BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2« Série. — Tome XXIV
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N° 1. — Janvier 1952
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
■ - PAHIS-V" -
RÈGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1 /2 feuille (8 pages d’im¬
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus¬
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie¬
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteùrs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils
sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé¬
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser
directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
TIRAGES A PART
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en
outre s’en procurer à leurs frais 25 supplémentaires, aux conditions
suivantes :
(Nouveaux prix pour les tirages à part et à partir du Fascicule n° i de 1950 J
25 ex. 50 ex.
4 pages . 57 fr. 50 74 fr. 50
8 pages . 65 fr. 75 89 fr. 75
Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le
numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
Les commandes dépassant 50 exemplaires ne pourront être acceptées
que par autorisation spéciale et à des prix supérieurs à ceux qui sont
mentionnés sur le tarif ci-dessus.
Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés
au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro
correspondant.
PRIX DE l’abonnement ANNUEL :
France : 1.500 fr. — Étranger : 2.000 fr.
(Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum)
Compte chèques postaux : 124-03. Paris.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
La vignette qui orne la couverture du Bulletin représente
Grèbe huppé {Podiceps cristatus L.) et ses poussins.
un
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série. — Tome XXIV
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1952
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
P ARIS-V
BULLETIN
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOTRE NATURELLE
ANNÉE 1952. — 1.
388e Réunion des naturalistes du muséum
10 JANVIER 1952
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR C. ARAMBOURG
LISTE DES ASSOCIÉS ET CORRESPONDANTS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
NOMMÉS EN 1951
ASSOCIÉS
‘Aubert de la Rüe (E.), présenté par MM. les Professeurs
R. Abrard et Ch. Sannié.
Le nom de M. E. Aubert de La Rüe est connu, non seulement de tous
les naturalistes, mais aussi d’une grande partie du monde savant, en France
et hors de nos frontières. Ingénieur-géologue de l’Université de Nancy,
Docteur de l’Université de Paris, plus spécialement géologue pétrographe
et géophysicien, mais s’intéressant à l’ensemble des sciences de la Nature,
il est également un voyageur naturaliste dans le sens le plus élevé de ce
terme. A ce titre, il a été nommé en 1934 Correspondant du Muséum.
M. E. Aubert de La Rüe a parcouru toutes les parties du monde, et
son éclectisme, son désir de servir la Science partout où cela lui était
possible, l’ont conduit des régions chaudes telles que l’Océanie, la Côte
française des Somalies, le Levant, le Maroc, l’Afrique équatoriale fran¬
çaise, la Guyane française, aux îles du Sud, Heard, Saint-Paul, Amster¬
dam, Kerguelen, et aux territoires nordiques, Saint-Pierre et Miquelon,
Canada, Labrador. Lors d’un récent passage à Pari"., il avait voyagé.
— 6 —
exploré et récolté dans quatre-vingt-six pays et territoires différents.
Il vient d’être nommé Correspondant de l’Académie des Sciences colo¬
niales.
Ces voyages et missions ont été effectués sous l’égide d’organismes tels
que le Ministère de la France d’Outre-Mer, l’Office de la Recherche Scien¬
tifique coloniale, le Ministère des Mines du Canada. Un séjour à Quito,
en qualité de Professeur à l’École Polytechnique lui a permis d’apporter
ure importante contribution à l’étude de la Cordillère des Andes.
M. E. Aubert de La Rüe a été à plusieurs reprises chargé de mission
par le Muséum. Au Laboratoire de Géologie où une place lui est toujours
réservée, ainsi qu’à celui de Minéralogie, il a étudié lors de ses passages
à Paris, ses matériaux pétrographiques et minéralogiques ; ainsi, a-t-il,
en dehors de plusieurs volumes qui l’on fait connaître et apprécier du
grand public, publié de très nombreux notes et mémoires de Géologie,
Géographie physique. Vulcanologie, Minéralogie.
M. E. Aubert de La Rüe a recueilli un nombre immense d’échantillons
et d’individus d’une haute valeur scientifique se rapportant à toutes les
disciplines et qui sont venus enrichir les collections et les matériaux d’étude
de la plupart des laboratoires du Muséum.
Il résulte de cette activité à laquelle il serait difficile de trouver un équi¬
valent, que M. Aubert de La Rüe a le rare privilège de pouvoir être
proposé comme Associé par n’importe lequel d’entre nous. En lui conférant
ce titre recherché, nous ferons honneur à notre Maison et nous reconnaî¬
trons les services qui lui ont été rendus par un voyageur et un explorateur
de grande classe qui vient de repartir comme chef de mission dans les
îles du Sud pour y affirmer et y maintenir la présence française. MM. les
Professeurs H. Humbert et J. Orcel s’associent à cette proposition.
(R. Abrard.)
CORRESPONDANTS
WiLHEM (Pierre), présenté par M. le Professeur Roger Hf.im.
M. Pierre Vilhem appartient à cette floraison de natuialistes amateurs,
jadis prospère, dont le violon d’Ingres et l’acuité d’observation s’éten¬
daient à un large secteur de la science naturelle, et dont les connaissances
ont enrichi, toujours verbalement, souvent par manuscrits, la systéma¬
tique, fondement de la biologie. Botaniste herborisant, courant autrefois
les bois d’Ile-de-France, dont il est l’un des meilleurs spécialistes de la
flore phanérogamique, aujourd’hui installé sur la Côte d’Azur dont il
poursuit inlassablement l’inventaire floristique, M. Pierre Vilhem est
aussi un excellent connaisseur des Muscinées dont il a fixé par le dessin
plus d’une rare espèce. Ses rapports fréquents avec les laboratoires de
Cryptogamie et de Phanérogamie du Muséum, avec la Société des Natu¬
ralistes parisiens dont il fut le Secrétaire durant de longues années, les
envois d’échantillons dont il nous a fait plus d’une fois profiter, sont des
titres qui suffisent largement pour que nous lui manifestions, en le dési¬
gnant comme Correspondant, la sympathie et l’encouragement de notre
Maison.
(R. Heim.)
7 —
Madame la Duchesse de Sutherland, présentée par M. le Profes¬
seur A. Guillaumin.
Madame la Duchesse de Sutherland, amateur passionné de plantes
de rocailles, s’intéresse tout particulièrement au Jardin alpin du Muséum
et ne manque jamais une occasion d’enrichir nos collections.
* fA. Guillaumin.)
CopiGNEAux, présenté par M. le Professeur A. Guillaumin.
M. CopiGNEAUx, Ingénieur en chef des canaux de la Seine, tout dévoué
au Muséum, recherche sans cesse les moyens de venir en aide au Service
de Culture, de la façon la plus désintéressée. C’est grâce à lui que d’im¬
portantes réalisations ont pu être menées à bien. Jardin alpin. Carré
Brongniart, etc...
(A. Guillaumin.)
Rosset (L. F.), présenté par M. le Professeur R. Abrard.
M. L. F. Rosset, Professeur de Sciences naturelles au Lycée Esteqlal
à Kaboul, en Afghanistan, s’est intéressé à la géologie de ce pays. Chargé
de mission par le Muséum depuis 1948, M. Rosset a recueilli d’importantes
collections de végétaux jurassiques et de fossiles marins du Trias, qui ont
été étudiées et publiées (Bulletin et Mémoires du Muséum, 1950 et 1951).
(R. Ahrard.)
Malhomme (J.-L.), présenté par M. le Professeur L. Face.
M. Malhomme (Jean-Louis), Maître de Cours complémentaires, est
chaigé de l’enseignement des Sciences naturelles au Collège musulman
Sidi Mohammed de Marrakech. Son activité scientifique déborde le cadre
de sa profession et, chargé de Mission par l’Institut des Hautes-Études
marocaines, il poursuit des recherches préhistoriques dans le Haut-Atlas.
Naturaliste fervent et enthousiaste, M. Malhomme depuis plusieurs
années, profite de ses nombreux déplacements pour étudier et collecter
la faune des régions qu’il prospecte. Il a pu ainsi augmenter considérable¬
ment les collections du Laboratoire de Zoologie du Muséum national,
notamment en Scorpions. Par son travail accompli méthodiquement et
très généreusement aussi, M. Malhomme apporte, pour la connaissance
de la faune du Maroc, une contribution exceptionnelle. C’est pourquoi,
en le nommant Correspondant de notre Musée, nous ne ferons que recon¬
naître les multiples services déjà rendus à notre Établissement et favoriser
pour l’avenir la collaboration active et féconde d’un excellent et très dévoué
naturaliste.
(L. Page.)
Aretas (R.), présenté par M. le Professeur J. Berlioz.
Le Docteur Raymond Aretas, Médecin-Commandant, qui s’intéresse
tout spéeialement à la faune marine et aux questions touchant la protection
de la nature, a fait preuve, au cours de deux Missions officielles, l’une aux
Iles Kerguelen, l’autre aux Iles Piibilof, d’éminentes qualités de natura¬
liste et d’un dévouement éclairé aux recherches scientifiques des divers
laboratoires du Muséum. Il a réuni une vaste documentation, de toute
nature, en particulier sur la biologie et l’utilisation pratique éventuelle
des Pinnipèdes, et a aussi rapporté pour le Service de Mammalogie et
d’Ornithologie d’excellentes collections d’Oiseaux naturalisés, qui ont
enrichi notre établissement de documents précieux. •
(J. Berlioz.)
TRAVAUX FAITS DANS LES LABORATOIRES
DU MUSÉUM NATIONAL d’hISTOIRE NATURELLE
PENDANT l’année 1951
Anatomie comparée.
J. Millot, Professeur. — Un Lézard d’eau de Madagascar (Scelotes
Aslrolahi, Dum. et B. Nat. Malg., III, p. 87-91, 1 pl., 1951.
— Les Todas de l’Inde méridionale. La Nature, p. 295-299, 8 fig., 1951,
n» 3198.
— Images de l’Inde. C. R. Acad. Sc. Coloniales, XI, p. 1^-167.
— De l’amour des Livres. Proc. Roy. Soc. Arts Sc. Mauritius, I, p. 97-104,
1951.
— et J. Guidé. Batraciens malgaches à biotope végétal. Mém. Inst. Sc.
Madagascar, V, p. 197-212, 10 fig., et 2 pl., 1951.
M. Friant, Sous-Directeur. ■ — Recherches anatomiques sur l’Homme
fossile de Memer (Aveyron). Acta Anatomica, vol. XII, fasc. 1-2,
1951.
— Le Ptérion des Oiseaux. C. R. Assoc. Anatomistes. Louvain, 3-5 avr.
1950.
— Sur la molarisation des prémolaires chez les Mammifères. Revue
Stomatol., n™ 11-12, 1950.
— Sur le Vautour des Cavernes ( Gyps fulvus Gm. spelaeus nov. sp.).
C. R. Acad. Sciences, 20 nov. 1950.
— A propos du Gisement des Pics (Saint-Yvoine, Puy-de-Dôme). Ibid.,
8 janv. 1951.
— et J. Perry. Morphologie du cerveau d’un fœtus d’Eléphant (Loxodonta
ajricana Blum.). Ibid., 5 févr. 1951.
— Le gisement des Pics (Saint-Yvoine, Puy-de-Dôme). Cahiers Géolo¬
giques de Thoiry, n° 6, 1951.
— La morphologie des molaires d’un Rongeur, le Spermophile ( Gitellus).
C. R. Acqd. Sciences, 16 avr. 1951.
— Sur la forme du cerveau, au cours de l’ontogénie, chez les Éléphants
(Elephantidae). Ibid., 4 juin 1951.
— La dentition temporaire, dite lactéale, de la Roussette, Chiroptère
frugivore. Ibid., 15 oct. 1951.
J. Anthony, Assistant. — Un corollaire important de la loi de Baillarger
sur la gyrencéphalie. Bull. Mus. Hist. Nat., 1951, 2® sér., t. 23,
n° 3, 239-46, 1 fig.
— Existe-t-il un moyen anatomique satisfaisant d’exprimer le degré
d’organisation cérébrale des Mammifères ? I : Les principales
10 —
méthodes employées jusqu’à présent. Mammalid, 1951, t. 15, n° 3,
53-68.
— L’influence des facteurs encéphaliques sur la brisure de la hase du
crâne chez les Primates. Ann. Paléontol., 1951, t. 36, 8 p., 5 fig.
— et le G. Picard-Leroy. Observations sur la rotation du lobe occi¬
pital du cerveau chez les Primates. Bull. Mém. Soc. Anthrop.
Paris, 1950, 10® sér., t. 1, 255-60, 2 fig.
— et R. Saban. Le point central de la rotation occipitale dans la série
des Mammifères. C. R. Acad. Sci., 19 nov. 1951, t. 233, 1312-14,
1 fig.
— et J. Guidé. Casarea, forme de passage entre les Boidés et les Serpents
protéroglyphes. Ibid., 9 jui. 1951, t. 233, 203-4.
— et G. Serra. Particularités anatomiques de l’appareil de la morsure
chez Conslrictor constrictor L. et chez Epicrates crassus C. (Boidae).
Revista Brasil. Biol., juin 1951, t. 11, n® 2, 203-10, 14 fig.
J. L. Decerisy, Assistant. — Les artères du bulbe et de la protubérance
chez certains Singes du Nouveau Monde. 2® partie. Bull. Mus.
nat. Hist. nat., 2® sér., t. XXIII, n° 1, 1951, 62-65, 2 fig.
P. Bourgin, Assistant. — L’Entomologiste peut se défendre contre les
Moustiques. L’Entomologiste, 1951, t. VII, n°® 2-3, p. 49-53.
Ethnologie des Hommes actuels et des Hommes fossiles
(Musée de l’Homme).
H. V. Vallois, Professeur. — Anthropologie et Ethnographie. Alman. Sc.,
Mouvement Scient., Paris, 1951, p. 62-67, 1 pl.
— U.N.E.S.C.O. on Race. Man, t. 51, n° 28, janv. 1951.
— Inventaire des collections ostéologiques du Département d’Anthro-
pologie du Muséum National d’Histoire Naturelle. Bull. Mus.
Nat. Hist. Nat., 2® sér., t. 22, n° 5, p. 543-548.
— Les Pygmées du Cameroun. Sciences (Revue de l’A.F.A.S.), t. 67,
p. 271-279, 3 fig.
• — Préface du livre de A. Delattre : Du crâne animal au crâne humain.
1 vol. Masson, Paris, 1951.
— Les restes humains de la grotte de Dar-ès-Soltan, in ; A. Ruhlmann :
La grotte de Dar-ès-Soltan. Inst. Hautes Études Maroc, coll.
Hespéris. Paris, Larose, Mém. XI, 1951, p. 187-202, 6 fig., 2 pl.
— La mandibule humaine fossile de la grotte du Porc-Epic, près Diré-
Daoua (Abyssinie). L'Anthropologie, t. 55, 1951, p. 231-238, 2 fig.
— Les races humaines. 3® édit. (23® mille). Presses Universitaires, Paris,
1951.
P. Rivet, Professeur honoraire et G. de Chequi-Montfort. — Biblioe
graphi des langues aymara et kicua. Vol. 1 (1540-1875). Trav.
Mém. Inst. Ethnol. Paris, t. LI, 1951, xlii-501 p., in-8°.
— et R. DE Wavrin. — Un nouveau dialecte arawak : le Resigaro-
Journ. Soc. Améric., Paris, t. XL, 1951, p. 203-239.
— 11 —
L. Pales, Sous-Directeur. — Les Sels alimentaires. Sels minéraux. Pro¬
blèmes des Sels alimentaires en A.O.F., Dakar, 1950 (1951),
Mission Anthrop. A.O.F., 1 vol., 107 p., 43 pl., 1 carte.
— Congrès Internationaux des Sciences anthropologiques et ethnolo¬
giques. Réunion du Conseil Permanent. L’Anthropologie, Paris,
t. 55, 1951, p. 299-303.
— Colonial, es-tu bien nourri ? Comment se pose, pour le Blanc, le pro¬
blème alimentaire sous les Tropiques. France Outre-Mer, Paris,
1951, 29® année, n° 256, p. 33-34.
— La Mission anthropologique de l’A.O.F. Tropiques, 49® année, n° 333,
juin-juin. 1951, p. 70-78.
A. Leroi-Gourhan, Sous-Directeur. — Civilisation matérielle et vie
humaine. Rythmes du Monde, Paris, 1950, p. 38-45.
— Notes pour une histoire des aciers. Techno. civilis., Paris, vol. II,
fasc. VII, p. 4-11, 15 fig.
— Formation et recherche. Bull. Centre form. rech. ethnol., Paris, n® 1,
janv. 1951, p. 1-4.
— Caractères ethniques. Inform. univ., avril 1951.
— De l’habitat traditionnel aux Bidonvilles. Notes docum. Secret, soc.
Outre-Mer, n° 7, juin 1951, p. 1-22.
— Enquêtes de février. Bull. Centre form. rech. ethnol., Paris, n“ 2, juin
1951, p. 1-3.
— Les premiers hommes et les premiers outils. Vie enseignante, oct.-
nov. 1951.
R. Hartweg, Assistant. — Observations odontologiques sur les crânes
provenant des anciennes sépultures dites « arabes » de Vohémar
(Madagascar). Bull. Acad. Malgache, Tananarive, t. XXVIII,
année 1947-1948 (1951), p. 50-58.
— Note sur la pathologie des squelettes provenant des anciennes sépul¬
tures « arabes » de Vohémar (Madagascar). Bull. Acad. Malgache,
Tananarive, t. XXVIII, année 1947-1948 (1951), p. 59-61.
— Nachruf für Paul Lester. Jahrhuch des Linden-Museums, Stuttgart,
1951, p. 217.
— Les Pygmées Ba-Binga de l’A.E.F. Acta Geographica (C. R. de la
Société de Géographie de Paris), Paris, 1951, n® 16, p. 12-13.
— Symbolisme et Magie du Cannibalisme. Secrets du Monde, Paris, 1951,
n® 2, p. 37-45, fig.
— Certains peuples déforment volontairement le crâne des enfants.
Secrets du Monde, Paris, 1951, n® 5, p. 21-29, fig.
— Ossements anciens de l’Ile Maré (Iles Loyalty). Nouvelles exhuma¬
tions. Journ. Soc. Océan., Paris, t. VI, n® 6, déc. 1950, p. 95-109, fig.
— Notes sur quelques crânes humains provenant de la région de Canala
(Nouvelle-Calédonie). Ibid., p. 236-237.
— Ossements humains recueillis au Tchad par la Mission Sahara-Came¬
roun (villages de Midigué et de Damazé). Études Camerounaises,
Douala, t. III, n® 29-30, 1950 (1951), p. 95-111, fig.
— et J. G. Ebersolt. — Observations anthropologiques sur une série
— 12 —
de squelettes burgondes. C. R. Institut Fr. d’Anthrop., Paris, 1951,
séances de janv. à déc. 1950, 64-71, p. 8-12.
D. ScHAEFFNER (Paulme, M“®), Assistante. — Fautes sexuelles et
« premiers morts » dans une société africaine (Kissi de la Guinée
française). Journ. Psychol. norm. pathol., oct.-déc. 1950 (1951),
p. 507-524.
— A propos des Kuduo ashanti. L’art nègre. Présence afric., Paris, 1951,
p. 156-162, 2 pl.
M. Bouteiller (M'i®), Assistante. — • L’héritage des pouvoirs guérisseurs.
Mois Ethn. franç., Paris, déc. 1950, p. 106-109.
— Quelques aspects du Jeu. Neuf, n° 3, mars 1951, p. 77-79.
M. DE Lestrange (M"®). — Déléguée dans les fonctions d’Assistante. —
La population de la région de Youkounkoun en Guinée française.
Population, Paris, 5® ann., oct.-déc. 1950, n“ 4, p. 643-668, fig.,
tabl. et carte.
— Les Sarankolé du Badyar, technique de teinturiers. Études Guinéennes,
Conakry, 1950, n° 6, p. 16-30, 4 pl. h. t. ; I, carte.
— Qu’est-ce que l’Anthropologie ? Concours médic., Paris, 73® ann.,
1951, 27 janv., p. 323-324.
— Les groupes sanguins des Français. Ibid., 10 févr., p. 529-530, cartes.
— L’albinisme chez les Noirs. Ibid., 10 mars, p. 941-943, fig.
— Géochronologie ou essai de mesure des temps préhistoriques. Ibid.,
14 avr., p. 1427-1428 et 21 avr., p. 1527-1528, fig. et tabl.
— L’invention de l’écriture par Njoya, roi des Bamum. Ibid., 19 mai,
p. 1941-1942, fig.
— Le Sang en Anthropologie. Ibid., 7 juil., p. 2551-2552.
— Le Sang en Anthropologie, la sicklémie. Ibid., 1®' sept., p. 2997-2998.
— Controverse sur la notion de race, à propos de- la déclaration de
l’U.N.E.S.C.O. sur le racisme et la race. Ibid., 20 oct., p. 3529-3530.
— Pour une méthode Socio-Démographique. Journ. Soc. des Afric.,
Paris, t. XXI, p. 97-109, fig., tabl.
— La journée de Madame Nemmé, femme coniagui de la Guinée fran¬
çaise. Geographia, Paris, n® 1, oct. 1951, p. 43-47, fig.
— Nègres blancs d’hier et d’aujourd’hui. Sciences et Voyages, Paris,
33® ann., n® 69, sept. 1951, p. 316-317, fig.
— Traduction de « l’Analyse des types anthropologiques, critiques et
propositions », par E. Tschepourkovsky. L'Anthropologie, Paris,
1951, t. 55, p. 248-280.
— Jeunesse coniagui. Journ. des Voyages, Paris, 1947, 70® ann., n® 73,
p. 1448-1450, fig.
— Contes et légendes des Fulakunda du Badyar. Études Guinéennes,
Conakry, 1950, n® 7, p. 3-66, 4 pl., h. t.
— Nigéria 1951. Vie del Monde, Milan, ann. XIII, mai 1951, n® 5, p. 537-
544, fig.
P. Le Scour (M**®). — Déléguée dans les fonctions d’Assistante. — Jouets
japonais traditionnels. Neuf., n® 3, mars 1951, p. 75-77.
-- 13 -
— Niveaux de civilisation en Asie du Sud-Est. Inst. Hautes Étud. Adm.
musulm., ann. 1950-51.
H. Lehmann, Délégué dans les fonctions d’Assistant. — L’Amérique et
rOcéanie. Musée Vivant, n° 38. L’Art Océanien, Paris, 1951,
p. 37-38.
— I monument! maya delle Yucatan. Vie del Mondo, Milan, fév. 1951,
p. 171-186.
— Le personnage couché sur le dos : sujet commun dans l’archéologie
du Mexique et de l’Equateur. Proceeding Internat. Congress Ame-
ricanists (University of Chicago Press), 1951, p. 291-298.
— Un « duho » de la civilisation taino au Musée de l’Homme. Journ. Soc.
Amêric. Paris, t. XV, 1951, p. 153-161, 3 pl.
— Congreso internacional de Peruanistas. Journ. Soc. Améric. Paris,
t. XL, 1951, p. 259-262.
P. Marquer (M^t®), Aide-technique. — Étude anthropométrique des
ossements provenant des sépultures « arabes » de la région de
Vohémar. Bull. Acad, malgache, Tananarive, 1947-1948 (1951),
nouv. sér., t. XXVIII, p. 68-80, fig.
G. Rouget, Aide-technique. — Danze et cacce dei Pigmei di Ouesso.
Vie del Mondo, XII, 12, déc. 1950, p. 1263-1274.
A. Lebeuf (Masson Detourbet) (M™®), Boursière du Muséum. — Essai
d’étude démographique des Kotoko (Région du Tchad). Population,
n» 3, juil.-déc. 1951, p. 445-458.
— Recherches archéologiques dans la région du Tchad. Encycl. colon.
marit., déc. 1950, p. 96-98.
— Exposition de bronzes et de terres cuites du Tchad (Cameroun et
Afrique Équatoriale Française). Africa, juil. 1951, p. 236.
— Mission d’étude des Centres Urbains des Territoires du Tchad et de
TOubangui-Chari (A.E.F.). Ibid., juil. 1951, p. 206-237.
— et J. P. Lebeuf. — L’art ancien du Tchad (Afrique Équatoriale Fran¬
çaise et Cameroun). Les Cahiers d’Art, 1951, p. 7-28.
A. ScHAEFFNER, Maître de recherches au C.N.R.S. — Musique populaire
et art musical. Journ. psychol. norm. et pathoL, 44® ann., n° 1,
janv. 1951, p. 237-258.
— Les Kissi : une société noire et ses instruments de musique. Hermann,
Paris, 1951.
— Une importante découverte archéologique ; le lithophone de Ndut-
Lieng-Krak (Vietnam). Rev. musicol., 33® ann., juil. 1951, p. 1-19.
— Compte rendu de Éug. Borel, les Poètes Kizil Bach et leur musique.
Rev. musical., 33® ann., juil. 1951, p. 56.
— 11 « ritorno a Verdi ». Rassegna musicale, 21® ann., n° 3, juil. 1951,
p. 225-236.
— Variations Schoenberg. Contrepoints, 7, 1951, p. 225-236.
R. d’Harcourt, C.N.R.S. — Ocarinas du Nicaragua. Journ. Soc. Améric.,
t. XL, 1951, p. 241-244, 2 pl.
— La musique chez les Maya. Bull. Soc. Suisse Améric., Genève, n® 3,
sept. 1951, p. 1-5.
— 14 —
J. M. Leiris, Chargé de Recherches C.N.R.S. — Race et civilisation.
« La question raciale devant la Science moderne ». UNESCO,
Paris, mars 1951.
J. P. Lebexjf, Chargé de Recherches C.N.R.S. — Fort Lamy (Tchad,
A.E.F.). Publications du Haut-Commissariat de la République
en A.E.F. Édit. d’Outre-Mer, 1 vol., 1951.
— Vues sur le passé du Tchad. C. R. Acad. Sc. Colon., séance du 2 févr.
1951, p. 65-71.
— Sociologie en Oubangui-Chari et au Tchad (Mission Lebeuf 1950).
Encyclo. Colon. Marit., févr. 1951, p. 42-43.
— L’Art du Delta du Chari. Prés. Afric., 1951, p. 96-102.
— et M. Griaule. — Fouilles dans la région du Tchad (II Midigué).
Journ. Soc. Afric., t. XX, 1950, p. 1-152, 78 fig.
II. Lhote, Chargé de Recherches C.N.R.S. — La chasse chez les Touaregs.
Paris, Amiot, 1951, 1 vol. 246 p., 59 fig., 17 pl.
S. Lussagnet (M**®), Attachée de Recherches au C.N.R.S. — Ribliogra-
phie américaniste. Journ. Soc. Améric., Paris, t. XL, 1951, p. 269-
326.
G. DE Reauchêne, Attaché de Recherches au C.N.R.S. — Note sur une
pointe de flèche de schiste poli et taillé provenant du Tchad.
Bull. Soc. Préhist. Fr., XLVIII, n°® 5-6, mai-juin 1951, p. 223-224,
1 fig.
— Étude de l’outillage lithique récolté au Tchad par la mission Logone-
Lac Fitri (1947-1948). Ibid., p. 256-259, 2 pl., bibliog.
— A propos de la bibliographie de Lascaux. Bull. S.P.F., XLVIII,
n®® 3-4, mars-avril 1951, p. 115-116, bibliog.
— Zimbabwé et les ruines anciennes de l’Afrique du Sud. Encyclo. Col.
Marit. mensuelle, vol. 1, fasc. 11, 2® ann., iuil. 1951, p. 196-198,
3 fig., bibliog.
L. Bernot, Attaché de Recherches au C.N.R.S. — Préparation et prise
de contact avec le terrain de recherche. Bull. Centre Form. Becherch.
Ethnol., janv. 1951, n° 1, p. 15-18.
— Quelques aspects du peuplement dans la Vallée de la Bresle. Mois
Ethnog. Franç., Paris, fév. 1951, n° 2, p. 13-16.
G. SousTELLE (M“®), Attachée de Recherches au C.N.R.S. — Le Visage
du Mexique est un visage indien. Plaisir de France, juil.-août 1951.
G. CoNDOMiNAs, Chargé de Recherches à l’O.R.S.O.M. — La marmite, le
canif et le tigre. Sud-Est, n® 3, août 1949, p. 56-57.
— Aspects of a minority problem in Indochina. Pacific Affairs, vol. XXIV,
11® 1, mars 1951,'^ p. 77-82.
R. Gessain (D''). — Où en est la préhistoire des Eskimo ? L’Anthropo.
Paris, 1951, t. 55, p. 50-86, fig.
— Les Esquimaux aiment à s’amuser (bilboquets). Neuf, Paris, Rev.
Maison de la Médecine, n® 3, mai 1951, p. 66-71, fig.
— Tupilek, à propos de figurines eskimo. Les Cahiers de Marottes et Vio¬
lons d’Ingres, Paris, n® 8, juil.-août 1950, fig.
15 —
R. Riquet (D^). — Nouveaux squelettes préhistoriques de l’Ouest de la
France. Bull. Mém. Soc. Anthrop., Paris, t. I, 1950, X® sér., p. 152-
174, tabl.
E. Genet-Varcin. — Les Négritos de File de Luçon. Ouvrages publiés
sous les auspices de la Société d’ Anthropologie de Paris, t. II, Masson,
Paris, 1951, 260 p., 34 fig.
Zoologie ; Mammifères et Oiseaux.
J. Berlioz, Professeur. — Réflexions sur la Notion de « Groupe de
formes » dans la systématique ornithologique. Syllegomena biologica
(déc. 1950, paru en 1951), p. 50.
— Réflexions sur la systématique ornithologique et la nomenclature.
L’Oiseau et Rev. Franç. Ornith., 1951, 2, p. 135.
— Etude systématique de quelques espèces litigieuses de Trochilidés.
L’Ois, et R. F. Ornith., 1951, 4, p. 278.
— Une Ménagerie pour philatélistes. Science et Vie, août 1951, p. 109.
— et Chr. JouANiN, Assistant. — Étude d’une Collection d’Oiseaux des
îles Pribilof. Bull. Mus. Hist. nat., 1951, n° 6.
— et P. Rougeot, Correspondant. — Étude d’une Collection d’Oiseaux
du Gabon. Bull. Mus. Hist. nat., 1951, p. 66.
J. Dorst, Sous-Directeur. — Recherches sur la structure des plumes de
Trochilidés. Mém. Muséum nat. Hist. nat., nouv. sér., sér. A Zool.
I, p. 125-260.
— Contribution à l’étude du plumage des Coucous métalliques du genre
Chrysococcyx Boie. Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2® sér., t. XXIII,
n® 2, 1951, p. 173-180.
— Observations ornithologiques dans le Moyen-Atlas. L’Ois, et R. F.
Ornith., n. sér., t. XXI, n® 4, 1951.
— Note sur la position systématique de « Triaenops » Wheeleri Osgood
(Chiroptères, Hipposidérinés). Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2® sér.,
t. XXIII, n® 5, 1951.
— Étude d’ une Collection de Chiroptères d’Ecuador. Ibid., n® 6.
— Traduction de : M**® E. Mohr : L’élevage du Bison d’Europe au cours
des dernières années. Son état actuel. Mammalia, t. XV, n® 4,
1951.
— et P. Albisson. — Notes sur l’élevage de Chauves-souris en captivité.
Mammalia, t. XV, n® 4, 1951.
Chr. JouANiN, Assistant. — Considérations biogéographiques sur les
Oiseaux de la famille des Phalacrocoracidés. C, R. somm. Soc. Bio-
géogr., 1951, p. 25.
— Étude d’une Collection d’Oiseaux des îles Kerguelen. Bull. Mus. nat.
Hist. nat., 1951, p. 347.
— Des Cormorans à Paris. L’Oiseau et la R. F. Ornith., 1951, p. 71.
— La Figuration des Oiseaux sur les Timbres-poste. La Terre ef la Vie,
1951, p. 202.
- 16 —
— et Francis Petter, Assistant. — Contribution à l’étude de l’Avifaune
du Sud-Oranais. Bull. Mus. nul. Hist. nat., 1951, n“ 6.
Fr. Petter, Assistant. — Contribution à l’étude du genre Psammomys
Cretzschmar (Rongeurs, Muridés). Mammalia, 1951, n°® 1-2, p. 39.
— Note sur quelques Rongeurs du Sahara occidental. Ibid., n® 3, p. 69.
— Etude d’une Collection de Rongeurs du Sahara Nord-Occidental.
Bull. Mus. Hist. nat., 1951, n® 6.
L. Blancou, Correspondant. — Notes sur les Mammifères de l’Équateur
africain français. L’Éléphant nain. Mammalia, t. XV, n° 3, 1951,
p. 84-91.
— Notes sur les Mammifères de l’Équateur africain français. Le Gorille.
Ibid., n® 4, 1951.
. — La Protection de la Faune sauvage en Afrique Équatoriale française.
Ibid., n® 4, 1951.
R. Bourret, Correspondant. — Une nouvelle Chauve-souris du Tonkin,
Bhinome galophus paradoxolophus. Bull. Mus. nat. Hist. nat.,
2® sér., t. XXIII, n® 6, 1951.
P. Cantuel, Correspondant. — Myotis Nattereri (Kühl) dans le Cantal.
Mammalia, t. XV, n® 4, 1951.
J. Delacour, Associé. — La systématique des Gibbons indochinois.
Ibid., t. XV, n® 4, 1951.
— Commentaires, modifications et additions à la liste des Oiseaux de
l’Indochine française (II) (Illustré). L’Ois, et B. F. Ornith., 1951,
pp. 1 et 81.
R. Didier (D®), Associé. — Étude systématique de l’os pénien des Mammi¬
fères (suite). Insectivores. Mammalia, t. XV, n®® 1-2, 1951,
p. 11-23.
A. R. Maclatchy, Correspondant et R. Malbrant, Associé. — Obser¬
vations écologiques et éthologiques sur les Antilopes et le Chevro-
tain du Gabon. Ibid., t. XV, n®® 1-2, 1951, p. 10.
P. Morel. — Les Cartilages laryngés du Blaireau. Ibid., t. XV, n®® 1-2,
1951, p. 47-49.
P.-C. Rougeot, Correspondant. — Nouvelles observations sur le Melich-
neutes robustus Bâtes. L'Ois, et B. F. Ornith., 1951, 2, p. 127.
— Notes biologiques sur les Oiseaux du Woleu-N’Tem (Gabon). Ibid.,
1951, 3, p. 161.
Éthologie des Animaux sauvages.
Ach. Urbain, Professeur, J. Nouvel, Sous-Directeur, P. Büllier,
Sous-Directeur, et J. Rinjard, Assistant. — Rapport sur la mor¬
talité et la natalité enregistrées au Parc Zoologique du Bois de
Vincennes pendant l’année 1950. Bull. Mus., 2® sér., t. XXIII,
n® 2, 1951.
Ach. Urbain, J. Nouvel, J. Rinjard et Geneviève Piette, Assistant.
— Nouveaux cas de tuberculose d’animaux sauvages. Bull. Acad..
Vétér., t. XXIV, n® 6, 1951, p. 321.
— Il —
Ach. Urbain et J. Rinjard. — Un hybride de tigre-lion au Parc Zoolo¬
gique du Bois de Vincennes. Mammalia, XIV, 1950, p. 103.
A. Urbain, Ed. Deciiambre, Sous-Directeur et Geneviève Piette. —
Septicémie due à Clostridium œdematiens type A, sur les Tortues
de la Ménagerie des Reptiles du Muséum. Bull. Mus., 2® série,
t. XXIII, n® 3, 1951, p. 247.
J. Nouvel. — Note sur la reproduction du Cerf d’Eld (Rucervus eldi
Gulhrie) au Parc Zoologique du Bois de Vincennes. Ibid., 2® sér.,
t. XXII, n» 6, 1951, p. 682.
Ed. Dechambre. — Le Sahara centre primitif de domestication. C. R. Som.
Séances Soc. Biogéogr., 1950, n® 238, p. 147.
— Discussion de l’interprétation de figurations animales anciennes. La
Terre et la Vie, 1951, n® 2, p. 105.
— et Lomond. — Reptiles et Batraciens observés dans la réserve Zoolo¬
gique de Camargue. Ibid., 1950, n® 5, p. 253.
P. L. Dekeyser, Assistant. — Mission A. Villiers au Togo et au Dahomey
(1950). Oiseaux. Études dahoméennes, V, 1951, p. 47-92.
— et A. Villiers. — Mission J. Cadenat aux Iles du cap vert (1950).
Reptiles Bull. Inst. Fr. Afr. Noire, XIII, n® 4, 1951, p. 1152-1158.
- Nidification d’Aigrettes blanches au Sénégal. Ibid., n® 1, 1951,
p. 151-154.
- Zoologie Africaine et systématique. Ibid., Notes et Documents,
p. 253-257.
- Les animaux protégés de l’Afrique Noire. Initiations africaines, V,
Ifan, Dakar, 1951, 128.
- Les introductions d’animaux, Ifan, P.N.V., Dakar.
- Contribution à l’étude de la faune de la Casamance. l*'® Note.
Introduction. Conferencia internacional dos Africanistas ocidentais.
Bissau, 1947, vol. III ; Lisboa, 1951, p. 9-13.
- Contribution à l’étude de la faune de la Casamance. 2® note.
Observations sur quelques Hémiptères. Ibid., 1951, p. 15-21.
- Contribution à l’étude de la faune de la Casamance. 3® note.
Lépidoptères. Ibid., 1951, p. 23-28.
- Contribution à l’étude de la faune de la Casamance. 5® note.
Oiseaux. Ibid., 1951, p. 35-56.
- Contribution à l’étude de la faune de la Casamance. 6® note.
Description d’un Anomalurops de la région de Bignona, Ibid.,
1951, p. 57-62.
- Contribution à l’étude de la faune de la Casamance. 8® note.
Sur les Cercopithèques mones de la région de Bignona. Ibid.,
1951, p. 67-72.
- Contribution à l’étude de la faune de la Casamance. 9® note.
Mammifères. Ibid., 1951, p. 73-91.
P. L. Dekeyser. — Note sur les premiers états de la dentition jugale
chez l’Éléphant d’Afrique, Loxodonta africana (Blumenbach). Ibid.,
1951, p. 297-304.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 1, 1952.
2
- 18 —
— Influences saisonnières sur le cycle sexuel des Oiseaux. Bull. Inst.
Fr. Afr. Noire, XIII, n“ 2, 1951, .Notes et Documents, p. 535-542.
— • et H. Bessac. — Les ruines du fort de Merinaghen. En marge de la
mise en valeur du Sénégal de 1817 à 1854. Notes africaines, n° 49,
janv. 1951, p. 18-21.
— et B. Holas. — Sur les pistes ineertaines du Libéria oriental. France-
illustration, mars 1951, n° 284.
— — - Hommes et bêtes du Libéria. Ibid., avril 1951, n° 286.
— Présence de Thos adustus en Guinée française. Bull. Inst. Fr. Afr.
Noire, XIII, n» 2, 1951, p. 371-375.
— La tête osseuse chez les chacals d’A.O.F., étude comparative. Ibid.,
n» 2, p. 376-383.
— et H. Heim de Balsac. — Le vautour Oricou dans l’ouest de l’Afrique.
Alauda, XVII-XVIII, n» 2, 1949-1950, p. 70-78.
— Les principaux oiseaux de l’A.O.F., V : les Outardes. Notes africaines,
n» 50, avr. 1951, p. 58-61.
— Les principaux oiseaux d’A.O.F., VI : Pétrels et Pufïins. Ibid., n“ 52,
oot. 1951, p. 123-126.
P. C. J. Roth, Attaché de Recherches au C.N.R.S. — Sur l’action de
l’extrait d’hypophyse, seul ou combiné avec d’autres hormones,
sur le développement et la métamorphose de l’Axolotl, 5® note.
Bull. Muséum, 2® sér., XXII, n® 5, 1950, p. 657-63.
— Contribution à l’étude des protéines artificiellement iodées. II : Com¬
paraison entre les effets produits par une protéine de teneur en
thyroxine connue et par des doses variées de thyroxine racémique
[d-l] sur la métamorphose des Amphibiens. Ann. Endocrinol., XI,
n° 5, 1950, p. 504-514.
— Sur l’action de quelques substances anti-thyroïdiennes. Ibid., XII,
n° 4, 1951, 515-524.
— et A. Sluczewski. — Action de l’extrait d’hypophyse totale combiné
avec d’autres hormones sur le développement de l’Axolotl. Ibid.,
XII, n» 1, 1951, p. 62-72.
— — Action des hormones en fonction du pH du milieu, sur la méta¬
morphose et le développement de l’Axolotl {Ambystoma tigrinum
Green). — Injections de thyroxine racémique et d’antuitrine S.
C. B. Soc. Biol., CXLV, mars 1951, p. 387.
Zoologie : Reptiles et Poissons.
L. Bertin, Professeur. — Les Anguilles. Payot, édit., Paris, 191 p.,
55 fig., 8 pL, 1950, 2® édit.
— et R. Estève. — Catalogue des Types de Poissons du Muséum Natio¬
nal d’Histoire naturelle. Imprimerie Nationale, édit., Paris, 6® partie
(Haplomes, Hétéromes, Catostéomes), 60 p., 1950.
— Ichthyogéographie de l’Afrique du Nord. C. B. Soc. Biogéog., Paris,
n® 242, p. 79-82.
— 19 —
J. Guibé, Sous-Directeur. — Contribution à l’étude de l’Aïr. (Mission
L. Chopard et A. Villiers). Batraciens. Mém. Inst. fr. Afr. Noire,
Ti° 10, 1950, p. 329-331.
— Fernand Angel (1881-1950). Copeia, 1951, n“ 1, p. 1-2.
— et J. Millot. — ■ Batraciens malgaches à biotopes végétal. Mém. Inst.
Sci. Madagascar, 1951, sér. A, V, p. 197-212, fig. 1-10, pl. 2 et 8.
— et J. Anthony. — Casarea, forme de passage entre les Boïdés et les
Serpents protéroglyphes. C. R. Ac. Sc. Paris, 1951, CCXXXIII,
p. 203-204.
F. Angel f. — Contribution à l’étude de l’Aïr. (Mission L. Chopard et
A. Villiers). Lézards. Mém. Inst. fr. Afr. noire, n“ 10, 1950, p. 331-
36.3
Entomologie.
L. Chopard, Professeur. — Notes sur les Orthoptéroïdes de Madagascar.
Mém. Inst, sc., Madagascar, V, p. 143-158.
— A révision of the Australian Grylloidea. Rec. S. Austr. Mus., IX,
p. 397-533.
— Contribution à l’étude des Cryllides du Congo Belge. Rev. Zool. Rot.
afr., XLIV, p. 297-312.
— Faune de France. 56. Orthoptéroïdes. Paris (Lechevalier), 356 p.,
531 fig.
R. Jeannel, Professeur honoraire. — La Marche de l’Évolution. Public.
Muséum, n° 15, 171 p., 26 fig.
— Sur la systématique des genres de la tribu Pselaphini Raffray. Rev. fr.
d’Entom., XVIII, p. 5-11.
— Évolution de l’organe copulateur mâle des Arthromelus Jeannel.
Ibid., XVIII, p. 45-53, 9 fig.
— Entomological expédition to Abyssinia 1926-27 and 1948-49. Coleoptera
Pselaphidae. Ann. Mag. nat. Hist. (12), IV, p. 225-249, 24 fig.
— Psélaphides de l’Angola recueillis par M. A. de Barros Machado. Publ.
cultur., n“ 9, Lisboa, p. 7-125, 74 fig.
— Psélaphides recueillis par N. Leleup au Congo Belge. I. Faune du
Kundelungu. IL Faune des environs d’Elisabethville. Ann. Mus.
Congo Belge, série in-8°, Zool., 10, p. 7-80, 37 fig.
— Psélaphides recueillis par N. Leleup au Congo Belge. III. Faune de
la mine d’or de Makungu. Rev. fr. d’Entom., XVIII, p. 126-142,
11 fig.
— Expédition to south-west Arabia. 19, Coleoptera Pselaphidae. British
Muséum, London, p. 299-305, 3 fig.
— Révision des Anchoménides de la région Malgache. Mém. Inst.
scient. Madagascar, série A, tome VI, p. 285-351, 35 fig.
E. Séguy, Sous-Directeur. — Les Eristales et le mythe des Bugonia.
L’Entomologiste, VII (1951), p. 1-5.
— Les Tabanocelles de Madagascar. Le Natur. Malg., II (1951), p. 55-63,
fig.
20 —
— Un nouveau Calliphoride parasite du Criquet migrateur. Rev. fr.
d'Entom., XVIII (1951), p. 12-18, 119-121, fig.
— Un Drosophilide phytophage nouveau (Dipt.). Mémoires Insi. scient.
Madagascar, série A, V (1951), p. 305-321 et VI (1951), p. 395-405,
%•
— Contrihution à l’étude du peuplement de la Mauritanie. Diptères.
Bull. Inst. Fr. Af. Noire, XIII (1951), p. 317-318.
— Diptères, Siphonaptères, Anoploures et Mallophages in P. P. Grassé.
Traité de Zoologie, t. X, p. 449-769, et 1341-1384, fig., 7 pl. (Masson).
— Diptères de France, Belgique et Suisse. Nouvel Atlas d’ Entomologie,
I, p. 1-175, 7 ; II, p. 1-185, fig. 7, 24 pl. col. (N. Boubée).
J. Bourgogne, Assistant. — La classification des Insectes. Bull. Soc.
Ent. Mulhouse, janv. 1951, p. 1-5.
— Pieris manni, existe-t-il dans la région parisienne ? Rev. fr. Lépid.,
XIII, 1951, p. 19-20.
— Ordre des Lépidopères, in P. P. Grassé, Traité de Zoologie, X, 1951,
p. 174-448.
— Les Lépidoptères. La Nature, 3194, juin 1951, p. 175-181.
— Observations sur quelques Lépidoptères de la Vallouise (Hautes-
Alpes). L’Entomologiste, VII, 1951, p. 75-78.
— La variation intraspécifique ehez les Lépidoptères. Rev. fr. Lépid.,
XIII, 1951, p. 65-77.
G. Colas, Assistant. — Voyage entomologique en Espagne. L’Entomolo¬
giste, 1951, p. 1 à 10.
P. ViETTE, Assistant. — Sur quelques espèces Sud-américaines. Bull.
Scient. Bourgogne, 13 (1950-1951), p. 1-6, 4 fig.
— Sur quelques espèces de la collection Pfitzner. Bull. Soc. ent. France,
1950, p. 116-119, 6 fig.
— Contribution à l’étude des Microplerygidae (6® note). Description d’une
nouvelle espèce. Ibid., 1950, p. 135-137, 2 fig.
— Notes sur quelques Lépidoptères Malgaches. Mém. Inst, scient.
Madagascar, sér. A, 5, 1951, p. 131-138, 9 fig.
— Supplément au Catalogue des Lépidoptères Hétérocères de l’Océanie
française. Bull. Soc. ent. France, 1951, p. 14-16.
— Contribution à l’étude des Hepialidae (24® note). Bull. Soc. Linn. Lyon,
1951, 20, p. 95-96, 3 fig.
— Les Noctuidae Noctuinae (Lép.) de la Nouvelle-Calédonie et des Nou¬
velles-Hébrides. Ann. Soc. ent. France, 118 (1949), 1951, p. 29-50,
38 fig.
— Les types de Tinéidès de Constant. Rev. franç. Lépidopt., XII (1950),
1951, p. 337-341.
— Quelques Microlépidoptères de Madagascar. Mém. Inst, scient.
Madagascar, sér. A, 5, 1951, p. 337-346, 16 fig.
— Sur quelques Noctuelles australiennes décrites par Guénée. Rev. franç.
d’Entom., 18, 1951, p. 101-104, 5 fig.
— Sur la nomenclature des Eriocraniidae. Rev. fr. Lépidopt., 13, 1951,
p. 43-44.
— 21 —
— Les Microlépidoptères de C. Dumont. Rev. Fr. Lépidopt., 13, 1951,
p. 56-59, 4 fig.
— Les types de Tinéides de Meyrick appartenant au Muséum de Paris
(Lép.). Bull. Soc. ent. France, 1951, p. 81-90.
— Sur quelques Noctuelles décrites par Guénée (1852-1854). Bull. Soc.
Linn. Lyon, 1951, 20, p. 159-162.
— Contribution à l’étude des Hepialidae (17® note). Les genres et leur
espèce type. Lambillionea, Bruxelles, 1951, 50 (1950), p. 73-80.
— Contribution à l’étude du genre /recurraria Hw. (Lépid. Ineurvariidae).
L’Entomologiste, 1, 1951, p. 53-58, 11 fig.
— Sur la classification de quelques Arctiides de la Faune française.
Bull. Soc. entom. France, 1951, p. 97-98.
— Contribution à l’étude des Cossidae (1^® note). Les Cossidae de Mada¬
gascar. Le Natur. Malg., 3, 1951, p. 133-138, 1 pl. pbotog.
— et H. DE Lesse. — Quelques Lépidoptères de Besse-en-Chandesse
(Puy-de-Dôme). Ibid., 13, 1951, p. 78-83, 1 photo.
— et Cl. Herbulot. — Lépidoptères récoltés par MM. A. Reymond et
F. Pierre dans la région de Beni-Abbès (Sahara Algérien). Ibid.,
13, 1951, p. 89-96.
H. DE Lesse, Stagiaire de Recherches. — Notes zoologiques et Botaniques
sur l’Ouest du Groenland. La Terre et la Vie, 97, n® 4, p. 175-201,
3 pl., oct.-déc. 1950.
— Expéditions Polaires Françaises. Zoologie (4® note) Macrolepidoplera.
Ann. Soc. entom. France, CXVIII, p. 51-78, 38 fig., 1948 (1950).
— Sur une espèce de Satyridae mal connue : Hipparchia ( Pseudotergumia)
wyssii Christ. Bull. Soc. ent. France, LVI, n° 4, p. 50-53, 3 fig., 1951.
— Étude biométrique des -formes d’Erebia epiphron (Knoch.) ; des
Vosges, d’Auvergne et des Pyrénées. Rev. fr. de Lépidopt., XIII,
n®® 1-2, p. 3-9, 3 fig., 1951.
— Sur la répartition de Boloria graeca (Stgr.) dans les Alpes françaises.
Bull. Soc. Linn. Lyon, n® 6, p. 125-126, 1951.
— Divisions génériques et subgénériques des anciens genres Satyrus et
Eumenis (s. 1.). Rev. fr. de Lépidopt., XIII, n®® 3-4, p. 39-42, 1951.
— Contribution à l’étude du genre Erebia (3® note). Répartition dans
les Pyrénées de E. tyndarus Esper et E. cassioides Rein, et Echenw.
Vie et Milieu, II, fasc. I, p. 95-123, 24 fig. et 3 cartes, 1951.
— Pêches planktoniques dans les eaux douces du Groenland occidental.
Note écologique sur les lacs, étangs et mares de la région de l’Eqe.
Bull. Muséum, XXIII, 2® sér., n® 2, p. 192-195, 1 carte et 2 tableaux,
1951.
— K. Strenzke et A. Thienemann. — Expéditions Polaires françaises.
Zoologie (5® note). Bull. Soc. ent. France, LVI, n® 4, p. 53-61, 1951.
Jarrige (J.), Attaché. — Philonthus circaméditerranéens nouveaux ou
mal connus. Bull. Soc. ent. Fr., LVI, p. 6-10.
— Deux Staphylinides endogés nouveaux de la faune malgache. Mém.
Inst, scient. Madagascar, sér. A, V, p. 333-336, 2 fig.
— 22 —
Cl. Legros, Attaché. — Contribution à l’étude de l’Aïr (Mémoires de
VIfan, n° 10). Coléoptères Hydrophüidae et Hydraenidae, p. 215-218.
— Les Gyrins de Madagascar. Le Natur. Malg., t. III, fasc. 2, 1951,
p. 117-123, fig.
Balazuc (D'), Correspondant, A. Bonnet, E. Fournier et J. de Cailakt.
— Crustacés des eaux souterraines du Languedoc. Remarques sur
leur répartition. Bull. Soc. Hist. nat. Toulouse, LXXXVI, p. 80-87,
1 fig.
— P. DE Miré, J. Sigwalt et J. Théodoridès. — Trois campagnes
biospéologiques dans le Bas-Vivarais (avr. 1949, décembre 1949,
juin-août 1950). Bull. Soc. Linn. Lyon, XX, p. 187-192, 215-220,
238-242.
A. ViLLiERs, Correspondant. — Contribution à Tétude du peuplement de
la Mauritanie. Hémiptères. Bull. Ifan, t. XIII, 1951, p. 129-138,
3 fig.
— Les Reduviidae malgaches V. Stenopodinae. Gen. Baebius et Thodelmus.
Tableau synoptique des genres. Mém. Inst, scient. Madagascar,
sér. A, t. V, fasc. I, 1951, p. 139-142.
— et P. L. Dekeyser. — La zoologie africaine et la systématique.
Bull. Ifan, t. XIII, 1951, Notes et Documents, p. 253-257.
— Notes d’Entomologie ouest-africaine. II : Observations sur la répar¬
tition de quelques Hémiptères Hétéroptères et description de nou¬
velles espèces. Ibid., p. 326-342, 10 fig.
— Les Beduviidae malgaches. IV. Stenopodinae. Gen. Hendecacentnis
Bergr., Noualhieralla nov. et Catala nov. Mém. Inst, scient.
Madagascar, sér. A, t. V, fasc. 2, 1951, p. 255-261, 3 fig.
— Un nouveau Physopelta de Madagascar (Hém. Pyrrhocoridae] . Le
Naturaliste malgache, III, 1951, p. 39-40.
— État de la Protection de la Nature dans le Monde en 1950. Afrique
occidentale française. U. LP. N., Bruxelles, 1951, p. 240-259.
— I Serpente del l’Africa occidentale. Le oie del monde, t. XIII, 1951,
n° 8, p. 839-850, 13 phot.
— La collection de Serpents de l’Ifan. Acquisitions 1950. Bull. Ifan,
t. XIII, 1951, n» 3, p. 813-836, 3 phot.
— Mission A. Villiers au Togo et au Dahomey (1950). I. Note préliminaire.
Liste des stations. Études Dahoméennes, t. V, 1951, p. 5-16, 9 fig.
et photos.
— Mission A. Villiers au Togo et au Dahomey (1950). IL Ophidiens.
Ibid., p. 17-46, 2 fig.
— Sur deux Beduviidae Saicinae du Cameroun récoltés par J. Carayon.
Bull. Muséum (2), t. XXIII, n° 3, 1951, p. 277-279.
— Types déposés au Muséum national d’Histoire naturelle par l’Institut
français d’Afrique noire (3® liste). Bull. Muséum (2), t. XXIII,
n» 4, 1951, p. 342-346.
— Nouveaux Pyrrhocoridae africains. Ibid., p. 139-146, 1 pl. color.
— Note préliminaire sur le peuplement entomologique des Tan du Séné¬
gal. Ibid., p. 165-172, 6 phot.
23 —
— et P. L. Dekeyser. — Contribution à l’étude de la faune de la Casa-
mance (1^® note). Introduction. Conferencia internacional dos Afri-
canistas ocidentais, Bissau, 1947, vol. III, Lishoa, 1951, p. 9-13,
2 fig., phot.
— - — Id. (2® note). Observations sur quelques Hémiptères. Ibid., p. 15-21,
4 fig.
- Id. (3® note). Lépidoptères. Ibid., p. 23-28.
- Id. (5® note). Oiseaux. Ibid., p. 35-36.
— — /d. (6® note). Description d’un Anomalurops de la région de Bignona.
Ibid., p. 57-62, 6 fig. et phot.
- Id. (8® note). Sur les Cercopithèques Mones de la région de Bignona.
Ibid., p. 67-72, 1 phot.
- Id. (9® note). Mammifères. Ibid., p. 73-91, 6 fig., 1 pl. color.
- Nidifications d’Aigrettes blanches au Sénégal. Ibid., p. 151-154.
- Initiations africaines. V : Les Animaux protégés de l’Afrique
noire. Dakar, IJan, 128 p., 57 fig.
- Mission J. Cadenat aux îles du Cap Vert. Reptiles. Bull. Ifan,
t. XIII, 1951, p. 1152-1158.
Zoologie : Vers et Crustacés.
L. Page, Professeur, Membre de l’Institut. — L’Eau Rouge. Comité
Central d’Océanographie et d’Études des Côtes. Bull, d’ Information,
III, n® 1, p. 7 à 13.
— Cumacés. Faune de France (54), 136 p., 109 fig.
— Pedipalpes (Amblypyges) récoltés en Angola par M. A. de Barros
Machado. Companhia Diamantes de Angola, Lisboa, 1951.
— Influence de la teneur en matière organique des sédiments marins sur
la répartition et la densité de la faune benthique profonde. Ann.
Biol., t. 27, fasc. 7, 1951.
— Sur un Pycnogonide de l’Expédition Suédoise des grands fonds,
1947-48. Reports of the Swedish deep-sea Expédition, vol. II,
Zoology, n® 7. Gôteborg, 1951.
— et A. de Barros Machado. — Quelques particularités remarquables
de l’Anatomie des Ochyroceratides (Araneae). Arch. Zool. exp.
et gén., t. 87. Notes et Bevue, n® 3, p. 95 à 103.
M. André, Sous-Directeur. — Nouvelles observations sur le Bochartia
kuyperi Oudemans (Acarien). Bull. Mus. nat. Ilist. nat., Paris,
2® sér., t. XXIII, p. 253, 1951.
— Nouvelle espèce de Schôngastiella (Acarien) d’Afrique Equatoriale.
Ibid., p. 368, 1951.
— Sur une forme larvaire de Schôngastia (Acarien) parasite de petits
Mammifères en Oubangui-Chari. Ibid., p. 372, 1951.
M. Vachon, Assistant. — Les Pseudoscorpions de Madagascar, 1’'® note.
Quelques remarques sur la famille des Chemetidae J. C., Chamber-
24 —
lin 1931, à propos de la description d’une nouvelle espèce : Metago-
niochernes Milloti. Mém. Inst. Scient. Madagascar, t. 5, fasc. 1,
p. 159-172, 16 fig., 1951.
— Études sur les Scorpions. Arch. Inst. Pasteur Algérie, t. 28, n° 3,
p. 383-413, 79 fig., 1950 et t. 29, n<> 1, p. 46-104, 61 fig., 1951.
— Les Scorpions : leur morphologie, leur histoire et leurs légendes.
Terre et Vie, Paris, fasc. 1, p. 1-20, 7 fig., 1951.
— Sur quelques Scorpions « halophiles » Microbuthus Fagei, Mesobuthus
Confucius et Euscorpius flavicaudis. Bull. Mus. nat. Hist. nat. Paris,
t. 23, n<> 3, p. 256-60, 1951.
— Les glandes des chélicères des Pseudoscorpions (Arachnides). C. R.
Ac. Sc., t. 233, p. 205-6, 1951.
— A propos de quelques Scorpions de Turquie collectés par M. le Pro¬
fesseur Dr. Curt Kosswig. Reo. Foc. Sc. Vniv. Istambul, t. 16,
sér. B, fasc. 4, p. 341-4, 1 fig.
— Biogéographie des Scorpions du Nord de l’Afrique. C. R. Soc. Biogéo.,
n» 241, p. 61-65, 2 fig., 1951.
J. Forest, Assistant. — Contribution à l’étude du genre Porcellanopagurus
Filhol (Paguridae). Bull. Mus. nat. Hist. nat. Paris, 2® sér.,
t. XXIII, p. 82 et 181, 1951.
— Remarques sur quelques Paguridae du genre Calcinas à propos de la
description de deux espèces nouvelles de Polynésie orientale :
Calcinas seurati et Calcinas spicatus. Bull. Soc. France, t. LXXVI,
p. 83, 1951.
— La pêche du Thon blanc en France. Cahiers français d' Information,
1951, n» 173, p. 17-20.
E. Angelier, Porolhomannella andrei n. sp., un nouvel Halacarien recueilli
dans le psammon d’eau douce. Bull. Mus. nat. Hist. nat. Paris,
2® sér., t. XXIII, p. 505-507.
— Diagnoses sommaires d’IIydracariens psammiques nouveaux de Corse.
Ibid., p. 508-510.
F. Grandjean, Membre de l’Institut. — Observations sur les Oribates
(22® sér.). Bull. Mus. nat. Hist. nat. Paris, 2® sér., t. XXIII, p. 91,
1951.
— Comparaison du genre Limnozetes au genre Hydrozetes (Oribates).
Ibid., p. 200, 1951.
— Observations sur les Oribates (23® sér.). Ibid., p. 261, 1951.
— Sur le tégument des Oribates. Ibid., p. 497.
Ed. Dresco. — Sur quelques Leptyphantes cavernicoles et description
d’une espèce nouvelle (Araneae). Bull. Mus. nat. Hist. nat. Paris,
2® sér., t. XXIII, p. 363, 1951.
— Araignées capturées à Saint-Florentin (Yonne). L’Entomologiste, t. VI,
6, p. 162, 1950.
Ch. D. Radford. — A révision of the fur Mites Myobiidae (Acarina)
(suite). Bull. Mus. nat. Hist. nat. Paris, 2® sér., t. XXIII, p. 115,
269 et 511 1951.
25
P. Remy. — Uu nouveau type de Pauropode ; Fagepauropus hesperius
n. g., n. sp. du Sud Marocain. Bull. Mus. nat. Hisl. ,nat. Paris,
2e sér., t. XXIII, p. 208, 1951.
P. Fauvel. — Annélides Polychètes du Golfe de Tadjoura recueillies par
M. J.-L. Dantan en 1933 au cours de Pêches nocturnes à la lumière.
Bull. Mus. nat. Hist. nat. Paris, 2® sér., t. XXIII, p. 287, et 381
1951.
B. CoNDÉ. — Les grandes divisions de l’ordre des Protoures. Bull. Mus.
nat. Hist. nat. Paris, 2® sér., t. XXIII, p. 121, 1951.
— Campodéidés et Palpigrades de Basse-Egypte. Ihid., p. 211, 1951.
— Pénicillates de Basse-Égypte (Myriapodes Diplopodes). Bull. Soc.
Zool. France, t. LXXVI, n®® 1-2, p. 55, 1951.
E. PouLSEN et H. DE Lesse. — Pêches planktoniques dans les eaux
douces du Groenland occidental. Bull. Mus. nat. Hist. nat. Paris,
2® sér., t. XXIII, p. 99 et 190, 1951.
A. ScHELLENBERG. — Un Niphargus nouveau du Sud-Est de la France.
Bull. Mus. nat. Hist. nat. Paris, 2® sér., t. XXIII, p. 208, 1951.
H. Boschma. — Temnascus foresti, n. g., n. sp., Rhizocéphale de Calcinas
spicatus Forest des îles Gambier. Proc. K. ned Akad. Wet. Amster¬
dam, 54, n® 4, 1951, 317-24.
R. Serène. — Sur la circulation d’eau à la surface du corps des Stoma-
topodes. Bull. Soc. Zool. France, t. LXXVI, n® 3, p. 137.
K. Lindberg. — Cyclopides (Crustacés Copépodes) de la Nigeria (Afrique
occidentale) (2® note). Bull. Soc. Zool. France, t. LXXVI, n®® 1-2,
p. 9, 1951.
MALACOLOGIE.
E. Fischer-Piette, Professeur. — Mollusques. Contribution à l’étude
de l’Aïr. Mém. Inst. fr. Afrique Noire, n® 10, 1950, p. 89.
— Les collections de Mollusques actuels du Muséum National d’Histoire
naturelle. Journ. Conchyl., vol. 91, 1951, p. 12-22.
— La situation de l’Algue Himanthalia lorea dans le golfe de Biscaye et
dans le golfe normano-breton. Bull. Labor. marit., Dinard, fasc.
XXXIV, 1951, p. 1-7.
— Stations de l’Annélide tubicole Mercierella enigmatica Fauvel, sur la
côte Nord d’Espagne. Ibid., p. 7-9.
— et P. -H. Fischer. — Sur le comportement de certains Diptères vis-à-vis
des objets avoisinants. Bull. Biol. Fr. et Belg., t. LXXXV, fasc. 1,
1951, p. 85-87.
G. Ranson, Sous-Directeur. — La crise actuelle de l’Ostréiculture fran¬
çaise et ses remèdes. La pêche maritime, la pêche fluviale et la pisci¬
culture, n® 882, 1951, p. 391-392.
— Les Huîtres des « bancs naturels » sont seules susceptibles d’assurer
la pérennité de l’espèce. Basteria, vol. 15, n® 1, 1951, p. 1-9.
— Observations morphologiques, biologiques, biogéographiques, géo-
— 26 —
logiques et systématiques sur une espèce d’ Huître de Madagascar
et d’Afrique du Sud : Gryphaea margaritacea (Lmk). Bull. Inst.
Océanog., Monaco, n° 983, 1951, p. 1-20, flg.
— Action de la température sur la reproduction de quelques espèce
d’Huîtres. Bull. Mus. Nat. Hist. nai., 2® sér., t. XXIII, 1951,
p. 527-531.
— et G. Cherbonnier. — Note sur Physa waterloti Germain. Ibid.,
p. 390-395, fig.
— J. Roche et Eysseric-Lafon. — Sur la composition des scléropro-
téines des coquilles des Mollusques (Conchioline). C. R. Soc. Biol.,
t. 145, 1951, p. 1474-1477.
A. Franc, Sous-Directeur. — Le zooplancton de la région de Dinard-
Saint-Malo. Bull. Labor. marit., Dinard, t. XXXIV, 1951, p. 25-40.
— Ovogenèse et évolution nucléolaire chez les Gastéropodes Proso-
branches. Ann. Sc. Nat. Zool., 2® sér., vol. XIII, 1951, p. 135-142,
2 pl.
— Nouvelles considérations sur le plancton de la région de Dinard-
Saint-Malo. Bull. Labor. marit., Dinard, fasc. XXXV, 1951,
p. 33-35.
— et M. Gare. — Sur une anomalie de l’appareil génital chez Pterotrachea
coronata. Bull. Biol. France-Belgique, 1951, p. 340-346.
G. Cherbonnier, Assistant. — Note sur Holothuria dakarensis Panning.
Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2® sér., t. XXII, n® 1, 1950, p. 102-108,
fig. 1-3.
— Inventaire de la faune marine de Roscofî. Echinodermes. Suppl. 4
aux Travaux Station biol. Roscoff, 1951, XV, p. 1-15.
— Une nouvelle Holothurie incubatrice de l’Antarctique chilien : Cucu-
maria Vaneyi n. sp. Revista Biologia marina, Valparaiso, 1949,
vol. I, n® 3, p. 229-232, 2 pl.
— Les Holothuries de Lesson, H® note. Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2® sér.,
t. XXIII, n® 3, 1951, p. 295-301, fig.
— Les Holothuries de Lesson, 2® note. Ibid., n® 4, p. 396-401, fig.
— Les Holothuries de Lesson, 3® note. Ibid., n® 5, p. 532-536, fig. 1-3.
— Holothuries de l’Institut Royal des Sciences naturelles de Belgique.
Mém. Inst. Royal Sci. nat. Belge, 2® sér., fasc. 41, Bruxelles, 1951,
p. 1-65, pl. I-XXVIII.
— Les Holothuries de Quoy et Gaimard. Ibid., 2® sér., fasc. 46, Bruxelles
1951, p. 1-43, fig. 1-16, pl. I-III.
P. -H Fischer. — Causes de destruction des Mollusques. Maladies et
mort. Journ. Conchyl., vol. 91, n® 2, 1951, p. 29-59.
— La locomotion chez les Mollusques. Ibid., vol. 91, n® 4, 1951, p. 165-181.
A. Pruvot-Fol. ■ — Révision du genre Glossodoris Ehrenberg. Journ.
Conchyl., vol. 91, n® 3, 1951, p. 69-132 et n® 4, 1951, p. 133-164.
A. Tixier-Durivault, Chargée de recherches du C.N.R.S. et J. Roche.
— Rapports des Gerardiidés avec les Zoanthides et les Antipa-
thaires (rapports anatomiques et biochimiques). Bull. Mus. nat.
Hist. nat., Paris, t. XXIII, n® 4, 1951, p. 402-409.
— 21 —
J. Roche. — Biochimie comparée des scléroprotéines iodées des Antlio-
zoaires et des Spongiaires (Antipathines, Gorgonines, Spongines).
Bull. Inst. Océanogr., Monaco, n° 999, 1951, p. 1-24.
J. Roche, R. Michel, S. Lissitzky et Y. Yagi. — Sur la présence de
monobromotyrosine dans les Gorgonines. C.R.A.S., t. 232, 1951,
p. 570.
J. Roche et R. Michel. — Natural and artificial iodoproteine. Advances
in Protein Chemistry, vol. 6, 1951, p. 253-297.
H. Boschma. — Deling by Tubastrea. Kon. Nederl. Akad. Wet., LX, n° 5,
1951, p. 44-46, 1 fig.
Anatomie comparée des Végétaux vivants et fossiles.
A. Loubière, Professeur. — Sur une tige de Monocotylédone fossile trou¬
vée dans le gypse tertiaire de Triel-sur-Seine (Seine-et-Oise). Bull
Mus. nat. Hist. nat., 2® s., t. XXIII, n® 1, p. 153, 1 pl. h. t., 1951
E. Boureau, Sous-Directeur. — Étude paléoxylologique du Sahara
XI : Sur un échantillon A’ Evodioxylon découvert à l’Ouest du Djebel
Ben Guenema en Lybie. Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2® sér., t. XXII,
6, p. 797-803, 1 pl. h. t., Paris, 1950.
— Id. XII ; Sur un Annonoxylon striatum n. gen., n. sp., des couches du
Tamaguilel (Sahara soudanais). Bull. Soc. géol. Fr., t. XX, 5,
p. 393-397, pl. XXI, 2 microphot., 1950.
— Id. XIII : Sur une nouvelle espèce du Continental intercalaire du
Sahara Soudanais : Dadoxylon (Araucarioxylon) septatum n. sp.
Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2® sér., t. XXIII, n° 1, p. 231-237,
5 fig., 1951.
— Id. XIV : Leguminoxylon Menchikoffii n. sp., bois éocène découvert
au Nord-Ouest de Fort-Flatters (Algérie). Ibid., n° 3, p. 331-338,
I pl. h. t.
— Sur l’anatomie comparée et les affinités d’échantillons silicifiés de
Tamaricaceae découverts en Somalie et en Mauritanie. Ibid., n® 4,
p. 462-460, 1 pl. h. t., 1951.
— Étude paléoxylologique de l’Afrique du Nord. I ; Présence du Dadoxylon
(Araucarioxylon) Teixeirae Boureau, dans le Haut Atlas du Maroc.
Note du Service géologique du Maroc, t. IV, p. 121-133, Rabat.
— Id. II : Sur un échantillon de Ficoxylon cretaceum Schenk du Djebel
Cberichira (Tunisie)-. Ann. Mines et GeoL, Tunis, notes, t. I,
p. 1-12, 1 pi. b. t., Tunis.
— Id. III : Pterocarpoxylon Arambourgii n. gen., n. sp., bois silicifié de
Leguminoseae-Papilioneae découvert dans les phosphates Ypresiens
de Khouribga (Maroc). Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2® sér., t. XXIII,
n® 5, 6 p., 1 pl. h. t., 1951.
— Le xylème centripète foliaire et la représentation graphique de l’accé¬
lération de l’appareil conducteur. La Rev. Sc., n® 3308, 4, p. 202-208,
II fig., Paris.
— Contribution à l’étude paléoxylologique de l’Indo-Chine. III : Présence
— 28
d’un T erminalioxylon annamense n. sp., Combretaceae des argiles
néogènes du Sud de l’Annam central. Bull. Sen>. geol. Indochine,
vol. XXIX, 4, p. 3-12, 1 pl. h. t., 1950, Saigon.
— Id. IV : Présence du Sapindoxylon pleikuense n. sp., dans les argiles
néogènes du Sud de l’Annam. Ibid., vol. XXIX, 4, p. 13-24,
1 pl. h. t., 1950, Saigon.
— et A. F. DE Lapparent. — Découverte de structures de Weichselia
reticulata Stokes et Webb. (= Paradoxopteris Stromeri Hirmer)
dans le Jurassique moyen du Sud de la Tunisie. C. R. somm.
Soc. Géol. Fr., 1, p. 107-109, 1951.
C. Ginieis, Assistant. — Contribution à l’étude anatomique des plantules
de Palmiers. II : La plantule de Phoenix canariensis. Bull. Mus.
nat. Hist. nat., 2® sér., t. XXIII, n® 4, p. 410-415, 5 fig., 1951.
Phanérogamie.
H. Humbert, Professeur. — Flore de Madagascar et des Comores. —
Familles : 1, Marattiacées ; 2, Opbioglossacées ; 3, Hyménopbylla-
cées ; 4, Cyathéacées ; 132, Dilléniacées ; 133, Ochnacées ; 134, Tbéa-
cées ; 135, Hypéricacées ; 136, Guttifères ; 153, Mélastomacées ;
éd. Firmin-Didot, 1951, 648 p. — Ces familles ont été élaborées
par M™® Tardieu-Blot (1 à 4) et par M. H. Perrier de La Bathie
(132 à 136, 153) : voir plus loin.
— Supplément à la Notice sur les titres et travaux scientifiques de
M. Henri Humbert. Firmin-Didot, 1951.
— et J. Leandri. — Documents sur Auguste Pervillé, conservés à
l’herbier du Muséum. Bull. Muséum, 2® sér., XXIII, 305-309.
Tardieu-Blot (M“®), Sous-Directeur. — Quelques précisions sur les
Siphonodontacées. Not. Syst., 1951, XIV, 101-104.
— Trois Cyathéacées nouvelles de Madagascar. Le Naturaliste Malgache,
III, 75-78.
— Marattiacées, in H. Humbert, Flore de Madagascar et des Comores,.
1:7p.; Opbioglossacées, ibid., 2:9p.; Hyménophyllacées, ibid.,
3 : 38 p. ; Cyathéacées, ibid., 4 : 45 p.
— Sur les Anémia d’Afrique et de Madagascar. Not. Syst., 1951, XIV,
p. 208-209.
— Stenosemia, genre nouveau pour Madagascar. Ibid., 1951, XIV, p. 209-
210.
— Précisions sur quelques Ctenitis africains. Ibid., 1951, XIV, p. 210-212.
— Sur les Tectaria malgaches. Le Naturaliste Malgache, 1951, III, 113.
— Fougères : Equisetacées in Flore Générale de l’Indochine, 1951, VII,
545.
J. Leandri, Sous-Directeur. — Sur quelques traits de la végétation des
plateaux calcaires dans l’Ouest de Madagascar. Webbia, VIII,
155-176, 1951.
F. Gagnepain, Sous-Directeur honoraire. — Révision des Polyosma d’In¬
dochine. Bull. Soc. Bot. Fr., 1951, XCVIII, 120-122.
29 —
— Deux collections précieuses d’Orchidées d’Indochine (Aquarelles).
Not. Syst., 1951, XIV, 114-132.
F. Pellegrin, Sous-directeur honoraire. — Sterculia et Cola du Gabon.
Bull. Soc. Bot. Fr., 97, 1950 (paru en 1951), p. 187 et 201.
— Deux plantes congolaises à affinités asiatiques (Neosloetiopsis et Ancis-
trocladus). Ibid., 98, 1951, p. 17.
— et A. Aubréville. — Les Sterculiacées du Gabon. Ibid., Mémoires,
1950-1951, p. 30 à 49.
P. JovET, Assistant. — Plantes du Sud-Ouest (Landes et Pays basque
français). Bull. Muséum, 1950, 2® sér., XXII, p. 603-610.
— Antirrhinum maurandioides Gray à Hyères (Var). Monde des PL,
1950, n® 273, p. 91-92.
— Rapport pour l’attribution du Prix Gandoger (Phanérogamie) pour
1950. Bull. Soc. Bot. Fr., 1950, 97, n°® 7-9.
— Sur l’Achillea micrantha (M. B.) Boissier et le Lapsana intermedia
Bieb. Importance des observations relatives aux plantes adven¬
tices. Ibid., 1950, 97, n»® 7-9, p. 218-219.
— 7® Congrès Botanique International (Stockholm, 1950). Beo. Gle des Sc.
Pures et appl., 1950, LVII, p. 249-251.
— Tagetes minuta L., adventice nouvelle pour le Sud-Ouest de la France.
Description et Distribution géographique. Monde des Plantes,
1951, n®® 11k-‘nh, p. 13-14.
— Caractères distinctifs d’Achillea nobilis L., A. ligustica Ail. et A. micran¬
tha (M. B.) Boiss. (3 fig., 1 tabl.). Bull. Muséum, 1950, 2® sér.,
XXII, p. 774-784.
— Les Landes. Principaux aspects de la végétation (6 fig.). Feuille des
Naturalistes, 1951, p. 21-32'
— Causalité en Biocénotique végétale. Comm. au Colloque int’ du
C.N.R.S. sur l’Écologie. Paris, 20-25 fév. 1950. Année Biologique,
1951, 27, p. 281-286.
— La Biogéographie au 7® Congrès Botanique International. Stockholm,
1950. C. R. somm. Séances Soc. Biogéogr., 1950, n® 236, p. 126-129.
— La Biogéographie au Congrès de l’Ass. Fr. pour l’Avancement des
Sciences. Toulouse, 1950. Ibid., n® 237, p. 142-145.
— Végétation : Influences actuelles et passées. Ibid., n® 238, p. 152-154.
— Douze aquarelles et lavis du recueil « Fleurs dessinées à Malmaison ».
Identifications de M. Paul Jovet in Joseph Billiet, Malmaison.
Les Appartements de Joséphine. Musées Nationaux, 1951, p. 8-9.
— et R. Gombault. — Sur deux Astragales du Proche-Orient. Candollea,
1951, 13, p. 237-239.
— Étude botanique de douze aquarelles et lavis de Malmaison. Bull.
Muséum, 1951, XXIII, p. 416-425.
— Examen d’une collection de cent « dessins » conservée au Musée de
Malmaison. Ibid., 1951, XXIII, p. 426-434.
— et Allorge (M™®) et Jovet-Ast (M™®). — Une Chênaie-Buxaie de la
vallée de la Bidassoa. 1 fig. Bull. Soc. Hist. nat. Toulouse, 1951,
86, p. 36-44.
— 30 —
— - Un peuplement d’Alnus cordata (Lois.) Desf. sur la falaise
basque, 1 flg. Ibid., p. 45-53.
J. Arènes, Assistant. — Sur la répartition en Afrique des Centaurées de
la section Calcitrapa. C. R. somm. Séances Soc. Biogéogr., 237,
1950, p. 137-141.
— Le groupe spécifique du Centaurea paniculata L. sensu latissimo.
Mém. Mus. Hist. nat. Paris. Nouv. sér., sér. B. Bot. 1, fasc. 2,
1951, p. 175-166.
— Saint-Maur : le passé de sa végétation et l’origine de ses boqueteaux
modernes. Le Vieux Saint-Maur, 9, 5® sér., 1951, p. 134-137.
— A propos des connexions ibérico-marocaines et siculo-tunisiennes.
C. R. somm. Séances Soc. Biogéogr., 241, 1951, p. 67-72.
— Nouvelle contribution à l’étude des Composés. Not. Syst., XIV, 3,
1951, p. 188-198.
M. PiCHON, Assistant. — Classification des Apocynacées : XIII, genre
Wrightia et genres voisins. Not. Syst., 1951, XIV, 77-90.
— Classification des Apocynacées, XXV, Echitoïdées. Mém. Mus.,
n. sér., sér. B, I, 1-143 et pl. I-X.
— Classification des Apocynacées : XXVIII, Supplément aux Plumé-
rio'idées, Ibid., 145-173 et pl. XL
— Classification des Apocynacées : XXXII, Les espèces du genre
Vinca. Bull. Mus., 2« sér., XXIII, 439-444.
H. Perrier de La Bathie, Directeur honoraire de Recherches au
C.N.R.S., Correspondant de l’Institut. — Distribution et écologie
du Gossypioides brevilanatum (Hochr.) Ilutchinson de Mada¬
gascar. Rev. Bot. Appl., XXXI, 231-232.
— Orchidées de Madagascar et des Comores. Nouvelles observations.
Not. Syst., 1951, XIV, 138-165.
— Notes biologiques sur les Oléacées de Madagascar et des Comores.
Mém. Inst. Sc. Madag., sér. B, III, 175-186.
— Notes biologiques sur les Ebénacées de Madagascar. Ibid., sér. B, III,
187-201.
— Dilléniacées, in H. Humbert, Flore de Madagascar et des Comores,
132 : 17 p. ; Ochnacées, 133 : 44 p. ; Théacées, 134 : 13 p. ; Hypé-
riacées, 135 ; 53 p. ; Guttifères, 136 : 96 p. ; Mélastomatacées,
153 : 326 p.
— Un Ficus nouveau de Madagascar. Not. Syst., 1951, XIV, 3, p. 167.
I. H. Burkill, Directeur honoraire des Botanic Gardens, Straits Settle-
ments, et H. Perrier de La Bathie, — New units in the
taxomony of the Madagasear. Dioscoreaceae. Not. Syst., 1951,
XIV, 132-137.
A. Camus, Attachée au Muséum, Chargée de Recherches. — Le genre
Dichanthium à Madagascar et dans les îles Mascareignes. Bull.
Muséum, 2® sér., XXIII, 310-312.
— Les Arthraxon (Graminées) de Madagascar. Bull. Soc. Bot. Fr., XCVIII,
35-36.
31 —
— Le genre Nothofagus, Hêtre de l’Hémisphère austral. Rev. Bot. Appl.,
XXXI, 71-84.
— Sur les Graminées du massif de Marojejy et ses satellites (Nord-Est
de Madagascar) récoltées par le Professeur H. Humbert en 1948-49.
Le Naturaliste Malgache, III, 79-85.
— Deux Lithocarpus nouveaux du Laos. Not. Syst., 1951, XIV, 3,
p. 212-213.
— Andropogon et Nastus nouveaux de Madagascar. Ibid., 3, p. 213-215.
— Chrysopogon Humbertianus, espèce nouvelle de Madagascar, Bull.
Soc. Bot. Fr. XCVIII, 252.
— - Le genre Dichanthium à Madagascar et dans les îles Mascareignes,
Bull. Mus., 2« sér., XXIII, 3, 310.
— Chênes nouveaux du Toiikin. Ibid., 4, 435.
A. Cavaco, Attaché de Recherches du C.N.R.S. — Remarques sur les
genres Leptolaena et Xerochlamys (Chlaenacées). Un nouveau
genre de Chlaenaceac. Bull. Muséum, 2® sér., XXIII, 133-139.
— et D. Normand. — Moreldendron, genre nouveau de l’Ouest africain.
Bull. Soc. Bot. Fr., XCVIII, 122-126.
Cl. -Ch. Mathon. — La partie septentrionale du bassin tertiaire de For-
calquier et sa bordure montagneuse secondaire. Etude pour la
carte de la végétation. Bull. Muséum, 2® sér., XXIII, 313-319.
— Contribution à l’étude phytogéographique de la Haute-Provence occi¬
dentale. Important aspect méconnu de la hêtraie du Lubéron.
Bull. Soc. Bot. Fr., XCVIII, 97-98.
— A propos d’une curieuse Triticinée ; sur les organismes de nature
hybride. Ibid., 130-133.
R. ViROT, Attaché de Recherches du C.N.R.S. — L’évolution des marais
dans la région parisienne. Feuille Naturalistes, fasc. 9-10, nov.
-déc. 1950, p. 81-86.
— Les plantes indigènes utiles de la Nouvelle-Calédonie. Bev. internat.
Botanique Appl. et Agricult. Tropicale, n®® 339-340, janv.-févr. 1951,
p. 120-131. ,
— A propos de la localité du Trifolium ornithopodioides en forêt de Fon¬
tainebleau. Feuille Naturalistes, fasc. 7-8, sept.-oct. 1951, p. 75-77.
— Quelques remarques sur la présentation et l’utilité d’un herbier. Bull.
Union Soc. franç. Histoire Naturelle, n® 8, oct. 1951, p. 109-110.
t R. ViGuiER, Professeur à la Faculté des Sciences de Caen. — Leguminosae
madagascarienses novae (2® suite). Not. Syst., 1951, XIV, 3,
p. 168-187.
A. Guillaumin, Professeur au Muséum. — Encore quelques « nomina
nuda » de plantes de Nouvelle-Calédonie. Not, Syst., 1951, XIV, 3,
p. 198-200.
A. Aubhéville, Inspecteur général des Eaux et Forêts. — Le concept
d’association dans la forêt dense équatoriale de la basse Côte
d’ivoire. Bull. Soc. Bot. Fr., Mémoires, 1950-1951, 145-158.
— et F. Pellegrin. — « Hororoke », Capparidacée nouvelle de Mada¬
gascar. Ibid., XCVIII, 95-96.
32 —
J. F. Leroy, Sous-Directeur de Laboratoire au Muséum. — Pour la
réhabilitation du genre Oreomunnea Aersted (Juglandaceae). Bull.
Muséum, 2® sér., XXIII, 127.
G. Mimeur, Assistant au Muséum. — Délimitation des Festuceae, afliiii-
tés phylogéniques des Eragrosteae. Bull. Muséum, 2® sér., XXIII,
128-132.
P. Senay. — Le groupe des Carex flava et G. Œderi (suite et fin). Bull.
Muséum, 2® sér., XXIII, 146-152.
R. Gombault. — Notules sur la flore de Syrie et du Liban. Not. Syst.,
1951, XIV, 104-114.
— - Sur quelques Sideritis (Labiatae) du « Proche-Orient ». Ibid., p. 201-207.
H. Poisson. — Un jardinier, voyageur naturaliste, devenu colon à Mada¬
gascar : Pervillé (1840-1868 ?). Bull. Muséum, 2® sér., XXIII
302-304.
R. Mouranche. — Note sur les bois de Fagus et de Nothofagus. Beu. Bot.
Appl, XXXI, 84-90.
R. Pichi-Sermolli et U. Martelli. — Les Pandanacées récoltées par
Henri Perrier de La Bathie à Madagascar. Mém. Inst. Sc.
Madag., sér. B, III, 1-174.
A. H. G. Alston. — A new species of Selaginella from Indo-China.
Not. Syst., 1951, XIV, 3, p. 215.
A. Lemée, Inspecteur honoraire des Colonies. — Dictionnaire des genres
de Phanérogames, tome IX. Supplément.
Cryptogamie.
Roger Heim, Professeur, Membre de l’Institut. — Les champignons lumi¬
nescents du Pacifique. C. B. Ac. Sc., t. 233, p. 8-11, 1951.
— Le nouvel ordre des Gloeohaustoriales. Ibid., t. 233, p. 1245-1247, 1951.
— Les Termitomyces du Congo belge recueillis par Madame M. Goossens.
Bull. Jard. Bot. Bruxelles, t. 21, 3-4, p. 205-222, pl. 1, col. V
et VI, 1951.
— Cuphocybe, nouveau genre néo-zélandais d’Agarics ochrosporés. Beu.
de Mycol., XVI, 1, p. 3-10, 24 fig., 2 pL, 1951.
— Sur les Secotium de Nouvelle-Zélande et la phylogénie de ce genre.
Ibid., XVI, 2, p. 29-153, 6 fig., 1 pl. color. h. t,, 1951.
— Le genre néo-calédonien Le-Ratia Pat., Ibid., p. 154-158, 1 fig.,
1 pl., 1951.
— Un mycologue dans la Hêtraie australe. Reu. Int. Bot. Appl., n®® 339-
340, p. 54-69, 20 fig., 1 pl. phot., 1951.
— Un naturalista in Nuova Zelanda. Le Vie del Mondo, XIII, 6, p. 593-
608, 19 phot., 1 carte, 1951.
— Mycena Seynii Quélet et Mycena flauipes Quélet. Bull. Soc. Myc. Fr.,
66, 2 p., Atlas pl. color., XCVI, 1950 (1951).
— Le genre Pucciniosira Lagerh. Uredineana, III, p. 15-20, 12 fig., 1951.
— Discours inaugural et allocution prononcée à la clôture du 70® Congrès
— Sa¬
de l’Association Française pour l’avancement des Sciences à Tunis,
mai 1951. Sciences, p. 1-15, 1951.
— (Discours sur) Le Muséum de Paris, Jardin du Roy et jardin du peuple.
Séance annuelle des Cinq Académies, Revue des Deux Mondes,
n° 22, p. 324-332, 1951.
— Préface à (Paul Ostoya, Les Théories de l’Évolution, Paris, Payot éd.,
1951), p. 5-15.
— Préface à (Cl. Jacquiot et Keller-Vaillant. La préservation
des bois. Actual. Scient, et industr., Hermann édit., Paris, 1951),
p. 3-5.
■ — Préface (au Traité de Lichénologie de Henry Des Abbayes, Paris,
Lechevalier édit., 1951), p. v-vii.
— Préface (au volume des Mémoires publié par la Société d’Émulation
de Montbéliard, Montbéliard, 1951), 52, p. 11-13.
— Avant-propos (aux Catalogues des Collections vivantes. Herbiers et
Documents. III. La Mycothèque. Premier supplément : Micro-
mycètes, Muséum, Paris, 1951), p. 3-5.
— Revue de Mycologie et son Supplément Colonial, t. XVI, 1951.
. — et Harro Buchli. — Un Champignon parasite du Termite de Sain-
tonge. C. R. Ac. Sc , t 232, p. 277-280, 1951.
Robert Lami, Sous-Directeur. — Contribution de Dumont d’Urville à
l’algologie marine. Rev. de Bot. Appl., n°® 339-340, p. 113-117,
1 fig., 1951.
— Sur la flore des Algues de l’étang de Vaccarès. C. R. Ac. Sc., t. 233,
p. 1669-1670, 1951.
Pierre Bourrelly, Assistant. — Deux Cyanophycées nouvelles du lac
du Bourget : Phormidium Frànqueti nov. sp. et Aphanocapsa
Farlowiana Drouet et Daily. Bull. Soc. Bot. France, 96, p. 231-232
4 fig., 1949.
— Activités algologiques et limnologiques en F rance pendant l’année 1949.
Hydrobiologia, III, 1, p. 101-109 1951.
— Euglena Chadefaudii, une nouvelle espèce d’Euglène viridoïde. Bull.
Soc. Bot. Fr., 98, p. 143-145, 9 fig., 1951.
— Une nouvelle espèce de Chrysomonadine, Mallomonas Doignonii.
Ibid., 98, p. 156-158, 4 fig., 1951.
— Volvocales rares ou nouvelles. Hydrobiologia, III, 3, p. 251-281, 5 pl.,
109 fig., 1951.
— Note sur les Flagellés incolores. I : Le genre Bicoeca. Arch. Zool.
Expér. et Gén., Notes et Revues, t. 88, n® 2, p. 73-84, 3 fig., 1951.
— Initiation pratique à la systématique des Algues d’eau douce. II : Les
grands groupes d’Algues d’eau douce. Bull. Microscopie Appl.,
sér. 2, t. 1, n® 5, p. 123-126, 1951.
— et M. Chadefaud. — Sur les caractères d’un Mallomonas et les affi¬
nités des Chrysophycées. C. R. Acad. Sc., t. 232, p. 434-435, 4 fig.,
1951.
— et G. Georges. — Un nouvel Euglénien incolore Gyropaigne Lefevrei.
Bull. Muséum, Paris, 2® sér., t. XXIII, n® 4, p. 453-455, 27 fig.,
1951.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 1, 1952.
3
— 34 —
— et E. Mangoin. — Florulc algologique d’une rizière de Camargue.
La Terre et la Vie,'n° 5, p. 286-298, 2 pl. de 21 fig., 1950.
Suzanne Jotet-Ast (M™®), Assistante. — Quelques remarques sur Mar-
chesinia Mackayi Gray.iiev. BryoL etLickénol., XIX, 3-4, p. 237-238,
1951.
— Hépatiques des Nouvelles-Hébrides. Récoltes de E. Aubert de la Rüe,
1934. Ibid., XX, 1-2, p. 96-98, 1951.
— Sur quelques Cehira d ’ Indo-Malaisie et d’Océanie. Ibid., p. 99-104,
4 fig. de 32 dessins, 1951.
— Répartition géographique de Ceratolejeunea maritima (Spr.) St. Ibid.,
p. 219-220, 1951.
et G. Vanden Berghen. — Cheilolejeimea Tisserantii sp. nov. Ibid.,
p. 105-107, 7 fig., 1951.
— P. JovET et V. Allorge (M“®). — Une Chênaie-Buxaie de la vallée
de la Bidassoa. Bnll. Soc. Hisi. Nat. Toulouse, t. 86, p. 1-9, 1951.
- Un peuplement A' Alnus cordata (Lois.) Desf. sur la falaise
basque. Ibid., p. 45-53, 1951.
Jacqueline Nrcox-ToutousE Assistante. — Revue systématique
du genre Cylindroearpon Wollenweber. Reo. de Mycsi., XVI, 1,
p. 36-61, 1951.
— Dégradation des murs de plâtre par les moisissures. Reo. de Mycol.,
XVI, 2, suppL, p. 168-172, 1951.
— Les Aspergillus du groupe ochraceus. Catalogue des collections vivantes,
III : La Mycothèquc, 1*' suppL, Micromycètes, Muséum, Paris,
p. 19-21, 1951.
— Un Aspergillus ascosporê du groupe fumigatus. Ibid., p. 24-27, 1951.
— et J. C. Gentles. — Quelques moisissures isolées d’un échantillon
d’algue provenant des Kerguelen. Ibid., p. 34-38, 1951.
— et P. Fusey. — Quelques exemples de dégradation par les champi¬
gnons. Ibid., p. 53-59, 1951.
Valia Allorge (M”®), Chargée de recherches du G. N. R. S. — Trematodon
Perssonorum Allorge et Thériot sp. nov. des Açores. Rev. Bryol.
et Lichénol., XX, 1-2, p. 179-182, 1951.
— Une nouvelle localité de Mielichhoferia nitida (Funck) Hornsch. dans
les Pyrénées françaises. Ibid., p. 218, 1951.
— Revue Bryologique et Lichénologique, t. XX, 1-2, 1951.
Marcelle Le Gae (M™®), Chargée de recherches du C.N.R.S. — Obser¬
vations sur Sareoaoma orientale Pat. et Sarcosoma rujum (Schw.)
Rehm. Bull. Soc. Myc. Fr., LXVII, 1, p. 101-106, 3 pl. et 9 fig.,
1951.
— Les Morilles et les Helvelles. Soc. Sc. Nai. Maroc, Comptes Rendus
n» 5, p. 54-56, 1951.
Raymond Gaume, Chargé de recherches du C.N.R.S. — Excursions bota¬
niques dans la région parisienne : I, Forêt de Jouy près Chenoise
(Seine-ct-Marne) ; II, Forêt de Sourdun (Seine-et-Marne), Aube.
Feuille Naturalistes, nouv. sér., VI, 5-6, p. 55-57, et 7-8, p. 78-80,
1951.
35 —
— Quelques mots sur la végétation calcicole des environs de La Celle-
sur-Seine et de Champagne-sur-Seine. Bull. Nat. Vallée du
Loing et forêt Fontainebleau, XXVII, 6-7, p. 90, 1951.
— La flore de la Forêt d’Orléans aux environs des Bordes (Loiret).
Ibid., XXVII, 9, p. 117-118, 1951.
— La flore des sables de la Loire à Châteauneuf-sur-Loire (Loiret).
Ibid., p. 118-119, 1951.
— Considérations générales sur la flore bryologique de Bretagne d’après
les travaux du Docteur F. Camus (suite). Rev. Bryol. et Lichénol.,
XX, 1-2, p. 10-15, 1951.
Charalambos Zambettakis, Attaché de recherches du C.N.R.S. — Sur
une Sphaeropsidacée nouvelle parasite de Rauwolfia vomitoria Afz.
Bull. Soc. Myc. Fr., LXVI, 4, p. 228-232, 2 fig., 1950.
— Diplodia natalensis Pôle Evans, stem-end rot des agrumes. Fiches
de Phytopathologie tropicale, n° 4. Rev. de Mycol., Suppl, colonial,
p. 7, 3 fig., 1951.
— Cultures de quelques Sphaeropsidales Phaeodidymées. Catalogue des
Collections vivantes. III : La Mycothèque, 1®!^ suppl., Micromycètes,
Muséum, Paris, p. 50-52, 1 pl. de 3 phot., 1951.
Claude Moreau, Phytopathologiste de l’O.R.S.O.M., Chargé de recherches.
— Les maladies parasitaires des principales cultures coloniales.
Revue Bibliographique, VIL Rev. de Mycol., XVI, suppl. colon.,
n» 1, p. 87-89, 1951.
. — et Mireille Moreau, Assistante à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes.
— Une nouvelle station de la forme ascosporée de l’Oïdium du
Chêne. Bull. Soc. Bot. Nord Fr., III, 4, p. 76-77, 1950.
- Sur quelques Hyphomycètes. Bull. Soc. Linn. Normandie, 9® sér.,
VI, p. 71-82, 5 flg., 1950.
- Une curieuse Mucorinée ; Choanephora cucurbitarum (Berk. et
Rav.) Thaxter. Bull. Soc. Myc. Fr., LXVI, 4, p. 222-227, 2 fig.,
1950.
- Une trachéomycose des Caféiers en Côte d’ivoire. C. R. Ac. Sc.,
t. 231, 25, p. 1554-1556, 1950.
- - Une grave affection nouvelle de la forêt française : la maladie
de l’encre du Chêne. Ibid., 232, p. 2252-2253, 1951.
- Pyrénomycètes du Caféier en Côte d’ivoire. Rev. de Mycol., XVI,
Suppl, colon., n° 1, p. 12-80, 21 fig., 1951.
- Le genre Gelasinospora Dowding. Catalogue des collections vivantes.
III ; La Mycothèque, 1®^ supplément, Miciomycètes, Muséum,
Paris, p. 39-41, 1951.
- La mycoflore fimicole. Ibid., p. 46-49, 1951.
Marius Chadefaud, Attaché au Muséum. — Observations cytologiques
sur la Phéophycée d’eau douce Heribaudiella fluviatilis (Aresch.)
Sved. Bull. Soc. Bot. Fr., 97, p. 198-199, 1950.
— Sur les Prasiolales, leur position systématique, leurs vacuoles et leur
appareil plastidial. Ibid., 98, p. 114-116, 1951.
Robert Potier de La Varde, Correspondant du Muséum. — — Contri-
— 36
bution à la flore bryologique africaine. Rev. Bryol. et LichénoL,
XX, 1-2, p. 1-9, 1951.
— et F. Demaret. — Les espèces africaines du genre Cyclodictyon MiM.
Bull. Jard. Bot. État, Bruxelles, XXI, 1-2, p. 11-59, 22 fig., 1951.
Émile Manguin. — Les Diatomées fossiles des sources hydrothermales de
Ranomafana (Antsirabé), Madagascar. Mémoires Instit. Recherches
Scient. Madagascar, sér. B, t. 4, 1, 52 p., 8 pl., 1951 (1952).
Henri Romagnesi, Attaché au Muséum. — Note complémentaire sur les
Entolomes printaniers du groupe Clypeatus. Bull. Soc. Myc. Fr.,
LXVII, 2, p. 208-215, 1951.
— Étude de quelques Coprins (3® série). Rev. de Mycol., XVI, 2, p. 108-128,
6 fig., 1951.
Pierre Fusey, Attaché. — Diatomées de la région de Corlay (Côtes-du-
Nord). Microscopie, 2® sér., I, 2, p. 31-50, 1951.
— et J. Nicot (M“®). — Quelques exemples de dégradation par les
Champignons. Catalogue des Collections vivantes. III : La Myco-
thèque, premier supplément, Micromycètes. Muséum, Paris,
p. 53-59, 1951.
René Drouillon, Phytopathologiste de l’O.R.S.O.M. — La maladie
des taches brunes de l’Arachide. Rev. de Mycol., XVI, Suppl,
col., n® 1, p. 1-11, 3 fig., 1951.
Jean Chevaugeon, Phytopathologiste de l’O.R.S.O.M. — Une fusariose
du piment en Côte d’ivoire. Rev. de Mycol., XVI, Suppl, colon.,
n° 1, p. 81-86, 2 fig., 1951.
Jean Blum. — Note sur l’utilisation de la couleur des spores dans la
détermination des Russules. Bull. Soc. Myc. Fr., LXVI, p. 73-95,
1950 et 86-98, 1951.
— Quelques espèces collectives de Russules. Ibid., LXVII, p. 163-172,
1951.
Paul CuYXET. — Le massif du Pilât. Notes bryologiques, IL Rev. Bryol.
et Lychénol., XX, 1-2, p. 16-20, 1951.
Alphonse Lachmann. — Quelques Mousses nouvelles pour le Département
du Nord. Bull. Soc. Bot. Nord Fr., IV, 1, p. 25-27, 1951.
— Nouveaux compléments au catalogue des Muscinées du Nord. Ibid.,
IV, 3, p. 62-64, 1951.
— Lichens et Mousses des Monts de Baives (Nord). Ibid., p. 74-80, 1951.
Anwar Abdel Aleem. — Phycomycètes marins parasites de Diatomées
et d’Algues dans la région de Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orien¬
tales). Vie et Milieu, I, 4, p. 421-440, 1951.
— et Emile Manguin. — Dépôt d’une diatomite récente dans la province
de Fayoum (Égypte). C. R. Ac. Sc., t. 233, p. 1647-1649, 1951.
Culture.
A. Guillaumin, Professeur. — Contributions à la Flore de la Nouvelle-
Calédonie, XCIX-C. Bull. Mus. Paris, 2® sér., t. XXIII, p. 537-542,
1951.
37 —
— Les plantes nuisibles de la Nouvelle-Calédonie. Rev. Bot. Appl.,
31® année, p. 345-346, 1951.
— Plantes employées en médecine par les indigènes de la Nouvelle-Calé¬
donie et des îles Loyalty. Rev. Phytothérapie, 15® année, p. 135-139,
1951.
— L’Agriculture en Nouvelle-Calédonie. C. R. Acad. Agr., XXXVII,
p. 485-493, 1951.
— Protégeons les richesses naturelles de la Nouvelle-Calédonie. Rev.
agr. Nouv.-Calédonie, nouv. série, t. II, n®® 1-2, p. 2-3, 1951.
J.-L. Hamel, Sous-Directeur. — Note sur le noyau et les chromosomes
somatiques du Pringlea antiscorbulica R. Br. ex Hook. f. Bull.
Mus. Paris, 2® sér , t. XXIII, n° 5, p. 548-552, 1951.
— Notes préliminaires à l’étude caryologiquo des Saxifragacées, IV. Les
chromosomes somatiques du Kirengeshoma palmata Yatabe, Dei-
vante coerulea Stapf, Schizophragma integrijolium (Franch.) Oliv.
Ibid., 1951.
— Hymenophyllum tunbridgense Sm. et Sow. aux Pyrénées. Le Monde
des Plantes, 46® année, n® 282, 1951.
J.-M. XunMEL, Assistant. ■ — Croissance des organes aériens des Eryngium
(Ombellifères). Bull. Mus. Paris, t. XXIII, 1951.
— Liaisons Europe-Afrique et biogéographie des Eryngium (Ombelli¬
fères). C. R. Som. Séances Soc. Biogéogr., n® 241, p. 57-60, 1951.
C. Guinet, A. Guillaumin et A. Fargeas. — Index seminum Musei
Parisiensis, 1951.
V. Chaudun, Secrétaire. — La Légende des Pêches blanches de Corbeil.
S.E.S.A.M., p. 356-357, 1951.
— Les Cerises de Villebouzin. Ibid., p. 353-357, 1951.
Em. Manguin, Jardinier-chef des serres et P. Bourrelly. — La florule
algologique d’une rizière de Camargue. La Terre et la Vie, n® 5,
p. 286-299, 1951.
J. Weill, Chef de carré. — Un nouveau Chrysochloa de France (Col.
Chrysomelidae). Rev. franç. Entomol., t. XVIIl, fasc. 3, p. 154-156,
1951.
IL Rose, Jardinier permanent. — Au sujet du Stapelianthus Mortagnacii.
Cactus, n® 29, p. 94, 1951.
— Les Lithops sous le ciel de Pans. Ibid., n® 30, p. 107-108, 1951.
J. Marnier-Lapostolle, Correspondant du Muséum. — Victoria regia
V. Cruziana peut-elle être acclimatée sur la Côte d’Azur ? Bull.
Hort., nouv. sér., VI, p. 354-356, 1951.
— De la culture des Haworthia, des plantes d’Afrique du Sud et des
Cactées. Cactus, n® 30, p. 105-106, 1951.
A. Bertrand, Correspondant du Muséum. — Plantes grasses. La Maison
rustique, 125 p., juin 1951.
— Cereus Hildmannianus K. Schum., C. Jamacaru DC. Cactus, n® 27,
p. 27-28, 1951.
— Melocactus intortus Urban, M. Maxonii Guerke. Ibid., p. 31-32.
38 —
— Genre Rebutia (K. Schum.) emend. A. Bertrand. Ibid., n“ 28, p. 53-56,
1951.
— Oreocereus Trollii (Kupper) Backberg, O. Celsianus (Lemaire) Ricco-
bono. Ibid., p. 57-58, 1951.
— Gymnocalycium Boldianum (Speg.) Spegazzini. Ibid., n° 29, p. 86, 1951.
— Ferocactus robiistus (L. et O.) Britton et Rose, F. latispiniis (Haworth)
Br. et Rose. Ibid., p. 87-88, 1951.
— Malacocarpus erinaceus (Hawortb) Rumpler, M. Vonverkianus
(Wederm.) Bacberg. Ibid., p. 89-90, 1951.
— Notocaclus concinnus Berg., N. Graessneri (Schum.) Berg. Ibid.,
p. 91-92, 1951.
— Genre Stapelianthus Choux. Ibid., p. 93, 1951.
— Agave Potatorum Zucc., A. Salmiana Otto. Ibid., n® 30, p. 109-110,
1951.
— Genre Ileliocereus (Berger) Br. et Rose. Ibid., p. 111-112, 1951.
— Ariocarpiis Kotschoubeyanus (Lemaire) K. Schum. A. furfuraceus
(Wats.) Thompson. Ibid., p. 113-114, 1951.
— Genre Oroya, Br. et Rose. Ibid., p. 115-116, 1951.
— Remarques sur les boutures de feuilles de quelques Crassulacées et
Ficoïdacées. Rev. Ilort., n® 2184, p. 577, 1951.
G. Dillemann, Travailleur libre. — La répartition des Cypripedium
calceolus L. en France et le problème de sa disparition. Bull. Soc.
Bot. Fr., t. 98, p. 145-148, 1951.
— Notes sur quelques hybridations dans le genre Linaria et remarques
sur les hybrides obtenus. Bull. Mus. Paris, 2® sér., t. XXIII,
p. 140-145, 1951.
M. François, Travailleur libre. — Décors exotiques et plantes d’aqua¬
riums, 241 p., J. Desseaux, Colombes, 1951.
Paléontologie.
C. Ahambourg, Professeur. — Les limites et les corrélations du Quater¬
naire. Intern. Geol. Congress « Report of the eighteenth Session Great
Britain 1948 ». Part. XI, p. 49-54, 1951.
— Allocution présidentielle Société Géologique. C. R. Soc. Géol. France,
Paris, n® 2, p. 5-8, 1951.
— La Succession des Faunes mammalogiques en Afrique du Nord au
cours du Tertiaire et du Quaternaire. C. R. S. Séances Soc. Biogéogr.,
Paris, n® 241, p. 49-56, 1951.
— Observations sur les couches à Hipparion de la Vallée de l’Oued-el-
Hammam (Algérie) et sur l’époque d’apparition de la faune do
Vertébrés dite « pontienne ». C. R. A. S., Paris, t. 232, p. 2464-
2466, 1951.
— Présentation de pierres polyédriques du Villafrancbien d’Algérie.
Congrès Sédimentation et Quaternaire, France 1949, Paris, 1 p.,
pl. VI, 1951.
— 39 —
— Où en est le Transformisme. Almanach des Sciences, 1952, Éditions de
Flore, Paris, p. 142-144, 1951.
— Contribution à l’étude des formations laguno-lacustres des environs
d’Oran. Bull. Soc. Hist. Nat. Afr. Nord, Alger, t, 41, n° 1-4,
p. 20-29, 1 fig., 1 pl., 1950.
— et J. Orcel. — Observations préliminaires sur la présence d’un
vanadate d’urane dans les gisements de phosphate du Maroc.
C.R.A.S., Paris, t. 233, n» 25, p. 1635-1636, 1951.
— et R. Ambroggi. — Sur le Maestrichtien et l’Éocène inférieur de la
Vallée du Sous (Sud Marocain). C. R. A. S., Paris, t. 232,
p. 170-171, 1951.
— J. Kiroine et R. Lavocat. — Découverte du genre Moeritherium
Andrews dans le Tertiaire continental du Soudan. C. R. A. S.,
Paris, t. 233, p. 68-70, 1 fig., 1951.
J. Roger, Sous-Directeur. — L’utilisation des rayons X en Paléontologie.
Bol. Assoc. Filos. Natural, Janeiro, II, n® 17, p. 101-104, 2 fig.,
1951.
— et E. Dartevelle. — Sur un Scalidé du Miocène de Luanda (Angola).
Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., Paris (2), XXIII, n® 4, p. 456-461,
5 fig., 1951.
— et P. Nicolini. — Sur la présence de fossiles dans le Karroo de Brazza¬
ville (Congo). C. R. A. S., Paris, t. 233, p. 1127-1129, 1951.
R. CiNTRACT, Assistante. — Catalogue des échantillons types des Collec¬
tions de Paléontologie du Muséum national d’ Histoire naturelle
de Paris. — Mammifères (Multituberculés, Marsupiaux, Primates,
Tillodontes, Carnivores et Condylarthrés). Bull. Mus., Paris, (2),
XXII (suppl. I, 1950), 58 p.
J. SiGNEUx, Assistante. — Notes paléoichthyologiques (suite) : V : Diplo-
mystus Dubertreti, une nouvelle espèce du Sénonien du Liban ;
VI : Rhinobatidae du Crétacé du Liban. Bull. Mus., Paris (2),
XXIII, n® 6, p. 692-695, 1 pl., 1951.
R. Lavocat, Préparateur aux Hautes-Études. — Découverte de restes
d’un grand Dinosaurien sauropode dans le Crétacé du Sud Maro¬
cain. C. R. A. S., Paris, t. 232, p. 169-170, 1951.
— Le parallélisme chez les Rongeurs et la classification des Porcs Épies.
Mammalia, Paris, XV, n®® 1-2, p. 31-38, 1951.
— et P. JoDOT. — Sur la faune de Gastéropodes des terrains de couver¬
ture de la Hammada du Dra. C. R. Soc. Géoï. France, Paris, n® 16,
p. 297-299, 1950.
P. DE Saint-Seine, Maître de Recherches C.N.R.S. — Sociologie animale
(2® partie). Reo. Questions scientifiques (5), XII, p. 112-129, 1951.
— Les problèmes actuels de l’Évolution. Sciences et Avenir, Paris, n® 50
p. 174-178, 5 fig., 1951.
■ — La sociologie animale. L’étude des sociétés animales peut-elle contri¬
buer à la connaissance de la sociologie humaine ? Ibid., n® 52,
p. 264-269 et 287, 7 fig., 1951.
— 40
— Le problème de la sélection sexuelle. Ibid., n" 53, p. 293-299 et 335,
9 fig., 1951.
J. SoRNAY, Attaché de Recherches du C.N.R.S. — Sur une variété d’Ino-
cérame du Sud-Est du Gard. Bull. Mus., Paris (2), XXIII, n° 3,
p. 320-321, 2 fig., 1951.
— Ammonites albiennes et sénoniennes de l’Angola et de l’Afrique
Equatoriale française. Beu. Zool. Botan. Afric., 44, n° 3, p. 271-277,
3 pl., 1951.
E. Buge, Attaché de Recherches du C.N.R.S. — Note sur la synonymie
de trois anciennes espèces de Bryozoaires -.Diastopora latomarginata
d’Orbigny 1852, Eschara andegavensis Michelin 1847 et Obelia
disticha Michelin 1847. Bull. Soc. Géol. France, Paris (5), XX,
nos 7.8-9, p. 459-465, 2 fig., 1 tabl., 1950.
— et P. Balavoine. — Sur un nouveau genre de Bryozoaire du Lutétien
du Bassin de Paris ; Paratretocycloecia parisiensis n. g., n. sp.
Ibid. (6), I, n°s 1-2-3, p. 101-104, 1 fig., 1 pl., 1951.
R. de Saint-Seine, Assistante à Poitiers. — Lésions et régénération chez
le Micraster. Ibid. (5), XX, nos 7-8-9, p. 309-315, 3 fig., 2 pl., 1951.
N. PiNAR, Maître de Recherches à Istamboul. — Sur les Ouisins de l’Eocène
moyen de Catalca-Karacakôy (Trakkya, Turquie). Ibid. (6), I,
p. 35-54, 1 pl., 1951.
A. Gorodiski. — Étude sur les Ostreidae du Nummulitique du Sénégal.
Ibid. (5), XX, p. 353-374, 2 pl., 1950.
— Au sujet de quelques Cassiduloida (Oursins irréguliers) de l’Éocène
moyen du Sénégal. Bull. Mus. (2), XXIII, n® 3, p. 322-330, 1 pl.,
1951.
Pêches et productions coloniales d’origine animale.
Th. Monod, Professeur. — Les Tarets sur la côte occidentale d’Afrique.
Notes Africaines, n° 49, janv. 1951, p. 29-30.
— Sur quelques Stomatopodes ouest-africains. Bull. Ifan, XIII, 11° 1,
janv. 1951, p. 139-144, 5 fig.
— Notes sur le squelette viscéral des Scaridac. Bull. Soc. Hisl. Nat.
Toulouse, 86, 1951, p. 191-194, 3 fig.
— Contribution à l’étude du peuplement de la Mauritanie ; Poissons d’eau
douce. Bull. Ifan, XIII, n® 3, juil. 1951, p. 802-812, 11 fig., 2 pl.
— Le Laboratoire des Pêches Coloniales du Muséum. C. B. Congrès des
Pêches dans l’Union française d’Oulre-Mer. Marseille, oct. 1950
(1951), p. 73-74.
— Dents à fonction non alimentaire chez un Téléostéen. Bull. Mus.,
2® sér., XXIII, n® 4, 1951, p. 357-359, 8 fig.
— Sur quatre Crustacés de la lagune Ebrié (Côte d’ivoire). Conferência
Internacional dos Africanista Ocidentais — 2a Conferência, Bissau,
1947, vol. III, Lisboa, 1951, p. 147-164, 33 fig.
— Sur deux Citharinidés du Moyen Niger (Soudan français). Ibid.,
p. 279-286, 3 fig.
— 41 —
— Sur les deux bords de l’Atlantique Sud. Bolet. Instit. Paulista Oceano-
grafia, Sao-Paulo, t. I, n° 2, 1950, p. 29-38.
P. Budker, Sous-Directeur. — Le Centre de Recherches Baleinières du
Laboratoire des Pêches Coloniales. Cybium. Année 1950 (1951),
n° 5, p. 3-5.
— La Protection des Cétacés. Ibid., p. 16-30.
— La question des Mégaptères. Ibid., p. 49-63.
— L’Industrie Baleinière au Gabon. Bull. Soc. Zool. France, t. LXXVI,
n® 4, 25 nov. 1951, p. 271-276, 2 pl. h. t.
M. Blanc, Assistant. — Transplantations d’ébauches de la nageoire
caudale chez Salmo irideus Gibb. C. R. Acad. Sci. Paris, 1951, 232,
p. 2140-2141.
— Quelques considérations sur les actinotriches des nageoires de Poissons
Téléostéens. Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2® sér., 1951, 23 (4), p. 360-
362.
— Poissons recueillis aux Iles Kerguelen par le Docteur Aretas. Ibid., (5)
p. 493-496, 1 fig.
Y. Plessis, Délégué dans les fonctions d’Assistant. — Description d’une
installation d’aquârium marin. Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2® sér.,
1951, 23 (5), p. 569-571, 2 fig.
R. Aretas, Médecin-Commandant. — Compte rendu sommaire d’une
mission aux Iles Pribilof. Bull. Mus. rrnt. Hist. nat., 2® sér., 1951,
23 (6).
— L’éléphant de mer, Mirounga leonina. Étude biologique de l’espèce
dans les possessions australes françaises. Mammalia, 1951, n® 4,
p. 105-117, 1 pl.
— Mission aux Iles Kerguelen. Eté austral 1949-1950. Médecine tropicale,
Marseille, XI, n® 5, sept.-oct. 1951, pp. 811-830.
P. Charanaud, Directeur honoraire à l’École des Hautes-Études, aneien
Maître de Recherches C.N.R.S. — Contribution à la morphologie
et à la biologie du Copépode parasite Diocus clini. Mém. Mus.
nat. Hist. nat, nouv. sér., 29, 1951.
— Sur deux Cynoglossus de la collection ichtyologique du Zoôlogisch
Muséum (Amsterdam). Beaufortia, 1951, n® 5.
— Description d’une espèce nouvelle, type d’un genre inédit, apparte¬
nant à la famille des Cynoglossidae, sous-famille des Cynoglossinae.
Beaufortia, 1951, n® 7.
— Morphologie comparée des arcs hémaux abdominaux des Téléostéens
symétriques et dissymétriques. C. R. Acad. Sci., 233, 1951,
p. 1393.
R. Ph. Dollfus, Directeur de Laboratoire à l’École Pratique des Hautes-
Études. — Contribution à l’étude de l’Air (Mission L. Chopard
et A. ViLLiERs). Helminthes. Mémoires Inst, français Afrique Noire,
n® 10, déc. 1950, p. 85-89, fig. 1-3.
— Brachylaemus (Trematoda Digenea) chez un Lacerta, hôte accidentel.
Vie et Milieu, t. I, fasc. 3, 6-2-1951, p. 284-286, fig. 1.
— 42 —
— Présence de Triiaphros Retzii Einar Lônnberg 1889 (Cestoda Tetra-
phyllidea) en Méditerranée. Ibid., p. 287-288, fig. 1.
— Cysticercoïdes d’un Hymenolepis chez un Orthoptère cavernicole. Ibid.,
p. 289-296, üg. 1-3.
— Sur « Distomum polyyoon » O. von Linstow, parasite mal connu du
Rallitorme Gallinula cMoropus (L.). Ann. Parasitologie, t. XXVI,
n08 1-2, 1951, p. 128-131, fig. 1.
— Miscellanea Ilelminthologica Maroccana. I : Quelques Trématodes,
Cestodes et Acanthocéphales, p. 104-229, fig. 1-62. — II en col¬
laboration avec Alain G. Chabaud ; Cystique polycéphale chez
un Meriones Shawi (G. L. Duvernoy in C. A. Rozet 1833),
p. 230-235, fig. 63-65. Arch. Inst. Pasteur Maroc, t. IV, cahier 3,
25-6-1951.
— Sur un Crabe de la famille des Xantbidae, non signalé, jusqu’à pré¬
sent, sur la côte atlantique du Maroc. Bull. Soc. Sc. Nat. Maroc,
an. 1949, t. XXIX, 11-7-1951, p. 233-237, fig. 1-4.
— Un hôte accidentel A Hymenolepis diminuta (Rudolphi 1819) : l’écureuil
(Sciurus vulgaris L.) en captivité. Ann. Parasitol. hum. et compar.,
t. XXVI, n» 3, 11-7-1951, p. 263.
— Métacercaire de Trématode (Gasterostomata) enkystée chez des
Sparisoma, Rupiscartes et Blennius de Gorée (Sénégal). Bidl. Inst.
Français Afrique Noire, t. XIII, n° 3, sept. 1951, p. 762-770,
fig. texte 1-2.
— Cystique polycéphale de Taenia chez une Gerbille. Ann. Parasitol.
hum. et compar., t. XXVI, n° 4, 31-7-1951, p. 274-278, fig. 1-4.
— Le Copépode Mytilicola intestinalis A. Steuer peut-il être la cause
d’une maladie épidémique des moules ? Revue des Travaux de
l’Office Scientifique et Technique de« Pêches maritimes, t. XVII,
fasc. 2, 27-12-1951, p. 81-85.
— Le genre Acanthocephaloides Anton Meyer 1931 n’est pas seulement
méditerranéen et pontique. Ibid., n° 5, p. 440-445, fig. 1-4.
— Parasites du Germo alalunga (J. F. Gmelin 1788). Journ. Conseil
Internat. Exploration Mer. Copenhague, vol. XVIII, n® 1.
— La larve métacercaire d’Aphallus tubarium (Rudlolphi 1819) enkystée
chez Gobius ( Zostericola) ophiocephalus P. S. Pallas. Vie et Milieu
t. II (1951), n» 3, fig. 1-2.
Alain G. Chabaud, Directeur-adjoint à l’École Pratique des Hautes-
Études, G. Blanc et J. Bruneau. — Présence de « Rickettsia
(Coxiella) burneti » chez des tiques de l’espèce « Amblyomma
variegatum » recueillies en Afrique équatoriale française. C. R. Acad.
Sc., 1950, p. 474-475.
— et Y. Campana. — Note sur le genre Hadjelia Seurat 1916 (Nematoda,
Spiruridae). Ann. parasit., XXV, n®® 5-6, p. 435-440, fig. 1 A-G.
— L’infestation par des Ixodinés provoque-t-elle une immunité chez
l’hôte ? 2e note. Ibid., XXV, 1950, p. 474-479.
■ — et E. Biocca. — Description de Metathelazi-a servalis n. sp. et obser¬
vations sur le genre Metathelazia. Bull. Soc. Zool. France, LXXV,
n°» 5-6, p. 260-267, fig. 1-6 B.
— 43 —
— Cycle évolutif, chez des coléoptères Ténéhrionides, de deux espèces
de Nématodes Habronematinae (genre Sicarius et genre Hadjelia)
parasites de Upupa epops L. à Banyuls. C. R. Acad. Sc., CCXXXII,
1951, p. 564^565.
— et J. Gaud. — Présence du Nématode Gongylonema pulchrum chez
l’homme, au Maroc. Bull. Soc. Path. Exot., XLIV, 1951, p. 62-65.
— et E. Biocca. — Redescription de Seuratum mucronatum (Rudolphi
1809). Ann. Parasit., XXVI, n° 1-2, p. 85-92, fig. 1-4 C.
— Observation sur Aprocta noctuae Spaul 1927 (Nematoda, Aproctinae) .
Arch. Inst. Pasteur du Maroc, IV, p. 236-243, fig. 1-4 B.
— Description d’un Nématode parasite de mésange, Geopetitia pari n. g.,
n. sp. intermédiaire entre T etrameridae et Crassicaudidae et hypo¬
thèses sur l’interprétation phylogénétique des helminthes de ce
groupe. Ann. Parasit., XXVI, 1951, p. 190-200, fig. 1-4 B.
— et E. Biocca. — Description d’une filaire cardiaque et remarques sur
le genre Paronchocerca Peters 1936. Ibid., p. 338-345, fig. 1-3.
— et G. Blanc. — Sur les différentes variétés de Y Ornithodorus erraticus.
I : Note préliminaire : Etude delà Souche « Bah er Rhab ». Ann.
Parasit., XXVI, 1951, p. 261-265.
— et P. Lanz. — Pseudo-parasitisme de l’homme par Agamornermis sp.
(Notes et informations). Ann. Parasit., XXVI, 1951, p. 376-378,
fig. 1 A-B.
— Remarque sur le Cycle évolutif des Synhimantus (Nematoda) parasite
de rapaces. (Documents faunistiques et écologiques). Vie et Milieu,
1951, II, fasc. 2, p. 278.
Claude Dupuis, Chef de Travaux à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes.
— Allochromie liée aux modifications du métabolisme chez des
Hémiptères des genres Dolycoris et Carpocoris. C. R. Ac. Sc., t. 232,
n» 3 (15 janv. 1951), p. 262-264.
— Les espèces françaises du genre Eurydema Laporte (Hemiptera Penla-
toinoidea, suhfam. Penlatominae). ■ — Révision systématique avec
une introduction à l’étude morphologique des organes génitaux
externes des Pentatcmoidea. Ann. Soc. Entomol. France, CXVIIl
(1949), 1951, p. 1-28, 21 fig.
— Les insectes parasites entomophages. Feuille Naturalistes, nouv. sér., 6,
1951, fasc. 5-6, p. 45-54.
— Note préliminaire sur Strawinskiomyia (n. g.) costata (Panzer 1801).
— XII® Contribution à Tétude des Phasiinae cimicophages (Dip¬
tères Larvaevoridae). Bull. Soc. Zool. Fr., 76 (1951), n® 3, p. 129-137,
1 fig.
— Les genitalia mâles des Hémiptères-Hétéroptères. Leur utilisation en
systématique. IXth Int. Congr. Entom., Abstr. of papers. Amster¬
dam, 1951 : 1.3-1. 4.
— Données sur la morphogênèse des genitalia mâles des insectes. Leur
importance pour une nomenclature rationnelle de ces structures.
Ibid., I. 4-1. 5.
— Sur une larve d’Hymenoptère braconide parasite de Pentatomides
(Hem. Heteroptera). Ibid., VL2-VI. 3.
Géologie.
René Abrahd, Professeur. — Les Orbitolites fossiles et actuels et leurs
développements anormaux. Bull. Mus. nat. Hist. nat., p. 634-638,
1 fig., 1950.
— A propos de la répartition du genre Astarte Sowerby. C. R. sorti.
S.G.F., p. 269-272, 1950.
— Réponse à une observation de M. A. Chavan sur la répartition du genre
Astarte. Ibid., p. 272, 1950.
— ■ Lambeau de sables de Fontainebleau remaniés à Othis (Seine-et-
Marne). Ibid., p. 28-29, 1951.
— Développements tératologiques chez des Orbitoïdes crétacés. C. R.
Ac. Sc., t. 232, p. 1369-1370, 1 fig., 1951.
— Individus tératologiques de Nummulites d’Aquitaine. C. R. sorti.
S.G.F., p. 94-95, 1 fig., 1951.
— Observations sur les relations entre les Iles de la Méditerranée et les
continents voisins. C. R. sorti. Soc. Riogéogr., p. 66, 1951.
Raymond Furon, Sous-Directeur. — Manuel de Préhistoire générale.
1 vol. in-fi”, 535 pages, 180 fig., 8 pl., Paris (Payot, édit.).
— L’Iran : Perse et Afghanistan. 1 vol. in-8°, 336 pages, 18 fig., 8 pl.,
Paris (Payot, édit.).
— A propos du Cuivre dans la région d’Azelick (Niger). Noies africaines,
Dakar, n° 48, p. 127, 1950.
— La Paléontologie (2® édit.). 1 vol. in-8®, 287 pages, 70 fig., 8 pl., Paris
(Payot, édit.).
— Les pétroles du Moyen-Orient. Sciences et Avenir, n® 49, p. 120-125,
1951.
— Les ressources minières de l’Afrique française. Rev. gén. Sc., t. 58,
p. 42-50, 1951.
— Les grandes lignes de la Paléogéographie de la Berbérie et du Sahara,
leur sens biogéographique. C. R. som. Soc. Riogéogr., p. 46-48,
1 fig., 1951.
— Les données générales apportées par le colloque sur les origines du
peuplement de l’Afrique du Nord. Ibid., p. 118-123, 1951.
— L’érosion du sol, conséquence de l’activité humaine. Application à la
région du vignoble de Banyuls-sur-Mer. Vie et Milieu, t. I, p. 466-
473, 1950.
— Quelques problematica du Cambrien de l’A.O.F. Notes africaines,
n° 49, p. 14-16, 3 phot., 1951.
— Sur l’origine et l’évolution de l’atmosphère terrestre. Rev. gén. Sc.,
t. 57, p. 251-252, 1950.
— Chronologie, archéologie préhistorique et Radiocarbone 14. Rev. gén.
Sc., t. 58, p. 129-130, 1951.
— Notes sur la protection du sol, des eaux et des groupements minéraux
(France métropolitaine et territoires d’Outre-Mer), in Etat de la
protection de la Nature dans le monde en 1950. Publ. Union
Intern. Protection de la Nature, p. 73-75, Bruxelles, 1951.
— 45
— Les grandes lignes de la Paléogéographie de la Méditerranée (Ter¬
tiaire et Quaternaire). Vie et Milieu, t. I, faso. 2, p. 131-162, 1950.
— Les fondements de la Biogéographie historique. C. R. sorti. Soc. Bio-
géogr., p. 125-126, 1951.
Robert Soyer, Assistant. — Hydrogéologie du Lutétien, sur l’anticlinical
de la Seine et de Meudon (4® note). Bull. Mus. nat. Hist. nat., (2),
t. XXII, no 5, p. 643-650, 1950.
— Le C.E.D.P. et les Géologues et Paléontologistes amateurs. Bull.
C.E.D.P., 3® ann., n° 10, p. 4-10, 1951.
■ — Le Néogène de la zone internationale de Tanger (Maroc). C. R. Ac. Sc.,
t. 233, p. 76-77, 1951.
— Hydrogéologie du Lutétien. — Synclinal de l’Eure. Bull. Mus. nat.
Hist. nat. (2), t. XXIII, n® 4, p. 470-480, 1951.
— Observations sur la faune mammalogique de l’Afrique du Nord.
C. R. sont. Soc. Biogéogr., p. 66, 1951.
Pierre Balavoine, Collaborateur technique du Centre National de la
Recherche Scientifique, et E. Buge. — Sur un nouveau genre de
Bryozoaires du Lutétien du Bassin de Paris. Bull. Soc. Géol. Fr. (6),
I, p. 101-104, pl. III, 1951.
Edgar Aubert de La Rüe, Correspondant du Muséum. — Quelques obser¬
vations sur les Oyampi de l’Oyapock (Guyane française). Journ.
Soc. Améric., nouv. sér., t. XXXIX, p. 85-96, 1951.
— Les volcans. La Documentation photographique, sér. n® 54, 1954.
— Les caractères géologiques du Haut-Maroni (Guyane française).
C. R. Ac. Sc., t. 232, p. 1683-1685, 1951.
— Recherches géologiques et minières aux îles Saint-Pierre et Miquelon,
1 fasc. Office Recherche scient. Outre-Mer, 75 p., 1 carte, Paris,
1951.
— Esquisse géologique de la Guyane méridionale. Chron. Mines Colon.,
n°» 181-182, 7 p., 1951.
— La Guyane française (à suivre). La Nature, n° 3198, p. 302-309, 15 fig.,
4 pl., 1951.
— et Tchernia. — Sur quelques roches de la Terre Adélie. C. R. Ac. Sc.,
t. 232, p. 995-997, 1951.
,T. Arènes, Sous-Directeur de Laboratoire au Muséum. — Essai sur
l’évolution quaternaire de la Marne inférieure et sur la formation
de la boucle de Saint-Maur. « Le Vieux Saint-Maur », mém. hors
série, 30 p., 1950-51.
J. Blanchard. — Observations sur la répartition des Poissons. C. R. som.
Soc. Biogéogr., p. 93, 1951.
Minéralogie.
J. Orcel, Professeur. • — A. Lacroix (1863-1948). Bull. Soc. fr. Min. et
Crist., t. 73, 1950, p. 347-408, 3 pl.
— S. Caillère et S. Henin. — Nouvel essai de classification des chlo-
rites. Miner. Mag., vol. 29, 1950, p. 329-340.
— 46 —
- et F. K-Haut. — Quelques remarques sur le minerai de fer ooli-
thique d’Audun-le-Tiche. Bull. Soc. Sci. Nat. Toulouse, t. 85,
1950, p. 349-354.
— Sur les propriétés optiques des minéraux argileux. Bulletin groupe
français des argiles, fasc. 3, 1951.
S. Caillèhe Sous-Directeur. — Action de la chaleur sur les miné¬
raux des argiles. Trans. /V® Internat. Congr. Soit Sciences, Amster¬
dam, 1950, vol. 4, p. 52-62.
— Sur la présence d’une palygorskite à Tafraout (Maroc). C. R. Acad. Sci.,
t. 233, 1951, p. 697-698.
— Sur la présence de la montmorillonite en Nouvelle-Calédonie. Bull.
Soc. Fr. Min. et Crist., t. 74, 1951, p. xli.
— Considérations sur l’étude thermique des argiles. Bull. Groupe Français
des Argiles, fasc. 3, 1951.
— et S. Henin. — Étude de quelques altérations de la phlogopite de
Madagascar. C. R. Acad. Sc., t. 233, 1951.
— L’altération des roches gabbroîques en Guyane. Ibid., t. 232, 1951,
p. 1314-16.
— Étude des alios dans les Landes. Ann. Agro., n° 3, p. 296-316.
— et F. Kraut. — Sur un fragment de fossile provenant des assises
ferrifères de Moulaine. C. R. Acad. Sci., t. 232, 1951, p. 1128-1130.
— L’aide que la minéralogie peut apporter aux constructeurs de bar¬
rages. Génie Civil, t. 128, n° 18, 1951, p. 345-347.
— Quelques remarques sur la genèse du minerai de fer de Chazé Henry
(Maine-et-Loire) déduite de l'étude minéralogique. Bull. Techn.
Mines de fer, nov. 1950, p. 1-3.
— et Perrin-Bonnet (M**®). — Étude minéralogique des schistes de la
Mine Amélie II (bassin de Mulhouse). Memorial Labor. Serv. Chim.
de l’Etat, fasc. 2, t. 35, 1950, p. 77-86.
J. Prouvost, Assistant. — Contribution à l’étude de la fornacite. Bull.
Soc. fr. Min. et Crist., t. 74, 1951, p. xxxviii.
E. Jeremine (M™®), Maître de recherches au C.N.R.S. — Étude pétro-
graphique des roches éruptives et métamorphiques du massif de
Bou-Agrao. Notes et Mémoires du Maroc, n® 74, 1949, p. 119-147,
5 pl.
— Contribution à la connaissance lithologique de la Grande Selvage.
La Revista Faculcade Scieruias (25) C, vol. 1, Lisboa, 1951, p. 5-20.
— Note sur les chloritoschistes de Cremehel près Merleac (Côtes-du-
Nord). Ann. Soc. Géol. du Nord, t. LXIX, 1949, p. 376-383.
— Sur quelques roches intrusives et métamorphiques de la province de
Québec. Bull. Labor. Géol. Univ. Lausanne, 1949, p. 163-194.
— Sur une perthite syénite de Baibokoum et sur une perthite granulite
de Passi (Théod.). Bull. Soc. Géol. Fr., 6® sér., t. 1, 1951, p. 55-56.
— Lelubre et A. Sandrea. — Sur une pegmatite à amazonite du Tibesti.
Bull. Soc. Géol. Fr., 1951, p. 243-250, 1 pl.
A. Sandera, Attaché de recherches au C.N.R.S. — Sur un schiste chro-
mifère du Hoggar. B.S.F.M., IV, 1950, p. 446-453.
— 47
- — La roche monzonitique de Kerbrat. Ann. Soc. Géol. Nord., t. LXX,
1950, p. 119-126.
— La diorite de l’île de Batz. Ibid., t. LXXX, 1950, p. 110-118.
J. Geffroy. — Présentation d’échantillons de bomite cristallisée de
Charrier en-la-Prugne (Allier) et de blende sphérolitique (Monis-
trols-s.-Allier) et de blende. B.S.F.M., 1951, t. LXXXIV, p. xxxvi.
— et C. Herbinger. — Un gisement de wolfram peu connu dans le
Morvan : Bousegrès-en-Empury (Nièvre). L’Echo des Mines,
mars 1951, p. 147.
Physique appliquée.
Y. Le Grand, Professeur. — La XII® Session de la Commission Interna¬
tionale de l’Éclairage. Reo. d’Opt., t. 30, p. 405, 1951.
— Sur les notions de Remotum et d’accommodation négative. Année
Psych., t. 50, p. 179, 1951.
— A propos des bases physiologiques de la télévision en couleurs. L’Onde
ElecL, t. 31, p. 173, 1951.
— Les progrès récents en France de la Physiologie visuelle concernant
l’éclairage. Lux, t. 19, p. 87, 1951.
— L’éclairage et l’œil humain. Bull. Inf. Prat. Appl. Electr., n“ 152,
p. 1, 1950.
— La photographie en plongée. Neptunia, n“ 20, p. 35, 1950.
— L’œil et la vision. Réfraction, n° 10, p. 1, 1951.
— Les photographies rétiniennes ou optogrammes. Ibid., n° 11, p. 4, 1951.
— A proposito délia fotometria scotopica. Alti del. Fond. G. Ronchi,
t. 6, p. 197, 1951.
— La symétrie et ses applications (analyse). Arm. Biol., t. 26, p. 692,
1950.
— La Vision. Éd. Circex, Paris, 1951, 56 p.
— Les mathématiques en biologie. Conf. Polytechniciennes, 15® sér., 7 p.,
1951.
— Les progrès récents en technique photographique. Ibid., 16® sér.,
7 p., 1951.
Jean Becquerel, Professeur honoraire. Membre de l’Institut. — Remar¬
ques sur le ralentissement du cours du temps par l’effet d’un
champ de gravitation. C. R. Ac. Sc., t. 232, p. 1617, 1951.
— Sur la mesure de l’espace-temps et la notion physique du temps dans
un champ de gravitation statique. Ibid., t. 233, p. 590, 1951.
— J. VAN DEN Handel et H. A. Kramers. — Sur l’aimantation et le
pouvoir rotatoire paramagnétique du sulfate de nickel hexa-
hydraté. Physica, t. 17, p. 717, 1951.
A. IvANOFF, Sous-Directeur. — Au sujet d’une bonnette pour photogra¬
phie sous-marine. C. R. Ac. Sc., t. 232, p. 1193, 1951.
— On Underwater Photography. J. Opt. Soc. Amer., t. 41, p. 645, 1951.
Paul Becquerel, Correspondant de l’Institut. — La suspension de la
— 48 --
vie des algues, lichens et mousses aux confins du zéro absolu et
le rôle de la synérèse réversible pour leur survie au dégel, expli¬
quant l’existence de la flore polaire et des hautes altitudes. C. if.
Acad. Sc., t. 132, p. 22, 1951.
— La suspension de la vie aux confins du zéro absolu. Mémoires Soc.
Bot. France, 10 juillet 1951.
— La suspension de la vie dans certains organismes animaux et végétaux
aux confins du zéro absolu. Rapp. S® Cong. Int. Froid, 20 sept. 1951,
London.
— La suspension de la vie aux confins du zéro absolu. Rev. Gén. Sci.,
t. 58, p. 146, 1951.
J. Chanu, E. Guillemot, J. Lenoble et G. Tendron. — Filtres isolant
les raies 3125 et 2537 du mercure pour l’étude photographique des
documents. C. R. A. C. Sc., t. 233, p. 35, 1951.
Chimie appliquée aux corps organiques.
Ch. Sannié, Professeur. — Sur la composition des algues des Iles Kergue¬
len, Macrocystis pyrifera (L.) Ag et Durvillea antartica (Cham)
Hariot. C. R. Acad. Sc., t. 232, p. 2040-2041, 1951.
— Synthèse de quelques dérivés des acides hydroxy-3 et 6 anthraniliques.
Ihid., t. 233, p. 1494, 1951.
— Chromatographie de partage sur papier des sapogénines stéroliques.
Ibid., p. 1670-72, 1951.
M. Frèrejacque, Sous-Directeur. — Sur une réaction colorée des digi-
taliques. C. R. Acad. Sc., t. 232, p. 2369-2370, 1951.
— La mansonine, hétéroside digitalique de Mansonia altissima. Ihid.,
t. 233, p. 1220-1222, 1951.
C. Sosa-Bourdouil, Assistant. — Chimisme et interférence de caractères
chez quelques genres critiques de Renonculacées. 76® Congrès
Sociétés Savantes, 1951, 203.
— Différences de composition en acides nucléiques entre les oosphères
et les anthérozoïdes de Fucus vesiculosus L. Ibid. 75^ Congrès
Sociétés Savantes, 1950.
A. SosA. — Note sur l’acide agauriolique. Bull. Soc. Chim. Biol., t. 33,
nos 11-12, 1951,
— et J. Dussy. — Sur quelques constituants nouveaux d’une Ericacée
africaine, l’Agauria salicifolia Hook.f.ex Oliv. C. R. Ac. Sc., t. 232,
p. 2249, 1951.
■ - Sur la composition chimique d’une Ericacée toxique, l’Angavodiana
de Madagascar. Bull. Soc. Chim. Biol., t. 33, n°® 11-12, 1951.
F. Mathis. — Sur la structure des acides hydroxamiques. C. R. Acad. Sc.,
t. 232, p. 505-507, 1951.
— Hormones cortico-surrénales. Revue Questions scientifiques, 20 juil. 1951.
V. Plouvier. — Sur la composition chimique des fruits de Clerodendron
trichotomum Thunb. et Callicarpa japonica Thunb. (Verbénacées).
C. R. Acad. Sc., t. 231, p. 1546-1548, 1950.
— 49 —
— Sur l’étude biochimique comparée de quelques Caprifoliacées. Ibid.,
t. 232, p. 1013-1015, 1951.
— Sur la présence de québrachitol chez les Elaeagnacées. Sa recherche
dans quelques autres Myrtiflorae. Ibid., p. 1239-1241, 1951.
P. Lecat. — Le quotient d’oxydation réversible ascorbique chez certains
végétaux aquatiques et terrestres. Ann. Sc. nat. Bot., XI® sér., XI,
p. 165-184, 1950.
— Répartition et variations du système ascorbique chez les végétaux.
Plant ^ Soit, n» 3, p. 267-308, 1951.
R. Duperon. — Intervention au « Débat sur la vernalisation » présenté
par Pierre Chouard. Bull. Soc. Bot. Fr., Mémoires, p. 67-81, 1950-51.
— A propos de la réversibilité des processus de vernalisation. C. R. Acad.
Sc., t. 233, p. 1053, 1951.
— Influence de la vernalisation sur le métabolisme. Thèse Doct. es Sc.,
Paris, 1951.
.1. J. Panouse. — Synthèse d’une combinaison glucosidique de la nicotine.
C. R. Acad.''Sc., t. 231, p. 1506-1508, 1950.
— Réduction des sels de pyridinium quaternaires par le borohydrure de
potassium. Ibid., t. 233, p. 260-262, 1951.
— Combinaisons de l’acétaldéhyde avec les o-dihydropyridines N-substi-
tuées. Ibid., p. 316-318, 1951.
— Sur les combnaisons glucosidiques de la nicotine. Ibid., p. 800-802,
1951.
— Réduction des sels de pyridinium quaternaires par le borohydrure de
potassium. Application à la préparation de l’arécoline et à la déter¬
mination de la structure des dihydrocodéhydrases. Ibid., p. 1200-
1202, 1951.
Physiologie générale.
.M. Fontaine, Professeur. — Facteurs externes et internes régissant les
migrations des Poissons. Colloque international d’écologie. Ann.
Biol., 1951, t. 27, fasc. 7, p. 570.
— Physiologie du Saumon. Première partie (suite). Ann. Station Centr.
Hydrobiol. appl., 1950, t. III, p. 1.
— La vie aérienne des Poissons. Revue scientifique, 1950, p. 46.
— Remarques sur certains comportements du Saumon. Bull. fr. Pisci¬
culture, 1951, p. 85.
— - Sur la diminution de la teneur en chlore du muscle des jeunes Sau¬
mons (Smolts) lors de la migration d’avalaison. C. R. Acad. Sc.,
1951, t. 232, p. 2477.
— La découverte de l’anaphylaxie. Bull. Inst. Océan. Monaco, 1951,
n® 997.
— et F. Bourlière. — Physiologie comparée du métabolisme de l’eau
chez les Vertébrés. III® Congrès international d’Evian 1951. L’eau
en biologie et en thérapeutique. Ed. Expansion scientifique fran¬
çaise.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 1, 1952.
— 50 —
O. Callamand, Sous - Directeur, M. Fontaine, M. Olivereau et
A. Raffy. — Hypophyse et osmorégulation chez les Poissons.
Bull. Inst. Océan., 1951, n° 984.
J. Hatfy. — La fonction glycogénique du foie de l’Anguille (Anguilla
anguilla L.) après hypophysectomie. C. R. Soc. Biol., 1951, t. 145,
p. 315.
— Influence de l’hypophysectomie sur la teneur en glycogène du foie
de l’Anguille [Anguilla anguilla L.). Ibid., p. 172.
J. Lfloup, Assistant. — Fixation du radioiode dans la thyroïde de deux
Sélaciens. C. R. Acad. Sc., 1951, t. 233, p. 635.
J. Lfloup et M. Olivfreau. — Données hiométriques comparatives sur
la Roussette (Scyllium canicula L.) de la Manche et de la Médi¬
terranée. Vie et Milieu, Bull, du Lah. Arago, 1951, t. 2, p. 182.
J. Leschi. — Test d’hypokaliémie provoquée par l’injection d’acétate de
désoxycosticostérone chez des sujets de race noire et des sujets
de race blanche. C. R. Acad. Sc., 1950, t. 231, p. 1558.
— Races mélanodermes et leucodermes. Pigmentation et fonctionnement
surrénalien. Thèse Fac. des Sc.ences, Paris, 1951.
— Fonctionnement cortico-surrénalien des races mélanodermes et leuco¬
dermes. Variations corrélatives des ions Cl~ Na+ K+ du plasma.
C. R. Acad. Sc., 1951, t. 232, p. 555.
M. Olivereau. — La glande thyroïde des Sélaciens répond-elle, comme
celle des Vertébrés supérieurs, à l’administration des antithyroï¬
diens. Annales Endocrinol., 1951, t. 12, p. 98.
— et J. Leloup. — Variations du rapport hépato-somatique chez la
Roussette (Scyllium canicula L.) au cours du développement et
de la reproduction. Vie et Milieu, 1950, t. 1, p. 377.
Entomologie Agricole Coloniale.
P. Vayssière, Professeur. — Quelques remarques sur la protection des
cultures contre les Insectes. C. R. Acad. Agr., XXXVII, p. 456,
1951.
J. Carayon, Sous-Directeur, et J. Gomez-Menor. — Phorticus minu-
tulus Reut. en Espana y distribucion geographica de la subfamilia
« Prostemminae ». Boletin Real Soc. espan. Hist. nat., 1950, XLVIII,
p. 15-20.
— Les organes génitaux mâles des Hémiptères Nabidae ; absence de
Symbiontes dans ces organes. Proc. R. Ent. Soc. London, 1951,
26, p. 1-10.
— Observations sur l’accouplement, la ponte et l’éclosion chez les Hémip¬
tères Hénicocéphalidés de l’Afrique tropicale. Bull. Muséum, XXII,
6, p. 739-745, 1951.
— Ecologie et régime alimentaire d’Hémiptères Hénicocéphalidés afri¬
cains. Bull. Soc. Entom. France, LVI, 3, p. 39-44, 1951.
J. -R. Steffan, Assistant. — Les Haltichellinae du groupe Neochalcis
— 51 —
Kirby (Hym. Chalcicidae] . Bull. Muséum, 2® sér., XXII, 6, 1950,
pp. 746-752.
— Note sur la classification des Brachymeriinae (Hym. Chalcididae).
Bull. Soc. Eut. Fr., LV, 10, 1950, p. 146-150.
— Contribution à l’étude des Haltichellinae, groupe Euehalcidia, (Hym.
Chalcididae] conservés au Muséum national d’ Histoire naturelle
de Paris. Mém. Mus. nat. Hist. nat., nouv. sér., sér. A Zoologie,
t. IV, fasc. 2, 1951, p. 51-86.
— Les espèces françaises d’ Haltichellinae (Hym. Chalcididae) (1’'® partie).
Feuille Naturalistes, VI, 1-2, 1951, p. 1-7.
— Remarques sur quelques genres d' H altichellinae (Hym. Chalcididae).
Bull. Muséum, 2® sér., XXIII, 4, 1951, p. 375-380.
— Note sur les genres Xyphorachidia ao\ . et Rhynchochalcis Cam. (Hym.
Chalcididae). Bull. Soc. Ent. Fr., LVI, 3, 1951, p. 34-39.
H. Alibert et Guillemain. — Nouveau procédé de lutte contre les
Fourmis arboricoles. C. R. Acad. Agr. Fr., XXXVI, p. 580, 1950.
— et Martin. — Observations sur Ceratitis capitata Wied. en Algérie
et résultats obtenus sur Agrumes dans la lutte contre cet insecte.
C. R. Acad. Agr. Fr., XXXVII, p. 129, 1951.
J. Appert. — Essai préliminaire d’insecticide systémique effectué sur
le Puceron de la rosette de l’Arachide au Centre de Recherches
agronomiques de Bambey (Sénégal). C. R. Acad. Agr., XXXVII,
p. 428, 1951.
R. Delattre. — Les insectes nuisibles au Kapokier. Coton et Fibres tro¬
picales, V, 1, 1950, p. 41-44.
— A propos des Dysdercus du Cotonnier. Ibid., 2, 1950, p. 93-94.
— Description d’un Bryoconinae nouveau. Bull. Muséum, 2® sér., XXII,
1950, p. 263.
— Description de nouveaux Miridae africains. Bull. Soc. Ent. Fr., LV, 10,
1950, p. 151.
— Rapport de mission au Maroc. Coton et Fibres tropicales, V, 4, 1950,.
C. Frappa. — Sur la présence de Gonopterus scutellatus Gyll. dans les
peuplements d’ Eucalyptus de Madagascar et acclimatement d'Ana-
phoidea nitens Gir. insecte auxiliaire parasite. Rev. Pathol, vég.
et Ent. Agr. Fr., XXIX, 4, 1950.
.1. Giiesquièbe. — Un Cryptochaetum nouveau de Malaisie (Diptera Mus-
coidea Cryptochaetidae). Bull. Muséum, 2® sér., XXII, 1950, p. 587.
M. Roblot. — Les Acridiens migrateurs au Soudan. C. R. Acad. Agr. Fr.,
XXXVI, 1950, p. 102-107.
— Sur la présence de Schistocerca gregaria Forsk. dans l’aire grégarigène
du Criquet migrateur africain de juillet à octobre 1950. C. R. Acad.
Agr. Fr., XXXVII, 1951, p. 239.
— 52 —
Laboratoire Maritime de Dinard.
a) Recherches faites, au moins en partie, au Laboratoire de Dinard.
E. Fischer-Piette, Directeur du laboratoire. — La situation de l’Algue
Himanthalia lorea dans le golfe de Biscaye et dans le golfe normano-
breton. Bull. Labor. marit., Dinard, 1951, fasc. XXXIV, p. 1-7.
— Stations de l’Annélide tubicole Mercierella enigmatica Fauvel sur la
côte Nord d’Espagne. Ibid., fasc. XXXIV, 1951, p. 7-9.
A. Franc, Directeur-adjoint. — Le zooplancton de la région de Dinard-
Saint-Malo. Bull. Labor. marit., Dinard, 1951, faso. XXXIV,
p. 25-40.
— Ovogénèse et évolution nucléolaire chez les Gastéropodes Proso-
branches. Ann. des Sci. nat. Zool., 1951, 2® sér., XIII, p. 135-142,
pl. 1 et 2.
— Nouvelles considérations sur le plancton de la région de Dinard-Saint-
Malo. Bull. Labor. marit., Dinard, 1951, fasc. XXXV, p. 33-35.
Arvy (M*'® L.) et M. Gare. — Données morphologiques sur le sang du
Dentale. Bull. Labor. marit., Dinard, 1951, fasc. XXXV, p. 15-22.
Arvy (M^'® L.). — Contribution à l’étude de Cercaria dollfusi, cercaire
cystophore, parasite de Philine aperta L., Opisthobranche cepha-
laspide. Bull. Soc. Zool. France, 1951, t. LXXVI, p. 339-348.
— Sur la castration parasitaire chez Philine aperta L., C.R.A.S., 1951,
t. 233, p. 1065-1067.
Brouardel J. — Recherches sur la biologie d’un Infusoire péiitricbe
commensal des Patelles, Urceolaria patellae (Cuénot). Thèse. Ann.
Inst. Océanogr., 1951, XXVI, fasc. 2, p. 115-254, pl. 1-8.
Chauchard (M®® b. et M. P.). — Action de l’insuline sur le système ner¬
veux des Crustacés. Bull. Labor. marit., Dinard, 1951, fasc. XXXIV,
p. 17-18.
— Les effets de la parathormone, des hormones corticosurrénales et de
la corticostimuline hypophysaire sur l’excitabilité nerveuse des
Crustacés. Bull. Labor. marit., Dinard, 1951, fasc. XXXV, p. 27-29.
R. D. Etchécopar. — Observations ornithologiques faites dans la région
de Dinard. Bull. Labor. marit., Dinard, 1951, fasc. XXXV, p. 22-26.
M. Gare. — Données histologiques sur les organes du complexe palléal
chez la Fissurelle. Bull. Labor. marit., Dinard, 1951, fasc. XXXV,
p. 1-14, 1 pl.
P. Ihm. — Infestation par des Métacercaires et variation de la coquille
chez Littorina neritoides L. «Fie et Milieu », 1951, t. 1, fasc. 3,
p. 279-283.
P. Phlipponneau. — Remarques préliminaires sur la géographie de
Tombelaine. Bull. Labor. marit., Dinard, 1951, fasc. XXXV,
p. 29-33.
P. Rancurel. — A propos de la larve de Teredo pedicellata Quatrefage?.
Bull. Labor. marit., Dinard, 1951, fasc. XXXIV, p. 18-25.
— 53 —
b) Travaux effectués avec du matériel récolté à Dinard et expédié
à la Sorbonne.
M. Gabe. — Données histologiques sur l’ovogénèse chez Oncidiella celtica
Cuvier. Bull. Labor. marit., Dinard, 1951, fasc. XXXIV, p. 10-17.
— et Prenant M. — Particularités histochimiques de la gaine radulaire
chez quelques Prosobranches diotocardes. Bull. Soc. Zool. France,
1951, t. LXXVI, p. 305.
Agronomie Coloniale.
Roland Portères, Professeur. — Enquête sur l’origine des cendres végé¬
tales utilisées en Guinée française forestière. Première Conférence
internationale Africanistes de l’Ouest en 1947, t. II, 1951, p. 60-70.
— Pousses et feuilles alimentaires employées par les peuplades de la
zone montagneuse forestière de l’Ouest-africain (des Monts de
Loma au Massif des Dans). Ibid., p. 71-80.
— Notes pour servir à une introduction de l’histoire de l’alimentation
végétale dans les régions montagneuses forestières de l’Ouest-
africain (des Monts de Loma au Massif des Dans). Ibid., p. 81-92.
— Le problème des migrations végétales transpacifiques d’Asie en Amé¬
rique à l’époque tertiaire et la ditribution des espèces de Vanilliers.
Rev. Int. Bot. Appl. Agr. trop., XXXI, mai-juin 1951, p. 290-294.
— Eleusine Coracana Gaertner, Céréale des humanités pauvres des pays
tropicaux. Bull. Inst. Franc. Afrique Noire, XIII, janv.-mars 1951,
p. 1-78.
— La végétation hydrophyte et gramineo-halophyte des rives lagunaires
de la Côte-d’Ivoire. Ibid., oct. 1951, p. 1011-1028.
— Nouvelles espèces de Vanilliers. Observations sur le Vanillier de Tahiti.
Bull. Soc. Bot. Fr., 98, n°® 4-6, 1951, p. 92-95, 126-128.
— Géographie alimentaire. Berceaux agricoles et migrations des plantes
cultivées en Afrique intertropicale. C. R. Soc. Biogéographie, 1951,
ro 239, p. 16-21.
— Sur l’extension ancienne des prairies paléotropicales à Themeda
triandra en Afrique. Ibid., 1951, n“ 243, p. 109-113.
— Un Institut de recherches consacré au Café et au Cacao est indispen¬
sable. Marchés Coloniaux, n® 1269, 6 janv. 1951, et Bull. Mens.
Fédér. Nat. Commerce des Cafés verts, 1951.
— Vers un Institut de Recherches sur le Café et le Cacao. Les Cahiers
coloniaux, Marseille, juil. 1951, p. 313-316.
— La Recherche agronomique dans les Pays Chauds. Bull. Chambre
d’Agric. Côte d’ivoire, 1951.
Jean-F. Leroy, Sous- Directeur. — Le Pacanier [Carya Illinoensis (Wang)
K. Koch). Morpho-biologie florale. Fructification : I : Bourgeons
et inflorescences. Biologie du développement. Fruits, vol. 6, n° 1,
p. 6-14.
— Le Pacanier (Carya illinoensis (Wang) K. Koch). Morpho-biologie
florale. Fructification : II : Développement floral et post-floral.
Ses rapports avec les conditions culturales. Ibid., n® 7, i>. 267-279.
— 54 —
— Contre la théorie généralisée des carpelles sporophylles : I ; Une struc¬
ture singulière d’axe invaginé et de placentation caulinaire chez
Annamocarya A. Chev. (Juglandaceae). C. R. Acad. Sc., t. 232,
p. 432.
— Contre la théorie généralisée des carpelles-sporophylles : II ; Phylo¬
génie structurale de la placentation dans le groupe J uglans-Carya
(Juglandaceae). Ibid., p. 1007.
— La théorie généralisée des carpelles-sporophylles et la fleur des Juglan-
dales ; III : Discussion et conclusions. Ibid., t. 233, p. 1214.
— Les divisions ethno- et biogéographiques du Pacifique. J?ev. Int.
Bot. Appl. et Agr. trop., XXXI, janv.-fév. 1951, p. 90-94.
— Sur un cas de polyembryonie chez Zizyphus œnoplia Mill. (Rhamna-
ceae). Ibid., n. 328.
— Pour la réhabilitation du genre Oreomunnea Oerst. (Juglandaceae).
Bull. Mus., 2® sér., XXIII, p. 126.
— et A. Haudricourt. — Sur les Cycas d’Indochine. Rev. Int. Bot. Appl.
et Agr. trop., p. 550.
Geneviève Mimeur, Assistante. — Systématique spécifique du genre Coïx
et systématique variétale de Coix lacryma Jobi. Morphologie de
cette petite céréale et étude de sa plantule. Rev. Int. Bot. Appl.
et Agr. trop., XXXI, mars-avril 1951, p. 197-211.
— Un genre nouveau de Graminée (Andropogoneae) africaine. Ibid.,
p. 211-213.
— Délimitation des Festuceae, affinités phylogéniques des Eragrosteae.
Bull. Mus., 2® sér., XXIII, 1951, p. 128-132.
Roger SiLLANs, Stagiaire du C.N.R.S. — Sur quelques plantes médicinales
de l’Afrique Centrale. Rev. Int. Bot. Appl. et Agr. trop., XXXI,
1951, juillet-août, p. 407-427.
— Contribution à l’étude phytogéographique des savanes du Haut-
Oubangui. Note préliminaire sur la composition floristique de
quelques « kagas » (rocbers). Bidl. Mus., 2® sér., t. XXIII, n® 5,
1951, p. 542-547.
— Sur trois Strychnos de savane d’Afrique centrale. Bull. Soc. Bot. Fr.,
98, 1951, p. 225-228.
— Helichrysum Humberti (Composées) espèce nouvelle de l’Oubangui-
Chari. Ibid., p. 253-255.
— Tisserantodendron (Bignoniacées), genre nouveau du Centre africain.
Ibid., p. 270-272.
Aug. Chevalier, Professeur honoraire. — Sur l’existence ancienne en
Afrique Equatoriale, au Sud de la cuvette centrale du Congo,
d’un désert intégral dont il subsiste des reliques appartenant au
règne végétal. C. R. Acad. Sc., t. 232, 1®“^ sem. 1951, p. 1980-1982,
et Rev. Int. Bot. Appl. et Agr. trop., XXXI, mai-juin 1951,
p. 258-260.
— Les essais de cultures nouvelles et de mécanisation de l’agriculture
au Moyen-Congo français. C. R. Acad. Agric. Fr., n® 10, 1951,
p. 342-345, et Rev. Int. Bot. Appl. et Agr. trop., XXXI, sept.-
oct. 1951, p. 506-512.
— 55 -
— Le Professeur Emile Perrot (Notice nécrologique). C. R. Acad. Sc. col.,
fasc. 9, 1951, p. 420-425.
Travaux de M. Aug. Chevai.ier publiés dans la Revue Internationale
de Botanique appliquée et d’ Agriculture tropicale en 1951, t. XXXI.
— Dumont d’Urville et la Botanique de l’Hémisphère austral. L’œuvre
scientifique de Dumont d’Urville, p. 7-37.
— Les Flores et spécialement les plantes utiles de l’Hémisphère austral
et notamment de TOcéanie, p. 38-50.
— L’origine et la dispersion de la Patate douce, p. 50-52.
— Existe-t-il des Cotonniers sauvages en Océanie ?, p. 53-54.
— Affinités du genre Nothofagus, p. 70-71.
— Découvertes récentes de plantes intéressantes dans le Haut-Oubangüi,
p. 131.
— Sur la prodigieuse rapidité de croissance du Baobab en Afrique centrale,
p. 132.
— Sur l’existence d’une forêt vierge sèche sur de grandes étendues aux
confins des bassins de TOubangui, du Haut-Chari et du Nil (Bahr-
el-Ghazal). p. 135.
— Le Kudzu (Pueraria hirsuta) et quelques autres Légumineuses anti-
érosives à cultiver dans les pays tropicaux, p. 159-172.
— l,’ Afraurantium Chev. du Sénégal est un Bergamotier, p. 233-234.
— A propos de V Eucalyptus coccifera Hook. f. var. favieri Chev., p. 234-235.
— Les plantes-poisons de l’Oubangui et du Moyen Congo, p. 249-257.
— Observations récentes sur la Flore et l’Agriculture faites au Moyen
Congo français, p. 258-265.
— Plantes remarquables observées en Afrique équatoriale à l’état vivant
au cours d’un voyage en 1950-1951, p. 265-270.
— Travaux récents sur la paléoclimatologie des régions kalahariennes
de l’Afrique centrale et sur les survivances d’une flore désertique
dans ces régions, p. 270-271.
— Plantes de couverture pour pays tropicaux, p. 272-275.
— La culture du Cotonnier au Congo belge et en A.E.F., p. 275-279.
— Le Cotonnier en terrain non irrigué et irrigué en A. O. F., p. 319-320.
— Le Riz a-t-il un grand avenir en Afrique occidentale ?, p. 321-322.
— Le voyage du ProP Aug. Chevalier dans TOubangui-Chari et au
Moyen Congo, p. 340-342.
— Les Caféiers de l’Oubangui-Chari et du Congo français et l’amélio¬
ration de leur culture, p. 353-367.
— Euphorbes cactiformes de TOubangui-Chari et du Moyen Congo,
p. 368-378.
— Une nouvelle espèce d’Oryza sauvage de l’Afrique tropicale, p. 378-382.
— Un Aloès ornemental des environs de Brazzaville, p. 382-384.
— Plantes remarquables observées en Afrique équatoriale à l’état vivant
au cours d’un voyage en 1950-1951, p. 384-390.
— Mauvaises herbes envahissantes, fléaux redoutables pour l’agriculture
en Afrique tropicale, p. 390-399.
— Fleurs aériennes et fruits souterrains de l’Arachide cultivée, p. 399-407.
— 56 -
— Plantes à fibres exploitées au Congo belge et dans le bassin du Niari
(A.E.F.), p. 441-444.
— Pour l’amélioration de l’Agriculture congolaise. L’INEAC et l’Institut
de Yangambi au Congo belge, p. 444-449.
— Sur quelques Caesalpiniées d’Amérique centrale acclimatées en Afrique
tropicale (Ouest et Centre Afrique), p. 449-450.
— Sur un sous-arbrisseau à fruits oléagineux des hauts plateaux du
Kwango, p. 455-456.
— Un autre vieux centre de recherches agronomiques au Congo belge.
Le Jardin de Kisantu du Frère Gillet, p. 456-457.
— Charles Pobeguin, 1856-1951. (Notice nécrologique), p. 461-463.
— Catalogue des arbres vivant dans la forêt dense et les galeries en
Afrique centrale (Bassin de l’Oubangui, de la Haute-Sangha et
du Haut-Chari, p. 485-504 et 605-622.
— Un Sarcocephalus peu connu de l’Afrique centrale, p. 505-506.
— Les Cotonniers de l’Oubangui, du Chari et du Tcbad en 1902-1903,
p. 535-537.
— La production du caoutchouc d’Hévéa en Amérique du Sud, p. 537-538.
— Mission Chopard L. et Villiers dans l’Aïr, p. 539-540.
— Le Koko {Gnetum africanum Welw.) (1869) répandu par les Bantou
à travers la forêt dense et dans les galeries forestières sur les lisières
N. et S., p. 540-541.
— Sur une Composée du genre Epaltes vivant près des lagunes i natro-
nées sur les confins S.-E. du Sahara méridional, p. 541.
— Une plante du Mexique remplacerait les Strophanthus pour fournir
la cortisone, p. 559.
— Victor Jacquemont (1801-1832), explorateur de l’Inde. Ses obser¬
vations sur la Biogéograpbie et sur les plantes cultivées, p. 623-631.
— L’évolution biologique et l’amélioration de l’agriculture, p. 631-639.
Muséologie.
G. Bresse, Chef du Service. — Rôle des Moules d’eau douce dans la repro¬
duction des Bouvières. Bull. Franç. Piscicult., n° 159, oct.-déc. 1950,
p. 47-52.
— Qu’est-ce que le Punctum remotum ? Quelle est l’utilité de cette notion ?
Bull. Union Natural., 1950, n® 4, p. 33-35.
— Le Centre d’Études et de Documentation Paléontologiques du Muséum.
Ibid., 1951, n» 1, p. 31-32.
— Le C.D.E.P. et l’Enseignement. Bull. Centre Études et Document.
PaléontoL, 3® an., mai 1951, n° 11.
— Qu’est-ce que l’axone ? Bull. Union Natural., 1951, 2, p. 49-52.
— La Bouvière, son élevage et sa reproduction. L'Aquarium et les Pois¬
sons, ire nO 9_ nov. 1951, p. 15-19 et n» 10, p. 19-22.
— A propos du « Punctum remotum ». Bull. Union Natural., 1951, n° 4,
p. 62.
— 57 —
— Le soi-disant redressement cérébral des images rétiniennes. Ibid.,
38® an., nov. 1951, n® 4, p. 58.
Franck Bourdier, Chef adjoint. — [Découvertes et recherches dans la]
VIII® Circonscription des Antiquités préhistoriques. Gallia, t. 6,
1948, p. 401-404, 2 fig., Paris, 1950.
— et Bourgon. — Les terrasses alluviales dans la vallée de la Dordogne
entre Lalinde et Bergerac. Sédimentation et Quaternaire, France,
1949. C. R. du Congrès, p. 183-190, 2 fig., Bordeaux, 1951.
— Excursions dans les Charentes et le Périgord : Mainxe et la vallée du Né.
Ibid., p. 301-304.
— Quelques types de visages dans la population [rurale] de l’arrondisse¬
ment d’Annecy d’après les fiches d’identité. Reo. Morpho-Physiol.
humaine, 3® an., n® 6, p. 29-36, 2 fig.
— et M. J. Graindor. — Les limons quaternaires de la région de Rouen
et leurs corrélations possibles avec ceux du Bassin du Rhône.
C. R. som. Soc. Géol. de Fr., 1950, n° 7, séance du 17 avr., p. 107-109.
— Préhistoire et protohistoire. Rull. Soc. Préhist. fr., t. 47, n®® 11-12,
p. 551-552.
— Essai sur l’évolution climatique du Bassin du Rhône pendant le Qua¬
ternaire. C. R. somm. Soc. Riogéogr., n® 237, séance du 16 nov. 1950,
p. 130-136, 3 fig.
J. Faublée, Assistant. — La statuaire religieuse à Madagascar. L’Art
océanien. N® spécial du Musée vivant, p. 110-112.
— L’équilibre d’une société malgache tradit'onnelle : les Bara. Mada¬
gascar. Éd't. des Cahiers Charles de Foucauld, p. 165-175.
— La cohésion des sociétés bara. Les esprits helu et leur rôle dans les
religions malgaches. Les esprits de la vie à Madagascar. Résumés
de thèses dans Ann. Université Paris, 1951, p. 425-427.
— et M. Faublée. — Pirogues et navigation chez les Vezo du Sud-Ouest
de Madagascar. L’Anthropologie, t. 54, 1950, p. 432-454.
Y. François, Assistant. — Notes pour l’Histoire du Jardin des Plantes.
Sur quelques projets d’aménagement du Jardin du Roi au temps
de Bufïon. Bull. Mus. Paris., 2® sér., t. XXII, p. 675-681, 1950.
— - Note sur la microfaune aquatique de la région de Carlitte (Pyr.-Or.) ;
Rotifères, Cladocères, Copépodes. V ie et Milieu, I, p. 207-213 — 1950.
G. Tendron, Assistant. — L’Ethnographie. Regards neufs sur la Photo¬
graphie, Coll. Peuple et Culture, Édit, du Seuil, Paris, 1951, p. 82-91.
— et J. M. Baufle. — La photographie sous-marine. Ibid., p. 94-99.
— La photographie des plantes aquatiques, in François Desseaux.
Décors exotiques et plantes d’aquarium. Colombes, 1951, p. 204-207,
64 pl., h. t. de G. Tendron et J. M. Baufle.
— J. Chanu, E. Guillemot et J. Lenoble. — Filtres isolants les raies
3 125 et 2 537 A du mercure pour l’étude photographique des
documents. C. R. Acad. Sciences, t. 233, p. 35-37, 2 juil. 1951.
— Déribéhé et PoRCHEz. — La Photographie Scientifique. Paul Montel,
édit., Paris, 1951, 126 p., 131 illustr.
58 —
Bibliothèque centrale.
— Communication en 1951 de 6.100 ouvrages, non compris les ouvrages
de référence.
— Prêt de 6.507 ouvrages aux Laboratoires du Muséum, à LUniversité,
au G. N. R. S., etc.
— Inscription de 1.982 ouvrages ouvrages et brochures.
— Inscription de 104 nouveaux périodiques dont liste suit :
A.B.C.D. (Archives ,bibliothèques, collections, documentation). — Paris,
1951 In-40. 1 (1951) ^ . Pr 5410
Acta anatomica. — Basel, 1945— >•. In-8°. 1 (1945-46) — >■. ... Pr 2393
Acta biologica belgica (Societas biologica belgica)- — Bruxelles, 1941 —
In-80. 1 (1941), — 3 (1943) . , . Pr 3254
Anales del Instituto nacional de antropologia e bistoria. — Mexico,
1939-^. In-40. 1, 1939-1940 (1945)^ . Pr 2432
Anatomische N achrichten (Amtliches Organ der Anatomischen Gesellschaft)
Stuttgart, 1949^. In-8°. 1 (1949) -> . Pr 2377
Annales de l’Institut expérimental du tabac de Bergerac. — Bergerac,
1950-^. In-S». 1 (1950)^ . Pr 2383
Aquarien (die) und terrarien Zeitschrift. — Stuttgart, 1948—^. In-8°.
4 (1951) ^ . Pr 5220
Archiv fur Fischerei Wissenschaft. — Hamburg, 1948—^. 1^8“. 1 (1948)
Pr 5223
Archives de l’Institut prophylactique. — Paris, 1929—1-. In-8°. 9 (1937), —
12 (1940) (lacunes) . Pr 3264
Archives de neurologie. — Bucarest, 1937-^. In-8°. 2 (1938). — 6 (1942)
(lacunes) . Pr 3263
Archives de Ronce-les-Bains, de la presqu’île d’Arvert et des isles de Marennes
(Organe de la Société « Anchoina »). — Ronce-les-Bains, 1951 —>.
In-4». 1 (1951)^ . Pr 5280
Beaufortia (Sériés of miscellaneous pnblications. Zoological muséum.
Amsterdam). — Amsterdam, 1951 ->. In-8“. 1 (1951). —
Pr 2362 A
Beitràge zur Naturkunde Niedersachsens. — Hannover, 1948— In-8‘>.
1(1948)-^ . ^ . Pr 2379
Berichte der Bayerischen botanischen Gesellschaft zur Erforschung der
heimischen Flora. — München, puis Nünrberg, 1891 —>. In-8“,
28 (1950) . Pr 5225
Berichte über die wissenschaftliche Biologie. — Berlin, 1926—^. In-8®.
70 (1950) -> . Pr 2391
Bioehemical society symposia. — Cambridge, 1947 In-8o. 1 (1947)
Pr 2392
Boletim do Instituto de ecologia e experimentacao agricolas (Ministerio
da agricultura. Centre nacional de ensino e pesquisas agronomicas) .
— Rio-de-Janeiro. In-8°. 7 (1945), 8 (1948) . Pr 892 Pi
Bonner zoologische Beitràge. — Bonn, 1950— In-8°. 1 (1950) -5-.
Pr 2371
59 —
Bolanical leaflels (Published by the author : Earl Edward Sherff). —
Chicago, 1950 In-8«. 1 (1950)-^ . Pr 5221
Botanical society of America. Publication. — Ithaca, 1893 In-8°.
1929-1939 (lacunes) . Pr 5988
Bulletin analytique de bibliographie hellénique (Institut f-ançais
d’Athènes). — Athènes, 1939-^. In-So. 8 (1947)^.. Pr 3259
Bulletin bibliographique (Ministère de la France d’outre-mer. Service des
statistiques). — Paris. 10-4°. 25-26 (1950) —>■ . Pr 1502 B
Bulletin de l’Institut botanique de Caen. — Caen, 1936— >. In'8“. 1 (1936),
3 (1938) . . Pr 3268
Bulletin of the British Muséum (natural history). Botany. — London,
1951^. In-S». 1 (1951) -> . Pr 5059 D
Bulletin of the Geological Survey of India. Sériés A : Economie geology.
— Calcutta, 1 (1950) In-8«. 1 (1950)^ . Pr 126 C
Cesalpinia. — Bologna, 1950— >. In-4“. 1950— 5>- . Pr 5227
Colonial geology and minerai resources (The quarterly bulletin of the
colonial geological Gurveys). — London. In-8“. 2 (1951)
Pr 2395
Colonial plant and animal products (The quarterly journal of the colonial
Products advisory Bureau : plant and animal). — London. In-8°.
2 (1951) ^ . Pr 2396
Comité central d’océanographie et d’études des côtes (C.O.E.C.). Bulletin
d’information (Ministère de la défense nationale. Secrétariat d’État
à la marine. Service central hydrographique). — Paris, 1949
In-40. 3 (1951) -> . Pr 1733
Congrès nliernational d'étude sur le rôle du poisson dans l’alimentation.
Paris. 1950 . Pr 5339
Congrès international d’hygiène méditerranéenne. Comptes rendus. 1. Mar¬
seille. 1932 . Pr 5336
Congrès international de pathologie comparée. 1912^. 3. Athènes. 1936.
Pr 5353
Congrès international du maïs. 1930-^. 2 (1949). Pau . Pr 5340
Congreso nacional de pesquerias maritimas e industrias derivadas. 1. Mar
del Plata. 1949 . Pr 5335
Deutsche (dos) Buch. (Neuerscheinungen der deutschen Verlage). —
Frankfurt-M. 1950->. In-8». 1 (1950) -> . Pr 5372
Doriana. Suppl, agli Annali del Museo civico di storia naturale G. Doria,
— Genova, 1949 In-S». 1 (1949) -> . Pr 250 B
Economie botany. — Lancaster, 1947 10^8°. 1, n° 3 (1947)-^.
Pr 2382
Encyclopédie coloniale et maritime mensuelle. — Paris, 1950 — In-49.
1 (1950) . Pr 2810
Erde (die) (Gesellschaft für Erdkunde zu Berlin). — Berlin, 1949 — >.
In-8o. 2 (1950-51) . Pr 407 B
Erdôl und Kohle (Organ der Deutschen Gesellschaft für Mineralôlwissen-
schaft und Kohlechemie). — Hamburg, 1948 — In-4°. 4 (1951) —
Pr 5231
«
— 60 —
Études dahoméennes (I.F.A.N. Centre du Dahomey). — Porto-Novo,
1948^. In-80. 1 (1948) -> . Pr 966 P
Facultad de ciencias naturales y Museo de La Plata. Sérié tecnica y didac-
tica. — La Plata, 1949-^. In-8». 1 (1949) -> . Pr 532 C
Fischereiwelt. — Bremerhaven, 1949—»-. In-4°. 1 (1949) -> (lacunes).
Pr 5279
Fisheries research Board of Canada. Bulletin. — Ottawa, 1939— In-8°.
87 (1950), 88 (1951) . Pr 2219 B
Freiburger Universitàtsreden. — Freiburg i. Br., 1927 — In-8°. N. F.
1.^ . Pr 2390
Geologica. — Berlin, 1949 ln-8“. 1 (1949) . Pr 5219
rJTACHHK ... [Bulletin du Muséum d’histoire naturelle du Pays Serbe.
Série B. Sciences biologiques.]. — Beograd, 1949— >. In-8“. 1/2
(1949) . Pr 1389 B
Heidelberger Beitràge zur Minéralogie und Pétrographie. — Berlin, Hei¬
delberg, 1947 In-8°. 1 (1947-49)^ . Pr 2386
Hessischer Landesamt fur Bodenforschung. — Wiesbaden. In-8° :
— Notizblatt. 6 Folge H. 2 (1951) . Pr 5224
— Abhandlungen. 1 (1950) . Pr 5224 A
Holz (Fachzeitschrift für die technische Verwertung des Holzes). — Mün¬
chen, 1947^. In-fol. 5 (1951) . Pr 1583
Indo-Pacific fisheries council. Meetings. 1949 — >. 1 (1949) Pr 5334
Institut français d’Afrique noire. Dakar.
— Bapport annuel. 1950 . Pr 966 I
— Protection de la nature. 1 (1949) — >■ . Pr 966 J
Institut scientifique chinois. Peking.
— [Revue des sciences]. 1950^. In-8°. 1 (1950) ^. . Pr 5222
— [Science chinoise]. 1950— > In-8°. 1 (1950) ->.... Pr 5222 A
Institut za oceanografiju i ribarstvo u Splitu. Posebna izdanja. — Split,
1950->. In-8<>. 1 (1950)^ . Pr 2223 B
Irish (the) naturalists’ journal (A magazine of natural hislory, antiqui-
ties and ethnology). — Belfast, 1925— >. In-8“. 10, n° 3 (1950) —
Pr 2372
IIBEKCTHH ... [Bulletin de l’Institut biologique. Académie bulgare des
sciences]. — Sofia, 1950— >. In-8“. 1 (1950) —>■ . Pr 3258
Journal of applied physiology (American physiological society). —
Washington, 1948^. In-8“. 1 (1948-49) -> . Pr 742 B
Journées scientifiques du Centre national de coordination des études et
recherches sur la nutrition et l’alimentation (C.N.R.S.). — Paris.
In-8°. 3 (1950) (La production du lait) . Pr 2250 H
Kosmos (Gesellschaft der Naturfreunde). — Stuttgart, 1905— >. In-8'’.
1951 -> . Pr 3253
Mémoires de l’Institut français d’Afrique noire (Centre du Cameroun) .
Séries Sciences naturelles. — [Douala], 1951 — >. In-4°. 1 (1951) — >.
Pr 2201 Al
Memorias del Museo de hisloria natural « Javier Prado ». — Lima,
1951 In-8<>. 1 (1951) . Pr 2252 B*
61
Memorias do Museu Dr Alvaro de Castro. — Lourenço Marquès, 1950— >.
