Tome XXV
2e Série
JANVIER 1953
SOMMAIRE
Pages
Liste des Associés et Correspondants nommés en 1952 . 5
Travaux faits dans les Laboratoires pendant l'année 1952 . 10
Communications :
M. André. Nouvelles observations sur Thrombicula Le Gaci M. André (Acariens). 68
C. et E. Angelier. Contributions à la connaissance des Hydracariens des Pyré¬
nées : le genre Arrenurus Dugès 1833 . 69
Ch. D. Radford. A Révision of the fur Mites Myobiidae (Acarina) (suite
et fin) . 80
P. A. Remÿ. Description d’un nouveau Palpigrade d’Afrique occidentale fran¬
çaise . 86
A. Hinschberger. Contribution à la faune des Symphyles de Corse . 90
A. Villiers. Un nouveau Systelloderes du Vénézuéla (Hemiplera Henicocepha-
lidae) . 95
J. Pagès. Diploures Japigidés de Basse-Egypte . 97
A. Guillaumin et H. Rose. Floraisons les plus intéressantes observées dans
les serres du Muséum pendant l’année 1952 . 103
J. M. Turmel. Diffusion de l’eau de percolation dans les sables sahariens . 105
BULLETIN
i
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
I
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL .
D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome XXV
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1953
PARIS
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, Rue Cuvier, 5e
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1953. — N° 1.
394e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
8 JANVIER 1953
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
LISTE DES ASSOCIÉS ET CORRESPONDANTS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
NOMMÉS EN 1952
ASSOCIÉ
Bouet (Georges), présenté par M. le Professeur J. Berlioz.
M. le Dr Bouet, Administrateur en Chef des Colonies honoraire, Membre
dei l’Académie des Sciences coloniales, Correspondant du Muséum, a
commencé sa carrière coloniale comme Médecin militaire au Soudan
français en 1897 et a consacré depuis lors toute son activité professionnelle
à l’études des problèmes biologiques touchant à l’Afrique et à Madagascar.
Chargé successivement de plusieurs missions médicales et scientifiques
à Madagascar (1900-1904) et en A. O. F. (en 1906-1908, en 1909-1912 et
en 1913-1917) pour y faire spécialement des recherches sur les maladies à
trypanosomes, puis comme Inspecteur de l’hygiène, il fut ensuite « Chargé
d’Affaires » au Libéria, de 1918 à 1930, et c’est surtout pendant ces divers
séjours en Afrique occidentale qu’il put donner libre cours à son goût
pour les recherches d’histoire naturelle. C’est à lui que l’on doit entre
autres la découverte d’une forme nouvelle d ’Hylochoerus, type de Suidé
propre aux régions forestières équatoriales de l’Afrique, et celle d’un
poisson aveugle du genre Typhlosynbranchus.
Depuis son retour définitif dans la métropole, le Dr Bouet n’a cessé de
— 6 —
collaborer aux travaux des missions anti-acridiennes en Afrique et surtout
à des recherches ornithologiques, en instituant, en accord avec le Service
de baguage du Muséum, un système d’études méthodiques des migrations
des Cigognes en Afrique du Nord.
De tous ses voyages, le Dr Bouet a rapporté une abondante et éclec¬
tique documentation dont il a confié l’étude, selon les sujets, respective¬
ment à l’Institut Pasteur et au Muséum. Notre établissement lui doit de
nombreuses collections, données aux laboratoires les plus variés, car il
s’est intéressé aux sciences naturelles sous tous les aspects : Mammifères,
Oiseaux, Reptiles, Poissons, Insectes, Crustacés, Fossiles, Minéraux. Il a
également à son actif de nombreuses publications relatives à des sujets
aussi variés que ceux de ses recherches, mais toutes empreintes des mêmes
clarté et probité scientifiques qui lui ont valu l’estime générale.
Par la valeur de son oeuvre scientifique, comme par le dévouement dont
il n’a cessé de faire preuve vis-à-vis de notre établissement, le Dr Bouet,
qui est depuis longtemps « Correspondant du Muséum », me paraît donc
très qualifié pour mériter le titre d’ « Associé du Muséum ».
(J. Berlioz.)
CORRESPONDANTS
Benchley (Belle J.), présentée par M. le Professeur A. Urbain.
Mme Belle J. Benchley, Executive Secretary of the Zoological Society
of San Diego (Californie), est une zoologiste renommée, dont les travaux
sur le comportement des animaux en captivité, et principalement des
singes, sont bien connus.
Mme B. J. Benchley s’est intéressée, d’une façon tout à fait parti¬
culière, au Parc Zoologique du Bois de Vincennes, en lui faisant parvenir
fréquemment, à titre de don, des animaux de grande valeur, tels que des
Otaries et dés Dindons ocellés.
, (A. Urbain.)
Reichstein (Th.), présenté par MM. les Professeurs Ch. Sannié et
M. Fontaine.
M. le Professeur Th. Reichstein, prix Nobel de Médecine, Directeur
de l’Institut de Chimie organique de Bâle, en relations avec plusieurs des
chaires du Muséum (Chaires de MM. Millot, Portères, Sannié, Fon¬
taine) et dont les travaux de phytochimie font autorité.
(Ch. Sannié.)
Giaja (J.), présenté par M. le Professeur M. Fontaine.
M. J. Giaja est professeur de physiologie à Belgrade. Sa carrière scienti¬
fique a débuté en France au laboratoire de botanique du Muséum (Pro¬
fesseur Van Tieghem) et s’est poursuivie aux laboratoires de physiologie
de la Sorbonne et au laboratoire de Biologie marine de Roscofî jusqu’à
l’obtention de sa thèse de doctorat sur les ferments des glucides chez les
7 —
Mollusques et les Custacés. Mais c’est en Yougoslavie qu’il a formé une
véritable école dont l’activité est orientée depuis de nombreuses années
vers l’étude de la poïkilothermie expérimentale et dont les recherches ont
abouti à cette remarquable léthargie par hypoxie hypercarbonique qui
suscite beaucoup d’intérêt dans les milieux médicaux et chirurgicaux.
Le Professeur Giaja est resté dans toutes ses recherches un physiologiste
naturaliste, associant la recherche au laboratoire à l’observation et à
l’étude des animaux dans leur milieu naturel. Il est resté aussi un grand
ami du Muséum, le visitant discrètement mais toujours avec l’émotion
la plus sincère lors de ses voyages à Paris, envoyant travailler dans nos
laboratoires certains de ses élèves (son assistant Andjus en 1952), nous
procurant enfin gracieusement des hibernants très précieux pour nos
recherches : les spermophiles. Il n’y a pas, en Yougoslavie, de plus ardent
défenseur de la culture française et le Gouvernement l’a élevé au grade
de Commandeur de la Légion d’honneur. Pour ses remarquables travaux
universellement connus et appréciés, la Société de Biologie et l’Académie
de Médecine l’accueillirent comme correspondant. Une telle distinction
venue du Muséum, où le Professeur Giaja a commencé sa carrière de
chercheur lui serait certainement très agréable et elle honorerait notre
Etablissement aussi bien que cet éminent physiologiste.
(M. Fontaine.)
Cuynet (Paul), présenté par M. le Professeur Heim.
M. P. Cuynet, Directeur des Contributions directes du Département de
la Loire, est un bryologue très compétent et enthousiaste dont est grande
l’activité scientifique malgré des occupations professionnelles particulière¬
ment lourdes. M. Cuynet dirige une Société d’échange de Muscinées qui
se prolonge à l’étranger par le concours de divers correspondants ; il a
publié des études bryologiques, fort consciencieuses, sur le Massif du Pilât
et les Monts du Forez, où il à entrepris de multiples excursions, et pris
part à plusieurs sessions de la Société botanique de France : Bretagne
1947, Pyrénées 1948, Alpes-Maritimes et Ligures 1950. Beaucoup , de
Muscinées rares ont été léguées par lui aux herbiers du Laboratoire de
Cryptogamie de même que des doubles pour le service des échanges.
M. Cuynet ne manque pas de venir travailler au Laboratoire de Crypto¬
gamie à chacun de ses voyages à Paris.
(R. Heim.)
Foley (Henry), présenté par M. le Professeur L. Fage.
M. le Dr H. Foley, Conseiller de direction à l’Institut Pasteur d’Algérie
est directeur du Laboratoire Saharien de cet Institut. Depuis près de
50 années, il a patiemment réuni de multiples spécimens d’ Histoire naturelle
répartis dans les trois règnes. Les matériaux accumulés représentent une
somme très grande de documents que M. le Dr H. Foley a méthodique¬
ment classés et que, malgré ses 82 ans, il continue activement de compléter.
Il a pu, en diverses disciplines, augmenter la valeur des collections de
notre Musée ; celles des Arachnides et notamment celle des Scorpions,
k
bien que l’une des plus riches du monde, ne possédait que fort peu d’exem¬
plaires sahariens ; elle en est maintenant très fournie.
Nommer M. le Dr H. Foley, Correspondant du Muséum c’est reconnaître
et honorer toute une vie de recherches d’un vrai Naturaliste qui, malgré
ses lourdes tâches professionnelles, a su, au èours de ses multiples missions
et par son influence sur les médecins sahariens, réunir tant de matériaux
en un vaste territoire si difficile à prospecter.
(L. Fage.)
Etchecopar (Robert-Daniel), présenté par M. le Professeur J. Ber¬
lioz.
