BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome XXIII
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N° 1. — Janvier 1951
MUSÉUM NATIONAL DTIISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
P A R I S - V ” —
REGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1 /2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
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ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
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sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
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directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
TIRAGES A PART
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outre s’en procurer à leurs frais 25 supplémentaires, aux conditions
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(Nouveaux prix pour les tirages à part et à partir du Fascicule n° 1 de 1950 )
25 ex. 50 ex.
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numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
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au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
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MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
BULLETIN
DU
MUSÉUM xNATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1951. — N° 1.
382e REUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
25 JANVIER 1951
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
ACTES ADMINISTRATIFS
M. le Professeur Roger Heim, Membre de l’Institut, est nommé Direc-
teur du Muséum (Arrêté ministériel du 27 décembre 1950).
M. le Professeur Louis Fage, Membre de l’Institut, est nommé Assesseur
au Directeur, pour l’année 1951 (Arrêté ministériel du 14 décembre 1950).
M. Jean Dorst est titularisé dans les fonctions de sous-Dire eteur de
Laboratoire (Arrêté ministériel du 29 décembre 1950).
MM. Jacques Leloüp et Francis Petter sont titularisés dans les
fonctions d’Assistant (Arrêté ministériel du 29 décembre 1950).
M. Maurice Barennes est titularisé dans les fonctions de Commis
d’administration (Arrêté ministériel du 29 décembre 1950).
MM. André Deslignères et Jean Layac sont titularisés dans les
fonctions d’ Agent technique (Arrêté ministériel du 29 décembre 1950).
M. Jean Dhouaii.ly est titularisé dans les fonctions d’Aide-technique
(Arrêté ministériel du 29 décembre 1950).
M. Marcel Daübigney, Gardien de galerie, obtient une prolongation de
congé de G mois pour raison de santé (A.rrêté ministériel du 13 déc. 1950).
M. Robert Marchandet (Arrêté ministériel du 27 déc. 1950) et Robert
Doreau sont nommés Gardiens de galerie stagiaires.
Sont nommés Agents du cadre complémentaire de service à compter
du 1er juillet 1950 (Arrêté ministériel du 14 décembre 1950) : MMmes Marie
Galon, Peronne Darvey, Léonie Moreau, Rosalie Le Gall, Jeanne
Picard; Mlle Marie Gauvrit ; MM. Emile David, Marcel Saulnier,
Marcel Mercié, Germain Febvre, Robert Foulon, François Audocabd,
René Lacarrière, Émile Louis, Yves Le Bellego, Adrien Roy et
Emile Trintignan.
6
M. le Président a le regret de faire part du décès de M. le Professeur
Lucien Cuénot, Membre de l’Institut, Membre Associé du Muséum,
survenu le 7 janvier 1951.
DON D’OUVRAGE
John Buxton et R. M. Lockley. Island of Skomer, 164 pp., 136 fig.
Staples Press Ltd. edit., London, 1950.
Quelques naturalistes amateurs britanniques se sont réunis pour consti-
tuer un groupement (West Wales Field Society) dont le but est d’étudier
la faune et la flore des îles Skomer et Skokkolm, situées à la pointe S. W.
du comté de Pembroke (Angleterre). Le présent ouvrage est un exposé
préliminaire des observations faites, par les membres de cette association,
dans l’île de Skomer. Un premier chapitre est consacré à une mise au
point géographique et historique, puis quelques pages font connaître
les principales espèces de végétaux composant la flore de l’île. La partie
la plus importante du volume traite des Oiseaux et, accessoirement, des
petits Mammifères. On trouvera également quelques mots d’océanographie.
Island of Skomer n’est pas un ouvrage scientifique ; il semble plus parti-
culièrement destiné à intéresser les membres d’associations de campeurs
ou de scoutisme désirant se familiariser avec la faune et la flore insulaires.
MSTE DES CORRESPONDANTS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
NOMMÉS EN 1950
Barros Machado (M. A. de), présenté par MM. les Professeurs
R. Jeannel et L. Fage.
M. A. de Barros Machado, de l’Université de Porto, est un Arach-
nologiste des plus distingués auquel nous devons de nombreux mémoires
sur les Araignées du Portugal et des possessions portugaises. Il est
actuellement en Angola où il dirige le Musée fondé à Dundo par la Com-
pagnie des Diamants. Ses chasses dans cette région encore si mal connue
lui ont procuré un énorme matériel du plus haut intérêt non seulement en
Arachnides, mais en Myriapodes et en Insectes variés. Les Pauropodes,
les Symphiles, les Kaenenia ont été remis pour étude au Professeur
Remy de Nancy et doivent entrer dans nos collections. Toutes ses récoltes
d’Acariens (plusieurs milliers) sont à mon Laboratoire, de même que
celles de Scorpions et de Chernètes. J’étudie, avec lui, quelques représen-
tants les plus curieux d’Araignées ramassées par ses soins. Toutes ces
collections enrichissent considérablement notre Musée qui ne peut avoir
de Correspondant plus dévoué.
(L. Fage.)
Lavoipierrî: (Michel), présenté par M. le Professeur L. Fage.
Le Dr Michel Lavoipierre, actuellement à l’École de Médecine de
Liverpool, a séjourné durant plusieurs années en Afrique du Sud comme
Attaché au Laboratoire Militaire central de Johannesburg. Son séjour
en Afrique lui a permis de recueillir d’importantes collections qu’il a
généreusement offertes au Muséum national d’Histoire Naturelle.
Son activité scientifique s’est portée sur l’étude des Arthropodes para-
sites ; il est l’auteur de plusieurs travaux sur les Insectes piqueurs (Phlé-
botomes, Culicides) et Acariens de la Région Éthiopienne. Il s’est inté-
ressé également aux Acariens parasites des Acridiens et des Chauves-
Souris. Il a étudié, en outre, la biologie de l’Hemitarsonemus 1 a t us.
parasite des végétaux cultivés en Afrique.
Lavoipierre collabore étroitement, depuis plusieurs années, avec le
Laboratoire de Zoologie et vient à Paris, tous les ans, se documenter
8 —
dans nos collections et notre bibliothèque ; il remet régulièrement au
Muséum les matériaux qui ont fait l’objet de ses recherches.
En nommant le Dr Lavoipierre Correspondant du Muséum, nous
reconnaîtrons des services déjà rendus et nous savons qu’il sera parti-
culièrement sensible à cette distinction qui sera pour lui un précieux encou-
ragement.
(L. Fage.)
Caresche (Louis), présenté par M. le Professeur P. Vayssière.
M. Louis Caresche, Ingénieur agricole, licencié ès-sciences, chef de
la Division d’Entomologie, Institut des Recherches agronomiques, à
Saigon (Indochine), est depuis la création de la Chaire d’Entomologie
agricole coloniale, un des plus fidèles fournisseurs de matériel pour nos
collections. Grâce à lui, ces dernières se sont considérablement enrichies,
en particulier dans les Homoptères et dans les -parasites des plantes cul-
tivées en Extrême-Orient.
(P. Vayssière.)
Hoffstetter (Robert), présenté par M. le Professeur C. Arambourg.
M. Robert Hoffstetter, agrégé de l’Université, Docteur es-sciences,
est un naturaliste et un paléontologiste qualifié, bien connu par ses
travaux sur les Reptiles et sur les Mammifères fossiles.
Actuellement détaché comme Professeur de Paléontologie à l’École
Polytechnique de Quito (Équateur), il a conservé des relations suivies
avec le Muséum, où il fut toujours l’hôte assidu de divers laboratoires,
notamment de ceux de Paléontologie et d’Anatomie Comparée. Il con-
tribue, depuis son séjour en Amérique du Sud, à enrichir nos collections
de matériaux nouveaux et précieux.
En lui décernant le titre de Correspondant, le Muséum reconnaîtrait
les services qu’il rend à notre établissement tant sur le plan matériel que
culturel .
( C. Arambourg.)
Marcais (Jean) et Choubert (Georges), présentés par MM. les
Professeurs C. Arambourg et J. Orcel.
MM. Marcais, Directeur du Service Géologique du Maroc, et Choubert,
Directeur de la Carte Géologique du Maroc, sont deux géologues réputés,
chefs de deux importants services du Protectorat.
Le Muséum, avec lequel ils entretiennent de constants rapports, leur
doit, non seulement l’enrichissement direct de ses collections, mais aussi
la mise à la disposition de ses missionnaires de moyens matériels consi-
dérables qui, dans ces dernières années, ont conduit à des découvertes
importantes, telles que celle d’un gisement de Dinosauriens dans le Sahara
marocain et des Poissons arthrodires dans le Dévonien du Tafilalet.
En décernant à MM. Marcais et Choubert le titre de Correspondants,
le Muséum reconnaîtrait les services qu’ils ont rendus à notre établisse
ment et rendrait plus étroite une collaboration déjà féconde.
( C. Arambourg.)
Leclair (Albert), présenté par MM. les Professeurs Roger Heim
et A. Loubière.
Excellent mycologue, spécialiste des Bolets, M. A. Leclair a apporté
en de nombreuses occasions la collaboration la plus dévouée à l’organi-
sation d’excursions botaniques dans la région du Perche, qu’il connaît
fort bien, et transmis au Laboratoire de Cryptogamie du Muséum de
précieux échantillons, notamment des matériaux vivants lors des expo-
sition». Il a toujours accueilli avec empressement les naturalistes du
Muséum désireux d’étudier la flore de la forêt de Bellême et des régions
voisines.
(R. Heim.)
Becker (Georges), présenté par MM. les Professeurs Roger Heim
et A. Loubière.
La personnalité exceptionnelle de M. G. Becker, botaniste et myco-
logue, latiniste, poète et musicien, mais avant tout naturaliste éprouvé,
le désigne tout particulièrement à l’attention du Muséum dont il est
un ami fidèle. Collaborateur régulier de la Revue de Mycologie, où il
rédige une Chronique universellement appréciée, il a publié de spirituels
propos réunis récemment dans un petit livre, édité par le Laboratoire
de Cryptogamie, et intitulé « Les Champignons et nous ». Il a apporté
chaque année au Muséum, lors des expositions mycologiques, le concours
précieux d’envois de champignons de la région d.e Montbéliard, parmi
lesquels des espèces rares ou même nouvelles.
(R. Heim.)
Montarnal (Pierre), présenté par MM. les Professeurs Roger Heim
et A. Loubière.
Mycologue distingué, mais aussi professeur à l’École Supérieure des
Postes, très versé dans les questions d’électricité, d’optique et d’acoustique,
M. Montarnal met chaque année, lors des expositions mycologiques
organisées par le Laboratoire de Cryptogamie, ses connaissances générales
au service de ses qualités de conférencier, de naturaliste et de vulgari-
sateur. Les causeries-promenades dont il a la responsabilité obtiennent
un grand succès auprès du public, et c’est ainsi qu’il contribue largement
chaque fois à la réussite de ces manifestations.
(R. Heim.)
Bonadona (Paul), présenté par M. le Professeur R. Jëannel.
M. Paul Bonadona est un entomologiste amateur comme il y en a
malheureusement trop peu aujourd’hui. Chercheur très minutieux et
enthousiaste il a, à son actif, quelques découvertes intéressantes dans la
microfaune endogée de la Provence et a déjà publié des notes marquées
au coin d’un excellent esprit scientifique.
Ses relations avec le laboratoire d’ Entomologie du Muséum sont très
cordiales et il ne manque pas d’enrichir nos collections d’espèces rares
ou nouvelles, recueillies par lui. D’autre part, il a su réunir autour de
— 10 —
lui un bon nombre d’entomologistes de la région niçoise et son autorité
scientifique le met à même d’attirer sous l’influence du Muséum quelques
chercheurs de grande valeur.
En conférant à M. P. Bonadona le titre de Correspondant, le Muséum
reconnaîtra les services déjà rendus au laboratoire d 'Entomologie et
aidera un excellent spécialiste à continuer l’œuvre de propagande qu’il a
commencée en Provence, en faveur de notre Etablissement.
(R. Jeannel.)
TRAVAUX FAITS DANS LES LABORATOIRES
DU MUSÉUM NATIONAL d’hISTOIRE NATURELLE
PENDANT L’ANNÉE 1950
Anatomie comparée.
J. Millot, Professeur. — La Recherche scientifique dans les territoires
français d’Outre-Mer. C. R. Conférence Scientif. afric. Johannesburg,
nov. 1949.
— Madagascar et l’Afrique du Sud. C. R. Académie Sci. Colon., X,
mars 1950.
— Les Batraciens du Nord de l’Andringitra. Mém. Instit. Scient. Mada-
gascar, A-IV-1, 1950.
M. Friant, Sous-Directeur. — La Marmotte pléistocène du Poitou
(Saint-Hubert, Deux-Sèvres). Ann. Soc. roy. zool. Belgique,
t. LXXIX, 1948.
— Sur le degré d’intelligence des Animaux et son expression anatomique.
Scientia, nov. 1949.
— Les caractéristiques fondamentales du cerveau des Ongulés périsso-
dactyles. C. R. Acad. Sciences, 21 nov. 1949.
— Sur le développement de l’os incisif des Singes. Rev. Stomatol. t. 50,
nos 10-11, 1949.
— Sur les Insectivores (Erinacéidés) des genres Erinaceus et Palerinaceus.
C. R. Acad. Sciences, 24 avr. 1950.
— Sur le Héron nocturne (Nycticorax fenensis nov. spec.) des tourbières
anciennes du Cambridgeshire. Id., 12 juin 1950.
— Sur le Chien des Incas ( Canis Ingae Tschudi) préhispanique. Cahiers
Géolog. de Thoiry, n° 1, juin 1950.
— A propos de la dentition des Mammifères les plus anciens. Rev. Sto-
matol., nos 5-6, 1950.
— Le Héron nocturne des tourbières anciennes du Cambridgeshire
(Nycticorax fenensis nov. spec.). Proceed. Zool. Soc. London,
vol. 120, part II, 1950.
— Recherches sur le télencéphale des Rhinoceridae. Id., vol. 120, part II,
1950.
J. Anthony, Assistant. — La signification morphogénétique du pli félin.
Ann. Paléontol., 1950, XXXVI, 49-62, 5 fig.
— - Le pli félin chez le Renard. Mammalia, XIV, n° 3, pp. 95-98, 1 fig.
— Détermination du degré d’organisation anatomique de l’appareil de
la morsure chez les Ophidiens et son utilité en Systématique.
C. R. Acad. Sciences (12 juin 1950), t. 230, pp. 2128-2129.
12
J. L. Decerisy, Assistant. — Les artères du bulbe et de la protubérance
chèz certains Singes du Nouveau-Monde. Bull. Muséum, 2e sér.,
t. XXII, n° 4, 1950, pp. 431-437, 4 fig.
P. Bourgin, Assistant. — L’allqtrophie au cours des élevages. L'Ento-
mologiste, t. VI, p. 83, 1950.
O. délia Serra. — Le tubercule intermédiaire postérieur des molaires
supérieures, ou métaconule, dans le genre Alouatta Lac. (Singes
Platyrhiniens). Mammalia, t. XIV, n° 4.
Ethnologie des Hommes actuels et des Hommes fossiles
(Musée de l’Homme).
H. V. Vallois, Professeur. — Anthropologie et Ethnographie. Alman. Sc.,
Mouvement scient., Paris, 1950, p. 69-75.
— Anatomie, in : Bibliog. scient, franç., t. 41, 2e section, nos 2-3, 1950,
p. 60-66.
— La Antropologia morfolôgica en los ûltimos diez anos. Buna, Arch.
para las Ciencias del Hombre, Buenos-Aires, t. II, 1949, p. 290-293.
— Sur quelques points de l’anthropologie des Noirs. L’ Anthropologie,
t. 54, n™ 3-4, 1950, p. 272-286.
— L’Anthropologie physique en France durant la période 1939-1949.
Boletin Bibliog. Antropol. Americ., Mexico, t. XII, 1949, p. 56-57.
— La Paléontologie et l’origine de l’Homme, in : J. Piveteau, Colloques
intern. C.N.B.S., Paléontologie, Paris, 1950, 30 p., 2 fig.
— Les Badjoué du Sud-Cameroun ; étude anthropologique. Bull. Mém.
Soc. Anthrop., Paris, 10 s., t. I, nos 1-3, 1950, p. 18-59, 10 fig.
P. Rivet, Professeur honoraire et Père C. de Armellada. — Les Indiens
Motilones. Journ. Soc. Améric., n. s., Paris, t. XXXIX, 1950,
p. 15-57.
C. Lévi-Strauss, Sous-Directeur. — The Use of Wild Plants among
South American Indians. Handbook of South Americ. Indians
( Smithsonian Instit.), Washington, t. VII, 1950, p. 480-496.
— Introduction à l’œuvre de Marcel Mauss, in : Sociol. et Anthrop.
par Marcel Mauss, Paris, 1950, p. ix-lii.
— - Préface à Katherine Dunham, Danses d’Haïti, Paris, 1950, p. i-iii.
— Préface à C. Berndt, Women’s Changing Ceremonies in Nothern
Australia. L’Homme, Paris, vol. I, n° 1, 1950, p. 3-8.
— Documents Rama-rama. Journ. Soc. Améric., n. s., Paris, t. XXXIX,
1950, p. 84-100.
A. Leroi-Gourhan, Délégué dans les fonctions de Sous-Directeur. —
Les familles préhistoriques (techniques et méthodes), Paris, Picard
1950, 92 p., X pl.
— La grotte du Loup, Arcy-sur-Cure (Yonne). Bull. Soc. Préhist. Franç.,
Paris, t. XL VII, n° 5, 1950, p. 268-280, 5 fig.
— Évolution et techniques (2e édition, revue). I : L’Homme et la
Matière, 367 pp., 577 fig. — II : Milieu et Techniques, 512 p.,
622 fig., Paris, A. Michel, 1949-50.
13 —
— La datation des œuvres d’art préhistoriques. P. V. Cercle études géogr.
Soc. Géogr. Lyon, n° 13, 1950, p. 120-125.
Les Races. I : Europe et Asie. — II : Afrique, Océanie, Amérique.
Document, photogr., Paris, séries 45 et 46, 1950, 24 pl., 4 caries.
— Note sur l’étude historique des animaux domestiques. (Ouvrage jubi-
laire M. Zimmermann). Etudes Rhodan, Lyon, 1949 (1950), p. 379-
388.
P. Wu'Illemier et A. Audin. — L’Église et la nécropole de Saint-
Laurent dans le quartier lyonnais de Choulans. Étude archéo-
logique et étude anthropologique. Inst. Etudes Rodan, Lyon, n° 4,
1949 (1950), p. 51-113, 23 fig.
J. Baudet, S. Bozzone et N. Dutrievoz. — La caverne des Furtins
(commune de Berzé-la-Ville, Saône-et-Loire). Préhistoire, t. XL,
1950, p. 17-142, 45 fig.
P. Champion, Assistant. — La tache pigmentaire congénitale en Indo-
chine. Anthropos, Fribourg (Suisse), t. XLV, 1950, p. 25-48.
— Paul Lester (1891-1948) (Nécrologie). .Journ. Soc. Afric., Paris,
t. XVIII, fasc. II, 1948 (1950), p. 147-147.
P. Reichlen (Mme), Assistante et H. Reichlen. — Recherches archéo-
logiques dans les Andes du Haut Utcubamba. Journ. Soc. Améric.,
Paris, t. XXXIX, 1950, p. 219-246.
M. Bouteiller (Mlle), Assistante. — Chamanisme et Guérison magique.
Paris, Presses Universitaires de France, 1950, 377 p.
— • Don chamanistique et adaptation à la vie chez les Indiens de l’Amé-
rique du Nord. Journ. Soc. Améric., Paris, t. XXXIX, 1950,
p. 1-14.
D. Schaeffner (Paulme) (Mme), Assistante. — Formes de ressentiment
et de suspicion dans une société- noire. Journ. Psychol. norm.
pathol., Paris, oct.-déc. 1949 (1950), p. 460-480.
— Un mouvement féminin en pays kissi. Notes afric., Dakar, n° 48,
avril 1950, p. 43-44.
— Un problème d’histoire de l’art en Afrique : Les bronzes du Bénin.
C. R. Séances Inst. Franç. Anthrop., 2e fasc., n° 23, 15 mars 1944
(1950), p. 4-5.
— L’excision en pays kissi (Haute-Guinée). Ibid., 3e fasc., n° 44, 19 mars
1947 (1950), p. 5.
R. Hartweg, Assistant. — Une civilisation de chasseurs forestiers, les
Pygmées d’A. E. F. (Six mois de chasses chez les Pygmées). Monde
Colon. Illust., Paris, 28e an., n° 245, févr. 1950, p. 26-28.
— - Le Chott ech-Chergui, inépuisable réserve d’énergie pour l’Afrique
du Nord. Chron. Sciences Vie, Paris, 1950, p. 47.
— L’aeroplano, strumento di Scienza. Le vie del Mondo, Milan, n° 9,
oct. 1950, p. 953-964, 13 fig.
— et P. Marquer. — Étude anthropologique, pathologique et den-
taires des sépultures dites « arabes » de Vohémar (Madagascar).
C. R. Inst. Franç. Anthrop., 3e fasc., n° 61, 15 mars 1949 (1950),
p. 28-29.
— 14 —
J. Faublée, Assistant. — Note sur les travaux linguistiques de H. G. Con-
klin aux Iles Mindoro et Palawan (Philippines). Actes XXIe Con-
grès Intern. Oriental., Paris, 1949 (1950), p. 250-251.
— Madagascar dans l’Océan Indien. Ibid,., p. 384-385.
H. Lehmann, Délégué dans les fonctions d’Assistant. — Deux importantes
communications au Congrès International des Américanistes de
New-York, in : Journ. Soc. Améric., n. s., Paris, t. XXXVIII, 1949
(1950), p. 175-176.
— Danzas del Papantla y las ruinas arqueolôgicas del Tajln, in : Transito,
Xalapa, t. II, 1950, p. 7-17.
— La civilita précolombiana de la Colombia, Le Vie del Mondo,
Milan, n° 6, juillet 1950, p. 599-612.
- — Les Indios de la région de Popayân. Grupo Guambiano. Kokonuko.
Acta Venezolana, Caracas, t. II, juil. 1946 à juin 1947 (1950),
p. 129-140.
- — Radioactivité et chronologie, Journ. Soc. Améric., Paris, t. XXXIX,
1950, p. 262-264.
J. Mauduit, Aide-technique. — Art rupestre de la mer d’Azov. Bull.
Soc. Préhist. Franç., Paris, t. XLVII, n° 5, 1950, p. 64-65.
— Aurochs et Bison. Ibid., p. 66-69.
— Art paléolithique en Pologne. Ibid., p. 70-73.
— Recherches paléolithiques en Yougoslavie depuis la guerre. Ibid.,
p. 431-432.
— La Vie et l’Art des petits hommes d’Afrique. Science et Avenir, Paris,
1950, p. 243.
P. Marquer (Mlle), Aide-technique. — Con gli Eschimesi cacciatori di
Foche. Le Vie del Mondo, Milan, n° 10, oct. 1950, p. 1051-1066.
M. de I ,f str ang e (MiIe), Aide-technique. — Génies de l’eau et de la
brousse en Guinée Française. Etudes guinéennes, Conakry, n° 4,
1950, p. 1-24.
— Des rivières du Sud à la Guinée Française, Le Vie del Mondo, Milan,
n° 9, sept. 1950, p. 921-934.
— Contribution à l’étude de l’Anthropologie des Noirs de l’A.O.F.
I : Physiologie et pathologie des Coniagui, Bassari, Badyaranké
et Peuls de la région de Youkounkoun (Guinée Française). Bull.
Mëm. Soc. Anthrop. Paris, t. X, 9e sér., 1949 (1950), pp. 156-165.
II : Anthropométrie de 1.023 Coniagui, Bassari, Badyaranké
et Fulakunda de Guinée Française. Ibid., t. I, 10e sér., 1950,
p. 99-135.
— L’enfant coniagui. L’Enfant et nous, Paris, n° 2, 1950, 3 p.
G. Rouget, Aide-Technique. — Music of Equatorial Africa : notes on
the recordings. Ethnie Folkways Library, New York, 1948 (1950).
— Origine et répartition de la conque en Asie, Océanie et Amérique.
C. R. Instit. Franç. Anthrop., 2e fasc., n° 24, 19 avr. 1944 (1950),
p. 6-7.
— Le Folklore anatolique et ses relations historiques (A. A. Savgun).
Ibid., n» 40, 20 nov. 1946 (1950), p. 20-21.
— 15 —
— Anthologie de musique centre-africaine. Présence Afric., Dakar, n° 7,
1949 (1950), p. 324-325.
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— Sur les Bathysciites du Guipuzcoa. Notes biospéologiques, V, 1950,
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— Le laboratoire souterrain de Moulis. L’ Entomologiste, VI, 1950,
p. 37-39.
— Sur quelques Catops du Japon. Rev. fr. d’Entom., XVII, 1950, p. 33-35.
— Sur deux Ptérostichides cavernicoles de Majorque. Id., 1950, p. 157-
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— Un Elmide cavernicole du Congo Belge. Id ., XVII, 1950, p. 168-172.
— Un Plocamotrechus de Madagascar. Id., XVII, 1950, p. 172-175.
— Sur quelques Carabiques de la famille des Tréchides recueillis par
M. Hugh Scott dans le sud de l’Abyssinie. Id., XVII, 1950,
p. 176-183.
— Faune de France. 53. Coléoptères Psélaphides, Paris, P. Lechevalier,
1950, 421 pp., 169 fig.
— Faune du Congo Belge et du Ruanda Urundi. II. Pselaphidae. Ann.
Mus. Congo Belge, sér. in-8°, Sc. zool., II, 1950, 278 p., 121 fig.
— Hautes Montagnes d’Afrique. Vers les neiges éternelles sous l’Équateur.
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— Un chalcidien phytophage : Megastigmus suspectus, var. pinsinapis.
L’Entomologiste, V, 1949, p. 56-57.
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— Les Sociétés de Guêpes. La Nature, août 1950, p. 252-255, 4 photos.
E. Séguy, Sous-Directeur. — Trois Diptères nouveaux d’Asie orientale.
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— Tabanides de Madagascar. Mémoires Inslit. scientif. Madagascar (A),
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— Un nouveau Phytomyza parasite des œillets cultivés. Annali Museo
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L. Chopard, Sous-Directeur Honoraire. - — Note sur les Dolichopodes de
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— La signification biologique des colorations animales. La Nature,
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et Fidji. Bull. Soc. ent. France, 1949, p. 135-136.
— Contribution à l’étude des Hepialidae (11e note). Sur quelques espèces
sud-américaines. Ann. Soc. ent. France, 116 (1947), 1949, p. 73-81,
8 fig.
— Une nouvelle Geometridae de Nouvelle-Calédonie (Lépidopt.). Bull.
Soc. zool. France, 74, 1949, p. 241-244, 5 fig.
— Description d’une nouvelle espèce de Noctuidae Catocalinae. Le Natur.
Malg., II, 1950, p. 47-49, 4 fig.
— Contribution to the Study of Hepialidae (9th note). The genus Phas-
sodes Bethune-Baker. Proc. Hawaiian Ent. Soc., 14, 1949, p. 189-
190, 4 fig.
— Contribution à l’étude des Hepialidae (15e note). Genres et espèces
de l’Amérique latine. Rev. fr. d’Entom., 17, 1950, p. 52-62,
11 fig.
- — The Noctuidae Catocalinae from New-Caledonia and the New-Hebrides.
Pacific Science, Honolulu, 4, 1950, p. 139-151, 13 fig.
— Contribution à l’étude des Hepialidae (18e note). Description d’un
genre nouveau et d’une nouvelle espèce. Bull. Soc. Linnéenne Lyon,
19, 1950, p. 169-170, 2 fig.
— Lépidoptères Rhopalocères de l’Océanie française. Faune de l’Empire
français, vol. 13, 1950, 101 p., 126 fig.
— - Contribution à l’étude des Hepialidae (20e note). Le genre Druceiella
Vtt. Bull. Soc. zool. France, 75, 1950, p. 165-169, 11 fig.
23 —
— Sur quelques espèces de Géométrides décrites par Guénée (1851).
Bull. Soc. Linn. Lyon, 19, n° 9, 1950, p. 201-206.
. — . Nouvelle capture d ’Acentropus niveus (01.) (Lépid. Pyral.). L’Ento-
mologiste, VI, 4-5, 1950, p. 131-132.
— Les travaux de P. Chrétien. Rev. fr. Lépidopt., 12, 1950, p. 250-256
et p. 282-288.
— Contribution à l’étude des Hepialidae (19e note). Entom. Tidskr.
Stockholm, 71, 1950, Hâfte 3, 3 fig.
— - Contribution à l’étude des Hepialidae (21e note). Description d’une
nouvelle espèce. Bull. Inst. Roy. Sc. nat. Belgique, 26, 1950,
n° 44, 2 p., 1 fig.
— Contribution à l’étude des Hepialidae (22e note). Hepialidae du Musée
de Leiden. Zoolog. Mededel., Leiden, 31, 1950, n° 7, p. 67-77,
18 fig.
— Lépidoptères de 1 ’ Ile de Pâques. Bull. Inst. Roy. Sc. Nat. Belgique,
26, 1950, n° 39, 7 p., 1 carte.
— Contribution à l’étude des Hepialidae (16e note). Sur quelques espèces
de la collection Pfitzner. Bull. Soc. entom. France, 55, p. 116-119,
6 fig.
— et H. de Lesse. — Expéditions Polaires Françaises. Campagne de 1949
au Groenland. Microlepidoplera. Ann. Soc. entom. France, 115
(1946), 1949, p. 81-92, 14 fig.
G. Ruteb, Correspondant. — Note sur les Cétonides Crématosehilides
(Col. Scarabaeidae) . Rev. fr. d’ Entom., XVI, 4, 1949, p. 199-208,
3 fig.
- — Description d’un Cétonide nouveau de Madagascar (Col. Scarabaeidae).
Le Natur. Malg., II, 2, 1950, p. 123, 1 fig.
J. Jarrige, Attaché. — Sur la position systématique des Micropeplus,
et description d’espèces nouvelles. Bull. Soc. entom. France ,
LV, 2, 1950.
— Les Phloeonumus de France. L’Entomologiste, VI, 4-5, 1950.
— Les Staphylinides halophiles des environs de Banyuls-sur-Mer. Vie
et Milieu, I, 1950.
Cl. Legros, Attaché. — Un Laccophilinae nouveau de Madagascar.
(Col. Dytiscidae). Le Natur. Malg., II, 1, 1950, p. 53, 1 fig.
E. Rivalier, Attaché. — A propos des taches des Cicindèles. L’ Ento-
mologiste, VI, 4, 1950, p. 99, 1 pl.
— Rétablissement de Cincindela maroccana Fabricius, dans sa qualité
d’espèce. Rev. fr. d’ Entom., XVIII, 2, 1950, p. 93.
. — et R. Barthe. — Sur une chasse dans les montagnes au nord du col
de Jalcreste (Lozère). L’Entomologiste, VI, 1, 1950, p. 20.
A. Villiers, Attaché. — Les Serpents de l’Ouest-Africain : les Serpents-
minute. Notes Africaines, 1950, n° 45, p. 23-25, 19 fig.
— Les Serpents sahariens. Bull, correspondance saharienne, Dakar, n° 4,
1950, p. 10-13.
— Types d’Arthropodes déposés en 1949 au Muséum National d’Histoire
Naturelle de -Paris par l’Institut Français d’Afrique Noire de
24 —
Dakar (2e note). Bull. Muséum (2), XXI, n° 6, 1949 (1950)
p. 700-706.
Les Reduviidae malgaches, VI. Piratinae, formes nouvelles. Id (2)
XXI, n» 6, 1949 (1950), p. 707-709.
Contribution à l’étude de l’Aïr (Mission L. Chopard et A. Villiers).
Coléoptères Lyctidae et Bostrychidae. Mém. Inst. fr. Air noire
n° 10, 1950, p. 198-199.
Contribution à l’étude de l’Aïr (Mission L. Chopard et A. Villiers).
Coléoptères Cerambycidae. Id., n° 10, 1950, p. 199-201, 1 fi°\
Contribution à l’étude de l’Aïr (Mission L. Chopard et A. Villiers).
Coléoptères Scarabaeoidea. Id., n° 10, 1950, p. 218-230, 3 fig.
Contribution à l’étude de l’Aïr (Mission L. Chopard et A. Villiers).
Lépidoptères Danaididae et Nymphalidae. Id., n° 10, 1950, p. 268.
Contribution à l’étude de l’Aïr (Mission L. Chopard et A. Villiers).
Hémiptères Reduviidae. Id., n° 10, 1950, p. 317-321, 1 fig.
Contribution à l’étude de l’Aïr (Mission L. Chopard et A. Villiers).
Hémiptères Pyrrhocoridae, Coreidae, Pentatomidae et Coptoso-
matidae, Id., n° 10, 1950, p. 322-328, 4 fig.
Contribution à l’étude de l’Aïr (Mission A. Chopard et A. Villiers).
Reptiles Ophidiens et Chéloniens. Id., n° 10, 1950, p. 337-344.
Contribution à l’étude de l’Aïr (Mission L. Chopard et A. Villiers).
Oiseaux. Id., n° 10, 1950, p. 345-395, 2 photos h.-t.
Note d’Entomologie Ouest-africaine. I. Description de nouveaux
Hémiptères Hétéroptères. Bull. Inst. fr. Afr. noire, XXII, 1950
p. 634-659, 17 fig.
Initiations africaines : IL Les Serpents de l’Ouest africain. Dakar,
lfan, 148 p., 190 phot. et fig.
Hémiptères Réduviides récoltés en Angola par A. de Rarros Machado
in Subsidios para o estudo da Biologia na Lunda, Lisboa, Com-
panhia de Diamantes de Angola, 1950, p. 69-108, 13 fig.
Contribution à l’étude du peuplement de la Mauritanie. Ophidiens.
Bull. Inst. fr. Afr. noire, XII, 1950, p. 984-998, 2 phot., bibl.
Mission P. I,. Dekeyser et R. Holas au Libéria (1948). Hémiptères.
Id., XII, 1950, p. 930-939.
Catalogues. VI. La Collection de Serpents de l’Ifan. Dakar, lfan, 1950
155 p., fig.
et L. Chopard. — Contribution à l’étude de l’Aïr (Mission L. Chopard
et A. Villiers). Introduction et biogéographie. Mém. Inst. fr. Afr.
noire, n° 10, 1950, p. 9-28, 2 cartes, 11 phot. h. t.
et P. L. Dekeyser. — - Contribution à l’étude de la Mauritanie.
Oiseaux récoltés par A. Villiers. Bull. Inst. fr. Afr. noire, XII, 1950
p. 660-699, 10 ph. et fig.
et R. Mauny. — Contribution à la préhistoire de la Mauritanie occi-
dentale (Mission A. Villiers, 1948-49). Id., XII, 1950, p. 1007-1014
5 %•
et Th. Monod. — Notes sur la faune de la presqu’île du Cap Vert in
La presqu’île du Cap Vert. Etudes Sénégalaises, n° 1, 1949 (1950),
p. 159-189, fig. 30 à 43, pl. h. t. XI à XVII.
25 —
— - — Sur quelques articles du marché d’Atar. Notes africaines, n° 48,
octobre 1950, p. 140-141.
H. de Lesse, Stagiaire de Recherches. — Contribution à l’étude du genre
Erebia. Description des armures génitales femelles. Rev. jr. d’Entom.,
XVI, 4, 1949, p. 165-199, 79 fig.
— - Forme nouvelle d’un Coenonympha du Forez. Rev. fr. de Lép., XII,
7-8, 1949, p. 152-155.
- — Expéditions Polaires Françaises. Observations sur les Lépidoptères
du Groenland Occidental et remarques sur leur homochromie.
Id., p. 163-170, 1 pl,
— • Quelques indications sur Melitaea britomartis Assm., espèce à recher-
cher en France. Bull. Soc. Linn. Lyon, 19e année, 2, 1950, p. 38-41.
— Deuxième note sur le genre Melitea : M. Trivia Schifî. et Denis,
Id., 3, 1950, p. 73-75, 2 fig.
— Expéditions Polaires Françaises. Zoologie — 3e Note — Coléoptères
du Groenland. L’Entomologiste, VI, 3, 1950, p. 73-77.
R. M. Quentin, Agent -technique O.R.S.O.M. — Sur un accouplement
aberrant de Diptères. Rev. fr. d’Entom., XVII, 1, 1950, p. 47-48.
Zoologie : Vers et Crustacés.
L. Face, Professeur, Membre de l’Institut. — L’Importanne de la Vie
symbiotique dans la Biologie des Coraux constructeurs de récifs.
Les Conférences du Palais de la Découverte, Paris, 19 p., 1950.
— De quoi vivent les habitants des grandes profondeurs océaniques.
L’Orientation médicale, XVI, p. 12-15, 1950.
— Sur un nouveau Cumacé de la Côte occidentale d’Afrique : Eocuma
Cadenati nov. sp. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e série, XXII,
p. 450, 1950.
M. André, Sous-Directeur. — Le rôle des Acariens parasites dans nos
cultures d’Outre-Mer. Bull. Anal. Office Recherche Scient. d’Oulre-
Mer (compl. au t. 8, 1947, du B. a. C.N.R.S.), fasc. II, p.. 51-64,
1949.
— Quelques mots sur les Enemolhrombium de Berlese. Bull. Mus. nat.
Hist. nat., 2 « sér., t. XXII, p. 543, 1950.
— Un Thrombidion peu connu et nouveau pour la faune française :
Echinothrombium rhodinum (C. L. Koch). Ibid., p. 573, 1950.
Une nouvelle forme larvaire de Thrombicula d’Afrique Equatoriale.
Ibid., p. 577, 1950.
— Deux nouvelles espèces de Thrombicula d’Afrique Equatoriale. Bull.
Soc. Pathol, exot., 1950.
— Trois nouvelles espèces françaises de V algothrombium. Bull. Mus.
nat. Hist. nat., 2e sér., t. XXII, p. 723.
• — Préface à la Systématique check list of Mite généra and type species
par Ch. D. Radford, p. 5-6, 1950.
M. Vachon, Assistant. — Études sur les Scorpions. Arch. Inst. Pasteur
Algérie, t. 27, p. 334-396, 105 fig., 1949.
— 26
— Id., ibid., t. 28, p. 152-216, 81 fig., et p. 383-413, 79 fig., 1950.
— Remarques sur les Scorpions de l’Angola (lre note). Publ. cultur.
Lisboa, p. 1-18, 21 fig., 1950.
• — • Remarqués préliminaires sur l’alimentation, les organes chéliceriens,
le biberon et la tétine de l’embryon du Scorpion : Ischnurus ochro-
pus C. L. Koch (Scorpionidae). Arch. Zool. exp. gén., t. 86, p. 137-
156, 9 fig., 1950.
— Remarques sur les Scorpions à deux queues à propos d’un spécimen
anormal appartenant à l’espèce Buthotus alticola (Pocock). Bull-
Soc. Zool. Fr., t. 75, p. 91-6, 6 fig., 1950.
— Tératologie des Scorpions. Ibid., t. 75, p. 163-4, 1950.
— Quelques remarques sur le peuplement en Scorpions du Sahara à propos
d’une nouvelle espèce du Sénégal : Butheoloïdes Monodi. Ibid.,
t. 75, p. 170-6, 5 fig., 1950.
— A propos d’un nouveau Scorpion de Mauritanie : Compsobuthus Ber-
landi n. sp. Bull. Mus. nat. Ilist. nat., Paris, 2e sér., t. XXII,
p. '456-61, 5 fig., 1950.
— A propos d’une « association » phorétique : Coléoptère-Pseudoscor-
pions-Acariens. Ibid., t. XXII, p. 728-733, 1 fig., 1950.
J. F’orest, Assistant. — Observations sur la Sardine de la Côte Sud du
Finistère, mai-novembre 48. Cons. Perm. Int. Explor. Mer, Annales
Biologiques, 1948, Copenhague, 1949, 5, p. 44-47, 4 fig.
— Observations sur deux Ammodytidés des Côtes françaises, Ammodytes
lanceolatus Lesauvage et Ammodytes lancea Cuvier. Journ. Cons.
Int. Expi. Mer, Copenhague, 1950, 16, n° 2, p. 79-81, 3 fig.
— Observations sur les Concentrations de Sprat des Côtes françaises.
Ibid., Copenhague. Rapp. et PV, 1950, 126, p. 103-13.
— Sur une anomalie de la caudale chez Gadus luscus. Bull. Soc. Zool.
Fr., 1950, 75, n» 4, p. 129-33, 2 fig.
J. Forest et R. Legendre. — - De quelques Thyrsitinae (Scombridae)
du genre Nesiarchus observés à Concarneau. Bull. Inst. Océan.
Monaco, 1950, n° 966, p. 1-12.
C. Angelier. — Hydracariens nouveaux des Pyrénées (4e note). Bull.
Mus. nat. Ilist. nat., 2e sér., t. XXII, p. 462, 1950.
— Ibid. (5e note). Ibid., p. 232, 1950.
— La faune Ilydracarienne du Massif de Néouvielle. Ibid., p. 352, 1950.
E. Angelier. — Hydracariens phréaticoles de France (genre Atractides).
Bull. Mus. nat. Ilist. nat., 2e sér., t. XXII, p. 85, 1950.
— Id., Genre Kongsbergia S. Thor 1899. Ibid., p. 238, 1950.
F. Grandjean, Membre de l’Institut. — - Observations sur les Oribates
(20e sér.). Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2e sér., t. XXII, p. 73, 1950.
— 1 Observations éthologiques sur Camisia segnis (Herm.) et Platynothrus
peltifer (Koch). Ibid., p. 224, 1950.
— Observations sur les Oribates (21e sér.). Ibid., p. 344, 1950.
- — Les Enarthronota (Acariens) (3e sér.). Ann. Sc. Nat. Zool., 11e sér.,
t. XII, p. 85, 1950.
— 27 —
— Étude sur les Lohmanniidae. Arch. Zool. Exp. gén., t. LXXXVII,
p. 95, 1950.
Ed. Dresco, Attaché. — Note sur Sitticus longipes (Aran. Salticidae)
Canestrini. Bull. Soc. Ent. de France, t. LV, n° 3, 1950.
— Note sur les facteurs physiques conditionnant la présence des Arai-
gnées dans le domaine souterrain. L’ Entomologiste, t. VI, p. 4-5,
1950.
— Remarques sur la Photographie des Insectes dans la nature. L’Ento-
mologiste, t. VI, p. 48, 1950.
Ch. D. Radford, Correspondant du Muséum. — A révision of the fur
Mites Myobiidae (Acarina). Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2e sér.,
t. XXII, p. 219, 1950.
— Systematic check list of Mite généra and type species (Préfacé by
Marc André), 1 vol. Union Internat. Sc. Biolog., sér. C, n° 1,
p. 1-232, Paris, 1950.
— A révision of the fur Mites Myobiidae (Acarina). Bull. Mus. nat.
Hist. nat., 2« sér., t. XXII, p. 360, 1950.
— The Mites (Acarina) parasitic on Mammals, Birds and Reptiles. Para-
sitology, t. XL, p. 366, 1950.
— A révision of the fur Mites Myobiidae (Acarina). Bull. Mus. nat. Hist.
nat., 2e sér., t. XXII, p. 462, 1950.
— Id. (suite). Ibid., p. 582, 1950.
P. Remy. - — ■ Pauropodes argentins récoltés par M. Julio A. Rosas Costa
dans le territoire de Misiones. Ibid., 2e sér., t. XXII, p. 245, 1950.
B. Condé. — • Révision de deux Polyxénides africains décrits par Brô-
lemann (Diplopodes Penicillates). Ibid., 2e sér., t. XXII, p. 250
et 364, 1950.
R. Serène. — Cas de malformations chez les Stomatopodes. Ibid., 2e sér.,
t. XXII, p. 341, 1950.
. — Beux nouvelles espèces Indo-Pacifiques de Stomatopodes. Ibid.,
2e sér., t. XXII, p. 571, 1950.
P. Hinschberger. — Contribution à l’étude des Symphyles du Mexique.
Ibid., 2e sér., t. XXII, p. 256 et 370, 1950.
Malacologie.
E. Fischer-Piette, Professeur. — Liste des types décrits dans le Jour-
nal de Conchyliologie et conservés dans la collection de ce Journal.
Journ. Conchyl., vol. 90, 1950, p. 8-23, 65-82, 149-180, 5 pl.
— Mollusques terrestres de Madagascar, genre Helicophanta. Ibid.,
p. 82-106, 1 pl., 12 fig.
— Au suiet de la répartition de Pupoides coenopictus Hutton. Ibid.,
p. 221.
— Les collections de Mollusques actuels du Muséum National d’His-
toire naturelle. Ibid., p. 282-292.
— L’avenir de la Malacologie. Ibid., p. 298-305.
28 —
G. Hanson, Sous-Directeur: — Là chambre promyaire et la classification
zoologique des Ostréidés. Journ. Conchyl., vol. 90, 1950, p. 195-200.
— Géonémie, écologie et répartition géographique des Coraux construc-
teurs de récifs. Coraux et climats. C. R. sorti. Séances Soc. biogéogr.,
1950, n° 235, p. 77-88.
A. Franc, Sous-Directeur. — Structure et particularités histochimiques
du nucléole des ovocytes de Mollusques prosobranches. C.R.A.S.,
t. 231, 1950, p. 1162.
— Présence d’acide thymonucléique diffus dans le nucléoplasme des
ovocytes chez certains gastéropodes prosobranches. Ibid., t. 231,
1950, p. 1562-1563.
— - Pontes et larves planctoniques de Philbertia purpurea Montagu.
Bull. Labor. marit. Dinard, fasc. XXXIII, 1950, p. 23-25.
G. Cherbonnieb, Assistant. — Note sur une Holothurie dendrochirote
des côtes de Mauritanie : Cucumaria mauritanica Hérouard. Bull.
Mus. Nat. Ilist. nat., Paris, 2e sér., t. XXI, n° 6, 1949, p. 717-721,
fig-
Une nouvelle Holothurie dendrochirote des côtes du Cameroun :
Cladodactyla Monodi n. sp. Ibid., t. XXII, n° 3, 1950, p. 375-
377, fig.
Sur la présence au Gabon de Hemioedema goreensis Cherbonnier.
Ibid., t. XXII, n° 3, 1950, p. 378.
— Note sur une Holothurie dendrochirote de Dakar : Cladodactyla
senegalensis Panning, Ibid., t. XXII, n° 4, 1950, p. 476-479, fig.
P. H. Fischer. — Vie et mœurs des Mollusques, 1 vol., 312 p., Payot,
Paris, 1950.
Remarques sur la Systématique et la phylogénie du genre Calyptraea.
Journ. Conchyl., vol. 90, 1950, p. 231-234.
A. Pruvot-Fol. — Le genre Thecacera Fleming 1828 et une espèce
nouvelle Thecacera Darwini. Journ. de Conchyl., vol. 90, 1950,
p. 48-52, fig.
J. Roche et M. Lafon. — Composition chimique des Scléroprotéines
iodées de l’axe corné des Gorgonidés et classification. XIIIe Con-
grès Int. Zool., Paris, 1948 (1949), p. 464-465.
Sur les teneurs en iode et en acides aminés iodés des gorgonines de
diverses origines. Bull. Soc. Chimie biol., t. XXXI, 1949,
p. 147-149.
" Sur la teneur en iode et les acides aminés iodés des Spongines. C. R. Soc.
Biol., t. 143, 1949, p. 521.
J. Roche et M. de Eysseric-Lafon. - — Sur la spécificité de composition
des scléroprotéines iodées présentes dans l’axe corné de divers
Anthozoaires (Hexacoralliaires et Octocoralliaires). C.R.A.S.,
t. 230, 1950, p. 146-148.
A. Chavan. — Sur les causes de certaines migrations de faunes avant et
pendant l’Eocène (Mollusques d’origine mésogéenne). Intern.
Geological Congr., rep. of the eighteenth session, Great Rritain,
1948, part XII (proc. of sect. L), p. 19-26, London, 1950.
— 29 —
— Remarques sur les Tellinacea du Jurassique supérieur. Bull. Inst.
Boy. Sc. Nat. Belgique, t. XXVI, n° 11, avril 1950, Bruxelles, 19 p.,
1 pi.
— ■ Remarques sur la plaque siphonale des Corbules. Cahiers Géol. de
Thoiry, n° 1, juin 1950, p. 5-8.
• — Sur la présence du genre Tugonia dans le Miocène supérieur marocain.
Ibid., n° 3, oct. 1950, pp. 31-32, 1 fïg.
— Remarques sur la signification climatique des Mollusques marins
fossiles. B. S. G. F. (V), t. XIX, 1949 (paru en 1950), p. 507-512.
M. Nickles. — La collection de Mollusques testacés marins de l’I.F.A.N.,
Institut Français d’Afrique Noire. Catalogues, I, 1947.
— Mollusques marins de la région de Kribi. Etudes Camerounaises, t. II,
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— Mollusques testacés marins de la côte occidentale d’Afrique. Manuels
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G. Lecointre. — Sur le quaternaire des environs de Casablanca. Bull.
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t. III, fasc. 1, 1950.
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A. Loubière, Professeur. — Contribution à la flore stéphanienne des
couches anthraciteuses de Messeix (Puy-de-Dôme). O. R. Acad. Sc.,
t. 230, p. 1196, 1950.
— Considérations botaniques et notes stratigraphiques sur les Aléthop-
téridées. Bull. Soc. Linn. de Lyon, n° 5, p. 105, 1950.
E. Boureau, Sous-Directeur. — Étude anatomique et paléogéogra-
phique de deux tiges de Palmiers fossiles (Palmoxylon ligerinum
Crié) récoltés aux environs de Savigné-sur-Lathan (Indre-et-Loire),
Bull. Soc. géol. Fr., pp. 601-609, 2 fig., 1 tabl., 1949.
— Paléobotanique, pp. 212-242, 8 pl. h. t., 45 phot., 2e partie de Contri-
bution à l’étude des flores jurassiques d’Asie ; I. Le plateau Iranien,
par E. Boureau, R. Furon, et L. F. Rosset. Mém. Mus. nat. Hist.
nat., p. 207-242, 1950.
— Dadoxylon (Araucarioxylon) Teixeiræ n. sp., bois fossile du jurassique
supérieur portugais. Communicaçoes d. Serviç. geol. de Portugal,
Lisbonne, t. XXIX, pp. 187-194, 2 pl. h. t., 1949.
— Étude paléoxylologique du Sahara (VII). — Dadoxylon (Araucario-
xylon) Chevalieri n. sp., bois fossile du continental intercalaire
— 30 —
de Reggan (Sahara occidental). Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2e sér.,
t. XXII, n° 1, p. 157-162, 3 fig., 1950.
- — Contribution à l’étude paléoxylologique de l’Indochine (I). — Pré-
sence du Xenoxylon latiporosum (Cramer) Gothan dans les couches
mésozoïques du Centre de l’Annam. Bull. Sera. geol. de V Indochine,
vol. XXIX, fasc. I, pp. 1-16, 2 pl. h. t., 5 microphot., Saigon, 1950,
— Etude paléoxylologique du Sahara (VIII). — Sur un échantillon de
Mesembrioxylon ægyptiacum (Krausel) Boureau, n. comb., Podo-
carpaceae découverte au sud de Toummo (Sahara oriental).
Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2e sér., t. XXII, n° 3, p. 411-419,
1 fig., 1 pl. h. t.
— Contribution à l’étude paléoxylologique de l’Indochine (II). — Pré-
sence du Ficoxylon Saurinii n. sp., dans le « terrain rouge » du
Cambodge. Bull. Sera. geol. de l’ Indochine, vol. XXIX, fasc. 1,
pp. 17-29, 2 pl. h. t., 6 microphot., Saigon, 1950.
— Étude paléoxylologique du Sahara (IX). — Sur un Myristicoxylon
princeps n. gen., n. sp., du Danien d’Asselar (Sahara soudanais),
Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2e sér., n° 4, 1 pl. h. t., p. 523-528, 1950.
— Etude paléoxylologique du Sahara (X). — Sur le Cæsalpinioxylon
mogadaense n. sp., bois miocène du sud Constantinois (Algérie).
Ibid., 2e sér., n° 5, 1 pl. h. t., 2 microphot., 1950.
r
— et R. Furon. — Note préliminaire sur des végétaux du lias du Plateau
Iranien (Perse et Afghanistan). C. R. Soc. geol. Fr., n° 2, p. 22-23,
1950.
C. Ginieis, Assistant. — Contribution à l’étude anatomique des plantules
de Palmiers (I) : La plantule de Chamærops humilis L., Bull.
Mus. nat. Hist. nat., 2e sér., t. XXII, n° 4, p. 510-517. 9 fig., 1950.
Phanérogamie.
II. Humbert, Professeur. — Coupe botanique des Alpes : I. Dauphiné
méridional : vallée de la Durance, Briançonnais, Gapençais, Dévo-
luy, Trièves. Bull. Soc. Bot. de France, 97, 52-57, 1950.
— Flore de Madagascar et des Comores (Plantes vasculaires) : Potamo-
gétonacées, Naïadacées, Amaryllidacées, Yclloziacées, Taccacées,
Lauracées, Rutacées, Simarubacées, Malpighiacées, Rhamnacées,
Turnéracées, Thyméléacées, Oenothéracées, Halorrhagacées, Dios-
coréacées, Trichopodacées, Basellacées, Caryophyllacées, Nym-
phéacées, Cératophyllacées, Renonculacées, 737 p., 107 pl., 1950.
— Supplément à la Flore générale de l’Indochine : Lééacées (fin),
Ampélidacées, Sapindacées, Staphyléacées, Hippocastanéacées,
Bretschneidéracées, Acéracées (t. I, fasc. 8 et 9), 183 pp., 26 pl.,
1950.
Tardieu-Bi.ot (Mme), Sous-Directeur. — Célastracées nouvelles ou liti-
gieuses d’Indochine. Notulae Syst., 14, 1950, p. 43.
— Trois Cyathéacées nouvelles de Madagascar. Le Naturaliste malgache,
III-Ï, p. 45, 1950.
— 31 —
— Quelques précisions sur les Siphonodontacées. Notulae Syst., XIV,
p. 192, 1950.
— Nicklès et Jacques-Félix. — Contribution à la flore et à l’écologie
des Fougères du Cameroun. Bull. Etudes camerounaises, II, p. 82,
1950.
J. Léandri, Sous-Directeur. — Itinéraires botaniques dans l’ouest
malgache. Bull. Soc. Biogéographie, n° 231, p. 38, 1950.
— Thyméléacées, in H. Humbert, Flore de Madagascar et des Comores,
fam. 146, 40 p., 7 pi-, 1950.
— Points de vue sur le problème de l’ornithophilie. La Terre et la Vie,
2, p. 86-100, 5 fig., 1950.
— Quelques aspects de la végétation et de la protection de la nature
en Corse. Ibid., 3, p. 138-158, 5 fig., 1950.
- — Des Conifères de la flore tertiaire retrouvés vivants en Chine. Ibid.,
p. 159-160.
F. Gacnepain, Sous-Directeur honoraire. — - Genres nouveaux, espèces
nouvelles d’Indochine (IIe P.). Notulae Syst., XIV, p. 22-37, 1950.
— Orobanche angelifixa (2e note). Bull. Soc. Bot. Fr., 96, p. 182, 1949.
— Meliosma (Sabiacées) : sa fleur. Ibid., 97, p. 89-90, 1950.
— Orchidacées nouvelles d’Indochine. Bull. Mus., XXI, p. 737-743,
1949, et XXII, pp. 396-403 et p. 502-509, 1950.
— Lééacées (fin), in Suppl. Fl. Gén. Indocli., 1-8, p. 845-855, 1950.
— Ampélidacées. Ibid., p. 855-915, 1950.
— - Sapindacées. Ibid., 1-9, p. 915-989, 1950.
— Staphyléacées. Ibid., p. 989-999, 1950.
— Hippocastanéacées. Ibid., p. 1000, 1950.
— Bretschneidéracées. Ibid., p. 1001-1002, 1950.
— Acéracées. Ibid., p. 1003-1013, 1950.
F. Pellegrin, Sous-Directeur honoraire, Professeur à l’Ecole Supérieure
d’ Agriculture tropicale. — Annonacées nouvelles africaines. Notulae
syst., XIV, p. 75-76, 1950.
— Vvaria (Annonacées) d’Afrique occidentale. Bull. Soc. Bot. Fr., 96,
p. 172-173, 1949.
— Popowia (Annonacées) d’Afrique. Ibid., p. 212-213, 1949.
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— et A. Aubrévili.e. — — Nouveautés africaines. Notulae Syst., XIV,
p. 56-62, 1950.
— et M. Bodard. — - Byttneria nouveau du Gabon. Bull. Soc. Bot. Fr., 97,
p. 31, 1950.
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l’Institut Scientifique de Madagascar. — Les Crossandra malgaches
(Acanthacées). Notulae syst., XIV, p. 1-4, 1950.
— - Description de nouvelles Acanthacées malgaches. Mém. Soc. Bot. Fr.,
1949, p. 94-99.
— 32
— Contribution à la connaissance de la flore de la Guyane française
( suite). Bull. Mus., XXI, pp. 593-599, 1949, et XXII, p. 276-282,
1950.
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sept.-oct. 1950, 45e ann., nos 270-271, p. 54.
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les Pyrénées-Orientales. Monde des Plantes, nos 267-268, p. 37-38,
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— Les Centaurea hybrides de l’Herbier du Muséum (suite et fin). Bull ,
Soc. Fr. Ech. PI. vase., III, 3, p. 27-42, 1950.
— Monographie du genre Arctium. Bull. Jard. bot. de l’Etat, Bruxelles,
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pp. 216-218, et p. 229-230, 1949.
— Classification des Apocynacées. XXX. Position systématique du
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— ■ Sur la notion de type botanique. Ibid., XXII, pp. 109-113, 1950.
— Classification des Apocynacées : XXXI. Le fruit des genres Thevetia
et Ahovai. Ibid., p. 291-294, 1950.
H. Perrieii de la Bathie, Directeur honoraire de Recherches au C.N.R.S.,
Correspondant de l’Institut. — Les Polycarpea de Madagascar.
Notulae Syst., XIV, p. 51-53, 1950.
— Les Basella de Madagascar. Ibid., p. 53-56, 1950.
— 33 —
— Une espèce nouvelle de Laurembergia de Madagascar. Ibid-, p. 76,
1950.
— Révision des Halorrhagacées de Madagascar. Bull. Mus., XXI,
p. 744-748, 1949.
— Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum. Ibid.,
XXII, p. 114, 1950.
— Les Zygophyllacées de Madagascar et des Comores. Ibid., p. 283-286,
1950.
— Révision des Oléacées de Madagascar et des Comores. Mèm. Inst.
Sci. Madag., B-ll, p. 275-310, 1949.
— Révision des Linacées de Madagascar et des Comores. Ibid., p. 267-
273, 1949.
— Révision des Violacées de Madagascar et des Comores. Ibid., p. 311-
331, 1949.
— Les Erythroxylon de Madagascar et des Comores. Ibid., p. 239-265,
1949.
— L’ébène de Madagascar et les arbres qui le produisent. Rev. int. de
Bot. appl., 327-328, p. 38-44, 1950.
— Oenotliéracées in H. Humbert, Flore de Madagascar et des Comores,
26 p., 3 pl., 1950.
— Halorrhagacées. Ibid., 13 p., 2 pl., 1950.
— Turnéraeées. Ibid., 13 p., 2 pl., 1950.
— Rhamnacées. Ibid., 50 p., 9 pl., 1950.
— Rutacées. Ibid., 89 p., 17 pl., 1950.
— Simarubacées. Ibid., 9 p., 2 pl., 1950.
— Amaryllidacées. Ibid., 15 p., 2 pl., 1950.
— Velloziacées. Ibid., 17 p., 2 pl., 1950.
— Taccacées. Ibid., 5 p., 1 pl., 1950.
— Basellacées. Ibid., 7 p., 1 pl., 1950.
— Caryophyllacées. Ibid., 30 p., 5 pl., 1950.
— Nymphéaeées. Ibid., 7 p., 1 pl., 1950.
— Cératophyllacées. Ibid., 5 p., 1 pl,, 1950.
- — Renonculacées. Ibid., 31 p., 10 pl., 1950.
— Trichopodacées. Ibid., 4 p., 1 pl., 1950.
I. H. Burkill, Directeur honoraire des Botanic Gardens, Straits Settle-
ments, et H. Perrier de la Bathie. — Dioscoréacées, in H. Hum-
bert, Flore de Madagascar et des Comores, 78 p., 14 pl. , 1950.
A. Camus, Attachée au Muséum, Chargée de Recherches. — Acroceras
et Eragroslis nouveaux de Madagascar. Bull. Soc. Bot. Fr., 96,
p. 166-167, 1949.
— A grostis et Poecilostachys nouveaux de Madagascar. Ibid., 97, p. 80-81,
1950.
— ' Arundinaria et Acroceras de Madagascar. Ibid., p. 84-85, 1950.
— Sur deux Graminées de Madagascar. Bull. Mus., XXII, p. 296-297,
1950.
— Parahyparrhenia, genre nouveau d’Andropogonées. Ibid., p. 404-405,
1950.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 1, 1951.
3
— 34 —
— Les espèces utiles du genre Zizania (Graminées). Rev. int. Bot. appl.,
p. 50, janv.-fév. 1950.
— Sur les graminées du massif de Marojejy et de ses satellites (Nord-Est
de Madagascar) récoltées par le Professeur H. Humbert en 1948-49.
Mém. Inst, scient. Mad. B-2, p. 57 et s., 1950.
A. Cavaco, Attaché de Recherches du C.N.R.S. — Sur une espèce nou-
velle de Sarcolaena (Chlaenaceae) et sur sa structure vasculaire
foliaire. Bull. Soc. Bot. Fr., 97, p. 95-97, 1950.
— Une variété nouvelle du Polygonum senegalense Meisn. Bull. Mus.,
XXII, p. 295, 1950.
— Notes biogéographiques sur les Polygonacées de Madagascar. Mém.
Inst. Sci. Madag. B-II, p. 207-211, 1949.
— Sarcolaena delphinensis sp. nov. (Chlaenaceae). Bull. Mus., XXII, 4,
1950.
Cl. Ch. Mathon, Attaché de Recherches du C.N.R.S. — Contribution
à l’étude phytogéographique de la Haute-Provence Occidentale.
Bull. Soc. Bot. Fr., 96, p. 200-202, 1949 ; id. (suite), ibid., p. 225-
227.
— A propos d’une autre localité nouvelle pour Genista Villarsi Clem.
Ibid., 97, p. 13-16, 1950.
— Le Genista radiata scop. dans le Brescia et le Trentino (Italie du Nord).
Ibid., p. 78-80.
— Suite au catalogue de la flore des Basses-Alpes, particulièrement sur la
rive droite de la Durance. Bull. Mus., XXI, p. 590-592, 1949.
— Seconde addition à la suite au Catalogue de la flore des Basses- Alpes,
particulièrement sur la rive droite de la Durance. Ibid., XXII,
p. 287-290, 1950.
— Une Lavandaie en haute Ligurie Occidentale (Italie). Ibid., p. 388-395,
1950.
— Notes pour servir à l’étude phytogéographique du Trentin (Italie).
Ibid., XXII, p. 480-487, 1950.
— L’Autodynamisme des complexes écologiques et les groupements
végétaux durables. Feuille Nat., IV, p. 89-92, 1949.
R. Vieot, Attaché de Recherches du C.N.R.S. — Un Carex intéressant
retrouvé aux environs de Paris : le Carex hordeistichos Vill. —
Feuille des Naturalistes (1949, N. S. IV), p. 92-93.
— Quelques récoltes à Franchard et Belle-Croix. Bull. Ass. Nat. de la
Vallée du Loing et de la Forêt de Fontainebleau, t. XXVI, n° 1
janv. 1950, p. 7.
— Au sujet de l’oronge en forêt de Fontainebleau. Ibid., t. XXVI, n° 1,
janv. 1950, p. 8.
— Excursion du 8 octobre 1949 en Forêt de Fontainebleau. (Compte-
rendu mycologique). Ibid., t. XXVI, n° 1, janv. 1950, p. 9.
— Le Santal néo-calédonien. Rev. Int. de Botan. Appl., n° 327-328,
janv.-fév. 1950, p. 79-86, 1 carte et 1 pl.
— Les plantes ichtyotoxiques en Nouvelle-Calédonie. Ibid., nos 327-328,
janv.-fév. 1950, p. 86-88. •
— 35 —
Le Genissel-IIomolle (Mme). — Une Rubiacée malgache nouvelle du
genre Otiophora. Notulae Syst., XIV, p. 74, 1950.
f H. Jumelle, ancien Professeur à la Faculté des Sciences de Marseille.
— Potamogétonacées in H. Humbert. Flore de Madagascar et
des Comores, 18 p., 1 pl. , 1950.
— Nai'adacées. Ibid., 7 p., 1 pl., 1950.
f R. Viguieb, ancien Professeur à la Faculté des Sciences de Caen. —
Leguminosae madagascarienses novae (suite). Notulae Syst., XIV
p. 62-74, 1950.
— et H. Perrier de la Bathie. Observations sur les Clématites de
Madagascar. Mém. Inst. Sci. Madag., II-B, p. 219-238, 4 pl., 1950.
B. P. G. Hochreutiner, Directeur honoraire du Conservatoire et du
Jardin botanique de Genève. — Malvacées de Madagascar et
taxonomie de cette famille. Bull. Mus., XXI, p. 733-736, 1949.
A. Guillaumin, Professeur au Muséum. — - Formes de jeunesse des
Conifères de Nouvelle-Calédonie, d’après les documents de l’Herbier
du Muséum de Paris. Notulae Syst., XIV, p. 37-43, 1950.
— Contribution à la Flore des Nouvelles-Hébrides. Bull. Soc. Bol. Fr
96, p. 181, 1949.
— Contribution à la Flore de la Nouvelle-Calédonie, XCI. — Plantes
récoltées parle Prof. Buchholz. Bull. Mus., XXI, p. 378-383, 1949.
XCII. Plantes récoltées par M. J. Bernier (complément) et
XCIII, plantes récoltées par M. Sarlin. Ibid., p. 453-461.
— Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum, ibid ,
p. 722-724.
— Contribution à la Flore de la Nouvelle-Calédonie. XCV. Plantes
récoltées par M. Sarlin (2e envoi). Ibid., XXII, p. 115-119, 1950.,—
XCVIII, d°, ibid., p. 518-522, 1950.
A. Aubré ville, Inspecteur général des E. et F. — Climats, forêts et
désertification de l’Afrique tropicale. Paris, 351 p., in-4°, nombr.
fig. et hors texte, 1949.
— Flore forestière soudano-guinéenne. A. O. F., Cameroun, A. E. F.,
Paris, 523 p. in-4°, 115 pl., cartes, 1950.
• — et F. Pellegrin. Nouveautés africaines. Notulae Syst., XIV, p. 56-62
1950.
A. J. G. H. Kostermans, Professeur au Bosbouwproefstation, Bogor
(Indonésie). — Lauracées, in H. Humbert, Flore de Madagascar
et des Comores, 90 p., 11 pl., 1950.
F. Evrard, Assistant honoraire à la Sorhonne. — Une Rafïlésiacée indo-
chinoise à rechercher : Mitrastemon sp. Bull. Soc. Bot. Fr., 97,
p. 20-21, 1950.
H. des Abbayes et R. Schnell. — Un Belmonlia (Gentianacées) nouveau
de Guinée française. Bull. Soc. Bot. Fr., 96, p. 204-205, 1949.
II. Stehlé, Correspondant du Muséum. — Euphorbiacées nouvelles des
Antilles françaises et leurs affinités géographiques (12e contribution).
Bull. Mus., XXI, p. 605-611, 1949.
— 36
J. F. Leroy, Sous-Directeur de laboratoire au Muséum. — Contribution
à l’étude des Monochlamydées : documents nouveaux sur des
plantes de Madagascar, de Sumatra et de Colombie. Bull. Mus.,
XXI, p. 725-732, 1949.
H. Jacques-Félix. — Espèces nouvelles d’impatiens (Balsaminacées)
de l’Ouest africain. Bull. Soc. Bot. Fr., 96, pp. 168-170, 1949.
— Une nouvelle espèce de Cyathula (Amarantacées) de Guinée française.
Ibid., p. 196-197, 1949.
G. Mimeur, Assistante au Muséum. — Trois espèces nouvelles de Gra-
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Prunus cochinchinensis Lour., Pyrus Moiorum Chev. et Pyrus
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H. Bouby. — Une Ombellifère nouvelle pour le Massif armoricain :
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Cryptogamie.
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Velenovsky (Cyttarophyllum Heim), trait d’union entre Agarics
et Gastérales. Rev. de Mycol., XV, 1, p. 3-28, 8 fig., 1 pl. hors-texte,
1950.
— Sur la flore mycologique de la Nouvelle-Zélande. C. R. Ac. Sc., t. 230,
p. 2245-2248, 1950.
— 37 —
— A propos de deux Amanites : variations sur un thème connu. Bull.
Soc. Myc. Fr., LXVI, 1, p. 5-20, 1950.
— Hommage à René Maire. C. R. Séances Ac. Sc. Colon., X, 1, p. 10-21,
1950.
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— Le Chanoine Hubert Bourdot (Discours prononcé lors de l’inauguration
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d’Afrique Noire, t. XII, n° 1, janv. 1950, p. 1-71, 110 fig.
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déc. 1950, fig., 1 pl.
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1949 (1950), p. 516.
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dans la Méditerranée. Ibid., p. 262.
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culata. Ibid., p. 662.
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B. Sci. nat. Belgique, (2) 33, 102 p., 9 pl.
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d’un Cynoglossus. Bull. Mus. Hist. Nat., (2) 22, 1950, p. 336.
Notules ichthyologiques. XLIII. Sur la musculature hypopharyn—
gienne des Symphurinae. Ibid., p. 337.
Notules ichthyologiques. XlLlV. Sur le déterminisme de ma multL
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Notules ichthyologiques. LXw. Nouvelle description d’un Cynoglossus
de la mer Rouge. Ibid., p. 338.
R. Ph. Dollfus, Directeur de Laboratoire à l’École pratique des Hautes-
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Armillifer L.-W. Sambon 1922 tombe en synonymie de Nettorhynque
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p. 69-73, fig. 1 A-B.
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LXXVIII, 1950, p. 277-280.
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ses organes : Bobertdoll/usa paradoxa (Nematoda, Incertae sedis).
Ann. Parasit., XXV, 1950, p. 325-334, fig. 1-4 D.
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portes). Ann. Parasit., XXV, 1950, p. 308-324, fig. 1-14.
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(G. L. Duvernoy in C. A. Rozet 1833). Arch. Inst. Past. Maroc.
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du 28 nov. 1950.
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l’hôte ? Ann. Parasit., XXV, 1950, 2e note.
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— Origine et développement des organes génitaux externes des mâles
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— Sur une prétendue phase subimaginale dans le développement de
certains Hémiptères-Hétéroptères. C. R. Ac. Sci., 231 (23-10-1950),
p. 879-880.
— Contributions à l’étude des Phasiinae cimicophages (Diptères Larvaevo-
ridae ). XI. — Notes synonymiques et systématiques (note V).
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— Les alluvions récentes du Croult à Bonneuil-en-France (Seine-et-Oise).
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— Sur la faune du Calcaire pisolithique de Meulan (Seine-et-Oise).
C. R. som. S. G. F., p. 148-150, 1950.
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C. R. Ac. Sc., t. 230, p. 2220-2221, 1 fig., 1950.
— Histoire géologique du Bassin de Paris. Mém. Mus. Nat. Histoire
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— Robert Ph. Dollfus et R. Soyer. — Tubes silicifiés présumés de
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B. S. G. F. (5), t. XX, p. 51-55, 1 pl„ 1950.
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1949.
— Géologie de l’Afrique, 1 vol. in-8°, 350 pp., 34 fig., 1950. Payot, éditeur.
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— A propos du Paléocène africain. C. R. som. S. G. F., pp. 41-42, 1950.
— Les progrès de la géologie sous-marine. Rev. gén. Sc., t. 57, p. 79-83,
1950.
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— Les phénomènes géologiques contemporains et la biogéographie. C. R ,
som. Soc. Biogéogr., p. 62-65, 1950.
— Les progrès de la Géographie et de la Géologie sous-marine. La Terre
et la Vie, p. 57-85, 1950.
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t. XXI, n° 5, p. 622-632, 1949.
— Le Chemin de fer Métropolitain et les Sciences Naturelles. Feuil. Nat.
(n. s.), t. V, fasc. 1-2, p. 1-4, 1950.
— G. Lecointre et P. Marie. — Extension du Stampien au Sud d’Or-
léans. C. R. som. S. G. F., p. 11-12, 1950.
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— La microfaune ludienne du Vexin français. Bull. Mus. Nat. Hist.
Nat. (2), t. XXI, n» 6, p. 770-771, 1949.
— Feuille de Dammartin-en-Goële. Coupe détaillée et notes hydro-
géologiques. Bull. Serv. Carte Géol. Fr., t. XL VII, n° 226, p. 19-38
(1949).
— Sur les origines du dépôt fluviatile de la Petite Haie (Forêt de Fon-
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1949 (1950).
— Le Chemin de Fer Métropolitain et la Géologie de Paris. Le Monde
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— Hydrogéologie du Lutétien. Les eaux du Lutétien à Paris (3e note).
Bull. Mus. Nat. Hist. Nat. (2), t. XXII, n» 3, p. 420-428,
1950.
— Minéralogie et Pétrographie de la Région parisienne. Mém. Mus.
Nat. Hist. Nat., nouv. sér., sér. C, I, fasc. 3, p. 149-215, 3 fîg.,
1950.
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E. Aubert de la Rüe, Correspondant du Muséum. • — Les formations
métamorphiques du Nord de Miquelon (territoire de Saint-Pierre
et Miquelon). B. S. G. F. (5), XX, p. 85-90, 2 pl., 1950.
— Une reconnaissance dans le bassin de l’Oyapock (Guyane française) -
Bull. Assoc. Géogr. Franç., n° 208-209, 1950.
— 48 —
— Sur de récentes observations intéressant la géologie des Iles Kerguelen.
C. R., Ac. Sc., t. 230, p. 765-767, 1950.
— Notes sur les Iles Crozet. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., (2), t. XXII,
n° 2, p. 197-203, 1950.
— Quelques aspects du Labrador. La Nature, p. 47-51, févr. 1950 ;
p. 80-84, mars 1950 ; p. 97-101, avril 1950.
— Brève note sur l’état actuel du Kaitala, volcan de la Grande Comore.
C. B. sorti. S. G. F., p. 54, 1950.
- — Notes sur une récente reconnaissance dans l’Est des Iles Kerguelen.
C. R. som. Soc. Biogéogr., n° 231, p. 32-37, 1950.
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B. S. G. F. (5), XIX, p. 629-639, 1949.
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les deux rameaux du massif cristallin de Belledonne (Isère) ; pré-
sence de filonnets d’anhydrite dans la masse même des gneiss
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J. Blanchard. — Les déplacements possibles des pôles. C. R. Colloques
Soc. Biogéogr., p. 53-57, 1948.
— Hache néolithique en calcaire (Droizy, Aisne). Bull. Soc. Préhist.
Franç., p. 376-377, 1 fig., 1949.
— Le rôle actif delà Société Préhistorique Française. Ibid., p. 1-4, 1950.
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J. Orcel, Professeur. — A. Lacroix (1863-1948). Bull. Soc. Géol. France,
5e sér., t. XIX, p. 355-408, 1949.
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çaise par E. Bertrand, Paris, 1950. Complément :
1° L’examen microscopique des minéraux opaques des roches
et des minerais métalliques, p. 634-667.
2° Emploi de l’analyse thermique et des radiogrammes de dif-
fraction X dans l’étude des roches argileuses, p. 670-693.
S. Caillère (Mlle), Sous-Directeur. — Présentation de la allevardite.
Bull. Soc. fr. Min. et Crist., t. 73, n°s 4-6, p. 141-142, 1950.
— Les argiles, leur étude et leur composition minéralogique. Feuille
des Naturalistes, fasc. 3-4, p. 21-27, 1950.
— et S. Henin. - — Sur un nouveau silicate phylliteux, la allevardite.
C. R. Acad. Sc., t. 230, p. 668, 1950.
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1950, vol. I, p. 96-98.
— S. Henin et J. Esquevin. — Sur l’hydratation de certains minéraux
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— 49
S. Henin et M. Mai-HiEu-SiCAUD (Mlle). — Nouvel essai d’identifi-
cation du minéral d’Allevard, la allevardite. Bull. Soc. Fr. Min.
et Crist., t. 73, 1-4-6, p. 193-201, 1950.
S. Hénin, R. Glaeser (Mlle), et J. Esquevin. — - Préparation de
l’halloysite à 14 et 17 A. G. R. Acad. Sc., t. 230, p. 308, 1950.
et F. Kraut. — - Sur la présence de la magnétite dans le minerai ooli-
thique de Nucice (Tchécoslovaquie). Bull. Soc. Géol. France
t. 19, 5<= sér., p. 527-531, 1949.
— Quelques observations minéralogiques sur le gisement de fer oolithique
de Micheville (bassin de Longwy). Bull. Muséum, 2e sér t 22
n° 2, p. 320-324, 1950.
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Géol. appliquée, Nancy, n° 1, t. II, p. 19-26, 1949.
E. Jeremine (Mme), Maître de Recherches au C. N. R. S. — Sur quelques
minéraux des syénites néphéliniques de Bou-Agrao (Haut-Atlas).
C. R. Acad. Sc., t. 230, p. 111, 1950.
— Contribution à la connaissance lithologique de la Grande Salvage.
Bull. Inst. Océanogr., n° 969, 1950.
— Description pétrographique de quelques roches du Labrador, de la
baie d’Hudson et de la baie James. Rev. trimestr. Canadienne,
Montréal, 1950, n° 140, déc. 1949.
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d’origine glaciaire en Normandie (Manche). C. R. Acad. Sc t 230
1950.
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d’Oudja (Maroc Oriental). Bull. Vole., t. X, p. 231, 1950.
— et M. Albert Michel-Lévy. — Alfred Lacroix (1863-1948) Ibid
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A. Sandrea, Attaché de Recherches au C. N. R. S. — Sur la présence
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p. 27.
— Sur une nouvelle variété d’idocrase de l’Oued El Achek (Maroc)
Ibid., t. LXXIII, p. 173, 1950.
— Sur la présence de la hôgbomite dans une spilite du Cameroun.
C. R. Acad. Sc., t. 230, p. 2306, 26 juin 1950.
— Étude de quelques laves de l’Ile Maurice. Bull. Volcanologique série II
t. X, p. 1, 1950.
J. Geffroy. — - Présentation d’échantillons de stolzite de Sainte-Lucie
(Lozère). Description succincte des associations et des conditions
de gisement. Bull. Soc. Fr. Min. et Crist., n° 4, t. LXXIII p. 144
avr. 1950.
— La molybdénite, ses gisements français, sa place dans la paragenèse
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de molybdénite en général. Communication faite le 9 nov. 1950
à la Soc. Fr. Min. et Crist.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 1, 1951.
4
50 —
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— Les seuils différentiels chromatiques de l’observateur de référence.
Rev. d’Opt., t. 29, p. 79, 1950.
— Bases physiologiques des seuils visuels d’acuité et de contraste. J. de
Physique, t. 11, p. 26 S., 1950.
— La tradition des Becquerel (Leçon inaugurale du Cours de Physique
appliquée). Bull. Mus. Nat. Hist. Nat. (2), t. 21, p. 648, 1949.
. — . Recherches concernant l’action sur l’œil des radiations ultra-violettes.
Cah. Centre Scient, et techn. Bât., n° 84, p. 9, 1950.
— Ultra-violet et Fluorescence. Lux, t. 18, p. 2, 1950.
— Leçon d’ouverture du Cours d’Océanographie physique. Bull. Inst.
Océan., t. 48, p. 1, 1950-51.
— Frontières de la physique et de la biologie. Bull. Inst, franç. en
Espagne, n° 43, p. 126, 1950.
— La photographie sous-marine. Science et Vie, n° 391, p. 247, 1950.
— La tradition des Becquerel. Bull. Ass. anc. Elèves Ec. Polytechn.,
n° 24, p. 4, 1950.
— Le problème de la photographie des couleurs. Conf. Polytechniciennes,
13e sér., 8 p., 1949.
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suivant la région utilisée de la pupille. Ibid., p. 1896.
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— La suspension de la vie des spores de bactéries et de moisissures déshy-
dratées vers le zéro absolu ; ses conséquences pour la dissémination
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— Nouvelles possibilités expérimentales de la vie sur Mars. Bull. Soc.
Astr. France, 1er sept. 1950.
J. Marandon. — Le cristallin, ses réactions chez différents individus,
traités ou non par certains mydriatiques. Rev. d’Opt., t. 29, p. 524
et 580, 1950.
— Application des images de Purkinje à l’étude de certains mydriatiques.
Thèse de pharmacie de Strasbourg (Jouve, éd., 1949).
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P. Halbron et J. Marandon. — Observations cliniques et mesures du
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Ocul. , t. 183, p. 928, 1950.
C. Lehingue. • — La fatigue visuelle du praticien. Bull. Æs.s. Chir. Dent.
Ind., t. 31, n° 4, avril 1950, à t. 32, n° 10, octobre 1950.
F. Salomon. — - L’absorption sélective de la lumière par le cristallin.
Rev. d’Opt., t. 29, p. 632, 1950.
Chimie appliquée aux corps organiques.
Ch. Sannié, Professeur. — Rôle physiologique des pigments des fruits.
Fruits d’Outre-Mer, t. 5, n° 3, 1950.
— et H. Lapin. — Sur une synthèse de l’acide p. aminosalicylique. Bull.
Soc. Chim., t. 17, p. 322-326, 1950.,
— Sur la composition d’une algue des îles Kerguelen, Macrocystis Pyri-
fera (L) A. G. C. R. Acad. Sc., t. 231, p. 874-876, 1950.
■ — et G. Guillot-Urbain. — L’action physiologique du N-»Glucoside
de la procaïne. J. Physiol., t. 42, p. 73-79, 1950.
M. Frèrejacque, Sous-Directeur. — Remarques au sujet de l’extraction,
de la caractérisation et de la formule de l’asiaticoside. Bull. Soc.
Chim. Biol., t. 31, p. 1510-1513, 1949.
— Le d-thévétose, constituant glucidique de la hongheline. C. B. Acad. Sc.,
t. 230, p. 127-128, 1950.
C. Sosa-Rourdouil, Assistant. - — Études physiologiques sur Ginkgo
Biloba L., Ann. Sc. nat. Bot., XIe sér., X, p. 145-162, 1949.
— Sur l’activité nucléasique des étamines d’Helleborus foetidus L.
C. B. Acad. Sc., t. 230, p. 1098-1099, 1950.
— Nouvelles remarques sur la composition des pollens de quelques
Renonculacées. Ibid., nov. 1950.
A. Sosa. — Sur la présence de corps nouveaux dans les spores d’Equi-
setum Maximum Lamk. et considérations sur les constituants
chimiques des Prêles. Ann. Sc. nat. Bot., XIe sér., X, p. 201-219
1949.
— Sur la composition chimique d’une Ericacée Méditerranéenne : l’Arbu-
tus Unedo L., Bull. Soc. Chim. Biol., t. 32, p. 344-356, 1950.
— Isolement de quelques constituants du complexe cireux de l’Arbutus
Unedo L. (Ericacées). C. R. Acad. Sc., t. 230, p. 995-997, 1950.
— Sur un acide et un stérol nouveaux de l’Arbousier. Ibid., t. 230,
p. 1205-1207, 1950.
F. Mathis. — Acides aldonhydroxamiques. C. R. Acad. Sc., t. 229,
p. 226-227, 1949.
— Propriétés des acides aldonhydroxamiques. Ibid., t. 231, p. 357-359
1950.
Y. Plouvier. — Nouvelles recherches sur le pinitol des Légumineuses.
C. R. Acad. Sc., t. 230, p. 125-126, 1950.
— 52 —
— Sur le pinitol, le mannitol et le saccharose de quelques Légumineuses.
Ibid., t. 230, p. 863, 1950.
P. Lecat. — Acides ascorbiques oxydé et réduit. Ann. Sc. nat. Bot.,
XIe sér., X, p. 71-90, 1949.
J. J. Panouse. — Essais d’introduction du groupement thiocyané dans
divers composés à noyau pyridinique. C. R. Acad. Sc., t. 230,
p. 846-848, 1950.
P. de Bruyn. — Synthèses dans la série de l’anthracène. C. R. Acad. Sc.,
t. 230, p. 664-665, 1950.
— Préparation de quelques amines de la série anthracénique. Ibid.,
. t. 231, p. 295-297, 1950.
Physiologie générale.
M. Fontaine, Professeur et J. Hatey. — Sur la teneur en glycogène du
foie de Saumon (Salmo salar L.) adulte à diverses étapes de sa
migration. C. R. Soc. Biol., 1950, t. 144, p. 788.
— Variations de la teneur du foie en glycogène chez le jeune Saumon
(Salmo salar L.) au cours de la <c smoltification ». Ibid., p. 953.
— et J. Koch. — Les variations d’euryhalinité et d’osmorégulation chez
les Poissons. Leur rapport possible avec le déterminisme des migra-
tions. J. de Physiol., 1950, n° 42, p. 287-318.
— et J. Leloup, Assistant. — - Sur l’Iodémie de deux Téléostéons migra-
teurs potamotoques Salmo salar L. et Alosa alosa L. au début
de leur montée reproductrice. C. R. Ac. Sc., 1950, t. 230, p. 775.
— L’iodémie du Saumon ( Salmo salar L.) au cours de sa migration repro-
ductrice. Ibid., p. 1216.
— L’iodémie d’un Cyclostome marin ( Petromyzon marinus L.) au moment
de sa migration reproductrice. Ibid., p. 1538.
— L’iodémie du jeune Saumon ( Salmo salar L.) en eau douce. C. R. Ac. Sc.,
1950, t.- 231, p. 169-171.
— et A. Raffy. - — Le facteur hypophysaire de rétention d’eau chez les
Téléostéens. C. R. Soc. Biol., 1950, t. 144, p. 6.
J. Lf.loup, Assistant et M. Olivereau. — Production d’exophtalmie
par la thiourée chez un Téléostéen marin Dentex oulg. Cuv. C. R.
Soc. Biol., 1950, t. 144, p. 772.
— Données biométriques comparatives sur la Roussette ( Scyllium cani-
cula L.) de la Manche et de la Méditerranée. Vie et Milieu, 1950,
fasc. 4.
L. Derouet. — Influence des variations du degré hygrométrique sur
les échanges respiratoires de Meta menardi Latreille et Araneus
diadematus Clerk. C. R. Ac. Sc., 1950, t. 230, p. 1364-1366.
J. Hatey. — Action de la thiourée sur le métabolisme glucidique de la
Carpe ( Cyprinus carpio L.). C. R. Soc. Biol., 1950, t. 144, p. 955.
C. M. Laur. — Intervention de l’hypophyse dans les modifications de
la teneur en hématies du sang consécutives à l’injection d’adréna-
line. C. R. Soc. Biol., 1950, t. 144, p. 790.
— 53 —
M. Olivereau. — Influence d’une augmentation de salinité sur l’activité
thyroïdienne de divers Téléostéens d’eau douce. C. R. Soc. Biol.,
1950, t. 144, p. 775-776.
— Action de divers antithyroïdiens sur la glande thyroïde des Sélaciens
Scyllium Stellare Flem et Scyllium canicula L. C. R. Soc. Biol.,
1950, t. 144, p. 832-834.
M. Olivereau et J. Leloup. — Variation du rapport hépatosmatique
chez la Roussette ( Scyllium canicula L.) au cours du développe-
ment et de la reproduction. Vie et Milieu, 1950, fasc. 4.
Entomologie agricole coloniale.
P. Vayssière, Professeur. — - Pierre Lesnç, 1870-1949. C. R. Acad.
Agric., XXXV, p. 635, 1949.
— La protection des Tabacs pour enveloppes de cigares au Cameroun
et à Sumatra. Rev. des Tabacs, n° 190, 1950.
— et Galland (Mlle). — Sur trois Insectes d’importance économique
encore peu connus en Afrique française. C. R. VIIIe Cong. Irüern.
Entom. Stockholm, p. 699-701, 1948.
J. Caeayon, Sous-Directeur. — Caractères distinctifs, répartitions géo-
graphiques et habitats des espèces paléarctiques du genre Alloeo-
rhynchus Fieb. (Hem. Nabidae). Bull. Soc. Ent. France, LIV, n° 9,
p. 136-142, 1950.
— Helopeltis (Hem. Miridae) nouveaux nuisibles aux Quinquinas en
Afrique française. Bull. Mus. nat. Hist. Nat. Paris, 2e sér., XXI,
n° 5, p. 558-565, 1949.
— Observations sur la biologie des Hémiptères Microphysidés. Ibid.,
2e sér., XXI, n° 6, p. 710-716, 1949.
— Caractères anatomiques et positions systématiques des Hémiptères
Nabidae. (Note préliminaire). Ibid., 2e sér., XXII, n° 1, p. 95-101,
1950.
— - Les fossettes tégumentaires abdominales des Nabidés Hémip. Hétér.).
C. R. VIIIe Cong. intern. Entom. Stockholm, p. 207-213, 1948.
— Nombre et disposition des ovarioles dans les ovaires des Hémiptères
Hétéroptères. Bull. Mus. nat. Hist. Nat. Paris, 2e sér., XXII,
n° 4, p. 470-475, 1950.
— Une localité des environs d’Albi (Tarn) riche en Hémiptères rares
ou peu communs. Feuille des Naturalistes, N. S., V, fasc. 7-8,
p. 61-65, 1950.
J. -R. Steffan, Assistant. • — La tribu des Cratoceutrini (Hym. Chalci-
didae) ; description de deux espèces nouvelles. Bull. Mus. nat.
Hist. nat. XXII, 5, p. 596-602, 1950.
J. Vincent, Assistant. — L’action des insecticides sur les équilibres
biologiques. C. R. Conj. techn. intern. pour la Protection de la
Nature, Lake Success, p. 378-379, 1949.
J. Ghesquière. — Un Coccophagus chinois récolté en Relgique en 1868
(Hym. Chalcidoidea, Aphelinidae) . Bull. Soc. Ent. Belg., 85, p. 168,
1949.
— 54 —
— Contribution à l’étude du genre Aneristus Howard (Hym. Chalc.
Aphel.). Bull, et Ann. Soc. Ent. Belg., LXXXV, V-vi, 1949.
P. Malzy. — Au sujet de l’apiculture en Afrique noire. Plantes melli-
fères. C. B. Acad. Agric., XXXVI, p. 344-346, 1950.
Laboratoire Maritime de Dinard.
a) Recherches faites, au moins en partie, au Laboratoire de Dinard.
E. Fisciier-Piette, Directeur du Laboratoire et J. Gaillard. — Sur
l’écologie du Tunicier Pyura Savignyi Phil. Bull. Lahor. marit.
Dinard, fasc. XXXIII, 1950, p. 20-23.
— Les conséquences de la sécheresse de 1949 sur la pénétration des
espèces dans la Rance. Bull. Labor. marit. Dinard, fasc. XXXIII,
1950, p. 25-27.
A. Franc, Directeur-adjoint du Laboratoire. — Structure et particularités
histochimiques du nucléole des ovocytes de Mollusques proso-
branches. C. R. A. S., t. 231, 1950, p.“ll62.
- — Présence d’acide thymonucléique diffus dans le nucléoplasme des
ovocytes chez certains Gastéropodes prosobranches. C. R. A. S.,
t. 231, 1950, p. 1562-1563.
— Pontes et larves planctoniques de Philbertia purpurea Montagu.
Bull. Labor. marit. Dinard, fasc. XXXIII, 1950, p. 23-25.
J. Bourcart, — Le littoral breton du Mont Saint-Michel au Finistère.
Bull, du C. O. E. C., nos 1-2 et 3, janvier, février, mars 1950.
B. et P. Chauchard. — Action du curare sur l’excitabilité neuromuscu-
laire des Crustacés. Bull. Labor. marit. Dinard, fasc. XXXIII,
1950, p. 29-30.
L. Gallien. — Proboscidosaccus enigmaticus nov. g., nov. sp., parasite
de Mactra solida L. Bull. Soc. Zool. Fr., t. LXXIV, n° 6, 1950,
p. 322-326.
M. L. Priou. — Quelques observations sur la flore algale à Port Saint-
Hubert en août 1949. Bull. Labor. marit. Dinard, fasc. XXXIII,
1950, p. 27-28.
F. Rullier. — • Observations sur une ponte de Platynereis Dumerilii.
Bull. Labor. marit. Dinard, fasc. XXXIII, 1950, p. 15-19.
— Étude morphologique, histologique et physiologique de l’organe nucal
chez les Annélides Polychètes sédentaires. Ann. Inst. Océanogr.,
t. XXV, 1950. (Thèse.)
— Rôle de l’organe nucal des Annélides Polychètes. Bull. Soc. Zool. Fr.,
t. LXXV, n° 1, 1950, p. 18-24.
V. Vilter. — Adaptation biologique de l’appareil visuel et les structures
rétiniennes de la Sardine. C. R. Soc. Biol., t. CXLIV, 1950, p. 200-
203.
55 —
b) Travaux effectués avec du matériel récolté à Dinard et expédié
à la Sorbonne.
L. Arvy. — Données histologiques sur l’ovogénèse chez Dentalium entale
Deshayes. Arch. de Biol., t. LXI, fasc. 2, 1950, p. 187-196.
— Sur la castration parasitaire chez Dentalium entale Deshayes. C. R. A.S.,
t„ 229, 1949, p. 780-782.
— Activité nucléolaire et vitellogénèse chez Eolis papillosa L. Bull.
Soc. Zool. Fr., t. LXXV, n° 4, 1950, p. 159-160.
M. Gabe. — Sur la présence de cellules neurosécrétrices chez Dentalium
entale Deshayes. C. R. A. S., t. 229, 1949, p. 1172-1173.
M. Gabe et M. Prenant. — Données histochimiques sur les phospha-
tases alcalines chez Acanthochites fascicularis L. Experientia,
vol. V/12, 1949, p. 476-482.
— Recherchés sur la gaine radulaire des Mollusques. I. La gaine radulaire
de Dentalium entale. Arch. de Zool. exp. et gén., 1950, 86, 7, p. 487-
498.
Agronomie coloniale.
Roland Portères, Professeur. — L’Assolement dans les Terres à Ara-
chides du Sénégal. Rev. Dit. Bot. Appl. Agric. Trop., XXX, 327-328,
janv.-fév. 1950, p. 44-50.
— Articulation intraspécifique homologue et origine monophylétique
de chacune des espèces Oryza sativa L. et O. glaberrima St. Ibid.,
XXX, 329-330, mars-avril 1950, p. 147-157 (3 fig.).
— Paillage et plantes de couverture sur l’économie de l’eau, l’humifi-
cation et l’alcalinisation des sols sableux du Tertiaire en Côte
d’ivoire. Ibid., XXX, n03 329-330, mars-avril 1950, p. 197-202,
— La Recherche Agronomique dans les Pays chauds. Ibid., XXX,
n03 331-332, mai-juin 1950, p. 241-263.
— La Variation parallèle. Ibid., XXX, 335-336, sept.-oct. 1950, p. 468-
481.
- — Primitivité et progrès dans l’évolution au sein du genre Oryza. Ibid.,
XXX, 337-338, nov.-déc. 1950, p. 604-610.
— - Les Terres organiques tourbeuses de l’ancien delta de l’Agneby (Côte
d’ivoire) et leur conduite en culture bananière. L’Agronomie
tropicale, V, nos 5-6, mai-juin 1950, p. 268-291 (3 fig. X 3 ph.).
— Vieilles Agricultures Africaines avant le xvie siècle. Rerceaux d’Agri-
culture et Centres de variation. Ibid., V, nos 9-10, sept.-oct. 1950,
p. 489-507, (8 fig.).
— Les Races de Riz à paddy glabre dans les centres de variation secon-
daire des Guyanes et des Iles Philippines (O. sativa L.). Ibid., V,
n°s 9-10, sept.-oct. 1950, p.
— La Maladie Physiologique de l’éventail foliaire et de l’engorgement
du stipe des Bananiers dans l’Ouest-Africain. Fruits d’ Outre-Mer ,
vol. V, n° 6, juin 1950, p. 208-213 (4 phot.).
— 56 —
7— Problèmes sur la Végétation de la Basse Côte d’ivoire. Bull. Soc.
Bot. France, vol. 97, n° 7-9, 1950, p. 153-156.
Dissociation des groupements végétaux en zone équatoriale. Bull.
Soc. Bot. France, 97, 7-9, p. 157-158.
Sur 1 aire minimale dans les groupements végétaux de la zone équa-
toriale. Ibid., p. 165-166.
— Systèmes d’agriculture et protection de la Nature en Afrique chaude.
Ibid., p. 166.
Naturalisation du Chrysopogon aciculatus Trinius à la Côte d’ivoire.
Ibid., vol. 97, nos 4-6, avril-juin 1950, p. 101-102 (séance du
9 juin 1950).
— Compétition au sein de groupements végétaux aquatiques dans les
Lagunes de la Côte d’ivoire. Ibid., vol. 97, nos 4-6, p. 109-112
(séance du 23 juin 1950).
— Deux nouvelles espèces naines de Combretum à pousses annuelles de
l’Ouest-Africain ( Combretum simulons n. sp. et C. arenarium n. sp.).
Ibid., vol. 97, n«8 10-12, oct.-nov. 1950, p. 179-181, 2 fig. (séance
du 13 octobre 1950).
Considérations sur le choix d’une méthode de sélection à adopter en
Afrique Tropicale. Coton et Fibres tropicales, V, 2, juin 1950
p. 69-72.
Cendres d origine végétale. Sels de cendres comme succédanés du
Chlorure de sodium alimentaire et Catalogue des plantes salifères
en Afrique Tropicale et à Madagascar. 1 broch. 78 p. + 3 pl.
phot. et 1 carte h. t. Organisme d’ enquête. Etude anthropologique,
Dakar, Afr. Occ. Fr., 1950.
Jean-F. Leroy, Sous-Directeur. — Bernard Palissy, Promoteur des
Applications de la science expérimentale à l’Agriculture [Ann.
Inst. nat. Agron., t. XXXIV, 1947), d’après R. Cerighelli,
Arch. Int. Hist. Sci., n° 7, 1949, p. 781-784.
De 1 existence d un tube micropylaire tégumentaire chez une Juglan-
dale et de l’origine des Angiospermes. C. R. Acad. Sc., t. 230
p. 857-859.
Note sur les Noyers ( Carya et Annamocarya sauvages) d’Indochine.
Rev. Int. Bot. Appl. et Agr. trop., XXX, nos 333-334, p. 425-428,
1 pl.
— - Remarques sur la signification des données statistiques dans les grou-
pements végétaux. Bull. Soc. Bot. France, 97, 166-7.
Geneviève Mimeur, Assistante. — Notes sur les Graminées d’Afrique
tropicale : Paniceae. Rev. int. Bot. Appl. et Agric. trop., XXX,
mai-juin 1950, p. 313-315.
Trois espèces nouvelles de Graminées d’Afrique tropicale. Bull. Mus.
Nat. Hist. Nat., 2e sér., t. XXII, n» 1, 1950, p. 127-129.
Contribution au catalogue chromosomique des Graminées prairiales.
Ibid., p. 130.
Présence de poils glanduleux et homologies du scutellum et de la
feuille chez les Graminées. C. R. Acad. Sc., t. 231, oct. 1950,
p. 666-668.
— 57
Aug. Chevalier, Professeur honoraire. — La progression de l’aridité,
du dessèchement et de l’ensablement et la décadence des sols en
Afrique Occidentale Française. G. R. Acad. Sc., t. 230, p. 1550-
1553.
— Mesures urgentes à prendre pour entraver le dessèchement, l’ensable-
ment et la décadence des sols et de la végétation en Afrique Occi-
dentale et spécialement au Soudan Français. Ibid., p. 1720-1723.
— Programme de reboisement de lutte contre la sécheresse et d’aména-
gement agraire en Afrique Occidentale Française. Ibid., p. 1991-
1994.
— Régénération des sols et de la végétation en Afrique Occidentale
Française. Ibid., p. 2064-2066.
— La protection de la nature et les parcs-réserves de l’Afrique Occiden-
tale Française. Ibid., p. 2140-2142.
— L’Amiral J. Dumont d’Urville et ses découvertes scientifiques spécia-
lement en Océanie et dans les terres australes. Ibid., t. 231,
p. 850-854.
— Réception de M. le Professeur Th. Monod à l’Académie des Sciences
coloniales, le 7 juillet 1950. C. R. Acad. Sci. colon., 1950, p. 463-471.
— Mes amis, les Africains de l’Ouest et du Centre africain, autrefois,
aujourd’hui et demain. Ibid., p. 483-496.
Travaux de M. Aug. Chevalier publiés dans la Revue Internationale
de Botanique Appliquée et d’ Agriculture tropicale en 1950, t. XXX.
— - La question des Strophanthus à glucosides, p. t -15, 11 pl.
— Sur de nouveaux Teclea de l’Afrique Occidentale, p. 75-78, 1 pl.
— Sur un Brome de l’Amérique du Nord paraissant d’un haut intérêt
en France comme plante fourragère, p. 188-191, 1 pl.
— Sur les Bois sacrés des anciens fétichistes au Soudan français, p. 239-
240.
— Espèces nouvelles d’Afrique Occidentale française, p. 263-272, 11 pl.
— - Quelques Ipomaea’s fourragers de la zone sahélienne en Afrique Occi-
dentale et Centrale et les Convolvulacées toxiques de cette région,
p. 273-278, 1 pl.
— Sur une entreprise horticole moderne des environs de Dakar pour la
production des fleurs d’Europe et des légumes difficiles à réussir,
p. 307-313.
— Réceptions du Profr Aug. Chevalier en Afrique Occidentale fran-
• çaise par les Conseils généraux du Sénégal, du Soudan et du Niger
français, p. 316-329.
— Sur l’origine des Digitaria’s cultivés, p. 329-330.
— La décadence des sols et de la végétation en Afrique Occidentale
française et la protection de la nature, p. 349-369.
— Ampelidées nouvelles d’Afrique Occidentale, p. 449-460.
— Comparaison entre la génétique néo-mendélienne, la génétique sovié-
tique ou lyssenkiste et l’œuvre de N. I, Vavilov, p. 461-467.
— Sur un nouveau Strophanthus de la Côte d’ivoire ( Strophanthus puncti-
ferus Chev.), p, 481-483, 1 pl.
— 58 —
— Un genre de plantes toxiques pour le bétail : le G. Senecio, pp. 521-526.
■ — - Sur une plante condimentaire cultivée par les Sahariens et les Noirs
en Afrique centrale : l’Aneth ou Dill ( Anethum graveolens L.),
p. 527-528.
— Les Strophanthus comme plantes toxiques spécialement dans les
savanes de l’Afrique occidentale, p. 578-588.
— Sur quelques Crinum’s de l’Afrique tropicale, p. 610-625, 6 pl.
— Trois Amaryllidées cultivées en Afrique tropicale par les Noirs,
p. 625-629, 2 pl.
— Sur un Copalier soudanais (Guibourtia vuilletiana Chev.) adapté à
la vie de savane et confondu avec G. copallifera J. Bem. de la
forêt, p. 630-633.
Muséologie.
G. Bresse, Chef du Service. - — • Bôle des Moules d’eau douce dans la
reproduction des Bouvières. Bull. Mus. Hist. Nat., 2e sér., t. XXII,
n° 3, p. 333-335.
— Le Musée, établissement d’enseignement. Bull. Union Natural., 1950,
n° 3, p. 12-16.
— Réflexions sur « La portée des Musées d’Histoire Naturelle ». The
Muséums Journal, London, p. 202-205.
- — Réflexes conditionnés. L’information Scientifique, 1950, n° 4, p. 128-
132.
J. Faublée, Assistant. — Note sur les travaux linguistiques de Mr. H. G.
Conklin aux îles Mindoro et Palawan (Philippines). Actes 21e congr.
internat. Orientalistes, Paris, 1949 (paru en 1950), p. 250-251.
— Madagascar dans l’Océan Indien. Ibid., p. 384-385.
G. Tendron, Assistant. — De la fluographie au dessin fluographique.
Photo Cinéma, 30e an., n° 585, juil. 1950, p. 161-162.
— La photographie documentaire en lumière monochromatique. Iid.,
30e an., n° 590, déc. 1950, p. 307-308.
Bibliothèque centrale.
Inscriptions en 1950 de 1.942 ouvrages et brochures.
— 4.450 imprimés, non compris les ouvrages de référence, ont été com-
muniqués au public.
Périodiques nouvellement inscrits en 1950.
\
African wild life (Wild life protection society of South Africa). — Johan-
nesburg. Iri-8°. 3, n° 3 (1949) ->... Pr 1962
Akademie der Wissenschaften und der Literatur in Mainz :
— Abhandlungen der geistes-und sozialwissenschaftlichen Klasse. In-8°.
1950 — >1 Pr 2365
59 —
— AbhancUungen der mathematisch-naturwissenschaftlichen Klasse. In-8°.
1950 —>
Pr 2365 A
Algeria [et V Afrique du Nord illustrée], — Alger, 1933 In-fol., -juil.-
août 1949, 1950 Pr 2806
Amsterdam (The ) naturaliste Bulletin of the Zoological muséum Amsterdam.
— Amsterdam, 1950 In-8°. 1 (1950) -H* Pr 2362
Anais botânicos de Herbario « Barbosa Rodrigues ». — Itajai (Sta Cata-
rina), 1949 In-8° 1 (1949) -> Pr 2356
Anais da Escola superior de agricultura « Luiz de Queiroz » (Universidade
de Sào-Paulo). — Piracicaba, 1944-». In-8°. 1 (1944)->. Pr 2361
Annales de l’Ecole nationale d’agriculture de Rennes (Ministère de l’agri-
culture).— Rennes, puis Paris, 1907— >. In-8®. 12 (1948). Pr 3241
Annales de l’Institut national de la recherche agronomique. Série A. Annales
agronomiques (Ministère de l’Agriculture). — Paris, 1950— In-8°. 1
(1950) -> Pr 915 H
Annual report of the Fisheries research board of Canada. — Ottawa, In-8°.
1949 Pr 2219 A
Arche Noah. — Hambourg. In-4°. Fragments Pr 5129
Archives de l’Institut des recherches agronomiques de V Indochine. — Saïgon,
1950 In-4°. 1 (1950) — > Pr 691 B1
...Archives des sciences biologiques (Société biologique serbe). — Beograd,
1949 In-8®. 1 (1949) — > Pr 2369
Arkiv for geofysik, utgivet av K. Vvenska vetenskapsakademien. — Stock-
holm, 1950 — In-8°. 1 (1950) Pr 374 C4
Bericlite der Reichsstelle für Bodenforschung. — Wien, 1941 In-8°.
1941— > Pr 1384 G
Biennial report of the Dwision of fish and game (State o£ California)...
— Sacramento. In-8°. 40 (1946-48) Pr 2152 A
Bulletin of the British Muséum (natural history). — London, 1949 — >.
In-8°.
— Geology : 1 (1949) -> Pr 5059
— Zoology : 1 (1950) -> Pr 5059 A
— Mineralogy : 1 (1950) — > Pr 5059 B
— Entomology : 1 (1950) — > Pr 5059 C
■Congrès de l’Union internationale des instituts de recherches forestières.
Comptes-rendus, 10. Zurich, 1948 Pr 5330
■Congrès national du raisin de table. Comptes-rendus. 4. Carqueiranne,
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COMMUNICATIONS
Les artères du bulbe et de la protubérance
CHEZ CERTAINS SINGES DU NOUVEAU MONDE
(Genres Ateles, Lagothrix, Eriodes ).
[suite et fin) 1.
Par le Dr J.-L. Decerisy.
II. — GENRE LAGOTHRIX.
A. — Artère vertébrale.
Ces vaisseaux inégaux, à prédominance gauche en règle générale,
ont un point de convergence ou d’union anastomotique en regard
aussi de la partie moyenne des olives.
Ils donnent naissance à une artère spinale antérieure, mais il
est beaucoup plus difficile de schématiser ici un système cérébelleux
inférieur fait de deux troncs à destinée précise et spécialisée : tantôt
l’artériole olivaire est absente, ou celle à destinée cérébelleuse fait
défaut, ou encore la première est nettement prééminente, parfois
même l’origine est commune pour les deux (fîg. 4, 5, 6). Il s’y ajoute
fréquemment quelques petits rameaux à distribution locale, para-
médiane, assez nombreux (1.).
B. - — • Artère basilaire.
Des points ou des zones anastomotiques unissent les deux troncs
en un à trois ou quatre endroits. Ils réalisent sans doute une fusion
plus parfaite que chez Ateles, mais n’en laissent pas moins toujours
une indiscutable individualité aux deux parties, et nous sommes
fort loin des « ilôts » rarissimes et minuscules des autres Simiens.
Les collatérales du tronc basilaire sont schématiquement les
mêmes que chez Ateles.
— une artère auditive interne naissant parfois par deux racines ;
— une artère cérébelleuse moyenne croisant par-dessus la VIe paire ;
— une artère protubérantielle moyenne ;
— deux artères cérébelleuses supérieures de fin calibre.
1. Cf. Bull. Muséum, 2e sér., t. XXII, fasc. 4, p. 431.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 1, 1951.
63
1 1 1 — GENRE ERIODES.
Le seul cerveau A’Eriodes que comprend la collection ayant
déjà été utilisé pour un travail précédent, se trouvait dans un état
de conservation tel qu’aucun dessin d’ensemble des artères bulbo-
protubérantielles n’a été possible.
Je n’ai pu isoler que la partie haute, toute terminale, du tronc
basilaire, mais ce segment artériel après section transversale offrait
Fig. 5. — Lagothrix lagotrica H. -r- <J 1932.98. — a) bifurcation du tronc basilaire ;
b) et c) système cérébelleux supérieur ; d) artériole circonférentielle moyenne pour
la protubérance; e) artère cérébelleuse moyenne; /) artère auditive interne;
g) et h ) système cérébelleux inférieur ; i) artère spinale antérieure ; /') artère ver-
tébrale ; k ) artériole branche du réseau d’épanouissement terminal de l’artère
cérébelleuse supérieure ; l) artériole circonférentielle courte pour l’olive.
à la loupe binoculaire une image en huit, avec cloison et étranglement
médians, qui prouvait la contiguïté et la non fusion des deux troncs.
Sans doute cet exemple, unique et en outre incomplet, ne saurait -il
permettre de tirer de conclusion bien valable, mais il faut noter
que la hauteur à laquelle cette constatation a été faite est un
argument très appréciable en faveur du dédoublement.
J’ajoute par ailleurs, que les trois fois où j’ai pratiqué une section
— 64
d’un tronc basilaire anatomiquement simple chez Ateles et Lago-
thrix, j’ai trouvé dans un cas un cloisonnement interne net et
complet.
RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS
L’étude des artères du bulbe et de la protubérance dans les
genres Ateles, Lagothrix et Eriodes effectuée sur 23 exemplaires
appelle diverses remarques :
1° L’aspect dédoublé — en partie ou en quasi totalité — du tronc
basilaire est, dans ces genres, la disposition habituelle. Pour ne
Fig. 6. — Lagothrix lagotrica H. — £ 1932.329. — Voir légende fig. 5.
citer que les statistiques les plus copieuses concernant Simiens et
Hominiens : [Adachi (1), Blackburn (4), Cavatorti (5), Fawcett-
Blachford (7), Stopford (12), de Vriese (13), Watts (14),
Windle (15)], seules quelques discrètes allusions sont faites à une
exceptionnelle formation insulaire sur son trajet ou à une jonction
un peu haute des vertébrales.
2° Les statistiques comparatives déjà publiées et ma propre
révision des cerveaux de Simiens dont j’ai disposé, montrent que
cette anomalie peut être considérée comme particulière à ces trois
genres.
3° Cette disposition très nette chez Ateles, est un peu moins
typique chez Lagothrix. Je regrette de ne disposer actuellement
que d’un seul cerveau d’Eriodes.
4° La petite particularité anatomique qui nous a fait rassembler
ces trois genres, est en parfaite concordance avec leur réunion par
J. Anthony (2) dans la sous-famille des Atelinae.
5° La multiplication et aussi la « spécialisation » particulières
des branches collatérales des gros troncs médians bulbo-protubé-
rantiels est aussi un fait notable propre à ces trois genres.
Laboratoire d’anatomie comparée du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
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15. — Windle (B.). On the arteries forming the Circle of Willis. Jour.
of Anat. and Physiol., 22, 1888.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 1, 1951.
5
66
Étude d'une collection D’Oiseaux du Gabon
Par J. Berlioz et P. Rougeot.
La collection faisant l’objet de cette étude a été réunie par l’un
de nous (P. Rougeot) au cours des derniers mois de son séjour à
Oyem (Gabon septentrional) et donnée par lui au Muséum de Paris,
comme un complément considérable en quelque sorte à celle dont
l’étude a déjà été publiée antérieurement (J. Berlioz, Bull. Muséum ,
1949, p. 337 : « Note sur une Collection d’Oiseaux du Gabon »).
Ces collections présentent une excellente synthèse de l’avifaune
de la région du Woleu N’tem, faune essentiellement sylvicole, dont
tous les types composants sont, à peu d’exceptions près, particu-
liers à la zone de grande forêt hygrophile qui, avant les défriche-
ments humains, couvrait de façon presque continue le Cameroun
méridional, le Gabon et une grande partie du bassin du Congo.
Quelques spécimens appartenant à des espèces particulièrement rares,
qui ne figuraient pas dans la première collection et qui sont encore
peu connues dans les musées, ont permis d’autre part d’apporter
des précisions inédites sur la vie de ces habitants de la forêt.
Threskiornithidés.
Hagedashia hagedash brecirostris (Rchw.) : lad., septembre 1949.
Lampribis rara Rothsch., Hart, et Kl. : G? ad., 4 février 1950 ;
G ad., 15 avril 1950 ; 2 imm., juin et 29 décembre 1949 ; pull.,
12 décembre 1949.
Cette espèce d’ibis, strictement forestière, paraît ne pas être rare
aux environs d’Oyem. La série de spécimens cités ici illustre par-
faitement l’évolution du plumage selon l’âge de l’Oiseau : la pattern
tachetée, si caractéristique de l’espèce, apparaît dès le tout premier
plumage, ainsi qu’il a déjà été dit (/. c., 1949) au sujet d’un premier
poussin récolté. Mais les vives teintes métalliques des ailes, qui
rappellent celles de Y Hagedashia, n’apparaissent que chez l’animal
tout à fait adulte, dont les deux sexes sont alors semblablement
colorés. L’un des immatures cités ici (de décembre), bien que déjà
presque aussi développé que les adultes, a encore le plumage des
ailes d’un vert bronzé noirâtre, de teinte peu différente de celle du
dessus du corps. La belle couleur bleue des taches de la peau nue
sur la face de l’adulte disparaît très rapidement après la mort de
l’Oiseau.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 1, 1951.
67 —
ScOLOP ACIDES.
Erolia testacea (Pall.) : $ ad., 22 septembre 1949.
Ce Bécasseau, bien connu en Europe, est un des rares migrateurs
du Nord qui aient pu être notés dans la région d’Oyem. D’après
le collecteur, il se trouvait de passage, dans les villages, depuis
le 15 septembre, en petit nombre d’individus, tous d’une grande
maigreur.
Rallidés.
Sarothrura sp. (voisin de S. B'ohmi Rchw.) : ? $ imm., juillet 1950.
Les petits Râles du genre Sarothrura, qui peuplent toute l’Afrique
tropicale et Madagascar, sont, en raison de leur taille très réduite
et de leurs habitudes cachées, d’observation et de capture parti-
culièrement difficiles. Aussi la plupart d’entre eux sont-ils encore
très mal connus et, faute de matériel de comparaison, nous hésitons
à donner à ce spécimen, en état assez défectueux, une identification
absolue. Par la brièveté relative de ses doigts et la coloration de
son plumage, entièrement dépourvue de teintes rousses ou fauves,
il appartient très probablement au groupe de S. lineata (Sw.) et
de S. Bôhmi Rchw., dont les femelles présentent précisément ce
caractère de coloration. Il est en tout cas très différent des deux
sexes de S. rufa Bonapartei (Bp.), qui a été aussi trouvé à Oyem
( l ■ c., 1949, p. 338). Voici d’ailleurs une brève description de cet
oiseau :
Plumage en dessus noir brunâtre, entièrement marqué de très fines
stries ou lignes en zigzags, blanchâtre sale ou à peine teintées de brunâtre.
Dessous du corps grivelé de blanchâtre et de noirâtre, passant vers le
milieu de la gorge et du ventre au blanchâtre presque immaculé. Bec
assez court.
Culmen : 11 mm. ; tarse : 20 mm. ; doigt médian armé : 24 mm ;
ailes (en mauvais état) avec la deuxième rémige externe presque aussi
longue que la troisième, celle-ci étant la plus longue de toutes.
Podica senegalensis (Vieill.) ? subsp. : juv., janvier 1950.
Le caractère juvénile de ce spécimen ne permet pas d’en discuter
la nature subspécifique.
Phasianidés.
Francolinus Lath. Lathami HartI. : ad., juillet 1950.
Accipitridés.
Accipiter tachiro Tousseneli (Verr. et Desm.) : ? Ç ad., janvier 1950.
Accipiter castanilius Bp. : ? $ ad., janvier 1950.
— 68 —
Strigidés.
Bubo poensis poensis Fraser : ? ad., novembre 1949.
Glaucidium Sjoestedti Rchw. : ad., novembre 1949.
Cette Chouette, qui ne quitte pas les sous-bois épais, est active
même en plein jour et, sans être précisément rare, sa vigilance la
met souvent hors de portée du chasseur. Elle fait volontiers entendre
des sonorités cristallines, non dépourvues d’agrément.
Psittacidés.
Poicephalus Gulielmi aubryanus Souancé : çJÇ ad., 30 mars 1950.
Le $ de ce couple est beaucoup plus marqué de rouge que la 9 ;
mais tous deux, par la force relative de leur bec, confirment le carac-
tère différentiel généralement attribué à la forme aubryanus.
Agapornis pull, pidlaria (L.) : Ç ad., avril 1950.
Cuculidés.
Chrysococcyx Klaasi (Steph.) : (? pr. ad., septembre 1949.
Cet oiseau, erratique, se déplace volontiers en petites bandes
rapides et bruyantes et n’est pas rare dans le poste même d’Oyem.
Ceuthmochares aereus aereus (Yieill.j : ad., 25 septembre 1949.
Musophagidés.
Turacus persa forme Zenkeri Rchw. : 2 ad., juillet et novembre 1949.
Ces deux spécimens se rapportent, par leur faible développement
de la bande blanche sous-oculaire, à la forme décrite sous le nom
de Zenkeri par Reiciienow. Mais il a été dit ailleurs par l’un de
nous ( L’Oiseau et Rev. franç. Orn., 1948, p. 153) pourquoi celle-ci
paraît se présenter plutôt comme une forme mutationelle que comme
une sous-espèce régionale bien définie.
Picidés.
Campethera Caroli Caroli (Malh.) : rj ad., septembre 1949.
Mesopicos Ellioti (Cass.) : $ ad., 22 mai 1950.
Capitonidès.
Pogonornis bidentatus Friedemanni Bann. : ? Ç ad., juillet 1950 ;
imm., mars 1950.
Buccanodon Duch. Duchaillui (Cass.) : ad., juillet 1950.
— 69 —
Pogoniulus erythronotos (Cuv.) : 5 ad., juin, octobre, nov. 1949 ;
février, juillet 1950.
Cette petite espèce, si bien caractérisée, de Barbu passe pour
être encore rare dans les musées. Elle est pourtant abondante, en
toute saison, dans la région d’Oyem, où elle niche, selon la coutume
générale des Capitonidés, dans des trous d’arbres.
Pogoniulus scolopaceus flaoisquamatus (J. et E. Verr.) : 2 ad.,
15 octobre et 7 novembre 1949.
T rachylaefnus purp. purpuratus (J. et E. Verr.) : ad., juillet 1950.
Indicatoridés.
Indicator maculatus stictithorax Rchw. : nombreux spécimens.
Indicator conir. conirostris (Cass.) : nombreux spécimens.
Indicator exilis exilis (Cass.) : nombreux spécimens.
Ces belles séries de ces Oiseaux, récoltés en tous âges et à toute
saison, permettent de se faire une idée plus précise de la morpho-
logie de ces trois espèces d’indicateurs de forêt, restées longtemps
assez mystérieuses. Elles confirment également les vues exprimées
par J. P. Chapin, dans son ouvrage sur les Oiseaux du Congo belge
(Bull. Amer. Mus. Nat. Hist., vol. LXXV, 1939, pp. 539-548),
à savoir que les Oiseaux considérés autrefois comme espèces dis-
tinctes sous les noms de Ind. maculatus Gray et Ind. Feai Salv.
ne représentent que des stades de plumage différents d’une seule
et même espèce, et que Y Ind. conirostris (Cass.) n’est lui-même
sans doute qu’une forme sylvicole, plus pigmentée, à’ Ind. minor
Steph. : la série de conirostris d’Oyem exhibe en effet une assez
grande variabilité individuelle dans l’accentuation des stries, et
certains individus ne diffèrent que peu sous ce rapport des individus
de minor trouvés en Oubangui-Chari (Ind. minor Riggenbachi
Zedl.). Quant aux Ind. exilis, on peut noter parmi eux une grande
variabilité de taille, indépendante, semble-t-il, du sexe : ils restent
néanmoins presque toujours bien différents des Ind. conirostris par
l’accentuation de la tache lorale claire, souvent très marquée.
Il ne semble pas que Y Ind. maculatus, ni Y Ind. conirostris, bien
qu’étant tous deux aussi d’actifs consommateurs d’ Hyménoptères
et de miel, présentent la curieuse habitude de « conduire aux ruches »,
comme c’est le cas, dit-on, pour leur homologue de savane, Ind.
indicator (Sparrm.), — habitude à laquelle tous ces Oiseaux doivent
précisément leur nom générique d’ « Indicateurs ».
Melichneutes robustus (Bâtes) : 2 Ç $ ad., 15 août et 4 septembre 1949.
Ces deux spécimens d’une espèce fort peu connue jusqu’à main-
tenant portent à une dizaine environ le nombre des individus men-
tionnés dans les différents musées du monde et sont les premiers
— 70
à parvenir au Muséum de Paris. Nous ne reviendrons pas ici sur
les particularités morphologiques et biologiques de cette espèce,
curieuse entre toutes, au sujet de laquelle une étude appropriée
a déjà été publiée (P. Rougeot, L’Oiseau et Revue franç. d’Orn.,
1950, p. 51).
Trogonidés.
Apaloderma aequatoriale Sharpe : $ ad., mars 1949.
Caprimulgidés.
Caprimulgus tristigma Sharpei Alex. : 1 ad. (? <^), 6 novembre 1949 ;
1 imm., juillet 1950.
Les spécimens de cette espèce signalés ici sont semblables à celui
qui a déjà été mentionné de Guinée française par l’un de nous
(J. Berlioz, Bull. Mus., 1931, p. 298). La diversité des habitats
où ont été collectés les divers individus (encore relativement peu
nombreux) de cet Engoulevent, supposé rare, fait penser qu’il
possède en réalité une aire de dispersion très vaste, mais sans doute
plus à titre de migrateur que de nicheur. A Oyem en tout cas, en
pleine zone forestière, il paraît nicher certainement, ainsi que l’atteste
l’immature cité ici, dont les ailes sont visiblement en pleine crois-
sance.
Caprimulgus binotatus Bp. : ad., février 1950.
Ce très rare Engoulevent de forêt (dont on ne mentionne guère
que sept ou huit spécimens déjà connus) est fortement caractérisé
par sa coloration uniforme, châtain foncé et noirâtre, et par la pré-
sumée similitude des deux sexes, si peu fréquente en ce groupe
d’Oiseaux. Le spécimen d’Oyem cité ici ne porte malheureusement
pas d’indication de sexe : il offre en tout cas la pattern « gynémor-
phique » (sans aucune tache blanche autre que les deux de la gorge),
caractéristique, dit-on, de l’espèce.
Apodidés.
Apus Batesi (Sharpe) : 2 ££ ad., 1er et 10 octobre 1949 ; 2 ad.,
21 juin 1949 et 23 mai 1950.
Cette petite espèce de Martinet, si strictement propre à la zone
de grande forêt et si rare dans les musées, paraît vivre volontiers,
à Oyem, dans les habitations humaines, et il n’est pas impossible
qu’elle y utilise pour nicher les nids de Chaetura Ussheri, autre
espèce également anthropophile. Parmi les individus signalés ici,
tous d’apparence identique, il semble pourtant que les rectrices
externes des mâles soient un peu plus longues et plus acuminées
que celles des femelles.
71 —
Apus affinis abessynicus (Streub.) : ad., mai 1949 ; juv., 15 nov. 1949.
Le jeune de cet Oiseau, bien que ses ailes commencent à peine
à se développer, est par ailleurs exactement semblable à l’adulte.
Cypsiurus parvus brachypterus (Rchw.) : ad., juillet 1949.
Chaetura Ussheri Sharpei Neum. : 2 ad., novembre 1949 et mars 1950 ;
3 juv., novembre et décembre 1949.
Même remarque, pour les jeunes de cet Oiseau, que chez Apus
affinis. C’est, comme les deux espèces d’Apus précitées, un commen-
sal attitré des habitations humaines.
Alcédinidés.
H alcyon badia badia J. et E. Verr. : $ ad. ? 6 octobre 1949 (capturée
dans un trou d’arbre, avec trois œufs blancs incubés) ; $ ad.,
20 novembre 1949.
Halcyon senegalensis fuscopilea Rchw. : ad., octobre 1949.
Ce spécimen a le dessus de la tête particulièrement foncé ; mais
ce caractère pigmentaire est très variable, même parmi les popu-
lations forestières de cette espèce, et la race fuscopilea en reste de
ce fait fort mal définie.
Rucérotidés.
Lophoceros cam. camurus (Cass.) : ad., novembre 1949.
Tropicranus albocristatus Cassini (Finsch) : ad. (? <J), novembre 1949.
Eurylaimidés.
Smithornis capensis camarunensis Sharpe : 5 ad.
Smithornis Sharpei Zenkeri Rchw. : 4 ad., mai et septembre 1949.
Smithornis rufol. rufolateralis Gray : 2 ad., mai et septembre 1949.
Les abords d’Oyem paraissent offrir un biotope éminemment
favorable à la vie de ces curieux Passereaux, bien que la troisième
de ces espèces s’y montre beaucoup moins fréquente que les deux
autres. Elles sont toutes trois bien caractérisées, quoique consti- •
tuant indéniablement un type avien très homogène, d’habitat stric-
tement forestier et isolé dans le continent éthiopien. Rapprochés
autrefois, à tort selon les anatomistes, des Gobes-mouches, ces
Eurylaimes ont pourtant quelque peu les allures et le comporte-
ment de ces derniers : ils vivent très sédentaires, dans les fourrés
denses, à faible hauteur du sol, et se nourrissent essentiellement
d’insectes (Sauterelles et Chenilles sont les proies les plus souvent
trouvées à la dissection des estomacs).
L’un des Sm. cap. camarunensis vécut trois jours en captivité,
— 72 —
nourri surtout de petites Sauterelles et sans se départir d’un naturel
assez agressif. Au bout du fil qui le retenait prisonnier, il se mettait
parfois à tourner sur lui-même à vive allure, produisant un bruit
d’ailes marqué, semblable, en moins fort, à celui de ses congénères
de la forêt.
Pittidés.
Pitta angolensis Reichenowi Mad. : 2 ad., 21 avril et juillet 1949.
Ces deux spécimens offrent, dans l’intensité de la pigmentation
mélanique et érythrique sur la gorge et le cou, des différences indi-
viduelles, qui me confirment dans l’opinion que le nom de P. Reiche-
nowi s applique en réalité à toutes les populations à’ angolensis
nicheuse dans la zone des grandes forêts du Centre Africain, l’appa-
rence verdâtre de cette prétendue espèce n’étant due qu’à une suffu-
sion de mélanine dans les parties beiges du plumage d 'angolensis,
caractère en étroite corrélation avec l’habitat.
Muscicapidés.
Rias musicus musicus (Vieill.) : ad., janvier 1950.
Stizorhina Fras. Fraseri (Strickl.) : ad., janvier 1950.
Platysteira cyanea cyanea (Müll.) : 3 ad., décembre 1949,
mars 1950.
Diaphorophyia cast. castanea (Fras.) : $ ad., 9 octobre 1949 ; Ç ad.,
20 septembre 1949.
Ce petit Oiseau des fourrés épais, difficile à se procurer, paraît
se livrer à de curieuses performances sonores, rappelant celles des
Smithornis précédemment citées, mais dans lesquelles semblent
intervenir à la fois les ailes et la voix.
Turdidés.
Alethe cast. castanea (Cassin) : 2 ad., janvier 1950.
Neocossyphus poensis poensis (Strickl.) : ad., 12 novembre 1949.
Sylviidés.
Prinia Bairdi Bairdi (Cass.) : ad., janvier 1950.
Timaliidés.
Malacocincla ruf. rufipennis (Sharpe) : ? imm., décembre 1949.
Ainsi que l’a très justement suggéré J. Delacour ( L'Oiseau et
Rev. franç. d’Orn., 1946, p. 15), la plupart des formes africaines de
Timaliidés sylvicoles sont trop voisines des formes orientales pour
— 73 —
justifier des dénominations génériques différentes, et le terme
Illadopsis usité longtemps pour les premières est devenu synonyme
de Malacocincla.
Pycnonotidés.
Ce groupe de Passereaux, essentiellement forestiers, se montre,
bien entendu, particulièrement diversifié dans la région d’Oyem.
Trichophorus chlor. chloronotus Cass. : ad., mars 1950.
Trichophorus cal. calurus Cass. : Ç ad., 2 octobre 1949 ; ad., 20 jan-
vier 1950.
Bleda eximia notata (Cass.) : 2 ad., juillet 1949 et janvier 1950.
Ixonotus guttatus J. et E. Verr. : 2 ad., juin 1949 et juillet 1950.
Phyllastrephus icterinus (Bp.) : 2 Ç$ ad., 26 septembre 1949, mars
1950.
Phyllastrephus Falkensteini viridescentior (Sharpe) : ad., juillet 1950.
Calyptocichla serina (J. et E. Yerr.) : ad., avril 1950.
Andropadus grac. gracilirostris Strickl .: ad., janvier 1950.
Andropadus virens virens Cass. : $ ad., 2 octobre 1949.
Laniidés.
Lanius Mackinnoni Sharpe : imm., novembre 1949.
Tchagra australis f rater (Rchw.) : ad., juillet 1950.
Chlorophoneus multicolor Batesi Sharpe : q ad., mai 1949.
Ce spécimen, un peu différent de ceux de la même espèce reçus
antérieurement (l. c., p. 340), représente le stade très adulte et le
plus brillamment pigmenté de cet Oiseau si polymorphe : tout le
dessous du corps est teinté de rouge intense et toutes les rectrices
sont noires, avec la base seule verdâtre et l’extrémité marquée d’une
large tache bien définie, orangée lavée de rouge. C’est une espèce
qui paraît décidément rare.
Prionopidés.
Sigmodus rufiventris Bp. (? subsp.) : ad., août 1949 ; imm., juil. 1950.
L’adulte mentionné ici présente la pigmentation intense (dessus
de la tête entièrement gris, avec seulement un faible espace loral
blanc, — coloration partiellement grise de la bande pectorale et roux
foncé du ventre) attribuée à une prétendue sous-espèce du Congo
oriental ( Sigm . ruf. mentalis Sharpe).
Or la validité de ce caractère différentiel peut paraître discutable,
car un autre spécimen, provenant de Bangui, dans la collection du
Muséum (Mission Dybowski) offre le même aspect, avec la partie
noire de la gorge même encore plus étendue, alors que d’autres.
— 74 —
du Cameroun (Sakbayeme, Lolodorf, etc.), et du Bas-Congo (Lan-
dana), sont nettement plus pâles. Peut-être faut-il voir là des carac-
tères mutationnels un peu inconstants, chez des Oiseaux de forêt
dont l’intensité de la pigmentation subit l’influence du milieu
ambiant.
Il faut noter que, chez l’immature, la partie de la gorge qui
devient noire chez l’adulte est teintée de roux, contrastant avec
le reste qui est grisâtre.
Dicruridés.
Dicrurus adsimilis coracinus J. et E. Verr. : ad., 29 septembre 1949.
Paridés.
Aucun spécimen d’Oiseau de cette famille ne figure dans cette
collection. Toutefois, celle-ci renferme deux nids, fort bien construits
et conservés, qui offrent tous les caractères si particuliers (nids de
tissu feutré, pendants, en forme de bourse, avec orifice d’entrée
latéral) de ceux d ’Anthoscopus : on en peut déduire, à peu près
certainement, qu’il s’agit de VAnth. flavifrons (Cass.), seule espèce
du genre mentionné dans la forêt gabonaise.
Nectariniidés.
Cinnyris sup. superbus (Shaw) : 2 ad., 10 août 1949, avril 1950 ;
$ imm. (plumage de transition), avril 1950.
Cinnyris Joh. Johannae J. et E. Verr. : 3 ad., juillet et octobre
1949, avril 1950.
Ces deux très belles espèces, strictement forestières, de Soui-
Mangas ont, quoiqu’appartenant à deux types très distincts l’un
de l’autre, une certaine homologie dans l’apparence colorée du
plumage des tout particulièrement par ce fait que, dans ces
races gabonaises, le dessous du corps chez C. Johannae devient
d’un rouge presque aussi foncé ou du moins peu plus clair que chez
C. superbus. Quant à l’exemplaire immature de ce dernier, il semble,
à l’examen du plumage, que la partie rouge de celui-ci acquiert cette
coloration en partie par mue, et en partie par changement direct
de la couleur des plumes.
Cinnyris min. minullus Rchw. : £ ad., juillet 1949.
Ce minuscule Oiseau est toujours rare dans les collections.
Cyanomitra cyan. cyanolaema (Jard.) : 2 ad., septembre et
novembre 1949.
Cyanomitra verticalis (? Bôhndorffi Rchw.) : Ç ad., novembre 1949.
— 75
Les variations de teintes, indiquées par les auteurs comme carac-
térisant différentes races de cette espèce largement répandue, ne
me paraissent guère constantes lorsqu’on examine une assez longue
série de spécimens et il y a lieu de mettre en doute la validité de
ces prétendues races, décrites sur ce seul caractère.
Cyanomitra olivacea Ragazzii (Salv.) : çj ad., avril 1950.
Anthreptes collaris hypodilus (Jard.) : $ juv., juillet 1950.
Hylia prasina (Cass.) : ad., 2 octobre 1949.
Motacillidés.
Budytes flavus (L.) ? subsp. : ad. (plumage d’hiver), novembre 1949.
Ce spécimen, dont l’état du plumage ne permet pas de détermi-
ner la nature subspécifique (les sourcils blanchâtres ne sont indiqués
que faiblement), est surtout intéressant par ce fait qu’il appartient
à une des rares espèces migratrices, nicheuses en Europe, qui aient
été signalées en cette région du Gabon.
Fringillidés.
Emberiza Cabanisl (Rchw.) : ad., avril 1950.
Plocéidf.s.
Ploceus amaurocephalus tephronotus (Rchw.) : ad., octobre 1949.
Ploceus Preussi (Rchw.) : rj ad., 29 mai 1949.
Ploceus nigr. nigricollis (Vieill.) : 3 <3$ ad., juillet, septembre et
octobre 1949.
Malimbus mal. malimbicus (Daud.) : 3 $ ad., juin 1949, mars 1950 ;
imm., janvier 1950.
Malimbus Racheliae (Cass.) : ad., 16 octobre 1949.
Ce spécimen d’une espèce relativement rare et locale a été obtenu
parmi une bande bruyante de nombreux Oiseaux, comprenant
des Malimbus, des Bulbuls, des Drongos et des Pics.
Spermestes poensis poensis (Fras.) : ad., juillet 1950.
Pyrenestes ostrinus ? Rothschildi Neum : $ ad., 20 juin 1949 ; imm.,
janvier 1950.
En raison de la médiocre largeur de leur bec, nous attribuons
provisoirement ces spécimens à cette race ; mais l’on sait combien
l’étude des Oiseaux de ce genre a créé de confusion et nécessite
encore de nouveaux matériaux de comparaison.
Mandingoa nitidula Schlegeli (Sharpe) : 2 ad., juin 1949, février
1950 ; imm., 11 décembre 1949.
Pholidornis Rush. Rushiae (Cass.) : ad., février 1950.
76 —
Cet Oiseau, un des plus minuscules de la faune africaine, reste
de position systématique difficile, bien que, selon Chapin, il doive
être le plus probablement considéré comme un Plocéidé aberrant.
Il est, comme toutes les espèces de Plocéidés précitées, typique de
la zone forestière.
Oriolidés.
Oriolus brachyrhynchus laetior Sharpe : $ ad., juillet 1950.
Oriolus nigripennis J. et E. Verr. : ad., 21 mai 1950.
De ces deux espèces, en apparence si semblables, la première
paraît être beaucoup plus répandue dans la région que la seconde*
qui passe pour y être incontestablement rare.
— 77 —
Définition et nomenclature des morpiies pleurogram-
MIQUES DES CYNOGLOSSIDAE. — RÉVISION DE QUATRE ESPÈCES
DU GENRE CYNOGLOSSUS (suite et fin).
Par Paul Chabanaud.
Cynoglossus (Cynoglossus) brachycephalus Bleeker.
D 98-110. A 75-88. C 6-10. D + A + C 181-207. V n 4. V z 0.
S 66-72 (75). Lignes latérales : face zénithale 1, 2 ou 3 ; face nadirale 0.
Toutes les écailles sont cténoïdes, y compris les pleurogrammiques
zénithales ; le champ acanthogène dés nadirales n’est pas sensible-
ment réduit. En centièmes de la longueur étalon : tête 19-22 ;
hauteur 24-30. En centièmes de la longueur de la tête : œil (10) 12-16
(17) ; espaces interoculaire 0-3 (4) ; espace postoculaire 50-60 (61).
uroptérygie 30-46. La hauteur du corps est plus grande que la
longueur de la tête. Le canthus rostral est d’ordinaire modérément
proéminent et assez largement arqué, mais, chez un assez grand
nombre d’individus, son incurvation se rétrécit quelque peu, en
même temps que s’accentue sa proéminence en avant de la bouche
(ce qui résulte, le plus souvent, d’une intensification de l’ampleur
du pli membraneux marginal). Le processus préoral n’atteint pres-
que jamais la verticale du bord antérieur de l’œil migrateur. Les
yeux, modérément érectiles, sont contigus ou parfois séparés l’un
de l’autre par un intervalle qui n’est que rarement mesurable. Sou-
vent masquée par les écailles ou même déficiente, la narine posté-
rieure s’ouvre entre le bord antérieur de l’œil migrateur et celui de
l’œil fixe. L’extrémité caudale du maxillaire est placée au-dessous
de l’œil fixe ; elle ni atteint que rarement la verticale du bord posté-
rieur de cet œil. Le 1er rayon notoptérygien s’insère sur le canthus
rostral, au niveau de l’œil migrateur ou un peu au-dessus de ce niveau.
En alcool, la face zénithale est d’un brun plus ou moins clair, uni-
forme ou varié de brun plus foncé.
45 spécimens étudiés.
Dimensions maximum observées : $ longueur totale 134 mm.,
longueur étalon 124 mm. ; $ longueur totale 117 mm., longueur
étalon 109 mm.
De l’archipel Indo-Malais à la mer Rouge et aux Seychelles.
3 morphes pleurogrammiques :
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 1, 1951.
— 78 —
Cynoglossus (Cynoglossus) brachycephalus 2-0 Bleeker.
Cynoglossus brachycephalus. Bleeker 1866, Atlas Ichth., 6, p. 38, tab. 244,
efî. 6. — Regan 1908, Trans. Linn. Soc., Zool., 12, p. 235. — Weber
1913, « Siboga » Exped., Monogr. 57, p. 441. — Norman 1928, Rec.
Ind. Mus., 30, p. 211. — Weber (M.) et Beaufort (L. F. de), 1929,
Fish. Indo-Austr. Archip., 5, pp. 189 et 207.
Cynoglossus praecisus, Alcock 1890, Ann. Mag. Nat., Hist. (6) 6, p. 442.
Cynoglossus brevirostris. Johnstone 1904, Ceylon Pearl Oyster Fish.,
Supp. Rep. 15, p. 209 (nec brevirostris Day) l.
D 101-110. A 78-88. C (6-8) 10. D + A + C 188-207. Lignes laté-
rales : face zénithale 2, face nadirale 0. S 66-72 (75) ; séries épano-
xales (9) 10-11. 25 spécimens étudiés.
Archipel Indo-Malais : Bali, Madura, mer. de Java. Océan Indien ;
côte W de Java, côte de Ganjam, Madras, Ceylan, Maldives, Cargados
Carajos. Golfe Persique. Mer Rouge : Ghardaqa.
Cynoglossus (Cynoglossus) brachycephalus 3-0.
Cynoglossus seychellensis. Chabanaud (in schedulis).
Holotype, British Muséum, 1869, 5. 14. 401. Longueur totale
56 mm. Longueur étalon 51 mm. Longueur de la tête 11 mm. D ?'
A 79. C ?. Lignes latérales : face zénithale 3, face nadirale 0. S ?. ;
séries epaxonales 10 ; séries hypanoxales 11. En centièmes de la
longueur étalon : tête 21 ; hauteur 29. En centièmes de la longueur de
la tête : œil 13 ; espace interoculaire 4 ; espace postoculaire 50 j
uroptérygie 45. Le processus préoral n’atteint pas la verticale du
bord antérieur de l’œil migrateur. L’extrémité caudale du maxillaire
est placée au-dessous de la moitié antérieure de l’œil fixe. La narine
postérieure est obturée. En alcool, la face zénithale est d’un brun
jaunâtre clair, uniforme. Le sexe n’a pas été déterminé. Seychelles 2.
Cynoglossus (Cynoglossus) brachycephalus 1-0.
Dollfusichthys sinusarabici. Chabanaud 1931, Bull. Soc. Zool. France, 56,
p. 304. — Id. 1934, Bull. Mus. Nat. Flist. Nat., (2) 6, p. 158. — Gruvel
et Chabanaud 1937, Mém. Inst. Egypte, 35, 2, p. 6-8, eff. 5-8.
1. Les autres références indiquées par Norman 1928, loc. cit., demandent confir-
mation.
2. Malgré certaines détériorations qui rendent impossible le dénombrement exact
des rayons notoptérygiens et uroptérygiens, ainsi que celui des écailles comptées en
série longitudinale, aucun doute ne semble permis au sujet de la détermination sous
laquelle ce remarquable spécimen figure de longue date dans la collection ichthyo-
logique du British Muséum.
— 79
Cynoglossus (Dollfusichthys) sinusarabici. Chabanaud 1939, Bull. Inst.
Océan., 763, p. 30.
D 98-103. A 75-78. C 6-8. D -f A + C 181-188. Lignes latérales :
face zénithale 1 ; face nadirale 0. S 67-72.
Mer Rouge : golfe de Suez. Canal de Suez : Grand Lac Amer.
22 spécimens étudiés 1.
Cynoglossus brachycephalus offre un exemple remarquable de
la variabilité morphologique d’une espèce en fonction de la localisa-
tion géographique de ses représentants. Dans les eaux indo-malaises
et, d’une façon générale, dans les parties de l’océan Indien qui
s’étendent à l’E et au S de l’Inde péninsulaire, la ligne latérale
epaxonale de la face zénithale est entière, encore que cette ligne cesse
assez fréquemment de se prolonger sur la région céphalique, ce qui
entraîne la disparition de la ligne marginale rostrodorsale et, d’ordi-
naire, celle de la supratemporale ascendante. A l’W de la péninsule,
c’est-à-dire dans le golfe Persique et dans la mer Rouge, à l’exclu-
sion du golfe de Suez, la ligne epaxonale se raccourcit, non seulement
à partir de son extrémité antérieure, mais encore à partir de son
extrémité postérieure, tant et si bien que, chez certains individus
et principalement parmi ceux qui vivent dans la mer Rouge, la ligne
en question n’occupe plus qu’une minime étendue de la partie
moyenne de la région abdomino-caudale. Finalement, cette même
ligne epaxonale zénithale disparaît en totalité chez les 22 spécimens
capturés dans le golfe de Suez et à l’intérieur du canal, où l’espèce
s’est aventurée jusqu’aux lacs Amers.
Originaire des Seychelles, l’unique représentant de la morphe
pleurogrammique 3-0 pourrait n’être qu’un cas exceptionnel, car,
non loin de son lieu de capture, les 5 individus rencontrés aux
Cargados Carajos appartiennent à la morphe pleurogrammique
typique 2-0.
En même temps que, dans l’océan Indien nord, progresse de l’E
à TW l’atrophie de la ligne latérale epaxonale, le nombre des rayons,
des nageoires diminue également de façon progressive et suivant la
même direction. A l’E et au S de l’Inde, la somme D + A -f- C oscille
entre 190 et 206, le nombre des rayons C étant 10 ou 8 (6 dans un
seul cas). Dans les parties de la mer Rouge, autres que le golfe
de Suez 2, la somme D -f A + C des 3 spécimens de Ghardaqa
oscille entre 188 et 190, tandis que chez les 22 représentants de la
1. 19 spécimens ont été capturés dans le golfe de Suez, en 1929, par M. R. Ph-
Dollfus. Peu de temps auparavant, feu A. Gruvel avait rapporté 3 autres spécimens,,
péchés dans le Grand lac Amer. Parmi ces derniers figure le holotype, qui, par voie
d’échange, est devenu la propriété du British Muséum ; les 21 autres ont la valeur de
paratypes.
2. L’état de l’unique spécimen du golfe Persique, qui figure dans la collection du
British Muséum ne permet pas le dénombrement exact des rayons de ses nageoires.
— 80 —
morphe pleurogrammique 1-0, tous confinés dans le golfe de Suez
ou dans le canal, la somme D + A + C est nettement plus basse,
étant comprise entre 181 et 188. Chez tous les spécimens de la faune
érythréenne (Ghardaqa, golfe et canal de Suez), le nombre de
rayons C ne dépasse pas 8, ni même 7 ou 6 (6 individus).
En revanche, le nombre (et, par conséquent, la dimension) des
écailles ne semble nullement influencé par l’habitat. Quelle que
soit l’origine des individus, la nombre S varie de 66 à 72 (75, chez
un spécimen de l’Insulinde). Quant aux séries d’écailles, comptées,
chez les morphes 2-0 et 3-0, entre la ligne latérale synaxonale et
l’epaxonale, on en trouve constamment 10 ou 11 (9, chez un spécimen
des Cargados Carajos).
La narine postérieure zénithale est ouverte (librement ou sous le
couvert des écailles) chez les 25 individus à formule pleurogrammique
2- 0 ou 1-0, qui ont été capturés à l’W de l’Inde péninsulaire (golfe
Persique et mer Rouge), tandis que, parmi les 20 spécimens de toutes
autres provenances, ayant pour formule pleurogrammique 2-0 ou
3- 0, cette narine est ouverte chez 12 d’entre eux et obturée chez les
8 autres.
Dans toute la mesure où l’étude de moins de 50 spécimens autorise
à conclure, c’est la salinité qui semble responsable des plus mar-
quantes des variations morphologiques de C. brachycephalus (réduc-
tion progressive jusqu’à l’atrophie totale de la ligne latérale zénithale
epaxonale, réduction progressive du nombre des rayons des nageoires,
diminution de la fréquence des cas d’obturation de la narine posté-
rieure zénithale).
La température ambiante ne paraît pas devoir être mise en cause l.
En effet, à l’exception du golfe Persique (minimum 15°, maximum
32° C) et du golfe de Suez (minimum 24°, maximum 28°' C), dans
toutes les régions d’où provient le matériel dont je dispose, l’oscilla-
tion annuelle de la température en surface demeure comprise entre
un minimum de 27° C (28° dans la mer Rouge) et un maximum
de 29° C (30° dans la mer Rouge).
On observe au contraire une évidente concordance entre la réduc-
tion progressive de la ligne epaxonale zénithale et l’élévation du
degré de concentration en chlorure de sodium. La ligne latérale en
question est entière dans les eaux où ce degré de concentration ne
dépasse pas 34%0 (mer et côte W de Java, golfe du Rengale). Cette
ligne se raccourcit dans les eaux où ce degré de concentration est
compris entre 34 et 40 %0 (Maldives 35°5 ; golfe persique 35-40 ;
mer Rouge, au S du golfe de Suez, 38-40) ; elle disparaît enfin et la
morphe pleurogrammique 1-0 se réalise dans le golfe et dans le canal
1. Tant pour la température que pour la salinité, il ne s’agit que de mesures prises
en surface. Cfr Schott (G.), Géographie des Indischen und Stillen Ozeans, tab. 20,
21, 22, 23 et 27. Hambourg, 1935.
— 81 —
de Suez, où la salinité s’élève à 41 %0 et davantage. Selon toute
probabilité, les individus capturés dans le Grand lac Amer sont nés
dans le golfe de Suez.
C’est aussi dans les eaux dont la salinité de dépasse pas 35,5 %0
que les rayons des nageoires atteignent les nombres les plus élevés :
D (102-103) 106-111 ; A 78-89 ; C 8-10. Les 3 individus capturés
dans la mer Rouge, à l’extérieur du golfe de Suez (Na Cl 38-40 %0)
ont, pour formule actinoptérygienne, D 101-102 ; A 78-80 ; C 8. Cette
formule est la suivante : D 98-103 ; A 75-78 ; C 6-8, chez les 22 spéci-
mens du golfe et du canal de Suez, tous représentatifs de la formule
pleurogrammique 1-0.
Il semble cependant que d’autres facteurs œcologiques et divers
facteurs héréditaires interviennent dans le déterminisme de cer-
taines de ces modalités morphologiques, car c’est dans les eaux
des Seychelles, où la concentration de Na Cl dépasse 35,5 %0,
qu’a vécu l’unique représentant de la morphe pleuro- gram-
mique 3-0. Par malheur, ce spécimen se trouve dans un état
qui ne permet pas de préciser sa formule actinoptérygienne, seuls
pouvant être comptés en totalité ses rayons proctoptérygiens, dont
le nombre, 79, n’a rien de caractéristique, car il se situe dans la
moyenne numérique de ces rayons, pour l’espèce tout entière.
Dernière remarque. La narine postérieure zénithale est ouverte
chez tous les individus capturés dans les localités suivantes : golfe
Persique, mer Rouge et golfe de Suez (Na Cl > 35 à > 41 %„) alors
que, parmi les 20 spécimens originaires des localités où la salinité
est plus basse, il en est 8, chez lesquels cette narine est obturée.
Laboratoire des Pêches et Productions coloniales d’origine animale du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
1. Révision des Cynoglossidae (s. str.) de l’Atlantique oriental. Bull .
Mus. Nat. Hist. Nat., (2) 21, 1949, pp. 60-66, 202-209, 347-353.
2. Les Cynoglossus de l’Atlantique. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., (2) 21,
1949, p. 516-521.
3. Sur divers Cynoglossus de la région Indo-Pacifique. Ann. Mag. Nat .
Hist. (sous presse).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 1, 1951.
6
— 82 —
Contribution a l’étude du genre Porcellanopagurus
Filhol (Paguridaej
I. Description de P. edwardsi Filhol.
Par Jacques Forest.
Les Porcellanopagurus font partie de ces quelques formes de
Pagurides dont l’habitus est si profondément modifié qu’on serait
tenté, à première vue, de les ranger dans un tout autre groupe.
Le genre a été créé en 1885 par Filhol, pour des spécimens récoltés
sur les côtes de l’Ile Campbell et de l’Ile Steward, en 1874-75,
lors de la Mission de File Campbell (Observation du passage de
Vénus). Le Porcellanopagurus edwardsi de Filhol, par la suite, n’a
plus été que fort rarement signalé, mais Whitelegge a décrit un
P. tridentatus en 1900, Lenz un P. platei en 1902, et Balss un
P. japonicus en 1914. Les exemplaires recueillis par Filhol et dont
il ne précisait pas le nombre, mis a part, le total des individus obser-
vés, appartenant à l’ensemble du genre, ne dépasse pas 15, soit 5
pour P. edwardsi, 2 pour P. platei de Juan Fernandez, 7 pour P. tri-
dentatus de Nouvelle Galles du Sud et des Kermadec, et 1 pour
P. japonicus des eaux japonaises.
La description de Filhol est assez imprécise et les naturalistes
qui ont retrouvé ultérieurement P. edwardsi, ont noté que le ou les
spécimens qu’ils avaient entre les mains présentaient des différences
importantes par rapport aux dessins et au texte originaux, à tel
point que plusieurs sont restés sur une prudente réserve et ont préféré
ne pas affirmer catégoriquement qu’il s’agissait de la même forme.
Bennett (1932) a eu l’occasion d’examiner deux P. edwardsi,
dont l’un avait déjà fait l’objet d’une note de Chilton (1909).
Il est amené à confirmer les déterminations hésitantes de Borra-
daile (1916) et de Stephensen (1927), mais signale les insuffisances
de la description de Filhol et les contradictions des dessins qui
l’accompagnent.
Le meilleur moyen de se faire une opinion en cette matière est
de s’en rapporter au type, or les Porcellanopagurus récoltés en 1874-75
figurent dans les collections du Muséum dans deux bocaux qui
portent tous deux la mention « type ». L’un renferme 10 individus
de l’Ile Campbell, l’autre 4 individus de l’Ile Stewart. Disposant
ainsi de 8 mâles et de 6 femelles dont plusieurs en parfait état, de
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 1, 1951.
— 83 —
tailles (mesurées de la pointe du rostre au telson) s’échelonnant
entre 8 et 20 mm., c’est-à-dire d’un matériel numériquement beau-
coup plus important que l’ensemble des autres individus de la même
espèce — souvent mutilés — observés à ce jour, il nous a paru
utile de donner une nouvelle description, plus précise que celle de
Filhol, et d’indiquer dans quelle mesure le travail de ce dernier
Fig. 1. — Porcellanopagurus edwardsi Filhol $, X 5.
est erroné. Le nombre d’exemplaires que nous avons entre les mains
permet de se faire une idée de la variabilité de l’espèce, et facilitera
la comparaison avec les autres représentants du genre.
Porcellanopagurus edwardsi Filhol (Fig. 1).
Porcellanopagurus edwardsi, Filhol, 1885 a, p. 23 ; 1885 b, p. 47 ;
1885 c, p. 410, pl. 49, fig. 2-4. — Thomson, 1899, p. 187. — Alcock,
— 84 —
1905, p. 191. — Chilton, 1909, p. 610, fig. 1 a-c. - — Balss, 1930, p. 196,
— Bennett, 1932, p. 470.
Porcellanopagurus edwardsi ? Borradaile, 1916 a, p. 97 ; 1916 b,
p. 111, fig. 1-13. — Stephensen, 1927, p. 295. — Thompson, 1930, p. 272,
= ? Porcellanopagurus platei, Lenz, 1902, p. 740.
Matériel 1 : Ile Campbell, 6 $$ — 4 $Ç (syntypes) ; Ile Stewart,
2 33 — 2 $? (syntypes).
Description. — La partie antérieure de la carapace céphalo-
thoracique est fortement minéralisée, marquée de faibles mais
nombreuses saillies transverses dont le bord antérieur est frangé
Fig. 2. — Porcellanopagurus edwardsi. Bord anléro-latéral droit de la région céphalo-
thoracique antérieure, X 5.
de poils courts. L’ensemble de cette région présente ainsi un aspect
légèrement squameux, particulièrement net chez les individus les
plus grands. Les bords antérieur et latéraux sont profondément
découpés (Fig. 2). On distingue, de l’avant vers l’arrière, un grand
rostre médian triangulaire, avec une carène dorsale vers la pointe,
puis, de part et d’autre, un premier lobe latéral sub-aigu, séparé
du rostre par une concavité assez profonde, un deuxième lobe,
en général divisé en 3 par 2 indentations, la première très nette et
profonde, la seconde souvent à peine marquée, parfois inexistante.
Un troisième lobe latéral simple se prolonge postérieurement par
le sillon cervical. Le quatrième lobe est une expansion lamelleuse
de la région calcifiée, limitée en arrière par ce qui nous semble
1. Les bocaux ne portent qu’une indication de date, 1875, mais la mission n’a
séjourné sur l’île Campbell que du 9-ix au 28-xn-1874. Les récoltes de l’île Stewart
sont probablement du début de 1875.
— 85 —
correspondre à la linea transversalis de Boas. Deux pièces triangu-
laires minéralisées, dont la base s’appuie sur le bord de la région
antérieure, partagent la région postérieure de la carapace. Entre
ces pièces et de part et d’autre, le tégument est mou et porte des
poils soyeux, plus denses et plus longs vers les bords.
Comme l’a noté Borradaile, les premières plaques sternales
ressemblent à celles d’Eupagurüs quant à leur nombre et à leur posi-
tion, mais elles sont beaucoup plus fortes. Les pattes de la 4e paire
thoraciques sont séparées par un sternum long et mince qui n’est
pas situé dans le plan des plaques précédentes mais sous celles-ci.
Le sternum du dernier segment thoracique, une barre étroite et
allongée, se trouve sur l’autre versant d’une profonde dépression,
si bien qu’il paraît plutôt en relation avec l’abdomen qu’avec le
thorax.
L’abdomen se présente sous la forme d’un sac globuleux, aussi
long que large, d’apparence cordiforme. Chez l’exemplaire $ qui
se trouve dans le meilleur état de conservation, on observe, dans
la région pédonculaire, en arrière de la carapace céphalothoracique,
une étroite bande chitineuse transversale qui représente la plaque
tergale du dernier segment du thorax. Le premier tergite abdo-
minal, calcifié et beaucoup plus large, est contigu à la pièce précé-
dente. Les segments 2, 3 et 4 montrent, dans la région dorsale,
des épaississements chitineux sous forme de plaques impaires,
rectangulaires, en position médiane, alors que, chez Eupagurus,
les tergites correspondants se réduisent à des vestiges pairs, ceux
de gauche supportant les appendices. Le 5e segment est pourvu
d’une plaque dorsale médiane dont les bords antérieur et postérieur
sont incurvés. A la concavité postérieure correspond la partie anté-
rieure convexe du 6e tergite abdominal (fig. 5), lequel est constitué
par deux plaques successives, chacune divisée en deux par un sillon
longitudinal médian. Il y a une paire de nodules en forme de coin,
sur les côtés, à la jonction des plaques antérieure et postérieure.
Le telson est, lui aussi, divisé en deux par un pli transversal. La
lame terminale, qui présente une encoche médiane sur son bord
postérieur, est normalement rabattue sous la précédente.
Chez les autres Ç et chez les il existe également des épaississe-
ments chitineux dorsaux sur les segments 2 à 4, mais leurs limites
sont imprécises et on ne distingue guère que des plis transversaux.
Il n’y a pas trace de sternites sur l’abdomen.
Les pédoncules antennulaires (fig. 3) dépassent largement les-
cornées ; leur dernier article s’élargit progressivement de sa base
à l’extrémité distale. Les pédoncules oculaires sont courts, épais,
à peu près deux fois plus longs que larges, et renflés au niveau de
la cornée.
Les pédoncules antennaires (fig. 4) dépassent aussi les yeux mais
— 86 —
sont un peu plus courts que les pédoncules antennulaires ; leur article
basal présente une importante expansion anguleuse interne, vers
l’extrémité de laquelle s’ouvre l’orifice de la glande antennaire,
et qui est armée, par dessous, de quelques dents coniques, ainsi
que d’une forte saillie fourchue, moins marquée chez les individus
les plus âgés. L’écaille antennaire, longue et arquée vers l’extérieur,
s’articule sur la face supérieure du 2e article. Le flagelle est un peu
plus long que le corps.
Les mandibules (fig. 6) possèdent un palpe triarticulé, dont l’élé-
ment distal, largement ovale, est le plus grand.
Fig. 3 et 4. — Porcellanopagurus edwardsi. 3 : Antennule droite vue partsa face
externe ; 4 : Pédoncule de l’antenne gauche, vu par dessous.
Le palpe des maxillules (fig. 7) ressemble à celui de Pylopagurus
(figuré par Boas 1924) avec sa soie distale unique et le processus
de son bord interne dirigé vers l’avant et plus petit que chez Eupa-
gurus
Le premier maxillipède (fig. 8) possède une lacinia externa un
peu plus longue que la l. media, et située contre le tronc de l’exopo-
dite qui la dépasse du quart de sa longueur environ. Le flagelle
de l’exopodite est dirigé vers l’intérieur comme chez les autres
Eupaguriens et comme chez Paguristes.
Le troisième maxillipède (fig. 9) est assez peu différent de celui de
Eupagurus. L’exopodite s’articule beaucoup plus largement sur la
coxa que sur le basis, son second article dépasse légèrement la base du
4e article de l’endopodite. Le basis et l’ischion ont un bord interne
— 88 —
en forme de crête dentée, le premier avec 2-3 dents, le second avec
14 dents environ (de 12 à 16). Vers l’extrémité distale de l’ischion,
à sa face inférieure, il existe une forte dent c ochue comme chez
Eupagurus.
Les chélipèdes sont de dimensions très inégales : comme chez
la majeure partie des représentants de la lignée eupagurienne, le
droit est de beaucoup le plus fort. Le bord inférieur de l’ischion est
denté, le mérus a une section transversale triangulaire, des faces
interne et externe peu bombées et peu pileuses. La zone anguleuse
comprise entre le bord antérieur et le bord interne de la face infé-
rieure est couverte d’une touffe de poils denses qui dissimulent quel-
ques fortes dents. La moitié distale du bord inféro-externe est éga-
lement dentée. La face supérieure du carpe est couverte de faibles
saillies pilifères disposées en rangées parallèles au bord antérieur,
sauf vers la moitié proximale du bord interne où elles s’orientent
parallèlement à ce dernier. Le bourrelet qui limite cette face vers
l’intérieur comme l’a noté Bennett, est moins saillant chez les
individus les plus jeunes. La région palmaire est plus large que
longue ; la face supérieure de la main, fortement renflée, est lisse
ou finement granuleuse, elle porte des poils courts fasciculés, assez
peu nombreux. Le bord interne, bien défini, est légèrement granu-
leux, le bord externe arrondi. La face inférieure est également renflée
et les poils qu’on y observe sont un peu plus nombreux et un peu
plus longs que sur l’autre face. Le doigt mobile qui s’ouvre, comme
celui de la main gauche, dans un plan perpendiculaire au plan sagittal
de l’animal, est plus long que le bord palmaire interne. Les faces
opposées de la pince sont armées de dents courtes et fortes, et les
ongles sont calcaires.
Le chélipède gauche est un peu plus court et beaucoup moins
large que le droit. Ses articles rappellent par leur construction et
par leur ornementation, les éléments correspondants de l’autre
chélipède. Le mérus a aussi une section triangulaire et des faces
interne et externe peu renflées. Le carpe, de même longueur que
celui de droite, a également un aspect squameux dû aux saillies
pilifères qui couvrent sa surface. Les deux articles terminaux, vus
par dessus, font penser à la pince d’un scorpion ou d’un pseudo-
scorpion : le bord externe du propode est légèrement concave,
le doigt fixe un peu plus long que la portion palmaire qui est renflée
par dessus et par dessous. Le bord interne, tranchant, du doigt
fixe, est garni de petites dents plus saillantes vers l’extrémité dis-
tale armée d’un ongle corné. La figure 12 représente ce doigt vu
par dessous : entre les dents calcaires sont plantées des dents cornées
en alternance régulière, sauf vers l’extrémité où il y a 2, puis 3 dents
cornées pour une calcaire. Le bord tranchant du doigt mobile est
armé de dents cornées lamelleuses très serrées, comme chez Eupa-
— 89 —
gurus. Ces articles sont un peu plus pileux que ceux du chélipède
gauche, les poils sont isolés ou en faisceaux de 3 ou 4.
Les deux paires de pattes ambulatoires sont sensiblement de
même taille et fort peu différentes. La face interne du mérus, peu
renflée, est séparée de la face inférieure par une arête couverte
4e poils inégaux. Toutes deux sont peu pileuses. La face externe
est couverte, dans sa région distale, de saillies pilifères transverses,
plus nombreuses et remontant plus près de la base de l’article
sur p3 que sur p2. Le bord inféro-externe est défini par 1 ou 2 ran-
gées de granulations spinuleuses. Le carpe est presque lisse et
dépourvu de poils par dessous. Au contraire dans la région supé-
rieure il y a des saillies pileuses qui deviennent des dents coniques,
à pointe mousse dirigée vers l’avant, à la limite des faces interne
et externe. Le propode offre la même ornementation, avec cette
différence que le bord supérieur est plus fortement denté et que le
bord inférieur est défini par 2 rangées de 6 épines acérées, très obli-
quement dirigées vers l’avant. Celles de la rangée interne sont un
peu plus courtes que les autres. Les épines de la paire antérieure
sont plus largement écartées, ce qui permet au dactyle de se rabattre
assez près du propode, l’interne est en général dédoublée. Le dactyle
de p2 est un peu plus court et celui de p3 de même taille que le
propode. Ils sont déprimés latéralement, les faces latérales sont
lisses, le bord supérieur porte quelques touffes de poils et le bord
inférieur est défini par une ligne d’épines cornées, 8 ou 9 pour p2,
10 ou 11 pour p3. L’article se termine par un ongle corné. Les ori-
fices Ç s’ouvrent sur la face postérieure, et non ventrale, des coxae.
Les appendices suivants (fig. 10) sont sub-chéliformes. La face
interne du mérus est plate, son bord inférieur forme une crête
pilifère. Le reste de l’article est peu pileux sauf dans la région distale.
Le carpe a une face externe rugueuse et ornée de poils fasciculés ;
son bord supérieur est denté et présente une large expansion dans
— 90 —
sa région antérieure. Le propode offre la même ornementation,
sa face externe légèrement excavée, est pourvue, comme chez les
autres pagures, d’une « râpe » qui s’étend le long de son bord infé-
rieur, du tiers proximal de l’article à l’extrémité du doigt fixe.
Le doigt mobile dépasse le doigt fixe du tiers de sa longueur.
Les appendices de la 5e paire thoracique (fig. 11) sont plus petits
et beaucoup plus grêles que les précédents. Le propode est un peu
plus petit que le mérus, mais plus grand que le carpe. Le dactyle
s’articule avec l’article précédent pour former une pince ; il déborde
largement le doigt fixe dont la longueur ne représente que le 1 /6
du propode. Il y a, comme chez Eupagurus, une râpe sur la face
dorsale du propode, en arrière du dactyle. Les orifices $ situés
à la partie inférieure des coxae sont entourés d’une couronne de
longs poils et le propode est également très pileux.
Les appendices abdominaux impairs, présents chez la $ seulement,
s’articulent sur les tergites 2, 3 et 4, à proximité du bord gauche
de ceux-ci. Les deux premiers sont à peu près de même taille et
leur base se trouve sur la même ligne, parallèle à l’axe de l’animal,
le 3e, plus mince, a sa base légèrement décalée vers l’extérieur
par rapport aux précédents. Chacun comprend un protopodite
renflé et couvert de longs poils dans la région distale, un endopodite
sensiblement de même longueur, et un exopodite rudimentaire.
Les uropodes (fig. 5) sont biramés : l’exopodite est en forme de
raquette, sa surface est presque entièrement recouverte par des
écailles lamelleuses, l’endopodite, plus petit, est aussi recouvert
d’une « râpe ». L’uropode droit est un peu plus grand que le gauche.
L’Index bibliographique paraîtra dans la note suivante.
(A suivre).
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 91
Observations sur les Oribates (22® série).
Par F. Grandjean.
I. — Quelques caractères du genre Suctobelba Paoli 1908.
Palpe. — En 1910 TragÂrdh a signalé, terminant le palpe de
Suctobelba cornigera (Berl.), un poil très long et fourchu (8, p. 513
et 514, fig. 281). Il s’est demandé s’il s’agissait d’un poil véritable.
Ne serait-ce pas, à l’extrémité du dernier article, un prolongement
aminci de cet article ?
Les espèces de Suctobelba sont généralement très petites. Malgré
cela on voit sans difficulté, sur une quelconque d’entre elles, l’organe
fourchu. On voit aussi, en lumière polarisée, que l’organe fourchu est
biréfringent. Donc c’est un poil, car un prolongement cuticulaire
serait isotrope. Dans certains cas, quand les conditions optiques sont
suffisamment favorables, on constate que le poil est creux à la
manière d’une eupathidie, bien qu’il ne ressemble à aucune des
eupathidies observées jusqu’ici chez les Oribates supérieurs.
Pour aller plus loin j’ai choisi les plus grands spécimens de Sucto-
belba de ma collection. Ils appartiennent à une sous-espèce de
S. grandis Paoli 1908. La figure E représente leur palpe et l’on est
sûr, à cause de la taille plus avantageuse, d’avoir observé et dessiné
toutes les phanères. Je ne crois pas que l’on puisse hésiter sérieuse-
ment à mettre sur cette figure, à ces phanères, les notations habi-
tuelles (3, p. 32 à 36 ; 5, p. 82, en renvoi).
Au tarse l’organe fourchu est le résultat certain de la soudure,
sur la plus grande partie de leur longueur, des eupathidies ultimales
uV et ul” . Les deux bouts restés libres divergent fortement. Pour
bien voir la fourche il vaut mieux observer dans l’orientation ven-
trale ou dorsale (fig. F) car ses deux branches sont à peu près dans
un plan perpendiculaire au plan de pseudosymétrie du palpe. On
risque, dans l’orientation latérale, de les projeter l’une sur l’autre
et de ne pas les remarquer. Le canal est très apparent dans la tige
rectiligne, non dans les branches de la fourche.
Les poils acm et sul sont des eupathidies médiocrement caracté-
risées, peut-être en voie de devenir des poils ordinaires. Leur canal
n’est discernable qu’à leur base et leur extrémité distale, quoiqu’elle
ne soit pas effilée comme celle de cm par exemple, est longuement
pointue. Le poil It” (celui que j’ai désigné autrefois par ait) manque.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 1, 1951.
— 92
Le solénidion co, couché et quasi rectiligne, a une longueur excep-
tionnelle. Il atteint presque, en avant, l’extrémité des branches de
l’eupathidie fourchue. En son milieu il subit une curieuse inflexion
qui rapproche sa moitié distale de la tige de cette eupathidie, sans
toutefois la lui faire toucher. J’ai vérifié l’absence de contact sur
plusieurs individus et dans plusieurs orientations. Il y a seulement
parallélisme (fig. E et F.).
Suctobelba grandis Paolï, subsp. — A (X 690), subcapitulum vu de dessous ;
les palpes sont enlevés ; l’extrémité du labre n’est pas représentée ; phx, bord
latéral du pharynx. — B (X 920), région antérieure du subcapitulum, vue latérale-
ment ; phx, pharynx. — C (X 1260), coupe schématique transversale du subcapi-
tulum devant les 3 commissures. — D (X 900), mandibule droite vue latéralement. —
E (X 865), palpe droit vu latéralement. — F (x 1340), l’eupathidie doublé (ni Ç)
du palpe gauche, vue de dessus avec la moitié distale du solénidion. — Quelques
lettres sans signification particulière (b, e, u, w) ont été mises sur l’une des figures A,
B ou C et reportées sur une autre au même endroit afin de faire comprendre plus
immédiatement les rapports morphologiques entre ces figures ; mx, maxille ; (J s),
Ji, commissures des lèvres; LS, labre; (LL), lèvres latérales; Trg, organe de
Tragardh ; t. s., t. i., tendons moteurs du doigt mobile de la mandibule ; k, empla-
cement du condyle articulaire de ce doigt ; elep , épine supracoxale du palpe.
Aux quatre premiers articles la chaetotaxie n’a rien de particulier
sauf l’absence, sur le tibia, de l’un des 3 poils habituels. Le poil
manquant paraît être ds.
La formule numérique du palpe est (0-2-1-2-8) le solénidion étant
exclu et l’eupathidie fourchue comptée pour deux. Il y a 5 articles.
Le trochanter est très court, mais net.
Subcapitulum. — Chez un Oribate supérieur adulte, à la surface
ventrale du subcapitulum, on voit presque toujours partir du point
— 93 —
Ji, commissure inférieure des lèvres, une ligne ascleriteuse, ou de
déchitinisation, qui se dirige, de chaque côté, vers la base du palpe
et qui sépare l’hypostome (en arrière) des pièces maxillaires (en
avant). Cette ligne asclériteuse, d’origine secondaire, est une char-
nière de grande importance qui permet aux maxilles de se mouvoir
en s’écartant l’une de l’autre. Ici, aucune trace de charnière n’existe.
L’hypostome n’est pas différencié. Sans discontinuité appréciable
la surface ventrale du subcapitulum est prolongée par les maxilles,.
lesquelles sont en feuille mince, longues et non dentées.
La limite postérieure des maxilles ne se révèle qu’entre niçois
ou bien par des colorants sélectifs. Sur la figure A je 1 ai marquée
en r, sur le contour apparent, à gauche. Devant r la zone hachurée,
en coupe optique, est biréfringente, et derrière r c’est isotrope.
Comme toujours le contact est précis entre 1 actinochitine et la
chitine cuticulaire. La maxille va donc de r en e du coté antiaxial
du subcapitulum. Du côté paraxial la limite n est pas visible à
cause de l’orientation défavorable et aussi parce que la maxille y est
beaucoup plus mince que sur le contour apparent.
Au-dessus des maxilles et cachée par elles, la ligne pointillée LL,
sur les figures A et B, est le contour antérieur des lèvres proprement
dites, ou lèvres latérales. Les maxilles dépassent donc fortement
les lèvres. Les poils adoraux manquent. Le labre LS, ou lèvre supé-
rieure, long et pointu (fig. B), est conique près de sa pointe. En
arrière sa face ventrale s’aplatit et devient même un peu concave.
Sur la figure C, en coupe transversale du subcapitulum, la structure
des lèvres est simplifiée et schématisée. La coupe passerait devant
les trois commissures et derrière la ligne, très difficile à voir, d où la
maxille se sépare de la lèvre latérale, de chaque coté, sous la forme
d’une lame libre. La région hachurée sc est le sclérite de la lèvre
latérale. J’ai représenté aussi ce sclérite, par des hachures, sur les
figures B et A.
Mandibule. — La mandibule (fig. D) s’est naturellement allongée,
chez Suctobelba, en même temps que les lèvres et les maxilles. Elle
est incolore, d’apparence débile, et des auteurs l’ont qualifiée de
styliforme. Il vaut mieux réserver ce mot aux mandibules qui n ont
plus qu’un seul mors long et mince, à celle de Gustavia par exemple.
Ici les deux mors existent et ils ont conservé leur actinochitine.
Le doigt mobile a même une longueur presque normale (son axe
de rotation est en k, fig. D) et il est mu par les deux tendons habi-
tuels. L’organe de Tragârdh est bien développé.
Lorsque les deux mors ne sont pas appliqués 1 un contre 1 autre,
on constate que le mors inférieur a des dents très fines. Les plus
postérieures de ces dents sont presque indiscernables. Quant au
mors supérieur, il est inerme et sa joue antiaxiale part de son extré-
— 94 —
mité distale de sorte que la plus grande partie du mors mobile est
vue par transparence à travers cette joue, dans l’orientation de la
figure D.
Le poil unique est couché sur le dos de la mandibule. L’autre poil,
l’antiaxial antérieur, a disparu.
Remarques. — 1. Les grands Suctobelba, ceux qui dépassent
400 g., sont rares. Les exemplaires qui m’ont servi ont une longueur
de 440 à 480 p. Ils ont été récoltés dans les Alpes de Savoie, en mai,
à l’altitude de 1.500 m. (le Bourget-en-Huile). Par plusieurs détails,
notamment par une forte carène lisse, oblique, qu’ils ont de chaque
côté sur les flancs du rostre, ils diffèrent de grandis Paoli. Ils
diffèrent aussi de la sous-espèce europaea Willm. 1933, qui n’a pas
non plus cette carène. Ce que je dis de grandis, dans ce travail a été
observé sur eux seulement.
Des exemplaires français de grandis que j’ai trouvés aux environs
de Paris (bois de Satory, forêt de Compiègne) s’accordent assez bien
à la description de Willmann pour qu’on puisse les attribuer à la
sous-espèce europaea, mais d’autres exemplaires s’en écartent sans
ressembler à ceux du Bourget-en-Huile. Vraisemblablement l’espèce
est très variable et de nombreuses races ou sous-espèces la repré-
sentent en Europe. Le biotope dominant, d’après mes récoltes, est
du bois pourri recouvert d’humus et de mousse, dans un endroit
humide.
2. L’allongement de la mandibule, des lèvres et des maxilles,
général chez les Suctobelbidés, est en rapport certain avec un mode
spécial de nutrition que nous ne connaissons pas. Après chauffage
dans l’acide lactique je n’ai trouvé aucun débris de cellules fungiques
ou de pollen dans le tube digestif des exemplaires examinés. Il n’y
avait parfois rien du tout et d’autres fois des granules qui étaient
peut-être d’origine chimique. Sans doute faudra-t-il observer des
Suctobelba vivants, en cellule, pour savoir ce qu’ils mangent ou
sucent.
J’ai constaté chez grandis que la chitinisation des parois du tube
digestif dépasse l’œsophage et atteint la partie antérieure du premier
renflement (le ventricule). La paroi chitineuse du ventricule n’est pas
lisse. Elle est parsemée de rugosités pointues.
3. Chez grandis les deux maxilles, considérées ensemble, forment
une auge à peu près demi-cylindrique, largement ouverte en haut.
Chez les espèces du genre Pelops, ou du genre Gustavia, autres Oriba-
tes à pièces buccales allongées, ayant subi à leur gnathosoma la
même sorte d’évolution que Suctobelba, les deux maxilles sont
enroulées. Elles se recouvrent dorsalement (sans se souder) formant
ainsi un tube court que j’ai appelé maxillaire, ou buccal, ou suceur.
Un enroulement plus ou moins fort modifie le diamètre de ce tube,
— 95 —
mais la succion ne résulte pas, contrairement à ce que j’ai écrit par
inadvertance en 1931 (2, p. 137 à 142), de dilatations et de rétré-
cissements alternés du tube maxillaire. Je voulais dire que ces alter-
nances pouvaient aider la succion, celle-ci étant produite, chez Pelops
et Gustavia comme chez les autres Acariens, par les muscles moteurs
des parois du pharynx. Rien ne prouve d’ailleurs que ces alter-
nances existent, et si elles existent elles ne peuvent être provoquées
qu’indirectement par l’action des mêmes muscles. Je signale aussi,
dans le même travail, un lapsus partout répété : gnathostome a été
mis pour gnathosome, ou gnathosoma.
4. Les eupathidies multiples, à l’extrémité des palpes d’ Acariens
actinochitineux, ne sont pas très rares. Dans un travail récent
(5, p. 75 à 82) j’ai cité, pour avoir les eupathidies de la paire ultimale
soudées en fourche simple, parmi les Oribates, les trois genres Enio-
chthonius, Gehypochthonius et Aphelacarus. Suctobelba est le premier
genre d’Oribate supérieur où nous observons le même caractère.
Sa fourche n’est certainement pas héritée de l’un quelconque des
trois premiers genres. D’ailleurs chacun des quatre genres appartient
à une superfamille particulière. Il y a très évidemment convergence.
La question de savoir si la convergence est adaptative ou de hasard
(statistique) ne peut pas encore être abordée.
5. Chez grandis, au palpe, la moitié distale du solénidion est
parallèle à la tige de l’organe fourchu et s’en tient à faible distance.
Cette structure suggère que chez d’autres espèces de Suctobelba le
solénidion pourrait être vraiment accolé à la tige de l’organe fourchu
et c’est en effet ce qui a lieu très fréquemment. Le palpe n’est donc
pas terminé seulement par l’organe fourchu mais aussi par le solé-
nidion, les deux organes étant contigus, ou presque. L’épaisseur de
l’eupathidie est apparemment doublée et l’on comprend le motif du
doute exprimé par Tragârdh sur la structure de l’ensemble, d’autant
plus que, si l’on suit de l’avant à l’arrière le contour apparent dorsal
du solénidion, on est exposé à le confondre avec le contour apparent
dorsal de l’article lui-même (fig. E).
Un autre motif, peut-être plus important, est que l’organe fourchu
est souvent plus gros et plus grand ches les petites espèces, relative-
ment au dernier article, que chez grandis. Sur l’une des petites
espèces que j’ai observées il était presque aussi large à sa base que
l’extrémité du palpe, et son diamètre décroissait ensuite, de sorte
que sa tige était franchement conique, et non cylindrique comme
chez grandis.
6. Nous savions déjà par la « corne double » que le solénidion du
palpe s’accolé fréquemment à l’eupathidie antéroculminale acm.,
chez les Oribates supérieurs (3, p. 34) 1. Suctobelba nous apprend
t. Dans ce travail, qui est de 1935, les eupathidies portent leur ancien nom d’acan-
th< 'des. J’ai substitué eupathidie à acanthoïde en 1943.
— 96
qu’il peut aussi s’accoler aux eupathidies ultiiuales ul. Le résultat
le plus évident de ces associations est d’augmenter la résistance
mécanique de chacun des partenaires, mais n’y a-t-il pas autre
chose ? Si la résistance mécanique était seule en jeu il serait logique
qu’il n’y eût jamais simple parallélisme, sans contact, entre l’eupa-
thidie et le solénidion. Un contact véritable devrait être réalisé.
Or grandis nous montre un cas de simple parallélisme.
7. Le genre Suctobelba est ordinairement rapproché à’Oppia
(anciennement Dameosoma ) et je crois que cette opinion est juste,
l’allongement des organes buccaux et des mandibules ayant un
caractère évident de spécialisation secondaire et s’étant produit,
comme on le sait, dans d’autres phylums d’Oribates. Plus exactement
je crois qu’il faudra mettre les Suctobelbidae et les Oppiidae dans une
même superfamille. Il faudra toutefois que cette opinion soit
confirmée par la comparaison des stases immatures. Distinguer les
nymphes et larves des Suctobelbidae d’avec celles des Oppiidae
est facile car les premières ont des pièces buccales semblables à celles
de leurs adultes et leur palpe est terminé par la même eupathidie
fourchue.
8. Mes exemplaires de S. grandis et ceux de toutes les petites
espèces de Suctobelba que j’ai examinées jusqu’ici avaient tous, de
chaque côté, à quelques écarts près qui étaient fort exceptionnels,
6 poils génitaux. Aussi ai-je été surpris de voir, dans le travail de
Forsslund sur Suctobelba (1, p. 387 à 395), que cet auteur dessine
toujours 5 poils sur chaque volet génital, à toutes les espèces décrites,
et notamment à S. grandis europaea.
IL — Elapheremaeus obsoleta (Koch, 1841).
L’Oribate important et commun qui est généralement appelé
Eremobelba pectinigera Berl. 1908 a pour nom correct Elaphere-
maeus obsoleta (Koch 1841). J’ai montré que cet Oribate n’appar-
tient pas au genre Eremobelba Berl. et qu’il fallait en faire le type
d’un nouveau genre (4, p. 416 et 417). Le nouveau genre, Elaphere-
maeus Grandj. 1943, contient aussi Notaspis maculosa Warb. et
Pearce 1906, mais il est presque sûr que ce maculosa est identique
à pectinigera, de sorte qu’il n’y a pour le moment qu’une seule
espèce A’ Elapheremaeus. Or cette espèce a été décrite par Koch
en 1841 sous le nom de Murcia obsoleta.
La figure de Koch se rapporte à la nymphe et elle ne laisse aucun
doute, malgré le mauvais dessin et la mauvaise description des
sensilli, à cause du faciès particulier de cette nymphe (aucune autre
nymphe d’Oribate ne lui ressemble dans notre faune), et notamment
à cause de la paire de grands poils qui poussent en arrière, au bord
— 97 —
de son hysterosoma, dans une concavité du contour apparent.
« Retrorsum dilatata, poslice biimpressa et bisetosa », dit Koch, et
c’est très juste.
La paire de grands poils est Ip dans ma notation d’unidéficience.
Elle est différenciée par sa taille dès la stase larvaire. Sur le noto-
gaster de l’adulte la paire de poils qui la représente, ou paraît la
représenter (celle qui est placée de la même façon qu’elle par rapport
à la fissure im et à la glande latéro-abdominale), n’est pas plus grande
que les paires voisines. Il y a dédifférenciation ontogénétique et j’ai
signalé dans le travail précité, chez le même Acarien, deux autres
dédifférenciations L
La dédifférenciation ontogénétique n’implique en aucune manière
une dédifférenciation évolutive, phylogénétique, c’est-à-dire une
dédifférenciation qui se serait faite au cours du temps T à un niveau
déterminé de l’ontogenèse. Elle veut dire seulement qu’une diffé-
renciation s’est faite à tel niveau sans s’être faite au niveau supérieur
(indépendance évolutive des stases), plus particulièrement, ici,
qu’une différenciation phylogénétique s’est faite aux quatre niveaux
immatures tandis que le caractère primitif s’est maintenu au niveau
adulte. S’il y a harmonie, comme il est probable, celle-ci est ascen-
dante (7, p. 1048 à 1050).
Les nymphes portent les exuvies dorsales, chacune avec sa paire
de grands poils.
Elapheremaeus obsoleta est remarquable par sa néotrichie aggé-
nitale. La proto et la deutonymphe ont le comportement régulier,
mais la tritonymphe a 2 paires de poils aggénitaux au lieu d’une
et les 4 poils sont alignés transversalement. Sur l’adulte le nombre
des poils aggénitaux est encore doublé de sorte qu’il est de 8 (4 paires)
en deux rangées courbes transversales souvent irrégulières.
J’ai déjà signalé que le sensillus change radicalement de forme à la
dernière mue (4, p. 417). Le poil c3 manque à partir de la stase
protonymphale. Le dessous du capitulum a des caractères spéciaux
sur lesquels je reviendrai.
Les pattes de la lre paire, quand l’animal marche, sont agitées
à chaque pas d’un tremblement convulsif. Il en est ainsi à toutes les
stases.
Voici les formules du développement des poils :
Trochanters. — I et II (0-0-1 -1-1) ; III (0-1-2-2-2) ; IV (0-1-1-1).
Fémurs. — I et II (2-2-4-5-5J ; III (2-2-3-3-3J ; IV (0-2-2-2).
Génuaux. — I et II (3-3-3-4-3) ; III (2-2-2-1) ; IV (0-2-2-2).
Tibias. — I (4-4-4-S-4) ; II (3-3-4-5-4J ; III (2-2-4-4-3) ; IV (0-2-4-3).
Tarses.— I (16-16-16-18-20) ; II (13-13-13-15-16) ; III (13-13-13-15-15) ;
IV (7-12-12-12).
1. Par suite d’une erreur typographique le mot dédifférenciation a malheureusement
été remplacé, dans le texte, par différenciation.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 1, 1951.
7
— 98 —
Les génuaux et les tibias (le génual IV excepté) perdent un poil
à la stase adulte. Le poil perdu est d, compagnon de <7 ou de 9. Le
poil d, sur la larve et les nymphes, est grand, en feuille, et il abrite
le solénidion dans sa concavité, sauf au tibia I où il est long et étroit.
Les poils dorsaux et latéraux des pattes, d’une manière générale,
sont en feuille aux stases immatures, mais sont remplacés par des
poils ordinaires à la stase adulte. Les poils ventraux des pattes,
ainsi que les poils ( tç ) et (ri), sont toujours des poils ordinaires.
Les poils proraux des tarses, normaux aux stases immatures,
deviennent sur l’adulte, à II-III-IV, non à I, de courtes épines. Au
tarse I ce sont des eupathidies comme d’habitude. La 3e eupathidie,
formée à la stase adulte, est le poil s du tarse I. Il n’y en a pas
d’autre.
Les poils itéraux ( it ) sont tritonymphaux à I- II- III. Ils manquent
à IV. Sur l’adulte 2 poils accessoires postérieurs apparaissent au
tarse I et un seul au tarse IL La paire de poils ( u ) est fortement dis-
jointe, spécialement à III et IV. La disjonction n’obéit pas à la
loi d’homologie parallèle car elle paraxiale à toutes les pattes.
Les solénidions ont les formules et le développement normal
(6, pp. 21, 24 et 25).
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
1. Forsslund (K. IL). Schwedische Arten der Gattung Suctobella Paoli
(Zool. Ôidrag, Uppsala, t. 20, p. 381 à 396, 1941).
2. Grand jean (F.). Observations sur les Oribates, lre série. (Bull. Mus.
Hist. Nat. Paris, 2e série, t. 3, pp. 131 à 144, 1931).
3. Id. Les poils et les organes sensitifs portés par les pattes et le palpe
chez les Oribates, ,lre partie (Bull. Soc. Zool. France, t. 60, pp. 6 à 39,
1935).
4. Id. Observations sur les Oribates. 16e série (Bull. Mus. Hist. Nat.
Paris, 2e série, t. 15, pp. 410 à 417, 1943).
5. Id. Au sujet de l’organe de Claparède, des eupathidies multiples et des
taenidies mandibulaires chez les Acariens actinochitineux (Arch. Sc.
phys. et natur. Genève, 5e période, t. 28, p. 63 à 87, 1946).
6. Id. Les poils et les organes sensitifs portés par les pattes et le palpe
chez les Oribates, 3e partie (Bull. Soc. Zool. France, t. 71, pp. 1(1
à 29, 1946).
7. Id. L’harmonie et la dysharmonie chronologiques dans l’évolution des
stases (C. R. Ac. Sciences, Paris, t. 225, pp. 1047 à 1050, 1947).
8. Tragardh (I.). Acariden aus dem Sarekgebirge (Nalurw. untersuch.
des Sarekgeb. in Schwedisch-Lappland, t. 4, fasc. 4, pp. 375 à 586, 1910).
— 99 —
Pèches planktoniques dans les eaux douces du
Groenland Occidental
Par Erik M. Poulsen et H. de Lesse.
I. — Entomostracés par Erik M. Poulsen.
Au cours de la campagne d’été de 1949, l’un des membres de la
Deuxième Expédition Polaire Française, M. H. de Lesse, a récolté
des Entomostracés dans quelques lacs, étangs et mares de l’ouest
du Groenland, de 69°43' à 69°46' de latitude N. M. Forest, Assis-
tant du Laboratoire de Zoologie (Vers et Crustacés) du Muséum,
auquel ce matériel avait été remis, a bien voulu m’en confier l’étude.
La note et la carte de M. H. de Lesse qui succèdent au présent
travail, permettront de situer les différentes localités de récolte,
échelonnées de la Baie de Disco au glacier central.
Les espèces suivantes ont été observées :
Euphyllopoda.
1. Branchinecta paludosa (O. F.
Müller).
3. Daphnia pulex de Geer.
4. Scapholeberis mucronata (O. F.
Müller).
5. Simocephalus vetulus (O. F.
Müller) .
6. Ceriodaphnia quadrangula (O.
F. Müller).
7. Bos/nina coregoni G. O. Sars.
15. Diaptomus minutus Lilljeborg.
17. Candona candida (O. F. Müller).
Bulletin du Muséum, 2e série, t.
2. Lepidurus glacialis (Krôyer).
8. Eurycercus glacialis Lilljeborg.
9. Acroperus harpae Baird.
10. Alona afllnis Leydig.
11. Alonella excisa Fischer.
12. Alonella nana (Baird).
13. Chydorus sphaericus (O. F.
Müller).
14. Polyphemus pediculus (L.).
16. Cyclops streenus Fischer.
Ostracoda.
XXIII, n° 1, 1951.
Cladocera.
COPEPODA.
— 100 —
Au total 17 espèces ainsi réparties :
Eüphyilopoda, 2 : Cladocera, 12 ; Copepoda, 2 ; Ostracoda, 1.
Aucune espèce nouvelle, soit pour la science, soit pour le Groenland,
n’a été trouvée, mais c’est très naturel, si l’on considère que la
faune du Groenland est sans doute, la faune la mieux étudiée de
toute la région arctique.
Les zoologistes danois Fabricius (1780) et Krôyer (1838) ont
été les premiers à donner des notes sur les entomostracés du Groen-
land. Cependant les zoologistes français J. de Guerne et J. Richard
(1889) entreprenaient des recherches plus précises et donnaient des
listes des espèces recueillies dans plusieurs localités de la côte occi-
dentale, de Julianehaab à Jacobshavn.
La première étude, ayant trait à la biologie et à la reproduction,,
fut publiée par C. Wesenberg-Lund (1894). Une autre publication,
très importante, est celle de P. Haberbosch (1920), basée aussi
bien sur un matériel nouveau que sur le matériel des auteurs pré-
cédents ; elle traite spécialement de l’écologie et de la zoo-géo-
graphie. Des travaux relatifs aux entomostracés du Groenland orien-
tal ont été publiés par Brehm (1912), Johansen (1914) et Poulsen
(1940).
SYNOPSIS DES ESPÈCES
A. Euphyllopoda.
1. Branchinecta paludosa (O. F. Müller).
Cette espèce est assez commune dans la région.
Matériel : Mare A, 10-vi-49 : 16 individus jeunes.
Longueur totale : 4 mm. — 1 ex.
5 mm. — 1 ex.
6 mm. — 8 ex.
7 mm. ■ — 6 ex.
Étang D, 5-vn-1949.
3 mâles, long. tôt. : 11, 11 et 12 mm.
— 101 —
Étang E, 16-VIH-1949.
5 ind. jeunes, long. tôt. : 4, 4, 4, 5, et 5 mm.
1 mâle, long. tôt. : 15 mm.
1 femelle, long. tôt. : 17 mm., long, du sac des œufs (vide) : 5 mm.
Étang G, 26-vi-1949.
105 ind. jeunes, long. tôt. : 2 mm., 7 ind. ; 3 mm., 42 ind. ; 4 mm.,
30 ind. ; 5 mm., 8 ind. ; 6 mm., 1 ind. ; 7 mm., 2 ind. ; 8 mm., 7 ind. ;
9 mm., 7 ind. ; 10 mm., 1 ind.
3 mâles, long. tôt. : 8, 10, 10 mm.
1 femelle, long. tôt. : 10 mm. ; long, du sac des œufs (vide) : 2 mm.
Les individus ont été rangés suivant leur taille, dans le tableau A
ci-contre :
La taille moyenne des femelles matures, c’est-à-dire avec le sac
des œufs développés, est de 13,3 mm. (17 ind.) ; les tailles des
femelles avec œufs s’échelonnent de 12 mm. à 17 mm., et celles
des mâles de 8 à 16 mm. L’individu le plus grand est une femelle
avec sac ovigère (sans œufs).
Le premier échantillon de l’année a été pris le 10-vi et le dernier
le 16-viii. Le tableau B ci-contre montre les tailles des individus
aux différentes dates.
On voit que des jeunes sont observés en juin et en août, mais
pas en juillet.
Sur la reproduction de cette espèce, Wesf.nberg-Lund (1894)
écrit qu’on n’observe pas d’individus matures avant le mois de
juillet ; en juin on ne rencontre que des individus immatures.
Vanhôffen (1893) observait que les nauplii éclosent des œufs de
102
Tableau A
Tableau B
— 103 —
durée, en mai, et Haberbosch ( l . c.) a rencontré les jeunes individus
(nauplii et des stades un peu plus grands), le 14-vi, et des femelles
matures, mais encore sans œufs, le 20-vn.