I11-40. 1 (1950)^ . Pr 1649
Memorie del Museo scivico di toria naturale di Verona. — Verona, 1947 —
In-8°. 1 (1947-1948)-^ . . . Pr 2388
Memorie di biogeografia adriatica (Istituto di stucii adriatici). — Venezia,
1950-^. In-8<>. 1 (1950) . Pr 3261
MHKPOBHOJlOrHMECKHll [Journal de microbiologie (Institut Pas¬
teur de Leningrad)]. — Leningrad, 1925-1931. In-8°. 9 (1929).
Pr 5285
Ministerio de induslria u comercio de la Nacion. Direccion general de indus-
tria minera. Anales. — Buenos-Aires. In-4®. 2 (1949) — Pr 1735
Mitleilungen der Thüringischen bolanischen Geseïlschajt. — Weimar,
1949-^. In-80. 1 (1949) . Pr 2373
Musée d’histoire naturelle [du Grand-Duché de Luxembourg^. Service de
la carte des groupements végétaux. — Luxembourg, 1949— >■. In-8°.
1 (1949)^ . Pr 2394
Mycopathologia. — Den Haag, 1938->. In-4°. 1 n“ 1 et 2 (1938). Pr 5282
National research Council of the Philippines. Bulletin. — Manila, 1934—
In-S». 28 (1941)^ . Pr 3257
Novedades cientificas (Contribuciones ocasionales del Museo de historia
natural La Salle). — Caracas, 1950 In-8°.
— Sérié zoologica. 2 (1950) —> . Pr 2425
— Sérié botanica. 1 (1950)— > . Pr 2425
Office international pour la protection de la nature. Rapport d’activité.
— Bruxelles. In-8«. 1949-1950 . Pr 2169 A
Oryx (Journal of the fauna préservation Society). — Hertford, 1950—
In-80. 1 (1950)-^ . " . Pr 2380
Physiologia plantarum (Societas physiologiae plantarum scandinavica).
— Copenhagen, 1948^. In-80. 1 (1948)^ . Pr 2375
Polar Forschung (Kiel). — Holzminden. In-8°. 2 (1949)^. . Pr 3255
Publications [hors série] de l’Institut de recherche scientifique. Tananarive-
Tsimbazaza. — Tananarive-Tsimbazaza, 1950— >. In-8°. [1] 1950—
Pr 1634
Publications du Laboratoire d’histologie de l’Université de Montpellier.
— Montpellier. In-8o. 2 (1931-2), — 6 (1938) . Pr 3262
Revista de biologia marina (Estacion de biologia marina de la Universidad
de Chile). — Valparaiso, 1948—^. In-8°. 1 (1948-49) — Pr 5208
Revista mexicana de biologia (Sociedad mexicana de biologia). — Mexico,
1920. In-80. 1 (1920-21) — 9 (1929) (lacunes) . Pr 3267
Revue horticole de l’Algérie (Société d’horticulture d’Algérie). — Alger,
1897. In-8<>. 1949-^ . Pr 3252
Sciences et avenir. — Paris, 1947 — >•. In-fol., in-4°. 1 (1947) — Pr 2809
Semaine internationale du châtaignier. 1950 . Pr 5344
Société des sciences naturelles du Maroc. Travaux de la Section de pédo¬
logie. — Rabat, 1950^. In-S». 1 (1950) ^ . Pr 1060 D
Stazione di entomologia agraria. Firenze. Nota pratica. — Firenze, 1938 —
In-80. 1 (1938)^ . Pr 3260
62 —
Symposia of the Society for experimental biology. — 1946 2 (1947) —
Pr 5341
Transactions of the Suffolk naturalists’ Society. — Norwick, 1930 —
In-8°. 1 (1930) — 4 (1938), n® 2 (lacunes) . Pr 2376
Travaux du Laboratoire d’anatomie et d'histologie comparées de la Sor¬
bonne. — [Paris], 1923-26 In-4o. 2 (1927-28).... Pr 5286
Union internationale pour la protection de la Nature. Procès-verbaux et
comptes rendus de l’Assemblée générale. — Bruxelles. In-8“. 2.
Bruxelles. 1950 . Pr 5146 A
United States department of Agriculture. Bibliographical bulletin. —
Washington. In-4®. 12 (1950)—^ . Pr 519 W®
Universidad de Oviedo. Laboratorio de geologia.
— Speleon. 1 (1950) —>■ . Pr 5255
— Trabajos y Memorias. 2 (1951)— >- . Pr 5255 A
Universidade de Sào Paulo. Biologia gérai. — Sào Paulo, 1937 In-8°.
1 (1937) . Pr 2082 A
Université de Montréal. Institut de biologie.
— Contributions. 1 (1937) —> . Pr 2389
— Travaux. 2 (1939)—^ . Pr 2389 A
V erôffentlichungen der Zoologischen Staatssammlung München. — München,
1950^. In-8<>. 1 (1950) -> . Pr 2385
3AIIITI1TA BHJIA... [Plant Protection (Fédéral Institut for plant pro¬
tection)]. — Beograd. In-8°. 3 (1951)— . Pr 2381
Zeitschrift für Naturforschung. — Tübingen. In-4“. 6 (1951) — ^. Pr 5360
Zedschrift für Pflanzenernàhrung, Düngung, Bodenkunde. — Berlin,
1922-^. In-8°. 52 (1951) ^ . Pr 5206
Zeitschrift für Weltforstwirtschaft. — Berlin, 1933— In-4“. 14 (1951),
Pr 1594
— 63 —
COMMUNICATÎONS
Notice sue iris spécimens 'naturalisés
DE Mammifères é:tei.\ts
EXISTANT DANS LES COLLECTIONS DU MuSÉUM
Par Jean Dorst.
Parmi les spécimens précieux que peut conserver un Musée
figurent en tout premier lieu ceux qui représentent des espèces
éteintes. Or un établissement tel que le Muséum de Paris possède
du fait même de l’ancienneté de ses collections un nombre élevé
de pièces relatives aux animaux récemment disparus. C’est ainsi
que l’on y trouve, parmi les collections de Mammifères, des pièces
sans doute uniques au monde, comme le Cerf de Schomburgk,
la Chauve-souris Stenoderma rufum et le Plagiodontia de Saint-
Domingue, tandis que d’autres, tels certains Marsupiaux [Bettongia
Gaimardi, Potoroops plaij/ops par exemple), le Rongeur Megalomys
Luciae et l’flippotrague bleu, ne sont connus que par un très petit
nombre de spécimens. Ces documents irremplaçables sont pour la
plupart inconnus des naturalistes étrangers qui ne les ont men¬
tionnés que très rarement, sauf pour quelques-uns des spécimens
sur lesquels des études générales ont été publiées, comme c’est le
cas du Quagga et du Cerf de Schomburgk.
Parallflcment au recensement que M. le Professeur Berlioz a
fait pour les oiseaux disparus, il y a une quinzaine d’années {Archives
du Muséum, 6® série, XII, 1935), nous avons inventorié les Mammi¬
fères éteints et en voie d’extinction avancée des collections du Labo¬
ratoire des Mammifères et des Oiseaux du Muséum, en ajoutant
quelques notes succinctes sur l’origine des pièces conservées, ainsi
que sur l’historique de l’extinction des espèces citées ; nous ren¬
voyons par ailleurs aux ouvrages récents de Fr. Harper et
G. M. Allen ^ qui donnent des renseignements détaillés et précis
sur l’extermination des espèces éteintes et la raréfaction actuelle
de nombreuses autres.
1. G. M. Allen. Extinct and vanishing Mammals of the Western Hemisphere, 1942.
— Fr. Harper. Extinct and vanishing Mammals of the Old World, 1945. Les denx
ouvrages sent publiés par V American Committee for JnternationaL Wild Life Protectior,
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 1, 1952.
— 64 —
Les causes de la disparition des espèces éteintes sont variées :
réduction et destruction de leur habitat, mais aussi chasse intensive.
Ces espèces appartiennent à des groupes variés, allant des Chirop¬
tères aux grands Ongulés. Ce sont surtout les Antilles, l’Afrique
du Sud et l’Australie qui ont été les théâtres des disparitions les
plus spectaculaires, en raison des ruptures d’équilibre biologique
et des destructions entraînées par l’arrivée de l’homme blanc.
Ajoutons qu’il est toujours difficile d’affirmer qu’une espèce est
entièrement éteinte ; pour certaines, c’est une certitude, pour d’autres
ce n'est qu’une forte présomption. Souhaitons que quelques-unes
des espèces mentionnées dans cette liste ne soient pas complète¬
ment éteintes et qu’elles donnent lieu à des re-découvertes, comme
ce fut le cas de quelques oiseaux réputés depuis longtemps éteints,
mais dont on retrouva récemment des spécimens vivants.
Marsupiaux.
Antechinus apicalis (J. E. Gray).
Trois spécimens montés ; t (J, acquis à J. Verreaux et provenant du
King George Sound ; 1 Ç, acquise à J. Verreaux (C. G. 1854 — 15 c) ;
1 (J sans localité, acquis par échange du British Muséum (O. Thomas),
Australie ouest (C. G. 1892 — 659).
Ce petit Marsupial, qui ressemble à une souris dont il a la taille,
habitait le S. -O. de l’Australie ; il vivait dans les arbres, dans les¬
quels il faisait un nid, comme Gould l’a noté d’après les obser¬
vations de John Gilbert à qui l’on doit les seuls renseignements
biologiques concernant cette intéressante espèce. Son habitat était
étroitement limité aux districts boisés du S.-O. du continent austra¬
lien et ne fut jamais aussi vaste que le pensait Gould qui lui assignait
toute la partie occidentale de l’Australie. D’après les documents
les plus récents, cette espèce n’a pas été collectée depuis trente ans ;
on peut la considérer comme éteinte, ou tout au moins comme extrê¬
mement raréfiée, sans que l’on puisse indiquer de causes particu¬
lières à cette extinction, sinon celles qui ont causé la raiéfaction
de nombre de Marsupiaux australiens.
Perameles fasciata (J. E. Gray).
Un spécimen monté : adulte, acquis à J. Verreaux et provenant de la
collection Gould (C. G. 1854 — 100).
Cette espèce de Bandicoot, qui habitait la partie occidentale de
la Nouvelle-Galles du Sud et le Victoria, se distingue de ses congé¬
nères par la pattern de son arrière-train caractérisé par un système
très particulier de raies foncées tranchant sur un fond intensément
brun roux. Elle semble avoir été abondante jusqu’aux environs
65 -
de 1865 et les régions sauvages et rocheuses proches des rivières
Murray, Darling et Namoi paraissent avoir été son habitat d’élec¬
tion. On ne possède aucun renseignement récent sur ces animaux
qui n’ont pas été retrouvés depuis longtemps et qu’on peut consi¬
dérer comme éteints à l’heure actuelle.
Bettongia Gaimardi (Desmarest).
Deux spécimens montés : 1 cj ad., donné par Gaimard en décembre 1820,
collecté au cours du voyage de 1’ « Uranie » à Port-Jackson, Australie,
et dit provenir des Montagnes bleues de la Nouvelle-Hollande. La tête
osseuse et une partie du squelette sont conservés au Laboratoire d’Ana-
tomie comparée. C’est ce spécimen qui a servi de type à Desmarest,
ainsi qu’à Quoy et Gaimard (Bell. Whitei). D’après ces derniers auteurs,
cet animal a vécu quelques jours à bord de 1’ « Uranie », où un chien du
navire le tua. C’est lui qui servit de modèle pour la planche n® 10 de l’Atlas
du Voyage autour du monde de V « Uranie yi et de « la Physicienne », 1824.
— 1 (î juv., acquis en 1839, sans provenance précise.
Cette espèce, qui semble apparentée à Bell, penicillàta espèce
plus généralement répandue en Australie, mais elle aussi raréfiée
en Australie orientale, a apparemment entièrement disparu, pro¬
bablement victime du Renard acclimaté dans la partie orientale
de la Nouvelle-Galles du Sud qu’elle habitait exclusivement. Cette
espèce n’est représentée dans les Musées que par un nombre très
restreint de spécimens.
Potoroops platyops (Gould).
Un spécimen monté : 1 Ç ad., donnée par J. Verreaux en 1841 et dont
la tête osseuse est retirée de la peau et conservée dans les collections du
Laboratoire d’Anatomie comparée.
Ce Marsupial à allure murine, qui se distingue de ses proches par
la brièveté et la largeur de la face, habitait la partie sud-ouest de
l’Australie, et représente un type particulièrement primitif, tant
au point de vue crânien que dentaire, du plus grand intérêt pour
la systématique des Marsupiaux. Considéré de tout temps comme
très rare, même à l’époque de sa découverte, il y a une centaine
d’années, on le croyait définitivement éteint quand un spécimen
parvint en 1908 à la Société zoologique de Londres. On ne l’a jamais
retrouvé depuis, et on admet qu’il est définitivement éteint à
l’heure actuelle. Son extermination semble due aux espèces carni¬
vores acclimatées (chats, renards), ainsi qu’aux feux de brousse.
Un très petit nombre de dépouilles sont conservées dans les Musées :
en plus du spécimen du Muséum ne sont connus en effet que deux
spécimens au British Muséum.
1. Voir Tate (G. II. H.). Studies or the Analomy and Phylogeny of the Macropo-
didae (Marsupiala). Bull. Amer. Mus. Nat. Hist., 91 2, p. 268, 1948.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n° 1, 1952.
5
66 —
Protemnodon parma (Walerhouse) (= Macropus, Hcdmalmus
et Thylogale parma Auct.).
Deux- spécimens montés : 2 ad;, provenant de J. Verheaux, Ilia-
wara, Nouvelle-Galles du Sud (C. G. 1847 — 226).
Cette très jolie espèce de petit Kangourou appartenant au groupe
Prot. Eugenii (Desmarest), à la gorge blanche tranchant sur le
reste du pelage brun rougeâtre, habitait les régions montagneuses
de Cambewara et Illawara (d’où J. Verreaux a rapporté les deux
spécimens du Muséum). Les derniers spécimens collectés scientifi¬
quement datent de 1889. Cette espèce, pourtant abondante, diminua
avec une extrême rapidité sans qu’on connaisse' les raisons précises-
de cette extermination ; les deux spécimens du Muséum mis à part,
on ne connaît que 10 spécimens dont 3 sont conservés en Angle¬
terre, 2 à l’Australian Muséum de Sydney (sec. Troughton) et
5 aux États-Unis (sec. Taxe). Comme l’espère Troughton, il est
possible que quelques individus subsistent encore dans certaines
régions peu fréquentées du S.-E. de l’Australie, mais les chances
de survie de cette espèce semblent cependant extrêmement problé¬
matiques.
Protemnodon Greyi (Waterhouse) (= Macropus Greyi Water-
house).
Un spécimen monté : 1 ad. acquis à J. Verreaux et provenant de la
collection Gould (C. G. 1854 — 106).
Cette magnifique espèce de Kangourou, une des plus élégantes
parmi ses congénères, caractérisée par l’extrémité des pattes noi¬
râtre et les raies transversales du dos, est vraisemblablement éteinte
à l’heure actuelle. En 1937, selon A. S. Le Souef {in Harper), un
ou deux individus seulement vivaient encore au Jardin zoologique
d’ Adélaïde et ceux-ci semblent avoir maintenant disparu. L’habitat
de ce Kangourou, probablement assez restreint en Australie méri¬
dionale, même avant l’occupation par les blancs, se réduisit encore
dès le début du peuplement européen à une étroite zone au S.-E.
d’Adélaïde et dans la région de la rivière Murray, où il était pour¬
tant abondant jusque vers 1910. D’après H. H. Fineayson qui a
donné en 1927 un exposé détaillé de la disparition de cette espèce É
ces Kangourous vivaient dans des régions très dégagées sans végéta¬
tion arborescente importante, où ils furent victimes de l’introduction
des renards, qui tuèrent un grand nombre de jeunes, ainsi que des
chasseurs et des chiens qui les pourchassaient sans merci. Leurs
peaux étaient d’ ai leurs recherchées ; un très grand nombre d’entre
1. Trans. Royal Soc. South Australia, vcl. 51, 367-369, 1927. Voir aussi l’excellent
raanuel de E. Troughton (Furred animais of Australia, New York, 1947), qui donne
de nombreux renseignements- de valeur sur les Marsupiaux.
— 67
elles furent vendues dans la pelleterie, notamment à Melbourne.
D’après des estimations faites vers 1923, il n’en subsistait alors
qu’une vingtaine de sujets à peine. C’est à cette époque qu’on tenta
de sauver l’espèce en l’acclimatant dans l.a réserve de l’île Kangou¬
rou ; mais les efforts mal conduits en vue de la capture des derniers
spécimens et l’attention qu’ils éveillèrent ne firent qu’accélérer son
extermination et on peut la considérer comme entièrement éteinte
à l’heure actuelle. Cette extermination constitue sans doute un des
des épisodes les plus pitoyables de la destruction des Mammifères
australiens qui ont payé un si lourd tribut à la civilisation, notam¬
ment dans le S.-E. de ce continent.
Insectivores.
Solenodon cubanus Peters.
Trois spécimens montés : 1 ad., donné par Petehs (C. G. 1879 — 518) ;
I d ad. et 1 Ç ad., acquis à l’Ecole supérieure de Pharmacie en 1889,
sans localité précise (C. G. 1889 — 801 et 802 respectivement).
Le Solenodon de Cuba, appelé « Ayre » ou « Almiqui » par les
indigènes, est assez proche parent de l’espèce qui peuple Haïti
et dont il se distingue par les poils blancs de la face qui s’étendent
parfois sur les épaules, comme c’est le cas de nos trois spécimens; -
vivant dans les régions montagneuses, il était endémique à Cuba
d’où il semble avoir entièrement disparu à l’heure actuelle.
Connu scientifiquement en détail au milieu du siècle dernier
seulement, sa disparition fut sans doute rapide, car en 1886 le natu¬
raliste Gundlach ne collecta que quelques spécimens après de nom¬
breuses difficultés. Le dernier individu connu fut sans doute celui
que Paul Serre, Correspondant du Muséum et alors Vice-consul
à La Havane, signalait dans une lettre adressée au Muséum {Bull.
Muséum nat. liisi. mit., 1910, n° 1, p. 4) ; mais malgré les efforts
du naturaliste français, le Muséum ne put acquérir ce spécimen.
Le Solenodon cubain n’a pas été retrouvé depuis et on doit pro¬
bablement le considérer comme éteint à l’heure actuelle. Il est pos¬
sible que la Mangouste birmane, introduite à Cuba comme dans de
nombreuses îles de cette partie du globe, soit responsable de l’exter¬
mination de cette remarquable espèce, apparentée au Potamogale
africain et aux Insectivores malgaches, mais qui semble incapable
de se défendre contre des ennemis bien armés. Certains observateurs
ont en effet signalé l’habitude qu’avait cet animal de se cacher en
cas de danger la tête dans quelque trou, se croyant ainsi en sécurité
et négligeant tout autre moyen de défense.
1. Cette espèce n’a jamais habité l’île de Trinidad, comme pourrait le faire penser
le renseignement <jue donne Trouessart {Cat. Mammalium, Suppl., p. 153, 1904).
II s’agit probablement d’une confusion avec Trinidad, localité de Cuba.
— 68 —
L’autre espèce de Solenodon, Sol. paradoxus, endémique de Haïti
qu’on croyait éteinte, fut retrouvée par H. Verrill en 1907 et
par Thumb en 1935-36.
Chiroptères.
Stenoderma rufum E. Geoffroy Saint Hilaire.
Le spécimen du Muséum de Paris est l’unique dépouille connue
au monde de cette espèce très particulière de Chauve-souris du
groupe des Phyllostomidés, espèce dont il constitue donc le type
qu’E. Geoffroy Saint-Hilaire, ignorant son origine, a décrit
en 1812 dans sa Descriptiqn de l’Egypte. On continua d’ignorer
complètement son habitat réel jusqu’en 1918, date à laquelle
H. E. Anthony retrouva des fragments crâniens se rapportant à
cette espèce dans une grotte près de Morovis, à Porto-Rico, ce qui
permet de croire que cette Chauve-souris habitait cette île et éven¬
tuellement certaines autres des Grandes Antilles.
Ce Phyllostomidé se place au voisinage des Artibeus frugivores,
dont il se différencie cependant nettement par des caractères bien
définis, notamment dans le crâne dont Peters a donné d’excellentes
représentations ^ et qui est caractérisé par un rostre très court
et élargi. _
Cette espèce n’a jamais été retrouvée depuis la découverte du
spécimen décrit par Geoffroy Saint-Hilaire. Doit-on la consi¬
dérer comme éteinte ? Il est permis de supposer que cette espèce
strictement frugivore a peut-être disparu par suite de la défores¬
tation, si importante dans toutes les Antilles, qui a sans doute
supprimé les arbres dont les fruits constituaient sa nourriture. Mais
il n’est pas impossible qu’elle subsiste encore dans certaines îles
où elle a pu passer inaperçue par suite d’une ressemblance toute
superficielle avec d’autres Chauves-souris plus communes du genre
Artibeus.
Rongeurs.
Plagiodontia aedium F. Cuvier.
Un spécimen : 1 S ad., rapporté par Alexandre Ricohd de Saint-
Domingue en 1830. Ce spécimen, qui a servi de type à F. Cuvier, est
conservé dans la collection des types de Mammifères sous le numéro 396.
C’est lui que représente la planche de F. Cuvier dans la description de
l’animal [Ann. Sci. nat. Zool., sér. 2, vol. 6, 1836, pl. 17)
1. Peters (W. C. H.). Monalsber. Preuss. Akad. TFis5. Berlin, 1876, 429-434.
2. Il semble que plusieurs spécimens aient existé dans les collections du Muséum
à l’époque de F. Cuvier qui parle de « dépouilles » au pluriel. Les autres auraient
disparu. Le spécimen conservé est d’ailleurs dans un état médiocre.
— 69 —
Le Plagiodontia ou « Rat-caye » des anciens auteurs semble avoir
entièrement disparu de l’île de Saint-Domingue, où il était endé¬
mique. Le spécimen conservé au Muséum est probablement le seul
de son espèce connu dans le monde. Assez récemment une petite
série de Rongeurs voisins de cet animal a été collectée dans la Répu¬
blique dominicaine, mais Miller qui en fit l’étude après avoir vu le
type de PL aedium, considère ces restes comme appartenant à une
espèce distincte à laquelle il a donné le nom de PL hylaeum, propre
au N.-E. de l’île.
Plus récemment encore (1948) Tate ^ publia des notes du plus
haut intérêt sur deux spécimens reçus vivants par la Société zoo¬
logique de New-York, en provenance de Haïti. Cet auteur rapporte
ces spécimens à PL hylaeum. Mais il est sceptique sur l’extinction
totale de PL aedium, qui reste d’après lui à démontrer. D’ailleurs
les relations entre ces deux espèces sont encore mal établies. Il semble
en tous cas que l’extinction totale de cette espèce soit impossible
à affirmer dans l’état actuel de nos connaissances.
C’est probablement la chasse intensive faite à cet animal qui causa
sa disparition, de même que pour les Megalomys. D’après les ren¬
seignements que donne Ricord, il vivait au voisinage des humains
(d’où son nom spécifique) et s’était déjà raréfié à l’époque de ce
voyageur.
L’autre espèce, PL hylaeum-, semble maintenant confinée aux
régions boisées proches de la baie de Samana, Rép. dominicaine,
où elle n’est pas abondante en raison des attaques qu’elle a subie
de la part de l’homme et de la Mangouste, acclimatée dans cette
île comme un peu partout dans la région antillaise.
Megalomys Desmaresti (J. B. Fischer) (= Mus pilorides Des-
marest).
Quatre spécimens montés : 1 S ad., des « Antilles », provenant de Plée,
(naturaliste, qui vécut à la Martinique de 1821 à 1826), donné au Muséum
en 1826 ; 1 Ç juv. (?), provenant du même collecteur^ ; 1 ad. de la Mar¬
tinique donné par Chaffanjon (C. G. 1883 — 212) ; 1 ad., de la Marti¬
nique, provenant du Musée des Colonies.
Ce Rongeur, qui a donné lieu autrefois à maintes confusions
avec des espèces totalement différentes et provenant d’autres régions
du globe, appelé « Rat musqué des Antilles » ou « Pilori » par les
anciens auteurs, était endémique à la Martinique. Sa fourrure assez
raide, bien que nullement épineuse, est d’une coloration noir brunâtre
sur les parties supérieures et blanc pur sur les parties inférieures,
depuis le menton jusqu’à la base de la queue, tranchant ainsi nette-
1. Journ. of Mamm., 29, n° 2, mai 1948, 176-178.
2. Un autre spécimen rapporté par Plfe de la Martinique aurait élé donné au Musée
de Loyde.
— 70 —
ment sur le dessus du corps 4 la diagnose donnée par G. M. Ai.i.ex
(p. 91) qui indique comme coloration « dark reddish brown both
above and below est inexacte. Remarquons également la colo¬
ration très particulière de la queue qui est noire avec une zone
médiane blanche. La taille est grande ; la longueur de la tête et du
corps atteint 36 cm., celle de la queue 33 cm. On trouvera dans deux
notes d’E. Trovessart le détail des caractères morphologiques,
ostéologiques et même biologiques de cet intéressant animal
Le spécimen donné par le Musée des Colonies, et provenant
de la Martinique selon l’étiquette, n’a cependant que le menton
et la gorge blancs ; on pourrait être tenté de considérer sa localité
comme erronée et de lui donner le nom de Meg. Luciae, l’espèce
de l’île Sainte-Lucie qui a précisément cette coloration ; sa taille
semble cependant interdire cette hypothèse. Il se pourrait que la
coloration du dessous du corps soit variable chez Meg. Desmaresti,
ce qui expliquerait un peu la diagnose d’ALLEX. Il semble toutefois
qu’il faille considérer le dessous du corps de cet animal comme
normalement blanc pur.
C’est Du Tertre qui en fait le premier mention en 1654 dans
son Histoire générale des Isles de Saint Christophe, de la Guadeloupe,
de la Martinique et autres îles dans V Amérique, en nous apprenant
qu’il constituait un gibier commun pour les habitants de l’île que
ne rebutait pas l’odeur musquée de sa chair. Ce sont sans doute ces
destructions, d’autant plus acharnées que cet animal était réputé
nuisible aux cultures, qui occasionnèrent son extermination. I^es
derniers paraissent avoir vécu dans la région de la Montagne Pelée,
et notamment le long de la rivière Blanche, où ils furent victimes
de l’éruption célèbre de ce volcan en 1902 ; l’espèce n’a pas été
retrouvée depuis.
Le nombre des spécimens conservés dans les Musées étant très
limité (Allen parle d’une demi-douzaine de spécimens), la série
du Muséum est particulièrement intéressante en raison du nombre
d’individus qu’elle comprend.
Megalomys Luciae (Forsitn Major).
Un spécimen monté ; 1 Q ad., rapportée par M. de Bonxecourt ; cet
animal a vécu à la Ménagerie du Jardin des Plantes du 25 août au
12 novembre 1851.
Ce Rongeur, voisin de Meg. Desmaresti dont il se différencie
par une taille plus faible et des parties inférieures plus brunâtres,
le blanc étant limité à la gorge, représente ce type de Rongeur à
l’île Sainte-Lucie, dans les Antilles, où il était endémique. Ce sont
1. Le Naturafisie, vol. 3, 355-357, 1881 ; Ann. Soi. Nat. Zool., XIX, Art. 5, 18 p^.ges,
pl., 1 1885.
— 71 —
probablement les mêmes facteurs qui causèrent l’extermination de
ces deux espèces antillaises qu’on peut considérer l’une et l’autre
comme entièrement éteintes. 11 est probable que l’extinction de
l’espèce de Sainte-Lucie est même antérieure à celle de l’espèce
martiniquaise.
On ne connaît qu’un seul autre spécimen conservé dans les
Musées, à savoir l’exemplaire du British Muséum, qui servit d’ailleurs
de type de l’espèce décrite par Forsith Major et qui, comme l’exem¬
plaire du Muséum de Paris, vécut quelque temps en captivité.
C.ARNIVORES.
Panthera leo leo (L.).
Trois spécimens montés : 1 9 d’Algérie, donnée à la Ménagerie par le
Maréchal dE Mac-M.\hon en 1865, morte à la Ménagerie le 19 novembre
1866 ; 1 d juv., donné par le Consul de Tunis, mort à la Ménagerie le
1®'' juillet 1829 ; 1 d juv., provenant de la Medjana, donné à la Ménagerie
par le Colonel d’ÀRCENT à l’âge d’environ 15 mois, le 29 décembre 1854,
mort le 19 mars 1855. — Tous ces exemplaires proviennent de la Ménagerie
et jj’ont donc pas été collectés directement sur le terrain.
Le Lion de Barbarie, dont l’habitat s’étendait autrefois depuis
la Tripolitaine jusqu’au Maroc, a entièrement disparu de cette
zone contrairement à la Panthère qui se maintient encore dans
quelques contrées sauvages. L’extermination de ce Félin est due
à la chasse intensive qu’on lui a faite et au défrièhement des retraites
sauvages où il avait trouvé refuge. Encore abondant au moment
de l’occupation française, le Lion a disparu définitivement aux
environs de 1890 de Tunisie et d’Algérie. Mais il s’est maintenu
beaucoup plus longtemps au Maroc, qui constituait au cours des
siècles derniers un pays d’élection pour cet animal. Retiré au Moyen-
Atlas, notamment autour d’Azrou sur les territoires des tribus
Zaian et Béni M’guild, il a entièrement disparu de ces régions^ qui
ont formé son dernier refuge. La date de son extermination tçtale
se place vraisemblablement aux environs de 1920. Mais il avait
déjà sérieusement régressé au cours des 20 premières années de
ce siècle.
Périssodactyles.
Equus quagga quagga Gmelin.
Un spécimen monté : <J ad.
Ce spécimen fut rapporté d’Afrique australe (on ne possède malheu¬
reusement aucune localité précise) en 1784 par un capitaine de
vaisseau revenant des Indes (d’où il avait également rapporté un
72 —
Rhinocéros unicorne), et vécut à la Ménagerie royale de Versailles.
Il fut transporté avec quelques autres animaux le 27 avril 1794
à la Ménagerie du Jardin des Plantes, où il vécut jusqu’à sa mort,
quatre ans après ce transfert. Des renseignements complets concer¬
nant le Quagga du Muséum de Paris sont donnés dans le travail
que lui a consacré Thouessart et où figure d’ailleurs une photo
du spécimen monté. Ce sujet a été décrit plusieurs fois, notamment
par Fr. Cuvier, E. Geoffroy Saint-Hilaire et Desmarest.
Un vélin le représentant dû à Maréchal est conservé à la Bihlio-
thèque centrale. On trouvera de plus d’intéressantes considérations
systématiques basées sur le Quagga du Muséum de Paris, ainsi
d’ailleurs que sur le Zèbre de Burchell dans un article de O. Tho¬
mas
Nous ne ferons pas l’historique de la disparition de cette espèce
d’Équidé, trop connue pour n’être que brièvement évoquée ici *.
Le Quagga n’a vraisemblablement jamais occupé qu’une zone très
limitée en Afrique australe, dans le périmètre délimité approxima¬
tivement de la manière suivante : à l’Ouest, de l’embouchure de la
rivière Vaal aux environs de Swellendam ; au Sud, par la côte ;
à l’Est, par la rivière Kei et au Nord par la rivière Vaal (A. Rzas-
NicKi) ; il y était encore abondant au début du siècle dernier ;
mais il ne tarda pas à décliner rapidement en raison de la chasse
intensive qu’on lui fit ; la date exacte de sa disparition à l’état
sauvage n’est pas connue, peut-être vers 1878, mais les témoignages
ne sont guère concordants. Le dernier sujet en captivité mourut
au Jardin zoologique d’Amsterdam en 1883.
On ne connaît, d’après les listes de Ridgeway de Hilzheimer ®,
et de Rzasnicki ®, qu’un nombre très limité d’individus naturalisés
en entier dans le monde (22 d’après le dernier auteur), tous répartis
dans des Musées d’Europe, sans compter quelques squelettes et
crânes.
à
Equus quagga Burchelli (Gray).
Deux spécimens montés : 1 Ç ad., morte à la Ménagerie le 9 juillet 1877
(C. G. 1877 — 592) ; 1 juv.
Il semble qu’une certaine confusion règne au sujet de l’exemplaire
de Zèbre de Burchell adulte. Dans le travail déjà cité au sujet du
1. Bull. Muséum Ilist. nat., XII, 1906, 449-452.
2. Ann. Mag. Nat. Hist., sér. 7, XIX, 1907, 516-520.
3. Voir entre autres les travaux de M. le Professeur E. Bourdelle (et notamment
Bull. Soc. nat. Acclimat. France, n° 4, 1941, 169-177) et le récent ouvrage de O. Anto-
Nius, Die Tigerpferde, Francfort-sur-le-Main, 1951, p. 90 et sqq.).
4. Proc.~Zool. Soc. London, 1909, 563-589.
5. Abhandl. Senckenherg. Naturf. Ges., 31, t.° 2, 1909, 83-105.
6. Ann. Mus. Zool. Polonici, XIV, 5, 69-73, 1949. Voir aussi, du même auteur :
Zebry i Kwaggi (Zébras and Quaggas). Ann. Mus. Zool. Polonici, XIV, 16, 203-252,
1951.
— 73
Quagga, Trouessart dit en effet que le spécimen adulte conservé
au Muséum vivait vers 1825 à la Ménagerie du Jardin des Plantes ;
ce serait le mâle d’un couple acquis à M. Cross, couple d’ailleurs
décrit par E. Geoffroy Saint-Hilaire et Fr. Cuvier (Histoire
naturelle des Mammifères de la Ménagerie du Muséum, HI, 1826).
Les registres des collections du Laboratoire font bien mention de
l’animal en question, acheté à M. Cross en 1824 et mort le 9 octobre
1843, mais ce spécimen naturalisé semble avoir disparu des collec¬
tions à l’heure actuelle.
Le sujet qui figure dans les collections du Muséum, et qui est
d’ailleurs celui que représente la planche (PI. III) de l’article de
Trouessart, est une femelle morte à la Ménagerie le 9 juillet 1877,
comme en font foi les registres de décès de la Ménagerie et d’entrée
des collections du Laboratoire.
Il semble que la confusion provient du fait que le nom scientifique
« Equus Burchelli », tout comme le nom vernaculaire « Dauw »,
a été appliqué autrefois indistinctement à des Zèbres assez variés,
même sur les registres de collection, ce qui a puinduire Trouessart
en erreur dans la note qu’il a consacré à cet animal.
Le Zèbre de Burchell habitait en Afrique du Sud une zone com¬
prenant le Namaqualand, le Griqualand, la partie Nord de l’état
d’Orange et le Sud du Béchuanaland ; très abondant avant la
pénétration blanche, il déclina rapidement par suite de l’extension
des cultures et de la chasse dont il fut l’objet. Le dernier spécimen
vivant de cette forme vécut au Jardin zoologique de Londres
vers 1909.
Peu de spécimens sont conservés dans les Musées, presque tous
en Europe, malgré le nombre assez élevé des individus qui vécurent
en captivité dans les Parcs zoologiques. Des races voisines, mais
cependant nettement différentes, vivent encore dans les contrées
limitrophes.
Hemionus hemippus (Is. Geoffroy Saint Hilaire).
Un spécimen monté : 1 Ç jeune, rapportée de Damas en 1855 par M. de
Bourgoing, qui l’avait découverte dans l’écurie d’un gouverneur de
Damas, auquel elle avait été donnée par un chef arabe ; cet Hémippe fut
remis par M. de Bourgoing à l’Impératrice Eugénie, qui le donna le
15 décembre 1855 à la Ménagerie du Jardin des Plantes, où il mourut le
20 janvier 1863 (G. G. 1863 — 35) ; son squelette est conservé au Labo¬
ratoire d’Anatomie comparée. Il proviendrait du « désert de Syrie, entre
Palmyre et Bagdad ». Il y avait à l’origine un deuxième animal dont nous
n’avons pas retrouvé la trace.
Comme tous les témoignages récents, malheureusement parfois
un peu vagues, tendent à le prouver, cette remarquable espèce doit
probablement être considérée comme éteinte sur toute son aire
74
primitive qui s’étendait sur la Syrie et la Mésopotamie. Son habitat
a diminué rapidement au cours des xvii® et xvm® siècle ; l’Hémippe
a disparu du Djebel Sinjar, au Nord de l’Euphrate, qui constituait
son dernier refuge et où il n’a pas été retrouvé depuis 1927 C’est
la chasse qui est responsable de son extermination.
Artiodactyles.
Cervus (Thaocervus) Schomburgki Blyth.
1 ^ ad. monté, rapporté en 1862 par Bocourt du Siam (? don du Roi
du Siam), et ayant vécu à la Ménagerie où il serait mort en 1868 (C. G.
1868 — 245). — Il existe de plus un autre sujet d, monté lui aussi, acquis
en 1880 au Jardin Zoologique de Londres et ayant ensuite vécu à la
Ménagerie du Jardin des Plantes où il mourut le 12 octobre 1883 (C. G. 1883
— 882). Ce spécimen, étiqueté Cervus Schomburgki, ressemble manifes¬
tement au premier spécimen et paraît présenter les caractères distinctifs
de cette espèce. Toutefois ses bois sont moins développés, conformés
dilïérem-ment et ne sont pas sans rappeler ceux de Cervus Duvauceli.
Avant d’avoir pu comparer ce spécimen avec des séries de bois appar.
tenant aux deux espèces, nous préférons le considérer comme douteux.
Les caractères différentiels de ces deux Cervidés ne paraissent d’ailleurs
pas toujours très clairement définissables. — En plus de ces spécimens
montés existent plusieurs têtes osseuses ert massacres de Cerf de Schom-
burgk.
Le Cerf de Schomburgk qui est un parent du Cerf de Duvaucel,
habitait le Siam et peut-être quelques pays limitrophes ; il doit
être considéré comme entièrement éteint à l’heure actuelle. Assez
commun à la fin du siècle dernier, il a régressé rapidement lors du
défrichement de son aire d’habitat, qui l’obligeait à se réfugier dans
des milieux très boisés, qui lui convenaient beaucoup moins. Mais
la chasse qu’on lui fit a sans doute contribué elle aussi à son
extermination. Ce Cerf n’a jamais été vu à l’état sauvage par un
Européen, malgré les nombreuses expéditions qui ont été faites
pour le découvrir. Si les massacres et les crânes concernant ce
Cervidé sont abondamment représentés dans les Musées, le spécimen
monté du Muséum (ou les spécimens) est l’unique animal au monde
naturalisé en entier.
Elaphurus davidianus A. Milne Edwards.
Six spécimens montés : 2 J J, 1 Ç, envoyés en 1866 de Pékin par le
Père A. David, à l’état de dépouilles (C. G. 1866 — 86, 87, 88), Types
de l’espèce ; 1 d et 1 Ç sont en très mauvais état ; 1 Ç, envoyée de Pékin
1. Carru.thers (îD.). Arabian adventure to the Great Nafud in quest af the Oryx*
Londres, 1935 (pp. 147-149).
2. Voir Gühler (H.). Beitrag zur Geschichte von Cervus (Rucervus) Schomburgki
Blyth. Zeiischr. /. Sàugetierekunde, 11, 1936, 20-31.
75 —
en 1868 par le Père A. David (C. G. 1868 — 1340) ; 1 Ç acquise au Jardin
d’Acclimatation en 1896, morte à la Ménagerie du Jardin des Plantes
le 19 septembre 1903 (C. G. 1903 — 839) ; 1 d juv. sans bois, qui a vécu
à la Ménagerie (C. G. 1889 — 928) ; 1 d, né à la Ménagerie en 1886 et
mort le l®"^ décembre 1889 (C. G. 1889 — 926). En plus divers bois, dont
l’un envoyé par le Père David.
L’histoire du Cerf du Père David est trop connue pour que nous
ne la rappelions que très brièvement ici. On sait que cette remar¬
quable espèce, inconnue à l’état sauvage, vivait dans le Parc impé¬
rial près de Pékin où nul Européen n’avait jamais pénétré avant le
Père A. David, le célèbre correspondant du Muséum ; ce dernier
parvint à envoyer en 1866 trois dépouilles de cet animal à A. Milne
Edwards, qui le décrivit la même année ; ces trois animaux montés
sont les types de l’espèce. Ultérieurement d’autres spécimens furent
envoyés vivants et vécurent à la Ménagerie du Jardin des Plantes.
Entièrement décimée par les troupes internationales en 1900
lors des troubles qui sévirent en Chine à cette époque, cette espèce
très particulière de Cervidé disparut de sa patrie d’origine. Il est
actuellement gardé en captivité à \\ oburn Abbey dans le domaine
du Duc de Bedford, qui possède une harde nombreuse et florissante ;
de plus certains Parcs zoologiques, notamment aux Etats-Unis,
conservent quelques sujets vivants, provenant d’ailleurs de Woburn
Abbey. Ce sont là les derniers survivants d’une espèce qui aurait
entièrement disparu sans les soins des Empereurs chinois et des
quelques Blancs qui poursuivent les efforts de ceux-ci.
Bison bonasus (L.).
Deux spécimens montés : 1 <J provenant peut-être de Lithuanie, comme
l’indique l’inscription sur les registres de collection du Laboratoire ; ce
beau sujet est peut-être aussi le « vieux taureau de Schoenbrunn » dont
parlent les anciens auteurs depuis Cuvier, qui en a fait l’étude, et dont
on n’a pas retrouvé la trace au Muséum ; l’inscription « Empereur Napo¬
léon » confirmerait cette hypothèse ; 1 <?, don de l’Institut de Paléonto¬
logie humaine ; c’est un sujet tué en 1913 par le Prince de Monaco dans
la forêt de Bialowieza, en même temps qu’un autre taureau qui figure
dans les collections du Musée océanographique.
Nous ne faisons qu’indiquer ici brièvement les deux spécimens
montés qui figurent dans les collections du Muséum avec divers
squelettes et têtes osseuses conservés au Laboratoire d’ Anatomie
comparée ; M. le Professeur J. Mielot a fait récemment l’inventaire
détaillé et l’historique des pièces de Bison d’Europe conservés au
Muséum de Paris
Nous ne parlerons pas ici de la disparition de cette espèce que de
nombreux auteurs ont traité d’une manière très détaillée. Les der-
1, Maminalia, IX, d° 1, mars 1945, 1-19.
76 —
niers survivants vivent en parcs zoologiques où l’on espère sauver
l’espèce ; si les événements de ces dernières années et notamment
la guerre ont bien failli compromettre l’avenir et les chances de
survie de ce magnifique Bovin, il semble toutefois que ces dommages
aient été réparés et qu’on puisse espérer un accroissement de l’effectif
de Bisons d’Europe, encore que ceux-ci soient en nombre très
limité
Alcelaphus c. caama (Fr. Cuvier).
Deux spécimens montés : 1 juv., rapporté du Cap de Bonne-Espérance
par Delalande en 1820 ; 1 tête d’adulte avec cornes, reste d’un ancien
montage réformé, elle aussi rapportée du Cap par Delalande en 1820.
Cette espèce de Bubale était abondante dans toute la province
du Cap à la fin du xviii® siècle ; le nombre des individus diminua
rapidement au cours du xix® siècle du fait des dommages occa¬
sionnés par les chasseurs et les chiens ; aux environs de 1876,
ce Bubale était l’une des plus rares Antilopes de cette région.
11 n’en subsistait vraisemblablement qu’une seule harde, d’environ
25 têtes, dans un domaine particulier ; ce troupeau prospéra et
compta une centaine d’individus en 1938 (Shobtridge, in Harper).
Mais ce domaine subit des changements divers, fut morcelé et vendu ;
on manque de renseignements récents sur ce qu’il advint des
Bubales, dont on peut craindre la disparition totale.
Ajoutons que des races très voisines {Al. caama Selbornei (Lydek-
ker). Al. caama ecalensis (Monard)) sont encore abondamment
représentées dans le Nord et le centre du Bechuanaland et dans
d’autres régions du Sud-Ouest africain jusque dans le Sud de l’An¬
gola ; ce type de Bubale est donc loin d’être éteint à l’heure actuelle
sur la totalité de son habitat, et ce n’est que la forme-type qui a
disparu de son ancien territoire, à savoir la Province du Cap,
l’Orange et le Transvaal.
Gazella rufina O. Thomas.
1 peau plate, avec crâne complet, Cat. peaux n° 32.
Ce spécimen, sans localité précise, a été donnée au Muséum par L. Demai-
soN, qui l’avait acheté en 1863 à un marchand de curiosités à Bagnères-
de-Luchon ; il est probablement de provenance algérienne. C’est un mâle
de belles dimensions (cornes : 335 mm.).
Le nombre de spécimens concernant la Gazelle rouge est extrêmement
restreint ; outre le spécimen du Muséum, on ne connaît en effet que les
spécimens suivants : le type décrit par O. Thomas et conservé au British
Muséum (une peau plate avec crâne), acheté par Sir E. Loder en 1877
à un marchand d’Alger ; une peau avec crâne décrite sous le nom de
Gazella Pallaryi par Pomel, conservé à l’Université d’Alger (ce nom
1. Voir à ce sujet Erna Mohb, Mammalia, XV, n“ 4, 1951, 138-142.
— 11 —
n’est qu’un synonyme de rufina), et dont ne subsisterait que le crâne
(sec. Lavauden ') ; et un crâne appartenant à M. F. Doumergue, d’Oran.
La femelle est inconnue.
Cette Gazelle très pigmentée, à robe acajou vif, est assez énig¬
matique ; rapprochée par certains auteurs de G. rufifrons, elle paraît
toutefois en être distincte et se rapproche plutôt de G. Cuvieri.
Son habitat exact n’est pas connu, mais est peut-être à placer dans
certaines régions montagneuses des confins des départements
d’Alger et d’Oran. Elle est probablement éteinte à l’heure actuelle ;
mais il faudrait cependant la rechercher dans les monts de Sa'ida,
de Frenda, ainsi que dans la région de l’oued Chélif où quelques
individus subsistent peut-être. On peut admettre avec Lavauden
que cette Gazelle, originellement propre à la steppe, n’est devenue
que secondairement un animal de régions boisées, en vue d’une
meilleure défense contre ses ennemis, comme c’est le cas pour le
Bubale nord-africain.
Hippotragus leucophaeus (Pallas).
Un spécimen ad. monté, sans provenance.
Cette espèce d’Hippotrague, propre à l’Afrique australe, dit
« Hippotrague bleu » ou « Blaauwbok » en raison de la couleur de
sa robe, fut le premier Mammifère ■ africain à disparaître devant
l’homme blanc. La date de son extinction se placerait en effet déjà
aux environs de 1800. Bien connu au courant du xvin® siècle,
il n’habitait cependant qu’une zone très limitée dans le district
de la ville de Swellendam, en Afrique du Sud. D’après le voyageur
Le Vaillant qui fit un premier voyage en Afrique du Sud de 1780
à 1785, r Hippotrague bleu était devenu rare à cette époque, même
dans les quelques localités qu’il passait pour habiter Les derniers
furent tués vers 1800, et quand, en 1803, Lichtenstein séjourna
dans le district de Swellendam, il ne rencontra aucun individu de
cette espèce dont il annonça la disparition.
On ne connaît que 5 spécimens conservés dans les Musées ; outre
celui du Muséum, on trouve des montages d’Hippotrague bleu
dans les Musées de Leyde, Stockholm, Upsal et Vienne (sec. Ren-
SHAW ®). Ce très petit nombre de dépouilles s’explique par l’ancien¬
neté de la disparition de cette espèce.
1. Bull. Soc. Zool. France, LV, n° 4, 1930, 327-332.
*2. « Elle (l’Antilope Hippotrague bleu) est très rare et très peu connue. Lors de la
résidence en Afrique, je n’ai vu que deux de ces Gazelles et une autre qui fut apportée
eu Gouverneur quelques années après, pendant l’un de mes séjours à la ville. Elles
venaient, comme la mienne, de la vallée Soete-Meîk, seul canton qu’elles habitent.
On m’avait assuré que j’en verrais dans le pays des Grends Namaquois ; malgré toutes
mes informations et perquisitions, j’ai été trompé dans cette attente. Tous les sauvages
m’ont assuré ne point la connaître. « François Le Vaili.ant, Voyage dans l’intérieur
de l’Afrique pendant les années 1780, 81, 82, 83, 84, 85. Paris, 1790, vol. I, p. 58.
3. Journ. Présentation Fauna Empire, KS I, 24-26, 1921.
78 —
L’extinction de cette Antilope est due à son habitat limité à
l’extrême et aux massacres qui entraînèrent la disparition de la
riche faune dè cette région du globe devant les blancs ; si certaines
espèces purent être sauvées, un grand nombre d’autres furent exter¬
minées avant que l’on songeât même à tenter de les préserver, tels
le Quagga, le Zèbre de Burchell et le Bubale caama.
SrnÉNiENS.
Hydrodamalis Stelleri Retzius.
Nous ne ferons que signaler les pièces squelettiques de Rbytine
de Steller conservés dans la salle des Animaux éteints ; elles appar¬
tiennent aux collections du Laboratoire d’Anatomie comparée qui
détient de nombreuses pièces osseuses de ce Sirénien disparu. On
sait que cet animal marin, de taille considérable, fut découvert
en 1741 par Stecleh, naturaliste de l’expédition Behring, aux îles
du Commandeur. De naturel pacifique et facile à capturer, ce Siré¬
nien fut massacré et semble avoir entièrement disparu aux environs
de 1768.
Nous n’avons considéré dans notre liste que les espèces réputées éteintes
ou dont ne subsistent que quelques rares individus tenus en Parcs zoolo¬
giques. L’ancienneté des collections du Muséum de Paris fait que ces
dernières renferment en outre un grand nombre de spécimens de Mammi¬
fères appartenant à des espèces autrefois abondantes, mais dont l’exis¬
tence est gravement menacée à l’heure actuelle. Parmi ces sujets du plus
haut intérêt figurent notamment des Marsupiaux (tels par exemple les
spécimens de Thylacimis cynocephalus (Harris), de Perameles Bougainvülei
Quoy et Gaimard, dont le Muséum possède le type), certains Ongulés,
comme le spécimen de Rhinocéros sondaicus, S n’ayant pas encore atteint
sa (aille d’adulte, rapporté de Java par Diard et Duvaucel t, et des
Lémuriens malgaches, dont un certain nombre sont devenus rares à
l’heure actuelle. Souhaitons que les mesures prises en vue de la préserva¬
tion de la faune, si menacée dans bien des régions, soit suffisamment
efficaces pour que la liste des Mammifères éteints soit définitivement
close.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum.
1. D’après les listes de divers auteurs, on ne connaîtrait que 18 spécimens naturalisés
on entier dans le mor de, exception faite des squelettes et têtes osseuses.
^ 79 —
Typhlops Angeli (Serpent),
ESPÈCE NOUVELLE DU MONT N 1MB A
Par Jean Guibé.
Parmi les Serpents rapportés par M. Lamotte du Mont-Nimba
au cours de sa mission de 1943^ j’ai trouvé un exemplaire de Typhlo-
pidés que je considère comme nouveau et que je dédie à la mémoire
de F. Axgel que la mort a empêché de poursuivre l’étude de ce
matériel.
Typhlops Angeli nov. sp.
Holotype : Muséum Paris, n“ 51-1, 1 exemplaire. Nz;o (Mt. Nimba),
500 m. Museau arrondi, proéminent en vue latérale, très obtus et à peine
trilobé en vue dorsale. Rostrale nettement plus large que la moitié de la
tête. Nasale grande, en contact avec les labiales supérieures 1 et 2, incom¬
plètement divisée par le sillon nasal issu de la labiale 2. Narine large,
latérale. Préoculaire un peu plus étroite que la nasale, en contact avec les
labiales supérieures 2 et 3. En arrière de la préoculaire 2 écailles super-
])Osées, l’inférieure en contact avec les labiales 3 et 4 occupe les 2/3 de
la hauteur de la préoculaire et peut être considérée comme une oculaire ;
au-dessus de celle-ci une^ écaille un peu plus petite correspond à une
sus-oculaire. Aucune trace d’œil.
Écailles de la moitié antérieure du corps ; 24, de la moitié postérieure ; 22.
Diamètre du corps contenu 75 fois dans la longueur. Queue courte à
peine plus longue que large.
Coloration : Base et sommet des écailles blanchâtre, région médiane
avec une tache transversale brune. Le dessous plus pâle.
Longueur du corps-: 365 (360 -)- 5) mm., diamètre au milieu ; 5 mm.
Par son nombre d’écailles T. Angeli se rapproche de T. p. punc-
talus Leach mais en diffère par les caractères de son écaillure cépha¬
lique, l’absence d’œil et son rapport longueur/diamètre du corps.
Il diffère également des espèces aveugles signalées de l’ouest afri¬
cain : de T. caecus Duméril à museau anguleux de profil ; de T. Grossi
Blgr., T. caecatus Jan et T. Ilalloweli Jan soit par la forme du museau
soit par les caractères de l’écaillure. L’absence de grande plaque
oculaire pourrait le rapprocher de T. Manni Loveridge signalé
du Libéria, mais ce dernier a 3 labiales supérieures (au lieu de 4),
26 rangs d’écailles (au lieu de 24) et un rapport longueur/diamètre
du corps de 40 (au lieu de 75). Pour ces raisons je considère Typhlops
Angeli comme nouveau.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles el Poissons) du Muséum.
BuUetiji du Muséum, 2® série, t. XXIV, n° 1, 1952.
80 —
Diagnose de quelques Pauropodes algériens
Par Paul A. Remy.
En 1947 {Bull. Soc. Sc. Nancy, n. s., 6, pp. C6-84), j’ai étudié
la plupart des Pauropodes que j’avais récoltés l’année précédente
en Algérie, entre Alger et Bône, d’une part, la mer et Biskra, d’autre
part ; 36 formes ont alors été nommées ; 10 d’entre elles étaient
nouvelles et ont été décrites ; parmi celles-ci se trouvait Sclero-
pauropus (S.) heterochaetus, dont la diagnose, qui était très som¬
maire, sera complétée ici. Dans ce travail de 1947, j’ai signalé en
outre un Scleropauropus s. str. qui a été récolté aux environs de
Ziama-Mansouria et à Biskra, et qui n’a pas été nommé spécifi¬
quement ; cet animal est nouveau, lui aussi, et sera décrit ici, de
même que 2 Asphaeridiopus inédits, reconnus récemment dans la
partie non encore étudiée de mon matériel de 1946.
Scleropauropus (S.) heterochaetus Remy. Tizi-Ouzou ; environs de
Ziama-Mansouria ; Biskra (détail dans le travail de 1947, p. 83).
J’ai retrouvé 1 ind. ^ à 9 pp. ^ de cette espèce le 27 septembre 1950
dans un jardin d’Ain Sefra, entre l’oued et les dunes, et un autre
à 9 pp., sexe ?, le 14 avril 1951 à Biskra, au même point qu’en 1946.
Individus .u 9 pp. — Longueur : 0,70 à 1 mm.
Tête. — « Ocelles » plus longs que leur écartement. Poils tergaux
claviformes ; à la 1*’® rangée, les Oj, plus longs que leur écartement
qui est égal ou un peu inférieur à l’intervalle Qj 02, sont égaux ou
très légèrement inférieurs aux Oj.
Antennes. — Au 4® article de la hampe, le poil tergal p, légè¬
rement plus court que le rameau tergal t, est égal à env. 1 fois 1/4
le poil sternal p' ; celui-ci est beaucoup plus long que le poil sternal
p", lui-même plus long que le poil postéro-distal r. Le rameau
tergal, env. 5 fois aussi long que large, est égal aux 2/5 env. de son
flagelle Fj et aux 7/10 env. de la hampe, et est un peu plus long (9/8)
que le rameau sternal s ; celui-ci, env. 3 fois aussi long que large,
est égal à un peu plus du double de son poil sternal q et aux 3/4 env.
de son flagelle antérieur F2 qui est la 1/2 du flagelle postérieur Fj
lui même un peu plus court (10/11) que Fj ; le pédondule du
globule g est la 1/2 de la largeur de l’organe, elle-même égale à celle
du rameau tergal.
1. Abréviatkns : env. = environ ; ind. à ... pp. = individu à ... paires de pattes
locomotrices. Quand je dis qu’un tergite a, par exemple, 6 + 2 poils, cela signifie qu’il
porte une rangée antérieure de 6 poils et une postérieure de 2.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n° 1, 1952.
— 81 —
Fig. 5 à 8. — Scleropauropus (S.) Florenlini n. sp. (<J à 9 pp. de Biskra). — 5. Poils
tergaux submédians : 1, 2, 3 des 1^®, 3® et 4® rangées céphaliques ; 4, 5, 6 et 7 de la
l’^® rangée des 1®*“, 2®, 4® et 6® tergites troncaux. — 6. Rameaux de l’antenne droite,
face sternale. — 7. Portion du tergum pygidial, face tergale. — 8. Plaque anale,
face tergale.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 1, 1952.
6
Tronc. — Tergites parsemés de petites épines ; leurs poils pubes-
cents, disposés comme chez mes S. squameus et crinitus (v. clé
plus loin) ; ceux du tergite I sont un peu dilatés vers l’extrémité
distale ; ceux de la 2® rangée du tergite V et tous ceux du tergite VI
sont nettement hastiformes, et quand on passe du 1®"^ tergite au 6®,
on voit les poils homologues devenir progressivement hastiformes ;
les 2 de la 2® rangée du tergite YI sont égaux à un peu moins du 1/3
de leur écarfement Trichobothries III ressemblant à celles de
mon S. cyrneus.
Pygidium. — Tergum à bord postérieur présentant un lobe
médian à 3 sommets arrondis. Soies pubescentes, les cq et csj hasti¬
formes, égales à la 1/2 de l’écartement des Oj, qui est plus court
que l’intervalle Gj «2 ; les a^, très longues, amincies vers l’extrémité
distale, arquées vers le plan sagittal, égales à au moins 4 fois 1/2
les %, sont insérées face sternale de la région marginale du tergum,
presque à l’aplomb des «2) ^^i sont face tergale ainsi que les Uj.
Styles St très courts, claviformes, leur écartement un peu plus grand
que celui des %.
Sternum à bord postérieur présentant un lobe médian faiblement
échancré en son milieu. Soies à région distale légèrement renflée ;
pas de soies ; soies subcylindriques, égales aux 2/5 de leur
écartement. Plaque anale rappelant celle des autres S. ; ses cornes
latérales sont à peine indiquées chez le spécimen d’Ain Sefra ;
chez aucun exemplaire, je ne suis parvenu à observer les 2 processus
tergaux, pointus du corps de la plaque, qui sont au niveau des longs
appendices submédians chez mes S. lyrifer, Grassei et peniculifer.
Affinités. — Si l’on prend pour critère la disposition des poils
sur les 2 derniers tergites troncaux, on peut répartir les S. s. str.
comme l’indique la clé suivante, dans laquelle figure S. Florentini
décrit plus bas
1. Le tergite V à 6 + 4 poils, le tergite YI en a 4 + 2 : squameus,
heterochaetus, crinitus.
— Le tergite V à 6 + 6 poils . 2
2. Le tergite VI a 4 + 2 poils : Hanseni, lyrifer, cyrneus.
— Le tergite VI a 6 + 2 poils : Grassei, peniculifer, Florentini.
1. Chez un ind. à 9 pp. $ de Dar el Oued, la 2® rangée du tergite VI compte 3 poils :
2 à leur place normale, le 3® à gauche et en avant de celui de droite, Iqs deux embases
étant presque tangentes.
2. Dans ma note publiée dans ce Bull., n. s., t. 22, 1950, p. 249, faire passer « 5. cyr¬
neus » de la 17® ligne du 2®-paragraphe à la 13®), entre « comme chez » et « 5. lian-
seni ».
Dans cette même note ainsi que dans la diagncse de S. squameus [Mém. Mus. nation.
Hisi. nat., n. s., 27, 1948, p. 148-150), j’ai appelé les soies antérieures du sternum
pygidial de ce dernier, mais actuellement je crois que ces phanères sont des éj dont
l’écartement est particulièrement grand ; et alors, de ce point de vue, ce S. ne fait
plus exception parmi ses congénères. La définition du genre (Remy 1950, op. cit.),
sera à modifier en conséquence.
83 —
Si l’on fait appel à l’aspect des poils tergaux de la tête et du
tronc, on peut classer les S. s. str. en 2 catégories : la l*'® comprend
Florentini, heterochaetus et crinitus, chez lesquels un nombre plus
ou moins grand de ces poils ne sont pas hastiformes, et la 2® toutes
les autres espèces, chez lesquelles tous ces poils sont hastiformes ;
chez Florentini les seuls de ces phanères qui ne soient pas hasti¬
formes sont ceux des 2 rangées antérieures de la tête ; chez hete¬
rochaetus, la zone à poils non hastiformes s’étend beaucoup plus
loin vers l’arrière, et chez crinitus il n’y a plus que de tels poils sur
la tête et le tronc.
iNorviDus A 8 PP. — Le tergite V du tronc a 4 + 2 poils, tous
hastiformes.
Le pygidium porte, en plus des soies Oj, «2 “si sont sem¬
blables à leurs homologues des ind. à 9 pp., une paire de soies
latérales antérieures d et une de soies submédianes antérieures d' ,
toutes semblables aux et 02-
Scleropauropus {S.) Florentini^ n. sp. (= Scleropauropus (S.) sp.
Rerny 1947). — Environs de Ziama-Mansouria ; Biskra (détail du
matériel dans le travail de 1947, p. 84).
Tête. — Poils tergaux pubescents ; eeux des 2 premières rangées
sont grêles, subcylindriques, les autres hastiformes, les Oj de la"
2® rangée fortement penchés l’un vers l’autre, leur écartement étant
plus grand que celui des de la 1™.
Antennes. — Au 4® article de la hampe, le poil tergal p, plus
court (7/12 à 10/12) que le rameau tergal t, est un peu plus long
(env, 5/4) que le poil sternal p' ; celui-ci est sensiblement plus long
que le poil sternal p" et que le poil postéro-distal r. Le rameau
tergal ,env. 3 fois 1/3 aussi long que large, égal au 1/3 ou à un peu
plus du 1/3 de son flagelle F^ et à un peu plus de la 1/2 de la hampe,
est très légèrement plus long (12/11) que le rameau sternal s ; celui-ci,
de 2 fois 1/2 à 2 fois 3/4 aussi long que large, est égal à 1 fois 2/3
son poil sternal q et aux 2/3 de son flagelle antérieur F2 qüi est
la 1/2 du flagelle postérieur Fg, lui-même un peu plus court (8/9)
que Fj ; le pédoncule du globule g est un peu plus long que la 1/2 de
la largeur de l’organe, elle-même égale à celle du rameau tergal.
Tronc. — Poils tergaux hastiformes, pubescents, disposés eomme
ceux de S. Grassei et peniculifer (voir clé plus haut). Trichoho-
thrles III rappelant celles de S. cyrneus.
Pygidium. — Tergurn à bord postérieur présentant un lobe
médian à 3 sommets arrondis ; soies puhescentes, les et 02 hasti¬
formes ; les Oj, égales ou un peu inférieures à la 1/2 de leur écarte-
1. En mémoire de René Florentin (1869-1938), Docteur ès sciences naturelles,
Doclcur en médecine, qui fut, de 1896 à 1905, Préparateur de Zoologie à la Faculté
des Scierces do Nancy.
84 —
ment, sont un peu plus courtes (4/5) que les ; les grêles, fusi¬
formes, un peu arquées vers le plan sagittal, et égales au double
ou à un peu plus du double des ; les sont beaucoup plus près
des ttg que des a^, l’intervalle a■^ étant égal ou un peu supérieur
à l’écartement des a^. Styles st très courts, claviformes, leur écar¬
tement un peu plus grand que celui des Oj.
Sternum à bord postérieur présentant un lobe médian légèrement
échancré en son milieu. Soies subcylindriques, à peu près égales
à leur écartement ; pas de soies ; soies èg égales à la moitié de
leur écartement. Plaque anale rappelant beaucoup celle de S. Gras-
sei ; ses cornes latérales sont bien développées ainsi que les 2 pro¬
cessus tergaux, pointus du corps de la plaque, qui sont au niveau
des longs appendices submédians.
Affinités. — L’animal est voisin de S. Grassei duquel il diffère
considérablement par l’aspect de ses poils tergaux, plus particu¬
lièrement par la forme de ceux de la région antérieure de la tête.
Asphaeridiopus Attemsi n. sp. ^ Tizi-Ouzou : lit de l’oued Kaf
en Nadie, ait. 80 m., 1 ind. à 6 pp., long de 0,45 mm.
Tète. — A la 4® rangée de poils tergaux, les Oj à peine plus courts
que leur écartement qui est très légèrement plus court que celui
des üi de la 3® rangée ; les Og égaux aux Ug et à 2 fois 1/2 les Oj ;
l’intervalle Og Ug égal aux 4/5 de l’intervalle Og qui est égal aux Og.
Antennes. — Au 4® article de la hampe, le poil tergal p, égal au
rameau tergal t et à 1 fois 2/5 le poil sternal p', lui-même égal à
2 fois 1/2 le poil sternal p" ou le poil postéro-distal r. Le rameau
tergal, 3 fois 1/2 aussi long que large, est un peu plus long (7/6)
que le rameau sternal s : celui-ci, dont la région antéro-distale est
tronquée obliquement, est 2 fois 1/2 aussi long que large, un peu
plus long (6/5) que son poil sternal q qui est très grêle et égal au
poil p' du 4® article de la hampe ; le rameau sternal est égal à son
flagelle postérieur Fg qui est un peu plus de 2 fois aussi long (15/7)
que le flagelle antérieur Fg.
Tronc. — Les 2 poils postérieurs du tergite V, plus courts (4/5)
que leur écartement, sont égaux aux soies Ug du tergum pygidial.
PvGiDiuM. ■ — T ergiim à bord postérieur présentant un lobe médian
arrondi. Soies tenues, effilées ; les Oj égales à 1 fois 1/2 leur écarte¬
ment, à 1 fois 1/2 les Og et aux 5/6 des Og ; l’intervalle Oj Og, égal au
double env. de l’intervalle Og Og, est un peu plus grand (7/6) que
l’écartement des Oj. Styles st subcylindriques, rectilignes, inclinés
l’un vers l’autre, égaux aux 2/5 de leur écartement qui est plus
grand (8/5) que celui des
Sternum. Les soies tj, effilées, à peu près égales à leur écartement
1, Dédié à Téminent myriapodolcgue viennois, le Prof. Cari Attems.
— 85 —
ou aux «2 du tergum, sont presque le double (20/11) des de celui-ci.
Plaque anale velue, rétrécie vers l’arrière, sa région postérieure
présentant 2 lobes arrondis, séparés par une incision subtriangu¬
laire ; une. tige est insérée sur la face sternale de chaque lobe.
Affinités. — La plaque anale est très différente de celle des
autres Asphaeridiopus : A. Ashworthi Bagnall d’Écosse, A. Irilobatm
Gisin de Suisse et mes A. dacicus de Roumanie, A. villosus de Corse,
A. atlantis et A. Pasqualinii, tous deux du Maroc.
Fig. 9 et 10. — Asphaeridiopus AUemsi n. sp. (ind. à 6 pp. de Tizi-Ouzou). — 9. Rameau
de l’antenne gauche, l'ace sternale. — 10. Portion de la région médio-postérieure du
pygdium, face sterrale.
Fig. 11 à 13. — Asphaeridiopus kabylus n. sp. {$ à 8 pp. de Tizi-Ouzou). — 11. RameaLx
de l’antenne droite, face sternale. — 12. Région postérieure du tergum pygidial,
face tergale, — 13. Plaque anale, face sternale.
Asphaeridiopus kabylus n. sp. Tizi-Ouzou, avec A. Aitemsi,
1 ind. à 8 pp. S en mue, long de 0,70 mm.
Tête. — A la 4® rangée de poils tergaux, les plus longs (4/3)
que leur écartement qui est les 3/5 de celui des a, de la 3® rangée ;
les Oj; très légèrement plus longs que les «g, sont égaux à 2 fois 3/4
les a, ; l’intervalle «g égal aux 4/5 de l’intervalle qui atteint
presque la longueur des Ug.
Antennes. — Au 4® article de la hampe, le poil tergal p, égal à
1 fois 1/4 le rameau tergalT, à 1 fois 3/8 le poil sternal p', lui-même
égal à presque le double du poil sternal p" ou du poil postéro-distal r.
Le rameau tergal, env. 3 fois 3/4 aussi long que large, est un peu
r
— 86 —
plus long (env. 7/6) que le rameau sternal s ; celui-ci, dont la région
antéro-distale est échancrée, est 3 fois aussi long que large, plus
long (env. 4/3) que son poil sternal q qui est très grêle, à peine plus
court que le poil p' du 4® article de la hampe ; le rameau sternal est
égal aux 3/5 de son flagelle postérieur F^, qui est le triple du flagelle
antérieur F^.
Tronc. — A la rangée postérieure de poils du tergite V, les
sont égaux aux 7/10 de leur écartement et à 1 fois 2/5 les a^, ceux-ci
étant plus courts (4/5) que l’intervalle % 1/2 de l’écar¬
tement des fitj.
Pygidium. — Tergum à bord postérieur présentant un lobe
médian arrondi. Soies ténues, effilées ; les Uj, égales à 1 fois 1/3
leur écartement, sont à peine plus longues (37/33) que les Uj et
égales aux d et aux 3/4 des ; l’intervalle % Oj un peu plus court
que l’écartement des %. Styles st subcylindriques, un peu arqués
l’un vers l’autre, égaux à env. la 1/2 de leur écartement qui est
légèrement pbis grand que celui des Oj.
Sternum. Soies à peine plus longues que leur écartement, égales
au double des soies du tergum ; soies èg égales aux du tergum.
Plaque anale complexe ; comme elle était un peu arquée du côté
sternal, je n’ai pu étudier convenablement ses contours ; voici ce
que j’ai pu discerner : la région postérieure présente 2 lobes arrondis,
séparés par une incision triangulaire étroite ; la largeur de la plaque
augmente brusquement à la base des lobes ; chacun de ceux-ci
porte : 1® un appendice distal cylindrique, arqué légèrement vers
le plan sagittal et égal à la longueur de la plaque ; 2® une tigelle
sternale très ténue ; 3® peut-être aussi un appendice pointu, inséré
sur son bord interne.
Affinités. — La plaque anale rappelle un peu celle d’A. dacicus,
mais tandis que, chez celui-ci, la largeur de l’organe est constante,
chez l’espèce kabyle, elle est plus grande dans la région basilaire
que dans la région distale.
Laboratoires de Zoologie du Muséum
et de la Faculté des Sciences de Nancy.
I
— 87 —
Lamiaires nouveaux de L’Ouest Africain cse nou)
— Par P. Lepesme.
Melanopolia Ligondesi, n. sp. '
Long : 18 mm. — Proche de frenata Bâtes, mais bien distinct par le
dessin : la bande latérale longitudinale de pubescence blanche à peine
incurvée dans le tiers antérieur des élytres où elle reste toujours éloignée
de la suture, et prolongée de façon ininterrompue, en conservant sa lar¬
geur, jusqu’au tiers postérieur au moins, plus ou moins disloquée ensuite.
Type unique au Muséum de Paris : Cameroun : Yaoundé (De
Ligondès, 1950).
Le tableau ci-dessous permettra de séparer aisément cette espèce
des six déjà connues dans le genre- Melanopolia ;
1. ■ — Le troisième article des antennes dilaté et garni d’une touffe
caractéristique de poils noirs dans sa moitié apicale, cincta Jord.
— Le troisième article des antennes au plus faiblement dilaté dans sa
moitié apicale et sans touffe de poils noirs . 2.
2. — Tête et pronotum sans bande de pubescence blanche. Graneri Hintz.
— Tête et pronotum ornés latéralement d’une bande de pubescence
blanche prolongée plus ou moins longuement sur les élytres . . 3.
3. — Cette bande remonte brusquement sur les tempes en contournant
les lobes inférieurs des yeux derrière lesquels elle laisse toujours
un espace glabre caractéristique, lisse et luisant, pourvu seule¬
ment de quelques gros points enfoncés, et longe seulement sans
l’englober, l’épine latérale du pronotum.... Catori Jord.
— Cette bande se poursuit sans courbure ni solution de continuité
sur la tête, le pronotum et la partie basilaire des élytres en englo¬
bant toujours l’épine latérale du pronotum . . . 4.
4. — Le scape plus long que le troisième article des antennes .
longiscapa Br.
— Le scape plus court ou tout au plus aussi long que le troisième
article des antennes . 5.
5. — ■ La bande latérale blanche se poursuit, large et à peine incurvée, sur
les deux tiers antérieurs des élytres . Ligondesi, n. sp.
— Cette bande, courbée dans le tiers antérieur des élytres en direction
de la suture, ne dépasse pas le milieu des élytres . 6.
■6. — Les élytres densément mouchetés de gris blanchâtre dans la moitié
postérieure ; une tâche de même couleur au côté de chaque ster-
nite abdominal . . frenata Bâtes.
1. Cf. Bull, Mus. Paris.
2. XIX, p. 940, 1947 et XXII, p. 12, 1950.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 1, 1952.
— 88
- — Chaque élytre orné d’une assez grande tache latérale posimédiane
de pubescence blanche et d’une bande transversale semblable
juste avant l’apex ; les troisième et quatrième sternites abdo¬
minaux sans tache de pubescence blancbàtre.. ligata Jord.
Sternotomiella Wissmanni Qued. v. confluens, now.
Comme la forme typique, mais la pubescence blanc jaunâtre beau¬
coup plus étendue, laissant tout au plus sur le pronotum une vague
et étroite bande noire plus ou moins continue en arrière du sillon
antérieur et sur les élytres deux larges traînées transversales obliques
de mouchetures noires aux tiers basal et apical ; l’épine latérale du
pronotum et le calus huméral des élytres demeurent noirs.
Type unique dans ma collection : Angola.
Hecphora latefasciata Jord. v. Breuningi, noca.
Comme la forme typique, mais la couleur noire des élytres réduite
à une bande suturale et à une bande latérale subhumérale dans les
deux-cinquièmes basilaires et à une très étroite fascie apicale ;
l’abdomen entièrement noir comme dans la variété analis Jord.
Type unique ($) au British Muséum (Commonwealtli Institute
of Entomology ]N'° 4277) : Uganda : Tero (C. C. Cowday, 14 juillet 12).
Nous avons inelus cette forme dans la présente note, persuadés
qu’elle existe, comme la forme typique et les variétés d’Afrique
orientale déjà décrites, dans l’Ouest Africain.
Laboratoire d' Entomologie du Muséum.
89 —
Existence chez certains Hémiptères Anthocoridae
D’UN ORGANE ANALOGUE A L’ORGANE DE RiBAGA
Par Jacques Cabayon.
A la suite des travaux de F. W. Cragg (1915, 1920), A. Hase
(1918), R. Abraham (1934), on sait que l’organe découvert en 1897
par C. Ribaga chez les femelles de la Punaise des lits est une poche
copulatrice d’un type très particulier. Située chez Cimex lectu-
larius L. du côté droit de l’abdomen, entre le 4® et le 5® sternite,
cette poche est complètement indépendante du tractus génital ; elle
est formée de deux parties étroitement accolées : l’une, eciodermique,
est la poche copulatrice proprement dite, qui est constituée par une
invagination locale de la membrane intersegmentaire avec une
différenciation particulière du tégument à cet endroit ; l’autre,
mésodermique, placée sous la précédente, est un sac entièrement
clos, dont la paroi mince entoure un amas de cellules comparables
à des hémocytes, mais semblant manifester une activité sécrétrice.
Lors de l’accouplement, le mâle introduit son pénis non pas dans
les voies génitales femelles mais dans la poche tégumentaire de
l’organe de Ribaga ; le fond de cette poche est perforé, et les sper¬
matozoïdes sont injectés en abondance dans le sac mésodermique
sous-jacent ; au bout de 2 à 3 heures, une partie d’entre eux s’en
échappent, émigrent à travers l’hémocœle, et vont s’accumuler dans
deux réservoirs formés par une différenciation locale de la paroi
des oviductes ; c’est en cheminant dans cette paroi qu’ils gagnent
ensuite les ovarioles.
Les spermatozoïdes, qui demeurent encore dans l’organe de
Ribaga, sont résorbés par les cellules du sac mésodermique ; ceux
qui restent dans l’hémocœle et dans les réservoirs des oviductes
sont également résorbés par des cellules très semblables sinon
identiques aux précédentes.
Cet étrange processus accompagnant la fécondation a paru pen¬
dant longtemps être l’apanage de la Punaise des lits.
K. Jordan (1922), puis différents auteurs étudiant la morpho¬
logie et la systématique des Cimicidés ont trouvé la poche tégumen¬
taire de l’organe de Ribaga chez de nombreux représentants de
ces Hétéroptères. Selon les espèces considérées, l’organe se rencontre
en différentes positions sur l’abdomen. Il peut être :
Bulletin du Aluséum, 2® série, t. XXIV, n° 1, 1952.
— 90 —
— ventral et à droite [nombreuses espèces de Ciniex, Oeciacus] ;
— ventral et médian [Bertilia valdiviana (Phil.), Cimex tucmatiani
Wygodz].
. — dorsal et à droite [Ornithocoris toledoi Pinto et O. furnarii (Cord. et
Vog.), Leptocimex boueti (Brumpt)].
— dorsal et médian [Ornithocoris uritui Lent et Ab., Haematosiphon
inodora Dudg.].
— dorsal et à gauche [Cacodmus villosus Stâl].
Chez d’autres Cimicidés, on a recherché sans la trouver la diffé¬
renciation tégumentaire correspondant à l’organe de Rihaga. Cette
différenciation pouvant être minime, il faut un examen anatomique
et histologique pour pouvoir affirmer que l’organe de Rihaga est
absent chez les espèces considérées ; actuellement on ne connaît pas
de Cimicidés qui en soient certainement dépourvus.
La présence d’un organe de Rihaga rend très vraisemblable
l'existence, dans l’espèce où elle a été constatée, de processus de
fécondation comparables à ceux qui ont été étudiés jusqu’ici chez
Cimex lectularius seulement.
J’ai constaté chez Oeciacus hirundinis (Jen.), Leptocimex boueti,
Ornithocoris toledoi et O. uritui que les phénomènes accompagnant
la fécondation sont effectivement très proches de ceux qui se pro¬
duisent chez la Punaise des lits.
Ces phénomènes étant donc fort probablement répandus chez
la plupart, ou même chez tous les Cimicidés, il est important de
rechercher s’il en existe de comparables parmi les représentants
des familles voisines. Les brèves indications préliminaires que j’ai
données sur les particularités de la fécondation chez les Nahidae
Prostemminae (1946, 1950) étant mises à part, on ne disposait jus¬
qu’ici à ce sujet que de données fragmentaires relatives aux Polyc-
tenidae.
Chez ces Hétéroptères parasites, proches des Cimicidés, G. F. Fer-
ris et R. L. üsixGER (1939) n’ont trouvé d’invagination tégumen¬
taire interprétable comme un organe de Rihaga que chez deux ÇÇ
(1 imago et 1 larve) à’ Hesperoctenes eumops Ferris et Us.. Cependant,
dans son étude sur la reproduction d' Hesperoctenes fumarius Westw.,
étude comportant des examens histologiques détaillés, H. R. Hagan
(1931) n’a signalé aucune formation analogue à l’organe de Rihaga,
mais il a trouvé des spermatozo’ides dans l’hémocœle des femelles
fécondées.
Ce dernier fait suffit pour prouver l’analogie entre le mode de
fécondation des Polycténidés et celui des Cimicidés, car le passage
des spermatozoïdes dans l’hémocœle est le caractère essentiel des fécon¬
dations comparables à celle de la Punaise des lits, fécondations que
l’on peut qualifier pour cette raison d’ « hémocœliennes ».
En effet, d’après les observations que j’ai faites d’abord chez cer-
tains Hémiptères Nahidae des genres Prostemma et Alloeorhynchus
des fécondations hémocœliennes interviennent, dans les cas les
plus simples, en l’absence de toute formation comparable à l’organe
de Ribaga. L’accouplement est alors normal, en ce sens que le mâle
introduit son pénis dans les voies génitales de la femelle, mais
l’extrémité de l’aedeagus en érection est pointue et sclérifiée, ou
pourvue d’une forte épine, de telle sorte quelle perfore la paroi
de la chambre génitale, et infecte en abondance les spermatozoïdes
dans l’hémocœle de la femelle.
Les Anthocoridae appartenant à la sous-famille des Lyclocorinae
Hétéroptères qui sont vraisemblablement les plus proches parents
des Cimicidae, présentent des modalités de fécondation variées et
d’un intérêt tout particulier. Tandis que chez certains d’entre eux
en effet, on observe des fécondations hémocœliennes du type simple
précédent, chez d’autres membres du même groupe il existe des
organes de Ribaga et les processus de fécondation sont très proches
de ceux des Cimicidés. Avant d’en arriver au cas de ces derniers,
principal objet de la présente note, il me paraît nécessaire de donner
quelques indications succinctes sur les fécondations hémocoe-
liennes chez les Lyclocorinae dépourvus d’organe de Ribaga.
Après avoir étudié les particularités de la fécondation chez
Cimex lectularius, R. Abbaham (1934) a examiné différents Antho-
coridés pour voir s’il n’existait pas chez eux des faits comparables,
mais il s’est borné à rechercher un organe de Ribaga chez quelques
espèces à’ Anthocoris et chez Lyctocoris campestris (Fabr.) ; n’ayant
trouvé aucune formation correspondant à cet organe, et ayant cons¬
taté en outre que chez ces espèces la copulation est normale bien
que l’appareil copulateur des mâles présente les mêmes caractères
que celui des Cimicidés, cet auteur a arrêté là ses investigations.
Mes recherches concernant les deux espèces Lyctocoris campestris
et L. dorni Wagner, m’ont montré que la copulation se fait bien
par la voie normale, mais que l’on trouve aussitôt après les sper¬
matozoïdes dispersés en grand nombre dans l’hémocœle delà femelle,
notamment autour de la chambre génitale et non pas dans cette
dernière.
Chez ces .4nthocoridés, le pénis présente à l’extrémité de la vesica
une pièce sclérifiée, creuse, et en forme d’aiguille à injection, à la
base de laquèlle vient s’ouvrir le canal éjaculateur. Cette structure
particulière a déjà été décrite et figurée par E. Wagner (1941)
en tant que caractère d’intérêt systématique ; elle permet d’expli¬
quer ce qui se produit pendant la copulation, si l’on tient compte
également de la répartition des spermatozoïdes dans l’hémocœle
1. Lyclocorinae sensu lato sec. B. Poppius 1909.
l
— 92 —
chez les femelles récemment fécondées. En un point qui paraît
généralement situé dans la région antérieure et ventrale de la chambre
génitale, la paroi de celle-ci est perforée par le sclérite apical de la
vesica, et les spermatozoïdes sont injectés dans l’hémocœle, où
ils se répandent largement. S’il s’agit bien entendu d’une femelle
qui s’est accouplée pour la première fois, on ne trouve à ce stade
aucun spermatozoïde dans une partie quelconque de son tractus
génital ; par contre celui-ci est en giande partie entouré par une
couche dense de spermatozoïdes, qui, un peu plus tard, envahissant
la paroi très épaissie d’un renflement basal des oviductes, et s’y accu¬
mulent en grande quantité. Je désigne ces zones particulièrement
différenciées des oviductes sous le nom de « réservoirs spermatiques »
pour les distinguer de véritables spermathèques (absentes chez tous
les Hémiptères Cimicoidea) avec lesquelles elles n’ont rien de com¬
mun si ce n’est leur rôle d’accumulation des spermatozoïdes.
A partir du moment où ces derniers se trouvent dans l’hémocœle,
leur migration dans les différentes parties des organes génitaux
femelles s’opère d'une façon très semblable à ce que l’on observe chez
la Punaise des lits. Tandis qu’ils disparaissent à peu près complè¬
tement de l’hémocœle, après avoir pénétré en faisceaux denses
dans les réservoirs spermatiques, les spermatozoïdes s’infiltrant
vers l’avant dans la paroi des oviductes gagnent les ovarioles, où on
les observe groupés en amas denses particulièrement au niveau de
la masse cellulaire qui obture chaque vitellarium. Ainsi que cfela
se produit chez la plupart des Anthocoridés, les femelles sont fécon¬
dées peu de temps après leur mue imaginale, la pénétration des
spermatozoïdes dans les ovocytes est précoce, et le développement
embryonnaire commence avant la ponte.
J’ai rencontré des faits analogues — avec des différences de détail,
sur lesquelles je ne peux insister ici — chez Cardiastethus fascii-
ventris Garb. et Brachysteles parvicornis (Costa). Il est intéressant
de noter que dans cette dernière espèce l’accumulation des sperma¬
tozoïdes paraît se faire surtout à la hase de chaque ovariole d’une
façon très comparable à ce qui se produit chez les Cimicidés du
genre Ornithocoris, lesquels sont dépourvus des réservoirs sperma¬
tiques à la base des oviductes
J’ai eu l’occasion de découvrir chez des Anthocoridés un organe
analogue à l’organe de Ribaga en étudiant du point de vue anato-
1. Depuis la rédaction de cette note, j’ai eu l’occasion de constater que Bra¬
chysteles parvicornis et Dujouriellus ater (Duf.) possèdent un organe de Ribaga d’un
type différent de ceux rencontrés chez les Xylocoris ; il s’agit d’une formation ven¬
trale et médiane située dans les derniers segments dé l’abdomen, sous la chambre
génitale. La différenciation tégumentaire correspondant à l’organe est marquée par
une zone cuticulaire amincie et peu sclérifiée entre deux sternites abominaux
sensiblement modifiés.
93 —
mique et histologique des femelles de Xylocoris ohliquus Costa et
de X. cursitans (FalL). Chez ces deux espèces, les faits sont très
voisins, et il suffira de les décrire à propos de X. ohliquus dont
j’ai 'pu examiner les spécimens les plus nombreux.
Appareil reproducteur. — L’appareil reproducteur d’une
femelle de ces Anthocoridés, schématiquement représenté fig. 1,
comporte une chambre génitale réduite à parois minces, surmontée
directement par les deux oviductes pairs ; ceux-ci présentent un
renflement basal [b.) puis une courte région distale plus étroite
terminée par un bouquet de 7 ovarioles.
Contre la paroi ventrale de chaque oviducte, et étroitement accolée
à lui par la base, se trouve une poche plus ou moins vaste [r.s.],
remplie chez les femelles fécondées d’une grande quantité de sper¬
matozoïdes groupés en faisceaux très denses ; ces poches ne sont
pas des spermathèques, mais des « réservoirs spermatiques » ; elles
né communiquent pas directement avec les oviductes, mais sont
reliées à la chambre génitale — sensiblement au niveau où les
oviductes y débouchent — par un massif basal de cellules denses,
au milieu duquel on distingue une très mince lumière. Ni par dissec¬
tions, ni sur coupes sériées, je n’ai encore réussi à voir si cette
lumière correspond à un canal faisant communiquer chaque réser¬
voir avec la chambre génitale. Ce point n’a d’ailleurs qu’une impor¬
tance secondaire, puisque — comme on le verra plus loin — chacun
des réservoirs spermatiques fonctionne comme un organe anato¬
miquement isolé du reste de l’appareil reproducteur.
La structure de ces réservoirs n’est étudiable que chez les femelles
vierges ; sous une mince enveloppe on y trouve une couche fort
épaisse de hautes cellules abondamment sécrétrices entourant une
étroite lumière centrale. Après la fécondation, les spermatozoïdes
envahissent les cellules de cette couche et la lumière de telle fpçon
qu’on ne peut plus rien distinguer que l’enveloppe externe (cf. r.s.,
fig. 2).
Organe de Ribaga. — Il est comme celui des Cimicidés formé
par 2 parties : l’une externe d’origine ectodermique, l’autre interne
d’origine mésodermique.
Chez Xylocoris ohliquus et cursitans, la partie ectodermique de,
l’organe de Ribaga est située presque sur le bord droit de l’adomen,
en position légèrement dorsale et entre les tergites VII et VIII.
La membrane intersegmentaire est invaginée à cet endroit de façon
à former une petite poche tubulaire ouverte à l’extérieur, et qui
s’enfonce obliquement dans l’abdomen. La chitine, plus épaisse et
sclérifiée sur les parois de cette poche que sur le tégument environ¬
nant, est par contre réduite à une très mince couche d’endocuticule
Fig. 1-6 : Xylocoris ohîiquus $. — 1. Schéma des organes génitaux et de l’crgane de
Ribaga en place dans l’abdomen, dent les tergites antérieurs au tergite VIII ont
été enlevés. — 2. Fragment d’une coupe frontale dans l’abdomen d’une $ fécoi dée.
— 3. Coupe frontale de l’organe de Ribaga chez une larve femelle proche de la mue
imaginale. — 4. Coupe transversale du sac mésodermique de l’organe de Ribaga
chez une $ vierge. — 5. Fragment d’une coupe sagittale d’une femelle récemment
fécondée montrant la migration des spermatozoïdes hors de l’organe de Ribaga.
— ■ 6. Coupe transversale du sac mésoderroique de l’organe de Ribaga au^moment
de la dégénérescence des spermatozoïdes (même échelle que 4).
Fig. 7 : Xylocoris galactinus $. — Vue dorsale du côté droit des premiers tergites^’abdo-
minaux montrant la poche tégumentaire (d’aptès une préparation à la potasse}.
b. : renflement basal de l’oviducte ; c.s. : cellules « sécrétrices » de l’organe de Ribaga ;
c.g. : chambre génitale ; h. : hémocytes ; m. : masse centrale de spermatozoïdes
dégénérés ; o. : orifice de l’organe de Ribaga ; oo. : ovaire ; r.s. : réservoir spermatique ;
s. : sac rr.ésodermiquo de l’organe de Ribaga ; sp.d. : spermatozoïdes dégénérés ;
hm. : tube de Malpighi.
— 95 —
dans le fond de l’invagination, contre lequel est accolée la partie
méso dermique de l’organe de Ribaga. Celle-ci est un sac allongé et
plus ou moins incurvé {s., fig. 1) ; sa portion proximale est située
sous le tergite VII, contre la paroi abdominale du côté droit, tandis
que sa portion distale s’enfonce ventralement sous la base des organes
génitaux, et se termine au niveau du réservoir spermatique gauche.
En plusieurs endroits, le sac entre en contact avec les organes
génitaux, mais la dissection et l’examen des coupes sériées montrent
qu’il ne présente aucun rapport anatomique avec eux, ni d’ailleurs
avec aucun autre organe de la cavité abdominale.
Chez une femelle vierge, venant d’être fécondée, on trouve dans
ce sac une grande abondance de spermatozoïdes, alors qu’aucun
de ceux-ci ne se rencontre dans les voies génitales ou dans une autre
partie de l’appareil reproducteur. Bien que le fait n’ait pas encore
été directement vérifié, il y a donc tout lieu d’admettre que le pénis
du mâle est introduit lors de l’accouplement dans la poche tubulaire,
dont il perfore le fond pour injecter les spermatozoïdes dans le sac
sous-jacent.
Développement et structure de l’organe de Ribaga chez
Xylocoris. — Cbez les larves femelles à l’approche de la mue ima-
ginale, l’organe de Ribaga se présente, comme l’indique la fig. 3,
sous l’aspect d’un sac qui coiffe l’invagination tégumentaire du
futur tégument abdominal constituant la poche externe de l’organe.
La paroi du sac est faite de cellules aplaties délimitant une cavité
où se trouve une masse centrale de tissu adipeux (t.a.) qui ne diffère
pas du tissu adipeux environnant, et des cellules sanguines, les
unes libres {h.), les autres accolées contre la paroi ; peu à peu,
tandis que le tissu adipeux perd ses enclaves et paraît se résorber,
ces cellules se différencient en cellules « sécrétrices » très comparables
à celles de l’organe de Ribaga des Cimex.
Le sac mésodermique d’une femelle vierge (fig. 4) est aplati ;
il ne renferme plus de tissu adipeux, mais seulement des cellules
« sécrétrices » (c.s.) qui commencent à entrer en activité.
Migration des spermatozoïdes dans l’organisme des
FEMELLES. — Je me bornerai à en indiquer les principales étapes.
Aussitôt après la fécondation, d’abondants spermatozoïdes groupés
en faisceaux flexueux distendent le sac mésodermique de l’organe
de Ribaga, puis une partie d’entre eux s’en évadent en passant,
semble-t-il, entre les cellules de la paroi, qui paraissent momenta¬
nément dissociées, et ils se répandent dans l’hémocœle (fig. 5).
Ensuite se produit l’envahissement des réservoirs spermatiques par
des spermatozoïdes, qui entrent à la base de ces derniers. Enfin,
les renflements des oviductes sont envahis à leur tour par des sper-
96 —
matozoïdes provenant des réservoirs spermatiques et qui cheminent
à travers les parois des uns et des autres de ces organes dans leur
zone de contact.
Quelque temps après la fécondation, on n’observe plus de sper¬
matozoïdes dans l’hémocœle, et ceux qui demeurent encore dans
l’organe de Ribaga sont résorbés. Apparemment sous l’influence
de substances produites par les cellules « sécrétrices », particulière¬
ment actives à ce moment, ils dégénèrent et finissent par former
dans la lumière de l’organe une masse centrale sans structure visible
et fortement sidérophile (fig. 6).
Cort^me il a été indiqué plus haut, la position et la forme de la
poche tégumentaire correspondant à l’organe de Ribaga sont sem¬
blables chez les deux espèces de 'Xylocoris ayant fait l’objet des
observations rapportées ici. Mais il ne paraît pas en être de même
chez d’autres espèces du même genre. En examinant des spécimens
secs de galactinus (Fieb.), j’y ai trouvé, uniquement chez les
femelles, une volumineuse poche tégumentaire contournée (fig. 7)
située sur le côté droit de l’abdomen, mais entre les tergites II et III.
Selon toute pobabilité, il s’agit bien là de l’invagination corres¬
pondante à l’organe de Ribaga, et son grand développement est
peut-être en rapport avec celui du paramère copulateur chez les
mâles de cette espèce.
Les observations préliminaires rapportées ici permettent d’entrevoir
que les processus accompagnant la fécondation chez les Anthocoridae
sont extrêmement variés. Ils sont tantôt très comparables, et au moins
aussi complexes que ceux connus chez les Cimicidae, tantôt plus simples
et cela à des degrés divers. Si bien qxie leur étude comparative détaillée
éclaircira sans doute le problème de l’origine et de l’évolution des fécon¬
dations hémocœliennes chez les Hémiptères Cimicoidea.
Laboratoire d’ Entorrwlogie agricole Coloniale du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
Abraham (R.). 1934. Das Verhalten der Spermien in der weiblichen
Bettvanze [Cimex lectularius L.) und der Verbleib der uberschüssigen
Spermamasse. Z. /. Parasitenkunde, 6, pp. 560-591.
Carayon (J.). 1946. Pénétration et dispersion des spermatozoïdes dans
l’organisme des femelles de certains Hémiptères. C. R. Acad. Sci.,
France, 22, pp. 107-109.
Carayon (J.). 1950. Caractères anatomiques et position systématique
des Hémiptères Nabidés (Note préliminaire). Bull. Mus. Paris, 2® sér.,
XXII, pp. 95-101.
97 —
Cragg (F. W.). 1915. A preliminary note on fertilization in Cimex. Ind.
J. Med. Res., 2, pp. 698-705.
Cragg (F. W.). 1920. Further observations on the reproductive System
in Cimex with spécial référencé to the behavior of the spermatozoa.
Ind. J. Med. Res., 8, pp. 32-79.
Fehris (G. F.) et Usinger (R. L.). 1939. The Family Polyctenidae (Hemip-
tera Heteroptera). Microentomology, 4, pp. 1-50.
Hagan (H. R.). 1931. The embryogeny of the polyctenid, Hesperoctenes
fumarius Westwood, with reference to viviparity iri insects. J. Morph.
and PhysioL, 51, pp. 1-92.
Hase (A.). 1918. Beobachtungen über den Kopulationsvorgang bei der
Bettwanze (Cimex lectidarius L.). Sitz. Ges. naturforsch. Freunde.
Jordan |K.). 1922. Note on the distribution of the organ of Berlese in
Clinocoridae. Ectoparasites, I, pp. 284-286.
Ribaga (C.). 1897. Sopra un organo particolare delle cimici dei letti.
Rio. Patol. veg., 5, pp, 343-352.
Wagner (E.). 1941. Lyctocoris dorni n. sp. (Hem. Heteropt. Anthocoridae),
eine neue Lyctocorisart aus dem Banat. ira : Gulde (J.). Die Wanzen
Mitteleuropas, VIII, pp. 223-226.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 1, 1952.
7
— 98 —
Floraisons les plus intéressantes observées dans Ees
SERRES DU Muséum pendant les années 1950 et 1951
Par A. Guillaumin et H. Rose.
De 1920 à 1946, ont. été données, ici même, les listes de floraisons
observées dans les serres du Muséum, ne mentionnant chaque année
que celles qui n’avaient pas encore été signalées.
La destruction, faute de chauffage, en janvier 1945^, de la
presque totalité des plantes de serres sauf les plantes grasses et
les Tillandsia cultivés sur bûches, ont obligé de suspendre cette
publication. Elle est reprise aujourd’hui en ne mentionnant que les
floraisons les plus intéressantes, cell-es ayant figuré sur les listes
antérieures n’étant pas répétées.
Année 1950.
Dicotylédones.
Calma orientalis Taub.
Conophylum albescens N. E. Br.
— Elishae N. E. Br.
— ficiforme N. E. Br.
— obscurum N. E. Br.
— Pearsonii N. E. Br.
— tumidum N. E. Br.
Dischidia lanceolata Dcne.
Euphorbia Montiroi Hook.f.
Isotoma longiflora Presl.
Kalanchoe Guillauminii R. Ham. '
— rhombopilosa Mannoni et Boit.
Malacocarpus pauciareolatus Berger.
Notocactus Velenoskii Frie.
Piper nigum L.
Stapelianthus Morlagnacii Boit, et Bertrand.
Strobilanthes isophylla T. Anders.
Synadenium cupulare L. C. Wheeler.
Monocotylf-dones.
Aerangis citrata Schltr.
— modesta Schltr.
1. Bull. Mus., 2' sér., XVII, p. 153 et Reu. llort., n. sér.. XXIX. p. 177 (1915).
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXI\^, n® 1, '1952.
— 99 —
Angraecum Danguyanum H. Perr.
— • Guillauminii H. Perr.
Anigozanthos Manglesii D. Don.
Bulbophylhim Lobbii Lindl.
Calyptrochilum Chrisiyanum Summerhaye? = Rhaphidorhynchus Malo—
neyi Finet.
Chamaedorea cataractarum Mart.
Cirrhopetalum Makoyanum Reichb.f.
Cyperus compressus L.
— umbellatus Benth.
Jumellea pachira H. Perr.
Lissochilus Macer H. Perr.
Listrostachys Hookeri Rolfe.
Nerine fiUfolia Bak.
Odontoglossum bicloniense Lindl.
Oncidium curtum Lindl.
Phyllomphax Helleborine Schltr.
Rhynchostylîs cælestis Reîchb. f.
Schombicrgkia ISumboldtii Reichb. .f.
Tillandsia iiieronymi Miez.
Zygopetalum discolor Reichb. f.
Année 1951.
Dicotylédones.
Conophytum pictum N. E. Br.
— Wettsteinii N. E. Br.
Dinteranthus inexpectatus Schwant.
Lilhops Helmutii L. Bolus.
— summitatum Dinter-
Nopalxochia phyllanthoides Britt. et Rose.
Orostachys Charmlii Berger.
Rhipsalis pulvinigera Lindberg.
— Roseana Berger.
— teres Steud.
Sedum bellum Rose.
Monocotylédonæs.
Aloc versicolor Guillaum.
Eulophia guineensie Lindl.
Tacquinélla globosa Schltr.
Lycmte macr&phyUa Lindl. var. Desbdisiana Cogn.
Philodendron Ghiesbrechtii Linden.
— panduraejorme Kuntb.
Sanseoiera Cornui Hort. ex Gérônae et Lahroy.
— 100
Contribution a vétude anatomique des plantules de
Palmiers, ni Les variations de structure dans les
PLANTULES DE ChAMÆROPS HUMILIS L.
Par Christian Ginieis.
Nous avons, dans une précédente note portant sur l’anatomie
de la plantule de Phœnix canariensis, indiqué que la structure
décrite alors, n’était peut-être pas la plus généralement réalisée
dans cette espèce, mais que des variations pouvaient être observées
autour d’un type moyen que nous nous proposions de déterminer.
La même remarque peut s’appliquer également au Chamærops
humilis L., décrit précédemment et, plus généralement à toutes
les plantules. L’étude des variations de structure dans les plantules
de Chamærops humilis L. fait l’objet de la présente note. Possédant
un nombre assez élevé de plantules de cette espèce, il nous était
possible d’en faire une étude statistique convenable. Nous avons,
dans 72 plantules, pratiqué des coupes transversales depuis la
pointe de la racine jusqu’au suçoir en prêtant une attention toute
particulière à la région du nœud cotylédonaire ; c’est, en effet, le
point qui permet de faire le mieux la distinction entre les faisceaux
foliaires et les faisceaux cotylédonaires.
Chamærops humilis L.
I. — Structure des différents organes de la plantule
DANS LE TYPE MOYEN.
A. — La racine cotylédonaire : R. (fig. 1).
Il s’agit de la première racine qui apparaît lors de la germination,
elle est en relation principalement avec le cotylédon ; comme ce
dernier, c’est un organe transitoire. Ensuite, apparaîtront successi¬
vement des racines de plus en plus grosses en même temps que se
développeront de nouvelles feuilles. Dans la région voisine de la
pointe de la racine cotylédonaire, on peut observer, de l’extérieur
à l’intérieur, la coiffe formée de plusieurs assises cellulaires et limitée
intérieurement par une paroi cellulosique épaisse ; la couche sous-
jacente est celle qui, plus haut, constitue l’assise pilifère. Le paren¬
chyme cortical est banal ; le cylindre central, limité par un péricycle
bien net présente, dans 30 plantules sur 72, neuf faisceaux libériens
et neuf faisceaux ligneux alternant régulièrement autour de l’axe.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 1, 1952.
— 101 ~
A l’extrémité proximale de la racine, dans la région immédiatement
sous-jacente au nœud cotylédonaire le nombre des faisceaux libé¬
riens et ligneux est le même, leur topographie est identique, mais
la lignification est beaucoup plus accentuée tant en ce qui concerne
le sclérenchyme que le xylème. La constance du nombre des fais¬
ceaux libériens et des faisceaux ligneux sur tout le trajet de la racine
cotylédonaire semble être un fait très général.
B. — Les radicelles.
Les radicelles ont une structure plus simple. On peut les répartir
en deux groupes bien délimités ; les radicelles insérées tout au long
de la racine cotylédonaire : r (fig. 1) et celles qui prennent naissance
à la base du nœud cotylédonaire : r.n.c. (fig. 1). Les premières ont,
quel que soit le niveau d’insertion,: 4 faisceaux ligneux alternant
avec 4 faisceaux libériens. Cette remarquable unité de structure est,
toutefois, légèrement atténuée par une accentuation de la lignifi¬
cation au fur et à mesure que l’on s’approche du nœud cotylédo¬
naire. Les radicelles insérées à la base du nœud cotylédonaire,
r.n.c. (fig. 1), possèdent le même nombre de faisceaux ligneux que
la racine cotylédonaire : N (quel que soit N) ou, assez souvent, N-1.
Dans ce dernier cas, la place qu’occuperait ce faisceau ligneux,
s’il était différencié, reste libre ; on observe deux faisceaux de liber
consécutifs situés de part et d’autre de ce point ; ceci est une preuve
irréfutable de l’existence d’un pointement ligneux en l’absence de
faisceau ligneux différencié.
G. — Le nœud cotylédonaire (N. G., fig. 1).
Le nœud cotylédonaire est, à tous les points de vue, l’homologue
du plateau des bulbes de Liliaceae. Gomme ce dernier c’est une tige
modifiée, aplatie d’où partent des racines adventives et sur laquelle
s’insèrent des feuilles qui se recouvrent les unes les autres. Les
faisceaux de la racine, arrivés dans la région du nœud cotylédonaire,
s’y répartissent en deux groupes ; dans l’un, les faisceaux prennent
une orientation horizontale et radiale, ils divergent à partir du
cylindre central et se dirigent vers l’extérieur. Ils sont au nombre
de 6 ; ce sont les faisceaux cotylédonaires. Les trois faisceaux consti¬
tuant l’autre groupe restent au centre et demeurent parallèles à
l’axe ; mais 200 plus haut, ils émettent des faisceaux orientés
horizontalement et divergents, au nombre de 3.
D. — Les feuilles.
1° Le cotylédon (G.G. et P., fig. 1). — La gaine cotylédonaire
présente, dès son insertion, 6 faisceaux libéro-ligneux : 2 latéraux
et 4 marginaux ; sa formule vasculaire est la suivante :
m"~' m L L m m'—"
102 —
Chamærops humilis L.
Fig. 1. — Type moyen de plantule, réalisé dans 42 % des cas. — R : Racine cotylé-
donaire ; r. : radicelle quelconque ; r.n.c. : radicelle insérée au nœud cotylédonaire ;
N.C. ; nœud cotylédonaire ; G.C. : gaine cotylédonaire ; P. : pétiole cotylédonaire ;
: première feuille.
Fig. 2. — Trajet des faisceaux conducteurs dans une plantule du type précédent.
Fig. 3. — Plantule aberrante : mêmes lettres que dans la figure 1 ; C.R. : cavité rési¬
duelle ; C.Ii. : coupe longitudinale du nœud cotylédonaire montrant le trajet des
faisceaux vasculaires dans cette région. Noter Torientation verticale du nœud
cotylédonaire.
— 103 —
Plus haut, le faisceau se sei^e de chaque côté pour individua¬
liser les faisceaux ml' .qui pa,i:eo;ujent la ligule du cotylédon la
formule cotylédonaire au niveau de la base de la ligule est ainsi :
m" m' m L L m m' m"
Le nombre des faisceaux dans le pétiole cotylédonaire est presque
partout de 6 ; toutefois, en certains endroits, des connexions entre
faisceaux,, ainsi que des ramifications, en modifient le nombre.
2° La feuille (Fj, fig. 1). — Elle reçoit des faisceaux issus des trois
branches verticales. En son point précis d’insertion sur le nœud
cotylédonaire, cette gaine foliaire présente trois faisceaux libéro-
ligneux : 1 médian et 2 latéraux ; sa formule vasculaire est donc ■!
Li Ml Li
Immédiatement après ce point très limité, chaque faisceau L^
émet un faisceau marginal! ; cette ramification se fait dès l’entrée
du faisceau dans la feuille, mais on doit admettre qu’au niveau
du nœud cotylédonaire, trois faisceaux seulement sont destinés à
la feuille. Les convergents figurant dans la racine se répartissent
donc ainsi : 6 cotylédonaires et 3 foliaires ; cette structure se trouve
réalisée dans la proportion de 70 % environ.
II. — Fluctuations autour du type moyen
PRÉCÉDEMMENT DÉCRIT (fig. E> et 6).
A. — Les éléments fixes.
Parmi les 72 plantules étudiées, 30 présentent & convergents et
ce nombre est le même sur tout le trajet de la racine cotylédonaire.
Cette structure représente environ 42 % des cas observés. Dans
48 plantules, soit environ 66 % des cas, le nombre des faisceaux
cotylédonaires est de 6 et la formule :
m"—' m h h m m'~"
Dans 50 plantules, soit 70 ■% environ, le nombre des faisceaux
foliaires est de 3 avec la formule :
Li Ml Li
D’après les pourcentages ci-dessus on voit que l’on peut considérer
ces éléments comme fixés. Cependant, ce qu’il est surtout intéres¬
sant de noter, c’est l’absence totale du faisceau médian, M, dans
le colytédon : nous ne l’avons trouvé dans aucune des 72 plantules.
Au contraire, dans la feuille Fj, la présence de Mj semble être une
règle absolue.
Enfin les radicelles insérées tout au long de la racine cotylédonaire
présentent d’une manière très générale, 4 convergents, alors que
celles insérées au nœud cotylédonaire en ooit N ou N-1 (N étant
— 104 —
le nombre de convergents dans la racine cotylédonaire). La fig. 4
rend compte de la fréquence des différents types rencontrés.
B. — Les éléments variables.
A côté de ces caractères fixes d’organisation, il en existe d’autres
beaucoup moins stables dont l’étude est cependant indispensable
pour la compréhension du sens de l’évolution. Dans la racine coty¬
lédonaire, le nombre des faisceaux n’est pas toujours constant de
l’extrémité distale au nœud cotylédonaire, mais il augmente, pas-
Charnærops humilis L.
Fig. 4. — Courbe montrant les fluctuations du nombre des convergents dans les
72 plantules étudiées. N. : nombre de converçents. Les nombres portés sur la courbe
indiquent le nombre de plantules.
Fig. 5. — Trajet des faisceaux conducteurs dans une plantule à 13 convergents ;
2.5 % des cas.
Fig. 6. — Trajet des faisceaux conducteurs dans une plantule à 7 convergents;
5.5 % des cas.
sant ainsi de 8 à la pointe à 9 ou parfois à 10 au voisinage immédiat
du nœud cotylédonaire.
D’autre part, la courbe de la fig. 4 montre deux cas extrêmes dans
la structure des plantules étudiées : les plantules à 13 convergents,
représentant 2,5 % et les plantules à 7 convergents environ 5,5 % ;
elles répondent respectivement aux formules :
m" m' L] m mj L L rn^ m m' m" et
Lj m L L m Lj
Les premières présentent la formule vasculaire complète de la
plantule et possèdent, réunis dans la racine, tous les éléments vas¬
culaires du cotylédon et de la première feuille. Les secondes, au
contraire, sont beaucoup plus simples ; elles ne présentent plus
que les éléments conducteurs fondamentaux du cotylédon et de
— 105
la feuille ; ceux de moindre importance n’apparaissent que dans
ces organes eux-mêmes aux dépens des faisceaux fondamentaux
provenant de la racine cotylédonaire.
Dans le type moyen, le plus fréquemment réalisé, les faisceaux
m' et m" étaient soudés dans le nœud cotylédonaire et dans la partie
tout à fait basale de la gaine cotylédonaire. Dans ces mêmes plan-
tules, le faisceau de la première feuille n’est pas encore indivi¬
dualisé dans la région du nœud cotylédonaire, il ne se sépare que
plus haut, dans la gaine foliaire de à partir de chacun des deux
faisceaux Lj^.
Dans la plantule à 13 convergents, les deux faisceaux m' et m"
sont prématurément séparés l’un de l’autre au-dessous du nœud
cotylédonaire et est déjà individualisé dans cette région. Dans
la plantule à 7 convergents, la modification intervenue par rapport
au type moyen porte sur la disparition du faisceau foliaire symé¬
trique : m^.
On assiste donc à une évolution qui se traduit par une réduction
du nombre des convergents. Cette réduction est dûe à la disparition
de m" en tant que faisceau individualisé (celui-ci est alors remplacé
par le faisceau commun m'-m") ainsi qu’à la disparition de nij ;
on est alors dans le cas du type moyen. Puis, il y a suppression de m'
et, par conséquent, du tronc commun m'-m" . On voit que cette
réduction ne porte que sur des faisceaux marginaux, donc relati¬
vement peu importants ; elle n’affecte pas des faisceaux vasculaires
fondamentaux tels que L L, Lj et Mj.
A côté de ces variations présentant un grand intérêt, il en existe
d’autres peu importantes telles que des connexions entre L et m
par l’intermédiaire de faisceaux collatéraux, cet y (fig. 5), ou direc¬
tement entre m et m' (fig. 2), ou bien encore des soudures entre
faisceaux qui s’étaient séparés d’un tronc commun et qui se rejoignent
après avoir effectué séparément un trajet plus ou moins long.
III. — Cas d’une plantule d’allure aberrante (fig. 3).
Au cours de cette étude, nous avons rencontré une plantule
d’aspect assez particulier : morphologiquement, elle diffère d’une
plantule normale par l’insertion simultanée au sommet de la racine
cotylédonaire de deux organes distincts dont l’un, terminé par la
graine, est certainement le cotylédon ; la nature de l’autre est dou¬
teuse ; on se trouve en présence de deux interprétations possibles :
1° Cet organe est une gaine cotylédonaire et la seule différence avec
une plantule normale réside dans le fait que le pétiole cotylédonaire P,
descend le long de la gaine et s’insère à la base de celle-ci et non à
son sommet. 2° 11 s’agit de la première feuille Fj qui, au lieu d’être
enfermée à l’intérieur de la gaine cotylédonaire, G. C., s’est déve-
~ 106 ^
loppée latérakment et extérieuïement à eelle-ci. Morphologique-
raent, rien ne pernaet d’écarter, en toute sécurité, l’une ou l’autre
de ces deux interprétations. Anatomiquement, au contraire, usae
coupe transversale montre l’existence, dans cette partie de la plante,
d’un faisceau médian, de deux faisceaux latéraux et de deux fais¬
ceaux marginaux. Le faisceau médian étant caractéristique de la
première feuille, il semble bien qu’on doive admettre la nature
foliaire de l’organe Fj (fig. 3), En pratiquant des coupes transversales
dans G. C. et P., on constate l’existence d’une cavité résiduelle, C. R.,
qui serait occupée par la base de dans une plantule de type nor¬
mal.
Une autre particularité intéressante de cette plantule réside dans
le fait que le nœud cotylédonaire a pris une orientation verticale,
ce qui provoque une torsion des faisceaux foliaires et cotylédonaires
iûg. 3,C. L.).
Il ne faut pas s’exagérer l’importance que présente une telle
plantule. Il s’agit peut-être d’une simple déformation due à l’action
du milieu. Néanmoins, il est intéressant, à ce propos, de voir com¬
ment on peut utiliser, pour l’interprétation d’une structure aber¬
rante, des notions acquises par l’observation d’un grand nombre
de cas normaux.
Conclusion
1. — Dans toutes les plantules étudiées, qu’il s’agisse d’une plantule
à 13 convergents ou à 7 convergents, le cylindre central de la racine a
sensiblement même diamètre. De même, si l’on compare le diamètre du
cylindre central de la racine cotylédonaire à celui des radicelles insérées
au nœud cotylédonaiie, on constate que celui-ci est trois fois moindre,
le nombre des faisceaux y est cependant le même. II est donc, contraire¬
ment à ce que pense Dower, indépendant du diamètre de l’organe et une
plantule de fort diamètre n’a pas, obligatoirement un grand nombre
de convergents.
2. — Dans Chamærops humilis L., Dévolution se traduit par une réduc¬
tion du nombre des convergents ainsi que l’indique la courbe (fig. 4).
Cette réduction se marque par les disparitions successives de m*, m'.
Ce sont donc les faisceaux marginaux qui disparaissent en commençant
par les plus latéraux, les faisceaux fondamentaux : L, Mj, Lj, sont, au
contraire, conservés.
Labomtoire d’ Anatomie cwiparée des Végétaux
oioants et fossiles du Muséum-
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
Booreau (Ed.). 1939. Recherches anatomiques et expérimentales sur
l’ontogénie des plantules de Pinaeées et ses rapports avec la phylogénie
{Ann. Se. nat. BoL, I, pp. 1-219).
— 107 —
— 1949. L’ontogénie vasculaire des plantules et la phylogénie des Pha¬
nérogames {La Revue Scientifique, 1949, fasc. II, pp. 653-666).
Bower (F. O.). 1925. Size a Factor in the Morphology of Tissues. [Flora,
1925, Bd., 118-119, pp. 47-61, 5 fig.).
Chauveaud (G.). L’ontogénie et la théorie des triades [Bull. Soc. Bol.
France, 1921, pp. 531-538).
Gatin (C. L.). 1912. Les Palmiers [Encyclopédie scientifique, Douin, Paris,
1912, 338 pp,, 46 fig.).
Ginieis (G.). 1950. Contribution à l’étude anatomique des plantules de
Palmiers (I) : La plantule de Chamærops humilis L. [Bull. Muséum
Flist. Nat., 2® sér., t. XXII, n° 4, 1950).
— 1951. Contribution à l’étude anatomique des plantules de Palmiers
(II) : La plantul© dfe Pheenîx canariensis [Buil. Muséum Hist. Nat.,
2e sér., t. XXIII, ne 4, 1951).
Gravis (A,). 1943. Observations anatomiques sur les embryons et les
plantules [Lejeunia, 1943,. 3, 180. pp,,. 48 pl.).
— 108 —
CONTRIBUTIO.y A L'ÉTUDE PHYTOGÉOGRAPHIQUE DES SAVANES
DU Haut-Oubangui.
^.OTE PRÉLIMINAIRE SUR LA COMPOSITION FLORISTIQUE
DE QUELQUES ft Kagas » (rocliers) (3^ partie) ^
Par Roger Sii.lans.
III. Les Kagas, des Mbrès à la rivière Kukuru.
Nous avons vu précédèmment que le Kaga Mbrès se prolonge
sur quelques kilomètres sur la route de Ndéllé. Sur une distance
de 70 kilomètres depuis le Kaga Mbrès jusqu’au Kukuru, on aper¬
çoit à différents intervalles d’autres kagas présentant un faciès
à peu près semblable à celui du Kaga Mbrès : amas de gros blocs
de quartzite d’une hauteur de trente à quarante mètres plus ou
moins abrupts. Après avoir quitté les derniers monts de quartzite
de l’agglomération des Mbrès, aucune autre formation rocheuse
n’apparaît sur une distance de près de dix kilomètres, puis brus¬
quement d’autres kagas surgissent donnant au loin la curieuse
impression bien connue de « chaînes », phénomène qui avait attiré
l’attention de Courtet en 1902 Puis tout s’efface à nouveau
bien avant d’arriver au village d’Azen, situé à une trentaine de
kilomètres des Mbrès ?. Au delà d’Azen, en direction du Kukuru,
d’autres kagas apparaissent ^ ; au lieu dit « les portes de Ndéllé »,
la route est même légèrement encaissée entre deux pans rocheux.
Tout au long de cette route, la végétation change fréquemment
de faciès : c’est tantôt la savane arbustive à Anogeissus leiocarpus
Guill. et Perr., tantôt à Uapaca Somon Aubr. et Léandri, puis à
Hymenocardia acida Tül.
La végétation de tous ces kagas est sensiblement la même ;
à leurs pieds, dans les endroits humides et ombragés nous notons
surtout Fuirena umbellata Rottb., avec Ipomoea pileata Roxb.,
1. J*"® et 2® partie, Bull^ Muséum, 2® sér., t. XXIIl, n® 5, 1951, p. 542-547 et a® 6.
2. Courtet (H.). « Géologie et Minéralogie », in L’Afrique Centrale française,
loc. cit., p. 623-624.
3. Nous avons parcouru toute cette distance à pied en saison des pluies et à nouveau
av'ec le Pr. Chevalier en mars 1951, en revenant.de Ndéllé.
4. En ce qui concerne ces formations rocheuses successives, il s’agit très probable¬
ment pour les premières, du Kaga Yagua, et pour les secondes des Kagas Mbra et
Tarobago, situés à une distance d’environ quinze kilomètres de la rivière Kukuru,
et qu’Aug. Chevalier a signalé sur son itinéraire de la Mission Chari-Lac Tchad.
N’ayant pu obtenir les noms indigènes de ccs kagas, nous n’osons toutefois l’afTirmer.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 1, 1952.
— 109 —
Lepidagathis laguroïdes (Nees) T. Anders., Dioscorea cayennensis
Lamk. var. pruinosa A. Chev. ; le long des ruisselets qui s’écoulent
des sommets, nous distinguons ça et là Olax chariensis A. Chev.,
avec dans la strate herbacée, Vernonia myriocephala A. Rich.,
Scleria ovuligera Nees, Floscopa africana C. B. Clarke ; dans les
cuvettes et les mares sur quartzite, notons Roiala rolunda A. Chev.,
sur les bords, Panicum zizanioides H. B. K. Fréquemment là où
un village se trouve à proximité d’un kaga, nous remarquons ça et là
à la base des rochers, Eragroslis aspera Jacq., Striga hermoniica
Benth., Phyllanlhus pentandrus Schum. et Thonn., Eragrosiis major
Hochst., E. tremula Hochst., Gossypium obtusifolium Roxb. var.
africanum Watt., Corchorus tridens L., Laggera alala (Roxb.) Sch.
Bip., Sida rhombifolia L., Acalypha fimbriaia Thonn.
Sur les rochers dénudés, nous distinguons à l’état sporadique,
Ficus populifolia Vahl, et dans la strate herbacée, Mucuna pruriens
D. C., avec Tricholaena rosea Nees, Pseuderanthemum decurrens
Radlk., avec Selagineïla rupestris Spring, Cissus ibuensis Hook.f.
Dans les endroits rocailleux secs, là où la quartzite affleure en
petits blocs denses sur une faible couche de terre sableuse, nous
remarquons surtout Gnidia miituorum, Landolphia sp., Albuca
purpurascens Engl., Astrochlaena chariensis A. Chev., Polycarpaea
linearifolia D.C., Bulbostylis aboriioa Dur. et Schinz.
Sur les pentes et les sommets couverts de végétation, nous notons
parmi la strate ligneuse :
Acacia Seyal Del.
Albizzia zygia Mcb.
Ancistrocarpus brevispinosus Oliv.
Combretum gashalense Engl, et Diels.
Cnestis ferruginea DC.
Crossopteryx febrifuga Benth.
Detarium microcarpum Guill. et
Perr.
Et dans la strate herbacée, çà et là en touffes, Smithia ochreata
Taub., Combreium hypopilinum Diels, puis :
Anisopapus chinensis (L.) Hook. Indigofera sp.
et Arn. Justicia Ndélléensis Lindau.
Clerodendron scandens P. Beauv. Landolphia owariensis P. Beauv.
Ccreopsis linearifolia Oliv. et Hiern. Launœa virgata O. Hoffm. et
Dicoma sessiliflora Harv. Muschl.
Diplacrum africanum C. B. Clarke. Fuirena umbellata Rottb.
Gynura cernua (L.f.) Benth. Paullinia pinnata L.
Hibiscus lancibracteatus De Wild. Polygala acicularis Oliv.
et Th. Dur. Spilanlhes acmella L.
Icacina senegalensis A. Juss. Tetracera strigillosa Gilg.
Indigofera rhynchocarpa Welw. Pemonia amàigua Kotschy et Peyr.
Gardénia aqualla Stapf et Hutcli.
Oncoba spinosa Forsk.
Tamarindus indica L.
Uapaca Somon Aubr. et Leandri.
V angueria edulis Vahl.
Vitex chariensis A. Chev.
V itex madiensis Oliv.
• — 110
IV. L«s Kagas Dîë.
A une vingtaine de kilomètres 'environ du Kukuru, en direction
de Ndéllé, apparaissent à gauche et à droite de la route, les premiers
mamelons des Kagas-Djé Ces kagas constitués par plusieurs
monts très dénudés-^, de nature gneissique et dont la hauteur ne
dépasse pas cinquante à soixante mètres pour les plus hauts, sont
répartis sur environ cinq à six kilomètres de long et un peu moins
en largeur
A la hase de ces kagas nous remarquons surtout la fréquence de
Daniellia Oliveri (Rolfe) Hutch. et Dalz., avec ça et àà Grumilea
psycholrioides D.C., Gardénia ternifolia Schum. et Thonn. car.
J ovis ionnantis Aubr, Au bord des ruisselets notons Rotala elatinoïdes
(D.C.) Hiern., Tricalysia okelensis (Schwf.) Hiern., Eichornia natans
Solms, Paspalum scrobiculatum L., Utricularia micropetala Smith,
Phyllamihus Beillei Hutch., Raphia Monbuttorum Drude. Entre les
mamelons, dans les dépressions très humides et même maréca¬
geuses par endroits, signalons Aedesia Baumanii O. Hoffm., et
Pycnostachys Chevalieri Briq.
Dans la strate ligneuse très clairsemée, localisée presque exclusi¬
vement sur les sommets, nous notons surtout 3
Acacia Maæacantha DC. Cassia sieberiana DC.
Acacia seyal Del. Ceiba pentandra Cîeertn.
Albizzia zygia Mcb. Gymnosporia senegalensis Loes.
Ancistrocarpus brecispinosus Oliv. Ficus populijoUa Vahl.
Antiaris toxicaria Lesch. Rourea chiliantha Gflg.
Bombax buonopozense Beauv. Pterocarpus erinaceus Poir.
Dans la strate herbacée également très clairsemée, notons çà et là
en touffes, Fimbrisiylis rnonoslachya Hassk., Scirpus spadiceus
Boeck, Loudelia kagerensis C. E. Hubb. ', par pieds isolés dans les
endroits très secs, Lasiosiphon afpnis Kotschy et Peyr., Osbeckia
calotricha -Gilg, Polygala acicularis Oliv., Ocimum affine Hochet. ;
là où la rocaille affleure, Gnidia mittuorum Gilg. Dans les cuvettes
nous remarquons Nymphaea micrantha Guill. et Perr., avec Pistia
stratiotes L. ; çà et là dans les fentes de rochers, Tephrosia sp. et,
dans les fentes humides. Hibiscus cannabinus L.
Y. Les Kagas Balidja et Ponguru.
En poursuivant notre itinéraire sur Ndéllé, nous apercevons de
la route, à une distance d’environ 90 kilomètres à vol d’oiseau du
1. CoURTET,, loc. cil., p. 644.
2. Au nombre de seize selon ’Courtet.
8. CouHTET a-vait noté seprt kilomètres de long et quatre -en largeur.
— 111 —
Kukuru, les premiers mamelons du Kaga Balidja et à notre droite,
à une distance de quelques kilomètres dans la savane, ceux du Kaga
Ponguru. De nature granitique, ces mamelons présentent de grandes
analogies entre eux ; leur altitude ne dépasse pas soixante-dix à
quatre-vingt mètres pour ceux du Kaga Balidja, et cinquante à
soi Xante mètres pour ceux du Kaga Ponguru. Ils sont tous très
dénudés, sinon encore plus que les Kagas Djé, et Tiotis y avons ren¬
contré de nombreuses cuvettes plus ou moins circulaires, de faible
diamètre, mais assez profondes.
Les mamelons du Kaga Balidja font partie d’un groupe important
de monts rocheux ^ dispersés sur une surface relativefment étendue ®.
Nous avons prospecté ces kagas en saison des pluies en aoiit 1950,
puis en saison sèche en mars 1951 avec le Pr. Cuevauer.
A la base des mamelons, nous rencontrons surtout Detarium
microcarpnm Guill. et Perr., Canthium Barteri Hiern., Guiera sene-
galensis Lamk., Securidaca longepedunculata Près., Gossypium
punctatum Schum. et Thonn., Oombretum sp., Hymenocardia acida
Tül., Albîzzia zygia Mcb., Vernonia F^rroUetii Sch. bip. Au bord
des ruisselets, Craterispermum Schweinfürthii Hiern., Ouralea coriacea
De Wild. et Th. Dur., Randia malleifera Benth. et 110014.1., Fim-
bristylis squarrosa Vahl.
Dans la strate ligneuse des sommets également très clairsemée,
nous avons noté Acacia ataxacantha D.C., Afrornwsia laxiflora
(Benth.) Harms, Hexalobus senegalensis A.D.C., Slrychnos xcro-
phyïla Bak., Strychnos spinosa Lam., Cardia ahyssinica R. Br. var.
chariensis A. Chev.
Dans la strate herbacée qui diffère peu de celle des Kagas Djé,
nous remarquons en touffes Aioe iriaialis, Imperata cylindrica L.,
Andropogon Martini Roxb. et, à l’état sporadique, Vernonia Cour-
Uli O. Hoffm. et Muschl., Cochlospermum nüoiicum Oliv., Dolichoa
Lablab L., Boerhaaaia repens L. car. difjusa Hook.f. ; dans les
fentes de rochers, Paulowilhelmia polysperrna Benth., Canavalia
ensiformis D.C.
La végétation du Kaga Ponguru est très voisine de la précédente.
A la base du Kaga notons Landolphia amoena Hua car. Schvfein-
fürthiana (H. Hallier) A. Chev. ; dans les petites mares, Hydrôlea
floribunda Kotschy, Pycnostachys Cheoalieri. Citons notamment
parmi la strate ligneuse très clairsemée des sommets. Ficus Leprieuri
Miq., F. populifolia Vahl, Vilex chariensis A. Chev., Oneoba spinosa
Forsk., Ancisirocarpus brecispinosus, Grewia Forbesii ’Harv.
Parmi la strate herbacée, nous retrouvons les mêmes espèces
que précédemment, avec, à l’état sporadique, Paulowühelmia poly-
î . Gourtet, loc. oU.y p. 644-645.
2. Trente-el-un mamelons selon Courtet.
3. Vingt^qu'dtre kilomètres long strr vingt-et-iin de lat^, ioc. cit., p. 645.
— 112 —
sperma, Landolphia tomentella (Stapf) A. Chev. ; Dolichos Lablab L.
Les cuvettes sur granit sont envahies par Utricularia Thonnin^ii
Schum.
VI. Les Kagas de la région de Grimari.
L’agglomération de Grimari est située dans la Ouaka-Kotto,
environ par de latitude N. et 20°05' de longitude E. La savane
des environs immédiats de Grimari, à part quelques galeries fores¬
tières que nous avons visitées avec le Pr. Aug. Chevalier en
février 1951, ne présente guère de faciès remarquables, en raison
de l’intensité des cultures indigènes. Nous avons eu l’occasion de
nous rendre à une trentaine de kilomètres environ au N. de Grimari,
où se trouvent à peu de distance de la route, des kagas se présentant
sous forme de mamelons gneissiques très dénudés d’une hauteur
de vingt-cinq à trente mètres environ. Tout autour, c’est la savane
arborée dense à Terminalia glaucescens.
Nous n’insiterons dons pas sur la végétation de ces kagas, tant
ligneuse qu’herbacée, car elle est assez pauvre.
La strate ligneuse clairsemée est dominée par Sterculia setigera
Del., puis Ficus populifolia, F. Leprieuri, Manilkara multinervis
Duhard, Abizzia zygia.
La strate herbacée est dominée surtout par Loudetia phragmi-
toïdes C.E. Hubb. qui envahit les cuvettes, avec, à l’état plus ou
moins sporadique, Kyllingia polyphylla Kunth., Cyperus pustu-
latus Vahl, C. suhmicrolepis Kükenth., 5c/eria melanotricka A. Rich.,
Scirpus erectus Poir. Partout ailleurs, Aloe trivialis abonde en
grosses touffes, avec çà et là, Scleria Rehmanii Clarke, Dissolis
theifolia Hook.f., Digitaria acuminatissima Stapf, Eugenia Afzelii
Engl., Indigofera flavovirens Fries, Bulbostylis fîslulosa Schult.,
B. abortiva Clarke, B. elegans Cherm. (entre les rochers), Cyperus
gualinux Clarke.
Dans les endroits humides, notons, çà et là, Diplacrum africanum,
Scleria globonus Clarke, Bulbostylis polytricha Cherm., Scleria bani-
hariensis Cherm., S. Schweinfürlhiana Boeck. car. major Cherm.,
Polystachya afpnis Lindk, Fuirena leptoslachya Oliv., Pycreus capilli-
jolius Clarke, P. polyslachyus P.B., cor. sanguineus (Kiikenth.)
Clarke. Dans les endroits ombragés nous remarquons fréquemment
Ancistrochilus Thomsonianus Rolfe ; là où les cailloutis affleurent,
ce sont des Cypéracées, Bulbostylis andongensis Clarke et Cyperus
margaritaceus Vahl, cor. pseudoniveus Clarke, et si l’humidité est
tant soit peu marquée, nous notons Bulbostylis cyrtathera Cherm.
Ainsi, bien que la richesse de la végétation varie d’un kaga à
l’autre, il est toutefois aisé de constater que ces formations rocheuses
constituent des microclimats favorisant le développement d’une
V
— 113 —
flore assez spéciale à bien des égards, et qui méritait d’être signalée.
Au moment de terminer le présent travail, nous tenons à remer¬
cier bien vivement M. l’Administrateur et M™® Rainaldy pour leur
large et inoubliable hospitalité qu’ils nous ont prodiguée, pendant
V plusieurs semaines, ainsi que notre collègue Jean Busch, qui nous a
aidé et fait profiter de ses connaissances pour certaines études de
sols, et qui fut pendant plusieurs mois notre compagnon au cours
de cette mémorable mission. Nos remerciements s’adressent aussi
à notre ami le Goubio, Chef du Dispensaire de Fort-Crampel,
aux personnes qui se sont offertes à nous transporter sur des routes
souvent difficiles et très peu fréquentées, ainsi qu’à tous ceux qui
nous ont si bénévolement facilité la tâche au cours de cette longue
mission si pleine d’imprévu. Nous tenons à remercier enfin
Mil® G. Mimeur qui a bien voulu nous déterminer quelques gra¬
minées dans les délais les plus rapides.
Laboratoire de Botanique delà Station Centrale
de Bukoko (Oubangui-Chari), et d’ Agronomie
coloniale du Muséum.
l.
■ /'
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n° 1, 1952.
\
8
Sur ors Crabes sur-fossiles or NouvELLE-CALfjicyiE.
Par J.-M. Remy.
La détermination de Crustacés Décapodes fossiles récoltés par
M. Avias en Nouvelle-Calédonie au cours de la mission géologique
Routhier de VORSOM (1946-48), nous a amené à justifier l’existence
d'une synonymie entre plusieurs espèces, ainsi qu'à un certain
nombre d'observations, dont nous donnons communication.
1. — Macrophthalmus latreillei (Desmarest) 1822.
Famille Ocypodidae.
1822. — Goneplax LatreUlei Desmarest, Hist. nat. Crust. foss., p. 99,
t. 9, f. 1-4.
1822. — Goneplax emargiiiata id., ibid., p. 101, t. 9, f. 7-8.
1837. — Macrophthalmus latreillei Desm., H. Milne Edwards, Hist,
nat. Crust., t. 2, p. 66.
1840. — M. Desmaresti Lucas, Ann. Sci. nat. ZooL, sér. 2, t. 13, p. 63.
1848. — M. serratus Write, Crust. in Zool. HM S Samarang, p. 51.
1873. — M. Latreillei Denis. A. Milne Edwards. Rech. faune carcinol.
Nouvelle-Calédonie, .Yoiio. Arch. Mus., t. 9, p. 278, t. 13, f. 3.
1916-17. — M. serratus Adams et Write. Rec. Austr. Mus., t. 9, p. 11,
t. 4, f. 1, 2.
Description. — Carapace légèrement trapézoïdale, la base la plus
longue étant en avant ; angles arrondis. Des granulations sont dis¬
posées sur toute la surface, et les bords sont limités par un bourrelet.
Sur les bords latéraux des régions branchiales, au niveau de la
région branchiale postérieure 2 (PB2 de Lohenthey et Beurlen (1))
on remarque, de chaque côté, sensiblement parallèles aux bords
latéraux, deux lignes de tubercules très serrés, qui constituent un
relief. La plus extérieure de ces lignes est plus droite que l’autre.
Ce caractère n’a jamais été signalé, bien qu’il .soit commun à plu¬
sieurs espèces du genre Macrophthalmus. Chaque bord latéro-
antérieur est conformé de telle sorte qu’il se creuse sur toute sa
longueur d’une gouttière, où peut s’insérer le pédoncule oculaire,
réalisant ainsi une coaptation. Quatre dents découpent la partie
antérieure du bord latéral. Le front est rétréci à la base, et parcouru
par un sillon longitudinal médian et profond.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n° 1, '1952,
115
Les régions de la carapace sont distinctement marquées et limitées
par des sillons.
Le plastron, large, recouvre toute la face inférieure.
L’abdomen du mâle est long, étroit, composé de 5 pléonites et
terminé en pointe. Celui de la femelle est orbiculaire, recouvrant
la presque totalité du plastron. Il comprend 7 segments.
Les péréiopodes sont longs, triangulaires en section transversale,
avec des faces légèrement convexes. Sur les arêtes antérieures et
postérieures on remarque les points d’insertion des poils. Ces péréio¬
podes sont insérés très à l’extérieur, presque sur les bords latéraux.
PI est peu développé ; P4 est le plus fort et le plus grand. Les car-
popodites sont relativement longs. Des pattes-mâchoires 3 (Fmx3)
oiï ne voit, chez quelques individus, que le premier article dont
l’extrémité postérieure est très pointue.
Nomenclature. — Pour sa conformation générale on pourrait
appeler ce crabe M. Latreillei, mais d’après Ethebidge et McCul-
LOCH (2) la présence d’une quatrième dent sur le bord latéral suffi¬
rait pour établir une distinction et maintenir cette espèce sous le
nom de M. serratus (Adams et White) décrite par White (3) et
reprise ensuite par MIebs (4).
La distinction de ces deux espèces peut être contestée pour plu¬
sieurs raisons.
Tout d^abord parce qu’elle s’appuie sur une citation déformée
de Ethebidge et McCulloch. En effet, ces deux auteurs signalent
que Miers aurait reconnu que la dent la plus postérieure est sujette
à variation quant à son importance. Or, si en effet, Miers parle
d’une variation, il observe qu’elle affecte, chez quelques individus
mâles ou femelles, non la 4® dent, mais la première.
En outre, la présence de cette 4® dent, chez M. Latreillei, avait
déjà été notée par Milne-Edwards (5) sur des fossiles provenant
précisément de Nouvelle-Calédonie, puis par Reuss (6) au cours (
d’une étude très détaillée. L’un et l’autre reconnaissent que cette
quatrième dent peut, parfois, être très réduite, ou même inexistante.
De plus, il est à remarquer que, bien que Desmarest (7) dans la
diagnose et la figuration originale de cette espèce n’ait pas parlé
de l’existence de cette dent, Milne-Edwards et Reuss, notant sa
présence n’éprouvèrent pas le besoin de créer pour cela une espèce
nouvelle. A leur suite, étant donné le peu d’importance de ce carac¬
tère et sa variabilité, on doit le tenir pour insignifiant.
Pour toutes ces raisons nous admettons que ces deux espèces
doivent entrer en synonymie, sous le nom de M. Latreillei qui a
la priorité.
Répartition. — La distribution géographique de la forme fossile
ne recouvre pas exactement l’aire de la forme actuelle.
Les gisements principaux des fossiles sont ; Luzon, Malacca,
Océan Beach près de Jumping Fine, Nouvelle-Calédonie, Strad-
broke Island, S. E. du Quensland, Ceylan, côte de l’île de Halma-
kera (Java), Hong-Kong, et, d’une façon moins certaine, le Japon
et Coromandel.
Pour les formes actuelles il faut ajouter les îles de la mer de Chine,
les Philippines, l’île de Sakatia près de Madagascar (8). Dans cette
île l’individu trouvé a été décrit sous le nom de M. Polleni Hoffman
1874 ; la synonymie avec M. Latreiïlei a été signalée par Schlegel (9)
et confirmée par J. G. de Man (10).
L’aire de répartition des actuels est donc sensiblement plus étendue
que celle des fossiles ; il y a dispersion de l’espèce.
Au point de vue de la répartition des sexes on remarque sur les
28 individus, dont le sexe a pu être déterminé, 13 mâles et 15 femelles,
donc sensiblement égalité. *
Fossilisation. — L’étude détaillée de cette question se trouvera
intégrée dans un travail en cours de M. J. Avias. Les fossiles sont
parfaitement conservés, transformés en aragonite, avec un aspect
transparent par endroits (communication orale de J. Avias).
Mode de vie. — Les Macrophthalmus se trouvent souvent dans
des alluvions, avec une gangue calcaréo-argileuse, à grains très fins,
grise, dure et compacte. Le mode de vie n’a donc pas dû évoluer,
car actuellement les Macrophthalmus habitent les flaques de boue
de la zone de balancement des marées ; dérangés ils s’enfouissent
dans cette boue, ne laissant dépasser à la surface que la pointe de
leurs yeux.
Provenance. ■ — Mangroves de l’estuaire de la Negropo près de
Canala ; Nouvelle-Calédonie. Formations subactuelles et actuelles.
Nombre d’individus ; 43.
2. — Scyïla serrata (Forskal) 1775.
Famille : Portunidae.
1775. — Cancer serratus Forskal. Descript. animal, itin. Orient, observ.
Petrus Forskal, p. 90.
1860. — Scylla serrata (Forskal). A. Milne-Edwards, Hist. nat. Crust.,
Ann. Sci. nat. Zool., sér. 4, t. 14, p. 252, t. 1, f. 2, t. 2, f. 1
(synonymié complète).
Le spécimen étudié présente toutes les caractéristiques de S. ser¬
rata. Carapace bombée ; forme passablement naviculaire ; régions
peu distinctes, mis à part la région gastrique et la région cardiaque
indiquées par de légers sillons. La description complète et la figu¬
ration se trouvent dans Milne-Edwards, 1861, Monogr. Portuniens
et Thalassiniens, p. 126, pl. 1 et 2.
— 117 —
L’aire de répartition de ce Crabe varie avec le temps. Au Miocène
il est connu aux Indes (11) ; à l’état sub-fossile on le connaît en
Nouvelle- Guinée (12) et en Nouvelle-Calédonie ; actuellement il est
répandu dans tout l’ Indo-Pacifique. Nous assistons donc à une
diffusion de l’espèce.
L’état de fossilisation de l’individu étudié est assez peu poussé.
L’animal est encore creux et la gangue, semblable à celle de
M. Latreillei est cependant moins fine et moins compacte.
L’ornementation de la carapace est particulièrement intéressante
par les modifications que les phénomènes de fossilisation y ont
introduites. Alors que, primitivement, l’ornementation consistait
en petites granulations, au cours de la fossilisation il s’est déposé
une fine pellicule de calcaire, sauf au sommet des granulations, de
sorte qu’au lieu d’une sculpture de tubercules on observe de petites
dépressions cylindriques.
Provenance. — Mangrove de l’estuaire de la Negropo, près de
Canala, Nouvelle-Calédonie. Formations subactuelles et) actuelles.
Un seul individu mâle. /
I
OUVRAGES CITÉS
1. — E. Lorenthey et K. Beurlèn. Die fossilen Dekapoden der I.ander
des Ungarischen-Krone. Geologica Hungarica, Ser. paleont.,
fasc. 3, p. 42, 1929.
2. — R. Etheridge et A. R. McCullogh. Subfossil Crust. from the
Coasts of Australia. Rec. Austral. Mus., t. 11, p. 11, 1916-1917.
3. — Crust. in Zoology of the Voyage of H. M. S. Samarang, p. 51, 1850.
4. — Miers. Challenger. Report Zool., t. 17, p. 250, 1886.
5. — A. Milne-Edwards. Recherche sur la faune carcinologique de la
Nouvelle-Calédonie, Nouv. Arch. Mus., t. 9, p. 278, 1873.
6. — A. Reuss. Zur Kenntniss fossiler Krahhen. Denkschr. Akad. d.
' Wissensch., Vienne, t. 17, p. 61. 1859.
7. — Desmarest. Hist. nat. Crust. fossiles, pp. 99 et 101, 1822.
8. — Pollen et Van Dam. Faune de Madagascar. 5® partie : Decapoda,
p. 19, 1874.
9. — H. Schlegel. Notes from the royal Zoo. Mus. Leiden, t. I, p. 67,
1879.
10. — J. G. de Man. Samml. geol. Reichsmus. Leiden. Sér. 1, t. 7, p. 267,
1902-1904.
11. — H. Ch. Das-Gupta. On the occurrence of Scylla serrata in the
upper tertiary heds of Hathoh. Bhavannagar (Hathiawar).
Journ. Proc, asiat. Soc. Bengal, n. s., t. 20, p. 239, 1925.
12. — V. Van Straelen. Crustacés Décapodes suh-fossiles de Merauke.
JSova Guinea, t. 9, p. 65, 1928.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum. /
X.
Aperçu sur la végétation européenne
PENDANT LE QUATERNAIRE INFÉRIEUR ET MOYEN.
Par A. Loubière.
PROFESSEUR AU MUSÉUM.
La flore des formations de la dernière période géologique, qui
se montre composée des mêmes éléments que celle du temps présent,
offre ce double caractère de pouvoir renfermer dans un lieu déter¬
miné, avec des formes encore vivantes dans le voisinage, des espèces
éteintes et d’autres émigrées.
On a constaté que certaines espèces caractéristiques, contenues,
par exemple, dans les tufs de Cannstadt, en Wurtemberg, ne se
rencontrent plus qu’à des distances considérables, comme le Laurus
canariensis, le Myrica Fraya qui ont quitté le sol d’Europe, et que
d’autres se sont même complètement éteintes, comme le Quercus
Mammouthii, le Populus Fraasii et une forme voisine du Jugions
tephrodes ou identique avec elle. ^
Dans les calcaires concrétionnés de Provence, on a signalé, réunis
en un seul et même lieu, les Pitius pyrenaica, puniilio et Salzmanni,
qui depuis ont abandonné cette région pour se réfugier sur les mon¬
tagnes, où ils occupent des stations peu étendues et séparées l’une
de l’autre par de grands espaces. Il faut le remarquer aussi, les
trois arbres qui caractérisent le mieux aujourd’hui la flore proven¬
çale, l’Olivier, le Chêne vert et le Pin d’Alep, sont entièrement exclus
de ces tufs.
Dans d’autres dépôts quaternaires du Sud de la Scandinavie et
de l’Allemagne du Nord, on a trouvé des restes de végétaux arc¬
tiques, tels que Betula nana, Salix herbacea, associés à Dryas oclo-
petala, Rosacée maintenant confinée dans les pays alpins.
Enfin, dans certaines formations continentales de l’Europe cen¬
trale, on a rencontré des plantes qui ne, vivent plus de nos jours
à la même latitude et qui font partie de la flore de l’Europe méri¬
dionale.
En s’en tenant à l’ensemble, on peut donc dire que les dépôts
de l’Europe quaternaire présentent à la fois, avec des espèces indi¬
gènes de la contrée même où on les observe, des formes disparues
et surtout des types émigrés ; ces derniers se retrouvant tantôt vers
le Nord, tantôt vers le Sud.
Plus qu’à aucune autre période géologique, les migrations jouent
Bulletin du Muséum, 2® série, l. XXIV, 1, 1952.
— 119 —
un rôle capital dans la distribution des flores. Elles sont essentielle¬
ment sous la dépendance du climat, qui a subi, au Quaternaire,
des vicissitudes toutes spéciales, en corrélation intime avec les
phénomènes glaciaires de cette période.
Parmi les dépôts quaternaires continentaux, dont l’âge relatif
se trouve établi avec assurance par leur faune, il convient de citer
les argiles à blocaux, les sols tourbeux, les lignites feuilletés, les
tufs calcaires ou travertins, etc., qui présentent un intérêt tout
particulier en raison des vestiges de plantes qu’ils renferment.
Grâce à ces débris végétaux, qui sont maintenant bien connus
par les recherches de Nathobst, Schrœder, de Saporta, Heer,
Fliche et d’autres auteurs, on a pu obtenir des notions précises
sur la succession des flores et les variations du climat au cours
de l’époque glaciaire.
Cela nous amène à donner un aperçu sommaire de la distribution
verticale des flores qui ont laissé leurs traces dans les formations
glaciaires et interglaciaires de l’Europe quaternaire. Mais, comme
ces dépôts, quelquefois conservés à l’état de lambeaux, sont dis¬
persés sur de grandes surfaces, ce n’est que par la multiplication
des recherches, la comparaison et la coordination des données
recueillies dans les diverses stations, qu’il est possible d’arriver à
des résultats offrant un caractère général. Aussi dans les régions
riches en dépôts de ce genre, telles notamment la péninsule Scandi¬
nave et l’Allemagne du Nord, les études locales sont-elles trop
nombreuses pour les passer toutes en revue, et faut-il se borner ici
à rendre compte seulement d’un certain nombre d’entre elles.
Pour suivre l’ordre chronologique des divers dépôts dont nous
allons nous occuper, nous adopterons la classification de la
période Quaternaire ^proposée par Haug. Nous prendrons le type
des. horizons successifs tantôt dans une région, tantôt dans une
autre, tantôt enfin dans plusieurs régions.
Le Villafranchien est représenté, dans le Centre de l’Allemagne,
par les graviers à Mastodontes de la Hesse et de la Thuringe, qui
alternent avec des limons, des argiles smectiques et des couches
ligniteuses.
A Rippersroda, on trouve des débris végétaux appartenant aux
genres Picea, Magnolia, Corylus, Trapa, Cytisus ; il s’y mêle des
ossements de Mammifères (Wüsx), tels que Mastodon aïoernensis
et Elephas meridionalis : deux fossiles éminemment caractéristiques
de l’étage Inférieur du Quaternaire ancien, étage qui correspond,
comme on le sait, au début du phénomène glaciaire.
Dans le bas Languedoc, on doit assimiler au Saint- Prestien les
limons gris jaunâtre de Durfort (Gard), avec restes d’ Elephas meri¬
dionalis, mais sans traces de Mastodontes. Les couches ligniteuses
intercalées dans les limons contiennent des plantes se rapportant
I
N
— 120 —
aux genres Planera, Parrotia^ Zelkowa, Fagus, Quercus, parmi les¬
quels se trouvent plusieurs plantes exotiques. La flore indique un
climat chaud.
Les végétaux recueillis dans ce gisement sont instructifs, malgré
leur nombre restreint. Les principaux Chênes de Durfgrt ont été
identifiés par de Saporta avec les Quercus Farnetto, de l’Italie
méridionale, et lusitanica, ce dernier indigène de l’Espagne moyenne
et du Portugal. Les espèces dominantes du Sud de la France étaient
alors des formes qui ont depuis émigré ; elles étaient associées à
des types miocènes, dont deux, le Planera Ungeri et le Parrotia
pristina, étaient destinés à bientôt disparaître. Nos Chênes rouvres,
représentés de nos jours en France par les Quercus sessiliflora et
pubescens, ne se montraient pas encore ; leur introduction ne date'
guère que du Quaternaire moyen. Le premier se rencontre dans
les tufs de Cannstadt, le second dans les travertins de la Provence.
Dans les couches inférieures du Quaternaire ancien du Monte
Mario, près de Rome, Bleicher et Fliche ont observé une flore
analogue à la flore postpliocène de Toscane : on y remarque le
Laurus canariensis, qui aujourd’hui n’existe plus en Italie, à côté
de nombreuses espèces vivant encore dans les mêmes milieux, mais
plus ou moins modifiées : le Chêne vert, entre autres, y est repré¬
senté par une forme, le Quercus ilex var. græca, à feuilles peu coriaces
et très développées, particulière aux localités chaudes à atmosphère
humide.
Les dépôts du Quaternaire ancien de la vallée du Rhin ne sont
connus que dans le bassin de Mayence, où des argiles et des lignites
ont fourni aux environs de Francfort-sur-le-Mein, une flore très
riche (Geyler et Kinkelin) : elle renferme une proportion inaccou¬
tumée de Conifères, dont quelques-unes éteintes, telles que Frene-
lites europœus, Pinus Ludwigi, Pinus Cortesii,^Ahies Loehri ; d’autres,
en nombre égal, sont encore vivantes, comme Taxodium distichum,
Pinus montana, ' Pinus cemhra, P. strobus, Larix europœa, Picea
vulgaris, e1*c...
Le même mélange s’observe pour les Angiospermes, qui com¬
prennent quelques formes nouvelles, un Potamogeton, un Hêtre,
Fagus pliocenica, un Liquidambar, Liq. pliocenicum, avec plusieurs
espècès vivantes, telles que Betula alba, Corylus aveïlana, Juglans
cinerea, divers Carya, etc. Quelques éléments de cette flore, notam¬
ment le Pinus strobus, le Juglans cinerea et le Liquidambar plio¬
cenicum, semblent indiquer que la température moyenne de la
région était un peu plus élevée ; mais, la présence des Pinus cembra
et P. montana conduirait à une conclusion inverse ; peut-être
cependant s’expliquerait-elle en admettant un climat un peu plus \
humide qu’aujourd’hui.
Nous ne connaissons pas jusqù’ici la flore du Mindélien ou Sicilien.
— 121
Le Forest-bed de Cromer (Reid), caractérisé par l’association
d’Elephas meridionalis et de Rhinocéros etruscus, constitue le Cro-
merien ou étage supérieur du Quaternaire ancien.
C’est un dépôt d’estuaire cantonné dans le Comté de Norfolk,
à l’Est de l’Angleterre. Il renferme en abondance des troncs flottés,
des fruits et des cônes d’arbres résineux, comme Picea excelsa, Abies
pectinata, Pinus sylvestris, P. montana, Taxus baccata (de Saporta).
La flore est surtout composée d’essences forestières des régions
tempérées, à l’exclusion des végétaux arctiques. Elle dénote un
climat chaud.
On peut attribuer au Cromerien les plus anciennes formations
interglaciaires de l’Allemagne du Nord. De tels dépôts existent à
Belzig, dans le Flaming, sous la forme de calcaire d’eau douce,
avec Alnus glutinosa, Acer campestre, Carpinus betulus, Pinus
vulgaris, ou de tripolis à Diatomées, également riches en Dicoty¬
lédones, comme à Rathenow et dans le Lüneburger Heide.
En Hollande, le Cromerien, qui a été découvert par Eug. Dubois
à Tegelen, dans le Limbourg, sous la forme de couches fossilifères,
a fourni Abies pectinata, Cornus mas. Vitis vinifera, Nuphar luteum,
Trapa natans, Stratiotes Websteri, etc...
Sur le versant méridional des Alpes (Penck et Brückner, il existe
également un type bien caractérisé du Cromerien, un équivalent
indubitable du Forest-bed. Ce sont les argiles de Leffe, dans les
Alpes Bergamasques. Leur flore comprend Picea Balzami, P. seriana,
Corylus avellana, Phragmites communis, Trapa Heeri, ainsi que
d’autres espèces se rattachant aux genres Andromeda, Juglans, etc...
Au début du Quaternaire moyen, des indices de refroidissement
intense se font sentir, dans le Norfolk, par l’apparition d’un ensemble
de plantes arctiques, telles que Salix polaris, Betula nana (Prest-
wich), succédant ainsi à la flore chaude du Forest-bed de Cromer.
D’importants dépôts de la seconde période interglaciaire du Nord
de l’Allemagne ont fait l’objet de nombreuses recherches de la part
surtout de Keilack, Nehring et Weber, qui ont exploré une série
de gisements, tourbes ou tufs, du Holstein, du Hanovre et du Bran¬
debourg. Dans presque tous, on constate la présence d’espèces qui
ne se trouvent plus aujourd’hui à l’état spontané dans la région
et qui conduisent à penser que le climat était alors plus doux et
plus humide.
Il convient de citer en particulier les tourbières de Klinge, près
de Kottbus, dans le Brandebourg, qui ont donné lieu à des explo¬
rations particulièrement suivies et détaillées. On y a trouvé des
débris de Picea excelsa, de Pinus sylvestris, de Corylus avellana, de
Carpinus betulus, représenté surtout par une multitude de fruits
de Bouleaux, Betula verrucosa et Betula odorata, de Populus tremula,
de Tilleuls, d’Érable champêtre, de Houx, et une grande quantité
— 122
de plantes aquatiques ; Najas major, N. marina, Ceratopliyllum
suhmersum et Cer. demersum, Nuphar luteum, Nymphœa alha, des
masses de graines d’une Nymphéaeée du genre Craiopleura, reconnue
par Weber pour appartenir à son Crat. heloetica ; enfin un nombre
immense de petits fruits bivalves, allongés et plus ou moins contour¬
nés, à coque marquée de sillons longitudinaux et de fines ponctua¬
tions que Nehring a décrits et figurés sous le nom de Paradoxo-
carpus carinatus.
Pour divers gisements de la Thuringe, l’attribution à la période
interglaciaire du Quaternaire moyen paraît tout à fait certaine.
On peut citer, parmi ceux-ci, les célèbres tufs de Taubach, près
de Weimar. On y a signalé Çwercus sessiliflara, Acer campestre, Salix
cinerea, llex aquijolium, qui indiquent incontestablement une flore
chaude interglaciaire. L’existence à Taubach d’Elephas arUiquus et
de lUdnoceros Mercki (Wüst) confirme ce résultat.
Le (Quaternaire moyen est mieux connu, dans le bassin de Paris,
que le terme inférieur du système. Il est représenté notamment par
des limons très développés et par des tufs calcaires.
Le plus connu de ces derniers est celui de La Celle, près de Moret
(Tourn'oüer). La flore de Oes tufs comprend, à côté d’uu certain
nombre d’espèces qui vivent encore aujourd’hui dans la région,
plusieurs formes méditerranéennes, telles que l’arbre de Judée, !e
Figuier de Carie, le Buis. Le caractère essentiellement tempéré de
la flore permet de conclure à l’âge interglaciaire des tufs de La Celle.
Et ce résultat est confirmé par la découverte d’outils chelléens dans
ces incrustations et de silex moustériens dans les limons qui les
surmontent immédiatement.
La végétation de La Celle est assez voisine de celle de Cannstadt,
pour qu’on puisse admettre le synchronisme des deux gisements :
dans l’un cornme dans l’autre, on y rencontre le Laurier noble,
i’Erable sycomore, le Saule cendré, le Figuier de Carie, etc...
Selon Fliche et Weber, les tufs de Besson, dans l’Aube, sont
contemporains de ceux de La Celle. La présence, notamment du
Noyer et du Buis, montre qu’à Besson, comme à La Celle, le climat
devait être plus chaud qu’aujourd’hui. De part et d’autre, absence
complète des Conifères des régions froides, végétation fort analogue
à celle que l’on rencontre actuellement dans le pays.
Les formations interglaciaires se rapportant également à la période
comprise entre la glaciation rissienne et la glaciation würmienne
sont représentées, dans diverses localités de la Suisse, par des couches
fossilifères. Il y a lieu de mentionner, en particulier, les lignites
feuilletés de Dürnten et de Wetzikon, dans le canton de Zurich,
qui ont été explorés avec soin par IIeer.
Ils renferment notamment Corylus avellana, Pinus sylvestris,
Acer pseudo-platanus, Acer excelsa. Taxas baccala, Ruhus idæus.
— 123 —
Belula alha, Vaccinium vitis, Scirpus lacustris, Menyanihes trifoliata,
Phragmites communia, Brassenia purpurea, espèce qui appartient
à un genre aujourd’hui inconnu en Europe. Dans son ensemble,
cette végétation diffère peu de celle de la Suisse.
Parmi les dépôts du Quaternaire moyen, ceux dont la flore a
donné lieu aux études les plus détaillées sont les tufs de certaines
localités du Nord-Est de la France, savoir la côte de Mousson,
près de Pont-à-Mousson, dans la Meurthe-et-Moselle, La Sauvage,
près de Saulnes, sur les confins de la France et du Luxembourg,
La Perle, près de Fismes, dans l’Aisne.
A Mousson, Bleicher et Fliche ont observé une flore de stations
humides, comprenant entre autres une Hépatique, des Typha, des
Sparganium, diverses Graminées et Cypéracées, Salix cinerea et
Rumex de, grande taille, toutes formes dénotant un climat plus
humide qu’il n’est aujourd’hui sur le même point.
A La Sauvage, des feuilles d’If, de Carex, d’Erables et de Frêne,
indiquent l’existence d’une forêt à sol très humide, peuplée d’es¬
sences un peu différentes de celles qui habitent actuellement la
localité.
A La Perle, le. Salix cinerea est l’espèce prédominante ; il est
accorppagné de roseaux, de grandes Cypéracées, de Joncs, de divers
arbres des forêts humides, et Fliche y a reconnu en outre le Ficus
carica et le Cercis siliquastrum, qu’on ne trouve plus aujourd’hui
à l’état spontané que dans le Midi.
La comparaison des flores de ces diverses localités montre qu’elles
sont contemporaines entre elles et qu’en même temps elles appar¬
tiennent à la même époque que celles des tufs de Moret ; elles
dénotent un climat peu différent de celui d’aujourd’hui sous le
rapport de la température, peut-être un peu plus chaud, mais à
coup sûr plus égal et plus humide.
En revanche, les lignites de Jarville, près de Nancy, et de Bois-
l’Abbé, aux environs d’Epinal, offrent une flore (Fliche) carac¬
térisée par la présence du Mélèze, du Pin de moi>tagne et des formes
boréales de l’Epicea, espèces qui exigent un climat très froid, cor¬
respondant probablement à la période à Elephas primigenius.
C’est la dernière extension glaciaire qui aurait anéanti en France
le Sassafras, le Chêne de Portugal, les derniers représentants des
Canneliers et des Palmiers.
Si l’on rapproche ces renseignements de ceux qu’a fournis l’étude
des végétaux trouvés dans les travertins de Mousson, de La Sauvage
ou de La Perle, on arrive à se rendre compte de façon précise des
variations du climat qui se sont fait sentir dans l’Est de la France.
La flore fossile des brèches de Hôtting, près d’Innsbruck, a fait
l’objet d’une étude approfondie de la part de von Wettstein.
Elle comprend un nombre important d’espèces intéressantes au
— 124 —
point de vue de la connaissance de la végétation du Quaternaire
moyen. Quelques-unes sont nouvelles, savoir un Rhamnus, voisin
du Rh. latifolius des Canaries et des Açores, un Adenostytes, un T ussi-
lago et un Taxus. La plupart des espèces trouvées à Hôtting habitent
encore la région, telles que Ribes alpinum, Alnus incana, Prunella
i>ulgaris, Pragaria vesca, Sorbus Aria, divers Salix, Convallaria
majalis, Majanihemum bifolium, Juniperus conimunis, Taxus bac-
cata, Pinus sylvestris. D’autres, bien que vivant dans cette partie
du Tyrol, ne s’y élèvent plus à une altitude aussi considérable,
par exemple, Tilia grandifolia, Ulmus campestris, Cornus sanguinea,
Hedera hélix, Salix triandra. D’autres enfin, comme Rhododendron
ponticum, Arbutus Unedo, Ruxus sempervirens, ne vivent plus de
nos jours sur le versant septentrional des Alpes et permettent de
conclure qu’à la dernière période injerglaciaire le climat du Tyrol
était alors plus doux qu’il n’est aujourd’hui.
Baltzer, de son côté, a donné quelques détails sur la flore des
dépôts interglaciaires de Paradiso, près de Lugano, où il a observé
Picea excelsa extrêmement abondant, Acer pseudo-platanus. Rhodo¬
dendron ponticum, ainsi qu’une feuille paraissant susceptible d’être
rapportée au Philadelphus coronarius, lequel se trouve aujourd’hui,
comme l’espèce précédente, dans la région pontique.
Le même auteur et Fischer ont étudié une autre fjpre intergla¬
ciaire, celle des environs de Pianico-Sellere, également sur le versant
sud des Alpes, et lui ont reconnu les plus grandes analogies avec la
flore de Hôtting. Comme cette dernière, et comme la végétation
de Lugano, elle renferme de nombreux fragments de feuilles de
Rhododendron ponticum, et à côté de celles-ci des feuilles d’Érable
qui paraissent se rattacher à une forme caucasienne, l’Acer insigne ;
en outre, elle contient diverses espèces de nos pays, Abies pectinata,
Carpinus betulus, Corylus aoellana, Acer pseudo-platanus, etc... Elle
se compose ainsi d’un mélange de la flore pontique et de la végé¬
tation de l’Europe moyenne. Il semble, d’ailleurs, que toutes les
flores interglaciaires du Nord de l’Italie et du Tyrol présentent ce
même caractère.
Dans les régions de la Suède méridionale et notamment dans la
partie centrale de la Scanie, on a signalé des argiles et des sables
avec végétaux arctiques. Ces dépôts, qui ont manifestement pris
naissance dans les lacs de petites dimensions, datent de la lin de
la dernière époque glaciaire (Nathorst), ainsi que le montre leur
superposition constante à la moraine de fond de cette glaciation.
Les espèces les plus communes sont les suivantes ; Dryas octo-
petala, Salix polaris, S. herbacea, Betula nana. Les couches supé¬
rieures contiennent Salix phylicifolia et S. Lapponum. D’autres
niveaux renferment des végétaux aquatiques, comme Alyriophyllum
spicatum, Batrachium conferooides, Potamogeton prælongus, P. flli-
— 125 —
formis. Toutes ces espèces indiquent un cliinat plus rigoureux que
celui de nos jours, et se retrouvent soit au Groenland, soit au Spitz-
berg.
En Allemagne, du moins dans la région septentrionale, où l’on
distingue les traces de deux, ou même de trois invasions glaciaires
successives, séparées par des périodes de réchauffement relatif, on
a retrouvé sur divers points des restes de la flore glaciaire, tels que
feuilles de Dryas octopeiala et de Belulç, nana, notamment dans cer¬
taines tourbières du Mecklembourg étudiées par Diederichs.
La flore glaciaire a même été reconnue jusqu’en Saxe, où
Nathorst a constaté à Deuben, un peu au Sud de Dresde, la pré¬
sence dans un lit tourbeux, de feuilles de Salix herhacea, Sal. retusa,
Sal. myrtilloides, Polygonum viviparum, Saxifraga Hirculus, Sax.
oppositifolia. On n’avait pas encore observé aussi bas de traces de
cette flore, et cette constatation réduit notablement l’espace com¬
pris entre la limite sud de l’extension glaciaire arctique et la
limite nord de l’extension glaciaire alpine. Des dépôts renfermant
les mêmes espèces végétales que les couches à Dryas octopeiala
de Scanie ont été rencontrés également au Danemark.
Si l’on cherche à résumer tous ces faits, on peut dire qu’avec la
flore qui correspond au groupe de terrains continentaux composant
les termes inférieur et moyen du système quaternaire, on entre
dans la période des végétations glaciaires et interglaciaires succes¬
sives. Bien que cette flore s’identifie avec celle du monde actuel,
elle s’en distingue cependant assez, par ses espèces éteintes et sur¬
tout émigrées, pour constituer une physionomie à part et pour être
considérée comme telle à travers les âges géologiques antérieurs.
En théorie, on devrait rencontrer dans le Quaternaire ancien et
moyen, tout au moins dans les régions où l’on a pu donner des
preuves de plusieurs périodes glaciaires successives, une série de
niveaux, caractérisés tour à tour par une flore froide et par une flore
chaude. Mais, en pratique, ce n’est que par la coordination de plu¬
sieurs successions incontestables, observées sur des points bien
différents, que Ton se trouve conduit à admettre la réalité de l’alter¬
nance. Cette conclusion est, d’ailleurs, conforme aux données
fournies par l’examen des Mammifères terrestres qui se sont succédé
dans l’ancienne Europe.
— 126 —
Le Calcaire de Brie >
ET LES MARS ES VERTES SA^AOISIEAMiS
AUX EXVIROXS DE FONTAINEBLEAU (SeINE-ET-MaRNE)
Par René Abrard.
PROFESSEUR AU MUSÉUM.
D’intéressantes précisions sur l’allure des naarnes vertes du Sannoi-
sien inférieur vers la limite sud-occidentale de leur extension géo¬
graphique, sont données par un puits récemment creusé pour le
Génie militaire, puits situé en bordure de la route d’Avon à Moret,
près de Ja voie ferrée, à mi-chemin entre les stations de Fontaine¬
bleau et de Thomery, à la cote 83 environ.
La coupe qui m’a été aimablement communiquée par l’entreprise
Morin à Avon est la suivante de haut en bas :
quelques décimètres
Cette coupe est tout à fait imprévue en ce qu’elle indique la
présence de deux assises de marnes vertes séparées par un banc
important de calcaire lacustre, et les difficultés commencent lorsqu’il
s’agit de l’interpréter. Elles sont accrues du lait que la couche 1)
de marnes inférieures n’a pas été traversée et que l’on ignore son
épaisseur. Ces marnes sont absolument identiques à celles de l’assise
supérieure 3) ; les calcaires 2) renfermant une nappe aquifère
d’un débit de 35 mètres cubes à l’heure, il semble que l’on peut
en inférer qu’elles constituent une assise imperméable assez puis-
stnte.
Le calcaire supérieur 'sous-jacent aux sables de Fontainebleau
appartient incontestablement au calcaire de Brie du Sannoisien
supérieur. Cette formation a été recoupée par les puits de l’hôpital
de Fontainebleau et du golf.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 1, 1952.
— 127 —
Le premier, partant de la cote 87,50 et profond de 14 m. 50,
a recoupé 9 m. de calcaire de Brie, dont la base se trouve à la
cote 73.
Le deuxième, partant de la cote 76,50, a traversé 4 m. 75 de cal¬
caire de Brie avant d’atteindre sa base à la cote 68,80. Dans le puits
du Génie, le calcaire de Brie, avec une épaisseur de 8 m. 07 et sa
base à la cote 70,93 se présente dans des conditions à peu près iden¬
tiques à celles du puits de l’hôpital, les trois coupes soulignant
l’amenuisement progressif de la formation vers le SW qui est une
donnée classique. Une différence au point de vue hydrogéologique
consiste en ce que les puits de l’hôpital et du golf ont rencontré
un débit de 50 m® à l’heure environ dans ce calcaire de Brie, alors
qu’il s’est montré pratiquement stérile dans le puits du Génie,
peut-être par suite d’une fissuration insuffisante. Il en est résulté
le percement des marnes vertes supérieures, dans le but de le pro¬
longer dans le calcaire de Champigny, travail qui a amené la décou¬
verte d’un deuxième banc de calcaire lacustre, à faciès de Brie,
quoique plus silicifié, surmontant une deuxième assise de marnes
vertes.
L’appartenance de la couche 4) au calcaire de Brie typique étant
acquise, on peut, soit considérer que le banc 2) fait également
partie de la formation qui serait divisée en deux masses par des
marnes, soit admettre que les marnes vertes comprennent les
couches 1, 2 et 3) avec intercalation d’un banc calcaire important.
La première interprétation équivaudrait à donner aux formations
de la Brie, là où il est admis qu’elles s’amenuisent, une épaisseur
de 16 m. 85 , supérieure au maximum observé dans le centre du
Bassin de Paris ; la deuxième présenterait le même inconvénient
en ce qui concerne les marnes vertes dont l'épaisseur normale dans
la région de Fontainebleau est de 3 à 4 mètres. Il faut, de plus,
noter que l’intercalation de marnes jaunes et brunes dans les glaises
vertes s’observe dans une grande partie de la Brie, ce qui conduit
à admettre que la couche 3) appartient bien à cette assise.
Une troisième solution peut être envisagée, celle qui consiste
à penser que le calcaire lacustre inférieur 2) représente la partie
supérieure du calcaire de Champigny ou de celui de Château-
Landon, dans laquelle les marnes 1) constitueraient une lentille
plus ou moins étendue. Mais le faciès de ce calcaire inférieur diffère
de celui de ces formations pour se rapprocher beaucoup de celui
du calcaire de Brie lorsqu'il est très silicifié.
L’hypothèse d’une lentille de calcaire dans les marnes vertes est
exclue par le fait de la présence d’une importante circulation aqui¬
fère dans les fissures de ce calcaire, qui ne pourrait être alimentée
si celui-ci était entièrement enveloppé par les marnes. 11 semble
que l’on peut en conclure que ce calcaire 'lacustre est en continuité
128 —
ou en contact vers le SW avec une masse calcaire importante,
ressortissant en ce qui concerne son hydrologie, à un périmètre
d’alimentation assez vaste.
Dans ces conditions, le calcaire inférieur paraît devoir être lié,
non au calcaire de Brie du NE, dont dépend le calcaire supérieur,
mais à l’ensemble des calcaires lacustres inférieurs du SW, sous-
jacents aux marnes vertes sanndisiennes ou aux couches qui cor¬
respondent à ces marnes et passent au SW à des calcaires qui en
seraient un équivalent latéral. La coupe étudiée se trouverait alors
dans la zone de passage latéral des assises sannoisiennes marneuses ^
de la Brie, aux formations calcaires qui s’observent entre Grez et
Nemours, si l’on admet que le Sannoisien y est représenté entre la
partie moyenne du calcaire de Château-Landon et les sables de
Fontainebleau. G. Denizot ^ a montré la complexité de cet enche¬
vêtrement de faciès pour l’interprétation duquel il faudra désormais
tenir compte de la présence d’une couche inférieure de marnes
vertes entre Fontainebleau et le Loing. '
La brusque disparition des marnes vertes sannoisiennes et du
calcaire de Brie, à la hauteur de Grez-sur-Loing, est très générale¬
ment attribuée à la présence d’un axe anticlinal que la plupart des
auteurs considèrent comme le prolongement de l’axe du Roumois,
G. Denizot employant le terme d’anticlinal de Villemer pour
I désigner son passage dans la région.
D’après un renseignement inédit donné par R. Soyer et basé
sur l’étude de nombreux forages, l’axe du Roumois et le synclinal
de l’Eure passeraient très au N de Fontainebleau, et l’axe en
question serait à raccorder à l’anticlinal d’Aunay-sur-lton de
G. F. Dolefus. Il reste que, quel que soit l’axe en cause, il y a bien
un anticlinal passant à peu de distance de Grez.
L’influence de cet axe tectonique peut être diversement inter¬
prétée. Il est le plus souvent admis que, amorcé dès le Crétacé et
assez marqué pendant l’Eocène, il a formé un bourrelet limitant
vers le .SW la dépression dans laquelle se sont déposés les marnes
vertes et le calcaire de Brie proprement dits. La limite actuelle
des affleurements au S de Fontainebleau coïnciderait donc à peu
de chose près avec la limite d’extension de ces faciès.
Pour G. Denizot, au contraire les formations considérées se
seraient étendues au delà de l’anticlinal et leur disparition à Grez
serait due à l’arasement par érosion avant le dépôt des sables de
Fontainebleau de la tête de l’anticlinal dans laquelle elles étaient
représentées.
I
i. G. Denizot. I.es formations continentales de la région orléanaise. 1927, voir
p. 92-107.
— 129 —
On sait que, plus loin vers la Beauce, on a rencontré dans les
forages des formations qui sont considérées comme représentant
le calcaire de Brie et les marnes vertes sannoisiennes. Il faudra
désormais se demander s’il en est bien ainsi, et si elles ne corres¬
pondent pas plutôt au calcaire' sous-jacent aux marnes vertes pro¬
prement dites et aux marnes qu’il surmonte.
\ . '
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n” 1, 1952.
9
130
Hydrogéologie du Lutétien dans le Parisis ('c» note).
Par R. Soyer.
Entre le synclinal de la Seine et l’anticlinal du Bray, le Lutétien
souterrainement continu n’affleure qu’à l’O. et au N. -O., en bordure
de l’Oise. Ces limites correspondent avec celles du Parisis qui passe,
au delà d’une ligne joignant Juilly à Annet-sur-Marne, à la région
du Valois.
Dans ce quadrilatère, le sommet du Lutétien se relève régulière¬
ment au N. ; les courbes de niveau de + 10, -j- 20 et -j- 30 corres¬
pondent aux abords de la fossci de Saint-Denis où le toit de
l’étage est abaissé à — 10. Les courbes de 110 m. et plus joignent
Nointel à Saint-Witz, en bordure de l’axe du Bray.
Généralement recouvert par les sédiments bartoniens, le Lutétien
n’apparaît que dans la haute vallée du Croult (Louvres-Fontenay-
en-Parisis) et dans la basse vallée de la Beuveronne (Claye-Souilly-
Fresnes-sur-Marne). En dehors de ces zones, l’étage, au complet,
conserve intacte sa couverture imperméable de Marnes et Caillasses
sur les calcaires fissurés. Son épaisseur se réduit vers le N., mais
atteint encore 25 m. à Couvres, Mareil-en-France et Saint-Martin-
du-Tertre.
Il est intéressant d’examiner le comportement hydrogéologique
du Lutétien dans cette vaste région groupant plus de 100 communes,
drainée à l’O. par l’Oise et ses affluents, au S.-E. par la Marne,
où il est possible, ainsi que l’a énoncé G. F. Dollfus (I, p. 12),
« d’aller s’approvisionner dans les fissures du calcaire grossier d’où
les eaux remontent d’ailleurs en abondance, sans qu’il soit généra¬
lement nécessaire d’aller plus avant ».
Les localités où le Lutétien est situé sur des courbes de niveau
inférieures à + 20 appartenant au synclinal, la présente étude porte
sur les emplacements où le sommet des Marnes et Caillasses se
relève de + 20 à -|- 110 et au delà Les documents utilisés concer¬
nant 34 localités et 47 puits, forages ou sources. Certains de ces
ouvrages ont rencontré plusieurs venues aquifères étagées, dont
les cotes de niveau statique ont été notées ; les comparaisons sont
effectuées sur 72 observations de niveaux aquifères échelonnées
de 1880 à 1951.
1. Les abréviatiors employées sont : M.C. (Marnes et Caillasses) ; C.G.S. (Calcaire
grossier supérieur) ; C.G.M. (Cale. gros, moyen) ; C.G.t. (Cale. gros, inférieur) ; N. S.
(Niveau statique) ; N.D. (Niveau dynamique) ; D.H. (Débit horaire en mètres-cubes).
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 1, 1952.
- 131
Le Blauc-Mesnil. — 1. — Forage par la Sté Nouvelle de Son¬
dages Bonne Espérance, vers 1935.
Sol à -1- 39,00.
M.C. : 19,40 à 9,00 à -f 9 venue artésienne : 10 mc./heure
C.G.S. ; 9,00 3,70 -f 4,20 2^ — — : 3 —
C.G.M. : 3,70. 1,50
C.G.I. : 1,50 12,00 à — 2,50 3® — — ; 6 —
Les eaux de Lutétien n’ont pas été captées.
Aulnay-sous-Bois. — Forage au lieu-dit « La Croix Blanche »
par Vincent et C*®. — 1918. — Diamètre 0>,248.
Sol à -1- 50.
Lutétien de 27,00 à — 9,08.
L’eau jaillissait au sol au débit horaire de 12,5 me.
3. — Dans un forage ancien effectué au Sud de la localité, en 1897
à l’altitude 52 m., le N. S. s’établissait à 0 m. 44 de l’orifice (+ 51,56)
4. — Forage par Lefèvre Frères, à la C*® Nationale des Radia¬
teurs. — 1933. — Diamètre 0,400.
Sol à -F 55.
Lutétien de 23 à — 23,20.
A la cote + 3, dans le C.G.M. , venue artésienne d’environ 50 me. /h.
Cette eau n’est pas captée, sa minéralisation étant très élevée.
Sevrais, — 5. — Forage à la Poudrerie par Bécot. — 1897. . —
Diamètre 0,248.
Sol à -f 63,75.
M.C. ; 19,88 à 7,42
C.G. : 7,42 — 6,47
Les variations suivantes du N. S. ont été observées en cours de
travail :
Dans les M.C. à -f- 11,45 N. S. à 57,49
le C.G.S. 7,10 57,57
C.G.I. — 6,47 57,49
En pompage, sous une dénivellation de 7 m. 10 (N.D. à + 50,39),
on a obtenu un débit de 15 me.
G. — Forage à la Sté Kodak, par Deschamp. — 1922.
Sol vers + 50.
L’eau vient des M.C. entre -f- 20,40 et -f- 17.
N. S. vers -f 48 D.H. : 45 me.
Mitry-Mory. — 7. — Forage par Vincent & C*® à la Sucrerie
(2, p. 36). — Diamètre 0,552.
Sol à + 80.
M.C. : 56,50 à 48,40
C.G.S. : 48,40 45,00
N.S. : + 63,55 N.D. : + 63,08 D.H. : 25 me.