M. Etchecopar, Directeur administratif du Conseil Supérieur de la
Chasse, Secrétaire Général de la Société Ornithologique de France, adonné
depuis longtemps à toutes les recherches concernant l’oologie, ne cesse
de réunir sur ce sujet une documentation matérielle et bibliographique
des plus considérables, dont il fait généreusement et fréquemment profiter
les collections du laboratoire des Mammifères et des Oiseaux du Muséum,
qui se sont accrues grâce à lui, dans des proportions importantes. Il
participe aussi activement au rangement méthodique et scientifique de
ces collections.
(J. Berlioz.)
Rinchon (Robert), présenté par M. le Professeur J. Berlioz.
Le Père Rinchon (Robert), Docteur ès-Sciences, Professeur au Sémi¬
naire-Collège de Fort-de-France (Martinique), se consacre à des recherches
très approfondies sur l’archéologie et la biologie animale dans les Antilles
françaises, principalement sur l’Ornithologie. Ancien élève (pour sa thèse)
du laboratoire des Mammifères et des Oiseaux au Muséum, il a envoyé à
/ celui-ci une documentation de tout premier ordre - — en grande partie
nouvelle pour notre établissement — concernant la faune des Antilles,
au sujet de laquelle il a publié aussi des études de haute qualité; l’ensemble
de ses travaux le désigne amplement pour le titre de Correspondant du
Muséum.
(J. Berlioz.)
Gerin (Lucien), présenté par M. le Professeur P. Vayssière.
Lucien Gerin, Ingénieur des Services de l’Agriculture de la France
d’Outre-Mer, Station de recherches sur le Quinquina, Dschang (Cameroun),
est un des plus fidèles collaborateurs de la chaire d’Entomologie agricole
coloniale, à laquelle il adresse d’Afrique du matériel entomologique mort
et vivant ainsi que les observations qu’il fait sur les insectes. Il s’est
consacré, ces dernières années, à l’étude des Hémiptères Hétéroptères
nuisibles au Caféier et au Quinquina. Grâce à M. Gerin, des élevages
permanents de Punaises du Cameroun sont maintenus au laboratoire et
permettent de faire des observations qu’il serait impossible de pour¬
suivre sans son concours.
(P. Vayssière.)
Leleup (Narcisse), présenté par M. le Professeur R. Jeannel.
M. Narcisse Leleup, assistant biologiste de l’Institut pour la Recherche
scientifique en Afrique centrale, est un naturaliste de grand mérite, bien
"connu par les belles découvertes qu’il a faites au Congo Belge et parti¬
culièrement dans le Kivu. Il a publié d’excellents travaux sur l’écologie
des Diptères piqueurs, ainsi que sur la faune d’Arthropodes anoph-
talmes peuplant les forêts de montagne et les cavernes du Congo Belge.
Une grande partie de ses récoltes me sont confiées pour étude, et grâce à
lui nos collections du Muséum s’enrichissent de centaines d’espèces nou¬
velles dont nous conservons les paratypes. En accordant à M. Leleup
le titre de Correspondant du Muséum, nous témoignerons notre reconnais¬
sance à un des meilleurs explorateurs belges actuels.
TRAVAUX FAITS DANS LES LABORATOIRES
ET
ACCROISSEMENT DES COLLECTIONS
DU MUSÉUM NATIONAL d’hISTOIRE NATURELLE
PENDANT L’ANNÉE 1952.
- Anatomie comparée.
J. Millot, Professeur. — La Faune Malgache et le Mythe Gondwanien.
Mém. Inst. sci. Madag., A VII (1), p. 1-36, 3 fig., 5 pl. 1952.
- — La vie intellectuelle à Madagascar. Résonances , 1952.
— et Pascal (A.). — Note que la sorcellerie chez les Vezo de la région
de Morombe. Mém. Inst. sci. Madag., C 1, p. 13-28, pl. II, 9 fig.,
1952.
— Faune et Flore de Madagascar. Revue Coloniale Belge, n° 159, 1959.
— Les Oiseaux de Madagascar. Rev. de Madag., n° 10, p. 30-37, 8 fig.,
1952.
— Biologie des Races Humaines. A. Colin, édit., Paris, 220 p., 1952.
M. Friant, Sous-Directeur. — Sur la position systématique du Grand
Rongeur éteint de l’île de Malte, Leithia melitensis Leith Adam.
Proceed. Zool. Soc. London, vol. 121, Part III, 1951.
— Le Vautour des Cavernes ( Gyps fulvus Gm. ssp. spelaeus nov.) de
Goyet (Belgique). Id., Part II, 1951.
— Deux stades de l’évolution cérébrale de l’Eléphant (Loxondota africana
Blum.). Kungl. Fysiogr. Sàllskapets Handl. Lund N. F., Bd 62,
Nr 5, 1951.
— Recherches sur le cerveau de l’Eléphant ( Loxodonta africana Blum.).
Ann. Soc. roy. zool. Belgique. T. 82, fasc. 1, 1951.
— La dentition temporaire, dite lactéale, de l’Homme et des Singes
anthropoïdes. Rev. Stomatol., t. 52, n03 11-12, 1951.
— Sur le rapport du poids et de la taille dans la croissance humaine.
C. R. Acad. Médecine, 20 nov. 1951.
— Un cerveau de foetus de Marsouin (Phocaena communis Cuv.). C. R.
Acad. Sciences, 7 janv. 1952.
— Le Strogyloceros spelaeus Owen (Cerf géant des Cavernes). Id., 24 avr.
1952.
— Les Chauves-Souris frugivores firent-elles partie des Mammifères les
plus anciens ? Revue Stomatol., t. 53, n° 4, 1952.
— Anatomie comparée cranio-faciale des Mammifères et de l’Homme.
Id., n03 5-6, 1952.
— 11 —
— et H. Reichlen. — Deux chiens préhispaniques du désert d’Atacama.
Recherches anatomiques sur le Chien des Incas. Travaux Instit.
franç. études andines, t. II, 1950.
J. Anthony, Assistant. — Existe-t-il un moyen anatomique satisfaisant
d’exprimer le degré d’orgahisation cérébrale des Mammifères ?
II : Discussion. Mammalia, t. 15, n° 4, 124-37, 1951.
— Disposition exceptionnelle du sulcus arcuatus sur le lobe frontal d’un
Atèle (Singes Platyrhiniens). Mammalia, t. 16, n° 3, 157-9, 2 fig.,
1952.
• — L’évolution cérébrale des Primates. Biologie médicale, 41, n° 5, 522-
38, 9 fig., 1952.
— et le Dr A. Delattre. — Les particularités cranio-encéphaliques de
Saïmiri. Bull. Soc. Anthrop. Paris, Xe série, t. 2, 166-76, 3 fig.,
1951.
■ — — Nécessité d’un correctif dans la comparaison des crânes par la
méthode vestibulaire. Angle palato-vestibulaire. C. B. Acad. Sci.
Paris, 23 déc. 1952.
J. L. Decerisy, Assistant. — A propos du Cercle de Willis des Lémuriens.
Mammalia, t. 16, n° 4, 1952.
R. Saban, Stagiaire de recherches au C. N. R. S. — Fixité du canal semi-
circulaire externe et variations de l’angle thyridien. Mammalia,
t. XVI, n° 2, juin, p. 77-92, 10 fig., 1952.
— L’os temporal des singes Anthropomorphes. Ann. des Sci. nat. Zoologie,
t. XIV, 11e série, p. 25-73, 52 fig., 1952.
Ethnologie des Hommes actuels et des Hommes fossiles.
(Musée de l’Homme).
H. V. Vallois, Professeur. — Anthropologie et Ethnographie. Alman.
Sc., Mouvement Scient., Paris, 1952, p. 68-73.
- — Préface au livre de B. Holas : L’Homme Noir d’Afrique. Inst. Franç.
d’Afrique Noire, Initiations africaines, 1951, t. 8.
— Les groupes sanguins-de part et d’autre des Pyrénées. Primer Congreso
intern. del Pireneo del Inst, de Estudios Pirennicos, Zaragoza, 1951,
32 p., 4 fig.
— La découverte des Races, La Semaine des Hôpitaux, t. 28, n° 17,
2 mars 1952, p. 693-698, 7 fig.
— Le squelette d’Aïn Méterchen. Atti del 1° Congresso intern. di Preist.
e Protost. Mediterranea, Firenze, 1950, 3 p., 1 fig.
— Race et Racisme. Les déclarations de l’U.N.E.S.C.O. sur la race.
L'Anthropologie, t. 56, 1952, p. 291-304.
- — Diagrammes sagittaux et mensurations individuelles des Hommes
fossiles d’Afalou-bou-Rhummel. Trav. du Lab. d’Anthr. et d’Arch.
préh. du Musée du Bardo, n° 5, Alger, 1952, 1 fasc. de 134 p.,
33 fig.
— et R. Piedelièvre. — Étude et identification des restes de Jacques
— 12 —
Cartier. Bull, de l'Acad. Nat. de Médecine, n° 7-8 , 1952, p. 103-109,
2 fig.
— et M. Boule. — Les hommes fossiles, éléments de Paléontologie
humaine. 4e éd. complètement revue, x-584 p., 299 fig., Paris,
Masson, 1952.
— Restes humains aurignaciens, in : R. et S. de Saint-Périer, « La grotte
d’Isturitz, III ». Arch. de l’Inst. de Paléont. humaine, mém. 25,
1952, 7 p., 1 fig.
P. Rivet, Professeur honoraire et G. de Crequi-Montfort. — Biblio¬
graphie des langues aymara et Kicua. Vol. II (1876-1915). Trav.