Dans le présent matériel des femelles avec œufs étaient récoltées
les 5-vii, 8-viii et 16-vm, mais aucune en juin. Cependant le 26-vi
une seule femelle avec un sac à œufs (sans œufs) était observée.
Ainsi il est certain que la reproduction commence déjà pendant
les premiers jours du mois de juillet.
G. O. Sars (1896) écrivait qu’au cours de la reproduction, seuls
des œufs durables étaient produits, et que par conséquent, tous les
œufs étaient destinés à passer l’hiver, si bien qu’une seule géné-
ration apparaîtrait chaque année. Certes, les individus jeunes du
présent matériel, observés en juin, naissent des œufs durables ;
à la fin de juin et en juillet ils sont matures et commencent à se
reproduire. Mais on trouve dans l’échantillon du 16-vm, des indi-
vidus jeunes, 7 exemplaires. Naturellement il est possible que ces
jeunes individus naissent d’œufs durables, qui, pour une raison
ou pour une autre, ne se développent pas plus tôt, mais en ce cas
il est difficile d’expliquer pourquoi des individus d’une taille inter-
médiaire, 6-13 mm., manquent dans l’échantillon, c’est-à-dire pour-
quoi aucune larve n’est née pendant la période intermédiaire.
L’existence de ces jeunes individus pendant le mois d’août, rend
nécessaire d’envisager la possibilité que plusieurs générations soient
produites chaque année.
2. Lepidurus glacialis (Krôyer).
Cette espèce n’a été trouvée que dans le Lac des Canards.
8-viii-1949, 3 femelles avec œufs dans les sacs.
1 . Mesurée de la marge antérieure de la carapace à l’extrémité de la lamelle caudale.
2. Mesurée de la marge antérieure de la carapace à son sinus postérieur.
104 —
Aucun individu jeune n’a été observé ; la plus grande partie des
individus ont des œufs dans leur sac. Ainsi il est certain qu’une
génération seule est présente, à savoir la génération née, au prin-
temps, des œufs durables de l’année précédente, et que cette géné-
ration produit seulement des œufs durables. Ainsi le processus de
reproduction est le même qu’au Groënland oriental (Poulsf.n 1940)
et au Svalbard (Olofsson 1918).
B. Cladocera.
3. Daphnia pulex de Geer.
Ce Cladocère, très commun dans toutes les régions arctiques,
se trouve dans plusieurs des échantillons, à savoir :
mare B, 21-vi- et 24-vii.
lac des Canards, C, 8-vm.
étang D, 5-vn.
étang E, 16-viii.
Dans la mare B et l’étang E, l’espèce est très nombreuse, tandis
que les échantillons du lac des Canards et de l’étang D ne con-
tiennent que peu d’individus.
Mode de reproduction : Il n’y a de mâles dans aucun des échan-
tillons ; Wesenberg-Lund (1894) n’a pas trouvé non plus de mâles,
tandis que Haberbosch ( l . c.) n’en a observé que très rarement.
Dans le Groënland oriental (Poulsen 1940), ainsi qu’au Svalbard
(Olofsson 1918), les mâles manquent totalement. L’absence ou
la rareté extrême des mâles prouve que dans l’Arctique la repro-
duction, soit avec des œufs à développement immédiat, soit avec
des œufs durables, se passe sans intervention du mâle, par parthé-
nogénèse.
Dans les régions tempérées, les œufs durables sont fécondés, et
pendant la saison au cours de laquelle les œufs durables se déve-
loppent les mâles sont fort nombreux, 10 à 30 % de la population
(K. Berg, 1932).
Dans ces régions, des générations parthénogénétiques alternent
avec des générations gamogénétiques. La cause de ce changement
a été très discutée, mais l’explication la plus probable est sans doute
que « le passage de la parthénogénèse à la gamogénèse est la consé-
quence de. circonstances extérieures défavorables qui, débilitant
les femelles, les amènent à changer leur mode de reproduction »
(K. Berg, l. c.). Cependant le fait que, dans les régions arctiques,
les œufs de durée, aussi bien que les œufs à développement immédiat,
sont produits par parthénogénèse, montre que le changement essen-
tiel n’est pas celui de parthénogénèse à gamogénèse, mais celui des
œufs à développement immédiat aux œufs de durée. La présence
des mâles et la fécondation n’est pas nécessaire pour la production
des œufs de durée. La question se pose de savoir si une production
d’œufs de durée sans fécondation est aussi posnble dans les régions
tempérées, et si la fréquence des mâles ne se réduit pas graduelle-
ment du sud au nord, comme c’est le cas parmi les Euphyllopodes.
Le premier échantillon, récolté dans la mare B, le 21-vi, comprend
des individus jeunes, des femelles avec œufs (ou des jeunes) dans la
poche incubatrice (= $ $ s), et des femelles à éphippies ($ $ e)
(tableau I). Les individus jeunes ou, plus précisément, les individus
immatures, s’échelonnent de 0,68 à 1,68 mm.1, formant deux groupes,
l’un de 0,68 à 1,0 et l’autre de 1,18 à 1,68 mm. Les Ç $ s ont une
taille qui varie de 1,86 à 2,80 mm. et les Ç Ç e, de 1,50 à 2,30 mm.
Le nombre des œufs à développement immédiat ou des jeunes dans
la poche est en moyenne de 24 (de 7 à 34). Les Ç Ç s forment deux
groupes, l’un de 3 individus seulement de 1,86 à 1,88 mm. et l’autre,
plus nombreux, de 2,38 à 2,80 mm.
L’autre échantillon de l’étang B, du 24-vn, soit pêché un mois
plus tard, contient seulement des femelles à éphippies et des femelles
sans œufs ; aucun jeune n’est présent. Les tailles des $ $ e varient
de 1,52 à 1,70 mm., et les Ç Ç sans œufs mesurent de 1,52 à 2,02 mm. ;
ces dernières ont le bord de la marge dorsale comme les $ Ç e,
et une partie d’entre elles ont une marge dorsale sans épines, mon-
trant qu’elles ont déjà rejeté les éphippies.
Avant de discuter le processus de la reproduction considérons les
autres échantillons : Dans l’échantillon de l’étang D, du 5-vn,
3 femelles sans œufs, de 1,56 à 1,64 mm. sont présentes ainsi qu’une
jeune femelle de 0,85 mm. ; dans l’échantillon du Lac des Canards,
du 8-vii, il y a des $ $ e (2,14 mm.) et une jeune $ (0,68). Dans
l’étang E, le 16-vin, D. pulex est fort nombreux ; presque tous les
individus sont des $ Ç e. Les Ç $ s et les individus jeunes manquent.
Les rares femelles sans œufs ont des longueurs de 1,18 à 1,40 mm.,
■et celles avec des éphippies mesurent de 1,40 à 2,22 mm. Il semble
que les $ $ e se répartissent en deux groupes, l’un, très nombreux,
de 1,40 à 1,90 mm., et l’autre peu nombreux, avec des longueurs
de 2,04 à 2,22 mm.
Wesenbekg-Lund (1894) a trouvé des Ç Ç s en juillet et des $ ? e
d’août à octobre, Haberbosch (1920), des $ Ç s de juillet à août
«t des $ $ e dans le même mois. Dans le matériel étudié ici les $ Ç s
sont présentes en juin seulement, et les Ç Ç e de la fin juin au
mois d’août.
Il est évident que, en 1949, le développement de l’espèce a com-
mencé plus tôt que pendant les années au cours desquelles le matériel
de Wesenberg-Lund et d’ Haberbosch a été récolté. Il est parti-
1. Mesurés sans la spina.
— 106 —
Tableau 1. — Longueur (sans la spin;
culièrement intéressant de noter que la production des œufs durables
commence déjà pendant le mois de juin et que la production des
œufs à développement immédiat s’arrête à la fin de ce mois. Le 21-vi
la production des œufs à développement immédiat est très active,
en moyenne 23 œufs pour chaque ponte, mais, néanmoins, à la
même date, la production des œufs durables est aussi très abondante.
Alors que, à la même date, les jeunes individus pullulent dans l’étang
et que de fortes pontes d’œufs à développement immédiat sont
observées, la production des œufs durables est déjà importante.
Ce fait n’est pas en concordance avec la théorie généralement admise,
à savoir que la production des œufs durables est la conséquence de
circonstances extérieures défavorables.
L’état de la colonie de la mare B, le 21-vi, est sans doute le sui-
vant :
Les grandes femelles, de plus de 2 mm., produisant des œufs à
développement immédiat, sont des individus nés au printemps des
— 107 —
la Daphnia pulex.
œufs durables de l’année précédente. Les $ $ e et les petites Ç $ s
forment la seconde génération de l’année issue des œufs à développe-
ment immédiat. Les individus jeunes représentent une ou peut-être
deux pontes encore, provenant de la génération développée des
œufs durables. Le 24-vii les grands individus de la première géné-
ration ont disparu et la colonie comprend seulement des femelles
avec éphippies, de la 2e génération.
Puisque les Ç $ e, du 21-vi, comme celles du 24- vu, sont plus
petites que les $ Ç s, il est certain que les $ Ç s (gén. I) ne changent
pas leur mode de reproduction et qu’elles meurent aussitôt achevée
leur production d’œuf à développement rapide. Mais il est probable
que les individus plus petits de la 2e génération qui produisent
des œufs à développement immédiat forment plus tard des œufs
durables.
Le mode de reproduction de cette colonie (fig. 1) est le suivant :
Les œufs durables de l’année précédente donnent des femelles
Tableau 2. — Liste des espèces recueillies dans les différentes localités :
j — individus jeunes ; c? = mâles ; Ç = femelles sans œufs ; S = $$ avec œufs à développement immédiat ;
U' ++ avec éphippies. Chez les Euphyllopodes et Copepodes, Ç œ indique ÇÇ avec œufs.
109 —
(gén. I) qui ne produisent que des œufs à développement immédiat
mais en plusieurs pontes (gén. II). Les individus issus de la première
ponte engendrent des œufs à développement immédiat, lesquels
représentent la génération III, e plus tard des œufs durables.
Les pontes suivantes appartenant à la gén. II, comme celles de la
gén. III, ne produisent que des œufs de durée. Le mode est alors
monocyclique, et 3 générations apparaissent pendant l’été. Cepen-
dant l’observation des très jeunes individus, le 5-vii (étang D)
et le 8-viii (Lac des Canards) montre que, en certain cas la produc-
tion des œufs à développement immédiat se produit jusqu’au com-
mencement d’août.
Fig. 1. — Mode de reproduction de Daphnia pulex de l’étang B, I, II, III, générations
1,2,3, pontes.
Dans le tableau ci-contre sont rangées les tailles des individus
et les longueurs de la spina des différentes catégories de D. pulex :
Les individus les plus grands sont les femelles développées au
printemps des œufs durables ; le 21-vi elles ont une taille moyenne
de 2,5 mm. Les individus de la 2e ou de la 3e génération qu’ils
produisent des œufs à développement immédiat ou durables, ont
une taille moyenne qui varie de 1,4 à 2,2 mm. seulement.
Tous les individus mesurés sont rangés dans le tableau I. Les
plus petits ont une taille de 0,68 mm. Dan le Groënland ori ntal
la taille des plus petits est de 0,73 mm. (Poulsen 1940) et au Dane-
mark de 0,65 mm. (Berg. 1931). Les petits naissent donc avec la
même taille, dans les régions arctiques comme dans les régions
tempérées. Le plus grand individu observé ici est une $ avec des
œufs à développement immédiat et sans doute issue d’un œuf de
durée, elle a une taille de 2,8 mm. Dans un matériel (plus nombreux)
du Groënland oriental j’ai trouvé des individus atteignant 3,0 mm. -r
110 —
Tableau 3. — Taille et variation de la spina.
nu Svalbard, Olofsson (1918) a trouvé D. pulex avec une taille
de 3,3 mm. Au Danemark Berg (1931) a observé un certain nombre
d’individus d’une longueur de 3 à 4 mm. Par conséquent il semble
que jD. pulex n’atteigne pas la même taille dans les régions arctiques
que dans les régions tempérées. Cette différence n’est pas imputable
à une durée de vie plus courte dans l’arctique, car les plus grands
individus que j’ai mesurés au Groënland oriental sont des individus
hivernants pris au printemps, c’est-à-dire âgés de plus de 7 mois.
Les plus petites individus matures, des femelles avec des éphippies
ont une taille de 1,2 mm. Du tableau ci-dessus il ressort que la
taille moyenne diminue pendant l’été ; dans la mare B les plus grands
individus mesurent en juin 2,8 mm., mais en juillet 2,0 mm. seu-
lement.
La longueur de la spina varie considérablement d’un mois à
un autre. Les femelles avec éphippies de la mare B ont, le 21-vi,
une spina dont la longueur représente 16 à 20 % de la longueur
totale, tandis que les $ Ç e du même étang et d’une taille voisine,
le 24-vii, un mois plus tard, ont une spina d’une longueur de 12
à 13 % seulement.
Au cours de la vie des individus, la longueur de la spina varie
aussi : les individus jeunes ont une spina de 36 % de la longueur
totale, les plus grands de 14 % seulement (même étang et même
1. Sans la spina.
2. De l’échelle du microscope.
— 111
date). C’est-à-dire que la croissance de la spina est plus faible que
celle du reste du corps.
4. Scapholeberis mucronata (O. F. Muller).
Ce petit cladocère est observé dans les localités suivantes :
mare A, lO-vi-1949, une 9 sans œufs,
mare B, 21-VI-1949, jeunes $ $ sans œufs ou avec œufs à déve-
loppement immédiat,
mare B, 24-VH-1949, plusieurs Ç Ç sans œufs.
Le nombre des œufs dans chaque ponte varie de 3 à 14 (en
moyenne 8).
La longueur totale 1 des femelles matures varie de 0,53 à 1 mm.
Des s ne furent observées qu’à la fin de juin ; un mois
plus tard, le 24-vii, seules des femelles sans œufs sont trouvées ;
il est bien évident que, à la fin de juillet, la production des œufs
à développement immédiat est fini.
Les jeunes femelles (long. 0,31 mm.) du 10-vi sont sorties des
œufs durables de l’année précédente. Le 21-vi, cette lre génération
a crû jusqu’à une taille de 1 mm. et la production des œufs à déve-
loppement immédiat est en pleine activité. Un mois plus tard,
le 24-vii, la colonie consiste en exemplaires plus petits : le plus
grand d’entre eux ne mesure que 0,63 mm. Évidemment, les femelles
de la gén. I sont mortes, après avoir cessé de produire des œufs
à développement immédiat, et cèdent la place à la gén. II plus
petite en taille, qui produira plus tard des œufs durables.
Les tailles des femelles du 21-vi et du 24-vii sont :
mm 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0
v/.w u-x vo ”
21 -vi 0 0 2 5 1 1 5 1
24-vii 3 0 16 6 0 0 0 0
Cependant, ce n’est pas seulement la longueur totale qui change
pendant l’été, mais aussi la longueur totale moyenne de la spina
et de la corne frontale :
long, de la corne frontale long de la spina
mm. % de la long. tôt. mm. % de la long. tôt.
21-vi 0.01 1 % 0.06 7.4 %
24-vii 0.03 0,5 % 0.04 8.4 %
En valeur absolue, la longueur de la spina est plus petite en
juillet qu’en juin, mais à cause de la plus petite taille des individus,
elle est relativement plus grande.
En juin 9 individus sur 15 ont une corne frontale, tandis qu’en
1. Sans la corne frontale et sans la spina de la carapace.
112 —
juillet, 3 seulement sur 25 en sont pourvus, et ces 3 individus sont
les plus petits.
La forme fronte cornuta est donc assez commune parmi la géné-
ration I alors que la forme fronte laevis est dominante parmi la
génération II ; dans les régions tempérées la forme fronte laevis
est également plus fréquente en été et en automne qu’au printemps
(Kaj Berg, 1929).
5. Simocephalus vetulus O. F. Müller.
Ce Cladocère, assez grand, a été observé dans les localités sui-
vantes :
mare A, 10-vi-49,
mare B, 24-vii-49,
lac des Canards, 8-vm-49.
Le 10-vi, seules, des femelles sans œufs ont été observées ; leurs
longueurs totales étaient : 1,2 mm., 1 ind. ; 1,3 mm., 10 ind. ; 1,4 mm.,
2 ind.
Le 24-vii une seule femelle sans œufs (1,3 mm.) était observée.
Le 8-vhi, 2 femelles (1,9 et 2 mm.) avec des œufs à développement
immédiat (5 et 6) étaient trouvées. Leur grande taille indique
qu’elles appartiennent à la gén. I. D’après les recherches de
Wesenberg Lund et Haberbosch il semble que la production
des œufs durables commence très tard dans l’été.
6. Ceriodaphnia quadrangula O. F. Müller.
C. quadrangula est très rare dans le matériel ; 2 exemplaires
seulement ont été récoltés, dans la mare B, le 21-vi : une femelle
(0,90 mm.) avec œufs à développement immédiat et, le 24-vn,
une femelle (0,54 mm.) sans œufs.
7. Bosmina coregoni G. O. Sars.
Ce petit cladocère fut observé une fois seulement, au Lac des
Amours ; le 16-vm, c’était un mâle d’une taille de 0,49 mm.
8. Eurycercus glacialis Lilljborg.
Au Groenland comme dans d’autres régions arctiques ce Clado-
cère, très grand, est assez commun. Dans le présent matériel il est
observé dans les localités suivantes :
mare A, 10-vi-1949,
Lac des Canards, 8-vm et 16-vm-1949,
Etang des Amours, 16-vm-1949.
Le nombre des dents de la cauda varie de 85 à 98 ; l’antennule
est élancée et sa seta est placée distalement, la marge dorsale est
sans constriction en arrière de la tête.
— 113 —
Le 10-vi, une jeune femelle d’une longueur de 1,2 mm. était
observée. Le 8-vm apparaissent des femelles avec œufs à développe-
ment immédiat (long. tôt. 3-4 mm.) conjointement avec des indi-
vidus jeunes (1,3 mm. ou plus).
Le 16-vm, on trouve aussi des femelles avec des œufs durables ;
aucun mâle ne fut observé. La taille des femelles avec œufs à déve-
loppement immédiat est en moyenne de 3,18 mm. (10 ind. s’éche-
lonnant de 2,5 à 4,2 mm.), tandis que les tailles des femell s avec
œufs durables sont comprises entre 2,5 et 2,6 mm.
Les femelles avec des œufs durables sont donc plus petites que
celles avec des œufs à développement immédiat comme chez Daphia
pulex et chez Scapholeberis mucronata. Par conséquent il est cer-
tain que les femelles ex-ephippio (gén. I) ne produisent que des
œufs à développement immédiat et que les œufs de durée sont pro-
duits exclusivement par les générations suivantes.
9. Acroperus harpae Baird.
A. harpae a été trouvé dans les localités suivantes :
mare À, 10-vi-1949,
mare B, 21-vi-1949,
Lac des Canards, 8-vm-1949,
étang E, 16-viii-1949,
étang des Amours, 16-viii-1949,
étang C, 26-vi-1949.
Ainsi, cette espèce est très commune dans la région. Des femelles
avec œufs à développement immédiat ont été observées du 10-vi
au 16-vm ; aucune femelle avec œufs de durée n’a été récoltée.
La longueur des femelles avec œufs varie de 0,6 à 0,7 mm.
10. Alona affinis Leydig.
Cette espèce est trouvée seulement dans l’étang G, le 26-vi, et
dans le Lac ou étang des Amours, le 16-vm. Le 26- vi, il s’agit d’une
femelle sans œufs (long. 0,68 mm.) et le 16-vm, de femelles (long.
0,80 à 0,85 mm.) avec des œufs à développement immédiat.
11. Alonella excisa Fischer.
Ce petit Cladocère est récolté dans la mare A, le 10- vi ; ce sont
alors des femelles (long. 0,28 à 0,33 mm.) avec 1 ou 2 œufs à dévelop-
pement immédiat. Dans l’étang E, le 16-vm, on observe une seule
femelle (0,28 mm.) avec œufs de durée.
12. Alonella nana Baird.
Cette espèce, la plus petite des Cladocères, n’a été observée que
dans la mare A, le 10-vi-49 : ce sont plusieurs femelles (long. 0,20-
0,25 mm.) avec œufs à développement immédiat.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 1, 1951. 8
— 114 —
13. Chydorus sphaericus 0. F. Muller.
Ce Cladocère, très commun, a été recueilli dans les localités sui-
vantes :
mare A, 10-vi-1949,
mare B, 21-vi et 24-vn-1949,
Lac des Canards, 8-viii-1949,
étang D, 5-vii-1949,
étang E, 16-viii-1949,
Étang des Amours, 16-vxn-1949.
Des femelles avec des œufs à développement immédiat sont pré-
sentes dans tous les échantillons de juin à août. En juin et juillet
ces femelles ont une taille de 0,28 à 0,46 mm. (moyenne 0,34 mm.).
En août, la taille est plus petite : 0,20-0,32 mm. Des femelles avec
œufs durables ne sont trouvées qu’en août, long. tôt. : 0,32-0,34 mm. ;
elles sont plus petites que celles avec des œufs à développement
immédiat.
14. Polyphemus pediculus L.
Cette espèce a été observée dans les localités suivantes :
mare B, 21-vi et 24-vii-1949,
Lac des Canards, 8-vm-1949,
étang D, 5-vii-1949,
Étang des Amours, 13 et 16-viii-1949,
étang G, 26-vi-l949.
Il s’agit de femelles avec œufs à développement immédiat dans
les échantillons des 26- vi, 5-vii, 24- vii, 8-vin et 16-viu, de femelles
avec œufs durables dans ceux des 21-vi, 13-vm et 16-vnr, et de
mâles dans les échantillons de 21-vi et 5-vii seulement. La produc-
tion des œufs durables commence donc déjà à la fin de juin. L’espèce
est observée au Groënland par Haberbosch, Wesenberg-Lund
et Poulsen, mais, dans ces trois cas, il s’agit de ÇÇ seulement.
( à suivre).
— 115
A Révision of the fur Mites Myobiidae (Acarina) (suit,)
By Charles D. Radford, Hon. D. Sc. F. Z. S.
(Membre correspondant du Muséum d’Histoire Naturelle, Paris).
Radfordia ewingi (Fox, 1937).
Myobia ewingi Fox, 1937, Proc. ent. Soc. Wash., 39 : 227.
Radfordia ewingi (Fox, 1937) ; Ewing (1938), Proc. ent. Soc.
Wash., 40 : 7, 190.
The male dorsum (fig. 82) has latéral spines I placed between
coxae I and II, extending beyond bases of latéral spines II ; latéral
spines II posterior to coxae II, extending to anterior edge of
coxae IV ; latéral spines III level with coxae III, extending beyond
coxae IV. Latéral spines I -to III long, stout at base, tapering to
long slender points. Sub-median spines I level witb coxae II, short,
simple ; sub-median spines II posterior to latéral spines II, shorter
than preceding spines ; sub-median spines III level with anterior
edge of coxae IV ; sub-median spines IV level with mildde of
coxae IV ; sub-median spines V level with posterior edge of
coxae IV ; sub-median spines VI placed further back, flanked by
a pair of spines doser to posterior edge of body. Sub-median
spines III to VI sub-equal, long, simple. Pénis long, sinuous, exten-
ding from beyond sub-median spines VI to the génital pore.
The male venter (fig. 83) has three pairs of simple spines anterior
to coxae II ; level with coxae II is a pair of short spines ; posterior
to coxae II is a pair of spines on the latéral edge of body ; anterior
to coxae III is a pair of long, simple spines flanked by a pair of
accessory spines ; between coxae III and IV is a pair of long, simple
spines ; level with posterior edge of coxae IV is a pair of short
spines. Tarsus II with a pair of short, stout claws ; tarsus III and IV
each with a single, long claw.
The female dorsum (fig. 84) has latéral spines I between coxae I
and II, broadly foliate, striated longitudinally, tapering, extending
to bases of latéral spines II ; latéral spines II posterior to coxae II,
expanded at base, not foliate, extending to posterior edge of tfoxae III,
striated longitudinally ; latéral spines III level with coxae III,
stout, simple. Sub-median spines I level with coxae II, long, simple ;
sub-median spines II posterior to latéral spines II, stout at base,
long, striated ; sub-median spines III level with coxae III, long,
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 1, 1951.
— 116 —
stout ; sub-median spines IY anterior to coxae IV ; sub-median
spines V level with coxae IV, longer than preceding spines. Anterior
to the génital claws are four slender spines ; level with the génital
claws are two pairs of spines.
The female venter (fig. 85) has three pairs of simple spines anterior
Radfordia ewingi (Fox, 1937).
Fig. 82, $ dorsum. — Fig. 83, $ venter. — Fig. 84, $ ,dorsum. — Fig. 85, $ venter.
117 —
to coxae II with a fourth pair of spines level with coxae II ; posterior
to coxae II is a pair of spines on the latéral edge of body ; anterior
to coxae III is a pair of very long, simple spines, flanked laterally
by a pair of shorter spines ; a pair of long, simple spines level with
the posterior edge of coxae IY. On the latéral edge of body, midway
between coxae IV and terminal bristles, is a pair of long, stiff spines ;
level with terminal bristles is a transverse row of six spines, the
médian pair being the longest. Tarsus II with two short, stout
claws ; tarsus III and IV each with one long, stout claw.
Type host : Carolina jumping mouse ( Zapus hudsonicus americanus
Barton).
Type locality : Suitland, Maryland, U. S. A., july 31, 1937,
Robert Bray.
Measurements : $ 0,36 mm. X 0,17 mm. ; Ç 0,42 mm. X 0,23 mm.
Protonymph. 0,28 mm. X 0,16 mm. ; Deutonymph. 0,35 mm. X
0,21 mm.
Holotype female, allotype male, protonymph and deutonymph
in U. S. National Muséum, N°. 1279. Paratypes in Fox’s private
collection.
Radfordia subuliger Ewing, 1938.
Radfordia subuliger Ewing, 1938, Proc. ent. Soc. Wash., 50 : 7, 187.
The female dorsum (fig. 86) has latéral spines I anterior to
coxae II, extending to midway between coxae II and III, expanded
at base, two-jointed, striated ; latéral spines II slightly expanded,
two-jointed, striated, placed posterior to coxae II ; latéral spines III
level with coxae III, expanded, two-jointed, striated. Sub-median
spines I level with coxae II, stout, short ; sub-median spines II
slightly below level of latéral spines II, broadly expanded, extending
to middle of coxae III, striated ; sub-median spines III level with
coxae III, narrower than preceding spines, striated ; sub-median
spines IV anterior to coxae IV ; sub-median spines V level with
coxae IV, similar to preceding spines. Anterior to génital pore are
four small, simple spines ; a further group of four small spines close
to the pore ; anterior to terminal bristles are two pairs of simple
spines.
The female venter (fig. 87) has two pairs of spines anterior to
coxae II ; level with coxae II is a pair of spines ; posterior to
coxae II is a pair of spines medially and a pair laterally ; anterior
to coxae III is a pair of long spines ; midway between coxae III
and IV is a pair of very long spines ; level with coxae IV is a pair
of spines. Between the terminal bristles are two pairs of spines.
118 —
one pair borne on the posterior edge of the body. Tarsus II with
two claws ; tarsus III and IV each with a single claw.
The male is unknown.
Type host : Small-eared harvest mouse ( ReithrocLontomys humulis
impiger Bangs).
Type locality : College Park, Maryland, U. S. A.
Measurements : Ç 0,45 mm. X 0,23 mm.
Holotype female in U. S. National Muséum, Washington.
N° 1280.
Radfordia davisi (Radford, 1938).
Myobia davisi Radford, 1938, Parasitology, 30 : 4, 433.
The arrangement of dorsal spines on the nymph are most unusual
also their shape. Only the nymphal stage is known, the original
description was based upon the holotype, but the species has since
been recorded from the type host ( Rattus norvégiens norvegicus
Berkenhout) in Canada. Thanks to Dr. H. H. J. Nesbitt, Science
Service, Department of Agriculture, Ottawa, Canada I hâve had
the opportunity to examine this specimen and confirm his iden-
tification.
On the nymphal dorsum there are two very small spines midway
between coxae II and III ; anterior to coxae III is a transverse row
of six spines, shaped like a spear-head, the two outer pairs having
a latéral projection on one side, the médian pair being almost
normally spear-like. Midway between coxae III and IV is another
transverse row of six spines, sub-similar to the preceding, but
shorter. Midway between coxae IV and the terminal bristles is a
third row of six spines in which the two médian pairs are normal
and the latéral pair having a more pronounced projection on the
outside. Between transverse row I and II is a pair of spines with
only a slight latéral projection, and in line with the médian pairs
of spines of these three rows.
The chaetotaxy of the venter is simple. One pair of minute spines
is placed level with anterior edge of coxae II ; one pair midway
between coxae II and III ; one pair midway between coxae III
and IV ; a fourth pair level with coxae IV.
Type host : Brown rat ( Rattus norvegicus norvegicus Berkenhout).
Type locality : Freetown, Sierre Leone. May 16, 1936. D. II. S.
Davis.
Measurements : Nymph. 0,32 mm. x 0,25 mm.
Holotype nymph in the British Muséum (Nat. Hist.). N°. 1938-
2-28-1.
/
— 120 —
Radfordia floridensis Ewing, 1938.
Radfordia floridensis Ewing, 1938, Proc. ent. Soc. Wash., 40 : 7, 187.
The female dorsum (fig. 88) has latéral spines I broadly expanded,
tooth-like, placed anterior to coxae II, extending beyond base of
latéral spines II ; latéral spines II posterior to coxae II, long, spine-
like, extending almost to coxae IV ; latéral spines III level with
anterior edge of coxae IV, extending beyond posterior edge of body.
Sub-median spines I small, level with posterior edge of coxae II ;
sub-median spines II posterior to coxae II, long ; sub-median
spines III level with coxae III ; sub-median spines IV midway
between coxae III and IV ; sub-median spines V level with coxae IV,
long ; sub-median spines II to V sub-similar. Anterior to génital
pore is a line of four small spines. In the génital pore area are a
number of spines but the caméra lucida sketch does not depict
these clearly.
The female venter (fig. 89) has one pair of spines level with
coxae II ; level with anterior edge of coxae III is a pair of long
spines flanked laterally by a pair of smaller spines ; level with
anterior edge of coxae IV is a pair of long spines. Tarsus II with
two claws ; tarsus III and IV each with a single claw.
The male is unknown.
Type host : Free-tailed bat (Tadarida cynocephala).
Type locality : Leon County, Florida, U. S. A., august, 27, 1934.
E. V. Komarek.
Measurements : Ç 0,43 mm. X 0,28 mm.
Holotype female in U. S. National Muséum. N°. 1281.
— 121 —
Les grandes divisions de l’ordre des Protoures
Par B. Condé.
Jusqu’en 1927, l’ordre des Protoures ne comprenait que 2 familles
correspondant aux 2 grands phylums du groupe :
Eosentomidae Berlese 1909, pourvus de stigmates et de trachées
(Gen. Eosentomon Berlese 1908 à).
Acerentomidae Silvestri 1907, sans trace de stigmates ni de tra-
chées (Gen. Acerentomon Silvestri 1907, Acerentulus Berlese 1908 h,
Proturentomon Silvestri 1909, Acerentuloides Ewing 1921, Micro-
entomon Ewing 1921, Protentomon Ewing 1921).
En 1927, Womersley divisa les Acerentomidae en 2 sous-familles :
Meroentominae, dont les appendices du 2e segment abdominal
sont Inarticulés (Gen. Meroentomon Womersley 1927 [syn. Pro-
tentomon Ewing 1921], Paraentomon Womersley 1927).
Acerentominae, dont les appendices du 2e segment abdominal
sont uniarticulés (Gen. Acerentomon Silvestri 1907, Acerentulus
Berlese 1908 b) h
Cette division était légitime et conservait aux 2 familles leur
signification phylétique.
En 1932, Mills restaura le nom de Protentomon Ewing 1921
(que Womersley avait considéré à tort comme préoccupé et rem-
placé par celui de Meroentomon ) et substitua le terme de Proten-
tomoninae à celui de Meroentominae 2.
En 1936, Bagnai.l montra que Paraentomon Womersley 1927
était synonyme de Proturentomon Silvestri 1909 et que ce dernier
était par conséquent fort différent d’ Acerentulus .
C’est il Ewing (1936, 1940) qu’il appartenait d’apporter des
modifications importantes aux cadres des Protoures. En 1936, il
fonda la famille des Protentomidae et y inclut, en 1940, 2 sous-familles:
1. Womersley n’a pas pris en considération les genres Acerentuloides Ewing et
Microentomon Ewing, estimant qu’il s’agissait de formes immatures. Il n’a pas men-
tionné Proturentomon Silvestri car le choix des caractères génériques avait été critiqué
par Berlese (1909) et depuis lors on avait considéré ce genre comme identique à
Acerentulus.
2. « The name Protentomon is restaured in the following list and tlie subfamily
name Protentomoninae replaces Meroentomoninae ». Mills a écrit, quelques lignes
plus loin, Protentominae puis, 3 pages après, il a écrit de nouveau Protentomoninae.
Ce nom, qui figure dans le texte de Mills avant Protentominae , doit lui être préféré
car il a priorité et il est conforme aux règles de la nomenclature. Dans le même travail,
Mills remplace Acerentominae par Acerentomoninae.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 1, 1951.
— 122 —
celle des Protentomoninae Mills 1932 et celle, inédite, des Micro -
entominae. Il reconnut en outre qu ' Acerentuloides Ewing 1921 était
synonyme d ’Acerentulus Berlese 1908 b.
Les conceptions d’Ewmc se résument ainsi :
Fam. Eosentomidae Berlese 1909.
Fam. Protentomidae Ewing 1936.
Subfam. Protentomoninae Mills 1932.
Subfam. Micro entominae Ewing 1940.
Fam. Acerentomidae Silvestri 1907.
Si la création des Microentominae était contestable, car on ignore
ce qu’est Microentomon (voir plus loin), leur réunion aux Proten-
tomidae était absolument insoutenable puisque Ewing affirmait
que Microentomon avait les appendices du 2e segment abdominal
uniarticulés, ce qui l’apparentait indiscutablement aux Aceren-
tomidae.
Bonet (1942 a) a replacé Microentomon parmi les Acerentomidae 1 .
Bosas Costa (1950) enfin, dans un catalogue des Protoures
extrêmement soigné, fonda la nouvelle sous-famille des Bolivaridinae
pour recevoir les genres Bolivaridia Bonet 1942 a et Silvestridia
Bonet 1942 b, et la considéra comme intermédiaire entre celle des
Microentomoninae et celle des Acerentomoninae 2.
Selon Bosas Costa, les divisions de l’ordre sont les suivantes :
Fam. Eosentomonidae Berlese 1909 (Gen. Eosentomon Berlese
1908 a).
Fam. Protentomonidae Ewing 1936 (Gen. Protentomon Ewing 1921,
Proturentomon Silvestri 1909).
Fam. Acerentomonidae Silvestri 1907.
Subfam. Microentomoninae Ewing 1940 (Gen. Microentomon
Ewing 1921).
Subfam. Bolivaridinae Rosas Costa 1950 (Gen. Bolivaridia
Bonet 1942 a, Silvestridia Bonet 1942 b).
Subfam. Acerentomoninae Womersley 1927 (Gen. Acerentomon
Silvestri 1907, Acerentulus Berlese 1908 b).
Cette conception, beaucoup plus satisfaisante que celle d’EwrnG,
ne met cependant pas en évidence les rapports entre les 3 familles.
Celles-ci se répartissent en effet en 2 groupes distincts, fort éloignés
1. Il écrit, au sujet de son genre Bolivaridia : « Por tener solo el I par de apéndices
abdominales biarticulado lo incluyo en la familia Acerentomidae, en la que vuelvo
a colocar el gén. Microentomon, desplazado recientemente por Ewing ».
2. En 1947, j’ai proposé de remplacer les noms à' Acerentomidae et d’ Eosentomidae,
qui ne sont pas conformes aux règles de la nomenclature, par ceux d’ Acerentomonidae
et d’ Eosentomonidae qui sont imposés par ces règles. Dans son catalogue, Rosas
Costa a substitué les noms de Protentomonidae et de Microentomoninae à ceux de
Protentomidae et de Microentominae.
l’un de l’autre par la morphologie de leurs représentants : d’une
part les Eosentomonidae qui possèdent stigmates et trachées, d’autre
part les Protentomonidae et les Acerentornonidae qui sont totalement
dépourvus de ces organes. La présence de 3 paires d’appendices
abdominaux biarticulés chez les Eosentomonidae, de 2 paires chez
les Protentomonidae et d’une seule paire chez les Acerentornonidae
a pu faire croire que les Protentomonidae étaient intermédiaires
entre les 2 autres familles, mais cette opinion n’est pas fondée.
Tous les autres caractères rapprochent les Protentomonidae des
Acerentornonidae et tout spécialement des Acerentulus.
Pour exprimer ces affinités, je propose la création des 2 super
familles suivantes.
Eosentomonoidea : 1 paire de stigmates sur chacun des seg-
ments méso- et métathoraciques.
Acerentomonoidea : pas de stigmates.
La première ne renferme que la famille des Eosentomonidae.
La seconde comprend la famille des Protentomonidae, dont les appen-
dices du 2e segment abdominal sont biarticulés, et celle des Aceren-
tomonidae, dont les mêmes appendices sont uniarticulés et portent
1 soie (Subfam. Bolivaridinae) ou 2-3 soies (Subfam. Acerentomo-
ninae).
La sous-famille des M icroentomoninae Ewing ne peut être prise
en considération, son unique genre, Microentomon Ewing, n’exis-
tant jusqu’à preuve du contraire que dans l’imagination de son
auteur.
Ce genre fut créé en 1921 par Ewing pour son Microentomon
minutum du Maryland. Il fut décrit sur 3 immatures, dont on
ignore les stades, et fondé sur deux caractères sans yaleUr : une
seule rangée de poils à chaque tergite abdominal (ce qui est la règle
chez les larves I et II de tous les genres de Protoures, sauf Aceren-
tomon ) et des téguments très faiblement chitinisés (ce qui est aussi
la règle chez les larves jeunes). Les appendices du 2e segment abdo-
minal de ces Microentomon américains étaient uniarticulés.
Malgré l’inconsistance des caractères génériques de Microentomon
et bien qu’il ignorât l’adulte, Ewing n’hésita pas à y inclure Y Aceren-
tulus perpusillus Berlese 1909 connu par une Ç de Pise, si sommai-
rement décrite que l’on ne peut décider s’il faut rapporter l’espèce
aux Acerentornonidae ou aux Protentomonidae, encore que la deuxième
hypothèse soit de loin la plus vraisemblable 1.
En 1940, Ewing aggrava la situation en décidant, sans aucune
preuve, que M. minutum Ewing 1921 était synonyme de M. per-
pusillum Berlese 1909. En même temps Ewing créa la sous-famille
1. Le rapprochement fait par Strenzke (1942) entre son Protentoinon Thienemanni
et Y Acerentulus perpusillus est tout à fait justifié.
— 124
des Microentominae dont l’unique représentant était M. perpusillum
Berlese ; aux caractères mentionnés dans la diagnose originale de
Microentomon, Ewing ajoutait l’absence de sensilles au tarse L
Pour adopter les conclusions d’EwiNG, il faudrait donc admettre
au moins deux hypothèses gratuites :
1° L’existence d’adultes à caractères de Microentomon (pas de
sensilles au tarse I, une seule rangée de poils aux tergites, appendices
du 2e segment abdominal uniarticulés, faible chitinisation) en
compagnie des larves du Maryland L
2° L’identité (extrêmement douteuse) d ’Acerentulus perpusillum
Berlese avec Microentomon minutum Ewing.
Enfin l’absence de sensilles au tarse I est si surprenante que l’on
ne peut l’accepter sans vérification.
(Laboratoires de Zoologie de la Faculté des Sciences de Nancy et du Muséum).
BIBLIOGRAPHIE
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XVII, pp. 210-213).
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1908 b. Berlese (A.). — - Osservazioni intorno agli Acerentomidi. (Ibid.r
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III, pp. 14-17).
1942 b. Bonet (F.). — Deseripciôn preliminar de dos nuevos Acerento-
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Entotroplia) . ( Arthropoda , I, pp. 327-356).
1907. Silvestri (F.). — Descrizione di un novo genere di Insetti Apteri-
1. En 1940 Ewing écrit qu’il n’a pu retrouver de nouveaux exemplaires de Micro-
entomon, mais affirme qu’il y avait des adultes parmi les individus examinés vivants,
en 1921. L’auteur ne donne d’ailleurs aucun renseignement sur les caractères de ces.
adultes. Il est incompréhensible que Ewing ait choisi des larves pour décrire Microen-
iomon alors qu’il avait des adultes à sa disposition.
125 —
goti rappresentante di un novo ordine. (Boll. Lab. Zool. Portici,
I, pp. 296-311).
1909. Silvestri (F.). — - Descrizioni preliminari di varii Artropodi,
specialmente d’America. II. — Nuova specie di Acerentomidae
(Protura). ( Atti B. Accad. Line., XVIII, pp. 8-10).
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Syst., LXXV, pp. 73-102).
1927. Womersley (H.). — Notes on the British species of Protura, with
descriptions of new généra and species. (Ent. month. Mag,
LXIII, pp. 140-148).
i
— 126 —
Pour la réhabilitation du genre Oreomunnea Oersted
(JUGLANDACEAE)
Par Jean-F. Leroy.
Le genre Oreomunnea a été créé par le botaniste danois Oersted
en 1856 pour une plante de la famille des Juglandacées qu’il avait
récoltée au Costa Rica L L’espèce type du genre fut décrite par
Oersted sous le nom de O. pterocarpa. Dans le Prodromus 2, C. De
Candolle fit de cette espèce une section spéciale du genre Engel-
hardtia avec la diagnose suivante : « Dissepimenta in nuce 4, margine
intra loculos septulifera et sinuosa ». Quelques années plus tard
(1870) Oersted s maintint son point de vue et mit en avant les deux
caractères suivants : 1° La forme en fer à cheval des stigmates
(chez Oreomunnea). — 2° La division en 4 loges de la cavité ova-
rienne. Cette insistance n’emporta pas la conviction du savant
genevois qui en 1914 4, comme Nagel peu de temps auparavant,
se déclara pour le rejet du nouveau genre. Tous les auteurs qui
suivirent, à l’exception de H. Hjelmquist, se rangèrent à cet avis.
Tout récemment encore (1948) W. E. Manning dans un travail
d’ensemble sur les Juglandacées attribue à ce genre la valeur d’une
section des Engelhardtia. Il nous a donc semblé important de con-
tribuer à régler cette question. Pour nous, cela ne fait pas de doute,
le genre de Oersted doit être sauvegardé. Aux caractères connus
dont Hjelmquist 5 a fait le compte s’en ajoutent d’autres de pre-
mière importance. Nous voudrions ici attirer l’attention sur le type
de placentation. Celui-ci, en rapport avec une architecture septale
complexe — laquelle d’ailleurs n’avait pas manqué de frapper
les premiers observateurs — impose d’éloigner considérablement
des Engelhardtia le genre en cause.
La placentation chez Oreomunnea quoique s’intégrant dans la
norme des Juglandacées occupe une place bien distincte. Nous avons
fait une étude spéciale de la placentation chez les Juglandacées
1. Plantae novae centroamericanae. Vidensk. Medd. Kjôb (1856), p. 33.
2. Juglandaceae. Prod. XVI, I, 1864.
3. Bidrag til Kundskabom Valnôdplanterne. Vidensk, Medd. Kjôb (1870), p. 159.
Notice sur leâ Juglandées. Ibid., p. 1 (2 pl.).
4. Engelhardtia Oreomunnea C. DC. Une espèce remarquable du Costa-Rica.
Bull. Soc. Bot. Genève, VI, 1914, p. 165 (2 fig.).
5. Studies on the floral morphology and phylogeny of the Amentifereae. Bot. Notis.
Lund, 1948.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 1, 1951.
— 127 —
et nous aurons ailleurs l’occasion de revenir sur ce sujet comportant
des développements importants du point de vue théorique. Le tégu-
ment ovulaire est ici vascularisé à partir de quatre cordons placen-
taires. Ces cordons sont visibles à la loupe binoculaire et auraient
pu être observés voici un siècle. Il résulte de nos études que l’en-
semble complexe que constituent toutes les cloisons de la cavité
ovarienne sont de nature caulinaire. Les faisceaux placentaires
parviennent au funicule après avoir cheminé dans les cloisons
intraloculaires — non interloculaires, — puis s’être rapprochés deux
à deux vers le haut dans le plan de la cloison primaire. Rien de tel
ne s’observe chez Engelhardtia. Ici deux cordons vasculaires s’unis-
sent en un seul cordon constituant le funicule, relativement long.
Chez Oreomunnea le funicule est presque nul. L’architecture interne
du fruit est à peine comparable chez les deux genres 1. L’évolution
s’y est faite suivant des voies bien divergentes. On a l’impression
que le sens évolutif propre à Oreomunnea, amenant la production
de nombreuses cloisons, a permis à la placentation d’échapper à
une accélération corrélative de sa spécialisation. Celle-ci est en effet
moins grande que chez Engelhardtia. Quoiqu’il en soit, nous avons
là deux phylums distincts de niveau générique.
Il se trouve par ailleurs que les Engelhardtia sont tous asiatiques,
les Oreomunnea centroaméricains. Cet argument géographique n’est
pas sans valeur.
Résumé : Le genre Oreomunnea Oersted doit être considéré comme
valable. L’espèce O. pterocarya Oersted doit être rétablie. Les espèces
de P. C. Standley classées par cet auteur dans le genre Engelhardtia
(section Oreomunnea ) doivent être rapportées à Oreomunnea et prendre
les noms A’ Oreomunnea guatemalensis (Standl.) et Oreomunnea mexicana
(Standl.).
A ce jour on doit considérer que la famille des Juglandaceae compte
8 genres qui sont : Juglans L. ; Carya Nutt. ; Annamocarya A. Chev. ;
Pterocarya Kunth. ; Platycarya Sieb. et Zucc. ; Engelhardtia Lesch.
Oreomunnea Oerst. ; Alfaroa Standl.
Il y a beaucoup d’affinités entre les deux genres américains Alfaroa
et Oreomunnea. Le premier a été découvert et décrit par le célèbre explo-
rateur contemporain de l’Amérique centrale P. C. Standley. Les espèces,
types respectifs de ces deux genres, sont du Costa-Rica. Nous n’avons pas
vu de specimens d 'Alfaroa, mais les descriptions et les figures publiées
permettent de leur assigner presque sûrement une origine phylétique
commune. Oreomunnea et, davantage encore, Alfaroa , semblent primitifs
à beaucoup d’égards. C’est aussi l’opinion de Manning et de Hjelmquist.
Laboratoire d’ Agronomie Coloniale du Muséum.
1. Hjelmquist considère, à tort selon nous, comme caractère distinctif secondaire,
la présence de cloisons nombreuses. Envisagé en liaison avec la structure placentaire
il devient pour nous essentiel.
Délimitation des Festuceae, affinités phylogéniques
DES ERAGROSTEAE
Par Geneviève Mimeur.
Eragrostis tholloni Franch. est une Graminée connue dans la
région de Brazzaville sous le nom vernaculaire N'taentichené et
décrite par Franchet en 1895. Par sa morphologie externe, tout
particulièrement des épillets globuleux, légèrement cordés à la base,
plus larges que longs, aux glumes égales entre elles, de même-taille
que les glumelles légèrement scarieuses sur les bords, palea mem-
braneuse plus courte que la lemma, cette espèce ressemble étonnam-
ment à un Briza.
Lebrun signale aussi dans son étude sur les associations du Parc
Albert, un Eragrostris à « aspect de Briza », resté indéterminé dans
ses collections et qu’il nomme provisoirement E. Katandensis.
Il s’agit très probablement de la même Graminée. La position de
cette espèce semble si douteuse entre les genres Briza et Eragrostris
que Franchet, après hésitation, la tint pour un Eragrostis mais créa
pour elle une section nouvelle : les Brizoideae. L’auteur donnait
au nombre de nervures de la lemma une valeur discrimina tive
Briza 5, Eragrostis 3. Prat a déjà montré que certaines Festuceae,
ne possédant que 3 nervures à la glumelle supérieure, possédaient
une anatomie et des épidermes de types Panicoides et devaient,
par conséquent, être exclues des Festucoides. Mais ce fait est-il
général, est-il valable pour toutes les espèces de la tribu des Festu-
ceae ? Ce caractère et ce seul caractère, dans un cas où les ressem-
blances morphologiques sont si étroites suffit-il à séparer deux genres,
à plus forte raison, lorsqu’ils n’appartiennent pas à la même tribu,
Briza étant placé dans les Festuceae, Eragrostis dans les Eragrosteae.
Ce sont les cas douteux qui, une fois résolus, permettent de doser
avec quelle rigueur les lois, peuvent être considérées ; c’est pourquoi
nous avons jugé intéressante une étude approfondie de cette espèce.
Notons aussi que certains genres sont encore situés dans les Festu-
ceae, qui n’ont que 3 nervures à la lemma.
■ Anatomie foliaire. — L’anatomie foliaire de cette espèce curieuse
révèle aussi une structure particulière, juxtaposant des caractères
festucoides, tels que développement important de la gaine interne
scléreuse, concentrique au faisceau libéro-ligneux de la nervure
principale, à des caractères panicoides tel que développement
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 1, 1951.
— 129
important de la gaine externe de cellules vertes, très régulière à
disposition rayonnante. Toutefois la présence nette de la gaine
externe, qui n est très marquée que chez les Panicoides, jointe au
caractère du nombre de nervures de la lemma, suffisent à éliminer
cette espèce de la tribu des Festuceae et, par conséquent, de la situer
dans les Eragrosteae, quoique là encore se manifestent des caractères
intermédiaires : ici, la présence de la gaine scléreuse. Ainsi se trouvent
nettement définies les Festuceae : doivent en être exclus les genres
n’ayant que 3 nervures à la lemma.
Morphologie. Poussant alors plus avant les observations sur
les ressemblances entre Briza et Eragrostis, nous avons constaté,
hors le nombre de nervures, barrière constante, qu’il existait des
intermédiaires morphologiques entre ces deux genres. La séquence
est la suivante : E. tholloni, représentant le plus proche de Briza,
puis la section platystachia (E. brizantha, E. brizoides, aux noms
expressifs) conduisant au type Eragrostis, défini par les épillets
plus longs que larges. Du point de vue anatomique, certains Era-
grostis ont une gaine externe peu développée, présentant à divers
degrés les intermédiaires entre type festucoide et panicoide. Ces
deux genres, nettement definis par le nombre de nervures et la pré-
dominance d’un type anatomique semblent donc présenter une
parenté étroite.
Bépartition géographique. — - La répartition géographique montre
que Briza est une Graminee répandue dans les régions tempérées,
comme toutes les festucoides. Se trouvant en Afrique du Nord
et en Afrique australe, ce genre est inconnu en Afrique tropicale,
si bien que Eragrostis tholloni, par son aspect de Briza, endémique
à l’Afrique équatoriale constitue une curiosité remarquée par Fran-
chet, puis Lebrun. Actuellement trouvé dans le bassin de Brazza-
ville, au Congo et récemment au Dahomey Nord, par Gillet H. 1
il semble le témoin d’une origine phylétique commune entre Briza
et Eragrostis, confirmée par deux faits géographiques : d’une part,
c’est précisément en Afrique australe qu’existent les autres Eragrostis
proches de Briza (E. brizoides, E. brizantha), d’autre part, la biologie
de E. tholloni est aussi celle d’un micro-climat particulier, bassins
humides de Brazzaville, bordures de marais au Congo, tandis que
le genre Eragrostis s’étend surtout dans les régions chaudes et plutôt
sèches.
Affinités des genres Briza et Eragrostis. — Les épillets de nom-
breuses Festuceae, dont les Briza, en particulier, sont construits
1. (Herbier Gillet, 1950 — Nord Dahomey).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 1 1951.
9
— 130 —
sur le même type morphologique que les épillets du genre Eragrostis
placé dans les Eragrosteae : plusieurs fleurs, glumelles imbriquées,
rachis se désarticulant au-dessus des glumes. Ce fait permet
déjà une comparaison et un rapprochement entre ces deux genres,
sans qu’il soit possible encore de conclure s’il y avait filiation ou
convergence.
Nous avons pu mettre en évidence toute une séquence morpho-
logique reliant le genre Briza au genre Eragrostis à l’aide des deux
sections de ce dernier : Brizoides et Platystachya. Les faits anato-
miques concordent en marquant, chez E. tholloni des caractères
intermédiaires, comme nous l’avons vu ci-dessus entre Festucoides
et Panicoides. La répartition géographique permet de trouver une
explication biologique à la base de la différenciation de Briza et
Eragrostis. Le passage se fait donc sans autre discontinuité que celle
du nombre de nervures, marquant un stade fixé dans la discri-
mination des deux genres et que nous avons ci-dessus reconnue
valable. Ces transitions successives, si serrées les unes contre les
autres ne laissent pas place à la pensée d’une origine commune à
partir d’un même type mais implique le passage d’une forme à
l’autre. Ainsi les organes n’évoluant pas parallèlement E. tholloni
aurait conservé une morphologie brizoide (type tempéré) et acquis
une anatomie panicoide (type équatorial).
Phylogénie chez les Graminées. — Par ces deux genres s’établit
un rapport de filiation entre deux tribus importantes, l’une princi-
palement de régions tempérées, l’autre plus répandue dans les
zones chaudes du globe. Festuceae et Eragrosteae, confondues long-
temps précisément parce que certaines Eragrosteae sont construites
sur le même type morphologique que les Festuceae, puis séparées
en 1934, par Hubbard, pour les espèces africaines. Nous ne
pouvons donc plus considérer, comme Prat (1939), qu’il s’agit de
deux tribus appartenant à des phylums séparés, à évolution parallèle
mais nous pensons que ces deux tribus ont des liaisons certaines,
et que la différenciation, surtout anatomique, serait une adaptation
fixée, en rapport avec la répartition géo-climatique : Festuceae dans
les zones tempérées, Eragrosteae dans les zones chaudes.
En raison de cette filiation et, en conséquence, deux hypothèses
doivent être alternativement considérées :
1° Puisque les Eragrostis ont des liaisons phylogéniques avec
les Festuceae (par le genre Briza) peut-on, comme Prat, conserver
la place des Eragrosteae dans les Chloridoides (sous-type de Pani-
coïdes) ? En ce cas certains genres étant placés aujourd’hui dans
les Eragrosteae et ayant des affinités non avec les Festucées mais
avec les Chloridées (la plupart étaient rangées autrefois dans les
Chloridées) peut-être même la tribu des Eragrosteae, par deux sous-
131 —
tribus, constituerait-elle une transition entre les deux grandes sous-
familles Festucoides et Panicoides.
2° La tribu des Eragrosteae, très hétérogène, encore mal définie,
devrait être séparée en deux tribus. L’une : les Eragrosteae vraies
( Eragrostis , Diplachne, Sclerodactylon) dérivées des Festuceae par
différenciation géographique, les Eragrosteae étant en somme les
Festuceae adaptées aux régions chaudes, certains genres cosmopo-
lites interférant. Il n’y aurait ainsi qu’un simple phénomène de
convergence entre ces Eragrosteae et une autre tribu Pseudo-Era-
grosteae qu’il faudrait alors créer, formée de genres situés actuelle-
ment dans les Eragrosteae, mais qui sont affines des Chlorideae.
Cette seconde tribu pourrait être dérivée d’un phylum différent,
sans lien avec les Festucoides et appartenant typiquement aux
Chloridoides (sous-famille des Panicoides).
Hypothèse sur l’origine géographique du genre Eragrostis. ■ — Que
l’on considère les nombreuses hypothèses formulées au sujet de
l’évolution de la flore africaine, dont les deux principales sont celles
de Christ (1892-1897) (suivant laquelle le déplacement de la flore
serait du à un réchauffement du continent africain) ou l’hypothèse
d’AuBREviLLE 1949 (suivant laquelle la forêt aurait suivi fidèlement
l’équateur dans ses déplacements vers le Sud), il n’en reste pas
moins que la similitude entre la flore des Savanes d’Afrique tro-
picale et la flore d’Afrique australe permet de penser que la flore
africaine aurait occupé primitivement le centre du continent afri-
cain, puis aurait été refoulée vers l’Afrique Australe, ou dans
certains cas digérée sur place, par la flore forestière qui s’établit
ensuite.
Or, les Briza existent en Afrique du Nord mais aussi en Afrique
Australe et c’est précisément dans cette région dernière que l’on
trouve les Eragrostis les plus proches du genre Briza. Il y aurait
donc lieu de penser que ce genre de Festucée aurait fait partie
de F « ancienne flore africaine » dans les lieux à climat humide et
moins chaud. Ce Briza aurait donc été refoulé par les conditions
climatiques vers le Sud et vers le Nord. Les formes peu modifiées,
capables de s’adapter biologiquement, telles que Eragrostis tholloni,
seraient les témoins de cette répartition antérieure (dans un micro-
climat humide d’ailleurs) d’autres formes plus labiles auraient fourni
les espèces de savanes, différenciées suivant leurs possibilités de
résistance à la sécheresse.
De nombreuses espèces existant aussi en Amérique du Sud, la
naissance de ce genre serait probablement antérieure à la dissection
du continent de Gondwana mais aurait sans doute pour pays d’ori-
gine l’Afrique tropicale.
— 132 —
Processus évolutif — hérédité de caractères adaptatifs. — Il est
aujourd’hui connu des agrostologistes, qu’il existe deux types
anatomiques chez les Graminées. L’un groupant les genres à répar-
tition trans-tropicale ou tout au moins croissant dans les régions
à climat tempéré ou humide, — l’autre comptant les genres adaptés
aux climats inter-tropicaux. La répartition géographique de ces
deux groupes étant en concordance avec le climat, il est permis de
penser qu’il s’est produit une adaptation manifestée ici dans l’ana-
tomie. L’exemple qui nous est fourni vient préciser cette hypothèse.
Le genre Eragrostis, semblable au Briza des Festucoides, mais à
anatomie panicoide serait une des premières Festuceae à type ana-
tomique Panicoide. Si nous remarquons que les Eragrostis proches
du genre Briza se situent en des lieux à conditions édaphiques compa-
rables à celles des régions tempérées, il y a là un témoin dans l’his-
toire et la géographie, de caractères adaptatifs héréditaires mani-
festés par degrés : le genre Eragrostis serait directement né des
Festuceae pour donner un type anatomique Panicoide-chloridoide
encore indécis dans certaines espèces, bien précisé dans d’autres.
Laboratoire d' Agronomie Coloniale du Muséum.
— 133 —
Remarques sur les genres Leptolaena et Xerochlamys
(Chlaenacées)
Un nouvéau genre de Chlaenaceae
Par A. Cavaco.
Cette note a pour but : 1° de proposer la jonction des genres
Leptolaena et Xerochlamys, ainsi que d’établir 3 sous-genres nou-
veaux ; 2° de présenter un nouveau genre de Chlénacées.
I
Les genres Xerochlamys et Leptolaena ne sont pas facilement dis-
tingués. Nous donnons ci-après les caractères génériques communs :
1° Fleurs entourées par un organe en forme de coupe, qui persiste
sur le fruit, et qu’on a l’habitude de nommer « involucre », bien qu’il ne
soit pas constitué par des bractées libres ou soudées entre elles ; il n’est
que le prolongement du pédoncule floral hypertrophié et dilaté vers le
haut. Il porte un nombre variable de dents à sa partie supérieure.
2° Calice à 3 sépales et corolle à pétales beaucoup plus longs que ceux-là.
3° Ovaire typiquement 3 loculaire et nombre inconstant d’ovules dans
les loges.
4° Fruit capsulaire.
Gérard (2) distingue ces deux genres en se basant : 1° sur le
nombre d’ovules dans chaque loge de l’ovaire : 2 chez Leptolaena
et de nombreux ovules chez Xerochlamys ; 2° sur le nombre des
étamines : 10 chez Leptolaena, disposées en 2 verticiles, et un nombre
indéfini d’étamines chez Xerochlamys ; 3° le nombre de dents de
l’involucre est aussi invoqué : 5-6 chez le premier genre, 6-20 dans
le second.
Sur le nombre des ovules ainsi que sur celui des dents de Finvo-
lucre, M. Perrier de la Bathie a déjà montré qu’ils ne peuvent
pas servir de distinction aux 2 genres ici en cause.
A une date plus récente, ce dernier auteur (5) présente un synopsis
des genres. Il invoque surtout le nombre et disposition des étamines,
comme le faisait Gérard, et en outre, il se base sur le fait que l’endo-
carpe se dissocie en soies à la maturité de la capsule chez Xerochlamys,
ce qui ne s’observe pas chez Leptolaena. Ce sont en réalité les argu-
ments les plus solides pour séparer les deux genres. Mais ils ne sont
pas absolument constants.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 1, 1951.
— 134 —
En ce qui concerne le dernier caractère, il n’est pas valable pour
toutes les espèces. En effet, l’endocarpe de X. Bernieri ne se dissocie
pas en soies.
Sur les étamines, en général, elles sont 10 chez Leptolaena, dont
5 plus grandes alternent avec les 5 plus petites, mais toutes s’in-
sèrent à la même hauteur sur la face interne du disque, et seul chez
L. pauciflora j’ai trouvé 2 verticilles. Au cours de mes recherches
j’ai trouvé très fréquemment dans des échantillons de L. multiflora
des fleurs à 5 étamines et aussi — mais plus rarement — à 7 et
9 étamines, à filets inégaux comme il arrive dans les Chlénacées.
Ce qui reste debout c’est le nombre des étamines : elles sont tou-
jours en nombre supérieur à 10 chez Xerochlamys.
En conclusion, 1° ces groupes de plantes ont un ensemble de
caractères communs : inflorescences, involucre, calice, corolle, disque,
carpelle, fruit, et les feuilles petites et leur nervation sont aussi
commun aux deux genres. Ils ne diffèrent que par le nombre des
étamines et par la présence ou l’absence de soies dans l’intérieur
du fruit.
2° Xerochlamys Bernieri 1 a des caractères intermédiaires entre
ces deux genres. Est-ce un Leptolaena comme l’établit Bâillon
ou un Xerochlamys comme le veut Perrier de la Bathie ? Où
placerons-nous cette espèce ?
En raison de ce que nous venons d’exposer, nous proposons de
faire entrer dans le genre Leptolaena les espèces de Xerochlamys,
et par. la suite nous ferons une diagnose modifiée pour l’ensemble
du genre Leptolaena. Par ailleurs, nous estimons devoir admettre
3 sous-genres distincts, l’un desquels comprendrait le X. Bernieri
(H. Bn) H. Perr., dont la position ambigüe a été indiquée par nous
plus haut.
Leptolaena Dup.-Thou., Hist. vég. Àfr., XI, 41 (1807), em.
Cavaco.
Xerochlamys Bak, in Journ. of Bot. xx (1882) 45.
Arbores vel arbusculae. Folia alterna, stipulacea, penninervia, integra.
Stipulae deciduae. Flores racemosi vel corymbosi, rar. solitarii. I nvolucrum
cylindricum parvulum. Sepala 3 involucro longiora vel calyx intra involu-
crum. Petala 5, hypogyna, basi in tubum conniventia. Discus annularis.
Stamina 5- oc intra discum insertis ; antherae dorso adfixae. Ovarium 3- locu-
lare ; loculis 2- spermis vel plurispermis. Stylus I. Stigma triplex. Capsula
involucro cincta. 3 -loc. aut abortu I — locul., I- Sperma. Albumen carnosum.
Embryo centralis, cotyledones undulatae.
i
1. Gérard (2) décrit l’androcée à « 10 étamines nettement définies ». Les échantillons
que nous avons pu nous procurer ne portent que des fruits à l’immaturité ou déjà
mûrs. Dans les genres en question ici, les filets accompagnent le fruit et sont enve-
loppés par l’involuère floral. Nous avons toujours compté 10 étamines, ce qui concorde
avec l’affirmation de Gérard. *
— 135
1. Euleptolaena Cavaco subgen. nov. Stamina 5-10. Fructus
dehiscens, integer. Pericarpus maturus indissociatus.
Ce sous-genre comprend toutes les espèces de Leptolaena Dup.-
Thou L
2. Mediusella Cavaco subgen. nov. Stamina 10. Fructus inde-
hiscens, lobatus, Pericarpus maturus indissociatus.
Sous-genre monospécifique, représenté par : Leptolaena Bernieri
H. Bn.
3. Xerochlamys (Bak.) Cavaco subgen. nov. (— Xerochlamys Bak.
pr. gen.). Stamina oo. Fructus indehiseens ; endocarpus maturus
dissociatus.
Ce sous-genre comprend tous les Xerochlamys Bak.
Le genre ainsi compris, compte 7 espèces et 5 variétés : L. mul-
tiflora Dup.-Thou., avec une variété : — var. cuspidala (Bak.)
H. Peer. ; L. pauciflora Bak. avec 2 variétés : — var. rubella
(Sc. Eli.) H. Peer. et var. turbinata (Bak) H. Perr. ; L. Bernieri
H. Bn. ; L. diospyroidea (H. Bn.) Cavaco comb. nov. avec 2 varié-
tés — var. tampoketsensis (Gér.) nov. et var. rupestris (H. Peer.)
nov. ; L. arenaria (Gér.) Cavaco, comb. nov. ; L. pilosa (Bak.)
Cavaco, comb. nov. L. pilosa Cavaco, comb. nov. ; L. luteola
(H. Perr.) Cavaco, comb. nov.
II
La famille des Chlénacées, endémique, comme on sait, de Mada-
gascar, a suscité de très importants travaux dont il faut détacher
les plus récents, ceux de M. Gérard (1, 2) et ceux de M. Perrier
de la Bathie (3, 4).
Gérard (2) mentionne sept genres, tous à ovaire triloculaire :
Xyloolaena, Eremolaena, Rhodolaena, Schizolaena, Leptolaena, Xeroch-
lamys et Sarcolaena.
Perrier de la Bathie (3) décrivait ensuite un nouveau genre
à ovaire 5 — loculaire et dont le fruit est une capsule loculicide
quinqueloculaire. Il l’a nommé Pentachlaena.
Le genre que nous proposons a un ovaire 1 ou 2 — loculaire et
son fruit est indéhiscent et monospermique par avortement. Cette
plante avait été décrite par M. Perrier de la Bathie (4) comme
une espèce nouvelle du genre Eremolaena 1 2, le E. boinensis, mais
il faisait remarquer néanmoins : « une connaissance complète du
1. Les clés et la mention des espèces paraîtront dans la Flore de Madagascar.
2. Jusqu’à présent il y avait dans ce genre les espèces suivantes : E. Ilumboldtiana
Baill., E. rotundi folia Gér. et E. boinensis H. Perr.
— 136 —
fruit amènera probablement à considérer cette plante comme appar-
tenant à un genre nouveau ». Aux caractères que nous prendrons
du fruit mûr nous ajouterons d’autres caractères concernant l’in-
florescence, la fleur, l’indument, etc. Et c’est l’ensemble de ces
caractères que nous conduit à faire de cette espèce un genre nouveau.
Nous y reviendrons plus loin.
Nous avons eu la bonne fortune de pouvoir étudier des fruits
complètement mûrs dans des échantillons venant du Service Fores-
Pei rierodeiulron boinensis (H. Perr). Cavaco. — 1. Rameau avec inflorescence x J/2 ?
2. Fruit à 1 immaturité X 14 î 3. Fruit mûr X % ; i. Coupe transversale de
l’ovaire X 2.
tier de Madagascar. Le fruit est, à la maturité, enveloppé presque
entièrement par le réceptacle accrescent, en forme de cupule ondulée
sur les bords, muni de poils étoilés qui a été pris à l’immaturité
pour « involucre » par M. Perrier de la Bathie. Nous ne nous
rallions pas à la manière de voir de l’éminent systématicien, et nous
réserverons ce terme pour l’ensemble de bractées qui entourent la
base des fleurs et des fruits des vrais Eremolaena. Et nous voyons
même ici une première distinction : les espèces rangées dans le genre
Eremolaena présentent un ensemble de 2-5 bractées alors que celles-ci
n’existent pas dans la plante en cause.
Les fruits qui sont d’abord allongés, deviennent ovoïdes. Ils sont
— 137 —
hauts de ± 16 mm. et larges de ± 11 mm. ; ils sont munis d’un
nombre variable de côtes et couverts de poils hirsutes. Entre le
fruit lui-même et le réceptacle manifestement accru, se trouvent les
parties persistantes de la fleur, à savoir : la base du calice, le disque
et les fdets des étamines. Le fruit est indéhiscent. Quand on l’ouvre,
on voit se dresser, au milieu de la cavité, un corps allongé, isolé
du péricarpe. C’est la graine tronconique, entourée du tégument.
Celui-ci est brun et le test présente des lignes noirâtres sinueuses
et ondulées. L’embryon est dressé, incombant ; les cotylédons épais
et profondément 2-3 lobés sont intéressants puisqu’ils nous donnent
l’impression, au premier abord, de plusieurs cotylédons.
Au contraire, le fruit des Eremolaena est une capsule déhiscente,
3 — - loculaire, et entourée de longues bractées plus ou moins
coriaces.
D’autres échantillons apportés de Madagascar par le Professeur
H. Humbert (Mission, 1946-47), nous ont permis de compléter
la connaissance sur les fleurs. L’inflorescence est constituée par
des cymes 3, 4 ou 5 fleurs à pédicelles courts qui se disposent en
pseudoracemes. Chez les vrais Eremolaena l’inflorescence se présente
tantôt à fleurs géminées sur un long pédoncule commun (E. Hum-
blotiana), tantôt à fleurs longuement pédicellées prenant naissance
d’un plus court pédoncule commun (E. rotundifolia) . Les boutons
floraux se distinguent aussi parce qu’ils sont arrondis et non point
ovoïdes comme dans les Eremolaena. De plus, dans le genre proposé
il n’y a pas de bractées entourant la fleur tandis que chez les Ere-
molaena elles existent sous la forme d’écailles. Les sépales sont
caducs avant la fructification et la base du calice persiste et entoure
le disque ; les anthères sont extrorses au moins dans les fleurs étu-
diées ; les feuilles et les fleurs sont recouvertes de poils étoilés.
Tout ceci manque chez Eremolaena.
Enfin, l’ovaire de cette plante est très curieux : il présente 5 côtes
saillantes ce qui, en section transversale, dessine un pentagone.
Quand il existe 2 loges, l’une est extrêmement réduite alors que
l’autre occupe presque toute la cavité. Cette irrégularité et l’exis-
tence des dites 5 côtes nous avait fait penser, -à première vue, à
un avortement ou plutôt à une réduction d’un type primitif à ovaire
5 - loculaire. Mais lorsqu’on observe l’intérieur de la cavité de
l’ovaire, on n’y trouve aucune indication qui puisse nous amener à
une telle conclusion. En effet, la surface interne est tout à fait lisse,
sans vestiges de cloisons. L’avortement aurait-il eu lieu de si bonne
heure et si complètement qu’on ne puisse plus retrouver même les
vestiges des parois, et par la suite serait-il devenu héréditaire ?
Je me garderai de vouloir résoudre ce problème. Toutefois, une étude
de la vascularisation florale pourrait peut-être nous fournir quelques
indications à ce sujet.
138
Répartition géographique. — Cette plante a toujours été récoltée
dans le domaine de l’Ouest et une seule fois dans le domaine du
Centre. Par contre, les Eremolaena ont été recueillies dans le domaine
oriental (5, 6).
Affinités. — Le nouveau genre a 5 sépales dont les deux externes
sont réduits comme il arrive chez les Eremolaena et chez le Pen-
tachlaena. Nous avons montré ci-dessus les différences par rapport
au genre Eremolaena. En ce qui concerne le Pentachlaena, le revê-
tement de poils étoilés, les sépales internes dépourvus de poils dans
les parties recouvertes, la disposition des sépales par rapport aux
pétales, les anthères extrorses, tout ceci est semblable à la plante
en question ici. Mais chez Pentachlaena, il y a des différences bien
nettes : les fleurs sont géminées, l’ovaire est 5-loculaire, le fruit est
capsulaire, etc. C’est donc un genre bien distinct.
Enfin, pour terminer, nous soulignerons que le genre Eremolaena
apparaît plus homogène après la ségrégation de cette espèce.
Perrierodendron 1 Cavaco nov. gen.
Arbor, vel arbuscula; foliis alternis, stipulatis, stipulae caducissimae
lineares Inflorescentiae in cymis 2-4 floris dispositae, bracteis parvissimis ;
pedicellis brevis ; receptaculo hirsuto unifloro. P étala b-torta ; stamina
numerosa, paulo inaequalia intus disco crasso inserla. Ovarium uni vel
biloculare ; loculis biovulatis, stigmate 2-lobato. Fructus indehiscens, ovato-
elongato monospermus, in receptaculo accrescenti inclusus ; semine ovato ;
embryone erecto, incumbento ; cotyledones 2-3 lobatae ; albumine copioso
P. boinense (H. Perr.) Cavaco.
Eremolaena boinensis H. Perr. in Bull. Mus. Hist. Nat. Paris, n° 7,
1- 2, 1920.
Arbor vel arbuscula 3-4 m. alta ; ramis pilis stellatis fulvis vestitis ;
stipulae 1-2 mm. longae. Folia decidua, petiolo 5-10 mm. longo ; limbo
slellate-piloso, late ovato, basi apiceque rotundato, 3-9 cm. longo, 2-6 cm.
lato. Flores albis ; sepalis externis minutissimis , internis valde in equila-
teralibus extus dense stellato- pilosis ; disco ^ 2 mm. alto; staminibus
anlheris extrorsis. Ovarium hirsutum ; stylo crasso vix 3 mm. alto ; stigma
2- lobato. Fructus in receptaculo accrescenti inclusus, indehiscens, dense
hirsutus ± 16 mm. longus, J; 11 mm. latus, basi calyce-discoque cinctus ;
1 semine ovato.
Ce petit arbre à rameaux étalés, à feuilles caduques, est assez
commun dans les bois sablonneux secs de la région Ouest, où les
Chlénacées sont rares. Fl. et fr. XI-XII.
1. Nous donnons à ce nouveau genre le nom de Perrierodendron en l’honneur du
savant botaniste, M. Perrier de la Bathie qui, le premier, l’a récolté et étudié.
— 139 —
Ouest : Pente du Bongolava, entre le Mahajaminba et la Bemarivo
(Boina), Perrier de i,a Bathie 3031 ; Manongarivo (Ambonga),
Perrier de la Bathie 1644.
Centre : Isalo, ait. 1.000 m., Humbert 19.511 ; entre le fleuve
Mangoky et son affluent Malio, Humbert 19.395.
Sans indication du lieu de récolte, Service Forestier 67.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
} Danguy (P.). — Obs. s. Eremolaena. Bull. Mus. Hist. Nat. Paris,
n. 6, pp. 201-202.
2. Gérard (F.). — Contr. à l’ét. d. genres Sarcochlaena et xeroch-
lamys. C. R. Ass. fr. Avanc. Sciences (1919).
3. Gérard (F.). — Et. syst. etc. des Chlaenaceae. Ann. Mus. Col.
Marseille, 3e sér., 7, 1919.
4. Perrier de la Bathie (H.). — Un nouveau genre de Chlaen.
Bull. Mus. Hist. Nat. Paris, n. 7, 1920.
5 — Perrier de la Bathie (H.). — Nouv. remarques sur les Chlae-
nacées. Bull. Soc. Bot. Fr., 5e sér., I, 1925.
,6. — Perrier de la Bathie (H.). — Rem. sur les Chlaenacées. Ibid.,
1931.
7. — Perrier de la Bathie (H.). — La végétation malgache. Ann.
Mus. Col. Marseille, 3e sér., IX, 1921.
•8. — Perrier de la Bathie (H.). — Biogéographie des plantes de Mada-
gascar, Paris, 1936.
— 140
Notes sur quelques hybridations dans le genre Linaria
ET REMARQUES SUR LES HYBRIDES OBTENUS.
Par Georges Dillemann.
Des essais systématiques de croisements inter-spécifiques ont été
effectués dans le genre Linaria par Tjebbes (1), East (2) et Bruun (3).
Tjebbks a essayé 30 combinaisons entre 5 espèces, mais n’a réussi
à obtenir que 2 hybrides. East a cherché à croiser entre elles
18 espèces, mais la plupart de ses essais n’ont pas eu de succès.
D’après lui, les Linaria sont un exemple de genre où une incompati-
bilité sexuelle marquée s’est développée en dehors de toute modifica-
tion dans le nombre des chromosomes, qui est constamment n = 6,.
à l’exception des Cymbalaria où n = 7. Il en conclue que ce genre
ne peut pas être utilisé pour résoudre des problèmes de génétique.
Bruun enfin a fait porter ses essais sur 40 espèces : 94 croisements
lui ont donné des graines mûres, mais 26 hybrides seulement ont
germé.
Mes essais ont été plus modestes, n’ayant en vue que l’obtention
de quelques hybrides pour des recherches d’ordre bio-chimique. Je
n’ai essayé que 11 croisements entre 6 espèces différentes. J’ai pu
obtenir 6 hybrides différents dont deux combinaisons sont appa-
remment nouvelles :
L. vulgaris Mill. X L. repens Mill. (= L. striata DC).
L. repens X L. vulgaris.
L. purpurea Mill. X L. repens Mill.
L. repens x L. purpurea.
L. purpurea Mill. X L. vulgaris Mill.
L. genistifolia Mill. X L. purpurea Mill.
En outre, le croisement L. vulgaris X L. purpurea a donné des
graines, mais aucune n’a germé. Mes tentatives pour croiser L. apari-
noides Chav. (= L. heterophylla Desf.) avec L. repens Mill. dans
les deux sens ainsi que L. aparinoides et L. vulgaris par L. minor
Desf. (= Chaenorrhinum minus (L.) Lange) ont été totalement
infructueuses. A l’exception de L. minor , toutes ces espèces appar-
tiennent à la section Linariastrum. Entre les espèces de cette section^
seuls les croisements entre L. aparinoides et L. repens n’ont pas
donné de graines.
Ces essais d’hybridation m’ont permis de faire quelques observa-
tions qui confirment celles de Bruun.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 1, 1951.
— 141
1. Braun a noté que très peu de ses croisements ont réussi dans
les deux sens ; en effet, il n’a obtenu des hybridations réciproques
que dans trois cas. Pour lui, il y aurait donc un sens privilégié pour
le croisement de deux espèces données de Linaria.
J’ai constaté le même phénomène : le croisement L. vulgaris X
L. repens a été réussi sans difficultés dès les premiers essais, tandis
que, pour obtenir le croisement inverse, j’ai pratiqué sans succès
une première série de 102 pollinisations, puis, l’année suivante, une
nouvelle série de 24 pollinisations avant d’obtenir seulement deux
descendants hybrides. De même, le croisement L. purpurea X L.
repens, que Bruun n’a pu réussir que dans ce sens, a été beaucoup
plus facile à obtenir que le croisement inverse. Enfin, mes tentatives
pour obtenir l’hybride L. vulgaris X L. purpurea ont échoué alors
que j’ai pu réussir la combinaison inverse. Il est d’ailleurs curieux
de noter que ce sens privilégié n’est pas toujours le même suivant les
auteurs : ainsi Tjebbes a réussi le croisement L. repens X L. vulgaris,
qu’il estime le seul possible n’ayant pu obtenir le croisement inverse,
tandis que Bruun au contraire n’a obtenu que l’hybride L, vulgaris X
L. repens.
2. Bruun a remarqué également que s’il utilisait pour ses croise-
ments plusieurs plantes de la même espèce, celles-ci pouvaient se
comporter différemment. J’ai constaté de même que sur certains
pieds de L. vulgaris, toutes les fleurs pollinisées par L. repens don-
naient des fruits et des graines, tandis que sur d’autres pieds il
n’était pas possible de féconder une seule fleur. Entre les individus
d’une même espèce, il y a donc de grandes différences dans l’aptitude
au même croisement. L’hybridation de deux espèces peut donc ne
réussir qu’avec certains individus. Ainsi, après avoir échoué dans
mes essais pour croiser par L. vulgaris des pieds de L. repens pro-
venant d’un même clone prélevé en Haute-Marne, j’ai réussi cette
combinaison en utilisant des plantes d’un semis de graines récoltées
dans la Sarthe. C’est ce qui explique sans doute que certains auteurs
aient pu réussir des croisements que d’autres ont essayé en vain. Ceci
montre aussi que, dans le cas des hybridations de Linaria, on ne
peut conclure à l’impossibilité d’un croisement après quelques échecs,
mais seulement après l’avoir essayé avec un nombre assez élevé
d’individus appartenant à des lignées différentes.
D’après Bruun, des facteurs de stérilité pourraient être la cause
de ces résultats contradictoires dans les croisements de Linaria.
Une remarque doit être faite également sur le pouvoir germinatif
des graines de certaines espèces de Linaria qui, d’après Salisbury (4),
est habituellement faible ; ainsi, d’après deux auteurs différents
cités par lui, le taux moyen de germination des graines de L. vulgaris
ne serait que de 15 à 24 p. 100, descendant même à 1 p. 100 pour des
graines fraîches. Il s’agit cependant de graines d’espèces pures,
i
— 142
normalement constituées selon toute apparence. Aussi, quand un
croisement donne des graines dont aucune ne germe, ceci ne prouve
pas nécessairement leur constitution défectueuse et on peut se deman-
der si certaines ne seraient pas capables de germer dans de meilleurs
conditions. Cette remarque me paraît avoir un certain intérêt quand
on constate que Bruun n’a obtenu des plantes que pour 26 de ses
croisements alors que 68 autres croisements lui ont donné des
graines dont aucune n’a réussi à germer. J’ai de même obtenu des
graines par le croisement de L. vulgaris X L. purpurea sans qu’aucune
n’ait donné de plantule, bien qu’une série de mes essais m’ait permis
d’en semer 180.
Remarques générales sur les hybrides obtenus.
1. Par croisement réciproque entre L. Hendersonii hort et L.
Broussonnetii Chav. (= L. multipunctata Hoffm. et Link.), East a
obtenu des hybrides inverses et a précisé qu’il n’était pas possible de
les distinguer suivant le sens du croisement. J’ai déjà signalé (5)
que les hybrides réciproques entre L. vulgaris et L. repens étaient
identiques. Il en est de même, comme je l’ai constaté, pour les
hybrides réciproques entre L. purpurea et L. repens. Bruun a obtenu
trois groupes d’hybrides réciproques entre L. supina et L. melanantha,
entre L. saxatilis et L. Perezii et entre L. spartea et L. reticulata,
mais il n’a rien publié sur leur morphologie.
2. East a remarqué que les caractères des hybrides qu’il a obtenus
étaient en général strictement intermédiaires entre les caractères
de leurs parents en ce qui concerne la croissance, la couleur des
fleurs, la forme et la taille des feuilles. J’ai fait la même constatation
pour la plupart des caractères des hybrides que j’ai étudiés.
Hybrides entre L. vulgaris et L. repens. Ces hybrides ont déjà été
obtenus expérimentalement, dans le sens L. vulgaris X L. repens,
notamment par Gobron (6), Blaringhem (7) et Bruun (3) et dans
le sens inverse par Tjebbes (1). Ils ont été signalés assez fréquem-
ment dans la nature, particulièrement en France et ils sont désignés
sous le nom collectif de X L. sepium Allman. Les flores distinguent
généralement deux types différents sous les noms de X L. intermedia
Babey et de X L. ochroleuca Breb. Les hybrides expérimentaux
réciproques que j’ai obtenus correspondaient parfaitement à la des-
cription de X L. intermedia, comme je l’ai précédemment signalé (5).
Les caractères morphologiques de ces hybrides sont intermédiaires
entre ceux des parents, ce qui est particulièrement net pour la taille
et la couleur des fleurs.
Un caractère intéressant des deux parents est celui de leurs organes
souterrains. On sait que L. vulgaris est remarquablement prolifique
— 143
par multiplication végétative par pieds adventices de la racine.
Salisbury (8) a étudié la formation de ces pieds adventices et a
observé la formation de pieds secondaires jusqu’à 46 cm du pied
principal. L. repens s’étend aussi par moyens végétatifs bien que
d’une façon moins prononcée. Leur hybride se multiplie également
par des rejets, mais je n’ai pu déterminer avec précision si son apti-
tude à former des rejets à une certaine distance du pied principal
était aussi grande que celle de L. vulgaris ou simplement intermé-
diaire entre celles de ses parents.
Du point de vue de la morphologie interne, Daguillon (9) a
montré que la structure de la tige, de la feuille et du pédicelle floral
était chez l’hybride toùt à fait intermédiaire entre celles des mêmes
organes chez les deux parents. De mon côté, je n’ai pu constater
aucune différence marquée dans la structure de la racine chez les
deux espèces et chez leur hybride.
Un autre caractère intermédiaire de cet hybride se manifeste dans
une particularité de son chimisme. C’est une plante cyanhydrique
comme L. repens, mais à un degré notablement plus faible, ce qui
n’est pas en accord avec une dominance vraie du facteur déterminant
la cyanogenèse (10).
Hybrides entre L. purpurea et L. repens. Bruun (3) a antérieure-
ment obtenu le croisement L. purpurea X L. repens. A ma connais-
sance, le croisement inverse n’avait jamais encore été réalisé expéri-
mentalement. J’ai signalé la grande facilité avec laquelle ces deux
espèces se croisent spontanément dans les jardins botaniques (11).
La fécondation de L. purpurea par L. repens est également très facile
à obtenir expérimentalement.
Cependant, il semble que cet hybride n’ait jamais été signalé à
l’état naturel, même dans les pays, comme l’Italie, où les deux
espèces parentes font partie de la Flore. Il est évidemment possible
que ces espèces ne se trouvent pas dans les mêmes localités, ce que
je n’ai pu déterminer, ou, que s’y trouvant, certaines conditions ne
leur permettent pas de se croiser spontanément. Il n’est pas exclu
toutefois que cet hybride soit méconnu, ayant une assez grande
ressemblance avec L. purpurea.
Ces hybrides ont une tige principale dressée comme celle de L.
purpurea, mais d’une taille moins élevée ; les ramifications latérales
sont plus nombreuses et plus courtes que chez cette espèce : leur
port est ainsi intermédiaire entre celui du L. repens et du L. pur-
purea, bien que plus voisine de celui de cette dernière espèce ; leurs
feuilles sont disposées habituellement en verticilles de 3 ou de 4,
comme chez L. purpurea ; l’inflorescence est un épi plus lâche que
celle de cette espèce ; la corolle, de la taille de celles des parents,
rappelle plus par sa forme et sa couleur celle de L. purpurea bien
que l’influence de L. repens soit manifeste : elle est d’un pourpre
— 144
moins rouge et moins foncé que celle de L. purpurea et avec des
stries plus foncées comme chez L. repens ; l’éperon est moins long
et moins arqué que celui de L. purpurea.
Du point de vue des organes souterrains, ces hybrides sont très
voisins de L. purpurea. Chez les plantes de cette espèce, il se forme
bien des rejets sur la racine mais, semble-t-il, toujours contre la
tige principale. Les essais de multiplication que j’ai effectués avec
L. purpurea ne m’ont jamais permis de le voir s’étendre par voie
végétative. Les hybrides obtenus entre L. purpurea et L. repens
se sont comportés de la même façon.
Hybride L. purpurea X L. vulgaris. La classique expérience de
Naudin (12) sur les hybrides de Linaria a été effectuée avec l’hy-
bride L. vulgaris X L. purpurea. Brink (13) a également expérimenté
sur un hybride de ces espèces, obtenu par Mlle Schiemann. Bruun (3)
a signalé qu’il a échoué à plusieurs reprises dans ses tentatives pour
croiser ces deux espèces dans les deux sens.
Mes essais de croisement ne m’ont permis d’obtenir que deux
pieds dans le seul sens L. purpurea X L. vulgaris.
Ces plantes avaient une taille supérieure à celle des pieds de
L. purpurea, cultivés de la même façon, comme Naudin l’avait
déjà signalé pour son hybride. Le port de l’hybride était plus proche
de celui de L. purpurea. Les fleurs étaient disposées en épis serrés
comme chez les deux parents ; leurs corolles étaient d’une taille
intermédiaire avec un long éperon très arqué très voisin de celui
des corolles de L. purpurea : elles étaient très fortement bariolées de
violet, de sorte qu’elles paraissaient beaucoup plus violettes que
jaunes. D’après les planches publiées par Naudin, il ne semble y
avoir aucune différence entre l’hybride qu’il a obtenu et l’hybride
inverse.
J’ai fait avec un des pieds de cet hybride un essai de multiplica-
tion végétative. Alors que les hybrides formés entre L. vulgaris et
L. repens couvrent en quelques semaines par leurs pieds adventices
une surface appréciable autour du pied principal, dans les mêmes
conditions l’hybride L. purpurea X L. vulgaris n’a formé aucun rejet
un peu éloigné de la tige principale, celle-ci ayant été seulement
remplacée au cours de l’été par 2 ou 3 tiges secondaires tout à fait
contiguës. Cet hybride, comme ceux de L. purpurea avec L. repens,
paraît donc identique sous ce rapport à L. purpurea, malgré la dis-
position remarquable de son autre parent, L. vulgaris, à former à
distance des rejets sur les racines. Ce caractère de L. vulgaris ne
semble donc pas lui être transmis.
Hybride L. genistifolia X L. purpurea. Cet hybride, déjà obtenu
par Herbert (14) et par Godron (6), est d’une réalisation facile. Il m’a
suffi de 4 pollinisations pour obtenir plus de 20 plantules. Je n’ai
pas essayé le croisement dans le sens opposé.
— 145
Comme l’a déjà remarqué Godron, les fleurs de cet hybride sont
« d’un pourpre douteux et mélangé d’une faible proportion de
jaune » et ses feuilles rappellent davantage celles de L. genistifolia.
Laboratoire de Culture du Muséum et Faculté de Pharmacie.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
1. Tjebbes. (K.). Species crosses in the genus Linaria Mill., Beretning
orn det 18. skandin. Naturf. mode. Copenhagen, 1929.
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3. Bruun (H. G.). Genetical notes on Linaria, Hereditas, 1937, t. 22,
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l’hybride Linaria vulgaris X L. striata, C. R. Acad. Sc., 1919,
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Abstamm. u. Vererbungsl., 1927, t. 44, p. 129.
14. Herbert (W.). Amaryllidaceæ... followed by a treatise on cross-bred
vegetables. London, 1837, p. 345.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 1, 1951.
10
Le GROUPE DES CAREX FLAVA ET C. OEDERI (suite et fin)
Par Pierre Senay.
C. viridula Michx., Fl. bor.-amer., 2, 1803, 170, non. Sehwein. Torr.
et Hook., nec Franch. et Sav. ; Britt. et Br., 111. Fl., 1, 1896, fig. 767, et
ed. 2, 1913, fig. 1075 ; Marie-Victorin, Fl. laurent , 1935, 748 ; Mackz.,
I. c., 303 ; Wiinstedt, l. c. — C. irregularis Sehwein., Ann. Lyc. N. Y., 1,
1824, 66. — C. Oederi Michx., I. c., 171 ; Schw. et Torr., Ann. Lyc. N. Y-, 1,
1825, 334. — C. f lava var. viridula Bailey, Mem. Torr. Club, 1, 1889, 31.
— Ç. Oederi var. pumila Fernald, Rhodora, 8, 1906, 201. — C. Oederi
var. (S viridula (Michx.) Kük., I. c., 674. 1
Aire géographique : Amérique N : en général au N du 40° parallèle
de Terre-Neuve jusqu’à l’Alaska et, au S, dans les montagnes, jusqu’à la
Californie et le Nouveau-Mexique. A été signalé au Groenland, où sa
présence est à confirmer. Dans la province de Québec, ne dépasse pas une
ligne marquée approximativement par les 51e et 52e parallèles, laquelle
constitue la limite N de dix autres espèces de Carex et de Typha latifolia
(M. Raymond, in litt., 1949). Asie E : Japon, Kamtschatka.
Palmgren [13] l’a signalé en Europe : région subarctique de la Scandi-
navie, Finlande, Suisse. Ces indications, surtout la dernière, demandent
confirmation.
Le type de cette espèce (hb. Michaux, Mus. Paris) est représenté
par un unique et médiocre individu très grêle, de 10-12 cm de
hauteur, à 3 épis agrégés, de 5-7 mm, le terminal à peine mâle au
sommet, femelle au milieu et mâle dans la partie inférieure ; les
utricules mesurent 2 X 0,8 mm, et le bec égale environ le tiers du
corps (soit 0,5 mm) ; les feuilles ont à peine 1 mm de largeur et les
bractées sont dressées. C’est de toute évidence le spécimen décrit
dans la flore de Michaux.
L’étiquette, de la main de ce botaniste, est libellée comme suit :
Carex viridula
Hab. in Canada Tf
Entre Montreal et les Trois Rivierres.
Elle s’accompagne d’un label portant, au crayon, de la main
d’Asa Gray, la mention : « Est C. Oederi ex A. G. ».
f. Il est vraiment surprenant que les auteurs qui ont cité Boott, Illustr., 4, 1867,
t. 523, n’aient pas fait remarquer que, outre les bractées étalées et l’écaille $ échan-
crée au sommet, l’achène (!) est représenté tout couvert de poils courts. Il y a là une
confusion manifeste.
Le C. Urbanii Boeck., considéré par Kükenthal comme espèce distincte, a été
placé par Mackenzie, à la suite de Leroy Abrams, dans la synonymie du C. viridula.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 1, 1951.
— 147
D’autre part, l’herbier Michaux renferme une feuille portant, l’un
à côté de l’autre, trois exemplaires atteignant, bractée comprise,
8-10 cm et ayant chacun, sous l’épi mâle, deux petits épis femelles.
Les utricules sont identiques à ceux du type précédent, mais la
longueur du bec en est variable ; elle est égale au tiers ou à la moitié
du corps même.
Cette feuille porte deux étiquettes manuscrites de Michaux, à
savoir :
1° à gauche : « Carex [pilulifera : ce mot est rayé] conglomerata
ad lacus cycnorum Mistassins ».
2° à droite : « Carex conglomerata
Hab. amnis des Goélands dicti, in sinum Hudsonis
defluentis »,
et dans le coin inférieur droit : « C. pilulifera L. ».
Il ne fait aucun doute que le C. Oederi de la flore de Michaux,
l. c., 171, a été décrit d’après ces trois spécimens, auxquels s’ap-
pliquent, à la fois, la diagnose et le second lieu de récolte ;
et ce sont bien des C. viridula. On remarquera que le binôme
C. Oederi ne figure pas sur les étiquettes, mais seulement dans
la flore. Or, il convient de remarquer que celle-ci a été rédigée
par L. C. Richard et publiée en 1803, soit un an après la mort
de Michaux. Beaucoup plus singulier est l’emploi du binôme
«C. conglomerata Thuill. Fl. Paris.», lequel ne se trouve dans
aucune des deux éditions de Thuillier, Flore des envir. de Paris
(1790 et an YII [1799]), parues avant la publication de 1’ ouvrage
de Michaux. Il ne paraît pas avoir jamais été relevé, et l’Index de
Kew n’en fait pas mention. C’est un nomen abortivum !
On retrouve dans la région parcourue par Michaux 1 des plantes
identiques aux spécimens précités, p. ex. : Prov. de Québec, Terr. de
Mistassini, dans les interstices remplis de sable des grèves rocheuses
de la rivière Témiscamie, 2-4-VIII-1944 (Rousseau, n° 1421, hb.
Senay ).
Toutefois, ce n’est pas sous cette forme (grêle dans toutes ses
parties) que se présente d’ordinaire la plante que les botanistes nord-
américains connaissent sous le nom de C. viridula Michx., et dont
on trouvera ci-dessous les caractéristiques :
Tige dressée, de 0.2-]0,6-2[-3 dm, rarement plus (6 dm sur un exemplaire
du Japon : Faurie n° 7519), lisse. Feuilles plus longues ou plus courtes
1. Du point de vue historique, il est intéressant de connaître, d’après le journal de
Michaux que la récolte du C. viridula, entre Montréal et les Trois Rivières, se situe en
juillet 1792 et que le voyage au lac Mistassini s’effectua du 31 juillet au 15 septembre
de la même année. Michaux passa au lac des Cygnes les 29 août et 9 septembre. Ce
lac se trouve à une centaine de km. au S.-E. du lac Mistassini vers 50° lat. N. Cf.
Rousseau (J.), Le voyage d’André Michaux au lac Mistassini en 1792 IMém. Jard.
bot. Montréal, 1948, 34 p., 2 cartes).
Bulletin du Muséum, 2° série, t. XXIII, n° 1, 1951. 10*
— 148
que la tige, le plus souvent canaliculées, larges de 1-] l,5[-3 mm de couleur
verdâtre clair ainsi que les bractées. Epis Ç 1-] 2-4 [-6, de 4-12 X 3-7 mm
à maturité, ordinairement agrégés sous l’épi supérieur sessile ou presque,
mâle ou le plus souvent gynécandre, parfois rudimentaire ou nul ; l’in-
férieur (rarement 2) parfois distant. Utricules de 2-3 X 0,8-1, 25 mm, d’un
vert jaunâtre, plurinervés, contractés en un bec égalant environ le tiers
(rarement plus) de la longueur du corps. Achène occupant au moins les
trois quarts de l’utricule b
Ecologie : Cette laîche, l’une des plus communes de la région
tempérée froide de l’Amérique du Nord, s’y rencontre dans les
terrains humides, surtout en bordure des lacs et des cours d’eau,
sur sols calcaires ou subacides, tourbeux ou sablonneux. En voici
quelques types d’habitats, d’après M. Raymond, in litt. 1949).
1. Région d’Anticosti, sur dalles calcaires, souvent associé au
C. demissa. Ces platières constituent bien souvent des habitats plus ou
moins arctiques, bien que, dans l’ensemble, la flore d’Anticosti ait un
caractère à la fois subarctique et tempéré.
2. Estuaire du Saint-Laurent, zone baignée par les marées de refoule-
ment à eaux douces. L’espèce s’y présente sous une forme extrêmement
réduite : fa Rousseauiana (Yictorin) Raymond, avec Elatine americana,
Tillaea aquatica, Scirpus Smithii, etc.
3. Grèves des Grands Lacs, cailloutis, avec Rhynchospora capillacea,
Gentiana procera, Parnassia glauca, etc.
Observations. — Lorsque l’on compare dans le détail un assez grand
nombre d’individus de chacun des C. viridula et serotina, on constate qu’il
s’agit de plantes à morphologie insuffisamment différenciée, et d’autant
plus difficilement séparables, parfois, qu’elles ne possèdent en propre,
pour ainsi dire, aucun caractère net et précis et qu’elles varient toutes
les deux. Un caractère courant chez l’une est exceptionnel chez l’autre,
et réciproquement, de sorte qu’un seul peut rarement servir de critère.
C’est donc par un ensemble de caractères extrêmes — ceux donnés plus
haut — que l’on peut distinguer les spécimens les plus typiques de ces
deux espèces vicariantes.
On remarquera que je ne fais pas état de l’écaille femelle ; c’est parce
qu’elle manque de fixité. Ovale et plus courte que le corps de l’utricule
dans les deux cas, elle est, le plus souvent, au moins subaiguë, parfois
cuspidée, chez le viridula, et généralement obtuse, ou au plus subaiguë
chez le serotina.
1. Dans la région des Grands Lacs se rencontre une forme robuste, à feuilles larges,
à épis très nombreux (4-20), etc. : C. viridula fa intermedia (Dudley) Hermann. —
C. Oederi var. proliféra H. B. Lord ; Clinton, 1866. — - C. Oe . fa intermedia Dudley,
1886. — - C. chlorophila Mackz., I. c., 304.
Cette plante n’est, d’après Fernald {in litt., 1949), qu’une forme prolifère du C.
viridula à épi terminal femelle à la base. J’en possède un spécimen des bords du lac
Michigan (leg. Fernald) qui combine les lusi mesogyna, hypogyna et acrandra.
M. Raymond croit qu’il s’agit d'une, phase automnale qu’il doit cultiver pour en
suivre le comportement.
— 149 —
Enfin, chez ces deux espèces, de même que chez le C. demissa, on peut
rencontrer des écailles femelles pourvues d’une nervure dorsale aussi
saillante que celle des écailles mâles, quelquefois excurrente ou bien
seabre dans sa partie supérieure ; je n’ai rencontré cette particularité
que sur quelques écailles seulement.
Hybrides.
La confusion dont les espèces traitées ici ont été l’objet ne facilite
pas l’étude des hybrides dans les collections, et ce, d’autant moins
que ceux-ci ne sont pour ainsi dire jamais accompagnés de spéci-
mens des parents. Aussi la révision de la nomenclature en est-elle
rendue difficile.
D’autre part, le démembrement du « C. Oederi » met en question
les combinaisons hybrides dans lesquelles on l’a admis comme l’un
des géniteurs, avec, respectivement, C. flava, lepidocarpa, Hostiana
(= Hornschuchiana), extensa, b hier vis et punctata 1.
En établissant la liste qui suit, je serai très circonspect et ne
citerai que des spécimens que j’ai vus ou qui ont été signalés par
Nelmes, Wiinstedt, et Kern et Reichgelt.
Les noms placés entre parenthèses sont probables, mais je n’ai
pu en acquérir la certitude.
C. flava X lepidocarpa Hausskn. — (C. Pieperiana Junge).
Suède (hb. Toul.). A rechercher en France.
C. flava X demissa.
Suède (hb. Tout.). A rechercher en France.
Le X C. alsatica (C. flava X Oederi) Zahn, Ost. Bot. Zeits., 40, 1890,
363. Bas-Rhin : Wissembourg ( loc . class.), specim. authent., 1890 (hb.
Senay), ainsi que d’autres spécimens de la même localité ou des environs,
distribués comme C. flava X Oederi : F. Schultz, Herb. norm., n° 956
(hb. Mus. Paris., hb. Tout.), Assoc. Pyr., s. n°, H. Pétry (hb. Toul.), me
paraissent répondre à cette combinaison plutôt qu’à la suivante.
Cette forte présomption s’appuie non seulement sur la morphologie des
spécimens examinés, mais aussi sur le fait que la plante distribuée de
Wissembourg comme C. Oederi — F. Schultz, n° 955 ; Baenitz, s. n°
(ut C. Oe. p elata F. Sch. = g elatior mihi [Zahn, l. ci], loc. class.], specim.
authent. H. Zahn, 1896 — est le C. demissa.
Le X C. mixta Corb., Nouv. Fl. Norm., 1893, 607, qui a été donné comme
synonyme du X C. alsatica Zahn, ne m’est pas connu.
C. flava X serotina.
Cette combinaison n’est pas connue, que je sache. Elle doit être
difficilement réalisable.
1. Les trois premières combinaisons ont été signalées en France.
Les hybrides signalés en Grande-Bretagne avant les travaux de Nelmes doivent
être tenus pour le moins comme douteux, même ceux qui ont été cités par Kukenthal,
en particulier ceux dans lesquels interviendrait le C. flava.
— 150 —
C. flava X viridula. — X C. subviridula Kfik.) Fernald, Rhodora,
35, 1933, 231.
Terre-Neuve, coll. Fernald et al., n° 1464 (hb. Senay ).
C. lepidocarpa X demissa.
Grande-Bretagne, leg. Nelmes (hb. Senay). A rechercher en France.
C. lepidocarpa X serotina. — (X C. Schatzii Kneucker).
Grande-Bretagne, leg. Nelmes (hb. Senay ) ; Danemark [19].
A rechercher en France.
C. lepidocarpa X pulchella.
Danemark [19].
C. demissa X serotina.
Grande-Bretagne [12], A rechercher en France.
C. Hostiana X flava. — - C. flava X Hornschuchiana A. Br.
C. xanthocarpa Degl. ap. Lois., Fl. gall., ed. 2, 1807, 299.
Exsiccata : Soc. Franç. n° 4279 (Indre-et-Loire) (hb. Senay ) ; Soc.
Franç. [Bimont] n° 947 (Deux-Sèvres) (hb. Senay) ; Soc. Dauph. n° 1879
(Ain) (hb. Tout. ; hb. E. G. Camus) ; Soc. Franç. n° 6231 (Suisse)
(hb. Tout.).
Hollande (J. Kern & B. Reichgelt, in Nederl. Kruidk. Arch., 2,
1932, 368).
C’est sans doute la combinaison la moins rare dans le groupe
étudié, les parents se trouvant souvent ensemble. Mais il est prudent
de se défier de maints spécimens distribués sous le nom de C. xantho-
carpa, dont certains semblent bien être des hybrides entre C. Hos-
tiana et lepidocarpa ou demissa.
A ce propos il serait intéressant de retrouver le C. xanthocarpa
dans sa localité classique afin de s’assurer que c’est bien C. Hos-
tiana X flava. Des spécimens authentiques de la plante de Degland
et de Loiseleur-Deslongchamps, récoltés par Duclaux aux environs
de Château-Gontier (Mayenne) 1 existaient autrefois dans l’herb.
Lenormand (Fac. Sci. Caen). On ne saura s’ils ont échappé aux
bombardements que lorsque ce qui reste des herbiers amoncelés
aura pu être reclassé.
C. Hostiana X lepidocarpa. — (C. Leutzii Kneucker).
Grande-Bretagne [12]. A rechercher en France.
C. Hostiana X demissa. — - X C. lepidocarpa-Hornschuchiana
( sensu lato ) Chevalier, Bull. Soc. linn. Norm., 4e sér., 9, 1895, 72 2.
X C. Chevalieri Corb., ibid., 112.
1. Courcelle, Invent, général des pi. vase, dans la Mayenne, 1942, indique plusieurs
localités de cet hybride, dont Changé (Duclaux) et Ligné : marais des Fouillais
(Duclaux). Cette dernière est située près de Château-Gontier.
2. C’est là qu’est donnée la diagnose originale (reproduite par Guétrot, PI. hybr.
Fr., I-II, 1927, 26 [plante non distribuée sans ses exsiccata]). Corbière ne donne pas
de description.
— 151 —
Orne : Domfront ( loc . class.), specim. authent. A. Chevalier, 1895
(hb. E. G. Camus).
Exsiceata : Soc. Fr.-Helv. n° 565 (Domfront), (hb. E. G. Camus ) ;
Soc. Rochel. n° 4344 (Manche) (hb. Mus. Paris ; hb. E. G. Camus).
Grande-Bretagne [12] ; Irlande (Nelmes, in litt., 1950) ; Suède (hb.
Toul.) ; Danemark [19].
L’excellente et complète description que Chevalier (l. c., 68)
a donnée de la plante qu’il prenait pour C. lepidocarpa , et que
Corbière (Nouv. Fl. Norm., 1893, 607) avait nommée C. Oederi fa.
elongata, ne laisse absolument aucun doute quant à son identité :
cette plante est bien le C. demissa, dont les formes élevées sont
facilement prises pour le lepidocarpa. M. le Profr A. Chevalier
s’est rangé au même avis sur le vu des spécimens que je lui ai pré-
sentés.
L’herb. Mus. Paris, renferme plusieurs parts, notamment du Loir-et-
Cher, étiquetées C. xanthocarpa, qui ont manifestement l’aspect de l’hy-
bride précité. De même un spécimen de Wissembourg, coll. Pétry, étiqueté
(par Zahn, semble-t-il) : « C. Appeliana (Oederi X Hornschuchiana ) Zahn».
(Cf. supra remarque à propos du C. Oederi de Wissembourg).
Or, le X C. Appeliana Zahn, l. c., 364, est considéré par Kükenthal
comme un synonyme du X C. Pauliana ( fulvo-Oederi ) F. Schultz, in
Flora, 37, 1854, 471, dont je n’ai pas vu de spécimens, et qui aurait la
priorité sur le X C. Chevalieri s’il se confirmait qu’il lui est identique.
C. Hostiana X serotina.
Grande-Bretagne [12] ; Suède (hb. Toul.) ; Danemark [19].
Je citerai pour mémoire les deux hybrides ci-après, que je ne
connais pas, qui sont à rechercher en France :
C. distans X flava A. et G. — X C. luteola Sendtner, non Nees.
signalé en Allemagne.
Rouy, l. c., 475, rapporte à cette combinaison le C. Tourleti
Gillot ap. Tourlet (plante d’Indre-et-Loire), dont Kükenthal a
fait un synonyme douteux du C. distans X Hornschuchiana
F. Schultz.
C. distans X lepidocarpa Podp. — X C. Binderi ( C. flava var.
lepidocarpa X distans) Podp., trouvé en Bohême.
En terminant j’exprime mes remerciements à tous ceux de mes
confrères et amis qui, à des titres divers, ont bien voulu me fournir
des renseignements ou du matériel d’herbier, et en particulier
MM. M. Fernald (Cambridge, U. S. A.), E. Nelmes (Kew),
K. Wiinstedt (Copenhague), M. Raymond (Montréal)et Th. Arwids-
son (Stockholm). Je suis également heureux de renouveler ici toute
ma gratitude à M. le Profr H. Humbert, Directeur du Laboratoire
de Phanérogamie, ainsi qu’à ses collaborateurs, dont l’extrême
obligeance facilite beaucoup mes travaux.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
— 152 —
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
1. Andersson (N. J.), Cyperaceae Skandinaviae. Holmiae, 1849.
2. Ascherson (P.) et GraebneR (P.), Synopsis der mitteleurop. Flora,
2, 2, Leipzig, 1902-1903.
3. Baker (H.), Alluvial meadows : A comparative study of grazed
and mowed meadows (Journ. Ecol., 25, 408-420, 1 carte, 1937).
4. Hylander (N.), Nomenklatorische u. System. Studien über nordische
Gefâsspflanzen (Uppsala Universit. Arsskrift, 1945).
5. Junge (P.), Die Cyperacea Schleswig-Holsteins ( Jahrb . Hambg.
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7. Kükenthai (G.). Cyperaceae-Caricoideae, in Engler, Pflanzen-
reich, 38, (4, 20), 1909.
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9. Mansfeld (R.), Zur Nomenklatur der Farn- u. Blütenpflanzen
Deutschlands. — VIII. (Fedde, Repert., 48, 1940, 259).
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(agg.), (Bot. Soc. Exch. CL, 1945 Rep., 1947, 95-99).
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Modem Systematic Methods. Rep. Conférence Bot. Soc. Brit.
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Fennica, 19, 1942-43. [Cité par Wiinstedt, 19].
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17. Wiinstedt (K.), Carex Oederi coll. (Bot. Tidsskr., 43, 1936, 504-506).
18. Wiinstedt (K.), Cyperaceernes Udbredelse i Danmark. — IL Cari-
coideae ( ibid ., 47, 1945, 143-244, 55 cartes).
19. Wiinstedt (K.), Bidrag til Polymorfien hos den tidligere som Carex
Oederi Retz, kendte Art (ibid., 48, 1947, 192-206).
— 153 —
Sur une tige de Monocotylédone fossile trouvée dans le
GYPSE TERTIAIRE DE T RIEL-SUR-SeINE (SEINE-ET-OlSE)
Par A. Loubière.
Professeur au Muséum.
L’ échantillon représenté planche I a été recueilli par M. Prat-
long dans le gypse éocène de Triel-sur-Seine ; il nous a été commu-
niqué par notre Collègue, M. Arambourg, à qui nous adressons ici
nos vifs remerciements.
C’est un fragment de stipe, entier sur une hauteur d’environ
vingt centimètres, offrant l’aspect extérieur d’une Monocotylédone
arborescente ; mais il s’agit là d’un tronçon caulinaire sans structure
interne, paraissant appartenir à une espèce de Palmier bien distincte
par ses proportions grêles et le mode d’insertion des feuilles.
Le cylindre de ce stipe est comprimé et mesure 4 centimètres
sur son plus grand axe et deux centimètres et demi sur le plus petit.
Néanmoins, il semble un peu plus épais à cause des pétioles, dont
les bases engainantes forment un fourreau en s’appliquant étroite-
ment les unes contre les autres. Ces pétioles sont minces et lisses.
On peut évaluer à un centimètre environ la distance qui sépare cha-
cun des anneaux ou bourrelets transversaux sur lesquels s’opérait
.l’insertion des frondes.
Malgré ces caractères, il est cependant très difficile de rapporter
avec certitude le jeune tronc en question à l’une des tiges fossiles
des diverses Monocotylédones connues. Il s’éloigne, en particulier,
du Palmacites annulatus 1, arrondi à la base, en cône tronqué vers
la partie supérieure, et signalé dans le calcaire grossier de Meudon,
près de Paris.
On sait que les Palmiers actuels sont des plantes ligneuses, sou-
vent des arbres puissants qui atteignent une grande taille. Leur
tronc se dresse d’ordinaire en forme de colonne simple, couronnée
par un bouquet de grandes feuilles, tantôt pinnées, tantôt divisées
en lobes étalés en éventail. Par contre, ce que l’on connaît des Pal-
miers européens néozoïques, sans vouloir trop généraliser les notions
fournies par les fossiles, nous les montre au contraire de dimension
médiocre ou même petite. D’ailleurs, les tronçons de stipes rencon-
trés dans plusieurs gisements tertiaires ne contredisent pas ces
données, et comparées à celles qui leur répondent dans le monde
1. Ad. Brongniart, Tableau des genres fossiles, p. 115 ; — Ad. Watelet, Description
des plantes fossiles du bassin de Paris, p. 102, pl. 30, fig. 1.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 1, 1951.
— 154 —
vivant, les formes anciennes se distinguent presque toujours par
leurs proportions exiguës. Les types des Palmiers fossiles, les plus
sûrement déterminés sont précisément ceux, tels que les Chamœrops,
les Sabal et les Phœnix, qui, dans le monde actuel s’avancent le
plus au nord, sur l’ancien comme sur le nouveau continent, et qui
constituent ainsi la limite boréale des Phœnicoïdées.
Les empreintes de tiges de Palmiers, reconnaissables aux cicatrices
laissées par les insertions des pétioles ont été signalées à divers
niveaux du Tertiaire ; les fragments de stipes à structure conservée
ont été rencontrés fréquemment, quelques-uns dans le Crétacé, le
plus grand nombre dans le Tertiaire d’Europe et d’Amérique.
Ajoutons enfin que les troncs fossiles des Palmiers ont reçu des
noms différents dont la signification a varié avec le temps. Le nom
d ’ Endogenites a été donné à des tiges de Palmiers par quelques
auteurs, en particulier par Sprenzel, tandis que Cotta dans sa
Dendrologie employait pour ces organes le terme Fasciculites et
que Stenzel suivait le même exemple. Brongniart a abandonné
complètement le nom de Fasciculites et a désigné les tiges des Pal-
miers fossiles sous le nom générique de Palmacites, qui est aussi
employé dans le même sens par Corda, Schimper et d’autres auteurs.
Unger s’est servi de cette même désignation pour des tiges pourvues
de cicatrices foliaires et de restes de feuilles.
A la vérité, on ne peut rien dire au sujet de ces fossiles sans avoir
recours à l’étude anatomique, et il n’est rien moins que prouvé que
ces débris aient appartenu à des Palmiers. Il est bien certain qu’une
tige conservée à l’état d’empreinte, comme le Palmacites annulatus,
ne fournira pas de données sérieuses, et que les Palmacites echinatus, *
P. aquensis, P. grandis, par exemple, du Tertiaire du Sud de la
France, peuvent etre des stipes de Monocotylédones arborescentes,
comme le montrent leurs feuilles embrassantes ; mais, il faut convenir
que ces jeunes troncs ne sont pas nécessairement des tiges de Palmiers.
C est donc avec quelque réserve que nous désignerons sous le
nom de Palmacites gracilis nob. la portion de tige rencontrée
dans le gypse ludien de Triel-sur-Seine, reste d’une forme rappelant
toutefois, assez exactement, par ses caractères extérieurs, la phy-
sionomie d’un jeune stipe de Chamœrops humilis : le dernier des
Palmiers européens, celui de tous qui s’est attardé le plus longtemps
sur notre sol, avant de le quitter, et dont certains gisements, confi-
nant au sommet du Néozoïque, nous ont conservé des vestiges.
Palmacites gracilis Loub., stipite cylindraceo, gracili, 4 centim.
crasso circiter , annulanhus petiolorum cicatncibus ,* absque structuræ
interioris forma.
Gypse de Triel-sur-Seine (Seine-et-Oise).
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART. 15-5-1951.
PI. I
Palmacites gracilis. Loubière.
Echantillon montrant une partie de la tige, de grandeur naturelle.
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs 5
Liste des Correspondants nommés en 1950 7
Travaux faits dans les Laboratoires pendant Vannée 1950 11
Conynunications :
J.-L. Decerisy. Les artères du bulbe et de la protubérance chez certains
singes du Nouveau Monde (Genres Ateles, Lagothrix , Eriodes). Suite et fin. . 62
J. Berlioz et P. Rougeot. Étude d’une collection d’Oiseaux du Gabon.... 66
P. Chabanaud. Définition et' nomenclature des morphes pleurogrammiques des
Cynoglossidae. — Révision de quatre espèces du genre Cynoglossus (suite 77
et fin)
J. Forest. Contribution à l’étude du genre Porcellanopagurus Filhol (Pagu-
ridae). I. Description de P. edwardsi Filhol 82
F. Grandjean. Observations sur les Oribates (22e série) 91
E.-M. Poulsen. et II. de Lesse. Pêches planktoniques dans les eaux douces
du Groenland Occidental 99
Ch. D. Radford. A Révision of the fur Mites Myobiidae (Acarina) [suite] .... 115
B. Condé. Les grandes divisions de l’ordre des Protoures 121
J. -F. Leroy. Pour la réhabilitation du genre Oreomunnea Oersted (Juglan-
daceae) 126
G. Mimeur. Délimitation des Festuceae , affinités phylogéniques des Eragrosteae. 128
A. Cavaco. Remarques sur les genres Leptolaena et Xerochlamys (Chlacnacées).
Un nouveau genre de Chlaenaceae 133
G. Dillemann. Notes sur quelques hybridations dans le genre Linaria et
remarques sur les hybrides obtenus 140
P. Senay. Le groupe des Carex flava et C. Oederi (suite et fin) 146
A. Loubière. Sur une tige de Monocotylédone fossile trouvée dans le gypse
tertiaire de Triel-sur-Seine (Seine-et-Oise) 153
EDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEO F FRQ Y-S AI NT- H IL AI RE, PARIS Ve
Archives du Muséum national d'IJistoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle ). Ne paraît
plus depuis 1938. (Le volume : 1500 fr.).
Bulletin du Muséum national d'Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, abonnement annuel France, 1500 fr., Etranger, 2000 fr.).
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité ; un vol. 1200 fr.).
Publications du Muséum national d'Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933 ; prix du fascicule : 300 fr.).
Index Seminum Horti pariensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
Notulæ Syslemàticæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 600 fr. ;
Étranger, 900 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France, 500 fr.,
Étranger, 600 fr.).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d' Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale; paraît depuis 1921.
Abonnement annuel : 1000 fr.
Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, Laboratoire de Crypto-
gamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 400 fr., Étranger,
600 fr.).
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur Mme Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 600 fr.,
Étranger, 900 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeur M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie. Paraît depuis
1928 ; abonnement France et territoires d’Outre-Mer, 500 fr., Étran-
ger, 800 fr.).
Mammalia, Morphologie, Riologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 500 fr. ; Étranger,
900 fr.).
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART. 15-5-1951.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome XXIII
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
No 2. — Mars 1951
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
PARIS-V”
RÈGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1 /2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie-
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils
sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser
directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
TIRAGES A PART
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en
outre s’en procurer à leurs frais 25 supplémentaires, aux conditions
suivantes :
(Nouveaux prix pour les tirages à part et à partir du Fascicule n° 1 de 1950 J
25 ex. 50 ex.
4 pages 57 fr. 50 74 fr. 50
8 pages 65 fr. 75 89 fr. 75
Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le
numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
Les commandes dépassant 50 exemplaires ne pourront être acceptées
que par autorisation spéciale et à des prix supérieurs à ceux qui sont
mentionnés sur le tarif ci-dessus.
Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés
au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro
correspondant.
PRIX DE l’abonnement ANNUEL I
France : 1.500 fr. — Étranger : 2.000 fr.
(Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum)
Compte chèques postaux : 124-03. Paris.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1951. — N° 2
383e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
15 MARS 1951
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
ACTES ADMINISTRATIFS
MM. les Professeurs J. Becquerel, L. Face, R. Jeannel, P. Rivet
(Arrêté ministériel du 17 janvier 1951) et Ach. Urbain (Arrêté ministériel
du 21 février 1951) sont prdmus à la classe exceptionnelle.
La démission de M. Jacques Soustelle, Sous-Directeur de Labora-
toire, est acceptée (Arrêté ministériel du 9 février 1951).
M. Jacques Chaux, Assistant, est détaché pour 5 ans. auprès du Minis-
tère des Affaires Étrangères, à compter du 15 juin 1950 (Arrêté ministériel
du 10 janvier 1951).
M. André Descarpentries est titularisé dans les fonctions d’Assistant
(Arrêté ministériel du 19 janvier 1951).
M. Yves Plessis est chargé des fonctions d’Assistant pendant l’absence
de M. Roux Charles, en position de détachement (Arrêté ministériel du
5 mars 1951).
M. Elie Cezac, Sous-brigadier des gardiens est admis à faire valoir ses
droits à la retraite (Arrêté ministériel du 7 février 1951).
MM. Hissard et Reboussin sont chargés des leçons de dessin au
Muséum.
M. le Président a le regret de faire part du décès de M. Léon Bultin-
g aire, Bibliothécaire en chef honoraire du Muséum, survenu le 17 février
1951.
DISTINCTIONS HONORIFIQUES
M. le Professeur R. Jeannel est promu Commandeur de la Légion
d’honneur (Décret ministériel du 10 février 1951).
M. le Professeur C. Arambourg est promu Officier de la Légion d’hon-
neur (Décret ministériel du 10 février 1951).
M. P. Jovet, Assistant au Laboratoire de Phanérogamie, a obtenu la
Médaille d’Or de l’Académie d’Agriculture de France (28 juin 1950) pour
son ouvrage : Le Valois. Phytosociologie et Phytogéographie.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 2, 1951.
11
— 156 —
DONS D’OUVRAGES
Répertoire des Organisations Scientifiques Internationales, 1 vol.,
234 pp., UNESCO, édit., Paris, 1951.
Ce Répertoire groupe les organisations sous trois chefs principaux :
sciences fondamentales, sciences appliquées (agronomie, sciences de l’in-
génieur, médecine) et « divers ». Cette dernière rubrique concerne de
nombreux organismes, tels que l’Union Internationale pour l’Étude Scien-
tifique de la population, la Fédération Internationale des Associations
de Bibliothèques, etc...
A la fin de chaque chapitre se trouve la liste des organisations régio-
nales, comme la Fédération Européenne d’ Agriculture ou l’Institut
Panaméricain d’ Histoire et de Géographie.
Outre la description des buts et des travaux de chaque organisme, le
Répertoire donne la composition de chacun d’eux, ainsi que la compétence
de leurs diverses commissions. L’ouvrage fournit des précisions sur le
passé et les ressources des organisations, notamment en laboratoires,
musées et publications. Il précise le régime administratif de chaque orga-
nisme, la nature de ses rapports avec les Nations Unies ou les institutions
spécialisées, ainsi que le lieu et la date des futurs congrès.
Ce manuel a pour but d’aider les chercheurs dans leurs efforts de coopé-
ration internationale.
B. D. Moreton. Guide to British Insects, 1 vol., 188 pp., 96 fîg.,
Macmillan & Co Ltd, London, 1950.
Ouvrage de vulgarisation publié à l’usage des étudiants agronomes
pour leur permettre d’identifier aisément et classer les Insectes, parti-
culièrement ceux qui présentent quelque importance économique. Sans
entrer à fond dans les détails scientifiques, l’auteur donne une description
générale de la morphologie des principales espèces et fait connaître leur
biologie. On trouve également une bibliographie fort suffisante et un glos-
saire des termes techniques. C’est un excellent guide pour les entomolo-
gistes agricoles.
Reginald Gaze. Nests and Eggs of the countryside. Book 2, 1 vol.,
38 pp., 35 phot., Jarrold a. Sons Ltd, Norwich, s. d. (1951).
Voici une petite plaquette sans prétention scientifique dont l’intérêt
d’ordre pratique apparaît surtout destiné aux naturalistes de terrain
s’intéressant plus particulièrement à la nidification des oiseaux. Ceux-ci
y trouveront une quarantaine de photographies, de bonne qualité dans
l’ensemble, bien que leur choix ne soit pas toujours également judicieux,
consacrées à des nids susceptibles d’être rencontrés dans nos pays et
accompagnées d’une légende succincte sur leur situation et leur matériau,
sur la ponte, sa date approximative et sa composition.
(Chr. Jouanin).
— 157 —
COMMUNICATIONS
Rapport sur la mortalité et la natalité enregistrées
au Parc Zoologique du Bois de Vincennes pendant
L'ANNÉE 1950.
Par Ach. Urbain, J. Nouvel, P. Bullier et J. Rinjard.
A. — MORTALITÉ
I. — Mammifères.
L’effectif du Parc Zoologique, qui était de 536 têtes le 1er jan-
vier 1950, atteint le chiffre de 582 le 31 décembre.
Le nombre total des morts de Tannée est de 122, dont 52 adultes,
4 animaux récemment importés ou récemment incorporés aux col-
lections (sur un total de 67) et 66 morts-nés ou jeunes de moins
de 6 mois, dont 6 sont nés en 1949 et 60 autres en 1950.
La répartition dans le temps est donnée par le tableau ci-dessous :
La mortalité des animaux acclimatés accuse cette année un mini-
mum en janvier et un maximum en juin ; elle s’oppose en cela à
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 2, 1951.
158
celle des années précédentes. La moyenne mensuelle de 8 années
consécutives conserve néanmoins un maximum en décembre, jan-
vier, février et mars (5,2) et un minimum pendant les autres
mois de l’année (3,6), minimum qui est particulièrement accusé
en octobre (2,7).
Nous donnons ci-après la liste des pertes établies selon l’ordre
zoologique en mentionnant brièvement les causes de mort.
Ordre des Primates.
Famille des Anthropoïdes.
2 Chimpanzés ( Pan troglodytes (L.) ) : l’un atteint d’endocardite végé-
tante et l’autre d’entérite parasitaire, due à Slrongyloïdes ster-
coralis (Bavay 1876).
Famille des Hylobatidés.
1 Gibbon à favoris blancs mâle ( Hylobates concolor leucogenys (Ogilby)),
né au Parc et âgé de 2 ans. Noyé accidentellement dans le bassin
entourant son enclos.
Famille des Papioïdés.
4 Babouins (Papio papio (Desm.)), dont une femelle morte d’infection
post-partum et une autre d’entérite, un jeune victime d’une
fracture du crâne et un nouveau-né abandonné par sa mère.
Famille des Cercopithêcidés.
3 Magots ( Macaca sylvanus (L.)) : le premier présente des lésions de
péricardite hémorragique, le second un ictère infectieux et le
troisième meurt quelques jours après son incorporation à la troupe.
Ordre des Carnivores.
Famille des Canidés.
4 Louveteaux ( Canis lupus L.) de la même portée : 3 succombent
à une ascaridiose massive, le 4e meurt, à l’âge de 5 mois, avec
des lésions de myocardite aigüe et de rachitisme.
3 Renards (Vulpes vulpes (L.)) sont victimes de combats lors de leur
incorporation au groupe qui refuse de les admettre, malgré les
précautions prises.
4 Fennecs ( Fennecus zerda (Zimm.)) : l’un d’eux succombe à une entérite
chronique, un autre à une infection indéterminée caractérisée par
des nodules blanchâtres des reins et des poumons, et 2 nouveau-nés
sont dévorés par la femelle qui leur a donné le jour.
— 159 —
Famille des Félidés.
12 Lions ( Felis leo (L.)) : une lionne se tue accidentellement en tombant
dans le fossé de protection qui entoure son parc, un lion d’un an
meurt d’une pneumonie, un autre d’une entérite, un 4e, âgé de
7 mois, meurt cachectique, 5 nouveau-nés sont abandonnés par
leur mère et 3 autres naissent morts, à terme.
6 Panthères (Felis pardus L.) meurent quelques jours après leur nais-
nance.
1 Panthère noire (Felis pardus L. var. nigra) âgée, succombe à une
pneumonie. Elle était, en outre, atteinte depuis quelques jours
de gale notoédrique.
Famille des Ursidés.
i Ours brun d’Europe ( Ursus arctos L.) jeune succombe à un ictère aigu.
1 Ours grizzly ( Ursus horribilis Ord.) âgé présente des abcès du foie,
de la rate et des reins.
1 Ours blanc (Tlialassarctos maritimus (Desm.) âgé meurt de péritonite
aigüe ; son cadavre est farci de Trichines ( Trichinella spiralis
Owen).
Ordre des Pinnipèdes.
Famille des Phocidés.
2 Phoques ( Phoca vitulina L.), récemment capturés sur les côtes de
France, ne s’acclimatent pas à la vie captive.
Famille des Otariidés.
i Otarie (Otaria jubata Forster) meurt d’une obstruction pylorique
par corps étrangers (lacet, chiffon) ; son cadavre porte, en outre,
des ulcères de l’intestin grêle, probablement consécutifs à la lésion
primitive.
Ordre des Ongulés.
Sous-ordre des Périssodactyles.
Famille des Equidés.
1 Zèbre de Chapmann (Equus quagga chapmanni Layard) meurt sou-
dainement au cours d’un avortement, dû à une crise congestive
intestinale.
Sous-ordre des Artiodactyles.
Famille des Suidés.
€ Sangliers d’Indochine ( Porcula saloiana Hodg.) nouveau-nés.
1 Phacochère ( Phacochoerus aethiopicus Pallas) meurt de tuberculose
généralisée.
— 160
Famille des Bovidés.
1 Buffle de Roumanie (espèce domestique) nouveau-né.
7 Chèvres naines du Sénégal (espèce domestique) : 2 succombent à
des infections pulmonaires, 2 autres sont victimes d’accidents
et 3 meurent peu après leur naissance.
5 Mouflons de Corse (Oois musimon (Pallas) ) : 1 femelle succombe à
une infection utérine causée par une rétention fœtale, 3 jeunes
meurent cachectiques et un nouveau-né est tué par un mâle.
8 Mouflons à manchettes (Ammotragus lervia (Pallas)), parmi lesquels
on note une femelle morte d’une pelvi-péritonite due à une infection
utérine, 6 nouveau-nés, dont 3 tombent du rocher où ils venaient
de naître, et 3 autres sont abandonnés par leur mère, enfin un
mort-né.
2 Nylgauts (Boselaphus tragocamelus Pallas), séparés du troupeau, dont
ils faisaient partie depuis leur naissance, se tuent accidentelle-
ment dans le parc où ils avaient été transportés.
2 Oryx algazelles (Aegoryx algazel (Oken)) : un meurt de pseudo-tuber-
culose et l’autre, nouveau-né, ne vit que quelques heures.
4 Cobs de Bufïon ( Adenota Kob (Erxleb.)) : parmi eux un mâle meurt
de congestion à la suite d’un brusque abaissement nocturne de
la température, une femelle présente une hémorragie utérine, et
2 jeunes meurent quelques jours après leur naissance.
3 Guibs harnachés ( Tragelaphus scriptus (Pallas)) : un mâle meurt
soudainement sans cause apparente, son cadavre présente un
aspect congestif resté inexpliqué, une femelle se blesse mor-
tellement deux jours après avoir été rentrée dans un local chauffé
au début de l’hiver, et un jeune est victime d’une congestion
pulmonaire.
3 Gazelles cervicapre de l’Inde (Antilope cervivapra Pallas), : tin mâle
mort à la suite d’un traumatisme crânien, un jeune âgé
de 2 mois, dont la cause de la mort reste indéterminée, et un
nouveau-né.
3 Gazelles à front roux (Gazella rufi/rons (Gray)) : la première amputée
du métatarse droit, en mai 1949, présente une nécrose du maxillaire
inférieur ; la seconde meurt avec des lésions analogues, et la 3e suc-
combe à une myocardite aigüe.
1 Céphalophe de Grimm ( Sylvicapra grimmia (L.) ) , récemment importée,
ne s’acclimate pas.
Famille des Giraffidés.
2 Girafes (Giraffa camelopardalis (L.)) : l’une, mâle, née au Parc, le
1er septembre 1948, meurt d’une péritonite consécutive à une
perforation du gros colon, provoquée par un violent coup de tête
donné par le mâle du troupeau ; l’autre, née avant terme, ne vécut
que cinq jours.
— 161 —
Famille des Camélidés.
1 Lama ( Lama g lama glama L.) nouveau-né.
2 Guanacos ( Lama glama huanacus (Molina)) nouveau-nés.
1 Alpaca ( Lama glama pacos Gray) présente, à l’autopsie, une congestion
c}u tractus intestinal.
1 Vigogne (Lama glama vicugna (Molina)) nouvelle-née.
Famille des Cervidés.
2 Cerfs de France (Cervus elaphus L.), l’un tué au cours d’une capture
et l’autre nouveau-né.
1 Chevreuil ( Capreolus capreolus (L.)), âgé de 3 mois, meurt à la suite
d’une forte pluie nocturne.
1 Daim noir ( Dama dama (L.)) âgé est atteint de sclérose du foie, d’ascite
et de pleurésie sans qu’aucun germe spécifique ne puisse être mis
en évidence.
1 Daim blanc ( Dama dama (L.)) présente une tumeur mélanique de la
paupière inférieure avec métastase au niveau du ganglion rétro-
maxillaire, il présente, en outre, deux fractures de côtes et une
péritonite locale.
4 Cerfs axis ( Axis axis (Erxleb.)), dont 2 mort-nés, un nouveau-né et un
jeune, âgé de 5 mois, qui est rachitique et présente un abcès nécro-
tique du maxillaire inférieur gauche dû à l’accumulation de débris
alimentaires entre les prémolaires et les molaires ; une lésion ana-
logue, mais moins développée, existe sur le maxillaire inférieur
droit.
1 Cerf pseudaxis (Sika hortulorum Swinhoe) nouveau-né.
7 Cerfs d’Eld (Rucervus eldi Guthrie) : un mâle succombe à une congestion
intestinale, une femelle est atteinte de gangrène de la joue avec
généralisation bilatérale à l’encolure, une autre femelle meurt
cachectique en état de gestation, un jeune, âgé de 5 mois, est
atteint d’entérite, et 3 nouveau-nés meurent en bas âge, dont un
noyé dans le bassin de son parc le lendemain de sa naissance.
1 Muntjac (Muntiacus muntjac Zimm.), âgé, cachectique, est atteint
de myocardite chronique.
Ordre des Tubulidentés.
Famille des Oryctéropidés.
1 Oryctérope (Orycléropus afer (Pallas)), en captivité depuis quatre
mois, meurt sans lésion apparente.
Ordre des Marsupiaux.
Famille des Macropodidés.
3 Kangouroux agiles (Macropus agilis Gould) ; 2 succombent au froid
et le 3e qui est atteint d’une inflammation des muqueuses nasale
— 162
et pharyngée, présente, à l’autopsie, une déchirure de la capsule
de Glisson et une hémorragie péritonéale vraisemblablement consé-
cutives à un mouvement malheureux lors de sa capture.
Observations sur tes causes de la mortalité.
1° Maladies à virus : aucun cas n’a été signalé au cours de
l’année.
2° Maladies microbiennes : un cas de pseudotuberculose de l’oryx
algazel ( Aegoryx algazel (Oken)) dû à Pasteurella pseudotuberculosis
(Eisenberg) a été enregistrée, ainsi que 3 cas de nécrose des maxil-
laires concernant deux gazelles à front roux ( Gazella rufifrons (Gray))
et un cerf axis [Axis axis (Erxl.)), et un cas de gangrène observée
sur une biche d’Eld ( Rucervus Eldi Guthrie).
3° La tuberculose a cette année une importance extrêmement
réduite : un seul cas a été observé, il concerne un phacochère
(Phacochoerus aethiopicus Pallas) provenant de l’Institut Français
d’Afrique Noire, entré au parc le 27 juillet 1949 et mort de tuber-
culose généralisée le 8 mai 1950. Les caractères des lésions permettent
de penser que l’infection a précédé l’entrée au Parc de ce sujet.
Placé, pendant son séjour dans notre établissement, près d’autres
phacochères, mais non introduit dans le troupeau, nous espérons
qu’il n’aura pas contaminé ses semblables qui sont au Parc depuis
1947.
4° Les maladies parasitaires sont peu nombreuses : parmi elles
nous devons signaler une duodénite due à Strongyloïdes stercoralis
(Bavay) responsable de la mort d’un chimpanzé [Pan troglodytes (L.)).
Trois cas d’ascaridiose [Toxocara canis Werner) mortelle, chez des
louveteaux [Canis lupus L.). Un cas de trichinose [Trichinella spiralis
Owen) sur un ours blanc ( Thalassarctos maritimus (Desm.)) mort
le 14 décembre 1950 et vivant au Parc depuis mai 1934.
La localisation des parasites est celle habituellement décrite dans
cette affection, nous avons vérifié leur vitalité en infestant expé-
rimentalement un couple de rats. L’infestation de l’ours est pro-
bablement antérieure à son entrée dans nos collections.
Enfin, plusieurs cas de gales : psoroptique [Psoroptes equi, var.
Bovis Guerlach) du Buffle de Roumanie (espèce domestique),
notoédrique [Notoedres cati Hering) de la panthère noire [Felis
pardus L. var nigra) et plusieurs autres, dont le diagnostic spéci-
fique n’a pas été précisé en raison des risques de capture ou de
l’indocilité des sujets, et- qui ont été traités avec succès par pulvé-
risations d’une émulsion à base d’hexachlorocyclohexane.
5° Les accidents sont toujours dans notre Parc une cause impor-
tante de mortalité. Ce sont soit des accidents de capture :
— 163 —
1 kangourou agile ( Macropus agilis (Gould)) et 1 Cerf de France
{Cervus elaphus L.) ; soit des accidents survenus à des animaux
récemment changés d’enclos ou de cage et qui connaissent mal leur
nouveau territoire : une gazelle cervicapre de l’Inde ( Antilope cer-
vicapra Pallas), un Guib harnaché ( Tragelaphus scriptus (Pallas)),
deux Nylgauts ( Boselaphus tragocamelus Pallas), un Lion ( Felis
leo (L.)), un Cerf d’Eld ( Rucervus eldi Guthrie).
Soit des accidents dus à des rivalités individuelles dans un effectif :
un Gibbon ( Hylobates concolor leucogenys (Ogilby)), trois Renards
( Vulpes vulpes (L.)), deux Chèvres naines (espèce domestique), un
Mouflon de Corse ( Ovis musimon (Pallas)), trois Mouflons à man-
chettes ( Ammotragus lervia (Pallas)) et une Girafe ( Girafja came -
lopardalis (L.)).
1. Certains animaux, porteurs de lésions multiples, figurent sous plusieurs rubriques
dans ce tableau.
164 —
Ce tableau exprime l’importance relative des différentes causes
de mort, dont l’origine plus ou moins précise, se traduit essen-
tiellement par l’altération de tel ou tel organe.
II. — Oiseaux.
L’effectif, qui était au 1er janvier 1950, de 619 têtes, a atteint,
le 31 décembre, le chiffre de 707.
Le nombre total des morts pendant l’année 1950, est de 90,
comprenant : 29 adultes, 26 sujets récemment importés ou incorporés
aux collections (sur 129) et 35 nouveau-nés ou jeunes de moins
de 6 mois, dont un est né en 1949 et 34 en 1950.
La répartition mensuelle de la mortalité est indiquée dans le
tableau ci-dessous :
Cette variation saisonnière est en tout point comparable à la
variation saisonnière établie sur une moyenne de huit années
consécutives, celle-ci passe, pour les sujets adultes et acclimatés,
par un maximum, à la période d’activité génitale en mars, avril,
mai, juin (5,2) et n’atteint pendant le reste de l’année qu’une
moyenne de 3,6 avec un minimum de 1,5 en septembre.
La liste des oiseaux morts pendant l’année, établie selon l’ordre
zoologiq.ue, et comportant une brève mention des causes de mort,
est la suivante :
— 165 —
Ordre des Struthioniformes.
Famille des Struthionidés.
4 Autruches (Struthio camelus L.) , la première atteinte dans les deux
mois précédant sa mort, de troubles de l’équilibre, présente, à
l’autopsie, une rupture veineuse à la base du cou et un volumineux
caillot ramifié dans les espaces conjonctivaux intermusculaires
de cette région. La compression de certains filets nerveux par
le caillot explique les troubles de l’équilibre observés ; ces accidents
ont probablement une origine traumatique. Une seconde autruche
a succombé à une hépatite dégénérative de cause indéterminée.
Une troisième avait une dégénérescence graisseuse du foie et des
dépôts graisseux très abondants dans toutes les parties du corps.
La quatrième enfin était une jeune autruche, récemment importée
et offerte au Parc.
Famille des Rhéidés.
1 Nandou gris ( Rhea americana (L.)) mort quelques jours après son
entrée au Parc, sans autres lésions qu’une congestion diffuse,
généralisée.
Ordre des Sphénisciformes.
Famille des Sphéniscidés.
3 Manchots royaux ( Aptenodytes patagonica J. F. Miller) récemment
importés, l’un meurt d’aspergillose et deux autres de péricardite ;
aucune lésion susceptible d’expliquer la mort, n’a été observée
sur les cadavres des deux autres.
1 Manchot papou (Pygoscelis papua (Forster)) récemment importé.
2 Gorfous dorés ( Eudyptes chrysolophus (Brandt)) eux aussi récemment
importés, dont un succombe à une aspergillose grave et l’autre
à une péricardite.
Ordre des Ciconiformes.
Famille des Ardéidés.
9 Hérons cendrés ( Ardea cinerea L.) : l’un d’eux, âgé, a succombé à
une péritonite chronique, deux autres ont présenté des polyarthrites
infectieuses, un quatrième est mort accidentellement à la suite
d’un combat, et cinq jeunes sont morts peu après leur arrivée au
Parc, un de ceux-ci fut tué par une grue à cou blanc ( Grus vipio
Pallas) sitôt après son introduction dans le parc où vivait cette
dernière. Les quatre autres ne se sont pas acclimatés à la vie
captive.
1 Héron garde-bœuf (Bubulcus ibis L.) âgé, cachectique.
— 166 —
Famille des Ciconiidés.
5 Cigognes blanches ( Ciconia ciconia L.) nouvelle-nées de couples
formés au Parc et y nichant au sol.
Famille des Phénicoptéridés.
5 Flamants du Chili (Phenicopterus chilensis Molina) récemment
importés.
Ordre des Ansériformes.
Famille des Anatidés.
3 Cygnes sauvages (Cygnus cygnus (L.)) dont un mort de péricardite
et deux tués sitôt leur éclosion par des adultes.
4 Cygnes muets ( Cygnus olor (Gmel.)) dont un âgé, atteint d’entérite
aigüe, et trois nouveau-nés trouvés morts après une pluie nocturne
très violente.
3 Cygnes noirs (Chenopsis atrata (Lath.)) dont un adulte victime d’une
fracture multiple du fémur provoquée par une girafe, un sujet
âgé de 4 mois, dont la cause de la mort n’a pas été déterminée
et un nouveau-né.
1 Oie d’Egypte ( Alopochen aegyptiaca (L.)), âgée, succombe à un abcès
du foie.
1 Bernache du Canada ( Branla canadensis (L.)), âgée, dont l’autopsie
révèle un kyste de l’ovaire et une hépatite chronique.
3 Bernaches nonettes (Branla leucopsis (Bechstein)), dont deux jeunes
atteintes d’aspergillose et une nouvelle-née.
16 Canards sauvages ( Anas platyrhynchos L.), dont deux mâles adultes,
tués par leurs congénères et 14 nouveau-nés.
1 Canard sifïleur (Mareca penelope L.) récemment importé.
3 Canards souchets (Spatula clypeata L.) récemment importés.
2 Canards carolins ( Aix sponsa L.) récemment acquis.
1 Canard de Barbarie (espèce domestique) atteint d'entérite aigüe.
Ordre des Galliformes.
Famille des Phasianidés.
2 Faisans à collier ( Phasianus colchicus L.) ; l’un succombe à un trau-
matisme et l’autre à une entérite chronique.
1 Faisan doré (Chrysolophus pictus L.) atteint d’entérite aigüe.
1 Perdrix du Maroc ( Alectoris Barbara (Bonn.)) succombe à un accident
de ponte.
2 Paons ordinaires (Pavo cristatus L.) nouveau-nés.
2 Paons blancs ( Pavo cristatus L. var. alba ), dont l’un, âgé de 4 mois,
était atteint de typhlite parasitaire, l’autre ayant été tué par
un faisan argenté ( Gennaeus nycthemerus (L.)).
— 167 —
Famille des Meleagridés.
8 Dindons sauvages (Meleagris g allopavo L.), le premier meurt de myo-
cardite chronique, un autre de typhlite parasitaire, un troisième
d’un abcès du mésentère, un quatrième d'entérite aigüe, un cin-'
quième de polyarthrite chronique, les trois derniers étant des
sujets récemment éclos.
Ordre des Charadriiformes.
Famille des Laridés.
1 Mouette rieuse ( Larus ridibundus L.), dont la cause de la mort n’a
pas été déterminée.
Ordre des Columbiformes.
Famille des Columbidés.
1 Tourterelle à collier ( Streptopelia decaocto (Friv.)) non autopsiée.
Ordre des Falconiformes.
Famille des Falconidés.
1 Buse variable ( Buteo buteo (L.)), qui fut tuée par les autres buses après
son introduction dans la volière.
Observations sur les causes de mortalité.
Aucun cas de maladies à virus ou de maladies microbiennes n’a
été constaté cette année, la tuberculose, en particulier réapparue
en 1949, n’a pas été observée en 1950.
Parmi les maladies parasitaires l’aspergillose tient la place prin-
cipale, elle a été constatée, à l’autopsie seulement, sur un manchot
royal ( Aptenodytes patagonica J. F. Miller), un gorfou doré (Eudyptes-
chrysolophus ) et deux bernaches nonettes (Branla leucopsis Bechst.).
Deux cas de typhlite parasitaire (Heterakis) ont été diagnosti-
qués sur un paon blanc (Pavo cristatus var. alba) et un dindon
sauvage ( Meleagris gallopavo L.).
Comme pour les mammifères des luttes mortelles ont été enre-
gistrées, les victimes en sont un héron cendré tué par une grue à
cou blanc ( Grus vipio Pallas), deux jeunes cygnes sauvages ( Cygnus
cygnus (L.)) tués par des adultes de la même espèce, un cygne noir
(Chenopsis atrata (Latham)) tué par une girafe, deux canards sau-
vages ( Anas platirhynchos L.) tués par leurs semblables au moment
168
des accouplements et une buse ( Buteo buteo L.) tuée par les autres
quelques semaines après son introduction dans la volière.
L’importance relative des autres causes de mort dont l’étiologie
est plus ou moins précise, mais qui se traduisent par des lésions
organiques franches, est exprimée par le tableau suivant.
Lésions anatomo-pathologiques 1
Nombre
de cas
Maladies à virus
Maladies microbiennes (sauf tuberculose)
Tuberculose...^
Maladies parasitaires
Traumatismes et accidents divers
Affections de l’appareil locomoteur (d’origine non trauma-
tique) .
Affections J Intestin grêle
de l’appareil f Foie
digestif ) Péritoine
Affections
de l’appareil
circulatoire
Affections de l’appareil génital
Affections ) Congestion généralisée
générales ( Cachexie
Non acclimatement
~ . ... . . ) adultes
Cause indéterminée ; •
\ jeunes, nouveau-nes et mort-nes.
Myocarde
Péricarde
Veines . . .
0
0
0
6
10
3
5
3
2
1
4
1
2
1
1
21
2
30
1. Certains animaux, porteurs de lésions multiples, figurent sous plusieurs rubriques
dans ce tableau.
B. — NATALITÉ
Le nombre des naissances obtenues au Parc Zoologique, pendant
l’année 1950, est de- : 168 mammifères, dont 60 sont morts avant
d’atteindre l’âge de 6 mois, et de : 90 oiseaux, dont 34 sont morts
avant ce même âge.
La répartition mensuelle de ces naissances est exprimée par le
tableau suivant :
— 169 —
La liste de ces naissances, donnée selon l’ordre zoologique, est
la suivante.
I. — Mammifères.
Ordre des Primates.
Famille des Papioïdês.
7 Babouins (Papio Papio (Desm.)).
Famille des Cercopithécidés.
3 Magots ( Macaca sylvanus (L.)).
Ordre des Carnivores.
Famille des Canidés.
5 Loups ( Canis lupus L.).
2 Fennecs (Fennecus zerda (Zimm.)).
Famille des Ursidés.
3 Ours bruns d’Europe ( Ursus arctos L.).
Famille des Félidés.
14 Lions ( Felis leo L.).
6 Panthères ( Felis pardus L.).
Ordre des Ongulés.
Sous-ordre des Artiodactyles.
Famille des Suidés.
12 Sangliers d’Indochine (Porcula salviana Hodgs).
Famille des Bovidés.
2 Buffles de Roumanie (espèce domestique).
3 Buffles de l’Inde [Bubalus bulalis (L.)).
— 170 —
17 Chèvres naines d’A. O. F. (espèce domestique).
11 Mouflons de Corse (Ovis musimon (Pallas)).
11 Mouflons à manchettes ( Ammotragus lervia (Pallas)).
1 Guib d’eau ( Limnotragiis spekei Sclater).
2 Guibs harnachés ( Tragelaphus scriptus (Pallas)).
8 Nylgauts (Boselaphus tragocamelus Pallas).
1 Oryx algazelle (Aegoryx algazel (Oken)).
3 Cobs de Bufîon ( Adenota kob (Erxleb.)).
8 Gazelles cervicapres de l’Inde ( Antilope cervicapra Pallas).
Famille des Giraffidés.
1 Girafe ( Girafja camelopardalis (L.)).
Famille des Camélidés.
4 Lamas (Lama glama glama L.).
1 Vigogne ( Lama glama vicugna (Molina)).
5 Guanacos (Lama glama huanacus (Molina)).
Famille des Cervidés.
3 Cerfs de France ( Cervus elaphus (L.)).
12 Daims (Dama dama (L.)).
1 Chevreuil ( Capreolus capreolus (L.)).
7 Cerfs axis (Axis axis (Erxleb.)).
2 Cerfs pseudaxis (Sika hortulorum Swinhoe).
3 Cerfs rusa (Rusa unicolor Kerr).
8 Cerfs d’Eld (Rucervus eldi Guthrie).
1 Cerf Wapiti (Cervus canadensis Erxleb.).
Ordre des Marsupiaux.
Famille des Macropodidés.
1 Kangourou agile ( Macropus agilis Gould.).
II. — Oiseaux.
Ordre des Struthi.oniformes.
Famille des Casuaridés.
2 Emeus ( Dromiceïus Novae-H ollandiae (Lath.)).
Ordre des Ciconiiformes.
Famille des Ciconiidés.
5 Cigognes blanches (Ciconia ciconia (L.)).
— 171
Ordre des Ansériformes.
Famille des Anatidés.
6 Cygnes sauvages (Cygnus cygnus (L.) ) .
6 Cygnes muets ( Cygnus olor (Gmel.)).
4 Cygnes noirs ( Chenopsis atrata (Lath.)).
2 Oies d’Egypte ( Alopochen aegyptiaca (L.)).
5 Bernaches nonettes (Branta leucopsis (Bechst.)).
39 Canards sauvages (Anas plalyrhynchos (L.)).
Ordre des Galliformes.
Famille des Phasianidés.
4 Faisans à collier (Phasianus colchicus L.).
4 Faisans argentés ( Gennaeus nycthemerus L.).
7 Paons bleus (Pavo cristatus L.).
1 Paon blanc (Pavo cristatus L. var. : alba).
Famille des Méléagridés.
3 Dindons sauvages (Meleagris gallopaoo L.).
Ordre des Charadriiformes.
Famille des Laridés.
2 Goélands argentés ( Larus argentatus Pontop.).
Comme nous l’écrivions dans notre rapport relatif à l’année 1947,
la reproduction des oiseaux, est, au Parc Zoologique, plus difficile
à réaliser que celle des mammifères.
Parmi ces derniers nous signalons plus particulièrement la nais-
sance de deux fennecs ( Fennecus zerda (Zimm.)) que nous n’avons
malheureusement pas pu élever, et celles relativement abondantes
de certaines espèces de bovidés (ovinés, caprinés et antilopinés), de
camélidés et de cervidés qui assurent non seulement le renouvelle-
ment des effectifs, mais aussi une production excédentaire suscep-
tible d’être échangée avec des collections étrangères.
Chez les oiseaux, les nidifications sont plus rares, l’élevage des
jeunes est souvent délicat.
En résumé : Pendant l’année 1950 l’effectif des Mammifères s’est
accru de 46 unités et celui des oiseaux de 88.
La mortalité est pour les mammifères du même ordre de gran-
deur que la moyenne des années précédentes ; pour les oiseaux elle
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 2, 1951. 12
— 172 —
est au contraire beaucoup plus faible, presque la moitié de cette
même moyenne.
La natalité des mammifères dépasse d’une unité le chiffre maxi-
mum (atteint en 1948), celle des oiseaux est moins élevée qu’en 1948
et 1949 parce que nous ne nous sommes pas attachés cette année
à favoriser la reproduction d’espèces communes, déjà abondantes
au Parc et sans valeur d’échange. Malheureusement l’effet des
efforts, faits en faveur de la reproduction est amoindri par une
mortalité « infantile » élevée (39 % pour les mammifères et autant
pour les oiseaux).
Du point de vue sanitaire enfin nous n’avons enregistré que de
très rares cas de maladies contagieuses, microbiennes ou parasi-
taires, dont un seul cas de tuberculose. Les traumatismes acci-
dentels, la mortalité des jeunes et les lésions dues à l’âge sont les
causes principales des morts constatées, sauf pour les manchots et
les autruches que nous avons eu cette année beaucoup de mal à
maintenir au Parc Zoologique.
Laboratoire d' Ethologie des animaux sauvages ,
Parc Zoologique du Bois de Vincennes.
— 173 —
Contribution a l'étude du plumage
DES Coucous MÉTALLIQUES DU GENRE CHRYSOCOCCYX BOIE.
Par Jean Dorst.
On observe chez un assez grand nombre de Cuculidés une ten-
dance à la métallisation du plumage : tels certains Centropodinés
(Coucals) et certains Phaenicoptérinés ( Ceuthmochares , Rampho-
coccyx par exemple) ; mais c’est chez les Cuculinés qu’on observe
les plumages les plus métalliques ; à peine indiquée encore chez les
Surniculus indo-malais, au plumage entièrement noir, avec des
reflets huileux verdâtres très accusés, la métallisation atteint son
maximum d’intensité chez les Coucous cuivrés, représentés en
Afrique, en Indo-malaisie et dans les régions australiennes et
papoues, et rangés actuellement dans les genres Chalcites Lesson
(= Chalcococcyx Cabanis) pour les espèces indo-océaniennes et
Chrysococcyx Boie (= Lamprornorpha Yigors) pour les espèces
africaines, dont nous nous occuperons dans cette note.
Parmi les Coucous cuivrés africains, au nombre de 4, semblent
exister deux types distincts selon l’apparence extérieure du plu-
mage. Le premier est représenté par le Foliotocol, Chrysococcyx
cupreus (Shaw) (= Metallococcyx smaragdmeus (Swainson)), oiseau
d’apparence très particulière, unique parmi les Coucous et même
parmi les autres oiseaux : le mâle a en effet les parties supérieures
et la poitrine vert métallique intense, les plumes étant veloutées
et d’un éclat très particulier. Chaque plume a une surface convexe
et forme une sorte de squame très homogène. Les rémiges et les
grandes couvertures alaires ont d’ailleurs la même coloration.
Très différente et d’un type beaucoup plus banal est l’aspect
extérieur que présente le Coucou Didric ( Chrysococcyx caprius
(Boddaert)) ; le mâle de cet oiseau est lui aussi vert métallisé sur
toutes les parties supérieures, mais le plumage se caractérise par
une irisation et des reflets huileux très apparents, faisant défaut
au Foliotocol. Les plumes n’ont de plus jamais l’aspect de squames,
mais sont au contraire décomposées, filamenteuses, « hair like »,
comme disent les auteurs de langue anglaise. Chez cette espèce,
les rémiges et les grandes couvertures de l’aile sont elles aussi métal-
lisées, mais moins intensément que les plumes de contour. La
couleur des parties supérieures varie d’ailleurs assez largement
suivant les individus ; certains oiseaux étant nettement verts,
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 2, 1951.
— 174 —
avec de simples reflets dorés, d’autres au contraire pourprés avec
des reflets cuivrés très accentués.
On verra plus loin que le Coucou de Klaas, Chrysococcyx Klaasi
(Stephens) est intermédiaire à ces deux oiseaux. Quant à la quatrième
espèce africaine, le Chrysococcyx flavigularis Shelley, il se sépare
des autres par la pattern de la face inférieure du corps qui est fine-
ment rayée ; de plus la coloration des parties supérieures du mâle
est vert olive bronzé, d’un éclat beaucoup plus sombre.
Disons enfin que les Coucous indo-malais et australiens du genre
Chalcites ont une apparence extérieure qui rappelle beaucoup celle
de Chrysococcyx caprius, tant par la texture du plumage que par
sa coloration.
La métallisation apparaît progressivement au cours de la crois-
sance de l’oiseau. Les jeunes sont d’apparence terne, mais richement
pigmentés en roussâtre par de la phaeomélanine ; comme en surim-
pression apparaît une métallisation verte de plus en plus apparente,
ne se manifestant d’ailleurs pas simultanément sur toute l’étendue
de la plume, mais selon des bandes transversales, ce qui fait que
celle-ci est alternativement roussâtre et vert métallique ; ceci est
vrai aussi bien pour les plumes de contour que pour les pennes.
Il en résulte une pattern vermiculée très particulière.
On remarque d’ailleurs que la région céphalique semble être plus
réfractaire à la métallisation que les autres parties supérieures, et
qu’elle reste beaucoup plus longtemps roussâtre et terne que celles-ci.
On peut sans doute rapprocher ce fait de ce qui se passe chez les
Chalcites, dont la tête et la nuque restent toujours nettement moins
métallisées que le dos, même chez l’oiseau complètement adulte,
comme c’est le cas chez Chalcites lucidus (Gm.) ; chez Chai. Meyeri
(Salv.) de Nouvelle-Guinée, la tête conserve même une large plage
rousse sans trace de métallisation.
Les différences dans l’aspect extérieur observées entre le plumage
du Foliotocol Chr. cupreus et celui de Chr. caprius sont à rapporter
à une différenciation des barbules composant les plumes spéciali-
sées nettement distincte dans les deux cas que nous examinerons
successivement.
L’étude microscopique d’une plume vert métallisé du dos de
Chr. cupreus révèle une cohésion extraordinairement développée,
en raison de l’intrication des barbules due à l’existence de systèmes
d’accrochage très perfectionnés. Une telle plume montre autant
de cohésion qu’une plume de Trochilidé.
Comme les plumes de Colibris, la plume de Foliotocol n’est pas
plane, mais les différents vanulums forment au contraire des angles
plans marqués. La barbe se trouve au fond de l’angle rentrant,
l’extrémité distale des barbules étant relevée vers le haut quand
— 175 —
on examine la plume par sa face supérieure. Il en résulte une série
de gaufrages très apparents, semblables à ceux de certaines plumes
de Colibris.
Examinée dans le détail, chaque barbule se présente d’une manière
assez simple, se rapprochant du type banal : elle comporte une
arête axiale très visible, portant ventralement une lamelle basale
(= lamelle inférieure) bien développée, divisée en « cellules », riche-
Fig. 1. — Barbe, et barbules d’une plume dorsale de Chrysococcyx cupreus (zone diffé-
renciée). A droite, barbule9 internes avec hamulus bien développés et pennulums
tronqués ; à gauche, barbules externes sans hamulus, mais avec pennulums allongés.
(Échelle en 1 /10e de mm.).
ment pigmentée par de la mélanine et terminée distalement par une
dent ventrale allongée. L’arête axiale des barbules internes se con-
tinue par un pennulum large, mais court et formé uniquement de
quelques segments; à sa base existe un hamulus particulièrement
développé, qui manque aux barbules externes. Mais le pennulum
de celles-ci est par contre plus allongé, et vient s’articuler avec le
hamulus de la barbule opposée (appartenant à la barbe voisine),
assurant un accrochage rigoureux qui explique l’extrême cohésion
de la plume (fîg. 1).
La barbule ainsi constituée dérive aisément de la barbule du
176 —
type « primitif » telle qu’on peut d’ailleurs l’observer à la base de
la plume, dans la zone terne et noirâtre. La principale modification
porte sur la lamelle basale, qui se développe et prend plus d’ampleur,
en même temps qu’interviennent des changements profonds dans
la disposition des lamellules cornées constitutives, qui se régula-
risent et permettent d’expliquer la métallisation par le jeu des inter-
férences lumineuses.
Nous voyons donc qu’il s’agit chez Chr. cupreus d’une différen-
ciation de la lamelle basale de la barbule en vue de l’effet lumineux
(modification basale de la barbule), alors que le pennulum, du moins
celui des barbules internes a tendance à régresser et ne joue en tous
cas aucun rôle dans l’effet lumineux ; il sert par contre à l’accro-
chage rigoureux des barbules entre elles. Ces dispositions sont évi-
demment à mettre en rapport avec l’apparence extérieure du Folio-
tocol.
La constitution de la plume de Chr. caprius est par contre nette-
ment différente, la barbule s’étant modifiée de toute autre manière
que chez Chr. cupreus. On suivra l’évolution dans la zone intermé-
diaire, entre la zone basale terne et la zone « lumineuse », en partant
d’une barbule du type primitif, chez une plume dorsale, vert métalli-
sée de cet oiseau. La barbule non différenciée se compose selon le
type banal d’une arête axiale assez pigmentée, portant ventrale-
ment une lamelle basale ne contenant par contre qu’une très faible
quantité de pigment. Le pennulum prolongeant l’arête axiale est
lui aussi très pigmenté ; il est articulé, chaque article ayant à sa
base un hamulus bien développé (du moins pour les barbules internes).
Cette structure explique l’accrochage des barbules entre elles à
la base de la plume.
Dans les barbules suivantes, situées plus distalement sur la barbe,
l’arête axiale se pigmente encore beaucoup plus intensément, tout
en s’élargissant en même temps d’ailleurs que la partie basilaire
du pennulum ; la lamelle basale régresse au contraire de plus en
plus. Les barbules de la zone différenciée proprement dite se pré-
sentent comme de simples bandelettes articulées, aplaties, très allon-
gées (à peu près deux fois aussi longues que la barbule de Chr.
cupreus), très pigmentées par de la mélanine ; ces bandelettes sont
formées par l’arête axiale et une partie du pennulum, mais princi-
palement l’arête axiale : sur les barbules imparfaitement différen-
ciées, le hamulus, qui indique la séparation entre la partie basale
et la partie terminale de la barbule, est nettement distal par rapport
à la partie modifiée. Remarquons enfin que la lamelle basale n’appa-
raît plus que comme un rudiment situé à la partie basale de la bar-
bule différenciée. Une coupe transversale menée dans une telle
barbule montre des lamellules régulièrement stratifiées, siège d’in-
terférences lumineuses expliquant la couleur vert métallisé.
— 177 —
On comprend aisément qu’une barbule ainsi différenciée ne pourra
s’articuler avec les barbules avoisinantes, faute d’éléments permet-
tant un accrochage quelconque. Dans ces conditions la plume ne
peut être cjue fdamenteuse, tout à l’opposé de la plume de Chr.
cupreus (fig. 2).
Fig. 2. — Barbe et barbules d’une plume dorsale de Chrysococcyx caprius
(zone différenciée). (Echelle en 1 /10e de mm.).
Cette structure est étroitement comparable à celle que l’on observe
chez les Nectariniidés et les Sturnidés ( Lamprocolius ) , dont l’éclat
huileux des plumes se retrouve d’ailleurs un peu chez Chr. caprius.
Si la microstructure des éléments réfléchissant et transformant
la lumière est quelque peu variable suivant le type d’oiseau envi-
sagé, la différenciation anatomique de la barbule est du même ordre
et dans tous ces cas la barbule évoluée prend l’allure d’un simple
fdament.
On remarque de plus que le nombre de barbules est beaucoup
— 178
plus élevé chez Chr. cupreus que chez Chr. caprius. Si nous envi-
sageons la zone subterminale de la plume, là où se trouvent les bar-
bules différenciées, on en compte de 30 à 36 par mm. de barbe chez
Chr. cupreus alors qu’il n’y en a que de 15 à 17 chez Chr. caprius.
La densité considérable des barbules se joint par conséquent à leur
différenciation propre pour contribuer à l’aspect squameux de la
plume de Foliotocol.
Les plumes de Chalcites présentent des modifications barbulaires
du même ordre que celles que nous avons décelées chez Chr. caprius.
La différenciation de la barbule tend à la formation d’une sorte
de filament en tous points semblable à celui qui constitue la barbule
différenciée de Chr. caprius. Cette similitude dans la constitution
élémentaire et la différenciation de la plume des Chalcites les rap-
proche évidemment de l’espèce africaine.
On voit donc qu’il y a entre les deux types de Coucous métal-
liques africains des différences très importantes dans l’aspect exté-
rieur du plumage et la constitution élémentaire de la barbule. On
peut nettement opposer le type Foliotocol, dont les plumes métal-
lisées très homogènes sont formées de barbules complètes à lamelle
basale très élargie et différenciée ; au type Chr. caprius, dont les
plumes métalliques filamenteuses sont constituées de barbules sans
cohésion entre elles, réduites à leur arête axiale, et formant de simples
filaments aplatis, très allongés et différenciés en vue de la coloration
métallique. Ces différences sont si notables qu’on est tenté à pre-
mière vue de séparer nettement ces deux oiseaux dans la systéma-
tique en les plaçant dans deux genres différents, comme on le faisait
encore récemment, en distinguant un genre Lampromorpha pour
Chr. caprius et réservant le genre Chrysococcyx pour le seul Foliotocol
Chr. cupreus.
Or il existe une autre espèce de Coucou métallique africain, le
Chrysococcyx Klaasi (Stephens), signalé plus haut, dont le plumage
est en quelque sorte intermédiaire à celui de Chr. cupreus et de
Chr. caprius. Les parties supérieures de cet oiseau sont en effet
vert métallique comme chez les deux espèces envisagées précédem-
ment, mais les reflets huileux si caractéristiques de Chr. caprius lui
font totalement défaut ; l’éclat moins brillant de la coloration n’est
pas sans rappeler le plumage de Chr. cupreus. De plus les plumes
paraissent moins filamenteuses et ont des contours beaucoup plus
nets que chez Chr. caprius, sans toutefois atteindre une apparence
aussi squameuse que chez le Foliotocol.
On retrouve dans l’étude microscopique des plumes de Chr.
Klaasi des éléments appartenant aux deux types précédemment
étudiés. Les barbules de la zone médiane de la plume, dans la zone
différenciée vert métallique, se présentent un peu comme chez
— 179 —
Chr. cupreus ; elles comportent une arête axiale très apparente,
très pigmentée d’ailleurs, portant ventralement une lamelle basale
large, bien développée, nettement divisée en « cellules ». Le pennulum
est réduit à quelques articles ; les barbules internes ont des hamulus
bien développés. C’est ainsi que se présentant à quelques variantes
près la plume de Foliotocol (fig. 3, en bas).
Mais, si on envisage des barbules situées de plus en plus distale-
ment sur la barbe, on constate que va intervenir un changement
considérable. L’arête axiale s’élargit, se pigmente encore plus inten-
sément, se prolonge par un pennulum, qui, bien que tronqué à son
extrémité, n’en est pas moins plus développé que dans les barbules
proximales. La lamelle basale régresse par contre notablement.
Cette tendance s’accentue encore dans les barbules situées plus
distalement sur la barbe : on aboutit à la différenciation d’une bar-
bule ayant la même constitution que chez Chr. caprius, c’est-à-dire
V— -■ » 1
O 1 x
Fig. 3. — Barbules d’une plume dorsale de Chrysococcyx Klaasi. En bas, barbules
de la zone médiane de la plume ; en haut, barbule de la zone terminale. (Échelle
en 1 /10e de mm.).
formant un filament allongé (toutefois plus court que chez ce der-
nier oiseau), étroit dans sa partie basale, puis s’élargissant dista-
lement, à la base duquel subsiste une lamelle basale vestigiale.
Une telle structure n’apparaît que dans la partie terminale de la
plume (fig. 3, en haut).
Van Sommeren (dans son étude des Coucous africains ( The Ibis,
1925, pp. 660-662) avait insisté sur l’étroite parenté de Chr. Klaasi
avec Chr. cupreus. Il avait notamment montré que la barbule
typique du Foliotocol se retrouvait chez le Coucou de Klaas (voir
sa planche XXIII, en bas) ; or il n’avait comparé qu’un seul type
de barbule de cet oiseau ne tenant compte que des barbules sub-
terminales, qui ressemblent beaucoup plus à celles de Chr. caprius
qu’à celles de Chr. cupreus. On comprend dans ces conditions qu’il
ait séparé le Coucou de Klaas de Chr. caprius placé dans un genre
Lampromorpha, en le rapprochant du Foliotocol, placé comme lui
dans un genre Chrysococcyx.
En réalité les deux types de différenciation barbulaire semblent
réunis chez Chr. Klaasi, ce qui permet d’expliquer l’aspect extérieur
de cet oiseau, intermédiaire à celui de Chr. cupreus et Chr. caprius.
Certains auteurs ont rattaché le Coucou de Klaas tantôt à l’un, tantôt
à l'autre des deux types, considérés comme types génériques. Il
semble beaucoup plus rationnel de réunir les 3 espèces en un seul
genre Chrysococcyx, comme le font les systématiciens à l’heure
actuelle. L’étude de la microstructure de la plume apporte une
confirmation à ce point de vue, et permet d’expliquer les différences,
d’aspect extérieur de ces oiseaux.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum.
Contribution a L'étude du genre Porcellanopagurus
FlLHOL (PAGURIDAE) [suite et fin].
II. — Remarques systématiques et biologiques.
Par Jacques Forest.
La description de Porcellanopagurus edwardsi par Filhol est
imprécise et il est probable que l’auteur n’a examiné que le plus
grand exemplaire — d’ailleurs mutilé — qu’il avait entre les mains.
Elle comporte une erreur importante : parlant de l’abdomen,
Filhol écrit « il porte à sa partie antérieure une paire de pattes
courtes et grêles », or il s’agit, en l’occurrence, de la dernière paire
de péreiopodes, séparée du reste de la région thoracique par un
profond sillon.
Les figures qui illustrent le texte original sont aussi fort inexactes :
le dessin d’ensemble (pl. 49, fig. 4) a été exécuté d’après le plus grand
exemplaire, lui aussi, mais, en réalité, le rostre est moins long, la
concavité qui le sépare du premier lobe latéral beaucoup plus pro-
fonde, et ce premier lobe plus saillant. D’autre part la forme du
bord antéro-latéral de la carapace est assez variable d’un individu
à un autre, comme le montre notre figure 2, sur laquelle le spécimen
dessiné par Filhol est situé à l’extrême droite.
Autre erreur : les chélipèdes sont figurés égaux 1, or celui de droite
est toujours de forme différente et beaucoup plus fort que le gauche.
Le texte de la description ne mentionnant pas la dissymétrie de
ces appendices, certains auteurs se sont uniquement basés sur les
illustrations qui l’accompagnaient. Mais il existe d’autres travaux
de Filhol qui auraient montré qu’il s’agissait bien d’une erreur
de représentation, sans même qu’on s’en rapportât au type. Le
texte de l’un (1885 a) a été reproduit intégralement — en ce qui
concerne P. edwardsi tout au moins — dans le recueil des travaux
de la Mission de l’ Ile Campbell, à l’exception de cette phrase qui
suit la description sommaire des chélipèdes : « La main droite est
plus forte que la gauche ». Dans l’autre (1885 b) on lit : « La main
droite est beaucoup plus forte que la main du côté opposé ».
Notons encore que le bord supérieur du mérus des pattes ambu-
latoires n’est pas spinuleux, que les pédoncules oculaires ne pré-
sentent pas un tel élargissement proximal, que l’écaille antennaire
1. Ou presque : en effet, la main gauche paraît même un peu plus grande.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 2, 1951.
— 182 —
s’articule bien sur la face dorsale du pédoncule antennaire comme
le représente assez vaguement la fig. 4, et non pas sur sa face ven-
trale comme le montre la fig. 3 de Filhol.
Les quelques exemplaires de P. edwardsi observés ensuite n’ont
pas été rattachés à cette espèce sans beaucoup d’hésitation de la
part des auteurs. Cependant, reprenant les descriptions antérieures
et les comparant aux deux spécimens dont il disposait, Bennett
en arrivait à la conclusion qu’il s’agissait bien d’une seule et même
espèce.
L’examen du type de P. edwardsi nous montre que les différences
essentielles relevées entre la description de Filhol et les observa-
tions ultérieures, tiennent avant tout à des erreurs du créateur de
l’espèce. Il subsiste évidemment des différences entre les divers
spécimens décrits, mais nous avons disposé d’un matériel assez
nombreux pour voir qu’on peut les attribuer à une variabilité assez
forte portant principalement sur le contour de la partie antérieure
de la carapace, sur la pilosité des chélipèdes et sur le développement
des saillies pilifères du tégument. Notons encore que la description
d’une Ç par Borradaile, correspond bien à nos propres observa-
tions, sauf en ce qui concerne les plaques tergales abdominales.
Borradaile les figure comme des pièces beaucoup plus petites
que celles que nous avons décrites, et situées d’un même côté de
la ligne médiane. L’intégrité de ces plaques dorsales est peut-être
liée au plus ou moins bon état de conservation du matériel : nous
avons noté d’ailleurs que les tergites rectangulaires médians n’étaient
vraiment apparents que sur une seule, à vrai dire la mieux conservée,
des dont nous disposions.
Compte tenu des variations que nous venons de signaler, les autres
formes de Porcellanopagurus décrites à ce jour méritent-elles d’être
rangées dans d’autres espèces ? Pour P. platei Lenz de Juan Fer-
nandez, Balss qui a comparé les spécimens-type à un P. edwardsi
de l’île Campbell observe que le texte original aussi bien que le
dessin de Lenz sont fort inexacts et il conclut que s’il ne s’agit
pas de l’espèce de Filhol, c’est au moins une forme « extraordinaire-
ment proche » (Aussenordentlich nahe). Les seules différences qu’il
note ont trait à la taille et à l’acuité des lobes de la carapace qui
seraient plus petits et plus aigus et à l’ornementation des pattes
ambulatoires qui seraient plus fortement granuleuses chez P. platei.
Mais nous avons vu que ces caractères sont assez variables. Ainsi
aucun caractère valable ne permettrait pour l’instant, de distinguer
les deux espèces, le principal élément de doute résidant dans l’éloi-
gnement des localités d’origine.
La description de P. japonicus Balss, dont un seul exemplaire
est connu, est trop succincte pour qu’on puisse l’utiliser comme
183
base de comparaison. D’après la figure qui l’accompagne, cette
espèce aurait une carapace assez différente de celle de P. edwardsi :
le premier lobe latéral serait bien plus proéminent et plus aigu -,
sa partie antérieure serait bien plus allongée. D’autre part, les pattes
ambulatoires sont extrêmement différentes, bien plus grêles que
chez P. edwardsi.
La présence d’appendices impairs sur les segments 2, 3 et 4 de
l’abdomen alors que le texte indique qu’il s’agit d’un mâle, est tout
à fait troublante ; en effet aucun autre représentant $ du genre
n’en possède. Ces pléopodes ressemblent d’une façon frappante à
ceux des P. edwardsi Ç (si ce n’est que, par sa position, la rame réduite
serait l’endopodite et non l’exopodite, mais il est probable qu’il
s’agit d’une erreur de représentation). Ou bien, comme l’a écrit
Borradaile, existe-t-il dans le genre Porcellanopagurus, une diffé-
rence dans le développement des pléopodes, telle que les chez
les uns, les ÇÇ chez les autres sont pourvus d’appendices identiques,
ou bien s’agit-il d’une erreur sur le sexe, ou encore, et c’est ce qui
nous paraît le plus plausible, s’agit-il d’une erreur typographique,
le signe $ ayant été inversé à la composition, et l’erreur ayant
échappé au correcteur 1.
P. tridentatus a été décrit de façon détaillée par Whitelegge,
et la plupart de ses caractères s’appliqueraient aussi bien à
P. edwardsi. Cependant le profil de la carapace le distingue aisé-
ment de l’espèce de Filhol. Le bord antéro-latéral est moins pro-
fondément découpé, le second lobe latéral, au lieu d’être tricuspide,
ne présente qu’une pointe aigüe, le troisième est moins accusé, et
le quatrième, triangulaire et aigu et non tronqué.
Remarques biologiques. — On possède peu de renseignements
sur la biologie des Porcellanopagurus. Filhol a récolté P. edwardsi
en draguant par quelques mètres de profondeur aussi bien sur l’île
Campbell que sur l’île Steward. Il ne donne pas d’indication de
date mais il est vraisemblable que ces draguages ont été effectués
à la fin de 1874 et au début de 1875. Balss a récolté une Ç non
ovigère en mars, dans les mêmes conditions. Au contraire, la £
décrite par Borradaile a été draguée par 120 mètres de fond,
au large de la Nouvelle-Zélande, en août, et portait des œufs, comme
celle de Bennett qui avait été trouvée en juillet, à l’île Campbell.
L’exemplaire de Chilton était un récolté sur un fond de 120 m.
près des Snares ; celui de Stephensen, un également, pêché sur
des fonds de moins de 20 m. près de l’île Auckland. Les 2 P. triden-
tatus de Whitelegge étaient des dragués en mars au large
de la Nouvelle Galles du Sud, alors que les 5 individus <$ et Ç iden-
1. Dans le même travail nous avons relevé des erreurs flagrantes, rendues
possibles par l’emploi du signe ÿ pour désigner les mâles ; on lit notamment :
« 1 ÿ ohne Eier » !
— 184 —
tifiés à la même espèce par Chilton avaient été ramassés sous les
pierres aux Kermadec. Lenz indique seulement que P. platei a été
récolté à Juan Fernandez et qu’il s’agit de 2 Ç ovigères 1.
Ainsi, le genre Porcellanopagurus aurait une distribution extrême-
ment discontinue puisque, en dehors de la région néo-zélandaise
où il a été le plus souvent signalé, on l’a rencontré dans le Pacifique
nord-occidental et dans le Pacifique sud-oriental. Il vivrait aussi
bien parmi les algues littorales que sur les fonds de plus de 100 mètres.
On sait en outre que des ovigères de P. edwardsi ont été observées
en juillet et en août, dans le sud-ouest du Pacifique, mais les ren-
seignements que l’on possède sont trop succincts pour que l’on puisse
établir un rapport entre la saison de ponte et les déplacements vers
le large.
Filhol avait noté que l’espèce qu’il décrivait vivait « au milieu
des algues, ne cherchant pas... un abri dans les coquilles abandon-
nées ». Depuis, quelques-uns des naturalistes qui ont récolté des
représentants du genre ont constaté que la face dorsale de l’abdomen
était recouverte d’une coquille non-spiralée : Plate a observé que
les œufs des 2 P. platei ÇO étaient recouverts d’une coquille (Mus-
chelschale). Oliver, à qui on doit les P. tridentatus signalés par
Chilton parle de valves de lamellibranche, de coquilles de Sipho-
naria ou de patelle. L’unique exemplaire de P. japonicus avait
également la région dorsale de l’abdomen protégée par une valve
de Cardium, maintenue dans cette position par le telson introduit
sous l’umbo... Mais si, dans le cas de l’utilisation d’une coquille de
Cardium on peut imaginer, à la rigueur, que celle-ci soit maintenue
en position à l’aide de l’extrémité caudale seule, on voit mal com-
ment une coquille de patelle serait maintenue par cet unique moyen.
Il est probable que les deux dernières paires de pattes thoraciques
jouent un rôle dans la fixation de la coquille.
Quoiqu’il en soit, Porcellanopagurus est beaucoup moins solidaire
de sa coquille que les autres Pagures, ce qui expliquerait que la
plupart des spécimens en fussent dépourvus.
Résumé : Le genre Porcellanopagurus Filhol occupe une position
tout à fait particulière parmi les Paguridae. Son habitus, son mode
de vie le séparent de tous les autres représentants de la famille,
mais des caractères morphologiques relativement stables, tels que
le révèle l’étude des pièces buccales par exemple, permettent de le
ranger dans la lignée eupagurienne. Dans un tableau de détermi-
nation il semblerait logique de le classer parmi les Eupagurinae
dont les n’ont pas de pléopodes pairs ni impairs, mais dont les Ç
2. A propos d’une autre espèce, on lit : a Juan Fernandez, mars 1894 ».
. — 185 —
sont pourvues de 3 appendices abdominaux impairs1 2. Porcella-
nopagurus prendrait place à côté de Paguritta Melin et de Ostra-
conotus Edw. et Bouvier. Paguritta 2 a gardé un aspect de pagure,
son abdomen est allongé, mais peu tordu, et l’éventail caudal est
presque symétrique. Quant à Ostraconotus, c’est une forme qui a
perdu elle aussi l’aspect pagurien, comme Porcellanopagurus. Son
abdomen est symétrique et tout à fait rudimentaire.
La fragmentation du genre Porcellanopagurus en 4 espèces :
edwardsi platei, tridentatus et japonicus a malheureusement été basée
tout d’abord sur une diagnose incomplète et erronée de l’espèce
type et sur un caractère qui paraît assez variable, le contour de
la partie antérieure du céphalo-thorax. D’après le matériel que nous
avons entre les mains et d’après les descriptions des autres espèces,
nous pensons que P. platei n’est pas suffisamment caractérisé pour
l’instant, pour qu’on puisse le séparer de l’espèce de Filhol. Par
contre, P. tridentatus bien décrit par Whitelegge et P. japonicus
de Balss constituent sans doute de bonnes espèces.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
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Vid. Selsk., 1926, 5, n° 6, 1-52, 25 fig.
1. P. japonicus ferait exception si la présence d’appendices impairs chez le 3, qui
nous paraît douteuse, était confirmée.
2. L’espèce décrite par Miss J. Gordon (1935) sous le nom de Orthopagurus ? harmsi
semble appartenir au genre Paguritta. Il est même difficile de trouver des différences
importantes entre la description de Ms Gordon et la diagnose de Paguritta gracilipes
par Melin (1939). S’agirait-il d’une même espèce qui prendrait alors le nom de Pagu-
ritta harmsi (Gordon) ?
— 186 —
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— 187 —
Un Niphargus nouveau du Sud-Est de la France
Par A. Schellenberg (Berlin).
Les spéléologues français ont, l’année dernière, recueilli parmi
un abondant matériel aquatique une espèce nouvelle de Niphargus
que je dédie à son capteur.
Niphargus balazuci n. sp.
cJ 13 mm. Corps allongé, plaques coxales faiblement jointives.
Antennes I : 5 mm. Uropodes III : 5 mm. Rapport antennes 1/
antennes II = 2/1. Pédoncule des antennes I = 9/13 du flagelle,
celui-ci de 20 articles. Aux antennes II : article 4 du pédoncule/
article 5/flagelle (de 9 articles) = 9/8/11.
Processus molaire de la mandibule droite avec une longue soie
molle ; du côté gauche cette soie est à peu près égale au diamètre
molaire. Longueur relative des articles 1/2/3 du palpe : 6/10/11.
Maxilles I : lobe interne avec 3 longues soies terminales ; lobe externe
avec une épine interne élancée à denticulation serrée ; les 2 épines
suivantes plus petites avec 2 fortes dents (fig. 1 a), les 4 autres
épines diversement denticulées, la plus externe épaisse avec une
forte dent. Lobe interne des maxillipèdes avec 3 épines apicales
et 1 angulaire.
Plaques coxales II-IV subcarrées, à angles arrondis. Lobe anté-
rieur de la V presque aussi long que la IV.
Gnathopodes I (fig. 1 b) : palma plus longue que le bord postérieur,
moyennement oblique, peu incurvée ; épine angulaire moyennement
développée ; 2 épines serratiles ; bord postérieur du métacarpe
avec 10 touffes de soies. Dactyle avec 6 soies supramarginales, se
terminant nettement avant l’épine angulaire de la palma.
Gnathopodes II (fig. 1 c) : Palma moyennement oblique, à peine
incurvée, à épine angulaire forte. 2 épines serratiles. Bord postérieur
du métacarpe avec 13 touffes de soies. Dactyle se terminant bien
avant l’angle palmaire, son extrémité s’infléchissant vers la face
interne du métacarpe ; 6 soies supramarginales.
Péréiopodes III et IV sans chétotaxie particulière ; dactyles courts
avec une forte épine (fig. 1 d ). Péréiopodes V-VII à article basal
elliptique, son bord postérieur presque rectiligne muni d’environ
10 fines épines. Angle postérieur arrondi, non saillant. Rapport
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 2, 1951. 13
- 188
longueur/largeur de l’article basal VII = 17/10. Épines internes du
dactyle des péréiopodes V-VII à peu près égales à la moitié de la
griffe ; dactyle du V avec 2 épines (fig. 1 e), du VI et du VII avec
3-4 épines (fig. 1 /).
Fig. 1. — Niphargus balazuci <$ de 13 mm. : a) Les deux épines internes du lobe externe
de la maxille I ; b) Métacarpe et dactyle des gnathopodes I ; c) Id., gnathopodes II,
face interne ; d) Dactyle des péréiopodes IV ; e) Id., péréiopodes V j /) Id., péréio-
podes VII ; g) Uropode I ; h) Telson. Gross. (a) X 240 — (b-f) X 24 — (g, h) X 48.
Plaques épimérales III à angles postérieurs presque droits, émous-
sés. Plaques épimérales I et II arrondies, le bord inférieur de II
avec 2-3 épines, celui de III avec 3 épines. 2 rétinacles.
Uropodes I (fig. I g) à branches égales, non élargies. Rapport
pédoncule/branches = 28/20. Pédoncule des uropodes III/ler article
— 189 —
branche externe/2e article br. ext./branche interne = 16/50/67/8.
Telson (fig. 1 h) aussi long que large, à échancrure profonde et
largement béante. Bords internes droits, bords externes convexes,
1 + 1 épines, extrémité largement tronquée avec 3 ou 4 épines.
Chez les de 10 mm. le métacarpe des gnathopodes II n’est pas
fortement élargi et l’extrémité du dactyle ne surcroise que peu la
face interne du métacarpe. Chez une $ de 9 mm. à gros sac ovigère
vide les longueurs de la palma et du dactyle, ainsi que la courbure
de celui-ci sont normales. Les épimères I et II sont plus anguleux.
Le (J de 10 mm. comme la $ de 9 mm. ont aux dactyles V-VII
des épines moins nombreuses mais aussi fortes. Chez le premier les
articles de la branche externe des u opodes III sont égaux. Chez
la Ç de 9 mm. le rapport pédoncule/ler article de la branche
externe/2e article = 4/14/5. L’article basal des péréiopodes posté-
rieurs est plus elliptique.
Ces exemplaires ont été capturés le 29- V 1-1950 par le DrBALAzuc:
dans la grotte du Colombier à Vallon (Ardèche), sur la rive droite
de l’Ardèche.
N. balazuci ressemble à N. ciliatus. Chez le (J de 13 mm. la palma
des gnathopodes II et le 2e article de la branche externe des uro-
podes III sont remarquablement longs, cê dernier est plus long
que le 1er article, ce qui montre qu’il s’agit d’un mâle âgé. Le dactyle
des péréiopodes III et IV n’a qu’une seule forte épine, celui de V-VII
est muni de 2 à 4 très grosses épines. Les branches des uropodes I
sont égales.
Chez l’espèce voisine N. ciliatus les épines des dactyles des péréio-
podes III-VII seraient au nombre de 4 ou 5. Toutefois le matériel
du Muséum de Paris déterminé par Chevreux et provenant de la
localité type (Grotte de Méailles, Basses-Alpes) ne présente qu’une
épine aux dactyles III-V et 2 ou 3 épines aux dactyles VI-VII,
d’ailleurs pas particulièrement développées. D’autre part les exem-
plaires de Pau (Basses-Pyrénées) déterminés par Chevreux comme
ciliatus répondent à la définition morphologique de cette espèce.
Ils ont 4 à 6 épines au dactyle des péréiopodes III-VII. Ceci vaut
pour un exemplaire d’un puits de Fourquevaux (Haute-Garonne)
de la collection A. Viré et pour le matériel recueilli par J. de Bauf-
fremont dans un puits à Saint-Emilion (Gironde). Chez les mâles
âgés de cette espèce la branche interne des uropodes I est allongée.
— 190 —
Pêches planktoniques dans les eaux douces du
Groenland Occidental
Par Erik M. Poulsen et H. de Lesse.
I. — Etomostracés par Erik M. Poulsen (suite).
C. Copepoda :
15. Diaptomus minutus Lilljborg.
Ce petit Diaptomide est assez commun dans les collections :
mare A, lO-vi-1949,
mare B, 24-vii-1949,
étang E, 16-viii-1949,
Étang des Amours, 16-vm-1949.
Le 10-vi ce sont des individus jeunes seulement, d’une taille
de 0,4 à 0,6 mm., mais en grand nombre ; le 24-vii et 16-vm, des
individus matures (0,8 à 1 mm.) mâles et femelles avec 2 à 4 œufs
dans le sac.
Ainsi la reproduction commence seulement à la fin du mois de
juillet, au moins dans les mares.
Cette observation est faite aussi par Haberbosch qui, dans des
étangs, n’a trouvé des individus matures qu’après le 20-vm ; dans
les lacs, cependant, il a recueilli des femelles avec des œufs au
mois de juin.
16. Cyclops streenus Fischer.
Cette espèce est trouvée dans le Lac des Canards, le 8 et le 16 août ;
ces exemplaires, peu nombreux, sont des mâles et des femelles sans
œufs
D. Ostracoda.
17. Candona candida (O. F. Muller).
Un seul exemplaire fut observé dans le matériel de la mare B,
21-VI-1949.
Résumé et Conclusions.
Sur les 44 espèces d’entomostracés qui, d’après Haberbosch (1920)
sont observées dans l’ouest du Groenland, 17 espèces sont présentes dans
la matériel recueilli dans la région de la Baie de Disco par les Expéditions
— 191
Polaires Françaises en 1949. Toutes ces espèces avaient déjà été signalées
dans cette région ou plus au nord.
En comparant la liste de ces 17 espèces (Tableau 2) avec la liste des
espèces trouvées dans l’Ile de Disco (Haberbosch 1920) on voit que sur
le continent 12 espèces de Cladocères seulement sont observées, contre
20 espèces dans l’Ile de Disco, sans doute à cause du climat plus sévère
sur le continent, plus proche du glacier central. Les espèces trouvées dans
l’Ile de Disco, mais manquant sur le continent, sont : Holopedium gibbe-
rum, Bosmina longiroslris, Macrothrix hirsuticornis , Slreblocerus serricau-
datus, Alona quadrangularis, A. rectangula, A. guttata et A. intermedia.
Toutes ces espèces, sauf Macrothrix hirsuticornis, manquent dans les
régions arctiques les plus froides (Groenland oriental et Svalbard). Dans
la haute Suède (S. Ekman, 1904), elles sont plus rares dans les régions
les plus hautes que dans les régions moins élevées.
Il est bien évident qu’il existe une différence certaine entre la faune
des régions côtières et celle des régions plus proches du glacier central.
Localités de 0 à 200 m. altitude — 15 espèces.
» 201 à 400 » 9 »
» 401 à 441 » 8 »
Ainsi, le plus grand nombre d’espèces d’Entomostracés est trouvé dans
la région de la côte. Scapholeberis mucronata, Ceriodaphnia quadrangula
et Alonella nana ne sont trouvés que jusqu’à une altitude de 30 m.
Ceci concorde avec le fait que ces espèces manquent ou sont très rares
dans les régions les plus arctiques comme le Groenland oriental et le
Svalbard, et que leur abondance diminue considérablement avec l’accrois-
sement de l’altitude, en Islande et dans les régions les plus élevées de
la Suède.
Ce qui est sans doute le plus intéressant dans cette collection,
c’est qu’elle englobe une série de récoltes effectuées dans la même
région restreinte, à peu près sous la même latitude, de la côte jus-
qu’au glacier central, c’est-à-dire de 15 à 400 mètres d’altitude.
La composition des différents échantillons montre que la faune
change rapidement de caractère : c’est ainsi que la faune observée
à peu de distance de l’Inlandsis est beaucoup plus arctique que celle
de la côte.
BIBLIOGRAPHIE
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II. Note écologique sur les lacs, étangs et mares de la
RÉGION DE L’EQE, OU ONT ÉTÉ PRATIQUÉES DES PÈCHES
PLANKTONIQUES
Par H. de Lesse.
Chargé des recherches entomologiques par la Section des Sciences
Naturelles (groupe côtier) des Expéditions Polaires Françaises,
j’ai eu l’occasion d’effectuer quelques pêches planktoniques et de
recueillir ainsi une petite collection de Crustacés d’eau douce, que
M. Erik M. Poulsf.n a bien voulu étudier.
Les lieux de récolte sont les suivants : (Voir tableau page suivante) .
Enfin, des recherches de plankton ont été effectuées, le 26-vi,
dans un lac situé à 515 m. d’altitude, à proximité immédiate de
la moraine bordière de l’Inlandsis. Elles n’ont donné aucun résultat ;
les eaux, dont la température était de + 10° C. à cette date, n’ayant
fourni que quelques enveloppes nymphales de Diptères. Ajoutons
que toutes les localités indiquées ci-dessus sont situées à l’intérieur
du secteur de l’Eqe, depuis la côte jusqu’à l’Inlandsis, et échelon-
nées à des distances variant de 700 ra. à 1 km. 300 (sauf la mare A
distante de 2 km. de la mare B et du lac des Canards).
Etablies sur un substratum de gneiss (et de schistes en bordure
de l’Inlandsis), les étendues d’eau douce de l’Eqe peuvent être
partagées du point de vue limnologique, en lacs, étangs et mares.
Cette division est cependant arbitraire en ce qui concerne les lacs
et étangs surtout, leur profondeur exacte n’ayant souvent pu être
évaluée qu’approximativement. Cependant, nous pensons que, parmi
les étendues d’eau douce explorées, seul le lac des Canards entre
— 194
dans la première catégorie. En effet, ses dimensions, et surtout la
pente rapide de ses berges, jointes à la température de ses eaux,
basse en général, laissent présumer une zone benthique assez
profonde, vraisemblablement absente de l’étang des Amours et
des autres étangs prospectés. Ces lacs et étangs étaient tous situés
à plus de 120 m. d’altitude Au contraire, toutes les mares obser-
vées se trouvaient à proximité du littoral : elles s’étaient généra-
lement fo.mées sur des dalles évasées, leurs bords étant alors plus
ou moins recouverts de végétation (celle-ci était réduite à une bande
étroite sur les bords de la mare A). Leur étendue, très faible, ne
dépassant pas quelques dizaines de m2, parfois quelques mètres
seulement, et leur médiocre profondeur (inférieure à 1 m.) leur
assuraient une température élevée atteignant 20° C., le 10 juin,
pour la mare A, et 22° C, le 24 juillet, pour la mare B. Il faut ajouter
que ces petites étendues d’eau douce, bien que disparaissant au
cours de l’été, n’étaient pas accidentelles comme d’autres flaques
d’eau1 à l’Eqe, ainsi qu’en témoignait la végétation de leurs berges
formée essentiellement d ’ Eriophorum et de Carex.