Claye-Souilly. — 8. — Forage au Château, par Portet et Ber-
Gressy. — 10. — Forage à l’usine de la Rosée, par la S.A.D.E.
— 1933-34. — Diamètre 0,500.
Sol à + 54,70.
M.C. : 32,60 à 2360
C.G.S. : 23,60 17,05
C.G.M. : 17,05 5,70
C. G.I. : 5,70 — 3,15
1° Niveau jaillissant rencontré à la cote 29,70 dans M.C.
D. H. : 3,350 me.
2° Niveau jaillissant rencontré à la cote 7,80 dans C.G.M.
D.H. : 18,7 me.
Nantouillet. — 11. — Forage par Portet & Bernard. — 1908. —
Diamètre 0,202.
Sol à 4- 70.
M.C. : 48,74 à 38,55 venue aquifère à -f- 45 N.S. : 58,65
C.G.S. : 38,55 36,09 — — 36,50 58,60
JuiLLY. — 12. — Forage à la Râperie.
Sol à 87.
Dans ce forage implanté au N. de la localité et au delà de l’axe
— 133 —
du Bray, probablement faille, les M.C. ont été suivies de + 41,84
à + 36,00. Vers la cote 39, venue aquifère ascendante à -|- 41.
Villeneuve-sous-Dammahtin. — - 13. — Forage exécuté en 1887
et réfectionné en 1901 (2, p. 34).
Sol à + 93.
M.C. ; 71,90 à 60,00
C.G.S. : 60,00 à 55,00
Pas de renseignements hydrogéologiques.
Themblay-les-Gonesse. — 14. — Forage par la S.A.D.E. — •
1927 (3, p. 21).
Sol à + 62.
M.C. : 20,00 à 9,00
C.G. ; 9,00 — 21,50
L’ouvrage a été arrêté au sommet du Sparnacien argileux.
L’eau jaillissait au sol. D.H. : 135 me.
Roissy-en-France. — 15. — Forage communal par Portet. —
1900 (3, p. 19).
Sol à + 107.
M.C. : 72,64 à 63,19
C.G.S. : 63,19 59,97
C.G.M. : 59,97 55,03
C.G.I. : 55,03 44,30
L’eau a été rencontrée sur le Banc Vert (Base du C.G.S.), à
+ 61,09, où le N. S. s’est établi à + 76, pour s’abaisser ensuite, en
forant les couches subordonnées, à + 74, + 71 et + 67.
Louvres. — 16. — • Forage par Bécot en 1881.
Sol à + 75.
Avant-puits : 75,00 à 57,58
C.G.I. ; 57,58 44,93
N.S. : -h 63,30
17. — • Carrière Fèvre, au Bois d’Ouville.
Le plan d’eau se tenait en, juin 1951, à la cote -)- 63,47, dans
les bancs de base du C.G.S.
ViLLERON-LES LouvRES. ^ Trois foTages ont été exécutés à la
Sucrerie par Bécot, puis Vincent & C*®,
Sol vers -f- 120.
18- 1892 — Avant-puits : de 120,00 à 71,52
Lutétien : 71,52 59,20 N.S. : 79,47
19- 1897 — Avant-puits : de 120,00 à 74,51
Lutétien : 74,41 59,51 N.S. : -|- 79,00
20- 1923 — Lutétien : 91,10 60,40 N.S. : -f 80,50
134
Chenevières-les-Louvres. — 21. — Forage au Hameau de
Choisy-anx-Bœufs par Portet & Bernard. — 1900 (2, p. 30).
Sol à + 125.
M.C. et C.G.S. : base à 95,30
C.G.M. ; 95,30 à 86,00
C.G.I. : 86,00 76,20
Nappe libre à + 85,40 au sommet du C.G.I.
Goussainville. — • 22. — Forage Hamelin par Bécot. — 1888. —
Diamètre 0,202.
Sol à + 75.
M.C. sur 6 m. 92 (partie supérieure en avant-puits) de 47,90 à 40,98
N.S. : -f 50,60
23. — Dans le forage de « La Prévoyante » par Portet. — 1907, —
l’eau se tenait à -)- 55,50.
Vaudherland. — 25. — Puits à ciel ouvert, près l’église, à la
cote 72. Le plan d’eau se tenait, en juillet 1951, vers 16 m. de pro¬
fondeur (4- 56), dans le C.G.S.
Les calcaires lutétiens (Bancs francs) étaient exploités autrefois
en carrières souterraines dans les fonds de Vaudherland. On y
accédait par des puits profonds de 18 m. Le sol des galeries s’arrêtait
un peu au-dessus du plan d’eau qui, en période de crues souter¬
raines, s’élevait fortement et très rapidement, et envahissait les
ateliers d’extraction.
Garges-les-Gonesse. — 26. — Forage de la Sté Civile et Fon¬
cière par Vincent & C^®. — 1926. — Diamètre 0,300.
Sol à -|- 49.
M.C. : 30 70 à 20,00
C.G.S. : 20,00 11,30
C.G.M. : 11,30 5,50
C.G.I. : 5,50 — 6,80
L’eau a été rencontrée entre -j- 10 et -j- 8, dans le C.G.M. Elle
remontait au sol.
27. — Forage de la Sté Tripab par la Sté Hubschwerlin & C*®.
— 1946. — • Diamètre 0,150.
135 —
Sol à + 45.
M.C. : 21,55 à 13,00
C.G.S. : 13,00 10,00
L’eau a été atteinte à partir de + 15 dans les M.C.
N.S. : + 43,50 N.D. : + 39,00 D.H. : 13 me.
Vilhers-le-Bel. — 29. — Forage à la Briqueterie Bony, par
Bécot. — 1881.
Sol à + 69,17.
M.C. : 45,37 à 35,91 venue aquifère à + 44,50 N.S. : + 51,32
C.G.S. : 35,91 28,87 — — 33,85 51,96
C.G.M. : 28,87 23,17
C.G.I. : 23,17 8,97 — — 18,00 53,62
Pas d’indication de débit ; on sait seulement que le forage a donné
de bons résultats.
30. — Forage Lelong par Vincent & C*®. — 1926. — Diamètre
Débit inconnu.
Saint-Brice-sous-Forêt. — 31. — Forage par Bécot. — 1890.
Sol à + 70.
32. — Forage aux carrières de Saint-Brice par Vincent & C*®.
— 1923. — Diamètre 0,248.
Sol à -f 70.
M.C. : 27,70 à 18,50 venue aquifère à + 17 (CGS) N.S. : 51,50
C.G.S. : 18,50 16,40 — — à + 16,50 (CGS) 50,60
Saint-Gratien. — 33. — Forage Route Nationale par Deschamp.
— 1927.
Sol à + 45.
M.C. : 26,55 à 16,97
N.S. ; -f 37,75 D.H. ; 3 me.
Saint-Leu i.a Forêt. — 34. — Forage par Bécot. — 1895. —
Diamètre 0,355.
— 136 —
Sol à + 85.
M.C. : 67,23 à 57,45
C.G.S. : 57,45 56,00
N.S. : + 77,80
Dans le forage de la Source Méry (1911) dont l’orifice est égale¬
ment à la cote 85, le niveau statique s’est établi à + 68 pour les
eaux du C.G.I.
Fhépillon. — 35. — Forage communal par Portet & Bernard. —
PiERRELAYE. — 36. — Forage du Service d’Assainissement de la,
Seine.
Sol à 54.
Lutétien : de 46,30 à 29,60
Nappe libre à -f- 37,44
Mery-sur-Oise. — 37. — • Puits d’aération aux carrières Civet-
Pommier.
Sol à -F 61.
Recouvrement : 18 m.
Calcaire : 7 m.
Eau à : 25 mètres (-f- 36)
Un forage pour absorption effectué dans ces carrières n’a pu
évacuer les eaux se tenant à 20 cm. sous le sol des galeries.
Meriel. — ■ 38. — La Fontaine du Vieux- Moutier qui alimente
le ruisseau du même nom est une résurgence des eaux circulant en
régime libre dans le C.G.M. Son débit s’élevait à 20 lit./sec., soit
72 me. h. en octobre 1949, et le plan d’eau, à l’émergence, se tenait
à -f 47.
Villiers-Adam. — 39. — Forage aux Plâtrières par Portet. —
Bouffemont. — 40. — Forage à la Cerisaie par Lippmann.
Sol à + 109.
Lutétien : de + 53 à + 47,38
N.S. : + 69,00
Moisselles. — 41. — Forage au Pénitencier. — 1888. — Dia¬
mètre 0,202. . f
Sol à -|- 98.
M.C. ; 72,78 à 62,95 venue aquifère à -f- 65,00 N.S. : 4- 86,50
C.G.S. : 62,95 58,90 — — 62,95 -|- 82,70
C.G.M. : 58,90 52,00 — — 58,90 4- 84,65
C.G.I. : 52,00 49,48 — — 49,50 4- 81,70
42. — Forage Musnier par Arrault & Brochot (1, p. 15).
Sol à 4- 95.
M.C. : -4 61,52 à 52,69
C.G.S. : 52,69 49,37
N.S. : 4- 82,00
Ezanville. — 43. — Forage par Lippmann (1, p. 15).
Sol à 4- 88.
M.C. : 55,24 à 44,79
C.G.S. : 44,79 39,79
C.G.M. : 39,79 33,40
C.G.I. : 33,40 22,70
N.S. : 4- 71,40
Villiers-le-Sec. — 44. — Forage à la Distillerie Haquin, par
Bécot. — 1880.
Sol à 4- 124.
M.C. : 82,85 à 73,76 venue aquifère : -p 74 N.S. : -p 77,80
C.G.S. ; 73,76 69,14 — — -P 70 78,00
C.G.M. : 69,14 63,93
Moussy-le-Neuf. — 45. — Forage exécuté en 1901.
Sol à 4- 118.
M.C. ; 68,550 à 61,97
Entre 65,40 et 62,55, venue aquifère dont le N.S. est à -p 82,65.
Ce forage est implanté dans le compartiment abaissé de la faille
ou de la flexure jalonnant l’axe du Bray.
Mauregard. — 46. — Forage par Vincent & C*®. — 1923.
Sol à 4- 122.
Avant-puits : de 122 à 77
Base du Lutétien à 4- 63,70
Niveau aquifère dans C.G.M. à -p 77,00
— — — C.G.I. 70,00
N.S. : -P 79,10
79,00
- 138 —
Luzarches. — 47. — Ferme de Trianon par Vincent & Ci®. —
1922. — Diamètre 0.248.
Sol à + 150.
M.C. ; 112,50 à 105,02
C.G.S. : 105,02 99,60
C.G.M. : 99,60 92,30
N.S. : + 102 N.P. ; 94,83 D.H. : 7,2 me.
Structure du Lutétien.
Les assises lutétiennes présentent une composition bien uniforme :
les Marnes et Caillasses épaisses de 8 m. 20 (Claye) à 11 m. (Aulnay),
comprennent au sommet l’assise quasi-imperméable des marnes,
recouvrant les alternances de caillasses calcaro-siliceuses et de pseudo-
morphoses de gypse, fissurées et aquifères, et de marnes magné¬
siennes. Le C.G.S. offre sur 4 m. 50 à 5 m. 50 ses bancs calcaires
habituels reposant sur le C.G.M. (6 à 8 m.) composé de bancs durs
et de marno-calcaires. Cette partie est la moins aquifère du Lutétien,
dont l’assise inférieure, épaisse de 7 m. (Saint-Martin du Tertre)
à 11 m. (Villiers-le-Bel) comprend les bancs compacts (4 à 6 m.)
du C.G.L, et des sables glauconieux sur 3 à 5 m. Vers TEst toutefois
: Saint-Leu-Frépillon), la base du Lutétien est compacte.
Charge ascensionnelle.
Le tableau ci-dessous indique la valeur de la charge ascension
nelle pour quelques forages étudiés :
— 139
Compte tenu de ces indications, on peut classer comme suit
les valeurs de la charge ascensionnelle ;
1. Charge très forte : plus de 6 kg.
2. — forte ; 4 à 6 kg.
3. ' — moyenne : 3 4
4. — , médiocre : 2 3
5. — faible : 1 2
6. — nulle : 0 1
Les zones de charge se répartissent alors comme suit :
Charge très forte. — Aulnay-sous-Bois (2), Tremblay-les-Gonesse
(14), dans le C.G.l.
Charge forte. — Sevran (4) dans les M.C. ; Sevran (5) dans le C.G.S.,
Aulnay (3 et 4), Gressy (10), Garges (26) pour le C.G.M., Blanc-
Mesnil (1) et Saint-Brice (31) pour le C.G.l.
Charge moyenne. — Blanc-Mesnil (1), Sevran (5) pour les M.C. ;
Blanc-Mesnil (1), Saint-Brice (32), Moisselles (42) pour le C.G.S.,
Villiers-le-Bel (30) pour le C.G.M., Claye-Souilly (8), Annet-sur-
.Marne (9), Villiers-le-Bel (29), Moisselles (41) pour le C.G.l.
Les autres charges se classent dans les valeurs médiocres ou faibles,
à l’exception des charges nulles suivantes :
Louvres (17), Villiers-l^-Bel (29), Villiers-le-Sec (44) pour les M.C. ;
Villiers-le-Sec (44) et Mauregard (46) pour le C.G.S. ; Pierrelaye (36),
.Mériel (38), Villiers-Adam (39), Luzarches (47) pour le C.G.M. ;
Louvres (17), Chennevières-les-Louvres (21), Méry-sur-Oise (37),
Mauregard (46) pour le C.G.l.
D’une manière générale, la mise en charge — donc la capacité
ascensionnelle — des eaux souterraines croît avec la profondeur de
la couche aquifère. On relève quelques exceptions pour les assises
supérieures, mais la règle est générale en ce qui concerne le C.G.L,
le plus intéressant au point de vue hydrogéologique.
Limites des régimes hydro géologiques.
La zone des fortes pressions artésiennes, voisine de la fosse syn-
clinale, intéresse les localités de Gonesse, Garges, Le Blanc-Mesnil,
Aulnay-sous-Bois, Tremblay-les-Gonesse, Sevran, avec une exten¬
sion occidentale atteignant Saint-Brice, Moisselles et Ezanville.
Aux pressions moyennes correspond une zone allant de Taverny
à Maffliers, puis gagnant Ecouen, Arnouville et Garges. Vers l’Est,
une zone identique s’étend de Moussy-le-Vieux au N., à Claye-
Souilly au S.
La zone des pressions faibles forme une bande périphérique
englobant Montigny-les-Cormeilles, Bessancourt, Villiers-Adam, Maf-
140 —
fliers, Mareil-en-France, Marly-la-Ville, Vémars, Moussy-le-Neuf,
et gagnant Annay sur-Marne par Juilly et Nantouillet.
La zone des pressions nulles, où les eaux du Lutétien sont en
régime de nappe libre, correspond aux zones d’affleurement ou de
décapage : Pierrelaye, Méry-sur-Oise, Mériel, l’Isle-Adam, Saint-
Martin du Tertre, Belloy, Luzarches, et le voisinage de l’anticlinal
du Bray. Un ilôt central, correspondant à la vallée du Groult et
de ses affluents et concernant les eaux des M.C., C.G.S. et C.G.M.,
occupe tout ou partie des localités de Vaudherland, Goussainville,
Louvres et Chennevières-les-Louvres.
Enfin, vers Claye-Souilly, Annet et Fresnes-sur-Marne, où le
Lutétien affleurant en bordure des cours d’eau est décapé sous les
alluvions, la mise en charge est peu importante dans les niveaux
aquifères supérieurs.
Débits.
On dispose de trop peu d’indications sur les débits des forages
pour en tirer des conclusions. Le jaillissement des eaux a été constaté,
pour le C.G.S. et le C.G.M., au Blanc-Mesnil, et pour celles du C.G. 1.,
au Blanc-Mesnil, Aulnay-sous-Bois et Tremblay-les-Gonesse. Des
débits moyens, avec faible dénivellation en pompage ont été obtenus
à Mitry-Mory dans le C.G.S. : 25 me., abaissement de 47 cm., et
à Goussainville dans le C.G.I. : 24 me., abaissement de 0 m. 40.
Le C.G.M. a livré un débit horaire de 50 me. à Sevran.
C’est seulement dans la zone voisine àe la région synclinale que
l’on obtient de forts débits ; dès que l’on s’en éloigne, les débits
fléchissent et la dénivellation en pompagê augmente. D’ailleurs, la
grande variété des techniques employées et des diamètres du tubage
captant (0 m. 150 à 0 m. 552) ne permet pas non plus de tenir
compte du facteur débit dans l’étude des eaux du Lutétien du
Parisis.
Évolution des pressions artésiennes.
Il est intéressant de comparer dans le temps la valeur des charges
ascensionnelles pour étudier l’évolution générale des eaux du Luté¬
tien. Plusieurs localités où divers forages ont été réalisés entre 1880
et 1951 permettent cette comparaison.
Évolution de la pression artésienne dans le temps.
— 142 —
Non seulement on ne constate pas d’affaiblissement de la mise
en charge, mais dans la plupart des cas, la valeur de celle-ci a aug¬
menté entre 1881 et 1935 pour les eaux des quatre assises lutétiennes.
Seule la pression des eaux du C.G.l. à Villeron-les-Louvres paraît
accuser un très léger fléchissement entre 1892 et 1897, d’ailleurs
presque entièrement compensé entre 1897 et 1923, malgré la multi¬
plication des forages intervenue pendant cette période de 26 ans,
tant dans le Parisis que dans le synclinal de la Seine.
Conclusions.
L’étude hydrogéologique des eaux du Lutétien dans le Parisis souligne,
en conformité avec la stratigraphie générale de la région, la persistance
de quatre niveaux aquifères correspondant aux quatre subdivisions de
l’étage.
La mise en charge est maximum de part et d’autre de la vallée du
Groult où l’affleurement des formations lutétiennes détermine un régime
de circulation libre dans les trois assises supérieures, les eaux du C. G.
restant encore en charge. La pression diminue régulièrement vers la
périphérie du Parisis, où les eaux du C.G.L ont elles-mêmes perdu leur
force ascensionnelle et se déversent soit par des résurgences, soit par des
lignes de suintement le long des vallées de l’Oise, et de ses affluents.
Au N.-E., en bordure de l’anticlinal du Bray, le fort relèvement des assises
rend précaire le volume des eaux de Lutétien, qui s’écoulent rapidement
vers la dépression synclinale.
On ne peut tirer aucun enseignement des débits obtenus, par suite de
l’insufiisance des données et de la diversité des techniques envployées.
f.a comparaison des données des forages exéciités dans une même locf-
lité à des dates espacées ne souligne aucun signe de fatigue des eaux sou¬
terraines, dont la mise en charge tendrait j)lutôt à augmenter dans les
trois assises supérieures, et n’a que très faiblement fléchi dans le C.G.l.,
niveau le plus aquifère et le plus exi)loité du Imtétien.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
1. — G. F. Dollfus. Feuille de Châteaudun au 80.000®. — Feuille de
Bourges au 320.000® B.S.C.G.F., n° 133, t. XXII, 1913, pp. 1-32.
2. — R. Soyer. Feuille de Dammartin en-Goële au 50.000®. Coupes
détaillées et notes hydrogéologiques. B.S.C.G.F., n” 226, t.
XLVII, 1949, pp. 19-38.
3. — G. F. Dollfus. Notes géologiques et hydrologiques S)ir les bassins
de la Seine et de la Loire. B.S.C.G.F., n° 176, t. XXXIII, 1929,
pp. 17-37.
143 —
Les ME\f:iiAUX phosphatés et sulfurés du gisement
FERRIE ÈRE DE MOU LAINE (MeURTHE-ET-MOSELLE).
Par S. Caillère et F. Kraut.
On peut dire que, sans exception, les minerais de fer du bassin
lorrain renferment du phosphore en quantités telles que sa présence
est gênante pour la sidérurgie. C’est une des raisons qui ont conduit
les ingénieurs et minéralogistes à rechercher sous quelle forme se
trouvait l’élément nocif dans ces formations.
La source du phosphore incontestablement la plus abondante
et la plus facilement reconnaissable est fournie par les organismes.
En effet, s’il n’est pas rare de voir les oolithes se développer autour
d’un fragment d’os, la gangue renferme presque toujours de nom¬
breux débris organiques phosphatés.
Nous avons montré que l’examen microscopique et l’étude cbi-
mique permettent de déceler le phosphore à l’état dispersé dans
la zone corticale des ovoïdes aussi bien que dans le ciment L
Sous sa forme cristallisée on le rencontre dans les fossiles dont le
plupart accusent une très nette anisotropie optique et dans les
espaces interoolitbiques.
Nous avons rapporté récemment, d’une visite au gisement de
Moulaine, des échantillons parmi lesquels figure un fragment d’os
d’une taille exceptionnelle qui nous a permis de faire des obser¬
vations fort intéressantes au point de vue des minéraux phosphatés
et renferme en outre un dépôt de sulfures de fer, de plomb et de
cuivre De plus, nous avons identifié dans les matériaux prove¬
nant de la couche grise un fluophosphocarbonate de calcium, la
stafîelite, qui s’ajoute à la francolite que nous avons signalée dans
un mémoire précédent.
1. — Les produits phosphatés.
Les minerais de la coucbe grise sont très riches en quartz, ils
renferment des oolithes ferrugineuses déformées et aplaties ainsi
qu’un grand nombre d’organismes. Leur gangue est constituée en
partie par la calcite et la cblorite qui englobe des cristaux de sidérose
et en partie par un minerai phosphaté.
Celui-ci. forme des sphérolites incomplets, sortes d’évantails, sur
le pourtour des ovoïdes. Les fibres de ce minéral peu biréfringent
1. C.R.Ar.Sc., 1046, f. 22.3, p. 862.
2. C.R..‘lc.Sc., 1951, t. 23-2, p. 1128.
Bulletin du I\fusénmy 2® série, t. XXIV, n° 1, 1952
— 144 —
ont une extinction droite. Leur signe d’allongement est négatif,
leur indice de réfraction moyen Wm > 1,60. Il s’agit de la staffélite,
variété fibreuse de la francolite (fig. 1, planche jointe).
Les fluophosj)hocarbonates, qu’il s’agisse de la francolite ou de
la staffélite, n’ont pu être observés qu’au microscope et pour déter¬
miner leurs propriétés optiques il a fallu utiliser de forts grossisse¬
ments.
Par contre, le fragment d’organisme volumineux a permis une
étude plus complète des produits phosphatés.
On distingue à l’œil nu sur l’échantillon une carapace compacte
jaune rougeâtre entourant une masse centrale creusée de nombreuses
cavités remplies par un dépôt oolithique (fig. 3, planche jointe).
L’examen microscopique montre que la zone externe est constituée
par un minéral jaunâtre faiblement biréfringent. L’allongement
négatif des fibres et leur extinction droite laisse présumer qu’il s’agit
d’un phosphocarbonate de calcium : la dahlite. Ce tissu est lardé
de minuscules plages d’hydroxyde de fer et de gouttelettes de chal-
copyrite. Il renferme des ilôts de calcite dans lesquels se développe
la pyrite. En se rapprochant du centre de l’échantillon, les perfo¬
rations se multiplient, se rejoignent, formant un réseau à contours
compliqués. Les cavités sont bordées par des anneaux concentriques
de dahlite, tandis que dans leurs interstices on observe des paquets
de fibres allongées, d’un jaune plus intense assez fortement biréfrin¬
gentes, ayant un signe d’allongement positif (fig. 2, planche jointe).
A. Lacroix ^ a signalé dans les quercyites de Mouillac (Lot)
deux variétés de dahlite ayant la même composition chimique et
des propriétés optiques différentes. Nous avons comparé ces maté¬
riaux conservés au Muséum avec l’organisme étudié et constaté
que l’on a affaire à la même association.
t. C.R.Ac.Sc., 1910, t. 150, p. 1388.
EXPLICATION DE LA PLANCHE
Minerai de la couche grise.
Fig. 1. — Lumière naturelle transmise. Grossissement 220. — Sphérolites de staffélite
dans les espaces irteroolithiques.
Organisme phosphaté.
Fig. 2. — Lumière naturelle transmise. Grossissement 35. Cavités remplies par la
pyrite opaque et bordées par la dahlite négative. Dans les interstices on aperçoit
les paquets de fibres allongées de dahlite positive.
Fig. 3. — Lumière naturelle trar smise. Grossissement 80. Remplissage oolithique dans >
le tissu phosphaté perforé.
Fig. 4. — Lumière naturelle réfléchie. Grossissement 72. Agrégat de cristaux cubiques
de galène se développant dans une cavité de tissus phosphatés.
Bulletin du Muséum
145 —
Le diagnostic est confirmé par l’analyse chimique, faite sur des
fragments de la carapace débarrassée aussi soigneusement que
possible du dépôt oolithique. Elle a donné les résultats suivants ;
31,90
49,50
0,30
2,80
0,10
0,20
1,70
1,70
9,—
1,75
0,28
99,23
Composition minéralogique quantitative.
Dahlite . 82,80
Calcite . 9,50
Gœthite . 2,30
Pyrite . 1,20
H^O— . 1,70
97,50
La composition rninéralogique a été exprimée en utilisant les
minéraux reconnus par l’examen microscopique. On interprète ainsi
la quasi totalité de l’analyse.
La faible teneur en fluor montre qu’il n’est pas possible d’envi¬
sager un fluophosphocarbonate. Nous avons donc calculé la dahlite
d’après la formule 2 (PO*)^ Ca® CO® Ca.
IL ^ — Les minéraux sulfurés.
Nous avons signalé plus haut dans la zone périphérique du fossile
des îlots de pyrite et une imprégnation locale du tissu par la chal-
copyrite. Si le premier de ces minéraux est assez répandu dans les
minerais lorrains, notamment dans les couches verte et noire, le
second y est exceptionnel.
Le remplissage oolithique des cavités de la partie centrale ren¬
ferme un sulfure encore plus rare. Nous y avons découvert la galène
(fig. 4, planche jointe) assez largement développée. En effet, les
lacunes sont comblées par un minerai de structure assez complexe.
On y distingue dans une gangue tantôt chloriteuse et micacée, tantôt
carbonatée des oolithes ferrugineuses accompagnées de quelques
fragments de quartz. Ce minerai a subi des transformations secon-
Butleiin du Muséum. 2® série, t. XXIV, n® 1, 1952.
P206 .
CaO...
APOL
Fe^O®
TiO® .
MgO .
ITO —
H^O +
CO® . . .
so®. . . .
F .
10
146 —
daires très importantes. La pyrite abonde dans le ciment, on observe
même des oolithes dont la zone corticale est épigénisée par le sulfure
de fer.
Ailleurs, la galène occupe les espaces interoolithiques et y prend
parfois un développement considérable. Elle se présente en agrégats
de cristaux s’appuyant sur les parois des cavités ; sa mise en place
est certainement postérieure au dépôt oolitbique.
Pour expliquer la présence de la galène, très rare dans les minerais
oolitbiques on peut faire une remarque d’ordre général sur le
rôle des organismes dans ces formations. Nous avons constaté que
dans les minerais lorrains la presque totalité du fer à l’état cristallin
se concentre dans les fossiles épigénisés par la goetbite. Les tissus
organiques fixent donc le fer aussi n’est-il pas surprenant de voir
qu’un organisme de taille exceptionnelle retienne des métaux acces¬
soires comme le plomb et le cuivre sous forme de minéraux bien
définis.
1. F. VuLAiN, Annales des Mmes, t. I, 1902, p. 289.
— 147 —
La MOUILLABILITÉ DES SOLS. — /. SaBLES D'ORIGINES DIVERSES.
Coefficient de mouillabilitê.
Par J.-M. Turmel.
Dans deux articles préeédents, j’ai montré combien était diffé¬
rente la valeur de la percolation dans les diverses parties des dunes
maritimes de Normandie. J’ai alors mis en évidence par toute une
série d’expériences qualitatives que les grains de sable des dunes
fixées étaient enrobés d’une mince pellicule organique. Il restait
à préciser quelle était la nature de ce film organique, à voir si ce
phénomène était général pour des sables d’origines très diverses
et surtout à essayer de trouver des résultats quantitatifs pour la
mouillabilitê de ces sables.
Les analyses ont porté principalement 1° sur deux sables entière¬
ment siliceux de la forêt de Fontainebleau, recueillis au Mont
Chauvé, l’un en profondeur, l’autre en surface ; 2° sur trois sables
calcaires, l’un d’origine terrestre, à Isle-les-Meldeuses, les deux
autres provenant' de dunes maritimes de la côte Ouest du Cotentin,
sur la commune d’Agon (Manche), au lieu-dit le Mont-à-Regret,
pris tous deux en surface, l’un sur une pente exposée au Sud colo¬
nisée par l’association du Tortulelum, l’autre sur une pente exposée
à l’Ouest avec une végétation correspondante à l’association Galium
littorale et Sedum acre.
Pour poursuivre ces expériences de mouillabilitê, un appareillage
des plus simples a été réalisé : un très grand entonnoir conique en
verre à angle d’ouverture faible est fixé à un lourd bâti de bois.
Le tube dont la section a au minimum un centimètre, est prolongé
par un gros tube de caoutchouc fermé par une pince à pression, ce
qui permet de prélever sans turbulence, à différents intervalles
de temps, les fractions de sable qui se sont sédimentées dans le fond
de l’entonnoir. De ces observations résulte la possibilité de tracer
la courbe représentative de la fonction p{t) du poids total de sable
sédimenté à chaque instant t.
Au préalable, j’ai vérifié expérimentalement qu’aucun dépôt ne
persistait sur les parois intérieures de l’entonnoir et que par consé¬
quent les fractions recueillies correspondaient bien aux quantités
de sable sédimentées.
La durée des expériences a été ordinairement de 8 heures, mais
certaines ont été arrêtées à 4 heures et d’autres ont été prolongées
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n° 1, 1952.
— 148 —
jusqu’à 19 heures. Il faut d’ailleurs remarquer que les résultats
de beaucoup les plus intéressants sont donnés dans les premières
minutes de l’expérience.
Les expériences ont été faites sur des sables naturels, c’est-à-dire
n’ayant subi qu’un séchage, puis sur des sables lavés énergiquement
avec de la soude à 1 % sous atmosphère de gaz carbonique (ce qui
avait pour but d’enlever l’humus libre, c’est-à-dire, pour les sables
non calcaires, la presque totalité) et enfin sur des sables lavés à
l’eau oxygénée à 30 volumes de façon à détruire toute la matière
organique dans l’échantillon.
Sables d’origines diverses.
Isles-les-Meldeuses.
Ce sable, très faiblement calcaire (0,2 %), avec très peu de matière
organique (0,4 %), possède à l’état naturel un faible pouvoir hygros-
copique (0,25) ; sa teneur en humus est nulle.
Deux expériences de mouillabilité ont été faites : 90 % de sable
tombe avant deux minutes ; après ce temps, les pourcentages de
grains qui précipitent deviennent de plus en plus faibles et sont tou¬
jours inférieurs à 0,5 %. Ainsi dans l’expérience 10, au bout de
5 heures, 91 % de sable étaient sédimentés ; et une mesure faite
après 19 heures montre seulement une sédimentation de 91,6 %.
On peut dire que ce sable est extrêmement mouillable et l’on en
trouve l’explication dans sa très faible teneur en matières humiques.
Lavé à l’eau oxygénée à 30 volumes, on constate (exp. N° 18)
très peu de différences, du moins au début. Ainsi, au bout de
30 secondes, 93 % du sable est sédimenté, au bout d’une minute 96 %
et en fin d’expérience, au bout de 19 heures, près de 98 %, valeur
un peu plus forte que celle trouvée pour les sables à l’état naturel.
Cette différence correspond à la matière organique présente dans
l’échantillon naturel (0,4 %) ou absente dans l’échantillon lavé
à H202.
Fontainebleau • Mont-Chaiwé, en profondeur.
Ce sable, entièrement siliceux, prélevé à une cinquantaine de
centimètres sous une lande à Calluna, possède 3 % de matière orga¬
nique et a un pouvoir hygroscopique (2 %) nettement supérieur
à celui du sable d’Isle-les-Meldeuses.
Pour un sable seulement séché (exp. N° 5) la sédimentation est
plus lente et par conséquent la mouillabilité est moindre que pour
le sable d’Isle-les-Meldeuses pris dans les mêmes conditions. En effet
au bout de deux minutes, 13 % du sable seulement est sédimenté
et 22 % seulement est précipité après 19 heures d’expériences.
Au contraire, quand le sable a subi préalablement plusieurs
— 149 —
lavages à la soude (exp. N° 13), l’on constate qu’après 30 secondes
93 % des sables sont déjà totalement mouillables et au bout de
3 heures 96 % ; cette valeur restant sensiblement la même au bout
de 18 heures d’expérience. On peut dans ce cas conclure que les
acides humiques enlevés par le lavage répété à la soude sont, pour
une très grande part, les responsables de la faible mouillabilité
constatée pour le sable à l’état naturel.
Fontainebleau • Mont-Chauvé, en surface.
Ce sable, entièrement siliceux comme le précédent, possède par
contre plus de matière organique (9,2 %) et a un pouvoir hygros-
copique nettement supérieur (6,9 %). Pour ce sable, uniquement
séché à l’étuve la sédimentation est encore beaucoup plus faible
puisque dans les deux expériences seulement 1,5 % (exp. N“ 6)
et 0,3 % (exp. N° 12) étaient sédimentées au bout de 2 minutes et
que, au bout de 20 heures, le pourcentage total de sédimentation se
stabilisait à 3,34 % pour l’exp. N° 6 et 3,68 % pour l’expérience
N° 12, valeurs bien inférieures à celles trouvées pour les sables
précédemment étudiés.
Après lavage à la soude les résultats rappellent les précédents,
puisque 72,2 % (exp. N° 14) sont déjà sédimentés au bout de
30 secondes et 77,6 % au bout de 4 heures.
Le lavage à l’eau oxygénée donne un pourcentage de sédimentation
de 84,8 % après 15 secondes, 90 % au bout d’une minute et 95,3 %
au bout de 19 heures. Comme pour les sables de profondeur on peut
donc dire que les acides humiques enlevés par les lavages à la soude
sont les agents actifs de la non mouillabilité de ces sols.
Mont-à-Regret, pente Sud.
Ces sables (deux prélèvements), sans carbonates ou presque
(0,2 %) sont peu riches en matière organique (2 %). A l’état naturel
ces sables sont peu mouillables ainsi que le montrent les expériences
8 et 32 : ainsi, au bout de 2 minutes seulement 2,4 % sont sédi¬
mentés dans la première expérience et 1,52 dans la seconde et enfin
seulement 4,2 et 2,5 respectivement au bout de 4 heures.
Après lavage à la soude (exp. N° 16) vu la faible teneur en cal¬
caire la mouillabilité augmente dans de fortes proportions puisque,
déjà au bout de 30 secondes 43,6 % sont sédimentés. Le pourcentage
de sédimentation au bout de 4 heures : 47,8 et au bout de 19 heures :
47,9 montre que l’action de la soude, quoique efficace, n’a pas totale¬
ment enlevé les substances inhibant la mouillabilité ; ceci concorde
avec ce que l’on sait de l’action de la soude sur les sols calcaires
qui retiennent dans un complexe calcique non soluble à la soude une
partie de l’humus.
— 150 —
Le lavage à l’eau oxygénée (exp. No 20) amène la sédimentation
dès les 15 premières secondes à 97,8 % et le pourcentage total de
sédimentation au bout de 4 heures est de 99,7.
Mont- à- Regret, pente Ouest.
Avec ce sable, très voisin du précédent (même teneur en carbo¬
nates, mais avec plus de matière organique : 9 %), on retrouve
des résultats assez semblables : faible mouillabilité, 4,6 % au bout
de 2 minutes, 8,3 % au bout de 4 heures à l’état naturel (exp. No 8)
et après lavage à la soude (exp. N'o 15), 25,1 % au bout de 30 secondes,
28,0 au bout de 4 heures et 28,2 au bout de 19 heures. On voit ici
qu’il reste une forte proportion d’humus après lavage à la soude,
ce qui est cause de la faible mouillabilité constatée après ce lavage.
L’action de l’eau oxygénée donne, comme ci-dessus, des pourcen¬
tages extrêmement élevés, soit 97,7 % au bout de 15 secondes.
Sables maritimes.
Des essais de mouillabilité sur plusieurs sables à l’état naturel
tirés des dunes maritimes de l’Ouest du Cotentin (Agon, Manche)
ont été exécutés, afin de vérifier si ces phénomènes de mouillabilité
présentaient une réelle constance. J’avais dans Un précédent tra¬
vail ^ montré les variations de composition physique et chimique
de ces sols, peu importantes, sauf celle de la matière organique.
Les résultats que mettent en évidence les nombres des cinq dernières
colonnes du tableau montrent, sans qu’aucurte analyse détaillée
ait été faite pour ces échantillons, des pourcentages notablement
différents entre eux, quoique cependant assez faibles en valeur
absolue suivant les teneurs en matière organique. Les pourcentages
les plus élevés correspondent aux stations les plus humides (panne
humide au pied du Mont-à-Regret, exp. N° 28) et les plus faibles
à des pelouses sèches (pelouse haute de la panne des sabliers, exp.
N'o 31 et pelouse à Cladonia, au Mont-à-Regret, exp. N’o 27). 11 semble
qu’une forte teneur en matière organique facilité pour ces sables,
dans certaines proportions, la mouillabilité, ce qu’on avait déjà
pu constater sur les expériences du Mont-à-Regret, pentes Sud et
Ouest. 11 sera donc nécessaire de rechercher par la suite les teneurs
en matières humiques et non plus les teneurs en matières organiques
totales et de préciser les pourcentages des diverses fractions d’humus.
Coefficient de mouillabilité.
Cet ensemble d’expériences va permettre maintenant de préciser
la notion de mouillabilité d’un sable.
1. Végétation de la Côte Ouest du Cotentin. Ment. Mus. iiat., nouv. sér., 1. XXVIII
fasc., p. 1-72.
— 151 —
Comment juge-t-on de la plus ou moins grande mouillabilité
d’un sable ? Deux faits interviennent dans la notion usuelle qu’on a
de la mouillabilité. En premier lieu, c’est le poids total sédimenté
en un temps donné (4 heures par ex.), temps après lequel les pour¬
centages de sable sédimenté doivent être très faibles et très sensi¬
blement les mêmes pour les différents sables (de l’ordre du centième
du poids total). Mais ce renseignement ne peut à lui seul donner une
idée exacte de la mouillabilité, comme le montre la remarque sui¬
vante. Considérons deux sables donnant au bout du même temps le
même poids de sable sédimenté, avec le seul caractère précédent
il faudrait les considérer comme de mouillabilité égale ; mais, si
pour l’un l’allure de la sédimentation est sensiblement régulière
et si pour l’autre au contraire, il tombe brusquement au début
un gros pourcentage de grains, suivi de très faibles sédimentations,
comment distinguer entre ces deux sables ?
Si l’on trace les deux courbes représentant la fonction p{t) de
la somme des pourcentages des grains tombés par rapport au temps,
on obtient deux diagrammes de mêmes extrémités aux abscisses o
et T. Considérant alors les aires des portions de plan coordonné
(pourcentages-temps) comprises entre 1° l’axe des temps; 2° une
parallèle à l’axe des pourcentages à l’abscisse du temps total T
et 3° les courbes représentant le phénomène, on constate que Faire
de la courbe qui correspond au sable a sédimentation régulière est
inférieure à celle de l’autre sable : c’est la différence entre ces aires
qui distingue ces deux sables ; on est donc amené à se servir d’une
telle aire pour caractériser la mouillabilité d’un sable. On sait que
la mesure de cette aire est la valeur de l’intégrale définie de la fonc¬
tion p{t) entre les limites de temps o et T de l’expérience. Il ne peut
être question de calculer exactement eette intégrale puisque la
représentation analytique de la fonction p{t) est inconnue ; on en
calculera donc une approximation par une des méthodes usitées
en pareil cas, par exemple, par la somme des aires des rectangles
exinscrits, qui donne ici une approximation suffisante, vu l’allure
de la courbe. Justement les données successives de l’expérience
permettent d’exécuter rapidement et simplement ce calcul.
On portera en ordonnées les pourcentages des poids totaux suc¬
cessivement sédimentés et en abscisses les divers temps où l’on a
noté les sédimentations. Appelant Kj les pourcentages des sédiments
successivement recueillis, les divers temps des mesures et T la
durée totale choisie pour établir le calcul, toutes valeurs fournies
par le tableau. Faire de la courbe s’exprime alors par la formule
A = 2 Ki (q — ti_i)
— 153 —
Divisant cette expression par le temps total T nous obtiendrons
Ce nombre m qui donne aussi une mesure de l’aire indiquée tient
compte à la fois du poids final de sédiment et de l’allure plus ou
moins régulière des sédimentations successives : c’est lui que je
nomme le coefficient de mouillabilité.
Son emploi permet une détermination et une classification précise
au point de vue quantitatif des phénomènes de mouillabilité.
Il faut toutefois insister sur ce que le calcul de m doit être fait
d’après un temps total T tel que la sédimentation soit devenue et
reste très faible, ce qui oblige à fixer cette valeur de T d’après la
nature des sols étudiés. On pourra donc, le cas échéant, utiliser un
coefficient m correspondant à diverses valeurs de T, par exemple
4 ou 8 ou 19 heures.
Bien entendu, la comparaison de la mouillabilité des sols grâce
aux valeurs de m sera d’autant meilleure que les sols auront été
expérimentés pendant le même temps total. Mais en fait, pratique¬
ment, il apparaît que 1° une même valeur de T permet la comparaison
d’une gamme assez largement étendue de sols et que 2° pour des
durées telles que 4,8 et 19 heures p. ex. les coefficients m^, m^,
correspondants gardent la même valeur à une unité et même
1/10™® près, à de rares exceptions. C’est ce que montrent, à titre
d’exemple, les valeurs des m^, nig, rujg, donnés dans le tableau,
des divers sols étudiés dans cet article. Il restera à confirmer les
indications précédentes au moyen d’expériences sur des sables
d’origine très diverses qui sont actuellement à l’étude.
Laboratoire de Culture du Muséum.
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART. - 15-5-1952.
SOMMAIRE
Pages
ÎÀste des Associés et Correspondants nommés en 1951 . 5
Travaux faits dans les Laboratoires pendant Vannée 1951 . 9
Communications
J. Dorst. Notice sur les spécimeas naturalisés de Mammifères éteints existant
dans les collections du Musétm . 63
J. Guibé. Typhlops Angeli (Serpent), espèce nouvelle du Mont Nimba . 79
P.- A. Remy. Diagnose de quelques Pauropodes algériens . 80
P. Lbpesme. Lamiaires nouveaux de l’Ouest Africain . 87
J. Garayon. Existence chez certains Hémiptères Antkocoridae d’un ot^ane
analogue à l’organe de Ribaga . 89
A. Guillaumin et H. Rose. Floraisons les plus intéressantes observées dans les
serres du Muséum pendant les années 1950 et 1951 . 98
Chr. Ginieis. Contribution à l’étude anatomique des plantules de Palmiers.
III : Les variations de structure dans les plantules de Chamaerops
humilis L . 100
R. SiLLANs. Contribution à l’étude phytogéographique des savanes du Haut-
Oubangui. Note préliminaire sur la composition floristique de quelques
« Kagas » (rochers) (3® partie) . 108
J.-M. Remy. Sur des Crabes sub-frssiles de Nouvelle-Calédonie . 114
A. Loubière. Aperçu sur la végétation européenne pendant le Quaternaire
inférieur et moyen . . 118
R. Abrard. Le Calcaire de Brie et les marnes vertes sannoisiennes aux environs
de Fontainebleau (Seine-et-Marne) . 126
R. Soyer. Hydrogéologie du Liitétien dans le Parîsis (6® note) . 130
S. Caillàre et F. Kraut. Les minéraux phosphatés et sulfurés du gisement
ferrifère de Moulaine (Meurthe-et-Moselle) . 143
J.-M. Turmel. La mouillabilité des sols. — I. Sables d’origines diverses.
CoefTicient de mouillabilité . 147
EDITIONS
DU
MUSÉUM NmON4L D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFHOY-8AINT-HILAIRE, PARIS V®
Archives du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle). Ne paraît
plus depuis 1938. (Le volume : 1500 fr.).
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, abonnement annuel France, 1500 fr.. Etranger, 2000 fr.).
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com¬
mencée en 1936. (Sans périodicité ; un vol. 1200 fr.).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933 ; prix du fascicule : 300 fr.).
Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 600 fr. ;
Étranger, 900 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le D' R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France, 500 fr.,
Étranger, 600 fr.).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme ; Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921.
Abonnement annuel : 1000 fr.
Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, .Laboratoire de Crypto¬
gamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 400 fr.. Étranger,
600 fr.).
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur M®*® Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 600 fr..
Étranger, 900 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeur M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie. Paraît depuis
1928 ; abonnement France et territoires d’Outre-Mer, 500 fr.. Étran¬
ger, 800 fr.).
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères.
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 j 500 fr. ; Étranger,
900 fr.).
ABBEVILLE. - IMPBIMERIB F. PAILLABT. - 15-5-1952.
BULLETIN
nu
MUSÉUM NATIONAL D’HISTÜIRE NATURELLE
2^ Série — Tome XXIV
RÉUNION DES NNTURNLISTES DU MUSÉUM
NO 2. — Mars 1952
MUSËÜM NATIONAL D’HISTOIHË NATURELLE
57, BUE CUVIER
P A R I S - V
RÈGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1 /2 feuille (8 pages d’im¬
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l'année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus¬
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
Les clicliés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie¬
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu'une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils
sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé¬
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser
directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
TIRAGES A PART
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en
outre s’en procurer à leurs frais 25 supplémentaires, aux conditions
suivantes :
(B'ouveaux prix pour les tirages à part et à partir du Fascicule n° 1 de 1950^
25 ex. 50 ex.
4 pages . 57 fr. 50 74 fr. 50
8 pages . 65 fr. 75 89 fr. 75
Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le
numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
Les commandes dépassant 50 exemplaires ne pourront être acceptées
que par autorisation spéciale et à des prix supérieurs à ceux qui sont
mentionnés sur le tarif ci-dessus.
I.es auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés
au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro
correspondant.
PRIX DE l’abonnement ANNUEL :
France : 1.500 fr. — Étranger : 2.000 fr.
(Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum)
Compte chèques postaux : 124-03. Paris.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 195.2. — N° 2
3896 RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
6 MARS 1952
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR C. ARAMBOURÜ
ACTES ADMINISTRATIFS
M. le Professeur Louis Face, Membre de l’Institut, est nommé Assesseur
au Directeur (Arrêté ministériel du 30 janvier 1952).
M. le Professeur Charles Sanniiî est nommé secoird Assesseur au Direc¬
teur (Arrêté ministériel du 15 février 1952).
M. Pierre Champion est nommé Sous-Directeur de Laboratoire à la
Chabe d’Ethnologie des Hommes actuels et des Hommes fossiles (A. m.
du 5-II-1952).
Marcelle Routeiller, Assistante au Musée de l’Homme, est
détachée pour un an, à compter du 1®’' oct. 1951 (A. m. du 5-XI-1951).
Mlle Paule Le Scour est titularisée dans les fonctions d’Assistante, au
Musée de l’Homme, à compter du 1®''-I-1952 (A. m. du 15-11-1952).
M. Maurice Blanc est titularisé dans les fonctions d’Assistant au Labo¬
ratoire des Pêches et Productions coloniales d’origine animale (A. in¬
du 27-XII-1951).
MM. Jean-Pierre Chevalier et Georges Tendron sont titularisés dans
les fonctions d’Assistant au Service de Muséologie (A. m. du 27-XI1-1951).
M. Jean Remy est chargé des fonctions d’Assistant pendant l’absence
de M. Chevalier, appelé sous les drapeaux (A. m. du 5-XII-1951).
M'*® Monique de Lestrange est chargée des fonctions d’Assistante
pendant l’absence de M'*® M. Bouteiller (A. m. du 13-XII-1951).
Armelle Rouvillois est chargée des fonctions d’Assjistant pendant
l’absence de M. Fuhon, Sous-Directeur de Laboratoire, détaché (A. m.
du27-XII-1951).
Mlle Anne-Marie Jachif.t, sous-bibliothécaire stagiaire est titularisée
en qualité de sous-Bibliothécaire au Muséum (A. m. du 7-1-1952).
Mme Francine Laboureau, Secrétaire administrative, obtient une pro¬
longation de congé de 6 mois pour raison de santé (A. m. du 22-1-1952).
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 2,' 1952.
11
156
Mme Paule Reichlen obtient un nouveau congé d'inactivité d’un an
pour raison d’études (A. m. du 27-XII-1951).
Mtt® Simone Arnette est chargée des fonctions d’Aide-technique (A. m.
du 16-1-1952).
M. Maurice Bogsiot est nommé Gardien-chef titulaire au Musée de
l’Homme (A. m. du 15-11-1952).
M. Jean-Marie Layac est nommé Taxidermiste au Service national de
Muséologie (A. m. du 20-XI-1951).
M™® Gertrude Valentin est chargée des fonctions d’Aide de laboratoire
pendant l’absence de M™® Bersihand (A. m. du 14-XI-1951).
Mmes Marie Fauvel, Marie Lucas, Germaine B.arri.ac, Marcelle Voisin
et MM. Roger Thomas, Roger Borrel sont titularisés dans le cadre com¬
plémentaire de service, à compter du l-VII-1951) (A. m. du 3-XII-1951).
MM. Robert Doreau et R. Marchandet sont titularisés dans les fonc¬
tions de Gardien de galerie (A. m. du 27-XII-1951).
M. Georges Gervais est nommé Gardien de galerie stagiaire au Musée
de l’Homme (A. m. du 22-1-1952).
La démission de M. Roger Larue, Gardien de galerie stagiaire, est
acceptée (A. m. du 7-XII-1951).
MM. Marcel Daubigney et Jules Pinson obtiennent une prolongation
de congé de 6 mois pour raison de santé (A. m. du 5-XII-1951).
M. Maurice Chuzeville obtient une prolongation de congé de 3 mois
pour raison de santé (A. m. du 15-11-1952).
MM. Hissard et Reboussin sont chargés des leçons de dessin au
Muséum pour Tannée 1952.
DISTINCTIONS HONORIFIQUES
M. le Professeur Paul V.ayssière est promu Officier de la Légion d’hon¬
neur par Décret du G février 1952.
M. Marcel Frerejacque, sous-Directeur de Laboratoire, est nommé
Chevalier de la Légion d’honneur par Décret du 6 février 1952.
M. Paul Budker, sous-Directeur de Laboratoire, est nommé Chevalier
de la Légion d’honneur par Décret du 13 février 1952.
— 157
COMMUNICATIONS
Rapport sur la mortalité et la natalité enregistrées
AU Parc Zoologique du Bois de Vincennes pendant
L’ANNÉE 1951.
Par Ach. Urbain, J. Nouvel, P. Bullier et J. Rinjard.
A. — MORTALITÉ
1. ■ — • Mammifères.
L’effectif du Parc Zoologique, qui était de 582 têtes le 1®'^ jan¬
vier 1951, n’est plus que de 563 au 31 décembre.
Le nombre total des morts, pendant l’année,, est de 148, dont
58 sujets adultes, 24 sujets récemment importés ou incorporés aux
collections (sur un total de 69), et 66 mort-nés ou jeunes de moins de
6 mois (dont 2 sont nés en 1950 et 64 en 1951).
La répartition dans le temps est donnée par le tableau ci-dessous :
Voici la liste des pertes établies selon l’ordre zoologique avec
une brève mention des causes de mort.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 2, 1952.
— 158 —
Ordre des Primates.
Famille des Anthropoïdes.
6 Chimpanzés (Pan troglodytes (L.)), dont cinq récemment importés ;
quatre de ceux-ci succombent à une entérite aigue parasitaire
( Strongyloïdes stercoralis) et le cinquième, très jeune, à une pneu¬
monie hivernale. Le seul sujet acclimaté mort pendant l’année
a, lui aussi, été victime de strongyloïdose, qui, comme nous l’avons
montré est beaucoup plus grave pour les anthropoïdes captifs
que pour l’homme.
Famille des Hylobatidés.
1 Gibbon à favoris blancs (Hylobates concolor leucogenis (Ogilby)),
né au Pare, meurt, à l’âge de 40 jours, d’une infection pulmonaire.
Famille des Papioïdés.
17 Babouins (Papio papio (Desm.)), parmi lesquels ont relève : 2 cas de
tuberculose généralisée de l’adulte, 11 cas d’entérite parasitaire
(Watsonius watsoni, Trichuris trichiura, Oesophagostomum bifur-
cum), ayant atteint 8 sujets récemment importés de l’Institut
Pasteur de Kindia en Guinée Française, 2 sujets adultes du Zoo et
un jeune né dans cet établissement. On enregistre enfin la mort de
deux nouveau-nés et la mise bas d’un mort-né.
Ordre des Carnivores.
Famille des Canidés.
3 Louveteaux (Canis lupus L.), nouveau-nés ; sont abandonnés par
la louve.
1 Chacal (Thos aureus anthus (F. Cuvier)), mâle, récemment introduit
dans une cage où vivait un couple, succombe à la suite d’une
fracture du maxillaire inférieur, probablement consécutive à une
lutte.
2 Renards (Vulpes vidpes (L.)) : l’un est victime de combats consécutifs
à son incorporation dans le groupe. Le cadavre de l’autre, qui est
mort soudainement, ne présente aucune lésion macroscopique.
Famille des Mustélidés.
2 Loutres (Lutra lutra (L.)) meurent, après quelques jours de maladie,
l’une de pleuropneumonie, l’autre d’un abcès du foie.
Famille des Félidés.
16 Lions (Felis leo (L.)) récemment nés au Parc : parmi lesquels on note
4 sujets, âgés d’un an, qui succombent à une encéphalomyélite,
1. Ach. Urb-41n et J. Nouvel, Bail. .Acad. Véiér. de Fr., 1944, I, 337.
— 159
dont nous poursuivons depuis deux ans l’étude étiologique,
7 nouveau-nés qui sont abandonnés par leur mère, et 5 fœtus
expulsés morts, à terme.
2 Panthères (Felis pardus L.), la première, récemment arrivée d’Afrique,
meurt, à 4 mois, du typhus des carnassiers de ménagerie, l’autre,
née au Parc, meurt 3 jours après sa naissance.
1 Guépqrd (Acinonyx juhatus (Schreber)) est victime de tuberculose
aiguë généralisée.
1 Puma [Puma concolor (L.)), récemment acquis, succombe à une pleuro¬
pneumonie sérofibrineuse également tuberculeuse.
Famille des Hyénidés.
1 Hyène tachetée [Hyaena crocuta Erxleb.), née au parc, est mortelle¬
ment blessée, dès sa naissance, par le mâle ou la femelle du couple
géniteur.
Famille des Ursidés.
1 Ours brun d’Europe {Ursus arctos L.) meurt 5 jours après sa naissance.
Ordre des Pinnipèdes.
Famille des Phocidés.
5 Phoques (Phoca vitulina L.), il s’agit de jeunes animaux capturés sur
les côtes de France et signalés, au Muséum, par l’Office des Pèches
ou simplement arrivés aux Halles Centrales de Paris et acquis par
le Parc Zoologique. Les uns, trop jeunes, n’acceptent pas le change¬
ment de nourriture imposé par la captivité, c’est-à-dire le régime
exclusivement composé de poissons gras, les autres, plus âgés,
acceptent cette alimentation, mais traversent cependant une
période « d’acclimatement », pendant laquelle leur résistance
diminuée les expose à de nombreuses affections (principalement
du tractus gastro-intestinal).
Sous-ordre des Artiodactyles.
Famille des Hippopotamidés.
2 Hippopotames nains du Libéria [Chaeropsis liberiensis (Morton)),
morts quelques heures après leur naissance.
Famille des Suidés.
1 Sanglier d’Indochine [Porcida salviana (Hodg.)) nouveau-né.
1 Babiroussa (Babirussa babirussa (L.)), âgé, à l’autopsie duquel on
constate un volumineux abcès enkysté du poumon et une tumeur
du corps de l’utérus.
Famille des Bovidés.
2 Buffles de l’Inde [Bubalus bubalis (h.)), dont l’un meurt aussitôt la
mise-bas et l’autre, adulte, d’une indigestion gastrique.
160 —
7 Chèvres naines du Sénégal (espèce domestique) : parmi lesquels
2 jeunes succombent à des troubles nerveux probablement d’origine
carentielle, une autre jeune à une entérite, et une 4®, jeune égale¬
ment, à une fracture du fémur ; 2 autres meurent peu après leur
naissance, et une, enfin, pendant la mise-bas.
7 Mouflons de Corse {Ovis musimon (Pallas)), parmi lesquels on note :
2 sujets âges qui meurent cachectiques sans lésions particulières,
2 jeunes qui succombent l’un à la suite d’une fracture ouverte du
métatarse, l’autre de misère physiologique, enfin 2 nouveau-nés
et 1 mort-nc.
Il Mouflons à manchettes {Ammotra gus leruia (Pallas)), dont 4 sujets
adultes, parmi lesquels on relève un cas de tuberculose pulmonaire
chronique, et 3 cas de gangrène, l’un de l’extrémité du membre
postérieur droit, un autre du maxillaire inférieur, et le troisième du
flanc droit, 2 femelles, âgées de deux ans, se tuent en tombant
du rocher sur lequel séjourne le troupeau ; on enregistre enfin la
mort de 2 nouveau-nés et 3 mort-nés.
4 Nylgauts (Boselaphus Iragocamelus (Pallas)), parmi lesquels on constate
2 cas de tuberculose chronique, la mort d’un nouveau-né et un
mort-né.
1 Oryx algazelle (Aegoryx algazel (Oken)) nouveau-né.
1 Cob de Buffon (Adenota kob (Erxleb)) nouveau-né.
1 Guib d’eau (Lim/iofrag«« spe/cei Sclater), femelle gestante, meurt d’une
perforation du flanc droit due à un coup de corne du mâle qui
vivait avec elle.
3 Guibs harnachés (Tragelaphus scritus (Pallas)), dont un nouveau-
né, une mort accidentelle (traumatisme) et un accident de partu-
rition.
6 Gazelles cervicapres de l’Inde {Antilope cervicapra Pallas), dont 3
adultes victimes : la première d’une péritonite à évolution chro¬
nique consécutive à un avortement, la seconde d’un traumatisme
mortel et la troisième d’une curieuse fracture symétrique des
fémurs par arrachement des cartilages d’accroissement diaphyso-
épiphysaires et 3 jeunes, victimes : la première d’une fracture fémo¬
rale analogue à la précédente, la seconde d’une indigestion intesti¬
nale avec rupture du cæcum et la dernière, de la mort de la femelle
qui l’allaitait.
1 Gazelle à front roux ( Gazella rufifrons (Gray)) succombe à la suite de
fractures multiples du carpe et du métacarpe.
2 Gazelles dama {Gazella dama (Pallas)), récemment importées, succom¬
bent l’une à une congestion pulmonaire, et l’autre à un décolle¬
ment de l’épiphyse fémorale inférieure.
Famille des Camélidés.
1 Dromadaire (Camelus dromedarius L.) mort-né.
2 Lamas (Lama glama glama L.) nouveau-nés.
3 Guanacos {Lama glama huanacus (Molina)) qui sont atteints respec¬
tivement d’entérite aiguë, de péricardite et d’arthrite du jarret.
— 161
2 Alpacas {Lama glama pacos Gray), dont l’un, très âgé, meurt d’épuise¬
ment avec des lésions accusées d’entérite et d’hépatite chroniques,
et l’autre, récemment importé, de myocardite chronique.
Famille des Cen>idés.
1 Cerf de France (Cen^us claphiis L.) victime de combats (fractures des
côtes).
8 Daims (Dama dama L.)), parmi lesquels on relève : pour les adultes :
deux cas d’indigestion par surcharge, deux traumatismes mortels,
un cadavre cachectique ne présentant aucune lésion particulière,
et pour les jeunes : un abcès du foie, un cas de misère physiolo¬
gique et un nouveau-né.
3 Cerfs axis axis (Erxleb.)), dont un vieux mâle tué d’un coup
d’andouiller, une femelle âgée victime d’une rupture de l’artère
coronaire et un mort-né.
2 Cerfs pseudaxis {Sika hortidorum Swinhoë) nouveau-nés.
2 Cerfs rusa [Rusa unicolor Kerr.), dont un adulte atteint de tuberculose
pulmonaire et un nouveau-né.
1 Cerf des marais [Ilydropotes inermis Swinhoë) meurt le lendemain de
son arrivée au Parc.
4 Cerfs d’Eld (Rucervus Eldi Guthrie) dont un adulte, mort d’entérite,
et 3 nouveau-nés.
1 Cerf wapiti (Gérions canadensis Erxleb.) mort-né.
1 Renne (Rangifer tarandus L.) meurt d’un œdème pulmonaire au cours
de l’été.
Ordre des Rongeurs.
Famille des Hysiricidés.
2 Porcs-épics (Hystrix cristaia L,), dont l’un est atteint de pleuro¬
pneumonie purulente, l’autre de congestion pulmonaire.
Famille des Caviidés.
1 Cabiai (Ilydrochoerus capybara Erxleb.), dont le cadavre ne présente
que des lésions de congestion pulmonaire et intestinale.
Ordre des Marsupiaux.
Famille des Macropodidés.
1 Kangourou agile {Macropus agilis Gould) victime d’entérite aiguë.
4 Wallabies de Bennett {Macropus ruficollis hennetti (Wat.)), dont 2 suc¬
combent à des abcès nécrotiques de la base de la langue (maladie
de Schmorl), un troisième à des infarcti pulmonaires et le dernier
à une cause inconnue.
__ 162 —
Observations sur les causes de la mortalité.
1° Maladies à airus : l u seul cas de typhus des carnassiers de
ménagerie est observé sur une jeune panthère (Felis pardus L.),
âgée de quelques semaines, récemment importée et non encore
vaccinée.
2° Maladies microbiennes : 3 cas de gangrène sont observés chez
des mouflons à manchettes [Ammotragus lervia (Pallas)j ; 2 cas de
nécrose de la base de la langue (maladie de Schmorl) causent la
mort de 2 wallabies de Bennett {Macropus riificollis bennetti (Wat.)) ;
un cas de pleuropneumonie streptococcique est décélé chez un
porc-épic (Hystrix cristata L.).
3° La tuberculose accuse, cette année, une recrudescence marquée :
2 babouins (Papio papio (Desm.)), un guépard {Acinonyx jubatiis
(Schreber)), un puma [Puma concolor (L.).), un mouflon à man¬
chettes (Ammotragus leroia (Pallas)), un nylgaut (Boselaphus trago-
camehis Pallas), et un cerf rusa [Rusa unicolor Kerr.).
4° Les maladies parasitaires ont causé cette année une mortalité
importante, chez les Primates ; 11 babouins [Papio papio (Desm.)) et
5 chimpanzés [Pan troglodytes (L.)) ; d’autre part, l’ascaridiose des
félins et des canidés, non mortelle pour les adultes, sévit toujours
gravement sur les jeunes.
Nous étudions, en ce moment, l’activité d’un dérivé de la pipé-
razine, qui semble donner de bons résultats dans ces affections.
5° Les affections de l'appareil respiratoire ont été nombreuses
cette année. Outre les lésions tuberculeuses que nous avons déjà
signalées, il s’agit soit de congestion simple : eabiai [H ydrochoeriis
capybara Erxleb.), gazelle dama [Gazella dama (Pallas)), porc-épic
[Hystrix cristata (L.)), soit de broncho-pneumonie ou de pneumonie :
chimpanzé [Pan troglodytes (L.)), gibbon [llylohates concolor leuco-
genis (Ogilby)), babouin [Papio papio (Desm.)), loutre ( Liitra lutra
(L.)], soit encore d’abcès du poumon : babiroussa ( Babirussa habi-
riissa (L.)).
6° Les affections du système nerveux ont été observées sur 4 lions
[Felis leo (L.)) d’un an environ, qui présentent une encéphalo-myélite
à évolution progressive et dont l’étiologie est encore imprécise,
en dépit de recherches poursuivies depuis déjà plus de deux ans.
7° Les accidents constituent comme chaque année une cause
importante de mortalité ; ils sont, soit la conséquence de rivalités
sexuelles : cerf de France [Cervus elaphus (L.), cerf axis [Axis axis
Erxleb.)), daims [Dama dama (L.)), chèvre naine du Sénégal (espèce
domestique), mouflon de Corse [Ovis musimon (Pallas)), mouflons à
manchettes [Ammotragus lervia (Pallas)), guib d’eau [Limnotragus
speLei Sclater) femelle gazelle cervicapre de l’Inde [Antilope cervi-
— 163 —
capra Pallas), femelle, etc., soit la conséquence de luttes pour la
défense du territoitrc entre les anciens individus d’un groupe et
ceux qui y sont adjoints : chacal (Thos aureus anlhus (F. Cuvier)),
renard {Vulpes vidpes (L.)), soit encore la conséquence de luttes
d’espèce différente : un guib harnaché [Tragelaphus scriplus (Pallas))
femelle, blessé par un ourébie [Ourehia ourebi (Zimm.)) mâle.
L’exiguité des enclos, qui entrave la fuite de l’animal « dominé »
accroît la fréquence et la gravité de ces luttes, que nous cherchons à
éviter, en équilibrant les sexes, en prenant, pour chaque espèce, des
précautions particulières pour introduire un nouveau sujet dans un
1. Certains animaux, porteurs de lésions multiples, figurent sous plusieurs rubriques.
— 164 —
groupe, et en déterminant avec soin les espèces qui peuvent être
associées dans les mêmes enclos.
D’autres accidents sont dus à l’intervention de l’homme ; trans¬
port : cerf des marais {1 lydropotes inermis Swinhoë) ; captures :
cervicapres {Antilope ceroicapra Pallas), gazelle à front roux {Gazella
rufifrons (Gray)), gazelle dama {Gazella dama (Pallas)).
Nous résumons, dans le tableau ci-dessus, l’importance relative
des différentes causes de mort observées pendant l’année.
II. — Oiseaux.
L’effectif, qui était, au janvier 1951, de 707 têtes, est de
706 individus le 31 décembre.
Le nombre total des morts, pendant l’année 1951, est de 102
comprenant 42 sujets adultes, acclimatés, 15 sujets récemment
importés ou incorporés dans nos collections (sur un total de 99),
et 45 nouvellement éclos ou jeunes de moins de 6 mois tous nés
en 1951.
La répartition mensuelle de la mortalité est indiquée dans le
tableau ci-dessous ;
La liste des oiseaux morts pendant l’année 1951, établie selon
l’ordre zoologique et comportant une brève mention des causes de
mort, est la suivante :
Ordre des Struthioniformes.
Famille des Struthionidés.
2 Autruches {Struthio camelus L.) ; l’une, victime d’un traumatisme,
présente, à l autopsie, une déchirure ligamentaire de l’articulation
165 —
tarso-phalangienne droite, qui rendait impossible la station debout
et un volumineux hématome sous-caj)Sulaire du foie ; l’autopsie
de la deuxième permet de recueillir, dans le gésier, 76 grs de pièces
de monnaie, une boîte à sardines vide, et un morceau de tissu
éponge mesurant 23 cm sur 58 cm, corps étraîigers qui ont
provoqué la mort.
Ordre des Sphenisciformes.
Famille des Sphéniscidés.
'6 Manchots papous (Pygoscelis papua (Forster)) d’un lot de 7, importés
des iles Kerguélen, au mois de mai, meurent d’entérites de causes
indéterminées.
1 Manchot du Cap {Sphenisciis demersus (L.)), né au Parc, ne vit que
quatre jours.
Ordre des Pélécaniformes.
Famille des Phalacrocor acides.
1 Cormoran [Phalacrocorox carho L). jeune, né au Parc, est victime,
lors de ses premiers vols, de fractures symétriques des humérus.
Ordre des Ciconiiformes.
Famille des Ardeidés.
2 Hérons cendrés {Ardea cinerea L.), dont le premier, âgé, est atteint
de myocardite chronique, et le deuxième d’une fracture ouverte
du tarse droit.
1 Aigrette garzette (Egreita garzetta (L.)), âgée, dont la cause de la mort
n’a pu être déterminée.
1 Bihoreau d’Europe [Nycticorax nycticorax (E.)) arrivé au Parc depuis
sept jours.
Fa m ille des T h resk iorn ith idés .
1 Ibis chauve {Geronticus eremila (L.)) est atteint d’inflammation chro¬
nique dos articulations tibio-tarsiennes et tarso-métatarsienne.
1 Ibis à tête noire (Threskiornis melanocephala (Latham)), âgé, meurt
cachectique.
1 Ibis rose {Guara ruhra (L.)) présente une rupture de la capsule de
Gîisson.
Famille des Ciconiidés.
9 Cigognes blanches (Ciconia ciconia (L.)), parmi lesquelles une adulte
et 2 jeunes nouvellement écloses sont tuées, dans la grande volière,
par un mâle de même espèce, une autre adulte et 4 cigogneaux
âgés de quelques jours, meurent sans cause apparente enfin un
sujet, âgé de trois mois, se blesse en plein vol dans la grande volière.
- 166 —
1 Cigogne magiiari {Euxenura galeata Molina), âgée et vivant au Parc
dej)uis 16 ans, succombe à une entérite chronique.
Famille des Phénicoptén'dés.
1 Flamant rose (Phenicopterus anliquoruin Tem.) meurt soudainement,
sans qiCaucune lésion n’ait pu être relevée sur son cadavre.
2 Flamants du Chili (Plienicoptenis chilensis Molina) : l’un est atteint de
myocardite, l’autre, récemment importé, meurt de cachexie.
Ordre des Ansériformes.
Famille des Anatidés.
5 Cygnes sauvages {Cygnus cygniis (L.)), parmi lesquels un adulte meurt
d’aspergillose péritonéale, un sujet, né au Parc et âgé de 9 mois,
meurt pendant la mue, et 3 autres sont des sujets récemment éclos.
1 Cygne de Be^vick (Cygnus Bewickii Yarrel), âgé, présente une ossifi¬
cation hépatique vraie.
2 Cygnes muets [Cygnus olor (Gmelin)) : un adulte, dont Fautopsie
révèle une ascite due à une sclérose du foie et un tout jeune sujet
tué par une pie.
1 Oie à front blanc (Anser albifrons (Scopoli)), âgée, atteinte de myo¬
cardite chronique.
1 Oie des moissons (Anser fahalis (Lalham)), âgée, présente une arthrite
ankylosante des membres inférieurs.
1 Bernache aux ailes bleues (Cyanochen cyanopterus (Rüpp.)) présente
des lésions d’entérite chronique et des dé{»ôts d’urates sur la
séreuse péritonale.
7 Canards sauvages (Anas platyrhynchos L.), dont un adulte atteint
d’entérite et 6 jeunes.
1 Canard pilet (Anas acuta L.), récemment importé, est victime d’une
hémorragie au niveavi de la plaie d’éjointage.
5 Canards sifileurs (Mareca penelope L.), récemment acquis, meurent
dans les jours qui suivent leur entrée au Parc.
12 Canards carolins (Aix sponsa (L.)) âgés de quelques jours.
1 Tadorne de Belon (Tadorna tadorna (L.)) atteint de péricardite chro¬
nique.
Ordre des Galliformes.
Famille des Phasianidés.
3 Faisans à collier (Phasianiis colchicus L.) femelles : la première suc¬
combe à un abcès de la cavité buccale et les deux autres sont vic¬
times de combats.
1 Faisan argenté (Gennaeus nyclhemerus (B.)), récemment acquis,
présente, à l’autopsie, une péritonite et une péricardite.
1 Faisan doré (Chrysolophus pictus L.), femelle, est tué par un mâle
I
— 167
2 Perdrix du Maroc (Alectoris harhara (Bonn.)) ; l’une succombe à une
rupture de l’oviducte et l’autre à une péritonite.
8 Paons ordinaires (Pa^>o cristatus L.), parmi lesquels : un mâle meurt
d’entérite hémorragique, une femelle des suites d’un accident de
ponte, 5 jeunes, âgés d’un mois environ, de syngamose trachéale,
et un dernier sujet, du même Age, est tué par un couple d’émeus
[Dromiceius JSome-Hollandiae (Lath.)), sur le terrain desquels il
s’ét^it aventuré.
Famille des Méléagridés.
3 Dindons sauvages (Meleagris gallopavo L.) meurent dans les jours
qui suivent leur éclosion.
Ordre des Gruiformes.
Famille des Gruidés.
1 Grue couronnée [Balearica pavonina (L.)) est victime d’une rupture
artérielle au niveau du péricarde.
1 Grue de Numidie [Anthropoïdes oirgo (L.)), atteinte d’une arthrite
ankylosante de l’articulation tibio-tarsienne.
1 Grue à cou blanc (Grus ^ipio Pallas), âgée, atteinte d’entérite chro¬
nique.
Ordre des Charadriiformes.
Famille des Laridés.
3 Mouettes rieuses (Larus ridibundus (L.)) sont victimes de Iraumatismes
à la suite de luttes entre elles ou avec les goélands argentés [Larus
argëntatus Pontoj).) de la même volière.
Ordre des Columriformes.
Famille des Colurnbidés.
1 Goura couronné [Goura crisiata Pallas) succombe à une lésion asper¬
gillaire du syrinx.
Ordre des Psittaciformes.
Famille des Psittacidés.
1 Cacatoès à oeil nu [Kakatoe sanguinea (Gould.)), âgé, atteint d’une
congestion pulmonaire.
1 Cacatoès nasique [Kakatoe tenuirostris (Kuld) présente des lésions
discrètes d’entérite.
3 Perroquets amazones [Amazona amazonica (L.)), dont la cause de
mort n’a pas été déterminée.
— 168 —
Observations sur les causes de la mortalité.
1° Nous n’avons pas relevé cette année de maladie à virus, ni de
maladie microbienne (en particulier de tuberculose).
2° Les maladies parasitaires se résument, en 1951, à deux cas
d’aspergillose : un cygne sauvage iCygnus cygnus (L.)), et un Goura
couronné {Goura cristata Pallas), et à 5 cas de syngamose {Syngamus
trachealis) chez de jeunes paons {Pavo cristatus L.) de notre élevage :
L’injection intra-trachéale d’une suspension huileuse de phénothia-
zine (par voie orale) a permis de sauver 2 paons ordinaires [Pavo
cristatus L.) et un paon blanc (Pavo cristatus L. var. alba).
3’’ Les oiseaux âgés succombent, en général, à des lésions lente¬
ment élaborées du cœur, du foie ou de l’intestin ou encore à des
arthrites chroniques.
Voici le tableau qui résume les différentes causes de mort des
oiseaux du Parc Zoologique au cours de l’année 1951.
Lésions anatomo-pathologiques i
Maladies à virus .
Maladies microbiennes (sauf tuberculose) .
Tuberculose .
Maladies parasitaires .
Traumatismes et accidents divere .
Affections de l’appareil locomoteur (d'origine non trauma¬
tique) .
I Premières voies .
Affections l Intestin grêle .
de l’appareil < Foie .
digestif / Péritoine .
! Corps étranger .
Affections de l’appareil respiratoire : Poumon . |
Affections ^ Myocarde . i
de l’appareil ' Péricarde .
circulatoire ^ Artères .
Affections de l’appareil génital .
Maladies générales : cachexie .
Non acclimatement .
Cause indéterminée (adultes) .
Jeunes et nouvellement éclos .
0
0
0
7
18
3
1
6
3
2
1
1
3
2
2
2
1
13
7
24
1. Certains animaux, porteurs de lésions multiples, figurent sous plusieurs rubriques.
— 169 —
4° Les traumatismes et accidents divers sont, comme pour les
mammifères, toujours nombreux ; il s’agit le plus souvent de luttes,
soit entre individus de même espèce : autruche [Struthio camelus L.),
héron cendré [Ardea cinerea L.), cigogne et cigogneaux [Ciconia
ciconia (L.)), faisan doré [Chrysolophus pictiis L.) et mouettes {Larus
ridihundus (L.)), soit entre individus d’espèce différente : cygne muet
{Cygnus olor (Gmelin)), faisan à collier [Phasianus colchicus L.),
jeune paon [Pavo cristatus L.), et mouette {Larus ridihundus (L.)),
ou encore, dans quelques cas, d’accidents dus aux conditions de la
captivité : cigogne blanche {Ciconia ciconia (L.)), cormoran {Phala
crocorax carho L.).
B. — LONGÉVITÉ
Dans le tableau de la page suivante, nous signalons quelques
exemples de durée de séjour de Mammifères et d’Oiseaux, au
Parc Zoologique et, dans la mesure où leur âge était connu à l’en¬
trée, quelques longévités de ces animaux en captivité.
G. — NATALITÉ
Le nombre des naissances, qui ont eu lieu, au Parc Zoologique
pendant l’année 1951, est de : 158 mammifères, dont 11 mort-nés et
53 morts avant d’atteindre l’âge de 6 mois, et de 109 oiseaux, dont 37
sont morts avant ce même âge.
La répartition mensuelle de ces naissances est exprimée par le
tableau ci-dessous.
La liste de ces naissances établie selon l’ordre zoologique, est la
suivante.
L — Mammifères.
Ordre des Primates.
Famille des Hylobatidés.
1 Gibbon à favoris blancs (Hylohates concolor leucogenis (Ogilby)).
LONGÉVITÉ
— 171 —
Famille des Papioidés.
1 Babouins (Papio papio (Desm.)), dont un mort-né.
Ordre des Carnivores.
Famille des Canidés.
3 Loups [Canis lupus L.).
Famille des Félidés.
16 Lions (Felis leo L.).
1 Panthère [Felis pardus L.).
Famille des Hyénidés.
1 Hyène tachetée [Ilyaena crocula Erxleb.).
Famille des Ursidés.
1 Ours brun d’Europe [Ursus arctos L.).
Ordre des Ongulés.
Famille des Hippopotamidés.
2 Hippopotames nains du Libéria (Chaeropsis liheriensis (.Morton).
Famille des Suidés.
8 Sangliers d’Indochine (Porcula salviana Hodgs.).
Famille des Bovidés.
1 Buffle de Roumanie (espèce domestique).
4 Buffles de l’Inde [Bubalus bubalis (L.)), dont un mort-né.
1 Bison d’Amérique [Bison bison (L.)).
23 Chèvres naines du Sénégal (espèce domestique), dont un mort-né
18 Mouflons de Corse [Ovis musirnon (Pallas)), dont un mort-né.
8 Mouflons à manchettes [Ammotragus lervia (Pallas)), dont 3 mort-nés
7 Nylgauts [Boselaphus tragocamelus Pallas), dont un mort-né.
1 Guib d’eau [Limnotragus spekei Sclater).
3 Oryx algazelles [Aegoryx algazel (Oken).
1 Cob de Buffon [Adenota kob (Erxleb.).
10 Gazelles Cervicapres de l’Inde [Antilope cervicapra Pallas).
Famille des Giraffidés.
1 Girafe [Girajja camelopardalis (L,)).
Famille des Camélidés.
3 Dromadaires [Camelus dromedarius L.), dont un mort-né.
6 Lamas [Lama glama glama L.).
Famille des Cervidés.
4 Cerfs de France [Cervus elaphus L.).
5 Daims [Dama dama (L.)).
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, c® 2, 1952.
12
— 172 —
5 Cerfs axis {Axis axis (Erxleb.)), dont un mort-né.
2 Cerfs pseudaxis {Sika hortulorum Swinhoë).
1 Cerf cochon (Hyelaphus porcinus (Zimm.)).
2 Cerfs rusa (Rusa unicolor Kerr.).
8 Cerfs d’Eld (Rucervus eldi Guthrie).
1 Cerf wapiti (Cervus canadensis Erxleb.) mort-né.
Ordre des Marsupiaux.
Famille des Macropodidés.
1 Kangourou agile [Macropus agilis Gould.).
2 Wallabies de Bennett (Macropus ruficollis benneUi (W'at.)).
IL — Oiseaux.
Ordre des Sphénisciformes.
Famille des Sphéniscidés.
1 Manchot du Cap (Spheniscus demersus (L.)).
Ordre des Pélécaniformes.
Famille des Phalacrocoracidés.
2 Cormorans (Phalacrocorax carbo L.).
Ordre des Ciconiiformes.
Famille des Ciconiidés.
7 Cigognes blanches (Ciconia ciconia (L.)).
Ordre des Ansériformes.
Famille des Anatidés.
7 Cygnes sauvages (Cygnus cygnus (L.)).
2 Cygnes muets (Cygnus olor (Gmelin)).
5 Cygnes noirs (Chenopsis atrata (Lath.)).
35 Canards sauvages (Anas platyrhynchos L.).
12 Canards carolins (Aix sponsa (L.)).
Ordre des Galliformes.
Famille des Phasianidés.
2 Faisans à collier (Phasianus colchicus L.).
9 Paons ordinaires (Pavo cristatus L.).
2 Paons blancs (Pavo cristatus L. var.-n(èa).
— 173
Famille des Méléagridés.
8 Dindons sauvages [Meleagris gallopat^o L.).
Ordre des Gruiformes.
Famille des Gruidés.
2 Grues antigones (Crus antigone (L.)).
Ordre des Charadriiformes.
Famille des Laridés.
5 Goélands argentés [Larus argentatus Pontop.).
Ordre des Columbiformes. i
Famille des Columbidés.
10 Tourterelles à collier [Slreptopelia decaocto (Friv.)).
En résumé : Pendant l’année 1951, l’effectif des oiseaux n’a pas
varié et celui des mammifères accuse une légère baisse.
La mortalité des oiseaux reste notablement inférieure à la moyenne
des années précédentes. Celle des mammifères (environ 10 % de
l’effectif) est par contre, comme en 1950, supérieure à cette moyenne.
L’étude de ses causes montre, en premier lieu, la fréquence des
traumatismes et la réapparition de la tuberculose dans des troupeaux
qui nous paraissent trop nombreux pour la surface dont ils disposent
(mouflons à manchettes, nylgauts, cerfs rusa).
En second lieu, une entérite parasitaire d’aspect épidémique a causé
de fortes pertes dans un effectif de babouins récemment importés.
Chez les oiseaux, nous remarquons également l’importance des
traumatismes, en particulier les curieuses fractures humérales
d’oiseaux nés en volière, et d’autre part la mort de manchots en
période d’acclimatement.
La natalité conserve une importance analogue à celle des années
précédentes ; signalons en particulier la naissance d’un manchot du
Cap, de deux grues antigones, d’un gibbon, de deux hippopotames
nains et d’une girafe. Mais la mortalité « infantile » reste élevée,
nous espérons pouvoir la réduire, grâce aux enseignements fournis
par l’étude systématique de ses causes.
Laboratoire d' Ethologie des animaux sauifages.
Parc Zoologique du Bois de Vincennes.
174
Sur quelques Poissons rapportés
UES Iles Pribilof (Alaska) par le Docteur A rétas.
Par Maurice Blanc.
Au cours d’une mission effectuée aux Iles Pribilof (Alaska) en
juillet-août 1951 et destinée à étudier la façon scientifique dont le
Gouvernement des Etats-Unis exploite l’Otarie à fourrure, Callorhi-
nus ursinus (Gray), le Docteur Raymond A rétas, Médecin-Comman¬
dant des Troupes coloniales, a eu l’amabilité de rapporter quelques
exemplaires des principales espèces d’animaux marins (Mammifères,
Oiseaux, Poissons, Crustacés) vivant sur les cotes de cette région,
pour les remettre au Muséum National d’Histoire Naturelle de
Paris.
•l’ai eu, pour ma part, le plaisir de recevoir, au nom du Laboratoire
des Pêcbes Coloniales, un petit lot de Poissons Téléostéens, parfaite¬
ment conservés, parmi lesquels j’ai pu distinguer aisément les
espèces suivantes ;
Famille : Trichodontid.ae.
Trichodon trichodon (Tilesius) — deux exemplaires, de 140 mm
et de 150 mm de long, avec nombreux débris de Crustacés rougeâtres
à l’intérieur du tube digestif.
Famille : Cottidae.,
Myoxocephalus niger (Beau) — quatre exemplaires de 62 mm,
158 mm, 160 mm et 210 mm de long ; contenu du tube digestif non
identifiable.
Famille ; Liparid.ae.
jSeoliparis callyodon (Pallas) — un exemplaire de 79 mm de long ;
tube digestif entièrement vide.
Tous ces Poissons ont été ramassés par le D*' Ahétas dans les
flaques d’eau des trous de rochers, à Saint-Paul Island, à proximité
de l’usine servant à l’exploitation des Pinnipèdes.
Les espèces ainsi rapportées ne représentent évidemment qu’une
partie des Poissons qui vivent au voisinage de ces îles, mais ce sont
les espèces les plus importantes au point de vue nombre, d’après ce
que dit le Ahétas, qui d’ailleurs n’avait matériellement pas la
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n*’ 2, 1952.
175
possibilité de faire une récolte complète et qui avait de plus d’autres
objectifs à atteindre.
Ce sont des espèces déjà décrites et assez bien connues des auteurs
américains (voir bibliographie ci-dessous), mais elles ne le sont
guère des zoologistes français, ce qui n’est pas surprenant étant
donnée la distance et les difficultés de transport qui nous séparent
de cette région. Aucun de ces Poissons ne figurant jusqu’ici dans les
collections du Muséum, j’ai cru utile de rédiger cette petite note
pour signaler leur arrivée dans la collection du Laboratoire des
Pêches Coloniales.
Laboratoire des Pêches et Productions Coloniales d’origine animale
du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Be.4n (T. H.). — A preliminary catalogue o£ the fishes of Alaska and
adjacent waters. Proc. U. S. Nat. Muséum, Washington, 1881, 4,
pp. 239-272.
Elliott (H. W.). — The seal-islands of Alaska (in : The history and pré¬
sent condition of the fishery industries), Washington, 1881, 176 p.,
29 pl., 2 maps.
Evermann (B. W.) and Goldsrorougii (E. L.). — The flshes of Alaska-
Bull. Bur. Fisheries, Washington, 1906, 26, pp. 219-360, 144 fig.>
)>!. XIV-XLII, bibl. .
Gilbert (C. H.) and Burke (C. V.). — Fishes from Bering sea and Kam-
chatka. Bull. Bur. Fisheries, W'ashington, 1910, 30, pp. 31-96, 37 fig.
Jordan (D. S.) and Evermann (B. W.). — The fishes of North and Middle
America. Bull. U. S. Nat. Muséum, n° 47, Washington, 1896-1900,
4 part., 3313 p., 392 pl.
Jordan (D. S.) and Gilbert (C. H.). — The fishes of Bering sea (in :
Jordan, The fur seals and fur-seal islands of the north Pacific Océan),
Washington, 1899, part. 3, chap. XVIII, pp. 433-492, pl. XLII-LXXXV.
— 176 —
Poissoys DE Mauritanie et du Sahara oriental.
Un nouveau sous-genre de Barbus.
Par Rolande Estève.
M. Bruneau de Miré au cours d'un voyage dans l’Adrar (1949-50)
et dans le Sahara oriental (Ennedi, Tibesti, Borkou) a rapporté un
certain nombre de Poissons.
I. Mauritanie. — La majorité des poissons récoltés appartient à
la famille des Cyprinidés, groupe des Barbeaux.
Ces Barbeaux ont été pêchés dans des gueltas, petites mares
d’eau douce plus ou moins permanentes dépendant de l’Oued
Séguclil.
Les deux premières espèces avaient été déjà décrites et signalées
dans cette région par PEi.LEGniP< (1936) ; la troisième, jusqu’à ces
dernières années, était passée inaperçue aux yeux des naturalistes,
peut-être à cause de son habitat uq peu particulier, puisque M. de
Miré l’a trouvée dans un puits peu profond ou plutôt une source
captée par les indigènes. Ces petits Barbeaux vivent presque dans
l’obscurité et vraisemblablement dans la nappe phréatique qui
dépend de l’oued Seguelil.
Le genre Barbus de Cuvier très riche en espèces a été divisé en
un certain nombre de sous-genres, divisions basées sur la structure
des écailles, la présence d'une ou deux paires de barbillons et même
l’absence de tout barbillon, la ligne latérale, etc.
Les 3 espèces trouvées appartiennent toutes trois à des sous-
genres différents.
Barbus (Enleromius) deserti Pellegrin.
Barbeau à grandes écailles et à deux paires de barbillons (Ente-
romius) habite la Mauritanie, le Sahara et se retrouve au Gribingui
et en Afrique équatoriale.
5 exempl., 56 à 31 mm. ^ (Coll. Mus. 51-28).
N’Kedei — Oued Seguelil.
Barbus (Capoeta) pobeguini mauritanica Pellegrin.
Barbeau à grandes écailles et à une seule paire de barbillons
(Capoeta) a été signalé dans le Haut Miger et en Mauritanie.
5 exempl., 32 à 22 mm. (Coll. Mus. 51-29).
rs’Kedei — Oued Seguelil.
1. Longueur du corps sans la caudale.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n° 2, 1952.
— 177 —
Hemigrammocapoeta nov. subg.
Ecailles grandes ; partie visible à stries peu nombreuses diver¬
gentes ; dorsale à dernier rayon simple, flexible, non ossifié ; une
seule paire de barbillons ; ligne latérale incomplète.
D. III.7 — A. III.5.
Barbus (Hemigrammocapoeta) mirei nov. sp.
Hauteur du corps : 25 pour 100 de la longueur du corps.
Tête : 27,5 pour 100 de la longueur du corps.
Le museau est égal au diamètre de l’œil et à l’espace interoculaire.
Le début de la dorsale est à égale distance du bout du museau et du
début de la caudale. Son bord est convexe. L’anale n’atteint pas la
caudale. La pectorale est plus courte que la tête. Les ventrales n’ar¬
rivent pas à l’anus et débutent au même niveau que la dorsale.
D. 111.7; A. 111.5; Pect. 13; V.8.
Sq. 4 1/2-5 1/2 ; 26-29-3 1/2.
Coloration : Elle est légèrement brûnâtre avec des reflets argentés
sur le dos et les flancs, le ventre étant plutôt jaunâtre. Une légère
bande longitudinale noire part de l’opercule et atteint la caudale ou
elle se termine par nn point noir juste en avant de la caudale. Un
deuxième point noir beaucoup moins marqué existe parfois en avant
du premier. Les nageoires sont jaunâtres, la dorsale ayant une tache
noire à son bord supérieur.
Ksar Torchane (Nord d’Atar — Mauritanie).
Bruneau de Miré (janv. 49).
15 exempL, 21 à 27 mm. (Coll. Mus. 51-30).
Ces Barbeaux qui, comme les B. pobeguini maurilanica possèdent
une paire de barbillons, une ligne longitudinale noire terminée par
un point, en diffèrent par leur ligne latérale. Le nombre d’écailles
fonctionnelles, qui peut descendre jusqu’à 6 ne dépasse pas 10.
Ce caractère se retrouve chez d’autres Barbeaux (Hemigrammo-
puntius) eux aussi de fort petite taille, de régions plus méridionales.
Mais ceux-ci sont alors entièrement dépourvus de barbillons.
Deux autres espèces appartenant à des familles différentes ont
été trouvées dans l’Oued Oum el Omhar à 20 km. au nord d’.Vtar.
Cichlidés :
Tilapia galilea Artedi.
Espèce très commune depuis l’Asie Mineure jusqu’en Oubanghi.
2 exempl., 74 à 54 mm. (Coll. Mus. 51-31).
— 178 —
Siluridés :
Clarias senegalensis Cuv. Val.
Déjà signalé dans l’Adrar, ce Clarias a un habitat assez étendu
(Sénégal,. Gambie, Niger).
2 exempL, 74 à 54 mm. (Coll. Mus. 51-32).
IL Sahara 0rient.4.l (Ennedi — Tibesti — Borkou). — Ces
poissons de caractère nettement africain (éthiopien) appartiennent
aux familles des Cyprinidés, Cichlidés, Cyprinodontidés.
Cyprin! dés :
Laheo tibesti Pellegrin.
Guelta d’Archei (Ennedi).
3 exempl. 89 à 64 mm. (Coll. Mus. 51-21).
Cette espèce décrite par Pellegrin (1919) a des caractères morpho¬
logiques assez voisins de ceux de Laheo senegalensis que l'on trouve
au Sénégal, en Gambie, au Niger et au Tchad.
Barbus deserti Pellegrin.
Guelta d’Arehei (Ennedi).
3 exempl. 89 à 64 mm. (Coll. Mus. 51-22).
Espèce que nous avons vue en Mauritanie.
Cichlidés :
llemichromis bimaculalus Gill.
Lac d’Ounianga Kebir (Tibesti).
6 exempl. 82 à 39 mm. (Coll. Mus. 51-23).
Ces poissons ont été pêchés dans des sources qui se trouvent sur
le pourtour du lac. Celles-ci sont à une température de 27 à 30°.
Le lac d’Ounianga Kebir se trouve à l'Est du Tibesti et à la limite
du Fezzan et du Tchad. Espèce très répandue en Afrique.
Tüapia zilli Gervais.
Guelta d’Archei (Ennedi).
3 exempl.' 74 à 45 mm. (Coll. Mus. 51-24).
Très commun en Afrique.
Tilapia borkuajia Pellegrin.
Lac d’Ounianga Kébir (Tibesti).
1 exempl. 64 mm. (Coll. Mus. 51-25).
De coloration brune, à tête entièrement noirâtre, décrite par
Pellegrin en 1919 sur deux spécimens pêchés dans le Borkou. Cette
espèce ne doit pas atteindre une très grande taille. Ces poissons
pratiquent l’incubation buccale.
— 179
Cyprinodontidés :
Aplocheilus marni (Steindachner).
Tigui (Sources chaudes de 30° environ, Borkou).
9 exempl. 40 à 29 mm. (Coll. Mus. 51-26).
Aucun Cyprinodontidé n’avait été signalé jusqu’à ce jour au
Sahara Celui-ci, que l’on trouve aussi dans le bassin du Nil est un
joli petit poisson de coloration brun pâle sur le dos, jaunâtre sur le
ventre avec une série de 9 à 12 bandes obliques noirâtres de chaque
côté du corps et sur la caudale. Toutes ses nageoires sont bordées
de noir et on remarque 3 ou 4 légères taches noires à la base de
l’anale.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.
1. Sauf Gambusia holhrooki Girard d’origine américaine, utilisé pour la lutte anti-
maiarienne.
— 180 —
Missions du batiment polaire « Commandant-Charcot »
R\3colles faites en TERRE ADÉLIE (1950)
par Paul Tchernia
Collaborateur Scientifique de l’État-Major Général de la Marine,
■ Chargé des Recherches Océanographiques.
II. — Pycnogonides'^.
Par Louis Page.
Les Pycnogonides dont il s’agit ont été tous récoltés sur les côtes
de la Terre Adélie dans des crampons de Laminaires arrachés à
l’aide d’ancres et de grappins, à des profondeurs variant de 10 à
100 m. Un triage soigneux a permis à M. Tcherxia de recueillir
ainsi, en qnelques jours, dans ce biotope limité, une dizaine d’es¬
pèces appartenant à cinq familles différentes.
Les renseignements les plus complets que nous possédions sur
la faune des Pycnogonides de ce secteur antarctique nous sont
fournis par les résultats de V Australian antarctic Expédition 1911-14,
publiés par Isabella Gordon (1938) et où figurent les captures
faites dans le Commonwealth Bay et en bordure de la Terre du
Roi George. A ces données, il faut ajouter celles provenant de la
B. A. N. Z. Antarctic Research Expédition (1929-1931), également
publiées par 1. Gordon (1944) et où l’on trouve entre le 52® et le
158® degré de long. E., c’est-à-dire depuis la Terre d’Enderby jusqu'à
la Terre du Roi George, 14 stations explorées, et, enfin, les résultats
de VLnited States Naoy Antarctic Expédition 1947-48 qu’a fait
connaître W. Hedgpeth (1950) et qui, dans les parages de la Terre
de la Reine Mary et de la Terre de Wilkes, a fait 5 stations positives.
Sur les 10 espèces rapportées parM. Tcherni a de la Terre Adélie,
2 seulement étaient inconnues dans ce secteur : le Nymphon adarea-
niitn Hodgson découvert au Cap Adare, qui limite à LE., la Mer de
Ross, puis repris dans la baie Marguerite à l’W. de la Péninsule
Palmer ; et une espèce nouvelle Austropallene Tcherniai nov. sp.
que nous sommes heureux de dédier à M. Tchernia qui, spéciale¬
ment chargé de recherches hydrologiques, a su profiter de son court
passage près de la Terre Adélie pour faire des récoltes zoologiques
intéressantes.
1. Celle note fait suite à celle de M. Pierre Fauvel sur les Annélides Polychètes
rapportées par M. Tchernia [Bull. Mus., 2® sér., XXII, 6, 1950, p. 753 à 773.
Bulletin du Muséum, 2^ série, t. XXIV, n® 2, 1952.
— 181 —
Liste çes espèces.
L^ympiionidae : Nymphon adarcanum Hodgson
Nymphon australe Hodgson
Phoxichilidae (Palleniuae) ; Austropallene Tchernlal nov. sp.
Phoxichilidiidae : Pallenopsis Vanhoffeni Hodgson
Phoxichilidium australe Hodgson
JEndeidae : Endeis australis (Hodgson)
Ammotheidae : Achelia spicata (Hodgson)
Achelia intermedia Caïman
Achelia Brucei Caïman
Austrodecus glaciale Hodgson
Nymphonidae.
Nymphon adareanum Hodgson.
Cap Margerie, 4 février 1950 ; prof. 50-60 m. : 2
Ces deux exemplaires, de 3 mm. de longueur totale, correspondent
parfaitement à la description qu'a donnée de cette espèce I. Gordox
(1932) d’après le type déposé au British Muséum. Les doigts des
chélicères dont le scape est fortement cilié en-dessus ont seulement
8 spinules ; les épines des articles distaux des ovigères sont simples
et peu nombreuses (2 + 2 + 1 + 2) ; le tarse des pattes est remar¬
quablement court et les griffes auxiliaires qui terminent les propodes
sont très développées ; les fémurs ne portent que 2 tubercules
glandulaires.
Le N. adareanum, décrit du Cap Adare, a été signalé dans la baie
Marguerite, à l’W. de la Péninsule Palmer par Hedgpeth (1950).
Sa présence en Terre Adélie laisse supposer une vaste répartition,
peut-être circumpolaire, de cette espèce, cependant fort rarement
capturée.
Nymphon australe Hodgson.
Cap Margerie, 26 janvier 1950 ; prof. cire. 100 m. : 1 juv.
Cet exemplaire, long de 4 mm., que caractérisent notamment les
griffes auxiliaires rudimentaires, les proportions des articles des
palpes, la brièveté du cou, le tubercule oculaire très élevé, diffère
seulement de l’adulte par ses tibias peu inégaux et par ses tarses
et propodes sensiblement de même longueur.
11 s’agit d’une espèce commune dans toute la zone antarctique.
182 -
Phoxichilidae (Pallenidae).
Austropallene Tcherniai nov. sp.
(fig. 1 et 2)
Cap Margerie, 4 février 1950 ; prof. 50-60 m., 1 Ç juv.
L’exemplaire mesure 2,65 mm. de longueur totale, trompe et
abdomen compris.
Tous les segments du corps indépendants. Segment céphalique de
même longueur que l’ensemble des deux segments suiv'ants. Cou
relativement court. Lobes céphaliques bien développés, prolongés
par une forte épine latérale. Tubercule oculaire bas avec deux courtes
pointes latérales au sommet ; yeux faiblement pigmentés. Trompe
à peu près de même longueur que le segment céphalique, large à la
base graduellement rétrécie jusqu’à son tiers proximal, puis cylin¬
drique jusqu’au sommet. Prolongements latéraux séparés par un
intervalle égal à leur diamètre, pourvus de trois épines distales, la
— 183
médiane plus faible ; la distale antérieure manquant à la première
paire de prolongements. Abdomen dressé, obliquement incliné vers
l’arrière et au moins aussi long que les prolongements latéraux de la
quatrième paire.
Scape des ehélicères trois fois plus long que large : la main au
moins aussi large que longue ; les deux doigts de même longueur.
Epines distales des premières coxas plus longues que celles des pro¬
longements latéraux ; deuxièmes coxas trois fois plus longues que
Fig. ?, — Austropallene T chertUai iiov. sp. $ jii v. : a, main de la chélicère ; &, ovigèrc ;
c, patte (le la Iroisièmi^ paire.
larges et portant en dessus, vers la base, deux tubercules spiniformes.
Fémurs, un peu plus longs que les premiers tibias, portant du côté
ventral cinq papilles dermiques ; les seconds tibias, plus longs que
les fémurs, jjortant du côté dorsal six papilles dermiques. Propodes
armés de huit denticules dont le proximal plus fort ; griffes égales
au deux tiers des propodes.
Ovigères à articles 4 et 5 les plus longs et subégaux, incurvés ;
les quatre derniers articles munis respectivement de 1-3-3-7 épines
spéciales ; l’article distal pourvu d’une petite griffe terminale.
Cette espèce appartient au groupe II B de Gordon (1944) qui
184 —
comprend les Austropallene hrachyura (Bouvier), gracilipes Gordon,.
iibicina Caïman et Calmani Gordon ; mais elle se distingue de tous
ceux-ci, par la longueur de l’abdomen et par la forme de la trompe.
Son cou relativement court et les lobes céphaliques bien développés
la rapprochent des A. hrachyura et Calmani ; mais elle en diffère,
entre autres caractères, par les doigts des chélicères d’égale longueur
et terminés tous les deux en pointe aiguë.
Phoxichilidiidae.
Pallenopsis Vanhoffeni Hodgson.
Cap Margerie, 4 février 1950 ; prof. 50-60 m. : 1 $ de 5 mm.
La redescription si précise de cette espèce donnée par I. Gordo.x
(1938) permet une identification certaine de l’exemplaire de la
Terre Adélie. Les ovigères sont encore très réduits et ne mesurent
que 2 mm. de longueur. Cinq articles seulement sont nettement
séparés. On doit noter d’ailleurs que dans ce genre la réduction des
ovigères des femelles est fréquente : celle du P. spicata Hodgson
examinée par Gordox n’a que 4 articles et l’on a signalé souvent
chez le P. pilosa (lloeck) et aussi chez le P. vanhoffeni, la soudure
fréquente des articles 7 et 8.
Le P. vanhoffeni est déjà connu du district de Magellan, Géorgie
du Sud, de la Mer de Ross (Cap Adare) et de la Terre de Wilkes.
Phoxichilulium australe Hodgson.
Cap Margerie, 4 février 1950 ; prof. 50-60 m. : 1 çj.
Espèce probablement circumpolaire.
E.xdeidae.
Endeis australis ( Hodgson).
A 1 mille au N. du Cap de la Découverte, 19 janvier 1950, prof.
30 rn. ; 1
Le type provient du Mac Murdo Sound, 78° S, 165° E, et l’espèce
a été prise depuis, dans les parages de la Mer de Ross, des Kerguelen,
de l’Archipel Palmer, des Schetlands du S. ; elle est probablement
circumpolaire.
.Ammotheidae.
Achelia Hodge.
Trois espèces appartenant à ce genre figurent parmi les captures
de M. Tcherxia :
— 185
Achelia spicata (Hodgson).
A 1 mille au N. du Cap de la Découverte, 19 janvier 1950, prof.
‘30 m. : 1 (J — Cap Margerie, 26 janvier 1950, prof. cire. 100 m. :
Cette espèce est facilement reconnaissable à la segmentation du
tronc, aux prolongements latéraux largement séparés, à la longueur
de l’abdomen et des chélicères et au faible développement des griffes
auxiliaires.
Déjà connue de la .Mer de Ross, Terre Victoria, Cap Adare.
Achelia inlermedia Caïman.
A 1 mille au N. du Cap de la Découverte, 19 janvier 1950, prof.
30 m. : 4 (3', 5 Ç, 1 juv., en même temps que le précédent. — Cap
Margerie, 4 février 1950, prof. 50-60 m. : 3 (J, 1 $, 1 juv. en même
temps que A. Brucei Caïman.
La coalescence des segments, les chélicères ne dépassant pas le
tiers proximal de la trompe distinguent notamment cette espèce de
l’A. spicata.
Distribution : Géorgie du Sud, Sandwich du Sud, Ile Peter, Cap
.'\dare. Gordon (1944) considère cette espèce comme circumpolaire.
Achelia Brucei Caïman.
Cap Margerie, 23 janvier 1950, prof. 10-15 m. : 2 ovig. —
1er février 1950, prof. 10-12 m. : 1 (J, 1 $. — 4 février 1950, prof.
50-60 m. : 1 (J ovig., 1 Ç, 1 juv.
Cette espèce se distingue des deux précédentes par le tubercule
oculaire moins élevé et la longueur des griffes auxiliaires : elle se
distingue aussi de FA. communis Bouvier par les segments antérieurs
du tronc coalescents et la brièveté des chélicères dont l’extrémité
ne dépasse pas le tiers proximal de la trompe.
Distribution : Géorgie du Sud ; Sandwich du Sud ; Secteur oriental
et occidental antarctique.
Austrodecus glaciale Hodgson.
Cap Margerie, 26 janvier 1950, prof. cire. 100 m. : 1 Ç. — 4 février
1950, prof. 50-60 m. : 1
Ces deux exemplaires appartiennent à la forme P de Gordon
(1944), surtout caractérisée par l’allongement des segments du corps,
du tubercule oculaire et de l’abdomen, celui-ci n’est toutefois pas
aussi long que la figure 1. Gordon.
Il semble se confirmer que cette forme est propre au secteur E.
de l’Antarctique, où elle serait ainsi répandue de la Terre Adélie à
la Terre Enderby.
- 186
BIBLIOGRAPHIE
Bouvier (E. L.). ,
1906. — Pycnogonides du Français. Expédition Antarctique Française
(1903-05), 60 pp., 48 figs, 3 pis.
1913. — Pycnogonides du Pourquoi-Pas ? Deuxième Expédition
Antarctique française (1908-1910), vol. 6, 169 pp., 109 fîgs.
Calman (W. T.).
1915. — Pycnogonida. British Antarctic (Terra Nova) Expédition,
, 1910 ; Zool., vol. 3, n° 1, 74 pp., 22 figs.
Gordon (Isabella).
1932 a. — Re-description of some type-specimens of Pycnogonida of
the genus Nymphon. Ann. Mag. Nat. Hist., ser. 10, vol. 9,
pp. 97-120, 12 figs.
1932 h. — Pycnogonida. Discovery Reports, vol. 6, 138 pp., 75 figs.
1938. — Pycnogonida. Australasian Antarctic Expédition 1911-14,
Sci. Rep. (G), Zool. and Bot., vol. 2, n° 8, 40 pp., 8 figs.
1944. — • Pycnogonida. British Australian, and New Zealand Antarctic
Res. Exp., 1929-1931, Rep., ser. B, vol. 5, n° 1 ; 72 pp.,
27 figs.
Hedgpeth (Joël W.).
1950. — Pycnogonida of the United States Navy Antarctic Expédition,
1947-48. Proc. Unit. St. National Muséum, vol. 100,
pp. 147-160.
Hodgson (T. V.).
1902. — Crustacea (and Pycnogonida). Report on the collections of
natural history made during the voyage of the Southern
Cross, pp. 228-261, pis. 29-40.
1907. — Pycnogonida. National Antarctic Expédition, 1901-04, Nat.
Flist., vol. 3, 72 pp., 10 pis.
1927. — Die Pycnogoniden der Deutschen Südpolar- Expédition 1901-
1903. Bd. 19. Zoologie Bd. 1, p. 303-358, 17 pis.
Stephensen (K.).
1947. ■ — Tanaidacea, Isopoda, Amphipoda and Pycnogonida. Sci.
Res. Norweg. AntarTc Exp. 1927-28, n“ 27, 90 pp., 24 figs.
(Pycnogonida, pp. 80-86).
ObSEHVATIONS sur les OniDATES (24<> série).
Par F. Gkandjean.
I. — Sur les vestiges d’ongles latéraux.
Dans un travail de 1947 (4, p. 167), à propos àWmeronolhrus
marinus, j’ai exprimé l’opinion que les petites saillies qui flanquent,
d’après Michael et llAi.iiEUT. l’ongle unique d’M. hilineatus, ne
sont pas des ongles latéraux rudimentaires, contrairement à ce
qu’ont pensé ou dit ces auteurs. Je reviens maintenant sur cette
opinion, non pas parce qu’elle est fausse^, mais parce qu’elle pour¬
rait l’être, étant fondée sur une croyance que j’avais en 1947 et- que
dos observations ultérieures m’ont conduit à modifier, celle de
l’extrême rareté des vestiges d’ongles latéraux. Ces vestiges ne sont
pas communs mais il faut s’attendre néanmoins à en rencontrer de
temps en temps.
J’en ai observé d’abord chez Acaronychus et Palaeacarus (3, p. 541
et 543). Le vestige paraxial qui accompagne le grand ongle, à la
patte I des larves de P. hystricinus, est aléatoire. Chez plusieurs
espèces du genre Ilydrozetes la griffe ordinairement monodactyle est
pourvue quelquefois à la stase adulte d’un ou deux vestiges latéraux
(6, p. 230).
De tels vestiges sont incommodes à bien voir et on n’a guère de
chance de les remarquer si l’attention n’est pas attirée sur eux. Il faut
même les rechercher dans des lots d’exemplaires lorsqu’ils sont
aléatoires. C’est pourquoi je pense qu’ils ont fréquemment éehappé
aux observations et qu’on en trouverait sans trop de peine d’autres
exemples en étudiant des. genres dont les espèces, quoique homo-
nyches, n’ont pas toutes, numériquement, la même homonychie à la
stase adulte, ou bien des espèces qui n’ont pas le même nombre
d’ongles à toutes leurs pattes (hétéronychie) à la stase adulte, ou
encore des espèces qui ne sont pas constamment monodactyles
aux stases immatures. Dans ces genres et espèces, en effet, nous
sommes en droit de présumer que la régression de la griffe est en
cours.
Lorsqu’un ongle latéral est susceptible d’être représenté par un
vestige ou de manquer tout à fait, à un niveau de l’ontogenèse, nous
1. Je ne sais pas si elle est fausse ou vraie car je n’ai pas eu l’occasion jusqu’ici
-d’observer A. hilineatus.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n° 2, 1952.
13
— 188
devons comprendre qu’il disparaît en deux étapes, à ce niveau, par
la voie discontinue habituelle que l’on peut qualifier de statistique.
Dans la première étape, par des écarts individuels dont la fréquence
augmente avec le temps phylogénétique, l’ongle bien développé de
jadis est remplacé, sans intermédiaire, par un vestige minuscule.
Dans la deuxième, par le même procédé, le vestige disparaît brus¬
quement.
S’il n’y a pas d’autre alternative, pour l'ongle latéral, que d’exis¬
ter avec une taille normale ou de manquer, les deux étapes se
réduisent à une seule. C’est le cas le plus commun de beaucoup.
Dans mon travail précité de 1947 je n’ai pas qualifié de vestigiaux
les ongles latéraux dont la taille est très petite. Je les ai appelés,
à tort, rudimentaires. Le mot « rudimentaire » est mal employé
puisqu’un rudiment (ou une ébauche) est le commencement de
quelque chose et que les ongles latéraux régressent. J’ai commis
autrefois la même erreur à plusieurs reprises et à divers sujets, faute
d’avoir remarqué que les mots qui expriment une idée chronolo¬
gique doivent s’accorder aux phylogenèses, les ontogenèses n’ayant
pas à intervenir. 11 faut distinguer deux sortes de temps et ne pas
les prendre l’une pour l’autre (10, p. 336 à 339).
II. — Sur le cérotégument.
Ayant fait agir une solution aqueuse de potasse caustique sur des
exemplaires de Cepheus pseudosculptus, Oribate dont la surface
externe a de fortes inégalités, Coggi remarqua en 1900 (2, p. 321)
qu’une couche superficielle se détachait et que, sous elle, la nouvelle
surface était lisse. Cette couche superficielle, qui est le cérotégument,
Coggi l’attribua avec raison à une partie non chilineuse du squelette
dermique. Je crois qu’il est le premier à avoir fait cette importante
observation.
A la couche non chitmeuse Coggi ne donne pas un nom particulier.
11 l’assimile à l’epiostracum d’IIuxLEv et jiensc qu’elle recouvre
directement l'ectostracum. Ce serait un epiostracum à structure
propre, exceptionnel. Ici l’auteur italien se trompe de la même façon
tpie Michael pour Tectocepheus velatus. .l’ai signalé récemment
cette erreur (11, p. 497). Coggi ne cite pas Michael mais il a pro¬
bablement été influencé par lui.
J’ai complété mes observations sur l’insolubilité du cérotégument
dans l’eau de Javel en constatant que les cérotéguments des types
Ameronothrus et Saxicolestes (11, p. 502) se comportent comme les
autres. On ne peut cependant pas dire que l’eau de Javel soit sans
action car le cérotégument d’ Ameronothrus (il s’agit d’.4. marinus)
est décoloré.
— 189 —
III. — Insolubilité de l’actinochitine dans l’eau de Javel.
En procédant aux mêmes essais sur divers Oribates, c’est-à-dire
en laissant ceux-ci dans de l’eau de Javel, à froid, pendant 24 heures,
comme je l’avais fait en 1949 pour Ci/runodamaeus craterifer (8,
p. 548), j’ai découvert que la couche externe d’un poil quelconque
est dissoute tandis que l’axe actinochitineux de ce poil ne l’est pas.
L’action séparatrice est parfaite. Elle est parfaite aussi aux mors des
mandibules et aux maxilles. Ce résultat est précieux car la forme
exacte de la partie actinochitineuse d’un poil, et, a fortiori, d’une
maxille ou d’un mors mandibulaire, est presque impossible à déter¬
miner d’une autre façon
Un autre résultat des mêmes essais, tout à fait inattendu, est que
l’epiostracum résiste tandis que l’ectostracum est dissous. J’avais
cependant constaté, en 1949, que tout l’ectosquelette chitiueux était
dissous. La différence provient certainement de ce que je ne me suis
pas servi de la même eau de .lavel dans les deux cas, et que les eaux
de Javel, produits commerciaux, n’ont pas toutes la même compo¬
sition.
Un poil est rattaché à l’ectosquelette par l’epiostracum et lorsque
celui-ci est supprimé le poil tombe. Dans mes essais de 1949 des poils
réduits à leur actinochitine ont dû tomber au fond du tube eontenant
l’eau de .favel, au cours du traitement, et je n’ai pas pensé à les y
chercher. Dans mes essais actuels, au contraire, l’epiostracum n’étant
pas dissous, les poils réduits sont restés en place, aussi visibles qu’au-
paravant.
Remarquons encore ce fait important, prouvé par les mêmes
observations : la couche externe des poils n’est pas un prolongement
différencié de l’epiostracum ; c’est une formation particulière.
Je reviendrai sur tout cela dans un travail ultérieur. Sans doute
faut-il substituer aux eaux de .lavel des solutions d’hypochlorite
à compositions définies. 11 faut surtout perfectionner le mode opéra¬
toire, car la manipulation d’un Oribate, quand il n’a plus pour ecto-
squelette que sa couche éjiiostracale, toujours très mince,, est
extrêmement délicate.
IV. — Sur l’emploi de l’acide lactique dans la préparation
des Oribates.
Pour étudier l’ectosquelette des Oribates et plus généralement
des Acariens ou d’autres petits Arthropodes, je n’emploie depuis
1. La coloration par l’iode est trop faillie. La lumière polarisée ne révèle pas à
coup sûr les très minces couches d’actinochitinc. L’ébullition prolongée dans l’acide
lactique ne fait disparaître entièrement la couche externe des poils que dans des cas.
particuliers.
— 190 —
longtemps que le procédé des préparations ouvertes, l’acide lactique
étant à la fois le médium de préparation et celui de montage (7,
p. 365 à 369). L’acide lactique, dans ce double rôle, a de si grandes
qualités qu’aucune autre substance ne peut lui être comparée, parmi
celles que connaissent actuellement les Acarologues.
Il a aussi des défauts car il peut provoquer un gonflement
excessif de l’animal, avec déformation et même rupture de la cuticule,
décoller localement l’epiostracum et agir d’une manière fâcheuse
sur les poils dilatés et ornés de certaines espèces. Ces défauts ne se
manifestent pas, ou à peine, dans la très grande majorité des cas,
si l’on ne chauffe pas trop fort, ni trop longtemps, mais dans d’autres
cas, quand l’Acarien est « sensible » le seul moyen de les éviter presque
à coup sûr est de ne pas chauffer du tout. Or, en ne chauffant pas
on renonce à dissoudre les tissus, à isoler la chitine, à éclaircir la
préparation et à assouplir la cuticule, c’est-à-dire que l’on renonce
aux avantages essentiels du traitement à l'acide lactique.
Il n’est pas question de renoncer à ces avantages, que l’Onbate
soit sensible ou non, de sorte que les opérations doivent être divisées
en deux périodes. Dans la première on cherche avant tout à ne pas
déformer. Le hut principal que l’on a, dans cette période, est de
dessiner correctement l’animal entier. Dans la deuxième on chauffe
à sa guise, on dissèque, on fait des dessins partiels, on étudie mieux
les détails, à plus fort grossissement, et on vérifie les dessins d’en¬
semble. Les déformations ne gênent plus et ne sont pas une cause
d’erreur
Les opérations de la première période (je ne parle pas des autres,
qui sont celles du travail courant) consistent à immerger l’animal
dans l’acide froid, au sortir de l’alcool, et à attendre qu’il ait repris
sa forme normale.
Re gonflement . — L’animal se contracte d’abord parce que l’alcool
s'en va plus vite, à travers la cuticule, que l’acide ne rentre. La
contraction est très faible, modérée, forte ou énorme, selon les cas.
Dans aucun cas il ne faut s’en émouvoir car elle est temporaire et
ne laisse aucune trace. Peu à peu l'animal se décontracte. La décon¬
traction, ou regonflement, est plus ou moins rapide. Elle a lieu
parfois en quelques minutes, mais elle demande le plus souvent
quelques heures ou quelques jours, et dans certains cas plusieurs
semaines.
Si l’on est pressé, ou si le regonflement tarde vraiment, trop, on
1. Les déformations dont je parle ici ne sont pas des déformations d’organes et
elles ne changent rien aux caractères. Ce sont surtout des inégalités ou des excès de
gonflement. L’hysterosoma de l’animal, par exemple, est plus gonflé à droite qu’à
gauche, ou il l’est trop dans la région humérale et pas assez dans une autre région,
ou il l’est trop partout, ou eiicore le capilulum est orienté obliquement parce que sa
peau articulaire s’est rompue d’un côté, etc.
— 191 —
met la, préparation sur une table chauffante, à une place peu chauffée.
La moindre élévation de température augmente en général beaucoup,
et d’une manière qui peut difficilement être prévue, la vitesse et
l’intensité du 'regonflement. Il faut donc agir avec douceur et pru¬
dence, en portant la préparation sous le microscope à de fréquents
intervalles, pour voir où elle en est, et ne pas dépasser le stade favo¬
rable.
Terminer le regonflement par un léger chauffage est à conseiller
pour un autre motif car la préparation est alors mieux, ou plutôt
moins mal éclaircie, mais ce résultat est accessoire et ne doit être
recherché que s’il ne fait courir aucun risque notable à l’opération
principale.
Ce qui précède re\ieat à dire, quand la condition de faible risque
est satisfaite, que les individus les plus rebelles au regonflement sont
les meilleurs. N’allons pas si loin mais remarquons (je l’ai constaté
souvent) que certains individus qui dans l’alcool sont recroque¬
villés, aplatis, presque réduits à leur peau, ou simplement d’appa¬
rence très amaigrie ou défavorable, et qu’il faut chauffer assez
foi’tement pour obtenir qu’ils se regonflent, finissent par donner
des préparations aussi bonnes que les autres en ce qui concerne les
formes et plus belles que les autres parce qu’elles sont bien mieux
éclaircies. Il ne faut donc pas mépriser ces individus, mais au con¬
traire commencer par eux, ou les comprendre dans un lot d’une
dizaine ou d’une vingtaine d’exemplaires que l’on traite ensemble,
si la récolte que l’on, étudie le permet. Disposer de plusieurs exem¬
plaires est toujours avantageux à cause des différences individuelles.
On peut choisir ceux qui reviennent le plus vite, ou le plus parfaite¬
ment, à leur forme naturelle.
L’opération de regonflement une fois terminée, on monte l’animal
en préparation ouverte, on l’oriente et on le dessine. En général il
est très mal éclairci, mais cela n’empêche pas de le dessiner exacte¬
ment, avec tous scs détails, même s’il est gros et s’il a un tégument
sombre, pourvu qu’on éclaire la préparation par une source lumi¬
neuse très petite, que l’on forme l’image de cette source, à travers le
condensateur, tout près du plan de mise au point, et que l’on puisse
régler l’éclat de cette image en agissant sur un rhéostat (7, p. 368
et 369). Si l’éclat maximum n’est pas suffisant pour surmonter le
défaut de transparence, on survolte.
Décollements de r epiostracum. — Les décollements de l’epiostra-
cum sont des phénomènes qui font apparaître sur l’animal à certains
endroits, irrégulièrement, des boursouflures. J’en ai dit un mot
récemment à propos des couches tégumentaires (11, p. 499). L’acide
lactique les provoque plus facilement s’il est plus chaud mais ils se
produisent déjà quand l’acide est froid chez les Oribates très sen-
— 192
sibles et ils sont alors capables d'augmenter en nombre et en étendue
quand le séjour dans l’acide lactique se prolonge. Comme les déforma¬
tions, ils dépendent des espèces. Ce sont les üribates les plus sen¬
sibles aux déformations qui sont généralement les plus sensibles aux
décollements
Une boursouflure est une poche pleine d’acide lactique un peu
comprimé. L’acide a traversé facilement l’epiostracum, non l’ecto-
stracum. La paroi convexe de la boursouflure est donc le très mince
epiostracum. Son fond est l’ectostracum, beaucoup plus épais.
L’epiostracum est seul déformé. Il est étiré, agrandi et soumis à
une tension dans la mesure où il conserve, malgré son étirement,
de l’élasticité.
Une boursouflure de ce genre, si elle n’est pas trop grande, n’em¬
pêche pas de faire un très bon dessin, car l’ectostracum n’a pas
changé de place, ni de forme, et l’épaisseur de l’epiostracum est
négligeable. II suffit de ne pas représenter la boursouflure. La
surface affectée par celle-ci ne contient en général aucun organe à
dessiner.
Les organes superficiels, en effet, les poils par exemple, parce
que leur arrachement exige un effort, sont des obstacles à l’agran-
dissement des boursouflures. Il arrive assez fréquemment qu’une
boursouflure s’arrête au pied d’un poil. Plus rarement, le poil est
arraché et implanté, par conséquent, sur la bousouflure. Même alors
le dommage n’est pas grand, car l’alvéole du poil, qui est dans
l’ectostracum et n’a pas bougé, reste visible. L’emplacement du
poil est donc facile à mar([uer sur le dessin et le poil lui-même se
voit très bien aussi. La seule difficulté est qu’il a changé d’orienta¬
tion. Cette difficulté est minime. On observera le symétrique du poil
sur l’exemplaire étudié ou ses homologues sur les autres exemplaires.
Les boursouflures se faisant au hasard il n’est guère possible qu’un
organe déterminé soit toujours déplacé par elles. Très souvent
d’ailleurs un des exemplaires, ou plusieurs, n’aura pas de bour¬
souflures.
Les décollements ne sont une cause très sérieuse de gêne, à ma
connaissance, que dans un cas, celui où l’on étudie des écarts et des
l’.omologies ontogénétiques d’organes superficiels, sur des pupes
dont la stase interne n’est pas très mûre. L’epiostracum de cette
stase peut se détacher sur de grands espaces, dès qu’on chauffe un
1. La [)his graïuîr sciisilii’ilé se rencontre chez des Oribales à ciilicule épaisse, aux
stases iiiiniaturt's, (juand l’athilte est entièrement scléritisé et (juc les nymphes (‘t les
larves ne le sont jias à leur liysterosoma, ou ne sont c|u'incomplètement, comme
chez Jifiilohniafiriia, J^laii/riofhrus et Ix^aucoup d'Ctribates supérieurs. C’est la jfarlie
molle du tégument <|ui est sensible et les sclérites n'ont que très rarement des bour¬
souflures. Il ne faudrait cependant [)as croirt' (ju’un Oribate quelconque, parce (ju’il
est mou, deit cire plus sensible (ju’un dur. L’n Palacacarcïde supporte sans décol¬
lement, à toutes les stases, l’ébullition dans l’acide lactique. La minceur du tégument
paraît être une conditicn favorable.
— 193 —
peu, et les alv(k)Ies des poils, plus généralement les marques laissées
par l’arraehement des organes, peuvent être indiseernables, l’eeto-
stracum n’étant pas complètement formé. Ou risque alors de croire
qu’un organe est absent lorsqu'il existe et l’on n’a pas la ressource
de faire intervenir, pour préciser une observation, d’autres exem¬
plaires, ou bien la symétrie d’un exemplaire.
■ le rencontre ces dilficultés dans l’étude des clones de Plalynollirus
pehijer, pour ce qui concerne l’hysterosoma des nymphes et des
larves. Le remède est de ne pas chauffer, d’examiner l’hysterosoma,
puis de chauffer et d’examiner le reste du corps. C’est un remède
simple, mais d’une application pénible. Pendant la première période
il faut déchirer la peau de la stase externe avec une aiguille sans
endommager l'interne, tandis que, si l’on chauffait assez fortement,
la peau externe serait pressée par le gonflement de la stase interne
et elle s’ouvrirait selon la ligne de déhiscence. Il faut ensuite
observer un hysterosoma mal éclairci, ce qui n’enlève rien à l’exac¬
titude des observations, comme il a été dit plus haut, mais exige
beaucoup plus de temps que s’il avait été rendu bien transparent
par chauffage. Pendant la seconde période il faut chauffer chaque
pupe à part tandis qu’il aurait été possible, autrement, de
chauffer toutes les pupes ensemble.
Action sur les grands poils dilatés. — L’action de l’acide lactique
sur la couche externe des poils n’est à redouter que dans des cas très
rares. .J’ai signalé deux de ces cas, celui d’ Atopochthonius (5, p. 44)
et celui de Pterochthonius (9, p. 85 et 106). Ils nous apprennent que
les grands poils dilatés doivent être supposés sensdrles et que les
Oribates qui les portent doivent être traités d’abord, pour les dessins,
comme ceux qui se déforment ou qui ont des boursouflures de
décollement.
V. — Sur la validité des genres CYMBAEREMAEUS Berl. 1896
et SCAPHEREMAEUS Berl. 1910.
En 1886 Berlese décrivit sous le nom d’ Eremaeus cyniba Nie.
une espèce qui appartient évidemment au genre que l’on appelle
aujourd’hui Scapheremaeus. Il eut des doutes car en fin de descrip¬
tion il se demanda si son espèce n’était pas nouvelle et s’il ne con¬
venait pas de l’appeler Eremaeus patella [A. M. S., fasc. 33, n° 10),
En 1896 le même auteur créa le genre nouveau Cymbaeremaeus
avec un type qui est une autre espèce de Scapheremaeus, bien qu’elle
soit désignée par Cymbaeremaeus cymba [A. M. S., fasc. 78, n° 1).
En 1910 Berlese captura le vrai cymba et s’aperçut de son
erreur. Pour la rectifier il divisa son genre Cymbaeremaeus en deux
sous-genres, Cymbaeremaeus s. s., avec le vrai cymba pour type et
— 194
Scapheremaeus ii. subf^., avec Eremaeus patella Berl. 1886 pour
type (1, p. 225 à 227, PI. XX, fig. 63).
Or, cela est contraire aux Règles. Le sous-genre C ijmhaeremaeus
1910 doit conserver le inèjne type que le genre Cynthaeremaeus 1896
et ce type est un Scapheremaeus. Donc le genre Cymbaeremaeus
devrait être entendu aujourd’hui au sens de Scapheremaeus, Scaphe¬
remaeus devrait avoir disparu pour cause de synonymie avec Cym¬
baeremaeus et un autre nom de genre aurait dû être imaginé pour le
vrai cymba.
Cependant, aucun des nombreux auteurs qui ont parlé après
Berlese des genres Cymbaeremaeus et Scapheremaeus n'a pris sur
lui de corriger l’erreur commise. Tous, y compris moi-même, ont
accepté que Cymbaeremaeus ait pour type le vrai cymba, celui de
Nicolet, et que Scapheremaeus soit un genre valable avec Eremaeus
patella comme type. Dans ces conditions je crois qu’il vaut mieux
accepter le fait accompli et décider que l’accord unanime, lorsqu’il
est trop tard pour changer, remplace les Règles. Donner aujour¬
d’hui au mot Cymbaeremaeus, si souvent employé depuis 1896,
le sens très différent qu’a le mot Scapheremaeus, introduirait dans la
nomenclature une confusion inadmissible.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
1. Berlese (A.). — Acari nuovi, V-VI (Hedia, t. 6, p. 199 à 234, 1910).
2. CoGGi (A.). — Nuovi Oribatidi italiani (Bull. Soc. Entom. liai.,
Xxmo XXXII, p. 309 à 324, 1900).
3. Crandjean (F.). — L’évolution des ongles chez les Oribates (Bull..
Mus. Ilist. Nal. Paris, 2® série, t. 11, p. 539 à 546, 1939).
4.. Id. — Observations sur les Oribates, 17® série (Bull. Mus. Hist. Xat.
Paris, 2® série, t. 19, p. 165 à 172, 1947).
5. Id. — Les Enarthrouota, 2® série (Ann. Sc. Xatur., Zool., 11® série,
t. 10, p. 29 à 58, 1948).
6. Id. — Sur le genre Ilydrozeles Berl. (Bull. Mus. Ilist. Nat. Paris,
2® série, t. 21, p. 224 à 231, 1949).
7. Id. — Observation et conservation des très petits Arthropodes (Bull.
AIus. Ilist. Nat. Paris, 2® série, t. 21, p. 363 à 370, 1949).
8. Id. — Observation sur les Oribates, 19® série (Bull. Mus. Hist. Nat.
Paris, 2® série, t. 21, p. 545 à 552, 1949).
9. Id. — Les Enarthronota, 3® série (Ann. Sc. Natur., Zool., 11® série,,
t. 12, p. 85 à 107, 1950).
10. Id. ■ — Les deux sortes de temps du biologiste (C. R. Ac. Sciences Paris,
t. 233, p. 336 à 339, 1951).
11. Id. — Sur le tégument des Oribates (Bull. Mus. Hist. Nat. Parisy
2® série, t. 23, p. 497 à 504, 1951).
— 195
Note sur Lobohalacarus gallicus (Migot) 1926
ET LES PuROlIALACARIDAE (AcARI) UE LA FAUNE FRANÇAISE.
Par Eugène Angelier.
N
M. le Docteur P. A. Chappuis a bien voulu me confier l’étude
de quelques Halacariens d’eau douce, provenant de grottes de
l’Ariège et d’Espagne. Ces Halacariens avaient été recueillis dans les
localités suivantes :
•1. — Cova grande de la Febro, Tarragone (Espagne). 20 août 1951.
Soldaneïlonyx chappuisi Walter 1917.
2. — Aven Sainte-Catherine (Ariège). Mars 1951.
Soldaneïlonyx chappuisi Walter 1917.
3. — Hount Santo (Ariège). Septembre 1951.
Soldaneïlonyx chappuisi Walter 1917.
4. — Grotte de l’Eglise, Nistos (Ariège). Septembre 1951.
Lobohalacarus gallicus (Migot) 1926.
Soldaneïlonyx chappuisi est un, Halacarien commun dans les
sources, les puits, les grottes et dans le milieu intersticiel aquatique
en général. Sa répartition géographique est vaste, puisqu'il est
connu des Etats-Unis (Donnelson’s cave, liawrence Co) et d’Europe
(Belgique, Danemark, Allemagne, Suisse, Autriche, Hongrie, Rou¬
manie, A’ougoslavie, Espagne). En France, K. Viets^ l’a recueilli
pour la première fois dans une source près du lac d’Artouste (Basses-
Pyrénées), à l’altitude de 1.864 m.
Lobohalacarus gallicus (Migot) 1926
syn. : Walterella gallica Migot 1926
Lohohalacarus gallicus est une espèce rare ; il n’est en effet connu
que par un seul individu recueilli sur la vase du fond de l’un des
étangs du « désert du Carlitte » (Pyrénées-Orientales), à l’altitude
de 2.200 m. environ. La capture d’une femelle ovigère dans une
grotte de l’ Ariège est intéressante, car elle étend nos connaissances
1. K. ViETs. Wasserniilben aus don îranzôsischen Pyrenâen, Zool. Anz., 1939, 125,
pp. 1-15.
2. A. Migot. Le premier Halacaride d’eau douce de la faune française, Walterella
gallica n. sp. Bull. Soc. Zool. France, 1926, 51, pp. 376-383.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 2, 1952.
— 196 —
sur la biologie de Lobohalacarus gallicus, qui semble vivre dans des
milieux aussi variés que les autres espèces du genre.
Description de la fertielle. — La forme générale du corps est moins
élancée que celle du (J décrit par Migot ; sa longueur est de 470 p.
Lobohalacarus gallicus (Migot) 1926. Femelle. — Fig. 1 : face dorsale. — 2 : face ven¬
trale. ■ — 3 : palpe maxillaire. — 4 : patte 1. — 5 : patte 2. — 6 : patte 3. — 7 :
patte 4.
(476 p) ^ et sa largeur de 345 p (296 p). Les plaques dorsales, au
nombre de 4, ne semblent pas non plus tout à fait identiques dans
1. Les dimensions entre parenthèses sont celles du d* décrit par Migot.
— 197 —
les deux sexes. La plaque médiane antérieure, — longue de 137 p.
(105 p) et large de 153 p (154 p), — est arrondie latéralement et son
bord postérieur est rectiligne ; d’après la figure de Migot (1926,
p. 379, fig. 1), les bords latéraux se termineraient en pointe et le bord
postérieur serait arrondi. La plaque médiane postérieure, — longue
de 280 p (240 p) et large de 225 p (190 p), — n’a pas la forme d’un
ovale régulier, mais est au contraire déprimée antérieurement au
niveau des plaques oculaires.
Les yeux sont situés à l’angle antéro-externe des plaques oculaires ;
Lobohalacarus gallicus est la seule espèce du genre pourvue d’yeux,
et ce caractère est important.
L’organe maxillaire est de forme massive ; sa longueur est de
117 p (102 p) ; le rostre seul mesure 48 p (42 p).
Dimensions des artieles des palpes, en p :
D’après le tableau ci-dessus, le 4® article serait beaucoup plus
court chez le ^ que chez la Ç. Mais il semble que Migot ait décrit le
palpe (J en vue légèrement dorsale, comme en témoigne sa figure
(1926, p. 380, flg. 3) ; ceci expliquerait la longueur relativement
plus courte du 4® article, toujours incliné vers la face ventrale.
Le nombre et la disposition des soies, sur le palpe, sont identiques
dans les deux sexes, — 2 soies dorsales sur le 2® article, 2 soies sur
le 4® et une courte dent chitineuse sur le 3®.
La face ventrale est constituée par une plaque chitineuse unique,
portant l’organe génital externe et l’uropore ; celui-ci fait une saillie
peu marquée sur le bord extérieur du corps.
L’organe génital, long de 125 p (98 p) est effilé antérieurement et
arrondi postérieurement ; il est entouré de nombreuses et courtes
soies. Les cupules génitales, au nombre de 3 + 3, sont bien visibles.
Les pattes 1 et 2, plus puissantes que les pattes postérieures, sont
remarquables par leur 5® article, qui porte sur la face interne 2 longues
épines et une soie pennée distale (qui existe également sur les pattes
3 et 4). Les griffes sont toutes insérées sur une pièce intermédiaire
recourbée à son extrémité ; aux pattes 1 et 2, elles sont simples,
sans dent accessoire ni peigne ; aux pattes 3 et 4, elles portent par
contre une courte dent accessoire externe et un peigne.
Dimensions des articles des pattes, en ;
D’après Migot (192G, p. 381), les 5® et 6® articles des pattes
antérieures seraient plus courts que le 4®, chez le ; mais les soies
du 5® article sont identiques dans les deux sexes. Ce sont les carac¬
tères des pattes 3 qui m’ont permis d’identifier la $ de la grotte de
Nistos à Lohohalacarus gallicus ; le 5® article porte 2 longues soies
externes et 1 soie courte, tandis qu’une soie simple et 1 soie pennée
se trouvent à la partie distale de la face interne. Mais les dimensions
des articles données par Migot ne correspondent pas exactement à
sa figure : le 1®'' article, d’après la figure 4 (1926, p. 381) serait
2 fois plus long que le 2®, alors que les dimensions indiquées sont
respectivement de 45 et 30 (x. Peut-être faut-il voir dans ces dimen¬
sions les résultats de mesures effectuées sur un animal mal préparé,
dont les pattes seraient partiellement ri^pliées sur la face ventrale,
comme le sont très souvent les Halacariens ; ceci expliquerait, de la
même façon que pour les mesures des palpes, le fait que les dimen¬
sions des articles terminaux soient relativement plus courtes chez
le ^ décrit par Migot.
Malgré les nombreuses différences relevées entre le (J type de
l’espèce et la Ç recueillie dans la grotte de Nistos, je crois pouvoir
affirmer que cette $ est bien celle de Lohohalacarus gallicus Migot
1926 ; le nombre et la disposition des soies sur les palpes et les pattes,,
caractéristiques dans la détermination spécifique du genre Loho¬
halacarus, viennent à l’appui de cette allirmation.
Les Purohalacaridae de la faune française.
Alors que de nombreuses espèces sont connues d’Allemagne ou de
Suisse, 2 Porohalacaridae seulement avaient été signalés en France-
199 —
^'usqu’en 1940. Les recherches poursuivies depuis 1947 tant par
M. le Docteur P. A. Chappuis que par moi-même ont permis de
recueillir 4 autres espèces ou variétés. Il m’a paru utile de donner
ici la liste des Porohalacaridae actuellement connus en France,
ainsi que celle des localités où ils ont été recueillis.
1. — Lobohalacarus weheri (Romijn) 1924.
— Ruisseau de l’Oursière, dans le Massif de Belledonne (Alpes). Mousses
du Ruisseau et graviers sur le bord. E. Angelier ooll.
— Têt, en amont du lac Bouillouse, dans le massif du Carlitte (Pyrénées-
Orientales). Graviers sur le bord de la rivière. E. Angelier coll.
— Tech, près d’Elne (Pyrénées-Orientales). Bancs de graviers sur le
bord. P. A. Chappuis coU.
— Rivière Porto, près de son embouchure, à Porto (Corse). Sous les
pierres, en plein courant. E. Angelier coll.
— Rivière Aitone, près de sa source, sous le col de Vergio (Corse).
Mousses d’une cascade. E. Angelier coll.
2. — Lobohalacarus weberi var. quadripora (Walter) 1947.
— Fier, près d’Annecy (Haute-Savoie), et près de son confluent avec
le Rhône. Graviers sur le bord. E. Angelier coll.
— Tech, à La Preste (Pyrénées-Orientales). Graviers sur le bord.
E. Angelier coll.
— • Brèbre, affluent rive gauche de la Loire, à Jaliguy (Allier). Graviers
sur le bord. E. Angelier coll.
• 3. — Lobohalacarus gallicus (Migot) 1926-.
— Vase du fond d’un étang du « désert du Carlitte » (Pyrénées-Orien¬
tales). A. Migot coll.
— Grotte de l’Eglise, à Nistos (Ariège). P. A. Chappuis coll.
4. — Soldanellonyx chappuisi Walter 1917.
— Source près du lac d’Artouste (Basses-Pyrénées). K. Viets coll.
— Aven Sainte-Catherine (Ariège). P. A. Chappuis coll.
— Hount Santo (Ariège). P. A. Chappuis coll.
5. — Porolhomannella violacea (Kramer) 1879.
— Vase du fond du lac de Nino (Corse) .E. Angelier coll.
— Graviers sur le bord du Tavignano près de sa source (Corse).
E. Angelier coll.
6. — Porolhomannella andrei E. Angelier t.
— Tech, à Prats-de-Mollo (Pyrénées-Orientales). Graviers sur le bord.
E. Angelier coll.
— Baillaurie, près de Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales). Graviers
■sur le bord. E. Angelier coll.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
.1. E. Angelier. Bull. Muséum Paris, 1951, 23, 5, pp. 505-507.
200
Remarques préliminaires sur quelques Insectes para¬
sites (Diptères et Hyménoptères) des cocons et œufs
D’Araignées.
Par Max Vachon.
Les sacs ovigères ou cocons d’ Araignées sont souvent recherchés
par divers Insectes qui les utilisent pour y abriter leur ponte et
assurer ainsi, à leur progéniture, une abondante nourriture. Cette
note, préliminaire, n’a point pour but de faire une revue ou une
synthèse des nombreux cas déjà connus ; nous voulons simplement
signaler 3 cas, nouveaux par certains de leurs aspects, et sur lesquels
nous reviendrons.
Cocoxs PAR.4.SITÉS par Oscinosomci frontelluni (Fal.), Diptère.
Il s’agit de deux sacs ovigères de l’Araignée commune : Araneus
cornutus Clerk trouvés dans une prairie, le long d’un petit ruisseau
et accrochés à une tige de Graminée, aux environs de Besse-en-
Chandesse (Piij-de-Dôme). Dès le ramassage, le 18 août 1951, dans
l’un des cocons, nous avons constaté la présence de petits asticots
alors que dans l’autre, pourtant très voisin, les larves étaient nette¬
ment plus développées. L’activité de ces prédateurs était intense et
chacun d’eux, par jour, consommait plusieurs embryons d’ Arai¬
gnées dont il aspirait le contenu après l'avoir broyé à l’aide des
pièces buccales. L’élevage de ces cocons nous a permis de préparer
et de fixer un certain nombre de larves ainsi que les pupes et les
imagos. Ces derniers ont été déterminés par notre collègue E. Sf.gua'
et nommés : Oscinosoma frontellum (Fallenj sensu Becker.
Ce matériel est actuellement à l’étude et permettra de préciser la
morphologie des larves et de la nymphe et, particulièrement, la
forme du masque, des pièces buccales, de l’appareil stigmatique.
L’armature dentée du masque est caractéristique ; c’est elle qui
permet l’attaque du chorion de l’œuf d’Araignée et son maintien
pendant que les pièces buccales le déchirent. L’appareil stigmatique
prothoracique et anal du prédateur ne présente rien de particulier :
C’est le dispositif classique d’une larve qui vit à l’air libre. La cuticule
porte les spinules microscopiques habituels.
1. Nous lui exprimons notre gratitude ainsi qu’à àlM. Ed. Drf.sco et Ch. Granger,
qui nous ont aimablement fait profiter de leur grande connaissance des Araignées et
des Hyménoptères.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n° 2, 1952.
— 201
Oscinosoma froiitellum est une espèce paléarctiqiie commune en
France. E. Skguy (Faune de France, 1934, n*^ 28, p. 498) signale
que l’imago vit sur les herbes des prairies et dans les Ardennes, le
^ ar, les Hautes-Pyrénées, la Corse. La station de 13esse-en-Chan-
desse (plus de 1.000 ni. d'altitude) est en Auvergne et, comme les
précédentes, en région de montagnes, llappolons enfin que de
Stackelberg, en 1932 (voir E. Seguy, lac. cit., p. 498) note que
cet Oscine est, occasionnellement, parasite des cocons à' Araneus
cornutus Clerk (appelée Epeira cornuta). Notre récolte confirme
donc cette assertion mais d'autres cocons peuvent être, eux aussi,
choisis par ce Diptère, tel celui de Singa nitidula C. L. K. (Argio-
pidae) signalé par de Stackelberg (loc. cit.). On ne saurait donc
parler — et cela est couramment vérifié — d’un choix spécifique de
la part du prédateur : celui-ci, cependant pond, dans les cocons
abondamment fournis en œufs, notamment ceux des Argiopidae qui
parfois en possèdent plusieurs centaines ; aussi dans la littérature
(E. Seguy, loc. cit.), cette famille est-elle très souvent citée.
Cocons parasités par Tromatohia. ornata Grav. (Hyménoptère,
Ichneumonide).
Sous les écorces d’un vieux Saule, en bordure de la petite rivière
nommée la Couze Pavin, près de Besse-en-Chandesse, nous avons
ramassé, le 24 août 1951, de nombreux spécimens de l’Araignée
commune : Araneus umhralicus Clerk. De nombreux cocons, déposés
depuis plusieurs jours, contenaient déjà des larves très actives.
Ces larves consommèrent la presque totalité des embryons d’Arai-
gnées, pourtant très nombreux (plus d’une centaine) ne laissant que
les chorions intacts, bien que très plissés, et entièrement vidés de
leur contenu. Progressivement, la teinte blanchâtre des larves vira
au brun rougeâtre et pour certaines, la nymphose débuta le 29 août.
Sauf dans un cas, la nymphe utilisa, pour s’entourer, la soie enche¬
vêtrée et cotonneuse dont le cocon est entièrement rempli. L’imago
sortit le 12 septembre et fut déterminé par notre collègue Ch. Oran¬
ger : Trornatobia ornata Grav. (=- soror Ratz).
Quatre espèces du genre Tromatohia sont déjà connues comme
parasites d’œufs d’.Vraignées et, d’après les fiches de M. Ch. Oran¬
ger, ce sont (travaux de Nielsen, Entom. Medd., 1923) :
1“ Tromatohia oculatoria F. (= halanini Rudow) avec deux générations
par an, celle d’hiver sur Zygiella atrica (L. Koch) (= Zilla atrica] et sur
Araneus diadematus Clerk {— Epeira diadema) et celle d’été sur Cylosa
conica (Pallas) (= Cyrtophora coniea] et Araneus eucurhitinus Clerk
(= Epeira cucurbitina) .
2° Tromatohia ovioora Boh. (= angens C. R. = parallela Ths.) dans les
cocons de Cyclosa conica (Pallas) et Latrodectus tredecimguttatus (P. Rossi).
I
— 202 —
3“ Tromatohia hridgmani Bignell dans les sacs ovigères de Drassodes
lapidüsus (VYalck) (= Drassus lapidicolens] .
4° Tromatohia oariahilis Ilolm. (= epeirae Bignell = hibernica Morley)
dans les cocons d’Araneus cornulus Clerk (= Epeira cormita).
Xotn^ capture porte doue à cinq le nombre des espèces de Troina-
tobia parasites d’œufs d’Araignées. Mais, comme M. Ch. Granger
nous l’a fait remarquer, Tromatohia ornata, que nous avons découvert
dans les cocons de l’Araignée Araneus unihraticus, est connu comme
parasite des œufs d’un Lépidoptère Lasiocampidae : Alalacosoma
neustria L. Ue même, Tromatohia oculatoria, cité ci-dessus de cocons
divers d’Araignées a été trouvé chez des Lépidoptères [Pamena
gallicolana Z. par exemple). U Ichneumon peut donc choisir comme
hôte le cocon d’ Araignée tout autant que celui du Lépidoptère et les
cocons d’une même espèce d’. Araignée peuvent être parasités par
divers Ichneumonides. Il faut donc renoncer à l'idée d’une spécificité
stricte pour les Hyménoptères parasites et admettre que le choix de
l’hôte dépend d’autres facteurs que celui de l'espèce itaille, pH,
biotope, valeur nutritive des cocons, etc.).
Œufs parasités par Baeus semilunum Mal. Hyménoptère
Proctotrypide).
Toujours dans le voisinage de Besse-en-Chandesse, près de Vau-
coux, et en bordure de hêtraies, nous avons trouvé sous les pierres,
un certain nombre de cocons parasités et appartenant à deux espèces
d’Araignées : Dysdera erythrina (Walk) et Tegenaria picta (E. S.). Ces
cas de parasitisme sont dilTéreuts de ceux que nous venons de citer
ci-dessus. Les œufs de l’Oscine ou de l’ fehneumonide sont déposés
dans le cocon de l’Araignée et les larves de ces deux Insectes s’y
développent, côte à côte, avec les embryons d’.Araignées qu’elles
utilisent comme proies en les broyant et les suçant. Un tel cocon
parasité se reconnaît facilement par suite des dégâts occasionnés
par les larves de l’Oscine ou du Tromatohia. Dans le cas du Baeus,
c’est fort différent. Apparemment, rien n’est changé dans l’aspect
du sac ovigère et les embryons semblent normaux. Mais, chacun de
ces derniers contient un parasite dont tout le développement se
passe à l’intérieur même du chorion. L’élevage de ces cocons nous
a permis d’otenir les imagos de ce minuscule Ilyménoptère que
M. Ch. Graxger a nommé : Baeus semilunum Hal. et déjà signalé
comme parasites des œufs d’autres Araignées des genres Micry-
phantes et Theridion.
L’intérêt de nos captures ne réside pas dans la découverte de
nouveaux hôtes pour ce parasite, mais des observations de biologie
qu’elles nous ont fournies. Le développement de ces Hyménoptères
est insulBsamment connu, surtout celui de B. semilunum. Nous
— 203
espérons que le matériel abondant, réuni, fixé et monté en prépara¬
tions, nous permettra de décrire en détail la croissance du parasite
à l’intérieur du chorion de l’œuf d’Araignée, ses diverses mues et la
véritable lutte pour la vie qui s’engage entre les deux embryons
vivant sous le même « toit » et dont l’un ne peut subsister qu’en
éliminant l’autre. Et la surprise est grande, car rien, extérieurement,
ne le laisse supposer, de voir sortir d’un cocon d’ Araignées, en même
temps, et de petites Araignées (quelques rares survivantes) et de
nombreux Proctotrypides. Les résultats de ces observations feront
l’objet d’un mémoire ultérieur.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, 2, 1952.
14
204 —
Trk myosE d u.\ ovns blaxc (Tiiai.assarctcis
MARITIMUS DeSM.) E.\ CAPTlVnÊ DEI>VIS Pl.ES DE 16 AAS.
Par Ach. Urbain, J. Nouvki. et .1. Hin.iard.
La trieliyiose spontanée ou expérimentale a été eonstatée chez
de rares primates, quelques onf;ulés et insectivores, plusieurs pinni¬
pèdes et cétacés, et de nombreux carnivores et rondeurs. Nous n’en
avons relevé aucune description concernant les autres ordres d(‘
mammifères ; Siréniens, chéiroptères, édentés, liibulidentés, niar-
sujiiaux et monotrèmes.
Les oiseaux^ et les animaux à sang froid sont considérés comme
réfractaires dans les conditions naturelles, leur infestation expérimen¬
tale exigeant des conditions particulières.
La fréquence de la trichinose dans une espèce dépend de ses habi¬
tudes alimentaires. Le chat, le rat, le chien et le porc viennent en
effet en tête, immédiatement suivis de l'ours, du sanglier et du
renard. Nous ignorons le mode de contamination des pinnipèdes
et des cétacés.
La facilité plus ou moins grande avec laquelle l'infestation expéri¬
mentale peut être réalisée paraît au contraire pour une espèce donnée,
sans rapport avec la fréquence de la maladie naturelle.
Notre observation concerne un ours blanc \ l'hulassarctos marilimus
nesm.'i acquis à un marchand d'animaux et entré au parc le 27 mai
1934, sous le n° 1142-49 et mort le 14 décembre PlfiO, d’une entéro¬
toxémie après 16 ans, 7 mois de séjour dans nos collections.
Le cadavre de cet animal âgé est maigre, sa fourrure est jaunâtre
et en mauvais état.
Dès l'ouverture des grandes cavités, laite quelques heures ajirès
la mort, notre attention est attirée par d'innombrables petits
tubercules blanchâtres qui marc|uent le diaphragme. L’aspect des
lésions et leurs localisations font immédiatement jienser à la tridii-
iiose. Diagnostic cjui est rapidement vérifié au laboratoire.
L’exploration de multiples points du système musculaire permet
de classer ceux-ci, selon leur degré d’infestation, dans l'ordre sui¬
vant : diaphragme, muscles moteurs de l’œil, langue, pharynx,
muscles jieauciers et intercostaux, faces latérales et bord supérieur
de l'encolure, muscles de l’avant-bras au voisinage des tendons),
muscles de l'épaule et de la cuisse.
t. QiieK[U0s cas d’ini'cstatiou expérimentale transitoire ont été réalisés chez la poule.
Bulletin du Muséum, 2' série, t. XXIV, 11° 2, 1952.
— 205 —
Aucun parasite n’est retrouvé dans les masséters et les crota-
phites, ni dans les organes internes ; cœur, rein, foie, j)oumon, utérus,
intestin.
Ces constatations correspondent aux connaissances classiques.
Pour contrôler la vitalité des larves, nous faisons ingérer des kystes
parasitaires à trois rats et trois souris de laboratoire.
Un sujet de chacun de ces lots, tué vingt jours plus tard, est
porteur de kystes en voie de formation, ou déjà formés.
L’infestation de cet ours n’est certainement pas due à l'alimenta¬
tion distribuée au Parc Zoologique. Celle-ci est, en effet, essentielle¬
ment composée de viandes autoclavées, de déchets de pâtes alimen¬
taires, de poissons frais, de salades, de carottes et de pain.
Il est invraisemblable qu’elle puisse être due à l'ingestion de rats
contaminés : en effet, la trichinose est assez peu fréquente en France,
nous n’en avons jamais observé sur les cadavres des rats capturés
au Parc Zoologique et nous n’avons jamais vu les ursidés de nos
collections chasser ou consommer des rats.
Ces deux hypothèses sont d’ailleurs infirmées par le fait que nous
n'avons janiais rencontré d’autres cas de trichinose, malgré l’examen
systématique de tous les animaux morts au Parc pendant plus de
quinze ans.
Nous pouvons donc conclure que cet ours a été parasité avant son
entrée au parc, soit seize ans et demi avant sa mort. Or, les kystes
calcifiés étaient très rares dans ses organes, la bonne conservation
de la plupart d’entre eux a été contrôlée au microscope et leur
vitalité démontrée ensuite par rimportaiitc et rapide infestation
des animaux de laboratoire.
La longévité de ce parasite, à l’état larvaire, a déjà été observée
(5, 12, 20 et même 24 ans chez rhomme). Mais, les cas où elle a été
démontrée sont encore rares. Le plus soiivent, en effet, quelques
mois après l’infestation, les larves meurent à l’intérieur des kystes,
qui se calcifient et se résorbent ensuite lentement.
Laboratoire d’ FAhologia des Animaux sauvages du Muséum.
206 —
Note SUtt trois PhAyORBES AI-RICAiyS .• PLA^ORBIS PFEIFFERI
Kravss, Planorbis adowensis Bourguignat, Planorbis
RUPPELLII DUAKER.
Pcir Gilbert Ranson et Gustave Cherbonnier.
En 1945, dans son travail « The Molluscan family Planorhidae »,
F. C. Baker abandonne définitivement les anciennes méthodes de
classification de ces Mollusques, basées uniquement et essentielle¬
ment sur les caractères de la coquille. Pour la première fois, il nous
présente une tentative de classification des familles et des genres de
Planorhidae en s’appuyant fondamentalement sur l’anatomie.
Comme le pense l’auteur, nous sommes maintenant en présence d’une
base solide, sur laquelle on va pouvoir construire ; « it is confidently
believe that the classification herein presented will form a reliable
foundation on wich to build future knowledge wich may be obtained
concerning this interesting family ». Des modifications devront
certainement y être apportées. 11 existe en effet de très grandes
lacunes dans notre connaissance des espèces.
En ce qui nous concerne, nous avons à étudier des espèces afri¬
caines. Nous nous heurtons dès l'abord, à une importante difficulté.
Ces espèces ne sont pas, ou peu, connues anatomiquement. Baker
cite 9 espèces (dont une sous-espèce) d’Afrique centrale comme
appartenant au genre Afroplanorhis Thiele, 1931. L’anatomie du
type du genre, Afr. sudanicus iMartens), n’a pas encore été décrite.
On a seulement figuré l’appareil génital d’*-l/r. adowensis (Bourgui-
gnat) et celui d'Afr. pfeifferi (Krauss).
Pour Thiele (1931) Afroplanorhis n’était qu’une nouvelle section
du genre ancien Planorhis Geoffroy 1767. Baker en a fait un genre.
D’autre part, ce dernier auteur maintient le genre Biomphalaria
Preston 1910, pour la seule espèce B. smilhi Preston, du lac Albert
et du Congo Belge. Comparant ces deux genres, il critique Connolly
1^1939) qui place dans le genre Biomphalaria Preston, toutes les
espèces africaines de Planorhula. Nous ignorons aussi l’anatomie de
B. smithi. Mais si celle-ci, dit-il, s’avérait semblable à celles de Afr.
adowensis et de Afr. pfeifferi, le genre Afroplanorhis devrait être mis
en synonymie de Biomphalaria qui a la priorité. Pour l’instant, il
conserve les deux genres.
Sur des bases aussi fragiles, la position de ces genres dans la clé
dichotomique de Baker (p. 46) n’est pas bien assurée. Voyons cette
Bulletin du Mufiéuw, 2® 'éric, f. XXIV, n” 2, 1952,
— 207 —
clé. Pour les sous-familles il n’y a aucune difficulté. Nous pensons
toutefois que les sous-familles pourraient bien être de vraies familles.
Mais arrivons à la clé des genres de Planorhinae.
la — Prostate à diverticules sur un canal spécial, simples, non subdi¬
visés à leur extrémité distale . 2
1 ft — Prostate à diverticules non sur un canal spécial, subdivisés à leur
extrémité distale . Australorbis
2 b — Verge sans stylet, canal déférent débouchant à l’extrémité. . G
6 J — Sac de la verge plus long que le prépuce . 7
7 a — Sac de la verge à peu près aussi long que le prépuce, coquille d.'
5 mm, oB plus, de diamètre, non costulée . 8
8 a — Espèce habitant l’Afrique . Afroplanorbis
Or nous avons pour le genre Afroplanorbis, l’appareil génital de
deux espèces : Afr. adowensis et Afr. pfeifferi. Le dessin de Pilsbrv,
pour la première (reproduit par Uaker, pl. -71, fig. 10) n’est pas très
précis pour les diverticules de la prostate. Baker (p. 87) en compte 16
et les voit non subdivisés. Sincèrement, on ne peut pas accepter ce
jugement. Bien qu’imprécis, le dessin laisse voir au moins deux
groupes de diverticules subdivisés, l’un presque en bas, l’autre
au centre. Par ailleurs, nous nous sommes aperçus que pour bien se
rendre compte de l’état des digitations, il faut isoler complètement
la prostate. Lorsqu’elle est en place les subdivisions des extrémités
ne SC voient pas clairement.
Le dessin de Conxolly, pour la seconde (reproduit par Baker,
pl. 71, fig. 9) est plus précis : la prostate est courte, composée de
cinq branches principales, chacune de celles-ci se subdivisant 2
ou 4 fois, d’où la présence de 13 diverticules ; ces derniers semblent
arrangés en éventail. Mais après avoir décrit la prostate telle que
le dessin de Conxolly nous la montre, Baker (p. 87) nous dit :
« Connolly (1925, plate 8) figures the genitalia of Planorbis pfeifferi
Krauss and bis figure difîers little from that of Pilsbry except in
spécifie details. The branched diverticula of the prostate are believe
to be attribued to faulty drawing rather than to real différences in
structure ».
D’autre part Baker reconnaît bien aussi qu’il n’y a pas d’indica¬
tion, sur ces dessins, d’un canal prostatique spécial.
Nous pensons que les dessins de Connolly et de Pilsbry sont
exacts et concordants. Nous avons de bonnes raisons de le croire
comme nous le verrons plus loin. Ils indiquent, tous deux, des
prostates sans canal spécial et des diverticules prostatiques subdi¬
visés. L’entrée de la clé de Baker pour les Planorbinae est donc
à modifier sans quoi les genres Australorbis et Afroplanorbis seraient
identiques. Nous n’irons pas plus loin ici, dans cette voie, ne dis¬
posant pas des éléments nécessaires pour établir les rapports et
208
Légende commune aux trois figures : bm : bourrelet du manteau ; c : cou ; ca : canal de
la glande de l’albumine ; cd : canal déférent ; c' d' : partie intratégumentaire du canal
déférent ; ch : canal hermaphrodite ; es : canal spermatique ; dch : carrefour ; epe :
emplacement de la poche copulatrice (déplacée sur le dessin) ; ga : glande de l’albu¬
mine ; gh : glande hermaphrodite ; gn : glande nidamenlairc ; l : dent médiane
de la radula et les dents suivantes ; nipp : muscle rétracteur du prépi:ce ; of : orifice
femelle ; om : orifice mâle ; op : oviducte ; p : pénis ; jtc : poche copulatrice ; }>p :
prépuce ; pi : pied ; pr : prostate i t : tentacule ; ut : utérus ; us : vésicule séminale.
Fig. 1. — Planorbis pfeijferi Kraus (Rhodésie du Sud ; D*' .\lves).
Il ; échelle î (1 mm) ; A, R, C, échelle '1 (1 mm) ; G : échelle 3 (l mm) ; I : échelle 4
(lü ;jl),
A, R, D ; appareils génitaux mâles de 3 exemplaires ; C : appareil génital (mâle et
femelle) avec les organes femelles retournés sur la gauche ; E : oviducte et prostate
en place ; G : prostate retournée sur la gauche ; Il : portion antérieure de l’animal
vu sur la gauche ; I : floiits <le la radula.
— 209 -
différences entre les genres. Ils apparaîtront mieux quand l’anatomie
de nombreuses espèces sera eonnue.
Nous figurons les appareils génitaux mâles et femelles ainsi que
les radules de trois espèces de Planorbes africains. Nous les appelons
Fig. 2. — Planorbis oJoive/ists Bourguignat (Bossangoa, D*" Gaud).
A, B, G : éclielle I (l mm) ; D : échelle 2 (10 [j.).
A : appareil génital en place ; B : prostate retournée sur la droite, vue en biais ;
G : appareil génital, avec les organes femelles retournés sur la gauche ; .D : dents do
la radula.
eneore tout simplement Planorbis et les rapportons aux espèces
suivantes : Planorbis pfeifferi Krauss ; Planorbis adowensis Bour-
guignat ; Planorbis rüppellU Dunker. Une explication est nécessaire.
— 210 —
Nous ne connaissons pas l’anatomie des « types » ou de « cotypes »
de ces espèces. Nous sommes donc amenés obligatoirement à les
déterminer d’après les coquilles, en comparant celles-ci avec les
« types » ou les dessins des « types ».
Fig. 3. — Planorbis rüppellii Duiiker (Glial, D*" Jacqueinain).
A, D, E : éclielle 1 (1 mm) ; C : échelle 2 (1 mm) ; B : échelle 3 (10 ;x).
A ; appareil génital d’un exemplaire bien conservé ; B : prostate de l’indivitlu 1),
retournée sur la droite ; C : dents de la radula ; D : appareil génital d’un exemplaire
fixé et conservé différemment du précédent, avec les organes femelles retournés
sur la gauche ; E : portion antérieure de l’organe femelle, de la fig. A.
Les échantillons que nous avons étudiés ont les origines sui¬
vantes :
PI. pfeifferi Krauss : Rhodésie du Sud (envoi du D'' Alves, de
l’Organisation mondiale de la Santé) ;
PL adowensis Bourguignat ; Bossangoa, Oubangui-Chari (envoi
du D’" Gaud, de l’Organisation mondiale de la Santé) ;
— 211 —
PI. rüppellii Dunker ; Ghat, au Sud de la Tripolitaine (envoi du
D*" Jacquemain d’Alger) et Tassili des Azdjer au Nord du Sahara
français (envoi du D*' Vermeil de Tunis).
Les localités-types de ces 3 espèces sont : pour la première le
Natal ; pour la seconde et la troisième l’Abyssinie.
Si nous comparons notre dessin de la figure 1 avec celui de Con-
NOLLV (1925, pl. 8, fig. 18), nous pouvons penser que nous sommes
bien en présence de la même espèce, la prostate ajant, en principe,
la même structure.
En rapprochant notre dessin de la figure 2, de celui de Pilsbry
(1934, p. 53), nous pouvons supposer qu’il ne s’agit pas de la même
espèce. Mais le dessin de Pilsbry n’est pas assez net pour permettre
une comparaison fructueuse.
Notre dessin de la figure 3 se rapporte à Planorhis rüppellii
Dunker. Cette espèce a été décrite pour la première fois d’Abyssinie.
Nos échantillons viennent de Ghat et du Tassili Azdjer, donc loin
de la localité-type. Notre jugement est fondé sur l’étude de la
coquille, par comparaison avec du matériel d’Abyssinie, et sur des
considérations écologiques.
Le « Plaiiorbe de Ghat » a déjà fait l’objet dé nombreuses discus¬
sions. Nastasi (1939) lui a consacré un travail important. Il en
donne des photographies. Il l’appelle Planorhis pjeifjeri. Ce Planorbe
a été soumis à des zoologistes italiens et anglais. Trois noms lui ont
été donnés : Pl. Boissi/i, Pl. aegijptiacus et Pl. pfeifferi. Nastasi
expose les raisons pour lesquelles il croit lui devoir donner ce dernier
nom. Il serait venu d’Afrique du Sud par l’Abyssinie et l’Egypte !
Planorhis pfeifferi est effectivement d’Afrique du Sud. Sa présence
dans le Nord semblait assez improbable. Les dessins que nous
donnons ici montrent bien que le Planorbe de Ghat n’est pas le Pl.
pfeifferi. Certes nous avons été étonnés de trouver dans le Nord du
Sahara un Planorbe éthiopien. Mais Nastasi, s’appuyant sur les
travaux de Zavattaiîi et Scortecci, a attiré l’attention sur le fait
que la flore et la faune de la région de Ghat, sont tout à fait spéciales,
différentes de celles du Fezzan. 11 s’agit de formes exclusivement
éthiopiennes et éthiopico-sahariennes.
Si nous comparons les dessins que nous donnons pour les trois
espèces africaines examinées, nous voyons que les prostates sont
construites sur le même type, sans canal spécial et avec des diverti¬
cules subdivisés. Il y a évidemment des différences spécifiques dans
la division. Nous pouvons affirmer que le dessin de Connolly n’est
pas erronné, contrairement à ce que pense Baker.
L’appareil génital mâle peut présenter des variantes selon l’état
de contraction de l’individu, par suite des divers modes de fixation
et de conservation. Nous avons reproduit trois états (fig. 1, A, B,
— 212
C, D) du prépuce et du sac de la verge de PL pfeijferi, montrant que
le rapport des longueurs de ces deux organes peur varier considéra¬
blement chez une même espèce. Cependant il est évident que la
figure 1-A représente ce qu'on pourrait appeler l’état normal. Il n’est
pas toujours facile de l'apprécier.
En rapprochant les appareils femelles de ces trois espèces, des
différences sautent aux yeux. Toutefois il faut être prudent, là
encore. En effet un examen comparatif de notre ligure 1 et de celle
de Cox.xoLLY (1925, pl. 8) pour PI. pfeifferi, nous montre que
Tutérus, la glande nidamentaire, roviducte lui-même, ue se présentent
pas de la môme façon. S'agit-il de différences dues à l’emploi des
fixateurs et des agents conservateurs ou l’appareil femelle présente-
t-il divers aspects selon l’époque de l’année ? Ce sont là des questions
demandant à être examinées de près. C’est à la longue, lorsiiue de
nombreux échantillons de différentes régions et récoltés à dilh’u’cuti'S
époques de l'année, auront été étudiés, qu'apjiaraîtront vraiment
les ra|)ports et différences entre les espèces parce qu’on aura pu
fixer les caractères ciuistauts et les caractères variables.
La-toratoire de Malacologie du Musàuni.
BnU.[0(;KAPHIE
Baker F. (j. — Tlie Molluscaii iamily Planorbidae, I niversity of Illinois
Press 1945.
CoNNOLLY M. — Tlie non-marine Mollusca of Porlugiiese east Africa.
Trans. Roy. Soc. South Africa, vol. Xll, j)art 3, 1925.
Nastasi a. — A proposito del Planorbis rinveniito à Gat. Ri\’isfa di biologia
colotiiaîe, vol. II, faso. 1, 1939, p. 270.
PiLSBRY 11. A. — Heview of the Planorbidae of Flf)ri<la, with notes on
otlier mernbers of the faniily. Proc. Acad. A'at. Sci., Philadelphia,
LXXXVl, p. 29.
Zavattari E. • — Fezzau e oasi di Gat. Ainbienl«‘ biologica generale. R.
Soc. (iéogr. liai. 1937.
— Ainbienle fisico e schistosomiasi vesicale in Libia. Rioista di Biologia
coloui(d(’, vol. I, 1938, p. 5.
213 —
Sur quelques Ascidies
RÉCOLTÉES AUX ILES KeRGUELEN PAR LE /> ArÉTAS.
Par J. M. Pérès.
Je me bornerai, dans cette note, à mentionner cinq espèces
A' Ascidiacea récoltées aux îles Kerguelen par le D’’ Arétas en 1950.
L’exiguité de cette collection münterdit toute considération générale
et il serait souhaitable que de nouvelles récoltes fussent faites, qui
pourraient nous donner une idée plus complète de la faune ascidio-
logique et de la faune marine en général de cet archipel. De telles
récoltes permettraient peut-être d’intéressantes comparaisons avec
les faunes, plus ou moins bien connues d’ailleurs, d’autres aires
marines subantarctiques.
Amaroucium circumvolutum (Sluiter).
var. kerguelenense nov. var. (fig. i a, h- 2 a).
208. Port aux Français, 4-3-1950.
Connus peu épais (5 mm.), aplati, un peu lobé, pouvant porter des
digitations en massue. Tunique de type cartilagineux, faiblement
consistante assez riche en sable et débris de toutes sortes dans
toute sa masse.
Zoïdes disposés sans ordre. Systèmes peu apparents même dans les
digitations en massue. Les zoïdes adhèrent faiblement au cormus.
La longueur des zoïdes est très variable : de l’ordre de 3-4 mm.
quand le postabdomen est peu développé ; elle peut atteindre
10-12 mm. dans le cas contraire.
Siphon buccal à 6 lobes, larges, toujours bifides à leur extrémité,
parfois même trifides.
Le siphon cloacal est très largement ouvert et surmonté, non à
proprement parler d’une languette, mais plutôt d’un large voile
découpés en lobes, faiblement aigus et généralement au nombre
de trois avec parfois un quatrième plus petit. La cavité cloacale
est fortement distendue par des larves.
La branchie d’étude difficile à cause de l’opacité relative du
thorax, compte 10-12 rangées de trémas à environ 15 trémas,
allongés et étroits par demi-rangée.
Le tube digestif, dont l’anse intestinale est faiblement tordue,
• est surtout remarquable par son estomac qui, sur les zoïdes en
Bulletin du Muséum, 2® série, (. XXIV, 2, 1952.
214 —
extension, est très allongé et pourvu de 5-6 cannelures larges et
régulières.
L’ovaire est à la partie antérieure du postabdonien et ne présente
rien de particulier. Les testicules sont situés immédiatement en
arrière de celui-ci et sont groupés en un gros amas, du moins lorsque
le postabdomen est court. Quand le postabdomen est long, il y a,
de plus, quelques rares testicules plus loin, au long de celui-ci. Le
postabdomen est comme d’habitude bourré de cellules à réserves.
Mais le caractère le plus frappant de cette forme est la présence,
sur la face ventrale de l’abdomen d’un puissant faisceau musculaire
rubanné et nacré qui se prolonge le long du postabdomen.
Remarques : L’espèce Amaroucium circumvolutum (Sluiter) a
été étudiée en détail par Miciiaelsen (4). Cet auteur a, lui aussi,
215 —
attiré l’attention sur la remarquable bande musculaire ventrale,
mais il n’a pas eu la chance de rencontrer des spécimens à post¬
abdomen long.
La reproduction sexuée de cette espèce, déjà connue de Nouvelle-
Zélande et des lies Chatham, paraît s’étendre sur une partie impor¬
tante de l’été austral. Les captures de Sluiter comme celles de Mor-
tensen (étudiées par Michaelsen) sont de cette saison. Il est probable
que la multiplication asexuée doit intervenir à l’automne ou au
printemps.
Je n’ai pas cru devoir faire une espèce nouvelle pour le cormus
récolté par le D'' Arétas, malgré les différences de structure du
siphon buccal (lobes bifides et non simples) et du siphon cloacal
(large voile au lieu d’une languette). Quant à la longueur des post¬
abdomens que j’ai observés je la considère comme due à une diffé¬
rence d’époque dans la récolte (mars au lieu de décembre-janvier).
Il m’a paru qu’une variété était bien suffisante pour tenir compte de
ces différences. Enfin j’ai profité de cette occasion pour revoir la
description de Heterotrema sarasinorum Fiedler ; comme Michaelsen
je pense qu’il s’agit là d’un Amaroucium et sans doute d’une forme
ou d’une variété de A. circumvolutum (Sluit).
Amaroucium antarcticum nov. sp.
(Fig. 2 h, c.).
N° 4. Port aux Français, 4-3-1950. .4. basse mer sur une coquille de
Lamellibranche.
Cormus formé par la juxtaposition d’une vingtaine de digitations
pédonculées, plus ou moins comprimées et à surface supérieure
aplatie. Hauteur moyenne 15 mm. Diamètre approximatif 30 mm.
La coloration générale du cormus, d’un noir grisâtre, est due à l’in¬
crustation de la surface de celui-ci par du sable noir. La tunique elle-
même, incolore, est assez peu consistante, sauf sa couche super¬
ficielle qui est au contraire très résistante.
Les zoïdes, d’extraction facile, sont jaunâtres avec un post¬
abdomen saumon. Leur taille est élevée et peut atteindre 15 mm.
dont 2,5 pour le thorax, 2,5 pour l’abdomen et 10 pour le post¬
abdomen.
La musculature des zoïdes est peu développée et le thorax, en
particulier, est suffisamment transparent pour que la branchie soit
d’observation aisée. Le faisceau musculaire ventral de l’abdomen
existe mais il est très peu prononcé.
Le siphon buccal est à 6 lobes obtus.
Le siphon cloacal, étroit, est pourvu d’une languette large et peu
allongée, parfois entière, le plus souvent bilobée, assez souvent tri¬
lobée. Les lobes sont obtus et courts.
217
Le postabdomen, très long, est chargé de cellules à réserves.
L'ovaire est à la partie antérieure du postabdoiuen. Les testicules
ne sont pas visibles directement à cause de l'abondance des cellules
à réserve. Des coupes histologiques m'ont permis de me rendre
compte que ces testicules sont éjiars tout le long du postabdomen,
espacés, et, semble-t-il, pas très nombreux (une douzainee nviron).
Rnji-vnguEs. — Il m’a paru impossible de rapporter le connus
ci-dessus décrit à l'une quelconque des espèces déjà décrites du g.
A?narouciiuu ; .1. antarcticum paraît avoir quelques alliintés avec
PsarnmaplidiuDt pedunculalum llerdman. Mais la description de
cette forme d’Australie est si incomplète qu'on ne peut faire de
comparaison utile et qu’il faut, à mon sens, envisager Ps. peduncula-
tuiii comme un noinen nudum.
.4. antarcticum a d'autre part des allinités avec Am. circumvoluturn
var. kerguelenense. La branchie est assez analogue dans les deux
formes ainsi que l’estomac, bien que les cannelures de ce dernier
soient loin d’avoir chez ..-L antarcticum la netteté qu'elles ont chez
.1. circumvoluturn. L’ouverture cloacale est beaucouji moins large¬
ment ouverte chez A. antarcticum var. Kerguelenense, mais rappelle
celle de la forme tvfiujue de l’espèce ; mais surtout le ruban muscu¬
laire abdominal et jiostabdominal fait à [leu près défaut.
Lejiendant je pense, que A. antarcticum et A. circumvolutiun font
partie du même faisceau d’espèces, l’eut-être le développement
plus on moins grand du ruban musculaire ventral est-il en rapjiort
avec des différences de plasticité de la tuni([U('. Il est possible que la
récolte do nombreux connus permette alors de trouver des inter-
méiliairc.s entre ces deux formes et de ri'iinir les deux espèces. Pro¬
visoirement cependant et jusqu à plus ample informé, j'estime
que la création d'une esjièce nouvelle est jiistiliée, essentiellement à
cause de l’absence du ruban musculaire chez A. antarcticum.
Sv.Noicuii Gi.viini i llerdman).
N'o 207 B. En épave. Port aux Français, 4-3-19.70.
■ l’ai eu en mains un fragment de connus de cette espèce. L’étude
en est très malaisée car la tuniipie est tr.ès résistante, notamment
dans sa partie snjieiTicielle. Les zoïdes intensément pigmentés en
jaune de chrome, sont très longs et montrent un postabdomen chargé
de réserves. Le corrnus est en fin de rejiroduction sexuée, et il y a
de très nombreuses larves incubées dans la cavité cloacale des zo'ides.
L’adhérence extraordinaire des zo'ides à la tunique ne m’a pas permis
de compter les lobes du siphon buccâl. Le siphon cloacal est en
général dépourvu de languette ; parfois son bord antérieur est un peu
allongé et élargi mais ne paraît jamais découpé. Le tube digestif,
— 218
faiblement tordu, montre un estomac mûriforme très earactéristique.
La branchie compte 12-14 rangées de trémas, et ceux-ci sont nom¬
breux dans chaque rangée.
Il paraît infiniment probable que le Sidnyuin paüidum Herdman
doit être considéré comme synonyme de Synoicum giardi (Herd.),
les deux formes n’étant séparées que par des détails infimes.
CxEMIDOCABPA VERRUCOSA (LeSSOn).
Au n® 148 milieu des stipes de Macrocystis ; Port au Français,
4-3-1950.
Cette espèce à l’abondante synonymie est bien connue des eaux
néritiques (de 0 à 350-400 m. environ) de toute la région antarctique
et subantarctique.
PoLYZOA OPUNTIA (Lesson).
N° 207. A. Longs chapelets rouge-sang rejetés par la mer. Port
aux Français, 2-3-1950.
La détermination de cet échantillon n’est pas douteuse.
J’ai bien vu les 8 sinus longitudinaux, la morphologie de l’estomac,
les deux rangées inégales de gonades (5-6 à gauche, 12-13 à droite)
ainsi que la structure de ces gonades. Ces dernières sont mûres et il y
a de nombreuses larves.
Remarques. — L’état de ce cormus, incomplet et débité en tran¬
ches, ne permet pas de dire à laquelle des sept sous-espèces distin¬
guées par Michaelsen il faut le rattacher.
Aux Kerguelen on ne connaissait jusqu’ici qu’une autre espèce
de Polyzoa : P. reticulata (Herdman). Le cormus de Port-aux-Français
étend considérablement la répartition de P. opuntia connue jusqu’ici
seulement des régions méridionales de l’Amérique du Sud (Terre
de Feu, Patagonie, Détroit de Magellan), des Falklands et de la
Géorgie du Sud. Cette extension n’a d’ailleurs rien de surprenant
car, inversement P. reticulata est connue également des Falklands
et de la Géorgie du Sud.
Station Marine d’Endoume (Faculté des Sciences de Marseille) et Laboratoire
des Pêches et Productions Coloniales d’origine animale (Muséum de Paris).
BIBLIOGRAPHIE
(1) Herdman. Report on the Tuiiicata collecled during the Voyage of
H. M. S. Challenger. Ascidiae compositae. XIV. 1886.
(2) — Descriptive catalogue of the Tunicala in the Australian Muséum
XVII. Liverpool, 1899.
— 219 —
(3) Miciiaelsen. Révision cl. compositen StyelicJen... Jnhrb. Wiss. Aïist.
llamburg. Bd. 21. Suppl. 2. 1904.