Mém. Inst. Ethnol., Paris, 1952, 655 p., in-8°.
— et R. de Wavrin. — La langue Andoke. Journ. Soc. Amér., Paris,
t. XLI, fasc. 2, 1952, p. 221-232.
— Les Indiens Parawgan. Ibid., p. 233-235.
L. Pales, Sous-Directeur. — Race et Nutrition. La Semaine des Hôpitaux.
Paris, 2e année, n° 17, 2 mars 1952, p. 706-713. Résumés anglais et
espagnol. Ibid., suppl. au n° 17.
— Anatomie sommaire des Maures de IA. O. F. et notamment des Maures
du Trarza. Bull. Mém. Soc. d’Antrop. Paris, t. III, Xe sér., fasc. 1-2,
1952, p. 3-19, 12 tabl., 10 pl., h. t. (avec le concours de MUe Tassin
de Saint-Péreuse, et de M. Sautelet). Public. Mission Anthrop. de
l’A.O.F. (Raciologie comparative des populations de l’A.O.F.,
III).
— Parallèle anatomique succinct des Maures de l’A.O.F., notamment des
Maures du Trarza, avec des Peuls et des Ouolofs (avec le concours
de Mlle Tassin de Saint-Péreuse et de M. Sautelet). Ibid., p. 41-58,
9 fig. Public. Mission Anthrop. de l’A.O.F. (Raciologie compara¬
tive des populations de l’A. O. F., IV).
• — et C. Chippaux. — Anthropologie des Parties Molles. Disseotions de
quatorze pieds de Noirs africains. Actas da Confér. Intern. dos
Afric. Occid. Bissau. Lisbonne, 1947 (1952), vol. IV, la Parte,
p. 29-45.
— et J. Linhahd. — La Sicklémie (Sickle Cell Trait) en A. O. F., vue de
Dakar. L’ Anthropologie, Paris, t. LVI, 1952, fasc. 1-2, p. 53-86,
4 fig., tableaux. Public. Mission Anthrop. de l’A.O.F. (Biologie
comparative, I).
— - R. Kœrber et J. Linhahd. — Répartition des groupes sanguins en
A. O. F. Bull. Mém. Soc. d' Anthrop. Paris, t. II, Xe sér., fasc. 4 à 6,
1951 (1952), p. 161-165, 2 fig. Public. Mission Anthrop. de VA. O. F.
(Biologie comparative, II).
D. Schaeffner (Mme Paulme), Assistante. — La femme africaine au
travail. Le travail en Afrique noire. Présence afric., Paris, 1952,
p. 116-123.
— L’initiation des filles en pays kissi (Haute-Guinée), Confér. Intern.
dos . Afric. Occid., Bissau, 1947, vol. V, 2» parte (Lisbonne, 1952),
p. 301-331.
R. Hartweg, Assistant. — Bull, analytique du C.N.R.S. Rédaction de
I
la rubrique bibliographique de Biologie Animale et de Physiologie
des Invertébrés.
H. Lehmann, Assistant. — L’archéologie d’Orizaba, Mexique, d’après la
Collection Biard du Musée de l’Homme. Journ. Soc. Améric.,
Paris, t. XLI, 1952, p. 1-20, 10 pl.
M. Bouteileer (Mlle), Assistante (en position de détachement). — Ana¬
lyses critiques de livres ethnographiques in : L’Anthropologie ,
« mouvement scientifique », t.»55, 1951 (1952), p. 547-550 et t.,56,
1952, p. 144-146, 158-160 et 349-363.
M. de Lestbange (Mlle), Déléguée dans les fonctions d’Assistant. —
Combien sont les Russes ? Le Concours médical, Paris, 73e ann.,
20 déc. 1951, p. 4417-4418.
— Le sel dans l’alimentation des Coniagui de Guinée. Ibid., 74e ann.,
1er mars 1952, p. 815-816,
— Humour noir et conflits raciaux. Ibid., 10 mai 1952, p. 1819-1820.
— La psychologie constitutionnelle de Sheldon. Ibid., 8 nov. 1952,
p. 3823-3824.
— Pour une méthode socio-démographique (Étude du mariage chez les
Coniagui et les Bassari). Journ. Soc. Afric., Paris, 1951 (1952),
t. XXI, p. 97-109, fig. et tabl.
— Génies de l’eau et de la brousse chez les Bassari de Guinée Française.
Notes afric., Dakar, janv. 1952, p. 21-22.
— A propos de petites poteries : petite poterie percée des devins Coniagui
et Bassari. Ibid., avr. 1952, p. 48-49.
— - Becherches critiques sur les dermatoglyphes : dessins digitaux et
caractères raciaux. Ann. Biol., Paris, 1952, t. 28, fasc. 9-10, p. 199-
200.
G. Bailloud, Technicien et P. Chombard de Lauwe. — La photographie
aérienne, dans : La Découverte du passé ; progrès récents et tech¬
niques nouvelles en préhistoire èt en archéologie ; études réunies
et présentées par A. Laming. Paris, Picard, 1952, p. 45-58 et 308-
309, pl. III-VI.
G. Rouget, Technicien. — In piroga sull’ Ogooué. La oie del Mondo,
Milan, XIV-3, mars 1952, p. 313-326.
— Note sur les travaux d’ethnographie musicale de la Mission Ogooué-
Congo. Confor. Intern. dos Afric. Occid., Bissau, 1947, vol. V,
2a parte (Lisbonne, 1952), p. 193-204.
J. Mauduit, Aide de Laboratoire spécialisé. — Les grottes préhistoriques
révèlent un art remarquable d’essence magique. Science et Vie,
Paris, n° 420, sept. 1952, p. 238-242.
— La parure eh A.O.F. Reoue Française, Paris, n° 40, août-sept. 1952,
p. 79-81.
— Les populations primitives d’Afrique du Sud. Ibid., n° 39, juin-juill.
1952, p. 15-18.
J. Delance (Mme), Aide de Laboratoire stagiaire. — La discussion parle¬
mentaire sur le code du travail en Afrique noire. Le Travail en
Afrique noire. Prés. Afric., Paris, n° 13, 1952, p. 377-400.
— 14 —
— Bibliographie méthodique : l’étude des grandes cités, in : Méthodes de
recherche pour l’étude d’une grande cité, t. II, 1952, P. V. F. Trav.
Centre Études Sociol.
A. Schaeffner, Maître de Recherches au C.N.R.S. — Danse primitive.
Tropiques , Paris, 49e ann., n° 337, déc. 1951 (1952), p. 9-11.
— Lettera da Parigi. La Rassegna musicale. Rome, XXII-3, juil. 1952,
p. 265-268.
— Les origines de la polyphonie. Musique et liturgie, Paris, n° 29, sept.-
oct. 1952, p. 6-7.
— Premières remarques sur le lithophone du Ndut Lieng Krak. C. R.
séances Inst. Franç. Anthrop., nos 64-71, 1950 (1952), p, 16-17.
— Il problema délia polifonia primitiva. La Rassegna musicale. Rome,
XXII-4, oct. 1952, p. 306-309.
— Timbales et longues trompettes. Bull, de V Inst. Franç. Afrique noire,
Dakar, XIV, 4, oct. 1952, p. 1466-1489.
R. d’Harcourt, Maître de Recherches honoraire au C.N.R.S. — Un
réseau à bouclettes décoratives de Nazca. Journ. Soc. Améric., Paris,
t. XLI, 1952, p. 39-42.
M. Leiris, Chargé de Recherches au C. N. R. S. — Sacrifice d’un taureau
chez le Houngan Jo Pierre-Gilles. Haïti Poètes noirs. Prés. Afric.,
Paris, n° 12, 1952, p. 22-36.
— - L’Expression de l’idée de travail dans une langue d’initiés soudanais.
Le Travail en Afrique noire. Ibid., n° 13, 1952, p. 69-83.
J. P. Lebeuf, Chargé de Recherches au C.N.R.S. — La ville africaine de
Fort-Lamy. Encycl. mens. d’Outre-Mer, juil. 1952, p. 214-216.
— Petits objets de terre cuite du Tchad. Notes afric., Dakar, n° 55,
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Soc. Anlhr. Paris, t. 3, 10° s., 1952, p. 59-87, 12 fig.
G. Olivier (Dr). — Anthropologie de la clavicule ; III, La clavicule du
Français. Bull. Mém. Soc. Anthr. Paris, t. 2, 10° s., 1952, p. 121-
157, 12 fig.
— 16 —
R. Riquet. — Les Néolithiques du tumulus de Fontenay-le-Marmion.
Ibid., p. 201-233, 1 %.
— Essai de synthèse sur l’ethnogénie des Néo-Énéolithiques en France.
Ibid., p. 201-233, 1 fig.
Collections reçues. — a) Pièces de collection : Département d’Afrique blanche :
cinquante-cinq objets du Yemen (don de la Doctoresse Fayein). —
Département d’Afrique noire : une sculpture, un masque de la Côte
d’ivoire et une trompe en bronze de Guinée (don de M. Carlebach) ;
vingt objets bochimans du désert de Kalahari (don de l’Expédition
Panhard-Caprjcorne) ; douze objets ethnographiques du Fouta-
Djallon (don de M. de Sanderval et son fils) ; un masque de la
Côte d’ivoire (don du Baron von der Heydt). — Département
d’ Amérique : un tambour en bois du Mexique (achat-vente Kele-
kian). — Département d’ Anthropologie : cinq moulages de Bochi¬
mans du désert de Kalahari (don du Dr Tobias) ; douze crânes
préhispaniques de la région de Lima (Pérou) (don de Mme Reich-
LErt). — Département d’Asie : vingt-sept objets Naga de l’Assam
(don du Dr Kauffmann). — Département d’Europe : un lot de
costumes anciens de Yougoslavie (don anonyme). — Département
d’Océanie : une sculpture de la Nouvelle Irlande (Archipel Bis¬
marck) (don du Baron von der FIeydt). — Département de Techno¬
logie comparée : vingt céramiques de Kabylie (mission de Mlle Bal-
fet).
b) Photographies : mille sept cent cinquante épreuves photographiques
sur l’anthropologie de FA. O. F. (don du Dr Léon Pales) ; cent
quatre-vingt vues des Nouvelles-Hébrides (don de M. Guiart) ;
cent photographies de Suède et d’Italie (don de Mlle Roussel).
