en
moins, conduit à une forme très voisine, quoique plus symétrique,
de celle de Sorites marginalis jeune [voir 3, fig. 3, pi. XV], ou d Orbi-
culina adunca Fichtel et Moll [Ibid., fig. 7-8, pl. XIV].
L’échantillon 2 de Grignon est incontestablement un Orbitolite
simple, probablement microsphérique ; il peut être comparé aux
formes spiralées de Sorites marginalis et d ’Amphisorus duplex figurés
par Mlle H. Lemaître. Aucun traumatisme ne semble pouvoir être
invoqué pour expliquer son développement aberrant. Il est intéres-
sant de constater que les lobes sont d’une épaisseur moindre que la
partie médiane, l’amincissement étant progressif et régulier.
L’échantillon 3, également de Grignon, paraît simple, et peut
s’interpréter comme résultant d’un développement des lobes d’une
coquille régénérée avec relèvement d’un de ces lobes sur chaque
face du disque (voir schéma 6), et soudure suivant la ligne do rebrous-
sement. Il faut noter que les lames supplémentaires sont, tout au
moins à leur base, d’une épaisseur moindre que le disque, comme les
lobes de l’individu 2. Une coupe seule permettrait de dire si cela est
— 638 —
dû à une diminution d’épaisseur des loges ou à une réduction du
nombre des assises superposées.
Les individus 4 et 5 de Bois-Gouët* sont probablement polyvalents.
Il faut ajouter que le petit nombre des échantillons étudiés
— quatre de Bois-Gouët et deux de Grignon — n’a pas permis de
faire des coupes, ce qui rend évidemment les interprétations ci-dessus
assez précaires.
Les individus anormaux d’ Orbitolites complanalus très rares dans
le Lutétien du Bassin de Paris sont proportionnellement plus fré-
quents à Bois-Gouët et à Fresville où, dans des assises stratigra-
pliiquement plus élevées, ce Foraminifère devient très abondant ;
les développements aberrants ont peut-être été facilités par une
prolifération déréglée.
BIBLIOGRAPHIE
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(Missions E. Aubert de la Rüe, 1934-1936). Ann. Paléontologie,
t. XII, 1946-1947, 1947.
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CR. Ac. Sc., t. 230, pp. 2.220-2.221, 1950.
3. Brady H. B. — Report of the scientific results of the voyage of
H. M. S. Challenger. Zoology, vol. IX, Foraminifera, 1884.
4. Carpenter W. B. — Researches on the Foraminifera. Monograph of
the genus Orbitolites. Philosoph. tram, of the Royal Soc. of London,
vol. 146, I, pp. 181-236, 1856.
5. Carpekter W. B., Parker W. K. et Jones T. R. — Introduction of
the study of Foraminifera. London Ray Society, 1862.
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II, pp. 289-306, 1902.
7. Ehrenberg Ch. G. — Die Bildung der europàischen, libyschen und
arabischen Kreidefelsen etc. I ortrage der Akad. der l lis-v. zu Berlin,
déc. 1838, février 1839, pp. 67, 74. 88, 89.
8. Lacroix E. — Les Orbitolites de la baie de Cauda (Indochine). Bull.
Inst, océanograph. Monaco, n° 787, pp. 1-16, 1940.
9. Lemaître H. — Les phénomènes de polyvalence chez les Orbitoli-
tidés de la Mer Rouge. Mèm. Soc. Linn. Normandie, Nouv. Sér.,
vol. 1, pp. 72-76, 1941.
10. Marie P. — Sur la faune de Foraminifèrés des dépôts littoraux actuels
de la Mer Rouge et de Djibouti. Ibid., pp. 53-71, 1941.
11. Munier-Chalmas E. — Sur les Foraminifèrés rapportés au groupe des
Orbitolites. B. S. G. F., (4), II, pp. 351-353, 1902.
12. Rhumbler L. — Die Doppelcbalen von Orbitolites und anderer Fora-
miniferen. Archiv für Protistenkunde, Bd. 1, pp. 193-296, Iéna,
1902.
Sur le Bartomes d'Hadancourt-le-Haut-Clocher (Oise).
Par Mme M. Gbangeon et L. Feugueur.
Un puits destine à l’alimentation en eau d: la commune, a été
récemment creusé dans une sablière au pied de la butte d’Hadan-
court. Cette sablière, par sa lentille fossilifère à faune de Cresnes,
avait permis à MM. L. et J. Morellet de modifier l’interprétation
de Graves qui attribuait ces sables aux « Sables moyens ».
Nous donnons ci-d:ssous:
A) La coupe de la butte selon MM. L. et J. Morellet (I. III)1.
B) La coupe du puits qui prolonge la précédente vers le bas.
A. — COUPE DE LA BUTTE :
Ludien.
Horizon à Pholadomya ludensis : représenté par des sables fossili-
fères à Potamides vouastensis, près de l’Eglise, au sommet de la butte.
Bartonien.
Horizon de Cresnes : Sables quartzeux à lentilles fossilifères dans
une sablière située au Sud du village.
B. — COUPE DU PUITS :
Bartonien.
Horizon de Cresnes : 8 m. 40 (0 à 8,40).
Sables blancs ou jaunâtres sans macro-fossiles, identiques aux
sables sous-jacents de la sablière (L. J. Morellet I). Au binoculaire
on remarque des Algues, Bryozoaires et Miliolidaes abondants et
quelques Nummulites variolarius.
Horizon de Saint-Ouen : 1 m. 70 (de 8,40 à 10, 10).
Marnes blanches, tendres en plaquettes à très rares Ilydrobiae.
Horizon de Mortefontaine : o m. 20 (10, 10 à 10,30).
Calcaires sableux gris et sables quartzeux blancs très fossilifères.
1. Les chiffres entre parenthèses renvoient à l’index bibliographique placé à la fin
de la note.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 5, 1950.
— 640
Dans les échantillons recueillis au cours des travaux, nous avons
reconnu: (les espèces précédées de ** ou * sont abondantes ou
communes dans cette formation) :
Cymopolia elongata (Defr) Rissoa nana (LK)
**Corbula angulata (LK) Cerithium morgani Vass.
* Trinacria crassa (Desii) Tripanaxis imperforata (Desii)
* Area minuata (Desii) * Potamides tricarinatus (LK)
* Avicula Defrancei (Desh) var. crispiacensis Bouss.
* * Siphodentalium bilabiatum (Desh) Potamides turritellatus (LIv)
Natica perforata (Desii) var. Tympanolonus Roissyi (Desh)
* * Ampullina parisiensis (cI’Oiîb) *Batillaria pleurotomoides (LIv)
Hydrobia subulata (Desh) Murex contabulatus (LIv)
* * Bithinella pulchra (Desh) Trilonidea copolygona (Pezant)
Stenothyra mediana (Desh) * Melon gêna subcarinata (LK)
Stenothyra cuneata (Cossm.) Ololithe
Horizon de Ducy : 1 m. 70 (10 m 30 à 12,00).
Marne blanche, tendre, sensiblement plus calcaire et plus com-
pacte que la marne de St.-Ouen. Certains lits sont pétris de Bithi-
nelles, probablement B. pupina Desh. La partie inférieure de ce cal-
caire est sableuse (grains de quartz pur, peu roulés).
Horizon de Beauchamp ou d’Ecouen : 1 m. 60 (12,00 à 13,60).
Sables quartzeux, blancs, très purs à nodules de grès (poupées).
Les échantillons recueillis ne sont pas fossilifères, ils peuvent repré-
senter, l’un ou l'autre, ou les deux horizons à la fois.
Horizon d’ Auvers (faciès charrié ) 4 m. 40 (13,60 à 18,00).
Sables quartzeux jaunâtres consolidés avec amas de coquilles
brisées et roulées (faciès type d’ Auvers) avec galets roulés de silex
de la craie et de calcaires lutétiens à Potamides lapidum. La partie
inférieure est restée sableuse sur 0 m. 70.
Les espèces les plus connues sont :
Axopora Solanderi (Defr) Meretrix striatula (Desii)
Trochoseris dislorta (Mien) V enericardia sulcata (Sol)
Lobopsammia cariosa (Goldf.) Trinacria crassa (Desh)
Miliolidae (abondants) Ostrea cymbiola (Desh)
Bryozoaires (rares) Ampullina parisiensis (d'Omi)
Nummulites variolarius (LIv) Bayania hordacea (LK)
Nummulites laevigatus (Brug) (roulé Batillaria Bouei (Desii)
Meretrix rustica (Desh) Calyptraea aperta (Sol)
Horizon du Mont Saint-Martin : 2 m (18 à 20).
Grès très durs compacts à empreintes de mollusques, ciment sili-
ceux, en partie quartzifiés. Ces grès renferment des fragments angu-
leux de calcaire lutétien sublithographique et des lits de sable gros
sier à fragments de silex de la craie non roulés.
— 641 —
On peut reconnaître dans ces grès :
Meretrix rustica (Desh)
Meretrix elegans (LK)
Venericardia sulcata (Soi..)
Calyptroea aperta (Sol)
Anomia sp.
empreintes d’Algues
M iliolides.
Lutétien.
Lutétien supérieur : 6 m, 80 (20 à 26,80).
a) marne blanche tendre à Potamides lapidum (LK) Planorbis
pygmaeus Desh et Hydrobies 0 m. 80
b) Calcaires tendres marneux, alternant avec des calcaires sili-
ceux très durs en plaquettes 6 m.
c) Calcaire pétri d’empreintes de mollusques marins. ... 4 m. 50
(. Meretrix laevigata, Cardium obliquum (26,80 à 31,30)
-j- Venericardia sp.
d) Calcaire en plaquettes dur jaunâtre sans fossiles.
Cette coupe qui nous donne des indications précises sur les épais-
seurs des différents termes bartoniens, nous renseigne aussi sur leur
nature. Nous remarquerons l’absence en ce point des Saules de
Montagnv, alors que leur localité type (Montagny) (II) n’est dis-
tante que de 4 km. au NW, où ils sont intercalés dans le calcaire de
St-Ouen. Ils sont donc très localisés et n’existent pas à Hadancourt.
Une disparition de ces sables par ravinement, à l’arrivée de la mer
des sables de Cresnes, ne semble pas devoir être envisagée. En effet :
ces sables à Montagny ne sont séparés des Sables de Mortefontaine
que par 0 m. 15 de calcaire de St-Ouen inférieur, alors qu’au puits
d’ Hadancourt, les calcaires de St-Ouen ont été traversés sur 1 m. 70
sans intercalations fossilifères. Si les Sables de Montagny existaient
à Hadancourt ils auraient été intercalés dans les calcaires entre
9 et 10 m. de profondeur.
Nous avons remarqué d’autre part la présence de sable quartzeux
blanc qui sépare le calcaire de Ducy des Sables d’Auvers à faciès
charrié. Enfin à la base du Bartonien, un banc de grès qui semble
identique au grès inférieur que l’on retrouve à Auvers et qui peut
représenter la zone de Mont-St-Martin.
Notons que l’un de nous (L. F.) a retrouvé ce grès démantelé en
blocs épars dans les champs en d’autres localités du Vexin (rive
droite de la Yiosne). Ce grès se différencie des grès de Bcauchamp par
les nombreux fragments de calcaire siliceux provenant clu Lutétien,
et par les lits de sable grossier à fragments de silex. D’autre part ces
grès ne sont pas mamelonnés comme les grès de Beauchamp, et
reposent sur les marnes et calcaires du Lutétien supérieur.
Le Lutétien se termine par une couche de marne très tendre à
Potamides lapidum (LK) Planorbis pygmaeus Desh. intéressante
à signaler, et peu connue dans le Vexin.
Notons que les couches à Meretrix Rustica, rencontrées sous
les calcaires à Potamides Lapidum, à Montagny n’ont pas été ren-
contrées à Hadancourt. Par leur position stratigraphique, elles
pourraient correspondre cependant aux calcaires pétris de moules
de mollusques acéphales marins, rencontrés entre 26,80 et 31 m. 30
dans les calcaires lutétiens. Cependant la mauvaise conservation
de ces calcaires, peu consolidés, ne permet pas de prendre position.
On peut toutefois remarquer que les échantillons sont extrêmement
riches en individus mais très pauvres en espèces.
En conclusion, 3 faits intéressants ressortent de l’étude de cette
coupe du puits d’Hadancourt :
1° La faible extension des Sables de Montagny qui se limitent à la
région de Montagny même, à quelques kilomètres au Nord-Ouest
d’LIadancourt.
2° La présence des Sables d’Auvers à faciès charrié, connus plus
au Nord dans la Sablière de Fayel. Lfadancourt. est maintenant le
point le plus méridional ou soit reconnu ce faciès.
3° La présence des grès de l’Horizon de Mont-St-Martin, à faciès
de dépôts tranquilles, qui séparent le Lutétien supérieur laguno
marin, des Sables d’Auvers à faciès de dépôts de courants rapides.
C’est là aussi le point le plus méridional où ces grès sont connus avec
leur position stratigraphique indiscutablement inférieure aux Sables
d’Auvers.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
I Morellet L. et »J. Le Bartonien de Iladancourt-le-Haut-Clocher.
Bull. Mus. Iiist. Nat. 2e sër., T. VI, n 1, 1934.
II — Sur le Bartonien de Montagny-en-Vexin et remarques sur la limite
entre Lutétien et le Bartonien. Bull. Soc. Géol. Fr. (5) T. III, 1933.
III — Le Bartonien du Bassin de Paris. Mém. Se v. Carte Géol. Fr. 1948^
p. 102.
643
Hydrogéologie du Lutétien sur v anticlin al de la Seine
ET DE MeUDON (4e noie).
Par R. Soyer.
Au sud de Paris, les assises sont relevées par un axe tectonique
important : l’Anticlinal de la Seine et de Meudon, dont le rôle a été
prépondérant dans l’histoire géologique de la région parisienne1.
En limitant l’étude aux abords de celle-ci, on peut jalonner
l’anticlinal par un itinéraire passant entre Herbeville et Bazemont
(rive droite de la Mauldre), longeant le plateau des Alluets, traver-
sant Feucherolles, St Nom la Bretèehe, Noisy-le-Roi, Rennemoulin,
et Chaville, où l’axe se décroche vers le nord. A Sèvres s’amorce l’axe
de Meudon proprement dit, traversant Meudon, Issy-les-Moulineaux,
Vanves, Malakofï, Bagneux, Arcueil, Kremlin-Bicêtre, Ivry-sur-
Seinc où il franchit la Seine, Charenton, St Maurice-Gravelle, Join-
ville-le-Pont et Champigny où il pénètre en Brie sans qu’on puisse
reconnaître ensuite son tracé avec précision.
L’altitude du Lutétien décroît régulièrement d’ouest en est, et son
sommet se tient aux cotes suivantes :
Le tracé comporte trois sections bien individualisées : la première
correspond à l’axe de la Seine ; elle se tient à des cotes élevées, où le
Lutétien, recouvert d’une couverture épaisse de sédiments éoeène-
supérieurs et oligocènes, n’affleure qu’en bordure des vallées (Maul-
dre ; rû de Gally, vallon de Sèvres).
Dans la seconde, comprise entre Sèvres et la Seine, le Lutétien,
qui affleure, est parfois décapé, et sa continuité est interrompue
par la Bièvre. Sa base arrive au contact des alluvions à Ivry-sur-
Seine.
* Étage imcomplet, Marnes et Caillasses décapées.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 5, 1950.
— 644
Sur la troisième section, le Lutétien n’est au complet que sur la
ligne de faite : dans la falaise longeant la Marne, de Charenton à
Gravelle. Dans la vaste plaine alluviale qui s’étend au sud et à l’est,
l’étage décapé est recouvert par les sables el graviers de la terrasse
de 10/15 in, et il ne retrouve sa puissance normale, sous les Sables
de Beauchamp, que vers son point de disparition sous la Brie, vers
le rû de la Lande à Chanrpigny.
1° Anticlinal de la Seine.
Sur cette section, le Lutétien conserve une puissance assez cons-
tante ; sa base sableuse et très perméable repose uniformément sur
l’Argile plastique. Tous les puits et forages atteignant celle-ci ont
traversé, dans les bancs inférieurs lutétiens, une zone aquifère géné-
ralement peu élevée, ce qui souligne le faible mouillage des calcaires,
dont les bancs s’inclinent vers le sud en direction du rû de Gally.
On repère sur les lianes de cette vallée une ligne de sources d’affleu-
rement au contact des calcaires glauconieux et de l’argile sparna-
cienne, et des suintements bien caractérisés, notamment sur les
pentes du Clos au Comte (Grignon), Quelques écoulements privilégiés,
à la faveur des ondulations, déterminent des sources pérennes,
comme celles de Villepreux, Chavenay, du bas de Feueherolles, de
Thivernal et de Davron, de débit compris entre 1 et 8 litres/seconde.
D’autres sources sont signalées à Grignon (2) : la Laverie, porte de
Chantepie, dont les deux griffons sont captés pour l’alimentation en
eau de l’Ecole d’ Agriculture, et une source plus abondante, à Mont
Martin, qui a présidé aux dépôts des tufs fossilifères de Chavenay.
Dans le puits de Feueherolles (2) où le Lutétien épais de 15 à
18 m repose sur les argiles bariolées à -j- 91,60, aucun niveau d’eau
intéressant n’a été reconnu dans le Lutétien.
Les recherches par forages effectuées au château de Wideville,
près Crespières, n’ont pas donné de résultats satisfaisants, de même
que les divers forages de Versailles (3) qui ont dû atteindre la Craie,
n’ayant pas trouvé do venues aquifères suffisantes au-dessus de
l’Argile plastique.
A Louveciennes (3 p. 23-25), pas d’eau signalée dans le forage de
la propriété Duclos, mais à Rocquencourt (4), dans le forage des
Quatre Arpents, G. F. Dollfus (3 p. 21-23) mentionne une faible
venue aquifère dans le Calcaire Grossier supérieur, entre -f- 98 et
-j- 108, dont le niveau statique s’est stabilisé à la cote -)- 102.
Dans le forage du Parc de Jussieu, à Chevreloup, l’eau a été ren-
contrée vers 16 m de profondeur (-f- 99) dans un calcaire fossilifère
de la partie médiane des Marnes et Caillasses.
Sur la retombée septentrionale de l’axe de la Seine, on retrouve
de nombreuses sources d'affleurement : Aubergenville, Flins, Morain-
645 —
villiers (source importante à l’ancienne papeterie, vers la cote -j- 60,
débitant 8 lit/secc.), Villaines, Médan et Poissy.
A Marnes la Coquette (3 p. 26-27), le mouillage est à peu près nul,
le plan d’eau ayant été trouvé à la cote -j— 71, à 10 cm du contact
J jUtétien /Sparnacien .
Les eaux sont déjà plus importantes à Saint-Cloud, où le forage
du Stade Français a rencontré des venues aquifères dans le Lutétien
inférieur, entre -J- 72,50 et + 63. Le niveau statique s’est, établi à la
cote -f- 72.
Au sud de la ligne antielinale, dès que le Lutétien s’enfonce sous
la couverture sédimentaire, il retrouve ses caractères aquifères.
A Jouy-en- Josas (Château de Cambacérès) où l’étage est situé entre
+ 35,9 L et — 4,50, un puits partant de la cote + 100 a obtenu
des eaux fortement ascendantes : Niveau statique : -j~ 85,65, niveau
de pompage : -f- 80, au débit horaire de 12 m3.
2° Anticlinal de Meudon au sud de Pans.
Dans la section comprise entre Sèvres et Ivry, le Lutétien se
tient encore à des altitudes notables. A Sèvres, il allleure do part et
d’autre de la route de Versailles et de grandes carrières souterraines
permettent de l’étudier. Les puits alimentant la Brasserie de la
Meuse ont dépassé le Lutétien inférieur où ils n’ont rencontré que des
suintements insignifiants, et captent une puissante nappe libre
circulant dans les Sables d’Auteuil et dont le niveau statique est à
35 cm au dessous du contact.
Le tableau ci-contre condense les observations hydrologiques
effectuées en 1937-38 dans les sondages d’étude; de l’Emmissaire Sud.
Il n’y a pas de venue aquifère dans les Marnes et Caillasses, le
C. G. supérieur et moyen. Les premières supportent une nappe pré-
caire et discontinue circulant dans les Sables de Beauchamp. 11
faut atteindre la hase des calcaires glauconieux pour rencontrer
des circulations peu importantes, sur 2 à 3 m (exceptionnellement
4 m) de hauteur, supportées par l’Argile plastique.
Au Kremlin Bicêtre, la situation est identique dans les puits de la
Sté Geo. Avenue de Fontainebleau, où le plan d’eau se tient vers le
contact de l’Argile plastique (+ 42).
Le drainage latéral du Lutétien, situé au-dessus du plan d’eau
de la Seine et de la Bièvre, par les vallées de ces cours d’eau, a été
bien mis en évidence lors de la construction de la ligne 7 du Métropo-
litain à Ivry-sur-Seine (5). Le souterrain longe le contact latéral de la
falaise lutétienne et du complexe : alluvions-éboulis, entre la place
de la République et la route du Fort. Le contact vertical Lutétien-
Sparnaeien s’opère sur l’ensemble de la ligne, de la rue Berthelot
646 —
au terminus, et il est bien régulier dans les points bas du tracé, sous la
place de la République et la rue Robespierre.
On a pû constater, au cours des travaux, que si les diverses roches
étaient normalement humides (eau de carrière), les circulations
étaient insignifiantes : quelques m3 jour pour l’ensemble du souter-
rain. On s’aperçut après l’achèvement de celui-ci que les eaux s’étaient,
accumulées dans les calcaires lutétiens, derrière la paroi ouest, c’est-
à-dire du côté du coteau d’Ivry. Des tubes pièzométriques, implantés
sous le radier, dans un lambeau de Lutétien en partie noyé dans les
— 647 —
argiles sparnaciennes mais communiquant avec la masse en place,
permit de constater que le plan d’eau atteignait presque la voûte de
l’ouvrage et était remonte artificiellement de plus de 6 m en 4 ou
5 ans. La paroi avait donc réalisé un barrage souterrain très efficace,
et coupé la communication avec les alluvions et les éboulis perméables
de la vallée.
Les ouvrages d’assainissement connus sous le nom de : Collecteur
de Bièvre, entre la porte do Vitry et la poterne des Peupliers (lit de la
Bièvre) ont permis de dresser une courbe pièzométrique suggestive,
dont la flèche correspondant au mouillage maximum se situe à
l’intersection de l’avenue Léon Bollée et de la rue Chiappe : cote
atteinte : -j- 46, contact Lutétien/Sparnacien à + 31. La courbe
décroit régulièrement de part et d’autre : à l’ouest (rue Widal) Niv.
stat. : -f- 42,85 contact Lut/Spar. à -j- 32,80 ; porte d’Italie : Niv.
stat : -f- 41,90 contact Lut/Spar. à + 35.00. Les eaux se rabattent
au conlact de l’Argile plastique entre la rue de la porte de Bicêtre
et la Bièvre. Vers l’Est, le plan d’eau s’abaisse à + 43,50 rue Lache-
lier, et décroît régulièrement jusqu’à 180 m de la porte d’Ivry,
où il descend brusquement pour s’affaisser, sous celle-ci à la cote
33,30, le contact Lut/Spar. étant à + 32,40. L’eau se perd plus à
l’est dans les alluvions.
3° Anticlinal de Meudon au sud-est de Paris.
Entre Charenton et Champigny, le tracé de l’axe est moins net,
les Marnes et Caillasses et parfois les calcaires eux-mêmes étant
décapés sous la vaste terrasse alluviale qui recouvre Maisons- Alfort,
St-Maur, Joinville, et une partie de Champigny.
Charenton. — Sur la R. N 5, dans le tronçon du Collecteur Nord-
Est effectué conjointement avec la ligne 8 du Métro, le plan d’eau
s’est tenu au-dessous de la zone de carrières souterraines, entre
+ 27,69 et -j- 28,36, c’est-à-dire vers le sommet du Banc Vert (6),
en équilibre avec le plan d’eau de la Seine.
Maisons- Alf art . — Le Lutétien est très décapé, et un forage exécuté
en 1910 par Portet et Bernard a fourni les données suivantes :
Sol à -f- 35.
Puits maçonné (Alluvions et Lutétien) 12 m. 40
Lutétien inférieur 9 m. 52
Sparnacien argileux 9 m. 39
L’eau vient du Lutétien inférieur.
Niveau statique -j- 27,45
Débit horaire 30 m3
648 —
St- Maurice- Gravelle. — Forage de la Sté l’Oxylithe (1880).
Sol à + 37
Remblais et alluvions 5 m. 48
Lutétien 15 m. 62
Argile ligniteuse (Sparnacien) 2 m. 90
Niveau statique à + 33,45
St-Maur-des-Fossés. — Forage à la Sté des Glacières de l’Est
(1923), quai de Bonneuil (au sud de la localité).
Sol à + 34,08
Sables et graviers 8 m. 10
Marnes et Caillasses 3 m. 50
Calcaire Grossier supérieur et moyen 13 m. 50
Calcaire Grossier inférieur, sur 5 m. 00
Niveau statique à 4- 31,08
Niveau de pompage .... + 30,28
Débit horaire : 15 m3
Forage 99, rue Victor-Hugo (1950) par la Société Hubschwerlin.
Sol à + 40
Avant-puits (Alluvions et Lutétien) 15 m. 00
Calcaire compact (C. G. moyen) 5 m. 00
Calcaire glauconieux, sableux vers la base 8 m. 40
Argile compacte (Sparnacien) 11 m. 60
Niveau statique -f- 24,60
Niveau de pompage .... -f- 23,50
Débit horaire 18 m3
Champigny. - — Dans les carrières de la route de \ilhers, les eaux
du Calcaire grossier supérieur sont en équilibre avec le plan d’eau de
la Marne et leur niveau subit un balancement saisonnier dont l’am-
plitude dépasse 2 m. 50 ; elles disparaissent en fin d’été sous le
Banc Vert (+ 32,30) et se relèvent en mars à 35 environ, dans le
Banc de Roche (7).
Au nord de la ligne do faite, sur le flanc nord de l’axe, il existe
des forages au Lutétien, à St-Mandé, Vincennes, Nogent-sur-Marne.
Saint-Mandé. — Le forage du Parc Zoologique est le plus caracté-
îistique (8). Un niveau aquifère fut trouvé vers 15 m de profondeur
(+ 35,50) à la base des Marnes et Caillasses. Les eaux légèrement
ascendantes, remontèrent à 10 m 40 du sol (-f- 40,10). La mise en
charge est faible, ainsi que le débit (2 à 3 m3 /heure).
Vincennes. — Puits exécuté 12, rue de Bagnolet (1883).
Sol à -f 50
Ludien et Calcaire de Saint-Ouen 15 m. 85
Sables de Beauchamp 9 m. 20
Lutétien : Marnes et Caillasses et C. G. supérieur sur 12 m. 25
Niveau statique à -f- 41,70
— 649
Un ouvrage plus récent a été foré, 20, rue des Vignerons, en 1948,
par la Sté Hubschwerlin et Cie.
Sol à + 50
Avant-puits (Alluvions et (5i!c. de St-Ouen) 13 m. 00
Sables de Beauchamp 6 m. 50
Lutétien 27 m. 50
L’eau est captée à la base du Calcaire Grossier moyen.
Niveau statique -f- 26,50
Niveau de pompage. ... + 25,80
Débit horaire 9 m3
Nogent-sur-Marne. — Lavoir, rue du Jeu de l’Arc.
Sol à + 80,50
Avant-puits dans le Ludien 38 m. 74
Marnes infra-gypseuses 1 m. 76
Calcaire de St-Ouen 10 m. 10
Sables de Beauchamp 6 m. 70
Lutétien 6 m. 50
L’eau vient des Marnes et Caillasses.
Niveau statique + 38,20
Faible dénivellation en pompage au débit horaire de 15 m3.
Les indications fournies par les puits, forages et sondages exécutés
sur le tracé et les abords de l’axe anticlinal de la Seine et de Meudon
se résument comme suit :
1° sur le tracé de l’axe de la Seine, le Lutétien situé sous une
couverture épaisse et imperméable, vient généralement au contact
du Sparnacien au-dessus du réseau hydrographique. Il détermine des
lignes de sources d’affleurement et quelques écoulements préféren-
tiels. Ia> mouillage est faible et il ne reçoit aucune alimentation
notable.
2° Au sud de Paris, il en est de même sur la ligne de crête où le
mouillage n’atteint que quelques mètres. Un peu plus au Nord, la
courbe pièzométrique des eaux souterraines se redresse sensiblement
au centre des grands massifs, mais s’abaisse rapidement au voisi-
nage des vallées. Les captages conduits dans cette formation n’v ren-
contrent qu’un débit précaire.
3° Au sud-est de Paris, où l’anticlinal s’abaisse fortement le
Lutétien, en s’éloignant de ses affleurements et en passant au-dessou
du plan d’eau général, retrouve des conditions d’artésianisme, toute-
fois les débits sont encore peu importants.
D’une manière générale, en s’éloignant de l’axe, la capacité des
forages augmente, en même temps que le niveau statique se relève.
Le cas du forage de Jouy-en- dosas est significatif à ce sujet. Il
montre en outre que les calcaires lutétiens possèdent une zone
Bulletin du Muséum , 2e série, 1. XXII, n° 5, 1950. 44
650 —
d’alimentation située vers l’Ouest de la région parisienne, déter-
minant un compartiment indépendant au point de vue hydrogéolo-
gique do celui qui est situé au Nord et à l'Est de la Seine.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
1 R. Soyer. — C. R. Ac. Sc. T. 222 2/1/1946, pp. 95-97 et 14/1/1946,
pp. 188-190.
2 P. Lamare. — L’excursion de la Société Géologique de France à Gri-
gnon et Feucherolles. C. r. somm. S. G. F. 12/4/1943, pp. 77-80.
3 G. F. Dollfus. — Feuille de Châteaudun au 80.000. Feuille de Bourges
au 320.000 . Bul. Serv. Carte Géol. Fr. N° 132, t. XXI, 1912,
pp. 1-31.
4 G. Ramond. — Esquisse géologique de l’aqueduc de dérivation vers
Paris des sources de la vallée d’Avre. B. S. G. F. (3) t. XIX, 1891,
pp. 953-965.
5 R. Soyer. — Prolongement de la ligne N° 7 du Chemin de Fer Métro-
politain à Ivry-sur-Seine. B. Al. H. N (2à) t. XVIII, N° 5, 1946,
pp. 450-453.
6 R. Soyer. — Prolongement de la ligne N° 8 de la Porte de Charenton
au Pont de Charenton. Publ. S. T. du Al étro poli tain. Paris, 1940.
7 R. Soyer. — Le Quaternaire de Champigny. Bull. JSatur. Paris. N° 15*
1932, p. 43.
8 R. Soyer, -r Mêm. Alus. (N1** Série), t. XVI, fasc. 2, 1942, pp. 118-119.
651 —
Étude paléoxylologique du Sahara (X). Sur le Caesalpinio-
XYLOX MOGADAENSE X. SP., BOIS MIOCÈNE DU SUD COXSTAX-
rixoïs [Algérie).
Par Edouard Boureau
SOUS-DIRECTEUR AU MUSEUM.
Le bois minéralisé dont il s’agit dans la présente note a été récolté
par MM. Visse et Lanteadme, dans les couches du Miocène inférieur
du Douar Mogada, au sud des Monts des Nementeha, dans le
département de Constantine (Algérie), c’est-à-dire aux confins
septentrionaux du Sahara. 11 se présente sous l’aspect d'un tronc
silicifié, à gros grain dans sa partie extérieure, plus compact dans les
parties internes, de couleur jaune, brune et mauve. Nous adressons
aux collecteurs nos vifs remerciements.
Leguminoseae — Caesalpiniaceae
Caesalpinioxylon mogadaense n. sp.
(pl. I, fig. 1 et 2).
Collection Visse et Lanteaume, n° 1.
I. — Etude anatomique.
Bois hétéroxylé d’ Angiosperme.
Zones annuelles d’accroissement bien marquées. Epaisseur radiale
des couches : 14 mm en moyenne. Rayon maximum : 12 cm.
A. Les vaisseaux.
1. Disposition des pores. Les pores sont répartis suivant un mode
intermédiaire entre le mode diffus et le mode poreux. Il s’agit de
zones semi-poreuses. Dans une même couche annuelle d’accroisse-
ment, les pores sont fortement condensés au voisinage d’une ligne
limitante et beaucoup plus espacés au voisinage de l'autre ligne.
Les pores sont presque toujours solitaires ou rarement groupés par
files radiales de 2 vaisseaux fortement écrasés l’un contre l’autre,
très rarement de 3 vaisseaux. Au voisinage immédiat de la ligne
limitante, les pores sont disposés en une file tangentielle et fortement
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 5, 1950.
— 652
condensés, alors qu'au milieu de la couche annuelle d’accroissement
ils sont plutôt répartis en files obliques.
2. Dimensions des pores. (Diamètre tangentiel X diamètre radial).
a. pores isolés : 210 p X 250 p ; 160 p X 150 p ; 190 p X 200 p...
b. pores groupés [Diamètre tangentiel X (diamètres radiaux
successifs)] 180 p X (180 p -f- 150 p)...
Ils sont donc moyens et quelquefois de grande taille.
3. Abondance des pores. Dans un champ microscopique de
2 mm2 95, tangentiel à la ligne limitante, on compte, en moyenne,
a. dans la partie à pores condensés 18 pores ou groupes de 2 pores
accolés, soit environ 6 au mm2.
b. dans la partie à pores espacés de 6 à 7 pores, soit environ
2 pores au mm2.
4. Parois terminales des vaisseaux. Les parois terminales des vais-
seaux sont obliques et forment avec la paroi verticale un angle
d’environ 60°.
5. Longueur des éléments vasculaires. Les éléments de vaisseaux
ont une longueur allant surtout de 260 p à 350 p i vaisseaux courts).
6. Contenu des vaisseaux. La plupart des vaisseaux apparaissent
sans contenu dans les lames. Certains d’entre eux toutefois ont un
contenu brun rouge foncé.
7. Ponctuations. Les parois latérales des vaisseaux sont couvertes
de ponctuations circulaires, alternées, contiguës, à grand diamètre,
10 p.
8. Epaisseur de la paroi du vaisseau. Elle est très mince, mais dans
l’échantillon, cela peut résulter d’une altération subie avant la
minéralisation.
B. Le parenchyme ligneux.
Le parenchyme ligneux est abondamment développé dans cette
espèce. Il est associé aux pores de façon caractéristique. Ce paren-
chyme juxtavaseulaire, nettement vasicentrique et confluent est
constitué par des plages parenchymateuses qui se rejoignent en
diagonale d’un pore à l’autre. La confluence est d’autant plus
marquée qu’il s’agit des pores condensés du bois initial. Les cellules
parenchymateuses sont comme les fibres, quadrangulaires en coupe
transversale. Elles sont souvent plus aplaties en direction tangen-
tielle qu’en direction radiale. On peut mesurer le? dimensions :
27 p X 16 p... La paroi est mince.
C. l^es rayons ligneux.
Observés en lame mince transversale, les rayons montrent un
trajet sinueux surtout au voisinage des pores rapprochés du bois
initial. Observés dans une lame mince tangentielle, les rayons appa-
IliiIL hii iht Musi'iim
V'W1
— 653 —
raissent homogènes, unisériés, (ou localement bisériés de façon
exceptionnelle), disposés en chicane. La largeur des rayons est en
moyenne, de 32 ;j.. Un compte dans les rayons de 5 à 20 cellules
couchées, et la hauteur moyenne des cellules couchées atteint 32 jx
également. Les rayons sont lias, leur hauteur moyenne est de 575 g.
Elle peut atteindre 800 p.
Les cellules terminales apparaissent triangulaires en coupe tan-
genlielle alors que les cellules intermédiaires sont carrées. On compte
environ 10 rayons dans un millimètre horizontal tangentiel. Ils sont
séparés le plus souvent par un nombre de libres allant de 3 à 6.
D. Les fibres du bois.
Les fibres apparaissent sensiblement carrées en coupe transver-
sale, et de côté 19 p. Elles montrent une ouverture de 17 p. Les
parois ont donc une épaisseur d’environ 2 p (double paroi). Les
ponctuations des fibres ne sont pas visibles.
E. 11 n’y a aucune trace de canal secréteur normal ou traumatique,
pas de structure étagée. Les éléments cellulaires ne contiennent aucun
cristal. Il n’y a pas de phloème inclus, pas de cellules à huile ou
mucilage, pas de lobes à laiex.
IL — Affinités.
L’ensemble des caractères indiqués plus haut et le plan anato-
mique tel qu’il apparaît, rappellent surtout quelques espèces
actuelles déjà décrites et appartenant à la famille des Leguminoseae-
Caesalpiniaceae.
Les plans ligneux figurés par 1). Normand 1 dans son « Atlas
des bois de la ('ôte d' Ivoire », au sujet des genres Berlinia et Macro-
lobium soûl extrêmement voisins de celui de notre échantillon. Ces
deux genres se. rapprochent principalement par la disposition parti-
culière du parenchyme, la présence de rayons unisériés, et surtout
dans les figurations suivantes : Berlinia acuminata Sol., B. bracleosa
Benth. (Normand, pl. XXXI\ ) Macrolobium chrysophylloides
Hutch. et Dalz. (Normand, pl. XLVI), M. bilinealum Huteh. et
Dalz. (Normand, pl. XLV11). M. macrophyllum Mac Bride et un
M. sp. (bois de Pitiréré) (Normand, pl. XLVI II). Ce même plan
ligneux commun à certaines Caesalpinieae se retrouve dans d’autres
régions et d’autres espèces, en particulier dans le Pahudia cochin-
chinensis Pierre (Lecomte, pl. XVIII) 1 2.
Notons cependant une certaine ressemblance avec deux espèces
d Indochine figurées par Lecomte 2: une Sapindaceae, le Nephe-
1. Normand I). — 1950. — Atlas des bols de la Côte d’ivoire, 56 pl., sous presse.
2. Lecomte 11. — 1925. — Les Bois de l’Indochine. — Agence économique de
l’Indochine.
654 — -
lium lappaceum (Lecomte, pl. XLVI) et une Lythraceae, le Lagers-
trœmia Flos-Reginae Retz (Lecomte, pl. LI).
Les différents caractères rassemblés par C. R. Metcalfe et
L. Chalk 1, (voir p. 488) s’accordent bien avec ceux que nous
avons fournis plus haut dans la description de l’échantillon. D’après
ces auteurs, les vaisseaux des Caesalpinieae sont surtout solitaires
avec quelques rares multiples et, dans certains cas, en arrangement
oblique, à zone semi-poreuse et les ponctuations des vaisseaux sont
alternées ; le parenchyme, pareillement paratrachéal est souvent
confluent et de façon irrégulière. Les rayons peuvent être unisériés.
Les genres de bois fossiles Caesalpinioxylon ou Leguminoxylon, qui à
un sens plus général, sont, comme les espèces vivantes correspon-
dantes, bien représentés en Afrique.
Comparaison avec le Caesalpinioxylon Quirogae Schenk.
Ce bois a été décrit par Schenk et il provient des couches ter-
tiaires (pliocène ?) de Ilassi Aïssa, dans le Sahara occidental, au
Rio de (Jro. Il a donné lieu à des figurations publiées l’une dans une
note d' Quiroga 2 où il est désigné sous le nom de Caesalpinoxylon
Quirogoanum Schenk et l’autre dans le « Handhucli der Palaeon-
tologie » de K. A. Zittel 2 où on le désigne sous le nom de Caesalpi-
noxylon Quirogae Schenk. Cette espèce possède pareillement des
rayons unisériés d’aspect comparable à ceux de notre échantillon
(voir Schenk 2 3, fig. 432-3), mais le parenchyme juxta vasculaire
aliforme, également bien développé, est disposé tangentiellement
et prolongé par un parenchyme circummedullaire tangentiel
(Schenk 2, in Quiroga, pl. VJ), contrairement à ce qu’on observe
dans notre échantillon où les éléments parenchymateux ont une
confluence nettement oblique. Certains auteurs (Schuster) ont fait
tomber C. Quirogae en synonymie avec Nicolia aegypliaca 4. En se
basant sur la structure des rayons ligneux, on ne peut admettre ce
point de vue.
1. Metcalfe C. R. et Chalk L. — 1950. — Anatomy of the Dicotyledons ; 2 vol.
1.500 p., 317 fig.
2. Quiroga D. F. — 1889. — Observaciones geologicas heclias en el Sahara
occidental. — An. Soc. Esp. Hist. nat., XVIII, 1889, pp. 313-393, pl. V-VI, voir
pp. 383-391 ; pl. VI.
3. Sch imper AV. Ph. et Schenk A. — Palaeontologie, in Zittel K. A. — 1890. —
Handbuch der Palaeontologie, 958 p., 433 fig. ; voir page 901, fig. 432.
4. Schuster J. — 1910. — Ueber Nicolien und Nicolien. — àhnliche Hôlzer. —
Kungl. Scenska Vetensk. XLV. n° 6, 1910, pp. 1-18, 3 fig. texte, pl. I-III.
Bouheau Ed. — 1949. — Etude paléoxylologique du Sahara (VI). — Sur une
forme nouvelle de Sterculioxylon ( Nicolia ) AEgyptiacum (Unger) Krausel des couches
post-éocènes du Tibesti. Bull. Mus. X/il. Ilist. nat., 2e série, t. XXI, n° 6, 1949, pp. 776-
787, 2 fig.
655
Comparaison avec les Caesalpinioxylon Zaccarini Chiahugi et
C. Ducis-Aprutii Chiarugi de Scec-Gurè en Somalie L
Ces bois assez voisins par leur coupe transversale, diffèrent consi-
dérablement par leur coupe tangentielle qui montre des rayons
plurisériés.
Comparaison avec le C. migiurtmum Chiarugi des couches mio-
cènes de Uanane en Somalie 1.
Ce bois diffère principalement par les nombreux canaux trauma-
tiques et par ses rayons plurisériés.
Dans son important mémoire sur les bois fossiles égyptiens,
Krausel ] décrit et figure un certain nombre de Légumineuses et
notamment Le gurninoxylon acaciae Krausel, L. Edwardsi Krausel,
?L. albizzae Krausel, « Acacioxylon » antiquum Schenk:, «.Aca-cio-
xylon » vegea Schenk, ?Legiminoxylon sp.
Le L. acaciae Krausel qui provient de gisements de l’Oligocène
supér. ou du Miocène infér. possède une coupe transversale très
voisine de celle de notre échantillon (cf. Krausel, pl. 8, fîg. 4 et 5).
On y note toutefois- la présence d’un parenchyme diffus indépendant
des vaisseaux placé entre les grandes plages de parenchyme juxta-
vasculaire.
Le L. Edwardsi Krausel possède des rayons unisériés hétérogènes,
(cf. Krausel, pl. 8, fig. 8 et pl. 9, fig. 2). Ce bois provient d’un gise-
ment de l’Oligocène supér. ou du Miocène infér. situé au N. W. de la
Pyramide de Giseh.
Le ?L. albizzae Krausel, probablement Miocène inférieur a un
parenchyme beaucoup moins développé et peut-être des petits canaux
secréteurs.
L’ « Acacioxylon » antiquum Sciienk et 1’ « A. » vegae Schenk pos-
sèdent surtout le premier, des bandes tangentielles de parenchyme
très développées.
Certains autres bois fossiles appartenant à des familles différentes
ont un plan ligneux comparable, comme par exemple Y Evodioxy-
lon primigenium (Schenk) Krausel, bois de Rutacée de l’Oligo-
cène supérieur ou du Miocène inférieur, (cf. Krausel, pl. 11, lig. 1-3,
pl. 12, fig. 1-3). La nature hétérogène des rayons du genre Evo-
dioxylon éloigne notre échantillon. [Cf. Krausel 2, pl. 13, fîg. 1 et 2].
Schuster a décrit en 1910, divers échantillons de Caesalpinium
Oweni (Carruthers) Schuster, mais en réalité on peut penser, en
accord avec Krausei. que l’échantillon de l’Oligocène inférieur
de Bir Lebuck doit plutôt être rapporté au Ficoxylon cretaceum
1. Chiarugi A. — 1933. — Lcgni fossile délia Somalia Italiana. in Paleontologia
délia Somalia. — Palaeontographica Ilalica, vol. XXXII, suppl. I, pp. 97-167, pl. IV-
XVII.
2. Krausel R. — 1939. — Ergebnisse d. Forschungsreisen Prof. E. Stromers
in d. Wüsten Agyptens. IV. : Die fossilen Agyptens. — Abhandl. Bayer. Akad. d.
Wissenschaft., Math.-Naturw ., Abt.} N. F. Heft 47, 1939 ; pp. 1-140 ; 23 pl.
— 656 —
Sehenk, et que les autres échantillons, celui de Kom el Chaschab
(Oligocène), celui de Dgrara (Crétacé sup.) et celui de Ouadi Faregh
(Miocène sup.) sont des Evodioxylon primi genium (Schenk) Ivrausel,
bien que les bois du genre actuel Evodia possèdent des rayons qui
sont plus complexes que ceux de ces bois fossiles, (cf. Metcalfe
et Chalic, loc. cit., qui les présentent comme pouvant être 6-sériés
ou plus).
Tous les plans ligneux indiqués par Schuster diffèrent de notre
échantillon et ce dernier se rapproche surtout des Leguminoxylon
en général et plus spécialement des Caesalpinioxylon.
Nous sommes amené à créer une espèce nouvelle que nous dési-
gnerons Caesalpinioxylon mogadaense Ed. Boureau n. sp. Son plan
ligneux d’ensemble correspond surtout à celui des Caesalpiniaeeae
actuelles. Mais on peut le rencontrer encore dans d’autres Legu-
minoseae.
III. — Diagnose.
Caesalpinioxylon mogadaense n. sp. : Bois héléroxylé d’ Angiosperme r
Zones d’accroissement bien marquées. Vaisseaux presque toujours solitaires
de taille moyenne ou de grande taille, répartis en zones semi-poreuses, d’une
densité au mm2 allant de 6 <i 2, couverts de ponctuations alternées à grand
diamètre (10 y.). Parenchyme ligneux juxtavasculaire, vasicentrique et
confluent en diagonale. Cellules parenchymateuses à parois minces. Rayons
unisériés, en chicane de 5 à 20 cellules, de hauteur moyenne 575 g, allant
jusqu’à 800 g, au nombre de 10 au mm. tangentiel horizontal. Fibres à
section carrée.
IV. — Age Géologique.
Miocène inférieur.
Laboratoire <V Anatomie comparée des Végétaux vivants
et fossiles du Muséum.
Planche 1 : Caesalpinioxylon mogadaense Ed. Boureau n. sp. — Fig. 1 : Portion de
lame mince exécutée en direction transversale. — Fig. 2 : Portion de lame mince
longitudinale tangentielle.
Sur L'ACTION DE CENTRAIT D'Il Y POP II y SE, SEUL OU COMBINÉ
AVEC D’AUTRES HORMONES, SUR LE DÉVELOPPEMENT ET LA
MÉTAMORPHOSE DE L’AXOLOTL (T'<- noie).
Par Paul Roth.
Poursuivant nos recherches sur les intercorrélations hormonales à
travers le développement et la métamorphose des Amphibiens, nous
avons soumis des Axototls albinos immatures, anatomiquement
intacts et hypophysectomisés, à divers traitements hormonaux,
simples et combinés :
— A) par l’injection d’un broyât d’hypophyse fraîche de bœuf ;
— R)- par l’implantation de fragments de cette même glande ;
— C) par l’injection de gonadotrophines sériques ;
— D/E) par l’association d’extraits commerciaux d’hormone
thyréotrope et de post-hypophyse injectés suivant deux chrono-
logies différentes ;
— F) par l’injection d’un extrait total d’hypophyse d’abord seul,
puis en association avec des hormones sexuelles, naturelles et syn-
thétiques, également administrées suivant des chronologies diffé-
rentes.
Résultats. - — A) L’injection de broyât d’hypophyse fraîche de
Rœuf déclancha les processus métamorphogènes dont les premiers
signes apparurent le 15e jour après la dernière injection, avec la dose
de 1 c. c. fractionnée en dix injections de quantité égale. A partir du
15e jour, ces processus se poursuivirent très lentement et s’arrê
tèrent le 44e jour ; à ce moment, l’animal se trouvait en état de demi-
métamorphose (2e phase de Zavadowsky).
Les Axolotls n° 31 et 33 qui avaient respectivement reçu 1/2 et
1 /10e de c. c. en une seule injection parvinrent jusqu’à la lre phase
le 37e jour après l’injection. Les Axolotls nos 28 et 32 qui avaient
respectivement reçu 1 ce. et 0,2 cc. ne dépassèrent pas le stade du
premier signe (exophtalmie légère), qui régressa par la suite. Seul,
l’Axolotl qui avait reçu 1 cc. en cinq doses égales ne donna aucun
signe de transformation.
B) L’implantation de fragments du lobe antérieur ne détermina
qu’une très légère exophtalmie fugace, tant chez l’animal intact que
chez l’animal hypophysectomisé, mais chez ce dernier il apparut,
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 5, 1950.
— 658 —
après l’implantation, une très forte pigmentation à point de départ
céphalique, s’étendant sur le dos où elle se terminait en pointe ;
45 jours après, une régression asymétrique se produisait, le pigment
disparaissant complètement de la région péri-branchiale du côté
gauche de la tête.
C) L’Axolotl, qui avait reçu 800 L. I. de gonadotrophine sérique
(Roussel) mourut le 23e jour en état de demi-métamorphose. Les
Axolotls qui avaient reçu chacune 400 U. I. en dix et en une fois se
trouvaient le 37e jour, à la première phase de Zavadowsky, sans pou-
voir dépasser ce stade. L’Axolotl, qui avait reçu 200 U. I. en une fois
présenta quelques légers signes de début de transformation, mais qui
régressèrent vite, tandis que les Axolotls (intact et hypophysecto-
misé) qui n’avaient reçu chacun que 80 U. I. en six doses inégales
ne montrèrent aucun signe de transformation mais, chez l’animal
hypophysoprivé, il apparut une pigmentation du type céphalo-
dorsal diffuse et fine qui régressa de telle sorte que, 21 jours après
les dernières injections, il n’en restait plus trace.
D) La combinaison : Hormone thyréotrope et Post-hypophyse
nous donna les résultats suivants :
— Chez tous les animaux, il n’apparut aucun signe de métamor-
phose quelle que fut la dose d’hormone thyréotrope injectée, mais
ces signes apparurent après les injections de post-hypophyse (Pito-
cin Sehering), mais ne dépassèrent pas le stade de l’exophtalmie
légère.
E) D’autre part, la combinaison post-hypophyse (Pituglandol
Rohge) puis hormone thyréotrope (Thyrhormone Byla) ne donna
qu’un résultat faiblement positif. Seul un Axolotl montra quelques
légers signes après avoir reçu l’injection d’hormone thyréotrope.
Chez tous les autres animaux de cette série (tous intacts), il ne se
produisit rien, sauf le renforcement d’une pigmentation jusque là
très discrète.
F) Nous avons constaté 65 à 77 jours après les divers traitements,
isolés ou combinés, les phénomènes suivants :
1) La dose de 10 mg d’extrait total d’hypophyse (Tot-hypophvse
Choay) délivré seul, eût peu d’effet sur le développement de l’Axo-
lotl, mais la dose de 1 02,5 mg favorisa légèrement une croissance
non segmentaire, c’est-à-dire généralisée à tous les segments du
corps.
2) La combinaison : Thyroïdine injectable (Bouty) X extrait total
d’hypophyse n’eût aucune action favorisante ou freinatrice sur la
croissance qui se poursuivit normalement. Par contre, le Thyroïdine
se révéla assez toxique.
3) Lci Testostérone (Perandrone Ciba) délivrée après l’extrait
— 659
hypophysaire freina un peu la croissance et, au contraire, la favorisa
administrée avant lui.
4) La Folliculine (Benzo gonoestryl Roussel), freina la croissance
généralisée et ne permit, qu’une croissance segmentaire délivrée avant
l’extrait hypophysaire mais, délivrée après lui , no s’opposa plus à la
croissance normale.