(4) — Ascicliae Krikobranchiae v. Neuseeland, deii Chatham u. d. Auck¬
land Inseln. Vid. Meddel. Dansk. Nat. Foren. Vol. 77. 1924.
(5) Sluiter. Tunicalen aus dein Slillen Ozean-Ergebnisse einer Reise
nach dem Pacilik. Zool. Jahrb. (Aht. Syst.). XIII. 1900.
Bulletin du Muséum, 2® série,, t. XXIV, 2, 1952,
15
— 220 —
AyOMALlIiS DU PUliACMOCdyE
cm:/. Xeoiiibolites semica^auct-latus (BcAiyviLu:).
Par M. Delattri:.
Les anomalies décrites chez les Belemnites sont soit des irrégularités
de croissance, soit des fractures du rostre, accompagnées ou non de
lésions du manteau. De tels accidents ou maladies ont été parti¬
culièrement bien analysés par Duval-Jowe en 1841 et par Schwe-
GLER en 1939.
Les accidents du phragmocône sont très peu connus puisque
Duval-Jouve lui-même, qui a figuré tant d’anomalies, n’en a
jamais rencontrés et n’a pas hésité à écrire que tout accident
intéressant l’alvéole devait être mortel. Aucun n’a été signalé dans
les travaux pourtant récents que j’ai pu consulter.
L’accident subi par le phragmocône d’une Neohibolites setincanali-
culatus ide Blainv'ille) que j’ai décrit dans mon Diplôme d'Etudes
supérieures (1951) (fig. 25, p. 155) est l'iin des premiers constatés.
Le phragmocône était courhé vers la face dorsale au niveau de la
6® et de la 10® loge 'stade très jeune). Le rostre ne s’est pas cassé
mais il v a eu enfoncement et le rostre embryonnaire est arrivé au
contact de la (i®-7® loge. Cet accident n’a eu aucune conséquence
pour la vie de l'animal qui a secrété normalement les cloisons sui¬
vantes. Les couches du rostre ont d’abord contourné la bosse créée
par le phragmocône ; des inégalités d'épaisseur font compensée
à tel point qu’il était impossible, à l’aspect extérieur du rostre, de
deviner l’accident subi par la belemnite dont la vie fut longue. La
zone d’emboutissement était bourrée de calcite sans structure.
L’origine mécanique de cet accident est manifeste puisque le
phragmocône est rompu deux fois. On remarquera le raccourcisse¬
ment subi par la belemnite ; en effet, le rostre jeune arrive au contact
de la 7® loge et non plus de la loge initiale ; le raccourcissement est
d’ailleurs presque de règle, quel que soit le type d’accident (frac¬
ture...) ; tout se passe comme si le manteau, tendu par le rostre, se
contractait dès la rupture d’un élément de ce dernier.
l'n deuxième rostre de Neohibolites semicanaliculatus, rapporté
de l’Aptien supérieur d’Andon (A.-M.) par L. Ginsburg, présente
un accident du même type mais plus léger. Le phragmocône est
également recourbé vers le dos, sans fracture toutefois. Le rostre
embryonnaire n’est pas dissocié de la première loge ; il a, au con
Bulletin du Muséum, 2' série, t. XXIV, n' 2, 1952.
— 221 —
traire, suivi son mouvement et s’est recourbé vers la face dorsale
sur 2 mm. de longueur environ (toujours sans fracture, ce qui implique
une certaine plasticité des éléments dans le jeune âge). Il n’y a donc
pas de calcite de remplissage au niveau de la loge embryonnaire.
Ici encore, la croissance ultérieure a été à peine troublée, la bélem-
nite a vécu longtemps et aucun indice externe ne pouvait faire
songer à une déformation interne.
Cet accident pose le problème des relations entre le rostre embryon¬
naire, la ligne apiciale et la loge embryonnaire. D’après Stollev,
ces relations sont très étroites ; la ligne apiciale serait même un
organe mou prolongeant la conothèque. Mais l’existence de cet
organe est loin d’être prouvée et même s’il existait réellement, sur
une faible distance (une partie du rostre embryonnaire), il n’en
reste pas moins que la majeure partie de la ligne apiciale est un aspect
dû à la succession des pointes des divers âges.
Cet accident montre en tout cas que les relations envisagées par
Stollev peuvent être totalement rompues sans conséquence grave
pour la vie de l’animal.
En l’absence d’indices extérieurs, la découverte des accidents
intéressant le phragmocône reste due au hasard. Les deux cas décrits
ont été trouvés en faisant des sections sagittales pour la recherche
de caractères systématiques ; le nombre de rostres fendus étant,
au total, faible, on peut penser que ces accidents sont relativement
fréquents.
— 222 —
On ne doit pas s’étonner que les deux exemples aient été fournis
par la même espèce : Neohiholites sernicanaliculatus (151.) est une des
rares belemnites du Crétacé Inférieur dont la région alvéolaire
ne soit pas systématiquement détruite par la fossil sation. Ces acci¬
dents, n'intéressant que les toutes premières loges, ne sont, d’autre
])art, que dillicilement décelables à la radiographie.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Duv.4l-Jouve J. — 1841. — Belemnites des terrains crétacés inférieurs
des environs de Castellane (Basses-Alpes), Paris.
ScHWEGEER E. — 1939. — Eine merkwurdige Krankheiterscheitung bei
einem Belemniten aus den Braunen Jura epsilonn Schwabens und ihre
Deutung. Zeniral bl. Miner etc., B., n° 2, p. 74.
223 —
Étude des Flores fossiles du Territoire du Tchad :
I. — Prot()1’ui)(_i(;aup(jxylo.\ Jlociiii .y. sp.,
BOIS FOSSILE MÉSOZOÏQUE.
Par Edouard Boukeau,
SOUS-DIHECTKUR AU MUSÉUM.
Les échantillons africains dont il s’agit dans la présente note pro¬
viennent de Lagon, c’est-à-dire d’un gisement placé à 36 km. au
Sud de Léré, sur la route de Pala à Léré, dans le Territoire du Tchad
Ils ont été récoltés par M. Edouard Roch, que nous remercions
vivement ici. Les échantillons sont silicifiés et les structures assez
bien conservées.
PROT(3PINACEAE
genre Protopouocarpoxylon Eckhold.
Protopodocarpoxylon Rochii n. s)).
(fig. 1 à 4)
1. - EtuOE ANATOMiqUE.
A. — Eclutiitilloii — iype rfi 1.
Cet échantillon se présente sous l'aspect d’uu bloc sihcilié pris¬
matique de 4 cm X 8 cm X 11 cm, de couleur blanchâtre et zoné de
brun à l’intérieur.
Bois homoxylé de résineux.
Lames minces transversales (hg. 1).
Trachéides arrondies, isodiamétriques, souvent carrées, séparées
par des méats, placées cote à côte ou surtout en alternance. Zones
d’accroissement nettement marquées et inégalement distantes.
Distances radiales successives des lignes limitantes : 2250 (j,, 500 g,
2600 g, 1000 g, 2650 g, 4400 g, 450 p., 2750 p, 200 p, 400 p, 2250 p...
Entre les rayons, on compte un nombre de files de trachéides égal
à 1 (surtout), 2 (souvent), 3 et 4. Le bois final est peu développé et
1. Boureau EtI. et Ed. Roch. — 1952. — La formation Pala-Lamé (Territoire
du Tchad). C. H. som. Soc. geol. Fr., 3, pp. 48-49, 1952.
Boureau Ed. et S. Defretin. — 1952. — l>n VVealdien du Nord-Cameroun
C. R. Acad. Sc., t. 234, pp. 1459-1400. 31 mars 1952.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n** 2, 1952.
224 —
constitué par 1 à 4 assises de trachéides aplaties tangentiellement
et au contenu sombre. Les diamètres des trachéides observées en
coupe transversale vont le plus souvent de 54 n à 81 [x dans le bois
initial.
Epaisseur de la membrane d’une trachéide : 10 [x.
Fig. 1. — Protopodocarpoxylon Rochii n. sp. — Echantillon n° 1, type. Portion de lame
mince exécutée en direction transversale montrant les grandes trachéides du bois
initial [i] et celles, plus étroites, du bois final (/).
2. Cellules couchées des rayons ligneux. — Les parois horizontales
et verticales des cellules couchées radiales sont minces et lisses.
Longueur radiale des cellules couchées : 180 [x, 240 |x.
Hauteur verticale des cellules couehées : de 30 p, (paroi tangentielle)
à 45 |x (partie moyenne des cellules).
Les cloisons terminales tangentielles observées sont verticales et
accompagnées fréquemment d’un dépôt résineux. Les parois hori¬
zontales des rayons sont ondulées.
3. Champs de croisement (figure 2)., — Le nombre des ponctua¬
tions est l’objet de variations assez grandes. Les ponctuations sont
probablement aréolées dans tous les cas. La fente du lumen est
oblique, à tendance verticale. Les cas de bonne conservation se sont
montré rares. Il semble toutefois que les ponctuations des champs
sont disposées surtout sur 1 ou 2 rangs, chaque rangée possédant au
maximum 4 ponctuations conservées. L’altération fait fréquemment
disparaître l’aréole. Les stries spiralées des trachéides encadrent
ces ponctuations dans les champs et elles deviennent de ce fait fort
peu visibles. Il est néanmoins possible de déterminer leur nombre.
— 225 —
Dans les cas de plus grande altération, les ponctuations semblent
simples et peuvent avoir l’aspect de grandes oopores obliques. Mais
il semble bien qu’on ne doive pas tenir compte de cet aspect des
champs qui ne correspond pas à leur état initial.
FiG. 2. — Protopodocarpoxylon Rochii n. sp. — Echantillon n® 1, type. Portion de
laine mince exécutée en direction radiale au niveau des grandes Irachéides du bois
initial. Représentation demi-schématique.
a : trachéide montrant l’ornementation fortement striée de la paroi secondaire.
b : trachéide pourvue d’un mode de ponctuation aréolée araucarien (aplati ;
en contact), mais néanmoins séparé par des épaississements crassuloïdes : type de
trachéide fort répandu dans réchantillon.
c : trachéide pourvue d’un mode de ponctuation aréolée plus abiétinéen (circulaire,
bien qu’en contact) : type de trachéide rarement représenté dans l’échantillon.
d : trachéide pourvue d’un mode de ponctuation aréolée abiétinéen (opposé avec
des crassules) mais néanmoins avec une légère tendance araucarienne (aplati verti¬
calement) : type de trachéide fréquemment représenté.
e : trachéide pourvue d’un mode de ponctuation aréolée araucarien (alterné)
mais non compressé, régulièrement circulaire (très rare).
L'inégal développement des stries de la paroi secondaire dans les trachéides
figurées plus haut est purement conventionnel. Il apparaît à l’observation comme
dans la trachéide a, dans les parties épaisses des lames et comme dans la trachéide
e dans les parties très minces. Il masque toujours les ponctuations qui, de ce
fait, sont difficiles à observer.
Mensurations :
— Champ de 57 [X X 45 [x : 4 ponctuations aréolées circulaires de
diamètre, 5 [x.
— Champ de 58 [X X 36 (X : 4 ponctuations aréolées sur 2 rangs de 2
en apparence désordonnées (ornementation probablement incom¬
plète).
4. Eléments spiralés (fig. 2). — ■ Dans certaines coupes radiales,
les trachéides apparaissent entièrement sombres sauf dans les cas
où les lames, étant plus minces, les stries spiralées moins denses
— 226 —
permettent d’apercevoir une partie des ponctuations radiales.
Dans certaines trachéides, la partie sombre est réduite à quelques
traînées spiralées écartées permettant ainsi une bonne observation
des ponctuations des trachéides sous-jacentes. L’angle formé par
ces spires avec la paroi verticale varie autour de 60®. Les stries
peuvent manquer. Il s’agit d’un caractère différent de la véritable
ornementation spiralée des Taxacées, Céphalotaxacées et de certains
Picea. Son importance diagnostique est beaucoup plus limitée.
5. Eléments résineux. — a) Parenchyme vertical (fig. 3, par.). Le
parenchyme vertical du bois final contient des amas résineux en
formes de bobines (resin-spools).
b) Cellules couchées. Elles ont quelquefois un contenu résineu.x
qui peut masquer en partie ou totalement l’ornementation des
champs.
Lames minces radiales, (fig. 2 et 3)
1. Ponctuations de la paroi radiale des trachéides.
a) bois initial (figure 2). Les ponctuations sont grandes, unisériées
ou bisériécs. Celles qui sont disposées en une série unique sont
généralement légèrement compressées et alors rectangulaires et
arrondies s =
24 G\ . .. . . .
— — = - (fig. 2 h). Celles qui sont disposées en
2S'é ï I
une double série de largeur 58 g sont généralement opposées
(fig. 2 d), mais elles peuvent être également disposées en alternance
(fig. 2 e). Dans le cas de ponctuations bisériécs opposées, on observe
f 24 6\
un aplatissement net de la ponctuation ~ OgTj, ~
le cas de ponctuations bisériécs alternées, elles sont surtout circu¬
laires et sans point de contact [d = 28 g) (rare). Les ponctuations
unisériées comme les ponctuations bisériécs opposées montrent
fréquemment à leur point de contact les crassiiles en forme de
barres toujours simples.
h) bois fmed (figure 3). Dans ces trachéides étroites, les jionctua-
tioiis, plus dilliciles à observer, sont circulaires, espacées, plus petites
{d = 17 g).
Lames minces tangentielles.
1. Rayons ligneux. — Ils sont unisériés, homogènes, disposés en
chicane.
2. Nombre des cellules couchées. — Leur nombre varie de 2 à 23
avec un maximum de 4 à ü. Les valeurs observées sont les sui¬
vantes : (total : 73 rayons).
— 227 —
Nombre d’étages :
. 4. 5.. 6.. 7. 8.. 9. 10, 11. 12. 13.14.15.16.17.18.19.20.21 .22.23.
Nombre de rayons ;
0.. 3.. 4.. 11. 9.. 9. 10. 7.. 8. . 4 . . 2 . . 0 . . 2 . .0 . .0 . . 1 . .0 . .0 . . 1 . . 1 , .0 . .0 . . 1.
3. Densité des rayons. - - On compte environ 30 rayons dans un
champ microscopique de 3 niTh'^, ce qui donne une moyenne de
10 rayons au mm^.
4. Il u’y a pas de ponctuations visibles sur la paroi tangentielle
des trachéides.
15. — Echantillon n° 2.
Cet autre écbantillon se ])rcsente sous l’aspect d’un bloc silicifié
prismati(pie de 40 mm X 45 mm X 50 mm, de couleur blanchâtre
extérieurement et zoné de noir à l'intérieur.
Fig. 3. — J^rotopodorarpoxi/lon iiorhii ii. sp. — EclianlilJoii n® 1, type. Portion de lame
mince exéculée en dircclion radialo, au niveau des trachéides étroites du liois hnat.
Représentation demi-scliénial iijue.
a : tracliéide monlrant un inudt' de |)oncluation aréolée, circulaire, espacé.
par. : ct'llules pari'nchynialeu.ses à conltum résineux en forme de bobines (resin
spools).
, Lames minces transversales. — Les caractéristiques anatomiques
sont les mêmes que dans l’échantillon précédent. Les trachéides
finales forment pareillement d’étroites bandes sombres dues à leur
contenu résineux. Elles sont de même épaisseur et inégalement
distantes. La distance radiale qui sépare les lignes limitantes suc¬
cessives varie :
890 P, 1110 P, 700 P, 270 p, 180 p, 130 p, 450 p, 1000 p, 070 p...
Comme précédemment, il n’y a aucune trace de canal secréteur
— 228
à présence normale ou traumatique. Les rayons ligneux partagent
les groupes de trachéides en un nombre de fdes comparables.
Lames minces radiales (fig. 4 a, b, c, d, e, /).
1. Ponctuations de la paroi radiale des trachéides. — Comparées à
celles de l’échantillon précédent, les ponctuations de la paroi radiale
des trachéides montrent les mêmes types généraux avec de grandes
ponctuations unisériées ou bisériées, mais il semble qu’ici la dis-
Fig. 4. — Protopodocarpoxijlon Rochii n. sp. — Echaiilillon n° 2.
Portions de lames minces exécutées en direction radiale dans le bois initial,
montrant de façon schématique les dilïérents modes de ponctuation des trachéides
{a, b, c, e, /).
d : aspect des champs de croisement très altérés et foitcmeiit chargés de résine.
Les stries de la paroi des trachéides, aussi abondantes que dans réchantillon
précédent ne sont pas figurées.
position bisériée soit plus fréquente que la disposition unisériée.
D’autre part dans l’ensemble, les ponctuations sont légèrement plus
araucariennes que précédemment.
Dans certaines doubles séries de ponctuations quadrangulaires
(lig. 4 /) on passe peu à peu de la disposition opposée à la disposition
alternée. Dans ce cas, les ponctuations sont très compressées les
unes sur les autres.
Dans d’autres trachéides, les ponctuations bisériées-opposées sont
ovales et séparées par des crassules bien qu’en contact les unes avec
les autres (fig. i b et e) comme dans l’échantillon précédent. !Mais alors
— 229 —
■que dans ce dernier échantillon, les ponctuations placées côte à côte
sont tangentes, ici, elles ont une plus grande longueur de contact,
étant plus fortement accolées les unes aux autres.
Faisant suite à ces ponctuations ovales et groupées par deux en
opposition on trouve parfois des ponctuations unisériées, de même
hauteur et de longueur presque double (fig. 4 c). Ces ponctuations
sont alors très aplaties
et du type Xenoxylon (cf. X. lati-
porosum). Elles peuvent néanmoins être isodiamétriques.
Dans certains cas, les ponctuations opposées ou uniques sont
compressées et hexagonales (fig. 4 a).
2. Rayons ligneux. — Ils ont le même aspect que dans l’échantillon
précédent. Les ponctuations des champs n’ont pu être observées
en raison d’une plus grande altération. Mais on observe nettement
les mêmes traînées résineuses spiralées qui, au niveau des champs,
encadrent les ouvertures correspondant aux ponctuations disparues.
On peut néanmoins évaluer leur nombre à 4 files obliques de 1 ou de 2
ponctuations.
3. Les stries spiralées des trachéides sont, dans les champs de
croisement, très comparables à celles de l’échantillon précédent.
Lames minces tangentielles. — Elles sont également comparables
à celles de l’échantillon précédent.
IL — Affinités.
L’association bien caractérisée de ponctuations bisériées-opp osées
et de ponctuations alternées-écrasées sur la paroi radiale des tra¬
chéides doit faire considérer cette espèce comme appartenant au
groupe des Protopinaceae. Cette famille dont les représentants
appartiennent quelquefois au Trias, mais surtout au Jurassique et au
Crétacé contient les genres ^ : Protopodocarpoxylon Eckhold, Proto-
phyllocladoxylon Kràusel, Araucariopitys Jeffrey, Planoxylon Stopes,
Palæopiceoxylon Krâusel, Pinoxylon Knowlton, Protopinuxylon
Eckhold, Protocupressinoxylon Eckhold, Protojuniperoxylon Eck¬
hold, Arctoxylon Krâusel.
L’absence de canaux résinifères normaux ou traumatiques élimine
à la fois Palæopiceoxylon, Pinoxylon, Protopinuxylon et Arctoxylon.
L’absence de ponctuations cupressoïdes élimine Protojunipero¬
xylon et Protocupressinoxylon.
1. Krâusel R. 1949. — Die fcssilen Koniferen-Hôlzer II Teil. Kritische untersu-
chungen zur diagnostik lebender und fossiler Koniferen Hôlzer — Palaeontographica,
Bd LXXXIX, Abt. B, pp. 83-203, Stuttgart, 1949.
/
230 —
L’absence de ponctuations abiétinéennes sur la paroi tangentielle
des cellules des rayons, élimine Araucariopitys et Planoxylon.
La présence de ponctuations opposées radiales et l'absence d’oo-
pores éliminent le genre Protopliijllocladoxyloii.
En outre, on ne peut pas considérer ces échantillons, comme des
Dadoxylon ( Araucarioxyloti) , le nombre des traehéides observables
permettant de faire une étude statistique suHlsante et de mettre
en évidence le fait que dominent les ponctuations radiales du type
opposé
Le seul genre c[ui présente vraiment des allinités est le genre Proto-
poducurpoxyloti Eckhold, ce cpji est confirmé jiar la présence dans
les cbamps de croisements, de ponctuations du l>'pe podocarpoïde.
Le genre Protopodocarpoxylon comprend trois espèces du Crétacé
inférieur ('uropéen ;
— J’. Teixeiræ Hoiireaii du Portugal et du M aroc.
— P. I>le\’llleiise (Lignier) Eckhold de Xormandie.
— /■'. bedjordensc (Sto[)es) Kriiusel®, d’Angleterre.
Le Cedroxylon tridfisicuiii Hurgess du Trias d'.Vnstralie, qui est
peut-être un Protopodocarpoxylon, est une forme douteuse dont on
ne peut tenir compte.
1. Comparaison avec le P. Teixeiræ Boureaii t.
Cette esjièce fut primitivement décrite sous le nom de Dadoxylon
[Araucarioxyloti) Teixeiræ lîoureau d'après un échantillon prove¬
nant du Crétacé inférieur du Portugal, superposé à des couches
crétacées à Weichselia Mantelli et Trigonia caudata. Elle a été égale¬
ment découverte au .Maroc dans des couches d’âge moins certain,
jurassique ou crétacé. Elle présente avec notre échantillon du
Tchad des points communs indiscutables :
a) rayons de hauteur comparable ;
h) rayons de même densité ! 10 au mm-) ;
1. HornKAr t!»!. 1949. — Dadoxylon (Araiicarioxylon} T(‘ix(‘irao n. sp,, bois fossile
du .Jurassi(ju*“ 'tvipéfieur portugais, (lonuinicaç. d. serviços gool. tl. l^orlugal, t. XXIX,
pp. 187-190, 2 ]>l. 11. t.
— 1951 IDudo paléoxy!o]ogi([ue de r.Vfritjiie du Xord ( 1). Préseno(“ du Datloxyloii
(Aiauearioxyloii) Teixeirae Boureau dans le Ilaul-Allas du .Maroc. Xole 83 du Service
Gecl. du .Maroc, l. 1\’, jip. 121-133, 1951.
2. Ligmkr ü. 1907. — Végétaux fossiles de Xormandie IV. Bois divers (1'® série).
Labor. de Bol. de la Fac. des Sc. de (iaen, 1907.
— Kckhoi.i> \4'. 1922. — • Di(^ Hoftüpfel bei rezenten und fcssilen Coniferen. J b.
preuss. geol. Jaindesanst. f. 1921, V2, 1922.
3. Stopks .M. (i. 1915. — (ialalcguc of lhe mesozoie plants in lhe Brit. iMuseum
(Xat. Ilist.). The cretaceous Flora. iM II. — Lower greensand (Aplian) plants of Bri-
tain. London, 1915, cf. p. 223.
— Kr.vusel K. 1949. — Loc. vil.
4. Buroess X. A. 1935. — Additions to our knowledge of the flora of lhe Xarrabeen
stage of (lie Ilawkesbury sériés in the Xew South Wales. Broc. liiin. Soc. X’. S. 4N'alcs,
60, 1935.
c) ponctuations aréolées de la paroi radiale des trachéides et des
eliamps, de répartition, de formes com])arablcs, et de diamètre
«■OTumun (champs : 5 (x) ;
11 s’agit donc d’une espèce très voisine. 11 y a cependant des diffé¬
rences certaines :
a) les bois portugais et marocain n'ont pas montré de zones
annuelles d’accroissement (affirmation toutefois d’importance secon¬
daire en raison de leur état de conservation) ;
h) les bois du Tchad ont, dans leurs champs de croisement des
ponctuations podocarpoides en nombre très inférieur à celui des
champs du P. Tei.reiræ.
L’état de conservation plutôt médiocre des bois du Portugal et
du Maroc ne permet pas encore de faire une étude statistique suffi¬
sante des divers modes do ponctuations de la paroi radiale de sorte
qu’on ne jieut actuellement envisager l’assimilation totale avec les
bois du Tchad et alfirmer qu’il s'agit de la même espèce.
2. Comparaison avec le. P. bleoiUense (Lignier) Eckhold^.
Cette espèce du Gault de Bleville, à la Hèvn en Normandie, décrite
par Lign'ikii sous le nom de Cedroxylon blevillense Lignier, présente
des points communs indiscutables :
a) couches annuelles de même structure transversale ;
b) trachéides de même coupe transversale arrondie ;
c) stries spiralées dans les trachéides.
Les différences sont pourtant appréciables :
a) ponctuations radiales plus petites (1(J-18 |x, dans l’échantillon
normand) ;
h) ponctuations rarement comprimées ;
c) rayons plus nombreux au nim^ tangentiel ;
d) ponctuations podocarpoïdes des champs plus nombreux :
jusqu’à 12 dans l’échantillon normand ;
e) pas de parenchyme résinifère.
Cela ne fait donc aucun doute, rju’il s’agit d’une autre espèce.
3. Comparaison avec le P. hedjordense (Slopes) Krâusel
Cette espèce anglaise des Lover Greensands (Aptien) de Woburn
dans le Ifedfordshire s’éloigne encore davantage de nos échantillons,
n'ayant qu’une seule ponctuation podocarpoïde par champ de croise¬
ment. 11 s’agit donc d’une espèce nouvelle que nous désignerons
Prolopodocarpoxylon liochii n. sp., en hommage et remerciements
à son collecteur.
1. Lignier O. 1907. — Lor. cit.
2. Stopes M. c. 1915. — Loc. cit.
Khausel R. 1949. — Loc. cit.
— 232 —
III. — Diagnose.
Prolopodocarpoxylon Ftochii ii. sp., Boureau. ■ — Bois homoxylé de rési¬
neux. Zones annuelles nettement marquées. Trachéides résineuses. Tra-
chéides initiales à ponctuations radiales 1-sériées ou 2-sériées. Trachéides
1-sériées à ponctuations quelquefois circulaires, quelquefois aplaties,
avec crassules. Trachéides 2-sériées généralement opposées avec crassules,
plus ou moins resserrées, quelquefois alternées plus ou moins polygonales.
Ouverture des ponctuations aréolées circulaire. Eléments striés spiralés
abondants masquant les ponctuations. Trachéides finales à ponctuations
circulaires espacées. Cellules couchées partiellement résineuses contenant
un nombre variable de ponctuations aréolées, petites, à ouverture fendue
obliquement, à tendance verticale. Environ 10 rayons au mm^ tangentiel.
Bayons constitués par 1 à 23 cellules couchées, surtout 4 à 7. Paren¬
chyme résinifère dans le bois final. Pas de canaux secréteurs normaux
ou traumatiques.
IV. — Age géologique.
L’espèce en question, dont les caractères sont à la fois abiétinéens
(ponctuations opposées, crassules) et araucariens (ponctuations
écrasées, alternées) est un type à structure généralisée et appar¬
tient au groupe des Protopinaceae. Or les espèces actuellement
connues de ce groupe appartiennent essentiellement au Jurassique
supérieur et au Crétacé inférieur. On a tout lieu de supposer que
cette espèce nouvelle appartient également à l’un ou à l’autre de
ces deux étages ou peut-être aux deux. Toutefois, les Protopodo-
carpoxylon connus actuellement, appartiennent exclusivement au
Crétacé européen. On peut donc logiquement supposer qu’il en est
de même pour l’échantillon africain. On peut même considérer ces
couches à Protodocarpoxylon Rotltii, comme étant d’âge méso crétacé,
en raison d'une ressemblance indiscutable avec certains niveaux
voisins mieux datés dans le Nigeria.
Laboratoire d' Anatomie comparée des Végétaux vivants et fossiles du Muséum.
— 233 —
Sur u.\ niveau a oolithes ferrugineuses
DES SABLES BARTONIENS DE LOUVRES (S.-ET-O.).
Par R. Soyer.
En révisant les affleurements bartoniens des environs de Louvrcs,.
j’ai pu observer un épisode ferrugineux tout à fait imprévu, vers le
sommet du niveau d’Auvers, dans les sablières ouvertes en bordure
de la route de Rouvres à Puiseux, près du pont du chemin de fer
franchissant le vallon.
Ce niveau est situé entre les deux bancs de grès tabulaires corres¬
pondant, d’après G. F. Dollfus ^ aux bancs de la « Pierre de
Rouvres », bien visible dans les carrières du « Trou à Sable », à 300 m.
à l’Est.
Sous le banc de grès supérieur, la coupe est la suivante :
6 Grès calcareux supérieur, à surface de base mamelonnée.
5 Sable jaune rougeâtre argileux . 0 m 10
4 Sable blanc-jauuâtre à stratification entrecroisée, nombreux
grains de Limonite et débris de fossiles . 0 m 03
3 Sable blanc, fin, quelques graviers, à traînées horizontales
ferrugineuses, brunes et rousses . 0 m 12
2 Sable blanc quartzeux à grains de Rimonite, comblant les
dépressions du banc de grès inférieur . 0 m 02
1 Grès inférieur, mamelonné, raviné au sommet.
Res niveaux 2 et 4 sont similaires et surtout formés par un sable
quartzeux à éléments bien calibrés, dont la fraction principale qui
correspond aux tamis de 100 à. 180 (vide do mailles : 0 mm 15 à
0 mm 08) comprend 60 % de grains.
Composition du sédiment.
Sable qviartzeux pur . 83,8 %
Grains siliceux et calcaires . 10,6
Grès ferrugineux et grains de Limonite. . . . 5,5
Fossiles . 0,1
100,0
Ra Rimonite se présente en grains tantôt subsphériques de 1
à 3 mm de diamètre, tantôt irréguliers et scoriacés pouvant atteindre
4 à 5 mm. Environ 5 % des grains, suffisamment riches en fer, sont
attirés par l’aimant ; on observe en outre une certaine proportion
de grès siliceux enrichi en Fe 0^. Res grès et les grains de Rimonite
Butletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, 2, 1952.
présentent des angles fortement émoussés attestant Faction d’un
transport.
La fraction grossière du sédiment est formée de, roches variées,
en fragments de 3 à 8 mm.
a) petits galets de craie ou calcaire lacustre blanc ou jaunâtre tendre.
h) grès siliceux jaunâtre vacuolaire, fossilifère : Ilydrobia suhulala et
oogones de Chara Arcliiaci (2).
c] houppettes de crislau.x de quartz agglomérés pouvant provenir des
Caillasses lutetiennes.
d] débris de travertin et de meulière.
c) j)etits nodules do Calcédoine, blancs ou teintés de rouge et d’orangé.
Les fossiles proviennent du lit n^ 4 ; ils sont pett nombreux, de
petite taille et généralement brisés ; Meretrix elegans et Trinacria
media prédominent ; on trouve en outre des débris de Cardium, de
Potamides et de rares fragments de Callianassa.
En dehors de la fraction sableuse qui indique un sédiment très
évolué dont les grains se répartissent régulièrement de jtart et
d’autre d’un maximum situé entre les mailles de 120 et 140
(0 mm 125 à 0 mm 103), les autres éléments proviennent de forma¬
tions antérieures : Marnes et Caillasses du Lutétien et dépôts lacustres
à Ilydrobies et Cbaracées antérieurs au niveau d’.luvers, dont l’exis¬
tence possible en bordure du Pays de Hray a été envisagée par
IMunier-Ch.4lm.\s ^ et L. et ,1. Morellet (4, p. 120).
Quant aux grès ferrugineux et aux grains de Limonite roulés, leur
présence est signalée pour la première fois dans les dépôts bartoniens,
et ils ne figurent même pas dans la liste des minéraux présents dans
ceux-ci dressée par L. et .1. .Morelle t (np. cit., p. 10'.
Leur extension est très limitée, car on ne les retrouve ni dans les
carrières du « Trou à Sable » ni dans les sablières de Puiseux, et leur
origine doit être recherchée soit dans les niveaux ferrugineux infra-
crétacés du Pays de Hray, soit plus probablement dans les dépôts
sparnaciens et cuisiens de la bordure septentrionale de File de
France.
Lahoralnire de Géologie du Mueéunt.
Bllil.IOGRAPHll-:
1. (1. F. Dollfvs. — Contribuliciu à la Géologie parisienne. B. S. (!. F. (3),
I. VIII, 1870-80, p. 171-193.
2. G. F. Dollfvs cl P. II. Fritel. — Catalogue raisonné des Cbaracées
fossiles du Bassin de Paris. B. S. G. F. (4), t. XLX, 1919, p. 243-
261.
3. M v-NiER-Cii-\LM.\s. — Xote sur la Zone d'Anvers (Bartonieu infé-rieur).
B. S. G. F. (4), t. VI. 19Ü6, p. 503-7)09.
L. et J. Morellet. — Le Bartouien chi Bassin de Paris. Mem. Serv.
Carte Géol. F’rance. Paris, 1948, 437 p., 1 carie.
4.
235 —
Action DE divers antitiiyroidiens sur la structure
HISTOLOGIQUE DE LA THYROÏDE DE QUELQUES TÊLÊOSTÊENS
marins.
Par Madeleine Olivereaü.
L’action de la thiourée en bain, à des concentrations variables,
a été étudiée cbez divers Téléostéens d’eau douce (Goldsmith et
coll. (1), Nigrelli et coll. (2), Lever et coll. (3), Rasquin (4),
Hoar et Bell (5) ou marins (Lever et coll.). Ces auteurs ont constaté
que la glande thyroïde subit des modifications plus ou moins com¬
parables à celles observées chez les Mammifères, sans que la cytologie
hypophysaire soit affectée par cette immersion (Rasquin). De
même, chez Fundulus, la consommation d’oxygène n’est nullement
influencée après injection de cet antithyroïdien (Matthews et
Smith (6). Cependant l’examen des résultats obtenus par certains
auteurs, chez les Téléostéens, révèle d’importantes variations
individuelles.
Au cours des étés 1949, 1950, et 1951 nous avons entrepris une
étude détaillée de l’action de quelques antithyroïdiens sur le Muge
{Mugil auratus L.) et le Congre [Conger vulgaris Cuv.). Cinquante
Muges ont été immergés dans un bain de thiourée à 1 g./l. pendant
1 à 31 jours ; la température de l’eau était de 20“ C., sauf pour
9 animaux maintenus à 14° C. ; parmi les 43 Muges témoins 6 étaient
placés dans une eau à 14° C., les autres à 20° C. Presque tous les
individus étaient infantiles (poids variant de 20 à 150 g) toutefois
quelques mâles avaient des gonades plus développées et sept avaient
atteint la maturité sexuelle (poids variant de 167 à 480 g).
Chez le Congre nous avons injecté, soit de l’aminothiazol (0,lg./kg.
chez 5 animaux), soit de la thiourée (0,5, 1 0,25 ou 0,125 g./kg. chez
16 animaux), soit du thiouracile 30 mg./kg. chez 10 animaux) ou
utilisé la thiourée en bain (1 g./l. chez 4 animaux), L’aminothiazol
et la thiourée étant toxiques en injection, les durées maxima de
chacun des traitements furent respectivement de 7 et 12 jours. En
bain, la thiourée ne s’étant pas révélée toxique chez le Congre, les
durées d’immersion furent de 10, 16, 27 et 33 jours. Le nombre des
injections de thiouracile varie de 7 à 31. Ces 35 Congres traités et les
21 Congres témoins étaient tous immatures, les ovaires de 4 femelles
seulement étant à un stade d’évolution plus avaneé ; les poids des
animaux oscillaient généralement de 200 à 1.200 gr. et la tempéra¬
ture de l’eau était voisine de 20° C.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 2, 1952.
16
— 236 —
Les glandes thyroïdes sont fixées au Bonin et colorées par l’héma-
lun-éosine, le Mallory et le P. A. S. Bien que la hauteur épithéliale
ne reflète pas toujours fidèlement l’activité thyroïdienne, elle a été
mesurée chez divers animaux, témoins et traités.
Chez le Muge témoin infantile, la hauteur épithéliale varie de
2.5 à 5,5 et atteint 7 à 9 [x chez 3 individus sur 43. Chez le Muge
traité, la réponse épithéliale est particulièrement hétérogène, quelle
que soit la durée d’immersion dans la thiourée, la température de
l’eau, le sexe et l’évolution génitale de l’animal. La hauteur des
cellules folliculaires dépasse 7 pt chez 18 animaux seulement, soit
dans 36 % des cas ; elle peut atteindre 11 à 12 p. après 7, 14, 21 ou
28 jours de traitement ; chez les autres animaux elle oscille de 3
à 7 (J. et peut rester inférieure à 4 p. après 6, 9, 15, 20 ou 31 jours
d’immersion. L’aspect de la colloïde est en rapport avec celui de
l’épithélium ; dans les glandes où la hauteur cellulaire est impor¬
tante, la résorption de la colloïde est avancée ; par contre si l’épi¬
thélium est plat, la masse de colloïde reste intacte et dépourvue de
vacuoles chromophobes. La vascularisation de la glande, variable
suivant les cas, est généralement plus riche que chez les témoins.
Il ne paraît pas y avoir de modifications nucléaires et nous n’avons
pas observé de mitoses.
Chez le Muge, il est donc difficile de mettre en évidence dans la
totalité des animaux, des modifications histologiques apparaissant
progressivement au cours du traitement.
Chez le Congre, les résultats obtenus sont plus homogènes. Les
hauteurs épithéliales des animaux témoins s’étagent entre 10 et
16.5 p. L’aminothiazol et la thiourée qui n’ont pu être injectés
que pendant 7 et 12 jours au maximum n’affectent pas sensiblement
la hauteur épithéliale et l’aspect histologique de la glande thyroïde
du Congre. De même, l’injection de thiouracile pendant 12 ou 15 jours,
l’utilisation de la thiourée en bain pendant 10 ou 16 jours ne la
modifient guère ; par exemple, la hauteur épithéliale est de 6,2 p
après 15 injections de thiouracile. Si le nombre des injections
atteint 20, 25 ou 31, le thiouracile provoque alors des changements
thyroïdiens tout à fait caractéristiques : l’épithélium mesure de
20 à 28 P, les cellules prismatiques ont un noyau sphérique, un cyto¬
plasme apical clair ; la colloïde finement granuleuse et faiblement
colorable est résorbée dans de nombreuses vésicules, maintenant
en collapsus ; la glande est souvent très vascularisée.
Chez le Congre séjournant dans un bain de thiourée depuis
27 jours, nous retrouvons cette image de forte activation histolo¬
gique, malgré une résorption moins intense de la colloïde, mais
après une durée de traitement de 33 jours, l’épithélium ne mesure
que 7,15 P, la colloïde dense remplit totalement les vésicules et
la vascularisation est peu abondante.
— 237 —
Les données obtenues chez le Congre montrent que la glande
thyroïde réagit histologiquement à l’administration des antithyroï¬
diens, la réaction nécessitant cependant un délai notable, mais
affectant la presque totalité des animaux.
De l’ensemble des résultats fournis par l’expérimentation sur
le Muge et le Congre, il semble que chez ces deux Téléostéens marins,
les antithyroïdiens exercent une action qui se traduit par des modi¬
fications histologiques de la glande thyroïde moins constantes que
chez les Mammifères. De plus, si elle est nette chez le Congre et con¬
cerne presque tous les individus, elle est plus variable chez le Muge
où les modifications de l’épithélium, de la colloïde et de la vascula¬
risation sont particulièrement hétérogènes et n’atteignent pas la
moitié des individus traités.
Diverses hypothèses peuvent être émises pour expliquer la varia¬
bilité des résultats obtenus chez les Muges et chez certains Congres.
La synthèse de la thyroxine est-elle totalement inhibée par les
substances antithyroïdiennes utilisées ? L’hypophyse est-elle sen¬
sible à une baisse vraisemblable de la thyroxinémie et l’élaboration
et l’excrétion de l’hormone thyréotrope se déroulent-elles à un
rythme suffisant pour provoquer une activation notable ? Enfin,
la glande thyroïde des Téléostéens marins réagit-elle très rapide¬
ment à une décharge de thyréostimuline ?
Nous espérons préciser prochainement la valeur de certaines de
ces hy'pothèses, en examinant d’une part, la cytologie hypophy¬
saire de ces animaux traités, et d’autre part en étudiant, à l’aide des
techniques autoradiographiques, le comportement de l’iode radio¬
actif dans la glande thyroïde de ces mêmes animaux.
En résumé le thiouracile et la thiourée provoquent chez les
deux Téléostéens marins étudiés des modifications histologiques de
la glande thyroïde moins constantes et moins rapides que chez
la plupart des Mammifères.
Laboratoire Arago. (Bani/uls-eur-Mer) et Laboratoire de Physiologie
du Muséum.
BIBLIOCRAPHIE
(1) Goldsmitii (E. T).), Nigrf.lli (R. F.), Gordon (A. S.), Charipper
(li. A.) et Gordon (M.). Kndocrinology, 1944, v. 35, p. 132-134.
(2) Nigrki.li (R. F.), Goldsmitii (1'^. D.) et Charipper (H. A.). Anat.
liée., 1946, V. 94, p. 523.
(3) IjEver (J.), Miltenburg (J.) et Van Oordt (G. J.). Proc. Kon. Neder.
Akad. V. Weten., 1949, v. 52, p. 296-300.
(4) Rasqi in (P.). Bull. Amer. Mus. nat. Hist., 1949, v. 93, ji. 497-532.
(5) IIoar (\V. s.) et Bell (G. M.). Can. J. Research, 1950, v. 28, p. 126-
136.
(6) Matthews (S. A.) et Smith (D. C.). Physiol. ZooL, 1947, v. 20, p. 161-
164.
— 238 —
La MOVILLABILITÊ DAiSS LES SaBLES.
I. — Sables d’obigines diverses.
Coefficient de mouillabilité (suite)
Par J.-M. Turmel.
Précédemment, j'ai exposé comment on pouvait définir et obtenir
un coefficient qui rend compte de la plus ou moins grande mouilla¬
bilité des sables.
La valeur de ce coefficient était obtenue en divisant l’aire de la
courbe (fournie, d’après les expériences, en coordonnant les pour¬
centages des fractions de sables sédimentées avec les temps de ces
sédimentations) par la durée totale de l’expérience.
Il apparaît alors qu’il est nécessaire de rechercher quelles parts
reviennent, dans les temps mesurés, soit au phénomène de mouilla¬
bilité proprement dit, soit au phénomène de sédimentation pur
et de se rendre compte de l’influence de la variation de la granulo¬
métrie des sables étudiés sur la valeur du coefficient.
Pour cela, une comparaison a été faite des temps de sédimenta¬
tion des sables 1° à l’état naturel (c’est-à-dire uniquement séchés
à l’étuve à 105®) et 2® après un lavage très efficace à l’eau oxygénée
à 110 volumes, qui assure la destruction de toutes les substances
organiques, même les plus résistantes.
La première série d’expériences est exactement celle établie pour
obtenir le coefficient de mouillabilité m ; ici entrent donc en jeu
pour retarder la sédimentation deux phénomènes : tout d’abord
celui lié aux couches de matière organique entourant les particules
minérales (mouillabilité) et celui lié à la taille de ces particules
(sédimentation pure, loi de Stokes). La deuxième série d’expériences
est exactement semblable à la première au point de vue de la marche
des expériences, mais exécutée sur des sables après lavage à IhO^.
La matière organique étant dans ee cas totalement détruite, seul joue
donc ici le deuxième phénomène, c’est-à-dire la taille des particules.
On peut ainsi dégager de la première expérience ce qui est relatif aux
forces liées aux couches de riiatière organique enveloppant les
particules minérales ; c’est-à-dire la mouillabilité.
Ces résultats sont consignés dans les deux premières colonnes de
cbacun des sables des tableaux qui se trouvent en fin du présent
article.
1. Bul. Mus. Paris, 2« sér., t. XXIV, n- 1, pp. 000-000, 1952.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n° 2, 1952.
— 239 —
On constate ainsi que, pour tous les sables lavés à plus de
90 % en poids des particules sont sédimentées avant une minute et
que, dans la majorité des cas, ce pourcentage dépasse même 95 %.
Cette très rapide sédimentation des sables lavés montre que la part
du phénomène relatif à la taille des particules dans les expériences
de sédimentation est faible et que c’est le phénomène relatif à la
mouillabilité qui joue le plus dans la première série d’expériences.
En conséquence il semble qu’en tenant compte du phénomène de
sédimentation dû à la taille des particules on n’apporte que de
légères corrections aux valeurs absolues de m et, qu’en tous cas,
la série des valeurs relatives de ce coefficient ne sera pas altérée en
général.
On peut cependant essayer d’opérer une correction ; l’effet d’une
telle correction aura aussi l’avantage d’éliminer certaines causes
d’erreurs expérimentales inhérentes à l’appareil (conicité de l’en¬
tonnoir, variation de la colonne d’eau d’un entonnoir à l’autre)
pourvu qu’on ait soin de faire les deux expériences conjointes d’un
même sable dans le même appareil. La mesure après lavage d’un
sable donne pour ce sable l’étalonnage de l’appareil.
Comment chiffrer cette correction ? Si l’on se reporte au dia-
— 241
gramme (temps, poucentages) et qu’on y trace à la fois les courbes
correspondantes aux deux expériences, il y aura, à une date t,
deux ordonnées fournissant les % des deux expériences. Pour
écarter le phénomène de sédimentation pure, il suflira de comparer
la grandeur de l’ordonnée relative à l’état naturel non plus à 100,
mais à la grandeur de l’ordonnée correspondante de la courbe après
lavage, puisque cette ordonnée indique la totalité possible de
sédimentation. On obtiendra ainsi un nouveau pourcentage, toujours
plus grand évidemment, qui, lui correspond uniquement au phéno¬
mène de mouillabilité et fournira un nouveau coefficient DTI obtenu
par un calcul identique à celui qui a fourni rn. (Voir dans les
tableaux la troisième colonne pour chacun des sables).
Il est à remarquer que ce coefficient pourra, le cas échéant, être
supérieur même au coefficient obtenu pour les sables lavés puisqu’il
est calculé au moyen des rapports entre les sables sédimentés à l’état
naturel et le maximum possible de sédimentation, valeurs qui, pour
certains sables, pourront être très voisines.
Le premier tableau qui donne les résultats de mouillabilité pour
9 sables sahariens de surface, d’origines èt de localisations très
diverses, montre que les différences sont bien faibles pour des
coefficients de mouillabilité très élevés.
Le deuxième tableau, où sont consignés les résultats obtenus sur
des sables maritimes calcaires de surface de l’Ouest du Cotentin
et sur des sables siliceux en surface et en profondeur de la forêt
de Fontainebleau, montre que, pour des sables à très faible
mouillabilité, les différences entre ni et DVi sont ici encore très peu
importantes.
Lu conclusion, pour des sables, cette correction de m à DTi ne joue
pratiquement pas, vu la rapide sédimentation des particules miné¬
rales après lavage. Cette correction jouera au contraire un rôle de
plus en plus important pour des échantillons de sol à particules de
plus en plus fines. Ainsi on pourra étendre avec sécurité et précision
l’emploi du coefficient de mouillabilité à toutes les terres, voire même
aux limons et argiles.
Laboratoire de Culture du Muséum.
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F, PAILLART. - 10-7-1952.
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs . 155
Communications :
Ach. Urbain, J. Nouvel, P. Bullier et J. Rinjard. Rapport sur la mortalité
et la natalité enregistrées au Parc Zoologique du Bois de Vincennes pen¬
dant l’année 1951 . 157
M. Blanc. Sur quelques Poissons rapportés des îles Pribilof (Alaska) par le
Docteur Arétas . 174
R. Estève. Poissons de Mauritanie et du Sahara oriental. Un nouveau sous-
genre Barbus . 176
L. Face. Mission du Bâtiment Polaire Commandant Charcot. Récoltes faites en
Terre Adélie (1950) par Paul Tchernia. — II. Pycnogonides . 180
F. Grandjean. Observations sur les Oribates (24® série) . 187
E. Angelier. Note sur Lobohalacarus gallicus Migot 1926 et les Porohalacaridae
(Acari) de la faune française . 195
M. Vachon. Remarques préliminaires sur quelques Insectes parasites (Diptères
et Hyménoptères) des cocons et œufs d’ Araignées . 200
Ach. Urbain, J. Nouvel et J. Rinjard. Trichinose d’un ours blanc [Tha-
lassarctos maritimus Desm.) en captivité depuis plus de 16 ans . 204
G. Ranson et G. Cherbonnier. Note sur trois Planorbes africains : Planorbis
pfeifferi Krauss, Planorbis adowensis Bourguignat, Planorbis rüppellii
Dunker. . 206
J.-M. Pérès. Sur quelques Ascidies récoltées aux îles Kerguelen par le D' Arétas. 213
M. Delattre. Anomalies du phragmocône chez Neohibolites semicanaliculatus
(Blainville) . 220
Ed. Boureau. Etude des Flores fossiles du territoire du Tchad (I) : Proto-
podocarpoxylon Rochii n. sp., bois fossile mézozoïque . 223
R. Soyer. Sur un niveau à oolithes ferrugineuses des sables bartoniens de
Douvres (S.-et-O.) . 233
M. Olivereau. Action de divers antithyroïdiens sur la structure histologique
de la thyroïde de quelques Téléostéens marins . 235
J.-M. Turmel. La mouillabilité dans les sables. — I. Sables d’origines
diverses. Coefficient de mouillabilité (suite) . 238
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL DTIISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, PARIS V*'
Archives du Muséum national d' Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoirc naturelle). Ne paraît
plus depuis 1938. (Le volume : 1500 fr.).
Bulletin du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, abonnement annuel France, 1500 fr., Etranger, 2000 fr.).
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com¬
mencée en 1936. (Sans périodicité ; un vol. 1200 fr.).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933 ; prix du fascicule : 300 fr.).
Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de Culture ; parait
depuis 1822 ; échange).
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Pbanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 600 fr. ;
Étranger, 900 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Di^ R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France, 500 fr.
Étranger, 600 fr.).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Hisloire naturelle
à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A,
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale; paraît depuis 1921.
Abonnement annuel : 1000 fr.
Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, Laboratoire de Crypto¬
gamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 400 fr.. Étranger,
600 fr.).
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur M™® Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 600 fr..
Étranger, 900 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeur M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie. Paraît depuis
1928 ; abonnement France et territoires d’Outre-Mer, 500 fr., Étran¬
ger, 800 fr.).
Mammalia, Morphologie, Riologie, Systématique des Mammifères
(Directeur M. Ed. Rourdelle ; paraît depuis 1936 ; 500 fr. ; Étranger,
900 fr.).
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F. PAILLART. - 10-7-1952.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2“ Série. — Tome XXIV
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
NO 3. — Mai 1952
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, HUE CUVIER
RÈGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d'une 1 /2 feuille (8 pages d’im¬
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus¬
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les Irais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie¬
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils
sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé¬
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser
directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
TIRAGES A PART
I.es auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en
outre s’en procurer à leurs frais 25 supplémentaires, aux conditions
suivantes :
(Nouveaux prix pour les tirages à part et à partir du Fascicule n° 1 de 1950,1
25 ex. 50 ex.
4 pages . 57 fr. 50 74 fr. 50
8 pages . 65 fr. 75 89 fr. 75
Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le
numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
Les commandes dépassant 50 exemplaires ne pourront être acceptées
que par autorisation spéciale et à des prix supérieurs à ceux qui sont
mentionnés sur le tarif ci-dessus.
Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés
au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro
correspondant.
PRIX DE l’abonnement ANNUEL :
France : 1.500 fr. — Étranger : 2.000 fr.
(Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum)
Compte chèques postaux : 124-03. Paris.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1952. — N» 3.
390e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
8 MAI 1952
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR C. ARAMBOURG
COMMUNICATIONS
Note sommaire sur la température rectale du Lamastiis
(Trichechus senegalensis Link).
Par P. L. Dekeyser.
Le Lamantin dont il s’agit est un jeune mâle mesurant 1 m. 50 env.
de longueur totale, capturé en janvier 1952 à Richard-Toll (Sénégal),
dans un barrage où il se trouvait prisonnier. Dès son arrivée à
Dakar où il doit attendre son expédition au Muséum national
d’Histoire naturelle, il fut placé dans un bassin d’environ 5 m. sur
5 m., alimenté d’un mélange d’eau douce et d’eau de mer. Très peu
de temps après, il s’avéra nécessaire de soigner quelques plaies
occasionnées au moment de la capture ainsi qu’une maladie mal
déterminée affectant les téguments, mais laissant absolument intacts
l’activité et l’appétit. Les soins qui durent lui être prodigués néces¬
sitèrent la mise à sec quotidienne de son bassin. J’ai pensé qu’il
pouvait être intéressant de relever la température de notre pen¬
sionnaire une fois en bonne voie de guérison.
Ce relevé a été effectué à deux reprises, pendant 18 jours : d’une
part dès l’évacuation de l’eau, d’autre part immédiatement avant
le remplissage du bassin. Les difficultés d’approvisionnement en
eau ont fait que je n’ai pu prolonger la durée de l’exondation plus
de 2 heures 45 et que les heures des relevés ont été assez variables.
Conjointement ont été relevées la température de l’eau immédia-
Bullelin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n” 3, 1952. 17
244
tement avant vidange du bassin, la température de l’air à l’intérieur
de ce bassin après évacuation de l’eau et avant le nouveau remplis¬
sage.
— 245 —
Dans les conditions imparfaites, je le souligne, de l’expérience,
la température rectale du 'Lamantin sortant d’une eau de tempé¬
rature comprise entre 20°5 et 23° varie de 25° à 28°5 ; elle est tou¬
jours restée supérieure à celle du milieu extérieur. La température
la plus basse et la température la plus haute de l’eau peu avant
l’exondation de l’animal coïncident respectivement avec sa tem¬
pérature la plus basse et la plus haute, mais sans qu’on puisse déceler
entre les deux extrêmes une relation précise.
L’élévation de la température de l’air à l’intérieur du bassin
vidé semble responsable de variations plus ou moins étendues de \
la température du sujet, qui augmente ou diminue indifféremment.
Les raisons précises de ces fluctuations n’ont pu être décelées ; il
semble qu’une fois l’animal sorti de l’eau, l’équilibre possible entre
sa température interne et la température extérieure s’établit avec
grandes difficultés ; sa réalisation semble d’ailleurs très lente. Ainsi,
le 18 février, l’eau est à 21°, mais la température de l’air à l’intérieur
du bassin s’élève, en 2 h. 45, de 4°5 ; la température rectale du
Lamantin s’élève de 2°5 ; durant les trois jours suivants, la tem¬
pérature de l’eau est de 21° au moment des relevés et la température
de l’air du bassin ne parvient pas à s’élever au-dessus de ces 21°
en 2 heures ; la température du Lamantin décroit progressivement
à partir de l’exondation, puis se stabilise aux environs de 26°
durant les jours qui suivent, la température de l’eau relevée oscillant
entre 21 et 22°. '
La température rectale du Lamantin est vraisemblablement une
des plus faibles qui soient connues parmi les Mammifères. Elle est,
évidemment, liée à la vie aquatique et témoigne d’une adaptation
extrêmement profonde, comme dans l’ensemble tous les caractères
de l’espèce. Dans ces conditions, il est permis de supposer que les
— 246 —
fluctuations enregistrées au cours de l’exondation, qui ne semble
jamais devoir se produire dans la nature au cours de la vie de
l’animal, représentent surtout un début de trouble organique, et
c’est vraisemblablement ce qui peut expliquer l’incohérence des
variations de température observées.
Laboratoire d’Ethologie des Animaux Sauvages du Muséum
et Institut Français d'Afrique Noire^ Dakar.
— 247 —
Note sur deux espèces d’Accipitriformes.
Par J. Berlioz.
PROFESSEUR AU MUSÉUM
Parmi les tout récentes acquisitions ornithologiques du Muséum
de Paris figurent quelques spécimens de Rapaces représentant des
espèces assez rares encore dans tous les Musées, et partant peu
connues. Les indications fournies ici à leur sujet peuvent donc être
de quelque utilité pour l’étude de ce groupe d’Oiseaux.
1° Dryotriorchis spectabilis (Schlegel).
Presque simultanément, deux spécimens de cette espèce — • les
premiers qui soient jamais parvenus au Muséum de Paris — • nous
ont été envoyés, l’un d’Abidjan (Côte d’ivoire), sans indication
de sexe, et obtenu en automne 1951, l’autre, Ç, provenant de Fifinda-
Kribi (Cameroun) en août 1951.
Ces deux Oiseaux, de stature et de proportions pratiquement
identiques, sont pourtant fort différents l’un de l’autre en ce qui
concerne l’aspect de la pigmentation et confirment donc encore
l’opinion des auteurs modernes qui tend à les considérer comme
appartenant à deux sous-espèces parfaitement distinctes et non
comme représentant deux phases de plumage seulement, comme on
l’avait présumé autrefois. Tous deux présentent la strie gutturale
médiane noire, si caractéristique de l’espèce, ainsi que la pattern,
non moins typique, de l’aile, dont les petites couvertures présentent
un liseré apical blanc, et aucun d’eux n’offre le moindre indice
de juvénilité.
Mais par ailleurs, le spécimen d’Abidjan, Dr. spect. spectabilis
(Sch.), est très pigmenté : brun-gris foncé assez imiforme en dessus,
blanc fortement lavé de roussâtre en dessous, avec de très grosses
taches et barres transversales noires sur tout le dessous du corps.
(Dimensions : tarse, 65 mill. ; aile, 290 mill. ; queue, 275 mill. ;
doigt médian armé, 50 mill. ; culmen, depuis la cire, 28 mill.).
Le spécimen du Cameroun, Dr. spect. Batesi Sharpe, est d’un brun-
gris bien plus clair en dessus et uniformément clair en dessous,
à l’exception de la strie gutturale et de quelques marques noires
sur les bas-flancs. (Dimensions : tarse, 65 mill. ; aile, 300 mill. ;
queue, 285 mill. ; doigt médian armé, 50 mill. ; culmen, 26 mill.)..
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n° 3, 1952.
— 248 —
Le bec, noir à cire jaune chez le spécimen de Guinée, est, parallè¬
lement au plumage, un peu plus clair à la base chez celui du Came¬
roun.
Il est assez remarquable, comme l’ont déjà souligné les auteurs,
que la livrée très pigmentée du spécimen guinéen soit la seule connue
pour tous les exemplaires jusqu’à présent collectés en Afrique
occidentale, alors que les Oiseaux d’Afrique équatoriale ont une
livrée juvénile tachetée rappelant la précédente et une livrée d’adulte
bien plus claire. Les deux formes, toutes deux essentiellement syl-
vicoles, semblent caractériser respectivement les deux grandes aires
forestières primitives envisagées par les biologistes en région éthio¬
pienne : à savoir l’une la forêt occidentale (« Haute-Guinée » des
auteurs anglo-saxons), l’autre la forêt équatoriale et centrale
(« Basse-Guinée » et Congo), leur point de rencontre paraissant être
le Cameroun.
Le faciès et les caractères si particuliers de ces Dryotriorchis
les rapprochent du mystérieux Eutriorchis astur Sharpe, autre
espèce rare, propre aux forêts de Madagascar ; même bec court,
élevé, comprimé, même camail de plumes occipitales, même brièveté
des ailes, même allongement des tarses et de la queue (bien plus
accentué encore, il est vrai, chez Eutriorchis), avec des serres assez
faibles. Ils ont aussi de proches parents, les premiers dans les Cir-
caetus d’Afrique, le second dans les Spilornis indo-océaniens, et
l’ensemble constitue un petit groupe naturel, propre à l’Ancien
Monde ; leur régime alimentaire, en grande partie composé de Rep¬
tiles et en relation sans doute avec la faiblesse relative des serres,
n’est pas moins particulier que leur morphologie. Dryotriorchis et
Eutriorchis doivent probablement à leur sédentarisme en zone
forestière tropicale cette brièveté des ailes qui marque tant de
Rapaces propres au même biotope.
2° Accipiter bicolor (Vieill.).
Le Muséum a reçu, du Paraguay, un spécimen de cet Oiseau
dont l’identification subspécifique, en l’absence d’un matériel de
comparaison suffisant, a été facilitée par l’excellente mise au point
proposée récemment par B. Conover {Cat. of Birds of the Amer.,
p. 1, n° 4, Chicago, 1949) pour un groupe d’Eperviers sud-américains,
particulièrement complexe et embrouillé par les auteurs ; il s’agit
d’un Acc. bicolor pileatus (Temm.).
On sait que la région néotropicale est la patrie très généralisée
de deux groupes de formes du genre Accipiter, Acc. bicolor (Vieill.)
et Acc. erythronemius Kaup, qui semblent présenter, dans leur
évolution, certaines convergences si sensibles que plusieurs de ces
formes, en certaines phases de plumage, offrent entre espèces diffé-
249 —
rentes une apparence bien plus semblable que vis-à-vis de leurs
propres homologues spécifiques en d’autres phases. Cela tient à ce
qu’il existe chez elles un polymorphisme selon l’âge poussé à l’ex¬
trême, au point que les adultes sont totalement différents des jeunes
et comme pigmentation et comme pattern. Les sexes par contre
sont à peu près semblables (au moins au stade adulte), sauf la taille
beaucoup plus forte des femelles par rapport aux mâles.
Le spécimen reçu au Muséum provient de Yaguarazapa, Alto
Parana, en novembre 1948. C’est une Ç (sexe déterminé à l’autopsie)
et son plumage a l’apparence d’un immature : dessous du corps
blanc teinté de fauve, passant au roux-fauve pâle sur les sous-alaires
et les plumes tibiales, ces dernières étant nettement, mais irrégu¬
lièrement, marquées de barres foncées ; le jabot, la poitrine et les
flancs sont marqués de longues taches lacrymiformes noires et la
queue porte six bandes transversales foncées en plus de la bande
subterminale. Les proportions sont les suivantes : tarse, 68 mill. ;
aile, 230 mill. ; queue, 215 mill.
Sous cet aspect, l’Oiseau se montre absolument semblable à
d’autres spécimens existant déjà dans les Collections du Muséum
et provenant respectivement du Brésil (« Rio-de- Janeiro »), d’Argen¬
tine (Tapia, Tucuman) et du Chili. Il me semble donc que Conover
a eu entièrement raison de réunir conspécifiquement les Oiseaux
de ces trois régions, qu’HELLMAVR, Peters et tous les auteurs
antérieurs avaient maintenus distincts sous les noms respectivement
d’Acc. bicolor pileatus (Temm.) pour les premiers, Acc. guttifer
Hellm. pour les seconds et Acc. chilensis Phil. et Landb. pour les
troisièmes. Les deux seuls adultes dans la Collection du Muséum,
l’un du Brésil (probablement Ç en raison de la taille), l’autre ^ de
Tapia (Argentine), confirment entièrement cette manière de voir,
les proportions du gris et du roux sur le plumage des parties infé¬
rieures étant simplement inverses chez ces deux Oiseaux : celui
d’Argentine est en majeure partie roux, irrégulièrement suftusé
de gris sur le jabot, celui du Brésil est gris, irrégulièrement et légè¬
rement suffusé de roux sur l’abdomen (les sous-alaires et les plumes
tibiales étant rousses chez l’un comme chez l’autre).
11 semble donc que les populations de cet Epervier réparties
approximativement au sud-est d’une zone allant de la Bolivie à
l’état brésilien de Maranhao soient caractérisées par le plumage
juvénile -fortement tacheté (ce caractère est le plus accentué chez
chilensis), et par le plumage d’adulte aux sous-alaires roux vif,
cettq dernière couleur envahissant le dessous du corps chez les
populations occidentales et méridionales d’Argentine et du Chili.
A l’opposé, au nord-ouest de cette zone, les populations d’Acc.
hicolor présentent un plumage juvénile blanc-crême immaculé
en dessous, et, à l’état adulte, le dessous du corps est entièrement
250 —
gris pur, sauf les plumes tibiales rousses, les sous-alaires étant
blanchâtres plus ou moins grivelées.
B. CoNOVER {l. c.) a parfaitement mis au point ces oppositions
et fait ressortir justement que la zone de transition entre les deux
types d’^cc. bicolor comporte quelques cas ambigus, qui semble¬
raient indiquer soit un certain chevauchement de leurs habitats
respectifs, soit une instabilité morphologique locale. Rappelons, en
terminant, que la phase juvénile immaculée des populations sep¬
tentrionales de cet Epervier rappelle à s’y méprendre certains aspects
d’Acc. erythronemius, sauf par leurs proportions respectives.
— 251
Poissons rapportés par le D' Jean Sapin-J aloustre de
L’Expédition Antarctique Française 1949-1951 en Terre
Adélie.
(Expéditions Polaires Françaises, Missions Paul-Emile Victor.)
Par Maurice Blanc.
A la demande de M. le Professeur Boubuère, j’ai été chargé
par M. A. F. Liotard, Chef de l’Expédition Antarctique Française
(1949-1951) en Terre Adélie, d’étudier les Poissons recueillis au
cours de la mission par le D*' J. Sapin-Jaloustre, Médecin-Biolo¬
giste de l’Expédition.
Ce sont les premiers Poissons rapportés de cette partie du conti¬
nent antarctique, pratiquement inexplorée depuis sa découverte
par Dumont d’Urville en 1840. Ils viennent d’être placés dans la
collection du Laboratoire des Pêches Coloniales du Muséum, à
côté de ceux recueillis récemment par le D*' R. Aretas "aux Iles
Kerguelen.
D’après les indications notées sur place par le D’’ J. Sapin-
Jaloustre, ces Poissons ont été capturés à l’aide d’une nasse ou
d’une ligne, dans des trous creusés devant la côte Nord de la pres¬
qu’île, sensiblement sur l’alignement base-rocher du débarquement.
Les échantillons conservés dans l’alcool ou dans le formol ont très
bien supporté le voyage de retour. Par contre les quelques exem¬
plaires qui avaient été préparés à l’acétate de soude cristallisé, à
titre d’essai, ont été réduits, au cours du transport, à l’état de
bouillie inutilisable ; ce procédé devra donc être abandonné par
les expéditions ultérieures.
La liste des Poissons rapportés en bon état s’établit de la façon
suivante :
I
N° 41 : Trematomus nicolaï (Boulenger) — un exemplaire de 25 cm.
de long, capturé le 4-7-1950 dans le trou n“ 1 (20 m.).
N° 42 : Trematomus nicolaï (Boulenger) ■ — • un exemplaire de 20 cm.
de long, capturé le 4-7-1950 dans le trou n® 1 (20 m.).
N° 43 ; Trematomus nicolaï (Boulenger) — un exemplaire de 22 cm.
de long, capturé le 4-7-1950 dans le trou n° 1 (20 m.).
N° 56 : Notothenia coriiceps, Richardson — deux exemplaires, res¬
pectivement de 18 et 21 cm. de long, capturés le 8-7-1950 dans le trou
n“ 3 (13 m.).
N° 57 : Notothenia coriiceps, Richardson — deux exemplaires, res-
RuUetin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n° 3, 1952.
— 252 —
pectivement de 15,5 et 16 cm. de long, capturés le 8-7 1950 dans le trou
n» 3 (13 m.).
392 a Notothenia coriiceps, Richardson — un exemplaire de
18 cm. de long, capturé le 5-1-1951 dans le trou n” 1 bis (20 m.).
N° 392 b ; Trematomus nicolaï (Boulenger) — un exemplaire de 22 cm.
de long, capturé le 5-1-1951 dans le trou n“ 1 bis (20 m.).
JV“ 393 a ; Notothenia coriiceps, Richardson — un exemplaire (fixé
au Bouin) de 17 cm. de long, capturé le 5-1-1951 dans le trou n“ 1 bis
(20 m.).
N° 393 b .• Trematomus nicolaï (Boulenger) — un exemplaire (fixé au
Bouin) de 22 cm. de long, capturé le 5-1-1951 dans le trou n° 1 bis (20 m.).
Les onze individus suflisanament bien conservés pour permettre
la détermination n’appartiennent en somme qu’à deux espèces.
Ces deux espèces représentent deux genres différents, mais appar¬
tenant à la même famille : celle des Nototheniidae. Ce sont d’ailleurs
deux genres très proches l’un de l’autre et que l’on ne peut distin¬
guer que par l’examen ostéologique de la ceinture scapulaire.
Rappelons en effet que, d’après Boulenger, chez Notothenia le
foramen scapulaire est compris entre le coracoïde et la scapula,
alors que chez Trematomus le foramen scapulaire est entièrement
compris dans la scapula.
Au point de vue répartition on peut remarquer, avec Norman,
que Notothenia coriiceps est jusqu’ici la seule espèce de Notothenia
trouvée dans le secteur australien (Victoria quadrant) de l’Antarc-
tique, secteur où tous les autres Nototheniidae connus sont des
Trematomus. D’autre part, Notothenia coriiceps a été rencontré
également dans le secteur américain (Weddell quadrant), notam¬
ment à la Terre de Graham, mais ne semble pas avoir été rapporté
du secteur pacifique (Ross quadrant) ni du secteur africain (Enderby
quadrant). On le trouve également sur les côtes de certaines îles,
notamment aux Orcades du Sud, en Géorgie du Sud, aux Kerguelen,
au Crozet et à Heard. Sa répartition semble donc, jusqu’ici assez
vaste, mais discontinue.
L’autre espèce, Trematomus nicolaï, n’a pour l’instant été ren¬
contrée, d’après Norman, que sur les côtes du secteur australien
(Victoria quadrant) ; elle a été signalée notamment à la Terre
Victoria et à la Terre de la Reine-Marie ; il n’est donc pas sur¬
prenant de la rencontrer à la Terre Adélie. Contrairement à l’espèce
précédente, elle n’a jamais été rencontrée dans les autres secteurs
du continent antarctique, pas plus que sur les côtes des îles antarc¬
tiques ou subantarctiques. Sa répartition semble donc beaucoup
plus restreinte et plus homogène que celle de Notothenia coriiceps.
Après avoir déterminé ces Poissons, j’ai examiné leur contenu
gastrique pour essayer de réunir quelques renseignements sur leur
nourriture. La plupart du temps, je n’ai trouvé que des restes de
I
— 253 —
petits Crustacés Amphipodes de couleur rose et quelquefois des
débris de Poissons plus petits, non déterminables. Par contre,
en prélevant les contenus stomacaux j’ai trouvé plusieurs parasites
internes que j’ai aussitôt remis à M. R. Ph. Dollfus pour détermi¬
nation.
Il me reste à remercier très vivement le D*' .J. Sapin-Jaloustre
des soins qu’il a pris pour nous rapporter cet intéressant matériel
de la Terre Adélie. Grâce à lui, nous avons déjà une première idée
de la faune ichthyologique de cette possession lointaine.
Laboratoire des Pêches et Productions Coloniales
d’origine animale du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Blanc (M.). Poissons recueillis aux Iles Kerguelen par le Docteur Arétas.
Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2® sér., 1951, XXIII (5), pp. 493-496,
1 fig.
Boulenger (G. A.). Pisces, in : Report on the Collections of Natural
Hisiory made in the Antarctic région during the voyage of the « Southern
Cross », London, 1902, pp. 174-189, pl. XI-XVIII.
Dollo (L.). Poissons, in ; Expédition antarctique belge. Résultats du voyage
du S. Y. Belgica (1897-1899), Anvers, 1904, pp. 1-240, 12 pl.
Norman (J. R.). Coast Fishes, in : Discovery Reports. Part. III : The
Antarctic Zone. 1938-1940, XVIII, pp. 1-105, 1 pl.
Nybelin (O.). Antaictic Fishes Scientific results of the Norvegian
Antarctic Expéditions (1927-1928), n° 26. Det Norske Videnskaps
Akademi 1 Oslo, 1947, 76 pp., 6 pl.
Regan (C. T.). Fishes, in : British Antarctic Expédition (1910), Zool., I,
1914, pp. 1-54, 13 pl.
Richardson (J.). Fishes, in : The Zoology of the voyage of H.M.S. Erehus
and Terror (1839-43), London, 1844-1848, pp. i-viii et 1-139, 60 pl.
Roule (L.), Angel (F.) et Despax (R.). Poissons, in ; Deuxième expédition
antarctique française de J. Charcot (1908-1910), Paris, Masson, 1913,
pp. 1-24, 4 pl.
Vaillant (L.). Poissons, in : Expédition antarctique française de .1. Charcot
(1903-1905), Paris, Masson, 1907, pp. 1-51.
254,—
Notes prélimixaires sur les Paguridae
(Crustacés Décapodes) des cotes occidentales d’Afrique.
Par Jacques Forest.
La révision des Paguridae des côtes occidentales d’Afrique que
nous avons entreprise est basée sur l’étude des spécimens du Muséym
et sur celle de plusieurs collections dont les plus importantes ont
été rassemblées par l’Institut Français d’Afrique Noire et par l’Expé¬
dition océanographique belge dans les eaux côtiçres africaines de
l’Atlantique Sud (1948-1949). Parmi l’abondant matériel dont nous
disposons figurent la majeure partie des espèces qui ont déjà été
signalées dans cette région, et parfois de nombreux représentants
de certaines, considérées comme rares jusqu’à maintenant. Nom¬
breux également sont les spécimens qu’il n’est pas possible d’iden¬
tifier à une forme connue, et la faune des Pagures d’Afrique occi¬
dentale va s’enrichir ainsi de plusieurs espèces nouvelles.
L’étude détaillée de certaines espèces a fait apparaître des diffé¬
rences considérables avec les autres représentants des genres dans
lesquels on les avait rangées : il faut constater que, dans ce groupe,
la détermination générique d’une forme nouvelle ne repose assez
souvent que sur des caractères d’observation facile, mais superfi¬
ciels, tels que les dimensions relatives et l’ornementation des ché-
lipèdes, alors que certains points essentiels de la morphologie,
comme la structure des pièces bqccales et la formule branchiale
par exemple, sont totalement négligés. Ceci nous a amené à isoler
deux nouveaux genres. D’autre part, la révision d’une partie des
Pagurinae à l’échelle mondiale a montré que la position générique
de plusieurs formes non-africaines était inexacte et qu’elles s’inté¬
graient au contraire tout naturellement à l’un des nouveaux genres.
Toutes ces observations sont rassemblées dans un travail en cours,
la présente note n’ayant pour but que de caractériser les genres
Pseudopagurus et Trizopagurus, et de décrire sommairement six
nouvelles espèces de Paguristes.
I. — Définition de Pseudopagurus gen. nov. et de Trizopagurus
gen. nov.
Pseudopagurus gen. nov.
Rostre obtus à très petite pointe cornée, un peu plus saillante que les
dents latérales. Pas de sillon limitant latéralement et postérieurement
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n° 3, 1952.
— 255 —
un lobe mésogastrique. Un sillon transversal toujours bien marqué, dans
la région cardiaque, en arrière du sillon cervical. Écailles oculaires conti¬
guës ou très rapprochées, à bord antérieur armé de petites dents cornées.
Écailles antennaires avec de nombreux denticules cornés sur le bord
nterne. Flagelle antennaire avec une frange de poils microscopiques
sur le bord antérieur de chaque article. Maxillule à endopodite pourvu
d’un appendice latéral externe bien développé. Maxillipèdes externes à
CBxa très développée, déprimée latéralement, à basis et ischion soudés,
extrêmement courts, dépourvus de crête dentée. Chélipède gauche beau¬
coup plus fort que le droit ; axe d’articulation carpe-propode très oblique
par rapport au plan sagittal ; doigts des pinces terminé par un ongle corné
acéré. Une paire de pleurobranchies sur le dernier segment thoracique.
Pas de pléopodes pairs. Sur le côté gauche de l’abdomen 4 pléopodes
impairs à 2 rames bien développées chez la $, à rame externe normale et
à rame interne rudimentaire chez le 3-
Type. — Pagurus granulimanus Miers, 1881, de Dakar.
Remarques. — Il n’est pas nécessaire de beaucoup insister sur
les caractères qui séparent le Pagurus granulimanus, type de
Pseudopagurus gen. nov. de tous les autres représentants du genre
Pagurus Fabricius, Dana (= Dardanus Paulson) dans l’ensemble
fort homogène. Les vrais Pagurus ont un bord frontal dépourvu
de rostre mais avec deux larges saillies latérales proéminentes, des
écailles oculaires assez écartées armées de quelques dents non cor¬
nées dans la région antérieure, deux sillons convergents limitant
latéralement et postérieurement le lobe mésogastrique ; chez tous,
les trois premiers pléopodes Ç sont triramés, et il n’y a de sillon
transverse dans la région cardiaque antérieure que chez les individus
les plus âgés de quelques espèces. Les pièces buccales sont aussi fort
différentes : les maxillules en particulier ne possèdent pas d’appen¬
dice latéral externe sur l’endopodite. Les Pseudopagurus ne pré¬
senteraient quelques affinités qu’avec les Diogenes et les Isocheles
avec lesquels d’ailleurs on ne risque guère de les confondre. Dans
ce nouveau genre prend place pour l’instant le seul P. granulimanus
Miers et sa variété bien caractérisée biafrensis Monod. Le Pagurus
loxochelis de Moreira connu seulement par le type n’est certaine¬
ment pas un Pagurus ; d’après les figures qui en ont été donnés il
ressemble quelque peu aux' Pseudopagurus, tout en présentant
quelques caractères des Diogenes.
Trizopagurus ^ gen. nov.
Bord frontal avec un rostre atteignant ou dépassant légèrement l’ali¬
gnement des deux saillies latérales peu prononcées. Lobe mésogastrique
limité sur les côtés et en arrière par deux sillons convergents. Écailles
oculaires non contiguës, triangulaires ou tronquées antérieurement. Fla-
1. TpiÇsiv =. grincer.
256 —
gelle antennaire avec des poils courts peu nombreux. Maxillules pourvues
d’un appendice recourbé sur le bord externe de l’endopodite. Chélipèdes
sub-égaux ; axe d’articulation carpe-propode très oblique par rapport,
au plan sagittal du corps ; un appareil stridulant constitué par des baguettes
cornées parallèles sur la face interne du propode de chacun de ces appen¬
dices ; doigts terminés par un fort ongle corné. Une paire de pleurobran-
chies sur le dernier segment thoracique. 4 pléopodes dont les deux rames
sont bien développées sur le côté gauche des plaques tergales abdominales
2 à 5, dans les deux sexes (chez T. slrigimanus (White) il y a également
un petit pléopode, à rame externe très variable, parfois nulle, sur le côté
droit de la 2® plaque tergale).
Type. — Clibanarius melitai Chevreux et Bouvier, de Dakar.
Remarques. — Ont été introduites dans ce genre les espèces sui¬
vantes ; Aniculus strigatus (Herbst), Clibanarius magnificus Bou¬
vier. C. melitai Chevreux et Bouvier, C. slrigimanus (White), et
deux espèces nouvelles : Trizopagurus krempfl, et T. caparti, ce
dernier et le type du genre seuls provenant de l’Atlantique africain.
Ce n’est que d’après des caractères tout à fait superficiels, en
l’occurrence l’égalité des chélipèdes et la présence d’anneaux pili-
fères sur les trois premières paires d’appendices thoraciques que
le Cancer strigatus de Herhst a pu être rattaché aux Aniculus :
ces derniers qui occupent une position particulière parmi les Pagu-
rinae par leur carapace divisée en lohes complets, présentent surtout
des affinités avec les Pagurus par suite de l’ahsence d’appendice
latéral externe sur l’endopodite des maxillules, et par la structure
des trois premiers pléopodes de la $ qui sont triramés, avec ici
un élargissement considérable des rames externes qui forment une
chambre incubatrice. Les trois espèces de Clibanarius qui entrent
dans le genre Trizopagurus présentent en commun des caractères
qui les distinguent de tous les autres Clibanarius. Ceux-ci ont une
région antérieure du corps d’aspect assez différent, mais présentent
surtout deux caractères particuliers importants : la direction de
l’axe d’articulation carpe-propode des chélipèdes, qui, chez eux,
est presque parallèle au plan sagittal du corps, et l’absence de bran¬
chies sur le dernier segment thoracique.
L’existence d’un appareil stridulant, d’un type qui ne nous
paraît pas avoir été décrit chez aucun autre Paguridae, ni même
chez aueun Crustacé Décapode, contribue à séparer le genre Trizo¬
pagurus du genre Clibanarius. Ajoutons encore que ce dernier
aura retrouvé toute son homogénéité lorsqu’on en aura extrait
deux espèces dont la position générique est à revoir, et qui d’ailleurs
vivent à une profondeur bien plus grande que les autres Clibaruirius,
C. albicinctus Alcock et C. anomalus A. Milne-Edwards et Bouvier.
— 257 —
II. — Diagnose sommaire de 6 espèces nouvelles
APPARTENANT AU GENRE PaguTistes Dana.
Les Paguristes appartiennent à la sous-famille des Pagurinae
établie par Ortman pour les Paguridae à maxillipèdes externes très
rapprochés à la base. Ils sont caractérisés par la présence d’appen¬
dices pairs sur les deux premiers segments abdominaux chez le (J,
et sur le premier segment abdominal chez la Ç, ainsi que par la
conformation des pattes thoraciques de la 4® paire qui ne sont pas
chéliformes. Ils vivent dans la plupart des mers chaudes et tem¬
pérées, dans les zones littorales et sub-littorales, mais paraissaient
peu abondantes sur les côtes occidentales d’Afrique : dans les régions
situées entre le 20° de latitude Sud et le 20° de latitude Nord on
n’en connaissait que trois espèces uniquement représentées par les
types, Paguristes skoogi Odhner de l’Angola, P. hispidus A. Milne-
Edwards et Bouvier du Liberia, P. mauritanicus Bouvier du
Sénégal, et une quatrième, surtout méditerranéenne celle-là,
P. oculatus Fabr., signalée en Angola par Odhner. Après l’étude
d’une collection assez importante de Pagures de l’Afrique occiden¬
tale, provenant de diverses profondeurs, il apparaît au contraire que,
dans ces eaux, le genre Paguristes est le plus riche en espèces, et
l’un des plus importants par le nombre des spécimens récoltés. Si
un seul exemplaire de P. hispidus a été retrouvé, plus de 100
P. mauritanicus ont été ramenés en un seul dragage, et de nom¬
breux spécimens qu’il était impossible de rattacher à aucune forme
connue ont finalement été répartis entre les six espèces dont nous
donnons la description succincte et auxquelles nous avons attribué
les noms suivants : Paguristes difficilis, P. fagei, P. microphthalmus,
P. oxyacanthus, P. rubrodiscus et P. virilis.
Nous ne décrirons que les caractères les plus importants pour la
détermination, et principalement : les proportions de la carapace,
la forme du bord frontal, la forme et la position des écailles oculaires,
les proportions relatives des pédoncules oculaires {Po) antennu-
laires {Pa\) et antennaires (Pa2), l’ornementation et les proportions
des trois derniers articles de la première patte ambulatoire (p2),
et enfin la pigmentation qui permet de reconnaître très rapidement
certaines espèces.
Pour chacune nous avons figuré l’un des pléopodes 1 du (J
Ces appendices, comme ceux de la seconde paire, jouent un rôle
injportant dans la reproduction ; leur morphologie et leur fonc¬
tionnement seront examinés dans une étude d’ensemble des Pagu¬
ristes de la côte odcidentale d’Afrique, mais ils constituent peut-être
le meilleur caractère de détermination et c’est à ce titre que nous
les figurons ici : fort peu variables chez les individus adultes d’une
espèce donnée, ils présentent par contre des différences spécifiques
— 258 —
souvent considérables portant sur la forme de leur article principal,
et sur la présence ou l’absence de crochets épineux sur son bord
La longueur de carapace de chaque spécimen est indiquée entre parenthèses.
Fig. 1, 2, 3, 4, 6 : X 37 ; fig. 5, 7 X 21.
antérieur. C’est le pléopode 1 droit qui a été représenté, tel qu’il
apparaît lorsqu’il est monté entre lame et lamelle, dans la position
— 259
qu’il occupe lorsqu’on examine le Pagure par la face ventrale.
Les six espèces nouvelles ont en commun quelques caractères
qu’on observe chez d’autres Paguristes, mais qui ne sont pas valables
pour le genre tout entier. Les chélipèdes sont égaux ou presque,
et la région antérieure du corps et ses appendices sont couverts
de poils plumeux, assez longs et très denses qui retiennent la vase
et dissimulent en grande partie l’ornementation du tégument.
Les Ç présentent un caractère tout à fait particulier : elles ont un
orifice sexuel unique, sur la coxa de la 3® patte thoracique gauche.
Cette particularité existe bien chez Parapagurus et Sympagurus
qui sont des Eupagurinae, mais parmi les Paguristes nous ne l’avons
retrouvée pour l’instant que chez une espèce de la Mer Rouge,
P. jousseaumei Bouvier, qui se rapproche d’ailleurs de plusieurs
espèces d’Afrique occidentale.
Paguristes difficilis sp. nov.
Région antérieure de la carapace aussi large que longue. Rostre
obtus, arrondi au sommet, n’atteignant pas tout à fait l’alignement des
dents latérales. Po un peu plus court que le bord frontal. Écailles oculaires
largement écartées, triangulaires avec 3 ou 4 dents sur le bord antéro¬
latéral. Pal dépassant les yeux de la moitié de leur dernier article. Pa2
atteignant le milieu des cornées. Main des chélipèdes sub-triangulaire,
présentant son maximum de largeur près de. la base. Propode de p2
à bord supérieur défini par une rangée d’une quinzaine de dents, qui se
prolonge sur toute la longueur du dactyle sous la forme de denticules de
plus en plus petits.
Coloration d’ensemble des régions calcifiées : rose-clair ; Po : orange-clair.
Doigts et tubercules des chélipèdes : blancs. p2 et p3 : annelés de rouge.
Matériel examiné et localité. — 8 (J et 2 Ç, de 4 à 7 mm. ^ ; Baie
de Hann (Dakar), 8-10 m.
Affinités. — L’aspect général de P. difficilis sp. nov. est fort
voisin de celui de P. mauritaniens Bouvier. Cependant un caractère
de coloration permet déjà de distinguer les spécimens frais : les
pédoncules oculaires sont orange-clair chez P. diffeilis et brun-rouge
foncé chez P. mauritaniens. D’autre part la main des chélipèdes
est sub-triangulaire chez le premier, régulièrement ovale chez le
second. Quant aux dents du bord supérieur du propode des p2,
elles sont nettement plus longues dans l’espèce nouvelle. Ce sont
les pléopodes 1 du (J qui présentent les différences les plus consi¬
dérables. La lame principale de ces appendices est deux fois et demie
plus longue que large et armée de crochets sur son bord antérieur
chez P. difficilis (fig. 1), alors qu’elle est à peu près quatre fois plus
longue que large et inerme chez P. mauritaniens (fig. 2).
1. Longueur de la carapace.
Bulletin du Muséum^ 2® série, t. XXIV, d° 3, 1952. 18
— 260
Paguristes fagei sp. nov.
Région antérieure de la carapace un peu plus longue que large. Rostre
large, en angle obtus, atteignant ou dépassant légèrement les dents laté-i
raies dont il est séparé par des concavités peu profondes. Po un peu plus
courts que le bord frontal. Écailles oculaires grandes, larges, très rappro¬
chées, à bord antérieur armé de 5 à 8 dents. Pa dépassant les yeux de
la moitié de leur dernier article. Pa2 de même longueur ou à peine plus
courts que les pédoncules oculaires. Bord supérieur du propode des p2
armé de 10 à 12 dents ; cet article de même longueur que le dactyle. Lame
principale des pli $ (fig. 3) bordée de crochets assez longs dans sa région
antérieure.
Régions calcifiées avec une coloration de fond blanc-jaunâtre ou orangé.
Écailles oculaires et base des Po : rouge-orange. Partie moyenne de ceux-ci.
Pal et Pa2 avec leurs flagelles et endopodite des maxillipèdes externes :
bleu intense. Chélipèdes et pattes ambulatoires présentant de grandes
zones rouge-orange.
Matériel examiné et localités. — De nombreux spécimens (J et Ç,
mesurant de 1,5 à 7 mm., provenant de diverses localités, du Cap
Blanc jusqu’au Sud de Dakar, et d’une profondeur de 5 à 15 m.
Affinités. ■ — P. fagei ne risque d’être confondu avec aucun des
autres Paguristes de cette région. Le bleu intense des pédoncules
oculaires persistant après un séjour de plusieurs années dans l’alcool
permet de l’identifier au premier coup d’œil. La forme du bord
frontal, la brièveté des dactyles des p2 et p3, la forme bien parti¬
culière de pZl (J lui confèrent une position particulière parmi les
autres représentants du genre.
Paguristes microphthalmus sp. nov.
Région précervicale un peu plus longue que large. Rostre en angle obtus
n’atteignant pas tout à fait l’alignement des deux dents latérales. Po un
peu plus courts que le bord frontal et deux fois plus larges à la base qu’au
niveau des cornées qui sont petites et à peine échancrées postérieurement.
Écailles oculaires contiguëes, plus longues que larges, à bord antérieur
armé de 3 longues dents. Pa dépassant les yeux des 2/3 de la longueur
de leur dernier article. Pa2 à peu près aussi longs que les Po. Bord supé¬
rieur du propode des p2 armé d’une rangée de 11-12 dents assez fortes,
qui se prolonge sous la forme de denticules de plus en plus petits jusqu’au
tiers distal du dactyle. Rapport des longueurs du dactyle et du propode
4
égal à - environ. Lame princip.ale de pli <î (fig. 4) 4 fois et demi à 5 fois
plus longue que large. Une rangée de minuscules épines assez espacées
s’étendant du milieu du bord latéral externe au tiers interne du bord
antérieur.
Matériel examiné et localités. — 3 (J et 1 $, de 4,5 à 8 mm., dra¬
gués par le « Mercator » dans les parages des Iles de Los, par 8-10 m.
261
Affinités. — P. microphthalmus ne présente quelques affinités-
qu’avec P. hispidus A. Milne-Edwards et Bouvier, P. ruhrodiscus
sp. nov. et P. jousseaumei Bouvier, ce dernier vivant en Mer Bouge.
Mais P. microphthalmus a des pédoncules oculaires à peu près aussi
longs que les pédoncules antennaires, alors que ceux-ci dépassent
les yeux de la moitié de la longueur de leur article distal chez P. his¬
pidus, et n’atteignent pas les cornées dans les deux autres espèces.
Paguristes oxyacanthus sp. nov.
Région antérieure de la carapace un peu plus longue que large. Rostre
en angle obtus n’atteignant pas tout à fait l’alignement des dents latérales.
Po aussi long que le bord frontal. Écailles oculaires assez écartées, à bord
antérieur oblique armé d’une épine distale suivie de 3 petites dents.
Pal dépassant les yeux de la moitié de leur dernier article. Pa2 atteignant
le milieu des cornées. Carpe, propode et dactyle des chélipèdcs, carpe et
propode des p2 armés de très fortes dents cornées aiguës. Rapport des
longueurs du dactyle et du propode de p2 égal à 5/4 environ ; le second
de ces articles à peu près 2 fois plus long que haut. Lame principale de
pli $ (fig. 5) près de 4 fois plus longue que large, et à bord antérieur
faiblement denticulé.
Régions calcifiées d’un blanc rosé maculé de rouge-carmin. Po et Pa 1 :
blancs avec de larges bandes longitudinales vermillons.
Matériel ^examiné et localités. ■ — 7 $ et 1 de 5,5 à 12 mm. pro¬
venant de plusieurs dragages dans la région de Dakar, de 8 à 40 m.
de profondeur.
Affinités. — Quelques caractères très apparents permettent de
distinguer P. oxyacanthus sp. nov., de P. mauritanicus Bouvier
et de P. diffcilis sp. nov., avec lesquels il présente quelque ressem¬
blance. Ce sont tout d’abord les dents des chélipèdes et des pattes
ambulatoires qui sont beaucoup moins fortes chez ces deux derniers.
Dans les cas douteux, pour les petits spécimens par exemple, il
est nécessaire d’examiner le propode des p2 qui est à peine deux fois
plus long que haut chez P. oxyacanthus, alors que ce rapport est
au moins égal à 3 dans les deux autres espèces.
Paguristes rubrodiscus sp. nov.
Largeur de la région antérieure de la carapace sensiblement égale aux 4/5
de sa longueur. Rostre aigu atteignant l’alignement des 2 dents latérales
dont il est séparé par de profondes concavités. Po un peu plus courts
que le bord frontal. Cornées non échancrées postérieurement. Écailles
oculaires contiguës, plus longues que larges, avec 4 à 5 indentations dans
la région antérieure. Pal dépassant légèrement les yeux. Pa2 n’atteignant
pas tout à fait les cornées. Dactyle des p2 un peu plus long que le propode ;
celui-ci armé de 6 à 8 dents, petites mais aiguës, irrégulièrement espacées.
pli (J (fig. 6) à lame principale longue et étroite, à bord antérieur inerme..
— 262 —
Les marques colorées qui subsistent après un séjour de plusieurs années
dans l’alcool sont les bandes longitudinales rouges marquant les faces
supérieure et inférieure des Pal et surtout une tache rouge circulaire
dans la région antérieure de la face interne, sur le mérus des chélipèdes.
Matériel examiné et localités. — 5 (5* et 7 Ç mesurant de 4,5 à
10 mm. provenant de plusieurs localités de la région de Dakar,
et de 6 à 15 m. de profondeur.
Affinités. — Les deux espèces d’Afrique occidentale les plus proches
de P. rubrodiscus sp. nov. sont P. hispidus A. Milne-Edwards et
P. microphthalmus sp. nov. La région antérieure de la carapace
très allongée, le rostre aigu, les pédoncules antennulaires à peine
plus longs que les pédoncules oculaires, et avant tout, la tache cir¬
culaire rouge sur le mérus des chélipèdes, sont autant de caractères
qui font que le P. rubrodiscus sp. nov. est l’un des plus facile à
identifier.
Paguristes virilis sp. nov.
Région antérieure de la carapace aussi large que longue. Rostre obtus,
très peu saillant nettement plus court que les dents latérales. Po aussi
long que le bord frontal. Écailles oculaires assez écartées, aussi larges
que longues, à bord antérieur quadridenté. Pal dépassant les yeux de la
•moitié de leur dernier article. Pa2 n’atteignant pas les cornées. Écailles
antennaires à bords latéraux rectilignes armés de 5 à 6 dents régulièrement
espacées. Bord supérieur du propode des p2 armé de 7 à 8 dents petites
et peu saillantes. Dactyle grêle, inerme. Rapport des longueurs du pre¬
mier et du second de ces articles égal à 3/5 environ, pli d très forts à
article distal enroulé en forme de cône allongé (fig. 7).
Matériel examiné et localités. — 3 (J et 3 Ç, de 5,5 à 8 mm., pro¬
venant de la région des Iles de Los, et des côtes du Congo, d’une
profondeur de 8 à 35 m.
Affinités. — P. virilis sp. nov. se distingue de la plupart des autres
espèces de l’Afrique occidentale par la brièveté de la région anté¬
rieure de la carapace, et par ses écailles antennaires à bords latéraux
rectilignes et armés de 5 ou 6 fortes dents régulièrement espacées.
L’espèce la plus voisine paraît être P. skoogi Odhner de l’Angola
dont les écailles antennaires sont moins fortement dentées et chez
lequel les pédoncules antennaires sont aussi longs que les pédoncules
oculaires. Les pléopodes 1 du (J sont remarquablement développés
chez P. virilis et beaucoup plus longs que chez les autres Paguristes
■de même taille.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 263 —
Pycnogonides de la Terre Adélie.
Échantillons rapportés par le Docteur Sapin-Jaloustre, ,
Médecin-Biologiste de la Première Expédition en Terre Adélie (1949-1951 ),
(Expéditions Polaires Françaises, Missions Paul-Émile Victor).
Par Louis Face.
Professeur au Muséum.
Les Pycnogonides rapportés par le D’’ Sapin-Jalousthe com¬
plètent heureusement la petite collection faite en 1950 dans les
mêmes parages par M. Tchernia et que nous avons précédemment
étudiée (Face 1952). Voici la liste des espèces qui m’ont été remises :
Nymphonidae : Pentanymphon antarcticum Hodgson.'
— minutum Gordon.
* Nymphon adareanum Hodgson.
* — australe Hodgson.
— - mendosum Hodgson.
— villosum (Hodgson).
Phoxichiliidae : * Pallenopsis Vanhôfjeni Hodgson.
— hiemalis Hodgson.
* Phoxichilidium australe (Hodgson).
Ammotheidae : Ammothea glacialis (Hodgson).
— minor (Hodgson).
* Achelia spicata (Hodgson).
* — intermedia Caïman.
* — Brucei Caïman.
Austroraptus juvenilis Caïman.
* Austrodecus glaciale Hodgson.
Sur ces 16 espèces, 8 seulement, marquées ici d’un astérisque,
figurent dans mon étude précédente, où l’on trouve, en outre,
deux espèces non citées ici : Austropallene Tcherniai Fage et Endeis
australis (Hidgson).
C’est donc au total 18 espèces qui sont actuellement connues
des bords mêmes de la Terre Adélie. Mais, ainsi que je le rappelais,
on peut trouver, principalement dans les travaux de 1. Gordon
(1938-1944) et dans ceux de Hedgpeth (1950), un supplément
d’information sur la faune des Pycnogonides de cette partie du
continent antarctique. Malgré la riche moisson déjà faite en ces
parages — plus de 50 espèces — deux des espèces rapportées par
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n° 3, 1952.
— 264
le D'’ Sapin- Jaloustre n’y avaient pas été rencontrées : le Nymphon
vülosum et le Pallenopsis hiemalis. Elles sont d’ailleurs particuliè¬
rement intéressantes, car encore assez mal connues.
Ces captures ont été faites en juillet, août, novembre, décembre
1950 et en janvier 1951, à la base de Port-Martin, presque toutes
à l’aide de fauberts immergés à travers la glace à des profondeurs
Variant de 13 à 100 mètres.
Pentanymphon antarcticum Hodgson.
Station 396, 3 janvier 1951 — profondeur 13 mètres ; fauberts :
1 Ç ovig.
Espèce circumpolaire rencontrée dans tout le secteur oriental
antarctique depuis la Mer de Ross jusqu’au S. de la Péninsule
Palmer, de même que dans les parages des Sandwich, des Orcades
et des Shetland du Sud, par des fonds de 20 mètres jusqu’à plus
de 500 mètres.
Cet exemplaire, d’une longueur totale de 9 mm., appartient à
la forme angusticolle. Bouvier (1913) pensait que les deux formes
laticolle et angusticolle étaient des formes isolées géographiquement,
la première habitant les parties australes de la Province des Ker¬
guelen, la seconde propre à la Province magellanique. Mais Cal-
MAN (1915) a montré que la forme angusticolle existe également dans
la province australienne de l’Antarctique et Gordon (1944) a
trouvé dans cette région les deux formes prises dans le même coup
de chalut. Il s’agit donc de deux formes d’aspect nettement tranché,
mais pouvant exister côte à côte.
Pentanymphon minutum Gordon.
Station 317, 8 décembre 1951 ; profondeur 40 mètres ; fauberts :
1 ?•
Cet exemplaire a les fémurs pleins d’œufs prêts à être pondus ;
il mesure seulement 5 mm. de longueur totale.
On sait qu’un des caractères de cette espèce est sa petite taille :
elle peut atteindre sa maturité à 4,3 mm. Très caractéristiques aussi
sont, chez la $, le renflement des fémurs et l’élargissement des.
premiers tibias dans leur partie distale. Enfin les seconds tibias
sont extrêmement grêles et très allongés, leur longueur est toujours
au moins égale et souvent supérieure à 1 fois 1/2 celle des premiers
tibias ; les épines spéciales des ovigères sont en nombre réduit.
Tous ces caractères se retrouvent chez l’exemplaire de la Terre
Adélie. Le segment céphalique est sensiblement égal en longueur
à l’ensemble des segments 2 et 3 et à peu près de même longueur
que la trompe. Les quatre derniers articles des ovigères portent.
respectivement 13-9-8-5 épines spéciales. Les griffes auxiliaires
mesurent presque la moitié de la griffe principale.
Je rapporte à cette espèce un jeune mâle provenant du dragage
n° VII exécuté à bord du « Pourquoi pas ? » près de la Terre
Alexandre Il s’agit d’un exemplaire mesurant 4,5 mm. de lon¬
gueur totale, remarquable par l’allongement de ses tibias fdiformes
et le petit nombre des épines spéciales (10-8-6-7) des ovigères. Tou¬
tefois, les griffes auxiliaires ne font pas tout à fait la moitié de la
griffe principale et l’extrémité des premiers tibias est moins dilatée
que chez l’exemplaire de la Terre Adélie.
Cette station, de même que la station 170 du Discovery (île de
Clarence) est située dans les parages de la Péninsule Palmer.
Le Pentanymphon minutum est donc connu de deux régions assez
distantes, l’une dans le secteur américain, l’autre dans le secteur
oriental (Terre Anderby, Terre Adélie) de l’Antarctique.
Nyniphon adareanum Hodgson.
Station 316, 8 décembre 1950, profondeur 40 mètres, fauberts :
1 Ç longueur totale 3,5 mm.
Nouvelle capture en Terre Adélie de cette espèce décrite du Cap
Adare et retrouvée dans la baie Marguerite, à l’W. de la Péninsule
Palmer.
Nymphon australe Hodgson.
Station 118, 6 août 1950, profondeur 40 mètres ; fauberts :
1 juv. 3,5 mm. — Station 119, 6 août 1950, profondeur 40 mètres ;
fauberts : 1 Ç 8,5 mm. — Station 396, 5 janvier 1951, profondeur
13 mètres ; fauberts : 4 (J de 10-11,5 mm., 2 Ç de 8,5 et 10 mm.
Espèce circumpolaire, une des plus commune dans l’Antarctique.
Nymphon mendosum Hodgson.
Stations 114, 115, 117, 125, 6 août 1950, profondeur 40 mètn.^ ;
fauberts, dragage : 3 (J dont un ovigère, de 6,5 mm. à 7 mm. ei,
2 juv. de 4,5 et 3 mm. — Station 233, 17 novembre 1950, profondeur
13 mètres ; fauberts, dragage : 1 $ juv. 4,5 mm. — Station 317,
8 décembre 1950, profondeur 40 mètres ; fauberts, dragage ; 1
7,5 mm.
Cette espèce, qui offre de grandes affinités avec les N. Bouvieri
Gordon et proximum Caïman, se différencie cependant avec netteté
de ces derniers par ses prolongements latéraux plus largement
séparés les uns des autres ; par les tergites' du tronc entièrement
glabres et lisses ; par les chélicères dont les doigts sont plus longs
que la main, le doigt fixe faisant un angle droit avec celle-ci et
266
portant 16 denticules, le doigt mobile en portant 20-21, alors qu’on
en compte respectivement 12 et 15 chez N. Bouvieri, 10-12 et 14-18
chez N. proximum. Les quatre derniers articles des ovigères portent
respectivement 3-2-3-3 épines spéciales au lieu de 15 à 18 chez
N. Bowieri et 15 chez N. proximum. Les glandes fémorales chez le
mâle sont au nombre de 4.
Le mâle ovigère de la station 117 a une longueur totale de 7 mm.
Le N. mendosum est probablement circumpolaire, on le connaît
Fig. 1. — Nymphon
Hodgson, Q ovigère.
— 267 —
eii tout cas à environ 77° S., 165° E., dans les parages du Cap Adare,
du Mc Murdo Sound et maintenant de la Terre Adélie. Stephensen
(1947) le signale, avec doute, de la région de Graham.
Nymphon viïlosum (Hodgson).
Station 88, 16 juillet 1950, profondeur 100 mètres, faubert :
1 cj ovigère de 10 mm. — Station 111, 5 août 1950, profondeur
40 mètres, faubert : 1 Ç 9 mm. — Station 125, 6 août 1950, profon¬
deur 40 mètres, faubert : 1 juv. 4,5 mm. — Station 396, 5 jan¬
vier 1951, profondeur 13 mètres, faubert : 1 ^ juv. 9 mm.
Je crois utile de donner une description de cette espèce qui ne
semble connue jusqu’ici que par les deux exemplaires décrits par
Hodgson, le type (1907) 1 Ç de 9 mm. et (1927) 1 ^ qui ne paraît
pas complètement adulte et dont l’auteur ne donne pas les dimen¬
sions.
Mâle ovigère mesurant 10 mm. de longueur totale (trompe +
tronc abdomen). Tronc compact : prolongements latéraux séparés
entre eux par un intervalle à peine égal à 1/4 de leur diamètre. Les
deux derniers segments fusionnés quoique leur limite marquée par
un léger changement de plan, le dernier plus bas que le précédent.
Partie postérieure des trois premiers segments ornées de longues
soies : 2-2 au l®*' segment, 1-2-2 au deuxième, 2-5 au troisième ;
quelques soies plus courtes sur l’abdomen et 2 à 3 longueur soies
sur les bords latéraux antérieurs du segment céphalique. Sur chaque
prolongement latéral une rangée longitudinale de 3-4 longues soies
et une rangée transversale de 4 soies au bord distal : 2 antérieures
et 2 postérieures. Segment céphalique de même longues que l’en¬
semble des deux segments suivants ; cou très court. Tubercule
oculaire haut et grêle, situé juste en avant des .premiers prolonge¬
ments latéraux et portant des yeux bien pigmentés. Trompe de
même longueur que le segment céphalique, revêtue d’un feutrage
de poils courts, nettement rétrécie à la base et de forme semblable
à celle du Nymphon proximum Caïman (1915, fig. 6 B). Abdomen
dépassant largement en arrière le bord distal de la deuxième coxa
des pattes IV, et aussi long que l’ensemble des segments H et III.
Scape des chélicères à peine plus long que la trompe, 1 fois 1/2
aussi long que la main et orné en-dessus et au bord interne de très
longues soies. Doigts à peine plus courts que la main ; le doigt fixe,
inséré très obliquement et pourvu de 21 denticules, le doigt mobile
de 20. L’ensemble des deux articles distaux du palpe fait les 2/5
de l’article 2. Ovigères du type H, semblables de forme à ceux du
Nymphon paucituberculatum Gordon (1944, fig. 7 C.) avec l’article 5
dilaté dans sa partie distale ; les quatre articles distaux portant
respectivement 6-4-2-4 ou 5-5-3-5 épines spéciales ; la griffe, plus
268 —
courte que l’article 10, a 6-7 épines simples. Pattes couvertes de
soies rigides, remarquablement longues sur les tibias qui en possèdent
chacun 2 rangées latéro-dorsales, 2 rangées latéro-ventrales, et en
Fig. 2. — Nymphon villosum (Hodgson), cj ovigère.
outre une série ventrale beaucoup plus courtes et spiniformes.
Fémurs de même longueur que les tibias I, un peu plus grands que
les tibias II ; 9-12 tubercules glandulaires sur leur face ventrale ;
269
tarses de 1/4 plus longs que les propodes ; griffes faisant 1/3 des
propodes, flanquées de griffes auxiliaires bien développées. Pores
sexuels aux deux paires de pattes postérieures, Œufs assez gros
(0,65 mm. de diamètre) réunis en une seule pelote.
Femelle mesurant 9 mm. de longueur totale, pourvue de pores
sexuels aux quatre paires de pattes. Prolongements latéraux encore
moins séparés ; doigts fixes des chélicères armés de 15 ou 16 denti-
cule's, doigts mobiles de 16 ou 19. Les quatre articles terminaux des
palpes portant respectivement 4-4-2-4 (= 14) ou 5-5-2-4 (= 16)
épines spéciales. Tarses des pattes de 1/4 plus longs que les pro¬
podes.
Cette espèce est connue seulement de l’île Coulman, dans la Mer
de Ross (1 Ç immature, Hodgson 1907) par 190 mètres de profon¬
deur, de la station 31 du « Gauss » (1 Hodgson 1927) par 385 m.
de profondeur et enfin de la Terre Adélie par les quatre exemplaires
cités ci-dessus : 1 ^ adulte, 1 ^ jeune, 1 $ adulte et 1 juv.
Ce Nymphon villosum est très voisin du N. paucituberculatum
dont il se distingue principalement par le faible nombre des dents
qui arment les doigts des cbélicères : 15 à 21 aux doigts fixes, au
lieu de 40 à 42, et 15 à 20 aux doigts mobiles, au lieu de 52 à 55 ;
par le nombre réduit d’épines aux 4 segments distaux des ovigères
du (J : 16 à 18, au lieu de 22, et par le nombre élevé des tubercules
glandulaires fémoraux : 9 à 12, au lieu de 4 à 6. On peut signaler,
en outre, la longueur plus grande de l’abdomen, et la forme un peu
spéciale de la trompe.
Par rapport aux descriptions de Hodgson, les articles terminaux
du palpe sont un. peu plus courts : ils font seulement les 2/5 de l’ar¬
ticle 2 au lieu des 3/5, et les tarses des pattes un peu plus longs :
de 1/4 plus longs que les propodes alors que Hodgson considère
ces deux articles comme égaux. Il s’agit dans ce cas de différences
dues à la taille des individus : l’exemplaire jeune de 4,5 mm. (stat.
125) a les tarses de moitié plus petits que les propodes et, contraire¬
ment à l’adulte, les tibias II un peu plus courts que les tibias I.
Enfin je dois signaler une curieuse anomalie observée chez le (J
de la station 396. Ses ovigères possèdent seulement 9 articles, par
suppression d’un des quatre articles distaux. Les épines spéciales
ne sont portées que par 3 articles où l’on en compte respectivement
4-3-3 et 5-3-4.
Pallenopsis vanhôffeni Hodgson.
Station 63, 12 juillet 1950, profondeur 40 mètres ; fauberts ;
1 juv. de 6 mm. — Station 78, 15 juillet 1950, profondeur 40 mètres ;
fauberts : 1 (J ovigère de 15 mm. ^ Station 268, 25 novembre 1950,
profondeur 13 mètres ; fauberts : 1 juv. de 7 mm. — Station 316,
— 270 —
8 décembre 1950, profondeur 40 mètres ; fauberts : 1 juv. de 5 mm..
L’examen du (J ovigère de la station 78 permet les remarques
suivantes : la limite des segments coalescents du tronc est indiquée
dorsalement par un épaisissement chitineux ; les deux premiers
segments du tronc portent à leur bord postérieur une paire de bou¬
quets de 5 longues soies, tandis que le segment suivant montre seu¬
lement à la même place, une paire de courts tubercules épineux ;
l’abdomen est orné, de chaque côté, d’une rangée de 5 longues soies ;
ces dernières sont également très nombreuses sur les pattes, princi¬
palement sur les tibias, mais assez irrégulièrement disposées ; les
deuxièmes coxas sont très allongées, 3 fois plus longues que les
troisièmes ; les œufs sont rassemblés en une seule pelote portée par
les ovigères à 10 articles.
Les jeunes de 5 et 6 mm. ont les ovigères réduits à des moignons
semblables à ceux qui représentent les palpes ; le jeune de 7 mm.
a des ovigères ayant déjà 3 articles. Ils portent une paire de courtes
épines sur le segment céphalique et le segment suivant, 2 paires
d’épines semblables sur l’abdomen. Les soies qui ornent les tibias
sont proportionnellement très longues, presque 3 fois plus longues
que le diamètre des articles et l’on ne compte encore à la face infé¬
rieure des propodes que 3 grosses épines et 6 à 7 petites épines dis¬
tales.
Cette espèce, dont un jeune avait été déjà recueilli en Terre Adélie
par M. Tchernia, est en outre connue du district de Magellan, de
la Géorgie du Sud, du Cap Adare et de la Terre de W'ilkes.
Pallenopsis hiemalis Hodgson.
Station 77, 15 juillet 1950 ; profondeur 40 mètres ; fauberts :
1 (J de 12 mm.
Cet exemplaire, dont les ovigères ont leurs dix articles mais les
pores sexuels non encore ouverts, vraisemblablement un mâle,
correspond parfaitement au type du P. hiemalis examiné par Gor¬
don (1932). Il a, en particulier, à la face inférieure des propodes
une série de 5-6 longues épines réparties sur toute la longueur du
bord ventral ; un large tubercule sur chaque prolongement latéral
et sur chacune des deux premières coxas ; et les moignons des palpes
fortement saillants.
Je pense donc que cette espèce est distincte du P. patagonica
(Hoek) ; mais il est possible qu’elle ait été parfois confondue avec
ce dernier, surtout à l’état jeune. On a vu plus haut que, chez le
P. vanhoffeni, le nombre et la disposition des épines des propodes
varient avec l’âge.
Le type du P. hiemalis a été capturé par la « Discovery » (Winter
Quarters, Hodgson 1907), les exemplaires rapportés du Mc Murdo’
271
Sound par l’Expédition de la « Terra Nova » (Calman 1915) paraissent
aussi appartenir à cette espèce.
Phoxichilidium australe (Hodgson).
Station 63, 12 juillet 1950, profondeur 40 mètres ; fauberts :
1 (J de 5 mm. ; 1 Ç 5 mm. — Station 155, 16 août 1950, profondeur
40 mètres ; fauberts : 1 (J 4 mm. — • Station 269, 25 novembre 1950,
profondeur 13 mètres ; fauberts : 1 (J 5 mm.
Espèce probablement circumpolaire.
Ammothea glacialis (Hodgson).
Station 64, 12 juillet 1950, profondeur 40 mètres ; fauberts :
1 20 mm.
Son palpe à 9 articles, l’ornementation des segments du tronc,
sa trompe au moins aussi longue que le tronc, le quatrième article
du palpe, qui porte le tubercule glandulaire signalé par Hodgson
(1907), un peu plus long que le deuxième, la brièveté des chélicères
caractérisent parfaitement cette belle espèce.
UA. glacialis est déjà connu le long de la Terre de Wilkes et
dans la Mer de Ross. L’exemplaire rencontré en Terre Adélie me
paraît être un mâle, mais les orifices sexuels ne sont pas encore
discernables.
Ammothea minor (Hodgson).
Station 125, 6 août 1950, profondeur 40 mètres ; fauberts :
1 $ 6,5 mm.
Cet individu correspond bien à la description de Hodgson (1907)
d’après les exemplaires du « Pourquoi pas ? ». Je note seulement
que les saillies dorsales des segmpnts du tronc sont un peu moins
élevées que le tubercule oculaire et que l’abdomen est redressé pres¬
que verticalement. Les deuxièmes coxas sont nettement plus courtes
que la somme des deux autres et portent le pore sexuel aux quatre
paires. Les derniers articles des palpes sont profondément serrati-
formes.
Je pense que c’est avec raison que Calman (1915) a rapporté à
cette espèce VA. gracilipes Bouvier. Néanmoins, la comparaison
des femelles adultes des deux formes montrent réellement une diffé¬
rence très sensible dans la longueur des pattes. Deux femelles,
mesurant Tune 3,5 mm., l’autre 4 mm. du bord antérieur du seg¬
ment céphalique au bord postérieur de l’abdomen, ont les pattes
de la troisième paire longues respectivement de 22 et 30' mm. Il est
donc possible qu’on ait affaire à deux formes distinctes d’une même
espèce.
— 272 —
Le type de A. mlnor provient des Winters Quarters de la Diseovery.
L’espèce est répandue dans les secteurs oriental et occidental de
l’Antarctique, en Géorgie du Sud et aux îles Sandwich, par des
fonds de 15 à 293 mètres.
Achelia spicata (Hodgson).
s Station 116, 6 août 1950, profondeur 40 mètres ; fauberts, dragage :
1 Ç. — Station 316 et 317, 8 décembre 1950, profondeur 40 mètres ;
fauberts : 4 dont un ovigère, 2 Ç.
Mer de Ross, Terre Victoria, Cap Adare, Terre Adélie.
Achelia intermedia Caïman.
Station 316, 8 décembre 1950, profondeur 40 mètres ; fauberts :
2 (J ovigères, 1 $.
Espèce circumpolaire.
Aehelia Brucei Caïman.
Station 118 et 125, 6 août 1950, profondeur 40 mètres ; fauberts,
dragage : 1 (J ovigère, 1 juv. — Station 396, 5 janvier 1951, profon¬
deur 13 mètres ; faubert : 1 ^ ovigère, 2 Ç.
Espèce circumpolaire.
Austroraptus juvenilis Caïman.
Station 316, 8 décembre 1950, profondeur : 40 mètres ; fauberts :
1 cj de 3,5 mm. (du tubercule oculaire à l’extrémité de l’abdomen).
Je n’ai rien à ajouter à l’excellente description de Calman (1915)
si ce n’est que les prolongements latéraux dans cet exemplaire ne
sont pas aussi rapprochés les uns des autres que dans le type.
Cette espèce décrite du Cap Adare a été reprise par le « Diseovery »
aux Shettlands et aux Sandwich et par l’Expédition australienne
dans la Commonwealth Bay.
Austrodecus glaciale Hodgson.
Station ^155, 16 août 1950, profondeur ; 40 mètres ; fauberts :
1 Ç de 3 mm.
Cet exemplaire appartient à la forme P (Gordon 1944), comme
les deux individus déjà pris en Terre Adélie. Ce qui confirme encore
l’hypothèse qu’il s’agit bien d’une race géographique distincte,
propre au secteur oriental de l’Antarctique.
t
— 273
BIBLIOGRAPHIE
1906. Bouvier (E. L.). Pycnogonides du Français. Expédition Antarctique
Française (1903-05), 60 pp., 48 fig., 3 pl.
1915. Calman (W. T.). Pycnogonida. British Antartic (Terra Nova)
Expédition, 1910 ; Zoology, vol. 3, n° 1, 74 pp., 22 fig.
1952. Face (L.). Mission du bâtiment polaire « Commandant Charcot ».
Récoltes faites en Terre Adélie par P. Tchernia. Pycnogonides.
Bull. Mus. Paris, 2® ser. t. XXIV, n® 2.
1932. Gordon (Isabella). Pycnogonida. Discovery Reports, vol. 6, 138 pp.,
75 fig.
1938. — Pycnogonida. Australasian Antarctic Expédition 1911-14, Sci.
Rep. (C), Zool. and Bot., vol. 2, n° 8, 4 pp., 8 fig.
1944. — Pycnogonida. British Australian, and New Zealand Antarctic
Res. Exped., 1929-1931, Rep., sér. B, vol. 5, n° 1, 72 pp., 27 fig.
1950. Hedgepeth (Joël W.). Pycnogonida of the United States Navy
Antarctic Expédition 1947-48. Proceedîngs of the United States
National Muséum, vol. 100, n° 3260, pp. 147-160, pl. 17, 18, 19.
1907. Hodgson (T. V.). Pycnogonida. National Antarctic Expédition,
1901-04, Nat. Hist., vol. 3, 72 'pp., 10 pl.
1927. — Die Pycnogoniden der Deutschen Südpolar-Expedition 1901-
1903. Bd. 19. Zoologie, Bd. 1, pp. 303-358, 17 pl.
1947. Stephensen (K.). Tanaidacea, Isopoda, Amphipoda and Pycno¬
gonida. Sci. Res. Norfveg. Antarctic Exp., 1927-28, n® 27, 90 pp.,
24 fig. (Pycnogonida, pp. 80-86).
274
Le Scorpion languedocien et 5.4 répartition en France
A PROPOS DE SA PRÉSENCE DANS LE DÉPARTEMENT DE L'ArDÉCHE.
Par Max Vachon.
Parmi les 5 espèces de Scorpions qui vivent en France, le plus
facile à reconnaître est sans conteste Buthus occitanus (Amoreux,
1789), le Scorpion à pinces étroites, de teinte fauve et dont la taille
peut atteindre et même dépasser 6 cm.
C’est un Scorpion commun, bien connu des entomologistes ou
des naturalistes qui soulèvent les pierres et nombreux sont ceux
qui nous ont questionné sur sa fréquence ou son existence possible
en telle ou telle région de notre pays. Or, nulle part, nous n’avons
trouvé de carte de répartition de cette espèce. C’est pourquoi nous
avons jugé utile et nécessaire d’en établir une, grâce aux données
bibliographiques, aux renseignements oraux fournis par les cher¬
cheurs et nos captures et nos déterminations personnelles. Sur cette
carte, nous n’avons pu porter toutes les stations connues ou citées
mais nous avons précisé celles qui, dans une certaine mesure, fixent
le cadre du territoire occupé par ce Scorpion et surtout sa limite
septentrionale. L’examen d’une telle carte, si incomplète soit-elle,
permet quelques remarques. Nous les avons formulées afin d’inciter
les naturalistes et les chercheurs à nous aider à en combler les
lacunes.
Voici la liste, par département, des stations connues (le nom du
collecteur, ou de l’auteur d’un article utilisé, est entre parenthèses).
Pyrénées-Orientales.
Tout le littoral (R. Abrard, L. Berland, G. Colas, Cl. Delamare, J. M.
Démangé, J. Denis, J. R. Denis, L. Dufour, L. Fage, J. Fiasson, J. Goure,
R. Jeannel, P. Rémy, E. Simon, M. Vachon, A. Vandel) ; dans l’intérieur,
Amélie-les-Bains (J. Denis) ; Vernet-les-Bains (Nou) ; environs de Vernet :
1. C’est ce Scorpion que E. Simon, dans ses Arachnides de France, t. VII, 1879,
p. 96, nomme Buthus europaeus (Einné 1754) et bien des citations ultérieures ont
conservé cette dénomination que, cependant, la très grande majorité des spécialistes
ont délaissée. La « description » do Linné tient en une phrase et, dans les éditions
suivantes, reparaît avec quelques modifications. Tous ces changements ont donné lieu
à de multiples confusions. Or, dans la diagnose originale, celle de 1754 Linné précise
que cette espèce vit en Italie. L’une des caractéristiques de la répartition de notre
Scorpion est justement de ne pas habiter ce pays. Ceci confirme la décision de très
nombreux spécialistes de ne point choisir le nom créé par Linné, tant l’incertitude
est grande et la description imprécise, pour ne retenir que celui à' occitanus, suffisam¬
ment décrit par Amoreux pour qu’aucun doute ne soit permis.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n° 3, 1952.
275 —
col de Feuilla (A. Oberthur) ; contreforts du Canigou, près de Fillols
(Xambeu) ; Ria, partie méridionale du pla de Balinçon (Xambeu).
Aude.
Tout le littoral (E. Simon) ; Narbonne (L. Dufour).
Hérault.
Le littoral : Sète, Agde, etc... (A. Maccary, E. Simon) ; Béziers (E. Simon);
Montpellier et environs (M. Daule, A. Maccary, E. Simon, O. Tuzet) ;
Saint-Pons (Amoreux, A. Maccary) ; Gaiiges (E. Simon).
Gard.
Souvignargues (A. Maccary, Maupertuis, E. Simon) ; collines des Angles,
près d’Avignon (Fe Telesphore) ; Le Vigan (E. Simon).
Ardèche.
Entre Uzer et Balazuc, S.-E. de Largentière (H. Cleu, M. Vachon).
Vaucluse.
L’Isle-sur-Sorge (E. Simon) ; Vaucluse (E. Simon) ; Avignon (J. Fabre) ;
Sérignan (J. Fabre).
Bouches-du-Rhône.
Environs de Marseille (E. Simon) ; Aix (E. Simon)
Var
Toulon (E. Simon) ; Saint-Zacharie (E. Simon) ; Fréjus, route des Mines
de Bozon, Les Adrets (G. Colas) ; route du Muy à Saint-Raphaël
(R. Abrard) ; Callian (L. Berland).
Alpes-Maritimes.
Cannes (E. Simon).
Répartition, en longitude et latitude.
Bien que sa répartition ne soit pas homogène, on peut cependant
affirmer que Buthus occitanus vit tout au long de la côte méditer¬
ranéenne, de Cerbères à Cannes. Mais si vers l’Ouest et le Sud, il
ne s’arrête pas à notre frontière et se retrouve en Espagne et jus¬
qu’en Afrique du Nord, par contre, vers l’Est, il n’a jamais été cap¬
turé au delà de la Vallée du Var. La limite orientale de l’aire de
répartition de Buthus occitanus est donc, jusqu’à nouvel avis, la
vallée du Var-et nous avons tenu, sur notre carte, à l’indiquer d’une
manière très visible. Nous devons, à ce propos, remarquer que
K. Kraf.pei.in (1901, p. 266) cite cette espèce de l’île de Corfou,
ce qui reporterait bien à l’Est la frontière en question. Nous avons
eu là la bonne fortune de retrouver, dans les collections du Muséum
National, le spécimen étudié par K. Kraepelin et constaté une
erreur dans la détermination : il s’agit, sans aucun doute possible,
non pas de notre Buthus occitanus mais de l’espèce commune en
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n° 3, 1952,
19
276
Grèce, en Macédoine : Mesobuthus gibbosus (Brullé) = Buthu^
gibbosus Brullé.
Si, partant de la côte méditerranéenne, on remonte vers l’inté¬
rieur, on constate facilement que la limite septentrionale de Buthus
occitanus se situe au pied des arcs montagneux qui, s’écartant de la
vallée du Rhône, s’étendent jusqu’aux Pyrénées d’une part et la
frontière italienne d’autre part. C’est dans le couloir du Rhône
que ce Scorpion pénètre le plus profondément. J. Fabre pensait
que Sérignan était la station la plus septentrionale ; nous l’avons
retrouvé en Ardèche, au Sud-Est de Largentière, c’est-à-dire 35 kilo¬
mètres plus au Nord.
Commentaires à propos de cette répartition.
La présence des reliefs semble fixer les limites septentrionales
de la zone à Buthus occitanus et la carte ci-jointe laisse penser que
l’altitude serait un des earactères déterminants de la présence ou
de l’absence de cette forme. Cela est fort possible ! Mais, les docu¬
ments nous manquent pour affirmer avec précision l’altitude des
Répartition en France du Scorpion roux' : Buthus occitanus (Am.).
Le territoire occupé {en pointillé) n’est, en réalité, qu’un ensemble de stations dissé¬
minées dont il faudra préciser l’importance et la distribution ; une station septen¬
trionale intéressante n’est point portée sur cette carte : Callian, à 25 km. du Nord de
Fréjus. La limite septentrionale des Oliviers est représentée per une ligne de traits
interrompus ; la ligne verticale, passant par le Var, situe la limite orientale de ce
Scorpion, en Europe.
■211 —
stations surtout lorsqu’il existe des vallées. Certes, nous avons
trouvé ce Scorpion, et avec nous beaucoup de naturalistes, à des
altitudes inférieures à 300 m., mais il ne fait aucun doute qu’il
peut vivre en des stations plus élevées telles que celles de Vernet-
les-Bains ou du pla de Ria. Le matériel nous manque pour faire
l’étude comparée des diverses stations ; malgré le petit nombre de
spécimens que nous avons en collection, il nous paraît probable
que, dans les stations d’altitude, les spécimens possèdent quelques
caractères particuliers indiquant qu’il s’agit de populations isolées
et ‘légèrement différentes de celles que l’on trouve près des rivages
ou en basse altitude. Mais ces caractères sont de valeur très faible
tout au plus de variété.
Le facteur déterminant ne semble donc pas être l’altitude. Nous
ne pensons pas, non plus que ce soit la nature géologique du sol;
il suffit de se reporter à une carte géologique pour constater que
les stations de captures se localisent sur des terrains d’âge très
divers, allant du quaternaire au jurassique. Ce qui, à notre avis,
est plus important est le faciès des stations à Buthus et les anciens
auteurs ont souvent insisté sur le milieu de vie de cet animal.
A. Maccary (1810) nous dit que le Buthus « construit sa demeure
dans les terrains en pente, garnis de pierres enfoncées dans le sol ;
parfois il se contente des fentes de rochers mais c’est toujours sous
des pierres qu’on peut le découvrir et sous lesquelles il bâtit sa
tanière ». L. Dufour (1856), lui aussi, note que « ce Scorpion ne
se trouve que dans les milieux incultes dépouillés, arides, sous les
pierres surtout » et E. Simon (1876) dit que ce Buthus « habite les
pentes arides et sèches, exposées au midi, sous les pierres isolées
où il creuse une sorte de cavité ou de terrier large, peu profond, en
repoussant la terre autour de lui de manière à s’entourer d’une
petite muraille mobile ». J. H. Fabre plus tard, dans ses souvenirs
entomologiques, nous dit avoir constaté que les « lieux préférés
de ce Scorpion sont les cantonnements pauvres de végétation où
lé roc, émergé en feuillets verticaux, se calcine au soleil, se déchausse
par le fait des intempéries et finit par couler en plaques ». Nulle part,
il ne l’a vu « aussi fréquent que sur les collines serignanaises à pentes
ensoleillées, rocailleuses, aimées de l’Arbousier et de la Bruyère
en fleurs. Le frileux y trouve une température africaine et, de plus,
un sol aréneux, d’excavation aisée ». L. Berland (1944), dans son
livre très documenté sur les Scorpions, attire lui aussi notre attention
sur le milieu dans lequel vit le Buthus occitanus. « C’est toujours
dans la campagne, assez loin de toute habitation qu’on le rencontre.
Il lui faut, de préférence, des endroits incultes, des friches à végé¬
tation peu serrée et les collines arides et pierreuses sont pour lui
un lieu de choix. Car, bien entendu, la pierraille est une nécessité
primordiale : il lui faut, pour se loger, des pierres plates qui s’ap-
— 278 —
pliquent bien au sol sans y adhérer d’une façon trop rigoureuse.
Là-dessous, il trouvera un logis à son gré, car cela lui procurera
à la fois un abri contre ses ennemis et une certaine fraîcheur : s’il
aime le soleil, il ne tient pas que celui-ci le frappe trop directement, n
J. Denis (1948), déplorant la destruction des stations à Buthus
des environs de Banyuls-sur-Mer, précise qu’il le trouvait « en
grande abondance à Amélie-les-Bains, sous les pierres des pentes
orientées au midi ». Enfin, nous-mêmes en compagnie de notre
Collègue et Ami H. Cleu, avons trouvé de belles colonies de Buthus
occitanus, dans l’Ardèche, sous les pierres des garrigues calcaires
du relief des Gras, lieux incultes, d’altitude moyenne de 250 à
300 m., arides et sans végétation continue.
Ainsi, et cela ne saurait surprendre, c’est dans un biotope carac¬
térisé (et dont malheureusement nous ne connaissons pas suffi¬
samment le microclimat), que vit le Scorpion. Ce milieu de vie n’est,
certes, pas uniforme dans tout le territoire dont nous avons marqué
les frontières sur notre carte ! De grands vides doivent exister ;
seules, des recherches méthodiques nous permettront de préciser,
dans ses détails, les modalités de la distribution du Buthus occitanus,
et l’importance des diverses stations dont certaines doivent être
fort restreintes et éloignées les unes des autres. Et il sera utile alors
de comparer cette distribution en mosaïque avec les cartes des pédo¬
logues et des phytogéographes. Peut-être pourrons-nous confirmer
les vues anciennes de L. Dufour qui trouvait, entre la limite
septentrionale du Buthus occitanus et celle de l’Olivier, un certain
parallélisme. Nous avons noté cette dernière sur notre carte.
L’adaptation du Scorpion languedocien à un faciès bien déterminé
suggère quelques remarques quant à la frontière orientale de la
vallée du Var. Ainsi que L. F.\ge le soulignait déjà en 1926, ce
Scorpion s’arrête au Var et n’est point trouvé en Italie, ni en Corse.
Et cependant, en ces régions, il existe de quoi le satisfaire et L. Ber¬
land, note qu’en Italie comme en Corse, la température est encore
plus douce qu’en Provence et dans le Languedoc et qu’on y trouve
de vastes étendues pierreuses. Ce n’est donc point l’absence de
biotopes convenables qui doit être invoquée pour expliquer en Italie
et en Corse celle de ce Buthus ou de ses formes voisines réparties
dans tout le Sud-méditerranéen, l’Espagne, l’Afrique du Nord,
l’Égypte. Il faut chercher ailleurs une autre explication si tant est
que cela soit possible dans les conditions actuelles de nos connais¬
sances des origines des Scorpions européens.
Nous y reviendrons dans un autre travail car ce problème doit
être envisagé avec les données de la paléogéographie méditerra¬
néenne.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 279 —
BIBLIOGRAPHIE
Amoreux (M.). Description méthodique d’une espèce de Scorpion roux,
commun à Souvignargnes-en-Languedoc et détails historiques à ce
sujet. Journ. Phys. (1789), t. 35, pp. 9-16, 3 fig.
Berland (L.). Les Scorpions. Paris, édit. Stock, 1944, 201 pp., 10 fig.
Denis (J.). Le Scorpion languedocien dans les Pyrénées-Orientales-
Bull. mens. Soc. Linnéenne Lyon (1948), t. 17, n“ 8, pp. 155-6.
Dufour (L.). Histoire anatomique et physiologique des Scorpions. Mém-
Inst. France, Sao. étrangers (1856), t. 14, pp. 565-656, 50 fig.
Face (L.). Les Arachnides in ; Histoire du peuplement de la Corse. Mém.
Soc. Biogéogr. Paris (1926), t. 1, pp. 215-27.
Feytaod (J.). Les Scorpions de France. Rev. ZooL. agric et appl. Bordeaux
(1940), t. 39, 5-6, pp. 33-43 (avec bibliographie des articles intéres¬
sant la France).
Gourc (J.), Fiasson (J.). Observations sur quelques stations à Scorpions
de la côte vermeille. Bull. mens. Soc. Linnéenne Lyon (1947), t. 16, n° 10,
pp. 208-9.
Kraepelin (K.). Catalogue des Scorpions des collections du Muséum
National d’Histoire naturelle de Paris. Bull. Mus. nat. Paris, 1''® sér.
(1901), pp. 26.5-74.
Macc.ary (A.). Mémoire sur le Scorpion qui se trouve sur la montagne
de Cette. Paris, Gabon édit. (1810), pp. 1-48.
Simon (E.). Les Arachnides de France. Paris, Roret édit., (1879), t. 7 ;
Scorpions : pp. 79-115, 6 fig.
280 —
Sun mois SninosmEPriDEs et un Polydesmide nouveaux
(Myriapodes, Diplopodes) de la cote d’Ivoire et du
Cameroun.
Par C. Attems (Vienne, Autriche). •
Les Myriapodes de l’Afrique centrale sont très peu connus et
nombreuses seront les formes nouvelles qu’il faudra décrire tant
cette faune est riche et mal prospectée.
Les quatre espèces qui font l’objet de cette note et, dont deux
sont types de genres nouveaux, ont été collectées au Mont Nimba
et en Côte d’ivoire. Nos connaissances de la faune de ces régions
sont trop fragmentaires pour qu’il soit tiré, à la suite des diagnoses,
quelques conclusions sur la répartition de ces formes et leurs affi¬
nités.
1. — Spirostreptides de la Côte d’Ivoire.
1. Mardonius piceus n. sp. (fig. 1 à 3).
Les 6 spécimens étudiés ont été collectés en août 1951 à Daloa,
Cameroun, par M“® Vogeli, et envoyés à M^i® O. Tuzet, Profes¬
seur à l’Université de Montpellier. Ces Mardonius se trouvent com¬
munément, surtout le matin, sur la terre humide de rosée et sur les
troncs d’arbres.
Description.
Teinte générale, brun foncé, mais prozonites de teinte variable
chez une Ç, ils sont plus clairs que les métazonites alors que, chez
une seconde Ç et le (J, ils sont presque aussi foncés. Longueur ;
(J, 155 mm. ; Ç, 170 mm. ; largeur : 9,8 mm., Ç, 11,8 mm. ; 64 seg¬
ments, dans les deux sexes.
Tête très lisse ; 4 fossettes supralabrales ; sillon occipital bien
accusé, commençant dans une petite fossette ; pas de sillon interocu¬
laire ; angle interne du champ ocellaire dépassant longuement la
base des antennes. Antennes longues, atteignant le sixième segment.
Les « joues » du çj prolongées en une carène émo\issée. Bord antérieur
du collum, faiblement arqué en avant, avec 3 plis forts et 3 plis
latéraux faibles. Stries circulaires nombreuses et bien marquées.
Bulletin du Muséum^ 2® série, t. XXIV, n® 3, 1952.
— 281 —
•occupant la plus grande partie du prozonile ; le dernier interstice
est bref. Suture transversale bien marquée, mais peu profonde ;
stries longitudinales des métazonites montant jusqu’aux pores,
mais dorsalement aux pores seulement, quelques brèves stries peu
accusées allant jusqu’à la suture. Sur les segments postérieurs, les
stries, même celles qui sont ventrales, restent faibles en-dessous des
pores ; métazonites du reste du corps, lisses et luisants ; pores com¬
mençant au 6® segment et situés au milieu du métazonite ; suture
entièrement droite ; une rangée de grands points clairs,
Sternites densement et très finement striés ; fossette stigmatique
triangulaire, son bord latéral dépassant de très peu le bord latéral
du sternite. Anneau anal arrondi, en angle obtus ; valves bien voû¬
tées, bourrelet marginal de faible hauteur et accompagné d’une
légère fossette ; plaque sous-anale, en angle obtus. Coxosternum
de la première paire de pattes du (J (fig. 1) avec un champ de soies
coniques ; préfémur arrondi, avec quelques petites soies coniques
et un processus long et grêle, droit et dirigé vers la base.
Gonopodes : Paracoxite en forme de cône bas, sommet du télé-
coxite arrondi, le cône latéral assez long, droit (fig. 2). La feuille
latérale terminée par un lobe arrondi ; coxite entier sans soies ;
épine fémorale, droite et pointue et éloignée du « genou » ; partie
tibiale médiocrement élargie ; branche canalifère subitement coudée
et sa partie distale dirigée vers la base de l’organe, avec à son extré¬
mité une petite branche transversale (fig. 3).
Remarques.
Cette espèce se rapproche beaucoup de M. ibanda Silv. La suture,
chez M. ibanda, est très faible et s’aperçoit difficilement ; les méta¬
zonites sont ponctués, les stries longitudinales n’atteignent pas les
pores, les sternites sont lisses, le cône latéral des gonopodes de
M. ibanda est plus grêle et pointu.
2. Scaphiostreptus obesus nov. sp. (fig. 4 et 5).
Tous les spécimens étudiés ont été collectés au Mont Nimba par
M. Maxime Lamotte.
Description.
Tronc brun noir, tête (jusqu’aux antennes), celles-ci et les pattes
jaune-brun, chez le (J et brun-rouge foncé chez la $.
Longueur du ^ : 110 mm., largeur du ^ : 10,4 mm. ; largeur de
la Ç : 12,4 mm. ; nombre des segments : 51, chez le (J et 53, chez la $.
Tête lisse ; 6 fossettes supralabrales ; entre les antennes, 2 fos¬
settes peu profondes et à peine distinctes ; sillon occipital très fin,
commençant dans une fossette ; pas de sillon interoculaire ; angle
interne du champ ocellaire ne dépassant que de très peu la base
Fig. 1 à 3 : Mardonius piceus n. sp., type — Fig. 4 et 5 : Scaphiosireptus obesus
n.' sp., type (^. — Fig. 6 à 10 : T ermatodiscus nimbanus n. g., n. sp., type (^.
Fig. 1 : première paire de pattes ; fig. 2 : gonocoxite ; T. : télopodite sectionné ; fig 3 :
télopodite du gonopode ; fig 4 : gonocoxite ; fig. 5 : télopodite du gonopode ;
FIG. 6 : patte de la 7® paire ; fig. 7 : coxosternum de la 1^® paire de pattes ; fig. 8 :
gonocoxite vu antérieurement et fig. 9, vu postérieurement ; g : gonocoele ; l : lobe
latérale du coxite ; m ; région distale, étalée, du télocoxite ; p : paracoxite ; ^ : ster-
nite ; fig. 10 : télopodite du gonopode.
— 283 —
des antennes. Échancrure labrale étroite avec les 3 dents usuelles.
Antennes grêles, atteignant le milieu du sixième segment. Bord
antérieur du collum très légèrement arqué ; bords latéral et antérieur
formant un angle droit, sans lobe ; 2 plis forts et 2 plis faibles.
Stries concentriques des prozonites, nombreuses, droites jusqu’au
sternite. L’avant dernier interstice aussi long que le dernier, celui-ci
comme le métazonite très densément et finement ponctué. Suture
bien marquée, non déviée avant les pores, qui commencent au
6® segment ; sur les segments antérieurs, ces pores sont situés un
peu plus près de la suture que du bord postérieur, sur les autres
segments, au milieu. Stries longitudinales des métazonites allant
jusqu’aux pores, en haut de ceuxfci, quelques stries plus faibles et
courtes. Métazonites densément et finement ponctués et striés
irrégulièrement. Pas de points clairs. Anneau anal lisse, avec quel¬
ques dépressions, mais non ponctué, son bord dorsal légèrement
voûté et arrondi. Valves s’élevant graduellement en bourrelet haut
et épais, sans rainure. Plaque sous-anale presque droite.
Pattes de la moitié antérieure du corps avec 2 petits coussinets,
qui disparaissent vers le milieu.
Gonopodes (fig. 4-5) : Sternite en forme de boucle transversale ;
paracoxites formant de grands tubercules arrondis. Bords de la
feuille médiale rectilignes, sans processus, ni au bord médial, ni
latéral. Feuille latérale terminée par un lobe ne dépassant pas le
« genou ». Coxite glabre, cône latéral grand, transversal, aminci
graduellement depuis la base, élargie. Pas d’épine fémorale ; « truelle »
terminale grande, ovale, branche canalifère reposant dans la
« truelle », sa pointe restant distante du bord de cette dernière
(fig. 5).
Remarques.
•Fai publié une clé pour distinguer entre elles, les espèces de
Scaphiostreptus (1949-50. Ann. Natur. Muséum Wien, t. 57)
S. obesus est proche de longiconus. Cette espèce est beaucoup plus
petite et, par sa longueur, 5-6 mm., sa coloration annelée du tronc,
ses antennes épaisses et le segment anal densément ponctué, elle
s’en distingue bien : de plus, la « truelle » terminale des gonopodes
de longiconus est formée de deux feuilles courbées l’une contre
l’autre tandis que chez obesus, elle est simple.
3. Termatodiscus nov. gen.
Description.
Gonocoele {g, fig. 8) situé sur la face orale ; partie latérale du
coxite des gonopodes prolongée en un long lobe courbé sur la face
aborale. Télocoxite très long, sans cône latéral ; tibiotarse médio-
— 284
crement élargi, le reste du tarse en forme de petit lobe, soudé au
tibia, près de la branche canalifère. Epine fémorale, située près du
genou et tordue. Sternite des gonopodes trilobé. Pores commençant
au 5® segment ; suture bien marquée ; stries concentriques, droites,
jusqu’au sternite. Fossette stigmatique triangulaire, son bord latéral
en prolongement du bord du sternite. Valves anales sans rainures
marginales. Coussinets des « pieds » présents. Préfémur de la pre¬
mière paire avec un processus conique sur la face orale.
Remarques.
Ce genre est voisin de Pemploporus Att. mais les gonopodes sont
très singuliers avec le long lobe de la feuille latérale du coxite, le
sternite trilobé, etc., caractères qui ne se trouvent chez aucun autre
genre de Spirostreptides et justifient la création de ce nouveau
genre.
Termatodiscus nimbanus nov. sp. (fig. 6-10).
Les spécimens qui ont servi à l’établissement de cette diagnose
ont été collectés par M. Maxime L.4motte, au Mont Nimba.
Description.
Teinte générale : brun foncé ; tête, antennes et pattes brun-rouge
foncé, segment anal brun foneé, parfois un peu plus clair. Longueur
(J : 95 mm., largeur (J : 8,2 mm. ; Ç 10,5 ; nombre des segments :
51-53, dans les deux sexes.
Tête lisse ; échancrure labrale étroite et assez profonde ; 2 fos¬
settes supralabrales ; sillon occipital très faible ; pas de sillon intero¬
culaire ; entre les antennes, 2 faibles fossettes peu profondes, parfois
indistinctes ; angle interne du champ ocellaire dépassant la base
des antennes ; les « joues » du ^ avec un prolongement conique dirigé
en avant.
Antennes de longueur moyenne, assez épaisses. Bord antérieur du
collum arqué, l’angle antérieur formant un lobe, 4 plis.
Stries concentriques des prozonites, nombreuses, droites jus¬
qu'au sternite, le dernier interstice assez long et densément ponctué.
Métazoniques lisses et luisants, les stries longitudinales atteignant
les pores sur les segments postérieurs, stries beaucoup plus faibles.
Suture bien marquée, sans ponctuations, déviée très légèrement
avant les pores.
Pores, commençant au 5® segment, situés plus près de la suture
que du bord postérieur ; une rangée de petits points clairs.
Sternites lisses ; fossettes stigmatiques triangulaires, à bords
latéraux en prolongement du bord des sternites ; segment préanal
2 paires de pattes ; bord postérieur de l’anneau anal en angle obtus ;
les valves anales comprimées, s’élevant graduellement au bourrelet
285
marginal, les deux bourrelets se touchant ; plaque sous-anale en
angle obtus ; segment anal du (J lisse, celui de la femelle densément,
et faiblement, avec de petites dépressions.
Pattes : les coussinets des « pieds » sont des longs cônes pointus
et élancés, atteignant presque le milieu de l’article suivant (fig. 6) ;
épines du tarse peu nombreuses, mais fortes ; griffe terminale forte,
sans griffe accessoire. Coxosternum de la première paire de pattes
avec un champ latéral d’épines coniques très courtes ; préfemur
arrondi, avec sur la face antérieure, un cône (fig. 7).
Gonopodes (fig. 8 et 9) ; Sternite {v) formant une boucle large et
courte, divisée en 3 lobes par 2 sinus. Paracoxites (p) collés aux
coxites, mais ne formant pas des bourrelets, plus ou moins libres
comme chez la plupart des Spirostreptides ; télocoxite terminé
distalement par un disque (m) ; pas de cône latéral (sur l’animal
intact, on voit ces disques sans préparation) ; partie latérale du
coxite étirée en un long lobe arrondi, couché sur la face aborale.
Epine fémorale courte, partant près du « genou », tordue à sa base
(fig. 10) ; tibiotarse en forme de lamelle étroite et longue ; le reste
du tarse, en lobe arrondi, soudé au tibia, et en longueur égal à la
branche canalifère du tibia.
II. — Un Polydesmide myrmécophile du Cameroun.
Les 4 spécimens qui ont servi à l’établissement des diagnoses
suivantes ont été trouvés dans un nid de Myrmecaria opaciventris
(Em.) var. congolensis Fer., à Abong M’bong, au Cameroun, par
M. le Professeur A. Hollande, d’Alger.
Cordylonotum nov. gen. (fig. 11-13).
Description.
20 segments. Pores sur les segments 5, 7, 9, 10, 12, 13, 15-19
et jusqu’au segment 16, portés sur un cône latéral (fig. 12) mais à
partir du segment 17, logés dans la surface (fig. 13). Tète complète¬
ment cachée sous le collum. Métazonites couverts de petites gra¬
nulations microscopiques et des rangées de gros tubercules, dont
4 rangées longitudinales plus grosses. Bord antérieur du collum
avec 10 lobes ronds. Ailes latérales bien développées, naissant presque
au niveau ventral, horizontales, et dorsalement fortement voûtées.
Segment anal libre, non couvert par le segment 19. Mâle inconnu.
Remarques.
Ce genre, chez les Pyrgodesminae, se situe au voisinage du genre
Evurodesmus Silv. de la Nouvelle-Guinée. Ce dernier a, au hord
— 286 —
postérieur des métazonites, de petites plaques finement frangées,
lesquelles manquent chez Cordylonotum. Les cônes portant les pores
sont éloignés du bord chez Evurodesmus où il n’y a que 2 rangées
de gros tubercules.
Cordylonotum formicarium nov. sji. (fig. 11-13).
Description.
Couleur brun-rouge foncé ; longueur : 10 mm., largeur : méta-
zonite, 1,7 mm. ; prozonité, 1 mm.
T^te complètement cachée sous le collum ; sur le front et sur le
sommet, deux bourrelets larges et bas, couverts de granulations
microscopiques ; antennes médiocrement développées, en forme de
massues, les fossettes des stylets sensitifs peu distinctes. Bord
Cordylonotum formicarium n. g., n. sp., type cj.
Fig. 11 : 10® segment, vue antérieure. — Fig. 12 : 13® segment vue dorsale de la moitié
gauche. — Fig. 13 : derniers anneaux vus dorsalement (18® et 19®} ; a : segment anal.
antérieur du collum retroussé et découpé en 10 lobes arrondis.
Métazonites densément couverts de petites granulations microsco¬
piques. Sur le dos, des rangées de gros tubercules dont 4 formées
de 3 tubercules et un peu plus grosses ; entre ces rangées de tuber¬
cules plus gros, deux rangées de 4 ou 5 tubercules plus petits, ces
derniers un peu irrégulièrement distribués et s’étendant sur le dos
des ailes latérales ; sur les segments 18 et 19, les tubercules des
deux rangées paramédianes deviennent des petits cônes dirigés
en arrière ; le long du bord postérieur des métazonites, une rangée
de petits tubercules ne dépassant pas le bord ; bord latéral des
ailes latérales, trilobé. Pores situés, jusqu’au segment 16, sur un
cône entre les bosses 2 et 3 du bord latéral, qu’ils dépassent un peu ;
sur les segments 17, 18, 19, pores situés dans le plan du segment.
Segment anal libre, non couvert par le segment 19, bilobé par
les grands tubercules paramedians ; soies terminales dirigées vers
le bas.
— 287 —
Sternites étroits, avec des granulations microscopiques ; coxites
insérés l’un près de l’autre ; au milieu du sternite, un sillon assez
profond.
Pattes cachées par les flancs de l’animal et ne laissant voir que
les articles distaux (6 et suivants)
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
1. Les gonopodes du seul mâle ayant été perdus, avant l’envoi du spécimen, la
description, de ce fait, reste incomplète.
l
288 —
Note sur les espèces européennes et nord-africaines du
GENRE MONODONTOMERUS VV'jESTW. ^Hym. Torymidae) et
LEURS HOTES.
Par J. R. Steffan.
Dans le travail suivant nous avons étudié tous les Monodontomerus
européens et nord-africains conservés au Muséum, à l’exception
de deux espèces dont les hôtes sont insuffisamment ou totalement
inconnus. L’une de ces espèces, confondue avec M. obscurus Westw.,
serait parasite d’oothèque d’Empuse ou de pupe de Diptère. La
seconde espèce, inédite, remarquable par la brièveté des antennes
et de la tarière, a été récoltée à plusieurs reprises sur le Figuier.
Nous n’avons indiqué que les synonymies nouvelles qui nous
paraissaient certaines et rejeté du genre Monodontomerus l’espèce
M. cupreus (Spin.) Hofîmeyer, identique au Diomorus Kollari
Fôrst. La coloration du scape antennaire ou des tibias, beaucoup
trop variable chez quelques espèces, n’a pas été utilisée dans la
clé dichotomique. La forme de la stigmatique ne peut, en aucun
cas, être considérée comme un critère spécifique.
Clé des espèces ($ <î).
1. Frein scutellaire, lisse ou sculpté, bordé par un limbe étroit entière¬
ment ponctué. Metanotum juiurvu d’une fine carenule médiane parfois
presque indistincte. Carène médiane du propodeum non divisée à sa bas
pour emboîter le centre du metanotum . 2
— Frein scutellaire toujours lisse, bordé par un limbe saillant, souvent
tronqué ou incisé, ponctué dans sa partie interne seulement, la ponctuation,
en outre, affaiblie ou interrompue, apicalement. Metanotum pourvu d’une
carène médiane robuste. Carène médiane du propodeum plus ou moins
divisée à sa base pour emboîter le centre du metanotum, cette carène
médiane du propodeum toujours bordée de profondes aréoles, les aires
latérales toujours entièrement ridées ou réticulées . 6
2. Éperon apica interne des métatibias très long, sa longueur égale
au double de la plus grande largeur du tibia. Dessus du tergite I squamulé
dans sa moitié postérieure. Tarière nettement plus longue que l’abdomen.
Corps et pattes, sauf les tarses, entièrement vert bleuâtre, l’abdomen
un peu violacé . . 1. A/, strobili Mayr.
— Éperon, apical interne des métatibias court, sa longueur égale à
la plus grande largeur du tibia. Dessus du tergite I entièrement lisse.
Tarière ne dépassant pas la longueur de l’abdomen . 3-
BuUetin du Muséum, 2* série, t. XXIV, n" 3, 1952.
— 289
3. Yeux glabres. Moitié postérieure du scutum et scutellum en avant
du frein, réticulés comme la face latérale des metacoxae. Frein scutellaire
longitudinalement ridé. Carène médiane du propodeum bordée à la base
d’une paire de très grandes et très profondes aréoles suivies d’une paire
d’aréoles apicales plus petites. Aires latérales du propodeum entièrement
ridées. Mésépimères déprimées par une petite fossette arrondie. Disque
alaire hyalin chez la $ et le <?. Tarière courte égale à la moitié de l’abdo¬
men . 2. M. aereus Walker.
— Yeux pubescents. Moitié postérieure du scutum et scutellum en
avant du frein, non réticulés comme la face latérale des metacoxae mais
ponctués. Frein scutellaire lisse ou squamulé. Carène médiane du propo¬
deum bordée d’aréoles irrégulières, peu profondes, progressivement atté¬
nuées vers l’apex. Aires latérales du propodeum presque lisses, à peine
squamulées, sauf près des stigmates et le long du sillon stigmatique.
Mésépimères déprimées par un sillon allongé, plus ou moins arqué, plus
profond à son sommet. Disque alaire enfumé autour de la stigmatique,
parfois hyalin chez le 3- Tarière plus longue que la moitié de Tabdo-
men . 4
4. Tête épaisse, la partie inférieure du fiont nettement inclinée vers
l’arrière. Thorax allongé, étroit, comprimé latéralement, avec le propo¬
deum peu déclive. Moitié postérieure du scutum et scutellum, en avant
du frein, chagrinés, l’interstice entre les points très squamulés. Frein
scutellaire noir pourpre, entièrement squamulé. Abdomen très comprimé
latéralement. Tarière aussi longue que l’abdomen. Tête vert bleuâtre,
le vertex, chez le 3, orné de deux taches pourpres entre Tocelle médian
et les orbites. Mesonotum (sauf le frein scutellaire) vert bleuâtre, la base
du scutum et les axilles, pourpres . 3. M. obscurus Westwood.
— Tête nettement comprimée dans le sens antéro-postérieur, la partie
inférieure du front à peine inclinée vers l’arrière et faiblement déprimée
de chaque côté du clypeus. Thorax assez court et large, avec le propodeum
nettement déclive. Moitié postérieure du scutum et scutellum en avant
du frein, brillants, l’interstice entre les points presque lisse. F'rein scutel¬
laire vert bronze obscur, lisse, ridé seulement sur les côtés. Abdomen
non comprimé latéralement. Tarière un peu plus courte que Fabdo-
men . 1 . 5
5. Ouverture buccale légèrement sinueuse, le clypeus non saillant.
$ à tête vert bleuâtre ornée généralement de 2 taches pourpres de chaque
côté du clypeus. 3 à tête bleu violacé. Thorax avec au plus le mesonotum
(sauf le frein scutellaire), les pleures et la face latérale des metacoxae
noir pourpré . . . 4. M. obsolelus Fabricius
— Clypeus nettement saillant, $ à tête bronze noirâtre, tout le front
pourpre au-dessous des antennes. Thorax (sauf le frein scutellaire et le
propodeum) noir pourpré ainsi que les metacoxae et les méta-fémurs.
3 inconnu . 5. M. anthidiorum Lucas
6. Métafémurs étroits à dent ' triangulaire située très près de Tapex.
Mésépimères déprimées par un court sillon ou une étroite fossette recti¬
ligne. Dessus du tergite I squamulé dans sa moitié postérieure, les ter-
gites III et IV squamulés jusqu’au bord apical. Tarière égale ou peu
supérieure à la moitié de l’abdomen . 6. M. dentipes Dalman
— 290 —
— Métafémurs à dent éloignée de l’apex. Mésépimères déprimées par
un sillon allongé, plus ou moins arqué, plus profond à son sommet. Dessus
du tergite I entièrement lisse, les tergites III et IV au moins lisses dans
leur 1/3 apical. Tarière égale ou supérieure aux 2/3 de l’abdomen.. 7
7. Métafémurs épaissis apicalement, à dent triangulaire. Ponctuation
du limbe scutellaire alîaiblie apicalement. Carène médiane du propodeum
indistinctement divisée à sa base, les aires latérales minutieusement réti¬
culées. Ç à flagelle assez épais, les funicules II-VII carrés puis faiblement
transverses. Thorax (sauf les côtés du pronotum et l’epicnemius vert
bleuâtre), metaeoxae, métafémurs et abdomen noirs, peu métalliques,
avec quelques reflets bleu obscur. . 7. M. viciellae (Kollar in litt.)
Fôrster
— Métafémurs peu épaissis apicalement, à dent longue et mince comme
une épine. Ponctuation du limbe scutellaire interrompue apicalement,
le frein continu avec le limbe dans l’intervalle ainsi ménagé. Carène médiane
du propodeum nettement divisée à sa base, les aires latérales ridées,
rarement réticulées. Ç à flagelle assez grêle, les funicules II-VII sub¬
carrés. Thorax, metaeoxae, métafémurs et tergite I, vert bleuâtre ou
bronzé, avec au plus le mesonotum et les tergites II-VII noirs .
8. M. minor Ratzeburg
1. M. strohüi Mayr. 1874. — Espèce phytophage obtenue de
semences à'Abies et de Picea. Les rares individus conservés au
Muséum sont dépourvus d’indications concernant l’hôte.
21 M. aereus Walker 1834. — Espèce hien connue, parasite ou
hyperparasite de lépidoptères. Tous les hôtes des individus conservés
au Muséum ont déjà été signalés.
3. M. obscurus Westwood 1833 = M. anthophorae Walker 1852
(syn. noi>.). — Nous considérons comme des M. obscurus, les indi¬
vidus identiques à 2 $$ déterminées par M. Ch. Ferrière. Ces 2 ÇÇ
correspondent parfaitement à la diagnose donnée par G.4han
[Proc. U. S. Nat. Mus. 90.1941, p. 477). Le (J décrit par Walker
sous le nom à' anthophorae a le vertex orné de 2 macules pourpres
et le scutellum allongé, conique, également pourpre à l’apex. Ce
sont là les caractères du ^ de M. obscurus et non de M. obsoletus
(= nitidus).
M. obscurus est une espèce très peu variable qui s’obtient régu¬
lièrement de nids d’Apides. Les individus conservés au Muséum
sont éclos de nids d’Osmia rufa Pz., d’O. adunca Latr., et à'Osmia
SPP-
11 existe une espèce de Monodontomerus très voisine à la fois
de M. obscurus et de M. obsoletus. Cette espèce, sur laquelle l’on
manque de renseignements précis, doit correspondre aux « formes
intermédiaires » signalées par Mayr et Masi (1937). Les collections
du Muséum renferment une petite série de tels individus ; l’un d’eux
aurait été obtenu d’une oothèque d' Empusa ; un second spécimen.
— 291
éclos d’une pupe d: Eulalia viridula F., est le M. obscurus de Giraud.
(Cf. Ann. Soc. Ent. Fr., 1877, p. 423).
4. M. obsoletus Fabricius 1798 nec Nees 1834 et auct. i = M. niti-
dus Newport 1852 (syn. nov.). — Le type de Fabricius, conservé
dans la collection Bosc, est assez endommagé, mais la tête, encore
intacte, si caractéristique de l’espèce, permet de l’identifier de façon
certaine avec M. nitidus. La collection Fonscolombe renferme
4 exemplaires du Cinips punctata de cet auteur : 1 Ç est un M. obscu¬
rus, 2 et 1 (J sont des M. obsoletus. C. punctata est donc bien
composite mais devait réunir 3 espèces au moins et non pas 2 comme
Fig. 1. — Monodontomerus obscurus Westw. $ : Thorax.
le pensait Mayr pour qui tout parasite d’Apide était un M. obso¬
letus (= nitidus).
Masi considère M. obsoletus (= nitidus) comme une variété de
M. obscurus en raison de l’existence de formes intermédiaires dues
à la nature de l’hôte, ou simples variations individuelles. Or nous
n’avons pas observé de telles formes, sinon celles que l’on doit
rapporter à l’espèce nouvelle signalée précédemment, espèce para¬
site d’hôtes variés mais non d’Apides. Les M. obscurus typiques
éclosent de nids d'Osmia, parfois en compagnie de M. obsoletus
(coparasitisme), ce qui prouve que les deux espèces sont bien dis¬
tinctes.
Les très nombreux M. obsoletus conservés au Muséum sont para¬
sites de Vespides : Polistes gallicus L., Eumenes pomijormis F.,
Odynerus parietum L. et d’Apides : Chcdicodoma muraria Latr.,
1. Cette espèce n’a été correctement nommée que par Westwood (1840), Newport
(1849) et Giraud (1863).
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, r° 3, 1952.
20
I
— 292 —
Osmia emarginata Lep., 0. adunca Latr., 0. cornuta Latr., Osmia
spp., Stelis nasuta Latr. parasite de Ch. muraria.
5. Monodontomerus anthidiorum Lucas 1849 [comh. nov.) [Diplo-
lepis anthidiorum Lucas 1849. Expi. sci. Alg. Zool., 3, p. 319, pl. 18,
f. 6). — Cette espèce très voisine de M. obsoletus s’en distingue
Fig. 2. — a . : Monodontomerus strobili Mayr $ : apex du mét,atibia.
6. : AI. ohscurus Weslw. $ : Tête. ,
c. : M. obsoletus F. $ : Tête.
d. : AI. oiciellae (Kollar in litt.) Fôrst. $ : métafémur.
e. : M. minor Ratz. $ : frein scutellaire.
/. : id. : métafémur.
aisément par sa coloration très sombre et le clypeus saillant, à bord
antérieur légèrement redressé chez quelques individus. 6 Ç$ types
sont conservées dans la collection réunissant les récoltes de Lucas.
M. anthidiorum a été obtenu de nids d’Anthidium sticticum F. en
Algérie.
— 293 —
6. M. dentipes Dalman 1820. — Gahan a donné une bonne des¬
cription de cette espèce et Bûcher (1948) en a fait une étude mor¬
phologique accompagnée de nombreuses figures.
D’après les observations les plus récentes, M. dentipes est exclu¬
sivement parasite primaire de Tenthrèdes. Les individus conservés
au Muséum sont parasites de Diprion pini L. et de D. serlifer Geof.
7. M. viciellae (Kollar in lût.) Fôrster 1860 = M. obsoletus Nees
1834 nec Fabricius 1798 = M. robustus (Giraud in lût.) Laboulbène
1877 (sin. descr.), l. c., p. 423 (syn. nov.). — Cette espèce est décrite
ou signalée sous le nom impropre de M. obsoletus qui doit être rem¬
placé par celui de M. viciellae. Le Torymus oiciellae (Kollar in lût.)
a été bien identifié par Fôrster, mais la synonymie donnée par
Walker (1847) est inexacte.
M. oiciellae est essentiellement parasite de Psychides et de
Zygènides. Les hôtes des individus conservés au Muséum sont les
suivants. — •' Psychidae : Psyché vicieïla Schifï., P. constancella
Bruant, Acanthopsyche atra 1,., Pachytelia oillosella O. ; Zygaenidae :
Zygaena filipendulae L., Z. transalpina Esp., Z. carniolica Scop.,
Z. occitanica Vill., Z. sarpedon Hh.
8. Monodontomerus minor Ratzeburg 1848 (comb. nov.). Torymus
minor Ratzeburg 1848. Ichn. d. Forst., 2, p. 178 = T. Obsoletus
Ratz. 1844 nec Fabricius 1798 = M. interruptus Fôrster 1860 =
M. dentipes Mayr 1874 nec Dalman 1820 = M. dilinae Palmèn 1940
= M. subobsoletus Gahan 1941 (syn. nov.).
Toutes ces espèces sont, à notre avis, synonymes et l’on doit
également identifier avec M. minor les individus incorrectement
déterminés que cite Gahan {l. c., p. 479).
M. minor est régulièrement hyperparasite de Lépidoptères, mais
parasite primaire ou secondaire de Tenthrèdes. Les hôtes des exem¬
plaires conservés au Muséum sont les suivants : Diprion pini L.,
Apanteles glomeratus L. ex Pieris brassicae L., Pimpla varicornis L.
ex Porthesia chrysorrhea L., Tachinaire ex Thaumetopoea proces-
sionea L., Spilocryptus migrator F. ex Trichiosoma tibialae Steph.
9. Diomorus cupreus Spinola 1808 (comb. nov.). Diplolepis cuprea
Spinola. Ins. Lig., 2, p. 212 ; t. 3, f. 11. (= Torymus cupreus Nees =
Monodontomerus cupreus Hofîmeyer) = Diomorus Kollari Fôrster
1859 et auct. (syn. nov.).
Dipl. cuprea Spin., redécrit deux fois en 1930 par Hoffmeyer
comme un Monodontomerus, est indiscutablement identique au
Diom. kollari Fôrst. qui devient nomen nudum.
Laboratoire d' Entomologie agricole coloniale du Muséum.
— 294 —
AnNÉLIDES PoLYCHÈTES RECVEILLIES aux ILES Kerguélen
PAR LE Docteur Arêtas et Polychètes du Muséum de la
MÊME PROVENANCE.
Par Pierre Fauvel.
Autour du vaste continent Antarctique, entre le 45® degré de
latitude Sud et le cercle polaire, s’étend sans interruption une large
ceinture océanique où, depuis la pointe extrême du eontinent Sud-
Américain : Terre de Feu et Cap-Horn, on ne rencontre que de rares
et petites îles souvent fort éloignées les unes des autres et situées,
pour la plupart, de part et d’autre du 50® parallèle. Ce vaste espace
où règne de façon presque constante un fort vent d’Ouest, est par¬
couru d’Ouest en Est par le grand courant circulaire austral.
Toutes ces îles sub- Antarctiques : Falkland ou Malouines, Géor¬
gie du Sud, Sandwich, Bouvet, Prince Edwards, Crozet, Kerguelen,
Mac Donald, Auckland, Campbell, Macquarie ont toutes une faune
analogue d’Annélides Polychètes très voisine également de celle
du continent Austral, ce qu’une quasi-identité de conditions biolo¬
giques pouvait faire prévoir, surtout lorsqu’il s’agit d’animaux
aussi ubiquistes que les Polychètes.
De toutes ces îles, les Kerguélen sont celles dont la faune Annéli-
dienne est la mieux connue, de nombreuses expéditions scientifiques
y ayant fait escale.
En 1877, Ed. Grube en décrivait déjà 17 espèces, dont 13 nou¬
velles, recueillies par l’expédition de la « Gazelle ». McIntosh,
dans son ouvrage sur les croisières du « Challenger », en mentionnait
29, dont 18 nouvelles, en 1885 ; E. Ehlehs, en 1908, dans un superbe
rapport sur la « D. Tiefsee-Expedition, en décrit 28 espèces, dont
7 nouvelles, et en 1913, 45 espèces dont 6 nouvelles récoltées par
la « D. Südpolar-Expedition, 1901-1903 ». L’ « Antarctic Research
Expédition, 1929-1931 », a fourni à Monro (1939) 49 espèces de
Polychètes de Kerguélen dont une nouvelle : Sosanposis kerguelensis.
A différentes époques, nous avons eu l’occasion d’étudier des
Polychètes de Kerguélen des collections du Muséum d’ Histoire
naturelle rapportées par les différentes missions françaises suivantes :
De la « Curieuse », Rallier du Baty et Loranchet, 1914, 1931,
— Étienne Peau, 1924, — Aubert de la Rue, 1931, 1949, 1950 ;
— du « Bougainville », M. Jeannel, — de la « Curieuse », 1942, —
du « Commandant Charcot », à la Terre Adélie, M. Tchernia, 1950
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 3, 1952.
— 295
et, enfin, les dernières recueillies par le D*' Raynaond Arétas,
au cours d’un séjour aux îles Kerguélen en 1949-1950.
Ces diverses Polychètes n’ayant pas toutes fait encore l’objet
de publications spéciales, nous pensons qu’il n’est pas inutile de
les réunir dans cette note à celles dù D’’ Arétas et de dresser .ainsi
une liste des Polychètes des îles Kerguélen que renferment les collec¬
tions de notre Muséum national d’Histoire naturelle.
Aphroditidae.
Harmothoë magellanica (Mcintosh).
Lagisca magellanica McIxtosh ; Hermadion molluscum Ehi.ers ;
Hermadion ambiguum Ehlers.
« Bougainville », M. Jeannel, 1939, île du Chat. — - D^' Arétas,
1950, Port-aux-Français. Faune des Macrocystis.
Ce dernier spécimen, qui a perdu ses élytres, est un peu tronqué
en arrière.
Hermadion magalhaensi Kinberg.
Hermadion kerguelensis McIntosh.
Et. Peau, 1924. Port Jeanne d’Arc. — Baie des Swains, 1929.
Sur les chaînes d’ancres du S. S. « Radioléine » (Communiqué par
M. Dollfus). Aubert de la Rue, 1931. Port Jeanne d’Arc. — « Bou¬
gainville », M. Jeannel, 1939. — « Curieuse », 1942. — Aubert de
la Rue, 1950. — Di’ Arétas, 1951. Port-aux-Français, « sous les
galets recouverts d’eau de mer ». Un gros spécimen typique.
Cette espèce, hérissée de fortes soies dorsales redressées, peut
atteindre une grande taille, plus de 60 mm. C’est une des plus grosses
espèces de Polynoiniens.
Halosydna patagonica Kinberg.
Polynoë chiliensis Quatrefages ; Polynoé patagonica Quatrefages.
Mission de Créqui Montfort et Le Sénéchal de la Grange. 1931 (?).
Un gros spécimen sur un Murex couvert d’éponges.
Amphinomidae.
Euphrosyne foliosa Audouin et M. Edwards.
Aubert de la Rue, 1931.
Ces quatre spécimens, un petit et trois moyens, dont une femelle-
pleine d’œufs, sont exactement semblables à ceux des côtes de
France.
296
Syllidae.
Syïlis brachicola Ehlers.
D"' Arétas, 1950. Baie du Morbihan, Faune à Macrocyslis.
Sphaerosyllis retrodens Ehlers.
« Commandant Charcot », M. Tchernia, 1950.
Deux petits spécimens englués de vase dont l’un porte des œufs
sur la face dorsale.
Exogone verugera (Claparède).
« Commandant Charcot », M. Tchernia, 1950. Golfe du Morbihan.
Deux petits spécimens dont les soies correspondent bien à celles
des individus d’Europe. ^
Nereidae.
Nereis Eugeniae (Kinberg).
Rallier du Baty ; Kerguelen. 1914.
Nereis kerguelensis Mcintosh.
Et. Peau, 1294. Ile Briant, Port Jeanne d’Arc.
Perinereis nuntia (Sav.) var. vallata Grube.
Aubert de la Rue, 1931.
Un des spécimens est une femelle pleine d’œufs, en partie épitoque,
avec des rudiments de lamelles pédieuses, mais encore dépourvue
de soies en palette.
Platynereis magalhaensis Kinberg.
« Bougainville », M. Jeannel, 1939. Plage du « Radioléine ». —
« Curieuse », 1942. — « Commandant Charcot », M. Tchernia, 1950.
Golfe du Morbihan, dans les crampons d’ Algues. — D*' Arétas,
1950. Port-aux-Français, « dans le sable, à marée basse. Golfe du
Morbihan », Faune à Macrocyslis.
Les plus petits de ces derniers individus (4 à 10 mm.) possèdent
la plupart quelques soies dorsales en serpes homogomphes, comme
les PL Durnerilii, tandis qu’elles manquent sur les plus gros, ce qui
est aussi souvent le cas chez ces dernières. Cependant, pour pouvoir
conclure à l’identité de ces deux espèces il faudrait en comparer
les stades épitoques car on a déjà constaté que des Nereis à peu
près impossibles à distinguer à l’état atoque ont des stades épitoques
très différents ; telles les PL Durnerilii, PL pulchella, PL polyscalma.
I
— 297 —
Nephthydidae.
Nephthys macroura Schmarda.
Nephthys preciosa Ehlers ; Nepluliys Virgini Kinberg ; Nephthys
trissophyüa. Ghube ; Aglaophamus macroura Hartman.
Rallier du Baty et Loranchet. — « Bougainville », M. Jeannel.
Plage de la Radioléine, vase, 30 m. ; baie de l’Oiseau, vase. —
« Curieuse », 1942. — D’’ Arétas, Poste-aux-Iles, vase. Port-aux-
Français, dans le sable, à marée basse.
Un gros individu de cette dernière localité, un peu tronqué
postérieurement, est long de 14 cm. et large de 10 mm. La trompe
et les pieds sont bien typiques. Les branchies, toutes enroulées en
dedans, ne présentent pas d’anomalies comme j’en ai parfois signalé
chez cette espèce dont certaines présentaient quelques branchies
enroulées en dehors, en sens contraire des autres.
Eunicidae.
Marphysa coraïlina (Kinberg).
Aubert de la Rue, 1942. Un seul spécimen. Les soies composées
sont toutes en serpe.
Ariciidae.
Scoloplos marginatus (Ehlers).
Aricia marginata Ehlers ; Nainereis marginata Fauvel ; Scoloplos
marginatus Eisig.
«Bougainville », M. Jeannel, 1939. Poste-aux-lles, sur Macrocystis.
Quatre petits spécimens.
Scoloplos herguelensis Mcintosh.
« Bougainville », M. Jeannel, 1939. Ile du Chat. Sur Macrocystis.
Deux petits spécimens.
Spionidae.
Scololepis cornigera Ehlers.
Scololepis cornigera Monro.
Monro, 1939. Port Jeanne d’Arc. — Arétas, 1950. Port-aux-
Français.
L’unique spécimen de 1950, cassé en deux, a le prostomium
émoussé et porte deux petites cornes frontales et quatre petits
yeux. Le prostomium se termine en pointe en arrière.
— 298 — .
Monro trouve cette espèce très voisine du Sc. fuliginosus Clap.,
à mon avis, elle se rapprocherait plutôt du Sc. ciliatus Kef., mais
ces deux espèces sont-elles vraiment bien distinctes ?
CiRRATULIDAE.
Cirratulus cirratus O. F. Millier.
Promenia jucunda Kixberg ; Promenia julgida Ehlers.
Rallier du Baty et Loranchet. — Et. Peau, 1924. Ile Brillant
et Port Jeanne d’Arc. — « Bougainville », M. Jeannel, 1939. Plage
du Radioléine.
Les spécimens de l’Antarctique sont identiques à ceux des côtes
d’Europe, ainsi que j’ai déjà pu le constater en 1916 en en étudiant
de nombreux spécimens des îles Falkland.
Arenicolidae.
Arenicola assimilis Ehlers.
Dr Arétas, 1950. Port-aux-Français, dans le sable à marée basse,
à 0,30 cm.
Ces deux spécimens appartiennent à la variété affinis. L’un,
dont la trompe est dévaginée, mesure 15 cm. sur 18 mm. de diamètre,
avec 7 sétigères antérieurs et 12 suivants pourvus de branchies ;
le second (18 cm. sur 20 mm.), à trompe invaginée, a également
7 sétigères antérieurs, mais le 8® porte une très petite branchie
rudimentaire. Le premier de ces deux individus appartient donc à
la variété affinis qui se distingue du type par ses 12 paires de bran¬
chies, au lieu de 13 bien marquées, et le second est intermédiaire.
Cette espèce est dépourvue d’otocystes, de sacs diaphragmatiques
et ses deux cæcums digestifs sont accompagnés de plusieurs autres
plus petits.
Capitellidae.
(?) Dasyhranchus caducus Grube.
« Bougainville », M. Jeannel, 1939. Port-aux-Iles, sur Macrocystis.
Ce très petit Capitellidé, très enroulé, a 13 sétigères antérieurs
à soies capillaires, paraît être une forme jeune de cette espèce (P).
(?) Branchiocapitella singularis Fauvel.
Ce petit Capitellidé d’une dizaine de millimètres de longueur et
large d’un millimètre, est tronqué en arrière et son abdomen est
en mauvais état. La région thoracique comporte 7 segments à
soies capillaires dorsales et ventrales et le 8® et le 9® à longs crochets
— 299 —
dorsaux et ventraux. Entre ces deux derniers, s’ouvre un appareil
copulateur dorsal.
Le thorax semble donc bien correspondre à celui de Branchio-
capitella. Mais je n’ai pas vu de branchies sur l’adbomen, tronqué
et, il est vrai, en mauvais état. Peut-être après tout n’est-ce qu’une
jeune Capitella anormale ?
Ophehidae.
Brada mammillata Grube.
Rallier du Baty et Loranchet. — « Curieuse », 1942 (?).
Les papilles d’un très gros individu (50 mm. sur 16 mm.) sont
courtes et sphériques. Le nombre des sétigères est de 30. Les soies
dorsales, peu nombreuses, sont longues et fines, les ventrales, courtes
et fortes, un peu arquées, sont au nombre de 3-4 par pied. Le 4® séti-
gère porte deux longues papilles qui ne sont pas visibles sur un
deuxième spécimen, à peine plus petit. Cette espèce, recueillie
d’abord à Kerguélen par la « Gazelle », a' été décrite par Grube
en 1877.
Ammotrypane syringopyge Ehlers.
«Bougainville », M. Jeannel, 1939. Ile-au-Chat, 30 m., sur
Macrocystis. ■ — « Commandant Charcot », M. Tchernia, 1950. Golfe
du Morbihan, dans les crampons d’Algues.
Des deux spécimens, celui recueilli par M. Tchernia est une très
petite femelle bourrée d’œufs. Le tube anal de cette espèce est
caractéristique.
Chloraemidae.
Stylarioïdes kerguelarum Grube.
Stylarioïdes (Trophonia) Kerguelarum. Grube.
« Bougainville », M. Jeannel, 1939. Ile-au-Chat, 30 m.
Un individu long de 35 mm. et un second très petit. Les soies
de la cage céphalique, fines et souples, sont très longues. Les soies
ventrales ne sont ni plus grosses ni plus courtes que les dorsales.
Le nombre des sétigères est de 45. Cette espèce a été recueillie pour
la première fois à Kerguélen par la « Gazelle ».
Terebellidae.
Amphitrite kerguelensis Mcintosh.
Rallier du Baty et Loranchet, 1914.
Un grand spécimen, bien que tronqué, mesure encore 100 mm..
— 300 —
sur 8 mm. Cette espèce, à trois paires de branchies, à filaments
simples portés sur une large base, ne semble différer de 1’^. cirrata
que par le repli dorsal, plus ou moins marqué, du 4® segment
(3® branchifère) et par le nombre des néphridies, 6 paires au lieu
de 7.
(?) Nicolea chilensis Schmarda.
« Commandant Charcot », M. Tchernia, 1950. Dans des crampons
d’Algues, Golfe du Morbihan.
Cette espèce, à deux paires de branchies, est très répandue dans
l’Antarctique. Plusieurs petits spécimens.
Thelepus setosus (Quatrefages).
Thelepus spectabilis Ehlebs ; Thelepus Mclntoshi Grube ; Thelepus
thoracicus Gravier.
Rallier du Baty et Loranchet, 1914. — E. Peau, 1924. Ile Briant
et Port Jeanne d’Arc. — « Bougainville », M. Jeannel, 1939. —
« Commandant Charcot », M. Tchernia, 1950. Golfe du Morbihan,
dans les crampons d’Algues. — D'" Arétas, 1950, Port-aux-Français,
à marée basse, dans le sable, sous un mètre d’eau, avec son étui ;
dans le sable, à marée basse, à 30 cm.