Zoologie : Mammifères et Oiseaux.
J. Berlioz, Professeur. — La Poule sultane d’Allen en Bretagne. L’Ois,
et Rev. fr. Orn., 1952, p. 1.
— — Etude critique des formes de Momotus momota (L.) . Ibid., p. 20.
- — Note sur deux espèces d’Accipitriformes. Bull. Mus., 1952, n° 3,
p. 247.
— Remarques sur la répartition dans le Monde et les adaptations des
Oiseaux nectarivores. C. R. Soc. Biogéogr., juin 1952.
- — La Réserve de Rancho Grande (Vénézuéla). La Terre et la Vie,
1952, n° 4.
— Rapport sur « Les tentatives d’association de l’industrie hydraulique
et de la protection de la nature ». Congrès de l’U. I.P. N. à Caracas,
septembre 1952.
- — Rapport sur « Le déclin progressif de la faune (Vertébrés supérieurs)
des Antilles ». Ibid.
E. Bourdelle, Professeur honoraire et Cl. Bressou. — Anatomie régio-
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1953 (paru en 1952).
J. Dorst, Sous-Directeur. — Contribution à l’étude de la langue des
Méliphagidés. L’Ois, et Rev. fr. Orn., XXII, 1952, pp. 185-214.
— Considérations sur l’évolution de la langue des Oiseaux neetarivores..
Scientia, 1952, pp. 220-224.
— A propos de l’hibernation chez les Oiseaux. La Terre et la Vie, 1952,.
n» 3, p. 121-128.
— La Plante et l’Oiseau. La Revue de Paris , déc. 1952.
— Les Piciformes et Psittaciformes dans l’étude des rapports des avi-
faunes orientale et australo-papoue. C. R. sorti. Soc. Biogéogr., 1952.
— Notice sur les spécimens naturalisés de Mammifères éteints existant
dans les collections du Muséum. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2e sér.,
XXIV, n° 1, pp. 63-78, 1952.
— Note sur la dentition de lait de Nycteris capensis (Chiroptères, Nycté-
ridés). Ibid., n° 6, 1952.
— Traduction de : E. Mohr. La « trompe » du Phoque à capuchon et son.
fonctionnement. Mammalia, XVI, 1952, pp. 73-76.
— Traduction : M. Eisenthaut. Contribution à l’étude biologique de
Paraechinus aethiopicus Ehrenb. Mammalia, XVI, n° 4, 1952,
pp. 232-255.
— et Chr. Jouànin. — Description d’une espèce nouvelle de Francolin
d’Afrique orientale. L’Oiseau et la R.F.O., XXII, 1952, pp. 71-74,
— et P. Stahl. — A propos de traces de Rongeur relevées sur la côte
ouest du Groenland. Mammalia, XVI, 1952, pp. 93-96.
Chr. Jouanin, Assistant. — Une invasion de Pétrels culs-blancs. L’Oiseau
et la R.F.O., 1952, p. 322.
— La distribution géographique des Galliformes et des Columbiformes
en Malaisie. Communication présentée à la Soc. de Biogéogr.,
18 déc. 1952.
F. Petter, Assistant. — Note sur un type de F. Cuvier : Gerbillus
pygargus, la « Gerbille du Sénégal ». Mammalia,, n° 1, 1952, pp. 37-
39.
- — Note préliminaire sur l’éthologie et l’écologie de Psammomys obesus
Cretzschmar. Mammalia, n° 3, 1952, pp. 137-147.
P. Baüdenon. • — Notes sur les Bovidés du Togo. Mammalia, XVI, 1952,
p. 49-61, 109-121.
P. Cantuel, Correspondant du Muséum. - — A propos du poids des Mammi¬
fères. Mammalia, XVI, 1952, p. 98.
B. Caubère. — Miniopterus Schreibersi (Natt.) dans le Loir-et-Cher.
Mammalia, XVI, n° 4, 1952, pp. 257-258.
R. Didier (Dr), Associé du Muséum. — Étude systématique de l’os pénien
des Mammifères (suite) : Rongeurs, Sciuridés, Anomaluridés.
Mammalia, n° 1, 1952, pp. 7-23.
- — Note sur les os péniens de Pinnipèdes rapportés par M. Patrice Paulian
de la Mission australe française aux îles Kerguelen. Mammalia,
n° 4, 1952, pp. 228-231.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 1, 1953. 2
— 18 —
~P. Engelbach (Dr), Correspondant du Muséum. — Notes de voyage
dans les Monts des Cardamones (Cambodge). L'Ois, et la R.F.O.,
1952, p. 283.
■J. Estanove. — La Loutre et sa disparition. Mammalia, XVI, n®’4, 1952,
pp. 256-257.
Av. Lysaght (Miss). — Manchots de l’Antarctique en Nouvelle-Guinée
(traduit de l’anglais par J. Berlioz). L’Ois, et la R. F. Orn., 1952,
- p. 120.
Ph. Milon (L* Cl.), Correspondant du Muséum. — Notes sur le genre
Coua (illustré). L’Ois, et la Rev. fr. Om., 1952, p. 75.
A. Rochon-Duvigneaud (Dr), Associé du Muséum. — Les armes des
Rapaces (illustré). L’Ois, et la Rev. fr. Orn., 1952, p. 91.
J. Sapin-Jaloustre (Dr). — Découverte et description de la rookery de
Manchot empereur (Aptenodytes Forsteri) de Pointe Géologie
(Terre Adélie) (illustré). L’Ois, et la Rev. fr. Orn., 1952, pp. 143
et 225.
■— Les Phoques de Terre Adélie. Mammalia, XVI, n° 4, 1952, pp. 179-
212.
H. et M.-C. Saint-Girons. — Note sur la fécondité de Microtus arvalis
et d’ Apodemus sylvaticus. Mammalia, XVI, 1952, pp. 96-98.
Collections reçues. — Une collection Considérable de Mammifères et
d’Oiseaux du Cameroun, don du Service des Chasses de Yaoundé ;
une collection de Mammifères et d’Oiseaux d’Afrique du Nord,
rapportée par M. Fr. Petter, Assistant au Laboratoire, de sa
mission à Béni-Abbès ; une collection de Mammifères et d’Oiseaux
du Pérou, acquise par achat de M. J. Schunke ; une collection de
Mammifères de l’Iran, don du Dr Baltazard ; une collection de
Rongeurs de Tunisie, don de M. Choumovitch ; une collection
d’Oiseaux et de Chiroptères des Antilles françaises, don du Père
R. Pinchon ; une collection d’Oiseaux du Gabon, don de M. P.
Rougeot, Correspondant du Muséum ; une collection d’Oiseaux
de la Terre-Adélie, don du Dr J. Sapin-Jaloustre, Médecin-bio¬
logiste des Expéditions polaires françaises ; une collection d’Oi¬
seaux de la Mer Rouge, rapportée par M. G. Cherbonnier, Assis¬
tant au Laboratoire de Malacologie, de sa mission à l’île Abulat
(voyage du Calypso) ; une collection d’Oiseaux du Paraguay et de
l’Argentine, acquise par achat de M. Ad. Neunteufel ; une col¬
lection considérable d’œufs d’Oiseaux de l’Inde, acquise par achat
de Mrs. J. Whistler ; une collection d’œufs d’Oiseaux d’Australie,
don de M. R. D. Etchecopar, Correspondant du Muséum.
Ethologie des Animaux sauvages.
Ach. Urbain Professeur ; J. Nouvel, Sous-Directeur ; P. Bullier, Souc-
Directeur et J. Rinjard, Assistant. — Rapport sur la mortalité et
la natalité enregistrées au Parc Zoologique du Bois de Vincennes
pendant l’année 1951. Bull. Mus., 2e sér., t. XXIV, 1952, p. 157.
Ach. Urbain, J. Nouvel et J. Rin.iard. — Trichinose d’un ours blanc
(Thalassarctos maritimus Desm.) en captivité depuis 16 ans. Bull.
Mus., 2« sèr., t. XXIV, 1952, p. 204.
Ach. Urbain, P. C. J. Roth, Attaché de Recherches au C.N.R.S. et
Geneviève Piette, Assistant. — L’anaphylaxie chez les Poissons
Téléostéens d’eau douce et les Axolotls. Bull. Mus., 2e sér, t. XXIV,
1952, p. 346.
Ed. Dechambre, Sous-Directeur. — A propos des évolutions convergentes
et parallèles. Mammalia, t. XV, n° 4, déc. 1951, p. 175-184.
— Origine des animaux domestiques de Madagascar. La Terre et la Vie,
1951, n° 4, p. 187-196.
— Relations intercontinentales Europe-Amérique ou évolutions parallèles?