5) La Progestérone (Lutogyl injectable Roussel) produisit à peu
peu près les mêmes effets que la Folliculine.
6) Le mélange Folliculine-Progestérone délivré après l’extrait
hypophysaire favorisa légèrement la croissance normale, alors que ce
même mélange, délivré avant l’extrait, ne permit qu’une croissance
segmentaire.
7) Le Stilbène (Dienoestrol Bruneau), donné avant l’extrait, total
d’hypophyse, freina la croissance.
8) L’Acide Allénolique (Novcstrine Grémy) délivrée avant comme
après l’hypophyse totale, freina nettement la croissance.
— D’autre part, cinq des Axolotls présentèrent, 60 jours après
l’hypophysectomie, les modifications suivantes :
— arrêt complet de la croissance de l’Axolotl qui avait reçu
102,5 mg d’extrait, total d’hypophyse seul.
— Chez l’Axolotl qui reçut Thyroïdinee + hypophyse la crois-
sance qui, avant l’intervention était normale, est devenue segmen-
taire.
— Chez l’Axolotl qui reçut Folliculine -)- Hypophyse la crois-
sance qui avait été freinée, reprit normalement après V intervention.
— Chez l’Axolotl qui reçut Hypophyse + Progestérone la crois-
sance faible et généralisée devint segmentaire après l’opération et le
poids fut sensiblement augmenté (1/4 du poids initial).
— L’Axolotl qui avait reçu la combinaison Folliculine et Proges-
térone -|- Hypophyse ne fut pas affecté par l’intervention et sa crois-
sance faible et segmentaire s’est simplement poursuivie.
— Chez l’Axolotl qui reçut Stilbène -f- Hypophyse, la croissance
se poursuivit faiblement en devenant segmentaire au lieu de s’étendre
à tous les segments du corps comme avant l’intervention, mais nous
avons constaté une régénération très rapide des membres antérieurs
qui, réduits à l’état de moignons à la suite de traumatismes sont
passés, en 60 jours, de 5 à 21 millimètres.
— Chez l’Axolotl qui reçut Acide Allénolique + Hypophyse la
croissance fut toujours faible comme avant l’opération mais elle se
généralisa au lieu de rester segmentaire. De plus, l’augmentation
pondérale passa de 1 /40e à 1 /10e du poids du corps depuis l’hypo-
physeetoinie.
Discussion.
— La première remarque que nous suggère l’exposé de ces divers
essais est l’absence de toute métamorphose complète chez les Axolotls
traités. Quelque soil le mode de traitement et les combinaisons éla-
borées, aucun animal n’a pu franchir le 2e stade de Zavadowsky
(1/2 métamorphose).
— Nos prédécesseurs dans celte voie n’eurent aucun succès avec
les extraits commerciaux d’anté-hypophyse fabriqués de leur temps.
Spaul, puis Hogben, auraient obtenus des métamorphoses en se
servant d’un extrait acétique préparé dans leurs laboratoires.
D’autre part Smilli constata que des Axolotls du Colorado qui
avaient reçu des injections intra-péritonéales d’extrait frais d’anté-
hypophyse et de Thyroïde de bovidés étaient en retard sur les ani-
maux qui avaient seulement reçu l’extrait thyroïdien. Or, nous
avons nous mêmes constaté qu’une injection préalable d'hormone
thyréotrope renforçait l’ antagonisme de la testostérone vis-à-vis de la
Thyroxine, la glande thyroïde des sujets étant en place comme dans
les expériences de Smith. Ces faits sembleraient montrer que l’extrait
hypophysaire importé viendrait « renforcer » le pouvoir protecteur
de l’hypophyse de l’Axolotl ou, peut-être encore, se « substituer »
à la propre hypophyse de l’animal dont la déficience serait, d’après
certains auteurs, responsable d’une néoténie dont les causes restent
encore à trouver... L’injection d’extrait total d’hypophyse seul n’a
pas plus provoqué la métamorphose complète que l’injection de
suspension ou l’implantation de fragments de glande fraîche mais
il est remarquable que, lors des injections de suspension de broyât
d’hypophyse, ce sont les doses les plus fractionnées qui ont obtenu
le plus d’effet.
— Les gonadotrophines sériques de jument gravide obtinrent
leur meilleur résultat avec la dose de 800 L . 1. injectée en deux fois
mais entraînèrent la mort de l’Axolotl. La dose de 80 U. I. resta sans
effet, tant sur l’Axolotl intact que sur l’Axolotl hypophysectomisé
mais, la pigmentation fine, diffuse et fugace apparue chez ce dernier
rappelle le test du noircissement des Grenouilles préalablement
hypophysectomisées qui reçoivent, dans les sacs lymphatiques
dorsaux, des injections d’urine de malades chez lesquels on soup-
çonne la présence d’une lésion de l’hypophyse. Ce noircissement
dénote la présence, dans ces gonadotrophines, d’une certaine quantité
d’intermédine.
— Tout autre est l’aspect présenté par l’Axolotl hypophysecto -
misé à qui nous avions implanté, sous la peau ventrale, des frag-
ments d’hypophyse fraîche de bœuf déterminant l’apparition d’une
— 661
forte pigmentation qui, 45 jours après commença de régresser d’une
manière atypique. Nous pouvons interpréter le premier phénomène,
qui est l’apparition de mélanophores contractés, par l’action de l’im-
plant et le second phénomène, qui est le début de la régression de la
pigmentation par la résorption de l’implant, mais nous ne pouvons
interpréter le type même de cette régression.
— L’apparition, le, renforcement ou l’extension de la pigmentation
se sont également produits, mais dans de bien moindres proportions,
chez les Axolotls anatomiquement intacts qui reçurent de l’hormone
thyréotrope puis de la post-hypophyse, mais ces phénomènes ne se
produisirent pas chez les animaux qui reçurent d’abord de la post-
hypophyse puis, ensuite, de l’hormone thyréotrope. Ici encore nous
retourvons les effets de la loi de chronologie d’action des hormones
que nous avons découverte avec Sluczewshi et qui fut rapportée
ailleurs. Nous retrouvons encore la plupart de ces effets dans les
essais que nous avons tentés en combinant l’injection d’extrait total
d’hypophyse avec l’injection d’autres hormones naturelles et syn-
thétiques.
— Nous avons également retrouvé, au cours de ces expériences les
dilférentes réactions de notre matériel expérimental à l’introduction
d’hormones oestrogènes, suivant que ces hormones sont naturelles
ou synthétiques, différences cjue nous avions signalées et. que Jéquier
et Plotka viennent de constater après nous.
— A part la Thyroïdine, toutes les autres hormones furent bien
tolérées même la Progestérone qui, délivrée seule, avait manifesté
quelque toxicité. Il est vraisemblable que l’injection d’extrait hypo-
physaire, associé à cette substance, puisse avoir une action « pro-
tectrice » car, lorsque nous avons injecté des hormones sexuelles à
des Axolotls privés de leur hypophyse nous avons constaté, à
l’égard de plusieurs d’entre elles, notamment la Testostérone et la
Folliculine, une intolérance qui ne s'était pas manifestée chez les
animaux anatomiquement intacts.
— L’hypophysectomie a, sauf dans un seul cas, inversé le sens des
phénomènes constatés chez les mêmes animaux avant cette opéra-
tion. Ces résultats confirment ceux que nous avions antérieurement
obtenus avec Sluczewshi avec un matériel semblable, mais préala-
blement H Y POPH YSECTOMISF.S et SOUMIS ENSUITE à Un double
traitement hormonal « Hormones sexuelles Thyroxine ».
— Il est à remarquer que l'hypophysectomie a complètement
arrêté la croissance, tant métrique que pondérale, de l’Axolotl qui
avait seulement reçu de l’extrait total d’hypophyse alors que, chez
tous les animaux ayant été soumis à. un traitement hormonal com-
biné et dont la croissance métrique était, depuis l’intervention,
faible ou devenue segmentaire, on a toujours constaté une augmen-
tation de poids, allant de 1/4 à 1 / 10e du chiffre initial et, chez
l’Axolotl qui avait reçu Stilhène et hypophyse, une régénération
accélérée des membres antérieurs. Nous avons observé des phéno-
mènes analogues chez des Axolotls hypophysectomisés qui n’avaient
subi, ensuite, aucun traitement hormonal et dont nous avons déjà
parlé dans notre quatrième note.
— En tout cas, l’hypophysectomie des Axolotls pratiquée après
le traitement hormonal, nous paraît avoir moins d’inconvénients
que la même opération exécutée avant ce traitement, pourvu que
l’intervention ne suive pas les injections de près. Nous pensons
qu’une portion des substances préalablement injectées à du être
éliminée ou avoir été neutralisée, surtout si ces hormones étaient en
solutions aqueuses.
Conclusions.
1° L’injection, à des Axolotls albinos immatures, d’un broyât
d’hypophyse fraîche de llœuf en suspension dans l’eau physiologique
stérile, peut déclancher les processus de la métamorphose, mais non
la mener jusqu’à son terme.
2° L’implantation, dorsale ou ventrale, de fragments de glande
fraîche n’a eu qu’une très faible action métamorphogène, tant sur
l’Axolotl intact que sur l’Axolotl hypophysectomisé, mais que cette
greffe provoqua l’apparition, chez ce dernier malgré qu’il vécut sur
un fond blanc, d’une forte pigmentation, dont la régression suivit,
atypiquement, la résorption du greffon.
3° L’injection de gonadotrophines de jument gravide dt sées à
800 U. I., déclancha les processus métamorphogènes, mais amena la
mort du sujet. L’effet produit décrût, à partir de 400 U. I. jusqu’à
80 U. 1. où il devint nul, chez l’Axolotl intact comme chez l’Axolotl
hypophysectomisé. Chez ce dernier seulement, cette dose provoqua
l’apparition d’une pigmentation fine, diffuse et transitoire due à la
présence d’intermcdine.
4° L’injection d’hormone thyréotrope, puis d’un extrait de post-
hypophyse, n’ont produit que de faibles effets et aucun quand l’ex-
trait de post-hypophyse fut délivré en premier.
5° L’adjonction au traitement par un extrait total d’hvpophvse
de plusieurs hormones sexuelles, naturelles et synthétiques a produit,
chez les Axolotls les effets suivant :
1° des accélérations de la croissance ;
2° des freinages et des arrêts de la croissance ;
3° des perturbations de la croissance qui, au lieu de se généraliser
à toutes les parties du corps reste segmentaire.
663 —
4° On constate, de plus, l’importance de la chronologie d’action
des hormones et l’action différentielle des hormones naturelles et
synthétiques.
5° I, 'hypophysectomie pratiquée après les traitements provoque,
à une excepth n près, un renversement du sens des phénomènes
produits sur les mêmes animaux lorsqu’ils étaient intacts, ce qui
confirme entièrement les résultats antérieurement obtenus par un
traitement combiné avec la Thyroxine et plusieurs hormenes sexuelle
administrées à des Ax lotis préalablement hypophysectomisés.
— Ces recherches mettent une fois de plus en évidence, l’impor-
tance fonctionnelle de l’hypophyse « organe central de la constellation
endocrine », suivant la belle expression de Houssay, son action régu-
latrice, harmonisante et préservatrice.
Laboratoire d’Ethologie des animaux saurages du Muséum.
AUTEURS CITÉS
Hogbf.n (L. T.). — Proc. roy. Soc. (1922), li 94, 204-15.
Houssay (B. A.). — The Quart, rev. (1949), 24, n» 1, 1-27.
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Sluczewski (A.) et Rotii (P.). — Bull. Soc. Gynècol. et Obstétr. 1948, 47,
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Sluczewski (A.) et Roth (P.). — Bull. Soc. Gynécol. et Obstétr., 1950, 49,
n 5, 504-25.
Smith (P. E.) and Smith (I. B.). — Proc. Soc. Exp. Biol. Med., 1922, 20,
51-2.
Smith (P. E.). — J. Exp. Biol., 1926, 3, 239-49.
Smith (P. E.). — Anat. Bec., 1923, 25, 151.
Spaul (E. A.). — Brit. J. Exper. Biol., 1924, 2, 33-57.
Zavadowsky (B. M.) and Zavadowsky (E. V.). — Endocrinology, 1926,
10, 550-59.
— 664 —
La percolation dans i.i:s saiii.es /. Dunes maritimes
de Normandie. Les faits.
Par .l.-M. Turmf.i..
Dans un précédent article j’ai donné les résultats de quelques
rapides expériences faites le 8 août 1947 sur la percolation dans les
dunes mobiles et fixées. Ces résultats, quoique très sporadiques et
peu poussés, montraient une différence très grande de vitesse de
pénétration de l’eau dans le sol, quand on passe des dunes mobiles
aux dunes fixées : les premières absorbent l’eau beaucoup plus
rapidement que les secondes où la végétation a un couvert plus
important. Cependant à cause du petit nombre d’expériences et de
versements, aucune loi n’a pu être précisée en dehors de la diffé-
rence signalée ci-dessus entre les stations des dunes mobiles et des
dunes fixées, d’ai repris cette étude au printemps 1950, époque de
l'année où l’humidité du sol joue le plus grand rôle.
Dans cette première note j’exposerai seulement les résultats des
expériences de percolation faites sur le terrain, dans un prochain
article, j’essaierai de donner une explication des phénomènes décrits
ici et d’en préciser les lois.
La méthode d’investigation est toujours extrêmement simple :
versements de 50 nn3 d’eau dans un cylindre de 6 cm. de diamètre
(cylindre des teneurs en air) enfoncé dans le sol de 4-5 cm. et nota-
tion du temps mis pour la disparition de toute l’eau : entre chaque
versement j’ai attendu environ 30 secondes, alors que précédemment
je remplissais à nouveau le cylindre aussitôt après la lin de l'absorp-
tion des 50 cm3 précédents. Plusieurs expériences de contrôle à ce
sujet, tant dans les dunes fixées que mobiles, m’ont montré que,
dans chaque cas envisagé, les courbes de débit suivant le nombre de
versements avaient même allure : elles ne différaient que par une très
légère variation dans la valeur absolue des temps de percolation,
quelques secondes (4-5) d’augmentation ordinairement.
Pour chacune des 35 expériences réalisées ce printemps Agon,
Manche, entre le 18 et le -23/4/1950) le nombre de versements a
dépendu de la plus ou moins grande rapidité d'obtention d’une cons-
tante dans les temps de percolation : ce nombre a oscillé entre 6 et
35 versements.
1. J.-M. Turmf.i.. — Végétation do la Côte Ouest du Cotentin. Ment. Mus. liât.,
nouv. sér., t. XXVIII, ïasc., pp. 1-72.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 5, 1950.
— 665 —
Je vais examiner maintenant les résultats obtenus dans les diffé-
rentes associations depuis celles du bord de mer jusqu’à celles des
dunes fixées les plus anciennes.
A. — Dunes mobiles.
1° Haut de Plage.
Aucune mesure n’a été faite sur la plage même, car l’hétérogénéité
de tassement suivant la plus ou moins grande submersion est bien
connue ; les mesures n’ont commencé qu’au niveau du haut de la
plage où l’on rencontre parfois l’association Agropyretum-Boreo-
atlanticum ss. ass. à Salsola kali.
Cette association peut être très sporadique sur la longueur des
plages pour une même année et également dans le temps ; ainsi,
en 1947 lors de mes premières recherches sur la côte Ouest du Coten-
tin « je n’ai trouvé qu’une fois, sur les 15 km. de côtes étudiées une
« association digne de ce nom... » ; cependant l’année suivante les
conditions topographiques ayant nettement changé, l’alluvionne-
ment a remplacé l’attaque de la dune et, aux grandes marées de
septembre, les laisses de mer ont été abondantes. Ce fait a permis,
au printemps 1948, un développement important des plantes de cette
association représentée alors pendant l’été sur plusieurs kilomètres.
Cette association est en effet liée non seulement à une période d’allu-
vionnement, mais aussi à la présence de varech en décomposition,
de débris organiques, qui, légèrement ensablés au printemps, gardent
une humidité plus régulière et plus importante dans les premiers
centimètres du sol.
En 1950, au printemps, l’alluvionnement étant assez intense, j’ai
pu réaliser 4 expériences dans ce type de stations. Les trois pre-
mières (exp. nos 4, 5, 8) ont été faites dans des stations où il y avait
alluvionnement, mais où le dépôt de varech était discontinu ; la
dernière (n° 9) fut faite exactement sur une très grosse masse de
varech (10-15 cm. d’épaisseur) en voie de décomposition, recouverte
de 7-8 cm. de sable. Les résultats de ces 4 premières expériences sont
donnés dans le tableau A à la fin de l’article.
Les courbes représentatives, obtenues en prenant pour abscisses
(horizontales) les versements et pour ordonnées (verticales) les
temps, sont des courbes toutes ascendantes et qui toutes tendent
vers une asymptote horizontale. Il y a concordance parfaite entre les
trois premières expériences et au contraire une différence importante
avec la dernière, qui se caractérise par l’obtention plus lente de la
durée limite d’absorption, fixée à une bien plus forte valeur (6 fois
plus grande).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 5, 1950.
45
2° Agropyretum.
Faisant suite à cette association, composée de plantes annuelles,
on rencontre Y Agropyretum. Cette zone de végétation est dominée
par Y Agropyrum. Cette plante vivace s’y trouve, soit avec un haut
pourcentage, soit même comme unique composante, au moins dans
la partie de cette zone la plus voisine de la mer qui présente une
pente assez forte et subit de ce fait un ensablement annuel consi-
dérable.
Les mesures consignées ci-dessous (exp. n09 1, 2, 3, 6, 7, 30)
correspondent à cette partie en pente la plus proche de la mer ;
l’expérience n° 15 est relative au contraire à la partie de la zone où les
Agropyrum sont en peuplement lâche et sur une surface sensiblement
horizontale.
Les temps sont dans tous les tableaux exprimés en secondes.
Les courbes des 6 premières expériences consignées ci-dessus
montrent une allure tout à fait semblable à celle des courbes du haut
de plage, dans les cas où le sol ne possède pas de matière organique.
Les petites variations existant entre les stations sont imputables
aux diverses localisations des stations et aux conditions climatiques
différentes qui ont régné pendant les 8 jours où ont été faites les
mesures. La station 15 qui correspond, comme je viens de le dire,
à la partie la plus éloignée de la mer de cette zone à Agropyrum
présente une particularité qui pourrait, pour cette expérience,
paraître être due à une erreur de mesure. Mais je ne crois absolu-
ment pas qu’il en soit ainsi, car le même fait se répète et même s’am-
667
pli fie quand on considère des formations de plus en plus fixées : la
particularité consiste dans le fait que les courbes, au lieu d’être
constamment ascendantes avec asymptote horizontale, présentent
dès le deuxième versement un maximum et ont ensuite une allure
descendante avec encore asymptote horizontale de position sensi-
blement analogue à celle des courbes correspondant aux stations à
ensablement plus important, .le donnerai plus loin l’explication de ce
phénomène à l’occasion d’un autre groupe d’expériences.
3° Zone des Psamma.
Après, les trois parties de l’ Agropyretum se trouve, en arrière,
l’ Ammophiletum , zone à Psamma qui, dans sa partie la plus proche
de la mer, peut subir encore un ensablement notable ; aussi doit on y
distinguer une partie, la plus à l’Ouest, en peuplement assez lâche
et une autre, côté de la terre, en peuplement au contraire assez dense.
Des mesures de percolation ont été effectuées dans ces deux types
de stations : ce sont les expériences nos 10, 11, 12 pour le premier
type et 13, 14, 31 et 14 bis pour le deuxième. Au point de vue allure
générale le premier type de stations, en cetto période de l’année,
ressemble beaucoup à Y Agropyretum et les conditions écologiques y
sont assez semblables. L’ensablement, très fort cet hiver dans la
zone des Agropyrum, a été aussi assez important dans les Psamma ;
il n’est donc pas étonnant de noter pour ces nouvelles stations des
valeurs sensiblement voisines de celles trouvées sur la partie de
Y Agropyretum la plus éloignée de la mer. La forme des courbes,
d’abord ascendantes puis, après un maximum, constamment des-
cendantes, tangentes à une asymptote horizontale est ici la règle
générale, le maximum se dégageant de plus en plus au fur et à
mesure que l’on a à faire à des associations de plus en plus fixées.
— 668 —
La station 12 la plus externe de l’ Ammophiletum présente en plus
des caracétristiques normales, une granulométrie très grossière qui
facilite d’une manière importante la pénétration de l’eau dans le sol,
ce qui explique la faible valeur de l’ordonnée de l’asymptote qui est
la même alors que pour les Agropyrum. La station 10 comme la
station 12 ne présentent que la branche ascendante des courbes.
Les trois stations 13, 14 et 31 sont des stations typiques de Y Ammo-
philetum et le maximum de la courbe est alors bien marqué. J’ai
repris le lendemain une autre expérience dans la même station
14 (exp. n° 14 bis) ; quoique les valeurs soient moins élevées que
précédemment, elles restent sensiblement plus hautes que pour les
stations précédemment étudiées, 35 versements ont été effectués et
montrent ainsi que l’on obtient toujours une asymptote mais avec
une valeur plus élevée pour l’ordonnée.
(Voir le tableau B en fin d’article.)
B. — Dunes fixées.
L’étude des dune» fixées présente des phénomènes assez compa-
rables aux précédents mais dont l’ampleur, suivant les stations, est
très variable et peut prendre, surtout pour les pentes exposées au
sud, des valeurs considérables.
Dans l’étude de ces diverses stations, je considérerai d’abord celles
dont les résultats sont les plus proches de ceux des dunes mobiles.
On examinera donc, dans l’ordre, les pentes Ouest, les stations à
Salix repens, les pelouses hautes et basses, les pentes exposées au
Sud-Ouest et enfin les pentes exposées au Sud.
1° Pentes exposées à l’Ouest.
Deux expériences (exp. n° 17 et 18) ont été effectuées dans une
pente à végétation fermée, composée surtout d ’ Hypnum, Sedum,
Galium. Dans l’expérience n° 17 toute la végétation a été enlevée
ainsi que les 2 ou 3 premiers centimètres de sable auquel l’humus
donne une couleur noirâtre ; dans la seconde (n° 18) il n’y a eu
d’enlevé que les parties végétales vivantes. (Voir le tableau C en fin
d’article).
2° Stations à Salix Repens.
Deux expériences (nos 27 et 35) ont été faites à deux jours d’inter-
valle dans cette même station où j’avais opéré en 1947 (St. XIV-XV).
Dans cette première expérience trois versements seulement avaient
été faits, il faut cependant on noter les valeurs extrêmement élevées
des temps (120, 330, 350 sec.). Ces valeurs nous ne les retrouvons pas
dans cette station actuellement ; il est vrai qu’elles furent relevées
le 8/8/1947 pendant un été extrêmement sec alors que les expé-
— 669 —
riences actuelles (avril 1950) ont été exécutées pendant une période
assez humide.
L’expérience 27 met en évidence un maximum parfaitement net
alors qu’il l’est notablement moins pour l’expérience n° 35.
3° Pelouses.
Les expériences ont été faites dans deux stations, sur une pelouse
haute et sur une pelouse basse ; mais dans les deux, malgré leur posi-
tion très différente, la végétation est à peu près la même, dominée
par des Carex arenaria, Cladonia furcata, Sedum acre, Cerastium
glomeratum, Ranunculus bulbosus...
Dans les deux premières séries (n° 21, pelouse haute et n° 23 pelouse
basse, Panne des sablières) les valeurs limites obtenues sont sensible-
ment idenliques et les courbes ne diffèrent, et encore assez peu, que
pour les premières valeurs. Ces résultats sont confirmés par ceux des
expériences 32 et 34 refaites quelques jours après en ces mêmes
endroits. (Voir le tableau D en fin d’article).
4° Pentes exposées au Sud.
C’est dans ce type de stations qu’apparaissent les plus fortes
valeurs pour les temps de percolation.
a) Avant de donner les résultats des stations exposées plein Sud,
voici ceux pour une pente exposée Sud-Ouest : (exp. n° 22). Ici les
valeurs obtenues sont très supérieures à celles trouvées jusqu’à
présent quoique notablement inférieures encore à celles correspon-
dant aux pentes Sud. (Voir le tableau E en fin d’article).
La végétation se composait des Tortula fréquents surtout dans les
pentes Sud et des Psamma caractéristiques des pentes Ouest dégra-
dées. Les marches d’escalier étaient ici peu nettes et en partie
éboulées.
b) Pour les pentes bien exposées au Sud huit expériences ont été
réalisées six en surface et deux en profondeur ; une seule des six
expériences en surface présente un maximum très accusé (exp. 20),
toutes les autres (nos 16, 24, 25, 33 et 36) ont des courbes uniquement
descendantes, la première valeur étant de beaucoup la plus forte.
Les expériences 33 et 36 correspondent respectivement aux stations
24 et 25 mais ont été faites à quelques jours d’écart de ces dernières.
(Voir le tableau F en fin d’article).
Les temps sont exprimés en secondes.
670
— 671
Dans ces stations deux expériences ont été faites à environ 50 cm.
<1 a profondeur (Exp. 19 et 26) correspondant respectivement aux
expériences 16 et 25 faites en surface. Les résultats de ces expé-
riences en profondeur, à un niveau où la végétation n’atteint que
très rarement, sont alors très voisins de ceux obtenus dans les stations
où la végétation est très lâche ou nulle.
Laboratoire de Culture du Muséum.
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F. PAILLART.
5-1 -1 *>51
SOMMAIRE
>
Pages
Actes administratifs 537
L. Bertin. Allocution prononcée aux obsèques de M. F. Angel, Assistant hono-
raire au Muséum, le 17 juillet 1950 541
Communications :
H. Vallois. Inventaire des collections ostéologiques du Département d’Anthro-
pologie du Musée de l’Homme 543
P. Budker. Compte-rendu sommaire d’une mission à la station baleinière du cap
Lopez (Gabon) 549
F. Angel. Reptiles et Arophibiens de Madagascar et des îles voisines, faisant
partie des collections du Musée zoologique de Strasbourg 553
F. Angel. Arthroleptis crusculum et A. nimbaense. Batraciens nouveaux de
Guinée française. (Matériaux de la Mission Lamotte aux Monts Nimba) . . • 559
P. Chabanaud. Description d’un nouveau Soléidé originaire de la côte orientale
du Queensland 563
Ching-Tai Cheng. Description d’un genre nouveau du Yunnan, Chine, apparte-
nant à la sous-famille des Cyprininés, s. str 568
R. Serène. Deux nouvelles espèces Indo Pacifiques de Stomalopodes 571
M. André. Un Thrombidion peu connu et nouveau pour la faune française :
Echinothrombium rhodinum (C. L. Koch) 573
M. André. Une nouvelle forme larvaire de Thrombicula d’Afrique Equatoriale. . 577
Ch. D. Radford. A Révision of the fur mites Myobiidae (Acarina) [suite] 582
J. Ghesquière. Un Cryptochaetum nouveau de Malaisie ( Diptera Muscoidea
Cryptochaetidae 587
C. Dupuis. Contributions à l’étude des Phasiinac cimicophages (Diptères Larvac-
voridae). XI — Notes synonymiques et systématiques (Note 4) 590
J. -R. Steffan. Note sur la tribu des Cratocentrini (Hym. Chalcididae Brachy-
merinae) ; description de deux espèces nouvelles 596
P. Jovet. Plantes du Sud-Ouest (Landes et Pays Basque français) 603
A. Lebègue. Note préliminaire a l’étude embryogénique des Saxifragacées. —
Genre Saxifraga 611
A. Cavaco. Sarcolaena Delphinensis sp. nov. (Chlaenacées) 615
P. Senay. Le groupe des Carex {lava et C. Oederi 618
F. Gagnepain. Orchidacées nouvelles d’Indochine ( suite et fin) 625
R. Abrard. Les Orbitolites fossiles et actuels et leurs développements anor-
maux 634
M. Grangeon et L. Feugueur. Sur le Bartonien d’Hadancourt-le-Haut-Clocher
(Oise) 639
R. Soyer. Hydrogéologie du Lutétien sur l’anticlinal de la Seine et de Meudon
(4e note) 643
E. Boureau. Etude paléoxylologique du Sahara (X). Sur le Caesalpinioxylon
mogadaense n. sp., bois miocène du Sud constantinois (Algérie) 651
P. Roth. Sur l’action de l’extrait d’hypophyse, seul ou combiné avec d’autres
hormones, sur le développement et la métamorphose de l’Axolotl
(Ve note) 657
J.-M. Turmel. La percolation dans les sables I. Dunes maritimes de Nor-
mandie. Les faits 664
EDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, PARIS Ve
Archives du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d'Histoire naturelle). Ne paraît
plus depuis 1938. (Le volume : 1500 fr.).
Bulletin du Muséum national d'Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, abonnement annuel France, 1500 fr., Etranger, 2000 fr.).
Mémoires du Muséum national d'Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité ; un vol. 800 fr.).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933 ; prix du fascicule : 300 fr.).
Index Seminum Horti pariensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 600 fr. ;
Étranger, 900 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France, 500 fr.,
Étranger, 600 fr.).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’ Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921.
Abonnement annuel : 1000 fr.
Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, Laboratoire de Crypto-
gamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 400 fr., Étranger,
600 fr.).
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur Mme Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 600 fr.,
Étranger, 900 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeur M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie. Paraît depuis
1928 ; abonnement France et territoires d’Outre-Mer, 500 fr., Étran-
ger, 800 fr.).
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères.
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 500 fr. ; Étranger,
900 fr.).
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART. 5-1-1951
BULLETIN
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. - Tome XXII
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N° 6. — Décembre 1950
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, BUE CUVIER
PARIS-V” - —
(Ce Tome XXII comprendra 2 suppléments).
REGLEMENT
Le Bulletin du Muséum, est réservé à la publication des travaux faisfe
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1 /2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie-
ments ou par l'état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
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sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
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directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
TIRAGES A PART
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en
outre s’en procurer à leurs frais 25 supplémentaires, aux conditions
suivantes :
( Nouveaux prix pour les tirages à part et à partir du Fascicule n° 1 de 1950 )
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Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le
numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
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au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
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correspondant.
PRIX DE l’abonnement ANNUEL I
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(Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum)
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1950. — N° 6.
, 381e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
14 DÉCEMBRE 1950
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR R. HE IM
MEMBRE DE L’INSTITUT
ACTES ADMINISTRATIFS
Mme Paule Reichlen, Assistant, obtient un congé d’inactivité d’un anr
à dater du 28 août 1950 (A. m. du 2-11-1950).
Mlle Paule Le Scour est chargée des fonctions d’Assistant en remplace-
ment de Mme Reichlen (A. m. du 20-11-1950).
La démission de M. Renaud Paulian, Assistant, est acceptée à compter
du 1er janvier 1951 (A. m. du 8-11-1950).
Mile Monique Roussel est nommée Aide-technique stagiaire (A. m.
du 30-11-1950).
La démission de Mlle Ginette Antoine, Sous-bibliothécaire, est acceptée
(A. m. du 29-10-1950).
M. Marcel Nicolas, Agent du Cadre complémentaire, obtient une pro-
longation de congé pour raison de santé (A. m. du 17-11-1950).
M. Jules Pinson, Gardien de galeries, obtient une prolongation de congé
pour raison de santé (A. m. du 17-11-1950).
M. Julien Leger est nommé Garde militaire (A. m. du 30-11-1950).
DONS D’OUVRAGES
Oliver G. Pire. Wild Animais in Britain (Mammals, Reptiles and
Amphibians). Macmillan and C° edit., London, 1950, 231 p.,
8 pl. col., 77 photogr.
Cet ouvrage fait partie de la série In Britain qui comprend déjà les
« Fleurs », les « Arbres », les « Chiens » et les « Oiseaux » faisant partie de la
faune et de la flore britanniques.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 6, 1950.
46
674 —
L’auteur du présent volume est un des naturalistes anglais les plus
réputés parmi ceux qui observent et photographient, sur le vif, les animaux
sauvages indigènes. Le texte bien documenté nous fait connaître la vie
pittoresque et parfois étrange de certaines espèces ; rédigé dans un style
alerte et comportant de nombreuses anecdotes, cet ouvrage mérite de
prendre place dans la bibliothèque des jeunes naturalistes.
Flore générale de F Indo-Chine, t. I, fasc. 9, Paris, 1950.
Ce fascicule, entièrement rédigé par F. Gagnepain, Sous-Directeur
honoraire du Laboratoire de Phanérogamie, comprend la révision de
6 familles : Ampélidacées, Sapindacées, Staphyléacées, Hippocastanacées,
Bretschneideéracées, Acéracées. La plupart des familles et un grand nombre
de genres comportent des clés complétées et entièrement refaites. Les des-
criptions des nombreuses espèces parues depuis la publication de la Flore
sont accompagnées de figures.
675 —
Notes pour l'Histoire du Jardin des Plantes. —
Sur quelques projets d'aménagement du Jardin du
Roi au temps de Buffon.
Par Y. François.
G’est au cours de la longue intendance de Buffon (1739-88) que
le Jardin du Roi a traversé la période sans nul doute la plus impor-
tante de son histoire. Buffon, par des acquisitions de terrains
(envisagées de longue date et réalisées seulement dans les dix der-
nières années de sa vie) a complètement transformé l’aspect du
jardin, en doublant la superficie, réorganisant l’école de Botanique,
traçant de nouvelles allées...
En ce qui concerne les bâtiments, cette époque est marquée par
l’achat et la transformation de quelques maisons (maison de Buffon,
Hôtel de Magny) et l’agrandissement du « Château » de 1635 ; mais
pas de constructions nouvelles, à part l’amphithéâtre bâti sur les
plans de Verniquet en 1787, aux abords de l’Hôtel de Magny.
Cependant les projets architecturaux n’ont pas manqué au cours
de cette période, projets étudiés à la demande du ministre, où
travaux spontanés adressés à Buffon par des architectes sans doute
en mal de publicité ou en quête de clientèle.
Les travaux et les plans de M. Doussin (1742-1755).
Parmi les papiers personnels de Buffon se trouve un document
inédit assez intéressant pour l’histoire du Jardin 1. C’est le « Mémoire
des honoraires dus à la succession et héritiers de M. Doussin, archi-
tecte du Roi..:, pour plans, dessins... et autres opérations par lui
faits pour le Roi à son Jardin Royal dés plantes ». Ce document
est visé par Buffon, ce qui l’authentifie et garantit, au moins
dans ses grandes lignes, son exactitude.
Ce Doussin s’occupa du jardin à partir de 1742 et jusqu’à sa
mort (1755). Ses premières tâches ont consisté en des règlements
de mémoires pour des travaux antérieurs, effectués depuis la nomina-
tion de Buffon (1739). On ne sait pas en quoi ont consisté ces
travaux, cependant assez importants puisqu’ils représentent au
1. Ce document et beaucoup d’autres appartiennent à M. Leroy, à qui je veux
adresser mes vifs remerciements.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 6, 1950.
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total plus de 16.000 1. (plus de 3 millions d’aujourd’hui). Sans doute
concernent-ils simplement l’entretien du château et de l’amphi-
théâtre de Fagon.
En 1744, le Ministre envisage des transformations dans les anciens
bâtiments en vue de l’organisation du cabinet. Buffon cède une
partie de ses appartements qui est raccordée au droguier. Ces
modifications entraînent la suppression d’un escalier qui est rem-
placé par un nouveau et la transformation des logements des démons-
trateurs ; ils se poursuivent jusqu’en 1747 et s’élèveront en fin de
compte à 90.000 livres (soit 18 millions de notre monnaie).
En 1747, sur l’initiative de M. de Machault, Contrôleur Général,
Doussin élabore un premier projet, assez modeste, d’agrandisse-
ment des bâtiments du cabinet comprenant de nouvelles galeries,
des serres, un amphithéâtre. Simultanément il procède à un relevé
exact du plan du jardin et des bâtiments et en outre « de tout le
marais jusqu’à la rivière. Il fit tous les nivellements nécessaires-
tant pour connaître les pentes que pour faire des calculs exacts
des quantités de terre qu’il serait nécessaire de transporter pour
recharger les marais et les mettre à la hauteur du sol du jardin,
dans le cas où on aurait voulu les réunir comme on paraissait, lors
en avoir formé le projet » b
Mais l’accroissement des collections est tel dès cette époque, que,
à peine conçu, le projet de Doussin paraît déjà insuffisant « pour y
loger toutes les choses qu’on se proposait d’y placer ». L’architecte
refait ses plans pour une galerie plus vaste et étudie en outre la
« construction de deux serres à double étage, au pied de la butte et
d'un édifice, à construire en face des serres par raison de symétrie,
destiné à la chimie et à l’anatomie. »
Suivant ce nouveau projet, autour d’une cour carrée de 65 toises
de côté, qui s’ouvrait sur la rue du Jardin du Roi, courait « un
péristyle soutenu de colonnes » qui menait, à gauche vers l’orangerie,
vers les laboratoires de chimie et l’école d’anatomie, à droite vers
une galerie destinée au cabinet d’ Histoire Naturelle et vers des
logements pour l’Intendant, les démonstrateurs et le personnel.
La cour était fermée enfin, face à la rue, par un bâtiment « destiné
à un amphithéâtre d’anatomie comparée ayant à chaque bout un
péristyle, ouvert pour laisser la vue du Jardin. »
« Tous ces édifices étaient ornés et décorés avec dignité et gran-
deur conformément aux vues du Ministre ». Certes le Ministre
voyait grand, mais « les circonstances ayant retardé l’exécution de
ces différents plans », le pauvre M; Doussin en est réduit à s’occuper
de réparations et d’entretiens.
Les serres, en particulier, sont effectivement l’objet de ses pré-
1. Cf. Falls (1933), p. 136.
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occupations et de ses soins car leur « état de dépérissement Taisait
craindre qu’une chute prochaine ne détruisit les plantes ». Entre
1753 et 1755, Doussin dresse donc les plans puis « conduit les cons-
tructions de serres basses au devant des anciennes pour les appuyer ».
Le « Monument » de Ch. -Fr. Viel (1776).
Charles-François Viel de Saint-Maux (1745-1819), élève de
Chalgrin, au début de sa carrière, conçut et publia son « projet de
Monument consacré à l’Histoire Naturelle... »
Après avoir rendu hommage au talent et au mérite de Buffon
qu’il considère comme le créateur du Cabinet, Viel « s’afflige de
voir tant de richesses réunies dans des bâtiments si mesquins ».
C’est cette constatation qui engage l’architecte « à concevoir et
tracer le plan de cet édifice qui doit, par sa grandeur et par sa
magnificence annoncer le temple de la Nature et en être comme le
sanctuaire ».
Viel exagère un peu lorsqu’il dit, dans sa préface : « Mon projet...
est établi sur les mêmes terrains qu’occupent le Jardin et le cabinet,
auxquels je n’ai fait que rapporter quelques emplacement conti-
gus... » En fait, alors qu’en 1776, le jardin du Roi ne dépassait
guère ses limites de 1636, le projet de Viel plaçait le jardin sensible-
ment dans son cadre actuel, c’est-à-dire que la surface en était
presque triplée.
Un large portail sur la rue du Jardin du Roi aurait donné accès
à un vaste parterre carré conduisant par des terrasses et des perrons
aux bâtiments du Cabinet. Celui-ci serait précédé d’un portique de
six colonnes corinthiennes supportant un frontispice, où auraient
siégé les statues, de Fagon et de Buffon.
L’intérieur du cabinet serait distribué en trois salles (correspon-
dant aux trois règnes) formant un T de 70 toises sur 30, dans les-
quelles on prévoyait « des cases ou armoires destinées à recevoir
tous les objets qui doivent y être exposés ». L’éclairage, solution
particulièrement heureuse et révolutionnaire pour l’époque, se
faisait par le plafond, plus précisément, « par des jours placés au
sommet des voûtes » 1.
La cour d’entrée était occupée sur deux autres côtés par des
galeries ouvertes, garnies de colonnes doriques : celle du midi don-
nant accès à l’amphithéâtre et aux logements de l’intendant ; celle
du Nord, exposée au midi, correspondant aux serres chaudes et à
l’orangerie, abritée par la « montagne », c’est-à-dire la butte du
Labyrinthe.
Le jardin botanique aurait occupé les terrains marécageux qui
1. Cf. Guillaumot (1797).
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appartenaient alors à l’Abbaye de Saint-Victor et s’étendaient à
l’Est, vers la Seine. En son milieu, un vaste bassin rectangulaire
aurait contenu des poissons et des plantes aquatiques et aurait,
aussi, servi à l’arrosage. De part et d’autre de cette école de Bota-
nique on prévoyait deux pépinières. « La pépinière du Midi où
serpenterait la rivière de Bièvre, dite des Gobelins, contiendrait les
arbres qui croissent dans l’humidité ; on placerait, dans la partie
du Nord, tous les arbres qui se plaisent dans des terrains plus arides ».
Enfin, dit encore Viel, « la montagne qui existe dans l’emplace-
ment actuel, m’a présenté le lieu le plus favorable pour établir une
ménagerie. G’est dans des cavités que seraient rassemblés beaucoup
d’animaux étrangers ; sur son sommet des volières y réuniraient les
oiseaux des espèces les plus rares ; des canaux et des bassins y
conservaient quelques poissons inconnus dans nos contrées.
Bien que ce projet ait été combiné « relativement à une exécution
possible », et malgré l’accueil favorable (Viel dixit) de Buffôn,
du Ministre et du Roi, le grandiose monument n’a jamais vu le
jour.
Le projet Beaubois (1783).
Les intentions de M. de Beaubois tiennent davantage à l’urba-
nisme. Il s’agit effectivement de transformer tout le faubourg
proche du Jardin du Roi, et de ce quartier industriel, faire un quartier
résidentiel, pour recevoir « un grand nombre de bourgeois que
l’augmentation des loyers chasse du quartier du Luxembourg. »
M. de Beaubois trace vastes places et larges avenues, principale-
ment aux abords de l’actuelle rue Monge. En outre pour donner un
accès convenable au Jardin du Roi, il propose d’élargir et d’aligner-
la rue d’Orléans (aujourd’hui rue Daubenton) et d’établir sur l’em-
placement de la Pitié (occupé actuellement par la Mosquée) « une
place monumentale" consacrée à la mémoire de Louis XVI. Il
serait bon, alors, de donner de ce côté au Cabinet d' Histoire Naturelle
« une façade un peu décorée et une élévation un peu plus unifortne
en attendant qu’on juge à propos de le démolir pour constituer
d’autres bâtiments dans le goût moderne avec arcades et colonnes ».
Les plans Verniquet.
Après l’acquisition des terrains de l’abbaye de Saint-Victor, il
était utile de dresser un plan précis du jardin du roi dans ses
nouvelles limites. C’est ce que fit Edmé Verniquet, en fait, sinon
en titre, architecte du jardin à partir de 1781. Sur un document
daté du 4 mars 1782, il porte distinctement les terrains anciens, les
terrains récemment rattachés et enfin ceux dont on projetait
— 679 —
l’acquisition. Ces derniers représentent une bande de terrain en
bordure nord, destinée à l’achèvement du « chemin de desserte »
qui devait devenir la « rue de Buffon ». En 1783, Verniquet exécuta
un, nouveau plan du jardin très comparable à celui de 1782 et portant
les mêmes détails, avec en plus, indiqué comme terrain à acquérir
prochainement, un carré d’environ 20 toises sur 30, situé près de la
petite butte, où Thouin voulait mettre les semis. C’est aujourd’hui
le jardin Alpin. L’achat date de 1784. Ce plan de 1783, qui est
conservé à la Bibliothèque du Muséum est très joliment orné
de dessins aquarellés. Après qu’il eut publié le grand plan de Paris
qui le rendit célèbre (1794), Verniquet y traça (1803), sur la feuille
concernant le jardin des plantes un réseau de larges avenues coupant
les quartiers Saint-Victor èt Saint-Marcel, et convergeant vers une
vaste place dans le bas de la rue Saint-Victor.
Conclusions.
Pour des raisons assez peu variées, toujours, semble-t-il, en rap-
port avec l’état des finances publiques, aucun des grands projets
architecturaux n’a abouti. Mais d’ailleurs Buffon a-t-il jamais
envisagé sérieusement leur réalisation ? Selon le Mémoire Doussin,
il n’est pas l’instigateur des plans de nouveaux bâtiments. C’est
directement de la Maison du Roi que partent les directives et l’In-
tendant ne paraît pas s’intéresser beaucoup à cette affaire.
Plus tard, à M. de Beaubois qui lui adressait son projet parti-
culièrement important, il répondit très courtoisement : « Votre
projet est vaste, bien conçu, et serait très utile ; mais c’est parce
qu’il est grand que je n’ose en espérer l’exécution. On sera certaine-
ment effrayé de la dépense... »
Dans d’autres cas il fut moins aimable. Il charge Thouin « de
remettre à M. Dufourny de Villiers, architecte, la lettre ci-
jointe, « afin qu’il ne m’importune plus de ses beaux projets auxquels
il n’est pas possible de penser, surtout actuellement, et auxquels
même je ne dois concourir dans aucun temps. Je lui marque que,
comme administrateur du Jardin du Roi, je ne dois y faire que ce
qui m’est ordonné par sa Majesté et approuvé par ses ministres et
je ne puis consentir à aucune dépense qui aurait trait à ma gloire
personnelle... ». Le motif invoqué ici n’est sans doute qu’un
prétexte car en d’autres circonstances Buffon ne se privait pas
d’engager, de sa propre initiative, des dépenses importantes, faisant
même, le plus souvent, des avances considérables de fonds qu’il
savait pouvoir récupérer largement (Falls, 1933).
A vrai dire, si Buffon ne s’est pas intéressé davantage à ces
vastes projets de construction, c’est qu’il s’était fixé pour tâche, en
premier lieu, d’étendre et de réorganiser le jardin. Quant aux bâti-
680
ments dont il disposait, ils furent suffisants, jusque vers 1770 pour
abriter convenablement les collections qu’il assemblait. Il se rendait
compte aussi des dépenses énormes qu’auraient entraînées ces cons-
tructions, dépenses hors de proportion avec les possibilités et les
intentions cependant bienveillantes de la Maison du Roi. Et lorsque,
après 1780, il devient indispensable d’agrandir le cabinet, il choisit la
solution la plus économique : achat de l’hôtel de Magny, pour loger
ses collaborateurs et récupérer leurs appartements proches des
galeries.
Cependant, on est aussi en droit de penser que Buffon, par son
caractère indépendant et autoritaire, eut difficilement accepté des
projets élaborés hors de sa participation, sans ses instructions
précises et un contrôle rigoureux. Or pendant longtemps, il n’a été
pour rien dans la nomination des architectes du jardin. Aussi
il semble bien les avoir seulement tolérés et ne leur a confié que des
tâches secondaires de surveillances de travaux d’entretien, de répa-
ration, tout au plus de transformations de bâtiments existants.
Cependant, après 1780, il a pu obtenir au moins officieusement la
place d’architecte du jardin pour son ami bourguignon Edme
Verniquet. On peut penser qu’alors il envisageait enfin de faire
dresser par cet homme qui lui était entièrement dévoué, sous sa
direction et selon ses vues, des plans pour la réorganisation générale
du Cabinet et des logements des professeurs. Qu’on se rappelle qu’en
juillet 1739 déjà il écrivait à Hellot, son collègue de l’Académie
des Sciences, à propos de la succession de Dufay mourant : « l’In-
tendance du Jardin du Roi demande un jeune homme actif qui
puisse braver le soleil... et, par dessus tout, qui entende les bâti-
ments... ». Il est difficile de croire que Buffon envisageait alors
seulement des replâtrages dans le vieux château de Guy de La
Brosse et l’on peut penser que l’édification du grand amphithéâtre
par Verniquet en 1787 ne constituait qu’une première étape.
En tout cas, l’intérêt que plusieurs architectes ont pris au Jardin
du Roi et à ses dépendances est une preuve de plus de l’importance
acquise pour l’établissement à cette époque et de son immense
rayonnement parmi le grand publie. Et c’est sans doute un des
premiers mérites de Buffon d’avoir su développer ce large mouve-
ment d’intérêt à l’égard du Jardin et du Cabinet, réalisant ainsi les
conditions favorables à la création prochaine du Muséum.
RÉFÉRENCES
De Beaubois. 1783. Projet d’embellissement du quartier du Jardin du
Roi et du faubourg Saint-Marcel. Manuscrit, 8 p. Arch. Nat. 01-2125 (7).
Deleuze (M.). 1823. Histoire et description du Muséum Royal d’Histoire
Naturelle, 2 vol. in-8°, 720 p., 3 plans, 14 grav., Paris.
— 681 —
Falls (W.). 1933. Bufl’on et l'agrandissement du Jardin du Roi à Paris.
Arch. Mus. Hist. Nat., 6e s., X, p. 131-200, 7 pl.
Guillaumot (C. A.). 1797. Mémoire sur la manière d’éclairer la galerie du
Louvre... 1 brochure in-8°, 42 p., Paris.
Mauclaire 1936-38. La vie et l’Œuvre d’Edmé Verniquet. Bull. Soc.
historique et archéologique des 8e et 17e Arrte., n° 12, p. 313, 54.
Xadault de Buffon (H.). 1860. Correspondance inédite de Bufïon...i
2 vol. in-8°, 500 646 p., Paris.
Viel (Ch.-Fr.). 1779. Projet d’un monument consacré à l’histoire naturelle
dédié à M. le Comte de Bufïon..., 1 fasc. in-4°, 8 p., 2 plans grav., Paris.
... Mémoire des honoraires dus à la succession et héritiers de M. Doussin,
architecte du Roy, agréé par le Ministre pour plans, dessins, conduites
d’ouvrages, règlements de mémoires et autres opérations pour lui
faites pour le Roi en son Jardin Royal des Plantes, pendant l’espace de
quatorze années depuis et compris l’année 1742 jusqu’au mois d’août
1755. 1 cahier manuscrit, 16 p. (Collection Leroy).
Seivice National de Muséologie, au Muséum.
— 682 —
Note sur la reproduction du Cerf d Eld (Rucervus eldi
Guthrie ) au Parc Zoologique du Bois de V incennes.
Par J. Nouvel.
Les naissances dans cette espèce sont, à Paris, automnales ou
hivernales. Nous en avons enregistré 32 au Parc Zoologique depuis
1946.
Une en septembre, le 28.
Treize en octobre, les 8, 10, 12, 13, 13, 14, 16, 17, 20, 22, 22, 22 et 31.
Douze en novembre, les 1, 3, 6, 6, 17, 17, 19, 20, 20, 21, 24 et 30.
Trois en décembre, les 5, 5 et 6.
Deux en janvier, les 16 et 29.
Une en février, le 15.
La période des mises bas semble donc bien déterminée : fin sep-
tembre, octobre, novembre et début de décembre.
Nous considérons comme exceptionnelles les naissances enre-
gistrées en janvier et février : l'une d’elle est imputable à l’isolement
d’une femelle qui remise dans la harde le 18 mai 1949 fut saillie
trois jours plus tard et mit bas le 29 janvier 1950, après 256 jours
de gestation. Nous ignorons les circonstances déterminantes des
deux autres.
Cette même femelle, isolée lors de la mise bas et remise au contact
du mâle le 9 mars 1950 a été saillie, pour la dernière fois, le 30 mars
et a mis bas le 24 novembre après 239 jours. En 1948 une autre
femelle a porté 242 jours.
Ces constatations nous permettent donc de rectifier le chiffre de
183 jours, donné par Jennison comme durée de la gestation dans
cette espèce et de considérer cette durée comme comprise entre 239
et 256 jours pour la souche acclimatée au Parc Zoologique du Bois
de Vincennes.
Au cours de ces observations, nous n’avons constaté qu’une gesta-
tion gémellaire (6 novembre 1949), les 30 autres gestations n’ont
donné naissance qu’à un unique produit.
Chez les mâles, les bois commencent à se développer en août.
Ces animaux « touchent au bois » en décembre, ils s’accouplent en
février, mars et perdent leur rameau en juillet (14 juillet 1946,
15 juillet 1947, 3 juillet 1948, 15 juillet 1949, 6 juillet 1950).