Bien qu’aucune mesure concernant la teneur des eaux en oxygène
n’ait pu être effectuée, il semble bien que les lacs, étangs et mares
de l’Eqe, doivent être rangés dans la catégorie des lacs dystrophes.
En effet, leurs eaux étaient brunes comme celles des ruisseaux, et
assez riches en humus et détritus végétaux, ceux-ci ayant permis
l’installation sur les berges d’une végétation assez dense gagnant
même parfois les zones temporairement émergées. Des teneurs
de 13 à 14,2 % en matières organiques ont du reste été constatées
dans des échantillons de sols provenant de milieux aquatiques
(voir tableau ci-dessous). Ces eaux avaient, de plus, une tendance
vraisemblablement acide, ainsi que le laissent supposer les mesures
de pH effectuées sur un certain nombre de sols de l’Eqe (pH 5,5
à pH 6,5). Le tableau suivant donne quelques mesures concer-
nant les sols des lacs, mares et ruisseaux :
Après une crue assez forte, pendant la première quinzaine de
juin, période de fonte maximum des neiges de la région côtière,
la plupart des étangs de faible étendue et toutes les mares de l’Eqe,
s’assèchent peu à peu, les uns après les autres. Quant aux lacs et
aux étangs plus profonds, leur niveau baisse aussi dans le courant
de l’été. Ce phénomène s’explique par la perméabilité des sols
sableux de l’Eqe et la fréquence des fissures dans ses roches.
En effet le barrage formé par celles-ci vers l’aval des étendues
d’eau, suivant le niveau de l’isotherme 0° dans le sol, atteint,
comme lui, son niveau le plus bas durant le mois de juillet. Pourtant
1. Celles-ci existaient un peu partout, au début de l’été, c’est-à-dire au moment
de la fonte des neiges, aussi bien dans la lande à buissons nains et Ericacées, qu’en
terrain dénudé.
— 195
certains étangs s’assèchent complètement au début d’août. On peut
donc penser que l’évaporation agissant de son côté, accélère et
complète l’action du dégel.
Bien que nos observations soient fragmentaires dans ce domaine,
nous donnons les dates suivantes indiquant le cycle d’assèchement
des mares de la zone littorale :
Niveau atteignant ou dépassant la
base des Carex et des Eriophorum
Mare A . . 10-vi-49
Mare B.. 21-vi-49
niveau en
forte baisse
18-vi
24-vii
assèchement
complet
fin vi
29- vn
Enfin, l’étang D était complètement asséché le 8-vm, et tous
les autres étangs, de même que le lac des Canards, avaient baissé
de niveau dès le début de juillet. Seuls les étangs et lacs proches de
l’Inlandsis et alimentés directement par celui-ci m’ont paru peu
affectés par cette baisse. Leurs eaux étaient, de plus, souvent troubles
et chargées de sables morainiques.
Dansk Biologisk Station et Laboratoire de Zoologie du Muséum.
1. Le dosage de la matière organique a été effectuée par J. M. Turmel, au Labo-
ratoire de Culture du Muséum de Paris, par la méthode de calcination des échantillons
prélevés sur des terres préalablement desséchées à l’étuve jusqu’à poids constant.
2. Les mesures des p H ont été faites, au retour, par la méthode colorimétrique, à
l’aide de l’appareil Hellige, sur des échantillons séchés sur place à l’air libre.
Suit LES NIDS ET SPÉCIALEMENT LES NIDS DE PONTE
chez les Pseudoscorpions (Arachnides).
Par Max Vachon.
Au cours de leur existence, les Pseudoscorpions construisent trois
sortes de nids. C’est d’abord le nid de ponte dans lequel la Ç s’abrite
pour y rester un mois ou plus, ayant, accrochée à sa face ventrale,
toute sa « couvée ». Pour arriver à l’état adulte le Pseudoscorpion
mile 3 fois 1 et de protonymphe devient une deutonymphe, puis
tritonymphe puis adulte. A chaque mue, le Pseudoscorpion, si
ses transformations morphologiques paraissent peu importantes,
augmente cependant de taille, complète sa chaetotaxie et surtout
l’organisation de ses organes génitaux. Chacune de ses transfor-
mations demande, malgré tout plusieurs jours, une dizaine par
exemple chez l’espèce courante Chelifer cancroides L. Pendant ce
laps de temps, l’animal entre en léthargie et reste complètement
immobile. C’est pourquoi, avant de muer, le Pseudoscorpion cons-
truit, à sa mesure, un nid de mue, dans lequel il est à l’abri et peut,
sans encombre, se transformer. Enfin, il a été souvent constaté
que maintes espèces — mais on ne peut cependant affirmer que c’est
là un fait général — construisent pour l’hiver un nid de retrait
dans lequel elles passent plusieurs mois de repos.
Les nids de ponte, de mue ou de retrait peuvent varier suivant
l’espèce considérée mais restent semblables pour un même animal
qu’il soit immature ou adulte. Seule, la taille du nid varie. Les Pseu-
doscorpions des feuilles mortes et de l’humus construisent leurs
demeures à l’aide de fragments de terre et de végétaux, ceux des
fenils ou des clapiers les composent avec des fragments de paille,
de foin et des grains de poussière ; les Pseudoscorpions lapidicoles
utilisent les anfractuosités des pierres pour y tisser leur nid. Ce sont
là des détails de construction mais toujours le procédé suivant lequel
ces nids sont érigés est le même et reste identique à celui que
H. W. Kew nous a décrit dès 1929 2. Le Pseudoscorpion patiemment
accumule ses matériaux, les cimente et les dispose en forme de cloche
dont il termine la voûte de l’intérieur. Durant tout ce travail de
1. Et depuis que nous avons mis en évidence cette règle en 1934, aucune observation
n’est venue la contredire. M. Vaciion : Sur le développement post-embryonnaire des-
Pseudoscorpions. Bull. Soc. Zool. France (1934), 59, pp. 154-60 et 405-16.
2. Proc. Zool. Soc. London (1929), pp. 33-8.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 2, 1951.
— 197 —
maçonnerie, le rôle des chélieères et des glandes fdières est important',
la soie qui sort des galéas permet au Chelifer de réunir solidement
les matériaux et de les tapisser ensuite d’une épaisse paroi soyeuse,
très résistante. C’est en décollant la cloche de son substratum que
l’animal sort de son nid mettant en avant ses pattes-mâchoires.
Les nids de ponte, demi-sphériques, sont, de tous les nids, les plus
vastes mais cependant ils dépassent de peu la taille de l’animal.
Présence de plusieurs habitants en un seul nid.
La Ç fécondée construit son nid soit avant, soit immédiatement
après l’expulsion des œufs et reste dans sa loge jusqu’à ce que sa
progéniture soit arrivée au premier stade libre ou protonymphal,
c’est-à-dire pendant un mois au moins. Les protonymphes restent
souvent quelques jours avec leur mère, sortent avec celle-ci et partent
à la recherche de leur nourriture. Il est donc possible à ce moment
de trouver en même temps dans un même nid une femelle et de
nombreuses petites protonymphes. Une fois dispersées et au bout
d’un temps variable, les protonymphes construisent, chacune sépa-
rément, leur premier nid de mue, s’y transforment en deutonymphes,
le quittent, reprennent leur vie libre puis à nouveau édifient un
second, puis un troisième nid de mue. Elles deviennent ainsi des
tritonymphes puis des adultes. Chaque nid de mue ne contient tou-
jours qu’un seul animal et jamais un tel nid n’est habité par plu-
sieurs animaux. Parfois, lorsqu’il s’agit d’espèces vivant en colonies
(espèces corticoles ou lapidicoles), les nids de mues construits en
grand nombre sur un petit espace, se touchent ou sont très rappro-
chés. Il en est de même des nids de retrait? et toutes nos observa-
tions faites sur de nombreuses formes de biotopes variables ne nous
ont toujours montré qu’un seul habitant par nid.
En résumé, seuls les nids de ponte peuvent abriter plusieurs ani-
maux alors que les nids de mue et de retrait n’hébergent toujours
qu’un seul animal. On peut cependant, dans certains nids de ponte,
trouver à la fois la mère et les enfants restés encore à l’état de pro-
tonymphes ou, pendant quelques jours seulement, les protonymphes
que le départ de la mère n’a point fait sortir.
Nids de ponte devenant nids de mue.
Dans certains cas et notamment chez les Chthonius lapidicoles,
nous avons en 1935 1 mis en relief une particularité dans le déve-
loppement. La femelle quitte le nid de ponte, y laissant toutes ses
protonymphes, peu nombreuses d’ailleurs. Celles-ci ne sortent pas
1. Bull. Scient. Bourgogne (1935), 5, pp. 21-29, 10 fig.
— 198
du nid de ponte et toutes ensembles y subissent leur première mue,
et ne quittent cet abri qu’une fois devenues deutonymphes. Nous
avons donc, chez les Chthonius, absence d’un nid particulier de mue
pour les protonymphes et la transformation du nid de ponte en nid
de mue. A partir de ce moment, chaque deutonymphe construit
séparément son nid de mue pour devenir tritonymphe puis adulte.
Nous n’avons, jusqu’à présent, pas retrouvé ceci chez d’autres Pseu-
doscorpions. Cette particularité biologique nous permet alors d’atti-
rer l’attention sur une remarque formulée par notre Collègue
C. C. Hoff dans sa faune des Pseudoscorpions de l’Illinois 1 à propos
de l’espèce Chthonius tetrachelatus (Pry.) dont la diagnose des
adultes, des tritonymphes et des deutonymphes « américains »
correspond à celle des spécimens européens et français. Notre Col-
lègue note cependant que dans son matériel, mais non associée aux
adultes, se trouvait une protonymphe qu’il n’a pu déterminer avec
certitude bien qu’elle lui paraisse être de la même espèce. Cette
incertitude vient de ce que la description que j’ai fournie de la pro-
tonymphe de C. tetrachelatus 2 est totalement différente de celle
de la protonymphe américaine. Notre Collègue pense que notre
description s’appliquerait, non pas à une protonymphe, mais à une
larve, c’est-à-dire serait à un stade de développement antérieur à
celui de la protonymphe. Nous ne pouvons admettre cette hypo-
thèse puisque chez les Pseudoscorpions aucune larve n’est libre.
Les spécimens que nous avons décrits, incomplets certes et en
mauvais état, étaient détachés de la chambre incubatrice mater-
nelle et de toute évidence des protonymphes : la présence de 4 tri-
chobothries aux doigts des pinces en est la preuve. Seules de nou-
velles captures de protonymphes « américaines » permettraint de
donner une réponse à cette énigme, en tenant compte que, suivant
les régions, la biologie d’une espèce varie peut-être. Nous pouvons
cependant, en ce qui concerne notre pays, affirmer que les proto-
nymphes de Chthonius tetrachelatus muent toutes ensemble dans
le même nid de ponte et nous avons rattaché ce fait à l’absence de
glandes filières et de tubercule fdeur dans les chélicères de ces pro-
tonymphes.
Nids de ponte devenant seconde chambre incubatrice.
Nous avons constaté la présence de plusieurs habitants dans un
même nid de ponte chez Cheiridium museorum Leach1 2 3, ce que
d’ailleurs d’autres, avant nous, Godfiiey et H. W. Kew, avaient
déjà signalé. Mais, dans ce cas, il s’agit non pas des nymphes mais
1. Bull. Illinois Nat. Hist. Surv. (1949), 24, 4, pp. 413-98, 51 fig.
2. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat. (1942), 13, 5, pp. 442-9 et 6, pp. 540-7, 29 fig.
3. Bull. Soc. Zool. France (1935), 60, pp. 330-3.
199 —
effectivement des larves une fois gonflées de vitellus maternel et
que la mère a délaissées. Seules, à l’intérieur du nid de ponte, les
2 à 5 larves, gonflées et toutes solidaires, continuent leur développe-
ment et se transforment en protonymphes. Comme nous le faisions
remarquer à l’époque, le nid de ponte est alors transformé en chambre
incubatrice.
Nids de ponte utilisés par deux femelles ensemble.
Lors d’un récent voyage au Maroc, M. le Prof. P. Remy, de
Nancy, a découvert dans un même nid de ponte deux Ç de l’espèce
commune Pselaphochernes anachoreta (E. S.), à Ifrane (Moyen-
Atlas), altitude 1.650 m., 31 juillet 1950. L’une des $ portait sa
couvée, l’autre n’avait pas encore pondu. Le nid, qui abritait ces
deux animaux, et dont les dimensions n’ont malheureusement pas
été relevées avec précision, était vaste et d’environ 1 cm. à 1 cm. 5,
il était donc nettement plus grand qu’un nid ordinaire de ponte qui,
chez cette espèce, ne dépasse guère 5 ou 6 mm. Ce fait est excep-
tionnel et c’est, à notre connaissance, la première fois que nous le
voyons signalé chez les Pseudoscorpions. D’autres captures devront
être faites avant que l’on puisse en donner une explication.
Résumé.
Au cours de leur existence, les Pseudoscorpions construisent 3 sortes
de nids : nid de mue, nid de retrait avant l’hiver et nid de ponte. Les
deux premiers nids ne contiennent toujours qu’un seul animal ; le nid
de ponte sert d’abri à la $ et sa couvée mais peut aussi être utilisé comme
abri momentanément par les jeunes protonymphes venant de naître
(cas général) ou comme nid de mue pour l’ensemble des protonymphes
qui, toutes ensemble, se transforment en deutonymphe ( Chthonius tetrache-
latus par ex.) ou aussi d’abri aux larves encore fixées sur la chambre
incubatrice maternelle et délaissées par la Ç ( Cheiridium museorum par
ex.) ; enfin, mais très exceptionnellement cependant, le nid de ponte
peut être habité par plusieurs $ fécondées.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 200 —
Comparaison du genre Limnozetes au genre Hydrozetes
( Oribates )
Par F. Grandjean.
J’ai émis l’opinion, dans un travail récent relatif à Hydrozetes
{Bail. Mus., 2e série, t. XXI, p. 229, en renvoi ; 1949), que les
genres Limnozetes et Hydrozetes, très éloignés l’ùn de l’autre dans
la classification qu’admettent la plupart des auteurs, sont au con-
traire assez proches parents, et j’ai cité quelques caractères com-
muns aux deux genres. Examinons maintenant de plus près cette
opinion.
Remarques préliminaires. — Pour que la présence d’un carac-
tère, dans deux genres appartenant à un même phylum, soit un
argument sérieux de parenté proche entre ces genres, il faut évi-
demment que ce caractère soit exceptionnel dans le phylum ;
plus il y est rare et plus grande est sa valeur. Appelons C un carac-
tère qui remplit ces conditions. Il est positif ou négatif. Nous n’exi-
gerons pas que tous les individus appartenant aux deux genres
le possèdent, mais seulement une partie d’entre eux. En d’autres
termes il peut être individuellement, racialement ou spécifiquement
aléatoire dans chacun des deux genres. La présence incomplète
étant révélatrice, le plus souvent, d’une tendance évolutive, nous
admettrons qu’un caractère C, par conséquent, est parfois une ten-
dance et que cette tendance doit entrer en ligne de compte, au même
rang que les caractères omniprésents, dans les recherches sur la
parenté.
L’argument tiré de C, quelque bon qu’il paraisse être, ne suffit
jamais, parce que C n’a pas nécessairement une origine patrimo-
niale. Un caractère quelconque est susceptible d’apparaître plu-
sieurs fois, au cours du temps phylogénétique, dans un phylum,
chaque fois étant indépendante des autres. Dès qu’un phylum est
très bien connu, en effet, on y trouve des caractères qui appartiennent
à tel animal, qui manquent chez des animaux proches parents de
celui-ci et qui existent chez d’autres animaux très éloignés du pre-
mier, de sorte qu’ils ne peuvent pas provenir, par hérédité, d’un
même ancêtre. Considérons ceux de ces caractères qui n’ont pas
l’adaptation au milieu pour cause et qualifions de fortuite la simul-
tanéité de leur présence dans les deux genres. Je dirai dans ce cas,
pour abréger, que le caractère C est fortuit.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 2, 1951.
— 201 —
Un seul caractère C ne suffisant pas, nous en chercherons plu-
sieurs. Soient alors pv p2, etc..., les probabilités pour que les carac-
tères Ct, C2, etc... soient fortuits et q la probabilité d’existence
Ilydrozetes parisiensis Grandj. — A (X 910), palpe droit, vu latéralement ; a.p., aire
poreuse du fémur sur le contour apparent ventral ; la ponctuation représente aussi
l’aire poreuse, mais elle n’a été mise que localement. - — B ( X 230), région antérieure
du notogaster, vue latéralement ; LE, lenticule ; c.al., carène alaire ; bng, bord
du notogaster. — C (X 390), coupe optique sagittale (approximative) du tégument
de la lenticule. — D (X 350), fémur I droit, vu latéralement.
Limnozetes sphagni Mich., n. subsp. — E (X 1320), palpe droit, vu latéralement.
— -F (X 240), région antérieure du notogaster, vue latéralement ; la fissure ia est
sous l’aile et à sa base. — G (X 580), fémur I droit, vu latéralement.
simultanée, dans les deux genres, de n caractères fortuits. Chacune
des probabilités pv p2, etc..., est petite, naturellement, puisque nous
avons affaire à des caractères exceptionnels, mais elle n’est peut-être
— 202
pas négligeable, tandis que la probabilité q, qui est le produit
Pi p2 p3 ... des n probabilités p, est pratiquement nulle dès que n est
un peu grand. Il suffit par exemple que n soit égal à 4 et que chacune
des probabilités p soit inférieure à un dixième, condition sûrement
réalisée, pour que q soit inférieur à un dix-millième. Avec des
valeurs de p de l’ordre du centième et n égal à 3 , q est déjà de l’ordre
du millionième ; la rencontre fortuite de 3 caractères indépendants
n’aurait pour elle qu’une chance sur un million. Donc si nous
trouvons 3 ou 4 caractères C qui soient très exceptionnels dans
le phylum, nous serons en droit de dire que la probabilité est quasi
nulle pour qu’ils soient tous fortuits.
La parenté proche est-elle démontrée à ces seules conditions ?
Non, pour plusieurs motifs, et d’abord parce qu’aucune parenté
n’est théoriquement démontrable, q n’étant jamais nul. Ensuite et
surtout, parce que les caractères C peuvent être dus à l’adaptation,
indépendamment de toute parenté. Ils ne sont alors ni patrimoniaux,
ni fortuits. Enfin, parce que les caractères C peuvent avoir une
origine à la fois patrimoniale et très ancienne, c’est-à-dire être des
reliques. Remarquons à ce propos la supériorité argumentative
des tendances sur les caractères omniprésents. Il est presque impos-
sible que C soit encore aléatoire dans un genre, a fortiori dans les
deux, et soit néanmoins de très ancienne origine.
Afin de réduire au minimum les chances qu’a pour lui ce dernier
cas, nous exigerons des caractères C qu’ils soient reconnus, après
une étude suffisamment approfondie du phylum, pour secondaires.
Caractères exceptionnels d ’Hydrozetes qui se retrouvent
chez Limnozetes. — Revenons maintenant à nos deux genres L Voici
une liste de 7 caractères exceptionnels et secondaires (ou tendances),
qu’ils ont en commun :
Tendance à l’addition d’un poil génital à la stase protonymphale.
Dans le genre Limnozetes les poils génitaux se développent en géné-
ral selon la formule très répandue (1-3-5-6) mais chez la sous-espèce
de L. sphagni citée plus bas (en renvoi) la formule est (2-4-6-7),
c’est-à-dire que les protonymphes, au lieu d’avoir un poil génital de
chaque côté, en ont 2, et que la multiplication des poils s’en tient là.
La formule (2-4-6-7) est extrêmement rare. Les seuls autres Oribates
chez lesquels je l’ai rencontrée appartiennent au genre Hydrozetes
(H. lacustris, H. parisiensis).
1. J’ai étudié plusieurs espèces dans chaque genre, mais les figures du présent
travail sont toutes faites, pour Limnozetes, d’après des exemplaires d’une sous-espèce
de L. sphagni que j’ai trouvés dans une tourbière de pente au pied du Menez Hom,
près de Sainte-Marie (Finistère) en juin 1932, et, pour HydrozeUs , d’après des exem-
plaires de H. parisiensis provenant de l’étang de Saint-Quentin, aux environs de
Trappes (Seine-et-Oise), récoltés en juillet 1938. Les deux récoltes étaient abondantes
et contenaient l’animal aux 5 stases. La chaetotaxie pédieuse et son développement
(voir plus loin) ont été établis sur ces récoltes.
— 203 —
Tendance chez les adultes à une régression trichobothridique. Beau-
coup d’espèces, ou de races, ou d’individus, dans les deux genres,
ont à la stase adulte une bothridie minuscule et un sensillus vestigial.
Cette régression n’est pas du type Camisia {Bull. Mus., 2e sér.,
t. XI, pp. 304 à 306, 1939) car elle est nulle aux stases
immatures. Je propose de l’appeler la régression trichobothridique
du type Hydrozetes. Elle est harmonique descendante et beaucoup
plus rare que celle du type Camisia, qui est harmonique ascen-
dante.
Tendance à la parthénogenèse. Toutes les espèces, ou une partie
d’entre elles, dans les deux genres, se reproduisent parthénogéné-
tiquement. Jusqu’ici je n’ai pas trouvé un seul mâle de Limnozetes.
Les mâles des H. lemnae, lacustris et parisiensis sont très rares ou
absents.
La parthénogenèse est fréquente chez les Oribates inférieurs, où
elle a conquis des familles entières. Chez les Oribates supérieurs
je l’ai constatée seulement dans les genres Tectocepheus, Hydrozetes
et Limnozetes.
Changement de forme du sensillus pendant l’ontogenèse. Chez toutes
les espèces de Limnozetes et A’ Hydrozetes on observe la même diffé-
rence de forme entre les sensilli des stases immatures et ceux des
adultes. Les premiers sont piliformes, longs, à bout effilé. Les seconds,
quand ils ne sont pas vestigiaux, sont claviformes, petits, à tige
grêle.
Les deux types de régression trichobothridique mis à part, un
changement radical quelconque dans la morphologie du sensillus,
entre deux stases, est un phénomène très exceptionnel. Je n’en
ai vu jusqu’ici que 3 cas : celui A’ Hydrozetes et de Limnozetes;
celui de Nellacarus petrocoriensis (et probablement de beaucoup
d’autres Microzetidae), qui est inverse, le sensillus claviforme des
nymphes devenant piliforme cilié chez les adultes ; celui d ’Elaphe-
remaeus obsoleta où le sensillus immature est en épi allongé et dense
tandis que le sensillus adulte est un poil rameux à grande et large
pectination.
Ressemblance des palpes, des poils dorsaux des fémurs et des poils
en épieu de l’hysterosoma des nymphes. Les palpes ont la même
allure, des articles semblables et on remarque en particulier la forme
triangulaire du tarse (fig. A et E). Cette forme n’est pas fréquente
chez les Oribates.
Le poil dorsal des fémurs, remarquable chez Hydrozetes, à toutes
les pattes, par sa grandeur et son insertion très proximale, se retrouve
chez Limnozetes aux pattes I, II et III (non IV), avec la même par-
ticularité (fig. D et G).
Les grands poils droits, en épieu, qui rayonnent autour de l’hys-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 2, 1951. 14
204 —
terosoma des nymphes, chez Limnozetes, existent aussi chez HycLro-
zetes, quoique en nombre moindre, et seulement à l’arrière du corps.
Cette liste est suffisamment riche, sûre et particulière, à mon avis,
pour nous forcer à admettre qu’une parenté proche est quasi certaine
entre les deux genres. L’hypothèse de rencontre fortuite est éli-
minée, ou du moins rejetée dans l’invraisemblable, comme il à été
dit plus haut, par le nombre 7 des caractères. L’hypothèse de parenté
lointaine est pratiquement supprimée par la présence, parmi les
7 caractères, de 3 tendances. Les deux genres vivant dans l’eau
l’hypothèse de rencontre adaptative doit être envisagée, mais il
faut la rejeter pour 6 des caractères, faute d’arguments. Il n’v a
lieu de la maintenir que pour la régression trichobothridique L
Autres caractères communs aux deux genres. — S’il est
vrai que les deux genres soient proches ou assez proches parents
il faut qu’ils aient en commun de nombreux autres caractères.
J’ai examiné tous ceux auxquels j’attribue une large signification
taxinomique et aussi d’autres caractères qu’on n’est pas habitué
à voir varier d’un genre à l’autre dans une même famille.
Dans les deux genres les adultes ont une incision génale au bord
du camérostome, des pedotecta I et II, un notogaster dépourvu
d’aires poreuses et de saccules et le palpe a son eupathidie acm accou-
plée au solénidion « 2. Les nymphes ne sont pas couvertes. Elles
appartiennent à un même type dépourvu de sclérites dorsaux et
latéraux à l’hysterosoma et elles se ressemblent 3. Le compagnonnage
à î ou ®, aux pattes, a supprimé de la même façon les poils d de
toutes les stases. Le 2e poil du fémur du palpe existe dès la stase
larvairé.
1. Les tricliobothries sont des organes essentiellement aériens et il n’est pas absurde
de supposer que l’eau est capable, à la longue, de les faire disparaître. Elles ont dis-
paru à toutes les stases chez Ameronothrus marinus. Notons cependant que d’autres
Oribates, Heterozetes palustris et Ceratozetes furcatus, bien qu’ils soient aquatiques,
ont des trichobotbries normales et qu’inversement beaucoup d’Oribates, à certaines
stases (quand la régression est du type Camisia), ont des trichobothries vestigiales
bien qu’ils ne soient pas aquatiques.
2. Chez un Oribate quelconque, à de très rares exceptions près, lorsque le soléni-
dion s’accouple à l’eupathidie acm, les extrémités distales des deux organes s’ajustent.
Cela leur permet d’entrer simultanément en contact avec les objets extérieurs quand
le palpe se meut. Est-ce pour une raison sensitive ou mécanique ? La première hypo-
thèse me semble meilleure mais ce n’est pas ici le lieu d’en parler. Remarquons seu-
lement que cette raison, quelle qu’elle soit, est puissante et permanente, car l’ajustage
se conserve, au cours de l’évolution, quand les longueurs des deux organes accouplés
changent. Limnozetes, à cet égard, est intéressant, car il a des eupathidies très courtes
(fig. E). Le raccourcissement, qui est évidemment d’origine secondaire, affecte les
quatre eupathidies. Il faut que le solénidion se soit raccourci en même temps que acmÇ,
ou que les bases des deux organes se soient écartées.
3. A propos d’espèces des îles de la Sonde et bien qu’il ne mette pas du tout les deux
genres au voisinage l’un de l’autre dans sa classification, Willmann a remarqué
la ressemblance de leurs stases immatures. Hésitant, pour une larve à déterminer,
entre Hydrozetes et Limnozetes, il décide en faveur d ’Hydrozetes à cause de la taille
[Archiv Hydrob., Suppl. IX, « Tropische Binnengewàsser, Band II », p. 262, 1931).
— 205 —
Différences morphologiques. — Parmi les caractères diffé-
renciels qui frappent le plus, entre les deux genres, il faut citer
d’abord celui des ptéromorphes et plus généralement ceux qui
dépendent du développement très inégal des tecta. Hydrozetes n’a
que des carènes à la place des lamelles, des tutoria et des ptéro-
morphes bien développés de Limnozetes.
Je ne crois pas qu’il faille attribuer une signification taxinomique
majeure à ces différences, quelque considérables qu’elles soient,
surtout quand elles ont lieu, comme ici, en sens unique (Hydrozetes
a de plus petits pedotecta I et II que Limnozetes), car ce sont des
différences de degré. Les lamelles, les tutoria, les ptéromorphes, les
pedotecta sont des exagérations d’arêtes, et les cuspis des exagé-
rations de pointes ou de protubérances. Personne ne conteste qu’une
ride lamellaire soit homologue d’une vraie lamelle. Il est aussi
naturel d’admettre, chez Hydrozetes, que la carène c. al. de la figure B
(ou carène alaire) est homologue d’un ptéromorphe. Chez Limnozetes ,
une carène semblablement placée a donné naissance, sur une partie
de sa longueur, au ptéromorphe (fîg. F).
La lenticule du notogaster est un autre caractère différenciel
très apparent. Forte chez Hydrozetes (fig. B, en LE), elle est accom-
pagnée d’une spécialisation du tégument, lequel est plus clair et
semble poreux dans une partie de son épaisseur (fig. C), mais n’est
probablement que fibreux. Il n’y a pas trace de lenticule chez
Limnozetes, ni de tache claire et je n’ai pas observé que la chitine,
à cet endroit, fût spécialisée.
Les carènes que j’ai désignées chez Hydrozetes, en 1948, par tua
et tup (Bull. Mus., 2e série, t. XX, p. 330, fig. 1 A, 1 B) représentent-
elles un tutorium caréniforme coudé à angle droit ? C’est assez
probable mais non certain. A cet égard Hydrozetes est aberrant
et il ne ressemble pas du tout à Limnozetes. Dans ce dernier genre
le tutorium (qui est en grande lame, avec cuspis) a la forme classique
et sa base n’est nullement coudée.
Sur la plaque ventrale, dans le genre Hydrozetes, de chaque côté,
une forte carène part du voisinage du 4e acetabulum et se prolonge
en arrière jusqu’au delà de l’ouverture anale pour s’effacer au niveau
du poil adanal ad2. Cette carène est à peu près parallèle au bord
supérieur de la plaque ventrale. FJle diffère beaucoup par son
tracé de la carène péripodale postérieure de Limnozetes, laquelle est
de type normal.
D’autres différences morphologiques sont faciles à voir entre les
deux genres, par exemple celle du sillon périphérique au notogaster
(présent chez Hydrozetes et marqué en sdr sur la figure B, absent
chez Limnozetes), ou celles entre certains articles des pattes, entre
les fémurs en particulier. Je ne crois pas utile d’énumérer ces diffé-
rences, même si elles spnt d’un rang supérieur au spécifique, car
— 206 —
nous sommes encore incapables d’en tirer parti pour ou contre
l’hypothèse de parenté proche h
Différences chaetotaxiques. — Au notogaster la tendance
néotriche d 'Hydrozetes n’est pas connue chez Limnozetes. Cette ten-
dance mise à part le notogaster à' Hydrozetes a normalement 13 paires
de poils et celui de Limnozetes 10 paires seulement. Les 3 paires
qui manquent à Limnozetes ne sont pas encore déterminables
parce qu’il y a plusieurs solutions possibles et pas d’arguments
pour choisir entre elles.
Aux pattes les formules du développement numérique des poils,
de la larve à l’adulte (à I-II-III) ou bien de la protonymphe à l’adulte
(à IV), sont les suivantes chez Hydrozetes parisiensis :
Trochanters. — I et II (0-0-0-1-1) ; III (0-0-1-2-2) ; IV (0-0-1-1).
Fémurs. — I et II (2-3-4-4-5J ; III (2-2-3-3-3J ; IV (0-2-2-2).
Génuaux. — I et II (2-2-2-3-3) ; III (l-l-l-l-l) ; IV (0-2-2-2).
Tibias. — - I (3-3-3-4-4) ; II (2-2-3-4-4J ; III (1-1-1-3-3) ; IV (0-1-3-3).
Tarses.— I (16-16-16-18-18) ; II (13-13-13-15-15) ; III (13-13-13-15-15) ;
IV (7-12-12-12).
et chez Limnozetes sphagni n. sp. :
Trochanters. — I et II (0-0-0-1-1) ; III (0-0-1-2-2) ; IV (0-0-1-1).
Fémurs. — I et II (2-2-4-4-4J ; III (2-2-3-3-3J ; IV (0-2-2-2).
Génuaux. — I et II (2-2-2-2-3J ; III (l-l-l-l-l); IV (0-2-2-2).
Tibias. — I (3-3-3-3-4J ; II (2-2-2-3-4J ; III (1-1-1-2-3) ; IV (0-1-2-3).
Tarses.— I (13-13-13-15-15) ; II (12-12-12-14-14) ; III (12-12-12-13-13) ;
IV (7-11-11-11).
D’après ces formules un chiffre quelconque relatif à Limnozetes,
s’il n’est pas égal au chiffre qui lui correspond chez Hydrozetes, lui
est inférieur. Limnozetes est plus régressif qu’ Hydrozetes.
La comparaison des emplacements montre en effet qu’il suffit,
partant A' Hydrozetes, de retarder certains poils et d’en supprimer
d’autres pour avoir exactement la chaetotaxie de Limnozetes. Voici
la liste des changements ; la stase indiquée entre parenthèse est
celle de l’apparition du poil chez Hydrozetes :
Les poils l’ ( n 1) et v" (Ad), aux fémurs I et II, le poil v’ (n 3)
aux génuaux I et II, le poil v" (n 3) à tous les tibias, le poil l" (n 2)
au tibia II, sont retardés d’une stase chez Limnozetes (régression
ascendante).
Le poil a" (Lr à I-II-III, n 2 à IV) à tous les tarses, les poils pV
(Lr) et pl" (Lr) au tarse I, le poil it! (n 3) au tarse III, sont complè-
tement supprimés (régression verticale ou apparemment verticale).
• 1. Je signale cependant une différence non morphologique qui est probablement
importante, celle des aires poreuses des pattes. A cet égard Limnozetes n’a rien de par-
ticulier, mais Hydrozetes est exceptionnel par l’étendue de la surface poreuse aux
fémurs I et II (presque toute la surface de ces articles) et par la position antiaxiale
de la porosité aux fémurs et aux trochanters III et IV. De même le fémur du palpe
a une aire poreuse, ce qui n’est pas un caractère commun (fig. A).
— 207 —
Le retardement d’une stase, si le poil est de formation adulte,
équivaut à la suppression. C’est ici le cas du poil v" aux fémurs I
et II. J’ai considéré le changement comme une régression ascendante,
non verticale, pour des motifs généraux.
Les poils retardés de Limnozetes sont ceux qui subissent habituelle-
ment chez les Oribates cette sorte d’évolution. Les poils supprimés
sont larvaires, ou deutonymphaux à IY, ce qui est normal aussi.
Le seul comportement exceptionnel est celui du poil it' III. Sa
suppression n’est-elle qu’un retardement de 2 stases ? Il faudrait
savoir si ce poil, chez d’autres espèces des deux genres, est capable
ou non de se former à la stase adulte.
Les griffes de Limnozetes sont tridactyles tandis que celles A’Hydro-
zetes sont monodactyles (parfois bidactyles à IV). Pour les ongles
latéraux, qui sont des poils de l’ambulacre, Hydrozetes est plus
avancé que Limnozetes dans l’évolution numérique régressive.
C’était l’inverse aux autres articles des pattes.
Conclusion. — Il est certain que Limnozetes, dans l’état de nos
connaissances (bien imparfait !) est le genre le plus voisin A' Hydro-
zetes. D’autre part ce n’est pas un Cératozétidé et Hydrozetes n’est
pas du tout un Eremaeidé. Convient-il de créer une nouvelle famille
qui ne contiendrait, pour le moment, que Limnozetes et Hydrozetes ?
Parmi les différences que nous avons constatées entre les deux
genres, celles de la chaetotaxie et celles relatives aux expansions
laminiformes (ptéromorphes, lamelles) ne s’opposent pas à cette
idée, mais d’autres, notamment la présence ou l’absence de la len-
ticule et de la paire de carènes ventrales mentionnée plus haut chez
Hydrozetes, les caractères de la région où se trouve le tutorium,
ceux des aires poreuses aux fémurs et aux trochanters, laissent un
doute parce que nous manquons à leur sujet d’observations assez
générales pour apprécier leur importance.
Le plus sage, à cause de ce doute, est de laisser la question sans
réponse, temporairement, et de l’associer à d’autres questions ana-
logues, celles que posent les nombreux genres mal classés. Un grand
travail d’ensemble est en effet nécessaire, qui est de réviser les
Oribates supérieurs au point de vue taxinomique. La classification
actuelle est fondée sur des caractères d’observation facile, mais
de valeur souvent discutable. Elle ignore des caractères excellents
qui ne sont visibles qu’après un traitement spécial, ou après dissec-
tion, ou après l’orientation d’une partie du corps préalablement
séparée du reste. Elle ne fait pas intervenir les nymphes et les
larves. Ce sont là de graves défauts, auxquels nous devons remédier
tout d’abord.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
Un nouveau type de Pauropode ■. Fagepauropus hesperius
n. g., n. sp., DU SUD-MAROCAIN.
Par Paul A. Remy.
Les Polypauropidae ne renferment jusqu’à présent que le genre
Polypauropus, dans lequel j’ai placé 4 formes inédites : 1° P. Duboscqi
typ. d’Europe (France : du Bugey à la Méditerranée, y compris
la Corse ; Grèce : Thessalie), d’Algérie (région d’Alger, Kabylie,
Aurès, région de Biskra), de la Côte d’ivoire (région d’Abidjan :
le Banco) et d’Argentine (territoire de Misiones) ; 2° P. D. inflatisetus
de France (serres à Paris et Lyon, Gard, Corse), de Thessalie, d’Al-
gérie orientale et d’Afrique orientale (Kisumu) ; 3° P. Legeri de
Corse ; 4° P. propinquus 1 de la Côte d’ivoire (le Banco). Chez ces
animaux, toutes les pattes locomotrices sont pentarticulées.
Le 19 août 1950, j’ai trouvé à Tiznit (Sud-marocain), dans le lit
de l’oued, à 300 m. en amont de Bab Ait Jerrar (altitude 250 m.),
un spécimen à 8 pp. d’un Polypauropidé long de 0,66 mm., chez
lequel la segmentation des pattes marcheuses est tout à fait sem-
blable à celle qu’on observe chez les Pauropidae au même stade :
seuls les appendices locomoteurs I, VII et VIII ont 5 articles, tandis
que les autres en présentent 6. Cet animal, type d’un genre nouveau,
dédié à M. le Professeur L. Fage, est décrit ici.
Tête. — « Ocelles » beaucoup plus courts que leur écartement. La
région médiane de la face tergale portant des détritus, je n’ai pu voir si
elle possède une palette.
Antennes. — Rameau tergal t aussi long que large, égal au 1/6 de son
flagelle Fx et à environ la 1/2 (16/35) du rameau sternal s ; son bord
antérieur plus court et plus convexe que le postérieur. Le rameau sternal,
à peu près égal à son poil q qui est plus court (environ 4/7) que le poil q’ ,
est égal à presque la 1/2 (7/17) de son flagelle apical F2, lui-même égal
à la hampe et très légèrement plus court (23/25) que Fx ; la largeur du
1. J’avais considéré primitivement cette forme comme une variété de P. Legeri ,
mais un nouvel examen du type me conduit à lui accorder le statut d’espèce ; aux
caractères que j’ai donnés ( Mém . Mus. Hist. nat., 27, 1948, pp. 147-148) pour la dis-
tinguer de P. Legeri, il faut ajouter celui des trichobothries I à V dont l’axe porte
des épines arborescentes rappelant celles que j’ai décrites ( op . cit., pp. 117-121) à
certaines trichobothries de mes Allopauropus liticen et A. bucinator, et non des
rameaux pubescents, relativement longs, comme c’est le cas chez le P. Legeri de
Corse.
Abbréviation : pp. — paire de pattes locomotrices.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, ne 2, 1951.
— 209 —
globule distal g1 est comprise entre celle du globule g2 et celle du rameau
tergal.
Tronc. — Le poil proximal S et le poil distal S' des moignons sternaux
du 1er segment sont courts, subégaux, claviformes. A la rangée posté-
rieure de poils du 5e tergite, les aL égaux à la 1/2 de leur écartement qui
est égal à environ 1 fois 1/2 l’intervalle at a2 ; ces poils a, égaux aussi
aux soies a , du pygidium. Trichobothries non rameuses, les 3e claviformes.
Au tarse des pattes de la dernière paire, le poil proximal est égal au 1/6 envi-
ron de la longueur de l’article.
Pygidium. ■ — Tergum à bord postérieur présentant un lobe médian
arrondi. Les soies n„ à peine plus grandes que leur écartement, sont à peu
Fagepauropus hesperius n. g. n. sp., ind. à 8 pp. Tiziiit. — A. Antenne gauche, face
sternale. — B. Région distale d’une 3e trichobothrie. — C. Pygidium, face sternale.
près égales aux a„ qui sont sensiblement plus courtes que les a3 ; les
antérieures d et d’ subégales, sensiblement plus courtes que les at ; les a2
et a3 très rapprochées, l’intervalle al a2 à peu près égal à l’écartement
des ax. Styles si grêles, cylindriques, inclinés l’un vers l’autre, très légère-
ment plus courts que la 1/2 de leur écartement qui est égal à celui des o1.
Sternum. Soies b , égales aux 3/5 de leur écartement, un peu plus
longues que les b.3 et environ 2 fois aussi longues que les b3 ; l’écartement
de celles-ci égal à 1 fois 1/4 celui des 6t. Plaque anale représentée par
2 tiges claviformes pubescentes, arquées l’une vers l’autre, à peu près
égales aux styles.
— 210 —
En décrivant Polypauropus Duboscqi, j’ai attiré l’attention sur
certains des liens de parenté qui existent entre Polypauropidae et
Pauropidae ; la découverte du Fagepauropus en met d’autres en
évidence : 1° la segmentation des pattes locomotrices de celui-ci
est, nous l’avons vu, identique à celle qu’on observe chez les Pauro-
pidae à 8 pp. ; 2° la chétotaxie de son pygidium est, elle aussi,
identique à celle que présentent certains Pauropidae à 8 pp. ; j’ajoute
que la chétotaxie du tergum pygidial des Polypauropus Duboscqi
s. lat., P. Legeri et P. propinquus à 9 pp. est tout à fait celle d’un
Pauropidé à 9 pp. si l’on considère 2 de leurs phanères, par exemple
ceux que j’ai appelés a2 dans la diagnose de ces formes, comme étant
des styles, les phanères des 3 autres paires étant respectivement
des cq, a2 et o3 ; quant au sternum pygidial de P. Duboscqi s. lat.
et de P. propinquus \ il ne possède que 2 paires de soies au lieu de
3 paires chez le Fagepauropus, ce qui est une raison de plus pour
écarter ces Polypauropus de ce dernier.
De tous les Polypauropidae, Fagepauropus est celui qui est le
plus proche des Pauropidae ; puis viennent Polypauropus propinquus
et P. Legeri, et enfin P. Duboscqi, que ses très curieux phanères
pygidiaux q et t2 font mettre à part ; si l’on admet qu’une patte
pentarticulée dérive d’une patte à 6 segments par réduction (tachy-
génèse), on considérera les Polypauropus comme plus évolués que
les Fagepauropus.
Bien qu’étroitement apparentés par certains caractères aux Pauro-
pidae tels qu’ils ont été définis par Hansen ( Videnskab . Medd. nat.
Foren. Kjôbenhavn f. 1901, 1902, pp. 323-424), les Polypauropus
et Fagepauropus ne peuvent être placés parmi eux ; s’y opposent
notamment les caractères très originaux de leurs antennes, en par-
ticulier la présence de 2 globules sur un pédoncule commun, inséré
à l’apex du rameau sternal, certaines particularités de la chétotaxie
de ce rameau et du 3e article de la hampe, ainsi que l’existence d’une
palette céphalique médiotergale, au moins chez les Polypauropus.
Avec Verhoeff ( Bronns Kl. Ordn. Tierr., 5. Bd., 2. Abt., 3. Buch,
1934, pp. 121-198), je considère les Pauropidae sensu Hansen et les
Polypauropidae comme 2 sous-familles de la famille des Pau-
ropidae : les Pauropinae comprennent ceux des Pauropidae sensu
Verhoeff chez lesquels le rameau antennaire sternal porte 3 poils
(dont 2 sont qualifiés de flagelles) et, à l’apex, un seul globule ;
les Polypauropinae renferment ceux chez lesquels ce rameau porte
4 poils (dont 2 flagelles) et, à l’apex, 2 globules situés sur un pédon-
cule commun. Si l’on adopte la théorie de la tachygénèse, on placera
les Polypauropinae au-dessus des Pauropinae.
Laboratoire de Zoologie du Muséum
et Institut scientifique chérifien.
1. Je n'ai pu examiner convenablement celui de P. Legeri.
Campodéidés et Palpigrades de Basse-Égypte.
Par B. Condé.
Les Campodéidés et Palpigrades étudiés ici sont les premiers
représentants de ces groupes signalés d’Égypte. Tous ont été recueillis
à Sawaleh, village situé à 5 km. au S. de Fakous, département de
Charkieh, dans le jardin de M. Abd El-Mooty, du 8 au 9 et du 13
au 15 septembre 1949. Ce jardin ombragé et bien arrosé présentait
des conditions de vie extrêmement favorables pour les micro-
Arthropodes endogés qui y étaient abondants et variés, alors qu’ils
étaient rarissimes dans les terres arables (champs de coton, de
tomates, rizières) et les petites palmeraies entourant le village.
Mes récoltes ont été faites soit directement au pinceau, sous des
pots exposés à l’air libre ou protégés par un toit de palmes, soit par
flottation. Ce dernier procédé a donné les meilleurs résultats pour
les Campodéidés qui étaient enfouis assez profondément dans la
terre ; les Palpigrades, par contre, étaient beaucoup plus fréquents
en surface, sous les pots, où j’en ai pris jusqu’à 7 exemplaires en
un quart d’heure, en compagnie de nombreux Pauropodes, Sym-
phyles et Parajapyx.
Campodéidés.
Eutrichocampa aegea Silvestri 1932.
Matériel. — 2 2 $.
Décrite des îles de l’Egée (Rhodes, Karpathos, Cos), cette forme
a été retrouvée en Palestine à Dagania (Wygodzinsky 1942) et
j’ai signalé sa présence au Liban près de Dékouane (1948).
Palpigrades.
1° Koenenia mirabilis Grassi 1885.
Matériel. — 1 $ jeune.
Cet exemplaire est identique à celui figuré par Silvestri (1905,
pl. XXI, fig. 11).
L’espèce est largement répandue dans le bassin de la Méditer-
ranée (France méridionale à l’air libre et serres de Lyon et Paris,
Corse, Italie et Sicile, Corfou, Liban, Afrique du Nord française)
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 2, 1951.
212 —
et a été signalée de Madagascar dans la région de Tananarive où elle
semble avoir été introduite récemment (Remy 1950).
2° Koenenia Hanseni Silvestri 1913.
Matériel. — 11 Ç adultes, 6 Ç jeunes, 7 larves.
$ adultes. Longueur : 1,13 à 1,37 mm.
Prosoma. — • Chez tous les exemplaires, le sternum porte 5 soies
insérées sur un V largement ouvert en avant.
Les longueurs relatives et absolues des articles des pédipalpes
et des pattes locomotrices I et IV sont tout à fait semblables à celles
des exemplaires mexicains étudiés par P. Remy (1948). Voici les
nombres obtenus chez 2 Ç d’Égypte et 1 Ç du Mexique (Tabasco,
Pamillas, station 1109, F. Bonet leg.) appartenant au matériel
examiné par Remy.
Pédipalpes. — ti 1 = 57, 54, 59 ; bta I = 20, 15, 18 ; bta II = 28,
28, 27 ; ta I = 15, 12, 11 ; ta II = 19, 18, 17 ; ta III = 23, 22, 23.
Pattes I. — • ti = 56, 55, 58 ; bta I + bta II = 40, 40, 41 ; bta III
= 28, 25, 25 ; bta IV = 24, 22, 22 ; ta I = 10, 9, 10 ; ta II = 16,
12, 15 ; ta III = 53, 48, 48.
Pattes IV. — ti = 59, 56, 57 ; bta = 51, 48, 48 ; ta I = 20, 18,
19 ; ta II = 28, 24, 25.
A la patte I, la soie raide du basitarse III est un peu plus courte
que le bord tergal de l’article et est insérée environ au 1/3 proximal
du bord sternal. A la patte IV, la soie raide du basitarse est égale
à un peu plus de la 1/2 du bord tergal de l’article et est
insérée très légèrement au delà du milieu de ce bord. Ces phanères
n’ont pas été décrits chez les spécimens mexicains, mais j’ai examiné
un bon nombre des individus communiqués à P. Remy par F. Bonet
et j’ai pu m’assurer que tous présentaient les caractères indiqués
ci-dessus.
Opisthosoma. — Le 1er volet génital correspond bien à la figure
de Remy (1948, fig. 2), les légères divergences que l’on observe
dans la position de certaines soies étant dues, comme j’ai pu m’en
assurer, soit à des variations individuelles (les 2 moitiés d’un même
volet sont parfois asymétriques) soit à des artefacts dus à un
aplatissement inégal du volet ou à un froissement de celui-ci.
Le 1er et le 2e volets sont prolongés vers l’arrière par une paire
d’expansions subtriangulaires, moins développées au 1er qu’au 2e,
qui n’ont pas été représentées par Remy, mais qui existent aussi
chez les spécimens mexicains.
L’atrium génital, subsphérique, est strié radiairement et présente
1. Abréviations : bta = basitarse ; ta = tarse ; ti = tibia. Les 2 premiers nombres
se rapportent à 2 $ d’Égypte, le 3e à une Ç du Mexique.
— 213 —
une étroite fente longitudinale ; il semble doublé latéralement par une
paire de croissants fortement chitinisés qui représentent sans doute
les parois d’une cavité située en profondeur. Au niveau de l’atrium,
la cuticule sternale du 2e volet présente 2 plages couvertes de gra-
nulations dans leur région antérieure et d’épines dans leur région
postérieure.
Chacun des segments IV à VI porte, face sternale, une rangée
transversale de 4+4 poils pubescents épais (aL, a2, a3, a4) comprise
entre 2+2 poils pubescents un peu plus minces et plus courts (sv s2).
Dernier segment (XIe) avec 8 soies l.
f!
Fig. 1. — Koenenia Iîanseni Silvestri, de Sawaleh. — A. Organe frontal médian. —
B. Organe latéral droit du prosoma. — C. 1er volet génital. — D. 2e volet génital ;
les granulations et les épines de la cuticule n’ont été représentées que sur la moitié
droite de la figure.
o = un des orifices des glandes accessoires de l’utérus externe ; x = groupes d’ori-
fices glandulaires à la face tergale du 1er volet et à la face sternale du 2e volet.
La figure A se rapporte à une $ jeune, les autres à une $ adulte.
Figures A et B X 2000 ; C et D X 1000.
Le seul flagelle intact a 11 articles ; les articles 1, 2, 3, 5, 7 et 9 sont
pourvus, à leur bord distal, d’un verticille de poils courts et raides.
Ç Jeunes. Longueur : 0,73 à 0,96 mm.
Prosoma. — Chaque organe latéral comprend 2 éléments fusi-
formes. Sternum avec 3 soies insérées sur un V largement ouvert
en avant. 8 dents à chaque mors des chélicères.
Pédipalpes et pattes locomotrices I et IV comme chez la Ç adulte.
1. Il y en a 10 chez K. subangusta Silvestri d’Italie, forme très voisine de
K. Hanseni.
— 214
Opisthosoma. — Le 1er volet génital, peu développé, porte
5 + 5 soies formant 4 rangées transversales dont la 2e comprend
2 + 2 soies et les 3 autres 1 + 1 seulement.
Le 2e volet est tout à fait rudimentaire ; une paire de courtes
soies, insérées de part et d’autre de l’ébauche, sont homologues
des 2 soies proximales du 2e volet de l’adulte.
Chez 5 exemplaires sur 6, chacun des segments IV, V et VI pré-
sente, face sternale, une rangée de 3 + 3 poils pubescents épais
(a1; a2, a3 ) comprise entre 1 + 1 poils pubescents plus minces et
Fig. 2. — Koenenia Hanseni Silvestri. — A. Face sternale des segments opisthoso-
miens II à Y d’une larve. — B. Face sternale des segments opisthosomiens II à IV
d’une $ jeune. — C. Volets génitaux d’une $ jeune. — D. Volet génital d’un (J jeune.-
Explication des lettres dans le texte.
Les figures A, B , C se rapportent à des exemplaires de Sawaleh (Égypte), la
figure D à un exemplaire de Tlapacoyan (Mexique).
Figures A et B X 400 ; C et D X 1000.
plus courts (sj). Un exemplaire long de 0,80 mm. s’écarte des précé-
dents par les segments V et VI dont la face sternale ne porte que
2 + 2 poils pubescents (ax, a2) ; cette disposition correspond-elle
à un stade plus précoce de développement ou s’agit-il d’une anomalie
— 215 —
affectant une Ç du même âge que les autres, on ne peut en décider
actuellement.
2 flagelles sont intacts ; ils ont 11 articles, comme celui de l’adulte,
mais le 9e est dépourvu de verticille de poils raides.
Larves. Longueur : 0,62 à 0,73 mm.
Prosoma. — Chaque organe latéral comprend 1 élément fusi-
forme. Sternum avec une seule soie. 7 dents à chaque mors des ché-
licères.
Opisthosoma. — Il n’y a aucune trace de volets génitaux-. La
face sternale du segment II porte une rangée transversale de 2 + 2
soies correspondant à la 2e rangée du volet des $ jeunes décrites
ci-dessus ; celle du segment III présente une rangée transversale
de 3 + 3 soies dont les 2 submédianes, très courtes, sont homologues
de celles signalées au voisinage de l’ébauche du 2e volet génital
de la Ç jeune ; celle des segments IV, V et VI porte une rangée trans-
versale de 2 -|- 2 poils pubescents épais (oq, a2).
Remarque. — Ces 2 stades de développement ont été reconnus
par P. Remy parmi les 77 K. Hanseni du Mexique qu’il a eus à sa
disposition et j’ai pu m’assurer que tous les immatures de cette
collection appartenaient à l’un ou à l’autre de ces stades : 27 d’entre
eux sont des larves sans volets génitaux, 11 autres ont un volet
de dimensions réduites sur le IIe segment. 8 de ces derniers ont un
volet absolument identique à celui décrit chez les exemplaires égyp-
tiens et sont certainement des Ç, les 3 autres présentent un volet
quelque peu différent et sont presque sûrement des $ 1. Ce volet,
divisé en 2 lobes par une échancrure dont je n’ai pu voir le fond,
porte 6 -f- 6 soies formant 3 rangées transversales qui comprennent
respectivement 1 — |- 1, 2 + 2 et 3 + 3 soies ; la face sternale du
IIIe segment de ces individus ne montre aucune ébauche de volet
et présente 2 paires de soies courtes, au lieu d’une' chez les Ç ; celles
de la paire la plus latérale deviendront les soies proximales du
3e volet de l’adulte 2 ; par contre, la destinée des soies de la paire
submédiane ne peut être précisée.
On peut donc admettre que ces stades représentent 2 longues
étapes du développement post-embryonnaire de K. Hanseni ;
s’il existe d’autres stades, ils sont à coup sûr plus fugaces,
ce qui explique que l’on ne les ait pas encore rencontrés ; il est
possible que la $ jeune citée plus haut, qui ne possède que 2 paires
de gros poils à chacun des segments V et VI, représente un de ces
1. Au Mexique, les O de K. Hanseni ne sont pas rares puisque Remy en a compté 14
pour 23 $ parmi les adultes ; il serait extraordinaire que les immatures mexicains ne
soient représentés que par des $.
2. Le o* adulte possède 2 volets dépendant du IIe segment et un 3e appartenant
au IIIe segment ; ce 3e volet est donc homologue du 2e de la $ et il y a aussi homologie
entre les 2 soies proximales du 3e volet du :j et celles du 2e volet de la ?.
216 —
stades. Ajoutons encore que chez sa K. Florenciae du Texas, espèce
qui, comme l’a remarqué Remy (in ms.), est très voisine de K. Han-
seni sinon identique, A. Rucher (1903) n’a rencontré aussi que
2 stades larvaires absolument semblables à ceux décrits ici-dessus.
Répartition. — K. Hanseni fut décrite du Mexique sur un de
Jalapa dans l’état de Veracruz et Remy (1948) l’a fait connaître
de 18 autres stations mexicaines où elle fut recueillie à l’exclusion
de tout autre Palpigrade. Le même auteur a cité sous le nom de
K. cf. Hanseni une Ç adulte qu’il a récoltée à Madagascar, dans un
jardinet près de l’entrée de la Station agricole de Tuléar et qu’il
n’a pu séparer avec certitude des spécimens mexicains. Enfin
Remy (1951) vient de signaler une Koenenia sp. immature, prise
par lui au Maroc dans la cour d’une villa de Marrakech, qu’il m’est
impossible de distinguer des $ jeunes de K. Hanseni.
La découverte de $ en Afrique septentrionale et à Madagascar
pourra seule dissiper les doutes qui subsistent encore sur l’identité
des K. Hanseni des deux continents, mais leur absence ne constitue
pas un obstacle sérieux à ce rapprochement car, chez K. mirabilis,
la proportion des (J varie dans une large mesure avec les populations.
On se rappellera aussi que K. Florenciae Rucker, du Texas, que
Ton ne peut séparer de K. Hanseni dans l’état actuel de nos connais-
sances et qui lui est vraisemblablement identique, n’est connue que
par des $ au nombre d’une soixantaine.
Laboratoire de Zoologie générale de la Faculté des Sciences de Nancy
et Laboratoire de Zoologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
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Un Diploure Japygidé des Catacombes de Paris
Par J. Pages.
La présence de Diploures et de Thysanoures dans ces souterrains
est connue depuis 1896, date à laquelle A. Viré signale dans sa
« Faune des Catacombes de Paris » : « Japyx et Lepisma : Un seul
individu de chacun ; apigmenté, sans yeux ».
Houlbert (1924) a rapporté le Japyx à l’espèce J. solijugus liai.,
mais rien n’autorise cette diagnose, et j’ai déjà exprimé des doutes
quant à l’existence de cette espèce en France (Pages, 1951 b).
A ma connaissance on n’avait jamais retrouvé ces Insectes dans
cette station ; or, tout dernièrement M. C. Delamare-Deboutte-
ville m’a fait parvenir un Japyx capturé dans les Catacombes
du Muséum par R. Bourgoin, le 9-iii-46.
Il s’agit d’un Protjapyx maior (Grassi) $ de 7 mm. de longueur.
Ses antennes de 38 articles sont caractéristiques, d’après F. Sil-
vestri (1929), de la variété andalusiaca Silv. décrite de Cordoba
(Espagne méridionale). J’ai déjà émis des restrictions sur la validité
de telles variétés fondées uniquement sur le nombre d’articles anten-
naires (J. Pages, 1950). Silvestri (1948) dit lui-même qu’il n’a pu
trouver de caractères autres que celui-ci pour séparer la forme typique
des variétés : hispanica Silv., sardoa Silv., trinachria Silv. et anda-
lusiaca Silv. Mais il est possible qu’il en existe un autre. En effet,
cet auteur figure en 1929 les derniers urotergites de sa variété his-
panica et en 1948 ceux de la forme typique.. La seule différence
que l’on relève entre ces deux formes d’après les dessins et les dia-
gnoses correspondants, est la présence du submacrochète médian
antérieur (ma) et du macrochète submédian antérieur ( Mj) sur
le 7e urotergite (Tg. 7) de la variété hispanica Silv.
J’ai pu observer des représentants de la forme typique de la
variété trinachria et andalusiaca. Voici la répartitiondu M1 sur
le Tg. 7 de ces exemplaires :
1° 36 articles antennaires (forme typique) :
1 spécimen sans sur Tg. 6, ni sur Tg. 7.
2 spécimens sans M, sur Tg. 7.
1 spécimen avec M, à gauche sur Tg. 7.
2° 34 articles antennaires (var. trinachria) :
4 spécimens avec M1 toujours bien développée sur Tg. 7.
3° 38 articles antennaires (var. andalusiaca ) :
1 spécimen avec sur Tg. 7.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 2, 1951.
— 218 —
Il semble donc que l’absence de Ml soit caractéristique de la
forme typique, mais il est bien évident que le nombre de spécimens
examinés est beaucoup trop faible pour que l’on puisse en tirer
des conclusions certaines.
Cette espèce et ses variétés ne se rencontrent en France que dans
des jardins ou des dépendances humaines ; on ne l’a jamais trouvée
en pleine nature. Je considère l’exemplaire des Catacombes comme
introduit par l’Homme, soit dans un jardin de la surface d’où il
aurait gagné le domaine souterrain par les fissures du sol, soit
Protjapyx maior (Grassi). — 1. Antenne droite de 38 articles, article terminal, face
tergale, 8 X 90. — 2. Antenne gauche de 21 articles (régénérât), article terminal,
face tergale, 8 X 90.
directement dans les galeries avec des plantes cultivées par exemple.
En même temps qu’il capturait ce Japygidé, R. Bourgoin récol-
tait une Nicoletia qui n’a pas encore été étudiée. Il est remarquable
de constater qu’à un demi-siècle d’intervalle on ait capturé un
spécimen de Japygidé et de Lépismatidé aii même endroit. Cela
ne veut d’ailleurs pas dire que le « Japyx » de Viré soit certainement
de la même espèce que celui de Bourgoin, ni que le « Lepisnia1 »
du premier soit une Nicoletia.
1. C’est sans aucun doute un spécimen de la s. fam. des Nicoletiinae , seuls
représentants aveugles des Lépismatidés en France ; mais le groupe est trop mal
connu pour que l’on puisse certifier qu’il s’agit bien d’une Nicoletia.
— 219 -
Je donne un dessin de l’article terminal de l’antenne gauche
de l’exemplaire étudié ici, pour montrer les 8 sensilles placoïdes
typiques (fig. 1). La figure 2 représente l’article terminal d’un régé-
nérât de 21 articles ; on remarquera la disproportion de taille entre
les articles, ainsi que l’irrégularité dans le nombre et la répartition
des sensilles placoïdes chez le régénérât ; j’ai déjà indiqué que ces
deux caractères se rencontrent chez tous les régénérats antennaires
que j’ai observés (Pages, 1951 a).
Laboratoires de Zoologie générale de la Faculté des Sciences
de Nancy et d’ Entomologie du Muséum.
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Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 2, 1951
15
— 220
Remarques a propos des « Japyx solifugus Haliday »
CONSERVÉS AU MUSÉUM D'HiSTOIRE NATURELLE DE PARIS
Par J. Pages.
En 1908 F. Silvestri, dans sa liste des Japygidés de la collection
du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris, signale Japyx solifugus
Haliday dans les localités suivantes d’Algérie : Bois de Boulogne
et Frais Vallon (environ d’Alger, Lesne 1897), Ravin de la Femme-
Sauvage (Lesne), Philippeville (Théry).
Grâce à l’obligeance de M. L. Chopard, que je tiens à remercier
ici, j’ai pu revoir ces exemplaires. C’est leur étude qui fait l’objet
de cette note.
I. — Discussion des déterminations de Silvestri (1908).
En 1908, personne ne savait exactement ce qu’était J. solifugus,
la description de Haliday (1864) étant beaucoup trop sommaire,
aussi n’est-il pas surprenant de constater que ces « J. solifugus »
d’Algérie représentent en fait deux autres espèces qui se répartissent
ainsi dans les localités indiquées par Silvestri (l. c .) :
1. — - Japyx simplex Verhoefî 1923, forme typique.
Philippeville, Saint-Charles, 1905 (A. Thery).
Cette espèce est décrite de Sicile Verhoeff, 1923), commune en
Italie (Silvestri, 1948), signalée d’Espagne (Silvestri, 1929 a,
1934) et des Baléares (Pages, 1950).
2. — Unjapyx simplicior Silv. 1929 b.
Le Ruisseau, 1 $, 13-xn-93 ; Frais Vallon, 1 S, 19-xii-92 ; Bois de
Boulogne, 1 $, 21-xii-93 ; Ravin de la Femme-Sauvage, 1 $, xii-93 (ces
quatre stations aux environs d’Alger, P. Lesne) ; Cap Matifou, 1 J, 1 Ç,
9-1-93 (P. Lesne).
Cette espèce, la seule du genre, est fort bien caractérisée par sa
chétotaxie, par le lobe interne des maxilles dont la première lame
est entière et par son cerque droit dont la marge prédentale ne montre
qu’une seule rangée de tubercules arrondis et contigus.
Les exemplaires étudiés ci-dessus ne sont pas tous exactement
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 2, 1951.
221 -
identiques à ceux décrits par Silvestri (1948) ; on notera les diffé-
rences suivantes :
1° Silvestri n’indique pas de fossettes glandulaires sur les urosternites
des (J ; or tous ceux que j’ai examinés en ont une sur le 3e urosternite :
très petite, circulaire, avec des parois épaisses munies de manchons
glandulaires, (voir Pages, 1951).
2° Silvestri signale que le macrochète submédian antérieur Ml
est quelquefois nul sur le 7e urotergite ; or ici ce macrochète peut être,
soit bien développé ou nul sur ce tergite, soit encore nul sur les uroter-
gites 6 et 7.
3° Enfin, les macrochètes du 10e urotergite n’occupent pas exactement
les mêmes emplacements et leurs longueurs relatives ne sont pas identiques
chez tous les exemplaires étudiés ici ainsi qu’on s’en rendra compte en
comparant mes figures 3 et 4.
La présence d’une fossette glandulaire sur le 3e urosternite des
(J justifiera la création d’une variété nouvelle si son absence est
confirmée chez les $ typiques d’Italie.
Les autres caractères sont peu importants et peuvent rentrer
dans les limites de variation de l’espèce ; l’étude d’un matériel
plus abondant et de provenances plus variées pourra seule montrer
si l’on a affaire à des formes distinctes.
Cette espèce est décrite d’Italie (Silvestri, 1929 b) où elle est
assez répandue (Silvestri, 1948) ; je l’ai signalée à Villefranche-
sur-Mer (Pages, 1951).
IL - — Le problème du Japyx solifugus Haliday.
La description de Haliday (1864) est inutilisable, car trop impré-
cise quant aux caractères spécifiques. Il en est résulté que chaque
systématicien avait sa conception personnelle de J. solifugus et
que cette espèce a été signalée un peu partout sur le globe, mais
surtout en Europe où tout Japygidé ayant environ 1 centimètre
de long et une trentaine d’articles antennaires était catalogué
« J. solifugus Hal. ».
C’est sur des données fausses que Verhoeff a fondé sa théorie
des « Adolescentes », dont je crois avoir démontré (Pages, 1951)
l’inexactitude totale.
Silvestri a de tout temps essayé de fixer les caractères de cette
espèce, mais ce n’est qu’en 1934, après examen des types de Haliday,
qu’il put définir de façon précise l’espèce J. solifugus Hal. ; il com-
pléta cette diagnose en 1948.
Ainsi l’on doit considérer que tout Japyx solifugus signalé avant
1934 est suspect et qu’une nouvelle détermination est nécessaire
pour savoir si l’on a bien affaire à cette espèce.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 2, 1951.
15.
On croit que celle-ci est assez commune en France, mais on se
base sur des données qui sont toutes antérieures à 1934.
L’étude d’un abondant matériel de Bourgogne, Franche-Comté,
Auvergne, Provence et Pyrénées m’a montré que 3 espèces domi-
Unjapyx simplicior Silv. — 1. $ du Bois de Boulogne (environs d’Alger), 7e urolergite,
8 X 10. — 2. Même exemplaire, antenne droite, moitié postérieure de l’article
terminal, face sternale, 8 X 90. — 3. Même spécimen, 10e urotergite, 8 X 10. —
4. <$ de Frais Vallon (environs d’Alger), 10e urotergite, 8 X 10. — 5. Même spécimen,
fossette glandulaire du 3e urosternite, 8 X 90.
naient la faune de ces régions : 1° Dipljapyx humberti (Grassi) ,
absent dans les Pyrénées, commune ailleurs. C’est à cette espèce
que l’on doit rapporter les « J. solifugus » signalés par Lucas
(1864, 1872) du Morvan et de Toulon, par Humbert (1868) de
Challes près de Chambéry, et probablement le Typhlolabia subter-
ranea décrit de Sète par Bormans et Marquet (1883) et rapporté
— 223 —
à J. solifugus par Bormans (1887). Le Japyx représenté par Finot
(1890) est peut-être aussi un Diplj. humberti.
2° Metajapyx codinai Silv. présent uniquement dans les Pyrénées
et 3° Metajapyx leruthi Silv. un peu partout, mais surtout abondant
dans les Pyrénées. C’est à ces deux espèces qu’il faut rapporter
les « J. solifugus » de la région de Banyuls cités par Denis (1924,
1930 ; voir Pages 1951) et peut-être celui figuré par Houlbert
(1924) dans sa faune.
Dans ce matériel je n’ai rencontré qu’un seul exemplaire, un £
de la région de Toulon, qu’on puisse rapporter au genre Japyx Hal.,
mais ses caractères chétotaxiques, ses organes subcoxaux latéraux
et la forme de ses fossettes glandulaires me font hésiter à le considérer
comme un J. solifugus.
Personnellement, je ne crois l’existence de J. solifugus Hal.
possible en France que dans les régions méridionales et plus préci-
sément sur la Côte d’Azur. Il se peut que le J. solifugus Hal. signalé
par P. de Peyerimhoff (1906) du « Traou de Guille » près de Digne
(Basses- Alpes) soit réellement un représentant de cette espèce.
Dans le reste de l’Europe son existence hors d’Italie, me paraît
de même fort improbable. Une dizaine d’espèces européennes ont
28 articles antennaires, une taille voisine de celle de J. solifugus Hal.
et des cerques superficiellement identiques à ceux de cette espèce.
F. Silvestri a déjà indiqué quelques synonymies entre ces pré-
tendus « J. solifugus » et d’autres espèces ; J. Stach (1929) a décrit
son Metajapyx serratus d’après des « J. solifugus » trouvés par
Dudich (1921) en Hongrie; j’ai moi-même démontré (1951) que
les « J. solifugus » de Kosaroff (1935) sont très vraisemblablement
des Metajapyx et des Catajapyx.
Il faut attendre de nouvelles captures pour pouvoir se faire une
idée assez précise des limites de l’extension de cette espèce.
Laboratoires de Zoologie générale de la Faculté des Sciences
de Nancy et d' Entomologie du Muséum.
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fauna italiana finora note. (Boll. Lab. Ent. agr., Portici, VIII, pp. 236-
296).
Stach (J.), 1929. — • Eine mitfeleuropaische Japyx- Arten. (Ann. Mus.
zool. pol., VII, pp. 54-58).
Verhoeff (K.), 1923. — - Zur Kenntniss der Japygiden (Thys.) (3. Auf-
satz). (Deutsche ent. Zeitsch., H. 1, pp. 33-47).
- 225 -
Sur le Tiianétien-Sparnacien de la région de Beauvais
(Oise).
Par L. Feugueur.
Les exploitations de sable ouvertes dans le Thanétien fossilifère
ou dans l’argile sparnacienne sont devenues très rares dans la région
de Beauvais. La butte classique de la Justice à Bracheux, près
de Beauvais, est en voie de disparition.
La sablière de Bourguillemont, près de Therdonne, m’a montré
une succession de sables thanétiens et d’argile sableuse sparna-
cienne. La coupe de cette carrière est très instructive, car elle montre
le contact du Thanétien-Sparnacien ; malheureusement, des ébou-
lements de plus en plus fréquents se produisent depuis l’abandon
de son exploitation. J’ai cru utile, de ce fait, d’en relever la coupe
que je donne ci-dessous en la commentant :
Coupe de la sablière de haut en bas.
F
1 — Argile bleue plastique, plus ou moins sableuse, avec
quelques fragments de lignite 1 sur 0,30
E
13 — Argile sableuse compacte grise avec filets sableux et coupée
verticalement de filets calcaires 2 0,50
12 — Argile sableuse grise avec lits de gypse 3 0,50
11 — Lit de gypse cristallisé, ondulé, irrégulier 0,03
10 — Alternance de sable argileux et argile sableuse très com-
pacte. La partie supérieure est nettement plus argileuse
et l’inférieure très sableuse. L’ensemble est finement
stratifié 1,50
9 — Argile sableuse finement stratifiée avec empreintes ligni-
teuses indéterminables et fragments de lignite 0,10
1. Au-dessus de la sablière, le sol de la butte est très argileux, on rencontre des
débris de Cyrènes. Ce niveau correspond au falun à Cyrena cuneiformis connu dans
toute, cette région et rencontré par les forages de Hermes au même niveau.
2. D’origine secondaire, apporté par les circulations d’eau, chargé de C03Ca, le
long des racines d’arbres.
3. Peut être d’origine secondaire, par combinaison des sulfures de fer (pyrites)
avec le calcaire des coquilles.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 2, 1951.
— 226 -
8 — Sable très fin, jaunâtre avec quelques filets peu épais
d’argile beige 0,30
7 — Filet d’argile ligniteuse 0,02
6 — Sable jaunâtre argileux 0,10
5 - — - Argile beige et lits de sable jaune 0,20
4 — Sable argileux jaunâtre 0,15
3 — Argile grise dure 0,02
2 — Sable ocre argileux 0,03
1 — Argile sableuse beige 0,15
D
3 — Sable fin, gris, beige, avec mouches de lignite et filets
d’argile grise, stratification finement entrecroisée 0,80
2 — Sable fin moucheté d’ocre 0,04
1 — Sable argileux roux 0,07
C
1 — Banc de sable consolidé en grès grossier, de teinte noirâtre
avec filets d’argile grise et renfermant de nombreux
moulages de mollusques thanétiens 0,30
Ce sable est grossier, à grains de quartz anguleux, avec fragments
de silex de la craie en éclats ou en petits galets peu roulés. La teinte
noirâtre ou brune est due aux nombreux débris de lignite que ren-
ferment ces grès.
On peut citer avec certitude parmi les moulages :
Cardita (Venericardia) pectuncularis Lk. Cardium (hybridum
Desh), Turritella (compta Desh), Cucullaea crassatina Lk., Nemo-
cardium Edwardsi Desh.
D’autre part, j’ai pu reconnaître une Cyrène qui peut être attri-
buée à Cyrena cuneiformis du Sparnacien, sous certaines réserves.
Ensemble hétérogène de sable et galets avec amas de coquillages
(fig. 1) qui se subdivise en :
3 — Sable violacé, brun, remanié sur place et durci, parfois trans-
formé en véritables galets (fig. 1).
2 — Lit de gros galets de silex, peu roulés. D’autres galets se trouvent
dispersés dans la masse des sables argileux beiges, ocres ou verts.
1 — Amas de coquilles encadrant l’ensemble des sables et galets et
reposant à la base sur les sables blancs sans fossile, sous-
jacents (A) et séparés de ceux-ci par un lit argileux ocre, ferru-
gineux. Les coquilles sont très fragmentées, et, lorsqu’elles sont
entières, elles se désagrègent rapidement, si on ne les consolide
à l’extraction.
— 227 —
J’ai reconnu parmi ces mollusques : Cardita (Venericardia)
pectuncularis Lk., Axinea terebratularis Lk., Area sp., Cucullaea
crassatina Lk., Turritella compta Desh.
Les poissons sont représentés par des espèces marines ( Odontaspis
Rutoti Wink., O. macrota Agass., Lamna Vincenti Wink., et par une
espèce d’eau douce, Lepidosteus suessoniensis . P. Gerv.
L’épaisseur de cette formation comprise dans son ensemble
est de 2 à 3 m.
A
1 — Sable blanc ou légèrement verdâtre très épais avec un
banc de grès tendre irrégulier de 0 m. 50 à 1 m 10 m.
Coupe de la sablière de BourguiHemont a Therdonne(Oise)
J’ interprète cette coupe comme suit :
Les sables inférieurs A, bien calibrés quartzeux et glauconieux,
appartiennent aux sables de Bracheux du Thanétien. Les assises
sableuses, argilo-sableuses ou argileuses D à F, au Sparnacien.
Le complexe B qui se termine par le grès C donne la limite entre
les deux formations, et représente l’extrême base du Sparnacien.
Ce complexe montre que l’extension des lagunes sparnaciennes
s’est faite rapidement dès la fin du Thanétien. Cette arrivée d’eau
— 228 —
douce avec Lepidosteus suessoniensis dans les mers thaûétiennes,
zone IV de Jonchery1, a certainement provoqué la destruction
en masse des mollusques marins, ce qui expliquerait l’accumulation
des coquilles marines à ce niveau 2. Dans la sédimentation elle-
même, on retrouve ce brusque changement : galets de silex, sables
grossiers, sables bruns violacés, remaniés sur place et transformés
en galets (fig. 1).
Des formations d’estuaires, au sommet du Thanétien, ont déjà
été signalés par P. Lemoine 1 et Hadji Farchad 3, dans cette région.
Bien que le contact du Thanétien sur le Sénonien ne soit pas
visible dans cette sablière, on peut le situer aux environs de la
cote 60 4, une petite carrière de craie sénonienne située en contre-
bas, étant à la cote 50. La base de la sablière est à la cote 70, le
contact Thanétien-Sparnacien à la cote 80 (niveau B) et le contact
Sparnacien-Cuisien se trouve dans la butte à la cote 95 environ.
Ces cotes nous donnent 20 m. d’épaisseur pour le Thanétien et
15 m. pour le Sparnacien.
La limite du Sparnacien-Thanétien, aux affleurements même, est
en général très difficile à placer, lorsque le Sparnacien argilo-sableux
repose sur les sables du Thanétien. Cette difficulté est supprimée
lorsque cet étage se termine par les Calcaires de Mortemer ou les
Marnes de Marquéglise.
Dans la vallée du Thérain, les sables quartzeux, glauconieux,
gris-vert, du Thanétien, sont surmontés de sables fins argileux et
ligniteux, qui supportent les argiles plastiques, souvent ligniteuses
à Cyrena cuneiformis du Sparnacien.
Ces assises argilo-sableuses, ligniteuses, à grains de pyrites,
doivent-elles être rattachées au Thanétien, comme l’a fait
P. Lemoine 1, ou au contraire doit-on les incorporer dans le Spar-
nacien, pour en faire l’extrême base ?
Ces assises ont été rencontrées dans les forages d’Hermes, Mouy,
etc., cités par P. Lemoine. Cet auteur a d’ailleurs hésité à placer
la limite qui passe souvent dans certains forages dans la masse
des sables argilo-ligniteux. Cette limite étant très délicate à appré-
cier, j’en proposerai une nouvelle à la suite de ce qui va être dit
à propos du forage ancien de Mouy 5 dont je donne la coupe résumée
ci-dessous en l’interprétant pour les notations d’étage :
1. P. Lemoine : Pays au N.W. de l’Oise. Mém. Mus. Hist. Nat., t. V, 1938, p. 370.
2. De nombreux individus se rencontrent avec leurs deux valves, notamment au
même niveau dans une petite sablière située de l’autre côté de la butte.
3. Hadji Farchad. Étude sur le Thanétien (Landénien marin) du Bassin de Paris.
Mém. Soc. Géol. France , t. XIII, n° 30, 1936.
4. Selon les levés réguliers au 1/20. 000e.
5. Coupe détaillée inédite conservée dans les archives du B. R. G. G.
— 229
D — Alluvions.
Terre végétale .....y 0,50
Alternance de sable argileux, tourbe, et gros cailloux roulés. . . . 6,00
C — Cuisien.
Sables verts ou jaunâtres avec cailloux roulés et petits rognons
de calcaire 9,00
Bc — Sparnacien.
Sable verdâtre fin, et argile plastique gris-verdâtre coquillée ou
noire coquillée avec traces de lignite 18,65
Bb
Alternances d’argile sableuse et sable gréseux avec lignites et
argiles noires 4,65
Ba
2 — Sables fins graveleux, noirs et ligniteux mélangés de petits
cailloux roulés, et de fin débris de coquillages.
1 — Cailloux roulés et sables gréseux très chlorités 1,50
A — Thanétien.
Sable noir un peu coquiller et sables grisâtres remplis de coquil-
lages, sable gréseux très chlorité 6,19
Comparaison de cette coupe de forage, avec la coupe de la sablière
de Therdonne.
Le Sparnacien B° de ce forage se retrouve en partie dans le F
de Therdonne. Les assises Bb correspondent aux mêmes assises
argilo-sableuses de Therdonne (C à E) et le Ba au complexe B qui
repose au forage et à Therdonne s ir les sables du Thanétien.
Je placerai donc la limite du Thanétien-Sparnacien au niveau
des graviers Ba et B.
Conclusions.
La limite du Sparnacien-Thanétien se situe à la base des assises
argilo-sableuses, ligniteuses et pyriteuses qui débutent par un
conglomérat très grossier. L’arrivée brutale du régime lagunaire
a déterminé dans la vallée du Thérain, à la fin du Thanétien, un
mélange de faune marine et d’eau douce. On peut vraisemblable-
ment attribuer à ce brusque changement de salinité, la destruction
en masse des mollusques marins thanétiens.
Dans les forages, la limite ne peut être placée qu’avec réserve,
lorsque la faune est absente et que les échantillons n’ont pas été
assez fréquemment prélevés.
230
Cependant, la limite la plus probable se place au contact des sables
ligniteux, argileux et pyriteux sur les sables verts, glauconieux,
donc certainement marins.
Cette limite a l’avantage en hydrologie de limiter une zone supé-
rieure de sables fins et argileux alternant avec des lits d’argile
plastique plus ou moins parcimonieusement alimentés en eau, et
une zone inférieure de sable pur pratiquement sans argile, donc plus
aquifère. Ces deux zones sont importantes à connaître dans la vallée
du Thérain, car les sables du Thanétien et du Sparnacien inférieur
plongent rapidement sous le niveau statique et donnent de ce fait
une eau artésienne entre Hermes et Creil.
Le contact Thanétien-Sparnacien est à Therdonne, comme je
l’ai dit plus haut, à la cote 80, alors qu’aux forages d’Hermes, il
se trouve vers la cote 24. La distance entre les deux points étant
de 9 km., nous avons une pente moyenne de 6 mm. par mètre
environ.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
— 231 —
Étude palêoxylologique du Sahara (xiii) ■. Sur une nou-
velle espèce du Continental intercalaire du Sahara
soudanais ■. Dadoxylon (Araucarioxylon) SEPTATUM N. SP.
Par Edouard Boureau.
Le bois minéralisé dont il s’agit dans la présente note a été récolté
au Sahara soudanais x, dans les collines de Iouallaouallène, à 20 km.
au N.-E. du Timétrine par M. R. Karpoff, que nous remercions
vivement ici.
L’échantillon se présente sous l’aspect d’un bloc silicifié de
13 cm. X 7 cm. X 6 cm., de couleur cire d’abeille et grisâtre avec
des veines longitudinales blanchâtres. L’état de conservation des
caractères anatomiques est moyen, ce qui est un élément assez
favorable pour l’étude des bois fossiles du Continental intercalaire,
très rarement bien conservés.
Araucariaceae,
Dadoxylon (Araucarioxylon) septatum n. sp.
(fig. 1 à 5).
Collection Karpoff, n° 1.
I. — Etude anatomique.
A. — Lames minces transversales.
Il s’agit d’un bois homoxylé d’une espèce gymnospermienne.
Les trachéides sont isodiamétriques, arrondies, approximativement
•carrées, séparées par de petits espaces intercellulaires, placées en
files radiales, soit côte à côte, soit en alternance, d’une file à l’autre.
On distingue un bois initial très développé et un bois final très peu
étendu. Les trachéides du bois initial sont isodiamétriques avec
un diamètre qui va de 33 p à 50 p.
Les ouvertures de deux trachéides voisines sont distantes de 10 p
(épaisseur des membranes des deux trachéides).
1. Voir la précédente note : Roureau Ed. — Étude paléoxylologique du Sahara
^XII) : Sur un Annonoxylon striatum n. gen., n. sp., des couches de Tamaguilel
^Sahara soudanais). Bull. soc. géol. Fr., 1 pl. h. t., 2 microph., 1950.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 2, 1951.
— 232
Les trachéides du bois initial ont un diamètre à peu près constant.
Les trachéides du bois final sont plus rares et elles forment des
lignes tangentielles de 2 ou 3 assises de cellules. Elles ont 20 p.
de diamètre radial et une largeur généralement équivalente à celle
des trachéides voisines du bois initial (50 p. X 50 p) de la couche
d’accroissement suivante.
Dadoxylon (Araucarioxylon) septatum n. sp.
Fig. 1. — Portion de coupe transversale.
Le bois initial est très développé de sorte que les couches annuelles-
d’accroissement sont très épaisses. Les rayons ligneux sont séparés
par une épaisseur de 1 à 5 files de trachéides. Au milieu des trachéides
sont dispersées, çà et là, des cellules de même grandeur que les
trachéides voisines dont elles ne se distinguent que par leurs parois
minces et leur contenu très noir souvent bien conservé. Leur obser-
vation est plus facile en coupe longitudinale. Il n’y a aucune trace
de canal secréteur normal ou traumatique. Les tissus sont quel-
quefois altérés au voisinage de la ligne limitante.
B. — Lames minces longitudinales.
1. — Cloisons horizontales des trachéides. Les lames longitudi-
nales montrent que les trachéides sont pourvues de septa inégale-
ment espacés, qui traversent entièrement l’ouverture. Les septa
sont rectilignes, généralement peu épais, d’une épaisseur toujours
inférieure à celle de la paroi verticale des trachéides. On les observe
dans toutes les lames.
2. — Stries de la paroi. La paroi secondaire de la membrane
lignifiée des trachéides montre quelquefois à la suite d’une altéra-
tion partielle, des stries régulièrement disposées, formant avec les
parois verticales un angle d’environ 60°.
3. — Éléments résinifères. Dans toutes les lames, les trachéides
apparaissent claires. Les cellules du parenchyme vertical et quel-
ques cellules couchées des rayons constituent les seuls éléments
résinifères de l’échantillon. En coupe longitudinale, les cellules-
— 233 —
du parenchyme vertical ont une longueur variable que l’on peut
mesurer quand la cloison terminale est visible. Elle và en moyenne
de 80 (x à 260 ;x. Le contenu résineux des cellules couchées des rayons
est beajicoup moins visible que celui des cellules parenchymateuses
verticales.
Il n’y a pas de canaux résinifères horizontaux, ni verticaux,
normaux ou traumatiques.
Le contenu des cellules verticales du parenchyme est nettement
noir, quelquefois granuleux, mais généralement compact. Ces cel-
lules sont disposées en files nombreuses, quelquefois rapprochées.
a) Lames minces longitudinales radiales.
1. — Ponctuations de la paroi radiale des trachéides. Elles sont
grandes, polygonales, écrasées, mais encore isodiamëtriques ; dia-
Dadoxylon ( Araucarioxylon) septatum n. spj
Fig. 2. — Portion de coupe longitudinale radiale montrant les septa — p : ponctuations
des champs de croisement ; rés. : parenchyme résinifère vertical.
Fig. 3. — Ponctuations aréolées bisériées de la paroi radiale d’une trachéide.
mètre moyen : 20 p,. Elles sont observables seulement dans les
grandes trachéides du bois initial. Le lumen est circulaire (diamètre :
4 (x environ) ou légèrement aplati horizontalement. Les ponctuations
sont unisériées ou bisériées. Leur nature araucaroïde est bien nette,
bien que l’écrasement soit faible, car les aréoles ont une forme
rectangulaire ou polygonale avec le côté commun rectiligne. Il n’y a
pas de trace de crassules. Les ponctuations aréolées unisériées laissent
— 234
de part et d’autre une marge bien définie alors que les ponctuations
bisériées couvrent la presque totalité de la paroi radiale de la tra-
chéide.
2. — Cellules couchées et aires de croisement. Les cellules
horizontales et verticales des cellules couchées sont minces et lisses.
Elles forment devant les trachéides du bois initial, des champs de
croisement de 50 p X 25 p, de forme régulière. La hauteur des
cellules couchées est régulièrement de 25 p. Il n’y a pas d’anglets.
Les ponctuations des champs sont en nombre variable. Il va de
1 à 3 ponctuations aréolées, de petite taille (diamètre = 4 à 5 p).
L’ouverture interne est fendue étroitement, quelquefois figurée
par un simple trait, avec une tendance assez nette à être verticale.
b) Lames minces longitudinales tangentielles.
1. — Rayons ligneux. Ils sont unisériés, homogènes. Les cel-
lules couchées apparaissent en ellipse. La cloison de contact est
Dadoxylon (Araucarioxylon) septatum n. sp.
Fig. 4. — Ponctuations aréolées unisériées de la paroi radiale d’une trachéide.
Fig. 5. — Portion de coupe longitudinale tangentielle — rés. : parenchyme résinifère
vertical.
plus courte que le diamètre maximum de la cellule couchée. Lar-
geur maximum des rayons : 25 p. Hauteur des cellules couchées :
25 p.
2. — Nombre des cellules couchées. Leur nombre varie de 1 à 7
avec un maximum pour 2 et 3.
235 —
IL — Affinités.
Le bois fossile que nous venons de décrire, ayant sur la paroi
radiale des trachéides des ponctuations contiguës, écrasées et bisé-
riées-alternées montre ainsi des affinités exclusivement araucariennes
indiscutables.
Les bois fossiles qui présentent ces caractères peuvent être ras-
semblés dans les genres : Dadoxylon ( Araucarioxylon ), Xenoxylon,
Protophyllocladoxylon, Planoxylon et Brachyoxylon.
Les champs de croisement de notre échantillon n’ont jamais
montré d’oopores et seules, de petites oculipores ont pu être obser-
vées. Il y a donc lieu d’éliminer les genres : Xenoxylon Gothan qui
présente de grandes oopores dans tous les champs de croisement,
le genre Protophyllocladoxylon Krausel peut l’être pour la même
raison, et le genre Planoxylon Stopes qui, malgré des ponctuations
araucariennes sur la paroi radiale des trachéides, possède un mode
de ponctuation abietinéen sur les parois horizontales et tangentielles
des cellules des rayons. Nous n’avons pas observé de canaux rési-
nifères d’origine traumatique, il y a donc lieu de supprimer le genre
Brachyoxylon Jeffrey.
En fin de compte, c’est au genre Dadoxylon (Araucarioxylon)
que nous rapporterons notre échantillon. On peut le comparer
avec plusieurs espèces déjà décrites en divers points du continent
africain :
1. — Comparaison avec le Dadoxylon (Araucarioxylon) Dantzii
Potonié 1.
Cette espèce fossile qui provient de sables d’âge correspondant
probablement à celui des couches de Makondé de Bornhardts, au
Sud de Lindi, dans l’est africain, et qui serait d’âge aptien, présente
avec notre échantillon fossile des analogies certaines. La paroi radiale
de certaines trachéides et certains champs de croisement ont la
même structure ; mais certains autres champs de croisement figurés
par H. Potonié ( loc . cit., pl. 2, fig. 6) sont plus complexes, ayant
un plus grand nombre de ponctuations aréolées.
2. — Comparaison avec le Dadoxylon (Araucarioxylon) Dallonii
Boureau 2.
Cette espèce fossile du Sud du Fezzan présente également un
grand nombre de points communs avec notre échantillon fossile
1. Potonié H. — 1902. — Fossile Hôlzer aus der oberen Kreise Deutsch-Ostafrikas.
Die Reiwen des Bergassessors Dr Dantz in Deutsch-Ostafrika in den Iahren 1898-1900.
Mitt. aus den deutschen Schutzgebieten, Bd. XY, Heft iv, p. 227.
2. Boureau Ed. — 1948. — Étude paléoxylologique du Sahara (I) : Présence du
Dadoxylon (Araucarioxylon) Dallonii n. sp. Boureau. Bull. Mus. nat. Hist. nat.h
t. XX, n° 4, 1948, pp. 420-426, 1 pl. h. t.
— 236 —
soudanais. Des mensurations nombreuses sont comparables. Les
différences essentielles sont les suivantes :
a) Les ponctuations des champs, aréolées dans D. (A.) septatum
sont en nombre comparables, mais elles sont apparues simples
dans D. (A.) Dallonii Boureau. Toutefois, on peut penser que l’état
de conservation étant moins bon dans ce dernier échantillon, la
structure qui fut ainsi décrite résulte peut-être d’une altération de
la paroi secondaire des trachéides au niveau des champs de croi-
sement.
b) Le parenchyme vertical n’a pas été signalé dans le D. (A.) Dal-
lonii Boureau alors qu’il est abondant dans D. (A.) septatum.
Par contre, dans les deux cas, les trachéides sont septées et les
ponctuations de la paroi radiale sont très voisines.
3. — Comparaison avec le Dadoxylon (Araucarioxylon) Chevalieri
Boureau L
Par comparaison avec notre espèce fossile soudanaise, on constate
que les principaux caractères différentiels du D. (A.) Chevalieri,
espèce du Continental intercalaire de Reggan, sont les suivants :
a) ponctuations aréolées des champs de croisement plus nom-
breuses ;
b) ponctuations aréolées araucariennes observées sur la paroi
radiale des trachéides, toujours unisériées ;
c) pas de zones annuelles d’accroissement.
4. — Comparaison avec le Dadoxylon (Araucarioxylon) lugriense
Boureau 1 2.
Par comparaison avec notre espèce fossile soudanaise, on constate
que les principaux caractères différentiels du D. (A.) lugriense,
espèce du Sud du Fezzan, sont les suivants :
a) ponctuations des champs de croisements encore plus nom-
breuses que précédemment ;
b) pas de zones annuelles d’accroissement nettement marquées.
Malgré certaines ressemblances quelquefois étroites avec d’autres
espèces fossiles africaines, on doit distinguer spécifiquement notre
échantillon fossile que nous désignerons : Dadoxylon (Araucario-
xylon) septatum Boureau, n. sp.
1. Boureau Ed. - — 1950. — Étude paléoxylologique du Sahara (VII) : Dadoxylon
(Araucarioxylon) Chevalieri n. sp., bois fossile du Continental intercalaire de Reggan
(Sahara occidental). Bull. Mus. nat. Hist. nat., t. XXII, n° 1, 1950, pp. 157-162, 3 fig.
2. Boureau Ed. — 1948. — Étude paléoxylologique du Sahara (II) : Présence
du . Dadoxylon ( Araucarioxylon ) lugriense n. sp. Bull. Mus. nat. Hist. nat., Paris,
1948, 2e s., t. XX, n° 6, pp. 568-573, 1 fig.
— 237 —
III. — Diagnose.
Dadoxylon (Araucarioxylon) .
Dadoxylon (Araucarioxylon) septatum n. sp., Boureau. — Bois homo
xylé de Gymnosperme. Ponctuations radiales des trachéides, unisériées'
contigües, sensiblement carrées ou bisériées, alternées, polygonales iso
diamétriques, très légèrement arrondies aux angles. Rayons médullaires
unisériés, constitués par 1 à 7 cellules couchées, surtout 2 et 3. Cellules
couchées ovoïdes dans les lames tangentielles, à parois lisses et minces.
Champ de croisement contenant devant le bois initial de petites ponc-
tuations, en nombre allant de 1 à 3, à ouverture étroitement fendue, à
tendance verticale, disposées en une seule ligne horizontale. Parenchyme
ligneux iésinifère abondant à parois horizontales minces et lisses.
IY. — Origine géologique.
Continental intercalaire du Sahara Soudanais.
Laboratoire d’ Anatomie Comparée des végétaux vivants
et Fossiles du Muséum.
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F. PAILLART. 22-5*1951
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs 155
Communications :
Ach. Urbain, J. Nouvel, P. Bvllier et J. Rinjard. Rapport sur la mortalité
et la natalité enregistrées au Parc Zoologique du Bois de Vincennes
pendant l’année 1950 . 157
J. Dorst. Contribution à l’étude du plumage des Coucous métalliques du
genre Chrysococcyx Boie 173
J. Forest. Contribution à l’étude du genre Porcellanopagurus Filhol (Pagu-
ridae) (suite et fin). II. Remarques systématiques et biologiques. . . . 181
A. Schellenberg. Un Niphargus nouveau du Sud-Est de la France 187
E. -M. Poulsen. et II. de Lesse. Pêches plank toniques dans les eaux douces
du Groenland Occidental (suite) 190
M. Vachon. Sur les nids et spécialement les nids de ponte chez les Pseudo-
scorpions 196
F. Grandjean. Comparaison du genre Limnozetes au genre Ilydrozetes
(Oribates) 200
P. A. Remy. Un nouveau type de Pauropode : Fagepauropus hesperius n. g.,
n. sp., du Sud-marocain 208
B. Condé. Campodéidés et Palpigrades de Basse-Égypte 211
J. Pages. Un Dipioure Japygidé des catacombes de Paris 217
J. Pages. Remarques à propos des « Japyx solifugus Haliday » conservés au
Muséum d’Histoire naturelle de Paris 220
L. Feugueur. Sui* le Thanécien-Sparnacien de la région de Beauvais (Oise) . . 225
Ed. Boureau. Étude paléoxylologique du Sahara (XIII) : Sur une nouvelle
espèce du Continental intercalaire du Sahara soudanais : Dadoxylon
( Araucarioxylon) septatum n. sp 231
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY- S AI NT-HILAIRE, PARIS Ve
Archives du Muséum national d'IIistoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle). Ne paraît
plus depuis 1938. (Le volume : 1500 fr.) .
Bulletin du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, abonnement annuel France, 1500 fr., Etranger, 2000 fr.).
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité ; un vol. 1200 fr.).
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fixe ; paraît depuis 1933 ; prix du fascicule : 300 fr.).
Index Seminum Horti pariensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
Nolulæ Syslemalicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 600 fr. ;
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d’ Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France, 500 fr.,
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à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ;
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Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
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gamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 400 fr., Étranger,
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Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur Mme Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 600 fr.,
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Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique ).
(Directeur M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie. Paraît depuis
1928 ; abonnement France et territoires d’Outre-Mer, 500 fr., Étran-
ger, 800 fr.).
Mammalia, Morphologie, Riologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Ed. Rourdelle ; paraît depuis 1936 ; 500 fr. ; Étranger,
900 fr.).
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART. 22-5-1951.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome XXIII
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N« 3. — Avril 1951
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1951. — N° 3.
384e réunion des naturalistes du muséum
26 avril 1951
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
COMMUNICATIONS
Un corollaire important de la Loi de Baillarger
SUR LA GYRENCÊPHALIE
Par J. Anthony.
On est parvenu depuis quelques décades à systématiser la distri-
bution des plissements cérébraux chez presque tous les Mammifères,
à préciser leurs homologies et à suivre le développement ontogénique
de la majorité d’entre eux. Il peut sembler paradoxal que l’on soit
bien moins renseigné pour l’instant sur les causes diverses qui en
déterminent l’apparition et l’orientation. Non pas que les causes
certaines, ni la plupart des causes probables, aient échappé aux
anatomistes ; on les trouve énoncées dans de nombreux travaux.
La difficulté vient plutôt de leur classification délicate et plus encore
des modalités de leur succession dans le temps. Habituellement,
une influence donnée n’agit pas de manière indépendante. Suscitée
par une ou plusieurs influences antérieures, elle se manifeste
d’abord en tant qu’efïet ; puis elle devient cause déterminante à
son tour. Ainsi s’établissent durant le développement, des suites
de faits qui, de l’un à l’autre, se conditionnent. Ce sont ces enchaîne-
ments qu’il importe de connaître pour comprendre les multiples
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 3, 1951.
16
— 240 —
aspects de la gyrencéphalie. Il convient donc de déceler les grands
facteurs morphogénétiques dans leurs effets immédiats, de passer
ensuite aux conséquences de second ordre qu’ils produisent, jusqu’à
en venir de proche en proche à l’explication des dispositions de
détail : l’allure d’une circonvolution ou d’un groupe restreint d’an-
fractuosités.
Il s’agit là d’un déroulement toujours malaisé à saisir. Car maintes
fois des influences entrent en jeu de façon simultanée sur des terri-
toires voisins. Il leur arrive fréquemment, comme au cours de la
croissance des Primates, de devenir même antagonistes à un moment
quelconque. Elles finissent alors par s’affronter aux limites des
régions qu’elles façonnent, et les conduisent à se chevaucher ou à
s’interpénétrer dans une intrication déconcertante. Pierre Gratio-
let, puis Paul Bhoca avaient autrefois entrepris l’analyse de ces
remaniements corticaux. A partir de 1888, quand Sir William
Turner découvrit la clef des homologies entre le néopallium des
non-Primates et celui des Primates, l’attention des auteurs a été
spécialement retenue par l’examen du phénomène dont il venait de
pressentir le mécanisme : l’operculisation du lobe de l’insula, qui
retentit sur la morphologie de nombreuses circonvolutions. F. Mar-
chand, M. Holl, G. Elliot Smith, R. Anthony et A. S. de Santa
Maria, entre les principaux, y ont attaché leur nom. La présente
contribution à la connaissance de la gyrencéphalie vise à montrer
que l’involution de l’insula se relie directement à une loi générale
et que son déclenchement, dû au mode de croissance très spécial
du cerveau, est absolument étranger à l’action des facteurs intrin-
sèques.
★
* *
La loi de l’anatomiste français Baillarger représente la première
explication théorique de la formation des circonvolutions cérébrales
qui ait été formulée. Baillarger est plusieurs fois revenu sur ce
sujet, de 1845 à 1872. Pour lui, la gyrencéphalie se déduit simple-
ment de la loi géométrique régissant la similitude des solides. « Les
volumes des corps semblables, rappelle-t-il, sont entre eux comme
les cubes de leurs diamètres, tandis que leurs surfaces sont entre
elles comme les carrés de ces diamètres. En d’autres termes, pour
des solides semblables, la surface est d’autant moindre par rapport
à la masse, que le solide est plus volumineux... C’est évidemment
pour compenser cette perte proportionnelle de surface que les
cerveaux les plus volumineux ont les circonvolutions les plus nom-
breuses et les plus profondes » (1861). Broca développe un peu plus
tard (1878) la pensée de Baillarger : « Etant donnés deux animaux
très analogues entre eux par leurs autres caractères, mais de taille
très inégale, c’est le plus grand des deux qui devra avoir le cerveau
le plus volumineux. Ces deux cerveaux ayant à peu près la même
forme, leurs volumes seront proportionnels aux cubes de leurs dia-
mètres, suivant la loi des solides semblables. Par exemple, si les
diamètres sont entre eux comme un est à deux, les volumes seront
entre eux comme un est à huit. Quel sera maintenant le rapport des
surfaces ? On sait qu’elles sont entre elles comme les carrés des dia-
mètres, par conséquent leur rapport ne sera pas un à huit, mais
seulement un à quatre. La surface cérébrale, dans ce cas, s’est donc
accrue deux fois moins que le volume cérébral, et le plus grand des
deux cerveaux se trouvera par là très inférieur au plus petit, à moins
que le plissement de sa couche corticale ne vienne compenser cette
cause d’infériorité. En d’autres termes, un cerveau qui grandit doit
se plisser sous peine de déchoir ».
Ce que l’on a appelé par la suite loi de Baillarger peut donc
s’énoncer ainsi : la marche du développement cérébral échappe en
partie aux règles de la similitude des solides, du fait que la surface
du cerveau doit, dans une famille donnée, maintenir à peu près
constant son rapport avec le volume, sous peine d’entraîner un
désavantage pour les animaux de grande taille par rapport aux
petits et, dans la croissance individuelle des premiers, pour les
adultes par rapport aux jeunes ; en vertu de cette nécessité, l’écorce
cérébrale augmente plus que selon le carré de ses diamètres, en se
couvrant de plissements.
Avant d’aller plus avant, précisons la portée de la loi dite de
Baillarger. Lorsque l’on parle de similitude à propos des surfaces
cérébrales ou des volumes cérébraux, il est clair que l’expression
n’outrepasse guère la valeur d’une image. Le néopallium d’un fœtus
humain de cinq à six mois, encore moins celui d’un Mammifère
inférieur au terme de sa croissance, ne revêt pas une forme géomé-
triquement semblable à celle du néopallium de l’Homme adulte.
Le néopallium de ce dernier est bien connu pour posséder au con-
traire entre ses diamètres des rapports qui lui appartiennent en
propre. Ainsi les éléments en question ne sont pas rigoureusement
comparables. Il n’empêche que la remarque de Baillarger fournit
une base précieuse aux investigations de mécanomorphose céré-
brale. Elle souligne la faculté remarquable, maintes fois contrôlée
par la suite et calculée même par certains auteurs, qu’offre le cortex
de s’agrandir notablement plus que la surface de la majorité des
organes 1. Je dis la majorité parce que l’organisme fournit plusieurs
1. Il convient de citer à cet égard les recherches de G. Le;boucq (1929) sur la crois-
sance du cerveau humain, d’après lesquelles le rapport de la surface de l’hémisphère
à la surface d’une sphère de même volume est voisin de 1 chez le fœtus de 4 mois ; il
s’élève par la suite pour se stabiliser aux environs de 2,75 chez l’adulte. De l’ensemble
de ses observations sur l’Homme, l’auteur pense même pouvoir conclure que « la
surface du pallium croît suivant une proportion qui se rapproche beaucoup de celle
qui suit le volume ».
— 242 —
exemples de surfaces qui tendent à se déployer au maximum dans
le minimum d’espace. Ce sont habituellement des surfaces d’organes
creux. La rétine dispose ses éléments suivant une portion de sphère ;
la membrane basilaire de l’organe de Corti dessine une spirale de
près de trois tours ; la muqueuse intestinale pousse des expansions
ou villosités, dans la lumière de l’intestin. Le cerveau emprunte un
procédé conforme à son organisation hétérogène : il plisse irrégulière-
ment sa surface. Il ne pourrait en être autrement, semble-t-il,
que si le cortex s’épaississait au lieu de s’étaler, mais C. U. Ariens
Kappers a montré (1913) sur la série des Mammifères que l’épais-
seur n’est nullement en rapport avec la taille corporelle.
On se demande naturellement quelles circonstances particulières
conduisent le cortex cérébral à un taux de croissance exceptionnel.
Je pense qu’il faut les rechercher dans le mode de connexion de ses
cellules et de ses fibres. En premier lieu existent à l’intérieur de
chaque hémisphère plusieurs faisceaux d’association qui unissent
les différents points du cortex. Les plus fournis et les plus longs
sont les faisceaux longitudinaux supérieur et inférieur, le cingulum,
le tapétum ; d’autres formations moins importantes, les fibres
arciformes, unissent profondément les lèvres d’une même anfrac-
tuosité ; un faisceau unciforme joint le pôle frontal au pôle temporal
et un faisceau droit parcourt verticalement le lobe occipital. En
outre les deux hémisphères sont réunis par un volumineux système
de fibres commissurales, jetées en pont de l’un à l’autre et qui cons-
tituent le corps calleux.
Les deux ensembles de fibres associatives et commissurales se
surajoutent partout aux fibres de projection, traversent en tous
sens la substance blanche du cerveau, ou centre ovale, sans entrer
en connexion directe avec les centres sous-jacents. Etant présentes
dans la substance grise par une de leurs extrémités au moins 1,
elles conditionnent au premier chef son énorme degré d’extension.
Un second facteur entre en ligne de compte, la myélinisation,
processus relativement tardif au cours de l’ontogénie. Il double ou
triple le diamètre des fibres du centre ovale — alors que par défini-
tion il affecte beaucoup moins les relais des noyaux gris centraux. La
surface corticale s’adapte nécessairement aux modifications de
volume qui en résultent.
Ces deux facteurs se retrouveraient, modifiés, au niveau du cer-
velet. Ils sont absents dans les autres organes. Le foie, par exemple,
résulte de l’assemblage d’unités anatomiques, ou lobules hépatiques,
équivalentes et indépendantes ; le parenchyme pulmonaire se sub-
divise de la même façon en lobules ; la conformation des glandes
1. Les fibres d’association propres à chaque hémisphères ont leurs deux extrémités
comprises dans la corticalité.
— 243 —
exocrines procède d’un mode identique. Le cerveau montre une
organisation entièrement à part, le point capital étant, pour le
présent exposé, que tous les éléments du centre ovale se trouvent
figurés dans la corticalité, soit par un corps cellulaire, soit par une
extrémité, ou les deux extrémités, d’un axone.
Nous retiendrons donc que l’existence des systèmes d’association
et en second lieu l’augmentation du diamètre des fibres par le moyen
de la myélinisation contribuent grandement à expliquer l’accroisse-
ment étonnant de la surface du cerveau. Mais ces deux ordres de
faits relatifs à la structure et à la croissance en entraînent inévitable-
ment un troisième : au cours du développement cérébral, le cortex
Coupes horizontales du cerveau humain à deux périodes assez espacées de son déve-
loppement, pour montrer, à ses débuts, l'accroissement de l’écorce frontale et de
l’écorce temporale par rapport à l’insula. C. s., corps strié ; E. c. f., écorce cérébrale
frontale ; E. c. t., écorce cérébrale temporale ; I, insula ; Th., thalamus ; Y. 1.,
ventricule latéral. D’après Déjerine.
ne peut se maintenir toujours à la même distance des noyaux gris
centraux, dont la surface augmente seulement comme le carré de
leurs dimensions : il est dans la nécessité de s’en éloigner progressive-
ment sous la poussée du centre ovale, dont la croissance conditionne
la sienne. Le contrôle ontogénique de ce corollaire est aisé dans
l’espèce humaine, dont tous les stades sont bien connus par des
coupes horizontales et vertico-transversales ; nous en avons figuré
deux ci-contre, empruntés à un auteur classique. La phylogénie
est aussi riche d’enseignements. Non seulement elle confirme les
données de l’ontogénie, mais encore, dans certains groupes, elle
permet d’évaluer l’importance jouée par les systèmes d’association :
c’est ainsi que chez les Monotrèmes, Mammifères encore dépourvus
de corps calleux, le néopallium est soutenu par un centre ovale
extrêmement mince ; au contraire l’épaisseur du rhinencéphale,
— 244
qui est considérable, va de pair avec des fibres commissurales
rhinencéphaliques extrêmement développées.
Analysons maintenant ce phénomène déduit de la loi de Bail-
larger et vérifiable anatomiquement : l’éloignement de l’écorce.
A la face interne de l’hémisphère, l’écorce s’adosse précocément
dans le développement ontogénique, à celle du côté opposé par
l’intermédiaire de la faux du cerveau ; elle voit très vite limitée
son extension dans ce sens ; en revanche, elle se déprime tout autour
de la masse des noyaux gris centraux pour former la fissura hippo-
campi qui viënt faire saillie dans la cavité de la vésicule télen-
céphalique, spécialement dans la région temporale où elle forme la
corne d’Ammon. De nombreuses branches radiaires se détachent de
la fissura hippocampi ; elles sont destinées à disparaître, à l’exception
d'une des plus postérieures, qui suit l’axe du prolongement occipital
du ventricule latéral et donnera la fosse striée.
Toutefois, c’est principalement à la face externe de l’hémisphère
que l’écorce s’étend et porte les circonvolutions. Elle peut s’écarter
des noyaux gris centraux d’une façon harmonieuse ou être retenue
par un obstacle en un point quelconque au cours de ce mouvement.
Lorsque la première condition prévaut, le cerveau prend une forme
généralement globuleuse et un aspect lisse, au moins dans un premier
temps ainsi qu’on l’observe chez les fœtus jeunes de tous les Mammi-
fères. Puis, tout en conservant une allure plus ou moins arrondie,
il se creuse d’un système d’anfractuosités concentriques, axées sur
une incisure radiaire ou pseudosylvia ; ce stade est représenté, avec
de nombreuses variantes, chez les Félidés adultes et les Canidés
adultes. Mais au-delà d’un certain degré d’extension ontogénique
ou phylogénique, on constate que l’écorce insulaire ne suit plus le
rythme de croissance des territoires qui l’entourent. On sait que le
cortex de l’insula offre une pauvreté remarquable en fibres commis-
surales et en fibres de projection x, l’absence de la strie externe de
Baillarger et la réduction extrême- de la trie interne de Bail-
larger 1 2. Ses particularités structurales occasionnent à son niveau
un retard relatif dans le développement, de sorte qu’elle reste pra-
tiquement fixée à la masse des noyaux gris à la manière d’une
« cicatrice adhérente » selon l’expression de Nageotte. Il s’ensuit
que les régions voisines la débordent peu à peu (Ursidés, Hyaenidés)
et finissent par la recouvrir entièrement (Primates). Le plus fré-
quemment, l’operculisation de l’insula est assurée par la poussée
convergente de deux languettes, l’une fronto-pariétale se déplaçant
'en bas et en arrière, l’autre temporale dirigée en sens inverse. Les
1. Les rares fibres de projection qu’elle possède se rendent au pédoncule inféro-
interne du thalamus.
2. Les deux stries de Baillarger sont constituées par des branches collatérales
des fibres de projection.
— 245 —
Ongulés cependant, qui ont un cerveau allongé, offrent une operculi-
sation un peu spéciale ; nous schématiserons les faits en disant que
chez eux deux languettes masquent l’insula en descendant verti-
calement au-devant d’elle, de part et d’autre du complexe sylvien.
En somme, l’operculisation de l’insula constitue un processus
de croissance dont la mise en œuvre est indépendante de la contre-
pression, souvent exagérée autrefois, qu’exerce sur le cerveau la
voûte crânienne. Le facteur qui la déclenche se réduit à une inéga-
lité d’accroissement. Et cette inégalité modifie l’arrangement et
la direction de nombreuses anfractuosités de la face externe de
l’hémisphère ; les unes disparaissent dans la profondeur, avec
l’insula ; d’autres se trouvent entraînées en bas et en arrière avec
l’opercule fronto-pariétal ; d’autres encore s’ordonnent autour du
point de jonction des deux opercules.
On a en définitive un enchaînement de faits qui peut se résumer
de la façon suivante :
— au cours de sa croissance, le cerveau fait exception aux lois
de la similitude des solides : sa surface, ou cortex cérébral, ne se
développe pas suivant le carré de ses dimensions, mais nettement
davantage, comme si elle devait, par son étendue, refléter les varia-
tions de volume du centre ovale.
— en raison de son extension énorme, le cortex tend à s’éloigner
progressivement des noyaux gris centraux. Ce phénomène est un
corollaire important de la loi de Baillarger, car c’est lui qui amorce
l’operculisation du lobe de l’insula, telle qu’elle s’annonce chez
les Ursidés et les Hyaenidés par exemple, où qu’elle se réalise entiè-
rement dans l’ontogénie des Primates.
Laboratoire d’ Anatomie Comparée du Muséum.
INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
Anthony (R.), 1928. Anatomie comparée du cerveau, 359 p., 234 fig.,
Paris, Doin, édit.
Ariens Kappers (C. U.), 1913. Cérébral localization and the significance
of sulci. XVIIIth international Congress of Medicine, London, sect. I,
Anatomy and Embryology, 273-392, 9 fig.
Baillarger, 1845 a. De l’étendue de la surface du cerveau et de ses
rapports avec l’intelligence. Bull. Acad. Méd. Paris (15 avril), X, n° 9,
558.
- — 1845 b. De l’étendue de la surface du cerveau et de ses rapports avec
l’intelligence. Gaz. des Hôp. (17 avril).
246 —
— 1861. Discussion sur le volume et la forme du cerveau. Bull. Soc.
Anthr. Paris, II, n° 2, 205-7.
— 1872. Recherches sur l’anatomie, la physiologie et la pathologie du
système nerveux. Paris.
Clark (W. E. Le Gros). Deformation pattern in the cérébral cortex, in
Essays on Growth and Form presented to d’Arcy Wentworth Thompson,
1-22, 8 fïg., 1 pl. h. t.
Dejehine (J.), 1895. Anatomie des Centres nerveux. Tome I, 816 p.,
401 fig. Ruefî, Paris, édit.
Leboucq (G.), 1929. Le rapport entre le poids et la surface de l’hémi-
sphère chez l’Homme et les Singes. Mém. Acad. Roy. Belg. (Sc.), 2e s.,
X, 1-57.
Petronievics (B.), 1932. Aperçu historique sur les homologies de l’Insula
des Mammifères. Arch. Mus. nat. Hist. nat., série 5, VIII, 1-59, 45 fig.
— 247 —
Septicémie due a Clostridium oedematiens, type A,
sur les Tortues de la Ménagerie des Reptiles du Muséum
Par Ach. Urbain, E. Dechambre et Geneviève Piette.
Au cours des années 1949 et 1950, une épizootie particulièrement
grave a sévi sur les Tortues de la Ménagerie des Reptiles du Muséum
National d’Histoire Naturelle.
Au total 13 Tortues ont été atteintes et toutes ont succombé à
l’infection : 6 Tortues rayées de Madagascar ( Testudo radiata Schaw),
6 Cistudes ( Emys orbicularis L,) et 1 Tortue éléphantine ( Testudo
elephantina Gunther).
Ces animaux ont tous succombé dans leurs parcs sans avoir
présenté rien d’anormal si ce n’est, dans quelques cas, un peu
d’inappétence et une certaine difficulté à se déplacer.
En partant du foie et des œdèmes sous-cutanés du cou, il a été
obtenu, par ensemencement en bouillon sous huile de vaseline,
avec un cube de blanc d’œuf et un cube de foie, un germe anaérobie,
dont l’étude bactériologique, pratiquée à l’Institut Pasteur, par
A. R. Prévôt, a montré qu’il s’agissait d’une souche anormale de
Clostridium œdematiens, du type A 1. Avec cette souche, un vaccin
a été préparé par les soins de A. R. Prévôt, de la façon suivante :
on ensemence une souche de 24 heures dans un flacon de bouillon
V. F. glucosé à 5 p. 1000, et après 4 jours d’étuve, on formole à
8 p. 1000, on remet à l’étuve 8 jours, on contrôle le 10e jour et si la
culture est complètement inofïensive, le vaccin est réparti en
ampoules de 10 cc.
Ce vaccin a été utilisé, à titre préventif, sur toutes les Tortues de
la Ménagerie des Reptiles dont le nombre était de 58. Il fut utilisé
en deux injections à 6 jours d’intervalle à raison de doses allant
de 0 cc 5 à 5 cc, suivant la taille et le poids de l’animal.
Les résultats obtenus furent satisfaisants, un seul des animaux
traités succomba ultérieurement à l’infection. On doit cependant
souligner qu’à certaines d’entre elles particulièrement rares (4 Tor-
tues éléphantines) montrant de l’inappétence, il fut administré
préventivement, en attendant la préparation du vaccin et par voie
sous-cutanée, de la pénicilline G, à la dose de 250.000 unités par
1. Se reporter au travail paru dans les Ann. de V Inst. Pasteur , t. LXXIX, août
1950, p. 203, par A. R. Prévôt, Ach. Urbain, J. Nouvel et Geneviève Piette.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 3, 1951.
— 248 —
animal, qui a été heureusement complétée par l’effet de la vaccina-
tion.
L’origine de cette épizootie, comme nous l’avons déjà souligné,
est vraisemblablement intestinale, comme l’hépatite nécrosante du
mouton qui est sous la dépendance d’un germe comparable. Mais
dans cette épidémie, la prédominance des phénomènes enzymatiques
sur les phénomènes toxiques a été telle qu’on a pu observer l’éclate-
ment de la carapace par les dégagements gazeux.
Par contre, dans l’épatite nécrosante du mouton, le germe est
très toxique et, comme le fait ressortir A. R. Prévôt, on ne constate
jamais de dégagements gazeux.
Il est donc vraisemblable d’admettre que la souche étudiée soit
le résultat d’une mutation provoquée par le passage sur la Tortue.
Laboratoire d’ Éthologie des Animaux sauvages du Muséum.
— 249 —
Herpetocypris chevreuxi, Ostracode détruisant les
RACINES DU CRESSON (NaSTURTIUM OFFICINALE).
Par Ant. Jancarik.
M. V. Labeyrie, Agent scientifique à la Station de Zoologie
agricole à La Grande-Ferrade (Gironde), m’a envoyé deux échan-
tillons d’Ostracodes récoltés aux environs de Bordeaux. Il s’agit
d’Ostracodes attaquant et détruisant les racines du cresson (Nas-
turtium officinale) dans la banlieue bordelaise. M. V. Labeyrie a
pu constater, dans la région de Bordeaux, que cette espèce fait les
dégâts très importants.
Cette observation est, pour plusieurs raisons, très intéressante.
C’est le premier rapport qu’un Ostracode puisse être un ennemi
important des plantes cultivées. On peut en ce cas observer qu’un
animal qui était pour les plantes agricoles sans importance devient
un redoutable ennemi de celles-ci. Ce fait mérite des recherches plus
détaillées car il peut fournir d’importantes connaissances sur
l’écologie et l’origine du parasitisme. Egalement intéressants seront
les résultats des recherches concernant la destruction de ces Ostra-
codes par des moyens chimiques appropriés qui font partie du
programme de la Station de Zoologie du sud-ouest.
J’ai déterminé l’Ostracode attaquant les racines du cresson
comme Herpetocypris chevreuxi G. O. Sars 1869. G. O. Sars a décrit
cette espèce en 1869 d’après quelques exemplaires provenant d’un
marais desséché des environs de Bona (Algérie) ( Arch . Math. Natur-
vid., Kristiania, 18, 7). Gauthier a trouvé en 1928 Herpetocypris
chevreuxi en Afrique du Nord dans des eaux périodiques. (W. Klie,
1938 : Ostracoda, Muschelkrebse, Jena). G. O. Sars (1929) a trouvé
un seul exemplaire de cette espèce aussi dans les marais desséchés
d’Afrique du Sud [Ann. South. African Mus., 3). En Angleterre
Scourfield, signale cette espèce en 1904 et Brady en 1910.
En France, Herpetocypris chevreuci n’est connu que d’après
un seul travail de Keilhack ( Arch . f. Iiydrobiol. 6, 1910, p. 201)
sous le nom de Cypris hessei, et c’est peut-être à cause de cela que
Bronstein l’introduit dans son ouvrage (Ostracodes des eaux
douces, Faune de URSS, 1947) comme incertaine pour la France.
Notre nouvelle découverte de Herpetocypris chevreuxi en France
est donc une confirmation que cette espèce vit effectivement dans
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 3, 1951.
— 250 —
Herpetocypris chevreuxi : Fig. 1. Coquille droite, vue de côté. — Fig. 2. Coquille gauche
vue de côté. — Fig. 3. Antenne de la deuxième paire. — Fig. 4. Détail de l’antenne
de la deuxième paire. — Fig. 6. Palpe et les trois prolongements masticatoires de
la maxille. — Fig. 7. Détail du palpe et du troisième prolongement masticatoire,
celui-ci avec deux épines dentelées (Orig.).
ce pays et il semble qu’elle soit une espèce permanente de la faune
française.
Bronstein décrit cette espèce de l’URSS. En Espagne elle était
signalée par Brehm en 1925. D’Allemagne on connaît un exemplaire
provenant des eaux salées de Waterneverstof (Klie, 1933 : Schrift.
naturw. Ver. f. Schleswig-Holstein, 20) et quelques exemplaires de
Rügen et Hiddensee. On voit que les localités ne sont pas nom-
breuses.
Herpetocypris chevreuxi : Fig. 8. Palpe de la mandibule. — Fig. 9. Partie distale de la
mandibule. — Fig. 10. Partie dentelée de la mandibule droite. — Fig. 11. Partie
dentelée de la mandibule gauche. — Fig. 12. Partie terminale de la patte de la troi-
sième paire. — Fig. 13. Détail de la partie terminale de la patte de la troisième paire.
— Fig. 14. Partie terminale de la lame furcale (Orig.).
Nous mentionnerons particulièrement la publication de A. G.
Lowndes : Herpetocypris palpiger, a new species of Fresh-Water
Ostracod [Ann. Mag. Nat. Hist., ser. 10, v. IX, 1923, pp. 155-156).
D’après les préparations microscopiques du M. V. Labeyrie, je
— 252
pus précisément constater que Herpetocypris palpiger n. sp. A. G.
Lowndes 1923 capturé à Corsham, Wilts (Angleterre) est identique à
Herpetocypris chevreuxi G. O. Sars 1869.
Le matériel reçu de France m’a permis de déceler certains nou-
veaux détails morphologiques et, pour cette raison, j’ajoute à cette
note quelques figures et une brève description de Herpetocypris
chevreuxi.
Femelle.
La longueur des valves atteint environ 2 mm, la plus grande lar-
geur, en leur milieu, étant de 0,8 mm ; leur forme générale est
allongée et arrondie (fig. 1, 2), les valves sont sans dépressions dis-
tinctes, celle de gauche est égale à la droite ; elles portent des poils
nombreux sur les bords antérieur et postérieur ; on peut aussi cons-
tater des menues sculptures en lignes. Au ras des coquilles, il y a de
nombreuses menues sculptures en forme de boutons. La coloration
des coquilles est vert-olive, cette coloration ne disparaît pas dans
l’alcool.
Chez les adultes d ’ Herpetocypris chevreuxi il y a 6 soies natatoires
de la seconde paire d’antennes dont une courte et cinq longues,
d’une longueur égale dépassant un peu les crochets qui terminent
le membre. L’article portant les soies natatoires porte un cil sen-
soriel allongé.
Au bord distal de l’article proximal de la mandibule on voit une
ligne de dents très chitinisées dont les formes sont très originales
(fig. 10, 11). La partie dentelée de la mandibule gauche se distingue,
par la forme et par la grandeur des dents, de celle de la mandibule
droite. La première paire de pattes chez Herpetocypris chevreuxi
ne présente aucune particularité, de même que la deuxième paire.
La forme de la partie terminale de la patte de la troisième paire est
représentée sur les fig. 12, 13.
Herpetocypris chevreuxi se distingue de toutes les espèces du genre
Herpetocypris par le caractère des lames furcales. Les lames furcales
de cette espèce portent dans la moitié distale de leur longueur de
courtes épines plates qui forment quatre groupes (fig. 14).
Les mâles d 'Herpetocypris chevreuxi sont inconnus. Chez cette
espèce n’a lieu que la reproduction parthénogénétique.
Les recherches actuelles effectuées par M. V. Labeyrie à la
Station de La Grande-Ferrade apporteront non seulement une
manière et des moyens de lutte contre Herpetocypris chevreuxi, mais
aussi de nouvelles connaissances biologiques sur cette espèce d’Ostra-
code.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 253 —
Nouvelles observations sur le Bochartia Kuyperi
OuDEMANS (AcARIEN).
Par Marc André.
Le genre Bochartia Oudemans 1910 n’est connu que par des formes
larvaires. Sous le nom de B. Kuyperi, A. C. Oudemans (1910,
Entom. Berl., vol. 3, n° 52, p. 49 ; 1912, Zool. Jahrb., Suppl. XIV,
p. 127, fig. J1) a décrit deux larves d ’ Erythraeidae qui avaient été
recueillies par H. P. Kuyper, en août, sur un Aphis papaveris Fabr.
dans la région d’Utrecht.
Plus tard (1929, Rev. Pathol, végét. et Entomol. agric., p. 3, fig. 2-3)
nous avons eu l’occasion d’étudier deux échantillons, de cette même
espèce, trouvés en parasitisme sur le Puceron noir du Pêcher,
Anouraphis (Brachycaudus) amygdali Bukt, le 22 avril, à Saint -
Genis-Laval (Rhône). En mai de la même année un troisième indi-
vidu était recueilli, dans la même localité, sur une femelle d’Aphi-
dien, Sipha avenue del Guère.
Trois autres exemplaires du B. kuyperi m’ont été remis par
M. H. L. Parker qui les avait capturés, le 22 mai 1934, sur une
nymphe d ’ Heteroptera non dét. provenant de Port-Cros (Var).
Cette espèce était considérée alors comme relativement rare et
sa répartition se limitait au continent Européen.
Tout récemment M. I. Harpaz, de la Station de Recherches
Agricoles de Rehovoth (Israël) nous a fait parvenir un certain
nombre d’ Acariens récoltés sur des Pucerons, dans la région de
Rehovoth. Parmi ce matériel nous avons identifié douze représen-
tants de B. Kuyperi : 8, parasites de Macrosiphum fragariae Wlk,
recueillis le 26 février et le 19 mars 1950 ; 1, sur Rhopalosiphum
padi L., le 13 mars 1950 ; enfin trois échantillons fixés sur des
Pucerons indéterminés, trouvés dans la même localité (Rehovoth)
le 13, 15 et 31 mars 1950 L
Les caractères morphologiques présentés par ces divers exem-
plaires ne permettent aucun doute quant à leur assimilation au
B. Kuyperi. Cependant l’observation d’un plus grand nombre
d’individus nous permet, maintenant, de parfaire la description
que nous avions donnée en 1929.
1. Alors que ce travail était en cours d’impression M. Harpaz m’a communiqué
la détermination des hôtes portant ces trois échantillons : il s’agit de Schizaphis
graminum Rond, et Macrosiphum fragariae Walker.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 3, 1951.
— 255
Face dorsale. — Sur les douze échantillons provenant d’Israël,
le sillon séjugal séparant le prosoma de l’opisthosoma n’est bien
visible que sur un seul individu et se trouve effacé chez tous
les autres. Le bouclier dorsal présente, chez quelques uns, la
forme que nous avons figurée (fig. 2) en 1929 ; chez d’autres, les
contours sont très légèrement modifiés et se présentent tels que nous
les figurons ci-contre. Nous avons d’ailleurs souvent remarqué,
tant dans cette espèce que dans d’autres, que le bouclier dorsal,
bien qu’assez fortement chitinisé peut présenter, selon l’état de
replétion des individus, des modifications de contours parfois assez
sensibles.
L’opisthosoma est recouvert dorsalement de poils barbulés tels
que nous les figurons ici, c’est-à-dire plus épais que ceux que nous
avons figurés en 1929 ; ils sont disposés en 10 rangées transversales
comprenant 4-4-4-4-4-2-4-4-4-2 soies. Le nombre total de ces
soies semble varier, selon les individus, de 32 à 36.
La face ventrale, les pattes et les pièces buccales présentent les
caractères que nous avons déjà décrits.
Il est intéressant de constater la présence, en Israël, de cette
espèce qui jusqu’ici pouvait sembler relativement rare et n’avait
encore été signalée qu’en Europe.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 3, 1951.
17
256 —
Sur quelques Scorpions « halophiles » ('Microbuthus Fagei,
MeSOBUTHUS CONFUCIUS ET EUSCORPIUS FLAVICAUDIS)
Par Max Vachon.
En classant des spécimens non déterminés et contenus dans les
collections du Laboratoire de Zoologie du Muséum National, nous
avons eu la satisfaction de trouver un petit Scorpion appartenant
au rare genre Microbuthus et à l’espèce Fagei que nous avons récem-
ment décrite 1. Cet exemplaire est une Ç adulte, de 1 cm 8, de lon-
gueur totale et que M. le Prof. Th. Monod, Directeur de l’IFAN2,
a capturée le 11 juin 1923, sous une pierre à l’ouest de la « rivière »
de l’Etoile ; ce petit cours d’eau salée se jette dans la baie de l’Etoile,
située au nord de Port-Etienne sur la côte Ouest de la Baie du
Levrier. Les types de l’espèce, 2 $, ont été ramassées en 1948, par
L. Berland et A. Villiers, le long du rivage de l’Océan, plus au
sud, près de Nouakchott.
En ce qui concerne les caractères morphologiques, l’examen de ce
nouveau spécimen, le 3e que nous possédons de cette rare espèce, ne
fait que confirmer le texte de la diagnose originale. Nous avons
retrouvé tous les caractères propres à cette forme, notamment l’ab-
sence de : 2 trichobothries sur le bras des pattes mâchoires, 1 sur
l’avant-bras, 1 sur le doigt fixe et 2 sur la main.
Les types de l’espèce ont été collectés le long du rivage et nous
ne possédons malheureusement pas d’autres renseignements sur le
milieu de vie. Nous avons, lors de la diagnose, souligné cependant
l’habitat de cette espèce et insisté sur le fait que les deux autres
Microbuthus connus : M. pusillus Krp. et M. litoralis (Pav.) ont,
eux aussi, été capturés le long du rivage mais sur la côte orientale
d’Afrique (Djibouti, Assab) ou en Arabie (Aden). M. Fagei a été
trouvé sous une pierre, en bordure d’un diverticule marin, semblable
à une petite rivière et au milieu d’une végétation qui, selon les
renseignements fournis par A. Gruvel et B. Chudeau 3, est nette-
ment halophile puisqu’on y trouve des espèces telles que Spartina
stricta Roth. Sporobobus pungens Knth. (Graminées) Sueda mari-
1. M. Vachon, Arch. Inst. Pasteur Algérie (1947), t. 27, n° 4, pp. 389-96, fig. 457
à 476.
2. Qui nous a aimablement renseigné sur le milieu de vie de ce Scorpion, ce dont
nous le remercions.
3. A travers la Mauritanie occidentale (de Saint -Louis à Port-Etienne). Larose,
édit., Paris, t. I, 1909 ; t. II (partie scientifique), 1911.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 3, 1951.
— 257 —
tima Dumort (Salsolacées) et Nitraria Schoberi (Zygophyllées).
La capture de M. Fagei, dans un tel biotope, confirme donc l’halo-
philie de cette espèce et, peut-être aussi, celle du genre Microbuthus.
La présence de Scorpions dans la zone subterrestre du littoral
marin, à notre connaissance, n’a fait l’objet que d’une note de
P. Rémy et P. Leroy 1 en 1933. Ces deux auteurs distinguent, parmi
les Arthropodes à respiration aérienne et vivant dans cette région
mouillée par les marées et les embruns, trois catégories : les
thalassobies, les thalassophiles et les thalassoxènes. C’est dans
cette dernière catégorie qu’il faut ranger les Scorpions qui, non
seulement, vivent sur le continent mais dont certaines formes
peuvent, occasionnellement, pénétrer dans la zone littorale et s’y
maintenir plus ou moins longtemps tout en ne pouvant supporter
une immersion prolongée (ce que peuvent les thalassobies et thalas-
sophiles). Deux Scorpions thalassoxènes sont alors mentionnés
par P. Remy et P. Leroy : le Scorpion chinois Mesobuthus
(= Buthus) confucius E. S. et le petit Scorpion de nos côtes
méditerranéennes, Euscorpius flavicaudis De Geer. M. confucius
a été capturé, en 1880, en grand nombre sur les rochers de
l’île qui porte le phare de Tchefou (côte septentrionale du
Chang-Tung) et P. Leroy en 1931 ne les a point revus mais, par
contre, retrouvés sur les rives de la baie même de Tchefou. Les
colonies de Scorpions étaient au niveau de la haute mer, à environ
3 mètres du flot et cachées sous des pierres humectées d’eau salée.
La seconde espèce, Euscorpius flavicaudis, a été capturée en France,
le long d’une petite plage sableuse, entre Port-Vendres et Collioures
(Pyr. Orient.) ; les Scorpions, assez nombreux, se trouvaient sous
des dalles, environ 20 à 40 cm. au-dessus d’un niveau de la mer et
pouvant être mouillées par les embruns ; la présence d’une exuvie,
accompagnant les Euscorpius, laisse prévoir que le petit Scorpion vit
et se développe en cet endroit. En 1947 J. Gourc et J. Fiasson 2 ont
recherché Euscorpius flavicaudis dans la région de Banyuls et ne
l’on effectivement retrouvé que près de Collioures, dans l’anse de
la Balette ; ces petits Scorpions se trouvaient près d’un suintement
d’eau douce qui descend le long d’une falaise et va se jeter dans la
mer ; la station citée par P. Remy et P. Leroy s’est donc légèrement
déplacée et on ne peut que constater un éloignement du rivage et
un rapprochement vers une station d’eau douce ; c’est ce que sou-
lignent J. Gourc et J. Fiasson.
En 1949, M. le Prof. A. Vandel, me signalant la présence A' Eus-
1. Bull. mens. Soc. Linn. Lyon, 1933, t. 2, n° 3, pp. 39-42.
2. Bull. Mens. Soc. Linn. Lyon, 1947, t. 16, n° 10, pp. 208-9.
— 258 —
corpius le long du rivage à Argelès, c’est-à-dire au Nord de Col-
lioures, je demandai à mon collègue et ami Cl. Delamare, sous-
directeur du Laboratoire Arago, de Banyuls-sur-Mer, de rechercher
ces Scorpions. J’ai reçu, capturés en avril 1950,, 4 spécimens adultes
qui vivaient sous les pierres, à quelque distance des laisses de mer,
sur la plage d’ Argelès. Les observations morphologiques que nous
avons pu faire, notamment en ce qui concerne le chaetotaxie, ne
sont pas suffisantes pour nous permettre d’affirmer que ces spécimens
appartiennent à une variété particulière d ’Euscorpius flavicaudis ;
les quelques particularités constatées dans la répartition des tricho-
bothries, par exemple, auraient besoin d’être revues sur de nombreux
spécimens. Il nous paraît donc très probable que les Euscorpius
flavicaudis littoraux sont identiques à ceux que l’on peut retrouver
ailleurs, loin des côtes, dans les maisons ou même la campagne.
C’est d’ailleurs ce que pensent P. Remy et P. Leroy puisqu’ils
expliquent la présence de ces colonies littorales (celles de M. Con-
fucius comme celles d ’E. flavicaudis ) par le fait que ces Scorpions
trouvent, en ces lieux, des conditions excellentes de subsistance et
d’humidité. Or, ces conditions peuvent, selon l’année ou la saison,
varier et il est possible, à quelques années de distance, de constater
des déplacements de ces colonies (ce que J. Gourc et J. Fiasson ont
remarqué) ou même de rencontrer de nouvelles stations (telle celle
d’ Argelès, jusqu’alors non signalée).
Quoiqu’il en soit — et P. Remy et P. Leroy le soulignent avec
juste raison — il importe de rappeler que les Scorpions ont un réel
besoin d’humidité et que, même s’ils habitent des régions arides,
ils satisfont à ce besoin en se cachant sous les pierres, en s’enfonçant
dans la terre ou en pénétrant dans les grottes. J. Gourc et J. Fias-
son ont, d’ailleurs, en élevage, constaté que, contrairement à une
opinion courante Euscorpius flavicaudis ne fuit pas l’humidité.
Nous avons, nous-mêmes, en des régions continentales, telles que
l’Ardèche, retrouvé ce petit Scorpion mais toujours en des lieux
nettement humides : habitations, jardins : près des points d’eau,
le long des canaux d’irrigation. J. Théodoridès nous a communiqué
de ce département, deux E. flavicaudis capturés sur les bords du
ruisseau de Celle près de la Voulte et le Dr J. Balazuc a trouvé cette
espèce en maintes grottes ardéchoises. Toutes les observations que
nous avons pu faire, sur de nombreuses espèces, nous ont amené à
la conclusion que, dans leur très grande majorité, les Scorpions
sont hygrophiles et supportent très mal une sécheresse prolongée ou
violente. Il n’est pas inutile à ce point de vue de rappeler ici les
expériences d’Et. Sergent 1, sur Scorpio mourus, le Scorpion fouis-
seur d’Afrique du Nord et qui résiste parfaitement à une immersion
1. Les Scorpions et l’Eau. Arch. Inst. Pasteur Algérie , 1946, t. 24 : lre note, pp. 76-9
et 2e note, pp. 304-5.
— 259 —
dans l’eau de 48 heures et de 10 minutes dans l’alcool à 75°. En
contre-partie, la « dessication » est mortelle pour le Scorpion, même
s’il s’agit d’espèces sahariennes. C’est ainsi que j’ai pu constater,
lors d’un stage d’études à l’Institut Pasteur d’Alger, qu’un Scor-
pion résistant (Androctonus australis) placé dans le courant d’air
chaud produit par un séchoir de coiffeur, mourrait en quelques
minutes.
Il est certain que les Scorpions, et notamment ceux dont nous
venons de parler, ont un réel besoin d’humidité et que la recherche
et l’obtention d’un bioclimat à coefficient hygrométrique élevé,
sont des facteurs réglant le comportement. C’est pourquoi l’expli-
cation de P. Remy et P. Leroy nous paraît conforme à la réalité ;
les colonies de Mesobuthus confucius ou d’ Euscorpius flavicaudis
sont temporaires et ne se maintiennent dans ces milieux que parce-
que leurs conditions d’existence sont celles que ces mêmes Scorpions,
en d’autres lieux, recherchent et exigent. Mais si ces conditions se
modifient, les colonies disparaissent ou se déplacent (c’est ce qu’ont
constaté P. Leroy pour M. confucius et J. Gourc et J. Fiasson
pour E. flavicaudis) ou colonisent d’autres stations (plage d’Argelès
par exemple pour E. flavicaudis).
En ce qui concerne M. Fagei, le problème nous paraît différent
car cette espèce, dont malheureusement nous ne connaissons que
deux stations, semble ne vivre qu’au bord de la mer. De nombreux
Scorpions ont été capturés en Mauritanie par L. Berland, A. Vil-
liers et P. Dekeyser ; ce matériel, dont l’étude est en cours, ne
contient aucun M. Fagei, bien que des stations « humides » aient été
visitées à l’intérieur des terres. C’est pourquoi nous devons consi-
dérer M. Fagei comme un Scorpion halophile, à habitat nettement
caractérisé et, à ce point de vue, écologiquement plus adapté à ce
genre de vie que ne le sont M. confucius et E. flavicaudis, Scorpions
des rivages mais vivant normalement en d’autres lieux. Les recherches
écologiques chez les Scorpions sont inexistantes et cela est regret-
table car les espèces et leurs variétés nous semblent avoir des condi-
tions de vie bien précises et des bioclimats particuliers qui, lorsqu’on
les connaîtra suffisamment, permettront de mieux les caractériser.
Les observations que nous poursuivons depuis plusieurs années, en
liaison avec notre collaborateur et ami J. Malhomme de Marra-
kech, sur la répartition des divers Scorpions marocains, nous per-
mettront de préciser le milieu et les conditions de vie de ces animaux,
c’est-à-dire leur écologie et par cela même leur détermination. Bien
qu’on ne puisse le qualifier d’halophile, le Scorpion dunaire : Buthus
atlantis Poe., recherche la proximité des rivages et de fait — ce qui
explique d’ailleurs son nom — vit à quelques centaines de mètres de
la mer c’est-à-dire en des lieux où l’humidité est fort élevée. Mais ce
Scorpion, cependant, se trouve aussi à plusieurs kilomètres de la
— 260 —
côte, mais, et cela est important à souligner, uniquement dans les
sables dunaires récents. Cette espèce ne vit, au Maroc, que dans
les dunes échelonnées au Sud de Mogador : elle a donc un habitat
caractéristique ; à l’extérieur du domaine dunaire, elle ne se retrouve
pas et est remplacée par d’autres formes. C’est dans la nature même
du sol qu’il faut, sans nul doute pour B. atlantis, rechercher le
facteur essentiel de distribution plutôt que dans la nécessité de tel
ou tel degré hygrométrique. Le facteur a invoquer chez M. Fagei
n’est peut-être pas le coefficient d’humidité mais, vraisemblable-
ment plutôt, celui de salinité du milieu extérieur ou du milieu
intérieur des proies. Ce sont là des hypothèses ; mais nous jugeons
utiles de les signaler avant de terminer cette note.
En conclusion de cette rapide revue des quelques Scorpions
vivant le long des rivages, il nous paraît donc utile de donner une
place à part à l’espèce mauritanienne Microbuthus Fagei qui ne
vit que près de la mer et en compagnie de plantes nettement halo-
philes. Les autres espèces connues, Mesobuthus confucius (plages de
Chine) et Euscorpius flavicaudis (plages de France) vivent aussi à
l’intérieur des terres et, de ce fait, ne peuvent être comparées à
l’espèce mauritanienne qui ne vit que près de la mer. Il est, chez les
Scorpions, comme chez beaucoup d’animaux et de plantes, des
formes à distribution très restreinte et d’autres à vaste territoire
(morcelé ou homogène) ; l’importance des facteurs écologiques,
dans l’exposé des hypothèses tendant à expliquer les causes anciennes
ou récentes de ces distributions si opposées, ne doit pas être négligée.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
Observations sur les Oribates (23« série).
Par F. Gbandjean.
Un Carabodes à reflets métalliques.
Dès le début de mes recherches sur les Oribates j’ai trouvé dans
de nombreuses localités, en Europe, un Carabodes remarquable,
à la stase adulte, par les beaux reflets métalliques de son tégument.
Observés aujourd’hui, sur des exemplaires de cet Acarien conservés
dans l’alcool à 75° depuis 25 ans, les reflets sont principalement d’un
bleu vert très vif et d’un rose pâle ayant peu d’éclat, sauf à certains
endroits. Par exemple, sur le notogaster, les rides saillantes sont
bleu vert, surtout en avant, et leurs intervalles ont une couleur rosée,
surtout en arrière. D’un individu à l’autre, dans la même récolte,
les différences sont très fortes, et certains individus, peu nombreux,
n’ont pas du tout de reflets.
Il n’en était pas ainsi, d’après mon souvenir, au moment de la
capture. Tous les individus avaient alors des reflets métalliques
très francs sur la presque totalité de leur surface dorsale et ces
reflets étaient plus beaux que maintenant. J’avais noté, pour leurs
couleurs dominantes, un bleu sombre sans tonalité verte et un violet
lilas. Il est probable que l’alcool, à la longue, modifie le tégument et
que les reflets sont atténués et un peu changés h
Quand l’animal sort de la peau tritonymphale il est d’un jaune
brunâtre clair et ses reflets sont faibles, peut-être nuis. Au cours
de la vie, pendant que le tégument prend sa teinte normale, qui est
très foncée, les reflets s’accentuent.
Pour voir les reflets il faut examiner l’animal à sec. Une bonne
loupe suffit, mais il vaut mieux employer le microscope de dissection
et observer sur fond noir au grossissement de 50 à 100 diamètres,
avec le dispositif que j’ai indiqué récemment (2, p. 364). Ce dispositif
permet de constater que l’animal, quand il est mouillé par l’alcool,
est noir, sans aucun reflet, et qu’il acquiert l’éclat métallique au
moment précis où sa surface se dessèche. L’eau, ou tout autre
liquide, supprime aussi les reflets.
Par transparence la cuticule d’un adulte qui n’est pas récemment
éclos est brun sombre, sans rien de particulier.
1. Je ne suis pas très affirmatif car je n’ai pas, pour les comparer aux vieux, des
exemplaires suffisamment frais. Mes récoltes les plus récentes datent de 12 ans.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 3, 1951.
262 —
Les reflets sont évidemment dus à une particularité physico-
chimique de la chitine cuticulaire. Contrairement au cas de Saxi-
colestes auratus le cérotégument n’est pas en jeu. Il ne s’agit pas non
plus d’interférences du type ordinaire. Ce Carabodes est métallique
à la manière d’un Carabus et de tant d’autres beaux Coléoptères,
ornements des collections.
Il vit dans le bois pourri des forêts humides, dans les montagnes,
et il est commun. Je l’ai récolté abondamment dans les Vosges,
entre 850 et 1.000 m., dans la Chartreuse entre 700 et 1.350 m.,
en Savoie à 1.500 m., à Mont-Dore, dans le Massif Central, vers
1.000 à 1.200 m., en Suisse (Gôschenen et Andermatt à 1.500 m. ;
les Avants, les Pléiades, entre 1.100 et 1.300 m.) et en Italie (Tos-
cane), notamment à Vallombrosa, à 1.000 m., et au monastère de
la Verna, entre 1.100 et 1.300 m. Jusqu’ici je n’en ai trouvé aucun
exemplaire dans des récoltes de plaine.
J’ai cru d’abord qu’il était nouveau car les auteurs qui ont décrit
des Carabodes n’ont jamais mentionné le moindre reflet métal-
lique. Il faut cependant tenir compte de ce que beaucoup d’Acaro-
logues, ayant capturé leurs Acariens mécaniquement, sans les voir,
par le procédé de dessication sur tamis, ont la mauvaise habitude
de ne jamais les observer dans l’air, en lumière réfléchie. Ils les
montent directement entre lame et lamelle, dans un médium d’ob-
servation, et ne les étudient qu’après montage. Ainsi beaucoup de
caractères qui sautent aux yeux en lumière réfléchie, mais qui sont
difficiles ou impossibles à percevoir en lumière transmise, sont exclus
des descriptions. Cherchons par conséquent dans celles-ci, parmi
les Carabodes qualifiés de « noirs » ou de « très noirs », ceux qui
pourraient convenir.
On en trouve un, l’Acarien que Berlese a désigné, en 1916,
par Carabodes femoralis rugosior (1, pp. 327 et 328). Je dis seule-
ment qu’il « pourrait » convenir, car la description de Berlese
est très courte, comme toujours, et elle n’est accompagnée d’aucune
figure 1.
Faisons l’hypothèse qu’il convient. Alors, dans cette hypothèse :
1° L’espèce de Berlese doit s’appeler C. rugosior (Berl. 1916)
car ce n’est pas une variété de C. femoralis (Nie. 1855). C’est une
espèce bien distincte, quoique appartenant au même groupe que
femoralis.
2° Il n’y a pas régulièrement, de chaque côté de la ride sagittale,
sur le notogaster, 5 rides, mais un nombre inconstant de rides plus
ou moins morcelées, parfois assez nettes, et parfois impossibles à
1. Le doute aurait pu être aisément dissipé si M. le Professeur Melis, Directeur
de la Station Entomologique agraire de Florence, Conservateur de la collection Ber-
lese, à qui j’ai demandé communication du type de femoralis rugosior, m’avait envoyé
ce type, mais il m’a répondu négativement.
— 263 —
distinguer les unes des autres. L’obliquité de ces rides varie aussi
dans une très large mesure. J’ai observé spécialement à cet égard
mes exemplaires de Vallombrosa car Berlese signale son rugosior
à Vallombrosa ; ils se comportent comme ceux des autres localités.
3° Dans trois localités prises au hasard voici les dimensions de
mon Carabodes métallique (j’indique aussi le rapport de la longueur
à la largeur) :
Vallombrosa, 24 exemplaires. Tailles extrêmes en u (625 X 360)
et (474 X 255). Allongements 1,74 et 1,86.
Alpes de la Chartreuse et de Savoie, 145 exemplaires. Tailles
extrêmes en [x (609 X 360) et (463 X 262). Allongements 1,69
et 1,76.
Les Pléiades, près de Vevey (Suisse), 39 exemplaires. Tailles
extrêmes en ;x (646 X 369) et (505 X 284). Allongements 1,75
et 1,78.
Berlese donne (520 X 290) et (490 X 280) pour son rugosior,
ce qui correspond à des allongements de 1,79 et 1,75. Ses chiffres et
les miens concordent donc. Rugosior est certainement plus allongé
que femoralis. Il est cependant exagéré de dire, comme le fait
Berlese, que rugosior est presque deux fois plus long que large.
Démarquons en passant la forte variation de taille dans les
exemplaires d’une même récolte, dès que cette récolte est un peu
abondante. Je l’attribue aux habitudes extrêmement sédentaires
des stases immatures. Par le procédé de dessication sur tamis on
recueille très facilement les adultes d’un Carabodes, très difficile-
ment ses nymphes et ses larves. Celles-ci se laissent mourir sur place,
à quelques rares exceptions près. Leur croissance dépend donc de
conditions étroitement localisées, bonnes ou mauvaises, et en par-
ticulier de la quantité et de la qualité de la nourriture aux endroits
où les œufs dont elles sont sorties ont été pondus.
4° Sellnick 1929 dit avoir trouvé un exemplaire de C. femoralis
rugosior dans la faune du Zehlaubruch, en Prusse Orientale. Il ne
fait que mentionner sa capture et ne parle pas de reflets. Je n’ai
rien relevé d’autre sur ce Carabodes chez les auteurs et cela est
singulier puisque mon Carabodes métallique est commun.
Ceratozetes peritus n. sp.
Les espèces du genre Ceratozetes, très voisines les unes des autres
à la stase adulte, diffèrent bien davantage aux stases immatures.
Aussi mettrai-je d’abord en avant, pour décrire C. peritus, ses
nymphes et sa larve. Je parlerai de l’adulte dans un autre travail.
C. peritus est un Oribate commun en Europe occidentale et beau-
coup d’auteurs l’ont certainement déjà rencontré, mais ils l’ont
- 264
confondu avec le gracilis de Michael. Les exemplaires que je prends
ici pour types proviennent de la forêt de Crécy (Somme). Ils ont
été récoltés en juin, aux 5 stases, dans des débris végétaux et des
mousses, à terre.
Fig. 1. — Ceratozetes peritus n. sp., tritonymphe. — A (X 175), dorsale. — B (X 185),
ventrale, autre exemplaire. — C (X 360), infracapitulum séparé, vu de dessous ;
l’extrémité du labre n’est pas figurée; J s, commissure supérieure des lèvres ; Ji,
commissure inférieure ; phx, pharynx ; la bande ponctuée occupant presque toute
la largeur du pharynx est le sclérite de cet organe. — D(x 980), organe huméral
droit, vu dans l’orientation de la figure A ; la peau molle adjacente n’est repré-
sentée que par sa surface externe. — E (X 980), même organe, projeté dans la
direction de son axe. — F (X 700), maxille droite, vue à plat ; s, fausse articu-
lation maxillaire ; n, limite de l’actinochitine (biréfringence devant r, isotropie
derrière).
Tritonymphe. — Les figures 1 A, 1 B, 2 A, 2 B représentent la
tritonymphe. Un des caractères essentiels de cette nymphe, au
point de vue du faciès, est que la bordure latérale de son hysterosoma
forme carène. Le dos de l’hysterosoma, modérément convexe au
265
milieu, est creusé en marge paraxiale de la carène, de chaque côté,
dans ce que j’appelle la dépression latéromarginale (en dlm sur
la figure 2 B). Cette dépression est large et elle peut être effacée
presque complètement quand l’animal est très gonflé. Elle est au
contraire beaucoup plus accentuée que sur les figures 2 A et 2 B
(et la carène de bordure aussi, corrélativement) si l’animal est maigre
ou s’est contracté dans l’alcool. Deux autres caractères frappants
de cette nymphe sont que l’hysterosoma est pourvu de nombreux
boucliers ou sclérites, et orné de poils épais, spatulés, barbelés.
On remarque plus difficilement, parce qu’il est très petit, un organe
en papille, désigné par oh sur les figures. C’est Yorgane huméral,
à fonction inconnue, dont je dis quelques mots plus loin. Je ne crois
pas qu’il ait été signalé jusqu’ici par aucun auteur. L’organe huméral
est visible dans les orientations dorsale et latérale (fig. 1 A et 2 A)
à l’épaule de l’hysterosoma, devant le poil c3 et un peu au-dessous
de ce poil.
Le bouclier dorsal du propodosoma, ou aspis, est pointu en avant.
Derrière les bothridies et les poils in, jusqu’à une faible distance
de son bord postérieur, il est occupé par une aire poreuse respira-
toire. Le bord postérieur (surplombé par la peau molle de l’hyste-
rosoma) porte une découpure en forme de lunettes, de couleur plus
claire, où la scléritisation ne s’est pas bien faite (fig. 1 A). Hors de
Faire poreuse la surface de l’aspis est finement granuleuse à certains
endroits, lisse ou quasi lisse à d’autres. Le sensillus est filiforme,
barbelé, un peu plus épais dans sa région distale qu’à sa base, mais
à peine.
Sur l’hysterosoma le grand bouclier postérieur, ou pygidial, PY,
porte les poils dp. Tous les autres poils sont implantés dans la peau
molle et entourés d’un petit sclérite à leur base. Le bouclier pygidial
mis à part, et aussi ceux qui entourent les bases des poils, les sclé-
rites sont des zones d’insertion musculaire. Ils sont plus ou moins
concaves extérieurement et leur surface est granuleuse. Le bouclier
pygidial est lisse. La peau molle, entre les sclérites, est lisse égale-
ment, non ridée.
Les petits sclérites dorsaux, devant le bouclier PY, sont toujours
distribués comme l’indiquent les figures 1 A et 2 A. D’une part
ils jalonnent deux sillons transversaux qui sont peu visibles dans
l’orientation de la figure 1 A (sauf si l’animal a son hysterosoma
contracté) mais qui sont très nets dans l’orientation latérale (fig. 2 A).
Ces deux sillons sont les limites postérieures des segments C et D.
Dans chacun d’eux, du côté antiaxial, on voit une paire de sclérites
allongés et, entre ces sclérites, plusieurs autres (4 à 7, ordinaire-
ment 6) qui sont plus petits et de forme ronde ou ovale. Trois sclé-
rites, d’autre part, sont isolés de chaque côté et alternent avec les
sillons. Ce sont des sclérites culminaux pour les segments C, D et E.
— 266
Sur ses flancs l’hysterosoma porte des sclérites qui sont sem-
blables aux petits sclérites dorsaux et dont partent aussi des
muscles. Je ne les décris pas, les figures faisant voir où ils sont placés.
Leurs formes varient davantage que sur le dos, surtout en arrière.
tri to nymphe, vue de derrière. — C (X 235), larve, hysterosoma vu dorsalement.
— D (X 180), larve, vue de derrière. — E (X 260), larve, latérale, région postérieure
du propodosoma et antérieure de l’hysterosoma ; autre exemplaire qu’en D et C,
plus replet. — F (X 180), larve, de dessous, région postérieure de l’opisthosoma.
— La ligne de déhiscence S n’est pas représentée sur la figure C ; elle traverse l’hyste-
rosoma devant les poils cx et c2 comme sur la figure E.
La ligne de déhiscence 8 est du type circumgastrique et incomplet.
Je l’ai représentée dans toutes les orientations (fig. 1 B, 2 A, 2 B).
En avant elle disparaît d’ordinaire au-dessous du poil la (fig. 2 A).
Elle va quelquefois plus loin, mais n’atteint jamais l’intervalle
c2 c3 dans lequel elle passerait si elle était complète.
S>
— 267 —
Sous le corps (fig. 1 B) les poils adanaux, anaux, aggénitaux et
génitaux sont au nombre de 3, 2, 1 et 5, respectivement, de chaque
côté. Ces caractères sont normaux pour une tritonymphe d’Oribate
supérieur. Il est normal aussi qu’une région sternale plus étroite
en avant qu’en arrière soit occupée par la peau molle entre des
boucliers coxaux et que la limite paraxiale de ces boucliers soit
indécise, très irrégulière, variable, pâle, sans aucune formation
apodémale qui la souligne. Le bouclier coxal I, de chaque côté,
porte une aire poreuse et le bouclier coxal IV une autre, plus grande.
La fente séjugale très profonde, entre les boucliers II et III, est
occupée aussi par une aire poreuse, laquelle déborde un peu sur les
boucliers contigus. La formule coxisternale est (3-1-3-3).
J’ai représenté à part le dessous du gnathosoma (fig. 1 C) pour
mieux montrer que l’hypostome n’est pas séparé des pièces maxil-
laires. On va de la maxille au bord postérieur du gnathosoma sans
franchir aucune limite. Les 2 poils adoraux, sur chaque lèvre laté-
rale, se projettent l’un sur l’autre. Ce sont des poils fortement recour-
bés vers le haut.
La maxille n’a rien de particulier mais j’en ai fait un dessin assez
grossi, à titre d’exemple (fig. 1 F). La ligne en traits et points
alternants est la limite postérieure de l’aotinochitine. La fausse
articulation s est très bien marquée. Entre elle et l’actinochitine le
tégument est poreux. Il est ponctué dans l’orientation latérale et
ce n’est pas une ponctuation superficielle.
Le peigne maxillaire pe a l’apparence, dans l’orientation de la
figure 1 F, d’une ligne ponctuée qui traverse obliquement la maxille.
Les dents du peigne sont en effet presque perpendiculaires à la
surface de la maxille. Sur la figure 1 C, où la maxille est vue obli-
quement, ces dents sont moins raccourcies. Je rappelle que les
maxilles d’Oribates ont communément des peignes, à toutes les
stases, et que ces instruments sont toujours implantés du côté
paraxial et devant la limite actinochitineuse. Ils ne peuvent pas
franchir cette limite, qui est celle du poil maxillaire, car leurs dents,
ou cils, sont des barbules, c’est-à-dire des formations chitineuses
qui ne peuvent exister qu’à la surface d’un poil. Ce sont des excrois-
sances de la couche externe, isotrope, du poil maxillaire. Ici les
dents sont assez longues, non rigides, serrées. Le peigne, en s’oppo-
sant au passage des particules solides, joue nn rôle (vraisemblable-
ment accessoire) dans l’absorption des aliments.
Deuto- et protonymphe. — Les différences fondamentales entre
stases mises à part (segments postérieurs, papilles génitales, etc...),
la deuto- et la protonymphe reproduisent les caractères de la trito-
nymphe, à la chaetotaxie près du dessous du corps et des pattes.
On retrouve, en particulier, à l’hysterosoma, les mêmes boucliers
— 268 —
et sclérites. Les lignes de déhiscence diffèrent un peu de celle de la
tritonymphe en ce qu’elles sont complètes, comme à la stase lar-
vaire sur la figure 2 E. Elles traversent devant les poils cx et c2.
Larve. — La scléritisation du tégument est moins avancée à
la stase larvaire dans la région postérieure de l’hysterosoma, de
sorte que le bouclier pygidial des nymphes est remplacé par plu-
sieurs boucliers et sclérites, le plus grand n’atteignant pas en avant
les poils dp (fig. 2 C, 2 D). Les poils dp sont donc implantés sur la
peau molle et ils ont, comme tous les autres poils gastronotiques
(le poil minuscule h3 excepté), un sclérite bien visible à leur base.
Le sensillus n’est pas filiforme, mais en massue et généralement
assez courbé en avant, ou même un peu coudé (fig. 2 E). L’épaisseur
de la massue varie notablement d’un exemplaire à l’autre. Sur la
figure 2 E elle est plutôt maxima.
Formules et autres caractères du développement. — La
formule anale est (0-0333-022), la gastronotique (12-15-11), la géni-
tale (1-3-5-6) et l’aggénitale (0-1-1-1). Au palpe le 2e poil du fémur
existe dès la stase larvaire et la corne double ( o>, acniC ) également.
Le poil sul devient eupathidique à la stase protonymphale.
Organe huméral. — C’est chez C. peritus une papille poreuse
en chitine scléritisée, brune, un peu cachée dans une dépression
de la peau molle (fig. 1 D, 1 E). Sa porosité se révèle en surface
par une ponctuation (non représentée sur les figures) et en coupe
optique par une striation de canalicules. Son emplacement et sa
forme sont les mêmes à toutes les stases immatures.
L’organe huméral en papille n’est pas particulier à C. peritus.
Je l’ai vu sur toutes les nymphes et larves que j’attribue au genre
Ceratozetes, et aussi dans les genres Fuscozetes et Edwardzetes , aux
mêmes stases. D’après un examen très partiel d’autres genres on
trouve quelquefois, à sa place, un disque plat, en chitine poreuse.
Le plus souvent on ne trouve rien. Il serait utile de départager
tous les genres d’Oribates supérieurs selon qu’ils possèdent ou non
cet organe. Les résultats obtenus pourraient nous éclairer sur des
points obscurs de la taxinomie.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
1. — Berlese (A.). Centuria terza di Acari nuovi (Redia, t. XII, pp. 289
à 338, 1916).
2. — Grandjean (F.). Observation et conservation des très petits
Arthropodes (Bull. Mus. Hist. nat. Paris, t. XXI. pp. 363
à 370, 1949).
A Révision of the fur Mites Myobiidae (Acarina; (suite)
By Charles D. Radford, Hon. D. Sc. F. Z. S.
(Membre correspondant du Muséum d’Histoire Naturelle, Paris).
Radfordia inaequalis Ewing, 1938.
Radfordia inaequalis Ewing, 1938 Proc. ent. Soc. Wash. 40 : 7, 189.
The female dorsum (fig. 90) has latéral spines I anterior to coxae II;
latéral spines II posterior to coxae II ; latéral spines III level with
posterior edge of coxae III ; latéral spines I to III and sub-median
spines I to VI folia te, with herring-bone striation. Sub-median spines
I level with latéral spines I, slightly longer; sub-median spines II
level with coxae II ; sub-median spines III anterior to coxae III,
sub-median spines IV level with posterior edge of coxae III ; sub-
median spines V anterior to coxae IV ; sub-median spines VI level
with posterior edge of coxae IV. Two pairs of stout spines placed
between sub-median spines VI and terminal bristles. Anterior to
the paired génital claws is a pair of small spines ; a pair of spines
close to posterior edge of the body.
The female venter (fig. 91) has a pair of spines anterior to coxae II ;
a pair of spines lying level with anterior edge of coxae II ; anterior
to coxae III is a pair of long spines flanked laterally by a pair of
smaller spines ; midway between coxae III and IV is a pair of long
spines ; level with coxae IV is a pair of very samll spines ; a pair of
long spines placed below the level of posterior edge of coxae IV ;
a pair of long spines placed between, and level with, the terminal
bristles. Tarsus II, III and IV each bearing two unequal claws.
The male is unknown.
Type host : Free-tailed bat (Tadarida cynocephala) .
Type locality : Leon County, Florida, U. S. A. April 27, 1934.
E. V. Komarek.
Measurements : Ç 0.42 mm X 0.25 mm.
Holotype female in U. S. National Muséum. N° 1282.
Radfordia noctulia (Radford, 1938).
Myobia noctulia Radford, 1938, Parasitology, 30 : 4, 437.
The male dorsum has latéral spines I to III and sub-median
spines I to III broad at base, spear-shaped, with long slender tips,
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 3, 1951.
1 /
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Radfordia inaequalis Ewing 1938.
Fig. 90, $ dorsum. — Fig 91, $ venter.
Radfordia ceylonica sp. n.
Fig. 92, $ dorsum. — Fig. 93, $ venter.
271 —
striated longitudinally. Latéral spines I anterior to coxae II, exten-
ding to middle of coxae III ; latéral spines II midway between
coxae II and III, extending to middle of coxae IV ; latéral spines III
posterior to coxae III, extending to midway betweep coxae IV and
posterior end of body. On the latéral edge of body, posterior to
coxae IV is a pair of long, thick spines, extending to posterior tip
of body. Sub-median spines I missing or not apparent ; sub-median
spines II level with posterior edge of coxae II, extending to coxae III;
sub-median spines II level with coxae III, extending to coxae IV ;
sub-median III posterior to coxae III, extending to midway
between coxae IV and posterior end of body. Anterior to terminal
bristles are three pairs of small spines. Génital pore level with ante-
rior edge of coxae III, with three pairs of minute spines posteriorly.
Pénis long, extending from midway between coxae IV and posterior
end of body, to level of coxae III, in shape not unlike a hockey
stick.
The male venter has two pairs of small spines anterior to coxae II ;
level with anterior edge of coxae III is a pair of long spines, flanked
laterally by two pairs of small spines ; posterior to coxae III is a
pair of long spines ; level with coxae IV close to the médian line
of body is a pair of stout spines, two-jointed.
The female dorsum has latéral spines I anterior to coxae II, rea-
ching almost to coxae III ; latéral spines II placed midway between
coxae II and III, extending to coxae IV ; latéral spines III posterior
to coxae III, extending to midway between coxae IV and posterior
end of body. Latéral spines I to III and sub-median spines I to VI
foliate, longitudinally striated. Sub-median spines I level with anterior
edge of coxae II ; sub-median spines II midway between coxae II
and III ; sub-median spines III level with coxae III ; sub-median
spines IV midway between coxae III and IV ; sub-median spines V
level with anterior edge of coxae IV ; sub-median spines VI level
with posterior edge of coxae IV. Between sub-median spines VI and
posterior end of body are three pairs of small spines arranged in
two diverging rows. Flanking the anus is a pair of spines ; on the
posterior end of body is a pair of spines.
The female venter has two pair of spines anterior to coxae II ;
anterior to coxae III is a pair of long spines with two pairs of small
spines laterally ; midway between coxae III and IV is a pair of long
spines ; level with posterior edge of coxae IV are two pairs of spines,
the médian pair being the longer. Midway between coxae IV and
posterior end of body are two areas which appear to be the bases of
a pair of stout spines as présent in the male. Level with terminal
bristles is a transverse row of four spines, and a pair of spines is
présent on the posterior tip of body.
Type host : Noctule bat (Nyctalus noctula Schreber).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, ne 3, 1951.
18
Type locality : England. October, 1919. S. Hirst.
Measurements : 0.5 mm X 0.2 mm ; $ 0.6 mm X 0.2 mm.
Holotype male and allotype female on one slide in British Muséum
(Nat. Hist.) not numbered.
Radfordia minuta (Radford, 1940).
Myobia minuta Radford, 1940 Parasitology, 32 : I, 95.
The male venter has latéral spines I anterior to coxae II, long,
slender ; latéral spines II almost level with anterior edge of coxae II,
long, slender, extending to coxae III ; latéral spines III level with
anterior edge of coxae III, extending to coxae IV. Flanking latéral
spines I internally is a pair of small spines; flanking latéral spines III
on the outside is a pair of small spines. Sub-median spines I minute,
anterior to coxae II ; sub-median spines II level with coxae II.
There is no evidence of further spines of the sub-median or médian
rows normally found in the Myobiidae. Midway between coxae IV
and posterior end of body is a pair of small spines on the latéral
edge. Génital pore level with middle of coxae II. Pénis stout, rea-
ching from posterior edge of coxae IV forwards to génital pore.
The male venter has one pair of spines level with anterior edge of
coxae II ; between coxae II and III are three pairs of spines ; level
with posterior edge of coxae III is a pair of spines ; between coxae
IV are two pairs of spines. Tarsus II, III and IV each with a pair
of short, stout claws.
The female is unknown.
Type host : Bat.
Type locality : Kapretwa, Mt Elgon, Kenya.
Measurements ; (J 0.22 mm X 0.16 mm.
Holotype male in British Muséum (Nat. Hist). N° 1940-2-2-4.
Radfordia clara (Womersley, 1941).
Myobia clara Womersley, 1941 Rec. S. Aust. Mus. 7 : 53.
The female dorsum has latéral and sub-median spines spatulate,
elongated. Latéral spines I between coxae I and II, extending to
midway between coxae II and III ; latéral spines II anterior to
distal free ends of preceding spines, extending beyond posterior
edge of coxae III ; latéral spines III close to posterior edge of co-
xae III, exceptionally long, their distal free ends extending beyond
coxae IV. Sub-median spines I broader than ail other dorsal spines,
anterior to coxae II ; sub-median spines II anterior to latéral
spines II ; sub-median spines III level with anterior edge of coxae III ;
- 273 —
sub-median spines IV posterior to level of latéral spines III ; sub-
median spines V level with anterior edge of coxae IV ; sub-median
spines VI posterior to coxae IV. Between sub-median spines VI
and terminal bristles are six spines arranged in two diverging rows.
Génital pore situated on the caudal lobe level with terminal bristles.
No génital chaetotaxy is shown in Womersley’s figure.
The female venter has four pairs of long spines. One pair anterior
to coxae III ; a pair anterior to coxae IV ; a pair posterior to
coxae IV and the fourth pair level with terminal bristles. Tarsus II,
III and IV each with two long, equal claws.
Type host : Bat.
Type locality : South Australia.
Measurements : $ 0.42 mm X 0.17 mm.
Holotype female in the South Australian Muséum, Adelaida.
Radfordia chalinolobus (Womersley, 1941).
Myobia chalinolobus Womersley, 1941 Rec. S. Aust. Mus. 7 ; 55.
Womersley (1941, fïg. 3 a) gives a drawing of the dorsum of the
female in which he depicts only the latéral spines I, II and III plus
the minute sub-median spines I, and a few small spines on the
posterior end of the body. No mention is made in his description,
of the sub-median spines which one finds in the Myobiidae and one
can only assume these were missing on the type specimen. For this
reason it is hard to assess the validity of this species until the type
is redescribed or further specimens of this species are obtained
for 'examination.
The female venter (Womersley, 1941, fig. 3 b) two pairs of spines
lie anterior to coxae II ; anterior to coxae III are three pairs of
spines ; one pair of spines lying between coxae III and IV ; two
pairs of spines posterior to coxae IV in a transverse row ; one pair
of spines close to the posterior end of body. Tarsus II, III and IV
each with two equally stout claws.
The male is unknown.
Type host : Gould’s bat ( Chalinolobus gouldi Gray).
Type locality : South Australia.
Measurements : Ç 0.32 mm X 0.23 mm.
Holotype female in South Australian Muséum, Adelaide.
Radfordia ceylonica sp. n.
The female dorsum (fig. 92) has latéral spines I between coxae I
and II, long, simple, reaching posterior edge of coxae II ; latéral
spines II level with coxae II, reaching beyond posterior edge of
— 274 —
coxae III ; latéral spines III level with posterior edge of coxae III.
Sub-median spines I slender, almost level with latéral spines I ;
sub-median spines II level with latéral spines III ; sub-median
spines III midway between coxae III and IV ; sub-median spines IV,
V and VI forming two diverging rows. Génital pore with a sclerotic
scutum and two pairs of spines.
The female venter (fig. 93) has three pairs of spines anterior to
coxae II ; between coxae II and III is a pair of spines ; posterior to
coxae III is a pair of spines ; level with coxae IV is a pair of spines ;
two pairs of small spines flank the anus, level with the terminal
bristles. Tarsus II, III and IV each with a triangular, spur-like
process at the inner, distal tip.
The male is unknown.
Type host : Dekkhan leaf-nosed bat ( Hipposideros brachyotis
Dobson).
Type locality : Colombo, Ceylon. May 17, 1944. C. D. Radford.
Measuraments : $ 0.36 mm X 0.23 mm.
Holotype female and paratypes in the author’s private collection.
Radfordia aegyptica sp. n.
The male dorsum (fig. 94) has latéral spines I level with anterior
edge of coxae II, long, simple, reaching latéral spines II ; latéral
spines II midway between coxae II and III ; latéral spines III pos-
terior to coxae III, extending beyond posterior edge of coxae IV ;
latéral spines IV doser to posterior end of body. Sub-median spines I
minute, close to bases of latéral spines I ; sub-median spines II
minute, posterior to coxae II ; sub-median spines III anterior to
latéral spines II, long, slender. Médian spines I, II, III and IV exten-
ding in a liné between coxae IV and the terminal bristles. Génital
pore anterior to coxae III, surrounded by four pairs of minute
spines ; laterally by a pair of broad, lanceolate spines and two pairs
of long spines. Pénis long, tapering, extending from posterior end of
body, diagonally across the body, where it turns round to a hook-
like tip anterior to the génital pore.
The male venter (fig. 95) has two pairs of spines anterior to
coxae II ; third pair of spines level with anterior edge of coxae II,
twice the length of preceding spines ; a pair of small spines level
with coxae II ; posterior to coxae II is a pair of spines close to latéral
edge of body ; anterior to coxae III is a pair of long spines, flanked
laterally by two pairs of small spines ; anterior to coxae IV is a pair
of long spines and an accessory pair of spines ; posterior to coxae IV
are two pairs of spines, the latéral pair being the smaller. Tarsus II
with two short, stout claws ; tarsus III and IV each with one long
claw.
Radfordia aegyptica sp. n.
Fig. 94, <$ dorsum. — Fig. 95, ç£ venter.
Radfordia sigmodontis sp. n.
Fig. 96, Ç dorsum. — Fig. 97, $ venter.
— 276 -
The female is unknown.
Type host : A gerbil ( Gerbillus sp.).
Type locality : Cairo, Egypt. August 1944. Major S. L. Kalra,
I. A. M. C.
Measurements : $ 0.35 mm X 0.22 mm.
Holotype male in the author’s private collection.
Radfordia sigmodontis sp. n.
The female dorsum (fig. 96) has latéral spines I expanded at base,
two-jointed, striated longitudinally, placed below level of anterior
edge of coxae II ; latéral spines II midway between coxae II and III,
slightly expanded, two-jointed, striated ; latéral spines III posterior
to coxae III, two-jointed, striated, sborter than preceding spines ;
latéral spines IV small, close to posterior edge of body. Sub-median
spines I small, simple, level with barbs of latéral spines I ; sub-
median spines II expanded, two-jointed, striated, lying midway
between coxae II and III ; sub-median spines III level with co-
xae III, long, striated ; sub-median spines IV midway between
coxae III and IV ; sub-median spines V level with coxae IV.
Flanking these spines laterally is a pair of small, simple spines
posterior to coxae IV. Two pairs of simple spines anterior to the
génital pore ; flanking the pore are two pairs of simple spines ; two
pairs of spines lying between the paired génital claws ; posterior
to the pore is a pair of small spines.
The female venter (fig. 97) has two pairs of spines anterior to
coxae II ; a pair of spines level with anterior edge of coxae II ;
posterior to coxae II is a pair of long spines, flanked laterally by
a pair of accessory spines ; anterior to coxae III is a pair of long
spines, flanked laterally by a pair of accessory spines ; midway
between coxae III and IV is a pair of very long spines ; level with
posterior edge of coxae IV is a pair of small spines. Flanking the
base of terminal bristles is a pair of small spines laterally and a pair
between the bristles. Tarsus II with a pair of long claws ; tarsus III
and IV each with one claw.
The male is unknown.
Type host : Cotton rat ( Sigmodon hispidus texianus Audobon
et Bachman).
Type locality : La Marque, Texas. October 26, 1944 R. W. Strandt-
mann.
Measurements : Ç 0.57 mm ><: 0.31 mm.
Holotype female in the author’s private collection.
277
Sur deux Reduviidae Saicinae du Cameroun
RÉCOLTÉS PAR J. CARAYON
Par André Villiers.
Dans une précédente note intitulée « Hémiptères Réduviidés
récoltés en Afrique noire par J. Carayon » (Rev. Zool. Bot. Afr.,
XLII, 1949, pp. 94-100), j’ai publié la liste des espèces récoltées
en 1946-1947 par mon ami J. Carayon au cours de la mission qui
l’a mené de la Côte d’ivoire au Cameroun. Les deux espèces étudiées
plus loin, ayant sans doute échappé au premier tri des collections ;
viennent de m’être communiquées. Il s’agit de deux espèces de
Reduviidae appartenant à la sous-famille des Saicinae, toutes deux
capturées au pied des plantes, et toutes deux remarquables par
leurs caractères très particuliers.
Polytoxus carayoni, n. sp.
Type : Baigom (Cameroun), décembre 1946, un seul exemplaire en
très mauvais état, capturé « au pied des herbes » (Muséum national
d’Histoire naturelle de Paris).
Longueur : environ 5 mm.
Tête brune. Lobe antérieur du pronotum jaunâtre. Lobe postérieur
du pronotum, scutellum et postscutellum bruns avec l’épine du post-
scutellum brun clair. Pattes jaunâtres, les fémurs intermédiaires et posté-
rieurs avec un anneau brunâtre peu distinct un peu avant l’apex. Elytres
blanchâtres. Abdomen jaunâtre avec le connexivum semblant plus
sombre L
Tète courte, à lobe postérieur à peu près aussi long que l’antérieur ;
lobe postérieur fortement convexe, largement arrondi d’un œil à l’autre,
avec un léger sillon longitudinal médian. Yeux arrondis, à peu près aussi
larges, vus de dessus, que la moitié de l’espace qui les sépare. Face infé-
rieure de la tête avec 6 épines réparties en 3’paires. Premier article du
rostre dépassant en arrière le niveau du bord postérieur de l’œil et armé
de 2 robustes épines ; deuxième article presque aussi long que le
premier et renflé vers la base.
Pronotum divisé en deux lobes. Bord collaire du lobe antérieur légère-
ment concave, les angles antérieurs saillants en bosses arrondies. Partie
élevée du lobe antérieur en ovale transverse, fortement fovéolée au
1. Elytres et abdomen en très mauvais état de conservation.
Bulletin du Muséum. 2e série, t. XXIII, n° 3, 1951.
— 278 —
milieu de sa base, la face supérieure avec 4 petites saillies arrondies. Lobe
postérieur du pronotum fortement incliné en avant, à angles latéraux
inermes et arrondis marqués par un profond sillon huméral et disque
également sillonné longitudinalement en avant. Angles antérieurs du pros-
ternum avec une fine épine.
Seutellum avec une courte protubérance conique. Postscutellum avec
une épine aiguë.
Cette espèce, bien qu’ extrêmement proche de Polytoxus inermis
Villiers de l’Angola (Subsidios para o estudo de biologia na Lunda,
Hémiptères Réduviides récoltés en Angola par A. de Barros Ma-
chado, Lisboa, Companhia de diamantes de Angola, 1950, p. 102,
fig. 10 et 11) s’en distinguera aisément à l’aide du tableau suivant :
Polytoxus inermis Villiers.
1. Tête et lobe postérieur du pro-
notum brun de poix.
2. Lobe postérieur de la tête plus
long que l’antérieur.
3. Lobe postérieur de la tête avec
un sillon longitudinal médian
profond.
4. Yeux plus larges que la moitié
de l’espace qui les sépare.
5. Partie élevée du lobe antérieur
du pronotum subarrondie.
6. Lobe postérieur du pronotum
sans sillon longitudinal médian
antérieur.
7. Seutellum avec une épine aiguë.
Polytoxus carayoni, n. sp.
1. Tête et lobe postérieur du pro-
notum d’un brun plus clair.
2. Lobe postérieur de la tête à peu
près aussi long que l’antérieur.
3. Lobe postérieur de la tête avec
un sillon longitudinal médian su-
perficiel.
4. Yeux à peu près aussi larges que
la moitié de l’espace qui les
sépare.
5. Partie élevée du lobe antérieur
du pronotum en ovale transverse.
6. Lobe postérieur du pronotum
avec un sillon longitudinal mé-
dian antérieur.
7. Seutellum avec une protubé-
rance conique.
Carayonia, nov. gen.
Type : Carayonia camerunensis, n. sp.
Partie antérieure de la tête, en avant de la base des antennes, subconique.
Lobe postérieur très convexe, presque demi-circulaire en arrière des yeux,
avec un cou étroit et très distinct. Antennes insérées contre les yeux.
Yeux près de deux fois aussi hauts que larges, à facettes très grossières.
Premier article du rostre très robuste, deux fois aussi long que le deuxième,
ces deux articles garnis de longues soies spinuleuses ainsi que le dessous
de la tête.
Pronotum aussi long que large, à lobe antérieur petit et moins long
que le postérieur, celui-ci avec des angles latéraux tronqués en arrière et
droits en avant. Pattes allongées et grêles, les fémurs et tibias antérieurs
avec des rangées de fines épines écartées les unes des autres. Seutellum
— 279 —
avec une épine grêle, aiguë, inclinée à 45° et de peu moins longue que le
pronotum. Elytres plus longs que l’abdomen, à cellule apicale interne
subtriangulaire.
Ce genre n’est pas sans présenter quelques analogies de faciès
avec celui de Y Emesinae Collartida, notamment en ce qui concerne
la structure de la tête. Toutefois la brièveté des hanches antérieures,
l’orientation ventrale des cavités coxales antérieures et la structure
du pronotum l’en différencient aisément.
Carayonia camerunensis, n. sp.
Type : Dschang (Cameroun), janvier 1947 (Muséum National
d’ Histoire naturelle de Paris) ; un paratype de même provenance.
Ces deux exemplaires ont été capturés sous des plantes.
Longueur : 4 mm.
Tête d’un brun noir luisant avec le cou et la partie préoculaire rufes-
cents. Antennes brunes. Rostre brun jaunâtre. Pronotum noir, très
luisant. Scutellum noir avec les carènes latérales et l’épine brunes. Élytres
d’un blanc sale avec la base brun noir. Fémurs bruns avec la base et
l’apex d’un blanc jaunâtre. Tibias et tarses jaunâtres.
Tête de peu moins longue que le pronotum. Yeux, vus de dessus,
sensiblement aussi larges que la moitié de l’espace qui les sépare. Premier
article des antennes un peu plus long que la tête ; article II à peu près
égal au quart du premier ; article III deux fois aussi long que le II.
Premier article du rostre courbé à la base, puis droit et épaissi vers
l’apex, pubescent et armé de deux rangées d’épines très fines. Deuxième
article plus petit et également armé d’épines.
Bord collaire du pronotum très faiblement échancré. Lobe antérieur
régulièrement convexe. Lobe postérieur une fois et demie aussi long que
l’antérieur, avec un profond sillon longitudinal médian.
Institut Français d'Afrique Noire, Dakar.
— 280 —
Nouveaux Collemboles de la Côte D’Ivoire
Par C. Delamare Deboutteville.
Dans cette note je poursuis la publication de l’étude systématique
des Collemboles de la Côte d’ivoire 1.
Paleotullbergia n. g.
Genre très archaïque à forme de T ullbergiinae mais sans pseudo-
celles ni épines anales, ni organe postantennaire. Possède trois
vésicules sensorielles au troisième article antennaire et 4 poils sen-
soriels au quatrième article. Griffe à talon. Sixième segment abdo-
minal incisé. Pas de furca ni d’empodium. Aveugle. Pièces buccales
broyeuses. Des poils aplatis sur les valvules infra-anales. Génotype :
P. primigenia n. sp. de Côte d’ivoire.
Affinités. Incontestablement très proche de la souche des Hypo-
gastruriens dont se sont détachés les Onychiurinae et les Tullber-
giinae. Ce genre n’est pas sans analogie avec Acherontiella, Absolon
(1912) et Xenyllogastrura Denis.
Paleotullbergia primigenia n. sp.
Station. H. 12. C., 2-IX-45, 19 ex. jeunes et femelles adultes.
Diagnose. Forme générale aussi allongée que les plus allongées
des Tullbergia, blanc, aveugle, antennes plus courtes que la diago-
nale céphalique (fig. 4). Pas d’organe postantennaire. Organe senso-
riel antennaire du troisième article comprenant trois vésicules non
abritées derrière des papilles individualisées (fig. 3), 3 bâtonnets
sensoriels supero-externes et un inférieur au quatrième article
(fig. 1). Quelques longs poils aigues, lisses. Une ébauche de papille
apicale très difficile à voir (je ne donne pas mon interprétation de
ce dernier organe pour certaine). Pas de trace de furca ni de réti-
nacle. Tube ventral court. Griffe sans dent et avec un talon pro-
ximal (fig. 6). Pas d’empodium. Pas d’ergot individualisé. Pièces
buccales broyeuses. Mandibules avec 2-4 dents apicales (fig. 8)
1. Voir Bull. Soc. Ent. fr., L, pp. 135-139. — Bull. Soc. Ent. fr., LU, pp. 103-107.
— Notes biospéologiques, II, 1948, pp. 63-68. — Arch. Zool. exp., LXXXV, pp. 261-
425.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 3, 1951.
281 —
peu marquées et plaques molaires bien développées. Maxilles à
capitulum portant trois dents et un tubercule difficile à analyser
(fig. 8). Orifice génital femelle situé au milieu du cinquième sternite
Paleotullbergia primigenia n. g. n. sp. I, organes sensoriels antennaire. — 2, face ven-
tral des deux derniers segments abdominaux. : — 3, organe antennaire III. —
4, habitus. — 5, face ventrale du troisième et du quatrième segments abdominaux.
— 6, griffe. — 7, face dorsale du dernier segment abdominal. — 8, maxille et man-
dibule.
(fig. 2) portant deux poils fins et droits sur sa lèvre antérieure et deux
paires de poils de garde. Des poils aplatis, courbes, sur les valvules
infra-anales (sur la figure la largeur de ces poils est très légèrement
— 282 —
exagérée mais en fait, ils se distinguent au premier abord). Sur la
fig. 2 la chétotaxie de la valvule supra-anale n’est pas figurée.
Tégument finement tuberculé.
Tous les poils du tronc sont dépourvus de barbelures.
Sixième segment abdominal entaillé au milieu de sa marge posté-
rieure et portant quelques longs poils (fig. 7).
Troisième segment entaillé ventralement à l’emplacement du
rétinacle (fig. 5).
Pas de Pseudocelles.
Taille : femelles adultes à 0,60 mm., jeunes de sexe indéterminable
de 0,35 et 0,40 mm.
Aethiopella Handschin.
Diagnose. Handschin (1942) n’a pas donné une diagnose très
explicite de ce genre dont l’unité ne fait cependant aucun doute.
Il semble qu’on puisse le définir ainsi : Ceratrimérien à furca, avec
organe postantennaire moruliforme. Mandibules bien développées
et variables, maxilles styliformes. Toutes les formes africaines
ont 8 + 8 yeux. La pigmentation est très variable. Génotype :
Aethiopella flavoantennata (Philiptchenko 1926).
Aethiopella Tournieri n. sp.
Diagnose. Paratergites peu saillants. Coloration toujours bien
distincte de celle des autres espèces et en particulier d ’Arlesiella
Monodi avec laquelle on pourrait la confondre sur le terrain. Cette
pigmentation existe déjà chez le jeune de 1 mm. Adulte à 3-4 mm.
Autohémorrhée fréquente mais jamais intense. Cône buccal très
court et obtus.
Mandibules à 4 dents (fig. 12). Maxilles styliformes (fig. 12).
Griffe avec une seule dent interne et sans dents latérales (fig. 11),
à corps ponctué finement. 8 cornéules de chaque côté de la tête,
presque 2/3 moins larges que le postantennaire moruliforme (fig. 13)
qui comprend 20-25 tubercules, parfois une quinzaine seulement.
Organe antennaire du même type que celui de Arlesia fluminensis
(Arlé). Mucron trois fois plus court que les dentes, à deux lamelles
nettes mais peu larges et à apex en bouton assez analogue à celui
d ’ Arlesiella Monodi (Delamare).
Stations : Le Banco, Côte d’ivoire. 23, 21-VII-45, sous écorces
d’arbres morts, quelques exemplaires jeunes et adultes. (Types).
— 26, 22-VII-45. Sous un tronc d’arbre très abîmé, 1 ex.
2-5 mm. — 29- Y 1-45, bois mort, 1 ex. adulte de 5 mm. — 44 31-
VII-45, 6 ex. ; jeunes de 0,60 mm. et adultes de 4 mm. — H. 6,
— 283
2-VII-45, humus en marigot, 2 ex. adultes de 3.-4. mm — C. 2 ;
29-VII-45, 2 ex. — 27-VI-45, bois mort, 4 ex. — 22-VII-45, 8 ex.
avec un Pseudachorutes. — H. 5, 13-VII-45, 8 ex. — H. 12 A,
16-VIII-45, 1 ex.
Aethiopellina proboscina n. g. n. sp. 9, griffe. — 10, furca, vue supérieure.
Aethiopella Tournieri n. sp. — 11, griffe. — 12, maxille et mandibule. — 13, organe
postantennaire.
Aethiopellina bimaculata n. sp. — 14, griffe. — 15, organe postantennaire. — 16, furca,
en vue supérieure.
Arlesiella saprophila n. g. n. sp. — 17, mandibule. — 18, griffe. — 19, tache oculaire.
Orombo Bocca. 27, humus en bordure du Lac fétiche, 5-IX-45,
1 ex.
Bac sur la Sassandra, IX-45, 1 ex., dans les débris humides au
bord de la rivière.
— 284 —
Aethiopellina nov. gen.
Diagnose. Proche d’Aethiopella Handschin (1942). Allure propre
au groupe des Pseudachorutes et Ceratrimeria à paratergites peu
renflés. Postantennal moruliforme, furca présente et bien déve-
loppée. Pièces buccales suçeuses avec maxilles styliformes et mandi-
bules absentes. Yeux présents. Mucron avec une bride à la lamelle
interne. Génotype : Aethiopellina proboscina nov. sp. du Banco,
Côte d’ivoire.
Aethiopellina proboscina n. sp.
Diagnose. Entièrement pigmenté de noir, paratergites peu sail-
lants laissant penser à un Pseudachorutes. 8 cornéules par côté de la
tête. Organe postantennaire moruliforme constitué de 20 tubercules,
un peu plus petit que le diamètre d’une cornéule. Mandibules
absentes. Cône buccal très pointu. Maxilles styliformes. Tubercules
tégumentaires bien développés. Furca assez bien développées
(fig. 10). Dentes portant 6 poils. Mucron avec deux lamelles, l’in-
terne présentant une bride analogue à celles des Odontella. Apex
des dentes dépassant légèrement ventralement la base du mucron.
Griffe (fig. 9) avec une dent interne et une saillie distale sur les
crêtes latérales. De chaque côté du manubrium 4 + 4 poils dorsaux,
l’un d’entre eux, paralatéral, étant presque égal aux 2/3 des dentes.
Deux verticilles de poils aux tibiotarses.
Stations. 1, 7-VII-1945, Le Banco (Côte d’ivoire) dans les lamelles
de Polyporacées, 1 ex. de 1,20 mm. type de l’espèce. Retrouvé à
plusieurs reprises dans la litière de feuilles mortes au sol, pendant
les mois d’août et de septembre. Aucun de ces exemplaires ne
dépasse 2 mm. de longueur. L’espèce n’a jamais été trouvée dans
les horizons inférieurs de la litière.
Aethiopellina bimaculata n. sp.
Diagnose. Coloration très spéciale avec deux taches, l’une pro-
mésothoracique, l’autre sur les deuxième et troisième segments
abdominaux. Pigment bleu foncé avec taches violettes. 8 cornéules
de chaque côté de la tête. Organe postantennaire en couronne de
7 tubercules (fig. 15). Pièces buccales suçeuses. Je ne suis pas par-
venu à trouver les mandibules. Maxilles styliformes, Furca bien
développée. Mucron (fig. 16) à deux lamelles égales et basses et
apex en bouton fin.
Griffe avec une dent interne nette (fig. 14) et une très petite
285
dent distale difficile à distinguer à l’immersion (pas toujours pré-
sente). Poils tibiotarsaux courts. Tubercule empodial très petit.
Stations. H. 5, le 13-V 11-1945, le Banco, avec Isotomiella af ricana
paraminor Delamare et Oncopodura sp., 1 ex. type. Par ailleurs
l’espèce s’est trouvée assez fréquente dans les horizons superficiels
du sol.
Arlesiella nov. gen.
Diagnose. Proche du genre Arlesia Handschin qui a malheureu-
sement été défini d’une façon trop brève. Cératrimérien à furca
bien développée. 8 cornéules de chaque côté de la tête. Pas d’organe
postantennaire. Mandibules dentées et à apex tordu. Maxilles styli-
formes. Génotype : A. saprophila n. sp.
Affinités. Proche du genre néotropical Arlesia Handschin (1942)
dont il semble différer cependant d’une façon constante par le
nombre des yeux.
Arlesiella saprophila n. sp.
Diagnose. Gris cendré. Large, à paratergites ayant tendance à
saillir. Antennes longues, taches oculaires très nettes avec 8 cor-
néules (fig. 19). Organe postantennaire absent, une plage allongée
lisse à sa place. Celle-ci doit correspondre à une insertion tentoriale.
Mandibule à 6 dents dont une petite à hampe courbée (fig. 17).
Maxilles styliformes. Griffe allongée avec 3-4 dents basales. Un
tubercule empodial net (fig. 18). Pas d’ergots aux tibiotarses. Trois
dents aux bras du rétinacle. Aucun poil sur celui-ci. Furca bien
développée. Mucron à deux lamelles égales, larges, et à apex en
onglet. Dentes à gros granules tégumentaires et 6 soies dentales.
Manubrium court. Manubrium : dentes : mucron = 1,5 : 3 : 1 envi-
ron. Pas de soies capitées sur le corps. Quelques soies grêles et
courtes sur chaque segment.
Affinités. Selon l’interprétation classique des genres, cette espèce
se rapproche un peu du Pseudachorutes Handschini Denis d’Ethiopie
qui, dans la nouvelle classification proposée par Handschin prend
naturellement place dans le genre Aethiopella Handschin. L’espèce
en question ici se distingue bien de cette dernière par l’absence de
postantennaire et par sa mandibule.
L’espèce est très proche de Arlesiella Monodi (Delamare) décrite
des nids de Ploceidae dans un mémoire sous presse. Elle s’en dis-
tingue aisément au premier abord par la coloration qui est très
différente dans les deux espèces ainsi que par de petits caractères
morphologiques.
— 286 —
Stations. 32, 24- V 11-45, plusieurs centaines d’exemplaires dans le
bois pourri. Le Banco, Côte d’ivoire, colonie type. J’ai retrouvé
l’espèce un grand nombre de fois au Banco autant dans le bois
pourri, qui est son biotope de prédilection, que dans la litière de
feuilles mortes où elle se tient parfois, toujours en petit nombre.