C. R. som. Séances Soc. Biogéogr., 1951, n° 246, p. 170-174.
— Les Chiens, Origines, Histoire, Évolution. Coll. « Que sais-je ? » 1952,
Presses Universitaires de France, Paris.
J. Nouvel. — Quelques observations sur la pathologie de l’Autruche au
Parc Zoologique du Rois de Vincennes. Recueil de Méd. Vétérinaire,
t. 128, 1952, p. 416.
— La reproduction des Mammifères au Parc Zoologique du Rois de Vin¬
cennes dans ses rapports avec l’alimentation. Mammalia, t. XVI,
1952, p. 160.
— La photographie au Zoo. Editions Prisma, Paris, 1952.
— — -et Marie Kaminsky. — Étude comparative des propriétés immu¬
nochimiques et électrophorétiques des constituants du blanc d’œuf
de Poule, Cigogne, Marabout et Oie égyptienne. Bull. Soc. Chim.
Biol., t. XXXIV, 1952, p. 11.
P. L. Dekeyser, Assistant. — A propos de la tête osseuse d’un Cyno¬
céphale du Tibesti. Bull, de l’Inst. Fr. d’Afr. Noire, t. XIV, n° 2,
1952, p. 537-544, 3 fig.
— L’origine des Babouins, Notes africaines, n° 54, avril 1952, p. 60-63,
4 fig.
— Les Chameaux. Bull, information A. O. F., 1952, n° 122, p. 12 à 15,
2 phot.
— Oiseaux migrateurs en A. O. F. Bull, information A. O. F., 1952, n° 126,
p. 13 à 14, 1 carte.'
— Note sommaire sur la température rectale du Lamantin (Trichechus
senegalensis Link). Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2e sér., t. XXIV,
n° 3, 1952, p. 243-246.
— Considérations générales sur l’itinéraire, in B. Holas, Mission dans
l’Est-Libérien (P. L. Dekeyser, B. Holas, 1948). Résultats démo¬
graphiques et ethnologiques. Mém. Inst. Fr. Afriq. Noire, n° 14,
IFAN, Dakar, 1952, p. 3-12, 3 fig., carte, p. 15.
— Nidification de la Cigogne d’Abdim au Sénégal. Notes Africaines,
n° 55, juillet 1952, p. 92-93, 1 fig.
— • et A. Villiers. - — Sur une nichée du Corbeau blanc, Corvus albus.
Notes Africaines, n° 56, octobre 1952, p. 124-127, 4 fig.
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octobre 1952, p. 127.
— 20
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thyroxine et testostérone. Réunion des Endocrinologistes de langue
française. Ann. d' Endocrinologie, t. XII, 1951, p. 640-49.
— Étude de l’action de la paraoxypropiophénone sur la métamorphose
naturelle et expérimentale des larves d’Alytes obstetricans Laur.
Annales d’ Endocrinologie, t. XIII, n° 5, 1952, p. 795-800.
— Étude de l’action du propylthiouracile sur la métamorphose des
Ratraciens anoures. Annales d’ Endocrinologie, t. XIII, n° 6, 1952.
Zoologie : Reptiles et Ppissons.
L. Rertin, Professeur. — Oviparité, ovoviviparité, viviparité. Bull. Soc.
Zool. France, Paris, LXXVII, 1952, n° 1, pp. 84-88.
- — De la nidification à la viviparité chez les Poissons. Les Conférences du
Palais de la Découverte, série A, n° 162, 1952.
J. Guibè, Sous-Directeur. - — Typhlos Angeli (Serpent), éspèce nouvelle du
Mont Nimba. Bull. Mus. Nat. Hist. nat., Paris, 2e sér., XXIV,
n° 1, 1952, p. 79.
R. Estève, Assistante. — Poissons de Mauritanie et du Sahara Oriental.
Un nouveau sous-genre de Barbus. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat.,
Paris, 2e sér., XXIV, n° 2, 1952, pp. 176-179.
Collections reçues. — Collection de Poissons de la Calypso envoyés par le
Commandant J! Y. Cousteau, provenant de la Mer Rouge (envi¬
rons d’Abulat). — - 548 spécimens déterminés, appartenant à
110 espèces, dont 2 espèces nouvelles, et une centaine de spécimens
non encore déterminés.
Entomologie.
L. Chopard, Professeur. - — Les Blattes cavernicoles du genre Nocticola
Roi. Eos, tome extr. 1950, p. 301-310.
— Un remarquable Ensifère de Patagonie. Cuta Zool. Lilloana, IX,
p. 475-479.
— Description d’une Rlatte xylicole du Mozambique (Dictyoptères).
Bull. Soc. Ent. France, LVII, p. 6-7.
— Leçon inaugurale du Cours d’Entomologie faite le 1er décembre 1951.
Bull. Mus., 2e sér., XXIII, p. 573-595.
— Contribution à l’étude du peuplement de la Mauritanie. Orthopté-
roïdes. Bulletin I. F. A. N., XIV, p. 457-478.
— Un Insecte énigmatique : le Grylloblatta. La Nature, juillet 1952,
p. 219.
R. Jeannel, Professeur honoraire. — Psélaphides de Saïgon (Col.). Rev.
fr. d’Ent., XIX, p. 69-113, 62 fig., texte.
— Les Anillini de Madagascar (Col. Rembidiitae). Rev. fr. d’Ent., XIX,
p. 133-139, 12 fig., texte.
— Exploration du parc national de l’Upemba. Mission G. F. de Witte,
n° 13, Pselaphidae. Inst. Parcs nat. Congo Belge, Bruxelles, 61 p.,
64 fig. texte.
— Sur quelques Psélaphides de Java (Col.). Ent. Bericlden, Amsterdam,
tome XIV, n° 327, p. 135-143, 3 fig. texte.
- — Psélaphides recueillis par N. Leleup au Congo Belge. IV. Faune de
l’Itombwe et de la forêt de Rugege (Col.). Ann. Mus. Congo Belge,
Zool.. n° 11, 295 p., 373 fig. texte.
— Apparition récente d’une sous-espèce nouvelle de Coléoptère dans la
faune de Madère. C. R. séances Acad. Sciences, tome 235, .p. 1155-
1157.
E. Séguy. Sous-Directeur. — Le Microscope. Emploi et applications, I,
deuxième édit. Paris (Lechevalier) (1951), 446 p., 77 fig-, 102 pl.
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— Larves hématophages de Diptères. L’Entomologiste, VII (1951),
p. 93-94.
— Divagations d’un parasite du Kangourou ( Heterodocus longitarsus).
L’ Entomologiste, VII (1951), p. 142-143, 1 fig.
— Généra Insectorum (P. Wytsman). Fasc. 209. Diptera. Fam. Scato-
phagidae. Bruxelles (Desmet-Verteneuil) (1952), p. 1-107, 44 fig.
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extr., 1950 (1952), p. 315-324.
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J. Bourgogne, Assistant et H. de Lesse. — Un Rhopalocère de plus à
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ichnea Bdv. ( intermedia Mém.) (Nymphalidae). Rev. fr. de Lépid.,
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G. Colas. Assistant. — Note sur une Carabus (Col. Carabidae) français.
Bull. Soc. Ent. de France, p. 81-83. t. LVII, n° 6, 1952.
— Insectes. Un vol. 24 X 36, 100 pages, 82 photo. Calavas, édit., Paris.
— Note sur un Sphodride (Col. Carabidae) nouveau de la faune française.
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— Le IXe Congrès International d’Entomologie. Rev. fr. Lépidopt., .
XIII, 1952, p. 193-195.
— Contribucion al estudio de los Hepialidae, XVI. Bol. Soc. V enezolana
Cienc. Nat., Caracas, 14, 1952, n° 78, p. 27-30, 2 fig.
— et Cl. Herbulot. — Mission de l’Office National Antiacridien au
Tibesti-Tchad (1949). Lépidoptères Hétérocères. Ann. Soc. ent.
France, 1952, CXXI, p. 77-92, 4 fig.
A. Descarpentries, Assistant. — Les Scarabées Goliaths. 1 fig., 2 phot.,
p. 70-71. La Nature, mars 1952.
— Mission A. Villiehs au Togo et au Dahomey (1950), XIX. Coléoptères
Buprestides. Bull. Inst. Français Afr. Noire, tome XIV (1952),
p. 1152-1158, 4 fig.
H. de Lesse, Attaché de Recherches au C. N. R. S. — Contribution à
l’étude du genre Erebia (4e note). Répartition de E. pandrose
(Borlch.) et de sa sous-espèce sthennyo Grasl. dans les Pyrénées.
Vie et Milieu, II, fasc. 2 (1951), p. 268-277, 45 fig.
— et G. Bernardi. — Les types de Nymphalidae parléarctiques du Labo¬
ratoire d’Entomologie du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris.
Bull. Soc. ent. France, LVI, n° 9 (1951), p. 136-143.
— Note complémentaire sur la répartition de Erebia tyndarus Esp. et
E..cassioides R. et Hohenw. (Lep. Rhopal.) dans les Pyrénées
(5e note). Vie et Milieu, II, fasc. 3 (1951), p. 388-391.
— Révision de l’ancien genre Satyrus. Ann. Soc. ent. France, CXX (1951),
p. 77-101, 28 fig., 2 tabl.
— Expéditions Polaires Françaises. Zoologie, 6e note : Biogéographie des
Lépidoptères du Groenland. Ann. Soc. ent. France, CXIX (1950),
p. 97-116, 4 fig.