Nous ignorons encore, pour cette espèce, la durée du cycle génital
des femelles et les fluctuations d’intensité que lui imposent les saisons,.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 6, 1950.
— 683 —
nous cherchons à le préciser. Nous avons tenté à rapprocher ces
observations de celles qui auraient pu être faites sur des animaux
libres, mais nous n’avons pu recueillir que des renseignements trop
sommaires à ce sujet. Ils nous permettent seulement de dire que le
Cerf d’Eld conserve en France un rythme biologique comparable
à celui qu’il a dans l’Inde et l’Indochine et qu’ après 13 ans de vie
à Paris, la souche que nous avons étudié n’a marqué aucune ten-
dance à se conformer au rythme des Cervidés européens.
Laboratoire d’ Ethologie des Animaux sauvages du Muséum.
— 684
La structure des incisives inférieures chez les Équidés
MODERNES. IMPORTANCE DANS LA CLASSIFICATION DES ZÈBRES-
COUAGGAS 1.
Par Robert Hoffstetter.
Chez les vrais Chevaux, et chez la plupart des Equidés depuis le
Miocène, les incisives présentent à leur extrémité libre une cavité
tapissée d’émail et partiellement remplie par du cément. C’est le
« cornet dentaire externe » ou « cavité coronaire ». Sa section par
l’usure produit la « marque » qui permet d’estimer l’âge des animaux.
Ce cornet externe s’observe dans toutes les incisives de la première et
de la seconde dentitions, aussi bien dans les inférieures que dans les
supérieures. On note cependant des anomalies fréquentes dans la
3e incisive (coin) ; cette dent peut être fendue en arrière ; il arrive
même que la paroi postérieure du cornet manque presque complète-
ment, bien qu’il en subsiste encore un vestige sous forme d’un
bourrelet.
J’ai montré récemment (R. H. 1950) que les Chevaux fossiles
sud-américains 2 représentent à cet égard une importante exception.
Leurs incisives supérieures sont de type banal, avec un cornet
externe constant. Par contre les incisives inférieures, aussi bien
celles de lait que les définitives, n’en présentent aucune trace. La
couronne de la dent vierge est en forme de biseau. L’usure fait
apparaître une surface d’abrasion étroite antéro-postérieurement et
large transversalement, au moins dans les premiers stades ; on n’y
voit jamais aucune marque d’émail central. Ce caractère a été
contrôlé chez les espèces pléistocènes suivantes : E. Andium Wagner-
Branco, des Andes de l’Equateur ; E. Santae-Elenae (Spillmann) de
la zone côtière de l’Equateur ; E. insulatus Ameghino, des Andes de
Bolivie ; E. curvidens Owen des pampas argentines ; et E. neogaeus
Lund-Sefve du Brésil oriental. Il semble exister aussi chez E.
occidentalis Leidy de la Californie. Il se peut qu’on le retrouve chez
d’autres fossiles nord-américains. En tout cas, il apparaît général
dans toutes les formes pléistocènes de l’Amérique du Sud, et les
1. Manuscrit présenté le 26 octobre 1950.
2. Je ne considère pas ici les genres hippidiformes ( Hippidion , Onohippidium , Para -
hipparion ), mais seulement les animaux caballiformes que les auteurs ont généralement
placés dans le genre Equus.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 6, 1950.
— 685 —
nombreuses observations que j’ai pu faire à ce sujet ne donnent
aucune indication discordante.
Ce caractère important s’accompagne d’autres particularités
notables chez les Chevaux fossiles néotropicaux, principalement
en ce qui concerne la disposition du vomer, les proportions des os
des membres, et divers détails ostéologiques. C’est sur cette base que
j’ai proposé de les séparer en un genre particulier, Amerhippus, dont
lë génotype est E. Andium.
Les observations précédentes ont été faites en Amérique du Sud.
J’ai mis à profit un récent voyage en France pour effectuer, au
Muséum National d’Ilistoire Naturelle, une comparaison plus com-
plète avec les divers Equidés modernes ; et j’ai eu la surprise de
rencontrer également l’absence totale du cornet externe dans
toutes les incisives inférieures de certains membres de la faune
africaine actuelle.
Observations sur les Zèbres-Couaggas.
Le matériel observé m’a permis de confirmer la présence cons-
tante du cornet externe (à l’exception des anomalies déjà signalées
en ce qui concerne les coins), chez le Cheval, l’Hémippe, l’Hémione,
le Kiang, les Anes, les Zèbres vrais et le Zèbre de Grévy. Il en va
autrement du groupe communément désigné sous le nom de Zèbres-
Couaggas. Chez ceux-ci, les individus peuvent se classer en 3 caté-
gories, au sujet du caractère étudié :
1° Incisives inférieures totalement privées de cornet externe.
a) Lab. Mamm., coll. Sjôstedt, n° 179 ; un jeune animal, d’environ
1 an 1/2, provenant de la plaine de Massai, Kilimandjaro ; étiqueté
Equus quagga bohmi. Les incisives de lait inférieures sont toutes
privées de cornet, bien que l’usure ne soit pas avancée, puisque les
coins commencent seulement à s’user.
b) Lab. Mamm., 1897-76 V, coll. Foa ; un animal d’environ
3 ans 1/2, provenant du pays des Angonis, rive N. du Bas-Zam-
bèze ; type de Equus Foai Trouessart et Prazak 1899 (considéré par
G. M. Allen comme une variété de E. Selousi Pocock, et par
E. Bourdelle comme une forme anormale et exceptionnelle de
E. Burchelli ). Les pinces inférieures définitives, seules sorties, sont
peu usées et ne montrent pas trace de cornet ; les mitoyennes et les
coins, encore dans l’alvéole, sont clairement en forme de biseau.
c) Mus. Bouen ; le type de E. Burchelli Pococki Brasil & Pennetier
1909 ; animal de ménagerie d’habitat inconnu. Les figures des auteurs
montrent des incisives inférieures peu usées et typiquement sans
cornet : voir Actes Mus. Hist. Nat. Bouen , 12, pl. IV, fig. 2 ; ou mieux
— 686
Mém. Soc. Linn. Normandie, 23, pl. VII, fig. 2, où l’échelle est plus
grande et rend le caractère plus lisible.
d, è) Lab. Anat. comp., salle 4 bis, crochets 46 et 48, coll. M. de
Rotschild. Deux exemplaires, un mâle et une femelle, de Zèbres-
Couaggas non identifiés. Les incisives définitives, moyennement
usées, sont typiquement sans cornet.
/, g) Lab. Paléont. Deux mandibules de femelles adultes, déter-
minées Equus quagga Grand. L’une (mat. 484, coll. Du Bourg)
provient de l’ONO du lac Rodolphe ; l’autre (coll. C. Arambourg)
a été récoltée auprès du Lac de Naivasha (Afr. Or. Angl.) Les
incisives sont davantage usées que dans les échantillons précédents,
mais leur stade d’usure est moins avancé que chez les dents nive-
lées de Chevaux ; il n’y a cependant aucune trace d’émail central.
2° Incisives inférieures avec cornets externes.
a) Lab. Anat. Comp., 1885-78 ; crâne de jeune femelle, de la
Ménagerie, étiqueté « Dauw, Equus Burchellii ». Incisives de lait
inférieures munies de cornets externes.
b ) Lab. Anat. Comp., A. 2308 ; un mâle, né à la Ménagerie en 1842,
mort en 1847, étiqueté « Dauw, Equus Burchelii ». Cornets nets
aux pinces définitives inférieures ; le cornet est fendu en arrière
chez les mitoyennes ; il est atrophié chez les coins.
c) Lab. Anat. Comp. A. 547 ; une femelle, née à la Ménagerie en
1835, morte en 1847, étiquetée « Dauw, Equus Burchelii » ; appar-
tenant au squelette monté dans la Galerie d’Anatomie comparée,
figuré par Blainville (Ostéographie, G. Equus, pl. III) ; conserve
encore aux incisives inférieures des « marques » d’émail central.
d) Lab. Anat. Comp., 1894-570 ; un crâne de mâle âgé étiqueté
Equus Burchelii a des dents très usées, mais on observe encore,
sur 13 gauche, un golfe d’émail qui indique la présence d’un cornet,
lequel a disparu par nivellement dans les autres dents.
e ) Lab. Anat. Comp., 1940-3 ; un crâne de femelle adulte, étiqueté
« Zèbre de Chapman du Parc Zoologique de Vincennes », montre
des restes de cornets externes dans toutes ses incisives inférieures.
/. g) Le vrai Couagga (E. quagga quagga) montre clairement des
cornets aux incisives inférieures d’après les protographies publiées
par M. Hilzheimer (1912, pl. 9, fig. 2 è et 3 gauche), qui repré-
sentent les exemplaires conservés au Muséum de Berlin et à celui de
Munich.
3° Incisives inférieures trop usées.
Les autres exemplaires de Zèbres-Couaggas que j’ai pu examiner
ont atteint un âge trop avancé (13 ans ou plus) pour qu’il soit
possible d’étudier le caractère considéré. Les incisives inférieures
— 687
sont toutes privées de la marque d’émail central, mais cette absence
peut être due au nivellement.
A première vue, ces diverses observations peuvent paraître con-
tradictoires, car tout l’ensemble précédent est souvent groupé dans
une seule espèce par les spécialistes modernes. Nous allons voir
cependant que les conclusions qui en découlent sont parfaitement
claires.
On remarquera d’abord qu'il n’existe aucune transition entre
les deux types d’incisives. Parmi les échantillons dont les dents
n’ont pas atteint le stade du nivellement, les uns présentent des
cornets nets, les autres en sont totalement dépourvus. On ne peut
donc invoquer une variation individuelle, qui devrait alors pré-
senter toute une gradation à l’intérieur de l’espèce.
En second lieu, la liste précédente ne présente aucun élément dis-
cordant. Chacune des sous-espèces examinées figure dans l’une des
catégories 1 ou 2, mais jamais dans les deux à la fois L
Enfin on observera que les catégories 1 et 2 correspondent à deux
ensembles géographiques distincts, séparés par le cours du Zambèze.
Les échantillons privés de cornets externes appartiennent aux sous-
espèces Boehmi, Grand et Foai, qui font partie de la faune de
l’Afrique orientale ; il faut y ajouter Pococki dont l’habitat est
inconnu. Les exemplaires munis de cornets externes se répar-
tissent dans les sous-espèces quagga, Burchelli et Chapmani, qui
correspondent à la faune sud-africaine.
Nous; nous trouvons donc devant un caractère parfaitement
tranché, et apparemment très significatif, qui sépare les Zèbres-
Couaggas de l’Est africain et ceux de l’Afrique australe. 11 est naturel
de lui donner une importance primordiale dans la classification
du groupe. J’envisagerai successivement les conséquences qu’en-
traîne sa considération dans la division spécifique et dans la position
subgénérique de ce dernier.
Division spécifique des Zèbres-Couaggas.
On n’a jamais nié la grande diversité apparente, et peut-être pro
fonde, que présentent les Zèbres-Couaggas. Un grand nombre d’ap-
pellations spécifiques ou subspécifiques ont été proposées ; mais les
auteurs démontrent encore de grandes divergences de vues en ce qui
concerne la signfieation de ces diverses coupures. E. L. Trouessart,
1. Remarquons à ce sujet que la détermination de l’échantillon 484 du Laboratoire
de Paléontologie, primitivement désigné comme « Zèbre d^e Burchell », a été rectifiée
par C. Arambourg et E. Bourdelle (1942) ; d’après sa provenance et ses caractères
cranéométriques, il s’agit de E. Granti. On voit que les incisives inférieures sans cornet
confirment pleinement cette rectification.
688 —
en 1904-05, admettait quatre espèces : E. quagga Gmelin, E. Bur-
chelli (Gray), E. Chapmani Layard et E. Foai Trouessart et Prazak.
En 1939, G. M. Allen ne reconnaît que les deux premières espèces.
Enfin E. Bourdelle, dans ses divers écrits, y compris sa communi-
cation au Congrès de Zoologie de 1949, groupe tout l’ensemble dans
l’espèce unique E. quagga, en y admettant comme sous-espèces
les mieux caractérisées le vrai Couagga et les Zèbres de Burchell,
de Chapman, de Foa, de Bôhm et de Grant.
D’une façon générale, les diagnoses proposées s’appuient essen-
tiellement sur des caractères morphologiques externes, et spéciale-
ment sur l’extension, la densité et la distribution des rayures de la
robe.
Le caractère des incisives inférieures, infiniment plus significatif
à mon sens, conduit à introduire deux divisions, qui ont au moins
une valeur spécifique, et qui ne se superposent pas aux divers grou-
pements proposés par les auteurs classiques. On doit distinguer :
1° Un groupe est-africain, caractérisé par ses incisives inférieures
privées de cornet externe. Il comprend en particulier les Zèbres de
Grant, de Bôhm et de Foa. Si l’on reconnaît à cet ensemble un
caractère monospécifîque, le nom valide de l’espèce doit être celui
qui a été attribué le premier à l’un de ses membres. C’est donc
Equus Boehmi Matschie 1892. Les diverses formes, que je ne prétends
pas discuter ici, seront désignées comme E. Boehmi Boehmi Matschie
1892, E. Boehmi Granti de Winton 1896 et E. Boehmi Foai Prazak
et Trouessart 1899. Il faut y ajouter E. Boehmi Pococki Brasil et
Pennetier 1909, que les dessins de sa robe avaient conduit à rappro-
cher du Zèbre de Burchell, mais qui entre clairement par ses incisives
dans le groupe de E. Boehmi ; il est regrettable que son habitat soit
inconnu, mais il y a toute probabilité pour qu’il s'agisse d’un animal
est-africain.
2° Un groupe sud-africain, dont les incisives sont munies d’un
cornet externe. Il comprend en particulier le vrai Couagga et les
Zèbres de Burchell et de Chapman. Je ne suis pas en mesure de décider
s’il s’agit ou non d’une seule espèce. Si nous suivons sur ce point
l’opinion autorisée de E. Bourdelle, le groupe serait monospécifique
et répondrait au nom de E. quagga Gmelin 1788. Les diverses formes
constitueraient les sous-espèces : E. q. quagga Gmelin 1788 (aujour-
d’hui éteint), E. q. Burchelli (Gray 1824) et E. q. Chapmani Layard
1865 (cette dernière probablement synonyme de E. q. antiquorum
H. Smith 1841).
Division subgénérique des Zébrins.
On a longtemps considéré les Zébrins actuels comme un ensemble
homogène qui a parfois été réuni dans le sous-genre Flippotigris
— 689
H. Smith 1841 (génotype : E. zébra L.). Mais divers spécialistes ont
montré qu’il s’agit en réalité d’un groupe composite, dans lequel
E. Bourdelle distingue dune série parallèle à celle reconnue chez les
Equidés à robe non rayée :
a) Les Zèbres vrais seraient des asiniformes. C’est à eux seuls
qu’on tend à limiter aujourd’hui l’extension du sous-genre Hippo-
tigris, constitué par une seule espèce E. (H.) zébra L., du Sud-Ouest
africain, avec comme variétés ou sous-espèces le Zèbre des Mon-
tagnes (aujourd’hui éteint) et le Zèbre de Hartman.
b) Le Zèbre de Grévy serait un type hémioniforme qui constitue
le sous-genre Dolichohippus Heller 1912 (= Megacephalon Hilz-
heimer 1912 nec Gray 1846 = Ludolphozecora Griffini 1913) formé
d’une seule espèce, E. (D.) Grevyi Oustalet, de l’Ethiopie.
c) Les Zèbres Couaggas ont une allure caballiforme. Ils ont été
séparés sous le nom de Quagga Shortridge 1934 (génotype : Equus
quagga Greyi Lydekker). Leur habitat s’étend sur la partie orientale
de l’Afrique, depuis la colonie du Cap jusqu’au Sud de la Somalie
et de l’Abyssinie.
Remarquons d’abord que les rapprochements suggérés sont peut-
être un peu forcés. Ils donnent une importance prépondérante à la
morphologie externe, et ne concordent pas toujours avec l’étude
ostéologique ou ostéométrique. En particulier si l’on étudie l’élonga-
tion des métapodes par rapport au fémur, on constate que, parmi
tous les Equidés actuels, les Asiniens et les Zèbres vrais occupent
des positions extrêmes. Il est donc difficile d’appliquer sans réserves
le qualificatif d’Asiniformes à ces derniers. Il n’en reste pas moins
que Hippotigris apparaît bien caractérisé, précisément par ses
canons courts et aussi par ses phalanges distales très réduites, très
abruptes et dont la sole plantaire est plane.
Le sous-genre Dolichohippus est surtout caractérisé par sa forte
dolichocéphalie. Les os des extrémités sont également plus allongés
que chez les autres Zébrins ; les phalanges terminales sont nettement
plus élargies et leur sole est concave.
En ce qui concerne les Zèbres-Couaggas, il convient de considérer
séparément les deux groupes distingués plus haut.
Le nom de Quagga Shortridge s’applique légitimement à l’ensemble
sud-africain, puisque le génotype désigné correspond au vrai Couagga.
La diagnose originale fait surtout état de caractères caballiformes
dans la morphologie externe, qui s’opposent aux tendances asini-
formes de Hippotigris.
Reste à considérer le Zèbre de Bôhm et les formes affines de
l’Afrique orientale. On se trouve à leur sujet devant une curieuse
contradiction. La morphologie externe de ces animaux les rapproche
des Couaggas sud-africains, à tel point que les auteurs les ont sou-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 6, 1950. 47
690
vent réunis spécifiquement. Par contre la structure des incisives
place le groupe est-africain tout à fait à part parmi les Equidés
actuels. Il est difficile d'interpréter avec sécurité la portée exacte
de Ce dernier caractère, lequel semble cependant plus significatif
que la plupart de ceux qui ont été invoqués pour introduire des
coupures subgénériques parmi les Zébrins. Le sectionnement utilisé
jusqu’à présent est peut-être exagéré, en tout cas discutable. Mais
si on l’admet, il me semble impossible de réunir les vrais Couaggas
et les Zèbres de Bôhm. En d’autres termes, si l’on veut conserver
une extension étroite à la notion de sous-genre chez les Equidés
(c’est hélas l’usage bien établi dans les groupes les plus homogènes !),
on sera amené à séparer subgénériquement les deux derniers groupes,
pour conserver un certain équilibre dans la nomenclature. C’est
dans cet esprit que je propose le nom de Pseudoquagga subgen. nov. 1
pour désigner les formes est-africaines, en choisissant comme subgé-
notype E. Granti de Winton qui m’est le mieux connu.
Cette proposition, qu’on trouvera peut-être un peu osée, ne postule
pas une interprétation phylogénique profondément distincte entre
Quagga et Pseudoquagga : ce problème ne pourra être résolu que
sur des bases paléontologiques que nous n’avons pas encore. Elle
répond avant tout à un souci de commodité. Il est bon en effet de
disposer d’un terme général pour désigner les animaux voisins du
Zèbre de Bôhm. Ce sont en fait de « Faux Couaggas » et il est préfé-
rable de ne pas leur appliquer, comme on l’a fait jusqu’ici, les
appellation de Couaggas ou Zèbres-Couaggas.
La diagnose de Pseudoquagga sera complétée par une étude ostéo-
logique et ostéométrique en cours, où je comparerai les vrais et
les faux Couaggas. Dès à présent on peut noter certaines parti-
cularités chez les , seconds : comparées à la longueur basale du crâne,
les séries molariformes sont plus longues ; au contraire le museau
(et corrélativement le diastème) est raccourci. Dans le squelette du
tronc et des membres, on observe un élargissement notable des
vertèbres cervicales, du radius et des métapodes (surtout l’anté-
rieur) ; les phalanges distales sont relativement hautes et étroites.
Il est remarquable d’observer que la plupart de ces particularités
marquent une tendance vers des caractères que l’on retrouve beau-
coup plus accusés chez Amerhippus.
1. Il faut remarquer ici que, selon G. M. Allen (1939), le nom de Zébra pourrait
être valide, pour avoir été appliqué en 1909 par J. A. Allen à Zébra burchelli granti
de Winton. En fait cette appellation générique n’a pas été formellement proposée. Il
s’agit même, de toute évidence, d’un lapsus calami , comme le reconnaît Ç. M. Allen
lui-même. En effet ce nom est utilisé seulement dans la légende de deux figures ( BulL
Amer. Mus. Nat. Hist., 26, p. 163), alors que 6 autres figures de la même sous-
espèce ( ibid ., p. 161, 162, 164) ont reçu, dans le même travail, l’appellation Equus bur-
chelli granti. Il est d’ailleurs préférable qu’il en soit ainsi, car il serait particulièrement
fâcheux de devoir admettre un sous-genre Zébra dont les vrais Zèbres seraient exclus t
— 691 —
Comparaison de Pseudoquagga et Arnerhippus.
Les analogies entre Arnerhippus et Pseudoquagga sont très nom-
breuses. Le premier apparaît comme une réplique sud-américaine
du second. C’est au point qu’on pourrait se demander s’il ne s’agit
pas d’un même sous-genre'. En fait, on peut relever un certain nombre
de différences importantes.
Arnerhippus se distingue par une disposition particulière du
vomer, lequel est arqué et ne rejoint le plancher des fosses nasales
qu’au niveau de P4, c’est-à-dire très en avant de la suture maxillo-
palatine ; au moins dans les espèces étudiées, le radius et les méta-
podes sont singulièrement courts et larges par rapport aux segments
proximaux des membres ; l’extrémité distale du canon postérieur
présente une flexion très accusée vers l’arrière, accompagnée par
le développement de dépressions très marquées au-dessus de la
surface articulaire ; enfin les vertèbres cervicales sont courtes et
larges, plus encore que chez la forme actuelle. Les deux groupes sont
donc distincts, comme le faisait d'ailleurs prévoir leur éloignement
géographique. Il n’en reste pas moins que Arnerhippus est beaucoup
moins isolé parmi les Equidés que je ne l’avais cru d’abord. Il s’en-
suit qu’il est préférable de le considérer comme un simple sous-
genre de Equus s. 1.
Les rapports phylogéniques entre Arnerhippus et Pseudoquagga
ne pourront être établis que lorsqu’on connaîtra mieux les Chevaux
fossiles de l’Ancien Monde. On peut penser à une parenté étroite
ou à une convergence homoplasique. Cette dernière hypothèse me
paraît infiniment plus probable, car Pseudoquagga apparaît comme
un rameau séparé récemment des vrais Couaggas. 11 est tout à fait
plausible de supposer qu’à partir de la souche commune nord-
américaine, deux rameaux aient présenté des tendances évolutives
semblables qui se seraient réalisées plus tôt et plus complètement
en Amérique qu’en Afrique.
Laboratoires d’ Anatomie Comparée , de Mammalogie
et de Paléontologie du Muséum.
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— 693 —
Contribution a l1 étude du plumage des Trogonidés.
Par Jean Dorst.
L’ordre des Trogoniformes, avec la seule famille des Trogonidés
(Couroucous), se distingue des autres types aviens par des parti-
cularités anatomiques très spéciales. On trouve notamment dans le
plumage de ces oiseaux des caractères distinctifs importants, dont
les principaux font l’objet de cette note.
Le revêtement plumeux des Trogons est extrêmement épais,
en raison du très grand nombre de plumes de contour, chacune
comprenant une ample zone duveteuse basale et étant en outre
pourvue d’un hypoptile très développé, atteignant souvent la moitié
de la longueur du rachis, et qui, entièrement duveteux, accroît
encore l'épaisseur du plumage. Ces plumes s’attachent sur une
peau très mince et très peu résistante ; comme de plus leur colora-
tion est très labile et s’altère facilement sur les oiseaux en collec-
tion sous l’action de la lumière, les dépouilles de Trogons sont
parmi les plus difficiles à conserver dans un musée.
Le plumage comprend des plages de coloration vive ; mais la
pattern est d’un type très uniforme : le ventre est toujours coloré
en rouge ou jaune par des pigments caroténoides, tranchant sur les
parties supérieures et la poitrine, qui sont soit colorées en brun,
roussâtre ou gris plus ou moins foncé par des pigments mélaniques ;
soit plus ou moins métallisées, d’une coloration violacée, vert doré
ou franchement dorée suivant les espèces. Le dimorphisme sexuel
est en général très accentué. Un groupe spécial des Trogonidés,
celui des Quetzals (genre Pharomacrus), est caractérisé, en plus
d’une apparence extérieure et d’une coloration générale un peu
différente sur laquelle nous aurons l’occasion de revenir, par la
présence de plumes de parure particulières (supra-caudales très
développées, dépassant les reètrices).
Les pigments des plumes jaunes et rouges, encore très impar-
faitement connus au point de vue chimique, appartiennent au groupe
des caroténoides. Leur variété et leur plus ou moins grande abon-
dance influent sur la couleur du plumage : c’est ainsi par exemple
que le ventre de Trogon aurantiiventris Gould est rose saumoné en
raison de la faible densité du pigment, alors que les plumes franche-
ment rouges sont évidemment plus riches en pigment graisseux. Ces
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 6, 1950.
694 —
corps — , et cela aussi bien in situ dans la plume que dans les extraits
benzéniques, — sont extrêmement sensibles à l’action de la lumière
qui les décolore rapidement.
Ces pigments se trouvent dans la barbe (zone corticale) et dans
la barbule, principalement dans sa moitié basale. Des grains de
mélanine coexistent avec le pigment caroténoide, particulièrement
dans la moitié distale de la barbule. Leur densité varie notablement
suivant la plume considérée ; ils sont particulièrement abondants
dans les plumes rouges du bas de la poitrine de Pharomacrus mocino
de la Llave, qui ont de ce fait une coloration rouge vineuse. La
mélanine apparaît d’ailleurs nettement sur les exemplaires de col-
lection dont le piginent rouge a été décoloré par la lumière et où elle
subsiste seule en raison d’une plus grande résistance à l’action des
rayons lumineux.
Outre les plumes à pigments caroténoides, il existe chez les Tro-
gons des parties du plumage colorées par des pigments appartenant
au groupe des mélanines. D’assez nombreux oiseaux ont en effet les
parties supérieures et la poitrine rousses, brunes ou gris foncé :
c’est le cas des Trogons asiatiques du genre Harpactes ; c’est aussi
celui de la Ç de beaucoup d’espèces de Trogon dont le $ est vert
métallique.
L’examen au microscope révèle que les barbules de la zone
subterminale sont nettement du type primitif, comprenant une
arête axiale bien marquée, portant ventralement une lamelle
basale et se terminant distalement par un pennulum allongé. La
lamelle basale est réduite et s’effile régulièrement dans sa portion
distale ; elle renferme des grains de mélanine, devenant très abon-
dants dans l’arête axiale et dans le pennulum, qui sont les véritables
sièges de la coloration et qui s’élargissent dans le cas de plumes
très pigmentées.
L’étude des plumes métallisées si largement répandues chez les
Trogonidés permet de séparer assez nettement par leur apparence
extérieure les Pharomacrus des Trogon proprement dits. Les Pharo
macrus (Quetzals) ont en effet un plumage velouté aux reflets
métalliques très accusés et notablement plus irisés que les Trogon ;
leurs plumes ont tendance à former des squames assez visibles. Le
plumage métallique des Trogon est au contraire formé de plumes
plus nettement filamenteuses, dont l’éclat a souvent des apparences
huileuses qui font défaut aux Quetzals. L’aspect si caractéristique,
mais difficile à décrire, du plumage des Quetzals fournit un excellent
critère distinctif du genre Pharomacrus.
Les parties du plumage métallique ont chez les Trogonidés une
coloration variable. Généralement vertes avec des reflets jaune
doré, elles sont parfois nettement dorées, parfois bleues et même
— 695 —
violettes. On observe évidemment des stades intermédiaires à la
coloration terne du jeune et à la coloration métallique de l’adulte,
les plumes semblant se métalliser progressivement. D’ailleurs les
oiseaux de certaines espèces n’ont parfois même à l’état adulte que
de simples reflets métalliques : tel est le cas d ’Harpactes Reinwardti
(S. Müller), de Java et de Sumatra ; signalons que cet oiseau est le
seul Trogon asiatique à plumage métallisé.
Ces colorations sont principalement dues, comme chez beaucoup
d’oiseaux, à des interférences optiques se produisant au niveau de
Fig. 1. — Barbe et barbules d’une plume dorsale de Trogon aurantiioentris, Gould,
zone différenciée. (Echelle en 1/100® de mm.).
barbules modifiées à cet effet. Nous étudierons ici les modifications
morphologiques que l’on observe chez les Trogonidés en vue de la
coloration « optique », en laissant de côté toute notion sur la manière
dont sont produites ces couleurs.
Une plume dorsale vert métallisé de Trogon aurantiiventris Gould
fournit un exemple typique. En examinant la zone terminale d’une
telle plume, dans sa partie « verte », on constate que ses barbes,
assez nettement divergentes, portent des barbules elles-mêmes
nettement séparées et apparaissant comme des filaments disposés
de part et d’autre dé la barbe, sans aucune cohésion entre les diffé-
rents éléments. Cette structure est caractéristique des Trogons
et sera retrouvée dans toutes les plumes métalliques (fig. 1).
— 696 —
Les barbules de la zone intermédiaire (entre la partie basale,
terne et colorée en noirâtre et la partie terminale, vert métallisé),
montrent les stades de la transformation de la barbule primitive
en barbule évoluée. En partant d’une barbule primitive, compor-
tant une arête axiale normalement développée, portant ventrale-
ment une lamelle basale (= lamelle inférieure) et un pennulum
allongé, on constate que l’arête axiale va s’épaissir, s’élargir et se
pigmenter de plus en plus intensément par la mélanine qui s’y
accumule. Les premiers segments du pennulum subissent d’ailleurs
la même évolution. A ce niveau de la plume, la barbule se présente
donc comme une bandelette articulée se terminant par un assez
long filament (extrémité filamenteuse du pennulum), portant
ventralement une lamelle basale très peu pigmentée, qui régresse
d’ailleurs notablement dans les barbules plus distales pour ne plus
constituer qu’un rudiment à la base de la barbule entièrement
différenciée. Les derniers segments formant l’extrémité effilée du
pennulum sont caduques. Ces transformations s’accompagnent de
modifications dans la structure fine des lamelles constituant ces
barbules si spécialisées, dont les stratifications cornées se régularisent
et deviennent le siège de phénomènes optiques particuliers.
La structure de chaque barbule, qui ne comporte donc ni lamelle
basale avec ses appendices (dents ventrales), ni pennulum avec ses
hamulus et ses cils ventraux, explique l’impossibilité de toute cohé-
sion entre les différents éléments de la plume, à l'inverse de ce qu’on
observe chez les Trochilidés. Elle est comparable à celle des Nectari-
niidés, dont les barbules des plumes métalliques sont constituées
un peu de la même manière. 11 y a cependant des différences entre
les plumes de ces deux groupes d’oiseaux : alors que chez les Trogons
la partie essentielle donnant lieu aux phénomènes lumineux pro-
vient d’une modification de l’arête axiale et de la partie basilaire
du pennulum, donc d’une modification basale, chez les Nectariniens
au contraire la partie terminale du pennulum subit une transfor-
mation analogue, contribuant ainsi pour une part importante à la
formation de la barbule spécialisée.
La partie de la barbule se transformant étant la base de cet
organite, les Trogons semblent ainsi se rapprocher des Trochilidés.
Les barbules brillantes de ces deux types d’oiseaux sont cependant
bien distinctes et n’ont pas d’autres points communs, les barbules
différenciées des Couroucous ne comportant ni pennulum ni lamelle
basale : chez les Trochilidés nous avons une barbule complète,
chez les Trogonidés un simple filament. 11 n’y a d’ailleurs aucune
similitude dans l’aspect général de ces deux types d’oiseaux.
La section d’une coupe transversale menée perpendiculairement
dans une barbule différenciée de Trogon apparaît comme une ellipse
plus ou moins aplatie. On y décèle des lamellules de kératine dont
697 —
les plus externes sont régulièrement stratifiées ; entre ces lamellules
se trouve de la mélanine en assez grande abondance, même entre
les plus externes. C’est au niveau des barbules ainsi modifiées que se
produisent les phénomènes optiques (interférences) décomposant la
lumière et donnant naissance à la coloration métallique. 11 est
probable que le pigment mélanique joue un rôle beaucoup plus
important dans l’apparence colorée des Trogons que dans celle des
Trochilidés en raison de sa plus grande abondance chez les pre-
miers.
Il reste à voir quelles sont les modifications micro-anatomiques
en rapport avec les différences observées dans l’aspect extérieur des
Trogons et des Quetzals. L’examen au binoculaire d'une plume
dorsale d'un Trogon a révélé que les barbules appartenant à deux
barbes voisines ne se chevauchent pas, mais qu’elles sont largement
disjointes (sauf évidemment à la base des ramus), et situées dans un
même plan. Leur nombre est relativement peu élevé : on en compte
en moyenne de 16 à 20 par mm. de barbe.
Chez Pharomacrus au contraire l’examen d’une plume dorsale
montre des barbules beaucoup plus longues, se chevauchant large-
ment d’une barbe à l'autre. De plus les barbules issues de part et
d’autre d’une même barbe faisant un angle plus marqué, la plume
présente une série de gaufrages caractéristiques, la barbe se trouvant
au fond de l’angle rentrant, les barbules étant dirigées vers le haut
et formant ses côtés. La densité des barbules est en outre beaucoup
plus grande que chez les Trogon : on en compte en effet de 28 à 32
pour 1 mm. de barbe. Pour cette simple raison mécanique le plu-
mage des Quetzals paraît donc plus doux et velouté au toucher.
L’examen détaillé de la constitution d’une barbule différenciée
révèle égalemeiït des différences notables. Nous avons vu que la
barbule typique des Trogon se présente, répétons-le, comme une
bandelette assez courte, un peu effilée à la base, puis d’une largeur
presque régulière. Au contraire, la barbule correspondante de Pharo-
macrus, tout en étant construite sur le même modèle, présente de
notables différences, notamment dans son développement : elle est
en effet en moyenne d’un tiers à 1/2 plus longue que celle des Trogon.
Sa base est renflée, d’où résulte un chevauchement caractéristique
des barbules successives d’une même barbe près de leur insertion
sur cette dernière ; après ce renflement basal, la barbule se présente
comme un filament assez étroit, mais très allongé, bien pigmenté
et nettement articulé (fig. 2).
La plume des Pharomacrus a donc une constitution élémentaire
spéciale, que reflètent une texture et un éclat du plumage différents
de ceux des Trogon. Les barbules y sont plus serrées, plus denses,
plus longues et dirigées un peu vers le haut de la plume, ce qui donne
— 698 —
au plumage son toucher velouté. Les phénomènes optiques donnant
naissance à la couleur vert doré se produisent dans des organes
différemment disposés, d’où dissemblance dans l’apparence extérieure,
et notamment des reflets irisés plus marqués. Un tel plumage se
retrouve chez les 3 espèces du genre Pharomacrus, mais n’est jamais
rencontré chez aucune espèce de Trogon; c’est donc là un excellent
critère générique.
Nous signalerons enfin que le plumage dorsal d’Apaloderma
Fig. 2. — Barbe et barbules d’une plume dorsale de Pharomacrus mocino de la Llave,
zone différenciée. (Echelle en l/100e de mm.).
narina (Stephens) d’Afrique, est plus velouté que celui des Trogon
et que son aspect n’est pas sans rappeler, bien que d’assez loin, celui
des Pharomacrus. L’examen de la structure fine montre que les
barbules de la zone vert métallisé de la plume sont allongées et se
chevauchent d’un ramus à l’autre. Les deux vanulums d’un même
ramus font un angle plan assez marqué, ce qui donne à la plume un
gaufrage caractérisé. Ces barbules sont cependant moins denses : il
y en a en moyenne de 16 à 22 par mm. de barbe, nombres comparables
à ceux trouvés pour les Trogon. Leur morphologie en fait donc à ce
point de vue des intermédiaires à celles des Pharomacrus et des
— 699 —
Trogon, bien que plus nettement apparentés à celle des oiseaux de
■ce dernier genre.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum.
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Étude critique des T ypes d’Argyrtrixa neglecta ( Elliot >
(Trocuilidés).
Par Christian Jouanin
La présente note concerne deux spécimens d’oiseaux-mouches
rapportés au Muséum par d’ORBiGNY en 1834 et étiquetés respective-
ment : (J, de Mojos, Bolivie ; $, de Yungas, Bolivie également. Le
premier de ces spécimens a été autrefois monté et le second est
toujours resté en peau.
Ces oiseaux semblent avoir été nommés tout d’abord par d’Or-
iîigny et Lafresnaye « Ornismya bicolor Lesson » (Bibl. n° 6,
p. 30) ; puis, d’après Mulsant (Bibl. n° 5, p. 175), — et l'indication
portée sur l'ancien registre des oiseaux montés semble confirmer
cette assertion — , Bourcier aurait marqué de sa main sur l’éti-
quette du (J <( Circe latirostris ». Ces oiseaux auraient donc figuré
dans les collections du Muséum sous des appellations diverses
jusqu’à ce qu’ELLiOT, étudiant à Paris les Trochilidés collectés par
d’Orbigny en Amérique du Sud et constatant qu’il était impos-
sible de rapporter les deux spécimens en question à aucun type
précédemment connu, les décrivit sous le nom nouveau de Tliauma-
tias neglectus (Bibl. n° 3, p. 140). C’est sous ce nom d’espèce qu’ils
sont mentionnés dans tous les ouvrages traitant de Trochilidés
jusqu’en 1908. A cette date Simon et Hellmayr (Bibl. n° 9)
publièrent une note au terme de laquelle ils concluaient catégorique-
ment que le était un spécimen fabriqué artificiellement, un
« artefact » : « Hylocharis cyanus capite -j- Agyrtrina versicolor
corpore », et la $ une Ç banale d’ Agyrtrina versicolor. L’opinion de
ces deux auteurs ayant prévalu, V Agyrtrina neglecta (Elliot) a
disparu de la systématique ornithologique.
Un examen approfondi de ces types ne nous a pas laissé partager
la certitude de Simon et d’HELLMAYR dont nous allons discuter
ici le point de vue. Mais auparavant nous croyons utile de donner
de ces types si longtemps négligés une description précise :
3 : supra-caudales, uropygium et dos vert bronzé grisâtre terne, passant
insensiblement sur le dos à un vert plus franc, puis sur la nuque et la
couronne au bleu verdâtre brillant, quelques plumes du front étant nette-
ment bleues. Gorge et poitrine bleu clair brillant passant au bleu verdâtre
sur les côtés, la base blanche des plumes étant plus apparente dans la
partie médiane. Abdomen vert bronzé terne passant au gris à l'arrière ;
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 6, 1950.
701
sous-caudales gris clair. Rectrices médianes du même vert bronzé terne ;
lectrices latérales grises, teintées de bronzé sur le vexille interne avec
une bande subterminale noirâtre.
Ç : corps en dessus vert bronzé, plus cuivré dans la partie postérieure,
plus franc dans la partie antérieure. Côtés de la gorge et de la poitrine
vert brillant, la partie médiane de celles-ci étant plus largement blanche
<[ue chez le <?. Abdomen vert bronzé passant au gris à l’arrière ; sous-
caudales blanchâtres ; Rectrices semblables à celles du <J-
Ces deux spécimens sont en fort mauvais état et il est incontes-
table que le spécimen $ a de plus été artificiellement arrangé, comme
il arrive plus d’une fois pour des spécimens très anciens en collection
ayant subi des manipulations : le bec est non seulement visiblement
abîmé, mais il a encore été recollé à la base, de telle sorte qu’il est
impossible d’en reconnaître les caractères tant de coloration
que de dimension, et nous ne comprenons pas pourquoi Simon et
Hellmayr en ont publié une mensuration qui ne peut avoir aucune
signification réelle. En outre la description originale d’ELLiOT
(« Mandibule supérieure noire ») permet de penser que le bec n’était
pas alors tout à faifr ce qu’il est maintenant.
Le dos également paraît avoir subi des tentatives d’amélioration :
à certains endroits des plumes font défaut ou sont agglomérées
comme si l’on avait essayé de réparer une déchirure avec de la
colle ; mais si nous étions en présence d’un artefact, il serait possible
de repérer tout autour du corps une ligne de discontinuité dans la
gradation des couleurs ; or là où cette discontinuité est sensible,
elle s’explique aisément par le défaut de plumes intermédiaires ;
à d’autres endroits au contraire la teinte bleu verdâtre de la nuque
passe de façon parfaitement graduelle au vert bronzé terne de l’uro-
pygium.
D’autre part la couleur bleu verdâtre de la parure céphalique
du çj n’est pas du tout celle, bleu violacé, de Y Hylocharis cyanus.
Simon et Hellmayr n’avaient évidemment pas manqué de noter
cette différence et l'attribuaient à l’influence décolorante d’une
longue exposition à la lumière. Cet argument ne nous paraît guère
soutenable ; J. Dorst a en effet montré (Bibl. n° 2) que le vieillisse-
ment dans ces conditions des plumes lumineuses amène le déplace-
ment de la lumière réfléchie vers les petites longueurs d’onde : si
l’on connaît de nombreux exemples où dans de telles circonstances
des plumes lumineuses de colibris soient passé du vert au bleu, on
n’en connaît pas du phénomène inverse.
On pourrait imaginer, avec plus de vraisemblance, qu’il s’agisse
de la partie antérieure d’un H. cyanus juvénile, l’indication d’Elliot
à propos du bec, mentionnée plus haut, pouvant paraître favorable
à ce point de vue. Mais en réalité l’apparence du plumage, la répar-
tition des plumes lumineuses n’est pas la même que chez notre
702 —
A. neglecta et en définitive il nous semble difficile de considérer la
partie antérieure d’A. neglecta comme étant l’avant-corps d’un
H. cyanus, même jeune.
De même nous ne pensons pas que la partie postérieure de VA.
neglecta $ puisse être assimilée à l’arrière-corps d’un A. versicolor
aux teintes beaucoup plus soutenues ; elle est plus proche en fait,
nous semble-t-il, dL4. Milleri.
Il existe d’ailleurs dans les collections du Muséum de Paris
(Catalogue Général 1887 n° 517) un spécimen voisin d’M. Milleri,
rapporté de l’Orénoque par Chaffanjon et déjà signalé par Berlioz
dans un travail antérieur (Bibl. n° 1, p. 83), dont la face dorsale est
exactement semblable à celle de notre A. neglecta rj, qu’il s’agisse
de la parure céphalique bieu verdâtre brillant ou du dos et des
rectrices vert bronzé terne. Cette étroite similitude de la face dor-
sale tout entière avec un oiseau incontestablement naturel nous
paraît encore un excellent argument contre l’hypothèse de l’arte-
fact. Par contre la face ventrale de VA. neglecta s’écarte de la pat-
tern du spécimen de Chaffanjon ; tandis que chez ce dernier la
gorge et la poitrine sont largement blanches dans la région médiane,
comme chez A. Milleri, l’étendue de la métallisation jugulaire chez
A. neglecta fait plutôt penser à A. versicolor, la couleur cependant
étant différente.
Quant à la femelle, Simon et Hellmayr ont écrit à son propos :
« elle ne diffère de VA. versicolor que par la teinte des rectrices d’un
vert un peu plus grisâtre mais cette différence est bien insignifiante » ;
en fait cette femelle nous paraît plus nettement distincte d’M. versi-
color que ces auteurs ne le pensent. Sans doute n’a-t-elle pas de
plumes brillantes sur le dessus de la tète comme c’est le cas chez
A. versicolor mais l’aspect des rectrices, la teinte de l’uropygium la
rapprochent tout à fait d’M. Milleri. La gorge et la poitrine sont
intermédiaires aux deux formes considérées : la zone médiane
blanche est plus développée que chez versicolor, moins que chez
Milleri.
Pour toutes les raisons précédentes il nous paraît difficile d’adop-
ter le point de vue exposé par Simon et Hellmayr. Il semble beau-
coup plus vraisemblable que nous soyons en présence des types d’une
forme nouvelle ainsi que l’avait jugée Elliot. Examinons donc la
place qu’il est possible de lui assigner dans la systématique du
genre Agyrtrina_.
Todd (Bibl. n° 10, p. 173) a décrit du Venezuela oriental (El
Dorado, Rio Cuyuni) une forme spéciale d’Agyrtrina à tête bleue
à laquelle il semble que puisse être rapporté le spécimen de Chaf-
fanjon : c’est l'M. Hollandi dont nous ne connaissons malheureuse-
ment pas de spécimen topotypique ; mais la description suffisam-
ment claire et précise (« oiseau semblable à A. Milleri mais avec la
— 703 —
couronne bleu brillant et les parties inférieures moins largement
blanches, les côtés de la gorge et de la poitrine étant tachetés de bleu
clair ») correspond bien au spécimen de Chaffanjon, à l’exception
peut-être toutefois de la parure lumineuse qui serait chez ce dernier
un peu moins franchement bleue. Dans ce cas notre spécimen de
l’Orénoque serait intermédiaire à A. Hollandi et à A. Milleri (beau-
coup plus proche cependant du premier que du second) : le fait
n’aurait rien d’étonnant si ces deux formes, comme c’est probable,
sont des races de remplacement géographique, les parures bleues
du premier indiquant peut-être un habitat plus sec et plus aride que
celui du second. Il n’est pas impossible non plus que ces nuances
soient sujettes à quelques variations saisonnières en rapport avec
la plus ou moins grande humidité atmosphérique.
Il existe aussi une forme voisine, A. nitidifrons, propre au Brésil
Nord-Est (Para, Maranhao, Piauhy, Ceara), qui rappelle VA.
neglecta par l’extension des plumes lumineuses à la fois sur le dessus
de la tête et sur le milieu de la gorge, ces parures toutefois restant
nettement vertes.
A. neglecta offre donc des rapports avec plusieurs des formes du
groupe si complexe A. versicolor , tout en étant nettement distincte
de chacune d’entre elles : il est vraisemblable de supposer que c’est
le représentant particulier à la basse Bolivie orientale de ce groupe
dont aucun spécimen n’a été jusqu’à présent signalé avec authenti-
cité de cette région.
Pour conclure l’hypothèse apparemment la plus plausible est
donc que, aux formes déjà connues du groupe versicolor (brevirostris,
versicolor, nitidifrons, Hollandi, Milleri), vienne s’ajouter Agyrtrina
versicolor neglecta (Elliot) du bassin du Bio Mamoré ; toutefois la
solution définitive de ce problème ne pourra être obtenue que par
la découverte d’autres spécimens d ’ Agyrtrina dans cette région de
l’Amérique tropicale. Or aucune des expéditions les plus récentes n’en
a jusqu’à maintenant trouvé (Bibl. n° 4).
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
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10. Ci.yde Todd (W. E.). Preliminary Diagnoses of apparently New
Birds from Tropical America. Proc. Biol. Soc. Washington, 26,
1913.
— 705
Les formes de Saxicola torquata a Madagascar
par le Lieutenant-Colonel Ph. Milon.
La forme de Saxicola torquata la plus anciennement connue à
Madagascar est la forme sibilla, décrite par Linné en 1766 sous le
nom de Motacilla sibilla.
F. Salomonsen (1934, p. 210) a séparé de sibilla une nouvelle
forme qu'il décrivit sous le nom d’ Ankaratrae. Description : « ne
différant pas de S. t. sibilla (L.), là seule différence étant dans la
taille ». Le critère indiqué était la longueur d’aile :
S. t. sibilla : 64-71 (67, 31) ; ÇÇ 63-67 (65, 35 )mm.
S. t. ankaratrae : $<$ 73-76 (74, 44) ; ÇÇ 73-74 (73, 40) mm.
Distribution : « Le centre de distribution se trouve dans les Mon-
tagnes d’Ankaratra et la plus grande partie du matériel vient de
Manjakatompo, sur le versant Nord-Est de ces montagnes ».
L’étude d’un matériel récemment collecté m’amène : 1° à pré-
ciser les limites de taille de la sous-espèce en question ; 2° à décrire
une sous-espèce nouvelle du Mont Tsaratanana (massif montagneux
du Nord de l’île).
1° Dans la zone de distribution de la forme Ankaratrae, j’ai
capturé, en tout, trois exemplaires ; l’un d’eux a même été capturé
à Manjakatompo, dans la même localité que le type de cette sous-
espèce. Or les longueurs d’aile de ces trois exemplaires ne sont pas
comprises entre les limites indiquées pour celle-ci par son auteur :
ad. (gonades très développées), de Tananarive (ait. 1.300 m.) —
25 octobre 1945, aile : 69 mm.
(J (gonades peu développées), de Tananarive, 25 juin 1945, aile :
68,5 mm.
$ ad. (gonades très développées), de Manjakatompo (ait. 1.600 m.),
15 septembre 1948, aile : 70 mm.
Cette constatation m’a amené à étudier tous les Saxicola torquata
de Madagascar qui étaient à ma disposition (collection du Muséum
de Paris : 32 spécimens ; ma collection : 11).
La conclusion de cette étude est la suivante :
Il existe bien, comme l’a montré Salomonsen, sur les hauts-pla-
teaux et dans la partie centrale de la province occidentale, une
forme de plus grande taille que celle qui habite le reste del’île. Mais
la limite ouest de l’aire de distribution de cette forme est difficile à
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 6, 1950. 48
706 —
préciser, car il y a chevauchement avec l’aire occupée par la sous-
espèce sibilla (un exemplaire, capturé à Bokarano, dans la région du
Cap Saint-André, à 20 km. de la mer, est un Ankaratrae : aile =
73 mm.). Cependant, les limites indiquées pour la longueur d’aile de
cette population de grande taille semblent devoir être élargies vers
le bas, au moins pour les (les n’ont pas pu être examinées en
nombre suffisant) : 68-76 mm. (71,5). Comme Salomonsen, je n’ai
pas trouvé d’autre caractère que la taille qui puisse différencier
Ankaratrae de sibilla.
2° En octobre 1948, visitant la partie Nord du massif de Tsarata-
nana, j’étais frappé par la coloration mélanique des Saxicola tor-
quata observés ; c’était très visible à l’œil nu.
Deux furent collectés à l’altitude de 1.000 m. ; ils furent
mesurés et étudiés sommairement au moment de la mise en peau ;
malheureusement l’un d’eux fut perdu accidentellement le lende-
main.
En novembre 1949, M. R. Pauli an, Sous-Directeur de l’Institut
de la Recherche Scientifique à Madagascar, fit l’ascension du Tsara-
tanana par la face Sud. A son retour, il m’envoya pour étude les
oiseaux qu’il avait collectés ; parmi eux, se trouvaient 3 et
1 Ç de Saxicola torquata présentant les mêmes caractères de méla-
nisme que les sujets observés et collectés dans le Nord du massif.
Cette population du massif de Tsaratanana constitue une forme
bien différenciée, décrite ci-dessous :
Saxicola torquata Tsaratananae suhsp. nov.
Type : 16-18 octobre 1949 ; Mont Tsratanana (Nord de Madagascar),
altitude 2.200 m. ; lieu dit : Andiladé. Broussailles éricoïdes. — - R. Pau-
lian collect. — N° de l’I. R. S. M. : 9.
Type $ : mêmes lieu et date que le type <J. — R. Paulian collect. —
N» de PI. R. S. M. : 12.
Ces types ont été donnés par M. R. Paulian au Muséum National
d’Histoire Naturelle de Paris.
d — Face supérieure noire ; une tache blanche sur les côtés du cou ;
menton et gorge noirs ; sur le haut de la poitrine, les plumes noires ont
une bordure brun-roux peu importante qui fait, sous la gorge noire, un
croissant de coloration mélangée noir et brun-roux ; poitrine et flancs
blancs, très marqués de noir, ces marques noires étant dues à la base noire
des plumes qui est très apparente ; abdomen et sous-caudales blancs
marqués de noir ; il n’y a guère que sur le milieu de l’abdomen qu’on
trouve une petite plage de blanc pur. Remiges primaires brun noir ;
secondaires brun noir, la base du vexille externe des plus proximales
étant blanche et formant la tache blanche de l’aile avec un certain nombre
— 707 —
(le couvertures qui sont toutes blanches ou marquées de blanc ; axillaires
noires, au tiers distal blanc ; tectrices brun-noir.