Cette espèce, si répandue dans l’Antarctique, ne diffère en rien
de celle des côtes de France.
P oly cirrus spec.
« Curieuse », 1942. Un petit spécimen indéterminable.
Sabellidae.
Oridia limbata Benham.
Oria limbata Ehlers ; — Fauvel, 1923.
« Commandant Charcot », M. Tchernia, 1950.
Un petit individu à collerette et à otocystes visibles.
Cette espèce a déjà été signalée à Kerguelen par Ehlers.
Serpulidae.
Serpula vermicularis L., var. narconensis Baird.
Aubert de la Rue, 1931. Deux tubes secs.
Spirorbis lebruni Caullery et Mesnil.
Ces Spirorbes qui m’ont été communiqués par M. Dollfus, en 1931,
étaient fixés, les uns sur la carapace d’un Crustacé (Serolis), les
autres sur un Bryozoaire provenant de Kerguélen. Le tube est
sénestre, presque lisse, l’opercule est bien caractéristique de cette
espèce. ^
Spirorbis claparedei Caullery et Mesnil.
Rallier du Baty et Lorancbet, 1914. Sur des Coquilles. — Aubert
de la Rue, 1931. Port Jeanne d’Arc.
Nombreux individus fixés sur des Algues.
Laboratoire des Pêches Coloniales
et Laboratoire de Zoologie du Muséum.
302 —
Notes écologiques et anatomiques sur Philbertia purpurea
(MONTAGU) (Moll. Ctenobr.)
Par A. Franc.
Philbertia purpurea (Montagu), dont j’ai eu récemment l’occasion
de décrire la ponte et les larves planctoniques (1950), n’est guère
abondant aux environs de Dinard. On peut en récolter à la face
inférieure des pierres, vers le bas de la zone des marées, souvent
en compagnie de Tritonalia aciculata (Lk). Comme celui-ci, il rampe
sur les Balanus perforatus, mais il arrive qu’on le rencontre au contact
de Dendrodoa grossularia.
Il est rare de trouver plusieurs individus ensemble, comme c’est
le cas pour T. aciculata et cela peut s’expliquer par le fait que ses
larves, ayant une vie pélagique assez longue, sont dispersées par
les courants jusqu’à la métamorphose. Toutefois, dans de grandes
cuvettes comme celle qui demeure à mer basse à la Pointe du Mou¬
linet, à Dinard, j’ai pu découvrir, vers l’époque de la reproduction,
six individus de diverses dimensions sous des pierres contiguës.
Les multiples dragages effectués dans la région ne nous en ont
jamais rapportés.
L’anatomie des Pleurotomidae est connue surtout par les travaux
de Bouvier qui concernent quelques formes exotiques ; mais je
me bornerai à apporter ici quelques données relatives à la partie
antérieure du tube digestif, ainsi qu’aux glandes qui lui sont annexées.
Dans le segment antérieur du tube digestif des Prosobranches
débouchent une ou deux paires de « glandes pharyngiennes », dites
encore « glandes salivaires » et, chez les Sténoglosses, une « glande
spéciale impaire », dite « glande de Leiblein », à laquelle on assimile
la « glande à venin » des Toxoglosses.
Ces glandes ont été décrites chez de nombreuses espèces par
Bouvier (1885, 1887, 1888), Amaudrut (1898), Haller (1888), etc.
Hirsch (1915), Mansour Bek (1934), Brock (1936) et quelques
autres auteurs en ont étudié les propriétés physiologiques dans un
petit nombre de formes.
Sur les formations glandulaires du Cône, nous devons citer plus
particulièrement les publications d’.4.LPERs (1931) et de Shaw
(1915).
Enfin, parmi les travaux récents sur la partie antérieure de l’œso¬
phage, il faut mentionner ceux de Graham (1941) et de Whitaker
(1951).
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 3, 1952.
— 303 —
A notre connaissance, le seul auteur qui ait décrit les glandes
annexées à l’œsophage des Pleurotomidae est Bouvier (Thèse, 1887).
Ses observations ont porté sur les deux espèces exotiques suivantes :
Pleurotoma hahylonius L. (= Turris (Turris) babylonia (L.) et
P. nodifera Lk. (= Clavatula (Surcula) javana (L.).
Ces deux formes présentent une glande à venin, mais les glandes
salivaires ne paraissent exister que chez la première. Il s’agit là
vraisemhlablement des glandes salivaires normales, de structure
acineuse et non des glandes salivaires annexes, petites formations
ovoïdes ou piriformes de structure très différente et débouchant,
après réunion de leurs conduits excréteurs, par un pore sur la lèvre
inférieure.
Bouvier semble s’être intéressé à P. purpurea (Thèse, p. 312 et
316), mais il ne paraît pas avoir fait connaître ses résultats.
Trompe et œsophage. — La dissection de l’animal fait appa¬
raître dans la région antérieure du corps une trompe volumineuse,
simple chez le jeune, repliée sur elle-même lorsque les individus
sont âgés. C’est une invagination du tégument, ouverte à son extré¬
mité, dans l’intérieur de laquelle se voient de puissants faisceaux
musculaires longitudinaux. Comme chez les autres Pleurotomidae,
la gaine n’est pas protractile.
Nous pouvons distinguer la paroi interne du manchon que forme
la trompe à l’état rétracté, paroi qui est en relation directe avec
l’extérieur et la paroi externe du même manchon, qui, dans les
mêmes conditions se trouve à l’intérieur.
La première est très plissée sur la plus grande partie de sa sur¬
face, mais elle devient plus lisse vers le fond de l’invagination ;
de même, la face extérieure du cylindre proboscidien est lisse vers
son extrémité distale, tandis qu’à la base apparaissent des plisse¬
ments où l’on peut reconnaître des mucocytes. 11 s’agit là de la
région la plus antérieure de l’œsophage et, pour comprendre cette
disposition très particulière, il faut se représenter la trompe inva¬
ginée dans l’œsophage.
Si la partie antérieure de celui-ci, appliquée contre la trompe
invaginée a une certaine épaisseur, il n’en est plus de même du
tronçon qui se termine au pharynx de Leiblein, car il prend peu
à peu l’aspect d’une membrane. De place en place cependant appa¬
raissent quelques mucocytes.
Une autre particularité à noter est le grand diamètre de l’œso¬
phage antérieur qui se trouve étroitement appliqué en haut et sur
les côtés contre la paroi du corps et, ventralement, contre la région
pédieuse. Sur coupes, une grande partie de l’œsophage antérieur,
celle qui est au niveau de la trompe, donne tout à fait l’impression
■ d’être soudée au tégument sous-jacent. Puis le tronçon postérieur
— 304 —
se rétrécit subitement en formant un cône se prolongeant en un
tube de petit calibre qui s’introduit dans la partie antérieure,
dilatée, de l’œsophage postérieur. C’est là le pharynx de Leiblein.
Toutefois un repli annulaire, long et mince, issu de la région tout
à fait antérieure de l’œsophage postérieur forme une sorte de valvule
autour du pharynx de Leiblein. Les cellules du pourtour de cette
valvule sont munies de longs cils.
A l’état de rétraction le pharynx de Leiblein est exactement au
niveau du collier nerveux qui l’entoure.
L’œsophage postérieur a des parois assez peu épaisses, mais son
calibre est assez gros et, en arrière, il est difficile de le délimiter
de l’estomac.
Radula. — La radula, de formule 1-0-1, est petite ; elle ne com¬
prend qu’un petit nombre de rangées de dents. Celles-ci présentent
une partie basale subsphérique sur laquelle naît une cuspide près
de huit fois plus longue que large, de part et d’autre de laquelle
on peut parfois observer une petite cuspide secondaire.
Les cartilages radulaires sont fort peu développés et ne comportent
que quelques cellules, à contour rectangulaire.
Glandes salivaires. — C’est contre le petit bulbe radulaire
qu’il faut, sur des coupes, chercher l’unique paire de « glandes sali¬
vaires ». Chacune est ici réduite, semble-t-il, à une ampoule allongée,
de petites dimensions, à parois fines, qui se prolonge par un conduit
excréteur tubulaire dont la section est sensiblement la même que
celle de l’ampoule. Il ne m’a été possible ni de voir si les conduits
se réunissent, ni de voir à quel endroit ils débouchent, car ces tabules
sont fort contournés ; néanmoins je pense qu’ils correspondent non
aux glandes salivaires normales, mais aux glandes salivaires annexes,
de structure bien différente.
Glande a venin. — Un animal frais, incisé sur sa face dorsale,
montre, juste en arrière de la trompe, un peloton blanc recouvrant
en partie une ampoule fusiforme un peu recourbée et transparente.
Cette formation correspond rigoureusement à la glande à venin
des Cônes.
Après plusieurs circonvolutions le conduit finit par descendre
le long de la paroi droite de l’œsophage et, après s’être aminci, il
s’ouvre au niveau du collier nerveux immédiatement derrière la
partie ventrale de la valvule ciliée.
L’ampoule a des parois musculeuses épaisses mais, contrairement
à ce qui a lieu chez le Cône où l’on trouve quatre couches musculaires
et une assise épithéliale interne, on voit ici une structure bien plus
simple, la couche musculaire étant homogène et comprenant uni¬
quement ou presque des fibres circulaires.
— 305 —
Les fonctions de sécrétion sont dévolues au conduit évacuateur.
En effet, après fixation de Regaud et coloration de Benoît, les cel¬
lules de la paroi de ce tube apparaissent comme littéralenient bour¬
rées de granulations fortement fuchsinophiles.
La recherche histochimique des phosphatases par la réaction de
Gomori a donné un résultat négatif aussi bien au niveau de l’ampoule
qu’à celui du conduit. Signalons ici que les mêmes recherches faites
sur la glande de Leiblein de Tritonalia aciculata ont au contraire
montré une grande richesse en phosphatases (Franc, 1952).
Enfin la réaction nucléale n’a donné lieu à aucune remarque
particulière.
Autres organes. — Dans les centres nerveux je n’ai décelé
aucun indice de neurosécrétion. L’osphradie est bien développée ;
dans ses feuillets j’ai pu constater la présence de fer.
Le pied ne porte pas d’opercule, mais sur son bord antérieur appa¬
raît une plage étendue de cellules beaucoup plus hautes que les
autres et disposées très régulièrement.
Nous ne savons rien sur le régime de cet animal. Sa radula réduite
ne lui permet certainement pas de perforer le test d’autres Mol¬
lusques, comme le font les Murex et Nucella lapillus.
La « glande à venin », bien développée, paraît avoir des fonctions
digestives certaines car elle débouche dans le tronçon postérieur
de l’œsophage, tout comme la glande de Leiblein des Sténoglosses.
En ce cas, elle serait bien, en dépit de sa structure très différente,
l’homologue de cette dernière glande.
Laboratoire Maritime de Dinard
et Laboratoire de Malacologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
1931. Alpers (F.). Jen. Zeitsch. für Naturwiss., 65, 3, pp. 587-658.
1898. Amaudrut (A.). La partie antérieure du tube digestif et la torsion
chez les Mollusques Gastéropodes. Thèse, Paris.
1885. Bouvier (E. L.). Bull. Soc. Phil., Paris, pp. 1-13.
1887. — Système nerveux. Morphologie générale et Classification des
Gastéropodes Prosobranches. Thèse, Paris.
1888. — Bull. Soc. Malac. France, pp. 251-286.
1936. Brock (F.). Zoologica (Stuttgart), XXXIV, 92, pp. 1-136.
1950. Franc (A.). Bull. Labo. Mar. Dinard, XXXIII, pp. 23-25.
1952. — Ibid., XXXVI, sous presse.
1941. Graham (A.). Proc. Boy. Soc. of Edinburgh, B, LXI, pp. 1-23.
1888. Haller (B.). Morph. Jahrh., XIV, pp. 54-169.
1915. Hirsch (G.-C.). Zool. Jahrh., XXXV, pp. 359-504.
1934. Mansour Bek (J. J.). Zeits. Vergl. Physiol., XX, pp. 343-369.
1915. Shaw (H. O. N.). Quaterly .Journ. Microsc. Sc., London, pp. 1-60.
1951. Whitaker (M. b.). Proc. Mal. Soc. London, 29, 1, pp. 21-34.
306 —
Note sur des Planorbes africains Planorbis sudanicus
Martens, Planorbis smithi preston et Planorbis cho-
ANOMPHALUS MaRTENS.
Par Gilbert Ranson et Gustave Chehbonnier.
Dans une note récente (1952), nous avons représenté l’appareil
génital de trois espèces de Planorbes africains et attiré l’cittention
sur ses caractères essentiels.
Nous poursuivons notre étude par la présentation de trois autres
espèces. Nous avons déjà dit que les affinités et différences nous
apparaîtraient plus tard, quand un grand nombre de faits auront
été bien établis. Une synthèse valable ne peut être envisagée avant.
Dès maintenant, nous pouvons dire qu’un certain nombre (qui
va en croissant) de Planorbes africains, présentent une prostate
sans canal spécial et à digitations ramifiées. S’il existe une diffé¬
rence entre les Auslralorhis et les Afroplanorbjs, ce n’est donc pas
sur ces caractères qu’il faut l’étayer.
C’est grâce aux récoltes du Dr. Gaud et du Dr. Schwetz que nous
avons pn faire ce travail. Nous les en remercions vivement.
Planorbis sudanicus Martens
(= Planorbis tanganikanus Bourguignat).
Baker (1945) rappelle que l’espèce, type du genre Afroplanorbis
Thiele 1931, est : Planorbis sudanicus Martens. Il note que son
anatomie est inconnue.
Nous en figurons l’appareil génital et les dents de la radula
(fig- 1). ^ _ ■
, Sa prostate n’a pas de canal spécial ; les digitations prostatiques
sont subdivisées au sommet. L’oviducte cylindrique s’étale à son
extrémité antérieure en une expansion foliacée, dont une moitié
s’incurve et recouvre l’autre, enveloppant, entre les deux, une por¬
tion de l’extrémité antérieure de l’oviducte. C’est là une disposition
que l’on trouve, mais avec des variantes, chez Planorbis adowensis
et Planorbis rüppellii. Elle n’existe pas chez Planorbis pfeifferi
qui est cependant souvent confondu avec Planorbis adowensis.
La glande nidamentaire est en rapport direct, sur toute sa lar¬
geur, avec la moitié de la portion feuilletée de l’oviducte.
Bulletin du Muséum^ 2® série, t. XXIV, 3, 1952.
— 307 —
Fig. 1. - — Planorbis sudanicus Martens (Dr. Gaud, N® 24, M’Baïki).
A, B : échelle 1 : 1 mm. ; G : échelle 2 : 1 mm. ; D : échelle 3 : 10
A. Appareil génital complet ; B. Prostate en position normale et retournée sur la
droite ; C. Détails du carrefour en place et retourné sur la droite ; D. Dents de la
radula.
Légende commune aux trois figures : ca : canal de la glande de l’albumine ; cd : canal
déférent ; ch : canal hermaphrodite ; es : canal spermatique ; dch : carrefour ; ga : glande
de l’albumine ; gh : glande hermaphrodite ; gn : glande nidamentaire ; l : dent médiane
de la radula et les dents suivantes ; mpp : muscle rétracteur du prépuce ; of : orifice
femelle ; om. : orifice mâle ; op ; oviducte ; p : pénis ; pc : poche copulatrice ; pp ; pré¬
puce ; pr : prostate ; ut : utérisus ; : vésicule séminale.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n° 3, 1952.
21
308 —
Planorbis tanganikanus a été considéré par beaucoup d’auteurs
(PiLSBRY et Bequaert 1927, en particulier) comme variété de
Planorbis sudanicus. Nous sommes en mesure de reconnaître aujour¬
d’hui, en nous basant sur l’anatomie de l’appareil génital, que nous
Fig. 2. — Planorbis smithi Preston (Dr. Schwetz, Lac Edouard).
A et B : échelle 1 : 1 mm. ; C : échelle 2 : 10 (i.
A. Appareil génital complet ; B. Prostate vue en position normale et retournée sur
la droite ; C. Dents de la radula.
sommes en présence d’une seule et même espèce. Le nom PL suda¬
nicus a la priorité.
Les petites différences constatées dans les coquilles, relèvent des
variations individuelles que l’on peut rencontrer au sein d’un même
lot d’échantillons. Nous possédons au Laboratoire de Malacologie
du Muséum, l’échantillon-type de PL tanganikanus de Bourguignat.
— 309 —
Planorbis smithi Preston.
C’est l’espèce, type du genre Biomphalaria Preston 1910, Baker
{1945} note que l’anatomie des espèces de ce genre est inconnue.
Fig. 3. — Planorbis choanomphalus Martens (Dr. Schwetz, Lae Albert}.
A et B : échelle 1 : 1 mm. ; C : échelle 2 : 20 [X.
A. Appareil génital complet (mâle en érection) ; B. Prostate en position natarelle
et retournée sur la droite ; C. Dents de la radula.
310 —
Nous représentons dans la figure 2, l’appareil génital et les dents
de la radula de PI. smithi.
Nous constatons que la prostate est toujours sans canal spécial
et présente des digitations subdivisées. Les « palmes » prostatiques
sont d’un type assez caractéristique : chacune d’elles se subdivise
plusieurs fois au sommet, sa base est large ; il y en a plusieurs
rangées.
L’oviducte ne présente pas les mêmes caractéristiques que celui
de PI. sudanicus. Il existe bien une portion cylindrique de l’oviducte
partant du carrefour, mais elle aboutit directement à une grosse
masse plus ou moins quadrangulaire qui n’est pas formée d’un double
feuillet. La partie cylindrique de l’oviductc ne prend contact avec
cette portion renflée que par une surface restreinte, vers le haut
(à gauche sur la figure).
La glande nidamentaire déborde, d’un côté seulement, cette partie
renflée de l’oviducte et va presque jusqu’à la base de cette dernière.
La vésicule séminale est caractérisée par son grand nombre de
digitations. Mais nous ne pouvons pas dire s’il s’agit là d’un carac¬
tère spécifique. La radula présente des caractères spéciaux ; mais
nous n’entrerons pas pour l’instant dans l’étude comparative des
radules.
Planorbis choanomphalus Martens.
Baker (1945) n’admet pas le rapprochement de cette espèce avec
PI. smithi. Haas (1936) l’a admis. Il est vrai qu’il rapproche aussi
PI. rüppellii et PI. katangae qui sont bien différents. Ce dernier
n’est d’ailleurs très vraisemblablement qu’un Planorbis adowensis.
Nous représentons dans la figure 3 l’appareil génital et les dents
de la radula de cette espèce.
La prostate est aussi sans canal spécial et du type à digitations
subdivisées au sommet. L’animal est mort en érection : le pénis est
sorti du prépuce. La poche copulatrice est très longue ; la vésicule
séminale plissée n’est pas digitée.
L’oviducte est du type « smithi » et non pas du type « sudanicus » :
une portion cylindrique aboutit sur le côté à une masse plus ou
moins conique, débordée sur toute une face par la glande nida¬
mentaire.
Nous devons faire remarquer que nous avons disséqué un petit
exemplaire de cette espèce. Nous attirons l’attention sur ce fait ;
nous aurons sans doute à y revenir quand nous étudierons le Pla¬
norbis bridouxianus Bourguignat. Nous possédons au Laboratoire
de Malacologie du Muséum, le « type » de cette dernière espèce.
C’est un petit échantillon qui nous paraît posséder tous les carac¬
tères d’un jeune Planorbis choanomphalus. Cependant la question
— 311
est à l’étude. Nous ne pouvons pas prendre de décision tant que
nous n’aurons pas eu d’abondants matériaux de diverses localités
à notre disposition.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Baker. — The Molluscan family Planorbidae. University of Illinois Press,
Urbana, 1945.
Haas. — Abh. Secken. Natur. GeselL, No 431, 1936, p.*25.
PiLSBRY et Bequaert. — Bull. Amer. Nat. Hist., Vol.LIII, 1927, p. 69.
Ranson et Cherbonnier. — Bull. Mus. Nat. Hist. nat., t. XXIV, 1952,.
Huit espèces kouvelles de Bauhinia d’IndochiNe.
Par f F. Gagnepain.
On ne trouvera ici que de brefs commentaires ajoutés à chaque
description^ et renvoyant au t. II du Supplément à la Flore générale
de rindo-Chine, encore inédit.
On lira dans ce Supplément une clef des 67 espèces du genre
Bauhinia classées méthodiquement.
Parmi ces 67 espèces se trouvent les 8 dont les descriptions suivent :
B. Fleuryi Gagnep., n. sp.
Ramuli sarmentosi, sinuati, 3 mm. crassi, sparse pilosi, cirrhis spiraliter
tortis, sat validis. Folia ambitu orbicularia, 7-10 cm. diam., coriacea, tomen-
tosa, deinde glaberrima, in sicco brunnea, basi cordata, apice biloba, lobi.i
subconliguis, obiusis, 4-3 cm. longis ; nervi 11, subtus prominentes jz arcuati ;
veriulæ dense reliculaiæ, subinconspicuæ ; petiolus 3-3.5 cm. longue, tomen-
toso-jerru gineus, mox glaberrimus, basi apiceque tumidulus ; stipulée 1 cm.
longse, obovato-reniformes, sat caducæ. Inflorescentia brevis, 5-6 cm. longa,
tomentoso-jerruginea, bracteis lanceolato-acuminatis, 10 mm. longis, brac-
teolis subulatis, 5 mm. longis infra apicem pedicelli enatis, alabastro ovoideo,
7 mm. lorigo, pedicello ante anthesim 45 mm. longo. — Sepala 5, oblongo-
linearia, 7 mm. longa, dorso tomentosa, calycis tubo subinconspicuo.
Petala 5, obovata, basi unguiculata, in alabastro 7 mm. longo, 5 lato, extus
sericeo. Siamina perfecta 2, filamento hirtello, anthera ovata, 2.5 mm. longa ;
stam. sterilia 2. Discus semiteres obovatus obtusus. Pistillum toto hirsutum,
Legumen tenue, glabrum, arcuatum, sessile, obtusum 11, cm. longum,
3 latum, seminibus 2-4, orbicularibus, 18 mm. diam. nigris, nitidis.
Cambodge : environs de Kampot {Fleury, in herb. Chevalier
31.784).
Espèce 4, section 1, proche de B. comosa Gagnep., en différant
surtout par les pédicelles 2 fois plus longs et les pétales 2 fois plus
courts.
B. comosa Gagnep., n. sp.
Frutex ascendens, 12-14 m. Ramuli angulati, ad costas lenticellis puncti-
formibus notati, in sicco nigri, 2-5 mm. diam. Folia pallida, glaberrima,
ambitu obovata, basi subcordata, apice biloba, 5-7 cm. longa, ad apicem
5-6 lata, lobis circiter 3 cm. longis, obtusissimis, nervis 11, tenuibus, infra
prominentibus, venulis densissime reticulatis ; petiolus gracilis, 2-1 cm.
longus, glaber. Inflorescentia apicalis, racemosa, primum angusta deinde J;
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, i.® 3, 1952.
— 313
corymboidea, ob bracteis ad apicem squamosa vel comosa, 7-10 cm. longa,
breviter piloso ferruginea ; bracteæ lanceolatæ, 10-12 mm. longæ, acuminatæ ;
bracteolæ 2, lineares, 7 mm. longæ ad medium pedicelli insertæ ; pedicellus
2 cm. Ion gus ; flores albidi, ad anthesin 2-3 cm. lati, alabastro terete, obtuso,
8 mm. longo subglabro, calycis tubo 5 mm. longo. — Sepala 6, libéra, adulta
11 mm. longa, basi attenuala. Petala S, adulta 15 mm. longa, limbo lanceo-
lato, glabro, 8 mm. X 4, in unguem 8 mm. longum angustato. Stamina
perjecta 2, filamento arcuato, glabro usque 22 mm. longo, anthera 2.5 mm.
longa. Pistillum ad anthesin 3 cm. longum, 1 cm. stipitatum, ooario longe
sericeo 1 cm. longo, stylo cum stlpite subglabro.
Cambodge : entre Changœur et Ta-trau, prov. Stung-trang {Poi-
lane, 14.159). — Laos : km. 30 de la route de Paksé à Pakson,
prov. Bassac {Poilane, 16.006). Nom cambodg. : Cling-por.
Espèce 5, de la section 1, à étamines 2-3, à ovaire velu.
B. involucrans Gagnep., n. sp.
Frutex scandens. Ramuli virgati, glabri, 2-4 mm. crassi. Folia ambitu
ovata', glabra, 12-14 cm. longa, 7-12 lata, sæpe deminuta, in sicco brunnea,
basi cordata, apice biloba, lobis triangulis, apiculatis, modice dioergentibus,
3-4 cm. longis ; nervi 9-11, trabeculis transversis confluentibus, venæ ultimæ
reticulatæ ; petiolus 2.5-4 cm. longue, basi apiceque tumidulus, glaber sed
apice velutinus. 1 nflorescentia terminalis, laxa, 15-20 cm. longa, breviter
velutinorufa, pedicellis idem velutina sæpissime 1-flora, bracteis minutis,
bracteolis 2, ovatis vel ellipticis, dorso convexis, tomentoso-rufis 10-12 mm.
longis, florem cingentibus, involucrum efformantibus ; alabastro oblcngo,
bracteolis occulto, sursum eos subsessili, 13 mm. longo ; calycis tubo subnullo.
— Sepala 5, oblongo-linearia, molliter tomentoso-rufa 10 mm. longa,
2 lata, haud perfecte libéra spatham efjormantia. Petala adulta 25 mm. longa,
7 lata, obovata, in unguem 8 longum attenuata, dorso tomentosa. Stamina
perfecta 3, vix prominantia, anthera 5 mm. longa, oblonga; st. sterilia 3,
deminuta. Discus semi-teres, apice truncatus. Pistillum toto sericeum, basi
10 mm. stlpatum; Stylus 10 mm. longue.
Annam : station agricole de Blao, prov. Haut-Donnaï {Poilane,
22.502).
Espèce très remarquable par ses bractéoles grandes devenant
une sorte d’involucre, qui fait comme deux sépales surnuméraires.
Voir 17, section 1.
B. nhatrangensis Gagnep., n. sp.
Frutex scandens. Ramuli teretes, graciles, primum velutino-rufi, dein
glabri griseique, 2.5 mm. diam. Folia ambitu orbicularia, minuta, majora
5 cm. diam., basi cordata, e medio apice biloba, supra glabra, infra densiter
breviterque velutina, lobis ad 90° divaricatis, 15-20 mm. longis, sinu basi
aristato ; nervi 9, ± arcuati, infra densiter velutini ; venulæ dense reticulatæ;
petiolus 11-20 mm. longus villoso-rufus ; stipulæ mox evanescentes. Inflo-
314 —
rescentia corymhoidea pauciflora, 2-3 cm. longa, apice ob bracteis comosa ;
bracteis lanceolatis 7-8 mm. longis, bracteolis linearibus, 4 mm. longis,
ad apicem pedicelli insertis, calycis tuba 4 mm. remotis, pedicello 3 cm.
longo villoso-rufo, alabastro ovoideo obtuso. — Sepala lanceolato-acuminata,
dorso velutina, adulta 10 mm. longa, 2.5 lata, tubo calycino 2 mm. longo
basi haud attenuato. Petala 15 mm. longa, 6 mm. unguiculata, lamina
ovata, suborbiculari 8 mm. lata. Stamina perfeeta 3, 15 mm. longa, anthera
4.5 mm. longa; stam. sterilia ad 5 mm. deminuta. Discus semi-teres, oblongus,
retusus. Pistillum in loto pilosum, 13-25 mm. longum, 5-10 stipatum stylo
3-10 mm. longo, ovulis circiter 10.
Annam : Nhatrang [Hayata, 360).
Espèce 23, section 1, étamines 2-3, ovaire velu, à placer auprès
de B. subumhellata, en différant surtout par les bractéoles insérées
très près du calice.
B. Eberhardtii Gagnep., n. sp.
Frutex scandens 25-30 m. longue. Ramuli angulati, 4-2 mm. crassi,
pilis densis, patemibus fulvisque vestiti. Folia ambitu orbicularia, 8-9 cm.
diam., basi cordata, apice biloba, supra^ad nervos pilosa, infra molliter
tomentoso-rufa ; lobis 25-30 mm. longis, triangulis ± aculis, haud acumi-
natis ; nervi 11, infra prominentes, trabeculis transversis, parallelis con¬
fluentes; petiolus 5-9 cm. longue, tomentoso-rufus vel fulvus, basi apieeque
tumidus. Inflorescentia corymboidea, floribunda, 10 cm. lata, tomentoso-
rufa, pedicellis 5 cm. longis, tomentosis, supra medium bibracteolatis,
bracteis alternantibus, setiformibus, pilosis, bracteis 7 mm. longis, angustis
vix bracteolis latioribus, alabastro oblongo, apice pæne umbanato, 12-14 mm.
longo, 6-7 crasso, dense tomentoso-rufo, calycis tubo 4 mm. longo, vix pedi¬
cello crasso. — Sepala 12-14 mm. longa, oblongo-obovata, intus glabra,
libéra, po.st anthesin patentia. Petala 25 mm. longa, 12 lata, in unguem
longum attenuata, dorso densissime pilosa, lamina elliptica 15 mm. longa.
Stamina perfeeta 3, filamento 20 mm. et ultra longo, infra medium piloso,
anthera oblonga 5 mm. longa. Pistillum subsessile 25 mm. longum, ovario
pilossissimo-rufo, stylo 15 mm. longo glabro stigma capitata. Legumen
ignotum.
Tonkin : Cbo-gia, prov. Bac-kan [Eberhardt, 4.741) ; Cho-ganh
[Pételot, 1.117) ; ce dernier spéeimen de proportions réduites (feuilles,
inflorescence et fleurs).
Espèce 25, section 1, à étamines 2-3, à ovaire velu, auprès, de
B. subumbellata Pierre.
B. mirabilis Gagnep., n. sp.
Frutex scandens, 20 m. altus. Ramuli validissimi usque 10 mm. crassi,
angulati, hirsuti, pilis ochraceis vel pulcherrime purpureis. Folia amplissima
ambitu orbicularia, 20 cm. et ultra diam. basi cordata, apice biloba, coriacea,
supra glabrescentia infra molliter velutina præsertim ad nervos ; lobis semi-
orbicularibus, 7-8 cm. longis ; nervi 11-13, injra prominentes villosique,
supra brcviter griseique pilosuli, trabeculis validis confluentes; venulse
conspicuæ reticulatim laxeque dispositæ, petiolus 9-10 cm. attingens, usque
4- 5 mm. crassus, dense hirsutus, pilis ochraceis vel pulcherrime purpureis ;
stipulæ mox deciduæ. I nflorescentia juvenilis capitata, 1 cm. pedunculata,
2-3 cm. lata sæpe ad apicem ramuli 10-35 cm. longi inserta, floribus 12 cir-
citer primum smbsessilibus, valde hirsutis, alabastro ovoideo 10 mm. longo,
hirsuto, bracteolis basalibus. — Sepala adulta, 13 mm. longa, ovata, obtusa,
dorso longe villosa, calycis tubo 7 mm. longo, bracteis haud longe remoto.
Petala alba, obovata, 23 cm. adulta longa, lamina in unguem 7 mm. longum
attenuata, longissime dorso sericea. Stamina fertilia 3, filaniento glabro,
25 mm. longo, anthcra 4 mm. longa; stam. sterilia 2. Pistillum loto pilosum
22 mm. ad anthesin longum, basi 3 mm. stipatum, stylo 9 mm. desinens.
Legumen usque 40 cm. longum, 7 cm. latum, 15-20 mm. crassum densissime
villoso-purpureum, seminibus subcontiguis, lenticularibus, 26 mm. longis,
20 latis, funiculo complanato 10 mm. longo, 3-4 lato.
Laos : Pac-bac, prov. Luang-prabang {Poilane, 20.526) ; entre
Sam-mua et Bung-saï, fruits {Poilane, 15.508) ; vallée de la Sé-bang-
faï, prov. Cammon {Poilane, 28.183) ; Muong-phinb, route de
Savannakhet à Quang-tri {Poilane, 11.503). — Tonkin : Le-pou-
nhon, près de Laï-chau {Poilane, 27.100).
Espèce 27, section 1, à étamines 2-3 à ovaire velu, à rapprocher
de B. pyrrhoclada Drake.
B. Clemensorum Gagnep., n. sp.
Frutex scandens, 4-5 m. altus. Ramuli 5-3 mm. crassi angulati, piloso-
purpurei. Folia ovata, haud lobata, apice mucronata pæne vel haud emarginata,
5- 7 cm. longa, utrinque piloso-purpurea dein supra glabra; nervi 7, infra
prominentes, n. medio longiore cum nervis lateralibus addito ; venulse reti-
culatæ indumento occultæ ; petiolus 1 cm. longue, pilosus ; slipulse subulatæ,
5 mm. longæ sal persistentes. I nflorescentia racemoso-corymboidea ad
apicem ob bracteis comosa, floribunda, velutino-cuprea, bracteis subulatis
10 mm. longis bracteolis eis similibus, ad basin pedicelli enatis ; pedicello
4 cm. (cum tubo calycis) longo, velutino-cupreo ; alabastro 6 mm. longo.
— Sepala 5, ovato-oblonga 7 mm. longa, 3 lata, dorso velutina ; calycis
tubo 25 mm. longo. Petala basi uuguiculata, ungue 2 mm. longo, lamina
orbiculari 8 mm. diam. dorso pilosa. Stamina fertilia 3, prominentia;
stam. sterilia 2-plo minora. Pistillum toto glaberrimum, basi stipatum;
ovarium cum stylo et stipite æquans ; stigma capitatum; ovula circa 26.
Legumen grosse et transversaliter striatum, breviter stipatum, apice obtusum,
glabrum, nitidum 18-20 cm. longum, 4.5 cm. latum.
Annam : environs de Tourane {Clemens, 3.621) ; Bana, près
Tourane (Poilane, 7.324).
Espèce 43, section 2, à étamines 2-3, à ovaire glabre.
316
B. parvula Gagnep., n. sp.
Arhuscula 30 cm., usque 2 m. alla (Poilane). Ramuli graciles, 2-2.5 mm.
diam. primum hrevissime pilosi, deinde glabri. Folia minuta, ambitu
orbicularia 2-3.5 cm. diam., basi oblusa, vel rotunda, apice biloba, infra
molliter pilosa pilis luteis ; lobis semi-or bicularibus, 8-12 mm. altis ;
nervi 7, pinnatim ramosi ; sub lente infra folium venulis reticulatum;
petiolus gracillimus, filiformis, luteo pilosus, 5-10 mm. rarius 20 mm. lon¬
gue ; stipulæ subulalæ, 5 mm. longæ sat persistentes. 1 nflorescentia laleralis
vel pseudo-lerminalis, pauciflora; bracteis bracteolisque 7-5 mm. longis
luteo-hirsutis, alabastro fusiformi, piloso, 12 mm. longo, valde acuminato ;
calycis tubo 3 mm. longo. — Sepala coalita, ad anthesin spatham efforman-
tia, lateraliter patentia, dorso pilosula. Petala obovata, ad basin 5 mm.
unguiculata, toto 12 mm. longa. Stamina majora 7, filamento 10 mm. longo,
anthera 1.5 mm. pæne longa. Pistillum toto glabrum, basi 2.5 mm. stipa-
tum, ovario 7 mm. longo stylum æquans. Legumen ignotum.
Annain : Lao-bao, prov. Quang-tri {Poilane, 1.342). — Cambodge :
entre Kom-nom et Trassay, prov. Pursat {Poilane, 15.029), ce
dernier spécimen plus grand, à feuilles atteignant 7 cm. de diam.
Espèce 58, section 3, à étamines 5-10, à ovaire glabre.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
— 317 —
Cæsalpiniées nouvelles D'Indochine.
Par f F. Gagnepain.
Erythrophlœum angustifolium Gagnep., n. sp.
Arbor 10-12 m. alla. Ramuli nodosi, validi, 10-8 mm. crassi. Folia
40 cm. circiter longa, 4-pinnatd, permis allernanlibus, 1 cm. remotis,
15-20 cm. longis, foliolis ovato-lanceolalis, acuminatis, asymetricis, 4-5 cm.
longis, 10-13 mm. latis, utraque pagina tenuiter pilosa, opaca; Costa
haud centrali, parte superiora laminæ latiora, ad basin convexa; nervi
latérales 7-8 jugi, ad marginem arcuaii ; venulæ sut conspicuæ, reticulatæ ;
petiolulus 1.5 mm. longus, pilosus ; petiolus usque 25 cm. longus ; stipellæ
prmæ, 2 mm. longæ. Inflorescentia spicata brevis, floribus cire. 10-13 densis
( teste vestigii). Legumen 12 cm. longum, 2.5-3 latum, 1.7 crassum, convexum,
læve seminibus 4-8, circiter 2 cm. diam., invicem tactu truncatis, albumine
nullo, cotyledonibus submembranaceis, basi cordatis, embryone conoideo,
in sinum sito, funiculo haud basi dilatato.
Tonkin : station expérimentale de Phu-tho {Chevalier, 40.992).
Remarquable par ses folioles asymétriques, étroitement lancéo¬
lées, acuminées, par le funicule des graines filiformes.
Cynometra glomerulata Gagnep., n. sp.
Arbor? 1.50-10 alla. Ramuli graciles, interdum geniculato sinuati,
2-3 mm. crassi, cinereo-grisei. Folia 6-7 cm. longa bipennala, foliolis 4,
supremis amplioribus, omnibus falciformibus, asymetricis, ad basin inæ-
qualiter obtusis, apice acuminatis, infimis 2. 5-3.5 cm. longis, 1-1.5 cm.
latis, supremis 4.5-8 cm. longis, 2-3 cm. latis; Costa haud centralis, margine
superiora approximaiis ; nervi latérales vix prominentes ; venulæ laxe reti¬
culatæ; petiolulus 1-2 mm. longus, deinde rugosissimus. Inflorescentia
glomerulos squamosos 6-8 mm. diam. composita, squamis imbricatis striatis
5 mm. longis, bracteis 2-plo longioribus, acuminatis, alabastro perjuvenile,
3 mm. diam. globoso, glaberrimo. Sepala 5, obovata, oblique ad apicem
emarginata. Petala 2 ? linearia. Stamina 8-10, filamento glabro, anthera
orbiculari, 0.8 mm. diam. Ovarium dense pilosum, stylo præter imam basin
glaberrimo. Legumen sæpe solitarium, orbiculare, vix convexum, 2-2.5 cm.
diam. valde granulatum, breviter acuminatum, apice ad basin rejeclo ;
pedicello 5 mm. longo, semine orbiculare 10 mm. diam. (haud maturo).
Laos : entre Luang-prabang et Vientiane {dl Alleizette) . — Annam :
Tourane {Clemens, 3.625) ; Tbua-lun, prov. Thua-thien {Eherhardt,
2.614) ; Cana, prov. Pbanrang {Poilane, 17.913).
(Voir Suppl. Fl. g. Indo-Cb., II).
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n° 3, 1952.
— 318 —
Mezoneuron Keo Gagnep., n. sp.
Frutex spinosus, subrepens. Ramuli validi, 1 cm. crassi, glaberi, modice
spinosi. Folia ampla, 40-50 cm. longa, glabra, spinosissima, 7-pinnata
unaquaque pinna 5-6 juga, 10-12 joliata, foliolis elliptico-oblongis utrunqm
obtujiîssimis, coriaceis, 3.S-5.5 cm. longis, 2.5-3 cm. latis ; nervi venulæque
subinconspicui ; petiolulus 3-4 mm. longue. Inflorescentia paniculata,
racemos composita, racemis 40 cm. et ultra longis, valde densifloris, ante
anthesin rubris, alabastro globoso vel ovato 15 mm. longo, breviter piloso
vel subglabro, pedicello 12 mm. longo, ad medium articulato ; floribus luteis
(Poilane). - — Calyce tubus injundibularis, 15 mm. apice latus ; sepalum
extimum erectum 17 mm. longum, canaliculatum ; sepala intermedia 2,
rectangula obtusa, 10 mm. longa, cætera 2, eis simillima sedleviter acuminata.
Petala 4, 5-6 mm. longa, obovata, haud unguiculata, cæterum 16 mm.
longum, infra medium late unguiculatum, medio gibbosum, supra medium,
bilobum. Stamina 10, exserta, filamentis basi dilatatis pilosisque ; antheris
oblongis, 2.5 mm. longis. Pistillum glaberrimum antheras superans. Legu-
men pedicello 25 mm. longo suffultum, 13 cm. longum, 6 cm. latum, apice
obtusissimo etiam emarginato ; ala 2 cm. ad medium lata j semina circa 8.
Annam : Tourane {Poilane, 1.452) ; même lieu [Clemens, 3.167).
Nom annamite : Cây keo rung.
Paraît se rapprocher de M. sumatranum qui, d’après Ridley,
a les caractères suivants : 1° sépale antérieur orbiculaire long de
6 mm. ; 2° tube du calice long de 12 mm. ; 3° corolle longue de 12 mm.
à pétales subégaux ; 4° étamines à peine saillantes ; 5° enfin la
gousse est plus courte et étroite que celle du M. Keo.
M. nhatrangense Gagnep., n. sp.
Frutex scandens, glaber usque 8 m. altus. Ramuli graciles, aculeis sparsis,
ad ramulos racbeosque sæpe geminalis. Folia bipinnata, 20 cm. longa;
pinnse 4, 10-12 foliolatæ, foliolis ellipticis vel obovatis, basi inæqualiter
cuneatis, apice obtusis, etiam rotundatis, coriaceis 30-50 mm. longis, 20 cir-
ciler latis; nervi latérales haud conspicui, venulæ anastomosantes. Inflo¬
rescentia paniculata folium ultimum longe superans, usque 40 cm. longa,
ramis gracillimis, pedicellis filiformibus 15-20 mm. longis infra calicem
articulatis, breviter pubescentibus, alabastro ovoideo, 5 mm. longo. —
Sepala 5, extimum lineare, canaliculatum, falciforme', 8 mm. longum,
cætera 4, erecta, oblongo-acuminata, exunguiculata 6 mm. longa. Petala
extima, obovata, breviter unguiculata, obtusa, 10 mm. longa, 5-6 lata;
intermedia 2 obovata, in ungue atlenuata, obtusa ; intimum flaccidum, supra
ungum geniculatum. Stamina 14, erecta exerta, filamentis infra medium
usque ad basin dilatatis, antheris ovatis, basi sagittatis, 1 mm. longis.
Ovarium conoideum, furfuraceum, ægre pilosulum; Stylus glaber, apice
prominens.
Annam : Nui Han-héo, près Nhatrang (Poilane, 4.855) ; à 7 km..
— 319
de Nhatrang, route de Ninh-hoa {Poilane, 4.749) ; réserve de Suoi-cat,
même prov. (Chevalier,^ 39.005).
A rapprocher de M. sinense Hemsl. dont il diffère : 1° ramules
très grêles ; 2° folioles obovales plus courtes, obtuses, plus minces ;
3° bouton 2-3 fois plus court, oblong-ovoïde ; 4° sépales plus étroits
et courts ; 5° l’anthère 2 fois plus courte ; 6° l’ovaire dartreux, à
peine velu.
M. oxyphyllum Gagnep., n. sp.
Frutex spinosus, scandens, præler rachidem et pinnas glaber. Folia
35 cm. et ultra longa, 20 cm. lata, spinis retroarcuatis, sxpe geminatis
armata; pinnæ 10-15 cm. longæ, circiter 14-foliolatæ ; foliis ooato-oblongis,
acuminatis, basi subæquali, rotundatis, apice mucronatis, 30 mm. longis,
12 latis, infra pallidioribus ; nervi latérales venulis reticulatis paululum
dislinctis. Inflorescentia longissima usque post anthesin 60 cm. longa,
floribunda, glabra, virgata; floribus ignotis; leguminis pedicellus 25 mm.
longue," infra calycem articulatus. Legumen 12 cm. longum supra medium
4.5 cm. latum, obovato-oblongum, apice obtusissimum, æqualiter et utrinque
basi attenuatum, breviter stipatum; ala 1 cm. lata, lilteram S subrectam
figurans ; semina nonnulla haud matura.
Annam : provenance de N’ghé-an, réserve for. de Co-ba {Che¬
valier, 32.512).
Espèce très remarquable, distincte de toutes celles à moi connues :
1° par les folioles acuminées-mucronées ; 2° par la gousse arrondie
au sommet, beaucoup plus étroite au-dessous du milieu.
Sindora kontumensis Gagnep., n. sp.
Arbor 25 m. circiter alta, trunco usque 1 m. diam. Ramuli glabri teretes,
virgati, flexuosi, castanei. Folia 15-20 cm. longa, glaberrima, pinnæ 2-3-jugæ,
rachide valido, 7-10 cm. longo, 2-3 mm. crasso ; foliolis ovalis, paullulo
acuminatis, obtusis, potius ad basin rotundatis, rigidis, 6.5-10 cm. longis,
5-6.5 cm. latis, Costa centrait infra supraque prominente, nervis lateralibus
ab venulis I haud bene distinctis ; venulis numerossimis, dense reticulatis ;
petiolulo valido, 6-8 mm. longo. Flos ignotus. Legumen sub orbiculare
(monospermum) sive ellipticum (oligospermum), spiculis numerosis,
conicis hirtum, usque 10 cm. longum, 6 latum, semine immaturo elliptico
vel suborbiculare, 17-20 mm. longo, 14-20 mm. lato, funiculo apicem valde
tumido arillum simulante.
Annam : massif de Ngok-guga, près de Dakto, prov. Kontum
{Poilane, 31.635). — Laos : Pak-munung Wieng-chan {Kerr, 21.132).
Non loin de S. tonkinensis A. Chev. qui a des folioles nettement
acuminées et falciformes, au nombre de 4 paires, la côte non médiane,
la gousse moins large de 15 mm., le funicule de la graine non arilli-
forme.
— 320 —
Sindora laotica Gagnep., n. sp.
Arbor elata, 25 m. alla. Ramuli læves, glabri, teretes. Folia usque 30 cm-
longa, rachide 18 cm. longo, gracili, 4-jugo, foliolis ovato-acuminatis, basi
obtusissimis vel rotundatis, 10-12 cm. longis, 3-6 cm. lotis, coriaceis, gla-
berrimis, acumine obtusiusculo brevi, vel acuto, 1 cm. longo, Costa haud
perfecte centrait, parte foliolo latiori ; nervis latérales 15-16 jugi cum inter-
mediis brevioribus, venulis densissime reticulatis, conspicuis, petiolulo
valido 5 mm. longo. Inflorescentia terminalis, luteo-velutina, circiter 20 cm.
longa, 12 cm. lata, ramulis arcuatis, 7-3 cm. longis, floribus subsecundis,
bracteis lanceolalis, vix 1 cm. longis, bracteolis 2 lanceolato-linearibus,
oppositis, vix 10 mm. longis, ad medium pedicelli insertis, alabastro obo-
voideo ,8-10 mm. longo, papillis longis numerosis flexuosis, velutinis hirto.
Sepala extus velutina intus pilosa, pilis appressis, obovato-lanceolata,
10 mm. longa. Petalum 1, obovatum, margine ciliatum, dorso pilosum.
Stamina 9-10, libéra; anthera 3.5 mm. longa, in alabastro obversæ oscil¬
lantes; filamentum basi pilosissimum. Ovariurn pilosissimum, Stylus glaber.
Legumen ignotum.
Laos : Muong-baw, près Wien-chan {Kerr, 21.275).
Diffère à la fois de S. kontumensis et de S. tonkinensis présentant
des folioles larges comme celles du premier et acuminées comme
celles du second. Il est très remarquable par les nombreuses papilles
qui hérissent le bouton floral depuis le sommet jusqu’auprès de
la base.
Laboratoire de Plianérogamie du Muséum.
321 —
Cafactères et position systématique de berriasibelus
EXTINCTORIUS (RaSPAIL) NOV. GEN. (BÊLEMNITES).
Par Maurice Delattre.
Les caractères particuliers de Belemnites extinctorius Raspail
■avaient été mis en évidence au cours d’un travail précédent (Diplôme
d’études supérieures). L’étude en lame mince d’une section trans¬
versale permet de préciser, en partie, sa position systématique.
Matériel :
5 rostres complets jusqu’à l’ouverture, en parfait état ; 25 rostres
avec région alvéolaire partielle ; 16 rostres jeunes.
Bibliographie
1829. Belemnites extinctorius nov. sp. — Raspail : p. 308 ; pl. VI, fig. 20.
1841. Belemnites extinctorius Rasp. — Duval-Jouve : p. 64 ; pl. VIII,
fig. 1-3.
1846-49. Id. — Quenstedt : p. 453 ; pl. XXX, fig. 19-20.
1858. Belemnites conicus Blainv. — Pictet & de Loriol : p. 10 ; pl. I,
fig. 5.
1883. Belemnites extinctorius Rasp. — Uhlig : p. 175 ; pl. I ; Non :
fig. 12.
1951. Id. — Delattre : p. 150, fig. 64 et 65 ; Non : fig. 60 à 63 et pl. V,
fig. 65 à 68 ; Non ; fig. 69.
Synonymie :
Belemnites extinctorius Raspail 1829 a souvent été confondue
avec Duvalia conica (Blainville 1827) par suite de quelques ressem¬
blances externes entre les rostres jeunes de ces deux espèces. Les
différences sensibles entre les adultes seront examinées après la
description.
Dimensions :
\
A. — Rostre décrit : '
Longueur totale : 75-80 mm.
Longueur du sillon ; 70 mm.
Diamètres latéral et dorso-ventral : 18 mm.
Bultetin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 3, 1952.
— 322
B. — D’après les sections sagittales de deux autres rostres :
1. — Alvéole pénétrant jusqu’à 26 mm. de la pointe.
Distance entre la 1''® loge et la face sillonnée : 7,5 mm.
Distance entre la 1’’“ loge et la face non sillonnée : 6,4 mm.
Angle alvéolaire : 20®.
2. — Alvéole pénétrant jusqu’à 25 mm. de la pointe.
Distance entre la loge et la face sillonnée : 9,8 mm.
Distance entre la 1*^® loge et la face non sillonnée : 6,4 mm.
Angle alvéolaire ; 19®30.
Description : '
1° Rostre adulte. — Rostre cylindrique sur les 3/5 de sa longueur,
se renflant légèrement à ce point, s’atténuant brusquement ensuite.
La face sillonnée (vue latérale) s’incline moins régulièrement et
un peu plus tard que la face opposée : la pointe est donc un peu
plus proche de la face sillonnée. Les flancs, après le renflement situé
au niveau de l’extrémité alvéolaire, s’atténuent brusquement et
s’aplatissent.
Le sillon médian s’étend depuis l’ouverture alvéolaire jusqu’à
5 mm. de la pointe ; il est caractérisé par son extrême largeur
(un méplat sépare ses deux flancs inclinés à 30°), par sa profondeur
qui peut atteindre 1 mm. et se maintient sans faiblir jusqu’à 10 mm.
de la pointe, et par ses bords nets.
Lignes latérales absolument invisibles. Parfois un léger aplatisse¬
ment des flancs, mais jamais de dépression et encore moins trace
de binervure.
Sections transversales circulaires à l’avant, rectangulaires (com¬
primées) à la pointe.
2° Rostre jeune et croissance. — Le rostre jeune (longueur î
25 mm. ; diamètre : 5 mm.) est à peu près cylindrique sur la presque
totalité de sa longueur ; la légère différence (en moins) pour le
diamètre latéral est due à une faible dépression des flancs.
Pointe déjà plus proche de la face sillonnée, encore non atténuée.
Ligne apiciale presque entièrement rectiligne, commençant à
s’incurver vers la face sillonnée tout à la fin de son trajet.
Le sillon ventral est profond, long, large avec fond plat ; ses
bords sont nets : il a déjà les caractères de l’adulte.
La région des lignes latérales est marquée par un léger aplatisse¬
ment des flancs (quelques 1/10 mm.). Ce méplat commence à 5 mm.
de la pointe, va en s’élargissant, puis décroît de nouveau pour dis¬
paraître, laissant l’avant de la région alvéolaire parfaitement
cylindrique. Il a en somme la forme d’une ellipse de 15 mm. de long.
On peut, en général, voir à son emplacement une dépression et
— 323
sur quelques individus seulement, une crête médiane très légère :
on peut donc considérer ces lignes latérales comme une binervure.
Le rostre jeune est quelquefois faiblement lancéolé. En compa¬
raison, l’adulte a une pointe plus excentrée, l’extrémité du rostre
de plus en plus atténuée et une alvéole proportionnellement plus
profonde.
3° Variabilité. — Les variations sont à peu près inexistantes ;
on peut tout juste signaler l’atténuation plus ou_ moins rapide des
flancs près de la pointe, qui va en s’accentuant avec l’âge.
4° Fente alvéolaire. — La section naturelle se fait dans le plan
sagittal indiquant ainsi une ligne de moindre résistance correspon¬
dant au sillon.
Les rostres en très bon état ne se laissent pas fendre, se cassant
de façon tout à fait quelconque. D’autres, au contraire, laissent
apparaître entre l’alvéole et le sillon une surface plane pouvant
être considérée à première vue comme une fente alvéolaire par
laquelle auraient souvent pénétré des impuretés (oxyde de fer).
Toutefois, l’impression de striation longitudinale du champ de fente
n’apparaît pas ; sa longueur, toujours inférieure à celle de l’alvéole,
varie beaucoup d’un rostre à l’autre ; le mode de terminaison est
quelconque et non pas défini ; enfin, en section transversale, aucune
fissure rectiligne parfaitement radiale n’est visible : or ces carac¬
tères sont toujours réunis en cas de fente alvéolaire (Hastatidae).
J’avais précédemment conclu à l’absence de fente alvéolaire, la
cassure plane n’étant due qu’à la présence du sillon ; la très forte
incurvation des couches à son niveau étant cause de grande fragi¬
lité, les premières fissures lors de la fossilisation se produisent là
et des substances dissoutes peuvent s’y infiltrer et se déposer.
L’étude de la disposition des prismes, sur une coupe transversale
mince effectuée à un niveau où une fente éventuelle aurait sûrement
été présente, a confirmé les conclusions précédentes.
En dehors du sillon, les prismes de calcite sont perpendiculaires
aux couches : par conséquent radiaux ; ceux d’une nouvelle couche
de rostre se forment dans le prolongement des précédents : on a
donc, selon un rayon, un prisme unique.
Lorsque s’amorce l’incurvation des couches au niveau du sillon,
la formation des prismes est troublée. Si l’incurvation est faible
ou n’a lieu que sur une très petite distance, les prismes n’en tiennent
pas compte et restent radiaux. Si l’incurvation est trop forte ou
s’il lui succède un plan d’orientation différente, les prismes deviennent
perpendiculaires à cette nouvelle direction. Le contact entre les
faisceaux de prismes de directions différentes est parfaitement rec¬
tiligne. Dans les cas intermédiaires, réalisés surtout chez le rostre
jeune où les courbures n’affectent que de brèves distances, l’homo-
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 3, 1952.
22
— 324 —
généité des prismes est rompue, ceux-ci n’intéressent plus qu’une
seule couche du rostre à laquelle ils sont perpendiculaires, d’où
l’impression de courbure du faisceau de prismes embrassant plu¬
sieurs couches.
Chez Belemnites extinctorius, la disposition des prismes est donc
la suivante :
— Zone 1 : prismes radiaux.
— Zone 2 : prismes inclinés à 30°, perpendiculaires aux flancs du sillon.
— Zone 3 faisceau de prismes radiaux correspondant au fond plat
du sillon.
— Zone 4 : régions du rostre avec prismes en discontinuité.
— fl, f2 : lignes droites délimitant le faisceau médian.
La zone « 3 » est affectée, lors de la fossilisation, de nombreuses
fissures radiales, parallèles à « / » et partielles. Ces fissures, dans
un champ étroitement limité, imposent, lors d’un essai de section,
une cassure plane et rectiligne jusqu’au moment où, par suite d’une
modification de la courbure des couches, cette structure s’efface.
Les zones « 2 » existent toujours chez Belemnites extinctorius
(comme chez de nombreuses Belemnites d’ailleurs). La zone « 3 »
dont la largeur n’est fonction que de celle du sillon, n’existe que
rarement chez les autres Belemnites ; sa largeur est très variable
chez B. extinctorius elle-même et peut être nulle. Cqci explique
le bonheur très inégal avec lequel s’effectue la section sagittale de
ces rostres.
Indépendamment du faisceau de petites fissures partielles, les
couches du rostre traversent sans aucune interruption la zone « 3 » :
Il n’y a pas de fente alvéolaire.
5° Alvéole. — L’alvéole de 20° d’angle environ est profonde des
2/3 du rostre, quelquefois un peu plus.
Chez le tout jeune rostre, l’alvéole est droite et à peu près axiale ;
mais chez l’adulte, par suite de la plus grande épaisseur des dépôts
sur la face sillonnée, l’axe alvéolaire se trouve dirigé vers la face
opposée. La distance « face non sillonnée — l^'® loge » est donc plus
faible que celle « l""® loge — face sillonnée » (voir dimensions).
Cette différence existe chez tous les individus mais sa valeur est
très variable.
La pointe étant au contraire rapprochée de la lace sillonnée,
il s’ensuit que la ligne apiciale de l’adulte, droite au début, s’incurve
nettement vers la face sillonnée pour rejoindre la pointe.
La section transversale de l’alvéole est circulaire ; celle-ci s’ex¬
centre avec l’âge mais ne se courbe pas. Ouverture alvéolaire
inclinée avee face sillonnée plus longue.
Le siphon n’a pas pu être observé. Les conditions de fossilisation,
même les meilleures, séparent presque systématiquement le phrag-
— 325 —
mocône du rostre ; la conothèque n’est que très rarement conservée.
6° Rapports et différences. — L’ensemble des caractères précédents
isole Belemnites extinctorius du reste des Belemnites : sa position
systématique sera étudiée plus loin. Si l’adulte se distingue sans
ambiguité, on a pu confondre le rostre jeune avec d’autres espèces,
DHposition des prismes de calcite dans une section transversale
à mi-rostre de Berriasibelus extinctorius (Raspail).
en particulier avec Duvalia conica (Blainville). B. extinctorius Bas-
pail 1829 et B. conicus Blainville 1827 (cette dernière plus ou moins
confondue avec B. latus Blainv.) avaient d’abord été distinguées.
En 1883, Mayer-Eymar, dans sa « Klassification » met en syno¬
nymie B. extinctorius et B. conicus, ce qu’avaient déjà fait implici¬
tement beaucoup d’auteurs ; il se fonde sur la ressemblance générale
des rostres, notamment sur l’aspect du sillon, B. conicus pouvant
alors passer pour une forme d’âge moyen de B. extinctorius. Le tout
— 326 —
fut ensuite attribué au genre Duvalia Bayle et Zeiller, puis à Cono-
helus Stolley (Fossilium C.atalogus — Von Bûlow — 1920).
ÜHLiG, dans son étude sur les Céphalopodes valanginiens et hau-
teriviens de Silésie (1901, p. 18', pense, qu’en Allemagne, on peut
distinguer les deux formes ; mais dans aucun cas l’emplacement
n’avait pu être déterminé.
Même en se fondant uniquement sur l’aspect général, B. conicus
ne peut passer pour une forme jeune de B. extinctorius qui n’aurait
pas encore atteint l’atténuation caractéristique de l’extrémité pos¬
térieure car :
— Cette atténuation est acquise de très bonne heure par la jeune
B. extinctorius (bien avant d’avoir atteint la taille d’une B. conicus).
— La section transversale de B. extinctorius est circulaire (rostre
jamais comprimé) tandis que B. conicus est comprimée (11/10)
avec section transversale un peu trapéfeoidale.
— Les caractères internes lèvent le doute : l’alvéole et la ligne
apiciale de B. extinctorius se rapprochent de la face non sillonnée ;
c’est l’inverse chez B. conicus. D’autre part, l’angle alvéolaire de
B. extinctorius mesure de 19o30 à 20°, tandis que celui de B. conicus
18° seulement.
Bemarque : Une radiographie a montré chez B. conicus le siphon
en place, opposé au sillon. Celui-ci est donc dorsal. B. conicus
est une Duvalia (voir M. Delattre, 1951, pp. 99 et 101, fig. 42
et pl. 111, fig. 47 à 49).
7° Position systématique. — Belemnites extinctorius est donc définie
par :
— un sillon médian partant de l’ouverture alvéolaire et n’attei¬
gnant pas la pointe ;
— l’absence de fente alvéolaire ;
— l’alvéole droite, plus proche de la face non sillonnée ;
— la ligne apiciale d’abord rapprochée de la face non sillonnée
puis se recourbant vers la face opposée.
Son rostre cylindrique, sa pointe atténuée et les caractères du
sillon définissent l’espèce telle que Raspail l’a décrite.
La position de l’alvéole et de la ligne apiciale dans le rostre est
particulière ; c’est l’inverse de ce qui a lieu chez les Belemnites avec
lesquelles on pourrait la comparer (notamment Duvaliidae) où alvéole
et ligne apiciale sont rapprochées de la face sillonnée. Un tel carac¬
tère, constant chez tous les individus, justifie un genre nouveau.
Le sillon médian « alvéolaire », l’absence de fente alvéolaire et
la position du siphon sont les caractères fondamentaux qui défi¬
nissent les familles.
Ni les sections, ni les radiographies, effectuées sur un matériel
malgré tout incomplet, ne m’ont permis de voir le siphon.
— 327 —
Deux ca,s sont alors possibles :
1. Le siphon est à l’opposé du sillon (alors dorsal) :
Le nouveau genre appartient aux « Duvaliidae » (pas de fente
alvéolaire et sillon « alvéolaire » dorsal) ; il se place à côté de Cono-
helus Stolley, apparaissant un peu après lui.
2. — Le siphon est contre le sillon ( alors ventral ) :
Aucune famille du Crétacé inférieur nj répond alors à la défi¬
nition précédente. Une nouvelle famille devra probablement être
créée dont les relations avec les Belemnites du Jurassique seront
à étudier.
8°. — Répartition géographique. — Berriasibelus extinctorius (Ras-
pail) a été trouvée dans le Berriasien de Chomérac (Ardècbe),
accompagnant Duvalia lata, Hibolites orbignyanus et Duvalia
conica. Son plus grand développement se situe au Berriasien et au
Valanginien (Sud-Est, Hérault, Gard, Alpes françaises, suisses et
autrichiennes) toujours en même temps que les espèces précédentes.
Elle est encore signalée dans le Néocomien de Silésie et en Anda¬
lousie.
La confusion longtemps maintenue entre Duvalia conica (Bl.)
et Ber. extinctorius (Raspail) ne permet pas de délimiter son domaine
géographique à l’aide de la bibliographie. Ber. extinctorius apparaît
au Tithonique tout à fait supérieur et vit durant tout le Valanginien
accompagnant Duvalia lata mais sa répartition géographique est
moins étendue, apparemment limitée à l’Europe.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
1829. Raspail (F. V.). Histoire naturelle des Belemnites. Ann. Sci.
Observation. T. I.
1841. Duval-Jouve (J.). Belemnites des terrains crétacés inférieurs des
environs de Castellane (Basses-Alpes). Paris.
1846-49. Quexstedt (F. A). Die Cephalopoden. Petretrefactenhunde
Deutschlands. Bd. I. Tubingen.
1858. PiCTET et de Loriol. Description des fossiles contenus dans le
terrain néocomien des Voirons. Mat. pour la Paléontologie suisse,
2® sér., Genève.
1883. Uhi.ig (V.). Die Cephalopodenfauna der Wernsdorferschichten.
Denkschr. Math. Nat. Classe Akad. IFiss. Bd. XLVI. Wien.
1901. — Uber die Cephalopodenfauna der Teschener-und Grodischter-
Schichten. Id. Bd. LXXII.
1951. Delattre (M.). Les Belemnites du Crétacé Inférieur Français.
Dipl. Et. Sup., Paris.
— 328 —
Contribution a v étude des Flores fossiles d’Asie Mineure.
Par J. Arènes et G. Depape.
V
\
Les documents paléophytologiques sur l’Asie Mineure sont rares
et succincts. Pour la flore tertiaire, on peut citer à notre connais¬
sance, la brève étude de Unger [1853] ^ sur des plantes fossiles
recueillies par Kotschy dans la vallée du Cydnus, au pied méri¬
dional du Boulgardagh (chaîne du Taurus). Les huit espèces iden¬
tifiées, Podocarpus eocenica Ung., Myrica Ungeri H. (= Comptonia
laciniata Ung.), Quercus Lonchitis Ung., Cinnamomum lanceolatum H.
(= Daphnogene lanceolatum Ung.), Andromeda oaccinifolia Ung.,
Vaccinium Acheronticum Ung., Eucalyptus oceanica Ung., Diospyros
Myosotis Ung., se retrouvent toutes dans la flore de Sotzka [Unger,
1850 ; Heer, 1857-59, 1861 ; Ettingshausen,. 1858], ce qui permet
d’attribuer à l’ensemble un âge oligocène et plus précisément chat-
tien. Les flores quaternaires y étaient jusqu’à ce jour inconnues :
les matériaux recueillis par M. Xavier de Planhol et dont il
nous a confié l’étude apportent une première documentation dans
ce domaine. A vrai dire, ce matériel, des tufs provenant de deux
localités, l’une de Pisidie, Kurna kôy, l’autre de Pamphylie Antalya,
s’il est pétri d’empreintes végétales, est excessivement pauvre en
espèces et ne permet que des conclusions fort modestes au double
point de vue chronologique et paléoclimatique.
1. — Travertins de Kurna kôy (ait. 1.100 m. environ).
A Kurna kôy, situé à 5 km. au sud-est du lac de Burdur, dans
la région des lacs pisidiens, le travertin, discordant sur le Néogène,
forme des dépôts de près de 80 m. d’épaisseur [de Planhol, 1950]
et contient une florule lacustre à empreintes multiples se rapportant
aux trois seules espèces suivantes :
1. Glyceria, cf. G. fluitans R. Br.
Diverses empreintes (gaine et limbe) de feuilles d’une Graminée
qui, parmi les espèces aquatiques actuelles de cette famille en Asie-
Mineure, correspondent parfaitement par leur nervation et leur
largeur, à Glyceria fluitans. Cette espèce, de nos jours subcosmo¬
polite, des mares, fossés, rivières, habite l’Europe (principalement
1. Les millésimes entre crochets renvoient à l’Index bibliographique.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n° 3, 1952.
329 —
boréale et moyenne) ; l’Asie jusqu’au Caucase et la Transcaucasie,
à l’Asie-Mineure où elle s’élève jusqu’à 1.800 m. ^ ; l’Afrique ;
l’Amérique boréale.
2. Salix [Sect. Fragiles (Koch) Seem.] babylonica L.
C’est l’élément dominant de la florule, avec d’innombrables
empreintes de feuilles denticulées, étroitement lancéolées, longue¬
ment acuminées, à nervures latérales nombreuses, arquées-ascen-
dantes. Espèce originaire d’Asie Centrale, son aire s’étend du Cau¬
case au Japon (Perse, Turkestan, Chine) ; c’est une plante du
hord des eaux, dans les plaines et les vallées où elle est fréquemment
cultivée en dehors de son aire dans toutes les régions tempérées.
3. Quercus cf Q. pedunculata Ehrh.
Empreinte unique d’une cupule glahre, à écailles peu nombreuses,
courtes, appliquées, rappelant celles de notre Chêne pédonculé.
Cette essence existe actuellement en Asie-Mineure dans toute la
région pontique, de la Mer Noire à 1.600 m. d’altitude. Son aire
moderne : l’Europe (exclusion boréale) jusque dans les départe¬
ments méditerranéens et la Corse, l’ Asie-Mineure boréale jusqu’en
Arménie et Cappadoce, le Caucase et la Transcaucasie, le Maroc.
Cette espèce est la seule de Kurna kôy qui établisse certains
rapports avec d’autres paléoflores quaternaires ; on l’a signalée :
1° dans les flores würmiennes bien plus septentrionales de Saint-
Saturnin (Puy-de-Dôme) [Boulay, 1887] et de Pont-à-Mousson
(Meurthe-et-Moselle) [Bleicher et Fliche, 1889] ; 2“ dans la flore
de La Perle (Aisne) [Bleicher et Fliche, 1889] rapportée à l’ Inter¬
glaciaire II Mindel-Riss. A La Sauvage (Luxembourg) [Bleicher
et Fliche, 1889] on a identifié un Chêne du groupe sessiliflora-
pedunculata sans possibilité de discrimination entre ces deux espèces.
IL — Travertins d’Antalya (altitude 40 m.).
Les travertins d’Antalya qui reposent au moins partiellement
sur un Astien marin fossilifère, renferment une flore à Saules comme
la précédente riche en empreintes mais ne comportant que deux
espèces, l’une et l’autre de la Section Capreae Anderss.
1. Les renseignements consignés ici sur la chorologie des espèces identifiées sont
empruntés à Rouy [1893-1927], Boissier [1867-1888] et Tchihatchefp [1860];
ceux qui concernent l’écologie sont des mêmes auteurs et en outre de Mathieu {1877].
2. M. Recep Egemen, de l’Institut d’Études et de Recherches minières d’Ankara,
a signalé [de Planhol, 1950] dans les tufs de Kurna Kôy une flore à Salix comportant
deux « espèces » fossiles Salix cf. varians Goep. et Salix angusta A. Br. En réalité,
on a réuni sous ces deux noms de nombreux types de Saules fossiles dont certains ne
sont pas sans rapports étroits avec les espèces modernes angustifoliées (des Sections
Fragiles et Viminales) parmi lesquelles figure iS. babylonica.
— 330 —
1. Salix Caprea L.
Multiples empreintes dé feuilles assez grandes, ovales, entières,
à nervures secondaires très marquées, peu nombreuses, inégalement
espacées mais toujours très distantes les unes des autres, sortant
de la principale suivant un angle très ouvert, arquées, longuement
ascendantes et parfois bifurquées dans leur moitié supérieure ;
réseau tertiaire polygonal un peu lâche très accusé. Eurosibérienne ^
acceptant tous les sols, humides ou non, jusqu’à l.COO m. d’altitude,
en Europe même arctique), en Asie depuis les régions boréales
jusqu’à l’Asie Mineure (Bithynie, Pont, Arménie, Anatolie boréale,
Lazistan, Cilicie), au Liban, au Caucase (région subalpine et alpine),
à la Transcaucasie et à la Perse. Est connue du Postpliocène de
Lombardie (Tufi) [Sohdelli, 1874] et des flores würmiennes ^ de
Saint-Saturnin (Puy-de-Dôme) [Boulay, 1887] et de Pont-à-Mous-
son (Meurthe-et-Moselle) [Bleichf.r et Fliche, 1889].
2. Salix cinerea L.
Un certain nombre d’empreintes de feuilles grandes, obovales,
ondulées-denticulées, à nervures très apparentes, les secondaires
assez nombreuses et assez rapprochées, émergeant obliquement
( ± 45°) de la principale, arquées étalées-dressées ; nervation ter¬
tiaire scalariforme assez lâche, emprisonnant un fin réseau poly¬
gonal. Dans le groupe cinerea, représentent un type macrophylle
qui, par l’ampleur des limbes (certainement plus de 12 X 4 cm.)
rappellerait le Salix grandifolia Ser., orophyte (au-dessus de 900 m.)
médioeuropéen assez voisin d’ailleurs de S. cinerea. Celui-ci habite
les sols humides des plaines et vallées en Europe (jusqu’en Corse),
en Asie (boréale, centrale et occidentale), en Afrique septentrionale ;
pour l’Asie Mineure, Tchihatcheff mentionne [1860] sa présence
en Anatolie, en Arménie, en Cilicie et dans la région pontique où
elle s’associé à Carpinus orientalis, Acer campestre et autres vers
l’altitude de 1.000 m.
C’est une eurosibérienne que l’on connaît du Rissien (Maison
Carrée près Alger) [Arambourg, Arènes et Depape, 1952], de
r Interglaciaire 11 (La Perle ; Aisne) [Bleicher et Fliche, 1889]
et surtout des paléoflores würmiennes : La Celle (Seine-et-Marne)
[Saporta, 1876], Saint-Saturnin (Puy-de-Dôme) [Boulay, 1887],
Montpellier [Planchon, 1864], Pont-à-Mousson (Meurthe-et-
Moselle) [Bleicher et Fliche, 1889], Les Arcs (Var) [Saporta,
1867], Saint-Antonin (Bouches-du-Rhône) [Fritel, 1920], vallée
de la Vis (Hérault) [Boulay, 1886-87] ; signalée encore au Pigeon-
1. Eurosibérienne-boréo américaine de Braun-Blanquet [1923].
2. Au sujet de l’age de ces flores quaternaires et de toutes celles que nous citons ici
à titre comparatif, voir Braun-Blanquet [1923], Depape [1928], Furon [1951],
Arambourg, Arènes et Depape [1952].
nier de la Torse près Aix (Bouches-du-Rhône) [Fritel, 1920] et
dans le Postglaciaire de Lasnez (Meurthe-et-Moselle) [Fliche, 1889]
et de Resson (Auhe) [Fliche, 1883].
III. — C ARACTÈRES REMARQUABLES ET AGE DES DEUX FLORULES.
Les caractères les plus saillants de ces deux florules sont la sur¬
vivance actuelle de tous leurs constituants, l’absence de tout élément
méditerranéen et la participation de plantes qui, telles Quercus
pedunculata, Salix Caprea et S. cinerea, s’incorporent, entre autres,
à différentes paléoflores du Würmien continental européen : La
Celle, Saint-Saturnin, Pont-à-Mousson et, en région méditerranéenne,
Montpellier, Les Arcs, vallée de la Vis, Saint-Antonin. Pat suite,
ce sont des flores relativement récentes ; pour l’Asie Mineure, ce
sont des flores offrant un certain caractère montagnard, froides et
d’âge probablement würmien mais non contemporaines.
Celle d’Antalya est, à n’en pas douter, par ses deux eurosibé¬
riennes, celle qui, en raison de sa très faible altitude et de sa position
littorale, traduit les conditions climatiques les plus rudes : elle doit
être la plus ancienne. Celle de Kurna kôy, par l’association d’une
ubiquiste des milieux aquatiques (Glyceria), d’une orientale tem¬
pérée (Salix babylonica) et d’une européo-taurique (Quercus pedun¬
culata) implique certainement, à son altitude bien plus élevée,
des conditions thermiques moins excessives qui pourraient bien
coïncider avec la fin du Würm sinon avec le début du Postglaciaire.
La pauvreté des matériaux étudiés ne permet pas de conclusions
plus approfondies.
M. X. DE Planhol à qui nous avons soumis ce travail constate
que ses conclusions « concordent parfaitement avec la position
des empreintes recueillies à l’intérieur de la massé travertineuse.
Les échantillons provenant d’Antalya étant situés dans la partie
moyenne de la masse des travertins du Sud (dont l’épaisseur pro¬
bable est de plusieurs centaines de mètres), et ceux de Kurna Kôy
appartenant à la partie supérieure de la formation du Nord du
Taurus, il semble que la constitution de ces travertins, qui sont
d’âge et de situation stratigraphique équivalents, se soit poursuivie
tout au long des temps glaciaires et ait trouvé son terme au moment
du réchauffement post-glaciaire. »
Laboratoire de P hanéro garnie du Muséum.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
1850. Unger (F.). Die fossile Flora von Sotzka. Denkschr. d. K. Akad.
d. Wïss. math. nat. CL, IL
1853. — Notiz über ein Lager Tertiarpflanzen im Taurus. Sitzungsber.
K. Akad. TViss. Math. nat. Cl.., XI.
1857-59. Heer (O.). Flora tertiaria Helvetiae. III.
1858. Ettingshausen (G.). Beitrag zur Kenntniss der fossile Flora von
Sotzka in Steiermark. Sitz. K. Akad. Wiss. Math. nat. Cl., XXVIII.
1860. Tchihatcheff (P. de). Asie Mineure, 3® partie, Bot. II.
1861. Heer (O.). Recherche sur le climat et la végétation du pays ter¬
tiaire (Trad. de Ch. Th. Gaudin).
1864. Planchon (G.). Etude sur les tufs de Montpellier.
1867. Saporta (G. de). La flore des tufs quaternaires de Provence.
C. R. 33® Sess. Congr. Scient, de France.
1867-1888. Boissier (E.). Flora orientalis.
1874. SoRDELLi (F.). Descrizione di alcuni avanzi vegetali delle argille
pliocenische lombarde. Att. Soc. It. Sc. nat., XVI.
1876. Saporta (G. de). Sur le climat des environs de Paris à l’époque
du Diluvium gris, à propos de la découverte du Laurier dans les
tufs quaternaires de la Celle. C. R. Ass. franc. Av. Sc. Congrès
de Clermont.
1877. Mathieu (A.). Flore forestière. Description et histoire des végétaux
ligneux qui croissent spontanément en France et des essences
importantes de l’Algérie, 3® édit.
1883. Fliche (P.). Etude paléontologique sur les tufs quaternaires de
Resson. Bull. Soc. Géol. Fr,, 3® sér., XII.
1886-87. Boulay (N.). Notice sur la flore des tufs quaternaires de la
vallée de Ip Vis. Ann. Soc. Sc. Bruxelles, XL
1886-87. — La Flore fossile de Bezac près de Saint-Saturnin (Puy-de-
Dôme). Ann. Soc. Sc. Bruxelles, XI.
1889. Bleicher et Fliche (P.). Recherches relatives à quelques tufs
quaternaires du Nord-Est de la France. Bull. Soc. Géol. Fr., 3,
XVII.
1889. F'liche (P.). Note sur les tufs de Lasnez, près Nancy, Bull. Soc.
■ scient. Nancy, 2® sér., X.
1893-1927. Rouy (G.). Flore de France.
1920. Fritel (P. H.). Remarques sur la flore quaternaire du Midi de
la France. Bull. Mus. Nat. Hist. nat., n° 7.
1923. Braun-Blanquet (J.). L’origine et le développement des flores
dans le Massif Central de France.
1928. Depape (G.). Le Monde des Plantes à l’apparition de l’homme
en Europe occidentale. Flores récentes de France, des Pays-Bas,
d’Angleterre. Ann. Soc. Sc. Bruxelles, Sér. B. Sc. phys. et nat.,
XLVIII.
1950. Planhol (X. de). Sur la morphologie de la région des lacs Pisi-
diens (Asie Mineure). C.R.Ac., Sc. 230.
1951. Furon (R.). Manuel de Préhistoire Générale, 3® édit.
1952. Arambourg (C.), Arenes (.1.) et Depape (G.). Sur deux flores
fossiles quaternaires d’Afrique du Nord. C.R.Ac. Sc., 234.
1952. — • Contribution à l’étude des flores fossiles quaternaires de l’Afrique
du Nord. A paraître en 1952 in Arch. Mus. Nat. Hist. nat. Paris.
— 333 —
Un nouveau bois tertiaire du Bassin de Paris.
CUPRESSINOXYLON MATROMNENSE N. SP.
Par Louis Grambast.
L’échantillon silicifié du bois décrit ici provient des alluvions
(graviers inférieurs) de la basse terrasse de la Marne à Varennes,
près Claye-Souilly (Seine-et-Marne).
Nous devons la récolte de ce fossile à M. Franc de Ferrière,
de Mulhouse ; qu’il en soit ici très vivement remereié ainsi que
M. Edouard Boureau, sous-Directeur au Muséum d’Histoire
Naturelle, qui nous en a eonfié l’étude.
Cupressaceae.
Cupressinoxylon matromnense n. sp.
(Fig. 1 à 3).
A. — Étude anatomique.
I. — Lames minces transversales.
Le bois est homoxylé et présente des couches d’accroissement
peu tranchées, dans lesquelles le bois final, quand il est distinct,
ne comprend que 2, 3 ou 4 assises de cellules, occasionnellement
5 à 8.
Les trachéides ménagent entre elles de petits méats. Les premières
cellules du bois initial au contact du bois final (ligne limitante)
se rapprochent du type carré indiqué par Peirce (1938), ne laissant
pas de méats appréciables ; mais ce caractère n’apparaît pas abso¬
lument constant dans notre échantillon.
Dans le bois initial, les cellules sont sensiblement isodiamétriques.
Les lumens peuvent exceptionnellement atteindre ou dépasser
40 [X de largeur, mais leur diamètre est en général compris entre 25
et 30 [Ji.
L’épaisseur de la simple paroi radiale ou tangentielle va, le plus
souvent, de 3 à 5 [X.
Dans le bois final, la largeur radiale des lumens est réduite parfois
Bulletin du Muséüm, 2® série, t. XXIV, n° 3, 1952.
— 334 —
jusqu’à 10 jj, et occasionnellement s’annule, le lumen n’étant plus
marqué que par une fente allongée tangentiellement.
Les parois tangentielles des trachéides peuvent avoir jusqu’à
11 p, d’épaisseur.
Les rayons ligneux sont séparés par des épaisseurs variant de 1
à 16 files de trachéides. Les cellules couchées sont courtes, leur
longueur radiale étant souvent comprise entre 30 et 50 p sur 15
à 25 P de largeur tangentielle. La longueur radiale peut cependant
Fig. 1. — Section radiale.
atteindre 150 p. Les doubles parois tangentielles ont 2-3 p d’épais¬
seur. Elles sont rectilignes, régulières et lisses. On observe souvent
deux parois tangentielles très rapprochées séparant des cellules
de longueur normale. Les parois radiales ont environ 1 p. D’assez
rares cellules couchées présentent un contenu résineux véritable.
Les cellules dressées du parenchyme ligneux sont peu nombreuses,
dispersées, mais tendent à former des alignements tangentiels.
Leur diamètre peut atteindre 50 p. 11 n’y a aucun canal sécréteur
normal, ni de vrais canaux traumatiques. Le bois, d’une bonne con¬
servation générale, présente des zones d’altération profonde dans
lesquelle? on observe des cordons de cellules de parenchyme, parfois
bordés d’un cercle de cellules régulières ; quelques-uns sont verti-
— 335 —
eaux, de plus nombreux horizontaux, mais ils n’ont ni la structure
ni la régularité de répartition des canaux sécréteurs.
II. — Lames minces radiales.
1 — Paroi radiale des trachéides (fig. 1).
Dans le bois initial les ponctuations aréolées, circulaires, ont un
diamètre de 12-13 p. le plus souvent, quelquefois jusqu’à 16 p.
Les lumens circulaires ou plus fréquemment elliptiques sont larges
de 5 p. Les ponctuations sont unisériées, parfois bisériées opposées,
surtout vers les extrémités des trachéides. Les crassules, pas tou¬
jours visibles, peuvent être bien marquées, rectilignes ou incurvées ;
leur épaisseur est de 3 p. Les ponctuations ne présentent pas d’écra¬
sement notable.
Fig. 2. — Champs de croisement.
a-h : dans le ,bois initial ; c : dans le bois final.
Dans le bois final, les ponctuations sont plus petites et unisériées.
Il n’y a plus de crassules.
2. — Cellules couchées des rayons ligneux.
Leur hauteur varie de 15-20 à 30 p pour les cellules moyennes,
des rayons et atteint 40 p pour les cellules extrêmes.
Les parois ne montrent ni épaississement, ni ponctuation. On ne
peut distinguer les ponctuations primaires. Les parois horizontales
sont épaisses de 1,5 p à 2,5 p.
Les indentures sont au moins quelquefois présentes mais fabile-
ment marquées et difficilement visibles. La longueur des cellules,
l’épaisseur de leurs parois tangentielles et leur contenu résineux
ont été décrits dans les lames minces transversales.
3. — Champs de croisement (fig. 1-2).
Dans le bois initial, ils comprennent 1, 2 parfois 3 ponctuations
aréolées au niveau des cellules moyennes des rayons ; dans les
— 336 —
cellules extrêmes, 3,- souvent 4 et parfois 5. Les rayons constitués
d’une seule cellule en hauteur peuvent en présenter 6 par champ
de croisement. Les ponctuations sont elliptiques, de type taxodioïde
ou cupressoïde ; elles mesurent principalement 8 JJ, X 10 p,, —
9 JJ, X 12 [J,, — 10 [J, X 13 JJ,, et exceptionnellement 12,5 jj, X 16 jj,.
Vers le bois final les ponctuations deviennent plus petites, de
type cupressoïde, à lumen tendant fortement vers la verticale.
Dans le bois final, on ne compte plus qu’une ponctuation par champ ^
au niveau des cellules moyennes des rayons et deux superposées
au niveau des cellules extrêmes.
Fig. 3. — Section langentielle.
m. — Lames minces tangentielles (fig. 3).
1. — Paroi des trachéides.
' Les ponctuations sont peu abondantes. Elles ont de 9 à 12 jj,
de diamètre et leur lumen est souvent elliptique oblique.
2. — Cellules verticales du parenchyme ligneux.
Elles sont assez régulières, ayant 100 à 150 jj, de hauteur sur 30
à 50 JJ, de largeur.
Les parois transversales sont lisses ou très faiblement granuleuses ;
leur épaisseur est de 3 jj.
3. — Rayons ligneux.
Typiquement, les rayons sont unisériés. Les cellules couchées
apparaissent de forme carrée, arrondie aux angles. Les celhdes
extrêmes, ogivales sont à peine plus hautes que larges. La largeur
des cellules couchées est comprise ordinairement entre 20 et 40 (z.
Comme en section radiale la hauteur est de (15) 20-30 p, pour les
cellules moyennes et va jusqu’à 40 p pour les cellules extrêmes.
Le nombre des cellules des rayons varie de 1 à (13), avec un
maximum de fréquence très net pour 2.
La densité des rayons, calculée en un point, a été de 37 par
millimètre-carré.
Dans certaines zones (traumatiques) les rayons peuvent montrer
une hisériation — parfois une plurisériation — irrégulière, les cel¬
lules couchées étant de tailles très diverses. Certains rayons pré¬
sentent une largeur accrue, parfois jusqu’à 50-60 p, la partie médiane
des parois, horizontales étant rompue sans qu’il y ait pour cela
de structure de canal résinifèrè.
Notons la présence d’un parasite mycélien dont les filaments,
cloisonnés, finement hérissés et renflés en certains points, cheminent
dans les trachéides et les rayons, en particulier dans les zones pré¬
sentant des rayons de disposition anormale.
B. — Affinités.
1. — Relations avec les espèces actuelles.
Le hois étudié appartient de toute évidence au grand groupe
Cupressinoxylon des anciens auteurs (Gôppert, 1850). Il n’est tou¬
tefois pas très facile d’étahlir des affinités plus précises, car s’il est
clair que nous ne sommes pas en présence d’une Podocarpacée,
on peut hésiter à le rapprocher soit des Cupressacées, soit des Taxo-
diacées.
Par l’aspect des ponctuations de champs du bois initial grandes
et à aréoles réduites et par l’épaisseur assez grande des parois des
trachéides, le fossile se rapprocherait des Taxodiacées (voir Peir.ce,
1936 et 1938).
Cependant, les caractères de Cupressacées l’emportent en netteté et
en importance (voir PEincE, 1936-1938) :
— les ponctuations des champs sont de disposition (sinon de type)
cupressoïde.
— les ponctuations radiales des trachéides sont unisériées le plus sou¬
vent ou bisériées.
— le diamètre des trachéides est relativement restreint.
Les clefs et tableaux de Krâusel (1949) et Peirce (1938) montrent
que c’est avec les genres Thuya, Biota, Fitzroya, et peut-être Liho-
cedrus, que des affinités sont à rechercher.
Cependant, malgré certaines ressemblances, un rapprochement
— 338 —
avec Fitzroya ne peut être justifié, ce dernier genre possédant des
ponctuations des champs typiquement cupressoïdes.
De même le fossile s’éloigne de Diota par l’aspect des champs de
croisement et la constitution des rayons ligneux.
Mais avec Thuya la concordance est beaucoup plus grande.
La faihle hauteur des rayons, les champs de croisement portant
de grandes ponctuations qui se rapprochent du type taxodioïde,
le parenchylne ligneux assez peu abondant, sont autant de carac¬
tères du genre vivant qui s’appliquent au fossile.
Il semble donc que l’on soit en présence d’un bois de Thuya.
Les différences avec les Thuya actuels existent cependant ; le
fossile présente des parois transversales du parenchyme lisses, des
cellules couchées de section arrondie, des indentures pas très forte¬
ment marquées ; et en cela il se rapprocherait peut-être de Libo-
cedrus.
Il est vrai que les genres Thuya et Lihocedrus sont actuellement
étroitement affines et l’on peut concevoir que des formes aujourd’hui,
éteintes aient pu tenir de l’un et de l’autre.
IL — Comparaison avec les espèces fossiles.
C’est dans le genre Cupressinoxylon (Gôppert) Gothan (1905)
sensu stricto, que se range le fossile.
La clef de Krausel (1949) pour ce genre, conduit au Cupressi¬
noxylon luckense Krausel (1949) = C. Sp. Kostyniuk (1938). Le bois
étudié possède comme cette espèce des rayons composés de cellules
peu nombreuses et arrondies ; mais il s’en éloigne considérablement
par l’aspect et la taille des ponctuations de champs, la bisériation
possible des ponctuations radiales des trachéides et par le peu de
netteté des zones d’accroissement. Il ne peut donc s’agir d’une
même espèce.
Du fait de ses affinités vraisemblables avec les Thuya, on pouvait
penser rapprocher le fossile du Cupressinoxylon thuyopsoides Taka-
matsu (1929) ; il s’en distingue pourtant, comme de Thuyopsis,
par différents caractères, en particulier par le peu d’abondance
des ponctuations tangentielles des trachéides.
Le Cupressinoxylon Sp. Hofmann (1944) a été rapproché de
Thuya occidentalis : mais, ainsi que l’indique Krausel (1949), sans
raison valable. Très insuffisamment conservé pour être déterminé
avec précision ce fossile n’a pu être décrit que sommairement. Il est
pourtant clair qu’il représente une forme très différente de celle
étudiée ici.
D’autre part, le bois étudié qui possède des ponctuations de champs
taxodioïdes, bien qu’appartenant à une Cupressacée, aurait pu
être placé dans le genre Taxodioxylon. Il convient donc de recher-
cher si notre bois n’appartient pas à une espèce décrite dans le
genre Taxodioxylon. Si le fossile considéré est comparable au Taxo-
dioxylon ishikuraense Takamatsu (1929) par la faible hauteur des
rayons et une disposition assez voisine des ponctuations de champs,
il s’en distingue par la conformation des zones d’accroissement,-
l’absence de canaux sécréteurs dans les zones traumatiques et
l’aspect des ponctuations radiales des trachéides. Cette espèce du
Tertiaire du Japon a d’ailleurs été justement rapprochée du genre
Séquoia par son auteur.
Enfin, notre bois diffère encore davantage des autres espèces
de Taxodioxylon.
En conséquence, le spécimen ne se rattachant à aucune espèce
décrite, nous le distinguons, pour rappeler son lieu de récolte, sous
le nom de ;
Cupressinoxylon matromnense nov. sp. Grambast.
M’
C. — Diagnose.
Cupressinoxylon matromnense nov. sp.
Zones annuelles peu tranchées. Trachéides de formes variables. Méats
petits. Crassules parfois bien marquées. Ponctuations unisériées, parfois
bisériéês opposées, diamètre 12-13 p, quelquefois jusqu’à 16 p. Lumen
souvent elliptique oblique.
Rayons unisériés hauts de 1 à 13 cellules, le plus souvent 2. Cellules
couchées carrées, arrondies aux angles, hauteur (15)-20-30 p pour les
cellules moyennes, jusqu’à 40 p pour les extrêmes. Parois lisses, épaisses
de 1,5 à 3 p. Indentures présentes, faiblement marquées.
Champs de croisement portant 1 à (6) ponctuations aréolées, elliptiques,
taxodioïdes et cupressoides d.ans le bois initial, tendant vers le type
podocarpoïde dans le bois final. Axes des ponctuations de 8 à (16) p.
Parenchyme résinifère assez peu abond.ant. Parois transversales lisses
ou très faiblement granuleuses, épaisses de 3 p.
Canaux sécréteurs absents.
D. — Age Géologique.
L’âge de ce fossile trouvé à l’état remanié dans les graviers de
la basse terrasse de la Marne, pourrait être considéré comme incer¬
tain. Cependant, l’échantillon doit être originaire des terrains situés
en amont et au voisinage du point de récolte ; leur nature semble
permettre d’attribuer un âge oligocène au fossile. On sait que durant
cette période et la suivante, les Cupressacées étaient très largement
répandues en Europe.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 3, 1952.
23
~ 340
Plus précisément, comme ce sont les couches de base du Chattien
qui ont donné la presque totalité des bois silicifiés récoltés dans
les environs de Paris (surtout pour ceux de bonne conservation),
il est légitime d’y rapporter le fossile.
M. Franc de Ferrière, collecteur de l’échantlIion, partage cette
opinion et pense que le fossile est un représentant de la végétation
contemporaine du plus ancien sol qu’il a reconnu en Brie ^ et qui
est précisément d’âge Chattien.
Laboratoire d’ Anatomie Comparée des Végétaux vivants
et fossiles du yïuséum.
BIBLIOGRAPHIE
1950. Franc de Ferrière (P. J. J.). Paléosols et sols récents de la Brie.
C.R.A.S., Paris, t. 230 ; pp. 1477-1478.
1944. Hofmann (E.). Pflanzenreste aus dem Phosphoritvorkommen von
Prambachkirchen in Oberdonau. Palaeontogr. 88, B, p. 15. Stutt¬
gart.
1938. Kostyniuk (M.). Über die tertiâren Pollen und Koniferenhôlzer
von einigen Gegenden Polens. Kosmos — Lemberg, I-LXIII,
pp. 13-42.
1949 Krâusel (R.). Die fossilen Koniferen-Hôlzer, II. Palaeontogr. 89, B,
pp. 83-203. Stuttgart.
1936. Peirce (A. S.). Anatomical interrelationships of the Taxodiaceae
Tropical Woods, n° 46, pp. 1-15. Hew-Haven.
1938. — Systematic anatomy of the Woods of the Cupressaceae. Tropical
Woods, n® 49, pp. 5-21. New-Haven.
1919. Seward (A. ,C.). Fossil plants, vol. IV, Cambridge.
1929. T.4KAMATSU (M.). Fossile Koniferenhôlzer aus Sendai-Tertiâr.
Sci. Rep. Tôhoku imp. Univ. (4 Biol.). 4, p. 537.
1. Au sujet de ces sols, voir Franc de Ferrière (1950).
341 —
Hydrogéologie du Lutétien dans le Valois,
LE Multien et la Go'èle.
Première partie ; stratigraphie et tectonique
(7® note).
Par R. Soyer.
Entre le Parisis et la vallée de l’Aisne, le Lutétien occupe sans
discontinuité une région étendue comprenant : la Goële au sud-ouest,
le Multien au sud-est, le Valois au centre et à l’est, et la lisière
méridionale du Soissonnais, au nord. Cette vaste zone de forme trian¬
gulaire a pour limites naturelles l’axe anticlinal du Bray au sud-ouest,
l’Oise a l’ouest, la vallée de l’Aisne au nord, les vallées de la Savière,
de l’Ourcq et de la Marne à l’est et au sud. Sa superficie atteint
2.200 km^, dont 1.750 sont occupés par le Lutétien.
Stratigraphie. — Sur le pourtour, le Lutétien surplombe en retrait
le Cuisien qui affleure au-dessus du réseau hydrographique et qui
l’isole des régions voisines, sauf au sud, entre Survilliers et Lizy-
sur-Ourcq, et à l’est où deux étroits pédoncules le rattachent à la
province orientale : à Vierzy, entre les vallées de la Crise et de la
Savières, et entre la Ferté-Milon, et Bourneville, en vallée d’Ourcq.
Plus ou moins décapé, il affleure sur les bordures occidentale et
septentrionale suivant une bande de 10 à 12 km. de largeur, ainsi
que dans toute la vallée de l’Automne. Plus au sud, il est recouvert
par l’Éocène supérieur et l’Oligocène. A l’est, il atteint la vallée
de l’Ourcq.
Au point de vue stratigraphique, c’est la région où s’opère le
passage des faciès lutétiens du Soissonnais et de la région parisienne :
le Lutétien inférieur perd peu à peu l’aspect de « Pierre à liards »,
dont on retrouve encore des vestiges à Aumont, pour passer à la
Glauconie. Le faciès dolomitique remplace parfois celui des couches
glauconieuses dans la région de Verneuil-sur-Oise, Senlis, Pont-
Sainte-Maxence ; sableux à Mareuil-sur-Ourcq (1) ; marno-sableux
à Nogeon, Béez Fosse Martin ; parfois aussi ils se combinent, comme
à Villers-Cotterets où des sables dolomitiques recouvrent la glau¬
conie de base.
Le Calcaire grossier inférieur repose, jusqu’à la bordure occiden¬
tale de la Goële, sur le sommet argileux ou argilo-sableux du Cui¬
sien, signalé à Mareuil-sur-Ourcq par R. Abrard (loc. cit.), qui
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 3, 1952.
23*
souligne la continuité des argiles cuisiennes aux alentours de cette
localité, sous des épaisseurs variables. Paul Lemoine (2), qui a attri¬
bué cet horizon à l’Argile de Laon, étend le Panisélien jusqu’à
Aumont, Mermont, Crouy-sur-Ourcq, Faverolles, Peroy-les-Gom-
bries, Pierrefonds, Plessis Belleville, Rouvres, c’est-à-dire très au
sud des limites assignées par L. Dolle (3) à cet horizon.
Le Calcaire grossier moyen et supérieur comprend des bancs
fossilifères tantôt très durs mais fissurés et vacuolaires, tantôt
tendres et sableux, sans intercalations imperméables.
Le Lutétien se termine par des argiles et des marnes blanches
ou vertes de 0 m. 90 à 4 m. de puissance rapportées par P. Lemoine
à l’Argile de Saint-Gobain, à Cuvergnon, Peroy-les-Gombries, Réez-
Fosse Martin, Silly-le-Long, Villeneuve-sous- Verberie, Villers-Cotte-
rets, Viney-Manœuvre.
Tectonique. - — La tectonique du Valois a été surtout étudiée par
Paul Lemoine (4-5), qui a signalé la superposition d’un anticlinal
tertiaire à un synclinal crétacé. Cette étude établie sur les données
des forages, trop rares encore à cette époque, rend imparfaitement
compte de l’allure réelle des assises. L’hypothèse d’un synclinal
crétacé en profondeur est basée sur les cotes du sommet de la Craie :
— 8 à ■ — ^ 16 à Meaux, s’abaissant à — 30 à Rouvres pour se relever
à • — 26 à Villers-Cotterets. Mais c’est en réalité dans le quartier
Saint-Faron, au nord de Meaux, que la Craie opère son abaissement
maximum, comme l’indiquent les altitudes suivantes reconnues
dans 3 forages alignés du sud au nord :
Meaux : Quartier Luxembourg, sommet de la Craie, à — 41
— Boulevard Jean-Rose • — • — • — 44
— Rue Saint-Faron — — • — 50
Le forage de Crégy (Ferme de Chaillouet), à 5 km. au nord, a
touché la Craie à — 41, ce qui situe le passage du synclinal de la
Seine dans l’anse alluviale si curieuse située au nord de la boucle
de la Marne. La remontée progressive de la Craie s’effectue sans
ondulations notables connues jusqu’à la vallée de l’Aisne : Craie
à 0 à Villeneuve-Saint-Germain, — 6 à Soissons, + 6 à Bucy-
le-Long.
Contrastant avec l’allure tranquille et régulière du substratum
crétacé, la couverture nummulitique montre une série d’ondulations
et de rides sub-parallèles.
Au nord du synclinal de la Seine, qui jalonne les localités de Lagny
(Craie à — 60), Thorigny (Lutétien à -(- 22), Trilbardou (Lut. -f- 34) ;
Villeroy (Lut. -f- 46), Meaux (Craie : • — 41 à — 50), vient une pre¬
mière ride anticlinale, celle de Luzarches et Louvres, où lé sommet
du Lutétien se tient à -j- 112 au sud de Luzarches, Louvres : 80,.
343
Mesnil-Amelot ; -|- 88, Charny : 67, Penchard : 63, Lizy-
sur-Ourcq, où le Lutétien atteindrait, s’il n’était pas décapé, la
cote + 63 au moins. Au voisinage de la ride de Louvres, on relève
quelques cotes du sommet de la Craie : Villeron : — 17, Thieux :
- — 45, Iverny : — 44.
Cette ride secondaire est plaquée sur le flanc sud d’un axe impor¬
tant qui prolonge l’Anticlinal du Bray, où la craie se relève ; Coye
+ 26, Survilliers — 10. Le Lutétien y atteint des cotes élevées :
Survilliers -f- 102, Moussy-le-Vieux 95, Saint-Mard 78, Forfry 80,
Etrépilly 84. L’axe s’échappe vers l’Est à Ocquerre, en direction
/
de Veuilly-la-Poterie (Craie à -}■ 25), le Lutétien atteignant la eote-
+ 144 à Marigny-en-Orxois.
Un synclinal bien prononcé, qui représente selon toute vraisem¬
blance le prolongement oriental du Synclinal du Thérain, pénètre
dans la région étudiée vers la Chapelle-en-Serval : Lut. à + 72 ;
il passe à Ver : -|- 72, Saint-Pathus : 65, Puisieux : -|- 59, Viney
Manœuvre -p 82, et quitte la région à Crouy-sur-Ourcq, en direction
de Père-en-Tardenois, par Dammard (Lut. à -p 103).
Au nord du Synclinal du Thérain apparaît un axe connu sous le
nom d’ Anticlinal du Multien, qui n’est autre que le prolongement
de l’anticlinal de Granvilliers. Il aborde le Valois à Apremont
(Lut. à -p 90) ; il est connu à Ermenonville (-p 72, -p 74, -p 78),.
Silly-le-Long : -p 83, Réez-Fosse Martin (Nogeon) : -p 89, Rouvres :
-P 101, Mareuil : -P 120 (à 800 m. au sud du village).
Le Lutétien s’abaisse de nouveau au nord de cet anticlinal,,
mais sans qu’on puisse individualiser bien nettement les axes, dans
cette région où l’étage se relève peu à peu vers le nord, avant d’arri¬
ver dans la zone de décapage où les cotes d’altitude n’ont plus de
sens à l’échelle de l’étage. On peut citer toutefois quelques forages
où le Lutétien est encore sous son recouvrement bartonien ; Nan-
teuil-le-Haudouin : -p 81, Chevreville -p 75, Bouillancy -p 67,
Réez-Fosse Martin -p 77, Mareuil (nord du village) -p 90. Puis plus
au nord ; Péroy-les-Gombries -p 87, Villers-Saint-Genest -p 84,
Antilly -p 83, Cuvergnon -p 94.
Enfin, au voisinage de l’axe d’Hartennes qui jalonne la limite
septentrionale du Valois, le Lutétien s’élève à -p 104 à Crépy-en-
Valois, -p 111 à Faverolles et -p 133 à Villers-Cotterets. Il faut noter
la profonde dépression synclinale de la région de Crépy-en-Valois,.
où le forage de Mermont n’a touché la Craie qu’à — 48, alors qu’on
retrouve celle-ci, en vallée d’ Automne, à — 25 à Orrouy, — 29 à
Béthizy-Saint-Pierre et — 25 à Villers-Cotterets.
Ainsi, dans le Valois et ses abords, encadrés par le Synclinal de
la Seine, au sud, et le synclinal de la Somme, au nord, apparaissent
trois rides anticlinales et deux axes synclinaux bien caractérisés.
Si le tréfonds crétacé paraît participer à ces mouvements sur la.
bordure occidentale du Valois : Craie à -p 26 et — 17 à Coye, — 10
à Survilliers, — 76 à Chantilly, — 56 à Creil, — • 25 à Pont-Sainte-
Maxence, + 4 à Sarron, — 27 à Verberie, -p 30 à -p 60 à Compiègne,.
— 5 à Attichy, l’absence de cotes du toit du Crétacé ne. permet pas
de préjuger de l’allure de celui-ci au centre et sur la bordure orientale
de la région, où l’on doit se borner à constater l’existence d’une
couverture tertiaire plissée se relevant plus ou moins régulièrement
depuis le synclinal de la Seine jusqu’aux abords du synclinal de
la Somme. Les plis posthumes ont joué un rôle considérable dans
la région, et leur influence est particulièrement accusée dans cette-
— 345 —
zone de rebroussement des axes tectoniques, favorisé par la plas¬
ticité des assises infra-nummulitiques sablo-argileuses.
Dans la région étudiée, la direction générale de relèvement des
assises est orientée du sud-ouest au nord-est, c’est-à-dire de la zone
synclinale de Lagny-Carnetin-Meaux à la région de Soissons, et cette
disposition a des conséquences très importantes au point de vue
hydrogéologique.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
1. — .Abkard (R.). L’Anticlinal du Multien à Mareuil-sur-Ourcq (Oise).
C. R. som. S.G.F., 1933, p. 107.
2. — Lemoine (Paul). L’Ile de France, tome 2, chapitre 3. — Valois et
Multien. Mém. Mus. Nat. Hist. Nat., t. VII, fasc. I, nouv. sér.,
1939, 173 pp.
3. — Dolle (L.). L’Argile de Laon. Ann. Soc. Géol. Nord, t. XLVII,
1922, p. 56.
4. — Lemoine (Paul). La Géologie souterraine de la région entre
Meaux et Villers-Cotterets. B. S. G. F. (4), t. XXIX, 1929, p. 435.
5. — — Superposition d’un anticlinal tertiaire à un synclinal crétacé.
C. R. Àc. Sc., t. 188, 1929, p. 964.
— 346
L'Anaphylaxie Chez les Poissons Têléostéens d'eau douce
ET LES Axolotls.
Par Achille Urbain, Paul C. J. Roth et Geneviève Piette.
D’après Friedberger et Mita, les animaux à sang froid (gre¬
nouilles et divers poissons d’eau douce) pourraient être sensibilisés
au sérum. Cependant, Arloing et Langeron (1922) ont échoué
dans leurs tentatives de sensibilisation au sérum de cheval de plu¬
sieurs espèces de poissons (goujons, ablettes, tanches, perches et
poissons-chats). En présence de ces résultats contradictoires, Fried
et Ebert ont repris cette étude (1926). Ils constatèrent que les
grenouilles se laissaient sensibiliser avec une grande facilité, aussi
bien par le sérum de tortue que par celui de lapin. Mieux encore,
chez ces animaux, la sensibilisation active n’est pas plus difficile
à obtenir que la sensibilisation passive par les mêmes sérums. Plus
récemment, Dreyer et King (1942) opérant sur 50 téléostéens de
4 espèces : perche, bar, perche-soleil et poisson rouge, soumis à
deux expériences de choc anaphylactique au moyen de deux anti¬
gènes, le sérum de cheval et l’ovalbumine, injectés par la voie intra¬
péritonéale à des doses de 0,1 et 0,2 ml., obtinrent des résultats
positifs. Après l’injection « déchaînante », ils ont observé, chez les
animaux, de l’agitation, des mouvements anormaux des nageoires,
une accélération dans le mouvement des ouïes et un trouble tempo¬
raire de l’équilibre. Après ces symptômes, le poisson tombe au fond
de l’aquarium, il apparaît lent et apathique et refuse la nourriture.
Ces conditions persistent pendant quelques heures seulement et
12 heures environ après, les animaux reprennent leur comportement
normal. La mort ne survient que chez les animaux qui avaient reçu
la dose sensibilisatrice par la voie intra-veineuse. Aucune réaction
n’a pu être obtenue chez les grenouilles.
Depuis cette publication, M. Beauvallet et C. Veil ont essayé
',1950) de répéter les expériences de Dreyer et King avec des
carpes pesant, en moyenne, de 15 à 20 grammes. Les animaux furent
sensibilisés par l’injection parentérale d’ovalbumine ou de sérum
de cheval à la dose de 0,1 à 1 cc. Une seconde injection, de quantité
égale, faite 15 jours à trois semaines après la première, ne détermina
aucune réaction sauf, peut-être, une certaine diminution de dyna¬
misme. Ces auteurs ont alors recherché, malgré l’absence de signes
externes d’anaphylaxie, s’il était possible, au moyen de la réaction
Bulletin du Muséum, 2» série, t. XXIV, n“ 3, 1952.
— 347 —
de Schultz-Dale, de déceler une anaphylaxie au niveau de la
cellule ; les résultats qu’ils obtinrent furent négatifs ou très incertains
et ils en concluèrent, qu’avec les moyens classiques, on n’observe
pas de signes évidents d’anaphylaxie chez les poissons.
Malgré cette opinion, nous avons jugé intéressant de reprendre
ces essais en utilisant deux espèces de téléostéens d’eau douce (carpes
et poissons rouges) et deux variétés d’un amphibien, l’axolotl,
larve pœdogénétique de V Amhystoma tigrinum Green.
Ces animaux reçurent, chacun, par la voie intra-péritonéale, une
injection « sensibilisante » de sérum de cheval chauffé, de 1/4 et 1/10®
de cc., les animaux de contrôle recevant, par la même voie, 1/4 de cc.
d’eau physiologique.
L’injection « déchaînante » fut administrée 12 à 13 jours après .
dans les proportions suivantes : 1/2 cc. de sérum de cheval chauffé
en injection intra-péritonéale et la même quantité de sérum physio¬
logique aux animaux de contrôle.
Nous avons utilisé, en trois essais successifs : 12 Carpes (Cyprinus
carpio Linné), 12 poissons rouges {Canassius auratus L.), 12 Axololts
noirs et dans la dernière épreuve, 8 Axolotls albinos, dont 4 avaient
été hypophysectomisés plus d’un an auparavant.
Poids des animaux utilisés.
— 348 —
Résultats : /
En général, les Carpes réagirent de la manière suivante : par une
première phase d’agitation (nageoires pectorales en éventail et
battant vivement, mouvements amples des ouïes et surtout de la
bouche) et par une seconde phase asthénique, les poissons se tenant
immobiles sur le fond de l’aquarium. Nous avons constaté des
variations individuelles se manifestant par des différences dans
l’amplitude de la réponse.
Les Poissons rouges réagirent plus violemment que les carpes.
Dans l’un de nos essais, cés poissons n’accusèrent le choc qu’une
demi-heure après l’injection, tantôt par une diminution de l’ampli¬
tude dans le mouvement des ouïes et par une perte de l’équilibre,
tantôt par une fréquence et une amplitude exagérées dans le mou¬
vement des ouïes ; l’un d’eux mourut 11 jours après et pendant ce
laps de temps, refusa toute nourriture. Avec ces poissons comme avec
les Carpes, il se produisit des différences dans les réponses au choc.
Chez les deux espèces, les animaux ayant reçu l’injection d’eau
physiologique ne montrèrent qu’une agitation fugace, due à la
piqûre.
Les Axolotls noirs, comme les Axolotls albinos intacts, réagirent
tous de la même manière : par l’asthénie, se manifestant par le
relâchement des muscles des membres, les pattes antérieures étant
très écartées et la tête reposant sur le fond de l’aquarium, ces troubles
persistent pendant une demi-heure au moins. Quant aux axolotls
hypophysectomisés, ils présentèrent les mêmes troubles, mais bien
plus accentués, les animaux étant couchés sur le côté pendant près
d’une heure, sauf celui qui n’avait reçu que du sérum physiologique.
Commentaires :
Ce sont les Poissons rouges qui, dans tous nos essais, réagirent
le plus nettement au choc anaphylactique. Leurs réactions peuvent
être comparées avec celles décrites par Dreyer et King.
Les réactions des Carpes furent plus discrètes, mais néanmoins
observables. Beauvallet et Veil avaient utilisé des animaux
pesant 15 à 20 grammes, tandis que les Carpes que nous avons
utilisées pesaient, en moyenne, 73 grammes. Peut-être faut-il voir
dans ces différences pondérables, expression d’une physiologie
différente, une des raisons des résultats que nous avons obtenus
avec cette espèce.
Quant aux Axolotls, les résultats furent constants et des plus
nets. L’asthénie fut générale chez les animaux soumis au choc, qu’ils
fussent noirs ou albinos et tout à fait différente de la réaction des
individus de contrôle.
Belkin, en 1950, ne réussit pas à provoquer de choc chez les
Axolotls, mais avec du sérum de lapin et non de cheval.
— 349 —
L’asthénie profonde qui fut la caractéristique de la réponse des
Axolotls albinos hypophysoprivés, illustre l’importance de l’action
protectrice de l’hypophyse contre une « agression » (« Stress » de
Selye).
Conclusions :
Le choc anaphylactique a été essayé sur deux espèces de poissons
téléostéens d’eau douce, soumis à deux injections parentales (sensi¬
bilisante et déchaînante) de sérum de cheval chauffé et sur deux
variétés d’une même espèce d’axolotl. Plusieurs essais faits avec
la même quantité d’antigène sur des individus de même espèce nous
ont permis de constater que :
1° — En tenant compte des insuccès éprouvés par Arloing
et Langeron avec certaines espèces de téléostéens et des résultats
plus ou moins positifs que nous avons enregistrés avec les deux
espèces utilisées par nous, il nous semble qu’il y ait des réactions
spécifiques à l’anaphylaxie, du moins avec l’antigène que nous
avons utilisé.
2° — Les résultats également positifs que nous avons obtenus
avec des axolotls de deux variétés, anatomiquement intacts, alors
que Belkin n’a obtenu aucune réponse avec des individus de même
espèce, pourrait peut-être s’expliquer par la différence d’origine
de l’antigène utilisé par cet auteur.
3° — L’amplitude du choc accusé par les Axolotls ablinos des
deux sexes hypophysectomiséS montre, une fois de plus, l’importance
de l’action protectrice de l’hypophyse contre toute espèce « d’agres¬
sion » (Stress).
4° — Les résultats différents de ceux obtenus par Beauvallet
et Veil avec des Carpes, peuvent être fonction de l’état physiolo¬
gique différent des individus utilisés et peut-être aussi de la date
un peu tardive de l’injection « déchaînante ».
Laboratoire d’Ethologie des Animaux sauvages du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Arloing (F.) et Langeron (L.). C. R. Soc. Biol., 1922, 5. t. 87, 034.
Beauvallet (M.) et Veil (C.). C. R. Doc. Biol., 1950, t. 144, 1595.
Belkin (R. L.). Dokl. Akad. Nauk S.S.S.R., 1950, 73, ii“ 1, 178.
Dreyer (N. B.) et King (J. W.). J. of immunology, 1948, t. 60, 277.
Friedberger et Mita, in Richet (Ch.), Richet fils (Ch.) et Urbain (Ach.).
L’Anaphylaxie, Traité du Sang, Baillière et fils, édit., Paris, 1932,
p. 131.
Friede (K. A.) et Ebert (M. K.). 1926, Zeitschr. f. Immunitàtsf., t. 49,
329.
Richet (Ch.), Richet fils (Ch.) et Urbain (AcK.). L’anaphylaxie :
in Traité du Sang. Baillère et fils, édit., Paris, 1932, 131.
Selye (Hans). Ann. d’Endocrinol. 1946, 7. n° 516, 289-401.
— 350 —
Mise au bepos et ii^volutio^ de la gla.\de thyroïde des
CiVELLES PAR TIIYROXINISATION.
Par M. Fontaine et M*"® J. Wurtz-Arlet.
On sait que l’assimilation à la classe des Poissons des résultats
obtenus chez les Mammifères quant au rôle physiologique de l’hor¬
mone thyroïdienne se heurte au fait suivant : alors que l’adminis¬
tration de thyroxine ou des poudres de thyroïde entraîne chez les
Mammifères une accélération des échanges respiratoires, aucun
résultat analogue n’a pu être obtenu chez les Poissons par de nom¬
breux auteurs (Drexler et Issekutz 1935, Root et Etkin, 1937
Etkin, Root et Mofshin 1940, Hasler et Meyer 1942, Smith
et Everett 1943, Punt et Jongbloed 1945).
Récemment toutefois Smith et Matthews (1948) ayant préparé
des extraits de glande thyroïde des poissons perroquets des Bermudes
ont constaté que de tels extraits injectés à des Bathystoma sont
capables d’élever de façon très importante (75 %) le métabolisme
. respiratoire de ces poissons, pourvu que ceux-ci ne soient pas de
trop petite taille. Ainsi apparaît-il possible que, au moins dans
certaines conditions, l’hormone thyroïdienne des poissons agisse
sur leur métabolisme respiratoire, comme le fait l’hormone thyroï¬
dienne des Mammifères sur le métabolisme respiratoire des Mammi¬
fères. Mais du fait que là thyroxine n’agit pas sur le métabolisme
respiratoire des Poissons, certains auteurs sé sont demandés si les
hormones thyroïdiennes des Mammifères et des Poissons étaient
identiques. Et il apparaissait intéressant de recherchée si la thy¬
roxine administrée de façon continue à des Poissons était susceptible
de mettre âu repos leur glande thyroïde, puis d’entraîner son invo-
lution, comme elle le fait chez les Mammifères (Courrier).
Deux auteurs s’étaient déjà préoccupés de cette question quand
nous avons entrepris nos recherches : IIarms et Robertson.
Harms, par thyroxinisation des Periophtalmes, observe d’abord
du 14® au 17® jour de traitement une phase dépressive léthargique
au cours desquels certains individus succombent et l’autopsie
montre une forte atrophie de la thyroïde. Mais si cette phase dépres¬
sive n’entraîne pas la mort, la glande thyroïde devient beaucoup
plus volumineuse que chez les témoins et bien que le traitement
soit continué, présente les signes d’une haute activité fonctionnelle.
Robertson, après des injections intra-musculaires de thyroxine
pendant 6 semaines, note une thyroïde particulièrement au repos
(abnormally quiescent stage) chez la Truite .4rc-en-ciel.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n° 3, 1952.
351
Nous avons donc réalisé sur des Civelles capturées au printemps
lors de la montée dans les fleuves les expériences suivantes :
1’'® série. — Pendant 5 mois, de juin à novembre 1950, 3 lots
de Civelles ont été conservées au laboratoire du Paraclet et nourries
à la viande de cbeval pulpée ; un lot témoin dans l’eau douce ;
un lot dans une solution de thyroxine (thyroxine cristallisée Roche)
de concentration croissante, le 1®'' mois : 1/500.000, le 2® mois :
1/250.000, les 3 derniers mois : 1/100.000. Enfin, comme la thyroxine
était ajoutée à l’eau dans laquelle vivaient les civelles sous forme
d’une solution alcaline, nous avons organisé un 3® lot dans lequel
l’eau douce recevait le même volume de soude que le lot thyroxine.
Nous pouvions ainsi faire la part de ce qui pouvait être imputé
à la thyroxine seule et à son solvant alcalin. Les bains — soigneuse¬
ment aérés — étaient renouvelés tous les 15 jours. La densité des
civelles y était de dix au litre. Nous avons observé que, pendant
les trois premiers mois, les civelles thyroxinées sont plus agitées,
plus voraces que les témoins.
Les résultats de l’étude histologique furent les suivants : l’addition
de soude seule activa la thyroïde dans la majorité des cas. La thy¬
roxine a mis très nettement au repos la glande dans tous les cas,
avec, de plus, une nette réduction du nombre des vésicules thyroï¬
diennes.
En 1951, cette expérience a été reprise avec ces seules différences
qu’elle fut de plus longue durée (avril-novembre) et que les civelles
furent essentiellement nourries de vers de vase. Les résultats histo¬
logiques furent les suivants : on observa pour les animaux traités
à la thyroxine une réduction considérable d’activité de la thyroïde
(épithélium très bas, colloïde compacte) aussi bien par rapport aux
animaux témoins sacrifiés au début de l’expérience que par rapport
aux témoins sacrifiés en fin d’expérience. De plus il y eut réduction
du nombre des vésicules et de leur taille, réduction très importante
par rapport aux témoins sacrifiés à la même époque, réduction
nette quoique évidemment moindre par rapport aux témoins sacrifiés
en début d’expérience.
En conclusion, l’administration prolongée de thyroxine entraîne
une mise au repos et une involution de la glande thyroïde chez les
jeunes Anguilles (Civelles). Une note toute récente de Vivien et
M^i® Gaiser indique des résultats très comparables obtenus sur
de jeunes Lebistes. Il semble donc que, d’une façon générale, chez
les jeunes Téléostéens, l’administration prolongée de thyroxine
entraîne un freinage de la fonction thyroïdienne très comparable à
celui observé chez les Mammifères.
Laboratoires de physiologie du Muséum
et de la Station centrale d' Hydrobiologie appliquée (Le Paraclet).
BIBLIOGRAPHIE
Courrier (R.)- Action de l’ingestion de corps thyroïde sur le thymus,
sur le testicule et sur la thyroïde. Rev. Franc. Endocrinol., 1928, n° 1,
pp. 10-49.
Hexler (E.) et IssEKuTz (B. von). Die Wirkung des Thyroxins auf den
Stofîwechsel kaltblütiger Wirbeltiere, Arch. exp. Path. PharmakoL,
1935, 177, vpp. 435-441.
Etkin (W.), Root (R. W.) et Mofshin (B. P.). The elfect of thyroïd
feeding on oxygen consumption of the goldfisch. Physiol. ZooL, 1940,
13, pp. 415-429.
Harms (J. W.). Die Réalisation von Genen und die consecutive Adaptation.
4 Mitteilung. Experimentell hervorgerufener Medienwechsel : Wasser
zu Féuchtluft, bzw. zu Trockenluft bei Gobiiformes (Gobius, Boleoph-
thalmus und Periophthalmus). Z. Wi.w. ZooL, 1935, 146, pp. 417-462.
Hasler (A. D.) et Meyer (R. K.). Respiratory responses of normal
and castrated goldfish to teleost and mammalian hormones. J. exp.
ZooL, 1942, 91, pp. 391-404.
PuxT (A.) et JoNGBLOED (J.). On factors influencing the gas exchanges
in fish. Arch. neerl. ZooL, 1945, t. 7, pp. 1-15.
Robertson (O. H.). Production of the silvery smolt stage in rainbow
trout by intramuscular injection of mammalian thyroid extract and
thyrotropic hormone. J. of exper. ZooL, 1949, vol. 110, n® 3, pp. 337-355.
Root (R. W.) et Etkin (W.). Efîect of thyroxine on oxygen consumption
of the toadfish. Proc. Soc. exp. Biol. Med., 1937, 37, pp. 174-175.
Smith (D. G.) et Everett (G. M.). The efîect of thyroid hormone on growt
rate, time of sexual différentiation and oxygen consumption in the
fish Lebistes reticulatus. J. exp. ZooL, 1943, 94, pp. 229-240.
Smith (D. G.) et Matthews (S. A.). Parrot fish thyroid extract and its
efîect upon oxygen consumption in the fish, Bathystoma. Amer.
J. Physiol., 1948, 153, pp. 215-221.
Vivien (J.) et Gaiser (M. L.). Variations observées à l’aide de la méthode
autohistoradiographique dans le métabolisme iodé, au niveau des
formations thyroïdiennes chez Lebistes reticulatus traité par la thy-^
roxine, les protéines iodées ou la thiourée. C. R. Acad. Sci., 1952, t. 234,
pp. 1585-1587.
Le Gérant : Marc André.
ABDEV1LLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART.
5-8-1952.
SOMMAIRE
Pages
Communications :
P. L. Dekeyser. Note sommaire sur la température rectale du Lamantin
(Trichechus senegalensis Link) . 243
J. Berlioz. Note sur deux espèces d’Accipitriformes . 247
M. Blan'c. Poissons rapportés par le Jean Sapin-Jaloustre de l’Expédition
Antarctique Française 1949-1951 en Terre Adélie (Expéditions polaires
Françaises, Missions Paul-Émile Victor) . 251
J. Forest. Notes préliminaires sur les Paguridae (Crustacés Décapodes) des
côtes occidentales d’Afrique . 254
L. Face. Pyenogonides de la Terre Adélie. Échantillons rapportés par le
D*" Sapin-Jaloustre, Médecin-Biologiste de la 1'® Expédition en Terre
Adélie (1949-1951). (Expéditions polaires françaises, Missions Paul-
Émile Victor) . 203
M. Vachon. Le Scorpion languedocien et sa répartition en France, à propos de
sa présence dans le département de l’Ardèche . 274
G. Attems. Sur trois Spirostreptides et un Polydesmide nouveaux (Myria¬
podes, Diplopodes) de la Côte dTvoire et du Cameroun . 280
J. H. Steffan. Note sur les espèces européennes et nord-africaines du genre
Monodontomerus Westw. (Hym. Torymidae) et leurs hôtes . 288
P. Fauvel. Annélides Polychèles recueillies aux îles Kerguelen par le D' Arétas
et Polychètes du Muséum de la même provenance . 294
A. Franc. Notes écologiques et anatomiques sur Philbertia purpurea (Mon-
tagu). (Moll. Ctonobr.) . 302
G. Hanson et G. Cherbonnier. Note sur des Planorbes africains ; Planorbis
sudanicus Marions, Planorbis smithi Preston et Planorbis choanomphalus
Martens . 3üG
F. Gagnepain. Huit espèces nouvelles de Bauhinia d’Indcchine . 312
F. Gagnepain. Caesalpiniées nouvelles d’Indochine . 317
M. Delattre. Caractères et position systématique de Berriasibelus extinclorius
(Raspail) n. gcn. (Bélemnites) . 321
J. Arènes et G. Depape. Contribution à l’étude des Flores fossiles d’Asie-
Mineuro . 328
L. Grambast. Un nouveau bois tertiaire du Bassin do Paris. Cupressinoxylon
matromnense n. sp . 333
•R. Soyer. Hydrogéologie du Lutétien dans le Valois, le Multien et la Goele.
— 1^® partie : Stratigraphie et tectonique (7® note) . 341
Ach. Urbain, P. C. J. Roth et G. Piette. L’anaphylaxie ch(5Z les Poissons
Téléostéens d’eau douce et les Axolotls . 346
M. Fontaine ET M*°® Wurtz-Arlet. Mise au repos et involution de la glande
thyroïde des Civelles par thyroxinisation . 350
ÉDITIOISS
DU
MUSÉUM N.4TI0N4L D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILAIBE, PARIS V®
Archives du Muséum national d' Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’ Histoire naturelle). Ne paraît
plus depuis 1938. (Le volume : 1500 fr.).
Bulletin du Muséum national d' Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, abonnement annuel France, 1500 fr., Etranger, 2000 fr.).
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com¬
mencée en 1936. (Sans périodicité ; un vol. 1200 fr.).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle. (Sans périodicité
fi.xe ; paraît depuis 1933 ; prix du fascicule : 300 fr.).
Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
Notulse Systematicse. (Directeur M. IL Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 600 fr. ;
Étranger, 900 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le D^ R. Jcannel, Laboratoire
d’Enlçmologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France, 500 fr.
Étranger, 600 fr.).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d' Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de j
Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale; paraît depuis 1921.
Abonnement annuel : 1000 fr.
Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, Laboratoire de Crypto¬
gamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 400 fr.. Étranger,
600 fr.).
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur M“® Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 600 fr..
Étranger, 900 fr.).
Revue de Alycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeur M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie. Paraît depuis
1928 ; abonnement France et territoires d’Outre-Mcr, 500 fr., Étran¬
ger, 800 fr.).
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères
(Directeur M. Ed. Bourdclle ; paraît depuis 1936 ; 500 fr. ; Étranger,
900 fr.).
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F. PAILLART. - 5-8-t952.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série. — Tome XXIV
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
NO 4. — Juillet 1952
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
57, BUE CUVIER
P AHIS-V
RÈGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im¬
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) piour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus¬
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie¬
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
11 ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils
sont priés d’incrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé¬
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser
directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
TIRAGES A PART
Les auteurs ont droit à ^5 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en
outre s’en procurer à leur frais 25 supplémentaires, aux conditions
suivantes :
(Nouveaux prix pour les tirages à part et à partir du Fascicule n° i de 1950/
25 ex. 50 ex.
4 pages . 57 fr. 50 74 fr. 50
8 pages . 65 fr. 75 89 fr. 75
Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le
numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
Les commandes dépassant 50 exemplaires ne pourront être acceptées
que par autorisation spéciale et à des prix supérieurs à ceux qui sont
mentionnés sur le tarif ci-dessus.
Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés
au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro
correspondant.
PRIX DE l’abonnement ANNUEL ;
France : 1.500 fr. — Étranger : 2.000 fr.
(Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum)
Compte chèques postaux : 124-03. Paris.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1952. — N° 4
39ie RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
3 JUILLET 1952
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
ACTES ADMINISTRATIFS
M. Raymond Furon, Sous-Directeur du Laboratoire de Géologie, est
détaché au Ministère des Affaires Etrangères pour la période du 1®*' jan¬
vier 1952 au 31 octobre 1952 inclus, afin d’exercer les fonctions de Conseiller
en hydrogéologie auprès du Gouvernement (pro. d’assist. tech. de TU. N.
E. S. C. O.) (Arrêté ministériel du 20-II-1952).
La démission de M“® Georgette Soustelle, Assistante au Musée de
l’Homme, est acceptée (Arrêté ministériel du 12-vi-1952).
Mme Marcelle Faublée obtient un congé d’inactivité d’un an pour
raison d’études (Arrêté ministériel du 4-iii-1952).
Mlle Xhérèse Rivière est admise à faire valoir ses droits à une pension
de retraite (Arrêté ministériel du 31-iii-1952).
M. Gilbert Rouget, Technicien de Laboratoire au Musée de l’Homme,
est chargé à titre temporaire, des fonctions d’ Assistant pendant l’absence
de Mme Reichlen (Arrêté ministériel du 15-V-1952).
Mme Jacqueline Delange est nommée Aide de Laboratoire stagiaire
au Musée de l’Homme (Arrêté ministériel du 15-V-1952).
Mme Christiane Gaillard est chargée, à titre temporaire, des fonctions
d’Aide de Laboratoire (Arrêté ministériel du 15-V-1952).
M**® Simone Arnette est chargée des fonctions d’Aide technique, en
remplacement de M. Gilbert Rouget, Technicien de Laboratoire appelé
provisoirement à d’autres fonctions (Musée de l’Homme) (Arrêté minis¬
tériel du 9-VI-1952).
M. Maurice Chuze ville. Garçon de Laboratoire, est réintégré dans ses
fonctions à compter du 1®'' mai 1952 (Arrêté ministériel du 23-V-1952).
M. Jules Pinson obtient une prolongation de congé de 6 mois pour
raison de santé. (Arrêté ministériel du 23-V-1952).
M. Paul Levillain est nommé Gardien de galerie stagiaire (Arrêté
ministériel du 27-II-1952).
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 4, 1952.
24
— 354 —
Par Arrêté ministériel du 31-xii-1951 les Aides techniques et Agents
techniques ci-dessous désignés, relevant du Muséum ou du Service national
de Muséologie, sont intégrés ainsi qu’il suit ;
Dans le corps des Techniciens. — MM. Robert Willmann, Marcel Bru,
Maurice Molette, Gérard Bailloud et Gilbert Rouget ;
Dans le corps des Techniciens-adjoints. — M^*® Paulette Marquer ;
MM. Robert Laurent. Antoine Lalardie, Sylvain Planchard et
Roger Gaillard.
Dans le corps des Aides-Techniques. — M”'® Suzanne Joneau ;
Mlles Monique de Lestrange et Suzanne Pathier ; MM. J. -Baptiste
Cueille, Maurice Vigneron, Noël Vuillet, Camille Vedie, Jules Camus,
Paul Billion, Léon Sezac, Théophile Hillion, Pierre Dartigeas,
Charles Massoulle, Louis Miciiard, René Pasquino et Henri Leii-
MANN.
Dans le corps des Aides de Laboratoire spécialisés. — M”®® Marcelle
Faublée et Valentine Triebel ; M*'®® Andrée Faucheur et Monique
Roussel ; MM. Théophile Garraud, Jean Floirat, Paul Premier,
Jacques Mauduit, Joseph Fauvel, Jean Bourdessol, François Le
Texier, Louis JiGouREL et André Deslignères.
Dans le corps des Aides de Laboratoire. — M®®® Simone Bersihand
et Thérèse Cardenas ; M^®® Marcelle Brin et Denise Bourdain ; MM. Ro¬
bert Brison, François Berger, Georges Gérard, Jean Jorcin, Edgar
Hascoet, Jean-Marie Baufle et Jean Dhouailly.
— 355
COMMUNICATIONS
Notes préliminaires sur les Paguridae (Crust. Dêcap.)
UES COTES OCCIDENTALES D’ AFRIQUE. — III. SUR UN EURAGURUS
NOUVEAU DE LA RÉGION DE DaKAR, E. SOIJRIEI SP. NOV.
Par Jacques Forest.
Les Eupagurus signalés jusqu’à présent dans les eaux marines
peu profondes entre la Mauritanie et le Dahomey comprennent des
espèces européennes atlantiques ou méditerranéennes, comme
Eupagurus sculptimanus (Lucas) et Eupagurus excavatus (Herbst), et
des formes africaines qui n’ont plus guère été signalées depuis leur
description, comme Eupagurus triangularis Chevreux et Bouvier,
Eupagurus P inermis Chevreux et Bouvier et Eupagurus P simili-
manus Balss. Ce dernier, connu par quelques spécimens $ seulement,
ce qui laisse subsister un faible doute sur le genre auquel il appar¬
tient, a été capturé entre Liberia et Togo. Euparagus P inermis a été
décrit d’après un très petit spécimen immature, et si l’on tient compte
que, chez les Pagures, les jeunes présentent des proportions très
différentes et une ornementation plus simple que chez les adultes i,
on peut se demander, comme pour Eupagurus ? minimus des mêmes
auteurs, de la région de Dakar également mais récolté à une pro¬
fondeur plus grande, s’il ne s’agit pas d’une forme dont les adultes
ont été décrits sous un autre nom. Eupagurus triangularis est connu
par les 2 spécimens du type (Anse de Dakar), par 1 exemplaire
recueilli aux îles du Cap Vert par le Talisman et par 1 autre de
l’Angola (Odhner, 1923).
Nous avons eu l’occasion d’examiner un certain nombre d’Eupa-
gurus provenant en majorité de la région de Dakar, et rassemblés
surtout par l’Institut Français d’Afrique Noire. Nous avons retrouvé,
en premier lieu, d’assez nombreux E. triangularis, puis d’autres
spécimens appartenant à une espèce qui n’est identifiable à aucnn
autre Eupagurus connu.
Nous dédierons cette forme nouvelle apparentée à l’E. anachoretus
Bisso de Méditerranée à M. R. Sourie, Professeur au Lycée de Dakar,
qui a récolté une partie des spécimens étudiés ici.
1. Voir les différences dans rornementation du chélipède gauche entre les jeunes et
les adultes de Pseudopagurus gen. nov. granulimanus (Miers). Bull. Inst. Fr. Afr.
Noire, 1952.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 4, 1952.
— 356 —
Eupagurus souriei sp. nov.
Description. — Région antérieure de la carapace à peu près aussi longue
que large et un peu plus courte que la région postérieure. Rostre obtus,
arrondi au sommet, dépassant nettement les saillies latérales qui sont
acuminées. Pédoncules oculaires modérément renflés aux extrémités,
égaux aux 4/5 environ de la longueur de la région antérieure de la carapace.
Ecailles oculaires larges, à bord antérieur arrondi mais présentant une
petite dent médiane insérée par dessous. Pédoncules antennulaires dépas¬
sant les yeux du 1/4 ou de 1/5 de la longueur de leur dernier article.
Pédoncules antennaires dépassant également légèrement les yeux. Ecailles
antennaires longues et grêles atteignant les cornées. Flagelles antennaires
2 fois plus longs que la carapace.
Maxillipèdes externes avec une forte dent sur la face interne de l’ischion,
près de l’extrémité distale de la crista dentata.
Carpe du chélipède droit à face supérieure déprimée, limitée intérieure¬
ment par une rangée de 7 ou 8 fortes dents crochues dirigées vers l’avant,
et armée de 3 ou 4 dents sur le bord antérieur ; la limite entre la face
supérieure et la face externe est marquée par quelques tubercules fort peu
saillants qui correspondent à des insertions de touffes de poils. Main un
peu moins de 2 fois plus longue que large, à face supérieure faiblement
convexe limitée vers l’intérieur par une dizaine de dents moins fortes que
celles du carpe, à bord externe régulièrement convexe marqué par une
ligne de fins tubercules qui, dans la région palmaire, remonte légèrement
vers l’intérieur. Doigt mobile aussi long que le bord palmaire interne,
denté sur son bord externe et présentant par-dessus une côte saillante
lisse et arrondie. Quelques tubercules peu saillants, épars sur la face
supérieure du propode, plus nombreux sur le doigt fixe où ils s’organisent
en une rangée longitudinale irrégulière. ,
Chélipède gauche un peu plus court et beaucoup plus étroit que le droit,
présentant à peu près la même ornementation que ce dernier, mais avec
des dents moins fortes sur le bord interne du carpe et du propode, plus
fortes sur le bord externe, et un doigt mobile à bord externe non denté.
La longueur de cet article représente à peu près les 2/3 de celle du propode
et celui-ci est un. peu plus de 2 fois et demie plus long que large.
Pattes ambulatoires dépassant légèrement le chélipède droit et plus
longues à droite qu’à gauche. Propode et dactyle peu déprimés latérale¬
ment, le second un peu plus long que le premier, et terminé par un ongle
fortement arqué et acéré. Une forte épine cornée distale au bord inférieur
du propode, suivie d’une ou de plusieurs épines plus petites. 5 ou 6 longues
épines cornées sur le bord inférieur du dactyle.
Dans la région ventrale antérieure de l’abdomen une double saillie
« columellaire » dont le lobe gauche est particulièrement saillant.
3 pléopodes impairs, à rame interne réduite, sur les segments 3 à 5,
chez le d. 4 pléopodes impairs sur les segments 2 à 5 chez la Ç : les 3 pre¬
miers avec 2 rames bien développées, le dernier du même type que
chez le d.
Pilosité constituée principalement par de longs poils raides, isolés ou en
touft’es de 2 ou 3, épars sur le. tégument.
— 357 —
Coloration de fond des régions calcifiées d’un blanc plus ou moins teinté
de jaune-orangé, avec les principales marques colorées suivantes subsistant.
Fig. 1-4. — Eupagurus souriei sp. nov. {x 8).
1, Région antérieure du céphalothorax et appendices céphaliques antérieurs ; 2, carpe,
propode et dactyle du chélipède droit, vus par-dessus ; 3, carpe, propode et dactyle
du chélipède gauche, vus par-dessus ; 4, 2® patte ambulatoire gauche, face externe.
Les poils n’ont été représentés que sur la figure 4.
après un séjour de plusieurs mois dans l’alcool : Régions latérales de la
carapace rouge-orange clair, pédoncules oculaires avec un étroit anneau
— 358 —
rouge-orange prés de la base, pédoncules antennulaires avec un large
anneau violet sub-distal sur le dernier article, et un anneau distal de
même teinte mais plus étroit sur l’avant-dernier, base des pédoncules et
écailles antennaires rouge-orange, flagelles antennaires annelés de violet,
chélipèdes d’un rouge-orange intense avec la moitié ou le tiers distal des
doigts blanc, pattes ambulatoires avec un anneau sub-médian rouge-
orange sur le mérus, un anneau médian sur le propode, un anneau basal et
un anneau sub-distal de même teinte sur le dactyle.
Matériel examiné, — Une vingtaine de spécimens et Ç, mesurant
de 2 à 9 mm. (longueur de la carapace), capturés dans la région de
Dakar, par des profondeurs n’excédant pas 20 m.
Type. — 1 (J de 8 mm., 1 $ ovigère de 7 mm., dragués sur fond
rocheux devant Corée, par 15 m. de profondeur, le 28-12-51, Delais
coll. ; 4 (5* de 6,6, 7 et 8 mm., 1 Ç de 3 mm., dragués sur fond coquil-
lier en Baie de Rufisque par 10 à 15 m. de profondeur, le 18-1-52,
Paraïso coll.
Affinités. — Eupagurus souriei sp. nov. présente quelque ressem¬
blance dans l’aspect général du corps avec Eupagurus triangularis
Chevreux et Bouvier, de la même région, et avec Eupagurus ? simili-
manus Balss connu du Libéria au Togo. Mais c’est avec V Eupagurus
anachoretus de Méditerranée qu’il offre les plus grandes affinités.
E. triangularis se distingue de la nouvelle espèce par la forme des
mains des chélipèdes, dont la face supérieure est presque plate et
séparée de la face externe par une arête, particulièrement vive pour
l’appendice gauche, alors que la limite entre ces 2 faces est bien moins
nette chez E. souriei. Les pattes ambulatoires sont aussi fort diffé¬
rentes, surtout en ce qui concerne le dactyle qui est peu déprimé et
ne présente pas de torsion chez E. souriei, tandis que sa face externe
est plate et que l’ongle est infléchi vers l’intérieur et vers le bas chez
E. triangularis. La description de Chevreux et Bouvier est assez
précise pour que nous n’insistions pas sur les caractères de cette
dernière espèce.
Eupagurus? similimanus, tel qu’il apparaît dans la description
assez succinte de Bauss, n’est pas très différent du précédent et nous
ne sommes pas absolument certains qu’il s’agisse bien de deux
espèces distinctes. Un certain nombre de caractères le séparent A'E.
souriei sp. nov. : l’ornementation des pinces, dont le bord interne
du carpe est moins fortement denté, l’aspect des pattes ambulatoires
dont l’ongle est beaucoup moins crochu, le rostre moins saillant, la
pilosité très différente.
C’est ce dernier caractère qui, à première vue, impose déjà un
rapprochement entre E. souriei et E. anachoretus Risso. On observe
dans les deux cas de longs poils fins et raides, isolés ou en maigres
touffes. Un examen plus attentif eonfirme l’impression qu’il s’agit
d’espèces voisines. Les ressemblances portent sur les points suivants :
forme et proportions de la carapace et des appendices céphaliques
antérieurs, forme allongée des chélipèdes dont le gauche est dépourvu
de crête médiane sur la face supérieure, proportion des articles des
pattes ambulatoires, dont le dactyle n’est pas particulièrement
grêle, se termine par un ongle très arqué et n’est qu’à peine plus
long que le propode, double saillie « columellaire » sur l’abdomen,
absence de pléopode sur le deuxième segment abdominal du (^.
Les différences sont cependant assez nombreuses et assez impor¬
tantes pour que V Eupagurus souriei ne soit pas considéré comme
une simple variété de l’espèce méditerranéenne.
E. anachoretus présente en partieulier les caractères différentiels
suivants ;
— Les chélipèdes sont plus allongés, la main droite est à peu près
2 fois et demie et la main gauche 3 fois plus longue que large.
— Les tubercules ou les dents qui limitent latéralement la face supé¬
rieure du propode des 2 chélipèdes sont moins saillants, et cette face, les
bords exceptés, n’est pas tuberculée.
— L’ischion des maxillipèdes externes présente 2 ou 3 fortes dents en
avant de la crista dentata et non pas une seule comme chez E. souriei.
— La pigmentation est différente : si les pédoncules antennulaires et
oculaires portent les mêmes anneaux colorés que nous avons signalés dans
la description de la nouvelle espèce, les 3 premières paires d’appendices
thoraciques sont rayés longitudinalement de rouge, alors que, chez E.
souriei, les chélipèdes, extrémités des doigts exceptées, sont d’un rouge-
orange intense et uniforme, et les pattes ambulatoires sont annelées de
rouge.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
Observations sur les Palaeacaroïdes (Acariens) (i«
SÉRlt) .
Par F. Grandjean.
Stomacarus Trîstani n. g., n. sp.
L’unique exemplaire est un mâle récolté dans l’île Tristan da
Cunha au cours de l’expédition scientifique norvégienne de 1937 et
1938. Il faisait partie d’un lot d’ Acariens envoyés par le Muséum
zoologique de Copenhague au regretté Professeur Ivar Trâgârdh
et il m’a été envoyé de Suède, pour étude, par Sellnick. Son éti¬
quette porte l’indication suivante : St. 63, Leg. Y. Hagen. Il était
contenu dans un tube d’alcool et assez bien conservé mais sa décolo¬
ration était complète.
Longueur, mandibules comprises, celles-ci dirigées vers le bas
comme sur la figure 2 A : 530 p.
Tégument de e’idiosoma. — Le tégument est mince et peu
consistant. Observé dans les médiums ordinaires il paraît lisse et
sans aucune particularité. Je n’ai vu ses véritables caractères qu’en
l’observant dans l’eau après avoir détruit les tissus par Tacide
lactique
On constate, dans ce médium à bas indice, qü’il y a un cérotégu-
ment en couche très mince, hérissé de pointes coniques étroites,
relativement hautes quoique minuscules, peu serrées. A un gros¬
sissement moyen la surface est donc finement ponctuée. J’ai repré¬
senté la ponctuation sur la figure 1 A entre les sclérites des poils
Cj Cg et dj, à droite. Elle n’était pas partout visible sur l’exem¬
plaire parce que la couche cérotégumentaire s’était détachée de la
cuticule à beaucoup d’endroits.
On constate, en outre, que la cuticule porte des sclérites et qu’entre
ceux-ci, sur Thysterosoma, elle est striée. Les stries sont du type
primitif habituel, ondulées et méandriformes. Elles sont fines,
précises, pâles. \
Les sclérites se distinguent par l’absence de stries et ils sont bien
limités. Je les ai dessinés au médiodorsum et à l’opisthosoma (la
région génitale exceptée) en les recouvrant d’un pointillé (fig. 1 A
et 1 B, à droite ; fig. 2 A). Ils ont des tailles et des formes très
diverses. Ils entourent les tubercules de base de tous les poils, sauf
1. Afin d’agir plus doucement j’ai remplacé l’acide pur par le mélange lacto-phéno-
glycériquc d’AMANN.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 4, 1952.
— 361
celui du poil Cj. D’autres, petits et peu nombreux, plus effacés, sont
indépendants des poils.
Il est probable que ces sclérites étaient autrefois colorés, faible¬
ment ou fortement, et de teinte brune. J’ai utilisé, pour les mieux
voir, le bleu polychrome de Unna. Dans l’eau chaque sclérite devient
violet et la peau molle striée reste incolore.
Poils. — La partie actinochitineuse d’un poil ordinaire quel¬
conque est très petite. Elle constitue la racine et un prolongement
court, conique, spiniforme, de celle-ci, du côté externe. La partie
chitineuse isotrope, c’est-à-dire la partie qui est de beaucoup la plus
développée, est longue, effilée à la pointe, toujours lisse et creuse
avec parois minces. Elle était certainement brune avant d’avoir
séjourné dans l’alcool.
— 362
Les grands poils dorsaux et latéraux de l’hysterosoma ne se dis¬
tinguent des poils ordinaires que par leur taille et par une forme
différente de leur partie actinochitineuse. Celle-ci est plus réduite
Fig. 2. — Stomacarus Tristani, n. g., n. sp. — A ( X 163}, latéral. — B ( X 385), rostre,
plus grossi, dans la même orientation. — C ( X 385}, rostre, vu de face ; les poils
rostraux, projetés à peu près dans la direction de leur axe, ne sont représentés que
par leur base. — D ( X' 660}, maxille droite, vue à plat. — E ( x 435}, région dorsale
postérieure du tarse I droit, vue latéralement. — F (x 695}, griffe I droite, latérale. , \
— G ( X 695), même griffe, vue de dessous, avec l’extrémité du tarse. — H ( X 695),
griffe IV gauche, latérale.
encore qu’aux poils ordinaires et elle n’est pas spiniforme. Elle est
coupée brusquement et creusée en entonnoir. - -
Le famulus et les eupathidies exceptés, tous les poils sont lisses
à l’idiosoma et aux appendices.
Prodorsum. — Observé dorsalement, le prodorsum est surtout
- 363 —
remarquable par les nervures chitineuses qui occupent sa région
postérieure, entre les bothridies et à leur voisinage. J’ai hachuré ces
nervures sur la figure 1 A. Elles encadrent une petite région centrale
de forme vaguement carrée, un peu trapézoïdale. Au premier abord,
on croit être en présence d’un dorsovertex, avec lamelles et trans¬
lamelle.
Ce n’est pas vrai, car les nervures sont à la face interne de la
cuticule. Elles ne font à l’extérieur aucune saillie. Elles jalonnent au
contraire des sillons et la région qu’elles encadrent est bombée. Sur
la figure 2 A le sillon sa correspond à la fausse translamelle et on voit
bien, derrière ce sillon, le bombement.
Les nervures sont inégalement hautes, intérieurement. Les plus
développées sont les deux latérales du cadre (les fausses lamelles)
et la transversale postérieure. La transversale antérieure, celle du
sillon sa, est plus faible.
Le rostre, peu recouvrant, est un naso. Je l’ai représenté à part
dans les orientations latérale et frontale (fig. 2 B et 2 C). Il est
prolongé, de chaque côté, par un petit tectum. Sa protubérance
infère est bilobée.
La bothridie est droite, simple, semblable à celle d’ Acaronychus
Tragârdhi, mais sans la petite poche paraxiale. A la place de celle-
ci, elle est seulement un peu plus creusée qu’ailleurs. Le sensillus
est fin, très effilé, lisse comme tous les autres poils.
Région dorsale et latérale de l’hysterosoma (gastronotique).
— Les figures 2 A, 1 A et 1 B montrent les- caractères de cette région.
La chaetotaxie et les dimensions relatives des poils (non leurs formes)
sont comme chez A. Tragârdhi. J’ai parlé plus haut des grands poils
et des sclérites.
De tous les Palaeacaroïdes actuellement connus, St. Tristani est
seul à avoir des grands poils dorsaux si longs et si minces, relativement.
Etant creux par surcroît, et même très creux, sauf à leur racine, ces
grands poils n’offrent guère de résistance aux déformations et leurs
formes sont imprécises. Le poil est le plus long de tous et il devrait
être prolongé de 38 mm. sur la figure 2 A pour être représenté jusqu’à
sa pointe. De même le poil devrait être prolongé de 24 mm et le
poil /ij d’environ 14 mm.
De la base du tubercule qui porte le poil (ce tubercule est plus
gros et plus saillant que les autres) part à l’intérieur du corps une
apophyse laminiforme de l’ectosquelette qui est assez grande, car
sa dimension, mesurée perpendiculairement à la surface dorsale de
l’Acarien, est supérieure au diamètre du tubercule. L’apophyse est
attachée au tubercule en arrière et sur les côtés, de sorte qu’elle est
courbe et dirige sa concavité en avant.
C’est la première fois que je rencontre une formation apodéma-
tique particulière à un poil. II est logique de supposer qu’un muscle est
inséré sur l’apophyse et par conséquent que le poil est mobile,
érectile. Remarquons que ce poil, à la différence des autres, et bien
qu’il soit le plus grand, n’est pas entouré d’un sclérite. La surface
latérale de son tubercule est seule scléritisée.
L’érectilité de Cj, naturellement, n’est qu’hypothétique. Il fau¬
drait voir le muscle. Je ne l’ai pas vu car l’apophyse ne m’est
apparue qu’après la cuisson de l’unique exemplaire dans le mélange
d’AMANN.
Région anogénitale. — La région anale (fig. 1 R) est identique,
pour la chaetotaxie, à celle d’A. Tragàrdhi. Les segments adanal
et pseudanal ne sont séparés l’un de l’autre que par un sillon très
vague et large, invisible dans l’orientation ventrale. Les cupules
ips, iad et ian n’existent pas.
L’organe génital (mâle) était en extension sur l’exemplaire
(fig. 2 A) et l’on voyait très bien ses poils, c’est-à-dire les poils
eugénitaux (fig. 1 B). Je n’ai pas cherché à en voir davantage. Sur la
figure 1 B j’ai dessiné à droite les 3 papilles et j’ai supprimé, de ce
côté, 2 des poils eugénitaux. Les poils eugénitaux ne sont repré¬
sentés au complet qu’à gauche. Ils sont au nombre de 10 paires.
Les poils génitaux (9 paires) sont comme chez A. Tragàrdhi. Il
y a seulement 2 paires de poils aggénitaux.
Région ventrale du podosoma. — Les coxae sont très saillants
i^fig. 1 B) et leur chaetotaxie répond à la formule (4-3-4-5). La for¬
mule habituelle des Palaeacaroïdes est (4-3-4-4). Un 5® poil au
coxa IV est rare en chaetotaxie primitive. On peut affirmer, sans
beaucoup de chances d’erreur, que ce 5® poil, c’est-à-dire le poil
4e, s’est formé à la stase adulte dans l’ontogenèse. Sur la figure 1 B,
à droite, j’ai indiqué sa place probable.
Capitulum (gnathosoma). — La bouche est à 4 lèvres.
La lèvre supérieure ou labre, LS, est grosse, crêtée, amincie dor-
salement (fig. 3 B, 3 C). On voit à sa surface des lignes extrêmement
fines qui paraissent continues mais qui se résolvent, à un fort
grossissement, en files de denticulations minuscules.
Les deux lèvres latérales symétriques LL, sont un peu pendantes,
lobées en avant, et chacune d’elles porte les 3 poils que j’appelle
adoraux. Ces poils sont simples, lisses, et l’adorai antérieur orj^
est plus petit que les autres (fig. 3 A, 3 B). En arrière, au lieu de
converger ventralement vers une commissure sagittale unique,
les lèvres LL s’écartent fortement l’une de l’autres (fig. 3 A) de
sorte que leurs deux bords paraxiaux conduisent à deux commissures,
les deux commissures inférieures Ji, symétriques l’une de l’autre.
La lèvre inférieure LI, de contour ogival sur la figure 3 A, sépare
les deux lèvres latérales et aboutit en arrière, de chaque côté, à la
commissure Ji. On voit sur elle des lignes transversales très fines
qui sont peut-être analogues à celles que j’ai signalées plus haut
Fig. 3. — Slomacarus Tristani, ii. g., ii. sp. — A { X 700), subcapitulum séparé et vu de
dessous ; à droite les poils or», or^, e, b et h ne sont représentés que par leur partie
actinochitineuse. — B {X 700), ici., vu latéralement dans une orientation un peu
oblique ; on a dessiné seulement la labre LS, les lèvres latérales LL, la lèvre inférieure
LI (couverte d’un pointillé), la surface dorsale du pharynx et la région ventrale du
subcapitulum qui est voisine du plan de symétrie. — C ( X 700), labre, vu de dessus.
— D (X 520), mors de la mandibule droite, dans l’orientation latérale. — E (X 240),
palpe droit, latéral, sans les poils du dernier article. — F (X 700), id., le dernier
article, plus grossi.
sur le labre, mais je n’ai pas pu voir distinctement leurs denticula-
tions.
Dans l’orientation latérale du subcapitulum, quand celle-ci est
juste, c’est-à-dire quand le subcapitulum est exactement projeté
— 366
sur le plan de symétrie, la lèvre inférieure est cachée tout entière
par une des lèvres LL. Pour faire la figure 3 B j’ai incliné légèrernent
le subcapitulum de manière que les contours apparents ventraux
des deux lèvres LL se séparent l’un de l’autre. Entre eux une petite
partie de la lèvre LI est alors directement visible. Pour qu’il n’y ait
aucun doute sur la forme de LI, dans cette orientation, j’ai couvert
cette lèvre d’un pointillé.
Le pharynx, qui prolonge en arrière la surface ventrale du labre,,
prolonge aussi, naturellement, la surface dorsale de la lèvre LI
et les parois latérales para des deux lèvres LL. 11 part donc des
4 commissures (les deux supérieures J s et les deux inférieures Ji).
11 a par conséquent, en avant, 4 arêtes commissurales. Sur la figure
3A la petite bande hachurée ci représente l’arête commissurale-
inférieure. Elle ne va pas loin en arrière car la paroi inférieure du
pharynx se détache rapidement de la cuticule ventrale du subcapi¬
tulum. Dès qu’elle s’en est détachée le pharynx est crescentiforme
en section transversale. Sur la figure 3 A j’ai marqué en Js, à droite,
l’endroit où se projette la commissure supérieure. Le bord latéral
du labre part de là. Dans l’orientation de la figure 3 B on ne voit pas
les commissures.
La maxille est représentée à part (fig. 2 D). C’est parce qu’elle est
totalement décolorée qu’elle montre si bien les lignes séparatrices
que j’ai dessinées. La ligne en pointillé qui reproduit en avant, d’une
façon peu fidèle, le contour denté distal, est la limite de l’actino-
chitine. La couche actinochitineuse, le long de cette limite, est de
très faible épaisseur.
La mandibule, décolorée complètement aussi, est allongée et de
même forme générale que chez A. Tragârdhi. J’ai représenté seule¬
ment ses mors (fig. 3 D) et ses 2 poils. Le mors inférieur est terminé
par 2 dents aiguës formant paire (mais l’antiaxiale est notablement
en arrière de l’autre) entre lesquelles s’insère la dent, également
aiguë, qui est à l’extrémité du mors supérieur. On voit mieux ces
dents quand on oriente verticalement la mandibule. Le reste du
mors inférieur est presque dépourvu de dents.
Palpe. — Sa formule est (0-2-1-3-18) le solénidion non compris-
(fig. 3 E et3 F). Au tarse on compte 9 poils ordinaires et 9 eupathidies.
Les eupathidies se distinguent des poils ordinaires parce qu’elles
n’ont pas, à leur base, le petit cône d’actinochitine. Elles ne m’ont
pas paru lisses et je leur ai attribué, sur la figure 3 F, des inégalités
superficielles. Je ne suis toutefois pas sûr de cette observation car
l’animal avait des palpes qui étaient sales et que je n’ai pas réussi
à nettoyer i.
1. La même réserve est applicable aux eupathidies des pattes, notamment à celles-
représentées sur la figure 2 G.
367
Pattes. — Les pattes sont analogues à celles d’A. Trâgàrdhi et
terminées aussi par une griffe tridactyle à petit ongle central. La
taille de l’ongle central est notablement plus faible aux pattes II,
III et IV qu’à la patte I (fig. 2 F, et 2 H).
Les ongles latéraux sont remarquablement spatulés. Dans leur
moitié distale ils sont élargis en cuiller et leurs bords sont minces.
11 faut examiner la griffe de dessous pour bien voir l’élargissement
(fig. 2 G). L’ongle central est spatulé aussi mais beaucoup moins que
les latéraux.
La remarque que j’ai faite à propos de la figure 2 D s’applique aux
figures 2 F, 2 G et 2 H. Les deux lignes pointillées longitudinales,
dans chaque ongle, sont les limites de l’actinochitine.
Les ongles n’ont pas une surface unie. J’ai traduit l’impression
qu’ils m’ont faite en dessinant sur eux quelques lignes obliques. Ces
lignes sont très pâles. Sont-elles à la surface dorsale, ou ventrale ?
Représentent-elles des barbules couchées, ou autre chose ? 11 serait
utile, pour le savoir, de disposer d’autres exemplaires de l’animal,
moins décolorés, plus propres et plus frais.
La chaetotaxie des pattes, que je n’ai pas pu étudier sérieusement,
car trop de poils étaient tombés, est analogue à celle d’^4. Trâgàrdhi^
Le tarse I porte des eupatbidies disposées de la même manière que
chez cet Acarien. Elles ne sont peut-être pas en même nombre.
J’ai représenté les solénidions au tarse I (fig. 2 E). 11 y en a 4, comme
chez A . T râgârdhi et comme chez les autres Palaeacaroïdes en général.
La figure 2 E montre surtout le famulus, en s. C’est un grand poil
cilié dans sa moitié distale, creux, dressé verticalement et même un
peu incliné en arrière, implanté sur un gros tubercule qui est juste
devant la fissure ly.
Position systématique. — Stomacarus Tristani diffère d' Acaro-
nychus Trâgàrdhi principalement par sa bouche à grande lèvre
inférieure, par les nervures apodématiques du prodorsum dessinant
entre les hothridies une figure trapézoïdale, par ses ongles trèa
spatulés et par ses grands poils dorsaux lisses, minces, très effilés,
d’apparence filamenteuse. Une autre différence possible est celle
des poils eugénitaux femelles car A. Trâgàrdhi est très particulier-
à cet égard.
.le parlerai des différences entre St. Tristani et Archeonothrus
natalensis dans un prochain travail.
A. natalensis est une espèce mal définie. Ce qu’en a dit TragIrdu
permet cependant d’affirmer que les 3 genres Archeonothrus, Stoma¬
carus et Acaronychus sont beaucoup plus voisins l’un de l’autre que
des autres Palaecaroïdes. Il faut certainement placer les deux
premiers, avec le 3®, dans la famille des Acaronychidae Grandi. 1932.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
CONTRIBVTION A LA FAUNE ENDOGÊE DU SaIIARA. SyMPHYLES.
Par Janine Aubry et Colette Masson.
Aucun Symphyle n’est encore connu du Sahara. Nous venons
d’étudier les spécimens que le Prof. P. A. Remy a récoltés dans cette
région lors des séjours qu’il y fit, l’un en septembre 1950 dans les
oasis de Figuig, Béni Ounif, Colomb-Béchar, Taghit, l’autre en mars
et avril 1951 dans le Hoggar et dans les oasis de Biskra, Ain Ben
Noui, Laghouat, Ghardaïa, El Golea, Tadjemout. A ces récoltes
nous joignons celles que ce zoologiste a faites au cours de son voyage
de 1951 à Bou Saada (Sud-algérois), car cette localité, bien que située
au nord de la limite attribuée au Sahara par certains géographes (le
pied du versant méridional de l’Atlas saharien), offre des conditions
de vie peu différentes de celles que les organismes rencontrent au
sud de cette limite. La collection examinée renferme 325 individus
qui proviennent de 13 localités, et qui se répartissent en 5 genres et
7 espèces.
Matériel récolté.
1. Figuig (17) : Jardin public et palmeraies d’El Oudaghir, d’Oulad
Sliman, d’El Hamman, d’entre le Centre administratif et El Hamman et
de Zenaga, ait. 800 à 850 m. — Symphylellopsis subnuda Hansen 4 ad.,
4 1. 11 pp., 19 1. à 10 pp. — Symphylella vulgaris Hansen 13 ad., 7 1. à
11 pp., 3 1. à 10 pp., 1 1. à 9 pp., 1 1. à 8 pp. — Scutigerella immaculata
Newport 13 ad., 1 1. à 11 pp., 1 1. à 9 pp.
2. Béni Ounif (3) : jardin dans la palmeraie. Symphylellopsis subnuda
1 ad., 1 1. à 10 pp., 2 1. à 9 pp. — Symphylella vulgaris 1 ad., 1 1. à
11 pp., 2 1. à 10 pp., 1 J. à 9 pp., 2 1. à 8 pp., 1 1. à 7 pp.
3. Colomb Bechar (8) : palmeraies rives droite de l’oued. Jardin public
et jardin de la Station expérimentale. Symphylellopsis subnuda 2 ad.,
5 1. à 11 pp., 4 1. à 10 pp., 5 1. à 9 pp., 1 1. à 8 pp. — Symphylella vulgaris
2 ad., 4 1. à 11 pp., 1 1. à 9 pp. — Scutigerella immaculata 1 1. à 11 pp.
4. Taghit (11) : palmeraies. Symphylellopsis subnuda 2 ad., 1 1. à 11 pp.,
3 1. à 10 pp., 3 1. à 9 pp., 2 1. à 8 pp. — Scutigerella immaculata 1 ad. —
Hanseniella {II.} caldaria Hansen 2 ad.
5. Bou Saada (6) ; jardins. Symphylellopsis subnuda 2 1. à 9 pp. —
Symphylella vulgaris 10 ad., 1 1. à 11 pp., 3 1. à 10 pp., 1 1. à 9 pp., 3 1.
à 8 pp. — Scutigerella immaculata 2 ad., 1 1. à 11 pp. — Scutigerella armata
Hansen 2 1. à 11 pp.
Abréviations, — ait. ~ altitude ; ad. = adulte (individu ayant le nombre maximum
de pattes, soit 12 paires) ; 1. = larve ; pp. = paire de pattes. Le nom do la station est
suivi d’un nombre qui est celui des heures de chasse aux micro-endogés.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 4, 1952.
— 369 —
6. Biskra (15) ; palmeraies, Jardin public devant l’église et le fort Saint-
Germain, Jardin Landon. Scolopendrellopsis microcolpa Hansen 7 ad.,
9 1. à 11 pp., 1 1. à 10 PP-, 2 L à 9 pp. — Symphylella vulgaris 5 ad., 1 Là
11 pp., 1 1. à 10 pp., 2 1. à 9 pp., 3 1. à 8 pp., 1 1. à 7 pp.
7. AiN Ben Noui (2) : palmeraie de la Station agricole, à 11 km. à
l’ouest de Biskra. Symphylellopsis subnuda 2 1. à 8 pp.
8. Laghouat (11) : palmeraies et jardins. Symphylellopsis subnuda
2 ad., 2 1. à 11 pp., 1 1. à 8 pp. — Symphylella vulgaris 6 ad., 5 1. à 11 pp.,
3 1. à 10 pp., 1 1. à 9 pp., 2 1. à 8 pp. — Scutigerella immaculata 1 1. à 8 pp.
— Scutigerella armata 1 ad., 1 1. à 11 pp.
9. Ghardaia (3) : palmeraies et jardins dans l’oued Mzab. Symphylella
vulgaris 3 1. à 10 pp., 2 1. à 8 pp.
10. El Golea (8) : palmeraies et jardins. Symphylellopsis subnuda
10 ad., 4 1. à 11 pp., 7 1. à 10 pp., 9 1. à 9 pp., 4 1. à 8 pp., 1 1. à 7 pp. —
Symphylella vulgaris 13 ad., 7 1. à 11 pp., 6 1. à 10 pp., 11 1. à 9 pp., 4 1.
à 8 pp. — Scutigerella immaculata 1 ad. — Hanseniella ’ (H.) nivea
Scopoli 1 1. à 9 pp.
11. Tadjemout (1 1/2) : jardin près de la source. Symphylella vulgaris
11 ad., 1 1. à 11 pp.
12. In Amguel (Hoggar) (1 1/4) : bord de l’oued. Symphylellopsis
subnuda 3 1. à 10 pp. — Symphylella vulgaris 1 ad., 1 1. à 10 pp.
13. Tamanrasset (Hoggar) (20) : jardins sur les deux rives de l’oued, du
Centre jusqu’à Taguilen. Symphylella vulgaris 6 ad.
Remarques biogéographiques.
Tous les spécimens étudiés ont été récoltés dans des palmeraies
et dans des jardins, régions favorables à la faune endogée hydrophile.
Tous les Symphyles du Sahara vivent aussi en Algérie et au Maroc.
Symphylellopsis subnuda est largement répartie en Europe et nous
l’avons retrouvée dans les récoltes faites par P. A. Remy au Maroc et
en Algérie septentrionale. Scolopendrellopsis microcolpa est dans le
même matériel d’Algérie septentrionale et en Europe. Symphylella
vulgaris est très répandue en Europe et a été aussi mentionnée d’Al¬
gérie et d’Afrique orientale ; nous l’avons observée dans les récoltes
faites par Remy au Maroc et par B. Condé en Basse Egypte. Scuti¬
gerella immaculata vit en Europe, en Afrique du Nord, à Madère, aux
Açores et, semble-t-il, dans les deux Amériques et aux îles Hawaii,
tandis que sa voisine, Scutigerella armata, n’est connue que d’Afrique
du Nord. Hanseniella caldaria est une forme à très vaste distribution
géographique qui a été signalée dans des serres en Europe ainsi que
dans la nature en Nouvelle-Zélande ; nous venons de la rencontrer
dans des matériaux récoltés dans des jardins d’Afrique du Nord
(Marrakech [Remy leg.]), Basse Egypte à Sawaleh [Condé leg.] et en
pleine nature sur les bords du lac Victoria et à Madagascar (Nosi Be,
région du Bas Sambirano [Ambanja, Mahilaka], Tuléar) [Remy leg.].
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 4, 1952,
25
— 370 —
Hanseniella nwea est largement répandue en Europe, et nous
l’avons rencontrée dans le matériel récolté par Remy au Maroc et
en Algérie septentrionale.
Au fur et à mesure que l’on pénètre au cœur du Sahara, le nombre
des espèces et celui des individus diminuent. Ainsi Scutigerella
armata, présente au Maroc et en Algérie, ne s’étend pas au sud de la
ligne Lâghouat-Bou Saada. Scolopendrellopsis microcolpa, commune
en Algérie, se trouve encore à Biskra, mais elle disparaît plus au
sud ; Scutigerella immaculata vit encore à El Golea, mais à Tadje-
mout et au Hoggar on ne trouve plus que deux espèces : Symphy-
lella vulgaris et Symphyleïlopsis subnuda, qui sont d’ailleurs bien
répandues plus au nord. Il est intéressant de constater que dans l’une
des régions les plus typiquement sahariennes : In Salah, où Remy
a séjourné plusieurs jours et a rencontré de nombreux micro-endogés,
en particulier tout près de 200 Pauropodes, aucun Symphyle n’a
été récolté.
La faune des Symphyles du Sahara est donc constituée par des
espèces qui vivent dans la région paléarctique, certaines d’entre
elles s’étendant bien au delà de celle-ci, parfois jusque dans l’hémi¬
sphère sud.
Laboratoires de Zoologie du Muséum et de la Faculté des Sciences de Nancy.
— 371 —
A RIivlSIO^’ OF riiE FUR Mites Myokiidae (Acarina) (suUc).
By Charles D. Radford, Hon. D. Sc. F. Z. S.
(Membre correspondant du Muséum d’Histoire Naturelle, Baris).
Genus Calcarmyobia gen. nov.
Male. — Dorsal spines broadly foliate ; latéral spines I to III
broad at base and tapering to points distally ; sub-median spines I
and II with two joints, broadly foliate, distal joint hyaline ; dorsal
spines striated longitudinally. Stout spur on anterior edge of
fourth segment of leg II. Flanking the capitulum close to base of
coxae I is a pair of stout, recurved, cone-shaped sclerotic processes.
Tarsus II with two stout claws ; tarsus III and IV each with two
long claws. Capitulum considerably reduced for the family.
Female. — Dorsal spines similar to those of the male ; sub-median
spines III and IV two-jointed as in the male ; médian spines I and II
two-jointed. Coxae I with a stout, cone-shaped spur on the dorsum
as in the male, but longer.
Type species : Myohia rhinolophia Radford, 1940.
CalcarJiyobia rhinolophia (Radford, 1940).
Myohia rhinolophia Radford, 1940, Parasitology, 32 : O, 91.
Myohia miniopleris Womersley, 1941, Rec. S. Ausl. Mus., 7 : 52.
The male dorsum (fig. 98) has the expanded foliate spines. Latéral
spines 1 very broad at base, striated, tapering to points, extending
almost to coxae III ; latéral spines II, extending from prosterior
edge of coxae II to coxae IV ; latéral spines III extending from
posterior edge of coxae III to posterior edge of coxae IV. Sub-
median spines I lying between, and posterior to latéral spines I,
striated on the basal segment, the long, hyaline segment extending
to middle of coxae III ; sub-median spines II lying between, and
level with latéral spines II similar to preceding spines, but with
shorter hyaline segment ; sub-median spines III and IV flanking
the génital pore, striated, but without the hyaline segment ; sub-
median spines V level with coxae IV ; sub-median spines VI long,
slender ; sub-median spines VII anterior to terminal bristles. The
génital pore has a sclerotic scutum and two pairs of spines as figured.
At the base of the capitulum close to coxae I is a stout, cône shaped
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV. n" 4, 1952.
— 373
sclerotic process or spur, directed towards the posterior end of the
body. A stont spur is borne on the fourth segment of legs II
(fig. 100).
Tbe male venter (fig. 99) bas two pairs of spines anterior to coxae
II ; third pair of spines level with coxae II ; posterior to eoxae II
on the latéral edge of body is a pair of spines ; two pairs of small
spines anterior to coxae III, flanked medially by a pair of long spines ;
between coxae III and IV is a pair of long spines ; posterior to
coxae IV is a pair of long spines and a pair of accessory spines
laterally. Anterior to coxae II is a pair of spur-like appendages
laterally. Venter of capitulum has two pairs of spines and the
palpai claws. On latéral edge of coxae I is a stout spine ; tarsus
shows the clasping apparatus, and thumb-like spur witb striated,
foliate process. Tarsus II with two stout, equal claws ; tarsus III
and IV each with two long claws.
The female dorsum (fig. 101) has the same type of capitulum as in
the male — reduced — with stout, cone-shaped process at base of
coxae I. Latéral spines I and II almost identical to those of male ;
latéral spines III longer than in tbe male. Sub-median spines I
midway between coxae I and II, their basal segments striated,
second segment hyaline and tapering ; sub-median spines II
extending from posterior edge of coxae II to posterior edge of
coxae III ; sub-median spines III below level of coxae III, almost
reacbing level of coxae IV ; sub-median spines IV level with anterior
edge of coxae IV, extending some distance beyond coxae IV.
Between sub-median spines II and level witb latéral spines III are
médian spines I, extending backwards to médian spines II which lie
between sub-median spines IV. Médian spines III posterior to
preceding spines, almost level with distal ends of médian spines II.
Between médian spines III and terminal bristles are sub-median
spines V and VI, long, slender, not foliate. Surrounding génital
pore are two pairs of stout, curved spurs whicb are borne upon papil-
lae ; also two pairs of spines, one anterior tbe other posterior to the
paired génital claws. A third pair of longer spines between génital
pore and posterior end of body ; midway between these and terminal
bristles is a pair of long spines on latéral edge of body.
Tbe female venter (fig. 102) has palpai claws and two pairs of
spines on capitulum ; stout spines on latéral edge of coxae I ;
grasping apparatus of legs I simüar to the male. Anterior to coxae II
are two pairs of spines ; third pair of spines level with anterior edge
of coxae II ; midway between coxae II and III is a pair of small
spines a pair of long spines level with anterior edge of coxae III,
flanked laterally by a pair of smaller spines ; midway between
coxae III and IV is a pair of spines ; posterior to coxae IV is a pair
of spines wbicb reach the terminal bristles. Two pairs of spines
— 374 —
placed between the anus and terminal bristles. Accessory spines
are borne before coxae III and IV. Tarsus II with two stout claws ;
tarsus III and IV each with two long claws.
Type host : A bat (Rhinolophus lobatus Peters).
Type locality : Kapretwa, Mt. Elgon, Kenya. 1939. T. H. E.
Jackson.
Measurements : $ 0,4 mm X 0,19 mm ; Ç 0,51 mm X 0,21 mm.
Holotype male and allotype female in British Muséum (Nat.
Ilist.) numbered 1940-2-2-2 and 1940-2-2-3 respectively. Para-
types in the author’s private collection. Maratype females in U. S.
National Muséum and Dr Strandtmann’s collection at Galveston,
Texas.
Calcarmyobia rhinolophia (Radford, 1940). Leg I of Ç (dorsum).
Genus Neomyobia gen. nov.
Closely similar to those of the genus Protomyobia Ewing, 1938 in
the possession of a claw on tarsus I ; two claws on tarsus II (at least
in the female, but not always in the male) ; differing from Proto¬
myobia in having expanded or foliate dorsal spines.
Type species : Myobia rollinati Poppe, 1908.
Neomyobia rollinati (Poppe, 1908).
Myobia rollinati Poppe, 1908, in Fahrenholz (1908) Abli. nat. Ver.
Bremen, 19 ; 3, 363.
The male dorsum (fig. 103) has the expanded, foliate, striated
latéral spines I anterior to coxae II, tapering to long points, latéral
spines II posterior to coxae II, longer hut not as broad as preceding
spines ; latéral spines III level with poster! or edge ol coxae III,
narrower than preceding spines, reaching beyond posterior edge
of coxae IV. Level with latéral spines 1 is a pair of very small
spines ; five pairs of srnall spines level with latéral spines II. Sub-
median spines broad, lanceolate, striated, level with and between
latéral spines III ; sub-median spines II not as broad as preceding
spines, posterior to coxae IV ; sub-median spines III, simple long,
slender placed between sub-median spines II and terminal bristles.
The male venter (fig. 104) has three pairs of spines on capitulum ;
tarsal claws on legs I. Posterior to coxae I is a pair of spines on
latéral edge of body ; anterior to coxae II is a pair of spines ; level
with coxae II is a pair of spines ; posterior to coxae II is a pair of
spines on latéral edge of body ; anterior to coxae III is a pair of
long spines ; posterior to coxae III is a pair of long spines ; level
with coxae IV is a pair of spines. No accessory spines are at the
bases of these ventral spines. Tarsus II with two stout claws ;
tarsus III and IV each with two long claws.
The female dorsum (fig. 105) has latéral spines I similar to those
of male, placed close to coxae I ; latéral spines II broadly lanceolate,
striated, posterior to coxae II, extending to midway between
coxae III and IV ; latéral spines III striated, tapering, posterior to
coxae III, reaching well beyond coxae IV. Latéral spines IV
long, slender, not expanded or striated, placed on latéral edge of
body anterior to terminal bristles. Sub-median spines I level with
latéral spines I, broad, foliate, striated ; sub-median spines II broader
tban preceding spines, posterior to coxae II ; sub-median spines III
level with coxae IIl, extending to level of coxae IV ; sub-median
spines IV anterior to coxae IV ; sub-median spines V level with
coxae IV ; sub-median spines VI posterior to coxae IV. Between
this pair of spines and the terminal bristles are two pairs of slender
spines. Four pairs of small spines surroud the génital pore. Flan-
king the anus is a pair of slender spines, close to latéral edge of body.
The female venter (fig. lOG) has three pairs of spines on capitulum ;
tarsal claw on leg I. Anterior to coxae II are two pairs of spines ;
a pair of spines level with coxae II ; anterior to coxae III is a pair
of long spines extending to coxae IV ; midway between coxae III
and IV is a pair of long spines ; posterior to coxae IV is a pair of
long spines reacbing almost to level of terminal bristles ; posterior
to and between these is a pair of spines. Flanking the anus is a
pair of small spines on posterior edge of body. Tarsus II with two
stout claws ; tarsus III and IV each with two long claws.
Type host : Greater horse-shoe bat (Rhinolophus ferrum equinum
Schreber).
Type locality : ? Found on type host throughout its range.
Measurements : ^ 0.43 mm X 0.16 mm ; Ç 0.57 mm. X 0.22 mm
Neomyobia rollinati (Poppe, 1908).
Fig. 103, ^ dorsum. — Fig. 104, ^ venter. — Fig. 105, $ dorsum. — Fig. 106, $, venter,
— 377 —
Neomyobia pantopus (Poppe et Trouessart, 1895).
Myobia pantopus Poppe et Trouessart. 1895, Bull. Soc. ont. Erance, 8 : 84.
The male dorsum (fig. 107) has latéral spines I anterior to coxae II,
broadly expanded at base and with long slender, tapering points,
almost reaching coxae III ; latéral spines II between coxae II, longer
than preceding spines, reaching almost to coxae IV ; latéral spines III
level with coxae III, longer than preceding spines, almost twice the
length of spines I, extending to posterior,group of six spines. Sub-
median spines I level with middle of coxae II, lanceolate at base, not
as long as latéral spines I ; sub-median spines II level with anterior
edge of coxae III ; médian spines I level with coxae III. Anterior
to terminal bristles are three pairs of slender, simple spines arranged
in two diverging rows. Génital pore borne on a scutum between
submedian spines I and II. Pénis extending from below level of
coxae IV, reaching forwards to the génital pore.
The male venter (fig. 108) has terminal claw on tarsus I, which
is characteristic of the genus. Three pairs of small spines anterior
to coxae II ; a fourth pair of spines level with coxae II ; anterior
to coxae III is a pair of spines, long, stout, extending beyond
coxae IV ; flanking these are two pairs of spines ; a pair of long,
slender spines midway between coxae III and IV ; posterior to
coxae IV is a pair of long, slender spines, flanked laterally by a pair
of shorter spines. Tarsus II, III and IV with two claws, those on
tarsus II being the shortest.