- — Contribution à l’étude du génre Erebia (6e note). Notes de répartition
et nouvelles indications sur È. eriphyle (Frr.) et E. stirius (Godt.)
récemment signalés en France. Rev. fr. de Lép., XIII (1951),
p. 130-137, 2 fig.
- — Lépidoptères résoltés par A. Barbezat au cours de l’Expédition Lyon¬
naise, 1951, au Garhwal. III: Nymphalidae. Bull. Soc. Lin. Lyon,
21, n° 8 (1952), p. 203-206, 2 fig.
— - et Ch. Granger. — Expéditions Polaires Françaises. Zoologie
(8e note) Hymenoptera. Bull. Soc. ent. France, LVII, n° 4 (1952),
p. 53-58.
23 —
— • Note sur les genres Précis Hb. et Junonia Hb. (Lep. Nymphalidae )..
Bull* Soc. ent. France, n° 5 (1952), p. 74-77, 2 fig.
— et G. Bernardi. — La variabilité géographique de Lycaena helle
Denis et Schilï. (Lep. Lycaenidae). Rev. fr. de Lép. XIII (1952),
p. 203-213, 1 pi.
— Contribution à l’étude du genre Erebia (7e note). E. slhennyo Grasl.
est-il une bonne espèce ? Rev. fr. de Lép., XIII (1952), p. 217-219,
1 carte.
— Expéditions Polaires Françaises (Flore et Végétation de l’Eqe (Groen¬
land). Paris, Hermann (1952), p. I, 142, 27 pl., 15 fig., 19 tabl.
Ph. David. Aide-biologiste au C.N.R.S. — Notes sur divers Chrysochloa
français (Col. Chrusomelidae ) ' Bull. Soc. ent. de France, n° 7,
juillet 1952.
J. Balazuc, Attaché et E. Angelier. — Sur la capture à Banyuls de
Pseudoniphargus africanus (Amph. Gammaridae). Bull. Soc. Zool.
France, LXXVI (1951), n°8 5-6, 15-11, 1952, p. 309-312.
— La Tératologie des Hémiptères et groupes voisins. Ann. Soc. ent.
France, 120 (1951), 1952, p. 17-66, 26 fig.
— E. Dresco, H. Henrot et J. Nègre. — Biologie des carrières souter¬
raines de la région parisienne. Vie et Milieu, t. 2 (1951), 1952,
fasc. 3, p. 301-334, 2 pl., 1 carte.
— - Un Er gates faber L. gynandromorphe. Bull. Soc. ent. France, 57, n° 3,
26 mars 1952, p. 34-38, 2 fig.
- — et le R. P. Variot. — Monstruosité double chez un Goliath (Col.
Scarabaeidae). (Notes de tératologie, II). Rev. fr. d'Ent., 19, fasc. 3,
1952, p. 128-130.
A. Villiehs. — Les Reduviidae Malgaches. VII, Acanthaspidinae. Genres
et espèces nouveaux. Bulletin Muséum. (2), XXII, n° 6, 1951 (1952),
p. 734-738.
— Les Insectes comestibles. Bulletin Information A. O. F., 1951, n° 211,
p. 13-15, 2 phot.
— et P. L. Dekeyser. — Chez les Animaux. A. O. F., n° 3, décembre
1951, p. 37-46, 15 phot.
— Protection de la Nature. A. O. F., n° 3, décembre 1951, p. 47-49,
2 phot.
— Mission A. Villiers au Togo et au Dahomey (1951), VIII, Hémiptères
Réduviides. Bull. IFAN, XIV, 1952, n° 1, p. 140-163, 7 fig.
— Exploration du Parc National Albert. Mission G. P. de Witte (1933-
1935), fascicule 36. Languriinae et Cladoxeninae (Coleoptera
Clavicornia) . Fam. Erotylidae (Addendum). Bruxelles, 1952, 7 p.
— A propos de Leptotyphlops macrorhynchus Jan. Bull. IFAN, XIV,
1952, n° 1, p. 243-246.
— Les Reduviidae malgaches. VIII, Harpactorinae. Gen. Vadimon Stàl,
Endochis Stàl et Nagixsia StAl. Bull. Muséum (2), XXXIII, n°5,
1951 (1952), p. 513-518.
— Les Scorpions. Bulletin Information A. O. F., 1952, n° 124, p. 15-18,.
2 phot.
— Mission A. Villiers au Togo et au Dahomey (1950). XIII, Coléoptères
Lyctides et Bostrychides. Bull. IFAN, XIV, 1952, n° 2, p. 485-
488.
— Encyclopédie de l’Afrique française. Cameroun. La faune. Paris,
1951, p. 29-34, 2 phot., Bibl.
— Encyclopédie de l’Afrique française. Togo. La faune. Paris, 1951,
p. 403-408, 4 phot. Bibl.
— A propos de fulgurites sénégalaises. Notes Africaines, n° 54, 1952,
p. 55-60, 4 phot.
— Mission A. Villiers au Togo et au Dahomey (1950), XIV, Coléoptères
Erotylidae subfam. Languriinae. Bull. IFAN., XIV, 1952, n° 3,
p. 819-821.
— Initiations africaines. IX, Hémiptères de l’Afrique noire (Punaises et
Cigales). Dakar, IFAN, 1952, 256 p. 358 fig.
— La collection de Sefpents de l’IFAN (Acquisitions 1951). Bull. IFAN,
XIV, 1952, n° 3, p. 881-898.
— Hémiptères Reduviidae récoltés en Angola par A. de Barros Machado
(2e note) in Subsidios paro o Estudo da Biologia na Lunda. Lisboa,
Companhia de Diamantes de Angola, juin 1952, p. 17-40, 28 fig.
— Les Serpents et les Hommes. Bulletin Information A. O. F., 1952,
n° 130, 25 mai, p. 13-16, 2 phot. .
— Un nouveau Systelloderes de Madagascar (Hem. Henicocephalidae ).
Mem. Inst. Scient. Madag. (E.) , t. I, fasc. 1 (1952, p. 101-102,
2 fig.
— Mission A. Villiers au Togo et au Dahomey (1950), XXI, Hémiptères.
Bull. IFAN., XIV, 1952, n° 4, 1196-1213 p., 4 fig.
— Parc national de l’Upemba. I, Mission G. F. de Witte en collaboration
avec W. Adam, A. Janssens, L. Van Meel et R. Verheyen (1946-
1949). Fasc. 15. Languriinae et Cladoxeninae (Coleoptera Clavi-
cornia ). Fam. Erotylidae. Bruxelles, 1952, 42 p., 54 fig.
— et P. L. Dekeyser. — Sur une nichée du Corbeau blanc ( Corvus albus).
Notes Africaines, n° 56, octobre 1952, p. 124-127, 4 fig. et phot.
- Reptiles importés aux îles du Cap Vert. Notes Africaines, n° 56,
octobre 1952, p. 127.
- Une caverne dans l’Adrarr Mauritanien. Bull. Direction des Mines,
t. II, Dakar, Gouvern. Gén. A. O. F., p. 413-420, fig. 65-69.
G. Ruter. Correspondant. — - Un Cétonide Crématoschilide nouveau
du Sénégal (Col. Scarabaeidae). Bull. Soc. ent. Fr., p. 41-43, fig. 1.
Cl. Herbulot, Attaché — Captures d ’Eupithecia faites à Buré (Meuthe-et-
, Mosele). Lambillionea, Bruxelles, 1952, 52, p. 51-55.
J. Jarrige, Attaché. — Brachélytres nouveaux ou mal connus de la faune
circaméditerranéenne. Ann. Soc. ent. de France, vol. CXIX,
p. 117-139.
— Brachélytres cavernicoles nouveaux d’Europe occidentale. Bull. Soc.
ent. de France, t. LVII, p. 6, p. 86.
G. Bernardi, Attaché. — Note sur les Belenois creona de Madagascar
(Lep. Pieridae). Le Naturaliste malgache, III, p. 155-156, fig. 1 et 2.
— Mission A. Villiers au Togo et au Dahomey (1950), XVIII : Lépidop¬
tères Pieridae. Bull, de V Inst. fr. d’Afrique noire, XIV (3), p. 837-
841.
. — Note préliminaire sur le genre Leptosia Hb. : Leptosia hybrida nov. sp.
(Lep. Pieridae). Bull. Soc. entom. Mulhouse, 1952, p. 12.
— Lépidoptères récoltés par A. Barbezat au cours de l’expédition lyon¬
naise 1951 au Garhwal, IV : Papilionidae, V : Pieridae. Bull. Soc.
Linnéenne de Lyon, XXI (10), p. 251-258.
— et H. de Lesse. — La variabilité géographique de Lycaena helle Denis
et Schifï. (Lep. Lycaenidae). Rev. fr. de Lépidoptérologie, 1952,
p. 203-214, pl. XI.
— et R. Paulian. — Les Eurema de la région malgache (Lep. Pieridae)
Le Naturaliste malgache, III, p. 139-154, fig. 1 et 2.
A. Roudier, Travailleur libre. - Un Oliorrhynchus (Col. Curculionidae)
nouveau pour la France dans les jardins de la banlieue parisienne.
Bull. Soc. ent. France, 66 (1952).
H. Stempffer, Correspondant. — Lépidoptères récoltés par A. Barbezat
au cours de l’expédition lyonnaise 1951 au Gahrwal. II. Lycaenidae.
Bull. Soc. Linn. Lyon., n° 7, p. 181-184.
— Contribution à l’étude des Lycaenidae de la faune éthiopienne. Bull.
Soc. ent. Fr., LVII, p. 114-121, pl. I.