Diffère de sibilla $ :
— par les supra-caudales qui sont noires (et non blanches) ;
— par la tache blanche de l’aile, qui est un peu plus petite ;
— par la réduction de la plage châtain sous la tache noire de la
gorge (le châtain ne forme plus qu’une bordure indécise et discon-
tinue) ;
— par les marques noires sur la poitrine, les flancs, l’abdomen,
les sous-caudales, marques qui n’existent pas chez sibilla (l’extré-
mité blanche des plumes de ces parties étant, dans cette dernière
race, de dimensions suffisantes pour cacher la base noire) ;
— par les axillaires qui sont noires sur les 2/3 proximaux alors
que, chez sibilla, elles sont presque entièrement blanches 1.
$ Face supérieure brun très sombre, la plupart des plumes portant une
bordure brun fauve ; lores mêlés de fauve et de brun noir, sourcil fauve
mêlé de brun noir ; traces d’une tâche grisâtre sur les côtés du cou. Menton
fauve pâle ; gorge noire aux plumes terminées de fauve ; haut de la poi-
trine roux pâle ; abdomen et flancs fauve plus ou moins roussâtre, la base
noire des plumes étant très apparente ; sous-caudales fauve roussâtre à.
large base noire.
Rémiges primaires et secondaires brun noir, légèrement bordées de
roussâtre, la base du vexille interne des secondaires les plus proximales
étant blanche et formant la tache blanche de l’aile avec un certain nombre
de couvertures, qui sont toutes blanches ou marquées de blanc ; rectrices
brun sombre.
Diffère de sibilla $ :
— par la face supérieure plus sombre ;
— par les supra-caudales qui n’ont pas de blanc ;
— par la tache blanche de l’aile qui est un peu plus petite -
— par la gorge noirâtre ;
— par les marques noires apparentes sur le ventre et les flancs ;
— par les axillaires à large base grise.
En résumé, pour la coloration, on peut noter chez Tsaratananae,
par rapport à sibilla, une mélanisation nette et générale. Il semble
que la nouvelle forme soit la plus mélanique de toutes les formes
décrites de Saxicola torquata.
1. Saxicola torquata sibilla (L.) est réputé avoir les axillaires presque entièrement
blanches : « subalaribus albis » Linné, 1766 ; « Almost pure white axillaries » Col. Mei-
nertzhagen, 1922.
11 y a lieu de noter que, dans les collections du Muséum de Paris, nous avons vu, à
côté de spécimens de sibilla aux axillaires toutes blanches, quelques spécimens, indis-
cutablement sibilla, dont les axillaires avaient de larges bases gris-noir, n’atteignant
pas toutefois les 2/3 de la plume comme chez Tsaratananae.
— 708 —
Mesures de l’aile : 5 (Massif de Tsaratanana — 2 à l'altitude
de 1.000 m., 3 à l’altitude de 2.200 m. ; les mensurations des trois
derniers sont soulignées, celles du type étant soulignées deux fois) :
67 — 67 — 66,5 — 66,5 — 69,5 mm. ;
9 Type : 63 mm.
Ces mesures sont donc les mêmes que pour la sous-espèce typique :
il n’y a pas de différence de taille entre Tsaratananae et sibilla.
Distribution : Massif du Tsaratanana à partir de l’altitude 500 m.
environ.
Nous donnons à cette sous-espèce le nom du massif montagneux
qu’elle habite (ce massif est situé dans le Nord de Madagascar ;
son sommet, à 2.800 m., est le point culminant de l’île).
L’espèce Saxicola lorquata semble donc bien représentée à Mada-
gascar par trois populations différenciées (avec tous les intermé-
diaires possibles, bien entendu, dans les zones où ces populations
sont en contact) :
• — la sous-espèce sibilla, occupant toute l’île (sauf les domaines
des deux sous-espèces suivantes) ; commune dans l’Est, surtout sur
les hauts-plateaux, plus rare dans l’Ouest et le Sud-Ouest ;
- — la sous-espèce Ankaratrae, occupant le massif d’Ankaratra et
s’étendant dans la partie centrale de la savane de l’Ouest, peut-être
jusqu’à la mer ;
— la sous-espèce Tsaratananae, occupant le massif de Tsarata-
nana.
Il semble que deux formes de montagne se soient différenciées
de la sous-espèce originelle, tout à fait indépendamment l’une de
l’autre : celle du massif montagneux du Nord par mélanisation,
celle du massif montagneux du centre par augmentation de la
taille.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux ) du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
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anglo-américaine à Madagascar ». L’Oiseau, 1932, pp. 1-96.
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East & from Tropical East Africa ». The Ibis, 1922, (Saxicola lorquata,
pp. 20-29).
Milne-Edwahds (A.) et Grandidier (A.). (1882-1885). Histoire physique,
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Salomonsen (F.) (1934). « On a hitherto unknown Fauna of montane Birds
in Central Madagascar ». Noviiates Zooligicae, vol. XXXIX,
pp. 107-215.
— 709 —
Sur la répartition du genre Paragaleus
dans l'Océan atlantique.
Par Paul Budker.
Le type de ce genre a été capturé à Hann, près de Dakar, en 1934,
et j’en ai donné la description en 1935, le signalant comme une
forme rare.
Or, avec le développement de la pêche des Squales sur la Côte
Occidentale d’Afrique, il est apparu que ce Paragaleus Gruveli était
au contraire une espèce banale qui échappait aux grandes mailles
des filets à Requins en raison de sa petite taille, mais que l’on cap-
turait assez souvent à la ligne, sans que les pêcheurs le distinguent
des autres Requins locaux. J. Cadenat (1946) a publié à ce propos
une première mise au point très précise, dans laquelle il fait observer
que tous les exemplaires de Paragaleus examinés par lui sont plus
petits que le type. Celui-ci (une Ç de 1 m. 38 de longueur totale,
1 m. 02 sans la caudale) avait été capturé dans des fdets à requins
normaux — circonstance due certainement au fait qu’il s’agissait
d’un individu de taille sensiblement supérieure à la moyenne. Dans
une seconde note (1950) M. Cadenat apporte de nouveaux détails
sur P. Gruveli, en particulier sur la période de reproduction qui,
dans la région de Dakar, se situe en juillet-août. Les fœtus à terme
apparaissent en mai-juin. Sur plus de 200 individus étudiés, aucun
n’atteignait la taille du type.
Au cours de la mission qu’il a effectuée, de 1947 à 1949, en Afrique
Equatoriale Française, Ch. Roux 1 m’a signalé qu’il avait constaté
la présence de P. Gruveli sur toute la côte du Gabon et du Moyen-
Congo, entre Libreville et Pointe-Noire. Dans les collections rap-
portées de ce voyage figuraient 4 fœtus de Squales que Ch. Roux
a bien voulu me confier pour détermination et étude.
Ces spécimens proviennent d’une femelle capturée au chalut, au
large de Pointe-Noire, par 30 mètres de fond, le 8 novembre 1948
(Température de l’eau : 24° — Salinité : 36).
Ils étaient, lorsqu’ils m’ont été remis, encore inclus dans les
poches utérines ; deux fœtus dans chaque utérus, et répartis de la
façon suivante :
1. Actuellement Chef du Service de biologie marine de l’Institut d’Etudes Centra-
fricaines, à Pointe-Noire.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 6, 1950.
— 710
Utérus I — S — 433 mm., Ç = 432 mm.
Utérus II — $ = 423 mm, Ç = 433 mm.
Ce sont des fœtus à terme, dont la mise bas apparaît comme
imminente, et leur identité ne fait aucun doute : ce sont des Para-
galeus Gruveli.
A c Paragaleuâ pactoraiis (Garman)
S s Paragalaus Gruveli - BudKer
Cette capture étend loin vers le Sud l’aire de répartition de cette
espèce, qui n’était jusqu’ici connue que des Côtes du Sénégal. Il est
infiniment probable que l’on pourrait la retrouver sur d’autres
points de la Côte d’Afrique.
D’autre part, dans leur magnifiques travail récemment paru,
Henry B. Bigelow et William C. Schroeder classent dans le genre
Paragaleus VHemigaleus pecloralis décrit par Garman en 1906.
Ce P. pectoralis ne se distingue du P. Gruveli que par la forme de la
711 —
bouche et du museau. On n’en connaît qu’un seul spécimen : le type
de Garman, en provenance d’un aquarium public connu sous le
nom d’Aquarial Gardens, et dont les bacs étaient approvisionnés en
poissons pêchés sur les Côtes de la Nouvelle- Angleterre (off the
coasts of Massuchusetts and Rhode Island — Garman). Dans une
correspondance particulière, Henry B. Bigelow m’a confirmé
qu’aucun autre exemplaire de Paragaleus pectoralis n’a jamais été
capturé sur les Côtes américaines de l’Océan Atlantique. Cet auteur
soupçonne qu’il peut s’agir d’un animal égaré, en provenance de la
Côte d’Afrique (« I cannot help suspecting that it may simply hâve
been a stray that had found its way across from Africa ») ou encore
que ce genre est représenté sur les Côtes Atlantiques américaines
sans avoir jusqu’ici attiré autrement l’attention. Et il conclut très
justement que, dans l’état actuel, la question est embarrassante
(« For the moment, it is puzzling »).
On ne sait rien sur la reproduction de P. pectoralis ; aucun
embryon n’a été décrit x. Par contre, grâce au fait que le type de
P. Gruveli est une femelle contenant 4 fœtus à terme, grâce aussi à
l’obligeance de M. J. Cadenat, qui a bien voulu récolter et me
remettre toute une série d’embryons à différents stades, on sait que
cette espèce est vivipare, qu’un placenta assure les relations entre
la mère et l’embryon, et que le cordon ombilical est du type à
appendiculata. Ces diverses notions ont déjà été exposées dans une
note préliminaire (Budker — 1949).
Laboratoire des Pêches et Productions Coloniales d'origine animale
du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
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Harvard Coll., XLVI, n° 11, 1906, p. 203.
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1949. — Roux (Charles), Compte-rendu sommaire d’une mission en
1 . Le type, une femelle de 651 mm. de longueur totale (n° 847, Harv. Mus. Comp.
Zool.), est certainement un spécimen très jeune et immature. M. J. Cadenat (1950)
fait remarquer que la plus faible taille observée pour une femelle portant des œufs
fécondés est de 832 mm. de longueur totale. Les quatre fœtus à terme provenant du
liolotype de P. Gruveli mesuraient 440 mm. ; 455 mm., 462 mm. et 470 mm.
Afrique Equatoriale Français^. Bull. Mus. Hist. Nat., 2e sér., t. XXI,
n° 5, 1949, pp. 500-503.
1949. — Budker (Paul). Note préliminaire sur le Placenta et le Cordon
Ombilical de trois Sélaciens vivipares de la Côte Occidentale d’Afrique.
XIIe Congrès International de Zoologie. Paris, 1949, pp. 337-338.
1950. — Cadenat (Jean). Notes sur Paragaleus Gruveli Budker. Bull.
Inst. Fr. Afr. Noire, t. XII, n° 2, avril 1950, pp. 412-417.
— 713 —
Définition et nomenclaturedes morphes pleurogrammiqves
DES CYNOGLOSSIDAE. — REVISION DE QU ATRE ESPÈCES DU GENRE
Cynoglossus.
Par Paul Chabanaud.
Après que la certitude me fut acquise delà variabilité individuelle
du nombre des lignes latérales, chez les Cynoglossidae de la sous-
famille des Cynoglossinae [1, p. 60-63] x, j’ai proposé la dénomination
de morphe pleur ogrammique, pour désigner chaque goupe d’individus
qui, au sein d’une même espèce, ^se montrent en possession de la même
formule pleurogrammique, c’est-à-dire du même nombre de lignes
latérales sur chacune des deux faces du corps. Si, eu égard au nombre
de leurs lignes latérales, la plupart des espèces font preuve d’une
constance morphologique qui semble absolue, il s’en faut cependant
que pareille constance soit générale, car, dans la mesure où s’enrichit
quotidiennement la quantité des spécimens étudiés, la liste ne cesse
de s’allonger des espèces dont chacune comporte 2 ou même 3 mor-
phes pleurogrammiques différentes. De telles espèces pleurogram-
miquement polymorphes existent aussi bien dans l’un comme dans
l’autre des 2 genres Cynoglossus Hamilton (Buchanan) et Parapla-
gusia Bleeker, genres qui sont les seuls dont se compose actuellement
la sous-famille des Cynoglossinae.
Qu’ils appartiennent à la région céphalique ou à la région abdomi-
no-Caudale (ces derniers seuls devant être désignés par le terme lignes
latérales ), tous les organes sensoriels tégumentaires des Cynoglos-
sidae sont constitués par des canaux épidermiques ; aussi, du point
de vue où nous nous plaçons ici, n’avons-nous à envisager qu’une
seule alternative : ces canaux existent ou n’existent pas. Il convient
donc de rejeter comme manifestement erronée l’assertion formulée
par divers auteurs, suivant laquelle certaines espèces posséderaient
une ligne synaxonale nadirale « plus ou moins distincte ». Cette
erreur résulte évidemment d’un examen trop superficiel, pratiqué à
1. Ce travail est entaché d’une erreur dont la rectification s’impose. Il y est dit, en
effet (p. 62, début du 2e paragraphe), qu’aucun os du neuroerâne ne contient de canaux
sensoriels. Cette assertion erronée résulte d’une confusion entre les canaux sensoriels
céphaliques profonds (canaux « muqueux ») et les canaux superficiels qui, situés dans
l’épaisseur du revêtement dermique, sont couramment dénommés lignes latérales ou
sensorielles. Or ces deux catégories de canaux coexistent chez les Cynoglossidae Cyno-
glossinae et une partie importante des canaux céphaliques profonds est incluse dans
divers os crâniens, entre autres les frontaux. Cette question sera élucidée au cours
d’un travail en préparation.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 6, 1950.
714 —
l’œil nu ou à l’aide d’appareils d’optique d’une insuffisance notoire.
Soit parce que le septum conjonctif synaxonal (septum horizontal
[Emelianov]) se rétracte après la mort, soit plutôt parce que la
musculature se gonfle en s’imbibant du liquide conservateur, la
face nadirale se creuse d’une dépression longitudinale, située au
niveau de l’axe rhachidien ; tant et si bien que, lorsqu’il s’agit d’une
espèce dépourvue de lignes latérales nadirales, cette dépression peut
donner, à première vue, l’illusion de la présence d’une ligne synaxonale,
imparfaitement constituée. Il suffit cependant d’un examen quelque
peu minutieux pour acquérir la certitude de la présence ou de
l’absence d’un canal épidermique, courant à ce niveau.
Même lorsqu’elle se fait sporadique, chez une espèce donnée, la
morphe pleurogrammique différente de la morphe typique ne cons-
titue pas une monstruosité ; elle n’acquiert cependant pas la valeur
d’une sous-espèce ; ce n’est qu’un état individuel, dont la morpho-
logie particulière du groupe qui nous occupe peut expliquer la
diversité. Ajoutons à cela que les lignes latérales zénithales, autres
que la synaxonale, sont fréquemment incomplètes (l’état rudimen-
taire de la ligne epaxonale nadirale reste encore sans exemple, ainsi
que l’état rudimentaire de la ligne synaxonale zénithale ou nadirale) ;
en pareil cas, la règle s’impose de considérer toute ligne latérale
comme présente, lorsque le canal existe, quelle que soit sa brièveté.
Si, chez certaines espèces, la formule pleurogrammique varie
individuellement, en toute indépendance de l’habitat, si, en d’autres
termes, dans un lot de représentants d’une même espèce, capturés
dans une même localité, les uns appartiennent à la morphe pleuro-
grammique typique et les autres à une ou plusieurs morphes pleuro-
grammiques différentes, toutes choses égales d’ailleurs, il n’en est
pas moins vrai que, chez d’autres espèces, la formule pleurogrammique
varie en fonct on de la localisation géographique des individus. Au
surplus, les deux phénomènes peuvent se superposer au sein d’une
même espèce. Quelques exemples de ees variations seront passés
en revue dans la suite de ce travail.
Comme, en dépit de sa variabilité individuelle, la formule pleuro-
grammique s’avère d’un grand secours, en vue de la caractérisa-
tion des espèces, comme, d’autre part, le déterminisme de ces varia-
tions particulières ne saurait être élucidé qu’à la faveur d’une accumu-
lation de données biogéographiques, force est de mentionner ces
variations morphologiques dans toute description ou citation des
espèces. Or la satisfaction de cette nécessité pose un problème ardu :
celui de la nomenclature systématique des morphes pleurogram-
iniques.
Après avoir fait usage, dans la courte série des travaux mentionnés
à la fin du présent mémoire, d’un sytème qui consiste en la désigna-
tion de chaque morphe pleurogrammique par un nom spécial,
715
surajouté au nom de l’espèce (mais précédé de la lettre m, afin de le
distinguer du vocable représentatif de la sous-espèce), je me suis
rendu compte de l’excessive complication qu’entraînerait une telle
nomenclature et, par conséquent, de son inapplicabilité. Si, en effet,
l’espèce s’avère subdivisible en morphes pleurogrammiques, rien
n’empêche qu’il en soit de même pour les sous-espèces et, en pareil
cas, la nomenclature se composerait d’une série de termes pouvant
s’élever à 5 ; à savoir : 1° le nom du genre ; 2° le nom du sous-
genre ; 3° le nom de l’espèce ; 4° le nom de la sous-espèce ; 5° le
nom de la morphe pleurogrammique. La morphe pleurogrammique
étant un concept nouvellement introduit dans la Science, rien
d’étonnant que la création s’impose d’un mode inédit de l’expres-
sion de ce concept dans la nomenclature systématique. Je propo-
serai donc le système suivant, qui me paraît être le plus simple
possible, bien que répondant à toutes les exigences.
Ce nouveau système s’inspire de celui dont la chimie fait couram-
ment usage. 11 consiste en une formule arithmétique, composée de
2 chiffres réunis par un trait d’union ; le premier chiffre représente
le nombre des lignes latérales zénithales ; le second, le nombre
des lignes latérales nadirales. Cette formule accompagnera en
toute circonstance le nom des espèces dont la formule pleuro-
grammique est tenue pour absolument constante ou, en d’autres
termes, le nom des espèces pleurogrammatiquement monotypiques.
En ce qui concerne les espèces comportant 2 morphes pleurogram-
rniques ou davantage, leur citation ne comprendra pas la formule
en question, mais, lors de leur description ou dans une liste quel-
conque, chaque morphe pleurogrammique sera désignée par la répé-
tition du nom de l’espèce, accompagné cette fois de la formule
pleurogrammique. Le cas échéant, cette règle s’appliquera aux sous-
espèces. Quant à la liste synonymique, elle figurera à sa place habi-
tuelle, mais, selon le cas, immédiatement après le nom des espèces
pleurogrammiquement monotypiques ou après celui de chaque
morphe pleurogrammique. Il en sera de même pour les sous-espèces.
Aussi bien que l’espèce et que la sous-espèce, chaque morphe pleuro-
grammique doit être pourvue d’un holotype en collection. Voici
quelques exemples.
Cynoglossus (Cynoglossus) senegalensis (Kaup).
Cynoglossus (Cynoglossus) senegalensis 2-1 (Kaup).
Cynoglossus senegalensis. Kaup 1858, Arch. Naturg., 24, p. 108. — Fowler
1936, Bull. Amer. Mus. Nat. Hist., 70, pp. 527 et 1261.
Cynoglossus goreensis. Steindachner 1882, Denkschr. Akad. Wiss. Wien,
45, p. 12, tab. 1, efï. 2.
716
Cynoglossus guineensis. Osorio 1915, Mem. Mus. Bocage, 1, p. 104, efï. 2.
— Fowler 1936, op. cit., p. 1262.
Cynoglossus senegalensis senegalensis. Chabanaud 1949, Bull. Mus. Nat.
Hist. Nat., (2) 21, p. 204. — Id. 1950, ibid., p. 519.
Cynoglossus (Cynoglossus) senegalensis 3-1.
Cynoglossus canariensis. Steikdachker 1882, Denkschr. Akad. Wiss.
Wien, 45, p. 13, tab. 2, efï. 2. — ; Fowler 1936, op. cit., p. 256. — Cha-
banaud 1949, op. cit., p. 203.
Cynoglossus senegalensis simulator. Chabanaud 1949, op. cit., p. 205.
Cynoglossus senegalensis canariensis. Chabanaud 1950, Bull. Mus. Nat.
Hist. Nat., (2) 21, p. 519.
Cynoglossus (Cynoglossus i senegalensis 2-0.
Cynoglossus senegalensis brotvni. Chabanaud 1949, op. cit., p. 204. — Id.
1950, ibid., p. 519.
Cynoglossus (Cynoglossus! lagoensis Regan.
Cynoglossus (Cynoglossus) lagoensis 3-1 Regan.
Cynoglossus lagoensis. Regan 1915, Ann. Mag. Nat. Hist., (8) 15, p. 129.
- — Fowler 1936, Bull. Amer. Mus. Nat. Hist., 70, p. 526. — Chaba-
naud 1949, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., (2) 21, p. 207.
Cynoglossus lagoensis lagoensis. Chabanaud 1950, ibid., p. 520.
Cynoglossus (Cynoglossus) lagoensis 2-1.
Cynoglossus monodi. Chabanaud 1949, op. cit., p. 65.
Cynoglossus lagoensis monodi. Chabanaud 1950, ibid., p. 520.
Cynoglossus (Cynoglossus) kopsi (Bleeker).
Cynoglossus (Cynoglossus) kopsi 3-0 (Bleeker).
Plagusia kopsii. Bleeker 1851, Nat. Tijdschr. Ned. Indie, 2, p. 494.
— Id., 1852 Verh, Bat. Gen., 24, Fleuron, p. 31. — Id., 1854, ibid., 7r
p. 99.
Arelia kopsi. Bleeker 1859, Act. Soc. Scient. Indes Néerl., Enum. sp.
Pisc. arch. Ind., p. 184.
Cynoglossus kopsii. Günther 1862, Cat. Br. Mus., 4, p. 493.
Cynoglossus kopsi. Bleeker 1866, Atlas Ichth., 6, p. 31, tab. 241, efï. 3.
— Weber (M.) et Beaufort (L. F. de) 1929, Fish. Indo-Austr. Archip.,
5, pp. 187 et 189.
Cynoglossus kopsi m. kopsi. Chabanaud 1950, Ann. Mag. Nat. Hist. (sous
presse).
Cynoglossus (Cynoglossus) kopsi 2-0.
Cynoglossus kopsi m. diagramma. Chabanaud 1950, Ann. Mag. Nat. Hist.
(sous presse).
(A suivre).
Laboratoire des Pêches et Productions coloniales d’origine animale du Muséum.
— 717
Sur la systématique des Solifuges.
Par Jean-B. Panouse.
De 1932 à 1934 a paru dans le Bronri s Klassen und Ordungen des
Tierreichs, le volume relatif aux Solifuges. C’est au Professeur Roe-
wer de Brehm que nous devons ce très important travail de 637 pages
avec de nombreuses figures et on pouvait penser que cette révision
avec des clés et des diagnoses allant jusqu’aux espèces allait servir
de base à la systématique du groupe pendant de nombreuses années.
Roewer, dans beaucoup de familles, s’est servi presque unique-
ment des caractères de spinulation des tarses pour établir des coupes
génériques et subgénériques : il affirme à plusieurs reprises que cette
spinulation est extrêmement constante et permet de donner des
formules tarsales bien nettes pour chaque genre. Ainsi ses tableaux
dichotomiques se réduisent-ils parfois, à de simples tables de formules
d’allure presque mathématique (cf. par exemple : genres de Rhago-
didae, p. 268 et genres de Solpuginae, p. 420-421). Roewer étaie ses
affirmations sur l’étude d’un très riche matériel provenant de pres-
que tous les grands Muséums d’Europe et d’un certain nombre
d’autres sources. 11 a pu ainsi examiner un très grand nombre de
spécimens représentant beaucoup de genres : ses conclusions en ce
qui regarde la systématique semblent donc très valables et il a
augmenté la littérature d’un nombre très élevé de noms génériques :
21 (sur 22 genres en tout) (chez les Rha godidae, 29 (sur 34) chez
les Solpugidae). Cette fragmentation évite bien les inconvénients des
« grands » genres, mais elle a l’inconvénient de séparer des formes
voisines en se basant sur des caractères très spéciaux et qui n’ont,
peut-être, pas une importance capitale.
Fait plus grave, les spécialistes rencontrèrent bientôt de réelles
difficultés à classer les spécimens rencontrés et furent aussi amenés
à émettre des doutes sur la constance même des caractères utilisés
par Roewer.
Lorsque je commençai, en juillet 1950, à déterminer au Labora-
toire de Zoologie (Vers et Crustacés) du Muséum d’ Histoire naturelle
de Paris, les Solifuges provenant de mes récoltes marocaines,
M. le Professeur L. Fage et mon collègue Max Vachon me pré-
vinrent des difficultés qui m’attendaient. J’avoue que, malgré ma
confiance dans leur expérience, je ne croyais pas trouver autant de
problèmes à résoudre.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 6, 1950.
Fig. 1. Tarse anormal (2/2.1/0)de la troisième patte gauche chez un Oparbella flaves-
cens (Koch) (n° 8422, Muséum de Paris).
Fig. 2. — Quatrième patte normale d ’Oparbona simoni Roewer (tarse et métatarse).
Fig. 3. — Extrémités des troisièmes pattes chez un mâle d ’Oparbona simoni Roewer :
tarse et métatarse anormaux gauches (a), anormaux droits (â).
Fig. 4. — Chélicère et flagelle : a et b, chez deux mâles d ’Oparbona simoni Roewer des
collections du Muséum ; c, chez le mâle d 'Oparbella flavescens, d’après Roewer
(légèrement modifié, loc. cit., fîg. 306 B).
719 —
A Rabat, dans une étude préalable du matériel recueilli j’en étais
arrivé à la conclusion que certains spécimens récoltés ne rentraient
dans aucun des genres de Roeweh et — si l’on adoptait les vues de
ce dernier — devaient constituer autant de genres nouveaux. Cela
paraissait pourtant bien extraordinaire. J’en conclus que la seule
manière de trancher ces identités douteuses était de comparer mes
spécimens marocains à ceux des collections du Muséum de Paris :
le travail devait être facilité par le fait que Roewer lui-même dit
avoir utilisé ces matériaux dans son travail. J’ai pu constater
effectivement que les flacons contenaient des étiquettes de déter-
mination signées par l’auteur allemand.
Mais avant de confronter ces échantillons déterminés aux individus
marocains, j’eus l’idée de les comparer aux descriptions de Roewer.
Afin de limiter mon travail je choisis les espèces de Solpuginae
des deux genres (créées par Roewer) Oparbella et Oparbona : ce
groupe est bien représenté dans les collections du Muséum et pour
moi il avait un intérêt particulier du fait de son origine nord-afri-
caine.
D’après Roewer, les deux genres ne se distinguent que par leurs
formules tarsales. Celles-ci indiquent le nombre de spinules portées
sur la face ventrale des articles 2-3-4 des deuxième et troisième tarses
et des articles 2 à 7 du quatrième tarse. En séparant le nombre
d’épines portées par chaque article d’un trait oblique, on arrive à
des formules du type :
2/1/2 2/1/2 2/2/0/2/0/2
Le chiffre 2 indique que les épines existent à gauche et à droite,
sur le même article ; 1, qu’elles existent à gauche ou à droite ; 0,
qu elles manquent complètement. Lorsque le même article porte
plusieurs épines du même côté (ex. 2 à droite et 1 à gauche) on l’in-
dique de la manière suivante : / 2.1/. Avec ces conventions, on peut
représenter les formules tarsales des 2 genres étudiés de la manière
suivante :
Oparbella 2/1/2 2/1/2 2/2/0/2/0/2
Oparbona 2/1/2 2/1/2 2/2/1/2/0/2
J’avais d’abord eu l’intention de donner dans ce travail les
formules tarsales de tous les spécimens examinés, avec indication
détaillée des étiquettes qui accompagnaient les flacons. A la réflexion
il m’est apparu que cela alourdirait considérablement cette note,
sans présenter un intérêt bien évident. Je me contenterai donc
d’exposer les conclusions auxquelles m’a conduit cette étude, en
signalant le cas échéant les anomalies que j’ai pu rencontrer.
— 720 —
Genre OPARBELLA :
Oparbella est représenté dans les collections du Muséum par les
espèces suivantes 1 :
O flavescens (Koch) 1842 9 ^7$
O aciculata (Simon) 1879 9 4 Ç 2 pull.
O. werneri (Birula) 1914 2 $ 1 Ç
Il n’existe là aucun représentant de O. quedenfeldti (Kraepelin)
1896 et O. bicolor (Roewer) 1934.
O. werneri :
Je passerai rapidement sur cette espèce, les 3 individus examinés
répondant à la formule assignée au genre par Roewer. Je relèverai
cependant une erreur du Professeur allemand en ce qui concerne le
nomen nudum attribué par E. Simon à cette espèce : c’est Iienoni
qu’il faut lire et non Henoui, comme l’a fait Roewer.
O. flavescens :
Sur les 16 individus examinés, 8 possèdent la formule attribuée
par Roewer au genre Oparbella (2/1/2 ; 2/1/2 ; 2/2/0/2/0/2) et 8,
en diffèrent par un point ou un autre. Ce sont notamment les qua-
trièmes pattes qui se montrent les plus variables : on observe 2/2/1/2/
1/2, 2/2/0/2/1/2, 2/2/0/2/0/1 et même 2/2/1/2/0/2 (formule d’Opar-
bona, chez une femelle dont les autres pattes manquent). Mais la
variation atteint aussi les deux premières paires où, au lieu de 2/1/2,
on observe 2/0/1, 2/1/1 et faits plus intéressants 2/2. 1/0 à la patte 3
et 2/2/2. 1/0. La formule 2/2. 1/0 (fig. 1) montre un caractère impor-
tant. Le nombre d’articles est bien de 3, et le nombre total d’épines (5)
est bien normal. Leur répartition même est correcte (2 du côté posté-
rieur, 3 du côté antérieur), mais il semble que l’articulation tarsale
séparant l’article distal et le pénultième se soit faite distalement
par rapport aux 2 dernières épines, au lieu de les isoler sur le dernier
article. Autre fait important : ce caractère existe à la patte gauche
seulement, la droite étant normale.
L’autre formule anormale (2/2/2. 1/0) affecte également la patte 3
et est également unilatérale. Mais ici apparaît une autre origine
probable. En examinant les épines portées par l'article 2, on s’aper-
çoit qu’elles sont nettement moins fortes que les autres. Elles res-
semblent beaucoup à celles du métatarse (= basitarse de Vachon) ;
et je crois qu’on peut considérer cet article basal comme résultant
d’une division supplémentaire anormale de ce métatarse. Quant à
l’extrémité distale de ce tarse, elle présenterait la même anomalie
que précédemment.
1. Les exemplaires conservés au Muséum de Paris sont, souvent, en assez mauvais
état et de nombreuses pattes manquent ou se retrouvent séparées et mélangées au
fond des tubes.
— 721 —
Ainsi 50 % des individus examinés par Roewer, diffèrent par un
caractère ou un autre de la diagnose donnée par cet auteur et cette
proportion est minimum car l’examen du tableau montre que
beaucoup de pattes manquent chez les individus considérés comme
normaux : on aurait pu peut-être trouver pour elles aussi des diffé-
rences.
O. aciculata :
Ici la proportion de formules aberrantes est plus faible. Sur
13 individus adultes, seuls 2 sont anormaux avec des spinulations
du deuxième tarse 2. 1/2/1. 1 et 2/2/1/2/1.
Dans le premier cas il y a sans doute subdivision supplémentaire
du métatarse et division anormale du tarse, les plans des articula-
tions devenant obliques au lieu de rester perpendiculaires à l’axe de
l’appendice. Le métatarse s’est aussi divisé dans le deuxième cas,
mais par contre le dernier article du tarse semble en réalité corres-
pondre à deux articles fusionnés... Je ne puis affirmer que la dernière
épine ne soit pas en réalité une soie plus grosse que les autres, à
allure spiniforme : elle est en tout cas bien visible. Enfin l’un des
2 exemplaires anormaux a une épine supplémentaire sur le pénul-
tième article de p4.
Genre OPARBONA :
Le genre monospécifique Oparbona diffère uniquement d ’Oparbella
par une épine supplémentaire au troisième article du tarse de la
quatrième patte (2/2/1/2/0/2 au lieu de 2/2/0/2/0/2).
J’ai examiné ce caractère chez les 15 spécimens (5 <$, 7 Ç, 3 pull.)'
(P Oparbona Simoni présents dans les collections du Muséum : il
m’est impossible d’affirmer que ce sont les spécimens sur lesquels
Roewer a basé sa diagnose d 'Oparbona. En effet dans son travail
(p. 484), il cite O. Simoni d’ « Algier » (Mescheriah) ». Le tube déposé
au Muséum renferme une étiquette de la main de E. Simon : « Sol-
puga flavescens C. Koch, Algérie méridionale 1449 », et deux autres
de la main de Roewer : « Mus. Paris, Oparbona simoni n. g. »,
« Tunis, Roewer dét. 1932, n° 9157 ». Ces deux étiquettes de Roewer
proviennent peut-être d’une seule coupée en deux d’un coup de
ciseau : il est difficile d’être affirmatif sur ce point.
Quoi qu’il en soit, sur les 15 spécimens, 5 présentent des anomalies
uni- ou bilatérales qui devraient les faire placer en dehors du genre
Oparbona. Même en supposant que les formules aberrantes unilaté-
rales sont des accidents, il reste 3 cas pour lesquels on devrait créer
2 genres nouveaux si l’on respectait les principes suivis par Roewer
dans sa classification !
Ici encore un cas (fig. 3) montre que le plan de séparation des
articles peut accidentellement se trouver oblique d’où résulte une
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 6, 1950. 49
— 722 —
distribution anormale des épines (2/1. 2/1). D’autre part on constate
la tendance, observée chez deux individus, à l’augmentation du
nombre d’épines au pénultième article du tarse de p2 et surtout p3,
ce qui est un caractère du groupe Oparba-Oparbica (fig. 3 a).
Il faut, en ce qui concerne les espèces Oparbella flavescens et Opar-
bona simoni, faire enfin une remarque importante : ces deux formes
ne peuvent être distinguées que par leur formule tarsale. Il est en
effet impossible de trouver un autre caractère distinctif. Roewer
lui-même dans son travail renvoie aux mêmes figures pour les chéli-
cères (figure 306 B) le flagelle (fig. 306 : B,!^) les soies du bulbe
oculaire (figure 287 a-f), le deiitosternum (fig. 33) et le rostre (fig. 40),
la spinulation dorsale des métatarses 2 et 3 (fig. 306 A : d1 à d.),
les soies dorsales du premier article du deuxième tarse (fig. 306
A : b, à b,).
(Les numéros sont ceux du travail de Roewer.)
Je donne dans la figure 4 a et b les aspects de deux chélicères
d ’Oparbona simoni, dessinés sur des exemplaires du Muséum ainsi
que la reproduction, légèrement modifiée, de la figure 306 B de
Roewer (fig. 4 c).
Comme 50 % des individus A’ Oparbella flavescens et 33 % de ceux
A'Oparbona simoni que j’ai examinés après Roewer ne répondent
pas aux diagnoses de ce dernier, je crois nécessaire de mettre les
deux formes en synonymie de la première.
Conclusions :
La systématique des Solifuges a été basée par Roewer presque
uniquement sur la spinulation (coupures génériques) et le nombre
d’articles des tarses (familles). Or, ces deux caractères s’avèrent
variables, surtout le premier, à un point tel que cela condamne sans
appel leur utilisation exclusive.
Il convient donc de reprendre complètement le travail de Roewer
car il est infiniment probable que le cas des genrçs Oparbona, Opar-
bella n’est pas isolé. Il ne faut pas sous-estimer l’ampleur et les diffi-
cultés d’une telle tâche.
Mon collègue et ami Max Vachon a montré la voie à suivre dans
son récent travail sur les Scorpions d’Afrique du Nord. La première
chose à faire est l’étude du développement post-embryonnaire chez
un certain nombre de formes. On arrivera ainsi à déterminer quels
caractères sont définitifs, quels autres évoluent avec l’âge des
animaux. Peut-être aussi découvrira-t-on au cours de ces études de
nouveaux critères utilisables, bien que, semble-t-il, les chances de
ce côté soient minimes. Quoi qu’il en soit ce travail est urgent, car
s’il est bon de faire table rase de faits erronés, il est encore misux —
mais bien plus difficile ! — de construire une systématique solide et
naturelle.
Institut Scientifique chérifien , Rabat, Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 723 —
Trois nouvelles espèces françaises de Valgothrombium
(Acariens).
Par Marc André.
Valgothrombium ruscinense n. sp.
L’animal (Ç ovigère) mesure 940 p de long sur 510 p de large.
L’hystérosoma, largement ovale, possède des saillies humérales
peu développées ; il se rétrécit graduellement en arrière pour se
terminer par une extrémité largement arrondie.
La pilosité recouvrant la face dorsale est constituée de papilles
•claviformes (fig. 5), longues de 30 p, recouvertes sur toute leur sur-
face par des rangées longitudinales de très fines et courtes barbules.
Ces papilles ont un aspect subcylindrique sur presque toute leur
longueur mais on remarque, cependant, un très léger étranglement
vers la moitié de la hauteur ; elles se rétrécissent brusquement à la
base près du point d’insertion et sont subtronquées à leur extrémité
distale qui présente une très légère incision terminale. Quelques-unes
de ces papilles semblent lamelliformes avec leurs bords latéraux plus
ou moins recourbés ; il s’agit là, sans doute, d’organes qui se sont
vidés et aplatis au cours des manipulations.
Les pattes sont toutes plus courtes que le corps et atteignent
les dimensions respectives suivantes : I, 590 p ; II, 425 p ; III, 490 p ;
IV, 745 p.
Les tarses de la première paire (fig. 6) sont beaucoup plus gros que
ceux des trois autres paires ; ils ont un contour cordiforme, c’est-à-
dire larges à la base et aigus au sommet : leur longueur (130 p) ne
dépasse que de peu leur largeur (110 p). Le tibia, long de 100 p, est
beaucoup plus grêle.
L’armature des palpes (fig. 4) se compose, sur la face dorso-interne
du quatrième article, d’un peigne formé de 16 épines dont la première
(ongle accessoire) est beaucoup plus développée que les autres ; on
remarque également un groupe de 3 épines constituant un peigne
latéral interne. Sur la face externe de ce même article, près de l’in-
sertion de l’ongle terminal, se trouvent 3 longues soies lisses et, sur
le reste de l’article s’insèrent une dizaine de poils barbulés.
Cette espèce est voisine du Valgothrombium alpinum Willmann
(1940, Zool. Anz., CXXXI, p.253, fig. 3 et 4 a originaire d’Allemagne).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 6, 1950,
— 724 —
Les papilles recouvrant l’hystérosoma présentent une structure à peu
près semblable mais celles-ci, dans l’espèce allemande, sont un peu
plus longues (45 à 50 p) et ne présentent aucun étranglement vers
le milieu de leur longueur.
L’unique représentant de cette nouvelle espèce est une femelle
ovigère capturée par M. E. Angelier, le 20 mai 1950, parmi les
graviers sur le bord de la Ravaner, dans le massif des Albères
(Pyrénées-Orientales).
Valgothrombium barbuligerum n. sp.
L’idiosoma mesure 1730 p de long sur 1130 p de large.
L’hystérosoma est subovale avec saillies humérales peu mar-
Valgothrombium barbuligerum M. André.
Fig. 1. — Une des papilles recouvrant l’hystérosoma. — Fig. 2. Tibia et tarse de la
lre paire de pattes. — Fig. 3. Palpe droit (face interne).
quées ; il est très légèrement déprimé sur ses bords latéraux, à la
hauteur des pattes III, et largement arrondi à son extrémité posté-
rieure.
— 725 —
Les papilles recouvrant la face dorsale (fig. 1) sont de même struc-
ture que celles de l’espèce précédente (F. ruscinense) mais plus
longues (45 p), plus profondément et largement échancrées à leur
sommet et munies de très longues et fines barbules.
Les pattes, toutes plus courtes que le corps atteignent les dimen-
sions suivantes : I, 1330 [i; II, 800 p ; III, 920 p ; IV, 1300 p.
Aux pattes I, le tarse (fig. 2) a une longueur (300 p) égale à deux
fois et demie sa largeur (120 p) et à une fois et demie la taille du tibia
(200 p) ; il offre un contour amygdaliforme allongé.
Les palpes (fig. 3) sont longs et grêles. Le quatrième article est
armé, sur sa face dorso interne, d’un peigne composé de 12 épines
dont la première (ongle accessoire) est beaucoup plus développée
que les autres. Sur la face latérale interne s’insèrent 4 longues soies
spiniformes. Au côté externe on remarque quelques soies barbulées
ne présentant aucun caractère spécial.
Cette espèce présente de nombreuses affinités avec celle que nous
venons de décrire précédemment (F. ruscinense J ; elle s’en différencie
cependant par la forme et l’armature des palpes, la longueur des
barbules qui recouvrent les papilles dorsales et le développement
des tarses des pattes de la première paire. Elle est également voisine
de E. confusum Berl. dont elle se rapproche par la forme des palpes
et celle des tarses des pattes I.
Cet exemplaire a été recueilli en 1926, à Banyuls-sur-Mer (Pyré-
nées-Orientales) par M. A. Migot.
Valgothrombium dubium n. sp.
L’individu choisi comme type atteint 1190 p de long sur 810 p. de
large.
Le corps est de forme semblable à l’espèce précédente ; l’hystéro-
soma, largement ovale, présente des saillies humérales peu proémi-
nentes.
Les papilles recouvrant l’hystérosoma (fig. 8), longues de 45 p,
ont une structure identique à celles que l’on observe chez F. bar-
buligerum mais leur sommet est moins profondément incisé et les
barbules qui les recouvrent sont beaucoup moins développées.
Les pattes mesurent respectivement : I, 660 p ; II, 490 p ; III,
500 p ; IV, 620 p.
Les tarses de la première paire (fig. 9) sont ovales, environ deux
fois (2,27) plus longs (182 p) que larges (80 p). La longueur du tibia
ne dépasse pas 105 p.
Les palpes (fig. 7) sont relativement grêles ; le quatrième article
possède un peigne dorso-interne composé de 7 épines dont la pre-
— 726 —
mière, plus développée, constitue l’ongle accessoire. Les 5 épines
antérieures sont équidistantes mais la 5e est largement séparée de
la 6e qui forme avec la dernière (7e) un groupe de 2 épines. Sur la
face latéro-interne on observe deux longs poils glabres spiniformes.
Cet échantillon a été trouvé au milieu de l’humus dans la forêt
de Lyre (Eure) en août 1945. Un second individu a été récolté dans
Fig. 4-6. — Valgothrombium ruscinense M. André : 4, palpe gauche (face interne) ;
5, une des papilles recouvrant l’hystérosoma ; 6, tibia et tarse de la lre paire de
pattes.
F ig. 7-14, — Valgothrombium dubium M. André : 7, palpe gauche (face interne) ; 8, une
des papilles recouvrant l’hystérosoma ; 9, tibia et tarse de la lre paire de pattes ;
10, id. d’un autre individu adulte ; 11-14, id. de chacune des quatre nymphes.
la même région, sous une souche d e chêne pourrie, dans la forêt
de Conches (Eure) le 18 juillet 1945 .
Dans les mêmes localités nous avo ns pu recueillir quatre nymphes
appartenant incontestablement à cette même espèce mais présentant
727 —
toutefois quelques légères différences dues vraisemblablement à leur
stade de développement moins avancé.
Les papilles recouvrant la face dorsale du corps de ces nymphes
sont semblables à celles que l’on observe chez l’adulte ; leur dimension
est de 35 à 40 p.
Les tarses de la première paire de pattes (fig. 11, 12, 13, 14) sont
deux fois plus longs que larges ; les dimensions respectives, chez
chaque individu, sont les suivantes : 130 p X 70 p ; 135 p X 65 p ;
140 p x 70 p ; 130 p x 70 p.
Les palpes sont de même forme mais le peigne dorso-interne n’est (
constitué que de 4 à 5 épines au lieu de 7 chez les adultes.
Trois de ces nymphes ont été capturées dans la forêt de Conehes,
le 18 juillet 1945, dans l’humus recouvrant une souche de chêne
pourrie ; une quatrième a été trouvée dans un milieu identique, le
17 juillet 1945, dans la forêt de Breteuil (Eure).
V algothrombium dubium représente une forme intermédiaire entre
V. alpinum Willmann et V. barbuligerurn André ; il est également
très voisin de 1 . ruscinense André.
11 se différencie nettement de la première par la structure de ses
papilles, se distingue de la seconde par la forme générale du palpe
et l’armature du peigne dorso interne de celui-ci ; en outre, les
barbules qui recouvrent les papilles sont nettement moins longues
et moins nombreuses. Il diffère de V. ruscinense par l’armature du
quatrième article des palpes et la structure des papilles dorsales.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 728
A propos d’une « Association » phorétique :
Coléoptère- Acariens-Pseudoscorpions.
Par Max Vachon.
Le problème du transport des Pseudoscorpions par d’autres
animaux a suscité de nombreux travaux et, en 1940, nous en avons
tenté une mise au point complétée par la suite en 1947. Récemment,
M. Beier a publié sur ce sujet un mémoire intitulé : Phorésie et
phagophilie chez les Pseudoscorpions. Après avoir classé les divers
cas connus de transport, notre collègue précise son point de vue quant
à la notion même de la phorésie.
Au cours de la présente note, nous ne discuterons pas le phéno-
mène de la phorésie et de ses causes multiples, ce que nous avons
d’ailleurs exposé en 1940, mais que M. Beier, dans son mémoire
de 1948, a complété ou modifié à la suite de ses observations person-
nelles. Nous reviendrons sur tout cela dans un travail en cours de
rédaction et consacré aux Pseudoscorpions nidicoles. Nous nous
bornerons à citer et commenter rapidement 2 nouveaux cas de
transport de Pseudoscorpions par des Coléoptères. Et, pour l’un
d’eux, il s’agit aussi du premier cas signalé de Pseudoscorpions
transportés jouant aussi le rôle de transporteurs.
Nous remercions M. E. Fleutiaux du laboratoire d’Entomologie
du Muséum National et M. le Professeur F. Carpentier de Liège,
de nous avoir confié l’étude de leurs Pseudoscorpions phorétiques.
Pseudoscorpions transportés.
Les Pseudoscorpions communiqués par M. Fleutiaux, pro-
viennent des Territoires des Missions, en Argentine. Lin certain
nombre d’entre eux n’ont pu être déterminés parce que incom-
plets ; tous les autres, 7 Ç ad. et 1 tritonymphe sont de l’espèce
Lustrochernes argentinus (Thorell) et se trouvaient cachés sous les
élytres de plusieurs Pyrophorus punctatissimus. Les autres Pseudos-
corpions transmis par M. Carpentier, 3 Ç ad. et une tritonymphe
ont été trouvés les sous élytres d'un Acantophorus sp. ?, à Jadotville,
Congo Belge et sont de l’espèce Titanatemnus congicus.
La capture de L. argentinus sous les élytres de Coléoptères n’est
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 6, 1950.
— 730
Titanatemnus congicus n’a jamais été signalée sur un Coléoptère
mais M. Beier cite 4 espèces du même genre dont 2 : T. kibwe-
zianus et T. equester sur des Cerambycides, une : T. natalensis sur
Macrotoma natala et la 4e : T. coreophilus sur un Hémiptère. Rap-
pelons que les Titanatemnus sont parmi les plus gros des Pseudos-
corpions et que leur taille peut atteindre 8 à 9 millimètres.
Le nombre des spécimens transportés, dans les deux cas nouveaux
que nous citons, ne dépasse pas 4 pour un seul Coléoptère. En 1940,
nous avons dénombré 25 Cordylochernès scorpioides (= brasiliensis)
sur un seul Acricinus longimanus. Mais le chiffre record est celui
donné par M. Beier rappelant que M. Tippmann (communication
orale) a trouvé 54 spécimens de cette même espèce sur le même
Coléoptère.
En ce qui concerne le sexe des Pseudoscorpions trouvés sous les
élytres des Coléoptères, M. Beier à la suite de ses observations per-
sonnelles parle de 60 % de $ contre 40 % de Ç, Nous avons, de
notre côté, toujours constaté, avec Tu i.t.gren d’ailleurs, un pour-
centage plus élevé de $ par rapport aux Les deux citations que
nous donnons dans cette note confirme cette prépondérance et tous
les adultes que nous avons déterminés étaient des Ç adultes, ayant
d’ailleurs pondu et fortement aplaties. Ajoutons enfin que, pour
la première fois, nous avons constaté la présence de 2 tritonymphes
sous les élytres des Coléoptères.
Pseudoscorpions transporteurs.
Les 4 spécimens de Titanatemnus congicus, 3 Ç adultes et une
tritonymphe, trouvés sous les élytres d’un Acanthophorus congo-
lais, et donc transportés, servaient eux-mêmes de véhicules à de
très nombreuses deutonymphes d’ Acariens Uropodes. La figure
ci-contre montre jusqu’à quel point* les Acariens recouvraient le
corps de l’une des $. Sur certains exemplaires, les larves étaient
tombées, mais toujours en place, les pédicules ou styloproctes
donnaient au Pseudoscorpion une curieuse pilosité. Le transport
des larves d’Uropodes par les Coléoptères est suffisamment connu
pour qu’il faille insister. Mais, à notre connaissance et c’est aussi
l’avis de M. Marc André, le spécialiste connu des Acariens et que
nous remercions de ses renseignements, c’est la première fois que les
deutonymphes d’Uropodes sont signalées sur des Pseudoscorpions.
Coléoptères transporteurs.
De nombreuses espèces de Coléoptères, jusqu’à présent tous
exotiques, servent de véhicules à des Pseudoscorpions et les deux:
— 731
espèces que nous citons ici n’apportent rien de nouveau. M, Beier ,
a la suite de sa liste des Coléoptères transporteurs, remarque qu e
les gros Cerambycides se placent en tête bien avant les Passalides
et les Elaterides. Toutes les espèces citées, si elles ne sont pas xylo-
phages ou xylophiles, vivent au moins passagèrement sur les arbres
ou sous les écorces, d’arbres vivants ou en décomposition, c’est-à-
dire dans le même biotope que les Pseudoscorpions transportés,
tous corticoles ou arboricoles.
En me communiquant son matériel, M. Fleutiaux avait attiré
mon attention sur le fait que les Pseudoscorpions recherchent de
préférence les Coléoptères M. Tippmann a fait aussi la même
remarque puisque sur 26 Acrocinus porteurs de Cordylochernes,
21 étaient des <$ ét 5 des Ç. M. Fleutiaux et mon Collègue et ami,
G. Colas (qui connaît si bien la biologie des Coléoptères et que je
remercie de ses utiles renseignements) expliquent ainsi cette parti-
cularité : les $ de Coléoptères n’offrent que rarement asile aux Pseu-
doscorpions que parce que leur abdomen est dilaté et, souvent,
atteint la paroi inférieure des élytres ne laissant ainsi qu’un espace
réduit ; chez les <$, par contre, l’abdomen est toujours aplati, sinon
déprimé et il existe alors un vide « relativement » spacieux dans
lequel peuvent alors s’introduire les Pseudoscorpions.
Infestation des Coléoptères et sa cause.