Laboratoire d'Entomologie du Muséum,
et Laboratoire maritime de Banyuls-sur-Mer.
— 287 —
Annélides Polychètes du Golfe de Tadjoura
RECUEILLIES PAR M. J.-L. ÜANTAN EN 1933, AU COURS DE PÊCHES
NOCTURNES A LA LUMIÈRE
Par Pierre Fauvel.
La faune des Annélides Polychètes du Golfe de Tadjoura nous est
déjà connue par les importants mémoires, accompagnés de planches
superbes, que lui consacra Ch. Gravier de 1900 à 1908.
Après avoir décrit, en 1900-1901, les Annélides Errantes rappor-
tées de la mer Rouge par le Dr Jousseaume et M. Coutièhe,
M. Gravier, chargé d’une mission à la côte des Somalis, alla explorer
lui-même le Golfe de Tadjoura et rapporta de la baie de Djibouti
un matériel considérable et d’importantes observations. Ses deux
beaux mémoires de 1906 et 1908 sont consacrés principalement
aux Sédentaires. Pris ensuite par d’autres travaux, mon excellent
ami Gravier me confia l’étude des Errantes rapportées par lui.
J’en publia la description en 1919, en même temps que celle des
Polychètes rapportées de Madagascar par M. F. Geay.
Ces Polychètes du Golfe de Tadjoura ayant été récoltées à la côte
ou en dragage présentaient peu de Néréidiens au stade hétéronéréis.
En 1933, M. L. Dantan effectua, dans le Golfe de Tadjoura et à
Djibouti, pendant les mois de février et de mars, une série de pêches
nocturnes au feu qui produisit une très abondante récolte de Sylli-
diens, d’hétéronéréis et d’autres espèces épitoques essaimant en
surface.
Outre les espèces ainsi recueillies dans les pêches au feu, le matériel
rapporté par M. Dantan comporte encore un certain nombre d’es-
pèces récoltées à mer basse, en dragages et au filet vertical com-
prenant des Euniciens, quelques Polychètes Sédentaires et diverses
espèces du plancton. La plupart de ces dernières, comme celles
d’Indochine que nous avons déjà étudiées (Fauvel, 1938) sont les
mêmes que celles du plancton de l’Atlantique.
Les Néréidiens et les Syllidiens, tant par le nombre des espèces
que par la très grande abondance des individus, constituent la
partie la plus intéressante de ces pêches à la lumière.
Plusieurs de ces Néréidiens n’avaient pas encore été signalés à
Djibouti. Tel est le cas de Nereis Augeneri Gravier, N. abnormis
Horst, N. unifasciata Willey, N. trifasciata Grube, Ceratonereis
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 3, 1951.
19
— 288 —
marmorata Horst, Perinereis suluana Horst, Platynereis polyscalma
Chamberlin et enfin une espèce nouvelle, Nereis filicaudata.
D’autres espèces n’y étaient encore connues qu’à l’état atoque :
Ceratonereis erythraeensis Fauvel, Platynereis insolita Gravier et
PL pulchella Gravier.
Par ailleurs, un certain nombre de Néréidiens signalés dans le
Golfe de Tadjoura par Gravier et par Fauvel (1919) n’ont pas été
retrouvés dans les pêches au feu de 1933. Ceci n’a rien d’étonnant
car on sait que les diverses espèces de Nereis, n’essaiment pas
toutes à la même époque.
Les Néréidiens de Djibouti non retrouvés à l’état épitoque péla-
gique en février-mars 1933 sont les suivants : Nereis zonata-persica
Fauvel, Ceratonereis pachychaeta Fauvel, C. Obockensis Gravier,
C. Costae Grube, Perinereis Horsti Gravier {— P. vancaurica Ehlers),
P. cultrifera Grube et sa var. floridana Ehlers, P. nuntia Sav. et sa
var. helerodonta Gravier, P. nigropunctata Horst.
Les pêches au feu ont été exécutées, en février, le 12 et le 13 (deux
et trois jours après la pleine lune) et les 16, 17, 18, 19, 20, 22, 23,
24, 25 et 27, pendant le dernier quartier (le 17) et la nouvelle lune
(le 24). En mars, le 19 et le 20 (dernier quartier le 18) et le 25
et le 27 (nouvelle lune le 26).
Les pêches de plancton au filet vertical sont en date des 6, 8 et
11 février. Les pêches à la côte, récif d’Ambouli, îles Musha, Djibouti,
ont été exécutées le 30 janvier et les 11, 14, 22, 23, 25 et 30 mars.
Conformément à ce que l’on observe généralement dans ces pêches
à la lumière au moment de l’essaimage, les hétéronéreis femelles
sont fort peu nombreuses alors que les mâles sont innombrables.
Il est possible que les deux sexes ne soient pas en nombre égal.
Pour s’en assurer il faudrait comparer le nombre respectif des
mâles et des femelles encore à l’état atoque, avant l’essaimage.
Mais, lors de l’essaimage, l’énorme prédominance des mâles a une
tout autre cause.
Les Nereis possèdent des néphridies à canal étroit, très contourné,
qui ne peut servir à l’expulsion des œufs. A maturité, les œufs sont
mis en liberté par rupture des téguments de la femelle chez laquelle
on n’a encore jamais pu constater d’orifice de ponte.
Lors de l’essaimage, la présence des mâles et du sperme détermine
très rapidement l’éclatement des femelles. La femelle complètement
vidée, réduite à une membrane fripée, tombe au fond ou est rapide-
ment entraînée. L’hétéronéreis mâle, au contraire, possède des organes
d’évacuation du sperme, ce sont les papilles creuses de sa rosette
pygidiale dont le rôle a été découvert par Gravier, et souvent
confirmé depuis. Il n’est pas non plus impossible que ses néphridies
laissent passer quelques spermatozoïdes.
Quoi qu’il en soit, saiif le cas de rupture des téguments à la suite
— 289 -
d’une trop violente excitation, l’évacuation du sperme se fait sans
dommage pour l’animal qui peut ainsi survivre plusieurs jours et
continuer à nager à la surface.
Les mâles que l’on recueille dans les pêches au feu sont presque tous
en bon état et renferment encore du sperme tandis que les femelles
sont presque complètement vidées, sauf quand elles ont été récoltées
avant leur explosion, juste à leur arrivée à la surface.
Dans la variété hermaphrodite de la Platynereis Dumerilii, qui se
reproduit à l’état atoque, le mâle protandrique incube longuement
les œufs pondus dans le tube par la femelle qui disparaît rapidement
vidée et décomposée. Ce mâle qui survit évoluera ensuite en femelle
fertile. De même, chez Nereis caudata, à sexes séparés, qui se repro-
duit à l’état atoque, le mâle, qui incube les œufs dans le tube, peut
survivre plusieurs mois, tandis que la femelle périt rapidement
après la ponte.
La survivance des mâles, aussi bien chez les formes atoques que
chez les épitoques, explique leur surabondance dans les essaimages
et la rareté des femelles dont la ponte explosive provoque une
rapide disparition.
La Ceratonereis mirabilis présente une particularité, ses hétéro-
néréis, divisées en trois régions distinctes, se fragmentent avec une
extrême facilité. Dans les pêches à la lumière, on récolte beaucoup
plus de fragments, souvent composés de quelques segments seule-
ment, que d’individus entiers. Les mâles sont cependant pourvus
de grosses papilles anales tubulaires par où s’écoule du sperme,
(fig. 4, 5). Les fragments, encore bourrés de sperme, présentent
une section très nette, comme ceux des fragiles Odontosyllis.
Les Syllidiens sont abondamment représentés par trois espèces
à’ Odontosyllis épitoques, par de nombreux stolons et surtout par
une énorme quantité de stades Polybostrichus et quelques Sacconereis
d’Aulolytus.
Ces Polybostrichus sont généralement indéterminables. Il en est
de même des stolons de Syllis, sauf dans le cas, peu fréquent, où ils
possèdent des soies très caractéristiques.
AMPHINOM1DAE
Genre Euprhosynf. Savigny.
Euphrosyne myrtosa Savigny.
Euphrosyne myrtosa Gravier, 1901, p. 254, pl. X, fig. 147-149.
Euphrosyne myrtosa Fauvel, 1930, p. 11, fig. 1.
Djibouti, 20 février 1933. Feu. — Baie de Tadjoura, 20 mars.
Feu. Ces petites Euphrosynes à branchies ramifiées terminées en
— 290 —
pointe, portent les très longues soies caractéristiques de la phase
épitoque.
Habitat. — Mer Rouge, Océans Indien, Atlantique et Sud-
Pacifique.
Euphrosyne pilosa Horst.
Euphrosyne pilosa Horst, 1912, p. 5, pl. I, fîg. 1-6.
Djibouti, 20 février 1933. Feu.
L’unique individu mesure 9 mm. sur 3 mm. et compte 20 sétigères,
y compris le dernier, très petit. La caroncule s’étend sur les trois
premiers segments sétigères. Elle est flanquée de deux lobes latéraux
étroits, moins larges que le lobe central et assez écartés de celui-ci.
L’antenne médiane, plus longue que la caroncule, atteint le 4e séti-
gère. Chaque segment porte, de chaque côté, une rangée transversale
de 5-6 branchies simples, cylindriques, plus épaisses que les cirres
dorsaux et terminées en pointe non renflée. Elles diminuent de taille
vers l’extérieur ; les deux dernières, plus petites, paraissent bifur-
quées à la base ou simplement formées de deux branchies très
rapprochées. Il y en aurait alors 7 par rangée. Les soies ventrales,
très longues et très fines (soies épitoques) égalent presque la largeur
du corps. Les soies dorsales spéciales, bifurquées (ringent) corres-
pondent bien à la figure 3 de Horst, sauf que la grande branche est
parfois faiblement crénelée, ou même pas du tout.
Habitat. — Indes néerlandaises, golfe de Tadjoura.
Genre Eurythoe Kinberg.
Eurythoë complanata (Pallas).
Eurythoe complanata Fauvel, 1919, p. 348 ; 1932, p. 45.
Récif d’Ambouli, 30 mars 1933.
Un petit exemplaire très enroulé.
Habitat. - — Toutes les mers tropicales.
Eurythoë parvecarunculata Horst.
Eurythoë parvecarunculata Fauvel, 1932, p. 46 (Synonymie).
Baie de Tadjoura. — Djibouti, 20 février. Feu.
Cette espèce est représentée par de nombreux et courts fragments
tronqués postérieurement et possédant encore la tête dont la caron-
cule ne dépasse pas le premier sétigère et dont les branchies débutent
au 3e. Les soies ventrales, blanc-albâtre, sont longues, les dorsales
sont peu développées.
Habitat. — Archipel Malais, Inde, Mer Rouge, Atlantique,
Cameroun et Guyane.
— 291
PHYLLODOCIDAE
Genre Phyllodoce Savigny.
Phyllodoce madeirensis Langerhans.
Phyllodoce madeirensis Fauvel, 1923, p. 150, fig. 53 ; 1933, p. 70 (Syno-
nymie) .
Phyllodoce Sancti-Josephi Gravier, 1900, p. 196, pl. X, fig. 20-21.
Djibouti, 30 janvier 1933.
Les cirres antérieurs d’un grand individu dont la trompe est déva-
ginée ressemblent à ceux de la P. Sancti-Josephi figurés par Gra-
vier ; les cirres moyens sont plus ou moins rhomboïdaux. La trompe
d’une plus petite porte, à la face ventrale, une courte rangée impaire
de papilles. Les cirres tentaculaires sont longs et la queue très
effilée.
Phyllodoce castanea (Marenzeller).
Phyllodoce castanea Fauvel, 1919, p. 359 ; 1933, p. 68 (Synonymie).
Djibouti, 30 janvier 1933.
Les cirres de cette petite Phyllodoce sont encore colorés en rouge
brun. Malheureusement la trompe est invaginée comme sur tous les
individus de cette espèce que j’ai vus précédemment. Elle ne semble
pas avoir encore été décrite.
Habitat. — Mer Rouge, Golfe Persique, Inde, Japon, Californie,
Australie, Nouvelle-Zélande.
(?) Phyllodoce dissotyla Willey.
? Phyllodoce dissotyla Willey, 1905, p. 263, pl. III, fig. 63-66.
Golfe de Tadjoura, 25 mars. Feu.
Ce n’est pas sans quelques doutes que je rapporte à cette espèce
six petites Phyllodoce de 6 à 9 mm. qui, malheureusement, ont toutes
la trompe invaginée. Le prostomium oval-allongé est bilobé posté-
rieurement. Les yeux sont gros. Les cirres tentaculaires les plus
longs atteignent au moins le 12e sétigère. Certains individus ont une
tache brune en arrière du prostomium et 2-3 raies transversales
très foncées suivies de quelques arcs latéraux et, parfois, une tache
médiane. Quelques autres à corps jaunâtre ont la base des pieds
plus foncée, tandis que d’autres encore ont le corps complètement
décoloré après les premiers segments. Les cirres dorsaux et ventraux
sont incolores, transparents. Les cirres dorsaux sont larges, arrondis,
les ventraux sont lancéolés, aigus.
Habitat. — Ceylan, Golfe de Tadjoura.
— 292 —
Genre Pelagobia Greeff.
Pelagobia longicirrata Greeff.
Pelagobia longicirrata Fauvel, 1923, p. 192, fig. 172, a-c.
Djibouti, 8 février 1933. Filet vertical.
Assez nombreux individus.
Cette espèce ubiquiste abonde aussi bien dans le plancton des
côtes de l’Annam que dans celui de l’Antarctique.
Habitat. — Méditerranée, Océans Atlantique, Indien, Paci-
fique ; Japon, Antarctique, Terre Adélie.
Genre Lopadorhynchus Grube.
Lopadorhynchus (Prolopadorhynchus) nationalis Reibsich.
Lapadorhynchus nationalis Fauvel, 1923, p. 186, fig. 68, e-i.
Djibouti, 8 février. Filet vertical.
Cet unique petit individu est en bon état. Il a bien des cirres
ventraux dépourvus d’appendices filiformes. Les trois premiers
sétigères sont pourvus de crochets et le quatrième porte des soies
composées et des soies simples et les suivants ont des soies composées
et une ou deux soies aciculaires.
Habitat. — Atlantique, Méditerranée, Golfe de Tadjoura, Golfe
Persique, Maldives, Indochine.
ALCIOPIDAE
Genre Vanadis Claparède.
(?) Vanadis Augeneri Benham.
(?) Vanadis Augeneri Benham, 1929, p. 187, pl. I, fig. 1-7. — Fauvel,
1835, p. 295.
Djibouti, 6 février. Sur corde, 50 à 200 m.
Ce long Alciopien, très effilé, est en deux morceaux. C’est une
femelle avec trois poches séminales très fragiles. Les deux yeux sont
énormes. Les 6 à 8 premiers pieds sont très petits, puis les suivants
s’allongent graduellement. Les parapodes sont malheureusement en
piteux état, réduits à l’acicule entouré de débris décomposés. Les
soies ont disparu, les glandes dorsales sont décolorées. L’aspect
général est bien celui de V. Augeneri, espèce d’ailleurs bien voisine
du V. crystallina, mais dans cet état une détermination certaine
n’est plus possible.
Habitat. — Nouvelle-Zélande, Annam.
— 293
Genre Corynocephalus Levinsen.
Corynocephalus albo-maculatus Levinsen.
Corynocephalus albo-maculatus Fauvel, 1923, p. 208, fig. 78, d-i ; 1939,
p. 284.
Golfe de Tadjoura, 8 février. Plancton surface.
Trois individus, dont un entier, bien étalé, et deux autres enroulés
et bien caractérisés. Les quatre premiers sétigères ont de fortes
soies aciculaires et, en outre, ceux du quatrième des soies capillaires.
Les grosses glandes ventrales apparaissent à partir du 10e sétigère.
Habitat. — - Atlantique, Méditerranée, golfe de Tadjoura, Ceylan,
Indochine.
Genre Rhynchonerella Costa.
Rhynchonerella fulgens Greeff.
Rhynchonerella fulgens Fauvel, 1923, p. 210, fig. 79, a-d., 1939, p. 284.
Djibouti, 8 février. Filet vertical.
Il n’a été recueilli qu’un court fragment antérieur, long de 2 mm.,
d’un très petit spécimen.
Habitat. — Atlantique, Méditerranée, Océan Indien, Djibouti,
Indochine.
TYPHLOSCOLECIDAE
Genre Sagitella N. Wagner.
Sagitella cornuta Ehlers.
Sagitella cornuta Ehlers, 1913, p. 527, pl. XXXIX, fig. 8-14.
Sagitella cornuta Fauvel, 1939, p. 280.
Golfe de Tadjoura, 8 février. Plancton surface. — Obock, 14 mars.
Ces Sagitella sont assez nombreuses dans le plancton, mais très
petites, 3 mm. en moyenne. La plupart ont des organes nucaux
dévaginés qui leur forment comme une paire de cornes. Comme elles
ne diffèrent guère autrement de S. Kowalewskii on peut se demander
s’il ne s’agit pas d’une même espèce dont les organes nucaux sont
tantôt dévaginés, tantôt rentrés. En Indochine les deux espèces ont
été souvent récoltées aux mêmes stations.
Habitat. — Atlantique, Mer Rouge, Océan Indien, Indochine,
Antarctique.
— 294 —
TOMOPTERIDAE
Genre Tomopteris Eschscholtz.
Tomopteris (Johnstonella) Rolasi Greeff.
Tomopteris Rolasi Fauvf.l, 1935, p. 297 ; 1939, p. 281.
Baie de Tadjoura, 8 février. Surface et fdet vertical.
De nombreux Tomopteris ont été recueillis, mais, comme c’est
trop souvent le cas, beaucoup de ces animaux délicats sont trop
déformés et indéterminables. Quelques-uns cependant semblent bien
correspondre au T. Rolasi. Ils ont encore la première et la deuxième
paire de cirres, les deux premiers pieds à grosse rosette au milieu
du parapode et, aux suivants, deux petites rosettes et une grosse
glande chromophile. Ils n’ont pas de queue.
Habitat. — Atlantique, côte de Guinée, Amboine, Indochine,
golfe de Tadjoura.
(?) Tomopteris (Johnstonella) Dunkeri Rosa.
Tomopteris ( Johnstonella ) Dunkeri Fauvel, 1935, p. 297 ; 1939, p. 282.
Djibouti, 8 février. Filet vertical.
Quelques Tomopteris à longue queue et dont certains ont un aiguil-
lon assez net appartiennent peut-être à cette espèce.
Habitat. — Océan Indien, Ceylan, Indochine, Nouvelle Guinée.
SYLLIDAE
Genre Syllis Savigny.
Syllis (Haplosyllis) spongicola Grube.
Syllis (Haplosyllis) spongicola Fauvel, 1923, p. 257 ; 1935, p. 298 ;
1939, p. 289.
Djibouti, 8 février. Filet vertical.
Un seul spécimen, très petit, mais à soies bien typiques.
Habitat. — Océans Atlantique, Indien et Pacifique. Mer Rouge,
Mer de Chine.
(A suivre).
— 295 —
Les Holothuries de Lesson
lre Note.
Par Gustave Cherbonnier.
R. P. Lesson, Professeur d’Histoire naturelle à l’Ecole de Méde
cine navale du Port de Rochefort, publiait, en 1830, sous le titre :
« Centurie Zoologique », toute une série d’observations concernant
aussi bien des Vertébrés que des Invertébrés de diverses parties du
monde, la plupart décrits pour la première fois. On y trouve l’étude
de dix Holothuries, dont je donne ci-dessous l’énumération avec
l’indication de l’origine, de la pagination et du numéro des planches
de la « Centurie Zoologique ».
Holothuria radiosa Lesson, Côtes de l’Inde (Coromandel) et Ile de Java,
p. 58, pl. 15.
Holothuria quadrangularis Lesson, Grande baie d’Offack dans l’Ile de
Waigiou, p. 90, pl. 31, fig. 1, 1 A.
Holothuria oceanica Lesson, Baie de Matavai dans l’Ile d’O-Taiti, p. 99,
pl. 35.
Holothuria timana Lesson, Baie d’Offack dans l’Ile de Waigiou, p. 118,
pl. 43.
Holothuria (Mulleria) peruviana Lesson, Rivage de Payta au Pérou,
p. 124, pl. 46, fig. 1.
Holothuria (Thyone) edulis Lesson, Iles Moluques, p. 125, pl. 46, fig. 2.
Holothuria (Cucumaria) crocea Lesson, sur les frondes de fucus pyriferus
de la Baie de la Soledad aux Iles Malouines, p. 153, pl. 52,
fig. 1, 1 A.
Holothuria (Fistularia) purpurea Lesson, dans les crampons de fucus
pyriferus de la Baie de la Soledad aux Iles Malouines, p. 155, pl. 52,
fig. 2.
Holothuria (Psolus) monocaria Lesson, Iles d’O-Taiti et de Borabora,
p. 225, pl. 78.
Holothuria ( Fistularia ) hilla Lesson, Ile de Borabora, p. 226, pl. 79.
Lesson signale une seule fois, pour Holothuria timana, que
l’échantillon type a été déposé au Muséum de Paris. Cependant,
il existe dans nos collections, un certain nombre d’Holothuries de
l’Expédition Duperrey, en 1825, rapportées par Lesson et Garnot,
ainsi qu’une Synapte récoltée en 1829 par M. Reynaud dans le
détroit de la Sonde. Ce sont, pour quatre exemplaires, les Holotypes
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 3, 1951.
296 —
de Lesson se rapportant à Holothuria radiosa, H. timana, H. edulis,
H. hilla. Un autre échantillon, en provenance de Waigioü, est l'exem-
plaire étudié et décrit par Selenka, en 1868, sous le nom erroné de
Haplodactyla holothurioides (Cuvier), échantillon que Semper appela,
en 1868, Haplodactyla australis n. sp. Enfin, cinq autres Holothuries
ne sont pas nommées ; il s’agit d’un exemplaire de Thelenota ananas
(Jaeger), récolté à O-Taiti, d’un exemplaire de Holothuria atra
Jaeger, de l’ Ile Borabora, et de quatre exemplaires de Actinopyga
mauritiana (Quoy et Gaimard), également de l’ Ile Borabora. Ont
donc disparu ou n’ont jamais été rapportés les Holotypes de H.
quadrangularis, H. oceanica, H. peruviana, H. crocea, H. purpurea
et H. monacaria.
Holothuria quadrangularis, facilement reconnaissable à sa forme
et à sa couleur, est le Colochirus quadrangularis si bien décrit et
figuré par Théel (1885, p. 81, pl. XIV, fig. 7, 8 ; pl. VI, fig. 7) ; le
Colochirus coeruleus Semper, 1868, en est synonyme.
Holothuria oceanica est sans doute identique aux exemplaires
récoltés à Tahiti et étudiés par Heding sous le nom de Synapta
oceanica (Lesson) (1928, p. 117, text-fig. 3, 1 et 6-8 ; text-fig. 4,
11, 12). Par suite de la disparition de l’holotype de Lesson, je crois
qu’il est sage de se ranger à l’avis du grand spécialiste des Synap-
tidae qu’était Heding.
Je pense, comme Miss Deichmann (1941, p. 122), que Holothuria
peruviana Lesson n’est autre chose que Anaperus mollis Selenka,
seule forme des côtes péruviennes qui soit à la fois de grande taille
et de couleur pourpre.
Holothuria crocea est sûrement l’espèce récoltée aux Iles Falklands
par Sir Wyville Thomson, sur les frondes de Macrocystis, et étudiée
par Théel (1885, p. 58) sous le nom de Cucumaria (Cladodactyla)
crocea (Lesson).
Il est, par contre, extrêmement difficile de savoir ce qu’est Holo-
thuria purpurea. Il peut s’agir de Chiridota purpurea Théel (1885,
p. 15), dont les exemplaires, récoltés aux Iles Falklands, étaient de
couleur pourpre mais avaient douze tentacules ; ou bien, plutôt,
des exemplaires étudiés par R. Perrier (1905, p. 76) sous le nom de
Trochodota purpurea (Lesson) et qui, tous les sept, possédaient dix
tentacules, mais étaient de couleur grise eh alcool. Ce ne sont pas
les travaux de Lampert (1889), Ludwig (1898), H. L. Clark (1907)
ou de Heding (1928) qui peuvent apporter un peu de lumière sur
cette question, qu’il faut laisser en suspens pour l’instant, quitte à
la reprendre lorsque de nouveaux documents auront été récoltés
sur les crampons de Macrocystis, aux Iles Falklands.
Holothuria monacaria pose un problème très délicat, que Miss
Deichmann (1938, p. 371) avait déjà soulevé en étudiant Holothuria
gyrifer Selenka, considérée, jusqu’alors, comme synonyme de l’espèce
— 297 —
de Lesson. Elle s’étonnait que l’on ait pu confondre H. gyrifer,
espèce aux pieds ventraux généralement disposés en rangées selon
les radius, aux papilles dorsales rares, avec H. monacaria, qui possède
une prodigieuse quantité de pieds envahissant tout le trivium et de
nombreuses papilles dorsales. Théel (1886, p. 172) a décrit, sous le
nom de H. monacaria Lesson une espèce qui n’a que de lointains
rapports avec celle de Lesson et qui n’est peut-être même pas H.
gyrifer. Les auteurs suivants, ne tenant pas compte de la morpho-
logie de l’animal, ont basé leurs déterminations uniquement d’après
la forme des spiculés comparée à la forme de ceux figurés par Théel
pour la prétendue H. monacaria. Je crois qu’il ne faut pas chercher
ailleurs la cause d’une erreur aussi constante.
Qu’est donc H. monacaria ? C’est une espèce dont Lesson dit
que la « partie supérieure et les côtés sont coriaces, résistants et
solides, et hérissée de petits crochets recourbés. Sa couleur est rouge
brun foncé sur le dos, et chaque papille est entourée d’un cercle
blanc, nettement dessiné. Sa surface inférieure est aplatie, molle,
garnie d’une prodigieuse quantité de papilles courtes, servant de
pieds, et colorées en rouge brun. Cette surface inférieure est elle-
même d’un rouge ferrugineux ; mais deux raies, d’un jaune clair,
se dessinent sur toute sa longueur... l’Holothurie impudique res-
semble à un grossier phallus. Elle habite les rivages des Iles d’O-
Taiti et de Borabora, dans l’Océan pacifique ».
L’échantillon type figuré, qui a été récolté à O-Taiti, correspond
bien à la description ci-dessus. Si l’holotype a disparu, il existe, dans
les collections du Muséum, cinq Holothuries, provenant également
de l’Ile Borabora, et récoltées par Lesson et Garnot. L’une de ces
Holothuries se rapporte à Holothuria atra Jaeger, les quatre autres à
Actinopyga mauritiana (Quoy et Gaimard) ; ce sont ces dernières
qui vont retenir notre attention. En effet, A. mauritiana présente,
sur la face ventrale, la « prodigieuse quantité de papilles » signalée
par Lesson pour H. monacaria ; de plus, A. mauritiana est générale-
ment de couleur brun chocolat sur le dos, les papilles dorsales sont
entourées à leur base d’un cercle blanc jaunâtre, et le ventre est
blanc jaunâtre. Il se pourrait donc fort bien que H. monacaria
Lesson et Actinopyga mauritiana (Quoy et Gaimard) ne soient
qu’une seule et même espèce. Il me paraît pourtant difficile de
l’affirmer. Par contre, il est certain que H. monacaria et H. gyrifer
sont deux espèces bien distinctes. Toute la synonymie de H. mona-
caria est donc à revoir et elle est tellement embrouillée qu’il faudra
remonter aux exemplaires ou aux types des auteurs pour pouvoir
l’éclaircir.
Dans les prochaines notes, je redécrirai les holotypes de H.
timana, H. edulis, H. hilla ainsi que de Aphelodactyla australis
(Semper) (= Haplodactyla holothurioides Selenka). Mais, dès mainte-
— 298
nant, on peut considérer que Holothuria aculeata Semper est vrai
semblablement synonyme de H. timana et que H. hilla est ce que,
depuis le travail de Théel, tous les auteurs ont appelé 11. monacaria
Lesson.
Opheodesoma radiosa (Lesson).
Holothuria radiosa Lésson, 1830, p. 58, pl. 15 ; détroit de la Sonde,
M. Reynaud, 1829, 1 ex.
L’holotype est incomplet, la partie anale manquant. Il mesure
environ 170 mm. de long sur 27 mm. dans sa plus grande largeur. Le
tégument est très plissé, rugueux. La partie ventrale est uniformément
jaune sale ; la partie dorsale est apparemment également jaune sale,
mais montre, dans les creux des plis, des zones brun chocolat ; je n’ai
pu retrouver les bandes longitudinales marron foncé, qui ont dû partielle-
ment disparaître dans l’alcool. D’après Lesson, chez l’animal vivant, la
« couleur est un verdâtre bistré, où apparaissent des zones et des taches
plus claires ; mais quatre larges lignes plus foncées suivent le corps dans
le sens de sa longueur depuis la bouche jusqu’à l’anus. »
Quinze longs tentacules, portant de vingt à trente paires de digitations
non unies par une membrane. Une cinquantaine de vésicules de Poli assez
longues. Un canal hydrophore, libre, assez long, accompagné d’une tren-
taine de très petits canaux hydrophores. Couronne calcaire blanche
(fig. p. 299) ; les radiales, à extrémité antérieure subrectangulaire, sont
percées pour le passage des nerfs ; les interradiales sont triangulaires.
Urnes ciliées de la forme habituelle. Muscles longitudinaux extrêmement
puissants. Sur le côté interne des tentacules et sur le disque oral, on dis-
tingue de larges taches blanches formées par des amas de spiculés. Je
n’ai pas vu de taches oculaires sur le disque oral.
Spiculés. Les plaques et les ancres sont de même taille, qu’elles soient
dans le tégument oral ou dans le tégument médian. Les ancres n’ont pas
de denticulations sur les bras de l’arc mais présentent, au sommet, trois
ou quatre denticulations symétriquement disposées par rapport à l’axe
longitudinal de l’ancre (fig. 6) ; je n’ai observé aucune ancre portant des
denticulations juste dans l’axe. La manivelle a de sept à dix apophyses
épineuses (fig. b, i, j) ; les apophyses centrales peuvent se réunir en
laissant un trou à la base de l’ancre (fig. I, m).
La plaque anchorale (fig. a) est subcarrée, très large, percée de sept
grands trous fortement denticulés. La base s’amincit brusquement ; elle
porte un pont simple et plusieurs perforations de tailles inégales (fig. c,
d, e, /, g, h).
Les tentacules possèdent uniquement des corpuscules miliaires (fig. o).
A la jonction des tentacules et du péristome existent de très rares bâtonnets
bi-ramifiés aux extrémités (fig. k). Le cercle oral possède des corpuscules
miliaires identiques à ceux des tentacules, souvent réunis en amas consi-
dérables, et des bâtonnets droits, non perforés, aux extrémités très nodu-
leuses (fig. n).
— 299 —
Opheodesoma radiosa (Lesson).
Echelles 1 et 2 = 100 |x.
A, n, o : éch. 1 ; a-j, l, m : éch. 2 ; p : X 8 environ.
Observations. — On connaît actuellement onze bonnes espèces
d ’Opheodesoma. Si l’on prend, comme critère de base, la présence de
bâtonnets dans le disque oral mais leur absence totale dans les
tentacules, O. radiosa se rapproche de O. spectabilis Fisher, des
Iles Hawaii, O. glabra (Semper) et O. grisea (Semper), de Bohol,
— 300
O. mauritiae Heding, de l’ Ile Maurice, O. australiensis Heding et
O. ramispicula Heding, d’Australie, O. africana Heding, de Zanzibar.
O. glabra, O. spectabilis, O. australiensis et O. ramispicula ont les
digitations des tentacules unies par une membrane, ce qui n’est pas
le cas de O. radiosa.
La couronne calcaire de O. grisea est bien typique par le grand
développement des radiales et des interradiales.
O. mauritiae et O. africana, qui sont sans doute synonymes, sont
les espèces qui se rapprochent le plus de O. radiosa, mais elles s’en
écartent nettement par la forme des plaques anchorales.
On peut aussi rapprocher l’espèce de Lesson de O. lineata Heding,
du Golfe de Siam, qui présente la même coloration verdâtre et les
bandes longitudinales plus foncées. Mais Heding n’a eu en sa pos-
session qu’un fragment de 30 cm. de long, dont les parties antérieure
et postérieure manquaient. On ne sait donc pas si les tentacules
possédaient des bâtonnets, ainsi que le cercle oral, ni quelles formes
ils revêtaient, ni si il existe des différences dans la taille des plaques
anchorales des régions orale, moyenne et anale. Il se peut que O.
lineata Heding soit identique à O. radiosa Lesson, mais il est impos-
sible de l’affirmer. Aussi, suis-je arrivé à conclure que O. radiosa
est une espèce qui n’a pas été reconnue depuis sa description par
Lesson.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
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Hamburg, t. III.
Lesson (R. P.), 1830. Centurie Zoologique, Paris, pp. 1-244, pl. 1-80.
Ludwig (H.), 1898. Holothürien. Ergebnisse der Hamburger Magalhaen-
sischen Sammelreise, pp. 1-98, pl. 1-3.
Perrier (R.), 1905. Holothuries antarctiques du Muséum d’Histoire
naturelle de Paris. Ann. Sci. Nat., Zoologie, t. I, Paris, pp. 1-146,
pl. I-Y.
Quoy et Gamard, 1833. Voyage de découvertes de l’Astrolabe exécuté
par Ordre du Roi pendant les années 1826 à 1829. Zoologie, Holothuries,
vol. IV, Paris, pp. 108-138, pl. VI-VIII.
Selenka (E.), 1868. Nachtrage zu den Beitràgen zur Anatomie und Sys-
tematik der Holothürien. Zeitsch. TViss. Zool., vol. XVII, Leipzig,
pp. 109-119, pl. VIII.
Semper (C.) , 1867-1868. Reisen in Archipel der Philippinen, II, vol. I,
part. I-II. Holothürien. Leipzig, pp. 1-288, pl. I-XL.
Theel (Hj.), 1881-1886. Report on the Holothurioidea dredged by
H. M. S. Challenger during the Years 1873-1876. Zoology, Part. 1,
pp. 1-176, pl. I-XLVI, part. II, pp. 1-290, pl. I-XVI.
— 302 -
Un jardinier, voyageur naturaliste,
DEVENU COLON A MADAGASCAR : PERVILLÉ {1840-1868 ?)
Par H. Poisson
CORRESPONDANT DU MUSÉUM
Nous apportons dans cette note quelques faits inédits sur Per-
villé, qui fut collecteur aux Seychelles et à Madagascar, puis colon
à Nossi-bé, il y a environ un siècle.
Nous n’avons pas de documents sur son origine et son éducation
première. Ce que l’on sait, c’est qu’il fut jardinier au Muséum d’His-
toire Naturelle de Paris et par la suite, voyageur naturaliste de cet
établissement.
Dans les herbiers du Muséum, on trouve de nombreux échantil-
lons de plantes envoyés par ce voyageur et un grand nombre d’es-
pèces nouvelles lui ont été dédiées par les botanites systématiciens ;
elles portent les noms de Pervillei ou Pervilleana.
Decaisne a même créé dans la famille des Asclépiadacées un
nom de genre : Pervillaea (P. tomentosa) 1 que Choux a ramené au
genre Toxocarpus.
Pervillé arriva vraisemblablement à Madagascar aux environs
de 1840, après avoir fait escale aux Seychelles, d’où il envoya au
Muséum un échantillon d’un grand arbre appelé à Mahé « Capucin »,
qui est une Mimusopée (récolté le 14 mars 1840) 2.
C’est probablement à cette époque qu’il récolta dans ces îles un
Népenthes que Blume a décrit en lui dédiant l’espèce (N. Pervillei).
C’est une plante des îles Mahé et Silhouette, croissant dans les cre-
vasses qui se trouvent sur les flancs des montagnes entre 200 et
400 m. d’altitude 3.
1. Decne in D. C., Prodromus, VIII, 1844, p. 613 ; plante grimpante, côtes N. et
N.-E. (in Compendium des Plantes malgaches de Baron. Revue de Madagascar, 11 mars
1905, p. 254). — Toxocarpus tomentosus Jum. et Perr. (Voansifaka des Sakalaves).
Grande liane couverte d’un duvet blanc ressemblant à la fourrure du Propithèque.
Les indigènes l’emploient comme amadou. Ambongo, Boina, Vohémar, Baie de Rigny.
2. Herbier du Muséum n° 176. — Voir Leconte, Le Capucin des Seychelles, Bull.
Mus., n° 4, pp. 284 à 286.
3. Blume, Muséum botanicum Lugduno-Batavum, II, 1856, p. 10 ; H. Poisson,
Contribution à l’histoire des Népenthès malgaches. Bull. Mus., I, n° 5, 1920, pp. 436
à 438, 1 pl.
Cependant, Decary (Note sur l’histoire et la biologie des Nepenthès de Madagascar,
Bull, bi-mensuel Soc. Linnéenne Lyon, 7e ann., n° 11, 8 juin 1928, p. 91) indique que
l’espèce appelée Pervillei aurait été récoltée par Bojer, ce qui est peut-être une erreur,
car on ne comprend pas pourquoi Blume ne l’aurait pas nommée Bojeri plutôt que
Pervillei *.
* (Dans le Muséum botanicum, Blume indique bien à propos de cette espèce : «in
Seychelles insulis a V. cl. Pervillé détecta » (N. D. L. R.).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 3, 1951.
303 —
Pervillé a dû retourner aux Seychelles en 1846.
Il a été surtout comme botaniste, un explorateur du N. -O. des
provinces de l’Ambongo et du Boina, et particulièrement de Nossi-
bé. Il a recueilli également des plantes aux Comores.
Il a fait parvenir de la flore de ces régions surtout des Euphor-
biacées, Asclépiadacées, Légumineuses, etc., en spécimens nombreux
et intéressants.
Mais, ce qui est particulier dans l’existence de ce collecteur,
c’est qu’il se fixa à Madagascar (Nossi-bé), et là, nous avons des
preuves de son activité.
Une première pièce, conservée aux archives du territoire, est un
Arrêté n° 63, concernant la concession accordée à Nossi-bé à M. Per-
villé. Elle est ainsi rédigée :
Au nom du Roi
« Nous, Commandant supérieur de Mayotte et dépendances
Vu, la demande adressée par Monsieur Pervillé à Monsieur le Comman-
dant particulier de Nossi-bé,
Vu, le rapport de Mr. le Commandant particulier de Nossi-bé, nous
recommandant tout particulièrement M. Pervillé comme susceptible
par ses connaissances et comme agronome et comme Botaniste, de faire
faire des progrès à l’agriculture dans cette île.
Vu, consultativement le conseil d’administration,
Avons arrêté et arrêtons :
Article premier. — Il est provisoirement accordé à Mr. Pervillé une
concession de terre à Nossi-bé d’une étendue de 70 hectares, le dit terrain
situé sur la rive gauche de la rivière Djabal à partir du bord de la mer en
longeant la rivière sur une étendue de 2.000 mètres et sur une largeur
d’environ 350 mètres en allant vers les monticules qui forment la vallée,
le tout comme il est dit plus haut, de la contenance de 70 hectares.
Article 2. — Le dit terrain pour être cultivé ainsi que le comporte la
demande, en girofliers, caféiers, cacaoyers, muscadiers et denrées de
première nécessité.
Article 3. — La dite concession faite aux conditions et réserves
expliquées sur la matière par l’ordonnance citée ci-dessus et aux dis-
positions de details qui seront prescrites ultérieurement par arrêté du
Commandant supérieur en Conseil.
Dzaoudzi, le 20 avril 1846.
Le Commandant supérieur,
Passot.
(Archives du Gouvernement de Madagascar.)
D’autre part, le rapport du 28 mars 1852 du Commandant parti-
culier de Nossi-bé (qui était à l’époque le Capitaine d’infanterie de
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 3, 1951. 20
— 304 —
Marine Dupuis), donne composition des cultures de la concession
Pervillé 1.
A savoir : un hectare de caféiers, 5 hectares plantés en bois noir
(Albizia Lebbek) pour caféiers, un hectare d’ Arrow-root, 3 hectares
de cannes à sucre bonnes à couper en 1853, 3 hectares de terrain
préparé, 2 hectares en verger, 15 hectares de cultures diverses
entreprises en métayage avec les natifs, à compte de demi, 7 hectares
d’indigotiers, un hectare de canne à sucre, 2 hectares de Manioc
et 3 hectares en verger et jardin, au total 43 hectares.
Enfin, dans le catalogue des produits des Colonies françaises
présentés pour l’exposition de Paris en 1867 2 on voit cités les cafés
récoltés sur les concessions Djabal et Ampasilava à Nossi-bé, les
premiers sur 3 hectares et les seconds sur 17 hectares par M. Per-
villé.
Ainsi donc, le jardinier du Muséum envoyé comme voyageur
s’était fait colon et avait, tout en continuant des voyages de décou-
vertes en botanique, organisé des cultures en instruisant les gens
du pays qui l’aidaient dans son travail.
Je ne sais pas actuellement ce qu’est devenu Pervillé. Est-il
rentré en France ? est-il mort à Madagascar ? Mystère !
D’après les numéros de son herbier, on voit qu’il a parcouru à
diverses reprises le Nord-Ouest ; on y trouve des plantes de Diégo-
Suarez 3, il a peut-être été jusqu’à Vohémar.
En tous cas, on peut estimer qu’il est resté à peu près une tren-
taine d’années à Madagascar et y a travaillé très utilement. C’est
une figure qu’il était intéressant de faire revivre et cela malgré le
peu de documents que nous possédons actuellement.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
1. Cette note et la copie de l’arrêté de 1846 m’ont été obligeamment communiquées
par M. Decary, que je suis heureux de remercier ici.
2. Un vol., Paris, Challamel, 1867, p. lxxv.
3. L’herbier de Pervillé est au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris. Parmi les
échantillons de Diégo-Suarez figure notamment le « Lombiri » (Cryptostegia madagas-
cariensis Boj.). Voir Catalogue des Plantes de Madagascar publié par l’Académie
malgache. Asclépiadacées, par P. Choux, oct. 1931, p. 6.
— 305 -
Documents sur Auguste Pervillé, conservés
a l'Herbier du Muséum
Par H. Humbert et J. Lèandri.
En recevant de M. Henri Poisson le manuscrit de sa note relative
à A. Pervillé, notre attention a été attirée sur l’intérêt de quelques
documents conservés au Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
Une note manuscrite du regretté Paul Danguy, ancien sous-direc-
teur de ce service, indique : « Pervillé (Auguste) jardinier du
Muséum, parti en 1837 : Madagascar. Nosy bé. »
La collection de manuscrits ne comporte aucun document de ce
collecteur, et il est à craindre que ses carnets et ses observations de
voyage ne soient perdus. Toutefois trois lettres conservées dans la
collection d’autographes de botanistes méritent d’être publiées.
Nous n’avons pas conservé rigoureusement l’orthographe qui ne
nous semble pas présenter d’intérêt particulier : on peut indiquer
qu’elle n’est pas absolument correcte.
Les lettres reproduites ci-dessous semblent indiquer que Per-
villé est rentré en France en 1841 après un séjour de deux ans
dans différentes îles de l’Océan Indien. Les documents publiés par
M. Poisson doivent se rapporter à un second séjour, de 1846 à 1867
ou plus tard. Peut-être aussi Pervillé n’a-t-il pas réalisé son projet
de retour en France, et a-t-il passé à la Réunion et à Madagascar
les années 1841 à 1846 : de nouveaux documents pourraient seuls
trancher sûrement la question.
I. — Timbre de la poste : Saint-Malo, 23 août 1839. Papier sans
marque.
Monsieur Brongniart (« Brognard »)
Professeur administrateur au Muséum National d’ Histoire Naturelle
Jardin du Roi, Paris.
Monsieur,
Nous sommes à St Malo depuis dix jours. A notre arrivée, M. de Las-
telle 1 était à la campagne, c’est ce qui fait que je ne vous ai pas écrit
1. Sous Louis-Philippe, de Lastelle, Mauricien d’origine française, s’était fait à
Tananarive le vigilant défenseur de notre influence ; ses efforts se combinèrent plus
tard avec ceux de Jean Labobde, quand ce dernier fut parvenu à la capitale de l’Ime-
rina. C’est sans doute pendant un séjour en France que de Lastelle demanda au
Muséum quelques élèves pour faire avancer l’étude de l’histoire naturelle à Madagascar.
Ajoutons qu’il constitua une petite collection, intercalée dans l’herbier du Muséum ;
plusieurs espèces nouvelles lui ont été dédiées, ainsi d’ailleurs qu’à Pervillé lui-
même.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 3, 1951.
— 306 —
plus tôt, voulant vous dire de quelle manière il nous recevrait. Il est
revenu depuis quelques jours et nous a [accueillis ?] ainsi que sa famille
de la manière la plus obligeante. Nous sommes regardés par eux comme
leurs enfants. Monsieur de Lastelle nous emmène dans tous les bals
et soirées où il est invité, ce qui nous donne à croire que nous serons bien
avec lui à Madagascar. Le bâtiment sur lequel nous serons se nomme
l’Héloïse [ou « l’Iloise »] ; il est beau et a l’air très commode. Nos cabines
sont propres ; les officiers sont complaisants pour nous. Tout va bien, et
si nous avons la santé comme nous l’espérons, nous remplirons de notre
mieux la tâche que nous a donnée le Muséum. Nous espérons prouver à
l’Administration que ses élèves peuvent mériter sa confiance.
Dans mes excursions aux environs de Saint-Malo, j’ai récolté quelques
graines qui manquent au Jardin, mai; je n’ai pas trouvé de plantes assez
précieuses pour en envoyer des pieds.
Je finis, Monsieur, en vous remerciant beaucoup, ainsi que tous ces
Messieurs, de ce que vous avez fait pour moi, et j’espère vous être agréable
en faisant le mieux que je pourrai les travaux [dont] vous m’avez chargé.
Nous partirons si les vents sont bons les 26 ou 28 ; nous passerons
devant les Canaries, au Cap Vert où nous nous arrêterons pendant huit
ou dix jours : ce sera là où nous commencerons nos récoltes ; du Cap Vert
à Bourbon et à Madagascar. Je garde le paquet pour M. Harvey [« Har-
vet »] ’, quoique notre itinéraire ne marque pas le Cap de Bonne Espérance ;
mais le temps nous forcera peut-être à nous y arrêter. De Bourbon, il
y a des navires qui vont souvent au Cap pour chercher des provisions :
par ce moyen, je [le] lui ferai parvenir.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur, votre très dévoué serviteur.
Ate Pervillé.
II. — Lettre sans timbre postal. Papier à la marque de la Papeterie
Marion.
Messieurs de Jussieu & Brongniart (« Brognard »).
Professeurs administrateurs du Muséum d’ Histoire Naturelle
Paris.
St Denis, 27 avril 1840 1 2.
Messieurs,
Je ne vous entretiens pas des faits qui ont modifié notre mission puisque
je vous les annonce par la lettre que j’écris à l’administration ; celle-ci
est pour vous rendre compte des récoltes que j’ai faites aux Iles Sey-
chelles ; elles ne sont peut-être pas aussi considérables que vous le croyez ;
ce n’est pas négligence de ma part. Deux raisons en sont cause, la première
est que je ne suis resté que quarante jours sur ces îles ; la seconde, c’est
qu’elles sont très pauvres en espèces. J’ai pourtant récolté 250 plantes,
dont plusieurs pourront vous intéresser, par exemple une espèce du
1. Harvey (Will. Henry), né à Limerick en 1811, professeur à Dublin, mort à
Torquay en 1866. Outre ses travaux sur les Algues, il a publié les Généra of South
African Plants (1838) et, avec Sonder, la Flora Capensis (1859-1865). Il se trouvait à
cette époque en Afrique du Sud.
2. Saint-Denis est encore aujourd’hui le chef-lieu de l’île de La Réunion (Bourbon).
— 307 —
genre Colea (« Collea » 1 ; j’en ai des échantillons bien complets de bois,
des feuilles desséchées, des fleurs et des fruits dans l’alcool ; cinq espèces
de Pandanus : j’ai fait comme vous me le commandez, j’ai récolté de chaque
espèce des tiges, des fruits, des feuilles avec leurs bases, une racine aérienne.
Malheureusement, la saison des fleurs était passée ; pourtant, j’ai trouvé
une fleur mâle d’une espèce superbe qui a quelquefois jusqu’à 70 pieds
de hauteur ; les fruits sont ronds, très glauques et portés sur des pédon-
cules de trois pieds de longueur ; de cette espèce j’[en] ai rapporté cinq
pieds vivants 2. J’ai trouvé le Népenthès que je croyais exister dans les
marais près de la mer 3. Les pieds que j’ai trouvés étaient dans des terrains
très secs ou entre les fentes des rochers à 250 toises de hauteur. J’ai une
belle espèce de Sideroxylon 4 5, qui, suivant M. Richard 6, n’est pas celle
qui est aux îles de France et de Bourbon ; une douzaine de Rubiaceae ,
dont une espèce est très curieuse, et n’est pas connue de M. Richard ;
c’est un bel arbrisseau de 8 à 10 pieds de hauteur, à grandes et belles
fleurs, ayant la forme de nos Campanules ; elles sont tigrées au dedans
comme celles de plusieurs espèces de Stapelia ; les fruits sont ronds, verts
marbrés de blanc et gros comme une orange. Je pense que cette dernière
est une Rubiacée, mais je n’en suis pas certain. M. Richard, à qui j’ai
fait voir mes plantes, a trouvé une vingtaine d’espèces qui n’existent ni à
Bourbon, ni à Maurice, et qu’il n’a jamais reçues de l’Inde ; dans ces
20 plantes, peut-être y aura-t-il quelques espèces [d’J intéressantes. N’ayant
pas en ce moment d’occasions pour faire parvenir cette collection au
Muséum, je l’ai remise à M. Richard en le priant de l’envoyer sitôt qu’il
le pourra.
Un malheur est arrivé à mes fruits de Pandanus. Nous sommes arrivés
à Bourbon le 6 avril ; nous sommes débarqués sans notre linge, car la
mer était trop grosse ; le lendemain, la communication a été interdite ;
1. Dans la Flora of Mauritius and the Seychelles (1877), Baker cite un Colea pedun-
culata Bak. : « Seychelles. In the woods from the seashore to the top of the liills. Endé-
mie. « Bilimb » or « Bilimb marron ». Dans l’herbier du Muséum on trouve un Colea
Seychellarum Seeman, transmis par Bernier sous le n° 38. Nous croyons bien recon-
naître sur certaines étiquettes l’écriture de Pervillé ; la date de récolte, 13 février
1840, coïncide avec son passage. Le C. pedunculata Bak. doit être considéré comme
un simple synonyme du C. Seychellarum Seem. (H. Perrier de La Bathie, in Ann.
Mus. Col. Marseille, 5-6 (1938), p. 40).
2. Cette description correspond au Pandanus Hornei Balf. qui a une vingtaine de
mètres de haut et des syncarpes pendants longuement pédonculés. Les Pandanus
récoltés par Pervillé aux îles Seychelles (5 espèces d’après le collecteur) ne paraissent
pas avoir été publiés.
3. Nepenthes Pervillei Blume. Horne donne ce Népenthès comme « not common,
in wet places by the side of running water at an élévation of about 1500 feet (Mac-
farlane, in Pfi.anzenreich, fam. 111, 1908).
4. 11 s’agit probablement du « capucin » cité dans la note de M. II. Poisson et que
Baker ( Flora of Mauritius and the Seychelles, 1877, p. 194) considère comme une
espèce insuffisamment connue (faute de fleurs) ,du genre Sideroxylon. Une autre espèce
de ce genre, le S. attenuatum se rencontre aussi à Mahé et Praslin (Horne) ; mais c’est
un arbuste de 20 pieds environ. Quant au Sideroxylon Pervillei Engler (in Bot. Jahrb.,
XII, 1890, p. 518) récolté par Pervillé sous le n° 585, il a certainement été recueilli
dans l’Ambongo (Ouest de Madagascar).
5. Richard, dit « Hortulanus » qu’il ne faut confondre ni avec Louis Claude, ni
avec Achille et Antoine Richard, était directeur du Jardin botanique de la Réunion
(Bourbon), et a distribué de nombreuses plantes provenant de Madagascar, qu’on
trouve aux herbiers de Paris et de Genève.
— 308 -
deux jours après, craignant un coup de vent, l’on a fait appareiller tous
les bâtiments qui étaient sur rade ; nous avons été dix jours sans avoir
nos caisses ; pendant ce temps, il est tombé de l’eau sur celles où étaient
mes fruits, qui ont été pourris ; fort heureusement, j’ai eu la précaution
de mettre un de chaque espèce dans un petit baril d’alcool ; les échantillons
de bois et de plantes n’ont pas été mouillés.
Quoique je n’aie récolté que peu d’espèces, soyez assuré que ce n’est
pas le manque de bonne volonté, mais bien faute de temps.
Je vous prie, Messieurs, d’avoir la bonté de solliciter [auprès] de l’Ad-
ministration les moyens de me mettre à même de profiter de la belle
position dans laquelle je me trouve pour faire des collections.
J’ai l’honneur d’être, Messieurs, votre dévoué et obéissant serviteur.
A. Pervillé.
III. — Timbre de la poste : St-Denis, île Bourbon, 24 juin 1841.
(Papier portant le timbre « Bath »).
Monsieur Ad. Brongniart (« Brognard »)
Professeur administrateur du Muséum d’ Histoire Naturelle
au Jardin du Roi — Paris.
Monsieur,
A Nos bé 1, au mois de Mars dernier, j’ai reçu votre aimable lettre
dans laquelle je vois avec un bien grand plaisir que vous avez toujours,
et vous prie de continuer, vos bontés pour moi. Je vous prie de croire,
Monsieur, que je ferai mon possible pour m’en rendre digne. Je pense
qu’il serait inutile de vous ennuyer en vous détaillant tout ce que j’ai
fait depuis la dernière lettre que je vous ai écrite, puisque je l’ai fait
exactement dans celle que j’adresse à l’administration.
Dans les huit mois que j’ai passés à Madagascar, je n’en compte que
trois de travail et les autres de maladies.
J’ai visité Nos bé et les îles environnantes, la baie de Passandava 2 et
Ambongo 3 à 90 lieues au Sud de Nos bé, et par conséquent tout à
l’Ouest de Madagascar. Cette côte n’ayant pas encore été visitée, j’espère
en avoir des plantes nouvelles, sinon intéressantes.
Ainsi, je rapporterai au Muséum 800 espèces de plantes sèches récoltées
aux Seychelles et à Madagascar, de 10 à 12 caisses vitrées contenant
des plantes vivantes récoltées aux Seychelles, Madagascar et à Bourbon ;
de ce dernier pays, il y en aura une petite partie provenant du Jardin
du roi.
J’ai commencé et continue à récolter des Orchidées que j’emballerai
et mettrai dans des caisses en bois. J’en réserve une vitrée pour les ter-
restres de cette famille. De même, je continue une collection de Fougères,
c’est-à-dire des rhizomes de toutes celles que je pourrai me procurer.
J’aurai aussi des feuilles et régimes de plusieurs espèces de Palmiers. Je
n’ai pas oublié les Lycopodes et fougères que vous me demandez vivants :
une partie sont dans les caisses vitrées et se portent bien.
1. Nosy-bé, île près de la côte Nord-Ouest de Madagascar.
2. Ampasindava, où se jette le Sambirano, au sud de Nosy-bé.
3. C’est le nom de la région du Cap Saint-André, au sud de Majunga.
— 309 —
Quant aux échantilons de bois et de graines, ils ne sont pas nombreux,
ne me trouvant à Madagascar capable de faire des récoltes que dans la
saison des pluies ; à cette époque l’humidité et si grande que c’est avec
beaucoup de difficultés que l’on sèche ses bois et même les plantes ; c’est
aussi dans cette saison que les arbres fleurissent, et n’ont point de graines.
Des endroits que j’ai visités, j’ai pris note jour par jour de la tempéra-
ture, de l’état du ciel, de la direction du vent. J’ai fait de même pour les
différentes cultures des Malgaches, de leurs terres, des plantes qui croissent
dans de différentes localités et celles usitées 1.
Monsieur, je vous prie de croire que j’ai mis tout mon zèle et que si je
n’ai fait davantage, ce sont les maladies et le peu de fonds que l’on a pu
mettre à ma disposition qui en sont les causes. Malgré les 2.000 francs
que l’administration m’a alloués pour cette année pour subvenir aux frais
de mon retour, je n’aurai pas assez pour payer d’avance mon passage,
car l’administration de Bourbon m’a retenu 1.000 et quelques francs
pour frais de traitement de table sur les navires sur lesquels j’ai fait les
traversées de Bourbon aux Seychelles et de Bourbon à Madagascar, et
je me serais trouvé dans une bien triste position si M. Bernier n’avait
eu la bonté de me recevoir chez lui et me donnant et prêtant ce dont
[« que »] j’ai besoin.
Je finis, Monsieur, en vous remerciant des bontés que vous avez pour
moi, et je vous écrirai dans peu en vous donnant une liste exacte de ce que
j’emporterai au Muséum.
Je ne pourrai partir de Bourbon que du 15 au 30 juillet, époque où il
partira un bâtiment de guerre pour [la] France.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur, votre très humble et obéissant serviteur.
A. Pervillé.
S^Denis, île Bourbon, le 3 juin 1841.
1. Ces notes de Pervillé semblent perdues.
Le genre Dichanthium a Madagascar et dans
les îles Mascareignes
Par Aimée Camus.
Dichanthium Willemet in Usteri, Ann., XVIII, p. 11 (1796) ; Stapf,
Fl. Trop. Afr., IX, p. 177 ; A. Camus in Bull. Mus. Paris, XXVII, p. 548
(1921) ; Bews, The world’s Grasses, p. 17 (1929) ; Lemée, Dict. Phan., II,
p. 583 (1930) ; Philipps, South African Grasses, p. 144 (1931) ; Hubbard
et Vaughan, The Grasses of Maurit. and Rodriguez, p. 105, 120 (1940). —
Lepeocercis Trin. Fund. Agrost., p. 203 (1820). — Diplasanthum, Desv.
Opusc., p. 66 (1831). — Andropogon subgen. Dichanthium Hackel ap.
Engl, et Prantl, Pfl., II, 2, p. 28 (1887).
Plantes herbacées, vivaces ou annuelles, à feuilles planes. Grappes
spiciformes brièvement pédonculées, solitaires ou digitées au sommet
des chaumes, sur un axe principal court. Articles du rachis nombreux,
grêles, semblables au pédicelle des épillets pédicellés. Epillets binés,
de même forme, tombant en entier à maturité, imbriqués, l’un
sessile, ordinairement aristé, l’autre pédicellé, mutique ; articles et
pédicelles grêles, se désarticulant presque horizontalement, sauf
dans les paires neutres inférieures. Fleurs 2, l’inférieure neutre et
réduite à la glumelle, la supérieure 0 dans la plupart des épillets
sessiles, $ dans les pédicellés et dans les 1-2 inférieurs sessiles, par-
fois les pédicellés à fleurs encore plus réduites ou manquant. Epillets
sessiles $ comprimés dorsalement, aristés (sauf les 1-3 basilaires
homogames, mutiques), tombant avec le pédicelle de l’épillet
pédicellé et l’entre-nœud adjacent du rachis ; callus petit, briève-
ment poilu ; glumes égales ou presque, légèrement papyracées, l’in-
férieure ordinairement très obtuse ou arrondie, 2-carénée, à dos
plan ou arrondi ; glume supérieure naviculaire, plus ou moins
carénée, 3-nervée. Fleur inférieure : glumelle plus courte que les
glumes, hyaline, énervée. Fleur supérieure : glumelle réduite à un
stipe hyalin, rarement plus large et bifide (Z), andringitrense A.
Camus), terminée en une arête genouillée ; palea 0 ou petite. Glu-
mellules 2, petites, glabres. Stigmates exserts latéralement ou au
sommet de l’épillet. Caryopse oblong, obtus, comprimé dorsalement,
à dos convexe. Epillets pédicellés sans arête, 1-2 flores ou neutres,
tombant en entier du pédicelle. Epillets sessiles inférieurs $ ou
neutres et mutiques.
Régions chaudes et tropicales de l’Ancien Continent.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 3, 1951.
— 311 —
Tableau des espèces de Madagascar et des Mascareignes :
A. Epillets oblongs, elliptiques-oblongs ou obovales, obtus ; glume supé-
rieure non aristulée.
a. Epillets oblongs ou elliptiques-oblongs, obtus ; glume inférieure
étroite, large de 1-1,5 mm I. D. annulatum Stapf.
b. Epillets très largement oblongs-elliptiques ou obovales-elliptiques ;
glume inférieure assez large.
I. Chaumes glabres sous l’inflorescence ; faux-épis ordinaire-
ment solitaires, parfois par 2-3 . . 2 . D. caricosum A. Camus
II. Chaumes mollement et nettement poilus sous l’inflorescence ;
faux-épis souvent 2-6, rarement solitaires.
3. D. aristatum Hubbard
B. Epillets largement lancéolés ou obovales, aigus ou subaigus ; glume
supérieure nettement aristulée au sommet ; glume inférieure dépassant
2,5 mm. de largeur ; 2, rarement 3 faux-épis ; chaumes glabres sous les
pédoncules poilus 4. D. andringitrense A. Camus
1. D. annulatum Stapf in Prain, Fl. Trop. Afr., IX, p. 178 (1917) ;
Hubbard et Vaughan, 1. c., p. 107 (1940). — Andropogon annulatus
Forsk., Fl. Aegypt.-Arab., p. 173 (1775).
Maurice : bords de route près Mahébourg, peu ç., Vaughan A. 100.
— Du Maroc à l’Inde, l’Indochine, la Chine ; introd. en Polynésie
et aux Indes occidentales.
2. D. caricosum A. Camus in Bull. Mus. Paris, XXVII, p. 548
(1921) ; in H. Lecomte, Fl. Indochine, VII, p. 318 (1922) ; Hubbard
et Vaughan, 1. c. (1940). — Andropogon caricosus L., Sp. ed. 2,
p. 1480 (1763). — A. caricosus subsp. genuinus Hackel in DC.,
Monogr. Phan., VI, p. 568 (1889).
Madagascar, Nord : montagne des Français, Perrier de La Bâthie
16210 ; Prov. Diego-Suarez, distr. Antsirane, Viguier et Humbert
132. — Maurice : les Trois Mamelles, Vaughan A. 106. — Inde à la
Chine, l’ Indochine, la région malaise ; introd. aux Indes occidentales
et en Polynésie.
3. D. aristatum Hubbard in Kew. Bull (1939), p. 654 ; Hubbard
et Vaughan, 1. c., p. 106, 120 (1940). — D. nodosum Willem, in
Usteri Ann., XVIII, p. 11 (1796). — Andropogon aristatus ap.
Lamk., Encycl. Méth. Suppl. I, p. 585 (1810). — A. mollicomus
Kunth, Bev. Gram., I, p. 365, t. 96 (1830). — Diplasanthum lanosum
Desv. Opusc., p. 67, t. 5, f. 1 (1830). — Andropogon caricosus L. subsp.
mollicomus Hack. ap. DC., Monogr. Phan., VI, p. 569 (1889). —
A. nodosus Nash, N. Amer. Fl. XVII, p. 122 (1912).
Maurice : Ayres, Bojer, Bory de Saint-Vincent, Bouton, Johnston,
McGrigor, Sieber II, 48 ; Vaughan A. 89, A. 134, 1821 a ; Wiehe ;
Commerson, 166, herb. Mus. Paris ; Port-Louis, Boivin 1605, herb.
Mus. Paris. — Rodriguez : Corbett 20 ; Wiehe R. 5, R. 5 a. — La
— 312 —
Réunion : herb. Desvaux, herb. Mus. Paris ; Lenormand, herb.
Steudel s. n. Andropogon obtusigluma Steudel, herb. Mus. Paris ;
env. Saint-Denis, herb. Richard 155 ; Saint-Paul, Boivin 986, herb.
Mus. Paris. — Madagascar, Nord : Diego-Suarez, abattoir, bord de
la mer, sur basalte décomposé ; peut-être introduit de la Réunion,
nov. 1916 (Decary, 48). — Afrique austro-orient., Inde orient. ;
introd. en Polynésie et dans les Indes occident.
4. D. andringitrense A. Camus in Bull. Soc. bot. Fr., LXXI,
p. 921 (1924).
Diffère de toutes les autres espèces du genre par la glume inférieure
des épillets sessiles § atténuée, aiguë au sommet, très largement
ailée sous le sommet et la glume supérieure nettement aristulée.
Madagascar, Centre : rocailles humides de 1800 à 2400 m. d’alt.
sur le massif de l’Andringitra, Perrier de la Bâthie, 13719.
Aucune espèce de ce genre n’a été signalée jusqu’ici dans les
Comores.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
— 313 —
La partie septentrionale du bassin tertiaire de
Forcalquier et sa bordure montagneuse secondaire.
Études pour la carte de là végétation
Par Cl. Ch. Mathon.
Le bassin d’Apt-Forcalquier appartient pour une part au chêne
blanc (bassin de Forcalquier et portion orientale du bassin d’Apt),
pour une autre part au chêne vert (portion occidentale du bassin
d’Apt et vallée de la Durance jusqu’à Château Arnoux). Les vallées
de la Durance et du Coulon constituent ainsi dans ce bassin des
trouées plus méridionales.
Une ligne de montagnettes formées de couches géologiques
secondaires (Collines de Fontienne et du Revest Saint-Martin ;
collines du Revest des Brousses) appartenant à l’étage du chêne
blanc séparent le Bassin de Forcalquier de la Montagne de Lure.
Les chênaies d’Yeuses, leur dégradation,
LEUR RECONSTITUTION. Le RoSMARINETUM.
La dernière localité d’Oliviers dans la vallée de la Durance se
situe sur le territoire de Sisteron ; il en est de même pour les chênes
verts dont on retrouve une station très clairsemée à l’entrée du
défilé du Jabron. Mais c’est seulement à Peipin qu’existe une chênaie
d’Yeuses, sur calcaires aptiens — ait. 500 m. env. (c’est la localité
la plus septentrionale de la vallée dé la Durance), elle est considéra-
blement dégradée par le pâturage, aussi les espèces qu’on y retrouve
sont-elles peu significatives :
Quercus ilex.
Buxus sempervirens.
Lonicera xylosleum.
Thymus vulgaris.
Juniperus oxycedrus.
Amelanchier vulgaris.
Quercus pubescens.
Cralaegus monogyna.
Osyris alba.
Euphorbia serrata.
Rubia peregrina.
Psoralea bituminosa, etc,
Le Romarin existe plus au Sud dans les clairières de la chênaie
d’ Yeuse à partir de Peyruis, notamment sur le flanc Est du plateau
de Ganagobie, sur molasse helvétienne, où la chênaie de chênes
verts endommagée et très dégarnie, se reconstitue peu à peu ; on
y rencontre surtout, entre 400 et 600 m. d’altitude :
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 3, 1951.
— 314 —
Caractéristiques de l’alliance et de l’ordre (d’après Braun-Bl. 1936) :
Rubia peregrina.
Quercus ilex (C).
Clematis flammula.
Phillyrea angustijolia (C).
Asparagus acutifolius.
Campagnes :
Pinus halepensis (CC).
Juniperus oxycedrus.
Viburnum lantana.
Cytisus sessilifolius.
Osyris alba.
Acer monspessulanum.
Rosmarinus ofjîcinalis.
Cornus sanguinea.
Hedera hélix (R).
Thymus vulgaris.
Amelanchier vulgaris.
Quercus pubescens (R), etc
Cette chênaie d’Yeuse se reconstitue à partir du Rosmarinetum,
par l’intermédiaire d’un stade à pin d’Alep :
Rosmarinetum de Ganagobie (dernière localité bien développée
(n° 498275, Tom. Cl. Ch. M.) sur la rive droite de la Durance).
La chênaie d’Yeuse peut aussi se reconstruire à partir de peuplements
bien plus dégradés que le Rosmarinetum, comme le Rrachypodietum phoe-
nicoidis ou le Rrachypodietum ramosi, toutefois rares et fragmentaires
à Ganogobie. Sur le plateau même de Ganagobie, après un stade post-
cultural à Calamintha nepeta, un groupement à Lavandula latifolia et
Thymus vulgaris (la première de ces espèces est ici Nanophanérophyte)
permet le départ de la végétation de la chênaie d’Yeuse. Une thymaie
— 315 —
à Aspic fragmentaire précède parfois, dans la reconstitution du Quercetum
ilicis, le Rosmarinetum, sur les flancs de Ganagobie.
Le Romarin ne dépasse pas Sigonce, au Nord, dans la direction de la
Montagne de Lure (quelques touffes se rencontrent au Sud de Montlaux
vers les confins de Sigonce). On remarquera, à Ganagobie, que le kermès
est absent, tandis que le romarin est encore abondant et que sur le plateau
même de Ganagobie (660 m. d’alt.) il n’y a ni romarin ni Alep. C’est ici
et à Peipin que se situent les limites altitudinales et latitudinales supé-
rieures de la Chênaie d’Yeuse dans la vallée de la Durance. Cette même
absence des espèces caractéristiques de l’étage du Chêne vert existe en
certains points dans les Monts du Vaucluse (Mathon, 1949 ; Tomaselli,
1949).
On peut considérer, en Haute Provence occidentale, d’après des
relevés du Vaucluse, du Petit et du Grand Lubéron, de Ganagobie
effectués par Tomaselli (1949), Molinier (1938 et 1934, p. 145 et
suiv.) et moi même, que l’ensemble caractéristique du Romarinetum
est à peu près le suivant :
Caractéristiques du Rosmarinetum montanum occidento- provin-
ciale :
Rosmarinus officinalis V.
Pinus halepensis V.
Lavandula latifolia IV.
Fumana spachi IV.
Juniperus oxycedrus IV.
Teucrium polium III.
Psoralea bituminosa III.
Phillyrea angustifolia III.
Aphyllanthes monspeliensis III
et des espèces moins constantes mais significatives :
Linurn campanulatum II. Coris monspeliensis.
Ononis minutissima. Buxus sempervirens.
Genista scorpius. Brachypodium phoenicoides II, etc...
Entre Apt et Forcalquier existe un petit îlot de Quercetum ilicis, assez
bien conservé dans un parc de Reillanne, noyé dans l’étage du chêne blanc.
Il semble qu’il y ait ainsi quelques possibilités masquées en général par
les défrichements pour des enclaves minuscules de l’étage du chêne vert
sur les petites hauteurs exposées au sud qui bordent la vallée du Coulon.
Il en existe une notamment à l’entrée du domaine de l’Observatoire de
Haute Provence vers 675 m. d’altitude.
Staehelina dubia V.
Dorycnium suffruticosum V.
Thymus vulgaris IV.
Brachypodium ramosum IV.
Quercus ilex IV.
Bonjeania hirsuta.
Rubia peregrina III.
Quercus pubescens III.
Les chênaies blanches et leurs dégradations.
En général, dans la région, la chênaie blanche est coupée tous les
20-25 ans, assez parcourue par les brebis, si bien que sa végétation
est celle d’une lavandaie, d’une thymaie, ou d’une pelouse à Brachy-
— 316 —
podium pinnatum, dans lesquelles seraient piquetés çà et là, en
peuplements plus ou moins denses des chênes blancs. Très rarement
j’ai eu l’occasion de rencontrer une chênaie blanche que bûcherons,
troupeaux et érosion ont peu malmenée, et possédant : une végétation
propre, qui n’est ni celle des lavandaies ni celle des pelouses à Bra-
chypode ; et un sol présentant des horizons quelque peu définis tels
qu’on en chercherait vainement dans les complexes écologiques qui
sont issus de cette chênaie. En voici cependant un exemple à Saint-
Michel l’Observatoire, à quelque distance de l’îlot de chêne vert
dont il a été question plus haut :
Quercus pubescens.
Cylisus sessilifolius.
Acer monspessulanum.
Lonicera etrusca.
Sorbus aucuparia.
Corylus avellana.
Hepatica triloba.
Euphorbia dulcis.
Rubia peregrina.
Peucedanum cervaria.
Aristolochia pistolochia.
Amelanchier vulgaris.
Rhamnus saxatilis.
Prunus mahaleb.
Rhus cotinus.
Bupleurum rigidum.
Melittis melissophyllum.
V iburnum lantana.
Campanula glomerata.
Hedera hélix, etc...
Si la destruction, ou même la simple dégradation des bois de chêne
blanc, mène en sol pierreux et déclive, le plus souvent à la lavandaie ou
à la thymaie, de même l’abandon des cultures conduit aux garides à
lavande ou à aspie. Dans le bassin de Forcalquier, en sol calcaire, la
Thymaie à Aspic est souvent précédée d’un mode post cultural à thym et
à sariette ( Satureia montana ) . Ces thymaies à Aspic ne semblent pas très
influencées par la teneur du sol en C03Ca, tout au moins en Provence ;
c’est ainsi que l’association à Lavandula latifolia et Thymus vulgaris de
Chateauneuf du pape, dans la vallée du Rhône, sur sol de quartzites alpins,
à réaction néanmoins neutrobasique, décrite par Kuhnholtz (1939) pré-
sente un grand nombre d’espèces communes aux Thymaies de sol calcaire
de Haute Provence occidentale, et si la Thymaie à Aspic de Chateauneuf
du pape diffère quelque peu de celle de l’étage du chêne blanc des envi-
rons de Forcalquier, il semble surtout que ce soit parceque la première
appartient à l’étage du chêne vert.
Au delà du Bassin tertiaire de Forcalquier et le séparant de la
Montagne de Lure proprement dite, se trouve une bande de monta-
gnettes (Montagne de Fontienne, Montagne du Revest Saint-
Martin, etc...) appartenant au Crétacé et ressortissant de l’étage du
chêne blanc. La chênaie blanche de l’hubac de la Montagne du
Revest Saint-Martin explorée par Legré à la fin du siècle dernier,
dénommée « Bois du défens » possède encore quelques parties bien
conservées, mais il semble qu’elle ait été fortement dégradée depuis
les dernières visites du botaniste bas-alpin. Voici la liste des espèces
récoltées sur 100 m2 dans un taillis assez clairiéré (sol appartenant
à la série des sols bruns, pente 80 %). N° 287, Cl. Ch. M. :
Bois Cendant ver* la Chênaie
d' îjeuie (ou mélange *« c Ch.bUnt)
— 318 —
Onobrychidetum saxatile ( nov . assoc. Mathon 1949).
— 319
Quercus pubescens.
Viburnum Pantana.
Rhus cotinus.
Rosa sp.
Ulmus campestris.
Ligustrum vulgare.
Rerberis vulgaris.
Fraxinus oxyphylla.
Cirsium tuberosum.
Stachys officinalis.
Peucedanum cervaria.
Aphyllanthes monspeliensis.
Cytisus sessilifolius.
Briza media.
Gymnadenia conopea.
Catananche caerulea.
Bromus erectus.
Carex.
J uniperus commuais.
Amelanchier vulgaris.
Cornus sanguinea.
Acer campestre.
Crataegus monogyna.
Sorbus aria.
Acer opulifolium.
Lathyrus latijolius.
Phyteuma orbiculare.
Inula salicina.
Chrysanthemum leucanthemum.
Brachypodium pinnatum.
Melittis melissophyllum.
Orchis pyramidalis.
Spiraea filipendula.
Scorzonera hispanica.
Galium boreale.
Buphtalmum grandiflorum.
La dégradation de cette chênaie a été assez considérable puisqu’ en
certains endroits le sol est à nu entre les silvestres qui y ont été
plantés. Parfois la régression a été entravée au stade pelouse à
Brachypodium pinnatum par l’introduction de ces résineux et le
chêne blanc qui tentait de regagner du terrain est fortement con-
currencé par le silvestre. Quelques espèces du chêne blanc ont pu se
maintenir dans ces formations, en voici un exemple, sur 100 m2
(n° 220, CI. Ch. M.) :
2-3.1 Quercus pubescens (et var. Pinnatifida Gmel.
L’Onobrychidetum saxatile.
La colonisation des replats dénudés, plus ou moins plantés de
silvestre, se fait par un groupement bien caractéristique, que je n’ai
pas retrouvé dans la Montagne de Lure et qui semble particulier
au calcaire gréso-marneux du Cénomanien, délité par le gel et par
les eaux. C’est YOnobrychidetum saxatile.
Ce groupement a tendance à se transformer en pelouse à Brachy-
podium pinnatum si le couvert augmente, amenant une certaine
fraîcheur (tel est le cas du relevé n° 2, entouré de chênes et de sil-
vestres) ou bien en lavandaie si le sol reste plus sec, moins abrité,
plus accidenté, et plus ouvert (relevé 1 et surtout 3).
(A suivre).
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 3, 1951. 21
Sur une variété nouvelle d'Inocêrame
du Sud-Est du Gard
Par J. Sornay.
Le Cénomanien de la région d’Uzès est représenté par une série
de grès jaunes ou rouges peu fossilifères et dont la partie inférieure
montre fréquemment des phénomènes de silicification secondaire.
Ce terme inférieur m’a fourni entre Marignac et Bézut, à une
quinzaine de kilomètres à l’Ouest d’Uzès, une petite faune dont les
individus sont épigénisés en opale. Les Gastropodes de petite taille
en représentent l’élément dominant mais il s’y associe assez curieuse-
ment de très nombreux individus jeunes (taille : 1-2,5 cm) d’un Ino-
cérame dont je possède aussi quelques adultes recueillis autrefois
par le Pr. F. Roman 1. Cet Inocérame que je décris d’après les échan-
tillons de F. Roman présente les caractères suivants :
Diagnose. — Coquille faiblement inéquivalve, plus haute que large,
moyennement bombée. Angle apical (entre bord supérieur de l’aile et côté
antérieur) : 105-110° ; angle alaire (entre bord supérieur de l’aile et côté
postérieur) : 50-60°. Crochet pointu, peu saillant au-dessus du bord alaire,
droit ou très peu incliné vers l’avant.
L’ ornementation de la partie jeune consiste en Anwachsringe 2 régu-
lières, assez espacées et qui subissent une forte inflexion vers l’arrière,
arrivant presque perpendiculairement sur le bord alaire où elles s’effacent.
Ce type d’ornementation se poursuit plus ou moins longtemps suivant
les individus (sur 1 à 6 cm. à partir du sommet) et est brusquement
interrompu par des bourrelets irréguliers et irrégulièrement espacés.
Entre ceux-ci et sur eux les Anwachsringe se font moins nettes et s’ef-
facent parfois tout à fait.
Echantillons étudiés. — 5 adultes et une vingtaine de jeunes.
Affinités. — Cette forme est certainement très proche d ’ I. pictus
Sow. dont H. Woods (1911) a refiguré le type et donné de bonnes
figurations. Elle s’en distingue cependant par ses Anwachsringe non
jointives. D’autre part les bourrelets, s’ils existent parfois chez la
forme anglaise, y sont normalement plus rares et surtout moins
accusés. L’angle alaire n’est que de 40 à 50° chez I. pictus au lieu
1. Je remercie M. le Prof. Thorai. qui m’a permis d’utiliser le matériel de F. Roman
conservé au Laboratoire de Géologie de Lyon.
2. Costules de section plus ou moins exactement semi-circulaire et liées à une strie
d’accroissement du test (voir Heinz 1928).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 3, 1951.
321
de 50-60° chez l’Inocérame du Gard, et enfin le crochet est déjeté
en avant chez la première de ces formes alors qu’il est droit ou
presque droit chez la deuxième.
Pour ces raisons je considère que l’Inocérame que je viens de
décrire représente une variété nouvelle de l’espèce anglaise et je
propose pour lui le nom d pictus Sow. var. vardonensis nov.
Inoceramus pictus Sov. var. nov. X 0,75
Cénomanien, environs de Bézut (Gard). Coll. Fac. Sciences Lyon.
Je ferai remarquer en terminant que cet Inocérame se trouve en
abondance associé à une faune de caractère tout à fait néritique
et à des fragments de bois silicifiés. C’est un nouvel exemple, après
d’autres, du caractère littoral de bien des espèces de ce genre qu’on
croit encore souvent caractéristique des faciès profonds vaseux.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
R. Heinz. Ueber die bisher wenig beachtete usw... Mitteil. miner, geol.
Staatints. Hamburg. 1928, n° 10, p. 3.
Woods (H.). A monograph of the cretaceous Lamellibranchia of England.
Paleontogr. Soc., 1911 (1904-13), p. 279.
Bulletin du Muséum, 2e série, l. XXIII, n° 3, 1951
21.
— 322 —
AU SUJET DE QUELQUES CASSIDULOIDA (OURSINS IRRÉGULIERS)
de l'Éocène Moyen du Sénégal
Par A. Gorodiski.
Résumé : Les Oursins du Lutétien supérieur du Sénégal (feuilles de
Kébémer et de Louga) du groupe des Cassiduloida sont répartis dans
10 espèces, dont deux indéterminées. Les plus abondamment représentées
sont : Haimea meunieri, Procassidulus lambayensis, Echinolampas anceps,
Pliolampas lorioli var. excentrica n. var. et Galerolampas murardi n. sp.
Parmi les matériaux récoltés au Sénégal sur les feuilles de Louga
et de Kébémer au cours de ma campagne de 1948-1949, se trouvent
de nombreux Echinides éocènes que j’ai étudiés sous la direction
de M. Roger au Laboratoire de Paléontologie du Muséum (Centre
d’Etudes et de Documentation paléontologiques).
Les notes déjà publiées sur les Oursins nummulitiques du Sénégal
et du Soudan n’épuisent pas l’intérêt du sujet L
Le travail en cours de publication effectué par M. Tessier, —
dont les matériaux ont été à ma disposition et m’ont été fort utiles
— apporte des compléments dont j’ai pu tenir compte.
Le groupe le plus intéressant est celui des Cassiduloida Duncan
1889, parmi les Oursins irréguliers. Ce groupe seul sera étudié ici.
Les espèces figuraiit dans mes matériaux se répartissent dans
3 familles : Echinobrissidae d’Orbigny 1853, Cassidulidae Agassiz
1847, Echinolampadidae Gray 1851.
Echinobrissidae.
L’appareil apical tétrabasal caractérise essentiellement, cette
famille de formes nummulitiques.
Amblypygus dilatatus Agassiz.
PI. I, fig. 1.
Amblypygus dilatatus Agassiz, Cotteau 1885-89, p. 488, pl. 130,
131, fig. 1-3.
Plusieurs exemplaires, malheureusement fragmentés, apparte-
nant à cette espèce bien connue de l’Eocène moyen d’Europe, pro-
1. J. Lambert et V. Pérébaskine, 1929 ; Bather, 1904 ; Cottreau, 1908 ; J.
Lambert et F. Jacquet, 1936 ; Lambert ,1906 (voir bibliographie à la fin de cette
note).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 3, 1951.
323 —
viennent de N’Dame Sanossi (f. Kébémer). Ces exemplaires suffisent
à prouver une grande variabilité dans le développement en hauteur
de cette espèce. Les matériaux de Tessier et de Friry (Badiène)
montrent également ce caractère.
Cassidulidae.
L’appareil apical monobasal, les pétales bien formés et à peu
près fermés à l’extrémité, le périprocte supra-marginal ou terminal
ou petit quand il est infra marginal, sont les caractères de cette
famille.
Procassidulus lambayensis Lambert.
PL I, fig. 7.
Procassidulus lambayensis Lambert, 1936, p. 351, pl. 22, fig. 1-2-3.
A cette espèce abondamment représentée au Sénégal, se rap-
portent 6 spécimens : Djine Diane Guendé, N’Guer Fak, Ker Amady
N’Gourou (f. Kébémer). Par rapport aux échantillons de Lambert,
nous pouvons signaler les variations présentées par la forme et par
la disposition du périprocte. Les mesures suivantes prouvent que
nos exemplaires se présentent comme plus petits, proportionnelle-
ment plus larges, que les exemplaires de Lambaye.
I à, IV - — mes exemplaires ; V — l’holotype.
Le périprocte conserve une forme constante, mais le plan dans
lequel il se trouve est plus ou moins incliné, de sorte qu’il semble
plus ou moins ramené sur la face supérieure. Chez l’un de nos exem-
plaires ce plan devenant vertical le périprocte apparaît comme
terminal.
Galerolampas murardi n. sp. 1
Pl. I, fig. 8 à 9 c.
Cette espèce est représentée par deux individus complets et deux
fragments provenant tous de N’Guer Fak (f. Kébémer).
1. Dédié à M. R. Murard, Directeur des Mines de l’A. O. F., qui a grandement
facilité l’exécution de ce travail.
— 324 —
Diamètre
antéropost.
1 23,3 = 100
II 20,2 = 100
Largeur Hauteur Excentricité
21,2 = 90 8,2 = 35 13 = 56
19 = 85 8,8 = 39 12,4 = 61
Petite forme d’apparence aplatie, de contour général oval, un peu
élargi dans la région postérieure, bien arrondi en avant, légèrement
subtronqué en arrière. Face supérieure quasi plane, avec l’apex très
faiblement en saillie, légèrement inclinée d’arrière en avant. Les
bords sont épais. Le sommet est nettement excentrique vers l’arrière.
Face inférieure moyennement concave, à bords légèrement pulvinés.
Péristome excentrique vers l’avant, de contour pentagonal faible-
ment allongé et légèrement enfoncé. Bourrelets et phyllodes bien
marqués.
Périprocte terminal, dans un plan vertical et sinuant légèrement le
bord inférieur. A ce niveau la face intérieure du test est très dis-
crètement gonflée. Contour du périprocte arrondi.
Appareil apical monobasal. Quatre pores génitaux, mais deux
d’entre-eux paraissent partiellement oblitérés.
Rosette ambulacraire bien formée, à pétales à peu près totalement
fermés. Le pétale impair est le plus long. Les latéraux sont un peu
inégaux, les antérieurs surpassant un peu les postérieurs. Tous les
pétales s’arrêtent un peu avant l’ambitus. La zone interporifère
dans chaque pétale a sensiblement la même largeur que chacune des
zones porifères. Les pores internes dans chaque paire sont arrondis,
les externes sont allongés et étroits ; un étroit sillon les réunit aux
premiers.
Tubercules petits, de densité assez faible. Sur la face inférieure
ils sont un peu plus gros et plus denses. Dans l’interambulacre impair
on y observe une zone dénudée (sans tubercules ou à tubercules très
rares) dont le contour est passablement vague.
Par rapport au type du genre (G. sorigneti Cotteau) de l’Eocène
moyen du bassin de Paris, l’espèce sénégalaise se distingue par sa
forme plus aplatie, son apex excentrique en arrière, son péristome
plutôt allongé que transverse. Tous les autres caractères concordent
bien cependant, d’où la justification de l’attribution générique. Les
6 ou 7 espèces nummulitiques rangées dans le genre Galerolampas
diffèrent toutes de la nôtre, notamment elles sont plus hautes,
ou leur face supérieure est plus convexe et toutes ont l’apex excen-
trique vers l’avant. Il conviendrait encore de comparer à une partie
des espèces de Cassidulus, notamment citées parfois sous les noms
de Rhyncholampas ou Rhynchopygus — termes que Mortensen
(1948, p. 198) tient pour synonymes de Cassidulus. Aucune de ces
espèces n’est aussi nettement aplatie, ni ne possède un sommet aussi
nettement excentrique vers l’arrière. Cassidulus daradensis Lambert
(in Meunier, 1906), se distingue également par la position de l’apex
— 325
et par ses pétales plus larges, à zones interporifères plus impor-
tantes.
Notons que l’un des exemplaires placés dans l’espèce Procassidulus
lambayensis marque, par la position de son périprocte un passage
très net à ce que l’on observe chez notre Galerolampas . Par ailleurs
cependant, des caractères comme ceux de la rosette ambulacraire
notamment, rendent la distinction facile entre ces deux formes.
Cependant la parenté entre les genres de Cassidulidae, notamment
entre Procassidulus et Galerolampas paraît étroite et pose des pro-
blèmes non résolus.
Galerolampas sp.
Un fragment provenant également de N’Guer Fak par son aspect
plus épais, à pétales ambulacraires plus larges, descendant plus bas,
appartient probablement à une autre espèce, mais n’est pas dans un
état suffisant pour que son attribution spécifique puisse être précisée.
Cassidulus cf. daradensis (Lambert).
PI. I, fig. 5, 5 a, 6.
Plagiopygus daradensis Lambert, in Meunier 1906, p. 233, fig. 2.
Rhyncholampas daradensis Lambert, Lambert 1936, p. 352.
Un autre fragment (partie antérieure) provenant également de
N’Guer Fak paraît devoir être rattaché à Rhyncholampas daradensis
(Lambert) par ses pétales larges, lancéolés, l’antérieur étant plus
court que les deux latéraux. Sa comparaison avec l’holotype de
Plagiopygus daradensis Lambert me semble concluante. Ce dernier
montre nettement le bord supérieur du périprocte qui est postero-
terminal, caractère qui indique clairement' qu’il s’agit d’un genre
différent d ’ Echinolampas.
Le genre Cassidulus Lamarck, suivant la synonymie admise par
Mortensen (1. c., p. 198) entre Plagiopygus, Rhyncholampas et
Cassidulus, me paraît convenir.
Les caractères du périprocte n’étant pas observables sur mon
échantillon, ceux du péristome ne l’étant que très ineomplètement,
il n’est pas possible de donner cette détermination comme absolu-
ment certaine.
Pliolampas lorioli (Fourtau) var. excentrica n. var.
PI. I, fig. 2, 3, 4.
Kephrenia lorioli Fourtau, 1908, p. 139, pl. 9, fig. 1-5.
Kephrenia lorioli Fourtau, Cuvillier, 1930, p. 145.
Pliolampas lorioli (Fourtau), Lambert et Thiery, 1921, p. 372.
A N’Guer Fak se trouvent en assez grande abondance (6 exem-
— 326 —
plaires complets et 3 fragments) des Echinolampas de contour plus
ou moins allongé et plus épais que les Galerolampas murardi.
I à IV : mesures données par Fourtau pour Kephrenia lorioli.
V à IX : nos exemplaires.
Les mesures rapportées ci-dessus prouvent que les exemplaires
sénégalais demeurent sensiblement dans les limites de variabilité
de l’espèce égyptienne pour leur contour et leur hauteur, mais
l’excentricité faible, cependant constante, du sommet ambulacraire
vers l’arrière est un caractère distinctif. Tous les autres caractères
se retrouvent dans la description de Fourtau, à laquelle nous ren-
voyons. Notons simplement que le pétale impair paraît plus étroit,
à bords plus rectilignes, avec une zone porifère moins large ; que le
petit bourrelet entre les sillons de conjugaison des pores porte
régulièrement, ou à peu près, un petit tubercule en son milieu ;
que les tubercules des zones interambulacraires sont beaucoup plus
denses. Ces différences ne sont en somme que des détails et sans
doute ne justifient que l’isolement d’une variété. Nous basons l’attri-
bution au genre Pliolampas Pomel sur le contour un peu allongé du
péristome et surtout sur l’existence d’un léger rostre au-dessus du
périprocte. La zone dénudée dans l’interambulacre postérieur sur
la face inférieure existe clairement avec un développement variable
et réapparition sporadique de rares tubercules, notamment vers le
périprocte. Mortensen (1948, p. 247) place d’ailleurs Kephrenia
Fourtau en synonymie avec Pliolampas avec un point d’interroga-
tion. Daradaster peroni LamhertWin coll.) du Lutétien supérieur de
Badiène (Sénégal) offre aussi des ressemblances avec Pliolampas
lorioli Fourtau, mais par sa taille beaucoup plus forte, ses pétales
plus larges, les bourrelets du floscelle plus marqués, la différenciation
327 —
est facile. Ce Daradaster peroni sera d’ailleurs étudié par Tessier
dans un travail en cours de publication.
Les exemplaires de P. lorioli étudiés ici prouvent aussi les res-
semblances entre les genres Galerolampas et Pliolampas.
Les espèces rangées dans le genre Pliolampas se développent sur-
tout au Miocène. P. lorioli est du Lutétien inférieur d’Egypte.
Haimea meunieri (Lambert).
PI. I, fig. 10 à 12 a.
Oligopygus meunieri Lambert, 1907.
Pauropygus meunieri (Lamb.), Lambert 1936, p. 350, pl. 22,
fig. 6-13.
Haimea meunieri (Lamb.), Mortensen 1948, p. 257.
Au Sénégal, cette espèce est très abondante et variable, ainsi que
Lambert l’a déjà indiqué. Le matériel ici étudié permet de compléter
cette notion.
Fis-l F-'».*.
Fig. 1. — Histogramme des valeurs du rapport largeur/d. a. p. pour l’ensemble des
exemplaires rapportés à Haimea meunieri.
Abscisse : rapports ; Ordonnée : nombre d’individus.
Fig. 2. — Histogramme des valeurs du rapport hauteur/d. a. p. pour l’ensemble des
exemplaires d 'Haimea meunieri étudiés dans cette note.
Abscisse : rapports ; Ordonnée : nombre d’individus.
Nous avons effectué des mesures sur 27 échantillons et tenu compte
des exemplaires de Lambert, soit au total des mesures sur plus de
30 spécimens.
L’examen global, ainsi que les graphiques reproduits ci-contre,
font apparaître deux groupes, avec des formes de passages peu
nombreuses.
L’un de ces groupes correspond à H. meunieri typique. Le contour
est plus isodiamétrique, le profil moins épais, les pétales ambula-
craires sont quelque peu saillants.
Dans l’autre groupe le contour est plus allongé, la forme est plus
328 —
élevée, la face inférieure devient bombée, avec dépression trans-
versale apparaissant au niveau du péristome ; les pétales ne sont
pas saillants. L’aspect des individus de ce groupe est celui de la
variété inflata de Lambert. Ils rappellent aussi H. ovum-serpentis
Guppy de l’Eocène des Antilles. Les autres caractères demeurant
sensiblement ceux de H. meunieri typique, il semble donc préférable
de réunir ces deux groupements dans une même espèce, en conser-
vant le nom de variété inflata Lamb.
H. meunieri typique se trouve à Ker Amadou Bram, Thillène,
abattoir de Louga (f. Louga) ; à Mérina Amar (f. Kébémer). La var.
inflata provient de la feuille Kébémer : Kouyane, Dieyene, Merina
Amar, N’ Dame Sanossi, N’Diembo, Krammâne, Bachdas.
D’ailleurs il semble y avoir, pour l’ensemble du Sénégal, une
séparation géographique assez nette. La forme typique se trouvant
vers le sud-est et la var. inflata se développant vers le nord-ouest.
Notons que le genre Haiema est essentiellement représenté dans
l’Eocène des Antilles (Mortensen, 1948, p. 258).
Echinanthus sp.
Un fragment accompagnant les Galerolampas et Pliolampas de
N.Guer Fak, est de taille nettement supérieur à tous les autres
échantillons. Le périprocte, malgré la compression que le test a
subie à son voisinage, semble avoir été nettement supra-marginal
et son contour était très probablement développé en hauteur. Ces
caractères nous font penser au genre Echinanthus, mais il ne saurait
être question sur ce seul fragment déformé, de fonder une détermina-
tion spécifique.
Famille des Echinolampadidae.
Appareil apical monobasal ; pétales allongés ouverts ; périprocte
inframarginal ; sont les caractères essentiels de cette famille.
Le genre Echinolampas est bien représenté dans l’Eocène du Séné-
gal, par le nombre des espèces, autant que par celui des individus.
Dans le matériel étudié ici, deux espèces seules existent : Ech. anceps
Chaut., et Lamb. et Ech. cuvillieri Lamb.
Echinolampas anceps Chautard et Lambert.
Echinolampas anceps Chautard et Lambert, Lambert, 1936,
p. 354, pl. 22, fig. 7-11.
La variété planipetala Lambert, à pétales à fleurs de test, est, dans
les matériaux étudiés, beaucoup plus abondante que le type. N’Guer
Fak. Un exemplaire très encroûté, à contour quasi circulaire, à
sommet élevé (Ayenoumane f. Louga), paraît correspondre à la var.
conica Tessier (in coll.).
329 —
Echinolampas cuvillieri Lambert.
Echinolampas cuvillieri Lajmbert, 1936, p. 356, pl. 22, fig. 14.
Les trois exemplaires, à peu près complets, que je rapporte à
cette espèce, proviennent de Darou Lamo Singue, N’Guer Fak,
Khaine tous sur la feuille Kébémer. Le plus grand des trois corres-
pond sensiblement à la taille de l’holotype, les autres sont nettement
plus petits. Chez les trois on constate une dissymétrie du contour
identique à celle que montre la figuration originale : le bord gauche
est moins largement développé, plus régulièrement arqué, tandis
que le bord droit est nettement plus brusquement arqué au niveau
de son tiers postérieur. Ce caractère paraît d’ailleurs se reproduire
dans d’autres Echinolampas. Par contre, la largeur des pétales ambu-
lacraires, leur saillie relativement forte, semblent être des caractères
spécifiques. La hauteur de cet Oursin présente de fortes variations,
puisque l’un de nos spécimens donne 26 mm. d’épaisseur pour 49 mm.
de d. a. p., tandis qu’un autre a 17,5 mm. de hauteur pour un dia-
mètre antéro-postérieur de 38,7. Lambert indique 17 mm. pour une
longueur de 45 mm.
Il apparaît que l’ensemble des Echinolampas du Sénégal mérite-
rait une révision basée sur un grand nombre d’exemplaires, qu’il ne
semble pas impossible de se procurer.
Conclusion.
Sur les 10 espèces (variétés non comprises), dont deux non dénommées,
nous constatons que 5 sont endémiques et une seule est de l’Eocène
d’Egypte, encore est-elle au Sénégal représentée par une variété spéciale.
Les Echinolampas sénégalais ont des affinités avec les espèces d’Afrique
du Nord (Algérie, Egypte). Nous avons vu qu’avec Haimea les rapproche-
ments s’établissent avec les Antilles. Procassidulus est un genre largement
répandu du Crétacé supérieur à l’époque actuelle. Il ne nous fournit pas
d’indications précises. Cependant on est tenté de comparer les formes
sénégalaises à celles du Nummulitique européen. Pour Galerolampas
murardi nous avons de même fait des rapprochements avec les formes de
l’Eocène du Bassin de Paris.
En somme les influences apparaissent comme multiples, mais le nombre
des espèces prises en considération est encore bien faible pour que nous
puissions affirmer, ou préciser, aussi bien dans le domaine des rapports
paléogéographiques que dans celui de la stratigraphie.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
LISTE DES OUVRAGES CITÉS
Bather (F. A.). — 1904. Eocene echinoids from Sokoto. Geol. Mag. N. S.
dec. V, vol. 1, p. 293.
— 330 —
Chautard (J.). — 1905. Note sur les formations éocènes du Sénégal.
Bull. Soc. Géol. Fr., 4e sér., t. V, n° 2.
Cotteau (G.). — 1885-1889. Echinides éocènes. Paléontologie française.
Cottreau (J.). — 1908. Echinides du Soudan. Bull. Soc. Géol. Fr. (4e),
t. VIII, fasc. 7-8, pp. 550-553.
Cuvillier (J.). — 1930. Révision du Nummulitique égyptien. Mém.
Inst. Egypte, t. 16.
Fourtau (R.). — 1908. Echinides de Minieh. Note sur les échinides fos-
siles dans l’éocène des environs de Minieh. Bull. Inst. Eg., sér. V, t. II,
pp. 122-155.
Lambert (J.). — 1907. Sur un échinide du Sénégal communiqué par
M. St. Meunier. Bull. Soc. Natural. Ain, n° 21.
Lambert (J.) et Jacquet (F.). — 1936. Les Echinides fossiles du Sénégal.
• Bull. Soc. Géol. Fr. (5e), t. VI, pp. 339-361.
Lambert (J.) et Perebaskine (V.). — 1929. Note sur quelques Echinides
du Soudan. Bull. Soc. Géol. Fr. (4e), t. XXIX, fasc. 6-7, pp. 471-477.
Lambert (J.) et Thiery (P.). — 1921. Essai de Nomenclature raisonnée
des Echinides.
Meunier (St.). — 1906. Observations sur la géologie du Sénégal. Le
Naturaliste, 28e an., sér. 2, n° 471.
Mortensen (Th.). — 1948. A monograph of the Echinoidea. Copenhagen.
Planche I
Fig. 1. — Ambyplygus dilatatus. Agassiz, fragment X 1 ; Lutétien supérieur. N’Dame
Sanossi (f. Kébémer). N° 2084.
Fig. 2. — Pliolampas lorioli (Fourtau) var. excentrica n. var., vue par la face abo-
rale X 3/2 ; Lutétien supérieur. N’Guer Fak (f. Kébémer). N° 2170 (K.).
Fig. 3. — Pliolampas lorioli (Fourtau) var. excentrica n. var., vue par la face orale X
3/2 ; Lutétien supérieur. N.Guer Fak (f. Kébémer). N° 2170 (K.).
Fig. 4. — Pliolampas lorioli (Fourtau) var. excentrica n. var., vue par le périprocte
X 3/2 ; Lutétien supérieur. N’Guer Fak (f. Kébémer). N° 2170 (K.).
Fig. 5-5 a. — Cassidulus cf. daradensis (Lambert), fragment (partie antérieure) X 1 ;
5, face aborale ; 5 a, face orale ; Lutétien supérieur. N’Guer Fak (f. Kébémer).
No 2170 (M).
Fig. 6. — Id. X 1. Vue de l’avant.
Fig. 7. — Procassidulus lambayensis Lambert, vue par le périprocte, dont la position
montre un passage à Galerolampas ; Lutétien supérieur. N’Guer Fak (f. Kébémer).
N® 2170 (C).
Fig. 8-8 a. — Galerolampas murardi n. sp., X 3/2 ; Fig. 8, vue aborale ; 8 a, vue orale ;
Lutétien supérieur. N’Guer Fak (f. Kébémer). N° 2170 (b).
Fig. 9-9 c. — Galerolampas murardi n. sp., X 3/2. — Fig. 9, vue aborale ; 9 a, vue
orale ; 9 b, vue périproctale ; 9 c, vue de profil droit ; Lutétien supérieur. N’Guer
Fak (f. Kébémer). N° 2170 (b).
Fig. 10-10 a. — Haimea meunieri (Lambert) var. inflata Lambert ; 10, vue de profil
gauche, X 1 ; 10 a, vue orale X 1 ; Lutétien supérieur. Kouyane (f. Kébémer).
N° 933.
Fig. 11. — Haimea meunieri (Lambert) var. inflata Lambert, vue de profil gauche X 1 ;
Lutétien supérieur. Bachdas (f. Kébémer). N° 1229.
Fig. 12-12 a. — Haimea meunieri (Lambert) var. inflata Lambert ; 12, vue profil
gauche X 1 ; 12 a, vue aborale X 2 ; Lutétien supérieur. N’Dame Sanossi (f. Kébé-
mer). N° 2084.
N. -B. — Tous les spécimens sont dans les collections de la Direction des Mines
de l’A. O. F.
331
Étude paléoxylologique du Sahara (XIV) : Leguminoxylon
MeNCHIKOFFII N. SP., BOIS ÉOCÈNE, DÉCOUVERT AU NûRD-OUEST
de Fort-Flatters (Algérie)
Par Ed. Boureau,
SOUS-DIRECTEUR AU MUSÉUM
Le bois fossile minéralisé dont il est question dans cette nouvelle
note a été récolté au NW de Fort-Flatters, à Mennekeb er Rtem, sur
la piste qui joint le puits de M’seguem à celui d’El Biod, soit à la
limite du Grand Erg oriental et de la Hammada de Tinghert, dans
l’Oued ben Abbou, par 5° 20' de longitude W et environ 28° 30' de
latitude N. Il se présente sous l’aspect d’un bloc prismatique de
9 cm X 7 cm X 6 cm entièrement silicifié particulièrement difficile
à user et à polir, de couleur brun et jaune. La conservation des
structures est bonne. Une surface polie ou mouillée montre nette-
ment, à l’œil nu, les pores avec leur parenchyme caractéristique.
Cet échantillon a été récolté par M. Jean-Philippe Lefranc que nous
remercions vivement.
LEGUMINOSEAE
Leguminoxylon Menchikoffii n. sp.
( pl ■ I, fig- 1 et 2)
Collection Lefranc n° 3 C.
I. Étude anatomique.
Bois hétéroxylé d’ Angiosperme dicotylédone. Les zones d’accrois-
sement sont pratiquement absentes. Cependant il est à noter en
coupe transversale et suivant de rares lignes tangentielles une dis-
position particulière du parenchyme. Alors que le parenchyme est
presque toujours associé aux vaisseaux avec des confluences plutôt
obliques et limitées au maximum, à 2 ou 3 pores, il arrive que son
extension devienne tangentielle et continue, formant ainsi un paren-
chyme circummédullaire assez net. Cet aspect du parenchyme a été
toutefois, rarement observé.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 3, 1951.
332 —
I. Les vaisseaux. — Les vaisseaux sont disséminés. En coupe
transversale, ils apparaissent de forme ovale, plus allongés radiale-
ment qu’en direction tangentielle. Ils sont surtout solitaires (66 %),
groupés par 2 (30 %) ou par 3 (4 %). Ils ont une taille variable.
- — a) vaisseaux solitaires. (Diamètre tangentiel X radial) :
100 (x x 100 [x ; 175 (x x 350 [x ; 200 (x x 250 p ; 200 p x 350 p ;
300 p X 350 p...
— b) vaisseaux groupés par 2 (tg X rd) : (300 p X 275 p) +
(300 p X 275 p)...
— c) vaisseaux groupés par 3 (tg X rd) : (250 p X 250 p) -j-
(200 p x 150 p) + (200 p x 200 p)...
Ils sont généralement de taille moyenne, c’est-à-dire de diamètre
tangentiel compris entre 100 p et 200 p, et quelquefois plus grands.
Les vaisseaux sont au nombre moyen de 2 à 2,5 par mm2. Ils
sont donc très rares. Ils peuvent avoir un contenu sombre mais la
plupart des pores en sont dépourvus.
Observés en coupe longitudinale ( y , fig. 2, pl. I), les éléments de
vaisseaux montrent un trajet généralement rectiligne, avec une
longueur verticale qui varie de 140 p (extrêmement courts) à 348 p
(modérément courts). La cloison terminale est généralement hori-
zontale ou peu oblique.
IL Le parenchyme ligneux. — En coupe transversale, la paren-
chyme ligneux, de teinte claire, se montre associé étroitement aux
pores (parenchyme juxtavasculaire ; = par. paratrachéal). Il
entoure toujours les vaisseaux, est d’aspect généralement aliforme
et souvent- confluent en direction tangentielle ou oblique. La con-
fluence unit au maximum les parenchymes qui entourent 2 ou
3 vaisseaux. Ajoutons qu’en certains endroits, on constate une plus
grande extension de ce parenchyme qui esquisse alors de rares
bandes tangentielles circummedullaires contenant les pores. Les
cellules du parenchyme sont polyédriques avec des angles nets. En
coupe longitudinale (par., fig. 2, pl. I), les cellules parenchyma-
teuses à parois minces qui accompagnent les éléments de vaisseaux,
ont un trajet légèrement sinueux, dû au fait qu’elles contournent les
rayons relativement nombreux et renflés. Elles ont une extrémité
effilée et semblent septées (?).
Mensurations. — Diamètres transversaux : radial, 26 p-38 p X
tangentiel, 18 p-20 p.
Longueur verticale : 522 p.
III. Les fibres ligneuses. — Dans une coupe transversale, les fibres
contrastent avec les plages de parenchyme clair parleur teinte sombre,
jaunâtre dans l’échantillon. Elles sont isodiamétriques, arrondies, à
parois épaissies si on les compare à celles des cellules du parenchyme,
avec des espaces intercellulaires. Leur diamètre tangentiel est en
Bulletin du Muséum
PI. I
Cl G. Tendron
Phototypie Jean Brunissen
JO, rue le Brun - PARIS 13»
— 333 —
moyenne de 18 p-20 (jt, c’est-à-dire, celui des cellules parenchyma-
teuses. Ces deux éléments différents sont ainsi répartis en files
radiales de même largeur. L’ouverture de ces fibres atteint 12 p
avec une paroi d’épaisseur 3 p. Il s’agit donc de fibres minces, le
3 p 1 , . .. . 1
rapport — — = - étant inferieur a - .
18 p o 4
Dans une coupe longitudinale, les fibres, de couleur sombre sont
d’observation difficile. Leur trajet est, comme celui des cellules du
parenchyme ligneux, légèrement sinueux. Les rayons sont séparés
par des assises de 4 fibres ou de 4 cellules de parenchyme, selon les
régions.
Longueur des fibres : 435 p (?).
IV. Les rayons ligneux. — Sur le fond sombre des parties fibreuses,
les rayons du bois s’observent nettement grâce à leur teinte claire
analogue à celle du parenchyme vertical. Ils sont fusiformes, très
souvent bisériés plus rarement trisériés et plus rarement encore,
unisériés.
Mensurations :
— Rayon 1 (fréquent) : nombre de cellules dans la hauteur,
N = 13 ; hauteur du rayon, H = 331 p ; largeur tangentielle,
t = 35 p (2-sérié)..
— Rayon 2 (fréquent) : N = 12 ; H = 278 p ; t = 52 p (2-sérié).
— Rayon 3 : N = 10 ; H = 278 p ; t = 70 p (3-sérié).
— Rayon 4 : N = 11 ; H = 296 p ; t = 87 p (3-sérié).
Us sont généralement disposés en chicane, bien que présentant
par endroits des traces d’étagement. Ils sont homogènes. Les cellules
des rayons apparaissent en coupe tangentielle isodiamétriques et de
diamètre : 27 p environ. On en compte environ 10 au mm horizontal
tangentiel.
IL — Affinités.
L’ensemble du plan ligneux, tel qu’il vient d’être décrit, s’appa-
rente de façon caractéristique à celui des espèces actuelles de la
famille des Leguminoseae. Certaines espèces présentent une grande
ressemblance, pour ne pas dire une identité de structure.
I. Comparaison avec quelques espèces actuelles affines
de Leguminoseae.
Parmi les plans ligneux actuels figurés par D. Normand 1 dans
le tome I de son Atlas des bois de la Côte d’ Ivoire, on peut trouver des
1. Normand (D.), 1950. Atlas des bois de la Côte d’ivoire, 56 pl., 1950.
— 334 —
plans ligneux très voisins en raison du mode de répartition du paren-
chyme juxtavasculaire et de la présence de rayons bisériés. Il s’agit
notamment des espèces suivantes :
— Càlpocalyx Aubrevillei Pellegr. (bois de Guépizou) ; D. Nor-
mand, pl. XXVII ; les vaisseaux sont plus petits et le parenchyme
est plus aliforme que dans notre échantillon.
— Erythrophloeum guineense G. Don (bois d’Alui) ; D. Normand,
pl. XLIV. La coupe transversale est très voisine ; le parenchyme est
pareillement oblique et également tangentiel en bandes épaisses ;
ses rayons sont plus étroits et plus effilés.
— - Erythrophleum micranthum Harms (bois de Tali) ; D. Nor-
mand, pl. XLIV et Kaoué Stapfiana Pellegr. (bois de Kaoué) ;
D. Normand, pl. XLV ont un plan ligneux transversal voisin, mais
des rayons plus effilés.
— Xylia Evansii Hutch. (bois de Tchiébuessain) ; D. Normand,
pl. XXXII ; a un plan ligneux transversal un peu différent et des
rayons plus longs.
- — - Pentaclethra macrophylla Benth. (bois d’Ovala) ; D. Nor-
mand, pl. XXX ; a un parenchyme juxtavasculaire plus développé
et confluent de façon différente.
— Afzelia bella Harms (bois d’Azodau) ; D. Normand, pl. XXXIII,
les vaisseaux sont plus petits, mais on trouve en outre, dans cette
espèce, de minces files parenchymateuses circummedullaires qui
n’ont pas été observées dans notre échantillon fossile.
— Afzelia bracteata T. Vogel (bois de Koazadau) ; D. Normand,
pl. XXXIII, les vaisseaux sont de taille comparable. Toutefois,
un parenchyme circummedullaire concentrique existe comme dans
A. bella Harms.
Notre plan ligneux fossile présente également des affinités avec des
espèces fossiles déjà décrites.
2. Comparaison avec les espèces fossiles de Légumineuses d’Afrique.
Dans un travail récent 1 nous avons décrit une nouvelle espèce
fossile, le Leguminoxylon mogadaense Boureau, n. comb. (= Caesalpi-
nioxylon mogadaense Boureau) et nous avons fait une révision des
espèces de Légumineuses fossiles d’Afrique. Le bois dont il s’agit
maintenant s’apparente assez bien avec lui par sa coupe trans-
versale, mais il en diffère de façon définitive par la structure de
ses rayons observés en coupe tangentielle. Alors que les rayons
du L. mogadaense Boureau sont unisériés, ceux du L. Menchikoffii
n. sp., sont principalement 2-sériés.
= Comparaison avec le Caesalpinioxylon Quirogae Schenk du
1. Boureau (Ed.), 1950. Etude paléoxylologique du Sahara (X). Sur le Caesalpinio-
xylon mogadaense n. sp., bois miocène du Sud constantinois (Algérie). Bull. Mus.
nat., 2e sér., t. XXII, n° 5, 1950, pp: 651-656.
— 335
Rio de Oro L La présence de rayons unisériés dans cette espèce,
l’éloigne de notre spécimen fossile.
== Comparaison avec le C. Zaccarinii Chiarugi de Scec Guré en
Somalie 1 (Chiarugi, p. 154, pl. XIX (XIV), fig. 1 a, b). Le plan
ligneux transversal est très différent ; les rayons ligneux possèdent
de 3 à 5 séries de cellules en coupe tangentielle.
= Comparaison avec le C. Ducis-Aprutii Chiarugi 1 de Scec Guré
en Somalie (Chiarugi, p. 152, pl. XIX (XIV), fig. 2, 3). Cette espèce
présente de nombreux points communs avec notre échantillon
fossile, qui en diffère cependant par les vaisseaux en plus grand
nombre dans C. Ducis-Aprutii (de 6 à 8 au mm1 2 3).
= Comparaison avec le C. Migiurtinum Chiarugi des couches
miocènes de Uanane en Somalie 2 (Chiarugi, p. 148, pl. XX (XV),
fig. 1 a , b, c). Cette autre espèce se distingue également par le grand
nombre de ses vaisseaux (environ 10 au mm2) et les nombreux canaux
intercellulaires d’origine traumatique, verticaux, de sa coupe trans-
versale.
= Comparaison avec le Leguminoxylon acaciae Krausel du ter-
tiaire égyptien 3 (Krausel, p. 50, fig. II et pl. 8, fig. 4, 5). Notre
échantillon diffère de cette espèce qui possède un parenchyme ligneux
diffus.
= Comparaison avec le Leguminoxylon Edwardsi Krausel du
tertiaire égyptien (Krausel. p. 54, pl. 9, fig. 3-5). Cette espèce,
d’origine imprécise, est caractérisée par un parenchyme ligneux très
peu développé. Elle est par conséquent très différente de notre
échantillon.
= Comparaison avec 1’ « Acacioxylon » antiquum Schenck et
1’ « A » vegae Schenck 3 (Krausel, p. 55, fig. 13, pl. 10, fig. 1. 2).
Ces deux espèces sont caractérisées par de nombreuses bandes
circummédullaires assez étroites qui manquent dans notre spé-
cimen.)
En fin de compte, ce bois fossile de Fort-Flatters appartient à la
famille des Laguminoseae. C’est pourquoi, nous lui donnons le nom
de genre de Leguminoxylon. Malgré certaines ressemblances avec
les plans ligneux fossiles déjà décrits, il montre avec ces derniers des
différences bien marquées et nous sommes amené à lui donner une
1. Quiroga (D. F.), 1889. Observaciones geologicas hechas en el Sahara occidental.
Ann. Soc. Esp. Hist. nat., XVIII, 1889, pp. 313-393, pl. V-VI et pp. 383-391 et pl. VI.
Schimper (W. Ph.) et Schenck (A.). Palaeontologie in Zittel K. A., 1890 ; Hand-
buch der Palaeontologie, 958 p. 433 fig. et p. 101, fig. 432.
2. Chiarugi (A.), 1933. Legni fossile délia Somalia Italiana, in Paleontologia
délia Somalia-Palaeontographica italica, vol. XXXII, supl. I, pp. 97-167, pl. IV-
XVII.
3. Krausel (R.), 1939. Ergebnisse d. Forschungsreisen Prof. E. Stromers in d.
Wüstens Agyptens, IV : Die fossilen Agyptens. — Abhandl. Bayer. Akad. d. Wissen-
schaft., Math. Naturw., Abt., N. F., Heft 47, 1939 ; pp. 1-140, 23 pl.
— 336 —
nouvelle appellation spécifique. Nous le dédions à M. N. Menchi-
koff, Directeur du Centre d’études sahariennes.
III. Diagnose.
Leguminoxylon Menchikoffii n. sp. : Bois hétéroxylé d’Angiosperme.
Zones d’accroissement pratiquement absentes. Vaisseaux surtout soli-
taires, généralement de taille moyenne, diffus, d’une densité au mm2
comprise entre 2 et 3. Parenchyme ligneux juxtavasculaire vasicentrique
et confluent en diagonale. Cellules parenchymateuses polygonales à
parois minces. Rayons fusiformes surtout bisériés, en chicane, de hauteur
allant de 10 à 13 cellules, de hauteur moyenne 300 p. environ, au nombre
de 10 au mm. horizontal tangentiel. Fibres à section arrondie.
IV. Age géologique.
D’après le collecteur, J. Ph. Lefranc, ce bois a été récolté en
place dans des couches superposées au Crétacé supérieur (Sénonien).
Leur âge est soit Danien, soit Montien ; elles sont en effet recouvertes
par des couches marines à Foraminifères de l’Eocène inférieur.
Il appartient au même niveau stratigraphique que ceux qui furent
signalés en 1930 par Conrad Kilian 1 à Hassi bel Guebbour, au
Nord de la Hammada de Tinghert et qui, selon cet auteur, ne peuvent
qu’être attribués au Tertiaire et non au Continental intercalaire
comme l’avait pensé Foureau. La détermination que nous venons de
faire se prononce en faveur d’un âge tertiaire, plutôt que d’un âge
crétacé inférieur. Les couches du continental intercalaire n’ont en
effet livré, à ce jour, lorsque les bois sont datés avec certitude, que
des espèces résineuses homoxylées et non des bois d’ Angiospermes
dicotylédones, comme c’est le cas pour le bois en question dans
cette note.
V. Remarques.
1. On ne saurait prétendre que les espèces actuelles avec les
quelles nous avons été amené à comparer notre échantillon fossile
sont, parmi les Légumineuses, les seules qui présentent des affinités,
à l’exclusion de toutes les autres. Nous sommes dans l’obligation
de nous contenter des descriptions anatomiques des bois vivants
qui nous sont connus, c’est-à-dire en réalité les espèces qui pré-
sentent, avec une grande taille, un intérêt le plus souvent d’ordre
pratique.
1. Kilian (C.), 1930. Des bois silicifiés et des grès concrétionnés en grains de Hani
bel Guebour (Sahara sud-Constantinois). C. R. somm. Soc. Géol. Fr.. 1930, pp. 125-
126.
— 337 —
2. On doit se demander d’abord si ce plan ligneux ne correspond
pas à celui d’une espèce vivant encore à proximité du gisement du
bois fossile. Or celui-ci, est essentiellement désertique et, l’échan-
tillon appartient à un tronc volumineux, si on en juge par les rayons
ligneux, qui se montrent parallèles.
3. La structure ligneuse en question appartient à une espèce qui,
pratiquement, n’a pas évolué dans tout le tertiaire. Elle est voisine
d’espèces actuelles de Leguminoseae, qui appartiennent aux genres
suivants (classés par affinité décroissante) :
a. Calpocalyx : genre de Mimosée d’Afrique tropicale seulement.
b. Erythrophloeum : genre de Caesalpiniacée d’Afrique et d’Amérique.
c. Kaoué : genre de Caesalpiniacée d’Afrique.
d. Xylia : genre de Mimosée d’Afrique, de Madagascar et d’Amérique.
e. Pentaclethra : genre de Mimosée d’Afrique et d’Amérique.
f. Afzelia : genre de Caesalpiniacée de la région paléotropicale.
D’après M. R. Porteres (rens. verb.) les espèces de Calpocalyx
sont essentiellement ombrophiles dans l’W. africain et au Congo
belge ; il en est de même de Kaoué stapfiana. Erythrophloeum gui-
neense est à la fois ombrophile, mesophile et subtropophile. E.
micranthum est ombrophile et légèrement mésophile. Xylia Evansii
est une espèce mésophile des grandes forêts. Pentaclethra macro-
phylla est une espèce ombrophile et mésophile humide. Le genre
Afzelia, qui s’éloigne le plus de notre échantillon, est à la fois ombro-
phile, mésophile et mésotropophile avec prédominance mésophile.
On peut admettre avec une certaine vraisemblance qu’au début des
temps éocènes, la sylve revêtait en ce point du continent africain
un aspect principalement ombrophile alors qu’il se trouve actuelle-
ment strictement désertique.
4. Quelle était la forme de la sylve éocène saharienne aux environs
de Fort-Flatters ? Il est à remarquer en outre (R. Portères, rens.
verb.) que le genre Calpocalyx reste dans la grande formation fores-
tière compacte, Erythrophloeum et Xylia remontent dans les galeries
forestières. Pentachlethra remonte également légèrement.
5. Dans notre récente description du Leguminoxylon mogadaense
Boureau 1, bois fossile miocène provenant du Sud-Constantinois,
nous avons été amené à établir une comparaison avec les espèces
actuelles des genres Berlinia et Macrolobium. Cette espèce permet
donc les mêmes conclusions que le L. Menchikoffii.
Il est évidemment difficile de donner des renseignements très
précis sur l’ensemble d’une flore après l’examen de ces seuls échan-
tillons fossiles. Le problème se trouve seulement posé et il demande
1. Boureau (Ed.), 1950. Loc. cit.
— 338
pour être résolu de nouvelles études sur de nombreux échantillons
sahariens fossiles.
L’évolution de la forêt dense ombrophile africaine, dans le temps,
semble se traduire dans l’espace par une régression Nord-Sud,
jusqu’à son état actuel. Il s’agit là de la manifestation d’un phéno-
mène plus général, cette migration Nord-Sud des espèces végétales
expliquant également la présence d’espèces boréales dans les régions
méditerranéennes.
De telles notes de paléoxylologie présentent donc un certain
intérêt.
Actuellement, nous en sommes à la phase analytique et nous
nous contentons de fixer des jalons précis dans toute l’Afrique nord-
équatoriale. Nous devrons prolonger ce travail encore pendant
plusieurs années. Mais, nous sommes persuadé qu’en fin de compte,
il permettra de suivre pas à pas au cours des temps géologiques,
l’évolution des zones sylvatiques au cours de l’assèchement de ces
vastes régions, actuellement en grande partie dépourvues de végé-
tation.
Laboratoire d' Anatomie comparée des Végétaux vivants
et fossiles du Muséum.
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F. PAILLART.
12-9-1951.
SOMMAIRE
Pages
Communications :
J. Anthony, Un corollaire important de la loi de Baillarger sur la Gyrencéphalie. 239
Ach. Urbain, E. Dechambre et G. Piette. Septicémie due à Clostridium oede-
matiens , type A, sur les Tortues de la Ménagerie des Reptiles du Muséum. . 247
A. Jancarik. Herpetocypris chevreuxi, Ostracsde détruisant les racines du
cresson (Nasturlium officinale) 249
M. André. Nouvelles observations sur le Bochartia Kuijperi Oudcmans
(Acarian) 253
M. Vachon. Sur quelques Scorpions « halophiles » (Microbuthus Fagei , Meso-
buthus confucius et Euscorpius flavicaudis) 256
F. Grandjean. Observations sur les Oribates (23e série) 261
Ch. D. Radford. A Révision of the fur Mites Myobiidae (Acarina) (suite).. 269
A. Villiers. Sur deux Reduviidae Saicinae du Cameroun récoltés par J. Carayon. 277
C. Delamare Deboutteville. Nouveaux Collemboles de la Côte d’ivoire... 280
P. Fauvel. Annélides Polychètes du Golfe de Tadjoura recueillies par M. J.-L.
Dantan en 1933, au cours de pêches nocturnes à la lumière 287
G. Cherbonnier. Les Holothuries de Lesson 295
H. Poisson. Un Jardinier, voyageur naturaliste, devenu colon à Madagascar :
Pervillé (1840-1868 ?) 302
H. Humbert et J. Léandri. Documents sur Auguste Pervillé, conservés à
l’Herbier du Muséum 305
A. Camus. Le genre Dichanthium à Madagascar et dans les îles Mascareignes. 310
Cl. Ch. Mathon. La partie septentrionale du bassin tertiaire de Forcalquier
et sa bordure montagneuse secondaire. Etudes pour la carte de la végéta-
tion 313
J. Sornay. Sur une variété nouvelle d’Inocérame du Sud-Est du Gard 320
A. Gorodiski. Au sujet de quelques Cassiduloida (Oursins irréguliers) de l’Eo-
cène moyen du Sénégal 322
Ed. Boureau. Etude paléoxylologique du Sahara (XIV) : Legufninoxylon Men-
chikoffiin. sp., bois éocène, découvert au Nord-Ouest de Fort-Flatters (Algérie). 331
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, PARIS Ve
Archives du Muséum national d’Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle). Ne paraît
plus depuis 1938. (Le volume : 1500 fr.).
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, abonnement annuel France, 1500 fr., Etranger, 2000 fr.).
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité ; un vol. 1200 fr.).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933 ; prix du fascicule : 300 fr.).
Index Seminum Horti pariensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 600 fr. ;
Étranger, 900 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France, 500 fr.,
Étranger, 600 fr.).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan -, paraît depuis 1928;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l'Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale; paraît depuis 1921.
Abonnement annuel : 1000 fr.
Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, Laboratoire de Crypto-
gamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 400 fr., Étranger,
600 fr.).
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur Mme Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 600 fr.,
Étranger, 900 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeur M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie. Paraît depuis
1928 ; abonnement France et territoires d’Outre-Mer, 500 fr., Étran-
ger, 800 fr.).
Mammalia, Morphologie, Riologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Ed. Rourdelle ; paraît depuis 1936 ; 500 fr. ; Étranger,
900 fr.).
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F. PAILLART. 12-9-1951.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome XXIII
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N° 4. — Juin 1951
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
PARIS-V"
RÈGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1 /2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
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ments ou par l'état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
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numéro ultérieur.
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sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
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directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
TIRAGES A PART
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numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
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que par autorisation spéciale et à des prix supérieurs à ceux qui sont
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au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1951. — N° 4.
385e réunion des naturalistes du muséum
28 juin 1951
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
ACTES ADMINISTRATIFS
MM. les Professeurs R. Heim et M. Fontaine sont nommés Membres
titulaires aux Commissions locales d’intégration du personnel technique
des Laboratoires de l’Enseignement supérieur et MM. les Professeurs
L. Fage et Y. Le Grand sont nommés Membres suppléants (Arrêté
ministériel du 26 juin 1951).
M. le Professeur R. Jeannel est nommé Professeur honoraire au Muséum
(Arrêté ministériel du 28 avril 1951).
M. Alexandre Ivanoff est titularisé dans les fonctions de Sous-Direc-
teur de Laboratoire (Arrêté ministériel du 28 mars 1951).
M. Léon Pales est chargé des fonctions de Sous-Directeur de Labora-
toire (Arrêté ministériel du 19 avril 1951).
M. Pierre-Louis Dekeyser, Assistant, est détaché pour trois ans auprès
de l’Institut Français d’Afrique Noire (Arrêté ministériel du 9 mars 1951).
Mme Georgette Soustelle, Assistant, obtient un congé d’inactivité
d’un an pour raison d’études (Arrêté ministériel du 16 mai 1951).
M. Marcel Jacquot est titularisé dans les fonctions d’Assistant (Arrêté
ministériel du 17 avril 1951).
Mlle Germaine Davant, Aide-technique, obtient un congé d’inactivité
d’un an (Arrêté ministériel du 28 mars 1951).
Mme Marcelle Faublée, Aide-technique, obtient un congé d’inactivité
de six mois (Arrêté ministériel du 19 avril 1951).
MM. Louis Jigourel et Jean-Marie Baufle, Agents techniques sta-
giaires, sont titularisés dans leurs fonctions (Arrêté ministériel du 17 avril
1951).
Mme Charlotte Clarac est chargée des fonctions d’Aide-technique
(Arrêté ministériel du 23 avril 1951).
Mme Francine Laboureau, Secrétaire administratif, obtient une prolon-
Bullelin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 4, 1951.
22
— 340
gation de congé de six mois pour raison de santé (Arrêté ministériel du
21 juin 1951).
M. Emile Pillet, Secrétaire-comptable, est admis à la retraite à dater
du 25 sept. 1951 (Arrêté ministériel du 30 mai 1951).
Mlle Colette Gkosset, Employée aux écritures, est titularisée dans ses
fonctions (Arrêté ministériel du 17 avril 1951).
M. Gabriel Briquet est chargé des fonctions de Garçon de laboratoire
(Arrêté ministériel du 11 juin 1951).
M. Albert Le Perff, Gardien chef au Musée de l’Homme, est admis
à la retraite à dater du 13 juin 1951 (Arrêté ministériel du 16 mai 1951).
M. Marcel Massias est nommé sous-brigadier des gardiens de galerie
(Arrêté ministériel du 22 mai 1951).
M. Daubigney, Gardien de galerie, obtient une prolongation de congé
de six mois pour raison de santé (Arrêté ministériel du 21 juin 1951).
MM. Maurice Jourdain et Gustave Coucaud, Gardiens de galerie, sont
admis à la retraite à dater d’octobre 1951 (Arrêté ministériel du 30 mai
1951).
MM. René Gelpe et Victor Cocher sont titularisés dans les fonctions
de gardiens de galerie (Arrêtés ministériels du 28 mars et 30 avril 1951);
M. Jules Delier, Garde militaire, est admis à la retraite à dater du
21 mai 1951 (Arrêté ministériel du 3 mai 1951).
M. le Président a le regret de faire part du décès de M. Jean-Baptiste
Souny, Assistant honoraire au Muséum, survenu le 11 mai 1951.
DONS D’OUVRAGES
E. Aubert de La Rüe. Recherches géologiques et minières aux Iles
Saint-Pierre et Miquelon. Office de la Recherche Scientifique
Outre-Mer, Paris, Librairie Larose, dépositaire, 1951, 75 p.,
1 carte géol. h. t. au 1/50. 000e.
Saint-Pierre et Miquelon qui appartiennent à l’ancienne chaîne des
Appalaches comprennent trois îles principales, sensiblement différentes
au point de vue géologique.
Saint-Pierre et les îlots voisins uniquement volcaniques, sont formés
d’épanchements andésitiques, basaltiques et surtout rhyolitiques. Miquelon
présente des formations rapportées à l’Algonkien, schistes et quartzites
métamorphiques, paragneiss, amphibolites et migmatites, l’ensemble
étant haché de filons basaltiques et doléritiques. Langlade est en grande
partie formée de Paléozoïque sédimentaire, les schistes noirs à Paradoxides
Davidis de l’Acadien moyen étant seuls datés avec précision.
Les indices de minéralisation concernent surtout le fer et le cuivre.
(R. Abrard).
R. Kherumian. Génétique et anthroplogie des groupes sanguins,
1 vol., 128 p., 6 fig., Vigot frères, édit., Paris, 1951.
La science des groupes sanguins a fait de rapides progrès au cours de
ces dernières années. Mais c’est sur son intérêt pathologique qu'insiste la
presque totalité des livres qui lui sont consacrés. Son intérêt anthropo-
341 —
logique est cependant certain. Et la connaissance de la génétique de ces
groupes constitue de son côté un chapitre fondamental que l’anthropo-
logiste n’a pas le droit d’ignorer. C’est à l’étude de ces deux aspects qu’est
dévolu le présent volume. Les différents groupes ! Aj, A2, B, O, M, N, S,
P, Rh, etc., y sont envisagés du point de vue génétique, puis du point de
vue anthropologique. La répartition raciale des groupes, ses rapports
avec les caractères morphologiques ou divers faits d’ordre physiologique
sont examinés. Un nouveau type de graphique comparant la fréquence
de O à celle A — (B + AB) est établi. La recherche sérologique de la
paternité est étudiée. Des appendices donnent la distribution ethnique
des génotypes et des phénotypes de chaque ensemble de groupes. L’ouvrage
est une bonne mise au point et tout à fait à jour de la question.
(H. V. Vallois).
David Seth-Smith. Birds of our Country and of the Dominions,
Colonies and Dependencies. 2 vol., 1212 p., 1173 phot., 24 pl.
en couleurs. Hutchinson et C° (Publishers) Ltd. London, s. d.
(1951).
Mr. D. Seth-Smith présente aujourd’hui la 2e édition d’un livre peu
connu des lecteurs français, la diffusion de la première édition, parue au
début de la guerre, ayant été entravée par les événements. Cet ouvrage
est conçu comme un dictionnaire et comprend trois parties : la plus impor-
tante, réservée aux oiseaux des îles Britanniques, c’est-à-dire pratique-
ment à tous ceux que l’amateur est susceptible de rencontrer en Europe
occidentale, groupe ceux-ci suivant l’ordre alphabétique de leur nom
vulgaire ; chaque rubrique comporte une brève description et des indica-
tions succinctes sur la biologie et la répartition géographique de l’espèce
considérée. Dans une deuxième partie l’auteur traite d’une façon plus
générale des oiseaux de l’Empire Britannique, évoquant les types aviens
les plus caractéristiques de l’Asie, de l’Afrique, de l’Amérique du Nord et
du Sud et de l’Océanie. Enfin le dernier chapitre, « Classification of Birds »,
avec un aperçu général sur la Classe des Oiseaux, donne un index alpha-
bétique des Familles qui la composent, accompagné d’un résumé de leurs
principaux caractères.
Le travail de Mr. D. Seth-Smith ne s’adresse évidemment pas aux
spécialistes scientifiques, mais son illustration très abondante permet
l’identification aisée d’un grand nombre d’espèces et donnera, pensons-
nous, à un vaste public une idée suffisamment claire et précise du monde
des oiseaux. Nous regrettons seulement que cette illustration, sans ten-
dance artistique, soit inégale : certaines photographies de spécimens
naturalisés, entre autres, sont de qualité inférieure. Cependant ces deux
volumes constituent un bon et utile travail de vulgarisation.
(Chr. Jouanin).
COMMUNICATIONS
Types déposés au Muséum national d Histoire naturelle
par l’Institut français d’Afrique noire (3e liste)
Par André Villiers.
Dans deux listes précédentes 1 nous avons énuméré 216 types
d’Arthropodes déposés au Muséum. La présente liste énumère
102 types botaniques et zoologiques déposés au cours des dernières
années ; c’est donc un total de 318 types qui ont été versés aux
collections nationales depuis 1948 par l’Institut français d’Afrique
Noire.
BOTANIQUE
Fam. Ranunculacées :
Clematis kakoulimensis Schnell. — Guinée française : Mont Kakoulima.
Fam. Balsaminacées :
Impatiens Jaegeri Pellegr. et J. Fél. — Sierra Leone : Mont Loma.
Fam. Papilionacées :
Dolichos nimbaensis Schnell. — Guinée française : Mont Nimba.
Fam. Urticacées :
Pilea Chevalieri Schnell. — Guinée française : Mont Nimba.
Fam. Rubiacées :
Ixora nimbana Schnell. — Guinée française : Mont Nimba.
Uragoga ombrophila Schnell. — Guinée française : Mont Nimba.
Uragoga Lecomtei var. nimbana Schnell. — Guinée française : Mont
Nimba.
Uragoga peduncularis var. guineensis Schnell. — Guinée française :
Macenta.
Fam. Gentianacées :
Belmontia Chevalieri des Abbayes et Schnell. — Guinée française :
Plateau de Benna.
1. Voir : lre liste : Bull . Muséum (2), XX, n° 3, 1948, pp. 260-262. ; 2e liste : Bull.
Muséum (2), XXI, n° 6, 1949, pp. 700-706.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 4, 1951.
343
Fam. Commelinacées :
Cyanotis lanata var. gracilis Schnell. — Guinée française : Mont Nimba.
Cyanotis rupicola Schnell. - — Guinée française : Mont Nimba.
Fam. Eriocaulacées :
Mesanthemum Jaegeri J. Fél. — Sierra Leone : Mont Loma.
Fam. Orchidées :
Iiabenaria Jaegeri Sommerh. — Sierra Leone : Mont Loma.
Fam. Graminées :
Panicum pusillum var. glabriglumatum Schnell. — Guinée française :
Mont Nimba.
Fam. Lycopodiacées :
Urostachys Jaegeri Hert. — Sierra Leone : Mont Loma.
ZOOLOGIE
Arachnida.
Microbuthus Fagei Vachon. — Mauritanie : Nouakchott.
Compsobuthus Berlandi Vaciion. — Mauritanie : Fort Gouraud.
Butheoloides Monodi Vachon. — Sénégal : Fissel.
Odonata.
Platycnemis guttifera Fraser. — Libéria : Ziabli.
Ceriagrion Villiersi Fraser. — Togo : Tohoun.
Lestes geminata Fraser. — Sénégal : M’Bao.
Coleoptera.
Fam. Lycidae :
Lycus ( Acantholycus ) arcuatetruncatus Pic. — Dahomey : Abomey.
Lycus (s. str.) xanthomelas var. dahomeyensis Pic. — Dahomey : Zagna-
nado.
Lycos (Lopholycus ?) togoensis Pic. — Togo : Tohoun.
Lycus (Haplolycus) abomeyensis Pic. — Dahomey : Abomey.
Cautires togoensis Pic. — Togo : Klouto.
Cautires lateaureus Pic. — Dahomey : Atakora.
Cautires certus var. dahomeyensis Pic. — Dahomey : Atakora.
Fam. Cantharididae :
Silidius atrosuturalis Pic. — Cameroun : Vallée de la N’Goko.
Silidius nitidior var. Jobiti Pic. — Cameroun : vallée de la N’Goko.
Fam. Meloidae :
Mylabris Afzelii var. latebasalis Pic. — Haut Sénégal et Niger.
Zonabris Le Testui var. humerojuncta Pic. — Togo : Aledjo.
344
Zonabris Le Testui var. injuncta Pic. — Togo : Aledjo.
Zonabris Le Testui var. postefasciata Pic. — Togo : Aledjo.
Zonabris Le Testui var. multisignata Pic. — Togo : Aledjo.
Decatoma Maindroni var. latelutea Pic. — Dahomey : Bassila.
Fam. Pedilidae :
Macratria Villiersi Pic. — Dahomey : Atakora.
Fam. Mordellidae :
Mordellistena dahomeyensis Pic. — Togo : Klouto.
Fam. Alleculidae :
Synallecula vicina Pic. — Dahomey : Atakora.
Synallecula Berlandi Pic. — Mauritanie : Atar.
Ectenostoma annulipes var. Villiersi Pic. — Sénégal : M’Bao.
Eclenostoma annulipes var. ruficolis Pic. — Sénégal : M’Bao.
Fam. Rhipiphoridae :
Macrosiagon rubronotatum var. Leyei Pic. — Casamance : Kolda.
Fam. Lagriidae :
Porrolugria liberiensis Pic. — Liberia : Penokè.
Sora vittatipennis Pic. — Cameroum : vallée de la N’Goko.
Acritolagria submetallica Pic. — - Togo : Aledjo.
Adynata ruficollis var. rufipennis Pic. — Dahomey : Abomey.
Heterogria elongata Pic. — Dahomey : Bassila.
Xenogena Villiersi Pic. — Dahomey : Atakora.
Fam. Aderidae :
Hylophilus Villiersi Pic. — Côte d’ivoire : Mont Tonkoui.
Fam. Anobiidae :
Clada multistriata Pic. — Dahomey : Atakora.
Fam. Cleridae :
Tillus rufipes Pic. — Togo : Tohoun.
Phacocyclotomus Villiersi Pic. — Dahomey : Bassila.
Phacocyclotomus smaragdinus var. bassilanus Pic. — Dahomey : Bassila.
Cephaloclerus diversitarsis Pic. — - Togo : Tohoun.
Tenerus atricornis var. mediomaculatus Pic. — Dahomey : Atakora.
Fam. Dasytidae :
Dasytes Villiersi Pic. — Mauritanie : Atar.
Fam. Malachidae :
Pseudocolotes latefasciatus Pic. — Casamance : Bignona.
Sphinginopalpus Villiersi Pic. — Dahomey : Abomey.
Sphinginopalpus togoensis Pic. — Togo : Tohoun.
Apalochrus togoensis Pic. — Togo : Klouto.
Fam. Cerambycidae :
Villiersocerus aureosuturalis Lepesme. — • Liberia : Penokè.
Chromalizus Dekeyseri Lepesme. — Libéria : Penokè.
— 345 —
Rhopalizus laetus var. Holasi Lepesme. — Libéria : Kaouyéké.
Eunidia octoplagiata, Breuning — Cameroun : vallée de la N’Goko.
Oxylamia bitriangularis Breuning. — Cameroun : vallée de la N’Goko.
Nitocris Hintzi var. aureoventralis Breuning. — Moyen Congo : Brazza-
ville.
Fam. Curculionidae :
Ascopus pyrijormis Marshall. — Côte d’ivoire : Mont Tonkoui.
Scolochirus horridus Marshall.- — Côte d’ivoire : Mont Tonkoui.
Scolochirus cognatus Marshall. — Côte d’ivoire : Mont Tonkoui.
Fam. Bruchidae :
Bruchidius submaculatus var. Cadenati Pic. — Sénégal : Corée.
Bruchidius dahomeyensis Pic. — Dahomey : Zagnanado.
Fam. Scolytidae :
Tiarophorus Villiersi Schedl. — Nigeria : Jos.
Fam. Staphylinidae :
Stilicus fraternus Cameron. — Nigeria : Barguesch.
Leptacinus rufoterminatus Cameron. — Sénégal : Linguère.
Belonuchus bijormis Cameron. — Nigeria : Jos.
Belonuchus biformis var. rufopygus Cameron. — Nigeria : Jos.
Fam. Scaphidiidae :
Scaphosoma minutissimum Pic. — Casamance : Bignona.
Curtoscaphosoma curtum Pic. — Guinée française : Mont Nimba.
Neuroptera.
Neuroleon parvissimus Fraser. — Mauritanie : Akjoujt.
Lepidoptera.
Fam. Lycaenidae :
Oboronia liberiana Stempffer. — Libéria : Glofakè.
Hymenoptera.
Anthophora alternans var. mauritanica Benoist. — Mauritanie : Atar.
Epeolus Berlandi Benoist. — Mauritanie : Fort Gouraud.
Osmia Villiersi Benoist. — Mauritanie : Nouakchott.
Hemiptera.
Fam. Dictyophoridae :
Dictyophora monticola Lallemand. — Guinée française : Mont Nimba.
Dictyophora turbata Lallemand. — Sénégal : Richard-Toll.
Fam. Heuridae :
Hebrus hamdoumi Poisson. — Mauritanie : Hamdoun.
346
Fam. Helothrephidae :
Paralimnotrephes Villiersi Poisson. — Côte d’ivoire : Mont Tonkoui.
Fam. Notonectidae :
Anisops Villiersi Poisson. — Dahomey : Atakora.
Pisces.
Cepola pauciradiata Cadenat. — Sénégal : Baie de Rufîsque.
Scorpaenodes elongatus Cadenat. — Gabon : Pointe Noire.
Chromis lineatus Cadenat. — Côtes du Sénégal.
Trachurus trecae Cadenat. — Côtes du Sénégal.
Peristedion macronema Cadenat. — Sénégal.
Garra Trewavasae Monod. — Nigeria : Bargesh.
Garra Waterloti var. Dageti Monod. ■ — Soudan : Markala.
Aves.
Ammomanes deserti Monodi Dekeyser et Villiers. — Mauritanie : Atar.
Galerida cristata Balsaci Dekeyser et Villiers. — Mauritanie : Nouak-
chott.
Mammalia.
Anomalurops Beecrofti Hervoi Dekeyser et Villiers. — Casamance :
Bignona.
Pseudogenetta Villiersi Dekeyser. — Sénégal : Messirah.
Felis libyca savanicola Dekeyser. — Sénégal : Messirah.
Erythrocebus patas subsp. Villiersi Dekeyser. — Niger : Air.
Institut français d’Afrique noire, à Dakar.
Étude d'une collection d'oiseaux des Iles Kerguelen.
Par Christian Jouanin.
Le Médecin-Commandant Raymond Arétas, naturaliste attaché
à la Mission gouvernementale aux îles Kerguelen 1949-1950 et chargé
surtout d’étudier l’Eléphant de mer ( Mirounga leonina (L.)), a eu
la grande amabilité, malgré ses occupations spécialisées, de réunir
une collection d’oiseaux pour le laboratoire d’Ornithologie du
Muséum et nous sommes heureux de l’en remercier vivement ici.
Il nous a confié la détermination de cette collection dont nous
présentons aujourd’hui l’étude.
C’est à Port-aux-Français, sur la rive méridionale de la presqu’île
Courbet (partie orientale des Kerguelen) que la mission séjourna
du mois de décembre 1949 au mois d’avril 1950, et c’est de ce point
que proviennent la plupart de nos spécimens. Quelques autres
cependant ont été tués à l’île Antarès, à Port-des-Iles, à la pointe
Molloy ou au rocher Channer ; quoi qu’il en soit, toutes ces localités
sont situées dans le périmètre de la baie du Morbihan (en anglais
Royal Sound) qui sépare la presqu’île Courbet au nord des pres-
qu’îles Jeanne d’Arc et Ronarc’h (ou Poincaré) au sud. Ce golfe
au dessin complexe comme toute la topographie des Kerguelen,
s’ouvre dans l’océan par l’est (Passe royale) et se trouve ainsi rela-
tivement abrité des vents d’ouest qui dominent dans la zone sub-
antarctique.
Le plus souvent ces oiseaux ont été collectés et préparés vers
la fin du séjour de la mission, après le 15 février, c’est-à-dire à la
fin de l’été austral et au début de l’automne : on n’est donc pas
étonné de les trouver fréquemment en mue, celle-ci étant même
quelquefois très avancée.
Toutes les mesures indiquées ci-dessous ont été effectuées par nous
au laboratoire, à l’exception bien entendu du poids et de l’envergure,
mesurés par le collecteur sur le terrain et notés sur l’étiquette, au moment
du dépouillage, comme les couleurs des parties nues. Les mesures de
longueur sont données en millimètres, les poids en grammes. Pour les
mesures susceptibles de varier avec la technique employée, nous nous
sommes efforcés de suivre les indications données par R. A. Falla dans son
étude l, si utile et si complète, des oiseaux collectés par la B. A. N. Z.
Antarctic Research Expédition, afin de pouvoir comparer nos résultats
aux siens.
1. B. A. N. Z. Antartic Research Expédition 1929-1931. Reports, (B), 2 : Birds.
— Adélaïde, 1937.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 4, 1951.
348 —
Pygoscelis papua (Forster).
Un $ adulte ; Port-aux-Français ; 24 mars 1950.
Mesures : Aileron : 239 ; tarse : 33 ; doigt médian : 75 ; culmen : 54.
Couleur des parties nues : iris : marron ; bec : orangé, à l’exception d’une
bande noirâtre le long du culmen ; pattes : orangé également, mais de
teinte moins vive que le bec.
Ce spécimen de Manchot papou provient d’une « rookery » de
deux cents individus environ, située à quelques kilomètres à l’ouest
de Port-aux-Français. C’est un adulte dont la mue d’automne
est sur le point de s’achever. Le plumage des ailerons et de la tête
est très frais ; sur le dos et le croupion on note la différence entre
les plumes âgées de couleur brunâtre et les plumes neuves d’un
beau noir-bleu. La queue, de 16 rectrices, est très courte (27 mm),
car la croissance des rectrices n’est pas achevée ; les dimensions
régulières de ces rectrices semblent d’ailleurs indiquer que leur
croissance s’effectue avec une parfaite simultanéité. La tête porte
quelques filoplumes blanches dispersées, mais plus nombreuses
cependant au voisinage de la barre blanche céphalique.
Dans les notes du voyageur, nous relevons que le 22 janvier
tous les nids de la rookery étaient abandonnés et que quelques
oiseaux, déjà prostrés, commençaient leur mue. Il semble aussi,
d’après ces notes, que les rookeries de Manchots aux îles Kerguelen
soient loin d’être prospères autant qu’on le souhaiterait.
Eudyptes cristatus (Miller).
Un immature ; île Antarès ; 28 mars 1950.
Mesures : aileron : 148 ; tarse : 25 ; doigt médian : 63 ; culmen : 37.5.
Couleur des parties nues : iris : rouge ; bec : marron ; pattes : rose chair.
Nous considérons ce spécimen comme un immature à cause de
sa petite taille (l’aileron et le bec sont nettement plus petits que
ceux des <$<§ tout à fait adultes), de la couleur de son bec et de ses
parures moins développées que chez d’autres spécimens auxquels
nous l’avons comparé. Sans doute sommes-nous en présence d’un
oiseau âgé d’un peu plus d’un an et qui vient d’achever la mue
précédant le deuxième hiver.
Phoebetria palpebrata (Forster).
Un ^ adulte ; Port-des-îles ; 10 mars 1950.
Mesures : aile : 565 ; queue : 320 ; tarse : 84 ; doigt médian : 125 ; cul-
men : 110.5.
— 349
Couleur des parties nues : iris : marron clair ; bec : noir avec le sillon
latéral gris-bleu ; pattes : rose chair.
Ce spécimen de grande taille a été tué au large de Port-des- Iles ;
son estomac contenait des « becs » de Céphalopodes.
Le Dr Arf.tas observa deux nids de cette espèce sur un escarpe-
ment, difficile d’accès, de l’île Murray, le 13 décembre 1949 ; à cette
date ces nids ne contenaient pas encore d’œuf.
Macronectes giganteus (Gmelin).
Une Ç adulte ; Port-aux-Français ; 5 mars 1950.
Mesures : aile : 492 ; queue : 178 ; tarse : 90 ; doig médian : 129 ; cul-
men : 91.
Couleur des parties nues : iris : chamois, parsemé de petites taches brun-
noir ; bec : jaune mastic ; pattes : gris foncé.
La tête et le cou de ce Pétrel géant sont de teinte très claire ;
le menton et le haut de la gorge en particulier sont presque tout à
fait blancs. Ce sont là, selon R. C. Murphy ], les caractéristiques
d’un animal complètement adulte. Malgré cela sa taille est relative-
ment faible, ce qui correspond bien à ce que l’on sait des ÇÇ de
cette espèce.
Sur certaines zones de plumage, il est possible de distinguer des
plumes plus âgées qui sont brunâtres, et d’autres grises, apparem-
ment plus fraîches.
Tout comme Falla, le Dr Arf.tas n’a jamais observé aux Ker-
guelen de Pétrel géant en phase blanche.
Pterodroma macroptera macroptera (Smith).
Lîn (J adulte ; Port-aux-Français ; 15 mars 1950 ;
une Ç adulte ; Port-aux-Français ; 17 mars 1950 ;
une Ç adulte ; île Hoskyn ; 2 mars 1950.
Mesures aile queue tarse ^e“f‘n eulraen
<?. 15 mars 303 125 40 55 37 15
$17 mars 295 126 41 59,5 34,5 14,5
$.2 mars 318 134 41 61,5 36 16.
Couleur des parties nues : iris : marron ; bec : noir ; pattes : noires.
D’après l’examen de ces spécimens, en particulier de la Ç du
17 mars, il semble que les plumes en vieillissant passent d’un brun
grisâtre à un brun plus soutenu.
1. Oceanic Birds of South America. New- York 1936.
— 350 —
La Ç de l’île Hoskyn a été capturée dans un terrier qu’elle devait
sans doute aménager en vue de la nidification qui a lieu pendant
l’hiver austral comme l’a noté R. A. Falla. D’après une mesure
faite après sa capture, cette Ç pesait 640 g. et la dissection a révélé
que son estomac contenait des algues et des « becs » de Céphalopodes.
Les terriers de cette espèce s’ouvrent sur la pente des talus
inclinés qui bordent les plages. De nombreux squelettes au pied de
ces talus semblent attester que les Skuas, seuls véritables préda-
teurs de ces régions, commettent d’importants dégâts parmi les
populations de Pétrels.
Pachyptila desolata (Gmelin).
Un (J adulte ; Port-aux-Français ; 23 février 1950 ;
deux ÇÇ adultes ; Pointe Molloy ; 2 janvier 1950.
Couleur des parties nues : iris marron ; bec : bleu ardoise ; pattes : bleu
ardoise avec les palmures à peine colorées et transparentes.
L’une des ÇÇ a le bec, l’onglet en particulier, plus grêle que l’autre ;
on peut voir là, avec Murphy, un caractère d’immaturité, ou bien
peut-être s’agit-il d’un exemplaire de la « forme B » décrite par
Falla des Kerguelen. Nous ne disposons pas d’un matériel de com-
paraison suffisant pour apprécier les formes A et B de Falla.
Oceanites oceanicus oceanicus (Kuhl).
Une $ adulte ; Port-aux-Français ; 16 février 1950.
Mesures : aile : 152 ; queue ; 66 ; tarse : 35.5 ; doigt médian : 29 ;
culmen : 11.5 ; poids : 25 ; envergure : 350.
Couleurs des parties nues : iris : marron ; bec : noir ; pattes : noires
avec les palmures jaune d’or.
La comparaison des mesures de cette Ç. tuée au cours d’une tem-
pête où le vent soufflait à 215 km-h., avec celles que Falla a publiées
des types de sa sous-espèce O. oceanicus parvus des Kerguelen,
autoriserait à penser que notre spécimen n’est pas originaire de ces
îles ; la queue en particulier paraît trop grande' Le Muséum ne
possède malheureusement pas de spécimens topotypiques d ’O.
oceanicus parvus, dont l’examen permettrait d’appuyer cette
conclusion.
351 —
Pelecanoides urinatrix exsul (Salvin).
Un rj adulte ; Pointe Molloy ; 2 mars 1950 ;
une Ç adulte ; Rocher Channer ; 2 mars 1950 ;
une Ç adulte ; Port-aux-Français ; 15 mars 1950.
Couleur des parties nues : iris : marron ; bec : noir ; pattes : bleu ciel ou
gris bleu avec les palmures chair.
Le a Ie plumage très usé. La Ç, tuée le 2 mars, au large du
rocher Channer, avait l’estomac bourré d’Amphipodes. L’autre Ç
fut capturée dans un terrier.
Phalacrocorax albicenter verrucosus (Cabanis).
Une Ç adulte ; Pointe Molloy ; 19 décembre 1949 ;
une $ immature ; Port-aux-Français ; 29 mars 1950 ;
un ^ juvénile ; Port-aux-Français ; 31 mars 1950.
Couleur des parties nues (chez l’adulte) : iris : gris cendré ; espace péri-
ophtalmique : bleu ; bec : marron ; caroncules : jaune orangé ; pattes :
noires avec les palmures jaunâtres.
La $ tuée le 29 mars ne porte pas trace de huppe et ses caron-
cules, assez peu développées, sont de teinte moins vive, semble-t-il,
que celles de la seconde $. Sans doute s’agit-il d’un animal né pen-
dant la saison de reproduction 1948-49. Sur aucun de ces deux
spécimens on ne voit de fdoplumes blanches. La huppe de la $
adulte est réduite à quelques plumes céphaliques à peine plus
allongées que les autres.
Le jeune est en phase obscure ; les couvertures de l’aile et les
plumes des parties supérieures du corps sont déjà métallisées.
Le caractère le plus remarquable de ces oiseaux est sans doute la
couleur noire des pattes, habituellement indiquée par les observa-
teurs comme rose chair selon le cas général chez tous les autres
cormorans caronculés à « yeux bleus ». Or le Dr Arétas a bien
— 352 —
voulu nous confirmer par ses souvenirs personnels les notes ins-
crites au moment du dépouillage sur les étiquettes. On sait que le
Phalacrocorax verrucosus est de tous les cormorans du groupe
albiventer-atriceps, celui qui présente dans son plumage le moins
de plages claires. Si l’observation du Dr Arétas se révèle constante,
elle est à mettre en parallèle avec l’accroissement général des pig-
ments mélaniques chez cette forme. Remarquons que Falla a suggéré
l’existence aux îles Kerguelen de deux populations de Ph. verru-
cosus différant par la date de reproduction : à l’une de ces popula-
tions seraient référables les jeunes en phase claire ; à l’autre les
jeunes en phase foncée. Il n’est pas impossible que le caractère
de la couleur des pattes soit en rapport avec cette ségrégation bio-
logique, les jeunes en phase claire donnant des adultes à pattes
roses, les jeunes en phase sombre des adultes à pattes noires. Cette
hypothèse requiert évidemment un supplément d’information sur
le terrain.
Larus dominicanus Lichtenstein.
Une $ adulte ; Port-aux-Français ; 7 mars 1950 ;
un $ juvénile ; Port-aux-Français ; 15 février 1950.
Mesures : aile queue tarse doigt médian culmen
?. 7 mars 375 153 58 56 45
(J. 15 février 387 151 58 54 44
Couleur des parties nues : iris : bleu roi chez le jeune, bleu ciel chez
l’adulte ; pattes : brun cendré chez le jeune, jaune mastic chez l’adulte.
Catharacta skua Lônnbergi (Mathews).
Un ^ adulte ; Port-aux-Français ; 19 février 1950 ;
un subadulte ; Port-aux-Français ; 22 janvier 1950.
assez bariolé, ce caractère étant cependant moins sensible sur le
croupion, le ventre, le menton et le haut de la gorge. Les plumes
lancéolées, de teinte jaunâtre dans leur partie médiodistale, dont la
présence est interprétée par Falla comme un signe de complète
maturité, sont assez nombreuses au niveau du cou.
— 353 —
L’autre spécimen a le plumage beaucoup plus frais d’appa-
rence, et plus uniformément brun. Quelques taches cannelle se
montrent de ci de là sur le plumage, notamment sur le manteau
et les côtés du cou où l’aspect lancéolé des plumes n’est qu’à peine
indiqué. A la dissection le Dr Arétas a trouvé dans l’estomac de
ce spécimen des viscères de lapin et une tête entière d ’Anas Eatoni.
Sterna virgata Cabanis.
Deux ÇÇ adultes ; Port-aux-Français ; 26 décembre 1949 et
27 février 1950.
Couleur des parties nues :
9, 26 décembre. Iris : brun ; bec : rouge orangé ; pattes : rouge corail.
$. 27 février. Iris : brun ; bec et pattes : rouge grenat.
La première de ces ÇÇ est en plumage de noces, d’ailleurs assez
usé. La seconde prend son plumage d’hiver : la moitié antérieure de
la calotte céphalique est variée de noir et de blanc.
\
Sterna vittata vittata Gmelin.
Un $ adulte ; Port-aux-Français ; 15 mars 1950.
Mesures : aile: 272 ; queue : 142 ; tarse : 18 ; doigt médian : 24 ; culmen :
33.
Couleur des parties nues : iris : brun ; bec et pattes : rouge corail.
Sterna sp. ?
Un jeune dont le sexe n’est pas indiqué ; 16 mars 1950 ;
un (J juvénile ; Port-aux-Français ; 29 janvier 1950.
Mesures : aile queue tarse doigt médian culmen
juv. 16 mars 245 109 18 22,5
<?. 29 janvier 222 103 17 21,5 24
Couleur des parties nues : iris : marron ; bec : noir ; pattes : noires
vaguement teintées de grenat.
Par leur aspect général ces jeunes sternes diffèrent quelque peu
l’une de l’autre, les bandes et bordures claires des plumes étant
fortement teintées de roux-fauve chez la première, au contraire
presque tout à fait blanches chez la seconde. Mais sans doute cette
— 354 —
différence est-elle fonction de l’âge : d’après la dimension des pennes,
le spécimen dont le sexe n’est pas indiqué aurait en effet quelques
semaines de plus que l’autre. D’ailleurs il a été collecté un mois et
demi plus tard.
Nous ne savons pas à laquelle des deux espèces précédemment
citées rapporter ces spécimens. De jeunes sternes de l’Antarctique
(île Petermann), référables sans doute possible à Sterna vittata, sont
le seul matériel de comparaison, utile en l’occurence, dont nous
disposons. Leur système de coloration est du même type que celui
de nos spécimens des Kerguelen, mais elles sont beaucoup plus
claires et à cet égard contrastent fortement avec ces derniers. En
particulier les parties inférieures, le croupion et le collier sont pres-
que blancs, tandis que les spécimens du Dr Arétas ont les parties
correspondantes grises ou brunâtres ; de même les secondaires de
Sterna vittata sont largement bordées de blanc, celles de nos spéci-
mens litigieux étroitement bordées de fauve, d’ailleurs très pâle
en ce qui concerne le spécimen le plus âgé.
Ces sternes juvéniles des Kerguelen présentent donc d’assez
notables différences avec des Sterna vittata authentiques qui leur
sont comparables du point de vue de l’âge ; mais il est possible
sinon même vraisemblable, que la population de Sterna vittata
nicheuse aux îles Kerguelen (zone subantarctique) soit distincte
racialement de celle de l’île Petermann (zone antarctique). Nous ne
pouvons donc tirer de ces considérations une conclusion positive
quant à l’identité spécifique de nos spécimens litigieux.
L’examen des ailes nous fait hésiter également dans leur attri-
bution à l’autre espèce Sterna virgata. En effet le dessous de l’aile
est blanc pur et la séparation des plages grise et blanche sur le
vexille interne des rémiges est beaucoup plus franche que chez l’adulte
St. virgata. Falla a déjà signalé qu’à ces points de vue St. virgata
juv. se rapproche de St. vittata ad., mais nous croyons que ce caractère
assez singulier mérite un complément d’étude approfondie sur le
terrain.
Chionis minor Hartlaud.
Un (J adulte ; Port-aux-Français ; 7 mars 1950.
Mesures : aile : 233 ; queue : 1.15 ; tarse ; 42 ; doigt médian : 49 ;
culmen : 33.5 ; fourreau : 10.5.
Couleur des parties nues : iris : bleu foncé ; bec : noir ; pattes : roses.
Le nid de ce Chionis était établi dans un terrier de lapin ; deux
œufs s’y trouvaient lorsqu’il fut capturé. On sait que cette espèce
niche relativement tard dans l’été austral.
— 355 —
Anas acuta Eatoni (Sharpe).
Un (J ; Port-aux-Français ; 21 février 1950.
Mesures : aile : 225 ; queue : 90 ; tarse : 36 ; doigt médian : 47 ; culmen :
35.
Couleur des parties nues : iris : marron ; pattes : gris-beige.
Ce spécimen est un £ en plumage d’éclipse partiel ; la tète, le
cou et les parties inférieures sont semblables à celles de la $ ; mais
sur les parties supérieures, notamment au niveau du bas du cou et
au niveau du croupion, parmi les plumes brunes à bordure fauve
qui sont la majorité, on remarque, très effrangées, quelques plumes
vermiculées caractéristiques du plumage de noces. La bordure des
plumes d’éclipse est de coloration variable d’une plume à l’autre,
tantôt vive, tantôt très pâlie, comme si ces plumes étaient d’âge
inégal : on pourrait en conclure que soit la mue s’étale sur un laps
de temps prolongé, soit que le spécimen en question n’avait pas
encore revêtu à la saison de reproduction précédente sa livrée de
noces complète.
Les scapulaires, très fraîches, ont l’aspect qu’elles ont chez la Ç;
au contraire, les tertiaires, très usées, sont longues et pointues.
Quant aux rectrices, elles sont grises et usées, à l’exception de
trois d’entre elles — dont les deux médianes — qui sont fraîches et
brunes avec des taches fauve vif (plumage d’éclipse).
Nous croyons utile d’ajouter ici quelques renseignements sur
la rookery de Manchots royaux ( Aptenodytes patagonica Muller) de
la baie du Navire (partie orientale de l’île de la Possession, archipel
des Crozet), où l’aviso-hydrographe Lapérouse, se rendant aux
Kerguelen pour y déposer la mission gouvernementale 1949-1950,
mouilla le 8 décembre 1949 L
L’état de la rookery ne paraît pas s’être modifié depuis la visite
du Bougainville, le 29 janvier 1939. Une description que nous
relevons dans les notes du Dr Arétas rappelle en tous points celle
que l’on peut lire dans l’ouvrage du Professeur R. Jeannel, Au seuil
de V Antarctique 2 : « Sur la grève d’innombrables Manchots royaux
sont debout, les uns à côté des autres, tournés vers la mer. Parfois
de petits groupes se détachent en déambulent sur la plage, parais-
sant entraînés par un chef de file. A l’écart dans les touffes de tussock
des animaux sont en train de muer. Enfin de l’autre côté d’une petite
rivière qui descend de la montagne, se trouve le quartier des cou-
1. Cf. E. Aubert de La Rüe : Notes sur les Iles Crozet. Bull. Mus. Hist. Nat. Paris ,
(2) 22, pp. 196-203, 1950.
2. Publ. Mus. Hist. Nat. Paris , n° 5, 1941.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 4, 1951.
23
— 356 —
veuses. La ponte ne doit pas être commencée depuis longtemps, car
l’embryon est rarement visible dans l’œuf » (R. Arétas). Cette
dernière indication apporte, pensons-nous, une précision intéres-
sante sur l’époque de la nidification des Manchots royaux aux îles
Crozet.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux ) du Muséum.
Dents a fonction non alimentaire chez un Téléostéen.
Par Théodore Monod.
PROFESSEUR AU MUSÉUM
Les pharyngiens inférieurs des Trachinotus ( T . goreensis C. V.
et T. maxillosus C. V., fam. Carangidés) se présentent sous la forme
de pièces triangulaires allongées accolées par leur face interne ; en
vue dorsale l’union des deux os apparaît comme assurée par l’en-
grenage, le long de la suture, d’une série de très petits denticules.
La face d’accolement des os est couverte de rangées verticales de
ces denticules jalonnant des crêtes séparées par des sillons ; elle
présente un aspect rugueux-strié dû à la multiplication de ces
granules alignés, blancs et luisants. Leur rôle est évidemment
mécanique et sans aucun rapport direct avec la préhension ou la
mastication des proies : topographiquement ils se trouvent en
dehors de la cavité bucco-pharyngienne et disposés à 90° des dents
arrondies qui couvrent, en mosaïque, la surface masticatrice des
pharyngiens inférieurs.
Malgré cette situation et ce rôle, les granules d’union assurant
refficacité de la suture sont morphologiquement et histologique-
ment des dents véritables (long. : 0 mm 2-3) avec une vaste cavité
pulpaire largement ouverte sur la base ; la dentine mesure environ
30-40 p d’épaisseur et l’apex est recouvert d’un petit chapeau
d’émail.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 4, 1951.
1-5, Trachinotus maxillosus C. V., dents d’engrenage, lace latérale d’un pharyngien
inférieur. — 6, Trachinotus goreensis C. V., pharyngiens inférieurs et leur suture
denticulée. — 7, Trachinotus maxillosus C. V. pharyngien inférieur, face latérale
avec la surface granuleuse d’union.
8, Trachinotus maxillosus C. V. pharyngien inférieur, coupe transversale avec les
dents normales (fonctionnelles ou de remplacement) et les dents latérales d’engre-
nage. — 9; Id. portion de la surface d’union des pharyngiens inférieurs avec les dents
d’engrenage.
Le derme recouvrant la face latérale de l’os est demeuré, malgré sa
situation abritée, capable de produire des dents. Le fait intéressant,
et apparemment très peu commun, est que celles-ci n’ont pour
seul rôle que de fortifier la cohésion de deux pièces osseuses.
— 360
Quelques considérations sur les actinotriciies
DES NAGEOIRES DE POISSONS TÉLÉOSTÉENS.
Par Maurice Blanc.
On sait que chez les Poissons Téléostéens, les rayons articulés des
nageoires, ou lépidotriches, sont terminés par un faisceau de fila-
ments appelés « actinotriches » (Ryder, 1884). La base de ces fila-
ments se trouve enfermée entre les extrémités des deux gouttières
osseuses symétriques qui constituent les rayons tandis que leur
sommet dépasse largement l’extrémité distale des articles en forma-
tion. Ces actinotriches, d’origine mésodermique (Goodrich, 1903),
apparaissent bien avant les rayons osseux chez les jeunes alevins
mais ne participent pas à la formation de ceux-ci (Harrison, 1893).
Ils sont formés d’une substance appelée « proélastoïdine » et ont une
origine intercellulaire (Garrault, 1935, 1936). La membrane basale
sous-épidermique semble jouer un rôle dans leur orientation (Blanc,
1949).
M’occupant, depuis quelque temps déjà, du problème de l’ostéo-
génèse des rayons de nageoires chez les Poissons Téléostéens, j’ai
été amené à faire tout à fait accessoirement quelques observations
que je résume ici, sur les rapports susceptibles^ d’exister entre le
actinotriches et les rayons des nageoires.
Les articles des lépidotriches, chez les Poissons Téléostéens, ont
une longueur bien déterminée (Prenant, 1936, 1937). On peut donc
se demander ce qui détermine la formation des articulations à des
endroits bien précis, à égale distance les unes des autres ? Deux
raisons permettent de supposer que les actinotriches jouent peut-
être un rôle dans la détermination de cette longueur fixe :
a) les actinotriches existent en principe dans les nageoires à rayons
articulés et manquent dans les nageoires à rayons épineux.
b) ils sont toujours situés dans la région terminale, c’est-à-dire
justement à l’endroit où se forment les articulations.
Je me suis proposé de vérifier cette hypothèse et je suis à même de
dire aujourd’hui qu’il n’en est rien, pour les raisons suivantes :
1° J’ai pu constater, dans certains cas particuliers, l’existence
de rayons insegmentés pourvus d’actinotriches. C’est par exemple
le cas des épines de Labridés et de Poissons-Chats dont j’ai déjà
parlé par ailleurs (Blanc. 1950) et où les actinotriches existent
comme dans les rayons mous mais sortent de l’intérieur des épines
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 4, 1951.
361 —
par une boutonnière située sur la face postérieure du rayon. C’est
aussi le cas des rayons des nageoires dorsales et pectorales de Syn-
gnathidés qui sont des rayons jumelés, en forme de massue, inseg-
mentés et non ramifiés, mais terminés par des actinotriches, à tel
point qu’avec M. Prenant, nous les considérons comme des articles
basilaires dont la croissance ne serait jamais limitée distalement
par l’apparition d’une articulation. La présence des actinotriches
ne va donc pas forcément de pair avec celle des articulations.
2° L’article basilaire fait exception à la règle générale et présente
un mode de croissance continue (Prenant, 1937-Blanc, 1947).
J’ai pu constater que même lors de sa formation, c’est-à-dire au
moment où apparaît la première articulation qui la limite distale-
ment, il est déjà plus long que ne le seront les autres articles. Or,
les actinotriches existent déjà à ce stade puisqu’ils sont entièrement
formés lors de l’apparition des ébauches de rayons osseux chez
l’alevin. On ne comprend pas pourquoi les actinotriches n’agiraient
pas vis-à-vis de ce premier article comme pour les suivants.
3° J’ai essayé de vérifier le problème sur le plan expérimental.
Pour cela, je me suis livré à des amputations terminales et à des
amputations médianes de rayons. Les premières ne m’ont pas été
d’un grand secours. En effet, les actinotriches régénèrent ; ils
régénèrent même totalement puisqu’ils ont été enlevés complète-
ment lors de l’opération ; de plus ils se reforment à peu près en même
temps que les articles osseux et il n’est guère possible- de voir si
l’apparition des articulations suit ou précède leur reconstitution
complète. Si on les extirpe à ce moment, on endommage forcément
l’extrémité du régénérât et les retards constatés alors dans la répara-
tion des rayons osseux peuvent être dûs à la lésion des téguments
et des os en formation. Par contre, les expériences d’amputations
médianes (pour la technique opératoire, voir : Blanc, 1948) me
donnent une solution nette et indiscutable de ce problème. En effet,
dans le cas de la réparation de volets découpés à l’intérieur de la
nageoire, la régénération des rayons se fait en dehors de la zone des
actinotriches, lesquels sont toujours situés dans la région terminale
Or les fragments de rayons ainsi reformés sont tout à fait normaux
quant à la taille de leurs articles, et les articulations se constituent
avant même que la soudure entre la partie d’os régénérée et le
fragment distal soit effectuée. Par conséquent, les actinotriches
n’ont aucune action à ce point de vue.
Conclusion. — Le problème de la formation des articulations à
des niveaux bien précis et de la constance de la longueur des articles
osseux (autres que l’article basilaire) reste entier, mais l’idée d’un
rôle possible des actinotriches dans ce phénomène doit désormais
être abandonnée. . , ... .
Laboratoire des Péchés du Muséum.
— 362 —
BIBLIOGRAPHIE
1947. Blanc (M.). Structure histologique des rayons de nageoires chez
les Poissons Téléostéens. Bull. Soc. Zool. Fr., 1947, 72 (1),
pp. 17-22.
1948 — Sur la réparation des nageoires de Poissons Téléostéens après
amputation d’un volet médian. Arch. Zool. Exp. Gén., 1948,
85, N. et Rev., n° 4, pp. 184-188.
1949. — Etude histologique de la régénération des nageoires chez quel-
ques Poissons Téléostéens. Arch. Anat. Microsc. Morph. Exp.,
1949, 38 (1), pp. 52-64.
1950. — Convergence morphologique des épines des nageoires de Labridés
’ et de Poissons-Chats. Feuille Nat., 1950, 5 (1-2), pp. 11-12.
1935. Garhault (H.). Formation des baguettes d’élastoïdine chez les
embryons de Salmonidés. C. B. Acad. Sc. Paris, 1935, 200 (14),
pp. 1248-1250.
1935. — Formation de la charpente primaire des nageoires chez l’em-
bryon de truite. C. B. Ass. Anat., 1935, 30, pp. 214-216.
1936. — Développement des libres d’élastoïdine chez les Salmonidés.
Arch. Anat. Microsc. Morph. Exp., 1936, 32 (1). pp. 105-137.
1936. — L’élastoïdine des Poissons Téléostéens. Ann. Phys. Physicochim.
Biol., 1936, 12 (2), pp. 291-300.
1903. Goodrich (E. S.). On the dermal fin-rays of fishes living and extinct
Quart. Journ. Microsc. Sc., 1903, 47, pp. 465-522.
1893. Harrison (R. G.). Ueber die Entwicklung der nicht knorpelig
vorgebildeten Skelettheile in den Flossen der Teleostier. Arch.
f. Mikr. Anat., 1893, 42, pp. 248-278.
1936 Prenant (M.). Structure fine et croissance normale des lépidotriches
articulés chez les Téléostéens. C. R. Soc. Biol. 1936, 123 ; pp. 474-
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1937, — Sur la croissance des lépidotriches articulés chez les Téléos-
téens. Bull. Soc. Zool. Fr., 1937, 62 (3), pp. 190-195.
1884. Ryder (J. A.). Embryology of the fishes fins. Rep. U. S. Fisch.
Comm., 1884, 12, pp. 981-1086.
— 363 —
Sur quelques Leptyphantes cavernicoles
ET DESCRIPTION D’UNE ESPÈCE NOUVELLE (ARANEAE),
Par Edouard Dresco.
Le genre Leptyphantes a été découpé par Simon, dans ses Arach-
nides de France (2), en 5 groupes qui en facilitent l’étude. Le
5e groupe, dont Berland et Fage disent, en note, qu’il est « beau-
coup moins homogène que les autres et qu’il sera sans doute néces-
saire de le subdiviser », est caractérisé par les métatarses antérieurs
pourvus d’une seule épine supère, située dans la moitié basale, par
l’abdomen sans bande latérale blanche, par le trapèze des yeux
médians, par l’épigyne presque toujours élevée en tubercule dressé
ou dirigé en arrière.
Au sein de ce groupe, deux espèces sont isolées, mais voisinent
par les caractères suivants : crin spiniforme du tibia semblables à
celui de la patella ou plus long, et tibia de la patte-mâchoire <$
pourvu au bord antérieur vertical, vers le milieu ou près de l’angle
apical, d’un petit tubercule ou d’un denticule, et le plus souvent
de granulations piligères ; les $ sont bien distinctes entre elles,
mais par contre moins bien séparées des autres, espèces du groupe.
Ces deux espèces sont L. ictericus Simon et L. cavicola Simon,
araignées cavernicoles aux téguments incolores. Le Leptyphantes
ictericus Simon, publié en 1929 (2), est préoccupé, et suivant les
règles de nomenclature, je lui donne un autre nom : L. antrorum.
Leptyphantes antrorum, nov. nom. = L. icterius Simon, nec
Thorell.
Leptyph. ictericus Th. a été décrit en 1875, par Thorell (voir 3),
sous le nom générique de Linyphia, et cité par Simon (1, p. 330)
comme espèce étrangère à la France ; en 1929, Simon (2) décrit un
Leptyphantes nouveau, sous le nom à’ ictericus, dont le non
figuré, a été perdu accidentellement (note de Simon en bas de page).
J’ai retrouvé dans la collection Simon, au Muséum, un tube
n° 13.362, étiqueté L. ictericus Simon et contenant 2 Ç capturées
dans la grotte de l’Ours (Htes.-Pyr.) ; leur épigyne correspond par-
faitement au dessin du T. VI de Simon (2) et il est probable que ce
soient là les types de l’espèce ; je dis probable car dans le catalogue
des Arachnides de France, t. VI (œuvre posthume rédigée par
Berland et Page d’après les notes de Simon), l’espèce est signalée
(p. 737) : « grottes des environs de Bagnères-de-Bigorre ».
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 4, 1951.
— 364 —
Le Professeur Fage, en 1931, dans son travail sur les araignées
cavernicoles (4) reprend cette citation (p. 266), en note en bas de
page, mais une coquille a fait écrire L. ibericus au lieu de L. ictericus
Simon ; et je fais remarquer que ce même nom, d’auteurs différents
et concernant deux espèces, a également tômpé Rœwer dans son
catalogue de 1942 (4), car il ne cite que L. ictericus (Thorell),
p. 548.
L. antrorum nov. nom. est donc connue seulement par la $, et la
station type paraît être la grotte de l’Ours, dans les Hautes-Pyré-
nées ; l’épigyne est figurée et concorde bien avec les araignées de
cette station.
Le perdu accidentellement (2, note p. 599), est caractérisé
dans la diagnose de Simon par : « tibia de la patte-mâchoire, vu de
profil, élevé en cône vertical, pourvu sur sa pente antérieure (assez
loin de l’angle), d’un petit denticule noir obtus ; crin dressé sub-
apical, paracymbium noir, pourvu dans sa concavité, vers le milieu,
d’une petite apophyse comprimée tronquée ; tarse gros, offrant au
bord externe (avant l’échancrure normale) une courte saillie conique
dirigée en dehors. Yeux petits et espacés ; téguments incolores des
espèces cavernicoles ».
Or, il se trouve que mon collègue et ami, Foures, de Toulouse,
m’a envoyé du matériel de la grotte de l’Ours (Biosp., n° 3) dans les
Hautes-Pyrénées : Ç, 8-VI-74 et Ç sub., 2 Ç, 15-11-48 ; il en
indique d’ailleurs ( in litt.) les conditions de capture : « dans la zone
obscure et très humide, à 15 ou 20 m. de l’entrée (c’est-à-dire dans
l’extrême fond) sut des toiles tendues à quelques centimètres du
sol ».
L’espèce envoyée par Foures correspond à l’espèce décrite plus
loin sous le nom de L. negrei sp. nov. et découverte dans l’Ariège ;
il est curieux de remarquer que deux espèces voisines, et faisant
partie du même groupe, cohabitent dans la même grotte ; aucune
confusion n’est possible dans la détermination des $ de ces deux
espèces.
Leptyphantes cavicola Simon.
L. cavicola, décrit en 1884 par Simon (1), sous le nom de Porrhoma
cavicola, provient d’Espagne, de la Cueva de Orobe, près Alsasua :
Simon l’a fait figurer dans ses Arachnides de France, pensant qu’il
serait capturé un jour sur le versant français des Pyrénées. Il décrit
le (J et la $, et figure le bulbe et l’épigyne vue en dessus et de profil.
Dans le t. VI (3e partie) paru en 1929, l’espèce est indiquée
et figurée sous le nom de Leptyphantes cavicola. Il est fait état du
tibia de la patte-mâchoire du qui est « légèrement convexe, armé
à l’angle apical d’un petit denticule fauve, conique, dirigé en avant,
365 —
et, un peu plus en arrière, de quelques granulations noires piligères ».
L’épigyne de la $ est fort bien décrite, mais non figurée à nouveau ;
le t. VI renvoie, pour les figures, à celles du t. V indiquées plus
haut.
Dans la coll. Simon du Muséum, j’ai retrouvé le tube provenant
de la Cueva de Orobe (tube n° 4983), mais il ne contient que 5 $
et aucun mâle.
Nous devons donc nous contenter pour le (J de la description et
de la figure du t. V, et ceci est bien regrettable car il y a une affinité
très grande avec l’espèce que je décris ci-après et qui a l’épigyne du
même type que L. cavicola. La comparaison des individus $ ne laisse
aucun doute sur la validité de cette nouvelle espèce, j’en indiquerai
les différences et en figurerai les épigynes.
Retenons cependant l’affinité de ces deux espèces : pour les Ç,
même topographie de l’épigyne ; pour les $, tibia de la patte-mâchoire
avec des dents. J’ajoute que le dessin du bulbe de L. cavicola, schéma-
tique, ne permet pas une identification exacte, et ne fait figurer ni
le denticule, ni les granulations du tibia de la patte-mâchoire.
Leptyphantes negrei, sp. nov. 1
J’ai eu communication en 1943 d’un tube d’araignées capturées
par mes collègues et amis Dr H. Henrot et J. Negre dans le gouffre
de Peillot, com. de Prat-Bonrepaux, cant. de Saint-Lizier, dép. de
l’Ariège. Dans ce tube se trouvait un Leptyphantes $ se rapportant
au 5e groupe, et au tibia de la patte-mâchoire orné de denticules ; la
forme du tibia excluait l’espèce ictericus, et j’ai longtemps regardé
ce comme étant le de L. cavicola.
Nous sommes retournés, en 1945, avec ces amis, dans le gouffre
de Peillot, afin d’y prendre des £ et quelques $. Nous en avons
rapporté 2 4 Ç, 1 g sub., 3 juv. Le dessin d’épigyne paraissait
exact pour les Ç, mais le tube n° 4983 s’avérait introuvable dans la
collection Simon. C’est au moment de rédiger cette étude sur les
Leptyphantes à tibias de la patte-mâchoire ornés de dents que j’ai
pu retrouver le tube n° 4983 indiqué plus haut. L’identité avec
L. cavicola n’était plus exacte, l’examen des types me permettant
d’en saisir les affinités et les différences.
Description. — <?• La description du <J de L. cavicola (1) convient,
sauf sur les points suivants ; yeux médians formant un trapèze aussi
large que long; patella de la p. m. presque deux fois plus longue que large,
convexe en dessus, concave en dessous, son crin dressé assez court et
flexible ; tibia de la p. m. vu de profil presque rond, avec un fort denticule
sur la partie antérieure dorsale, suivi d’un denticule bifide au niveau
1. Dédié à mon collègue et ami J. Negre en souvenir de nos expéditions spéléo-
logiques.
— 366 —
duquel se trouve le crin dressé, plus long que le crin de la patella, denticules
sur la partie dorsale faisant suite au denticule bifide ; tarse très gros, sans
saillie sur le dessus (fig. 9, 10 et 11).
1. Leptyphantes cavicola Simon : épigyne vue en dessus. — 2. Ibid, vue arrière.
— 3. Ibid, profil. — 4 Ibid, vue en dessus crochet anormal. 5. Lept. negrei sp.
nov. : épigyne vue en dessus. — 6. Ibid., vue arrière. — 7. Ibid., profil. — 8. Ibid.,
vue à l’aplomb du crochet. — 9. Ibid., bulbe <$. — 10. <$, paracymbium. — 11. Ibid.,
d, lamelle caractéristique.
?. Comme L. cavicola sauf sur les points suivants : pattes plus longues,
— 367 —
rougeâtres ; longueurs comparées des fémurs et des tibias chez les deux
espèces :
L. cavicola :
fémurs I à IV : 0.97 1 0.83 1.1 mm.
tibias I à IV : 1.1 0.97 0.7 0.97
L. negrei :
fémurs I à IV : 1,4 1,2 1.1 1.4
tibias I à IV : 1.4 1,1 0.97 1.27
Epigyne pourvu d’un crochet rouge très long, vertical, en dessus
presque parallèle, rebordé, se terminant en pointe recourbée en dessous
donnant naissance à une partie renflée centrale suivant l’axe inférieur;
en dessous, une partie formant cuvette se détache au milieu à la partie
inférieure (fig. 5, 6, 7 et 8).
Nota. — Sur les 5 ? de L. cavicola de la Cueva de Orobe, une des ? a
un crochet différent des cavicola typiques ; je l’ai figuré (fig. 4) ; ce crochet
est plus long que chez la forme typique, mais il est renflé à sa partie cen-
trale et la mensuration des pattes correspond bien à L. cavicola.
Localités habitées par ces espèces ; conditions de capture :
L. antrorum nov. nom. — Grotte de l’Ours, Hautes-Pyrénées.
Types : 2 $, Muséum de Paris ; $ perdu.
L. cavicola Simon. — - Cueva de Orobe, près Alsasua, Espagne.
Types : 5 Ç, Muséum de Paris ; <$ perdu.
L. negrei sp. nov. — Gouffre de Peillot, Ariège ; captures Dresco,
Dr Henrot et Negre. — Grotte de l’Ours, Hautes-Pyrénées ; capt.
Fouhes. — Grotte Soulabère n° 1, comm. de Peyrouse, Hautes-
Pyrénées ; capt. Dr Henrot et Negre.
Les araignées ont été capturées :
Au gouffre de Peillot, en zone de pénombre, dans la grande salle
formant le fond du premier puits ; non retrouvée plus bas, aucune
araignée dans le puits inférieur où coule la rivière souterraine.
Toiles dans la pierreille ;
à la grotte Soulabère n° 1, en zone éclairée, sur paroi humide ;
la grotte, en forme de doline, n’a qu’une quinzaine de mètres de
profondeur ;
à la grotte de l’Ours, en zone obscure et très humide, à 15 ou
20 mètres de l’entrée (c’est-à-dire dans l’extrême fond), sur des toiles
tendues à quelques centimètres du sol.
Laboratoire de Zoologie du. Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
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4. L. Fage. Araneae, 5e série, Biospeologica, Arch. de Zool. expér. et génér.,
t. 71, 1931.
— 368 —
Nouvelle espèce de Schôngastiella (acarien)
d'Afrique Équatoriale.
Par Marc André.
Au cours de recherches poursuivies à travers la région de l’Ou-
bangui-Chari dans le but d’identifier les vecteurs possibles d’une
forme de typhus, analogue au typhus rural, le Médecin-Colonel Le
Gac nous a fait parvenir un grand nombre de larves de Thrombi-
dions trouvées en parasitisme sur des Mammifères et des Oiseaux.
Nous avons reconnu, dans ce matériel, trois formes de Thrombi-
cula dont nous avons donné la description (M. André, Bull.
Muséum, 2e sér., XXII, 1950, p. 577 ; Bull- Soc. Pathol, exot., XLIV,
1951, p. 215) et la répartition. Ces espèces sont communes dans les
localités explorées et peuvent être considérées comme les principales
responsables de l’épidémie.
Cependant sur les oreilles d’un Taterillus emini nous avons trouvé,
fixées en compagnie du Thrombicula Le Gaci, cinq larves apparte-
nant à un genre absolument différent, Schôngastiella, dont toutes
les espèces jusqu’ici connues sont originaires de l’Inde.
Le genre Schôngastiella a été créé par St. Hirst (1915, Bul.
Entom. Research, VI, p. 188) pour une forme larvaire, le S. benga-
lensis, trouvée dans l’Inde (Calcutta) à l’intérieur des oreilles de Rats
[Mus rattus L.).
H. E. Ewing (1931, Proc. U. S. Nat. Mus., vol. 80 [1932], art. 8,
p. 2) conserve ce genre distinct, tandis que B. A. R. Gâter (1932,
Parasitology, XXIV, p. 161) considère Schôngastiella Hirst comme
un simple synonyme de Gahrliepia Oud.
En 1938 [J. Wash. Acad. Sci., t. XXVIII, p. 288) Ewing main-
tient son point de vue et en 1946 il établit la sous-famille des Wal-
chiinae dans laquelle il place les genres Walchia Ewing 1931, Gahr-
liepia Oudemans 1912, Schôngastiella Hirst 1915 et Gateria Ewing
1938.
Le S. bengalensis est très semblable au Gahrliepia nanus Oud.
( Typhlothrombium Oud. non Berl.), sauf qu’il possède (outre les
organes pseudostigmatiques) 3 paires de poils sur le bouclier dorsal
(au lieu de 4).
De ces 6 poils portés par ce bouclier, qui est beaucoup plus long
que large et terminé postérieurement en pointe mousse, deux seule-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 4, 1951.
369 —
ment sont situés aux angles antéro-latéraux. Les poils pseudo-
stigmatiques, plus ou moins brièvement pédoncules sont élargis en
forme de fuseau.
Gâter ( loc . cit.) admettait que le nombre des soies portées par le
scutum dorsal ne présentait pas un critérium suffisant pour la dis-
crimination générique dans ce groupe et, à l’appui de cette thèse, il
cite l’exemple de son Gahrliepia fletcheri chez lequel le nombre des
soies scutales s’est montré variable chez plusieurs individus prove-
nant d’une même récolte et appartenant tous à la même espèce.
Il est néanmoins incontestable que les genres Gahrliepia Oude-
mans et Schôngastiella Hirst sont absolument distincts.
Ch. D. Radfobd (1946, Proc. Zool. Soc., t. 116, part. 2, p. 247-
265) se range à l’opinion de Ewing dont il adopte la classification
générique. Il fait connaître trois nouvelles formes de Schôngastiella
(brevis, ligula, punctata) et les caractères donnés confirment la
division générique établie par Ewing.
Schôngastiella caeca n. sp.
L’idiosoma est ovoïde, arrondi en arrière. La plus grande largeur
s’observe à la hauteur d’insertion des pattes III. Les striations de la
cuticule sont nettement apparentes. Le scutum dorsal et les coxae
sont ponctués. La longueur de l’idiosoma atteint 300 p et sa largeur
200 p. Les échantillons étudiés étaient fixés sur leur hôte au moment
de la capture, donc déjà plus ou moins gorgés de nourriture.
Face dorsale (fig. 1). La région dorsale antérieure porte un bouclier
beaucoup plus long que large et terminé postérieurement en pointe
mousse. Il possède (outre les organes pseudostigmatiques) six poils
barbulés : deux antéro-latéraux longs de 30 p, deux autres, latéraux
également, situés plus en arrière, n’atteignant que 20 p et enfin la
troisième paire placée à quelque distance de la pointe postérieure du
scutum et dont la taille ne dépasse pas 18 p. Les organes sensoriels
sont claviformes et recouverts, sur toute leur surface, de fines et
courtes barbulés ; ils s’insèrent dans une invagination cutanée et
sont entourés à leur base d’une sorte de collerette circulaire.
Cette espèce est aveugle.
Sur le reste de la face dorsale on remarque un certain nombre de
poils plumeux assez courts (20 p) et disposés en rangées transversales.
Il y a d’abord deux poils latéraux (ou huméraux) un peu plus
développés (30 p) que les autres, puis viennent six rangées dont la
première (comprenant 4 poils) est stiuée à la hauteur de la partie
postérieure du scutum. Les cinq autres rangées sont placées pos-
térieurement au bouclier dorsal et constituées respectivement de
0-6-4-2 et 2 poils, ce qui nous donne un total de 26 poils pour la
face dorsale.
— 370 —
Face ventrale (fig. 2). Les plaques coxales I et II donnent chacune
insertion à un poil assez long et barbulé ; sur les coxae III s’insèrent
deux poils de même structure. Aussi bien entre les coxae II qu’entre
les coxae III il y a une paire de poils plumeux.
Sur la face ventrale de l’opisthosoma on distingue sept rangées
transversales comprenant 10-8-2-4-4-4 et 2 poils barbulés.
L’uropore est situé entre les poils de la quatrième rangée.
Pattes. Relativement peu développées, les antérieures (I) sont
légèrement plus courtes (145 p) que les postérieures (III) qui attei-
Schôngastiella caeca M. André.
Fig. 1, face dorsale, X 200. — Fig. 2. Face ventrale. — Fig. 3. Palpe maxillaire
(vu ventralement). — Fig. 4. Organe pseudostigmatique.
gnent 160 p, tandis que les moyennes (II) sont les moins longues
(120 p).
Appareil buccal. — Les chélicères sont petites ; l’ongle terminal
(ou griffe), très robuste, large, est denticulé près de son extrémité
distale.
Chacun des lobules externes (ou galeae) de la gaine chélicérale
donne insertion à une soie lisse bien développée.
Sur la partie postérieure de l’hypostome on voit, en arrière de
l’insertion des palpes, une soie barbulée.
Les palpes (fig. 3) sont peu développés. Chacun des articles II
et III porte sur la face dorsale une soie assez longue. Le quatrième
— 371 —
article porte deux soies dont l’une s’insère dans la région proximale
et l’autre près de la base de l’ongle terminal. Le dernier article (ou
tentacule), relativement allongé, arrondi à son extrémité distale,
porte quatre soies barbulées ; on remarque en outre, à la base, un
poil court, bacilliforme, arrondi à son extrémité distale. La griffe
terminale du palpe est trifurquée.
Habitat. — Cinq exemplaires de cette nouvelle espèce ont été
recueillis, fixés en parasitisme, sur les oreilles d’un Taterillus emini,
capturé par le Médecin-Colonel Le Gac à Fort Sibut (Oubangui-
Chari), le 2 décembre 1950 1.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
1. En examinant le matériel contenu dans un envoi ultérieur nous avons recueill
un assez grand nombre de représentants de cette même espèce fixés (comme les pré
cédents en compagnie de T. Le Gaci) sur des oreilles de Mylomys Cuninghamei Alberti
capturés le 22 mars 1951 dans la banlieue de Bangui. Un autre exemplaire, seul,
parasitait un Cenomys hypoxanthus hypoxanthus pris également le 22-1 11-51, dans la
banlieue de Bangui.
Alors que les échantillons de Fort-Sibut possédaient encore leurs organes pseudo-
stigmatiques, dans le deuxième lot ceux-ci manquaient chez la plupart des exem-
plaires. Ces organes sensoriels n’ont pas été arrachés au cours des manipulations précé-
dant l’observation microscopique car un examen préalable des parasites, encore
fixés sur l’hôte, nous a permis de constater cette absence.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 4, 1951.
24
372 —
Sur une forme larvaire de Schôngastia (Acarien)
PARASITE DE PETITS MAMMIFÈRES EN OUBAN GUI-CHAR!.
Par Marc André.
Schôngastia Oubanguiana n. sp.
Quinze représentants de cette nouvelle espèce ont été recueillis
par M. le Médecin-Colonel Le Gac, dans la région de l’Oubangui-
Chari (Afrique Equatoriale Française).
Toutes ces larves, plus ou moins gorgées de nourriture, sont sub-
globuleuses ; leur longueur varie de 210 à 440 p pour une largeur
de 150 à 310 p.