Collections reçues. — Importante collection de Lépidoptères du comman¬
dant Daniel Lucas, intéressante par le grand nombre d’espèces
représentées, notamment d’Afrique du Nord, parmi lesquelles on
trouve beaucoup de raretés, et aussi par les nombreux types qu’elle
renferme.
Parmi les envois qui ont enrichi les collections, il faut citer les
Lépidoptères récoltés par P. Viette pendant son séjour à Mada¬
gascar ; des matériaux de tous les ordres d’insectes recueillis
par J. Roy et Lamotte au mont Nimba ; des Lépidoptères de
Bangui envoyés par le commandant J. Primot ; des Lépidoptères
du Gabon de M. Rougeot. Le Laboratoire a reçu également un lot
important d’insectes de Chine, provenant des chasses du R. P.
Licent, dont du P. P. Provincial de Reims, et des Curculionides
récoltés en Indochine par le R. P. de Cooman. Enfin il a été
acquis un certain nombre de Lépidoptères rares provenant de la
collection R. Oberthur et M. de Toulgoet a fait don d’une partie
de la collection Mabille. contenant des types de Rambur, de même
provenance.
Zoologie : Vers et Crustacés.
L. Fage, Professeur, Membre de l’Institut. — Eugène Chevreul à l’Haÿ-
les-Roses (Seine). Académie des Sciences, 1951.
— Cumacés. — Exp. Océanogr. belge dans les eaux côtières africaines
de l’Atlantique Sud (1948-1949), vol. III, fasc. 1, 1951.
— Notice nécrologique sur Theodor Mortensen. C. R. Acad. Sc., t. 234,,
1952.
• — Missions du bâtiment polaire Commandant-Charcot. Récoltes faites en
Terre Adélie (1950). — II. Pycnogonides. Bull. Mus., 2e sér., 24,
p. 180-186, 2 fig.
— Pycnogonides de la Terre Adélie (Expéditions Polaires françaises.
Missions Paul-Emile Victor.) Ibid., p. 263-273, 2 fig.
— Réflexions d’un biologiste sur la Méditerranée. Vie et Milieu, suppl.
n° 2, p. 17-32.
M. André, Sous-Directeur. — Note complémentaire sur la répartition
de Thrombicula Giroudi M. André (Acarien) en Afrique Équatoriale
Bull. Mus., 2e sér., t. XXIV, 1952, p. 534.
M. Vaciion, Assistant. — Scorpions collectés au Maroc par MM. P. Stri-
nati et V. Aellen (Mission scientifique Suisse au Maroc, août-
septembre 1950). Bull. Mus. nat. Hist. nat. Paris, t. 23, n° 6,.
p. 621-3, 1951.
— Remarques préliminaires sur quelques Insectes parasites (Diptères et
Hyménoptères) des cocons et œufs d’Araignées. Ibid., t. 24, n° 2,
p. ‘200-3, 1952.
— Le Scorpion languedocien et sa répartition en France à propos de sa
présence dans le département de l’Ardèche. Ibid., t. 24, n° 3,
p. 274-9, 1 fig., 1952.
— Études sur les Scorpions. Publ. Inst. Pasteur Algérie, 482 pp., 697 fig.,
1952.
— Compléments à la description du petit Scorpion mauritanien Lissothus
occidentalis Vachon, 1950 (Fam. Buthilae E. Simon). Arch. Inst.
Pasteur Algérie, t. 30, n° 2, p. 172-7, 7 fig.
J. Forest, Assistant. — - Remarques sur le genre Diogenes Dana et Troglo-
pagurus Henderson à propos de la description d’un Paguridae
nouveau de la côte occidentale d’Afrique, Diogenes mercatoris sp.
nov. Bull. Inst. Roy. Sc. nat. Belgique, 1952, 28, n° 11, 1-15.
— Sur Trizopagurus caparti gen. et sp. nov., Paguridae de la côte occi¬
dentale d’Afrique. Ibid., 1952, 28, n° 39, 1-8.
— Notes préliminaires sur les Paguridae des côtes occidentales d’Afrique.
I-II et III. Bull. Mus. nat. Hist. nat., 1952, 2e sér., 24, n° 3, 254-62
et n° 4, 355-9.
— Caractères et affinités de Pseudopagurus genre nouveau établi pour un
Paguridae de la côte occidentale d’Afrique, Pagurus granulimanus
Miers. Bull. Inst, franç. Afr. Noire, 1952, 14, n° 3, 799-812.
— Contribution à la révision des Crustacés Paguridae. I. Le genre Trizo¬
pagurus. Mém. Mus. nat. Hist. nat., 1952, sér. A, Zoologie, 5,
n° 1, 1-40.
E. Angei.ieh, Attaché de Recherches au C.N.R.S. — Note sur Lobohala-
carus gallicus (Migot) 1926 et les Porohalacaridae (Acari) de la
faune française. Bull. Muséum, 2e série, 24, 2, 1952, pp. 195-199.
Grandjean F., Membre de l’Institut. — Observations sur les Oribates
(24e série). Bull. Mus. nat. Hist. nat. Paris, 2e sér., t. XXIV, p. 187,.
1952.
— 27 —
— Observations sur les Palaeararoïdes (Acariens) (lre série). Ibid,.,
p. 360, 1952.
— Sur deux espèces du genre « Dometorina » n. g. et les mœurs de « D.
plantivaga « (Berl.). [Acariens, Oribates]. Bull. Soc. Zool. France,
t. XXV, p. 224, 1950.
— - Observations sur les Palaeacaroïdes (Acariens) (2e série). Bull. Mus.
nat. Hist. nat. Paris, 2e sér., t. XXIV, p. 460, 1952.
- — Étude sur les Zetorchestidae (Acariens, Oribates). Mém. Mus. nat.
Hist. nat., Paris, n. s. Zoologie, t. IV, fasc. 1, p. 1-50, 1951.
— Observations sur les Palaeacaroïdes (Acariens) (3e série). Bull. Mus.
nat. Hist. nat. Paris, 2e sér., t. XXIV, p. 547, 1952.
— Les deux sortes de temps du biologiste. C. R. Acad. Sc., t. 233, p. 336,
1951.
— Les relations chronologiques entre ontogénèses et phylogénèses d’après
les petits caractères discontinus des Acariens. Bull. Biol. France
Belgique, t. LXXXV, p. 270, 1951.
— Le problème d’homologie ontogénétique dans un groupe d’organes
chez des animaux à stases, et sa solution par la recherche d’ano¬
malies. C. R. Acad. Sc., t. 234, p. 774, 1952.
— 1 Au sujet de l’ectosquelette du podosoma chez les Oribates supérieurs
et de sa terminologie. Bull. Soc. Zool. France, t. LXXVII, p. 13,
1952.
— Sur les articles des appendices chez les Acariens actinochitineux.
C. R. Acad. Sc., t. 235, p. 560, 1952.
— Le morcellement secondaire des tarses de Tarsolarkus sp. (Acarien).
Arch. Zool. exp. et gêner., t. 89, Notes et Revue, p. 113.
— Sur les variations individuelles. Vertitions (écarts) et anomalies. C. Iï.
Acad. Sc., t. 235, p. 640, 1952.
Ed. Dresco, Attaché au Muséum. — Répartition de Querilhacia queril-
haci (Lucas) (Opiliones). Notes biospéologiques, fasc. VII, 1952.
— Araignées et Opilions des grottes de l’Ardèche. Ibid., 1952.
— Remarques sur les Centromerus du groupe paradoxus et description de
deux espèces nouvelles (Araneae). Ibid., 1952.
— Répartition d ’ Ischyropsalis luteipes Simon (Opiliones). Ibid., 1952.
— Étude du genre Sabacon (Opiliones). Ann. Soc. Ent. France, t. CXXI,
p. 117, 1952.
— F. Balazuc, H. Henrot et J. Nègre. ■ — Biologie des carrières souter¬
raines de la région parisienne. Vie et Milieu, t. II, 1951.
Ch. D. Radford, Correspondant du Muséum. — A Révision of the fur
Mites Myobiidae (Acarina). Bull. Mus. nat. Hist. nat. Paris,
2« sér., t. XXIV, p. 371 et 540.
P. Remy. — Diagnose de quelques Pauropodes algériens. Bull. Mus.
nat. Hist. nat. Paris, 2e sér., t. XXIV, p. 80.
J. Balazuc et E. Angelier. — Sur la capture, à Banyuls-sur-Mer (Pyré¬
nées-Orientales) de Pseudoniphargus africanus Chevreux 1901
(Amphipodes Gammaridae ). Bull. Soc. Zool. Fr., 76, 5-6, 1951,
p. 309-312.
— 28 —
F. Fauvel. — Annélides Polychètes recueillies aux îles Kerguelen par le
Dr Arétas et Polychetes du Muséum de la même provenance. Bull.
Mus. nat. Hist. nat. Paris, 2e sér., t. XXIV, p. 294, 1952.
B. Condé. — Diagnoses de nouveaux Campodéidés corses. Bull. Mus.
nat. Hist. nat. Paris, 2e sér., t. XXIV, p. 000, 1952.
J. Aubky et C. Masson. — Contribution à la faune endogée du Sahara.
Symphyles. Bull. Mus. nat. Hist. nat. Paris, 2e sér., t. XXIV,
p. 368, 1952.
- Contribution à la faune endogée de lAlgérie. Symphyles. Ibid..,
p. 468, 1952.
H. Nouvel. — La Mysis jrontalis de Milne-Edwards. Bull. Mus. nat.
Hist. nat. Paris, 2e sér., t. XXIV, p. 000, 1952.