Il est rare d’avoir communication à la fois des Pseudoscorpions
transportés et de leurs Coléoptères-véhicules. Cependant, chaque
fois que nous avons pu le faire, nous avons toujours constaté la
présence d’ Acariens sur le Coléoptère, ce que nos prédécesseurs ont,
pour la plupart, précisé. Aussi, il ne fait aucun doute que le Pseudo- v
scorpion, réfugié sous les élytres d’un Coléoptère vient y chercher,
non un abri, mais sa nourriture et s’alimente des Acariens de l’In-
secte. Le Coléoptère, porteur d’Acariens, n’est pas attaqué par le
Pseudoscorpion. Tous deux vivent, au moins temporairement, sur
le même arbre ou la même souche. Le Chernète est un animal de
fentes, de galeries, il lui est facile, attiré par les proies nombreuses,
de se glisser sous les élytres deé Coléoptères voisins car ceux-ci sont
souvent au repos et engourdis. Mon collègue G. Colas, me confirmait
combien l’infestation de ces Insectes par des Pseudoscorpions arbo-
ricoles, vivant en colonies d'ailleurs, lui paraissait possible. ; chaque
jour, le Coléoptère a des heures de repos et, fixé sur les arbres ou
même sous les écorces, il peut être facilement « envahi » par les
Pseudoscorpions. Si l’Insecte est bourré d’ Acariens — et nous avons
pu personnellement le constater chez un Acrocinus longimanus de
Cayenne, littéralement recouvert d’Acariens : Urolaepas macropi —
I
— 732
li Pseudoscorpion, à son tour, peut devenir un support pour ces
derniers et être lui aussi, un transporteur d’ Acariens au même titre
que le Coléoptère lui-même.
Phorésie et phagophilie.
Le transport d’animaux par d’autres animaux est un phénomène
très complexe et Comme le dit P. Grasse, dans son livre sur le
parasitisme et les parasites : « sous son aspect uniforme et simple
se cachent des phénomènes bien différents ». C’est pourquoi, dans
notre mémoire de 1940, nous avions insisté sur la vanité et la pré-
tention d’une définition lapidaire de la phorésie et pouvant s’appli-
quer à tous les cas déjà connus ! Les manifestations de la vie ne se
sérient pas avec facilité et selon le critère choisi, les classifications
peuvent varier. Rappelons simplement que tenant compte du trans-
port lui-même, nous avions dissocié les cas de phorésie active (ceux
où le transporté est fixé à son véhicule et le saisit : mouche, opilion,
etc.) et les cas de phorésie passive (ceux où le transporté vit sur son
hôte, sans le saisir, utilisant simplement ses parasites pour se nourrir).
Mais dans tous les cas, il y a transport donc, selon la définition même
du terme, phorésie. M. Beier rappelle que nous avons distingué
deux grandes catégories de phorésie mais les juge insuffisamment
précises. Envisageant les divers cas de transport, dont il donne une
liste fort complète, M. Beier les classe sous l’angle de l’association
entre animaux. 11 réserve le terme de phorésie à l’association où il
n’y a que deux partenaires : les Pseudoscorpion et son véhicule, et
pour les autres, où il y en a plusieurs, celui de phagophilie (Pseudo-
scorpion vivant sous les élytres de gros insectes en compagnie
d’ Acariens, Pseudoscorpions vivant dans les terriers de petits
rongeurs, etc... : Le plia gophiliuni étant une association dans laquelle
les membres d’un groupe vivent aux dépens des parasites de l’autre
groupe ou en élargissant la définition aux dépens des membres de
l’un des groupes). En définitive, le terme de phorésie doit être
appliqué aux cas précis pour lesquels le transport est le but recher-
ché de l’association alors que, s’il s’agit d’un phagophilium, au sens
large, le transport de l’un des associés n’est qu’un résultat secon-
daire. De toute façon, qu’il s’agisse de phorésie ou de phagophilie,
s'il y a transport, l’espèce est disséminée.
Cette conception de la phorésie, due à l’action d’un stimulus
interne poussant le Pseudoscorpion à se faire transporter dans un
autre biotope, dilîère de celle que nous avons développée en 1940 et
pour laquelle nous faisions intervenir, en premier lieu, les modifi-
cations du milieu de vie (déficience du nombre des proies, modifi-
cations importantes du microclimat, etc.) avec déclanchement d’un
— 733 —
besoin de s’enfuir (sous l’emprise de la faim, par exemple) d’un
milieu « vitalement » insuffisant. Nous comparerons ces deux concep-
tions dans un autre travail. Mais ceci mis à part, nous sommes
d’accord avec notre collègue pour affirmer à nouveau, comme nous
l’avons déjà dit, que la présence de Pseudoscorpions sous les élytres
de Coléoptères (et donc leur transport involontaire ou passif) a pour
motif la recherche des proies et est d’ordre trophique. La terme de
phagophilium peut, évidemment, s’appliquer à une telle association
puisque le Pseudoscorpion se nourrit des Acariens de l’insecte 1.
C’est une association temporaire et qui doit vraisemblablement
cesser lorsque les Acariens se sont enfuis du Coléoptère ou ont été
consommés par les Pseudoscorpions.
Résumé.
Deux nouveaux cas de transport de Pseudoscorpions par de gros
Coléoptères sont cités ; il s’agit de deux espèces exotiques, l’une, congo-
laise : Titanatemnus congicus sur un Acanthophorus et l’autre, argentine :
Lustrochernes argentinus sur Pyrophorus punctatissimus. L’espèce congo-
laise offre ceci de particulier : elle sert, à son tour, de véhicule à de très
nombreuses larves d’un Acarien Uropodidae. C’est la première fois qu’un
tel transport « en commun » est signalé chez les Pseudoscorpions. Quelques
commentaires sont formulés au sujet du transport de ces animaux qui,
de toute évidence viennent chercher leurs proies sur les Coléoptères et
sont, alors, secondairement véhiculés. C’est une association, pour le
Pseudoscorpion tout au moins, à but alimentaire et c’est, selon un terme
récemment employé par M. Beieh, un phagophilium.
Laboratoire de Zoologie du Muséum .
TRAVAUX CITÉS
Beieh (M.) . Phorésie und Phagophilie bei Pseudoscorpions. Osterreich.
Zool. Zeitsch. (1948), Bd. 1, Heft, 5, p. 441-97.
Grassé (P. -P.). Parasites et parasitisme. Armand Colin, édit., Paris,
1935, n° 176.
Tullgren (A.). Vier Chelonethidenarten auf einen javanischen Kâfer
gefunden. Notes Leyden Mus., t. 34, 1912.
Vachon (M.). Remarques sur la phorésie des Pseudoscorpions. Ann. Soc.
entom. France (1940), t. 109, p. 1-18.
— Nouvelles remarques à propos de la phorésie des Pseudoscorpions-
Bull. Mus. Nat. Hist. Nat. Paris (1947), t. 19, n° 1, pp. 84-7.
1. Et qui, remarquons-le, ne peuvent être qualifiés de parasites.
— 734 —
Les Reduviidae malgaches, vii, Acanthaspidinae.
Genres et espèces nouveaux.
Par André Villiers.
Gen. Reduvius Lamarck.
Aucune espèce de ce genre n’était jusqu’ici signalée de Mada-
gascar.
Reduvius tuberculatus n. sp. — Type : de la baie d’Antongil
(Mocquerys) au Muséum de Paris.
Long. 14,5 mm.
Jaunâtre varié de noir et de brun. Stature grêle. Tout le corps avec une
longue pubescence dorée.
Tète brun de poix avec le cou et les saillies interantennaires jaunâtres.
Premier article du rostre jaunâtre, les suivants brun foncé. Premier
article des antennes brun avec la base et l’apex jaunâtres ; deuxième
article et suivants brun foncé.
Pronotum jaunâtre avec les parties déprimées du lobe antérieur, le
sillon longitudinal médian du lobe postérieur, une bande unissant de chaque
côté le lobe antérieur aux angles latéraux postérieurs, les saillies discales
du lobe postérieur et la partie inférieure des côtés des deux lobes noirs ou
noirâtres. Ecusson noir avec les bourrelets latéraux jaunâtres. Poitrine
brun de poix, une tache jaune sur les parties avoisinant les hanches.
Clavus jaunâtre, taché de brun et de blanchâtre. Corie jaunâtre tachée
de blanchâtre et de brun, une grande tache subarrondie un peu avant
l’apex de la corie. Membrane blanchâtre, marbrée de brun et de jaune.
Fémurs jaunâtres avec trois larges anneaux bruns.
Abdomen brun avec la ligne médiane jaunâtre. Connexivum jaunâtre
avec la base de chaque segment brune.
Angles antérieurs du pronotum en saillie arrondie. Angles postérieurs
peu saillants, arrondis. Base avec deux tubercules coniques, peu élevés
mais larges à la base. Pointe de l’écusson fortement relevée en courbe.
Elytres dépassant nettement l’apex de l’abdomen.
Madagascar : baie d’Antongil (Mocquerys).
Gen. Censorinus Distant 1903.
Ce genre ne comportait jusqu’ici qu’une seule espèce propre à
Madagascar : Censorinus ferrugineus Distant, 1903, Ann. S. Ajr.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 6, 1950.
735 —
Mjis., III, p. 58. On trouvera plus loin la description d’une espèce
nouvelle.
Tableau des espèces.
1. Pronotum avec deux épines subbasales assez longues et subaiguës.
Pronotum orangé avec une petite tache noire médiane près de la base et
quatre petites taches noires près du sillon séparant les deux lobes. Pattes
noires avec les genoux largement orangés ferrugineus.
— Pronotum avec seulement deux courtes protubérances coniques sub-
basales. Pronotum brun jaunâtre avec des marbrures sur le lobe antérieur
et une bande transverse basale noire, le bourrelet basal sur les côtés et les
angles latéraux blanchâtres. Fémurs noirs avec la base et d’étroits
anneaux subapicaux jaunâtres variegaius.
Censorinus variegatus, n. sp. — Type : un de Ànivorano
(Lavauden) au Muséum de Paris.
Longueur : 21,5-24 mm.
Coloration très variable. Tête noire avec des bandes et macules jau-
nâtres plus ou moins bien définies ; semblent toujours jaunâtres : les tuber-
cules interantennaires et le dessus des tubercules antennaires. Antennes
noirâtres avec la base du premier article, la base et l’apex du deuxième
blanchâtres. Rostre brun de poix.
Ecusson noir avec l’apex de la pointe apicale et une petite tache de
chaque côté, sur le bourrelet latéral, blanchâtres. Elytres brunâtre clair,
variablement ornés de bandes, macules et marbrures jaunâtres, brun
foncé et noirs ; semblent constants : apex de la corie brun foncé, une tache
jaune détendue variable précédant cette partie sombre, une macule noire
plus ou moins grande précédant la tache jaune et se trouvant vers le
milieu du bord de la corie, et une petite tache discale arrondie noire,
cernée de jaune, située vers la base de la corie, à proximité du clavus.
Madagascar : Anivorano (Lavauden), Bezanozano, Andapa dans
la région d’Antalaha (Yadon), Baie d’Antongil (Mocquerys), Mahat-
sinjo près de Tananarive.
Gen. Hoberlandtia nov.
Type : H. rufiventris, n. sp.
Tête courte et épaisse à lobe antérieur profondément, mais courtement,
sillonné au milieu en arrière. Yeux petits, un peu moins larges, vus de
dessus, que la moitié de l’espace qui les sépare. Lobe postérieur à côtés
brusquement convergents dès les yeux, puis droits et prolongés en un cou
distinct. Ocelles petits à peine surélevés, à peine aussi larges que la moitié
de l’espace qui les sépare. Premier article des antennes plus court que la
tête. Premier article du rostre droit, court, atteignant à peu près en
— 736 —
arrière le niveau du bord antérieur de l’œil. Deuxième article un peu plus
long que le premier.
Pronotum large trapézoïdal. Lobe antérieur peu convexe, en demi-
ovale transverse, rebord collaire large, presque droit, les angles antérieurs
arrondis. Lobe postérieur large, légèrement déprimé au milieu, à angles
latéraux non saillants, base presque droite. Tibias antérieurs et intermé-
diaires avec une fosse spongieuse ovalaire.
Trois espèces :
Tableau des espèces.
1. Angles latéraux du lobe postérieur du pronotumlargement arrondis. 2
- — Angles latéraux du lobe postérieur du pronotum aigus.
grandidieri, n. sp.
2. Pronotum jaune. Cories des élytres jaune pâle chacune avec une tache
noire. . bipunctata, n. sp.
— Pronotum jaune orangé, le disque du lobe antérieur noir. Cories des
élytres noirâtres, chacune avec une tache triangulaire jaune.
rufiventris, n. sp .
Hoberlandtia rufiventris, n. sp. — • Type : un q de Madagascar
(ex. coll. Sicard) au Muséum de Paris.
Long. (J : 18,5 mm. — - Ç : 22 mm.
Tête rouge sang avec la base du cou, une bande médiane partant de la
base du cou et joignant la base des antennes en se divisant en fourche,
les deuxième et troisième articles du rostre, les antennes en entier, noirs.
Pronotum jaune ou orangé, avec le disque du lobe antérieur noir, cette
coloration s’étendant parfois sur la partie antérieure du lobe postérieur.
Scutellum noir. Elytres noirâtres, chacun avec une large tache latérale
triangulaire jaune ou orangée s’étendant sur l’extrémité de la corie et la
base de la membrane. Pattes entièrement noires.
Prosternum jaune avec une petite tache médiane au bord collaire et
deux larges taches latérales noires. Mésosternum et métasternum noirs
avec une large bande apicale jaune. Abdomen rouge sang, y compris
le dessus et le dessous du connexivum.
Tête, antennes, pronotum, scutellum, pattes, clavus et corie des élytres
hérissés de longues soies noires. Lobe antérieur du pronotum peu pro-
fondément sculpté. Lobe postérieur du pronotum superficiellement
ponctué, déprimé latéralement, et, plus légèrement au milieu, cette dépres-
sion avec quelques stries transversales superficielles. Scutellum fortement
rebordé, terminé en une courte pointe horizontale. Elytres dépassant
l’abdomen, à cellules étroites à la base où elles sont légèrement coudées
vers l’intérieur.
Madagascar : sans localité précise (ex. coll. Sicard).
Hoberlandtia bipunctata, n. sp. — Type : un ^ de Ikongo (G..
Grandidier), au Muséum de Paris.
Long. : 17 mm.
Stature plus étroite que le précédent. Tête orangée, le lobe postérieur-
avec une étroite bande médiane noire, le lobe antérieur avec une tache
noire en Y unissant le sillon interoculaire avec la base des antennes. Rostre
orangé avec l’apex du deuxième article et le troisième noirâtres. Pronotum
jaune avec le lobe antérieur légèrement assombri. Poitrine jaunâtre.
Scutellum brun avec une petite tache jaunâtre latérale près de la base.
Fémur et base des tibias antérieurs orangés, le reste du tibia brun de poix.
Pattes postérieures brun de poix avec la moitié basilaire des fémurs
orangée. Clavus brun de poix. Corie jaune avec une bande brune contre
le clavus et une large tache noire subarrondie. Membrane brune. Abdomen
rouge.
Tête, pronotum, scutellum et pattes avec de longues soies. Lobe anté-
rieur du pronotum convexe, très superficiellement sculpté. Lobe postérieur
comme chez l’espèce précédente. Cellule apicale interne de la membrane
subparallèle à la base. Scutellum déprimé au milieu, fortement rebordé,
terminé par une courte pointe conique, horizontale et aiguë.
Madagascar : Ikongo {G. Grandidier, 1902).
Hoberlandtia grandidieri, n. sp. • — Type : une $ d’Ikongo (G.
Grandidier)^
Long. : 18 mm.
Même stature que le précédent. Tête jaune, le lobe postérieur avec une
large bande médiane noire, le lobe antérieur avec-une tache noire en forme
de V unissant le sillon interoculaire à la base des antennes. Rostre noir
avec seulement l’extrémité base du premier article jaunâtre. Premier
article des antennes noir.
Pronotum noir avec les côtés, des angles collaires aux angles latéraux,
et une tache médiane longitudinale subovalaire occupant toute la longueur
du lobe postérieur, jaunes. Scutellum jaune avec le milieu des rebords
latéraux et la base noirs. Elytres brun violacé avec une large tache sub-
arrondie sur la corie d’un noir velouté et l’extrême marge de la corie, en
avant de la tache noire, rose. Cette même couleur constitue une tache
triangulaire derrière la tache noire.
Prosternum jaune orangé avec une bande noire de chaque côté. Méso-
sternum et métasternum jaune orangé, au milieu et noirs sur les côtés.
Abdomen, y compris le connexivum, orangé. Pattes noires.
Tête, antennes, pronotum, scutellum et pattes avec de longues soies
dressées.
Lobe antérieur du pronotum distinctement sculpté. Lobe postérieur
du pronotum striolé, les stries très irrégulières, les angles latéraux sub-
aigus, les côtés légèrement concaves entre les angles latéraux et les angles
postérieurs. Scutellum fortement concave au milieu, fortement rebordé
latéralement, terminé par une assez longue pointe horizontale et aigue'
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 6, 1950.
50
— 738 —
à l’apex. Cellule apicale interne de la membrane largement et étroitement
prolongée à la base vers le clavus.
Madagascar : Ikongo (G. Grandidier, 1902).
Gen. Cargasdama nov.
Type : C. noualhieri, n. sp.
Tête allongée, à lobe antérieur un peu plus long que le postérieur et
sillonné sur toute sa longueur. Yeux petits, un peu moins larges, vus de
dessus, que la moitié de l’espace qui les sépare. Ocelles petits, beaucoup
moins larges que la moitié de l’espace qui les sépare. Lobe postérieur de la
tête à côtés légèrement convergents derrière les yeux, puis subparallèles.
Premier article des antennes plus court que le lobe antérieur de la tête.
Deuxième article plus de deux fois aussi long que le premier. Premier
article du rostre droit, atteignant, en arrière, le niveau du bord antérieur
de l’œil. Deuxième article plus long que le premier, légèrement courbé.
Pronotum large, à lobe antérieur convexe, beaucoup plus court que le
postérieur et portant, de chaque côté, un gros tubercule mousse légère-
ment courbé vers l’arrière. Lobe postérieur du pronotum large, à angles
latéraux subaigus et débordant largement les élytres. Base droite. Tibias
antérieurs et intermédiaires avec une longue fosse spongieuse.
Cargasdama noualhieri, n. sp. — Type : un (J de Madagascar
(ex. coll. Noualhier), au Muséum de Paris.
Long. : 22,5 mm.
Tète rouge orangé, le lobe postérieur avec une large bande médiane
noire, le lobe antérieur avec une tache noire en forme de Y unissant le
sillon interoculaire à la base des antennes. Antennes noires. Premier
article du rostre rouge orangé ; deuxième article noir avec une petite
tache de chaque côté près de la base et une bande médiane en des-
sous rouges ; troisième article noir.
Prothorax, dessus et dessous, rouge orangé. Scutellum noir. Méso et
métanotum noirs. Pattes noires. Clavus, corie et base de la membrane
noires. Abdomen rouge orangé avec le dernier segment et le pygophore
noirs.
Tête, antennes, pronotum, scutellum et pattes hérissés de longues soies
noires.
Angles antérieurs du pronotum arrondis. Lobe postérieur du pronotum
fortement ridé en travers, plan sur le disque, déprimé sur les côtés et entre
les angles latéraux et postérieurs. Angles latéraux explanés et saillants.
Scutellum terminé par une courte pointe conique, horizontale et aiguë,
son disque déprimé et vermiculé. Elytres dépassant légèrement l’abdomen,
à cellule apicale interne étroite et longuement prolongée vers lé clavus.
Madagascar : sans localité précise (ex coll. Ncualhier).
Institut français (l’Afrique noire.
739
Observations sur l'accouplement, la ponte et l’éclosion
chez des Hémiptères Hénicocépiialidês de v Afrique
TROPICALE.
Par Jacques Carayon.
Durant un séjour en Afrique tropicale française, principalement
au Cameroun, j’ai entrepris des recherches sur les Hénicocéphalidés,
pour étudier d’une part leurs caractères anatomiques jusqu’ici
totalement inconnus, et en cherchant à élucider d’autre part quel-
ques-uns des nombreux points obscurs de leur biologie.
Ces recherches ont porté essentiellement sur une espèce parti-
culièrejnent abondante : Oncylocotis curculia (Karsch) ; elles ont
été étendues par des observations plus fragmentaires à quelques
autres espèces, notamment Hoplitocoris camerunensis Jean, et
Embolorrhinus cornijrons (Schout). Mes investigations se sont
poursuivies à la métropole sur les spécimens vivants ou fixés, qui
m’ont été envoyés d’Afrique 1.
Les résultats obtenus au point de vue anatomique devant être
publiés ailleurs, il n’y sera fait ici que de brèves allusions pouvant
compléter ou éclaircir les questions biologiques envisagées. Seuls
seront examinés dans la présente note certains faits en rapport avec
la reproduction, et qui étaient jusqu’ici à peu près complètement
ignorés.
Tout d’abord, il paraît utile d’indiquer brièvement quelques
particularités du dimorphisme sexuel de ces singuliers Hétérop-
tères.
Dimorphisme sexuel.
Généralement assez peu distincts l’un de l’autre par la taille
ou l’aspect général, les individus de chaque sexe des Ilenicocépha-
lidés n’en présentent pas moins bon nombre de caractères sexuels
secondaires, dont la plupart sont propres aux mâles et font défaut
chez les femelles.
Le polymorphisme alaire si important chez certaines espèces,
et étudié par R. Jeannel (1942), présente des degrés différents
suivant le sexe ; les femelles microptères sont plus fréquentes que
1. Je suis heureux de remercier ici MM. L. Gerin et R. Delattre pour les récoltes
et les envois, qu’ils ont eu l’obligeance de me faire.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 6, 1950.
— 740
les mâles de cette forme, du fait que l’arrct de développement des
ébauches alaires est souvent plus précoce chez elles que chez les
mâles. Un phénomène probablement du même ordre est responsable
de la grande différence de sclérification des téguments abdominaux
entre les mâles et les femelles de plusieurs espèces du genre Oncylo-
cotis ; cette sclérification est beaucoup plus accentuée chez les mâles,
et je me suis souvent servi de ce fait pour distinguer à première vue
les imagos des deux sexes.
Les bords latéraux de l’abdomen portent chez les mâles d’Hopli-
tocoris camerunensis de longues soies dressées, absentes chez les
emelles. Les mâles de différentes espèces d’ Embolorrhinus présentent
également sur les côtés de chaque segment abdominal un faisceau
de très longues soies dirigées vers l’arrière.
Chez les Hénicocéphales que j’ai étudiés du moins, les premiers
sternites abdominaux diffèrent dans les deux sexes ; les femelles sont
dépourvues du sternite 1 visible, dont la présence chez les mâles est
indiquée par un, parfois deux sclérites plus ou moins développés.
Il est possible que ceci soit en rapport avec l’existence de la glande
odorante métathoracique propre au sexe mâle, et dont je n’ai jamais
trouvé même une ébauche chez les imagos femelles des différentes
espèces examinées.
Les glandes odorantes des Hénicocéphalidés présentent d’ailleurs
des caractères singuliers. Leur existence a longtemps été ignorée
bien que, dès 1852, Systelloderes moschatus Blanchard ait été signalé
par son descripteur comme répandant une forte odeur de musc.
Cette constatation est restée limitée à cette seule espèce, et aucune
mention des glandes odorante n’a été faite avant R. L. Usinger
(1943). Cet auteur signale l’existence chez les larves des Hénico-
céphales d’une unique glande dorsale s’ouvrant au milieu du qua-
trième segment abdominal. En 1948, j’ai brièvement indiqué d’une
part que cette glande persiste à V état fonctionnel chez les imagos
des deux sexes, d’autre part qu’il existe en outre une glande méta-
thoracique mais uniquement chez les mâles. Cette dernière glande
se développe rapidement pendant le début de la vie imaginale, et
chez les Oncylocotis du moins elle atteint une longueur, qui peut
être 3 ou 4 fois supérieure à celle du corps entier ; elle débouche à
l’extérieur par un orifice situé sur un processus impair et médian du
bord postérieur du métasternum : partant de là, elle se dirige vers
l’arrière et décrit dans l'abdomen de nombreuses circonvolutions.
Chez O. curculio, lorsque la glande a atteint son développement
complet, elle contient dans sa portion antérieure renflée un liquide
huileux et légèrement ambré, qui ne m’a pas paru dégager une odeur
perceptible. La présence de glandes analogues, présentant des varia-
tions secondaires de structure, a jusqu’ici été constatée chez les
mâles de différentes espèces des genres Oncylocotis, Embolorrhinus,
Stenopirates, Hoplitocoris et Systelloderes. Bien qu’on puisse logique-
ment le supposer, je ne suis pas encore en mesure d’affirmer que cet
organe joue un rôle dans le comportement sexuel ou dans l’accou-
plement.
Accouplement.
A ma connaissance, celui-fci n’a jamais été décrit chez les Hénico-
céphales. On sait depuis longtemps que plusieurs espèces, appar-
tenant notamment au genre Systelloderes, ont la curieuse habitude
de se réunir à certaines périodes en nombre parfois considérable et
d’effectuer sur place à quelques mètres de hauteur des vols saccadés
ou tourbillonnants, très comparables aux « chœurs de danse »
observés chez beaucoup de Diptères Nématocères et chez les Ephé-
mères. C. Berg (1879) a considéré ce phénomène comme un « vol
nuptial », et d’après R. L. Usïnger (1932), des individus accouplés
auraient été capturés dans ces vols ; cependant aucune précision
n’a jamais été donnée sur l’accouplement lui-même.
En 1945, R. L. Usïnger fait remarquer que les vols de Systello-
deres, qu’il a observés au Mexique sont constitués de façon prédo-
minante par des mâles, et qu’il s’y trouve parfois 2 espèces mélan-
gées. Ceci rapproche beaucoup ces vols des chœurs de danse des
Nématocères, dont on sait qu’ils n’ont pas de rapports avec l’activité
génitale. Le caractère « nuptial » des vols d’Hénicocéphales reste
donc hypothétique.
Les organes génitaux externes du plus grand nombre de ces
Hémiptères sont particulièrement réduits. Chez les mâles, ainsi que
R. Jeannel (1942) l’a indiqué le premier, l’extrémité du canal
éjaculateur, après avoir traversé le « guide » ou plaque basale,
constitue un pénis court et à peine sclérifié. L’orifice génital des
femelles est pratiquement réduit à une simple fente ventrale entre
les urites VIII et IX. Par là, débouche à l’extérieur une chambre
génitale tubulaire, sur la paroi dorsale de laquelle se trouve un petit
réceptacle séminal ; la forme extérieure de ce dernier est simple, mais
sa structure interne est assez complexe. Il importe seulement ici de
noter que la distance qui sépare ce réceptacle de l’orifice génital
est faible. Chez toutes les femelles d’O. curculio, que j’ai disséquées
ou examinées histologiquement, j’ai trouvé — quel que soit l’état de
maturité des gonades — le réceptable bourré de spermatozoïdes,
sans jamais rencontrer ces derniers ailleurs dans les voies génitales.
Il semble donc d’une part que les femelles sont fécondées précoce-
ment, et d’autre part que les mâles introduisent directement les
spermatozoïdes dans le réceptacle.
Parmi les O. curculio, que j’ai conservés en captivité, des couples
742 —
ont été assez fréquemment observés ; ils étaient constitués par un
mâle fixé sur le dos d’une femelle ; dans quelques cas les extrémités
des abdomens des deux individus étaient en contact, mais la petitesse
des organes génitaux externes et la facilité avec laquelle les parte-
naires se séparaient ne m’ont pas permis de vérifier si la copulation
était effective.
Ponte — Structuré des œufs.
Tout ce que l’on connaissait jusqu’ici à cet égard se limite à
l’indication suivante de R. Jeannel (1942), qui écrit (p. 286) :
« ... les œufs sont toujours volumineux et peu nombreux : une dizaine
chez Didymocephalus curcuho Karsch, un seul chez Phtirocoris
antarcticus End. ». Dans l’abdomen de l'unique femelle connue
appartenant à cette dernière espèce, on distingue en effet par trans-
parence le contour oblong d’un œuf mûr (cf. R. Jeannel, 1942,
fig. 29). Ces données sont évidemment très restreintes, mais il était
presque impossible, à partir de spécimens de collections, d’en obtenir
d’autres.
Les Hénicocéphales vivants, que j’ai observés en captivité, et
le matériel fixé dont j’ai pu disposer, me permettent d’apporter un
certain nombre de précisions nouvelles. Je donnerai d’abord quel-
ques indications sur les œufs murs encore contenus dans les voies
génitales. Ces œufs, effectivement assez volumineux par rapport à
la taille de l’insecte — ils atteignent 0,8 mm de diamètre chez
O. curculio — s’accumulent dans les oviductes pairs, et les bour-
souflent de façon plus ou moins considérable ; pour une même
espèce le nombre des œufs, qui attendent ainsi d’être expulsés est
assez variable ; toujours chez O. curculio j’en ai compté de 6 à 15.
La paroi des oviductes est abondamment pourvue de cellules glan-
dulaires, dans la sécrétion desquelles les œufs se trouvent enrobés,
mais l’appafeil génital ne présente pas de glandes cémentaires diffé-
renciées. Au moins sous les climats de l’Afrique tropicale, il semble
que la maturation des œufs et la ponte se produisent de façon
continue sans période de repos.
En maintenant mes specimens vivants d’O. curculio dans des
conditions suffisantes de température et d’humidité, et en les ali-
mentant régulièrement, j’ai facilement obtenu leur ponte en capti-
vité. Les œufs sont simplement déposés, de façon dispersée, sur
la couche d’humus garnissant le fond des boîtes d’élevage. Selon
toute probabilité, la ponte dans la nature s’effectue rie la même
façon.
L’œuf, tant par sa forme que par sa structure, est d’une
extrême simplicité. Parfaitement symétrique, il présente un contour
régulièrement ovale sans aucun appendice ni saillie. Très fréquem-
ment cependant, on observe chez les œufs venant d’être pondus une
dépression, semblable à celle que l’on peut provoquer avec le doigt
sur une balle creuse de caoutchouc. Je ne sais s’il s’agit là d’un état
naturel, ou d'une déformation accidentelle due à la minceur et à la
souplesse du chorion.
Celui-ci en effet n’a qu'une dizaine de p. d’épaisseur ; il est incolore,
transparent et jusqu’à un grossissement moyen paraît lisse. Dans les
œufs d’O. curculio cependant, il présente à sa surface de très petites
protubérances à peu près hémisphériques (fig. 2). Le chorion des
œufs d’ Hoplitocoris camerunensis, examiné à un fort grossissement
3
0.5 mm
Oncylocotis curculio (Karsch). — 1. Œuf pondu sur une parcelle d’humus (d’après une
macrophotographie). — 2. Détail d’un fragment du chorion, laissant voir par
transparence le vitellus. — 3. Larve en train d’éclore, vue de profil.
ne montre pas de telles protubérances, mais sa surface apparaît
chagrinée.
Examiné sur des coupes histologiques d’œufs mûrs, le chorion se
montre formé d’une substance homogène, et j’ai été surpris de n’y
pas distinguer les couches habituelles d’exochorion et d’endo-
chorion. De plus, malgré les examens aux forts grossissements de
ces coupes ou du chorion étalé sur lame, il m’a été impossible de
trouver les micropyles.
Le vitellus est de couleur jaune orangé ; c’est lui, qui, vu par
transparence à travers le chorion, donne cette couleur à l’œuf.
— 744 —
Les dimensions de ce dernier peu après la ponte, sont sensiblement
les mêmes que celles qu’il présentait dans les oviductes (diamètre
max. : 0,8 mm chez O. curculio et 0,5 mm chez H. camerunensis ;
diamètre min. : 0,6 mm chez O. curculio et 0.35 mm chez H. cameru-
nensis). Mais elles se modifient sensiblement au cours de l’incuba-
tion.
Incubation et éclosion.
Il est important de noter que les œufs des Hénicocéphales ne
peuvent se développer qu’à la condition de demeurer en permanence
dans une atmosphère très humide. Leur mince chorion est extrême-
ment perméable, de telle sorte qu’un œuf maintenu peu de temps
à un degré hygrométrique moyen se déshydrate et meurt.
Dans les biotopes très humides qu’habitent normalement les
Hénicocéphales, leurs œufs trouvent les conditions nécessaires.
Au laboratoire, j’ai obtenu un' pourcentage assez satisfaisant
d’incubations et d’éclosions normales en plaçant ces œufs, dans des
récipients bien aérés, sur une couche de terreau ou sur du papier
filtre constamment humecté d’eau.
Pendant le développement embryonnaire, qui à 22-23° dure un
peu plus d’un mois, l’œuf ne change pas sensiblement d’aspect,
mais sa couleur passe au jaune grisâtre et surtout son volume aug-
mente d’environ 30 à 40 %. Quelques jours avant l’éclosion, l’em-
bryon devient bien visible ; il est fortement replié sur lui-même, avec
le thorax très voûté et la tête presque appliquée sur la face ventrale
de l’abdomen. Au moment de l’éclosion l’œuf s’allonge dans le sens
de son plus grand diamètre sous l’influence de dilatations ryth-
miques du corps de l’embryon, dilatations qui sont surtout accusées
dans la région du thorax et du lobe céphalique postérieur ; puis le
chorion se rompt suivant une fente longitudinale rapidement
agrandie, comme l’indique la fig. 3, jusqu’à permettre la sortie de la
jeune larve.
Une très mince cuticule embryonnaire, qui moulait étroitement
cette larve, alors qu’elle était encore dans l’œuf, reste parfois
accrochée près de la fente d’éclosion. Souvent, on n’en retrouve plus
la trace sur les œufs éclos, et je n’ai pu voir exactement de quelle façon
la larve néonate s’en débarrasse. La fente du chorion paraît se faire
sous la seule influence des gonflements rythmiques de la larve, et
sans qu’intervienne une crête de rupture comparable à celles con-
nues chez d’autres Hétéroptères.
Tous les auteurs, qui ont étudié jusqu’ici les Hénicocéphalidés,
les ont considérés comme parents des Reduviidés, et O. M. Reu-
ter (1910) a réuni ces deux familles dans une même super-famille,
en écrivant toutefois à propos des Hénicocéphalidés (p. 74) : « Die
Eier dieser Tierchen sind noch nicht untersueht worden und ihre
Stellung darum als provisorisch ist ».
Or tant par leur structure que leur mode d’éclosion les œufs
d’Hénicocéphales apparaissent, d’après les observations rap-
portées ici, comme extrêmement différents des œufs de Réduviidés.
En fait, c’est avec les œufs d’Hémiptères aquatiques ou sus-aqua-
tiques qu’ils ont le plus de points communs.
L’étude des caractères anatomiques confirme pleinement la
profonde différence qui sépare les Hénicocéphalidés des Réduviidés,
et l’opinion d’une parenté plus ou moins proche entre ces deux
familles doit être â mon avis complètement abandonnée.
Laboratoire d’Entomologie agricole coloniale du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
Berg (G.). 1879. Hemiptera Argentina, p. 180.
Blanchard (E.) in Gay, 1852. Historia de Chile. Zool., VII, p. 224.
Carayon (J.). 1948. Dimorphisme sexuel des glandes odorantes métatho-
raciques chez quelques Hémiptères. C. R. Acad. Sc. ; Paris, 227, pp. 303-
305.
Jeannel (R.). 1942. Les Hénicocéphalidés. Monographie d’un groupe
d’Hémiptères hématophages. Ann. Soc. entom. France, CX, p. 273-366.
Usingeh (R. L.). 1932. Miscellaneous studies in the Henicocephalidae. Pan-
Pacific Entom., VIII, pp. 145-156.
— 1943. A revised classification of the Reduvioidea tvith a new subfamily
from South America. Ann. Entom. Soc. America, 36 ; n° 4, pp. 602-618.
— 1945. Classification of the Enicocephalidae. Ibid., 38, n° 3, pp. 321-342.
Reuter (O. M.). 1910. Neue Beitrage zur Phylogénie und Systematik der
Miriden. Acta Soc. Sc. Fennicae, XXXVII, n° 3, pp. 1-167.
— 746 —
Les Haltichellinae du groupe Neochalcis Kirby
(Hym. Chalcididae).
Par J. R. Steffan.
Les 3 genres suivants : Neochalcis Kirby (= Orthochalcis Kieffer),
Chirocera Latreille (= Hippota Walker), Tanycoryphus Cameron
(= Malambrunia Masi) présentent un grand nombre de caractères
communs et l’on peut les réunir dans un groupe que j’appelle
« groupe Neochalcis ».
Groupe Neochalcis : antennes insérées juste sous la ligne oculaire,
courtes, le flagelle ne dépassant jamais chez la Ç la largeur de la
tête épaisse et très large ; ouverture buccale très concave à clypeus
falciforme séparé de la face par une suture épistomale entière ; face
et front non déprimés, mais plus ou moins convexes, seulement
excavés par le scrobe. Antesternum différencié pour recevoir les
procoxae. Bord antérieur de l’acétabulum mésopleural dirigé
régulièrement vers l’extrémité visible du prepectus et jamais arqué
vers le bord de l’épisterne au niveau de l’articulation procoxale.
Propodeum court, inerme, la carène latérale ni relevée ni dentée ;
aréole médiane courte et large, losangique ou lancéolée. Métacoxae
pourvus d’une lamelle foliacée protégeant la cavité articulaire coxo-
fémorale. Métafémurs très larges, à bord ventral denticulé débutant
par une dent suivie d’un lobe convexe.
La position particulière des cavernes antennaires, juste sous la
ligne oculaire, et le même aspect de la mésopleure, s’observent chez
les genres Belaspidia Masi, Neophasganophora Masi et Rhyncho-
chalcis Cameron.
Clé des genres d.u groupe Neochalcis (Ç et <J).
1. Mésopleures étroites, l’epicnemius, entre l’acétabulum mésopleural
et l'antesternum, étroit même à sa base puis très rétréci au-dessus du
niveau de l’articulation procoxale. Antennes très courtes, le sommet du
scape et du scrobe n’atteignant de loin pas l’ocelle médian ; massue anten-
naire arrondie. Postscutellum allongé apicalement en 2 lobes laminaires
subhorizontaux. Profémurs non épaissis. Postmarginale subégale à la
marginale G. Neochalcis
— Mésopleures larges comme l’epicnemius régulièrement rétréci de
sa base jusque sous l’extrémité du prepectus. Sommet du scape et du scrobe
1. J’étudie les rapports entre le groupe Neochalcis et ces derniers genres dans le
Bulletin des Naturalistes Parisiens, 1950, t. 000, p. 000.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 6, 1950.
— 747 —
atteignant la base de l’ocelle médian ; massue antennaire chez la Ç, por-
tant un bouton tactile distal aplati. Postscutellum apicalement redressé,
fusionné ou non avec le disque scutellaire. Profémurs plus ou moins
épaissis chez la $ 2
2. Antennes Ç à massue ovale ; antennes <J pectinées. Lobe interanten-
naire non laminaire, caréné sur les côtés. Postscutellum non fusionné apica-
lement avec le disque scutellaire. Profémurs de la Ç peu épaissis. Postmar-
ginale allongée, bien supérieure à la marginale. Mandibules larges, la
droite tridentée G. Chirocera.
— Antenne Ç à massue conique. Lobe interantennaire très mince,
laminaire. Postscutellum entièrement fusionné avec le disque scutellaire.
Profémurs de la Ç très épais. Postmarginale très courte, subégale à la stig-
matique. Mandibules étroites, la droite bidentée G. Tanycoryphus
Fig. 1. ■ — a. Neochalcis osmicida (Saund) $ ; mésopleure. — tg. : tegula ; pr. p. : pre-
pectus. — b. Tanycoryphus conglobatus sp. n. §. — ax. : axille ; axl. : axillule ;
c. axl. : contre-axillule ; d. sc. : disque scutellaire ; p. sc. : post-scutellum ; ml. :
métanotum.
G. Neochalcis Kirby 1883 (= Orthochalcis Kieffer 1904).
Le genre de Kieffer, repris par Masi est synonyme de Neochalcis.
Les espèces de Neochalcis, dont la biologie est connue, sont parasites
d’ Hyménoptères nidifiants.
1. Neochalcis osmicida (Saund.) . (Halticella osmicida Saunders
1873). La couleur du métafémur de la Ç varie du roux rouille au brun.
La pédicelle antennaire de la $ est presque cupuliforme, sa longueur
inférieure au funicule I, celui-ci égal au pédicelle et à l’annellus
réunis ; le flagelle antennaire subcylindrique est peu épaissi vers
l’apex. La submarginale de l’aile antérieure se recourbe distalement
vers la marginale sans former d’angle distinct.
2. Neochalcis hippotoides (Ms.) ( Orthochalcis hippotoides Masi
1916).' La $ de cette espèce est très voisine de N. osmicida et n’en
— 748 —
diffère que par ces caractères : abdomen entièrement noir ; antennes
à pédicelle non cupiliforme égal au funicule I et presque 2 fois plus
long que large ; flagelle graduellement épaissi vers l’apex. Submar-
ginale de l’aile antérieure nettement coudée distalement avant
d’atteindre la marginale.
3. Neochalcis barbara (Benoist) ( Euchalcis barbara Benoist 1921).
N. barbara est remarquable par la couleur rouge du thorax et la
largeur de la tête, caractère encore plus accentué que chez les autres
espèces.
4. Neochalcis Fertoni (Kieff.) ( Euchalcis Fertoni Kieffer 1899 =
Orthochalcis Fertoni Kieffer 1904). - — Le type ayant disparu, la
description de Kieffer ne permet pas de décider s’il s’agit d’une
espèce valide ou du £ d’une variété de N. osmicida ou de N. hippo-
toides. La question pourrait être résolue par élevage de l’hôte :
Odynerus (Lionotus) gallicus Saussure.
La position à’ Euchalcis vetusta Dufour 1861 reste incertaine.
Rien ne permet de croire que cette espèce n’est autre que N. osmi-
cida comme l’ont affirmé Lichtenstein et André. 11 n’est même
pas prouvé que E. vetusta soit un Neochalcis car quelques caractères
donnés par Dufour sont contradictoires avec ceux définissant ce
genre. Euchalcis Miegii Dufour 1861 n’appartient pas au genre
Neochalcis dont il ne possède que l’armature du fémur.
G. Chirocera Latreille 1825 (= Flippota (Haliday) Walker 1871).
Ce genre est intermédiaire entre Neochalcis et Tanycoryphus.
Espèce unique. Chirocera pectinicornis Latr. ( Chalcis pectinicornis.
Latreille 1809).
G. Tanycoryphus Cameron 1905 (= Malambrunia Masi 1929).
La description de Cameron et des croquis du génotype qui m’ont
été aimablement communiqués par M. C. Ferrière m’autorisent à
mettre en synonymie Tanycoryphus et Malambrunia. Le genre est
particulièrement remarquable par l’antenne de la Ç à massue
conique, par la brièveté des pattes antérieures et médianes, les
profémurs très épaissis, claviformes, comme parfois les protibias,
enfin par la structure du scutellum et la très courte postmarginale.
Mandibules bidentées.
T. sulcifrons, type du genre, possède un métatibia très caracté-
ristique à carènule latérale externe recourbée dorsalement à son
apex et prolongée par l’éperon externe, tandis que la carène ven-
trale externe fait saillie distalement en un fort crochet. J’ai retrouvé
ce caractère remarquable chez 2 Tanycoryphus inédits, dont T. con-
globatus sp. n., mais il fait défaut chez T. clavicornis sp. n., et Masi
ne le signale pas chez T. merisicornis. La connaissance d’un plus
grand nombre d’espèces permettra de décider de la valeur taxono-
mique de ce caractère qui n’est pas lié à la longueur de la nervure
— 749 —
marginale ; celle-ci allongée chez T. conglobatus et l’espèce inédite
voisine, est brève chez les autres Tanycoryphus.
Les hôtes connus des Tanycoryphus sont des Boslrychidae.
1. Tanycoryphus sulcifrons Cameron 1905.
2. Tanycoryphus moderator (Walk.) ( Halticella moderator Walker
1862).
Un croquis de cette espèce m'a été communiqué par M. C. Fer-
mière qui la place dans le genre Tanycoryphus. La marginale est
allongée et le métatibia paraît normal.
3. Tanycoryphus merisicornis (Ms.) ( Malambrunia merisicornis
Masi 1929).
4. Tanycoryphus conglobatus sp. n.
$. Tête noire, la bouche entourée d’un bord temporal à l’autre par une
bande rouge qui atteint la moitié de l’espace oculo-mandibulaire ;
antennes à scape, pédicelle et annellus roux, le reste du flagelle noir ;
thorax rouge, les parties suivantes noires : scutum, partie interne des
scapulae, axilles, axillules, metanotum sauf sa partie médiane, propodeum,
mésopleures sauf leur base et leur sommet ; pattes et tegulae rousses avec
une large tache occupant presque tout le disque métafémoral et le bord
dorsal des tarses postérieurs, noirs ; abdomen rouge, les tergites 1 à 4
noirs sauf sur les côtés. Ailes antérieures à nervure brun sombre, le secteur
de la radiale et la médio-cubitale fortement enfumé.
Tête beaucoup plus large que haute (23 : 16), à face et front très bombés
et proéminents en avant des yeux, le scrobe profond un peu plus étroit
que le 1/3 de l’espace interorbitaire; longueur des joues égale à la largeur
de l’ouverture buccale et un peu inférieure à là hauteur des yeux (8 : 9),
celle-ci égale aux 2/3 de la largeur du vertex ; antennes insérées contre le
clypeus, l’aréole pentagonale entre le lobe et le clypeus peu distincte ;
tête, vue latéralement, à diamètre transverse égal aux 3/4 de sa hauteur ;
carènes orbitaires, frontales et génales effacées.
Antennes peu fusiformes ; pédicelle (10 : 7) ; annellus carré (7 : 7) ;
funicule I (17 : 8), 2 fois plus long que large, égal aux 2 précédents articles
réunis ; funicule VII (10 : 9) subcarré ; massue (15:9) subégale au funi-
cule 1.
Collare prothoracique peu arqué, le bord apical du pronotum régulière-
ment concave, l’aréole médiane entre les carènes vaguement discernables ;
acétabulum mésopleural peu excavé en avant de la mésépimère ; disque
scutellaire presque hémisphérique, le postscutellum progressivement
aminci jusqu’à l’apex du scutellum. Propodeum à aire centrale très peu
inclinée, déclive comme la partie apicale du disque scutellaire ; aréole
médiane en losange 2 fois plus long que large. Région dorsale du collare et
mesonotum creusés de petites fovéoles sub-contigues, l’interstice réticulé,
tin peu mat, mais brillant sur le disque scutellaire où les fovéoles conti-
guës sont plus grandes. /
Profémurs 2 fois 1/2 plus longs que larges ; protibias 4 fois plus longs
que larges, arqués à leur base seulement ; tarses antérieurs allongés,
1 fois 1/2 plus longs que les protibias ; métafémurs à longueur : largeur
— 750 —
comme 19 : 12, le disque à réticulation squamuliforme seule visible, les
points pilifères microscopiques ; métatibias apicalement très élargis, le
crochet distal très robuste, la carênule externe très arquée. Ailes anté-
métatibia. — k. : nervation de l’aile antérieure.
rieures à marginale égale au 1/5 de la cellule costale ; ailes postérieures à
4 soies frênaies.
Abdomen, vu de haut, pyriforme, un peu allongé apicalement, le bord
— 751 —
distal du tergite 5 très concave, le bord distal du tergite 6 presque recti-
ligne ; partie apicale du tergite 7 portant les cerques aussi longue que la
moitié du tergite 1 ; tergites abdominaux entièrement et densément
ponctués. Longueur : 7,2 mm.
Holotype : 1 $ Bekily (Madagascar) ; décembre 1943 ; parasite
interne de la larve d’un Apate sp. vivant sur le « Manary » (légumi-
neuse) Daller gia emirnensis Benth. ; A. Seyrig leg.
Espèce remarquable par la tête à face et front très bombés, le
scutellum hémisphérique, le propodeum peu incliné.
5. Tanycoryphus clavicornis sp. n.
Ç. Noire ; antennes à- scape et pédicelle brun noirâtre, le flagelle roux,
assombri à partir du funicule IV, le funicule VII presque noir, comme la
base de la massue ; tegulae roux brunâtre ; pattes brun roux, sauf les
procoxae noirs, les meso et metacoxae noirâtres ainsi que la partie médiane
des fémurs et tibias moyens et une large tache sur le disque métafémoral.
Ailes antérieures à nervures brunes, le disque hyalin sans aucune trace
d’enfumure.
Tête, vue de face, comme sur la figure, presque ronde ; orbites bordés
d’un rang de fovéoles limité par de fines carènules post- et préorbitaires
qui rejoignent une fine carènule frontale rectiligne ; scrobe très rétréci à
son sommet ; face et front un peu bombé et proéminent en avant des yeux ;
tête, vue latéralement, à diamètre transverse égale aux 2/3 de sa hauteur ;
carènule génale nulle.
Antennes comme sur la figure, claviforme, le funicule I très grêle,
le funicule VII très épais ; premiers articles du funicule obliquement
tronqués.
Collare prothoracique très arqué, le bord postérieur du pronotum plus
que concave, presque incisé en V, l’aréole médiane entre les carènes vague-
ment discernable ; acétabulum mésopleural peu excavé en avant de la
mésépimère ; disque scutellaire moins bombé encore que chez T. merisi-
cornis, le postscutellum régulièrement aminci jusqu’à l’apex du scutellum.
Propodeum à aire centrale très inclinée, sub-verticale, l’aréole médiane
lancéolée. Région dorsale du collare et mesonotum creusés de nombreuses
et petites fovéoles polygonales parfaitement contiguës séparées par des
crêtes tranchantes.
Profémurs et protibias comme sur la figure, les tarses antérieurs courts
à peine plus longs que les protibias (13 : 10) ; métafémurs à longueur :
largeur comme 10 : 7, le disque à réticulation squamuliforme seule visible,
les points pilifères microscopiques ; métatibias normaux. Ailes antérieures
à marginale très courte.
Abdomen ovoïde, vu de haut parfaitement ovale, le bord apical du
tergite 5 à peine concave, le tergite 6 convexe, son bord apical circulaire ;
partie apicale du tergite 7 portant les cerques, courte, égale au 1/4 du
tergite 1, et comme rétractée sous la partie proximale du même tergite ;
tergite abdominaux entièrement et densément ponctués.
Longueur : 4,0 — 3,6 mm.
— 752 —
Holotype : 1 Ç. Paratypes : 2 ÇÇ, M’Bambey (Sénégal) ; récolté sur
Cajanus indicus par M. J. Risbec.
Var. rubra. n. Je place provisoirement dans une variété distincte
un individu plus grand, à pattes presque rouges, les pattes moyennes
non assombries et les coxae entièrement noirs comme la tache méta-
fémorale. Longueur : 5,5 mm.
1 $ Moulina (Mozambique) ; 1929 ; ex Sinoxylon ru/obasale Frm.
sur Accacia sp. ; P. Lesne leg. Un Trigonura sp. en très mauvais
état a été obtenu du même hôte.
Laboratoire d’ Entomologie Agricole coloniale du Muséum.
— 753
Missions du batiment polaire « Commandant-Charcot »
Récoltes faites en TERRE ADÉLIE (1950)
par Paul Tchernia
Collaborateur Scientifique de l’Etat-Major Général de la Marine,
Chargé des Recherches Océanographiques.
i. — Annélides Polychêtes
Par Pierre Fauvel.
Les Annélides Polychêtes qui font l’objet de ce rapport ont été
recueillies par M. P. Tchernia, Chargé de recherches océanogra-
phiques à bord du Commandant-Charcot, au cours de ses deux
premières Campagnes Arctiques. Ces Polychêtes proviennent de la
dernière campagne (1950) devant la Terre Adélie, principalement
au large du Cap Découverte et du Cap Margerie, par des fonds de 10
à 100 mètres.
Elles ont été recueillies surtout dans les crampons d’ Algues
( Macrocystis etc.), ramenés à l’aide d’ancres et de grappins. En outre,
un certain nombre d’autres proviennent des îles Heard et Kerguélen.
Le nombre des petites espèces que renferme cette collection prouve
avec quel soin elles ont été recueillies. Malheureusement, ce matériel
a été conservé dans le formol à 5 % dans l’eau de mer, un des plus
mauvais milieux conservateurs des Polychêtes qui y deviennent
molles, gluantes et encore plus décolorées que dans l’alcool à 70°-75°
qui les conserve suffisamment quand on ne recherche pas une fixa-
tion délicate pour l’histologie fine.