Face dorsale (fig. 1). La région dorsale antérieure présente un
bouclier hexagonal plus large que long ; le bord antérieur est sinueux,
les côtés presque rectilignes et la partie postérieure droite.
Ce bouclier porte cinq poils barbulés : un antérieur médian long
de 30 p, deux antéro-latéraux bien développés (72 p) et deux laté-
raux à peu près de même longueur (70 p) que les précédents. De
plus il possède en son milieu une paire d’organes sensoriels (organes
pseudostigmatiques) claviformes, bien développés et lisses sur
toute leur surface.
De chaque côté de ce scutum il y a une paire d’yeux sessiles dont
l’antérieur est plus développé que le postérieur.
Sur le reste de la face dorsale on remarque un certain nombre de
poils barbulés dont la longueur est de 50 p ; ils sont disposés en
rangées transversales. Il y a d’abord deux poils huméraux qui, chez
les échantillons les plus petits (à peine gonflés par la nourriture)
se confondent avec la première rangée si bien que cette dernière
semble être composée, selon l’état de repletion des échantillons, de
6 ou 8 soies. Ensuite viennent cinq rangées formées respectivement
de 2, 6, 6, 4 et 2 poils : soit 28 assez régulièrement distribués sur la
face dorsale.
Face centrale (fig. 2). — • Les coxae I, subtriangulaires, sont con-
tiguës aux coxae II, ces dernières de forme allongée sont séparées
des coxae III par un assez large intervalle : chacune d’elles porte
un seul poil barbulé. Dans l’espace compris entre les coxae I s’insère
une paire de poils barbulés, ainsi qu’entre les coxae III.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 4, 1951.
— 373 —
Plus en arrière, sur l’opisthosoma, on distingue six rangées de
poils également barbulés : quatre au-dessus de l’uropore, composées
de 6, 2, 2 et 4 ; une de 4 à. la hauteur de l’orifice et une au delà, com-
prenant 4 poils.
Fig. 1. Face dorsale X 200. — Fig. 2. Face ventrale. — Fig. 3. Tarse de la patte I. —
Fig. 4. Chélicère. — Fig. 5. Palpe (face ventrale). — Fig. 6. Scutum dorsal chez un
autre exemplaire de cette même espèce.
Pattes. — Les pattes sont recouvertes de poils plus ou moins
développés dont le nombre varie suivant les articles. Elles sont rela-
tivement courtes, leur longueur ne dépassant pas: I, 200 p; II,
185 p ; III, 210 p. Tous les tarses se terminent par trois griffes qui
sont du type ordinaire, c’est-à-dire comprenant une longue griffe
médiane grêle et deux latérales plus courtes. Le tarse des pattes I
(fig. 3) porte, sur sa face dorsale, deux poils olfactifs bacilliformes.
Appareil-buccal. — Les chélicères (fig. 4) présentent un ongle ter-
minal très robuste, en forme de large faucille et armé, dans la moitié
distale de sa face dorsale, de quatre dents accessoires.
— 374 —
Chacun des lobules externes (ou galeae) de la gaine chélicérale
donne insertion à une soie lisse.
Sur la partie postérieure de l’hypostome, de chaque côté, on
voit, en arrière de l’insertion des palpes, une longue soie munie de
fortes barbules.
Les palpes (fig. 5) sont d’une taille très réduite (50 p). Le fémur
est muni d’une soie dorsale barbulée ; le génual présente une soie
lisse et le tibia porte deux soies dont l’une ( postérieure) barbulée et
l’autre (antérieure) lisse. Le dernier article (tarse ou tentacule),
court, largement arrondi à son sommet, porte sur sa face externe un
poil bacilliforme et trois soies dont une lisse et deux barbulées ; sur
son côté interne il est muni de soies barbulées. L’ongle terminal est
trifurqué, c’est-à-dire flanqué de deux griffes latérales.
Habitat. — Quinze représentants de cette espèce ont été recueillis
par M. le Médecin-Colonel Le Gac en Oubangui-Chari :
5 étaient fixés sur les oreilles de Lemniscomys barbants striatus
capturés le 15 octobre 1950 à Bossangoa et le 2 décembre 1950 à
Fort-Sibut ;
5 sur oreilles de Mylomys cunninghamei alberti à Bouar, Boali,
Dekoa, Fort-Sibut et Possel (les 12 oct., 22 nov., 1, 2 et 3 déc. 1950) ;
1 sur oreille de Xerus erythropus à M’Bfiiki, le 8 novembre 1950 ;
3 sur une oreille de Cenomys hypoxanthus hypoxanthus pris dans
la banlieue de Bangui, le 22 mars 1951 ;
1 sur oreille de Dendromus Pecilei à Boali, le 22 nov. 1950.
Les deux exemplaires de L. barbarus striatus étaient également
parasités par des larves de Thrombicula ; sur l’un d’eux se trouvaient
des représentants de T. Le Gaci Mu André, et T. Sicei M. André,
sur l’autre nous n’avons trouvé que des T. Sicei. Le C. h. hypoxan-
thus portait, en plus des trois S. Oubanguiana , un Schiingastiella
caeca M. André. Les M. c. alberti étaient aussi parasités par des T.
Le Gaci, Sicei et Giroudi.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
Remarques sur quelques genres D’Haltichellinae
(HYM. ChALCIDIDAE).
Par J. R. Steffan.
G. Euchalcis Dufour 1861 (= Allocera Sichel 1865).
On ne connaît de ce genre que le génotype E. Miegii Dufour
(= A. bicolor Sichel). La synonymie des deux espèces a été con-
firmée par Benoist [Bull. Soc. Ent. Fr. 1921. p. 119) qui compara les
types dont l’un, celui d’.4. bicolor, est à présent perdu. La $ a été
bien figurée par G. Celallos ( Las Tribus de los Iiymenopteros de
Espana 1941. p. 181). Le qui n’a pas été décrit, diffère de la Ç
par son thorax à collus, mésoscutum, parapsides et axilles entière-
ment noirs et par la forme de la tête et des antennes : la tête est plus
large, la largeur du vertex dépassant la hauteur des yeux pubescents ;
l’ouverture buccale est concave et les antennes sont insérées sous la
ligne oculaire, un peu au-dessus du clypeus ; le scape antennaire est
très court, le flagelle très allongé, l’annellus laminaire.
Le genre Euchalcis est totalement différent de Neochalcis Kirby.
La Ç a de très longues antennes insérées bien au-dessous de la ligne
oculaire ; le vertex élevé et comprimé porte une carène post-ocel-
laire rudimentaire qui relie les carènes préorbitaires. Toutes ces
carènes sont absentes chez le dont la tête et les antennes sont con-
formées comme chez les Stomatoceras du même sexe. Le scutum et
le seutellum sont aplatis et les dents postcutellaires parallèles et
inclinées l’une vers l’autre comme pour se faire face ; le bord antérieur
de l’acétabulum mésopleural atteint le bord antérieur de l’épisterne
au niveau de l'articulation procoxale ; la carène latérale du pro-
podeum et la côte transverse qui limite l’aréole stigmatique,
se réunissent pour former une dent vigoureuse précédée d’un lobe
triangulaire ; la dent ventrale du métafémur elliptique est située
au-delà du milieu et saille en véritable apophyse. Le thorax est
creusé de grandes fovéoles polygonales séparées par des crêtes lisses
et brillantes comme l’intervalle entre les grossiers et profonds
points pilifères des métafémurs. Chez les deux sexes, une très
épaisse pubescence couvre les côtés des tergites II à V, et tout le
tergite VI.
L’espèce Allocera unicolor Lucas appartient à un genre nouveau
que j’étudierai prochainement.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 4, 1951.
G. Neophasganophora Masi 1942.
Masi a déjà donné dans un tableau comparatif ( Boll . Soc. Ent.
Ital., 74, 1942, p. 83) les caractères distinctifs des deux genres
Neophasganophora et Rhynchochalcis Cameron. On peut y ajouter que
chez les Neophasganophora le prothorax est très bref, les côtés du
collare étant bien plus courts que les tegulae ; le collare n’est, de
plus, marginé que sur les côtés et le collus est latéralement à peine
excavé pour recevoir les bords temporaux de la tête. Ces caractères
s’opposent en tous points à ceux présentées par Rhynchochalcis
(voir Bull. Soc. Ent. Fr. 1951. pp. 35 et 37). La parenté des deux
genres est en revanche très évidemment accusée par la structure du
clypeus et son rapport avec le lobe interantennaire, la conformation
du scutellum, du postscutellum et du propodeum, l’identité des
mésopleures et par la nervation alaire : à ma connaissance, ces
deux genres sont les seuls à présenter un rudiment de radio-médiale.
Par la petitesse des yeux, par la convexité du front, la tête de Neo-
phasganophora rappelle celle de Chirocera pectinicornis Latr.
G. Anachalcis nov.
Genre voisin de Neochalcis dont il diffère par les caractères
suivants :
Tête allongée triangulaire, à yeux ni globuleux ni saillants mais étroits,
à vertex un peu comprimé dans le sens antéro-postérieur ; scrobe attei-
gnant l’ocelle médian ; antennes insérées entre l’ouverture buccale et la
ligne oculaire ; clypeus fusionné avec la face et relié par un bourrelet au
lobe interantennaire. Antennes plus allongées, le scape dépassant la
hauteur des orbites et la flagelle la largeur de la tête, la massue non glo-
buleuse mais obconique.
Propodeum avec la carène latérale et la côte transverse limitant api-
calement l’aréole stigmatique relevées tous deux en crêtes saillantes qui
se rejoignent en formant une sorte de dent. Métafémurs elliptiques, peu
élargis, à marge ventrale trilobée ; métatibias peu arqués.
Tergite VII de l’adbomen dépourvu de sillons latéraux reliant les
cerques à son apex.
Génotype : Anachalcis rubra sp. n.
Anachalcis rubra sp. n.
Ç Noire, sauf le pronotum et le mesonotum entièrement rouge comme
les tegulae et le sommet des mésopleures ; pattes noir brunâtre à tarses
rufescents ; ailes antérieures à disque légèrement enfumé de roux, mais
hyalin dans l’angle formé par la postmarginale et la stigmatique et sous
l’apex de celle-ci, l’enfumure plus sombre sous la marginale et sur le
trajet de la radio-médiale.
Tête comme sur la figure, sa hauteur égale au double de son épaisseur
lorsqu’elle est examinée latéralement ; carénules génales entières ; face
— 377 —
légèrement convexe entre le scrobe et les orbites ; ocelles latéraux dis-
tants des orbites d’une longueur égale à leur plus grand diamètre.
Antennes comme sur la figure.
Thorax avec les costules transverses de l’acétabulum mésopleural
confusément réticulées et peu distinctes ; postscutellum prolongé apicale-
ment par 2 lobes triangulaires un peu redressés. Pronotum et mesonotum
creusés de petites fovéoles polygonales, les crêtes interfovéolaires lisses
sauf sur les scapulae. Propodeum avec l’aréole rhomboidale médiane
divisée par une carène longitudinale.
Métafémurs comme sur la figure, à disque creusé de points pilifères
distincts, petits, profonds, serrés, le réseau réticulé presque invisible.
Ailes antérieures à marginale égale à la postmarginale, la stigmatique
courte, le bouton radial en forme de tête d’oiseau.
Abdomen aussi long qup le thorax, le disque du tergite I et le dessus du
tergite II entièrement lisses, les tergites suivants plus squamulés que
ponctulés sauf le long du bord apical lisse, les gros points pilifères du
tergite VI très indistincts.
Longueur : 5.4 mm.
Holotype : 1 $ ; Olympie (Grèce) ; 1901; F. Morice leg., ^inconnu.
A. rubra est voisin de Neochalcis mais la tête et le propodeum de
cette espèce indiquent également une affinité certaine avec Neophas-
ganophora. Chez ce dernier genre, cependant, la tète et le clypeus
— 378 —
sont plus allongés, le lobe interantennaire est étroit, laminaire, le
front plus bombé et le scrobe, de ce fait, plus profond.
G. Belaspidia Masi 1916.
La tête des Belaspidia présente une disposition déjà rencontrée
chez les genres Anachalcis, Neophasganophora et Rhynchochalcis : les
antennes sont insérées bien au-dessus de l’ouverture buccale, et le
clypeus est relié au lobe interantennaire par un court bourrelet qui
sépare 2 fossettes ; cependant chez Belaspidia, ce lobe interanten-
naire à peine différencié est compressa et ne saille nullement en
avant de la face légèrement tuméfiée au-dessous des yeux. Ce genre
possède d’autres caractères très singuliers qui doivent être mis en
valeur : les mésopleures et le mésosternum sont entièrement fusion-
nés et, comme chez les Leucospidae, dépourvus d’un antesternum
d’origine secondaire destiné à recevoir les procoxae ; les procoxae
sont claviformes, sans faces distinctes séparées par des arêtes caré-
nées ; les metacoxae très rétrécis apicalement sont totalement
dépourvus de lamelle foliacée protégeant l’articulation coxo-
fémorale ; enfin l’éperon apical externe des métatibias est atrophié,
microscopique.
L’espèce la plus fréquente est B. nigra, parasite de Cochliotheca
crenulella Brd. f. hélix Sieb. La $ a de gros yeux globuleux, un étroit
vertex dont la largeur dépasse de très peu la hauteur des orbites ;
le lobe interantennaire très large s’annule imméditatement au-
dessus des cavernes antennaires ; la flagelle est court, épais, clavi-
forme, le funivule VII transverse, la massue conique ; le bord ventral
du clypeus est presque rectiligne, et la mandibule gauche bidentée ;
la stigmatique est grêle et la post marginale égale le double de la
marginale. Les Halticella unicolor Walk. de Giraud, parasites de C.
crenulella f. hélix (= Epichopteryx hélix) en Autriche 1 sont des
Belaspidia très voisines de B. nigra mais à funicule VII presque
subcarré et à massue ovulaire.
Belaspidia meridionalis sp. n.
$. Semblable à B. nigra dont elle ne diffère que par la tête et la nerva-
tion. Tête, vue de haut ou latéralement, beaucoup moins épaisse, vue de
face, à yeux plus petits, à vertex plus large ; lobe interantennaire com-
pressé mais étroit et allongé ; clypeus à marge concave ; mandibule gauche
tridentée ; flagelle antennaire filiforme, avec tous les articles funiculaires
subégaux, un peu plus longs que larges, la massue ovolaire.
Aile antérieure à stigmatique épaisse, la postmarginale égale à 1 fois 1/2
la marginale.
1. Giraud et Laboulbène : « Liste d’éclosions d’insectes » in Ann. Soc. Ent. Fr.,
1877, p. 419 (194 err. typ.).
379 —
Longueur : 4.0 mm. inconnu.
Holotype : 1 Ç ; Toulon (Var) ; 4 juillet 1948 ; récoltée par
J. Barbier.
La pointe scutellaire du type est bimucronée comme chez quelques
individus de B. nigra.
G. Invreia Masi 1927.
M. Masi a eu l’amabilité de me faire parvenir un paratype Ç
de son espèce I. subeanea qui n’est autre que ma Peltochalcidia
aspera ( Feuille Nat. 6. 1951. p. 5) dont je possède à présent plusieurs
exemplaires des deux sexes récoltés dans le Var. Dans la figure donnée
par l’auteur ( Mem . Soc. Eut. Ital.. 6. 1927. p. 213) les joues sont un
peu trop longues, la bouche trop étroite et le front (au sens de Sxod-
grass) à peine prolongé en écusson sous le lobe antennaire. En effet,
chez Invreia et Peltochalcidia, le clypeus proprement dit est la face
postérieure de cet écusson frontal et son arête marginale représente
l’épistome qui porte encore la suture chez les <$$. La coupe générique
suivante me semble la plus naturelle :
Tête à scrobe peu profond; épistome arqué; antennes ($c?) comme
chez les Euchalcidia Masi du même sexe. Thorax plutôt étroit ; propodeum
allongé, vu latéralement avec les carènes médianes pas plus inclinées que
le disque scutellaire et non cachées par les carènes sublatérales et latérales
doucement arquées vers le pétiole. Pattes normales.
Ecusson frontal peu saillant ($d) Invreia Masi (= Peltochalcidia
Stefîan partira ). Type I. subaenea Masi (= P. aspera Stefîan. syn. nov.).
Ecusson frontal très saillant, quadrangulaire ($), arrondi (<J).
Peltochacidia Stefîan. Type B. Penoisti Stefîan.
Tête à scrobe profond ; épistome absolument rectiligne ; antennes assez
courtes, épaisses, l’annellus (?) au plus un peu plus long que large, le
funicule I ( <J) environ aussi long que large. Thorax élargi ; propodeum
court, vu latéralement avec les carènes médianes plus inclinées que le
disque scutellaire et en partie cachées par les carènes sublatérales et
latérales brusquement arquées vers le pétiole. Pattes antérieures épaisses
et courtes.
Parinvreia Stefîan (= Invreia Masi partira). Type : Parinvreia frequens
(Masi).
J’élève mon sous-genre Parinvreia au rang de genre. Les Parin-
vreia ont une physionomie bien différente des Invreia et Peltochal-
cidia très proches A' Euchalcidia.
Laboratoire d’ Entomologie agricole coloniale du Muséum.
V
— 381 —
Annélides Polychètes du Golfe de Tadjoura
RECUEILLIES PAR M. J.-L. D AN T AN EN 1933, AU COURS DE PÈCHES
NOCTURNES A LA LUMIÈRE (suite).
Par Pierre Fauvel.
Syllis (Typosyllis) exilis Gravier.
Syllis (Typosyllis) exilis Gravier, 1900, pl. X, fig. 9.
Syllis (Typosillis) exilis Fauvel, 1935, p. 299 ; 1939, p. 292.
Syllis fusco-suturata Augener, 1917, p. 52. — Monro, 1933, p. 32, fig. 14.
Syllis fusco-suturata Fauvel, 1939, p. 292.
Djibouti, Fontainebleau, 30 janvier 1933.
Ce Syllis appartient à la variété fusco-suturata caractérisée par
ses soies à hampe renflée et à serpes en forme de gros croc recourbé
unidenté. Les segments antérieurs sont ornés de lignes dorsales
transversales noires.
Habitat. — Antilles, Galapagos, Indochine, golfe de Tadjoura.
Syllis gracilis Grube.
Syllis gracilis Fauvel, 1923, p. 259, fig. 98, f-i.
Djibouti, 30 janvier 1932. - — Golfe de Tadjoura, 27 mars 1933.
Il février.
Cette espèce, si répandue dans toutes les mers, n’est représentée
que par quelques individus, des fragments et un stolon pentamère
(Ioda) bien reconnaissable à ses soies ypsiloïdes.
Habitat. — Atlantique, Océan Indien, Pacifique.
Genre Pterosyllis Claparède.
Pterosyllis formosa Claparède.
Pterosyllis formosa Fauvel, 1923, p. 280, fig. 105, h-n (Synonymie).
Baie de Tadjoura, 19 mars. Feu.
Les individus entiers sont peu nombreux mais les fragments sont
innombrables. Les uns comprennent la tête et la région antérieure
mais beaucoup sont réduits à quelques segments ou même à un seul.
Tous ces Pterosyllis épitoques ont une région antérieure à 5-6 seg-
ments sétigères beaucoup plus petits et plus étroits que les suivants
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 4, 1951.
382 —
qui sont profondément modifiés. La région antérieure porte deux
longues épaulettes ciliées. Les palpes sont courts, les yeux gros. La
trompe est très longue et contournée. Les cirres dorsaux sont longs
et tortillés. Les segments suivants, à l’état de maturité, sont beau-
coup plus larges, plus épais, trapéziformes ou en losange, avec un
grand cirre ventral conique noirâtre, les pieds se terminent en
longue pointe claire simulant un cirre. Ils ont 4 acicules clairs et des
soies à longue serpe finement bidentée, souvent cassée. Les longues
et fines soies épitoques sont insérées au-dessus des acicules. Ces
segments épitoques se séparent très facilement les uns des autres.
Comparés à ceux de la Méditerranée, ces Pterosyllis n’en parais-
sent différer en rien.
Habitat. — Manche, Méditerranée, Atlantique, Sénégal, Golfe de
Tadjoura.
Genre Odontosyllis Claparède.
Odontosyllis Gravelyi Fauvel (fig. 1).
Odontosyllis Gravelyi Fauvel, 1930, p. 16, fig. 3-4 ; 1939, p. 296.
Baie de Tadjoura, 24, 25, 27 février. Pêches au feu.
Cette espèce a été observée pour la première fois par Gravely
à un ancrage de l’île Krusadai (Golfe de Manaar) où il a assisté à
l’essaimage au mois de mai 1924, quelques jours après la nouvelle
lune.
Cette espèce phosphorescente est représentée dans les pêches
au feu de la baie de Tadjoura par des bouts antérieurs et de nom-
breux fragments médians et postérieurs. Cet Odontosyllis est carac-
térisé par ses soies de deux sortes, les unes à long article en alêne,
les autres à serpe courte nettement bidentée. A maturité, elle
porte en outre de longues soies natatoires aplaties, à stries longitu-
dinales visibles à un faible grossissement. Cette striation est due à
des fibrilles longitudinales présentant de distance en distance une
plus forte épaisseur. Après coloration au bleu de méthylène, il en
résulte des bandes transversales plus foncées.
Ces spécimens sont identiques à ceux de l’Inde auxquels je les
ai comparés.
Habitat. — - Inde, Golfe de Manaar, Indochine, baie de Tadjoura.
Odontosyllis fulgurans Claparède.
Odontosyllis fulgurans Fauvel, 1923, p. 274, fig. 103, f-i.
Baie de Tadjoura, 16 février. Feu.
Cette espèce est représentée par quelques spécimens entiers et un
très grand nombre de fragments antérieurs, médians et postérieurs
383
comprenant un nombre très variable et parfois très réduit de seg-
ments.
Le corps large, aplati, mais épais, plus élargi encore dans la région
épitoque à longues soies natatoires, est long de 10 à 15 mm. et large
de 3 à 4 mm., soies comprises.
Fig. 1. — Odontosyllis Gravehji : a, soie natatoire X 300 ; b, détail de la soie X 1200.
— O. gibba : c, soie en serpe X 1.500 ; d, parapode à soies natatoires X 75 ; e, extré-
mité postérieure X 35.
Dans l’alcool, sa couleur est d’un blanc jaunâtre uniforme. Le
prostomium, à gros palpes courts, arrondis, porte quatre gros
yeux noirs à cristallin blanchâtre, 3 antennes fusiformes dont la
médiane, un peu plus longue, égale la longueur du prostomium.
— 384 —
Un capuchon céphalique arrondi couvre la moitié postérieure du
prostomium et la deuxième paire d’yeux.
Les cures tentaculaires et ceux des premiers sétigères sont longs
et minces, plus grands que les suivants égaux à la demi-largeur du
corps. Tous ces cirres, surtout les premiers, sont très vaguement
annelés. Les parapodes antérieurs portent des faisceaux serrés de
soies égales, courtes, à hampe renflée, à petite serpe d’apparence
unidentée mais cependant pourvue d’une mince petite dent
secondaire. Dans la région épitoque, à partir du 20e sétigère, elles
sont plus grandes et les soies natatoires sont très longues, plates, en
ruban très transparent, analogues à celles du VO. Gravelyv. Elles
sont accompagnées d’un acicule recourbé à la base du faisceau.
L’acicule du faisceau des soies atoques est légèrement boutonné.
Les deux derniers pieds portent en outre une fine soie simple.
La mâchoire, caractéristique d’Odontosyllis, a 7 à 8 dents.
Ainsi qu’on peut en juger par cette description, cette espèce est
bien VO. fulgurans Clp. et je n’ai pu trouver de différences entre
elle et les individus de la Manche auxquels je l’ai comparée.
Habitat. — Mer du Nord, Manche, Méditerranée, Atlantique,
Golfe de Tadjoura.
Odontosyllis gibba var. Gravieri, n. var. (fig. 1, c, e).
Golfe de Tadjoura, 20 et 22 février ; 19 et 20 mars. Feu.
Il a été recueilli de cette espèce d’assez nombreux individus
entiers et une quantité innombrable de fragments, réduits parfois
à un seul segment. A maturité, la fragilité de ce Syllidien est estrême,
il se brise, au moindre attouchement, en courts tronçons. Entier,
il mesure 20 à 25 mm., parfois davantage, sur 2 à 2,5 mm. de large.
Dans l’alcool, sa couleur est d’un blanc opaque, avec une petite
tache brune entre les deux yeux. Ensuite, la face dorsale porte, de
deux en deux segments, une bande transversale violet foncé, pres-
que noire.
Le corps épais, à dos très bombé, est de section presque demi-
circulaire, un peu concave à la face ventrale. Le prostomium globu-
leux est vaguement bilobé, avec deux palpes ovoïdes rabattus
à la face ventrale. Les quatre gros yeux, sont disposés en trapèze,
les antérieurs, plus écartés, sont presque tangents de chaque côté.
Les trois antennes sont courtes, fusiformes, subégales. Les deux
paires de cirres tentaculaires sont courtes, inégales, et une grande
gibbosité arrondie en capuchon recouvre en grande partie le prosto-
mium. Le pharynx, court, porte 5 à 7 grosses dents dirigées en
arrière et deux plis latéraux. Le proventricule est court et glo-
buleux.
Les cirres dorsaux fusiformes, plus ou moins indistinctement
— 385 —
annelés, se terminent en pointe conique. Les pieds sont longs, étroits,
saillants, surtout dans la région postérieure. Les cures ventraux,
triangulaires ou lancéolés, sont insérés au milieu ou au dernier
tiers du pied.
Les soies, très longues, et très fines, ont une longue serpe étroite,
pectinée, unidentée. Les deux derniers sétigères portent une soie
simple.
De nombreux fragments de la pêche au feu du 19 mars sont pres-
que tous pourvus de longues soies natatoires tandis que ceux des
autres pêches n’en ont que rarement, bien que bourrés de produits
génitaux.
Cet Odontosyllis correspond exactement, coloration à part, aux
spécimens de la Manche auxquels je l’ai comparé. Sur ces derniers,
la forme des cirres tentaculaires et dorsaux est très variable ; sui-
vant les préparations, ils sont plus ou moins fusiformes, plus ou
moins courts ; les premiers sont même parfois globuleux. Leur colo-
ration, dans l’alcool, est également blanc-opaque, mais seulement
tachetée irrégulièrement de violet foncé et ne présente pas l’aspect
régulièrement rayé transversalement de ceux de Djibouti qui, sous
ce rapport, ressemblent singulièrement à 1 ’O. rubrofasciata de
Grube. Mais celui-ci a des soies dont les serpes sont différentes, les
unes longues, unidentées, les autres courtes et bidentées.
D’autre part, Gravier et Dantan (1934, p. 128) ont décrit un
Odontosyllis spec. A, des côtes d’Annam, dont ils avaient remarqué la
ressemblance avec 1 ’O. gibba, mais présentant des bandes trans-
versales violet foncé ou parfois une teinte violet pâle. Ils avaient
remarqué que les cirres dorsaux sont insérés à des hauteurs diffé-
rentes d’un pied à l’autre, caractère que l’on retrouve aussi, plus
ou moins net, sur les spécimens de Djibouti. Il s’agit donc bien pro-
bablement de la même espèce mais qui, en réalité, n’est qu’une variété
de couleur de YO. gibba.
Habitat. — Golfe de Tadjoura ; (Côtes d’Annam?).
Stolons de Syllidiens.
De nombreux stolons de Syllidiens ont été recueillis dans diverses
pêches au feu, mais ces stolons ne sont pas déterminables spécifique-
ment.
Stolons acéphales. 19 mars. Feu. — Stolons acérés (Tétraglènes).
17 j anvier-11 et 27 février. - — 12 mars. — Stolons dicères ( Chaelo-
syllis), 19 mars. — Stolons tricères, (Sacconereis d ’Autolytus),
17 janvier, 20 et 27 février.
Stolons mâles, Polybostrichus, d’Autolytus. — Ces Polybostrichus
ont été recueillis, en quantité innombrable, plusieurs centaines, à
toutes les stations.
— 386
Les uns, de taille variée, qui sont les plus nombreux, semblent assez
bien correspondre à Y Autolytus orientalis Willey, les autres, qui
portent des taches dorsales noires triangulaires, rappellent le Poly-
bostrichus triangulifer Grube mais ils en diffèrent par les palpes
dont les deux branches, très longues, sont égales tandis que dans
l’espèce de Grube une des branches est longue et l’autre beaucoup
plus courte. Les six premiers sétigères n’ont que des soies atoques,
les soies natatoires n’apparaissant qu’au 7e, parfois au 8e.
NEREIDAE
Genre Leonnates Kinberg.
Leonnates Jousseaumei Gravier.
Leonnates Jousseaumei Gravier, 1901, p. 160, pl. XI, fig. 34-37.
Leonnates Jousseaumei Fauvel, 1930, p. 19, fig. 5 ; 1939, p. 309.
(?) Leonnates nierstraszi Horst, 1924, p. 150, pl. XXX, fig. 4-5.
Djibouti, 20 février. Feu. — Golfe de Tadjoura, 22 février. Feu.
Le petit spécimen de Tadjoura est atoque, celui de Djibouti est
un mâle épitoque. La forme épitoque de cette espèce, pourtant très
répandue dans l’Océan Indien, n’a été que rarement observée. J’en
avais vu un individu sub-épitoque de Djibouti (1919) et un frag-
ment antérieur d’un mâle épitoque de l’Annam. Horst (1924) a
décrit un L. nierstraszi épitoque mâle , à 12-13 segments antérieurs
et ' cirres dorsaux lisses, qui pourrait bien être la forme épitoque
du L. Jousseaumei.
Habitat. — Mer Rouge, Golfe Persique, Océan Indien, Indochine,
Macassar.
Genre Nereis Cuvier.
Nereis (Neanthes) Augeneri Gravier et Dantan.
Nereis Augeneri Gravier et Dantan, 1934, p. 52, fig. 12-13.
Nereis Augeneri Fauvel, 1929, p. 319.
Golfe de Tadjoura, 22 février et 27 mars. Feu.
La trompe de cette espèce rappelle celle de la N. cricognatha
Ehlers dont elle se distingue par ses groupes VI plus nettement
séparés des groupes VII- VIII et sa forme hétéronéréis à deux régions
seulement. Les mâles de Tadjoura ont 14 sétigères antérieurs à
serpes assez longues arquées ; ils n’ont pas de serpes dorsales homo-
gomphes. Les pieds épitoques ont des cirres crénelés. Les derniers
ont bien des soies natatoires mais les lamelles ne sont pas déve-
loppées et les cirres dorsaux y sont longs et lisses. Le pygidium
porte un gros bouquet de papilles anales et deux longs cirres anaux.
Les femelles, déjà décrites par Gravier et Dantan, ont 16 seg-
— 387 —
ments antérieurs et elles présentent une troisième région dépourvue
de soies.
Habitat. — Indochine, Golfe de Tadjoura.
Nereis Coutierei Gravier.
Nereis Coutierei Gravier, 1901, p. 167, pl. XI, fig. 36-41.
Nereis Coutierei Fauvel, 1932, p. 96 ; 1939, p. 312.
Golfe de Tadjoura, 18 et 22 février. Feu. — Djibouti, 30 janvier
1932 et 20 février 1933. Feu.
Les hétéronéréis mâles sont très nombreuses et les femelles beau-
coup plus rares. Les individus bien conservés montrent encore, au
deuxième sétigère, une sorte de collier formé d’une tache rougeâtre
étirée transversalement en X. A l’état atoque, elle se distingue facile-
ment de la N. trifasciata par ses pieds postérieurs à lamelle dorsale
renflée, bossue. Mais, à l’état épitoque, ce caractère ayant disparu
on ne peut l’en distinguer que par ce collier typique quand il est con-
servé et par les serpes homogomphes dorsales des pieds antérieurs
qui sont plus courtes et les groupes VI de la trompe qui sont plus
petits.
L’hétéronéréis mâle, à deux régions, a 14 sétigères antérieurs,
des cirres dorsaux épitoques crénelés et un bouquet de courtes papilles
pygidiales. La femelle a 16 sétigères antérieurs, des cirres dorsaux
lisses et elle possède une troisième région, courte, à soies atoques.
Habitat. — Mer Rouge, Golfe Persique, Océan Indien, Indo-
chine.
Nereis cibnormis Horst.
Nereis abnormis Gravier et Dantan, 1934, p. 61, fig. 22.
Nereis abnormis Fauvel, 1930, p. 23 ; 1939, p. 320.
Plalynereis abnormis Fauvel, 1932, p. 113.
Baie de Tadjoura, 18 février. Feu.
Les deux spécimens sont des mâles épitoques entiers, bien carac-
térisés par la très grande longueur des cirres dorsaux du 7e segment
sétigère. Ces hétéronéréis ont trois régions ffistinctes dont une anté-
rieur à 14 sétigères. Les cirres dorsaux de la région moyenne sont
nettement crénelés. La région postérieure comprend un certain
nombre de petits segments, très serrés, difficiles à compter, dépour-
vus de lamelles et de soies natatoires, dont les cirres dorsaux sont
cependant crénelés.
Un segment de la région postérieure porte une paire de grands
cirres analogues à ceux du 7e sétigère suivi de deux segments à gros
acicule saillant et de quelques segments indistincts. Ces longs cirres
étant très fragiles manquent parfois. Ainsi Gravier et Augeneh
en ont constaté la présence, tandis que sur un spécimen de l’Inde je
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 4, 1951. 25
— 388 —
ne les ai pas trouvés alors que sur d’autres d’Indochine les uns en
portaient et les autres en étaient dépourvus. Les spécimens de l’Inde
étaient les uns atoques, les autres épitoques.
Les serpes des soies ventrales sont courtes, un peu arquées. Il n’y
a pas de serpes dorsales homogomphes.
La disposition des groupes VII-VIII de la trompe rapproche
cette espèce du genre Platynereis.
Habitat. — Philippines, Ceylan, Golfe de Manaar, Cauda, Golfe
de Tadjoura.
Nereis unifasciata Willey.
Nereis unifasciata Fauvel, 1930, p. 522, fig. IV ; 1932, p. 93 ; 1939,
p. 313 ; 1947, p. 42, fig. 38.
Baie de Tadjoura, 20, 22, 23, 24, 27 février. Feu.
Très nombreux individus mâles et quelques femelles.
La trompe est de ce type banal commun à bien des Nereis : le
groupe I = 0 ; II et IV = arcs d’assez gros paragnathes ; III = un
rang ou un petit groupe transversal ; V = 0 ; VI = deux petits
groupes assez fins ; VII-VIII = un seul rang d’assez gros denticules.
Cette espèce, même à l’état atoque, ne possède pas de serpes dor-
sales homogomphes. C’est à peu près le seul caractère qui la
distingue de la Nereis trifasciata, à trompe analogue.
Les hétéronéréis mâles n’ont que deux régions dont l’antérieure
comporte généralement 16 sétigères, rarement 15. Sur certains
individus d’Indochine, cependant, je n’en avais compté que 15. Les
cirres dorsaux de la région épitoque sont nettement crénelés. Les
pieds sont très noirs, ainsi que les acicules. Le pygidium porte un
gros paquet de papilles anales.
Le troisième segment est orné d’un collier brun ; les suivants por-
tent, de chaque côté, une courte raie transversale foncée. Cette colo-
ration rappelle celle de la Nereis dorsolineata, mais cette dernière est
une Ceratonereis.
Les femelles, bourrées de très gros œufs, ont 19 à 20 sétigères
antérieurs et des cirres dorsaux lisses. Quand ces femelles sont à
moitié vidées, elles semblent divisées en trois régions, mais si les
derniers segments sont peu modifiés ils portent cependant quelques
soies natatoires.
A l’état épitoque mâle, cette espèce ne se distingue de la Nereis
trifasciata que par sa coloration, un nombre moins élevé de segments
antérieurs et ses cirres crénelés.
Habitat. — Canal de Suez, Inde, Indochine, Philippines, Mo-
luques, Nouvelle-Calédonie, Golfe de Tadjoura.
— 389 —
Nereis trifasciata Grube.
Nereis trifasciata Fauvel, 1935, p. 306, fig. 2 (Synonymie) ; 1939, p. 313.
Baie de Tadjoura, 16, 17, 18 février. Feu. — Nombreux spécimens.
La trompe ressemble beaucoup à celle de Nereis unifasciata. Sur les
individus de Tadjoura, à trompe dévaginée, par exemple : I = 0 ou 1 ;
II et IV = arcs assez forts ; III = groupe transversal ; V = 0 ; VI =
petits groupes à deux rangs ou irréguliers ; VII-VIII = un seul rang
de gros denticules.
La plupart des mâles ont une bande brune transversale, simple ou
double, au troisième sétigère et une autre au sixième et au sep-
tième, plus mince, moins foncée et parfois réduite à un simple trait.
Les 10-12 segments suivants portent des marques brunes presque
rectangulaires, plus ou moins marquées sur les côtés. Les cirres
tentaculaires atteignent le 6e-7e sétigère.
La région antérieure des mâles épitoques a 20, parfois 22, 24 séti-
gères. Les cirres dorsaux modifiés des sept premiers sont peu saillants.
Ceux de la région épitoque sont lisses, brusquement atténués en
fine pointe arquée et ressemblent à ceux de N. irrorata qui sont
également lisses chez le mâle. La rosette de papilles anales est bien
marquée, et, rosette pygidiale à part, les mâles ressemblent aux
femelles. Il n’y a pas de troisième région.
Les soies dorsales sont peu nombreuses, les serpes ventrales
courtes, arquées, à forte hampe, les inférieures sont petites.
Bien que je n’aie pas observé de soies dorsales en serpe homô-
gomphe, je crois pouvoir néanmoins rapporter ces spécimens à N.
trifasciata à cause de leur coloration et de la forme des soies. Les
serpes dorsales n’existant, à l’état atoque, que dans la région posté-
rieure on ne peut les retrouver chez les hétéronéréis dont la région
antérieure seule porte encore des soies atoques. A l’état épitoque,
cette espèce se distingue de la N. unifasciata surtout par ses cirres
dorsaux lisses, caractère très rare chez les mâles, et par le nombre
plus élevé des segments antérieurs.
En 1919, j’avais signalé cette espèce atoque à Djibouti sous le
nom de N. unifasciata Willey, malgré la présence de serpes homo-
gomphes, pensant que ce caractère avait échappé à l’auteur. Depuis,
j’ai pu me convaincre qu’il s’agissait de N. trifasciata Grube, mais
les deux espèces existent à Djibouti.
Habitat. — - Mer Rouge, Océan Indien, Madagascar, mer de
Chine, Juan Fernandez.
(A suivre).
— 390 —
Note sur Physa Waterloti Germain [Moll. Gastér.).
Par Gilbert Ranson et Gustave Cherbonnier.
La lutte contre la Bilharziose, en Afrique, a pris ces dernières
années un développement inconnu jusqu’alors. L’Institut Pasteur,
des Médecins, des Organismes divers de tous les pays, enfin l’Or-
ganisation mondiale de la Santé dont le siège est à Genève, se sont
attaqués sérieusement à cette question.
L’Organisation mondiale de la Santé a demandé au Laboratoire
de Malacologie du Muséum de bien vouloir se charger de l’étude et de
la détermination des Mollusques vecteurs de cette affection. Les
récoltes sont faites par quelques services africains ayant accepté
de travailler sous son égide.
Mais notre attention a été attirée sur le fait que la détermination
de ces Mollusques, basée sur le seul examen des Coquilles, n’avait
pas donné les résultats attendus. En conséquence, on nous demande
d’y associer d’autres techniques, anatomique en particulier, pour
essayer d’apporter une précision indispensable et de trouver un
accord entre les divers spécialistes qui étudient ces organismes.
Effectivement, lorsqu’on examine la littérature les concernant,
on constate que la plus grande confusion règne dans la dénomination
des espèces basée seulement sur la morphologie comparée des
Coquilles. Le Docteur Schwetz, du Congo belge, a insisté, dans des
travaux récents, sur cette confusion. Il a essayé d’apporter un peu
de clarté dans la classification de ces Mollusques.
La question posée n’est pas simple. Les Zoologistes savent tout
de suite de quoi il s’agit. On nous demande de définir correctement,
d’une manière indiscutable et définitive, les espèces de Mollusques
incriminés. On insiste pour que nous trouvions de bons critères de
l’espèce ! Ce n’est pas chose facile, on le sait, sans quoi on ne discute-
rait plus pour savoir si l’espèce est une réalité ou une vue de l’esprit !
Nous devons dire tout de suite que si d’autres techniques doivent
être pratiquées, il serait erroné de croire que l’examen de la coquille
soit inutile. Un ensemble de caractères morphologiques, anato-
miques, embryologiques, biologiques, est nécessaire à la définition
des Genres et des Familles tout au moins. L’un de nous l’a bien
montré pour les Ostréidés.
L’Anatomie des Mollusques terrestres et fluviatiles n’est pas bien
connue. Cependant nous possédons un grand nombre d’éléments et
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 4, 1951.
— 391 —
des auteurs en poursuivent l’étude d’une façon systématique. Nous
citerons seulement, à titre d’exemple, les beaux travaux récents
d’HüBENDicK et de Baker, qui ont apporté des éléments importants
pour la connaissance des affinités entre quelques Familles et Genres.
Mais pour la différenciation des espèces, de longues recherches
seront nécessaires. Il nous faudra voir quel élément de l’appareil
génital, par exemple, ne présente pas de variations individuelles trop
prononcées. Pour cela l’examen de matériaux abondants d’une même
espèce provenant de régions différentes est indispensable. C’est donc
une œuvre collective, de longue haleine, qui nous permettra d’y
voir clair.
Si l’appareil génital mâle, sur lequel on fonde beaucoup d’espoir,
se montrait aussi polymorphe que la coquille, il faudrait chercher
dans une autre direction.
Nous avons reçu du Docteur Gatjd, Directeur de l’Institut
d Hygiène au Maroc, un lot important de Mollusques en alcool
provenant de l’Afrique occidentale, du Dahomey et de l’Afrique
équatoriale française.
Nous y avons trouvé 11 échantillons d’un Mollusque récolté au
Dahomey, en 1950. Il est intéressant à divers titres. C’est la seconde
fois seulement qu’il est signalé. Son anatomie est inconnue.
Il s’agit de Physa Waterloti que Germain a décrit pour la première
fois en 1911. Le type est conservé à Paris. Voici, d’après Germain,
les caractères de la coquille. « Coquille sénestre, ovalaire-oblongue ;
spire courte, subacuminée, composée de cinq tours très peu convexes,
à croissance d’abord assez régulière, puis très rapide au dernier
tour ; dernier tour énorme, formant près des cinq sixièmes de la
hauteur totale de la coquille, très régulièrement ovalaire. Allongé,
avec un maximum de convexité médian ; sutures obliques, médiocre-
ment marquées ; ouverture grande, étroitement ovalaire-allongée,
très anguleuse en haut, bien arrondie en bas et extérieurement,
égalant environ les trois quarts de la hauteur totale de la coquille ;
bord columellaire tordu, légèrement réfléchi sur l’ombilic qu'il
recouvre entièrement ; péristome simple et tranchant.
Test subtransparent, très brillant, d’un jaune ambré assez foncé ;
intérieur de l’ouverture blanchâtre ; stries très fines, irrégulières,
un peu obliques. »
Le manteau, large, est festonné sur toute sa portion droite. Il
n’est ni entier, ni digité.
Les orifices génitaux sont à gauche et éloignés l’un de l’autre.
L’orifice mâle est à la base du tentacule ; le femelle à la base du cou,
près de l’orifice respiratoire (o. m. ; o. f. ; PL I, fîg. 4).
392 —
L’appareil génital est hermaphrodite. L’organe mâle comprend :
a) une première poche cylindro-conique, creuse, le prépuce, à la base
de laquelle on trouve une glande, la glande préputiale (= glande pros-
tatique), et au fond une papille perforée conique.
b) Une deuxième poche en massue, la poche du pénis, dans laquelle se
trouve le pénis.
4 : Animal sorti de la coquille 1 et vu du côté gauche.
5 : Animal sorti de la coquille 2 et vu du côté droit.
6 : Partie de la figure 5 agrandie, pour montrer les détails du bord du manteau festonné.
m : Manteau ; oj : orifice femelle ; om : orifice mâle ; t : tentacules.
c) un canal élargi, contenant des glandes mucipares et se terminant
par un petit renflement.
d ) le canal déférent lui fait suite ; il pénètre dans les tissus puis en res-
sort pour aboutir en suivant l’utérus, à la prostate.
e ) la prostate est une masse allongée constituée de petits lobes glandu-
laires.
Aussitôt après la base du pénis le canal à glandes mucipares fait
une courbe de 180° et revient vers l’orifice mâle ; le canal déférent
fait à son tour une courbe de 90° avant de s enfoncer dans les
tissus.
L’organe femelle comprend :
а) l’utérus, poche longue, peu élargie.
б) la poche eopulatrice y aboutit, non loin de l’orifice femelle.
c) l’oviducte, masse assez volumineuse, bosselée, assez courte.
d) la glande à albumine, assez grosse.
A, B, C, D, E, F : échelle 1.
G : échelle 2.
A : appareil génital en place, de l’exemplaire 2, fig. 1.
B : appareil génital, avec les organes femelles retournés sur la droite, de l’exem-
plaire 1, fig. I.
C : Détail de l’organe mâle de A.
D : détail de l’organe femelle de A.
E : appareil génital mâle de 3, fig. 1.
F : appareil génital mâle d’un exemplaire non figuré.
om : orifice mâle ; p : prépuce ; p ’ : poche du pénis ; gpr : glande préputiale ; cd :
canal déférent ; c’d’ : portion intra-tégumentaire du canal déférent ; pr : prostate ;
ch : canal hermaphrodite ; gh : glande hermaphrodite ; of : orifice femelle ; pc :
poche eopulatrice ; ov : oviducte ; ga : glande de l’albumine.
G : pièces de la radula ; a : dent centrale ; b : première dent latérale ; c : deuxième dent
latérale ; d : dent marginale.
— 394 —
Un canal goudronné, long, aboutit à la glande hermaphrodite.
Si nous désirons maintenant placer cette espèce dans les cadres
tracés par les systématiciens, cela paraît impossible.
Germain en 1911, lorsqu'il la décrit pour la première fois, la situe
dans le sous-genre Aplecta (= Aplexa).
En 1931 (p.p. 508) Germain divise le genre Physa en deux so\is-
genres ainsi définis :
Physa (s. st.) = Animal à manteau digité sur les bords ; une
glande plus ou moins développée contre la première poche du pénis ;
coquille à tours bombés dont la hauteur de l’ouverture dépasse de
beaucoup la moitié de la longueur de la coquille.
Aplexa : Animal à manteau entier ; pas de glande contre la
première poche du pénis ; coquille à tours presque aplatis dont la
hauteur de l’ouverture égale la moitié de la longueur de la coquille.
Si nous examinons la coquille seulement, nous voyons que notre
Physe, du Dahomey, a une ouverture beaucoup plus grande que la
moitié de la longueur de la coquille. Sur cette seule base, Pilsbry et
Bequaert ont fait justement remarquer que les caractères de la
coquille sont en grande partie ceux des vraies Physes européennes.
De plus, la première poche de l’appareil génital mâle, le prépuce,
présente à sa base une glande appelée maintenant préputiale
(= glande prostatique). Nous avons, là encore, un caractère de
Physa et non à’ Aplexa.
Mais si nous envisageons le bord du manteau, nous trouvons que
notre animal n’a le bord du manteau ni digité, ni entier. De ce point
de vue il n’entre dans aucun des deux cadres précédents, bien que
Germain, p. 508, précise par ailleurs pour le sous-genre Physa
(s. str.) « Animal à manteau digité sur les bords, les digitations étant
en nombre variable et plus ou moins développées suivant les espèces. »
Nos échantillons ont un manteau à bordure droite festonnée. Or ce
dernier caractère est, entre autres, celui d’un sous-genre créé par
Martens en 1898 et désigné sous le nom de Stenophysa. Ce sous-
genre, non maintenu par Germain, est conservé par Thiele en 1931,
pour qui Aplexa est un bon genre. Mais, pour ce dernier, le genre
Aplexa a le bord du manteau entier alors que chez l’un de ses sous-
genres ( Stenophysa) il est festonné : « bord du manteau élargi sur la
coquille avec de courtes pointes du côté droit. »
Par son bord festonné, notre Physe serait donc un Stenophysa.
Par ailleurs, les dents de sa radula ont des affinités avec celles des
Physes du groupe Stenophysa. Toutefois chez Physa (Aplexa)
hypnorum (type du sous-genre Aplexa) il n’y a pas de glande pré-
putiale (Slugocka 1913).
A notre avis, d’une manière générale, dans le genre il faut ordonner
— 395
les espèces selon leurs affinités, mais il nous paraît absolument
artificiel de les grouper en sous-genres.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Germain. Bull. Mus. Hist. Nat., t. 17, 1911, p. 322.
— Faune de France, 22, 1931, p. 508.
Hubendick. Zoologiska Bidrag fran Uppsala, Bd 25, 1947, p. 141.
— Arkiv for zoologi, Bd 40, A, 1948 et Bd 42, A, 1949.
Martens. Biologia central-americana, Land and Freshwater Mollusca,
1890-1901.
Pilsbry et Bequaert. Bull. Amer. Mus. Nat. Hist., vol. LIII, 1927,
p. 147.
Thiele. Handbuch der Syst. Weich., Bd 1, 1931, p. 474.
Slugocka. Revue suisse zoologie, vol. 21, 1913, p. 75.
Schwetz. Mémoires Institut colonial Belge, t. XVI, 2, 1947.
— Annales Soc. Belge de Méd. trop., t. XXIX, 1, 1949.
— 396 —
Les Holothuries de Lesson. (2° note)
Par Gustave Cherbonnier.
Dans une première note, j’ai consigné brièvement les observa-
tions faites après l’examen attentif des diagnoses et des figures
originales des Holothuries de Lesson, ainsi que des types eux-mêmes,
lorsqu’ils sont encore conservés dans les collections du laboratoire de
Malacologie du Muséum. J’ai commencé la redescription des Holo-
types avec Opheodesoma radiosa (Lesson). Aujourd’hui, je continue
cette étude par Holothuria timana et Holothuria edulis.
Holothuria timana Lesson.
Holothuria timana Lesson, 1830, p. 118, pl. 43 ; Waigiou, exp. Duperrey,
MM. Lesson et Garnot, 1825, 1 ex.
L’holotype, qui est fendu dorsalement sur toute sa longueur, est
entièrement éviscéré ; il est fortement contracté, très plissé, et
mesure, néanmoins, environ 220 mm. de long sur 105 mm. de
large ; l’animal vivant devait être de dimensions au moins double de
celles-ci. Le tégument est épais, suivant les endroits, de 15 à 25 mm.
La face dorsale est jaune sale, gardant, par endroits, des traces de
marron foncé ; la face ventrale est uniformément gris sale. D’après
Lesson, chez l’animal vivant, « la face inférieure ou centrale est
aplatie, sillonnée au milieu et dans le sens longitudinal par une rai-
nure profonde, entièrement recouverte de papilles vermiculaires,
très courtes, arrondies et coniques. Cette face ventrale est d’un blanc
pur, tandis que le dessus du corps, dense et cartilagineux, partout
recouvert de papilles vermiculaires de couleur marron, est d’un gris
rougeâtre, sillonné de rouge brique, et marqué de taches losangées
et irrégulières d’un noir profond, qu’encadre une légère bordure
d’un jaune blanchâtre clair. »
Les pieds du trivium ont de 2 à 3 mm. de hauteur, sont sybcylin-
driques, à pointe mousse, dépourvus par conséquent de ventouse ;
ils sont assez nombreux mais peu serrés, disposés sans ordre sur les
radius et les interradius. La partie médiane du trivium porte la
trace d’un profond sillon.
Les papilles dorsales sont coniques, assez longues, moins nom-
breuses que les pieds ventraux sans cependant être rares, disposées
sans ordre sur les radius et les interradius.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 4, 1951.
— 397 —
Fig. 1. — Holothuria timana Lesson.
f, g, i : éch. 1 ; k, 1, m, o, p, q : éch. 2 ; a-e, h, j, r : éch. 3 ; n : X 5 environ.
Echelles 1, 2, 3 = 100 p..
Vingt tentacules, très longs, grêles, jaunâtres. Vésicules tenta-
culaires relativement courtes. Muscles longitudinaux d’environ
30 mm. de large, très peu épais, séparés en deux parties égales par
une bande blanchâtre longitudinale. Couronne calcaire bien calcifiée,
haute ; les radiales sont bifides antérieurement, les interradiales
triangulaires (fig. 1, n). Anus distinctement étoilé entouré de cinq
groupes de papilles radiaires. Très grand cloaque.
Fig. 2. — Holothuria tirnana Lesson.
Toutes les figures à l’échelle = 100 |i..
Spiculés. — Les boutons du tégument sont excessivement nom-
breux ; ils sont toujours à six trous de grandeur sensiblement égale,
avec deux nodules centraux (fig. 1, a, b), ou trois-quatre nodules
centraux accompagnés de deux-huit nodules périphériques (fig. 1, c).
On trouve, en plus, dans le tégument dorsal, des boutons plus grands,
à perforations plus larges, à nodules plus réguliers (fig. 1, d, e).
Les tourelles du tégument ventral sont petites ; le disque en est
très irrégulier, percé d’un large trou central et de trois-dix trous
périphériques (fig. 1, /, r) ; la flèche, à quatre piliers, est terminée
— 399 —
par une couronne percée d’un large trou central, armée de huit-dix
dents périphériques et de quatre-huit dents internes (fig. 1, h).
Les tourelles du tégument dorsal sont mieux développées, plus
hautes et aussi plus nombreuses ; le disque en est plus régulier,
généralement subcarré (fig. 2, g) ; la flèche, à quatre forts piliers,
est terminée par une couronne sensiblement pareille à celle des
tourelles ventrales (fig. 2, a, b, d, e, /). On trouve aussi des tourelles
bien plus massives, à disque très perforé, à flèche à huit-douze
piliers terminée par une couronne très épineuse deux à trois fois
perforée (fig. 2, c).
Les pieds ventraux, qui ne possèdent pas de disque calcaire,
ont leurs parois soutenues par de très rares baguettes ou plaques
(fig. 1, m, p, q). A la base des pieds existent des tourelles en voie de
formation.
Les papilles dorsales n’ont pas de disque calcaire et leurs parois
sont soutenues par un assez grand nombre de petites baguettes ou
de plaques (fig. 1, k, l, o).
Le tronc des tentacules est renforcé par des bâtonnets à extrémités
très épineuses percées de très petits trous (fig. 1, g) ; les rameaux
possèdent de petits bâtonnets de formes variées (fig. 1, /, i).
Observations. — Il est vraisemblable que Holothuria aculeata
Semper et H. timana Lesson doivent être mises en synonymie. En
effet, l’exemplaire figuré en couleur par Semper ressemble étrange-
ment à celui figuré par Lesson ; de plus, on retrouve, dans le tégu-
ment, les mêmes boutons noduleux et des tourelles de formes simi-
laires. Enfin, les deux espèces ont cinq groupes de papilles anales.
Halodeima edulis (Lesson).
Holothuria edulis Lesson, 1830, p. 125, pl. 46, fig. 2 ; Iles Moluques, exp.
Duperrey, MM. Lesson et Garnot, 1825, 1 ex.
L’holotype est très bien conservé. Il mesure environ 160 mm. de
long sur 25 à 30 mm. de large, et sa forme est subcylindrique avec
l’anus légèrement effilé. La partie dorsale est marron violacé, avec
de petites papilles brunes assez espacées, réparties aussi bien sur les
radius que sur les interradius. La partie ventrale est jaune clair,
ponctuée de taches violacées qui sont les ventouses des pieds
rétractés ; ceux-ci sont un peu plus nombreux que les papilles dor-
sales, cylindriques, courts, répartis sans ordre sur les radius et les
interradius. D’après Lesson, chez l’animal vivant, « la partie supé-
rieure du corps est d’un noir fuligineux intense, tandis que la partie
inférieure et les côtés sont d’un rose agréable, moucheté de points
noirs. »
Tégument lisse, épais. Vingt petits tentacules marron très clair.
— 400
Couronne calcaire petite mais bien calcifiée (fig. 3, /) ; les radiales
sont larges, subquadrangulaires, à extrémité antérieure fortement
échancrée, à bord postérieur à peine ondulé ; les interradiales sont
triangulaires, bien plus petites et délicates que les radiales. Vésicules
tentaculaires bien développées. Muscles longitudinaux larges et
minces. Nombreux très petits canaux hydrophores. Six vésicules
de Poli dont une très grande, une moyenne, deux petites et deux
très petites. Gonades formées de six gros tubes courts. Poumons très
ramifiés atteignant presque la longueur du corps. Pas de tubes de
Cuvier. Grand cloaque.
Spiculés. — Les tourelles du tégument (fig. 3, a, b, c), dépourvues
de disque basilaire, sont à quatre piliers réunis par une traverse
au tiers de leur hauteur ; le sommet porte une couronne percée d’un
large trou central, avec une paire de dents à chaque angle et de six
à dix dents plus petites réparties soit par paires à chaque angle,
— 401 —
soit seulement une seule à chaque angle les autres étant dispersées
sur la surface (fig. 3, d). Ces tourelles sont plus nombreuses dans le
tégument dorsal que dans le tégument ventral, alors que c’est l’in-
verse pour les plaquettes, souvent incomplètes (fig. 3, g, h, ï) ou
percées de deux grands trous et de deux à six petits trous (fig. 3,
e, f) ; on trouve aussi des plaques bien plus grandes, en voie de
formation (fig. 3, k).
La ventouse des pieds ventraux est soutenue par un petit disque
calcaire à larges mailles et dont le centre porte souvent une esquisse
de réseau secondaire. Les bâtonnets des pieds ventraux sont longs,
à extrémités élargies plusieurs fois perforées (fig. 3, o).
Les papilles dorsales n’ont ni ventouse, ni disque terminal cal-
caire ; leurs parois sont soutenues par des bâtonnets identiques
à ceux des pieds ventraux, et par des plaques très ajourées (fig. 3,
m, n ) ; il existe tous les termes de passage entre les bâtonnets et les
plaques.
Les spiculés des tentacules sont relativement peu nombreux ;
les bâtonnets du tronc sont longs, épineux, portant de longues
apophyses sur un seul côté ou sur les deux côtés (fig. 3, l ) ; ceux des
rameaux sont bien plus petits, la plupart du temps non perforés aux
extrémités.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
— 402 —
Rapports des Gerardiides avec les Zoantiiides
ET LES ANTIPATHAIRES.
Par J. Roche et A. Tixier-Durivault.
Le polypier de GerarcLia savaglia (Bertolini) a été décrit depuis
fort longtemps, mais la place exacte de cet Hexacoralliaire parmi
les Cnidaires a fait l’objet de nombreuses controverses. Les anciens
auteurs, ne s’attachant qu’à l’aspect extérieur du polypier noirâtre
et ramifié, en ont fait tantôt un Gorgonaire (Pallas, 1766), Berto-
lini (1819), Lamarck (1836), tantôt un Antipathaire (Lamarck,
1819), Nardo (1844), Haime (1849), Gray (1857), Milne-Edwards
et Haime (1857). En 1864 et 1865, Lacaze-Duthiers aborda une
rapide étude anatomique et histologique de Gerardia tout en lui
conservant une place parmi les^Antipathaires. Verrill (1866-1869),
Hæckel (1875), Nardo (1876) et Bell (1891) n’apportèrent aucune
modification systématique bien que Pourtalès (1871), Brook
(1889) et van Beneden (1898) aient entrevu la possibilité de rap-
prochement entre les polypes des Zoanthaires et ceux de Gerardia.
En 1895, Carlgren compléta les études anatomiques et histolo
giques de Lacaze-Duthiers, de Bell, de Haddon, de Shackleton
(1891) et rattacha Gerardia savaglia (Bertolini) aux Zoanthaires.
En fait, Gerardia est un Hexacorallaire colonial très particulier
puisque, contrairement à tous les Zoanthaires, il possède un poly-
pier corné et rameux recouvert d’une mince couche de cœnenchyme,
comme les Antipathaires.
I. Caractères morphologiques et anatomiques
DES GÉRARDIIDÉS.
La classification des divers Ordres des Ilexacoralliaires étant basé
sur l’organisation des zoïdes il convient tout d’abord d’étudier soi-
gneusement polypes et polypier pour déterminer les analogies et les
différences qui justifient le maintien de la famille des Gérardiidés
dans l’Ordre des Zoanthaires. Nous les exposerons avant de les
confronter avec les résultats de l’étude chimique des scléroprotéines
constituant l’axe corné de Gerardia et des Antipathaires.
Les polypes de Gerardia présentent un petit nombre de tentacules
simples, coniques, rétractiles, disposés suivant deux cercles péri-
buccaux alternes ; les tentacules de la couronne externe sont plus
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 4, 1951.
— 403
Coupe schématique des cavités gastriques des polypes : a : de jeune Zoanthaire ;
b : du jeune Gérardiidé ; c : de Zoanthidé brachycnémique adulte ; d : de
Zoanthidé macrocnémique adulte ; e : de Gérardiidé adulte ; / : d’Antipathaire
adulte ; l.d. : loge dorsale ; l.v. : loge ventrale ; l. l.d. : loge latéro-dorsale ; l.l.v. :
loge latéro-ventrale ; s : siphonoglyphe ; 1, 2, 3, 4, 5, 6 : macroseptes et microseptes ;
cl. d. : cloison dorsale ; cl. s. : cloison secondaire ; cl. t. : cloison transversale ; cl. v. :
cloison ventrale ; s. d. : siphonoglyphe dorsal ; s. v. siphonoglyphe ventral; zone
pointillée : zone d’accroissement des septes.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 4, 1951.
26
— 404 —
petits que ceux de la rangée interne. Nous avons constaté que leur
nombre est variable pour les zoïdes d’une même colonie : il est habi-
tuellement de 24, plus rarement de 26 ou de 28, ce qui justifie à la
fois les observations de Lacaze-Duthiers (24) et de Carlgren
(26 ou 28). Or les polypes des Zoanthidés présentent, eux aussi,
un petit nombre (pas toujours un multiple de 6) de tentacules simples,
coniques, rétractiles, répartis en deux cercles périoraux alors que les
zoïdes d’Antipathaires ne possèdent, d’une façon presque constante
(seul Dendrobrachia a 8 tentacules rétractiles et pinnulés), que 6 ten-
tacules coniques, non rétractiles, dont un dorsal et un ventral, et
deux paires de latéraux situés légèrement plus près de la bouche
que les deux médians.
La bouche, allongée longitudinalement, donne accès dans un
pharynx pourvu, chez Gerardia comme chez les Zoanthidés, d’un
seul siphonoglyphe, ventral, fortement développé ; par contre, chez
les Antipathaires, le pharynx est muni de deux siphonoglyphes peu
accentués, l’un ventral et l’autre dorsal.
La cavité gastrique des polypes de Zoanthaires est divisée en
loges par suite de l’existence de paires de cloisons inégales, disposées
par couples. Primitivement (fig. 1, a) chaque zoïde comporte 6 paires
de cloisons, dont 3 de grosses taille, complètes et fertiles, les macro-
septes (1, 2, 3) allant de la paroi du polype au pharynx et munies
d’un fdament mésentérique et 3 de petite taille, incomplètes, les
microseptes (4, 5, 6), stériles et dépourvues de filament mésenté-
rique (sauf Palæozoanthus). Ces cloisons déterminent ainsi une loge
ventrale parfaite, directrice, limitée par deux macroseptes ven-
traux (3) à faces musculaires externes, une loge dorsale directrice
limitée par deux microseptes dorsaux (4) à faces musculaires externes
et deux paires de loges latérales à faces musculaires internes formées
d’un macrosepte dorsal (1, 2) et d’un microsepte ventral (5, 6).
Cette disposition typique des cloisons d’un Zoanthaire jeune ne se
retrouve que chez quelques Zoanthidés (brachycnémiques) fig. 1, a)) ;
chez tous les autres Zoanthidés (macrocnémiques) et les Gérardiidés
(fig. 1, b) la cloison 5 étant un macrosepte, l'une des paires des loges
latérales est formée de deux macroseptes (5, 1), l’autre paire étant
limitée par un macrosepte dorsal (2) et un microsepte ventral (6).
L’accroissement du nombre des cloisons s’opère toujours suivant
deux zones latérales symétriques situées de part et d’autre de la loge
directrice ventale, entre les cloisons 3 et 5 ; les cloisons surajoutées,
à muscles longitudinaux internes, ont une disposition régulière, un
macrosepte ventral alternant constamment avec un microsepte
dorsal (fig. 1, c, d). Chez Gerardia (fig. 1, e) il existe fréquemment
28 cloisons dérivant du type primitif macrocnémique : 6 paires
de cloisons primaires et 8 paires de cloisons secondaires, c’est-à-dire
16 microseptes et 12 macroseptes. Parfois certains polypes n’ont
405 —
que 26 cloisons, comme l’assure Lacaze-Duthiers, mais la plupart
des zoïdes ont 28 septes, comme l’affirme Carlgren.
Par contre, la cavité gastrique des polypes d’Antipathaires est
primitivement divisée par trois paires de cloisons complètes s’insé-
rant sur la paroi du polype et le pharynx, non disposées par couples,
dissemblables et non équidistantes : il existe une paire de grandes
cloisons dorsales courtes, stériles et dépourvues de filament mésenté-
rique, et enfin une paire de grandes cloisons transversales latérales,
fertiles et munies d’un filament mésentérique (fig. 1, /) ; ces divers
septes délimitent une petite loge dorsale à faces musculaires internes
ou externes et deux grands espaces latéraux divisés par les cloi-
sons transversales à faces musculaires ventrales. Généralement, à
ces cloisons primaires s’ajoutent une, deux ou trois paires de cloi-
sons secondaires courtes, complètes, atteignant le pharynx au voi-
sinage des cloisons primaires centrales et dorsales, et déterminant
ainsi 4 zones d’accroissement symétriques, deux zones latéro-
ventrales et deux zones latéro-dorsales.
Enfin la paroi externe du cœnenchyme colonial des Antipathaires
est lisse alors que celle des Zoanthidés et des Gérardiidés est gra-
nuleuse, car elle secrète une substance visqueuse capable d’agglu-
tiner des grains de sable et divers débris organiques ténus (spiculés
d’Eponges, de Gorgones, de Pennatules, tests de Foraminifères et
de Radiolaires).
Par l’anatomie de ses polypes Gerardia diffère donc nettement
des Antipathaires alors qu’elle offre de grandes analogies avec les
Zoanthidés. Cependant, contrairement à ceux-ci, Gerardia présente,
à l’état adulte, un polypier arborescent comparable à celui des
Antipathaires. Les jeunes colonies de Gerardia sont molles et encroû-
tantes et leur habitus est semblable à celui de petites colonies de
la plupart des Zoanthidés : ce n’est que secondairement qu’elles
secrétent une substance cornée dont l’accumulation constitue un
véritable polypier. En effet, la jeune colonie recouvre promptement
le support sur lequel elle s’est primitivement fixée (colonies de Gor
gonaires ( Muricea placomus, Gorgonia subtilis) œufs de Poissons
(squales ou raies), et croissant très rapidement, excède bientôt
les limites de son support. Or, la surface ectodermique basilaire de
Gerardia qui demeure en contact avec le substratum secrète une
lamelle de substance cornée qui, par adjonction de nouvelles couches
s’épaissit peu à peu et donne naissance au polypier. Petit à petit
celui-ci envahit la totalité du support, le dépasse; et forme des
rameaux indépendants qui prolongent ou relient les branches de la
Gorgone primitive. Il y a donc parasitisme, puisque l’Octocoralliaire
choisi est rapidement étouffé par le Zoanthaire, son axe squelettique
demeurant, comme seul témoin de son existence, au centre même
du polypier de Gerardia. Ce mode de parasitisme, unique parmi les
406
Zoanthaires, ne se retrouve chez aucun Antipathaire. Le polypier
d’une colonie adulte de Gerardia est arborescent et noirâtre, d’où le
nom de corail noir qui lui est habituellement donné par les pêcheurs
méditerranéens. Sa surface est légèrement chagrinée mais entière-
ment dépourvue d’épines, contrairement à celle des polypiers d’Anti-
pathaires qui est lisse, brillante, chargée d’épines. Sa texture est
fragile et cassante.
En fait les caractères morphologiques et anatomiques les plus
typiques des polypes de Gerardia montrent nettement que cet Hexa-
coralliaire est voisin des Zoanthidés et diffèrent des Antipathaires.
Gerardia appartient donc aux Zoanthaires, mais comme il possède
un axe squelettique corné il est nécessaire de la placer dans une
famille spéciale, celle des Gérardiidés. Cette famille sert de terme de
passage entre les Zoanthaires et les Antipathaires, et les résultats
de l’analyse chimique du polypier ne feront que confirmer ces
conclusions zoologiques.
II. — Caractères biochimiques des Antipathaires
et de « Gerardia ».
Le squelette corné de nombreux Gorgonaires renferme des scléro-
protéines iodées et, accessoirement, bornées, que l’on désigne sous
le nom de gorgonines et dont la composition en acides aminés a
permis de contrôler la classification de nombreux genres dans le
cadre d’une même famille. Les recherches poursuivies dans ce
domaine par M. Eysseric-Lafon et l’un de nous 1 ont été récem-
ment étendues à des Antipathaires et à Gerardia savaglia (Berto-
lini) et leurs résultats sont complémentaires de ceux exposés dans
le paragraphe précédent. Ils constituent à cet égard un exemple de
l’intérêt que présente la biochimie comparée pour l’établissement
de critères d’individualité dans la classification des groupes zoo-
logiques.
Les Antipathaires des genres Antipathes et Cirripathes se dis-
tinguent des Gorgonaires non seulement par leurs caractères mor-
phologiques, mais aussi par la composition des scléroprotéines de
leur axe corné. Celles-ci ne sauraient être comparées à aucune
protéine actuellement décrite, ce qui justifie leur séparation des
gorgonines, avec lesquelles on a les a longtemps confondues, et
nous les avons désignées sous le nom d’antipathines. Leur caractère
1. Sur la spécifité de composition des scléroprotéines iodées présentes dans l’axe
corné de divers Anthozoaires (Hexacoralliaires et Octocoralliaires) ; par J. Roche
et Mme Esseric-Lafon, C. R. Acad. Sc., t. 230, 1950, p. 146.
Sur l’existence de deux types de scléroprotéines (antipathines et gorgonines), chez
les Coralliaires ; par J. Roche et Mme Esseric-Lafon, C. R. Acad. Sc.f t. 231, 1950,
p. 152.
407 —
le plus spécifique est une teneur très élevée en histidine (de 17,6
à 12,4 % au lieu de 2,8 à des traces dans les gorgonines et les pro-
téines de soutien d’autres Zoanthaires). Il était dès lors important
de rechercher si le constituant protéique de l’axe corné de Gerardia
savaglia (Bertolini) est ou non une antipathine, ce que permet de
discuter l’ensemble des données réunies dans le tableau suivant.
Teneurs en halogènes et en acides aminés d’antipathines de
Gerardia et des divers Antipathaires ( Antipathes et Cirripathes).
1. Compte non tenu de la présence éventuelle de bromotyrosines.
Les scléroprotéines de deux Antipathes et celles de deux Cirri-
pathes diffèrent sensiblement dans leurs teneurs en tyrosine totale 1
et en lysine, mais l'une et l’autre sont très riches en histidine. Elles
constituent deux types d’antipathines dont chacun paraît propre à
un genre, les écarts observés étant du même ordre de grandeur que
ceux relevés entre les gorgonines de genres d’une même famille.
La protéine de Gerardia est très voisine de celle de Cirripathes,
à sa teneur plus élevée en glycocolle près ; elle est peu différente des
deux autres types d’antipathines étudiés. Sa composition en acides
aminés permet de rapprocher Gerardia savaglia (Bertolini) des Anti-
1. Nous désignons sous le nom de tyrosine totale la somme : tyrosine non halogénée
+ tyrosine à l’état de combinaisons halogénées.
408 —
pathaires, et cela de manière beaucoup plus objective que ses
teneurs en iode et en brome, car de très nombreuses scléroprotéines
d’Anthozoaires renferment ces halogènes. Il en découle que, si
Geradia est relié aux Zoanthaires par un ensemble ce caractères
morphologiques, son polypier corné présente d’étroites analogies
avec celui des Antipathaires, non seulement sur le plan anatomique,
mais aussi sur le plan biochimique. La discussion de ces divers faits
doit permettre de préciser les rapports des Gérardiidés avec les
Zoanthidés et les Antipathaires.
III. — Sur la position systématique des Gérardiidés.
L’examen des caractères morphologiques et biochimiques des
polypes et du polypier de Gerardia savaglia (Bertolini) nous parais-
sent permettre d’en préciser définitivement la position systéma-
tique. En effet, les recherches morphologiques et anatomiques
effectuées sur ses polypes (nombre et disposition des tentacules et
des cloisons, présence de deux zones latérales symétriques d’ac-
croissement des septes, existence d’un seul siphonoglyphe) con-
firment l’organisation que des zoïdes (caractère différentiel de la
classification des divers Ordres des Hexacoralliaires) est semblable
à celle des Zoanthaires et nettement différente de celle des Anti-
pathaires. Par ses caractères zoologiques Gerardia est donc un
Zoanthaire mais, du fait que contrairement à tous les représentants
de cet Ordre actuellement connus il possède un axe squelettique
corné, il est indispensable pour tenir compte de cette particularité,
de l’opposer à tous les autres Zoanthaires (Zoanthidés) et de le
placer dans une famille spéciale (Gérardiidés). Or l’analyse chimique
a révélé que la partie organique du polypier de Gerardia et celui
de divers Antipathaires est constitué par des scléroprotéines d’un
même type particulier, les antipathines. La présence de ces pro-
téines dans un axe corné constitue un caractère biochimique d’une
assez grande spécificité, car aucune autre scléroprotéine ne peut en
être rapprochée. Les gorgonines des Gorgonaires en diffèrent profon-
dément et il en est de même des spongines des Eponges cornées et de
la protéine de soutien d’un autre Zoanthaire étudié ( Palythoa mam-
millosa (Ellis et Solander)). Toutes celles-ci sont très pauvres en
histidine (de 2,8 % à des traces), comme les diverses kératines et
pseudokératines d’autres origines. Par contre, les scléroprotéines de
soutien de Gerardia renferment de l’histidine à un taux très élevé
(13,10 %), comme les antipathines d ’Antipathes et Cirripathes. Il en
découle que les Gérardiidés et les Antipathaires présentent un
important caractère biochimique commun permettant non seule-
ment de les distinguer des groupes zoologiques voisins, mais aussi
de les en rapprocher.
— 409 —
Il résulte donc de nos recherches morphologiques et biochimiques
que la famille des Gérardiidés doit être classée dans l’Ordre des
Zoanthaires ; elle constitue un terme de passage entre les Zoan-
thidés et les Antipathaires.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
410 —
Contribution a vètude anatomique des plantules de
Palmiers, (il). La plantule de Phoenix canariensis
Par Christian Ginieis
La présente note a pour objet l’étude anatomique et morpholo-
gique des plantules du Phœnix canariensis. On pourra ainsi établir
certaines comparaisons avec les plantules de Chamaerops humilis L.
qui a fait l’objet d’une récente note (I).
Phœnix canariensis.
I. — La graine et V embryon.
La graine est notablement différente de celle du Chamaerops. Elle
possède le sillon dorsal caractéristique des Phœnix mais, la fente est
ici particulièrement profonde. L’embryon est situé presqu’au milieu
de la face ventrale et orienté perpendiculairement à la surface de
la graine. La morphologie et l’anatomie ne sont pas essentiellement
différentes de celles de l’embryon de Chamerops humilis.
IL — La plantule.
A. — Morphologie externe (fig. 1).
Les plantules considérées ont une longueur de 8 à 10 cm. (mesurée
du nœud cotylédonaire à la pointe des feuilles). La gaine cotylédo-
naire est beaucoup plus longue que dans Chamaerops , elle est
ouverte par une longue fente très oblique. Le pétiole codylédonaire
est, au contraire nettement plus court ; le suçoir diffère également :
la fente longitudinale qui entame profondément l’albumen donne au
suçoir une forme aplatie, déprimée par une gouttière longitudinale
médiane située au dessous du raphé et qui suit exactement son trajet.
Cet aplatissement augmentant, à volume égal, la surface de contact
de l’embryon avec l’albumen qu’il digère est en rapport avec un
accroissement du nombre des faisceaux vasculaires du suçoir par
comparaison avec Chamaerops humilis. La première feuille est
réduite à une gaine d’où émerge la deuxième feuille plissée longi-
tudinalement.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 4, 1951.
— 411
Fig. 1. Fig. 2. Fig. 4.
Phoenix canariensis.
Fig. 1. — Jeune plantule — r. : racine ; n. c. : nœud cotylédonaire ; p. : pétiole coty-
lédonaire ; s. : suçoir ; : première feuille ; /2 : deuxième feuille.
Fig. 2. — Coupe transversale de la plantule précédente à différents niveaux ; mêmes
lettres que dans la fig. 1.
Fig. 3. — Schéma d’une coupe transversale au niveau du nœud cotylédonaire (plan-
tules à treize faisceaux vasculaires).
Fig. 4. — Schéma de la course des faisceaux conducteurs dans la plantule ; mêmes
indications que précédemment. Les faisceaux passant dans la première feuille sont
terminés par un point.
— 412
B. — Morphologie interne.
1. La racine (fig. 2 r, schéma).
En pratiquant des coupes à différents niveaux, il est aisé de
constater que la lignification des membranes cellulaires s’accroît
de la pointe de la racine jusqu’à un point situé environ à 1/3 du
nœud cotylédonaire. Dans les 2/3 inférieurs, on assiste à une ligni-
fication simultanée pour le sclérenchyme, pour l’endoderme et
pour les vaisseaux. Puis à une lignification moindre pour un niveau
supérieur. Le sclérenchyme disparait très vite, l’endoderme a
toujours ses épaisissements en fer à cheval, mais, il est inter-
rompu et ne subsiste qu’en face des massifs libériens. Les fais-
ceaux ligneux de cette racine sont de façon typique en alternance
avec les faisceaux libériens. Ils sont au nombre de 12 ou 13. Cette
variation du nombre des faisceaux vasculaires dans une même
espèce a un certain intérêt. Il ne s’agit pas d’anomalies, mais de
fluctuants autour d’un type moyen qu’il reste à déterminer.
2. Le nœud cotylédonaire (fig. 2, n, c.).
Malgré un nombre plus grand de faisceaux criblés et vascu-
laires, la structure du nœud cotylédonaire est moins confuse
que dans Chamaerops humilis ; ceci est dû à l’élongation des
entre-nœuds situés entre le cotylédon, la première feuille et la
deuxième feuille. En effet, dans Phœnix canariensis, forme plus
arborescente que Chamaerops humilis, les feuilles ne se détachent
pas toutes du même point, d’où une émission plus échelonnée des
faisceaux vasculaires qui se rendent aux différents organes. La
figure 2, n. c. et la figure 3 représentent le schéma, au niveau du
nœud cotylédonaire d’une plantule à 13 faisceaux vasculaires.
De ceux-ci, huit sont des faisceaux cotylédonaires. Il n’y a pas
de faisceau médian mais, à peu près symétriquement par rapport
à un plan, un faisceau latéral L et trois faisceaux marginaux m m’
m” d’où la formule suivante pour le cotylédon :
55 5 T /T 5 55
m m m L/L m m m
Les cinq autres :
mt Lj M1 Lj^ mt
appartiennent à la première feuille. De leur base se détachent, en
s’orientant vers le centre de 1 a coupe, cinq faisceaux destinés à la
deuxième feuille. Dans le cas d’une plantule possédant seulement
douze faisceaux, la différence essentielle consiste en la disparition
d’un des faisceaux m”, ou plus exactement, en son remplacement
par un tronc commun 2m”, tel est le cas de la figure 5. En observant
celle-ci avec attention, on peut faire les constatations suivantes :
a) Neuf faisceaux sur douze présentent des lacunes bordées de
vaisseaux de petite taille en cours de résorption qui ne sont pas
— 413 —
colorés par le vert à l’iode. C’est la partie la plus primitive du xylème
alterne, ou protoxylème qui disparaît ainsi.
b) En compensation, il apparaît, sur la face interne des massifs
libériens des vaisseaux de xylème superposé centrifuge. Cette diffé-
renciation se fait quelquefois dans les deux ailes des convergents.
Contrairement à ce qui a été décrit pour Chamaerops humilis, les deux
ailes ont, en effet, sensiblement le même développement.
c) Le liber présente des cellules disposées en série, aplaties tangen-
tiellement et orientées vers le centre de la coupe. Nous sommes là
en présence d’une assise génératrice qui, en ce qui concerne le liber,
paraît être fonctionnelle. L’existence d’une telle formation n’est
d’ailleurs pas rare chez les Monocotylédones où elle a été signalée à
diverses reprises et où elle est considérée comme une formation \
résiduelle.
d) Il est intéressant de constater que, sur les 12 faisceaux du
nœud cotylédonaire (fig. 5), neuf faisceaux centripètes ont des
résorptions plus marquées alors que les trois autres en sont
dépourvus, on ne saurait donc attribuer aux résorptions, qui ne
s’observent que dans certains faisceaux une origine mécanique puis-
que les processus d’élongation ont affecté tous les faisceaux de
façon identique. Il faut donc voir dans ces phénomènes de résorption
le résultat d’une action phylogénique. Les faisceaux partiellement
résorbés sont le siège d’une accélération embryogénique qui se
traduit par une lyse des éléments vasculaires formés les premiers.
3. Le cotylédon.
a) La gaîne. Dans la partie où elle est complète, c’est-à-dire à sa
base, la gaîne présente la forme et la structure indiquée dans la
figure 2, n. c. Plus haut, elle est traversée par les feuilles et se fend
entre les deux faisceaux m” m”. Si la plantule ne possède que
12 faisceaux et a, de ce fait, un tronc commun 2 m”, il s’est scindé en
deux avant la fente pour individualiser les deux faisceaux m” m”
qui parcourent, chacun un des bords de la gaîne (fig. 2g).
b) Le pétiole. Le pétiole est environ 5 fois plus court que la gaîne,
il est fortement courbé, sa section est à peu près cylindrique (fig. 2, p .)
On y rencontre les mêmes faisceaux que dans la gaîne, mais ceux-ci
se sont disposés en cercle. De plus, leur nombre augmente par suite
de la formation de faisceaux intermédiaires et collatéraux dus aux
ramifications des faisceaux principaux. Ils sont beaucoup plus
resserrés en raison du faible diamètre du pétiole.
c) Le suçoir. Le suçoir qui est la partie du cotylédon enfermée
dans la graine est relié au pétiole par une portion rétrécie de même
structure que le pétiole, les faisceaux étant seulement plus rappro-
chés les uns des autres. Succédant à ce pédoncule d’insertion, le
suçoir montre, au contraire un épanouissement des faisceaux avec
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Phoenix canariensis.
Fig. 5. — Dessin détaillé d’une coupe transversale du nœud cotylédonaire d’une plan-
tule à 12 faisceaux vasculaires : L m m* 2 m” : faisceaux cotylédonaires ; Lx M* mx :
faisceaux foliaires de fx ; x. a. : xylène alterne ; x. s. : xylène superposé ; lac. : lacune
de résorption du protoxylènc ; Clois. : Assise génératrice.
En même temps, ils sont devenus totalement parenchymateux : en
particulier, la gaine fibreuse qui entoure habituellement, chez les
Palmiers, les faisceaux conducteurs a disparu depuis l’entrée de
ceux-ci dans la graine.
4. Les feuilles.
La structure du cotylédon est à peu près celle d’une feuille, le
suçoir est comparable au limbe et les faisceaux parcourant sa surface
en sont les nervures.
415 —
La feuille, fx est réduite à une gaine. Les faisceaux sont au nombre
de cinq : un médian : Mx, deux latéraux : Lx L1( deux marginaux
nq mx (fig. 2, n. c.). Ces faisceaux sont dépourvus de gaine scléren-
chymateuse dans la partie de la feuille qui est protégée par la gaine
cotylédonaire, au contraire, ils sont entourés dans la partie libre.
Vers la pointe de la feuille, on assiste à la disparition progressive
des faisceaux, d’abord mx mx, puis, plus haut, Lx Lx seul Mx subsiste
jusqu’au sommet.
La feuille f2 présente une allure bien différente suivant le niveau
car elle est complète. Dans la gaine et le pétiole on observe cinq
faisceaux non entourés d’une gaine fibreuse, deux latéraux L2 L2
et trois marginaux m2 2 m’2 m2. La coupe faite dans le limbe montre
cinq plis plus accentués correspondant aux faisceaux. 2 m’2 m2 L2 L2
m2 et des plis secondaires dont le nombre varie avec la hauteur à
laquelle est pratiquée la coupe. Ces faisceaux sont entourés d’une
gaine fibreuse dans la partie non protégée par la première feuille.
Vers la pointe de la feuille, ne subsistent plus que les faisceaux
m2 L2 L2 m2 puis L2 L2 seulement.
Conclusion.
Comparée à la plantule de Chamaerops humilis, la plantule de
Phœnix canariensis montre une organisation plus simple : la région
du nœud cotylédonaire est moins confuse, le trajet des faisceaux
conducteurs est moins compliqué. Ceci est dû au fait que la plante
est moins trapue et que les feuilles sont pennées et non palmées.
L’existence de lacunes de résorption et d’assise génératrice n’avait
pas été constatée dans Chamaerops humilis.
Laboratoire d’ Anatomie comparée des Végétaux vivants et fossiles du Muséum.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
Boureau (Ed.). 1939. Recherches anatomiques et expérimentales sur
l’ontogénie des Plantules de Pinacées et ses rapports avec la philogénie
(Ann. Sc. nat. Bot., I, p. 1-219).
■ — 1949. L’ontogénie vasculaire des Plantules et la phylogénie des Phané-
rogames (La Revue scientifique, 1949, fasc. II, pp. 653-666).
Chauveaud (G.). 1921. L’ontogénie et la théorie des Triades (Bull. soc.
Bot. France, 1921, pp. 531 à 538).
Duchaigne (A.). 1950. Une nouvelle étude ontogénique de l’appareil
conducteur des Dicotylédones (Rev. Générale Bot., t. 57, mars 1950,
pp. 129 à 156, 3 fig.
Gatin (C. L.). 1912. Les Palmiers. (Encyclopédie scientifique, Douin, Paris,
1912, 338 p., 46 fig. )
Ginieis (C.). 1950. Contribution à l’étude anatomique des Plantules des
Palmiers (I) : La plantule de Chamaerops humilis L. (Bull. Muséum
Hist. Nat., 2e sér., t. XXII, n» 4, 1950).
Gravis (A.). 1943. Observations anatomiques sur les Embryons et les
Plantules (Lejeunia, 1943, 3, 180 p., 48 pl.) .
Étude botanique de 12 aquarelles et lavis de Malmaison.
Par Paul Jovet.
M. Joseph Billiet, Conservateur en Chef du Musée de Malmaison,
confia à M. Roger Heim, Membre de l’Institut, Directeur du Muséum
national d’ Histoire naturelle, 12 cadres vitrés contenant des dessins
de plantes non identifiées afin qu’il soit procédé à un essai de déter-
mination.
Certaines de ces plantes sont représentées entièrement en aqua-
relle, d’autres entièrement en lavis (encre de Chine), d’autres encore
partie lavis, partie aquarelle. Au verso de chaque encadrement
figurent trois annotations : un numéro, que suit très généralement
une lettre (elle manque une fois et est remplacée une autre fois par
un chiffre), et, enfin, en bas et à droite, un rectangle à l’encre conte-
nant les lettres M.M. suivies d’un nombre de 3 chiffres.
Ce sont les nombres de 3 chiffres qui ont servi à ordonner les
remarques suivantes suscitées par l’examen des aquarelles et lavis.
De ces 12 études, 1 est signée Maréchal, 1 Sauvage, 7 P. J. Re-
nouTÉ et 3. Hen. Jos. REnouTÉ.
Les remarques qui concernent chacune de ces études botaniques
sont précédées de marques et contre-marques du « tableau », des
indications écrites par l’auteur sur l’original (la copie exacte figure,
ici, entre guillemets) ; la nature du dessin (aquarelle ou lavis,...)
est ensuite mentionnée. Le binôme scientifique est suivi du nom
(ou des noms) de l’auteur (ou des auteurs) de cette dénomination et,
enfin, entre parenthèses, du nom de la famille de plantes à laquelle
appartient le végétal représenté.
— M.M. 592. N° 11. 2. — « Maréchal ». — Aquarelle. - — • Nymania
capensis (Thunb.) Lindb. (? Sapindacées ? Méliacées).
Cette aquarelle représente sûrement Nymania capensis quoique
les anhères soient moins longues que sur la figure que me montra
Marcel Pichon, Assistant au Muséum national d’Histoire naturelle
dans Die natürlichen Pflanzenfamilien, 1940, 19 b1, p. 96, fig. 24.
L’examen des échantillons de l’Herb. Mus. Par. confirme cette
détermination. Synonymes : Aitonia capensis Linn. f., et, pour le
nom du genre : Aytonia, Carruthia. — Plante de l’Afrique australe.
— Dans la classification actuelle, à quelle famille doit-on rattacher
cette espèce ? Les botanistes systématiciens se contentent de la
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 4, 1951.
— 417 —
rapprocher, les uns, de la famille des Sapindacées, les autres, de celle
des Méliacées, mais aucun ne consent à l’inclure dans l’une ou
l’autre de ces deux familles... Cette aquarelle ne paraît pas avoir
été publiée.
— M.M. 593. N° 5. b. — « Ces Gme Sauvage ». — Aquarelle. —
Iris japonica Thunb. = I. fimbriata Ventenat (Iridacées).
Dans sa Description des plantes nouvelles et peu connues cultivées
dans le jardin de J. M. Cels, Ventenat décrit cette espèce qu’il
considérait comme nouvelle et il en publie une planche (PI. 9.
« Dessiné par Sauvage. Gravé par Sellier »). Tous les éléments de
l'aquarelle originale sont reproduits, mais « en miroir » et ils n’y
occupent pas la place qui devrait leur correspondre ; la fleur entière
(2 sur l’aquarelle, 1 sur la planche) est en bas et à gauche ; l’étamine
(3 sur l’aquarelle, 4 sur la planche) et le pistil (4 sur l’aquarelle,
3 sur la planche), sont en bas et à droite, le pistil se trouvant au-
dessus de 2 et de l’étamine. « Originaire de la Chine, introduit chez
Cels l’an 5 de la République », d’après Ventenat, cet Iris est repré-
senté, in Herb. Mus. Par., par des spécimens provenant de plusieurs
provinces de la Chine (Yun-nan, Mongolie orientale, Pékin, Kout-
chéou, Chékiang, Thibet oriental), du Laos, du Tonkin, du Japon.
Il figure sur les traités d’horticulture et les catalogues des mar-
chands de fleurs.
— M.M. 594. N° 4. c. — « P. J. Redouté Del : ». — Lavis : plante
entière et détails, sauf, en aquarelle : fleur entière. — Stachys
ixodes Boiss. et Haussk. in Haussk. Sched. 1868. (Labiées).
Les caractères botaniques de ces dessins concordent avec ceux
de la diagnose rédigée par Edmond Boissier ( Flora orientalis, IV,
p. 738) qui l’indique comme vivant dans les « rochers calcaires des
montagnes de la Perse australe ». In Herb. Mus. Par., des échantillons
(ex-Herb. Cosson), sont accompagnés d'étiquettes écrites par
Haussknecht qui les récolta dans les « fissures de rochers de Luris-
tan, 1868 ». — Cette espèce fut sans doute récoltée et cultivée
(Malmaison ? jardin de Cels ?) aux environs de 1800-1815, donc à
peu près 60 ans avant d’être à nouveau récoltée et sa description
publiée pour la première fois !
— M.M. 595. N° 3. — « P. J. Redouté Del : » — Lavis : plante
entière et détails, sauf, en aquarelle : fleur entière. — Cynoglos-
sum Columnae Bivona (Borraginacées).
Certains caractères de la plante de Redouté ne sont pas iden-
tiques à ceux de la figure 1331 (in Reichenbach, Icônes Fl. Germ.,
1857, XVIII) qui représente cette espèce. Redouté a dessiné les
feuilles plus larges et davantage embrassantes qu’elles ne le sont
— 418
très habituellement, mais il a parfaitement rendu la manière, parti-
culière à cette espèce, dont le limbe se termine supérieurement.
Autres différences : 1° appendices interstaminaux semblant se ter-
miner par deux renflements contigus situés à peu près à la hauteur
de la partie supérieure des anthères (Redouté) ; se terminant en U
renversé placé à un niveau supérieur aux anthères (Reichenbach) ;
les appendices dessinés par Redouté ressemblent davantage à ceux
de Cynoglossum officinale (Cf. Hegi, Fl. von Mitt. Eur., Y/3, p. 2150,
fig. 3109 e) ; il faut retenir que ce organes changent de forme au
cours du vieillissement de la fleur. — 2° nervation des lobes de la
corolle : ramifiée (Redouté), réticulée (fig. 8 de Reichenbach). —
Le rose assez accentué de la corolle vient à l’appui d’autres carac-
tères qui s’opposent à admettre que le Cynoglosse de Redouté
soit C. pictum dont les fleurs sont bleu clair. C. Columnae vit en
Italie, Grèce, Albanie, Salonique, Candie, Asie mineure.
— M.M. 596. N° 1. e. — « P. J. Redouté Del : » — - Ligne simple :
contours de deux feuilles radiales ; — lavis : plante entière et
détails, sauf en aquarelle : fleur entière et pétale isolé. - — Alyssum
stylare Boiss. et Bal. (Crucifères).
E Alyssum de Redouté ressemble à 1. mutabile de Ventenat
in Description des plantes... cultivées dans le jardin de J. M. Cels,
pl. 85. Mais A. mutabile a les fleurs « d’abord blanches, ensuite d’un
rose pâle », or, Redouté les a coloriées en jaune. Cette pl. 85 (« Des-
siné par P. J. Redouté. Gravé par Sellier ») diffère beaucoup
d’ailleurs du dessin M.M. 596.
La Crucifère de Redouté ressemble davantage aux spécimens de
l’Herb. Mus. Par. récoltés par W. Siehe, déterminés parC. Haussk-
necht et distribués dans l’exsiccata « Flora orientalis. Prov. Cap-
padoce (Thyanitis) n° 89. Fine mai-jun. 1898. 9. 6 » (les deux der-
niers chiffres ayant été ajoutés à la main ; le reste est imprimé).
Aucun échantillon de l’herbier ne possédant de feuilles radicales,
la comparaison avec celles qu’a esquissées Redouté reste impos-
sible. — Les caractères de la Crucifère représentée sur M.M. 596
concordent également avec ceux qu’énumère la diagnose de Bois-
sier ( Flora orientalis, Genève, 1867, I, p. 287), sauf en ce qui con-
cerne deux points : graine et forme des fruits (silicules). Redouté
figure la graine (10) bordée d’une petite aile, alors que Boissier
écrit : « semine aptero » ; — la figure de Redouté est exacte, car
l’examen à la loupe binoculaire montre que les graines sont, en
réalité, légèrement ailées. Fruits : Redouté a ombré les silicules de
telle manière qu’elles donnent bien l’impression d’être arrondies.
L’opposition entre cette impression et l’appréciation de Boissier :
« silicula planissima » semble irréductible : elle s’évanouit si l’on
remarque que toutes les silicules de Redouté ont conservé leurs
— 419 —
sépales au complet : il les a observées à l’état jeune. Ces différences
étant expliquées, rien ne s’oppose à admettre que c’est bien Alyssum
stylare Boiss. et Bal. que représente le travail de Redouté inven-
torié M.M. 596. — Cette œuvre n’est reproduite dans aucun des
ouvrages suivants de E. P. Vente N at : Description des plantes
nouvelles et peu connues cultivées dans le jardin de Cels, 1800 ; Jardin
de la Malmaison, 1803 ; Choix de plantes dont la plupart sont cultivées
dans le jardin de Cels, 1803 ; ni dans celui d’Aimé Bonpland :
Description des plantes rares cultivées à Malmaison et à Navarre,
1813.
— M.M. 597. N° 2. f. — « P. J. Redouté pinx. » — Lavis. — Balti-
mora sp. (Composées-Helianthae-Melampodinae).
Capitules bombés, fleurs non ligulées, feuilles opposées donnent
à cette plante une certaine allure de Scabieuse, mais les détails
floraux représentées par P. J. Redouté ne laissent subsister aucun
doute : c’est une Composée. La fig. 6 représente un akène dont le
pappus est situé au centre du plateau supérieur, or le genre Balti-
mora se fait remarquer par ce caractère.
Hoffmann (Die natürlichen Pflanzenfamilien, 1895, IV/5, p. 217),
ne reconnaît que deux espèces de Baltimora. C’est parmi les exem-
plaires de B. recta L. que se trouvait une plante ressemblant à celle
de Redouté. Son étiquette mentionne : « Scolospermum fouge-
rouxioe DC. (Ego.). Hort. angl. Schl. ». Mais, à ce binôme de De
Candolle ( Prod . V, 509), Y Index Kewensis donne deux synonymes
sans décider lequel il faut adopter : « Baltimora recta, B. scolosper-
mum. ii
Si Hoffmann ( loc . cit., p. 215, fig. 108 E) figure un akène et le
pappus de B. recta L., il ne représente pas ces organes pour B.
scolospermum dont il se contente d’écrire (p. 217) : « Diffère (de
B. recta) par les fruits bossus vers le haut ». Cette phrase s’inspire
visiblement des réflexions de Steetz 1 qui supprime le genre Scolo-
spermum créé (?) par Lessing 2. Steetz transforme Scolospermum
Baltimoro’ides Lessing en Baltimora scolospermum, créant une var.
Panamensis pour la plante collectée par Seemann. Pour justifier
la fusion de ces deux genres, il s’appuie sur la grande similitude de
port de ces plantes, sur le fait que les akènes de leurs fleurs ligulées
sont, d’une manière semblable, enveloppés par un tégument foliacé,
et que les deux protubérances en forme d’ailes que portent chacun
des deux angles des akènes (représentés par Lessing, fig. 26) n’ont
1. Steetz, in Berthold Seemann, The Botany of the Voyage of H. S. M. Herald...
during the years 1845-51. London, 1852-57, in-4°, VI + 483 p., 100 pl. dont 1 frontis-
pice en coul., 2 cartes.
2. Lessing, Chr. Fr. De synanthereis herbarii regii berolinensis. Dissertatio secunda.
Linnaea, 1830, V, p. 152-153 ; pl. 2, fig. 19-21 et 23-31.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 4, 1951. 27
— 420
pas toujours la même extension et que, parfois même, elles man-
quent.
Pour étudier la plante de Redouté plus complètement que ne le
permet son lavis, il importait de s’assurer qu’elle appartient bien
à la même espèce que le spécimen unique de l’Herb. Mus. Par. —
Même port ; seules différences : Redouté a représenté l’un des
pédoncules, monocéphale comme les autres, mais plus court, dans
l’angle d’insertion de deux autres pédoncules ; 2° un deuxième
pédoncule est ramifié, alors que, dans le spécimen de l’Herb. Mus.
Par., tous les pédoncules s’insèrent directement sur l’axe de la
plante. — Feuilles : même forme, même denticulation. — Dans les
deux cas, absence de fleurs ligulées. — Même forme des capitules :
hémisphérique devenant subsphérique lors de la maturité des
akènes. — Dans les deux cas : involucre à bractées courtes ne cachant
nullement la masse des fleurs. — Redouté figure un akène quadran-
gulaire avec'un pappus central dressé. La majorité des akènes dis-
caux (in Herb. Mus. Par.) sont quadrangulaires, mais peut-être
à angles un peu moins marqués. La bractée est plus grande que
l’akène et ne laisse passer que la partie supérieure des soies du
pappus ; Redouté l’a légèrement écartée pour montrer l’akène. —
La fleur entière (n° 1) et ouverte (n° 2) est une fleur discale, car elle
est légèrement rétrécie dans la partie inférieure de la corolle (In
Ilerb. Mus., les fleurs périphériques s’évasent un peu et très pro-
gressivement depuis leur insertion sur l’akène). — Les étamines
sont bien placées à la hauteur que leur assigne le dessinateur. —
La fig. 4 (agrandissement de 3) représente une fleur dont Redouté
a supprimé la corolle. C’est une fleur jeune : à ce stade, l’akène est
à peu près plan et le pappus atteint environ 1/3 de la hauteur du
tube de la corolle qu’il entoure. Sur la plante d’herbier, le style se
divise de la même manière et les papilles stigma tiques, assez longues,
se dirigent bien vers le bas. — Ainsi, il y a trop de similitudes pour
que l’on puisse douter de l’identité spécifique entre la plante de
Redouté M.M. 597 et l’échantillon nommé « Scolospermum fou-
gerouxioe (Hort. angl. Schl.) » dans l’Herb. Mus. Par.
Cette espèce ne peut se nommer Baltimora recta L. dont les capi-
tules pauciflores, à involucre campanulé cachant les fleurs, ter-
minent des pédoncules insérés sur des axes plusieurs fois ramifiés
(dichotomies répétées) ; cette espèce possède des fleurs périphériques
ligulées, un pappus composé de très petites écailles, des akènes rugu-
leux, au moins vers le haut, parfois sur toute la surface de deux
faces. Si le style des fleurs périphériques ligulées se divise profondé-
ment en deux branches, celui des fleurs discales reste entier. — Si
l’on admet la synonymie établie par Steetz et qu’on compare avec
les figures de Lessing, on constate que Baltimora scolospermum
possède : pappus très court, fruit pourvu de deux expansions ailées
— 421 —
très développées sur chacun des deux angles, style non divisé dans
les fleurs discales, présence de fleurs ligulées : les différences entre
cette espèce et celle de l’Herb. Mus. Par. paraissent bien irréduc-
tibles.
Autres caractères de la plante de l’Herb. Mus. Par. — Tige et
feuilles couvertes d’une pubérulence abondante, peu dense, formée
de petits poils simples presque appliqués qui, sur le limbe, s’entre-
mêlent de poils un peu plus longs à base tuberculée. Ces derniers
deviennent plus abondants dans la partie supérieure de la plante et
sont même exclusifs sur les pédoncules anguleux au voisinage des
capitules. — Involucre : 2 rangs de bractées ovales foliacées couvertes
extérieurement de poils courts apprimés et, sur leur face interne,
seulement dans leur moitié supérieure. Dès le 3e rang, les bractées
portent une fleur dans leur aisselle ; en allant vers le centre du
capitule, elles se montrent rapidement membraneuses ; de planes
et à sommet triangulaire, elles deviennent légèrement carénées
(carène poilue), perdent leur pilosité sauf à la partie supérieure,
s’allongent, se plient et entourent complètement les akènes. —
La forme des akènes varie avec l’âge : d’abord plans, ils montrent
ensuite 3 ou 4 angles, rarement un 5e angle s’amorce ; mais les plus
externes peuvent n’avoir que deux angles très marqués et pourvus
d’une expansion membraneuse garnie de protubérances prenant la
forme de dents au voisinage du plateau supérieur. Les akènes
discaux portent souvent un angle très marqué pourvu d’une ligne
saillante translucide et plus ou moins ruguleuse ; une ligne saillante
très fine cerne le plateau. — Faces des akènes très finement striées :
lignes longitudinales parallèles continues, lignes transversales dis-
continues, courtes et sinuolées. — Poils-papilles triangulaires
abondants sur le plateau. — Entre les arêtes dressées du pappus
(long. 1-2 mm), aussi longues que l’akène, on observe quelques
écailles minuscules et plus ou moins dentées.
Rien que les différences apparaissent grandes entre les deux
Baltimora et cette plante, la présence de quelques rares et petites
bosses ainsi que des angles à ligne membraneuse des akènes, comme
celle d’un tégument foliacé entourant les akènes les plus périphé-
riques ainsi que les très petites écailles intercalées entre les arêtes
du pappus rapprochent, avec évidence, ces trois espèces. L’indivi-
dualité spécifique du « Scolospermum fougerouxioe, Iderb. angl.
Schl. » (in Herb. Mus. Par.) représenté par P. J. Redouté (M.
M. 597) mérite d’être reconnue au sein du genre Baltimora.
— M.M. 598. N° 10. g. — « P. J. Redouté Del : » — Lavis. — Rosa sp.
Le rhodologue Louis Mugnier affirme (23. IV. 1951) qu’il est
impossible d’identifier ce Rosa dont on ne connaît même pas la
localité d’origine.
— 422 —
— M.M. 599. N° 12. h. — « P. J. Redouté pinx. » — - Lavis, sauf, en
aquarelle : la fleur dépourvue de pétales et un pétale isolé. —
Rosa chinensis Jacq. ssp. semperflorens Koch = R. diversifolia
Ventenat.
En examinant le dessin de Redouté, on constate que : 1° le
pédoncule de la fleur attenant au rameau est nu, celui de la fleur
dépourvue de pétales et vue par-dessus (barrée de deux traits de
crayon en croix) est couvert de petits poils qui paraissent glan-
duleux, enfin celui de la fleur dépourvue de pétales et vue de profil
(en bas et à droite) porte de nombreux et petits acicules ; — - 2° les
pétioles diffèrent aussi : celui des deux feuilles supérieures est pourvu
A' acicules (et celui de la feuille de droite porte, en plus, un aiguillon),
le pétiole des autres feuilles est nu ; — 3° les aiguillons des rameaux
sont presque droits, légèrement récurvés et à peine incurvés. —
Aussi le seul examen du dessin ne permet pas l’identification du
Rosa de I). J. Redouté, ce que confirma Louis Mugnier.
Cependant comparons cette étude de Redputé avec la planche 35
publiée dans Description des plantes... cultivées dans le jardin de
J. M. Cels par Ventenat. et dont le dessinateur est aussi P. J.
Redouté (le graveur étant Sellier). Le pédoncule de la fleur
coupée longitudinalement (n° 3 sur la pl. 35 ; — n’existe pas sur le
dessin M.M. 599) porte des acicules et les bords des sépales des poils
glanduleux. Mêmes poils glanduleux sur les bords des sépales de la
fleur vue de profil dont le dessin est identique à celui de M. M. 599,
sauf qu’il est reproduit « en miroir » et qu’il porte des poils glandu-
leux mêlés aux acicules (ces derniers seuls existent sur M.M. 599).
Le pédoncule de la fleur attenant au rameau est garni de poils
glanduleux. Tous les pétioles sont pourvus d’acicules et tous les
rameaux d’aiguillons très légèrement incurvés (même forme que
sur M.M. 599). Il y a identité, sauf reproduction « en miroir », pour
l’ovaire isolé et des différences à peine perceptibles pour le pétale
isolé. Le bouton floral de la pl. 35 n’existe pas sur M.M. 599. Les
feuilles ne sont pas identiques, mais les folioles affectent la même
forme générale et, dans les deux cas, leur nombre varie de 3 à 5 par
feuille. Malgré les différences entre le dessin M.M. 599 et la pl. 35, les
similitudes sont assez grandes pour qu’on ait la conviction que
Redouté, en améliorant sa première étude dans le sens de l’homo-
généité, a étudié le même Rosa.
Nommer ce Rosa est plus compliqué. Ventenat accompagne la
pl. 35 de commentaires : 1° Il affirme que son R. diversifolia ne peut
être le R. semperflorens du « Magasin Botanique 95 » de Curtis,
ce dernier ne s’identifiant pas au R. semperflorens Hort. Mus. Pari-
siensis ; — 2° «le citoyen Cels cultive deux variétés de la Rosa diversi-
folia ; l’une dont les fleurs sont presque doubles, et l’autre dont les
423
pétales sont blanchâtres » (Notons que, sur le dessin M.M. 599, le
pétale est rose pâle) ; — 3° Ce Rosa est un « arbrisseau croissant
naturellement à la Chine, passant pour être originaire du Ben-
gale... »
L ’ Index Kewensis identifie R. diversifolia Vent, à R. indica L.,
ce binôme aurait donc la priorité, mais il prête à confusion ; — il
semble préférable d’adopter la synonymie que donne C. K. Schnei-
der ( lllustriertes Handbuch der Laubholzkunde, 1906, I, p. 546) :
Rosa chinensis Jacq. (== R. indica Focke, an L. ?) ssp. semper-
florens Koch (Dendrol. I, 273, -1869). Parmi les synonymes attri-
bués à la désignation de cette sous-espèce, Schneider mentionne :
R. semperflorens Curtis, Bot. Mag., 1794, t. 284 et R. diversifolia
Vent. Jard. Cels, 1800, pl. 35... !
— M.M. 600. N° 8. 1. - — - « Hen : Jos: Redouté del : n° 7. ». —
Aquarelle. — Typhonium divaricatum Decaisne (Aracées).
Chez les Aracées, les caractères distinctifs sont ceux des organes
floraux : forme et disposition sur le « spadice » ; celui-ci est placé à
droite sur cette aquarelle. Ses caractères correspondent exactement
à ceux de la fig. de A. Engler n° 128 ( Icon . Autog., 1886, Araceae),
figure placée in Herb. Mus. Par. Engler indique ainsi l’aire de
Typhonium divaricatum : « India orientalis, Archipelagus indicus,
China, Japonica meridionalis ». ■ — - Il faut se garder d’identifier
l’ A racée de cette aquarelle à celle désignée par Typhonium divari-
catum avec adjonction d'un nom de variété : ce sont des plantes nette-
ment différentes. — - Decaisne n’a décrit ce Typhonium qu’en 1834
( Nouv . Ann. Mus. Par., III, p. 367). — - Cette aquarelle semble
n’avoir jamais été reproduite.
• — M.M. 601. N° 7. j. — « Hen : Jos : Redouté del : n° 8 ». — Lavis :
plante entière ; aquarelle : fleurs et détails floraux. — Goodenia
ovata Smith (Goodéniacées).
Tous les éléments de cette étude ont été reproduits, mais « en
miroir » sur la pl. 3 de « Description des plantes... cultivées dans le
jardin de J. M. Cels » de Ventenat, avec les indications : « Dessiné
par P. J. Redouté. Gravé par Sellier ». Sur cette pl. 35, les figures
de détails sont placées dans le même ordre que sur M. M. 601, mais
à droite du rameau, sauf la fleur de gauche qui reste à gauche du
rameau. D’après Ventenat, Goodenia ovata est un « arbrisseau
indigène de la Nouvelle-Hollande, introduit chez Cels, l’an 5 ». —
In Herb. Mus. Par., des exemplaires de cette espèce proviennent de
la Terre de Van Diemen (= Tasmanie), de la Nouvelle-Hollande =
Australie (Australie méridionale et orientale : New South Wales,
Victoria). L’étiquette d’un des deux spécimens de 1’ « Herbier donné
par Mr. Bonpland en 1833 » mentionne, entre autres indications :
424
« Malm. 1811 », attestant ainsi que Goodenia ovata était cultivé au
Jardin de la Malmaison.
— M.M. 602. N° 9. k. — « P. J. Redouté. ». — Lavis : plante entière
et détails, sauf, en aquarelle : 1° fleur entière, 2° appareil repro-
ducteur et un pétale attenant, 3° pistil isolé (non grossi). — ■ Ery-
simum helveticum (Jacq.) DC. = E. silvestre (Crantz) Scop. ssp.
helveticum (Jacq.) Sch. et Thell. (Crucifères).
Les caractères botaniques de cette Crucifère de Redouté sont,
avec évidence, les mêmes que ceux figurés dans la Flora von Mittel-
Europa de Gustav Hegi (IV/1, p. 436, fig. 863). — Plante des Alpes
(France, Haute-Italie, Suisse, Tirol), montagnes illyriennes (Monté-
négro, Herzégovine, Serbie).
— M.M. 603. N° 6. L. — « Hen : Jos : Redouté del : n° 10 ». —
Aquarelle. — Gaultheria erecta Ventenat (Ericacées).
A l’exception de la corolle fendue et dépourvue d’étamines (rayée
d’un trait et marquée d’une petite croix au crayon), cette aquarelle
est exactement reproduite par la pl. 5 (« Dessiné par IL J. Redouté.
Gravé par Plée ») dans Description des plantes... cultivées dans le
jardin de J. M. Cels de Ventenat : même disposition, sauf pour les
figures des détails qui sont ordonnés suivant la numérotation
indiquée sur l’aquarelle. D’après Ventenat : « Originaire du Pérou,
introduit chez Cels en 1792. » — In Herb. Mus. Par., exemplaires
provenant du Pérou.
Commentaires et remarques. — Des 12 plantes représentées et
examinées, 10 ont pu être identifiées spécifiquement, 1 n’a reçu qu’un
nom de genre.
Trois aquarelles, dont l’une partiellement en noir, furent repro-
duites, gravées et non coloriées dans l’ouvrage de Ventenat :
Description des plantes nouvelles peu connues cultivées dans le jardin
de J. M. Cels, 1800 : celle de Sauvage (M.M. 593) et deux signées par
Henri-Joseph Redouté (M.M. 601 et M.M. 603). Il faut remarquer
que M.M. 601 est attribuée, par le graveur, à Pierre- Joseph Redouté,
le plus célèbre des trois frères Redouté, tous les trois dessinateurs
d’histoire naturelle. L'identification de ces trois aquarelles n’offrait
pas de difficultés : il suffisait de feuilleter l’ouvrage de Ventenat,
de vérifier l’exactitude de la reproduction et de comparer les plantes
avec les échantillons conservés dans l’Herbier du Muséum de Paris.
L’absence de tout renseignement, en particulier en ce qui concerne
son pays d’origine peut rendre impossible la reconnaissance d’une
plante appartenant à un genre renfermant de nombreuses espèces,
variétés et formes : cas d’un des deux Rosa. L’autre Rosa put recevoir
un nom grâce aux quelques détails du dessin qui se trouvent repro-
— 425 —
duits, plus ou moins identiquement, sur une planche publiée ulté-
rieurement.
Si les caractères de la plante examinée ne correspondent pas exacte-
ment à ceux d’aucune famille de plantes, il peut être très difficile de
se prononcer : cas de Nymania capensis (Thunb.) Lindb.
Pour attribuer un nom aux plantes représentées, il fallut toujours
procéder à une « analyse botanique » des dessins. En ce qui concerne
Alyssum stylare Boiss. et Bal., la nécessité s’imposa d’étudier très
attentivement les échantillons d’herbier dont la détermination ne
suscitait aucun doute. En effet, deux des caractères figurés par le
peintre ne correspondaient pas à ceux que consignèrent les deux
premiers descripteurs de cette espèce. Il fallut, pour supprimer ces
deux objections, recourir à l’examen à la loupe binoculaire des
graines et invoquer les changements qui surviennent au cours de
l’évolution florale.
Les dessins de pièces florales se révèlent extrêmement précieux.
Certains sont figurés d’une manière très précise : celui du spadice
de Typlionium. dwaricatum Decaisne permet d’affirmer que, si
Engler a exactement nommé son Aracée, la dénomination attri-
buée à celle de l’aquarelle de H. J. Redouté est également exacte.
Si, à cause des moyens employés — (pinceau, aquarelle) — , cer-
taines études ne présentent pas la netteté du trait qu’exigent les
botanistes pour les dessins qu’ils publient à l’appui de leurs descrip-
tions, il n’en reste pas moins que la précision de ces figures est ample-
ment suffisante pour permettre une détermination spécifique. Citons
le caractère anguleux de l’akène et la présence, au centre du plateau
supérieur de cet akène, d’un pappus aussi long que lui, détails
figurés sur M.M. 597, qui permirent d’affirmer que la plante repré-
sentée appartient au genre Baltimora, un des très nombreux genres
de la famille des Composées. Rappelons aussi que cette étude
m’a conduit à réviser et préciser quelques-uns des caractères dis-
tinctifs des espèces de Baltimora.
Concluons donc en constatant que ces peintres savaient « voir en
botanistes » les plantes qu’ils représentaient et, s’ils ne pouvaient les
décrire eux-mêmes comme « espèces nouvelles », nous devons tout
de même déplorer que leurs dessins n’aient pas été reproduits dès
leur réalisation qui précéda d’une dizaine à une cinquantaine d’an-
nées la publication des diagnoses originales de plusieurs espèces :
Typhonium divaricatum (1834), Alyssum stylare (1867), Stachys
ixodes (1868)...
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
426 —
Examen d'une collection de cent « dessins »
CONSERVÉS AU M USÉE DE MALMAISON
Par Paul Jovet.
Cette collection fut confiée par M. Joseph Billiet, Conservateur
en Chef du Musée de Malmaison à M. Roger Heim, Membre de
l’Institut, Directeur du Muséum national d’ Histoire naturelle pour
examen.
Le portefeuille cartonné in-f° recouvert de parchemin qui la
contient porte au dos (au crayon) : « Jardin de la Malmaison » et, sur
la face extérieure devenue le dessous : « Dessins du Jardin de Cels
au nombre de 111. » — La face interne du carton devenue le dessus
porte : 1° un papillon collé : réclame du papetier fournisseur ; —
2° la marque d’inventaire : MLM 1060 ; — 3° une petite feuille de
papier (jauni, troué et déchiré sur les marges) collée sur une feuille
de papier blanc qui la déborde légèrement. On y trouve la mention
du contenu primitif de ce recueil. : « 1° 12 dessins inédits de Mr. Re-
douté faits à la Malmaison — - 2° 120 (rayé et remplacé, au crayon,
par 100) dessins par le même pour la publication de l’ouvrage des
plantes rares du Jardin de Cels ». Viennent ensuite trois paragraphes
séparés par des traits : « Comme ce Jardin a été la pépinière où l’on
s’est fourni pour fonder celui de la Malmaison, ces deux ouvrages
sont connexes. — Sans l’ouvrage du Jardin de Cels l’idée de celui de
la Malmaison n’aurait pas été conçu. Voir le Moniteur du 25 et
26 avril 1859. — Toutes les annotations sont de la main de Mr. Ven-
tenat. »
En réalité, cette collection ne comporte que 100 « dessins » ou
plutôt aquarelles et lavis (encre de Chine). On a placé ces dessins
entre les pages de 10 cahiers : 1-10, 11-20, etc. Remarquons immé-
diatement que tous ces dessins n’ont pas pour unique auteur
« Mr. Redouté », c’est-à-dire le plus connu des Redouté : P. J.
Redouté.
97 de ces aquarelles et lavis ont été reproduites, gravées, dans
l’ouvrage de Ventenat : Description des plantes nouvelles et peu
connues cultivées dans le Jardin de J. M. Cels publié en 1800. Les
botanistes systématiciens abrègent souvent ce titre en « Jardin de
Cels » ou même, comme dans Y Index Kewensis, en Jard. Cels et,
parfois en abrégeant la traduction latine Hort. Cels. ! Cette manière
de procéder présente de sérieux inconvénients pour les lecteurs non
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 4, 1951.
— 427
initiés qui peuvent facilement confondre avec un autre ouvrage de
Ventenat : Choix de plantes dont la plupart sont cultivées dans le
jardin de Cels publié en 1803. — Les 3 aquarelles non utilisées dans la
Description... (1800) portent les numéros : 5, 59 et 69.
Les numéros qui, dans notre étude, servent à désigner les aquarelles
originales, sont ceux qu’elles portent, au crayon rouge, en bas et à
droite de la feuille de papier. Pour 82 d’entre elles, cette numérota-
tion concorde avec celle des planches de la Description des plantes
nouvelles... (1800). Voici la correspondance pour les 15 autres :
Identification des espèces représentées par les 100 aquarelles. —
Les indications se suivent dans l’ordre : n° de l’aquarelle, n° de la
planche dans la Description des espèces nouvelles... (1800) ; puis une
ou deux désignations scientifiques de la plante représentée ; enfin,
famille à laquelle elle appartient.
Le binôme scientifique, ou le premier s’il y en a deux, est celui
qu’a utilisé Ventenat. Quand il a été créé par Ventenat lui-même,
il est suivi de l’abréviation Vent. - — Mais toutes les espèces décrites
et dessinées n’étaient pas inédites à l’époque de Ventenat : dans
ce cas, le nom d’un autre auteur suit la désignation scientifique.
Cette attribution de « paternité » n’est pas toujours nettement
exprimée par Ventenat, aussi le doute subsiste-t-il dans quelques
rares cas : 15, 22.
Les désignations soulignées sur cette liste sont celles qu’il faut
adopter si l’on se réfère à V Index Kewensis. Cependant, comme
dans un travail antérieur concernant 12 aquarelles encadrées du
Musée de la Malmaison, pour Rosa diversifolia Vent. (35), il semble
préférable d’adopter la synonymie de Schneider, 1906.
1 PI. 1 Mimosa botrycephala Vent. = Acacia
discolor Willd Légumineuses
2 PI. 2 Mimosa linifolia Vent. = Acacia lini-
folia Willd Légumineuses
3 PI. 4 Robinia viscosa Vent Légumineuses
4 PI. 62 Casuarina distyla Vent Casuarinacées
5 Villarsia ovata Vent Gentianacées
428 —
6 PI. 6
7 PI. 7
8 PL 8
9 PL 61
10 PL 10
11 PL 11
12 PL 12
13 PI. 13
14 Pl. 14
15 Pl. 15
16 Pl. 16
17 Pl. 17
18 PL 18
19 PL 19
20 PL 20
21 Pl. 21
22 PL 22
23 Pl. 23
24 Pl. 24
25 Pl. 25
26 Pl. 26
27 PL 27
28 Pl. 28
29 Pl. 29
30 Pl. 30
31 Pl. 31
32 Pl. 32
33 PL 33
34 Pl. 34
35 PL 35
36 PL 36
37 PL 37
38 PL 38
39 Pl. 39
Ancistrum repens Vent. = Acaena ovali-
folia Ruiz et Pav
Bossiaea heterophylla Vent
Embothrium salicifolium Vent. = Ha-
kea saligna Knight
Chaptalia tomentosa Vent
Melaleuca hypericifolia Smith
Redutea heteriphylla Vent. = Fugosia
heterophylla Spach
Mercurialis elliptica Lam
Cytisus proliferus L
Scandix pinnatifida Vent
Rhododendron punctatum Andr
Centaurea proliféra Vent. = ( . glome-
rata Vahl
Crotalaria semperflorens Vent
Campanula tomentosa Lam
Lunaria sufïruticosa Vent. = Farsetia
suffruticosa DC
Mimosa distachya Vent. = Albizzia
lophantha Bentli
Oliveria decumbens Vent
Illicium parviflorum Michx
Agyneja impubes Vent. = Agyneia bac-
ci for mis A. Juss
Tradescentia rosea Vent
Buphthalmum flosculosum Vent. = An-
villea Garcini DC
Allium fragrans Vent. = Nothoscordium
fragrans Kunth
Celsia lanceolata Vent
Rosa bracteata Wendl
Plantago vaginata Vent. = P. Lagopus L.
Caladium bicolor Vent
Chironia decussata Vent. = C. frutescens L.
Ononis vaginalis Vahl
Aster sericeus Vent
Arenaria montana L
Rosa diversifolia Vent. = R. chinensis
Jacq. ssp. semperflorens Koch
Tagetes papposa Vent. = Dysodia chry-
santhemoides Lag
Lithospermum decumbens Vent. = Arne-
bia cornuta Fiseh. et Mey
Statice fasciculata Vent. = Armeria fasci-
culata Willd
Dianthus monadelphus Vent. = D. pallens
Sibth. et Sm
Rosacées
Légumineuses
Protéacées
Composées
Myrtacées
Mal vacées
Euphorbiacées
Légumineuses
Ombellifères
Ericacées
Composées
Légumineuses
Campanulacées
Crucifères
Légumineuses
Ombellifères
Magnoliacées
Euphorbiacées
Commélinacées
Composées
Liliacées
Scrofulariacées
Rosacées
Plantaginacées
Aroïdacées
Gentianacées
Légumineuses
Composées
Caryophyllacées
Rosacées
Composées
Boraginacées.
Plumbaginacées
Caryophyllacées
40 PI. 40
41 PI. 41
42 PI. 42
43 PI. 43
44 PI. 44
45 PI. 45
46 PI. 46
47 PI. 47
48 PI. 48
49 PI. 49
50 PI. 50
51 PI. 51
52 PI. 52
53 PI. 59
54 PI. 54
55 PI. 55
56 PI. 69
57 PI. 56
Dalea purpurea Vent. = Petalostemun vio-
laceum = Petalostemon violaceiis Michx.
Aralia hispida Vent. ; Michx
Primula auricalata Lam
Chrysanthemum praealtum Vent
Dracocephalum variegatum Vent. = Phy-
sostegia virginiana Benth
Hypericum dolabriforme Vent
Ruellia varians Vent. = Daedalacanthus
nervosus T. Anders
Citharexylum pentandrum Vent
Ixia filiformis Vent. = 1. patens Soland.
(in Aiton)
Antirrhinum canadense L. = Linaria
canadensis Dum. -Cours
Salvia acuminata Vent. = 5. azurea Lam.
Bejaria racemosa Vent
Phyteuma pinnatum L
Salvia compressa Vent
Achillea imbricata Vent. = A. membra-
nacea DC
Jasminum g'aucum Thunb. (in Vent.)
= J. glaucum Soland. (in Aiton) .......
Metrosideros lophanta Vent. = Calliste-
mon lanceolatus Sweet
Podalyria australis Willd. ; Vent. =
Baptisia australis R. Br
Hypericum triplinerve Vent.
Trifolium clypeatum I.
Andromeda cassinefolia Vent. = Zenobia
speciosa D. Don
Verbena stricta Vent
Metrosideros saligna Sm. = Callistemon
salignus Sweet
Asperula hrevifolia Vent
Erucaria aleppica Gaertn. (alepica in Vent.)
Polygonum polygamum Vent. = Poly-
gonella parvifolia Michx
Nepeta longiftora Vent
Rosa kamtchatica Vent. = B. cinnamo-
mea L
Hypericum heterophyllum Vent
Epigaea repens L
Lotus Gebelia\ent
Rudbeckia pinnata Vent. ■ — = Lepachys
pinnatifida Rafin
Viburnum acerifolium L
Ranunculus echinatus Vent. = R. muri-
catus L
Légumineuses
Araliacées
Primulacées
Composées
Labiées
Hypéricacées
Acanthacées
Verbénacées
Iridacées
Scrofulariacées
Labiées
Ericacées
Campanulacées
Labiées
Composées
Oléacées
Myrtacées
Légumineuses
Hypéricacées
Légumineuses
Ericacées
Verbénacées
Myrtacées
Rubiacées
Crucifères
Polygonacées
Labiées
Rosacées
Hypéricacées
Ericacées
Légumineuses
Composées
Caprifoliacées
Renonculacées
430
74 PI. 74 Cistus carolinianus Walter == Helianthe-
mum carolinianum Michx Cistacées
75 PI. 75 Inula gnaphalodes Vent. = Pulicaria
gnaphalodes Boiss Composées
76 PI. 76 Pittosporum undulatum Vent Pittosporacées
77 PL 77 Cneorum pulverulentum Vent Simarubacées
78 PI. 78 Pastinaca dissecta Vent. = Malabaila
Sekakul Boiss Ombellifères
79 PL 79 Eupatorium speciosum Vent. = Liatris
elegans Willd Composées
80 Pl. 80 Centaurea alata Lam Composées
81 Pl. 81 Michauxia laevigata Vent Campanulacées
82 Pl. 82 Antirrhinum bipartitum Vent. = Linaria
bipartita Willd Scrofulariacées
83 PL 83 Silene longipetala Vent Caryophyllacées
84 PL 84 Vicia atropurpurea Desf Légumineuses
85 Pl. 90 Epilobium tomentosum Vent. = E. hir-
sutum L Œnothéracées
86 PL 85 Alyssum mutabile Vent Crucifères
87 Pl. 86 Myrsine retusa Ait. - M. africana L Myrsinacées
88 Pl. 87 Spartium parviflorum Vent. = Genista
parviflora Poir Légumineuses
89 Pl. 88 Polygoftum acetosaefolium Vent. = Mueh-
lenbeckia sagittifolia Meissn Polygonacées
90 PL 89 Andropogon Schoenanthus L Graminées
91 PL 91 Kuhnia rosmarinifolia Vent Composées
92 Pl. 92 Colletia obcordata Vent Rhamnacées
93 Pl. 93 Cheiranthus longipetalus Vent. = Mat-
thiola oxyceras. DC Crucifères
94 PL 94 Orobus sexatilis Vent. = Lathyrus ciliatus
Guss Légumineuses
95 PL 96 Lubinia spathulata Vent. = Lysimachia
Mauriliana Lam Primulacées
96 Pl. 95 Achillea asplenifolia Vent Composées
97 Pl. 97 Laserpitium triquetrum Vent. = Prangos
triquetra Nym Ombellifères
98 Pl. 98 Sideritis pullulons Vent Labiées
99 PL 99 Podalyria cuneifolia Vent Légumineuses
100. PL 100 Borrago crassifolia Vent. = Caccinia
glauca Savi Boraginacées
Remarques sur la nomenclature botanique : familles, genres, espèces.
a) Familles. • — Plusieurs noms de familles employés par Ven-
tenat doivent être remplacés par des plus modernes (51, 92, pl. 96)
ou de plus exacts (24, 27, 41).
b) Genres. — Plusieurs noms de genres ont été créés par Ventenat.
A Bejaria Y Index Kewensis préfère Befaria, pourtant Ventenat
— 431 —
précise pourquoi il adopte Bejaria (51), genre dédié à Béjar, profes-
seur de botanique à Cadix.
En créant, en 1800, le genre Redutea (11), Ventenat écrit : « Je
dédie ce genre à mon estimable ami P. J. Redouté. » C’est d’une
manière erronée que Y Ind. Kew. attribue Redoutea à Vent, et cite
en premier : Redutea Pers. (1807). Postérieurement, ce genre a été
rendu synonyme de Fugosia.
L 'Ind. Kew. mentionne, pour Lubinia : « Comm. ex Vent. Jard.
Cels. 96 ». Genre incorporé ultérieurement dans Lysimachia.
Au nom générique Agyneja, Y Ind. Kew. attribue deux auteurs :
« Linné (Mant. II, 1, 161-1771) et Ventenat (Jard. Cels. 23-1800).
Tout en remarquant que le mot Caladium a été employé avant lui,
Ventenat décrit ce genre (Jard. Cels. 30) et Y Ind. Kew. lui en attri-
bue ainsi la création : « Vent, in Roem. Arch. II (1800) 347 ».
Ventenat a <c consacré à la mémoire de Boissieu-Lamartinière »
le genre Bossiaea (7), orthographe à laquelle Ind. Kew. préfère
Boissiaea. La création d’autres genres est encore reconnue à
Ventenat : Oliveria (21) et Chaptalia (pl. 61 = aquar. 9). Les noms
des genres : Agyneja, Caladium, Bossiaea. Oliveria et Chaptalia
continuent à être utilisés.
c) Espèces. ■ — A certaines dénominations créées par Ventenat,
les botanistes en substituèrent ultérieurement d’autres : il n’en
reste pas moins que plusieurs de ces espèces furent décrites pour
la première fois dans Description des plantes nouvelles... 1800.
Sans chercher si la description et la figuration des espèces sont
effectivement les premières en date, nous retiendrons que Y Index
Kewensis admet comme valables 33 des binômes signés Ventenat.
Remarques sur les aquarelles 5, 59 et 69. — ■ Toutes les aquarelles
ayant servi à établir les planches de l’ouvrage de Ventenat :
Description... 1800 ne se trouvent donc pas réunies dans cette col-
lection : 3 d’entre elles sont conservées sous verre au Musée de la
Malmaison. Ce sont, avec les numéros d’inventaire et celui de la
planche de Ventenat :
MM. 601-7-j Pl. 3 Goodenia ovata Smith
MM. 603-6-L Pl. 5 Gaultheria erecta Ventenat
MM. '593-5-b Pl. 9 Iris fimbriata Vent. = I. japonica Thunb.
Ces 3 aquarelles ont fait l’objet d’un examen antérieur.
La présente collection a été complétée à 100 par l’intercalation de
3 aquarelles (5, 59, 69) non reproduites dans cet ouvrage de Vente-
nat, [Description..., 1800), ni dans le Jardin de la Malmaison (Ven-
tenat 1803) ; elles ne figurent pas non plus dans Description des
plantes rares cultivées à Malmaison et à Navarre (Bonpland, 1813).
Les espèces représentées par les aquarelles 59 et 69 manquent
aussi dans Choix de plantes... (Ventenat, 1803). La Gentianacée
— 432
de l'aquarelle n° 5 (MM. 608) de P. J. Redouté est le Villarsia ovata
décrit par Ventenat dans ce Choix de plantes..., mais la pl. 9,
également de P. J. Redouté, représente une plante beaucoup plus
vigoureuse et lloribonde.
Aquarelle 59 (MM. 662) de « Hen. Jos. Redouté del : n° 5 » :
Trifolium clypeatum L., vivant à Rhodes, Chio, Constantinople...,
d’ap. les échantillons in Herb. Mus. Par. — Vraisemblablement
inédite : en effet, Y Index Londinensis ne fournit, pour c.ette Légumi-
neuse, aucune indication iconographique qu’on puisse rapporter
à un ouvrage de Ventenat.
Aquarelle 69 (MM. 672) de « Hen. Jos. Redouté del : n° 4 » :
Epigaea repens L., Ericacée parfois cultivée en Amérique du Nord
(avec quelque difficulté d’ap. Bailey), vivant à Terre-Neuve, au
Canada, Michigan, Kentucky, Floride, d’ap. C. K. Schneider qui
la décrit et figure plusieurs de ses organes. Identité entre les carac-
tères de la plante représentée et ceux des échantillons Herb. Mus.
Par. D’après Y Ind. Londinensis, cette espèce serait figurée dans un
travail de Ventenat, in Mém. Inst. Nat. Sc. et Arts, Paris, II, t. 9,
1798 ; n’ayant pu consulter cette publication, je ne puis affirmer qu’il
s’agit d’une reproduction de cette aquarelle.
Comparaison des aquarelles et des planches publiées. ■ — Il serait
fastidieux et de peu de profit de comparer une à une aquarelles et
planches. Voici cependant quelques remarques.
Alors que deux plantes sont entièrement coloriées (18, 19) et
qu’un grand nombre d’autres études comportent des détails coloriés,
toutes les reproductions de l’ouvrage Description des plantes rares...
(1800) sont tirées en noir.
Les dimensions n’ont pas été modifiées à la gravure, sauf pour
certains détails (96). Par suite de disposition différente des détails,
la numérotation de ceux-ci a été assez souvent modifiée.
Les détails barrés au crayon sur l’original ne sont, évidemment,
pas reproduits sur les planches publiées. Les modifications à apporter
(indications manuscrites de Ventenat) ont été exécutées ; par ex. :
95 (rapprochement des valves de la capsule), 98 (villosité accentuée
sur une tige non florifère) ; la fleur dessinée sur un feuillet supplé-
mentaire a été substituée à celle de l’aquarelle 74.
La reproduction est tantôt identique à l’original (lumière venant
de gauche) ou bien en symétrique (en miroir).
Dessins et disposition sont identiques (à quelques détails près :
12, 17, 36), pour 17 aquarelles : 7, 8, 11, 12, 13, 14, 17, 20, 22, 24,
32, 34, 36, 39, 49, 73, 82.
6 aquarelles se singularisent par une exécution « mixte » : 15,
44, 64, 68, 83, 88. La plante fleurie est reproduite « en miroir »
tandis que les détails sont identiques à l’original, de sorte que
— 433
certaines parties reçoivent la lumière de gauche et d’autres, de
droite !
Dessin et disposition entièrement « en miroir » pour 15 aquarelles :
2, 3, 4, 6, 10, 27, 29, 37, 51, 56, 57, 60, 70, 81, 96. — Pour toutes
les autres, tous les dessins sont reproduits « en miroir », mais, très
souvent, les détails transposés.
Auteurs des aquarelles. — Parmi ces 97 aquarelles ultérieurement
gravées pour la Description... (1800), 3 ne sont pas signées : le graveur
en attribue 2 à Cloquet (38, 46) et une à Maréchal (96).
La signature de Maréchal figure sous l’original 84 et, cependant
le graveur de la reproduction en attribue le dessin à P. J. Redouté !
Par contre Maréchal est bien indiqué comme l’auteur des 5 sui-
vantes : 7, 37, 78, 95, 97.
Sauvage a signé le n° 19 et Laneau le n° 90.
Aucune contestation pour Hen. Jos. Redouté, auteur de 7 aqua-
relles : 1, 2, 3, 6, 13, 18, 41.
Toutes les autres, soit 79 aquarelles, sont de P. J. Redouté,
mais le graveur a interverti l’ordre de ses initiales sur 12 des repro-
ductions : 4, 52 à 57, 61, 62, 66, 67, 71.
En tenant compte des 3 aquarelles ajoutées aux 97 reproduites
dans la Description des plantes nouvelles... (1800), on obtient pour
chacun des dessinateurs :
P. J. Redouté 80 Cloquet 2
Hen. Jos. Redouté 9 Sauvage 1
Maréchal 7 Laneau 1
Il semble un peu abusif de citer P. J. Redouté comme unique
auteur de cette collection.
Le Musée de la Malmaison possède donc les 100 aquarelles qui
servirent de modèles pour les planches de l’ouvrage de Ventenat :
Description des plantes nouvelles... (1800) : 97 se trouvent dans la
collection qui vient d’être examinée, les 3 autres étant conservées
sous verre et encadrées. Parfois entièrement, le plus souvent par-
tiellement coloriées, toutes ces aquarelles montrent une finesse de
dessin, un fondu des ombres que ne possèdent pas les planches
gravées, toutes tirées en noir. Les plantes qui servirent de modèles
étaient cultivées dans le Jardin de Cels ou dans celui de la Malmaison.
Même si l’échantillon vivant représenté ne fut pas celui que Ven-
tenat examina pour rédiger la description d’une espèce nouvelle,
il ne faut pas oublier qu’il vérifia tous les dessins... On peut donc
considérer ces aquarelles comme de véritables études botaniques des
types, ou, du moins, de cotypes de Ventenat : leur valeur scienti-
fique est indéniable.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
— 434 —
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
Bailey L.-H., assisted by Wilhem Miller,... Cyclopedia of American
Horticulture. London, 1900. 4 vol., plus de 2.000 fig. origin.
Bosplakd Aimé. Description des plantes rares cultivées à Malmaison
et à Navarre. Paris, 1813. In-{°, 42 pl.
Schneider Cam. Karl. Illustriertes Handbuch der Laubholzkunde. Iéna.
2 vol. : I, 1906 ; II, 1912. Pour Rosa diversijolia Vent., voir : I, p. 546.
— Pour Epigaea repens L., voir : II, p. 535, fig. 349 i-o.
Ventenat E.-P. Description des plantes nouvelles et peu connues, cul-
tivées dans le Jardin de J. M. Cels. Paris, imprim. de Crapelet, 1800.
In-f° ; 100 pl.
Ventenat E.-P. Jardin de la Malmaison. Paris, imprim. de Crapelet,
an XI, 1803. In-f°. 120 pl. de P. J. Redouté reproduites en coul.
Ventenat E.-P. Choix de plantes dont la plupart sont cultivées dans le
jardin de Cels. Paris, an XI (1803). In-f° ; 60 pl.
435 —
Chênes nouveaux du Tonkin.
Par Aimée Camus.
Quercus Petelotii A. Camus, spec. nov,
Arbor 20 m. alta, ramulis junioribus fulvo-tomentosis cito glabratis.
Gemmæ avoideo-globosæ, tomentosæ. Folia oblonga vel ovato-oblonga , basi
attenuata, abrupte acuminaia vel cuspidata, 5-11 cm. longa, 2, 5-3,5 cm.
lata, glabra, superne dentata, nervis lateralibus utrinque 14-15, tertiariis
parallelis parum distinctis, serraturis brevissime mucronatis ; petiolus gracilis
10-12 mm. longus. Styli 4. Cupula matura obconica, 8-12 mm. alta, 23-24 mm
diam., luteo-tomentosa, lamellis 8-9 concentricis denticulatis supremis
approximatis subintegris. dans exserta, fuscobrunnea, ovoidea vel obovoi-
dea, 24-30 mm. alta, 15-20 mm. diam., glabra, nitida, apice umbilicata vel
mucronata; cicatric convexa, 10 mm. diam.
Tonkin : sentier forestier entre la Garderie de Lo Hui et Ta Phung
près Chapa (Pételot, nos 7481 et 7482).
Cette espèce a quelques affinités avec le Q. quangtrientis Hickel et
A. Camus 1, mais ses bourgeons comme ses jeunes rameaux sont
tomenteux, ses feuilles sont moins épaisses, moins dures, souvent
brusquement et brièvement acuminées au sommet, à nervures
latérales plus nombreuses (14-15 paires, non 8-10), à nervilles un peu
plus visibles en dessous, les dents plus fines, la cupule plus tomen-
teuse-jaunâtre en dehors, le sommet du fruit ombiliqué ou briève-
ment umboné non entouré de cercles nombreux.
Les 4 styles de cette espèce sont soudés brièvement à la base.
Lithocarpus hamata A. Camus, spec. nov,
Arbor 10 m. alta; ramuli juniores pilosi, lenticellosi. Folia oblonga vel
subelliptica, asymmetrica, apice breve attenuata, 16-20 cm. longa, 5-6 cm.
lata, papyracea, glabra, margine integra, nervis lateralibus utrinque 13-14
subtus prominentibus tertiariis subinconspicuis ; petiolus gracilis, 12 mm.
longus. Spica fructifera 7 cm. longa, 4 cm. diam., densa, crassa. Cupulæ
sessiles sphæricæ, subdepressæ, confertæ, 8-15 alta, 23-24 mm. diam.,
glandem præter stylos 5 obtegentes ; squamæ sericeæ; palulæ; apice uncinatæ.
dans inclusa, depressa, 11-12 mm. alta, 16-17 mm. diam. umbonata, albo-
sericea; styli 5-6, erecti; cicatrix impressa.
1. A. Camus, Les Chênes, Monogr. genre Quercus, texte, I, p. 291 (1936).
Bulletin du Muséum, 2“ série, t. XXIII, n° 4, 1951.
28
— 436 —
Tonkin : entre Muong-Xen et Chapa, en bordure du torrent,
vers 900 m. d’alt. (Pételot, n° 8521).
Les feuilles sont vert-grisâtre, à faces presque concolores. Les
cupules sont extrêmement rapprochées, mais non soudées. Les 5 ou
6 styles sont de longueur médiocre.
Diffère de L. longispina Barn. par son épi fructifère très gros,
dense, portant 9 à 10 grosses cupules rapprochées, dont l’axe, peu
épais, est brièvement nu à la base, les écailles spiniformes de la
cupule bien plus courtes, très soyeuses, les inférieures et les moyennes
étalées, nettement en hameçon à l’extrémité, le fruit muni de poils
blancs, soyeux.
Cette espèce, qui sera figurée dans le dernier tome du travail sur
les Chênes, appartient à la sect. Cerropasania A. Camus du s. -g.
Pasania L
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
1. A. Camus, Les Chênes , Atl. III, Expi. pl., Monogr. genre Lit h., p. 150 (1948).
— 437 —
La partie septentrionale du bassin tertiaire de
Forcalquier et sa bordure montagneuse secondaire.
Études pour la carte de la végétation
Par Cl. Ch. Mathon.
(Deuxième partie).
Les Brousses.
En bordure septentrionale du Bassin tertiaire de Forcalquier-
Apt, après les affleurements calcaires du Cénomanien qui la recouvre,
une large bande de grès verts s’étend depuis Aubignosc, sur la rive
de la Durance, jusqu’à Apt, avec des discordances par rapport à
l’Urgo-Aptien, que normalement il masque, dans le champ de frac-
tures de Banon. Ce niveau géologique héberge d’importantes popu-
lations d’Erica scoparia. Cette bruyère, appelée « brousse » dans la
région a même qualifié le village du Revest-des-Brousses.
Voici un relevé de population à Erica scoparia entre Banon et le
Revest des Brousses, à la limite des grès et du calcaire (n° 353, Cl.
Ch. M. ; anal. 448) ; dans une ancienne pinède, incl. 10 % SW, sur
Ce mélange de silicicoles et de calcicoles n’est pas étonnant aux
confins du grès vert et du calcaire aptien, aussi un échantillon de
sol pris au hasard a-t-il donné : Co3Ca = 0 % avec un pH 7,0.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 4, 1951.
— 438 —
En général le sol recouvrant le grès vert est acide, toutefois à l’Hospi-
talet dans la Montagne de Lure, un grès vert à peine décomposé en grains
sableux et sur lequel croissaient Satureia montana, Bromus erectus, Sedum
acris , Sedum album, Dianthus hirtus, m’a donné C03Ca = 0,5 % env. et
pH 6,9. C’est surtout la facilité avec laquelle les produits de sa décompo-
sition sont lessivés et abandonnent leurs bases, que les grès verts du
Gault donnent des sols acides et présentent une certaine tendance à la
podzololisation comme on le voit dans la Montagne de Lure.
La bruyère Erica scoparia semble particulièrement sujette à
l’incendie, pendant l’occupation 600 hectares brûlèrent ainsi au
Revest des Brousses. C’est un des plus grands incendies enregistré
dans la région à cette époque avec celui des plantations de résineux
et des peuplements de Genista cinerea en 1944, à Villesèche (Mon-
tagne de Lure).
Aux environs septentrionaux du Revest des Brousses, Erica sco-
paria est accompagnç de Cistus salviaefolius dans la chênaie blanche
dégradée. C’est ainsi que l’on retrouve cette bruyère entre Peyruis et
Mallefougasse, entre la Durance et la Montagne de Lure, sur les grès
verts, avec Calluna vulgaris et Cistus salviaefolius au milieu des
chênes blancs clairiérés. Elle existe également à Piboyen, sur le
flanc Nord de la Montagne du Revest Saint-Martin, toujours sur
grès vert et en compagnie de Calluna. On la retrouve aussi à Val-
sainte, sur les grès sus-aptiens entre les fermes de Boulinette et du
Grand Tourtoy, vers 600 m. d’altitude avec Cistus laurifolius
(Laurent, 1934) et Cistus salviaefolius. On en retrouve d’autres
localités dans la Montagne de Lure.
BIBLIOGRAPHIE (auteurs cités)
Braun-Blanquet. La Chênaie d’Yeuse méditerranéenne, S. I. G. M. A.,
n° 45, 1936.
Mathon (Cl. -Ch.). Contributions à l’étude phytogéographique de la
Haute Provence occidentale. Note préliminaire sur les landes pierreuses
neutrobasicoles de l’étage du Chêne vert. Bull. Soc. Bot. Fr., 1949,
p. 225.
Tomaselli Ruggero. Contribution à l’étude de la végétation des Monts
du Vaucluse. Deuxième note : L’Association à Staehelina dubia et
Dorycnium suffruticosum. Bull. Soc. Bot. Fr., 1949, p. 227.
Molinier (R.). Etudes écologiques et phytosociologiques en Provence
occidentale. Ann. Musée d’Hist. Nat. Marseille, 1934.
Molinier (R.). La végétation du Massif du Lubéron, Le Chêne, 1938.
Kuhnholtz-Lordat. Châteauneuf-du-Pape. Ann. Agron., 1939.
Laurent (L.). Le monde des plantes, 1934.
Lègré (Ludovic). Herborisations dans les Basses-Alpes. Bull. Soc. Sc.
Lilt. B. A., 1913-1914.
— 439
Classification des apocynacées xxu, les espèces
du genre Vinca
Par M. Pichon.
On admet généralement au moins 6 espèces dans le genre Vinca.
Ce nombre paraît devoir se réduire à 3. Les variétés ont été elles
aussi multipliées outre mesure. Trois semblent pouvoir être conser-
vées. Les autres ne sont que des formes ou des accommodats.
L’appréciation de la valeur des formes n’est guère possible que
sur le terrain. L’examen de spécimens d’herbier ne permet pas de
distinguer les formes véritables des variations individuelles. En
outre, deux bons caractères de formes disparaissent à la dessication :
la couleur des Heurs se perd et le contour des lobes de la corolle
se conserve rarement sans plis ni déchirures. Il est certain qu’il
existe des formes bien définies qui s’observent en peuplements
homogènes. Elles seront délibérément négligées dans cette révision.
Il ne sera question que des espèces proprement dites et des grandes
variétés présentant des caractéristiques morphologiques et géo-
graphiques.
Seules les espèces sont citées dans la synonymie. Les variétés le
sont pourtant dans le cas où elles appartiennent à une entité admise
comme différente de celle qui contient le type.
Les diagnoses n’expriment que les caractères distinctifs et les
tendances propres à chaque espèce ou variété. Certains caractères,
donnés comme spécifiques dans beaucoup d’ouvrages, sont en réalité
très variables et ne peuvent en aucune façon être utilisés dans la
classification (lignification des tiges à la base, développement de
racines adventives, réduction plus ou moins grande du pétiole,
forme de la terminaison du limbe, longueur relative des pédoncules
par rapport à celle des feuilles, longueur relative des sépales par
rapport à celle du tube de la corolle, forme de la terminaison des
sépales, diamètre de la fleur épanouie) ; ces caractères ont été bannis
des diagnoses.
Le matériel étudié est celui de l’herbier du Muséum. Enumérer les
innombrables spécimens examinés aurait peu d’intérêt. Un aperçu
de la répartition géographique suffit, sauf dans certains cas bien
déterminés. Cet aperçu est d’ailleurs très approximatif : les renseigne-
ments sur certaines régions sont fragmentaires ; d’autre part, il est
souvent difficile, voire impossible, de savoir si les pervenches, en un
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 4, 1951.
— 440 —
point donné, sont spontanées ou naturalisées ; enfin V. minor et
V. herbacea paraissent avoir été parfois confondus en Europe
orientale et dans le Proche-Orient. Les régions d’où proviennent les
échantillons examinés sont citées avec un point d’exclamation.
Les espèces et variétés se reconnaissent ainsi :
1. Pousses toutes analogues, florifères, fl; couchées ou rarement dressées.
Glandes foliaires insérées, sur la plupart des feuilles, au-dessous du
milieu du pétiole, ou absentes.. 1. V. herbacea.
2. Corolle à tube court (8-16 mm.).
3. Limbes à bords i lisses var. libanotica.
3’. Limbes à bords ^ scabres ou ciliés var. herbacea.
2’. Corolle à tube long (18-26 mm.). Limbes à bords lisses.
var. sessilifolia.
1’ Pousses dimorphes, les unes florifères et dressées, les autres stériles et zb
couchées ou retombantes. Glandes foliaires insérées, sur la plupart des
feuilles, à mi-hauteur du pétiole ou au-dessus.
4. Limbes atteignant pour la plupart leur largeur maximum au-dessous
du milieu. Sépales de 5-17 mm. de long 2. V. major.
5. Limbes à bords lisses ou rarement un peu scabres. var. difformis.
5’. Limbes à bords franchement ciliés var. major.
4’. Limbes atteignant pour la plupart leur largeur maximum à mi-
hauteur, au moins sur les pousses florifères. Sépales de 2, 4-4, 8 mm.
de long 3. V. minor.
1. Vinca herbacea Waldst. et Kit., Descr. Ic. PI. Rar. Hung., I
(1802), p. 8, tab. 9, et subsp. et var. — • V. pumila Clarke, Trav.,
IV (1813-16), p. 555. — V. libanotica Zucc., in Denkschr. Akad.
Münch., III (1840), p. 247, tab. 8. — V. sessilifolia A. DC., in DC.,
Prodr., VIII (1844), p. 383. — V. Bottae Jaub. et Spach., Illustr., II
(1844-46), p. 104, tab. 186. — V. erecta Regel et Schmalh., in Acta
Hort. Petrop., VI (1879), p. 330, et var. — V. mixta (Velen.) Velen.,
Fl. Bulg. (1891), p. 646. — V. Haussknechtii Bornrn. et Sint., in
sched.
Pousses toutes semblables, florifères, rt couchées ou rarement
dressées. Feuilles généralement molles. Limbes atteignant leur plus
grande largeur vers le milieu ou au-dessous ; base en coin ou par-
fois dz arrondie ; bords entiers ou ± scabres, rarement ciliés ; glandes
absentes ou insérées à la base ou au-dessous du milieu des pétioles,
rarement un peu plus haut çà et là sur quelques feuilles. Sépales de
de 2,5-9 mm. de long, à bords glabres ou parfois ciliés. Tube de la
corolle de 8-26 mm. de long ; lobes obliquement tronqués ou rare-
ment atténués en pointe.
Trois variétés :
Var. libanotica (Zucc.) stat. nov. — Vinca libanotica Zucc. — V.
herbacea Waldst. et Kit. var. glaberrima A. DC. — V. Bottae Jaub.
et Spach. — V. erecta Regel et Schmalh.
— 441 —
Limbes atteignant 1,8-5, 8 cm. de long, à bords ± entiers. Sépales
de 3-10 mm. de long. Tube de la corolle de 8,5-16 mm. de long.
Cilicie !, Liban !, Syrie !, Mésopotamie !, Turkestan !
Vinca libanotica ne diffère de V. herbacea que par l’absence de
denticules sur les bords des feuilles. Encore existe-t-il tous les inter-
médiaires possibles entre limbes à bords lisses et limbes à bords
scabres. Bien plus, les deux types de feuilles coexistent parfois sur
un même individu. V. libanotica peut donc à peine être conservé
comme variété. Il l’est ici surtout parce que Faire des individus à
limbes entiers est plus restreinte que celle des individus à limbes
scabres sur les bords.
Var. herbacea. — Vinca herbacea Waldst. et Kit., et subsp. et
var., var. glaberrima excepta. — V. pumila Clarke. — V. mixta
(Velen.) Velen. — V. erecta Regel et Schmalh. var. bucliarica B.
Fedtsch.
Limbes atteignant 1,7-5, 2 cm. de long, à bords ± scabres, au
moins par places, ou rarement ciliés. Sépales de 2, 5-7, 7 mm. de long.
Tube de la corolle de 8-15 mm. de long.
Basse-Autriche !, Hongrie !, Roumanie !, Serbie !, Bulgarie !,
Thrace, Grèce péninsulaire !, Archipel !, Asie Mineure ! Arménie !,
Liban !, Syrie !, Palestine !., Ukraine méridionale !, Crimée !, Basse
Volga !, Caucase !, Transcaucasie !, Perse !, Turkestan ! — Manque
en Dalmatie, en Crète et à Chypre.
Les feuilles sont toujours fortement scabres dans la partie occiden-
tale de Faire de la variété. Elles le sont souvent moins nettement
dans les parties méridionale et orientale, où la variété passe à la
précédente. Dans certains cas exceptionnels, elles sont franchement
ciliées sur les bords, et, de plus, poilues à la face supérieure, ainsi
que les tiges, les pédoncules et le dos des sépales (Orphanides 377 p.
p., Péloponnèse ; Pinard s. n., Carie ; Regel s. n., Turkestan). Les
limbes sont toujours de petite taille en Europe centrale, souvent un
peu plus grands ailleurs ; ils atteignent une taille exceptionnelle
(5,2 X 3 cm.) sur un échantillon provenant du Liban (Gombault
1940) et annonçant la var. sessilifolia.
Var. sessilifolia (A.DC.) stat. nov. — V. sessilifolia A.DC. — V.
Haussknechtii Bornm. et Sint.
Limbes atteignant 3,2-7 cm. de long, à bords entiers. Sépales de
4,5-9 mm. de long. Tube de la corolle de 18-26 mm. de long.
Arménie turque !
Petite variété d’aire très restreinte, bien caractérisée par la lon-
gueur du tube de la corolle et la tendance des feuilles au gigantisme.
Encore relativement petits chez Aucher 1498 (« Capp. ad Euphr. »),
type de la variété, les limbes atteignent 6-7 X 2, 8-3, 9 cm. dans les
autres numéros : Sintenis 2218 (<t Basehtaseh ad Euphratem : Demir-
— 442
Maghara-dagh ») et 2247 (« Egin : Ivota, in declivibus lapidosis »),
distribués comme V. sessilifolia Hausskn. n. sp. x, et Bornmüller
3436 (« in monte Delidagh »), distribué comme V. Haussknechtii
Bornm. et Sint.
2. Vinca major L., Sp. PL, I (1753), p. 209, et var. — Pervinca
major (L.) Garsault, Fig. Anim. Med. (1764), tab. 448. — Vinca
difformis Pourr., in Mém. Acad. Toul., III (1788), p. 333. — V.
grandiflora Salisb., Prodr. (1796), p. 146. — V. media Hoffmgg. et
Link, Fl. Port., I (1809), p. 376, tab. 70, et var. — - V. ovatifolia
Stokes, Bot. Mat. Med., I (1812), p. 497. — V. pubescens Urv., in
Mém. Soc. Linn. Paris, I (1822), p. 282. — V. acutiflora Bertol.,
Fl. Ital., II (1835), p. 751. — V . intermedia Tausch, in Flora, XIX,
(1836), p. 386. — V. obliqua Porta, in Nuovo Giorn. Bot. Ital.,
XI (1879), p. 235. — Pervinca media (Hoffmgg. et Link) Caruel, in
Pari., Fl. Ital., VI (1886), p. 709. — Vinca obtusiflora Pau, Not. Bot.
Fl. Esp., III (1889), p. 20. — V. lusitanica Brot., in sched.
Pousses de deux sortes, les unes stériles, ± couchées, les autres
florifères, dressées. Feuilles généralement molles. Limbes atteignant
pour la plupart leur plus grande largeur au dessous du milieu;
base en coin, arrondie ou cordée ; bords entiers ou ciliés ; glandes
insérées au milieu ou au sommet du pétiole, rarement un peu plus
bas çà et là sur quelques feuilles ou, au contraire, sur les bords du
limbe même, près de la base. Sépales de 5-17 mm. de long, à bords
glabres ou ciliés. Tube de la corolle de 9-18 mm. de long ; lobes
obliquement tronqués ou atténués en pointe.
Deux variétés :
Var. difformis (Pourr.) stat. nov. — Vinca difformis Pourr. — V.
media Hoffmgg. et Link. — V. acutiflora Bertol. — V. intermedia
Tausch. — Pervinca media (Hoffmgg. et Link) Caruel. — Vinca
obtusiflora Pau. — V. major L. var. glabra F. Sclultz.
Limbes en coin ou arrondis à la base ; bords entiers ou rarement
± scabres. Sépales glabres, ou rarement ciliés en touffe au sommet,
ou même sur les bords jusqu’à la base. Lobes de la corolle oblique-
ment tronqués ou atténués en pointe.
Açores, Portugal !, Espagne !, Roussillon !, Languedoc !, Pro-
vence !, Ligurie !, Toscane ! Latium, Campanie !, Corse !, Sardaigne !,
Baléares !, régions littorales du Maroc septentrional ! et de l’Algérie !
Existe à Malte !, mais probablement introduit.
Vinca difformis diffère en principe de V. major par les feuilles et
1. Ce nom et le suivant ne paraissent pas avoir été publiés. Haussknecht croyait
tenir une espèce nouvelle, V. sessilifolia. Plus tard, Bornmüller et Sintenis, s’aper-
cevant qu’il existait un homonyme antérieur, ont changé ce nom en V. Hausskne-
chtii, sans prendre garde que V. sessilifolia A.DC. et V. sessilifolia Hausskn. (non
A.DC.) ne désignent en fin de compte, et par pur hasard, qu’une même espèce.
— 443 —
les sépales dépourvus de cils marginaux. Cependant les sépales sont,
au moins en partie, ciliés en touffe au sommet chez Huet du Pavil-
lon s. n. (Sardaigne), Reverchon 320 (Sardaigne) et Durieu s. n.
(Kabylie) ; ils sont ciliés jusqu’à la base, au moins en partie, chez
Buchtien s. n. (Portugal), Reverchon 142 (Kabylie) et Paris s. n.
(Kabylie). De plus, tous ces numéros, sauf Huet du Pavillon s. n. et
Durieu s. n., ont des limbes en partie scabres par place sur les bords.
C’est dire qu’il existe des termes de transition à V. major, dont V.
difformis ne peut plus constituer qu’une variété, d’ailleurs plus
nette en général que ne l’est la var. libanotica de V. herbacea.
On voit mal pourquoi beaucoup d’auteurs considèrent V. inter-
media Tausch comme synonyme de V. minor. V. difformis répond
beaucoup mieux à la diagnose originale.
Var. major. — Vinca major L., et var., var. glabra F. Schultz
excepta. — Pervinca major (L.) Garsault. — • Vinca grandi flora
Salisb. — V. ovatifolia Stokes. — V. pubescens Urv. — V. obliqua
Porta.
Limbes arrondis, cordés ou un peu atténués à la base ; bords mani-
festement ciliés. Sépales ciliés sur les bords. Lobes de la corolle
obliquement tronqués.
Aire curieusement disjointe : France occidentale, centrale et méri-
dionale !, Italie continentale et péninsulaire, Suisse méridionale,
Istrie, Sicile ; Madère !, Canaries ! ; Crète, Rhodes !, Chios ; littoral
Sud de la Mer Noire ! — Paraît manquer aux Baléares, en Corse et
en Sardaigne ; existe en Angleterre !, au Portugal, en Espagne, à
Malte et en Algérie !, mais probablement introduit ; signalé aussi à
Corfou, dans l’Attique, en Volhynie, en Podolie et dans le Caucase,
localités où la présence de V. major demanderait à être confirmée.
3. Vinca minor L., Sp. PL, I (1753), p. 209, et var. — Pervinca
minor (L.) Garsault, Fig. PI. Anim. Med. (1764), tab. 448. — P.
procumbens Gilib., Exercit. Phytol., I (1792), p. 63. - — Vinca
humilis Salib., Prodr. (1796), p. 146. • — - V. ellipticifolia Stokes, Bot.
Mat. Med., I (1812), p. 495.
Pousses de deux sortes, les unes stériles, ± couchées ou retom-
bantes, les autres florifères, dressées. Feuilles généralement fermes.
Limbes atteignant pour la plupart, au moins sur les pousses flori-
fères, leur plus grande largeur vers le milieu ; base en coin, bords
entiers ; glandes insérées vers le sommet du pétiole, rarement au
milieu ou au contraire sur les bords du limbe même, près de la base.
Sépales de 2, 4-4, 8 mm. de long, à bords glabres. Tube de la corolle
de 7,8-12,5 mm. de long ; lobes obliquement tronqués.
France !, Belgique, Pays-Bas, Allemagne ! sauf la lisière Nord,
Pologne, Courlande, Bucovine, Suisse !, Italie continentale et pénin-
sulaire !, Sicile du Nord-Est, Dalmatie, Croatie, Autriche !, Tchéco-
— 444 —
Slovaquie !, Transylvanie !, Banat. — Existe en Angleterre et en
Ecosse, mais de spontanéité douteuse ; a été signalé en Espagne,
mais probablement introduit ; n’a été signalé qu’une fois (spon-
tané ?) en Bulgarie (Monts Balkans) et en Thessalie, et paraît man-
quer ailleurs dans la péninsule balkanique ; signalé également à
Moscou, en Ukraine orientale, dans le Caucase et en Bithynie, mais
la présence de V. minor dans ces régions devrait être vérifiée ;
manque en Corse, en Sardaigne, en Slavonie et dans les plaines
hongroises et roumaines. — L’incertitude de plusieurs de ces loca-
lités provient pour une grande part de ce que l’espèce est réputée
commune : on néglige de la récolter et le matériel d’herbier est
beaucoup plus restreint que celui de telle espèce moins répandue,
V. lierbacea par exemple.
Les feuilles de Loret s. n. (Orthez) sont pubescentes en dessus sur
la nervure médiane, caractère exceptionnel dans l’espèce. Nous ne
connaissons pas la var. nummulariaefolia P. Fournier, in Bull. Soc.
Bot. Fr., LXX (1923), p. 284 ,qui serait peut-être à conserver.
Laboratoire de Phanéro garnie du Muséum.
Révision des Phytolaccacées de Madagascar
Par A. Cavaco.
La famille des Phytolaccacées est représentée dans la région mal-
gache par 4 genres, Phytolacca et Barbeuia de la tribu des Phyto-
laccées, Hilleria et Rivina de la tribu des Rivinées L
Ces quatre genres, pour la Flore de Madagascar, peuvent être
distingués ainsi :
1. Ovaire 1-carpellé, 1-loculaire :
1’. Perianthe actinomorphe. Fruit charnu 1. Rivina
1” Perianthe zygomorphe. Fruit sec 2. Ililleria
2. Ovaire 2-5 carpellé :
2’. Ovaire 2-carpellé 3. Barbeuia
2’. Ovaire 5-carpellé 4. Phytolacca
I. — Rivina Plum. ex L. Syst. ed. I (1735).
Ce genre est représenté, dans la Flore qui nous occupe, par une
espèce introduite, le R. humilis. C’est un sous-arbrisseau attei-
gnant 6 dcm. de haut, à fleurs blanc-rosées, disposées en grappes
de 3-7 cm. de longueur.
1. — Rivina humilis L., Sp. pl. (1753) 121.
Centre Est : mont Amboahangy, près d’Essira, ait. 1.000 m.,
Humbert 6818.
Rocailles gneissiques.
2. Hilleria Vell., Fl. flum. I (1825) 47.
Une espèce, le H. latifolia, introduite. C’est une plante sous-
ligneuse, à rameaux couchés ou un arbuste haut de 1-1,50 m.
I. Hilleria latifolia (Lam.) H. Walt., in Engl., Pflanzenr. IV. 83
(1909) 81. — Rivina latifolia Lam., Illustr. I (1791) 324. — Mohlana
nemoralis Mart., Nov. Gen. et Sp. III (1829-32) 171.
Est : Fort-Dauphin, Scott-Elliott 2498.
Centre : montagne d’ Ambre, vers 900 m., Perrier de La Bâtliie
8669, 17539, 18847 ; forêt d’Analavelona, vers 1.000 m., Humbert
1. Deux genres seulement, Phytolacca et Barbeuia, avaient été èignalés, dans la
grande Ile, jusqu’à présent.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 4, 1951.
— 446 —
14.215, Perrier de La Bâthie 19224 ; mont Aniampanga, Haute
Mananara, affluent du Mandrare (S.-E.), vers 900 m., Humbert
13.950.
Lisière des bois, bords des chemins.
3. Barbeuia Dup.-Thou., Gen. nov. Madagasc. (1806) 6. Genre
endémique, comprenant une seule espèce, le B. madagascariensis,
liane grêle à feuilles persistantes, à fleurs blanches.
I. Barbeuia madagascariensis Steud., Nom. ed. 2. 1. (1840) 186
ex Baill. , Adans. III (1862-63) 316, t. 6.
Est : Fort-Dauphin, Scott-Elliot 2748, 2880 ; Tampina, forêt
littorale, Perrier de La Bâthie, 13317 ; Mananjary, Geay 7850, 7851,
7856, 8046 ; Vatomandry, Guillot 25.
Sambirano : Ramena, Perrier de La Bâthie, 15437.
Centre : Ivohibe, vers 1.000 m., Humbert 3374 ; Ankaisinana,
vers 1.700 m., Perrier de La Bâthie 2358, Decary 1989.
Collines et montagnes sèches, sur gneiss et sur grès.
IV. Phytolacca Tourn. ex L. Syst. ed. I.
Les deux espèces qui représentent ce genre, à Madagascar, sont
des lianes dont l’une (Ph. Goudotii) est endémique. Toutes deux
sont particulières aux montagnes.
Ces deux espèces se distinguent ainsi :
Inflorescences longues de i 23 cm. ; pédicelles de plus de 1 mm. de
long I. Ph. dodecandra
Inflorescences longues de 1 8 cm. ; pédicelles longs de 1 mm.
2. Ph. Goudotii
1. Phytolacca dodecandra L’Hérit. Stirp. Nov. (1784-85) 143,
t. 69. — Ph. abyssinica Hofîm. in Com. Gott. XII (1796) 25, t. 2.
Est : Imerimandroso, Decary 743.
Centre : Ambohimanga, d ’Alleizette 437 ; Ampandrandava
Seyrig 751 ; Betsileo du Nord, Hildebrandt 3578 ; environs de Tana-
narive, Decary 6698, 6701, 6803 ; Ambatondrasaka, Decary 690 ;
Betafo, Perrier de La Bâthie 4505 ; Ambositra, Perrier de La Bâthie
2136.
Ouest : Isalo, vers 500 m., Humbert 5060 ; rivière d’Imaloto,
Perrier de la Bâthie 2136.
Bois secs, rocailles, etc.
2. Phytolacca Goudotii Briq. in Ann. Conserv. et Jard. Bot.
Genève (1900) 213.
Centre : Ankatso, Herb. Jard. Bot. Tananarive s. n. ; environs
de Tananarive, Decary 5924 ; Lac Alaotra, Herb. Jard. Bot. T anana-
rive 3898 ; Ambatondrasaka, Cours 505 ; environs de Tananarive,
Goudot s. n. (type, Ilerb. Deles). L’étiquette du « type » porte les
447
indications suivantes : « arbrisseau nain de 2 pieds de haut au
plus, fleurs d’un blanc jaunâtre, croît sur les montagnes au nord de
la ville. T ananarive, 10 fév. 1840 » 1.
Arbuste lianoide, endémique.
Rochers escarpés au soleil.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
1. Nous remercions beaucoup M. le Directeur du Conservatoire Botanique de
Genève, de nous avoir facilité la consultation de l’échantillon-type.
— 448 —
Un nouveau genre Africain de Melastomaceae
Par H. Jacques-Félix.
CORRESPONDANT DU MUSÉUM
Parmi une intéressante collection de Melastomaceae rapportée de
Guinée française par le Contrôleur forestier J. Adam nous avons
eu la surprise de découvrir une petite Melastomatoïdeae dont les
caractères sont tout-à-fait singuliers, sans affinité étroite, selon
nous, avec aucun groupe d’Afrique ni même du monde, et nous
engagent à la proposer pour type d’un nouveau Genre.
Adamia gen. nov. 1
Flores anisomeri. Calycis glaberrimi tubus linearibus pedicello similis ,
limbus campanulatus ; lobi-5, lanceolato-subulati, incrassati, persistantes.
Petala 5. Stamina 10, alternalim inæqualia, dissimilia; antherse majores
lineari-subulatæ, roslello oblique vel retroverse, apice 1-porosæ, poro magno,
connectivo infra loculos breve producto, antice bïcalcarato , postice 1 calcarato ;
antheræ minores oblongæ, poro parvo , connectivo non producto, inappendi-
culato. Ovarium linearum, totum calycis lubo-adhærens, triloculare ; Stylus
supra-basi articulatus, crassiuscullus, stigmate punctiformi. Ovula in loculis
pendula, justaposita, ellipsoidea, placentes sessilis angulo interiori loculi
affixis inserta. Fructus incognitus.
Fleurs à périanthe 5-mère, ovaire 5-loculaire. Etamines 10,
inégales ; les grandes avec un bref prolongement du connectif, 2 lobes
antérieurs et un éperon dorsal ; les petites sans prolongement du
connectif ni appendices ; Ovaire linéaire adhérent au calice, seul son
apex filiforme, sur lequel s’articule le style, fait saillie dans la
chambre épigyne campanulée ; placenta angulaire, sessile ; ovules
pendus, unisériés, droits.
Adamia stenocarpa sp. nov.
Subarbuscula 20-30 cm. alta, ramis obsolète tetragonis. Folia quinquenervia
vel quinqueplinervia, petiolo usquc 5 cm. longo ; lamina late ovato-elliplica
basi rotundata vel subcordata, apice obscure acuminata, membranacea,
glabra, crenata (usque 3,5 X 5 cm.). Cyma 13 cm. longa, Icura, pauciflora ;
bracteis minutis. Flores sessili, purpurei.
1. Il m’est agréable de dédier ce genre à mon camarade J. Adam, broussard souvent
à la peine, collecteur consciencieux, illustrateur de la Flore soudano-guinéenne d’Au-
BREVÏLLE.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 4, 1951.
Adamia stenocarpa Jac.-Fel.
A : Plante entière ( X 2/3) ; B : partie de rameau ( X 2,5)' ; C :■ fleur en bouton ( X 4)
D : Pétale ( X 4) ; E : Etamines (X 8) ; F: ovaire et calice après anthèse ( X 8)
G : Coupe des mêmes (X 16).
450 —
Plante peu ou non ramifiée, ligneuse à sa base, s’accroissant
annuellement par un bourgeon latéral, à souche ancrée dans les
anfractuosités rocheuses, à nombreuses racines adventives. Tige
vaguement quadrangulaire sur la partie jeune, finement ailée sur les
parties plus âgées, à entre-nœuds courts atteignant tout au plus
2 cm., à soies interpétiolaires capitées. Feuilles glabres membra-
neuses, longuement pétiolées ; à limbe largement ovale-elliptique
presque orbiculaire, largement arrondi ou subcordé à la base, vague-
ment acuminé au sommet ; à 5 nervures nettes mais fines, à marge
largement crénelée.
Cyme terminale grêle, dépassant les feuilles, tendant à devenir
unilatérale, les premières ramifications très allongées, deux petites
bractées à chaque articulation et quelques soies capitées.
Fleur sessile portée sur son ovaire linéaire ; calice à tube linéaire
simulant le pédicelle, plissé-ailé longitudinalement, épanoui au-
dessus de l’ovaire en un limbe campanulé circonscrivant la chambre
épigyne, à 5 lobes étalés, lancéolés-subulés, épaissis sur le dos et
comprimés latéralement ; pétales tordus dans le bouton, terminés
chacun par un poil capité, lancéolés, médiocrement asymétriques.
Etamines 10 alternativement inégales et dissemblables ; les grandes
à anthère linéaire subulée, rostrée au sommet, rostre retourné met-
tant sur le sec le pore en position extrorse, pore largement ouvert ;
à connectif brièvement prolongé sous les loges, appendiculé de deux
éperons obtus en avant et d’un aigu en arrière ; les petites à anthère
oblongue, obtuse au sommet et à pore petit, sans prolongement du
connectif ni appendices ; ovaire entièrement adhérent au tube du
calice par sa partie fertile, triloculaire, le placenta sinueux, sessile,
inséré sur toute (?) la longueur de chaque loge ; les ovules pendants,
unisériés, droits, elliptiques. Style articulé sur l’apex de l’ovaire
faisant saillie dans la chambre épigyne, épaissi vers son tiers supé-
rieur, à stigmate ponctiforme.
Fruits et graines mûrs inconnus, vraisemblablement peu diffé-
rents de l’ovaire et des ovules après anthèse.
Dimensions : Plante entière jusqu’à 25 cm. ; rameaux adultes
4 mm. de diamètre ; pétiole 6 cm. ; limbe 6x4 cm. ; cyme 13 cm. ;
tube de calice 9,5 mm. ; limbe du calice 3 mm. ; dents du calice
1 mm. ; pétales 4,2 mm. ; grandes étamines 9 mm. (filet 4 mm.),
lobes antérieures 1,2 mm., éperon postérieur 1,8 mm. ; pétites éta-
mines 4 mm. (filet 3 mm.).
Guinée française : Guéckédou (Bolodou), endroit humide au pied
de blocs granitiques contreforts du Mt Konosso (1.350 m. ait.).
J. C. Adam, n° 5579, juillet 1949.
Position systématique du G. Adamia. Bien que le mode de libé-
ration des graines et la parfaite conformation de celles-ci nous
restent ignorés, nous sommes en possession d’éléments suffisants
— 451 —
pour rechercher les affinités de ce genre systématiquement isolé en
Afrique et tenter de savoir si la souche phylogénétique se situe en
Amérique ou en Asie.
Les mutltiples divergences empruntées par la famille des Melas-
tomaceae : rapport d’adhérence entre l’ovaire et le calice, rapport
numérique entre les loges de l’ovaire et les pièces du périanthe,
dimorphisme et ornementation des étamines, texture du fruit et
conformation de la graine, etc... rendent difficile la classification judi-
cieuse des genres et souvent artificielle la conception de ces derniers.
La sous-famille des Melastomatoideae, la seule en cause ici, par la
richesse considérable de ses caractères évolutifs indépendants,
s’oppose particulièrement à toute subdivision naturelle. Cogniaux,
le savant monographe des M élastomaceae mondiales (1889), puis
Krasser qui, à sa suite, a rédigé cette famille pour Die natürlichen
Pflanzenfamilien (1898) n’ont pu s’affranchir de cette difficulté
et donner à leurs groupes des définitions valables qu’en en multi-
pliant le nombre ; et il n’est pas autrement surprenant que notre
genre quelque peu aberrant ne puisse entrer dans aucune des onze
tribus de ces Auteurs.
Pour ces mêmes raisons, la recherche d’une affinité réelle se heurte
à la difficulté de subordonner les caractères homologues à ceux
qui sont réellement phylogénétiques, car il est bien certain que les
groupes actuels rassemblent des genres qui ont des points communs
mais divergent par beaucoup d’autres non moins importants et sans
que l’on puisse décider de leur exacte hiérarchie.
L’anisomérie, fluctuante et sans grande valeur systématique quand
elle est entraînée par augmentation des pièces du périanthe, témoigne
d’une modification plus profonde et est systématiquement plus
valable lorsqu’elle résulte de la réduction des loges de l’ovaire.
Comprise de cette dernière façon, elle peut, à l’égal de tout autre
caractère, décider d’une subdivision. Si nous la supposons primor-
diale nous constatons qu’elle manque dans les tribus de l’Ancien
Monde 1 tandis qu’elle apparaît dans la Flore néotropicale chez les
Microlicieae, les Bertolonieae et les Miconieae. Ces deux dernières
tribus ne sauraient, par l’ensemble de leurs autres caractères, rece-
voir notre genre. Celle des Microlicieae serait plus ouverte malgré le
caractère capsulaire des fruits (bien peu probable pour notre genre)
et les étamines typiquement dépourvues d’appendice dorsal ce qui
ne nous paraît pas une opposition sérieuse.
Si nous considérons maintenant les autres caractères, nous sommes
écartés des Osbeckiaee par la forme des graines et des Sonerileae 1
1. Chez les Sonerileae on a des réductions concordantes jusqu’au type 3 chez les
Sonerila et si des Auteurs ont introduit Panisomérie dans cette tribu c’est, croyons-
nous, pour une seule espèce : Calvoa crassinoda Hook. f. dont le spécimen type est très
imparfait.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 4, 1951.
29
452
par la conformation de l’ovaire. Les Dissochaeteae, de par les genres
disparates qu’elles rassemblent, sont plus accessibles par leurs
fruits indéhiscents et diversement soudés, leurs graines droites
et le polymorphisme des étamines ; elles offrent un cas de discor-
dance numérique positif par augmentation des étamines chez Medi-
nillopsis, mais les cas de réduction (jusqu’au type 3 chez Boerlagea)
restent, croyons-nous, concordants. «
Enfin, les caractères de forme et de structure de l’ovaire, sont à
eux seuls très particuliers dans le G. Adamia et ne souffrent guère
de rapprochements. Ils indiquent une tendance (ou une survivance)
s’opposant à celle des placentas stipités et localisés qui entraîne le
brachy morphisme des fruits. Le qualificatif de jussiaeoide qui vient
à l’esprit pour notre espèce avait été appliqué par Linné fils à un
Rhexia supposé, mais il semble qu’il s’agissait bien d’une Onagra-
ceae.
En conclusion nous ne pouvons pas décider de la position exacte
du g. Adamia parmi les Melastomatoïdeae. Aucune des onze tribus
de cette sous-famille n’étant commune aux empires néo- et paléo-
tropicaux notre genre devrait se rattacher par définition à l’une des
tribus de l’Ancien Monde. Celle des Dissochaeteae offre le plus de
points communs avec notre genre et est suffisamment hétérogène
pour l’accueillir après élargissement minimum de sa conception.
Si nous écartons l’argument géographique, l’anisomérie nous rap-
proche de la tribu américaine des Microlicieae qui n’aurait, elle
aussi, qu’à subir un élargissement de sa diagnose en ce qui concerne
l’ornementation des étamines.
C’est dire que notre plante représente un phylum assez aberrant
mais aussi que la séparation de certaines tribus ne répond qu'à une
commodité ce qui ne saurait être reproché aux classificateurs d’une
famille aussi diverse.
Laboratoire d\Agronomie coloniale du Muséum.
453 —
Un nouvel Euglénien incolore , Gyropaigne Lefevrei
Par P. Bourrelly et G. Georges.
Dans un petit fossé d’eau acide (pH = 5,6) de la Forêt de Ram-
bouillet, près du Trou aux Loups, nous avons trouvé en assez grande
abondance un flagellé incolore que nous rapportons au genre Gyro-
paigne Skuja (1939). Il était accompagné de nombreux individus de
Mallomonas insignis Pén., d’ Amphichrysis compressa Korsh., de
Rhabdomonas incurva var. major Pringsh., d'Astasia torta Pringsh.
et de Cyclidiopsis acus Korsh. Les ferrobactéries ( Ochrobium tectum
Perf.) étaient fort nombreuses.
Notre nouvelle espèce a des cellules non métaboliques, fusiformes
de 26-28 X 11-13 p.. La partie antérieure, légèrement échancrée
est creusée en un réservoir un peu oblique d’où sort un fouet de
même longueur que la cellule. La partie postérieure est ogivale
sans queue ni mucron distinct. Le corps de la cellule, de l’apex à la
base est parcouru par 6 crêtes tordues hélicoïdalement et séparées
par 6 sillons profonds. La section transversale de la cellule est
donc en forme d’étoile régulière à 6 branches. Souvent une série de
petits granules réfringents, non colorables à l’iode ou aux colorants
vitaux, marquent les crêtes spirales. Le noyau axial est situé au
deuxième tiers postérieur, très rarement au milieu de la cellule.
Certaines cellules sont à symétrie axiale parfaite à l’exception du
réservoir oblique, d’autres montrent un aplatissement assez marqué
d’un de leurs flancs et sont de ce fait comprimées dorsoventralement.
Les cellules sont bourrées de grains cylindriques de paramylon
souvent percés en leur centre (en forme de maillons de chaîne). Ces
grains s’alignent suivant les crêtes et sillons spiralés de la cellule.
Lorsque les grains sont peu abondants ils occupent toujours la
partie apicale et laissent libre le noyau et la base de la cellule.
La place systématique de cette nouvelle espèce bien caractérisée
par sa forme, sa taille, et le petit nombre de crêtes reste douteuse.
Nous avons parmi les Eugléniens incolores à fouet unique, à mem-
brane ferme et dépourvus de métabolie le choix entre les genres
Menoidium, Rhabdomonas et Gyropaigne. Les genres Menoidium et
Rahbdomonas ont été définis récemment avec précision par Pring-
sheim (1942). Menoidium se caractérise par des cellules à la fois
aplaties et recourbées, Rhabdomonas a des cellules tordues ou recour-
bées, mais à section non comprimée, Gyropaigne se sépare de ces
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 4, 1951.
454 —
deux genres par sa parfaite symétrie axiale (à l’exception du réser-
voir toujours oblique). Notre nov. sp. que nous sommes heureux de
dédier à notre maître et ami Marcel Lefèvre, est donc un Gyropaigne
mais sa dorso-ventralité parfois assez marquée le rapproche des
Rhabdomonas. Son insertion flagellaire dans une échancrure apicale,
axiale, l’éloigne par contre des Petalomonas. Le genre Gyropaigne
comprend dès lors 2 espèces : 1) Gy. kosmos Skuja à cellule de
30-36 p X 16-23 p terminée par un mucron et parcourue par 8-10
Gyropaigne Lefevrei : a) cellule à dorsoventralité bien marquée, c) cellule à
symétrie axiale, b) vue apicale.
crêtes ; 2) Gy. Lefevrei nov. sp. à cellule de 26-28 p X 11-13 p, non
mucronée légèrement aplatie dorsoventralement et à 6 crêtes. Nous
y ajouterons le Menoidium spirale Matwienko qui deviendra Gyro-
paigne spirale nov. comb., à cellule de 20-30 p X 8-10 p, légèrement
aplatie, à long fouet et 10-14 côtes. Ces trois espèces permettent de
saisir les rapports de ce genre avec les genres voisins. Gy. Lefevrei et
Gy. spirale par leur dorsoventralité nous rapprochent des Rhabdo-
monas et même des Petalomonas, car chez Gy. spirale le pore flagel-
laire occupe une place un peu latérale. Les Gyropaigne sont-ils des
Lepocinclis incolores ? Ce n’est là qu’une hypothèse séduisante ;
— 455 —
fondée, pour l’instant, sur une ressemblance purement formelle :
seules, cytologie et culture pourront résoudre cet intéressant pro-
blème de Phylogénie.
Laboratoire de Cryptogamie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
Matwienko (A. M.). 1938. Beitrage zur Kenntnis der Algen in U. S. S. R.
II Neue Algen aus der Umgegend Charkows ( Journ . Inst. Bot. Acad.
Sc. Ukraine , 26-27).
Pringsheim (E. G.). 1942. Contributions to our Knowledge of saprophytic
Algae and Flagellata III. Astasia, Distigma, Menoidium and Rhabdo-
monas (The new Phytolog. 41).
Skuja (H.). 1939. Beitrage zur Algenflora Lettlands II [Act. Hort. Bot.
Univers. Latviensis, XI-XII).
Sur un Scalidê du Miocène de Luanda (Angola).
Par Edmond Dartevelle et J. Roger.
Dans les falaises situées le long dé la côte au Nord de Luanda
(Angola), à Farol des Lagostas et San Pedro do Barra, l’un de nous
(E. Dartevelle) eut l’occasion, en 1949, de récolter une faune
riche et variée, comprenant notamment un certain nombre de
coquilles d’un Scalidé, fort curieux et assez abondant dans ces
dépôts.
Les couches formant ces falaises ont été attribuées au Burdi-
galien par les géologues portugais, J. B. Bebiano, Fleury, Mouta
et O’Donnell...
La récolte a pu être faite grâce à l’invitation dont S. Exc. le
Gouverneur Général de l’Angola honora le premier d’entre nous
et aux travaux entrepris par les « Serviços geologicos de Angola »,
sous la direction éclairée de Mr. l’Ingenieur Henrique Vicira, afin
de permettre la récolte de fossiles fort abondants en ces endroits.
Que ces hautes autorités veuillent bien trouver ici l’expression
de nos remerciements. •
Nous anticipons sur la description générale de la faune, qui
formera un mémoire en préparation, pour signaler la présence d’une
coquille très curieuse, qui, comme on le constatera, a une certaine
importance tant au point de vue paléontologique, qu’au point de vue
stratigraphique.
Stenorhytis trochiformis (Brocchi).
Soldani 1753, p. 113, pl. X, fig. 59 E. E. (« Buccin »).
Brocchi 1814, t. II, p. 381, n° 29 (« Trochus » trochiformis ).
Bronn 1831, p. 68 (Scalaria) .
Bkonn 1848, t. III, p. 1127 (Scalaria) .
Nyst 1871, p. 64 (id.). .
Sacco F. 1890, p4 VII, p. 36, pl. I, fig. 3-5 (Sthenorytis).
De Boury E. 1890, p. 210, Pl (Sthenorytis).
De Boury E. 1912, p. 251, pl. XII, fig. 35, 36-38 ; XIV, 13 ; XV, 18
( Scalaria , Stenorhytis).
Cossmann M. 1912 (9), p. 45, pl. II, fig. 23-24.
De Boury E. 1917, p. 38 (Stenorhytis).
Description :
Nous avons mesuré quelques exemplaires choisis parmi ceux dont
la conservation était la meilleure.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 4, 1951.
— 457
Coquille Ouverture
Haut. Larg. Haut. Larg.
1 31,5 22,5 14,2 13,0
2..] 24,9 19,0 13,0 11,3
3 21,3 18,1 11,9 11,2
4 18,0 13,3 9,8 9,1
La description de cette coquille a été faite par de Bour.y avec
minutie (1890). Nous n’y ajouterons que peu de choses, mais nous
nous contenterons de la résumer, de rectifier quelques petites erreurs
et la compléterons.
Coquille trapue, à test épais, solide, à dernier tour très développé,
représentant, surtout chez les coquilles jeunes, plus de la moitié de la
longueur totale de la coquille.
Les exemplaires adultes montrent environ 5 tours, ornés de 7 à 8
côtes transverses et lamelleuses, sur le dernier tour. Ces côtes sont
très visiblement obliques, mais cette obliquité est peu prononcée.
Elles sont saillantes très nettement réfléchies ce qui renforce leur
aspect épais et montrent un côté convexe proximal et un côté con-
cave distal.
Entre les côtes on aperçoit des cordonnets spiraux peu réguliers
et peu saillants, assez grossiers, remontant légèrement sur la conca-
vité des côtes transverses.
Certains exemplaires montrent ces filets d’une manière fort
distincte, d’autres beaucoup moins. Cette différence peut être due
à l’altération ou peut être à une variation individuelle.
L’examen de spécimens âgés permet de se rendre compte de la
nature véritable de cette ornementation, en effet on voit que l’espace
entre les côtes transverses est en réalité tapissé par le prolongement
du bord concave et distal de ces côtes, prolongement appliqué sur le
tour. Ce dépôt ne s’arrête qu’au bord proximal de la côte précédente
et l’on voit à cet endroit un petit sillon très net du moins chez les
exemplaires non roulés, ou non altérés.
C’est ce dépôt qui, en réalité, montre les coordonnets spiraux,
reproduction d’un ornement du tour.
Les côtes de deux tours qui se suivent ne se correspondent pas
directement, comme chez beaucoup d’espèces du genre Scala. Si l’on
prolonge, en théorie, les côtes du tour inférieur, on aboutit dans
l’intervalle entre deux côtes. Cependant, près de la suture s’observe
une particularité curieuse : une partie de la côte transverse se
recourbe en arrière, formant une petite expansion latérale, que de
Boury avait baptisée « auricule », tandis qu’une autre partie, la
partie antérieure se recourbe en avant, dissimule la suture et vient
s’appliquer sur la base de la côte du tour précédent.
Il résulte de cette particularité que la suture est peu visible,
— 458 —
mais profonde, donnant par endroits l’illusion de petites perforations.
Vers la base de la coquille les côtes transverses deviennent plus 1
larges, se touchent, ne sont plus séparées que par un sillon très
mince et en fait recouvrent toute la région ombilicale.
Il semble inexact de parler, comme l’ont fait certains auteurs,
de fente ou fissure ombilicale.
Aucun des exemplaires recueillis ne montre l’aspect des premiers
tours, le sommet est toujours brisé, même chez les exemplaires
I
En haut , de gauche à droite : échantillon de grande taille vu dorsalement ; le même
vu par l’ouverture ; échantillon de taille moyenne vu ventralement. — En bas :
échantillon jeune vu ventralement ; le même vu dorsalement.
paraissant les mieux conservés. Un exemplaire en montre un mou-
lage interne, qui ne nous renseigne pas sur l’ornementation de ces
tours.
L’ouverture est un peu oblique, sa forme est circulaire, ou à peu
de choses près. Le labre fort épaissi, non tranchant, se rattache au-
dessous du bord columellaire, épaissi également, par une angulosité
assez vague.
Il semble qu’en raison de la curieuse ornementation dont nous
avons exposé la nature, les bords de l’ouverture soient constitués
de deux couches. La première de ces couches, invisible sur la plupart
des coquilles, est le bord du test lui-même et devait constituer un
labre tranchant. La seconde de ces couches est due à la présence
— 459 —
d’une de ces côtes transverses et épaissit fortement le bord de
l’ouverture, au point qu’il est possible de distinguer la présence
de ces deux couches seulement sur des exemplaires érodés ou frac-
turés.
Le bord externe du labre porte à sa partie supérieure, chez la
plupart des coquilles, une petite expansion, correspondant à l’orne-
ment appelé par de Boury « auricules » des autres côtes transverses.
Ce caractère très variable suivant les spécimens renforce notre
interprétation de la nature de l’épaississement du labre.
Rapports et différences :
Il nous paraît y avoir aucun doute sur l’attribution générique
de ce fossile. Ses caractères le classent dans le genre Stenorhytis
Conrad, dont le génotype est St. expama Conrad. Ce terme géné-
rique eut des fortunes diverses : Conrad l’a considérée comme
genre et l’écrit Stenorytis ; de Boury le considère tantôt comme
sous-genre de Scalaria, tantôt comme genre indépendant. Pour
J. Thiele, Stenorhytis était une simple section qu’il rapportait au
sous-genre Cirsotrema Morch.
Nous pensons que ses caractères très originaux justifient de le
considérer comme un genre spécial, à l’exemple d’ailleurs de ce que
faisait M. Cossmann.
Le génotype St. expansa Conrad nous semble cependant assez
différent de notre espèce, les côtes transverses nous paraissent plus
régulières, plus nombreuses et moins saillantes.
Trois autres espèces s’en rapprochent davantage, à savoir : St.
chaperi de Boury, St. cottreaui de Boury et St. caroli Bartsch.
Scalaria chaperi de Boury (Cossman, Paléoconch. comparée, p. 177
pl. V, fig. 7, 1912) du Pliocène-Pleistocène de Colon, est sans doute
de toutes Tëspèce la plus voisine, mais elle paraît plus trapue,
les côtes lamelleuses paraissent moins inclinées et surtout moins
saillantes (au dernier tour). En outre l’ouverture est très oblique.
Cependant il ne nous a pas été possible de comparer les types
de cette espèce ; il pourrait se faire que ces différences soient le fait
de variations individuelles : Scalaria chaperi serait alors à mettre en
synonymie.
Scalaria cottreaui (Cossm. Pal. comparée, p. 186, Pl. Y, fig. 10,
1912) du Burdigalien de Malte est, semble-t-il, plus allongée, avec les
lamelles plus nombreuses (au dernier tour) et également plus obli-
ques.
Le plan d’ouverture diffère et est beaucoup plus oblique que chez
trochiformis. Quant au fait d’avoir un péristome dédoublé, cela est
dû a un effet d’altération.
Nous n’avons pas non plus pû comparer nos coquilles à celles
— 460 —
du Miocène de Malte dont le type semble égaré et n’avoir pas fait
l’objet de précisions ultérieures.
Scalaria caroli Bartsch (J. of Pal. 1941, vol. 15, n° 3, p. 307,
fîg. 1-3) de l’Oligocène de la Havane est une coquille beaucoup plus
grande, à 12 côtes sur le dernier tour. Le plan de l’ouverture est en
outre beaucoup plus fortement incliné. Là aussi nous avons dû nous
contenter de comparer aux photographies.
Stratigraphie et Répartition stratigraphique.
Stenorhytis trochiformis a été trouvé assez commun dans une
couche sableuse, grisâtre, brunâtre, fort riche en fossiles qui apparaît
dans la partie supérieure de la falaise de Farol de Lagostas sur
une épaisseur d’environ 7 mètres.
Cette couche est considérée comme le résultat d’une altération du
tuffeau calcaire à Operculina que l’on voit sur plus de 40 mètres à la
base de la falaise.
On y trouve aussi également, moins commune, notre Scala. Il
paraît évident qu'il y a eu concentration de fossiles dan§ la couche
inférieure de la falaise.
La position assignée par les géologues portugais (Afonta et
O’Donnell) était le Burdigalien inférieur, ils considéraient donc les
couches à Operculina de Farol des Lagostas comme d’âge plus ancien
que les couches à empreintes de Mollusques de la falaise de San
Miguell, du moins pour les couches de la base, couches qui ne con-
tiennent pas notre Scala.
Les explorations du premier d’entre nous lui ont donné la con-
viction du contraire, les couches de Farol des Lagostas sont plus
récentes et elles appartiennent également au Burdigalien, mais à
sa partie supérieure.
On retrouve l’espèce dans la falaise de San Pedro de Barre plus
au Sud que Farol des. Lagostas et qui constitue la prolongation de la
falaise, mais elle y paraît moins abondante.