The female dorsum (fig. 109) has latéral spines I well forward
anterior to coxae II, extending to coxae II, broadly foliate at base,
striated longitudinally ; latéral spines II close to posterior edge of
coxae II, expanded at base, more slender than preceding spines,
reaching almost to coxae IV ; latéral spines III close to posterior
edge of coxae III, longer than preceding spines, almost reaching the
group of six spines, before the posterior end of body. Sub-median
spines I broadly foliate, anterior to coxae II, striated longitudi¬
nally ; sub-median spines II level with posterior edge of coxae II,
broadly foliate at base, tapering to long, slender points at level of
coxae III ; sub-median spines III level with anterior edge of
coxae III, extending to midway between coxae III and IV ; sub-
median spines IV posterior to coxae III, reaching middle of coxae IV ;
sub-median spines V level with anterior edge of coxae IV, extending
to coxae IV ; sub-median spines VI posterior to coxae IV, long,
tapering, stout at base. Two diverging rows, each of three slender,
simple spines lie anterior to terminal bristles. Génital pore with
two pairs of short, simple spines lying anterior to the paired génital
claws. On posterior end of body is a pair of spines flanking the anus.
Neomyobia pantopus (Poppe et Trouessart, 1895).
Fig. 107, dorsum. — Fig. 108, venter. — Fig. 109, $ dorsum. — Fig. 110, $ venter
379 —
The female venter (fig. 110) has terminal claws on tarsus I ; four
pairs of short, simple spines anterior to coxae II ; a pair of long,
sleiider spines between coxae II and III, flanked laterally by a pair
of shorter spines ; a pair of long, slender spines between coxae 111
and IV ; posterior to coxae IV are two pairs of slender spines, the
outer pair being the shorter ; on posterior end of body is a pair of
spines. Tarsus II, III and IV each with a pair of claws.
Type host ; Barbastelle bat [Barhaslella harhastellus Schreber).
Type locality ; Galba.
Measurement : 0.35 mm X 0.20 mm. Sex not stated.
Specimens in the British Muséum (Nat. Hist) Nos. ^ 1948-6-
29-3 and Ç 1948-6-29-4 from which the description and figures were
made, give the following measurements :
(J 0.38 mm X 0.15 mm. $ 0.49 mm X 0.2 mm.
These mites were taken from a spirit specimen of the type host
Barhastella harhastellus Schreber collected at Peaslake, Surrey on
May 28, 1944 by Mr R. W. Hayman.
Neomyobia poppei (Trouessart, 1895).
Myobia poppei Trouessart, 1895, Bull. Soc. ent. France, 8 : 84.
The male dorsum (fig. III) has latéral spines I broadly expanded
at base, with long, slender tips, close to coxae I, extending to middle
of coxae III ; latéral spines II sub-similar, though longer, posterior
to coxae II, extending to coxae IV ; latéral spines 111 more slender
than preceding spines, posterior to coxae III ; two pairs of small
spines are borne close to latéral spines I. Sub-median spines I
broadly expanded, lying anterior to latéral spines II ; sub-median
spines II level with coxae III, broadly expanded, short ; sub-median
spines III broad at base, the length of latéral spines I, level with
latéral spines III. Pénis long, sinuous, with slender tip, extending
forwards from coxae IV to coxae II 1. Génital pore level with coxae
III, furnished with two pairs of short, simple spines. Anterior to
terminal bristles is a transverse line of six spines.
The male venter (fig. 112) has three pairs of short spines anterior
to coxae II ; posterior to coxae II is a pair of long, stout spines
on latéral edge of body ; anterior to coxae III is a pair of short
spines and what appears to be the bases of two other spines ; pos¬
terior to coxae III there should be a pair of long spines, which,
in this specimen hâve been broken off. The most unusual feature
of this species is the pair of very stout, long spines which lie between
coxae III and IV. Level with coxae IV are the bases of a pair of
.spines. Tarsus II, III and IV each bears a stout claw.
The female dorsum (fig. 113) has ail latéral and sub-median spines
Neomyobia poppei (Trouessart, 1895).
Fig. 111, dorsum. — Fig, 112, <5 venter. — Fig. ^13, $ dorsum. — Fig. 114, ? venter.
— 381 —
foliate at base, tapering, striated longitudinally. Latéral spines I
midway between coxae I and II, reaching to midway between coxae
I and IIL; latéral spines II close to posterior edge of coxae II,
reaching almost to coxae IV, brôad at base ; latéral spines III close
to coxae III, longer and more slender than preceding spines, almost
reaching the group of six spines which flank the génital pore. Sub-
median spines I anterior to coxae II, broadly foliate, tapering,
reaching midway between coxae II and III sub-median spines II
level with coxae II, foliate, extending to sub-median spines IV ;
sub-median spines III level with anterior edge of coxae III, shorter
than preceding spines ; sub-median spines IV midway between
coxae III and IV .; sub-median spines V level with anterior edge
of coxae IV ; sub-median spines VI posterior to coxae IV. Two
diverging rows, each of three long, simple spines placed before
terminal bristles. Génital pore flanked by a pair of short, simple
spines ; paired génital claws posterior to pore. Two pairs of spines
on posterior edge of body.
The female venter (fig. 114) bas typical claw on tarsus I ; three
pairs of short, simple spines anterior to coxae II ; level with coxae II
is a pair of spines ; anterior to coxae III are three pairs of spines,
the inner pair being the longest ; a pair of long spines between
coxae III and IV ; posterior to coxae IV is a pair of long spines,
flanked laterally by a pair of smaller spines ; between terminal
bristles are two pairs of spines. Tarsus II, III and IV each termi-
nated by a pair of claws, those on tarsus II being the shortest.
Type host : Pipistrelle bat {Pipistrellus nathusii Keys & Blasius).
Type locality ; Marseilles, France.
Measurements : $ 0.46 mm X 0.18 mm. British Muséum spéci¬
men.
Remarks. — The description and figures of the male are from the
slide (No. 362) in the Fahrenholz collection. Celle Muséum, Ger-
many. The female (No. 2793) was not in a condition suitable to
make a présentable drawing. For this reason the description and
figures were made from the specimen in the British Muséum (Nat.
Ilist.) No. 1948-6-29-5 taken from a spirit specimen of the type
host Pipistrellus nathusii Keys & Blasius at Pâlies, Baeser Co.
Hungary presented by the Budapest Muséum.
— 382
Contribution a vétude phytogêograpiiique des savanes
DU Haut-Oubangui.
Note préliminaire sur la végétation de quelques formations rocheuses
DU N. W. OUBANGUIEN.
Par Roger Sillans.
Le NW oubanguien ^ est la partie de territoire comprise approxima¬
tivement entre le 6® et le 8® degré de latitude N, et le 15® et le 18®
degré de longitude W, limitée au N par le Tchad et à l’W par le
Cameroun, à une altitude variant entre 500 et 1.500 mètres. Les
régions les plus élevées sont localisées dans le Massif de Yadé, pro¬
longement du Massif camerounien avec comme point culminant le
Mont Gaou 2 à 1.420 mètres. C’est un pays riant, parsemé de nom¬
breuses collines rocheuses au nombre desquelles nous citons notam¬
ment celles de Bocaranga, de Bozoum, avec au N les curieux Monts
Karé. Quel paysage étrange et magnifiquement coloré que celui de la
région des Monts Karé ! Brusquement après avoir parcouru quelques
kilomètres sur la route de Bozoum à Bocaranga surgit en haut d’une
côte d’un rouge latéritique, une multitude de rochers d’une hauteur
de 50 à 100 mètres couverts ou coiffés d’une épaisse végétation d’un
beau vert foncé, les uns isolés semblables à des pains de sucre ou des
colonnades antiques plus ou moins déformées, les autres, à des
collines abruptes semblant se détacher sur l’horizon comme des
chaînes de montagnes. Quatre fleuves principaux arrosent le NW
oubanguien, l’Ouahm et la Pendé au N avec le Mambéré et la Lobaye
plus au Sud. Au point de vue ethnographique, ce sont les Gbaya
qui occupent la majeure partie du territoire ; les Karé se répartissent
au N de Bozoum. C’est le domaine presque exclusif de la savane ; les
galeries forestières sont peu importantes. Avant d’atteindre Bozoum,
la savane apparaît, des hauteürs de Bossangoa, clairsemée, immense
plaine présentant par endroits d’insensibles ondulations de terrain,
paysage que nous retrouvons d’ailleurs du haut du plateau de Bouar,
1. Adminfslralivement, le NW oubanguien comprend trois régions : celle de Bouar-
Baboua à laquelle .sont rattachés les districts de Paoua et de Bocaranga ; celle de
l’Ouahm avec Bozoum comme chef-lieu et celle de Bossangoa avec les districts de
Batangafo et Bouca. C'est dans les centres de Bouar et Bocaranga que l’élevage est le
plus développé en raison de l’altitude.
2. Nous ne pensons pas que cette dénomination soit exacte, car Gaou, ou plus
exactement N’Gaou, signifie rocher, montagne. Les géographes sans doute peu habi¬
tués aux dialectes indigènes ont pris ce nom générique pour un nom spécifique.
Bulletin du Muséum^ 2® série, t. XXIV, n® 4, 1952.
— 383 —
I. — .Les Collines de Bozoum.
L’agglomération de Bozoum est située environ par 6° 20’ de lati¬
tude N et par 16° 25’ de longitude W, à une altitude moyenne de
680 mètres. Des hauteurs du poste européen la vue embrasse tout
un chaos de mamelons verdoyants très accessibles constitués pour la
plupart de gneiss et quelques-uns de latérite, ne dépassant pas
cinquante à cent mètres au-dessus des terres environnantes. C’est à
Bozoum que le B. P. Ch. Tisser ant, missionnaire et botaniste, fit
si belles herborisations qui contribuèrent entre autres à la connais¬
sance des Cypéracées de l’Afrique centrale Il prospecta successive¬
ment la savane, les marais, et surtout les belles collines si remar¬
quables par la richesse de leur végétation.
Après avoir procédé à une exploration systématique, on est frappé
par le contraste de la végétation entre les collines latéritiques et les
collines gneissiques.
a) dans les collines latéritiques, la strate arborée dense est dominée
surtout par Lophira alata Banks, Hymenocardia acida Tül., Parinari
curatellaefolia Planch., et Burkea africana Hook., avec :
1. Chermezon h. — Les Cypéracées du Ilaut-Oubangui. Arch. Bot., 4, mém. 7,
Caen, 1931 et 7, mém. 3, Caen, 1936.
— 384 —
Anona senegalenss Pers. Protea madiensis Oliv.
Crossopteryx febrifuga Benth. Terminalia macroptera Guill. et
Cussonia Tisserantii Aubr. Perr.
Entada ubanguiensis De Wild. Vitex madiensis Oliv.
Prosopis ajricana Taub.
Puis, Maprounea african Müll. Arg., Hannoa undulata Planch.,
Daniellia Oliveri (Rolfe) Hutch., Syzygium guineense DG. var.
macrocarpa Aubr. Viennent ensuite, Bauhinia Thonningii Schum.,
Sarcocephalus esculentus Afz., Vitex cuneata Thonn., Fagodia glaher-
rima Schwf.
A l’état plus ou moins sporadique nous notons :
Albizzia zygia Mcb. Grewi a mollis J uss.
Ambligonocarpus Schtveinfürlhii Gymnosporia senegalensis Loes.
Harms. Lannea Schimperi (Hocbst.) Engl.
Butyrospermum Parkii Kotschy, Ochna Schweinfürthiana F. Hofïmn.
var. mangifolia A. Chev. Pterocarpus lucens Guill. et Perr.
Bridelia ferruginea Benth. Strychnos innocua Del.
Bridelia scleroneura Müll. Arg. Strychnos spinosa Lam.
Combretum Ilarmsianum Diels. Secnridaca longepedunculata Fres.
Detarium microcarpum Guill. et Terminalia glaucescens Planch.
Perr. Uapaca Somon Aubr. et Léandri.
Erythrina sygmoïdea Flua. Vitex diaersifoli'a Bak.
Le sol des collines latéritiques généralement très compact, pré¬
sente une strate herbacée peu dense, de beaucoup moins riche que
celle des collines gneissiques, dominée surtout par Euclasta condylo-
tricha (Hocbst.) Stapf., puis Heteropogon contortus Roem. et Sehult,
Dybowskia sereti (De Wild.) Stapf.
Parmi les espèces les plus fréquentes mais peu représentées, nous
notons :
Cochlospermum tinctorium A. Indigofera Bongensis Kotschy et
Rich. Peyr-
Eupatorium africanum Oliv. et Lasiosiphon Kraussianus Meisn.
Fliern. Rytiginia senegalensis Blume.
De préférence là où les gravillons latéritiques' aiffleurent, ou sur
les carapaces perméables nous remarquons surtout :
Ascolepis eriocoloïdes Steud. Fimbristylis yalingensis Cherm.
Fimbristylis abortiva Clarke. Kyllingia debilis Clarke.
Fimbristylis coleotricha Clarke. Kyllingia Tisserantii Cherm.
Fimbristylis cyrtathera Cherm. Sporobolus festivus Hochst.
Ctenium elegans Künth. Sporobolus tenais Stapf.
Microchloa setacea P. Beauv. Microchloa obtusiflora Bth.
Là où l’humidité est tant soit peu marquée, notons Desmodium
delicatulum A. Rich., Cyperus pustulatus Vahl, C. reduncus Boeck,
I
— 385
Ihjsanthes gracilis Skan, Pycreus capiüifolius Clarke ; dans les
flaques d’eau et les petites mares, Scirpus praelongatus Poir., Fim-
bristylis diphyïla Vahl, var. tuberculata Cherm., Pycreus submicrole-
pis Kükenth., Crotalaria ononoïdes Bak. f.
Par tâches nous notons, Loudetia arundinacea Steud., Hyparrhe-
nia diplandra Stapf, Cymbopogon giganteus (Hochst.) Chiov.
Cà et là à l’état plus ou moins sporadique :
Aeschynomene lateritia Harms.
Aristida atroviolacea Hack.
Aristida Cummingiana Nees.
Bulbostylis Bozumensis Cherm.
C issus crotalarioïdes Planch.
Crotalaria minutissima Bak. f.
Cyanotis longifolia Bth.
Crotalaria cephalotes Steud.
Desmodium lasiocarpum DC.
Eriosema macrostipulatum Bak. f.
Eriosema velulinum Bak. f.
Eulophidium Ledienii De Wild.
Hibiscus shirens Sprague et Hutch.
Gnidia Mittuorum Gilg. »
Indigofera Gilletii De Wild et Dur.
Indigofera ubanguiensis Ch. Tiss.
Mucuna stans Welw.
Polycarpea grandi flora A. Chev.
Panicum Grifjonii Franck.
Panicum plicatum L.
Rhytachne rottboellioïdes Desv.
Spermacocae compressa Alz.
Sopubia simplex Hochst.
Tephrosia Le Testai Ch. Tiss.
Sur les parpaings latéritiques rampent fréquemment : Asparagus
Pauli- Guilelmii Solms-Laub, Cissus flaoicans Planch., Vigna
gracilis Hook. f., Vigna micrantha Harms. Dans la rocaille nous
notons fréquemment : Vernonia Schweinjùrthii Oliv. et Hiern,
Ceropegia Kerstingii K. Schum. Dans les herhes, grimpent çà et là,
Cissampelos Pareira L., Ipomoea Wightii Choisy.
b) dans les collines gneissiques au contraire, la strate arborée dense
.est dominée surtout par Afzelia africana Sm., Monotes Kerstingii
Gilg, Burkea africana Hook., avec Fadogia erythrophloea Hutch.
et Dalziel. ,
Viennent ensuite en nombre beaucoup plus restreint, Pterocarpus
lucens Guill. et Perr., puis Prosopis africana Taub., Lannea Schim-
peri (Hochst.) Engl., Butyrospermum Parkii Kotschy var. man-
gifolia A. Chev. et Pterocarpus erinaceus Poir.
Bien que fréquentes, les espèces suivantes ne se rencontrent qu’en
petit nombre :
Ambligonocarpus Schweinfürthii
Harms.
Anona senegalensis Fers.
Bauhinia Thonningii Schum.
Bridelia scleroneura Müll. Arg.
Combretum ghasalense Engl, et
Diels.
Cussonia djalonensis A. Chev.
Erythrina abyssinien Lam.
Erythrina sigmoïdea Hua.
Entada ubanguiensis De Wild.
Ficus Leprieuri Miq.
Hymenocardia acida Tül.
Rhus natalensis Bernh.
Sarcocephalus esculentus Afz.
Securidaca longepedunculata Fres.
Peucedanum araliaceum (Hochst.)
Bth. et Hook. f.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 4, 1952.
26
— 386
Stereospermum Kunthianum Cham. Terminalia macroptera Guill. et
Sterculia seligera Del. Perr.
Strychnos spinosa Lam. Vitex madiensis Oliv.
-I Par petites tâches très peu fréquentes nous notons : Euphorbia
darbandensis N. E. Brown, surtout dans les zones dénudées, sablon¬
neuses où les gros blocs de gneiss affleurent.
A l’état plus ou moins sporadique nous notons :
Anogeissus leiocarpus Guill. et Perr.
Combretum verticillatum Engl. et.
Diels.
Combretum Harmsianum Diels.
Daniellia Olioeri (Rolfe) Hutch.
Par pieds isolés :
Acacia stenocarpa Hochst. var.
chariensis A. Chev.
Anona arenaria Thonn.
Albizzia zygia Mcb.
Afrormosia laxiflora Harms.
Bridelia ferruginea Bth.
Cassia sieberiana DC.
Combretum Binderianum Kotschy.
Combretum dolychopodum Gilg.
Combretum velutinum DC.
Craierispermum laurinum Bth.
Dalbergia Boehmii Taub.
Entada abyssinica Steud.
Erythrophloeum africanum (Welw.)
Harms.
Ficus capensis Thunb.
Gardénia aqualla Stapf et
Hutch.
Gymnosporia senegalensis Loes.
Grewia mollis Juss.
Hannoa undulata Planch.
Lannea Schimperi (Hochst.) Engl.
Lannea egregia Engl, et Krause.
Lannea Barteri (Oliv.) Engl.
Detarium microcarpum Guill. et
Perr.
Ekebergia senegalensis A. Juss.
Terminalia laxiflora Engl.
Vitex cuneata Thonn.
Lonchocarpus laxiflorus Guill. et
Perr.
Manilkara multinervis Dubard.
Maprounea africana Midi. Arg.
Ochna Schweinfürthiana F. Hofîm.
Protea madiensis Oliv.
Parinari curatellaefolia Planch.
Peucedanum fraxinifolium Hiern.
Pseudocedrela Kotschyi Harms.
Psorospermum glaberrimum Hochr.
Rhus abyssinica Hochst.
Securinega microcarpa (Blume) Pax
et Hoffm.
Syzygium guineense fDC. var. ma--
crocarpa Aubr.
Santaloîdes gudjuanum (Gilg) Schell.
Strychnos innocua Del.
Strychnos triclisioïdes Bak.
Trichilia emetica Vahl.
Terminalia Dewevrei De Wild. et
Dur.
Ximenia americana L.
Zanha golugensis Hiern.
Zizyphus abyssiniens Hochst.
Cà et là, de préférence dans les endroits particulièrement rocheux.
Ficus glumosa Del., F, populifolia Vahl., F. polita Vahl., Calotropis
procera Ait.
Cà et là dans les arbres, Loranthus dodonaefolius DC.
La strate herbacée de densité variable est dominée surtout par
des Hyparrhenia, avec Loudetia arundinacea Steud., puis Aframomum
sanguineum K. Schum., Adenodoliehos paniculata Hutch. et Dalz.
387 —
Sur les dalles de gneiss, les rochers dénudés, les gros blocs de gneiss
nous notons :
Anagallis pumila Swartz.
Asparagus Pauli- Guilelmii Solms-
Laub.
Asparagus angolensis Bak.
Asparagus Marireti A. Chev.
Cissus pseudocaesia Gilg. et Braiidt.
Cissus palmatifida Planch.
Cissus atacorensis A. Chev.
Cissus adenaucaulis Steud.
Cissus cauicaulis (Bak.) Steud.
Chasmanthera dependens Hoohst.
Clitandra cirrhosa Badlk.
Desmonema Schweinfürlhii (Engl.)
A. Chev.
Ipomœa acanthocarpa Hochst.
Pandiaka involucrata Hook. f.
Ruellia congensis R. Ben.
Taccazea apiculata Oliv.
Vigna Kotschyi Schwl.
Vigna reticulata Hook. f.
Dans les interstices de la roche : Heteropogon contortus Roem. et
Schult., Loudetia simplex C. E. Hubb., Fimbristylis cioniana Savi.
Dans les endroits rocheux humides signalons :
Bulbostylis andmgensis C. B. C.
Bulbostylis polylricha Cherm.
Fimbristylis exilis Roem. et Schult.
Fimbristylis diphylla Vahl, var.
laxa Camus.
Kyllingia triceps Rottb.
Pycreus païens (Vahl) Cherm.
Pycreus flavescerts Reichb.
Scleria gracillima Boeck.
Partout, dans les lieux frais et
Agératum conyzoïdes L.
Albuca paradoxa A. Chev.
Aneilema Dregeanum Künth.
Ascolepis eriocauloïdes Steud.
Costus afer Ker-Gal.
Commelina Forskalei Vahl.
Cyperus difformis L.
Eulophia guineensis Lindl.
Eulophia cristata Steud.
Fimbristylis polylricha Cherm.
Fimbristylis trifida Nees.
ombragés nous notons :
Gladiolus Klattianus.
Habenaria anaphysema Lindl.
Laggera alata Sch. Bip.
Lypocarpha pulcherrima Ridl.
Pycreus flavescens Reichb.
Pycreus mêlas Clarke.
Sarcophrinium sp.
Scirpus squarrosus L.
Scleria pergracilis Künth.
Tacca pinnatifida Forst.
Vernonia nigritiana Oliv. et Hiern
Arnpelocissus Salmonea (Bak.
Planch.
Bulbostylis bozumensis Cherm.
Cryptolepis nigritana N. E. Br.
Cochlospermum niloticum Oliv.
Cissus crotalarioïdes Planch.
Drimiopsis aroïdastrum A. Chev.
Fimbristylis bozumensis Cherm.
Fimbristylis pilosa Vahl.
Indigofera bongensis Kotschÿ et
Peyr.
Vernonia Schweinfürthii Oliv. et
Hiern.
Là où le sol est tassé, sec ou caillouteux nous remarquons :
Dans les petites mares :
Cyperus submicrolepis Kükenth. Hygrophyla Sereti De Wild.
Dopatrium luteum Engl. Pycreus angulatus Nees.
— 388 —
Pycreus Mundti Nees. Scirpus angolensis Clarke.
Pycreus submicrolepis Kükenth.
Dans les herbes grimpent quelques petites lianes, notamment
Cissarnpelos Pareira L., C. rigidifolia Engl., Dioscorea cayenensis
Lam., Ipomoea Wigluii Choisy, I. digitata L., Glycine holophylla.
Cà et là à l’état plus ou moins sporadique :
Abrus repens Ch. Tiss.
Aelanthus pubescens Briq.
Andropogon imberbis Hack.
Aspilia helianthoïdes Oliv. et
Hiern.
Aristida atroviolacea Hack.
Arislida Cummingiana Nees.
Ascolepis pusilla Ridl.
Beckeropsis uniseta (Nees) Stapf.
Blumea lacera DC.
Cyathula achyranthoïdes (H. B. K.)
Moq.
Cyperus auricomus Sieb.
Cyperus maculatus Boeck.
Cyperus Schweinfürlhianus Boeck.
Cyperus gracilinux C. B. Cl.
Cyperus distans L. f.
Coreopsis Barteri Oliv. et Hiern.
Crotalaria intermedia Kotschy.
Coreopsis guineensis Oliv. et Hiern.
Digitaria marginata Link.
Diplolophium africanum Turcz.
Desmodùim paleaceum Guill. et
Perr.
Dyschorite radicans Nees.
Eragrostis cynusoroïdes Roem. et
Schult.
Eragrostis namaqueensis Nees.
Eragrostis uniolo'ides (Retz) Nees.
Eupatorium africanum Oliv. et
Hiern.
Fimbristylis abortiva Clarke.
Fim.bristylis polytricha Cherm.
Fimbrystilis trifida Nees.
Hibiscus shirense Sprague.
Hypericophyllum alatum (O. Hoffm)
N. E. Br.
Indigofera rhynchocarpa Welw.
Kyllingia cylindrica Nees.
Kyllingia cylindrica Nees var.
angustiflora Cherm.
Kyllingia albiceps Rendle.
Kyllingia pumila Michaux.
Kyllingia debilis Clarke.
Kyllingia Tisseranti Cherm.
Kyllingia odorata Vahl.
Laggera oblonga Sch. Bip.
Lypocarpha neureana Steiid.
Lefeburia benguellensis Norm.
Lippia adoensis Hochst.
Maloxis prorepens (Krânzl.) Summ.
Mariscus coloratus Nees.,
Mucuna pruriens DC.
Melinis minutiflora P. Beauv.
Otlochloa Arnottiana (Nees) Dandy.
Nelsonia campestris
Panicurn divergens Sm.
Puppalia lappacea Juss.
Pycreus propinquees Nees.
Sonchus quercifolius Philip.
Scleria glandiformis Boeck.
Scleria bulbifera A. Rich.
Scirpus squarrosus L.
Schyzachirium nodulosum Hack.
Setaria phyllomacrum Steud.
Smithia Schweinfürthii Taub.
Sopubia simplex Hochst.
Bhynchosia nyasica Bak.
Teramnus labialis
Tephrosia humilis G. Don.
II. — Les Collines de Bocaranga.
Dans le Massif de Yadé, par environ 7® de latitude N. et 15“ 40’
de longitude E, à une altitude moyenne de 1.200 mètres, se situe
l’agglomération de Bocaranga, avant-dernier centre le plus au N
— 389 —
avant Paoua. Les collines gneissiques que l’on y rencontre rappellent
beaucoup les mamelons de Bozoum ; leur accès est relativement aisé
sauf par endroits où l’inclinaison des pentes parsemées de gros blocs
de gneiss gène beaucoup leur ascension. Il faut avoir exploré ces
curieuses et pittoresques collines au relief tourmené, aux sommets
couverts d’énormes blocs de roche dénudée, pour en comprendre
toute la sauvage beauté. En raison de l’altitude, certaines espèces
orophiles font leur apparition au sein d’une végétation qui, bien que
voisine de celle des collines de Bozoum, est à cet égard un peu plus
riche. La strate arborée dense est dominée par Hymenocardia acida
Tül., Burhea af ricana Hook., Anona senegalensis Pers., Psorosper-
mum febrifugum Spach et Afzelia africana Sm.
Viennent ensuite Grewia mollis Juss., et Terminalia macroptera
Guill. et Perr., avec ;
Albizzia zygia Mcb.
Bauhinia Thonningii Schum.
Bridelia ferruginea Bth.
Enlada ubanguiensis De Wild.
Ochna Schweinjürtl^iana F. Holl
Bien que fréquentes, les espèces suivantes ne se rencontrent qu’en
petit nombre :
Bridelia scleroneura Müll. Arg. ■
Butyrospermum Parkii Kotschy,
var. mangifolia A. Chev.
Ciissonia djalonensis A. Chev.
Erythrina abyssinien Lam.
Erythrina sygmoîdea Hua.
Erythrophloeum ajricanum (Welw.)
Harms.
Ectadiopsis sp.
Par petites tâches peu fréquentes nous notons : Parinari curatellae
folia Planch., Maprounea africana Müll. Arg., Securidaca longepe-
dunculata Eres.
Viennent ensuite à l’état plus ou moins sporadique :
Albizzia zygia Mcb. Crossopleryx febrifuga Bth.
Allophyllus africanus P. Beauv. Ekebergia senegalensis A. Juss.
Ambligonocarpiis Schweinfürtbii Eadogia erythrophloea Hutch. et
Harms. Dalz.
Antiaris africana Engl. Eadogia leucophloea Schwf.
Bridelia scleroneura Müll. Arg. Eicus capensis Thuiib.
Combretum Binderianum Kotschy. Ficus populifolia Vahl.
Combretum ghasalense Engl, et Ficus punctata Lam.
- Diels., Gardénia erubescens Stapf et Hutch.
Combretum velulinum DC. Gymnosporia senegalensis Loes.
Ficus glumosa Del. ^
Lannea Schimperi (Hochst) Engl.
Lophira alala Banks.
Phyllanthus floribundus Müll. Arg.
Strychnos innocua Del.
Strychnos spinosa Lam.
Vitex cuneata Thonn.
Ximenia americana L.
Protea madiensis Üliv.
Sizygium guineense DC. var. ma-
crocarpa Aubr.
Vitex cuneata Thonn.
— 390 —
Hannoa undulata Planch.
Lannea Barteri (Oliv.) Engl.
Lannea egregia Engl, et Krause.
Monotes Kerstingii Gilg.
Prosopis africana Taub.
Plerocarpus erinaceus Poir.
Pterocarpus lucens Guill. et Perr.
Securinega microcarpa (Blume) Pax
et K. Holîm.
Sarcocephaliis esculentus Afz.
Sterculia setigera Del.
Strychnos triclisioïdes Bak.
Swartzia madagascariensis Desv.
Terminalia laxiflora Engl.
Trichilia emetica Vahl.
Vitex diversifolia Bak.
Vilex madiensis Oliv.
Zanha golungensis Hiern.
Dans les arbres on note parfois Loranthus dodonaeifolius DC.
Le long des ruisseaux qui s’écoulent des sommets nous remarquons
entre autres, Ficus gnaphalocarpa A Rich., Afrosersalisia Chevalieri
(Engl.) Aubr., Canarium Schweinfürthii Engl., Sizygium guineense
DC., Linoceria nilotica Oliv., Alhizzia gummifera C. A. Smith.
La strate herbacée est dominée surtout par Hyparrhenia diplandra,
puis Asparagus debilis A. Chev., A. Martreti A. Chev., Loudetia
arundinacea Steud., Adenodolichos paniculata Hutch. et Dalz.,
llyparrhenia rufa, H. hirta.
Les dalles gneissiques et les rochers dénudés sont envahis surtout
par Mucuna pruriens DC., puis Asparagus PauR-'Guilelmii Solms-
Lauh ; quelques C issus y rampent, notamment C. cavicaulis (Bak.)
Steud., C. adenocaulis Steud. De préférence là où la rocaille affleure,
Cochlospermum niloticum Oliv., Sopubia simplex Hochst., et là où
le sol est tassé notons :
Cissus aralioïdes (Welw.) Planch.
Desmodium mauritanum^ DC.
Drimiopsis aroïdastrum A. Chev.
Eriosema Tisseranti Stan. et De
Crewe.
Gnidia microcephala Meisn.
Indigofera rhynchocarpa Welw.
Indigofera drepanocarpa Taub.
Mariscus Sieberianus Nees.
Oxalis cornicalata L.
De préférence dans les endroits clairsemés où l’herbe est peu
haute, où le sol est parsemé de petits blocs de gneiss, nous trouvons
çà et là Droogmansia Sillansiana A. Chev., et Helichrysum Humberli
R. Sillans.
Dans les lieux humides et frais
Bracteola Sp.
Conyza aegyptiaca (L.) Ait.
Cyperus distans L. f.
Aframomum sanguineum K. Schum.
Eulophia guineenéis Lindl.
Gladiolus Klattianus
Hyparrhenia rufa (Nees) Stapf.
Hyparrhenia diplandra Stapf.
Crinum giganteum Andr.
nous remarquons surtout ;
Hyparrhenia hirta (L.) Stapf.
Kyllingia odorata Vahl.
Lindernia debilis Skan.
Pycreus fallaciosus Cherm.
Pycreus polystachius P. Beauv., var.
sanguineum (Kikünth) Cherm.
Schyzachirium platyphyllum.
Tacca pinnatifida Forst.
Zygotritonia crocea Stapf.
Nous notons surtout parmi la strate herbacée dont la composition
générale ne varie guère de celle des collines de Bozoum :
— 391 —
Asparagus africanus Lam.
Asparagus angolensis Bak.
Cycnium camporum Engl.
Asclépios lineolata Schlechter.
Dissolis incana Triana.
Dolichos Lelyi
Mucuna stans Welw.
Polygala arenaria Willd.
Pandiaka involucrata Hook. f.
Lippia adoensis Hochst.
Nelsonia campestris R. Br.
Ocimum knyanum (Taylor) Vatke.
Pycreus monocephalus G. B. Cl.
Vernonia ctonocephala Bak.
Dans les herbes grimpent çà et là : Dioscorea cayennensis Lam.,
Cissampelos Pareira L., Ipomoea Wigthii Choisy.
Les espèces orophiles, comme on le voit, sont assez rares dans
cette région où nous pensions en trouver beaucoup plus ; toutefois
nous n’avons fait il est vrai, qu’en effleurer l’étude floristique.
Laboratoires de Botanique
de la Station Centrale de Boukoko (Oubangui-Chari),
et d' Agronomie coloniale du Muséum.
— 392 —
CONTRlBUTtOS A L'ÉTUDE ANATOMIQUE DES PLANTULES DE
Palmiers (iv.) : La plantule de Wasiiingto.ma cracilis
PARISII.
par Christian Ginieis.
La présente note se propose de résumer l’étude anatomique des
plantules de Washingtonia gracilis Parish, Coryphinée Sabalée
d’Amérique boréale.
On confond souvent les Pritchardia et les Washingtonia et l’on
emploie indifféremment les deux noms comme synonymes. Cette
malencontreuse habitude cause souvent des déboires car les Prit¬
chardia proprement dits, originaires des îles Sandwich, Pomotou,
Fidji, sont des Palmiers de serre chaude alors que les Washingtonia
dont DnuDE fait un sous-genre de Pritchardia sont des Palmiers
nord-américains et se cultivent en serre froide. Il est donc nécessaire
d’insister sur le fait qu’il s’agit ici véritablement d’un Washingtonia,
W. gracilis Parish de Californie et de l’Arizona.
Washingtonia gracilis Parish.
I. — La graine et l'embryon.
La graine est ovale avec un très léger aplatissement dorso-ventral ;
elle est de petite taille (fig. 1). Le raphé est relativement peu visible.
L’albumen a, contrairement au cas habituel, une consistance iden¬
tique dans toutes les parties de la graine. Il contient des grains
d’aleurone et des corps gras particulièrement abondants dans la
région sous-jacente au tégument, leur concentration diminue pro¬
gressivement jusqu’au centre de la graine. L’embryon (fig. 1 A, e)
se manifeste extérieurement sous la forme d’une petite saillie
circulaire de 7/10® de mm de diamètre située au pôle le plus pointu
de la graine, là où se termine la ligne du raphé.
L’embryon a une forme cylindro-conique, son axe est parallèle au
grand axe de la graine et l’axe de la gemmule est oblique par rapport
à celui du cotylédon (fig. 1-B). L’embryon est limité par un épiderme
dont les cellules sont allongées perpendiculairement à la surface
de l’organe ; la masse du corps embryonnaire est constituée par un
ensemble de cellules à peu près isodiamétriques séparées par des
méats (fig. 1 C.). A la base du corps embryonnaire, et logé dans une
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n° 4, 1952.
— 393 —
cavité limitée par une assise cellulaire d’aspect épidermique, se
trouve la gemmule peu différenciée, constituée par un méristème
coiffé d’une ébauche foliaire (fig. 1 B, g). La radicule n’est visible
que sous la forme d’un méristème très mal délimité des autres tissus
de l’embryon. D’un point situé au dessous de la gemmule, partent
des files de cellules allongées qui sont les ébauches des futurs fais¬
ceaux parcourant le cotylédon (fig. 1 B et C, /, c). Ces files cellulaires
sont peu nombreuses mais se ramifient dans la région supérieure
de l’embryon en se rapprochant de la surface de l’organe. Il ne s’agit
pas là, bien entendu, de faisceaux nettement caractérisés ; du point
de vue anatomique, et observés en coupe transversale, ils se pré¬
sentent sous l’aspect de petits massifs de cellules à contours géomé¬
triques et à section deux à trois fois plus faible que celle des cellules
des tissus adjacents ; elles présentent souvent des recloisonnements
longitudinaux, leurs parois sont très minces, cellulosiques, et ne
montrent pas de perforations, leur contenu est constitué par un
cytoplasme dense. Il s’agit de cellules qui sont au début de leur
différenciation en pbloème.
II. — La Plantule. '
A. — Germination et description morphologique de la plantule
(fig. 1 D).
La graine germe très facilement, au bout de quinze jours à trois
semaines à 27°. La germination est plus régulière que dans la plupart
des autres Palmiers. Elle est du type admotif tel que l’ont décrit
successivement L.-Cl. Richard et Martius ; le pétiole cotylédonaire
est donc très court. La racine principale (fig. 1 D, R) est persistante ;
très tôt dans le cours du développement, apparaissent des racines
latérales (fig. 1 D, R. L.) qui, avec l’âge, sont de plus en plus grosses.
Ces racines sont plus abondantes et plus fortes au niveau du nœud
cotylédonaire et il est fréquent d’en voir deux ou trois prendre nais¬
sance simultanément en ce point précis.
Au nœud cotylédonaire (fig. 1 D, N. C.) s’insère un pétiole coty¬
lédonaire réduit surmonté d’une ligule engainante de 7 à 10 mm de
hauteur : l’ochréa (fig. 1 D, O). La première feuille est réduite à une
gaine d’où émerge la deuxième feuille plissée longitudinalement.
' B. — Structure des différentes parties de la plantule.
I. La racine principale. — A une faible distance de la coiffe, la
racine présente une structure simple : une assise pilifère ne possédant
qu’un très petit nombre de poils absorbants puis, une zone corticale
externe occupant le tiers de l’épaisseur de l’écorce (fig. 1 E, e. e). Les
/
/
deux autres tiers sont constitués par l’écorce interne (fig. 1 E, e, i).
La première est formée de cellules de dimensions relativement res¬
treintes, fondamentalement géométriques mais, très souvent
déformées. La seconde montre des cellules de grande taille à contours
arrondis, à peine déformées et laissant entre elles des méats. Le
cadre lignifié de l’endoderme se laisse seulement deviner. Il existe,
très généralement, 8 faisceaux libériens (fig. 1 E, phi.) alternant avec
8 faisceaux ligneux à différenciation centripète (fig. 1 E, xyl., c.) ;
ceux-ci sont encore incomplètement lignifiés et, dans chacun d’eux,
le ou les vaisseaux ayant le plus fort diamètre et qui sont situés le
plus près de l’axe du cylindre central sont restés cellulosiques. Le
parenchyme médullaire a commencé à se sclérifier suivant une
forme étoilée limitée au centre de la moelle.
Quelques centimètres plus haut, la structure diffère de celle qui
vient d’être décrite par un certain nombre de points essentiels :
1° l’abondance marquée de très nombreux poils absorbants (leur
longueur est presqu’égale à l’épaisseur de l’écorce) ; 2“ le début de
sdérification de la partie externe de l’écorce ; 3° la lignification plus
marquée des cadres cellulaires de l’endoderme ; 4° la lignification
des gros vaisseaux alternes restés jusqu’ici cellulosiques ; 5° la
sdérification totale de la moelle ; cette sdérification progresse à
partir du centre de la moelle par une différenciation centrifuge au
fur et à mesure que l’on s’élève dans la racine. Plus haut encore.
Légendes se rapportant aux figures 1 : a à m.
A. Graine : e : embryon, a : albumen. — b. Embryon isolé : g .* gemmule, /. c. : faisceau
conducteur. — c. Structure de la partie encadrée de la fig. b : c. : faisceau conduc¬
teur. — D. Plantule de Washingtonia 1/2 grandeur naturelle : R. : Racine cotylédo-
naire, R. L. : racine latérale, G. : graine, N. C. : nœud cotylédonaire, O. : ochréa,
Fl : première feuille, Fg ; deuxième feuille. Les numéros entourés renvoient aux
coupes correspondantes figurées sur le reste de la planche. — e. Coupe transversale
de la racine principale en 1 — a. p. : assise pilifère, e. e. : écorce externe, e. i. :
écorce interne, end. : endoderme, per. : péricycle, xyl. c. : xylène centripète, phL :
phloème. — f. Coupe transversale d’une racine latérale. Mêmes lettres que pour
la figure e. — g. Coupe transversale de la racine cotylédonaire au niveau 3 — e. e. :
écorce externe, e. i. : écorce interne, R. : racine principale, r. : racine latérale incluse
dans l’écorce do la racine principale. — h. Coupe transversale de la racine cotylédo-
riaire au niveau 4. — R. : racine principale, émission simultanée de 2 racines latérales :
Tl et Tg recevant deux faisceaux de xylème voisins. Dans ces deux dernières figures,
l’assise pilifère n’a pas été représentée). — I, Coupe transversale au niveau du nœud
cotylédonaire. — : faisceaux latéraux de l’ochréa, L .‘faisceaux latéraux du coty¬
lédon, mi : faisceaux marginaux de l’ochréa. Remarquer la division du nœud coty*
lédonaire en quatre secteurs. — j. Coupe transversale du nœud cotylédonaire au
niveau de 6. Memes lettres que pour la figure I : Mj, M^, : faisceaux médians des
feuilles Fj, Fj, Fg ; Li, Lg, L3 ; faisceaux latéraux des feuilles Fj ?, Fg, F3 ; nti,
mg, mg ; faisceaux marginaux des feuilles Fj, F^, F3. — k. Coupe transversale au-
dessus du nœud cotylédonaire (niveau 7). Mêmes lettres que pour la figure j. m’ m' ^
m'" : divers faisceaux marginaux du pétiole cotylédonaire, m. /. ; méristéme foliaire
— L. Coupe transversale dans- la partie terminale de l’ochréa. — m. Courbe de la
variation du nombre des faisceaux vasculaires dans W ashingtonia gracilis Parish —
JV. : nombre de convergents. Sur la courbe, les nombres indiquent la quantité de
plantules ayant la structure donnée.
— 396 —
le diamètre de la racine augmente mais la structure diffère très peu
de la précédente. Toutefois, on observe, peu avant d’atteindre le
nœud cotylédonaire, une délignification de la moelle.
2. Les racines latérales. — Au voisinage du nœud cotylédonaire,
et souvent même sur celui-ci naissent des racines latérales. L’émis¬
sion simultanée de deux ou trois racines à ce niveau est un cas tout
à fait fréquent ; au moins deux, quelquefois trois, faisceaux vascu¬
laires de la racine principale sont en relation avec ceux d’une seule
racine latérale. Ces racines latérales présentent de 4 à 6 faisceaux
ligneux alternant avec autant de faisceaux criblés (fig. 1 F). Il arrive
assez souvent que ces racines, après leur émission par le cylindre cen¬
tral parcourent un trajet plus ou moins long dans l’écorce de la racine
principale avant d’apparaître à l’extérieur. Une coupe transversale
de la racine embryonnaire rencontre ainsi, en même temps la, ou les
racines latérales qui sont incluses dans sa région corticale. Cet organe
présente une écorce interne et une écorce externe déjà lignifiée,
il ne peut donc pas être considéré comme une stèle constituant un
des éléments d’une structure polystèlique mais, bien comme une
radicelle typique (fig. 1 G). Enfin, il nous a été donné d’observer
l’existence d’une racine d’aspect dichotome (fig. 1 H, r^, r^. En
réalité nous avons constaté que ces radicelles recevaient leurs
faisceaux vasculaires non d’un seul faisceau radiculaire mais, de
deux faisceaux voisins. L’apparence de dichotomie provient du
fait que l’écorce est commune aux deux radicelles sur une partie
de leur trajet.
3° Le nœud cotylédonaire. — En réalité, le nœud cotylédonaire
n’est pas un point précis, c’est une région où se trouvent rassemblés,
à des niveaux très proches les uns des autres, les nœuds du cotylédon,
de la première feuille, de la deuxième feuille, etc. Le sommet de cette
région est occupé, en son centre, par un méristème qui différenciera
les feuilles suivantes. La concentration du sy'stème conducteur, due
à la réduction des entrenœuds est telle qu’elle rend extrêmement
difficile l’étude de la structure de ce « nœud cotylédonaire ». La com¬
plexité d’un tel système nous oblige, pour la clarté de l’exposé, à
le découper en segments que nous décrirons les uns après les autres.
Au niveau 5 (fig. 1 D, E et I) quatre des 8 faisceaux existant
dans la racine se signalent comme des faisceaux cotylédonaires, ils
sont rencontrés longitudinalement par le plan de la coupe et ont
donc une direction horizontale. Ils divergent radialement et consti¬
tuent les faisceaux vasculaires de l’ochréa et du pétiole cotylédo¬
naire. Deux d’entre eux, L et L„, forment un tronc commun primor¬
dial duquel naissent successivement les faisceaux marginaux ren¬
contrés plus haut dans le pétiole cotylédonaire. De ce tronc, sont
issus, simultanément, les cordons latéraux du pétiole cotylédonaire :
— 397
L. L, et de l’ochréa : Lq, Lq. Les deux autres faisceaux parcourant
l’ochréa sont les faisceaux marginaux uIq qui trouvent leur origine
directement dans le nœud cotylédonaire (fig. 1 I). Entre les faisceaux
L et Lq, d’une part et les faisceaux trio, d’autre part, les cellules de
parenchyme sont étirées figurant des trainées qui partagent le nœud
cotylédonaire en quatre parties (région en pointillé dans la ligure 1 I).
Chacun de ces quatre secteurs renferme, originairement, un des
quatre faisceaux n’ayant pas participé à la vascularisation du
cotylédon ni de l’ochréa. La structure est, en réalité plus compliquée
car chacun de ces quatre faisceaux non- mtylédonaires se ramifie
déjà à ce niveau pour individualiser les faisceaux conducteurs de la
première feuille. La racine cotylédonaire présente donc quatre
faisceaux foliaires qui occupent la région centrale du nœud cotylé¬
donaire tout en se fragmentant. Ils sont répartis en quatre secteurs
nettement délimités, et quatre faisceaux cotylédonaires qui se
rendent dans le pétiole cotylédonaire et le suçoir d’une part et dans
l’ochréa d’autre part. Cette région est également caractérisée par
l’absence complète de lignification (celle des vaisseaux exceptée).
Dans la région (6) (fig. I D (6) et fig. J) la structure est beaucoup
plus claire car les systèmes vasculaires des différents organes' sont
nettement séparés. Les faisceaux observés dans le niveau (5) sub¬
sistent mais, en outre, les faisceaux de la première, de la deuxième;
et de la troisième feuille se sont individualisés aux dépens du massif
nodal séparé en 4 secteurs et représenté dans la figure 1 L Ces fais¬
ceaux sont respectivement :
pour Fl : Lj
pour Fj :
pour Fÿ :
Une remarque s’impose pour ces cinq derniers faisceaux ; ils
n’appartiennent pas, en réalité en propre à la troisième feuille, mais,
ils sont complexes et contiennent, en puissance les faisceaux des
futures feuilles d’ordre supérieur ; ils ne sont donc pas les homologues
des faisceaux de Fj et de Fj, mais les équivalents des faisceaux du
massif nodal du cotylédon. Ce fait avait été constaté également pour
le nœud de Ej, puis de Eg. Ces cas se situeraient entre ceux des
figures 1 I et J et il n’était pas nécessaire de les schématiser.
Bien différente de toutes les précédentes, est la région (7) (fig. 1 I)
(7) et K). Le pétiole cotylédonaire commence, sinon morphologique¬
ment, du moins anatomiquement, à se séparer de l’ochréa et, dans
l’intérieur de celui-ci, les différentes feuilles se séparent les unes des
autres. Les faisceaux vasculaires qui leur étaient destinés sont main¬
tenant absolument en place et des faisceaux accessoires tels que fais¬
ceaux intermédiaires et faisceaux collatéraux se différencient en
nombre croissant. Il apparaît même, en ce point, une quatrième
— 398 —
feuille, F4 (fig. 1 K) qui ne présente pas la moindre trace de vascula*
risation et un méristème foliaire terminal (fig. 1 K, m. /.) qui four¬
nira toutes les feuilles ultérieures. Dans la partie du pétiole cotjdé-
donaire située dans ce plan, les différents faisceaux se rendant au
suçoir sont déjà individualisés ; ils sont apparus dans l’ordre suivant
aux dépens de la partie basale du tronc commun Lq-L : d’abord LL,
puis mm et m'm'. Ces derniers vont se ramifier très tôt et individua¬
liser chacun un faisceau m". Cetté structure subsiste dans le reste
du pétiole cotylédonaire. Toutefois, à l’arrivée dans la graine, tous les ,
Mj L4 n(| Lt L9
Fig. 2. — Schéma du trajet des faisceaux dans la plantule de W ashingtonia gracilis
Parish. — Les faisceaux terminés par un point sont des faisceaux foliaires.
faisceaux se ramifient et se rapprochent beaucoup de la surface du
suçoir. Proportionnellement à la surface de celui-ci, le nombre des
faisceaux est moins grand que dans Chamaerops et dans Phoenix.
Les faisceaux Lq et ruo de l’ochréa s’amenuisent (fig. 1 L) et
finissent par disparaître progressivement. La partie terminale de
l’ochréa est constituée par un mince anneau dépourvu de vaisseaux
et formé de deux épidermes, l’un externe, l’autre interne, entre
lesquels se trouvent quatre ou cinq assises cellulaires plus ou moins
écrasées et dissociées.
La figure 2 schématise toute cette étude en résumant d’une façon
concrète le trajet des faisceaux vasculaires dans la plantule.
C. — Les variations de structure dans la plantule
du W ashingtonia gracilis Parish.
Sur les 48 plantules considérées, 33, soit une proportion de 68,75 %
présentent la structure décrite ci-dessus ; 9 plantules, soit 18,75 %.
399
possèdent 9 convergents dans la racine principale et 6 plantules
seulement, soit 12,50 % n’en ont que 7. Les variations autour de
ce type ne sont que de faible amplitude et n’affectent qu’un petit
nombre d’individus. L’espèce paraît donc plus stabilisée que dans
le cas de Chamaerops humilis que nous avons étudié lors d’une pré¬
cédente note, au moins en ce qui concerne l’appareil vasculaire.
Laboratoire d’ Anatomie comparée des Végétaux vivants et fossiles du Muséum.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
Boureau (Ed.). 1949. L’ontogénie vasculaire des plantules et la Phylo¬
génie des Phanérogames {Rev. scientifique, 1949, fasc. II, p. 653 à 666).
Chauveaud |G.), 1921. La constitution des plantes vasculaires révélée
par leur ontogénie (Payot, Paris, 1921, 155 p., 54 flg.).
Gatin (G. L.). 1912. Les Palmiers [Encyclop. scientif., Douin, Paris, 1912>
338 p., 46 flg.).
Ginieis (G.). 1950. Gontribution à l’étude anatomique des plantules de
Palmiers (I) : La plantule de Ghamaerops humilis L. [Bull. Muséum,
2® sér., t. XXII, n» 4, 1950.)
— 1951. Gontribution à l’étude anatomique des plantules de Palmiers
(II) : La plantule de Phoenix canariensis [Bull. Muséum, 2® sér.,
t. XXIII, n° 4, 1951).
— 1952. Gontribution à l’étude anatomiqce des plantules de Palmiers
(III) : Les variations de structure dans les Plantules de Chamaerops
humilis L. {Bull. Muséum, 2® sér., t. XXIV, n® 1, 1952).
Gravis (A.). 1943. Observations anatomiques sur les embryons et les
plantules (Lejeunia, 1943, 3, 180 pp., 48 pL).
— 400'—
Sur le genre Androya gen. nov, (Oleaceak) de Madagascar.
Par H. Perrier de La BIthie.
En révisant des plantes indéterminées, conservées dans les her¬
biers du Muséum de Paris, nous avons trouvé une Oléacée qui nous
avait échappé lors de l’élaboration du fascicule Oléacées ^ de la
llore de Madagascar et des Comores. Cette Oléacée, qui fut récoltée
en 1924 par M. R. Decary, auquel nous devons une connaissance
presque complète de toutes les plantes de l’Androy, s’est révélée
à l’étude comme constituant un genre nouveau dont nous sommes
heureux de dédier l’espèce à l’auteur de sa découverte. Ce nouveau
genre présente des caractères singuliers, reliant le genre Ligustrum,
dont il a la petite fleur et le long style exsert, au genre Comoranthus
dont il a le fruit déhiscent et la gaine ailée, accompagnée dans chaque
loge d’un séminode stérile. En voici la description, un peu incom¬
plète, car nous n’avons pas vu la fleur en bouton et la graine à com¬
plète maturité.
é
Androya gen. nov. {Oleaceae).
Arbor parva; Folia opposita, integra. Flores it-meri, in racemos axillares
trichotomos paucifloros dispositi. Corollae tubus angustus, lobis 4, valvatis.
Stamina 2, lateralia, exserta, corollae ajjixa, filamentis perbrevibus. Ovarium
biloculare ; stylos primum teres, dein apicem versus longe stigmatoso-clavi-
formis, apice obscure bilobus. Ovula in loculis 2, descendentia. Fructus
capsularis, 4 valvis, pericarpio tenui. Semina fertilia 2, deorsum subalata ;
seniinodia 2, ut in Comoranthos disposita
Androya Decaryi sp. nov.
Arbor sempervirens, 7-10 m. alta; partes juniores (ramuli, folia, inflo-
rescentiae) puberulentae Folia subsessilia vel perbreviter petiolata, lanceolato-
linearia (5-7, 5 X 0,5 — 0,7 cm) utrinque acuto-altenuata, obscure trinervia.
Inflorescentiae axillares, cymosae, Z-l-florae; pedicelli 2-3 mm. longi, ima
basi bibracteolati. Flores parvuli (3,5 mm). Calyx auguste campanulatus,
lobis suborbiculatis tubo vix brevioribus. Corollae tubus calyce angustior et
paulo longior ; lobi ovati, pilis fulvis fimbriati. Stamina exserta, tubi apicem
versus inséra; antherae suhorbiculatae (1 mm. diam.) basifixae. Stylus per-
.m
1. Fasc. 166, Oléacées in Hu.mbert, Flore de Madag, et des Corn., Paris, 1952.
2. Cornoranthus Knobl. in Notizbl. Bot. Gart. Berlin, XI (19141, 1032 ; II. Perr.
emend. in Mém. Inst. Sc. AJadag., sér. B, II (1949), 304.
3. V. in Humbert, Fl. Aîadag. et Corn., F. 166, Oléacées, p. 70-71.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, 4, 1952.
longe exsertus, corolla duplo longior; stigma longe claviforme, apice obscure
bilobum. Capsula minuta (3x2 mm.), anguste ovata, valais tenuibus 4,
demum décidais. Semina fertilia 2, oblonga, deorsum breviter alata; semi-
nodia sterilia 2, oblonga, seminibus aequilonga.
Sud-Ouest : Environs d’Ambovombe (Androy), 26 octobre 1924 ;
R. Decary 3358.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
Bulletin du Muséum, 2® série, t, XXIV, n® 4, 1952.
27
CYR’l'OCDCCUJi NOUVEAUX DE MADAGASCAR
par Aimée Camus.
1. Cyrtococcum Bosseri A. Camus, sp. nov.
Gramen annuum, 30-40 cm. altum. Gaules graciles, midtinodes, lcreles,
inferne ramosi, laeves, glabri, ad nodos pilosulae vel glabrescentes, superne
longe nudi. Foliorum vaginae angustae, inlernodiis breviores, striatae,
glabrae. Ligulae scariosae, truncatae, 1,5 mm. longae.. Laminae planae,
anguste lanceolatae, 2,5-6 cm. longae, 4-6 mm. latae. tenues, glabrae, margine
scaberulae. Panicula 5-13 cm. longa, exserta, erecta, contracta, ramosa;
axis primarius et rami tenues, glabri, laeves; rami erecti oblique erecti,
infimi distantes, 4-6 cm. longi, undulati ; pedicelli scabri. Spiculae parvae,
1,2-1, 4 mm. longae, a latere compressas, obtusae, valde obliquas, gibbosae,
apicem versus scaberulae. Glumae tenuiter membranaceae, inaequales,
inferior 0,5-0, 6 mm. longa, ovata, 'A-nervis ; superior cymbiformis 1,1 mm.
longa, apice carinata, scaberula, 3-5 nervis. Fl. inf. : glumella 1,2-1, 4 mm.
longa, spiculam aequans, oblonga, apice scaberula, h-nervis. Fl. sup. ^ ;
glumella 1,1-1, 2 mm. longa, a latere compressa, gibboso-cymbiformis, asym-
metrica, apice subacuta, mucronulata, alba, crustacea ; palea glumellam
subaeqiians, tenuiter crustacea, dorso anguste oblonga.
Madagascar. Domaine central : Ankaizina, Betainkankana, allu-
vions sablonneuses (Bosser, n° 2719).
La panicule est de forme irrégulière, étroite, triangulaire ou
oblongue. L’axe principal est aussi grêle que les rameaux. Les pédi-
celles des épillets sont ordinairement géminés, inégaux, le plus court,
très réduit, l’autre dépassant la longueur de l’épillet. Les épillets,
très petits, sont très comprimés, cymbiformes, asymétriques, la
glume supérieure et la glumelle de la fleur intérieure sont légèrement
scabérules sur la carène dorsale vers l’apex ; la fleur fertile est à peu
près lisse.
Cette espèce diffère du C. deltoideum (Hackel) A. Camus par ses
gaines foliaires glabres, ses limbes étroitement lancéolés, non
ovales-lancéolés, glabres ou à poils très rares, à nervures latérales
sans anastomoses transversales visibles, ses panicules plus grandes,
bien plus rameuses, ses épillets plus petits, à fleur supérieure lisse
Le C. Bosseri se distingue du C. païens (L.) subsp. madecassum
1. Cette espèce est dédiée à M. Bosser, de l’Institut de recherche de Tananarive.
2. Je suis heureuse de remercier ici le C. E. Hubbard, de Kew, d’avoir bien voulu
comparer des parcelles d’échantillon avec les espèces voisines conservées da.ns l’her¬
bier de Kew.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 4, 1952.
— 403 —
A. Camus par la panicule plus contractée dont l’axe principal est
aussi grêle que les rameaux, les épillets plus rapprochés, plus petits,
glabres, les feuilles assez minces, aiguës, non mucronulées au sommet,
les chaumes brièvement couchés à la base.
2. C. païens A. Camus in Bull. Mus. Ilist. nat., XXVII, p. 118
(1921) : Stapf (1922) suhsp. madecassum A. Camus, subsp. nov.
Foliorum vaginae glabraej ligulae glabrae; spiculae pilosae; gluma
inf. 0,5-0, 6 mm. longa.
Diffère bien du type par les nœuds des chaumes souvent densé¬
ment poilus, les gaines foliaires glabres, même aux nœuds, les épillets
à poils moins rares, la glume inférieure un peu plus courte.
Est : Fénérive (Decary, n° 3914, type) ; vallée de la Manampanihy
S.-E., aux environs d’Ampasimena, ait. 20-100 m. (Humbert,
no 20640).
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
— 404
Sur L’ORlGlNli PIIYLËTIQVE DU GENRE ErAGROSTIS.
Par Geneviève Mimeur.
Dans une précédente note (1), nous avons exposé que les genres
Briza et Eragrostis présentent des affinités anatomiques et morpho¬
logiques si étroites qu’il est permis de penser à une lignée phylé-
tique. Au cours d’une révision des Eragrostis d’Afrique, nous avons
observé un fait que nous jugeons de grande importance, qui confirme
et précise l’hypothèse soutenue antérieurement ;
Jusqu’alors on considérait qu’un caractère précis marquait les
limites entre ces deux genres et respectivement entre les deux sous-
familles auxquelles ils appartiennent : Briza, typique des Festu-
coides, dont la glumelle inférieure a 5 nervures à peu près équidis¬
tantes ; Eragrostis, d’un type indécis chloridoide (voir notre 1''® note)
dont la glumelle inférieure a 3 nervures.
Ce caractère fut considéré comme discriminant après que l’on eut
observé qu’il allait généralement de pair avec les autres caractéris¬
tiques de l’un et l’autre genre. Et à cause de cela, il restait valable
même lorsqu’il constituait la seule distinction entre deux plantes
si ressemblantes que Briza sp. et Eragrostis tholloni Franch.
Or, nous avons remarqué plusieurs cas, en particulier chez E.
linearis où la nervure latérale de la glumelle inférieure est formée
de deux nervures incomplètement soudées. Chez E. aegyptica
certaines glumelles d’un même individu ont typiquement 5 ner¬
vures. Il y a donc 5 nervures chez certains Eragrostis. Les autres
caractères ne pouvant se confondre avec ceux de Briza, il s’agit
donc bien à' Eragrostis. Jusqu’alors on n’avait pu observer qu’un
phénomène inverse : E. tholloni présente tous les caractères de Briza,
sauf le nombre de nervures. Il semble qu’il y ait eu rapprochement
graduel des deux nervures latérales primitivement équidistantes de
Briza. Ainsi chez Eragrostis trouve-t-on une nervure centrale et
deux nervures latérales incomplètement fusionnées, et chez d’autres
uniquement trois nervures. Cette nouvelle similitude prend donc ici
toute son importance, témoin supplémentaire de la parenté entre ces
deux genres.
Briza et Eragrostis sont nettement distincts du fait du jeu de répar¬
tition des caractères suivant une modalité, assez rare, et qui est la
suivante : les caractéristiques génériques peuvent être réunies en un
même individu chez les types extrêmes, mais il suffit d’une seule
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n” 4, 1952.
— 405 —
différence (de niveau générique bien entendu) pour séparer les deux
genres.
La parenté est si proche, l’hérédité si intime, qu’il y a imbrication
des caractères dans leur répartition. Au regard de l’évolution, il
ressort que les caractères n’évoluent pas à la même vitesse, phéno¬
mène bien connu et vérifiable une fois de plus. C’est ainsi qu’on
pourra nommer Eragrostis cette graminée à morphologie et anatomie
brizoïdes parce qu’elle n’aura que trois nervures à la glumelle
inférieure, et que statistiquement ce caractère est corrélatif d’une
anatomie, d’une histologie, d’une répartition géographique pani-
coïdes ; ou encore nommer Eragrostis, cette Graminée qui présente
tous les caractères d’un Eragrostis mais avec des nervures incomplè¬
tement soudées.
Ainsi, entre un individu du g. Briza et un autre du g. Eragrostis
il y a toujours au moins une différence qui les fait séparer indubita¬
blement. Le caractère différentiel, s’il est unique, n’est pas toujours
le même car tous les caractères de l’un des deux genres peuvent
alternativement se retrouver chez l’autre.
Eragrostis, issu par filiation du g. Briza est un genre en plein
développement.
Nous avons antérieurement émis une hypothèse sur l’origine
phylétique et géographique du g. Eragrostis. Nous pouvons à la
suite de cette nouvelle observation avoir une presque certitude sur
la lignée évolutive Briza-Eragrostis. Cette conclusion ne repose pas
seulement sur des ressemblances morphologiques et anatomiques,
mais celles-ci s’inscrivent dans un ensemble de faits qui convergent
pour confirmer cette hypothèse :
1“ Briza et Eragrostis ont des caractères (d’ordre générique) morpho¬
logiques et anatomiques communs. C’est le mode de répartition de ces
caractères qui diffère. Il y a donc parenté.
2. La répartition géographique tend à prouver la même parenté. Les
espèces proches de Briza et Eragrostis sont géographiquement voisins.
3“ Le g. Briza, selon toutes les apparences, a atteint une forme précise,
les espèces étant facilement délimitables, la variation de faible amplitude.
Il y a fixation du genre, en l’état présent, avec ses caractéristiques mor¬
phologiques, anatomiques... connues.
4“ Si Briza est un genre fixé, nous assistons à une véritable pulvérisa¬
tion du g. Eragrostis, sans doute relativement récent : en effet on connaît,
d’une part, les termes intermédiaires d’un g. à l’autre ; d’autre part, il y a
un véritable « éclatement d’espèces », peu fixes et très souples au regard de
l’écologie, si bien que c’est avec peine, et souvent sans succès, que l’on
parvient à délimiter les espèces.
5° Le genre Briza a sa souche dans les Festucoïdes. Il se rapproche de
nombreux genres de Festucées. Le g. Eragrostis ne se relie pas aux Festu-
coides, sinon par l’intermédiaire du g. Briza. On ne saurait d’ailleurs
— 406 —
trouver de parenté entre Eragrostis et un autre genre ou une tribu voisine,
les autres Eragrosteae pouvant être considérées comme résultat de simple
convergences (voir notre réf. c).
Eragrostis serait donc sur une branche généalogique, en un point
tel qu’il n’ait aucune liaison avec un autre groupe que celui de Briza.
Une seule conclusion alors s’irnpose : Eragrostis est issu de Briza.
Indécision dans la forme, variabilité extrême, enchevêtrement de
caractères, autonomie même partielle vis-à-vis de sa souche paren¬
tale sont la preuve d’un genre récent encore en pleine évolution. Il
est rare sans doute d’assister à l’individualisation d’un genre, et
d’avoir une certitude sur son origine.
Laboratoire d’Agionomie coloniale du Muséum.
— 407 —
Note préliminaire svr quelques Éléphants fossiles
T)E Berbérie.
Par C. Arambourg.
PROFESSEUR AU MUSÉUM
Depuis les travaux de Pomel on connaissait en Afrique du Nord
échelonnées au cours du Quaternaire trois espèces disparues d’ Elé¬
phants :
1° Une forme du Villafranchien constantinois, attribuée à E.
meridionalis Nesti ;
2° E. atlanticus Pomel, du Pléistocène moyen du Département
d’Oran ;
3° E. iolensis Pomel, forme naine du Pléistocène supérieur, con¬
temporaine du dernier pluvial africain.
De récentes découvertes permettent d’apporter quelques préci¬
sions à cette liste et quelques compléments ; la présente note a
simplement pour but de fixer les résultats essentiels d’une révision
d’ensemble, actuellement en cours de préparation, des Proboscidiens
fossiles de Berbérie.
1. — Les Éléphants du Villafranchien.
Deux types d’Eléphants se sont succédé au cours de cette période
et correspondent respectivement à deux époques différentes :
1 . Elephas africanavus nov. sp.
PI. I. fig. 1, 2 ; fig. 1, 2, 3 dans le texte.
1895 — Elephas meridionalis Nesti. — Pomel A. Les Eléphants quater¬
naires, p. 13, pl. I, fig. 3.
1923 — Elephas planifrons Falconer. Depéret C. et Mayet L. Les
Eléphants pliocènes, p. 120, pl. IV fig. 7.
1948 — Elephas meridionalis Nesti. Choubert G., Ennouchi E. et
Marçais J. — Contribution à l’étude du Pliocène de la région
de Port-Lyautey-Oued Fouarat, p. 25, pl. IL
C’est cette forme qui avait été assimilée à E. meridionalis par
Pomel, d’après un fragment de molaire provenant du gisement
villafranchien de la route de Sillègue aux environs de Saint- Arnaud
(Constantine), et que, plus tard, Depéret et Mayet avaient attribuée
à E. planifrons i. De nombreux autres spécimens de cette même forme
1. On indiquera ailleurs les raisons pour lesquelles E. planifrons Falconer, du
Pléistocène des Siwaliks, doit être rayé de la liste des formes fossiles européennes.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 4, 1952.
— 408 —
ont été recueillis récemment dans le gisement du Lac Ichkeul, en
Tunisie, et montrent qu’il s’agit d’un type spécifiquement agricain
et dont l’équivalent se retrouve, aux mêmes niveaux, en Afrique
Australe et Orientale.
Fig 1. — Elephas africanavus. — Mj droite. Faces occlusalc et linguale.
Réduit à 1/3 environ. Ichkeul.
Le tableau ei-dessous donne les caractéristiques essentielles de ce
fossile d’après une Mg et une complètes, toutes deux du gisement
du lac Ichkeul en Tunisie.
1. C’est le rapport, pour cent, de ces deux dimensions.
409 —
On voit qu’il s’agit d’une espèce remarquable par un ensemble de
caractères très primitifs : formule et fréquence laminaire basses,
couronne surbaissée, extrême brachyodontie, grande épaisseur des
bandes d’émail. Ces dernières sont, en outre, très peu plissées avec
des sinus loxodontes plus ou moins prononcés. Ce fossile se dis¬
tingue des mutations les plus archaïques de YE. meridionalis du
Villafranchien d’Europe, ou d’E. planifrons des Siwaliks par les
dimensions absolues plus faibles de ses dents et, surtout, par leur
section transversale basse, fortement brachyodonte, trapézoïdale
ou ogivale dont les bords latéraux sont obliques et convergents vers
le haut.
Fig. 2. — Elephas ajricana<^us. — Fragment de M3 gauche.
Face occlusalc. Réduit à 1/3. Ichkcul.
Fig. 3. — Elephas africanavus. — Section transversale
d’une M3. Réduit à 2/5. Ichkeul.
On retrouve, en Afrique Australe, toute une série de forme telles
que E. Griqua Haugton 1922, E. suhplanifrons O’sborn 1928, E.
Vanalpheni Dart 1929, E. Milleti Dart 1929, E. loxodontoides Dart
1929, E, proplanifrons Osborn 1934, dont les caractères primitifs
sont du même ordre que ceux du fossile de Berbérie. Il n’est pas
douteux que ce dernier soit, dans cette région, le représentant
d’un groupe spécifiquement africain et largement distribué à l’en¬
semble de ce Continent. Mais toutes les formes sud-africaines ne sont
malheureusement que très incomplètement connues et mal définies,
— 410 —
d’après des spécimens le plus souvent fragmentaires. Aussi, dans
l’impossibilité de déterminer les rapports spécifiques précis de ces
divers fossiles, je désignerai provisoirement celui de Berbérie sous
le nom d’Elephas africanams nov. sp.
Distribution. — Les pièces types ci-dessus sont du Villafranchien
inférieur de flchkeul. C’est à la même espèce qu’appartiennent :
1° le fragment attribué à Elephas meridionalis par Pomel, puis,
par Depéret, à E. planifrons et provenant du Villafranchien de la
route de Sillègue (niveau inférieur).
2° les spécimens du Villafranchien du Fouarat, au Maroc, décrits
sous le nom d’JS. meridionalis (Choubert G., Ennouchi E. et
Marçais J.).
2. Elephas aff. meridionalis Nesti
fig. 4, 5 dans le texte.
1928 — E. planifrons Falconer. Doumergue F. Découverte de VElephas
planifrons Falconer à Rachgoun, p. 1.
1838 — E. meridionalis mut. cromerensis Depéret. Arambourg C.
Mammifères fossiles du Maroc, p. 12, pl. I, fig. 1 ; pl. II, fig. 1
et fig. 4 et 5 dans le texte.
Cette forme appartient à l’horizon supérieur du Villafranchien
de l’Aïn Hanech qui en a fourni plusieurs dents complètes. Les
caractéristiques de deux d’entre elles figurent dans le tableau ci-
dessous.
Ces dents se distinguent à première vue des précédentes par leur
taille plus forte, leur grande hauteur, leur forme plus hypsodonte,
leurs cordons d’émail moins épais, leurs sinus loxodontes moins
marqués. Enfin, leur seetion transversale donne une figure sub-
1. Cette dent est incomplète dans sa partie postérieure.
B
4. — Elephas af. meridionalis. — M® droite. Faces occlusale et labiale.
Réduit à 1/3. Aïn Hanech.
Fig. 5. — Elephas af. meridionalis. — Section transversale de
Réduit à 1/3. Aïn Hanech.
— 412
rectangulaire à bords latéraux légèrement convergents vers le haut.
Elles rappellent, à ces divers égards, certaines mutations récentes.
à'E. meridionalis d’Europe, telles que celles de St. Prest ou de
Durfort ; mais elles en diffèrent par divers détails morphologiques,
tels que l’hyposodontie un peu moindre de M®, la forme de leur section
transversale, leurs cordons d’émail moins épais. Elles ne sont pas
sans rapports également avec les dents d’E. Recki du Pléistocène
inférieur d’Afrique Orientale, dont elles possèdent sensiblement la
formule laminaire ; mais elles en diffèrent par leurs dimensions
absolues et par leur hypsodontie plus grandes, ainsi que par leur
fréquence laminaire plus basse.
Répartition. — Cette forme caractérise l’horizon supérieur du
Villafranchien de Saint-Arnaud ; elle se retrouve dans celui du Bel
Hacel près de Relizane (Oran). C’est elle également dont j’ai décrit
(1938) une mandibule provenant de la base du Pléistocène des
environs de Salé (Maroc). On doit enfin lui rapporter aussi les restes
de l’Eléphant de Rachgoun (près Béni Saf, Oran) décrit par Dou-
MERGUE (1928) sous le nom d’E. planifrons.
2. — Les Eléphants du Pléistocène moyen et supérieur.
Je signalerai pour mémoire les deux espèces parfaitement définies
par Pomel ; E. atlanticus et E. iolensis.
Elephas atlanticus Pomel, du Pléistocène moyen de Palikao, est
une grande espèce étroitement apparentée à l’Eléphant actuel
d’Afrique ^ et dont Pomel (1895) a pu fixer les caractères d’après un
important matériel provenant du gisement Acheuléen de Palikao ;
ces. derniers sont essentiellement dus à l’association d’une formule
laminaire basse
et d’une écartement laminaire considé¬
rable (3 à 3,5), à une hypsodontie et un indice Hauteur-Largeur
élevés ; enfin à des bandes d’émail fortement loxodontes, mais en
même temps fortement plissées. Cette espèce caractérise, en Berbérie,
le Pléistocène moyen jusqu’au début du Pléistocène supérieur où elle
est remplacée, au Maroc, par une mutation un peu évoluée que j’ai
nommée (1938) E. atlanticus maroccanus et qui se distingue par sa
loxodontie moindre et sa fréquence laminaire un peu plus élevée..
E. atlanticus type ® se rencontre en Tunisie (Sidi Zin) ; en Algérie :
gisements de Palikao, d’Aboukir et du lac Karâr (Oran), hautes
terrasses de la Seybouse (Constantine) et environs de Miliana (Alger) ;
1. Cf. Arambourg, Misfiion de VOmo. t. I, 1947, fasc. 3, p. 288.
2. L’espèce a été également indiquée par Pomel dans la grotte de Pointe Pescado
(Pléistocène supérieur) des environs d’Alger, mais d’après des restes osseux autres-
que des dents ; aussi cette indication est-elle à confirmer.
— 413 —
au Maroc : niveau inférieur des grès de Rabat, au-dessous de la
lumachelle à Purpura lapillm et grès dunaires d’Aïn Seba (près de
Casablanca).
E. atlanticus maroccanus n’a été jusqu’ici rencontré avec certitude
que dans le gisement à industrie atéro-moustérienne de l’Aïn Tit-
mellil et à la base du Pléistocène supérieur de la grotte d’El Kben-
zira au Maroc.
E. iolensis est une espèce plus rare, jusqu’ici rencontrée seule¬
ment dans les atterrissements littoraux du dernier pluvial africain.
C’est une forme naine qui semble apparentée à celles des îles
méditerranéennes telles qu E.melitensis Falconer. Sa distribution
s’étend à l’Algérie et peut-être au Maroc.
Des trouvailles relativement récentes ont montré qu’il fallait
ajouter à cette liste une autre espèce localisée au Pléistocène moyen ;
3. — Elephas Pomeli nov. sp.
PI. I, fig. 3, 4 ; fig. 6, 7, 8, 9, dans le texte.
1952 — Elephas Recki Dietrich. Biberson P. et Ennouchi E. Présence
de Elephas Recki Dietrich dans la carrière Sidi Abderrahman,
à Casablanca, p. 90.
Matériel. — Les pièces types sont : 1° une molaire supérieure
(Holotype) provenant des grès de la Carrière Sidi Abderrabman près
de Casablanca, où elle était associée à une industrie chelléo-acheu-
léenne ; 2° une molaire inférieure provenant du Gué de Constan-
tine et recueillie dans la formation des argiles dites de Maison
Carrée, aux environs d’Alger, dont l’âge est post-Villafranchien et
anté-Tyrrhénien.
Description. — La molaire supérieure est une M® probablement.
Elle est remarquable par sa taille relativement faible, sa grande
hauteur, son extrême hypsodontie, ses lamelles nombreuses et
serrées et sa section transversale subrectangulaire étroite et à
bord latéraux parallèles.
A
Fig. 6. — Elephas Pomeli. — M® gauche. Faces occlusale et linguale.
Réduit à 1/3. Casablanca.
Fig. 7. — Elephas Pomeli. — Mg droite. Face labiale. Réduit à 1/3.
Maison Carrée.
415 —
Parmi ces divers caractères, son indice Hauteur-Largeur, son
rapport d’hypsodontie se rapprochent sensiblement de ceux d’E.
antiquus d’Europe ; mais ses dimensions absolues restent beaucoup
au-dessous de celles de la forme européenne.
La molaire intérieure provenant du Gué de Constantine s’accorde
par ses caractères avec ceux de la pièce précédente, mais ses sinus
loxodontes sont extrêmement développés ^ et sont formés par l’ac-
colement, aux bords antérieur et postérieur de chaque lame, d’une
colonette d’émail correspondant aux tubercules intermédiaires des
Mastodontes. Cette dent est associée, dans le gisement d’où elle
provient, à un fragment de molaire supérieure en tous points iden¬
tique au spécimen marocain pris pour type, ce qui justifie le rap¬
prochement de ces diverses pièces. En outre, des défenses ont été
observées au niveau des argiles de Maison Carrée et étaient remar¬
quables par leur forme à peine incurvée, ce qui élimine toute assimi¬
lation avec E. atlanticus dont les défenses sont notablement recour¬
bées, comme celles de l’Eléphant actuel d’Afrique.
Fig. 8. — Elephas Pomeli. — Fragment de M2 gauche. Section horizontale.
Réduit à 1/.3. Maison Carrée.
Rapports et différences. — Cette nouvelle forme s’apparente évi¬
demment au groupe eurasiatique de VE. antiquus Paie, et Cautl.
ou de VE. namadicus Falc. et Cautl. et elle se rapproche des formes
de petite taille telles que E. ausonius F. Major du Villafranchien
d’Italie ou E. mnaidriensis Adams, des îles méditerranéennes. Ses
dents se distinguent toutefois de celles de la première par leurs
dimensions absolues plus fortes, et leur forme moins étroite, par
l’épaisseur plus grande de leurs bandes d’émail, ainsi que par leur
fréquence laminaire un peu plus faible. Elles seraient morpholo¬
giquement plus voisines de celles d’E. mnaidriensis, mais en dif¬
fèrent aussi par leur taille un peu plus forte, ainsi que par leur galbe
moins étroit, et leur fréquence laminaire plus basse. Elles s’appa¬
rentent, d’autre part, certainement aussi à E. iolensis Pomel, dont
elles diffèrent surtout par leur taille notablement supérieure. Je
1. La fig. 8, qui montre cette structure, a été établie d’après la section horizontale
d’une Mg gauche qui faisait partie de la mandibule à laquelle appartenait la droite
original de la fig. 7 et de la fig. 4 de la PI. I.
416
propose de nommer E. Porneli cette intéressante espèce, en souvenir
du grand paléontologiste algérien.
Fig. 9. — Elephas Porneli. — Section transversale de M®.
Réduit à 1/3. Casablanca.
Répartition. — Indépendamment des gisements des environs
d’Alger et de Casablanca, d’où proviennent les types, cette forme
paraît avoir été rencontrée déjà au Maroc, car c’est à elle qu’il faut
probablement rapporter la M® décrite par Leith Adams d’une basse
terrasse marine des environs de Tanger, de même que les débris
recueillis par Lecointre dans la dune consolidée des Roches noire
près de Fedhala et attribués par Boule à E. iolensis.
CONCLUSION
Les restes d’Eléphants sont, parmi les fossiles quaternaires de Berbérie,
ceux qui fournissent, en raison de leur localisation, les meilleurs repères
stratigraphiques, ainsi que l’indique le tableau ci-dessous.
LÉGENDE DE LA PLANCHE
Eig. 1. — Elephas ajricanavus. — gauche. Face occlusale. X 1/2. — Provenance :
Lac Ichkeul.
Fig. 2. — Elephas africanavus. • — M3 droite. Face occlusale. X 1/2. — Provenance:
Lac Ichkeul.
Fig. 3. — Elephas Porneli. — M® gauche. Face occlusale. X 1/2. — ■ Provenance :
Casablanca.
Fig. 4. — Elephas Porneli. — Ma droite. Face occlusale. X 1/2. — Provenance : Gué
de Constantine.
i
Éléphants fossiles de Berbérie
Phototypt* Jean ftruniueh
ÎO, rue Le Brun • PARIS 13*
Bulletin du Muséum
Planche I
— 417 —
Répartition des Éléphants fossiles de Berbérie.
Au point de vue paléontologique le groupe des Eléphants fossiles de
l’Afrique du Nord, malgré leurs différences spécifiques, présente une
certaine homogénéité de caractères qui se retrouve aussi chez tous les
autres Eléphants du Continent africain et qui donne à tout l’ensemble
un véritable « air de famille ». Tous présentent en effet, dans leur dentition,
un certain nombre de traits primitifs, notamment dans leurs formules
laminaires relativement basses et dans l’écartement de leurs lames
d’émail ; l’espèce africaine actuelle elle-même en est restée, à ce point de
vue, à un stade très voisin encore de celui de ses ancêtres les plus lointains.
Cet état de choses s’oppose, sur le plan évolutif, à ce qui s’est passé en
Bulletin du Muséum^ 2® série, t. XXIV, d° 4, 1952.
28
— 418
Eurasie où des formes progressives, issues du stoch. planifrons-meridionalis,
se sont écartées peu à peu de ces dernières par un foisonnement et un
resserrement de plus en plus considérable de leurs éléments dentaires
pour atteindre leur maximum chez le Mammouth sibérien et chez
l’Eléphant actuel d’Asie qui sont les derniers descendants de ce groupe.
BIBLIOGRAPHIE
Adams (A. Leith). 1877-1881. — Monograph on the British fossil Ee-
phants. — Paleontograph. Soc., London, 265 p., 46 fig., 28 pl.
Arambourg (C.). 1938. — Mammifères fossiles du Maroc. Méin. Soc. Sc.
Nat. Maroc, Rabat, Paris, XLVI, 74 p., 15 fig., 9. pl.
— 1947. — Contribution à l’étude géologique et paléontologique du Bassin
du Lac Rodolphe et de la Basse Ballée de l’Omo. Editions du Muséum,
Paris, p. 231-562, 91 fig., 10 pl.
— 1949. — Les gisements de Vertébrés villafranchiens de l’Afrique du
Nord. Bull. Soc. Géol. Fr., Paris, (5), XIX, p. 195-203, 2 flg.
Biberson (P.) et Ennouchi (E.). 1952. — Présence de Elephas Recki
Dietrich dans la carrière Sidi-Abderrabman, à Casablanca. — C. R.
Soc. Géol. Fr., n“ 6, p. 90-92.
Choubert (G.). — Ennouchi (E.) et Marcais (J.). 1948. — Contribution
à l’étude du Pliocène de la Région de Fort-Lyantey-Oued Fouarat.
— Notes et Mém. Sero. Géol. Maroc, n° 71, 30 p., 3 pl.
Depéret (C.) et Mayet (L.). 1923. — Les Eléphants pliocènes, II® partie.
— Ann. Univ. Lyon, N. S., t. I ; Sciences et Médecine, fasc. 43, p. 91-
224, 33 fig., pl. ilI-XI.
Doumergue (F.). 1928. — Découverte de VElephas planifrons Falconer
à Rachgoun (département d’Oran). Bull. Cinq. Soc. Géogr. et Arch.
Oran, p. 114-132, 4 fig.
Lecointre (G.). 1926. — Recherches géologiques dans la Meseta marocaine.
Mém. Soc. Sc. Nat. Maroc, Rabat, XIV, 158 p., 32 fig.. 28 pl., 2 cartes.
Osborn (H. F.) 1942. — Proboscidea, vol. IL
PoMEL (A.). 1895. — Les Eléphants quaternaires. Carte Géol. Alg., Paléon¬
tologie, Monographies, Alger, 67 p., 15 pl.
ï
— 419 —
Les canines chez Hipparion et v apparition d’un caractère
SEXUEL SECONDAIRE DES MAMMIFÈRES.
Par P.-L. PiRLOT.
La plupart des études sur Hipparion ne font pas mention du sexe
des spécimens et aucune tentative n’y est faite pour séparer les
crânes mâles des crânes femelles. Gaudry (1863) croyait cette
distinction impossible parce que tous les spécimens de sa collection
. I
A. — Fragment d’une mandibule avec canine exposée (femelle).
B. — Fragment d’une mâchoire supérieure avec une petite canine exposée et non
développée (femelle).
C. — Vue latérale et section d’une canine (mâle).
D. — Dessin au trait de A, a\^c section de la canine.
montraient de grandes canines, les femelles ne pouvant donc être
reconnues d’après ce caractère anatomique.
Au cours d’une étude sur l’Hipparion d’Europe (Pirlot, 1948),
l’auteur eut l’occasion d’examiner, au Muséum national d’Histoire
naturelle de Paris et au British Muséum de Londres, un bon nombre
de dentitions supérieures et inférieures et de constater qu’elles pré-
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 4, 1952.
420
sentent des canines très différentes de taille et d’aspect. Les unes
portent de grosses canines à haute couronne; typiquement mâles,
dans lesquelles le diamètre antéro-postérieur excède largement
le diamètre labio-lingual ou transverse ; la face linguale y est
creusée longitudinalement de part et d’autre d’une crête médiane
arrondie tandis que la face labiale est uniformément convexe
(fig. G). D’autres dentitions, inférieures et supérieures, montrent,
Diamètres antéro-postérieurs de canines de Hipparion sp.
en mm.
id. — Br. Mus. ' • — | — | 5,2 j id. : 13Ü
Note : les mesures qui ne sont qu’approximatives sont indiquées entre
parenthèses.
I
par contre, des canines à couronnes basses, à section transversale
parfaitement circulaire (fig. D). On donne, dans la table ci-dessus,,
les diamètres antéro-postérieurs de 26 spécimens.
Les spécimens de cette table n’ont évidemment pas été sélec¬
tionnés ; ce sont tous ceux sur lesquels on a pu effectuer les mensura¬
tions en question. Sur la base de ees chiffres, deux groupes peuvent
être aisément distingués ; aucun intermédiaire entre eux n’a été
observé. On constate en outre qu’il n’existe pas de corrélation entre
les dimensions des canines et les longueurs des rangées dentaires.
Ce qu’on connaît des chevaux modernes suggère que tous les
spécimens à canines petites et rondes sont femelles. Mais la réci¬
proque n’est pas vraie, car, bien que de fortes canines dénotent
habituellement un mâle, certains chevaux domestiques femelles
présentent les mêmes grandes canines que les mâles.
En vue de s’assurer que les canines minces et rondes sont bien des
dents permanentes, on a fait préparer l’une d’elles comme on peut
le voir sur les fig. A et D. La racine de la dent est fort longue et celle-
ci ne peut être confondue avec une dent de lait dont on a représenté
un exemplaire dans la fig. B, pour mieux montrer cette différence.
La proportion des sexes parmi les chevaux modernes est d’en¬
viron 50 % de mâles et 50 % de femelles, d’après Héron (1908)
et Pelseneeh (1926). Pami les spécimens fossiles qu’on a examinés,
les grandes canines sont plus fréquentes que les petites. Le rapport
est d’environ 9/7 à Pikermi, ce qui n’est pas loin du rapport théo-
ricpie pour les chevaux actuels. D’autre part, d’après la révision des
Equidés américains de Osborn (1918), il semble que toutes les
canines furent de grande taille depuis les genres les plus primitifs
jusqu’à Protohippus au moins. Mais, chez Hipparion et plus encore
chez Pliohippus, une certaine différenciation sexuelle apparut dans la
structure de ces dents. Il est intéressant de marquer ainsi, dans le
cours de l’Evolution, l’époque d’apparition d’un caractère sexuel
secondaire aussi caractéristique que celui-ci. Ce caractère est, comme
on l’a dit, devenu presque stable parmi les chevaux actuels mais il
commença par être très instable. Sans doute ces observations con¬
cordent-elles avec ce qu’on connaît de l’apparition puis de la diffu¬
sion et de la fixation de tout nouveau caractère morphologique dans
une population animale.
Cette note repose sur des observations faites au couis d’une étude de
l’Hipparion d’Europe présentée pour l’obtention du titre de Ph. D. à
TJniversity College, London, en 1948. L’auteur remercie M. le Professeur
Arambourg et les autorités du British Muséum (Natural History) qui
l’ont autorisé à utiliser le matériel conservé dans ces deux musées.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum et Institut de la Recherche Scientifique
en Afrique Centrale,
BIBLIOGRAPHIE
Gaudry (A.) 1863. — Animaux fossiles et géologie de l’Attique. Paris.
IIf.rox (D.) 1908. Inheritance of the sex-ratio in the thorough-bied
race-horse. Biometrika, 6 : 120.
OsBOHN (H. F.) 1918. Equidae of the Oligocène, Miocene and Pliocène
ot North America ; iconographie type révision. Mein. Amer. Mus. Nat.
Hist., N. S., V. II, pt. I,
Pelsexeer (P.) 1926. La proportion' relative des sexes chiz les animaux
et particulièrement chez les Mollusques. Bruxelles.
PiRLOT (P. L.). 1948. A study of the European Hipparion (Thèse Ph. D...,
Univeisité de Londres, non publiée).
— 423 —
Les Vertébrés fossiles néocènes de la T urquie
OCCIDENTALE.
Par Ismail Yalçinlar.
Le terrain sédimentaire néogène de la Turquie occidentale est cons¬
titué de quatre formations principales : une formation marine, une
lagunaire, une lacustre et une fluviatile. Jusqu’à présent, on n’a pu
fixer que certains niveaux du Miocène et du Pliocène dans les couches
marines et lagunaires ; mais ceux des terrains lacustres et fluvia-
tiles, appartenant le plus souvent au Néogène, ne sont pas déter¬
minés avec précision car la formation néogène des hauts plateaux
est assez homogène tant par sa constitution pétrographique que
par sa faune. Cependant, les gisements de Vertébrés, découverts
pendant les dernières années dans diverses régions, jouent un rôle
important aux points de vue géologique et paléogéographique.
Laissant de côté, pour le moment, les gisements de la Turquie cen¬
trale, qui n’ont été précédemment que partiellement étudiés
(Yalçinlar 1946, 1950, 1952), nous nous proposons de faire con¬
naître les observations récentes faites dans les nouveaux gisements
de la Turquie occidentale.
Le gisement de Ramiz (Istanbul).
Le terrain néogène s’étendant à l’Ouest d’Istanbul a une grande
importance grâce à des gisements de Vertébrés situés dans les
couches lagunaires et fluviatiles. L’un d’eux est celui de Ramiz,
à 3 km. à l’Ouest d’Edirne-Kapi et à une altitude de 100 m. environ.
Ce gisement se trouve, en général, au contact entre le Paléozoïque
et le Miocène. D’après Mr. E. Chaput (1936), les terrains miocènes
reposent au Nord sur les schistes dévoniens, les calcaires et marnes
de TEocène moyen, et ils s’appuient, à l’Ouest, sur le Nummulitique.
Cependant, à la fin de mes récentes recherches, j’ai pu établir
l’existences de couches carbonifères dans ces schistes (voir Yal¬
çinlar 1951). Les terrains miocènes de Çukur-Çesmè et de Ramiz
ont été étudiés par E. Chaput (1936) qui les a considérés comme un
niveau du Miocène supérieur, ou Méotien, d’après l’existence de
certains Steneofiber, d’ Antilope et de Labridés (déterminés par
J. PivETEAu) et de Mactra bulgnrica Toula.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n» 4, 1952.
\
424 —
Dans les couches de Çukurçesmé (Tchoukourtchechmé), on peut
discerner, de bas en haut, les trois niveaux principaux suivants :
1“ des sables argileux fins, blancs et grisâtres, se trouvant au fond des
carrières ;
2° du sable ordinaire jaunâtre et rougeâtre contenant divers Vertébrés
fossiles et montrant une stratification entre-croisée ;
3° des sables argileux fins, de couleur grisâtre ou jaunâtre. Mes recher¬
ches, faites surtout sur la deuxième couche, m’ont permis de recueillir,
entre 1944 et 1950, des restes de divers Vertébrés fossiles, fortement miné¬
ralisés, mais jamais de squelettes complets. On y trouve, au contraire,
certains os transportés, roulés et polis.
A ntes précédents travaux (1951), j’ajouterai les compléments
suivants :
Proboscidiens. — Un Mastodon Pentelici (Gaud. et Lart.) a été
reconnu d’après quelques molaires. De plus un Mastodon longirostris
a pu être déterminé d’après une arrière-molaire supérieure gauche
d’un individu adulte (PI. II, fig. 4 et 5, longueur 23 cm., largeur
9 cm.). D’autre part, l’examen de deux molaires complètes, de quel¬
ques molaires incomplètes et de certaines défenses nous permet de
reconnaître, dans le même gisement, l’existence d’un Synconolophiis
serridentinoides Yalçinlar (1952 a et b), figuré pl. 1, fig. 2 ; pl. 11,
%2. ,
La figure 2 de la Pl I représente une arrière-molaire droite supé¬
rieure assez grande — longueur 16 cm. 5, largeur 9 cm. — dont
la description a été donnée dans un article précédent (Yalçinlar,
1952 a) : les cônes et les lobes sont assez usés, l’émail est épais et
assez plissé surtout dans la partie antérieure ; l’allongement des
lobes présente un système alterné ; le nombre de rangées de tuber¬
cules est de quatre ; les grands cônes sont opposés ; les petits tuber¬
cules du talon émergent à la surface du cément. L’intérêt de cette
molaire consiste en ce qu’elle prouve l’existence d’un Mastodonte
différent des autres espèces. Il est donc possible de le rapprocher du
LÉGENDE DES PLANCHES
Pl. I. — Fig 1. — Palais de Synconolophus serridentinoides nov. sp. du gisement de
Sarkisla |X 3/7).
Fig, 2. — Arrière-molaire droite supérieure de S. serridentinoides du gisement de
Ramiz, vue de face. (X 2/3).
Pl. IL Fig. 1. — Palais de S. serridentinoides nov. sp. de Sarkisla, profil droit (X 3/7).
Fig. 2. — Arrière-molaire droite supérieure de S. serridentinoides de Ramiz, profil
droit (x 1/2).
Fio. 3. — Arrière-molaire inférieure droite d’un Mastodon sp. (5. serridentinoides) de
Ramiz, face (X 2/5).
Fig. 4. — Arrière-molaire supérieure gauche de M. longirostris de Ramiz, face ( X 1/2).
Fig. 5.' — La meme, vue de profil.
I-YALÇINLAR.— Vertébrés fossiles de Turquie
X 3 '4
Photoiyple jean Brunisseo
30. rueUftrun-PAKISU*
Les gisements et les points fossilifères de vertébrés néogènes do la Turquie.
1. Çanakkalé (Erénkeuy). — 2. Kücükcekmecé. — 3. Osmaniyé. — 4. Ramiz. — 5. Esmé (Balciklideré). — 6. Akcakeuy. — 7. Mugla. — 8. Besyol (Besoluk). —
y. Ayas. — 10. Kücükyozgat. — 11. Karakecili. — 12. Argithan. — 13. Urgüp. — 14. Sarkisla. — 15. Dadasun. — 16. Mancusum. — 17. Erkilet. —
18. Arifiyé. — 19. Orénli (Bayramic). — 20. Eskihisar. — 21. Halevik.
Sijnconolophus serridentinoides YAl(;inlàr (1952 a et b) du gisement
de Sarkisla (Charkichla), étudié précédemment en détail (Viret et
Yalçinlar, 1952). Cependant le S. serridentinoides de Ramiz (Istan¬
bul) est un peu plus grand et un peu plus âgé que celui de Sarkisla
figuré PL I, fig. 1 et PL II, fig. 1.
La fig. 3 de la PL II représente une petite arrière-molaire inférieure
droite, vue de face, d’un Mastodonte adulte, car elle est un peu
usée ; sa longueur est de 14 cm. pour une largeur de 7 cm. Ses lobes
-obliques sont bien marqués et nettement alternés ; les plissement
d’émail sont assez serrés. Par ses caractères essentiels, cette molaire
prouve aussi l’existence d’un Mastodonte différent de ceux connus
jusqu’ici. En outre elle ressemble beaucoup à celle d’un Mastodon
sp. de Küçük-Çekmece trouvée par A. Malik et H. Nafiz (1933),
mais est un peu plus petite et un peu plus usée que cette dernière.
Les S. serridentinoides de Ramiz et de Sarkisla, qui se rencontrent
avec des H ipparion et une faune de Vertébrés du Miocène supérieur,
sont plus petits que les espèces de Mastodontes des Indes. La des¬
cription et la détermination du S. serridentinoides nov. sp. de Sar¬
kisla ayant fait l’objet d’une étude précédente ne seront pas reprises
ici.
Mastodon Pentelici Gaud. et Lart. et un autre Mastodon sp.,
recueillis dans les gisements d’Esme (Yalçinlar, 1946), d’Akcakôy
(Yaèçinlar, 1947), de Küçük-Çekmece (Malik et Nafiz, 1933),
de Kayseri (Yalçinlar, 1950) et d’Osmaniye, n’ont pas été ren¬
contrés jusqu’ici dans les gisements d’Erenkôy (Canakkale) et
d’Orenli (Bayramic, Canakkale). Seul, le gisement d’Erenkoy con¬
tient des Mastodon longirostris et angustidens. Quant aux Syncono-
lophus serridentinoides ils n’ont été trouvés que dans les gisements de
Sarkisla et de Ramiz (Istanbul), ce qui fait que ces deux gisements
acquièrent une grande importance des points de vue paléontologique
■et paléogéographique.
Périssodactyles. — Un Rhinocéros sp. a été reconnu d’après des
molaires supérieures et os de pattes.
SoLipÈDES. — Des molaires supérieures et inférieures, des inci¬
sives et des os de membre d’un Hipparion gracile (Kaup) ont été
recueillis, et il est assez intéressant de trouver ensemble ici des
Hipparion et des Synconolophus dans le même gisement.
Artiodactyles. — Un Sus erymanthius a été reconnu surtout
d’après une phalange, déterminée par M. J. Viret de Lyon.
De plus, parmi les os recueillis, se reconnaissent un Dorcatherium
cf., une Gazella ef., un Felis sp., des Antilopes, des Carnassiers, des
Rongeurs, des Pinnipèdes, des Cétacés, des Reptiles (surtout des
Yortues) et des Poissons.
— 427 —
Tous ces fossiles ont été recueillis dans des couches fluviatiles
entre-croisées avec quelques rares Mactra et Unio., La nature du gise¬
ment et surtout ses Vertébrés fossiles montrent bien que les couches
du Miocène supérieur en question se sont formées aux bords d’une
Mer du Sarmatien supérieur ou bien aux environs de l’embouchure
d’un grand fleuve contemporain.
Le gisement d' Osmaniye.
Ce gisement de Vertébrés, rencontré au Nord de Bakirkoy (à
l’Ouest d’Istanbul), se situe dans les couches lagunaires de la
région littorale de Marmara. Les couches lagunaires de cette contrée
ont été étudiées surtout par W. Penck, N. Arabu, E. Chaput,
H. Nafiz Pamir et A. Malik Sayar.
Dans les carrières d’Osmaniyé on peut discerner, de bas en haut,
trois couches principales :
1“ au fond de ces carrières, à 15-20 m. d’altitude, des sables fins, blancs,
argileux, contenant surtout des Vertébrés fossiles ;
2® des couches d’argiles blanches, verdâtres et grisâtres, contenant
rarement des Vertébrés fossiles ;
3° des couches de calcaire à Mactra et Unio.
Les fossiles extraits de ces couches sont les suivants :
Proboscidiens. — Des molaires peu usées et des fragments de
défense d’un Mastodon Pentelici Gaud. et Lart.. D’autre part,
d’autres molaires et des défenses d’un Mastodon sp. En outre, une
défense,, trouvée plus avant ne peut se rapporter à aucune espèce
(Malik et Nafiz, 1933).
Équidés. — Des molaires supérieures et inférieures et des os de
crâne et de pattes d’un Hipparion gracile (Kaup).
Périssodactyles. — Des molaires et des os divers du corps et
des membres indiquent l’existence d’un Rhinocéros sp.
De plus, l’on y rencontre une riche faune lagunaire et terrestre
représentée par des Poissons, Reptiles, Oiseaux, Cétacés, Pinni¬
pèdes. Mais tous ces fossiles sont fragmentaires, les squelettes com¬
plets manquent jusqu’ici mais ou conserve l’espoir d’en recueillir
ultérieurement.
La faune de ce gisement ressemble beaucoup à celles d’Erenkôy
(Çanakkalé) et de Küçuk-Çekmecé (Neumayr M. et Calvert F.,
1933) qui se trouvent dans les couches de sable et d’argile à Mactra
du Sarmation supérieur. En outre, un grand nombre de ces Vertébrés
sont tout à fait semblables aux fossiles de Pikermi et Salonique
(ArAMBOURG et PiVETEAU, 1929)..
/
Le gisement d’Orenli.
Les Vertébrés fossiles recueillis dans les calcaires travertins et
lacustres des environs du village d’ürenli, situé au Sud de la ville de
Bayramiç (chef-lieu de la province de Çanakkalé), avaient indiqué
l’existence d’un gisement du Miocène supérieur en Turquie occiden¬
tale. Les couches de calcaire à Vertébrés fossiles et à Hélix sont
légèrement inclinées, aux environs d’Orenli, vers le Nord-Ouest. Elles
plongent, plus au Nord, au-dessous des couches de marnes, de grès
et de conglomérats. Des andésites et des diorites de cette région
sont restées au-dessous de ces couches à Vertébrés.
Les fossiles recueillis dans ces couches sont les suivants :
Un Hipparion gracile (Kaup), représenté par un crâne dont la
mâchoire supérieure est pourvue de molaires ; divers os du corps
et des membres. Une Antilope dont il existe quelques molaires, et
des fragments d’os du crâne et du corps. Une Gazeïla ef., reconnue
par des dents et des morceaux de chevilles.
De plus, quelques Hélix, mais qui sont peu déterminables.
Ces Vertébrés fossiles du Miocène supérieur ont une grande impor¬
tance au point de vue de Tâge des calcaires lacustres, des travertins
et des couches du Néogène de cette Région. Ce gisement et ses
fossiles correspondent, au point de vue de la faune et de la formation
des couches, à celui du bassin lacustre du Miocène supérieur d’Argi-
than (Valçinlar, 1952 a), tandis que les gisements du Sarmatien
supérieur de Çanakkalé (Erenkôy), de Küçük-Çekmecé (Nafiz
et Mai.ik, 1933), de Ramiz et d’Osmaniyé, se sont formés aux bords
d’une mer du Sarmatien supérieur ou bien aux environs des embou¬
chures des grands cours d’eau contemporains. Les gisements d’Esme
(Yalçinlar, 1946), d’Akçakôy (Yalçixlah, 1947), de Sarkisla et
de Karakeçili (Yalçinlar, 1952 a) et de Besyol (situé au Sud-Ouest
de la ville de Manisa, à 25 km. sur la route de Manisa-Izmir) sont
restés dans les couches de sables, de marnes et de conglomérats en
général fluviatiles du Miocène supérieur.
En conclusion, on peut dire qu’en Turquie, les couches à Hipparion
se situent, dans les régions de Marmara et de la Mer Egée, entre les
couches du Sarmatien supérieur ; mais que, dans les bassins fluviaux
lacustres néogènes des hauts plateaux, elles correspondent aux couches
du Miocène supérieur.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
!
BIBLIOGRAPHIE
Arambourg (C.) et Piveteau (J.). 1929. — Les Vertébrés du Pontien do
Salonique. Ann. Paléont., Paris, XVIII, p. 59-140.
Chaput (E.). 1936. — Voyages d’études géologiques et géomorphogé¬
niques en Turquie. Paris, p. 164-174.
Malik (A.) et Nafiz (H.). 1933. — Vertébrés fossiles de Küçuk-Çekmece.
Publ. Inst. Géol. Univ. Istanbul, n° 8, p. 104-105.
Neumayr (M.) et Calvert (F.). 1933. — Die jungen Ablagerungen am
Hellespont. Denksch. k. Akad. Wiss. Wien, math, naturw. Ch, 40,
p. 358-378 et in Malik et Nafiz, 1933, p. 99-104.
ViRET (J.) et Yalçinlar (I.). 1952. — Synconolophus serridentinoides
nov. sp., de Mastodonte du Miocène supérieur de Turquie. C. R. A. S.
Paris, 234, p. 870-872.
Yalçinlar (I.). 1946. — Une faune de Vertébrés miocènes aux environs
d’Esme (Turquie). Rev. Fac. Sc., Univ. Istanbul, sér. B, XI, fasc. 2,
p. 124-130.
- — 1947. — Les Vertébrés fossiles du Miocène dans la Vallée du Gediz-
supérieur. Rull. Geol. Soc. Turkey, I, p. 174.
- — 1950. — Les Vertébrés du Miocène supérieur à l’Est de Kayseri
(Turquie). Reo. Fac. Sc. Univ. Istanbul, sér. B, XV, fasc. 3, p. 264-
267.
— 1951. — Nouvelles observations sur les terrains paléozoïques des
environs d’Istanbul. Rull. Géol. Soc. Turkey, III, n“ 1, p. 127-129.
— 1952 a. — Note préliminaire sur le gisement de Sarkisla et les autres
gisements de Vertébrés miocènes de la Turquie centrale. Rull. Mens.
Soc. Linn. Lyon, 21® an., n“ 6, p. 146-149.
— 1952 b. — Les gisements et les Synconolophus serridentinoides d’Is¬
tanbul. (note présentée à la séance de la Soc. Géol. Fr., le 26 juin 1952).
430
Sun LA CROISSAISCE DU TEST CHEZ LE GENRE FOSSILE
Hemicidaris (Eciunwes).
Par M. E. Zoeke.
Une étude précédente ^ a été consacrée à la croissance du test
chez les Oursins irréguliers, en prenant comme exemple les Clypeasler.
Le présent travail concerne le même problème chez les Oursins,
réguliers-, en prenant comme type le genre Hemicidaris Agassiz 1840_
Pour l’ensemble des espèces étudiées les dimensions des individus
s’échelonnent entre 1 mm et 37 mm.
Jusqu’à un diamètre d’environ 5 mm l’appareil apical couvre
une large partie de la face dorsale. Par la suite son rôle deviendra
négligeable, car son diamètre absolu n’augmentera à peu près pas,,
et, évidemment, le nombre de ses plaques ne se multiplie pas.
Les observations n’ont pas été faites sur les ambulacres, car les
plaques y sont très petites et pour que leurs limites apparaissent il
faut faire usage d’un abrasif, techniqué qui est exclue dans le cas de
spécimens aussi fragiles.
Je me suis donc limitée à l’étude de la zone interambulacraire
comptant les plaques de la bouche à l’appareil apical, pour l’une des
zones. Il convient de signaler qu’il existe une marge d’erreur d’une
plaque, car celle que vient de produire l’ocellaire n’est pas toujours
identifiable avec certitude. Du côté du péristome les plaques demeu¬
rent petites, mais quand l’échantillon est dégagé avec soin elles
sont toujours bien visibles.
La croissance de l’Oursin se poursuit pendant toute son existence
par multiplication du nombre des plaques, d’une part, et par crois¬
sance individuelle des plaques, d’autre part.
Le rythme de production de nouvelles plaques varie suivant les-
périodes de la vie. Dans une même tranche inter-ambulacraire la
croissance individuelle est d’une intensité variable suivant les
plaques. Celles situées immédiatement au voisinage du péristome,
c’est-à-dire correspondant à énviron 8 plaques (le nombre de plaques
du premier stade), subissent un accroissement, d’ailleurs plus intense
dans le sens longitudinal que vertical, de durée limitée. Ainsi, elles
sont plus petites que les autres, et d’autant plus petites qu’elles sont
plus proches dé la bouche. Les 5 plaques suivantes, correspondant au
stade jeune, sont considérablement accrues, surtout dans le sens.
1. C. R. Acad. ScL, 1952. — Sur la croissance du squelette des Clypeaster fossiles-
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 4, 1952.
fie 1. — Augmentation du nombre des plaques avec l’âge chez j
Les lignes en pointillé limitent
— 432 —
Vertical. Leur durée de croissance n’est pas limitée à une période
de l’existence. Ce stade jeune correspond à un accroissement très
actif, aussi bien du nombre que de la dimension des plaques. Les
plaques suivantes, correspondant à un stade adulte, au nombre de 3,
apparaissent et s’accroissent ensuite lentement.
Une section par un plan inter- radial de l’ensemble du test permet
les observations suivantes. Dès le stade très jeune d’une plaque
issue tout récemment de l’ocellaire on, se rend compte que le tissu
du test est divisé en trois couches, dont deux semblent identiques
tandis que la troisième, qui s’intercale entre elles, est différente. La
couche intercalgiire est formée d’un tissu à réseau plus large, repré¬
sentant une sorte de moelle. Ces trois couches ont sensiblement la
même é})aisseur chez les plaques jeunes.
Chez une plaque plus âgée la section passant près de la suture
donne des proportions sensiblement identiques entre les trois
tissus. Par contre lorsque la coupe passe par le tubercule, maintenant
bien développé, on constate que la couche du réseau dense supérieur
a pris une importance considérable, la moelle s’est aussi épaissie,
suivant les ondulations de la plaque, au contraire la couche infé¬
rieure est devenue très mince.
Chez les individus de Hemicidaris crenularis de tailles diverses,
provenant de localités et de niveaux différents, on constate la dis¬
parition totale ou partielle du tissu médullaire, qui peut ainsi donner
des sortes d’îlots flottants. Chez certains échantillons on a ainsi
l’impression fallacieuse d’un double test.
Les plaques jeunes prises individuellement sont quasi-planes. Par
la suite la convexité individuelle de chaque plaque s’accroît consi¬
dérablement avec l’âge. Cette forte convexité explique, géométrique¬
ment, que l’érosion ne puisse faire apparaître les lignes d’accroisse¬
ment, comme je les ai observées chez Clypeaster. Mais sur une coupe
verticale de la plaque, au niveau du tubercule, on compte 6 à 8 lignes
de croissance. Le centre de croissance se situe directement au-dessous
du tubercule, au niveau de la surface du test, disposition qui explique
l’inégal espacement des lignes’ de croissance suivant les directions.
Pour toutes les espèces étudiées on peut établir 4 stades de crois¬
sance (fig. 1). Le premier, allant jusqu’à 5 mm, correspond à un
minimum de 7 plaques et un maximum de 8. Je l’appellerai stade
« bébé ». Le second, ou stade jeune, va de 5 à 15 mm, avec 9 plaques
au minimum et 13 au maximum. Le stade adulte, de 15 à 25 mm,
donne 14 plaques au minimum et 16 au maximum. I^e quatrième,
ou stade de vieillesse, va de 25 mm à 35 mm et le nombre des plaques
passe de 17 à 21 et plus.
Avec un nombre beaucoup moins grand d’individus j’ai pu véri¬
fier cependant l’existence de ces stades pour diverses espèces du
genre Hemicidaris et quelques genres voisins (fig. 2).
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n° 4, 1952.
+ genre Hemici'daris
b H. brillensis WRrcHi
g H. gressiqi Etallon
gl H. glasvillensis Cotteau
gr H. grimaultensis Cotteau
h H. hoFFmanni Roemer
I H. luciensis Cotteau
P H. purbeckensis Forbes
r H. riceten^is Cotteau
sp H, sp.
, genres voisins
e Hypodiadema equihense
Loriol,
j Gqmnocidaris Jauberti
Cotteau
le G, legaqi Rigaux
m G. merri/aca Cotteau
mi G. microtuberculata
Cotteau
s G. stricta Cott.eau
•V G. virgulina .Etallon
ma Astrocidaris
■mantochensis Etallon
Fig. 2. — Augmentation du nombre des plaques avec l’âge chez le genre Ucmicidaris et quelques genres voisins.
433
Un matériel beaucoup plus abondant encore permettrait seul de
préciser le moment exact de l’existence auquel une plaque s’ajoute.
Dans le cadre d’un stade donné il y a certainement une variabilité.
Ayant entrepris par ailleurs une étude de la croissance, pour
l’ensemble’des Echinides, je peux fixer la place des Hemicidaris à ce
point de vue. Comme pour l’ensemble des Oursins réguliers, l’aug¬
mentation du nombre des plaques est beaucoup plus grand que
chez les Oursins irréguliers.
Les Salenidae constituent un type particulier de croissance carac¬
térisé par un accroissement considérable de la taille de l’appareil
apical. Chez les autres Oursins réguliers il y a de tels écarts dans
l’accroissement du nombre des plaques qu’il est possible de distin¬
guer un type d’accroissement moyen (ex. Hemicidaris) et un type
d’accroissement excessif (ex. Stomechinus) . En dehors d’eux il doit
exister encore un ou deux autres types d’accroissement dont les
caractères sont encore à préciser.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
— 435
Sur une nouvelle espèce de Nucule de l'Oligocène
D’Algérie.
Par P. Calas et J. Magné.
a) Gisement, par J. Magné (4).
La Nucule dont la description va suivre a été découverte sur le
versant Sud du Djebel bou Allouate, au point défini par les coordon¬
nées suivantes ; x = 305, 90, y = 250,80 (coordonnées Lambert
Nord Algérie), sur la feuille au 1/50.000® d’Aïn Faress (département
d’Oran).
Le Djebel bou Allate est situé sur le territoire du Douar des
Anatras, entre les vallées de l’Oued Mina et de son affluent l’Oued
Mallab, à 9 km environ au S.-W. du village arabe de Sidi M’Hamed
ben Aouda. Il est formé par une série oligocène épaisse d’un millier
de mètres environ qui est constituée par des marnes grises à nom-
breuses intercalations gréseuses. La microfaune y est riche et a été
étudiée par nous-même en collaboration avec C. Tempère. Les grès
renferment des Lépidocyclines à la base. Les marnes ont livré une
cinquantaine d’espèces de Foraminifères parmi lesquels on peut citer :
Globigerinoides trilocularis d’ORBiGNY.
Laticarinina hullbrooki Cushman et Todd.
Planulina illingi (Nuttall).
PI. renzi Cushmann et Stainforth.
Karreriella subcylindrica (Nuttall).
Gyroidina gyrardana (Reuss) var. perampla Cushman et Stainforth.
G. jarvisi Cushman et Stainforth.
Uvigerina rustica Cushman et Edwards.
Plectofrondicularia alazanensis Cushman.
Une vingtaine d’individus de la Nucule en question, associés à
un individu d’un autre Lamellibranche ont été recueillis au point
indiqué, dégagés par l’érosion, à la surface des marnes, vers la
base de la série.
Le lever et l’étude tectonique de cette région d’abord effectués
par M. M. Dalloni, ont été repris par MM. A. Nicod et G. Veiuuer,
géologues à la S. N. Repal (rapport inédit) qui nous ont signalé les
gisements fossilifères.
b) Descriptibn, par P. Calas.
Nucula (Acila) magnei n. sp.
Nucula à ornementation divariquée et à extrémité postérieure
rostrée, se classant donc dans le sous-genre Acila LL et A. Adams
1858 et dans la section Acila s. s.
I
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 4, 1952. 29.
— 436
Forme un peu allongée, comprimée. Bord cardinal antérieur subrec¬
tiligne. Bords antérieur et inférieur régulièrement arrondis. Extrémité
postérieure rostrée. Sommets petits, placés aux deux tiers postérieurs.
Area antérieure étroitement allongée, peu individualisée. Area postérieure
cordiforme-allongée, faisant un angle net avec la surface des valves.
Fig 1. — Nucula magnei n. sp. : a, individu court à ornementalion simple, vue latérale
droite ; b, même individu, vue postérieure ; C, même individu, profil d’une section
de Faire anale perpendiculairement à son plan et perpendiculairement au plan de
commissure des valves (schématique) ; d, individu allongé à ornementation de che¬
vrons multiples. Le grossissement est de X 2 pour les fig. a, h, d.
circonscrite par un bourrelet aboutissant au rostre, proéminente en son
centre qui est séparé du bourrelet par un sillon large, s’atténuant inférieure¬
ment (fig. 1 b, c).
Ornementation formée de côtes obliques, concaves vers le haut, suivant
deux directions divergentes, la ligne de divergence aboutissant sur le
bord palléal, en un point situé entre les deux cinquièmes et la moitié de la
longueur à partir de l’avant. Ces côtes sont fines, on en compte trois dans
un millimètre à leur maximum de largeur, elles se multiplient par dicho¬
tomie çà et là. Sur les areas antérieure et postérieure elles aboutissement
— 437 —
perpendiculairement à la commissure des valves en tendant même à
remonter un peu vers le sommet (fig. 1 a), Des éléments de côtes de la
direction conjuguée peuvent apparaître, principalement dans la région
postérieure : il en résulte alors des chevrons multiples. Cette complication
de l’ornementation semble se manifester surtout sur les individus les plus
allongés, autant qu’on en puisse juger sur un nombre d’exemplaires res¬
treint (fig. 1 d).
Tous les individus ont leurs valves en connexion, l’intérieur étant
rempli partie par la guangue marneuse, partie par un noyau de calcite.
Toutefois les caractères de la charnière ont pu être assez bien observés
sur une section polie. Le plateau cardinal atteint un peu plus de 1,5 mm de
largeur à son endroit le plus large qui est l’extrémité antérieure. Le cuille-
ron ligamentaire fait saillie à peu près d’autant dans la cavité. Les dents
augmentent rapidement de robustesse en s’éloignant du sommet, leur
section transversale est arquée, surtout pour les postérieures, on en compte
environ 19 dans la série antérieure et 9 dans la série postérieure, plus une
plus forte contre la fossette ligamentaire ; la saillie des plus grandes au-
dessus du plan de commissure des valves est d’un peu moins d’un mm.
Les empreintes musculaires et palléale n’ont pu être observées.
Niveau : Oligocène.
Gisement : Djebel bou Allouate (.41gé,rie) (cf. 1''® partie).
Les échantillons figurés et les cotypes sont déposés dans les
collections du Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
Rapports et différences ;
Nucula cobboldiae Soweuby du Pliocène d’Angleterre s’en
distingue immédiatement par l’absence du rostre.
N. hivirgata, J. de C. Sowerby in Fitïon de l’Albien de
France et d’Angleterre, signalés de l’Aptien de Tunisie par Pervin-
quière ressemble assez à notre espèce qui toutefois présente :
une taille plus grande, une épaisseur relative moindre, des som¬
mets plus antérieurs d’où une plus grande obliquité du bord supéro-
postérieur, des côtes un peu plus nombreuses (à taille égale) et donc
un peu plus fines.
Signalons que le sous-genre Acila, mal représenté dans nos régions,
l’est plus richement et plus continûment dans le Crétacé et le
Tertiaire d’.Amérique.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
1. J. DE C. Sowerby, 1S17, Minerai conchology..., II, p. 177, pl. CLXXX, fig. 2.
2. Fitton, 1836, Strata between Chalk and Oxford oolite, p. 355, pl. IX, fig. 8.
D’Orbigny, Paléontologie française, III, p. 176, p. 303, fig. 1-7.
3. Pervinquièrf, 1912. Etudes de paléontologie, tunisienne, II, p. 92.
4. Chef micropaléon'tologiste à la S. N. Rcpal, Alger.
SVR L'ASSIMILATION A UN ANAPTYCIIUS D’UN « VaLENCIENNESIA
Mésozoïque.
Par Éliane Basse.
II y a quelques années 1 j’avais cru pouvoir attribuer, ici même, au
genre V alencierinesia mioctne une coquille, en réalité assez énigmatique.
Cette détermination était peu satisfaisante du point de vue stratigra-
phique, le genre V alencierinesia étant essentiellement développé dans les
couches à Congéries du Pontien. Elle ne l’était pas moins du point de vue
morphologique, en raison de la présence singulière, dans la région apicale
où le test (très mince ailleurs) s’épaissit considérablement, d’une empi-einte
interne symétrique (fig. 2) que j’ai toujours été tentée d’interpréter
comme la surface d’insertion d’un ligament au fond de l’apex (fig. 1),
dispositif totalement absent snr les coquilles de Gastropodes oii l’apex
est occupé par le tortillon.
La recherche, longtemps infructueuse, d’éléments de comparaison
pour cette structure problématique, seule de son genre, m’amena enfin
récemment à rapprocher ce spécimen de divers aptychus, notamment
de ceux mentionnés ci-dessous.
Tout d’abord, analogie de la forme générale avec un fossile méso-
liasique (zone à Uptonia jamesoni Sow.) d’Hannover (Allemagne),
attribué par U. Schloenbach en 1867 (3, pp. 593-4, PI. XVI,
f. 3 a, b, c), puis par M. F. Glaessneb en 1931 (2, p. 470) air Crustacé
Aspidocaris (Aspidocaris ? liasica Scbloenbach), mais qui est en
réalité un anaptycbus, comme l’a montré plus récemment, en 1935,
F. Trauth (7, p. 478, textfig. 1 et PI. I, f. 21-23).
On sait que les aptychus sont composés de deux valves plus ou moins
noncrescentes, tandis que les anaptychus (Paléozoïque, Lias, Crétacé)
sont monovalves, soit primitivement, soit secondairement (c.-à-d. résul¬
tant alors de la soudure complète, plus ou moins tardive, des deux valves
d’un aptychus). Les anaptychus paléozoïques appartenant à des Gonia-
tites sont appelés palanaptychus, ceux du Crétacé néoanaptychus en
général, la dénomination anaptychus étant réservée aux aptyehus mono¬
valves basiques rétérables surtout aux genres ; Psiloceras, Ægoceras,
Arielites, AmaÜheus.
Mon échantillon (représenté en grandeur naturelle 1, fig. 1,
p. 660, est environ deux fois plus grand que V Anaptychus liasicus.
1. Les numéros en caractères gras correspondent à ceux qui affectent les ouvrages
cités dans la bibliographie.
Bulletin du Muséum^ 2® série, t. XXIV, n® 4, 1952.
— 439 —
Sur le specimen de Schloenbach, à l’état de moule interne; la
substance coquillère s’est conservée sporadiquement sous forme de
traees dures et noires prouvant que le test était originellement
cornéo-chitineux. Notre spécimen possède son test, tout au moins
l’assise externe ; sauf à l’apex, la couche conservée est extrêmement
mince, l’irrégularité de sa surface, sa flexibilité, attestée par l’exis¬
tence d’un pli accidentel (région gauche de la fig. de gauche, 1, fig. 1,
p. 660), ainsi que la présence de traînées noires brillantes dans l’épais¬
seur du test, à proximité de l’apex, montrent qu’il s’agissait d’un
test cornéo-chitineux. Des ondulations concentriques irrégulières
sont nettement visibles et la coquille présente la même échancrure
triangulaire (appelée excisure) que celle visible sur la figure de
Fig. 1 et 2. — 1. Vue perspective de l’échantillon.
2. Vue de la région apicale, à l’état de moulage, grossie.
8, surface lisse du moule interne. — l, empreinte énigmatique (ligamentaire ?)
c, traînée noire brillante, charbonneuse.
Trauth (PI. I, fig. 21), mais aucune trace des déchirures rayonnantes
(fig. 1, p. 480).
De forme générale analogue à celui de mon spécimen, l’apex de
V Anaptychus liasicus Schl. est toutefois trop détérioré pour que
l’empreinte (ligamentaire) signalée sur mon échantillon (fig. 1 et 2)
puisse y être visible.
Mais d’autres anaptychus montrent des empreintes ligamentaires
ou une forme analogue.
En effet, quelques années après Schloenbach, Th. Wright
(1876-86) 9, figure (PI. LXXXVIII, f. 2-4) et décrit (p. 483), sous
le nom d’aptychus, quelques anaptychus subconiques. Celui de
la fig. 3, dont il suggère l’appartenance à Arietites conyheari Sow.
1. Notons que E. H. L. Schwarz en 1894 4 signale que la substance charbonneuse
noire et brillante, située à la face interne de certains anaptychus et généralement
considérée comme de la matière cornée carbonisée peut être interprétée comme le
résidu d’un tissu musculaire ou d’un ligament, ce qui corrobore notre interprétation
de l’impression apicale.
— 440 —
(PI. 272, PI. II, f. 1-3), serpenticône de grande taille, avec une ouver¬
ture pouvant atteindre 6 cm. de diamètre, présente une ornementa¬
tion assez comparable au nôtre. Celui de la fig. 4, comparé par
Th. Wright à l’anaptychus d’Arietites bucklandi Sow., a la forme
d’un sabot de cheval, et montre des traces d’insertions musculaires
élargies, de forme et de position bien différentes de celles offertes
par notre specimen.
Rappelons que, par ailleurs, des anaptychus (8, pp. 452-4),
autrefois considérés, sous le nom de Sidetes, comme des mâchoires
de Céphalopodes, et nommés maintenant Neoanaptychus Nagao 1932,
se trouvent notamment chez les Desmoceras (ex. : in situ chez
Desmoceras (Kotoceras) semicostatum Yabe) où ils résultent de la
fusion secondaire et totale de 2 valves, et chez les Gaudryceras
(tel G. tenuiliratum Yabe du Sénonien), où ils sont originellement
monovalves. »
Notons enfin que ce specimen, prélevé dans un lot d’invertébrés
du Cénomanien malgache, n’en présente pas tout à fait la gangue
caractéristique. Il est probable qu’il s’agit d’un fossile d’une tout
autre provenance, égaré là à la suite du déménagement de la col¬
lection.
Il s’agit donc, à mon avis, très probablement d’un anaptychus,
très bien conservé relativement, et comparable (forme conique,
présence d’insertions musculaires) à ceux des Arietitidae. Il semble
devoir prendre place au voisinage des spécimens de Schloenbach
(Allemagne) et de Wright (fig. 3) (Angleterre).
Il offre l’intérêt d’attirer l’attention sur la présence d’une struc¬
ture insérée sur la région apicale, fortement renforcée, du test.
Le signalement ou la découverte d’autres specimens comparables
complétant ces détails de structure permettrait probablement de
préciser la façon dont s’effectue l’occlusion du péristome grâce à
cet opercule mobile de ' type anaptychus i, subconique, donc de
forme si particulière que, de 1867 à 1935, soit durant 68 ans, on le
considéra comme un débris de Crustacé. Lorsque parut ma note
en 1938, celle de Trauth (1935), dont la connaissance eût pu m’éclai¬
rer, m’avait totalement échappé.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
1. — Basse (E.). Sur une nouvelle espèce de Valenciennesia (Pulmoné
thalassophile) du Cénomanien malgache : V. madagascariensis
n. sp. B.M.H.N., 2® sér., t. X, n° 6, pp. 659-661, 1 textfig., 1938.
1. D’accord avec F. Trauth, je vois en effet dans l’anaplychus un opercule plutôt
qu’une gaîne sustentatrice de l’entonnoir, comme le pensait Steinmann 5.
— 441
2. — Glaessner (M. F.). Eine Crustaceenfauna aus den Lunzer Schichten
Niederôsterreichs. Jahrb. d. Geol. Bundesanst., Bd. 81, p. 470,
1931.
3. — ScHLOENBACH (U.). KleinB palâontologische Mitteilungen. IL Aspi-
docaris (?) liasica, eine neue Crustaceenform aus dem mittleren
Lias. Jahrb. d.k.k. Geol. Beichsanstalt, Bd. XVII, pp. 593-4,
pi. XVI, f. 3 a-c, 1867.
4. — Schwarz (E. H. L.). The aptychus. Geol. Mag., Dec. IV, vol. I,
pp. 454-8, 1894.
5. — Steinmann (G.). Vorlàufige Mittheilung üeber die Organisation
der Ammoniten. Ber. der naturf. Ges. zu Freiburg i. B., Bd IV,
Heft 3, 1889.
6. — Trauth (Fr.). Aptychenstudien. I : Über die Aptychen im Allge-
meinen. Annalen Naturh. Muséums in Wien. Bd XLI, 1927-30.
7. - Die Aptychen der Trias. Sitzungsberichten der Akademie der
Wissenschaften in Wien, Math.-natur., Kl. I, Bd 144, Heft 9 et 10
(voir pp. 478-480 et textfig.), 1935.
8. - Anaptychi und anaptychus-âhnliche Aptychi der Kreide. Neues
Jahrb. f. Min., Bl.-Bd. 74, Abth. B, 1935.
f
Sur les Phonolites du N.E. de Madagascar.
Par E. Jérémine et A. Lenoble.
Dans le quatrième volume de la Minéralogie de Madagascar
que A. Lacroix avait l’intention de faire paraître, il a réservé
un petit chapitre aux phonolites du N.E. de l’Ile : vallée de l’Am-
parihy, gisements entre Andapa et Bealanana. Les phonolites
et les roches du même cortège ont été déjà décrites par notre Maître
dans l’Ankaizina et la province pétrographique d’Ampasindava
qui, dans le N.-W. de Madagascar et sur le versant du canal de
Mozambique, font pendant au massif de l’Amparihy.- De cette
dernière région, il n’a pu donner que quelques lignes de description
{Min. de Mad., t. III, pp. 27, 30 et 198), notant que ces laves sont
presque identiques à celles du N.-W. de l’Ile. Mais, en 1936, l’un,
de nous (A. L.) lui apportait de nouveaux matériaux démontrant
que les gisements de l’Est débordent de beaucoup les limites de
la vallée de l’Amparihy et s’étendent tout particulièrement dans
les vallées du Manampatra et de l’Antsahamalandy.
A. Lacroix ouvrait ce chapitre (notes manuscrites) par la phrase
suivante : « La découverte des phonolites dans le N.-E. de l’Ile
est due à M. Lenoble. »
Notre intention est de rappeler brièvement les principaux carac¬
tères minéralogiques et chimiques des phonolites dans la partie N.-W.
de Madagascar, d’y ajouter quelques analyses chimiques inédites
que A. Lacroix a fait faire depuis sa première description {Min.
de Mad., t. I, p. 85 ; t. II, p. 616 ; t. III, p. 26) et de nous arrêter
un peu plus longuement sur les caractères lithologiques des gisements
du N. -N.-E. en réunissant les analyses chimiques déjà publiées et
celles effectuées du vivant de A. Lacroix mais non encore parues.
Dans le chapitre intitulé « Microsyénites néphéliniques et tin-
guaïtes », A. Lacroix (t. II, p. 616) signalait que les phonolites :
1) accompagnent des roches correspondantes grenues ou 2) sont
indépendantes et représentent peut-être les cheminées appartenant
aux coulées phonolitiques, enlevées actuellement par l’action de
l’érosion. Elles forment des dykes, des filons et, plus rarement,
des dômes. ’
A. Lacroix faisait les distinctions suivantes dans le groupe des
phonolites de Madagascar :
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n° 4, 1952.
1) Phoiiolites néphéliniques, aphyriques ou porphyriques.
2) Phonolitoïdcs, dans lesquels la néphéline n’est pas exprimée mais
q>ii contiennent de la noséane.
3) Tinguaites, caractérisées par une richesse en aegyrine aciculaire.
4) A ces phonolites typiques qui sont presque toujours hyperalcalines
(présence de l’aegyrine) se rattachent les tahitites, plus riches en chaux,
dépourvues d’aegyrine, mais contenant toujours de l’haüyne.
Leurs paramètres magmatiques sont : I-II. 6.2.4., tandis que ceux
des phonolites : I. (ou II. pour les tinguaites) 6.1.4.
Voici une liste de roches analysées dans la partie N.-N.-W. :
Phonolites néphéliniques :
1) Mont Ankitsika : I. 6.1.4. à augite aegyrinique, aegyrine, barké-
vicite.
2) Ankify ; I (II). 6.1'.'4. à orthose, hornblende barkévicitique, et
augite aegyrinique dans la pâte.
3) Dzouadzi (Comores), bloc dans les tufs, faciès tinguaïtiques : I. (II).
5- (6). (1) (2). 4. Vitreuse, à analcime, avec fines aiguilles d’augite aegy¬
rinique et d’aegyrine.
4) Nosy Mitsiou : I. (5) 6. (1) 2.4. Aphyrique, à augite aegyrinique et
aegyrine.
5) Nosy Komba : Trainées dans les microsyénites néphéliniques.
I. 6.1'.'4. à phénocristaux d’orthose et de néphéline, augite verte, bar-
kévicite et biotite.
Phonolitoïde :
1) Anjouan (Comores) ; II. 6'.'1.4. à orthose sodique, hornblende brune
et noséane.
Tinguaites :
1) Bezavona ; I (II). 6 (7). l'.4. Porphyrique, à orthose, avec néphéline
dans la pâte, riche en aegyrine.
2) Antsohanina : I'. 6 (7). l'.4. Sphérolitique fluidale.
3) Andrakaka : I'. 6.1.4. Porphyrique, à néphéline et orthose, micro-
lites d’augite aegyrinique et d’aegyrine dans la pâte.
Latite néphélinique d’ Ankitsika se rapproche des phonolites ; ses
paramètres sont : II. '6.2.3. ; elle est composée d’un fond isotrope
qui paraît être du verre, avec quelques microlites d’orthose et
d’augite.
A. Lacroix considérait comme un passage des phonolites aux
ordanchites (t. III, p. 31) une tahitite de Bekatopo : I (II.) 6. 1(2). 4,
à gros cristaux d’anorthose, d’arfvedsonite et d’haüyne.
Les phonolites de la même région dont les analyses, effectuées
par F. Raoult (voir la liste p. 448), n’ont pas été publiées, sont
les suivantes :
1) Tinguaïte aegyrinique analcimique. Vallée d’Antsahakolany (an. 1).
I'. 6t. 1.4'. Elle est aphyrique avec un fond incolore isotrope (analcime),
parsemé de baguettes d’albite, de quelques plages d’orthose et de nom-
444 —
breuses aiguilles d’aegyrine. Accidentellement, elle est envahie par de
très grandes plages poecilitiques d’orthose. La néphéline est rare, le déficit
de silice est déterminé par l’analcime.
2) Tinguaïte aphyrique analcimique (an. 2), Anjouan, Comores.
I'. 6.1'.4. Identique à la précédente par ses compositions minéralogique
et chimique, elle est riche en analciine, avec des cristaux très nets de
néphéline, parfois parfaitement frais, entourés par des cristaux aciculaires
d’aegyrine. La présence de l’alumine libre dans le calcul est un signe d’alté¬
ration partielle de la néphéline en analcime ainsi qu’en silicates d’alumine.
3) Phonolite à augite, Mutsumudu, Anjouan, Comores (an. 3). II. 5
(6). 2.4. C’est une roche à structure aphyrique, riche en longs microlites
d’orthose et d’albite, avec néphéline automorphe devenue trouble et
envahie presque complètement par une matière isotrope (analcime).
La pâte est riche en frêles baguettes d’augite incolore accompagnées par¬
fois de hornblende brune faiblement polychroïque ; des grains et des
cristaux cubiques de magnétite sont très abondants. Par ses paramètres
magmatiques, sa richesse relative en chaux, fer et magnésie, cette roche
.entre dans la catégorie des types calcoalcalins.
4) Phonolite porphyrique à augite aegyrinique. Ankitsika, N. de Maro-
mandia. 1. 6.1 (2). 4. Les gros eristaux du premier temps sont constitués
par de l’orthose, de l’aiigite aegyrinique et des cristaux d’aegyrine en
très ])etit nombre. Dans la pâte, les microlites d’orthose, d’albite, de néphé¬
line, sont accompagnés de petits cristaux de barkévicite d’un brun très
foncé.
5) Andevenanaomby. I'. 6.1 '.4. Lave vitreuse avec des sphérolites
d’aegyrine.
1) Vallée d’Antsahakolany . I'. 6^1.4*^.
2) Anjouan (Comores) . I'. 6.1'.4.
3) Mutsumudu (id.) . 'IL 5 (6). 2.4.
4) Mont Ankitsika, N. de Maromandia . 1. 6.1 (2). 4.
5) Andevenanaomby . I'. 6.1'.4.
— 445
L’analyse 6 se rapporte à une roche qui se trouve entre les deux
régions et au Nord. C’est une métaphonolite (à néphéline en partie
détruite) à augite aegyrinique et aenygmatite du Mont Tsaratanana
(voir un trachyte phonolitique provenant de S.W. de Tsaratanana,
analyse n° 328 Min. Mad., p. 26) : l'.5 p (6). (1)2.4.
Les gisements des roches qui font plus spécialement l’ohjet de
cette note sont situés entre Andapa et Bealanana, dans le N.-N.-E.
de Madagascar, et chevauchent, assez disséminés, la limite des
feuilles géologiques au 200.000^ qui portent ces mêmes noms ; ils
sont localisés, près de la lisière de la zono forestière de l’Est, dans
les bassins des Manampatra, Antsnhama'andy et Amparihy, qui
constituent le haut hassin de TAntanambalala, fleuve tributaire
de l’Océan Indien dont l’embouchure est située à l’extrémité N.
de la baie d’Antongil ; leur extension paraît circonscrite vers l’Est,
par la bordure forestière, mais il ne doit pas en être réellement ainsi
puisqu’on trouve dans les galets de certaines rivières qui irriguent
cette forêt, difficilement pénétrable et désertique, de nombreux
témoins de roches identiques dont les affleurements sont inconnus
-et pratiquement non repérables.
Les phonolites du massif de l’ Amparihy et des régions avoisi¬
nantes, leurs gisements dépassant le cadre primitivement admis,
présentent toutes des conditions de gisements identiques : elles
forment des dômes, des pitons ou des culots que l’on considère
comme les vestiges de coulées enlevées par l’érosion, mais il n’est
pas sûr que d’importantes coulées aient existé puisqu’aucun.e trace
n’en subsiste ; ces pitons ou dômes pourraient fort bien correspondre
à des cheminées d’éruptions qui n’ont sans doute pas dépassé de
beaucoup en ampleur ce qu’on en connaît. Le dôme de l’Ahi Bory,
dont il sera parlé plus loin, semble militer en faveur de cette hypo¬
thèse.
Ces cônes, dômes ou pitons, ont percé, sans aucun phénomène
■ de contact, soit les gneiss qui constituent la majeure partie des
vastes plateaux latéritiques de la région, soit les granités comme
celui de l’Anjahanaribe, dans le haut Amparihy.
Ce qui est le plus frappant dans ces plateaux latéritiques, c’est
cette dispersion, sans ordonnance, des pitons ; mais, ce sont les
dômes dégradés qui, quoique moins spectaculaires, forment les
gisements les plus importants et aussi les plus intéressants. Il faut
mentionner spécialement l’Ambohi Bory (1.340 m.), dont les dimen¬
sions (6 km. du Nord au Sud et 4 km. d’Est en Ouest) permettent
une étude détaillée des variations lithologiques de cet appareil
volcanique.
On a attribué à ces phonolites, et à leur cortège de roches, un âge
post-liasique ; a priori, rien ne permet de le définir avéc exactitude,
•et ces roches ne sont datées que par analogie d’aspect et de carac-
— 447 —
tères lithologiques avec les roches assez voisines de la province
d’Ampansindava qui, elles, sont indubitablement post-liasiques,
puisqu’elles recoupent les sédiments de cet âge.
Comme nous l’avons signalé, A. Lacroix connaissait déjà, lors
de la publication du t. 111 de la Minéralogie de Madagascar, l’exis¬
tence des phonolites dans la vallée de l’Amparihy. Nous tenons à
reproduire textuellement sa courte description (p. 198) :
« A 80 kilomètres au Sud-Est de Bealanana, près de l’Amparihy,
affluent de gauche du Manampatra (ef. t. I, p. 112), se trouvent de petits
dômes fort remarquables de roches volcaniques. Ce centre volcanique
est caractérisé par des extrusions de phonolites, de tahilites et même de
syénites à feldspathoïdes, se dressant sur un plateau gneissique latéritisé.
Toutes ces roches sont très sodiques, mais en même temps passablement
potassiques ; elles sont remarquables par l’abondance des minéraux du
groupe haüyne-noséane dans plusieurs d’entre elles et notamment dans
les syénites ; à la noséane près, ces phonolites sont identiques à celles de
la province d’Ampasindava ; à Ankitsika se trouve une tahitite comparable
à celle de l’Amparihy. »
La question se pose de savoir si tous ces gisements dispersés
appartiennent à une seule venue répandue en coulée, ou à des dômes
et pitons isolés, chacun d’eux présentant quelques caractères miné¬
ralogiques ou pétrographiques spéciaux. Essayons de voir si l’étude
de la composition minéralogique et de la structure des phonolites
de cette région peut donner la solution de ce problème.
Composition minéralogique. — La caractéristique principale réside
dans la constance et la variété des minéraux déterminant le déficit
de silice ' (néphéline, haüyne, sodalite, analcime) et l’alcalinité
(orthose, albite, anorthose parmi les feldspaths et l’aegyrine eomme
barylite). L’aegyrine est accompagné souvent par des amphiboles,
généralement riches en sesquioxyde, s plus ou moins sodiques et
titanifères : katoforite, arfvedsoriite, barkévicite et aenygmatite
(Naa AlFcg TiSig O^i).
Enfin, il faut noter la présence de Vhainite, silicate zirconifère
assez rare, qui contient Na, Ca, Zr, Ti, Si, O, etc., et ne se rencontre
à Madagascar que dans cette région. Les éléments accessoires sont
rares et peu variés : sphène, apatite.
Le massif principal de l’Ambohi-Bory et ses abords sont composés
de phonolites porphyriques, de couleur grise, à grands phénocristaux
de sanidine. Ces derniers sont accompagnés de petits cristaux
d’haüyne et d’augite aegyrinique bordée d’aegyrine, tandis que la
pâte fine, feldspathique, est bourrée de néphéline et contient de
l’aegyrine (an.l). Dans le gisement au N. du village d’Antetezantana
(région Ouest du massif), les gros cristaux de feldspath, de néphé¬
line et d’haüyne sont entourés d’une pâte cristalline avec fins
448 —
microlites d’aegyrine ; le sphène, un peu de barkévicite, bordée
d’aegyrine, sont des minéraux accessoires.
La même variété se trouve à Antanambo (extrémité Sud du
massif).
Très cristalline, à gros cristaux de sanidine, souvent disposés en
étoilements et entourés d’une pâte feldspathique fluidale, elle est
riche en népbéline et en aegyrine avec analcime dans les interstices.
Le sphène et la calcite sont rares.
Au sommet d’Antanambao, nous rencontrons le même type qui,
par sa forte cristallinité passe aux microsyénites ; les microlites
feldspathiques, atteignant 1 mm., sont disposés fluidalement, le
feldspatboïde est représenté par de rares cristaux d’haüyne altérée j
l’analcime se voit dans les interstices.
Liste des analyses de roches dans la région Est.
1) Phonolite néphélinique à haüyne, Ambohibory . F. 6.1.4. ^
2) » » » Ambohimiravavy . F. 6.1.4. ^
3) » » » entre l’Ampatsa et
Kaitombaka. ... I. 6.1 (2). 4 ^
4) » » » (Id.) . I. (5) 6.1 '.'4 2
5) » » » Village Ambavala,
W. d’Andapa. . . I. 6.1 (2). 4. ^
6) Tabitite à baüyne et hornblende entre Amparihy
et Belalona . II. 6'.(1) 2.4'. ^
1. A. Lacroix, Min, de Mad.j t. III, p. 28 ; p. 31, Analyses de Pisani.
2. Analyses de F. Raoult.
449 —
Vers le village d’Ambatomikitsana (partie Ouest du Massif),
un échantillon a été recueilli à aspect aplitique, de couleur claire,
parsemé de points noirs. L’examen microscopique permet de voir
que c’est presque une syénite à grain fin. Elle est constituée par de
la néphéline en cristaux aux contours carrés, atteignant 0,5 mm.,
entourés de gros microlites feldspathiques ; l’aegyrine et l’analcimo
occupent les interstices. Une exception parmi ces types assez cris¬
tallins, est représentée par une roche compacte, faiblement verdâtre,
retrouvée entre l’Ambohi Bory et Antetezantany en bordure Ouest
du massif. Il s’agit d’une tinguaïte aphyrique composée de petits
cristaux réguliers, frais de néphéline, de microlites feldspathiques,
d’aegyrine aciculaire et de rares cristaux d’haüyne avec des inclu¬
sions noires. La question se pose de savoir si c’est un faciès de bor¬
dure ou un filon...
Dans tous les gisements situés au Sud de l’Ahy Bory, nous ne
rencontrons plus de faciès porphyriques. A 50 km. a,u Sud, entre
Ampetsa et Kaitombaka, les phonolites grises ou verdâtres ont souvent
une cassure conchoïdale. La structure est rarement fluidale, les
éléments sont très fins comme dans les types tefroidis très rapide¬
ment, parfois avec de petits phénocristaux ; l’haüyne est un consti¬
tuant constant, la hainite se rencontre parfois (an. 3), l’augite aegy-
linique prédomine généralement sur l’aegyrine, les amphiboles
brunes, kataforite et barkévicite sont fréquentes ; la néphéline, très
abondante, à formes cristallographiques nettes, est souvent trans¬
formée, au moins partiellement, en analcime. Il y a des variétés
nettement plus calciques passant aux ordanchites avec des phéno¬
cristaux d’anorthose, de plagioclase et des microlites d’augite..
Certaines sont envahies par l’analcime et contiennent de la
calcite.
A 20 km. environ au Sud, à Ambohimiravavy (vallée d’Ampa-
rihy), une phonolite sombre verdâtre (an. 2, )présente une structure
fluidale avec de beaux microlites d’orthose, disposés comme des
bois flottants. Riche en aegyrine, elle contient en outre de Vhainite.
Les phénocristaux d’haüyne, complètement obscurcis par des
inclusions, sont associés à la néphéline altérée ; l’augite aegyrinique
et l’aegyrine ne se rencontrent que dans la pâte.
Un peu en dehors du massif principal et au S.-E. notamment,
près du village d’Ambavala, à l’Ouest d’Andapa, une tinguaïte
a été recueillie (an. 5). Elle est riche en néphéline et en aegyrine,
contient de Fhaüyne dans la pâte et de beaux petits cristaux de
hainite, allongés et poecilitiques.
Dans la même région, entre Amparihy et Belalona, une roche,
certainement du même cortège, appartient par sa composition
minéralogique et chimique à la famille des tahitites (An. 6). Elle est
à deux temps avec des phénocristaux d’augite, de hornblende brune,
d’haüyne grillagée et de rares plagioclases. La pâte, très cristalline,
feldspathique, est imprégnée d’analcime. L’orthose, un peu trouble,
est accompagnée de plagioclase à 30-20 % d’An ; les beaux cris¬
taux de néphéline y sont intacts ; les microlites d’augite sont très
disséminés. Les minéraux accessoires sont l’apatite et le sphène.
Enfin, la phonolite du culot d’Anjirony est un peu particulière.
Sa surface, présentant des faces de l’orthose, est brillante ; en
plaque mince, on voit des plages de ce feldspath aplaties suivant gi
et maclées suivant la loi de Carlsbad, orientées dans le même sens
comme dans les sôlvsbergites. Cette phonolite contient de l’aegyrine,
de l’arfvedsonite et de l’aenygmatite.
Nous avons de cette région six analyses chimiques, dont l’une
seulement du massif principal de l’Ambohi Bory (an. 1). Elle est
identique à celle d’Ambohi Miravavy, les deux contiennent de la
néphéline et de l’aegyrine virtuelles et réelles. Les trois autres pho-
nolites provenant du S.-E. (vallée d’Isikiory) et du village d’Amba¬
vala sont légèrement moins alcalines, ce qui est exprimé par le
3® paramètre = 1 (2) ou 1' et par l’absence de l’aegyrine dans le
calcul (bien que présente en petite quantité dans la roche) et l’appa¬
rition de l’anorthite (cependant, la lave d’Ambavala est riche en
microlites d’aegyrine mais en voie d’altération). La petite teneur
en Cl. dans ces phonolites indique que le minéral isotrope, pris
habituellement pour de l’analcime est, en partie au moins, de la
sodalite. La plus riche en néphéline (chimiquement et minéralogi¬
quement) est l’une de Kaitombaka ; une phonolite du même gisement
(an. 4) contient moins de néphéline et de très nombreux cristaux
-d’haüyne (dans la pâte) qui est un feldspathoïde calcique (présence
— 451 —
de SO3 dans l’analyse). Enfin, la tahitite de Belàlona est franchement
calcoalcaline (anorthite calculée = 33 %).
Le trait commun de ces phonolites de la région Est est, comme
l’a fait remarquer A. Lacroix, la présence de l’haüyne, tandis que,
à rW., ce minéral apparaît comme une exception. La hainite, minéral
rencontré fréquemment dans les phonolites de Bohème, est une par¬
ticularité qui est à signaler.
Toutes ces laves sont, en somme, très voisines chimiquement et
ont peu de différence avec celles de la région Ouest. Ainsi, les carac¬
tères chimiques ne peuvent pas servir de hase pour la recherche
de leur parenté ou d’une source commune de" leur origine. D’autre
part, dans aucun des gisements étudiés, on n’a trouvé de produits
pyroclastiques, ni tufs, ni faciès vitreux pouvant démontrer leur
émission en coulées d’un cratère.
Il y a pourtant une certaine homogénéité dans le massif principal
de TAmbohi Bory, dont le slaves ont la structure porphyrique et
fluidale comme nous l’avons signalé. Pour ce centre au moins nous
pouvons supposer la formation d’un « dôme », accompagnée peut-être
au début par des tufs et des cendres enlevés ensuite par l’érosion.
Mais, les phonolites affleurant au Sud et au S.-E. de l’Ambohi Bory
n’ont plus ces caractères ; ce sont probablement des filons et des
dykes de peu d’importance, car il serait difficile d’admettre qu’une
coulée ait pu s’étendre à plus de 50 km. sans laisser aucune trace
de son passage : scorie, brèches ou bombes entraînées.
Un fait e^t certain ; les phonolites de cette région ne sont ratta¬
chées à aucun massif de roches grenues de composition identique.
Laboratoire de Minéralogie du Muséum,
Le Gérant : Marc Anuré.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART. - 25-9-1952.
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs . 353
Communications :
J. Fokest. Notes préliminaires sur les Paguridae (Crust. Décap. j^des côtes
occidentales d’Afrique. III. Sur un Eupagurus nouveau de la région de
Dakar, E. souriei sp. nov . . . 355
F. Grandjean. Observations sur les Palaeacaroïdes (Acariens) (1^® série). . . . 360
J. Aubry et G. Masson. Contribution à la faune endogée du Sahara. Symphyles. 368
Ch. D. Radford. a Révision of the fur Mites Myobiidae (Acarina) (suite) . 371
R. SiLLANS. Contribution à l’élude phytogéographique des savanes du Haut*
Oubangui. Note préliminaire sur la végétation de quelques formations
rocheuses du N. W. oubanguien . 382
Chr. Ginieis. Contribution à l’étude anatomique des plantules de Palmiers.
{IV) : La plantule de Washingtonia gracilis Parish . 392
H. Perrier de la Bathie. Sur le genre Androya gen. nov. (Oleaceae) de Mada¬
gascar . 400
A. Camus. Cyrtococcum nouveaux de Madagascar . 402
G. Mimeur. Sur l’origine phylétique du genre Eragrostis . 404
C. Arambourg. Note préliminaire sur quelques Eléphants fossiles de Berbérie. . . 407
P. L. PiRLOT. Les canines chez Ilipparion et l’apparition d’un caractère sexuel
secondaire des Mammifères . 419
J. Yalçinlar. Les Vertébrés fossiles néogènes de la Turquie occidentale . 423
M. E. ZoEKE. Sur la croissance du test chez le genre fossile Hemicidaris (Echi-
nides) . 430
P. Calas et J. Magné. Sur une nouvelle espèce de Nucule de l’Oligocène d’Al¬
gérie . 435
E. Basse. Sur l’assimilation à un anaptychus d’un a Va/cnciennesia «mézozoïque. 438
E. Jérémine et A. Lenoble. Sur les Phonolites du N.-E. de Madagascar . 442
ÉDITIOÎNS
DU
MUSÉUM NmONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, PARIS V®
Archives du Muséum national d’Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d'IIistoire naturelle). Ne paraît
plus depuis 1938. (Le volume : 1500 fr.).
Bulletin du Muséum national d’IIistoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, abonnement annuel France, 1500 fr., Etranger, 2000 fr.).
Mémoires du Muséum national d’IIistoire naturelle, nouvelle série com¬
mencée en 1930. (Sans périodicité ; un vol. 1200 fr.).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933 ; prix du fascicule : 300 fr.).
Index Serninum Ilorti parisiensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
.Solulæ Systematicæ. (Directeur, M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 600 fr. ;
Etranger, 900 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le D^ R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel, France, 500 fr..
Etranger, 600 fr.).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’IIistoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de physique végétale. (Laboratoire de
Chimie; Section de Physique végétale; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921.
Abonnement annuel ; 1000 fr.
Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, Laboratoire de Crypto¬
gamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement, France, 400 fr.. Etranger
600 fr.).
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur M™® Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement, France, 600 fr..
Etranger, 900 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeur M. Roger Heim, Laboratoire de Chryptogamie. Paraît depuis
1928 ; abonnement France et territoires d’Outre-Mer, 500 fr.. Etranger,
800 fr.
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères, (Direc¬
teur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 500 fr. ; Étranger, 900 fr.).
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART. - 25-9-1952.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série. — Tome XXIV
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N® 5. — Octobre 1952
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
— PARIS-V -
RÈGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im¬
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus¬
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie¬
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils
sont priés d’incrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé¬
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser
directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
TIRAGES A PART
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en
outre s’en procurer à leur frais 25 supplémentaires, aux conditions
suivantes :
/ Nouveaux prix pour les tirages à part et à partir du Fascicule n° 1 de 1950 )
23 ex. 50 ex.
4 pages . 57 fr. 50 74 fr. 50
8 pages . 65 fr. 75 89 fr. 75
Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le
numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
Les commandes dépassant 50 exemplaires ne pourront être acceptées
que par autorisation spéciale et à des prix supérieurs à ceux qui sont
mentionnés sur le tarif ci-dessus.
Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés
au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro
correspondant.
PRIX DE l’abonnement ANNUEL :
France : 1.500 fr. — Étranger : 2.000 fr.
(Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum)
Compte chèques postaux : 124-03. Paris.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÆE 1952. — N° 5
392e Réunion des naturalistes du muséum
2 OCTOBRE 1952
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. RERLIOZ
ACTES ADMINISTRATIFS
Mme Gabrielle Duprat est nommée Conservateur (4® échelon) de la
Bibliothèque Centrale du Muséum (Arrêté ministériel du 23-vi-1952).
M'*® Gabrielle Madier est nommée Bibliothécaire à la Bibliothèque
Ceiitrale du Muséum (Arrêté ministériel du 23-VI-1952).
Mlle Yvonne Oddon est nommée Conservateur à la Bibliothèque du
Musée de l’Homme (Arrêté ministériel du 23-VI-1952).
M. Yves François, Assistant, est détaché pour une durée de 2 ans à
compter du juillet 1952 auprès du Collège de France (Arrêté minis¬
tériel du 2-VII-1952).
M. Henri Lehmann est nommé Assistant au Musée de l’Homme (Arrêté
ministériel du 5-viii-1952).
Mil® Mauger est chargée, à compter du 15 juillet 1952, des fonctions
d’ Assistante au Muséum (Arrêté ministériel du 19-viii-1952).
Mme Francine Laboureau, Secrétaire administrative, obtient une
prolongation de congé de 6 mois pour raison de santé (Arrêté ministériel
du 2-vn-1952).
M. Valentin Gunther est chargé des fonctions d’Aide-technique au
Musée de l’Homme (Arrêté ministériel du 19-viii-1952).
M™® Simone Bersiuand, Aide de laboratoire, obtient .un congé d’inac¬
tivité d’un an à compter du 1®’’ juillet 1952 (Arrêté ministériel du 30-vii-
1952).
Mil® Germaine Davant est intégrée dans le corps des Aides de labo¬
ratoire à compter du l®i^ juillet 1952 (Arrêté ministériel du 5-viii-1952).
M. Georges Tison est titularisé dans les fonctions de Gardien de galerie
(Arrêté ministériel du 5-viii-1952).
M. le Président a le regret de faire part du décès (survenu le 9 août 1952)
de M'i® Francine Salomon, Attachée de Recherches au C.N.R.S. (labo-
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n° 5, 1952.
30
— 454 —
ratoire de Physique appliquée) et de M. René Cazenave (survenu le
12 septembre 1952) Garçon de laboratoire à la chaire de Physique appli¬
quée.
DISTINCTIONS HONORIFIQUES
Sont nommés Officiers de ITnstruction publique, par Arrêté ministériel
du 23-VI-1952 : M. Paul Bullier, Sous-Directeur de laboratoire ; Gene¬
viève PiETTE, Assistante ; M. Fernand Lomont, Taxidermiste ; Ger¬
maine Tillion, Chargée de Recherches au C.N.R.S. (Musée de l’Homme).
Sont nommés Officiers d’Académie, par Arrêté ministériel du 23-vi-1952 :
M. Paul Budker, Sous-Directeur de laboratoire ; Jeanne Signeux,
Assistante ; Maria Pacaud, Secrétaire d’Administration ; M, Alphonse
Gudefin, Taxidermiste ; M. Jean Weill, Chef de carré ; M°^® Valentine
Triebel, Aide-technique ; M. Jean Perrier, Garçon de laboratoire ;
M. Louis Le Pape, Gardien de galerie.
— 455 —
COMMUNICATIONS
Compte-rendu d'une mission aux Iles Kerguelen
ET Amsterdam 1950-1952.
Par Patrice Paulian.
Chargé des recherches biologiques aux Iles Kerguelen, en 1950-
52, le programme qui nous avait été tracé au départ prévoyait :
1° la récolte de matériaux zoolpgiques et botaniques demandés
par divers spécialistes. Les demandes formulées au départ ont été
complétées par des demandes reçues en cours de séjour, soit appor¬
tées par le « Discovery », soit transmises par radio.
2° la poursuite d’observations méthodiques, sur place, portant,
en particulier, sur la biologie et le cycle annuel des Vertébrés supé¬
rieurs et des Insectes.
I. — Conditions de travail et outillage.
Nous avons pu disposer, à partir du début d’avril 1951, d’un labo¬
ratoire, en bois, de 4 m. X 3 m., doté de l’éclairage électrique. Pour
les recherches sur la faune marine, nous avons utilisé un canot
breton de 7 m. 50, à moteur de 12 cv. qui a été indisponible du 17 juil¬
let au 20 novembre.
L’outillage scientifique comportait, avec la -verrerie nécessaire,
un ensemble de filets à plankton, dragues, casiers, palangres, tré-
mail, chalut, etc... Le laboratoire possédait un microscope et une
loupe binoculaire. L’approvisionnement en alcool et formol a été
assuré de façon suffisante.
Enfin, en dehors d’un appareil photographique personnel, nous
avons pu utiliser la caméra de la mission.
L’aide bénévole de divers membres de la mission nous a permis
d’utiliser certains des engins énumérés plus haut et qu’il nous eut été
impossible de mettre en œuvre seul.
La bibliothèque comprenait, avec quelques ouvrages généraux,
appartenant à la mission, un certain nombre de livres et de brochures
personnels. Tout en permettant d’effectuer un premier tri dans les
récoltes, elle s’est avérée tout à fait insuffisante pour un travail de
recherche proprement dit.
Bulletin du Muséum^ 2® série, t. XXIV, n° 5, 1952.
— 456 —
II. • — ■ Résultats.
Aussi bien au point de vue des résultats qu’au point de vue chro¬
nologique, nous pouvons distinguer trois périodes d’activité dis¬
tinctes :
A) Période d'installation. — ^ Jusqu’à la mi-avril 1951, notre
activité scientifique a été pratiquement nulle ; la totalité de notre
temps a été prise par les travaux de débarquement et de cons¬
truction. L’intérêt général de la mission exigeait, en effet, que le
débarquement d’aboid et les constructions, ensuite, soient réalisées
dans le plus bref délai possible. Quelques récoltes zoologiques, quel¬
ques pêches destinées à étudier les possibilités alimentaires offertes à
la mission par la Baie du Morbihan, sont seules venues interrompre
notre travail de construction.
B) Période de recherches à Kerguelen. — Comme nous le disions
plus haut, nos recherches devaient comprendre, d’une part : les
récoltes zoologiques, d’autre part : des observations personnelles.
1) Récoltes. — Nos récoltes ont porté sur la faune terrestre, la
faune d’eau douce et la faune marine, plus spécialement la faune
intercotidale. En dehors des récoltes faites à vue ou au fdet, nous
avons employé régulièrement les techniques de lavage du sol, des
algues, des mousses et de quelques Phanérogames.
Faune terrestre : de longues séries de Mousses à Rotifères, plus de
dix mille Arthropodes, des Oligochètes, des Mollusques, des Arach¬
nides, une soixantaine de peaux d’Oiseaux, une soixantaine d’œufs
d’Oiseaux, des jeunes et des embryons de divers Pétrels, de Skua, de
Macronectes, de divers Albatros ; des Oiseaux préparés pour recher¬
ches anatomiques ; des crânes osseux des diverses espèces de Pinni¬
pèdes j des fœtus de Léopards de Mer et d’Eléphants de Mer ; des os
péniens de Pinnipèdes ; plusieurs peaux, des têtes injectées au
Plexène, de Léopards de Mer et d’Eléphants de Mer. A cette
documentation morphologique et anatomique s’ajoute une très
importante documentation photographique comprenant plus de mille
clichés.
Faune d'eau douce ; une trentaine de tubes de plankton d’eau
douce, accompagnés de renseignements climatiques, permettant de
suivre l’évolution saisonnière de la faur».
Faune marine : les récoltes dans la zone intercotidale, portant sur
toute l’année, représentent plus de deux cents prise." et près de cin¬
quante mille spécimens appartenant à tous les ordres. En faune
marine proprement dit, les difficultés de pêche dues aux conditions
locales défavorables ont fortement limité notre activité. Néanmoins,
— 457 —
les draguages nous ont fourni plusieurs milliers d’Annélides, de Crus¬
tacés, de Némertiens, etc...
Faune parasite ; la dissection d’un grand nombre de Vertébrés
supérieurs (Pinnipèdes, Oiseaux) et de tous les Poissons pêchés, nous
a procuré une collection importante de Vers parasites : Cestodes, Tré-
matodes. Nématodes, un certain nombre d’Acariens parasites, près
d’un millier de Mallophages, des Anoploures, des Aphaniptères, des
Sarcoptes plumicoles et des Ixodes.
2) Recherches. — Il ne pouvait être question, en un séjour d’une
année et sans bibliothèque sufhsante, de tenter de dresser un cata¬
logue détaillé de la faune locale. Mais, les très importantes récoltes
que nous avons été amenés à faire et qui représentent sans doute
environ 50 % de la faune totale de l’île, nous ont permis d’étu¬
dier de façon précise l’écologie d’un certain nombre de milieux et
de quelques espèces.
Nous avons ainsi suivi la variation de température des nids de
Pétrels pendant la durée de l’incubation et effectué parallèlement
des lavages permettant de récolter la totalité de leur faune. Compte
tenu du climat particulier des Kerguelen, l’analyse de ces résultats
doit apporter de précieux renseignements pour la connaissance des
Xénocénoses.
De même, la faune du sol a été étudiée en fonction des saisons
et des températures par la tecbcique des lavages. Là, encore la
comparaison avec les recherches toutes récentes en Scandinavie et
au Groenland doivent être très fructueuses.
L’analyse précise de la faune des crampons de Laminaires et de
Macrocystes nous a permis de définir des associations caractéris¬
tiques de ces niveaux présentant une remarquable constance. Nous
croyons avoir pu reconnaître également des associations caracté¬
ristiques des divers types de Sables : sable grossier, sable fin, sable
vaseux, des galets et des faciès rocheux exposés ou protégés.
En ce qui concerne la biologie des Insectes, nous avons pu obser¬
ver la ponte et préciser le cycle du Pringleophaga kerguelenensis
End., étudier le cycle du Meropathus Chuni End., étendre la zone
d’habitat du Mesembriorhinus Eatoni Wat. et de plusieurs autres
espèces.
Sur les Oiseaux, outre 600 baguages effectués sur diverses espèces
choisies pour l’intérêt que présentaient leurs déplacements, nous
avons noté les mouvements d’arrivée et de départ des espèces non
sédentaires, la date de construction du nid, de la ponte et de l’éclo¬
sion de la plupart des espèces ; observant pour la première fois le
cycle du Pterodroma macroptera (Smitb), cycle hivernal typique ;
précisant le cycle de V Adamastor cinereus (Gmelin), cycle semi-
hivernal. De nombreuses analyses de contenus stomacaux, des
— 458
observations in situ sur le comportement des rookeries, etc., ont
précisé la biologie de la plupart des espèces, rectifiant souvent les
affirmations incomplètes ou trop hâtives de nos prédécesseurs.
Le cycle de l’Eléphant de Mer et les mouvements du Léopard
de Mer dont on ignorait, semble-t-il s’il venait à terre régulièrement
aux Kerguelen, ont pu être précisés. Le comportement sexuel de
l’Eléphant de Mer a pu être suivi de près.
Quelques observations ont également été faites sur la répartition
des populations locales de Lapins, décelées par leur pelage et sur la
faune des régions où ces Rongeurs n’avaient pas été introduits, ce
qui nous a permis de retrouver nombre d’espèces étroitement inféo¬
dées au Pringlea et disparues de la Grande Terre.
C) Période de recherches à Amsterdam. — Sur les indications
reçues de l’Institut de Recherche Scientifique de Madagascar, nous
avons pu profiter de la relève de la Mission Météorologique de l’île
Amsterdam pour faire à terre et dans la zone intercotidale, un cer¬
tain nombre de récoltes. Le temps nous a manqué pour effectuer des
recherches sur la faune d’eau douce. *
En dehors de leur intérêt immédiat, telle la découverte d’un Xylo¬
phage attaquant les Phylica, nos récoltes nous ont fourni un pré¬
cieux matériel de comparaison. En particulier, il semble que la com¬
position de la faune d’ectoparasites de Poissons soit infiniment plus
riche et plus variée à Amsterdam qu’à Kerguelen, comportant de
nombreux Copépodes et Isopodes. Il y a là un problème biologique
qui mériterait d’être repris.
Conclusions.
Une année de recherches aux Kerguelen et neuf jours à Amster¬
dam nous ont procuré un très important matériel zoologique repré¬
sentant plus de cent mille animaux et un certain nombre de prépa¬
rations anatomiques. L’on peut considérer que l’étude de ce maté¬
riel — étude qui, en faisant appel à la collaboration des spécialistes
compétents, prendra plusieurs années, le tri seul devant prendre
plus de six mois — nous fournira une image approchée de la faune
terrestre et intercotidale de la région et certaines données sur la
faune marine.
D’autre part, pour nombre d’espèce, nous disposons mainte¬
nant d’une documentation biologique assez complète. Il ne nous est
naturellemefit pas possible de présenter ici les conclusions auxquelles
nous pourrons arriver après étude de notre matériel, mais nous vou¬
drions souligner deux points qui nous paraissent revêtir une réelle
importance pratique :
I
— 459 —
a) La faune marine — considérée du point de vue des ressources
alimentaires qu’elle peut fournir à la Station permanente — est,
comme M. Aubert de la Rüe avait eu l’occasion de le dire, fort
pauvre. Les espèces de Poissons sont peu nombreuses, et un faible
nombre seulement est utilisable. Il se peut cependant que des migra¬
tions saisonnières que nous avons cru pouvoir déceler dans la popu¬
lation de Raies de la baie du Morbihan, amènent à reconsidérer par¬
tiellement ce jugement.
b) L’installation de la Station permanente apporte un trouble
profond à la vie normale des colonies de Manchots, Pétrels et
d’Eléphant de Mer. A l’heure actuelle, les dégâts sont extrêmement
limités et du reste ne pourraient être évités ; mais ils risquent, si le
personnel de la Station ne conservait pas par la suite la même tenue,
de devenir très sérieux et compromettre l’équilihre biologique local.
L’introduction de Chiens et de Chats ne peut avoir qu’une influence
désastreuse en ce sens (les Chiens ratiers se sont mis au déterrage
des Pétrels). Peut-être pourrait-on envisager d’appliquer dans
l’avenir des mesures de protection calquées sur les mesures austra¬
liennes et anglaises en usage à Macquarie, Heard et en Géorgie du
Sud.
Dans le même ordre d’idées, des semis protégés, de Phylica
devraient être faits à Amsterdam.
Il ne nous est pas actuellement possible, enfin, de nous prononcer
sur les possibilités d’exploitation offertes par les Eléphants de Mer,
n’ayant pu reconnaître qu’une trop faible partie du littoral de la
région.
Laboratoire d’ Anatomie Comparée du Muséum.
— 460 —
Observations sur les Palaeacaroïdes (2® série).
Par F. Grandjean.
Adelphacarus Sellnicki, n. g., n. sp.
Parmi les Palaeacaroïdes que Sellnick a récoltés récemment en
Sxiède septentrionale, et que ce naturaliste m’a obligeamment
envoyés, se trouvait un exemplaire unique et abîmé qui m’a paru
d’abord appartenir à une espèce nouvelle du genre Aphelacarus. En
l’étudiant de plus près j’ai constaté qu’il fallait créer pour lui un
nouveau genre. Décrire un nouveau genre d’après un seul exem¬
plaire défectueux est à éviter, en général, et si je fais ici une exception
c’est à cause de l’intérêt particulier qui s’attache aux Palaeacaroïdes.
La date et le lieu de capture ayant été soigneusement notés par
Sellnikc (26 juillet 1951, à 1 km. environ au sud de la station
Abisko-Ostra, sur la pente qui descend des vieilles baraques mili¬
taires au petit làc, dans une fourmilière), il est probable qu’on pourra
trouver d’autres exemplaires A’ Adelphacarus Sellnicki, et ensuite
compléter, en la révisant, la présente description.
Le médiodorsum est presque entièrement détruit, ainsi que les
épimères III et IV, de sorte que je n’ai pas pu faire un dessin d’en¬
semble, mais le reste du corps n’a subi que de très faibles dommages.
Le capitulum et les pattes sont en parfait état.
En première approximation j’attribue à l’animal, qui est une
femelle sans œufs, une longueur de 360 p,.
Le faciès, à faible grossissement, rappelle celui A’ Aphelacarus aca-
rinus, à cause des poils, qui sont minces, lisses, faiblement colorés,
très peu différenciés les uns des autres. Ils sont moins longs et moins
effilés que chez A. acarinus, surtout dans la région postérieure de
l’opisthosoma.
A fort grossissement on constate que la cuticule diffère notable¬
ment de celle d’A. acarinus parce que les stries de la peau molle sont
très apparentes, très belles à certains endroits. Les boucliers et les
sclérites ont une moindre extension et sont plus faciles à voir. Ils
sont incolores, ou presque. La cuticule dorsale scléritisée de l’opis-
thosoma, nettement brune en arrière chez A. acarinus, est à peinte
teintée, peut-être même pas du tout.
Chaque poil, à sa base, est incolore sur une très petite longueur,
le reste du poil étant d’un jaune brunâtre clair. La partie incolore
est l’actinochitineuse.
Bulletin du Muséum^ 2® série, t. XXIV, n® 5, 1952.
— 461
PnoDORSUM. — La figure 1 À représente le bouclier prodorsal
projeté sur un plan passant par le bord postérieur de ce bouclier et
par la base des pcils rostraux. Le poil exobothridique antérieur est
Fig. 1. — Adelphacarus Sellnicki n. g., n. sp. — A (X 385), prodorsum séparé, vu a
plat. — B (X 700), subcapitulum vu de dessous, séparé ; le poil adorai antérieur
n’est dessiné que d’un côté et les 2 poils adoraux postérieurs ne sont représentés, de
l’autre, que par leur base. — C ( X 660), palpe droit vu latéralement. — D (X 1340),
le dernier article du même palpe, plus grossi, dans la même orientation ; le poil isolé
dessiné au-dessus de la lettre D est le poil W observé du côté paraxial. — E ( X 280),
région moyenne et postérieure de l’opisthosoma, vue dorsalement. F (X 1270),
pa°tte I gauche vue de dessous (tarse et tibia) ; entre les alignements c' et c" les poils
ventraux non'eupathidiques sont représentés seulement par leurs bases.
<;assé à droite et à gaucbe. La principale différence avec A. acarinus
est dans la forme du bord postérieur, ici à moindre courbure, et dans
■celle du sensillus.
Le sensillus est un poil quasi rectiligne, épaissi graduellement et
462 —
faiblement, rhabdiforrne, fortement pigmenté. Vu dans l’orientation-
latérale il a le même aspect que sur la figure 1 A.
Région dorsoséjugale et médiodohsale. — La cuticule de
cette région est presque entièrement arrachée. Je n’ai pas vu ses-
poils ni son ou ses boucliers.
Devant ceux-ci, ou celui-ci, la zone dorsoséjugale n’est pas à gros-
plis comme chez A. acarinus. Elle perte, espacées normalement et
dirigées en travers, les stries fines habituelles de la peau molle.
Chez A. acarinus le bouclier médiodorsal est séparé du bouclier
porteur des poils d et e par un sillon étroit et fort. Chez Ad. Sellnicki
on trouve, à la place de ce sillon, une large bande de peau molle
à stries fines et transversales, semblables à celles qui occupent la
zone dorsoséjugale. J’ai représenté cette bande sur la figure 3 A,,
devant le bord antérieur ao du grand bouclier dorsal de l’opistho-
soma.
Région gastronotique de l’opisthosoma. — En ce qui con¬
cerne sa chaetotaxie et ses caractères généraux cette région est en.
bon état, mais un peu déformée et dissymétrique. J’ai rétabli It
symétrie sur les figures 1 E et 3 A et j’espère que ce n’est pas au
détriment de l’exactitude.
La chaetotaxie est semblable à celle d’A. acarinus, sauf en arrière, .
où quelques différences numériques et d’implantation empêchent de
séparer exactement, chez Ad. Sellnicki, les poils h des poils ps.
La série ps d’A. acarinus est anormale. Dès qu’est dépassé le
niveau larvaire elle contient non seulement des poils alignés parallèle¬
ment à la bordure postérieure du segment PS, comme ceux que j’ai
désignés, sur la figure 3 A du présent travail, par pi, p^, ... p^, mais
d’autres poils qui sont implantés plus loin de ce bord, comme celui
qui est désigné, sur la même figure, par sx. J’attiibue donc à la série
ps A' Ad. Sellnicki les 7 poils que- je viens de désigner et j’admets,,
par conséquent, que cette série a la même sorte d’anomalie que chez
A. acarinus. Un 8® poil, qui est l’un des deux poils phj^ ou ph^ de la
figure 3 A, lui appartient probablement. Si l’on suppose que la série h
est normale, constituée seulement (à la stase adulte) par 3 poils de i
chaque côté, comme chez A. acarinus et tous les autres Palaea-
caroïdes dont le développement est connu, ces 3 poils peuvent être,
ceux désignés par hx, ph^ et hy sm la figure 3 A, ou bien comme ceux
désignés par ph^, hx et hy. Dans la première hypothèse, qui me paraît
la plus probable, hx serait h^, ph^ serait fig et hy serait h^. Alors le
8® poil ps serait ph^.
Il n’est pas sûr que la série h, chez Ad. Sellnicki, soit normale,,
à cause d’une possibilité de néotrichie. La série ps, chez A. acarinus
et Ad. Sellnicki, peut être suspectée (fortement) de contenir des poils-
secondaires. Puisque nous ne connaissons pas le développement
— 463 —
d’Ac?. Sellnicki nous ne pouvons pas dispenser sa série h de la même
suspicion.
Les seuls poils différenciés sont les poils ej. Ils sont notablement
plus épais que les autres, beaucoup plus longs, et ils sont couchés.
épousant assez bien la courbure dorsale, sur l’opisthosoma (fig. 3 A
et 1 E). Ces caractères sont ceux des poils érectiles au repos.
Le sillon transversal qui passe derrière les poils est plus près
de la base de ces poils que chez A. acarinus et on n’en voit pas partir
nettement, à droite et à gauche, le remarquable sillon pleural,,
oblique et dirigé en avant, que porte A. acarinus. Je crois cependant
— 464 —
<jue le sillon pleural n est pas nul chez Ad. Sellnicki car on discerne
(avec difficulté dans l’acide lactique, plus facilement dans l’eau) une
bande étroite de peau molle entre les poils d^ et (fig. 1 E) et cette
bande paraît être prolongée par une autre, que l’on voit seulement
dans l’orientation latérale, entre les poils et (fig. 3 A).
Les lignes c. a. de la figure 3 A sont des contours apparents.
Derrière ces lignés s’étend la large dépression médiolatérale, comme
chez A. acarinus.
Région anogénitale. — De chaque côté les poils adanaux et
aggénitaux forment un «eul alignement de 10 poils. S’il y a 3 aggé-
nitaux comme chez A. acarinus il y a donc 7 adanaux, mais ces
nombres ont besoin d’être vérifiés et cela n’est possible que sur des
nymphes. Les poils anaux sont au nombre de 6 à gauche et de 7 à
droite.
Le segment adanal, et surtout l’anal, font davantage saillie que
chez A. acarinus et ils montent plus haut en arrière de sorte qu’ils
dépassent un peu, dans l’orientation de la figure 1 E, le bord pos¬
térieur gastronotique (celui du segment PS).
11 y a 3 paires de papilles génitales, toutes les 3 petites, l’antérieure
plus que les autres (fig. 3 B).
Les poils génitaux, de chaque côté, sont disposés en 2 séries.
Ceux de la série antiaxiale ge sont au nombre de 3. Ils ne sont guère
plus longs que ceux de la série de bordure, ou paraxiale. J’ai compté
7 poils paraxiaux à droite et 8 à gauche.
Les poils aggénitaux ont chacun, à leur base, un sclérite ovale,
entouré par la peau striée.
L’ovipositeur m’a paru identique à celui d’A. acarinus. Il porte,
aux mêmes emplacements, les mêmes 14 poils (engénitaux).
Face ventrale du podosoma. — Au propodosoma les épimères I
et II ont respectivement 4 et 3 poils, de chaque côté, comme chez
les autres Palaeacaroïdes. Les boucliers coxaux sont loin de couvrir
toute la surface épimérique. Dans la région sternale la striation de la
peau molle est très apparente. Elle l’est aussi du côté antiaxial de
l’épimère I. Au metapodosoma je n’ai rien pu voir.
Gnathosoma. — Le gnathosoma a sensiblement les mêmes
caractères que chez A. acarinus. La principale différence est qu’un
hypostome est ici bien séparé du reste du menton par deux sillons
latéraux. L’hypostome est la région ogivale qui contient la paire de
poils h (fig. 1 B).
Du poil adorai antérieur or^, d’un seul côté de ce poil, partent des
cils longs et robustes qui forment devant la bouche une sorte de
grille. Quelques cils sont divisés en 2 branches à leur extrémité.
— 465 --
Les poils adoraux postérieurs, org et or^, sont simples et lisses
(fig. 2E).
Un pilier sous-pharyngien existe, comme chez A. acarinus, et
devant lui il y a aussi une fenêtre, mais le pilier est plus étroit. Il est
représenté sur la figure 1 B par la petite surface hachurée qui est
au sommet de l’ogive hypostomatique. A cet endroit la surface du
menton est déprimée. Le sommet de l’ogive et la commissure Ji sont
assez éloignés l’un de l’autre.