Ces espèces, au nombre de 39, appartiennent à une vingtaine de
familles différentes, dont les Syllidiens et les Térébelliens sont les
mieux représentées. Elles sont, pour la plupart, déjà connues de
l’Antarctique, à l’exception de Kefersteinia cirrata, Sclerocheilus
minutus et Micromaldane ornithochaeta, espèces d’Europe qui n’y
avaient pas encore été signalées, et surtout d e Spiophanes Tcherniai,
espèce entièrement nouvelle que nous avons le plaisir de dédier à
M. P. Tchernia qui l’a découverte.
Une fois de plus, nous constatons la présence dans l’Antarctique
de nombreuses espèces de l’héinisphère Nord telles que Euphro-
syne foliosa Aud.-Edw., Exogone verugera Clp., Kefersteinia cirrata
(Kef.), Glycera capitata Oersted, Sclerocheilus minutus Grube,
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 6, 1950. 51
— 754 —
Cirratulus cirratus 0. F. Muller, Micromaldane ormthochaela
Mesn., Thelepus setosus ofg., Th. cincinnatus Fabr., Amphiglena
mediterranea Leydig.
Aphroditidae.
Iiarmothoë magellanica (Mc Intosh).
Cap Margerie, 23 janv. 1950, 15 m. —.4 février 15 et 50-60 m. —
à 1 mille au N. du Cap Découverte, 19 janvier. 30 m.
Les individus, assez nombreux, sont de tailles très diverses. La
plupart ont des élytres fortement marbrées de brtin, quelques petites
ont des élytres à gros point central, comme dans la variété H. ambi-
gua Ehlers. Les élytres ont des franges nettes, mais assez courtes,
de petites papilles coniques, mais pas de grosses papilles comme
celles d’H. spinosa, espèce en somme bien voisine. Les soies dorsales
sont fortement striées, les ventrales, longues et minces, n’ont, sous
le rostre, qu’une très petite dent, généralement cassée, de sorte que
les soies paraissent presque unidentées et ont bien l’aspect repré-
senté par Gravier (1911, pl. V, fig. 57).
Habitat. — Antarctique, région de Magellan, Terre Adélie, Iles
Falkland.
Hermadion magalhaensi Kinberg.
Cap Margerie, 22 janvier 1950, 60 m.
L’unique spécimen, de taille moyenne, correspond à la variété
H. longicirratas qui n’est que la forme de petite taille de Y H. magal-
haensi.
Habitat. — Antarctique, Magellan, Iles Falkland et Kerguélen.
Hermadion andersoni (Bergstrom).
Harmothoë Andersoni Bergstrom, 1916, p. 286, pl. III, fig. 6
pl. IV, fig. 8-10.
Polynoë hirsuta Ehlers (non Johnston), 1901, p. 40.
Cap Margerie, 22 janvier 1950. 50-60 m ; 4 février. 15 m. —
A 1 mille au N. du Cap Découverte, 19 janvier. 30 m.
Les soies ventrales sont fortes et à long rostre unidçnté. Il s’agit
donc bien d’un Hermadion et non d’une Harmothoë dont les soies
sont bidentées. Cette espèce est principalement caractérisée par ses
élytres très particulières, plus arrondies qu’ovales, très fortement
frangées de longues papilles filiformes qui existent en outre sur la
surface de l’élyt're, lui donnant ainsi un aspect velu, hérissé. Une par-
755
tie de la surfacle porte de fortes papilles cylindriques à tête épineuse
et l’autre de petites papilles coniques. Les soies diffèrent peu de
celles de VII. magalhaensi.
Habitat. ■ — Antarctique.
Amphinomidae.
Euphrosyne foliosa Aud.-Edw.
Euphrosyne foliosa Fauvel, 1923, p. 136, fig. 49, a-g.
Cap Margerie, 21 janvier. 60 m.
Un seul spécimen long de 8 mm. sur 7,5 à 8 mm., soies comprises.
En comparant cet individu à d’autres des côtes de France, je n’ai
pu trouver aucune différence notable : même caroncule, mêmes
branchies très ramifiées, à terminaisons lancéolées, disposées en
rangées transversales de 5-7 et mêmes soies dorsales et ventrales.
J’ai déjà vu des spécimens de cette espèce provenant de Ker-
guélen.
Habitat. — Atlantique, Méditerranée, Golfe Persique, Océan
Indien, Antarctique, Kerguélen.
Syllioae.
Syllis brachycola Ehlers.
Syllis brachycola Gravier, 1906, p. 20, fig. 14.
Id., id. Fauvel, 1916, p. 427 (Synonymie).
Ile Saint-Paul, 12 avril 1950.
Deux spécimens entiers longs de 20 mm. Ils correspondent bien
aux figures et à la description d’EHLERs. La serpe des soies posté-
rieures est assez courte et nettement bidentée et assez facilement
caduque. Dans la région antérieure, le dos de chaque segment porte
encore une bande transversale brune.
Habitat. — Antarctique, îles Falkland, Kerguélen et Saint-Paul.
Syllis sclerolaema Ehlers.
Syllis sclerolaema Ehlers, 1901, p. 86, pl. X, fig. 1-2.
(?) Syllis sclerolaema Monro, 1930, p. 102, fig. 15.
Cap Margerie, 23 janvier et 1er février 1950 ; — Al mille au N. du
cap Découverte, 19 janvier. 30 m.
Les premiers segments portent encore souvent des bandes trans-
versales brunes. Les palpes assez longs, rapprochés, presque parai-
— 756 —
lèles, sont creusés en cuillère. Les yeux, au nombre de quatre, sont
accompagnés parfois d’un ou deux autres plus petits. Les antennes,
les cirres dorsaux, les cirres tentaculaires sont tous très nettement
articulés. Les cirres dorsaux, à l’exception de ceux des premiers
segments qui sont longs et minces, sont courts, parfois fusiformes,
à 8-10 articles et de longueur peu différente, tandis que ceux des
derniers segments, plus longs et plus grêles, ont 14 à 15 articles.
Les deux cirres anaux sont longs et articulés.
Dans la région antérieure, les serpes des soies sont longues et
étroites, à fine dent secondaire. Dans les régions moyenne et posté-
rieure, les serpes supérieures restent longues, un peu moins cepen-
dant que les antérieures, les serpes inférieures sont plus courtes et
plus nettement bidentées. Les derniers segments ont une soie dorsale
et une soie ventrale simple, un peu arquée, unidentée. Les acicules
sont successivement au nombre de 4,3, puis d’un seul. Les cirres
ventraux assez longs, cylindriques, ne sont pas articulés. Lorsque les
longues serpes des pieds antérieurs sont vues de profil elles ressem-
blent aux longs articles des soies d ’Ehlersia.
La trompe dévaginée est courte, cylindrique, rigide, brun foncé,
à bord en bourrelet lisse ou un peu ondulé et elle porte une dent
antérieure conique, transparente. Lorsque cette trompe est inva-
ginée, le pharynx a la forme d’un long tube chitineux, cylindrique,
brun foncé, mince, transparent, plus ou moins fortement .plissé en
accordéon. Il s’étend sur 8 à 10 segments et le barillet cylindrique
est à peu près de même longueur. Mais sur les individus tronqués en
arrière du barillet ce dernier est contracté, ovoïde et le pharynx est
encore davantage plissé.
C’est cette trompe si particulière qui caractérise nettement ce
Syllis.
Ehlers a décrit et figuré cette espèce d'après un fragment mal
conservé. Sa description du long pharynx tubulaire à cuticule cornée,
brune, fortement plissée et s’étendant du 4e segment au 10-12e
correspond bien à nos spécimens ainsi que sa figure 1, sauf qu’il n’a
figuré que les premiers cirres minces et alternants. Il semble n’avoir
vu que quelques soies épaisses, bidentées. Une des deux qu’il repré-
sente (pl. X, fig. 2), semble être une hampe vue de dos, ou un acicule,
et l’autre une soie à serpe ankylosée.
Les caractères si particuliers de la trompe ne laissent guère de
doute sur l'identité de l’espèce d’EHLERS avec celle ci-dessus, malgré
ces légères différences.
Monro a signalé cette espèce aux îles Falkland, mais sa très
courte description ne donne aucun détail sur ce pharynx si remar-
quable, ni sur les cirres. Il figure seulement une grosse soie à courte
serpe. S’agit-il bien de la même espèce ?
Habitat. — Chili, Juan Fernandez, Terre Adélie (Iles Falkland ?).
— 757
Trypanosyllis gigantea Mc Intosh.
Trypanosyllis gigantea Fauvel, 1917, p. 200, fig. XI[ (Synony-
mie). — 1941, p. 278.
Ile Saint-Paul, 12 avril 1950.
Un individu et un fragment antérieur. Le dos porte encore sur
chaque segment une étroite raie transversale brun-rouge et une
seconde, encore plus étroite, au bord postérieur. Les serpes des soies
sont fortes, peu recourbées, à bord cilié et très nettement unidentées,
ce qui distingue cette espèce du Tr. zébra dont elle est, par ailleurs,
très voisine.
Habitat. — Océan Indien, Mer Rouge, Inde, Annam, Australie,
Cap Horn, Ile Saint- Paul.
Sphaerosyllis retrodens Eblers.
Sphaerosyllis retrodens Ehlers, 1897, p. 46, pl. II, fig. 53-57.
Id., id. Fauvel, 1916, p. 429.
Kerguélen, 5 avril 1950, golfe du Morbihan.
Deux très petits spécimens englués de vase dont l’un porte des
œufs à la face dorsale. Les yeux sont très gros, la trompe chitineuse,
rougeâtre, est armée d’une grosse dent transparente. Les soies sont,
les unes, avec un long article fdiforme, les autres, avec un article
plus court, unidenté.
Habitat. — Détroit de Magellan, Terre de Feu, îles Falkland et
Kerguélen.
(?) Exogone verugera (Claparède).
Exogone verugera Fauvel, 1923, p. 307, fig. 117, m-r. 1939, p. 300,
fig. 4.
Kerguélen, 5 avril, golfe du Morbihan.
Deux petits individus ayant perdu leurs appendices, donc un peu
douteux. Les palpes sont soudés, les 4 gros yeux sont noirs, la trompe,
chitineuse, rougeâtre, est armée d’une grosse dent conique transpa-
rente. Les soies sont courtes, à hampe renflée, ou même très élargie,
simulant une palette avec une très petite serpe plus ou moins nette-
ment bidentée. Il existe en outre, à chaque pied, une soie dorsale
simple, arquée, tronquée en biseau. Ces soies correspondent bien
à celles de 1 ’Ex. verugera d’Europe.
Habitat. — Atlantique, Méditerranée, Japon, Annam, Australie,
Kerguélen.
Autolytus gibber Ehlers.
Autolytus gibber Ehlers, 1897, p. 55, pl. III, fig. 71-72.
Id., id., Gravier, 1906, p. 9, pl. II, fig. 11. — Monro, 1930, p. 97.
— Fauvel, 1936, p. 21.
Cap Margerie, 4 février 1950, 50-60 m.
Deux gros spécimens très tordus dont le dos des segments porte
encore deux raies transversales en partie décolorées qui se résolvent
sur les flancs en un ou deux rangs de très fins points noirs, ce qui
correspond bien aux figures 71-72, pl. III, d’EHLERs.
Les gros cirres dorsaux, vaguement annelés, sont plus ou moins
enroulés. Les soies ont une petite serpe bidentée. La trompe n’est
pas visible par transparence.
Habitat. — Terre de Feu, Puerto Bono, Usehaia, Géorgie du Sud,
Port Charcot, Terre Adélie.
Autolytus Charcoti Gravier.
Autolytus Charc'oti Gravier, 1906, p. 7, pl. I, fig. 1-2.
Id., id. Benham, 1921, p. 27, pl. V, fig. 7-10. — Monro, 1930,
p. 97 ; 1936, p. 131.
Cap Margerie, 4 février 1950, 50-60 m.
Ce très petit Syllidien porte une paire de longues épaulettes ciliées
divergentes (organes nucaux). Les palpes sont soudés en une masse
arrondie, avec 4 gros yeux à la base. Les parapodes antérieurs sont
gros et courts, plus ou moins globuleux. Les rares cirres dorsaux qui
subsistent sont massifs, arqués et lisses. Les soies sont courtes, à
hampe un peu renflée, à courte serpe nettement bidentée et, dans la
région postérieure, d’autres soies ont un article terminé en longue
et fine pointe.
La trompe, bien visible par transparence, est jaune, mince, très
longue et décrit plusieurs circonvolutions à la base. Elle est termi-
née antérieurement par un trépan à dents coniques paraissant
égales.
La longue trompe contournée, les épaulettes ciliées rappellent le
genre Pterosyllis, entre autres, un Pt. (Amblyosyllis) granosa
d’EHLERs (1897, p. 58, pl. III, fig. 74-76), mais celui-ci avait de
longs et minces cirres volubiles et des soies à longue serpe bidentée
tandis que le spécimen du Cap Margerie a de vraies soies d’ Autolytus.
D’autre part, Gravier a décrit (1906, p. 7, pl. I, fig. 1-2), de Port
Charcot, un Autolytus Charcoti, à épaulettes ciliées, à longs cirres
inarticulés, à soies à courte serpe bidentée, mais dont il n’a pu voir
la trompe. Depuis, Y Au. Charcoti a été revu par Benham et par
Monro qui en ont décrit la trompe contournée. En outre, ils en ont
■vu le stade Polybostrichus qui porte aussi des épaulettes. Il s’agit
donc bien d’un Autolytus et c’est à l’espèce de Gravier que corres-
pond celui de la Terre Adélie.
Habitat. — Port Charcot, Terre Adélie, Nouvelle Zélande.
Sacconereis spec. ind.
Cap Margerie, 1er février, 10-12 m. Une petite Sacconereis indéter-
minable spécifiquement.
Hesionidae.
Kejersteinia cirrata (Keferstein).
Kejersteinia cirrata Fauvel, 1923, p. 238, fig. 89, a-e.
A 1 mille au N. du cap Découverte. 30 m.
11 n’en a malheureusement été rencontré qu’un court fragment
antérieur, à trompe dévaginée, et un un autre petit, presque entier,
cassé en deux, long de 10 mm. Les antennes sont tombées, mais il
reste encore deux palpes articulés et 4 yeux. Il subsiste encore
5 cirres tentaculaires d’un côté et 6 de l’autre. Il semble bien en
avoir existé 4 paires de chaque côté. On ne retrouve plus que quel-
ques cirres dorsaux annelés, en partie tronqués, et quelques cirres
ventraux lisses dépassant un peu le pied.
Les soies ont une hampe striée portant un long appendice à tran-
chant pectiné, à rostre recourbé et unidenté, avec une membrane
sous-rostrale figurant une épine dressée. La trompe dévaginée est
inerme et garnie de nombreuses et fines papilles filiformes.
J’ai comparé ces spécimens à ceux des côtes de France sans
pouvoir trouver de différences notables. Cette espèce n’avait pas
encore été signalée dans TAntarctique.
Nereidae.
Platynereis magalhaensis Kinberg.
Platynereis magalhaensis Fauvel, 1916, p. 434, pl. VIII, fig. 21-22
(Synonymie) ; 1941, p. 281. — Monbo, 1930, p. 106 ; 1936, p. 137,
fig. 24/
Kerguélen, golfe du Morbihân, 5 avril, dans des crampons d’Al-
gues. — Ile Saint-Paul. Plusieurs spécimens.
Cette espèce, si répandue dans TAntarctique, ne diffère guère de
la Platynereis Dumerilii Aüd.-Edw. que par l’absence de soie homo-
gomphes dorsales dans la région postérieure. Mais, sur un des petits
— 760 —
spécimens de Kerguelen, long de 5 mm., l’avant-dernier segment
porte une soie dorsale homogomphe semblable à celle que j’avais
trouvée et dessinée d’après un petit spécimen des îles Falkland (1916,
p. 435, pl. \ III, fig. 21-22). D’autre part, sur les très grands individus
de nos côtes, ces : oies dorsales manquent souvent, ou il n’en sub-
siste plus que d’assez rares, tandis qu’elles existent toujours sur
les petits. Enfin, on a déjà constaté que celle de l’Antarctique
incube dans le tube, comme une des variétés d’Europe. On n’a pas
encore pu décider si ces variétés correspondent ou non à des espèces
vraiment distinctes car, dans l’Océan Indien, des Platynereis à peu
près semblables à l’état atoque ont des stades heteronereis différents.
Habitat. — Antarctique, Géorgie du Sud, Terre de Feu, îles
Falkland, Marion, Saint-Paul, Kerguélen, Fernando Noronha.
Nephthydidae.
Nephthys macroura Schmarda.
Nephthys macrura Fauve l, 1916, p. 436, pl. VIII, fig. 1-3 (Syno-
nymie) ; 1941, p. 383. A glaophamus macroura Hartman, 1950, p. 118.
A 1 mille au N. du cap Découverte. — Ile Heard, 3 avril 1950.
Un gros spécimen entier, long de 120 mm., large de 10 mm., pieds
compris, a une trompe dévaginée comptant 22 rangées longitudinales
de papilles de longueur rapidement décroissante à partir de l’ouver-
ture. En arrière, ces rangées se bifurquent ou se trifurquent en
rangées de très petites papilles. En avant, il existe bien une papille
dorsale et une papille ventrale impaire, mais pas sensiblement plus
longue que les voisines. Les 4 antennes sont égales et très courtes.
Le premier sétigère porte un cirre dorsal rudimentaire et un cirre
ventral.
Les parapodes ont la forme typique de l’espèce et correspondent
aux figures que j’en ai données en 1916, d’après des spécimens des
îles Falkland.
Cette espèce ne possède pas de soies en lyre. Les branchies sont
enroulées en dedans.
L’ île Heard a fourni encore d’autres spécimens plus ou moins
tronqués dont un gros fragment moyen long de 150 mm., large de
15 mm., rcueillis dans l’estomac d’un poisson ( Notothenia ) et en
partie digérés.
Récemment, O. Hartman (1950, p. 116) a ressuscité l’ancien genre
Aglaophanus Kinberg pour les Nephthys dont la branchie (inter-
ramai cirrus) est enroulée en dedans (involute) au lieu d’en dehors
(recurved) et ayant généralement des soies en lyre.
Ces soies manquent à N. macroura. Sur les échantillons de l’île
— 761 —
Heard, en assez mauvais état, les branchies sont bien enroulées en
dedans, cependant, en examinant successivement les pieds d’un
individu, on en trouve quelques-unes enroulées en dehors. Sur le
gros fragment elles sont en partie digérées.
Vu l’importance attachée par Hartman à ce caractère, j’ai tenu
à revoir mes anciennes préparations des îles Falkland. Or, dans une
de ces préparations d’après laquelle j'ai dessiné les figures 2, 3,
pl. VIII, 1916 et contenant 9 parapodes d’un même individu, en
parfait état, ceux du 39e et du 55e pied ont une branchie très nette-
ment enroulée en dehors, en sens inverse des autres.
Un caractère pouvant présenter une telle variabilité sur un même
individu, qu’il provienne des îles Falkland ou de l’île de Ileard, ne
me paraît pas sulfisant pour justifier une division générique.
Habitat. — Antarctique, îles Falkland. Kerguelen, Heard, Nou-
velle-Zélande, Côtes du Chili, embouchure de la Plata.
Eu MCIDAE.
Lumbriconereis junchalensis Kinberg.
Lumbriconere s funchalenseis Fauvel, 1923, p. 434, fig. 172, o-r.
Ile Saint-Paul, 12 avril 1950.
Cette espèce est caractérisée par son prostomium arrondi, ses
crochets tous simples, apparaissant dès les premiers sétigères avec
les soies très arquées qui disparaissent ensuite. Elle ne semble pas
avoir été encore signalée dans l’hémisphère Sud.
Habitat. — Manche, Atlantique, Méditerranée, île Saint-Paul.
Glyceridae.
Glycera capitata Œrsted.
Glycera capitata Fauvel, 1923, p. 385, fig. 151, a-e.
Id., id. Monro, 1930. p. 115.
Cap Margerie, 4 février. — 15 m. — lie Saint-Paul.
Le spécimen de l’île Saint-Paul est de petite taille, tandis que
celui du cap Margerie, entier, trompe invaginée, mesure 90 mm.
sur 5 mm., pieds compris. Les parapodes moyens correspondent à la
figure 3, pl. XI, 1950, d’ Hartman, d’après un spécimen de l’Alaska.
Cette espèce, comme beaucoup d’autres, atteint une très grande
taille dans les mers polaires.
Habitat. — Atlantique, Pacifique, Alaska, Antarctique, Ile Saint-
Paul, Indochine.
— 762
Ariciidae.
Nainereis laevigala (Grube).
Nainereis laevigata Fauvel, 1927, p. 22, fig. 7, a- b.
Ile Saint-Paul, 12 avril 1950.
Un petit spécimen entier et des fragments antérieurs et médians.
Ils ne diffèrent pas de ceux d’Europe, même prostomium arrondi,
mêmes subuluncini, soies et branchies semblables.
Habitat. — Atlantique, Pacifique, Océan Indien, Indochine, île
Saint-Paul.
Scoloplos marginatus (Ehlers).
Aricia marginata Ehi.ers, 1897, p. 95, pl. VI, fig, 150-156.
Nainereis marginata Fauvel, 1916, p. 445, pl. VIII, fig. 26-33.
Scoloplos marginatus Eisig, 1914, p. 412.
Câp Margerie, 22 janvier, 10-15 m., sur les Macrocystis. — 1er fé-
vrier, .10-12 m. — 4 février, 15 m.
Spécimens entiers et fragments sont assez nombreux. Les plus gros
présentent, sur la rame ventrale, les poches génitales membraneuses
blanchâtres, très développées, décrites et figurées par Ehlers.
Elles sont encore indistinctes sur les plus petits.
Habitat. — Antarctique, Géorgie du Sud, Cap Adare, Terre
Adélie, Kerguélen.
Spionidae.
Spiophanes Tcherniai spèc. nov.
Fig. 1.
Cap Margerie, 4 février 1950, 15 m.
Diagnose. — Corps filiforme. Prostomium élargi en avant, avec
deux pointes latérales, prolongé en pointe en arrière. 2 petits yeux
noirs. 2 palpes (tombés). Trompe en forme de ventouse circulaire
lisse. Au 1er sétigère, une longue lamelle dorsale cirriforme et des
soies capillaires. Dans la région antérieure, parapodes biramés,
à la rame dorsale, une lamelle cirriforme à pointe mousse, un faisceau
en éventail de soies simples un peu arquées, terminées en pointe fine.
A la rame ventrale, un bourrelet vertical en demi-tore portant un
éventail de soies simples plus courtes et plus fortes que celles de la
rame dorsale et, au-dessous, une forte soie falciforme aplatie. Vers
le 14e sétigère, apparaissent, à la rame dorsale de trois segments
successifs, 3-4 grandes soies en palées transparentes allongées, à
— 763
pointe effilée, mélangées à quelques soies fines. Le segment suivant
porte des palées beaucoup plus petites et de forme différente qui
diminuent encore de taille aux suivants et se réduisent progressive-
Spiophanes Tcherniai
a Par-apode abdominal grossi ; b extrémité postérieure x8o ■
C Deux grandes palées / 5oo ; d Deux palées du segment suivantx5oo -,
e petite soie abdominale x5oo ■ f rame ventrale postérieure grossie-,
g Uncini xSoo .
ment à de très fines soies courtes génieulées à pointe asymétrique,
mélangées aux longues soies capillaires. Les uncini apparaissent, à la
rame ventrale, vers le 17e segment, en rangée de 5, sur un tore sail-
lant au-dessous duquel persiste la grande soie aciculaire falciforme.
Les uncini, allongés, ont un rostre lisse ou faiblement dentelé au
vertex et un capuchon plus ou moins marqué. — Pygidium à deux
courts urites coniques à base renflée.
Coloration. — Jaunâtre, décoloré dans le formol. Sur quelques
segments de la région antérieure, du 7e au 9e, entre autres, on aperçoit
par transparence, de chaque côté des segments, une tache triangu-
laire noirâtre, opaque.
L’unique petit spécimen, très tortillé, n'a pu être examiné
qu’après éclaircissement et compression, ce qui en a rendu l’étude
difficile. Les palpes ont disparu, comme cela est si souvent le cas
chez les Spionidiens conservés, mais on en reconnaît encore les
traces. La trompe dévaginée, globuleuse, lisse, comme la trompe
des Capitellidés, masque en partie le prostomium dont on peut
cependant reconnaître les deux cornes frontales bien marquées.
Les yeux ont disparu après l’éclaircissement. Le prostomium en
écusson triangulaire se termine en pointe atteignant le bord antérieur
du 3e segment.
La lamelle ventrale n’est bien marquée que dans les premiers
segments, ensuite elle se réduit à un mince liseré bordant la rame
ventrale.
Cette espèce présente bien les grands caractères du genre Spio-
phanes : absence de branchies, lamelles dorsales cirriformes, absence
de crochets dorsaux, présence de soies ventrales inférieures spéciales
et aussi prostomium à deux cornes frontales, comme chez1 Sp.
Bombyx Ci.p. Mais elle est nettement caractérisée par la présence
de ces grandes palées allongées sur trois segments et celle de palées
différentes au suivant, par ses fines soies abdominales génieulées et
par l’unique soie ,en faucille de la rame ventrale, beaucoup plus
forte et de forme différente des soies analogues du Sp. Bombyx.
Sur ce petit spécimen immature, je n'ai pu constater la présence
de poches génitales.
J’ai le plaisir de dédier cette espèce à M. Tcherma qui l’a récoltée
et qui m’a confié l’étude de sa collection.
Habitat. — Terre Adélie, cap Margerie.
\
Chaetopteridae.
Phyllochaetopterus spec.
A 1 mille au N. du cap Découverte ont été recueillis quelques
fragments de tubes cornés, transparents, annelés, provenant sans
765 —
doute d’un Phyllochaetopterus, le Ph. socialis Clp. a été déjà signalé
aux îles Falkland.
ClRRATULIDAE.
Cirratulus cirratus O. F. Muller.
Cirratulus cirratus Fauvel, 1916, p. 447, pl. VIII, fig. 12 (Syno-
nymie).
Cap Margerie, 23 janvier 1950. Crampons de Laminaires.
Un assez gros spécimen, bien typique, à deux rangs de points oculi-
formes très nets.
Habitat. — - Atlantique Arctique et Antarctique, îles Falkland,
Kerguélen, Géorgie du Sud, Terre Adélie.
Chloraemidae.
Flabelligera pennifera Ehlers.
Flabelligera pennigera Ehlers, 1908, p. 123, pl. XVI, lig. 9-10.
Cap Margerie, 23 janvier 1950. 10-15 m. Crampons de Macro-
■cystis.
Il n’en a été recueilli que des débris macérés contenant encore
quelques soies dorsales, mais les papilles pennées sont tellement
caractéristiques qu’elles permettent d’identifier ces débris.
Habitat. — Kerguélen, Géorgie du Sud, Terre Adélie.
Scai.ibregmidae.
(?) Sclerocheilus minutus Grube.
Sclerocheilus minutus Fauvel, 1927, p. 125, fig. 44, g-m.
Id., id. Ashworth, 1915, p. 419 (Synonymie).
Cap Margerie, 4 février 1950. 15 m.
Un fragment antérieur macéré, à prostomium bilobé, portant des
soies aciculaires aux premiers segments et ensuite des soies capil-
laires accompagnées de soies en fourche très visibles paraît bien
appartenir à cette espèce. Cependant, vu son mauvais état, et
l’absence de la région postérieure, la détermination reste un peu
douteuse. Cette espèce serait nouvelle pour l’Antarctique.
Habitat. — Atlantique, Méditerranée, Terre Adélie (?).
766
(?) Eumenia oculata Ehlers.
(?) Eumenia oculata Ehlers, 1901, p. 181, fig. 15-16.
Id., id. Gravier, 1911, p. 112, pl. IV, fig. 44.
Id., id. Ashivorth, 1915, p. 415.
Sclerocheilus antarcticus AshVorth, 1915, p. 421.
Cap Margerie, 4 février 1950, 15 m.
Les deux spécimens entiers, mais très macérés, et éventrés,
mesurent respectivement 10 et 14 mm. Le prostomium porte deux
courts appendices un peu lobés et deux groupes triangulaires d’yeux
plus ou moins réunis. Les trois premiers sétigères ont de fortes soies
simples à double courbure, comme les a représentées Gravier.
Ensuite, aux deux rames, les soies capillaires sont longues et fines,
mais pas davantage qu’EHLERs et Gravier, je n’ai pu trouver de
soies en fourche. Sur le plus grand, les soies dorsales et ventrales
sont implantées sur un socle rectangulaire blanchâtre que je n’ob-
serve pas sur le plus petit. Cirres dorsaux et ventraux font défaut.
Le pygidium se termine par 4 assez longs cirres anaux. La présence
d’yeux et de cirres anaux, l’absence de branchies et de soies en
fourche écartent cette espèce du genre Eumenia. Elle se rapproche
davantage du genre Asclerocheilus qui n’a aussi ni branchies, ni
cirres pédieux mais qui possède des soies en fourche et n’a pas
d’yeux.
Cependant, d’après Ashworth, les types mêmes d’EHLERS et de
Gravier, qu’il a eus entre les mains, appartiendraient à deux espèces
différentes. U Eumenia oculata Gravier, à fortes soies aciculaires
aux trois premiers sétigères, à soies capillaires accompagnées de
soies en fourche aux suivants et à cirres pédieux ventraux devien-
drait le Sclerocheilus antarcticus Ashworth.
C’est à cette espèce que correspondraient les spécimens du cap
Margerie. Il est possible que les minces cirres ventraux soient
tombés et les soies en fourche ne sont pas toujours faciles à trouver,
ainsi Ehlers, à qui elles avaient d’abord échappé, les a retrouvées
plus tard enfoncées dans les téguments.
L’espèce d’EHLERS a été plus tard assimilée par lui-même à
YOncoscolex dicranochaetus Schmarda.
Quoique le mauvais état des spécimens du cap Margerie n’en
permette pas une identification certaine, ils paraissent cependant
se rapporter mieux à la description de Gravier, autrement dit au
Sc. antarcticus dont on ne connaît que deux exemplaires, l’un des
Orcades du Sud, l’autre de la terre de Graham. Cependant si l’ab-
sence de cirres dorsaux et ventraux et de soies en fourche était bien
confirmée ils rentreraient plutôt dans le genre Asclerocheilus, bien
qu’ils possèdent des yeux.
Habitat. — Antarctique, Terre Adélie.
767 -
Opheliidae.
Ammotrypane syringopyge Ehlers.
Ammotrypane syringopyge Ehlers, 1901, p. 171.
ld., id. Fauvel, 1936, p. 32.
Ammotrypane aulopyge Ehlers, 1897, p. 100, pl. VI, fig. 157-158.
Kerguelen, 5 avril 1950, dans les crampons d’ Algues.
Cette très petite femelle, bourrée d’œufs, porte encore environ
18 paires de branchies. Le tube anal cylindrique est caractéristique.
Habitat. ■ — Région de Magellan, Géorgie du Sud, Terre Alexan-
dre Ier, Kerguélen.
Maldanidae.
Micromaldane ornithochaeta Mesnil.
Micromaldane ornithochaeta Fauvel, 1927, p. 193, fig. 67, l-r.
Cap Margerie, 1er février 1950. ■ — Al mille au N. du cap Décou-
verte.
Il n’a été recueilli que deux spécimens de ce microscopique Mal-
danien. Celui du cap Margerie n’a plus que 9 sétigères dont le der-
nier est abîmé. Il mesure à peine 6 mm. sur 0,3 à 0,5 mm. Celui du
cap Découverte est une femelle pleine d’œufs, également tronquée.
La tête renflée, ovoïde, porte deux groupes d’yeux. Les soies dor-
sales linéaires, géniculées, très fines, sont accompagnées, à chaque
pied, d’une longue soie en spatule striée. Comparés à des spécimens
de la Manche, je les ai trouvés identiques.
Cette petite espèce est nouvelle pour l’Antarctique.
Habitat. — Manche (environs de Cherbourg), Côtes d’Irlande,
Santander, Terre Adélie.
Ampharetidaê.
Ampharete spec. indt.
A 1 mille au N. du cap Découverte.
Ce petit Ampharétien est réduit à un fragment antérieur de
4 sétigères, mesurant 3 mm. sur 2 mm. La bouche ouverte laisse
sortir de nombreux tentacules tortillés, ridés, qui ne semblent plus
pennés. La bouche est surmontée d’une lèvre membraneuse foliacée,
arrondie, comme chez les Ampharete. Les branchies, longues, ridées,
recourbées en alpenstock à l’extrémité, paraissent avoir été au
nombre de 4 paires. Il en restait encore deux en place et trois
— 768 —
tombées dans le flacon. En arrière, on trouve, de chaque côté, un
éventail de nombreuses et très fines palées. Il ne reste plus que
4 sédgères dont un lambeau porte encore quelques uncini parais-
sant être du type Ampharete, autant du moins qu’on en peut juger
car ils ne se présentent pas bien à plat. La bouche étant ouverte,
le prostomium est redressé, comprimé et sa forme exacte ne peut
être déterminée bien exactement. Il porte des yeux bruns.
C’est peut-être Y Ampharete patagonica Kbg. ou Y A . Kergue-
lensis McInt., mais ce fragment trop incomplet ne permet pas une
détermination précise. '
Habitat. ■ — Terre Adélie.
Terebellidae.
(?) Lanice flabellum (Baird).
(?) Lanice flabellum Fauvel, 1941, p. 293.
Ile Saint-Paul, 12 avril, 1950.
Ce bout de tube vide de Térébellien, portant à son entrée une
frange flabelliforme de filaments formés chacun d’une série de grains
de sable, analogue à celui de Lanice conchilega, appartient probable-
ment à L flabellum, dont j’en ai déjà observé de semblables de la
région du Cap Horn.
Habitat. — Terre de feu, îles Bonnin et Saint-Paul, Argentine.
Terebella Ehlersi Gravier.
Terebella Ehlersi Gravier, 1906, p. 47, p. V, fig. 45-46.
Cap Margerie, 23 janvier 1950, 10-15 m. Dans les crampons de
Macrocystis, et 4 février, 10-15 m.
Des nombreux échantillons de cette espèce plusieurs mesurent
140 à 150 mm. Un fragment postérieur porte encore un long Néma-
tode en partie engagée à l’intérieur de la Térébelle.
Tous ces spécimens sont bien conformes à la description de Gra-
vier et plusieurs sont engagés dans leur tube membraneux, épais,
ridé, plus ou moins couvert de vase, de spiculés d’ Eponges, de Dia-
tomées et de débris divers.
Habitat. — Ile Booth Wandell, Géorgie du Sud, Détroit de Bis-
mark, Terre Adélie.
— 769 —
Pista corrientis Mclnt.
Pista corrientis Hessle, 1917, p. 158, pl. II, fig. 2-3.
Pista cristata Ehlers (non Muller), 1901, p. 213.
Polymnia spec, Ehlers, 1901, p. 210.
Cap Margerie, 4 février, 15 m.
L’unique individu est entier, de forte taille et en bon état, avec
17 sétigères thoraciques. 11 n’a pas d’yeux. Les lobes latéraux sont
bien marqués. Les papilles néphridiennes sont allongées. La pointe
des soies thoraciques est lisse. Les uncini du 1er sétigère, à grand
manubrium allongé, sont semblables à ceux de Pista cristata. Les
branchies, au nombre de deux paires, ont un gros tronc divisé
en 3-4 courtes et fortes branches abondamment ramifiées, ressem-
blant à des branchies de Polymnia , mais nullement aux branchies
en pompon de P. cristata, espèce, par ailleurs, très voisine. Hessle,
après avoir vu les spécimens d’EHLERS, les rapporte à P. corrientis
Mclnt.
Habitat. — Terre de Feu, Géorgie du Sud, Terre Adélie, La Plata.
(?) Nicolea chilensis Schmarda.
Nicolea chilensis Ehlers, 1901, p. 212.
Id. id., Hessle, 1917, p. 172 (Synonymie).
Id. id., Fauvel, 1916, p. 464 ; 1941, p. 293'; 1936, p. 35.
Kerguélen, golfe du Morbihan, 5 avril 1950, dans les crampons
d’Algues.
Plusieurs petits spécimens, à deux paires de branchies, semblent
appartenir à cette espèce très répandue dans l’Antarctique.
Habitat. — Antarctique, îles Falkland, Kerguélen, Nouvelle-
Zélande, Philippines, Japon.
Thelepus setosus Quatrefages.
Thelepus setosus Fauvel, 1927, p. 273, fig. 95, a-h. — 1916,
p. 466, fig. 3-6. (Synonymie). — 1941, p. 294.
Kerguélen, golfe du Morbihan, 5 avril 1950, dans les crampons
d’Algues.
Un spécimen entier, avec queue régénérée, et un autre très petit.
Cette espèce cosmopolite semble très répandue dans l’Antarctique
et les îles sub-antarctiques d’où elle a été souvent mentionnée sous
différents noms.
Habitat. — Atlantique, Pacifique, Océan Indien, Antarctique.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 6, 1950. 52
770 —
Thelepus cincinnatus Fabricius.
Thelepus cincinnatus Hessle, 1917, p. 212 .(Synonymie).
Id., id. Fauvel, 1927, p. 271, fig. 95 ; 1936, p. 36.
Cap Margerie, 4 février 19150, 50-60 m. Crampons de Macro-
cystis.
Cette espèce, très voisine de la précédente, dont elle se distingue
principalement par ses branchies au nombre seulement de deux
paires, est représentée par plusieurs spécimens de taille variée.
Certains sont encore renfermés dans leur tube muqueux couvert de
débris, de petites coquilles de Mollusques turbinées et de Spirorbes.
Habitat. — Mers Arctiques et Antarctiques, Atlantique, Pacifique
et Océan Indien.
Polycirrus insignis Gravier.
Polycirrus insignis Gravier, 1906, p. 54, fig. 35-36.
Cap Margerie, 4 février. 50-60 m. Crampons de Macrocystis.
L’unique individu est entier, encore pourvu de son grand panache
de tentacules. Il possède onze sétigères thoraciques et une trentaine
d’abdominaux. Les papilles des 4e et 5e sétigères sont longues,
cylindriques. Les boucliers ventraux disparaissent du 8e au 11e seg-
ment thoracique. Les soies sont semblables à celles figurées par
Gravier, longues, un peu arquées, aplaties, ornées sur le bord de
fines stries obliques. Les uncini ont un grand rostre surmonté (vus
de profil) de deux dents très nettes et un processus dorsal recourbé
en croc. Le manubrium est fortement strié. Gravier n’a pas vu
d’uncini thoraciques, mais on sait qu’ils manquent souvent aux
Polycirrus adultes.
Habitat. — Terre de Graham, Port Charcot, Terre Adélie.
Sabellidae.
Potamilla antarctica (Kinberg).
Potamilla antarctica Gravier, 1906, p. 59, fig. 38-43.
Id., id. Fauvel, 1916, p. 474, pl. VIII, fig. 4-7 ; 1936, p. 37 ;
1941, p. 295.
Cap Margerie, 4 février 1950, 10-15 m. — 22 janvier, 50-60 m. —
Ile Saint-Paul, 12 avril.
Cette espèce est susceptible d’acquérir une très grande taille,
plusieurs individus du Cap Margerie atteignent 200 à 260 mm., y
compris un panache branchial de 40 à 45 mm. et un diamètre de
— 771
8 à 9 mm. Certains sont encore renfermés dans leur tube cornér
cylindrique, rigide, translucide, lisse, sauf dans la partie supérieure,
plus mince, molle et garnie d’Algues, d'Hvdraires, de Bryozoaires.
Ce tube ne s’enroule pas à l’entrée comme celui de notre P. reni-
formis. L’un de ces tubes mesure 340 mm. sur 10 mm. de diamètre.
Habitat. — Antarctique et région sub-antarctique. Très répandu.
(?) Sabella aberrans Augener.
Sabella aberrans Aupener, 1926, p. 245. ,
Id., id. Benham, 1927, p. 133, pl. III, fig. 108-115.
Cap Margerie, 4 février 1950.
C’est avec doutes que je rapporte à cette espèce une grande
Sabelle longue de 65 mm., y compris le panache de 25 mm. et large
de 7 mm. qui paraît entière. Le panache et les 5 segments thoraciques
sont régénérés aux dépens des premiers segments abdominaux.
Le 1er sétigère porte des soies dorsales capillaires limbées semblables
à celles des 2e, 3e et 4e qui ont des uncini ventraux. Le 5e porte un
gros faisceau dorsal, un petit faisceau ventral et, entre les deux,,
une rangée d’uncini, tandis que le 6e et le 7e sétigère sont des seg-
ments abdominaux typiques à long tore uncinigère dorsal et à gros
faisceau de soies capillaires ventrales.
Le petit faisceau inférieur du 5e segment est un reste des soies
abdominales ventrales et sur le même niveau que les suivants. Le
faisceau dorsal est de nouvelle formation, comme ceux des seg-
ments 2 à 4. Ce sont des soies dorsales thoraciques qui ont pris la
place des uncini abdominaux disparus et les uncini thoraciques
ventraux n’apparaissent encore qu’en rangée assez courte sur ces
segments. Sur le 5e, nous assistons à ce remaniement maintenant
bien connu.
La gouttière ventrale n’est pas encore déviée à la face dorsale.
Les branchies, en demi-cercle, ont une longue pointe nue et pas
d’yeux. La haute collerette est largement baillante à la face dorsale
et ses deux lobes ventraux sont foliacés. Le panache semble doublé
intérieurement d’un rang de filaments simples. Il n’existe pas de
membrane interbranchiale notable et les deux coussins, ressemblant
un peu à ceux de S. porifera, ne sont guère marqués à la base des
branchies, mais la régénération antérieure n’est probablement pas
encore complète.
Les soies sont longues et étroites, sans palées, et les abdominales
sont minces et assez arquées. Les uncini thoraciques sont accom-
pagnés de soies en pioche. Ils sont tous aviculaires.
Habitat. — Nouvelle-Zélande, Terre Adélie.
772 —
Amphiglena mediterranea (Leydig).
Amphiglena mediterranea Fauvel, 1927, p. 324, fig. 112, k-r.
Ile Saint-Paul, 1er avril 1950.
Sur ce petit spécimen, à soies typiques, les otocystes à nombreux
■otolithes sont encore visibles par transparence, après éclaircisse-
ment.
Habitat. — Atlantique, Méditerranée, Golfe Persique, Annam,
Antarctique.
Oridia limbata Eblers.
Oridia limbata BENHAM,f927, p. 130.
Oria limbata Fauvel, 1916, p. 476.
Kerguélen, 5 avril 1950.
Un petit spécimen à collerette et otocystes visibles. Cette espèce
a déjà été signalée à Kerguélen.
Habitat. — Antarctique, Terre de Feu, îles Falkland et Ker-
guélen.
Serpulidae.
Spirorbis aggregatus Caullery et Mesnil.
Spirorbis aggregatus Caullery et Mesnil, 1897, p. 203, pl. VIII,
fig. 9, a-e.
Id., id. Gravier, 1911, p. 152, pl. XI, fig. 155 ; pl. XII, fig. 176-
177.
Cap Margerie, 1er février 1950 ; 23 janvier, 10-15 m. Sur des
crampons de Laminaires. — Al mille au N. du cap Découverte.
Les uns sont collés sur des frondes de Macrocystis, les autres
sur des tubes de Thelepus. Les tubes sont sénestres, ronds, blanc-
laiteux, peu ridés, sans carènes et n’empâtent pas le support.
Parfois ils ont l’aspect d’un disque plan ou un peu gauche. Très
serrés, ils sont même souvent superposés et parfois un peu déroulés.
Ceux qui sont fixés sur des Algues ramifiées sont plus superposés
et plus agrégés que ceux des tubes de Thelepus, mais, à part cela,
ne sont pas différents.
Habitat. — Côtes de Patagonie, îles Peterman, Terre Adélie.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
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774 —
Caractères distinctifs d’Achillea nobilis L.,
A. LIGUSTICA ALL. ET A. MICRANTHA (M. B.) BOISS.
Par P. Jovet.
Résumé. — h’A. micrantha (M. B.) Boiss., trouvé près de Poitiers par
R. Lemesle, est comparé à deux autres Achillées. L’examen des plantes
elles-mêmes (in Herb. Mus. Par.) permet de préciser pour A. nobilis h.,
A. ligustica Ail. et A. micrantha (M. B.) Boiss. d’assez nombreux caractères
morphologiques passés sous silence ou trop vaguement indiqués dans les
Flores ; de plus, feuilles (limbe et insertion), bractées involucrales et
fleurs ligulées sont figurées. — A. ligustica mérite de conserver son rang
d’espèce. Une variété nouvelle d ’A. micrantha ^st nommée microcephala.
Esquisse de l’aire d’M. micrantha. Présence, aux environs de Paris, comme
adventices, des deux autres Achillées. — Tableau comparatif des trois
espèces.
En mai 1950, R. Lemesle trouve, dans la banlieue de Poitiers,
un Achillea dont les capitules étaient à peine fleuris ; au début de
juin, les ligules s’étalaient, courtes et d’un jaune pâle. L’essai de
détermination à l’aide des flores de Coste, Bonnier, Fournier,
conduisit à A. nobilis L. ; cependant, Rallet objectait que le rachis
des feuilles est complètement dépourvu de dents.
Au Muséum, je nommai cette Composée A. micrantha (M. B.)
Boiss. (concordance avec la diagnose de Boissier et les échantillons
d’herbiers). Pourtant R. Gombault, familiarisé avec la flore libano-
syrienne, remarquait que les capitules étaient beaucoup plus petits
que dans A. micrantha typique, et les ligules, d’un jaune beaucoup
plus pâle.
Aussi, R. Lemesle pensa-t-il « se trouver en présence de A.
nobilis. Un seul point diffère, m’écrivait-il. Dans ma plante, le rachis
central de la feuille se montre toujours dépourvu de dents. Mais
Bonnier mentionne une var. ligustica Ail. chez laquelle la partie
médiane de la feuille n’est pas dentée » : sa plante était-elle « une
forme intermédiaire entre A. nobilis typique et sa variété ligus-
tica » ?
Il fallait comparer la Composée de Poitiers avec A. nobilis L. et
A. ligustica Ail. Les Flores françaises ne mentionnent pas A. micran-
tha et décrivent incomplètement les deux autres espèces. Nous
passerons en revue les Flores, puis analyserons les plantes elles-
mêtnes.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 6, 1950.
— 775 —
1° Travaux publiés : descriptions, figures et clés de déter-
mination. — G. Rouy considère A. ligustica comme une espèce.
La clé qu’il établit n’est pas parfaite, car la subdivision qui conduit
à l’accolade renfermant ces deux espèces mentionne : « Feuilles
caulinaires pennatiséquées à segments ultimes pinnatipartits » ;
la première partie est vraie pour les deux Achillées, mais, si A. nobilis
possède « les segments ultimes pinnatipartits », il n’en est pas de
même pour A. ligustica ; ce qui est d’ailleurs rétabli dans l’accolade
finale (et dans le texte) :
— Feuilles à rachis large, entier ou unidenté, à lobes ultimes large-
ment linéaires, entiers ou 1-2 dentés, etc A. ligustica Ail.
— F. à rachis étroit, denté-serrulé au moins dans sa partie supé-
rieure, à lobés ultimes linéaires, pluridentés, etc. A. nobilis L.
Rouy ajoute, dans le texte, que les feuilles d’A. nobilis ont 6 à
8 segments primaires de chaque côté du rachis. Notons qu’il est
malaisé de préciser ce nombre à cause des divisions terminant la
feuille à sa partie supérieure (segments ? lobes ou dents ?). Rouy
reste muet sur le nombre des segments primaires des feuilles d’A.
ligustica.
Les trois auteurs suivants subordonnent A. ligustica à A. nobilis.
■ — Coste : « segments moins nombreux (3-5) » pour A. ligustica ; —
fig. : partie sup. d’A. nobilis (assez juste), feuille (non satisfaisante). —
Ronnier : description fidèle d’A. nobilis et ssp. ligustica (plus suc-
cincte) ; — p. 300 : ports différents bien rendus, caractères parti-
culiers des subdivisions des feuilles assez peu distincts. — Four-
nier : deux sous-esp. : eu-nobilis P. F. (« ligules 4-5 fois plus courtes
que l’invol., plus, dents entre les divisions principales, feuilles ponc-
tuées en-dessous»), et ligustica Ail. («lig. égalant la moitié de T invol. ;
capit. à long pédoncule ; 0-1 dent entre les divis. principales ; feuilles
ordin. non ponctuées en dessous, 3-13 divis. principales ; odeur
camphrée »). Fig. 3878 : feuille d’A. eu-nobilis, beaucoup trop
réduit .
A. nobilis : bien figuré dans Hegi (plante entière, différentes
formes de feuilles) et, quoique fort réduit, dans Thommen (sommité,
capitule, feuille).
2° Etude des échantillons. — Chaque fois que, au cours de
l’exposé comparatif, il est question d’A. micrantha, c’est de la plante
des environs de Poitiers qu’il s’agit. Les observations portent sur :
les feuilles (forme générale, dimensions, lobation, indûment, inser-
tion), les capitules (bractées), les fleurs (dimensions, forme de la
ligule).
Feuilles, fig. 1. — Forme générale et dimensions. — Il faut préciser
la forme des feuilles signalée trop vaguement pour A. nobilis et
A. ligustica : « feuilles grandes à pourtour ovale » (Rouy) ; —
776 —
« feuilles ovales ou ovales-oblongues » (Coste). Prenons tout de suite
la précaution de dire que les feuilles varient légèrement le long de la
tige ; mais, dans les 2/3 ou 3/4 supérieurs, elles affectent une forme
Fig. 1. — Achillea ligustica Ail, A. nobilis L., A. micrantha (M. B.) Boiss. — Feuilles
caulinaires moyennes (sans leurs lobules inférieurs qui seraient indistincts à cette
échelle, voir fig. 2) ; t, emplacement de la tige ; /, feuille ; r, rameau axillaire feuillé.
— A. ligustica. lig. : Bastia, 1865, Mabille. Herb. Corsicum n° 30 (les feuilles du
sommet du rameau feuillé sont trop nombreuses pour être toutes figurées) ; — lig.
R : Bastelica, 1878, Reverchon, PI. de Corse n° 12. — nob., A. nobilis, Fontmoreau,
Cher, 1862, Déséglise ; en bas et à gauche, f. de dimensions peu fréquentes (pl.
cuit.). — micr., A. micrantha, env. de Poitiers, mai 1950, R. Lemesle.
— 777 —
générale. Retenons aussi que, très souvent, elles portent à leur
aisselle, un petit rameau feuillé ou un bouquet de feuilles (ce dernier
cas très net chez A. ligustica). •
Les feuilles eaulinaires moyennes et supérieures, comme les
inférieures s’élargissent progressivement et assez rapidement à partir
de leur sommet, cette partie supérieure pouvant s’inscrire dans un
triangle isocèle à base égalant le double de sa hauteur ; cette largeur
se conserve jusqu'à la base de la feuille, ou, si elle diminue, ce n’est
presque toujours que d’une manière à peine perceptible. Exemple de
f. caulin. moyenne d’A. ligustica : largeur de la partie moyenne du
limbe, 20 mm, de la partie inf. 18 mm. La forme générale est donc à
peu près celle d’un carré surmonté d’un triangle isocèle. Quelques
mensurations (en mm) de feuilles eaulinaires moyennes, le premier
nombre correspond à la longueur, le 2e à la plus grande largeur :
A. nobilis : 35 X 15 ; — 35 X 18 ; — 40 X 15.
A. ligustica : 50 X 20-18 ; — 30-35 X 15-20 ; • — 40 X 20.
Donc, pour A. nobilis, feuilles eaulinaires moyennes, généralement,
à peine un peu plus de 2 fois plus longues que larges ; — chez A.
ligustica, environ 2 fois 1/2 (ou un peu plus) plus longues que larges ;
la longueur de 50 mm semble peu fréquente ; 30-35, la plus habi-
tuelle. — Ainsi, pour ces deux Achillées, généralement l’élargissement
se produit dans le 1/3 supérieur de la feuille.