L’espèce paraît être localisée dans le Pliocène inférieur (Astien)
d’Italie ou de l’île de Cos où elle semble rare. Les formes affines se
trouvent depuis l’Oligocène jusqu’au Pliocène supérieur ou au Pleis-
tocène.
Géographiquement ces formes se localisent dans la province
caraïbe ou méditerranéenne.
Le genre Stenorhytis lui-même existerait depuis l’Eocène supé-
rieur jusqu’à l’époque actuelle, où il est, d’après Thiele, représenté
par un très petit nombre d’espèces.
La présence d’une espèce de ce genre sur la côte occidentale
d’Afrique dans des couches assimilées au Burdigalien supérieur est
un fait de grand intérêt et nouveau. Elle vient confirmer que les
couches de tuffeau à Operculina de la falaise de Farol des Lagostas
et de San Pedro de Barre sont plus récentes que celles de Luanda.
Les exemplaires que nous avons décrits de cette intéressante
espèce sont conservés au Musée du Congo belge, à Tervueren. Elle
est également bien représentée dans les collections des Serviços
geologicos de Angola.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
462
Sur L'ANATOMIE COMPARÉE ET LES AFFINITÉS D’ÉCHANTILLONS
FOSSILES DE TAMARICACEAE, DÉCOUVERTS EN SOMALIE FRAN-
ÇAISE et en Mauritanie.
Par Edouard Boureau.
SOUS-DIRECTEUR AU MUSÉUM
Certains des échantillons (75 spécimens) dont il est question dans la
présente note, ont été récoltés par M. Aubert de La Rüe, un peu
à l’est de la route de Dikkil à Garbès et à 5 km. de Dikkil, en Somalie
française. Leurs gisements, d’âge quaternaire, ont été décrits par le
collecteur qui a, en outre, fourni une coupe géologique qui les localise
avec précision (cf. Aubert de La Rüe 1, p. 93, fig. 10 et 2 p. 365).
Des basaltes supérieurs placés sous les cailloutis de la surface, sur-
montent des formations lacustres représentées par des argiles cuites
au contact de la lave, par des calcaires en plaquettes et par des
marnes qui contiennent des échantillons végétaux silicifiés. Ce sont
des fragments cylindriques de diamètre 1 à 3 cm., d’une longueur
variant de 7 à 8 cm., à structure bien conservée, de couleur blan-
châtre et qui montrent sur leurs parois latérales de fines stries longi-
tudinales bien marquées, correspondant aux rayons très déve-
loppés, permettant d’ailleurs déjà une identification sommaire.
En outre, dans une cassure, on voit également à l’œil nu, les vais-
seaux de xylème disposés radialement, de façon très particulière.
D’autres échantillons, également nombreux et identiques, ont été
découverts par le Professeur Théodore Monod dans les formations
quaternaires lacustres gypseuses de la cuvette de Meïatag, près
d’Ouadan, dans l’Adrar, en Mauritanie. Les 7 échantillons qui nous
ont été remis, sont de plus petite taille que précédemment. Leur
diamètre va de 5 à 12 mm. De bonne conservation, ils ont le même
aspect extérieur et la même structure.
Enfin, les autres échantillons, d’âge également quaternaire, récoltés
par le Professeur Th. Monod sont d’une attribution spécifique
beaucoup moins certaine, en raison d’une moins bonne conservation
1. Aubert de La Rüe (E.). 1939. Le volcanisme en côte française des Somalis.
Bull, volcanologique. Or g. de l’Assoc. de volcanologie de l’Union géodés. et géophys.
internat., sér. 11, t. V, 1939 ; pp. 71-108, 11 fig., 12 pl., Naples.
2. Id. 1939. Itinéraires géologiques en Somalie française. Rev. géog. phys. et géol.
dynam., vol. XII, fasc. 3, 1939, pp. 353-382, 13 fig., 1 carte h. t., 6 pl.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 4, 1951.
/
— 463
des structures, mais ils rappellent néanmoins les spécimens précé-
dents.
Il s’agit des échantillons :
= n° 909. — 40 échantillons dè la région de Tanouchert (Mauritanie).
Attribution presque certaine.
= n° 2238. — 1 échantillon d’Aouinet Cheredine (Mauritanie). Attri-
bution douteuse.
= n° 6439 et 6456. — Nombreux échantillons des environs de Tindouf.
= n° 6603. — 7 échantillons quaternaires de l’erg Chech, au N. de Taou-
deni (Soudan).
= n° 6555. — 10 échantillons récoltés en surface sur la hamada, en
particulier sur les terrains primaires de Hank. Attribution douteuse.
TAMARICACEAE
Tamaricoxylon africanum (Krausel) Boureau, n. comb.
(pl. I, fig. 1 et 2).
Gynotrochoxylon africanum ; R. Krausel, 1939, Ergebn. d. Forschungs. Prof.
E. Stromers in d. Wüst. Agyptens. ; Abhandl. d. Bayer. Akad. Wiss. Math. Natuvw
Heft 47, p. 97, fig. 29, pl. 22, fig. 1-3.
I. — Etude anatomique.
Echantillon-type : Aubert de La Rüe, n° 1.
Bois hétéroxylé d’Angiosperme. Les zones d’accroissement ne
sont pas nettement marquées. Dans les échantillons observés, tous
peu âgés, on ne remarque pas de diminution marquée dans le calibre
et d’interruption dans la répartition des pores.
I. Les vaisseaux. — En coupe transversale, les pores sont disposés
en bandes radiales limitées latéralement par des rayons assez larges.
Ils sont disposés en chicane. En coupe longitudinale, ils ont un trajet
sinueux caractéristique, dû aux rayons rapprochés et larges qu’ils
contournent et avec lesquels ils sont en contact.
Densité des vaisseaux : Un champ microscopique de 3 mmI. 2 con-
tient en moyenne 30 vaisseaux, ce qui fait une moyenne de 10 vais-
seaux au mm2. En fait la densité des pores apparaît beaucoup plus
grande, les rayons occupant une grande partie du champ. Sans
tenir compte de la surface occupée par les rayons, on aurait une
densité de 15 au mm2, environ.
Les pores sont surtout solitaires et très rapprochés. Ils peuvent
être, de ce fait, fréquemment accolés. Ils sont généralement arrondis,
souvent circulaires et peuvent être légèrement déformés par leurs
contacts mutuels.
Mensurations : Coupe transversale.
464 —
On peut mesurer : 208 p X 261 p (Tg X Rd) ; 208 p X 208 p
(fréquent) ; 244 p X 244 p ; 104 p X 104 p ; 87 p X 87 p. Ils peuvent
être de petite ou de moyenne taille, mais également de grande taille.
Coupe longitudinale :
Longueur des éléments de vaisseaux : de 140 p (extrêmement
courts) à 208 p (très courts).
Etagement des éléments de vaisseaux : ils sont étagés au même
titre que les cellules du parenchyme juxtavasculaire. Les étages de
parenchyme ont toujours une hauteur égale à celle des éléments
de vaisseaux.
Cloisons terminales : La cloison terminale des éléments de vais-
seaux est mince, horizontale ou subhorizontale. La perforation est
simple. ,
2. Les rayons ligneux. — Ils atteignent de très grandes dimensions
et sont de forme très irrégulière. Dans les lames transversales, les
bandes parallèles constituée par les rayons occupent une bonne
partie de la surface entière (30 %). Dans les lames longitudinales
tangentielles, ils atteignent une largeur de 350 p (20 cellules) pour
une longueur de 4450 p. Ils sont hétérogènes. Les cellules couchées
sont de taille pareillement inégale. Elles sont en coupe tangentielle,
soit allongées verticalement, soit régulièrement circulaires. Les plus
grandes cellules sont généralement placées à la périphérie, mais on
ne rencontre également à l’intérieur des rayons auprès de cellules
beaucoup plus petites. Leur hauteur verticale va de 15 p à 30 p
et leur largeur horizontale va de 10 p à 20 p. Leur longueur radiale
est d’environ 40 p. Toutes les cellules des rayons contiennent des
cristaux. On compte environ 3 rayons au mm. horizontal tangentiel.
3. Le parenchyme ligneux. — En coupe transversale, le parenchyme
juxtavasculaire apparaît sous la forme de cellules aplaties, de
forme hexagonale, disposées en séries concentriques autour des
vaisseaux. Ces cellules vasicentriques mesurent 30 p X 15 p. Le tissu
est peu étendu mais toujours présent au contact des vaisseaux.
En coupe longitudinale, il apparaît nettement étagé, formé de
cellules fusiformes, aux extrémités pointues et disposé très régulière-
ment autour des vaisseaux. La largeur d’une cellule atteint 30 p
et sa longueur est celle des éléments de vaisseaux voisins, également
étagés. Elle varie de 140 p à 210 p. Les cellules du parenchyme ne
sont pas septées.
4. Les fibres, lihrif ormes (?). — Entre les vaisseaux, on rencontre
des ilôts fibreux dont les éléments ont une forme irrégulière et arron-
die.
Diamètre transversal : environ 23 p ; épaisseur de la paroi :
environ 7 p ; diamètre du lumen : environ 9 p. Les ponctuations des
fibres qui semblent simples sont difficilement observables.
Bulletin du Muséum
PI. I
500 fx
i i
CI G Tendron
Phoiocypi* J«»n Brunuun
30. rue l« Brun - PARIS 1 3*
— 465 —
5. Phloème. — Dans une coupe transversale, on observe à la péri-
phérie des formations ligneuses secondaires, des tissus libériens à
grandes cellules claires alternant régulièrement avec des tissus
sombres à cellules scléreuses plus serrées et à ouvertures plus étroites.
Ces faisceaux ont la forme de croissants emboités dont les pointes
sont tournées vers l’intérieur et placés entre les rayons.
II. — Affinités.
Ce plan ligneux fossile s’apparente à tous points de vue à celui que
Krausel 1 a décrit en 1939 sous le nom de Gynotrochoxylon africanum
et que cet auteur classe dans la famille des Rhizophoraceae. Cette
famille ne doit pas, semble-t-il, être envisagée car ces échantillons
montrent un parenchyme et des éléments de vaisseaux nettement
étagés (pl. 1, fig. 2), ce qui n’existe jamais dans les bois de la famille
des Rhizophoraceae. Les figurations données par Krausel pré-
sentent ces mêmes particularités bien que beaucoup moins nette-
ment (Krausel, pl. 22, fig. 3). On doit donc rejeter cette détermina-
tion ainsi que ses conséquences écologiques, particulièrement
importantes.
Les bois à parenchyme étagé sont répartis dans les familles
suivantes 1 2 :
A maranthaceae.
+ Ampelidaceae
Annonaceae.
Asclepiadaceae.
Berberidaceae.
+ Bignoniaceae.
+ Bixaceae.
+ Bombacaceae.
+ Boraginaceae.
A-Burseraceae.
+ C aesal p iniaceae.
Capparidaceae.
Cheno pod iaceae.
-f- Cneoraceae.
-f Cochlospermaceae.
A-Compositeae.
Coriariaceae.
Corynocarpaceae.
Dasticaceae.
. ArEbenaceae.
-f Elaeagnaceae.
Eleaeocarpaceae.
Gesneriaceae.
+ Hippocastanaceae.
Lardizabalaceae.
Lauraceae.
Loranthaceae.
Ar Malvaceae.
-1- Meliaceae.
Melianthaceae.
Mimosacae.
A-Moraceae.
+ Moringaceae.
+ Myoporaceae.
Myrsinaceae.
Nyctaginaceae.
Oleaceae.
+ Papilionaceae.
Piperaceae
Polygonaceae.
Ranunculaceae.
Rhamnaceae.
A~ Rutaceae.
H- Salvadoraceae.
Simarubaceae.
A- Sterculiaceae.
Tamaricaceae.
+ Thymeleaceae.
Tiliaceae.
+ Ulmaceae.
U rticaceae.
+ Zygophyllaceae.
Les familles marquées d’une + sont celles qui possèdent en outre
des rayons étagés contrairement à ce qui existe dans nos spécimens
fossiles. En se reportant à l’ouvrage de Metcalfe et Chalk 2, on
trouve pour chacune de ces familles un ensemble de caractères ana-
tomiques qui permet de les éliminer une à une et, en fin de compte,
c’est surtout aux espèces de la famille des Tamaricaceae que nous
1. Krausel R. 1939, loc. cit., p. 97, fig. 29, pl. 22, fig. 1-3.
2. Metcalfe C. R. et L. Chalk. 1950. Anatomy of the Dicotyledons, 2 vol., Oxford.
— 466 —
venons comparer nos échantillons fossiles. D’ailleurs, cette opinion,
basée sur l’Anatomie du bois est, dans une certaine mesure, con-
firmée par les observations des collecteurs. Le gisement des échan-
tillons silicifiés de Mauritanie récoltés par Th. Monod était recou-
vert de plants vivants de Tamarix sp. Ceux de Somalie récoltés
par Aubert de La Rue en étaient plus éloignés géographiquement
et stratigraphiquement, mais ce genre actuel existe néanmoins dans
la région.
Comparaison avec les Tamaricaceae actuelles.
L’examen direct d’un échantillon de Tamarix gallica J. Gay
cultivé au Muséum montre une coupe longitudinale très voisine par
la disposition relative des vaisseaux, du parenchyme et des rayons,
mais une zone poreuse très marquée dans la coupe transversale
crée un plan ligneux différent. Nos échantillons fossiles de Somalie
et de Mauritanie apparaissent, au contraire, dépourvus de zones
annuelles d’accroissement (pl. 1, fig. 1). Cette structure, observée
dans une tige de T. gallica est identique à celle que donne J. de
Saint-Laurent 1 pour cette même espèce (cf. Saint-Laurent,
1928, pl. XXXI, fig. 26), d’après un échantillon vivant d’Algérie.
A. Messeri 2 donne une étude d’anatomie comparée des bois de
tige de quatre Tamarix actuels du Fezzan (T. africana1 2 3 Poiret,
T. Gallica L. ssp. nilotica (Ehremb.) Maire, T. passerinoides Del.
et T. aphylla (L.) Karst) que l’on peut séparer par la présence, plus
ou moins marquée des cercles d’accroissement,, le diamètre des
vaisseaux et la grandeur des rayons.
1° Tamarix africana : Zone poreuse caractéristique. Vaisseaux de dia-
mètre moyen et rayons médiocrement développés (Messeri, l'938,
pl. XXI, fig. 4 et 5). Coupe longitudinale très ressemblante.
2° Tamarix gallica nilotica : Cercles annuels comme précédemment.
Vaisseaux plus grands et bois fortement imprégné d’une résine jaune
(Messeri, 1938, pl. XXII, fig. 1).
3° Tamarix passerinoides : Pores diffus qui ne créent pas un zonage
comme précédemment. Vaisseaux de petit calibre et rayons plus minces
que dans T. africana et T. g. nilotica.
4° T. aphylla : plan ligneux de tige le plus voisin de celui de nos
spécimens. Zones peu marquées. Vaisseaux plus grands et rayons égale-
ment plus développés que dans les trois espèces précédentes.
1. Saint-Laurent (J. de). 1928. Etudes sur les caractères anatomiques des
bois d’Algérie (suite). — Bull. Stat. Rech. Forest. du Nord de l’Afrique, t. I, 9e fasc.,
pp. 351-382, pl. XXXVIII-XVLII.
2. Messeri A. 1938. Studio anatomico-ecologico del legno seeondario di alcune
piante del Fezzan. Nuovo Giornale Bot. Italiano n. s., vol. XLV ; n° 3, 1938.
3. Il y a lieu de ne pas confondre le T amarix africana Poiret et notre plan ligneux
fossile, très différent, que les règles de la Nomenclature nous obligent à désigner:
Tamaricoxylon africanum (Krausel) Boureau.
— 467 —
Les échantillons de Tlaïa ( Tamarix articulata Vahl, = T. aphylla
(L.) Karst.) également étudiés par L. Trabut 1, montrent des
caractères voisins dans la coupe longitudinale (Trabut, 1926,
p. 347, fig. 7) mais par comparaison avec celle de nos échantillons,
une coupe transversale quelque peu différente ( loc . cit., p. 347,
fig. VI) :
— zonage d’accroissement plus marqué. <
— pores plus rares et plus petits, ce qui est également confirmé
par ùne figuration donnée par Saint-Laurent 1 (pl. VIII, fig. 31).
Le T. Trabutii Maire (Saint-Laurent2, p. IX, fig. 33 et 34) a
des pores diffus, mais plus petits que ceux de nos échantillons.
Ses rayons sont moins larges (au maximum 250 y) et moins élevés
(au maximum 3000 p.). Il en est de même des rayons du T. aphylla
qui sont moins développés que ceux de nos échantillons.
Le liber secondaire figuré par J. de Saint-Laurent 2 (pl. VIII,
fig. 32) correspond exactement à celui de nos échantillons.
Les mensurations et les descriptions anatomiques qui viennent
d’être indiquées proviennent d’échantillons actuels qui représentent
des tiges. Or Messeri signale à propos du Tamarix gallica L. ssp.
nilotica (Ehhemb.) Maire la structure d’un échantillon prélevé sur
une grosse racine récoltée dans l’Uadi Iseien (Messeri, loc. cit.,
p. 324), et à ce propos, on constate des différences de structure
importantes avec les tiges de la même espèce :
— absence de zones d’accroissement.
— Vaisseaux « extraordinairement » grands.
Les mensurations, que cet auteur donne, correspondent exacte-
ment à celles de nos échantillons fossiles, et notamment pour les
éléments de vaisseaux, les cellules du parenchyme et les fibres.
Les rayons sont cependant plus petits avec au plus 8 cellules de
largeur, alors que nos échantillons fossiles en, montrent au plus 20.
Ceci nous amène à penser que nos échantillons représentent
plutôt des racines de Tamarix, et nous confirmons ce que supposait
Th. Monod au sujet des échantillons fossiles de Mauritanie. Le fait
qu’il s’agirait de racines et non de tiges nous oblige à redoubler de
prudence au sujet de l’âge relatif des échantillons fossiles et de celui
des couches qui les contiennent. L’âge quaternaire est évidemment
vraisemblable pour les spécimens de Somalie et de Mauritanie,
mais il devient plus discutable pour l’échantillon égyptien, que
Kraüsel attribue à l’Oligocène inférieur. Il faut songer que, très
1. Trabut L. 1926. La Tlaïa, Tamarix articulata Vahl., Bull. stat. recherches forest.
du Nord de V Afrique, t. 1, 8e fasc., pp. 336-349.
2. Saint-Laurent, J. de. 1932. Etudes sur les caractères anatomiques du bois
et du liber secondaire dans les essences du Sahara et particulièrement du Hoggar. Bull.
St. rech. forest. Nord de l'Afrique, t. II, 1er fasc., juin 1932, pp. 1-60.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 4, 1951.
30
— 468 —
fréquemment, des racines d’une espèce donnée peuvent être trouvées
« en place » dans une couche d’âge beaucoup plus ancien. Kraüsel
(p. 100) indique d’ailleurs que l’échantillon égyptien a été récolté
en surface, ce qui est une raison de plus, pour suspecter son âge
tertiaire :
« ... bel Dime oberflàchlich aufgelesen, wahrscheinlich verschleppt
ans Quatrâni-Stufe, Fayum, Unt.-Oligozàn. »
Répartition géographique actuelle et caractères écologiques des
Tamaricaceae. — Les Tamaricaceae ont une aire de répartition
localisée surtout dans la région méditerranéenne, toute la partie
septentrionale de l’Afrique, l’Asie centrale et jusqu’au Japon.
Tamarix af ricana : méditerranéen ; halophile.
T. nilotica : jusqu’au Soudan et Deccan, avec pénétration Saharo-
Sindienne ; zones des affleurements de l’eau et autour des oasis.
T. passerinoides : Est-Saharien et Sindien ; Stations sablonneuses.
T aphylla : Saharo-Sindien avec pénétration dans le Deccan et
le Soudan ; zones des affleurements humides et autour des oasis.
(Messeri).
III. — Diagnoses.
Ces échantillons peuvent être l’objet d’une détermination rapide,
après un simple examen à l’œil nu ou à la loupe. Ils se présentent
sous une forme cylindrique de forme variable, souvent rectiligne,
mais pas toujours. Les grands vaisseaux sont nettement visibles
avec leur disposition en files séparées par les larges rayons. D’autre
part on observe sur la partie latérale du cylindre un réseau parti-
culier dont les cavités étroites et allongées verticalement corres-
pondent par leur dimension et leur écartement aux rayons ligneux
décrits plus haut. Cette ornementation extérieure caractéristique
s’observe à l’œil nu aussi bien sur les échantillons fossiles que sur des
spécimens (tige ou racines) prélevés sur des plants vivants. Bien
qu’il s’agisse là d’un caractère intéressant, il ne saurait suffire et
on doit toujours avoir recours à l’examen microscopique pour une
détermination plus précise. Nos échantillons représentent donc des
fragments de Tamarix et probablement des racines, c’est pourquoi
nous donnons le nom de genre Tamaricoxylon n. gen. et nous dési-
gnons l’espèce sous le nom de Tamaricoxylon africanum (Kraüsel)
Boureau, n. comb.
Tamaricoxylon Boureau, n. gen. : Plan ligneux correspondant à
celui des Tamaricaceae actuelles.
Tamaricoxylon africanum (Kraüsel) Boureau, n. comb. :
Bois secondaire dépourvu de zones annuelles d’accroissement nettes,
contenant des vaisseaux de petite, moyenne ou grande taille transversale,
— 469 —
extrêmement courts ou très courts, au nombre de 10 au mm2, étagés
disposés en bandes radiales, limitées par des rayons hétérogènes, très
hauts (jusqu’à 4 mm. 45) et très larges (jusqu’à 350 p), au nombre de 3
au mm. horizontal tangentiel, aux cellules cristallifères. Parenchyme
juxtavasculaire étagé comme les éléments de vaisseaux, formant autour
des vaisseaux des gaines de cellules concentriques et aplaties. Fibres peu
abondantes, mais formant des groupes de cellules arrondies de taille
irrégulière, au contenu sombre.
Tissus extérieurs au bois secondaire formés d’une alternance régulière
de faisceaux de fibres et de liber, ayant l’aspect transversal de croissants
emboîtés radialement.
IV. — Age géologique.
On peut affirmer qu’en Afrique notamment dans la région saha-
rienne, les Tamarix occupaient en abondance de vastes territoires
aux temps quaternaires. Leur présence au Tertiaire n’est nullement
prouvée dans ces mêmes régions.
Laboratoire d'anatomie comparée des Végétaux vivants
et fossiles du Muséum.
Planche I. — Tamaricoxylon africanum (Krausel) Boureau.
Fig. 1. — Portion de coupe transversale montrant la disposition des vaisseaux entre
les rayons ligneux particulièrement développés.
Fig. 2. — Portion de coupe longitudinale tangentielle montrant la disposition carac-
téristique des rayons (r), des vaisseaux (v) et du parenchyme juxtavasculaire (par)
avec un étagement très net.
Hydrogéologie du Lutétien-Synclinal de vEure
(5e note)
Par R. Soyer.
Au Sud de l’anticlinal de Meudon, les assises plongent rapidement
en direction du synclinal de l’Eure, axe très important qui leur
impose des dénivellations de même ordre que dans le synclinal de
la Seine.
La multiplication des forages intervenue depuis l’époque où
G. F. Dollfus 1 a proposé pour cet axe un tracé qui a encore été
conservé sur la feuille de Melun n° 65 au 80.000e, me permet main-
tenant de préciser et de modifier considérablement celui-ci.
Le synclinal de l’Eure aborde la région parisienne vers Garancières,
il traverse Neauphle-le-Château et se poursuit à l’E.S.E. par les
vallées de Chevreuse et d’Elancourt, en passant dans les localités
de Villiers-Saint-Frédéric, Neauphle-le-Château (Craie vers — 15),
Trappes (Craie à — 26), Saint-Rémy-les-Chevreuse, Châteaufort
( — 40), Orsay ( — 52), Saulx-les-Chartreux ( — 48), Longjumeau
( — 67), Savigny-sur-Orge ( — 70). Cette partie du tracé correspond
à celui que Dollfus a adopté, mais à partir de Savigny, le synclinal
se rebrousse, au lieu de se poursuivre en direction du Sud-Est et de
gagner Melun. Il franchit la Seine à Viry-Châtillon (Craie à — - 98), et
adopte ensuite un tracé nettement orienté vers l’Est, par Cham-
prosay ( — 75), l’Hermitage, en Forêt de Sénart (vers — 92), Brie-
Comte-Robert, et se poursuit sous la Brie au delà de Coubert (Craie
vers — 55).
Le synclinal de l’Eure fortement déprimé dans sa partie centrale,
sur le méridien de Paris, constitue une fosse profonde entre Orsay
à l’Ouest et Sénart à l’Est, Juvisy au Nord et Corbeil au Sud, où la
Craie s’abaisse vers — 100. Par rapport à l’anticlinal de Meudon,
cette fosse de Corbeil-Juvisy est symétrique à celle de Saint-Denis
dans le Synclinal de la Seine.
Les calcaires lutétiens s’étendent dans toute la région synclinale,
et quoique leur limite d’extension vers le Sud ne soit pas fort
éloignée, leur présence est certaine jusqu’aux abords de l’axe anti-
clinal du Roumois, dont j’indiquerai un tracé provisoire par : les
Essarts-le-Roi, Cernay-la-Ville, Arpajon, Vert-le-Grand, Mennecy,
Réau et Crisenoy. Toutefois, l’épaisseur du Lutétien se réduit rapide-
ment vers le Sud. Si les Marnes et Caillasses sont encore constantes,
les calcaires glauconieux de la zone 3 varient de puissance et de
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 4, 1951.
— 471 —
faciès, et ne s’étendent guère au delà de Marolles-en-Hurepoix,
d’après la coupe ci-dessous, dirigée N. -S., de Bagneux à Etampes.
Cette coupe traverse la fosse profonde de Corbeil-Juvisy où le
Synclinal de l’Eure atteint son maximum de largeur : 35 km.,
et de profondeur connue (Craie à 98 à Viry-Châtillon).
Tableau n° 1.
Variations du Lutétien entre Paris et Etampes. 1
Sur le flanc Sud de l’axe de Meudon, la pente rapide abaisse le
Lutétien de 70 m. entre Bagneux et Rungis et atteint 1,2 %. On
retrouve ensuite une chute marquée, vers le thalweg du synclinal
entre Longjumeau et Epinay-sur-Orge. Entre le thalweg et Rungis,
le fond de la fosse ne présente pas de pente notable sur une largeur
de 14 km.
1. Cotes et épaisseurs arrondies au mètre supérieur.
30**
472 —
La remontée des assises sur le flanc Nord de l’axe du Roumois
s’opère sous une pente plus faible : 0,6 % entre Viry-Châtillon
(Lutétien à — 21) et Monthléry (Lutétien à + 55) distants de
13 km.
Il existe une dissymétrie marquée dans la disposition des étages,
notamment entre le Lutétien et la Craie, dans la fosse de Saint-Denis,
d’une part, et celle de Corbeil-Juvisy, d’autre part. Elle est due à la
réduction de puissance du Sparnacien, que j’ai déjà signalée 2.
Cote du sommet Lutétien Crétacé
Epinay-sur-Seine — 0 — 102
Montmartre — 20 — 83
Yiry-Chatillon — 21 — - 98
Cette disposition est susceptible de comporter des conséquences
hydrogéologiques importantes, et l’on est amené à considérer trois
zones successives dans le Synclinal de l’Eure :
1° au Nord : le flanc Sud de l’axe de Meudon ;
2° au centre : le fond du synclinal ;
3° au Sud, le flanc Nord de l’axe du Roumois.
I. — Flanc Sud de V axe de Meudon.
Bois d’Arc y. — Forage de la Société Foncière, sur le plateau (voir
coupe tableau 2). Arrêté dans les argiles bariolées sparnaciennes,
l’eau vient du Lutétien inférieur.
Niveau statique (N. S.) : + 104
Niveau dynamique (N. D.) : + 94 au débit horaire de 12 m3 3600
+ 89 au débit horaire de 19 m3
Bue (Villacoublay) et Vélizy. — Aucune indication hydro-
géologique sur les forages absorbants de ces aérodromes.
Jouy-en-Josas. — J’ai déjà donné quelques renseignements
sur cet intéressant forage (3 p. 645), dont la coupe est détaillée dans
le tableau n° 2.
Les mouvements d’eau ont été les suivants, en cours d’exécution :
Profondeur 70 m. 15 (ait. + 29.85) Marnes et Caillasses N. S. à 14 m. 90
-(+ 85.10).
Profondeur 103.80 (ait. — 3.80) Lutétien inf. N. S. à 16.03 ( + 38.97)
Profondeur 104.50 (altitude 4.50) Lutétien inf. N. S. à 14.35 ( + 85.65).
Niveau statique définitif à 14 m. 35 ;
Niveau dynamique à 20 m. (+ 80.00) ;
Débit horaire : 12 m3 ;
Diamètre terminal : 0 m. 290.
Rungis. — Le forage absorbant établi en 1932 en bordure de
l’aqueduc de la Vanne descend dans la Craie. Il a recoupé un niveau
— 473 —
aquifère sous les Marnes et Caillasses à 92 m. de profondeur ( — • 5.94).
Les eaux fortement ascendantes se sont élevées à 38 m. du sol
, (+ 48.06).
Choisy-le-Roi. — - Forage exécuté en 1950 par la Société Arrau-
sond à la Régie Nationale des Usines Renault.
L’eau vient du Calcaire grossier moyen et inférieur ; le débit a
été largement renforcé dans la Glauconie de base, au contact des
lignites sparnaciens.
N. S. : + 30 environ N. D. : -f- 22.50 D. H. : 10 m3
L’eau titre 107 degrés hydrotimétriques.
Créteil. — Forage exécuté en 1950, 46, rue de Brie, par la Société
Hubschwerlin et Cle (voir tableau 2).
L’ouvrage a pénétré de 7 m. dans les Marnes et Caillasses, seul
niveau capté.
N. S. : + 30.60 N. D. : + 30.45 D. H. : 10 m3.
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Au Sud de cette première série d’ouvrages, quelques forages sont
en position plus synclinale.
Igny. — Aux Etablissements des Frères de Saint-Nicolas, un
forage exécuté en 1900 par E. Lippmann a atteint le Lutétien
supérieur entre 49 et 61 m. de profondeur (de -f- 41 à -j- 29). Le
niveau statique s’est établi à l’époque à -f- 79.60.
Paray-Vieille-Poste. — Forage aux usines Pillot, en 1935 par
la Société Vincent et Cle (voir tableaux 2 et 3).
N. S. original : à 38 m. 90 (+ 48.10) N. D. : à 58 m. (+ 29.00). D. H. :
12 m3.
— 474
Un traitement acide avec 3 tonnes d’H Cl n’a pas amélioré le
débit, mais a abaissé le niveau statique à 42 m. 50 de profondeur
(+ 44.50).
Valenton. — Le forage de la propriété Lainé part de la cote 34
et descend à la base du Sparnacien. Il a rencontré, entre autres
niveaux aquifères, une venue ascendante dans le C. G. supérieur, à
la cote — - 13, dont le niveau statique s’élevait à + 28. Un second
niveau, dans les sables grossiers du C. G. inférieur, vers — 25, était
ascendant à + 29.
Brévannes. — Dans le forage de l’Hospice, G. F. Dollfus (4)
a signalé un niveau aquifère dans les sables glauconieux de la base
du Lutétien.
Crosnes. — Cet auteur ( op . cit., p. 612) y signale la présence du
niveau aquifère lutétien entre — 30 et — 33.
2. — Fond du Synclinal de V Eure.
Neauphle-le-Vieux. — Des renseignements concernant le forage
communal publiés par C. Finaton ( — 5), il apparaît que le Lutétien
est épais de 31 mètres (+ 72,50 à + 41,50). Sa base, sableuse sur
16 m., renferme une nappe ascendante, dont seul le débit horaire :
30 m3, est connu.
Coignières. ■ — - Un forage très important par ses renseignements
hydrogéologiques et stratigraphiques, a été exécuté en 1931 par
MM. les Fils de Lefèvre Frères (voir tableaux 2 et 3).
Un essai de débit, dans le Lutétien sableux aquifère, a indiqué :
N. S. : à 76 m. ( + 84) N. P. : à 108 m. ( + 52) D. H. : 7 m3 5 maximum.
Chevreuse. — Parmi les forages de cette localité, deux ont
capté les eaux du Lutétien, l’un au Claireau (Propriété Montgo-
mery); l’autre au lieu dit : les Charbonniers, pour la Ville.
Dans le premier, l’eau provient du Lutétien inférieur glauconieux :
N. S. : + 91 N. D. : +74 D. H. : 6 m3 7 Diamètre : 0 m. 248.
Dans le second, c’est le Lutétien supérieur qui est aquifère :
N. S. : + 93 N. D. : + 90.50 D. H. : 50 m3 Diamètre : 0 m 450.
Les forages de Gometz-le-Chatel, Bures (6), Orsay et Saulx-
les-Chartreux, qui ont atteint la Craie, n’ont pas fourni de ren-
seignements sur les eaux du Lutétien. Il en est de même de celui
de Longjumeau, où les venues ascendantes du Lutétien ont été
délibérément condamnées, en raison du caractère séléniteux de
leurs eaux.
— 475 —
3. — Fosse de Corbeil-Juvisy.
Savigny-sur-Orge. — Forage étudié par G. F. Dollfus (4,
p.612) qui signale des sables chlorités à la cote — 19 dans le Lutétien.
Sainte-Geneviève-des-Bois (Le Perray-Vaucluse) — Dollfus
( loc . cit., p. 605) indique un niveau aquifère à la base du Lutétien,
devenant important dans la Glauconie grossière à Venericardia
imbricata, entre — 32,65 et • — 32,40.
Draveil. — Le forage du Château, cité par le même auteur
( ibid ., p. 614) a été arrêté dans les trois premiers mètres de l’Argile
plastique, après avoir percé 30 m. de calcaire grossier, où il aurait
trouvé une alimentation.
Ris-Orangis (Champrosay). — Il existe un niveau ascendant
dans les grès sableux fossilifères de la base du Lutétien, entre — 26
et — 33 (ibid., p. 617).
Dans le forage du château de la Theullerie, exécuté en 1927 et
partant de la cote 74,50, on a obtenu difficilement un débit horaire
de 2 m3. N. S. : + 40 N. D. : + 24,00.
Soisy-sous-Étiolles. — Cette même zone aquifère, située ici
entre — 7 et — 20, a fourni des eaux jaillissantes s’élevant au-dessus
de la cote 40 (orifice) vers 1835 (7), vol. I, p. 348). Un autre forage
effectué en 1904 et terminé à la cote — 2, dans le Calcaire Grossier
Moyen, a obtenu un débit horaire de 15 m3.
N. S. : + 33.80 N. D. : + 32.90.
Étiolles. — Le forage de 1864 n’a pas dépassé l’Argile plastique
(4, p. 617) ; il prend certainement son eau dans le Lutétien, entre
— 7 et — 25.
Corbeil. — Deux niveaux aquifères ont été reconnus dans le
Lutétien par le forage des Etablissements Denayrouse (4, p. 618).
a) un niveau supérieur dans le C. G. S. entre -f-5 et +2.
b) un niveau inférieur dans les sables glauconieux, entre — 11 et — 18.
Essonnes. — La nappe aquifère des sables lutétiens se poursuit
dans cette localité, dans des sables et cailloutis situés entre + 0,43
et — 7,69.
Saintry. — Forage par Portet et Bernard en 1905 (voir tableaux 2
et 3).
N. S. : + 31,20 N. D. : + 13,20 D. H. : 12 m3
On atteint ici la limite sud de la fosse synclinale.
Servon. — ■ Le forage capte l’eau du Lutétien dont le sommet est
à + 24. L’eau ascendante s’élève à la cote 41 (8, p. 104).
— 476 —
Chevry-Cossigny. — • Forage étudié par G. F. Dollfus (9) ;
l’auteur ne donne pas d’indications sur les eaux du Lutétien ; on
remarque toutefois la présence de la Glauconie sableuse à quartz
roulés noirs à la base de l’étage, situé entre -f- 10 et — - 25, et repo-
sant sur l’arkose de Breuillet sans doute aquifère.
Tournan-en-Brie. — Deux forages à l’Hôpital (voir tableau 2).
Une zone aquifère a été recoupée au contact des Marnes et Cail-
lasses et du C. G. supérieur ; son niveau statique s’est établi à
45 m. de l’orifice (-f- 35).
4. — Flanc Nord de l’axe du Roumois.
Montfort-l’Amaury. — Forage communal exécuté en 1934
par MM. les Fils de Lefèvre Frères (tableaux 2 et 3).
Un essai de débit a été pratiqué dans le Lutétien, le forage ayant
atteint la base d’un niveau sableux puissant, reconnu entre 90 et
102 m. de profondeur (-f- 68 à + 56).
N. S. : + 93 N. D. : + 82 D. H. : 11 ml
Dampierre. — Un résultat intéressant a été obtenu par le puits
communal, dont la coupe est détaillée sur les tableaux 2 et 3.
L’ouvrage a été terminé à la cote -f- 12 dans le Lutétien supérieur.
N. S. : + 89. — Aucune dénivellation appréciable en pompage
au débit horaire de 15 m3.
Choisel-Bouliay les trous. — Dans ce forage intercommunal
dont l’orifice est à + 105, le Lutétien a été traversé sur 35 m,
entre + 40 et + 5.
N. S. : -f 88 D. H. : 7 m3.
Janvry (La Brosse(. — Ce forage terminé en très petit diamètre
(0 m. 120) n’a fourni qu’un débit horaire de 1 mr 200. N. S. à 39 m.
du sol (+ 111).
Nozay. — Ce puits atteint l’argile sparnacienne à la cote — 13, et
le sommet du Lutétien à -f- 28. Il a traversé une venue aquifère
ascendante dans les marnes grises à rognons de silex noirs roulés et
verdâtres de la base du Calcaire grossier.
N. S. à 116 m : + 44 D. H. : 4,5 m3.
Le diamètre terminal est réduit : 0 m. 161.
Montlhéry. — Forage exécuté en 1945 par la Société Forages et
Matériel, au Sud de l’autodrome de Linas. L’eau vient de la Glau-
conie de base :
N. S. : + 65 N. D. : + 64,7 D. H. : 9m3.
Saint-Michel-sur-Orge. — - Aucune donnée hydrologique sur
ce forage signalé par G. F. Dollfus (4, p. 160). On sait seulement
/
— 477 —
qu’il n’a pas traversé l’Argile plastique, ni les sables sparnaciens,
situés à la cote — 39 sous un Lutétien très puissant dépassant 40 m.
Lieusaint. — - La Sucrerie possède deux puits : l’un destiné à son
approvisionnement en eau, descend à 94 m. du sol (voir tableau 2).
Les sables glauconieux aquifères y atteignent environ 5 m.
Le second ouvrage est un puits absorbant de 60 m. de profondeur
ne dépassant pas le Calcaire de Champigny.
Tableau n° 2.
Altitude du sommet des étapes traversés par les forages.
Cote du sol
Terre végétale, Remblais, alluvions
modernes
Limons de plateaux, alluv. anciens.
Argile à Meulières
Meulière de Beauce
Sables de Fontainebleau
Marnes à Huîtres
Calcaire de Brie.
Marnes vertes
Marnes supra-gypseuses
Ludien
Sables de Cresnes
Calcaire de Saint-Ouen
Sables de Beauchamp
Lutétien
Sparnacien
Montien
Craie
Observations hydro géologiques.
Le tableau n° 3 condense les observations hydrogéologiques
sur les principaux forages décrits, dont le nombre est d’ailleurs
trop restreint pour qu’on puisse en tirer dès maintenant des con-
clusions définitives. Alors que dans le synclinal de la Seine, les
forages sont très nombreux dans les villes industrielles voisines de
la fos-e de Saint-Denis, ils sont clairsemés dans la région située au
sud de l’anticlinal de Meudon, de caractère résidentiel. D’autre part,
de nombreux forages communaux trouvent dans le Calcaire de Cham-
pigny toute l’eau nécessaire à l’alimentation publique ; quelques
autres atteignent le Sparnacien, particulièrement aquifère dans la
fosse de Corbeil-Juvisy (Viry-Châtillon).
On peut néanmoins tenter, en se basant sur les quelques 30 forages
connus, d’indiquer les grandes lignes de l’hydrogéologie du Lutétien.
Deux niveaux ont été exploités ou étudiés :
1° les calcaires compacts du Lutétien supérieur (C. G. supérieur
et moyen).
2° les sables glauconieux du Lutétien inférieur (C. G. inférieur).
Dans le premier cas, les eaux circulent en régime de fissures,
mais dans le second, c’est une vraie nappe aquifère, en régime de
petite perméabilité que renferment les assises inférieures lutétiennes
dont le faciès sableux est bien accusé dans la zone synclinale, de
Montfort-l’Amaury et Neauphle- Vieux à Chevry-Cossigny, et de
Choisy-le-Roi à Essonnes, et qui prolonge vers le Sud les niveaux
sableux connus en quelques points sur l’axe de Meudon et ses abords.
Les conditions de gisement des calcaires et sables étant com-
parables à celles de la fosse de Saint-Denis, on retrouve les mêmes
conditions d’artésianisme des eaux lutétiennes. En raison de l’en-
foncement rapide des assises, la comparaison des cotes atteintes
par le niveau statique ne peut donner d’indications valables que
pour des forages de localités très voisines, les courbes piézométriques
étant trop sinueuses. La valeur de la mise en charge, plus expressive,
a été calculée en partant du bas de la formation aquifère ; elle est
relativement moins forte pour les niveaux supérieurs du Lutétien
(4 à 6 kg.) que pour les sables inférieurs (5 à 9 kg.), ce que l’on a pu
constater déjà dans les forages de Paris (10).
En ce qui concerne les débits il semblerait, à ne tenir seulement
compte que des valeurs indiquées par le tableau 3, que les bancs
supérieurs et moyens du Lutétien sont plus aquifères que les couches
inférieures. Il faut observer toutefois que les premiers ont été surtout
exploités dans la fosse centrale ou dans la zone de maximum de
profondeur du synclinal, comportant une situation privilégiée, alors
que les seconds se répartissent sur l’ensemble de la région étudiée.
Les diamètres de tubage employés sont généralement faibles,
certains même insuffisants, tels ceux des puits de Choisel (0 m. 120)
et Nozay (0 m. 161).
Le cas du forage de Montfort-l’Amaury, tubé au diamètre opti-
mum de 400 mm., n’infirme pas cette règle, car il est situé dans une
zone très élevée et n’offre qu’une mise en charge minime de 5 kg.
Toutefois, on remarque d’une manière générale que les eaux luté-
tiennes sont moins abondantes dans le Synclinal de l’Eure que dans
celui de la Seine dont l’impluvium est beaucoup plus étendu. Les
couches réservoirs ne reçoivent par le nord qu’un faible écoulement
sur l’axe de Meudon. Leur extension est bornée à l’ouest par les
vallées de la Vesgre et de l’Eure, et dans la région des Yvelines,
479 —
Tableau n° 3.
Données hydrogéologiques des forages synclinal de l’Eure.
une partie de leur débit est drainé par la Mauldre. Au Sud-Ouest,
elles n’atteignent pas Rambouillet et sont coupées par la vallée de la
Remarde. Au sud, on sait que leur limite d’extension passe au Nord
d’Etampes et emprunte le Synclinal de la Risle. C’est donc seule-
ment au nord-est qu’une communication peut s’établir avec l’implu-
vium du synclinal de la Seine et qu’un appoint plus ou moins pré-
caire peut parvenir aux calcaires aquifères du synclinal de l’Eure.
Il ne paraît pas s’être produit d’appauvrissement des réserves du
Lutétien depuis le début du siècle ; c’est ainsi qu’à Chevreuse, le
forage de 1901 tenait son niveau statique à -j- 91, et celui de 1936
à + 93.
En résumé, on peut tirer de l’étude des forages conduits au Luté-
tien dans le synclinal de l’Eure quelques conclusions préliminaires :
1° les conditions hydrogéologiques sont comparables à celles du syn-
clinal de la Seine au point de vue de la disposition générale : existence d’une
— 480 —
fosse profonde sur le méridien de Paris ; régime artésien avec mise en charge
d’autant plus forte que la couche aquifère est plus ancienne.
2° Comme dans le synclinal de la Seine, il ne semble pas s’être produit
d’affaiblissement des réserves aquifères.
3° Les conditions sont moins favorables au point de vue des débits, en
raison du périmètre d’alimentation restreint, et sans doute aussi de la
faible perméabilité des sables calcaires de granulométrie irrégulière et de
porosité inconnue.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
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tiaires dans le Bassin de Paris. B. S. C. G. F. (2), 1890-91, pp. 116-
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10. Soyer (R.). Hydrogéologie du Lutétien. Les eaux du Lutétien à
Paris (3e note). B. M. H. N. (2), t. XXII, n° 3, 1950, pp. 420-428.
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F. PAILLART. 30-10-1951.
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs 339
Communications :
A. Villiers. Types déposés au Muséum national d’Histoire naturelle par
l’Institut français d’Afrique noire (3e liste) 342
Ch. Jouanin. Etude d’une collection d’Oiseaux des îles Kerguelen 347
Th. Monod. Dents à fonction non alimentaire chez un Téléostéen 357
M. Blanc. Quelques considérations sur les actinotriches des nageoires de
Poissons Téléostéens 360
E. Dresco. Sur quelques Lepty pliantes cavernicoles, et description d’une
espèce nouvelle (Araneae) 363
M. André. Nouvelle espèce de Schôngastiella (Acarien) d’Afrique Equatoriale. 368
M. André. Sur une forme larvaire de Schôngastia (Acarien). parasite de petits
Mammifères en Oubangui-Chari 372
J. R. Steffan. Remarques sur quelques genres d’Haltichellinae (Hym. Chal-
cididae) 375
P. Fauvel. Annélides Polychètes du Golfe de Tadjoura recueillies par M. J.-L.
Dantan en 1933, au cours de pêches nocturnes à la lumière (suite) 381
G. Ranson et G. Cherbonnier. Note sur Physa Waterloti Germain (Moll.
Gastér.) ; 390
G. Cherbonnier. Les Holothuries de Lesson 396
J. Roche et A. Tixier-Durivault. Rapports des Gerardiides avec les Zoan-
thides et les Antipathaires 402
Ch. Ginieis. Contribution à l’étude anatomique des plantules de Palmiers.
(II) : La plantule de Phoenix canariensis 410
P. Jovet. Etude botanique de 12 aquarelles et lavis de Malmaison 416
P. Jovet. Examen d’une collection de cent « dessins » conservés au Musée
de Malmaison 426
A. Camus. Chênes nouveaux du Tonkin 435
Cl. Ch. Mathon. La partie septentrionale du bassin tertiaire de Forcalquier
et sa bordure montagneuse secondaire. Etudes pour la carte de la végéta-
tion (2e partie) 437
M. Pichon. Classification des Apocynacées : XXII, les espèces du genre Vinca. 439
A. Cavaco. Révision des Phytolaccacées de Madagascar 445
H. Jacques-Félix. Un nouveau genqe Africain de Melastomaceae 448
P. Bourrelly et G. Georges. Un nouvel Euglénien incolore, Gyropaigne
Lefevrei 453
E. Dartevelle et J. Roger. Sur un Scalidé du Miocène de Luanda (Angola). 456
E. Boureau. Sur l’anatomie comparée et les affinités d’échantillons fossiles de
Tamaricaceae, découverts en Somalie française et en Mauritanie 462
R. Soyer. Hydrogéologie du Lutétien-Synclinal de l’Eure (5e note) 470
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY-S AI NT* HILAIRE, PARIS Ve
Archives du Muséum national d' Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d'Histoire naturelle ). Ne paraît
plus depuis 1938. (Le volume : 1500 fr.) .
Bulletin du Muséum national d'Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, abonnement annuel France, 1500 fr., Etranger, 2000 fr.).
Mémoires du Muséum national d'Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité ; un vol. 1200 fr.).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933 ; prix du fascicule : 300 fr.).
Index Seminum Horti pariensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
Notulæ Syslematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 600 fr. ;
Étranger, 900 fr.) .
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France, 500 fr.,
Étranger, 600 fr.).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d'Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’ Agronomie coloniale; paraît depuis 1921.
Abonnement annuel : 1000 fr.
Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, Laboratoire de Crypto-
gamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 400 fr.. Étranger,
600 fr.).
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur Mme Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 600 fr.,
Étranger, 900 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeur M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie. Paraît depuis
1928 ; abonnement France et territoires d’Outre-Mer, 500 fr., Étran-
ger, 800 fr.).
Mammalia, Morphologie, Riologie, Systématique des Mammifères
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 500 fr. ; Étranger,
900 fr.).
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F. PAILLART. 30-10-1951.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome XXIII
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N° 5. — Octobre 1951
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
— PARIS-V" —
RÈGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1 /2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie-
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
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sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
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directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
TIRAGES A PART
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au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1951. — No 5.
386e réunion des naturalistes du muséum
25 OCTOBRE 1951
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
ACTES ADMINISTRATIFS
M. Lucien Chopard, Sous-Directeur de Laboratoire honoraire, est
nommé Professeur titulaire à la chaire d’Entomologie. (Arrêté ministériel
du 24 août 1951).
M. Léon Pales est nommé Sous-Directeur de Laboratoire au Musée de
l’Homme. (Arrêté ministériel du 16 juillet 1951).
M. Mamy, Commis d’administration, est nommé Secrétaire-comptable.
(A. m. du 6 septembre 1951).
Mme Bersihand, Aide-technique, obtient un congé d’inactivité d’un an
à dater du 1er juillet 1951. (A. m. du 6 septembre 1951).
Mlle Th. Rivière est mise en disponibilité, sans traitement, pour une
période de 6 mois (A. m. du 6 septembre 1951).
Mme Ch. Jaboulay, Employée aux écritures stagiaire du Service
national de Muséologie, est relevée de ses fonctions (A. m. du 9 août 1951).
Mme Michelle Bory est nommée Employée aux écritures stagiaire au
Service national de Muséologie (A. m. du 9 octobre 1951).
M. Maurice Bogniot, Gardien de bureau, est chargé pour une période de
3 mois (à compter du 1er septembre 1951) des fonctions de Gardien-chef
au Musée de l’Homme (A. m. du 6 septembre 1951).
M. Cozic, Gardien de galerie, est nommé (à compter du 1er juillet 1951)
Garde militaire (A. m. du 6 septembre 1951).
M. Marcel Demutrecy, Gardien de galerie, est nommé Gardien de bureau
titulaire (A. m. du 1er octobre 1951).
MM. Louis Le Du, Isidore Cariou et Marcel Larue sont nommés
Gardiens de galerie stagiaires (A. m. du 9 octobre 1951).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 5, 1951.
31
— 482 —
M. Georges Tison est délégué dans les fonctions de Gardien de galerie-
(A. m. du 16 juillet 1951).
MM. Maurice Chuzeville et Pinson obtiennent une prolongation de
congé de 6 mois, pour raison de santé (A. m. du 9 août 1951).
M. le Président a le regret de faire part du décès (survenu le 22 août
1951) de M. le Dr. Georges Thibout, Associé du Muséum et Président de la
Société nationale d’Acclimatation.
DISTINCTIONS HONORIFIQUES
M. le Professeur Henri Humbert est promu Officier de la Légion d’hon-
neur par Décret du 10 juillet 1951.
M. Camille Guinet, Jardinier-Chef, est nommé Chevalier de la Légion
d’honneur par Décret du 10 juillet 1951.
M. le Professeur Louis Loubière est promu Officier du Mérite Agricole
par Décret du 7 août 1951.
Sont nommés Chevaliers du Mérite agricole, par Arrêté ministériel du
30 juin 1951 : MM. Maurice Prat, Surveillant généra] au Parc Zoologique
du Bois de Vincennes ; Jean Duverneuil, Agent-technique principal ;
Roger Boucher et Victor Latapie, Jardiniers permanents ; Raymond
Gaume, Attaché au Laboratoire de Cryptogamie.
Sont nommés Officiers de l’Instruction publique, par Arrêté ministériel
du 30 juin 1951 : M. Yves Le Grand, Professeur; Mlle Raymonde Cin-
tract ; Mmes Marie-Louise Pasquino et Denise Schaeffner ; M. Maxime
Vachon, Assistants ; MM. Harper Kelley, Maître de Recherches au
C. N. R. S. et Pierre Reveneau, Surveillant général.
Sont nommés Officiers d’académie, par Arrêté ministériel du 30 juin
1951 : MM. André Franc, Jean Guibé, Léon Pales, Sous-Directeurs de
Laboratoire ; Gustave Ciierbonnier, Pierre-Louis Dekeyser, Assistants ;
Marcel Fortier, Secrétaire-comptable ; Georges Benoit-Durand, Jardi-
nier-chef ; Jean-Paul Lebeuf, Chargé de Recherches au C. N. R. S. ;
Maurice Mulette, Aide-technique ; Joseph Levardon, Commis ; Léon
Sezac, Agent technique ; Jacques Guillou, Jardinier et Mlle Denise
Godot de Mauroy, Dessinatrice.
— 483
COMMUNICATIONS
Étude D’une Collection de Rongeurs du Sahara
Nord-Occidental.
Par Francis Petter,
La collection qui fait l’objet de cette étude a été récoltée au cours
d’une Mission du Muséum National d’Histoire Naturelle, effectuée
pendant les mois d’octobre et novembre 195Q, dans les environs de
Béni-Abbès (Sud-Oranais).
La présente note a pour but d’apporter une contribution à l’étude
de la faune locale, et il n’y est question que des espèces pour lesquelles
un nombre suffisant de spécimens a permis de prendre des mensura-
tions utiles et de discuter leur identification, afin de les comparer
â ceux mesurés dans d’autres régions, faisant partie du même
ensemble bio-géographique. La collection comprend des spécimens
en peau, les crânes osseux et quelques squelettes.
Chacune des peaux porte un numéro d’inscription au Catalogue
Général du Laboratoire des Mammifères.
Dans la mesure du possible, des mensurations ont été effectuées sur
le cadavre :
Tête et corps (TC) : de l’extrémité du museau à l’anus.
Queue (Q) : de l’anus à l’extrémité du pinceau de poils terminal.
Pied (P) : de la saillie du talon à l’extrémité de l’ongle le plus long, le
pied étant posé à plat.
Oreille (Or),: de l’échancrure de la base de l’oreille à l’extrémité de la
conque.
Les mesures du crâne osseux ont été prises selon la méthode
indiquée par J. L. Chaworth-Musters et J. R. Ellerman
(À Révision of the Genus Meriones. P. Z. S. 1947, 117, 478).
Longueur occipito-nasale (ON) : de l’extrémité des os nasaux à la partie
la plus saillante de l’occipital.
Bulle tympanique (B) : du point le plus antérieur de la bulle au point
postérieur le plus proche de l’extrémité du processus para-occipitâl.
La mesure de la bulle, tympanique, rapportée en pourcentage à
la longueur du crâne (B %) donne avec assez de précision, tout en
étant très conventionnelle, des renseignements d’ordre systématique.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 5, 1951.
— 484 —
Psammomys obesus Cretzschmar.
L’étude de cette série de spécimens, par rapport aux formes
•décrites de différentes localités, m’a amené précédemment ( Marti -
malia, 1951, XV, 1 et 2,40) à n’admettre l’existence que d’une seule
espèce, très plastique et de dimensions variables, répartie de Mauri-
tanie jusqu’en Arabie. Seule l’étude génétique permettra de con-
firmer cette conception. Les formes les plus grandes sont rencontrées
dans la partie orientale de l’aire de répartition de l’espèce, comme
cela paraît devoir être aussi le cas des Gerbilles et des Mériones.
Meriones crassus Sundevall.
B % = en moyenne 37.
485 —
Les mensurations de ces spécimens permettent de les rapporter
sans doute possible à l’espèce M. crassus Sundevall. Des individus
vivants qui ont pu être comparés avec des spécimens de la sous-
espèce M. crassus charon Ths de Perse, montrent une morphologie
externe et un comportement identique ; cependant, les spécimens
de Béni-Abbès présentent des poils plus longs et plus fins. La posi-
tion subspécifique de cette Mérione est difficile à préciser. En effet,
elle se rapporte au groupe des M. c. crassus dans lequel Ellerman
rassemble les foi mes pallidus du Soudan Anglo-Egyptien, tripolius
de Libye, isrnahelis et pelerinus d’Arabie. Par rapport au petit
nombre de spécimens étudiés de ces dernières, on pourrait la consi-
dérer comme légèrement plus petite (mais il ne s’agit que d’indi-
vidus Ç), et à bulle relativement plus faible.
En effet, la répartition géographique de cette espèce, parallèle à
celle de M. libycus de la côte atlantique jusqu’en Afghanistan, et son
caractère beaucoup plus désertique, permettent de penser qu’il
s’agit d’un même peuplement, au moins en Afrique du Nord, dans
lequel des distinctions n’auraient de réel intérêt que liées à une étude
stricte des différentes conditions de milieu dans lesquelles elles peu-
vent vivre et à une étude génétique.
Le Laboratoire des Mammifères possède un spécimen en alcool
rapporté du Maroc (probablement de Port-Etienne) par la mission
Gruvel, (C. G. 1911, N° 1568), dont il est intéressant de noter les
mensurations :
Cette Mérione vit dans les endroits où le sol conserve une certaine
humidité, notamment aux abords des oasis. Son habitat coïncide
avec celui du Psammomys obesus Cretzschmar. On peut rapporter ces
spécimens à la forme M. libycus Schousboeii Loche, décrite d’Algérie,
aussi bien qu’au type M. I. lybicus Licht. d’Egypte. Il est cependant
intéressant de noter que la longueur de la queue des spécimens
Nos 264, 265, 266 pourrait permettre d’une part de les rapporter à la
forme M. I. caudatus Ths. décrite de Lybie (et retrouvée au Hoggar),
d’autre part de les intégrer sans qu’il soit possible de les différencier,
dans une série de spécimens de Perse rapportés à la forme M. L
erythrourus Gray. Les crânes de M. I. caudal us et de M. I. erythrourus
sont, d’après les mensurations de J. L. Chaworth-Musters et
— 486
J. R. Ellerman (A Révision of the Genus Meriones, P. Z. S. 1947,
117, 478-504), de taille légèrement plus forte dans l’ensemble,
quoique les proportions des bulles de M. I. caudatus, M. I. Schous-
boeii et M. I. libycus soient du même ordre que celles des spécimens
de Réni- Abbés (36 à 38 %) ; celles de M. I. erythrourus sont plus
faibles (33 à. 36 % d’après une série de spécimens encore inédits).
Heptner ( Mammalia 1946, X, 7), comparant des spécimens
provenant du Hoggar à des spécimens de la frontière Afghane
{M. Eversmanni Bogd.), constate que « les caractères indiqués
(comme différentiels) ne sortent pas des limites de la variabilité
géographique de l’espèce », et que « les variations individuelles
rçlient ces formes par des exemplaires intermédiaires ».
L’aire de répartition de cette espèce étant continue depuis la côte
Atlantique du Maroc jusqu’en Perse et peut-être même jusqu’en
Chine (Tourfan) où elle est représentée, il faut probablement rap-
porter à l’espèce type M. I. libycus Licht. au moins les formes
d Afrique du Nord que seule l’étiquette permet de distinguer.
A propos de cette espèce et de la forme Schousboeii, il est néces-
saire de clarifier un point de systématique :
Gerbillus Schousboeii a été nommée par Loche en 1858 d’après
un spécimen d’Algérie ; considérée comme sous-espèce de Meriones
libycus Licht. décrite d’Alexandrie en 1823, elle est devenue
Meriones libycus Schousboeii (Loche). Cependant, O. Thomas a
décrit en 1925 une Meriones Schousboeii tuareg de T Air, qui n’est pas
une Meriones libycus mais une forme de M. crassus Sundevall.
L’équivoque régnant primitivement entre Schousboeii et tuareg
a conduit Heptner à considérer la forme tuareg comme une sous-
espèce de l’espèce type M. libycus ; cet auteur la nomme d’ailleurs
Pallasiomys erythrourus (Gray), ignorant probablement l’antériorité
de libycus (Thomas. Ann. Mag. of Nat. Hist. 1919, III, 263.)
et la considérant comme appartenant à un sous-genre particulier :
en fait, les spécimens de Pallasiomys erythrourus tuareg (Ths), du
Hoggar, mentionnés par Heptner, sont des Meriones libycus
Licht. ;
Meriones Schousboeii tuareg Ths., doit s’appeler Meriones crassus
tuareg (Ths).
Gerbillus gerbillus Olivier.
— 487 -
B % = en moyenne 29,5.
Les deux espèces, Gerbillus gerbillus Olivier et G. pyramidum
Geoffroy, vivent ensemble dans les endroits sableux. D’une façon
générale, G. pyramidum est dans toutes ses proportions plus forte
que G. gerbillus, avec sur le crâne osseux des lignes et des angles plus
accusés. Cependant, les doigts postérieurs des G. gerbillus sont tou-
jours plus longs d’un à deux millimètres.
Les G. hirtipes, types de Lataste, Ouargla (Algérie), mesuraient,
d’après l’auteur, 33,5 mm. et 28,5 mm. de longueur du crâne
(Lataste, La Naturaliste 1882, 21).
Les crânes de G. pyramidum d’Egypte et du Soudan Anglo-
Egyptien que possèdent le Laboratoire des Mammifères et le Labo-
ratoire d’ Anatomie comparée, mesurent respectivement :
— 488 —
N° C. G. 1831-156 ON = 36,5 B = 10,5 B % = 28,7 Lefèvre Egypte
1838-798 ON = 34 B = 10 B % = 29,4 Burton. Senaar.
(Type
N° 369 de Gerbillus Burtoni F. Cuvier ; ancien N° du Laboratoire
d’Anatomie : A. 2654).
A. 2655 ON = 36 B = 10,2 B % = 28,3 Gerbille de Bur-
ton. Senaar.
La morphologie générale de ces crânes et des peaux montées qui
accompagnent les deux premiers, ne permet pas de les distinguer des
spécimens précédents, si ce n’est par leur taille plus forte, et il est
probable que la sous-espèce hirtipes ne pourra pas être retenue dans-
l’avenir.
Gerbillus campestris Levaillant.
Cette espèce, décrite de Figuig en 1937 par Heim de Balsac, et
retrouvée ultérieurement par le même auteur à Colomb-Béchar et
Béni- Abbés, est caractérisée extérieurement par sa petite taille et sa
teinte générale foncée (gris noisette à brun havane) et anatomique-
ment par le grand développement de ses bulles tympaniques.
J’ai trouvé ces Rongeurs par petits peuplements isolés, dans des-
éboulis dé blocs calcaires ou gréseux de teinte sombre.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum.
489
Note sur la position systématique de « Triaenops»
Wheeleri Osgood (Chiroptères, Hipposidérinés).
Par Jean Dorst.
Le groupe des Hipposidérinés, que l’on considère tantôt comme
sous-famille des Rhinolophidés, tantôt comme famille distincte, est
un des plus intéressants parmi les Chiroptères, ne serait-ce qu’en
raison des étranges appendices nasaux qui caractérisent les espèces
qu’on y place. A côté du grand genre Hipposideros, groupant de très
nombreuses espèces propres aux régions chaudes de l’Ancien Monde,
se placent quelques genres plus réduits, représentant des types plus
évolués de Chauves-souris. La systématique de ces formes ne semble
pas encore définitivement établie, probablement en raison de la
rareté de certaines d’entre elles, au moins dans les collections.
Parmi les Hipposidérinés de position incertaine figure une espèce
peuplant l’Indochine, d’où elle a d’ailleurs été décrite en 1932 par
Osgood sous le nom de Triaenops wheeleri. Le descripteur lui-même
ne l’avait placé dans le genre Triaenops que d’une manière tout à fait
provisoire ; cette position se justifiait par le fait que ses appendices
nasaux ne sont pas sans présenter quelques analogies avec ceux des
espèces de ce dernier genre. Depuis cette époque, les auteurs ont
cependant émis des doutes à ce sujet, notamment Tate (1941) dans
sa révision des formes voisines des Hipposideros. Nous avons nous-
mêmes eu l’occasion de réviser en 1948 les Triaenops d’où nous
avions exclu « Tr. » Wheeleri , sans toutefois pouvoir conclure en
raison du manque de matériel concernant cette espèce asiatique.
Le Muséum a reçu assez récemment une série de Chauves-souris
indochinoises, données par M. le Professeur Bourret, et les exem-
plaires de « Tr. » Wheeleri qu’il a bien voulu remettre à notre labo-
ratoire nous ont permis de préciser la systématique de cette espèce
et d’apporter ainsi un complément à notre note de 1948.
L’examen de ce Chiroptère montre en effet qu’on ne peut en aucun
cas le placer dans le genre Triaenops, avec qui il n’a rien de com-
mun, si ce ne sont certaines similitudes apparentes dans la consti-
tution des appendices foliacés nasaux. La formation d’une sorte de
« trident » surmontant la feuille nasale permet au premier abord
de tenter un rapprochement. Mais un examen plus attentif révèle
que ce « trident » lui-même n’est pas aussi développé et surtout
qu’il n’a pas la même forme que celui des vrais Triaenops. La selle
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 5, 1951.
— 490
n’est pas surmontée par un prolongement lancéolé, alors que ce
dernier est toujours présent chez les Triaenops. Notons enfin, outre
ces différences essentielles dans la constitution de la feuille nasale,
d’assez nombreux caractères distinctifs dans la morphologie du
crâne et des dents (prémaxillaires, arcade zygomatique et incisives
supérieures).
L’espèce indochinoise est par contre très proche d’ Aselliscus
iricuspidatus (Temm.), espèce propre à la région papoue que Taxe
a assez récemment à très juste titre isolé dans un genre spécial en
raison des caractères qui la différencient nettement des autres
espèces d’Hipposidérinés. Comme tricuspidatus, Wheeleri est en
effet une espèce de petite taille (Osgood donne comme mesures
d’avant-bras 41,6 mm. (moyenne de 6 adultes en peau), et 42 pour
un spécimen en alcool ; nos spécimens ont sensiblement la même
dimension) ; les Triaenops ont au contraire une taille en général
nettement supérieure (la plus petite espèce, Tr. furcula, a un avant-
bras d’une longueur moyenne de 45 mm. Ç les avant-bras de toutes
les autres espèces dépassent 50 mm.). C’est Cependant surtout l’étude
des caractéristiques de la feuille nasale qui montre que Wheeleri et
tricuspidatus sont très nettement apparentés (fig. 1). L’analogie est
particulièrement nette dans la constitution de la partie supérieure
des appendices foliacés nasaux, qui comporte 3 septa surmontés
chacun d’une des languettes du trident ; chez les deux espèces,
celles-ci sont assez réduites et ne forment pas une véritable fourche
comme chez les Triaenops.
Il existe évidemment des différences entre les feuilles nasales
de ces deux espèces, en particulier dans la forme de la selle, qui est
aussi large que la partie inférieure de la feuille nasale chez tricus-
pidatus, alors qu’elle est beaucoup plus réduite chez Wheeleri, où
l’on observe une sorte d’étranglement à ce niveau. Mais chez l’une
et l’autre des deux espèces, cette partie ne comporte jamais d’ap-
pendice lancéolé médian, ce qui permet d’ailleurs de distinguer nette-
ment ces deux espèces des Triaenops.
On observe de plus quelques différences dans la forme des oreilles,
allongées et plus étroites chez tricuspidatus, plus larges chez Wheeleri ;
la queue est nettement plus allongée chez Wheeleri que chez tricus-
pidatus, où l’uropatagium est légèrement échancré, alors qu’il forme
un angle sortant chez Wheeleri. Mais la queue des deux espèces a
une extrémité libre de quelques millimètres.
Si l’on excepte ces quelques caractères distinctifs qui n’ont qu’une
valeur spécifique et qui ne peuvent en aucun cas justifier une sépa-
ration générique, les très notables analogies entre Wheeleri et tricus-
pidatus permettent de les réunir dans un même genre Aselliscus en
les séparant des Hipposideros d’une part, des Triaenops d’autre part.
Comme le dit d’ailleurs Tate. il faut probablement placer dans ce
— 491
même genre Aselliscus., « Asellia » stoliczkana Dobson et « Phyllo-
rhina » trifida Peters, les deux de la région malaise et birmane. Mais
la position systématique et même les caractères de ces deux espèces
ne sont pas encore bien établis. C’est en particulier le cas de stolicz-
kana dont la ligure du Catalogue de Dobson ne donne qu’une idée
bien vague, en particulier en ce qui concerne la feuille nasale ; une
étude du spécimen-type est à faire pour pouvoir conclure quant à
la position de cette espèce.
Les Aselliscus se placent vraisemblablement au voisinage des
Hipposideros (rappelons que les anciens auteurs plaçaient tricus-
pidatus dans les Hipposideros {— Pliyllorhina )) ; leur feuille nasale
représente en somme une complication et une différenciation de
celles que présentent les espèces de ce dernier genre. Leur crâne
semble lui aussi plus évolué que celui de la plupart des Hipposideros.
Fig. 1 ■ — Feuilles nasales d’ Aselliscus tricuspidatus (Temm.) à gauche
et d’.l.s. Wheeleri (Osgood) à droite.
Remarquons que les Triaenops sont eux aussi des Hipposidérinés
évolués, mais, bien différents, ils n'appartiennent sans doute pas
aux mêmes lignées que les Aselliscus.
Les Aselliscus paraissent à certains égards ressembler aux Asellia,
qu’on trouve dans les régions sèches depuis l’Afrique du Nord
jusque dans le N. O. de l’Inde à travers l’Arabie et le Proche-Orient.
Il existe en effet une certaine ressemblance entre ces espèces dans la
morphologie de la feuille nasale, en particulier dans la forme du
« trident ». De plus, comme chez les Aselliscus, les Asellia ont l’extré-
mité de la queue libre, dépassant la membrane interfémorale. Mais
il existe par contre des différences notables principalement dans le
crâne et les dents. Les Aselliscus ont en effet le crâne beaucoup plus
faible, avec une crête sagitale peu marquée, alors que celle-ci est par
contre bien développée chez les Asellia depuis la partie postérieure
du crâne jusque sur la base du rostre et en particulier au niveau du
rétrécissement interorbitaire. La partie faciale et le rostre sont
beaucoup plus développés et plus élevés chez Asellia que chez les
I
— 492 —
Aselliscus. De plus les Asellia ont une prémolaire de moins à lai
mâchoire supérieure.
Les Aselliscus semblent également montrer quelque parenté avec
les Coelops, notamment quant aux caractères du crâne, qui est
aplati avec la partie faciale très allongée. Ces analogies sont cepen-
dant sans doute de simples convergences, car les autres caractères,
et notamment la feuille nasale, diffèrent nettement de ceux des
Coelops qui sont d’une manière générale assez éloignés du groupe
Hipposideros.
Au point de vue biogéographique, on ne peut que souligner la
parenté qui existe entre As. iricuspidatus, peuplant les Moluques,
la Nouvelle-Guinée, les îles Salomon et Santa-Cruz, sans compter
certaines autres îles entourant la Nouvelle-Guinée, et As. Wheeleri
qu’on a trouvé dans le Nord de la Birmanie, au Tonkin et dans le
Tranninh. Ces espèces forment avec As. trifida de la région malaise
un groupe propre aux régions sud-orientale et papoue qui s’oppose
en quelque sorte au groupe Triaenops dont le centre de dispersion
est peut-être à placer à Madagascar, d’où il se serait étendu vers
l’Afrique orientale et la Perse, Les Asellia seraient plutôt à rattacher
au premier groupe qu’au second.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux), du Muséum.
RÉFÉRENCES
Bourret (R.). — 1944. Mammifères récemment entrés dans les collections
du Laboratoire de Zoologie de l’Ecole Supérieure des Sciences. Notes
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226.
Tate (G. H. H.). — 1941. Remarks on some Old World Leaf-nosed Bats.
Amer. Mus., Nov., n° 1140, 1-11.
— 493 —
Poissons recueillis aux îles Kerguelen
par le Docteur Aretas.
Par Maurice Blanc.
J’ai été chargé par M. le Professeur Th. Monod, d’examiner les
poissons recueillis par le Dr Raymond Aretas, Médecin-Commandant
des Troupes Coloniales, au cours d’un séjour aux Iles Kerguelen
pendant l’été austral 1949-1950. Ces poissons viennent d’être placés
dans la collection du Laboratoire des Pêches Coloniales du Muséum.
Ce sont tous des poissons marins. D’ailleurs, d’après les rapports
de différentes missions, la faune ichthyologique des eaux douces des
Kerguelen est absolument inexistante.
Ces poissons appartiennent tous au groupe des Notothéniiformes,
Téléostéens à rayons dorsaux épineux, à nageoires pelviennes en
position jugulaire, dépourvus de vessie natatoire et vivant unique-
ment dans les mers du Sud et dans la région Antarctique.
D’après Norman, ce groupe comprend cinq familles, dont une,
celle des Bovichthyidae, n’est pas représentée dans la région Antarc-
tique. Les quatre autres sont :
— les N ototheniidae ; les Harpagiferidae ; les Bathydraconidae
et les Chaenichthyidae.
Nous n’avons pas trouvé de Bathydraconidae , mais les trois autres
familles sont représentées dans la petite collection du Dr Aretas.
Nous avons pu identifier les espèces suivantes :
Notoihenia rossii, Richardson (N ototheniidae) ; Notothenia cyano-
brancha, Richardson {N ototheniidae) ; Harpagifer bispinnis, Richard-
son ( Harpagiferidae ), et Chaenichthys rhinoceratus, Richardson
( Chaenichthyidae ) .
Ce sont tous des poissons qui ont déjà été décrits à la suite d’expé-
ditions antérieures dans ces mêmes parages (Richardson, 1844-
1848 ; Smitt, 1897 et 1899 ; Bouienger, 1902 ; Vaillant, 1907 ;
Regan, 1914 ; Norman, 1938-1940 ; Nybelin, 1947). Deux espèces,
Notothenia rossii et Harpagifer bispinnis, ont déjà été trouvées,
non seulement aux Kerguelen, mais également en d’autres points
de la région antarctique (Norman, Nybelin, Regan). Les deux
autres, par contre, Notothenia cyanobrancha et Chaenichthys rhino-
ceratus, ne semblent pas avoir été trouvées autre part qu’aux Ker-
guelen mêmes (Norman, Regan, Richardson).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 5, 1951.
Notothenin rossii , Richardson ( Notolheniidae ),
494
— 495 —
Les individus rapportés par le Dr Aretas qui appartiennent à
l’espèce N. rossii (voir fig.) ont été capturés dans la baie de Port-
aux-Français, dans les rochers à marée basse, lors d’une grande marée
(coefficient 110) le 4 mars 1950. Ils mesurent de 80 à 190 mm (nageoire
caudale non comprise). D’après l’examen de leur contenu stomacal,
ces animaux semblent se nourrir d’Isopodes et de débris d’ Algues.
Un seul représentant de l’espèce N. cyanobrancha a été rapporté.
Il a été ramassé le 30 déc. 1949 à la pointe Molloy, dans un paquet
d’algues remonté par l’ancre du Lapérouse. Cet individu mesurait
145 mm sans la nageoire caudale. Son estomac ne contenait que des
débris de Crustacés et de Mollusques non identifiables.
Un individu appartenant à une troisième espèce du genre Noto-
thenia a été rapporté par lé Dr Aretas, mais son mauvais état de
conservation n’a pas permis le diagnostic de l’espèce. Seul le genre
a pu être précisé par l’examen de la ceinture scapulaire. Cet animal,
de couleur rougeâtre, possédait dans les restes de son estomac une
série de petits Crustacés Décapodes appartenant à l’espèce Hali-
carcinus planai us, Fabricius.
Les représentants de l’espèce Harpagifer bispinnis, Richardson,
ont été rapportés en assez grand nombre par le Dr Aretas. Ils ont
généralement été capturés dans la baie de Port-aux-Français, à
marée basse, dans les flaques, parmi les pierres et les rochers. Leur
genre de vie semble très voisin de celui des Cottidés de nos régions
(sur les côtes bretonnes par exemple). La taille des animaux exami-
nés varie de 43 mm à 73 mm (nageoire caudale non comprise). Nous
en avons disséqué quelques-uns ; leur estomac contenait uniquement
des Isopodes et des Amphipodes.
Chaenichthys rhinoceralus, Richardson, possède un museau allongé
et aplati en forme de spatule et terminé par une bouche pouvant
s’ouvrir très largement ; le dessus de ce museau est orné d’une
épine rostrale caractéristique. Un exemplaire complet, quoique
passablement abîmé pendant le voyage de retour, mesurant 360 mm
de long (sans la nageoire caudale), dont 150 mm pour la tête, a été
rapporté par le Dr Aretas, ainsi qu’un crâne trouvé sur une grève
de sable fin, à l’ Ile de l’Antarès, le 18 mars 1950. L’estomac de l’in-
dividu complet contenait uniquement des débris d’autres poissons
de couleur rougeâtre (probablement des Nutothenia).
Rappelons qu’il existe déjà dans la collection du Laboratoire des
Pêches Coloniales du Muséum National d’Histoire Naturelle, un
exemplaire momifié de Chaenichthys rhinoceratus mesurant 320 mm
et trouvé à demi-desséché sur la plage de Port Couvreux par
E. Aubert de la Rüe lors d’une précédente expédition. Cet exem-
plaire a été décrit par Monod (Th.) et Dollfus (R. Ph.) en 1932.
Si l’on en juge par l’examen de ce matériel, nous pouvons donc
dire que la faune ichthyologique marine des Iles Kerguelen semble;
— 496 —
très peu variée. On trouve d’assez nombreux individus, mais très peu
d’espèces, toujours les mêmes, et qui appartiennent pratiquement
toutes au même groupe.
Laboratoire des Pêches et Productions Coloniales
d’origine animale du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
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J. Charcot (1903-1905), Paris, Masson, 1907, pp. 1-51.
— 497 —
Sur le tégument des Oribates.
Par F. Grandjean.
Pour désigner les diverses couches dont le tégument de leurs
Acariens est forme les Onbatologues n ont guère à leur disposition
que la terminologie de Michael, elle-même empruntée à Huxley.
Michael distingue 3 couches : une externe incolore, chitinisée et
très mince, 1 epiostracum, une centrale colorée, fortement chitinisée 1
et de beaucoup la plus épaisse, Vectostracum, et une interne composée
des cellules qui ont édifié les 2 autres couches, Y endostracum (T p 111
à 113). F
Dans cette énumération le cérotégument, couche plus externe
que 1 epiostracum, ne ligure pas. Michael l’a cependant très bien vu
chez plusieurs espèces d Oribates. Il nous dit par exemple, à propos
de Tectocepheus velatus , que cet Acanen, quand il est adulte, est
recouvert d une couche terne et granuleuse, que cette couche est
facile à faire disparaître par le frottement, qu’elle s’en va par lam-
beaux au cours de la vie sans que l’animal paraisse en souffrir, et que
les zones dépouillées laissent voir sous elles une surface brillante.
Tout cela est vrai et !a couche qui s’enlève est le cérotégument, la
surface brillante étant celle de l’epiostracum.
Michael, malheureusement, qualifie d’epiostracum, chez Tecto-
cepheus, la couche qui s enlève. La surface brillante est pour lui celle
de 1 ectostracum. Comme il ne fait pas la même erreur chez d’autres
Oribates, son epiostracum est mal défini. C’est tantôt le véritable
epiostracum et tantôt le cérotégument. Dans le premier cas d’ail-
leurs, s il y a un cérotégument, Michael ne le considère pas comme
une partie normale de l’ectosquelette mais plutôt comme une singu-
laiité particulière à certaines espèces.
Nomenclature. — Reconnaissons que le cérotégument ne se
substitue jamais' à 1 epiostracum et ne peut que le recouvrir. Rem-
plaçons endostracum par hypoderme afin de réserver la désinence
en « ostracum » aux couches chitineuses non vivantes, non organisées.
Nous avons alors successivement, de l’extérieur à l’intérieur, le
cérotégument, V epiostracum, Vectostracum et V hypoderme. Le squelette
externe, ou exosquelette, ou ectosquelette, ou test, est la somme
des 3 premières couches. Deux d’entre elles, l’epiostracum et l’ectos-
1. C’est-à-dire scléritisée, durcie. Un tégument souple et incolore est pour Michael
faiblement chitinisé.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 5, 1951. 32
— 498 —
tracum forment ensemble le tégument proprement dit, ou tégument
chitineux, ou squelette chitineux Au lieu de tégument chitineux
on peut dire cuticule chitineuse, ou plus simplement cuticule. J’em-
ploie le mot cuticule dans ce sens. « Cuticule » peut aussi être subs-
titué à « ostracum ». L’ épicuticule et Y ectocuticule sont l’epiostra-
cum et l’ectostracum, respectivement. La peau est le tégument
proprement dit, avec ou sans l’hypoderme.
La même nomenclature convient à toutes les stases. Ce que je dis
du tégument dans ce travail s’applique indifféremment aux adultes,
aux nymphes et aux larves.
Cuticule ou tégument proprement dit. — L’ectostracum est la
couche la plus épaisse. Il est primitivement incolore et facilement
déformable s’il n’est pas scléritisé. Par la scléritisation, qui est locale
et d’origine secondaire, il devient jaunâtre ou brun, plus dur, plus
ou moins rigide, et même cassant. Il est poreux à certains endroits,
ou partout (aires poreuses respiratoires à pores visibles dans les
sclérites, pores invisibles donnant passage au cérotégument, etc...).
Ses gros pores sont peut-être occupés par des prolongements cyto-
plasmiques de l’hypoderme. Dans la plupart des cas, en particulier
dans les parties scléritisées, on distingue facilement 2 couches ectos-
tracales ; la supérieure étant plus réfringente, plus colorée, et l’infé-
rieure de moindre indice, incolore ou presque.
L’epiostracum est la partie essentielle du tégument, celle qui ne
peut manquer nulle part. Il est mince, souple, élastique, incolore,
et il enveloppe tout l’animal sans changer sensiblement d’épaisseur
et de caractères. Il recouvre Tectostracum. Les gros pores de celui-
ci s’arrêtent à son contact. Il est dépourvu de porosité visible, à
quelques exceptions près. Les gaz de la respiration doivent cepen-
dant le traverser, et aussi, à l’état fluide, la matière qui se solidifie
au contact de l’air et qui constitue le cérotégument.
Le squelette chitineux se déforme suivant des zones qui sont
fréquemment appelées de « déchitinisation » ou qui sont qualifiées
de « membranes » (membranes synarthrodiales). Ces termes ne sont
pas heureux. Les articles des pattes, par exemple, ne sont pas liés
par des membranes, mais par une cuticule différenciée généralement
épaisse. Pour employer à bon droit le mot « déchitinisation », lequel
ne peut vouloir dire que « déscléritisation », il faut être sûr qu’une
scléritisation a eu lieu préalablement. Or, le plus souvent, la zone
déchitinisée n’est qu’une zone ayant échappé à la scléritisation.
Il est préférable de l’appeler asclériteuse, ce qui ne préjuge rien.
L’epiostracum et l’ectostracum adhèrent fortement l’un à l’autre.
En bordure étroite de certains sclérites, un intervalle très net existe
cependant entre les deux couches et il ne semble occupé que par le
plasma sanguin.
— 499
L’acide lactique chaud est susceptible de provoquer chez certains
Oribates, dans les régions non scléritisées de l’ectosquelette, un
décollement de l’epiostracum. Entre cette couche et l’ectostracum
des poches pleines de liquide apparaissent et s’agrandissent. Ce
phénomène, qui est d’origine osmotique, est gênant, mais on peut
aussi en profiter pour l’étude de la structure tégumentaire.
Cérotégument. Le cerotegument, couche la plus superficielle,
est de grande importance chez les Oribates, bien qu’il soit accessoire,
non nécessaire à la vie. Il peut être arraché sans blessure, comme le
vêtement d’un homme. Il est additionnel, formé par exsudation à
travers le tégument chitineux. L’exsudation peut avoir lieu tout
entière au cours de la période pupale, quand la cuticule encore ina-
chevée est plus perméable, ou bien continuer au cours de la vie
active, après l’éclosion 1.
La couche cérotégumentaire existe en tous les points de la surface
du corps, les pattes comprises, chez de nombreux Oribates. Elle
n’est que locale sur d’autres. Sur d’autres encore elle paraît manquer
partout. Manque-t-elle vraiment ? Je dirai seulement ici qu’il ne faut
pas se fier aux apparences. Les Oribates supérieurs à surface bril-
lante semblent dépourvus de cérotégument et ce n’est pas vrai, car
la plupart d’entre eux, sinon tous, en ont dans leur région pleurale,
au-dessus des pattes.
La matière qui constitue les cérotéguments habituels est tendre,
à peu près incolore, translucide, un peu trouble par défaut d’homo-
généité ou de compacité. Autrefois je l’ai appelée l’enduit, la matière
sécrétée, la matière ou la couche additionnelle. En introduisant
en 1936, pour la désigner, le mot « cérotégument » (2, p. 37), j’ai
supposé que cette matière était de nature cireuse, non chitineuse.
Divers essais ultérieurs, et notamment ceux que j’ai faits en 1949
sur Gymnodamaeus craterifer (5, p. 547 à 549), ont confirmé cette
opinion.
Le réactif le plus commode et le plus crucial, pour distinguer le
cérotégument de la cuticule chitineuse, est l’eau de Javel. A froid
la cuticule est rapidement et complètement dissoute, tandis que le
cérotégument est inattaqué.
Le cerotegument des Oribates a des aspects et des caractères
extrêmement variés. Je parle plus loin des cérotéguments excep-
tionnels. Les autres, selon les espèces et les âges, sont très minces ou
très épais, avec tous les intermédiaires. Ils sont généralement plus
minces aux stases immatures que chez les adultes, mais il y a des
exceptions. Ils dessinent ou non des protubérances, des côtes, des
alvéoles, etc... Leur surface est tantôt lisse et tantôt granuleuse
1. J’appelle éclosion le moment où l’animal, à une stase quelconque, quitte la peau
de la stase précédente. r
— 500
ou épineuse. Ses inégalités peuvent aussi être cylindriques, molles,
allongées et dans ce cas le cérotégument peut être qualifié de fila-
menteux ou de cotonneux.
Un cas très commun est celui du cérotégument perlé, ou pseudo-
pulvérulent. La couche proprement dite, celle qui adhère à la cuti-
cule, est alors très mince et ne se remarque guère, car elle est partout
recouverte par des protubérances en forme de globules sphériques.
Les globules sont attachés à la couche, mais par une petite surface,
de sorte qu’ils paraissent indépendants et comparables à des grains
d’une poussière qui serait venue de l’extérieur. Certains globules
ne sont fixés qu’à d’autres globules qu’ils touchent à peine et dont
ils ne peuvent cependant pas se détacher spontanément. La base des
poils et des solénidions est souvent recouverte par les mêmes glo-
bules. Une gaine perlée monte plus ou moins haut le long de ces pha-
nères, ou même les recouvre en totalité, les faisant paraître beaucoup
plus épaisses.
Il est très important, quand on décrit un Oribate, de distinguer
à sa surface ce qui est cérotégumentaire et ce qui appartient à la
cuticule, c’est-à-dire au tégument chitineux. Certaines ornemen-
tations disparaissent quand on enlève le cérotégument et d’autres
subsistent, plus atténuées en général. Il arrive aussi que l’on trouve,
sous le cérotégument orné d’une certaine manière, une cuticule
ornée d’une manière très différente.
Il faut tenir compte, en outre, de l’âge des individus. Les vieux
peuvent avoir perdu par frottement leur couche cérotégumentaire
et les jeunes peuvent ne l’avoir pas encore acquise.
L’acide lactique est précieux pour ce genre d’étude. Sous son
action, à chaud, le cérotégument s’amollit et il perd en général son
adhérence à l’epiostracum, de sorte qu’on l’enlève sans difficulté
avec un pinceau ou une aiguille, s’il ne s’est pas détaché de lui-
même. L’epiostracum sous-jacent, absolument propre, est mis à
nu b En même temps qu’il perd son adhérence le cérotégument
devient beaucoup plus transparent et il ne cache plus, en lumière
transmise, les détails de la cuticule. Il gonfle en outre, de sorte que
son indice est abaissé, tandis que la cuticule chitineuse garde à
peu près la même réfringence. Observés dans l’acide lactique les
contours cérotégumentaires sont pâles après la cuisson et ceux
de la cuticule sont aussi accusés qu’auparavant, ou presque. Le con-
traste est grand entre les deux sortes de contours et le résultat
cherché, celui de ne pas confondre le cérotégument avec la cuticule
proprement dite, est atteint.
J’ai parlé plus haut de cette confusion a propos de Michael et de
1. Je rappelle aussi que la perte d’adhérence peut être obtenue à froid par le chloro-
forme, sans changement physique apparent de la couche cérotégumentaire (5, p. 549).
— 501 —
Tectocepheus. Michael n est pas seul à l’avoir faite et je me demande
si elle n’a pas défavorisé injustement l’emploi de l’acide lactique dans
la technique des préparations. Il est logique en effet, si l’on prend
la couche cérotégumentaire pour Tepiostracum, couche chitineuse,
d’en conclure que l’acide lactique altère fortement la chitine, qu’il est
capable de changer la microsculpture superficielle de la cuticule,
et que, par conséquent, on ne peut avoir confiance en lui. La vérité
est que l’acide lactique chaud, surtout si l’on va jusqu’à l’ébullition,
a l’inconvénient de provoquer dans certains cas des déformations
de 1 animal, et qu il modifie un peu la chitine puisqu’il la rend plus
souple, mais il ne la corrode jamais.
En lumière réfléchie, à faible grossissement, sur fond noir (4, p. 363),
la couche cérotégumentaire ne se voit pas quand elle est mince, à
condition qu’elle soit presque lisse, ou n’ait que des inégalités dis-
tantes et minuscules. Le tégument chitineux transparaît dans ce cas
avec sa couleur propre et le pouvoir réflecteur de la surface n’est pas
diminué d’une manière appréciable. Un cérotégument plus épais
et plus trouble change l’éclat qu’aurait sans lui la cuticule et un
reflet qui serait brillant n est plus que luisant ou même simplement
lustré. Les inégalités superficielles du cérotégument augmentent
la quantité de lumière blanche diffusée et elles empêchent en partie
les rayons incidents de pénétrer jusqu’à la cuticule. Elles font donc
perdre à celle-ci un peu de son éclat et de sa couleur. Elles agissent
d autant plus, naturellement, qu’elles sont plus serrées et plus
saillantes, c’est-à-dire d’autant plus que leur surface totale (celle de
contact entre le cérotégument et l’air, en suivant toutes les inéga-
lités) est plus considérable. Quand cette surface est énorme, ce qui
arrive dans certaines structures, la cuticule est optiquement sup-
primée et l’animal, s’il est bien éclairé et sec, est d’un blanc de craie.
Je suppose, dans ce qui précède, que la couche cérotégumentaire
adhère à la cuticule. Lorsqu’elle s’en sépare à certaines places,
accidentellement ou non, une lame d’air pénètre dans l’intervalle
et sur cette lame la lumière incidente se réfléchit totalement. La
lumière qui provient de ces places, à travers le microscope, est blan-
che car elle n’a traversé que le cérotégument. Ailleurs le phénomène
de réflexion totale ne joue pas et la surface peut réfléchir une lumière
ayant la couleur de la cuticule. Certaines espèces de Pelops, à la stase
adulte, montrent cela extrêmement bien. Elles sont brunes mais elles
blanchissent en vieillissant parce que leur cérotégument se décolle.
Céhotéguments exceptionnels ou anormaux. — Pour le
moment nous en connaissons de 4 sortes :
L Les cérotéguments exceptionnels par leur masse et leur structure.
L’exemple le plus remarquable de ce cas est celui de Gymnodamaeus
craterifer. Je l’ai décrit en détail dans un travail récent (5, pp. 545 à 551
fig. A à D).
— 502 —
2. Le cérotégument de Saxicolestes auratus, formé d’écailles polygonales
contiguës, à reflets métalliques (6, p. 25 à 27, fig. 6 C).
3. Les cérotéguments lisses, durs, compacts, fortement colorés, comme
celui d’ Ameronothrus marinus (3, p. 167).
4. Les cérotéguments du type Trimalaconothrus, couvrant l’animal
d’une carapace biréfringente et poreuse qui se sépare, sous l’action de
l’acide lactique chaud, en plusieurs pièces, chaque pièce étant semblable
à un bouclier de la cuticule.
Cérotégument du type TRIMALACONOTHRUS. — J’ai
examiné de nouveau, à l’occasion du présent travail, le cérotégument
de Trimalaconothrus. En 1936 (2, p. 50), lorsque j’ai signalé l’étrange
dédoublement de l’ectosquelette chez les Malaconothridés, je n’ai pas
osé dire que la partie qui est à l’extérieur, dans ce dédoublement,
est la couche cérotégumentaire. Cette couche, en effet, par au moins
3 caractères importants diffère, beaucoup des cérotéguments ordi-
naires :
Elle en diffère d’abord parce qu’elle se divise avec la plus grande
facilité en boucliers dont la consistance, ou la rigidité, est compa-
rable, malgré le chauffage dans l’acide lactique, à celle des boucliers
de la cuticule. Du notogaster, par exemple, on détache un bouclier
dorsal qui double le notaspis et deux boucliers latéraux symétriques
qui doublent les pleuraspis. On détache de même un bouclier pro-
dorsal et d’autres, plus petits, qui reproduisent les plaques ventrales,
anales, génitales, les épimères, le dessous du capitulum, les articles
des pattes. Chacun de ces boucliers cérotégumentaires est au premier
abord une copie exacte du bouclier ou du sclérite de la cuticule contre
lequel il était appliqué avant le dédoublement, sauf en ce qui con-
cerne les phanères. Un poil, ou un solénidion, reste fixé à la cuticule,
naturellement, et il est représenté sur un bouclier cérotégumentaire
par un trou. Le trou est rond et il a exactement le diamètre du poil
à sa base. Pour qu’un bouclier cérotégumentaire se sépare complète-
ment de la cuticule il faut que chacun des poils qui le traversaient
soit capable de passer d’un bout à l’autre par ce trou 1.
La couche cérotégumentaire existe sur tout l’animal, les organes
manducatoires exceptés, et peut-être aussi les palpes ou du moins
leur extrémité. On l’observe même entre les articles des pattes, à la
surface de la cuticule synarthrodiale.
Sur l’animal vivant ou conservé dans l’alcool, les boucliers céroté-
gumentaires ne sont pas séparés les uns des autres. Ils sont réunis
1. Le désenfilage du bouclier exige donc, pour avoir lieu sans rupture du poil, que
le poil ait son plus grand diamètre à sa base. Cette condition est remplie par les espèces
de Trimalaconothrus et de Malaconothrus que j’ai vues, leurs poils étant fins et effilés.
Elle ne le serait pas si les poils étaient en massue, mais peut-être n’existe-t-il aucun
Malaconothridé à poils en massue. Il est d’ailleurs peu probable qu’au cours de la vie,
chez ces Oribates, des boucliers cérotégumentaires se détachent. Ces boucliers étaient
présents au complet chez tous les individus que j’ai observés.
503 —
par des zones étroites où le cérotégument est plus mince, moins résis-
tant, constitué d’une, autre manière. La séparation se fait par ces
zones dans le traitement à l’acide lactique, spontanément ou lors-
qu’on la provoque. Entre le notaspis et les pleuraspis par exemple,
de chaque côté, la carène latérale du notogaster est une de ces zones.
Indépendamment des zones minces qui les délimitent, les boucliers
cérotégumentaires ont des épaisseurs inégales. Ceux des pattes sont
peu épais et, corrélativement, assez mous. En avant, sur le tectum
rostral, le bouclier du prodorsum est beaucoup moins épais qu’en
arrière.
La copie morphologique, par le cérotégument, d’un bouclier cuti-
culaire, n’est exacte qu’en première approximation. Les boucliers
cérotégumentaires peuvent avoir une microsculpture de surface
consistant en saillies granuleuses ou pointues et sous eux la cuticule
est lisse. Cela se voit bien à certains endroits, sur certaines espèces,
notamment sur le prodorsum, devant les poils lamellaires, et surtout
aux pattes. Les nodosités des fémurs par exemple, très fortes dans
le genre T rimalaconothrus , sont des formations cérotégumentaires.
Lorsqu’on regarde en coupe transversale un bouclier cérotégu-
mentaire on constate que ce bouclier est traversé de canalicules qui
sont perpendiculaires aux bords de la coupe, c’est-à-dire à la surface
du bouclier. Par ce caractère important le cérotégument du type
Trimalaconothrus se différencie des cérotéguments ordinaires. Les
canalicules ressemblent à ceux des aires poreuses de l’ectostracum et
ils ont vraisemblablement la même fonction respiratoire. Si le bou-
clier est vu à plat il semble ponctué, chacun de ses canalicules se
projetant par un point. Sous lui la cuticule est ponctuée aussi, pour
le même motif, mais d’une façon différente, moins densément et
moins finement 1.
Le cérotégument du type Trimalaconothrus diffère encore des céro-
téguments habituels par sa biréfringence. Il est optiquement négatif,
uniaxe, avec son Np perpendiculaire en chaque point à la surface
des boucliers. Entre niçois croisés un bouclier cérotégumentaire
est donc obscur s’il est vu à plat et il s’éclaire quand on l’incline.
Vu sur la tranche il est très lumineux.
Ainsi, dans le genre Trimalaconothrus, le cérotégument est d’un
type triplement spécial. Le même type se retrouve dans le genre
Malaconothrus, avec cette seule différence que les boucliers céroté-
gumentaires se détachent moins facilement. On ne le retrouve pas
chez Trhypochthonius et Trhypochthoniellus.
Le cérotégument du type Trimalaconothrus est chimiquement
analogue aux cérotéguments ordinaires. Il ne se dissout pas dans
1. Cette observation se rapporte à la région dorsale des adultes chez l’espèce (la plus
grande du genre) que j’ai particulièrement étudiée.
— 504 —
l’eau de Javel tandis que la chitine de la cuticule sous-jacente, comine
toutes les chitines, se dissout.
Il est précoce, et déjà présent sur les larves avant leur naissance.
La viviparité des espèces de T rimalaconothrus permet de le cons-
tater sans peine car une larve de ce genre encore contenue dans le
corps de la mère est bordée entre niçois par une ligne très brillante.
Des boucliers cérotégumentaires biréfringents et poreux sont faciles
à détacher de cette larve après le traitement par l’acide lactique et
ils ne diffèrent de ceux des adultes et des nymphes que par leur
moindre épaisseur.
Remarque finale. — - La présente étude ne tient compte que d’obser-
vations simples, directes, générales. Une étude plus poussée du tégument
exige l’emploi des colorants artificiels et l’examen en coupe mince. Comme,
il a été dit plus haut l’ectostracum est formé au moins de 2 couches très
différentes et il faudra leur donner des noms. La plus externe de cos
2 couches est plus chromophile que l’autre. Aux articulations l’ectostracum
subit des changements profond?, aussi bien dans sa morphologie que
dans sa nature physico-chimique (décollements, présence d’une arthrochi-
tine). Je reviendrai plus tard sur ces sujets.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
1. — Michael (A. D.). Rritish Oribatidae, vol. I ( Ray Society, London,
1884).
2. — Grandjean (F.). Les Orihates de Jean Frédéric Hermann et de
son père (Ann. Soc. entom. France, t. CV, p. 27 à 110, 1936).
3. — Grandjean (F.). Observations sur les Oribates, 17e série (Bull.
Mus. Hisi. nat. Paris, 2e série, t. XIX, p. 165 à 172, 1947).
4. — Id. Observation et conservation des très petits Arthropodes (Bull.
Mus. Hist. nat. Paris, 2e série, t. XXI, p. 363 à 370, 1949).
5. — Id. Observations sur les Oribates, 19e série (Bull. Mus. Hist. nat.
Paris, 2e série, t. XXI, p. 545 à 552, 1949).
6. — Id. Etude sur les Zetorchestidae (Mém. Mus. nat. Hist. natur. Paris,
série A, Zoologie, t. IV, p. 1 à 50, 1951).
— 505 —
POROLHOMANNELLA ANDREI n. sp., UN NOUVEL ÜALACAR1EN
RECUEILLI DANS LE PSAMMON D’EAU DOUCE.
Par Eugène Angelier.
Le genre Porolhomannella ( Porohalacaridae , Acari) n’était connu
jusqu’à l’heure actuelle que d’une seule espèce, Porolhomannella
violacea Kramer 1. Des recherches .effectuées sur le psammon d’eau
douce des Pyrénées-Orientales, en 1950, m’ont permis de recueillir
une deuxième espèce de ce genre, que je dédie à Mr Marc André,
Sous- Directeur du Laboratoire de Zoologie du Muséum d’ Histoire
Naturelle.
Mâle. — Couleur jaune-orangé. Le corps est de forme ovale. Longueur,
sans le capitulum : 360 p ; largeur, au niveau de la 3e paire de pattes :
250 p. La plaque dorsale antérieure est aussi large que longue (140 p) ;
arrondie sur le bord frontal, elle se rétrécit à partir de son milieu et se
termine par un bord postérieur rectiligne. Elle porte 2 longues soies.
Les plaques oculaires ont la forme d’un losange. L’espèce est aveugle, alors
que Porolhomannella violacea possède l’œil médian et les 2 yeux latéraux
normaux. Longueur de la plaque dorsale postérieure : 170 p ; largeur :
150 p. Toutes ces plaques sont finement poreuses.
Le capitulum, d’une longueur totale de 210 p, se termine par un hypos-
tome grêle, un peu plus long que la partie basale (110 p). Les palpes sont
accolés par leur face interne et forment avec l’hypostome une sorte de
pince. Longueur dorsale des articles :
PI : 30 p ; PII : 135 p ; PIII : 7 p ; PIV : 38 p.
Alors que les 3e et 4e articles du palpe sont à peu près de même longueur
chez Porolhomannella violacea (PIII : 37 p ; PIV : 42 p, chez un individu
provenant du psammon de la rivière Tavignano, en Corse), le 4e article
est ici plus de 5 fois plus long que le 3e.
Sur la face ventrale, les épimères ne présentent aucun caractère spéci-
fique. La plaque épimérale antérieure porte une paire de longues soies
médianes au niveau de l’insertion de la 2e paire de pattes et 2 paires de
soies plus courtes vers le bord postérieur. Les 2 plaques épimérales des
pattes 3 et 4 portent chacune 2 soies.
La plaque génito-anale a la forme d’un ovale tronqué antérieurement.
L’organe génital, long de 40 p, est entouré de nombreux poils très serrés.
Il porte, de chaque côté de l’ouverture, 2 cupules externes, petites et peu
visibles. L’uropore fait saillie à l’extrémité postérieure du corps, alors
qu’il est situé sur la plaque génito-anale chez Porolhomannella violacea.
Longueur des pattes (griffes non comprises) :
1. Kramer, Archiv. /. Naturgesch., 45, 1879, pp. 147-150.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 5, 1951.
— 506 —
lre paire : 290 p ; 2e paire : 300 p ; 3e paire : 325 p ; 4e paire : 330 p.
Elles sont donc toutes plus courtes que le corps.
Le 5e article de la lre paire porte, sur le bord fléchisseur, — en son
Porolhomannella andrei E. Angelier. Mâle. Fig. 1 : face dorsale; 2 ; face ventrale;
3 ; patte I ; 4 : patte II ; 5 : capitulum et palpes.
milieu, — 3 longues soies lisses ; il en est de même sur le bord extenseur.
Le bord extenseur du 6e article de toutes les pattes est concave, alors qu’il
est parallèle au bord fléchisseur chez Porolhomannella violacea. Les griffes
— 507
sont reliées au 6e article par une pièce intermédiaire ; elles ne portent ni
peigne ni dent accessoire.
Provenance. — Psammon du ruisseau de la Baillaurie, près de
Banyuls-sur-mer (Pyrénées-Orientales). Altitude : 50 m. Le 31 mai
1950. Température : 20°. 1
Psammon du Tech, à Prats-de-Mollo (Pyrénées-Orientales).
Altitude : 700 m. Le 3 juin 1950. Température : 16°5. 1
La sous-famille des Porolhomannellinae ne comprend qu’un
seul genre, Porolhomannella, dulçaquicole. En fait, on ne peut
différencier les Porolhomannellinae des Lohmannellinae, marins
(sauf 1 espèce), que par les cupules génitales, externes chez les
premiers, internes chez les seconds. Ceci ne justifie guère 1 existence
de 2 sous-familles, rattachées elles-mêmes à 2 familles différentes.
Du point de vue phylétique, Porolhomannella andrei n. sp., —
tant par les caractères du palpe que par ceux des pattes, — appar-
tient à la lignée de Lohmannella falcata Hodge (marin) et Lohman-
nella stammeri Yiets 1 ( d’une grotte de l’Italie du Sud, à 200 m. dç la
côte), et non à la lignée Porolhomannella violacea. En méditerranée,
Lohmannella falcata Hodge est une forme très psammophile. Peut-
être faut-il voir dans le sable des plages marines, - — où la salinité de
l’eau décroit progressivement lorsqu’on s’éloigne du rivage, un
milieu de transition qui sert, ou a servi, de passage à la faune marine
psammique devenue psammique dulçaquicole.
Laboratoire de Zoologie du Muséum
et Laboratoire Arago, à Banyuls-sur-mer.
1. K. Viets, Archiv /. Hydrobiol., 35, 1939, pp. 625-630.
— 508 —
Diagnoses sommaires d'Hydrac ariens psammiques
NOUVEAUX DE CORSE.
Par Eugène Angelier.
Aucun Hydracarien psammique n’avait encore été signalé en
Corse. Un séjour dans I’île, en août 1950, m’a permis d’en recueillir
29 espèces, parmi lesquelles 11 sont nouvelles pour la Science.
Acherontacarus vietsi n. sp. Je dédie cette nouvelle espèce
au Dr. K. Viets, de Brême. Elle est proche d ’ Acherontacarus halaca-
roides Viets (de Yougoslavie), mais les épimères antérieurs sont
séparés en 2 groupes, alors qu’ils sont fusionnés chez l’espèce you-
goslave. Le palpe ne porte aucune soie plumeuse sur la face ventrale
du 2e article, et le 3e article est plus de 2 fois plus court que le 2e.
Chez le les caractères sexuels secondaires de la 4e paire de pattes
sont constitués par une rangée de larges soies sur toute la longueur
du 6e article (2 rangées chez A. halacaroides ) et 2 dents chitineuses,
triangulaires, sur la moitié distale du même article.
Acherontacatus rutilans n. sp. Appartient à la lignée A. fonli-
colus Viets, mais, comme chez A. vietsi, les épimères antérieurs
sont séparés en 2 groupes. La base de la plaque dorsale antérieure
est concave. La structure de la chitine donne au palpe un aspect
rugueux ; les 2e et 3e articles sont de même longueur.
Parawandesia n. gen. Corps vermiforme et capsules oculaires
absentes, comme dans le genre Wandesia Schechtel. Mais présence
sur la face dorsale d une plaque chitineuse frontale, dépassant le
bord du corps. Organe génital avec 2 plaques chitineuses et un
nombre élevé de cupules génitales. Ce nouveau genre appartient à la
famille des Protziidae Viets 1926. Génotype : Parawandesia chap-
puisi n. gen , n. sp.
Parawandesia chappuisi n. gen., n. sp. Je dédie cette espèce
à M. le Professeur P. A. Chappuis, Sous-Directeur du Laboratoire
de Moulis (Ariège). Couleur jaune-orangé. La plaque frontale
présente à l’avant une profonde échancrure. Les 2e et 3e articles
du palpe sont de même longueur ; le 3e article porte une soie tactile
ventrale. Les cupules génitales, à pédoncule court, sont au nombre
de 8 + 9.
Psammotorrenticola n. gen. Palpes insérés au sommet d’une
trompe rétractile, comme dans le genre Pseudotorrenticola Walter.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 5, 1951.
— 509
Carapace dorsale formée de 2 plaques chitineuses centrales, entourées
de 5 + 5 plaques latérales plus petites. Epimères et cuirasse ventrale
sont fusionnés. Les cupules génitales sont au nombre de 3 -f 3.
Le pore excreteur est situé sur une plaque chitineuse indépendante.
Pas de griffes sur le 6e article des pattes 4. Ce nouveau genre appar-
tient à la famille des Mamersopsidae Lundblad 1930. Génotype :
Psammotorrenticola gracilis n. gen., n. sp.
Psammotorrenticola gracilis n. gen., n. sp. Couleur jaune-
brun. Corps de forme ovale, avec un bord frontal rectiligne. La
trompe se compose de 2 articles. Les pattes 4 sont massives, avec des
articles de forme triangulaire, sauf le 6e qui se termine en pointe et se
prolonge par une courte soie.
Bandakia corsica n. sp. Elle est proche de B. concret a Thor,
mais la forme du corps est d’un ovale plus allongé, et les épimères
antérieurs dépassent le bord frontal. Le palpe ne porte pas de soie
ventrale sur le 2e article. Les pattes sont toutes plus courtes que le
corps
Megapus remyi n. sp. Je dédie cette espèce à M. le Professeur
Rémy, de la Faculté des Sciences de Nancy. Elle est apparentée
par les 5e et 6e articles des pattes I à M. distans Viets et M. diastema
Szalay. La face ventrale du 2e article du palpe est convexe ; le
3e article n’est guère plus long que le 2e. Sur le 4e article, l’épine est
insérée au-dessus de la soie tactile distale.
Megapus gracilipes n. sp. L’espèce est proche de M. sopro -
niensis Szalay par les caractères des pattes 1, mais elle en diffère
nettement par le palpe, dont la face ventrale du 2e article est con-
vexe, et dont l’épine du 4e article est insérée près de la soie tactile
proximale. Le bord postérieur des épimères 4 est perpendiculaire à la
direction du corps. Les cupules génitales sont de forme triangulaires.
Les épines du 5e article des pattes 1 sont insérées à l’extrémité, très
près l’une de l’autre.
Kongsbergia arenaria n. sp. Le palpe de cette nouvelle espèce
rappelle K. simillima Walter, mais les caractères sexuels secondaires
des pattes 4 sont très particuliers. Le corps est de forme ovale. Le
2e article du palpe est convexe sur la face ventrale et ne porte qu’un
seul denticule chitineux Les cupules génitales sont au nombre
de 14 + 14. Les caractères sexuels secondaires des pattes 4 sont
constitués par 2 soies sur la face interne du 4e article. L’épine anté-
rieure du 5e, très large, falciforme, est portée par une expansion
chitineuse de l’article ; l’épine postérieure est plus petite que l’épine
antérieure.
Momonides lundbladi n. sp. Je dédie cette espèce au Dr. Lund-
blad, de Stockholm, qui créa le genre Momonides pour une espèce
de Java. M. lundbladi est la 2e espèce d’un genre nouveau pour
— 510
l’Europe. Corps de forme ovale. Il n’y a pas de cuirasses dorsale et
ventrale, mais de nombreux trabécules chitineux, épais, ramifiés,
s’emboitant plus ou moins les uns dans les autres. Les épimères sont
séparés en 4 groupes. Les cupules génitales, au nombre de 25 à 27,
de chaque côté de l’ouverture, entourent complètement celle-ci chez
le et sont réparties en 3 + 3 groupes de 8 ou 9 chez la Ç. La
structure des pattes I est analogue à celle des autres Momoniinae.
Balcanohydracarus corsicus n. sp. Le genre Balcanohydra-
carus Mts et Tschi n’était connu que d’une seule espèce, B. alveolatus,
de Yougoslavie. B. corsicus n. sp. s’en distingue par la structure de
la chitine, dont les alvéoles sont triangulaires ou ovales, mais
non pas rondes, et surtout par les épimères, qui sont fusionnés entre
eux. Le palpe est plus massif que chez B. alveolatus ; de nombreuses
et courtes soies sont insérées sur la face externe du 2e article, rap-
pelant le genre Arrenurus. Les pattes 3 et 4 portent quelques soies
natatoires.
Arrenurus (T runcaturus) troglobius n. sp. C’est la première
espèce du genre rencontrée dans le psammon d’eau douce. Elle est
proche d’À. haplurus Viets, mais les dimensions du corps sont plus
petites : 570 p, de longueur, au lieu de 720, chez le Les épimères
3 et 4 sont séparés en 2 groupes. Toutes les pattes portent 2 soies
natatoires sur le 3e article ; les pattes 4 portent de plus 9 q 11 soies
natatoires sur les 4e et 5e articles.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 511
A Révision of the fur Mites Myobiidae (Acarina) (suite)
By Charles D. Radford, Hon, D. Sc. F. S.
(Membre correspondant du Muséum d’Histoire Naturelle, Paris).
Radfordia capensis (De Meillon & Lavoipierre, 1944).
Myobia capensis De Meillon & Lavoipierre, 1944 J. ent. Soc. S.
africa, 7 ; 59.
The female dorsum (De Meillon & Lavoipierre, 1944, fïg. 5 e,
p. 60) has latéral spines I placed well forward close to coxae I,
extending beyond coxae II,broadly foliate, striated; latéral spines II
posterior to coxae II, foliate, extending to midway between coxae III
and IV ; latéral spines III posterior to coxae III, broad at base,
tapering, more than twice the length of latéral spines i, extending
to midway between coxae IV and posterior end of body. Sub-median
spines I anterior to coxae II ; sub-median spines II level with pos-
terior edge of coxae II, extending to posterior edge of coxae III ;
sub-median spines III level with anterior edge of coxae III, reaching
midway between coxae III and IV ; sub-median spines IV level with
posterior edge of coxae III reaching to coxae IV ; sub-median
spines V anterior to coxae IV, reaching to midway between coxae IV
and posterior end of body ; sub-median spines VI posterior to
coxae IV. Two diverging rows each of three spines lying posterior
to sub-median spines VI. Flanking the anus are two pairs of spines.
The génital pore and its chaetotaxy are not mentioned in the des-
cription nor figured. Tarsus II, III and IV each with two long cia ws.
In the description however, it is stated that the claw on tarsus II
is smaller than those on tardi III and IV.
The female venter has à pair of long spines anterior to coxae III ;
a pair of long spines between coxae III and IV ; posterior to coxae IV
is a pair of spines, shorter than the preceding. On the caudal lobe
is a transverse row of four spines, the outer pair being the longer.
There is no figure of the venter of the female.
Type host : Bat ( Eptesicus capensis gracilior Thomas & Schwan).
Type locality : Bizana, Transkei, Cape Province, S. Africa. B. de
Meillon.
Measurements : Ç 0.52 mm X 0.2 mm.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 5, 1951.
— 512 —
Radfordia phillipsi (Turk, 1945).
Myobia phillipsi Turk, 1945 Parasitology 36 :
Latéral spines i anterior to coxae II, close to médian line of body,
extending to posterior edge of coxae III ; latéral spines II level with
anterior edge of coxae II, extending beyond posterior end of body ;
latéral spines III level with anterior edge of coxae III, extending far
beyond posterior end of body ; ail three pairs of spines long, stout,
not tapering nor striated. Sub-median spines are not clearly shown
in the original figure, but there appears to be two pairs of stout
spines lying between coxae III close to the génital pore. Pénis short,
curved, extending from coxae IV to the pore. Close to the posterior
end of body, flanking the terminal bristles are two pairs of short,
stout spines. The venter is neither described nor figured.
Thype host : Wâter shrew (■ Neomys fodiens bicolor (Shaw)).
Type locality ! Truro, Cornwall, England. April II, 1943. Miss
S. M. Phillips.
Measurements : <$ 0,2 mm.
Holotype male in Dr Turk’s private collection.
— 513
Les Reduviidae malgaches, viii, Harpactorinae Gen.
Vadimon St al, Endochus Seal et Nagusta St al
Par André Villiers.
Gen. Vadimon Stâl.
Le genre Vadimon est répandu dans toute l’Afrique intertropicale
où il compte plusieurs espèces. Aucune n’en était jusqu’ici décrite
de Madagascar tandis que les collections du Muséum national d’ His-
toire naturelle de Paris en renfermaient trois ; ces espèces malgaches
diffèrent de celles du continent africain par l’absence de tubercules
ou d’épines à la base des antennes ; nous proposons de grouper ces
formes dans un sous genre Paravadimon nov. (Type : V. (Parava-
dimon) madecassus n. sp.).
Tableau des espèces.
1. — Article I des antennes légèrement épaissi à la base et à l’apex. Seg-
ment V du eonnexivum des S lobé latéralement 2
— Article I des antennes fortement étranglé au milieu. Segments V et VII
du eonnexivum des d lobés latéralement catalai, n. sp.
2. — Lobe du segment V du eonnexivum des <J fortement saillant en courbe
allongée en avant, arrondi à l’apex, puis presque tronqué en arrière.
madecassus, n. sp.
— Lobe du segment V du eonnexivum des d, faiblement saillant en une
courte pointe subtriangulaire obtuse seyrigi, n. sp.
Vadimon (Paravadimon) madecassus, n. sp. — Type : un d’ An-
tanambé (Mocquerys coll.) au Muséum de Paris.
Long, s : 12 mm.
Tête brun sombre, densément couverte d’une pubescence argentée
couchée ; une bande médiane sur le lobe postérieur de la tête, la zone
interocellaire, une tache derrière chaque œil, une bande médiane en dessous
de la tête, blanchâtres. Premier article des antennes brun rouge ; deuxième
article brun rouge à la base, assombri à l’apex ; articles suivants brun rouge
sombre avec la base testacée. Rostre brun avec la base du premier article
plus sombre. Pronotum brun avec le rebord collaire et la base du lobe
postérieur noirâtres. Ecusson brun sombre. Pattes brunes, les fémurs et
les tibias avec des anneaux brun foncé. Clavus et corie des élytres brun
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 5, 1951.
33
— 514 —
rouge violacé ; membrane hyaline avec les nervures brunes. Connexivum
brun rouge indistinctement marbré de brun sombre.
Lobe postérieur de la tête beaucoup plus long que l’antérieur. Côtés du
lobe postérieur du pronotum concaves en avant des angles latéraux
qui sont saillants et subaigus, le disque grossièrement et densément
ponctué-vermiculé et portant deux tubercules coniques aigus, la base
légèrement concave devant l’écusson, les angles scutellaires arrondis.
Côtés de la poitrine avec une dense pubescence squamuleuse blanche.
Segment V du connexivum fortement lobé latéralement. Cellule discale
des élytres trois fois aussi longue que large.
Madagascar : Ântanambé (Mocquerys), Montagne d’Ambre
(ex. coll. Sicard), Baie d’Antongil (Mocquerys, ex. coll. Noualhier),
Benzanozano, Sainte Marie de Madagascar.
Vadimon (Paravadimon) seyrigi, n. sp. — Type : un $ de Békily
(A. Seyrig) au Muséum de Paris.
Long. : 11 mm. — $ : 14 mm.
Tête noirâtre avec une petite tache derrière chaque ceil et uneTigne
longitudinale sur le lobe postérieur jaunes. Pronotum, scutellum et
élytres bruns. Abdomen, en dessous, jaunâtre et largement marbré de
brun. Pattes variées de jaune et de brun.
Mâle : côtés du lobe postérieur du pronotum presque droits devant les
angles latéraux qui sont saillants en une courte dent arrondie ; disque
grossièrement ponctué vermiculé avec deux tubercules coniques aigus.
Connexivum étroit, jaune taché de brun et d’orangé.
Femelle : stature beaucoup plus large. Connexivum très fortement
élargi, brun sombre avec les marges antérieures et postérieures des seg-
ments plus ou moins tachées de jaune.
Madagascar : Békily (A. Seyrig, février 1940), Ivondro (A. Seyrig,
décembre 1940), Ranomafana (A. Seyrig, janvier 1940).
Vadimon (Paravadimon), catalai, n. sp. ■ — Type : un rj de
Vahilava (R. Catala) au Muséum de Paris.
Long. (J : 10 mm.
Tête brun sombre luisant avec des taches rousses ou jaunâtres mal
définies. Premiers articles des antennes brun rouge ; article deux brun
sombre, articles trois et quatre bruns avec l’extrême base flave. Rostre
brunâtre. Pronotum brun de poix avec l’extrême marge latérale rousse.
Ecusson et élytres brun sombre, la membrane un peu plus claire. Face
ventrale et pattes brun rougeâtre maculées de noir, les côtés de la poi-
trine plus clairs et portant une pubescence argentée assez serrée.
Lobe postérieur de la tète un peu plus long que l’antérieur. Premier
article des àntennes étranglé au milieu. Côtés du lobe postérieur du pro-
notum très légèrement concaves en avant des angles latéraux qui sont
étroitement saillants et arrondis. Disque du lobe postérieur du pronotum
grossièrement et densément ponctué vermiculé, portant une courte carène
— 515 —
médiane en avant et deux tubercules postérieurs subaigus. Base du pro-
notum concave devant l’écusson. Angles scutellaires obtus, mais bien
marqués. Cellule discale des élytres plus de quatre fois aussi longue que
large. Segment V et VII du connexivum fortement lobés latéralement.
Madagascar : Vohilava (R. Catala), Tananarive (ex. coll. Noual-
hier), Antanambé.
Gen. Endochus StÀl.
Aucune espèce de ce genre n’était jusqu’ici connue de Mada-
gascar. Trois espèces nouvelles figurent dans les collections du
Muséum de Paris ; on les distinguera à l’aide du tableau suivant :
Tableau des espèces.
1. — Lobe du pronotum concolore 2
— Lobe postérieur du pronotum brun avec les côtés et la base jaunes.
« flavomarginatus, n. sp.
2. — Lobe postérieur du pronotum brunâtre 3
— Lobe postérieur du pronotum jaune seyrigi, n. sp.
3. — Cories des élytres avec des taches de pubescence blanche bien
individualisées albomaculatus, n. sp.
■ — Cories des élytres avec une pubescence blanchâtre mais qui ne forme
pas de taches nettes.../ 4
4. — Tubercules postantennaires aigus mais très courts
meridionalis, n. sp.
— Tubercules postantennaires en épines longues et aiguës, fuscus, n. sp.
Endochus flavomarginatus, n. sp. — Type : un ^ de Benzano-
zano (ex. coll. Noulhier) au Muséum de Paris.
Long. 16 mm.
Tête noire avec une très petite tache triangulaire jaune entre les ocelles.
Premier article du rostre brun de poix avec la face interne et l’apex
jaunâtres, deuxième article noir ; troisième article rougeâtre. Antennes
noires. Prothorax noir avec le milieu du prosternum, une large bande sur
chaque marge latérale du lobe postérieur et l’extrême base du pronotum
jaunes. Scutellum et élytres brun de poix, la membrane plus rousse.
Mésosternum brun de poix avec une bandé médiane flave ; métasternum
brun de poix taché de flave en avant du milieu. Abdomen brun de poix
avec le connexivum plus clair. Pattes brunes avec l’apex des tibias in-
termédiaires et postérieurs, et les tarses correspondants jaunâtres.
Angles collaires du pronotum en nodosités arrondies. Lobe antérieur
du pronotum lisse, avec une profonde dépression médiane postérieure.
Lobe postérieur du pronotum profondément déprimé sur le disque où il
516 —
est en outre finement striolé, déprimé et ponctué latéralement, portant des
épines latérales fines et aiguës. Elytres avec une courte pubescence
blonde régulièrement répartie. Pattes avec des soies dorées dressées
Côtés de la poitrine avec une fine et éparse pubescence claire couchée.
Madagascar : Bezanozano (ex. coll. Noualhier), forêt d’Isoka.
(Ch. Alluaud), Ivondro (A. Seyrig).
Endochus seyrigi, n. sp. — Type : une femelle de Békily (A.
Seyrig) au Muséum de Paris.
Long. 19 mm.
Tête brun de poix avec une tache longitudinale médiane jaunâtre ainsi
que la partie médiane du dessous et la zone postérieure aux yeux. Rostre
flave. Lobe antérieur du pronotum et rebord collaire brun de poix. Lobe
postérieur du pronotum, prosternum, milieu du mésosternum et du méta-
sternum et scutellum, jaune pâle. Côtés du mésosternum et du méta-
sternum brun de poix. Pattes jaune pâle avec les genoux, l’apex des
tibias antérieurs et intermédiaires bruns. Elytres brunâtres avec la partie
médiane des cories légèrement éclaircie. Abdomen jaunâtre avec la région
des stigmates et la base des segments du connexivum brun sombre.
Angles collaires du pronotum arrondis. Lobe antérieur du pronotum
avec quelques sillons bien marqués et une profonde dépression médiane
postérieure. Lobe postérieur du pronotum avec une légère dépression
médiane coupée d’une carène longitudinale, à épines latérales longues et
aiguës. Elytres avec une très courte et dense pubescence blonde couchée.
Une pubescence de même structure sur les côtés de la poitrine.
Madagascar : Békily (A. Seyrig, février 1940).
Endochus albomaculatus, n. sp. — Type : un $ d’Antanambé
(Mocquerys) au Muséum de Paris.
Long. 17 mm.
Tête, -rostre, pronotum, écusson, poitrine, clavus et partie médiane des
cories roux. Premier article des antennes brun, articles suivants roux et
rembrunis à l’apex. Base et apex des cories brunâtres. Pattes d’un roux
plus ou moins rougeâtre avec les fémurs intermédiaires et postérieurs noirs
sauf la base et l’apex. Abdomen roussâtre, irrégulièrement maculé de
noir et de rouge.
Pronotum, scutellum, clavus et cories des élytres, côtés de la poitrine,
avec des macules bien nettes formées de poils squamuleux blancs.
Angles collaires du pronotum arrondis. Lobe antérieur du pronotum
avec deux légères protubérances arrondies sur le disque et une profonde
dépression médiane en arrière. Lobe postérieur du pronotum légèrement
déprimé au milieu, à épines latérales longues et aiguës. Cellule discale des
élytres une fois et demie aussi longue que large.
Madagascar : Antanambé (Mocquerys, ex. coll. Noualhier), Baie
d’Antongil (Mocquerys, ex. coll. Noualhier).
— 517
Endochus fuscus, n. sp. ■ — Type : un d’Antanambé (Moc-
querys) au Muséum de Paris.
Long. çj : 12 mm. — $ : 14 mm.
Brun rouge, avec les cories de élytres, le milieu de la poitrine, les pattes
antérieures et les genoux intermédiaires et postérieurs plus sombres.
Milieu et côtés du mésosternum avec un dense revêtement de poils squa-
muleux blancs. Premier article du rostre avec, à sa face interne, une
bordure de poils blancs de chaque côté.
Lobe antérieur du pronotum avec ; deujf légères protubérances arron-
dies sur le disque et une profonde dépression médiane en arrière. Lobe
postérieur du pronotum densément ponctué avec une dépression longitu-
dinale, médiane et des épines latérales longues et aiguës. Cellule discale
des élytres à peu près deux fois aussi longue que large.
Madagascar : Antanambé (Mocquerys, ex. coll. Noualhier).
Endochus meridionalis, n. sp. — Type : un de Bckily (A.
Seyrig), au Muséum de Paris.
Long, q : 11,5 mm. — Ç : 14. mm.
Brun avec l’apex du premier article des antennes, la base et l’apex du
deuxième noirâtres. Fémurs antérieurs jaunâtres en dessus et brun noir
en dessous ; fémurs intermédiaires et postérieurs jaunâtres et rembrunis
à l’apex ; tibias des trois paires brunâtres. Abdomen jaune et plus ou
moins taché de rouge chez les <?, jaune avec une bande latérale noire
chez les $ ; en outre, chez ces dernières, le dessus du connexivum est
rouge et maculé de brun.
Structure du pronotum semblable à celle de l’espèce précédente mais
revêtement pileux plus dense.
Madagascar : Békily (A. Seyrig).
Gen. Nagusta Stàl.
Ce genre est connu de toutes les régions tropicales de l’Ancien
Monde et de l’Est de la région méditerranéenne mais aucune espèce
n’avait encore été décrite de Madagascar.
Tableau des espèces.
1. — Cellule discale des élytres plus de deux fois aussi longue que large.
— Segments apicaux du connexivum dilatés conjointement
decorsei, n. sp.
— Cellule discale des élytres de peu plus longue que large. Connexivum
sans dilatation apicale ivondroensis, n. sp.
518 —
Nagusta decorsei, n. sp. — Type : un ^ de Maevatanana (Decorse),
au Muséum de Paris.
Long. £ : 12 mm. — Ç : 14 mm.
Brun ou roux, plus ou moins sombre avec l’apex de l’écusson et les
pattes jaunes. Abdomen, y compris le connexivum marbré de brun.
Premier article du rostre de peu moins long que les deux autres articles
ensemble. Deuxième article des antennes plus long que la moitié du
premier. Lobe postérieur du pronotum très grossièrement, profondément
et irrégulièrement fovéolé, les parties creuses tapissées de poils squamuleux
blanchâtres.
Madagascar : Boeni, Maevatanana (J. Decorse, décembre 1899),
Békily (A. Seyrig, décembre 1936).
Nagusta ivondroensis, n. sp. — Type : un $ d’Ivondro (A. Sey-
rig), au Muséum de Paris.
Long. (J : 13 mm.
Brun noirâtre avec les pattes et le milieu du dessous de l’abdomen
roussâtres. Tête, pronotum, écusson, élytres et côtés de la poitrine avec
des poils squamuleux blancs formant des taches mal définies.
Premier article du rostre de peu moins long que le deuxième et le troi-
sième réunis. Deuxième article des antennes plus court que la moitié du
premier. Lobe postérieur du pronotum grossièrement mais peu profon-
dément fovéolé.
Madagascar : Ivondro (A. Seyrig).
Institut Français d’ Afrique Noire, Dakar.
— 519 —
Annélides Polychètes du Golfe de Tadjoura
RECUEILLIES PAR M. J.-L. DANTAN EN 1934, AU COURS DE
PÈCHES NOCTURNES A LA LUMIÈRE (suite).
Par Pierre Fauvel.
Nereis filicaudata, n. sp. (Fig. 2-3).
Diagnose. — Hétéronéréis mâle à 3 régions. Prostomium non fendu
entre les antennes, arrondi au-dessus des antennes et des palpes rabattus
à la face ventrale, mais non prolongé en bec. 4 gros yeux noirs. La paire
antérieure, rabattue à la face ventrale, est plus petite que la paire posté-
rieure, son cristallin est rond et clair, la paire postérieure plus grosse, a
un cristallin plus diffus. Cirres tentaculaires relativement courts ; les
plus longs atteignent en arrière le 5e-6e segment sétigère.
Région antérieure à 13 segments sétigères serrés, très nettement séparée
de la deuxième. Cirres dorsaux des 7 premiers sétigères renflés, le 7e plus
Fig. 2. — Nereis filicaudata X 10.
long, en forme de tête d’oiseau. Serpes hétérogomphes ventrales à article
long et droit. Pas de serpes homogomphes dorsales. Longue région épi-
toque à cirres dorsaux crénelés. Une courte languette arquée à la base
du cirre, deux languettes dorsales triangulaires ; à la rame ventrale,
une grande languette foliacée, arrondie et, au dessous, une courte lan-
guette bilobée. Languette du cirre ventral trilobée. Région postérieure
très longue, filiforme, sans soies natatoires, à parapodes réduits à deux
rames coniques à acicule ventral plus fort que le dorsal ; les cirres dor-
saux sont renflés un peu comme les cirres antérieurs, mais beaucoup plus
courts ; les cirres ventraux sont assez longs et filiformes. Bien que le
passage de la région épitoque à la queue soit très brusque, les 2-3 derniers
segments de la deuxième région portant encore des soies natatoires ont
déjà des cirres dorsaux renflés comme ceux de la queue. Parfois il subsiste
une soie en serpe à la rame ventrale. Lorsque la trompe est sortie, les
antennes, les palpes et la première paire d’yeux sont redressés. Trompe :
Les mâchoires sont longues et nettement dentelées. Les paragnathes de
l’anneau oral sont petits, souvent plus ou moins transparents et alers
difficiles à voir. I = O ; II et IV = arcs à un ou deux rangs, assez gros ;
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 5, 1951.
— 520
III = un petit groupe transversal irrégulier ;V = 0;VI = 2 + 2, 1 -f
2, 3 + 2, le plus souvent 2 —J— 2 ; VII-VIII = un seul rang d’assez gros
denticules.
l. = 10 à 15 mm. Coloration : Incolore dans l’alcool.
Fig. 3. — Nereis filicaudata : a, tête grossie ; b, c, trompe, face dorsale et face ventrale,
_ grossie ; d, 7e pied X 100 ; e, pied épitoque X 85 ; /, pied de la région caudale X 150 ;
g, soie en serpe X 500.
Cette espèce est immédiatement reconnaissable à sa longue queue
filiforme qui lui donne un aspect très particulier (fig. 2-3 /). Elle
ressemble un peu à la N. torta Fauvel, d’Indochine, qui possède aussi
une queue cylindrique, mais celle de N. torta est plus grosse, plus
courte et tordue. En outre, N. filicaudata se distingue de torta :
1° par sa trompe à groupes VI plus réduits, le groupe III moins
— 521 —
nombreux et les groupes VII-VIII à un seul rang ; 2° par ses
13 sétigèrès antérieurs, au lieu de 14 ; 3° par l’absence de serpes
dorsales homogomphes ; 4° par ses serpes ventrales plus allongées ;
5° par ses pieds épitoques différents à languette ventrale bilobée,
à lamelle du cirre ventral trilobée ; 6° par les cirres dorsaux de la
queue modifiés.
La forme épitoque femelle et le stade atoque sont encore inconnus.
Aucune des Nereis de la mer Rouge jusqu’ici mentionnées ne semble
y correspondre. Le grand nombre d’hétéronéreis mâles qui ont été
recueillis indique cependant que la forme atoque doit être fort abon-
dante dans la région.
Habitat. — Golfe de Tadjoura.
Nereis ( Ceratonereis ) Costae Grube.
Nereis ( Ceratonereis ) Costae Fauvel, 1919, p. 462, pl. XVII, flg. 87-88.
(Synonymie) ; 1943, p. 349, fig. 136, a-f.
Djibouti, Fontainebleau, 10 janvier 1932.
Ces quatre petits individus atoques sont bien semblables à ceux
que j’avais décrits de Djibouti en 1919 et dont un était une femelle
épitoque à 16 sétigèrès antérieurs gonflés d’œufs.
Habitat. — Atlantique, Méditerranée, Océan Indien, Mer de
Chine, Australie.
Nereis ( Ceratonereis ) marmorata Horst.
Nereis (Ceratonereis) marmorata Fauvel, 1939, p. 321.
Djibouti, 12 et 20 février. Feu.
Tous les spécimens sont des hétéronéréis mâles, décolorées, à
deux régions et 14 sétigèrès antérieurs. Les cirres dorsaux de la région
épitoque sont lisses et leur extrémité se termine en pointe effilée.
Ceux des derniers segments sont longs et droits. Les cirres dorsaux de
la région antérieure sont renflés en boudin avec une pointe effilée. Ils
n’affectent pas cet aspect en tête d’oiseau si commun chez tant
d’hétéronéréis mâles. Le pygidium porte un petit bouquet de papilles
anales courtes et fines. Les soies en serpe, assez longues, corres-
pondent bien aux figures de Horst.
Sur une hétéronéréis femelle d’Indochine, j’avais observé une
région antérieure à 17 sétigèrès.
Habitat. — Malaisie, Indochine, Djibouti.
Nereis (Ceratonereis) erythraeensis Fauvel. (Fig. 4, a-d).
Nereis (Ceratonereis) erythraeensis Fauvel, 1919, p. 407, pl. XVI, fig. 26-
30, 42-47 ; 1933 a, p. 57 ; 1933 b, p. 24.
Golfe de Tadjoura, 13, 16, 23, 24 février; 25, 27 mars. Feu.
Très nombreuses hétéronéréis mâles.
— 522 —
En 1919, j’ai décrit cette espèce d’après des individus atoques
recueillis à Djibouti par Gravier et depuis je l’ai signalée à Mada-
gascar, dans le golfe de Suez et dans le golfe du Pétchili. Dans cette
dernière mer, elle atteint une taille de 110 mm., tandis que dans
l’océan Indien elle ne dépasse guère 40 à 60 mm. Jusqu’ici la forme
épitoque était encore inconnue.
Dans les pêches au feu de 1933, c’est une des hétéronéréis les
plus abondantes et elle est remarquable par sa taille minuscule :
5 à 8 mm. Il n’a été recueilli que des mâles.
Cette Ceratonereis est principalement caractérisée par la pré-
sence, au faisceau supérieur de la rame ventrale des parapodes
médians et postérieurs, d’une grosse soie simple terminée en croc.
L’hétéronéréis mâle est divisée en trois régions bien distinctes :
1° une région antérieure à 14 sétigères et à cirres dorsaux des 7 pre-
miers plus ou moins renflés en boudin. Ces parapodes n’ont pas la
soie simple ventrale qui n’existe pas davantage dans les segments
antérieurs de la forme atoque. Les serpes ventrales sont nom-
breuses, petites et courtes, comme dans le type ; 2° une région
moyenne, épitoque, à nombreux segments serrés, à cirres dorsaux
lisses. La lamelle de la base du cirre ventral est simplement bifur-
quée ; 3° une région postérieure à 6,7 ou 8 segments, sans lamelles
et sans soies natatoires, portant encore parfois quelques soies en
arête et des serpes ventrales à article plus allongé que dans la région
antérieure et tous pourvus de la grosse soie simple caractéristique
de l’espèce. Parfois celle-ci se montre déjà aux deux derniers seg-
ments de la région épitoque. Le pygidium porte deux longs cirres
anaux et deux grosses papilles génitales ovoïdes dans lesquelles on
distingue par transparence un canal rempli de spermatozoïdes qui
s’échappent à l’extrémité. (Fig. 4, a).
Habitat. — Golfe de Tadjoura, Golfe de Suez, Madagascar, Golfe
du Pétchili.
Nereis (Ceratonereis) mirabilis Kinberg. (Fig. 4, e-f).
Nereis (Ceratonereis) mirabilis Gravier, 1901, p. 172, pl. XI, fig. 12.
Nereis (Ceratonereis) mirabilis Fauvel, 1932, p. 98 (Synonymie).
Ceratonereis tentaculata Kinberg, Augener, 1913, p. 168.
Ceratonereis tentaculata Horst, 1924, p. 180, pl. XXXV, fig. 4-7.
Ceratonereis singularis Treadwell, 1929, p. I, fig. 1-8.
Ceratonereis singularis Gravier et Dantan. 1934, p. 91, fig. 71-79.
Golfe de Tadjoura, 18, 20, 22, 23, 24 février. — 25 mars. Feu.
— Récif d’Ambouli, 30 mars (Atoque).
A l’exception du spécimen d’Ambouli, tous ceux des pêches au
feu sont épitoques.
Cette espèce, très répandue dans toutes les régions chaudes de
— 523 —
l’Atlantique, du Pacifique et surtout de l’Océan Indien, est princi-
palement caractérisée par son protomium nettement fendu entre les
antennes, ses longs palpes cylindriques, la grande longueur de ses
cirres dorsaux, ses soies falciformes à long article droit et étroit
Fig. 4. — Ceratonereis erythraeensis : a, pygidium X 120 ; b, pied antérieur X 120 ;
c, pied épitoque X 85 ; d, pied de la région postérieure X 120. — C. mirabilis :
e, coupe transversale de la région caudale X 40 ; /, pygidium X 150.
et la présence d’une soie dorsale en serpe homogomphe aux pieds
postérieurs.
La forme épitoque n’a été que rarement rencontrée. Ehlers (1905,
p. 286) a observé une N. tentaculata femelle dont les sétigères 18
524 —
à 22 portaient quelques soies natatoires, mais dont les pieds n’étaient
pas encore transformés.
Horst (1924, p. 180) a décrit un mâle incomplètement épitoque,
tronqué postérieurement, à 18 sétigères antérieurs. Treadwell
(1929) a décrit et figuré une Ceratonereis singularis que Gravier
et Dantan, en 1934, ont redécrite et figurée avec plus de détails,
d’après des spécimens d’Indochine. En 1939, j’eus l’occasion d’en
étudier, provenant des mêmes localités, des individus atoques et
épitoques et j’ai pu me convaincre que la C. singularis est bien la
forme sexuée de C. mirabilis.
Il me paraît aussi fort probable que la C. tripartita Horst est aussi
la forme mâle de la même espèce car l’aspect d’ensemble, si parti-
culier, est le même, les parapodes atoques et épitoques correspon-
dent mais Horst lui attribue 25 sétigères antérieurs, au lieu de 15.
N’y aurait -il pas là une simple faute d’impression ?
A l’état épitoque mâle, cette espèce a été recueillie en nombre dans
les pêches au feu de la baie de Tadjoura, avec quelques femelles, mais
surtout à l’état de fragments, les individus entiers étant bien moins
nombreux, vu leur grande fragilité. La partie antérieure et la queue se
détachent facilement et la région moyenne se fragmente en tronçons
très courts, à la manière des Odontosyllis.
L’hétéronéreis mâle, à maturité, est divisée en trois régions bien
distinctes : 1° une antérieure à 15 sétigères, dont les cirres antérieurs
. sont longs et non renflés en massue ; 2° la région épitoque, à longs
cirres dorsaux lisses, dépourvus de varicosités ; les lamelles dorsales
et ventrales se recouvrent en grande partie et cet aspect particulier
du pied a été bien figuré par Gravier et Dantan (1934) ; 3° la
troisième région forme une queue très nettement distincte, caudi-
forme ou cylindrique, aplatie, dépourvue de lamelles et de soies
natatoires. Les cirres dorsaux y persistent très longs, les rames dor-
sales et ventrales sont réduites à de courts lobes pointus soutenus
par un gros acicule, et à un petit lobe renflé, recourbé au-dessus
du cirre ventral. En coupe transversale, l’ensemble est demi-circu-
laire (fig. 4-e) . A la face ventrale, deux lobes arrondis contenant les
restes des gros muscles ventraux flanquent un carré médian épais.
Le pygidium porte deux longs cirres anaux et, au lieu d’une
rosette, 2 à 4 papilles cylindriques, un peu recourbées, à l’intérieur
desquelles on distingue un canal rempli de sperme (fig. 4, /).
Les femelles ont 18 sétigères antérieurs. Sur l’une d’elles, ces
18 sétigères étaient suivis de 6 segments ayant perdu leurs soies
épitoques mais n’ayant pas encore acquis des soies natatoires et des
lamelles.
Habitat. — Mer Rouge, Golfe Persique, Océan Indien, Pacifique,
Atlantique.
— 525
Genre PERINEREIS Kinberg
Perinereis suluana Horst.
Perinereis suluana Horst, 1924, p. 175, pl. XXXIII, fig. 9.
Perinereis suluana Fauvel, 1932, p. 102.
Perinereis suluana Monro, 1926, p. 318.
Golfe de Tadjoura, 23 mars. Feu.
Cette Perinereis est principalement caractérisée par l’armature de
sa trompe dont les groupes VI sont représentés chacun par un large
paragnathe coupant, V == 0, et les groupes VII-VIII sont absents
ou parfois réduits à un seul denticule.
Une hétéronéréis mâle, longue de 9 mm., à deux régions, a un pros-
tomium foncé. Le dos de la région antérieure est fortement pigmenté
et présente, de chaque côté de chaque segment, un large rectangle
foncé, formant ainsi deux longues bandes longitudinales. La région
épitoque est incolore à la face dorsale et, à la face ventrale, la base
des pieds est ponctuée de brun. Les cirres tentaculaires atteignent
le 5e ou le 6e segment. Les serpes ventrales, assez épaisses, sont peu
arquées.
La région antérieure a 14 sétigères. Les cirres dorsaux de la région
épitoque sont crénelés.
Les spécimens de Horst, de Monro et celui des Andamans
(Fauvel, 1932) étaient tous atoques.
Habitat. — Archipel Sulu, Amirantes, Andamans, Golfe de Tad-
joura.
Perinereis nuntia Savigny.
Perinereis nuntia Fauvel, 1919, p. 410 (Synonymie et variétés).
Djibouti, mars. — Obock, 11 mars. .
Ces nombreux spécimens, qui ne proviennent pas de pêches au
feu, sont tous atoques. Ceux de Djibouti coirespondent à la variété
Djiboutiensis que j’avais établie en 1919 d’après les individus rap-
portés par Gravier. Cette variété est caractérisée par l’absence du
groupe V, ses longs cirres tentaculaires atteignant les 10e-15e séti-
gères et ses cirres dorsaux plus longs que la languette dorsale des
pieds. Ceux d’Obock, à courts cirres tentaculaires, à paragnathes VI,
coupants, correspondent à la variété heterodonta Gravier.
Habitat. — Cette espèce, à nombreuses variétés, est très répan-
due dans tout l’Océan Indien et le Pacifique. Les deux variétés
ci-dessus se rencontrent surtout dans la mer Rouge et le golfe
Persique.
Genre Pseudonereis Kinberg.
Pseudonereis anomala Gravier.
Pseudonereis anomala Gravier, 1901, p. 191, pl. XII, fîg. 50-52.
Pseudonereis anomala Fauvel, 1911, p. 395 ; 1935, p. 322.
Golfe de Tadjoura, 16, 17 et 22 février et 27 mars. Feu.
Plusieurs hétéronéréis mâles et trois femelles.
Les mâles ont deux régions, l’antérieure à 14 sétigères, dont les
6 premiers cirres dorsaux sont renflés et le 7e en boudin terminé en
fine pointe. A la rame dorsale, des soies en arête et parfois une serpe
homogomphe assez droite et longue. Les serpes ventrales supé-
rieures ont une assez grosse hampe et un article court, arqué, cilié,
comme le représente Gravier. Les serpes inférieures sont un peu
plus petites. Les cirres dorsaux épitoques sont lisses, à extrémité
ovoïde terminée en pointe. Dans la partie tout à fait postérieure,
le cirre dorsal conserve la forme atoque, à l’extrémité de la grande
lamelle pédieuse dorsale, mais la rame inférieure porte des soies
natatoires. Le pygidium se termine en deux gros lobes ovoïdes avec
cirre à l’extrémité et deux plus petits.
Les femelles, assez grosses, ont une petite région antérieure à 16-17
sétigères bourrés d’œufs, une région moyenne à longs cirres et une
courte région postérieure. Elles correspondent exactement à la
description de Gravier, qui n’avait pas vu la forme sexuée mâle.
En 1923, j avais eu, de Poulo-Condore, les deux formes sexuées.
Lorsque l’épitoquie est entièrement réalisée, il ne reste pas de
troisième région atoque.
Habitat. — Mer Rouge, Golfe Persique, Océan Indien, Malaisie,
Annam, Australie.
— 527 —
Action de la température sur la reproduction
DE QUELQUES ESPÈCES D’HUITRES
Par Gilbert Hanson.
Dans la région de Marennes-Oléron, lorsque les saisons sont
normales, bien caractérisées : hiver froid, printemps doux avec aug-
mentation régulière de la température de mars à juin, été chaud,
automne pluvieux, les glandes génitales de l’Huître de nos côtes,
Gryphaea angulata Lamarck, commencent à entrer en activité en
mars-avril, dès que la température de l’eau atteint 10°. Les produits
génitaux mâles et femelles se constituent progressivement chez les
Huîtres de 1 an ou plus. Ils sont à maturité au début de juillet,
lorsque la température de l’eau atteint 18-20°. Leur émission a lieu
dans les premiers jours de ce mois. Des larves en résultent qui se
fixent 21 jours environ après l’expulsion des œufs 1.
Si les conditions restent favorables : la température précédente
persistant ou s’élevant jusqu’à 25° et la nourriture restant suffisante,
les glandes génitales poursuivent leur activité et de nouveaux pro-
duits se forment. De nouvelles émissions ont lieu en août.
Dès que la température de l’eau, en septembre, tombe à 10°, les
glandes génitales cessent d’être fonctionnelles. Il arrive souvent que
des exemplaires sont encore, à ce moment, bourrés de produits géni-
taux. Ceux-ci dégénèrent progressivement dans la glande même.
On en trouve encore très tard en automne.
A ce moment, c’est du glycogène qui se forme surtout et s’accu-
mule dans le tissu conjonctif des divers organes, en quantité variable
bien entendu, selon la proportion de nourriture présente dans le
milieu extérieur. Au-dessous de 7°, l’activité de l’Huître est presque
nulle.
Au printemps suivant les mêmes phénomènes recommencent, les
glandes génitales redeviennent fonctionnelles dès que la température
de l’eau atteint 10°. La température provoque donc, au cours de
l’année, deux changements profonds du mode d’activité protoplas-
mique.
1. J’ai montré dans divers travaux et chaque année mes nouvelles observations le
confirment, que seuls les œufs des Huîtres des bancs naturels (que ces Huîtres y vivent
naturellement ou y soient déposées par l’homme) donnent des larves viables. On peut
dire que les bancs naturels d’une espèce d’Huître constituent le « nid de l’espèce ».
En effet toutes les Huîtres adultes déposées ou fixées loin des zones des bancs naturels
n’ont pas de descendants. Je pense que cette notion de « nid de l’espèce » devrait retenir
l’attention et qu’on devrait étudier, avant tout, les conditions du milieu, en cet endroit,
qui assurent la pérennité de l’espèce, lorsqu’on examine le problème de la répartition
géographique des espèces.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 5, 1951.
— 528 —
Si, pendant de longues années, les saisons se succèdent toujours
nettement, la température moyenne demeurant la même pour
chacune d’elles, les phénomènes biologiques dont je viens de parler
(et bien d’autres sur terre comme dans la mer) se renouvellent tou-
jours les mêmes, approximativement aux mêmes dates. Au bout
d’un certain temps on serait tenté d’y voir le résultat d’un rythme
physiologique interne caractéristique d’une propriété du proto-
plasme, indépendante du milieu. Fort heureusement il y a par
moments, des perturbations dans 1’ « ordre », le « rythme » des
saisons. Il est des années où ces dernières sont moins nettement
caractérisées ; la température n’est plus répartie, dans le cours de
l’année, de la même manière. Alors on peut se rendre compte que des
perturbations parallèles affectent les phénomènes biologiques en
cause. Ainsi ces derniers sont sous la dépendance étroite du milieu.
C’est la température qui règle sans conteste, le fonctionnement proto-
plasmique pour les phénomènes envisagés ici. Qu’il me suffise de dire
qu’il en est de même pour beaucoup d’autres êtres vivants. Il s’y
ajoute alors un coefficient propre au genre ou à l’espèce montrant
ainsi que les phénomènes constatés sont bien une résultante de
l’interaction entre deux éléments, le protoplasma et le facteur du
milieu envisagé.
Dans une note récente, j’ai signalé les faits suivants pour Gryphaea
angulata :
« En 1946, le printemps a été plus chaud que de coutume. La
température de l’eau s’est élevée plus rapidement. La maturité
des glandes a été plus précoce ; l’émission des produits génitaux
s’est faite vers le 15 juin, c’est-à-dire un mois environ avant la date
d’émission des autres années. La première fixation des larves sur
les collecteurs a eu lieu au début du mois de juillet.
En 1947, le printemps et l’été ont été exceptionnellement chauds.
L’émission des produits a eu lieu de nouveau en juin ; la première
fixation que j’ai bien contrôlée, s’est faite au début de juillet ».
En 1948, fixation moins précoce (8-15 juillet) mais tout de même
en avance sur les années anciennes (fin juillet). En 1949, rien de
spécial : fixation fin juillet comme les années « normales ».
En 1950, le printemps a été chaud à l’Ile d’Oléron. Les glandes
génitales de G. angulata se sont rapidement développées ét leur
maturité a été réalisée dès le début de juin, la température de l’eau
atteignant 22°. Les premières pontes ont eu lieu vers le 8 juin et la
première fixation de larves a été constatée le 29 juin. La tempé-
rature demeurant favorable, les glandes ont rechargé et des émis-
sions nouvelles ont eu lieu en août. En septembre la température
a fortement baissé, le métabolisme s’est modifié. C’est la première
fois que j’observe une telle précocité de la maturité des glandes géni-
tales chez cette espèce d’ Huître.
529
En 1951, nouvelles perturbations, dans la température, et dans les
processus biologiques, nouveaux décalages dans la période de repro-
duction. Tout le monde a pu constater leur action spectaculaire sur
la végétation d’une partie de la France. L’hiver n’a pas été très
froid, mais s’est prolongé fort avant au printemps de telle sorte que
les eaux n’ont atteint que très tard, en avril, la température de 10°.
Puis cette dernière s’est élevée très lentement et, en juillet, elle
n’était que de 19°. Les glandes génitales sont arrivées à maturité
d’une manière très irrégulière, certaines régions mieux exposées
étant en avance sur d’autres. Les émissions, très tardives, ont eu
lieu progressivement au cours du mois de juillet et la première
fixation de larves n’a été constatée qu’au début du mois d’août,
c’est-à-dire un mois après celle des années normales et deux mois
après celle de 1950. La température de l’eau avait alors atteint 21°.
Les conditions très spéciales de cette année nous ont montré d’une
manière très nette que si les produits génitaux pouvaient arriver à
maturité pour une température de l’eau de 18-19° il n’en est pas
moins vrai que de bonnes émissions et un bon développement des
larves ne peut avoir lieu à moins de 20°.
La température de 21° persistant, les glandes se sont rechargées ;
de nouvelles émissions ont eu lieu. Le mois de septembre est resté
chaud ; la température de l’eau a atteint 22°. Du 6 au 10 septembre
un grand nombre de larves adultes ont été trouvées dans le plancton
et une fixation appréciable constatée aussitôt.
Je pense que ces faits sont concluants. Ils mettent en évidence
l’influence de la température sur le développement des produits
génitaux et la reproduction chez Gryphaea angulala
Il en résulte, dans l’ensemble, que la date d’émission des produits
génitaux est fonction de la température moyenne des mois de février
à mai, c’est-à-dire des mois pendant lesquels se forment les produits
génitaux. Les dates d’émission et de fixation des larves sont en
relation avec la date à laquelle les produits arrivent à maturité.
Lorsqu’ils sont mûrs, ils sont émis dès qu’un facteur excitant phy-
sique ou chimique, intervient. Ainsi le 1er juin de chaque année,
(pour G. angulata, bien entendu) en établissant la température
moyenne du printemps, on pourrait fixer d’après les expériences
acquises, la date de la première émission des produits génitaux et celle
de la fixation des larves au cours de l’été. Un auteur américain
Tartar (1951, in Puget Sound Oyster Bulletin) a précisé cette notion
de date de fixation (après date de maturité des gonades) en fonction
de la température moyenne de janvier à mai. Elle a été contrôlée
cette année avec succès pour YO. lurida 1.
1. Mais pour que la prévision puisse se taire d’une manière absolue il est nécessaire
que la période entre la date de maturité des gonades et la date de fixation des larves
présente toujours une température constante. Toute perturbation au cours de cette
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 5, 1951.
34
— 530 —
Des faits du même ordre sont signalés par les biologistes du labo-
ratoire de Gig Harbor dans l’Etat de Washington. Dans le Puget
Sound se développe naturellement une espèce YOstrea lurida ; elle y
trouve la salinité et la température favorables. Elle s’y reproduit
régulièrement de mai à juillet. La température favorable a son
développement (13-18°) est presque toujours réalisée à cette époque.
Par contre les Américains y importent de grandes quantités de
G. gigas du Japon. Cette espèce s’y développe très bien, mais elle ne
s’y reproduit pas, parce que la température de l’eau n’atteint pas
(ou très accidentellement) 20°. La température qui parvient à 19°
et 20° permet le développement des glandes génitales, la formation
des produits et même souvent leur émission. Mais en général, au
cours du développement des larves (3 semaines), la température
s’abaisse au-dessous de 20°, jusqu’à 17° et les larves meurent avant
d’arriver au stade de fixation. Nous avons là de forts belles expé-
riences, renouvelées depuis quelques années. Les résultats sont
très probants. L’action de la température sur l’activité des glandes
génitales et la formation des produits génitaux est évidente. Il
apparaît également que le développement même de la larve plancto-
nique exige une température dépassant 20°.
Le cas d ’Ostrea edulis est très intéressant. Une température minima
de 13-18° est nécessaire pour sa reproduction. C’est la raison pour
laquelle elle peut arriver à se reproduire dans certaines conditions
spéciales d’exposition, jusqu’en Norvège. Mais ici, comme au Dane-
mark, sa période de reproduction est très courte. Quelquefois même
celle-ci n’a pas lieu si le refroidissement de l’eau se fait trop tôt.
Sur nos côtes de la Manche et de l’Atlantique elle se reproduit pen-
dant 2 mois ; en Méditerranée de mars à juin, pendant 4 mois.
Ostrea virginica demande une température d’au moins 20° pour
sa reproduction. Dans le Sud, au Texas, cette Huître pond d’avril à
octobre (Hopkins 1931). Dans l’extrême Nord de sa distribution,
sa reproduction n'est constatée que pendant quelques semaines en
juillet-août. Quelquefois elle n’a pas lieu (Nelson, 1928).
Pour O. lurida , la reproduction dans le Nord se fait en juillet et
août, un peu plus au Sud de juin à août. Tout à fait au Sud (Cali-
fornie du Sud) la reproduction a lieu pendant 7 mois (Coe, 1932).
Nous arrivons tout naturellement à penser que dans les régions
équatoriales, à température constante ou presque, la reproduction se
manifeste toute l’année. C’est en effet ce que rapportent les obser-
vateurs qui ont étudié des espèces d’ Huîtres vivant dans ces condi-
tions. Mattox, en 1949, dans son beau travail sur 1 ’Ostrea rhizo-
phorae des Antilles, nous dit que cette espèce se reproduit durant
période peut modifier (accélérer ou retarder ou même annuler si je puis dire) la date de
fixation des larves. Pour O. lurida dans le Puget Scund les conditions sont pour ainsi
dire toujours favorables, la prévision est donc possible.
— 531 —
toute l’année dans le lagon de Boqueron (température annuelle
25o-30o).
En 1927, Moses parlant de ce qu’il appelle YOstrea madrasensis
dit qu’elle pond toute l’année bien que deux saisons principales
puissent être reconnues ; d’avril à juin et de septembre à novembre.
En 1950, Anantaraman signale ses observations sur une espèce
d’ Huître de Madras dont il ne donne pas le nom. Il trouve des
gonades bien développées toute l’année et dit que la période de
fixation du naissain a commencé en décembre et a continué durant le
reste de l’année.
Ces observations complètent celles que Orton (1920), Runstrôm
(1927, 1929, 1936), Thorson (1936), Yonge (1940) ont faites ou
rappelées sur l’action de la température sur la reproduction des
organismes marins en relation avec leur distribution géographique.
Nous devons conclure, avec Orton, que la température de l’eau
semble être le facteur le plus important contrôlant la reproduction
des animaux marins dans des conditions biologiques normales.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
1920. — Orton, J. H. — Journ. Marine Biol. Assoc. U. K., Vol. XII.
1927, 1929, 1936. - — Runnstrôm, S. — Bergens Mus. Arbok.
1928. — Nelson, T. C. — Ecology, Vol. IX.
1928. — Moses, S. T. — Journ. Bombay Nat. Hist. Soc., 32.
1931. — Hopkins, A. E. — Bull. Bur. Fish., XLVII.
1932. — Coe, W. R. — Bull. Scripps Inst. Océan. Univ. Cal., Techn. Ser.,
Vol. 3.
1936. — Thorson, G. — Medd. Gronland, C, N° 6.
1940. — Yonge, C. M. — Great Barrier Reef Expédition, 1928-29, Scient.
Rep., Vol. I, N° 13.
1949. — Mattox, N. T. — Ecological Monographs, t. 19.
1949. — Ranson, G.— Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., t. XXI.
1951. — Anantaraman, K. N. — Report on the Eisheries départ, of
Madras for 1950.
1951. — Tartar. — in Puget Sound Oyster Bulletin.
— 532
Les Holothuries de Lesson (3e et dernière note).
Par Gustave Cherbonnier.
Dans cette dernière note, je donne la redescription de deux
Holothuries rapportées par Lesson et Garnot : Holothuv ici hillct
(Lesson) et Aphelodactyla australis (Semper), cette dernière espèce
décrite antérieurement par Selenka sous le nom erroné de Aplo-
dactyla holothurioides (Cuvier).
Holothuria hilla Lesson.
Holothuria hilla Lesson, 1830, p. 226, pl. 79 ; Ile de Borabora, Expédition
Duperrey, MM. Lesson et Garnot, 1825 ; 1 ex.
l’Holotype, parfaitement conservé, est très plissé, très contracté
et la longueur de l’animal vivant devait être au moins le double de
celle de l’animal conservé. Sa forme est subcylindrique, avec l’anus
légèrement effilé. Sa longueur est d’environ 100 m/m, sa largeur
de 20 m/m. Le tégument est mou, épais, rugueux, de couleur blanc
jaunâtre gardant par endroit des traces de coloration brune. Lesson
dit, de l’animal vivant, que « la face supérieure est d’un gris légère-
ment rougeâtre, qui se dégrade sur les côtés, et le dessous est unifor-
mément blanchâtre. Mais des bandes circulaires entourent de dis-
tance en distance le corps, et sont d’un gris rougeâtre plus foncé que
celui du dos. La surface de cette Holothurie, sur tous les points de
son épiderme membraneux extensible et très contractile, est hérissé
de crochets papilleux, placés avec régularité, d’un jaune vif, qu’en-
toure à leur base un cercle d’un blanc satiné ».
Pieds ventraux petits, cylindriques, assez peu nombreux, disposés
sans ordre sur les radius et les interradius. Ils sont terminés par une
large ventouse soutenue par un énorme disque calcaire très réticulé.
Papilles dorsales petites, coniques, bien plus rares que les pieds
ventraux mais, comme eux, dispersés sur les radius et les interra-
dius. Elles possèdent une petite ventouse soutenue par un petit
disque calcaire à réseau secondaire et à grandes mailles irrégulières.
La bouche est entourée d’une couronne de petites papilles coniques.
Vingt tentacules jaunâtres, assez grands. Couronne calcaire petite
mais bien calcifiée (fig. 1, s), à bord postérieur fortement ondulé ;
les radiales possèdent une forte échancrure centrale à la partie
antérieure alors que les interradiales sont triangulaires. Vésicules
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 5, 1951.
— 533
tentaculaires courtes. Deux longues vésicules de Poli. Un canal
hydrophore. Muscles longitudinaux bifides, larges, épais. Poumon
gauche très développé. Il n’y a pas d’organes génitaux. Grand
cloaque avec anus largement ouvert.
Spiculés. — Le tégument est bourré de corpuscules calcaires. Ce
sont des « boutons », généralement à huit-douze larges perforations
(fig. 1, d, h, k) et des « boutons » à six trous (fig. 1, g), mais ces
derniers sont bien moins nombreux que les autres. Les tourelles
sont assez basses ; leur disque est large, à bord légèrement ondulé ;
il est percé de quatre trous centraux et dix-seize trous périphériques
d’inégale grandeur (fig. 1, e, /, /, l ) ; parfois, il existe de six à douze
très petits trous supplémentaires situés près du bord, entre les trous
périphériques (fig. 1, i) ; la flèche est à quatre piliers biperforés
534
(fig. 1, a, b, c) terminés par une couronne très épineuse percée le plus
souvent d’un large trou central (fig. 1, e, /, q) ou de deux trous cen-
traux (fig. 1, /') ; cette couronne peut devenir très irrégulière (fig. 1, i).
Les pieds ventraux et les papilles dorsales sont soutenus par des
bâtonnets (fig. 1, n ) et de larges plaques (fig. 1, m).
Les bâtonnets des tentacules, qui sont peu nombreux et petits,
ne sont pas percés aux extrémités, lesquelles, par contre, sont souvent
très épineuses (fig. 1, o, p, r).
Observations. — L’Holothurie que Théel (1886, p. 172, pl. VIH,
fig. 10) a décrit soirs le nom de Hololhuria monacaria Lesson est
certainement, en réalité, Holothuria hilla Lesson. En effet, la des-
cription de Théel concorde parfaitement avec celle de Lesson,
ainsi qu’on peut s’en rendre compte par le résumé suivant de la
diagnose de Théel : la bouche est entourée d’un cercle de petites
papilles ; les pieds ventraux sont plus nombreux que les papilles
dorsales ; la ventouse des papilles est petite comparativement à celle
des pieds, et il existe une grande différence de taille entre les disques
calcaires des pieds et des papilles ; couleur en alcool : surface ventrale
gris jaune clair, surface dorsale brun sombre, tirant sur le verdâtre,
sauf les papilles et un cercle entourant leur base qui sont blanc
jaunâtre. Quand l’animal est contracté, la surface dorsale donne
l’impression d’être striée transversalement de brun et de blanc
jaunâtre. Deux vésicules de Poli. Un seul canal hydrophore. Organes
génitaux absents.
Enfin, on retrouve dans l’exemplaire de Théel les mêmes spiculés
que ceux rencontrés dans le tégument du type de Lesson.
Aphelodactyla australis (Semper).
Haplodactyla holothurioides Selenka, 1868, p. 115, pl. VIII, fig. 13-14 ;
Waigiou, Expédition Duperrey, MM. Lesson et Garnot, 1825.
Haplodactyla australis Semper, 1868, p, 233.
L’holotype est fendu sur toute sa longueur et est partiellement
éviscéré. Il mesure environ 95 m/m de long sur 28 m/m dans sa plus
grande largeur. Sa forme est subcylindrique, la région anale étant
légèrement effilée. Le tégument, lisse, apparaît uniformément de
couleur brique ; en réalité, le fond est blanc, recouvert d’une multi-
tude de petits points colorés.
Quinze très petits tentacules, formés chacun d’une unique vésicule
blanchâtre, translucide. Couronne calcaire très haute (fig. 2, h),
dont les radiales portent postérieurement deux courts prolongements.
Il n’y a pas de muscles rétracteurs du pharynx. Muscles longitu-
dinaux rouge vineux, de 9 m/m de large, séparés en deux par un
profond sillon grisâtre. Vésicules tentaculaires longues, blanchâtres,
— 535
translucides. Un canal hydrophore terminé par un gros madréporite
spongieux. Une longue vésicule de Poli, mince, cylindrique. Gonades
formées de très nombreux tubes très longs ; le canal génital débouche
dans l’interradius dorsal, à environ 3 m/m à l’extérieur de la couronne
tentaculaire. L’intestin est de couleur brique. L’anus est entouré
de cinq canaux béants, ce qui semble indiquer la présence de cinq
Fie. 2. — Aphelodactyla auslralis (Semper). h : X 4 environ ; a- g, i-n : à l’échelle 100.
papilles anales. D’après Selenka (pl. VIII, fig. 13), le poumon
gauche se divise en deux rameaux alors que le poumon droit est
simple.
Spiculés. — La plupart des spiculés sont corrodés. Je les figure
quand même, car ils donnent une indication suffisante sur leurs
formes et, surtout, leurs dimensions.
Les spiculés sont relativement nombreux et se rencontrent dans
tout le tégument. Ils se présentent, comme figurés par Selenk.v
536 —
(pl. VIII, [fig. 14), sous forme de bâtonnets (fig. 2, a) pouvant prendre
la forme d’un C (fig. 2, b, d, e) ou d’un 8 à bords très irréguliers
(fig. 2, c). On rencontre aussi de nombreuses grandes plaques plu-
sieurs fois perforées, à bords fortement échancrés et à surface très
Fig. 3. — Aphelodactyla australis (Semper). o-q : à l’écb elle 100.
tourmentée (fig. 3, o, p, q), ainsi que de petites plaques plus régu-
lières, percées d’un ou deux trous centraux (fig. 2, /, g, i, k) et dont
les deux faces sont hérissées d’aspérités (fig. 2, l ). Dans la région
anale, ces petites plaques sont bien conservées (fig. 2, /, m, n ).
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
— 537 —
Contributions a la Flore de la Nouvelle-C alédonie
Par A. Guillaumin.
PROFESSEUR AU MUSÉUM
xcix. Plantes récoltées par M. Sarlin (suite) 1
Pittosporum Simsonii Montr. — Dumbéa (329).
Calophyllum caledonicum Vieill. — Thy (88) ; Col d’Amieu (278).
Commersonia Bertramia Merrill — Dumbéa (321).
*Elaeocarpus thyensis'sp. nov.
Ramis sat robustis, glaberrimis ; foliis obovatis ( usque ad 13 cm. X 6 cm.),
rigidis, apice leviter emar ginatis , basi cuneatis, margine fere inconspicue
undulatis, nervis 7-9 jugis sublus prominenlibus, venis conspicuis, petiolo
1-2 cm. longo. Inflorcscentiae pendulae, circa 5 cm. longue, rachi in sicco
brunneo, glabro, pedicellis alabastris aequilongis (usque ad 5 mm. longis),
puberulis, alabastri sepalis extra puberulis, inlus glabris, petalis glabris,
apice incisis Fructus magni ( 4 cm. X 2,5 cm.) glabri.
Thy (338) « Azou de Montagne ».
Evidemment à placer dans le même groupe que les E. brachypodus,
Comptonii et ovigerus mais le premier a les pédicelles trois fois plus
courts que la fleur et les deux autres les ont deux fois plus longs.
Antholoma montana Labill. — Thy (69).
Bauerella Baueri Engl. — Dumbéa (352) « Ecorce jaune ».
Dysoxylum Balansaeanum C. DC. — Col des Roussettes (354)
« Chêne rouge », nom appliqué aussi à des Codia et des Pancheria
D. Lessertianum C. DC. — Dumbéa (328).
Aglaia elaeagnoides Benth. — Kuébini (357) « Bois rose », « Seul >
-à Lifou.
Carapa moluccensis Bl. — Dumbéa (350).
Lasianthera austro-caledonica Baill. — Thy (337) « Thi ».
Anisomallon clusiaefolium Baill. — Thy (310) « Collier blanc »
nom appliqué aussi à Y llex Sebertii Panch. et Seb.
Sarcanthidion sarmentosum Baill. — Thy (347) « Hêtre blanc de
montagne ». C’est sans doute à cette espèce que se rapporte le n° 67
incomplet, que j’avais rapproché de Casearia ? avec beaucoup de
doute (voir Bull. Mus., 2e sér., XXII, p. 117).
Elaeodendron curtipendulum Endl. — Kuébini (358), « Bois jaune »,
■« Tidakep » à Lifou.
Alphitonia neo-caledonica Guillaum. — Thy (342), « Pomaderris ».
1. Voir Bull. Mus., 2e sér., XXI, p. 458 ; XXII, p. 115, 518.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 5, 1951.
— 538- —
Allophyllus tahitensis Radlk. ? — Port Laguerre (346) « Kohu de
forêt » ; Paagoumène (220) « Faux Kohu de forêt ».
Semecarpus sp. nov. — Dumbéa (359) x.
Distinct des espèces connues en Nouvelle-Calédonie, notamment
par son inflorescence grêle, abondamment ramifiée et à peine velue.
Gleditschia ! fera Merrill ? — (343) « Epineux de Yahoué ».
Ne serait-ce pas à cette espèce qu’il faudrait rapporter le n° 14
« Bois noir » ?
Storckiella Pancheri Baill. — Sans localité (25 pro parte). Ce serait
le « Frêne » ou « Faux Frêne ».
Afzelia bifuga A. Gray — Ile des Pins (332), « Kohu ».
* Samanea Saman Merrill — Dumbéa (330) « Bois noir » de Tahiti
[Haïti], Introduit d’Amérique, pas encore signalé en Nouvelle-
Calédonie.
Pancheria Sehertii Guillaum. — Thy (336) « Faux Teck ».
Geissois montana Vieill. ex Brong. et Gris — Thy (102) pro parte)
« Faux Tamanou » à petites feuilles » nom appliqué aussi au Geissois
Balansae Brong. et Gris ex Guillaum.
W eimanniana linearisepala Guillaum. — Thy (339) « Chêne ».
Tristania capitulata Panch. ex Brong. et Gris — Sans localité (90)
[à Nouméa]). Au Muséum, ce numéro figure seul sur un échantillon
de la Dumbéa qui serait un « Acajou » introduit des Antilles ou de la
Réunion mais une étiquette portant d’un côté le n° 359, de l’autre
le n° 360 est attachée à l’échantillon d’Ochrosia miana. A l’Institut
français d’Océanie, le n° 359 paraît être un Kaaya senegalensis
A. Juss. « Acajou d’Afrique », dont il existe en Nouvelle-Calédonie
plusieurs pieds plantés notamment dans le parc du Gouvernement.
Metrosideros demonstrans Tison — Thy (335), « Teck », nom qui
s’appliquerait aussi au Syzygium Pancheri.
M. nitida Brong. et Gris — Farino (18) « Chêne rouge », nom appli-
qué aussi à des Codia, Pancheria et Cunonia.
Piliocalyx wagapensis Brong. et Gris — Col des Roussettes (353),
« Pompei ».
Eugenia ? Syzygium ? Caryophyllus ? — sans localité (49 pro
parte) « Gayac à petites feuilles » (Voir Bull. Mus., 2e sér., XXI,
p. 459).
Dracophyllum ramosum Panch. ex Brong. et Gris, D. sp. {Bull.
Mus., 2e sér., XXI, p. 459) — sans localité (4).
J’ai constaté sur place que les bouquets de grandes feuilles corres-
pondaient, sur le même individu, aux rameaux stériles et ceux à
petites feuilles aux rameaux destinés à fleurir.
Planchonella Endlicheri Guillaum. — Dumbéa (344).
Mimusops parvifoliü R. Br. — Ile des Pins (333), « Raporé ».
1. Sous ce même n° se trouve à Paris probablement un Piliocalyx voisin de P. lati-
folius (cfr. Bull. Mus., 2e sér., XXII, p. 117).
\
— 539 —
Manilkara Pancheri Pierre — Sans localité (181) ; Kuébini (356),
« Buni ».
Maba yahouensis Schltr. — Dumbéa (351).
Symplocos arborea Brong. et Gris — Sans localité (3 pro parte),
Dumbéa (189 pro parte), « Curieux ».
*Sarlina Gen. nov. Oleacearum ?
Foliis appositis, estipulatis. I nfloresenctiae ax Marcs, spicato ramosae ;
floribus 1 calyce campanulato , lobis 4 , corolla tubulosa , lobis 4, ovario 1 locu-
lari, stigmate sessili, tenuissime 2 lobo, ovulis 4,2 basi, 2 ad apicem margine
affixis. Fructus drupacei, pericarpio tenui, coriaceo, endocarpio lignoso,
1 loculari, seminibus 1 rarissime 2, basi affixis, cotyledonibus ( velalbumine ? )
viridibus.
*S. cylindrocarpa sp. nov.
Arbor parva, cortice griseo valde rugoso ; foliis lamina rigida vel coriacea,
lanceolata ( 3-9 cm. X 2-4 cm.), Costa subtus tantum conspicua, in sicco rubes-
cente, nervis venisque immersis, insconspicuis, apice obtusa acutave, basi
in petiolum usque ad 1 cm longum, sensim aitenuata. Inflorescentiae vix
2 cm. longue Fructus cylindrici (2,5 X 1 cm.), apice basique
rotundati, singuli vel racemosi, breviter et sat robuste pedicellati, in sicco
brunneis, putamine 6-gono.
Vallée de la Thy ( Sarlin 76).
La plante a été retrouvée au Mé Aoui ( Baumann et Guillaumin
10.270, 10.271, 10.424).
Une plante analogue avait été trouvée autrefois à Balade ( Vieillard
97) mais les fruits sont en massue et côtelés. Il existe une autre
espèce du même genre mais à fruits sphériques d’un cm. de dia-
mètre à endocarpe sans côtes : Koniambo ( Baumann et Guillaumin
9.479).
Ochrosia miana Baill. — Kuébini (359 pro parte, 350).
Alstonia plumosa Labill. — Col des Roussettes (355) « Arbre à
sagaies », nom appliqué, d’ordinaire, à divers Dysosylum.
‘Gmslina Lignum-vitreum sp. nov., G. ? Guillaum. (Bull. Mus.,
2« sér., XXII, p. 118).'
Ramis sat tortuosis, primum minute lanuginosis, deinde glabris, cortice
nigro ; foliis ovato-lanceolatis (usque ad 13 cm. X 7 cm.), in utraque pagina
primum minute lanuginosis glandulosisque, deinde glaberrimis, membra-
naceis, apice vulgo acute attenuatis, basi rotundatis, nervis 4-jugis, vix
prominulis, petiolo 2-3 cm. longo. Inflorescentiae terminales, spicato pani-
culatae, in vivo argenteae malvaceaeque, in sicco rufo lanatae, circa 7 cm.
longae, bracteis angustissime lanceolatis vel linearibus, calyce campanulato,
extra lanuginoso, intus glabro, margine irregulariter 5-undulato , corollae
1. L’échantillon de Sarlin est en fruits ; sur l’échantillon : Koniambo ( Baumann et
Guillaumin 9458, 9487), je n’ai pu voir qu’une seule corolle mais en si mauvais état
qu’il n’a pas été possible de constater s’il y avait 2 étamines ce qui aurait montré si ce
genre spécial doit être rattaché indubitablement aux Oléacées malgré l’ovaire unilo-
culaire à placentation pariétale avec 4 ovules, 2 insérés à la base, 2 en dessus mais pas
tout à fait au sommet, l’un des 2 inférieurs se développant normalement seul.
— 540 —
tubo extra lanuginoso, intus glabro, lobis parum inaequalibus, obliquis,
rotundatis, in alabastro 5 mm. longis, intus et extra lanuginosis, stamini-
bus 4, antherarum loculis apice coalilis , staminodio I, ovario
stylo brevi. Fructus calyce insidens, carnosus, ovoideus (4 cm. X 3 cm.),
glaber, prunae colore, putamine crasso, conico, basi abunde irregulariterque
cuspidato.
Thy (81, 137 pro parte, 140) « Bois de verre ».
Bien différent dès le premier aspect du G. neocaledonica S. Moore,
notamment par ses feuilles minces, ovales-lancéolées, glabres à l’état
adulte.
Kermadecia sinuata Brong. et Gris — Thy (75), « Hêtre gris du
commerce ».
Grevillea rubiginosa Brong. et Gris — Forêt de Thy, maquis
(100 pro parte).
Hemicyclia Deplanchei Baill. ex Guillaum. — Anse Yata (345).
Sparattosyce dioica Bur. — Col des Roussettes.
Joinvillea elegans Gaud. — Plaine des Lacs : forêt Pérignon (347).
Lepidosperma perteres C. B. Clarke — Plaine des Lacs : forêt Péri-
gnon (348) « Jonc ».
Cladium Deplanchei C. B. Clarke. — Plaine des Lacs : forêt Péri-
gnon (349).
Podocarpus Vieillardii Parlât. — Thy (341).
Araucaria Bernieri Bucch. — Thy (319).
★
* ¥
Bectifications. — Dans la liste précédente (Bull. Mus., 2e sér.,
XXIII), lire p. 518 : Eleaeocarpus speciosus Brong. et Gris — (268)
et non (286).
P. 519 : Pithecolobium Fournieri Benth. au lieu de P. Schlechteri.
P. 522 : Agathis Moorei Lindl. (294) et non (284).
Dans la collection restée à Nouméa, le n° 191 est peut être Crypto-
carya lanceolata Guillaum. et le n° 192 : Endiandra polyneura Schltr.
★
♦ *
Une série des récoltes de Sarlin a été déposée à l’Institut français
d’Océanie, à Nouméa, avec une collection de bois. Il existe, dans le
même établissement, quelques plantes, sans indication de collecteur
ni de localité mais dont les étiquettes sont identiques à celles de
Sarlin l
Pittosporum suberosum, Panch. ex. Brong. et Gris (115).
Elaeocarpus speciosus Brong. et Gris (41).
Arytera collina Radlk. (40 pro parte).
Terminalia littoralis Seem. — sans n°.
Spermolepis gummifera Brong. et Gris (162).
Syzygium sp. cfr. wagapense Brong. et Gris (117).
— 541 —
c. Quelques Plantes récoltées a maré
(Nouvelle Calédonie) par J. Barrau.
L’Ile de Maré a été assez peu explorée, seul A. U. Dàniker, du
6 déc. 1925 au 11 janv. 1926, y a réuni des collections importantes.
On y a distingué, autour d’une forêt riche en épiphytes et plantes
grimpantes avec tapis de Fougères recouvrant le sol entremêlée de
savanes herbeuses, une zone littorale formée de coraux soulevés
creusés d’une infinité de cavités où quelques plantes arrivent tout de
même à pousser en plongeant leurs racines dans les anfractuosités
de la roche où la quantité de terre est pourtant infime.
C’est à Rhô que J. Barrau, alors Chef du Service de l’Agriculture
en Nouvelle-Calédonie, a récolté sur les rochers du rivage, du niveau
de la mer à 2 m. d’altitude, les quelques plantes suivantes :
Suriana maritima L. — Arbustive naine et rampante sur le rivage,
arbustive à la limite de la zone côtière ; N° 7. — Pas encore signalée
à Maré.
Sesuvium Portulacastrum L. — Herbacée, rampante, crassu-
lescente ; N° 8. — Pas encore' signalée à Maré.
Oldenlandia imberbis Guillaum. — Hauteur 20 cm et plus ; N° 9.
Timonius Forsteri DC. — Arbustive, naine ; AT° 3.
Wedelia uniflora W. Oliver. — Rampante ; N° 2. — Pas encore
signalée à Maré.
Samolus repens Pers. — - Herbacée, érigée [sur des rameaux ram-
pants], 10-12 cm. de hauteur ; N° 4.
Nicotiana fragrans Hook. — sans N° — Connu déjà à Lifou.
Scaevala sp. — Sans N°.
Euphorbia Pancheri Baill. — Rampante ; N° 1.
Ischaemum foliosum Hack. — Hauteur 5-7 cm. ; N° 5. Déjà connu
à Lifou et à Ouvéa.
Sporobolus virginicus Kunth. — Hauteur 15-20 cm ; N° 6. Déjà
trouvé à Ouvéa.
— 542 —
Contribution a l'étude phyto géographique des savanes
du Haut-Oubangui.
Note préliminaire sur la composition floristique
de quelques « Kagas » (rochers) (lTe partie)
Par Roger Sillans.
Au cours d’un récent séjour en Oubangui-Chari, nous avons
entrepris une vaste étude sur les divers groupements végétaux de
savane dans leurs rapports avec le milieu ambiant L Aussi nous
avons eu l’occasion au cours de nos missions dans le Haut-Oubangui,
d’étudier entre autres, la végétation de certaines formations rocheuses
bien spéciales, que l’on appelle des « Kagas ». Cette note préliminaire
et succinte, rédigée à la suite des premières mises au point de ce
travail, a pour objet de donner une idée de la composition floristique
de ces stations.
L’ Oubangui-Chari est en effet curieusement parsemé de petits
monts rocheux paraissant émerger brusquement au milieu de la
savane. Ces bizarres formations rocheuses dont la hauteur varie
entre trente et cent mètres environ sont constituées principalement
de quartzite, gneiss ou granit ; elles sont tantôt abruptes, tantôt en
pente douce, se présentant sous forme de mamelons ou d’amas de
blocs rocheux tabulaires ou de formes diverses. Les Bandas dési-
gnent ces monts sous le nom de « Kagas » ; comme aucune traduction
ne saurait rendre fidèlement le sens exact, nous maintiendrons cette
appellation pour les dénommer. H. Courtet, géologue de la Mission
Chari-Lac Tchad en 1902-1904 2 qui étudia ces diverses formations,
les comparaît à de gros blocs de rochers disséminés dans une prairie
Nous n’insisterons donc pas sur leur étude géologique dont les détails
nous sont donnés par Courtet dans le récit de la mission, et par
L. Lacoin en 1905 dans ses « Observations sur la géologie du pays de
l’Oubangui au Tchad 3 ».
Quelques grands botanistes, notamment Aug. Chevalier et le
R. P. Tisserant, herborisèrent sur quelques-uns de ces Kagas ; au
1. Dans le même ordre d’idées, consulter pour l’A. E. F., Tisserant R. P. Ch.
Les formations végétales du Haut-Oubangui et leurs rapports avec l’Agriculture.
R. B. A., t. XI, n° 120, 1931, p. 3-7 ; et pour l’A. O. F., Trochain J., Contribution
à l’étude de la végétation du Sénégal. Thèse Doct. Univer. Paris, Larose Edit., 1940.
2. Le récit de la mission a été consigné par Aug. Chevalier dans son ouvrage
« L’Afrique Centrale française ». 1 Vol. ; Challamel Edit., Paris, 1908. Voir pp. 619-
690, « Géologie et Minéralogie » par H. Courtet.
3. In Bull. Soc. Géolo. France , t. III, Sér. 4, 1905.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 5, 1951.
— 543 —
cours de la Mission Chari-Lac Tchad, Aug. Chevalier en visita
une vingtaine environ le long de l’itinéraire Fort de Possel, Fort-
•Sibut, Fort-Crampel, Ndéllé, au nombre desquels le Kaga Bandero,
le Kaga Mbrès et divers autres que nous avons prospectés en détails
Itinéraire suivi par R. Sillans dans le N. de l’Oubangui-Chari (Mission pédologico-
botanique J. Busch et R. Sillans, juillet-septembre 1950).
par la suite. Le premier Kaga dont nous avons eu l’occasion d’étudier
la végétation lors de notre première mission en juin 1950, fût le Kaga
Bandero à Fort-Crampel.
I. Le Kaga Bandero.
Le Kaga Bandero 1 est un mont rocheux de nature gneissique,
d’une hauteur de près de cent mètres, situé à Fort-Crampel dans le
1. Courtet H. loc. cit., p. 640-642.
— 544
Kemo Gribingui, environ par 7° de latitude N. et 17° de longitude O.,
au confluent des rivières Nana et Gribingui. Il est constitué en réalité
par plusieurs mamelons coupés par des dépressions ; mais c’est au
plus haut d’entre eux, à celui qui domine l’agglomération de Fort-
Crampel, que les indigènes ont donné le nom de Bandero. Ce kaga
sert aussi à désigner l’agglomération elle-même, les Bandas n’em-
ployant presque jamais le nom de Fort-Crampel. Ce mamelon frappe
le voyageur qui l’aperçoit pour la première fois, par sa masse impo-
sante, ses pentes en grand partie dénudées, ses sommets couverts
de végétation. On y accède très facilement, notamment par la route
de Fort-Crampel au petit village de Kotagombé qui passe aux pieds
d’une des pentes les plus accessibles. Aug. Chevalier herborisa
sur ce kaga en 1902, lorsqu’il remontait de Krébedjé devenu depuis
Fort-Sibut.
Nous avons parcouru cette formation rocheuse dans toute son
étendue, en prospectant successivement sommets et dépressions.
En certains endroits des sommets et des pentes, on rencontre de
nombreux parpaings de latérite et des gros blocs de gneiss. Aucun
indigène ne vit sur ce kaga, toutefois quelle ne fut pas notre stupé-
faction de constater que l’un d’entre eux y avait fait une plantation
de coton ! Tous les ans, au moment des feux de brousse, le Bandero
s’embrase, et si le spectacle peut paraître grandiose pour un obser-
vateur, il n’est pas moins navrant, car ce n’est qu’un facteur de plus
vers la destruction de la végétation déjà bien touchée par des abat-
tages inconsidérés.
A la base du Kaga, les sentiers sont envahis par Gynandropsis
pentaphylla (L.) DC. ; dans les mares sur gneiss et les petits marigots
peu profonds plus ou moins désséchés en saison sèche, se développent
surtout Kyllingia pungens Link., Pycreus albomarginatus Nees,
P. capillifolius Dur. et Schinz., Striga sp. à fleurs roses, Cycnium sp.,
Cyanotis sp., Aneilema sp., Wormskioldia heterophylla Schurn. et
Thonn. Sur quelques rochers humides, Hibiscus cannabinus L.,
ailleurs à l’état sporadique, Indigofera Welwitschii Bak., Triumfetta
trichocarpa Hochst. Dans les endroits humides, le long des ruisselets
qui s’écoulent des marigots, nous distinguons Mimosa asperata L.,
avec Stachytarfetta jamaïcensis Vahl, Rhytachne congoensis Ilack.,
Andropogon Gayanus Kunth, A. Gayanus Kunth car. squamulatus
Stapf. Dans les interstices de latérite, nous avons recueilli Cleome
polyanthera Schwf. et Gilg, et sur latérite humide, Platycorine
paludosa Rolfe, Wormskioldia heterophylla Schum. et Thonn. ; çà et
là, Thunbergia erecta T. Anders., Achyranthes aspera L.
Dans les dépressions, la végétation présente une strate arborée
claire dominée surtout par Bauhinia Thonningii Schum., avec,
Anona senegalensis Pers. Entada ubanguiensis De Wild.
Bridelia scleroneura Muell. Arg. Gre.wia mollis Juss.
— 545 —
Hymenocardia acida Tul, Pterocarpus lucens Guill. et Perr.
Musa Schweinfürthii K. Schum. et Strychnos triclisioides Bak.
Warb. Terminalia laxiflora Engl.
puis Erythrina sigmoidea Hua, Lannea Schimperi (Hochst.) Engl.,
Butyrospermum Parlai (G. Don) Kotsehy ssp. mangifolium (Pierre)
A. Chev. A l’état sporadique nous notons,
Anogeissus leiocarpus Guill. et Perr. Sterculia setigera Del.
Bridelia jerruginea Benth. Sizygium guineense DC. var. macro-
Combretum hypopilinum Diels. carpa Aubr.
Daniellia Oliveri (Rolfe) Hutch. et Terminalia glaucescens Planch.
Dalz. Gardénia ternifolia Schum. et
Ficus Capensis Thunb. Thonn. var. Jouis. tonnantis Aubr.
Psorospermum sp. Parkia filicoidea Welw.
Sarcocephalus esculentus Afz. Vitex cuneata Thonn.
Remarquons la fréquence de Musa Schweinfürthii dans les dépres-
sions, alors que sur les sommets il est beaucoup plus rare, sans doute à
cause de l’humidité plus marquée qui règne dans les bas fonds.
Ainsi que nous pouvons le constater, les dépressions sont pauvres en
diversité d’espèces.
La strate herbacée est représentée surtout par Beckeropsis uniseta
K. Schum., avec Aframomum sanguineUm K. Schum., Cissus pseudo-
caesia Gilg et Brandt. ; puis,
Icacina senegalensis A. Juss
Lippia adoensis Hochst.
Imperata cylindrica L.
Hyparrhenia diplandra StapE
Nephrolepis bisserata Schott
A l’état plus ou moins sporadique nous notons, Loudetia arundi-
nacea Steud., Kosteletzkya Chevalier i Hochr., Tristachya Chevalieri
Stapf, Hyparrhenia rufa (TNTees) Stapf.
Dans les régions plus humides nous notons par tâches, Cyperus
Haspan L., Fimhristylis exilis Roem. et Schult., Scleria canalicula-
totriquetra Boeck., Pycreus angulatus Nees, Hahenaria zamhezina
Rchb. f.
Les pentes dénudées laissent apparaître dans des creux de rochers
une végétation composée surtout par Aloe trivialis A. Chev., avec
çà et là en touffes Cleome polyanthera Schwf. et Gilg., Chlorophytum
sp., Loudetia Kagerensis C. E. Hubh. En petites tâches, Cadalvena
spectabilis Fenzl., Cissus pseudocaesia Gilg et Brandt., C. adenocaulis
Steud., C. populnea Guill. et Perr. Par piels isolés, Ceropegia sp.,
Jussieua linifolia Vahl, Pseuderanthemum decurrens Radlk. Crota-
laria glauca Willd., Leptadenia lancifolia Dcne.
Vers les sommets, la végétation s’intensifie, nous rencontrons
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 5, 1951.
Nephrolepis exaltata Schott.
Andropogon Barteri Hack.
Digitaria acuminatissima Stapf.
Panicum aphanoneuron Stapf.
35
— 546 —
surtout Sterculia setigera Del., avec Pterocarpus lucens Guill. et Perr.,
Entada ubanguiensis De Wild.
Après avoir exploré systématiquement la végétation des sommets,
nous constatons que nous sommes en présence de cinq faciès bien
caractéristiques :
a) là où la terre est assez profonde, la végétation présente un faciès
de savane arbustive peu dense à Hymenocardia acida avec,
Bridelia scleroneura Muell. Arg. Crùssopteryx febrifuga Benth.
Anona senegalensis Pers. Entada ubanguiensis De Wild.
Bauhinia Thonningii K. Schun. Grewia mollis Juss.
Butyrospermum Parkii (G. Don) Pterocarpus lucens Guill. et Perr.
Kotschy. ssp. mangifolium Strychnos triclisioides Bak.‘
(Pierre) A. Chev. Terminalia laxiflora Engl.
Combretum hypopilinum Diels.
puis, Bridelia ferruginea Benth., Ficus Vallis Schoudae Del., Gar-
dénia ternifolia Schum. et Thonn. var. Jouis tonnantis Aubr., Psoros-
permum sp., Daniellia Oliveri (Rolfe) Hutch. et Dalz.
A l’état plus ou moins sporadique nous notons,
Acacia caffra Willd. var compila -
cantha Aubr.
Anogeissus leiocarpus Guill. et Perr.
Allophyllus africanus P. de Beauv.
Albizzia zygia, Mcb.
Erythrophloeum africanum (Welw.)
Harms.
Ficus Vallis. Choudae Del.
Lannea Schimperi (Hochst.) Engl.
Parinari curatellaefolia Planch.
Parkia filicoidea Welw.
Prosopis af ricana Taub.
Sarcocephalus esculentus Afz.
Securinega microcarpa (Blume) Pax
et Hoffm.
Sterculia setigera Del.
Tamarindus indica L.
Strychnos innocua Del.
Terminalia glaucescens Planch.
Tréma guineensis Ficalho.
La strate herbacée est représentée surtout par Hyparrhenia rufa,
Icacina senegalensis A. Juss., Lippia adoensis Hochst., Cissus pseudo-
caesia Gilg et Brandt., Aframomum sanguineum K. Schum.
A l’état plus ou moins sporadique nous notons,
Beckeropsis uniseta K. Schum.
Dioscorea dumetorum (Kunth) Pax.
Echinops longifolius A. Rich.
Echinops gracilis O. Hoffm.
Hyparrhenia diplandra Stapf.
Loudetia arundinacea Steud.
Pseudarthria confertiflora Bak.
Pseudarthria alba A. Chev.
Tacca pinnatifida Forst.
Tephrosia bracteolala Guill. et Per.
Imperata cylindrica L.
Vernonia sp.
b) là où le sol est profond, mais avec de nombreux gravillons dans
une terre rouge latéritique très argileuse et compacte, ce sont des
clairières, où la strate arborée sporadique est presque essentielle-
ment composée de Lophira alata Banks. La strate herbacée dense est
dominée par des Hyparrhenia, parmi lesquelles nous notons H. rufa
— 547 —
(Nees) Stapf ; H. diplandra Stapf, avec à l’état plus ou moins spora-
dique, Andropogon tectorurn Schum. et Thonn., Pennisetum setosum
Rieh., Tristachya Chevalieri Stapf, Rhytachne gigantea Stapf.
c) là où la terre est superficielle, sur gneisss sous jacent, avec des
blocs de gneiss de toutes dimensions apparents, la végétation pré-
sente une strate arborée très claire à Sterculia setigera Del., avec,
Butyrospermum Parkii (G. Don) Parkia filicoidea Welw.
Kotschyssp. mangifolium (Pierre) Pterocarpus lucens Guill. et
A. Chev. Perr.
Burkea africana Hook. Entada ubanguiensis De Wild.
Combretum verticillatum Engl. Stereospermum Kunthianum Cham.
Khaya senegalensis A. Juss. Terminalia laxiflora Engl.
Lonchocarpus laxiflorus Guill. et U varia chariensis A. Chev.
Perr.