Fig. 3. — Adelphacarus Sellnicki, n. g., n. sp. — A (X 280), opisthosoma vu latérale¬
ment (région dorsale et postérieure). — B ( X 520), bord droit de Touverlure génitale
(prégénitale), l’animal étant placé dans une orientation latéroventrale, l’avant en
haut ; la région génitale droite est incomplètement dessinée mais on voit ses 10 poils
et les 3 papilles, celles-ci par transparence. — C ( X 925), tarse III gauche, vu latérale¬
ment. — D (X 925), tarse IV gauche, avec l’ambulacre, vus latéralement.
La maxille est suffisamment décrite par la figure 2 D. Le labre m’a
semblé un peu moins court que chez A. acarinus, mais je l’ai mal vu.
Les mandibules ressemblent beaucoup à celles d’A. acarinus. Elles
sont toutefois un peu plus bombées dorsalement. Elles sont pourvues,
du côté paraxial, de la même protubérance molle, assez grosse pour
dépasser le contour apparent ventral de la mandibule en arrière du
mors mobile, dans l’orientation latérale du gnathosoma.
Le ductus chitineux de la glande intermandibulaire, si remar¬
quable chez A. acarinus, paraît manquer. Du moins n’ai-je pu réussir
— 466
à le voir et je ne crois pas que ce soit à cause de l’accident qui a
détérioré l’exemplaire.
Palpe. — Sa formule est (0-2-1-3-12), le solénidion non compté.
Il a 2 eupathidies simples et une fourchue, comptée pour 2 (fig. 1 C,
1 D). L’eupathidie fourchue est absolument identique à celle
d’.A. acarinus.
L’eupathidie acxÇ de la figure 1 D manque chez ^1. acarinus. Plus
exactement, elle est représentée chez cet Acarien par un poil ordi¬
naire, celui qui est dorsal et implanté à peu près au milieu de l’inter¬
valle entre le solénidion et l’eupathidie simple ua^.
Les autres différences chaetotaxiques avec A. acarinus consistent
dans la présence, ici, d’un poil de plus au fémur (le dorsal) et de
2 poils de plus au tarse (les poiL Ip' et r').
Le poil paraxial W du tarse droit est barbelé et plus épais que les
autres poils ordinaires du même article, comme chez A. acarinus.
On distingue mal ce poil lorsqu’il est en place dans l’orientation
antiaxiale (fig. 1 D). Aussi l’ai-je représenté à part (au-dessus de la
lettre D). J’ai eu la surprise de constater qu’au tarse gauche le même
poil est lisse et n’est pas spécialement épais. C’est un écart morpho¬
logique d’un type assez exceptionnel, ou bien une anomalie. 11
faudra examiner le poil W sur d’autres exemplaires.
Pattes. — Les figures 2 A, 2 B, 1 F donnent la patte I entière
et les figures 2 C, 3 C, 3 D les tarses des autres pattes.
Les formules sont les suivantes, de I à IV, pour les solénidions :
Génuaux (2 - 1 - 1 - 1) ; tibias (4 - 1 - 1 - 2) ; tarses (4 - 3 - 2 - 0) ;
et pour les poils :
Trochanters (0 - 1 - 2 - 2) ; basifémurs (4* - 2 - 2 - 2) ; télofémurs
(6 - 5* - 2* - 2) ; génuaux (5 - 5 - 4 - 4) ; tibias (7 - 5 - 4 - 5) ; tarses
(32* - 16* - 16 - 16).
L astérisque signifie qu’à une des pattes l’article porte le nombre
de poils indiqué et qu’à l’autre patte il a un poil de plus. A IV il n’y a
pas d astérisque car je n’ai observé que la patte gauche, la droite
ayant été perdue au cours des manipulations.
En ce qui concerne les solénidions le caractère le plus remarquable
est la présence de 2 solénidions au tarse III (fig. 3 C). Aux génuaux II,
III et IV l’unique solénidion est petit. Il est atteint par une régres¬
sion comparable à celle qu’a subie A. acarinus, mais moins forte.
Il en est de même pour l’unique solénidion des tibias II et III et
pour le solénidion antérieur du tibia IV.
Ad. Sellnicki a des poils tarsaux beaucoup plus nombreux qu’A.
acarinus. Corrélativement neut-être, ses tarses sont plus allongés.
Il n’y a d’eupathidies qu au xarse L Leur nombre est 8, comme
1 indiquent les figures 2 B et 1 F. Les poils itéraux sont eupathi-
-diques. Ce sont des poils ordinaires chez A. acarinus. ^
Le farnulus et son prolongement interne sont tous deux couchésj
l’un sur et l’autre sous la cuticule dorsale (fig. 2 B).
Voici la liste des écarts. Celui du basifémur I consiste dans la
présence, à gaucbe seulement, d un poil paraxial semblable au poil ^
-de la figure 2 A, aligné longitudinalement sur ce poil et implanté
-devant lui. Celui du tarse I consiste dans 1 absence, a droite seule*
ment, du poil ventral qui est marqué d’un astérisque sur la figure
1 F. Au télofémur II le poil cv' manque à gauche. Au tarse II les
2 poils Cl" et c/ de la figure 2 C sont remplacés à gauche par un seul
poil implanté à peu près au milieu de leur intervalle. Au télofémur III
le poil antilatéroventral manque à droite.
Sur les figures j’ai mis aux phanères des lettres aussi conformes
<jue possible à mon systèine de notations, mais leur utilité principale
est de permettre une désignation précise, actuelle ou ultérieure, de
■chaque phanère. J’ai renoncé cependant à désigner toutes les pha¬
nères ventrales du tarse I. Elles sont irrégulières et manquent trop
<ie symétrie.
Les ambulacres ont tous des griffes tridactyles de type banal,
avec l’ongle central un peu plus large et un peu moins long que les
latéraux. Cet ongle est plus courbé à II, III et IV qu’à I (fig. 2 B,
2 C, 3 D).
A aucun tarse (celui du palpe compris) je n’ai pu voir la fissure
■dorsoproximale.
Position systématique. — • Nous avons constaté qu’il y a non
seulement, entre Æd, Scllnicki et A., ucurinus, de nombreux caractères
communs, mais aussi des différences notables. Remarquons mainte¬
nant que la plupart de ces différences rapprochent Ad. Sellnicki
des Acariens du genre Ctenacarus. Ad. Sellnicki, comme Ct. ara-
neola, possède une paire antérieure de papilles génitales plus petites
que les autres (cette paire est absente chez Aphelacarus), une bande
de peau molle entre les boucliers du médiodorsum et de l’opistho-
soma (remplacée chez Aphelacarus par un sillon), des poils orj en
grille (ces poils, chez Aphelacarus sont simplement à grandes har-
bules) et 2 solénidions au tarse III (il y en a 1 seulement chez Aphela¬
carus). Le genre Adelphacarus a donc le mérite de combler, par un
mélange de caractères, une partie de l’intervalle phyletique entre les
genres Aphelacarus et Ctenacarus.
Laboratoire de Zoologie du Muséum,
Contribution a la faune endogée de l Algérie.
S YM PU Y LES.
Par Janine Aubry et Colette Masson'.
Quatre Symphyles seulement ont été mentionnés jusqu’à ce jour
d’Algérie : Scutigerella immaculata Newport, citée de la région des
Daïas par Hansen (1903 a et b) et de Hammam Meskoutine par
Bagnall (1915) ; Scutigerella armata Hansen, signalée des environs
d’Alger (Ravin de la Femme-Sauvage, Bouzaréa, Frais-Vallon),
des gorges de la Chilïa et de Saint-Charles par Hansen (1903 b),
d’Alger par Bagnall (1915) ; Scutigerella spinipes Bagnall, trouvée
à Alger (Bagnall 1915) ; Symphylella vulgaris Hansen à Alger
également Bagnall 1915).
Nous avons étudié un abondant matériel récolté en Algérie par le
Prof. P. Remy d’août à octobre 1946, et durant les brefs séjours qu’il
fit dans ce pays à l’occasion de ses voyages au Sahara en septem¬
bre 1950 et mars-avril 1951. Ce matériel comprend 430 individus
répartis en 7 genres et 10 espèces.
I. — Liste des stations.
1. Tlemcen ; jardins, ait. 750 à 800 m.
2. Mansouria (banlieue de Tlemcen) : jardin près du cimetière chré¬
tien, ait. 800 m.
3. Ain-el-Turck (15 km. à l’ouest d’Oran) ; jardin, ait. 20 m.
4. Alger : Jardin d’Essai du Hamma, sous des pots de fleurs bien
arrosés, enfoncés dans des plates-bandes, ait. 10 m.
5. Ben Aknoun (banlieue d’Alger) : parc devant le Lycée, ait. 250 m.
6. Ravin de la Femme-Sauvage (id.), ait. 100 m.
7. Cheragas : bords de l’oued Ben Zvaffar, près du cimetière, ait. 125 m.
8. Maison-Carrée : jardin à l’entrée de la Maison-Mère des Pères Blancs,
ait. 25 m.
9. Blida (ait. env. 260 m.) ; a) Jardin Bizot ; 6) gorges de l’oued el
Kebir.
10. L’Arba : près de l’oued à côté du pont de la route d’Aumale, ait.
125 m. env.
Abréviations. — ad = adulte : individu ayant le nombre maximum de pattes
(12 paires) ; ait. = altitude ; 1. = larve ; pp. = paire de pattes ; p. I... XII = patte
de la ire... 12® paire. Le nombre qui précède l’énumération des individus est le
numéro de la station.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n“ 5, 19^2.
469 —
11. Mirabeau : près du village, ait. 45 m.
12. Environs de Tizi-Ouzou : bord de l’oued près de la briqueterie,
ait. 80 m.
13. Environs de Tizi-Ouzou : cour de l’usine élévatoire près de Toued
Sebaou, ait. 75 m.
14. Fort-National : près d’un ruisselet à Tagmout Badat, ait. 875 m.
15. Fort-National : ravin en contre-bas du cimetière chrétien, ait.
800 m.
16. Ourdja (commune mixte de Michelet), ait. 1.150 m.
17. Tizi n’Diemaa lid.\ : près de la maison cantonnière, ait. 1.050 à
1.200 m.
18. Près de Summeur (id.), ait. 1.050 m.
19. Forêt d’Akfadou : fontaine des Houx, ait. 1.000 m.
20. Forêt d’Akfadou ; près de la maison forestière d’Aberkane, ait.
1.350 à 1.400 m.
21. Adekar : jardin à 500 m. à l’ouest du cimetière chrétien, ait. 975 m.
22. El Kseur ; jardin du garde-barrière près de la gare, ait. 60 m.
23. Bougie : aux Aiguades dans la vallée des Singes, ait. 10 m.
24. Bougie : près du fort Abd el Kader, ait. 15 m.
25. Bougie : jardin près du port, ait. 5 m.
26. Mansouria : près de la source du Bilier, ait. 5 m.
27. Dar el Oued : entre la route nationale n° 12 et le moulin, ait. 15 m.
28. Oued Taza : sur rive droite de l’oued à 15 minutes en amont de la
route nationale n“ 12, ait. 15 m.
29. Philippeville : jardin près de la route nationale n° 3, ait. 10 m.
30. Saint- Antoine ; orangeraie, ait. 25 m.
31. Saint-Charles : jardin, ait. 40 m.
32. Bône ; baie près du port, ait. 2 m.
33. Constantine : jardins près de la ville, ait. 520 à 575 m.
34. Batna : jardins, ait. 1.075 m.
35. Timgad : jardin à 3/4 d’heure au nord des ruines, ait. 1.100 m.
36. Toufîana : jardin, ait. 1.100 m.
37. Chelia : près des maisons forestières, ait. 1.300 m.
IL — Liste des espèces.
1. Geophilella pyrenaica Ribaut. 9 : o. 3 ad., 3 1. à 10 pp., 10 : 1 ad. ;
33 ; 4 ad. En tout 11 individus. Connue d’Europe occidentale, se retrouve
au Maroc (Fès et Ijoukak).
■ 2. Symphylellopsis subnuda Hansen. 1 : 3 ad., 1 1. à 11 pp., 2 1. à 10 pp.,
2 1. à 9 pp. ; 3 ; 1 1. à 11 pp., 2 1. à 10 pp. ; 5 : 1 I. à 11 pp. ; 6 : 1 ad. ;
7 ; 3 ad. ; 17 ; 3 ad., 1 1. à 8 pp. ; 29 : 1 1. à 11 pp. ; 35 ; 1 1. à 11 pp. ;
37 ; 2 1. à 11 pp., 2 1. à 10 pp., 2 1. à 9 pp. En tout 28 individus. L’espèce,
connue d’Europe, est bien répandue au Maroc et au Sahara.
3. Symphylellopsis halcanica Remy. 18 : 2 exemplaires défectueux
dont 1 adulte ; 20 : 1 1. à 8 pp. En tout 3 individus. L’espèce n’avait été
signalée que d’Europe méridionale.
4. Scolopendrellopsis microcolpa Muhr. 4 : 1 ad., 1 1. à 11 pp., 1 1. à
10 pp. ; 6 ; 1 ad., 1 1. à 8 pp. ; 10 : 1 ad. ; 12 : 1 1. à 10 pp., 4 1. à 9 pp. ;
Bulletin du Muséum^ 2® série, t. XXIV, n® 5, 1952. 31
470 —
15 : 8 ad., 1 I. à 11 pp., 4 1. à 10 pp., 2 1. à 9 pp., 2 1. à 8 pp. ; 20 ; 1 1. à
11 pp., 1 1. à 10 pp. ; 21 : 1 ad. ; 22 ; 2 ad., 1 1. à 11 pp., 2 1. à 10 pp., 1 1.
à 9 pp. ; 24 : 2 ad., 2 1. à 9 pp. ; 25 ; 1 1. à 9 pp. ; 26 : 1 ad., 2 1. à 9 pp. ;
33 : 5 ad., 2 I. à 11 pp., 2 1. à 10 pp., 1 1. à 9 pp. En tout 55 individus.
Tous ces exemplaires répondent à la diagnose faite par Hansen ; les indi¬
vidus à 12 pp. portent des sacs coxaux aux pattes 3 à 9 comme chez le
genre Symphylellopsis. Est connu d’Europe, et du Sahara (Biskra).
5. Scolopendrella notacantha Gervais. 9 b. 14 ad., 1 1. à 11 pp., 1 1.
à 10 pp. ; 37 : 1 1. à 8 pp.. En tout 17 ind. L’espèce est représentée eu
Europe et au Maroc.
6. Symphylella vulgaris Hansen. 1 : 3 ad., 3 1. à 11 pp., 6 1. à 10 pp. ;
2 : 1 ad., 2 1. à 10 pp., 2 1. à 9 pp. ; 4 : 1 ad., 1 1. à 9 pp. ; 5 : 3 ad., 2 1.
à 11 pp., 2 1. à 10 pp., 2 1. à 9 pp. ; 6 : 5 ad. ; 7 : 1 ad. ; 8 ; 2 1. à 9 pp. ;
9 a. 1 ad. ; 11 : 1 1. à 11 pp. ; 12 ; 1 ad., 6 1. à 11 pp., 3 1. à 10 pp., 1 1. à
9 pp., 1 1. à 8 pp. ; 13 : 2 1. à 10 pp. ; 14 : 1 ad., 2 1. à 10 pp., 1 1. à 8 pp. ;
17 : 1 ad., 1 1. à 10 pp., 1 1. à 9 pp. ; 19 : 1 1. à 10 pp. ; 20 : 1 I. à 11 pp.,
1 1. à 10 pp., 9 1. à 9 pp., 2 1. à 8 pp. ; 22 ; 1 ad., 1 1. à 11 pp. ; 26 ; 3 ad.,
1 1. à 10 pp., 1 1. à 9 pp. ; 28 : 1 1. à 10 pp. ; 29 : 2 1. à 10 pp., 1 1. à 9 pp.,
1 1. à 8 pp. ; 30 ; 1 ad., 1 1. à 11 pp., 1 1. à 10 pp. ; 31 : 2 1. à 11 pp., 1 1. à
10 pp. ; 32 : 5 ad., 3 1. à 11 pp., 5 1. à 10 pp., 5 1. à 9 pp. ; 33 : 2 ad., 1 1. à
11 pp., 1 1. à 99 pp., 1 1. à 8 pp. ; 34 : 1 ad., 1 1. à 9 pp., 1 1. à 8 pp., 1 1.
à 7 pp. ; 35 : 1 1. à 11 pp., 1 1. à 9 pp. ; 36 : 2 exemplaires défectueux ;
37 : 6 ad., 6 1. à 11 pp., 2 1. à 10 pp., 15 1. à 9 pp., 4 1. à 8 pp. En tout
155 ind. Ce Symphyle a été trouvé en Europe et en Afrique orientale ; il
est bien répandu en Algérie ainsi qu’au Maroc et au Sahara ; il existe aussi
en Basse-Egypte.
7. Scutigerella immaculata Newport. 1 : 6 ad., 1 1. à 10 pp., 2 1. à 9 pp. ;
3 : 1 ad., 1 1. à 11 pp. ; 4 ; 11 ad., 5 1. à 11 pp., 3 1. à 10 pp., 3 1. à 8 pp. ;
5 : 1 ad. ; 6 : 1 ad. ; 7 ; 1 ad. ; 8 : 6 ad. ; 9 : 2 ad., 2 1. à 11 pp., 1 1. à 10 pp.,
1 1. à 9 pp. ; 10 : 2 ad. ; 11 : 3 ad., 1 1. à 9 pp., 2 1. à 8 pp. ; 12 : 2 1. à 11 pp.,
2 1. à 10 pp., 2 1. à 9 pp., 1 1. à 7 pp. ; 14 : 1 ad., 1 1. à 7 pp. ; 16 : 1 1. à
9 pp. ; 17 : 2 ad., 3 1. à 9 pp., 3 1. à 8 pp. ; 18 : 1 ad., 1 1. à 11 pp. ; 19 :
1 ad., 1 1. à 9 pp., 1 1. à 8 pp. ; 20 : 2 ad., 1 1. à 9 pp. ; 24 : 2 ad., 1 1. à
10 pp. ; 26 : 2 ad. ; 29 ; 2 ad., 1 1. à 9 pp., 1 1. à 6 pp. ; 31 : 1 1. à 9 pp. ;
33 : 4 ad., 2 I. à 11 pp., 1 1. à 8 pp., 1 1. à 7 pp. ; 34 : 2 ad. ; 37 : 1 ad., 1 L
à 9 pp., 1 I. à 8 pp. En tout 105 ind.
Nous entendons par 5. immaculata l’espèce telle quelle a été
définie par Hansen. Les individus à 12 pp. présentent de sensibles
variations dans la longueur du corps, le nombre des articles anten-
naires, la chétotaxie des tergites et des pattes, la forme du 15® tergite
et des filières etc. Différents auteurs ont interprété ces varia¬
tions comme des caractères spécifiques, et ont pulvérisé l’espèce.
En 1914, Bagnall a décrit S. biscutata n. sp. et S. spinipes n. sp. ;
d’après Remy (1943), S. biscutata correspondrait à la larve à 11 pp.
de S. immaculata, et les spécimens décrits sous le nom de S. spinipes
seraient peut-être d’authentiques S. immaculata ayant acquis depuis
peu 12 pp. En 1942, Michelbacher a donné une clé de détermination
du genre Scutigerella dans lequel il reconnaît 9 espèces : S. immaculata
— 471
Newport, S, armata Hansen, S. sihestrii^ S. palmonii, S, nodicercus et
S. i^erhoeffi, S. causeyae, S. linsleyi et S. inculta, ces 7 dernières étant
Fig. 1. — Fémur de la patte droite, face antérieure, d’un exemplaire à 11 pp. de
Scutigerella armata. — Fig. 2. — Fémur de la l*"® patte gauche, face antérieure du
même exemplaire. — Fig. 3. — Fémur de la 1^® patte droite, vue latérale interne
d’un exemplaire de l’Üued-Taza. — Fig. 4. — Fémur de la 1^^® patte gauche, vue laté¬
rale interne de ce même exemplaire, portant le processus caractéristique de Scuti¬
gerella armata. — Fig. 5. — Fémur de la l’^® patte gâuche, vue latérale interne d’un
exemplaire de Scutigerella immaculata.
L’échelle du haut correspond aux fig. 1 et 2, celle du bas aux fig. 3, 4 et 5.
nouvelles. Gisin (1951) tente d’améliorer les diagnoses de Michel-
BACHER et donne une nouvelle clé des Scutigerella d’Europe {S. imma¬
culata Newport emend. Mich., S. silvestrii, S. verhoeffi èt S. nodi-
— 472 —
cercus). Selon nous, S. silvestrii et 5. i>erhoeffi semblent pouvoir être
distinguées aisément des autres Scutigerella européennes, la l""® par
la présence d’une fine soie latérale aux styles, et la 2® par la pré¬
sence d’un sac coxal bien différencié à la 11® pp., et encore reste-t-il
à démontrer que ce dernier caractère n’est pas acquis à la suite de
mues postpubéiales. Mais, moins heureuses que Gisin, il ne nous a
pas été possible de distinguer S. immaculata Newport emend. Mich.
de S. nodicercus. Certains exemplaires se rapprochent de S. nodi-
cercus par les caractères de l’échancrure du 15® tergite, mais ils n’en
ont ni les cerques, ni les macrochèteS ; d’autres, par contre, se rap¬
prochent de S. immaculata par l’échancrure du 15® tergite, qui est
peu marquée. Mais aucun spécimen ne présente simultanément le»
caractères propres à l’un et l’autre de ces types. Pour s’assurer de la
valeur des espèces proposées par Michelbacher et par Gisin, il
serait nécessaire de faire des élevages ; ceux-ci permettraient de
comparer les larves et aussi les très nombreux stades (parfois plus
de 50 !) par lesquels passe chaque individu à partir du moment où il a
acquis sa 12® pp.
S. immaculata, hîen répandue en Algérie, est commune en Europe ;
nous venons de la signaler du Sahara et du Maroc ; elle a été men¬
tionnée de Madère et des Açores, d’Amérique et des Hawaii.
8. Scutigerella armata Hansen : 11 : 2 ad. ; 12 : 5 ad., 1 1. à 11 pp. ;
15 : 2 ad. ; 17 : 2 1. à 11 pp., 1 1. à 10 pp. ; 21 ; 1 ad. ; 26 : 2 ad. ; 27 : 2 ad. ;
28 : 5 ad., 1 1. à 8 pp. ; 37 : 4 ad. En tout 28 individus.
La longueur du processus suhcyliiidrique caractéristique porté par
S. armata sur le fémur de chacune de ses p. I peut varier d’un indi¬
vidu à l’autre, au moins au stade à 12 pp. ; cependant un individu
provenant des rives de l’Oued-Taza présente une anomalie (voir
figures). Le processus fémoral de la p. I gauche est normal, tandis
que sur le fémur de la p. I droite, ce processus manque, mais il y a
une grande soie qui occupe, par rapport aux autres soies fémorales,
la même position que le processus norn:al de la p. I gauche par rap¬
port aux soies de son article ; cette p. 1 droite ressemble tout à fait
à celle d’une S. immaculata. Or, le seul bon caractère visible, frap¬
pant, qui permet de distinguer S. armata de S. immaculata est la
présence d’un processus sur le fémur des 2 p. 1 de la 1*'® espèce, tandis
que la 2® présente une soie à l’emplacement de ce processus. Il nous
est impossible de dire si l’exemplaire anormal est une S. armata
plutôt qu’une S. immaculata. Nous ne pouvons penser à un régénérât
d’une des p. I, les deux appendices de cette paire étant tous deux
bien conformés. S’agit-il d’un mutant ? Scutigerella armata n’a été
récoltée jusqu’à présent qu’en Afrique du Nord : Maroc, Algérie,
Sahara. Elle est plus rare que S. immaculata en Algérie, où elle ne lui
est pas toujours associée.
— 473 —
9. Hanseniella caldaria Hausea ; 4 : 7 ad., 3 1. à 11 pp., 1 1. à 10 pp.,
1 I. à 9 pp. En tout 12 iad.
Hansen (1903 a) n’a pas relaté la présence d’organes en candé¬
labre sur les articles antennaires. Or nous en avons observé un sur
chacun des articles, le 1®"^, le 2® et le dernier excéptés ; il est situé
sur la région postéro-tergale du segment, au niveau de la couronne
centrale, et est plus court que les soies de cette couronne. Le bord
antérieur du tarse des p. XII porte moins de soies que chez le type,
et celles-ci sont plus longues. Cette espèce n’a été trouvée en Algérie
qu’à Alger (Jardin d’Essai du Hamma) ; elle a été récoltée dans la na¬
ture en Nouvelle-Zélande, en Afrique orientale et à Madagascar ; elle
existe dans des jardins ou des serres en Europe, au Maroc, au Sahara
nord-occidental et en Basse-Égypte, hiotopes où elle a évidemment
été introduite ; sa présence à Alger doit être due, elle aussi, à une
introduction.
10. Hanseniella nivea Scopoli ; 4 : 2 ad., 1 1. à 10 pp., 1 1. à 8 pp. >
9a : 2 ad., 2 1. à 9 pp., 1 1. à 7 pp. ; 12 : 1 ad. ; 26 : 1 ad. ; 29 : 4 ad., 1 1.
à 9 pp. En tout 16 individus.
Cette forme est largement répandue en Europe. Nous l’avons
rencontrée dans du matériel du Maroc et du Sahara.
La faune des Symphyles d’Algérie est voisine de celle d’Europe ;
la présence de Scutigerella armata, qui n’est connue que d’Afrique
du Nord, est sa seule originalité.
Laboratoires de Zoologie du Muséum
et de la Faculté des Sciences de Nancy.
BIBLIOGRAPHIE
1914. Bagnall (R. S.). A synopsis of the British Symphyla, with des¬
criptions of new species. [Trans. nat. Hist. Soc. Northumb., N. S.,
4, pp. 17-41).
1915. — On a small collection of Symphyla from Algeria (Ann. Mag.
nat. fïisi., [8] 15, pp. 527-528).
1951. Gisin (H.). Sur les espèces européennes de Scutigerella (Myria¬
podes Symphyles). (Vie et Milieu, 2, pp. 459-460).
1903 a. Hansen (H. J.). The généra and species of the order Symphyla.
(Quart. Journ. micr. Sc., N. S., 47, pp. 1-101).
1903 b. — Catalogue des Myriapodes de l’ordre des Symphyles qui
appartiennent au Muséum d’Histoire «naturelle de Paris. (Bull.
Mus. Hist. nat., 9, pp. 340-341).
1942. Michelbacher (A. E.). A synopsis of the genus Scutigerella (Sym¬
phyla : Scutigerellidae). (Ann. ent. Soc. Amer., 35, pp. 267-288).
1943. Remy (P.). Stations européennes de Symphyles, avec description
d’une espèce nouvelle. (Arch. Zool. exp., 83, N. et R., pp. 1-21).
Note sur ponte ue Gibbula Pennanti Philippi
( G A STÉROPODE DIOTOCARDE ) .
Par Jean M. Gaillard.
Miss Mary V. Lebour (1) traitant des œufs et larves des Proso-
branches des eaux anglaises et G. Thorson (2) du développement
des Invertébrés du Sound ont publié des mises au point précises de
ce qui est connu du développement de la plupart des Trochidés de la
Manche. Toutefois une espèce dont l’existence a longtemps été
discutée ne pouvait figurer dans leurs travaux ; il s’agit de Gibbula
Pennanti Philippi qui figure dans la faune des Iles Anglo-Normandes
et sur la côte française mais dont Faire de distribution n’atteint pas
la rive anglaise. Sans revenir sur la synonymie de cette espèce, une
note de J. R. le B. Tomlin (3) et les listes faunistiques de Daut-
ZENBERG consacrées à Saint-Malo et Roscofî (4-5) ayant mis cette
question au clair, notons qu’A. J. Peile (7), se basant essentielle¬
ment sur la radula, établit de façon indiscutable la valeur de cette
espèce. Son écologie et de nombreux caractères morphologiques, sur
lesquels nous nous proposons de revenir dans un travail en cours,
la séparent trop nettement de Gibbula umbilicalis Da Costa pour
qu’on en fasse une simple variété de cette espèce.
Robert (6) qui la confond avec G. umbilicalis sous le nom de
G. obliquatus déduit de l’absence de renflement glandulaire sur
Furetèie droit des femelles l’absence de ponte agglomérée et par
conséquent la probabilité d’œufs isolés mais ne semble pas avoir
observé ni décrit ceux-ci. Miss M. V. Lebour (1) reprend les éléments
fournis par Robert et précise que la ponte a lieu toute l’année mais
surtout en hiver. Elle emprunte sa description du jeune à Jeffreys
“ The fry of T. umbilicatus is white, nearly Hat, and bas only two or
three prominent ribs ”. C’est tout ce qui à notre connaissance a été
publié au sujet de la ponte et du développement de ces deux espèces.
Lés travaux consacrés au plancton de la Manche ne les signalent
ni l’une ni l’autre.
Des observations faites à la fm de l’été 1952 nous permettent
d’apporter quelques éléments à la connaissance de la biologie de
G. Pennanti. Une femelle trouvée le 15 septembre à 16 heures, pon¬
dant dans un bac d’élevage, transférée dans un cristallisoir, y pour¬
suit sa ponte jusqu’à 16 heures 45. L’animal se déplace sur la paroi
du récipient le côté droit dirigé vers le bas. Son repli épipodial droit,
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 5, 1952.
— 475 —
enroulé en tube, guide les œufs expulsés violemment de la cavité
palléale par groupes de 10 à 30. N’ayant réussi à établir, malgré
prélèvements et examens, que du liquide spermatique avait été émis
dans le bac où la ponte avait débuté, nous avons dilacéré la gonade
mâle d’un des individus en élevage et tenté une fécondation artifi¬
cielle. Cette addition de sperme semble avoir eu pour effet de déclen¬
cher à nouveau la ponte.
L’ensemble des œufs ainsi évacués peut être évalué à un millier,
la ponte a duré plus de deux heures, en deux périodes. L’émission de
mucus est très réduite. Les œufs, verdâtres sortent absolument
libres et n’adhèrent pas au substrat. Déformés lors de l’émission,
probablement par leur compression dans les voies génitales, ils
deviennent peu après sphériques ; leur diamètre est d’environ
0,135 mm. ; ils sont enveloppés d’une coque très mince, transparente,
dont le diamètre est approximativement de 0,180 mm. ; son con¬
tour est assez irrégulier. 11 ne semble pas, que les globules polaires
soient émis avant la ponte.
En dépit du filtrage de l’eau, de son prélèvement au rivage et non
après passage dans les conduits de distribution aux laboratoires et
des précautions relatives à la température, nous n’avons obtenu
qu’un faible pourcentage de segmentations. Est-ce le fait de l’éle¬
vage, de la fécondation artificielle ou de la maturité insuffisante des
spermatozoides ?
Les premières segmentations semblent intervenir approximative¬
ment une heure après la ponte et la fécondation. Les deux premiers
blastomères sont absolument égaux. Les premiers quartettes ont été
trouvés une demi-heure plus tard. La plupart des développements
s’arrêtèrent là ou se poursuivirent de façon anormale. Pourtant le
lendemain, à 11 heures, nous pouvions voir les battements ciliaires
débuter, à l’intérieur de sa coque pour l’une des larves qui se mit à
tourner lentement dans celle-ci. A 14 heures, donc 22 heures après
la ponte, nous trouvions des larves ciliées, libres, et nageant vive¬
ment dans l’eau. Leur diamètre est sensiblement celui de l’œuf.
La ciliature est très allongée. Les larves normales demeurèrent à ce
stade jusqu’au 23 septembre, c’est-à-dire durant plus d’une semaine,
durée beaucoup trop supérieure à celle donnée par Robert pour
G. magus pour qu’on puisse la considérer comme normale, même en
tenant compte de la température. Le ralentissement des battements
ciliaires, les arrêts et reprises de celui-ci, la diminution du nombre
des cils, bien que faisant partie du processus normal qui conduit les
larves au stade rampant, se produisirent ensuite sans qu’on cons¬
tate l’apparition d’aucune organisation : ni d’ébauche de pied, ni
d’ébauche de coquille. Nous n’avons pu obtenir la suite du dévelop¬
pement d’aucun individu.
Les observations effectuées durant cet été ne nous ont pas permis
I
476 —
de trouver, tant sur les rochers et les algues de la zone intercotidale,
que dans nos élevages, d’autre ponte que celle-ci ; qu’il s’agisse de
l’espèce étudiée ici ou de G. umbilicalis. 11 semble donc, vu l’état de
maturité des ovaires des individus disséqués en septembre, que la
période de reproduction soit automnale ou hivernale ; ce début de la
saison de ponte expliquerait le faible nombre de larves obtenues
après une ponte aussi massive.
Laboratoire Maritime du Muséum, à Dinard.
BIBLIOGRAPHIE
(1) Miss M. V. Lebour. The eggs and larvae of the British Prosobrauchs
Journ. Marine Biolog. Assoc., vol. XKII, 1938, p. 105.
(2) Gunnar Thorson. Reproduction and Larval Development of Danish
Marine Bottom Invertebrates. Meddelelser fra Kommissionen jor
Danmarks Fiskeri-og Havundersogelser Ser. Plancton Bind 4,
Nr 1, 1946.
(3) J. R. le B. Tomlin. Note on Trochus Pennanti Philippi. Journ. of
Conchol., 1922, t. 16, p. 236.
(4) Ph. Dautzenberg et P. H. Fischer. Les Mollusques Marins du
Finistère. Trav. Stat. Biol. Roscoff, Fasc. 3, 1925.
(5) Ph. Dautzenberg et Durouchoux. Les Mollusques de la Baie de
Saint-Malo. Feuilles Jeunes Naturalistes, 1913.
(6) A. Robert. Recherches sur le développement des Troques. Thèse,
Paris, 1903.
(7) A. J. Peile. Note on Gibbula Pennanti Philippi, Journ. of Conchol.,
1922, 16, p. 253.
/
— 477 —
Plantes nouvelles, rares ou critiques
DES serres du Muséum.
Par A. Guillaumin.
PROFESSEUR AU MUSÉUM.
123. — Liparis pulverulenta Guillaum. sp. nov.
Herba terrestris, circa 15 cm. alla, caule brevi in pseudobulhum 5-8 mm.
diam. incrassato, 2-3 foUato, foliis lineari-lanceolatis ( usque ad 14 cm. X
2 cm.), basin versus sensim attenuatis, apice leviter asymmetrice acutis.
Inflorescentia terminalis, usque ad 25 cm. longa, tertia suprema parte flori-
fera et breviter (1,5-3 cm.) ramosa, saepe valde compressa, bracteis 2 vagi-
nato ; flores viridi flavescentes, sat numerosi, resupinati, bracteis auguste
triangularibus, 1-3 mm. longis, pediceïlo indistincto in ovarium incrasato,
sepalis lateralibus triangularibus, 3 mm. longis, apice acutis, medio leviter
breviore et minus acuto, petalis spathulatis, 2 mm. longis, apice rotundatis,
labello e basi cuneato, 3 mm. longo, distincte 3 — lobo, lobis lateralibus acutis,
medio latiore, leviter emarginato, marginibus crenato-undulatis, lamina
medio a basi usque ad tertiam partem obtuse carinata, puberula, columna
incurvo-erecta, apicem versus dilatata, anthera ovata, pollinibus 4, per paria
arcte aggregatis.
Calédonie {Guillaumin f. 139, 1951).
Voisin de L. Chalandei Finet mais distinct par son inflorescence
rameuse, à scape aplati, son labelle nettement 3 — lobé, les 2 lobes
latéraux étant aigus, le médian émarginé et crénelé-ondulé, la
lame présentant en dessus une crête arrondié longitudinale et étant
pubérulente.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 5, 1952.
— 478 —
Contribution a vêtude piiytogéographique
DES SAVANES DU HaUT-OuBANGUI.
(De l’importance du facteur biotique),
Par Roger Sillans.
« Dans les pays tropicaux, l’emprise de
l’homme sur la végétation est tout aussi puis¬
sante que dans les pays tempérés. »
A. Chevalier, Le rôle de l’homme dans la
dispersion des plantes tropicales. R. B. A., II,
1931, p. 635.
L’influence des animaux et plus spécialement de l’homme en tant
que modificateurs du faciès de la végétation a été soulignée par
de nombreux auteurs. Cette influence sé manifeste comme chacun
sait : a) par l’exploitation ou le déboisement irraisonné des espèces
ligneuses en vue de leur utilisation ou de l’aménagement de cultures ;
h) par des incendies annuels ou feux de brousse, en vue de la chasse
entre autres ; c) par l’apport d’espèces étrangères soit volontaire¬
ment par la culture, soit involontairement. Cette triple action se
traduit : a) par la régression, la disparition ou l’apparition de cer¬
taines espèces ; b) par la latérisation du sol et la désertification ;
c) par la modification du faciès des types de végétation ainsi que
des espèces végétales dont certaines s’adaptent aux feux de brousse.
En Oubangui-Chari, l’influence biotique se présente bien entendu
sous les mêmes aspects car il n’y a pour ainsi dire pas d’endroits
dans ce pays où l’activité de l’homme en particulier, ne se soit
pas manifestée. Ce fut , une succession de passages humains et par
conséquent de modifications de faciès botaniques. Les régions les
moins touchées sont celles du N, car elles n’ont été dans l’ensemble
que des lieux de passages proprement dits, tandis que celles du S,
furent des lieux de convergence des peuplades venant du N chassées
par Senoussit et de celles venant de l’E, chassées par Ban-
CASSOU ^
.1. Mohammed es Senoussi qui fut sultan du Dar el Kouti {Nord oubanguien] de
1888 à 1911, est resté une figure marquante de l’histoire de notre occupation en Afrique
centrale. Esclavagiste et intriguant il fit, entre autres méfaits, assassiner Crampel
et ses compagnons en avril 1891. Aussi, à la suite de razzia sans cesse répétées chez les
tribus avoisinantes et des diflicultés de tous ordres qu’il nous créait par ses intrigues,
il fut décidé de mettre fin à son activité, et Senoussi ainsi que son fils Adem furent,
abattus le 12 janvier 1911. Consulter « L’Afrique centrale française » par A. Chevalier,
Challamel Edit., Paris 1908, pp. 129-164, et « Afrique équatoriale française et Came¬
roun » in « Atlas des Colonies françaises » par G. Grandidier, Soc. Ed. Géogr. Mar. Col.,
Paris 1934, pp. 4-5.
2. Le R. P. Ch. Tisserant a bien voulu nous communiquer les renseignements sui-
Bulletin du Muséum^ 2® série, t. XXIV, n° 5, 1952.
I. — Influence de l’homme.
Les modifications de faciès végétaux observées en, Oubangui, et
■que, l’on peut attribuer le plus sûrement à l’action de l’homme se
traduisent : a) par la présence de faciès spéciaux au sein de groupe¬
ment végétaux donnés ; b) par le recul de la forêt dense humide ;
c) par la transformation du faciès de certains types de savanes.
a) Présence de faciès spéciaux au sein de groupements végétaux
donnés.
A. Aubbeville signale en pays Batéké au Moyen Congo, un cas
curieux d’installation forestière dûe à l’homme. Il a observé en pleine
savane à Hymenocardia acida Tül., de multiples boqueteaux à
Milletia Laurentii De Wild., et Ficus sp., l’Auteur explique que
l’origine de ces pseudo-peuplements tient à ce que chacun d’eux
marque l’emplacement d’un ancien village
Nous avons de notre côté observé un cas semblable dans les
savanes oubanguiennes. Notre attention fut en effet maintes fois
attirée par certains petits peuplements relativement purs, le plus
souvent denses, d’essences ligneuses de faible diamètre, qui appa¬
raissent brusquement au sein d’une végétation de composition
floristique et de densité souvent bien différentes. Nous avons ren¬
contré ces faciès végétaux en divers points du territoire, le plus
souvent peu éloignés d’un point d’eau. De tels peuplements parais¬
saient sans aucun doute dûs à Faction de l’homme, mais par quel
processus ? Le R. P. Ch. Tisserant nous en fournit une explication
fort séduisante. Ces peuplements ont pour origine les campements
des tribus en guerre qui se déplaçaient rapidement et fréquemment :
les piquets des cases ont repoussé puis les essences se sont multi¬
pliées par la suite. Parmi les nombreux cas de ce genre que nous
avons observés, signalons-en à l’E de Fort-Crampel, dans la région
des Mbrés On y voit en divers points, notamment près des pentes
du Kaga Mbrès, proches des petits cours d’eau, des petits peuple¬
ments d’ Hymenocardia acida Tül., et Parinari curatcllaefolia Planch.
(117 Hymenocardia sur 2.500 m^ tous de faible diamètre). Un peu
plus loin, près des marigots, on aperçoit d’autres tâches très nettes
vants en ce qui concerne le sultan Bangassou. Venu de Bando (Congo belge), Ban-
GASSOU créa son état sur le Mbomou (SE oubanguien) en 1890. Pendant près de dix ans,
il brassa les populations jusqu’à la Kotto. Des premières peuplades soumises, il fit les
Nzakara ; les autres ne furent plus par la suite que des esclaves. Au cours des diverses
migrations qui en résulta, les Yakpwa et les Langba affluèrent sur Alindao, pendant
■ que les Linda et les Gbwende remontèrent vers le Nord.
1. Aubreville a. — Climats, Forêts et Désertification de l’Afrique tropicale. Soc.
Ed. Géo. Mar. Col., Paris 1949, p. 318.
2. Voir la carte dans l’étude de R. Sillans, Contribution à l’étude phytogéogra-
phique des savanes du Haut-Oubangui. Note préliminaire sur la composition floris-
. tique de quelques « kagas » (rochers). Bull. Mus. Ilisl. Nat., 2® série, 23, n® 5, p. 542.
— 480 —
de jeunes arbres où l’on distingue : Burkea africana Hook., Hymeno-
cardia acida Tül., Parinari curatellaefolia Planch. Toujours dans la
région des Mbrés, le long de la route Mbrés-Crampel, on voit çà et là
de petites tâches d’ Anogeissus leiocarpus Guill. et Perr. qui ont très
vraisemblablement la même origine. Mentionnons enfin plus au N,
dans la région de Ouadda, le long de la piste Ouadda-Ndéllé, d’autres
faciès de ce genre, très significatifs : pseudo-groupements à Hymeno-
cardia acida Tül., et Parinari curatellaefolia Planch. (125 à 330
Hymenocardia et presque autant de Parinari sur des surfaces de
2.500 m*). Tous ces faciès se trouvent, comme nous l’avons dit plus
haut, au sein de savanes à composition floristique bien différente
(savane à Bauhinia Thonningii Schum., Terminalia glaucescens
Planch., Anona senegalensis Pers., entre autres types). Le P.
Ch. Tisserant observa lui aussi de semblables peuplements, dont un,
composé de petits Terminalia glaucescens Planch., ayant à peu près
au centre un jeune Erythrina sygmoïdea Hua qui marquait très
vraisemblablement la case du chef. Ces pseudo-peuplements jalon¬
nent ainsi les itinéraires suivis par les tribus migratrices.
b) Recul de la forêt dense humide.
Selon A. Aubreville, la forêt dense humide oubanguienne pas¬
sait primitivement par Boda, Bouali, entre Alindao et Bambari,
Bakouma et Rafaï Or cette ligne est actuellement en pleine
savane. Ce recul est surtout très net dans le SE de l’Oubangui-Chari,^
dans la région d’Alindao-Mobaye-Bangassou, qui fut comme nous
l’avons dit, un centre de convergence de tribus C’est un spectacle
désolant qui s’offre à la vue du voyageur qui parcourt ces contrées
plus ou moins vallonnées qui nous apparaissent comme rasées.
D’immenses régions s’étendant à perte de vue défilent devant nous
comme un paysage lunaire. Le déboisement inconsidéré a largement
ouvert la brèche à l’aridité, et les feux de brousse poursuivent
inlassablement cette action jusqu’à la désertification sur laquelle
A. Aubreville a tant insisté Parfois çà et là des arbres calcinés
se dressent comme des ruines, derniers vestiges de la grande forêt
ombrophile. Aux flancs des vallons s’accrochent des lambeaux de
forêt, et dans les dépressions ce sont de maigres galeries forestières.
C’est une des preuves les plu': marquantes de Faction des défriche¬
ments abusifs causés par l’homme dans cette partie du territoire
oubanguien.
1. Aubreville A. — Étude sur les forêts de l’Afrique équatoriale française et du
Cameroun. Agr. trop. 1948, p. 81.
2. Selon le R. P. Ch. TiSserant, cette forêt était déjà à cette époque une forêt à
clairières. Consulter également Aubreville, l. c. pp. 121-124, et Sillans, Contribu¬
tion à l’étude phytogéographique des savanes du Ilaut-Oubangui. Note préliminaire
sur la végétation des termitières géantes. Bull. Soc. Bot. France, 1952, 99 p.
3. Aubreville A. — Étude sur les forêts de l’Afrique équatoriale française et du
Cameroun, p. 126-129 et Climats, forêts, et Désertification de l’Afrique tropicale,,
pp. 329-342.
Les régions dénudées di^ Moldave (d Aliiidao dans Iiî voile de brume de la saison sèelio.
J'ùi liaut : le paysage tel qu’il apj)arail sur d(;s luloinètres le long de la route AJindao-
Moliayc. l'bi bas : Aspect des régions dénudées aux (“nvirons de Mol)ayc ; on remorque
quebiucs lambeaux de forêt accrochées aux creux des collines. Au premier plan,
des Andropogonées. (Lhotos IL Sillans, 1950).
l^ônoraies à Borassus aethiopu/ii Mari., en ( )ul)augui-Chari. Kii haut : IVux de
l)rousse dans une Rôncraie, dans J’!’] ouhanguien ; on remarque vers la droite, des
« charognards » qui jilanent en allendant que la fin du feu leur permette la caj)ture
éventuelle de (pieUpios rats de brousse, (plantation Vérymsl, route de Sanlcma).
Kn l)as : asj)cct de la région de Fort-de-l^ossel, nionlrani au loin uiu'- ]^ônerai<“ ;i\i
sein d’une végétation à Imperaia njlimh icaL., Ilpparrhenia. (J’iiotos K. ISillans,
— 481 —
c) Transformation du faciès de certains types de savanes.
Beaucoup de savanes arbustives denses Ou clairsemées que nous
•avons observées au cours de notre étude sur les groupements végé¬
taux ont sans aucun doute subi Faction de l’homme. Il est des cas
où il est aisé de constater les mutilations causées, ce sont les savanes
proches des agglomérations. En effet, selon le R. P. Ch. Tisse-
BAXT, l’indigène débroussait autrefois des surfaces considérables
pour faire ses plantations ; aussi ce n’est le plus souvent que fort
loin des centres que l’on peut espérer voir des savanes assez peu
touchées. Les alentours de certaines agglomérations comme Bambari
dans l’E oubanguien, Bouar et Bossangoa dans l’W, sont dénudées
sur de grandes étendues. Cette transformation des savanes arborées,
forestières ou boisées, en savanes arbustives, de même que la raré¬
faction des essences qui les constituent, ne sont- pas comme certains
seraient tentés de le croire, le seul fait des feux de brousse, mais
surtout, des déboisements intempestifs. Aussi, croyons-nous utile
d’ouvrir ici une parenthèse en ce qui concerne les feux de brousse.
Ces derniers ont-ils d’une façon générale une action aussi néfaste
qu’on veut bien le dire ? A la lecture des travaux des divers auteurs,
il semble que chacun renchérit sur le voisin pour considérer les feux
de brousse comme la pire des calamités pour les forêts africaines.
Quelques-uns d’entre eux ont toutefois déjà soulevé la question^.
Sans vouloir sous estimer leur influence sur la végétation, nous
pensons que l’on a beaucoup trop tendance à l’heure actuelle à en
exagérer et en généraliser la gravité. Le R. P. Ch. Tisserant partage
pleinement notre point de vue. Nous précisons toutefois que par
action des feux de brousse, nous entendons celle agissant sur les
savanes qui ont atteint leur pseudo-climax car bien entendu, les
feux ont eu une action indéniable si l’on compare la végétation
actuelle à celle qui existait primitivement. Il est certain que les
feux : a) empêchent la forêt dense humide ou sèche de progresser sur
la savane ; b) maintiennent la végétation à l’état de savanes en
empêchant l’évolution de ces dernières vers un type de forêt ten-
1. Notamment M. D. W. Jeffreys qui publia en 1945 une très belle, étude dans
Farm and Forest, traduite et mise au point par la suite par MM. Maury, Bry et Pitot
dans le Bulletin de VL F. A. N., 13, 1951, pp. 682-710. L’Auteur en faisant ressortir
que l’on manque de connaissances sûres sur les feux de brousse, résume son point de
vue qui cadre parfaitement avec le nôtre : « L’examen de la littérature écrite sur la
« question, montre à ma connaissance que les effets désastreux affirmés des feux de
« brousse sont fondés non sur des faits, non sur des preuves, mais ^ur des opinions ».
2. C’est-à-dire les savanes « adaptées » aux feux de brousse, autrement dit, en équi¬
libre avec le milieu. Cette adaptation se manifeste comme chacun sait : a) soit par
accroissement de l’assise subéreuse des végétaux ; b) soit plus rarement il est vrai, par
la modification de leur port : Anona senegalensis Pers., devient une plante subherbacée
-dans les savanes de Bambari ; Gymnosporia senegalensis Loes., G. ndélléensis A. Chev.,
• Grewia mollis Juss., et quelques Strychnos, deviennent des sous-arbrisseaux ou des
plantes sous-frutescentes (savanes de Ndéllé entre autres).
— 482
dant vers la forêt primitive ou vers un nouvel équilibre ^ ; c) ont fait
évoluer les forêts sèches denses, primitives, vers le type « savanes »
en détruisant des espèces qui n’ont pu s’adapter, notamment celles
constituant le sous-bois, et en éclaircissant le couvert Nous
estimons donc que les feux ont une action minime dans les savanes
« adaptées », tant que des déboisements n’interviennent pas pour
rompre à nouveau leur équilibre. L’action des feux devient catas¬
trophique là où la végétation a été en tout ou partie détruite par des
défrichements. (La région de Mobaye, Alindao s’achemine à coup sûr
vers la désertification). Cependant quelle est cette action dans le
cas qui nous préoccupe ? Elle est triple : a) elle fait partie inté¬
grante des conditions écologiques du milieu ; b) elle joue un rôle
sélectif en éliminant des espèces concurrentes et en favorisant la
germination de certaines graines coriaces dont les parois éclatent
sous l’action du feu ® ; c) elle agit comme stimulant, certaines espèces
fleurissant presque aussitôt après les feux, comme Byrsocarpus
Tisserantii Aubr. et Pell., Cochlospermum niloticum Oliver, et les
diverses espèces de Lepidagathys. D’une façon générale d’ailleurs,
l’aspect verdoyant que prennent, après les feux, la végétation ligneuse
et le tapis graminéen, est significatif. Y a-t-il eu malgré tout en
Oubangui-Chari, une certaine régression de la végétation de savanes,
consécutive à l’action des feux ? Le R. P. Ch. Tisseraxt estime ne
pas avoir remarqué en 40 ans, d’évolution, appréciable de la végé¬
tation, mais que par contre, le recul de la savane du fait des défri¬
chements abusifs, le plus souvent en vue de la culture, était consi¬
dérable L Certains objecterons que ce n’est qu’à l’échelle des siècles
que l’on pourrait ccnclure. Toutefois au cours des siècles, la régres¬
sion de la forêt ou le changement de faciès d’un type de végétation
peuvent avoir d’autres causes que le facteur humain : les change¬
ments de climat, la dégradation des sols rompant l’équilibre Ces
systèmes de culture mal étudiés ne sont malheureusement pas l’apa¬
nage exclusif des tribus primitives, car ils sont encore utilisés de nos
jours dans ce pays. Que dire en effet, des méthodes irrationnelles de
culture du coton telles qu’elles sont pratiquées actuellement en
1. La forêt ne se reconstitue jamais en effet intégralement. Rappelons nous les
travaux du R. P. Vanderyst au Congo belge, qui, en isolant des parcelles de l’action
du feu, obtint un nouveau type de végétation tendant vers le type primitif.
2. C’est le cas notamment pour les forêts de plateau (Ouadda par exemple). Con¬
sulter Aubreville, Climats, forêts..., pp. 320-321, et Étude sur les forêts..., p. 117.
3. Aubreville A. — Étude sur les Forêts..., p. 118.
4. L. c., Étude sur les Forêts..., pp. 93 et 110. Aubreville est loin de sous estimer la
gravité des défrichements abusifs en vue de la culture. De son côté, L. Lavauden
en 1942, dans son remarquable travail sur les forêts coloniales de la France, tout plein
d’idées lumineuses, disait : « Il faut redire et répéter sans cesse que la diminution de la
forêt équatoriale ne se fait, ni ne peut se faire actuellement, au profit de l’Agriculture
et de l’élevage. Mais si ce n’est jamais un motif c’est quelquefois un prétexte ». Les
forêts coloniales de la France. Lab. Agr. Col. Mus. Hist. Nat. Paris, 1942, p. 115.
5. L. c.. Climats, Forêts..., pp. 331-340.
Oubangui ^ ? Nous ne nous plaçons pas pour formuler notre opinion,
au point de vue agronomique, mais strictement au point de vue
botanique, car de telles pratiques, et nous n’hésitons pas à le dire,
contribuent grandement à l’envahissement de la savane par Vlm-
perata cylindrica L., à la stérilisation des sols et à la désertification
I
II. — Influence mixte oe l’homme et des animaux.
Nous citerons comme exemple typique, les rôneraies à Borassus
aethiopum Mart. L’origine artificielle des rôneraies n’est d’ailleurs
pas propre à l’Oubangui-Chari. R. Porteres estime qu’il n’y a pas
de rôneraies naturelles dans l’W africain, toutes sont dues à l’homme.
Elles permettent ainsi de suivre les voies de pénétration humaine
dans ce territoire. En Oubangui-Chari, si le rôle de l’homme n’est
pas à sous-estimer dans la formation de ces pseudo-groupements ®
ces derniers ont également selon le R. P. Ch. Tisserant, une origine
animale : les éléphants. Ces animaux qui sont friands des fruits du
Borassus, auraient créé ces rôneraies en déposant leurs déjections
contenant des graines non attaquées par les sucs digestifs. Nous
avons observé des rôneraies en divers points de l’Oubangui-Chari,
1. C’est le plus souvent l’Adminislratcur qui s’occupe de la culture du coton en.
Oubangui. Après que les surfaces approximatives ont été données au Chef de canton
indigène, ce dernier avise ses chefs de. village qui s’occupent à faire débrousser, le plus
souvent au petit bonheur, des surfaces de dimensions variables aux abords immédiats
des villages. La surveillance de l’ensemencement ne peut bien etendu pas être faite.
Le Chef de canton est responsable de la campagne cotonnière de l’endroit, et il est tenu
de livrer à l’Administrateur les quantités exigées sous peine d’amende. La visite des
champs (Yaka) est faite de temps en temps par l’Administrateur et par les agents des
entreprises privées cotonnières, là où elles existent. Le Chef de canton perçoit une
prime ; c’est bien entendu le pauvre paysan noir à qui on achète le fruit de sa récolte
à un prix dérisoire, qui est le moins avantagé dans l’histoire. Chaque année on débrousse
ainsi, et peu à peu la savane recule... Nous qui avons suivi toute une campagne coton¬
nière en 1950, pouvons en juger les difTicultés, les noirs se montrant souvent réticents,
et ne se précipitant aux champs qu’à l’approche du blanc, nous ne pouvons qu’être
remplis d’admiration pour les Administrateurs qui se dépensent sans compter et à qui
incombe cette tâche ingrate et fastidieuse.
2. Les moyens de remédier à cette pratique désastreuse consisteraient à notre point
de vue, dans la création du paysannat indigène et celle de fermes de multiplication
encore beaucoup trop peu nombreuses, à condition bien entendu d’avoir suffisamment
d’esprit de suite pour mener à, bien une telle entreprise... Nous ne nous étendons toute¬
fois pas sur cette question qui est du ressort agronomique, qui échappe à notre compé¬
tence et auquel nous nous refusons de ce fait de toucher.
3. Dans son « Catalogue de la Flore de l’Oubangui-Chari », le R. P. Ch. Tisserant
précise « Le rônier est d’importation ancienne, les peuplements marquant souvent les
déplacements des populations : en 1912-1913, il y eut famine dans la région de Possel,
on rapporta alors dans les villages de nombreux fruits de rôniers ; dans la suite, on put
voir des peuplements de jeunes rôniers à la place de ces villages ». La prospection que
nous avons effectuée dans cette région nous a permi en effet de voir de splendides rône¬
raies. L’une est située à*7 kilomètres de Fort-de-Possel, au village Saba, mais la plus
belle est certainement celle des environs ^u village Aka-Banda situé un peu plus à l’E,.
à l’intérieur des terres.
— 484 —
notamment dans le S, près de Fort-de Possel et Aka-Banda ; dans
l’E, au S de Bambari.
Conclusions.
Nous venons de voir que le déboisement en Oubangui-Chari a
beaucoup plus contribué à la régression de la végétation, que les
feux de brousse dont on a à notre avis beaucoup trop exagéré la
gravité '1. Les quelques exemples que nous venons de citer nous
montrent avec quelle acuité se présente le facteur biotique dans ce
pays. Aussi sommes-nous amenés fatalement à apporter la plus
extrême prudence en ce qui concerne les « associations » que nous
sommes sujets d’y rencontrer. Car hormis les cas extrêmes où la
relation de cause à effet apparaît évidente, il serait à notre avis
téméraire de faire des déductions trop hâtives. D’une façon générale
d’ailleurs, nous ne nous lasserons pas de répéter que l’importance du
facteur biotique est trop souvent sous-estimée par certains pbyto-
sociologues non avertis qui ont tendance à voir des associations là où
il n’y a en réalité que des pseudo-groupements résultant de l’action
de l’homme ou des animaux.
1. Nous sommes heureux que cette hypothèse que nous hésitions à soutenir trouve
tin si puissant appui auprès de la personne du R. P. Ch. Tisserant.
Laboratoire d' Agronomie coloniale du Muséum,
485 —
Lagrezia de Madagascar et des Comores (Amaranthaceae)
Par Alberto Cavaco,
En 1849, Moquin (1) a créé le genre Lagrezia comprenant deux .
espèces qu'il a nommées ; L. madagascariensis (espèce-type) et
L (?). altissima. Ce genre est affine de Celosia L. dont il se distingue
par son ovaire uniovulé.
ScHiNz (2), dans la 2® édition du N atilrlichen Pflanzenfamilien
(1934), cite les espèces suivantes de Lagrezia ; L. madagascariensis
(Poir.) Moq., L. Boivinii (Hook.) Schinz, L. spicata (Spreng.) Schinz,
L. augustifolia (Schinz) Schinz, L. micrantha (Bak.) Schinz et
L. minutiflora Schinz, de Madagascar ; L. obcordata Schinz, du
Congo Belge ; et enfin le L. monosperma (Rose) Standley, du Méxique.
A notre connaissance aucune espèce nouvelle n’a été décrite
depuis.
La plante du Mexique rattachée par Standlev au genre Lagrezia
n’est pas mentionnée par certains auteurs, qui ne la considèrent pas
en vrai Lagrezia.
Nous n’avons pas vu d’échantillons malgaches susceptibles d’être
attribués avec certitude au L. angustifolia Schinz. Quant au L. spi¬
cata (Spreng). Schinz (= Celosia spicata (Dup.-Thou.) Spreng.)? nous
n’avons pas trouvé une seule fleur à ovaire uniovulé, et par consé¬
quent la plante ne peut pas être rangée dans les Lagrezia.
Nous donnons dans la note présente la description de 8 espèces
nouvelles ^ de Lagrezia (tribu Amarantheae Schinz), probablement
endémiques de Madagascar ou des autres îles de la Région malgache.
1. Lagrezia Decaryana, sp. noc. — ■ Planta annua, herbacea, 8-30 cm.
longa, gracilis, glabra. Folia linearia, attenuata, crassiuscula, glabra,
integra, J- 2 cm. longa ; nervus médius prominens ; nervis lateralibus incons-
picuis. Spicae terminales axillaresque, 4-14 cm. longue ; rachis glaber. Glome-
ruli 2-5 flori ; flores albidi ; tepala bracteis longiora, oblonga, obtusa,
'l-nervia, glabra ; ooarium subrotundum ; Stylus brevis ; stigmata 2.
Ouest : Tambohorana, Decary 8082 ; Mahafaly, Perrier 8658 ; au
N. d’Itampolo, Humbert 5374 ; Bo'ina, Perrier 1257.
La taille de cette herbe est assez variable.
1. Les descriptions en français, les dessins et la clé dicliotomique des espèces,
paraîtront dans la Flore de Madagascar et des Comores publiée sous la direction du
Professeur H. Humbert.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 5, 1952.
32
486 —
2. Lagrezia Perrleri, sp. nov. — Planta perennis, decumbens, ramosa,
ad 15 cm. alla, glabra. Folia spatulata, sessilia ad 5 mm. longa, crassiuscula.
Spicae terminales J- 5 cm. longae, foliatae ; rachis sublignosis glabris ;
glomeruli 2-3 flori ; flores albidi minimi ; tepala obovata emarginata, glabra,
unineroia ; nervus prominens. Ovarium depresso- globosum ; Stylus bre-
viusculus ; stigmata 2, revoluta.
Ouest : près de l’enabouchure de la Mahavavy, sud de Majunga,
Perrier 13.869.
3. Lagrezia linearilolia sp. nov. — Planta sufjruticosd, multos
caulos, ad 20 cm. altos, radicibus longis, crassis ; caules graciles. Folia
auguste linearia, ad 2 cm. longa., Spicae 3-4 cm. longae, foliatae; rachis
glaber ; glomeruli 2- flori ; flores flavescentes ; tepala angusta-oblonga, acuta,,
glabra. Ovarium ovoideum ; Stylus subnullus ; stigmata 2.
Ouest : au N. de Majunga, Perrier 13.844.
4. Lagrezia paniculata, sp. nov. — Planta annua (?)* herbacea,
30 cm. longa. Folia oblongo-spatulata, sessilia, 5 mm. longa, crassiuscula.
Inflorescentia paniculata; ramuli floriferi spicati ; flores albidi; tepala
auguste ovata, I-nervia, glabra; ovarium depresso- globosum ; Stylus elon-
gatus ; stigmata 2.
Ouest : près de Majunga, Perrier 13.194.
5. Lagrezia comorensis, sp. nov. ■ — • Planta perennis. Folia ovato-
oblonga, pedunculata, alterna, acuta, sparse pilosa, basi obtusa ; petiolus
2-4 cm. longue; limbus ^ 7 cm. longue, 3 cm. latus. Flores in spicas
terminales axillaresque, simplices ; spica 8-16 cm. longa; glomeruli 2-b flori ;
tepala bracteis longiora, oblonga, obtusa; bracteae et bracteolae ovato-aeutae,
ovarium ovatum ; Stylus breviusculus ; stigmata 2.
Comores : Mayotte, Boivin 3.120.
6. Lagrezia Suessenguthi sp. nov. — Planta sujfruticosa, , ad
60 cm. alta, glabra; caulis teres, striatüs, lignosis. Folia pedunculata,
oblongo-lanceolata, acuta, ba.si truncata ; petiolus. 1-5 cm. longue ; limbus
4-11 cm. longue, 3-4,5 cm. latus; costae secundariae utrinque 6, leviter
arcuatae. Flores in spicas terminales axilleresque ; spica terminalis ad 20 cm.
longa, axillares breviores ; flores flavescentes ; bracteae quam tepala multo
breviores, ovatae, acutae ; tepala angusto oblonga; ovarium ovoideum; Stylus
breviusculus ; stigmata 2.
Ouest : Port-Levens, Boivin 2.374.
7. Lagrezia Humberti, sp. nov. — Planta suffruticosa. Folia petiolata,
ovata, acuminata, basi obtusa; petiolus 1,5-3, 5 cm. longue ; limbùs 6,5-
11 cm. longus, 3,5-5 cm. latus, pilis décidais appresse vestitus ; costae
1. Nous l’avons nommé Suessenguthi en l’honneur du Professeur Suessenguth,
spécialiste éminent des Amaranthaeeae.
— 487 —
secundariae 6, arcuatae. Spicae axillares, flexuosae, graciles, interruptae.
Has i (-2) in axilla bractearurri ; bracteae acuminatae, mucronulata ; bracteo-
lae similes ; tepala oblonga ; ovarium ovoideum ; Stylus subnullus ; süg-
mata 2.
Ouest : aux environs d’Antongondriha (N. E.) : mont Anjenabe,
ait. 300-600 m., Humbert et Capuron 24.067.
8. Lagrezia ambrensls sp. reoe. — Planta annua, herbacea, 25 cm.
longa, gracilis. Folia ovata, acuta, basi-obtusa, integra, pilosa ; petiolus
1-2 cm. Ion gus j limbus 2,5 cm. longus, 1-1,5 cm. latus j nervus médius haud
prominens ; nervis lateralibiis S-jugis, arcuatis. Spicae terminales axilla-
resque, 2-4 cm. longue ; rachis breviter pilosa ; glomeruli 3-4 flori ; bracteae
quam tepala breviores ; tepala ovato-oblonga, glabra j ovarium ovoideum;
Stylus teres ; stigmata 2, divaricata.
Centre ; environs de Diégo-Suarez, montagne d’ Ambre, ait. vers
1.100 m., forêt sur sol volcanique, Humbert 3979.
Le L. Decaryana se rapproche du L. linearifolia par ses feuilles
linéaires, mais il en diffère par ses inflorescences beaucoup plus
longues et étroites, par ses fleurs beaucoup plus petites à sépales
non acuminés ni mucronés. Le L. Perrieri se rapproche du L. minu-
tiflora Schinz et du L. micrantha Bak. par ses épis à fleurs très
petites, mais il s’en distingue aisément par ses feuilles obovales à
pétiole indistinct. Le L. paniculata se distingue de toutes les espèces
mentionnées ci-dessus par son inflorescence. Le L. Suessenguthi est
proche du L. Boivini (Hook.) Schinz par ses glomérules floraux, mais
il en diffère par ses épis longs à rachis fort, par ses feuilles, etc. Le
L. comorensis et le L. Humberti ont des feuilles ovées-elliptiques,
mais dans la première espèce le limbe est à peine aigu, au sommet,
tandis que dans la deuxième il en est acuminé ou cuspidé ; leurs
inflorescences sont différentes. Le L. ambrensis . est voisin du
L. Boivini (Hook). Schinz mais il en diffère par ses épis plus courts
et plus larges, par ses feuilles poilues, etc.
Distribution géographique. — Les espèces malgaches de Lagrezia
actuellement connues, sont au nombre de 12, dont 11 vivent à Mada¬
gascar et 1 aux Comores. Voici la distribution par Domaines floris¬
tiques de ces 11 espèces :
Est (3 esp.) : L. madagascariensis (Poir). Moq., L. micrantha
(Bak.) Schinz, L..minutiflora Schinz.
Centre-Ouest (1 esp.) : L. ambrensis Cavaco.
Ouest (7 esp.) ; L. Perrieri, sp. nov., L. Humberti, sp. nov.,
L. Decaryana, sp. nov., L. linearifolia, sp. nov., L. Suessenguti, s.p.
nov., L. paniculata, sp. nov., L. Boivini (Hook.) Schinz.
Le nombre d’espèces augmente donc du versant oriental au
versant occidental, c’est-à-dire, du versant le plus humide au ver-
— 488 -
sant le plus sec de la Grande Ile. Le versant occidental est par
ailleurs celui qui a plus de rapports avec la flore africaine.
Une espèce, le L. comorensis Cavaco, a été récolté aux Comores
par BoiviN (échantillon n° 3120).
Un Lagrezia a été signalé déjà de l’autre côté du canal de Mozam¬
bique, au Congo Belge, nommé par Schinz, Lagrezia obcordata. Les
flores du Mozambique, des Rhodésies et d’Angola étant encore
imparfaitement connues, il est possible qu’on vienne à découvrir
un jour des représentants de Lagrezia, dans ces territoires africains.
Standley a rangé dans le genre Lagrezia, le Celosia monosperma
Rose, récolté au Mexique. La présence au Mexique d’un Lagrezia^
nous incline à penser que ce genre a du avoir une beaucoup plus large
distribution autrefois. Cette distribution ne pourrait être interprétée
sans que l’on fît appel à l’hypothèse de l’existence ancienne de con¬
nexions intercontinentales. Mais aucune espèce de Lagrezia n’a été
signalée jusqu’à présent en Amérique du Sud ce qui rend incompré¬
hensible sa distribution géographique. Pour l’expliquer, on peut sug¬
gérer que les Lagrezia ont disparu de l’Amérique du Sud et de
l’Amérique Centrale après avoir gagné le Mexique et que le Lagrezia
monosperma en est une relicte.
On peut admettre aussi, que les Lagrezia existent en Amérique
Centrale et Sud sans que l’on connaisse son existence faute d’études
floristiques assez approfondies. Cette hypothèse nous semble pos¬
sible.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
1. De Candolle, Prodr. XIII (1849), 252.
2. Pflanzenfamilien, ed. 2, 16® (1934) 35.
3. Bot. Jahrb. XXI (1895) 179.
489
Étude paléoxylologique du Sahara (xvi). ■. Sur un échan¬
tillon SILICIFIÊ RÉCOLTÉ DANS LES COUCHES POST-ÉOCÈNES DE
TiSSERLITINE, SUR LA BORDURE NW DE L'AdRAR DES IfORAS.
Par Edouard Boureau.
SOUS-DÏRECTEUR AU MUSÉUM.
Le bois minéralisé qui fait l’objet de la présente Note, appartient
à une intéressante collection adressée au Muséum, par M. A. Cornet,
chef de la section de Géologie du Service de la Colonisation et de
l’Hydraulique de Birmandreis-Alger. Nous lui adressons nos plus
vifs remerciements.
D’âge post-éocène, cet échantillon provient d’un calcaire à silex
et à Gastropodes, reposant sur le Continental intercalaire, situé à
17 km. au N.W. de Tisserlitine, par 0^32' de longitude Est et par 21°0'
de latitude Nord c’est-à-dire sur la bordure occidentale de l’Adrar
des Iforas, au N. du Timétrine et de la vallée du Tilemsi, à quelques
220 km. au N. d’Asselar. Rappelons que le Danien d’Asselar, nous a
déjà fourni un Ficoxylon cretaceum Schenk ^ et un Myristicoxylon
princeps Boureau ®.
Le spécinten en question se présente sous l’aspect d’un petit bloc
silicifié gris-brunâtre, légèrement rouge, veiné de gris-clair, très dur
et difficile à user et à polir, de 6 cm. X 4 cm. X 3 cm. Il appartient
à un tronc volumineux si on en juge par les rayons ligneux qui se
montrent parallèles dans les coupes transversales. Il présente des
traces de putréfaction. Ces destructions partielles des tissus ont
précédé la minéralisation.
1. Cornet A. — 1948. — Sur la réalité de mouvements post-crétacés au Sahara,
Trav. de V Institut de Recherches sahariennes, t. V, pp. 1-16, 1 pl., 1948.
2. Monod Th. — 1939. — Notes géologiques sur les confins sahariens du Soudan
Français. — Rev: Geogr. phys. et Geol. dynam., vol. XII, fasc. 4, pl. 1, fig. 1, 2 et 3.
Boureau Ed. et Th. Monod. — 1949. — Sur l’âge des couches à Ficoxylon cretaceum
Schenk en Afrique. — C. R. somm. Soc. géol. Fr,, nov. 1949, 13, pp. 294-295.
3. Boureau Ed. — 1950. — Étude paléoxylologique du Sahara (IX) : Sur un
Myristicoxylon princeps n. gen., n. sp., du Danien d’Asselar (Sahara soudanais). Bull.
Muséum, 2^ s., t. XXII, n® 4, pp. 523-528, 1950.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 5, 1952.
RUTACEAE
Rutoxylon Corneti, n. gen., n. sp.
(Collection Cornet, S 54 ; pl, I, fig. 1 et 2).
I. — Étude anatomique.
Bois hétéroxylé d’ Angiosperme. Pas de zones annuelles d’accrois¬
sement visibles.
1. Les vaisseaux.
a. Arrangement des pores. Les pores sont le plus souvent soli¬
taires, isodiamétriques et arrondis, quelquefois tangents ou très
légèrement aplatis par compression mutuelle. Ils forment, en coupe
transversale, des files radiales contenant, parfois, mais assez rare¬
ment, plus de 4 vaisseaux contigus. Les vaisseaux sont placés entre
des rayons rapprochés, avec lesquels ils sont souvent en contact,
généralement d’un seul côté. Les files vasculaires sont quelquefois
obliques. Lorsqu’il s’agit de files radiales, on en trouve une . seule
entre les rayons, parfois deux.
b. Dimensions des pores. (Tg X Rd). Les dimensions suivantes
ont été notées en coupe transversale : 30 (j. X 30 (rare) ; 50 p. X
55 P ; 50 P X 65 P ; 50 P X 70 P ; 55 P X 55 P ; 62 P X 84 p. 11 s’agit
de pores de petite et de très petite taille.
c. Aspect longitudinal des éléments de vaisseaux. Leur trajet est
rectiligne. Ils sont terminés par une cloison oblique qui semble faire
avec la paroi verticale un angle d’environ 45°
d. Abondance des pores. On en compte en moyenne 100 au mm^.
Ils sont donc très nombreux. Signalons que, dans notre figuration de
la coupe transversale (pl. I, fig. 1), les parties claires renferment
souvent des vaisseaux peu visibles. Ils sont donc plus nombreux
qu’ils ne pourraient le paraître après un examen superficiel de la
microphotographie.
e. Contenu des vaisseaux. Les éléments de vaisseaux contiennent
un dépôt résinoïde. De plus, une thyllose à parois minces, particu¬
lièrement abondante, rend difficile une bonne observation et notam¬
ment l’évaluation de la longueur des éléments de vaisseaux. Cette
thyllose. crée, dans les vaisseaux, de nombreuses cloisons horizon¬
tales, sensiblement équidistantes (de 30 à 50 p). Elle est issue des
cellules vivantes des rayons avec lesquelles les vaisseaux sont en
contact.
/. Épaisseur des parois :5 p.
— mi
g. Ponctuations latérales des vàisseaux. Elles sont aréolées,
Tsodiamétriques, alternées, à ouverture ponctiforme. Diamètre de
l’aréole : 8 [x.
*
2. Les rayons. (Coupe tangentielle).
Les rayons sont fusiformes, effilés, bisériés, à côtés parallèles, et
alors formés de cellules opposées ou alternées ; rarement trisérisés ou
unisériés, homogènes, du type I de Kribs. Les cellules couchées
apparaissent elliptiques et souvent séparées par des méats, à parois
épaisses (e = 6 (x) et à ouverture, par conséquent étroite. L’ouver¬
ture est allongée verticalement, quelquefois réduite à une simple
fente. On a pu mesurer des cellules ayant les longueurs d’axes sui¬
vantes : 12 (X X 12 [X ; 20 [X X 10 [X ; 20 (x X 20 (x ; 31 [x X 12 [X ;
37 |x X 12 (X. Leur observation est facilitée par la couleur brun-
sombre de leur contenu cellulaire. Les rayons sont séparés par
4 fibres (en moyenne) de largeur 12 jx chacune.
Les hauteurs de rayons, les plus fréquemment observées, sont les
suivantes :
30 cellules... . . 690 [x.
20 — 540 [X
17 — 314 fx
16 — 294 [X
15 — 343 (X
13 — 294 (X
4 — 147 [X
rayon 2-sérié
rayon 1-sérié
Largeur moyenne des rayons : 25 [x (rayon 2-sérié) ; largeur mini¬
mum : 10 [X (rayon 1-sérié).
On en compte 12 à 13 au mm horizontal tangentiel.
Ils présentent souvent des traces d’étagement, quelquefois assez
prononcées (pl. I, fig. 1), mais ils sont surtout disposés en chicane.
3. Les fibres et le parenchyme (?).
En coupe transversale, les fibres apparaissent quelquefois arron¬
dies, généralement fortement accolées les unes aux autres, ne lais¬
sant pas de méats entre elles ou laissant des méats très petits. Elles
sont sensiblement isodiamétriques ou de forme variée, quelquefois
triangulaire ou polygonale, fréquemment placées en files radiales.
Le diamètre moyen est de 12 [x, avec une paroi d’épaisseur inégale
quand on passe d’une fibre à l’autre. La paroi est quelquefois si
épaisse que l’ouverture est réduite à un point, lorsque la fibre est
isodiamétrique ou à une fente quand la fibre a une section allongée.
Dans d’autres cas, la paroi, plus mince, laisse une ouverture plus
grande (par exemple de diamètre, 7 [x pour une fibre de diamètre
12 (x). Elles sont couvertes, surtout sur leur paroi radiale, de grandes
— 492 —
.ponctuations simples (?), circulaires, contiguës, de diamètre 5 à 6 (x.
Il s’agirait donc de fibres libriformes (= f. simpliciponètuées).
D’autres cellules, dispersées çà et là au milieu des fibres à mem¬
brane très épaissie, rappellent les cellules parenchymateuses par
la moindre épaisseur de leur paroi. Mais, la distinction précise des
fibres et d’un parenchyme possible est particulièrement difficile à
établir. Les fibres ont une paroi qui peut être très épaisse, mais avec
toutes les transitions qui les acheminent vers de rares éléments à
paroi mince et la discrimination est difficile surtout en raison du fait
que tous ces tissus ont le mêtne contenu coloré en sDmbre. La coupe
transversale montre certaines zones entièrement sombres (pl. I,
•fig. 1) et cette teinte qui concerne aussi bien les vaisseaux que les
fibres, affecte pareillement les ouvertures cellulaires et les parois
elles-mêmes. Il ne s’agit donc pas d’une coloration qui mettrait en
évidence le parenchyme à l’exclusion du tissu lignifié.
IL — Affinités.
Les caractères saillants de cet échantillon sont les süivants : petits
pores nombreux (100 au mm^), de forme toujours arrondie, surtout
isolés et disposés en files radiales ou obliques plus ou moins lon¬
gues ; parenchyme rare ou absent. On peut y ajouter la présence, par
endroits, d’une disposition étagée des rayons, de fibres qui semblent
simpliciponctuées, à paroi surtout très épaisses ou modérément
épaisses et de rayons principalement 2-sériés, plus rarement 1 et
3-sériés, de hauteur inférieure à 1 mm.
Un tel groupement de caractères se rencontre rarement et c’est
à la seule famille des Rutacées qu’il nous a semblé possible de rap¬
porter notre échantillon, en raison des nombreux points communs,
tels qu’ils apparaissent si on se reporte au travail synthétique de
G. R. Metcalfe et L. Chalk Disons toutefois que malgré toutes
les recherches que nous avons faites, aucune essence actuelle ne
s’identifie exactement et complètement avec ce spécimen fossile
dont la détermination s’avère extrêmement difficile. Il s’agit très
probablement d’un plan ligneux qui n’a pas d’équivalent dans la
flore vivante ou qui correspond à une espèce actuelle non encore
décrite.
1. Metcalfe C. R. et L. Chalk. — 1950. — • Anatomy of the Dicotylédons. — Cf.
vol. I, pp. 305-316.
Planche I. — Rutoxylon Corneti Boureau.
Fig. 1. — Portion de coupe transversale.
Fig. 2. — Portion de coupe longitudinale tangentielle.
Cl. G. Tendron
Publié avec le concours C. N. R. S.
— 493 —
— Comparaison avec les espèces vivantes. ^ L’absence de
parenchyme élimine un bon nombre d’espèces comme celles de la
famille des Zygophyllaceae avec lesquelles on aurait tendance à
établir la comparaison à un premier examen. Parmi les Rutaceae quV
dans leur ensemble, possèdent la plupart des caractères de notre
échantillon fossile, citons :
— Chloroxylon swietenia D C. (Metcalfe et Chalk, loc. cit., fig. 13^
H et C). — “ Pores arrondis, disposés en files radiales ; mais jiarén-^
chyme circummedullaire (peu développé). Rayons plus larges. Etage*
ment net.
L’étagement des rayons se trouve exclusivement dans le genre
Chloroxylon et on observe une disposition en échelon dans les Fagara
(en partie), Phellodendron, Vepris et Zanthoxylon (en partie).
— Amyris balsamifera L. [ibid., fig. 73, L et D). — Pores égalè-
ment nombreux, en files, mais plus écrasés. Rayons unisériés..
Parenchyme peu développé.
— • Fagara angolensis Engl, [ibid., fig. 73, M.). — Pores compa¬
rables par leur disposition, mais parenchyme circummedullaire plus
développé.
— Halfordia scleroxyla F. v. M. [ibid., fig. 73, B). — Rayons du
même type avec, vues en coupe tangentielle, les cellules couchées
allongées verticalement.
— Comparaison avec les espèces fossiles.
1. Rutaceae. — Les seuls bois fossiles connus de Rutaceae ont été
rapportés au genre actuel Eoodia et pour cela désignés sous le nom
générique d’ Eoodioxylon Krâusel On connaît diverses espèces
d’Afrique :
— Eoodioxylon primigenium (Schenk) Krâusel des couches
Oligo-Miocènes d’Egypte et de Libye
— E. Geinitzi (Schenk) Krâusel également des couches Oligo-
Miocènes d’Égypte.
— E. intermediurri Krâusel des couches du Crétacé moyen et
supérieur d’Égypte.
Ces bois ont ceci de commun que leurs rayons sont unisériés et
hétérogènes avec des cellules dilatées. Ce caractère ne semble pas
appartenir aux Evodia qui, au contraire, ont des rayons plurisériés.
Sans doute, y aura-t-il lieu de réviser l’appellation générique de ces
bois fossiles, jusqu’ici, rangés dans un genre de Rutaceae.
1. Krâusel R. — 1939. — Ergebnisse der Forschungsreisen Prof. E. Sthomers in
den Wüstens Agyptens. IV. Die fossiien Floren Agyptens. — Abhandt. der Bayerischen
Akad. Wiss., Math.-Naturw. Abt, N. F. Ileft 47, 1939, pp. 1-40, 33 fig., pl. 1-23.
2. Boureau Ed. — 1950. — Étude paléoxylologique du Sahara (XI). — Sur un
échantillon d’Evodioxylon découvert à l’Ouest du Djehel hen Guénéma en Libye*-
Bull. Muséum, 2® s., t. XXII, n® 6, 1950, Paris.
— 494 —
2. Autres bois. — Certains autres bois fossiles rappellent encore
plus ou moins notre échantillon saharien. Citons en particulier une
-espèce indéterminée décrite par R. Krausel {lôe. cit:, pp. 109-110
fig. 33 et pl. 22, fig. 4 et 5). La disposition générale des pores, l’ab¬
sence de parenchyme développé et la présence de rayons rapprochés
font penser à notre échantillon saharien qui contient le même nombre
de pores au mm^, environ 100 (contrairement à ce qu’a indiqué
Krausel, qui donne 30-50, alors que sa figure 33 en montre une
centaine). Cette espèce indéterminée, ainsi figurée, provient des
couches du Sénonien inférieur d’Ain el Hâss (Krausel ; loc. cit.,
fig. 33). Toutefois, la répartition des pores présente quelques diffé¬
rences. Les vaisseaux sont en contact avec les rayons de chaque
-côté et leur répartition est moins uniforme dans l’échantillon saha¬
rien.
Notre bois fossile est nouveau. Comme nous considérons qu’il
s’agit d’une Rutaceae par l’ensemble de ses caractères, nous lui
donnons l’appellation générique nouvelle de Rutoxylon. Et nous
-appelons l’espèce Rutoxylon Corneti n. gen., n. sp., Boureau, en
remerciement à M. A. Cornet qui nous a communiqué l’échantillon
III. — Diagnose : Rutoxylon Corneti n. gen., n. sp.
Bois secondaire hétéroxylé. Vaisseaux diffus, surtout solitaires, tou¬
jours arrondis, disposés en files radiales, de petite et de très petite taille,
-au nombre de 100 au mm^, c’est-à-dire très nombreux, contenant fré¬
quemment un dépôt résinifère et souvent une thyllose abondante à paroi
mince. Rayons effilés, surtout 2-sériés, quelquefois 1- ou 3-sériés, homo¬
gènes, formés de cellules couchées elliptiques à paroi éprdsse, de hauteur
maximum 690 p., avec 30 cellules, quelquefois étagés ou souvent disposés
en échelon et chicanes. Fibres triangulaires ou polygonales, à paroi très
épaisse, à méats très peu développés, à contenu coloré. Parenchyme
■difficile à distinguer, probablement rare ou absent.
IV. — Age géologique. Continental terminal post-éocène.
M. A. Cornet qui a collecté l’échantillon, donne des précisions sur son
gisement. On a vu plus haut qu’il provient d’un calcaire à silex et Gas¬
tropodes.
D’après M. A. Cornet (in Utter.), ce calcaire à silex affleure fréquemment
dans la région située à l’W. de la frontière Algéro-Soudanaise, au N.
«t N. W. de Tessalit où il forme l’entablement de hamadas.
On a, en général, la série suivante ;
1. — 150 à 200 m. d’argile à silex reposant apparemment en concordance
sur le Continental intercalaire.
— 495 —
2. — Un premier banc calcaire (5 à 10 m.), avec Gastropodes (Turritella)
■et oogones de Chara.
3. — h à 1 m. de grès tendre fin.
4. — 4 à 5 m. de calcaires à silex avec bivalves (Cardium, proches de
<C. edule), Gastropodes et bois silicifiés.
Dans le gisement où M. A. Cornet a récolté Rutoxylon Corneti, les
-couches sont inclinées de 15“ à 20“ vers le N. W. et seul le niveau 4 de
la série précédente est représenté. Ce niveau 4, de calcaires à silex, se
décompose ainsi ;
a) Calcaires friables blancs, marneux et gréseux.
b) Calcaire brun, cristallin à grain fin.
c) Calcaire blanc, à mouchetures noires, avec rognons de silex. Gastro¬
podes, et Rutoxylon Corneti Boureau.
V. — Remarque.
Parmi les Flores fossiles sahariennes, il est de plus en plus clair
•qu'on doive distinguer, si on se base uniquement sur les échantillons
-dont l’âge a été établi de façon certaine, une Flore d’espèces
homoxylées dans le Continental intercalaire et une Flore d’espèces
hétéroxylées d’Angiospermes, dans le Continental terminal.
Il est relativement facile de séparer les représentants de ces deux
Flores en se basant sur l’anatomie et, même en l’absence d’une possi¬
bilité de détermination botanique très poussée, ils gardent toute leur
importance et leur signification stratigraphiques.
De plus, il est hors de doute que l’étude de l’évolution des Flores
angiospermiennes qui se sont succédé dans les couches continentales
du Sahara, depuis le Danien jusqu’à l’époque actuelle, avec tout ce
que cela comporte dans la recherche de l’établissement progressif
des déserts africains, permettra d’établir une chronologie plus
précise du Tertiaire et du Quaternaire de ces régions, en rapport
avec les modifications du climat. Mais il est nécessaire pour cela,
de décrire encore de nombreux échantillons récoltés en place, qui
constituent, pour la solution de ce problème, autant de jalons qu’il
-convient de situer, dans la mesure du possible, avec une grande pré-
-cision, géographiquement et stratigraphiquement.
Laboratoire d’ Anatomie comparée
des i^égétaux i^iùants et fossiles du Muséum.
— 496
Contribution a vétude hydro géologique de la Basse Seink
(Marais Vernier).
Par Raymond Furon.
Le Marais Vernier (2.200 hectares) est situé sur l’emplacement d’un ^
ancien méandre de la Basse Seine, à l’Ouest de Quillebeuf (Eure).
Il est limité au Nord par la Seine, au Sud par des falaises crétacées,,
disposées en arc de cercle, de la Pointe de. Quillebeuf à la Pointe de
la Rocque.
De 1947 à 1950, le Groupement Technique pour V aménagement des
Marais et Tourbières réalisa l’aménagement hydraulique d’une partie
du Marais. Cinq cents hectares, défrichés et labourés furent alors
mis en exploitation par la Société Tourbière et Agricole du Marais
Vernier. Un établissement modèle a été organisé. Son alimentation
en eau potable a posé quelques problèmes particuliers que j’ai
étudiés. Je remercie vivement M. Ph. Guillot de Suduiraut,
Directeur du Domaine du Marais Vernier, de m’avoir communiqué
les renseignements concernant le puits exécuté sur mes indications.
Du Marais Vernier, on ne connaissait que peu de chose, en dehors
des tourbes anciennement exploitées et dont l’analyse pollinique
a été publiée par C. et G. Dubois, jusqu’à la profondeur de 8 mètres.
Les tourbes sont parfois recouvertes des restes d’une forêt submergée
au III® siècle de notre ère, forêt dont on connaît les témoins tout au
long de l’estuaire et de la côte, à Fiquefleur, Vasouy, Pennedepie,
Criquebeuf, Villerville, etc.
Entre le Val du Puits (rive gauche, en amont de Quillebeuf, Eure)
et Petitvills (rive droite, Seine-Inférieure), la vallée de la Seine
mesure 2142 mètres de largeur, avec un lit mineur de 442 mètres..
La plaine est cotée + 5 mètres. Le niveau de la Seine oscille entre
4 m. 50 à marée haute et — • 1 m. 50 à marée basse (chiffres publiés^
par G. Lennieh). Le niveau exceptionnel de -|- 7 m. 80 fut atteint,
paraît-il, lors du raz de marée de 1658.
Dans la plaine alluviale, tous les sondages ont traversé une tren¬
taine de mètres d’alluvions et 3 bancs de tourbe entre — 5 et —
24 mètres.
Sur la berge, au Val du Puits, un puits d’essai dans le Crétacé a
donné :
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 5, 1952.
— 497
Au Nord du Marais Vernier, sur la rive droite de la Seine, à Tan-
■carville, le Service des Ponts-et-Chaussées a fait exécuter plusieurs
forages :
alluvions et tourbes . 29 m. 50.. de -p 4 m. 50 a — 25 m.
■Cénomanien . 17 m. 50. .de — 25 m. à — 42 m. 50
Albien aquifère . . . -1-6 m. . .de — 42 m. 50 a — 48 m. 50
L’eau, un peu saumâtre, remonte à 16 mètres du niveau du sol,
mais le niveau varie avec la marée.
Au centre du Marais Vernier, près de la ferme modèle, le nouveau
puits foré sur mes indications, par les Établissements Fortin, de
Rouen, a donné la coupe suivante :
alluvions et tourbes . 2 m. 80.. de -b 2 m. 20 à — 0 m. 60
limons sableux et galets . 1 m. 70. .de — 0 m. 60 à — 2 m. 30
craie glauconieuse altérée (Céno.) 1 m. 80.. de — 2 m. 30 à — 4 m. 10
craie glauconieuse à silex {id) . . .11 m. 90. .de — 4 m. 10 à — 16 m.
argile sableuse verte (Cénomanien -b 1 m. 80.. de — 16 m. à 17 m. 80.
Ce dernier niveau étant aquifère, le puits fut arrêté à 20 mètres.
Le débit initial de 3 mètres cubes heure fut porté à 14 mètres cubes/
heure, après acidification. L’eau remonte de 12 mètres pour se main¬
tenir à 8 mètres au-dessous du niveau du sol.
L’eau a été analysée par le Service de Contrôle des Eaux de la
Ville de Paris (analyse N“ 4-51-053), sur échantillon prélevé le
20 août 1951. Ses caractéristiques sont les suivantes :
Température .
Résistivité électrique (en ohms, à 18°) .
Matières organiques (en Oxygène) .
Ammoniaque (en azote ammoniacal) . .
Nitrites (en azote nitreux) .
Nitrates (en azote nitrique) .
Alcalinité (en CaO .
Chlore des chlorures (en Cl) .
(soit environ 200 mmg de NaCl par litre)
Sulfates (en SO®) . .
Fer (en Fe) .
Silice (SiO®) .
Bacterium coli . 0 (par litre)
Bactéries putrides . 0 (par litre)
Bacillus perfringens . 0 (par litre)
11»7
1275
— 498
C’est donc une eau très pure au point de vue bactériologique, mais
elle contient une teneur anormale de chlorure de sodium, en fer et
en silice (tout en étant parfaitement potable). On peut penser que le
Fer et la Silice proviennent des argiles et sables glauconieux, tandis
que les chlorures proviennent du voisinage des eaux saumâtres de
la Basse Seine qui se trouvent en contact avec les sables aquifères
cénomaniens et albiens, qui affleurent à Cricquebeuf et au Havre et
passent sous l’estuaire de la Seine.
Les puits du Marais Vernier, du Val du Puits et de Tancarville
précisent nos connaissances sur l’allure de la zone aquifère (Céno¬
manien inférieur et Albien) dans la Basse Seine. Le puits du Marais
Vernier montre que cette zone n’a pas été complètement déblayée
par l’évolution du méandre de la Seine et qu’il subsiste un ilôt de
Crétacé qui n’est recouvert que par 4 m. 50 d’alluvions et de tourbes.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
— 499 —
HYDROGÉOLOGIE DU LUTÉTIEN
DANS LE Valois, le Multien et la Goele.
Deuxième partie ■. Eaux souterraines du Lutétien
(8® note).
Par R. Soyer.
L’hydrogéologie de cette région, définie dans une note précé¬
dente (1) a attiré l’attention de plusieurs auteurs, et notamment
de Paul Lemoine (2-3), R. Abrard (4-5) et P. Jovet (6). Bien que
la fréquence des forages conduits au Lutétien diminue progressive¬
ment en s’éloignant de la région' parisienne, une collection d’une
quarantaine d’ouvrages donne une, première vue d’ensemble du
comportement des eaux du Lutétien.
Synclinal de la Seine.
1. Charmentray. — Forage par de Hulster Faibie (4).
Sol à -f 67,35.
D.H : la m»
61,00.
D.H : 11 m»
Ride de Louvres et Anticlinal du Bray.
3. SuRViLLiERs. — - Forage de la Cartoucherie, en 1916 par Portet.
et Bernard (7 p. 28).
Sol à -f 145,00.
M.C. : 5,75 102,60 à 96,85
C.G. : 27,35 96,85 69,50
Venues ascendantes constatées à la traversée du C.G.I., entre -f- 79,80 et
-f 69,50. N.S. : +,^84,00.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 5, 1952,
— 500 —
4. IvERNY. — Forage Haquin 1888 par Bécot.
Sol à + 120.
Lutétien sur 5,88 de + 65,70 à + 59,82
Eau dans les M.C.
N.S. ; + 90,00 N.P. ; + 86,75 D.H. : 5
Dans le forage intercommunal d’Iverny-Villeroy, implanté plus
au sud, le sommet du Lutétien est à + 57.90.
5. Penchard. — Forage 1909 par Portet et Bernard (2 p. 455).
Je modifie, après vérification, l’interprétation de P. Lemoine.
Dans ce forage qui a atteint la base du Sparnacien, les essais ont
donné à la traversée du Lutétien :
N.S : + 98.65 N.P ■: + 89.65 D.H : 10 m®
6. Crégy les Meaux. — Forage à la Ferme de Chaillouet —
1893 — par Bécot.
Sol à + 116,00.
7. Vareddes. — (4 p. 73).
Sol à + 72,20
Lutétien décapé sous les Alluvions de + 62,70 à + 48,50
Eau dans le C.G.I.'— N.S. : + 50,10 D.H. : 0 m® 500
Titre hydrotimétrique : 37 d 2.
8. Forfry. — Forage de la Distillerie, en 1910 par Portet et
Bernard.
Sol à + 111,00.
Lutétien : 32,68 de + 80,00 à + 47,32
Eau dans C.G.M. à + 88,40 puis + 86,85
Eau dans C.G.I. 85,55
Le forage n’exploite que la nappe sparnacienne.
— 501 —
9. Etrepilly.
Portet.
M. C. : sur 4,48
C.G.S. : 3,31
C. G.M. : 7,31
D. H. : 2,1 m3.
10. Lizy sur Oui\cq. • — Forage de l’Usine à gaz (3 p. 121).
Sol à + 52,00.
Lulélien vers 21,40 : + 52,00 à + 30,60
L’eau est captée simultanément dans le Lutétien et le Cuisien.
N. S. ; + 48,00
Synclinal du Thérain.
11. Ver. — Puits de la commune de Dammartin en Goële. —
1880 (3 p. 160).
Sol à + 88,00.
Lutétien sur 2 m. environ : + 72,00 à + 70,00
D.H. : 25 m^
12. Ver. — Puits sans emplacement connu (3 p. 161).
Sol à + 84,00.
Sommet du Lutétien à -(- 70,80
A la cote + 67,20, venue artésienne. N.S. > 84,00 N.P. : + 83,90
D.H. : 30 m3 ,
13. Plessis Belleville. — Forage Portet 1903.
Sol à + 117.
M. C. et C.G.S. : 15,72 + 68,70 à + 52,98 ■
C.G.M. et C.G.I. : sur 12,36 + 52,98 à + 40,62
N.S. ; + 84,95
La base du Lutétien y reposerait sur l’Argile de Laon (3 p. 138).
14. Saint Pathus. — Forage 1935 par de Hulster Faibie & C*®.
Diamètre terminal : 150 mm.
Sol à + 112,00.
Lutétien : 33,50 + 65,00 à + 31,50
N. S. ; + 96,00 D.H. : 9 m»
15. PuisiEux. — Puits communal au lieu-dit : la Chaussée
(3 p. 141).
Sol à 4- 72,90
Lutétien sur 2,20 -f 59,40 à -f- 57,20
N.S. ; + 71,70 N.P. ; + 70,85 D.H. : 1,8 m^
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n“ 5, 1952.
— Forage à la Ferme de Manluy en 1902 par
Sol à + 140,00.
d- 84,00 à + 79,52
79,52 74,21
74,21 ' 66,90
33
— 502 —
16. Vincy-Manœuvre. — Forage 1900 par Portet.
Sol à + 133,00 .
Lut. sup"^ et moyen sur 17 m. 80 + 81,70 à + 63,90
N.P. : + 77,00
Anticlinal du Multien (ou axe de Granoïlliers ) .
17. Apremont. — Forage communal par les Fils de Lefèvre
Frères (5).
Sol à + 115,00.
Lutétien : 39,75 + 89,75 à + 50,00
N.S. : + 66,00 N.P. : + 64,00 D.H. : 10
18. Aumont. — Trois forages sont connus dans cette localité
(3 p. 79 à 82).
Forage 1906 par Portet.
Sol à + 90,00.
Avant-puits : 38,40 -|- 90,00 à -f- 51,60
C.G.S. : 5,20 51,60 46,40
C.G.I. : 11,90 46,40 34,50
N.S. : 51,85 N.P. ; + 50,60 D.H. : 3 m»
19. Forage 1921 par Vineent & C*®.
Sol à -(- 84,00.
Avant-puits ; 24,64 -p 84,00 à -j- 59,36
Lutétien sur : 22,21 59,36 37,15
Eau dans C.G.I. : N.S. : -h 50,05
20. Forage communal par de Hulster Faibie & G*®
(4 p. 9).
Sol à -1- 95,00.
Avant-puits et C.G.S. : 33,75 -|- 76,75 à -f- 43,00
C.G.I. : 8,50 43,00 34,50
N.S. : -I- 55,00 N.P. ; -f- 55,00 D.H. : 16 à 20
L’Argile de Laon aurait été reconnue sur 2 m. 50, sous le C.G.I. (3 p. 82).
21. Senlis. — Forage communal 1928-29 (8 p. 433). — Forage
au Sparnacien avec essais de débit dans la traversée du Lutétien.'
Sol à -1- 75,00.
M.C. et C.G.M. : 22,00 -f 75,00 à 53,00
C.G.I : 10,10 53,00 42,90
Venues aquifères entre -|- 48,10 et -f- 46,00, dans les sables à « têtes
de chats ».
N. S. inconnu. — D. H : 10 m® sous une dénivellation de 10 m. en
pompage.
— 503 —
22. Montlognon. — Forage par Meurisse (5).
Sol à + 68,00.
Lutétien : 29 rn. + 67,00 à -)- 38,00
N.S. : + 63,45
23. Ermenonville. — Il existe 3 forages dans la localité.
Forage chez le Prince Radziwill — 1925 par Lefèvre Frères
24. Distillerie Barbot — 1912.
Sol à + 108,00
Lutétien sur : 5,46 + 78,46 à + 73,00
N.S. : 85,82
25. Forage communal ; routes de Ver et de Nanteuil (4 p. 8).
Sol à + 104,00
Lutétien sur : 11,70 + 73,90 à -|“ 62,20
D.H. : 10 m3
26. Versigny. — Forage au Château de Kersaint, 1901, par
Portet.
Sol à + 80,00
Avant-puits : 2,95 -f- 80,00 à + 77,05
Lut. supi : 10,87 77,05 66,18
N.S. : + 78,60 N.P. : 76,35 D.H. : 2,7 m"
27. SiLLY LE Long. — Forage de Rohan par Bécot, 1888.
^ Sol à -f 126,00 .
Lutétien : 28,22 + 83,12 à + 54,90
N.S. : + 91,00
Un sable fin grisâtre tirgileux, observé au sommet du Cuisien
est peut-être l’équivalent de l’Argile de Laon.
28. Chevreville. — Forage Portet 1903.
Sol à + 120,00.
Lutétien : 24,50 + 74,50 à -f 50,00
Eau dans le C.G.I. : N.S. : -j- 97,40
504 —
29. Bouillancy. — Ferme des Gueux — 1903 par Portet.
Sol à + 106,00
Lutétien sur 4,20 + 67,45 à + 63,25
N.S. : + 92,05
30. Reez Fosse Martin. — Fo,rage 1891 par Bécot.
Sol à + 126,00.
Lutétien sur 7,20 + 77,05 à -|- 69,85
N.S. ; + 91,26 N.P. : + 89,63 D.H. : 4,2 m*
Une première venue aquifère a été observée au milieu des Caillasses,
à + 73,78 ; N.S. : + 91,11
31. Reez Fosse Martin. — Forage à la Râperie de Nogeon par
Arrault (2 p. 446).
Sol à + 133.
Lutétien : 24,07 de + 89,86 à + 65,79
Argile de St Gobain reconnue au sommet du Lutétien sur 1 m. 50
N.S. : + 88,92 D.H. : 18 m^.
32. Rouvres. — Forage 1901 par Pagniez et Brégi (3 p. 148).
Sol à + 140.
Lutétien : 31,70 + 102,00 à + 70,30
La base du Calcaire grossier reposerait sur l’Argile de Laon.
Dans le Lut. sup^ : N.S. : 83,50
— Lut. inP : N.S. : 85,00
Nord du Valois.
33. Brasseuse. — Forage 1905 par Vincent (3 p. 91).
Sol à + 104,00.
Lutétien sur 32,70 de + 104,00 à + 71,30
N.S. : 74,95 N.P. : + 71,65 D.H. : 5,7 m^
34. Peroy les Gombries. — Forage par de Hulster Faibie
(3 p. 133).
Sol à + 126,00.
Lutétien sur 30,50 de + 87,00 à + 56,50
35. Peroy les Gombries. — Forage par Brochot en 1866.
Sol à + 126,00.
Lutétien : 35,42 de + 86,64 à + 51,22
Les niveaux aquifères suivants ont été observés :
Dan» les M.C.
C.G.S.
C.G.M.
C.G.I.
C.G.I.
à + 86,14
82,60
73,56
53,90
51,22
N.S.
: + 93,22
93,40
93,40
93,40
84,00
505 —
36. ViLLERs St Genest. — Forage communal par Portet —
Diam. : 0.202.
Sol à + 125'00.
Lutétien : 6,17, de + 83,57 et + 77,40
N.S. : + 97,70
37. Antilly. — Forage à la Râperie (3 p. 78). J’adopte ici les
interprétations de l’enquête Debauve.
Sol à + 94,00.
Lutétien sur 23 m. 10, de + 83,00 à -f- 59,90
N.S. : + 90,43
38. ViLLERs CoTTERETs. — - Foragc de l’hospice par Bécot en 1898.
Sol à + 140.
Lutétien sur 13 m. 15 de + 133,00 à + 119,85
Dans M.C. à + 131 N.S. : + 133,30
C.G.S. 128,30 131,80
C.G.I. 127,00 128,75
C.G.I. 121,70 122,10
Les résultats de ces forages sont condensés dans le tableau sui¬
vant, où figurent quelques indications relatives aux débits, mais où
ne figurent pas les diamètres, trop fréquemment inconnus.
Ce tableau fait apparaître la répartition de la mise en charge des
eaux du Lutétien.
1. plus de 5 Kgs : Penchard — Saint Pathus.
2. 4 à 5 Kgs : Crégy les Meaux, Ermenonville, Chèvreville.
3. 3 à 4 Kgs : Crégy les Meaux, Forfry, Plessis Belleville, Péroy
les Gombries.
4. 2 à 3 Kgs : Charmentray (CGI), Iverny (CGS), Crégy les Meaux
(CGS), Forfry (CGM), Silly le Long (CGI), Bouillancy (CGI), Antilly
(CGM). ' ' '
Les charges indiquées dans les séries 1 à 3 concernent exclusive- «
ment des forages conduits au C.G.I.
11 apparaît que les forages où la charge ascensionnelle atteint
les plus fortes valeurs sont situés dans une zone correspondant à
l’aire d’affaissement des axes tectoniques. Celle-ci forme une dépres¬
sion centrale délimitée d’ouest en est par les localités de Montlo-
gnon et Bouillancy, au nord, et par celles de Thieux et Villenoy,
au sud. Cette gouttière axiale, orientée NNE-SSW, se raccorde parle
sud à la zone des fortes et moyennes pressions des eaux souterraines
du Lutétien du Parisis (10, fig. p. 140).. Cette zone remarquable est
entièrement comprise dans la région où les assises lutétiennes, au
complet, sont recouvertes par des sédiments plus récents.
L’extrême variabilité des débits obtenus est conditionnée par
506
507 —
trop de facteurs (diamètre, équipement du puits, mode d’exécution
et de pompage, etc.) pour que l’on en puisse tirer des conclusions.
Il apparaît toutefois qu’ils sont en général beaucoup plus faibles
que dans le synclinal de la Seine et le sud du Parisis.
Comme dans les autres régions de l’Ile de France, la charge croît
avec la profondeur ; les eaux du CGI sont les plus abondantes et les
plus ascendantes.
En ce qui concerne l’allure de la courbe pièzométrique générale,
dont trop peu d’éléments permettent de suivre l’évolution dans le
temps, il faut se borner à observer que dans les forages d’Aumont
et de Réez Fosse Martin, effectués à des époques espacées, il n’appa¬
raît aucun signe d’affaissement de la mise en charge, et plutôt même
un relèvement de celle-ci.
Les sources.
Sur le pourtour de la région étudiée, la fréquence des sources a
attiré l’attention des auteurs. En 1829, Héricart de Thury faisait
déjà connaître plusieurs niveaux aquifères du Lutétien résurgissant
aux environs de Thury en Valois (11), notamment les sources de
St Wast et de Grivette, issues toutes deux du CGS, dans la vallée de
la Grivette.
Plus récemment, Dommanget (12) a énuméré un certain nombre
de sources à gros débit alimentant le bassin de l’Ourcq. La plupart
sont issues du CGI au contact du Panisélien : la Savières à Vierzy,
la fontaine St Antoine qui alimente l’étang d’Ogny, les sources de
Fleury. Citons en outre la source de l’Automne à Pisseleux.
En 1929, Paul Lemoine (2) soulignait la constance du niveau
d’eau du Lutétien Inférieur et l’abondance des sources entre Crépy
et Senlis. Il observait aussi que les causes déterminantes de ce
niveau, indépendant du niveau général des vallées, était rnal con¬
nues.
P. JovET, qui a longuement parcouru le Valois (6), précise que les
sources à gros débit sortent de la base du Lutétien ; certaines
affectent la forme de gouffres, sortes d’entonnoirs où l’eau sort de
griffons bouillonnants pour alimenter des cressonnières. Il souligne
le caractère ascendant de ces eaux, nombreuses notamment en
contrebas de Thury et en aval de Baron.
D’autres sources apparaissent au contact du Lutétien supérieur
et du Lutétien inférieur, notamment sur la rive droite de la Ger-
gogne, 2 Km. à l’est de Rosoy en Multien, et à Marolles (fontaine de
Nimer).
Enfin, au nord du Valois ; les sources sont nombreuses à la base
du Lutétien ; il faut citer celles de Largny sur Automne, à la cote
98.20, débit horaire : 10 m® ; celles d’Haramont (-f- 90 — 900 m®/
— 508 —
24 h) et de Vivières (+96 120 m®/24 h), et les captages de^ Pierre-
fonds : les Valets, les Roches et les Cascades, qui sortent de la
« Pierre à liards » sur l’Argile de Laon (Abrard in Lemoink, 3 p. 136).
Conclusions générales.
C’est la disposition tectonique générale qui conditionne la résur¬
gence des eaux du Lutétien. Au nord, la crête d’Hartennes renvoie,
tantôt dans le bassin de l’Aisne, tantôt dans celui de l’Ourcq (la
Savières) les eaux météoriques infiltrées dans le Lutétien décapé et
absorbant. A l’est et à l’ouest, les limites élevées de la zone centrale
déprimée renvoient vers l’extérieur, par les vallées de la Grivette
et de la Gergogne, les sources affluentes du bassin de l’Ourcq, et par¬
celles de l’Automne, de la Nonette et de la Thève, les nombreuses
résurgences dépendant du bassin de l’Oise.
La disposition des assises opère ainsi une répartition des eaux
souterraines, dont une partie regagne le réseau hydrographique, et
l’autre partie s’écoule par la gouttière souterraine axiale, en direction
de la fosse synclinale profonde.
Le Valois et ses annexes apparaissent ainsi comme une zone
d’alimentation importante des eaux souterraines du Lutétien, et le
fait est d’autant plus à souligner qu’il intéresse également d’autres
formations aquifères.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
(1) Soyer R. — Hydrogèologié du Lutétien dans le Valois, le Multien
et la Goële. — Première partie : stratigraphie et tectonique (7® note).
B.M.H.N. (2) t. XXIV n° 3, 1952, pp. 341-345.
(2) Lemoine P. — La géologie souterraine de la région entre Meaux et
Villers-Cotterets. B. S. G. F. (4) t. XXIX, 1929, pp. 435-462.
(3) - L’Ile de France — • T. 2, Chap. 3. — ■ Valois et Multien, Mém.
Mus. Nat. Hist. Nat. N**® sér. 1939, t. VII, fasc. 2, 173 p.
(4) Abrard R. — Contribution à l’étude hydrogéologique du Rassin de
Paris. Ann. des Mines, mai-juin 1937, pp. 1-120.
(5) - l®r supplément. Ann. des Mines, 1938.
(6) JovET P. — Le Valois. — Étude phytosociologique et phytogéo-
graphique. 1 vol. in-8®, 389 p., 79 tab., 28 cartes, Paris 1950.
(7) Soyer R. — Feuille de Dammartin en Goële au 50.000®. — Coupes
détaillées et notes hydrogéologiques. B.S.C.G.F., N® 226, t. XLVII,
1949, pp. 19-38.
(8) Roursault h. et Lemoine P. — Sur la constitution du Tertiaire
inférieur de la région de Senlis. B. S. G. F. (4) t. XXIX, 1929, pp. 427-
434.
— 509
(9) DoLtFus G. F. — • Notes géologiques et hydrologiques sur le bassin
de la Seine et de la Loire. B.S.C.G.F. — No 176, t. XXXIII, 1929
pp. 17-37.
(10) Soyer R. — Hydrogéologie du Lutétien dans le Parisis. (6® note).
B.M.H.N. (2) t. XXIV, 1952, pp. 130-142.
(11) Hericart de Thury. — Notice historique sur la plantation de la
Montagne St Martin le Pauvre, entre Thury et Boulard. Paris
1829, 28 p.
(12) Dommanget. — La rivière d’Ourcq et ses affluents. — Étude histo¬
rique et hyrdographique . Compiègne, 1906, in-8'>.
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE. — IMPRIMERIE F. PAILLART. - 20-11-1952.
ERRATUM
Dans la note : J.-M. Remy, Sur des Crabes sub-fossiles de
Nouvelle Calédonie, Bulletin Muséum XXIV, 1952, p. 114-117.
Lire p. 117, au sujet de la provenance de Scylla serrala — non pas
Mangrove de la Negropo, près de Canala, mais Mangrove de la Foa.
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs . 453
Communications :
P. Paulian. Compte-rendu d’une mission aux Iles Kerguelen et Amsterdam,
1951-1952 . 455
F. Grandjean. Observations sur les Palaeacaroïdes (2® série) . 460
J, Aubry et C. Masson. Contribution à la faune endogée de l’Algérie. Sym-
phyles . 468
J. M. Gaillard. Note sur la ponte de Gibbula Pennanti Philippi (Gastéropode
Diotocarde) . 474
A. Guillaumin. Plantes nouvelles rares ou critiques des serres du Muséum . 477
R. SiLtANS. Contribution à l’étude phytogéographique des savanes du Haut-
Oubangui. (De l’importance du facteur biotique) . 478
A. Cavaco. Lagrezia de Madagascar et des Comores {Amarantaceae) . 485
Ed. Boureau. Étude paléoxyloîogique du Sahara (XVI) : Sur un échantillon
silicifié récolté dans les couches post-éocènes de Tisserlitine, sur la bor¬
dure NVV de i’Adrar des Iforas . 489
R. Furon. Contribution à l’étude hydrogéoiogique de la Basse Seine (Marais
Vernier) . 496
R. Soyer. Hydrogéologie du Lutétion dans le Valois, le Multien et la Goele,
Deuxième partie : Eaux souterraines du Lutétien (8® note) . 499
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, PARIS V®
Archives du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’ Histoire naturelle). Ne paraît
plus depuis 1938. (Le volume : 1500 fr.).
Bulletin du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, abonnement annuel France, 1500 fr.. Etranger, 2000 fr.).
Mémoires du Muséum national d’ Histoire naturelle, nouvelle série com¬
mencée en 1936. (Sans périodicité ; un vol. 1200 fr.).
Publications du Muséum national d' Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933 ; prix du fascicule ; 300 fr.).
Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
Notulæ Systematicæ. (Directeur, M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 600 fr. ;
Etranger, 900 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le D^ R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel, France, 500 fr..
Etranger, 600 fr.).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’IIisioire naturelle
à Binard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de VHomme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme ; Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d' Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’ Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921.
Abonnement annuel : 1000 fr.
Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, Laboratoire de Crypto¬
gamie ; paraît depuis 1924; abonnement, France, 400 fr.. Etranger
600 fr.).
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur M“® Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement, France, 600 fr..
Etranger, 900 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeur M. Roger Heim, Laboratoire de Chryptogamie. Paraît depuis
1928 ; abonnement France et territoires d’Outre-Mer, 500 fr., Etranger,
800 fr.
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères, (Direc¬
teur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 500 fr. ; Étranger, 900 fr.).
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F. PAILLART. - 20-11-1952.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome XXIV
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N° 6. — Décembre 1952
MUSÉUM NATIONAL D’IIISTOIUE NATURELLE
57, RUE CUVIER
- PARIS-V” -
RÈGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d 'Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im¬
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus¬
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie¬
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteiu-s.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur. ,
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils
sont priés d’incrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé¬
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser
directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
TIRAGES A PART
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en
outre s’en procurer à leur frais 25 supjilémentaires, aux conditions
suivantes :
(Nouveaux prix pour les tirages à part et à partir du Fascicule n° 1 de 1950 )
25 ex. 50 ex.
4 pages . 57 fr. 50 74 fr. 50
8 pages . 65 fr. 75 89 fr. 75
Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le
numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
Les commandes dépassant 50 exemplaires ne pourront être acceptées
que par autorisation spéciale et à des prix supérieurs à ceux qui sont
mentionnés sur le tarif ci-dessus.
Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés
au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les éprenves.
Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro
correspondant.
PRIX DE l’aBONNE.MENT ANNUEL :
France : 1.500 fr. — Étranger : 2.000 fr.
(Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum)
Compte choques postaux ; 124-03. Paris.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIKE NATURELLE
ANNÉE 1952. — N" 6.
393e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
4 DÉCEMBRE 1952
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR C. ARAMBOURG
ACTES ADMINISTRATIFS
M. Charles est chargé des fonctions d’Assistant au Service national de
Muséologie, à compter du 15 septembre 1952. (Arrêté ministériel du
7 octobre 1952).
M. Maurice Barennes est intégré et nommé, à la date du 1« janvier
1951, Commis principal (8® échelon). (Arrêté ministériel du 7 octobre 1952).
M. Joseph Levardon est intégré et nommé, à la date du l®r janvier
1951, Commis principal (10® échelon). (Arrêté ministériel du 7 octobre
1952).
Mlle Maria Pacaud est intégrée et nommée, à la date du 1er janvier 1951,
Commis principal (11® échelon). (Arrêté ministériel du 7 octobre 1952).
Mme Francine Laboureau est intégrée et nommée, à la date du l®r juil¬
let 1951, Commis (5® échelon). (Arrêté ministériel du 7 oitobre 1952).
MU® Marie-Thérèse Loubet est titularisée dans le corps des Commis à
compter du 1er octobre 1952 (Arrêté ministériel du 7 octobre 1952).
M. François Lanoe est chargé des fonctions de Jarlinier botaniste
à la date du l®r octobre 1952. (Arrêté ministériel du 9 octobre 1952).
MMM. Joseph Guerniou, et Pierre Bertay, Auxiliaires de service,
sont nommés, à compter du l®r novembre 1952, Gardiens de galerie sta¬
giaires. (Arrêté ministériel du 19 novembre 1952).
M, Jules Pinson, obtient une prolongation de congé de 6 mois pour
raison de santé. (Arrêté ministériel du 30 octobre 1952).
M. Henri Beauchamp, Conciergo, est admis à faire valoir ses droits à
une pension de retraite à compter du 1®>' mars 1953. (Arrêté ministériel du
25 novembre 1952).
DISTINCTIONS HONORIFIQUES
MM. Marcel Bru, technicien ; André Ruelle et Gaston Haussaire,
Jardiniers permanents ; Louis Blangy, Chef d’équipe sont nommés
Chevaliers du Mérite agricole.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 6, 1952.
34
— 512 —
DONS D’OUVRAGES
E. A. Armstrong. La vie amoureuse des Oiseaux. Traduit de l’anglais
par Jane Fillion, Paris, Albin-Michel, éd. Paris, 1952, 445 pp. pis.
Ce livre récemment paru est la traduction française de l’ouvrage bien
connu d’ Armstrong, Bird display and behaviour. Déjà classique, cet
ouvrage apporte une documentation très précieuse sur tous les aspects
éthologiques de la reproduction des oiseaux, et notamment sur les parades
nuptiales et leur signification.
Malgré la bonne volonté et la science de la traduction, on regrettera
cependant certains défauts de la version française ; on déplorera égale¬
ment la disparition de l’index et de la bibliographie, parties pourtant inté¬
grantes d’un ouvrage essentiellement de référence. De plus, si le titre
français « attire l’œil », il ne correspond pas à la réalité, car toutes les mani¬
festations de l’oiseau ne sont pas d’essence amoureuse.
L’illustration comprend 16 planches hors texte, qui aideront le public
plus vaste, auquel est destinée cette traduction, à la compréhension d’un
texte écrit pour les spécialistes.
(J. Dorst).
C. Delamare Deboutteville et R. Paulian. Faune dçs nids et
des terriers en Basse Côte d’ Ivoire. Encyclopédie biogéographique
et écologique, t. VIII, 116 p., 139 fig., Lechevalier, édit., Paris,
1952.
Ce travail est le résultat de recherches biologiques, faites par les auteurs,
au cours d’une mission en Côte d’ivoire. L’étude ultérieure de leurs
récoltes zoologiques et quelques observations et expériences de laboratoire
leur ont permis de dégager les premiers linéaments d’une « théorie » des
habitants pholéophiles des nids et terriers.
Dans un premier chapitre nous trouvons un exposé des méthodes de
recherche et la signification de certains termes employés au cours de l’ou¬
vrage. Ensuite quelques pages sont consacrées aux caractéristiques phy¬
siques et biologiques des terriers et des nids puis aux valeurs spécifiques
(abondance, constance, fidélité). Delamare Deboutteville et Paulian
analysent le cycle évolutif du peuplement nidicole des Ploceus et donnent
un aperçu de l’abondance générale de la faune. Une importante partie du
volume est réservée à l’étude systématique des Insectes franchement
pholéophiles ou nidicoles. — (Collemboles, Psocoptères, Hémiptères,
Coléoptères et Lépidoptères).
P. Fournier. Flore illustrée des Jardins et des Parcs. Arbres, Arbustes
et Fleurs de pleine terre, Texte, t. III, Paris, 1952, Lechevalier,
éd. vol. XLIV, coll. Encycl. biologique, 536 p., 1 portr.
Ce troisième tome traite des Sympétales (ou Gamopétales). Il contient
les arbres, arbustes et plantes de pleine terre, y compris les espèces indi¬
gènes susceptibles d’être cultivées et même quelques mauvaises herbes.
L’Auteur s’efforce de signaler toutes le« espèces cultivables, même dans
les genres qui en comportent un très grand nombre et qui sont réputés
I
— 513 —
« difficiles » comme les Azalées et les Rhododendrons. Pour identifier un
genre ou une espèce, l’auteur utilise le procédé des clés dichotomiques et
les caractères mis en avant sont choisis parmi les plus apparents et signalés
par les mots le plus simple pôssible. Sont mentionnés : patrie d’origine,
date d’introduction en culture, pays où la plante se révèle rustique en
culture, date de floraison, noms vulgaires. Parmi les genres à nombreuses
espèces, signalons les ; Azalées, Rhododendrons, Primevères, Statices,
Lilas, Sauges, Morelles, Tabacs, binaires, Pentstémones, Véroniques,
Viornes, Chèvrefeuilles, Campanules, Verges d’or. Asters, etc. Ce livre
rendra de grands services pour l’identification des plantes de jardins. Son
importance éclate par le nombre de pages (pp. 507-535) de l’Index des
familles et des genres (1284 genres avec 6730 espèces) inclus dans les trois
tomes. Les figures (2020 esp. figurées) seront réunies en planches.
(P. Jovet).
\
G. Kuhnholtz-Lordat. Le Tapis végétal dans ses rapports avec
les phénomènes actuels de surface en Basse-Provence (de Cassis
à Bandol). Paris, 1952, Lechevalier, éd. Coll. Encyclop. Biogéogr.
et Écologique, vol. IX ; 208 p., 22 tabl., 19 fig., 1 carte, 9 photos.
Dans la Préface (de Paul Marres), l’avant-propos et ... le texte, le
lecteur trouvera la présentation de.s idées chères à l’Auteur et... à quelques
autres phytogéograph^s. A côté des associations bien établies, il existe
un très grand nombre d’états d’équilibre plus ou moins stable et plus ou
moins persistant : ces groupements végétaux souvent fugaces corres¬
pondent à des stades progressifs ou régressifs dont il importe de rechercher
les causes. L’Homme ruine très souvent la végétation, notamment par
l’emploi inconsidéré du Feu. Kuhnholtz-Lordat montre tout l’intérêt
qu’il y a à travailler d’une manière approfondie et à ne pas choisir de vastes
surfaces ; faut-il rappeler la valeur d’enseignement de sa « cartographie
parcellaire ? » Et il se garde bien de tomber dans le travers inverse : le
« microscopisme ! » L’emploi de la méthode des tableaux d’analyse floris¬
tique se mont"e extrêmement fécond quand on veut débrouille” les stades
de la végétation et faire ressortir l’importance dynamique des espèces,
mais alors il faut abandonnei le but des phyto-sociologues qui consiste
à décrire des associations avec des caractéristiques (exclusives, différen¬
tielles, caractéiistiques d’ordre, d’alliance, etc.). Il faut aussi classer les
espèces par ordre de « degié de présence ». L’Auteur met une certaine
coquetterie à ne pas employer les termes trop scientifiques (et il ne les
ignore pas) et parle volontiers d’arbustes et d’herbe. — Aperçu du contenu
de cet ouvrage : I, quelques aspects de phytogéographie dynamique ; —
II, Rapports de la végétation avec les phénomènes de l’eau (érosion,
accumulation) ; ■ — III, Rapports de la végétation avec le vent ; — IV,
avec les pratiques incendiaires. Conclusions. Bibliographie. Liste des
espèces citées. Index. Travail remarquable montrant la nécessité de con¬
naître le passé de la végétation et le grand intérêt pratique des études
phytographiques subordonnées « au fait ».
(P. Jovet).
— 514 —
J. Jaramillo-Arango. . — Relacion historica del viage, que hizo
a los Reynos del Peru y Chile el Rotanico D. Hipolito Ruiz en el
ano de 1777 hasta el de 1788, en cuya epoca regreso à Madrid —
Madrid 1952.
L’ouvrage publié à Madrid en 1952 par la Real Academia de Ciencias
Exactas, Fisicas y Naturales comprend deux volumes. Le premier com¬
porte 526 pages ; la plus large partie (pp. 1 à 390) analyse, d’après des
documents originaux, les multiples itinéraires empruntés par Ruiz au
cours de ses recherches en Amérique du Sud. Une large place est faite à la
botanique ; énumération des plantes rencontrées avec, souvent, renseigne¬
ments sur leurs caractères et leurs usages ou propriétés. La zoologie n’est
pas négligée. De courtes notices sont consacrées à la description des diffé¬
rentes provinces traversées. La seconde partie (pp. 393 à 475) représente
une curieuse et intéressante collection de dopuments officiels, ensemble
d’une réelle valeur historique qu’illustrent les noms de Dombey, Ruiz,
Brunete, Pabon, Galvez, et autres botanistes ayant tenu une large place
dans l’histoire des prospections scientifiques en Amérique du Sud.
Le second tome est entièrement consacré à une illustration fort belle
que constituent 20 planches hors-texte et en couleurs. Elles reproduisent
des cartes établies au xviii® siècle et portant, pour la plupart, des notes
manuscrites d’auteurs.
Divers index complètent le travail et permettront à tout lecteur
d’orienter rapidement ses recherches en tous domaines : botanique,
zoologie, noms vernaculaires, géographie, auteurs, institutions.
L’ensemble constitue un ouvrage remarquable, d’une valeur scienti¬
fique réelle, d’un grand intérêt, dont la luxueuse présentation n’est pas la
moindre qualité et mérite d’être signalée et louée.
( J. Arènes ) .
— 515
COMMUNICATIONS
Note suit la dentition de lait de Nycteris capensis
(Chiroptères, Nyctéridès).
Par Jean Dorst.
La dentition de lait, si mal connue chez l’ensemble des Chirop¬
tères, ne semble pas avoir été décrite chez les Nyctéridés, famille
assez particulière dont la répartition s’étend sur l’Afrique, Mada¬
gascar, 1 Asie et la Malaisie jusqu’à Timor. Ni Leche ni Spillmann
n’en font en tous cas mention. C’est pourquoi l’étude de la den¬
tition lactéale de deux sujets de Nycteris capensis A. Smith —
foetus presque à terme — nous a semblé susceptible de fournir des
indications utiles sur les dents de lait des Chauves-souris de cette
famille.
Chez ces deux sujets, aucune dent lactéale n’a encore percé la
gencive ; mais elles forment chacune un bourrelet bien marqué,
les canines n’étant en particulier recouvertes que par une pellicule
peu épaisse. Les dents lactéales ont toutes un développement vrai¬
semblablement complet ; les dents définitives sont, elles aussi, déjà
formées sous la gencive, à l’exception toutefois des incisives, aussi
bien supérieures qu’inférieures dont nous n’avons pas trouvé trace.
Selon le cas général, la dent définitive se forme toujours à l’avant
et à l’intérieur par rapport à la dent de lait. La calcification de ces
dents n’est toutefois que fort peu avancée, ce qui fait qu’elles sont
molles et très friables.
Chacune de ces dents a une forme particulière dont voici les princi¬
pales caractéristiques (fig. 1) :
Mâchoire supérieure. Les deux incisives, de forme sensiblement analogue,
sont quelque peu recourbées vers l’arrière ; leur couronne est très nette¬
ment bilobée ; chacune des deux pointer, dirigées vers l’arrière, est légère¬
ment oblique vers l’extérieur de la mâchoire.
La canine est remarquable par sa grande taille ; elle contraste singu¬
lièrement avec les autres dents, comme la figure (fig. 1, c] le montre
d’ailleurs. Cette dent a une forme qui rappelle celle d’une canine défini¬
tive ; sa face interne forme en particulier une sorte de cavité comparable
à celle que présente la canine définitive.
L’unique prémolaire a une couronne relativement simple, mais qui
forme néanmoins une sorte de crochet dirigé vers l’arrière.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 6, 1952.
— 516 —
Mâchoire inférieure. La première incisive, elle aussi recourbée vers
l’arrière, a une couronne relativement simple, mais qui, à la difîérence des
deux autres incisives inférieures, est trilobée, qiioique d’une manière
assez imparfaite ; elle rappelle de ce fait ce qu’on trouve chez les dents de
lait d’un grand nombre de Chiroptères. Le: deux autres incisives sont par
contre beaucoup plus simples ; presque droites, leur couronne est un peu
renflée, mais aucun signe de la moindre différenciation n’est perceptible.
Comme la canine supérieure, la canine inférieure est d’une taille nette¬
ment plus grande que celle des autres dents, mais elle n’atteint cependant
Fig. 1. — Dentition lactéale de Nycteris capensis. Mâchoire supérieure : a, D® incisive ;
a’, son extrémité vue de face ; b, 2® incisive ; c, canine ; d, prémolaire. — Mâchoire
inférieure ; e, D® incisive ; e’, son extrémité vue de face ; /, 2® incisive ; g, 3® incisive ;
h, canine ; i, 1®® prémolaire ; /, 2® prémolaire.
pas l’énorme développement de son homologue supérieure. Légèrement
procline, elle est bien différenciée et rappelle les canines définitives.
Les deux prémolaires sont très simplifiées ; plus petites que toutes les
autres dents, elles ont la forme de simples bâtonnets sans aueune diffé¬
renciation particulière. Leur couronne est simple et non trilobée.
La dentition lactéale de Nycteris capensis est donc dans une cer¬
taine mesure comparable à celle des jeunes Chiroptères dont on
connaît la dentition de lait, en particulier quant à la position res¬
pective des dents de lait et des dents définitives.
Mais elle présente cependant des différences importantes. Seules
les incisives supérieures (et dans une faible mesure la première
incisive inférieure) comportent des couronnes lobées. On sait que de
telles dents sont réputées servir au jeune à s’accrocher aux mamelles
de la mère grâce aux crochets qu’elles comportent (« Klammer-
gebiss »). Remarquons toutefois que les incisives supérieures n’ont
que deux lobes, ce qui les écarte du type classique qui est trilobé.
Leur forme rappelle curieusement celle des incisives définitives.
Les canines ont une forme et un développement très particulier.
La dentition lactéale de certaines espèces, comme par exemple
Myotis myotis Bechst. (d’après Spillmann) comporte des canines
nettement trilobées qui ne se distinguent pas a priori des autres
dents de lait. D’autres ont une forme déjà beaucoup plus régulière ;
telle la canine lactéale supérieure de Nyctalus Leisleri (Kühl) (d’après
L. Hahrison-Matthews) ; alors que la canine inférieure est chez
cette même espèce nettement trilobée, la forme de la canine supé¬
rieure se rapproche de celle d’une canine définitive par réduction
des lobes latéraux. Chez Nycteris cette réduction est complète : la
canine a, comme nous l’avons vu, une forme très régulière qui rap¬
pelle celle des canines définitives. Rappelons qu’une évolution
analogue s’observe chez Mops angolensis (Peters) (Dorst 1949).
On ne peut enfin que remarquer la simplification, extrême des
incisives inférieures et des prémolaires qui ne présentent aucune
différenciation. La première incisive inférieure a cependant un aspect
trilobé imparfait.
Nycteris capensis présente un cas d’hétérodontie marquée. Alors
que les incisives supérieures appartiennent nettement au type
plurilobé, les canines sont semblables à leurs homologues défini¬
tives (on peut donc les considérer comme évoluées) et contrastent
avec la simplification des autres dents. Ce cas d’hétérodontie rap¬
pelle un peu celui de Nyctalus Leisleri (Harrison-Matthews 1950)
par l’individualisation de la canine. Mais en outre les prémolaires
ont également une forme particulière, quoique représentant une
simplification considérable ; comme chez Mops angolensis, l’hété-
rodontie provient donc de la canine et des prémolaires. Les trois
types de dents que comporte la dentition lactéale de Nycteris ne
manquent de lui conférer une originalité certaine. Nous sommes en
tous cas loin du concept d’homodontie de la dentition de lait chez les
Chiroptères tel que le présentaient les anciens auteurs.
On regrettera bien entendu que les connaissances extrêmement
fragmentaires que l’on possède sur ce sujet parmi l’ensemble des
Chauves-souris ne permettent pas des comparaisons plus précises
entre les divers types de ces Mammifères.
Laboratoire de Mammalogie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Dorst (J.). 1949. Remarques sur la dentition de lait des Chiroptères.
Mammalia XIII 45-48.
Leche (W.). 1875. Studior ofevr mjolkdenlitionen och tândernas homo-
logier lios Chiroptera. Lunds Univ. Arsskrift. XII, 47 pp., 2 pis.
— 1877-78. Zur Kenntnis des Milchgebisses un.d der Zahnhomologien
be' Chiroptera. Lunds Uniu. Arsskrijl. XIV, 37 pp., 2 pis.
Matthews (L. Harrison). 1950. La dentition de lait chez Nyctalus
Leisleri (Kühl). Mammalia, XIV, 11-13.
Spillmann (Fr.). 1927. Beitrâge zur Biologie des Milchgebisses des Chirop-
teren. Abhandl. Senckenberg. Naturf. Ges. 40, 251-255.
— 5j9
La Mysis frontalis de Milne-Edwards.
Par H. Nouvel.
En 1868, Claus a niontré que le genre Cynthia groupait les mâles
d’espèces dont les femelles constituaient le genre Siriella [Mysis
part, des auteurs anciens).
Ayant de nombreuses raisons de penser que les formes décrites
par H. Milne-Edwards (1837) sous les noms de Cynthia armata
(provenance : Noirmoutiers) et Mysis frontalis (provenance : Nice)
n’étaient autres que les mâles et les femelles de l’espèce décrite et
figurée par Sars (1877) sous le nom de Siriella armata (Milne-Edwards
1837), j’ai examiné les exemplaires types de Mysis frontalis conservés
au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris. L’étude que j’en ai faite
ne laisse subsister aucun doute à cet égard.
Il s’agit de deux femelles, l’une adulte ('18 mm.), l’autre ovigère
(sensiblement de même taille). Les spécimens ont un peu souffert :
il semble bien qu’ils aient été désséchés puis remis en alcool ; ils sont
encore, cependant, en assez bon état.
On ne peut plus rien dire sur la forme des yeux. La pointe de la
plaque frontale dépasse l’extrémité distale de l’article proximal des
pédoncules antennulaires. La forme et les proportions des écailles
antennaires sont celles de S. armata [sensu Sars ) : le rapport de la
longueur à la plus grande largeur est presque égal à 5. Les grosses
épines latérales du telson sont séparées par des séries peu nom¬
breuses de petites épines (maximum : 8) ; le nombre des petites
épines distales ne peut être précisé pour l’un des spécimens, pour
l’autre il est de 3 (nombre très fréquent chez S. armata de la Médi¬
terranée). Les exopodites des uropodes sont environ 7 fois plus longs
que larges et la suture transverse est très oblique.
Enfin, j’ai comparé ces deux femelles à des S. armata de même
taille de Nice, Monaco, Menton et Alger sans relever de différences
sortant du cadre des fluctuations habituelles.
Donc, l’un des deux noms créés par Milne-Edwards doit tomber
en synonymie. Normalement, il faudrait conserver Siriella frontalis
puisque M. frontalis est décrite à la page 459, tandis que Cynthia
armata l’est à la page 463 (aucune des deux espèces n’a été figurée
par l’auteur).
Dans sa monographie des Mysidacés de la Méditerranée, Sars
(1877) a donné une description et une illustration détaillées de deux
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n° 6, 1952.
I
— 520 —
espèces qu’il a pensé être les Siriella frontalis et armata de Milne-
Edwards et, naturellement, c’est au texte et aux ligures de Sars
que tous les auteurs s’en sont référés par la suite : il ne pouvait en
être autrement, puisque les courtes diagnoses de Milne-Edwards
s’appliquent aussi bien à ces deux espèces.
Je rappellerai que, d’après Sars, S. frontalis se distingue de
S. armata par les caractères suivants : pédoncules oculaires plus
cylindriques ; écailles antennaires moins étroites (3 fois 1/2 plus
longues que larges) ; pattes beaucoup plus robustes ; exopodites des
uropodes plus larges (moins de 6 fois plus longs que larges) ; dans la
région distale des bords latéraux du telson, le nombre des petites
épines entre les grandes est beaucoup plus considérable (jusqu’à 17)
■ — le nombre des petites épines terminales, 3 au lieu de 4, est un
caractère reconnu sans valeur puisque cbez S. armata les nombres
de 3 et 5 sont très fréquents — ; enfin, chez les mâles les pseudo¬
branchies des pléopodes, foliacées ou utriculaires, ne sont pas subdi¬
visées en deux branches enroulées en spirale (ce serait la seule
exception dans toute la sous-famille des Siriellinae). '
Or, S. armata {sensu Sars) est une espèce très commune sur toutes
les côtes atlantiques depuis le nord de l’Ecosse et le sud de la Mer du
Nord jusqu’au Maroc, la Méditerranée orientale et l’Adriatique :
elle a été citée plus de 70 fois sous ce nom.
Au oontraire, S. frontalis n’a jamais été retrouvée : les rares
citations sont des reprises bibliographiques ou bien sont relatives
à des déterminations reconnues erronées par la suite (c/. Holt et
Beaumont, 1899) ; elle figure cependant dans la liste des Mysidacés
du Golfe de Trieste donnée par Ceaus (1884) qui propose même un
genre nouveau (Pseudosiriella) pour cette espèce aberrante. Mais
comme S. armata ne figure pas dans cette liste, la détermination
demanderait à être confirmée. 11 est tout à fait surprenant que Sars
n’ait eu en mains que deux exemplaires de sa Siriella armata (golfe
de Goletta, Tunisie) tandis qu’il cite sa singulière S. frontalis du
golfe de Goletta, Malte, Cagliari et Syracuse.
Dans ces conditions, et pour une simple question de pagination,,
il me paraît tout à fait déplorable de transférer à l’espèce commune
et bien connue, le nom de S. frontalis. Je suggère de lui conserver le
nom de S. armata utilisé par Sars et adopté depuis par tous les
auteurs.
Le nom de S. frontalis ne peut être maintenu pour l’autre espèce
décrite par Sars, d’abord en raison des règles admises et ensuite
pour n’avoir pas à écrire qu’elle n’a jamais été capturée sur les côtes
françaises d’où proviennent les exemplaires types ! 11 me paraît
bien indiqué de reprendre, pour cette espèce, le nom de Siriella
sarsi créé pour elle par Czerniavsky (1882) qui, à la suite de consi¬
dérations morphologiques reconnues actuellement sans valeur.
— 521 —
avait cru devoir rejeter l’identification des espèces de Sars à celles
de Milne-Edwards.
Laboratoire de Biologie générale de la Faculté des Sciences de T oulouse
et Laboratoire de Zoologie du Muséum.
AUTEURS CITÉS
Claus, C. — 1868. — Ueber die Gattung Cynthia als Geschletchsform
d 'r Mysideengattung Siriella. — Zeitschr. vuiss. ZooL, Bd. XVIII,
pp. 271-279, pl. XVIII.
Claus, C. — 1884. — Zur Kenntniss der Kreislaufsorgane der Schizopo-
den und Decapoden. — Arb. zool. Inst. Uniu. Wien u. zool. St. Triest,
Bd. 5, pp. 271-318, pl. XXI-XXIX.
CzERNiAVSKY, V. — 1882. — 1887. — Monographia My.3idarum imprimis
Imperii Rossici. — Tmr. Soc. Nat. St.-Pétersb., t. XII, p. 1-170,
tab. I-XIV; t. XIII, pp. 1-85, tab. XVII-XXXII ; t. XVIII,
pp. 1-102.
Holt, E. W. L. and Beaumont, W. I. — 1899. — On Siriella armata
(M.-Edw.) and the reputed Occurrence of S. jrontalis (M.-Edw.) in
British Seas. — Ann. Mag. Nat. Hist. Sies 7, vol. 3, pp. 151-152.,
Milne-Edwaeds, II. 1837. — Histoire naturelle des Crustacés. —
Paris, 1837, t. II, 532 p.
S.4RS, G. O. — 1877. — Nye Bidrag til Kundskaben om Middelhavets
Invertebratfauna. I. — Middelhavets Mysider. — Arch. Math. Nat.,
Bd. II, pp. 10-119, tab. 1-36.
522
Sur les caractères de Porcellio nigrogranulatus
DOLLFUS 1892 [ISOPODE TERRESTRE).
Par A. Vandel.
CORRESPONDANT DU MUSÉUM
Porcellio nigrogranulatus n’était connu jusqu’ici que par l’unique
exemplaire recueilli par R. Nicklès, dans la « province d’Alicante »
et décrit par A. Dollfus (1892, p. 181). J’ai eu la bonne fortune de
retrouver un mâle de Cette rare espèce, le 30 avril 1952, à l’occasion
d’une visite de la Cueva de los Canelobres, faite en compagnie de
MM. H. Coiffait et G. Colas. Cette grotte s’ouvre dans le termine
municipal de Busot, partido de Jijona, provincia de Alicante. Cette
cavité avait été visitée par l’Abbé Breuil qui l’avait décrite dans
Biospeologica (Jeannel et Racovitza, 1914, p. 500) ; mais, elle a
été profondément transformée au cours de la guerre civile espagnole,
et aménagée en poste de défense contre avion. L’unique exemplaire
recueilli a été capturé, sous une pierre, à l’entrée de la grotte, en
compagnie de Porcellio incanus B.-L.
Description.
1) Longueur : 9 X 3,5 mm.
2) Coloration : violacée ; zones de linéoles bien apparentes ; un trait
clair à la limite du pleurépimère ; pleurépimères pigmentés.
3) Caractères somatiques.
а] Forme générale du corps : corp- étroit et bombé.
б) Céphalon (Fig. A) ; ligne frontale formant un repli relevé verticale¬
ment et dessinant un lobe médian très petit, presque nul. Lobes latéraux
petits, étalés. Front saillant, bombé, portant un petit tubercule. Oeil
comprenant environ 20 ommatidies.
c) Péréion : pleurépimères étroits ; processus articulaire des proter-
gites non individualisé ; bord postérieur des premiers péréionites droit,
non sinué (Fig. D).
d) Pléon (Fig. B) : néopleurons grands, continuant la ligu ; des pleuré¬
pimères.
e) Telson (Fig. B) : se terminant par une pointe triangulaire courte,
atteignant l’extrémité du protopodite de l’uropode.
4) Caractères iégumentaires.
а] Des granulations plates sur le vertex et sur les tergites péréiaux ;
une rangée de granulations sur la région médiane des pléonites 3-5.
б) Carapace ornée d’écailles circulaires ou ovoïdes, complètement
cerclées ; celles des cotés sont souvent triangulaires et striées (Fig. C).
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n° 6, 1952.
— 523 —
d) Soies-écailles de type banal (Fig. C).
e) Noduli latérales ; le rapport - varie peu (voir Tableau) ; le rapport -
c c
appartient au type Porcellio, c’est-à-dire qu’il atteint son maximum sur le
segment IV, puis décroît brusquement (voir Tableau).
/) Champs et pores glandulaires : ce sont eux qui fournissent les caractères
les plus remarquables de cette espèce et qui lui confèrent un exceptionnel
Porcellio nigrogranulatus Dollf. — A, eéphalon ; B, pléon ; C, écailles et soies-écailles ;
D, pleurépimère I ; E, pleurépimère VII ; F, exopodite du premier pléopode mâle.
intérêt. Les pores glandulaires sont nombreux : 44 sur le segment I, de
15 à 30 sur les segments suivants (voir Tableau). Ils sont logés dans une
dépression longitudinale du bord du segment qui correspond manifeste¬
ment au sillon de Metoponorthus. Cette dépression est allongée sur le
premier segment et atteint le tiers de la longueur du segment ; elle est un
peu plus courte sur les segments II-IV, et notablement moins longue
(1/5 à 1/7 de la longueur du segment) sur les péréionites V-VII (voir
Tableau). En même temps cette dépression a tendance à prendre une forme
ovoïde qui préfigure, en toute évidence, le champ glandulaire ovale ou
circulaire, si répandu chez les représentants du genre Porcellio.
— 524 —
5) Appendices.
a) Antenne : dents des articles 2 et 3 courtes, mais nettement indivi¬
dualisées ; premier article du flagelle un peu plus long que le second.
b) Uropode (Fig. B) : protopodite à bord distal oblique.
6) Caractères sexuels mâles.
а] Péréiopode I muni d’une forte brosse carpienne.
б) Péréiopode VII sans différenciation sexuelle.
c) Pléopode 1 : texopodite rappelant celui de gallicus Dollf., prolongé
par une pointe courte et obtuse, en grande partie recouvert d’écailles
imbriquées. Endopodite portant à son extrémité une rangée d’épines.
Tableau des valeurs numériques relatives aux
CARACTÈRES TÉGUMENTAIRES.
Les coordonnées des noduli latérales sont fournies par les valeurs de b
et de d, la lettre b fournissant la distance qui sépare le nodulus du bord
postérieur du segment, et la lettre d, la distance qui sépare le nodulus
du bord latéral. La lettÈe c indique la longueur du segment ramenée à 100.
Rapport
de la longueur
Affinités. — Je me suis efforcé, dans un travail précédent (Vandel,
1951, p. 100) de répartir les nombreuses espèces du genre Porcellio,
en plusieurs groupes. Le groupe atlantique renferme les représentants
les plus primitifs du genre ; le groupe monticola qui comprend des
représentants nombreux et variés en France, en Espagne et en
Italie, correspond à des structures morphologiques plus évoluées.
La disposition du champ trachéen de Texopodite du premier
pléopode mâle de Porcellio nigrogranulatus rappelle celle des repré¬
sentants du groupe monticola. Par contre, la disposition si remar¬
quable du système glandulaire qui vient d’être décrite, incline à
ranger cette espèce dans le groupe atlantique. En fait, P. nigrogra¬
nulatus offre l’image presque parfaite d’une structure intermédiaire
entre celle du groupe atlantique et celle du groupe monticola. Le
système glandulaire qui appartient, au type atlantique sur les pre¬
miers segments et au type monticola sur les derniers, en offre un
525 -
t
remarquable exemple. Par ailleurs, l’aire de répartition de cette
espèce qui prend place à la limite des domaines occupés par les repré¬
sentants des groupes atlantique et monticola s’accorde parfaitement
à sa morphologie de type intermédiaire.
BIBLIOGRAPHIE
Dollfus (A.). — 1892. Catalogue raisonné des Isopodes terrestres d’Es¬
pagne (Espèces signalées jusqu’à ce jour et (lescription d’espèces
nouvelles). — Anal. Soc. Espan. Hist. Nat. XXI, pp. 161-190 ;
13 fig.
Jeannel (R.) et Racovitza (E.-G.). 1914. — Enumération des Grottes
visitées, 1911-1913 (Cinquième Série). — Biospcologica, XXXIII.—
Archiv. Zool. Expér. Gén. LUI, pp. 325-558 ; 50 fig.
"Vandel (A.). — 1951. Le genre Porcellio (Crustacés; Isopodes; Onis-
coides) ; évolution et systématique. — Mém. Mus. Nat. Hist. Nat.
N. S. Ser. A. Zool. III, pp. 81-192 ; 40 fig. ; 8 tabl.
PhALLONISCUS BOLIVIANUS A'. SP.
(Crustacé Isopode terrestre).
Par A. Vandel.
CORRESPONDANT DU MUSÉUM
J’ai signalé, dans un autre ménaoire (Vandel, 1943), la présence
en Amérique du Sud, du genre Phalloniscus qui n’était jusqu’ici
connu que d’Australie et de, Nouvelle-Zélande. Aux deux espèces
vénézolanes déjà décrites, la présente note ajoute la connaissance
d’une troisième espèce américaine. Cette espèce a été récoltée à
Cochabamba, en Bolivie, par le Professeur H. Marcus. Le seul
exemplaire recueilli est une femelle ovigère capturée le 8 août 1946.
Cette nouvelle espèce que je nomme Phalloniscus bolivianus n. sp.
pourrait être aisément confondue, en raison de sa petite taille, avec
un représentant du genre Trichorhina. Mais, l’existence de pores
glandulaires, et leur disposition prouve qu’il s’agit d’un Oniscidé et
non d’un Squamiféridé.
Description.
1) Longueur : 4,5 mm.
2) Coloration : (Fig. 1 et 2 A) : vertex occupé par une mosaïque d’aires
dépigmentées (insertions musculaires), à l’exception de la région anté¬
rieure qui est uniformément colorée en brun violacé. Une bande médiane
d’un brun violacé clair s’étend sur toute la longueur du péréion, et va en
s’élargissant d’avant en arrière ; elle se continue sur le pléon. Une bande
foncée à la limite du pleurépimère et du tergite ; cette bande porte, sur
chaque segment, une petite tâche circulaire dépigmentée qui ne corres¬
pond pas à l’insertion du nodulus lateralis mais à celle d’une fibre muscu¬
laire. Les pleurépimères sont de couleur claire. Le telson et les néopleurons
3-5 sont pigmentés. Les uropodes sont incolores ainsi que la face ventrale
du corps et les appendices.
3) Caractères somatiques.
а) Céphalon (Fig. 2 A) : on n’observe ni ligne frontale ni ligne supra-
antennaire bien individualisées ; le front est fortement pigmenté. Le bord
antérieur de la tête dessine un lobe médian et deux lobes latéraux. L'œil,
bien pigmenté, est formé de six ommatidies disposées en deux rangées
de 4 et 2 éléments.
б) Péréion : tergites bombés ; pleurépimères tombant verticalement
ou du moins formant un angle aigu avec le plan vertical. Chez l’unique
exemplaire étudié qui est une femelle ovigère, on observe un sillon épi-
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 6, 1952.
— 527 —
méral (Fig. 3 A, s.c.) très net et complet sur les segments II, III et IV.
Bord postéiieur des premiers segments droit, non sinué.
c) Pléon : légèrement en retrait sur le péréion ; néopleurons 3, 4 et 5 se
terminant par une pointe aiguë.
d) Telson (Fig. 2 B) : triangulaire, à cotés arrondis, garnis de très
grandes soies-écailles.
4) Caractères tégiimentaires .
a) Carapace recouverte d’écailles imbriquées (Fig. 3 D).
b) Tout le corps est entouré d’un feutrage de grandes soies-écailles déjà
fort visibles au binoculaire. Leur taille est inégale suivant la position et le
segment. L’écaille qui prend part à la formation de ce phanère (Fig. 3 E)
est triangulaire ; sa partie centrale est hyaline ; son pourtour est orné de
stries rayonnantes.
c) On observe des champs glandulaires sur les quatre premiers seg¬
ments ; ils font défaut sur les trois derniers. Le champ glandulaire du
premier segment (Fig. 3 B) est situé à l’angle antérieur ; le champ glan¬
dulaire des segments II et III prend place au tiers antérieur du segment ;
celui du quatrième segment (Fig. 3 C) qui est plus allongé que les précé¬
dents, est situé non loin du milieu du pleurépimère. Les quatre champs
glandulaires renferment respectivement 6, 2, 2 et 11 pores.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n“ 6, 1952.
35
— 528 —
dj Les noduliJ,aterales (Fig. 3 A, n. l.) sont petits, peu apparents et
situés à l’extrême bord postérieur du segment.
Fig. 2. — Phalloniscus bolwianus n. sp. — A, céphalon ; B, telson ; C, antennule;
D, maxillipède ; E, uropode.
5) Appendices.
a] Antennule (Fig. 2 C) : le dernier article porte 6 aesthetascs.
h) Antennes : font défaut dans l’exemplaire étudié,
c) Mandibules : 2 pénicillés à la mandibule droite et 3 à la mandibule
gauche. Lobe molaire représenté par une tige quadrifurquée.
/
— 529 —
d) Maxillide : endite externe terminé par des dents toutes entières.
e) Maxillipède (Fig. 2 D) : endite portant une seule tige.
/) Pléopodes : dépourvus de pseudotrachées.
g] Uropode (Fig. 2 E) ; exopodite et endopodite dépassant largement
le telson.
Fig. 3. — Phalloniscus bolivianus n. sp. — A, moitié droite du péréionite II ; n.L,
nodulus laleralis ; s.e., sillon épiméral ; B, champ glandulaire du premier segment ;
C, champ glandulaire du quatrième segment ; D, écailles de la carapace ; E, soie-
écaille.
BIBLIOGRAPHIE
Vandel (A.). — 1943. Etude des Isopodes terrestres récoltés au Véné-
zuéla par le Dr G. Marcuzzi. — Memor. Mus. Hist. Nat. Verona {à
l’impression).
\
— 530 —
Sur quelques PrcNOGoyiDES' de Dakar.
Par Louis Page.
PROP'ESSEUR AU MUSÉUM
J’ai reçu de M. Sourie, professeur à l’Institut des Hautes-Études
de Dakar quelques Pycnogonides de cette région, recueillis par lui à
mer basse ou dans des dragages littoraux. J’ai reconnu les espèces
suivantes :
Achelia echinata Hodge Eurycyde raphiaster Loman
Ascorhynchus latipes (Cole) Tanystylurn orbiculare Wilson
Pycnogonum Cessaci Bouvier.
Cette collection, peu importante en nombre, ne manque pas d’in¬
térêt. Outre qu’elle permet de donner une description correcte du
Pycnogonum signalé par Bouvier, elle précise les affinités de cette
faune de l’W. Africain avec celle de l’E. Américain.
En effet, si VAchelia echinata n’est encore connu que de l’E.
Atlantique, où on le trouve sur toutes les côtes Européennes, au
Maroc, en Mauritanie, ainsi qu’aux îles du Cap Vert et aux Açores,
et des côtes méditerranéennes (Banyuls, Cette, Marseille, Naples) ;
les trois autres espèces se trouvent sur la côte Américaine.
E Ascorhynchus latipes (Cole), bien caractérisé par la brièveté
des tarses, les scapes des chélicères à un seul article, les prolonge¬
ments latéraux faiblement séparés les uns des autres, la situation et
la forme si particulière du tubercule oculaire, l’allongement du pre¬
mier segment du corps, n’était jusqu’ici connu que des rivages des
Bahamas et de Floride. C’est un ^ ovigère de cette espèce que
M. Sourie a capturé à la Pointe Bernard le 23 avril 1952.
h’ Eurycyde raphiaster Loman, décrit des îles du Cap Vert, a été
signalé depuis des Bahamas, du Golfe du Méxique et de la Mer des
Antilles. Deux (J en ont été capturés par M. Sourie à Dakar, l’un
à la Pointe Bernard, l’autre à la Pointe de Fann.
On sait déjà que le Tanystylurn orbiculare Wilson, commun en
Méditerranée (Naples, Monaco, Banyuls), se trouve sur la côte
d’Afrique jusqu’au Congo Belge et sur la côte Américaine, depuis le
Virginie et le Massachusetts, la Floride, les Bahamas et jusqu’au
Brésil (Port Aransas). Sa présence à Dakar, où il paraît commun
parmi les Algues et sur Tubularia larynx, marque un jalon de plus
de cette vaste distribution.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 6, 1952.
— 531
Quant au Pycnogonum Cessaci Bouvier, il a été trouvé aux îles du
Cap Vert. Bouvier le signale pour la première fois en 1911 et indique
qu’il se distingue du P. pusillum Dohrn par ses appendices dépour¬
vus de griffes accessoires et par son abdomen cylindrique ou légère¬
ment ovoïde. 11 revient sur cette espèce en 1917 et la compare aux
P. crassirostre Sars et pusillum et ajoute qu’il a, comme le P. litto¬
rale Strôm. une trompe conique et l’abdomen franchement obtus eu
arrière et que les saillies segmentaires dorsales lui manquent totale¬
ment, ainsi qu’au P. pusillum.. Cette erreur est répétée dans le
tableau systématique des Pycnogonomorphes qu’il a publié en 1922 ;
où il précise que le P. Cessaci a l’abdomen cylindrique ou un peu
ovoïde, la trompe en obus ou en tonneau, pas de griffes auxiliaires,
la griffe principale égalant environ la moitié du propode.
On comprend qu’en présence d’une description faite ainsi par
additions successives et d’ailleurs en partie inexacte, et que n’accom¬
pagne aucune ligure, A. Mello-Leitâo n’ait pas reconnu que les
individus capturés par lui au Brésil, dans la Baia de Guanabara
appartenaient à cette espèce. Et, cependant, ces individus qu’il a
décrits (1915) sous le nom de P. letitiae n. sp. sont en tous points
identiques aux types du P. Cessaci (3 (J) conservés dans nos col¬
lections, de même qu’à ceux (2 $) pris à Dakar sous les pierres par
M. Sourie. Je profite donc de ces dernières trouvailles pour donner
la description de cette espèce.
Pycnogonum Cessaci Bouvier 1911.
Syn. : P. letitiae A. Mello-Leitâo 1945.
Corps massif : téguments chagrinés ; prolongements latéraux plus
larges que longs ; segments nettement séparés. Au bord postérieur des
trois premiers segments, une gibbosité médiane bien marquée, une autre,
plus réduite, derrière le tubercule oculaire, une au bord distal de tous les
prolongements latéraux et deux au bord distal des premières coxas de la
quatrième paire de pattes. Tubercule oculaire bas et obtus, séparé du
bord frontal par un espace environ égal à son diamètre. Trompe grosse,
cylindrique, un peu plus longue que le premier segment. Abdomen clavi-
forme, arrondi à l’extrémité qui dépasse en arrière le bord postérieur des
premières coxas de la dernière paire de pattes. Ovigères de 7 articles, y
compr s la griffe termin.-Je ; deux courtes épines au sommet de l’article 2 ;
les articles k, 5 et 6, dilatés au bord ventral. Les premières coxas au moins
aussi larges que les prolongements latéraux ; les deuxièmes et troisièmes
coxas plus étroites. Fémurs pourvus d’une très forte protubérance ven¬
trale ; tibias plus étroits, sensiblement de même longueur et de même
diamètre : ces trois articles portant en-dessus une épine distale. Tarses
très courts ornés d’un faisceau de soies ventrales ; propodes pourvus de
soies ventrales dans son tiers proximal ; pas de griffes auxiliaires.
Orifices sexuels à la face ventrale des deuxièmes coxas de la quatrième
paire chez le d et à la face dorsale des mêmes articles chez la ?. Longueur
totale : $ 3 mm. (trompe 0,75 mm., abdomen 0,39 mm.) ; <J 2,5 mm.
— 532
Iles du Cap Vert ; 3 S (types) sous des Vermets ; Dakar ; anse Bernard :
sous des pierres, 2 Ç, et Brésil (Baia de Guanabara).
Le P. Cessaci extrêmement voisin du P. pamphorum Marcus du
Brésil (région de Santos), dont il se distingue par la situation plus
antérieure du tubercule oculaire, la présence d’une protubérance
dorsale immédiatement derrière ce dernier, d’un tubercule fémoral
Pycnogonum Cessaci Bouvier, $ de Dakar.
très saillant, et l’absence de griffes auxiliaires, se relie au P. pusillum
Dohrn, de la Méditerranée et de la côte Africaine, et du P. beno-
kianum Ohshima des mers du Japon. 11 en diffère cependant par
l’absence de griffes auxiliaires, la situation des orifices sexuelles,
l’ornementation du corps et des appendices. 11 se rapproche éga¬
lement du P. microps Loman du Natal, qui possède aussi un
533 —
tubercule post-oculaire, mais dont le quatrième segment est dépourvu
de saillies dorsales.
Ainsi, à la liste que j’ai donnée précédemment des espèces com¬
munes à la côte tropicale et équatoriale de l’Afrique et à la Mer
Caraïbe, deux espèces viennent s’ajonter : Ascorhynchus latipes et
Pycnogonum Cessaci ; ces nouvelles captures confirment ainsi les
affinités faunistiques dont j’ai tenté de fournir une explication.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
1911. Bouvier (E. L.). — Ob'ervations sur les Pycnogonomorphes et
principalement sur le Pentapycnon Geüyi. espèce tropicale à dix
pattes. C. R. Ac. Sc., Paris, 152, pp. 491-494.
1917. — Pycnogonides. Resuit, des Camp. Scient. Monaco, 51, pp. 43
et 44.
1922. — Classification et caractères distinctifs, essentiels des Pycno¬
gonides appartenant à la série des Pycnogonomorphes. Ann. Sc.
nat. Zool. (10), t. 5, pp. 113-117.
1906. CoLE (L. J.). — A new Pycnogonid from the Bahamas. Amer. Nat.
40, pp. 217-227.
1942. Face (L.). — Pycnogonides de la côte occidentale d’Afrique.
Arch. Zool. exp. et gén. 82, N. et R., p. 75.
1949. — Pycnogonides du Congo Belge. Idem. 86, N. et R. p. 20.
1948. Hedgpeth (J. W.). — The Pycnogonida of the Western North
Atlantic and the Caribbean. Proc. U. S. Nat. Muséum, 97, p. 155.
1949. — Report on the Pycnogonida collected by the Albatross in Japa-
uese Waters in 1900 and 1906. Idem., 98, p. 233.
1904. Loman (J. C. C.). — Beitrage zur Kemetniss der Fauna von Süd.
Afrika. — V. Pycnogoniden aus Uapcolonie und iVatal. Zool. Jahrb.
Abt. Sy St. 20, pp. 375-385.
1940. Marcus (E.). — Os Pantopoda brasilieros e os demais sub-america-
nos. Bol. Fac. Fil. Ciên., Letr. Univ. Sâo Paulo, 19, p. 3.
1945. Mello-Leitao (Aloysio). — Uma especie nova do gênero Pycno¬
gonum. Bol. Mus. Nacional Brasil. Nov. ser. Zoologia N 42, pp. 1-4.
1935. OsHiMA (Hiroshi). — On a sea Spider inhabiting the Okinawa région.
Dobutsugaku zasshi, 47, p. 137.
1952. Stock (J. H.). — Pycnogonum pusillum Dohrn retrouvé après
70 années sur la côte africaine. Bull. Inst. roy. Sc. nat. Belgique 28,
N» 14, 6 p.
— 534
Note complémentaire sur la répartition de Thrombiculâ
Giroudi M. André (Acarien) en Afrique-Equatoriale.
Par Marc André.
M. J. Rageau, Chargé de recherches d’Eiitomologie médicale au
Cameroun, vient de nous faire parvenir de nombreux exemplaires
de Thromhicula recueillis en parasitisme, dans les replis de l’oreille
externe, sur plusieurs Rattus norvégiens capturés à Douala le 15-ix-52.
L’étude de ces échantillons nous a permis de les identifier au
T. Giroudi M. André.
Plusieurs notes publiées successivement dans le Bulletin du
Muséum (t. XXII, 1950, p. 577 ; t. XXIII, 1951, pp. 368 et 372) et
dans le Bulletin de la Société de Pathologie exotique, t. 44, 1951,
p. 215) nous ont déjà permis d’attirer l’attention sur la présence de
Thromhicula, vecteurs possibles de typhus, en Oubangui-Chari
(A. E. F.). Nous en avons fait connaître trois nouvelles espèces
(T. Le Gaci, T. Sicei, T. Giroudi) ; un nouveau Schôngastiella :
{S. caecà) et un Schôngastia (S. Ouhanguiana).
M. le Médecin-Colonel Le Gac, qui poursuit depuis plusieurs
années d’actives recherches en A. E. F. dans le but de faire connaître
l’inventaire et la répartition des petits Mammifères réservoirs de
virus, nous a fait parvenir un abondant matériel d’animaux vivants
ou conservés dans l’alcool ; les seconds destinés à l’étude systéma¬
tique des larves, les premiers pour prélever les parasites et tenter, en
laboratoire, un élevage d’ Acariens dans le but d’obtenir une souche
de Rickettsies
De nombreuses observations effectuées en mai-juin 1951 n’avaient
pu être publiées jusqu’alors et nous pensons qu’elles apporteront
une contribution intéressante à la répartition du T. Giroudi.
Dans un travail précédent [Bull. Soc. Pathol, exot., 44, 1951,
p. 218) nous signalions que cette espèce se rencontrait exclusivement
sur Mylomis cunninghamei alberti, bien que ce Mammifère puisse
être lui-même parasité simultanément par plusieurs autres espèces
de Thromhicula.
L’examen de nouveaux matériaux, également recueillis par M. le
Médecin-Colonel Le Gac, nous permet d’ajouter quelques localités
1. J’ai dû, en juillet 1951, interrompre brusquement mes recherches par suite
d’une contamination contractée en manipulant ce matériel.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 6, 1952.
— 535
nouvelles à celles que nous avions déjà fait connaître et de cons¬
tater, en outre, que le parasite en question est moins exclusif qu’il ne
sernblait dans le choix d’un hôte.
T. Giroudi a donc été recueilli à nouveau, dans la région de l’Ou-
bangui-Chari :
sur Mylomys cunninghamei alberti à M’ Baiki, N’Gotto, Bomango,
Boukoko, Mongoumba, Bangui, Boali, Dekoa, Fort de Possel et
Batangafo (les 3, 4, 6, 8, 13 novenabre ; 1, 3 décembre 1950 et 5 mai
1951) ;
sur Mus musculus, dans la région de Batangafo (5 mai 1951) ;
sur Lemniscomys harharus striatus à Bimbo (31 octobre 1950) ;
sur Arvicanthis niloticus rufinus à Dekoa (l®”" décembre 1950).
Certains de ces hôtes étaient parasités par plusieurs, espèces :
sur trois Mylomys c. alberti nous avons rencontré, chez l’un,
à la fois T. Giroudi et T. Sicei .et chez les deux autres T. Giroudi et
T. Le Gaci ;
sur Arvicanthis n. rufinus, T. Giroudi était en compagnie de T. Le
Gaci.
Depuis que nous avons étudié ce matériel M. Le Gac a poursuivi
ses prospections et nous pourrons bientôt, sans doute, apporter une
nouvelle contribution à cette étude.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 536 —
Remarques préliminaires sur vanatomie et la biologie
DE DEUX Pseudoscorpions très rares de la faune
FRANÇAISE : PSEUDOBLOTHRUS PEYERIMHOFFI (JS. S.) ET
Apocheiridium feru.m {E. s.).
Par Max Vachon.
L3S glandes abdominales ventrales des Pseudoblothrus.
Nous avons, en 1945 révisé la diagnose de Pseudoblothrus
peyerimhoffi (E. S.), espèce connue seulement des cavernes du dépar¬
tement des Basses-Alpes et qu’en 1947 M. Bonadona a redécou¬
verte dans une grotte des Alpes-Maritimes. L’étude de ces spécimens
confirme la description que nous en avions donnée. Seules les Ç ont
été examinées, car, dans le lot utilisé, l’état défectueux de l’abdomen
du seul (J existant n’a permis aucune observation utile de toute
cette partie du corps. Tout au plus, avons-nous pu vérifier ce qù’en
1938®, p. 67 nous avions déjà souligné : chez cette espèce, le sac
génital médian du (J est double et non simple comme chez tous les
Neobisiidae ; cette particularité éloigne encore cette famille de
celle des Syarinidae à laquelle appartient P. peyerimhoffi. 11 semble,
en outre, que d’autres différences anatomiques soient à relever dans
cette remarquable famille dont 4 genres et 5 espèces, toutes caver¬
nicoles, habitent l’Amérique du Nord et dont le 5® genre, Pseu¬
doblothrus n’est connu que des cavernes de France avec P. peye¬
rimhoffi (E. S.) et de Crimée avec P. roszkooskii (Red.). Nous venons,
en effet, de recevoir de notre collègue P. Strinati, de Genève, un
Pseudoblothrus, (J adulte, de la grotte de Pertuis, dans le Jura
neuchâtelois. C’est une espèce nouvelle dont la description sera
ultérieurement publiée. Mais d’ores et déjà, nous pouvons confirmer
que, chez le (J, le sac génital médian est double comme chez P. peye¬
rimhoffi et que, d’autre part, le 6® segment de l’abdomen porte ven-
tralement une dépression circulaire centrale, faite de molle chitine
mais encadrée de chitine assombrie et ornée de soies ; il y a là une
chambre, largement ouverte, dans laquelle viennent déboucher les
conduits de glandes particulières ; chaque conduit aboutit à une soie
cylindrique qu’il traverse en entier pour venir déboucher à l’extrémité
distale ; les conduits sont groupés en 3 petits cercles portant 10,
12 et 18 soies. L’exemplaire ayant été, avant montage, passé à la
1. 1945. Bull. Mus. nat. Hist. nat. Paris, t. 17, N® 3, pp. 230-3.
2. 1947. Bull. Mus. nat. Hist. nat. Paris, t. 19, N® 4, pp. 318-21.
3. 1938. Ann. Sc. nat. Zool. 11® sér., pp. 1-207.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, r® 6, 1952.
— 537 —
KOH, il nous est impossible de préciser la morphologie des glandes
ventrales en question. Cette disposition anatomique, jamais observée
chez les Pseudoscorpions laisse penser à de véritables filières dont les
fusules, groupées en 3 massifs à l’intérieur d’une chambre, pour¬
raient être par pression sanguine, dévaginées et rendues externes.
Nous reviendrons sur cet ensemble glandulaire, en rapport certaine¬
ment avec la fabrication du spermatophore, dans un travail ulté¬
rieur.
De plus, nous avons constaté, chez le Pseudoblothrus suisse comme
chez P. peyerimhaffi, la présence de glandes tégumentaires tout au
long du bord antérieur de chaque plaque sternale abdominale. Chaque
conduit aboutit au centre d’une petite région de chitine renforcée
et ces pores, isolés ou groupés, ont une disposition symétrique par
rapport à l’axe du corps. Ces pores glandulaires ne sont point spé¬
ciaux à ce genre mais existent aussi chez de très nombreux Pseu¬
doscorpions répartis dans les diverses familles. Ces plaques criblées
rappellent assez celles que l’on observe, et qui sont connues, dans
toute la région génitale ^ ou $. Nou^ reviendrons, dans un travail
ultérieur, sur l’importance de ces systèmes glandulaires quant à
l’origine et la nature des plaques chitineuses ventrales abdominales
qualifiées actuellement de sternites et qui, vraisemblablement,
devraient être considérées, sinon comme des restes d’appendices,
mais au moins comme des. coxo-sternites.
La développement embryonnaire et post-embryonnaire d’Apo-
cheiridium ferum (E. S.).
Ce minuscule Pseudoscorpion, d’à peine 1 mm., a été décrit
par E. Simon ^ en 1879, d’après quelques exemplaires trouvés sous
les écorces d’un platane à Arcachon (Gironde), puis cité en Suisse,
en Italie, en Sardaigne puis à tort d’Océanie. L’absence de spécimens
dans les collections mêmes du Muséum national de Paris ne nous
avait point permis de faire la révision de cette espèce. Il nous a
donc été très utile et agréable de la découvrir, en de nombreux
exemplaires, dans le parc de Sillery, en Seine-et-üise, sous les écorces
d’un très vieux platane, en octobre et novembre 1952. Nous avons
pu ramasser ainsi, sur le même arbre, plusieurs centaines de nids,
soit de ponte, soit de mues, dans lesquelles nous avons trouvé les
restes des' sacs embryonnaires, les exuvies ou les bêtes vivantes.
Nous avons eu la bonne fortune même de découvrir, en cette saison
pourtant très avancée, des embryons au stade dit deutembryonnaire.
L’étude de tout ce matériel fera l’objet d’un travail ultérieur, mais
d’ores et déjà, nous pouvons retenir les faits suivants :
1° Les nids de ponte et de mue sont tous semblables, dans leur
aspect, leurs dimensions et leur construction ; ils sont uniquement
1. Les Arachnides de France, Chernètes, t. 7, Roret édit. Paris.
faits de soie et ne contiennent aucune particule étrangère comme
cela existe souvent chez d’autres Pseudoscorpions nidicoles tels que
les Chernes par exemple.
2° Le nombre des œufs pondus est très réduit puisqu’il ne dépasse
pas 4 (en général 3 et 4) et correspond à celui déjà cité pour les Ç
d’un autre Cheiridiidae : Cheiridium museorum (Leach).
3° Le développement, chez Apocheiridium ferum, est semblable à
celui de Cheiridium museorum et est extrêmement particulier. Chez
la très grande majorité des Pseudoscorpions, les larves (deutembry-
ons), gonflées de vitellus maternel, restent accrochées sous le ventre
de la femelle ; elles poursuivent leur développement à l’intérieur
du nid de ponte et en compagnie de leur mère dont le rôle se borne
au transport des larves. Chez Cheiridium museorum, nous avons
en 1935 souligné qu’il en était autrement et qu’une fois les larves
gonflées de vitellus, la mère se sépare de sa couvée et quitte le
nid de ponte. Les larves, immobiles, continuent donc, solitaires,
leur développement, muent en protonymphes à l’intérieur du nid,
délaissent leurs exuvies solidaires du sac embryonnaire et sortent
par le passage utilisé par leur mère. 11 semble que cette particularité
de développement, constatée chez Cheiridium, puis chez Apochei¬
ridium, doive être étendue à l’ensemble de la famille.
4° Un caractère essentiel à’ Apocheiridium ferum est de ne pos¬
séder aux pinces des pattes-mâchoires que 8 trichobothries : 1 au
doigt mobile et 7 au doigt fixe (1 -f- 7) alors que la presque totalité
des Pseudoscorpions en ont 12 ; 4 au doigt mobile et 8 au doigt fixe
(4 8). En 1934 nous avons établi — et ceci a toujours été vérifié
depuis — que ce nombre est atteint en 4 étapes : protonymphaire
avec 4 (1 -j- 3), deutonymphaire avec 8 (2 -j- 6), tritonymphaire
avec 10 (3 + 7) et adulte avec 12 (4 -f 8). Un certain nombre de
Pseudoscorpions ont moins de 12 trichobothries à leurs pinces, tels
les Cheiridiinae et la question s’est donc posée de savoir si la dimi¬
nution du nombre normal de trichobothries était due, ou n’était pas
dûe, à l’absence d’une ou de plusieurs étapes du développement post-
embryonnaire. Dès 1935 nous avons établi que chez tous les Pseu¬
doscorpions dont le nombre des trichobothries est inférieur à 12,
les trichobothries restantes représentent, en nombre et en position, celles
d’un des stades nymphaircs. Mais il nous faut maintenant insister
sur ce fait, toujours constaté depuis, que le développement des séries
de trichobothries pour chacun des doigts est autonome et peut
s’arrêter à un doigt et continuer à l’autre. C’est pourquoi — et
l’exemple à' Apocheiridium ferum le montre — les deux doigts, chez.
1. Bull. Soc. Zool. France, t. 60, 1935, pp. 330-3.
^ 2. Bull. Soc. Zool. France, 1934, t. 59, pp. 154-60.
3. Bull. Mus. nat. Hist. nat. Paris, 1935, N® 1, pp. 77-83.
— 539 —
l’adulte, ne sont pas, au point de vue de leurs trichohothries, au même
stade de croissance : le doigt mobile avec son unique trichobothrie
est resté au stade protonymphaire alors que le doigt fixe avec ses
7 trichobotbries s’est stabilisé au stade tritonymphaire. Et tout
ceci se passe sans qu’aucune étape du développement ne soit sautée,
Apocheiridium ferum comme tous les autres Pseudoscorpions passe
par les stades ; protonymphe, deutonymphe, tritonymphe et adulte.
La première mue, celle qui permet de passer de la protonymphe à la
deutonymphe, n’amène aucun changement dans les trichobotbries
du doigt mobile qui reste, ainsi, au stade protonymphe alors que le
doigt fixe acquiert ses 6 trichobotbries deutonymphaires, puis à la
mue suivante ses 7 trichobotbries tritonymphaires, le doigt mobile
ne se modifiant plus. La dernière mue, qui transforme la tritonymphe
en adulte, n’amène dans les 2 doigts, aucun changement dans le
nombre des trichobotbries.
L’élevage et le développement post-embryonnaire des Cheiri-
diinae se révèle donc très important et très fructueux en ce qui con¬
cerne les modalités de la croissance et de la morphogénèse chez les
Pseudoscorpions ; ils permettent de préciser, dans le détail, ce que
sont les arrêts de croissance atteignant un organe ou simplement
l’un de ses constituants dont on connaît le développement normal
(ou qualifié tel) chez les autres Pseudoscorpions. On peut ainsi,
partant d’un plan général de croissance ofi les stades critiques des
divers organes sont associés dans le temps selon des combinaisons
définies en déduire selon les familles, les genres et les espèces d’autres
plans où ces mêmes combinaisons sont chronologiquement disso¬
ciées ou même arrêtées. C’est, ainsi, contribuer à préciser et étendre
le concept embryologique de l’hétérochronie dans le domaine de la
« post-embrjmlogie ».
Résumé.
La présente note signale dans le genre Pseudohlothrus (fara. des Syari-
nidae), chez le S adulte, la présence de glandes débouchant dans une zone
différenciée et centrale du 6® stermte abdominal ; ces glandes, dont les
multiples conduits traversent des soies, peuvent être comparées à des
glandes filières et, vraisemblablement, jouent un rôle dans la fabrication
ou la fixation du spermatophore. Enfin, un système complexe de glandes
tégumentaires existe dans la région antérieure ventrale de chaque segment
abdominal et celà, vraisemblablement, chez de très nombreux Pseudos¬
corpions.
Le développement embryonnaire et post-embryonnaire d’ Apocheridium
ferum (E. S.) est identique à celui de Cheiridium museorum (Leach) et
l’étude des modalités de la croissance chez ces espèces se révèle intéressante
en ce qui concerne les phénomènes d’arrêts de croissance en particulier et
d’hétérochronie en général.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 540
A Révision of the fur Mites Myobiidae (Acarina) [suite],
By Charles D. Radford, Hon. D. Sc. F. Z. S.
(Membre correspondant du Muséum d’Histoire Naturelle, Paris).
Neomyobia plecotia (Radford, 1938).
Myobia plecotia Radford, 1938 Parasitology, 30 : 4, 435.
The male dorsuhi (fig. 115) has latéral spines I posterior to
coxae I, broadly expanded at base, tapering, striated, extending to
midway between coxae II and III ; latéral spines II level with
posterior edge of coxae II, extending to posterior edge of coxae IV ;
latéral spines III level with posterior edge of coxae III, extending
to posterior edge of body. Sub-median spines I foliate, striated,
level with coxae II, extending to génital pore ; sub-median spines II
level with coxae 111, extending to coxae IV ; sub-median spines III
flanking the preceding spines medially, as long as latéral spines III.
A transverse row of six simple spines anterior to terminal bristles.
Génital pore between coxae 111, level with sub-median spines II,
with a transverse row of six small spines anteriorly. Pénis long,
slender, extending from midway between coxae IV and posterior
end of body, reaching forward to génital pore.