11 faut encore signaler, pour A. nobilis : 1° les feuilles eaulinaires
les plus inférieures sont parfois plus longues (que les eaulinaires
moyennes), atteignant 50 X 18 (Longueur/largeur = 2,77) ; —
2° une var. ou forme porte, sur toute la longueur de la tige, des
feuilles encore plus étroites (affectant la forme de celles d’A. setacea),
par ex. 25 X 8 (f. caulin. moy.) ; 50 X 8 (caul. inf.) ; l’élargissement
se situe alors dans le 1/6 et le 1/12 supérieur de la feuille et le rapport
L/l varie de 3 à plus de 6.
A. micrantha : la longueur des segments s’accroît du sommet des
feuilles eaulinaires jusqu’à leur base ; ces feuilles peuvent s’inscrire
dans un triangle isocèle dont la hauteur égale 3 fois (ou un peu
moins) la base. Pour un rachis long de 55 mm, les segments inférieurs
sont souvent plus longs que la 1/2 base du triangle parce qu’ils se
dirigent obliquement vers le bas. Cette longueur de 55-60 mm et
cette proportion (L/l = 3) paraissent constantes. Cependant,
quelques feuilles eaulinaires tout à fait inférieures sont beaucoup
plus étroites, par ex. 75 X 15-17 (L/l = env. 5).
Lobes et dents. — Les feuilles d ’A. nobilis portent 6-8 segments
principaux de chaque côté du rachis ; A. ligustica, 5-6 ; A. micrantha ,
13-14.
Entre les segments primaires, le rachis porte des dents chez A.
nobilis (dans les 2/3 sup. de la f., l-2-(3) dents entre 2 segm. consé-
— 778 —
cutifs) et chez 1 . ligustica (parfois 1, rarement 2 dents entre les
bases des, segm.), — A. micrantha. le rachis ne porte absolument
aucune dent entre les segments.
Chez A. nobilis, les segments primaires sont pinnatipartits et les
nervures secondaires deviennent des rachis de 2e ordre ; ces derniers
Fig. 2. — Insertion des feuilles caulinaires. — t, tige ; p. r., pétiole-rachis ; r, base d’un
petit rameau feuille. — Achillea nobilis L. : nob. 1, deux pétioles (non figurés) s’in-
séraient à l’aisselle de cette feuille caulinaire moyenne ; nob. 2 : f. insérée dans le 1/4
inf. de la tige. — lig., A. ligustica Ail. : feuilles caulinaires moyennes. — micr., A.
micrantha (M. B.) Boiss. des env. de Poitiers : pubescence partiellement figurée ; un
petit rameau feuillé (non fig.) s’insérait à l’aisselle de cette feuille placée au 1/3 sup.
de la tige.
sont très étroits. Chez A. ligustica, le rachis et les segments s’élar-
gissent, au moins localement pour ces derniers, jusqu’à 1-1,5 et
parfois 2 mm. — A. micrantha : rachis et parties les plus dilatées
des segments atteignant 1 mm.
Le mode de segmentation des feuilles caulinaires diffère aussi
chez ces trois plantes. — A. nobilis : segm. primaires relativement
étroits portant, de chaque côté, 4-5 segm. eux-mèmes pinnatipartits,
d’où une feuille très divisée à segm. ultimes petits et très étroits. —
— 779 —
A. ligustica : segm. prim. à lobes élargis, ceux-ci portant 1-2 dents
qui, elles-mêmes, portent assez souvent 1 dent. — A. micrantha :
segm. prim. portant, presque toujours 2 dents longues simples ou,
celles qui sont proches du rachis, portant 1 dent ; ces subdivisions
sont toujours plus longues que larges (les inf. 3-4 fois).
Indûment. — Il diffère chez les trois Achillées. — A. nobilis :
pubescence nette (plus fournie que chez A. ligustica ) sur tige et
feuilles ; cette pilosité dissimule parfois les ponctuations qui existent
sur les deux faces des feuilles : points enfoncés noirâtres à la loupe
binoculaire ; poils plus courts que la largeur du rachis. — A. ligus-
tica : tige et feuilles finement pubescentes ; feuilles ponctuées sur
les deux faces ; poils plus courts que la largeur des lobes et du rachis.
— A. micrantha : pubescence très fournie, donnant à toute la plante
un aspect grisâtre (sauf les capitules) ; poils plus longs que la lar-
geur du rachis.
Insertion des feuilles et mucron terminal, fig. 2. — A. nobilis :
insertion des f. caulin. moy. marquée par un ressaut sur la tige ;
lobes embrassant la tige nombreux et finement ramifiés en lobules
eux-mêmes dentés ; lobes et lobules terminés par un mucron très
apparent (texture et couleur très différentes de celles du reste de la
f.), mucron clair, en ongle très aigu ; — les f. caulin. inf. n’ont qu’un
nombre très réduit de lobules (non ramifiés et longs de 1,5 mm env.
et leur rachis est nu inférieurement. — A. ligustica : insertion mar-
quée, sous le ressaut, par une sorte de « niche » ; lobes peu nombreux,
élargis et dentés ; mucron à peine perceptible. - — A. micrantha :
lotes très nombreux, aplanis, les plus grands portant 2 lobes aigus
(ou plutôt dents allongées) ; mucron visible.
lnvolucre et fleurs. — Les caractères de la carène des bractées
involucrales varient quelque peu au cours du vieillissement ; dans
les trois cas, la carène s’atténue et s’évanouit vers le 1/3 sup. de la
bractée.
La dimension des capitules ne constitue pas non plus un critère
sûr. Il existe des A. nobilis à capitules plus gros que « normalement » ;
même constatation chez A. micrantha (cf. infra). Toutes les observa-
tions suivantes concernent des capitules longs de 3 mm ( A . nobilis
et A. ligustica) et 3, 5 (A. de Poitiers).
Bractées involucrales internes, fig. 3. — Elles sont courbées dans
le sens de leur longueur puisqu’elles entourent partiellement les
fleurs ligulées. — A. nobilis : L. = 2 mm, à peu près losangiques,
plus larges vers le milieu de leur longueur ; finement denticulées à
partir du 1/3 inf. et assez longuement fimbriées au sommet : fibrilles
nettement apparentes dans le capitule intact. — A. ligustica :
L. = 3 mm, ovales ; beaucoup moins denticulées, aiguës au sommet.
— A. micrantha : L. = 3 mm ; presque rectangulaires dans les 2/3
780
inf. et arrondies dans le 1/3 sup. ou largement ovales ; portant des
poils assez longs et épars dans le 1/3 sup., fimbriées, mais fibrilles
non groupées en touffe.
Fleurs ligulées, fig. 3. — La ligule est trilobée dans les trois
Achillées, mais sa forme varie notablement. — A. nobilis : lobes
Fig. 3. — Achillea nobilis L., A. ligustica Ail., A. micrantha (M. B.) Boiss. — En haut,
bractées involucrales internes. — En bas, fleurs ligulées.
arrondis, le médian un peu moins large que les latéraux, mais les
dépassant très légèrement. — A. ligustica : lobe médian moins déve-
loppé et un peu plus aigu que les latéraux, nettement arrondis. —
A. micrantha : lobes arrondis à peu près égaux ; sinus peu profonds.
La longueur totale de la fleur ligulée (involucres de 3 mm) est à
peu près la même (mm 2,5) pour A. nobilis et A. ligustica. Chez A.
nobilis : limbe moins haut que large, acquérant sa plus grande
781 —
Tableau comparatif
Nota. — Entre parenthèses : dimensions et nombres (de dents)
peu fréquents.
Remarque. — Un tableau synoptique ne pouvant comporter tous les
détails utiles pour la différenciation de ces trois Composées, se reporter
au texte et aux figures.
largeur presque dès l’ouverture du tube. — A. ligustica : limbe aussi
haut que large, se dilatant, en s’arrondissant (depuis l’ouverture du
tube) jusque vers la moitié de sa hauteur. — Dans ces deux Achillées,
782
le tube est bordé d’une aile qui s’élargit du sommet vers sa base
d’insertion sur le réceptacle. — A. micrantha : L. totale 3 mm ;
limbe qui, en s’arrondissant un peu, s’élargit jusqu’à la moitié (ou
au-dessus) de sa hauteur ; tube long de mm 1,75, bordé, sur toute
sa longueur d’une aile étroite ne se dilatant pas.
Les mesures effectuées ci-dessus donnent donc, pour le rapport :
Longueur de la ligule/ long, de l’involucre : 1/3 pour A. nobilis,
1/2 pour A. ligustica, 1/2,8 ou env. 1/3 pour A. micrantha.
3° Déductions et commentaires. — De cette étude, on déduit :
1° Achillea ligustica diffère suffisamment d’.4. nobilis pour conserver
son rang d’espèce ; — 2° Y Achillea de Poitiers, de toute évidence,
n’appartient ni à l’une, ni à l’autre de ces deux espèces.
L’Achillée de Poitiers répond aux caractères d’A. micrantha
Marsh. Bib. consignés par Boissier. A été précisée dans notre
travail : forme des feuilles et de leurs segments. Ont été ajoutées :
dimensions des feuilles, des poils, dimensions et formes des bractées
involucrales internes, des fleurs ligulées (caractères qui ne semblent
pas non plus avoir été étudiés antérieurement pour A. nobilis et
A. ligustica). Cet A. micrantha de Poitiers est identique à un grand
nombre de spécimens de cette espèce (in Herb. Mus. Par.).
Cependant il diffère de la diagnose de Boissier sur deux points ;
1° la ligule (L. = mm 1,25) égale environ 1/3 de l’involucre (L. =
mm 3,5) et non la moitié ; 2° elle est jaune pâle ou, d’après Lemesle,
blanc jaunâtre sur le frais (non « ligulis aureis »). Mêmes caractères
sur un certain nombre de spécimens d’herbier. D’où la proposition
de reconnaître une variété à petits capitules :
Achillea micrantha (M. B.) Boiss. var. microcephala (var. nov.).
— A typo differt involucro 3,5 mm longo, ligulis pallide flavescentibus
vel albo- flavescentibus, circiter terliam partent longitudinis involucri
metientibus.
Ce serait, par rapport à la forme typique, l’opposé de la variété
major créée par Bornmuixer pour les A. micrantha à capitules
2 ou 3 fois plus gros que normalement.
On notera aussi qu’il existe (in Herb. Mus. Par. un A. micrantha à
ligules pourprées. Ces variations de coloration ne se retrouvent-elles pas
chez A. millejolium (blanc pur, blanc jaunâtre, rose clair, rose foncé) ?
L’A. nobilis possède aussi, d’ailleurs «très rarement» (Rouy), des ligules
jaunâtres ou jaune pâle : c’est A. ochroleuca Ehrh. que Rouy abaisse au
rang de sous-variété, et qui, dans la Flore de Hegi, devient : subvar.
Neilreichii (A. Kerner comme esp.).
Synonymie. ■ — Boissier cite comme synonymes d’A. micrantha M. B.
(Taur. Cauc. II, p. 336) : A. pubescens FL Græc. tab. 895. — • C. A. M.
Enum. p. 76. — A. leptophylla Hohen. exs. non M. B. — A. grata Ky
exs. ex. Tauro non Fenzl. — A. abrotanifolia W. Sp. III, p. 2213 ex parto
— 783 —
et herb. fol. 2 ! — Ajoutons que divers botanistes ont employé également :
A. pubescens Sibth. et Sm. et A. micrantha Willd.
Répartition. — D’après Boissier, A. micrantha existe en Asie
mineure (Lydie, Carie, Pisidie, Cappadoce, Taurus de Cilicie, Syrie),
en Mésopotamie, Arménie, Géorgie, Perse boréale, région de Kaboul
et Songaria (= Dzoungarie).
En Europe, A. micrantha Willd. a été, d’après la Flore de Hegi,
introduit avec des blés étrangers dans plusieurs ports de la vallée du
Rhin.
En France, A. micrantha Marsh. Bieb. a été distribué à trois
reprises, provenant de la même localité d’Aix-en-Provence (B.-du-
Rhône) :
— - Bords de l’Arc, plante introduite avec les laines et naturalisée.
4 mai 1891. F. Bruyas, Soc. Rochelaise, 1891, n° 3088 ;
— Aix, plante naturalisée autour des séchoirs à laine. Mai-juin 1891.
F. Bruyas, Fl. selecta exsicc. publ. par Ch. Magnier n° 2756 ;
— Aix-en-Provence : rive gauche de l’Arc, abondant et pleinement
naturalisé non loin d’un ancien lavoir de laines ; signalé pour la première
fois, en 1878, par Achintre et de Fonvert. Leg. Alfred Reynier, 6 mai.
Soc. pour VEt. de la Fl. Franco-helvét., 1906, n° 1701.
En mai 1950, Robert Lemesle trouve A. micrantha sur une sur-
face de 2 m2, parmi une végétation anthropophile (amoncellements de
décombres et tas d’ordures) au N. de Poitiers, sur un plateau domi-
nant la rive gauche du Clain, au N. du village de « Le Porteau ».
Les corymbes terminaux atteignaient 10 cm de diamètre ; après la
fanaison de ceux-ci, en fin juillet, les corymbes axillaires s’épa-
nouissent : leur diamètre n’excédait pas 3 cm.
Il semble bien que cette localité des environs de Poitiers soit
la deuxième localité française connue de cette Composée, qui,
adventice en France et en Allemagne, est spontanée en Asie sud-
occidentale et jusqu’en Asie centrale.
Les deux autres Achillées ont été récoltées aux environs de Paris
(échant. in Herb. Mus. Par.) :
Achillea ligustica Ail. Bords des étangs de la Martinière, Camp de Satory,
11 juillet 1912. G. Bimont.
Achillea nobilis L. — 1° Un échantillon avec étiquette portant : « ligus-
tica ?? Sèvres (flor. obsidion) E. M. ». — Les initiales du collecteur corres-
pondent à celles de Mouillefarine. Or, dans la liste de la Florule obsi-
dionale (Gaudefroy et Mouillefarine, 1872), Achillea ligustica AU.
figure pour les localités 7 et 8 qui, d’après l’article de 1871, correspondent
à : 7 = « Le Petit-Bicêtre, Bièvre, le Moulin-Fidèle près Aulnay » (localités
visitées par Ramey), et 8 = « Le Bois de Meudon ; notamment la plaine
des Bruyères-de-Sèvres et ses environs ». Devons-nous en conclure que les
plantes de ces deux ensembles de localités étaient bien identiques à l'unique
échantillon conservé qui est un A. nobilis L. ?
784
2° Entre Villeneuve-Saint-Georges et Ivry, 1 nov. 1906, Jeanpert (qui
l’a nommé A. liguslica).
A notre connaissance, ces deux adventices n’ont pas persisté dans ces
localités.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
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tion de plusieurs auteurs), VI/2, 1928 ; München. — Voir pp. 550, 567,
568 (fig. 292, f-1).
Lemesle (Robert). Une station d’Achillea micrantha (M. B.) Boiss. près
de Poitiers. Soc. Bot. de Fr., séance du 24 nov. 1950.
Rouy (G.). Flore de France, VIII, avril 1903 ; Paris et Asnières. — V.
p. 240.
Thommen (Edouard). Atlas de poche de la Flore suisse, 1945 ; Lausanne.
— V. p. 218.
— 785
Notes préliminaires a l'étude caryologique des Saxifraga-
cées. — v. Les chromosomes somatiques de six Saxifrages
APPARTENANT A LA SECTION EUAIZOONIA (SCHOTT) ENGL.
Par J. L. Hamel.
Les dix espèces caractéristiques par leur aspect et leur mode de
végétation qu’ExGLER et Irmscher (Das Pflanzenreich, IV, 117,
1919) rassemblent dans la section Euaizoonia forment un ensemble
bien distinct et homogène à l’intérieur du genre Saxifraga si poly-
morphe. Cette homogénéité semble confirmée par les quelques
caractères caryologiques connus montrant l’unité du nombre des
chromosomes. En effet Schoennagel (Bot. Jahrbüch., LXIV, 1931),
Skovsted ( Dansk bot. Ark., VIII, 1934, n° 5), Mattick (1949, in
litt., d’après Tischler, Die Chromosomenzahlen der Gefâsspflanzen
Mitteleuropas, 1950) ont compté 14 bivalents lors de la réduction
chromatique dans les cellules-mères des grains de pollen pour les
Saxifraga Aizoon, S. Hostii, S. cochlearis , S. lingulata, S. Cotylédon ;
l’hybride S. X Burnatii (= S. Aizoon X S. cochlearis ) possède
également n =
28
J
Mais comme les bivalents ont habituellement un
aspect arrondi ou ovoïde, ils ne peuvent guère servir à définir avec
précision l’équipement chromosomique de chaque espèce pourtant
fort intéressant à connaître. Seuls les chromosomes somatiques, par
leur forme variée, permettent une étude comparée susceptible de
déceler des caractères spécifiques. C’est pourquoi il a semblé utile
de présenter ici, en attendant une étude complète de la section, les
idiogrammes de six espèces choisies de telle façon que les deux pre-
mières appartiennent à la première des cinq sous-sections proposées
par Engler et Irmscher et chacune des suivantes à chaque autre :
Sous-section Crustatae (5 espèces : 238-242) : Saxifraga crustata Vest
(240) — cultivé au Jardin alpin du Muséum venant du Jardin botanique
de Lausanne.
S. cochlearis Reichb. (241) — cultivé au Jardin alpin du Muséum,
récolté par M. Guinet dans la vallée de Caïros près de Saorge (Alpes-
Maritimes).
Sous-section Peraizooniae (2 espèces : 243-244) : S. Hostii Tausch.
(244) — cultivé au Jardin alpin du Muséum venant du Jardin de la Jay-
sinia à Samoens (Haute-Savoie).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 6, 1950.
53
— 786 —
Sons-section Cotyledoniae (1 espèce : 245). — S. Cotylédon L. (245),
cultivé au Jardin alpin du Muséum, récolté par M. Guinet aux Aiguilles
Rouges, Massif du Brévent (Haute-Savoie).
Sous-section Florulentae — S. florulenta Moretti (246) — fixé par
J. M. Turmel (1 espèce — 246) 1 dans le vallon de Tortissa (Alpes-mari-
times)
Sous-section Mutatae : — S. mutata L. (247) cultivé au Jardin du
Muséum, (1 espèce — 247) récolté par M. Guinet au mont Saxonet (haute
Savoie)
L’examen des plaques équatoriales a été fait dans des méristèmes
radiculaires (espèces 240-244-245 et 247), ou dans des tissus ova-
riens ou staminaux très jeunes (espèces 241 et 246) dans lesquels les
cellules sont de petite taille. Les chromosomes, plus tassés les uns
contre les autres, y sont tous habituellement moins longs et relative-
ment plus épais que dans les racines. A la suite de cette remarque,
il a semblé préférable de comparer les équipements chromosomiques
des différentes espèces non pas d’après les dimensions absolues de
leurs chromosomes mais d’après les valeurs relatives de celles-ci à
l’intérieur de chaque idiogramme.
Les six espèces étudiées ont toutes 28 chromosomes somatiques, ce
qui confirme les résultats des auteurs précédents et justifie d’une
certaine manière la valeur de la section. Ces chromosomes sont
d’aspect et de dimensions variés ; ils peuvent être associés en paires
facilement reconnaissables dans les diverses plaques équatoriales.
Pour la clarté de l’exposé et la comparaison plus aisée des idio-
grammes, chaque paire sera désignée par une lettre a, b, c...,
en commençant par celle dont les chromosomes sont les plus grands.
La largeur de ceux-ci est habituellement 0,3 p pour toutes les
espèces ; dans les tissus floraux, elle peut atteindre un peu plus de
0,35 p.
Les chromosomes de la paire a ont pour longueur 3,3 p dans les
cellules radiculaires (S. crustata, S. Ilostii, S. Cotylédon, S. mutata)
et 2,8 p dans celles des jeunes fleurs (S. florulenta, S. cochlearis). Ils
sont donc comparables sur ce point d’une espèce à l’autre, si l’on
tient compte de la remarque précédente sur leur longueur relative.
Ils présentent également dans toutes les espèces deux bras inégaux
dont le plus court mesure sensiblement les deux tiers du plus long.
Ils ont le plus souvent la forme d’un V ou d’un U à branches inégales
ou encore d’un J ou d’un L. Parfois les deux bras se trouvent dans
le prolongement l’un de l’autre, comme dans la plaque équatoriale
figurée de 5. crustata (fig. 1 — fixateur de Navashin, coloration au
violet cristal). Les petits bras sont fréquemment presque rectilignes :
1. Je tiens à remercier très vivement M. J. M. Turmel d’avoir bien voulu faire ces
fixations de boutons floraux lors de son voyage dans les Alpes-Maritimes en 1948.
— 788 —
toutefois chez S. Cotylédon et S. florulenta (fig. 6 — même
fixateur, même colorant) ils tendent habituellement à former une
boucle.
La paire b est caractérisée par des chromosomes ayant 2,5 fx ou
2,8 p suivant le tissu où ils se trouvent. Ils sont à peu près isobra-
chiaux chez S. cochlearis et chez S. florulenta. Dans les autres espèces,
ils présentent une légère mais nette dissymétrie. Chez S. Cotylédon,
ils se reconnaissent aisément dans les diverses plaques équatoriales
par leur forme en « bracelet » très caractéristique due, sans doute, à
une attraction de leurs deux extrémités (fig. 4 — même fixateur,
même colorant).
Les deux paires suivantes sont intéressantes par leurs dimensions
respectives variables suivant les espèces. Ainsi les chromosomes c
ont même longueur que ceux de la paire b et sont plus grands que
ceux du couple d pour S. cochlearis (fig. 2, même fixateur — même
colorant) et S. crustata chez qui c = 2,8 p et d = 2,2 [x. Chez S. Coty-
lédon et S. Hostii (fig. 3, fixateur 2 BE de la Cour, même colorant),
les chromosomes c et d sont bien d’une taille différente mais plus
petits que les b : par exemple pour le second c = 2,5 fx et d — 2,3 [x.
Enfin dans les deux dernières espèces, les quatre chromosomes ont
la même longueur et seule la forme permet de les identifier. En effet,
tous les chromosomes c possèdent des bras égaux ou à peu près
tandis que les d sont très nettement hétérobrachiaux, ayant habi-
tuellement l’aspect d’un J ou d’un L. Parfois le grand bras s’arque
de façon caractéristique, en particulier chez S. mutata (fig. 5, fixa-
taur 2 BE de la Cour, même colorant) et S. crustata (cette tendance
ne paraît pas se retrouver chez S. cochlearis).
La position du centromère est variée pour les chromosomes de la
paire e. Il est médian chez les deux représentants de la sous-section
Crustatae, submédian chez S. mutata (les chromosomes sont d’ailleurs
ici plus longs (2,2 ;x) que dans les autres espèces (environ 2 (x), nette-
ment écarté du milieu chez S. Hostii et S. Cotylédon. S. florulenta
se remarque par la grandeur relative de ses chromosomes e (environ
2 |x) qui, avec un bras très réduit, sont du type d.
Cette espèce se distingue encore par ses chromosomes / légèrement
moins longs que les précédents et dont les bras sont sensiblement
équivalents. Peut-être y a-t-il eu des échanges de segments entre ces
deux paires. Dans les cinq autres espèces, les chromosomes / sont
très dissymétriques avec -un bras fort petit.
Les chromosomes g de S. crustata et S. cochlearis ont leurs centro-
mères en position submédiane. Chez ceux des autres sous-sections
ils sont, au contraire, très déplacés vers une extrémité et différen-
cient un bras court.
La paire h est constituée par des chromosomes qui Ont générale-
ment l’aspect de bâtonnets dont le centromère occupe à peu près le
milieu chez S. florulenta et S. mutata ; les deux bras qu’il sépare
forment habituellement un angle droit.
Il est difficile de distinguer les paires I et J qui ont sensiblement
la même longueur. Toutefois les chromosomes de la première ont
leurs bras presque égaux tandis que ceux de la seconde les ont plus
ou moins dissymétriques : ils sont presque isobrachiaux chez S.
crustata et S. cochlearis, sont déjà nettement hétérobrachiaux chez
S. Hostii et S. Cotylédon et le sont complètement pour les deux
dernières, plantes.
Les quatre paires restantes sont constituées par des bâtonnets
de tailles décroissantes. Les plus petits (n) ont environ 1 p.. Les
chromosomes de la paire k sont souvent pliés en V ( S. cochlearis,
S. Hostii, S. Cotylédon) ainsi que ceux de la paire l chez S. mutata
et ceux de la paire m chez 5. cochlearis.
Cet examen comparé des chromosomes somatiques semble donc
montrer l’existence d’un idiogramme de base commun à toutes les
Saxifrages de la section Euaizoonia, préciser par les légères diffé-
rences qu’il révèle la valeur des sous-sections reconnues par le
taxonomiste, et permettre également, par des points de détails, la
distinction des espèces à l’intérieur de la première d’entre elles.
Laboratoire de Culture du Muséum.
— 790
Le GROUPE DES CaREX FLAVA ET C. OeDERI (suite).
Par Pierre Senay.
C. demissa Hornemann (I. W.), Dansk œconomisk Plantelære, Copen-
hague, 1821 ; Sprengel, Carol. Linn., Syst. Veget., 3, 1826, 822 ; Wiins-
tedt, l. c. (2 phot.). — C. tumidicarpa Anderss. Bot. Not. 1849, 6 ; Nelmes,
l. c., 97. — C. Oederi [ssp.] * oedocarpa Anderss., [1], 25 ; Kük., I. c., 674
(ut forma). — C. f lava var. y minor Towns., Journ. Bot., 19, 1881, 263.
— « C. Oederi Retz. » Mackenzie, l. c., 302 (excl. syn. pro maj. part.).
Exsiccata principaux : Soc. Fr.-Helv. n° 458 (Seine-et-Oise) 1 (ut
C. serotina Mérat) ; Billot n° 1352 (Cher) 1 ; Soc. Dauph. n° 3079 (Saône-
et-Loire) 1 (ut var. elatior Seringe in Mutel, Fl. fr., 3, 384) ; Magnier
n° 2600 (Aube) 1-8, n° 2600 bis (Rhône), n° 2600 ter (Nièvre) ; F. Schultz,
Herb. norm. n° 955 (Bas-Rhin) ; n° 955 bis (Moselle) (ut fa depressa
F. Sch.) [forme réduite] 2, F. Schultz, Fl. Gall. et Germ. n° 1568 bis
(Moselle) (ut var. p elata F. Sch.) ; Soc. Franç. n° 6011 (Jersey) (ut C. f. lava
var. oedocarpa And.) [forme réduite] (hb. Didier) ; Reichb. n° 533 (Alle-
magne) 1 ; Fries n° 85 (Suède) 1 ; Fries n° 83 (Suède) (ut. var. oedecarpa
[sic] Anderss. [specim. authent. auct.] ; Welwitsch. Lusit. n° 353 (Portu-
gal) (ut C. flava) 1 ; Fernald et Wiegand, n° 4974 (Terre-Neuve) ; n° 4994
(Terre-Neuve) (hb. Senay ) ; R. A. Ware (Nouvelle-Ecosse, 1926) (hb.
Senay). — Sauf indication contraire, ces exsiccata ont été distribués
comme C. Oederi.
Aire géographique : Europe (jusqu’au 63° lat. N) : Scandinavie, Fin-
lande, Iles Britanniques (Grande-Bretagne, Irlande, Hébrides, Shetlands),
Archipel des Færoe ; de la France à l’Autriche, à la Bohême et aux pays
faites (mais non encore signalé de Russie ; à moins que le C. flavella
Krecz. ne soit cette espèce) ; Espagne, Portugal, Amérique N : Canada :
S de la Prov. de Québec, Terre-Neuve, Nouvelle-Ecosse, Nouveau-
Brunschwick et plusieurs îles du golfe du Saint-Laurent. Etats-Unis :
Maine. Dans cette région maritime du N.-E américain, dont la flore est
empreinte d’un caractère atlantique très marqué, le C. demissa croît dans
le voisinage immédiat du littoral. Raymond est d’avis que cette espèce y
constitue un élément atlantique relictuel, au même titre que d’autres
espèces, rares ou très localisées, du N-E de l’Amérique du Nord.
Cf. Raymond (M. ) , Esquisse phvtogéo. du Québec (Mém. Jard. bot.
Montréal, n° 5, 1950). '
Ce binôme apparaît pour la première fois en 1821, à la fois dans le
travail précité de Hornemann (avec une mauvaisp diagnose en
danois), et dans Steudel, Nom. bot., 156 : « Carex demissa. Vahl. 4) Zf ».
1. Cité par Rouy comme C. Oederi.
2. Cité par Kükenthal comme C. Oederi.
3. Cité par Kükenthal comme C. Oederi fa oedocarpa.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 6, 1950.
— 791 —
Le type, conservé au Muséum de Copenhague, est représenté par
un spécimen recueilli en Norvège par Vahl. Wiinstedt en a donné
une photographie, ainsi que d’un spécimen plus représentatif de
l’espèce.
La diagnose latine de Sprengel a été reprise par Kükenthal, qui
fait de cette plante une forme du C. flava , dans le cadre duquel elle
ne saurait entrer, à mon avis.
Ce n’est peut-être pas exactement le C. tumidicarpa Anderss.,
lequel, d’après une note infrapaginale de l’auteur, pourrait être un (
hybride.
Les caractères essentiels de cette espèce : prolongement de l’anti-
ligule de la bractée inférieure et feuilles larges, paraissent être cons-
tants. A noter que les feuilles de l’année passée persistent, dessé-
chées, en plus grande abondance que chez les autres espèces de ce
groupe ; ce sont aussi les plus larges.
Par contre, le C. demissa est quelque peu variable quant à la lon-
guer relative de la tige (pas toujours courbée à la base) et des feuilles,
celles-ci étant ordinairement égales à la tige, ou plus courtes qu’elle,
sur les individus de taille moyenne ; l’épi mâle (rarement accom-
pagné d’un second plus petit) est le plus souvent pédonculé, mais il
peut être tantôt longuement pédonculé, tantôt subsessile, voire sur
un même individu.
Enfin, la taille varie selon les conditions édaphiques ; elle atteint
à peine 7 cm chez l’exemplaire original. Il s’agit là d’une forme
réduite que j’ai observée notamment dans la forêt de Saint-Evroult
(Orne). Elle correspond au C. Oederi fa depressa F. Schultz (n° 955 bis),
exsiccatum que Kükenthal rapporte à la fa pygmaea Anderss., à
laquelle il rattache d’ailleurs aussi, et à tort, le C. pulchella Lônn.
F. Schultz a appelé la forme élevée C. Oe. var. p elata (n° 1568 bis).
Le C. Oe. fa argillacea (Towns.) Kük., I. c., 674 (excl. syn. ?) ;
C. flava var. S argillacea Towns., I. c., 263, semble devoir être
subordonné au C. demissa.
Je rapporte au C. demissa les spécimens ci-après, à tiges de 3-5 cm.
qui en présentent les caractères, mais qui ont des épis Ç (1-3) de
4-9 X 2,5-5 mm, à utricules de 3 mm (dont bec 1 mm) : Hautes-
Pyrénées : Oulettes du Vignemale, près de Cauterets, ait. 2.090 m
(A. J. Gamin, 1892, hb. Senay) et ait. 2.200 m (A. F. Jeanjean,
1926, hb. Senay).
Ce ne sont, à ce qu’il semble, que de simples accommodats, car,
ailleurs dans les Pyrénées, on trouve aussi, vers 2.100 m. d’altitude,
une forme basse d’env. 1 dm, à 1-2 épis Ç, semblable autrement à
celles de même taille que l’on peut rencontrer en plaine.
Ecologie : Marécages ± tourbeux ; fonds argileux ou siliceux où
l’eau séjourne généralement en hiver; bords d’étangs et de ruisseaux,
792 —
dans des groupements où se trouvent souvent : Molinia coerulea,
Carex panicea, C. echinata, C. pulicaris, C. flacca, Agrostis canina,
Nardus stricta, etc. Assez rare, semble-t-il, dans les bruyères spon-
gieuses à Erica Tetralix à végétation peu dense.
Cette Hémicrytophyte a une assez grande plasticité. Alors qu’en
France elle paraît éviter les sols calcaires, elle est franchement calci-
cole dans son aire nord-américaine. Toutefois, à l’instar de quelques-
unes de ses compagnes ordinaires, p. ex. Molinia coerulea et Carex
panicea, à amplitude ionique assez large (3, 9-7, 9), le C. demissa
montre une certaine tolérance à l’égard du C03Ca sur des sols à
réaction neutre ou dépassant peu la neutralité ; c’est ce qui explique
sa présence à proximité d’espèces calcicoles comme Epipactis palus-
tris, Orchis praetermissa et Preissia commutata Lindb. (Marchantia-
cée). Les exemples ci-après rendent compte de son amplitude écolo-
gique.
1. Moselle : près de Bitche ; ruisseaux des tourbières sur grès vosgien,
avec Utricularia, Sparganium, Potamogeton, Juncus supinus, Sphagnum
(F. Schultz, 1849, sched. ad n° 1568 bis).
2. Eure : Saint-Aubin-sur-Gaillon ; ruisseau de pente argilo-siliceuse :
C. demissa et C. panicea (quelques touffes), Juncus effusus et congloméra-
ts (abond.), Cirsium palustre, Lythrum Salicaria, Epilobium hirsutum,
Equisetum palustre , etc. ( Carex pendula est très abondant et dominant à
environ 200 m en aval ; loc. inéd.). (P. Senay, 1946-1947).
3. Seinë-et-Oise : Forêt de Marly, dépression tourbeuse sur silice, en
voie d’assèchement naturel : C. demissa et Salix repens (très raréfiés),
Epipactis palustris (abt.), Equisetum variegatum, E. palustre et sa var.
tenue Dôll, Orchis praetermissa, X O. Hallii ! [O. elodes a disparu de la
Callunaie voisine) 1, Carex flacca, Molinia coerulea, Preissia commutata
(d’ap. Allorge), etc. (P. Jovet et P. Senay, 1936-1946).
4. Canada : Ile Saint-Charles, archipel Mingan, terrasses calcaires, avec
Carex Crawei, C. microglochin, Kobresia simpliciuscula (Victorin et Rol-
land). Ile Anticosti (v. C. viridula). M. Raymond (in liit. 1949).
C. serotina Mérat, Nouv. Fl. env. Paris, ed. 2, 2, 1821, 54 ; Wiinstedt,
l. c. ; Nelmes, l. c. 99 ; Krecz., I. c., fig. 4. — C. flava var. C. 2 C. serotina
Mérat, ibid., ed. 3., 2, 1831, 54. — C. Oederi auct. plur. non Retz., nec
Ehrh. — « C. Oederi Ehrh. » Lindman, Svensk Fanerogamfl., 1926, 140,
fig. 106. — « C. Oederi Retz. » Butcher et Strudwick, Further Illustr.
Brit. PI., 1930, 409, fig. 427.
Exsiccata principaux : Soc. Dauph. n° 5072 (Isère) ; Soc. Sud-Est
n° 320 (hb. Toul.) ; Soc. Rochel. n° 2263 (Somme) 3 et n° 22632 (Char.-
1. Cf. Senay (P.), A propos d’hybrides d’Orchis (Bull. Soc . bot. Fr., 94, 1947, 249).
2. C’est bien comme variété que Mérat entendit alors classer son C. serotina. Il
insista d’ailleurs ultérieurement sur ce point (Mérat, Rev. fl. paris., 1843, 94). Mais il
convient de conserver la priorité au binôme spécifique.
A signaler, en outre, que la plante que Mérat prenait pour le C. flava est, ainsi
qu’en fait foi un spécimen de ce botaniste, C. lepidocarpa, lequel, à l’époque, n’avait
pas encore été distingué du flava.
3. Cité par Rouy comme C. Oederi.
— 793 —
Infér.) ; Soc. cénom. n° 2662 (Gironde) (hb. Senay) ; Hoppe n° 138 (West-
phalie) 1 ; Soc. Franç. n° 7026 (Bade) (ut C. flava) (hb. Didier, hb. Arènes ) ;
PI. Esp. Sennen n° 1486 (Castille) (hb. Toul.) ; Fl. Lusit. n° 829 (Portugal) ;
Todaro Fl. Sic. n° 523) (Sicile). — Sauf indication contraire, ces exsiccata
ont été distribués comme C. Oederi.
Aire géographique : Europe (presque partout), Islande. Asie : Sibérie
(jusqu’au lac Baïkal), Turkestan, Iran. Afrique : Açores, Madère. Les
indications relatives à la présence de cette espèce en Amérique N. (Terre-
Neuve, Nouvelle-Ecosse, Etats-Unis : Maine, New Jersey) demandent
confirmation, M. Raymond m’a déclaré n’avoir jamais rencontré le
C. serotina en Amérique, soit dahs la nature, soit dans les herbiers. Pour
ma part, les spécimens américains que j’ai vus étiquetés sous ce nom
appartenaient soit au C. viridula, soit au C. demissa.
Le type de cette espèce (hb. Mus. Paris) est constitué par trois
spécimens collés sur une même feuille et mesurant, l’un env. 25 cm
de hauteur, et les deux autres 14-18 cm. L’étiquette manuscrite de
Mérat est ainsi libellée :
C. flava, L. varietas
C. serotina, Mérat
C. patula host ?
Ses épillets femelles sont plus rapprochés et souvent surmontés d’un petit
épiet mâle ou d’un rudiment
marais des friches d’aulnai près Bondy 21 août 1814.
Wiinstedt [19] donne une photographie des deux derniers
spécimens et une autre de l’étiquette.
Maintes variations ont été décrites qui ne paraissent être, dans la
plupart des cas, que des accommodats, et tout particulièrement
celles qui sont fondées sur les dimensions de la plante, lesquelles
dépendent, non du degré d’humidité du sol, mais de la quantité de
matières organiques qu’il renferme. On pourrait en faire une gamme ;
ainsi, en partant du sable pur pour aboutir au sol humique : ,
fa pygmaea (Anders.) comb. nov. — C. Oe. fa minor Corb., Nouv. Fl. Norm.,
1893, 607.
Tige de 2-5 cm. — Exs. Magnier n° 113 (ut C. Oe.) : « C’est une des
plantes les plus caractéristiques de la végétation de la Campine » (Bel-
gique) ; Magnier n° 3379 (ut C. flava (3 Oederi var. nana Beaudouin) (hb.
Chassagne ) ; Soc. Franç. n° 6483 (ut C. Oe. s.-v. pygmea Anderss.) (hb.
Toul.)
fa minor (Mérat) comb. nov. — C. flava var. y pumila Coss et Germ, Fl.
•env. Paris, 1845, 602. — Tige de 5-15 cm.
1. Cité par Kükenthal comme C. Oederi.
794 —
Dans les formes ci-dessus les épis sont plus petits et plus rap-
prochés, et les feuilles dépassent la tige.
fa elatior (Anderss.) comb. nov. — C. flava y Oederi s.-p. elongata C. et G.,
I. c., éd. 2, 1861, 753. — Tige de 20-30 cm. et plus (jusq. 72 cm), plus
longue que les feuilles ; bec de l’utricule plus long. — Exs. Soc. Franç.
n° 7026 (ut C. flava).
En réalité on trouve à peu près tous les termes intermédiaires et
il serait amplement suffisant de ne retenir que les extrêmes.
D’autre part, Wiinstedt, l. c., 196, a retenu les variétés et la
forme ci-après :
var. vulgaris (Marss.) W. — Plante de 10-20 cm, à feuilles larges de
2 mm env. ^ la tige. Epis Ç ^ espacés.
(Cette var. n’a pas été retenue par Kükenthal.)
var. canaliculata (Callmé) W. — - Plante plus élevée. Feuilles et bractées
très longues, étroites, presque filiformes, dressées, dépassant longuement
le sommet de la tige. Epis et utricules plus petits.
var. vesiculata W. — Utricule ballonné rempli seulement à demi par
l’achène. Danemark. (Peut-être dérivé du C. lepidocarpa X serotina P
Wiinstedt, l. c., 194).
fa cyperoides (Marss.) W. — Epis Ç (4-6) agrégés en capitule très serré.
Epi <J sessile, souvent au sommet de l’épi Ç supérieur (1. acrogyna ).
(A. et G., I. c., 202, considèrent cette forme comme un lusus.)
Je n’ai pas vu de spécimens du C. Oederi II. alpestris A. et G., I. c., 201,
signalé des hautes montagnes des Alpes, des Karpathes et de la Riesen-
gebirge. Cette forme, parallèle à la var. nevadensis du C. lepidocarpa, ne
paraît pas encore avoir été signalée en France. J’ignore si elle se rattache
bien au C. serotina.
Ecologie : Lieux marécageux, marais, en particulier dans les
landes, surtout dans les terrains siliceux ou sableux ; très rare sur
sols basiques. Bords des mares et des étangs, grèves, alluvions,
ballastières abandonnées, etc., dans le Cicendielum ou avec des
espèces de cette association. Prés à Agrostis canina, Hydrocotyle
vulgaris, Mentha arvensis, Ranunculus Flammula, etc. Rigoles et
flaques tourbeuses, avec Anagallis tenella, Drosera rotundifolia,
Rhynchospora alba, Scutellaria minor, Veronica scutellata, Lobelia
urens, etc. Groupements des sables et graviers humides, surtout
littoraux, à Littorella lacustris et Heleocharis palustris, dont C. sero-
tina paraît être un élément caractéristique. Le groupement ci-après
en est une variante :
Hautes-Alpes : argiles séléniteuses des bords du Guil, en amont de
Château-Queyras, vers 1.360 m ait., dans un groupement ouvert, à faciès
halophile, avec Heleocharis palustris, Mentha arvensis, Agrostis alba
P contracta Blytt, Lotus corniculatus P crassifolius Ser., Triglochin palus-
tris, Juncus Gerardi, J. inflexus, Tetra gonolobus siliquosus, Plantago ser-
795 —
pentina, Taraxacum palustre, Carex flacca, Parnassia palustris .(M. Chas-
sagne et P. Senay, ll-VIII-1937).
Considéré jusqu’alors comme acidiphile, tolérant tout au plus des
sols à peine basiques, le C. serotina a été découvert en 1946 en Angle-
terre, à Port Meadpw, près d’Oxford, sur des alluvions de la Tamise,
à pH variant de 6,6 à 7,9 (Brenan, in Bot. Soc. Exch. Cl., 1946-47,
Rep., 1948, 330 et in litt., 1949) dans la partie la plus humide et la
plus alcaline d’une prairie exclusivement pâturée, fréquemment
inondée, où persistent longtemps les eaux fortement calcaires du
fleuve (pH 8).
Baker [3] avait antérieurement décrit cette localité (son « Area A ») ,
où il a relevé : Festuca pralensis, Poa trivialis, Agrostis alba var. stolonifera,
Deschampsia caespitosa (qui constituent le fond de la végétation), Tri-
folium repens, Myosotis palustris, Ranunculus repens, Veronica becca-
bunga, Oenanthe fistulosa, Cardamine pratensis, Juncus articulatus , Lolium
perenne, Alopecurus geniculatus, Apium nodiflorum, Ranunculus Flammula,
R. Drouetii, Hippuris vulgaris, Galium palustre, Glyceria fluitans et des
ubiquistes des prairies hygro-mésophiles. Cependant, le C. serotina lui a
échappé.
C.pulchella (Lônnr.) Lindman, l. c., 152, fig. 107 ; Krecz., I. c., 393,
fig. 5 ; Wiinstedt, l. c., 196 (et fig. fa capitulataW.)nonBerggr.,nec Holm.
— C. Oederi Ehrh. *pulchella Lônnroth, Obs. crit. pl. suec., 1854, 24. —
C. Oe. var. pulchella Lindb. fil., in Sched. ad pl. Fini, exsic. IX-XX,
1916, 37.
Exsiccata : Pl. Fini. n° 543 ; Suède : Runmaro (Vestergren, 1929, hb.
Senay ) .
Aire géographique : Norvège, Suède, Danemark, Finlande, U. R. S. S. :
Laponie, Karélie, région des lacs Ladoga et Ilmen.
Outre les caractères essentiels donnés dans le tableau analytique,
cette laîche, dont la valeur spécifique reste à démontrer, se distingue
du C. serotina par ses petits utricules, de 0,5-] 2 [-2,5 mm, verts,
presque d’un blanc grisâtre à la fin, faiblement 2-3-nervés, à bec
égalant le quart ou le cinquième de la longueur du corps, très serrés
dans l’épi et, par suite, à angles très marqués, et par ses écailles $
d’un brun rouge clair, à ligne médiane ± distinctement jaunâtre
clair.
Lonnroth, l. c., distingua deux variations, d’après la taille :
A. elatior (peut atteindre 4 dm) et B. pygmaea (2-5 cm), en attirant
l’attention sur la facilité avec laquelle on peut confondre cette der-
nière avec « C. Oederi » fa pygmaea Anderss., que l’on peut rencontrer
au même endroit. Kükenthal a fait cette confusion.
fa pygmaea (Lônnr.). — Exsiccata : Pl. Fini. n° 138 (ut C. Oc. Ehrh.
fa pygmoea Anderss.) et n° 544 (ut C. Oe. Ehrh. var. pulchella fa pygmaea
Lônnr.).
Wiinstedt l. c., n’a pas retenu ces deux formes, mais il en a créé trois
autres.
Ecologie : Landes et dunes, sables et graviers, surtout sur le
littoral, et bords des lacs. Plus rare que le C. serotina. D’après
Wiinstedt, semble préférer les sables calcifères des dunes (apport
par le vent de fragments de coquilles de moules, etc.) et paraît
même supporter l’action de l’eau de mer puisqu’on peut le trouver
dans les prés salés en société du Carex extensa et du Juncus Gerardi.
( A suivre.)
— 797
Étude paléoxylologique du Sahara (xi). — Sur un échantil-
lon zÆ VODIOXYLON DÉCOUVERT A L'OUEST DU DJEBEL BeN-
Guénéma en Libye.
Par Edouard Boureau.
SOUS-DIRECTEUR AU MUSÉUM
L’échantillon dont il s’agit dans la présente note a été récolté en
surface par M. Lelubre, à l’ouest du djebel Ben-Guénéma en Libye b
Les terrains sous-jacents sont considérés comme appartenant au
Continental intercalaire.
Il se présente sous l’aspect d’un bloc silicifié, de petites dimensions
brun-noirâtre, très difficile à user.
Rutaceae.
Evodioxylon primigenium (Schenk) Krausel.
(pl.I, fig. 1, 2 et 3)
Clloection Lelubre n° 2 (46-MP).
I. — Étude anatomique.
I. — Vaisseaux.
1. Arrangement des pores.
Il n’y a pas — semble-t-il — de zones annuelles d’accroissement,
ni de zone poreuse. Mais on ne saurait l’affirmer définitivement,
l’échantillon étant très petit. Les pores sont diffus, répartis sans
ordre apparent. Ils peuvent être solitaires ou groupés en séries
radiales de 2 à 6 et même 9 vaisseaux. Les plus nombreux sont au
nombre de 2 vaisseaux accolés radialement. Les vaisseaux isolés son
sensiblement circulaires. Les vaisseaux sériés sont souvent aplatis,
la grande dimension est alors placée tangentiellement. Dans le cas
de grandes séries, la largeur tangentielle peut être inégale : les vais-
seaux des extrémités peuvent être circulaires, alors que les vaisseaux
intermédiaires sont aplatis et de largeur tangentièlle beaucoup
plus étroite (égale à la moitié de la largeur tangentielle précédente).
Examinées en coupe transversale, les séries semblent donc étranglées
dans leur milieu.
1. Exactement au milieu du G de Ben-Guénéma, sur la nouvelle édition de la feuille
« Moursouk » de 1*1. G. N., tirage de 1948.
Bulletin du Muséum 2e série, t. XXII, n° 6, 1950.
798
2. Dimensions des pores.
a) Pores solitaires (diamètre tangentiel X diamètre radial).
122 [X 5 X 210 [X ; 140 p X 210 p ; 157 (X 5 X 210 ; 157 |X 5 X 245 p ;
175 (x x 227 [x 5 ; 175 p x 245p;175px 262 (x 5 ; 192 [x 5 x 297 (x 5 ;
210 [x x 297 (x 5 ; 87 (x x 104 p.
Dans leur ensemble, les pores solitaires sont de dimensions
moyennes. Le diamètre tangentiel va de 87 à 210 p ; le diamètre
radial, de 104 p à 297 [x 5.
b) Pores sériés. Les pores sériés n’ont généralement ni la même
largeur radiale, ni la même largeur tangentielle, de sorte que les
séries vasculaires sont de dormes et de dimensions très inégales.
Les pores sont le plus souvent isolées (22 %), mais, on peut les
rencontrées groupées en fdes radiales allant jusqu’à 9 vaisseaux.
File vasculaire 1 : Longueur radiale totale de la série : L = 472 (x 5 ;
Nombre d’éléments vasculaires : n = 4.
Longueurs radiales successives des éléments vasculaires : lx =
175 jx, l2 = 52 [x 5, Z3 = 52 [x 5 ; Z4 = 1 92 px 5 ;
Largeur tangentielle minimum de la série : X4 = 157 p 5 ;
Largeur tangentielle maximum de la série : X2 = 192 |x 5.
File vasculaire 2 : L = 525 p ; n = 6 ; lx = 175 ;x, /2 = /3 = Z4 =
Z5 = 43 (x 75 ; /6 = 167 p ; X4 = 87 p 5, X2 = 178 p.
File vasculaire 3 : L = 437 p 5 ; n = 2;Z1 = Z2= 218 p 75 ;
Xj = X2 = 210 [x.
3. Abondance des pores.
Dans un champ microscopique de 2 mm2, 95, on compte en moyenne
9 groupes vasculaires rassemblant un nombre variable de vaisseaux,,
en moyenne au nombre de 18.
Au mm2 transversal, il y a donc environ 3 groupes vasculaires
contenant au total, une moyenne de 6 vaisseaux isolés ou groupés.
4. Epaisseur de la paroi des vaisseaux.
Chaque vaisseau a une paroi d’épaisseur d’environ 5 p.
5. Contenu des vaisseaux.
Certains vaisseaux montrent les cellules de thyllose à parois
minces. Certains possèdent également un dépôt résinifère sombre.
6. Aspect longitudinal des éléments de vaisseaux.
Les éléments de vaisseaux sont terminés par une cloison subhori-
zontale. Ils sont d'une longueur variable : 190 [x, 300 [x.
IL — Parenchyme ligneux.
Le parenchyme ligneux est exclusivement associé aux pores.
(Paratrachéal parenchyma = parenchyme juxtavaseulaire).
— 799 —
Il entoure les vaisseaux en formant un étui généralement complet,
souvent aliforme, c’est-à-dire plus développé dans le sens tangentiel
que dans le sens radial, plus ou moins confluent. Ses cellules ont
un contenu brun fréquemment conservé.
En coupe transversale, les cellules du parenchyme sont allongées
tangentiellement par rapport à l’axe du vaisseau et d’axes 35 p X
13 [x.
En un point éloigné des vaisseaux et des rayons, les cellules
parenchymateuses deviennent isodiamétriques.
III. — Rayons.
Dans la coupe transversale, ils ont un trajet sinueux et contour-
nent les vaisseaux par des inflexions plus ou moins marquées. Cela
est dû à ce que leur écartemënt moyen est beaucoup plus étroit que le
diamètre tangentiel habituel des vaisseaux observés. Dans les coupes
tangentielles, les rayons apparaissent unisériés pour la plupart. On
remarque cependant quelquefois, dans leur partie moyenne, des
couples de cellules opposées intercalées exceptionnellement dans une
file unisériée (pl. I, fig. 3). Il arriye même que certains rayons
extrêmement rares sont bisériés sur presque toute leur longueur,
sauf àu niveau des cellules terminales (un seul rayon observé).