La strate herbacée est représentée surtout par Loudetia arundi-
nacea et Hyparrhenia rufa, avec,
Cochlospermum niloticum Oliv. Icacina senegalensis A. Juss.
Cissus populnea Guill. et Perr. Loudetia reflexa Pilger.
Cissus adenocaulis Steud. Snoussia sultani A. Chev.
Cissus pseudocaesia Gilg et Brandt. Urginea altissima Bak.
A l’état plus ou moins sporadique nous notons Tacca pinnatifida,
Cadalvena spectabilis, Cleome polyanthera, Osbeckia sp., Dissotis
irvingiana Hook. Aloe trivicilis A. Chev.
d) là où nous sommes en présence de carapaces latériques per-
méables ou de gravillons latéritiques très denses, ce sont des clai-
rières herbeuses à Hyparrhenia, dont H. rufa et H. diplandra, avec
Sporobolus festivus Hochst. Sporobolus tenuis Stapf, Bulbostylis
coleotricha C. B. Cl., Bulbostylis yalingensis Cherm.
A l’état plus ou moins sporadique nous notons Cleome polyanthera ,
W ormskioldia heterophylla.
e ) là où la cuirasse latéritique a fait son apparition, ce sont des
clairières arides où l’on note çà et là dans les interstices de la roche,
Bulbostylis coleotricha, B. yalingensis, avec quelques graminées,
Sporobolus tenuis, S. festivus, Ileteropogon, contortus Roem. et Schult.,
Ctenium elegans Kunth. Dans les endroits plus humides notons Platy-
corine paludosa, Wormskioldia heterophylla.
Nous allons maintenant étudier la végétation d’une autre for-
mation rocheuse non moins connue dans la région, le Ivaga Mbrès.
( A suivre .)
Laboratoire d’ Agronomie tropicale du Muséum,
— 548 -
Note sur le noyau et les chromosomes somatiques
DU PRINGLEA ANTISCORBUTICA R. Br. exHoOK. j.
Par Jean-Louis Hamel.
Au début de 1950, M. Aubert de la Rüe remettait au service
de Culture du Muséum des graines du Pringlea antis corbutica R. Br.
ex Hook. f., qu’il avait récoltées quelques jours auparavant dans les
Iles Kerguélen. Ces graines, après un séjour de trois semaines en
glacière, germèrent bien et donnèrent des plantules sur lesquelles
il fut possible de prélever des méristèmes radiculaires. Ceux-ci fixés
soit au liquide de Navashin, soit à celui de La Cour (2 BE), soit
encore suivant la formule sans acide acétique de Flemming, inclus
dans la paraffine et coupés à 6 p, furent ou colorés au Violet-Cristal
selon le procédé Clausen-Oehlkers ou traités par la méthode de
Feulgen.
Le chou de Kerguélen, Pringlea antiscorbutica, possède 24 chro-
mosomes qui se forment à partir d’un noyau « aréticulé » à euchro-
mocentres (fig. 2) comparable à ceux que les auteurs ont décrits
jusqu’à ce jour pour les Crucifères [Eichhorn, 1935, Rev. Cyt et
Cytophys. vég., 1, 150 ; 1937, Ann. Sc., nal., Bot., sér. X, 19, 203. —
Guilliermond et Gautheret, 1937, Rev. Cyt. et Cytophys. vég.,
2, 364. — Jouvenel-Marcillac (Mlle), 1939, Rev. gén. Bot., 51, 4. —
De Litardière et Doulat, 1942, Bull. Soc. Bot. France, 89, 123].
Toutefois il convient de remarquer qu’il n’y a pas ici une différence
appréciable dans la taille des euchromocentres comme il en existe
une chez les Crambe, ainsi que le signalent Eichhorn puis de Litar-
dière et Doulat. Les noyaux quiescenl s, observables dans les régior s
déjà différenciées de la racine, présentent cependant un certain hété-
romorphisme en même temps qu’une diminution générale de la taille
pour les euchromocentres. Le nombre de ceux-ci dans les noyaux
interphasiques paraît être celui des chromosomes, car il est difficile
de les compter avec certitude : l’on en trouve toujours plus de 20
et jamais plus de 24. Leur évolution, au cours de la mitose, montie
les divers stades reconnus par les auteurs pïécédents. A partir de
chaque euchromocentre, dont la forme rappelle celle d’une olive,
se développent deux prolongements d’abord peu chromatiques. Ils
s’allongent ensuite beaucoup en même temps que les euchromocentres
deviennent moins distincts et ne peuvent plus être reconnus. Ce stade
caractérisé par l’existence de bandes longues, relativement étroites
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 5, 1951.
— 549
et encore faiblement colorées, correspond sans doute au moment de la
« déspiralisation » extrême. En effet peu à peu les rubans se raccour-
cissent en s’épaississant et en se colorant ; puis ils ont l’aspect des
chromosomes métaphysiques et se groupent autour du nucléole qui
bientôt après disparaît. Ce dernier cependant peut quelquefois
demeurer visible plus longtemps : il s’étire alors en haltère et se
divise en deux masses qui, à la métaphase, vont se placer symétri-
quement de part et d’autres de la plaque équatoriale mais qui ne se
retrouvent jamais à l’anaphase. Les images télophasiques très serrées
sont peu claires. Toutefois on y observe un phénomène inverse de
déchromatinisation ; celle-ci a peut être commencé dès l’anaphase — -
quelques images après le traitement par la méthode de Feulgen
semblent l’indiquer — et ne laisse subsister que les euchromocentres
autour du nucléole unique qui vient de réapparaître. La dimension
moyenne des noyaux interphasiques est, après le fixateur de Navas-
hin, 5,7 p, .celle du nucléole 2,6 p, et celle des euchromocentres 0,7 p.
Les chromosomes métaphysiques ont tous sensiblement la forme
de bâtonnets plus ou moins arqués et relativement épais (environ
0,5 p). Il est toutefois possible de dresser l’idiogramme en comparant
leurs tailles (fig. 1 ; fixateur de Navashin, coloration au violet cris-
tal) : les deux plus grands, a, (2,13 p) sont à peine hétérobrachiaux.
Six autres (b, c, d,) mesurent sensiblement 1,85 p ; il est cependant
possible d’en distinguer une paire (b) par la place du centromère
qui sépare un grand et un petit bras. Six encore Le, /, g), qu’il est
difficile d’apparier, ont 1,65 p. L’on reconnaît ensuite quatre couples
qui se groupent deux par deux d’après leur longueur ( h , i) 1,57 p et
(/. k) 1,53 p, et un dernier (Z) toujours aisé à distinguer parce que le
plus petit (1,3 p).
Le fait qu’il existe deux fois trois couples chromosomiques de
même dimension semble d’une part indiquer qu’avec ses 24 chromo-
somes le Pringlea antis corbutica n’est pas une espèce tétraploide
— 550
résultant de l’addition de deux équipements diploides de base 6,
comme on peut l’observer chez d’autres Crucifères, par exemple chez
certains Brassica : B. monensis, B. Wrightii, B. Tournefortii (2 n ==
24), B. juncea (2 n = 36) [S. M. Sikka, 1940, J. of Gen., 40, 411] ou
B. cheiranthos [Wright, 1936, J. Bot., 78 suppl. 2,1], chez les Aethio-
neina (2 n = 24 ; 36 ou 60), les Hutchinsia (2 n = 12-24) ou les Mathiola
(2 n — 12) [Miss Manton, 1932, Ann. of Bot, 46, 509], et d’autre part
lie pas suffire à établir, si l’on considère les chromosomes des autres
paires, qu’il s’agisse d’une espèce autotriploide par simple multipli-
cation d’un génome de 8 chromosomes ou d’un autohéxaploide de
base 4 (il y a en effet, chez les Crucifères, des genres dont les espèces
possèdent 16, 24, 32, 48 ou 64 chromosomes, par exemple les Carda-
mine, les Nasturtium, les Rorripa). Mais ce fait peut plutôt faire penser
que 1 e Pringlea est un amphiploide (suivant l’expression de Navas-
h in) par combinaison d’une espèce à 8 chromosomes dont l’idio-
gramme comprendrait la paire a, une de 1,85 [T (sans doute celle (b)
dont des chromosomes ont les bras inégaux), une autre de 1,65 p,
et la plus petite (b) (1,3 p) avec une espèce autotrétraploide ayant
16 chromosomes (4 de 1,85 p, 4 de 1, 65 p, 4 de 1,57 p et 4 de 1,43 p) ;
la base commune serait alors 4. Seule l’étude de la méiose, en révé-
lant des associations secondaires, pourrait confirmer cette hypothèse.
Mais il faut tenir compte également d’un autre caractère qui,
si l’on en croit la majorité des auteurs, renseigne exactement sur
le degré de polyploïdie d’une espèce et qui est le nombre des nuclé-
oles réapparaissant à la télophase. Ici il n’y en a qu’un, ce qui indi-
querait que le Pringlea antiscorbutica est simplement diploïde.
Cette dernière hypothèse paraît vraisemblable non pas tant à cause
du nucléole télophasique unique que par la singularité de l’espèce et
du genre. Les systématiciens ne savent pas très bien où le placer.
Bentham et Hooker, d’après l’index de Durand, le rangent dans la
sous-famille des Alyssinae, où les nombres chrosomiques 12 et 24 ne
sont pas fréquents : le Lobularia maritima (= Alyssum maritimum )
[Jaretsky, 1928, Jb. f. Wiss. Bot., 68, 1], les Draba arctogena, D.
cinerea, D. rupestris [Heilborn, 1941, Svensk bot. Tidskr., 35, 141],
la variété alpina du Cochlearia officinalis [Bôcher, 1938, Svensk bot.
Tidskr., 32, 346; Soerensen et Westergaard, in Love et Love,
1948, Chromosome nuinbers of northern plant species, Reyjavik]
et la variété semiduplex de 1 ’ Erophila verna (Winge, 1940, C. B.
Trav. Lab. Caris ber g, ser. Phys. 24, 73] présentent 2 n = 24 et le
Farsetia ramosissima aurait 12 chromosomes [Hagerup, 1932,
Hereditas 16, 19.]. Prantl [die Pflanzenfamilien, Ie Aufg. 1891, III,
2, 145] le met dans la première tribu des Stanleyinae qui serait la plus
primitive et dont dériveraient les trois autres tribus de la première
sous-famille des Thelypodieae. Pour celle-ci, les résultats caryolo-
giques trop peu nombreux ne permettent guère de conclusions.
551
Aucune autre espèce des Stanleyinae, en dehors du Pringlea n’a été
examinée du point de vue de la caryologie, à ma connaissance tout
au moins ; chez les Cremolobinae, seul le Menonvillea Gayi a été étudié
par Miss Manton [loc. cit .] et présente 22 chromosomes somatiques
dont les plus longs, si l’on en juge d’après les dessins et le grossisse-
ment indiqué, mesurent sensiblement 5 ji, ce qui le sépare très nette-
ment du chou de Kerguélen ; pour les Heliophilinae, les données plus
nombreuses concernent le seul genre Heliophila [Jaretsky, 1932
Jb. f. Wïss. Bot., 76, 485 ; Miss Manton, loc. cit.] : H. amplexicaulis,
H. crylhmifolia : n = 10, 11, H. pilosa : n = 10, H. linearifolia 2 n =
20 et pour cette espèce, les chromosomes les plus grands auraient
3,2 p, ce qui ne montrerait également aucune parenté avec le Prin-
glea ; enfin, il ne paraît pas y avoir d’observation caryologique sur
les Chamininae.
En résumé, le Pringlea antiscorbutica R. Br. ex Hook. f. possède
un noyau somatique aréticulé à euchromocentres, 24 chromosomes,
un seul nucléole télophasique. Il paraît être diploïde. Ces caractères
caryologiques n’apportent pas, pour le moment, de précision sur la
place qu’il doit occuper dans la famille des Crucifères.
Laboratoire de Culture du Muséum.
— 552
Contribution a L'étude paléoxylologique de l’Afrique du
Nord (ni) 1 ; Pterocarpoxylon Arambourgii n. gen., n. sp.,
bois silicifié de Leguminoseae-Papilioneae découvert
dans les phosphates Yprésiens de Kiiouribga (Maroc).
Par Edouard Boureau..
Sous-Directeur au Muséum
Le Muséum National d’ Histoire Naturelle doit au Professeur
Arambourg trois échantillons minéralisés, récoltés dans les couches
à phosphates de Khouribga, au Maroc. Ces échantillons, entièrement
silicifiés, extrêmement difficiles à user, se présentent sous l’aspect de
troncs de couleur brun-gris, de dimensions respectives 22 cm X
4 cm X 3 cm (type) ; 20 cm X 10 cm X 6 cm et 25 cm X 25 cm X
15 cm.
Les structures sont bien conservées.
Leguminoseae-Papilioneae
Pterocarpoxylon Arambourgii n. gen., n. sp.
(planche I, fig. 1 et 2)
Echantillon-type ; collection Arambourg, n° 1.
I. — Etude anatomique.
Bois hétéroxylé à zones d’accroissement bien marquées.
1. Vaisseaux. — Les vaisseaux sont répartis en zones semi-poreuses.
Les zones d’accroiisement des divers échantillons ont une épaisseur
variable : 8 mm, 6 mm, 4 mm... Les vaisseaux se présentent isolés
(70 %), groupés par files radiales de 2 vaisseaux accolés (16 %), de
3 vaisseaux accolés (12 %) ou exceptionnellement de 4 vaisseaux
accolés. Les vaisseaux groupés sont plus nombreux dans le bois
initial, et le bois final contient surtout des pores isolés.
1. Ce travail fait suite à deux Noies publiées en 1951 : la première dans les Notes
du Service Géologique du Maroc , t. IV, pp. 121-133, la seconde, dans les Annales des
Mines et de la Géologie , Notes, t. I, fasc. 1, pp. 1-12, Tunis.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 5, 1951.
500 [i.
Phototypie Jean Brunissen
JO. rue Le Brun - PARIS 13*
Cl. G. Tendron
— 553 —
Densité des vaisseaux.
a. Au début de la zone annuelle d’accroissement, le long de la
ligne limitante, on compte en moyenne 33 vaisseaux ou groupes de
vaisseaux, dans un champ microscopique de 3 mm2, soit une moyenne
de 11 vaisseaux au mm2. Ils sont donc moyennement nombreux.
b. En fin de zones d’accroissement, le long de la ligne limitante on
en compte seulement 21, soit une moyenne de 7 au mm2. Ils sont plus
rares dans le bois final.
Formes et dimensions.
Dans tous les cas, les vaisseaux gardent leur forme arrondie, qu’ils
soient solitaires ou groupés.
Mensurations. (Rd X Tg).
Bois initial.
a. pores isolés. 174 p X 157 p ; 157 p X 140 p : 140 p X 105 p.
b. pores couplés. (140 p X 140 p) + (105 p X 140 p).
(122 p x 174 p) + 122 p X 174 p).
c. pores groupés par 3.
(87 p x 122 p) + (105 p X 174 p) + (105 p x 157 p)
Bois final.
a. pores isolés. 105 p x 88 p ; 140 p X 140 p ; 122 p X 122 p
b. pores couplés (105 p X 140 p) + (105 p X 140 p)
Les pores deviennent plus petits en passant du bois initial au bois
final. Ils sont dans l’ensemble de taille moyenne.
Aspect longitudinal. — En coupe longitudinale, les éléments de vais-
seaux sont étagés. La cloison terminale est légèrement oblique,
subhorizontale ou nettement horizontale. La perforation est simple.
Hauteur des éléments de vaisseaux : de 190 p à 313 p (vaisseaux
courts).
2. Parenchyme ligneux. — Le bois initial débute par une ligne
tangentielle et continue de parenchyme ligneux. Ce tissu que l’on
retrouve en s’éloignant vers le bois final est de moins en moins
important
Il s’agit d’une ligne de parenchyme initial. Ces lignes parenchy-
mateuses sont peu épaisses ; elles accompagnent les vaisseaux mais,
généralement ne les entourent pas entièrement. Elles sont aliformes
et de moins en moins longues à mesure qu’on s’éloigne du bois initial
vers le bois final où elles peuvent manquer. Elles constituent des
bandes d’une épaisseur maximum de 2 cellules isodiamétriques de
diamètre environ 16 p. Elles ont généralement un contenu sombre
— 554 —
qui permet de les distinguer nettement des trachéides voisines. Les
vaisseaux ne sont pas accompagnés de parenchyme sur toute leur
périphérie et certains d’entre eux sont dépourvus de bandes paren-
chymateuses aliformes. Ils ne sont quelquefois accompagnés que de
quelques cellules parenchymateuses isolées, disposées sur leur pour-
tour. Enfin, on peut observer, mais plus rarement, entre deux rayons,
dans la coupe transversale, une mince bande tangentielle de paren-
chyme, épaisse de 2 cellules et indépendante de tout vaisseau.
3. Rayons ligneux. — Ils sont unisériés, homogènes, étagés. Les
étages ne sont pas toujours rigoureusement horizontaux. La hauteur
d’un rayon atteint en moyenne 244 p. Il s’agit donc de petits rayons.
Les étages de rayons sont séparés par un intervalle de 87 p (distance
verticale). On compte donc environ 3 étages de rayons au mm
vertical et 20 rayons au mm horizontal tangentiel. Ils sont, le plus
souvent, régulièrement espacés. Ils sont constitués par un nombre
de 14 cellules couchées en moyenne qui, dans une lame tangentielle
apparaissent ovales, avec un contenu sombre, comme toutes les
cellules de parenchyme de l’échantillon. Largeur tangentielle des
rayons : 8 p environ (rayons très étroits). Hauteur verticale des
cellules couchées : 17 p.
4. Fibres, libriformes (?). — Les fibres occupent une bonne partie du
plan ligneux. En coupe transversale, elles se présentent sous l’aspect
de cellules arrondies, isodiamétriques, avec un diamètre variable
(11 p ; 13 p 5 ; 16 p), avec une paroi mince et sans contenu coloré.
Elles semblent pourvues de ponctuations simples. Elles sont étagées,
effilées et septées.
IL — Affinités.
D’après Metcalfe et Chalk *, les familles de Dicotylédones
présentant à la fois :
— une zone semi-poreuse ou poreuse,
— des rayons étagés ;
— des fibres septées sont les suivantes :
Ampelidaceae C sesalpiniaceae Moraceae Sapindaceae
Bignoniaceae Compositeae Papilionaceae Verbenaceae
Boraginaceae Meliaceae Rutaceae
Certaines de ces familles comme les Ampelidaceae, Boraginaceae,
Verbenaceae (sauf Pseudocarpidium ) n’ont jamais de rayons 1-sériés.
On peut éliminer une à une les familles restantes par leurs plans
ligneux. Quelques Moraceae présentent néanmoins une certaine
ressemblance, mais c’est surtout aux Leguminoseae-Papilioneae que
nous pensons devoir rapprocher notre échantillon.
1. Metcalfe C. R. et L. Chalk, 1950. — Anatomy of Dicotyledons, 2 vol., Oxford.
— 555 —
D’après Metcalfe et Chalk (p. 525), dans les Papilioneae, les
rayons peuvent être à la fois exclusivement unisériés et étagés dans
les genres Centrolobium, Drepanocarpus, Machàerium, Parama-
chaerium, Pterocarpus et Swartzia. Parmi ces genres, seuls les Ptero-
carpus possèdent en outre une zone poreuse ou semi-poreuse (Met-
calfe et Chalk, p. 520).
Le genre Pterocarpus est représenté dans toutes les régions tropi-
cales. D’après Normand 1 (1950, p. 135), les bois des Pt., de Côte-
d’Ivoire sont caractérisés par un certain nombre de traits anato-
miques :
A. Caractères du genre Pterocarpus communs avec les genres Afror-
mosia, Swartzia et Lohchocarpus.
1. Structure étagée. Lignes d’étagement séparées de 250 p. à 300 p.
2. Rayons homogènes, moyennement nombreux à nombreux (8 à
15 par mm).
3. Chaînes verticales de cristaux d’oxalate de calcium en bordure
du parenchyme et au voisinage des rayons.
4. Parenchyme lié aux pores soit du côté centrifuge, soit du côté
centripète.
B. Caractères distinctifs particuliers aux genres Pterocarpus.
5. Rayons unisériés.
6. Fibres étroites, à parois minces, renflées en séries radiales au
même niveau et brusquement effilées.
7. Parenchyme à la fois en couches concentriques plus ou moins
continues et parenchyme circumvasculaire longtemps aliforme,
anastomosé tangentiellement en lignes onduleuses. Files de cellules
de- parenchyme de 2 éléments, recloisonnés en 8 loges lorsqu elles
sont cristallifères. Courtes chaînes de cristaux d’oxalate de calcium.
Pores de taille moyenne, rares ou moyennement rares.
L’examen des échantillons de Pterocarpus africains et asiatiques
de la xylothèque du Centre technique forestier de Nogent-sur-
Marne (Mr Normand) montre les affinités incontestables de notre
échantillon.
Comparaison avec le bois d’Ouokissé de Côte d Ivoire. (Pterocarpus
santalinoides L’Hér.). (Cf. D. Normand, 1950, loc. cit., pl. LIV).
Cette espèce représente un arbre de petite dimension de la forêt
dense, fréquent au bord des rivières et des marigots et qui remonte
jusqu’aux confins de la zone soudanaise.
Le bois est très comparable :
1° Même forme des vaisseaux et même grandeur transversale et
longitudinale, pareillement étagés, mêmes ponctuations latérales,
mais moins nombreuses, même inclinaison de la paroi terminale.
1. Normand D. — 1950. — Atlas des bois de la Côte d’ivoire, 56 pl., 1950.
556 —
2° Même étagement des rayons pareillement 1-sériés, de mêmer
hauteur, mais cellules couchées moins hautes (section tangentielle
carrée).
3° Parenchyme un peu plus abondant, mais de même disposition
générale.
Comparaison avec le bois d’ Aguaya de C ôte- d’ Ivoire (Pterocarpus
Mildbraedii Harms). (Cf. D. Normand, 1950, loc. cit., pi. LIII).
Il s’agit d’un grand arbre des forêts tropophiles où on le trouve
rarement, dont le bois, très voisin, présente certains points com-
muns :
1° Même forme des vaisseaux, même grandeur transversale et
longitudinale, également étagés ; mêmes ponctuations latérales,
mais cloison terminale légèrement plus primitives (moins hori-
zontales).
2° Même étagement des rayons, pareillement 1-sériés, de même
hauteur, mais cellules couchées moins hautes ('section tangentielle.
carrée).
3° Parenchyme beaucoup plus abondant disposé en bandes con
centriques continues.
Comparaison avec le bois de Maïdou d’Indochine (Pterocarpus
pedatus Pierre). (Cf. H. Lecomte, 1925, pl. XX)1.
Le bois de cet arbre, de grande taille, tel que le ligure Lecomte,
montre un plan ligneux très voisin. Il a cependant des vaisseaux plus
développés (jusqu’à 360 p.) et moins nombreux (de 4 à 6 au mm2).
Même disposition en zones semi-poreuses, même répartition du
parenchyme, cependant plus abondant dans le bois final. Même
étagement des structures.
Echantillons cotypes ; collection Arambourg, n° 2 et n° 3.
Ils sont visiblement de la même espèce, mais présentent un déve-
loppement plus accentué du parenchyme aliforme dans le bois final
et qui forme dans le bois initial des bandes concentriques plus nom-
breuses. Ces caractères les rapprochent davantage des Pterocarpus
africains signalés plus haut.
Il n’est pas possible d’assimiler rigoureusement nos échantillons
à une espèce actuelle précise du genre Pterocarpus, mais les affinités
avec les caractères du genre sont indiscutables. Les Pterocarpus, en
Afrique appartiennent à la forêt dense ou à la zone sahélienne. Leur
présence dans les phosphates Yprésiens du Maroc, constitue un nou-
vel exemple de la migration Nord-Sud des Flores actuellement
réfugiées sous les tropiques.
Il s’agit donc d’un Pterocarpoxylon n. gen. Nous le désignons sous
1. Lecomte H. — 1925. — Les bois d’Indochine. Agence économique de l’Indo-
chine.
le nom de Pterocarpoxylon Arambourgii n. gen., ri. sp., en hommage
.au Professeur Arambourg qui l’a collecté.
III. — Diagnoses.
Pterocarpoxylon n. gen. : plan ligneux fossile correspondant à celui des
Pterocarpus actuels (Légumineuses).
Pterocarpoxylon Arambourgii n. sp. : Bois secondaire hétéroxylé. Zones
annuelles d’accroissement bien marquées. Vaisseaux disposés en zones
semi-poreuses, de 11 au mm2 dans le bois initial, à 7 au mm2 dans le bois
final, de taille moyenne, formés d’éléments courts, à perforation simple.
Parenchyme disposé en lignes tangentielles, bien représentées dans le bois
initial, peu développées dans le bois final. Rayons unisériés, homogènes,
étagés, étroits, régulièrement espacés, au contenu sombre. Fibres à paroi
mince, sans contenu, à ponctuations simples (?), étagées, effilées, septées
IV. — Age géologique.
Eocène (Yprésien) ; Phosphates de Khouribga (Maroc.)
Laboratoire d’ Anatomie Comparée des Végétaux vivants
et fossiles du Muséum.
Contribution a l’étude du Trias en Afghanistan.
Par R. Furon et L. F. Rosset.
I. — Stratigraphie locale.
par Raymond Fueon et L. F. Rosset.
Le seul Trias marin qui fût connu avec certitude en Afghanistan
avait été découvert par Sir H. H. Hayden entre Kaboul et la fron-
tière des Indes. Un gisement se trouvait entre Rutkhak et Khurd
Kaboul : des schistes et des calcaires contenant quelques très mau-
vais fossiles, attribués avec doute aux genres Meekoceras, Ophiceras
et Pseudomonotis. Le faciès (des roches et des fossiles) est tellement
semblable à celui de l’Himalaya, que l’auteur l’attribue sans hési-
tation au Trias inférieur. Dans la même région, le même géologue
découvrit du Trias supérieur à l’Ouest de Sarobi : des calcaires à
Megalodon, également semblables à ceux de l’Himalaya (2).
Au Nord de l’Hindou-Kouch, C. L. Griesbach avait découvert
en 1885, au Sud de Chahil, dans le Turkestan afghan, un niveau
de calcaire sableux, contenant « Daonella Lommeli » et « Monotis
salinaria ». (1) Les explorations postérieures n’ayant pas retrouvé
le Trias marin, la découverte de griesbach parut douteuse ; G. H.
Tipper a revu les échantillons, ainsi que Sir H. H. Hayden : leur
opinion commune fut que les déterminations n’étaient pas exactes
et qu’il s’agit peut-être de quelques Hcdobia d’affinités incertaines,
du Trias supérieur ou même plus récentes. En 1908, F. Frech
complique encore la situation en remplaçant Daonella Lommeli
(détermination de Griesbach) par Daonella indica. Sir H. H. Hay-
den retourna à Chahil et conclut qu’il s’agit d’un niveau juras-
sique, lié aux couches à Plantes ; le Trias était représenté par des
couches volcaniques (Dou Ab sériés).
En 1923, l’un de nous (R. F.) reconnut la série volcanique de Dou
Ab et précisa ses relations avec les couches à Plantes : le volcanisme
continuait au Rhétien, daté par des Végétaux (3, 4).
En 1949, utilisant un nouvel itinéraire, l’un de nous (L. F.
Rosset), découvrit une série de fossiles marins dans la région située
au Sud de Dou Ab et Ispushta. La stratigraphie locale est certaine-
ment compliquée par des fractures, mais les fossiles appartiennent
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 5, 1951.
— 559 —
incontestablement au Trias et la série complète de cette région peut
s’établir de la manière suivante, du Sud au Nord :
1. Calcaires ouralo-permiens à Fusulinidés.
2. Conglomérat à galets de calcaire clair et ciment calcaire noir.
3. Calcaire noir, dur.
4. Calcaire noduleux à Cératites . . . . (Virglorien).
5. Calcaire schisteux à (Ladinien)
6. Grès (Ladinien ?) .
7. Série volcanique (rhyolithes) (Trias supérieur-Rhétien).
8. Couches à végétaux et charbon (Rhétien-Lias).
II. - — Paléontologie et Paléogéographie.
par Raymond Furon.
La collection de fossiles triasiques découverts par M. L. F.
Rosset, aux environs de Dou Ab, est conservée au Laboratoire de
Géologie du Muséum, sous le numéro 48-2.
Le nombre d’espèces est très petit et la faune est franchement
dominée par l’abondance des Cératitidés. Cela lui donne un cachet
spécial, d’autant plus qu’il s’agit d’espèces non décrites dans les
régions relativement voisines où le Trias était déjà connu.
Ce sentiment s’accroît en considérant l’abondance des Lamelli-
branches que je décris sous le nom de Daonella, ne pouvant y voir
les oreillettes qui les feraient appeler Halobia. La littérature impor-
tante qui discute ces formes semble aboutir à la conclusion qu’il
s’agit d’un seul et même genre. Le fait même que Griesbach avait
lui-même découvert des formes douteuses qu’il avait attribuées à
Daonella Lommeli ajoute encore à la singularité de la faune afghane.
Le niveau principal se trouve attribué au Trias moyen grâce à
une association de Ceratites, Monophyllites et Sturia, qui ne semble
pas se trouver à d’autres niveaux.
Céphalopodes.
Ceratites afghanicus n. sp.
Planche I, fig. 1, 2, 3.
Cette espèce, de taille moyenne, montre une coquille comprimée,
à flancs à peine convexes.
La zone ventrale, aplatie, légèrement bombée, est limitée de
chaque côté par une rangée de tubercules latéraux, marginaux,
allongés dans le sens de l’enroulement, au nombre de 40 pour un tour
— 560
complet. Les flancs, à peine convexes, sont très faiblement ornés de
très fines côtes falciformes et parfois d’une série de 16 tubercules,
pointus, qui devaient être franchement épineux.
L’ombilic est très petit, limité par des parois verticales.
La ligne suturale est celle des Cératitidés, à selles entières et lobes
finement dentelés. On y distingue : un lobe siphonal divisé en 2 par
un petit diverticule ; une première selle et un premier lobe latéraux,
de même largeur, mais un peu plus profonds que les éléments précé-
dents ; une deuxième selle et un deuxième lobe plus courts que les
précédents ; enfin six éléments auxiliaires qui sont en diminution
progressive.
Les exemplaires sont nombreux, mais rarement complets, extraits
de nodules. J’ai pu prendre des mesures sur trois d’entre eux :
Rapports et différences. — Cette espèce appartient au groupe de
Ceratites binodosus. L’aspect général est le même, mais la forme
des tubercules diffère et C. binodosus possède une ornementation
plus vigoureuse.
Parmi les espèces voisines, mais non identiques, on peut citer
Ceratites Barrandei E. v. Mojs., du Muschelkalk de la forêt de
Bakony, dont l’ornementation est également plus vigoureuse,
Ceratites cordeoolicus E. v. Mojs., du même niveau et du même lieu,
mais dont les tubercules latéraux n’ont pas le même aspect, ni la
même distribution. Ceratites Abichi E. v. Mojs. se trouve dans le
même cas.
Je considère cette espèce comme différente de tous les Cératites
décrits dans l’Himalaya, qui sont généralement très ornés.
J’appellerai cette espèce nouvelle Ceratites afghanicus.
Origine : Dou Ab-E- Mekhzarin (Afghanistan).
Le lot recueilli par M. L. F. Rosset se monte à une trentaine
d’exemplaires, provenant du même niveau. Cinq échantillons
possèdent deux rangées de tubercules. Je ne crois pas devoir actuelle-
ment en faire deux espèces différentes, mais seulement deux variétés.
Ceratites afghanicus n. sp. var. Zaheri (PI. 1, fig. 1).
Je donne ce nom à la variété ornée de deux rangées de tubercules :
40 tubercules en bordure de la zone ventrale et 16 tubercules
épineux sur les flancs. Je la dédie à mon ancien élève, Mohammed
Zaher Shah, Roi d’Afghanistan.
Clichés Tendron A. Barry imp. Paris
R. FURON et L. F. ROSSET, Trias d'Afghanistan.
Bulletin du Muséum National d'Histoire Naturelle
561
Ceratites afghanicus n. sp. var. Rossetti (PL 1, fig. 2).
Cette variété ne possède qu’une seule rangée de tubercules en
bordure de la zone ventrale. Je la dédie à M. Rosset, qui l’a décou-
verte.
Sturia Sansovinii E. v. Mojsisovies
Planche I, fig. 4.
1869. Amaltheus Sansovinii E. v. Mojs. Beitr. zur Kenntniss der Cephalo-
poden-Fauna des alpinen Muschelkalkes. Jb. k. k. Geol. Reichs., p. 580,
pi. XVIII, fig. 1-2.
1882. Sturia Sansovinii. E. v. Mojs., Die Cephalopoden der Mediterranen
Triasprovinz. Abh. k. k. Geol. Reichs., b. X, p. 241, pl. XLIX, fig. 5,
6, 7, pl. L, fig. I.
1887. Sturia Sansovinii. F. v. Hauer. Die Cephalopoden des bosnischen
Muschelkalkes von Han Bulog bei Sarajevo. Denkschr. Kaiser. Ak.
D. Wissensch. Wien, b. LIV, p. 46.
1892. Sturia Sansovinii. F. v. Hauer. Beitrâge zur Kenntniss der Cephalo-
poden aus der Trias von Bosnien. Ibidem, b. LIX, t. X, fig. 7, p. 283.
1895. Sturia Sansovinii. C. Diener. Himalayan Fossils. The Cephalopoda
of the Muschelkalk. Palseontologia Indica, ser. XV, v. 2, Trias, Pt. 2,
p. 61, pl. XV, fig. 1.
Cette espèce n’est représentée que par un fragment de tour externe,
pris dans un nodule. Il mesure 70 mm. de hauteur. Son ornementa-
tion très particulière permet de l’identifier : de fortes stries spirales,
parallèles, subdivisées par des stries très fines. La ligne de sutures
n’est pas visible. La hauteur du dernier tour mesure 60 mm. dans
le type et atteint 150 mm. dans l’exemplaire de l’Himalaya, figuré
par Diener.
C’est une espèce connue dans le Muschelkalk des Alpes, de Bosnie
et de F Himalaya.
Monophyllites cf. sphaerophyllu Hauer
Planche I, fig. 5.
Un fragment de tour externe, bien conservé, mais sans sutures
visibles, me paraît pouvoir être rapporté à cette espèce, que l’on
trouve également dans le Muschelkalk des Alpes, de la Grèce, de
l’ Himalaya.
Trachyceras sp.
Un fragment peut être rapporté au genre Trachyceras.
- Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 5, 1951.
36
— 562 —
Pleuronautilus sp.
Un fragment de tour se rapporte au genre Pleuronautilus, mais
son état de conservation ne permet pas de le déterminer spécifique-
ment.
Lamellibranches.
Daonella cf. Moussoni Mer.
PI. I, fig. 6.
Plusieurs échantillons en bon état, montrent les deux valves
ouvertes et jointives. La première difficulté se présente dans la
détermination du genre : Daonella ou Halobia. Les deux genres ont
une ornementation semblable et ne diffèrent que par la présence
d’une petite oreillette chez les Halobia. Si la zone de la charnière
est absente, la détermination est impossible. La plupart des Halobia
figurées sont incomplètes et n’ont pas d’oreillettes. J’ai longuement
examiné les échantillons d’Afghanistan, je ne leur vois pas d’oreil-
lette et les range dans le genre Daonella.
Daonella Lommeli ayant déjà été signalée par Griesbach dans
une région voisine, j’ai comparé d’abord avec cette espèce, mais les
échantillons de Dou Ab montrent des stries d’accroissement très
marquées. D’après les figures publiées et un échantillon de Lom-
bardie des collections de la Sorbonne, je crois pouvoir rapporter
l’espèce afghane à Daonella Moussoni Mer., des niveaux à Ceratites
trinodosus.
Brachiopodes.
Ce premier lot de fossiles contient des Spiriférines impossibles à
dégager du calcaire dur.
Polypiers.
Je signale dans les calcaires noirs et durs, la présence de nombreux
petits Polypiers, complètement recristallisés en gros cristaux de
calcite blanche et grise et n’ayant conservé aucune structure.
L’épigénie a respecté les formes du Polypier et les cristaux de calcite
secondaire ne passent jamais dans le calcaire de la gangue.
Comparaison avec les régions voisines
Le Trias afghan, n’étant encore connu que par une seule récolte,
donne au premier abord une impression d’isolement, du fait de l’abon-
— 563 —
dance de Cératites, qui appartiennent à une forme encore inconnue
dans les régions voisines de la Perse et de l’Inde.
D’autre part, le Trias de ces régions paraît complet et nous en
rappellerons les principaux termes en Transcaucasie, en Azerbaidjan,
dans l’Elbourz, en Perse centrale, au Béloutchistan, dans la Sait
Range, l’Himalaya et le Pamir.
Transcaucasie et Perse.
Trancaucasie.
Les travaux de M. et Mme P. Bonnet permettent de retrouver
une série complète :
Trias inférieur (250 m.) : calcaire marneux rouge à Otoceras et
Xenodiscus ; calcaire gris à Meekocératidés et Pseudomonotis.
Trias moyen (200 m.) : calcaire marneux gris, à faciès Muschel-
kalk.
Trias supérieur (1.000 m.) : calcaire compact gris foncé et dolomies
azoïques. Roches vertes attribuées au Rhétien.
Azerbaidjan.
Rieben a décrit un Trias complet qui fait suite à celui de Trans-
caucasie :
Trias inférieur (300 m.) : calcaire à Celtites dimorphus,
calcaire à Goniatites abichianus,
calcaire à Pseudomonotis.
Trias moyen : calcaire vermiculé à Lamellibranches et Gastéro-
podes.
Trias supérieur (1.000 m.) : calcaires noirs azoïques.
Elbourz.
Le Trias de l’Elbourz, peu connu, débute par un niveau à Pseudo-
monotis (Trias inférieur) et continue par des calcaires en plaquettes,
à Hoernesia socialis et Hinnites ci comptus ). Il passe au sommet
des grès et des schistes à Végétaux, datés du Lias inférieur.
Perse centrale.
Dans le centre du Plateau iranien, le Trias de la région de Kirman
paraît débuter avec un Muscheklalk à Cassianella decussata, Hoer-
nesia Sturi, Monodonta supranodosa. Il se termine avec le Trias
supérieur de Naiband, à Megalodon rostratiforme, Serania seranensis,
Indopecten glabra, Indopecten subserraticostata et un Hydrozoaire
bien connu aux Indes Heterastridium conglobatum. Il faut remarquer
avec Douglas que ces faunes ne contiennent ni Daonella, ni Halobia,
ni Monotis, que les Indopecten sont connus en Oman et à Timor,
qu’il s’agit donc d’une faune plus méridionale que celle du géo-
synclinal nord-iranien.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 5, 1951. 36.
564
Zagros .
Le Trias est peu connu dans le Zagros. Toutefois le Trias supérieur
s’y trouve avec des calcaires à Megalodon, depuis Kirmanshah jus-
qu’au Béloutchistan, en particulier dans la région de Shiraz, avec
Spiriferina altivaga et Myophoria seranensis, forme de Naiband.
Il atteint et dépasse 500 mètres de puissance.
Béloutchistan.
Le géosynclinal sud-iranien du Zagros passe au Béloutchistan, où
la série inférieure est également inconnue. Près de la frontière
afghane, le Trias supérieur est représenté par un millier de mètres de
schistes à Monotis. Mojsisovics signale un Céphalopode norien,
Didymites afghanicus, provenant d’un affluent du Zhob, à l’Est de
Fort Sandeman. De son côté, Vredenbuhg a signalé un Halorites
en place dans les schistes de Mash, qui recouvrent les calcaires à
Fusulines du Permien.
Indes.
Himalaya.
-"U
Le Trias de Spiti, célèbre par ses couches à Cératites, est épais,
environ 900 mètres de calcaire et de grès. On y trouve le Trias infé-
rieur à Meekoceras, Flemingites ; le Trias moyen à Ceratites suh-
robustus, Spiriferina Stracheyi, Daonella indica ; le Trias supérieur
à Tropites, Spiriferina Griesbachi et Megalodon, Monotis salinaria.
Sait Range.
Le Trias de la Sait Range, bien moins puissant, ne dépasse guère
70 mètres et ne représente que le Trias inférieur à Cératites.
Pamir.
Au Nord de T Hindou- Kouch, le Trias le plus proche de Dou Ab
est celui du Nord-Ouest du Pamir, où Nalivkin et Yudjn ont décou-
vert du Trias inférieur à Meekoceras caprilense, Myophoria ovata,
Pseudomonotis Telleri et Pseudomonotis tenuistriata. Stouczka et
Sir H. Hayden ont indiqué du Trias supérieur à Halorella, Myo-
phoria et Megalodon.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE -SOMMAIRE
1. Griesbach (C. L.). Field Notes from Afghanistan. N° 3. Turkestan.
Rec. Geol. Survey of India, 1886, v. 19, pp. 235-267.
2. Hayden (II. H.). The Geology of Northern Afghanistan. Mem. Geol.
Survey of India, 1911, v. 29, pp. 1-97, 19 pl.
— 565
3. Furon (R.). L’Hindou-Kouch et le Kaboulistan. Contribution à
l’étude géologique et géomorphogénique de l’Afghanistan. 1. vol.,
1926.
4. Furon (R.). Géologie du Plateau iranien (Perse, Afghanistan, Bélout-
chistan). Mém. Muséum nat. Hist. Nat., 1941, t. 7, fasc. 2, pp. 177-
314, 58 fig., 8 pl.
5. Boureau (E.) , Furon (R.), Rosset (L. F.). Contribution à l’étude des
flores jurassiques d’Asie. I. Le plateau iranien. Mém. Muséum
nat. Hist. Nat., 1950, t. 30, f. 2, pp. 207-242, 8 pl.
6. Bonnet (P.). Description Géologique de la Transcaucasie méridio-
nale. Mem. Soc. Géol. Fr., 1947, n° 53.
7. Rieben (H.). Contribution à la Géologie de L’Azerbaidjan persan.
Bull. Soc. neuchâteloise Sc. Nat., 1934, t. 59, pp. 20-144, 7 fig.,
1 carte.
8. Douglas (J. A.). A marine Triassic Fauna from Eastern Persia.
Quart. J. Geol. Soc. London, 1929, v. 85, pt. 4, pp. 624-650, 6 fig.,
5 pl.
9. Lees (G. M.). The geology of the Oilfield belt of Iran and Iraq, in
Science of Petroleum, 1939, pp. 140-148, 6 fig.
10. Mojsisovics (E. von). Beitrage zur Kenntniss der obertriasischen
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11. Vredenburg (E. W.). On the occurrence of a species pf Halorites in
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12. Diener (C.) , Mojsisovics (E, von), Bittner (A.). Himalayan Fossils.
Palæontologia indica, série XV, vol. 2-3, 1895-1900.
13. Waagen (W.), Fossils from the Ceratite formation. Sait Range Fossils.
Palæontologia indica, série XIII, v. 2, pt. I, 1895, 324 pages, 40 pl.
14. Nalivkin (D.) . The geological Survey of the Pamirs and Badakh-
chan. Trans. United Geol. Prosp. Service U. R. S. S., 1932, f. 182,
104 p., 10 fig. (résumé anglais, pp. 73-101).
— 566
Observations géologiques aux Clayes-sous-Bois
(Seine-et-Oise).
Par René Abrard.
PROFESSEUR AU MUSÉUM
Un puits situé aux Clayes-sous-Bois à la cote 128 environ et appar-
tenant à la Société Française de Distribution d’Eau, a été récem-
ment approfondi. Les couches rencontrées sont les suivantes de haut
en bas :
1. Marnes blanchâtres, puis ensemble de bancs
calcaires et de marnes
2. Marne blanc-jaunâtre à Potamides lapidum
Lmk., P. cristatus Lmk
3. Calcaire dur
4. Sables gris et marnes à fossiles épars
5. Sable calcaire . . . .
6. Calcaire dur
7. Marne verte et grise
8. Sable gris-vert
9. Calcaire sableux très glauconieux, gris-vert
foncé à nombreux Mollusques, passant à la
base à un calcaire glauconieux peu cohérent
à Mollusques en partie dissous. Un banc de 0
m. 50 d’argile grise dansla partie médiane . . .
10. Argile grise
11. Argile à silex
12. Craie campanienne
Fond du puits
Profondeur Épaisseur
0 m. . . . 28 m. 50
28 m. 50. 0 m. 50
29 m. 00. 0 m. 50
29 m. 50. 1 m. 00
30 m. 50. 0 m. 50
31 m. 00. 0 m. 60
31 m. 60. 0 m. 50
32 m. 10. 2 m. 50
Les couches 1) non observées correspondent au puits avant
approfondissement ; elles comprennent la base des marnes vertes
sannoisiennes, le calcaire de Champigny, le calcaire de Saint-Ouen,
les sables de Beauchamp non identifiés, probablement à l’état de
calcaires et de marnes, et peut-être aussi la partie supérieure des
caillasses du Calcaire grossier.
Les assises 2) à 7) représentent le Calcaire grossier supérieur.
Dans 8) et 9), j’ai recueilli Ostrea plicata Sol., Axinaea pulvinata
Lmk., Cardita sp., Cardium obliquum Lmk., Phacoides cf. saxorum
Lmk., P. albellus Lmk., Ampullina parisiensis d’ORB., Bayania
lactea Lmk., Turritella elegans Desh., Mesalia sp., Bittium semigra-
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 5, 1951.
— 567 —
nulosum Lmk., Potamides lapidum Lmk., P. cristatus Lmk., P. trica-
rinatus Lmk., P. cinctus Brug., P. conoideus Lmk., P. emarginatus
Lmk., Batillaria echinoides Lmk.
Ces fossiles ont été recueillis dans les déblais et il n’est pas pos-
sible de donner de grandes précisions sur leur répartition, dans les
différentes couches. Cependant, d’après les faciès, on peut cons-
tater que les Cérithes proviennent de 8) et de la partie la plus élevée
de 9). Vers la partie moyenne et la base de cette dernière assise, le
calcaire, très glauconieux, devient plus cohérent avec fossiles à test
plus ou moins dissous, comprenant surtout des Pélécypodes ne pou-
vant être déterminés spécifiquement. Le calcaire assez peu gra-
veleux de la partie inférieure, extrait un peu au-dessus du contact
avec le Sparnacien, m’a fourni deux dents d ’Odontaspis elegans Ag.
Il est intéressant d’observer que sous les caillasses, le Lutétien
est presque uniquement constitué par des assises très glauconieuses,
y compris celles qui renferment des Cérithes lagunaires ; il semble
qu’il faut pour sa presque totalité, l’attribuer au Lutétien supérieur
(zone IV), les zones inférieures n’étant pas représentées ou n’ayant
qu’une épaisseur très restreinte.
Le puits des Clayes a atteint la craie à 52 m. de profondeur,
soit à la cote + 76. Deux autres chiffres qu’il n’est pas possible de
vérifier sont donnés par le forage Vincent exécuté en 1934, qui aurait
rencontré la craie à la cote -f- 86, et par le forage Portet de 1928,
également abandonné, qui l’a atteinte à la cote + 72 ; ce dernier
forage se trouvait très près du puits de la S. F. D. E.
Le forage de Bois d’Arcy, situé sur le plateau, près de la batterie,
à la cote 175 environ est entré en contact avec la craie à 131 m. de
profondeur, soit à la cote -f- 44. Ces observations ne concordent pas
avec le passage de l’axe de Beynes à Bois d’Arcy et à 1.100 m. au SW
des Clayes, tel qu’il est indiqué sur la Carte géologique au 80.000e.
L’anticlinal doit être notablement déplacé vers le N ; il passe appro-
ximativement aux Clayes et laisse Bois d’Arcy sinon à la base de son
flanc S, tout au moins assez bas sur ce flanc, avec une chute de 32 m.
dans la cote de la craie.
En effet, même en atténuant leur portée, en tenant compte de
ce que les Clayes et Bois d’Arcy ne sont pas sur une même transver-
sale à la direction de l’anticlinal, les faits ci-dessus ne peuvent être
expliqués par un abaissement de l’axe des plis vers le SE. Si les
Clayes avec le sommet de la craie à la cote + 76 se trouvaient sur le
flanc N de l’anticlinal, cette formation sur l’axe lui-même serait
portée à une cote incompatible avec l’épaisseur des terrains ter-
tiaires sous le plateau au SW de l’agglomération. Par ailleurs, l’im-
portance des différences de cotes exclut l’hypothèse de simples
inégalités de la surface topographique de la craie, dues à une érosion
anté-tertiaire.
— 568 —
D’après la coupe du forage de Bois d’Arcy, le Lutétien y aurait
une épaisseur de 33 m. ; aux Clayes, en imputant à cette formation
les bancs inférieurs de l’ensemble 1) qui sur 6 m. au plus peuvent
correspondre à la moitié supérieure des caillasses, son épaisseur
n’est que de 25 m. environ. Les autres assises, comprises entre les
caillasses et les marnes vertes sannoisiennes subissent également
une diminution d’épaisseur. Ainsi est corroboré le passage de l’axe
très près des Clayes, de même que sa présence dès le début du Ter-
tiaire et son influence signalée par R. Soyer 1 sur l’allure et l’épaisseur
des assises éocènes et oligocènes dans un autre secteur de son par-
cours.
L’indication du pli anticlinal dès le Crétacé explique la dimi-
nution d’épaisseur du Lutétien et l’absence de ses zones inférieures
aux Clayes.
Ce Lutétien des Clayes peut être comparé à celui de Feucherolles,
réduit lui aussi à une vingtaine de mètres et glauconieux au-dessous
des caillasses 2. Il est fort probable qu’en ce deuxième point, comme
aux Clayes, le Calcaire grossier inférieur fait défaut ou n’est que très
partiellement représenté, et que le calcaire dur à Orbitolites compla-
natus Lmk. doit être attribué au Lutétien supérieur et non au Cal-
caire grossier inférieur.
1. R. Soyer. Sur l’histoire de l’Anticlinal de Meudon pendant le Tertiaire. CR. Ac.
Sc., t. 222, pp. 188-190, 1946.
2. P. Lamare. L’excursion de la Société Géologique de France, à Grignon et Feuche-
rolles (Seine-et-Oise). C. R. som. S. G. F., pp. 76-80, 1943.
Description d'une installation d’aquarium marin.
Par Yves Plessis.
La description de l’aquarium, marin que j’ai installé au laboratoire
des Pêches Coloniales du Muséum m’a paru susceptible d’intérêt.
Figure A.
L’aquarium est à circulation fermée, comme tous ceux du même
type il comporte une grande réserve d’eau (1) et un filtre absorbant (5).
Ce système a deux particularités à retenir :
un réservoir d’eau dont le niveau est situé à 60 cm au-dessous du
niveau du premier bac d’expérience (3), l’eau monte grâce à un
élévateur (8) à air qu’actionne une pompe électrique (6) alimentée
par le courant du secteur (9). Le tube de l’élévateur, long de 120 cm
de la base du réservoir au déversoir au-dessus du premier bac, est en
partie en verre en partie en caoutchouc de 5 mm de diamètre inté-
rieur ; il est renflé à sa partie inférieure (8) où s’introduit l’extrémité
d’un tube en nylon amenant l’air de la pompe. Enfin un régulateur
électrique (7) commande la pompe à air. L’élévateur d’eau s’arrête
automatiquement de fonctionner dès que le niveau du réservoir vient
à baisser de quelques millimètres. Si une avarie se produit dans
une partie quelconque du système, l’eau ne revient pas du filtre (5)
dans le réservoir et le niveau de celui-ci baisse.
Figure B.
Le régulateur, qui coupe alors le courant de la pompe à air, est
essentiellement constitué par un tube à essai flottant à la surface du
réservoir (4). Ce tube renferme à la base du mercure (12) dans lequel
plongent deux électrodes (10) solidaires, par l’intermédiaire du
tube (6) et du bouchon (1), à une gaine de verre (2). Dans celle-ci le
tube à essai glisse librement grâce à de petites pointes de verre (5)
qui l’empêchent de se coller par la capillarité de l’eau à la paroi
interne de la gaine. L’eau du réservoir monte librement en s’enga-
geant par l’ouverture (3) tandis que l’air s’échappe par l’orifice (7).
Le conducteur électrique (9) possède une gaine isolante tandis que
les électrodes sont isolées par une lame de verre (8) et du brai qui les
maintient fixes (11). N. B. (1, 2, 6, 10) sont solidaires du réservoir.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 5, 1951.
fi
55* I '////, //y-y/ s yyyy.
Figure A. — (1) réservoir. — (2) niveaux de l’eau. — (3 et 4) bacs en expérience. —
(5) filtre et appareil d’absorption des gaz dissous. — (6) générateur d’air. — (7) régu-
lateur de niveau. — (8) élévateur d’eau et en même temps aérateur. — (9) fils allant
à la prise de courant. — (10) siphon ne pouvant pas se désamorçer. La branche se
déversant sur le filtre empêche par sa prise d’air un amorçage en cet endroit. (Ce
schéma ne comporte que deux bacs.)
Figure B. — (1) bouchon en caoutchouc. — (2) tube fixé au réservoir. — (3) son
orifice à la base. — (4) tube flottant. — (5) pointes de verre. — (6) tube interne muni
en (7) d’une ouverture pour le passage de l’air à l’intérieur du système. — (8) lame
de verre. — (9) fils terminés par des électrodes (10). — (11) brai. — (12) mercure.
Cette installation fonctionne depuis trois mois en donnant parfaite
satisfaction.
Nous y avons mis les animaux suivants que nous devons à l’ama-
bilité de M. Durchon du Laboratoire Maritime de Luc-sur-Mer
(Calvados).
— 571
Bac 1) Poissons
Syngnatus Dumerilii Nob.
Nerophis lumbriciformis Penn.
Bac 2) Coelentérés
Sagartia troglodytes Heider.
Anemonia sulcata Penn.
Actinia equina L.
De nombreux jeunes d’ Actinia equina ont envahi le bac depuis
un mois.
Bac 3) Echinodermes et Mollusques.
(Le schéma ne comporte que deux bacs figurés).
Cucumaria Hyndmanni Thomps.
Murex erinaceus L.
Laboratoire des Pêches et Productions Coloniales
dy origine animale du Muséum.
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART. 25-1-1952.
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs 481
Communications :
F. Petter. Etude d’une collection de Rongeurs du Sahara Nord-Occidental. . . . 483
J. Dorst. Note sur la position systématique de « Triaenops » Wheeleri Osgood
(Chiroptères, Hipposidérinés) 489
M. Blanc. Poissons recueillis aux îles Kerguelen, par le Dr. Aretas 493
F. Grand jean. Sur le tégument des Oribates 497
E. Angelier. Porolhomannella andrei n. sp., un nouvel Halacarien recueilli
dans le psammon d’eau douce 505
E. Angelier. Diagnoses sommaires d’Hydracariens psammiques nouveaux de
Corse 508
Ch. D. Radford. A Révision of the fur Mites (Acarina) [suite) 511
A. Villiers. Les Reduviidae malgaches. VIII, Harpactorinae Gen. Vadimon
Stal, Endochus Stal et Nagusta Stal 513
P. Fauvel. Annélides Polychètes du Golfe de Tadjoura recueillies par M. J.-L.
Dantan en 1934, au cours de pêches nocturnes à la lumière [suite) 519
G. Ranson. Action de la température sur la reproduction de quelques espèces
d’ Huîtres 527
G. Cherbonnier. Les Holothuries de Lesson (3e et dernière note) 532
A. Guillaumin. Contributions à la Flore de la Nouvelle-Calédonie. XCIX.
Plantes récoltées par M. Sarlin (suite). C. Quelques plantes récoltées à Maré
(Nouvelle Calédonie) par J. Barrau 537
R. Sillans. Contribution à l’étude phytogéograpliique des savanes du Haut-
Oubangui. Note préliminaire sur la composition floristique de quelques
« Kagas » (rochers) (2re partie) 542
J.-L. Hamel. Note sur le noyau et les chromosomes somatiques du Pringlea
antiscorbutica R. Br. ex Hook f 548
Ed. Boureau. Contribution à l’étude paléoxylologique de l’Afrique du Nord
(III) : Pterocarpoxylon Arambourgii n. gen., n. sp., bois silicifié de Legumi-
noseae-P apilioneae découvert dans les phosphates Yprésiens de Khouribga
(Maroc) 552
R. Furon et L. F. Rosset. Contribution à l’étude du Trias en Afghanistan. . . . 558
R. Abrard. Observations géologiques aux Clayes-sous-Bois (S.-et-O.) 566
Y. Plessis. Description d’une installation d’aquarium marin 569
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY- SAINT-HILAIRE, PARIS Ve
Archives du Muséum national d'Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle). Ne paraît
plus depuis 1938. (Le volume : 1500 fr.).
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, abonnement annuel France, 1500 fr., Etranger, 2000 fr.).
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité ; un vol. 1200 fr.).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933 ; prix du fascicule : 300 fr.).
Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 600 fr. ;
Étranger, 900 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France, 500 fr.,
Étranger, 600 fr.).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’ Agronomie coloniale; paraît depuis 1921.
Abonnement annuel : 1000 fr.
Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, Laboratoire de Crypto-
gamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 400 fr., Étranger,
600 fr.).
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur Mme Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 600 fr.,
Étranger, 900 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique ).
(Directeur M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie. Paraît depuis
1928 ; abonnement France et territoires d’Outre-Mer, 500 fr., Étran-
ger, 800 fr.).
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 500 fr. ; Étranger,
900 fr.).
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART. 25-1-1952.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. - Tome XXIII
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N° 6. — Décembre 1951
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
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PARIS-V"
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1951. — N° 6
387e réunion des naturalistes du muséum
20 DÉCEMBRE 1951
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
Leçon inaugurale du cours D’Entomologie
FAITE LE 1er DÉCEMBRE 1951
Par Lucien Chopard.
PROFESSEUR AU MUSÉUM d’iïISTOIRE NATUREL] E
Monsieur le Directeur,
Mes chers Collègues,
Mesdames, Messieurs.
Le premier devoir d’un Professeur récemment nommé est de remer-
cié ceux qui l’ont porté à sa situation nouvelle, devoir agréable puis-
qu'il consacre un vote basé sur la confiance, l’estime et l’amitié.
C’est donc de tout cœur que j’adresse mes remerciements à mes
collègues et aux membres de l’Institut qui ont bien voulu m’ap-
porter leurs suffrages. Je désire y joindre le souvenir de mes premiers
maîtres, surtout du Professeur Hérouard, qui m’a engagé à pour-
suivre mes études à une époque où de sérieuses difficultés semblaient
devoir m’obliger à les abandonner, et du Professeur Pruvot, qui
me permit de terminer ma thèse dans son Laboratoire, en travail-
lant à des heures qui n’étaient pas précisément celles d’un étudiant
disposant librement de tout son temps. Je tiens aussi à renouveler
l’expression de ma gratitude à mon éminent prédécesseur, le
Professeur Jeannel, à qui je dois d’être entré dans cette illustre
Maison quand il m’appela, en 1931, à la Direction du Vivarium. On
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 6, 1951.
37
— 574 —
sait que le Vivarium est une des plus heureuses réalisations du
Professeur Jeannel et je lui demeure particulièrement reconnais-
sant de la marque de confiance qu’il m’a ainsi témoignée.
C’est toujours un moment assez émouvant que celui où l’on est
appelé à prendre possession d’une grande chaire et à succéder aux
maîtres dans la discipline qu’on a choisie. Ce sentiment est d’autant
plus marqué pour moi que je suis de ceux qui ont rencontré dans
leur carrière bien des obstacles, à commencer par ceux élevés par la
famille elle-même. Mon père, qui s’opposa avec entêtement à la
réalisation de mon plus pher désir, n’était d’ailleurs pas seul en
cause. Voyant l’amour que, tout enfant, je portais à tout ce qui vit
autour de nous, il avait, très sagement, été demander conseil au
Directeur du Muséum d’alors. La réponse de celui-ci fut si péremp-
toire qu’elle resta l’argument décisif qui me fut toujours opposé
par la suite. Ce Directeur, qui fut cependant un grand Directeur, ne
croyait probablement pas aux vocations.
Je n’en dois pas moins à ce cher Muséum de pures joies d’enfant
et aussi les influences heureuses qui ont définitivement fixé mon
avenir. J’ai gardé longtemps le souvenir des dimanches passés
dans la Ménagerie ou dans la galerie de zoologie. Dans ce temps-là,
les jeunes entomologistes n’auraient jamais osé passer le seuil du
Laboratoire et toute leur ambition devait se borner à comparer
leurs insectes avec ceux contenus dans les boites exposées au public.
Heureusement, les assistants, on disait alors les préparateurs, qui
venaient travailler à ces collections publiques, s’intéressaient aux
jeunes qu’ils voyaient souvent errer dans ces galeries peu fréquentées.
J’y ai fait ainsi la connaissance de Robert du Buysson et de
Poujade, tous deux excellents naturalistes ; le premier plutôt
porté vers les études de systématique et d’anatomie, homme de
laboratoire en somme, le second type même de ce que les Anglais
appellent le « field naturalist ». Vous rappellerai- je que Poujade a
trouvé la plus belle mort pour un naturaliste, seul, en forêt de
Fontainebleau, au cours d’une de ces excursions qui avaient fait
de lui un des entomologistes connaissant le mieux la faune de la
région parisienne. A Robert du Buysson, je dois d’avoir compris
l’absolue nécessité d’études sérieuses, à Poujade la non moins
grande valeur de l’observation de l’insecte sur le terrain. Ces excel-
lents conseils me sont bien souvent revenus en mémoire par la
suite et je n’ai jamais oublié ce que je devais à ces maîtres bénévoles.
Par un sentiment de discrétion facile à comprendre, et que j’in-
voquerai d’ailleurs moi-même, le Professeur Jeannel a évité de
parler de son prédécesseur immédiat. C’est donc à moi que revient
l’honneur de rappeler dans cette enceinte ce que fut la vie scienti-
fique de Bouvier. Rarement vit-on carrière plus brillante et succès
plus noblement mérité. Eugène-Louis Bouvier, qui débuta dans
— 575 —
l’enseignement comme instituteur à Clairvaux, dans son Jura
natal, était en 1889, à 33 ans, Professeur à l’École supérieure de
Pharmacie de Paris et, six ans après, Professeur au Muséum ;
enfin, il n’avait que 46 ans quand l’Académie des Sciences, en 1902,
lui ouvrit ses portes. Les premiers travaux de Bouvier ont porté
sur l’anatomie des Mollusques et l’on sait que sa thèse sur le sys-
tème nerveux des Prosobranches est restée classique. Il s’intéressa
ensuite aux Cétacés et publia plusieurs mémoires sur l’anatomie de
ces animaux. Vers 1900, il tourna son attention vers un groupe
d’ Arthropodes énigmatique, les Péripates ou Onychophores, et il
en publia une monographie magistrale. Quelques années plus tard,
c’est à un autre groupe animal particulièrement difficile et peu
connu qu’il s’attaqua et il donna de nombreuses études et, finale-
ment, une classification de ce groupe des Pycnogonides. Mais, c’est
surtout à l’étude des Crustacés que Bouvier s’adonna avec passion.
Pendant plus de cinquante ans, il publia de nombreux travaux sur
ces animaux et sa dernière œuvre importante,- parue en 1940,
est le volume des Décapodes marcheurs de la Faune en France. Il
faut lire la préface de ce livre, que ce grand naturaliste, âgé alors
de plus de 80 ans, écrivait pour juger de la merveilleuse vitalité qu’il
avait conservée. « Issu d’une longue expérience, ce volume, écrit-il,
a été produit en pleine allégresse. Et je dois une profonde gratitude
au Maître Suprême de toutes choses qui m’a laissé le temps et les
moyens de le conduire è terme, en dépit des années ». Peut-on voir
plus bel exemple de persévérance dans l’effort et d’enthousiasme
pour le travail, qu’on serait tenté de qualifier de juvénile.
On remarquera que, pendant de longues années, Bouvier avait
très peu étudié les Insectes et rien ne semblait le désigner parti-
culièrement pour une chaire spécialement réservée à l’étude de ces
animaux. Il faut dire qu’à l’originé, la chaire d’Entomologie com-
prenait tous les Arthropodes et ce n’est qu’en 1917 qu’elle fut
divisée. Les Crustacés, les Pycnogonides, les Péripates, qui avaient
fait l’objet des recherches de prédilection de Bouvier, passèrent à
une chaire nouvellement créée, dont Charles Gravier devint titu-
laire. Bouvier se mit avec ardeur à l’étude des Insectes, qui deve-
naient son domaine exclusif, et l’on peut dire qu’il fut l’un des plus
brillants entomologistes de notre époque. Ses premières contribu-
tions sur ce sujet ont porté sur les mœurs de certains Hyménoptères
prédateurs, les Bembex et les Philanthes, dont il observa la nidifi-
cation et l’approvisionnement des larves.
Il publia ensuite plusieurs notes sur les Thysanoures et, en 1905,
il présentait à une séance de la Société entomologique de France des
exemplaires de Japyx de taille relativement énorme, provenant du
Thibet. Je me rappelle combien, tout jeune entomologiste, j’avais
été frappé par la description enthousiaste que Bouvier nous avait
— 576 —
faite de cet insecte extraordinaire. Je suis bien certain qu’aucun des
entomologistes présents à cette séance n’a dû oublier ce qu’est un
Japyx. C’est que Bouvier possédait au plus haut point cette force
de persuasion, cet enthousiasme communicatif qui font les grands
chefs d’école. En 1918, il publia dans la Bibliothèque de Philosophie
scientifique un livre intitulé La vie psychique des Insectes, qui eut
un réel succès et fut traduit en anglais ; il le compléta en 1921 par
Habitudes et métamorphoses des Insectes. Dans ces deux ouvrages
de haute vulgarisation, Bouvier a exposé avec la plus grande
objectivité et en s’appuyant sur des textes précis, les mœurs et les
grandes lignes de la vie sociale des Insectes ; il a montré combien
certaines analogies ne font que rendre plus saisissant le contraste
entre le monde des Articulés et le nôtre et que l’évolution psychique
de ces animaux n’est pas moins originale que leur structure. Un
troisième volume de la même collection, paru en 1927, a permis à
Bouvier d’exposer l’origine et l’évolution dans le temps des sociétés
d’insectes, de préciser les facteurs qui coordonnent les actes des
individus dans ces sociétés et de présenter ses idées personnelles
sur le rapport de celles-ci avec les sociétés humaines. Enfin, quand la
spécialisation de son Laboratoire l’eut un peu éloigné de ses chers
Crustacés, Bouvier s’attacha à l’étude d’un groupe important de
Lépidoptères, dont la systématique était fort peu avancée, les Satur-
nioïdes. De 1926 à 1932, il publia toute une série de notes sur ces
intéressants Insectes et termina son œuvre par une magistrale
révision du groupe entier.
Mais ce serait une lourde erreur de juger l’œuvre entomologique
de Bouvier uniquement sur ses publications. J’ai dit quelle était sa
puissante personnalité et l’influence qu’il a exercée autour de lui fut
considérable. On lui doit, en partie, l’organisation de la Mission
scientifique pour l’étude de la Maladie du sommeil et des Glossines,
dont il rédigea, avec Alfred Giard, le programme de recherches
zoologiques. On sait aussi que, jusqu’en 1923, le Laboratoire d’Ento-
mologie était tristement logé dans un vieux local où l’organisation
du travail était difficile, la surveillance des collections pratique-
ment impossible. A force de ténacité, Bouvier obtint l’édification
des nouveaux Laboratoires qui, sans réaliser la perfection, peuvent
actuellement rivaliser avec les établissements similaires de tous les
autres pays.
Ce n’est un secret pour personne que le vieux Laboratoire d’Ento-
mologie était autrefois assez brutalement fermé à tous ceux qui ne
faisaient pas partie du personnel. Quelques très vieux collègues
entomologistes racontent encore à ce sujet des histoires sur les-
quelles il est inutile d’insister. L’arrivée de Bouvier a changé bien
des choses. Dédaignant la tour d’ivoire, il vivait au milieu de ses
collaborateurs, s’intéressant à leurs travaux et leur prodiguant sur
— 577 —
tous les sujets des conseils précieux. Son abord était un peu froid
et même sévère, mais il cachait une extrême bonté, et ce grand
savant accordait un appui sans réserve à tous ceux qui voulaient
réellement travailler. Cependant, il n’aimait pas à perdre son temps
avec les bavards et il n’aurait pas accepté que son Laboratoire
devînt un lieu de réunion pour des désœuvrés. Autour de lui, et à
son exemple, chacun devait travailler. Par contre, toute sa sympa-
thie était acquise à ceux qu’animait le désir de faire œuvre utile
et c’est à lui que l’on doit cette collaboration féconde, cette com-
préhension mutuelle, qui se sont établies et n’ont fait que se ren-
forcer depuis, entre les entomologistes amateurs et les profes-
sionnels. Car, en entomologie bien plus qu’en toute autre branche de
la Zoologie, la collaboration de tous les travailleurs s’avère fruc-
tueuse et nécessaire. Les insectes forment un groupe d’une impor-
tance considérable à tous points de vue, groupe qui a fourni les sujets
d’étude les plus variés et les plus imprévus dans tous les domaines
de la Biologie. Mais, avant d’étudier la biologie des animaux, il
paraît indispensable de les connaîtres exactement. C’est ce travail
de systématique pénible, pas aussi facile qu’il le paraît, qui est
pourtant si peu apprécié dans les hautes sphères scientifiques et si
dangereusement délaissé par les jeunes zoologistes. La systématique
est particulièrement ardue pour les Insectes par suite du nombre
incroyable de formes représentées ; les Insectes existent partout,
dans tous les milieux, sous tous les climats jusqu’aux terres polaires
extrêmes. Il doit y avoir actuellement environ un million d’espèces
d’insectes décrites et chaque année apporte aproximativement
10.000 noms nouveaux à cette interminable liste. Mais que représente
ce chiffre énorme par rapport à la totalité des espèces existant dans
le monde ? Dans certaish groupes comme les Microhyménoptères,
il n’est pas douteux qu’un dixième a peine des formes spécifique-
ment différentes a été décrit. Aussi, semble-t-il parfaitement raison-
nable de dire qu’il reste 3 ou 4 millions d’insectes à décrire.
Devant l’immensité de cette tâche, les meilleurs d’entre nous sont
parfois pris de doute. Ce travail interminable est-il réellement indis-
pensable ? Est-il nécessaire de donner un état-civil aux animaux
pour les étudier ? En d’autres termes, et pour parler franchement,
est-il absolument nécessaire de Savoir de quoi l’on parle pour faire
un travail utile ? Je crois que tout le monde est d’accord, même les
purs biologistes qui, à aucun prix, ne voudraient se plonger dans
l’Enfer de la systématique. Il faut faire l’inventaire des espèces
existantes et tâcher d’en donner une description permettant de
les reconnaître facilement. Mais, en face de cette tache surhumaine,
n’est-il pas logique de rassembler toutes les forces disponibles ? Et
à qui s’adresser sinon à ceux que, sans aucune intention péjorative,
on nomme les amateurs. L’origine du mot amateur est dans aimer et
— 578 —
quel plus bel hommage rendre à ces naturalistes que reconnaître
leur amour de la Nature. Les amateurs, héritiers des curieux du
xvme siècle, sont encore nombreux en Entomologie. Les uns
recherchent seulement un plaisir esthétique et font des collections
de beaux Insectes qui peuvent réunir des espèces intéressantes et
avoir une certaine valeur marchande, sans toutefois apporter de
contribution sérieuse à la Science. D’autres, au contraire, se spécia-
lisent dans l’étude d’un groupe ou d’une faune locale ; ils deviennent
rapidement une autorité dans la spécialité qu’ils ont choisie et leur
collection et les études qu’ils en tirent ont une valeur indiscutable.
Que peut-on attendre de ces travailleurs isolés pour l’avancement de
la Science. C’est ce que l’histoire de l’Entomologie en France va
nous apprendre.
On ne peut parler des naturalistes amateurs sans rappeler le
souvenir de deux grands savants, entomologistes au sens large du
mot, c’est-à-dire qui ont choisi le sujet de leurs études dans un
groupe d’Arthropodes autre que les Insectes. L’un est Eugène
Simon, belle figure s’il en fut, type même du travailleur désintéressé,
qui a voué toute sa vie à la Science, sans chercher à en tirer le
moindre avantage matériel. Son œuvre, considérable, a abouti à
une classification de l’immense groupe des Araignées ; son inesti-
mable collection est au Muséum. Le second, Henry Brolemann,
bien que n’ayant pas acquis une célébrité comparable à celle de
Simon, fut un des rares entomologistes qui eurent le courage de
s’attaquer au groupe difficile et délaissé des Myriapodes ; il en a
également légué une précieuse collection au Muséum.
Pour revenir aux entomologistes purs, si aucun d’entre eux n’a
fourni une œuvre de l’importance de celle de Simon, nombreux sont
ceux qui ont laissé des travaux d’une grande valeur, dont je vais
parler maintenant. Deux grands ordres d’ Insectes ont de tout temps
été l’objet de la prédilection des amateurs ; ce sont les Coléoptères
et les Lépidoptères. La facilité de leur conservation, la beauté de
leurs couleurs, leur abondance relative dans notre pays justifient
pleinement cette préférence. On ne sera pas étonné par contre de
constater que les ordres d’insectes inférieurs, Thysanoures, Collem-
boles, Protoures, qui n’offrent aucun attrait en collection et exigent
des préparations assez minutieuses, ont été à peu près complète-
ment délaissés.
Les amateurs coléoptéristes qui ont laissé des travaux plus ou
moins importants sont légion ; certains d’entre eux se détachent,
ayant apporté des contributions sérieuses à l’étude systématique de
ce vaste groupe. Le premier à citer est certainement Geoffroy,
l’illustre auteur de l’Histoire abrégée des Insectes, parue en 1796.
Il était docteur en médecine et, dans son discours préliminaire, il
spécifie bien que l’entomologie était pour lui une distraction.
— 579 —
Certains, dit-il, « mépriseront un ouvrage qui ne traite que des
Insectes et s’applaudiront secrètement dans la sphère étroite de leur
petit génie lorsqu’ils se seront égayés sur l’auteur en le traitant de
disséqueur de mouches ». Geoffroy a, le premier, fait usage du
nombre d’articles des tarses pour classer les Coléoptères. Sa collec-
tion, dont la valeur historique est inestimable, appartient au Labo-
ratoire d’Entomologie. Le second amateur à citer, et l’un des plus
célèbres, fut le comte Dejean, général de division, aide de camp de
l’Empereur, mort en 1845, qui fut mêlé à toute la vie militaire de la
Révolution et de l'Empire. On raconte de lui qu’à la bataille d’Alca-
nizas, sur le point de charger à la tête de ses dragons, il aperçut sur
une fleur un Insecte rare, le Cebrio ustulata ; aussitôt, il mit pied à
terre et piqua l’insecte au fond de son casque, qu’il avait fait doubler
de liège pour cet usage. Peu après, la bataille s’engagea, le casque
fut fort maltraité par la mitraille, mais Dejean eut la joie de retrou-
ver intact son coléoptère. Il ne faudrait pas connaître les entomo-
logistes pour reléguer au rang de légende un fait parfaitement vrai-
semblable et probablement authentique. Après la chute de l’Empire,
Dejean, proscrit, voyagea beaucoup et découvrit nombre d’in-
sectes nouveaux. C’est à cette époque qu’il redécouvrit le Papilio
alexanor, des Alpes de Provence, connu seulement par la figure
d’EsPER et dont l’existence était considérée comme problématique.
Plus tard, rentré à Paris, il se consacra à l’étude de ses richesses
et il publia en 1821 un Catalogue de sa collection de Coléoptères,
contenant 6.692 noms, chiffre considérable à cette époque ; cette
publication a donné une impulsion très vive à l’étude des Coléop-
tères. Sa deuxième œuvre importante est le Species des Coléoptères,
dont six volumes ont paru. Devenu presque aveugle, Dejean
abandonna l’entomologie et vendit son énorme collection dont une
partie se trouve aujourd’hui dans la collection René Oberthür et
fera sans doute un jour retour au Muséum.
Parmi les contemporains du comte Dejean, bien des noms seraient
à rappeler et je suis obligé de citer seulement les plus célèbres.
Chevrolat, né à Paris en 1799, employé d’administration, a publié
plus de 200 mémoires sur les Coléoptères et a laissé une riche col-
lection qui fut malheureusement dispersée. Capiomont. né à Metz
en 1812, médecin et pharmacien, fit un séjour de sept années en
Algérie, en qualité de pharmacien aide-major ; c’est là qu’il prit le
goût de la botanique et de l’entomologie. Il revint à Paris comme
Pharmacien principal au Ministère de la Guerre. Déjà très fatigué
par son séjour en Algérie, il fut définitivement frappé par la chûte
de sa chère ville de Metz, en 1870, et mourut peu après. Ses collec-
tions furent léguées au baron Bonnaire et à Aube ; on lui doit une
révision des Hypérides, parue en 1866, et une Monographie des
Lixus, œuvre posthume publiée par Leprieur. Charles Aubf.,
580 —
médecin, collaborateur de Dejean, s’attacha particulièrement à
l’étude des petites espèces de Staphylinides et de Psélaphides, dont
il a publié une Monographie en 1844. Il a également rédigé les -Hydro-
canthares du Species des Coléoptères de Dejean. La collection Aubé
a été léguée, avec celle de Capiomont, à la Société entomologique et
est actuellement en dépôt au Laboratoire d’Entomologie. Le baùon
de Chaudoir est née en , Russie en 1816, mais il était d’origine
française. Il a publié d’assez nombreux mémoires sur les Carabiques
et en a laissé une importante collection acquise plus tard par René
Oberthur. Charles Brisout de Barneville, sorti de Centrale, fut
attaché à la construction de la ligne de chemin de fer de Montereau
à Troyes, puis s’adonna entièrement à l’étude des Coléoptères. Il
fut l’un des premiers, avec Abeille de Perrin, à rechercher les
Coléoptères dans les grottes des Pyrénées. Sa collection a été léguée
à la Société entomologique ; elle est actuellement en dépôt au
Muséum. Édouard Lefèvre, d’abord botaniste et ayant publié une
flore d’Eure-et-Loir, partit, comme conducteur des Ponts et Chaus-
sées, en Cochinchine où, atteint gravement de dysenterie, il ne fit
qu’un séjour de deux ans. Il termina sa carrière au Ministère des
Travaux publics, abandonna la botanique et se mit à l’étude des
Coléoptères. On lui doit une Monographie des Clytrides d’Europe
et Y Eumolpidorum Catalogus. Jacquelin Duval, qui étudia la méde-
cine mais, de santé débile, n’exerça jamais ; il laissa une riche col-
lection de Coléoptères qui est au Laboratoire d’Entomologie et il a
publié le Généra des Coléoptères d’Europe. L’abbé de Marseul
fonda le journal l’Abeille, consacré malgré son titre aux Coléoptères
d’Europe et des pays voisins. On lui doit une Monographie des
Histérides et le Catalogue des Coléoptères de l’Ancien Monde ; sa
collection est aussi au Laboratoire d’Entomologie.
L’œuvre des coléoptéristes de la deuxième moitié du xixe siècle
est encore plus féconde ; la liste de leurs noms serait longue à établir.
Choisissons parmi eux les plus marquants et tout d’abord Fairmaire.
D’origine anglaise, son nom était à l’origine Farmer, il eut pour pré-
cepteur Brillât Savarin, le frère de l’auteur de la Physiologie du
goût. Il fit une carrière administrative dans l’Assistance Publique
et prit sa retraite, en 1878, comme Directeur de l’Hôpital Saint-
Louis ; il ne s’occupa plus alors que d’entomologie jusqu’en 1906,
année où il mourut à 86 ans. Son œuvre est considérable mais a
été souvent jugée avec sévérité car elle consiste surtout en une masse
de descriptions isolées. Il a eu cependant une grande influence sur
les entomologistes de son époque. Son importante collection a été
heureusement acquise par le Muséum car ses descriptions, trop
souvent insuffisantes, obligent à recourir à l’examen des types.
Ernest Olivier, fondateur de la Revue scientifique du Bourbonnais,
fut un spécialiste des Lampyrides, dont il laissa une importante
— 581 —
■collection au Muséum. Antoine Grouvelle, Ingénieur des Manu-
factures de l’Etat, qui a fait d’importants travaux sur le difficile
groupe des Clavicornes, et a également laissé sa collection au Muséum.
Le littérateur Maurice Maindron, grand voyageur et savant héral-
diste, qui a publié des souvenirs exquis de son séjour dans l’Inde,
était aussi un bon entomologiste, qui a étudié surtout les Carabiques.
Le Dr Regimbart, savant spécialiste des Hydrocanthares ; Raffray,
Ministre plénipotentiaire de France, qui avait réuni une importante
collection des petits Coléoptères de la famille des Pséphalides. Ces
trois dernières collections sont au Laboratoire d’Entomologie.
J’indiquerai encore le vicomte de Bonvouloir, auteur d’une
importante Monographie de 900 pages sur la famille des Eucnemides.
Plus près de nous, parmi les entomologistes qui ont laissé leur
collection au Muséum, il faut citer Bourgeois, spécialiste des Mala-
codermes, auteur d’un catalogue des Coléoptères des Vosges ;
Abeille de Perrin, avocat, qui explora plus de 200 grottes dans
les Pyrénées; Henri d’Orbigny, auteur d’un volumineux Synopsis des
Onthophagides d’Afrique ; Charles Alluaud, l’un des derniers voya-
geurs naturalistes, qui publia de très bons travaux sur les Carabiques
d’Afrique et de Madagascar ; Hustache, spécialiste très réputé des
Curculionides ; enfin Fleutiaux, tout récemment disparu, qui a
laissé au Muséum une excellente collection d’Élatérides.
Fauvel, avocat à Caen, fondateur de la Revue française d’Ento-
mologie, a laissé d’importants travaux sur les Staphylinides et aussi
une Faune gallo-rhénane des Coléoptères. Contrairement aux précé-
dentes, sa collection n’est pas à Paris, mais au Musée de Bruxelles.
Il faut citer encore René Oberthur, imprimeur à Rennes, qui a
■constitué un véritable Musée entomologique, contenant de pré-
cieuses collections anciennes, en particulier la collection Dejean.
Enfin, les dépassant tous par le savoir et le prestige, Sainte-
Claire Deville et Bedel. J. Sainte-Claire Deville, sorti de
Polytechnique, fit carrière dans différents services dépendant du
Ministère de la Guerre. Après la guerre de 1914, qu’il termina
comme lieutenant-colonel d’artillerie, il entra dans l’Administration
des Mines domaniales de la Sarre. Sainte-Claire Deville fut surtout
un écologiste et un biogéographe. On lui doit de nombreuses notes
sur ces sujets, ainsi que le Catalogue critique des Coléoptères de la
Corse, les Staphylinoidea de la faune Bedel et le Catalogue raisonné
des Coléoptères de France. Quant à Louis Bedel, il a réalisé le type
le plus parfait de l’entomologiste amateur. Jouissant d’une modeste
aisance, il consacra sa vie entière à l’entomologie. Il devint, parmi
les coléoptéristes, le maître incontesté et redouté car, sévère avec
lui-même, il exerçait sur les écrits de ses collègues une critique sans
indulgence. Son œuvre est remarquable beaucoup moins par son
volume que par sa perfection. Ses deux travaux les plus importants.
— 582 —
le Catalogue raisonné des Coléoptères du Nord de l’Afrique et la
Faune des Coléoptères du Bassin de la Seine, sont des modèles de
précision et de clarté qui n’ont jamais été surpassés. Bedel était le
beau-frère de Henri d’Ohbigny et je voudrais avoir le temps de
vous lire dans son entier le spirituel article que Maurice Bedel a
consacré à ses deux oncles dans le Livre du Centenaire de la Société
entomologigue de France. Quelques lignes en donneront le ton.
« As-tu lu, disait d’Orbigny, la dernière communication de X...
— Absurde, répondait Louis Bedel. Pourquoi ? Parce qu’elle est
de X... »
Une autre fois, c’était Bedel qui demandait :
« Que penses-tu de Z... ? — Je lui refuse toute autorité, répondait
d’Orbigny. — Pourquoi ? — Parce qu’il est l’auteur de tel ouvrage...»
Il ne faudrait pas conclure de ce dialogue que les entomologistes
sont toujours aussi sévères envers leurs confrères. Probablement,.
d’Orbigny et Bedel étaient-ils des variétés rares de la famille des
coléoptèristes.
La contribution des lépidoptéristes amateurs n’est guère moins
brillante que celle des çoléoptéristes. Parmi les plus anciens lépi-
doptéristes français, quatre noms sont inséparables ; ce sont Bois-
duval, Duponchel, Godart et Guénée. Boisduvai., issu d’une
famille de médecins, médecin lui-même, se dépensa sans compter
pendant la terrible épidémie de choléra de 1832, dont Cuvier
fut victime. Botaniste et entomologiste, il collabora avec De je an
à l’Histoire naturelle des Coléoptères d’Europe, mais il est connu
surtout par ses importants travaux sur les Lépidoptères. Il publia,
dans les Suites à Buffon, en collaboration avec Guénée, le Species
général des Lépidoptères ; puis, avec Rambur et de Graslin,
l’histoire naturelle des Chenilles d’Europe, enfin le Généra et Index
methodicus europaeorum Lepidopterorum, resté classique. Sa collec-
tion fut acquise par Ch. Oberthür quand il se retira en Normandie,
où il mourut pendant le terrible hiver 1879. Duponchel avait fait
sa carrière dans l’administration militaire. Mis à la retraite en 1816,
il se consacra à l’entomologie et publia avec Godart l’Histoire des
Lépidoptères de France qui a demandé vingt années de travail.
Cinq volumes seulement avaient paru à la mort de Godart ; il en
a ajouté 12, dans lesquels il se montra entomologiste érudit et
dessinateur habile. Achille Guénée, avocat, né à Chartres en 1809,
mort à Châteaudun en 1880, était en Suisse au moment du désastre
de 1870 ; il eut la surprise, en revenant à Châteaudun, qui avait
tant souffert de la guerre, de retrouver sa collection en bon état,
mais en partie emballée pour une expédition vers une destination
inconnue. Guénée avait une très grande réputation à l’étranger
et était considéré en Allemagne comme le premier des entomologistes
français. Il attachait une très grande importance à l’étude des
— 583 —
chenilles et a soutenu avec Duponchel une assez vive controverse
à ce sujet. Outre sa collaboration au Species de Boisduval, il a publié
un grand ouvrage sur la classification des Noctuelles, puis un second
sur les Phalènes et les Deltoïdes. Rambur, qui fit ses études médi-
cales à Montpellier, entreprit en 1843 un voyage en Andalousie
plein de péripéties. Arrivé à Malaga, il se fit voler ses papiers et son
argent ; à Gibraltar, trop occupé par ses recherches, il passa outre
aux ordres des soldats anglais, se fit arrêter et ne dut sa liberté qu’à
l’intervention du Consul de France ; enfin, dans la montagne, près
de Malaga, il fut attaqué par des pâtres qui tentèrent de l’assassiner.
Il rapporta néanmoins des collections importantes et publia la
Faune entomologique de l’Andalousie, malheureusement restée
incomplète. On lui doit aussi un Catalogue des Lépidoptères de
Corse et les Névroptères des Suites à Buffon. Berce, orphelin de
bonne heure, apprit la gravure héraldique. Son œuvre principale
est une Faune des Lépidoptères de France, en six volumes, parue
de 1867 à 1873, premier travail de ce genre publié sur la faune
française. Comme Boisduval, il fut victime de l’hiver 1879. Rago-
not avait été élevé en Angleterre où son père, horticulteur à Auteuil,
avait émigré à la suite d’une désastreuse inondation qui détruisit
ses cultures. Le jeune Ragonot devint interprète puis employé
chez un changeur. Peu après la mort de son père, il revint à Paris
et resta dans la Banque. Il s’attacha à l’étude des Microlépidoptères,
fort négligée à cette époque, et publia un Essai sur la Classification
des Pyralites et une Monographie des Phycidés. Sa précieuse collec-
tion est au Muséum. Charles Oberthür, frère de René et, comme
lui, imprimeur à Rennes, se passionna de bonne heure pour l’étude
des Insectes et s’attacha au problème de la variation spécifique.
C’est en partie ce qui a fait l’intérêt de l’énorme collection de papil-
lons qu’il avait constituée. Ses moyens lui permirent d’y adjoindre
les collections d’entomologistes célèbres : Boisduval, Guénée,
Bellier de la Chavignerie, de Graslin. Malheureusement,
toutes ces collections ont suivi le sort de celle d’ Oberthür, c’est-
à-dire qu’elles ne sont pas restées en France. Les travaux d’OBER-
thür ne sont pas de première importance mais on lui doit d’avoir
laissé deux splendides publications sous les titres d’ Études d’Ento-
mologie et Études de Lépidoptérologie comparée.
Vient ensuite un grand nom dans l’histoire de la lépidoptérologie,
celui de Joannis ; les deux frères, fils du commandant du Luxor
qui ramena d’Egypte l’obélisque de la place de la Concorde, étaient
tous deux dans les Ordres, l’un en Bretagne, l’autre à Paris. Si ce
dernier était plus connu, tous deux ont toujours étroitement colla-
boré. Au R. P. Léonre venait, en Bretagne, le soin des préparations
et des élevages, au R. P. Joseph de Joannis la détermination et les
publications. Grâce à ses relations avec les missionnaires il cons-
584
titua une riche collection qu’il a léguée au Muséum. Il a publié aussi
d’importants travaux, dont le plus remarquable est l’Etude sur les
Hétérocères du Tonkin. Nos collections nationales ont encore été
enrichies par les dons de nombreux amateurs parmi lesquels on
peut citer Boulet, Dumont, Acheray, Demaison, Fallou,
JoURDHEUIL, LâFAURY, ThIERRY MlEG, PrAVIEL.
Je rappellerai enfin que c’est à un groupe d’amateurs, animé par
Léon Lhomme, que l’on doit la publication d’un excellent catalogue
moderne des Lépidoptères de France et de Belgique.
Dans les autres ordres d’insectes, les amateurs sont bien moins
nombreux mais ils ont laissé des travaux tout aussi importants.
Parmi les hyménoptéristes, on peut citer d’abord le comte Lepele-
tier de Saint-Fargeau, qui publia en 1823 la Monographia Ten-
thredinatarum, puis les Hyménoptères du Dictionnaire des Insectes
de l’Encyclopédie méthodique dirigée par Latreille, et la plus grande
partie des Hyménoptères des Suites à Bufïon. Vachal, avocat au
barreau de Tulle, puis notaire et député, s’intéressa beaucoup à
l’entomologie malgré ses multiples occupations. Il se spécialisa dans
la famille des Apides sur lesquels il a publié de nombreux mémoires.
Sa collection a été léguée au Muséum. Le Dr Giraud passa une
grande partie de son existence à Vienne puis revint à Paris, après
avoir beaucoup voyagé. Il se spécialisa dans l’étude des Hyménop-
tères, notamment des Insectes gallicoles du Chêne. Il a publié de
nombreuses notes sur ces Insectes mais a malheureusement laissé
inachevée une Monographie des Cynipides. Sa collection est égale-
ment au Muséum. Le Dr Dours, chirurgien aux Ambulances de
l’Algérie, qui laissa le premier Catalogue synonymique des Hyménop-
tères de France. Le Dr Sichel, célèbre ophtalmologiste, réunit une
très belle collection qui fut la première léguée au Laboratoire d’ Ento-
mologie du Muséum. Les frères André, créateurs et animateurs du
fameux Species des Hyménoptères ; l’un d’eux, Ernest André,
notaire, a laissé au Muséum une importante collection d’ Hyménop-
tères. Jules de Gaulle, qui publia un catalogue des Hyménoptères
de France et laissa également sa collection au Muséum. L’abbé
Kieffer fut longtemps le seul spécialiste français des Microhymé-
noptères et également de certaines familles de Microdiptères. Il faut
citer encore Maneval, instituteur, qui fut un excellent observateur
et spécialiste du difficile groupe des Proctotrupides, et André SÉyRiG,
tragiquement assassiné à Madagascar, qui a publié d’importants
travaux sur les Ichneumonides et a laissé au Muséum une riche
collection de ces Insectes.
Quelques amateurs seulement se sont occupés des Insectes autre-
fois réunis dans le groupe des Névroptères. Outre Rambus, auteur
des Névroptères des Suites à Bufïon, deux noms surtout sont à
retenir : René Martin, avoué à Chatellerault, qui, ayant perdu deux
— 585 —
fils pendant la guerre de 1914, quitta la France en 1920 pour aller
au Chili avec sa fille et son gendre ; il y mourut cinq ans après.
Avant son départ, il avait laissé au Muséum sa très belle collection
d’Odonates ; J. L. Lacroix, qui étudia les Névroptéroïdes de tous
ordres et dont la riche collection est également au Muséum.
Peu d’hémiptéristes amateurs ont laissé des travaux. L’un des
premiers est Amyot, avocat, qui collabora aux Hémiptères des Suites
à Buffon. Signoret, pharmacien et médecin, a publié une impor-
tante Iconographie des Tettigoniides et une Révision des Cydnides
et des Coccides. Plus récemment, le Dr Puton a publié une faune
des Hémiptères Hétéroptères de France et a légué sa belle collection
au Laboratoire d’Entomologie. Enfin, H. de Bergevin, agent
d’assurances à Alger, a réuni une très intéressante collection d’Hé-
miptèrcs d’Afrique du Nord, qui est également au Muséum.
.Quelques orthoptéristes seulement sont à citer. Le premier est
Audinet Serville. Issu d’une famille noble, son père avait eu
l’honneur de partager les parties de tric-trac de Marie- Antoinette,
il fut obligé d’interrompre ses études à la Révolution et entra comme
employé dans un Magasin dépendant du Ministère de la Guerre,.
Il fut orienté vers l’entomologie par une femme très érudite, Mme de
Tigny, chez qui il rencontra Olivier, Latreille, Bosc, Walke-
naer et d’autres entomologistes célèbres. Latreille lui confia la
rédaction de la 15e et dernière livraison de Palisot de Beauvois.
Mais, son œuvre maîtresse est le volume qu’il publia dans les Suites à
Buffon, sous le titre Histoire naturelle des Orthoptères, paru en 1839,
auquel on se reporte encore assez souvent. Louis Brisout de
Barneville publia de 1848 à 1883 un très grand nombre de notes
sur les Orthoptères et présenta le premier Catalogue des Orthoptères,
de France. L’ordre fut assez négligé ensuite parles amateurs jusqu’à
Finot, capitaine en retraite qui habitait Fontainebleau. Il donna
successivement une Faune des Orthoptères de France et une Faune da
l’Algérie et de la Tunisie. Il a légué au Muséum une collection qui
est un des joyaux du Laboratoire d’Entomologie. Azam, architecte
à Draguignan, a laissé également au Muséum une très bonne collec-
tion d’Orthoptères de France et a publié un Catalogue synonymique
et systématique de ces Insectes. Enfin, on ne saurait oublier Béren-
guier, malheureusement mort trop jeune, qui ne put terminer ses
très intéressantes recherches sur la vie et les mœurs des Orthop-
tères.
Les diptéristes ont laissé quelques noms célèbres. Macquart qui,
après de nombreux voyages, s’adonna à l’étude des Diptères ; il
publia plusieurs ouvrages de grande valeur, en. particulier les Dip-
tères du Nord de la France et surtout l’Histoire naturelle des Insectes
Diptères des Suites à Buffon. Il ne reste de sa collection que quelques
vestiges qui sont au Laboratoire d’Entomologie ; mais, le Muséum
— 586
lui est redevable de l’inestimable collection Meigen, qu’il avait
acquise pendant son séjour en Allemagne. Son contemporain
Robineau-Desvoidy est une curieuse figure qui servit peut-être
de modèle à Colette pour le père de Claudine à V École. Il exerçait
en effet la médecine à Saint-Sauveur en Puisaye, dans un pays alors
marécageux et miné par les fièvres, dont il eut lui-même à souffrir
cruellement. Aigri par un regrettable incident lors de sa soutenance
de thèse devant la Faculté de Médecine de Montpellier, il avait la
dent dure et la plume acerbe. Qu’on en juge par ces quelques lignes
extraites de l’Introduction à ses très discutables Recherches sur l’Or-
ganisation vertébrale des Crustacés, des Arachnides et des Insectes.
« Quant à cette tourbe de prétendus naturalistes qui se croient
importants parce qu’ils ont le privilège de l’impertinence, parce
qu’ils ont daigné rêver quelque sottise, parce qu’ils ont suivi dans
leurs ramifications une veine ou un nerf qu’ils ne comprennent
point, parce qu’ils ont trouvé sur la nature d’un poil ou d’une plume
ce que d’autres avaient déjà imprimé, parce qu’ils ont décrit un
animalcule qu’ils prétendent nouveau, je les dédaigne, eux et leurs
attaques. Pourtant ils font aussi partie du matériel de la Science ;
mais ils n’y figurent qu’à titre d’Entozoaires et de Vermines qui
sucent la substance d’animaux supérieurs ; ils ne servent qu’à
l’encombrer et à en arrêter la marche ». Avec ce caractère difficile,
on peut supposer que les relations de Robineau-Desvoidy avec
les autres diptéristes ne furent pas toujours empreintes de la plus
pure aménité. Il n’en a pas moins laissé de bons travaux dont les
plus importants sont le Mémoire sur les Diptères des environs de Paris
et le Mémoire sur les Myodaires. Original jusqu’à la fin et quelque
peu misanthrope, Robineau-Desvoidy se fit enterrer dans sa
propriété de Saint-Sauveur, entre son cheval et son chien. Sa collec-
tion, léguée à la Société des Sciences naturelles d’Auxerre, est
revenue récemment, en piteux état, au Muséum, grâce à l’interven-
tion du Dr Royer. Parmi les autres diptéristes amateurs, on peut
citer Pandellé, qui étudia la médecine, puis l’abandonna et se
retira à Tarbes où il vécut solitaire. Il s’occupa d’abord de Coléop-
tères et a publié une Monographie des Trechus ; mais, c’est surtout
son étude sur les Muscides qui lui a valu une certaine notoriété. Sa
collection, léguée au Dr Gobert, a fait ensuite retour à la Société
entomologique, qui l’a mise en dépôt au Muséum. Les diptéristes
qui suivirent ces maîtres furent moins brillants ; on peut cependant
rappeler les noms de Bigot, qui a beaucoup publié mais sans travaux
d’ensemble, du Dr Villeneuve, qui fut longtemps en France le
grand spécialiste des Tachinaires, de J. Hervé-Bazin, juge d’ins-
truction à Laval, qui s’était spécialisé dans la famille des Syrphides,
de Cl. Pierre, dessinateur, qui étudia les Tipulides et publia le
volume de la Faune de France consacré à ces Insectes; de l’abbé
— 587 —
Parent enfin, qui, dans la même Faune, a publie un gros volume
de 600 pages sur les Dolichopodides.
Mais, il ne faut pas croire que l’on doit aux amateurs uniquement
des travaux de systématique. Quelques-uns d’entre eux se sont
attaqués, et de la plus heureuse façon, aux problèmes touchant
l’anatomie et la biologie des Insectes. Le grand anatomiste Léon
Dufour était un médecin. Attaché au quartier général du maréchal
Suchet, il suivit pendant six ans le sort des armées de Napoléon
dans les provinces d’Aragon et de Valence. Rentré en France, il
refusa une chaire d’Entomologie pour se retirer à Saint-Sever, sa
ville natale, partageant son existence entre les soins aux malades
pauvres et ses études de botanique et d’entomologie. C’est surtout
par ses remarquables travaux d’anatomie que Léon Dufour est
célèbre ; les Planches admirables de ses Recherches anatomiques et
physiologiques sont d’une finesse et d’une exactitude incroyables
lorsqu’on pense aux moyens d’investigation restreints dont il dis-
posait. Elles sont encore reproduites dans les Traités les plus mo-
dernes. Léon Dufour fut le premier Français couronné par l’Aca-
démie des Sciences du prix Cuvier. A 83 ans, il fit encore l’ascension
du Pic du Midi et mourut trois ans après ; quelques jours avant sa
mort, il prononçait ces paroles que peu d’hommes ont le privilège
de se dire à eux-mêmes : « Si j’avais à recommencer ma vie, je
vivrais comme j’ai vécu ». Le Dr Laboulbène, qui fit ses études
avec les fils de Léon Dufour, devint Professeur d’Histoire de la
Médecine et de la Chirurgie. Membre de l’Académie de Médecine.
Il a publié un nombre considérable d’observations et de travaux
intéressants, surtout sur les larves d’insectes et leurs métamor-
phoses. Perris, né à Pau en 1808, fit carrière dans l’Administration
préfectorale. Nommé à Saint-Sever, il fit la connaissance de Léon
Dufour qui lui ouvrit sa riche bibliothèque. Dès le début, il s’attacha
à l’étude des mœurs des Insectes et à celle des métamorphoses. Son
premier travail important porte sur les Hyménoptères qui nichent
dans les tiges sèches de la ronce ; il fut suivi de nombreux autres
mémoires sur tous les Insectes habitant sa région. Doué d’une
mémoire prodigieuse et d’une grande faculté d’observateur, il s’est
montré aussi charmant narrateur dans ses Promenades entomolo-
giques et publia un remarquable Traité des Insectes du Pin maritime.
Le colonel Goureau fit sa carrière militaire dans les places fortes,
s’occupant de leur agrandissement ou de leur reconstruction. Il ne
dédaignait pas, en surveillant la construction du fort de Brégille,
à Besançon, d’observer les mœurs d’un Cerceris, objet de son premier
mémoire d’entomologie. Mais, c’est après sa retraite qu’il se livra
à son passe-temps favori, étudiant surtout les mœurs des Insectes
et leurs dégâts. Il publia, de 1862 à 1873, un Traité d’Entomologie
appliquée qui rendit alors de grands services. Il faut citer aussi
— 588 —
Ch. Janet, industriel à Beauvais, qui s’adonna à l’étude de l’ana-
tomie et des mœurs des fourmis et des guêpes ; pour facilier l’étude
des fourmis, il perfectionna les nids artificiels déjà connus ; et
Jules Lichtenstein, commerçant à Montpellier, qui se retira vers
1868 et se voua à l’entomologie ; c’est lui qui reconnut la forme radi-
cicole du Phylloxéra ; il a laissé une Monographie des Aphidiens,
malheureusement inachevée. Enfin, on doit réserver une place spéciale
à Ferton, dont l’œuvre apporta une contribution remarquable à la
connaissance de l’instinct, et fut comparée à celle de Réaumur.
Présentée sous une forme moins accessible à tous, elle dépasse
certainement en valeur scientifique celle de Fabre. Sorti de Poly-
technique et de l’École d’application de Fontainebleau, il alla d’abord
à Besançon, puis à Avignon, où il commença ses études sur les
Hyménoptères. Après plusieurs garnisons, il se fixa à Bonifacio et
sacrifia un peu sa carrière à son amour de la Nature. A l’inverse
de Fabre, il accordait à la systématique toute son importance et
tenait à s’assurer de la détermination exacte des Insectes dont il
étudiait la biologie. Il fut l’un des premiers à s’assurer que l’aiguillon
des Hémynoptères paralyseurs, loin de frapper toujours un ganglion
nerveux, pénétrait là où la piqûre est le plus facile, c’est-à-dire dans
les membranes intersegmentaires. Son œuvre principale a été
publiée par la Société entomologique, sous le titre trop modeste de
Notes détachées sur l’instinct des Hyménoptères mellifères et ravis-
seurs.
Dans cette rapide revue de la vie et de l’œuvre des entomologistes
amateurs français, j’ai dû, naturellement, passer sous silence nombre
de notes isolées, dont l’ensemble constitue cependant une précieuse
documentation. Tous ces travaux réunis montrent que l’apport
des amateurs est considérable dans l’étude de l’entomologie et que
c’est en partie grâce à eux que la taxinomie des Insectes a fait de
réels progrès depuis une cinquantaine d’années. On peut donc leur
faire confiance pour l’avenir, non seulement pour continuer l’œuvre
de leurs devanciers, mais pour en améliorer les méthodes suivant les
conceptions de la systématique moderne.
L’étude taxinomique reste centrée autour du concept de l’espèce,
laquelle, pour le systématicien aussi bien que pour les écologistes ou
les généticiens, semble pouvoir être considérée comme un groupe-
ment plus naturel que les catégories supraspécifiques ou infraspéci-
fiques. La notion de genre garde toujours quelque chose d’artificiel
et diffère de façon importante suivant les auteurs ; on est bien sou-
vent tenté de considérer cette catégorie comme une simple commo-
dité pour la classification. Quant aux sous-espèces, leur étude, qui
apparaît de plus en plus indispensable, est subordonnée à celle de
l’espèce.
La tâche principale du systématicien est donc avant tout l’exacte
— 589
définition des espèces. Du simple point de vue de la description
morphologique, on ne peut manquer d’observer la différence consi-
dérable existant entre les travaux anciens et ceux des auteurs
modernes. Sans parler de certaines descriptions interminables, qui
obligent à chercher au milieu de quatre ou cinq pages de texte
serré les caractères vraiment utiles, on constate dans les travaux
sérieux, une précision du texte, un choix judicieux des caractères
qui donnent à ces descriptions une valeur scientifique bien plus
rigoureuse. De plus en plus, on cherche à rémplacer la simple des-
cription par des données numériques basées sur l’étude d’un certain
nombre d’individus, tenant compte des moyennes et de leur écart-
type, des rapports de proportions entre les différents organes, ainsi
que des constantes allométriques. Quelques préparations sont aussi
le plus souvent effectuées pour mettre en valeur des caractères
spécifiques plus certains. On s’est attaché plus spécialement à
l’étude de l’appareil copulateur qui est même devenu, pour certains,
le critère presque exclusif de la différenciation des espèces. De fait,
il est indéniable que ce caractère a souvent mené à une meilleure
discrimination des formes et a permis d’établir l’existence de lignées
de valeur indiscutable pour l’étude de l’évolution des espèces.
Les lépidoptéristes semblent avoir été les premiers à utiliser
l’appareil copulateur comme caractère spécifique. Rambur, en 1842,
donne dans la Faune de l’Andalousie une description assez exacte
de cet appareil et il ajoute : « Ces pièces, d’après la différence de
leur forme, peuvent offrir des caractères précieux pour distinguer
les espèces. » Peu après, Ormancey publiait, dans les Annales des
Sciences naturelles de 1849, un important mémoire intitulé « Recher-
ches sur l’étui pénial considéré comme limite de l’espèce dans les
Coléoptères ». Il donne dans ce mémoire des descriptions et des
dessins relativement détaillés de l’appareil copulateur des Coléop-
tères et montre que cet appareil permet de séparer des espèces dont
les caractères externes sont presque rigoureusement semblables.
En 1858, Foudras décrivit, dans les Altisides des Coléoptères de
France l’aedeagus des Coléoptères, dont la forme, dit-il, présente
des différences évidentes dans les espèces voisines et sert à confirmer
la séparation de quelques espèces qu’on peut confondre au premier
abord. Actuellement, l’étude des organes sexuels externes masculins
a été étendue, avec des fortunes diverses, à tous les ordres d’in-
sectes. On a même tendance à développer davantage cette méthode
d’investigation et les lépidoptéristes en particulier cherchent à
l’appliquer au sexe qui, chez les Papillons, n’est pas toujours le
plus beau.
Le résultat de ces méthodes semble intéressant mais, du point de
vue des collections, il est certainement remarquable car la tech-
nique consiste à séparer complètement l’abdomen de l’Insecte pour
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 6, 1951. 38
— 590
en faire une préparation après traitement à la potasse. En considé-
rant nos collections actuelles de Lépidoptères, je pense à l’effare-
ment qu’un ancien entomologiste aurait manifesté en voyant des
séries d’insectes possédant encore une tête, un thorax et des ailes,
mais plus d’abdomen. Il aurait certainement cru qu’il s’agissait
de collections négligées et abandonnées aux Anthrènes, ce qui n’est
pas le cas, bien au contraire. Du point de vue esthétique, la méthode
n’en est pas moins assez malheureuse et je ne puis m’empêcher de
regretter que les lépidoptéristes n’aient, comme leurs confrères
coléoptéristes, réussi à trouver un moyen d’extraire les organes
dont ils ont besoin sans mutiler aussi complètement leurs insectes.
A quelque chose malheur est bon. Puisque l’organe copulateur, qui
paraît à certains suffisant pour caractériser l’espèce, soigneusement
monté entre lame et lamelle, est pratiquement indestructible, on
peut peut-être prévoir un temps où les Conservateurs de Musée
n’auront plus à surveiller que des boites de préparations microsco-
piques. Quelle économie de temps et de place !... Mais, cet âge de la
facilité n’est pas encore arrivé et l’on sait bien que l’emploi d’un seul
caractère, fût-il le meilleur, ne peut mener à une étude satisfaisante
d’aucun groupe animal.
Mais la conception même de l’espèce est actuellement toute diffé-
rente de ce qu’elle fut autrefois ; à la notion morphologique et
statique, on tend à substituer une notion biologique et dynamique.
Aussi, une définition exacte est-elle extrêmement difficile à établir.
Une des plus simples, due à W. H. Thorpe est celle-ci : l’espèce est
une population d’individus préservés des croisements avec les
autres populations par des différences physiologiques, dans le sens
le plus large, que des différences de structure soient visibles ou non.
La définition de l’espèce comme un stade de différenciation après
lequel la fécondation croisée est impossible ne peut cependant satis-
faire complètement ; trop de groupements, surtout parmi les plantes,
universellement reconnus comme espèces par les taxinomistes, sont
capables de croisements fertiles ; inversement, de simples races se
montrent souvent stériles dans les croisements. Il n’y a aucun cri-
térium simple de l’espèce et l’on arrive même à penser qu’il n’est pas
certain que les catégories auxquelles on applique ce terme soient
de même valeur dans les différents groupes d’animaux ou de plantes.
Malgré les difficultés que celà entraîne pour le systématicien, on
arrive à la nette conception que doivent être prises en considération
à la fois les différences morphologiques, l’absence d’interreproduc-
tion, l’infertilité des produits, les distinctions écologiques, géogra-
phiques et génétiques ; mais, prise isolément, aucune de ces diffé-
rences n’est décisive.
Les Insectes sont certainement un des groupes d’animaux où la
conception de l’espèce est des plus complexes. A côté de formes
— 591 —
bien caractérisées morphologiquement, on trouve des formes ayant
valeur de sous-espèces ou même d’espèces, qui ne diffèrent entre
elles que par des caractères d’habitat ou de mœurs. Bien avant que
l’on ne parle de spéciation, Paul Marchai, avait montré qu’il
existe des espèces biologiques, sans caractères nettement apparents.
En 1895, étudiant les dégâts causés aux céréales par les Cécidomyies,
il a montré que la Cécidomyie du Blé et celle de l’Avoine ne diffèrent
que par quelques détails morphologiques de leurs larves ; mais, si
les deux espèces peuvent pondre à la fois sur le Blé et sur l’Avoine,
le développement des larves 11e peut s’achever que sur la plante
dont l’espèce est originaire. Plus tard, en 1936, Marchal montrait
que les « Hyménoptères parasites oophages habituellement désignés
sous le nom de Trichogramma evanescens comportent de nombreux
biotypes différant surtout par les modalités de leur reproduction
et par leurs réactions aux facteurs du milieu ou à l’attraction
exercée par les hôtes. » Et, plus loin, il écrivait encore : « On ne
saurait trop insister sur l’importance que présentent les recherches
biologiques faites sur des souches naturelles. Les essais de ceux qui
se proposeraient de séparer les espèces, races ou variétés, d’après
des examens portant exclusivement sur des exemplaires de collec-
tion, ne pourraient conduire qu’à des résultats incertains et souvent
erronés ».• Devant la netteté de ces textes, on ne peut manquer
d’être surpris de voir le nom du grand biologiste français complète-
ment oublié dans des livres récemment parus à l’étranger et traitant
précisément de l’évolution des espèces.
On connaît maintenant un assez grand nombre d’espèces d’in-
sectes qui ne peuvent guère être reconnues que par l’examen des
larves ; c’est la poecilogonie de Giard, encore un grand nom qui
n’est pas souvent cité dans les livres de biologie de langue anglaise.
Dans quelques cas, chez certains Anopheles par exemple, il faut aller
chercher dans l’œuf les différences morphologiques apparentes
entre deux espèces ; seules quelques particularités du flotteur de
l’œuf permettent de reconnaître deux formes qui, par leurs mœurs,
sont parfaitement distinctes. Ailleurs, ce n’est guère que l’examen
cytologique qui permet de caractériser une espèce ; deux Plécop-
tères du genre Perla, extrêmement difficiles à distinguer aussi bien
à l’état adulte qu’à l’état larvaire, montrent un appareil chromo-
somien tout différent. Chez Perla bipunctata, cet appareil se com-
pose d’un chromosome X impair, de 10 chromosomes en V et de 10
bâtonnets ; chez Perla maxima, le génome comprend un X, 12 V
et 6 bâtonnets. Des différences analogues ont été signalées chez les
Courtilières. Il existe aussi des cas où l’on n’a pas réussi à mettre
en évidence la moindre différence morphologique entre deux formes
qui semblent mériter au moins le rang de sous-espèce par leurs
caractères biologiques. On connaît ainsi une Cicaduline dont une
592 —
race est capable de transmettre la mosaïque du Maïs et une autre
dont la piqûre est tout à fait inoffensive. Certaines races d’ Anophèles
ne sont attirées que par le bétail, tandis que d’autres piquent indiffé-
remment l’homme et les animaux domestiques ; le résultat important
dans la pratique est que, seule, la seconde est susceptible de trans-
mettre la malaria. Tout à fait comparable est le cas de certains
Orthoptères qui ne se reconnaissent facilement que par leur chant ;
on peut citer parmi ceux-ci des petits Gryllides du genre Nemobius
et des Acridiens du groupe des Chorthippus qui, comme certains
Oiseaux, sont bien différents par leur chant mais à peu près impos-
sibles à reconnaître morphologiquement.
Telles sont quelques-unes des difficultés auxquelles se heurte le
systématicien, mais ce n’est pas tout. Il y a encore la variation.
Certaine espèces, particulièrement variables, qui offrent d’excel-
lents sujet d’étude aux généticiens, sont le désespoir du systémati-
cien qui voudrait toujours être capable d’attribuer un nom exact aux
individus qui lui sont soumis. On pense actuellement que l’isolement
est le facteur le plus actif de différenciation des espèces. Mais, par
isolement, on ne doit pas considérer seulement l’isolement géogra-
phique et il semble évident que l’isolement écologique, physio-
logique et génétique peuvent également jouer un rôle important.
La tâche du systématicien se trouve terriblement compliquée par
cette conception. Il devient indispensable de pousser l’analyse des
populations animales au-delà du niveau spécifique, abordant
l’étude des sous-espèces géographiques et écologiques. Alors que
les premières sont généralement assez faciles à caractériser mor-
phologiquement et, par suite, se plient parfaitement au travail
du Musée, les secondes ne peuvent souvent être reconnues que par
l’observation de l’Insecte vivant dans son milieu.
Les races physiologiques sont particulièrement fréquentes chez
les Insectes parasites et phytophages qui peuvent se montrer remar-
quablement distincts par leurs mœurs, avec un minimum de diffé-
rences morphologiques. Dans certains cas même, on se trouve en
présence de formes qui refusent de se croiser ou produisent une
descendance non fertile, et on hésite forcément à leur attribuer le
rang d’espèce ou de sous-espèce. Une difficulté analogue se fait jour
pour la classification de formes en chaîne réunies par des zones de
croisements, mais dont les extrêmes seraient inévitablement désignés
comme espèces si les intermédiaires n’existaient pas. Les Coléop-
tères Carabiques du groupe monilis offrent un excellent exemple de
ces chaînes. Ce Carabe, à surface métallique de couleur très variable,
présente aussi des races différentes par la taille et par la sculpture
des élytres. Or, ce dernier caractère est généralement considéré
comme spécifique chez les Carabes ; les races du monilis présentent
des différences allant d’une fine striation à des lignes de gros tuber-
— 593 —
cules allongés. S’il n’existait entre ces formes tous les intermédiaires,
on multiplierait les espèces dans ce groupe alors que, manifeste-
ment, il ne s’agit que de races d’une même espèce.
Il faut noter que les formes infraspécifiques, surtout les sous-
espèces physiologiques, ont souvent une grande importance pra-
tique du point de vue agricole ou médical ; d’où la nécessité de les
bien connaître et de les introduire dans la nomenclature. Mais on ne
doit pas oublier que l’on confondra souvent dans une même caté-
gorie des formes dont la valeur théorique est différente. Aussi, non
seulement certains défenseurs de la systématique moderne exigent-
ils la nomenclature trinominale, voire même quadrinominale, mais
ils voudraient que le nom de la sous-espèce fût suivi d’un signe
indiquant la nature de celle-ci : géographique, écologique ou physio-
logique. D’ailleurs, pour compliquer encore un peu la question, on
suppose que des sous-espèces physiologiques peuvent présenter,
elles-mêmes, des races géographiques.
Les difficiles problèmes qu’on propose au systématicien s’arrêtent-
ils là ? En aucune fayon, car une nouvelle complication intervient
avec les gradients de caractères que Julian Huxley a appelés les
« clines ». L’augmentation de taille des petits animaux à sang chaud
avec la latitude, l’altération de la pigmentation des Mammifères
en fonction de la température et de l’humidité, ou les variations de
couleur liées à la couleur du sol chez les Insectes à coloration homo-
chrome sont des exemples de clines. Dans tous les cas, le gradient
de caractère est lié à quelque gradient dans les conditions de
milieu : température, humidité ou autre. L’étude des clines est encore
peu avancée et ne peut être réalisée avec profit que dans des groupes
où la systématique est très poussée et a dépassé le stade de l’espèce.
Dans l’idée de l’auteur, le cline ne doit pas être incorporé dans la
nomenclature ; mais quand il existe une gradation complète entre
deux sous-espèces bien déterminées, on peut le désigner par les
deux extrêmes ; les cas intermédiaires progressant par degrés
insensibles ne peuvent recevoir de nom. On considère comme une
forme de cline de nature particulière le cas de la Coccinelle Adalia
bipunctata, étudié par Timofeieff-Resowsky. On sait que cette
espèce se présente sous deux formes très différentes, l’une noire à
points rouges, l’autre rougeâtre à points noirs, formes d’ailleurs
bien définies génétiquement. Mais, la proportion de ces formes
n’est pas toujours la même, l’un des génotypes diminue après
l’hivernage tandis que c’est l’autre qui se montre moins abondant
à l’automne, juste avant le début de la période hivernale. Dans
une certaine mesure, ces deux formes sont donc liées à des condi-
tions temporaires et par là se rapprochent des clines ; c’est ce que
Huxley a appelé clines dimorphes. Malgré les difficultés que l’étude
des clines apporte dans la systématique, elle en présente une simpli-
— 594 —
fication car bien des sous-espèces peuvent se révéler n’être que des
clines et ainsi disparaître de la nomenclature.
A la lumière de ces idées nouvelles, au milieu des complications
qu’elles entraînent, on peut se demander quelle demeure la part du
travail de Musée et quelle importance on doit encore accorder aux
collections. On peut répondre avec confiance que cette part reste
considérable. Si l’observation. de l’insecte vivant, dans son milieu,
est utile pour reconnaître certains détails de la variation, l’étude de
collections importantes, la comparaison de matériaux de provenances
diverses ne peuvent se faire que sur les collections des grands Musées.
Dans bien des cas, cette étude est indispensable pour comprendre les
relations exactes qui existent entre les différentes catégories systé-
matiques ; elle trouve même son application à des problèmes bio-
logiques qui, à première vue, ne s’adressent qu’à l’insecte vivant.
J’en citerai comme exemple le cas de cette forme noire de la Pha-
lène du Bouleau qui, signalée comme une rareté en Angleterre vers
1850, dans les districts industriels, s’est peu à peu développée et
a complètement remplacé, dans ces districts, la forme claire habi-
tuelle de l’espèce. C’est bien parla comparaison des Insectes de collec-
tion qu’on a pu établir la progression du pourcentage de la forme
noire pendant cette période. Et ce cas est devenu un des exemples
classiques de remplacement d’une forme par une autre et, suivant
l’opinion des auteurs anglais, l’un des plus remarquables exemples
de l’action de la sélection naturelle. Très caractéristique aussi est
l’étude du polymorphisme de certains Papillons comme Papilio
dardanus ou Pseudacraea eurytus, ainsi que celle des ressemblances
mimétiques et du dimorphisme saisonnier. Les recherches com-
mencées sur place par l’étude d’insectes vivants ont été largement
complétées par la comparaison de séries de spécimens dans les
magnifiques collections réunies à Oxford par Poulton et ses con-
tinuateurs. On voit que, dans tous les cas où une analyse précise des
phénomènes est nécessaire, la combinaison de l’étude des insectes
dans la Nature et des documents de collection se montre non seule-
ment utile, mais indispensable.
Pour conclure, on peut chercher à préciser les voies vers lesquelles
nous devons orienter les jeunes chercheurs qui fréquentent nos
laboratoires de systématique. Avant tout, ils doivent apprendre à
reconnaître les espèces, même en se basant sur les caractères les
plus subtiles et en employant les méthodes de différenciation
modernes, ce qui permet d’éliminer la plupart des formes soi-disant
impossibles à distinguer morphologiquement. Ce travail du systéma-
ticien est bien moins facile qu’il ne semble de prime abord et il
demande une longue préparation et un esprit, critique très avisé.
A ce sujet, on est souvent étonné de l’exactitude des déductions des
anciens entomologistes, qui, dépourvus des moyens d’investigation
— 595 —
que nous possédons actuellement, montraient un extraordinaire
sens de l’espèce. Le travail de détermination ne doit donc pas être
considéré comme secondaire et réservé à un personnel subalterne.
Le systématicien doit se plier à cette discipline, non seulement
pour lui-même, mais pour aider les chercheurs engagés dans des
recherches biologiques de toute nature. C’est en grande partie la
raison d’être des collections et ce qui justifie l’importance des Musées.
Mais, on ne peut actuellement se contenter du travail de Musée ;
il est indispensable que le systématicien prenne contact avec la
faune vivante et qu’il se familiarise avec les différents milieux où
elle évolue. L’heureuse création de laboratoires en des points où la
faune se présente sous un aspect très spécialisé, comme les labora-
toires sahariens, ou dans des régions que la nature exubérante a
comblées de ses splendeurs, ouvre aux jeunes chercheurs des pers-
pectives que leurs devanciers n’ont pas eu la chance de connaître.
Un ou plusieurs séjours dans ces laboratoires me semble une excel-
lente préparation au travail de Musée. Les jeunes entomologistes
y prennent contact avec une nature riche et variée et leurs concep-
tions su'r la valeur de l’espèce et sur leur travail futur peuvent s’en
trouver heureusement orientées.
L’étude des collections se montre parfois insuffisante et bien
souvent des élevages et des croisements peuvent apporter des éclair-
cissements indispensables à la compréhension exacte des rapports
entre les espèces. Bien entendu, dans un Musée, ces procédés ne
peuvent tenir qu’une place très réduite, même un peu exception-
nelle ; néanmoins, ils ne doivent pas être écartés par principe et
certaines facilités doivent être accordées aux travailleurs pour ce
genre de recherches. Enfin, il est évident que les travailleurs engagés
dans la voie des études systématiques ne peuvent en même temps se
livrer à des recherches longues et difficiles, demandant des tech-
niques de laboratoire spéciales, comme les études de génétique, de
cytologie ou de biométrie. Il s’en dégage l’idée de l’absolue nécessité
d’une étroite collaboration entre les systématiciens de Musée, les
amateurs spécialistes et les chercheurs spécialisés dans les disci-
plines qui demandent un outillage coûteux et des techniques dont
la maîtrise ne peut s’obtenir qu’après plusieurs années de travail
assidu. Dans cette association, le systématicien peut apporter, outre
la documentation précieuse de ses collections, sa large connaissance
des groupes d’insectes dans leur ensemble et sa compétence en ce
qui concerne la variation et la répartition des espèces. De cette
collaboration, on peut attendre un ensemble de travaux dont la
haute tenue scientifique attestera l’importance de nos laboratoires
de systématique et la valeur inestimable des collections que l’effort
tenace de collaborateurs dévoués a permis de réunir dans notre
Muséum National d’ Histoire naturelle.
596
COMMUNICATIONS
Compte-rendu sommaire d'une mission aux Iles Pririlof
Par le Dr Raymond Aretas.
Je fus désigné en juin 1951 par le Ministère de la France d’Outre
Mer pour me rendre en mission aux Ile Pribilof (Alaska) afin de
pouvoir étudier sur place les méthodes employées par le Gouverne-
ment des Etats-Unis d’Amérique dans l’exploitation du Callorhinus
Ursinus, phoque à fourrure de l’Alaska.
Depuis 40 ans, en effet, les Etats-Unis traitent avec succès le
troupeau de phoques à fourrure, et tout en obtenant un standing
de production d’environ 50.000 bêtes par an, ont pu remonter à
plusieurs millions un cheptel qui était descendu à moins de 150.000
avant la Convention Internationale de 1910.
Sur quelles bases devait donc être conduite une nouvelle exploita-
tion ?
En premier lieu, interdire la chasse pélagique qui détruisait
indistinctement mâles, jeunes et femelles pleines. Secondairement,
utiliser un fait physiologique primordial, la polygamie de l’espèce :
un mâle adulte lors de la période de reproduction s’adjuge la pos-
session de très nombreuses femelles et forme un famille appelée
« harem », laissant ainsi de nombreux mâles excédentaires.
Il ne restait qu’à rechercher parmi cette population excédentaire
quels étaient, et dans quelles proportions, les mâles qui pouvaient
être sacrifiés.
Mieux qu’un échange de longues correspondances, une étude sur
place de ces méthodes d’exploitation unies à la conservation de
l’espèce paraissait nécessaire ; c’est pourquoi le Ministère de la
France d’Outre-Mer sollicita du Gouvernement des Etats-Unis
une autorisation me permettant de suivre la campagne de chasse
1951.
Nous remercions vivement la Direction de l’U. S. Fish and
Wildlife Service ainsi que le Dr V. B. Scheffer, Directeur du
Laboratoire de Recherches à Seattle, de leur rapide correspon-
dance et cordial appui, qui eurent pour résultat de faciliter toutes
les démarches administratives et permirent d’obtenir un visa
dans un temps record.
J’ai quitté Paris par avion le 1er juillet, légèrement en retard.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 6, 1951.
597 —
puisque la saison commence le 27 juin, et ai atterri à Saint-Paul
Pribilof le 7 juillet, après deux courtes escales : l’une à Washington
où me fut délivré par le Département de l’Intérieur le permis de
séjour et la liste nominative des pièces et spécimens que je serais
autorisé à collecter.
Je me proposais de préparer, à mes heures de loisir, quelques
échantillons d’oiseaux de la région, pour le Laboratoire de Mamma-
logie du Muséum.
La seconde escale fut à Seattle où le Dr V. B. Scheffer devait
me réserver une chaleureuse réception et me mettre au courant des
travaux et des recherches confiées à ses collaborateurs, puisqu’il
lui était impossible, cette année, de se rendre dans l’ Ile. ,
Je devais trouver à Saint-Paul : les Drs Ford Wilke et Karl
Kennyon du Fish and Wildlife Service avec leur assistant Mr Jor-
dan ; le Dr Wildford Olsen, parasitologiste du Colorado, venu
spécialement pour étudier l’uncinariose qui fait annuellement
d’énormes ravages parmi les phoques nouveaux nés ; le Dr Bartho-
lemew, de l’Université de Californie, bien connu pour ses travaux
sur l’éléphant de mer du Nord ( Mirounga angustirostris) et notre
confrère, le Dr E. Wilde, médecin traitant de l’ Ile, qui en plus d’une
aide matérielle généreuse en instruments et produits chimiques
nécessaire à mon travail, a bien voulu me faire part de ses constata-
tions sur l’état sanitaire de la population autochtone.
Tous sont devenus rapidement mes amis et je suis heureux de
leur exprimer mon admiration pour le travail qu’ils accomplissent
annuellement et les remercier de l’aide constante qu’ils m’ont
prodiguée.
Mes remerciements vont également à Madame et Monsieur Cla-
rence Olson, Administrateur Général des Iles Pribilof, à Mr Ander-
son, Administrateur de l’Ile Saint-Paul pour leur cordialité, à
Mr Harry May, Superintendant de la « Fouke Fur Company » pour
les précieux renseignements fournis sur le traitement des peaux.
En fait, ma gratitude va à tous, car j’ai bénéficié de la plus
grande latitude dans l’accomplissement de ma mission et d’une
aide technique cordiale et efficace.
Les Iles Pribilof sont formées de deux grandes terres principales :
l’Ile Saint-Paul au Nord, flanquée de deux rochers presque inacces-
sibles et inhabités, Walrus Island (Ile du Morse) et Otter Island (Ile
de la Loutre de Mer), et à 60 milles au Sud l’Ile Saint-Georges.
Elles sont situées au centre de la Mer de Bering entre le 56° et
le 57° de latitude Nord et le 168° et le 170° de longitude Ouest,
à 300 milles à l’ouest de l’Alaska et à 250 milles au Nord de la
chaîne Aléoutienne.
Elles sont de petite superficie puisque Saint-Paul, la plus grande.
598 —
mesure à peine 27 kms dans sa plus grande longueur du N. E. au
S. O. et 19 kms de largeur au S. O.
Elles sont habitées de façon permanente par quelques fonction-
naires américains et par une population indigène autochtone bien
adaptée au climat : les Aléoutes, originaires de la chaîne Aléou-
tienne. L’été, cette population est augmentée du personnel de la
Fouke Fur Company.
D’origine volcanique, Saint-Paul est une portion de cratère d’un
immense volcan, sa surface est mammelonnée, mais les sommets
les plus élevés ne dépassent pas 200 mètres.
Les côtes sont formées soit de falaises abruptes en surplomb au-
dessus de la mer où pendant l’été viennent nicher des multitudes
d’oiseaux de mer ; soit de parties basses, plates et rocheuses, emplace-
ment préféré du Callorhinus pour établir ses rookeries ; les plages
de sable fin sont les plus rares.
Le climat pendant l’été n’est pas extrêmement froid ; mais il
est désagréable parce que très humide ; la mer tempérée par un
courant chaud venant du Japon, surmonté de nappes froides atmo-
sphériques entretient constamment des brouillards extrêmement
denses au-dessus de ces îles.
Ce climat convient particulièrement au phoque à fourrure de
l’Alaska qui redoute aussi bien le soleil que les grands froids du
Nord, aussi est-ce peut-être pour cette raison qu’il a choisi ce minus-
cule coin perdu du globe pour venir y effectuer chaque été sa repro-
duction.
La flore est assez pauvre, il n’y a pas d’arbres, mais en été une
végétation herbacée très dense, avec une multitude de fleurs d’une
variété de couleurs incomparables.
J’ai suivi toute la saison (ce qui m’a permis de comprendre la
biologie de l’animal) les méthodes de dénombrement du cheptel et
les bases rationnelles de l’exploitation ; toutes facilités me furent
d’ailleurs accordées pour prendre des documents photographiques
et les nombreuses explications complémentaires que je sollicitais
ne me furent pas ménagées.
Tout d’abord le terme phoque à fourrure, traduction littérale de
« fur seal » est impropre ; c’est otarie à fourrure que l’on devrait
dire, puisque cet animal appartient à la famille des Otariidae,
genre Callorhinus.
C’est un pinnipède à oreilles externes, avec un revêtement épi-
dermique très dense et crépu, à aspect laineux, sous-jacent d’un
long système pileux dur et raide que les auteurs de langue anglaise
appellent « guard-hair ». Il ne vient à terre que pour sa reproduction.
Sa constance est d’ailleurs remarquable dans le temps et dans
l’espace. Chaque année les mâles adultes atterrissent les premiers
à la fin du printemps, fin avril ou mai ; et attendent aux mêmes
— 599 —
emplacements que les années précédentes les femelles gestantes
pour y établir leur harem et constituer une rookerie.
Ces mâles sont des bêtes puissantes et dangereuses à approcher
à la période du rut, un « breding-bull » en bonne condition pèse
■200 à 250 kgs. Ils vont se livrer de furieuses batailles lors de l’arrivée
des femelles et le vaincu, dénommé « idle-bull » rôdera constamment
à proximité des harems pour essayer de dérober une ou plusieurs
femelles à celui qui l’a supplanté. Quoique la spermatogénèse débute
à la fin de la 3e année, les différentes recherches biologiques ont
permis d’établir qu’avant l’âge de. 7 ans un mâle est incapable de
s’approprier des femelles.
Celles-ci, de beaucoup plus petites, pubères dès la 3e année,
pèsent, suivant l’âge, de 25 à 70 kgs, elles arrivent plus tard que les
mâles, fin mai ou juin, et peu de jours après leur arrivée, mettent
bas un seul jeune d’un poids de 4 à 6 kgs ; elles ne seront couvertes
par le mâle que quelques jours après la mise bas ; les femelles
vierges n’arrivent qu’en juillet et se joignent aux harems déjà formés.
Les sexes étant égaux à la naissance, il existe donc dans cette
société des mâles dont l’âge varie entre 4 et 7 ans, qui bien que
poussés vers les harems par une spermatogénèse intense ne peuvent
à cause de leur poids et de leur force physique insuffisante se mesurer
aux vieux mâles, ils resteront en troupeau très à l’écart des rookeries
pendant toute la période de reproduction ; ils ont reçu le nom de
« bachelors ». Dans ce groupe, le point de vue commercial ayant pu
établir que les peaux des mâles les plus âgés présentaient des cica-
trices consécutives aux blessures déjà reçues au cours de premiers
■combats, étaient sans valeur marchande, ce fut donc parmi les jeunes
bachelors de 3 à 4 ans qu’il y eut lieu de rechercher les mâles excé-
dentaires à abattre, en tenant compte d’un certain pourcentage
{scientifiquement établi), à préserver pour fournir de futurs repro-
ducteurs.
Le décompte de la population se fait pendant la « breeding sea-
son », époque où mâles, femelles et jeunes sont bien groupés en des
emplacements déterminés. Après l’accouplement, les mâles laissent
les femelles se rendre à la mer pour rechercher leur nourriture,
nécessaire à l’allaitement des jeunes, et c’est un va-et-vient continuel
qui rend tout dénombrement impossible.
Le fait de compter 3 sortes d’individus dont le dimorphisme ne
devrait permettre aucune erreur, quoique paraissant simple, est à
la réalisation beaucoup plus compliqué.
Tout d’abord, c’est une multitude d’individus grouillant sur un
espace très réduit, et un œil même très habitué pourrait très difficile-
ment les discerner ; en plus, la férocité des mâles interdit tout accès
•de près aux harems.
Le décompte des mâles est le plus simple. Les mâles reproducteurs
— 600 —
se comptent à vue ; des passerelles avec des miradors d’angle per-
mettent de circuler sans risques en bordure des rookeries ; les harems
bulls, ne quittant pas leurs femelles sont comptés dans des emplace-
ments marqués à l’avance sur le terrain ; on y ajoute le chiffre des
idle bulls stationnés en bordure des rookeries.
En ce qui concerne les « bachelors », leur population sera égale
au chiffre de bêtes abattues, puis 1’ « annual escapement », c’est-à-
dire les bêtes laissées annuellement pour la reproduction.
Pour la population femelle, compter les jeunes vivants ou morts
en fin de saison est chose facile, ce chiffre donnera le nombre de
femelles fertiles. On devra y ajouter un pourcentage connu de
femelles vierges et de femelles stériles.
Ces études sont pratiquées par les biologistes sur les bêtes cap-
turées à la mer en dehors de la période d’accouplement.
Cette méthode unique serait nécessairement entachée d’erreur
si elle n’était complétée par d’autres permettant des recoupements ;
je n’en citerai que deux :
1° Le « tagging ». Méthode parfaite mais qui nécessite trois ans
d’attente pour en obtenir les résultats, puisque chaque année, pen-
dant l’abattage, les biologistes récoltent les marques placées sur les
nouveaux nés trois ans auparavant. Il serait fastidieux d’entrer dars
les détails du décompte final, mais le principe ou plutôt la formule
est la suivante : si un certain nombre de jeunes représentant un
pourcentage inconnu dans leur classe est marqué et si par consé-
quent les bachelors de trois ans marqués qui reviennent constituant
ainsi un pourcentage connu dans leur classe est tué pendant la saison,
les deux pourcentages seront égaux. J’ai assisté à la pose de ces
marques, cela se fait très rapidement et d’une façon très simple,
plus de 20.000 jeunes sont ainsi marqués chaque année. C’est mal-
heureusement une méthode onéreuse, qui revient à plus de 2000 dol-
lars par an.
2° La photographie aérienne. Sur une rookerie témoin on détermine
le nombre d’animaux contenus dans une surfaçe bien délimitée, des
photographies aériennes sont prises, permettant ainsi par plani-
métrie de déterminer la totalité de la population et ses différents
composants..
Le travail est extrêmement pénible pendant la « sealing season »
car le dénombrement est mené de front avec les opérations indus-
trielles que je décrirai très sommairement, puisqu’elles ne représen-
taient que la partie la moins importante de notre mission.
Chaque matin, le départ pour la rookerie a lieu à 2 h. 30, une
équipe cerne le troupeau des bachelors et les amène lentement vers
une aire plate qui porte le nom de « killing-ground » ; ce « drive »
suivant l’importance des rookeries peut compter plus de 2.000 indi-
vidus. Par petits groupes, les bêtes sont conduites à l’autre extrémité
— 601
du champ où les chasseurs les plus expérimentés jugent leur sexe,
puis leur âge d’après leur taille (celle-ci doit être comprise entre 43
et 50 pouces) ; les mâles trop jeunes ou trop vieux sont rejetés ;
T « annual escapement » est presque chaque année de 50 %. La bête
est assommée, saignée au cœur et dépouillée par une série d’équipes
qui se succèdent, avec précision, dans ces opérations.
Les peaux sont ensuite dirigées sur les bâtiments de la Fouke
Fur Company, où elles seront lavées à l’eau de mer, débarrassées
de leur graisse sous-cutanée (blubber), salées et mises en barils en
vue de leur transport en fin de saison à Saint- Louis Missouri. Là,
elles subiront encore 124 préparations différentes de tannage et de
teinture avant de devenir les magnifiques fourrures dont se parent
les riches élégantes du monde entier.
Les carcasses sent d’un autre côté transportées à l’usine des sous-
produits où elles seront transformées en huile et en poudre de
viande. Je remercie le Norvégien Axel Swanson qui m’a expliqué
en détails le fonctionnement du « by-product plant ».
De nombreuses recherches portant sur la reproduction, le parasi-
tisme, la biologie générale, sont activement poursuivies chaque
année et je ne pense pas que ce soit faire injure à la modestie de mes
camarades américains en soulignant leur labeur épuisant de près
de 20 heures par jour pendant la saison.
Des recherches ont été entreprises sur la teneur en vitamine
« A » des foies, l’ère n’est pas encore venue d’une exploitation indus-
trielle à grande échelle de ce produit.
En ma qualité de médecin, il m’importait de savoir si les hor-
mones se trouvaient en quantité appréciable dans les glandes endo-
crines. J’aurais été heureux de pouvoir emporter des échantillons
nombreux, malheureusement, le transport aérien et surtout l’ab-
sence de chambres à congélation a limité mes exigences à des pré-
lèvements de pancréas, en vue d’une recherche de la teneur en
insuline, et d’hypophyse pour les dosages des hormones de son lobe
antérieur, en particulier l’A. C. T. H., médicament d’avenir.
Laboratoire des Pêches et Productions Coloniales du Muséum.
Étude d’une collection de Chiroptères ir Ecuador
Par Jean Dorst.
Parmi les collections de Mammifères d’Ecuador que le Muséum,
acquit assez récemment, figure un certain nombre de Chiroptères
dont l’étude n’avait pu être faite jusqu’ici. C’est la liste des espèces
représentées dans ces collections qui fait l’objet de la présente
note.
Parmi ces espèces, les unes sont déjà connues d’Ecuador ; les
autres sont répandues dans une bonne partie de la région néo-tro-
picale et leur découverte à l’intérieur des frontières écuadoriennes
n’est donc que très naturelle. Mais le manque relatif de renseigne-
ments concernant les Chauve-souris sud-américaines, malgré les
travaux déjà publiés et notamment ceux de C. C. Sanborn aux-
quels nous nous sommes si souvent référés, ne permet de négliger
aucune précision concernant ces Mammifères ; c’est ce qui nous incite
aujourd’hui à publier cette liste.
En 1916 a paru une étude de J. A. Allen sur les Mammifères
d’Ecuador, comprenant des Chauves-souris. Nous avons retrouvé
certaines des espèces de cet auteur, mais d’autres sont par contre
absentes, telles qu ’ Amorphochilus Schnablii, Dasypterus ega, Nycti-
nomus aequatorialis, espèces pourtant assez communes. Nous-
signalons par contre d’autres formes qui ne figurent pas dans la
liste d’ Allen, telles que Saccopteryx leptura, Thyroptera discifera,.
Tonatia amblyotis.
La plupart des spécimens dont nous ferons mention a été col-
lectée dans la province d’Esmeraldas ; mais un certain nombre
d’entre eux provient cependant de 1’ « Oriente ». Dans l’état actuel
de nos connaissances, on ne peut tirer de conclusions générales de
l’étude de cette collection, qui ne reflète pas la totalité du peuple-
ment en Chauves-souris des régions où elle fut réunie.
Emballonuridés.
Rhynchiscus naso (Max.).
Sarayacu, Rio Bobonaza, mai 1931, 3 <?(? et 2 Ç Ç : Mendez, Oriente, mai
et juin 1934, 1 <J et 1 $.
Avant-bras variant de 35 à 40 mm., légèrement plus long chez,
les $.
Tous les spécimens ont le dos très nettement moucheté ; les
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 6, 1951.
lignes dorsales, caractéristiques de l’espèce, sont relativement peu
marquées. La série est très homogène.
Les spécimens écuadoriens ne se distinguent en rien de ceux pro-
venant du Brésil et d’Amérique centrale.
Saccopteryx leptura (Schreber).
Sarayacu, Rio Bobonaza, mai 1931, 1 <J.
Avant-bras : 37,5 mm.
Le pelage des parties supérieures est brun foncé, avec les lignes
dorsales bien marquées. Les parties inférieures sont nettement plus
claires que les parties supérieures.
Saccopteryx bilineata (Temm.).
Sarayacu, Rio Bobonaza, mai 1931, 2 <J<? et 1 $.
Avant-bras : <$ : 47-48 mm. ; Ç : 49 mm.
Le pelage des parties supérieures est très foncé, brun-noir presque
noir. Les parties inférieures sont légèrement plus claires en raison
de la terminaison claire des poils. La grande taille des spécimens est
à remarquer ; c’est d’ailleurs un phénomène général chez cette
espèce dont les représentants provenant de la partie méridionale
de l’habitat (Brésil) sont plus grands que ceux de la partie nord de
l’Amérique centrale (41,7-45,6 mm. pour l’avant bras chez les £
du Mexique, d’après Sanborn 1937).
Phyllostomidés.
Tonatia amblyotis (Wagner).
Sarayacu, Rio Bobonaza, février 1933, 4 <J<? ; Mendez, Oriente, juin 1934,
1 3 et 1 $.
Avant-bras : $ : 54-56 mm. ; $ ; 55 mm.
Le pelage de cette espèce est brun, mais la terminaison blanchâtre
des poils lui donne une apparence mouchetée, comme givrée;
Glossophaga soricina (Pallas).
La Tola, Esmeraldas, novembre 1934, 3
Avant-bras : 33-36 mm.
La coloration du pelage varie assez largement ; alors que deux
spécimens sont de couleur foncée, brun gris, le troisième est nette-
ment plus clair, brun beige clair, ce qui montre qu’il doit y avoir des
phases de coloration chez cette espèce.
— 604
Hemiderma perspicillatum (L.).
La Tola, Esmeraldas, novembre 1934, 2 SS : Santo Domingo, août 1934,
1 S et 2 ? $.
Avant-bras : : 39 mm. ; $ : 40-41 mm.
La série est très homogène ; en particulier la coloration ne donne
lieu à aucune variation.
Sturnira lilium (E. Geofïr.).
La Tcla, Esmeraldas, 1 <J.
Le mauvais état du spécimen ne permet pas d’indiquer de men-
surations précises. Il ne se distingue en rien de ceux provenant
d’autres localités.
Ufoderma bilobatum Pet.
Rio Onsole, Esmeraldas, 2 <33 et 2 $$ : La Tola, Esmeraldas, 1 d et 1 Ç :
Malimpia, Esmeraldas, 1 Ç.
Avant-bras : $ : 40-41 mm. ; $ 39-40 mm.
La coloration du pelage présente des variations importantes ;
normalement brune, elle est souvent plus ou moins grise ; chez tous
les spécimens de la série, les traits sourcilliers et la raie médiane du
dos, blancs, sont bien marqués.
Artibeus jamaicensis lituratus (Licht.).
Rio Sapayo, Esmeraldas, novembie 1934, 2 SS: San Mateo, Esmeraldas,
1 S et 4 $? : La Tola, Esmeraldas, 1 $ : Mendez, Oriente, juin 1934.
Avant-bras : <$ : 67-71 mm. ; Ç : 66-70 mm.
Les mensurations de nos spécimens sont plus faibles que celles
qu’a indiquées K. Andersen (1908) pour cette race (70,5-75 mm.)
et se rapprochent un peu de celles que le même auteur donne pour
aequatorialis. sous-espèce du Sud de la Colombie (60,8-66 mm.) La
population A' Artibeus jamaicensis peuplant le Nord de l’Ecuador
est donc nettement intermédiaire aux deux races. Notre série
est cependant très homogène. Tous les individus sont en phase de
coloration foncée. La bande supra-orbitale est invisible dans la
plupart des individus.
Artibeus toltecus ravus (Miller).
La Tola, Esmeraldas, 2 SS et 1 Ç : Rio Onsole, Esmeraldas, novembre
1934, 1 <? et 1 Ç : Malimpia, Esmeraldas, novembre 1934, 1 S et 1 $.
Avant-bras : 37-38 mm.
Les mesures correspondent à celles de K. Andersen. La colora-
/
— 605 —
tion du pelage est assez variable, du gris foncé plus ou moins lavé
de brun au brun foncé. Les bandes faciales sont en général bien
marquées.
Desmodidés.
Desmodus rotundus (E. Geofîr.).
Malimpia, Esmeraldas, octobre 1934, 1 $.
Avant-bras : 57 mm.
La coloration du dos est nettement brune, la terminaison argentée
des poils ne tranchant pas nettement sur la coloration de base ; les
parties inférieures sont par contre nettement argentées.
Thyropteridés.
Thyroptera tricolor Spix.
Mendez, Oriente, juillet 1934, 1 $.
Avant-bras : 34 mm.
Le dos de cette espèce est marron, le ventre blanc pur.
Vespertilionidés.
Myotis n. nigricans (Wied).
Sarayacu, Rio Bobonaza, mai 1931, 3 SS et 4 $$ : Mendez, Oriente, juillet
1934, 1 S et 1 9 : Rio Onsole, Esmeraldas, novembre 1934, 2 SS ;
Rio Cachati, Esmeraldas, septembre 1935, 2 SS et 1 9 ; El Porotillo,
San José, Loja, mars 1934, 1 S ■
Avant-bras : 33-36 mm.
La coloration de ces spécimens est très uniforme ainsi que toutes
les autres caractéristiques. Cette espèce de Chiroptère, occupant
un très vaste habitat en Amérique centrale et du Sud, ne montre
d’ailleurs guère de variations. Il ne semble pas que les formes
décrites d’Ecuador en 1914 par Allen puissent être retenues, en
particulier M. esmeraldae.
OUVRAGES CONSULTÉS
Allen (J. A.). — 1916. List of Mammals collected in Ecuador. Amer.
Mus. Bull., p. 113.
Andersen (K.). — 1908. A monograph of the Chiropteran généra Uro-
derma, Enchisthenes and Artibeus. Proc. zool. Soc., 204-319.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 6, 1951.
39
— 606 —
Miller (C. S. Jr) et Allen (G. M.). — 1928. The american Bats of the
généra Myotis and Pizonyx. Un. St. Nat. Mus. Bull., 144, 218 pages.
Sanborn (C. G.). 1 930. Records and measurements of neotropical Bats.
Zool. Ser. Field Mus. N. H. XX, 13, 93-106.
— 1937. American Bats of the subfamily Emballcnurinae. Zool Ser. Field
Mus. N. H., XX, 24, 321-354.
— 1941. Descriptions and Records of Neotropical Bats. Zool. Ser. Field
Mus. N. H., XXVII, 371-387 (Papers on Mammalogy publisked in.
honour of W. H. Osgood ).
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum.
607 —
Une nouvelle Chauve-souris du Tonkin.
Rhinomegalophus ParadoxolophuS
Par René Bourret.
J’ai pris dans la grotte de la Roche-percée, prés de Chapa (Pro-
vince de Lao-Kay, Tonkin), à 1.700 in. d’altitude, un Rhinolophe
dont la feuille nasale diffère tellement de celle des diverses espèces
du genre, que je crois utile de faire un genre distinct.
Rhinomegalophus gen. nov.
Rhinolophe à feuille basale particulièrement grande, composée d’un
feuillet antérieur très grand et mince se prolongeant en arrière de part
et d’autre de la selle en deux parties libres, d’une selle à base élargie en
large feuille couvrant les narines, à partie dressée très haute et foliacée,,
avec un appendice de liaison plus épais et bas s’insérant à la base en
arrière sur le feuillet postérieur large et court continuant le feuillet anté-
rieur, soudé au front : la partie verticale de la selle est double, formant
une gouttière ouverte vers l’avant, dont les deux bords sont soudés à la
base aux bords latéraux de la dilatation de la partie horizontale de la
selle qui se prolonge aussi vers l’arrière, formant ainsi une seconde feuille
nasale un peu plus petite que la première.
Oreilles démesurément grandes, dont la longueur dépasse 11/2 fois celle
du crâne, avec un antitragus très développé séparé du reste de l’oreille
par une encoche arrondie, large et peu profonde, mais paraissant très
profonde par suite du repli vers l’oreille de l’antitragus libre.
Rhinomegalophus paradoxolophus sp. nov.
Grande feuille nasale, plus grande que le museau, dépassant largement
ce dernier vers l’avant où elle porte une encoche étroite et profonde au
fond de laquelle un mince filet relie la feuille au-dessus du museau : avant
de la feuille et bords latéraux libres, redressés : la feuille se rétrécit vers
l’avant, et s’élargit vers l’arrière en deux petites expansions libres, avant
de se terminer au-dessous du front par une partie épaissie convexe soudée
à la tête et faiblement sillonnée sur sa tranche ; la membrane formant
cette feuille nasale est très mince, lisse, sauf une courte crête basse de
chaque côté dans la partie élargie libre à l’arrière ; narines rapprochées,
percées de part et d’autre de l’axe médian de la feuille, à peu près au tiers
de sa longueur à partir de l’avant.
Cette grande feuille sert de base à une selle compliquée formée d’une
feuille basale et d’une partie dressée: la feuille basale, moins large que
la grande feuille nasale, a ses bords libres et redressés ; la partie antérieure,
encochée et libre, cache les narines ; la partie postérieure se termine sur
les deux côtés par une partie libre arrondie, tandis que sa partie médiane
est en continuité avec la partie dressée de la selle ; cette dernière se pré-
Buleltin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 6, 1951.
- 608 —
sente comme une longue et étroite gouttièie ouverte vers l’avant, dont le
fond continue la feuille basale, tandis que les côtés viennent se souder
avec cette feuille basale à une certaine distance de ses bords : à l’arrière
de la gouttière, un appendice de liaison, laissant entièrement libre le tiers
supérieur de la gouttière, est soudé à celle-ci et la réunit à la partie posté-
rieure de la grande feuille nasale.
Les oreilles sont particulièrement grandes, minces, longues et larges,
dépassant considérablement le bout du museau quand elles sont ramenées
Fig. 1. — Tête de Rhinomegalophus paradoxolophus R. Bourret.
en avant ; bout large et arrondi ; bord externe d’abord faiblement concave,
puis convexe, puis avec une concavité peu profonde aboutissant au bout
arrondi de l’anti-tragus pas très étroit dont l’autre bord est à peine
convexe jusqu’à l’insertion ; bord interne formé de trois parties à peu
près droites, la première formant avec le bord externe un angle relative-
ment aigu, la troisième courte jusqu’à son insertion à l’intérieur de celle
du bord externe et tout près d’elle.
Aile semblable à celle des Rhinc-lophes ; membrane insérée au talon.
Ongles forts.
Brun noirâtre, un peu plus clair dessous.
— 609 —
Le type, une femelle adulte, est conservé en alcool dans les col-
lections du Laboratoire des Mammifères et des oiseaux et porte le
numéro de collection C. G. 1948-358.
Dimensions du type mm.
Longueur du crâne 20
Avant-bras 55
1110 métacarpien 40
1111 16
III0.... 25
IV0 métacarpien 41,5
IV1 12
IV2 14
Pied 24
Tibia . 21,5
Queue ; • • • • • 24
Oreille.
De l’insertion des bords au bout 30
De l’insertion au bout de l’anti-tragus 13
Largeur de l’anti-tragus 8
Plus grande largeur 26
Distance entre les oreilles 3,8
Grande feuille nasale.
Longueur • 13,5
Largeur au milieu • • 11,6
Largeur postérieure 10,4
Profondeur de l’encoche antérieure 3,5
Longueur libre antérieure 3,1
Largeur au milieu de la partie soudée 6
Feuille basale de la selle.
Longueur 6,2
Largeur au milieu 6
Largeur soudée au milieu 3
Largeur postérieure 3,2
Partie libre antérieure. . . 2,5
Selle verticale.
Hauteur •• 3
Largeur 2
Hauteur de la partie libre 4
Appendice de liaison.
Hauteur . 5
Largeur à la base 4,6
Laigeur au sommet 2,2
Laboratoire de Zoologie (Mammifères' et Oiseaux) du Muséum.
— 610 —
Étude d'une collection D'Oiseaux des Iles Pribilof
Par J. Berlioz et Chr. Jouanin.
Au cours d’une mission aux îles Pribilof, en vue d’y étudier
l’exploitation rationnelle, faite sous le contrôle du gouvernement
américain, des Otaries à fourrure, le Docteur R. Arétas a eu la
grande amabilité de réunir une petite collection d’Oiseaux, repré-
sentative de la faune de ces îles, pour le Muséum de Paris. C’est
cette collection, appuyée des observations faites sur le terrain par
son auteur, qui fait ici l’objet de cette étude : nous tenons à féliciter
le Dr Arétas du soin apporté à son travail, réalisé dans des condi-
tions difficiles, et à le remercier chaleureusement, ainsi que les
autorités américaines, qui lui ont donné l’autorisation de le faire,
bien que ces îles aient été déclarées depuis longtemps « Réserves
naturelles ».
Les îles Pribilof constituent un petit archipel situé dans la mer
de Behring, au nord des îles Aléoutiennes, vers le 57e degré de
latitude Nord, en zone subarctique par conséquent. La collection
en question a été réunie entièrement à l’île Saint-Paul, la plus
vaste et la plus septentrionale du groupe, en juillet-août 1951,
c’est-à-dire vers le milieu de la période de nidification des Oiseaux.
La faune avienne de la mer de Behring est étudiée depuis fort
longtemps, les explorations russes du milieu du xvme siècle ayant
contribué les premières à la faire connaître. En des temps plus
récents, de multiples études publiées en Amérique et entre autres une
publication de la Smithsonian Institution : « The Aleutian Islands :
their People and Natural History », par H. S. Collins Jr., A. H.
Clark et E. H. Walker (Washington, 1945) en fournissent les
aperçus les plus modernes. Les nombreuses îles qui parsèment cette
région de l’Océan Pacifique sont favorables à un très grand déve-
loppement d’avifaune marine : aussi les Oiseaux de mer nichent-ils
en grand nombre aux Pribilof, et ces populations sont caractéris-
tiques de la région zoogéographique maritime du Pacifique Nord,
bien différenciée en général de son homologue de l’Atlantique.
L’avifaune terrestre, beaucoup plus pauvre, de ces îles, est au
contraire de type essentiellement holarctique, avec des homologues
aussi bien en Eurasie qu’en Amérique et sans aucun, endémisme
spécifique particulier.
La séquence des Ordres adoptée dans cet exposé est celle du
Traité de Zoologie, tome XV : Oiseaux, 1950.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 6, 1951.
— 611 —
Alciformes.
Uria lomvia arra (Pallas) ; 2 ££ ad. (plumage de noces), des
falaises de Zapadni Point, 9 juillet. Iris : gris-brun. Poids (en chair) :
1.100 gr.
Ce Guillemot, bien caractérisé spécifiquement par la couleur
blanchâtre de l’extrême base de la mandibule supérieure, niche
abondamment aux Pribilof, comme dans les autres îles de la mer
de Behring. Chose curieuse, il paraît fréquenter davantage, en
migration, les côtes asiatiques que les côtes américaines.
Les spécimens suivants de Fraterculinés possèdent tous encore
leurs étranges parures nuptiales ainsi que la rhamphothèque vive-
ment colorée caractéristique de leur forme estivale (on sait qu’à
l’instar du Macareux européen, le bec de toutes ces espèces « mue »,
tout comme le plumage) : ,
Cyclorhynchus psittaculus (Pall.) ; $ ad. falaises de Southwest
Point, 2 août. Iris : blanc. Pattes : bleutées.
Aethia cristatella (Pall.) ; rj1 ad., sur les falaises, 21 juillet. Iris :
blanc. Pattes : bleutées. Poids : 280 gr.
Cette espèce paraît être, aux Pribilof, beaucoup plus rare que les
autres, car ce spécimen est le seul qu’y ait observé le Dr Arétas.
Aethia pusilla (Fall.) ; çJÇ ad. ; sur les falaises ; 9 et 18 juillet.
Iris : blanc. Pattes bleues. Poids : 90 gr. (Ç) ; 80 gr. ((J).
Cet Oiseau, le plus petit de tout l’Ordre, niche en abondance
dans les crevasses de rochers.
Lunda cirrhata (Pall.) ; $ ad., sur les falaises, 18 juillet. Iris :
blanc. Pattes : rouge orange. Poids : 700 gr.
Fratercula corniculala (Naum.) ; ^ ad., sur les falaises, 18 juillet.
Iris : gris d’acier. Pattes : oranges. Poids : 550 gr.
Procellariiformes.
Fulmarus glacialis Rodgersi Cassin ; (J ad., falaises de Southwest
Point, 5 août. Iris : marron. Pattes : gris cendré bleuâtre. Poids :
1.200 gr.
Selon le Dr Arétas, c’est un Oiseau peu fréquent à Saint-Paul.
Ce spécimen correspond de tous points aux descriptions données
pour les populations de Fulmar nichant aux îles Pribilof, — localité
typique de Fulm. Rodgersi. On sait les controverses qui ont mis aux
prises les ornithologistes quant aux espèces et sous-espèces éven-
tuelles de Fulmars, surtout en ce qui concerne les populations de
l’Océan Pacifique, où se rencontrent, comme dans l’Atlantique, les
— 612 —
deux phases de coloration, l’une entièrement grise, l’autre plus ou
moins blanche. Selon les données des auteurs, les Fulmars nichant
aux îles Aléoutiennes appartiendraient en majorité à la forme grise,
celle-ci serait encore plus fréquente plus au sud ; plus au nord au
contraire la forme blanche domine. C’est à cette dernière, bien
entendu, qu’appartiennent les Oiseaux des Pribilof : plumage blanc,
passant au gris clair sur le manteau et les scapulaires, les couvertures
des ailes et l’uropygium présentant un mélange irrégulier de blanc
et de gris ; rémiges et portion terminale des rectrices gris foncé.
Cette coloration des rectrices et l’apparence maculée des ailes et du
bas du dos, ainsi que le bec entièrement jaunâtre, plus long et plus
grêle (hauteur à la base : 19 mill. ; longueur : 41 mill. ; tube nasal :
15 mill. — chez le spécimen ci-dessus) que dans la forme Nord-
Atlantique, Fulmarus gl. glacialis (L.), donnent à notre Oiseau des
Pribilof une apparence sensiblement différente de celle du Fulmar
habituel dans nos régions. Mais n’ayant aucun autre spécimen du
Pacifique pour comparaison, nous ne pouvons discuter ici les
rapports de ces formes entre elles, ni ce qu’il faut penser des formes
particulières au Pacifique ( glupischa Stejn. et Rodgersi Cassin) que
les auteurs ont cru pouvoir distinguer autrefois.
Pelecaniformes.
Phalacrocorax urile (Gmel.) ; Ç ad. sans parures nuptiales blanches ;
falaises Reef, 20 juillet. Iris : gris marron. Pattes : noires.
Cette espèce de Cormoran, sédentaire dans les îles de la Mer de
Behring, appartient aussi à la faune côtière de l’Asie Nord-Est,
et n’a par contre jamais été signalée sur les côtes du continent
américain.
Anseriformes.
Clangula hyemalis (L.) ; Ç ad., Big Lake, 24 juillet. Iris : marron.
Pattes : bleu ardoisé.
Lariformes.
Larus glaucescens Naum. ; Ç ad., 17 juillet. Iris : gris argent.
Pattes. : roses.
Ce Goéland est le plus caractéristique, et le plus abondant aussi,
dans toute cette région du Pacifique.
Rissa tridactyla (L.) (? = pollicaris Ridgw.) ; $ ad., falaises de
Zapadni Point, 9 juillet. Iris : gris marron. Pattes : noires. Poids :
397 gr.
Ce spécimen ne se distingue en rien — ni par le pouce tout à fait
obsolète, ni par ses proportions, ni par l’étendue du noir sur les
— 613 —
rémiges externes, caractères généralement donnés comme différen-
tiels par les auteurs américains pour les populations respectives des
deux Océans, — des spécimens de Rissa tridactyla de l’Océan Atlan-
tique. Il en est d’ailleurs exactement de même de trois autres
spécimens existant depuis longtemps dans les collections du Muséum
et provenant de « l’île Saint-Paul, mer du Kamtchatka » (localité
identique, évidemment, à celle de notre présent spécimen). Dans ces
conditions, je doute fort de la validité de la prétendue race polli-
caris, nom qui a été attribué aux populations de Rissa tridactyla
du Pacifique. — Cette espèce niche en abondance aux îles Probilof.
Rissa brevirostris (Bruch) ; (J ad., falaises dq South-West Point,
5 août. Iris : marron. Pattes : rouges. Poids : 360 gr.
Espèce beaucoup plus rare que la précédente, puisque le Dr Aré-
tas n’en a noté à Saint-Paul qu’une seule petite colonie. C’est un
des Oiseaux de mer les plus caractéristiques de la région, car on ne le
connaît nulle part ailleurs que nichant en quelques-unes des îles
de la Mer de Behring. La coexistence de deux espèces aussi voisines
que celle-ci et la précédente (parfaitement et constamment diffé-
renciées pourtant par la force relative du bec et la couleur des
pattes) mérite d’être soulignée.
Charadriiformes.
Arenaria int. interpres (L.) ; Ç ad. (plumage de noces), Weather
Bureau Lake, 23 juillet. Iris : marron. Pattes : oranges. Poids :
100 gr.
Erolia ptil. ptilocnemis (Coues) ; 2 ÇÇ ad., Zapadni Point, 9 juil-
let. Qui : marron. Poids : 96-97 gr.
1 juv., Sait Lagoon, 25 juillet.
Cet Oiseau est le Bécasseau nicheur typique des Pribilof. Il est
bien caractérisé par la proportion respective du tarse et du doigt
médian armé (celui-ci plus long que celui-là), caractère que l’espèce,
propre à l’Océan Pacifique, partage avec son homologue de l’Atlan-
tique, Er. maritima (Brünn.).
Strigifohmes.
Nyctea scandiaca (L.) ; $ ad., Southwest Point, 2 août. Iris :
jaune d’or.
La Chouette des neiges, animal circumboréal de vaste distribu-
tion, est sans doute résidente aux Pribilof, bien qu’occasionnelle
seulement, semble-t-il, dans les Aléoutiennes.
— 614 —
Passeriformes.
Les spécimens d’Oiseaux de cet ordre cités ci-après se présentent
tous quatre à cette époque de l’année (juillet) en plumage de noces
extrêmement usé, à la veille donc de la mue.
Troglodytes troglodytes alascensis Baird ; $ ad.. Zapadni Point,
9 juillet. Iris : marron. Poids : il gr.
Ce petit Oiseau représente aux Pribilof et dans les autres îles de
la mer de Behring, sous des formes locales plus ou moins différenciées,
une espèce très largement répandue à l’état sédentaire dans toute la
région holarctique et bien connue en France.
Calcarius lapponicus alascensis Ridgw. ; ad., Sait Lagoon,*
25 juillet. Iris : marron. Pattes : brunes. Poids : 30 gr.
Pleclrophenax nivalis Townsendi Ridgw.; $ ad., Northeast Point,
23 juillet. Iris : noir, Pattes : brunes.
Cet Oiseau et le précédent représentent des formes locales, faible-
ment différenciées et dont les populations insulaires sont plus ou
moins sédentarisées, de deux espèces circumboréales, qui, con-
trairement au Troglodyte, nichent seulement en zones actique et
subarctique et se montrent souvent de grands migrateurs.
Leucosticte tephrocotis griseinucha (Brandt) ; q ad., South-West
Point, 17 juillet. Iris : marron. Poids : 40 gr.
Ce Pinson, à l’élégant plumage, est très commun à Saint-Paul,
où il se montre l’Oiseau le plus familier au voisinage des habita-
tions. Il niche indifféremment un peu partout. Le Dr Arétas en a
trouvé, le 29 juillet, à Zapadni Point, un nid sous une corniche de
maison. Ce nid, en forme de coupe profonde et régulière, de 15 cen-
mètres de diamètre environ, est fait d’un enchevêtrement de brin-
dilles sèches, selon le type habituel des nids de Fringilles. Il contenait
quatre œufs, d’un blanc presque pur, dont un seul a pu être conservé,
mesurant 25 X 18 mill.
Les affinités systématiques de ce Passereau sont particulièrement
intéressantes à rappeler : il appartient à un groupe de formes essen-
tiellement orophiles, répandues à la fois en Asie et en Amérique,
depuis le lac Baïkal à travers la Sibérie orientale, l’Alaska et les
Cordillières nord-américaines jusque vers le centre des Etats-Unis.
Ces Oiseaux, dont les affinités respectives se traduisent par des
caractères de structure et de pigmentation très précis et homo-
gènes, spéciaux à ce groupe, nichent, dans les parties continentales
de leur habitat, toujours, semble-t-il, à de hautes altitudes, d’où ils
se répandent, pour l’hivernage, dans les basses contrées environ-
nantes. Les populations des îles de la mer de Behring (parmi les-
— 615 —
quelles celle des Pribilof paraît représenter le maximum de taille
connu dans le groupe) sont au contraire sédentarisées indifférem-
ment dans les parties basses ou vallonnées. Rappelons aussi que
l’une des autres formes du même groupe, Leuc. brunneinucha
(Brandt), d’Asie nord-orientale, figurait, lors de l’industrie plumas-
sière, abondamment dans les collections en provenance du Japon,
— pays où, d’après de récentes observations (H. Jahn. Journ. {.
Ornith., 1942, p, 91), l’Oiseau n’est connu aussi qu’en hivernage.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum.
— 616
Contribution a L'étude de uavifaune'du Sud-Oranais
Par Christian Jouanin et Francis Petter.
L’un de nous (F. P.) a fait, pendant l’automne 1950, un séjour de
huit semaines à Béni-Abbès, oasis du Sud-Oranais dont la situation
présente un grand intérêt pour les naturalistes, puisque dans un
périmètre restreint on y rencontre trois des aspects les plus caracté-
ristiques du Sahara : erg (région de dunes), hamada (plateau tabu-
laire) et djebel (région montagneuse). Bien que le but principal de
la mission, accordée par le Muséum à F. P., ait été l’étude des micro-
mammifères, il lui a été possible de collecter quelques oiseaux, qui
sont maintenant déposés au laboratoire de Zoologie (Mammifères
et Oiseaux) du Muséum, et dont nous donnons la liste ci-après.
A cette liste on peut ajouter quelques espèces, comme Phylloscopus
collybita (Vieillot), Phoenicurus phoenicurus phoenicurus (Linné),
Œnanthe hispanica hispanica (Linné), Emberiza striolata Sahari
Levaillant, dont les dépouilles, en trop mauvais état pour être
conservées, ont cependant permis la détermination.
Parmi tous les spécimens ainsi dûment déterminés, on distingue
quelques migrateurs d’origine européenne ( Phylloscopus collybita r
Phoenicurus ph. phoenicurus, Motacilla a. alba), ou d’origine berbère
( Sylvia d. deserticola). Œnanthe h. hispanica est également un migra-
teur, mais dont il est difficile de préciser l’origine soit européenne
soit berbère.
Tous les autres spécimens représentent des espèces ou des races
nidificatrices dans la région saharienne : à côté de certaines, plus
nettement caractéristiques, semble-t-il, du milieu désertique ( Ptero -
clés coronaius, Œnanthe leucopyga, Œnanthe deserti, Passer simplex,
Bucanetes githagineus, Ammomanes deserti, Ammomanes phoenicura,
Certhilauda alaudipes, Rhamphocorys Clot-Bey) , quelques autres
paraissent plus strictement localisées aux oasis (Passer domesticus,
Emberiza striolata), ou manifestent au contraire des tendances
apparemment plus ubiquistes (Athene noctua, Lanius excubitor) ;
enfin le Merle bleu ( Monticola solitarius ) est une espèce à très vaste
distribution liée aux biotopes rocheux.
Cette liste n’est bien entendu en aucune façon limitative et ne
comporte qu’une fraction des espèces susceptibles d’être rencontrées,
même durant l’automne, dans la région de Béni-Abbès : un recense-
ment complet de l’avifaune n’était pas possible, mais nous espérons
que des recherches ultérieures permettront de compléter ce modeste
aperçu.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 6, 1951.
— 617 —
Nous avons fait suivre la dénomination scientifique de chaque
espèce mentionnée par le nom indigène, lorsque celui-ci a paru d’un
usage suffisamment courant à Béni-Âbbès. Il n’est pas sans intérêt
de comparer cette nomenclature avec celles qui sont usitées dans
d’autres régions de l’Afrique du Nord : on constate en effet que,
d’une localité à l’autre, le même terme peut désigner des espèces
bien différentes. Ainsi à Béni-Abbès, « Boubçhir », c’est-à-dire « le
porteur de bonnes nouvelles », est réservé à Œnanthe leucopyga ;
ailleurs ce nom désigne souvent Emberiza striolata, tandis que
P.-L. Ribassin nous a rapporté qu’à Sousse « Boubçhir » s’appli-
quait à une Pie-grièche. De même « Zerzour », suivant les localités,
désigne tantôt les Moineaux, tantôt les Étourneaux, et l’on pour-
rait citer bien d’autres exemples.
La plupart des localités de capture citées dans le cours de cette
note sont situées dans le voisinage de Béni-Abbès : Ouarourout,
sur le cours de l’oued Saoura, s’en trouve à une dizaine de kilo-
mètres vers le nord ; Marhouma, sur la Saoura également, à une
trentaine de kilomètres vers le sud-est ; Ougarta, au pied des monts
du même nom, est à environ soixante kilomètres au sud.
Pterocles coronatus coronatus Lichtenstein — « Gueta ». — Un çj
adulte (5 déc.).
Ce Ganga couronné faisait partie d’une compagnie de cinq indi-
vidus, rencontrée sur la hamada aux environs de l’oasis d’Ougarta.
C’est la seule fois que fut aperçue cette espèce.
Athene noctua Saharae Kleinschmidt — « Mouka ». — Une Ç
adulte (27 oct.).
Cette Chevêche fut tuée au crépuscule dans l’oasis d’Ouarourout.
Elle appartient à une espèce sédentaire, présente dans toutes les
oasis, où elle fait entendre son cri claironné, que les indigènes inter-
prètent par « Aroua aouli » (= viens à moi). Elle a donné son nom à
quantité de lieux dits « Djebel Mouka ».
Sylvia deserticola deserticola Tristram — « Sibbou » L — - Deux
adultes (21, 29 oct.), deux adultes (5 nov., 10 déc.), collectés
à Marhouma, Ouarourout et Ougarta.
A cette époque de l’année, la Fauvette du désert est commune
dans la région de Béni-Abbès. Elle visite systématiquement les
buissons au bord de l’oued, notamment les Tamarix.
Monticola solitarius solitarius (Linné). — Une $ adulte (14 nov.).
Ce Merle bleu, collecté dans le village indigène de Béni-Abbès,
est le seul qui fut aperçu pendant tout le séjour.
1. Sibbou désigne en fait tous les oiseaux de petite taille : Fauvettes, Pouillots, etc.
— 618 —
Œnanthe leucopyga aegra Hartert — « Boubchir ». — Trois
adultes (21 oct., 26 nov.), une Ç adulte (22 nov.), une Ç immature
(5 nov.).
Ce Traquet était très commun dans toute la région ; les spécimens
préparés viennent plus précisément de Marhouma et d’Ouarourout.
Nous considérons la Ç citée en dernier comme immature, car son
plumage est d’un noir moins pur, plus brunâtre que d’ordinaire ;
sa tête est noire à l’exception d’une seule plume blanche. Par contre
les autres spécimens ont tous la calotte blanche, dans laquelle on
remarque une ou deux plumes entièrement noires.
Le Traquet à tête blanche est un oiseau familier et fait preuve
d’un naturel curieux : deux des individus mis en peau s’étaient laissés
prendre dans un piège à souris dont l’appât était constitué par des
dattes et de la farine charançonnée.
Œnanthe deserti homochroa (Tristram) — « Zrerek ». — Un £
adulte (11 déc.), un $ immature (20 oct.).
Le premier de ces spécimens a été collecté sur la hamada, le second,
qui présente tous les caractères d’un £ à son premier hiver, à Mar-
houma.
Lanius excubitor elegans Swainson — ■ « Srand ». — Un çj adulte
(16 nov.).
Ce spécimên collecté à Marhouma est un représentant typique de
la sous-espèce saharienne L. e. elegans, aux parties inférieures d’un
blanc pur.
Une Pie-grièche de la même espèce fut tirée, pendant le voyage
d’aller, le 5 octobre, sensiblement à mi-distance de Mascara et de
Saïda, dans le Tell : ce second exemplaire est un oiseau en mue dont
les parties inférieures grises sont bien caractéristiques de la sous-
espèce berbère L. e. algeriensis Lesson.
On sait que, dans la zone qui sépare les habitats respectifs de
L. e. algeriensis et de L. e. elegans, existent des spécimens aux
caractères intermédiaires que certains auteurs rapportent à une
forme mal définie, L. e. Dodsoni Whitaker.
La Pie-grièche grise est fréquente dans la région de Béni- Abbés,
où on la remarque souvent occupant des positions élevées, perchée
au sommet des Tamarix, des Palmiers.
Passer domesticus tingitanus Loche — « Zerzour ». — Un (J
immature (12 déc.).
Le sexe de cet individu n’est pas indiqué sur l’étiquette, mais
il présente les caractères d’un $ immature, et sans doute est-il né
au printemps précédent. Il se différencie essentiellement de nos
Moineaux domestiques métropolitains par sa coloration générale
plus claire et son bec plus fort.
619 —
Très commun à Béni- Abbés, il ne s’écarte guère des habitations :
le spécimen conservé a été tué dans un jardin.
Passer simplex Saharae Erlanger — « Zerzour beida ». — Deux ÇÇ
adultes (11 oct., 7 déc.).
L’une de ces vient d’Ouarourout, l’autre d’Ougarta. Leur
teinte générale est plus chaude, plus soutenue que celle des autres
spécimens des collections du Muséum, tous collectés au printemps :
cela tient sans doute à la fraîcheur de leur plumage d’automne.
Le Moineau blanc a des habitudes beaucoup plus désertiques que
le précédent ; souvent cependant il s’abat en bandes dans les champs,,
d’où les femmes indigènes sont chargées de les faire fuir en criant et
gesticulant.
Bucanetes githagineus Zedlitzi (Neumann) — « Zaouch ». —
Deux ÇÇ adultes (24 nov., 5 déc.).
Le Bouvreuil githagine a été fréquemment rencontré sur la
hamada, par petits groupes de deux ou trois individus, autour des
buissons de Salsolacées et de Graminées, notamment aux environs-
de Marhouma et d’Ougarta, d’où proviennent les deux ÇÇ conservées.
Ammomanes deserti Payni Hartert — « Trecha ». — Deux rjrj (?)
adultes (28 nov.), un adulte (22 nov.).
A travers son vaste habitat, qui s’étend du Maroc au Beloutchistan,.
l’Ammomane du désert, espèce sédentaire, manifeste une plasticité
suffisante pour avoir permis la description d’une trentaine de sous-
espèces. Bien que nous ne connaissions pas de spécimens topo-
typiques de la forme Payni, décrite par Hartert de Figuig, nous
pensons que les spécimens mentionnés, tués dans des éboulis de
rochers près de Marhouma, peuvent lui être rapportés : ils se dis-
tinguent immédiatement des spécimens des hauts-plateaux algériens
(A. d. algeriensis Sharpe) et de ceux de Tademaït (A. d. mya Har-
tert) par une teinte générale gris-mauve particulièrement accentuée
sur le dos, et sont tout à fait comparables à un $ collecté par P.
Engelbach, le 10 novembre 1937, à Taghit, localité sise à peu près
à mi-distance de Colomb-Béchar et de Béni-Abbès.
Ammomanes phoenicura arenicolor (Sundevall). — Une Ç (?)
adulte (12 oct.).
Cet individu, tué sur une terrasse de la Saoura, fut le seul de
l’espèce aperçu pendant tout le séjour : selon les indigènes, ces
Ammomanes étaient en effet « parties ». Cette assertion semble
vraisemblable, puisque H. et T. Heim de Balsac 1 ont récemment
indiqué l’existence de mouvements migratoires locaux chez cette-
espèce habituellement réputée sédentaire.
1. Alauda, 1949-1950, n° 4, pp. 212-214.
— 620 —
Certhilauda alaudipes alaudipes (Desfontaines) - — « Mjaher ». —
Un <$ et une Ç adultes (5 déc.), un adulte (19 oct.), capturés sur la
hamada, aux environs immédiats de Béni-Abbès et de Marhouma.
Le Sirli bifascié, rencontré aux abords des jardins indigènes,
dans les oasis, et sur la hamada, au niveaii des daias 1, est aisé à
reconnaître au vol grâce à la pattern noire et blanche de la face
inférieure des ailes.
Pour la désignation générique de cette espèce nous avons suivi
l’excellente révision des Alaudidés, publiée par R. Meinertz-
hagen 2.
Rhamphocorys Clot-Bey (Bonaparte). — Un adulte (11 déc.).
Cette espèce relativement rare n’a été rencontrée qu’une fois :
deux individus étaient perchés sur un buisson bas de la hamada.
Au vol les ailes pointues sont caractéristiques.
Motacilla alba alba Linné — « Msisi ». — Un immature (13 nov.)
capturé à Béni-Abbès.
Notre spécimen est un jeune à son premier hiver. La Bergeron-
nette grise s’est montrée très fréquente dans les environs immédiats
de l’oued, pendant tout le séjour.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum.
1. Dépressions fermées à fond argileux, où la végétation est relativement abon-
dante.
2. Proc. Zool. Soc. London, 1951, p. 100.
— 621
Scorpions collectés au Maroc par MM. P. Strinati et
V. Aellen (Mission scientifique Suisse au Maroc,
Août-Septembre 1950).
Par Max Vachon.
Au cours de notre révision des Scorpions du Nord de l’Afrique
( Arch . Inst. Pasteur Algérie, t. 26 à 29, 1948 à 1951), nous nous
sommes rapidement aperçus combien la faune des Scorpions était
insuffisamment connue et prospectée bien que certainement très
riche. L’inventaire que nous avons dressé ( loc . cit., t. 29 p. 56) et
les tableaux de détermination que nous avons établis sont pro-
visoires ; il paraît peu probable cependant que de nouvelles espèces
puissent encore être découvertes, dans le Nord du Maroc tout au
moins ; mais nous sommes convaincus qu’une prospection systéma-
tique de ce territoire permettra de mieux saisir la répartition des
espèces et surtout celle des sous-espèces et des variétés.
C’est pourquoi, en attendant qu’une telle prospection planifiée
soit terminée et que notre excellent ami et infatigable chercheur
J. Malhomme de Marrakech poursuit déjà 'depuis plusieurs années
ainsi que notre Collègue J. -B. Panouse, de l’Institut Scientifique
Chérifien, il nous paraît utile de signaler les captures que d’autres
naturalistes peuvent faire et d’accompagner la liste des formes de
remarques de systématique et de morphologie. C’est donc avec
reconnaissance que nous remercions MM. P. Strinati et V. Aellen
de nous avoir confié l’étude de leur matériel.
Liste des espèces et des Stations.
Buthus occitanus (Am.) Paris (C. L. Koch).
Bab bou Idir, 21 km S W de Taza, à l’Est du djebel Tazzeka, ait.
1650 m. ; 1 9? ; Agern, 8 km. S5W de Bab bou Idir, ait. 1.200 m, : 3 9Ç,
1 33, 1 $ : Merhraoua, 35 km. S. de Taza, ait. 1.125 m. : 1 ; 1 <J très
jeune ; Frighato, Djebel bou Messaoud, 15 km. S. de Taza, ait. 1.600 m. :
2 (J, 1 $.
Buthus occitanus (Am.) s. sp. ; entre Babat et Khemisset, près de
Monod, 25 km. W. de Babat ; 1 spécimen immature, indéterminable
sous-spécifiquement.
Scorpio maurus L.
Frighato (voir ci-dessus), 1 mutilée: Agern (voir ci-dessus), 1 33,
1 9-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 6, 1951. 40
— 622 —
Remarques sur Buthus occitanus (Am.) Paris (C. L. Koch).
Taxonomie et systématique. — Les spécimens collectés par
MM. Strinati et Aellen possèdent les caractères de ce que nous
avons désigné sous le nom de forme occidentale de B. occitanus Paris
(Arch. Inst, Pasteur Algérie, 1949, t. 27, fasc. 4, p. 388). Tous ces
Scorpions se particularisent par l’absence de soies accessoires aux
articles des pattes-mâchoires, au 5e anneau de la queue, par un
aiguillon plus court que la longueur de la vésicule, par le nombre
élevé des dents des peignes (surtout chez les Ç où ce nombre varie
de 24 à 29). Tous ces caractères existent aussi bien chez les adultes
que chez les jeunes.
D’autres caractères appartiennent encore à cette forme et spéciale-
ment la présence d’une carène intermédiaire nettement visible au
4e anneau de la queue. Cette carène est bien formée chez les adultes
mais devient moins précise chez certains jeunes et n’existe pas
encore chez les très jeunes spécimens (stade II par ex.). Il en est de
même des proportions des articles de la queue ; chez les adultes,
les anneaux 2 et 3 sont plus larges que longs alors que chez les très
jeunes spécimens, ils sont un peu plus longs que large. En définitive,
seule l’étude d’un nombre suffisant de spécimens des divers âges
permettra de fixer la réelle valeur de tel ou tel caractère utilisé en
systématique.
Croissance. — Chez les Scorpions, le 1er état libre est privé de
griffes aux pattes ambulatoires, mais celles-ci apparaissent à la
lre mue et le 2e stade post-embryonnaire en est pourvu. Les 11 spé-
cimens étudiés se répartissent en 6 adultes : 5 ÇÇ, 1 et 5 jeunes :
3 Ç et 2 (J. Nous avons pu les classer en 3 catégories qui corres-
pondent à 3 étapes du développement post-embryonnaire : stade II
(pas de soie au fulcre externe <$, Ç de Frighato, longueur des doigts
des pinces : 2, 2-2, 5 mm. ; (stade III non représenté) ; stade IV :
2 soies aux fulcres, longueur des doigts des pinces : 3, 5-4, 2 mm.,
1 Ç d’Agern, à $ de Merhraoua ; stade V : 2-3 soies aux fulcres,
longueur des doigts des pinces 5 mm : 1 $ de Frighato. Ce nombre de
5 étapes d’immaturité correspond à celui que nous avons relevé
récemment chez un Scorpion Buthidae de l’Afghanistan : Buthotus
alticola (Poe.) (travail en impression) et est inférieur de 1 unité à
celui de Buthus occitanus (Mém. Mus. nat. Hist. nat. Paris, 1940, t. 2,
p. 241-60, 64 fig.) et de Androctonus australis Hector [Arch. Int.
Pasteur Algérie, 1948, t. 26, n° 4, p. 457-60). Il serait trop long, dans
cette note, de commenter cette différence ; nous dirons simple-
ment que le problème de la croissance est, chez les Scorpions, très
complexe et ne pourra être résolu qu’à la suite de l’étude de multiples
espèces numériquement très fournies en spécimens. Mais d’ores et
déjà, nous pouvons attirer l’attention sur deux points : il peut
exister, pour un stade déterminé et notamment le stade adulte,
des différences morphologiques (taille, pilosité, etc.) appréciables et
permettant de supposer que si tous ces Scorpions sont adultes,
sexuellement parlant, ils sont à des « stades » morphologiquement
différents. De même, en ce qui concerne les immatures, il est possible
de trouver des non adultes « morphologiquement équivalents » à des
adultes sexuellement fonctionnels. Nous espérons mettre au point
cette question extrêmement importante pour un systématicien,
d’une non concordance possible entre le rythme de la croissance du
corps proprement dit (croissance somatique) et celui de la croissance
de l’organe reproducteur (croissance germinale).
Répartition. — Tous les spécimens étudiés dans cette note ont été
collectés au Sud de Taza, dans le Ghiata, à des altitudes variant
entre 1.100 m. et 1.600 m. Or, tous les spécimens que nous avons
étudiés de la forme occidentale de B. occitanus Paris (Arch. Inst.
Pasteur Algérie, 1949, t. 27, fasc. 4, p. 388) avaient été capturés
dans des massifs nettement plus méridionaux du Moyen-Atlas et
toujours en dessous de 1.200 m. Dans ces massifs ; les sommets
sont habités par la variété Lèpineyi du Buthus occitanus tunetanus.
Par sa faune culminale, le Ghiata montre donc des affinités avec le
Rif plutôt qu’avec les sommets du Moyen-Atlas proprement dit et
cette remarque semble être confirmée par le fait que les Scorpio
maurus 1 trouvés par MM. Strinati et Aellen se rapprochent
beaucoup plus des Scorpio maurus subtypicus du Maroc espagnol
que des Scorpio maurus fuliginosus des sommets du Moyen-Atlas.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
1. Nos connaissances sur les diverses sous-espèces et variétés de Scorpio maurus
sont trop peu avancées pour que nous puissions désigner sous-spécifiquement les
3 spécimens en question.
— 624
Sur trois Brachymeria Westw. <Hym. Chalcididae;
PARASITES DE LÉPIDOPTÈRES AFRICAINS
Par J. R. Steffan.
Le sous-genre Neobrachymeria (du genre Brachymeria Westwood
1829) fut créé par Masi (Ann. Mus. Genova 53, 1929, p. 196) pour
l’espèce Br. (Neobr.) Confalonierii Ms., recueillie dans l’oasis de
Giarabub (Cyrénaïque) et plus tard en Palestine. Masi décrivit
ensuite une seconde espèce ( Boll . Lab. Zool. Portici 3, 1940, p. 265),.
Br. (Neobr.) inornata Ms. que nous plaçons en synonymie avec B
olethria (Wtrst.). Plusieurs espèces éthiopiennes rentrent encore
dans le sous-genre Neobrachymeria, dont Br. (Neobr.) eublemmae
Steffan in litt., qui parasite plusieurs lépidoptères nuisibles aux
cultures tropicales.
Les Ç de Neobrachymeria se reconnaissent facilement à leur abdo-
men : celui-ci est non seulement allongé, pointu, mais encore le bord
apical des tergites II à V est concave, la concavité décroissant du
deuxième au cinquième tergite, et le tergite VII en forme de style,
n’est jamais excavé latéralement. Les 2 sexes ont la mandibule
droite tridentée. Chez les Ç, la base du scrobe atteint la ligne oculaire 1,
tandis que chez les (J elle est située un peu au-dessus de cette même
ligne. La griffe des tarses III est toujours pourvue d’un processus
apical simple couvrant la base de la robuste soie en digitule z.
1. Br. ( Neobrachymeria ) olethria (Waterston).
Chalcis olethrius Waterston 1914, Bull. Ent. Res., 5, p. 257..
^ = Br. (Neobrachymeria) inornata Masi 1940. Boll. Lab. Zool.
Portici, 3, p. 265 Ç (syn. nov.).
Seul le (J A’ olethria a été décrit par Waterston. M. Ch. Ferrière
a eu l’obligeance de nous communiquer le croquis d’une Ç déposée
au British Muséum : son abdomen est celui d’une Neobrachymeria
inornata, sa lamina postscutellaire est intègre, enfin la coloration des
fémurs III est identique chez les 2 espèces. Les types et les para-
1. Dans la figure de Masi (/. c., 1940, fig. IV a) les antennes paraissent insérées
sous la ligne oculaire parce que la tête ur peu inclinée est vue en perspective : l’ocelle
médian n’est pas tangent au vertex et une partie de l’occiput est visible derrière les
ocelles latéraux.
2. Dans plusieurs groupes de Brachymeria à formule mandibulaire 3-2, ce processus,,
très saillant, échancré, engraine la base de la soie.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 6, 1951.
— 625 —
types de Masi, à l’exception d’une $, avaient été obtenues de
Platyedra gossypiella Saund. ( Gelechiidàe) qui s’étaient développées
dans des fruits d’ Hibiscus dongolensis en Somalie italienne. P. gos-
sypiella a justement été l’hôte le plus fréquemment signalé de
Br. (Neobr.) olethria qui parasite encore Pyroderces simplex Wlsm.
et Mometa zemioides Durr. (Tineidae) dans les capsules de coton-
niers, aussi bien en Afrique occidentale (Nigeria), qu’en Afrique
orientale (Tanganyika, Uganda).
Ces dernières années, Br. (Neobr.) olethria a été obtenue plusieurs
fois de P. gossypiella, mais très rarement de Sylepta derogata F.
( Pyralidae) , dans les cotonneraies de l’I. R. C. T. à Bouaké (Côte
d’ivoire). Il semblerait que Br. (Neobr.) olethria parasite presque
exclusivement les « Bollworms » des capsules de Malvacées et plus
particulièrement P. gossypiella.
2. Br. ( N eobrachymeria ) eublemmae Steffan in litt.
Br. (N eobrachymeria) eublemmae (Steffan in litt.) Risbec. 1950
(sin. descr.). Trav. Lab. Ent. Sect. Soudan. Bech. Agr., 1-2, p. 73.
(Description originale).
$ Noire, tegulae et pattes en partie blanc jaunâtre. Scape noir,
flagelle brun sombre, son apex roussâtre. Tegulae blanches à bord
interne roux. Fémurs I et II noirs, l’apex, seul, blanc ; tibias I et II
blancs, leur face ventrale à macule noire ou brune débordant sur les
faces externes et internes. Fémurs III noirs, avec, au-dessus du
lobe articulaire, une macule blanche qui ne s’étend -pas sur la face
interne ; tibias III « annellés », à 2 grandes macules blanches latéro-
dorsales parfois réunies par une ligne dorsale, le reste du tibia noir,
l’anneau médian et la base parfois éclaircis, brûnâtres. Tarses
blancs.
Scrobe à côtés parallèles ou peu convergents vers l’ocelle médian ;
carènes préorbitaires formant un angle droit avec les carènes génales
et arquées avant d’atteindre le bord occipital de la tête, au niveau
de la base des yeux ; carènes préorbitaires n’atteignant pas les
carènes génales. Joues et bas de la face très finement ponctués,
pubescents, l’aire supra-clypéaire à ponctuation moins dense,
partant, assez glabre, sans ligne ni bosse saillante. Clypeus à rang
unique de points. Ocelles latéraux éloignés des orbites d’une distance
inférieure à leur demi-diamètre, de l’ocelle médian d’une distance
inférieure à leur diamètre.
Antennes avec le funicule VII subcarré et la massue environ
deux fois plus longue que large.
Scutellum assez élevé. (Comme chez Br. (Neobr.) Confalonierii ),
la lamina postscutellaire à bord apical échancré, concave. Scutum
et disque scutellaire à fovéoles petites, peu profondes, séparées par
un interstice plan sur le scutum, par des crêtes émoussées sur le
scutellum ; interstices et crêtes interfovéolaires partout mats,
ponctués.
Ailes antérieures à postmarginale égale au 1/3 de la marginale et
au double de la stigma tique. Fémurs III armés d’une douzaine
de dents, la première très robuste, le disque densément ponctué,
mat, les points pilifères situés dans un fin réseau réticulé .Griffe des
tarses III à soie en digitule, grêle, très faiblement spatulée.
Abdomen identique à celui de Br. (Neobr.) olethria.
(J Base du scrobe située un peu au-dessus de la ligne oculaire ;
antennes plus courtes, les funicules III-VII progressivement trans-
verses, le funicule VII à longueur : largeur comme 3 : 4 ; massue
identique à celle de laÇ, mais avec le dernier article souvent invaginé.
Abdomen et genitalia comme chez Br. (Neobr.) olethria, mais avec
chaque doigt volsellaire muni généralement de 4 épines.
Longueur Ç : 4, 8-7,0 mm. $ : 4,0-4, 9 mm.
Holotype : 1 $ ex Eublemma gayneri Roths. (Noctuidae) sur Mil.
Allotype : 1 $ id. Paratypes : 5 ÇÇ, 1 (J id. ; 2 ÇÇ ex Sphenarches
caffer Zell. ( Pterophoridae) ; 2 ÇÇ, 1 ex Pyralidae sp. sur Mil. ;
5 ??, 1 ex chrysalide de lépidoptère dans des galles de Guiera
senegalensis. Tous ces individus ont été obtenus à la Station agricole
de M’Bambey (Sénégal) par M. .1. Risbec en 1947-1948.
Br. (Neobr.) eublemmae diffère nettement à' olethria par sa colora-
tion. Morphologiquement les deux espèces sont très voisines ;
olethria se distingue à' eublemmae par les caractères suivants :
scrobe à côtés nettement convergents vers l’ocelle médian, antenne
à funicule VII transverse (3 : 2) et massue courte, 1 fois 1/2 plus
longue que large, scutellum moins élevé et lamina postcutellaire à
bord apical parfaitement rectiligne.
Il convient de séparer des N eobrachymeria un groupe d’espèces
d’une physionomie presque identique. Brachymeria bauhiniae
(Sichel in litt.) pourrait être choisie comme type de ce groupe. Cette
espèce très fréquente dans les collections et plusieurs fois citée
dans les catalogues n’a jamais été décrite.
3. Brachymeria bauhiniae (Sichel in litt.) ( comb. nov.).
Phasganophora bauhiniae (Sichel in litt.) Girard ( sin. descr.)
1866. Ann. Soc. Ent. Fr., p. 427.
Conura bauhiniae (Sichel in litt.) Girard (sin. descr.) 1866. Ibid.
— Conura girardi (Girard in litt.) Laboulbène (sin. descr.) 1877.
Ann. Soc. Ent. Fr., p. 419.
(Description originale.)