The male venter (fig. 116) has three pairs of small spines anterior
to coxae II ; fourth pair of spines level with anterior edge of coxae
II ; posterior to coxae II is a pair of long, stout spines, extending
to middle of coxae IV ; anterior to coxae IV is a pair of small spines ;
second and third pair of small spines posterior to coxae IV. On the
ventral surface of legs II, III and IV are a few stout spines as
figured. Tarsus II with two long, stout claws ; tarsus III and IV
each with two long, stout claws.
The female dorsum (fig. 117) has latéral spines I broadly foliate,
posterior to coxae I, striated ; latéral spines II posterior to coxae
II, narrower, long, tapering, reaching almost to coxae IV ; latéral
spines III level with posterior edge of coxae III. Sub-median spines
I level with anterior edge of coxae II, foliate, striated ; sub-median
spines II posterior to coxae II ; sub-median spines III level with
anterior edge of coxae III ; sub-median spines IV posterior to coxae
III ; sub-median spines V level with anterior edge of coxae IV ; sub-
median spines VI posterior to coxae IV. There are two diverging
rows, each of three spines, anterior to terminal bristles. Génital
Bulletin du Muséum^ 2® série, t. XXIV, n° 6, 1952,
541
pore with a pair of small spines anteriorly, the paired génital claws,
posteriorly with a pair of simple spines and a pair of cone-shaped
spines. Flanking the anus is a pair of spines.
Neomyobia plecotia (Radford, 1938).
Fig. 115, c? dorsum. — Fig. 116, ^ venter. — Fig. 117, $ dorsum. — Fig. 118, ^ venter.
Neomyobia pipistrellia {Radford, 1938).
Fig. 119, cJ dorsum. — Fig. 120, venter. — Fig. 121, $ dorsum. — Fig. 122, $ venter.
Neomyobia jacksûni (Radford, 1940). Fig. 123.
The female venter (fig. 118) has two pairs of small spines anterior
to coxae II ; third pair level with coxae II ; posterior to coxae II i&
— 542 —
a pair of spines laterally ; anterior to coxae III is a pair of long
spines, Ilanked laterally by two pairs of snaall spines ; a pair of
spines midway between coxae III and IV ; posterior to coxae IV is a
pair of long spines, flanked laterally by a pair of smaller spines.
Anterior to terminal bristles is a transverse row of four spines ;
flanking the anus is a pair of spines. Small hook-like claw on tarsus
I in addition to foliate, striated process. Tarsus II with two short
claws ; tarsus III and IV each with two long claws.
Type host : Long-eared bat (Plecotus auritus L.).
Type locality ! Not stated. October, 1919.
Measurements : ^ 0.44 mm X 0.21 mm ; Ç 0.59 mm X 0.21 mm.
Holotype male, allotype females (5) in British Muséum (Nat. Hist)
slides not numbered.
Neomyobia pispistrellia (Radford, 1938).
Myobia pipistrellia Radford, 1938 Parasitology, 30 : 4, 439.
The male dorsum (fig. 119) bas dorsal spines long, simple, not
foliate. Latéral spines I anterior to coxae II, extending almost to
bases of latéral spines III ; latéral spines II level with middle of
coxae II, longer than preceding spines, extending to coxae IV ;
latéral spines III anterior to middle of coxae III, extending beyond
coxae IV ; latéral spines IV minute, posterior to coxae IV and close
to latéral edge of body. Sub-median spines I level with posterior
edge of coxae fl, minute, simple ; sub-median spines II between
coxae II and III, minute, flanked medially by a pair of longer spines.
Pénis long, slender, extending from coxae IV to the génital pore.
Génital pore difficult to see but furnished with four thorn-like
spines.
The male venter (fig. 120) has three pairs of small spines anterior
to coxae II ; a transverse row of three pairs of small spines anterior
to coxae III ; level with posterior edge of coxae III is a pair of
long, simple spines ; a transverse row of four small spines level with
coxae IV. Tarsus of legs I furnished with a claw ; tarsus II, III and
IV each with a pair of stout, sub-equal claws.
The female dorsum (fig. 121) has latéral spines I anterior to coxae
II, long, two-jointed, not expanded ; latéral spines II level with
coxae II, almost twice the length of preceding spines, two-jointed ;
latéral spines III level with coxae III, three times the length of
first pair, two-jointed ; latéral spines IV and V in a transverse row
level with génital spines. Sub-median spines I level with anterior
edge of coxae II, small, simple ; sub-median spines II level with
coxae II ; sub-median spines III between coxae III and IV, long,
simple ; sub-median spines IV, V and VI sub-equal. Génital pore
surrounded by an anterior, two latéral and two posterior pairs of
— 543 —
spines. Posteriôr to génital pore is a pair of spines ; a pair of spines
on posterior end of body.
The female venter (fig. 122) bas three pairs of spines anterior to
coxae II ; a pair of spines posterior to coxae II on latéral edge of
body ; three pairs of spines in a transverse row between coxae II and
III. Posterior to coxae III is a pair of long, slender spines ; two
pairs of spines level with coxae IV. Level with terminal bristles is a
pair of small spines ; on the posterior edge of body is a pair of spines.
Tarsal claw présent on legs I ; tarsus II, III and IV each with two
stout claws.
Type host : Pipistrelle bat [Pipistrellus pipistrellus Schreber).
Type locality : Lymore, Hants, England. S. Hirst.
Mcasurements : 0.23 mm X 0.16 mm ; $ 0.32 mm X 0.18 mm.
Holotype male (3), allotype female (5) and nymph in British
Muséum (Nat. Ilist). Not numbered.
Neomyobia jacksoni (Radford, 1940).
Mijohia jacksoni Radford, 1940 Parasitology, 32 : I, 94.
The male dorsum has latéral spines I midway between coxae I
and II, broadly foliate, extending to midway between coxae II and
III ; latéral spines II level with coxae II, narrower and longer than
preceding spines, extending to midway between coxae III and IV ;
latéral spines III level with coxae III, narrower than preceding
spines, extending beyond coxae IV ; ail three pairs of spines striated
longitudinally. Sub-median spines I not apparent ; sub-median
spines II and III very small, simple, midway between coxae II
and III ; sub-median spines IV level with coxae III, foliate, striated
longitudinally, extending to coxae IV ; sub-median spines V long,
stout, extending from coxae IV almost to posterior end of body ;
sub-median spines VI anterior to the terminal bristles.
The male venter has four pairs of small spines anterior to coxae
II ; posterior to coxae II is a pair of long, stout spines ; midway
between coxae III and IV is a pair of long spines ; posterior to
coxae IV is a pair of stout spines. Tarsus I is shown in figure 123.
Tarsus II, III and IV each with two claws.
Type host : A bat.
Type locality ; Kapretwa, Mt Elgon, Kenya.
Measurements : (J 0.3 mm X 0.15 mm.
Holotype male in British Muséum (Nat. Hist) No. 1940-2-2-1.
Neomyobia fortuitous sp. n.
The female dorsum (fig. 124) has latéral spines I anterior to
coxae II, extending to midway between coxae II and III ; latéral
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n“ 6, 1952. 36
Neomyohia fortuitous sp. n.
Fig. 124, $ dorsum. — Fig. 125, $ venter.
Neomyohia bispinosa gen. & sp. n.
Fig. 126, Ç dorsum. — Fig. 127, Ç venter.
— 545 —
spines II posterior to coxae II, longer than preceding spines; latéral
spines III similar to preceding spines, close to posterior edge of
coxae III, extending beyond coxae IV. Sub-median spines I
anterior to coxae II, short, lanceolate ; sub-median spines II longer,
level with latéral spines II ; sub-median spines III level with anterior
edge of coxae III ; sub-median spines IV posterior to latéral
spines III ; sub-median spines V level with anterior edge of coxae IV ;
sub-median spines VI level with posterior edge of coxae IV. Latéral
spines I to III and sub-median spines I to VI striated as figured.
Anterior to terminal bristles are three pairs of short, simple spines.
Génital pore flanked by two sclerotic plates, on each of which there
are three stout, cone-like spines and a simple spine. A pair of long
spines is placed posterior to these plates.
The female venter (fig. 125) bas three pairs of spines anterior to
coxae II ; one pair of long spines posterior to coxae II close to
latéral edge of body ; midway between coxae III and II is a pair of
spines ; anterior to coxae III is a pair of long, stout spines, flanked
antero-laterally by a pair of smaller spines ; midway between
coxae III and IV is a pair of long, stout spines ; level with posterior
edge of coxae IV are two pairs of stout spines, the médial spines
twice the length of laterals. Three pairs of small spines before the
posterior end of body. Coxae I with a terminal claw ; tarsus II
with two claws ; tarsus III and IV each with one long claw.
Type host : Wroughton’s bat {Scotophilus wroughtoni Thomas).
Type locality : Imphal, Manipur State, India. February 25, 1946,
J. Hake.
Measurements : Ç 0.74 mm X 0.3 mm.
Holotype female in the author’s private collection.
Genus EWINGANA gen. nov.
Female. Latéral spines I paired at each side of capitulum, not
single as in ail other généra of the family Myohiidae. Latéral
spines I, II and III expanded at their proximal ends, tapering to
long, slender points, striated longitudinally. Sub-median spines I
to V expanded at proximal ends, tapering, striated. No terminal
claw on tarsus I. Tarsus II with two claws, one larger than the
other ; tarsus III and IV each with one large claw. The male is
unknown..
Type species : Ewingana bispinosa gen. & sp. n.
Ewingana bispinosa sp. n.
The female dorsum (fig. 126) has the paired latéral spines I placed
close together anterior to coxae II, broadly expanded proximally,
546 —
tapering to long, fine points ; latéral spines II posterior to coxae
II, longer than preceding spines, extending beyond posterior edge
of coxae III ; latéral spines III level with posterior edge of coxae III,
reaching posterior edge of coxae IV. Sub-median spines I anterior
to latéral spines II, reaching middie of coxae III ; sub-median,
spines II level with anterior edge of coxae III ; sub-median spines III
posterior to coxae III ; sub-median spines IV level with anterior
edge of coxae IV ; sub-median spines V posterior to coxae IV.
Latéral and sub-median spines striated longitudinally. Midway
between coxae IV and posterior end of body are three pairs of long,
stout spines in two diverging rows. Anterior to génital pore is a
pair of small, simple spines and a pair of peg-like spines ; flanking
the paired génital claws laterally are three pairs of spines borne
upon papillae.
■ The female venter (fig. 127) bas three pairs of spines anterior to
coxae II, the medial pair being the longest ; posterior to coxae II
are two pairs of spines laterally ; anterior to coxae III is a pair of
long, stout spines, flanked antero-laterally by a pair of smaller
spines ; posterior to coxae III is a pair of long, stout spines exten¬
ding beyond posterior edge of coxae IV ; two pairs of small spines
level with coxae IV. Between terminal bristles and posterior end of
body are two pairs of spines. Tarsus II with two claws, one larger
than the other ; tarsus III and IV each with one long, stout claw.
Type host : Wrinkle-lipped bat {Nyctinomus cisturus Thomas).
Type locality : Kampala, Uganda, December 18, 1946. G.H.E.
Hopkins, Esq., 0. B. E.
Measurements : $ 0.67 mm X 0.24 mm.
Holotype female in the author’s private collection.
— 547 —
Observations sur les Palaeacaroïdes (3« série}.
Par F. Grandjean.
Archeonothrus natalensis Trâg. 1906.
Nous ii’avons d’yl. natalensis qu’une description initiale, courte et
sans figures (2, pp. 870 et 871), faite avec l’idée fausse que cet
Acarien est un Nothridé archaïque, et 3 figures sonitnaires publiées
en 1932, 26 ans plus tard (3, pp. 2 à 5, fig. 1, 3 et 5). En 1932, mal¬
heureusement, Trâgâbdh n’est pas revenu sur sa description de 1906
pour la compléter et la corriger, sauf en ce qui concerne les caractères
généraux dont il parle pour justifier la création de ses Palaeacari-
formes.
Trâgârdh a laissé des préparations à’ Archeonothrus qui viennent
de m’être envoyées, pour étude, par Sellnick. Ces préparations
sont mutilées, aplaties, écrasées entre lame et lamelle, en si mauvais
état que j’ai cru d’abord impossible d’en tirer autre chose que des
observations isolées, portant sur des organes qui ont résisté à l’écra¬
sement, les maxilles par exemple, ou les mors des mandibules ; mais
j’ai eu ensuite la surprise de voir que plusieurs de ces préparations,
une fois pénétrées par l’acide lactique et chauffées, se regonflaient
partiellement. Certaines parties importantes de l’ectosquelette,
au bout d’une semaine, avaient retrouvé leurs formes naturelles et
pouvaient être dessinées. J’ai donc entrepris de redécrire A. nata¬
lensis et c’est l’objet du présent travail.
J’ai fait choix, pour cela, d’une des préparations, que j’appelle T i.
Tout ce que je dis d’A. natalensis et toutes les figures (sauf 1 E
et 3 E), se rapportent à l’exemplaire unique que contenait cette
préparation. L’étude préalable d’un exemplaire non déformé de
Stomacarus Tristani (1) m’a été d’un grand secours, car les deux
genres Archeonothrus et Stomacarus sont très voisins l’un de l’autre.
Descrjpïfon d’ARCHEONOTHRUs natalensis d’après la préparation T.
L’étiquette de cette préparation, écrite de la main de Trâgârdh,
est ainsi libellée : Archeonothrus natalensis, Durban, janvier 1905,
coll. 1. Trâgârdh. L’exemplaire unique (je l’appelle aussi T) est
une femelle, avec 2 œufs. J’ai mesuré 640 u. entre les points les plus
1. Faute de place je ne donne pas ici les raisons de ce choix. J’en parlerai dans une
autre série d’Observations.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 6, 1952.
— 548 —
écartés de ses bords, les appendices non compris. L’animal n’avait
donc pas 640 p. de long avant l’écrasement. Tragârdh indique une
taille plus grande (0,7 mm).
Prodorsum. — La figure 1 A représente le prodorsum séparé,
vu à plat. Il plonge moins, en avant, que s’il avait été observé sur
l’animal entier dans l’orientation dorsale ordinaire. En outre, ses
parties latérales sont plus étalées. Il avait conservé ses poils rostraux,
un de ses poils lamellaires, et des fragments des autres poils. Les
Fig. 1. — Archeonolhrus natalensis Trag. — A (x 225), prodorsum. — B (x 240),
lèvre génitale gauche, vue latéralement, avec les 3 papilles ; l’avant est en haut'.
G (X 400), une papille génitale (la médiane) plus grossie, projetée sur un plan
qui couperait transversalement l’opisthosoma dans la région génitale ; le plan de
symétrie serait vertical et passerait à gauche de la figure, du côté où est marquée la
lettre it (côté paraxial). — D ( X 660), extrémité de la patte I gauche, vue de dessous,
— E (x 387), maxille gauche de l’exemplaire Af, vue à plat.
poils rostraux sont à peu près lisses. Les autres grands poils sont très
barbelés. Le rostre est semblable à celui de St. Tristani. Sa protu¬
bérance infère est bilobée.
Les nervures qui partent des poils in et se dirigent en avant ne
sont pas des lamelles. Elles sont internes et ne font aucune saillie au
dehors. Ce sont de fausses lamelles. Elles s’effacent quand elles
atteignent un sillon transversal qui est semblable au sillon sa de
St. Tristani (1, fig. 1 A, 2 A) et qui n’est visible que dans l’orien¬
tation latérale. Le sillon sa n’est pas jalonné par une fausse trans-
lamelle chez A. natalensis. Il est cependant marqué par un léger
épaississement de la cuticule, de sorte que l’on voit dorsalement,
si l’on regarde avec beaucoup d’attention et dans de bonnes condi¬
tions optiques, une trace imprécise de cette nervure.
Région dorsale et postérieure de l’hysterosoma (gastro-
notique). — Malgré l’écrasement j’ai constaté sans peine et sans
ambiguïté que la région gastronotique, du médiodorsum au seg¬
ment PS, est à 34 poils comme chez St. Tristani et A. Tràgârdhi.
C’est également la série pseudanale, formée de 4 paires, qui est res¬
ponsable de l’hypertrichie. Les rapports de taille sont les mêmes que
chez les deux Acariens susnommés, c’est-à-dire que Cj^, cp, d^, e^, e^,
et pSg ®ont de grands poils et les autres de petits ou de très petits
poils. Aucun des grands poils n’était conservé entièrement et je n’ai
vu d’eux que des fragments proximaux, ou des tubercules de base
avec l’alvéole d’implantation. Par ces restes on pouvait cependant
apprécier assez bien les grosseurs relatives. Les plus gros poils m’ont
paru être d^ et e^.
Tous les grands poils sont barbelés, bruns, presque noirs à faible
grossissement, comme le dit TrâgÂrdh. Ils sont creux et isotropes,
sauf à leur racine, où un peu d’actinochitine a subsisté.
La chaetotaxie est analogue à celle de St. Tristani mais les 3 poils
®i) fl ti’ d’une part, et les 4 poils /q, /fg, ps^ et ps^, de l’autre, de
chaque côté, sont plus rapprochés et ils sont réunis par des sclérites
communs. La différence est forte, à cet égard, entre les deux Acariens,
et on peut en juger par les figures 4C et 4 F en les comparant aux
figures 1 A, 1 B et 2 A de St. Tristani (1). Il ne m’a pas été possible,
à cause de l’écrasement et de l’éclatement de toute la région posté¬
rieure du corps, de dessiner l’hysterosoma d’A. natalensis et les
figures 4 C et 4 F ont été faites d’après des lambeaux détachés
de la cuticule. Je ne sais pas comment était orienté sur A. natalensis
le groupe des poils, e^, f^, f^. Celui des poils ùj, h^, psj^, ps^, était
placé, relativement à l’ouverture anale, comme l’indique la figure 4 F,
car l’extrémité de cette ouverture était visible sur le lambeau des¬
siné.
J’ai examiné les autres fragments de la cuticule et observé tous les
sclérites. Les stries de la peau molle, autour de ceux-ci, sont fines et
très nettes. Les sclérites sont un peu teinjés en jaunâtre à faible
grossissement mais il vaut mieux les colorer pour voir sans ambi¬
guïté leurs limites.
Les sclérites antérieurs et médians portent les poils c^cp,
«g et sont comme chez St. Tristani, tandis que les sclérites
plus postérieurs ont les caractères particuliers qu’indiquent les
figures 4 C et 4 F. Il y a donc chez A. natalensis, à l’hysterosoma,
2 sclérites impairs traversant le plan de symétrie, le sclérite média-
550
dorsal (celui qui porte les paires Cj et c^) et le sclérite postanal (celui
qui porte les paires h^, h^, psj et ps^).
L hétérogénéité des grands sclérites est mise en évidence par les
colorants. Elle est particulièrement visible sur le sclérite Cj
Sur la figure 4 C j ai couvert d’un pointillé la partie plus fortement
scléritisée, plus fortement colorable. Ce qui n’est pas pointillé,
ni strié, est la partie faiblement scléritisée, non ou à peine colorable.
On remarque que le poil Cj est dans cette dernière partie. On remar¬
que aussi que le grand sclérite est formé par la réunion imparfaite
de 2 sclérites plus anciens que lui, le sclérite /j /g et celui qui est au-
dessus de ej sur la figure. Ce dernier sclérite manque chez St. Tristani
tandis qu’il existe chez A. Trâgârdhi.
Le poil fij se distingue des autres poils, comme chez St. Tristani,
par une apophyse interne laminiforme attachée à son tubercule de
base. Cette apophyse se colore fortement. Sur la petite figure 4 D
le poil est projeté en long et l’apophyse également. Sur la petite
figure 4 E le poil est projeté parallèlement à son axe, et l’apophyse,
vue par transparence au-dessous de la cuticule, ressemble à une barre
qui couperait diamétralement le tubercule de base et le déborderait
des deux côtés.
Les cupules ia, im, ip, ih sont comme chez St. Tristani et *4c.
Trâgârdhi. Elles se colorent en même temps que les sclérites.
Région anogénitale. — Il y a 4 poils adanaux et 3 poils anaux
de chaque côté. Chacun d’eux est entouré d’un petit sclérite ovale.
Le poil ad^ est le plus grand des adanaux et ad^ le plus petit. Les
rapports de taille, pour les adanaux, sont les mêmes que pour les
pseudanaux, avec des différences relatives beaucoup moins fortes.
Les cupules ips, iad et ian n’existent pas.
Dans la région génitale j’ai bien vu, à gauche, les 9 poils génitaux
et les emplacements des 2 poils aggénitaux tombés (fig. 1 B). Un
petit sclérite réunit les poils aggénitaux. Le sclérite génital a une
limite antiaxiale irrégulière.
Les papilles, grandes et allongées, ovoïdes, sont remarquables
par la très grande obliquité de leur sclérite distal. Celui-ci occupe la
surface papillaire en presque totalité du côté paraxial (fig. 1 C).
Il est fortement colorable.
A la vulve, qui était très abîmée, j’ai constaté la présence de poils
eugénitaux de forme ordinaire.
Région ventrale du posodoma. — Elle est identique à celle de
St. Tristani et de même formule (4 — 3 — 4 — 5).
Subcapitulum. — Le subcapitulum est tout à fait du même type
que celui de St. Tristani, avec les mêmes poils, aux mêmes endroits,
et la même lèvre inférieure (fig. 2 A, 2 B).
— 551 —
Le labre LS, très proéminent, est orné d’une crête épineuse, large
et discontinue. Les 6 éléments de cette crête ont des tailles très
inégales, décroissantes en arrière (fig. 2 A, 2 ü, 2 E). Le labre a
aussi, de chaque côté, presque ventralement, une carène à très fine
denticulation. En arrière les denticules disparaissent mais la carène
se prolonge et la surface ventrale du labre, entre cette carène et sa
symétrique, devient concave. Je ne sais pas si la concavité est natu¬
relle ou si elle est un effet non corrigé de l’écrasement.
Fig. 2. — Archeonothrus natalensis Trag. — A ( X 385), subcapitulum vu latéralement ;
le palpe est réduit à son trochanter et à l’amorce de son fémur ; la maxille Mx n’est
dessinée qu’en partie, afin de laisser voir toute la lèvre latérale LL ; la lèvre infé¬
rieure LI entièrement cachée, est couverte d’un pointillé. — B (X 385), meme sub¬
capitulum, vu de dessous. — G ( X 385), maxille gauche, vue dans l’orientation de la
figure A. — D {X 683), labre LS, vu de dessus. — E {X 683), même labre, vu de
devant, dans la direction de son axe. — F {X 385), les 3 premiers articles du palpe
droit, vus latéralement.
La figure 2 A montre beaucoup mieux la structure de la bouche
que celle (1, fig. 3 B) que j’ai faite pour St. Tristani. Cela vient de ce
qu’il y avait, sur l’exemplaire T, un grand intervalle entre la surface
dorsale de la lèvre inférieure LI et la surface dorsale du pharynx
(qui est un prolongement scléritisé de la surface ventrale du labre).
Autrement dit, la bouche était bien ouverte. On pouvait suivre en
arrière la paroi, dorsale de la lèvre inférieure, constater qu’elle devient
la paroi ventrale du pharynx et suivre cette ligne, sur laquelle j’ai
mis les lettres vph, jusqu’à l’œsophage œ. La ligne vph est sagittale
V
— 552 —
et c’est le contour apparent d’une surface qui dirige sa concavité
vers le haut. Au-dessus de f^ph, sur la figure, la bande hachurée est la
coupe optique, dans le plan de symétrie, de la paroi dorsale du
pharynx, laquelle, comme on sait, est toujours scléritisée et épaisse.
Au-dessus de cette bande la ligne hph est la projection du bord
latéral du pharynx. Bien entendu hph ji’ est pas dans le plan de symé¬
trie et il y a deux lignes hph, symétriques, qui se projettent l’une sur
l’autre. Entre elles la section droite du pharynx est concave et
Fig. 3. — Archeonothrus natalensis Trag. — A (x 433), mandibule gauche, vue laté¬
ralement. — B ( X 507), extrémité de la même mandibule, vue de devant, dans la
direction de son axe. — C ( X 663), les 2 derniers articles du palpe droit, vus latérale¬
ment. — D { X 663), dernier article du même palpe, vu de devant, dans la direction
de son axe ; les eupathidies, au nombre de 9, ne sont représentées que parleurs bases.
— E {x 433), mandibule gauche de l’exemplaire M, vue latéralement.
crescentiforme, à condition que l’on ne soit pas tout près des com¬
missures Js et Ji. Près des commissures cette section est une figure
à 4 angles. Les commissures sont placées comme l’indique la figure
2 B. Dans l’orientation de la figure 2 A il n’est guère possible de les
voir.
La maxille (fig. 2 C) n’a rien de remarquable sauf une bosse proxi¬
male à son bord inférieur.
Mandibule. — La mandibule gauche est représentée par les
figures 3 A et 3 B. Le poil antérieur épais, robuste, non effilé à sa
— 553 —
pointe, naît du côté antiaxial et passe par dessus le dos du mors fixe
pour aller du côté paraxial (fig. 3 B). Le mors fixe n’a, outre sa dent
terminale, qu’une autre dent, qui est du côté antiaxial de ce mors.
Fig. 4. — Archeonothrus natalensis Trag. — A (X 355), les 4 premiers articles de la
patte I droite, vus latéralement. — B (X 355), le tibia, le tarse et Tambulacre de la
même patte, vus dans la même orientation. — G (X 240), sclérite droit des poils
^1, /i, /g, vu à plat sur un fragment détaché de la cuticule. — D ( X 240), fragment pro¬
ximal du poil «1, amené à peu près sur un contour apparent, pour montrer l’apophyse
interne à la base de ce poil. — E (X 240), fragment proximal du poil projeté per¬
pendiculairement à la cuticule. — F {x 240), sclérite postanal vu dans une orien¬
tation ventrale oblique ; o. an. est l’extrémité postérieure de l’ouverture anale ;
la ligne de points et traits alternants est l’intersection de la cuticule par le plan de
symétrie. — Sur les figures C et F on a dessiné les stries de la peau molle avec un
écartement qui est lè double ou le triple du véritable.
Comme d’habitude c’est entre les 2 dents distales du mors mobile
que s’insère la dent terminale du mors fixe quand les deux mors se
rapprochent.
Des 4 dents du mors mobile la plus distale est du côté para et
554 —
les 3 autres du côté anti (fig. 3 B). Ces dernières, bien rondes, larges
et rapprochées, dessinent, lorsqu’on les voit dans l’orientation de la
figure 3 A, un feston trilobé d’un aspect assez spécial.
La mandibule droite diffère de la gauche par la dent antiaxiale
du mors fixe. Cette dent est effacée, presque nulle. Elle n’est pas
cassée. La dissymétrie est un écart, ou bien, plus probablement,
une anomalie individuelle.
Les autres caractères de la mandibule sont donnés par la figure
3 A. Le trochanter est grand et, sa paroi inférieure est très épaisse.
Les lignes X et ^ sont deux arêtes faibles, fines, paraxiales. Je n’en
ai pas remarqué jusqu’ici d’analogues sur une mandibule d’Acarien
et je ne sais pas ce qu’elles signifient. La ligne |3, celle du trochanter,
part d’une saillie triangulaire qui est au bord antérieur de cet article
et qui pourrait être homologue d’une dent A d’articulation.
Palpe. — Le palpe gauche était incomplet, mais le droit, quoique
séparé en 2 morceaux, était très bien conservé (fig. 2 F, 3 C et 3 D).
Sa formule est (0 — 2 — 1 — 3 — 19) le solénidion non compris.
Des 19 poils du tarse, 9 sont des eupathidies.
Deux des poils ordinaires, paraxiaux, les poils g' et h' , sont forte¬
ment barbelés.
Pattes. — Les pattes étaient brisées, sauf celles de la D® paire.
La patte 1 droite est représentée par les figures 4 A et 4 B. Sa
formule est (0 — 4 — 6 — 5 — 6 — 37) pour les poils et (3 — 4 — 4)
pour les solénidions. On remarque le grand famulus à région distale
ciliée, semblable à celui de St. Tristani, et les 12 eupathidies.
J’ai représenté celles-ci en plus gros sur la figure 1 D, dans une
orientation plus favorable, en utilisant la patte gauche. Un territoire
assez grand, à l’extrémité du tarse 1 et sous lui, ne porte donc (à
l’exception des poils u' et u", qui sont des poils ordinaires), que des
eupathidies. C’est le territoire eupathidial.
La griffe tridactyle a un ongle central très petit.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
1. — Grandjean (F.). Observations sur les Palaeacaroïdes, 1’'® série
{Bull. Mus. Hist. nat. Paris, 2® série, t. 24, pp. 360 à 367, 1952).
2. — TragArdh (I.). Neue Acariden aus Natal und Zululand [Zool.
Anzeiger, t. 30, pp. 870 à 877, 1906).
3. — Id. Palaeacariformes, a new suborder of acari (Arkiv for Zoologi,
t. 24 B, n® 2, p. 1 à 6, 1932).
555
Sur la synonymie de quelques noms de Lépidoptères.
Par P. ViETTE.
Ayant entrepris depuis 1950 la recherche et le rangement des
types de Lépidoptères Hétérocères du Muséum national de Paris,
il est possible de donner aujourd’hui, par l’étude même des types,
seule base sérieuse de la Systématique, quelques nouvelles syno¬
nymies. Un tel travail est au moins aussi utile que la description de
nouvelles espèces, quand on pense à la quantité des vieilles espèces
inconnues, ou insuffisamment décrites, que les faunes, ou cata¬
logues, reprennent inlassablement. Tous les types cités sont au
Muséum natinal.
Fam. COSSIDAE.
Hypopta saharae (D. Lucas).
Cossus (?) saharae D. Lucas, Bull. Soc. entom. France, p. 197, 1907.
Eremocossus senegalensis Le Cerf, Bull. Muséum nat. Hist. nat., 25,
p. 27, 1919.
saharae D. Luc. Holotype S, Tunisie, Kébylie, Zarcine 25-5-190G.
(genit. (J, prép. P. Viette, n® 2577).
senegalensis Le Cerf. Holotype 3, Sénégal, Dakar (Waterlot 1907).
(genit. 3, prép. P. Viette, n“ 2574).
Ces deux noms sont d’ailleurs, peut être, synonymes de Hypopta
vaulogeri Stgr., d’après M. Ch. Rungs de Rabat {in litt.).
Cossus AHiES Püngeler.
Cossus aries Püngeler, Deuts. entom. Zeits., Iris, 15, p. 145, pl. 6, fig. 22,
1902.
Cossus taillai Dumont, Livre du Centen. Soc. entom. France, p. 698,
1932.
Cossus bongiovannii Krüger, Ann. Mus. Libico St. Nat., 1, p. 330,
pl. 13, fig. 11, pl. 17, fig. 127, 1939.
tahlai Dumt. Holotype 3, Tunisie, Bled Tabla, forêt des Gommiers
2-4-1929.
Fam. PYRALIDIDAE.
Actenia vidualis Chrétien.
Actenia vidualis Chrétien, Ann. Soc. entom. France, 79 (1910), p. 521,
1911.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 6, 1952.
— 556 —
Pyralis mariaeludovicae D. Lucas, Bull. Soc. entom. France, 54, p. 96,
1949.
oidualis Chrét. Lectotype Ç, Tunisie ; Gafsa sur détritus 20-9-09 (genit.
Ç, prép. P. Viette, n“ 2584).
mariaeludovicae D. Luc. Holotype Ç, Tunisie : Marsa-Plage 10-1946
{genit. Ç, prép. P. Viette, n" 2591).
Orobena fulgura Le Cerf.
Orobena fulgura Le Cerf, Bull. Soc. entom. France, 38, p. 219, 1933.
Pionea jeannelalis D. Lucas, Bull. Soc. entom. France, 50, p. 80, 1945.
fulgura Le Cerf. Lectotype 3, Maroc, Moyen-Atlas, ich ou Zarf 3100-
3200 m.
jeannelalis D. Luc. Holotype 3, Maroc : env. de Meknès 10-1937.
Fam. PHALAENIDAE.
Nagia syba (Guenée).
Catephia syha Guenée, Spec. géiiér. Lepid., 7 (Noct. 3), p. 44, n“ 1374,
1852.
Nagia megaruna Joannis, Livre du Centen. Soc. entom. France, p. 432,
pl. 23, fig. 5, 1932.
syba Gn. Holotype Ç, Ile de France (Maurice) (Desjardins, 1840) et non
Abyssinie (cf. P. Viette Bull. Soc. Linn. Lyon, 1951, p. 161).
megarena Joan. Holotype 3, Maurice: Moka (J. Vinson 7-1921) ; allo¬
type ?, id. (J. Vinson, 1922).
Phytometra ernestinana (Blanchard).
Nanthilda ernestinana Blanchard, Hist. nat. Animaux articulés. Ins.
3, p. 549, 1840.
Xanthoptera coccinifascia Grote, Trans. Americ. entom. Soc., 4, p. 293,
1873.
ernestinana Blanch. Holotype 3, U. S. A., Géorgie, Savannah (genit. 3,
prép. P. Viette, n“ 2411).
Nanthilda ernestinana Blanch. était complètement tombé dans
l’oubli. De plus Blanchard avait placé sa description originale
dans les Pyrales. Grâce à l’obligeance de MM. J. F. Gates Clarke
et J. G. Franclemont de l’U. S. National Muséum, que je tiens
à remercier ici, la synonymie avec l’espèce de Grote a pu être
établie.
Laboratoire d' Entomologie du Muséum.
557 —
Genre grammatical de certains noms génériques dérivés
DU GREC — CAS PARTICULIER û’EuRYDEMA LaPORTE (HeMIPT.
Pentatomidae).
Par Claude Dupuis.
L. W. Grensted ^ dans quelques mots d’une de mes récentes
publications ^ trouve la matière de plus d’une page consacrée pres-
qu’entièrement au genre — féminin ou neutre — à donner au nom
générique Eurydema Laporte {Pentatomidae)
Selon Grensted, ce nom serait grammaticalement neutre et rien
dans VEssai... de Laporte n’indiquerait son emploi au féminin.
L’exposé qui suit apportera, je l’espère, une documentation plus
complète que celle présentée par mon collègue britannique. La ques¬
tion, justiciable d’une étude détaillée, dépasse en fait le cas parti¬
culier à' Eurydema et plusieurs des remarques ci-après pourront inté¬
resser le genre grammatical des noms génériques, tant dérivés du grec
qu’en général.
L Genre grammatical d’Eurydema.
a) Genre des substantifs composés grecs.
Il n’existe pas en grec, de relation nécessaire entre le genre d’un
substantif composé et le genre du nom radical, sauf si le préfixe
est une préposition. A plus forte raison, telle ou telle désinence
n’indique-t-elle pas le genre des composés. Aussi rencontre-t-on,
issus de radicaux neutres, mais composés avec des préfixes adjectifs
(tel eùpiiç), nombre de substantifs féminins, masculins, voire mascu¬
lins et féminins que l’on trouvera dans les dictionnaires. Je cite à
titre d’exemple :
To UTOfta qui donne ri £'jp’jiTTO[jL'la
TO xépaç qui donne o ou t, eupùxepuç
Il n’y a donc nul barbarisme à considérer comme masculins ou
féminins des composés, tel Eurydema, issus du substantif neutre to
Sépiai;, surtout si la désinence de celui-ci a été modifiée en composition.
1. Ent. Month. Mag., 78, 1952, pp. 141-142.
2. Ann. Soc. Ent. Fr., 118 (1949) 1951, pp. 1-28 {Cf. p. 2).
3. F. L. Laporte. — Essai d’une classification systématique de l’ordre des hémip¬
tères (Hémiptères Hétéroptères, Latr.), in-8°, 88 pp., pl. IX. 51 à IX. 55, ex. Magasin
de Zoologie, t. Il ; publication en 6 livraisons en 1832 et 1833.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n° 6, 1952.
558 —
h) Emploi par les auteurs de noms génériques composés sur xb
A ne considérer que des noms d’Hétéroptères, on trouve, chez les
auteurs, par exemple ; Sphaerodema Laporte au féminin (sans contes¬
tation possible, vide infra) ; Cymodema Spinola 1837 et Emesodema
Spinola 1837 au féminin ; Macrodema Fieber (1861, p. 180) au fémi¬
nin, de même que Hadrodema Fieber (1859 et l. c. p. 277) et Lampro-
derna Fieber (Z. c. p. 184) (Gbensted omet de citer ces deux derniers
et prétend que le premier fut employé au neutre) ^ ; llomalodema
Fieber (Z. c. p. 187) au masculin ; Callidema Yakovlev 1875 au féminin
(ou au masculin ; Callidema lygaeiformis) ; Asciodema Reuter 1878
au neutre ; Melanodema Yakovlev 1880 au neutre !
Cette variété peut choquer le souci d’harmonie exprimé par
Grensted, mais elle s’accorde bien avec la souplesse de la langue
grecque quant au genre des composés.
c) Implications quant aux normes de nomenclature.
Je ne prétends pas, comme semble tout prêt à me l’imputer Grens¬
ted, que le genre grammatical d’un nom générique doive être celui
que lui assigne son auteur, fût-ce à l’encontre de la grammaire clas¬
sique. Si toutefois cette dernière n’apporte pas d’arguments décisifs
(cas de certains composés grecs, à plus forte raison s’ils sont forgés de
toutes pièces), ou se trouve inapplicable (noms barbares, anagram¬
mes, noms à plaisir inventés...) j’estime par contre que le recours à
l’usage adopté par le naturaliste auteur du nom constitue le meilleur
moyen de fixer avec le minimum d’arbitraire le genre grammatical
de ce nom.
On regrettera que les règles de la nomenclature zoologique n’envi¬
sagent aucunement ce point particulier.
II. Genre adopté pour Eurydema par Laporte.
Les noms génériques composés sur tÔ S£[xa? n’étant pas obliga
toirement de tel ou tel genre, et compte tenu de la procédure sug¬
gérée pour décider de celui-ci, je crois devoir, quant à Eurydema,
rechercher dans le texte même de sa publication originelle une indi¬
cation à ce sujet. Celle-ci pourra résulter soit de la comparaison
avec des noms ayant même radical, simultanément publiés dans
YEssai..., soit de la seule considération de ce qui concerne Eurydema.
a) Noms génériques dérivés de to Siiraç et créés en même temps
gu’Eurydema.
Dans YEssai... de Laporte apparaissent pour la première fois les
trois noms Sphaerodema, Stenodema et Eurydema.
1. Voir F. X. Fieber : Die europàischen Hemiptera... nach analytischen Méthode
bearbeitet. Wien, H. 1 (S. 1-112) : 1860, H. 2-4 : 1861.
— 559
Grensted compare les deux derniers, mais passe sous silence le
premier. Cet oubli paraît d’autant plus fâcheux que, si le nom. de
l’espèce type de Stenodema ^ n’apprend évidemment rien, Sphaero-
dema mentionné 4 fois (pp. 18, 83, 87 et pl. 52) est toujours traité au
féminin sans aucune équivoque, ainsi qu’en témoigne la désinence
des adjectifs proposés simultanément comme nouveaux noms
spécifiques.
On admettra aisément que Laporte ait désiré, selon toute proba¬
bilité, considérer de même Eurydema comme féminin.
b) Indication directe du genre d’Eurydema.
Une lecture attentive de l’Essai... conduit aux 4 constatations
purement matérielles ci-après :
(1) Les noms spécifiques se trouvent indistinctement accordés
avec le genre grammatical soit du nouveau nom générique proposé,
soit du nom générique de l’ancienne combinaison citée.
(2) Les noms des espèces incluses dans Eurydema, sous le nom ou
l’initiale de Cimex sont tous au féminin et référés au Systema Rhyn-
gotorum de Fabricius, auteur qui, pour d’autres Cimex usant du
féminin, avait cependant, dans cet ouvrage, accordé tous ceux-ci au
masculin.
(3) 11 est impossible d’affirmer ou de nier, compte tenu de (1), que
Laporte se trompe dans la citation de Fabricius ou emploie Cimex
au féminin, plutôt qu Eurydema ou Pentatoma (dont Eurydema est
proposé comme sous-genre).
(4) En fonction de (1) et (2), ou bien le genre d’ Eurydema est
féminin, ou bien il n’en existe aucune indication'.
A condition que (1) qui révèle évidemment un manque certain
d’homogénéité dans la forme adoptée par l’auteur, n’implique cepen¬
dant point une succession d’erreurs, (lesquelles seraient trop nom¬
breuses pour être vraisemblables), les faits exposés en (2) ne peuvent
résulter ni d’une répétition d’erreurs dans les citations de Fabri¬
cius, ni d’une altération du genre classique de Cimex ; ces erreurs
éventuelles demeurant au surplus indémontrables (3), je conclus
naturellement à l’emploi par Laporte d’ Eurydema au féminin, ce à
quoi ne s’oppose pas (4).
11 n’est pas illogique de ne pas adopter la condition que j’admets
et de décréter l’erreur en principe, même pour les besoins de la
cause. En ce cas, vu (3), le raisonnement ne peut plus s’appuyer
1. VirenSy participe présent, de désinence identique aux trois genres du nominatif
singulier.
2. On lit p. 83 un Sphaerodema » aussi bien que « le Belostoma rustica» ; ceci n’a
aucune importance, les entomologistes français, guidés par des considérations d’eu¬
phonie, de rythme de la phrase et leur appréciation personnelle, donnant aux noms
y.oologiques un genre français de leur choix, sans grand souci, en général, de leur genre
ep latin.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 6, 1952. 37
560
sur (2) ni (1), et, sauf à admettre arbitrairement au vu de {^) .Eury-
dema comme féminin, c’est ailleurs que dans le passage relatif à ce
nom qu’il faut chercher une réponse.
Ainsi a fait à juste titre Grensted, mais, comme l’a montré ce qui
précède, 1° par un recours regrettablement incomplet à la compa¬
raison des noms d’étymologie similaire créés dans Y Essai... et 2° par
un appel malheureux à la grammaire.
III. — Le genre d’Eurydema selon les auteurs.
ScHUMMEL (in Fieber 1837), puis Amyot et Serville (1843)
suivent Laporte dans l’usage du féminin pour Eunjdema. Le premier
emploi de ce nom au neutre remonte à Kolenati (1846) qui ne trouve
cependant aucun imitateur avant 1879. A partir de cette date, cer¬
tains travaux d’HoRVÂm et d’auteurs de l’école française (Mon-
TANDON, Noualhier, Rey) concourent à répandre l’usage du neutre,
en dépit de résistances provisoires de Puton (1881), Reuter (1884)
et Distant (1887). Les catalogues classiques de Lethierry et
Séverin d’une part et de Kirkaldy d’autre part emploient toujours
le féminin, en 1893 et 1909 respectivement. Mais la « Verzeichnis... »
d’OsHANiN, publiée en 1906, acquiert bientôt une influence inégalée,
et, en dépit de la remarque fort justifiée de M. Royer (1909) les
auteurs modernes la suivent en général dans l’usage du neutre.
Tout se passe comme si l’usage du neutre avait pris de l’extension
dans le temps à mesure de la désaffection pour les études de langues
classiques anciennes.
Parmi les auteurs contemporains usant du féminin, il convient de
citer H. von Lengerken {Zeitschr. f. angew. Ent., 16, 1930 : 206-
221), H. Vidal [Mem. Soc. Sc. Nat. Maroc, 48, 1949 : 181) et A. N.
Kiritchenko {Tabl. de déterm. Faune de rURSS, 42, Hémiptera,
1951 : 341).
IV. — Eurydema dominula ou dominulus ?
Le nom spécifique dominulus Scopoli n’est peut être pas un sub¬
stantif en apposition à Cimex comme le pense Grensted, reprenant
sans indiquer la connaître, une remarque de Reuter [Revue d’ Ento¬
mologie, 3, 1884, pp. 67-69, Cj. n. 1 p. 68).
Il existe en effet un adjectif dominus — a — um [Cf. Quicherat et
Daveluy, Dict. Latin Fr., 1846) et par suite, la construction par
Scopoli d’un adjectif diminutif ne saurait être exclue.
Kolenati (1846), Fieber (1861, l. c.), Jakovlev (1874), Puton.
1. Bull. Soc. Ent. Fr., 1909, pp. 198-199 {Cj. n. 1 p. 198).
— 561 —
(Catalogues de 1869, 1875, Synopsis de 1881), W. L. Distant
(Fauna of Brit. India, Rhynchota, 1902, p. 192), H. Vidal {l. c.) ont
considéré, pour leur part, dominulus comme un adjectif.
C’est à leur exemple et au su de l’existence de l’adjectif domina
que j’ai admis dominula, connaissant en outre le substantif domi-
nula plus naturellement apposable à un nom de genre féminin que
dominulus.
En conclusion, je persiste à croire bien fondé l’emploi d’ Eurydema
au féminin et ne vois pas en quoi dominulus Scop. doive être obligatoire¬
ment considéré comme un substantif en apposition. J’aimerais éviter au
lecteur la tentation de se laisser entraîner sur ces sujets aux subtiles
chicanes du genre de la polémique entré T. A. Marshall et J. W. Dun-
NiNG t à propos de questions similaires ; je renvoie donc à l’avis de
T. R. R. Stebbing ^ sur l’importance qu’elles ont en définitive, aux
propos pertinents et à l’édifiant mea culpa de R. Pu. Dollfus au mot
enfin de G. W. Kirkaldy ^ mesurant « what a farce the whole question
bas become ».
Laboratoire d’ Helmintliologie et Parasitologie de VEcole des Hautes Etudes,
1. Il s’agissait du genre grammatical d’Acanthosoma ; on trouvera toute la polé¬
mique dans Entom. Monthl. Mag,, t. IV, 1868, pp. 259-260, 280-282 et t. V, 1869,
pp. 181-186, 208-209, 230-234, 234-238, 254-258.
2. Journ. Linn. Soc. London. ZooL, 29, 1905, pp. 325-336 {Cf. p. 335).
3. Archives du Mus. Nat. Ilist. Nat. (6), 19, 1942, 466 pp. [Cf. Appendice B, pp. 440-
441).
4. Catalogue of the Hemiptera (Heleroptera), vol. I, Cimicidae, Berlin 1909 (Cf.
p. xii). — On trouvera dans cet ouvrage, pp. 99-103, les références parmi lesquelles j ’ai
puisé mes sources d’information relatives à l’emploi du féminin ou du neutre, pour
Eurydema, selon les auteurs. '
— 562 —
Diagnoses de nouveaux Campodêwés corses.
Par B. CoNDÉ.
Les 3 formes décrites ci-dessous ont été récoltées par P. Remy
pendant son dernier séjour en Corse, en août et septembre 1948.
Elles portent à 16 le nombre des espèces et sous-espèces de Campo-
déidés citées de l’île.
1. Campodea (Dicampa) insulana n. sp.
Stations. — Solenzara (commune de Sari-di-Porto-Vecchio) :
ravin de Minichino, à quelques m. en amont du pont de la route
nationale, ait. 5 m., 11.^ — Solenzara : près de la route de Zonza,
au voisinage du pont de Baccino, ait. 15-20 m., 1 Ç. — Fontaine
de Pinzutella (commune de Sari-di-Porto-Vecchio) : sur le bord de la
route forestière n° 4 de Solenzara à Zonza, à environ 5,5 km. de
Solenzara, ait. 60 m., 2 Ç dont 1 jeune.
Adultes.
Longueur. — 2-2, 2 mm. Soies de revêtement glabres.
Tête. — Antennes de 21 ou 22 articles. Article III avec 1 sensille
subcylindrique postéro-sternal (inséré entre les macrochètes d et e) ;
ses longs macrocbètes sont glabres. Le revêtement des articles suivants
comprend des soies courtes et grêles, ainsi que des macrochètes disposés
en 2 Verticilles ; ceux du verticille proximal sont fourchus à l’apex et
dirigés vers l’arrière ; ceux du verticille distal sont glabres et dirigés vers
l’avant.
Frons avec 3 macrochètes ; 2 -|- 2 macrochètes bordent la ligne d’in¬
sertion des antennes, l’antérieur étant un peu plus court que le posté¬
rieur ; tous ces phanères sont barbelés sur leur 1/2 distale. Soies occipi¬
tales (7 -j- 7 environ) relativement robustes et barbelées sur leur 1/2 ou
leurs 2/3 distaux.
Thorax. — La répartition des macrochètes est la suivante :
1. Abréviations : / = larve ; la = macrochète latéral antérieur ; Ip = macrochète
latéral postérieur ; ma = macrochète médial antérieur ; post. = machochète postérieur.
Bulletin du Muséum^ 2® série, t. XXIV, n° 6, 1952.
— 563
Au pronotum, les macrochètes latéraux postérieuis portent, sur leurs
3/4 distaux, une douzaine de barbules disposées sur 2 rangs ; les macro-
chètes médiaux antérieurs leur ressemblent, mais sont plus courts et
n’ont que 7 ou 8 barbules. Au méso- et au métanotum, les macrochètes
sont simplement fourchus à Tapex ou présentent, en outre, 1 ou 2 barbules
Fig. 1. — Campodea {Dicampa) insulana n. sp. — A. Pronotum. — B. Mésonotum. —
C, Extrémité distale du tarse III droit et prétarse, face antérieure. — D. Tergites VI
et VII. — E. Style VI droit, face externe. — F. Cerque droit, face tergale, base et
2 articles primaires. — G. Id., portion distale du dernier article primaire.
Les figures F et G se rapportent à une $ de Pinzutella, les autres à la $ de Solenzara,
A, B,D, F, G X 480 ; les autres X 1100.
subapicales. A tous les tergites, 2 + 2 ou 3 + 3 soies marginales posté¬
rieures latérales sont crénelées.
Fémur III avec une rangée antérieure de 4 macrochètes marginaux
dont les 2 plus sternaux sont barbelés sur leur 1/2 distale. Tibia III avec
1 macrochète sternal fourchu à l’apex ; calcars longuement barbelés.
— 564
Griffes assez fortement arquées ; soies prétarsales glabres, très légèrement
élargies à l’apex, atteignant l’extrémité des griffes.
Abdomen. — Tous les tergites portent des macrochètes dont la répar¬
tition est la suivante :
Les macrochètes médiaux antérieurs sont simplement fourchus à
l’apex ; leur longueur augmente progressivement de I à VII, mais ils
demeurent 3 fois à 3 fois 1/2 plus courts que leur écartement, sauf au
tergite I où ils sont seulement 2 fois plus courts.
Valvule supra-anale avec 1 soie apicale.
Sternite 1 avec 1 -\- 1 macrochètes dont 1 -f 1 faiblement différenciés ;
stérilités II à VII avec 6 -|- 6 macrochètes dont 2 -f- 2, insérés de part et
d’autre des styles, sont plus faiblement différenciés ; sternite VIII avec
1 -f 1 macrochètes.
So’e apicale des styles avec 2 branches basilaires, la plus basale étant
environ 1/2 plus courte, et une branche distale qui manque parfois ; soie
subapicale avec une longue branche basilaire ; soie moyenne sternale
fourchue.
Cerques égalant environ les 5/8 du corps, faits d’une base et de 8 articles
primaires dont Tapical est subdivisé en 2. La base et le l®"" article portent
des verticilles de longs mac”ochètcs et quelques soies courtes. Le revête¬
ment de chacun des articles suivants comprend des soies courtes et 3 verti¬
cilles de courts macrochètes, simplement fourchus à l’apex, ou portant 2-
3 barbules subterminales, et dirigés vers Tavant.
Affinités. — L’espèce est voisine de C. (£>.) Gestri Silvestri
1912, de Calabre (Monteleone). On l’en distinguera sans difficulté
par la chétotaxie des tergites abdominaux V et VI ; le premier est
en effet dépourvu de macrochètes latéraux antérieurs et le second
ne possède pas de macrochètes latéraux postérieurs.
2. Eutrichocampa thamugadensis Condé 1948, ? ssp.
Stations. — Ruines du couvent de Sainte-Catherine de Sisco :
sous des pierres enfoncées dans le terreau épais d’une ancienne
bergerie, ait. 90 m., 3 (J, 2 $, 2 1. — Gare de Venaco : jardinet,
ait. 564 m., 2 1. — Bas Fiumorbo : sur la rive gauche du fleuve, à
environ 1.500 m. à l’O. de Sant’ Antonio, ait. 100 m., 1 Ç jeune. —
Solenzara : ravin de Minichino, avec C. (D.) insulana, 1 (J, 5 1.
(dont 1 1. I). — Solenzara : route de Zonza, avec C. (D.) insulana,
3 $. — Solenzara : au bord de rigoles issues de bornes-fontaines,
ait. 15-20 m., 1 Ç, 1 1. — La Penna (commune de Sari-di-Porto-
Vecchio) : jardin, ait. 400 m., 1 (J, 3 $. — Pont de Cannella, au km.
57,080 de la route nationale de Bonifacio au Cap corse : sous des
— 565 —
pierres au bord d’un ruisseau, ait. 5 m., 2 (J, 1 $, 1 1. — Porto-
Vecchio : jardins à 300 m. au N. de l’église, ait. 10 m., 1 (J, 1 1.
Longueur. — 2-3 mm. (exemplaires pourvus d’une papille génitale
bien différenciée).
Tête. — Antennes de 22 à 27 articles (28 chez le type) ; j’indique ici
la variation du nombre d’articles :
Nombre d’articles . 22 23 24 25 26 27
Nombre de cas . 1 5 9 8 1 2
Fig. 2. — Euirichocampa thamugadensis Condé, ? ssp. — A, Extrémité distale du
tarse II droit et prétarse, face antérieure. — B. Deux aspects des « soies prétarsales ».
■ — C, Appendice droit du sternite I d’un âgé.
Les ligures se rapportent respectivement à des spécimens de Solonzara, du Bas
Fiumorbo et de Sainte-Catherine de Sisco.
Plusiocampa corcyraea, ssp. cyrnensis nova, de Vezzani. — D. Pronotum. —
E. Mésonotum. — F. Métanotum.
A, B X 2.100, les autres X 480.
Le sensillo bacilliforme de l’article III est postéro-tergal (inséré entre
les macrochètes b et c).
Thorax. — Les longueurs relatives d.es macrochètes sont consignées
dans le tableau ci-dessous, où les nombres entre parenthèses se rapportent
au type.
inajla Ip/ma
1,5-1, 6 (1,5) 1,3-2 (1,75)
0, 6-0,9 (0,8) l,7-2,3 (2)
— 1.7-2,5 (2).
Th. I
Th. II
Th. III
— 566 —
Les macrochètes latéraux postérieurs du méso- et du métanotum sont
barbelés sur leur 1/2 distale.
Soies prétarsales très développées, dépassant toujours notablement
l’extrémité des griffes.
Abdomen. — Le sternite I des 3 les plus jeunes est dépourvu de poils
glandulaires ; chez les individus un peu plus âgés, ces phanères apparais¬
sent en 2 groupes latéraux comprenant chacun 2 puis chacun 4 poils ;
chez les adultes enfin, les poils glandulaires, disposés sur 2-3 rangs,
forment une bordure ininterrompue ; les appendices s’élargissent pro¬
gressivement à mesure que le nombre des poils glandulaires augmente.
Soie subapicale des styles généralement glabre, présentant parfois
1 branche distale, exceptionnellement 2.
Cerques un peu moins longs que le corps, portant de longs macrochètes ;
ceux-ci sont barbelés sur leur 1/2 ou leur 1/3 distaux dans la région basi¬
laire du cerque, le nombre des barbules diminuant à mesure que l’on
approche de l’apex de l’appendice.
Discussion. — Les dimensions des soies prétarsales, qui dépas¬
sent largement l’extrémité des griffes, permettent de distinguer ces
spécimens corses du ^ typique de Timgad (Algérie) et de la larve
que j’ai citée de Saint-Mandrier (Var). Ils appartiennent sans doute
à une sous-espèce inédite que j’hésite à nommer, car j’ignore les
limites de la variation de la f. typ.
3. Plusiocampa corcyraea Silvestri 1912, ssp. cyrnensis nova.
Stations. — Gare de Venaco : jardinet, ait. 564 m., 11. — Serrag-
gio (commune de Venaco) : au bord d’un petit torrent, ait. 600 m.,
1 $ jeune. — Vezzani : près du pont de la route de Ghisonaccia sur
la rivière Tagnone, sous Châtaigniers, ait. 720 m-, 2 ^ jeunes, 3 1.
Longueur. — Le plus grand exemplaire atteint 2,5 mm.
Tête. — Antennes de 20, plus souvent 21 articles (20 chez le type).
Thorax. — - La répartition des macrochètes est indiquée ci dessous, les
nombres entre parenthèses se rapportant à la f. typ.
ma la Ip
Th. I l-fl 3-h3 2-1-2
Th. II 1-1-1 2 -1- 2 (3 -1- 3) 2-1-2
Th. III 1-1-1 0 (1 -1- 1) 2-1-2
Abdomen. — La répartition des macrochètes est la suivante, les nom¬
bres entre parenthèses se rapportant à la f. typ.
post.
1 -f- 1
2 -f- 2
3-1-3
4 -h 4 (3 -f 3)
Sternite I avec 7 -|- 7 macrochètes bien différenciés ; ses appendices
sont subcylindriques chez les 2 sexes et sa marge postérieure ne présente
la
Ab. I-II 0
Ab. III 0
Ab. IV l-fl
Ab. VI-VII l-fl
567 —
pas de poils glandulaires chez les 2 3 jeunes que j’ai eus sous les yeux
(le 3 de la f. typ. est inconnu). Sternites II à VII avec 5 + 5 macrochètes
bien différenciés. Sternite VIII avec 2 + 2 macrochètes.
Affinités. — L’absence des la^ mésonotaux et des la métanotaux
écarte formellement la ssp. cyrnensis de la f. typ., qui est connue
de Corfou (Potamos), de Carinthie (environs de Villach) et d’Italie
(localité non précisée). Les différences relevées dans la chétotaxie
abdominale sont peut-être plus apparentes que réelles, car elles
sont déduites du texte assez peu explicite de Silvestri (1912,
p. 143), qui laisse entendre que les tergites V à VII sont identiques
au tergite IV.
Faculté des Sciences de Nancy, Zoologie générale.
BIBLIOGRAPHIE
1948. CoNDÉ (B.). — Campodéidés d’Algérie. {Bull. Soc. ent. Fr., 52,
pp. 144-146).
1912. Silvestri (F.). — Contribuzione alla conoscenza dei Campodeidae
(Thysanura) d’Europa. (Boll. Lab. Zool. Portici, 6, pp. 110-147).
— 568 —
Note sur Pseudamnicola lanceolata {Palaüilhe)
[Gastêropode PROSOBRANCHE).
Par Gustave Cherbonnier.
Au cours du mois de juin 1952, M. Batten, Malacologiste Hol¬
landais, excursioimant dans le sud-ouest de la France, récolta un
grand nombre de Mollusques terrestres et fluviatiles. La plupart
des espèces trouvées sont banales et bien connues du Midi de la
France. Seule présente vraiment de l’intérêt Pseudamnicola lanceo¬
lata (Paladilhe), dont soixante exemplaires furent trouvés parmi des
plantes aquatiques, dans la partie tranquille d’un rapide de la Nivelle,
à environ vingt mètres de l’endroit où la route D 4 croise la Nivelle,
à 3,5 kms. de Sare, dans les Basses-Pyrénées.
On sait que l’anatomie, la forme de l’opercule et -celle de la radula
de Ps. lanceolata sont inconnues. M. Batten a eu l’obligeance de
m’envoyer, et je l’en remercie ici, vingt exemplaires de cette espèce.
Malheureusement, ceux-ci étaient conservés à sec depuis leur récolte.
J’ai cependant pu en réhydrater quelques-uns et, s’il m’a été impos¬
sible d’examiner l’appareil génital, j’ai quand même pu relever les
principaux détails morphologiques et étudier l’opercule et la radula.
L’animal est noirâtre, petit, à tête très allongée ; mufle bilobé en avant
(fig. F). Pied court, ovalaire, subtronqué en avant et ne dépassant pas le
mufle. Tentacules longs, égaux, peu effilés ; yeux sessiles situés à la base
externe des tentacules. Orifice femelle placé à droite, sur le collier.
Coquille ovoïde, lancéolée, à spire haute, allongée, formée de cinq-six
tours un peu convexes ; dernier tour ventru (flg. A). Sommet lisse, subaigu.
Sutures peu prononcées. Ouverture oblique, subanguleuse en haut, tou¬
jours plus petite que la moitié de la longueur de la coquille. Péristome
droit, continu, subépaissi. Ombilic très petit. Test solide, presque lisse,
roussâtre à brun.
Les rapports de la largeur à la longueur de la coquille sont, en milli¬
mètres, pour seize exemplaires : 1,9/4; 2/3,7; 2/4; 2, 1/3, 5; 2,1/4,1 ;
2,l/4,7 ; 2,3/4 ; 2,3/4,5 ; 2,3/4,5 ; 2,4/4, 8 ; 2,4/5 ; 2,5/4,3 ; 2,5/4,3 ; 2,5/4,5 ;
2,7/4,8; 2,8/4,3.
Opercule corné brillant, roussâtre, à petit nucléus excentrique, à bords
relevés en gouttière, garni de stries spirescentes très fines difficilement
visibles (fig. D).
Radula avec environ soixante rangées de dents. Sur chaque rangée
(fig. E) : dent centrale subtrapézoïdale, multicuspidée (environ onze
petites cuspides avec médiane triangulaire bien plus longue), à bord posté¬
rieur muni de trois denticules ; dent latérale multicuspidée, à base étroTe ;
Bulletin du Muséum, 2® série, l. XXIV, n® 6, 1952.
569
première dent marginale très allongée, très denticulée ; deuxième dent
marginale (non figuiée) étroite, fortement coudée, encore plus allongée
que la précédente, mais ne portant apparemment pas de dcnticulations.
Ps. Lanceolota est ovovivipare. J’ai découvert, dans l’oviducte et
l’utérus, de quarante à soixante embryons à divers stades de déve-
Pseudamnicola lanceolata (Paladillie).
A : coquille d’un animal adulte. B et C : coquilles de jeunes individus. D ; opercule.
E ; radula. F : animal privé de sa coquille, avec le manteau ouvert et rabattu ; t :
tentacules ; o : œil ; of : orifice femelle.
loppement. Des jeunes se trouvaient sous Je manteau ou fixés sur le
cou de l’animal. La coquille de ces jeunes est formée d’un tour et demi
à deux tours, le dernier très ventru (fig. B et C) ; l’opercule est en
voie de formation. Le sommet est lisse, obtus. La coquille est
blanche, souvent translucide.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
Sur LA PRÉSENCE, A ROSCOFF, DE PSEUDOCUCUMIS MIXTA
OSTERGREN [HOLOTHURIE DENDROCHIROTE).
Par Gustave Cherbonnier.
Pseudocucumis mixta Ostergren, Holothurie dendrochirote répan¬
due sur les côtes occidentales d’Europe, remonte presque jusqu’aux
Iles Lofoden. Sur les côtes de France, elle a été trouvée à Arcachon,
Bréhat, Dinard, Le Havre, Wimereux. A Tatihou, Ostergren en a
vu des quantités considérables rejetées à la côte après une tempête.
Cette espèce n’avait pas encore été rencontrée à RoscofT, et elle
est donc à ajouter au Catalogue des Echinodermes de cette région
Deux exemplaires y ont été récoltés récemment : l’un par M. Boc-
QUET, au Béclem, à un très haut niveau, dans les fentes des rochers
découvrant longuement ; l’autre, par M. C. Lévi, en dragage à
2 milles au Nord de l’Ile de Batz, sur fond de gravier par 60 mètres.
On sait que Ps. mixta peut descendre jusqu’au moins deux cents
mètres, mais on ne l’avait pas encore rencontrée à un aussi haut
niveau que celui du Béclem.
L’exemplaire du Béclem est intact et en parfait état de conser¬
vation. Les tentacules sont invaginés ainsi que tout le péristome.
L’animal est renflé au milieu, légèrement aminci aux deux extré¬
mités ; il mesure 115 mm. de long et sa largeur maximum, vers le
milieu du corps, est de 20 mm.
Tégument épais, rugueux, fortement plissé, blanc jaunâtre,
parsemé de nombreuses marbrures marron, plus .ou moins larges.
Vingt tentacules marron foncé, répartis sur deux cercles : cercle
externe avec dix très grands tentacules d’environ 18 à 22 mm. de
long, les très nombreuses ramifications n’apparaissant que vers le
milieu de leur longueur ; cercle interne ayant dix tentacules, cinq
de taille moyenne et cinq très petits. Pieds répartis selon les radius,
sur deux rangées parallèles tout au moins aux extrémités orale et
anale et sur le bivium tout entier ; sur le trivium, vers le milieu du
corps, ils deviennent bien plus nombreux, disposés sur quatre à six
rangs longitudinaux, si bien que les bandes interradiaires sont à-
peine visibles.
Une seule vésicule de Poli ayant environ 70 mm. de long. Un
canal hydrophore tortillonné dans le mésentère dorsal, mesurant
1. Cherbonnier, g. Inventaire de la Faune de RoscofT. Travaux de la Sta(ioa
biologique de Roscoff, supp. 4, 1951, XV, pp. 1-15.
Bulletin du Muséum^ 2® série, t. XXIV, n° 6, 1952,
/
— 571 —
8 mm. de long et terminé par un gros madrépcrite bien calcifié. Les
détails de la couronne calcaire ne sont visibles qu’après éclaircisse¬
ment dans le Xylol ; elle est très haute, peu calcifiée, composée de
Fig. 1. — Pseudocucumis mixta (Ostergren). a — f, h — / : tourelles du tégument;
g : couronne calcaire : X 3 environ.
dix pièces (fig. g) : les radiales sont bifides postérieurement ; les
interradiales ont la partie antérieure subtriangulaire et ne sont pas
bifurquées postérieurement. Muscles rétracteurs puissants, s’atta¬
chant au tiers antérieur du corps à de très gros muscles longitudinaux.
Gonades mâles formées de très nombreux tubes jaune pâle, longs,
— 572 —
O z/d) oo
çaop^
assez fins, une ou plusieurs fois ramifiés. Poumons atteignant la
longueur du corps, blancs ou translucides, portant tout le long d’un
Fig 2. — Pseudocucuniis mixta (Ostergren). k — p : tourelles du tégument ; q, r :
spiculés des pieds ; s — w :ïpicules des tentacules.
gros tronc principal des rameaux soutenant de très nombreuses
« folioles » ; ils débouchent dans un vaste cloaque par un canal
commun. Anus dépourvu de dents.
573 —
Les spiculés du tégument sont identiques, quelle que soit la partie
du corps, sauf la région anale. Ce sont des tourelles à large disque
basal, circulaire, sublosangique ou subcarré (fig. l, m, o), percé de
nombreux trous d’inégale grandeur ; la flèche est à deux étages,
généralement à quatre piliers ; la couronne terminale est soit percée
d’un trou central, entouré de quatre paires d’apophyses principales
externes et de six à dix apophyses secondaires dispersées sur la
couronne (flg- c, a, /, 1, o), ou percée de plusieurs petits trous avec
des apophyses très nombreuses et disposées irrégulièrement (fig. h, d,.
/, k, m). Dans la région anale, au contraire de ce qui se passe générale¬
ment, la plupart des tourelles sont plus simples que celles trouvées
dans les autres parties de l’animal ; le disque est moins large, moins
perforé (fig. h, i, p) ; la flèche, à quatre piliers, a des digitations ter¬
minales plus régulières (fig. a) ; la couronne n’est habituellement
percée que d’un trou central (fig. h, i, p). Enfin, on trouve, dispersées
un peu partout dans le tégument, des tourelles bien plus grandes que
les autres, à flèche plus massive comportant de six à huit piliers
(fig- /)• , . .
Le tronc des tentacules possède des baguettes droites ou incur¬
vées, perforées ou non aux extrémités (fig. t, v, w) et quelques petites
tourelles à deux ou trois piliers, à flèche dont la couronne n’est pas
perforés au centre (fig. ç) ; dans les ramifications, on trouve de
petites plaques rappelant des corpuscules crépus (fig. s, u).
L’exemplaire récolté au nord de l’ile de Batz a le corps aux trois-
quarts amputé ; il ne reste plus que les tentacules, bien étalés, et
30 mm. de tégument, soit en tout, pour le fragment, 40 mm. de lon¬
gueur. Les tentacules, au nombre de vingt, sont répartis sur deux
cercles ; un cercle externe comprenant cinq paires de longs tenta¬
cules radiaires et cinq tentacules plus petits situés respectivement
dans un des cinq interradius ; face à chacun de ces derniers tenta¬
cules vient se placer, sur un cercle interne, un tentacule très petit.
Le tégument est épais, rugueux, uniformément blanchâtre, forte¬
ment plissé. Les pédicelles sont réparties selon les radius, sur deux
rangs serrés. 11 y a un seul canal hydrophore mais trois vésicules
de Poli de 12 à 15 mm. de longueur. Les spiculés sont identiques à
ceux trouvés dans l’exemplaire du Béclem.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
— 574 —
I. LE GENRE SeRICOREMA (AmARANTHACEAE) A MADAGASCAR.
II. Sept Amarantacées malgaches nouvelles.
Par A. Cavaco.
I .
Dans une publication antérieure nous avions signalé la présence
du genre africano-asiatique Psïlotrichum (Amaranthacées) à Mada¬
gascar, et nous en avions décrit deux espèces nouvelles.
Nous faisons connaître dans la note présente, une espèce nouvelle
d’un genre nouveau pour Madagascar. Il s’agit du genre africain
Sericorema (Hook. f.) Lopr.
Ce genre a été créé par Lopriore, par démembrement du genre
Sericocoma Fenzl. avec lequel il a beaucoup de caractères communs.
Il en diffère par ses inflorescences partielles à fleurs latérales trans¬
formées en groupes d’épines crochues soudées vers la base, les fleurs
fertiles allongées-rostriformes dépassant de beaucoup les stériles et
son androcée sans pseudostaminodes. L’ovaire peut être glabre ou
poilu, le stigmate peut être sessile ou non, ces caractères ne pouvant
servir pour distinguer les deux genres comme Lopriore le prétendait.
Sericorema (Hook. f.) Lopr. in Engl., Bot. Jabrb. XXVII (1899) 39.
Sericocoma Fenzl sect. Sericorema Hook. f. in Benth. et Hook.,
Gen. III (1880) 30.
Le genre Sericorema comptait jusqu’à présent 2 espèces du Sud-
Ouest, Sud, Sud-Est africain. Ces espèces sont les suivantes : S.
sericea (Scbinz) Lopr. (= Sericocoma sericea Schinz = Marcellia
sericea C. B. Clarke) et S. remotiflora (Hook. f.) Lopr. (= Trichinium
remotiflorum Hook. f. = Pupalia remotiflora Moq. = Sericocoma
remotiflora Hook. f.).
Nous allons décrire une espèce nouvelle d’après des échantillons
de plantes récoltées par le Professeur H. Humbert dans son 4® voyage
(1933) et dans son avant-dernier voyage (1946-47) toujours au Sud-
Ouest de Madagascar.
Sericorema Humbertiana Cavaco, sp. nov. — Suffrutex, 2-3 dcm. altus.
Folia opposita, petiolata, ovata, acuminata, mucronulata, integra, inferne
attenuata, pilosa ; nervis lateralibus 4-jugis, arcuatis, superne inconspicuis ;
petiolus 3-8 mm longue, pilosus ; limhus 1,5-4 cm. longue, 6-20 mm. latus.
Flores in spicas terminales axillaresque 5 cm. longas digesti ; bracteae lanceo-
latae acuminatae ; inflorescentia speciali e floribus fertilibus solitariii et
2 sterilibus composita ; flores stériles in aristas uncinatas mutati ; brac-
1. In Bull. Soc. Bot. Fr. qq (1952) 183-186.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 6, 1952.
— 575 —
teolae ovatac, acuminatae, mucronulatae, pilosae ; tepala 5, lanceolata, acuta,
mucronulata ; filamenta tenuissima ; oaarium depresso-globosum ; Stylus
teres stigma parvum, capitatum.
Sous-arbuste haut de 2-3 dcm. ; rameaux jeunes pubescents, vert-
foncés, sillonés. Feuilles opposées, pétiolées, ovales à ovales-lancéolées,
atténuées à la base, brièvement acuminées et mucronulées au sommet,
à bord entier, poilues à poils apprimés denses sur les deux faces, pourvues
de 4 paires de nervures secondaires, distinctes en dessous, invisibles en
dessus ; limbe long de 1,5-4 cm. sur 6-20 mm. ; pétiole long de 3-8 mm.
Epis brièvement (l,5-3cm.) pedonculés, atteignant 5 cm. de longueur ;
les fleurs de la base précocement caduques ; axe tomenteux ; bractées
persistant après les fleurs, renversées, lancéolées-acuminées, pubescentes ;
inflorescences partielles à 2 fleurs latérales stériles, petites, cachées dans
des touffes de poils soyeux, blancs, et 1 fleur centrale fertile, allongée,
dépassant de beaucoup les stériles ; fleurs stériles transformées en épines
crochues soudées à la base ; bractéoles 2, ovales, acuminées, mucronulées,
poilues au dos et en dedans ; tepales 5, lancéolés, aigus, mucronulés,
3- côtelés couverts de poils soyeux très denses ; androcée sans pseudo-
staminodes ; filets connés à la base, beaucoup plus longs que les anthères,
celles-ci biloculaires, globuleuses ; ovaire glabre, subglobuleux ; 1 ovule
pendant d’un funicule court, épais ; style aussi long que l’ovaire, à stig¬
mate, petit capité, pénicillé.
Sud-Ouest : près d’AnadaboIava, Humbert 12471 (Type), 12429 ;
gorges du Fiherenana, entre Beantsy et Anjamala, Humbert 19883 ;
gorges de la Manombo, Humbert 20.006.
Cette nouvelle espèce diffère du S. sericea (Schinz) Lopr. du Sud-
Ouest africain, par ses inflorescences partielles à 2 fleurs stériles,
non 4-6, à 1 fleur fertile, non 2-3, par la taille et la forme des feuilles,
par son indûment, etc... Du 5. remotiflora (Hook. f.) Lopr. du Sud-
Ouest, Sud, Sud-Est Africain, il se distingue par ses feuilles opposées,
non alternes ou fasciculées, pétiolées, ovales et non linéaires ; par
ses touffes de poils blancs et non bruns recouvrant les fleurs stériles,
par son ovaire glabre et non tomenteux, etc.
II
Cyathula obtusilolla Caaaco sp. nov. — Planta (perennis?) ramosa,
ad 30 cm. alta, pilosa ; internodia ad 7,5 cm. longa. Folia sessilia, opposita,
oblongo-obovata, obtusa, 3-9 cm. longa, 1, 5-3,5 cm. lata, pilis adpressis
densis instructa. Spicae terminales. Pedunculus 1-3 cm. longus ; spica ad
3 cm. longa, ad 1,5 cm. lata, lana involuta ; bracteae tepala paulo breviores,
ovatae, acuminatae, vïllosae. Inflorescentia speciali e 3 floribus fertilibus
et 8 sterilibus composita. Glochides erectae, apice triuncinatae. Tepala 5,
oblongo-acuminata, extus dense albo-pilosa, 2 exteriora uncinata, interiora
acuta non uncinata. Filamenta inferne connata. Pseudostaminodia breviora,
subquadrilatera, apice villoso-barbata. Ovarium obconicum, supra truncatum
subincrassatum. Stylus staminibus paulo longior ; stigma capitatum.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n° 6, 1952.
38
— 576 —
Herbe robuste, diffuse. Tiges de 30 cm. (et plus ?) de long, à base plus
ou moins lignifiées, tomenteuses. Entre-nœuds atteignant 7,5 cm. de long-
Feuilles sessiles, opposées, obovales et cunéiformes vers le bas ou ellip¬
tiques, obtuses au sommet et à la base, tomenteuses en dessus et lanugi¬
neuses en dessous, de 3-9 cm. de long et de 1,5-3, 5 cm. de large ; a nervures
nettes, saillantes en dessous, poilues. Inflorescences en épis terminaux,
de plus ou moins 3 cm. de long et de plus ou moins 1,5 cm. de large ;
inflorescences à 3 fleurs fertiles et, en général, 8 fleurs stérdes réunies par
groupes de deux, recouvertes de touffes de longs poils blancs, soyeux.
Fleurs stériles formées par 4 épines renflés au sommet et terminant par
3 pointes courbées en crochet. Bractées ovales-lancéolées, acuminées,
velues ; bractéoles ovales-acuminées, terminées en pointe fine allongée,
velues. Fleurs allongées à 5 tepales lancéolées, 3-nervées, les extérieures
terminés en pointe' souvent glochidiée, les intérieurs aigus, inermes.
Etamines et pseudostaminodes soudées et fortement appliquées contre
l’ovaire qu’ils dépassent. Anthères 2-loculaires ; pseudostaminodes tron¬
qués et ciliés au sommet. Ovaire obconique, épaissi au sommet ; style
simple dépassant les étamines ; stigmate capité.
Madagascar-Domaine de l’Ouest : Ankarafantsika (7® Réserve),
aux environs du Lac Tsimaloto, Service forestier 66.
Plante herbacée des alluvions.
Cette espèce est affine du C. triuncinata Moq. et elle en diffère
surtout par ses feuilles poilues, non cuspidées au sommet, non atté¬
nuées à la base, par ses glochides renflés au sommet, par ses tiges
tomenteuses, etc.
Deeringia madagascariensls Cavaco, sp. nov. — Arbuscula sarmentosa
supra arbores scandens, foliis petiolatis ovatis acutis pilosis. Spicae 2 cm.
longue ; spicis floribus sessilibus solitariis, sepalis bracteas superantibus
oblongis obtrnis. Stigmata 4.
Centre ; vallée de la Sakamalio, affluent de la Manambolo, bassin
du Mandrare, ait. 900-1.000 m. Humbert 13.396.
Liane à fleurs vertes. Pentes rocailleuses gneissiques. Le D. rnada-
gascariensis Cavaco est bien distincte de toutes les Deeringia décrites
jusqu’à présent
Deeringia Humbertiana Cavaco, sp. nov. — Frutex scandens ; rami
striati, glabri. Folia petiolata, elliptica vel lanceolata ; nervis subtus promi-
nerUibus. Spicae ad 3 cm. longue, vix flexuosae. Flos 1 in axilla bractearuin,
sessilis. Stylus brevissimus. Stigmata 3, fastigiata, glabra.
Ouest : pentes occidentales des montagnes entre l’Andohahela et
l’Elakelaka, mont Apiky au-dessus de Mahamavo, transition du
bush xérophylle, ait. 800-900 xa. Humbert 13.817.
1. Les descriptions en Français des Deeringia, paraîtront dans la Flore de Mada¬
gascar.
Liane grêle à fleurs vertes. Se distingue de l’espèce précédente par
ses feuilles elliptiques ou lancéolées, non ovales, à nervures prohémi-
nentes en dessous, par son pistil à ovaire globuleux, à 3 stigrnates
fastigiés.
Deeringia Perreriana Cavaco, sp. nov. — Arbuscula sarmentosa ; rami
striati ; folia oblonga, parva, in petiolum attenuata, mucronulata. Spicae
terminales et axillares, flexuosae, longue (5 cm.). Flos 1 in axilla bractearum,
sessilis. Stylus subnullus. Sligmata 3 vel. 4, recurva, papillosa, persistentia.
Centre : Tananarive, Haies-Fossés, 1.400 m., Perrier de la. Bâthie
8632.
Arbuste à rarneaux sarmenteux, à feuilles caduques ; espèce
autochtone conservée dans les fossés (d’après Perrier de la Bâthie)
Se distingue des espèces précédentes surtout par ses feuilles oblon-
gues.
Deeringia densiflora Cavaco, sp. nov. — Arbuscula sarmentosa ; folia
elliptica, acuta, in petiolum attenuata, glabra ; spicae densae, terminales
axillaresque, crassiusculae ; tepala oblonga, obtusa ; stigmata 3 vel 4.
Sambirano : berges du Sambirano, ait. 1.100 in,., Humbert 18.578.
Espèce endémique Liane à épis très denses.
Toutes les Deeringia décrites ci-dessus sont endémiques de la
Grande lie et sont bien distinctes des espèces africaines et asiatiques.
Celosia Baronii, Cavaco, sp. nov. — Herba ? (teste Baron), caule suffru-
ticoso, foliis ovatis acutis, glabris ; spicis axillaris subflexuosis, 3-8 cm.
longis, floribus sessilibus solitariis 3-gynis. Tepala oblonga. Filamenta
5 quam tepalae longiora ; cupula manifesta ; ovarium obovatum ; stigmata
recurva. (sect. Lestibudesia Moq.).
Est-N. : Baron 5355 ; Fort-Dauphin, Scott-Elliot 2777 ; côte
orientale, Boivin 2380 ; du col de Vavara à la vallée de Manambolo,
Humbert, 6680.
Centre : Ampandrandava Herb. dard. Bot. Tananarive 5750 ;
sans indication, Humblot 618.
Cette espèce est affine du C. spicata (Dup.-Thou.) Spreng., et en
diffère surtout par ses rameaux à plusieurs épis terminaux et axillaires
par ses tépales oblongs, par ses étamines longuement linéaires, par
son ovaire ovoïde, etc.
Celosia spicata (Dup.-Thou.) Spreng. var. cuspidata Cavaco, nov. — A
forma typica differt : foliis longioribus, acumine longiore, cuspide ; spicis
longioribus, glabris.
Centre : rive droite de la Batsibeka, Perrier de la Bâthie 811.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
— 578 —
Annonacées nouvelles ou litigieuses de l'Oubangui-Ciiari.
Par Roger Sillans.
Au cours de la révision des Annonacées de l’Oubangui-Chari,
nous avons été amené à décrire une espèce nouvelle de Popowia,
une variété d' Artabotrys et à faire quelques remarques concernant
trois Annona de savane.
1° Popowia Mangenotii R. Sillans sp. nov.
. Ramis subnigris glabrescentibus vel pubescento-hirsutis, pilis brunneo-
subrufis. Foliis petiolo brevi et compacta, dense hirsuto 2-3 mm. longo,
lamina oblonga vel oblongo-lanceolata hase angustissime cordata, apice i
longe acuminato i 2 cm. longo, supra glabra, viridi vel brunneo-subrufa,
et infra, coerulea, 12-30 cm. longa et 4-8 cm. lata ; nervis infra prorninentibus
dense hirsutis et supra conspicuis vel leviter depressis, utrinque 10-20 ±
parallelis, anastomose marginali.
Inflorescentiis, cymis brevibus axillaribus cire. 5 cm. longis, i brevi-
ter pedunculatis, saepissime plurifloribus, pilis adpressis, densis, rufo-
aureis ornatis ; pedicello gracili, pubescento-hirsuto i 15 cm. longo et 1 cm.
lato, apice concreto ; bracteola rh ovata breviter et abrupte acuminata cire.
5 mm. longa et 3-4 mm. lata, leviter cochleariformi et amplexicauli, extra
densis, adpressis, pilis ornata, et intus glabra ; floribus hermaphroditis,
calyce 8-10 cm. lato, sepalis 3, i deltoideis, pilis extra adpressis ornatis,
et intus glabris, 4-8 mm. longis et latis ; petalis exierioribus subequalibus,
late ovatis, interdum suborbicularibus vel oblon go-ellipsoideis, apice obtusis,
base rotundatis vel leviter attenuatis, pilis extra dense adpressis ornatis,
intus sparse pubescentibus 15-30 mm. longis et 13-20 mm. latis ; petalis
interioribus carnosis leviter coriaceis, extra velutinis vel pubescentibus,
intus sparse pubescentibus et papillosis, ellipticis vel obovatis, apice obtusis
interdum rotundatis, base A rotundatis et concavis 1 5 mm. longis et 10-1 7 mm
latis ; staminibus numerosis 1,5 — 2 mm. longis, carpellis multis, ovario ±
cylindrato, complanato, dense hirsuto 1,5 mm. longo et 0,5 mm. lato, stylo
cire. 1 mm. longo, stigmati caduco bilobato-capitato ; ovulis 2-4. Carpidiis
numerosis unispermis vel plurispermis moliniformibus, segmentis ellip-
soideis, pilis densis, brevibus, tenuibus, hirsutis, rufo-aureis ornatis 14-15
mm. longis et 7-9 mm. latis ; seminibus ellipsoideis, glabris complanatis
13-14 mm. longis et 6-8 mm. latis.
Oubangui-Chari : Herbier Boukoko (Tisserant), décembre 1948
(1285, type) liane à fleurs épanouies, pétales extérieurs roux en
dehors, violacés à l’intérieur,^ forêt ; février 1948 (689), liane velue
à calice roux, forêt (fruits).
Nom vernaculaire : Molo-Mindowali (lissongo).
Nous avons le plaisir de dédier cette espèce remarquable au Pro¬
fesseur G. Mangenot qui la récolta également en Afrique occidentale
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n” 6, 1952.
BsSiSîa
Popowia Mangenotii R. Sillans.
— Rameau florifère (1 /2 g. n.), 1’. — Feuille (1 /2 g. n.). 2. — Aspect de la fleur
montrant la disposition des étamines et des carpelles (x 2). 3. — Aspect d'un car¬
pelle muni de son style { X 10), 3’. — Le même, style enlevé, montrant la disposition
des ovaires {x 10). 4. — Anthère vue de face, 4’. La même vue de profil (X 20).
5. — Rameau fructifère {1 /2 g.n.). 5'. — Fruit détaché (g-n.).
— 580 —
française (Côte-d’Ivoire, région d’Abidjan, forêt de l’Agnéby) et qui
fut vivenient intéressé par cette liane de forêt dense dont la teinte
bleutée de la face inférieure des feuilles attire l’attention. Nous
tenons également à remercier ici M. R. Schnell qui s’offrit à
nous communiquer des échantillons de cette espèce qu’il récolta
aussi dans la région d’Abidjan (forêt marécageuse d’Agnéby,
novembre 1950, n° 3850), en Haute-Guinée (dans la région monta¬
gneuse du Mont Nimba (avril 1950, n® 5115 ; février 1950, n° 4414)
et en Basse-Guinée dans le Massif du Benna (mai 1950, n° 5618).
2° Popowia Mangenotii R. Sillans forma cohcolor R. Sillans
forma nov.
A typo differt ramis foliis concoloribus.
Oubangui-Chari : Herbier Boukoko (Tisserant), avril 1951
(2062, type), liane de forêt à fruits brun-doré.
Nom vernaculaire : mo-fembe-fembe (lissongo).
Nous avons été amené à séparer cette forme du type en raison de
l’indumentum de la face inférieure des feuilles. Un même rameau
peut en effet présenter à la fois des feuilles à teinte bleutée en dessous
et d’autres à teinte brun-roux. Nous insistons toutefois sur le fait
que cette forme peut n’être que provisoire, cette particularité étant
susceptible de se retrouver chez tous les individus.
3° Artobotrys velutinus Scott Elliot var. sphaerocarpa R. Sillans
var nov.
^ A typo differt carpidiis unispermis numerosis, rotundatis vel subor-
bicularihus, pilis densis vel sparsis, brevis, rufis, tenuibüs, ornalis 10-12 mm.
longis et latis.
Oubangui-Chari : Herbier Boukoko (Tisserant), août 1951 (2189,
type), fruits à poils roux, liane, forêt ; mai 1949 (1463, fleurs), liane
à fleurs blanches s’ouvrant peu, forêt.
Noms vernaculaires : Molo-Nzuamotoli, Mindowali (lissongo).
Cette variété diffère du type par la forme et la pubescence de ses
fruits. Chez le type, les carpidies uniséminées sont ellipsoïdes et
glabres d’environ 14-15 mm. de long sur 9-10 mm. de large, tandis
que dans la var. sphaerocarpa elles sont sphériques ou subsphériques
et finement pubescentes d’environ 10-12 mm. de diamètre. Nous
avons noté également une pilosité nettement plus dense des ramilles
et des feuilles (poils roux longs et dressés) dans la variété décrite.
Nous ne pouvons toutefois trop insister sur la validité de ce caractère
dont la constance nous paraît douteuse.
4° Les Annona de savane.
Dans les savanes oubanguiennes on rencontre fréquemment trois
Annona que les Auteurs ont jusqu’à présent maintenus au rang d’es¬
pèces. Ce sont Annona senegalensis Pers. (1824), A. arenaria Thonn.
— 581
(1829), et A. chrysophylla Boj. (1843). Ces trois espèces sont d’ailleurs
plus ou moins abondamment répandues dans toute l’Afrique tropi¬
cale : A. chrysophylla Boj. est surtout d’Afrique orientale, mais
s’étend cependant à l’Afrique septentrionale jusqu’au Cameroun
et à la Nigeria ; quant aux deux autres, ce sont surtout des espèces
d’Afrique occidentale qui s’étendent malgré tout jusqu’en Angola.
Bien que repris tout récemment dans la flore du Congo Belge par
L. Boutique (1951), nous ne pensons pas devoir maintenir A. are-
naria Thonn. et A. chrysophylla Boj., au rang- d’espèces, car les
caractères distinctifs qu’ils présentent par rapport à A. senegalensis
Pers., sont très souvent incertains, inconstants, et surtout manifeste¬
ment insuffisants pour justifier leur spécificité Quels sont donc les
caractères sur lesquels s’appuient les Auteurs pour les différencier ?
Les plus fréquemment utilisés sont surtout la forme et la dimension
des feuilles (Hutchinson et Dalziel, Oliver) et la pubescence
(Boutique, Aubreville) ; d’autres font intervenir les deux à la
fois (Bobyxs). Or d’après nos observations faites sur le terrain, nous
avons pu constater combien il est précaire de vouloir différencier ces
trois Annona par la forme et la dimension des feuilles, l’inconstance
de ces deux caractères étant manifeste. D’ailleurs l’imprécision de
leurs limites respectives ressort des travaux de A. Aubreville ^
auxquels nous nous rallions bien volontiers. Cet Auteur estime en
effet « qu’il est parfois difficile de rapporter avec certitude certains
« individus à l’une ou l’autre espèce ». Beste donc la pilosité qui est
l’unique caractère constant permettant de les distinguer. Or de plus,
cette pilosité, pour servir de caractère distinctif, demande à être
examinée sur des rameaux et des feuilles encore jeunes. Aussi, toutes
ces considérations ne peuvent h notre avis que justifier la variété
mais non l’espèce, nous proposerons donc :
Annona senegalensis Pers., forma typica.
Espèce caractérisée par ses jeunes feuilles et rameaux glabres ou
pubescents.
Annona senegalensis Pers., var. arenaria (Thonn.) R. Sillans comb.
nov.
Variété caractérisée par ses jeunes feuilles et rameaux densément
tomenteux soyeux-velouté, ± gris-argenté.
Annona senegalensis Pers., var. chrysophylla (Boj.) R. Sillans
comb. nov.
Variété caractérisée par ses jeunes feuilles et rameaux densément
tomenteux fauve-roussâtre surtout le long des nervures.
Laboratoires d’ Agronomie coloniale et de Phanérogamie du Muséum.
1. A plus forte raison leurs variétés : A. chrysophylla Boj. var. porpetac (Baill.) Rob.
et Ghesq., et A. arenaria Thonn. var. ohtusa Rob. et Ghesq., in Flore du Congo belge
et du Ruanda Urundi (1951).
2. Aubreville A. — Flore forestière Soudano- Guinéenne, 1950, p. 40.
582 —
L’écologie du développement des Ægilops [graminées).
1" partie. L’ANALYSE STADIALE SIMPLE.
Par Cl. Ch. Mathon.
L’autécologie expérimentale semble jusqu’à présent surtout pré¬
occupée des conditions de milieu propres à assurer la végétation
d’une espèce donnée, c’est-à-dire des conditions de milieu influant
sur l’introduction, la croissance d’une espèce. Elle ne paraît pas
particulièrement préoccupée des conditions de milieu hâtant ou
retardant, voire inhibant, la reproduction sexuée.
Or, dans le cas des plantes ne se reproduisant pas par la voie
végétative, le maintien d’une espèce en un lieu dépend, outre les
phénomènes cénotiques auxquels elle participe, et ses exigences
écologiques végétatives [écologie de la croissance), des exigences
écologiques concernant sa reproduction sexuée.
Dans certains cas (« plantes de jour court », « plantes de thermo¬
stade froid »), les conditions favorables à la croissance sont différentes,
parfois opposées aux conditions favorables à la floraison, c’est-à-dire
contradictoires, antagonistes, par rapport aux conditions du déve¬
loppement, au sens physiologique de ce mot L’étude de ces der¬
nières constitue V écologie du développement par opposition à Y écologie
de la croissance.
Si l’écologie du développement des céréales commence à être
connue, 1 écologie du développement des Graminées « sauvages » l’est
beaucoup moins et de façon incomplète.
C’est pourquoi nous avons cru utile d’entreprendre l’ét.ude de
1 écologie du développement de Graminées « sauvages » qui sont
considérées comme des « protocéréales » telles que les Aegilops,
d’une part, afin de préciser la généralisation des lois de l’écologie
du développement connues chez les Céréales, de l’autre afin d’exa¬
miner les ressources offertes par une telle étude, entre autres pour la
géographie botanique, la systématique et la morphologie
\
1. Voir CI. Ch. Mathon, Per una fitotenologia stadiale. Congrès de Phytophénologie,
Venise, 1951. (Convegno fitofenologico délia Società Botanica ïtaliana ; Venezia 12-16
settembre 1951. In Nuovo Giornale Botanico Italiano, n. s., LVIII, pp. 563-565, 1951).
2. Voir Cl. Ch. Mathon, L’analyse des conditions du développement en tant que
technique de morphologie expérimentale. Premières expériences sur le genre « Hor-
deum ».
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n° 6, 1952.
— 583
L’analyse stadiale simple.
La méthode des semis échelonnés, dite aussi des semis successifs,
dans les conditions naturelles, permet déjà une première approxi¬
mation des conditions écologiques du développement.
L’étude des courbes obtenues en portant, sur des coordonnées
à 45°, en abscisse les dates d’épiaison et en ordonnée les dates de
semis, donne déjà, par rapport aux courbes de durée d’éclairement
et de température, un certain nombre d’indications situant, dans les
conditions de l’expérience, les exigences écologiques de la plante
étudiée en ce qui concerne son thermostade, son photostade, et le ou
les stades ultérieurs jusqu’à l’épiaison. C’est ce que nous appelons
l’analyse stadiale simple. L’approfondissement de l’étude des condi¬
tions écologiques du développement fait l’objet de l’analyse stadiale
précisée
Nous ne traiterons dans cette note que de l’analyse stadiale simple
des Aegilops. L’analyse stadiale précisée, encore inachevée fera
l’objet d’une note ultérieure.
Manipulations.
Les semis échelonnés ont été effectués au Muséum National d’His-
toire Naturelle, avec des semences provenant des collections du
Muséum, tous les dix jours, du 30 mai 1951 au l®"" juin 1952, dans
deux godets pour chaque date de semis, à raison de 5 graines par
godet. Les godets étaient enfoncés dans le sol, en plein air et ont été
régulièrement arrosés La courbe de température moyenne prise
comme repère a été construite d’après les relevés du poste météoro¬
logique de la graineterie du Muséum, situé à une centaine de mètres
de nos essais.
Indications de l’analyse stadiale simple.
Aegilops cylindrica.
Le développement jusqu’à l’épiaison peut s’accomplir, le plus
rapidement dans les conditions de l’expérience, à une température
moyenne de 17 à 20° sous un jour de 15-16 heures. Ce qui signifie
l’accomplissement du processus thermostadial « à chaud » a un pho¬
tostade » de jour long ».
Cependant, à l’automne, l’épiaison peut s’effectuer sous un jour
de 12 heures et même de 9 heures 30 dans des conditions de tempé-
1. Voir Cl. Ch. Mathon, L’écologie du développement des céréales. Techniques
sommaires d’analyse stadiale. Bull. Soc. Bot. Fr., 1952.
2. Nous remercions ici le personnel du jardin et tout particulièrement M. Mornet
•qui assura la régularité des soins.
584
586 —
rature moyenne décroissant de 18-20° (pendant un mois après le
semis) jusqu’à 10-11° au moment de l’épiaison. Pour ces conditions
on peut supposer le processus thermostadial s’accomplissant à une
température moyenne de 18-20° et les processus ultérieurs ralentis
soit par une durée insuffisante du jour, soit par la température trop
basse.
Au printemps, l’épiaison des plantes semées à l’automne a lieu
sous une durée du jour de 13 heures 30. Mais le processus photo-
stadial, dans ces conditions, n’a-t-il pas débuté à l’automne (durée du
jour : 14 heures 30 au moment du semis) ? On doit sans doute élimi¬
ner la première période du développement où la durée du jour est
apparemment sans action. Aussi devra-ton probablement considérer
dans les conditions de l’expérience, que les exigences minima, pour
l’accomplissement du processus photostadial, peuvent être inférieures
à une durée du jour de 13 heures 30 — 14 heures.
Pour les semis du début d’hiver ou de fin d’automne, la tempé¬
rature moyenne est, pendant longtemps, inférieure à 10° pour ne
s’élever que lorsque la durée du jour dépasse 13 heures 30. L’épiaison
se produit alors rapidement. Par interpolation on peut sans doute en
déduire que le processus, thermostadial, dans les conditions de
l’expérience s’est accompli à une température moyenne inférieure
à 10°.
En résumé, pour nos conditions d’ expérience :
— Aegilops cylindrica, paraît présenter un développement, jus¬
qu’à l’épiaison, plus rapide, dans les conditions de l’accomplissement
de son thermostade à une température moyenne de 17-18° et de son
photostade et de l’épiaison en jours longs.
Mais son développement jusqu’à l’épiaison paraît possible dans
les conditions de l’accomplissement de son processus thermostadial
à une température moyenne inférieure à 10°, de son processus photos¬
tadial en journée d’une durée inférieure à 13 heures 30, à une tem¬
pérature moyenne inférieure à 15°, du ou, des processus ultérieurs
jusqu’à l’épiaison sous 9 heures 30 à une température moyenne de
l’ordre de 10-11°.
Aegilops ventricosa.
Le développement jusqu’à l’épiaison paraît s’accomplir le plus
rapidement, dans nos essais, pour des conditions de températures
moyennes de moins de 10° au début pendant 3 semaines, suivies de
températures moyennes de l’ordre de 16-18° sous un jour d’une durée
croissante jusqu’à plus de 15 heures.
L’épiaison a lieu sous une durée du jour de 14 à 16 heures, avec
une température moyenne supérieure à 16°, et, dans les conditions
d’un développement à température plus basse sous un jour court ou
moyen, lorsque la durée du jour atteint 14 heures 30.
L’analyse stadiale simple laisse ainsi prévoir, dans les conditions
de l’expérience, une durée du développement plus lente chez Aegilops
çentricosa que chez Aeg. cylindrica, c’est-à-dire qu’elle fait appa¬
raître des exigences écologiques pour le développement, plus strictes
dans la première espèce que dans la seconde.
Autres Aegilops Étudiés.
/
Aeg. ouata, Aeg. triuncialis, présentent, dans les conditions de
l’expérience, des conditions écologiques, pour leur développement,
intermédiaires entre celles qui viennent d’être indiquées pour Aeg.
cylindrica et Aeg. ventricosa. Aeg. crassa également, mais bien plus
proches de celles de Aeg. cylindrica.
Laboratoire de Culture du Muséum.
— 588 —
Les chromosomes somatiques du Pancheria Sebertii
Guillaumin, Cunoniacèe de la Nouvelle Calédonie.
Par J. L. Hamel.
Engler [Die natürlichen Pflanzenfamilien, P® édit, 1891, 2® édit.,
1930], Rendre [The classification of flowering plants, t. II, 1925], von
Wettstein [Handbuch der systematischen Botanik, 1935] placent au
voisinage l’une de l’autre la famille des Cunoniacées et celle des
Saxifragacées. Il est vrai que Bentham et Hooker [Généra Plan-
tarum, t. I, pars 2, 1865] estimaient que les genres habituellement
groupés dans la première constituaient seulement une tribu à l’in¬
térieur de la seconde. Hutchinson [Contributions towards a phyto-
genetic classification of flowering plants, IV, Kew Bull., 1924, p. 114]
pensait au contraire que les Cunoniacées, qui sont toutes ligneuses,
n’avaient pas de rapport avec les Saxifragacées herbacées (Saxi¬
fragacées vraies) et devaient être rassemblées dans l’ordre des
Cunoniales avec les Saxifragacées arbustives qu’ils disposaient
dans les familles des Escalloniacées, des Grossulariacées et' des
Hydrangéacées. Cet ordre, fort éloigné de celui des Saxifragales,
se trouve être alors intermédiaire entre celui des Dilléniales et
celui des Rosales [loc. cit., diagramme de la page 118]. En 1946,
Hutchinson admettait, après avoir étudié les plantes de l’Afrique
du Sud, que les Escalloniacées dérivent des Cunoniacées, celles-ci
étant en liaison avec les Rosacées [diagramme publié dans « A.
Botanist in Southern Africa »].
Ainsi la famille des Cunoniacées offre un intérêt particulier du
point de vue de la phylogénie et il est curieux de constater que,
jusqu’à ce jour, aucun travail caryologique n’ait été entrepris pour
essayer d’apporter une contribution à la solution du problème
qu’elle pose aux botanistes. En effet, Tischler ne relève pour elle
aucun nombre chromosomique dans ses « Pflanzlische Chrornoso-
menzahlen » [1927, 1934, 1938], ni Delay dans son Catalogue
de 1951 [Nombres chromosomiques chez les Phanérogames — Bev.
Cyt. et Biol, végét., t. XH], ni Darlington et Miss Janaki Ammal
dans le « Chromosome Atlas of Cultivated Plants », publié en 1945,
dans lequel pourtant ils mentionnent la famille à sa place dans
l’ordre des Cunoniales.
C’est pourquoi il paraît intéressant de donner la description de
l’idiogramme pour une Cunoniacèe de la Nouvelle Calédonie, le
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n° 6, 1952.
589
Pancheria Sehertii Guillaumin (= P. ternata Pancher et Sab. non
Brong. et Gris). Cette espèce, cultivée dans les Serres du Muséum,
est issue de graines récoltées par le Professeur Guillaumin lors de
son récent voyage dans cette île.
Le matériel d’étude est constitué par quelques méristèmes radi¬
culaires, fixés au liquide de Navashin, suivant la formule modifiée
par Karpetchenko, coupés à 6 p, et colorés au violet cristal selon la
méthode de Clausen-Oehlkers.
Le Pancheria Sehertii possède 24 chromosomes somatiques, tous
épais de 0,3 p. Les deux plus grands, a, qui ont à peine plus de 2 p,
sont légèrement hétérobrachiaux. Les chromosomes h, ayant
sensiblement le même aspect, mesurent 1,8 p. Les chromosomes c.
de même longueur, présentent deux bras égaux, très souvent dis¬
posés comme les branches d’un V ouvert. Les deux couples et e se
remarquent par leurs chromosomes dont le centromère isole un
bras très court — presque un « Koepfchen » — et sont longs res¬
pectivement de 1,6 p et 1,4 p. Les paires restantes sont constituées
par des chromosomes en forme de bâtonnets plus ou moins incurvés
et qui se reconnaissent deux à deux par leurs dimensions : les /, g,
et h atteignent 1,2 p, les i et / n’ont plus que 1 p, les k et l, enfin, ne
dépassent pas 0,8 p.
Il est à noter que les- chromosomes du Pancheria Sehertii par
leur nombre comme par leur dimension ressemblent à ceux observés
chez les Escallonia ruhra Pers., E. macrantha Hook. et Arn. et
E. thyrsoidea Bert. ; ceux-ci présentent en effet 24 chromosomes
somatiques dont l’épaisseur moyenne est de 0,3 p et dont les lon¬
gueurs varient entre 1,7 p et 0,8 p [Hamel, 1949, Bull. Mus., Paris,
2® sér., t. XXI, pp. 749-751]. Ils rappellent également ceux de VItea
virginica L., qui, selon Hutchinson, est une Escalloniacée et qui
en possèdent 22 [Schoennagel, 1931, Bot. Jahrhücher, t. LIV,
pp. 281-282, fig. 29 ; Hamel, non publié] : les plus longs d’entre eux
ne dépassent guère 1,8 p, les plus courts n’atteignent pas 1 p ; leur
épaisseur est aussi de 0,3 p.
I
— 590 —
Ainsi ces trois genres, et surtout les deux premiers, semblent être
voisins par la constitution de leur idiogramme. Peut-être existe-t-il
entre eux une parenté même lointaine qui confirmerait l’opinion
d’HuTCHiNsoN à leur égard. Il serait téméraire de l’affirmer à partir
de renseignements aussi peu nombreux et aussi dispersés quand on
pense au nombre des espèces qu’ils groupent (une cinquantaine
pour Escallonia, une vingtaine pour Pancheria), au nombre de genres
que rassemble chacune des familles à laquelle ils appartiennent,
quand on regarde, enfin, les contrées où ils croissent, l’Amérique du
Sud pour les Escallonia, l’Asie tropicale et subtropicale, le bord
atlantique de l’Amérique du Nord pour les Itea, la Nouvelle Calé¬
donie pour les Pancheria.
Laboratoire de Culture du Muséum.
— 591 —
Description d’un deuxième appareil pour prélèvement
EN EAU DOUCE DE SÉDIMENTS SUBMERGÉS.
Par Maurice Blanc.
Dans une note antérieure nous avons décrit un petit appareil
expérimental très commode pour effectuer des prélèvements précis
dans les sédiments du fond des pièces d’eau et des rivières de faible
profondeur. 11 permettait notamment de respecter l’ordre de strati¬
fication des sédiments, d’évaluer immédiatement la profondeur
atteinte et l’épaisseur des différentes couches, et enfin d’obtenir des
échantillons non lavés lors de la remontée et ayant par conséquent
leur microfaune en place. Ce premier appareil, très simple, avait de
plus l’avantage d’être réalisable dans le laboratoire le plus modeste
et sans aucun frais, mais il était assez fragile et ne permettait pas
d’attaquer les sédiments très durs. Nous nous sommes donc décidé
à réaliser un deuxième appareil, plus solide et plus perfectionné,
mais fonctionnant sur le même principe que le premier. Ce nouvel
appareil a été construit, d’après nos plans, aux Ateliers du Centre
National de la Recherche Scientifique à Bellevue
Comme dans le premier appareil, nous utilisons un manchon de
verre épais, ouvert aux deux extrémités, et nous l’enfonçons verti¬
calement dans les sédiments. Mais cette fois, ce manchon transparent
est logé à l’intérieur d’un cylindre protecteur en laiton dans lequel
il entre à frottement doux. Le manchon de verre a un diamètre
intérieur de 28 mm, une épaisseur de 2 mm et une longueur de
170 mm. Le cylindre protecteur en laiton a un diamètre intérieur
de 32 mm, une épaisseur de 4 mm et une longueur de 185 mm.
La partie supérieure du cylindre métallique se visse sur une « tête »
également en laiton et percée d’un orifice central. Cette tête est elle-
même soudée à un long tube creux en laiton qui constitue le manche
de l’appareil. Pour faciliter le transport, ce tube creux, de 8 mm de
diamètre intérieur et de 1 mm d’épaisseur, est formé de deux tron¬
çons longs d’environ 80 cms chacun et réunis entre eux par un
« raccord trois pièces » rigoureusement étanche. Le tronçon supé-
1. Blanc (M.). — Description d’un appareil simple pour prélèvement en eau douce
de sédiments submergés. Journ. Recherches C. N. R. S., déc. 1951, n° 17, pp. 94-96,
2 fig., bibl.
2. Nous remercions vivement Mr. Chuit, Chef du Service des Études aux Labo¬
ratoires de Bellevue, pour son accueil excellent.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 6, 1952.
39
592
Fig. 1.
\'ue d'ensemble
de l'appareil.
--â a, robinet à air ;
b, bague coupante ;
c, cylindre protecteur ;
r, raccord trois pièces ;
tiy premier tronçon, du
tube en laiton ; t2,
deuxième tronçon du
tube en laiton.
-L2
-r /
Fig. 2. — Détail de la base
de l'appareil,
b, bague coupante ; c, cy¬
lindre protecteur ; e, enco¬
che pour la clé ; /, joint de
caoutchouc ; manchon
de verre ; tête de l’appa¬
reil ; t\, premier tronçon
du tube en laiton.
-b
593
rieur est muni d’un robinet en laiton qui permet de commander
l’entrée ou la sortie de l’air dans le tube.
La base du cylindre protecteur est munie d’une bague coupante
qui constitue une sorte de couteau circulaire en acier inoxydable.
Le diamètre intérieur de la bague coupante est exactement le même
que le diamètre intérieur du manchon de verre, soit 28 mm. Cette
bague se visse sur l’appareil au moyen d’une clé spécialement prévue
à cet effet, ce qui permet de changer facilement de manchon sur le
terrain.
Un joint de caoutchouc circulaire est intercalé entre la partie
inférieure du manchon de verre et la hague coupante ; un autre
joint de caoutchouc est placé de la même façon entre la partie supé¬
rieure du manchon et la « tête » de l’appàreil.
Le principe du fonctionnement est exactement le même que celui
de notre premier dispositif {voir référence citée plus haut) ; nous n’y
reviendrons donc pas. En plus des avantages offerts par notre pre¬
mier système, ce deuxième appareil, également facile à transporter,
est beaucoup plus solide et permet d’attaquer des sédiments assez
durs, le manchon récolteur étant situé dans le prolongement même
du tube métallique sur lequel s’exerce l’effort de l’opérateur.
Laboratoire des Péchés Coloniales du Muséum.
Étude paléoxylologique du Sahara [kvii) ■. Guttiferoxylon
SAHARIANUM N. SP., BOIS NÉOGÊNE SILICIFIÊ DE BeKATI EL
Bass [Confins algêro-soudanais).
Par Edouard Boureau.
SOUS-DIRECTEUR AU MUSÉUM
Le bois silicifié qui fait l’objet de cette nouvelle Note, a été_ décou¬
vert par M. André Cornet, à qui nous renouvelons nos remercie¬
ments, pour les intéressantes récoltes données au Muséum.
Cet échantillon appartient à un tronc de 1 m de long et provient
de la falaise de Bekati el Bass, aux confins algéro-soudanais, notam¬
ment d’une couche de calcaire blanc à silex, Cardium et Gastro¬
podes, jonant le rôle morphologique de hammada. Le gisement est
situé par 0°54’ de longitude E. et 20°50’ de latitude N., à 70 km
au N. de Tessalit, au S. de Bidon V, à l’E. de Tisserlitine.
Cette même couche qui a donné à Tisserlitine, le Rutoxylon Corneti
Boureau ^ appartient à une série stratigraphique bien définie, placée
en concordance sur le Continental intercalaire et dont la coupe a
été décrite dans une récente Note
M. C HAVAN. à qui M. A. Cornet avait confié les Cardiidae pense
qu’il est vraisemblable qu’une telle couche calcaire appartienne
au Pontien, sans en exclure toutefois, le Sarmatien et le Plaisancien,
en raison du nombre relativement restreint d’animaux fossiles
étudiés.
Le fragment qui nous a été remis est de couleur grise avec un
zonage clair. La conservation est passable. Le tronc était volumi¬
neux, les rayons apparaissant parallèles dans une coupe transversale.
GUTTIFEREAE
Guttiferoxylon saharianum n. sp.
{pl. I, fig. 1 et 2).
Collection A. Cornet, S 65.
1. Boureau Ed. — 1952. — Étude paléoxylologique du Sahara {XVI) : Sur un
échantillon silicifié récolté dans les couches post-éocènes de Tisserlitine, sur la bordure
NW. de l’Adrar des Iforas. Bull. Mus. Hist. Nat., pp. 489 495, 1 pl. h.-t., 1952.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 6, 1952.
— 595 —
I. — Étude anatomique.
Bois hétéroxylé, d’ Angiosperme. Un zonage d’accroissement
existe, créé par le développement plus ou moins accentué du paren¬
chyme.
1. Vaisseaux. — En coupe transversale, les pores sont isolés ou
disposés par groupes dispersés, sans ordre apparent. Les pores peu
écrasés et déformés par contact mutuel, gardent leur forma arrondie.
Ils sont disposés en files radiales généralement courtes et inférieures
à 5, mais pouvant atteindre un maximum de 9 pores. Dans certains
cas, ces files de pores sont obliques, mais toujours peu développées.
Il existe également des îlots, peu développés, de quelques pores.
Les vaisseaux sont toujours en contact avec les rayons placés
latéralement dans la coupe transversale.
En coupe longitudinale, les éléments de vaisseaux ont un trajet
rectiligne.
Densité des pores : Un champ microscopique de 3 mm^ contient
en moyenne, 12 pores ou groupes de pores soit en tout 25 pores. On
compte donc une moyenne de 4 pores isolés ou groupes de pores
au mm^, soit en tout 8 pores au mra^. Ils sont donc rares.
Mensurations : Epaisseur de la paroi des vaisseaux : 10 [x.
Diamètres transversaux les plus répandus (Tg X Rd).
— pores isolés : 84 p, X 84 p ; 98 p X 98 p ; 140 p X 140 p.
— pores groupés par 2 : (100 p X 120 p) + (100 p X 120 p).
■ — pores groupés par 3 : (110 p X 110 p) + (110 p X 110 p) +
(120 p X 110 p).
Les vaisseaux sont donc de petite taille et de taille moyenne.
Longueur des éléments de vaisseaux 215 p ; 350 p.
Ponctuations intervasculaires des éléments de vaisseaux. Les élé¬
ments de vaisseaux sont recouverts de nombreuses petites ponctua¬
tions aréolées de forme hexagonale arrondie, de diamètre 4 p et
séparées par des intervalles de 1 p. Elles sont légèrement écrasées
par voisinage mutuel, mais elles sont sans contact et gardent leur
forme isodiamétrique. L’ouverture de ces ponctuations est toujours
circulaire. Les ponctuations sont alternées et forment des files
obliques, qui font avec l’horizontale un angle d’environ 20°, mais
cette inclinaison est très variable. Il arrive même, rarement, que les
ponctuations soient opposées. On compte 5 ponctuations pour
100 p2.
Ponctuations communes aux vaisseaux et au parenchyme. Au con¬
tact du parenchyme, les ponctuations perdent leur forme isodia¬
métrique, pour s’écraser horizontalement (5 p X 2 p) avec une
ouverture en forme de fente. Cette tendance à former des ponctua-
596 —
tiens aréolées scalariformes s’effectue parfois par la coalescence de
deux ponctuations isodiamétriques qui gardent deux ouvertures
distinctes dans une même aréole.
Contenu des éléments de vaisseaux. Les éléments de vaisseaux qui
sont fréquemment vides, contiennent quelquefois le même produit
de sécrétion noir que l’on retrouve dans tous les éléments paren¬
chymateux de cette espèce. Cette secrétion se localise souvent au
voisinage de la paroi transversale.
Perforation et cloison terminale. La perforation est simple et la
cloison terminale fait généralement avec l’horizontale un angle
voisin de 30° (lame tangentielle).
2. Les fibres. — Vues en coupe transversale, elles sont rassem¬
blées suivant des files radiales régulières, placées entre les rayons
par groupes de 3 à 10 (surtout 5). Leur coupe transversale est carrée
ou rectangulaire et leur paroi peu épaisse.
Diamètre moyen d’une fibre (d’une lamelle mitoyenne à l’autre) :
14 à 21 (Z.
Ouverture d’une fibre, diamètre : 13 jjl, environ.
Epaisseur de la paroi (demi-épaisseur) : 3 p, environ.
Les lames longitudinales montrent des fibres effilées, de longueur
variable.
Elles sont couvertes de petites ponctuations de diamètre 2 p et
espacées de 3 à 4 p sans aréole discernable, disposées en files irré¬
gulières. Ce sont probablement des fibres simpliciponctuées (= libri-
formes).
Les fibres sont dépourvues de tout contenu visible et forment
un tissu uniformément clair, en coupe transversale, qui s’oppose au
tissu parenchymateux, au contenu sombre.
3. Le parenchyme ligneux. — 11 est constitué par des bandes
tangentielles très peu épaisses, de cellules parenchymateuses au
contenu sombre, en rapport plus ou moins étroit avec les vaisseaux
(parenchyme juxtavasculaire) et plus ou moins longuement aliforme
et souvent confluent, en certaines zones. Ces files de cellules paren¬
chymateuses sont le plus souvent unisériées, mais peuvent avoir une
épaisseur radiale de 2 cellules. Au contact des vaisseaux, le paren¬
chyme plus développé semble se localiser en position adaxiale (vers
la moelle).
Dans certaines régions des lames transversales, les confluences
parenchymateuses sont marquées de telle façon que la coupe trans¬
versale est parcourue par des files tangentielles rapprochées, dis¬
tantes de 625 jx à 125 (x. Ces files parenchymateuses parallèles et
continues, au nombre de 5 à 10, forment des régions particulières
nettement distinctes des autres avec lesquelles elles alternent.
Entre ces régions, le parenchyme aliforme est beaucoup moins
Cl. G. Tendron
Publié avec le concours C. N. R. S.
— 597 -
développé et on n’observe plus de confluences. Il est dans certains
cas très court et une aile parenchymateuse peut s’étendre latérale¬
ment sur une longueur inférieure au diamètre du vaisseau.
Dimension des cellules de parenchyme (ou coupe transversale) :
20 X 20 p,. Elles peuvent être légèrement allongées en direction
grâce à leur contenu sombre qui se détache sur le fond clair des
libres.
4. Les rayons. — Les rayons ligneux, observés en coupe tangen-
tielle; sont presque toujours unisériés, formés d’un nombre de
cellules allant de 7 à 13. Dans ce plan d’observation, les cellules
apparaissent arrondies et ellipsoïdes sauf aux extrémités des rayons.
Elles sont plus allongées verticalement que tangentiellement. Elles
laissent entre leur paroi propre et celles des trachéides voisines verti¬
cales, des méats intercellulaires. Les rayons sont au contact de tra¬
chéides de chaque côté, mais dont la paroi verticale, souvent recti-
ligne, peut être ondulée de façon caractéristique. Ils sont homogènes,
du type III de Kribs ou subhomogènes. Leur hauteur verticale
atteint de 15 à 20 p et la largeur horizontale de 9 à 15 p. Le contenu
des cellules couchées est sombre au même titre que toutes les cellules
parenchymateuses de l’échantillon et que les vaisseaux. Il s’agit
d une substance oléorésineuse secrétée par les cellules vivantes du
parenchyme. La paroi des cellules des rayons ligneux est mince avec
une épaisseur moyenne de 1 p. On en compte environ 15 au mm hori¬
zontal tangentiel. Longueur radiale des cellules couchées : 30 p ;
60 p ; 75 p...
Une lame radiale montre que les champs de croisement, rarement
observables, en raison du contenu sombre de toutes les cellules
couchées des rayons, sont garnis de ponctuations extrêmement
fines, circulaires, très nombreuses et dont l’aréole est peu déve¬
loppée.
On ne trouve aucune trace d’étagement des rayons.
IL — Affinités.
Il semble qu’une comparaison étroite du plan ligneux tel que
nous venons de le décrire, puisse être faite avec ceux que l’on trouve
dans divers groupes. Le rapprochement peut être fait, surtout avec
celui des Guttifères, dont les espèces actuelles se rencontrent en
Afrique, de façon caractéristiques dans la forêt dense intertropicale,
et sont absentes de la région saharienne. Un parallèle peut s’établir
avec certaines espèces du genre Garcinia. Un plan ligneux de G.
spicata Hook f., décrit par K. A. Chowdhury et S. S. Ghosh (1947)
1. Chowdhury K. A. et S. S. Ghosh. — ■ 1946. — Somc inorc commercial timbers of
India. — Indian forest records, 4, 3, pp. 1-25, p). I-VII, 1946.
598 —
pl. III), présente une coupe transversale très voisine. On y rencontre
pareillement des zones à parenchyme circummédullaire développé,
séparées par deÿ zones à parenchyme juxta vasculaire aliforme peu
marqué. La coupe transversale du G. rostrata Hassk rappelle égale¬
ment notre échantillon (Metcalfe et Chalk p. 174, lig. 42 H).
Les rayons exclusivement unisériés se rencontrent chez les Guttifères,
dans les genres Mesua, Calophyllum, Caraipa et Haploclathra. Le
Mesua ferrea (Lecomte 1925, pl. XX'XVIII et Kanehira ®, 1924,
fig. 1 présente une coupe tangentielle comparable et dans la coupe
transversale, le parenchyme a'une disposition voisine, bien que ses
bandes soient plus épaisses pour la plupart (jusqu’à 4 cellules) et
les vaisseaux plus nombreux et plus développés (jusqu’à 300 p.)
Calophyllum saigonense (Lecomte 1925, pl. XXXVIII) a une
coupe transversale très différente.
Parmi les Hypericacées, citons Cratoxylon formosanum Benth. et
Hook (Lecomte, 1925, pl. XXXVI) très voisin par la distribution et
l’importance du parenchyme, par la grandeur des vaisseaux (toute¬
fois plus nombreux) et les rayons du bois.
Espèces fossiles. Parmi les espèces fossiles de Guttifères connues
citons :
1° Guttiferoxylàn prambachense E. Hofmann, 1952 [^, p. 140,
pl. XI, fig. 1 et texte, fig. 5], de l’Oligocène supérieur d’Autriche,
(Chattien) qui est relativement voisin de notre spécimen. Ses caracté¬
ristiques essentielles sont les suivantes :
1. pas de zones d’accroissement.
2. bandes parenchymateuses concentriques larges de 2 cellules, plus
larges au voisinage des vaisseaux.
3. vaisseaux peu nombreux, surtout solitaires ou en ffles plus rares
de 2 à 3, très petits ou un peu plus gros.
4. Rayons 2-sériés et de 10 à 20 cellules de haut (surtout 12).
5. fibres libriformes en séries radiales.
Dans l’ensemble, notre échantillon contient moins de parenchyme :
parenchyme vertical légèrement moins développé et parenchyme
horizontal des rayons seulement 1-sérié et rarement 2-sérié. Mais les
points communs sont importants.
1. Metcalfe C. R. et L. Chalk. — 1950. — Anatomy of Dicotyledons, pp. 170-179.
2. Lecomte H. — 1926. — Les bois de l’Indochine. Agence économique de l’Indo¬
chine.
3. Kanehira R. — 1924. — Anatomical notes on Indian Woods-BuII, n° 4, Dept
of Forestry, Taihoku, Formosa, 1924.
4. Hofmann E. — 1952. — Pflanzenreste aus dem Phosphoritvorkommen vom
Prambachkirchen en Oslërrcich. II Teil. Palaeontographica, Rd. XCII, Abt. B., pp. 122-
183, pl. IX-XIII, 1952.
— 599
2° Guttiferoxylon fareghense Krâusel, 1939 [^, pl. 21, fig. 4, 5 et
texte, fig. 28] du Miocène inférieur égyptien qui montre pareillement
des bandes de parenchyme inégalement développées, soit con¬
fluentes, mais plus épaisses, soit aliformes courtes. Les rayons peu¬
vent être 1-2, et rarement 3-sériés. Les points communs avec notre
échantillon sont également appréciables.
Par contre, en examinant les autres échantillons fossiles connus
et notamment leurs deux caractères essentiels ; importance des
bandes de parenchyme et structure des rayons ligneux, on peut en
éliminer un certain nombre et notamment :
1° Guttiferoxylon symphonioides (Bancroft) Krausel, 1939
[1, pl. 21, fig. 3, texte, fig. 1]. Cette espèce Miocène et peut être
Oligocène d’Egypte et d’Afrique orientale anglaise, fut d’abord
décrite par Bancroft sous le nom de Dryoxylon symphonioides,
en 1932 [2, pl. 752, pl. 29, fig. 1, Texte, fig. 1], on y trouve de façon
caractéristique le type Ficus avec un parenchyme circummédulaire
plus développé. Les rayons sont trisériés. On l’a rapprochée surtout
du genre actuel Symphonia.
2° Guttiferoxylon garcinioides E. Hofmann, 1944 pl. VII, fig. 4,
5 ; pl. VIII, fig. 1 et texte, fig. 6] du Miocène (Burdigalien) de
Prambachkirchen, qui a une coupe transversale assez voisine, et une
répartition comparable du parenchyme vertical, mais qui diffère
de notre échantillon par ses rayons 3- et 4-sériés plus élevés. Cette
espèce fut comparée aux Garcinieae.
3° Deux espèces de Guttifères de Scec-Gurè en Somalie, présen¬
tent des difl’érences également très nettes ; en ce qui concerne les
rayons et le parenchyme : Symphonioxylon Scec-Gurensis CniÀ-
RUGi, 1933 pl. XVI (XI), fig. 1 a, h, c, d] et S. Stefaninii Chia-
RUGi, 1933 [*, pl. XV (X), fig. 1 a, b, 2a, b].
4» Deux espèces Colombiennes ont un parenchyme disposé de
telle sorte que notre échantillon est très différent. Leur parenchyme
est très nettement du type Ficus :
— Guttiferoxylon platonioides Schonfeld, 1947 [®, p. 29, fig. 22-
1. Krausel, R. — 1939. — Ergebnisse der Forschungsre^en Prof. E. Stromers in
deii Wusteii Agypteiis. IV. Die fossilcn Floren Agyptens. 3. Die fossilen Pflanzen
A^'vptens. — Abhandl. d. Bayerischen Akademieder Wissenschaften. — Math. — Naturw
Abt., N. F., Heft 47, pp. 1-140, pl. 1-23, 1939.
. 2. Bancroft H. — 1932. — Some fossil dicoLyledonous woods from thc Mioccne (?)
beds of East Africa. Ann. Bot., vol. XLVl, pp. 745-;67, pl. XXXIX.
3. Hofmann E. — 1944. — Pflanzenreste aus -dem Phosphoritvorkominen von
Prambachkirchen in überdonau. — Palaeontographica, Bd. LXXXVIII, Abt. B.,
pp. 1-68, pl. I-XllI, 1944.
4. Chiarugi a. — 1933. — Legni fossili délia Somalia Italiana. Palaeontographia
italica. vol. XXXII, suppl. 1, pp. 97-167 (43-113).
5. ScHONFELF G. — 1947. — Hôlzer aus dcm Tcrliâr von Koiumbicii. — Abh.
Senckenberg Natur. Ges., 475, pp. 1-53, 38 fig., 5 pl., 194/.
— 600 — .
23 ; pl. 3, fig. 1-4], qui fut comparé au genre actuel Platonia, et
G. compactum Schonfeld, 1947 [®, p. 33, fig. 24-29 ; pl. 3, fig 5-6 •
pl. 4, fig. 1-6].
Il s’agit d’une espèce fossile nouvelle du genre Guttiferoxylon, qui
présente des affinités incontestables avec quelques espèces déjà
décrites. En raison de son origine, nous la désignerons Guttiferoxylon
saharianum n. sp.
' III. — Diagnose.
Guttiferoxylon saharianum Boureau, n. sp.
Bois hétéroxylé d Angiosperme dicotylédone. Zonage d’accroissement
créé par une alternance de parenchyme très développé et de parenchyme
très peu marqué. Vaisseaux de petite taille et de taille moyenne, arrondis,
plus souvent jusqu à 5 et même 9. Densité : 4 pores ou groupes de pores
au mm^, en moyenne. Contenu des vaisseaux sombres. Ponctuations
latérales intervasculaires aréolces, au nombre de 5 pour 100 fp. Fibres,
simpliciponctuées (?) de diamètre moyen 14 à 21 p,, à paroi mince (3p).
Parenehyme vertical disposé en bandes tangentielles, unicellulaires, le
plus souvent adaxial, juxtavasculaire, fortement aliforme et confluent,
formant des bandes circummédullaires. En d’autres zones, parenchyme
faiblement aliforme. Cellules du parenchyme sensiblement cubiques, à
contenu sombre. Rayons unisériés, le plus souvent, constitués par 7 à
a 3 cellules airondies à contenu sombre. Champ» de croisement couverts de
nombreuses ponctuations fines. Pas de traces d’étagement. Pas de canaux
secréteurs normaux ou traumatiques.
IV. — Age géologique.
Comme il s’agit d’une espèce nouvelle, il est difficile, partant d’elle
de donner un âge précis aux couches qui l’ont livrée. Néanmoins
on peut constater que les espèces connues de Guttifères fossiles qui
lui sont comparables ont un âge qui n’infirme pas l’âge Pontien
qu’on a pensé lui attribuer.
Labofatoirc d Aïnxtomie Comparée des Végétaux oioaiits
■ et fossiles du Muséum.
— 601 —
Observations sur la nappe des sables verts albiens.
Par René Aükard.
PROFESSEUR AU MUSÉUM
Un texte peu connu est la lettre adressée par Gaudin à 1 Académie
■des Sciences [4] et lue à la séance du 14 octobre 1861 ; elle parait
répondre aux préoccupations de Degousée et Laurent [2] et de
Belgrand qui après avoir étudié la répercussion de la rtuse en ser¬
vice du puits de Passy (24 septembre 1861) sur le débit et la pression
hydrostatique de celui de Grenelle, concluaient qu il ne fallait pas
multiplier les forages aux Sables verts si on voulait conserver leur
artésianisme.
L’auteur écrit « les éléments du calcul sont si simples et tellement
certains que personne ne pourra, je pense, révoquer en doute cette
conclusion » et se livre à divers calculs qui le conduisent à affirmer
que la masse d’eau emmagasinée dans le terrain du grès vert (non
ancien des Sables, verts albiens) est de 640 milliards de mètres
cubes, et que pour l’épuiser si elle ne recevait pas d apports exté¬
rieurs, il faudrait, à raison de 10 millions de mètres cubes par jour
175 ans, ramenés à 80 si l’on désire admettre que les sables ne
céderont que la moitié de leur eau. Mais, il faut tenir compte de ce
que sur la surface d’affleurement des sables, il s’inffltre 0 m. 50 de
hauteur d’eau par an, soit 6 milliards 650 millions de mètres cubes
représentant presque le double d’une consommation de 10 millions
de mètres cubes par jour, et de ce que les inffltrations des fleuves
et rivières lors de la traversée des affleurements, compensent le
déversement continu à la mer. Et de conclure que la masse d’eau
emmagasinée dans les sables, en y ajoutant 1 apport annuel « est
tout à fait inépuisable, pouvant fournir en tout temps sans dimi¬
nution appréciable au débit de 500 puits artésiens de la grandeur de
celui de Passy ».
Le moins que l’on puisse dire devant les nombres mis en avant,
est qu’ils sont un très bel exemple des erreurs auxquelles conduisent
les calculs mathématiques appliqués sans discernement aux phé¬
nomènes naturels, et aussi qu’il est imprudent de s appuyer sur des
données dont on ignore la complexité. 11 semble notamment, puisqu il
cite la Vienne comme rivière nourricière, que l’auteur ait confondu
la nappe des sables cénomaniens de Touraine avec celle des Sables
verts dans ses mesures de superficie et de volume.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 6, 1952.
— 602 —
Ce bel optimisme a reçu des faits un démenti catégorique. Aujour¬
d’hui, avec 110 forages aux Sables verts dans le Bassin de Paris,
dont 37 à haut débit initial dans le synclinal de la Seine où 5 ont
été poussés dans le Crétacé inférieur, et dont le débit total est
inférieur à 130.000 mètres cubes par jour, on n’observe plus guère
de jaillissements que dans deux d’entre eux et il y a eu constam¬
ment diminution des débits et baisse des niveaux hydrostatiques ;
ainsi que l’ont dit P. Lemoine, R. Humery et R. Soyer [5] la nappe
des Sables verts n’est plus qu’une nappe simplement ascendante,
ce qui lui retire une grande partie de son intérêt économique et de
son utilité.
Après l’çxécution et la mise en service de plusieurs forages jaillis¬
sants dans le synclinal de la Seine, Butte-aux-Cailles, place Hébert,
rue Blomet, Aulnay-sous-Bois, Poissy, P. Verdavainne [11],
considérant la nappe albienne comme « un bassin aquifère d’une
richesse immense », suggère en 1934, d’alimenter Paris en eau
potable par une centaine de puits artésiens, susceptibles selon lui,
de donner 1 million de mètres cubes par jour, avec une dépense dix
fois inférieure à celle qu’entraînerait une amenée d’eau des Vais de
Loire.
Au cours de la même année, P. Lemoine, R. Humery et R. Soyer
[5] ont montré que tout nouveau puits artésien aux Sables verts
réagit sur ses voisins et que l’exécution d’assez nombreux captages
de ce genre dans le synclinal de la Seine a entraîné une diminution
des débits et une baisse constante du niveau hydrostatique qui de
-f 126 m. à Grenelle en 1841 est passé à -|- 54 m. à la Butte-aux-
Cailles en 1934. Même si l’on admet que ces chiffres, dont le premier
est calculé, peuvent donner lieu à discussion, et aussi que les condi¬
tions ne sont pas les mêmes pour chaque puits, le phénomène dans
son ensemble ne peut pas être contesté.
Lorsque l’achèvement d’un forage réagit brusquement sur ses
voisins, il ne peut être question d’attribuer la baisse du plan d’eau
et la diminution de débit de ceux-ci à un ensablement ou à un col¬
matage.
Il va sans dire que ces causes de diminution de débit se mani¬
festent presque toujours et plus ou moins rapidement ; on ne doit
donc tenir compte pour les comparaisons que des débits et niveaux
hydrostatiques observés lors de l’achèvement et de la mise en ser¬
vice des forages. Il en résulte que si le niveau hydrostatique et
le débit d’un forage donné s’abaissent dans le temps d’une manière
continue, cela ne signifie pas nécessairement que la nappe s’appau¬
vrit ; mais si de nouveaux forages ont constamment dès le début de
leur mise en service un niveau hydrostatique et un débit inférieurs
à ceux des puits voisins, cette conclusion s’impose d’elle-même.
— 603 —
Il est de plus évident que s’il y avait seulenaent ensablement ou
colmatage des puits anciens, sans diminution de pression de la nappe,
le niveau hydrostatique et le débit devraient, dans les puits récents
être plus élevés que dans les premiers. Or, il n’en est rien en ce
qui concerne la nappe des Sables verts ; le dernier forage, exécute
à Bagneux [9] sur l’anticlinal de Meudon à la cote .+ 74 (ce qui
exclut le jaillissement) ne donnait à son achèvement que 150 mètres
cubes à l’heure par pompage et le niveau statique s’établissait
autour de la cote + 25 contre + 34,50 environ dans l’avant-dernier,
à la Plaine-Saint-Denis, abstention étant faite du deuxième forage
de la place Hébert à Paris, plus récent d’un an, pour lequel les
chiffres n’ont pas été publiés.
La baisse du niveau hydrostatique et la diminution de débit
des forages aux Sables verts sont donc des faits d’observation ; ils
ont été admis comme tels par R. Tournier [10] et par E. Maynard
[8] qui ne pensent cependant pas qu’il s’agisse d’une nappe fossile,
conclusion à laquelle P. Lemoine, R. Humery et R. Soyer [6] ont
été ultérieurement conduits.
On peut admettre que, ainsi que l’ont indiqué ces auteurs, toute
nappe artésienne est constituée par une réserve séculaire ou géolo¬
gique et par des apports actuels (infiltrations des eaux de pluie
et des cours d’eau, appoint d’autres nappes) ; il faut ajouter que
l’un de ces deux composants pent tendre vers zéro. Les estimations
relatives au volume de la nappe aquifère des Sables verts varient
de 885 milliards de mètres cubes (Tournier) à 1 milliard de mètres
cubes (P. Verdavainne), en passant par 640 milliards (Gaudin)
et 162 milliards (Lemoine, Humery et Soyer, correspondant à
812 milliards de m® de sable d’une porosité de 20 %). La dispro¬
portion entre ces divers nombres montre l’inutilité de calculs basés
sur des données trop imprécises, relatives à la variation d’épaisseur
des sables, à leur caractère plus ou moins argileux ou gréseux, à
leur porosité, à leur granulométrie. Il est possible que comme l’ont
pensé Lemoine, Humery et Soyer qui n’ont donné leur chiffre de
162 milliards qu’à titre indicatif des résultats calculés, que la
masse sableuse renferme^ plusieurs dizaines de milliards de mètres
cubes d’eau.
On s’est également efforcé de calculer le volume d’eau de pluie
s’infiltrant en une année dans la nappe des Sables verts. Ce volume
est de 6.650 millions de mètres cubes pour Gaudin, de 600 mil¬
lions de mètres cubes pour Tournier, de 110.896.000 mètres cubes
pour Maynard, de 108 millions pour Lemoine, Humery et Soyer.
La quantité d’eau fournie annuellement par l’ensemble des puits
artésiens aux Sables verts étant inférieure à 50 millions de mètres
cubes, on voit que, même en acceptant le chiffre le plus bas relatif
— 604
à l’infiltration, celle-ci apporterait théoriquement à la nappe plus du
double du prélèvement effectué par les puits.
L’exécution de nombreux forages à grand rendement dans la
partie centrale du Bassin de Paris s’est vraisemblablement traduite
par une diminution de pression dans le périmètre exploité, de sorte
que, pour rétablir cette pression il faut non seulement qu’il s’in¬
filtre à la périphérie un volume d’eau suffisant, mais aussi que le
cheminement de cette eau dans la nappe et sa mise en charge soient
réalisés avec rapidité, ün conçoit par exemple que si la partie
centrale qui fournit 40 millions de mètres cubes par an ne reçoit
par suite de la lenteur et de la difficulté du cheminement que le
dixième par exemple de la quantité d’eau théoriquement infiltrée,
la baisse de la pression hydrostatique et la diminution de débit
seront constantes dans les forages.
La durée du voyage de l’eau depuis la zone d’infiltration des
Ardennes au Berry jusqu’à la partie centrale exploitée, serait
de 200 ans pour Belgrand, de 480 à 1.100 ans pour Tournier, de
1.450 ans pour Maynard (minimum calculé sur une vitesse de 0 m. 40
par jour) et de quelques milliers à quelques centaines de milliers
d’années pour Lemoine, Humery et Soyer.
L’importance des écarts des chiffres, qu’il s’agisse du volume
de la nappe aquifère, de la quantité d’eau infiltrée ou de la durée
du voyage de l’eau, conduit à considérer comme dénués de valeur les
résultats ainsi obtenus. Il vaut donc mieux s’en tenir au fait d’ob¬
servation très simple qui est que, bien que théoriquement il s’infiltre
chaque année, dans la nappe une quantité d’eau supérieure à celle
qu’elle fournit par puits artésiens, la pression hydrostatique et le
débit ne ce^'sent de s’abaisser.
Il faut donc admettre, soit une cause de déperdition soutirant
chaque année de la nappe un volume d’eau égal ou supérieur à celui
fourni par les puits artésiens, soit que les Sables verts soient devenus
pratiquement imperméables ce qui empêche la réalimentation de la
nappe.
Les principales causes envisagées pour expliquer un affaiblis¬
sement de la nappe en dehors des puits artésiens sont les pertes à
la mer, sur les affleurements, par le toit et par les failles et les déper¬
ditions par les forages abandonnés. Les pertes à la mer se sont peut-
être produites au Quaternaire lors de la formation de la coupure
de la Manche qui date du Monastirien, mais elles ne peuvent plus
être invoquées aujourd’hui. E. Leroux et P. Pruvost [7] ont au
contraire montré qu’il y a plutôt tendance à une pénétration de l’eau
de mer dans la nappe, ainsi que l’attestent la forte pression hydros¬
tatique constatée dans les forages proches du littoral et la teneur
importante en chlorure de sodium de l’eau de la nappe albienne dans
ces forages, qui indique tout au moins une diffusion généralisée depuis
la mer vers la nappe.
En ce qui concerne les pertes sur les affleurements, Lemoine,
Humery et Soyer [6] ont conclu qu’elles ne pouvaient être que très
faibles, sinon absolument nulles. L’influence de l’exhaure des
exploitations minières de l’E ne peut être invoquée que dans une
complète méconnaissance de la structure géologique du Bassin de
Paris. A la limite occidentale d’extension des Sables verts, ceux-
ci, suivant une frange plus ou moins développée, sont directement
transgressifs sur le Jurassique supérieur, sans interposition d’ar¬
giles du Crétacé inférieur, le contact entre l’Albien et le Jurassique
étant recouvert par le Cénomanien qui s’étend beaucoup plus loin
vers le Massif Armoricain ; mais, les Sables verts qui s’amenuisent
rapidement et se terminent en biseau entre le Jurassique supérieur
et le Cénomanien, n’y sont pratiquement plus aquifères, ce qui
exclut toute possibilité d’un déversement important de la nappe dans
les formations sous-jacentes.
Les auteurs précités ont également montré que des pertes par
le toit compact d’argiles du Gault ou par des failles, ne pouvaient
se produire.
11 faut donc renoncer à la conception d’une nappe progressive¬
ment épuisée d’une manière naturelle par des pertes non compensées
par des infiltrations suffisantes et vis-à-vis de laquelle les forages
artésiens ne joueraient guère que le rôle de manomètres constatant
un affaiblissement continu de la nappe qui se manifestait avant
toute intervention de l’homme, laquelle ne pourrait que précipiter
le phénomène.
Les déperditions par forages endommagés, mettant la nappe
albienne en communication avec d’autres nappes inférieures ou
supérieures, peuvent être considérées comme restreintes, la plupart
de ces forages ayant été abandonnés parce qu’ils étaient ensablés ou
colmatés et ne fournissaient plus qu’une très faible quantité d’eau.
Les calculs relatifs au volume d’eaux météoriques annuellement
infiltrées sont basés sur une porosité, ou plutôt sur un pouvoir
d’absorption des Sables verts, qui ne correspond pas à la réalité.
Ces sables sont en fait très argileux et pratiquement imperméables
sur la plus grande partie de la bordure orientale du Bassin de Paris,
suivant l’opinion de Belgrand corroborée par Lemoine, Humery
et Soyer. Ces auteurs ajoutent que les infiltrations dans ces sables
actuellement imperméables ne peuvent qu’assurer leur mouillage
dans le secteur considéré comme devant réalimenter la nappe. On
peut ajouter qu’une partie des eaux infiltrées ressort très rapide¬
ment sous forme de sources à contrepente et ne parvient pas à la
nappe.
— 606 —
Il ne semble pas sans intérêt de constater que, à l’échelle géolo¬
gique, les Sables verts deviennent de moins en moins perméables.
Résultant de l’altération et de la destruction de roches cristallines
anciennes, ils devaient renfermer à l’origine de nombreux grains de
feldspath alors que ce minéral y est maintenant assez rare ; son
altération qui se poursuit de nos jours peut fort bien avoir enrichi
notablement les sables en argile, depuis le Pliocène, époque à
laquelle la nappe albienne a probablement commencé à se constituer.
D’autre part, ainsi que l’ont rappelé Lemoine, Humery et Soyer
[6], des forêts très étendues recouvrent les affleurements des Sables
verts ; si l’on calcule le volume d’eau absorbé annuellement par ce
revêtement végétal, on obtient un chiffre de beaucoup supérieur
à celui des précipitations. Même en attribuant un rôle important
à la rosée, on arrive à cette conclusion que la forêt reprend en été
aux Sables verts la plus grande partie de l’eau infiltrée pendant
l’hiver ; cette reprise est facilitée par la lenteur du cheminement
dans les sables argileux et elle soustrait à la nappe un très important
volume d’eau. Geci rejoint des recherches antérieures résumées
par R. Furon [3], et qui l’ont amené à penser que dans certaines
circonstances, la forêt ou le tapis végétal, grands régulateurs du
ruissellement, peuvent arrêter complètement l’alimentation des
nappes souterraines.
L’alimentation de la nappe par les eaux de ruissellement — qui
ne serait qu’une autre forme de l’alimentation par les eaux météo¬
riques — ou par les rivières ne peut être sérieusement envisagée,
ainsi que l’ont indiqué les auteurs cités plus haut. Et, il faut admettre
avec eux qu’il s’agit d’une nappe qui s’est constituée pendant les
temps géologiques récents, d’une nappe fossile qui n’est pratique¬
ment plus réalimentée de nos jours, par suite notamment de la
diminution par érosion de la superficie des affleurements des Sables
verts, par une imperméabilité accrue de ces sables, par un étale¬
ment bien moindre des eaux de surface, par des précipitations
météoriques plus faibles, par la formation d’un tapis végétal qui
reprend une grande partie des eaux infiltrées et les soustrait à la
nappe.
Le Bassin de Paris a commencé à s’individualiser au début des
temps tertiaires, mais sa forme et sa structure actuelles résultent
du jeu de l’érosion sur les reliefs consécutifs au paroxysme de la
deuxième phase alpine qui se situe au Miocène supérieur. A ce
moment, les massifs anciens qui le délimitent au S et à l’E, Massif
Central et Vosges, ont subi un exhaussement très important entraî¬
nant avec eux leur couverture ou leur bordure de formations secon¬
daires. Ainsi a été renforcée une structure en soucoupes emboîtées,
des terrains jurassiques et crétacés, créant les conditions néces-
— 607
saires pour que des eaux infiltrées sur la bordure orientale consti¬
tuent, entre deux assises imperméables, une nappe aquifère sous
pression dans la partie centrale se trouvant aux cotes les plus basses.
L’infiltration dans les Sables verts n’a évidemment commencé
qu’après une dénudation post-miocène qui les a amenés à l’affleure¬
ment sur des superficies incomparablement plus grandes que celles
qui s’observent aujourd’hui, ainsi que l’attestent les outliers. La
présence de lambeaux de Pliocène supérieur sur les plateaux de
Jurassique moyen des environs d’Arc-en-Barrois [1] permet de con¬
clure que ce décapage par érosion était pratiquement achevé au
Pliocène supérieur ; il est hors de doute que dès le début de la période,
la configuration d’ensemble du Bassin de Paris était très proche
de celle que nous lui connaissons aujourd’hui mais avec un étale¬
ment beaucoup plus grand des formations faciles à déblayer.
11 semble que l’on doit admettre que la nappe albienne s’est
constituée entre le Pliocène moyen et le Quaternaire supérieur,
conclusion qui rejoint dans ses grandes lignes l’opinion de Lemoine,
Humery et Soyer, et fait remonter le début de sa formation à deux
millions d’années environ.
BIBLIOGRAPHIE
1. — Bruet E. et Aufrère L. La Morphologie pliocène de la Forêt de
Châteauvillain et d’Arc-en-Barrois. Bull. Assoc. Géogr. Français,
n° 47, pp. 22-31, février 1931.
2. — Degousée et Laurent. Guide du sondeur, 2® édit., Garnier, Paris,
1861.
3. — Furon R. L’Érosion du Sol. Payot, Paris, 1947. Voir pp. 193-197.
4. — Gaudin. Recherches sur les puits artésiens. CR. Ac. Sc., t. 53,
pp. 673-674, 1861.
5. — Lemoine P., Humery R. et Soyer R. Sur l’appauvrissement de la
nappe des sables verts de la région parisienne. CR. Ac. Sc., t. 198,
pp. 1870-1872, 1934.
6. — . — Les Forages profonds du Bassin de Paris. La nappe artésienne
des Sables verts. Mém. Mus. Nat. Hist. Nat., 1939.
7. — Leroux E. et Pruvost P. Résultats géologiques d’un sondage
profond à Amiens. Ann. Soc. Géol. Nord, LX, pp. 70-99, 1935.
8. — Maynard e. Le bassin géologique de Paris. Étude hydrologique
de la nappe artésienne des sables verts de l’étage Albien. Le Génie
Civil, mars 1937.
9. — Soyer R. Sur le forage profond de Bagneux et le rôle de l’axe de
Meudon au cours du Crétacé. CR. Ac. Sc., t. 222, pp. 95-97, 1946.
10. • — Tournier R. Nappéi aquifères. Arrault, Tours, 1935.
11. — Verdavainne P. Paris la plus grande ville d’eaux thermales du
monde. Paris, 1934.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, n® 6, 1952.
40
La percolation dans les sables. — II Recherches
PRÉLIMINAIRES DANS LES DIVERS MILIEUX DU SaHARA
OCCIDENTAL.
Par J.-M. Turmel.
Lors d’un séjour (1952) au Centre de Recherches sahariennes à
Béni-Abbès, j’ai continué l’étude de la circulation de l’eau dans
les sables. La rnajorité des expériences fut faite dans les sables du
Grand Erg occidental, d’autres mesures dans les dunes blanches
près des oueds, hamada avec ses dayas, reg et terrains cultivés des
palmeraies.
Précisons tout d’abord que la vitesse de pénétration de l’eau dans les
sables est très variable suivant les sols où se fait l’expérience et aussi
suivant la quantité d’eau déjà versée. Ainsi j’ai précédemment distingué
trois types suivant que la vitesse de pénétration est croissante au fur et à
mesure que la quantité d’eau versée augmente ou au contraire est toujours
décroissante ou enfin passe par un maximum le plus souvent d’ailleurs
très peu différent de la valeur initiale. Les trois types ont été trouvés pour
des sables maritimes (Normandie) correspondant respectivement à des
stations des dunes mobiles (sans humus), aux sables des dunes fixées (avec
humus) et aux sables des dunes semi-mobiles (avec très peu d’humus)
intermédiaires entre les précédentes *.
I. — Dunes du Grand Erg Occidental.
La partie Ouest du système dunaire de l’erg occidental est cons¬
tituée de dunes assez complexes formées par les incessants remanie¬
ments du vent. Les gros massifs dunaires (demkha) sont réunis
par des crêtes plus ou moins arquées (sifs) séparant des dépressions
(theira) parfois assez profondes permettant des dénivellations de
50-60 mètres et même plus. Les végétaux que l’on y rencontre le
plus souvent sont : Aristida pungens, Rétama raetam, Genisla
saharae, Moldtia ciliata, Caligonum azel, Polycarpea repens.
Les dunes et les crêtes ont toutes, deux versants bien distincts :
la face au vent et la face sous le vent présentant des pentes et des
structures différentes, structures que j’étudierai dans un autre
article. Leur pente aux environs de 30° pour les versants sous le
1. J.-M. Tubmel. — La percolation dans les sables. I. Dunes maritimes de Nor-
mandîe. Bull. Mus. Paris, 2® série, t. XXII, n° 5 et 6, 1950.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, 6, 1952.
— 609 —
vent est moindre pour les. faces au vent qui se présentent sous forme
de grandes étendues fortement ondulées en raison des multiples
transformations que ces dunes ont subies. D’autre part la cohésion
des sables, en liaison étroite avec la teneur en air des sols est extrême¬
ment variable dans ces dunes ; comme il est assez mal aisé de mesurer
in-situ, la teneur en air d’un sol j’ai remplacé cette détermination
par une mesure de dureté du sol consistant dans la lecture de l’en¬
foncement vertical d’une tige d’acier sous des chargés diverses :
pour une tige de 30 mm^ les charges dans ces expériences ont été de
150 gr., 300 gr. et 500 gr. correspondant à des pressions de 0,5 Kg/
Cm*, 1 Kg/Cm* et 1,7 Kg/Cm*. Les résultats de ces mesures de dureté
montrent des variations très rapides et de très grande amplitude
sur quelques décimètres : des zones de sables très durs sont isolées
au milieu de grandes masses de sables très mous. Les moyennes de
dureté correspondant aux expériences de percolation montrent
qu’il ne faut rechercher que dans la plus ou moins grande dureté
du sol (c’est-à-dire la plus ou moins grande teneur en air) la faible
variation des temps finaux de percolation suivant les stations ;
comme on le voit dans le tableau suivant, les temps sont d’autant
plus élevés que les enfoncements sont plus faibles.
Enjoncements par rapport aux temps finaux de percolation.
Moyenne des temps finaux en Sec. : 10 13 15 20
Enfin deux derniers facteurs assez constants jouent un rôle
important dans la circulation de l’eau dans les diverses parties des
dunes, ce sont la granulométrie, peu variable, et la teneur en eau,
toujours extrêmement faible, au moins dans les couches superficielles
qui seules nous intéressent ici.
Quarante trois mesures de percolation ont été effectuées dans tous
les types possibles de stations des dunes de l’erg et cependant,
comme on le voit dans le tableau ci-dessous, les variations du
temps de pénétration des 50 derniers centimètres cubes sont assez
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXIV, 6, 1952.
40.
— 610 —
faible (moyenne des temps de pénétration des 5 derniers versements
de chaque expérience) ; 23 expériences ont cette moyenne comprise
entre 11 et 15 secondes et 16 entre 16 et 20 secondes sur 43. On peut
donc dire que la masse sableuse du grand erg est très sensiblement
homogène et réagit d’une façon unique à la pénétration de l’eau.
Nombre d’expériences dans l’Erg et les Dunes-blanches suivant la moyenne
des temps finaux de percolation.
Le graphique donne la courbe moyenne des 39 expériences dont la
moyenne des temps finaux de percolation est comprise entre 10 et
20 secondes. Cette courbe montre que les sables du grand Erg sont
voisins de ceux des dunes mobiles de Normandie ; elle a en effet
sensiblement même amplitude et même allure générale dans ces
2 cas ; d’abord très fortement croissante puis sensiblement parallèle
à la ligne des abcisses ; de plus la granulométrie et l’absence de
matières organiques rapprochent également ces sables. Cependant
ici il faudra remarquer que la courbe est légèrement décroissante
du 2® au 12® versement, puis croît ensuite à partir du 13® rappelant
ainsi un peu les sables des stations intermédiaires entre les dunes
mobiles et fixées.
II. — Dunes blanches de la Saoura.
Les dunes blanches, dénommées ainsi par opposition à la couleur
orangée des sables de l’erg, sont de très petite taille par rapport à
celles de l’erg (3-4 m de hauteur, grossièrement en forme de crois¬
sant, elles peuvent soit être isolées les-unes des autres, séparées par
quelques mètres de distance, soit s’aligner en longues bandes sensi¬
blement parallèles au lit principal de l’oued, et accolées par leurs
pointes latérales (très émoussées), former alors des traînées de sable
atteignant parfois quelques kilomètres. Dans les deux cas elles
semblent comme posées sur les terrasses d’alluvions parfaitement
horizontales de la Saoqra. La structure de ces dunes est souvent
assez simple, elles peuvent en effet n’avoir jamais subi de modifi¬
cations par le vent pendant la courte durée de leur vie ; construites
parfois par un vent de sable et détruites par le suivant. Ces dunes
possèdent comme végétation un groupement très analogue à celui
— 611 —
des dunes de l’erg mais, avec en plus, un certain nombre des végé¬
taux des hamadas ensablées.
5m
5oo|
0-480
4W
hui-
400.
38(>
340
3îo
5-30"
l8o
16c
4.-S40
aso
aoo
ISO
iuoj
î— iao|
ioo
6o!
1— £o
^0
îo!
y'^faiwaia,
ISi-ûura.
lem/aç,
àe,
^e-rc-olaXiorv
3ahâra.~
Occlà.enta\
ÏÏlars- Avril
1352
«Tarions
5aSi«s
• grX'ftXeu.-K
. . . . Dunes v&lânehes
-
-L_l — 1 — I 1 I . I _ I _ L_l _ 1— I-J _ I _ ‘ ^ >
iT
tS vcr;einB.rkt
Dans ces dunes, 30 mesures de percolation ont été effectuées.
L’analyse des résultats montre une pénétration de l’eau légèrement
plus lente que dans les sables rouges de l’erg. Un premier maximum
— 612
(6 exp.) se trouve pour les valeurs de 16 et 17 secondes (moyenne
des temps de pénétration des 5 derniers versements de chaque expé¬
rience) et le deuxième le plus important pour les temps compris entre
21 et 24 secondes (13 exp.). La granulométrie de ces dunes, plus
variable, suivant les échantillons, que pour les dunes de l’erg, explique
l’existence de ces deux maximum ; les sables du premier ont une
granulométrie plus grossière que celle des sables du second ; en tous
cas, ces sables sont tous légèrement plus fins que ceux du grand erg
examinés précédemment. Au point de vue dureté le trop petit
nombre d’expériences ne permet pas de tirer des renseignements
précis étant donné la grande variabilité des résultats.
III. — Autres milieux.
A côté des deux milieux purement sableux du grand Erg et des
dunes blanches, il existe d’autres stations qui possèdent des condi¬
tions édaphiques extrêmement différentes : 26 mesures y ont été
faites. (Cf. tableaux et graphique).
o) Sols sahlo- graveleux.
Ces stations qui correspondent aux hamadas ensablés, flancs de
hamadas, bords des ergs, sont des termes de passage entre les deux
milieux précédents et ceux rocailleux et argileux des hamadas et des
regs. Les principales plantes que l’on y rencontre sont Euphorbia
guyoniana, Fagonia glutinosa, Aristidea seminuda, Traganum
nudum, Pancratium trianthum, etc... La percolation dans ces stations
montre une augmentation de temps très nette par rapport à celle
constatée dans les deux milieux sableux étudiés précédemment ;
cette modification de la percolation est due à la présence de parti-
cnles très fines, limon et argiles qui se trouvent dans ces sols quoique
seulement en petite quantité. Au point de vue dureté, 3 expériences
furent faites montrant une dureté plus grande que pour les autres
stations ; mais ces valeurs peuvent être difficilement comparées à
celles des autres faciès par suite de la granulométrie différente des
sols. La valeur moyenne de la percolation des 5 derniers versements
est comprise, pour ces 6 expériences, entre 41 et 130 secondes,
valeurs très nettement au dessus de celles des stations sableuses. La
courbe de percolation présente, comme dans les premières expé¬
riences, deux parties : une phase fortement croissante et une autre
sensiblement parallèle à l’axe des abscisses, mais ici toujours légère¬
ment croissante alors que, dans les deux autres types, elle naissait
légèrement après un très faible maximum au 2® versement.
613 —
b) Dayas argilo-sahleuses de la hamada.
Sur les hamadas et aussi sur les regs sensiblement horizontaux
se trouvent des dépressions (dayas) plus ou moins grandes où
viennent se concentrer les rares eaux de pluies du désert. De ce fait
il y règne une humidité, toute relative d’ailleurs, qui permet une
végétation plus abondante que dans tout autre partie de ces immenses
plateaux et, par enchaînement, il se forme dans ces dépressions une
sorte de sol contenant beaucoup d’éléments fins. Certaines de ces
dayas ont des sols assez sableux quand elles subissent facilement
l’action des vents de sable ou quand elles sont jeunes (?), d’autres
au contraire ont un sol beaucoup plus argileux, elles correspondraient
peut être à de vieilles dayas (?). Quoiqu’il en soit, ces dépressions
possèdent une ffore extrêmement typique du désert, caractérisée
dans la région de Béni-Abbès, par les plantes suivantes : Zilla macro-
carpa, Pergularia tomentosa, Aru>illea radiata, Convolvulus supinus,
Anthyrrinum ramosum, Helianthemuni confertum, H. Lippi, Aris-
tidea plumosa, Brocchia cinerea. Les éléments fins prenant ici une
certaine importance, la percolation a des valeurs plus fortes que
pour les expériences précédentes et l’on peut remarquer que, après
la phase rapide d’augmentation (toujours entre le premier et le deu¬
xième versement), on trouve ici, pour les expériences suivantes, une
augmentation régulière du temps de la percolation ; les légères ondu¬
lations que l’on remarque dans la courbe et aussi dans celle des
stations des jardins ne doivent être attribuées qu’au petit nombre
d’expériences qui ont pu être effectuées (4 pour les dayas et 3 pour
les jardins). Les temps des dernières valeurs de la percolation de
chaque expérience s’étendant de 76 à 179 secondes.
c) Jardins.
A l’intérieur des palmeraies on trouve de très nombreux jardins
qui, suivant leur position et surtout leur entretien, sont de valeur
très inégale au point de vue 'cultural ; les cinq mesures qui y ont été
faites illustrent bien cette remarque. En bordure de la palmeraie
de Beni-Abbès, vers le Sud dans trois jardins au sol pauvre souvent
affectés par les vents de sable, les valeurs de la percolation sont plus
basses que dans les parties riches régulièrement entretenues par
labourage et amendement. Les valeurs des premières expériences
correspondent assez bien à celles des Dayas et d’ailleurs les sols ne
sont pas bien différents ; au contraire les valeurs sont considérable¬
ment plus élevées dans les autres parties : il faut y voir les effets
d’une répartition plus intime des éléments grossiers mélangés aux
éléments minéraux fins très abondants et aussi ceux de l’apport de
matière organique, le tout arrivant à faire une terre végétale très
convenable. Il y prospère alors des légumes très variés, de nombreux
arbres fruitiers surtout de la région méditerranéenne (agrumes.
614 —
amandiers, pêchers, abricotiers, poiriers, pornmiers, cognassiers,
grenadiers) et naturellement de nombreuses variétés de blé, d’orge
de sorgho, sans oublier la vigne qui donne, pendant de longs mois,
des fruits abondants. Les valeurs données dans les tableaux et le
graphique correspondent à la moyenne de trois expériences faites
dans des jardins mal entretenus.
Nombre d' expériences suivant les temps finaux de la percolation dans les
sables graveleux, les Dayas, les jardins, la vallée de la Saoura et la hamada.
Il n’a pas été tenu compte dans les tableaux et le graphique de
deux expériences faites dans les jardins bien entretenus par suite
du trop petit nombre de versements qui y ont été faits. On peut
seulement remarquer que ces valeurs. sont analogues à celles que l’on
constate dans les fonds d’oued en rappelant que les sols des jardins
sont, pour une part, à base de limons pris justement dans les oueds.
d) Vallée de la Saoura.
A titre de comparaison deux mesures ont été effectuées dans les
limons de l’oued Saoura. Le sol argilo-sableux très proche de l’argile
était en plus fortement salé. Les valeurs sont très nettement plus
fortes que pour toutes les autres stations naturelles et la courbe
croît très rapidement ; contrairement aux autres stations, on ne
retrouve pas deux parties et jusqu’au 18® versement la courbe est
croissante indiquant que le sol n’est pas encore saturé complète¬
ment même après tous ces versements..
e) Sols des hamadas et des regs.
Huit mesures y ont été effectuées. Sur ces sols extrêmement durs
où les petits graviers anguleux noirâtres forment une masse com¬
pacte cimentée par un limon argileux rougeâtre, la pénétration de
l’eau est très difficile. C’est sur seulement 6 expériences que les
— 615 —
moyennes ont pu être établies et encore pour trois d’entre elles le
nombre de versements est trop faible pour rendre compte complète¬
ment du phénomène. Là encore, comme dans le fond des vallées,
la percolation croit au fur et à mesure que le nombre des versements
augmente ; il n’a pas été possible, même dans les expériences menées
le plus longtemps (21 versements), d’apercevoir un fléchissement de
la courbe vers l’axe des abcisses.
Conclusion.
Nous venons de passer en revue les réactions au phénomène de
percolation des principaux sols désertiques rnalheureusement de
façon trop brève pour certains de ces sols.
Ces premiers résultats, très condensés dans le tableau ci-contre
et le graphique, que j’espère pouvoir confirmer par la suite, après de
nouvelles recherches dans ces milieux, montrent la grande variation
de la perméabilité des différents sols ; ils expliquent les modelés
si nets que l’on recnontre au désert : modelé éolien dans les forma¬
tions dunaires des ergs, car l’érosion par l’eau est très faible et sur¬
tout très éphémère et à l’opposé, érosion de rufssellement sur les
plateaux des hamadas et des regs où la moindre dénivellation
montre l’amorce d’un réseau hydrographique toujours très net.
En généralisant ces données et surtout en augmentant leur nombre
Moyenne des temps en secondes de pénétration des versements successifs
suivant les divers milieux.
dans de multiples régions sahariennes l’on pourra peut-être arriver
à mieux préciser la circulation de l’eau dans les régions désertiques.
Laboratoire de Culture du Muséum.
616 —
TABLE DES MATIERES
Dü TO-ME XXIV. — 2“ SÉIUE.
. Pages
Actes administratifs . . 155, 353,453,515
Liste des Associés et Correspondants nommés en 1951 . 5
Travaux faits dans les Laboratoires pendant l’année 1952 . 9
Communications :
Abrard (R.)- Le Calcaire de Brie et les marnes vertes sannoisiennes aux environs
de Fontainebleau (S.-et-M.) . 126
— Observations sur la nappe des Sables verts albiens . 601
André (M.). Note complémentaire sur la répartition de Tkrombicula Giroudi
M. André (Acarien) en Afrique-Équatoriale . 534
Angelier (E.). Note sur Lobohalacarus gallicus Migot 1926 et les Porohalacaridae
(Acari) de la faune française . 195
Arambourg (C.}. Note préliminaire sur quelques Eléphants fossiles de Berbéric. 407
Arènes (J.) et Depape (G.). Contribution à l’étude des Flores fossiles d’Asie
Mineure . 328
Attems (G.). Sur trois Spirostreptides et un Polydesmide nouveaux (Myriapodes,
üiplopodes) de la Côte d’ivoire et du Cameroun . 280
Aubry (J.) et Masson (C.). Contribution à la faune endogée du Sahara. Sym-
phyles . 368
— Contribution à la faune endogée de l’Algérie. Symphylcs . . 468
Basse {E\ Sur l’assimilation à un anaptychus d’un « V alenciennesia » mézo-
zoïque . ^38
Berlioz (J.). Note sur deux espèces d’Accipitriformes . 247
Blanc (M.). Sur quelques Poissons rapportés des îles Pribilof (Alaska) par le
Dr. Arétas .
— Poissons rapportés par le Dr. Jean Sapin-Jaloustre de l’Expédition
Antarctique Française 1949-1951 en Terre-Adélie (Expéditions polaires
Françaises, Missions Paul-Emile Victor) . 251
— Description d’un deuxième appareil pour prélèvement en eau douce de
sédiments submergés . 591
Boureau (Ed.). Étude des flores fossiles du territoire du Tchad (1) : Protopodocar-
poxylon Bochii n. sp., bois îossWg mczozoïcpie . 223
— Étude paléoxylologique du Sahara (XVI) : Sur un échantillon silicifié
récolté dans les couches post-éocènes de Tisserlitine, sur la bordure N W
de i’Adrar des Iforas . 489
— Id. (XVII) : Gutii fer oxyton saharianum n. sp., bois néocène silicifié de
Bekati el Bass (Confins algéro-soudanais) . 594
Caillère (S.) et Kraut (F.). Les minéraux phosphatés et sulfurés du gisement
ferrifère de Moulaine (M.-et-M.) . 143
Calas (P.) et Magné (J.). Sur une nouvelle espèce de Nucule de l’Oligocène
d’Algérie . ^35
Camus (A.). Cyrtqcoccum nouveaux de Madagascar . 402
— 617 —
Carayon (J.). Existence chez certains Hémiptères Anthocoridae d’un organe
analogue à l’organe de Ribaga . 89
Cavaco (A.)* Lagrezia de Madagascar et des Comores [Amaranthaceae] . 485
— I. - Le genre Sericorema {Amarantaceae) à Madagascar. — II. - Sept
Amarantacées malgaches nouvelles . 574
Cherbonnier (G.). Note sur Pseudamnicola lanceolata (Paladilhe) (Gastéropode
prosobranche) . 568
— Sur la présence, à Roscoff, de Pseudocucumis mixta Ostergren {Holothurie
dendrochirote) . 570
CoNDÉ (B.). Diagnoses de nouveaux Campodéidés corses . 562
Dekeyser (P. L.). Note scmmaire sur la température rectale du Lamantin
[Trichechus senegalensis Link) . 243
Delattre (M.). Anomalies du phragmocône chez Neokiholites semicanaliculatus
(Blainville) . 220
— Caractères et position systématique de Berriasibelus extinctorius (Ras-
pail) n. gen. (Bélemnites) . 321
Dorst (J.). Notice sur les spécimens naturalisés de Mammifères éteints existant
dans les collections du Muséum . 63
— Note sur la dentition de lait de Nycteris capensis (Chiroptères, Nycté-
ridés) . 515
Dupuis (Cl.). Genre grammatical de certains noms génériques dérivés du grec.
— Cas particulier d’Eurydema Laporte {Flémipt. Pentatomidae) . 557
Estève (R.). Poissons do Mauritanie et du Sahara oriental. Un nouveau sous-
genre Barbus . 176
Face (L.). Mission du Bâtiment Polaire Commandant Charcot. Récoltes faites en
Terre Adélie (1950) par Paul Tchernia. — IL Pyenogonides . 180
— Pyenogonides de la Terre Adélie. Echantillons rapportés par le Dr. Sapin-
Jaloustre, Médecin-Biologiste de la 1'® Expédition en Terre-Adélie (1949-
1951). Expéditions polaires françaises, Missions Paul-Emile Victor) . 263
— Sur quelques Pyenogonides de Dakar . 530
Fauvel (P.). Annélides Polychètes recueillies aux îles Kerguelen parle Dr. Arétas
et Polychètes du Muséum de la mémo provenance . 294
Fontaine (M.) et Wurtz-Arlet (M™® J.). Mise au repos et involution de la
glande thyroïde des Civelles par thyroxinisation . 350
Forest (J.). Notes préliminaires sur les Paguridae (Crustacés Décapodes) des
côtes occidentales d’Afrique . 254
— Id. IIL Sur un Eupagurus nouveau de la région de Dakar, E. souriei sp.
nov . 355
Franc (A.). Notes écologiques et anatomiques sut Philbertia purpurea (Mon-
tagu). Moll. Ctenobr . 302
Furon (R.). Contribution à l’étude hydrogéologique de la Basse Seine (Marais
Vernier) . 496
Gagnepain (F.) . Huit espèces nouvelles de Bauhinia d’Indochine . 312
— Caesalpiniées nouvelles d’Indochine . 317
Gaillard (J. M.). Note sur la ponte de Gibbula Pennanti Philippi (Gastéropode
Diotocarde) . 474
Ginieis (Chr.). Contribution à l’étude anatomique des plantules de Palmiers.
IIL Les variations de structure dans les plantules de Chamaerops kumilis
L . 100
— Id. IV ; La plantule de Washingtonia gracilis Parish . 392
Grambast (L.). Un nouveau bois tertiaire du Bassin de Paris. Cupressinoxylon
matromnense n. sp . 333
Grandjean (F.). Observations sur les Oribates (24® série) . 187
— Observations sur les Palaeacaroïdes (Acariens) (H® série) . 360
— Id. (2® série) . 460
— Id. (3® série) . 547
Guibé (J.). Typhlops Angeli (Serpent), espèce nouvelle du Mont Nimba . 79
Guillaumin (A.). Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum. . 477
— et Rose (H.). Floraisons les plus intéressantes observées dans les serres du
Muséum pendant les années 1950 et 1951 . 98
— 618 —
Hamel {J. L.). Les chromosomes somatiques du Pancheria Sehertii Guillaumin,
Cunoniacées de la Nouvelle Calédonie . 588
Jérémine (E.) et Lenoble (A.). Sur les Phonolites du N. E. de Madagascar. . . . 442
Lepesme (P.). Lamiaires nouveaux de l’Ouest Africain . 87
Loubière (A.). Aperçu sur la végétation européenne pendant le Quaternaire
inférieur et moyen . 118
Mathon (Cl. Ch.). L’écologie du développement des Aegilops . 582
Mïmeur (G.). Sur l’origine phylétique du genre Eragrostis . 404
Nouvel (H.). La Mysis frontalis de Milne-Edwards . 519
Olivereau (M.). Action de divers antithyroïdiens sur la structure histologique
de la thyroïde de quelques Téléostéens marins . 235
Paulian (P.). Compte-rendu d’une mission aux îles Kerguelen et Amsterdam,
1950-1952 . 455
Pérès (J.-M.). Sur quelques Ascidies récoltées aux îles Kerguelen par le Dr.
Arétas . : . . . . . 213
Perrier de la Bathie (H.). Sur le genre Androya gen. nov. [Oleaceae) de Mada¬
gascar . 400
Pirlot (P. L.). Les canines chez Hipparion et l’apparition d’un caractère sexuel
secondaire des Mammifères . 419
Radford (Ch. D.). A Révision of the fur Mites Myobiidae [Acarina] [suite], 371, 540
Ranson (G.) et Cherbonnier (G.). Note sur trois Planorbes africains : Pla-
norbis pfeifferi Krauss, Planorbis adowensis Bourguignat, Planorbis rüppe-
lia Dunkcr . 206
— Note sur des Planorbes africains : Planorbis sudanicus Martens, Pla¬
norbis smithi Preston et Planorbis choanomphalus Martens . 306
Remy (J.-M.). Sur des Crabes sub-fossiles de Nouvelle-Calédonie . 114
Remy (P. -A.). Diagnose de quelques Pauropodes algériens . 80
SiLLANS {R.}. Contribution à l’étude phytogéographique des savanes du Haut-
Üubangui. Note préliminaire sur la composition floristique de quelques
« Kagas » (rochere) (3® partie) . 108
— Id. Note préliminaire sur la végétation de quelques formations rocheuses
du N. W. oubanguien . 382
— Contribution à l’étude phytogéographique des savanes du Haut-Ouban-
gui. (De l’importance du facteur biotique) . 478
Soyer (R.). Hydrogéologie du Luiétien dans le Parisis (6® note) . 130
— Sur un niveau à colithes ferrugineuses des sables bartoniens de Couvres
(S.-et-O.) . 233
— Hydrogéologie du Lutétien dans le Valois, le Multien et la Goële. —
1'® partie : Stratigraphie et tectonique (7® note) . 341
' — Id. — 2® partie : Eaux souterraines du Lutétien (8® note) . 499
Steffan (J. R.). Note sur les espèces européennes et nord-africaines du genre
Monodontomerus Westw. Torymidae) et leurs hôtes . 288
Turmel (J.-M.). La mouillabilité des sols. — I. Sables d’origines diverses.
Coefficient de mouillabilité . 147
— La mouillabilité dans les sables. — I. Sables d’origines diverses. Coefficient
de mouillabilité (suite) . 238
— La percolation dans les sables. — II. Recherches préliminaires dans les
divers milieux du Sahara occidental . 608
Urbain (Ach.), Nouvel (J.), Bullier (P.) et Rinjard (J.). Rapport sur la
mortalité et la natalité au Parc Zoologique du Bois de Vincennes pendant
l’année 1951 . 157
Urbain (Ach.), Nouvel (J.) et Rinjard ) J.). Tnchinose d’un ours blanc [Thalas-
sarcios maritimus Desm.) en captivité depuis plus de 16 ans . 204
Urbain (Ach.), Roth (P. C. J.) et Piette (G.). L’anaphylaxie chez les Poissons
Téléostéens d’eau douce et les Axolotls . 346
Vachon (M.).' Remarques préliminaires sur quelques Insectes parasites (Dip¬
tères et Hyménoptères) des cocons et œufs d’Araignées . 200
— Le Scorpion languedocien et sa répartition en France, à propos de sa
présence dans le département de l’Ardèche . 274
— 619
Remarques préliminaires sur l’anatomie et la biologie de deux Pseudo¬
scorpions très rares de la faune française : Pseudohlothrus peyerimhoffi
(E. S.) et Apocheiridium ferum (E. S.) . 536
Vandel (A.). Phalloniscus bolivianus n, sp. {Crustacé Isopode terrestre) . 526
— Sur les caractères de Porcellio nigrogranulatus Dollfus 1892 (Isopode
terrestre).. . 522
ViETTE (P.). Sur la synonymie de quelques noms de Lépidoptères . 555
Yalçinlar (J.). Les Vertébrés fossiles néogènes de la Turquie occidentale . 423
ZoEKE (M. E.). Sur la croissance du test chez le genre fossile Hemicidaris (Echi-
nides) . ^30
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE. - IMPRIMERÏE F. PAILLART. - 20-2-1953.
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs . 511
Communications :
J. Dorst. Note sur la dentition de lait de Nyeteris capensis (Chiroptères, Nycté-
ridés) . . . 51 a
II. Nouvel. La Mysis frontalis de Milnc-Edwards . 519
A. Vandel. Sur les caractères de Porcellio nigrogranulatus Dollfus 1892 (Isopode
terrestre) . 522
— Phalloniscus bolivianus n. sp. (Crustacé Isopode terrestre . 526
L. Face. Sur quelques Pyenogonides de Dakar . 530
M. André. Note complémentaire sur la répartition de Thrombicula Giroudi
M. André (Acarien) en Afrique-Êquatoriale . 534
M. Vachon. Remar<{ues préliminaires sur l’anatomie et la biologie de deux
Pseudoscorpions très rares de la faune française : Pseudohlothrus peife-
rimhoffi (E. S.) et Apocheiridium ferum (E. S.) . 536
Ch. D. Radford. a Révision of the fur Mites Myobiidae {Acarina) [suite] . 540
F. Grandjean. Observations sur les Palacacaroïdes (3® série) . 547
P. ViETTE. Sur la synonymie de quelques noms de Lépidoptères . 555
Cl. Dupuis. Genre grammatical de certains noms génériques dérivés du grec —
cas particulier d’Eurydema Laporte [liemipt. Pentalomidae) . . . 557
B. CoNDÉ. Diagnoses de nouveaux Campodéidés corses . 562
G. Cherbonnier. Note sur Pseudamnicola lanceolata (Paiadilhe) (Gastéropode
prosobranclie) . 568
— Sur la présence, à Roscoff, de Pseudocucumis miœta Ostergren (Holothurie
dendrochirote) . 570
A. Cavaco. I. Le’genre Sericorema (Amaranthaceae) à Madagascar. — II, Sept
Amarantacées malgaches nouvelles . 574
R. SiLLANS. Annonacées nouvelles ou litigieuses de l’Oubangui-Chari. . . 578
Cl. Ch. Mathon. L’écologie du développement des Aegilops (Graminées). —
1^® partie. L’analyse stadiale simple . 582
J. L. IIamel. Les chromosomes somatiques du Pancheria Sebertii Guillaumin,
Cunoniacée de la Nouvelle Calédonie . 588
M. Blanc. Description d’un deuxième appareil pour prélèvement en eau douce
de sédiments submergés . 591
Ed. Boureau. Étude paléoxylologique du Sahara (XVII). : Guttiferoxylon
saharianum n. sp., bois néogène silicifié de Bekati el Bass (Confins algéro-
soudanais) . 594
R. Abrard. Observations sur la nappe des sables verts albiens . 601
J.-M. Turmel. La percolation dans les sables. — II, Recherches préliminaires
dans les divers milieux du Sahara occidental . 608
Table des matières du Tome XXIV . 616
EDITIONS
DU
MUSÉUM N/VTIONA.L DTIISTOIRE NATURELLE
36,^ RUE GEOFFROY-SAINT-IIILAIRE, PARIS V®
Archives du Muséum national d’IIistoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’IIistoire naturelle]. Ne paraît
plus depuis 1938. (Le volume : 1500 fr.).
Bulletin du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, abonnement annuel France, 1500 Ir., Etranger, 2000 fr.).
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com¬
mencée en 1936. (Sans périodicité ; un vol. 1200 fr.).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933 ; prix du fascicule : 300 fr.).
lnde.x Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
ISolulæ Systemalicæ. (Directeur, M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 600 fr. ;
Etranger, 900 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le D^ R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; parait depuis 1934 ; abonnement annuel, France, 500 fr.,
Etranger, 600 fr.).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. E. F'ischer-Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’ Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921.
Abonnement annuel : 1000 fr.
Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, Laboratoire de Crypto¬
gamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement, France, 400 fr.. Etranger
600 fr.).
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur M“® Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement, France, 600 fr..
Etranger, 900 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeur M. Roger Heim, Laboratoire de Chryptogamie. Paraît depuis
1928 ; abonnement France et territoires d’Outre-Mer, 500 fr.. Etranger,
800 fr.
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères, (Direc¬
teur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 500 fr. ; Étranger, 900 fr.).
ABBEVILLE.
IMPRIMEBIE F. PAILLART. - 20-2-1953.