En coupe longitudinale tangentielle, les cellules des rayons appa-
raissent arrondies, laissant entre elles et la paroi des fibres voisines
des espaces intercellulaires.
Ils sont hétérogènes, présentant des cellules inégales. Certaines
cellules sont dilatées (C2, pl. I, fig. 3) les unes par rapport aux autres,
moins développées (Cj, pl. I, fig. 3).
Les parois des cellules des rayons sont d’épaisseur inégale.
Hauteur des rayons : Elle varie de 1 (27 p) à 37 cellules (1 mm, 350).
Abondance des rayons : On compte environ 18 rayons au mm tan-
gentiel, horizontal.
Ponctuation des vaisseaux aux rayons : Les vaisseaux ont, avec
leurs rayons, des ponctuations communes contiguës, circulaires,
alternées, de diamètre environ 9 p, par conséquent de taille moyenne.
Dimension des cellules des rayons : En coupe transversale la
longueur radiale des cellules normales est de 70-100 p.
En coupe tangentielle : Dimensions successives des cellules d’un
rayon (Hauteur X largeur) 1
rayon 1 : 30 p X 19 p ; 22 p X 16 p ; 30 p X 24 p ; 32 p X 27 p ;
44 p x 30 p ; 42 p x 27 p ; 22 p x 22 p ; 22 p x 22 p ; 32 p x 16 p.
rayon 2 : 38 p X 13 p ; 33 p X 16 p ; 22 p X 11 p ; 22 p X 13 p ;
27 p k 16 p ; 66 p x 33 p ; 38 p x 22 p.
1. Les cellules terminales sont en italique, les cellules dilatées en caractères gras.
— 800
rayon 3 : 32 p X 22 (A ; 49 [a X 27 (jl ; 27 [jl X 22 [a ; 33 [a X 22 y.
IV. — Fibres libriformes.
Elles sont à section souvent isodiamétriques : 16 y X 163 p. ;
273 [A X 27 pi, quelquefois aplaties et allongées dans le sens tan-
gentiel.
Entre les rayons, elles sont groupées par files régulières en nombre
allant de 1 à 5.
* \
II. — Affinités.
En raison de ses affinités avec les espèces de Rutaceae du genre
Evodia, le plan ligneux que nous venons de décrire, déjà connu dans
la flore fossile, a été classé dans le genre Evodioxylon (Chiarugi,
1933 1, page 137).
L’aire de répartition actuelle du genre Evodia est vaste. Elle est
limitée par une ligne qui contourne Madagascar, l’Inde, la Chine, la
Corée du Sud, le Japon du Sud (Hondo), la Polynésie et l’Australie,
à l’exclusion de la Nouvelle Zélande et la Tasmanie.
Les bois fossiles du genre Evodioxylon ont été rencontrés en divers
points de l’aire précédente, et en outre sur la bordure orientale du
continent africain.
Notre échantillon fossile s’apparente surtout à une espèce déjà
décrite sous le nom à’ Evodioxylon primigenium (Schenk) K r au. sel 2.
h’ Evodioxylon primigenium (Sciienk) Krausel ss sépare assez
nettement de Y Evodioxylon geinitzii (Schenk) Krausel, et de
Y Evodioxylon intermedium Krausel par le nombre, la taille des
vaisseaux, et l’extension du parenchyme juxtavasculaire ou la
hauteur des rayons médullaires (cf. Krausel, p. 126).
L 'Evodioxylon primigenium a été signalé en de nombreux gise-
ments et sa répartition géographique en Egypte où il est bien daté
est assez vaste.
Sa présence a été indiquée :
— dans la petite et la grande forêt pétrifiée près du Caire, à
Mokattam (oligocène infr).
— à Ouadi Dugla, Ouadi Ankebieh, au Gebel Amûna (oligocène
infr).
— au N. de Fayum, Birket el Qerûn. Couches de Quatrâni
(oligocène infr).
— à l’W. de la Pyramide de Gizeh, Kom el Chachab (oligocène
supr ou miocène infr).
1. Chiarugi, 1933. — Legni fossili délia Somalia Italiana. — Paleont. Ital.r
vol. XXXII, suppl. I, pp. 97-167, 48 fig., pl. IX-XXII.
2. Krausel (R.). 1939. — Ergebnisse der Forschungreisen Prof. E. Stromers in
den Wüstens Agyptens. IV. Die fossilen Floren Agyptens. — Abhandl. der Bayerischen
Akad. Wiss., Math. -Naturw. Abt., N. F., Heft 47, 1939, pp. 1-40, 33 fig., pl. 1-23.
Bulletin du Muséum
— 801
— à Ouadi Faregh, Dêr Baramus (miocène infr).
— à Bir Lebuk (miocène infr).
L’extension verticale de cette espèce va donc en Egypte de l’oli-
gocène infr au miocène infr (Krausel).
Cette espèce qui fut décrite en premier lieu sous le nom de Lauri-
noxylon primigenium par Schenk et figurée en 1883 1, est basée sur
un échantillon oligocène infr de la forêt pétrifiée du Caire. Il s’agit
sûrement d’un échantillon identique au nôtre. L’aspect des rayons,
hétérogènes en coupe tangentielle est très voisin (comparer la figure 16
donnée par Schenk avec celle de la planche I). .
L’espèce est reprise par Félix2 qui la désigne sous le nom de
Laurinium primigenium. Le Nicolia Oweni Carruthers, provenant
de la grande forêt pétrifiée du Caire décrit dans Schenk ( loc . cit.,
cf. Nachtrage, pp. 19-20), désigne certainement la même espèce.
Il en est de même pour le Nicolia minor décrit par Hofmann 3, et qui
provient également des voisinages du Caire.
Schuster (J.) 4 désigne sous l’appellation de Cæsalpinium Oweni
Carruthers un échantillon oligocène de Kom el Chachab, un autre
échantillon des grès de Nubie (Crétacé supr) à l’est de Berber et
enfin un troisième échantillon du sommet du Miocène infr du Ouadi
Faregh et Garet Aujan.
Les figurations de ces échantillons sont extrêmement voisines de
celle de notre spécimen, en particulier la figure 12, donnée par
Schuster qui montre des rayons hétérogènes.
Edwards 5 reprend ces espèces et les désigne sous le nom de
Caesalpinioxylon Oweni.
Chiarugi 6 a donné l’appellation générique d’ Evodioxylon qui
convient à ces espèces en décrivant quelques échantillons très
voisins sous le nom d’ Evodioxylon oweni Chiarugi. Krausel (1939,
loc. cit. pense qu’une partie seulement des figurations données par
Chiarugi, ne doit être désignée par le nom de genre d’ Evodioxylon,
et précisément celles qui proviennent d’échantillons d’un gisement
d’Ouaou en Namous (Fezzan).
1. Schenk (A.). 1883. — Fossile Holzer. Dans : Zittel K. A. Beotrage zur Géologie
und Paléontologie der Libyschen Wüste und der Angrenzeden Gebieten, von Aegyp-
ten, etc., Paleontographica, Bd 30, 2, Abt. I, p. 1-19, pl. I-IV, Kassel, 1883. Cf. pl. III,
fig. 10 et pl. V, fig. 10 et pl. V, fig. 15 et 16.
2. Félix. 1887. — Beitrage zur Kenntnis der fossilen Holzer Ungarns. — Mitt.
Jahrb. Kgl. Ung. Geol. Anst., 8 (1887). Cf. p. 157.
3. Hofmann (H.), 1884. — Verkieselte Holzer aus Aegypten. — Zeitschr. fiir
JXaturwiss. Halle, XXXVII, pp. 484-486, pl. III, fig. 1-3. Cf. p. 485 et pl. 3, fig. 4.
4. Schuster (J.), 1910. — Über Nicolien und Nicolien Ahnliche Holzer. — Kungl.
svenska Vetensk. Handl. Bd 45, n° 6, pp. 1-18, pl. 1-3. Cf. p. 8, pl. 2, fig. 12, pl. 3,
fig. 16-17.
5. Edwards (W. N.), 1931. — Fossilium Catalogus, II : Plantae. Editus a W. Jong-
mans, Pars 17 ; Dicotylédones (Ligna). Berlin, Junk, 1931. Cf. p. 26.
6. Chiarugi (A.), 1933. — Legni fossili délia Somalia Italiana. — Paleont. Ital.,
vol. XXXII, suppl. J, pp. 97-167, 48 fig., pl. IX-XXII. Cf. 137, pl. XXI, fig. 4 et
pl. XXII, fig. 2.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, n° 6, 1950.
54
— 802 —
Une différence assez grande sépare notre échantillon de celui
d’Ouaou en Namous, notamment le nombre des vaisseaux. Chiarugi
indique que les variations dans l’abondance des vaisseaux au mm1 2
peuvent être considérables. L’un des échantillons du Fezzan de
Chiarugi était un petit rameau qui montrait une zone à vaisseaux
plutôt rares, environ 25 par mm2. Ces vaisseaux sont en grande
partie isolés ou réunis en groupes de 2 ou 3. Une autre zone a des
vaisseaux plus nombreux, environ 60 par mm2, en séries radiales
de 3 à 8. Un autre échantillon du Fezzan a des éléments vasculaires
plus grands, les vaisseaux sont, dans une zone, au nombre d’environ
4 à 5 vaisseaux au mm2 et au nombre d’environ 15 par mm2 dans
une autre.
Selon Krausel, il y a lieu également de faire tomber en synonymie
avec Evodioxylon primigenium, le Sapindoxplon benadirense Chia-
rugi *, le ? Salix purpurea, L. antiqua Falqui 2 de Sardaigne, trans- ,
formé par Edwards en un ? Salicinium antiquum Edwards 3.
III. — Conclusion.
La présence de Y Evodioxylon primigenium (Schenk) Krausel à
l’Ouest du Djebel Ben-Guénéma vient agrandir vers l'ouest l’aire
de répartition connue de ce genre de la famille des Rutacées, dont
les représentants actuels existent dans les régions indo-malaise et
australienne. L’échantillon en question a été découvert en surface
sur les terrains considérés comme appartenant au complexe strati-
graphique du « continental intercalaire ». Les affinités botaniques
de l’échantillon font penser à un âge plus récent ; l’espèce ainsi
décrite va en Egypte de l’Oligocène inférieur au Miocène inférieur
et au Fezzan, notamment à Ouaou en Namous où Chiarugi l’a
signalé, il serait pour lui d’âge éocène.
D’après M. Lelubre qui l’a découvert à l’ouest du Djebel Gué-
néma, ce bois a été récolté en surface, mais dans une vallée encore
proche de sa tête, à l’altitude 600, le sommet du plateau étant envi-
ron à 700 en moyenne, tandis que le talus W. du Djebel descend
jusqu’à 400. Il peut donc provenir de la partie supérieure du
plateau, qui, jusqu’à présent, est considérée comme appartenant au
« continental intercalaire ».
La découverte de cet échantillon pose ainsi un problème strati-
graphique intéressant.
1. Chiarugi (A.), 1930. — Contribuzione alla Paleoxilologia dell’ Africa (contribu-
tion to Paleoxilology of Africa). ■ — C. R. of the International Geol. Congr., XVe session,
South-Africa, vol. II, pp. 179-182, 1 pl. Pretoria.
2. Falqui (G.), 1906. — Su alcune piante fossili délia Sardegna, 25 pp., 1 pl.r
Cagliari-Sassari, Moutorsi, 1906.
3. Edwards (W. N.), 1931. — Loc. cit., p. 72.
— 803 —
On pourrait émettre l’hypothèse, selon M. Lelubre (in litter.), que
le sommet du Ben Guénéma est non plus du « continental inter-
calaire » mais dil « continental terminal », ce qui entraînerait obli-
gatoirement des modifications pour l’âge de la hamada de Mour-
zouk et du Messak. Lorsque les bois fossiles de ces régions seront
étudiés, ce point de vue sera élucidé. On peut enfin supposer, avec
le collecteur, qu’il existe des placages de « continental terminal »
dans les vallées du Ben Guénéma. On peut enfin émettre l’hypo-
thèse selon laquelle il y aurait eu minéralisation en surface, indépen-
damment de toute sédimentation, d’un bois ayant vécu sur un subs-
tratum plus ancien. L’hypothèse selon laquelle cette espèce fossile
aurait une répartition verticale plus grande vers le bas doit, semble-
t-il, être rejetée, d’autant plus que le collecteur, qui a également
observé le gisement de Ouaou en Namous, est d’accord pour le
considérer comme appartenant au « continental terminal » post-
éocène.
Quoi qu’il en soit, le problème n’est pas résolu. Il demande pour
l’être une connaissance plus approfondie des flores voisines.
Laboratoire d* Anatomie Comparée des Végétaux vivants
et fossiles du Muséum.
804 —
La percolation dans les sables. — i. Dunes maritimes de
Normandie. Expériences au laboratoire et discussion
des résultats.
Par J.-M. Tuiîmel.
L’exposé des résultats des expériences faites sur le terrain dans
les dunes de Normandie ont montré que la perméabilité est très
variable dans les différentes parties des dunes b
D’après l’allure générale des courbes obtenues, OB' peu classer les
résultats, donc les stations, en trois types suivant que les courbes :
1° sont continuellement ascendantes avec asymptote horizon-
tale.
2° sont continuellement descendantes avec asymptote horizon-
tale.
3° passent par un maximum, d’abord ascendantes puis descen-
dantes avec asymptote horizontale.
Si l’on sépare les stations suivant ces trois types de courbes, l’on
voit que les courbes ascendantes correspondent uniquement aux
stations des dunes mobiles et aux échantillons pris en profondeur
dans les dunes fixées; que les courbes descendantes sont spéciales
aux dunes fixées et que celles à maximum peuvent correspondre à
des stations des deux types de dunes.
Pour expliquer ces différences, plusieurs séries d’expériences et
d’analyses ont été faites au laboratoire.
a) Courbes ascendantes.
Je vais tout d’abord montrer comment se fait la circulation de
l’eau dans les sols pour lesquels les expériences de percolation four-
nissent des courbes ascendantes à faible ou forte ordonnée finale.
1er cas : Courbes ascendantes à faible valeur asymptotique.
Plusieurs expériences furent faites sur des échantillons placés
dans des cylindres de teneur en air ; la quantité de sable était de
300 gr. à l’état sec. J’ai mesuré non seulement les temps de pénétra-
tion de 50 cm3 d’eau dans l’échantillon, mais également le nombre
de centimètres cubes qui ressortent au bas du tube pendant le
1. J. M. Turmel. La percolation dans les sables. I. A. Dunes maritimes de Nor-
mandie. I. Les faits. Bull. Mus., Paris, 2e sér., t. XXII, n° 5, 1950, pp. 664-671.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXII, n° 6, 1950.
— 805 —
même temps. Cela est possible car l'alimentation n’étant pas
continue (versements successifs), on constate à la partie inférieure
de l’échantillon, une sortie d’eau également intermittente. Quand il
y a percolation, l’écoulement à la partie inférieure du cylindre
commence à peine une ou deux secondes après que le versement à
la partie supérieure a eu lieu et s’arrête aussitôt que toute l’eau qui
se trouve au-dessus du sable dans le cylindre a disparu dans le sable.
Les temps de percolation faibles, aboutissent dès le deuxième
ou troisième versement à la constante caractérisant la station ; l’on
constate ainsi que, quelque soit le nombre de versements postérieurs,
ce temps reste alors invariable ainsi que l’indique le tableau suivant :
L’examen de ce tableau montre que les faibles temps de pénétra-
tion de l’eau correspondent à la période d’absorption de l’eau par les
sables et que d’autre part les temps de percolation sont constants
quànd le volume de l’écoulement est exactement égal à celui de
l’alimentation, c’est-à-dire quand le régime de percolation est
établi.
Ce tableau correspond à un sable de dune mobile (zone à Agro-
pyrum), ayant primitivement une teneur en eau infime (moins
de 0,1 %). On peut donc dire que ce premier type de courbe repré-
sente 1° pour la partie croissante, la période de saturation du sol
par l’eau et 2° pour la partie horizontale, la période de filtration pure
à travers le sable.
Si sur ce même échantillon, mais possédant une teneur en eau
beaucoup plus forte (11,2 % en surface, sol saturé et égoutté pendant
cinq jours), on recommence l’expérience, on constate alors
1° que, dès- le début, les temps de pénétration des premiers verse-
ments sont déjà très voisins de ceux que l’on obtient pour la valeur
de la constante caractéristique de la saturation du sol (valeur
voisine d’ailleurs de celle de la constante obtenue dans l’expérience
1. Dans tous les tableaux les temps sont toujours exprimés en secondes : les nombres
de la première ligne donnent les temps nécessaires pour la pénétration de 50 cm3
d’eau ; les nombres de la deuxième ligne indiquent le nombre de cm3 restés dans le
sol après chaque versement et ceux de la troisième ligne le nombre de cm3 filtrés à
travers le sol à chaque versement.
806
précédente) ; 2° que la rétention de l’eau par le sol est plus faible
dès les premiers versements ; les deux phénomènes dépendant
d’ailleurs l’un de l’autre : ce que résume le tableau suivant.
D’autre part, il est intéressant de constater que le temps limite
de percolation est pratiquement constant quelque soit le mode
d’humidification du sol : cela prouve que cette limite est la résul-
tante des conditions physiques et chimiques du sol (granulométrie,
teneur en air, teneur en eau initiale, teneur en matière organique,
conditions physicochimiques diverses) et non de la modalité des
versements. Cette saturation correspond à « une capacité en eau »
du sol ; pour l’échantillon précédent elle est de 62 gr. d’eau pure
pour 300 gr. de sol sec.
2e cas : Courbes ascendantes à forte valeur asymptotique.
Trois courbes sont de ce type : une seule dans les dunes mobiles
se trouve présenter une valeur élevée ; elle correspond, comme je
l’ai déjà dit, à une station de haut de plage, mais où il y avait en
profondeur (entre 10 et 20 cm.) une épaisse couche de varech en
décomposition.
La courbe, ascendante comme les précédentes, n’en diffère que
par la valeur de l’ordonnée finale relativement plus importante et
par le nombre plus grand de versements qu’il faut effectuer pour
obtenir l’asymptote. Comme l’allure, aux valeurs absolues près,
est la même dans les deux cas, il faut penser que les mêmes actions
doivent donc jouer mais avec une amplitude plus grande. Ici les
forces de rétention deviennent très grandes par suite de la forte
teneur en matière organique, matière qui, du fait de la lenteur de son
imbibition, met, elle aussi, longtemps avant d’atteindre son degré
de saturation. Les très faibles valeurs initiales,' analogues à celles
constatées dans les expériences précédentes, sont dues uniquement
à ce qu’en surface le sol était pratiquement dépourvu de matière
organique, celle-ci ne se trouvant qu’en profondeur.
La deuxième expérience du même type et qui donne des résultats
analogues a eu lieu dans les dunes fixées (exp. n° 18) ; mais ici la
couche de sol chargée en matière organique était la partie super-
ficielle et d’autre part le sol était fortement humide. Ces faits expli-
quent pourquoi la première valeur est si élevée (haut pouvoir de
îeco nàev
rétention dans la couche en contact la première avec l’eau et forte
humidité) et donnent la raison de la haute valeur asymptotique de
la courbe (sol humifère).
— 808 —
Enfin, en plus de ces deux expériences sur le terrain, un essai
au laboratoire m’a donné encore des résultats analogues : j’ai pris
un sol de surface de dune fixée (pente exposée au Sud) correspondant,
à l’état naturel, à un tout autre type de courbe (type descendant)
et je l’ai d’abord humidifié artificiellement par malaxage intime
avec une petite quantité d’eau de manière à obtenir une humidité du
sol bien homogène. Les résultats consignés dans le tableau qui suit
montrent que le phénomène qui a eu lieu dans les cas précédents
(et qui se traduit par une courbe ascendante et non pas descendante
comme le fournirait le sol à l’état naturel) se renouvelle sensible-
ment identique, à cette petite différence près que la saturation ayant
été préalablement presque réalisée, il se trouve que la valeur du
temps de percolation du premier versement est alors voisine de
celle de l’ordonnée de l’asymptote correspondant au sol saturé.
Ces différentes expériences montrent donc que la circulation de
l’eau dans ces sables se fait sensiblement de la même façon, qu’ils
proviennent des dunes fixées ou des dunes mobiles, pourvu toutefois
que les premiers possèdent dès le début de l’expérience une impor-
tante teneur en eau. Ainsi donc on constate toujours 1° une première
phase de saturation du sol (partie ascendante de la courbe) ; 2° une
deuxième phase de pure circulation de l’eau à travers l’échantillon
(partie voisine de l’asymptote) ; 3° que la valeur asymptotique des
temps de pénétration après la saturation dépend des conditions
physiques, chimiques et physicochimiques du sol (humus, granulo-
métrie) ; 4° que les premières valeurs des temps de pénétration
sont d’autant plus voisines de la valeur asymptomatique que le sol
est déjà plus proche de la saturation.
— 809 —
b) Courbes descendantes.
L’examen des sept courbes ayant cette allure descendante mon-
trent un premier ensemble de cinq courbes dont les ordonnées ont
toutes de très fortes valeurs, tant au début que pour la constante ;
puis deux autres courbes, àssez éloignées l’une de l’autre, mais
ayant toutes deux des ordonnées notablement plus faibles que les
précédentes ; elles correspondent à des stations de pentes exposées
au SW. et à l’W.
Pour le premier ensemble de courbes, les temps de percolation
sont très grands au début, surtout au premier versement, puis
s’abaissent rapidement, gardant cependant à la constante des
valeurs notablement plus élevées que celles trouvées pour les expé-
riences du premier groupe.
L’expérience n° 22 sur une pente SW. fournit des valeurs nette-
ment intermédiaires entre les précédentes et celles des stations des
dunes mobiles, alors que celles de l’expérience il0 17 sur une pente W.
en sont très voisines ; la différence entre le maximum (premier
versement) et le minimum (la constante) s’atténuant du premier
lot au dernier.
c) Courbes a maximum.
Il existe enfin un dernier groupe de courbes qui ont une tout autre
allure que les précédentes puisqu’elles présentent un maximum.
Suivant les stations, ce maximum est plus ou moins marqué :
peu net pour les dunes en voie de fixation définitive (association
à Psamma arenaria avec tapis de Hieraciutn pilosella) ; assez bien
individualisé avec des valeurs plus élevées dans les stations des
dunes fixées horizontales : pannes basses ( Salix repens ) et pelouses
hautes ; très marqué dans une courbe d’allure analogue aux courbes
descendantes quand il s’agit de pentes exposées au sud.
La forme de ces courbes et leurs différences suivant les stations
où les expériences ont été faites, permettent d’expliquer parfaite-
ment le phénomène qui est la résultante des actions agissant dans
les deux autres cas où les courbes sont soit toujours ascendantes soit
toujours descendantes ; l’importance du maximum est liée à la
prépondérance des conditions fournies par les dunes fixées.
Mouillabilité.
Dans les sols des dunes fixées, lors des expériences de percolation,
on constate, contrairement à ce qui se passait dans les expériences
des dunes mobiles, que l’échantillon de sol dans le cylindre n’est pas
entièrement mouillé par l’eau et qu’une grande partie de la masse
est restée intacte, n’ayant eu aucun contact avec l’eau. Celle-ci, en
effet, n’a traversé l’échantillon qu’à l’intérieur d’une mince colonne
du sable, toute l’eau est passée par un « puits », laissant les autres
— 810 —
parties absolument sèches. La formation de ce « puits » est due
à la non homogénéité du sol (racines traversant l’échantillon, parti-
cules de diverses grosseurs, vides plus importants) qui permet une
facilité de pénétration plus grande à certains endroits qu’à d’autres.
Des expériences, de même type que celles qui ont été faites sur
les sables des dunes mobiles, montrent que, quand on arrive à des
temps sensiblement constants (asymptote de percolation), on
retrouve ici une pure circulation d’eau à travers l’échantillon, le
volume ressortant étant égal au volume fourni à chaque versement,
malgré que dans les expériences présentes une partie seulement du
sable à l’intérieur du cylindre soit mouillée et que le volume de cette
partie n’augmente pas d’une façon appréciable dans les temps nor-
maux de l’expérience.
Constatant à la fois et la très grande difficulté générale de péné-
tration de l’eau et le fait que certaines parties du sable pouvaient être
mouillées alors que d’autres ne l’étaient pas, on est amené à se de-
mander en quoi consiste le phénomène de la mouillabilité des
particules et quelles en sont les modalités.
On donne de la mouillabilité la définition suivante : un liquide
mouille un solide quand l’attraction réciproque des molécules solides
et liquides est supérieure à l’attraction des molécules liquides entre
elles. J’ai tenté de rechercher les causes de la non mouillabilité
et j’ai fait à ce sujet de nombreuses expériences tant sur des « blocs
de sable » que sur des grains séparés.
Sur les échantillons en « blocs », plusieurs questions se posent
immédiatement : questions de la teneur en matière organique brute
(puisqu’ils proviennent de sables couverts par une végétation
fermée alors que dans les dunes mobiles la végétation est très lâche),
teneur en air, grosseur variée des particules, teneur en eau, etc. :
Différentes expériences de contrôle m’ont prouvé qu’aucun de
ces facteurs ne pouvait être considéré comme cause de non mouilla-
bilité.
En effet, pour ce qui est de la matière organique brute, on cons-
tate que, dans les dunes fixées, c’est principalement dans les parties
les moins riches en matière organique que la pénétration se fait
— 811 —
le moins bien, pendant que sur les pentes exposées au nord, forte-
ment plus chargées en humus, la percolation est plus rapide.
D’autre part, malgré que le nombre des mesures de teneur en air
soit assez restreint, on peut cependant préciser que les différences
constatées sont trop faibles pour qu’on puisse expliquer par là les
différences si considérables de percolation enregistrées.
Des mesures antérieures de granulométrie 1 effectuées sur les
deux sortes de sables ont montré, sinon identité granulométrique,
du moins une analogie très complète entre les pourcentages des
diverses fractions de tamisage, ce qui ne permet pas non plus de
penser que le facteur granulométrie puisse jouer un rôle quelconque
en l’occurence. Il en est de même pour la forme et le poli des parti-
cules, car dans les sables des dunes mobiles et fixées, on retrouve la
même forme et sensiblement le même poli des grains.
Au contraire, la teneur en eau initiale des échantillons de sol joue
un rôle important dans le phénomène de pénétration de l’eau dans
ces sables.
On a déjà vu, au cours de l’étude des courbes toujours crois-
santes, ce qui se passait quand on avait humidifié préalablement un
échantillon correspondant à une station qui, à l’état naturel, donnait
une courbe descendante. Une série d’expériences m’a montré que
ce phénomène était réversible et que la position de la courbe de
perméabilité par rapport à l’asymptote ainsi que la forme même de
la courbe dépendaient de la teneur en eau initiale de l’échantillon.
Ceci expliquerait les variations que l’on trouve pour une même
station en différentes journées et en particulier pour l’expérience
n° 27 faite ce printemps où les valeurs absolues fournies sont bien
plus faibles que celles trouvées au cours des expériences de l’été 1947.
II semble bien que c’est pour des teneurs en eau extrêmement
faibles (moins de 1 %) que les valeurs de la percolation sont les plus
élevées ; mais que, dès que la teneur en eau est de 5 %, le maximum
est très atténué et que, comme je l ai montré, le phénomène serait
complètement inversé à partir de 15 %.
Cette variation du phénomène avec les teneurs en eau du sol
permet d’expliquer pourquoi on trouve les plus fortes valeurs des
temps de percolation dans les pentes exposées au sud puisque ce
sont celles, parmi toutes les stàtions des dunes fixées, qui sont de
beaucoup les plus sèches.
Mais il reste toujours à expliquer pourquoi ces sables ne sont pas
mouillables alors que ceux des dunes mobiles le sont parfaitement
quelque soit leur degré de siccité.
En présence de tous ces faits, j’ai alors réalisé certaines expériences
1. J. M. Turmel. Végétation de la côte Ouest du Cotentin. Mém. Mus. nat. Paris ,
Nouv. sér., t. XXVIII, 1949, fasc. 1, pp. 1-71.
— 812 —
sur le flottage des sables non inouillables non plus en bloc mais par
très petites quantités.
Lorsqu’on verse doucement sur de l’eau un tel sable, la grande
majorité des grains reste en surface quelles qu’en soient la grosseur
et la nature ; et cela même en agissant sur des grains séparés de façon
à éviter un effet de contact toujours possible entre les particules de
sable. Si maintenant on reprend la même expérience dans une
enceinte où l’on a fait un vide assez poussé (trompe à eau), l’on
constate que le résultat ne change absolument pas, rendant ainsi
extrêmement douteuse l’hypothèse qu’une mince pellicule d’air
seulement engloberait chaque grain et l’empêcherait de descendre
au fond. Mais avant de conclure il est bon de noter que les phéno-
mènes de contact mettent en jeu des forces considérables et que les
résultats négatifs obtenus ne signifient pas forcément qu’un film
d’air ou d’autre matière entourant les particules n’existe pas.
Au contraire, l’existence, d’un film semblerait pouvoir être indi-
quée par les expériences suivantes :
a) lorsque l’on verse doucement sur l’eau d’un cristallisoir une
petite quantité de sable non mouillable, on constate en examinant
la surface par en dessous, que peu à peu les grains tombent lentement
au fond, comme si une « coque » empêchant d’abord la mouillabilité
s’imbibait ensuite pour permettre plus tard que le grain soit mouillé.
C’est en effet seulement une telle coque qui peut être pénétrée par
l’eau et évidemment pas les particules minérales elles-mêmes
(quartz, calcaire). La même expérience avec des sables mouillables
montre que plus de 80 % des grains tombent immédiatement au fond.
b) Une autre expérience consiste à verser lentement à l’aide d’une
pipette de l’alcool absolu en un seul point d’un cristallisoir rempli
d’eau sur laquelle flotte une mince plaque de sable non mouillable.
On voit d’abord de nombreux mouvements en tous sens agitant
toutes les particules à la surface de l’eau, puis, à un moment donné
les particules s’arrêtent et se groupent ; la pipette continuant à
débiter de l’alcool, progressivement les particules tombent au fond,
mais ici dans un temps très court, de l’ordre de quelques minutes.
En ce qui concerne l’explication des faits, tout d’abord, la ques-
tion de différence de densité des divers sables ne peut être soulevée
utilement, car on peut constater que la nature des grains, donc en
particulier leur densité n’influe en rien sur le phénomène qui reste
identique, que l’on ait affaire à du quartz (sables siliceux) ou à des
débris de coquilles (sables calcaires). Il reste donc à supposer ici un
enrobement des grains par une mince couche de matière qui ne serait
pas mouillable par l’eau, mais le serait par l’alcool.
L’existence d’une telle couche est affirmée par G. André qui
pense que l’humus est capable de se fixer mécaniquement sur les
— 813 —
particules minérales et que de ce fait ces particules sont recouvertes
d’un enduit très mince d’origine organique, ce que prouve sa dis-
parition à la chaleur.
Regardant alors au microscope ces sables, on voit apparaître
(surtout en lumière polarisée) des traces brunâtres sur les grains,
alors que sur les sables mouillables aucune telle trace n’est visible.
Cette présence pourrait-elle être la cause de la non mouillabilité ?
Il me faut reconnaître qu’un sable du Soudan, mouillable lui,
présente cependant des traces analogues dont l’existence en consé-
quence ne saurait caractériser les sables non mouillables. Il ne reste
plus, semble-t-il, qu’une hypothèse : la mouillabilité serait due à
l’existence d’un fdm organique transparent extrêmement mince.
J’ai alors tenté plusieurs expériences :
Un lavage à l’alcool à 95°, ainsi qu’un lavage, une macération et un
épuisement à l’éther sulfurique, au sulfure de carbone et à l’essence
de térébenthine n’ont donné chacun aucun résultat ; quoique le
sable soit parfaitement mouillable par les quatre liquides, une fois
séchés, les grains étaient tout autant non mouillables par l’eau
qu’avant.
J’ai enfin procédé à un lavage par l’eau oxygénée à 30 volumes
à chaud jusqu’à cessation complète de dégagement d’oxygène.
Après lavage des grains à l’eau distillée et séchage, le sable ainsi
traité pst devenu totalement mouillable, aucune particule ne reste
maintenant à la surface de l’eau, alors que, même en utilisant les
sables mouillables des dunes mobiles, il en restait cependant une
petite proportion en suspens.
De même, un sable de Fontainebleau non complètement mouil-
lable même après passage à l’acide sulfurique concentré et à chaud,
est devenu après un passage d’une demi-heure à l’eau oxygénée à
chaud entièrement mouillable lui aussi.
Il y a donc bien là un décapage des grains eux-mêmes, puisque
toutes les expériences de flottation soit en masse, soit même et
surtout grain par grain, concordent toutes pour permettre d’affirmer
que tous les grains du sable ainsi traité sont bien mouillables. Ainsi
semblent bien démontrés et l’existence d’un film organique et le
fait que ce film est la cause essentielle de la non mouillabilité des
grains.
Se référant à la définition donnée de la mouillabilité, le phéno-
mène s’expliquerait donc comme suit : pour les sables mouillables,
le grain non recouvert d’une pellicule organique est en contact
direct avec l’eau, dans ce cas la tension interfaciale eau-grain serait
insuffisante pour contrebalancer les forces de gravitation. Au
contraire pour les sables non mouillables, il y aurait tout d’abord
une tension interfaciale pellicule organique-eau dont la grandeur
dépasserait la force de pesanteur et le grain ne tomberait pas de
— 814 —
suite ; ce ne serait qu’après un temps variable, pouvant être très
long, d’imbibition de la matière organique par l’eau que la tension
pellicule imbibée-eau arriverait à une valeur telle que la pesanteur
vaincrait alors cette tension.
Ainsi aurait-on une explication qualitative partielle des faits.
Il reste ensuite tout d’abord à déterminer quelle est la composition
chimique du film organique entourant les grains ; étant connus les
éléments de cette composition, on pourrait tenter alors une vérifi-
cation quantitative des phénomènes, à supposer connues les valeurs
des tensions interfaciales entre l’eau et ces divers éléments, à condi-
tion aussi que la notion de tension interfaciale ait encore un sens
précis dans le cas des films en question (Duclaux).
D’autre part, il est nécessaire de poursuivre des essais d’écologie
expérimentale, malheureusement de longue durée, pour réaliser à
partir de sols mouillables des sols non mouillables grâce à des
cultures de plantes appropriées sur des Sols connus. C’est là une
part des travaux que j’entreprends à l’heure actuelle.
Ainsi, après avoir pu passer par destruction de la matière orga-
nique des sols non mouillables aux sols mouillables, un procédé en
quelque sorte synthétique ramènera au premier type de sol appor-
tant alors une connaissance complète de l’origine et de la nature du
film organique dont la seule présence différencie les deux sols.
Laboratoire de Culture du Muséum.
— 815 —
TABLE DES MATIERES
du Tome XXII. — 2e Série.
Pages .
Actes administrâtes 5, 163, 325, 429, 537 673
Liste des Associés et Correspondants nommés en 1949 7
Travaux faits dans les Laboratoires pendant l’année 1949. . . 11
Communications :
Abrard (R.) . Les Orbitolites fossiles et actuels et leurs développements anor-
maux 634
André (M.). Quelques mots sur les Enemothrombium de Berlese 453
— Un Thrombidion peu connu et nouveau pour la faune française : Echino-
thrombium rhodinum [ C. L. Koch) 573
— Une nouvelle forme larvaire de Thrombicula d’Afrique Equatoriale. . . 577
— Trois nouvelles espèces françaises de V algothrombium (Acariens). ..... 723
Angel (F.). Reptiles et Amphibiens de Madagascar et des îles voisines faisant
partie des collections du Musée zoologique de Strasbourg 553
— Arthroleptis crusculum et A. nimbaense. Batraciens nouveaux de Guinée
française (Matériaux de la Mission Lamotte aux Monts Nimba) 559
Angelier (C.). Hydracariens nouveaux des Pyrénées (4e note). . . 81
— Id. (5e note) 232
— La faune Hydracarienne du Massif de Néouvielle 352
Angelier (E.). Hydracariens phréaticoles de France (Genre Atractides) 85
— Id. Genre Kongsbergia S. Thor., 1899 238
Anthony (J.). Note complémentaire sur la morphologie externe du cerveau
dans le genre Alouatta 60
Aubert de La Rüe (E.). Notes sur les îles Crozet 197
Aufrère (G.). Station nouvelle d ' Ampelodesma mauritanica Dur. et Sch. ( Ampe -
lodesmos tenax Link) [Graminées] 406
Benoist (R.). Contribution à la connaissance de la Flore de la Guyane Fran-
çaise 276
Berlioz (J.). Note sur Y Ammomanes deserti (Passériformes-Alaudidés) et
description d’une forme nouvelle, du Tibesti 209
Bertin (L.). Allocution prononcée aux obsèques de M. F. Angel, Assistant hono-
raire au Muséum, le 17 juillet 1950 541
Bouchud (J.). Le dimorphisme sexuel crânien chez les Carnivores 438
Boureau (E.). Etude paléoxylologique du Sahara (VII). Dadoxylon (Arauca-
rioxylon) Chevalieri n. sp., bois fossile du continental intercalaire de
Reggan (Sahara occidental) 157
— Id. (VIII). Sur un échantillon de Mesembryoxylon ægyptiacum (Krausel)
Boureau, n. comb., Podocarpacée découverte au Sud de Toummo
(Sahara oriental) 411
— Id. (IX). Sur un Myristicoocylon princeps n. gen., n. sp. du Danien
d’Asselar (Sahara soudanais) 523
816
— Id. (X). Sur le Cæsalpinioxylon mogadaense n. sp., bois miocène du Sud
constantinois (Algérie) 651
— Id. (XI). Sur un échantillon d ’Evodioxylon découvert à l’ouest du Djebel
Ben-Guénéma en Libye 797
Bresse (G.). Rôle des Moules d’eau douce dans la reproduction des Bouvières. 333
Budker (P.). Compte rendu sommaire d’une mission à la station baleinière
du cap Lopez (Gabon) 549
— Sur la répartition du genre Paragaleus dans l’Océan Atlantique 709
Gaillère (S.) et Kraut (F.). Quelques observations minéralogiques sur le
gisement de fer oolithique de Micheville (bassin de Longwy) 320
Camus (A.). Sur deux Graminées de Madagascar 296
— Parahyparrhenia, genre nouveau d’Andropogonées. 404
Carayon (J.). Caractères anatomiques et position systématique des Hémiptères
Nabidae (Note préliminaire) 95
— Nombre et disposition des ovarioles dans les ovaires des Hémiptères-
Hétéroptères 470
— Observations sur l’accouplement, la ponte et l’éclosion des Hémiptères
Hénicocéphalidés de l’Afrique tropicale 739
Cavaco (A.). Une variété nouvelle du Polygonum senegalense Meisn 295
— Sarcolaena delphinensis n. sp 615
Chabanaud (P.). Notules Ichthyologiques (suite) 336
— Description d’un nouveau Soleidé, originaire de la côte orientale du
Queensland ' 563
— Définition et nomenclature des morphes pleurogrammiques des Cyno-
glossidae. Révision de quatre espèces du genre Cynoglossus 713
Cheng (Ching-Tai). Description d’un genre nouveau du Yunnan, Chine, appar-
tenant à la sous-famille des Cyprininés, s. str 568
Cherbonnier (G.). Note sur Holothuria dakarensis Panning 102
— Une nouvelle Holothurie Dendrochirote des côtes du Cameroun : Clado-
dactyla Monodi n. sp 375
— Sur la présence au Gabon de Hemiœdema goreensis Cherb 378
— Note sur une Holothurie dendrochirote de Dakar : Cladodactyla senega-
lensis Panning 476
Condé (B.). Révision de deux Polyxénides africains décrits par Brôlemann
(Diplopodes Penicillates) 250, 364
Decerisy (J. L.). Les artères du bulbe et de la protubérance chez certains
singes du Nouveau Monde (Genres Ateles, Lagothrix, Eriodes) 431
Deiiaut (E.-G.) et Landon (F. -.T.). Sur le centre d’apparition d’une espèce
reptilienne, Laorta muralis (Laurenti) 212
Delattre (R.). Description d’un Bryocorinae (Hem. Miridae ) nouveau d’Afri-
que occidentale 263
Dorst (J.). Note sur les Chats sauvages ( Felis lybica Forster) du Sud Togo 204
— Contribution à l’étude du plumage des Trogonidés 693
Dulau (L.) et Stehlé (H.). L’évolution éco-phytosociologique du littoral de
l’Anse Dumont à la Guadeloupe (Antilles Françaises) 488
Dupuis (C.). Contribution à l’étude des Phasiinae cimicophages (Diptères
Larvaevoridae). XI. Notes synonymiques et systématiques (Note 4).. 590
Fage (L.). Sur un nouveau Cumacé de la côte occidentale d’Afrique. Eocuma
Cadenati n. sp 450
Fauvel (P.). Annélides Polychètes de la Terre Adélie [in Mission Tchernia
à bord du Commandant-Charcot en 1950) 753
Feldmann (G.). Sur quelques Céramiacées de Nouvelle-Zélande 131, 307
François (Y.). Notes pour l’Histoire du Jardin des Plantes. — Sur quelques
projets d’aménagement du Jardin du Roi au temps de Buffon 675
Gagnepain (F.). Orchidacées nouvelles d’Indochine ( suite et fin).. 396, 502, 625
Galinat (M.). Observations sur le tégument des graines 298, 379
817
Ga.tina.ud. (G.). Contributions à l’étude des Brachiopodes Spiriferidac IL
Etude de Cyrtospirijer verneuili Murch 147
Gaume (R.). Muscinées corticolcs des environs de Samoëns (Haute-Savoie). 408
Ghesquière (J.). Un Qryptochaetum nouveau de Malaisie (Diptera Muscoidea
Cryprochaetidae) 587
Ginieis (C.). Contribution à l’étude anatomique des plantules de Palmiers. (2) :
la plantule de Chamaerops humilis L 510
Grandjean (F.). Observations sur les Oribates (20e série) 73
— 'Observations éthologiques sur Camisia scgnis (Herm.) et Platynothrus
peltifer (Koch) 224
— Observations sur les Oribates (21e série) 344
Grangeon (M.) et Feugueur (L.). Sur le Bartonicn d’Hadancourt-le-Haut-
Clocher (Oise) 639
Guibé (J.). Description d’un Batracien nouveau pour la faune malgache,
Platypelis Milloti n. sp. ( Microhylidae) 214
Guillaumin (A.). Contribution à la flore de la Nouvelle-Calédonie. XCV.
Plantes récoltées par M. Sarlin (2e envoi) 115
— Id. XCVIII. Ibid 518
Hamel (J. L.). Notes préliminaires à l’étude caryologique des Saxifragacées.
Y. Les chromosomes somatiques de six Saxifrages appartenant à la
section Euaizoonia (Schott) Engl 785
IIinschberger (P.)* Contribution à l’étude des Symphiles du Mexique 256, 370
Hoffstetter (R.). La structure des incisives inférieures chez les Equidés
modernes. Importance dans la classification des Zèbres-Couaggas. . . . 684 '
Jacquot (M.). Note préliminaire sur les corrélations biométriques entre la dia-
gnose céphalique et le développement cérébral chez les Batraciens Uro-
dèles, notamment Triturus heheticus 327
— Diagnose céphalique et développement cérébral chez les Urodèles.
Comparaison entre Triturus hclveticus et Amblystoma tigrinum 445
Jouanin (C.). Etude critique des types d’Argyrtrina neglecta (Elliot) (Troclii-
lidés) 700
Jovet (P.). Plantes du Sud-Ouest (Landes et Pays basque français). . , 603
— Caractères distinctifs d’Achillea nobilis L., A. ligustica Ail. et A. mi-
crantha (M. B.) Boiss 774
Jovet (P.) et Turmel (J. M.). Notes géobotaniques sur le Pays Basque
français 266
Lebègue (A.). Note préliminaire à l’étude embryogénique des Saxifragacées.
Genre Saxifraga 611
Lepesme (P.). Lamiaires nouveaux de l’Ouest africain [Col. Ceramb .] (2e note). 92
Mathon (Cl. Ch.). Seconde addition à la suite au catalogue de la Flore des
Basses- Alpes, particulièrement sur la rive droite de la Durance 287
— Une Lavandaie en Haute-Ligurie occidentale (Italie) 388
— Notes pour servir à l’étude phytogéographique du Trentin (Italie).. 480
Mennessier (G.). Comparaison entre les faunes des bassins à lignites cénoma-
niens du Sud-Est de la France (suite) 142
— Sur deux Rudistes appartenant au genre Milrocaprina 529
Milon (Ph.)/ Description d’une sous-espèce nouvelle d’Oiseau de Madagascar. 65
— Les formes de Saxicola torquata à Madagascar 705
Mimeur (G.). Contribution au catalogue chromosomique des Graminées prai-
riales 130
Nouvel (J.). Note sur la reproduction du Cerf d’Eld (Rucervus eldi Guthrie) au
Parc Zoologique du Bois de Vincenncs 682
Panouse (J. B.). Sur la systématique des Solifuges 717
Perrier de La Bathie (H.). Plantes nouvelles, rares ou critiques, des serres du
Muséum 114
— Les Zygopliyllacées de Madagascar et des Comores 283
818 —
Pichon (M.). Sur la notion de type botanique. . .. 109
— Classification des Apocynacées : XXXI, le fruit des genres Thevetia et
Ahovai 291
Radford (Ch. D.). A révision of the fur Mites Myobiidae (Acarina) 219, 360, 462, 582
Remy (P.). Pauropodes argentins récoltés par M. Julio A. Rosas Costa dans le
territoire de Misiones 245
Roth (P.). Sur l’action des hormones sexuelles dans la métamorphose des
Amphibiens hypophysoprivés (4e note) 67
— Sur l’action de l’extrait d’hypophyse, seul ou combiné avec d’autres hor-
mones, sur le développement et la métamorphose de l’Axolotl (5e note). 657
Senay (P.). Le groupe des Carex flava et C. Oederi 618, 790
Serène (R.). Cas de malformations chez les Stomatopodes 341
— Deux nouvelles espèces Indo-Pacifiques de Stomatopodes 571
Serfati (A.) et Vachon (M.). Quelques remarques sur la biologie d’un Scor-
pion de l’Afghanistan : Buthotus alticola (Pocock) 215
Signeux (J.). Notes paléoichthyologiques (suite) 315
Soyer (R.). Hydrogéologie du Lutéticn. — Les eaux du Lutétien à Paris
(3e note) 420
— Hydrogéologie du Lutétien sur l’anticlinal de la Seine et de Meudon
(4e note).. 643
Steffan (J. R.). Note sur la tribu des Ccratocentrini (Hym. Chalcididae Brachy-
merinae ) ; description de deux espèces nouvelles 596
— Les Ilaltichellinae du groupe JSeochalcis Kirby (Hym. Chalcididae).. 746
Turmel (J.-M.). Evolution des Saniculoidées. II. Evolution du genre Alepidae
(Ombellifères) 120
— La percolation dans les sables des dunes maritimes de Normandie : I, les
faits 664
— La percolation dans les sables. — - I. Dunes maritimes de Normandie.
Expériences au laboratoire et discussion des résultats 804
Urbain (Ach.) et Bullier (P.). Un cas de pseudo-albinisme chez une Antilope
Cob de Buffon ( Adenota hob Erxleben) 63
— Nouvel (J.)» Bullier (P.) et Rinjard (J.). Rapport sur la mortalité
et la natalité au Parc Zoologiquc du Bois de Vincennes pendant l’an-
née 1949 181
— et Piette (G.). Etude bactériologique de la Septicémie des Rats mus-
qués [Fiber zibethicus [L.] 443
Vachon (M.). A propos d’un nouveau Scorpion de Mauritanie : Compsobuthus
Berlandi n. sp 456
— A propos d’une « association «plioré tique : Coléoptère-Acariens-Pseudos-
corpions 728
Vallois (H.). Inventaire des collections ostéologiques du Département *d’An-
thropologie du Musée de l’Homme ; 543
Villiers (A.). Les Reduviidae malgaches. VII, Acathaspidinae. Genres et
espèces nouveaux 734
Villoutreys (O. de). Au sujet du genre Ptyclioceras, d’Orbigny (Ammonite) . . 155
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART. 20-4-1951.
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs 673
Communications :
Y. François. Notes pour l’Histoire du Jardin des Plantes. — Sur quelques
projets d’aménagement du Jardin du Roi au temps de Bufîon . 675
J. Nouvel. Note sur la reproduction du Cerf d’Eld ( Rucervus eldi Guthrie)
au Parc Zoologique du Bois de Vinccnncs 682
R. Hoffstetter. La structure des incisives inférieures chez les Equidés
modernes. Importance dans la classification des Zèbres-Couaggas 684
J. Dorst. Contribution à l’étude du plumage des Trogonidés 693
C. Jouanin. Etude critique des Types d’ Argijrtrina neglecta (Elliot) (Trochilidés). 700
Ph. Milon. Les formes de Saxicola torquata à Madagascar 705
P. Budker. Sur la répartition du genre Paragaleus dans l’Océan Atlantique.. . 709
P. Chabanaud. Définition et nomenclature des morphes pleurogrammiqucs des
Cynoglossidae. — Révision de quatre espèces du genre Cynoglossus 713
J. B. Panouse. Sur la systématique des Solifuges 717
M. André. Trois nouvelles espèces françaises de V algothrombium (Acariens) .... 723
M. Vachon. A propos d’une « Association » phorétique : Coléoptère-Acariens-
Pseudoscorpions 728
A. Villiers. Les Reduviidae malgaches, VII, Acanthaspidinae. Genres et espèces
nouveaux 734
J. Carayon. Observations sur l’accouplement, la ponte et l’éclosion chez des
Hémiptères Ilénicocéphalidés de l’Afrique tropicale 739
J. R. Steffan. Les Haltichellinae du groupe Neochalcis Kirby (Iîym. Chalcidi-
dae) 746
P. Fauvel. Annélides Polychètes de la Terre Adélie (in Mission Tchernia à bord
du Commandant-Charcot , en 1950) 753
P. Jovet. Caractères distinctifs d 'Achillea nobilis L., A. ligustica Ail. et A. mi-
crantha (M. B.) Boiss 774
J. L. Hamel. Notes préliminaires à l’étude caryologique des Saxifragacées.
V. Les chromosomes somatiques de six Saxifrages appartenant à la section
Euaizoonia (Schott). Engl 785
P. Senay. Le groupe des Carex (lava et C. Oederi (suite) 790
E. Boureau. Etude paléoxylologiquc du Sahara (XI). — Sur un échantillon
d ’ Evodioxylon découvert à l’Ouest du Djebel Ben-Guénéma en Libye 797
J. M. Turmel. La percolation dans les sables. I. Dunes maritimes de Normandie.
Expériences au laboratoire et discussion des résultats 804
Table des matièi*es du tome XXII 815
EDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY* S AI N T* HILAIRE, PARIS Ve
Archives du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d'Histoire naturelle). Ne paraît
plus depuis 1938. (Le volume : 1500 fr.).
Bulletin du Muséum national d'Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, abonnement annuel France, 1500 fr., Etranger, 2000 fr.).
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité ; un vol. 1200 fr.).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933 ; prix du fascicule : 300 fr.).
Index Seminum Horti pariensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
Notulæ Syslematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 600 fr. ;
Étranger, 900 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France, 500 fr.,
Étranger, 600 fr.).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d'Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie; Section de Physique végétale; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d' Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921.
Abonnement annuel : 1000 fr.
Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, Laboratoire de Crypto-
gamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 400 fr., Étranger,
600 fr.).
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur Mms Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 600 fr.,
Étranger, 900 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique ).
(Directeur M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie. Paraît depuis
1928 ; abonnement France et territoires d’Outre-Mer, 500 fr., Étran-
ger, 800 fr.).
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 500 fr. ; Étranger,
900 fr.).
ABBEVILLE. — IMPRIMERIE F. PAILLART. 20-4-1951.