Ç Noire, rousse et blanc jaunâtre. Thorax noir, le postcutellum,
le metanotum et le propodeum souvent roux. Abdomen roux, le
dessus des tergites, et, parfois leurs côtés, souvent noirâtres. Scape
antennaire noir ou roux, le flagelle brun, roux à l’apex. Tegulae
— 627 —
blanches. Tous les coxae, sauf parfois le premier, roux. Fémurs I
à moitié basale rousse, à moitié apicale blanche. Fémurs II roux,
à l’apex blanc ; tibias I et II blancs. Fémurs III roux, à macule
blanche latéro-dorsale au-dessus du lobe articulaire ; tibias III à
bande blanche latéro-dorsale s’étendant sur toute sa longueur, de la
Fig. 1. — Br. (Neobrachynieria) eublemmae Steffan. $. — a : tête. — b : Fémur et
tibia III (en pointillé : limite des macules blanches). — c : griffe des tarses III. —
Brachymeria bauhiniae (Sichel) $. — d : apex de l’abdomen. — e : griffe des tarses III.
— Br. bauhinae (Sichel) <$. — / : abdomen. — g : doigts volsellaires, apex de l’aedéage.
base à l’apex, et atteignant presque l’arête ventrale externe, le
reste du tibia roux. Tous les tarses blancs à reflets roux.
Largeur du vertex égale à la hauteur des orbites divergents ;
ligne oculaire passant plus près du sommet du clypeus que la base
du scrobe, celui-ci à côtés convergents vers l’ocelle médian ; pas de
carènes pré et post-orbitaires. Joues et bas de la face très finement
— 628 —
ponctués, très pubescents, l’aire supra-clypeaire simplement moins
ponctuée, un peu glabre, avec une ligne saillante et nue. Clypeus
à points un peu épars. Ocelles latéraux éloignés des orbites d’une
distance égale à leur demi-diamètre, de l’ocelle médian d’une dis-
tance égale à leur diamètre. Mandibule droite à 3 dents, la gauche
à 2 dents.
Longueur du flagelle antennaire égal à la hauteur de la tête, son
épaisseur un peu inférieure au diamètre de l’ocelle médian ; funicules
II-IV subcarrés, Y-YII transverses, le funicule VII à longueur :
largeur comme 2 : 3 ; massue 1 fois 1/2 plus longue que large, à
dernier article souvent invaginé.
Scutellum à peu près aussi haut que long, à disque très convexe ;
lamina postscutellaire à bord apical rectiligne, la lamina entièrement
cachée par une épaisse pubescence. Scutum et disque scutellaire à
fovéoles pilifères petites, peu profondes, séparées par un interstice
plan et squamulé sur le scutum, par des crêtes émoussées, lisses, sur
le disque scutellaire.
Aile antérieure à postmarginale un peu inférieure au 1/3 de la
marginale et égale au double de la stigmatique. Coxae III allongés,
fusiformes ; fémurs III longuement elliptiques, armés de 11-15 dents
arrondies, les dents apicales les plus robustes, le disque densément
ponctué, mat, les points pilifères situés dans un fin réseau réticulé.
Griffe des tarses III dépourvus de processus apical, la soie en digitule
faiblement spatulée.
Abdomen très allongé, pointu comme chez Neobrachymeria, mais
avec le bord apical des tergites I à V rectiligne, le tergite VI à stig-
mates très proéminents, situés loin de la base du tergite comme les
pygostyles du tergite VII excavé latéralement. Dessus des tergites
I-IV densément ponctué, la ponctuation renforcée par des gros
points pilifères sur les tergites III- IV.
^ Tête et antennes comme chez la Ç. Abdomen allongé plus long
que le thorax, à tergite VI très développé, à peine bombé, les stig-
mates très proéminents situés à sa base ; ponctuation comme chez
la Ç. Genitalia : doigts volsellaires à 3, rarement 4 épines.
Longueur Ç : 5-7 mm. ; £ : 4-6 mm.
Holotype : 1 $. Allotype : 1 Paratypes : 2 ÇÇ, 1 $ ex Epiphora
bauhiniae Guer.-Men. (Saturniidae), Sénégal, 1866, coll. Sichel
(Phasganophora ou Conura bauhiniae) . Très nombreux individus
(120 $Ç et 66 <$$) obtenus d ’E. bauhiniae par Giraud ( Conura
Girardi), par G. Favarel en 1906 à Rufisque (Sénégal), par G.
Melou en 1909 à Dakar et Saint-Louis (Sénégal), par J. Risbec
en 1946-1947 à M’ Bambey (Sénégal).
E. bauhiniae ( = Salurnia bauh. = Attacus bauh. = Faidherbia
bauh). est un grand Saturnide très commun au Sénégal et qui vit,
— 629
non sur le Bauhinia, mais sur les Jujubiers. Son exploitation comme
séricigène, vivement encouragée par le Général Faidherbe, fut
sans lendemain. Br. bauhiniae se développe en parasite interne
grégaire dans la chrysalide d ’Epiphora. (Voir E. L. Bouvier, Faune
des Colonies françaises, tome II, 1928, pp. 681-689).
Br. bauhinae se distingue nettement des N eobrachymeria par les
caractères suivants : Ç et $ ont les antennes insérées bien au-dessus
de la ligne oculaire, et les griffes des tarses III sont dépourvues de
tout processus apical. Chez la Ç le bord postérieur des tergites abdo-
minaux est droit, les stigmates du tergite VI sont proéminents et les
côtés du tergite VII profondément excavés. Alors que l’abdomen
des de N eobrachymeria n’offre aucune particularité remarquable,
celui de Br. bauhinae se singularise par sa longueur, son aspect
Jusiforme, et le développement anormal du tergite VI.
Laboratoire d’ Entomologie Agricole coloniale du Muséum.
— 630 —
Annélides Polychètes du Golfe de Tadjoura
RECUEILLIES PAR M. J.-L. ÜANTAN EN 1934,
AU COURS DE PÊCHES NOCTURNES A LA LUMIÈRE (suite et fin)..
Par Pierre Fauvel.
Genre Platynereis Kinberg.
Platynereis polyscalma (Chamberlin).
Platynereis polyscalma Fauvel, 1931, p. 23, pl. III, fig. 1-6.
Platynereis polyscalma Gravier et Dantan, 1934, p. 117, fig. 114-124.
Platynereis integer Treadwell, 1920, p. 595, fig. 1-4.
Djibouti, 12 février. — • Golfe de Tadjoura, 18 février. Feu.
Plusieurs mâles et une femelle.
Les mâles de cette espèce, dont le corps est divisé en deux régions,,
sont remarquables par l’aspect du prostomium prolongé en bec de
canard, alors que les antennes, les palpes et les yeux antérieurs sont
fortement rabattus à la face ventrale. La région antérieure, à 14 séti-
gères, est dépourvue de soies dorsales en croc recourbé. Les serpes
ventrales rappellent celles de Pl. Dumerilii. Les cirres dorsaux de la
région épitoque sont crénelés. Les palettes des soies natatoires sont
ornées de longues franges rabattues à leur surface et les derniers
segments portent des soies simples aplaties et striées transversale-
ment. Le pygidium porte des cirres et une rosette de papilles géni-
tales.
La description et les figures de Gravier et Dantan sont excel-
lentes, sauf en ce qui concerne la trompe. En réalité, les paragnathes
de la trompe sont ainsi disposés : Iet II = O; III et IV = petits
amas pectinés ; V = 0, ou 1 ; VII-VIII = un rang de 5-6 groupes
ovales ou arrondis.
Une hétéronéréis femelle, à prostomium en bec de canard, à 22 séti-
gères antérieurs, à cirres dorsaux longs et lisses, mais dont les soies
natatoires ont une lamelle finement dentelée sur le bord, sans
franges rabattues, paraît être la forme épitoque femelle de cette
curieuse espèce.
Habitat. — Malaisie, Indochine, Philippines, Andamans, Djibouti,
Iles Gilbert, Great Barrier Reef, Californie.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 6, 1951.
631 —
Platynereis pulchella Gravier.
Platynereis pulchella Gravier, 1901, p. 202, pi. XII, fig. 55-56.
Platynereis pulchella Monro, 1936, p. 380, fig. 1-3 ; 1937, p. 279, fig. 10, a-n.
Platynereis pulchella Fauvel, 1939, p.«329.
Platynereis pestai Holly, 1935, (fide Monro).
Golfe de Tadjoura, 16, 19, 20, 22, 24 février ; 20, 23 mars. Feu.
Très nombreuses hétéronéréis mâles à deux régions. Elles sont
généralement plus ou moins enroulées et ressemblent beaucoup, à
première vue, à PI. polyscalma. Elles s’en distinguent facilement
par la présence, aux rames dorsales de la région antérieure, d’un
gros croc recourbé semblable à celui figuré jadis par Gravier pour
la PI. pulchella. En outre, les franges des palettes des soies natatoires
sont moins développées, souvent difficiles à voir et le prostomium
est moins allongé en bec de canard. Les derniers segments portent
des soies simples aplaties et fortement striées transversalement. La
région antérieure compte 14 sétigères. Les cirres dorsaux épitoques
sont crénelés.
C’est Monro qui a montré que cette hétéronéréis est la forme épito-
que de la PI. pulchella Gravier, de Djibouti, qui, à l’état atoque,
diffère si peu de la PL Dumerilii qu’elle m’avait paru n’en être qu’une
simple variété. Monro (1937) en a donné une excellente description,
très détaillée.
Habitat. — Golfe de Tadjoura, Aden, Indochine, Golfe Per-
sique.
Platynereis insolita Gravier.
Platynereis insolita Gravier, 1901, p. 197, pl. XII, fig. 53.
Baie de Tadjoura, 16, 18 février ; 19, 22, 25 mars. Feu.
Outre la Pl. pulchella, Gravier a décrit de Djibouti deux autres
Platynereis : Pl. insolita et Pl. pallida très voisines l’une de l’autre,
et si peu différentes de Pl. Dumerilii que je les avais aussi considérées
comme de simples variétés.
Dans les pêches au feu du Golfe de Tadjoura, il a été recueilli de
nombreuses hétéronéréis mâles et quelques femelles que je crois pou-
voir rapporter à Pl. insolita. Les hétéronéréis mâles, à deux régions,
à 14 sétigères antérieurs, sont pourvues, à la rame dorsale d’un certain
nombre de ces segments, d’un gros croc dorsal, peu différent de celui
de Pl. pulchella, mais très foncé, très recourbé. Les cirres dorsaux
sont renflés en tête d’oiseau, le 6e et le 7e très grands. Les cirres
dorsaux de la région épitoque sont crénelés. Les soies falciformes des
segments antérieurs sont d’abord longues, puis deviennent rapide-
ment petites et courtes, avec une grosse hampe. Les lamelles des
— 632 —
soies natatoires ne sont pas frangées. Les soies de l’extrémité pos-
térieure ne sont pas striées comme celles de Pl. pulchella.
Les femelles ont 18, 19, rarement 21 sétigères antérieurs dont les
5 premiers ont des cirres dorsaux renflés avec une pointe effilée. Les
cirres dorsaux épitoques sont longs et lisses. Parfois un croc dorsal
et quelques soies atoques persistent aux derniers segments.
Les paragnathes de la trompe sont ainsi répartis : I, II et V = 0 ;
III = groupe transversal ; IV = arcs ; VI = Deux groupes assez
irréguliers, fins et serrés, ou deux groupes ovales à deux rangs ;
VII-VIII = 6 à 7 groupes bien séparés.
Cette trompe correspond mieux à celle de PL insolita qu’à celle de
PL pallida dont Gravier n’a vu qu’un exemplaire incomplet.
Nous avons là encore un exemple d’espèces à peine distinctes à
l’éta atoque et pourtant bien différentes à maturité sexuelle hétéro-
néreis.
EUNICIDAE
Genre Eunice Cuvier.
Eunice afra Peters.
Eunice afra Fauvel, 1919, p. 374 (Synonymie) ; 1932, p. 135.
Obock, 11 mars. — Djibouti, Maskali, 19 mars.
Le corps du plus grand des individus d’Obock est aplati, sans gros
bourrelets pédieux. Les antennes et les cirres sont lisses, à peine
ridés. Les branchies commencent au 17e sétigère, elles sont très
fournies sur la plus grande partie du corps, deviennent ensuite
bifides, puis simples et ne manquent qu’aux avant-derniers segments.
Les acicules sont bruns ainsi que les soies aciculaires, presque droites,
faiblement bilobées et mousses. Les serpes et les soies en peigne
sont du type courant.
Le corps de l’individu de Djibouti est brisé en deux gros fragments
d’un brun foncé, presque noir. Les branchies commencent au
19e sétigère.
Cette espèce à été décrite de Djibouti par Gravier (1900) sous les
noms à’ Eunice Perrieri et E. mutabilis qui sont synonymes.
Habitat. — Très répandue dans tout l’Océan Indien. — Paci-
fique, Nouvelle-Calédonie et Iles Gambier.
Eunice Grubei Gravier.
Eunice Grubei Fauvel, 1932, p. 136 (Synonymie).
(?) Eunice micropion Marenzeller, Monro, 1924, p. 55.
Djibouti, 21 janvier 1933.
L’unique spécimen a des antennes plus ou moins nettement moni-
liformes. Les branchies débutent au 3e sétigère et persistent jusqu’à
— 633 —
l’extrémité postérieure. Les acicules et les soies aciculaires sont
noirs.
C’est de Djibouti que Gravier avait décrit cette espèce. D’après-
Monro, elle serait synonyme de E. micropion Marenzeller, du Japon,
ce qui ne me paraît pas certain.
Habitat. — Océan Indien, Mer Rouge, Mer de Chine, Indochine,.
Australie, Nouvelle-Calédonie.
Eunice siciliensis Grube.
Eunice siciliensis Fauvel, 1923, p. 405, fig. 159, e-m. ; 1932, p. 139.
Eunice ( Nicidion ) edentulum Fauvel, 1935, p. 330.
Récif d’Ambouli, 30 mars. — Djibouti, 30 janvier.
Cette espèce cosmopolite, et si répandue, n’est représentée que par-
un très petit individu et un fragment antérieur.
Habitat. — Océan Indien, Pacifique, Atlantique.
Eunice indica Kinberg.
Eunice indica Fauvel, 1919, p. 378 (Synonymie) ; 1932, p. 139.
Récif d’Ambouli, 30 mars.
Un fragment antérieur à antennes lisses. Les branchies qui débutent
au troisième sétigère sont déjà composées et ensuite très déve-
loppées. Les soies aciculaires sont jaunes, tridentées. Les serpes des-
soies composées sont souvent terminées en fine pointe.
Cette espèce se distingue de 1 ’E. antennata par ses antennes lisses-
et ses branchies n’existant que dans la région antérieure.
Habitat. — Mer Rouge, Golfe Persique, Océan Indien, Indo-
chine, Japon, Pacifique.
Eunice antennata Savigny.
Eunice antennata Fauvel, 1932, p. 138 ; 1917, p. 226, fig. 20.
Djibouti, Fontainebleau, 30 janvier 1933.
Ces trois petites Eunices sont bien typiques avec leurs antennes
très moniliformes, leurs branchies développées jusqu’à l’extrémité
postérieure et leurs soies aciculaires jaunes, tridentées.
Habitat. — Mer Rouge, Golfe Persique, Océan Indien, Indochine,
Japon, Pacifique.
Genre Lysidice Savigny.
Lysidice collaris Grube.
Lysidice collaris Fauvel, 1917, p. 240, fig. 52-55 ; 1932, p. 151 (Synonymie).
Golfe de Tadjoura, 25 mars. Feu.
Cette espèce, si répandue dans les mers chaudes, et si voisine de
notre L. Nihetta Aud.-Edw. ne s’en distingue guère que par ses yeux:
— 634 —
réniformes. Les deux petits spécimens de Tadjoura sont décolorés.
Habitat. — Mer Rouge, Golfe Persique, Océan Indien, Mer de
Chine, Japon, Pacifique.
Genre AGLAURIDES Ehlers.
Aglaurides fulgida Savigny.
Aglaurides fulgida Fauvel, 1917, p. 240, fig. 52-55 ; 1932, p. 151 (Syno-
nymie).
Récif d’Ambouli, 23 mars.
Deux sont entiers, enroulés en spirale, et mesurent respective-
ment 130 et 160 mm. En outre, un fragment antérieur d’un plus
petit montre, après dissection, des mâchoires asymétriques : à droite,
M. II à double croc et M. I, à sa base, en pièce transversale. On sait
que cette espèce a de nombreuses variétés caractérisées par une
symétrie ou une asymétrie plus ou moins prononcée des mâchoires.
En 1919, j’ai déjà décrit de Djibouti et d’Ambouli la variété asymé-
trique (fulgida) et la variété symmetrica. Après bien des changements
de nom générique, on range maintenant, parfois les Aglaurides dans
le genre Halla qui est, en effet, assez voisin, mais dont les antennes
sont beaucoup plus développées et couchées dans une dépression
triangulaire et non recouvertes par le premier segment. (Halla
parthenopeia, par exemple).
Genre STAUROCEPHALUS Grube.
Staurocephalus ruhroviltatus Grube.
Staurocephalus rubrovittatus Fauvel, 1923, p. 445, fig. 177, a-l ; 1939,
p. 340.
Raie de Tadjoura, 22 février. Feu.
Ce très petit Staurocephalus est bien typique, et semblable à ceux
d’Europe. Le nom de genre change si souvent que j’attendrai qu’il
soit définitivement fixé avant d’abandonner celui si longtemps
classique et qui correspond à d’excellentes descriptions.
Habitat. — Atlantique, Méditerranée, Indochine, Golfe de Tad-
joura.
GLYCERIDAE
Genre Glycera Savigny.
Glycera alba Rathke.
Glycera alba Fauvel, 1923, p. 387, fig. 152 ; 1932, p. 124.
Baie de Tadjoura, 22 février et 20 mars. Deux très petits spéci-
mens.
Habitat. — Atlantique, Océan Indien, Pacifique.
— 635 —
SPIONIDAE
Genre Nerine Johnston.
Nerine Lefebvrei Gravier.
Nerine Lefebvrei Gravier, 1906, p. 159, pl. II, fig. 185.
Nerine Lefebvrei Fauvel, 1919, p. 427.
Maskali, 9 mars.
Plusieurs fragments antérieurs, médians et postérieurs.
C’est également de Maskali que provenaient le type de Gravier
et un certain nombre de spécimens que j’ai étudiés en 1919, ainsi
que d’autres de Djibouti.
Cette espèce se rapproche beaucoup de Nerine cirratulus dont elle
diffère principalement par l’absence de crochets dorsaux et ses
crochets ventraux unidentés. La Nereis agilis manque également
de crochets dorsaux mais ses crochets ventraux sont plus nombreux
et terminés par deux dents émoussées. Chez N. Lefebvrei, les crochets
centraux de la région moyenne sont de moins en moins nombreux,
3-4 seulement. Ils sont unidentés et n’ayant même plus de capuchon
ils ressemblent à de gros acicules, tandis que ceux de la région
antérieure en ont un long. N. agilis Verrill et N. Lefebvrei Gravier,
quoique bien voisines, sont donc cependant deux espèces distinctes.
Habitat. — Mer Rouge, Djibouti, Iles Musha.
Larves Nerinopsis.
Obock, 14 mars.
Ces larves de Spionidiens, à grandes soies épineuses, divergentes ne
sont pas déterminables spécifiquement.
OPHELIIDAE
Genre Armandia Filippi.
Armandia leptocirris Grube.
Armandia leptocirris Fauvel, 1919, p. 435 ; 1932, p. 190 ; 1939, p. 347.
Récif d’Ambouli, 27 mars. — Golfe de Tadjoura, 27 mars. Feu.
Le spécimen d’ambouli est assez grand et en très bon état. Il a
37 segments sétigères, une vingtaine de paires d’yeux latéraux, un
tube anal comprimé, oblique, à nombreuses petites papilles et qui
portait un grand cirre impair dont il ne reste plus que la base.
Le nombre des sétigères de cette espèce varie entre 33 et 37
suivant la taille et les localités. Ceux que j’avais déjà vus de Dji-
— 636
bouti n’en avaient que 33. L’individu recueilli en pêche au feu est
très petit.
Habitat. — Mer Rouge, Golfe Persique, Inde, Indochine, Philip-
pines, Nouvelle-Calédonie.
Genre Polyophthalmus Quatrefages.
Polyophthalmus pictus (Dujardin).
Polyophthalmus pictus Fauvel, 1919, p. 437 ; 1927, p. 137, fig. 48, l-n.
Golfe de Tadjoura, 22 février et 27 mars.
Ces spécimens planctoniques sont de très petite taille.
Habitat. — • Cosmopolite.
MALDANIDAE
Genre Clymene Savigny.
Clymene ( Euclymene ) Annandalei Southern.
Clymene (Euclymene) Annandalei Fauvel, 1932, p. 199 ; 1933, p. 51.
Iles Musha, 22 mars.
Cette espèce est représentée par un bout antérieur encore engagé-
dans un fragment de tube, deux fragments postérieurs et plusieurs
autres sans tube. La tête est bordée d’un haut limbe crénelé, en
arrière, de grandes et larges dents. La carène est droite et s’étend
sur les deux tiers de la plaque céphalique et les deux organes nucaux
sont parallèles. La tête correspond donc bien à la figure donnée par
Southern. Les dentelures du pygidium sont grandes, coniques,,
simples et égales, à l’exception d’un grand cirre ventral, encore
présent sur un spécimen, manquant sur l’autre. Les deux seg-
ments antérieurs sont courts ; les trois premiers sétigères ont
1-2 crochets jaunes, arqués.
Habitat. — Inde, Chilka Lake, Iles Andamans et Camorta, Golfe-
de Tadjoura, Golfe du Pétchili.
TEREBELLIDAE
Genre Loimia Malmgren.
Loimia médusa (Savigny).
Loimia médusa Fauvel, 1932, p. 224 ; 1939, p. 352.
Récif d’Ambouli, 25 mars.
Un gros spécimen de cette espèce, si répandue dans toutes les
mers chaudes.
Habitat. — Régions tropicales des Océans Indien, Pacifique et
Atlantique.
— 637 —
Genre Polycirrus Grube.
Polycirrus coccineus Grube.
Polycirrus coccineus Fauvel, 1919, p. 458, fig. XI.
Anisocirrus decipiens Gravier, 1906, p. 235, pl. V, fig. 234-238.
Djibouti, 30 janvier 1933.
Cette espèce est facilement caractérisée par ses soies dorsales
fortement épineuses. L’ Anisocirrus decipiens de Gravier n’est qu’un
de ces Polycirrus ayant perdu son panache de filaments tentacu-
laires qui est très facilement caduc.
Habitat. — Mer Rouge, Golfe Persique, Inde, Indochine.
Larves de Tererellidae.
Baie de Tadjoura, 8 février. Filet vertical.
Cette pêche au filet vertical a fourni un certain nombre de larves
de 2 à 5 mm. de long. Les plus grandes ont 17 sétigères thoraciques
et seulement trois gros tentacules, avec, parfois, des rudiments de
branchies. Ces stades sont encore trop jeunes pour être déterminés
spécifiquement.
SABELLIDAE
Genre Hypsicomus (?)
Récif d’Ambouli, 30 mars.
Un fragment postérieur de Sabellien, avec une large bande
longitudinale ventrale marron, et portant des soies capillaires et
des soies en palées élargies, terminées en pointe, Semble appartenir
à un Hypsicomus dont deux espèces ont été signalées à Djibouti
par Gravier.
Ce genre est très répandu dans la mer Rouge et dans l’Océan
Indien.
(?) Genre Potamilla Malmgren.
Maskali, 2 mars.
Ce Sabellien est renfermé dans un tube dur, corné, dont je n’arrive
pas à le libérer sans dommage, les téguments étant adhérents au
tube. Je n’ai pu en extraire que le panache branchial, sans yeux et
sans appendices dorsaux, et quelques débris de la région postérieure
à uncini aviculaires et à soies capillaires à longue et fine pointe. Le
tube dur et corné paraît indiquer une Potamilla (?).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 6, 1951. 41
— 638 —
SERPULIDAE
Genre Hydroides Gunnerus.
Hydroides heteroceros Grube.
Hydroides heteroceros Fauvel, 1932, p. 242 (Synonymie).
Récif d’Ambouli, 25 mars.
Ces trois spécimens ne sont pas accompagnés de leur tube. L’oper-
cule est typique. L’un d’eux porte deux opercules semblables mais
dont l’un est plus petit que l’autre. Ces opercules sont encroûtés
d’une masse de petites Algues filamenteuses formant un gros bouchon
cotonneux.
Habitat. — Mer Rouge, Golfe Persique, Zanzibar, Ceylan.
Genre SPIROBRANCHUS Pallas.
Spirobranchus giganteus (Pallas).
Spirobranchus giganteus Fauvel, 1932, p. 244 (Synonymie).
Pomatoceropsis Coutierei Gravier, 1908, p. 125, pl. VIII, fig. 294-298.
Récif d’Ambouli, 25 mars. — Djibouti, 30 janvier 1933.
Trois des spécimens d’Ambouli ont un opercule à andouillers
souvent très ramifiés dès la base. L’opercule est porté sur un pédon-
cule à ailes latérales.
Un des petits spécimens de Djibouti est encore engagé dans un
fragment de tube blanc, ridé, â trois carènes, dont une latérale, peu
marquée.
Habitat. — Toutes les régions intertropicales des Océans Indien,
Pacifique et Atlantique, principalement dans les récifs coralliens.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
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— 639 —
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— 641
Contribution a la Flore de la Nouvelle-Calédonie.
ci. Plantes récoltées par le Professeur L. H. Mac Daniels
Par A. Guillaumin,
PROFESSEUR AU MUSÉUM
Durant son séjour en novembre et décembre 1949, surtout pour
la recherche du Musa Fehi Vieill. et la collecte de matériaux anato-
miques, le Professeur L. H. Mac Daniels du Département de Flori-
culture et d’ Horticulture ornementale de l’Université Cornell, à
Ithaca, New-York, récolta en Nouvelle Calédonie une collection de
plantes sèches et de phloèmes. Il a bien voulu m’en confier la déter-
mination et en offrir une série à l’Herbier du Muséum.
Selaginella firmuloides Warb. — — Vallée de Yahoué (2224).
Lycopodium cernuum L. — La Foa : Camp australien 1 (2351).
Dryopteris subsericea O. Ktze. — W. de Païta (2445).
Sphenomeris chusana Copl. — Route de Bourail à Houaïlou
(2508).
Lindsaya Moorei Mett. — La Foa : Route du Camp australien
(2105).
Blechnum obtusatum Labill. — Petit Coulée (2074).
Cyclophorus confluens G. Chr. - — Col de la Pirogue (2451) ; Vallée
de Népoui (2261), La Foa (2037).
Drynaria rigidula Sw. — Route de Bourail à Houaïlou (2460).
Lygodium reticulatum Schkr. — Montagne des Sources (2430
collecté avec Bass-Becking).
Schizea laevigata Mett. — Au N. de La Foa (2040).
Austrotaxus spicata Compton — La Foa : Camp australien
(2345, phloéme 1054).
Podocarpus N ovae-Caledonica Brong. et Gris — Baie de Prony
(2540, phloème 1093).
P. Vieillardii Brong. et Gris. — Vallée de Baraoua au N. W.
de Bourail, au-dessus de l’Hôtel (2290).
Leptaspis lanceolata Zoll. — Vallée de Baraoua, au-dessus de
l’Hôtel (2283, 2284).
Spinifex hirsutus Labill. — Ilot Maître (2155).
Setaria lutescens Hub. — Vallée de Népoui (2259).
Paspalum sp. - — Thia (2045).
1. Il s’agit du camp que les forestiers australiens avaient établi sur la route de
Canala, non loin du Col d’Amieu.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 6, 1951.
— 642 —
Stenotaphrum secundatum 0. Ktze. — Poindimié (2502).
Thuarea inooluta R. Br. — Nouméa : Anse Yata (2013).
Eleusine indica L. — La Foa (sans n°).
Gahnia aspera Spreng. — Vallée de Népoui (2250).
Mariscus jamaicensis Britt. — Muéo (2254).
Cladium junceum R. Br. - — Muéo (2253).
Lophoschoenus neo-caledonicus H. Pfeiff. — Saint-Louis (2205).
Joinvillea elegans Gaud. — • Col de la Pirogue (2449 collecté
avec Jacques Barrau) ; Vallée de Népoui (2243).
Xyris neo-caledonica Rendle — Mont Mou (2327).
Smilax ligustrifolia A. DC. — Saint-Louis (2180) ; La Foa : Camp
australien (2353).
Xeronema Moorei Brong. et Gris — Mont Mou (2375).
Taetsia fructicosa Merrill — Petit Coulée (2091).
Dianella intermedia Endl. — Vallée de Népoui (2257 collecté avec
Baas-Becking).
Dianella javanica Kunth — La Foa : Camp australien (2125) ;
Mont Mou (2309).
Fourcroya gigantea Vent. — La Foa (2092).
Heliconia Bihai L. — • Vallée de Yahoué (2222).
Dipodium punctatum R. Br. var. squamatum Finet. • — Poindimié
(2506 collecté avec Mme Catala).
Dendrobium mouanum Guillaum. — Mont Mou (2310).
Eriaxis rigida Reichb. f. — Route de Poindimié à Houailou
(2474).
Lyperanthus glandulosus Schltr. • — Montagne des Sources (2418).
L. Montis-fontium Guillaum. — Montagne des Sources (2412).
Earina Deplanchei Reichb. f. — Mont Mou (2313).
Casuarina angulata J. Poiss. — Saint-Louis (2196) ; vallée de
Baaroua (2285).
C. Deplancheana Miq. — Plaine des Lacs (2530, phloème 1090).
C. equisetifolia Forst. — Ilot Maître (2157).
Ascarina rubricaulis Solms — Mont Mou (2296).
Sparattosyce dioica Bur. - — - La Foa : Camp australien (2110).
Ficus austro-caledonica Bur. • — - Mont Mou (2334) ; Petit Coulée
(2099).
F. edulis Bur. — Route de La Foa à Canala (2115).
F. leptorachis Bur. — La Foa : Camp australien (2116).
Ficus mutabilis Bur. — Poindimié (2492).
F. Pancheriana Bur. — La Foa : Camp australien (2121).
F. prolixa Forst. — Nouméa : Anse Vata (2570, phloème 1097).
F. racemigera Bur. — Vallée de Yahoué (2226).
F. trachyleia Bur. — Mont Mou (2325).
F. versicolor Bur. — La Foa : Camp australien (2108, 2370).
Procris pedunculata Wedd. — Au-dessus de Saint-Louis (2208).
— 643 —
Pipturus argenteus Wedd. — Vallée de Baraoua, au-dessus de
l’Hôtel (2291). *
Cypholophus decipiens H. Winkl. — La Foa : Camp australien
(2134).
Beauprea paniculata « Brong et Gris » ex S. Moore. — Mont Mou
(2303).
Grevillea Exul Lindl. — Route de la Montagne des Sources (2391).
G. heterochroma Brong. et Gris. — Route de Poindimié à Houaïlou
(2480).
G. rubiginosa Brong. et Gris — Saint-Louis (2203, 2209) ; Route
le long de la rivière descendant de la Montagne des Sources (2375,
phloème 1071).
Stenocarpus Comptonii S. Moore — Petit Coulée (2083).
S. umbellatus Schltr. var. Billardieri (Brong et Gris). — Route
de la Montagne des Sources (2432).
Sanlalum austro-caledonicum Vieill. — Nouméa : Anse Vata (2021).
Sarcanthidion sarmentosum Baill. — Saint-Louis (2214, phloème
2021).
Amyema artensis Danser ? — La Foa : Camp australien (2365).
A. scandens Danser — - La Foa : Camp australien (2127).
Hachettea austro-caledonica Baill. — Mont Mou (2311).
Atriplex jubata S. Moore — Nouméa : Anse Vata (2025).
Salsola Kali L. — Ilot Maître (2140).
Deeringia altissima F. Muell. — Col de La Pirogue près du Sana-
torium (2456).
Amarantus gracilis Desf. — Thia (2049).
Calpidia gigantocarpa Heimerl (Sans étiquette).
Sesuvium portulacastrum L. — Ilot Maître (2160).
Litsea miana Guillaum. ? — La Foa : Camp australien (2347,
phloème 1056).
Cryptocarya lanceolata Guillaum. — Vallée de Baraoua (2465).
C. macrocarpa Guillaum. — Saint-Louis (2220, phloème 1020).
Argemone mexicana L. — Nouméa : Anse Vata (2026).
Lepidium virginicum L. — Ilot Maître (2136).
Drosera neo-caledonica Hamet — Saint-Louis (2204).
Argophyllum montanum Schltr. — Route de la Montagne des
Sources (2433 collecté avec Bass-Becking).
A. montanum Schltr. ? — Saint-Louis (2198).
Pittosporum Heckelii Dub. — Route de la Foa à Canala (2174).
P. sp. — Montagne des Sources (2416) ?
Geissois hirsuta Brong. et Gris — Saint-Louis (2219, phloème
1023) ; Route de Poindimié à Houaïlou (2472).
G. pruinosa Brong. et Gris ? — Plaine des Lacs (2527).
G. racemosa Brong. et Gris — La Foa : Camp australien (2123,
2124) ; Nékliaï (2238).
— 644 -
Cunonia macrophylla Brong. et Gris — Mont Mou (2292).
Weinmannia serrata Brong. et Gris — M o n t - M o u < ( 23 1 6 , phloème
1036).
Pancheria alaternoides Brong. et Gris — Boute de la Montagne
des Sources (2436 collecté avec Bass-Becking) ; Montagne des
Sources (2398).
P. elegans Brong. et Gris — Baie de Prony (2515) ; Nékliaï
(2232).
P. Engleriana Schltr. - — Mont Mou (2301).
P. feruginea Brong. et Gris — Mont Mou (2293).
P. gatopensis Yeill. ex Guillaum. — Boute de Poindimié à Houaï-
lou (2481).
P. insignis Schltr. — Mont Mou (2297).
P. obovata Brong. et Gris — Saint-Louis (2217, phloème 1016) ;
Petit Coulée (2072) ; Route de Poindimié à Houaïlou (2476).
P. robusta Guillaum. — Montagne des Sources (2406).
Codia discolor Guillaum. — Route de Poindimié à Houaïlou
(2471).
Rubus moluccanus Willd. — Saint-Louis près du moulin (2186).
R. rosaefolius Sm. — La Foa : Camp australien (2122).
Phaseolus semierectus L. — Thia (2046).
Sophora tomentosa L. — Ilot Maître (2153).
Desmodium umbellatum DC. — Poindimié (2496).
Cassia bicapsularis L. - — Nouméa : Anse Vata (209).
Storckiella Comptonii S. Moore — Vallée de Népoui (2244).
S. Pancheri Baill. — Plaine des Lacs (2537, phloème 1085).
Caesalpina Crista L. — Ilot Maître (2149).
Mimosa pudica L. — Station de Nékliaï (2278).
Leucaena glauca Benth. — Thia (2047).
Desmanthus virgatus Willd. — Thia (2043).
Acacia Farnesiana Willd. — Nouméa : Anse Vata (2001).
A. simplicifolia Druce — Nouméa : Anse Vata (2459).
A. spirorbis Labill. — Nouméa : Anse Vata (2016, 2555) phloème
1096).
Serianthes calycina Benth. — Col de la Pirogue (2457).
Albizzia callistemon Guillaum. et Beauvis. — Petit Coulée (2088,
phloème 1090).
Albizzia callistemon var. tenuispica Guillaum. ? — Petit Coulée
(2089).
A. streptocarpa Fourn. — Saint-Louis, près du moulin (2187).
Comptonella albiflora Bak. f. ? Zieridium pseud’ obtusifolium
Guillaum. ? — Petit Coulée (2067).
Roronella Pancheri Baill. — Plaine des Lacs (2511, phloème 1091 -,
2519).
— 645 —
Flindersia Fournieri Panch. et Seb. - — Saint-Louis (2168, phloème
1012).
Halfordia Kendack Guillaum. — Petit Coulée (2086).
Suriana maritima L. — Ilot Maître (2147).
Dysoxylum Francii C. DC. ex Guillaum. — Saint-Louis (2173,
phloème 1050).
D. sp. cfr. Vieillardii C. DC. — La Foa : Camp australien (2343),
phloème 1002).
Aglaia elaeagnoidea Benth. — Nouméa : Anse Vata (2005).
Acridocarpus austro-caledonica Baill. — Nékliaï (2242, phloème
1031)
Phyllanthus ngoyensis Schltr. - — - La Foa : Camp australien (2341,
phloème 1049) ; vallée de Baraoua, au-dessus de l’Hotel (2286).
Breynea disticha Forst. var. neo-caledonica Müll.-Arg. — Ilot
Maître (2158).
Bureavia clusiacea Baill. — La Foa (2034).
Euphorbia heterophylla L. — Nouméa : Anse Vata (2024).
E. obliqua Bauer. — Nouméa : Anse Vata (2011).
E. tanensis Spreng. — Ilot Maître (2137, 2156 A).
Croton insulare Baill. — Nouméa : Anse Vata (2000).
Excoecaria Agallocha L. — Ilot Maître (2139) ; près de La Foa
(2468, phloème 1070) ; Poindimié (2499).
Homalanthus nutans Pax - — - Saint-Louis (2213, phloème 1022).
Acalypha finitima S. Moore — Poindimié (2495, collecté avec
Catala).
Macaranga fulvescens Schltr. — La Foa : Camp australien (2106).
Codiaeum Inophyllum Müll.-Arg. — Col de la Pirogue (2455,
phloème 1078 collecté avec Jacques Barrau) ; Ouest de Païta (2442,
phloème 1077).
Ilex Sebertii Panch. et Seb. — Saint-Louis (2177).
Phelline lucida Schltr. — Mont Mou (2312).
P. macrophylla Baill. — Saint-Louis (2183, phloème 1010).
Pteripterygia marginata Loes. - — Montagne des Sources (2399) ;
Plaine des Lacs (2521).
Elaeodendron curtipendulum Endl. — Ilot Maître (2135).
Salacia Pancheri Baill. — La Foa : Camp australien (2339, phloème
1047).
Allophyllus timorensis Bl. emend. Radlk. — La Foa : Camp aus-
tralien (2120).
Guioa villosa Radlk. - — Saint-Louis, près de la Mission (2189).
Elattostachys apetata Radlk. — Vallée de Yahoué (2228) ; La Foa :
Camp australien (2119) ; station Nékliaï (2280, phloème 1026).
Arytera chartacea Radlk. — Nouméa : Anse Vata (2017).
Dodonea viscosa Jacq. — - Petit Coulée (2073).
Colubrina asiatica Brong. — Ilot Maître (2159).
— 646
Alphitonia neo-caledonica Guillaum. — Nouméa : Anse Vata
(2004) ; plaine des Lacs (2522) ; Petit Coulée (2084) ; Poindimié
(2493).
Anlhôloma montana Labill. ? — Au-dessus de Saint-Louis (2162).
Elaeocarpus persicaefolius Brong. et Gris — Station Nékliaï
(2281, phloème 1028).
E. rotundifolius Brong. et Gris — Vallée de Népoui (2262, phlo-
ème 1029).
Dubouzetia campanulata Brong. et Gris — Route de la plaine des
Lacs (2528).
Triumfetta rhomboidea Jacq. — La Foa (2033).
Sida acuta Burm. f. — Thia (2057).
Maxwellia lepidota Baill. — Nékliaï (2241, phloème 1033).
Commersonia echinata Forst. — Route de la Plaine des Lacs
(2526) ; Poindimié (2498).
Melochia odorata Forst. — Nékliaï (2240).
Tetracera scandens Dânik. — Vallée de Baraoua (2462).
Hibbertia altigena Schltr. — Mont Mou (2299).
H. Brongniartii Gilg — Saint-Louis (2194).
H. Brongniartii ? — Nékliaï (2234).
H. Pancheri Briq. — Route de la Montagne des Sources (2429,
2434 collecté avec Bass-Becking) ; plaine des Lacs (2524) ; La Foa :
Camp australien (2126).
H. trachyphylla Brong. et Gris — Saint-Louis (2206) ; Mont Mou
(2307).
H. Virotii Guillaum. — Montagne des Sources (2396).
Montrouzicra cauliflora Planch. et Tr. — La Foa : Camp australien
(2348, phloème 1057, 2359).
Garcinia neglecta Veill. — Au-dessus de Saint-Louis (2165, phlo-
ème 1004).
G. Puât Guillaum. — Versant du Mont Mou du côté du Sanatorium
(2452 collecté avec Jacques Barrau) ; La Foa (2036).
Agation Deplanchei Brong. et Gris ex Guillaum. — Route de la
Montagne des Sources (2431 collecté avec Baas-Becking).
A. Vieillardii Brong. — La Foa : Camp australien (2107).
Homalium kanalense Briq. — Baie de Prony (2517).
Casearia Melistaurum Spreng. ? — • Vallée de Baraoua (2467).
C. puberula Guillaum. ? — La Foa (2035).
Barringtonia neo-caledonica Vieill. — Nord ouest de La Foa (2130).
Crossostylis biflora Forst. — Petit Coulée (2081).
C. multiflora Brong. et Gris - — La Foa : Camp australien (2364).
Rhizophora conjugata L. var. Lamarckii Guillaum. — Près de
Poindimié (2505, phloème 1082).
Lumnitzera littorea Voigt — Près de Poindimié (2507, phloème
1080).
— 647 —
Xanlhostemon ? — Montagne des Sources (2377, phloème 1065).
X. macrophyllum Pampan. — Vallée de Népoui (2263, phloème
1030).
Metrosideros demonstrans Tison — Mont Mou (2317, phloème
1028).
M. dolichandra Schltr. — Mont Mou (2315, phloème 1037).
Mearnsia porphyrea Diels — Mont Mou (2302).
Baeckea ericoides Brong. et Gris — Petit Coulée (2075, 1076).
B. obtusifolia Brong. et Gris — Saint-Louis (2201).
B. pinifolia Brong. et Gris — Boute de Poindimié à Houaïlou
<2475, 2477).
B. virgata Andr. — Mont Mou (2305).
Moorea aquarum Guillaum. — Plaine des Lacs (2512, phloème
1089).
M. artensis Montr. — Boute de la Montagne des Sources (2437,
phloème 1073 collecté avec Baas-Becking, (2397, 2435 collecté avec
Baas-Becking) ; Baie de Prony (2516) ; Muéo (2248).
M. canescens Beauvis. - — Petit Coulée (2069).
M. streptophi/lla Guillaum. — Boute de Poindimié à Houaïlou
<2469).
Tristania Callobuxus Ndzu. — Saint-Louis (2200) ; Montagne des
Sources (2392).
T. glauca Brong. et Gris — Plaine des Lacs (2523, phloème 1087).
Melaleuca Leucadendron L. — Petit Coulée (2062) ; La Foa :
'Camp Australien (2337, phloème 1045).
Platyspermation crassi/olium Guillaum. — Montagne des Sources
(2394).
Eugenia aphtosa Brong. et Gris — Saint-Louis (2216, phloème
1017).
E. pauper Guillaum. — Petit Coulée (2087).
E. pauper Guillaum. ? — Vallée de Baraoua (2460, 2466).
Caryophyllus multipetalus Guillaum. - — - Montagne des Sources
■(2428).
Piliocalyx ? — La Foa : Camp australien (2360).
Melastoma denticulatum Labill. — La Foa : Camp australien
<2169) ; Poindimié (2494).
Apiopetalum velutinum Baill. — Mont Mou (2319, phloème 1035).
Eremopanax angustata Baill. - — La Foa : Camp australien (2114).
E. Balansae Baill. ? — La Foa : Camp australien (2335, phloème
1043).
Tieghemopanax dioicus B. Vig. — Saint- Louis (2218, phloème
1014).
Schefflera Gabriellae Baill. — Saint-Louis (2172, phloème 1003).
S. Schlechteri Harms — Montagne des Sources (2414).
Ammi majus L. — Thia (2056).
648
Leucopogon Cymbulae Labill. — Petit Coulée (2103) ; route de
Poindimié à Houaïlou (2479).
L. longistylis Brong. et Gris — • Plaine des Lacs (2525).
L, Vieillardii Brong et Gris — Saint-Louis (2181).
Dracophyllum ramosum Panch. ex Brong. et Gris — Saint-Louis
(2192) ; Route de Poindimié à Houaïlou (2478).
D. verticillatum Labill. — Saint-Louis (2212).
Maesa novo-cctledonica Mez — Petit Coulée (2080).
Tapeinosperma glandulosum Guillaum. — La Foa (2133) ; La
Foa : Camp australien (2367).
T. scrobiculatum Mez — La Foa : Camp australien (2366).
T. Vieillardii Hook. f. — La Foa : Camp australien (2132 ; 2338,
phloème 1046).
Planchonella Sebertii Dub. — Plaine des Lacs (2514, phloème
1088).
Ochrotahallus Balansae Pierre — Forêt au-dessus de Saint-Louis
(2163, phloème 1009).
Diospyros Lecardii Guillaum. — Vallée de Baraoua (2461).
Maba fasciculosa F. Muell. — Nouméa : Anse Vata (2119).
Symplocos arborea Brong et Gris — (Sans étiquette).
S. montana Brong. et Gris ■ — Montagne des Sources (2404).
Osmanlhus Badula Hutch. — Route de la Montagne des Sources
(2426, phloème 1072 collecté avec Baas-Becking).
O. vaccinioides Hutch. — Saint-Louis (2199, 2202).
Geniostoma Balansaeanum Baill. — Mont Mou (2300).
G. celastrineum Baill. — Saint-Louis (2221) ; Petit Coulée (2098).
G. densiflorum Baill. — Petit Coulée (2066, 2071, 2082).
G. oleifolium S. Moore — Mont Mou (2298).
G. rupestris Forst. — La Foa : Camp australien (2355).
Fagraea Schlechteri Gilg et Ben. — : Nékliaï (2274, phloème 1032).
Rauwolfia semperflorens Schltr. — Nékliaï (2237).
Alyxia Baillonii Guillaum. ? - — Mont Mou (2326).
Ochrosia oppositifolia K. Schum. — Ilot Maître (2150).
Cerbera Manghas L. — Nouméa : Anse Vata (2022).
Alstonia Lenormandii van Heurck et Müll.-Arg. — Montagne
des Sources (2405).
A. Roeperi, van Heurck et Müll.-Arg. — Saint-Louis (2211).
A. Vieillardii van Heurck et Müll. — Arg. — Route de la Mon-
tagne des Sources (2440).
Pagiantha cerifera Mgf. — Poindimié (2488 collecté avec M0,6 Ca-
tala).
Parsonsia carnea Panch. ex Baill. — Plaine des Lacs (2520).
Marsdenia ericoides Baill. — Montagne des Sources (2402).
Ipomoea digitata L. — Nouméa : Anse Vata (2015).
— 649 —
Cordia Myxa L. — La Foa (2039) ; Station Nékliaï (2276, phloème
1025).
Verbena bonariensis L. — Thia (2044).
Stachytarpheta jamaicensis Vahl — Thia (2058).
Avicennia ofpcinalis L. — Nouméa : Anse Vata (2010) ; Près de
Poindimié (2504, phloème 1081).
Oxera Candelabrum Beauvis. — La Foa : Camp australien (2340,
phloème 1048).
O. robusta Vieill. — - Loin de la route de la Foa à Canala (2161).
Premna integrifolia L. — Nouméa : Anse Vata (2006).
Vitex Negundo L. — Nouméa : Anse Vata (2003).
Clerodendron inerme L. — Ilot Maître (2152).
Ocimum gratissimum L. — Thia (2054).
Duboisia myoporoides R. Br. — La Foa : Camp australien (2336,
phloème 1044 ; 2358).
Physalis peruviana L. — Au-dessus de la Foa : sur la route du
■Camp australien (2112).
Solanum nigrum L. — Thia (2096).
S. torvurn Sm. — Nouméa : Anse Vata (2007).
Deplanchea speciosa Vieill. — Saint-Louis (2184, phloème 1011).
Acanthus ilicifolius L. — Ouest de Païta (2448) ; Poindimié
<2489).
Pseuderanthemum Comptonii S. Moore — Vallée de Baraoua, au-
dessus de l’Hôtel (2282).
P. tuberculatum Radlk. — Vallée de Yahoué (2225).
Myoporum crassifolium Forst. ? — Ilot Maître (2151).
Rhopalobrachium congestum Schltr. et Krause — La Foa : Camp
australien (2131).
GueUarda hypolasia Baill. — Baie de Prony (2518, phloème 1094).
Psychotria Deplanchei Guillaum. — Montagne des Sources (2382,
phloème 1063).
P. geniocarpa Guillaum. — La Foa : Camp australien (2342,
phloème 1050).
P. rupicola Schltr. — Montagne des Sources (2395).
P. saltiensis Guillaum. — Mont Mou (2308).
P. semperflorens Panch. ex Bauvis. — Saint-Louis (2188).
P. sp. — La Foa : Camp australien, (2113).
P. sp. — La Foa : Camp australien (2128).
Normandia neo-caledonica Hook. f. — Mont Mou (2306).
Morinda Candollei Beauvis. var. villosa Guillaum. — Nouméa :
Anse Vata (2002).
M. glaucescens Schltr. — Montagne des Sources (2403).
Scaevola Beckii Zahlbr. — Saint-Louis (2170) ; Mont Mou (2295).
S. cylinc'rica Schltr. et Krause — La Foa : Camp australien
(2354) ; Route de la Foa à Canala (2111).
— 650 —
S. frutescens Krause — Nouméa : Anse Vata (2023).
S. montana Labill. — St. Louis (2190) ; Petit Coulée (2064 ?
vallée de Népoui (2258).
S. racemigera Dànik. — • Route de Poindimié à Houaïlou (2470)..
Helichrysum neo-caledonicum. Schltr. — Petit Coulée (2077)
Népoui (2246 collecté avec Bass-Becking).
Elephantopus mollis H. B. et K. — La Foa (2030).
Parthenium Hysterophorus L. — La Foa (2032).
Tridax procumbens L. — (Sans étiquette).
Wedelia uniflora S. Moore — Nouméa : Anse Vata (2102) ; Ilot.
Maître (2145).
Spilanthes Acmella L. — Station Néklîaï (2279).
Bidens pilosa L. — - La Foa (2029).
i
— 651 —
Notes préliminaires a l’étude caryologique des Saxifra-
GACÉES : VI. LES CHROMOSOMES SOMATIQUES DES KlREN-
GESHOMA PALMATA YATABE, DEINANTHE COERULEA STAPF ET
SCHIZOPHRAGMA INTEGRIFOLIUM (FRANCH) OéIV.
Par J. L. Hamel.
Rapprocher ces trois plantes pour une étude caryologique com-
parée peut paraître arbitraire. En effet Engler [Die natuerlichen
Pflanzenfamilien, 2e édit., 1930, t. 18 a, p. 109 et 188] considère le
Kirengeshoma palmata Yatabe comme si particulier qu’il crée pour
lui, à l’intérieur des Saxifragacées, une sous-famille spéciale (IX,
Kirengeshomeoideae) tandis qu’il range dans la même tribu de la
Sous-famille XII des Hydrangeoideae les genres Deinanthe et Schizo-
phragma. Pourtant Hutchinson, après avoir retiré des Saxifra-
gacées les espèces non herbacées et les avoir groupées dans quelques
familles d’un ordre nouveau, celui des Cunoniales, réunissait [ Kew
Bull., 1927, p. 10 sq.] les genres Kirengeshoma et Deinanthe ainsi
que Cordiandra, dans la première tribu, celle des Kirengeshomae de
la première sous-famille Hydrangeoideae des Hydrangéacées — ces
trois genres sont constitués par des espèces non ligneuses, vivaces
par un rhizome et possèdent au moins 15 étamines —— et laissait
normalement les Schizophragma dans la seconde tribu, celles des
Hydrangeae.
Cette divergence d’opinions sur la place systématique que doit
occuper le genre Kirengeshoma pose un problème. Il a paru intéres-
sant d’en aborder l’examen — sans en chercher encore la solution
définitive — par l’observation des chromosomes somatiques 1 de
trois espèces asiatiques cultivées au Jardin des Plantes et qui
n’avaient pas encore été regardées de ce point de vue :
Le Kirengeshoma palmata Yatabe — seule espèce du genre,
japonaise.
Le Deinanthe coerulea Stapf — l’espèce chinoise du genre ; l’autre
D. hifida Maxim, est japonaise.
Le Schizophragma integrifolium (Franch.) Oliv., de la Chine ; ce
genre ne compte que quatre espèces chinoises ou japonaises.
Le Kirengeshoma palmata possède 52 chromosomes somatiques
(fig. 1, fixateur de Navashin ; coloration au violet cristal). Leur
1, Observation faite sur des coupes de méristèmes radiculaires.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 6, 1951.
— 652 —
largeur moyenne est de 0,3.p. Les plus grands d'entre eux mesurent
1,7 (X et constituent deux paires reconnaissables par la longueur
relative de leurs bras qui sont presque égaux dans l’une et très
dissemblables dans l’autre. Seize chromosomes se distinguent ensuite
car ils ont apparemment même dimension 1,2 p : quatre d’entre
eux sont presque isobrachiaux, huit autres ont plus ou moins la
forme d’un J ou d’un L, quatre enfin sont droits comme s’ils avaient
un centromère terminal. Seule la taille des chromosomes restants
permet de les apparier. Ils ont tous en effet l’aspect de bâtonnets
plus ou moins arqués : les douze premiers ont légèrement plus de
1,1 p, quatre atteignent 1 j x, huit sont à peine plus courts avec 0,9 p
et les huit derniers, les plus petits, n’ont pas 0,8 p. L’examen de
cet idiogramme semble indiquer que le K. palmata est une espèce
tétraploïde. La différence morphologique qui existe entre les deux
couples les plus longs incite à penser que les deux équipements
chromosomiques additionnés appartenaient à deux espèces dis-
tinctes, sans doute elles-mêmes autotétraploïdes. Le K. palmata
serait alors un amphiploïde et ne serait pas aussi primitif que le
supposait Hutchinson ( loc . cit., p. 104).
Les 34 chromosomes du Deinanthe coerulea Stapf (fig. 2, même
fixateur, même colorant) ont tous le même aspect trapu, mais sont
plus ou moins courts et plus ou moins courbés. Les deux plus longs
mesurent 1,7 p, huit ont 1,5 p et huit, à peine plus petits, n’attei-
gnent pas 1,4 p. Six autres ont 1,15 p pour longueur et six encore 1 p.
Enfin les quatre derniers n’ont que 0,9 p. Leur épaisseur relative de
0,5 p les distingue très nettement des chromosomes caractéristiques
du Kirengeshoma et paraît montrer clairement qu’il n’e.xiste pas
de parenté même lointaine entre ces deux genres. En effet le
mécanisme qui réaliserait un tel épaisissement chromatique se
conçoit mal. Ce fait, ajouté à la différence qui existe entre les deux
nombres de base (x = 13 pour Kirengeshoma, x = 17 pour le
Deinanthe ), pourrait indiquer le caractère quelque peu artificiel
d’une tribu qui rassemblerait des plantes aussi dissemblables par
leur équipement chromosomique et confirmer les idées de Engler
qui sépare nettement les deux genres.
Chez le Schizophragma integrifolium (Franch.) Oliv. les chromo-
somes ont également une largeur de 0,5 p. Ils sont donc comparables
sur ce point à ceux du Deinanthe. Je ne sais s’il en est de même pour
les 28 chromosomes que possède le Schizophragma hydrangeoides
Sieb. et Zucc. En effet K. Sax [J. Arnold Arhor., 12, 1931, p. 237 sq.],
Matsuura et Suto [J. Fac. Sci. Hokkaido lmp. U., 5e sér., 5, 1935,
p. 35 sq.] ont compté simplement les bivalents de forme normale-
ment arrondie, et de ce fait non caractéristique, lors de la réduction
chromatique dans les cellules mères du pollen. L’espèce étudiée ici
— 653 —
est sans doute octoploïde, car on peut dénombrer 72 chromosomes
et les grouper assez facilement en quadruples paires apparemment
semblables tout au moins dans les plaques équatoriales les plus
lisibles comme celle figurée ici (fig. 3, même fixateur ; même colo-
rant). Ceux des paires les plus grandes (3,8 p) ont des bras à peine
inégaux et ont la forme d’un V ou d’un U. On reconnaît ensuite huit
chromosomes d’environ 3 p par leur dissymétrie marquée et huit
autres plus petits (2,3 p) de même aspect. Seize chromosomes iso-
brachiaux mesureraient également 2,3 p. Deux séries difficiles à
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 6, 1951.
42
— 654 —
distinguer et dont les chromosomes paraissent hétérobrachiaux se
remarquent par leur longueur, 0,9 p.. Quatre couples en forme de
courts bâtons ont 1,6 p. et les quatre derniers, très souvent coudés
presque à angle droit, n’ont que 1,4 p. Le Sch. integrifolium semble
ainsi se séparer du Sch. hydrangeoides par le nombre de ses chromo-
somes et spécialement par son nombre de base qui est 9 au lieu de 7.
Par contre il se rapprocherait des Hydrangea qui ont tous 36 chromo-
somes [Sugiura, Bot. Mag. Tokyo, 1931, 45, p. 353 ; Proced. lmp.
Acad. Tokyo, 12, p. 144 sq. — Morinaga, Fukushima.;., Bot. Mag.
Tokyo, 1929, 43, p. 591 - — Sax, loc. cil. — Matsuura et Suto, loc.
cit .] et même la variété praecox de VH. paniculata en possède 72.
Il faudrait connaître alors la morphologie des chromosomes dans
le genre Hydrangea. Les auteurs cités ne l’ont pas étudiée, car ils
n’ont examiné que les bivalents. Cependant ceux-ci sont pour le
Schizophragma hydrangeoides nettement plus gros que ceux des
Hydrangea dans les dessins que donnent Sax, Matsuura et Suto.
Les résultats que j’ai pour le genre Hydrangea sont encore trop
fragmentaires pour permettre une opinion sur ce point. Toutefois
on peut noter que certaines espèces américaines — les seules regar-
dées jusqu’à présent ■ — se distingueraient nettement du Schizo-
phragma integrifolium par l’épaisseur moindre de leurs chromo-
somes. L’étude de quelques espèces asiatiques actuellement en cours
permettra sans doute d’avancer dans la solution du problème que
posent les plantes rassemblées dans la sous-famille des Hydran-
geoideae telle que l’entend Hutchinson.
Laboratoire de Culture du Muséum.
— 655
Croissance des organes aériens des Eryngium
Par J.-M. Turmel.
Dans un précédent travail (Thèse, 1948), j’ai étudié en détail la
morphologie et la phylogénie du genre Eryngium. passant en revue
successivement le système souterrain, puis les organes aériens :
feuilles, hampes florales, capitules. La présente note a pour but de
mettre en lumière certains points particuliers de la biologie des
espèces du genre : naissance et développement de la hampe florale,
vitesses relatives de croissance des divers organes aériens : axes,
rameaux, capitules. Les résultats exposés ci-dessous sont le fruit
d’observations et expérimentations effectuées les unes à Agon
(Manche) de 1942 à 1944, les autres au Jardin alpin du Muséum
national d’ Histoire naturelle de Paris.
Parmi les différents auteurs qui, en étudiant les Eryngium, ont
donné des renseignements sur leur croissance (A. Eichler, S.
Kunth, J. B. Payer, R. Wettstein...), seul Frisendahl dans
son mémoire, paru en Suède en 1926, « Observations biologiques et
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 6, 1951.
— 656 —
morphologiques sur Y Eryngium marilimutn », a traité de la biologie
générale du genre Eryngium.
a) Croissance des organes cylindriques.
On doit envisager tout d’abord la croissance de l’axe de l’inflo-
rescence, puis celle des rameaux et enfin celle des pédoncules floraux.
1) Axe. — Après la lente et successive croissance des feuilles
d’une rosette, on voit (sur les pieds qui seront fertiles au cours
de l’année) une longue préparation de la hampe florale.
Là, au cœur des feuilles, les nouvelles pièces appendiculaires qui
Vont s’étager sur l’axe central de la hampe florale se développent
toutes et elles y prennent presque leurs dimensions définitives ;
elles sont ainsi empilées les unes sur les autres, séparées par des
internœuds très courts, la plante gardant, malgré ce nombre impor-
tant de bractées, l’aspect d’une rosette.
Quand toutes les pièces auxiliaires sont arrivées à un stade très
rapproché de leur développement final, la croissance de l’axe se
fait alors avec une rapidité extraordinaire ainsi que l’on peut s’en
rendre compte par les diagrammes ci-contre (fig. 1 et 2).
Cette croissance fait prendre ainsi à l’espèce en l’espace de 15
à 20 jours (suivant les espèces) son aspect presque définitif : les
bractées caulinaires sont alors bien séparées et étagées normalement
(colonne A).
L’achèvement de la croissance se fait pour la partie tout à fait
supérieure de la hampe florale plus lentement (colonnes B et C
des tableaux ci-dessous).
La date de cette rapide poussée est spéciale à chaque espèce,
comme le montrent les tableaux suivants :
Printemps 1942. — - Jardin Alpin du Muséum de Paris.
Naturellement ces dates ne sont données qu’à titre d’exemples
relevées sur des individus particuliers ; d’autres hampes florales
peuvent se développer à des dates quelque peu différentes, plus
tardivement surtout.
— 657 —
Printemps 1943. — Agon (Manche).
C’est pendant la deuxième phase de la croissance que le pédoncule
du capitule terminal (capitule apex) se développe et n’atteint sa
taille maxima qu’un peu après la fin de la croissance de l’axe prin-
cipal qu’il termine ; le capitule apex entre alors seulement dans sa
phase de grand développement.
2) Rameaux. — La croissance des rameaux est légèrement retardée
par rapport à celle de l’axe central.
Ainsi que le montre le diagramme suivant (fig. 2) leur croissance
ressemble beaucoup quant à la vitesse à celle de l’axe central ; leur
phase de grand développement se fait au cours de la période de
ralentissement de la croissance de l’axe de la hampe florale. Les
retards se remarquent surtout pour les rameaux d’ordre supérieur
par rapport à ceux d’ordre immédiatement inférieur.
Ainsi la période de croissance de la plante s’étend sur plus d’un
mois et demi.
»
b) Croissance des capitules.
Comme on le sait, les premières ébauches des fleurs et des capitules
des inflorescences se forment dès le début de la longue préparation
des hampes florales dans le sein même de la plante mère. Mais,
c’est seulement après le complet développement des rameaux et des
pédoncules, que les capitules prennent leur taille normale. En
conséquence, comme pour les rameaux, ils seront groupés en pri-
maires, secondaires, tertiaires... suivant leur position et leur date
de floraison, le capitule apex atteignant sa taille maxima avant les
autres.
La première croissance s’effectue à l’abri des deux cycles 1 de
bractées ; celui inséré à la base du pédoncule et celui formé par
1 . Ce travail a été établi grâce à l’étude de VE. maritimum et contrôlé pour plusieurs
points sur de nombreuses autres espèces de différents groupes d ’Eryngium.
— 658 —
les bractées invulocrales. Ces deux cycles ont non seulement leurs
bractées redressées, mais complètement refermées sur elles-mêmes,
formant ainsi une double enveloppe parfaitement close qui protège
la masse des fleurs encore peu différenciées. Cette phase qui dure
pendant toute la période de préparation de la hampe florale continue
également pendant une bonne partie de la croissance des axes
latéraux de l’inflorescence.
C'est au début de la période de grandissement intense des pédon-
cules que la première enveloppe de bractées s’ouvre laissant voir le
capitule porté par le pédoncule qui s’allonge entouré encore de ses
bractées involucrales. Chez l’ Eryngium maritimum le capitule, au
début de ce stade, a 5-6 mm. de diamètre et 6-7 mm de hauteur car
les bractées involucrales sont légèrement en pointe et la masse
des fleurs a 2 ou 3 mm de diamètre et de hauteur tout au plus.
C’est alors que commence la phase de grandissement considérable,
tant pour les bractées involucrales que pour la masse florale : au
— 659 —
fur et à mesure que la taille de ces organes augmente, les bractées
involucrales s’étalent et prennent leur position normale (complète-
ment horizontales) sensiblement à la fin de la croissance du pédon-
cule (fig. 3).
Quant au développement proprement dit des fleurs, il commence
dès que la première enveloppe bractéale s’écarte [1] x, et quand la
masse des fleurs se gonfle aussi au moment de la fissuration de la
masse florale : les fleurs ont déjà tous leurs organes en partie formés
(du moins les deux cycles externes des sépales et des pétales) et
elles ont à ce stade environ 2-3 mm. de hauteur sur un millimètre
de diamètre.
L’ensemble des fleurs jusque là vert clair, n’étant plus protégé
par les bractées involucrales, commence à se colorer et prend alors
une légère teinte violette localisée surtout dans les pointes des
bractées florales qui, depuis la fissuration de la masse florale et
l’écartement des fleurs, ont eu l’accroissement le plus important [2],
L’augmentation de taille continuant, et en particulier celle du
réceptacle, les fleurs, bien que grandissant également, sont écartées
de plus en plus et les sépales se colorent alors à leur tour ; les fleurs
ont à ce stade près de 2 mm de diamètre et 5 mm de hauteur [3].
A partir de ce moment, l’apparition au jours des divers cycles
floraux se fait normalement : les. sépales se redressent et laissent
voir les pétales repliées, incolores un moment, prendre ensuite
1. Les chiffres entre crochets [de 1 à 8] correspondent à ceux marqués sur la figure 3
numérotant les lignes isobiologiques.
— 660
rapidement leur teinte violette caractéristique [4] ; puis l’ouverture
de la fleur se fait peu à peu et, entre les pétales qui s’entr’ouvrent,
apparaissent cinq petits points clairs très régulièrement disposés
qui sont les filets des étamines qui pointent [5] ; la croissance de
ces étamines se fait par leur partie médiane et, comme elles sont
recourbées en crosse, c’est justement cette partie médiane qui
apparaît la première et fait saillie hors des pétales ; ce n’est qu’en-
suite,' lorsque le filet a atteint sa taille normale, que les étamines
se redressent et que les anthères sont alors dans leur position nor-
male (introrse) [6], Après la croissance des étamines, se fait celle du
style et de l’ovaire [7] qui, une fois fécondé, se développe en un
fruit énorme (1-0,5 cm) en même temps que tombent pétales et
étamines [8]. • ■
Cette croissance absolument régulière, comme on peut le voir,
n’a pas lieu au même moment pour tous les capitules et même pour
les différentes fleurs d’un capitule.
Comme je l’indiquais au début de ce paragraphe, le développe-
ment des divers capitules se fait à des dates de plus en plus tardives
lorsqu’on s’adresse à des capitules d’ordre de plus en plus élevé,
le capitule apex étant le premier à se développer.
Mais même sur un capitule toutes les fleurs ne se développent
pas simultanément et il y a un étagement des fleurs de la base à
celles du sommet qui peut très bien s’étendre sur plus d’une semaine A
Ainsi que le met en relief la figure 3, le cycle de la floraison est
nettement plus court pour les capitules d’ordre supérieur que pour
ceux des premiers ordres.
Enfin, comme je l’ai constaté sur près d’une douzaine d’espèces
vivantes, on retrouve toujours une régularité absolue dans ces
floraisons, quelque soit le type auquel appartiennent les hampes
florales et les capitules.
Laboratoire de Culture du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Eichler (A.). — Blüten-Diagrammes, zweites Teil, Leipzig, 1878.
Frisendahl (A.). — Observations biologiques et morphologiques sur
VE. moritimum. — Medd. Gôteb. Bot. Tradg. II, p. 123, 1926.
Kunth (S.). — (In Bonpland A. et de Hdmboldt A.). — Nova généra
et species plantarum, T. V, Paris, 1821.
Payen (J. B.). — Traité d' or gano graphie comparée de la fleur, p. 41,
Paris, 1857.
Wettstein (R. R. Van). — Repert. p. 390, Leipzig und Wien, 1903-06.
1. A cette succession de la floraison sur un capitule, il n’y a qu’une seule
exception : celle concernant la fleur terminale du capitule qui fleurit toujours en
même temps que les fleurs basales.
— 661
Adamea Jac.-Fel. = Adamia Jac.-Fel.
Par H. Jacques-Félix.
A la parution du genre Adamia, Bull. Mus. Hist. Nat., 1951,
n° 4, p. 448, M. Keay, de l’Herbarium de Kew, a eu l’obligeance
de me faire connaître que ce nom était à modifier, me rappelant
ainsi que les règles de la nomenclature exigeaient qu’un nom,
fût-il depuis plus d’un demi-siècle enseveli dans une synonymie
non discutée, reste préoccupé.
La situation est donc celle-ci :
Adamea Jac.-Fel. = Adamia Jac.-Fel. (Melastomaceae) non
Adamia Wall. (= Dichroa Lour. Saxifragaceae).
Et par conséquent :
Adamea stenocarpa Jac.-Fel. = Adamia stenocarpa Jac.-Fel.
Lire également à la première ligne de la diagnose française du
genre : ovaire 3-loculaire (au lieu de 5-loculaire).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 6, 1951.
— 662 —
U N NOUVEAU CHLAMYDOMONAS MARIN (Algue verte; Volvo cale)'
Par M. Chadefaud.
Alors qu’on a déjà décrit plusieurs centaines de Chlamydomonas
d’eau douce, on ne connaît encore dans ce genre qu’un nombre
très réduit d’espèces marines, qui de surcroît n’ont pas toujours
été étudiées et figurées de façon satisfaisante. Je ne crois donc pas
inutile d’en faire connaître une nouvelle, observée il y a déjà plu-
sieurs années, parmi des Algues marines provenant des côtes de la
Manche, en mai, dans la région de Saint-Malo, et douée de quelques
caractères dignes d’intérêt. J’en donnerai d’abord la diagnose ; je
soulignerai ensuite ses particularités les plus remarquables : symétrie
bilatérale et dorsiventralité, structure de l’appareil plastidial, apla-
nospores.
1. Diagnose : Chlamydomonas Vlastae, n. sp. 1
Corps cellulaire lenticulaire, avec face ventrale plate, face dorsale
convexe, contour elliptique ou ovale, et au pôle antérieur une petite
papille flagellifère conique, émoussée, pas toujours bien distincte.
Longueur de l’axe longitudinal (grand axe) : 17 à 32 p. L’axe trans-
versal vaut au maximum les 7/10 de l’axe longitudinal ; l’épaisseur
en est les 3/10 environ.
Paroi celluloso-pectique plus ou moins largement décollée du corps
cellulaire, surtout en arrière, et en principe pourvue d’une papille^
antérieure conique, coiffant la papille flagellifère.
Fouets diamétralement opposés, disposés l’un sur la droite, l’autre :
sur la gauche du corps, et un peu plus longs que celui-ci. 11 n’a pas
été vu de vésicules pulsatiles.
Appareil plastidial composé d’un chromaiophore pariétal vert, en
foi me de manchon, perforé de fentes souvent ramifiées, et sudivisé
aux deux bouts en larges lanières par des incisions longitudinales,
et d’une masse interne centrale, globuleuse, également verte, soudée
au manchon pariétal du côté dorsal seulement. Dans cette masse
1. A la mémoire de la regrettée Vlasta Benesova, jeune algologue tchèque, née à
Kutna Hora en 1919, tragiquement disparue le 10 mars 1951 sur les côtes d’Australie,
probablement enlevée par la mer, près de Pearl Beach, au nord de Sydney, au cours
d’une excursion algologique. En France, au Laboratoire de Botanique de l’E. N. S.,,
de 1947 à 1949, elle avait fait et publié de très intéressantes observations sur les
IJ aematococcus (v. C. B. Ac. Sc., Paris, 1948 et 1949).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 6, 1951.
— 663 —
interne, un gros pirénoïde sphérique, revêtu de plusieurs plaques
d’amidon. Sur la face externe du manchon, un peu en avant du
milieu du corps, et toujours sur le côté, soit droit, soit gauche, un
gros stigma rouge, plat, allongé longitudinalement.
Noyau sphérique, dans la région antérieure du corps, avec gros
nucléole central.
Modes de reproduction : le corps cellulaire décollé de la paroi
celluloso-pectique se transforme en une unique aplanospore, enve-
loppée d’une triple paroi formant kyste, sans ornements ; ensuite,
une bipartition longitudinale du contenu de l’aplanospore produit
deux zoospores. En outre, des cellules végétatives en prédivisioit
ont été vues.
France, côtes de la Manche, en mai.
2. Symétrie bilatérale et dorsiventralité. — Cette espèce
est d’abord remarquable par sa forte dorsiventralité : face ventrale
plate, dos très convexe, et par sa symétrie bilatérale presque par-
faite : plan de symétrie passant par l’axe longitudinal, et contenant
le centre géométrique du noyau, ainsi que Celui de la masse plasti-
diale interne et de son pyrénoïde (fig. 1, 2 et 3). Elle fait ainsi penser
à Chl. asymmetrica Korsh., mais celui-ci vit en eau douce, sa papille
n’est pas conique, et son noyau est postérieur.
Seul le stigma ne se conforme pas à la symétrie bilatérale, car
il est toujours sur l’un des côtés. Cela s’explique par son comporte-
ment lors de la prédivision. Un second stigma se forme alors du
côté opposé, et la symétrie bilatérale se trouve ainsi rétablie (fig. 5).
Mais après la bipartition longitudinale chaque cellule-fille n’em-
porte que l’un des deux stigmas, et comme le plan de division coïncide
avec le plan de symétrie, ce stigma se trouve placé sur le côté gauche
de l’une des cellules-filles, sur le côté droit de sa sœur.
On remarquera que je considère cette espèce comme symétrique.
Le nom spécifique asymmetrica donné par Korschikoff a une espèce
morphologiquement analogue n’est pas justifié. Seule la paroi
celui oso-pectique devient vraiment asymétrique, quand elle se
décolle très largement du corps (fig. 4).
3. Appareil plastidial. — Dans un précédent travail, relatif
aux Prasiola 1, j’ai fait connaître que l’appareil plastidial des
Algues est fondamentalement formé de « plastes pariétaux » dis-
coïdes, reliés par des « rayons plastidiaux » à un ou plusieurs « plastes
focaux », disposés dans l’axe du corps cellulaire, mais que les plastes
pariétaux avaient souvent tendance à se fusionner entre eux, et
les plastes focaux à venir se réunir à eux, donc à se pariétaliser (ou
pleuraliser). Dans l’espèce ici étudiée :
1. Bull. Soc. Bot. France , 1951, 98, p. 114.
— 664 —
a) les plastes pariétaux réunis forment le manchon pariétal. C’est
parce que leur fusion n’est pas complète que ce manchon est fissuré,
et lacinié aux deux bouts (fig. 1 et 5) ;
b) l’unique plaste focal, seul garni d’un pyrénoïde, constitue la
masse plastidiale interne. Comme il a déjà subi un commencement
de pariétalisation, il est largement soudé du côté dorsal au manchon
pariétal (fig. 2 et 3). Si la pariétalisation était complète, il serait
totalement incorporé à la partie dorsale de ce manchon.
Fig. 1 à 8. — Chlamydomonas Vlastae n. sp.
La dorsiventralité se traduit par le fait que le plaste focal tend à se
pariétaliser du côté dorsal, tandis que du côté ventral les rayons
plastidiaux ont été suppiimés. Si poussée soit-elle, elle n’a pas suffi
à interrompre la continuité du manchon sur la face ventrale.
4. Aplanospores. — Des aplanospores enkystées, analogues à
celles de l’espèce ici étudiée, ont été décrites chez d’autres Chlamy-
domonas (comme C. subcaudata Wille), les Haematococcus et les
Coccomonas 1. Ici :
a) leur formation est précédée par l’excrétion d’un chapelet de
globules réfringents, de nature inconnue (fig. 6 et 7) ;
1. Voir Pascher (A.), Susswasserfiora , H. IV : Volvocales, 1927, p. 57 et Conrad
(W.), Arch. f. Prot., 70, 1930, p. 657.
— 665 —
b) leur paroi comprend une couche externe mince, lisse et incolore,
une couche moyenne également incolore, mais épaisse, et une
couche interne très mince, mais brune (fig. 7).
c) leur contenu se divise longitudinalement en deux zoospores,
disposées côte à côte, et toutes deux orientées comme la cellule-
mère (fig. 8).
La fig. 5 indique qu’il doit y avoir aussi bipartition sans trans-
formation préalable du corps cellulaire en aplanospore. Elle repré-
sente en effet une cellule végétative en prédivision.
Laboratoire de Cryptogamie du Muséum.
— 666 —
Xanthophycêes rares ou nouvelles
Par P. Bourrelly.
I. — Genre Nephrochloris.
Nephrochloris lotharingica nov. sp. (fig. 1).
Petit flagellé libre à cellule aplatie, à contour irrégulier, plus ou moins
pyriforme, à apex échancré, pourvu d’un fouet unique à insertion ven-
trale, atteignant 1 fois à 1 fois 1/2 la longueur de la cellule.
En vue apicale ou en section optique- la cellule est réniforme. Deux
chromatophores pariétaux, vert-jaunâtre, occupent les deux flancs de
l’organisme. La partie basale présente 2 petits corpuscules réfiingents
qui se colorent vitalement en rose violacé par le bleu de crésyle.
Aucune vacuole contractile n’est visible. Les cellules atteignent 4 à 6 p,
de longueur pour une largeur de 3,5-4 p.
Nous avons trouvé cette Hétérochloridale dans le nannoplanton
de centrifugation d’eau saumâtre de la Grange Fouquet à Yic-sur-
Seille (Meurthe-et-Moselle) en octobre 1950- (leg. De Pouques).
Le genre Nephrochloris ne comprend que 2 espèces dont l’une de
position systématique incertaine : 1) N. incerta Geitl. et Gim., à
plaste unique à fouet plus allongé, à vacuole contracile, et à apla-
tissement moins marqué. 2) N. salina Cart. de forme un peu diffé-
rente et portant 2 fouets inégaux.
On peut rapprocher cette nov. sp. de Beckingia salina Ruinen q\ii
ne diffère de Nephrochloris que par son aplatissement plus poussé
(la cellule est foliacée en coupe optique) et la naissance du fouet au
fond d’une nette fossette vestibulaire.
-II. — Genres Tetraedriella, Tetragoniella, Tetraken-
TRON, GONIOCHLORIS ET PSEUDOSTAURASTRUM.
Le genre Tetraedron Kützing 1845 ( = Polyedrium Nàgeli) est un
assemblage disparate de Chlorococcales vraies (à amidon et souvent
à pyrénoïde), de Xanthophycêes, de Kystes de Péridiniens, etc.
Pascher (1930-1939) et Geitler (1928) ont créé pour les Xantho-
phycées dont la forme rappelle Tetraedon, les genres Tetraedriella,
Tetragoniella, Tetrakentron et Goniochloris. Récemment, Skuja
(1948) ajouta le genre Isthmochloron 1. Une révision complète de
ces genres de Pleurochloridacées est à faire car Pascher a multiplié
à l’excès les coupures génériques. Nous pouvons déjà supprimer
1. Remarquons en passant qu’il existe un genre Pseudotetraedon Pascher qui s’éloigne
par sa morphologie des Tetraedron vrais ou faux.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 6, 1951.
— 667 —
Isthmochloron dont le type I. lobulatum (Nâg.) Skuja [= Tetraedron
lobulatum (Nâg.) Hansg.] tombe en synonymie et doit être remplacé
par Pseudostaurastrum Chodat (1921).
L’algologue suisse en créant ce nouveau genre de Xanthophycée
pour Tetraedon enorme (Ralfs) Hansg. constate qu’il doit com-
prendre aussi Tetraedron lobulatum, gracile, armatum, et haslatum
qui ne sont pour lui que des morphoses de Pseudostaurastrum enorme.
Cette ingénieuse hypothèse reste à démontrer, mais Chodat prend
la précaution de former des nouvelles combinaisons pour ces espèces.
De ce fait Isthmochloron lobulatum devient Pseudostaurastrum
lobulatum (Nâg.) Chod. Nous proposons d’élargir ce genre de Chodat
et d’y transférer toutes les espèces des genres Tetraedriella, Tetra-
goniella, Tetrakentron et Goniochloris, ces divers noms n’étant
■conservés que pour les différentes sections du genre.
Pseudostaurastrum Chodat (1921) emend. Bourrelly : cellule soli-
taire, libre, de forme variée, tétraédrique ou aplatie, triangulaire ou
polygonale, lobée ou non ; parfois de longs prolongements ou appen-
dices simples ou ramifiés. Membrane rarement lisse, le plus souvent
ornée de scrobicùlations ou de ponctuations régulièrement dis-
posées ; quelquefois des aiguillons aux angles des cellules ou sur les
côtés. Les chromatophores sont en bandelettes ou disques parié-
taux, vert-jaunâtre, sans pyrénoïde, leur nombre, variable, est
toujours égal ou supérieur à 2. Il n’y a jamais production d’amidon.
La multiplication se fait par autospore ou zoospores.
Nous avons 5 sections dans le genre ainsi défini :
1) Tetraedriella avec Pseudostaurastrum subglobosum (Pasch.) Bourr. ;
Ps. impressum (Pasch.) Bourr. ; Ps. acutum (Pasch.) Bourr. ; Ps. parvulum
(Pasch.) Bourr. ; Ps. limbatum (Pasch.) Bourr. ; Ps. quadrisetum (Pasch.)
Bourr. ; Ps. spinigerum (Skuja) Bourr. ; Ps. horridum (Pasch) Bourr.
2) Tetrakentron avec Pseudostaurastrum tribulum (Pasch.) Bourr. ; Ps.
mucronatum Bourr. (= Tetrakentron acutum Pasch.) ; Ps. acuminatum
(Pasch.) Bourr. ; Ps. torsum (Turn.) Bourr. (in Skuja 1948) ; Ps. contor-
ium nov. sp.
3) Tetragoniella avec Pseudostaurastrum gigas (Pasch.) Bourr. ; Ps.
Jovelii nov. sp. ; Ps. gallicum nov. sp.
4) Goniochloris avec Ps. Pascherii Bourr. (= Goniochloris parvula
Pasch.) ; Ps. laevis (Pasch.) Bourr. ; Ps. sculptum (Geitl.) Bourr. ; Ps.
irregularis (Pasch.) Bourr. ; Ps. closteriodes (Pasch.) Bourr. ; Ps. triverru-
cum (Pasch.) Bourr. ; Ps. brevispinosum (Pasch.) Bourr. ; Ps. spinosum
(Pasch.) Bourr. ; Ps. tripus (Pasch.) Bourr. ; Ps. pulchrum (Pasch.) Bourr. ;
Ps. pulcherrimum (Pasch.) Bourr. ; Ps. triradiatum (Pasch.) Bourr. ; Ps.
tortum (Pasch.) Bourr. ; Ps. cochleatum (Pasch.) Bour. ; Ps. tetràgonum
(Pasch.) Bourr. ; Ps. polygonum (Pasch.) Bourr. ; Ps. ophiaster (Pasch.)
Bourr. ; Ps. muticum (A. Br.) nov. : comb. ; Ps. minulum nov. sp. ; Ps.
Smithii nov. sp.
— 668
5) Isthmochlôron avec une espèce sûre : Ps. lobulatum (Nâg.) Chod. et
sans doute Ps. hastatum (Lagerh.) Chod. ; Ps. armatum (Reinsoh) Chod. ;
Ps. gracile (Reinsch) Chod.
Peudostaurastrum gallicum nov. sp. (fig. 2).
Les cellules ont la forme tétraédrique de Tetraedron regulare Kütz.
Les côtés sont concaves, les sommets se prolongent en un petit aiguillon
plein de 3-5 p. Les chloroplastes, vert-jaunâtre, de 6-8 p sont pariétaux, de
forme elliptique. La membrane, mince, incolore, est ornée de ponctua-
tions (ou scrobiculations) très fines, à peine perceptibles, alignées suivant
3 axes se coupant à 60°. Les côtés de la cellule atteignent 30-34-p (20-25 p
sans aiguillons). Cette nov. sp. se raproche de Ps. gigas que nous avons
signalé dans les mares de la Forêt de Fontainebleau (Rourrelly, 1947 R),
elle s’en sépare par sa taille plus faible, le petit nombre de plastes, l’orne-
mentation peu marquée. Elle rappelle Ps. mucronatum, espèce formant
liaison entre les sections Tetraediella, Tetragoniella et Tetrakentron (Ronne
Mare à Rambouillet, leg. Georges).
Pseudostaurastrum Smithii nov. sp. (fig. 3).
Cellule triangulaire de 55 à 40 p, à côtés concaves, à sommets terminés
sur une épine pleine à extrémité arrondie (épine de 4 p). Six ehromato-
phores vert-jaunâtre, en bandelettes pariétales sont groupés 2 par 2
dans chaque lobe de la cellule. La partie centrale montre un noyau entouré
de gouttelettes réfringentes (huile ?). La membrane est ornée de ponctua-
tions saillantes disposées sans ordre.
Cette nov. sp., trouvée dans le plancton du lac de Saint-Mandé
se rapproche beaucoup de Tetraedron trigonum var. gracile (Reinsch)
De Ton. tel qu’il est figuré par G. M. Smith (1920, pl. 24, fig. 8)
avec 6 chloroplastes sans pyrénoïde.
Pseudostaurastrum contortum nov, sp. (fig. 4).
Cellule triangulaire de 35-45 p, à côtés concaves, à sommets terminés
par une épine pleine de 8-10 p de longueur. Les sommets de la cellule
et les épines terminales fortement tordus donnent à l’organisme l’aspect
de Tetraedron protéiforme. La membrane est lisse, incolore, sans ornemen-
tation. Six chloroplastes, vert-jaunâtre, en disques pariétaux sont dis-
posés comme chez Ps. Smithii dont cette nov. sp. est fort voisine. Elle
s’en distingue par : a) l’absence de grenulations ; h) la torsion des sommets
de la cellule ; c) la forme des plastes ; d) la longueur des épines.
Nous avons trouvé Ps. contortum dans une petite mare acide de la
forêt de Sénart en 1948.
1. Nephrochloris lotharingica nov. sp. (1 a vue en section optique ; 2. Pseudostauras -
trum gallicum nov. sp. [a : cellule dont l’ornementation n’est pas figurée, b : orne-
mentation figurée sur un angle seulement ; 3. Pseudostaurastrum Smithii nov. sp.
(ornementation figurée sur un angle seulement) ; 4. Pseudostaurastrum contortum
(a et b : 2 cellules) ; 5. Pseudostaurastrum Jovetii nov. sp. (a vue de profil ; b : orne-
mentation : c et d : cellules avec ornementation non figurée) ; 6. Pseudostaurastrum
muticum (A. Br.) Bourr. (a : coupe optique, b, c , d , variations du nombre des plastes) ;
7. Pseudostaurastrum minutum Bourr. (6 : cellule en coupe optique ; e : ornementa-
tion ; a, c, d, variations de forme, ornementation non figurée) ; 8. Pseudostaurastrum
lobulatum (Nâg.) Chod. ; 9. Kyste de Péridinien, ou Dinococcale, voisine de Arthro-
desmus trispinatum.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 6, 1951.
43
670 —
Pseudostaurastrum Jovetii nov. sp. (fig. 5).
Petite cellule quadrangulaire, toujours un peu tordue ou tétraédique
de 10-12 p de côté. Les sommets sont arrondis, les côtés concaves, l’aspect
de la cellule et sa taille rappellent Tetraedron quadrilobatum G. M. Smith
(1922) ou T. minimum fo. tetralobula Reinsch (1888). La membrane est
ornée de très fines scrobiculations ordonnées suivant trois axes se coupant
à 60°. 5 à 9 chloroplastes discoïdes, pariétaux d’un vert-jaunâtre, sont
visibles. La place de cette nov. sp. dans la section Tetragoniella est dou-
teuse.
Nous avons trouvé cette nov. sp. qui se sépare de Tetraedron
quadrilobatum par ses nombreux plastes et l’absence d’amidon, dans
la Bonne Mare (Rambouillet, juillet 1951), dans le nannoplancton
de l’étang de Cousseau (Landes, leg. Jovet, sept. 51) et dans l’étang
Neuf de la Forêt de Montmorency-Saint-Leu, toujours en eau acide.
Pseudostaurastrum muticum (A. Br.) Bourr. nov. comb. (fig. 6).
Cellule triangulaire à côtés concaves, de 12-14 p. La section optique
est biconvexe de 4-5 p d’épaisseur. La membrane est mince, lisse, sans
l’ornementation caractéristique des Goniochloris . Les cellules renfeiment
4 à 7 chloroplastes vert-jaunâtre, discoïdes, pariétaux et parfois quelques
gouttes d’huile orange chargée de carotène. Cette espèce est sans doute
identique au Polyedrium muticum A. Br., son contour, ses dimensions sont
conformes aux observations de Braun, de Lagerheim et de Smith
(1926), mais tous ces auteurs sont muets sur la cytologie de l’espèce.
Cette algue a été trouvée dans les planctons des lacs de Saint-
Mandé et d’Enghien en octobre 1948.
Pseudostaurastrum minutum nov. sp. (fig. 7).
Cellule de petite taille (8 p de diamètre), de forme pentagonale ou
carrée, à angles arrondis, munie de 2 ou 3 chloroplastes pariétaux, discoïdes.
Les cellules sont comprimées en forme de coussinets, leur section optique
est biconvexe de 4-5 p d’épaisseur. La membrane est creusée de scrobi-
culations semisphériques, alignées régulièrement suivant trois axes se
coupant à 60°. Cette nov. sp. est très proche de Ps. sculptum dont nous
avons signalé la présence dans les bassins du Jardin des Plantes (Bour-
relly 1947) : elle s’en distingue par son contour pentagonal ou quadran-
gulaire (et non triangulaire), par sa petite taille et le nombre réduit de ses
chromatophoies. Elle se rapproche aussi de Chlorogibba Allorgei Bourr.
(Bouhheuy et Manguin 1946), espèce des Açores faisant transition entre
les deux genres.
Nous avons observé cette petite algue dans le nannoplancton de
l’étang de Trappes (leg. Haccard, févr. 50) où elle est pentagonale
et dans la Bonne Mare où son polymorphisme est plus accusé.
— 671 —
Pseudostaurastrum lobulatum (Nâg.) Chod. (11 g. 8).
Cellule de forme rectangulaire à côtés concaves et dont les angles sé
prolongent en appendices bifides. Chacun de ces 8 prolongements se
termine par 2 ou 3 épines obtuses. La membrane est incolore, lisse, les
épines terminales sont pleines. Les chloroplastes sont nombreux (une
vingtaine) en disques pariétaux assez irréguliers, d’un vert-jaunâtre.
Deux grosses vacuoles, non contractiles sont visibles ainsi que de nom-
breux globules réfringents, huileux. Les cellules ont 40-45 p de dia-
mètre.
Notre forme, trouvée au Trou au Loup, forêt de Rambouillet
(leg. Georges), avec ses bras assez grêles, rappelle PolyecLrium
gracile Reinsch et correspond à Polyedrium lobulatum var. brachia-
tum Reinsch.
Isthmochloron trispinatum (W. et G. S. West) Skuja ? (fig 9).
Cet organisme mystérieux était considéré par W. et G. S. West
comme un Arlhrodesmus. Huber-Pestalozzi (1928), travaillant sur
du matériel fixé pla,ce cette algue parmi les Tetraedron, enfin Skuja
(1948) en fait un Istmochloron, c’est-à-dire un Pseudostaurastrum.
Personnellement,, nous avons observé par deux fois cet organisme
ou un organisme de forme très voisine à Lunz-am-See (Autriche) et
dans l’étang de Trappes, et nous avons la certitude qu’il s’agit d’une
Dinococcale ou d’un kyste de petit péridinien (sans doute de Gymno-
dinium). Les cellules sont rectangulaires de 9-12 p avec un étrangle-
ment médian bien marqué ; la paroi, mince, incolore, lisse, porte à
chacun des 4 angles, 3 à 7 (4 en moyenne) épines courtes, pointues.
Quatre plastes en disques irréguliers, pariétaux, de couleur jaune-
brun, occupent les pôles. Une grosse goutte de carotène orange est
souvent présente. Un gros noyau de 3-4 p de diamètre, à aspect
filamenteux-granuleux bien caractéristique se trouve dans la moitié
supérieure de la cellule. La solution iodo-iodurée indique la présence
d’amidon.
Trois caractères séparent cette algue de celle décrite par Skuja
à) la couleur jaune-brun des chromatophores ; b) la présence d’ami-
don ; c) le gros noyau du type dinocaryon. Il nous est impossible de
savoir dès lors s’il y a identité entre ces deux organismes et aussi
avec l’Arthrodesmus trispinatus. N’ayant pas pu observer la sortie
des dinospores, nous ne pouvons placer avec précision notre algue
parmi les Dinophycées. Nous espérons que des observations complé-
mentaires permettront de résoudre cette petite énigme.
Laboratoire de Cryptogamie du Muséum.
— 672
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
Bourrelly (P.). — 1947. Algues rares des Bassins du Jardin des Plantes
(Bull. Mus., 19).
— 1947 B. Algues rares ou nouvelles des mares de la Forêt de Fontaine-
bleau (Rev. Gén. Bot., 54).
Bourrelly (P.) et Manguin (E.) . — 1946. Contribution à la flore algale
d’eau douce des Açores (Mém. Soc. Biogéogr., 8).
Brunnthaler (J.). — 1915. Protococcales in Süsswasserflora, H. '5.
Chodat (R.). — 1921. Algues de la région du grand Saint-Bernard (Bull.
Soc. Bot. Genève).
Huber-Pestalozzi (G.). — 1928. Beitrâge zur Kenntnis der Süsswasse-
ralgen von Korsika (Arch. f. Hydrob., 19).
Pasciier (A.). — 1939. Heterokonten in Rabenhorst’s Kryptogamenflora,
XI.
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(Wisconsin Geol. Nat. Hist. Surv., 57, 12).
— 1922. The Phytoplankton of the Muskoka région, Ontario, Canada
(Trans. Wisconsin Acad. Sc. Arts and Lett., XX).
Smith (G. M.). — 1926. The Plankton Algae of the Okoboji Région (Trans.
Amer. Microsc. Soc.).
Skuja (H.). — 1948. Taxonomie des Phytoplanktons einiger Seen in
Uppland, Schweden (Symb. Bot. Upsal., IX, 3).
— 673 —
Notes sur quelques Chlorococcales
Par Pierre Bourrelly.
Ces quelques notes ont pour but d’apporter, par des observations
nouvelles sur des espèces rares, mal connues ou critiques, notre
contribution à l’étude du grand groupe des Chlorococcales de la
Région Parisienne ; domaine déjà amplement exploré par Allorge,
Denis, Deflandre et Lefèvre.
1) Genre Scotiella Fritsch L
Ce genre dont certaines espèces sont considérées par Chodat
comme des Pteromonas dépourvus de flagelles, renferme surtout
des algues de neiges colorées. Nous avons trouvé 2 espèces repré-
sentées par un grand nombre d’individus dans une petite flaque
tourbeuse, à Rambouillet, près du petit étang Neuf, en sept. 1950,
en compagnie de Botryococcus Braunii et de Cylindrocystis Brebis-
sonii.
Scotiella antarctica Fritsch. (fig. 1 à 5). Cellule elliptique, par-
courue par 6 ou 7 côtes élargies en ailes. La vue polaire est bien
caractéristique de l’espèce par ses 2 côtes qui se continuent sans
interruption tandis que les autres sont confluentes. Le chromato-
phore forme une plaque médiane épaisse plus ou moins découpée,
avec un très gros pyrénoïde. Les cellules sont de plus petite taille
que le type : 32-37 p. X 15-19 p mais identiques à la forme décrite
et figurée par Krieger (1938). Comme cet algologue, nous avons
observé de nombreuses cellules avec des débris de membrane à
l’apex (reste de mue ou de sporulation). Cette espèce n’est connue
que des neiges des régions polaires.
Scotiella tuberculata (nov. sp.) (fig. 6 à 8). Dans la même station
nous avons trouvé une espèce de plus grande taille (20-50 p X 14-
30 p), à contour elliptique arrondi, à membrane parcourue par des
rides méridiennes très marquées, boursouflées de verrues. Ces rides
en nombre variable, de 8 à 10 (le plus souvent 9), se réunissent
irrégulièrement aux pôles. La membrane est épaisse, gélatineuse,
hyaline, et rend l’observation des chloroplastes difficile. Pourtant
sur les cellules jeunes, après action de la solution iodo-iodurée, on
reconnaît de nombreux plastes pariétaux, en disques irréguliers,
1. Nous remercions vivement M. le Professeur Fritsch, créateur du genre, qui a
bien voulu nous donner toutes les références bibliographiques sur les Scotiella.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 6, 1951.
674 —
pourvus chacun d’un pyrénoïde. Cette structure disparaît dans les
cellules âgées qui sont encombrées d’amidon. Ce caractère des
chloroplastes, unique chez les Scotiella permet de distinguer facile-
ment cette nov. sp.
Il est remarquable de trouver à Rambouillet des espèces réputées
cryophiles à basse altitude et en absence de neige, mais il s’agit
d’un milieu acide, très oxygéné, ce qui laisse présager que les algues
des neiges colorées sont avant tout strictement oxydophiles.
2) Genres Siderocelis Fott et Dicellula Rôle.
Nous avons déjà signalé (1947), Siderocelis minor (Naum.) Fott
à Fontainebleau, nous retrouvons à Trappes (étang de Saint-
Quentin) la même espèce, toujours avec un pyrénoïde. Dans la
mare de Franchart (forêt de Fontainebleau) et dans l’étang neuf
de la forêt de Montmorency, nous avons observé S. ornata Fott
(fig. 9) ou une forme très voisine. Les cellules sont solitaires, de
14-18 p, X 9-10 (a, elliptiques, à apex arrondis, sans épaississement
polaire et entourées d’une large gaine muqueuse à striation radiale.
Chaque cellule renferme 2 à 4 chromatophores pariétaux munis
chacuns d’un pyrénoïde. La membrane, épaisse, brun-jaunâtre, est
ornée de verrues disposées irrégulièrement. La seule différence
importante qui sépare notre forme du type tchèque, est la présence
de pyrénoïdes. Nous avons fait la même remarque pour S. minor ;
dans les deux cas, la teinte brunâtre de la membrane, rend difficile
l’observation des plastes.
Le genre Dicellula comprend seulement 2 espèces connues de
Russie et de Tchécoslovaquie (Fott 1941). Nous avons trouvé D.
inermis Fott (fig. 10-11) dans trois stations différentes : l’étang de
Pourras et la Bonne Mare à Rambouillet, l’étang Neuf à Mont-
morency. Les cellules sont elliptiques, presque cylindriques à apex
arrondis, de 8-10 p X 4-5 p. Elles ont une membrane jaunâtre,
ornée de verrues saillantes, brunes, disposées sans ordre. Les cellules
sont toujours groupées par 2 en colonies entourées d’une ample
gaine gélatineuse à striation radiale. Chaque cellule présente 1 ou 2
chloroplastes pariétaux, sans pyrénoïde (des grains d’amidon sont
bien visibles). La multiplication se fait par libération d’autospores
(toujours groupées par 2, très rarement par 4), après rupture
longitudinale de la membrane de la cellule-mère (fig. 11).
Fig. 1 à 5. Scotiella antarctica Fritsch (1, 2 vues frontales ; 3 à 5 vues polaires) ; 6 à 8.
Scotiella tuberculata nov. sp. (6 : structure des chloroplastes ; 7, vue polaire ; 8, vue
frontale) ; 9. Siderocelis ornata Fott ; 10-11. Dicellula inermis Fott (11, sortie des
autospores) ; 12. Treubaria triappendicula Bern. ; 13. Treubaria varia Tiff, et Ahlstr.
fo. ; 14. Treubaria sp. ; 15. T etraedron Victoriae Wolosz. ; 16. Tetraedron incus var.
irregulare G. M. Smith, fo ; 17. Polyedriopsis spinulosa var. excavata (Playf.) G. M.
Smith ; 18. Ankistrodesmus closterioides (Bohl.) Prinlz fo. de l’Etang de Casseau.
— 676 —
3) Genres Tetraedon, Treubaria et Polyedriopsis.
A côté d’espèces banales, signalons la présence de Tetraedon
Victoriae Wolosz. (fig. 15) dans l’étang de Saint-Quentin : la cellule
est quadrangulaire, à côtés fortement concaves donnant un aspect
cruciforme ; une légère torsion diagonale donne une vue de profil
très particulière. Chaque angle se termine par une courte épine
émoussée ; le chloroplaste pariétal présente un gros pyrénoïde. La
cellule atteint 20-25 p,.
Dans le même étang nous avons trouvé quelques cellules d’un
petit Tetraedon, quadrangulaire, à côtés concaves, à angles se pro-
longeant insensiblement en longues épines obtuses. La cellule
atteint 6-8 p. les épines 10 p.. Il s’agit d’une fo. de T. incus (Teil.)
G. M. Smith voisine de la var. irregulare G. M. Smith (fig. 16).
Dans le Bassin aux Nymphéa du Jardin des Plantes, en Nov. 1949,
nous avons étudié un exemplaire unique d’un Treubaria sans doute
nouveau (fig. 14). La cellule est sphérique, de 8 p. de diamètre et
porte 4 aiguillons creux de 20-23 p. de longueur, à pointes effilées.
Ces aiguillons situés dans un même plan, coiffent de petits prolonge-
ments de la cellule ; la chloroplaste, pariétal porte un pyrénoïde.
La forme de la cellule rappelle le genre Borgea (G. M. Smith, 1922)
et aussi Tetraedron Schmidlei (Schrod.) Lemm. (qui est sans doute
identique ou très voisin de Borgea planclonica). Mais chez ces diverses
algues et chez tous les Treubaria connus, nous ne trouvons jamais
l’insertion singulière des aiguillons sur un petit diverticule du
corps cellulaire.
Dans l’étang de Pourras, se rencontre Treubaria triappendicula
Bernard (fig. 12), espèce découverte à Java et retrouvée aux Etats-
Unis. La cellule, triangulaire, à côtés concaves de 6-7 p. se prolonge
par 3 épines de 14-20 p,, creuses, hyalines, très effilées et renflées à
leur base. Trois chloroplastes avec chacun un pyrénoïde sont pré-
sents.
Dans l’étang de Saint-Quentin, un troisième Treubaria, voisin de
T. varia Tiff, et Ahlstr. (fig. 13). Cellule arrondie de 7 p. de diamètre,
avec 4 aiguillons de 17 p. creux, hyalins, à bords presque parallèles
et à pointes brusquement aiguës, situés dans le même plan ; chroma-
Fig. 19. Ankistrodesmus closterioides fo. de la mare à Piat ; 20. Ankistrodesmus gelifactum
(Chod.) Bourr. nov. comb. ; 21. Ankistrodesmus longissimus v. tenuissimum (G. M.
Smith) Bourr. nov. comb. ; 22. Characium setigerum (Schrod.) Bourr. nov. con b ;
23. Chodatella genevensis v. subglobosa (Lemm.) Bourr. nov. comb. ; 24. Choda-
tella Wratislaviensis (Schrod.) Ley ; 25. Chodatella quadriseta Lemm. ; 26. Chodatella
ciliata (Lagerh.) Lemm. ; 27. Chodatella subsalsa Lemm. ; 28. Crucigenia fsnestrata
Schm. ; 29. Crucigenia fenestrata v. mucronata G. M. Smith ; 30. Hofmania Lauter-
borni (Schm.) Wille ; 31. Tetrastum heteracanthum (Nordst.) Chod. ; 32. Tetrastrum
staurogeniaeforme (Schr.) Lemm. ; 33. Tetrastum staurogeniaeforme fo. de l’Etang
de Pourras ; 34. Tetr. heteracanthum fo. elegans (Playf.) Ahlstr. et Tiff. ; 35. Kentro-
sphaera Facciolae Borzi ; 36. Dichotomococcus elongatus Fott.
— 678 —
tophore pariétal unique pourvu d’un pyrénoïde. La forme des
aiguillons rappelle T. crassispina G. M. Smith, mais cette espèce est
de plus grande taille. Nous supposons qu’il s’agit d’une petite fo.
de; T. varia, algue connue du lac Erié et assez polymorphe.
Polyedriopsis spinulosa var. excavata (Playf.) G. M. Smith (fig. 17)
connu d’Australie, des Etats-Unis et de Suède est sans doute cosmo-
polite. Nous l’avons trouvé dans l’étang de Pourras. Cette var. se
distingue du type par ses angles arrondis et la grande concavité
de ses côtés. La cellule de 20 p de diamètre est tétraédrique avec une
incision latérale bien marquée ; chaque sommet porte 2 à 3 épines
divergentes de 20-22 p de longueur. L’espèce type est signalée par
P. Allorgf. dans le Vexin (1921).
4) Genres Ankistrodesmus et Quadrigula.
Brunnthaler avait présenté dans la Süsswasserflora, un genre
Ankistrodesmus homogène qui groupait les Chlorococcales fusi-
formes, plus ou moins effilées, se multipliant par autospores. Divers
auteurs : Printz, G. M. Smith, etc., ont pulvérisé le genre et ont
accepté ou créé les genres Closteriopsis (cellules allongées à pyré-
noïdes), Quadrigula (cellules sans pyrénoïde, groupées par 4 dans une
gaine muqueuse) 1. Nous pensons qu’il faut suivre Brunnthaler
et considérer gaines muqueuses, pyrénoïdes, groupement et taille
des cellules, comme des caractères spécifiques et non génériques.
Nous avons observé dans l’étang de Saint-Quentin Ankistrodesmus
longissimus (Lemm.) Wille, belle espèce de 105-150 p X 3-4 p. La
cellule s’atténue insensiblement à ses deux extrémités en une longue
pointe protoplasmique. Le plaste, échancré en son milieu, porte
2 pyrénoïdes (ou davantage dans les stades de division). Sans doute
il ne s’agit pas du type qui est de plus grande taille, mais de la
var. tenuissimum (= Closteriopsis longissimum var. tenuissimum
G. M. Smith 1922 B) connue du Canada (fig. 21).
Dans un bassin du Jardin des Plantes, nous avons rencontré en
avril 1950 une espèce à cellule fusiforme de 28-34 p X 3-4 p ; les
apex se terminent en pointe courte, ogivale ; le chromatophore en
plaque pariétale échancrée porte 2 pyrénoïdes, rarement un seul ;
les cellules sont enrobées dans une gaine large muqueuse, bien
visible a l’encre de Chine. C’est là l’algue décrite par Chodat (1901)
sous le nom de Raphidium pyrenogerum v. gelifactum. Elle figure
dans Brunnthaler comme var. : de Ankistrodesmus longissimus,
assimilation exacte pour les var. fusiforme, aciculare, falciforiyie et
septatum de Raphidium pyrenogerum, mais inadmissible pour la
1. Nous laissons de côté le genre Elakathothrix, de position systématique douteuse,
que nous étudierons prochainement, grâce aux cultures de l’Algothèque du Muséum.
— 679 —
var. gelifactum de petite taille et bien différente. Chodat précise :
« état gélifié comme chez R. Braunii var. lacustris (qui est devenu
Ankistrodesmus lacustris (Chod.) Ostenf.), dont ce stade ne diffère
que par la présence d’un pyrénoïde ». Cette variété est figurée par
Huzel (1937) avec pyrénoïde, sous le nom erroné de A. lacustris.
De même G. M. Smith (1920) la signale dans les lacs du Wisconsin
comme Quadrigula lacustris (Chod.) G. M. Smith ; elle ne présente
d’ailleurs pas le groupement caractéristique par tétrade des Quadri-
gula suivant la définition de Printz. Dans ce cas si complexe de
synonymie, nous croyons plus simple de revenir au nom primitif
donné par Chodat, en élevant cette variété à l’espèce sous le nom
de Ankistrodesmus gelifactum (Chod.) Bourr. (fig. 20).
Chez Ankistrodesmus closterioides (Bohl.) Printz [= Quadrigula
closterioides (Bohl.) Printz], qui est le type du genre Quadrigula,
les cellules fusiformes, droites ou arquées, se terminent brusque-
ment en pointe ogivale et sont groupées régulièrement par 4 en
colonies enveloppées par une gaine muqueuse peu visible. Chaque
cellule a un chloroplaste pariétal, souvent échancré à l’emplacement
du noyau, sans pyrénoïde. Nous avons observé 2 fo. ou var. d’A.-
closterioides : a) cellules toujours arquées, de petite taille, 20-25 p X
2-3 p dans le nannoplancton de l’étang de Casseau (Landes, leg.
Jovet, sept. 1951). C’est là le type décrit par Bohlin, sous le nom
de Nephrocytium closterioides, aux Açores, mais avec une taille
moindre (fig. 18 ) b) cellules absolument droites de 30 p X 4-4,5 p
dans la mare à Piat (Bourrelly 1947). Il n’est pas rare de trouver
dans une même colonie, des chloroplastes un peu tordus en spirales,
à côté de plastes pariétaux bien réguliers (fig. 19).
Au sujet de cette espèce faisons remarquer que contrairement à
plusieurs auteurs, A. closterioides, à apex pointus, n’est pas syno-
nyme d’A. Pfitzeri (Schr.) G. S. W. à apex arrondis.
Schroederia (?) setigera Lemm. (fig. 22). Cette espèce assez banale,
signalée par Deflandre (1924) à Rambouillet, a été retrouvée dans
l’étang de Saint-Quentin (cellules de 60-144 p X 4,5-5 p à aiguillons
atteignant la moitié de la longueur du corps celullaire). Elle pose
un petit problème de systématique. Pour Skuja (1948), c’est un
Ankistrodesmus et sa multiplication se fait par autospores. Pour
Whitford (1943), c’est un bon genre dont la reproduction a lieu
grâce à des zoospores biciliées. Nos exemplaires, par leur processus
de division confirment l’observation de Whitford. Dans ce cas,
comme pour Schroederia Judayi et S. ancora, nous sommes obligés
de suivre Fott (1942) et de supprimer le genre Schroederia pour le
mettre parmi les Characium planctoniques. Il est d’ailleurs difficile,
de séparer S. setigera de Characium limneticum Lemm,, la seule diffé-
rence réside dans le mode de vie, le Characium étant épizoïque. Il
•est fort probable que l’algue examinée par Skuja est simplement
— 680 —
Ankistrodesmus longissimus var. aciculare Chod. (= Raphidium
pyrenogerum v. aciculare Çhod. = Closteriopsis longissima v. aciculare
(Chod.) G. M. Smith). Nous proposons donc d’appeler S. seligera :
Characium setigerum (Schr.) nov. comb. en attendant que son
identité avec Characium limneticum soit précisée ou infirmée.
5) Genres Lagerheimia, Chotadella et Franceia.
B. Fott a donné en 1948 une intéressante monographie critique
des genres Lagerheimia et Chodatella. Cet auteur conserve ces
deux genres malgré les différences minimes qui les séparent et
rejette dans Franceia les espèces à soies réparties également sur
toute la surface de la cellule. La même année S. H. Ley montre
que le nom Lagerheimia, attribué dès 1892 à un Ascomycète doit
être rejeté et groupe les 2 genres sous le vocable Chotadella. Cette
conception est pleinement justifiée ; par contre nous suivrons
Fott et nous rejeterons vers Golenkinia : Chodatella armata et vers
Franceia, Ch. brevispina, javanicu, Droescheri, breviseta (?) et amphi-
tricha (?) ; quant à Lagerheimia splendens que Ley transforme en
Chodatella splendens, c’est le Mallomonas splendens (West) Playf.
Nous avons observé les espèces suivantes : dans le sous-genre : Lager-
heimia : Chodatella genevensis var. subglobosa (Lemm.) Bourr. nov.
comb. (fig. 23). [= Lagerheimia genevensis var. subglobosa (Lemm.)
Chod.] : Cellule elliptique de 8-9 p X 5 p, pourvue à chaque pôle
de 2 soies divergentes droites ou arquées, de 10-12 p, tuberculées à
leur base ; un plaste pariétal avec un pyrénoïde (Lac de Saint-
Mandé). Cette variété ne diffère du type que par la forme parfai-
tement elliptique de la cellule et ses dimensions. Elle figure dans
la mise au point, de Ley comme Chotadella subglobosa (Lemm.) Ley.
Chodatella Wratislaviensis (Schroeder) Ley (fig. 24.) Cellule ellip-
tique de 8-14 p X 3-8 p, avec 4 soies tuberculées placées une à chaque
pôle et 2 équatorialement. Dans nos exemplaires (Étang de Saint-
Quentin) les soies sont courtes, et atteignent à peine la longueur de
la cellule, 7 à 10 p.
Chodatella quadriseta Lemm. (fig. 25). Cellule elliptique de 6 p X
4 p, portant a chacun des pôles 2 soies de 8-10 p, simples, diver-
gentes ; un chloroplaste pariétal à 1 pyrénoïde (Étang de Saint-
Quentin).
Chodatella subsalsa Lemm. (fig. 27). Cellule de 8 p X 3,5 p à 3 ou
4 aiguillons droits ou arqués de 8-10 p à chaque pôle, chloroplaste
pariétal présentant 1 pyrénoïde. (Étang de Saint-Quentin).
Chotadella ciliata (Lagerh.) Lemm. (fig. 26). Cette espèce plus
banale se retrouve aussi dans l’Étang de Saint-Quentin. Cellule
elliptique de 10 p X 15 p, portant à chaque pôle une couronne de
6-7 soies, un peu flexueuses, atteignant 20 p de longueur.
— 681
6) Genre Kentrosphaera Borzi.
Dans les fossés du marais de Kerviniou près de Concarneau, nous
avons observé un Kentrosphaera qui vit soit isolé, soit en amas
irréguliers groupant une douzaine de cellules.
Les cellules sont de formes assez variées, sphériques ou ellipsoï-
dales avec une membrane présentant un pôle épaissi en bouton ou
allongé en corne à stratification bien marquée. Le diamètre varie
de 8 p. à 60 p .
Les jeunes cellules, à épaisissement polaire souvent très réduit
ont un chloroplaste axial, à bord échancré, à pyrénoïde médian ;
dans les cellules plus âgées, le plaste se découpe en rayons diver-
gents. Enfin, les très vieilles cellules présentent plusieurs pyrénoïdes
dans un plaste massif dont la structure n’est plus visible. Nous
n’avons pas assisté à la sortie des zoospores, mais trouvé seulement
des zoosporanges vides. Il s’agit très certainement de Kentrosphaera
F acciolae Borzi (fig. 35).
7) Genres Crucigenia et Hofmania.
Crucigenia fenestrata var. mucronata G. M. Smith, (fig. 29). Cette
variété décrite en 1926 par G. M. Smith de la région de l’Okoboji,
a été retrouvée dans le plancton de l’Étang de Saint-Quentin.
Les cellules rappellent beaucoup celles de C. apiculata, mais elles
sont plus globuleuses, de ce fait les cénobes sont à contour presque
circulaire. Chaque cellule de 6fz X 4 p. est en contact avec ses voisines
par une marge étroite, et porte 2 petits muerons. Le méat carré,
d’assez grande taille, rattache cette var. à fenestrata. Le chloro-
plaste, unique par cellule, est pariétal avec un pyrénoïde central.
Les cénobes sont enrobés dans une gaine muqueuse bien visible
à l’encre dç Chine.
Crucigenia fenestrata Sçhm. (fig. 28) l’espèce type, rarement
signalée, a été observée dans l’étang de Pourras. Elle se distingue
de C. tetrapedia uniquement par son méat central de grande taille.
Le chloroplaste pariétal présente un pyrénoïde bien visible.
Hofmania Lauterborni (Schm.) Wille (fig. 30).
Le genre Hofmania, créé par Chodat, a été supprimé par G. M.
Smith (1920) qui le ramène à Crucigenia. Pourtant la persistance
constante de fragments de la membrane mère, coiffant chaque
cellule nous semble un excellent caractère générique (un caractère
analogue est utilisé pour les genres Marthea, Coronastrum, etc.).
Dans un des Étangs de Hollande, à Rambouillet, nous avons
rencontré cette belle espèce bien typique. La figure donnée par
G. M. Smith (pl. 37, fig. 4) ne se rapporte pas au type mais à une
variété ou sp. voisine.
— 682 —
8) Genre Tetrastrum.
Tetrastrum staurogeniaeforme (Schroeder) Lemm. Dans le Lac de
Saint-Mandé, dans l’Étang de Saint-Quentin, nous retrouvons
cette espèce typique à cellule portant 2 à 6 aiguillons courts, presque
de même taille (fig. 32).
Par contre dans l’Étang de Pourras (fig. 33) nous avons des cénobes
à aiguillons très inégaux, rappelant déjà T. heteracanthum. Un
polymorphisme analogue est signalé par Ahlstrom et Tiffany
dans leur monographie du genre (1934).
Telr. heteracanthum (Nordst.) Chodat et jo. elegans (Playf.)
Ahlstr. et Tiff. Le type à cellule cordiforme à 2 aiguillons très
inégaux, divergents ou convergents, a été signalé par Deflandrr
dans divers étangs de la forêt de Rambouillet.
Nous l’avons observé dans l’Étang de Pourras (fig. 31). Dans
l’Étang de Saint-Quentin, le type disparaît et est remplacé par la
/. elegans, à épine unique axiale (fig. 34).
9) Genre Dichotomococcus Korsch.
Ce genre créée par Korschikov (1928) comprend, d’après la
notice récente de Fott (1948 B) 3 espèces connues de Russie et de
Bohême. Nous n’avons trouvé qu’une colonie dans un culot de
centrifugation d’eau du Lac de Saint-Mandé. Les cellules sont
ovoïdes, arquées, à base arrondie, à apex plus ou moins pointu,,
de 6-7 (J. X 2-2,5 p ; elles portent 1 ou 2 chromatophores pariétaux
vert très pâle, sans pyrénoïde.
Les cellules sont réunies à leur base par les restes gélifiés des
cellules mères. Ces enveloppes gélatineuses, constituent un ensemble
dichotomique assez régulier. Nous pensons qu’il s’agit de D. elon-
gatus Fott, quoique quelques cellules par leur contour irrégulier
rappellent D. capitata Korsch. La seule différence avec D. elongatus
réside dans l’apex aigu de certaines cellules (fig. 36).
10) Genre Ao.tidesmium Reinsch.
Nous avons déjà signalé dans la forêt de Sénart la présence d’A.
globosum Steinecke (1947 b).
Dans la forêt de Rambouillet une petite flaque tourbeuse (pH 5,5),
nous a redonné la même espèce, mais dans une colonie nous avons
observé des cellules pyriformes de 10-13 p X 16-19 p, à côté de
cellules allongées, cylindriques de 35-30 p X 5-6 p. Les cellules
pyriformes, globuleuses à parois verruqueuses, à nombreux plastes
pariétaux sont A. globosum bien typique, tandis que les fusiformes
appartiennent à A. Hooheri Reinsch.
En se reportant au mémoire de Reinsch (1891), on voit que ce
double aspect n’a pas échappé au créateur du genre et qu’il consi-
— 683
dère les cellules globuleuses, à parois épaissies comme des aplanos-
pores se formant directement par croissance des zoospores. Cette
observation est exacte : de ce fait l’algue de Steinecke n’est que
le stade aplanospore de A. Hookeri : c’est donc une espèce à sup-
primer.
Laboratoire de Cryptogamie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
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)
— 685
Contribution a l’étude phytogéographique des savanes
du Haut-Oubangui.
Note préliminaire sur la composition floristique
de quelques « Kagas » (rochers) (2e partie) 1.
Par Roger Sillans.
II. Le Kaga Mbrès.
Au lieu dit « Les Mbrès » 2, à une distance de près de soixante-dix
kilomètres à vol d’oiseau au S. E. de Fort-Crampel, et approxima-
tivement par 6° 30’ de latitude N. et 17° 30’ de longitude E., se
dresse une autre formation rocheuse bien caractéristique, le Kaga
Mbrès. La hauteur de cette formation n’étant que d’une trentaine
de mètres environ, elle n’a pas l’aspect imposant du Bandero, mais
se présente plutôt sous forme d’amas de blocs rocheux constitué par
de la quartzite saccliaroïde avec parfois des lits micacés. L’érosion
à angles vifs de ce massif contribue à lui donner un aspect tout
particulier. La Kaga Mbrès forme presque un demi-cercle autour
des Mbrès, pour se prolonger pendant quelques kilomètres sur la
route de Ndéllé. On accède au Kaga Mbrès le plus généralement
par la route de Fort-Crampel à Fort-Sibut, qui bifurque sur les Mbrès
à douze kilomètres environ de Fort-Crampel. Il existe également
une autre route allant à Azen 3 qui rejoint les Mbrès par la route
de Ndéllé, mais elle est bien moins pratiquable surtout en saison des
pluies.
Le petit village des Mbrès fut autrefois un centre administratif
où trois chefs de district se succédèrent, puis le poste fut supprimé
et rattaché à Fort-Campel. L’agglomération située pratiquement aux
pieds du kaga, est parsemée de splendides Daniellia Oliveri, dont un
très beau peuplement se trouve à peu de distance sur la route de
Ndéllé. Les Mbrès situés dans une dépression, constituent un centre
de précipitations atmosphériques notables, les orages en saison des
pluies sont d’une violence inouïe, et le tonnerre en se répercutant
sur les rochers, produit une sorte de sifflement lugubre. Partout la
quartzite affleure en blocs de toutes dimensions, ce qui contribue à
donner au paysage un aspect sauvage et étrange.
1. lre partie, Bull. Muséum, 2e sér., t. XXIII, n° 5, p. 542.
2. Courtet H., loc , cit., p. 624 et 644.
3. Du nom de l’actuel chef du village; c’était M’Bra quand Aug. Chevalier y
passa pour se rendre à Ndéllé en 1902.
Bulletin du Aluséum, 2e série, t. XXIII, n° 6, 1951.
44
— 686 —
Les Mbrès sont un coin d’élection pour les botanistes ; Aug. Che-
valier, le R. P. Tisserant, pour ne citer que les principaux, herbo-
risèrent dans cette région 1. Le Kaga Mbrès possède en certains
points des cavernes naturelles qui servirent de refuge à certaines
tribus Bandas, notamment les Mbatas, lors des razzias du Sultan
Senoussit 2. A l’encontre du Kaga Bandero, les pentes du Kaga
Mbrès sont dans l’ensemble beaucoup plus abruptes, la plupart sont
verticales ou presque, coupées de crevasses et de nombreux couloirs.
Nous avons prospecté le Kaga Mbrès en saison des pluies, puis en
saison sèche avec la Mission Chevalier en février 1951.
A la base du Kaga, nous notons surtout des Hyparrhenia, avec
Imperata cylindrica, Asystasia gangetica T. Anders., Gloriosa sim-
plex L., Indigofera polysphaera Bak. ; à l’état sporadique nous
remarquons Kigelia africana Benth., Borassus aethiopum Mart.
Sur les pentes dénudées on note çà et là en touffes, Hyparrhenia
rufa ; par tâches, Cissus pseudicaesia, C. populnea, C. cavicaulis
Bak., Aloe trioialis ; là où la végétation s’est maintenue, la strate
arborée est plutôt claire, de composition floristique sensiblement
identique à celle des sommets, comme nous le verrons par la suite.
Au sortir des Mbrès, la route de Ndéllé longe les pentes du Kaga
Mbrès. Les ruissellements provenant des sommets maintiennent ces
pentes humides une grande partie de l’année ; les affleurements de
quartzite et les grosses touffes de graminées retiennent cette eau,
favorisant ainsi le développement d’espèces hydrophiles. La strate
arborée très claire est caractérisée par Vitex cuneata Thonii., avec
Anona senegalensis, Bridelia scleroneura, Burkea ajricana, Termi-
nalia glaucescens, Daniellia Oliveri, puis :
Hymenocardia acida Tül.
Bridelia ferruginea Benth.
Entada ubanguiensis De Wild.
Ficus Vallis Choudae Del.
Lannea Schimperi (Hochst.) Engl.
Lophira alata Banks.
Strychnos innocua Del.
Sterculia setigera Del.
Sizygium guineense DC. var. macro-
ptera Aubr.
A l’état plus ou moins sporadique nous notons :
Afzelia africana Sm.
Anogeissus leiocarpus Guill. et Perr.
Bauhinia Thonningii Schum.
Combretum hypopilinum Diels.
Erythrina sigmoïdea Hua.
Ficus V allis-Choudae Del.
Grewia mollis A. Juss,
Mitragyna Chevalieri K. Krausse.
Parinari curatellaefolia Planch.
Prosopis ajricana Taub.
Pterocarpus lucens Guill. et Perr.
Strychnos triclisioides Bak.
Sterculia tragacantha Lindl.
Terminalia laxiflora Engl.
1. En 1898, de Behagle visita le Kaga Mbrès en venant de la Haute Kemo ; il
faisait partie de la Mission commerciale de A. Bonnel de Mézières.
2. La demeure de Senoussit se trouvait alors à Ndéllé ; consulter Chevalier A.,
loc. cit., chap. vi, pp. 129-164, et pp. 171-172, au sujet du Kaga Firindji, où se réfu-
gièrent certaines tribus Bandas qui tinrent longtemps en échec les armées de Senoussit.
687 —
La végétation herbacée est dominée surtout par Hyparrhenia
rufa avec Loudetia arundinacea, Acalypha senensis Klotzsch var.
chariensis Hutch., Tephrosia bracteolata, Otomeria rnadiensis Oliv.,
Eulophia guineensis Lindl. Puis Aframomum sanguineum, Mellanthera
elliptica O. Hoff., Crassocephalum cernuum Moench, Orthosiphon
bracteosus Bak., Habenaria zambezina, Gloriosa simplex.
Les ruisselets qui s’écoulent des sommets et les zones à humidité
permanente sont envahies par Setaria barbata Kunth., avec Schiza-
chyrium platyphyllum Stapf et Fuirena umbellata Rottb. Là où
la quartzite affleure, nous notons à l’état sporadique, Striga asialica
O. Kuntze,; Cissus pseudocaesia, Asparagus Pauli- Gulielmi Solms-
Laub, Nephrolepis bisserata.
Partout ailleurs à l’état sporadique, Imperata cylindrica, Mussa-
enda arcuata Poir., Asystasia gangetica , Smilax Kraussiana Meissn.,
Aeschynomene indica L., Hyparrhenia diplandra.
Dans les couloirs rocheux où la lumière est très atténuée et où
l’humidité est plus marquée, la végétation très dense et inextri-
cable est dominée surtout par Mimosa asperata L., avec Cissus
cavicaulis, Anchomanes petiolatus Hutch., Paullinia pinnata L.,
Dioscorea cayennensis Lamk. var. pruinosa A. Chev., Nephrolepis
bisserata. Là où les couloirs sont très larges, la même végétation
se maintient, sauf Mimosa asperata qui disparaît pour faire place à
des Hyparrhenia ; Anchomanes petiolatus devient plus rare.
Sur les sommets dénudés, notons çà et là de rares essences ligneuses,
Cellis Kraussiana Bernh., Albizzia zygia Macb., Ficus Leprieuri
Miq., F. populifolia Vahl.
Partout ailleurs la végétation présente un faciès de savane arborée
assez dense où l’on rencontre le plus fréquemment Anogeissus leio-
carpus et Danieüia Oliveri, puis :
Albizzia zygia Macb.
Ambligonocarpus Schweinfürthii
Harms.
Anona senegalensis Pers.
Bridelia scleroneura Müell. Arg.
Burkea africana Hook.
Ficus glumosa Del.
Ficus capensis Thunb.
Grewia mollis A. Juss.
Hymenocardia acida Tül.
Viennent ensuite :
Parkia fUicoidea Welw.
Pterocarpus lucens Guill. et Perr.
Securinega microcarpa (Blume) Pax
et Hollm.
Strychnos triclisioides Bak.
Parinari curatellaefolia Planch.
Strychnos innocua Del.
Terminalia laxiflora Engl.
Vitex cuneata Thonn.
Acacia caffra Willd. var. campila-
cantha Aubr.
Afzelia africana Sm.
Antidesma venosum Müell. Arg.
Allophyllus africanus P. Beauv.
Bridelia ferruginea Benth.
Combrelum lecananthum Engl, et
Diels.
Aspect d’un des mamelons du Kaga Bandero à Fort-Crampel (Oubangui-Chari).
Photo R. Sillans .
Le Kaga Mbrès vu de la case de passage du Chef de District ; à gauche, Borassus
aethiopum Mart., au centre, Ceiba pentandra Gaert.
Phi>to R. Sillans.
689
Entada ubanguiensis De Wild.
Erythrina sigmoidea Hua.
Erythrophleum africanum Harms.
Crossopteryx febrifuga Benth.
Kigelia africana Benth.
Lophira alata Banks.
Lannea Schimperi (Hochst.) Engl.
K baya senagalensis A. Juss.
A l’état sporadique nous notons :
Acacia stenocarpa Hochst. var.
chariensis A. Chev.
Anthocleista ubanguiensis Aubr.
Celtis Kraussiana Bernh.
Ficus punctata Lam.
Ficus populijolia Vahl.
Ficus V allis-Choudae Del.
Phyllanthus fioribundus Müell. Arg.
Prosopis africana Taub.
Sarcocephalus esculentus Afz.
Sizygium guineense DC. var. macro-
carpa Aubr.
Terminalia glaucescens Planch.
V itex madiensis Oliv.
Gardénia aqualla Stapf et Hutch.
Haronga madagascariensis Choisy.
Oncoba spinosa Forsk.
Sterculia setigera Del.
Sterculia tragacantha Lindl.
XJvaria chariensis A. Chev.
Vangueria edulis Vahl.
La strate herbacée est représentée surtout par des Hyparrhenia
dont H. diplancLra, H. rufa, H. flirta (L.) Stapf avec Icacina senega-
lensis, Loudetia arundinacea, Aframomum sanguineum. Viennent
ensuite :
Andropogon Gayanus Künth.
Andropogon Ruprechtii Hook.
Andropogon tectorum Schum. et
Thonn.
Brachiaria brizantha Stapf.
Bulbostylis coleotricha Clarke.
Bulbostylis andongensis Clarke.
Bulbostylis yalingensis Cherm.
Cyperus Haspan L.
Cyperus leucocephalus Retz.
Cyperus margaritaceus Vahl var.
pseudoniveus Clarke.
Digitaria uniglumis (A. Rich.).
Stapf.
Digitaria horizontalis Willd.
Digitaria Gayana (Künth) Stapf.
Elionurus elegans Künth.
Elionurus Chevalieri Stapf.
Eleusine indica Gaertn. -
Eragrostis tremula Hochst.
Eragrostis major Host.
Eragrostis aspera Jacq.
Fimbristylis exilis Rœm. et Schult.
Gnidia Mittuorum Gilg.
lndigofera subulifera Welw.
Indigofera paniculata Pers.
lndigofera congesta Welw.
Indigofera stenopliylla Guill et Perr.
lndigofera cylindrica Nees.
Mariscus coloratus Nees.
Mariscus macropus Clarke.
Pennisetum typhoides (Burm.) Stapf
et Hubb.
Pennisetum unisetum Benth.
Panicum zizanioides H. B. K.
Paullinia pinnata L.
Bhytachne gigantea Stapf.
Landolphia owariensis P. Beauv.
Setaria bulbigera A. Rich.
Smilax Kraussiana Meissn.
Tristachya Chevalieri Stapf.
Vernonia ambigua Kotschy et Peyr.
Sur les dalles et les blocs de quartzite de toutes dimensions que
nous rencontrons au cours de notre prospection, notons Cissus
pseudocaesia et Asparagus Pauli- Gulielmi avec Dolichos pseudopa-
690 —
chyrrhizus Haïras, Cissus cavicaulis , Cissus populnea, Mucuna
pruriens DC. Sporadiquement dans la strate herbacée :
Asparagus racemosus De Wild.
Asystasia gangetica T. Anders.
Ancistrocarpus brevispinosus Oliv.
Adenodolichos paniculata Hutch.
Astrochlaena chariensis A. Chev. ,
Acrocephalus Martreti A. Chev.
Abrus repens Ch. Tiss.
Anisopapus chinensis (L.) Hook.
Borreria hebecarpa Hochst.
Vernonia sp.
Çà et là parmi les grandes Hyparrhenia, quelques lianes herbacées,
surtout des Cissus, C. rubiginosa Planch., C. ibuensis Hook. f.,
C. atacorensis A. Chev., C. gracilis Guill. et Perr. ; puis des Vigna,
V. ambacensis Welw., V. ubanguiensis Pell., un Ipomoea, I. pileata
Roxb., et :
Albuca purpurascens Engl.
Aoelanthus virgatus Gürke.
Alternanthera nodiflora R. Br.
Celosia trigyna L.
Coreopsis linearifolia Oliv. et Hiern.
Commelina Forskalei Yahl.
Crinum yuccaefolium Salisb.
Corchorus tridens L.
Cyathula pedicellata C. B. Cl.
Cycnium Chevalieri Diels.
Dicoma sessiliflora Harv.
Dicliptera maculata Nees.
Eriocœlum paniculatum Bak.
Fimbristylis pachystylis Cherm.
Hibiscus laneibracteatus De Wild.
et Dur.
Hibiscus congestiflorus Hochr.
Fadogia Kaessneri sp. Moore.
Imperata cylindrica L.
Laggera alata (Roxb.) Sch. Bip.
var. gracilis O. Hofî. et Muschl.
Manisuris granularis L. f.
Kaempferia kirkii (Hook. f.) K.
Schum.
Nelsonia brunelloides (Lam) O.
Kuntze.
Neuracanthus ni v eus S. Moore.
Phaylopsis oppositijolius Wendl.
Phyllanthus pentandrus Schum. et
Thonn.
Phyllanthus amarus Schum. et
Thonn.
Phyllanthus niruri L.
Polygala arenaria Willd.
Psychotria sp.
Panicum zizanioïdes H. B. K.
Rungia Buttneri Lindau
Ruellia prostrata Poir.
Smithia ochreata Taub.
Spilanthes Acmella L.
Striga hermontica Benth.
Triumfetta trichocarpa Hochst.
Tacca pinnatifida Forst.
Vernonia oocephala Bak.
Launæa virgata O. Hoff. et Muschl.
Bien que sporadiques, les légumineuses sont assez bien repré-
sentées avec :
Crotalaria Vogelii Benth.
Crotalaria glauca Willd.
Crotalaria cylindrocarpa DC.
Desmodium cordifolium Schindl.
Desmodium gangeticum DC.
Desmodium lasiocarpum DC.
Eriosema glomeratum Hook. f.
Eriosema cajanoides Hook. f.
Eriosema erectum Bak. f.
Indigofera hirsuta L.
Pseudarthria Hookeri W. et A.
Rhynchosia congensis Bak.
Rhynchosia viscosa DC.
Tephrosia elegans Schum et Thonn.
Tephrosia Vogelii Hook. f,
Tephrosia bracteolata Guill. et Perr.
Tephrosia linearis Pers.
Tephrosia purpurea Pers.
— 691 —
Nous allons maintenant étudier la végétation d’autres kagas
situés le long de l’itinéraire : Les Mbrès-Azen-Ndéllé. Les premiers,
compris entre les Mbrès et le village d’Azen, sont de constitution
géologique identique à celle du Kaga Mbrès ; la végétation de ces
kagas étant sensiblement la même que celle de la précédente forma-
tion rocheuse, nous insisterons surtout sur les particularités de la
flore. Au delà d’Azen, nous abandonnerons les kagas à quartzite
pour passer à l’étude la végétation de kagas de nature granitique.
(à suivre).
Notes paléoichthyologiques (suite)
Par J. Signeux.
V. — Diplomystus Dubertreti, une nouvelle espèce
du Sénonien du Liban.
Dans la Notice explicative de la Feuille de Beyrouth x, M. L.
Dubertret a figuré (PL IX) le Diplomystus Dubertreti Signeux
que je n’avais pas encore signalé. Je donnerai donc ici une descrip-
tion sommaire de cette nouvelle forme du Sénonien de Sahel Alma.
Diplomystus Dubertreti nov. sp.
PI. I, fig. 1.
Holotype : Coll. Mus., n° 1946-18-17 (figuré in Dubertret).
Cotype : Coll. Mus., n° 1946-18-248.
Cette nouvelle espèce, établie sur deux exemplaires, se reconnaît
à. sa forme ventrue, à la gibbosité qu’elle présente en arrière de sa
crête occipitale, à sa hauteur qui égale (Cotype) ou même dépasse
(Holotype) la longueur du tronc, à la forme des éléments dè ses
carènes dorsale et ventrale.
Sa longueur totale est de 13 cm. pour l’ Holotype et de 16 cm. 5
pour le Cotype, avec une hauteur de 10 cm. pour les deux spécimens.
La tête, dont la longueur (appareil operculaire compris) occupe
le 1/3 de la longueur totale, est remarquable par la fine ornementa-
tion de ses os, par sa grande crête occipitale, sa crête frontale (visible
seulement sur le Cotype) formée de plusieurs éléments, ses deux
supramaxillaires dont la 2e s’élargit dans sa partie postérieure, ses
petits prémaxillaires bordés de dents coniques minuscules, et l’arti-
culation robuste de sa mandibule.
Le nombre des vertèbres est d’environ 35, dont 13 abdominales
et- 22 caudales.
Les nageoires pectorales, visibles seulement sur l’Holotype, sont
petites ; il devait en être de même pour les pelviennes dont un seul
rayon subsiste sur le même spécimen et qui s’inséraient en arrière
du milieu de l’espace compris entre l’arc pectoral et l’insertion de
l’anale.
1. Notice explicative de la Carte Géologique au 50.000e. — Feuille de Beyrouth.
Beyrouth, juillet 1951.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 6, 1951.
— 693
La nageoire dorsale — - qui occupe plus de la moitié postérieure
-du dos — devait comprendre au moins 25 rayons, dont les deux plus
antérieurs sont très courts, robustes et simples ; les suivants, de
4 à 6 fois plus longs et ramifiés, vont en décroissant vers l’arrière.
La nageoire anale, un peu moins étendue — son point d’insertion
se situant en arrière du milieu du tronc - — devait se composer d’en-
viron 27 rayons, dont les premiers sont les plus longs, et qui décrois-
sent aussi progressivement jusqu’à la caudale.
Cette dernière est largement fourchue.
La carène dorsale, qui s’étend de l’occiput à l’insertion de la
dorsale, est formée par les expansions, robustes et pectinées à leur
bord, des rayons interneuraux inermes.
La carène ventrale, située entre l’arc pectoral et le point d’inser-
tion de l’anale, est renforcée par les larges et robustes élargissements
des extrémités distales des côtes sternales qui se chevauchent
d’avant en arrière.
Les écailles sont minces, petites et peu distinctes.
Par sa forme générale, c’est du Diplomyslus Birdi Woodw., du
Cénomanien de Hakel, que cette nouvelle espèce se rapproche
le plus, mais elle s’en distingue par sa grande taille et par la forme
beaucoup plus ramassée de sa tête. Elle serait assez voisine aussi,
par sa taille et par sa forme ventrue, de D. longicostatus Cope, du
Crétacé du Brésil ; mais elle s’en sépare par l’extension plus grande
de ses nageoires dorsale et anale ainsi que par les éléments de sa
carène ventrale à peu près égaux dans toute leur étendue.
Les autres espèces de Diplomystus, ayant un corps beaucoup plus
allongé par rapport à leur hauteur, ne peuvent entrer en comparaison
avec notre fossile auquel je donne le nom de Diplomyslus Dubertreti
•en l’honneur de M. L. Dubertret, grâce à qui les fouilles de Hakel
et de Sahel Alma ont pu être entreprises.
Diagnose : « Poissons gibbeux et ventrus, pouvant atteindre 16 cm. 5
de longueur ; hauteur du tronc égalant ou dépassant sa longueur ; pecto-
rales et pelviennes petites, dorsale et anale étendues sur la moitié environ
de la longueur du corps ; carènes dorsale et ventrale robustes ; crête occi-
pitale très élevée. »
VI. — Rhinobatidae du Crétacé du Liban.
Plusieurs espèces de Rhinobatidae ont été signalées dans les gise-
ments du Liban, mais elles ont été généralement fondées sur des
spécimens auxquels il manquait une partie de la portion antérieure
du corps (tête ou rostre), ce qui a amené une certaine confusion dans
la détermination de ces espèces.
Parmi le matériel rapporté au Muséum ces dernières années, plu-
— 694
sieurs spécimens, en bon état de conservation, permettent de recti-
fier certaines erreurs, dues au matériel défectueux recueilli précé-
demment, et d’ajouter deux nouvelles formes à l’intéressante liste
des Sélaciens fossiles de cette Région.
Rhinobatus berytensis 1 nov. sp.
PL I, fig. 2.
1889. Raja primarmata (partim). Woodward A. S. Catal. foss. Fishes-
Brit. Mus., I, p. 86, pi. IV, fig. 2 (non fig. 1).
Type ; Coll. Mus., n° 1946-18-94 a et b.
De cette nouvelle espèce de Rhinobatus nous ne possédons, dans
nos collections du Muséum, qu’un seul exemplaire réduit à la partie
antérieure du corps — de la ceinture pelvienne à l’extrémité du
rostre — mais dont le remarquable état de conservation des deux
contre-parties a permis une étude détaillée.
La région antérieure du corps a la forme d’un triangle à angles-
arrondis, dont la longueur totale (de l’arc pelvien à l’extrémité du
rostre) est de 20 cm, pour une largeur maximum de 24 cm. (de
l’extrémité d’une pectorale à l’autre).
La région cranio-branchiale est très remarquable par sa forme
ovale allongée et étroite qui distingue nettement notre fossile des
autres Rhinobatidae fossiles connus ; elle mesure 13 cm. 5 de long
(dont 6 cm. 5 de l’arc pectoral à la bouche) pour 8 cm. de large.
Le rostre, élargi en forme de disque à son extrémité, laisse voir
à sa base le cavum cerebrale. Les capsules olfactives et les cartilages
antorbitaires se reconnaissent de chaque côté de la base du rostre,
ainsi que les palato-carrés et les cartilages de Meckel. Les deux
séries dentaires, parfaitement conservées, montrent des dents dont
la couronne, lisse, présente, sur sa face interne, un prolongement
médian très prononcé et deux prolongements latéraux, moins allon-
gés que le précédent dont ils sont nettement séparés. Cette structure
est caractéristique du genre Rhinobatus.
La mandibule s’articule avec les hyomandibulaires, facilement
1. Du nom phénicien « Beryte » de le moderne Beyrouth.
» Légende de la planche.
Fig. 1. — Diplomyslus Dubertreti nov. sp., X 1/2.
Fig. 2. — Rhinobatus berytensis nov. sp. — ao, antorbitaire ; ap, apophyse prépubienne
cb, céralobranchiaux ; ce, cavvm cérébral ; co, capsule olfactive ; cp, ceinture pec-
torale ; cpv, ceinture pelvienne ; hy, hyomandibulaire ; M, cartilage de Meckel ;
ms, mésaptérygium ; mt, métaptérygium ; pc, palato-carré ; pp, proptérygium ;.
sbp, support branchial postérieur ; vert, vertèbres. — • X 1/2.
— 695 —
reconnaissables par leur forme allongée et oblique, et qui rejoignent
la région otique du crâne.
De chaque côté du support branchial postérieur, formé par la
coalescence des vertèbres cervicales, s’étendent les cératobranchiaux
dont le 5e et dernier s’appuie sur la ceinture pectorale.
Cette dernière est, comme la cavité branchiale, remarquable par
son étroitesse (4 cm. de longueur pour une hauteur de 1 cm.). Elle
s’évase de chaque côté pour son articulation avec les éléments basi-
laires des pectorales : proptérygium, mésoptérygium et métapté-
rygium.
Le proptérygium, long et assez large à sa base, supporte 33 rayons
dont le plus antérieur s’insère au niveau des capsules olfactives ;
ces rayons sont formés d’une quinzaine de segments, dichotomes à
un certain niveau. Le mésoptérygium est bien développé et en
forme de triangle dont l’angle pectoral est légèrement arrondi ; il
supporte une dizaine de rayons. Le métaptérygium est malheureuse-
ment trop mal conservé pour être décrit, mais il devait être long et
étroit et pouvait supporter plus de 30 rayons.
La ceinture pelvienne, dont il ne subsiste qu’une partie, est
également très courte et présente une petite apophyse prépubienne
à ses extrémités.
Le revêtement dermique est formé de petits éléments dont la
densité varie suivant les régions.
Je rapporte également à cette nouvelle espèce une portion de
disque figurée par Woodward (1889, pl. IV, fig. 2) sous le nom de
Raja primarmata ; mais le type de cette dernière espèce ( loc . cit.,
pl. IV, fig. 1) est sensiblement différent par ses formes générales et
surtout par ses rangées de gros tubercules dermiques ; par contre,
le second spécimen présente, dans la forme de sa cavité branchiale,
de ses pectorales et de leur soutien, des caractères semblables à ceux
de notre espèce.
Le diagnose de cette nouvelle forme peut se résumer ainsi :
Rhinobatus différant des autres espèces fossiles connues par l’allonge-
ment et l’étroitesse de sa cavité branchiale, le peu de longueur de ses cein-
tures pectorale et pelvienne, la forme raccourcie et obtuse de son rostre.
Localité : Sahel Alma (Sénonien).
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
— 696 —
Étude des plaques des Hemiaster (Échinides)
Par MUe M. E. Zoeke.
Mortensen (1950, p. 564) 1 place le genre Hemiaster Desor dans
la famille des Hemiasteridae Clark H. L. Les Hemiaster commencent à
l’Aptien leur histoire, et celle-ci se prolonge jusqu’à l’époque actuelle
(4 ou 5 espèces plus ou moins sûres sont connues de nos jours).
Leur maximum de développement se situe au Crétacé moyen et
supérieur. On compte d’après Mortensen environ 260 espèces,
fossiles et actuelles, du genre Hemiaster.
Dans les diverses collections scientifiques de Paris j’ai pu trouver
150 espèces dont 100 ont été soumises à des mesures et 50 d’entre
elles ont, en outre, été traitées à l’aide d’un abrasif pour faire
apparaître les sutures des plaques.
Au cours du rangement et de la vérification de la collection des
Hemiaster du Laboratoire de Paléontologie du Muséum, j’avais
eu l’impression que l’ensemble des espèces se répartissait en deux
grands groupes : celles provenant d’Europe, caractérisées par une
taille faible, une forme globuleuse, des pétales ambulacraires posté-
rieurs et l’enfoncement ambulacraire impair courts ; celles des gise-
ments d’Afrique, plus grandes, aplaties avec des ambulacres posté-
rieurs et l’enfoncement ambulacraire impair longs. Afin de rendre
plus objective cette impression j’ai effectuée des mesures de la
longueur (L) et de la hauteur (H) maxima sur 100 espèces et pour
chacune sur un nombre aussi grand que possible d’individus. Le
L— H
rapport — — X
JL i
100 a été choisi numériquement pour traduire la
forme générale. Pour apprécier le développement de la longueur
de l’enfoncement de la zone ambulacraire impaire j’ai mesuré celui-
ci suivant la courbure et établi son rapport à la distance (suivant la
courbure également) de l’apex à la bouche. Pour simplifier j’ai
réparti ces mesures en 4 groupes : l’enfoncement 0, atteignant 1/3,
1/2 ou 1. Les résultats numériques sont rapportés dans le tableau
ci-joint. Sans que dans ce tableau la distinction des groupes d’es-
pèces soit tranchée on voit une tendance à une réunion préféren-
tielle s’accordant avec la répartition géographique. D’ailleurs je
n’ai pu trouver aucune espèce commune avec certitude à l’Europe
et à l’Afrique.
Un autre caractère de forme générale, d’ailleurs difficilement
1. Mortensen Th. — 1950. A Monograph of the Echinoidea. V-l.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 6, 1951.
697 —
traduisible en mesures, est fourni par l’area anale. De façon très
constante les Hemiaster du groupe africain présentent une area
large, tandis que dans le groupe européen, elle est étroite.
Ce résultat est précisé et complété par l’étude de la distribution
et de la forme des plaques. Il est alors possible de distinguer 3 groupes
d’espèces (au moins parmi celles qui ont été étudiées) : groupe euro-
péen, groupe africain, groupe « hybride ».
Groupe européen : exemple H. bufo (Brongn.) :
Dans l’ambulacre impair à partir du point où les pores cessent
d’être visibles à l’œil nu (cette limite est parfaitement nette) on
constate un changement de la forme des plaques qui, jusque-là,
étaient étroites et toutes semblables. La plaque venant immédiate-
ment au dessous de cette limite est nettement plus haute que les
précédentes, caractère qui s’accentue pour les plaques suivantes
de sorte que bientôt on a des plaques isodiamétriques. A partir
de l’extrémité du pétale ambulacraire paire postérieure jusqu’à
l’ambitus, les plaques sont visiblement isodiamétriques et de même
taille pour les deux plaques correspondantes de chacune des rangées.
Les plaques coronales comprises entre les amhulacres pairs, posté-
rieur et antérieur, sont relativement hautes (la longueur de ces
plaques ne dépasse pas en général le double de leur hauteur).
Parmi les Hemiaster étudiés les espèces suivantes entrent dans
ce groupe :
H. cenomanensis Cotteau.
H. bu/o (Brongniart).
H. similis d’Orbigny.
H. nasululics Sorignet (est devenu
Peroniaster ) .
H. konincki d’Orbigny.
II. orbignyi Desor.
H. cadieriensis Coquand.
H. lusitanicus de Loriol.
H. toucasi d’Orbigny.
Les caractères définissant le groupe européen sont :
Forme globuleuse ; ambulacres pairs postérieurs courts, enfoncés
la partie enfoncée de l’ambulacre impair courte ; area anale étroite ;
plaques de l’ambulacre impair devenant isodiamétriques ; plaques de
l’ambulacre pair postérieur isodiamétriques et de taille égale dans la
même paire ; plaques de l’intervalle des ambulacres pairs, antérieurs
et postérieurs, relativement hautes. Ces caractères donnent lieu
les uns et les autres à quelques rares exceptions, alors que tous
les autres caractères se vérifient.
H. regulusi d’Orbigny.
H. desmoulinsi d’Orbigny.
H. groussouvrei Gauthier.
H. griepenkerti v. Strombeck.
H. leymerisi Desor.
H. ligcriensie d’Orbigny.
H. gauthieri Péron.
H. minimiis (Agassiz).
H. bucardium (Goldfuss).
Légende de la Figure 1 ci-contre
Fig. 1. — Tableau de répartition des Hemiaster étudiés. Les niveaux stratigraphiques
sont portés en ordonnées (Cénomanien, Turonien, Sénonien, Tertiaire). En abscisses
L — H
sont portées les valeurs du rapport — — X 100. Les numéros correspondent
aux espèces, placées dans l’ordre alphabétique et dont la liste est donnée ci-dessous.
Européens.
T. angustipneustes Desor. — 2. aragonensis Lambert. — 3. arizensis Lambert. —
4. batallieri Lambert. — 5. bucardium (Goldluss). — 6. bufo Brongniart. — 7. cader-
riensis Coquand. — 8. cenomanensis Cotteau. — 9. checchiai Lambert. — 10. constric-
tus Cotteau. — 11. cottreaui Lambert. — 12. dalloni Lambert. — 13. delgadoi de
. Loriol. — 14. desmoulinsi d’Orbigny. — 15. desori Haime. — 16. excavaXus Arnaud. —
17. garumnicus Lambert. — 18. gauthieri Peron. — 19. globulus Seguenza. —
20. griepenkerti v. Strombeck. — 21. grossouvrei Gauthier. — 22. icaunensis Lambert.
— 23. incrassatus Lambert. — 24. konincki d’Orbigny. — 25. labriei Lambert. —
99. lamberti Savin. — 26. leymeriei Desor. — 27. ligeriensis d’Orbigny. — 28. lusitanicus
de Loriol. — 29. micranthus Lambert. — 30. minimus (Agassiz). — 31. nasutulus
{Soriginet) (est devenu Peroniaster) . — 32. neustriae Desor. — 33. nucula Desor. —
34. orbignyi Desor. — 35. prunella (Lamarck). — 36. punctatus d’Orbigny. —
37. regulusi d’Orbigny. — 38. roberti Lambert. — 39. scutiger Forbes. — 40. similis
d’Orb. — 41. spissus Lambert. — 42. toucasi d’Orbigny. — 43. tubillensis Lambert.
— 44. tumidosus de Loriol. — 45. verneuili Desor.
Africains.
46. africanus Coquand. — 47. ameliae Péron et Gauthier. — 48. asperatus Péron et
Gauthier. — 49. aumalensis Coquand. — 50. auressensis Péron et Gauthier. —
51. athenais Coquand. — 52. bairensis Gauthier. — 53. batnensis Coquand. —
54. bibansensis Péron et Gauthier. — 55. bourguignati Péron et Gauthier. — 56. bros-
sardi Coquand. — 57. brahim Péron et Gauthier. — 100. brivesi Dallori et Lambert.
— 58. ehauveneti Péron et Gauthier. — 59. cristatus Stoliczka. — 60. cubicus Desor. —
61. devauxi Coquand. — 62. fourneli Deshayes. — 63. gabrielis Péron et Gauthier.
— 64. guillieri Coquand. — 65. gumbeli Coquand. — 66. heberti Péron et Gauthier.
— 67. insolitus Gauthier. — 68. ibelensis de Loriol. — 69. jakobi Lambert. — 70. jul-
lieni Péron et Gauthier. — 71. krenchelensis Péron et Gauthier. — 72. ksabensis
Péron et Gauthier. — 73. lamberti Cotteau. — 74. lambesensis Gauthier. — 75. lati-
grunda Gauthier et Péron. — 76. longus Cotteau et Gauthier. — 77. madagasca-
riensis Cottreau. — 78. meslei Péron et Gauthier. — 79. messai Péron et Gau-
thier.— 80. mirabilis Péron et Gauthier. — 81. nicaisi Coquand. — 82. noemiae
Gauthier. — 98. opimus Cotteau et Gauthier. — 83. oblique-truncatus Péron et
Gauthier. — 84. parthicus Gauthier. — 85. percevali Lambert. — 86. proclivis
Péron et Gauthier. — 87. pseudo fourneli Péron et Gauthier. — 88. rolandi Gau-
thier. — 89. saulcyi d’Orbigny. — 90. schoelleri Lambert. — 91. semicavatus Péron
«t Gauthier. — 92. sourkoldjenouensis Lambert. — 93. superbissimus Coquand. —
94. subverrucosus Gauthier. — 95. verrucosus Gauthier. — 96. victoris Lambert. —
"97. zitteli Coquand.
TERTIAIRE
5ÉN0NIEN
▼77
V24
V 9
<95 H 56
V35V51 V32V33
V36V10V29V-M
as
<92
■621065
<94 <84 369 0 34 H 79
<64 <98 <88 V37096
Q36 043 099V73 V4 SS 72
0* 0l8 VI 7 V41 V16 03 0-1 <32
En abscisse sont portées les valeurs du rapport 100
Les espèces sont numérotées dans l'ordre alphabétique de
leurs noms.
■ 57
■54VS0
■ 43 SB 93 H59<76
G 69
Fig. 1.
699
700
— 701
a) relativement moins globuleux, sont :
H. minimus. II. cenomanensis.
H. toucasi. H. cadieriensis.
H. lusitanicus. H. bucardium.
b) ambulacre impair relativement long :
H. bucardium H. lusitanicus H. grossouvrei.
c) plaques de l’ambulacre impair devenant allongées :
H. lusitanicus. H. leymeriei.
d) plaques de l’ambulacre pair postérieur ayant tendance à être allon-
gées et inégales dans une même paire :
II. lusitanicus. H. toucasi.
e) certaines plaques interambulacraires latérales à tendance allongée ;
H. lusitanicus H. minimus H. leymeriei.
Deux espèces surtout demandent donc de nouvelles recherches :
H. lusitanicus et H. leymeriei.
Groupe africain : exemple H. meslei var. major Péron et Gauthier.
Les plaques de l’ambulqcre impair antérieur non seulement
deviennent isodiamétriques, mais prennent même une forme allongée.
Dans l’ambulacre pair postérieur les plaques sont inégales dans une
même paire. Les plaques de la rangée postérieure demeurent petites
et ne changent guère de forme. Celles de la rangée antérieure par
contre sont toujours plus grandes, d’abord isodiamétriques, ou
même plus hautes que longues, elles deviennent de plus en plus
déprimées, prenant un grand allongement transversal. Les plaques
interambulacraires comprises entre les ambulacres pairs, antérieur
et postérieur, sont déprimées (la longueur est égale au moins à
5 fois la hauteur).
Dans ce groupe entrent les espèces suivantes :
H. latigrunda Péron et Gautlrer.
II. fourneli Deshayes.
H. lambesensis Gauthier.
H. krenchelensis Péron et Gauthier.
H. heberti Péron et Gauthier.
H. batnensis Coquand.
H. meslei Péron et Gauthier.
II. ibelensis de Loriol.
II. semicavatus Péron et Gauthier.
II. proclivis Péron et Gauthier.
H. gabrielis Péron et Gauthier.
H. cubicus Desor.
H. oblique-truncatus Péron et Gau-
thier.
H. africanus Coquand.
H. asperatus Péron et Gauthier.
H. bibansensis Péron et Gauthier.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 6, 1 951.
45
702
Fig. 3. — Disposition des plaques chez Hemiaster meslei variété major.
Profil du même spécimen X 1/2.
703 —
Les caractères suivants donnent lieu à de rares exceptions :
a) formes relativement globuleuses ;
H. cubicus II. semicavalus
b) ambulacres pairs postérieurs relativement courts ;
H. gabrielis H. proclivis H. latigrunda
Par contre il est à remarquer que les caractères des plaques ne
donnent lieu à aucune exception.
Groupe « hybride » : exemple H. longus Cott. et Gauth.
Dans ce groupe se combinent, suivant plusieurs modalités, les
caractères des groupes précédents. Tous appartiennent à des gise-
ments d’Afrique, de Madagascar ou de Perse. Malgré la diversité
des combinaisons je ne dispose pas d’un matériel suffisamment
abondant pour tenter sa coupure en plusieurs sections. Le seul
caractère réellement constant est la faible longueur de l’enfonce-
ment de l’ambulacre impair antérieur. Ce caractère donne à toutes
les espèces de ce groupe une allure parfaitement caractéristique en
vue antérieure. Une série de ces espèces a une tendance à prendre
une forme globuleuse :
H. madagascariensis Cottreau
H. julieni Péron et Gauthier
H. pseudojourneli Péron et Gauthier.
H. devauxi Coquand
H. ameliae Péron et Gauthier.
Les plaques interambulacraires latérales sont, en règle générale,
hautes comme chez le groupe européen. Les autres caractères des
plaques ont une tendance africaine dominante, mais non exclusive.
Une autre série d’espèces est marquée plutôt par une tendance à
l’aplatissement :
H. longus Cotteau et Gauthier
H. noemiao Gauthier
H. mirabilis Péron et Gauthier
H. aumalensis Coquand
H. chauventi Péron et Gauthier
Ici nous trouvons souvent un mélange très net de caractères.
Par exemple chez H. noemiae les plaques de l’ambulacre impair
antérieur sont de tendance africaine, les plaques de l’ambulacre
pair postérieur sont de disposition nettement africaine et les plaques
interambulacraires sont typiquement de caractère européen.
L’investigation serait à pousser à l’échelle mondiale afin de
savoir s’il n’existe que 3 groupes pour l’ensemble des Hemiaster.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 6, 1951. 45.
— 705
La première impression est qu’il en est bien ainsi, ou qu’il y aurait
lieu de distinguer, tout au plus, un quatrième groupe. Alors on
pourra poser la question de l’explication de ces groupements dans
le cadre de l’histoire phylogénique des Hemiasteridae.
Ayant établi, en tenant compte de la forme des plaques et du
contour de l’area anale, des différences entre les Hemiaster d’Afrique
et ceux d’Europe, il sera maintenant intéressant de rechercher
si cette séparation est également valable pour des genres voisins 1.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
1. Au cours de l’impression de cette note j’ai pu vérifier que cette séparation
était aussi valable pour le genre Schizaster.
— 70G —
Étude paléoxylologique du sahara (xv). — Sur un nouveau
BOIS MINÉRALISÉ, ElIPHORBIOXYLON LEFRANCII N. SP., RÉCOLTÉ
en Algérie, au nord-ouest de fort-flatters.
Par Edouard Boureau.
SOUS-DIRECTEUR AU MUSÉUM.
Le bois fossile dont il s’agit dans ce travail fut récolté au N. W.
de Fort-Flatters, dans l’Oued ben Abbou, sur la piste qui va de Tin
Sig à Hassi M’seguem, dans les cailloutis de la Hamada, au voisi-
nage, par conséquent, du gisement du Leguminoxylon Menchi-
koflîi Boureau qui a fait l’objet d’une récente note 1.
Il a été récolté par M. J. Ph. Lefranc au cours d’une mission à
Fort-Flatters. Nous le remercions bien vivement.
L’échantillon se présente sous l’aspect d’un prisme de 6 cm X
3 cm X 2 cm, entièrement silicifié, très difficile à user, de couleur
gris-terne. Les vaisseaux sont visibles à l’œil nu.
EUPHORBIACEAE
Euphorbioxylon Lefrancii n. sp.
(PI. I, fig. 1 et 2).
Collection Lefranc, n° 1 A.
I. — Etude anatomique.
Bois hétéroxylé. — Pas de zones annuelles d’accroissement.
1. Les vaisseaux. — Ils sont disséminés. En coupe transversale,
ils apparaissent de forme ovale, allongés radialement. Ils sont
surtout solitaires (60 %), quelquefois groupés par files radiales de 2
(15 %) ou par files radiales de trois vaisseaux accolés (3 %). Ils
sont de taille variable.
a) Vaisseaux solitaires. (Tg X Rd) :
144 (jl X 192 p. (très fréquent) ; 96 u, X 144 p, ; 80 p. X 96 p. ; 64 p. X
96 p. ; 48 p. X 96 p..
1. Boureau Ed. — 1951. Étude paléoxylologique du Sahara (XIV). — Legumino- ■
xylon Menchikoffii n. sp., bois éocène découvert au Nord-Ouest de Fort-Flatters
(Algérie). Bull. Mus. Nat., 2e s., t. XXIII, n° 3, pp. 331-338, 1 pl. h. t., 1951.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIII, n° 6, 1951.
707 —
b) Vaisseaux groupés par deux. (Tg X Rd) + (Tg X Rd) :
(144 [j. x 160 p) + (112 jx X 128 p) ; (160 p X 208 p) + 128 p X
128 p).
c) Vaisseaux groupés par trois.
(128 jx X 160 jx) +- (128 jx X 80 p) 112 p x 96 jx).
Ils sont donc surtout de taille moyenne accompagnés de quelques
très petits éléments.
Epaisseur de la paroi d’un vaisseau : environ 8 p.
Les vaisseaux sont au nombre moyen de 6 au mm2. Ils sont donc
rares. Quelques-uns ont un contenu grisâtre, mais la plupart en
sont dépourvus.
Observés en coupe longitudinale, ils ont un trajet rectiligne, avec
une longueur verticale qui varie de 225 jx à 900 p, surtout 675 p.
Ils peuvent donc être très courts ou modérément longs. La cloison
terminale est généralement horizontale.
2. Le parenchyme ligneux. — Le parenchyme des rayons nombreux
qui encadrent latéralement les vaisseaux en coupe transversale
mis à part, il n’y a pas d’autre tissu parenchymateux. On voit
cependant quelquefois autour des vaisseaux, une ou plusieurs assises
de grandes cellules qui viennent ainsi compléter l’anneau paren-
chymateux amorcé latéralement par les rayons.
3. Les fibres ligneuses. — Elles sont disposées dans la coupe trans-
versale en files cellulaires à coupe arrondie, placées, entre les rayons,
en nombre allant de 1 à 4. Leur paroi est mince. Les ponctuations
sont très peu nettes, tant sur la paroi tangentielle que sur la paroi
radiale. Diamètre maximum : 16 p.
4. Les rayons ligneux. — La coupe longitudinale tangentielle
montre les nombreux rayons très rapprochés, constitués par une
alternance plus ou moins régulière de cellules claires et de cellules
au contenu sombre. Ils sont hétérogènes et du type III (d’après
la terminologie de Kribs). Les cellules claires sont souvent arron-
dies et de grande taille, allongées verticalement (32 (i X 48 |i ou
32 p X 64 (x) ou carrées, en coupe tangentielle et elles renferment
souvent des cristaux prismatiques alors que les autres cellules, au
contenu gommeux et coloré sont plus petites et isodiamétriques
(25 p X 25 p.). Ces rayons peuvent montrer une bisériation très
locale et limitée à 2 cellules opposées de petite taille et générale-
ment sombres. Très rarement, les rayons peuvent être bisériés sur
une plus grande longueur (exceptionnel).
Hauteur des rayons : 320 p (9 cellules) ; 400 p (13 cellules) ; 720 p
(16 cellules) ; 560 [x (17 cellules) ; 800 p. (20 cellules).
Ils sont disposés en chicane. La distance qui les sépare dans un
— 708
plan tangentiel est presque toujours inférieur à leur propre largeur.
On en compte 18 environ au mm horizontal tangentiel.
Observées en coupe radiale et en coupe transversale, les cellules
des rayons sont peu allongées radialement. Elles peuvent être
légèrement plus allongées radialement que tangentiellement (56 |x X
40 (x), quelquefois isodiamétriques ou encore plus allongées tangen-
tiellement que radialement (40 [j. X 56 jx).
II. — Affinités.
Le bois en question dans la note présente deux caractères saillants :
1° Rayons unisériés hétérogènes, du type III de Kribs x.
2° Parenchyme vertical rare ou absent.
L’ouvrage de Metcalfe et Chalk 2 indique (page 1486) que les
familles suivantes possédant un parenchyme rare ou absent :
Berberidaceae.
Lardizabalaceae.
C istaceae.
V iolaceae.
Flacourtiaceae.
Tremandraceae.
Hypericaceae.
Guttifereae.
Rutaceae.
Octoknemaceae.
Celastraceae.
Sapindaceae.
Hippocastanaceae.
Sabiaceae.
Grossulariaceae.
Hydrangeaceae.
Lecythidaceae.
Punicaceae.
Cornaceae.
Rubiaceae.
Campanulaceae.
Ericaceae.
Solanaceae.
Scrophulariaceae.
Verbenaceae.
Euphorbiaceae.
On peut éliminer un bon nombre de familles qui n’ont jamais de
rayons unisériés ou qui ont un plan ligneux d’ensemble très diffé-
rent et en fin de compte, c’est la famille des Euphorbiaceae que nous
retenons pour notre échantillon fossile.
L’anatomie des bois des Euphorbiaceae permet de distinguer
4 groupes (Metcalfe et Chalk 1 2, p. 1208) que nous indiquons ci-
après, avec les caractères particuliers du parenchyme et des rayons :
1° Phyllanthoïdeae.
а) Groupe A. (type Aporosa).
— Parenchyme abondant, diffus, en chaînettes de 8-16 cellules.
— Rayons de deux dimensions, jusqu’à 8-16 cellules de large, plusieurs
mm. de haut, nettement hétérogènes avec souvent des marges de plus
de 10 cellules dressées. Cellules à cristaux et quelquefois contenant des
dépôts sombres.
б) Groupe B. (type Glochidion).
— Parenchyme absent ou limité à quelques cellules auprès des vaisseaux
— Rayons souvent de deux dimensions, jusqu’à 3 et 11 cellules de
large ; souvent jusqu’à 2 mm. de haut ; hétérogènes quelquefois très
1. Kribs D. A. — 1935. Salient Unes of structural specialization ii> the wocd rays
of dicotyledons. Bot. Gaz., 96, pp. 547-557, 1935.
2. Metcalfe C. R. et L. Chalk. — 1950. Anatomy of Dicotyledons, 2 vol., Oxford.
nettement : avec 10 cellules dressées (ou davantage) formant la marge du
rayon.
Cellules au contenu brun avec parfois de nombreux cristaux.
c) Groupe C. (autres Phyllanthoideae).
— Parenchyme diversement réparti ; en bandes ou en cellules dis-
persées, plus ou moins associées aux vaisseaux.
— Rayons unisériés ( Androstachys et Breynia ) ou plus larges.
Cristaux fréquents. Nombre de rayons allant surtout de 12 à 22.
2° Crotono'ideae.
— Parenchyme abondant, apotracheal, allant d’une disposition en
cellules dispersées à une répartition en bandes continues de 1 ou 2 cellules
de large, quelquefois avec un peu de parenchyme juxtavasculaire.
— Rayons, soit exclusivement unisériés, soit typiquement 2 et 3-sériés,
quelquefois 4- et 5- sériés, habituellement de plus de 1 mm. de haut, mais
quelquefois, nettement plus bas. Hétérogènes (Kribs, I II et III). De 7
à 25 rayons au mm, surtout de 11 à 21. Cellules dressées, carrées ou
couchées. Contenu cellulaire gommeux sombre et cristaux dans les espèces
sans parenchyme vertical à cristaux.
D’après ces indications, notre échantillon fossile présente des
points communs avec les espèces du groupe C. Il en diffère cepen-
dant, car Androstachys possède peu de rayons au mm (moins de 12)
et Breynia a de la thyllose et un parenchyme en bande.
Par ses rayons unisériés, notre échantillon possède surtout des
affinités avec certains bois des Crotonoïdeae. Une figuration donnée
par Metcalfe et Chalk ( loc . cit., p. 1224, fig. 294-G) concernant
Grossera Vignei Hoyle, rappelle assez bien les rayons de notre
échantillon.
En fin de compte, notre échantillon saharien ne rentre exacte-
ment dans aucun des groupes établis par Metcalfe et Chalk qui
d’ailleurs ne correspondent pas aux divisions systématiques clas-
siques des Euphorbiaceae.
L’examen du fichier microphotographique, de la xylothèque et
des coupes de la Division d’Anatomie du Centre technique forestier
tropical de Nogent-sur-Marne (Mr D. Normand), nous a conduit
à rechercher les affinités avec les espèces actuelles, auprès de cer-
tains genres de Crotonoïdeae, surtout avec les genres : Anthostema,
Ricinodendron, Sapium, Aleurites et Mallotus, ainsi qu’avec certaines
Phyllanthoideae des genres Bridelia et Amanoa.
1. — Genre Anthostema (Afrique tropicale et Madagascar).
Des échantillons d’A. Aubryanum Baill. du Moyen Congo mon-
trent une coupe transversale très comparable, ainsi qu’une coupe
tangentielle également très voisine. Les rayons se présentent souvent
avec le même aspect. Il en est de même de VA. senegalense A. Juss.
— 710 —
du Soudan. Il s’agit, par rapport à notre échantillon fossile, du genre
le plus voisin que nous ayons rencontré.
2. — Genre Ricinodendron (Afrique tropicale). Des échantillons
de Côte d’ivoire, l’un, provenant des environs de Zaranou, l’autre
des environs d’Erymakouié, montrent des affinités également
étroites. La coupe tangentielle est voisine mais la coupe transversale
montre des pores moins nombreux.
3. — Genre Sapium (Genre bien représenté dans les régions tro-
picales et subtropicales). Le S. Aubrevillei Léandri montre déjà des
caractères différents : parenchyme diffus nettement perceptible et
rayons unisériés plus nettement homogènes.
4. — Genre Bridelia. Le B. Aubrevillei Pellegrin montre une coupe
transversale voisine avec un parenchyme assez net et une coupe
longitudinale également voisine.
5. — Genre Anianoa (Afrique et Amérique tropicales). L ’A.
strobilacea Muell. Arg. du Gabon est également voisin mais il diffère
nettement par ses rayons, particulièrement élevés.
Ajoutons enfin d’autres espèces figurées par Lecomte 1 qui
présentent, avec notre spécimen, des ressemblances quelquefois
étroites :
— Aleurites (genre connu en Asie, Océanie et Amérique tropicale)
avec A. codata R. Br. (Lecomte, 1925, pl. XXYI) qui ne diffère
que par sa zone semi-poreuse ;
— Mallotus (genre bien représenté et à vaste répartition en
Afrique tropicale, jusqu’en Chine, Bornéo et aux Iles Salomon)
avec M. albus Mull. Arg. (Lecomte, 1925, p. XXVI) qui est voisin
mais dont les rayons sont plus homogènes que ceux de notre spécimen
fossile. Le M. cochinchinensis Lour., figuré par Kenehira 1 2
(pl. XXXVIII, fig. 224, 225) est également très voisin.
— Sapium avec S. sebiferum Roxb. (Lecomte, 1925, pl. XXV)
qui diffère davantage par ses pores généralement groupés et ses
rayons plus fins et homogènes.
Il est difficile de rapprocher notre échantillon d’une espèce
actuelle précise, mais, néanmoins, il s’agit de toute évidence d’une
espèce d’ Euphorbiaceae. Nous donnons donc le nom de genre fossile
d ’ Euphorbioxylon Félix (1887).
1. Lecomte H. — 1925. — Les bois de l’Indochine. Agence économique de
l’Indochine, 1925.
2. Kanehira R.. — 1921. — Anatomical characters and identification of For-
mosan woods with critical remarks from the climatic point of view. pp. 1-317.
Taihoku, 1921.
Bulletin du Muséum
PI. I
Cl. G. Tendron
Phocotypie Jean Brunlisen
30. ru. Le Brun - PARIS 13*
— 711 —
Les espèces fossiles d’ Euphorbiaceae connues d’après leur bois
secondaire, sont les suivantes :
1° Euphorbioxylon speciosum Félix, de Sabanilla, en Colombie (1887) fi
que son auteur compare aux genres actuels Euphorbia, Jatropha et Phyl-
lanthus. Il s’éloigne de notre spécimen par ses rayons plurisériés. (Voir
Félix, pp. 522-525, pl. XXV, fig. 4, 6 et-7).
2° Paraphyllanthoxylon arizonense du Crétacé du Colorado, dans F Ari-
zona, décrit par Bailey (1924) 1 2 et que son auteur compare aux genres
actuels Phyllanthus et Bridelia. Cet échantillon américain diffère surtout
de notre échantillon saharien par ses rayons plurisériés et ses pores groupés.
(Voir Bailey, pp. 439-451, pl. XV, fig. 1-6).
3° Dryoxylon dryopetoides du Tertiaire du Kenya, décrit par Bancroft 3
en 1932. Il est comparé par cet auteur au genre actuel Drypetes, et montre
un parenchyme disposé en chaînettes unisériés caractéristiques, ainsi
que des rayons plurisériés (voir Bancroft, pp. 761-764, pl. XXIX,
fig. 8).
Notre spécimen africain diffère donc des plans ligneux fossiles
antérieurement décrits. Il demande une appellation spécifique parti-
culière. Nous le désignerons Euphorbioxylon Lefrancii Boureau,
n. sp., en hommage à son collecteur.
III. — Diagnose.
Euphorbioxylon Lefrancii Boureau, n. sp. — Bois secondaire
hétéroxylé dépourvu de zones annuelles d’accroissement. Vaisseaux
de forme transversale ovale, disséminés, de taille moyenne, rares,
« très courts » jusqu’à « modérément longs ». Parenchyme rare, peu
net, au voisinage des vaisseaux. Fibres à paroi mince. Rayons
unisériés, très hétérogènes, du type III de Kribs, disposés en
chicane, resserrés, au nombre de 18 au mm tangentiel horizontal.
Pas de canaux secréteurs.
Espèce fossile rappelant surtout certains plans ligneux du genre
actuel Anthostema et de quelques autres Crotonoïdeae.
IV. — Age géologique.
Cet échantillon a été récolté sur la bordure méridionale du Grand
Erg oriental, sur le Tinghert, au voisinage du gisement du Legumino-
xylon Menchikoffii Boureau et, comme cette espèce fossile il est,
1. Félix J. — 1887. Untersuchungen über fossile Hôlzer (2). — Zeitschr. Deutschen
geol. Gesellsch ., XXXIX, Bd, pp. 517-528, pl. XXV, 1887.
2. Bailey I. W. — 1924. The problem of identifying the wood of Cretaceous
and later Dicotyledons : Paraphyllanthoxylon arizonense. Ann. Bot., XXXVIII,
pp. 439-451, pl. XV, 1924.
3. Bancroft H. — 1932. Sonie fossil dicotyledonous woods from the miocene (?)
beds of East Africa. Ann. Bot., CLXXXIV, pp. 745-767, pl. XXIX, 1932.
— 712 —
d’après le collecteur et A. de Lapparent, d’âge soit Danien, soit
Montien. En effet, ces couches qui constituent une série continen-
tale de grès rouges placés sur le Crétacé supérieur marin (Sénonien)
sont recouvertes par les couches marines à Foraminifères de l’Éocène
inférieur. Les bois appartiennent donc à des couches du Crétacé
tout à fait terminal ou — ce qui est plus probable — de l’Éocène
inférieur, à la limite même du Crétacé et du Tertiaire. Au même
titre que le Leguminoxylon Menchikoffîi, V Euphorbioxylon Lefrancii
diffère très nettement des éléments résineux gymnospermiens de la
flore fossile du Continental intercalaire pour s’intégrer dans la
flore fossile africaine de l’époque Tertiaire.
Laboratoire cT Anatomie comparée des Végétaux
Vivants et Fossiles du Muséum.
713
Sur la teneur en Phosphore des pollens
de quelques Renonculacées
Par C. Sosà-Bourdouil.
Un précédent examen (1) de la teneur en Azote total et protidique
des pollens, nous avait conduit à classer les divers genres de Renon-
culacées, suivant un ordre qui se trouve parallèle à la classification
botanique. Dès lors, se trouvait formulée la question des corrélations
entre le chimisme des pollens et leur position systématique. Il
s’agit plus exactement de rejoindre par l’étude du chimisme, la
notion de spécificité qui se trouve à la base de la classification.
Tel est du moins le plan de travail que nous nous sommes proposé.
Suivant l’abondance des récoltes, il nous est possible d’ajouter
quelques nouvelles données sur la composition de ces pollens et
j’examinerai ici leur teneur en Phosphore.
Les déterminations ont été faites après destruction sulfo-nitrique
de la matière organique suivant les indications de Machebœuf
et Delsal (4), par colorimétrie à l’aide de l’électro-photomètre de
Meunier, nous avons employé deux méthodes que nous avons
comparées sur le même matériel :
1° La réaction de Briggs Doisy Bell, dans laquelle il se produit
une coloration bleue due à la réduction de l’acide phosphomolyb-
dique par l’hydroquinone.
2° La réaction de Misson au cours de laquelle il se produit un
complexe phospho-vanado-molybdique jaune. Cette dernière mé-
thode a été employée d’après les indications de Fleury et
Leclerc (5).
La pratique de ces deux méthodes nous a conduit à mettre un
soin particulier à l’ajustement de l’acidité des solutions, ces réac-
tions étant assez sensible à l’acidité du milieu. Dans tous les cas
nous avons donc neutralisé les liquides provenant de l’attaque sulfo-
nitrique par la potasse exempte de Phosphore (virage à l’héliantine).
En ce qui concerne la première réaction nous avons employé
une solution de molybdate d’ammoniaque dans S04 H2 1,5 N.
Les lectures ont été faites au bout d’une heure, au lieu d’une demie-
heure comme dans le travail de Machebœuf et Delsal. En effet,
l’examen de l’évolution de la couleur en fonction du temps, donne
une courbe dont la pente est encore rapide au bout d’une demi-
heure et s’atténue considérablement au bout d’une heure.
Des échelles correspondantes et les essais témoins dans les condi-
tions du dosage ont été effectués pour comparaison.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIII, n° 6, 1951.
— 714 -
D’après le tableau suivant, on peut voir la bonne concordance
des deux méthodes obtenue pour un même essai.
Lorsque nous avons eu des pollens provenant de diverses localités,
les résultats relatifs aux différents échantillons se sont montrés à
peu près semblables. Les variations dues au milieu apparaissent
donc de faible amplitude pour des pollens de même espèce normale-
ment constitués.
En général, la variation de teneur en Phosphore suivant les genres
étudiés suit d’assez près celle de l’azote que nous avons mise précé-
demment en évidence et l’on est amené à classer les pollens suivant
1. Cette vérification, qui comporte de nombreux essais, a été effectuée avec l’aide
de M. Baffavd, du C. N. R. S.
715
un ordre voisin de celui que nous en avions déduit. Il devenait
intéressant de calculer les rapport P/N pour chaque espèce étudiée.
Ce rapport, indiqué sur le tableau précédent, apparaît constant
pour une espèce déterminée et aussi en général pour les espèces
d’un même genre. La valeur la plus élevée a été trouvée pour le
genre ' Pœonia (0,21) ; quelques Helléborées présentent la valeur
la plus basse (0,14), d’autres 0,17. Les Anémones : 0,15 ; Clematis et
Thalictrum sont au voisinage de 0,17 ; les Renoncules : 0,18.
On peut en conclure que, s’il y a un certain parallélisme entre la
“teneur en Azote et en Phosphore pour l’ensemble des Renonculacées
étudiées, dans le détail le rapport P/N peut varier suivant le genre
envisagé.
Lorsque la quantité de matériel nous l’a permis, nous avons
essayé de séparer les diverses fractions phosphorées suivant la
méthode de Schneider.
On obtient ainsi 4 fractions correspondant au phosphore soluble,
lipidique, nucléique, protidique.
A fins de comparaison, nous donnons les résultats obtenus pour
des genres opposés relativement à leur richesse en phosphore.
I. Phosphore soluble dans l’ac. trichloracétique 10 p. 100 à froid.
II. P. soluble dans l’alcool éther (lipidique).
III. P. soluble dans l’ac. trichloracétique 5 p. 100 à chaud (nucléique).
IV. P. soluble dans la soude à 2 p. 100 (protidique).
I II III IV
Pœsnia Delavayii 0,86 0,062 0,234 0,055
Ranunculus bulbosus 0,61 0,058 0,096 0,04
Les principales différences entre ces types portent sur le phos-
phore soluble, nucléique et protidique. Nous avions déjà mis en
évidence par une autre méthode les différences relatives à la teneur
en acides nucléiques de ces pollens 3.
Les résultats obtenus pour les autres pollens seront discutés
postérieurement avec plus de détails.
En résumé, l’examen de la teneur en phosphore confirme et
complète la notion du parallélisme existant entre la composition
des pollens et la classification botanique des divers genres chez les
Renonculacées.
BIBLIOGRAPHIE
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2. — — 208, 1939, p. 536.
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4. M. Maciiebœuf et J. Delsal. Bull. Soc. Chim. biol., XXV, 1943, p. 116.
5. P. Fleury et M. Leclerc. Bull. Soc. Chim. biol., XXV, 1943, p. 201.
— 71G —
TABLE DES MATIERES
du Tome XXIII. — 28 Séuie.
Pages
Actes administratifs . 5, 155, 339, 481
Liste des Correspondants nommés en 1950 » 7
Travaux faits dans les Laboratoires pendant l’année 1950 11
Communications :
Abrard (R.). Observations géologiques aux Clayes-sous-Bois (S.-et-O.) . . . 566
André (M.). Nouvelles observations sur le Bochartia Kuyperi Oudemans.... 253
— Nouvelle espèce de Schôngastiella (Acarien) d’Afrique Équatoriale. . 368
— Sur une forme larvaire de Schôngastia (Acarien) parasite de petits
Mammifères en Oubangui-Chari • 372
Angelier (E.). Porolhomannella andrei n. sp., un nouvel Halacarien recueilli
dans le psammon d’eau douce 505
— Diagnoses sommaires d’Hydracariens psammiques nouveaux de Corse. 508
Anthony (J.). Un corollaire important de la loi de Baillarger sur la Gyren-
céphalie 239
Berlioz (J.) et Jouanin (Chr.). Étude d’une collection d’Oiseaux des îles Pribilof. 610
— et Rougeot (P.). Étude d’une collection d’Oiseaux du Gabon 66
Blanc (M.). Quelques considérations sur les actinotriches des nageoires de
Poissons Téléostéens 360
— Poissons recueillis aux îles Kerguelen par le Dr. Aretas 493
Boureau (Ed.). Étude paléoxylologique du Sahara (XIII) : Sur ure nouvelle
espèce du Continental intercalaire du Sahara soudanais : Dadoxylon
( Araucarioxylon) septatum n. sp 231
— ld. (XIV) : Leguminoxylon Menchikoffi n. sp., bois éocène, découvert
au Nord-Ouest de Fort-Flatters (Algérie) 331
— ld. (XV) : Sur un nouveau bois minéralisé, Euphorbioxylon Lefrancii
n. sp., récolté en Algérie, au Nord-Ouest de Fort-Flatters 706
— Sur l’anatomie comparée et les affinités d’échantillons fossiles de Tama-
- ricaceaef découverts en Somalie française et en Mauritanie 462
— Contribution à l’étude paléoxylologique de l’Afrique du Nord (III) :
Pterocarpoxylon Arambourgii n. gen., n. sp., bois silicifié de Leguminoseae-
Papilioneae découvert dans les phosphates Yprésiens de Khouribga
(Maroc) 552
Bourrelly (P.). Notes sur quelques Chlorococcales 673
— Xanthophycées rares ou nouvelles 666
— et Georges (G.). Un nouvel Euglénien incolore, Gyropaigne Lefevrei. . 453
Bourret (R.). Une nouvelle Chauve-souris du Tonkin, Rhinomegalophus
paradoxolophus i t. 607
Camus (A.). Le genre Dicanthium «à Madagascar et dans les îles Mascareignes. 310
— Chênes nouveaux du Tonkin 435
717 —
Cavaco (A.). Remarques sur les genres Leptolaena et Xerochlamys (Chlaenacées).
Un nouveau genre de Chlaenaceae 13£
— Révision des Phytolaccacées de Madagascar 445-
Ch ab an aud (P.). Définition et nomenclature des morphes pleurogrammiques
des Cynoglossidae. — Révision de quatre espèces du genre Cynoglossus
(suite et fin ) 77
Chadefaud (M.). Un nouveau Chlamydomonas marin .. 662
Cherbonnier (G.). Les Holothuries de Lesson 295, 396, 532
Chopard (L.). Leçon inaugurale du cours d’Entomologie, faite le 1er décembre
1951 573
Condé (B.). Les grandes divisions de l’ordre des Protoures 121
— Campodéidés et Palpigrades de Basse Égypte 211
Dartevelle (E.) et Roger (J.). Sur un Scalidé du Miocène de Luanda (Angola). 456
Decerisy (J.-L.). Les artères du bulbe et de la protubérance chez certains
singes du Nouveau Mpnde (Genres Ateles, Lagothrix. Eriodes) suite
et fin 62
Delamare Deboutteville (C.). Nouveaux Collemboles de la Côte d’ivoire. . . 280
Dillemann (G.). Notes sur quelques hybridations dans le genre Linaria et
remarques sur les hybrides obtenus 140
Dorst (J.). Contribution à l’étude du plumage des Coucous métalliques du
genre Chrysococcyx Boie 173
— Note sur la position systématique de « Triaenops » Wheeleri Osgocd
(Chiroptères, Hipposidérinés) 489'
— Étude d’une collection de Chiroptères d’Ecuador . 602
Dresco (E.). Sur quelques Leptyphantes cavernicoles, et description d’une
espèce nouvelle 363
Fauvei. (P.). Annélides Polychètes du golfe de Tadjoura recueillies par M. J.-L.
Dantan en 1933, au cours de pêches nocturnes à la lumière. . . 287, 381, 519, 630
Feugueur (L.). Sur le Thanécien-Sparnacien de la région de Beauvais (Oise). . 225
Forest (J.). Contribution à l’étude du genre Porcellanopagurus Filhol (Pagu-
ridae). I, Description de P. edwardsi Filhol 82:
— Id. IL Remarques systématiques et biologiques 181
Furon (R.) et Rosset (L. F.). Contribution à l’étude du Trias en Afghanistan. 558
Ginieis (Ch.). Contribution à l’étude anatomique des plantules de Palmiers.
(II) : La plantule de Phoenix canariensis 410’
Gorodiski (A.). Au sujet de quelques Cassiduloida (Oursins irréguliers) de l’Eô-
cène moyen du Sénégal 322
Grandjean (F.). Observations sur les Oribates (22e série) 91
— Id. (23e série) 261
— Comparaison du genre Limnozetes au genre Hydrozetes (Oribates) .... 200
— Sur le tégument des Oribates 497
Guillaumin (A.). Contributions h la Flore de la Nile Calédonie. XCIX. Plantes
récoltées par M. Sarlin (suite) 538
— Id. CI. Plantes récoltées par le Professeur L. H. Mac Daniels 641
Hamel (J.-L.) Note sur le noyau et les chromosomes somatiques du Pringlea
antiscorbutica R. Br. ex Hookf 548
— Notes préliminaires à l’étude caryologique des Saxifragacées : VI. Les
chromosomes somatiques des Kirengeshoma palmata Yatabe, Deinanthe
cœrulea Stapf et Schizophragma integrifolium (Franch) Oliv 651
Humbert (H.) et Léandri (J.). Documents sur Auguste Pervillé, conservés
à l’Herbier du Muséum 305
Jacques-Félix (H.). Un nouveau genre Africain de Melastomaceae 448, 661
Jancarik (A.). Herpetocypris chevreuxi, Ostracode détruisant les racines du
cresson (Nasturtium officinale) 249
— 718 —
Jouanin (Ch.). Étude d’une collection d’Oiseaux des îles Kerguelen 347
— et Petter (Fr.). Contribution à l’étude de l’avifaune du Sud-oranais. . 616
Jovet (P.). Étude botanique de 12 aquarelles et lavis de Malmaison 416
— Examen d’une collection de cent « dessins » conservés au Musée de
Malmaison 426
Leroy (J.-F.). Pour la réhabilitation du genre Oreomunnea Oersted (Juglan-
daceae) 126
Loubière (A.). Sur une tige de Monocotylédon e fossile trouvée dans le gypse
tertiaire de Triel-sur-Seine (S.-et-O.) 153
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et sa bordure montagneuse secondaire. Études pour la carte de la végé-
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— Remarques à propos des « Japyx solifugus Haliday » conservés au
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Senay (P.). Le groupe des Carex flava et C. Oederi (suite et fin) 146
Signeux (J.). Notes paleoichthyologiques (suite) 692
Sillans (R.). Contribution à l’étude phytogéographique des savanes du Haut-
Oubangui. Note préliminaire sur la composition floristique de quelques
« Kagas » (rochers) 542, 685
Sornay (J.). Sur une variété nouvelle d’Inocérame du Sud-Est du Gard. . . . 320
Sosa-Bourdouil (C.). Sur la teneur en phosphore des pollens de quelques Renon-
culacées ■ 713
Soyer (R.). Hydrogéologie du Lutétien-synclinal de l’Eure (5e note) 470
Steffan (J. R.). Remarques sur quelques genres d ' H altichellinae (Hym. Chal-
cididae) 375
— Sur trois Brachymeria Westw. (Hym. Chalcididae ) parasites de Lépidop-
tères africains 624
Turmel (J. M.). Croissance des organes aériens des Eryngium 655
Urbain (Ach.), Dechambre (E.) et Piette (G.). Septicémie due à Clostridium
oedematiens, type A, sur les Tortues de la Ménagerie des Reptiles du
Muséum 247
— Nouvel (J.), Bullier (P.) et Rinjard (J.). Rapport sur la mortalité et la
natalité enregistrées au Parc Zoolcgique du Bois de Vincennes pendant
l’année 1950 157
— 719
Vachon (JVL). Sur les nids et spécialement les nids de ponte chez les Pseudo-
scorpions 196
— Sur quelques Scorpions « halophiles » (Microbuthus Fagei, Mesobulhus
confucius et Euscorpius flavicaudis) 256
— Scorpions collectés au Maroc par MM. Strinati et P. Aellen (Mission
scientifique Suisse au Maroc, août-septembre 1950) 621
V illier s (A.). Sur deux. Reduviidae Saicinae du Cameroun récoltés par J. Carayon 277
— Types déposés au Muséum national d’Histoire naturelle par l’Institut
français d’Afrique noire (3e liste) 342
— Les Reduviidae malgaches. VIII, Harpaclôrinae Gen. Vadimon Stal,
Endochus Stal et Nagusta Stal 513
Zoeke (M. E.). Étude des plaques des Iiemiaster (Echinides) 696
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART. 15-3-1952.
SOMMAIRE
Pages
Leçon inaugurale du cours d’Entomologic, faite le 1er décembre 1951 par
L. Chopard 573
Communications :
R. Aretas. Compte rendu sommaire d’une mission aux îles Pribilof 5%
J. Dorst. Étude d’une collection de Chiroptères d’Ecuador 602
R. Bourret. Une nouvelle Chauve-souris du Tonkin, Rhinomegalophus para-
doxolo phus 607
J. Berlioz et Chr. Jouanin. Étude d’une collection d’Oiseaux des Iles Pribilof. 610
Chr. Jouanin et Fr. Petter. Contribution à l’étude de l’avifaune du Sud-
oranais 616
M. Vachon. Scorpions collectés au Maroc par MM. P. Strinati et V. Aellen
{Mission scientifique Suisse au Maroc, août-septembre 1950) 621
J. R. Steffan. Sur trcis Brachymeria Westw. (Hym. Chalcididae) parasites de
Lépidoptères africains 624
P. Fauvel. Annélides polychètes du Golfe de Tadjoura recueillies par J.-L. Dan-
tan en 1934, au cours de pêches nocturnes à la lumière (suite jst fin ) 630
A. Guillaumin. Contribution à la Flore de la Nouvelle Calédonie. CI. Plantes
récoltées par le Professeur L. H. Mac Daniels 641
J.-L. Hamel. Notes préliminaires à l’étude caryologique des Saxifragacées : VI.
Les chromosomes somatiques des Kirengeshoma palmata Yatabe, Deinanthe
coerulea Stapf et Schizophragma integrifolium (Franch) Oliv 651
J. M. Turmel. Croissance des organes aériens des Eryngium 655
H. Jacques-Felix. Adamea J.-F. = Adamia J.- F 661
M. Chadefaud. Un nouveau Chlamydomonas marin 662
P. Bourrelly. Xanthophycées rares ou nouvelles 666
P. Bourrelly. Notes sur quelques Chlorococcales 673
R. Sillans. Contribution à l’étude phytogéographique des savanes du Haut-
Oubangui. Note préliminaire sur la composition floristique de quelques & Ka-
gas » (rochers) (2e partie) 685
J. Signeux. Notes paléoichthyologiques (suite) 692
M. E. Zoeke. Études des plaques des Hemiaster (Echinides) 696
Ed. Boureau. Étude paléoxylologique du Sahara (XV). — Sur un nouveau
bois minéralisé, Euphorbioxylon Lefrancii n. sp., récolté en Algérie, au Nord-
Ouest de Fort-Flatters 706
C. Sosa-Bourdouil. Sur la teneur en phosphore des pollens de quelques
Renonculacées 713
Table des matières du Tome XXIII 716
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, HUE GEOFFROY-S AI NT" HILAIRE, PARIS Ve
Archives du Muséum, national d'Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle). Ne paraît
plus depuis 1938. (Le volume : 1500 fr.).
Bulletin du Muséum national d'Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, abonnement annuel France, 1500 fr., Etranger, 2000 fr.).
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité ; un vol. 1200 fr.).
Publications du Muséum national d'Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933 ; prix du fascicule : 300 fr.).
Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
Notulæ Syslematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 600 fr. ;
Étranger, 900 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeanne!, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France, 500 fr.,
Étranger, 600 fr.).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
d Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928;
prix variable par fascicule). /
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.).
Becueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921.
Abonnement annuel : 1000 fr.
Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, Laboratoire de Crypto-
gamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 400 fr., Étranger,
600 fr.).
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur Mme AUorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 600 fr.,
Étranger, 900 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeur M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie. Paraît depuis
1928 ; abonnement France et territoires d’Outre-Mer, 500 fr., Étran-
ger, 800 fr.).
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 500 fr. ; Étranger,
900 fr.).
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART. 15-3-1952.