Collections reçues. — Crustacés. — F. A. Chacé (U. S. Nat. Mus.) : Pagu-
ridae ; I. Gordon (Brit. Mus.) Paguridae ; H, de Lesse : Ento-
mostracés (Groënland) ; E. Postel : Décapodes (Afrique occiden¬
tale) ; R. Sourie : Paguridae (Afrique occidentale) ; Rose : Copé-
podes. — Voyage de la Calypso : Décapodes.
Pycnogonides. — Sapin-Jaloustre (Terre Adélie) ; R. Sourie
(Afrique occidentale) ; P. Paulian (Iles Kerguelen).
Arachnides. — France : Scorpions, Pseudoscorpions, Opilions
et Araignées (P. Remy, A. Vandel, B. Condé, B. Pagès, O.
Tuzet, L. Berland, J. Balazuc, H. Cleu, R. Ginet, Ed. Dresco,
H. Henrot, Cl. Delamahe Deboutteville). — Suisse : Pseudo¬
scorpions (P. Strinati, V. Aellen). — Italie : Scorpions et Pseudo¬
scorpions (M. Pavan, M. Parenzan, M. Gordiani). — Espagne :
Scorpions et Pseudoscorpions (J. Mateu, A. Vandel. G. Colas,
J. Malhomme. H. Henrot; Halacariens (P. A. Chappuis). —
Finlande : Pseudoscorpions (J. Kaisila). — Afrique du Nord :
Arachnides divers (F. Bernard, H. Foley, P. Remy, P. Bède,
J. -B. Panouse. J. Thf.odoridès, M. Varaldi). — Afrique tro¬
picale et centrale : Scorpions, Pseudoscorpions et Solifuges (An¬
gola : A. de Barros Machado). — Mission Calypso. — Afrique du
Sud : Scorpions (Kalahari, B. Le Bret. — Arachnides divers,
■ Madagascar (coll. Inst. Sc. Tananarive. — Asie mineure : Scor¬
pions (coll. Inst. d’Ankara). — Asie centrale et orientale : — Scor¬
pions et Hydracariens (coll. Lindberg). — Amérique du Nord :
Scorpions (coll. Prof. Stannke) ; Pseudoscorpions (H. Henrot). —
Amérique centrale : Pseudoscorpions (L. Berland). — Amérique
du Sud : Scorpions et Araignées (J. Abalos. W. Bucherln. E. Au¬
bert de La Rue, J. Vellard). — Tasmanie : Pseudoscorpions
(J. Morris).
Myriapodes. — Amérique du Sud (W. Bucherln).
Annélides Polychètes. — Dr Aretas, Iles Kerguelen. — M. Tcher-
nia. Antarctique. — P. Paulian, Iles Kerguelen. — Calypso
(Mer Rouge).
Malacologie.
E. Fischer-Piette, Professeur. — Mollusques terrestres de Madagascar.
Genre Ampelita. Journ. Conchyl., vol. XCII, 1952, p. 5-59, 6 fig.,
4 pl.
— La distribution des Fucacées sur la côte Nord d’Espagne en 1949.
Bull. Labor. Marit. Dinard, fasc. XXXVII, 1952, p. 1-13, 1 fig.
G. Ranson, Sous-Directeur. — Observations sur la question de l’espèce
type du genre Gryphaea Lamarck, 1801. Bull. Zool. nomencl.,
vol. 6 (mai 1952), p. 205-206, 1 pl.
— Les Huîtres et le calcaire. Calcaire et substratum organique chez les
Mollusques et quelques autres Invertébrés marins. C.R.A.S., t. 234,
p. 1485-1487, 1952.
— Ostréidés, in G. Lecointre. Recherches sur le Néogène et le quater¬
naire marins de la côte atlantique du Maroc. Service géologique du
Maroc, Notes et Mémoires, n° 99, 1952, p. 25-40, 13 pl.
— Note sur la cause probable de l’absence de récifs coralliens aux Iles
Marquises et de l’activité réduite des coraux récifaux à Tahiti,
aux Tuamotu, aux Hawaii, etc. C. R. Somm. Séances Soc. Bio-
géogr., n° 248, 1952, pp. 3-11.
— L’ostréiculture française peut et doit se passer de l’importation des
Huîtres étrangères. La Pêche maritime, la Pêche fluviale et la pisci¬
culture, n° 888, 1952, p. 112-113.
— Les Huîtres. Riologie-Culture-Ribliographie. Bull. Inst. Océano.,
Monaco, n° 1001, 1952, 134 p.
— Ce que je suis venu faire en Océanie. L’Echo de Tahiti, série A, n° 36,
23-5-1952 (causerie T. S. F. Papeete).
— Sur les problèmes concernant l’Huître nacrière et perlière en Océanie
(lre partie). Bulletin de la Chambre de Commerce de Papeete (Eta-
bissements français de l’Océanie). P. V. de la séance du 20 mai
1952.
— Sur les problèmes concernant l’Huître nacrière et perlière en Océanie
(2e partie). Ibid., P.-V. de la 2e séance extraordinaire, 12 août 1952.
— - et G. Cherbonnier, — Note sur trois Planorbes africains : Planorbis
pfeifferi Krauss, Planorbis adowensis Rourguignat, Planorbis
ruppellii Dunker. Bull. Mus. Nat. Hist. nat., 2e sér., t. XXIV, n° 2,
p. 206-212, 1952, 3 fig.
— et G. Cherbonnier. — Note sur des Planorbes africains : Planorbis
sudanicus Martens, Planorbis smithi Preston et Planorbis choanom-
phalus Martens. Bull. Mus. Nat. Hist. nat., 2e sér., t. XXIV, n° 3
p. 306-311, 1952, 3 fig.
A. Franc, Sous-Directeur. — Remarques suivies de rectifications de
Nomenclature sur deux coquilles calédoniennes. Bull. Soc. Zool.
France, 1952, LXXVII, p. 76-79.
- — Notes écologiques et anatomique sur Tritonalia (Ocinebrina) aciculata
Lk. (Moll. Prosob.). Bull. Labor. marit. Dinard, 1952, fasc. XXXVI,
p. 31-34.
30 —
— Notes écologiques et anatomiques sur Philbërtia purpurea Montagu
(Moll. Cténob.). Bull. Mus. Nat. Hist. nat., 1952, 2e série, t. XXIV,
n° 3, p. 302-305.
— La répartition du zooplancton dans les eaux de Dinard. Bull. Labor.
marit. Dinard, 1952, fasc. XXXVII, p. 37-47.
G. Cherbonnier, Assistant. — Les Holothuries de Quoy et Gaimard.
Mém. Inst. Boy. Sc. nat. Belgique, 2e sér., fasc. 44, 1952, p. 1-50,
16 fig., 3 pl.
— Contribution à la connaissance des Holothuries de l’Afrique du Sud.
Trans. Boy. Soc. South Africa, vol. 33, 1952, p. 469-509, 15 pl.
A. Tixier-Durivault (Mme), Chargée de recherches au C.N.R.S. —
Révision de la Famille des Alcyoniidae : le genre Sinularia May
1898. Mém. Inst. Boy. Sc. Nat. Belgique, 2e sér., fasc. 40, 146 p.,
194 fig.
J. Gaillard, Préparateur à l’École Pratique des Hautes Études. — Note
sur la ponte de Gibbula pennanti Philippi. Bull. Mus. Nat. Hist.
nat, 2e sér., t. XXIV, n° 5, 1952, p. 474-476.
L. Forcart. — - Révision des types de Vaginula maillardi Fischer et
Vaginula Gayi Fischer. Journ. Conchyl., vol XCII, 1952, p. 176-
179.
Ed. Salmon. — Catalogue des Volutidés existant au Muséum. Journ.
Conchyl., vol. XCII, 1952, p. 65-76, 2 fig.
L. Germain (f). — Figuration des Mollusques de l’Omo, décrits en 1934.
Journ. de Conchyl., vol. XCII, 1952, p. 161-176, 2 pl.
A. Jousseaume (f). — Liste d’espèces décrites par le Dr Jousseaume.
Journ. Conchyl., vol. XCII, 1952, p. 80-86.
A. Pruvot-Fol. — Origine de la Tunique des Tuniciers. Revue Suisse de
Zoologie, t 58, n° 37, 1951, p. 605-630, 1 pl.
— Étude des Nudibranches de la Méditerranée. Arch. Zool. exp. gén.,
t. 88, fasc. 1, 1951, 49 p., 4 pl.
— Note sur un gastéropode pténoglosse : la Janthine ( Janthina communis
Lmk.). C. B. A. S., t. 234, n° 10, 1952, p. 1088-1090.
Collections reçues. — Collection Letellier (Mollusques terrestres et fluvia-
tiles d’Amérique et d’Asie) ; Collection Staadt (Famille des
Columbellidae) ; Coraux, Mollusques terrestres et fluviatiles de
Madagascar. — Institut Scientifique de Madagascar ; Echinodermes
et Mollusques des Iles Kerguelen et de la Terre Adélie. Mission
Antarctique et Mission des Kerguelen ; Echinodermes, Éponges,
Coelentérés, MollusqueS;de la Mer Rouge. Expédition de la Calypso ;
Éponges, Coelentérés, Echinodermes et Mollusques d’Océanie.
Mission G. Ranson.
Anatomie comparée des Végétaux vivants et fossiles.
A. Loubière, Professeur. — Aperçu sur la végétation européenne pendant
le Quaternaire inférieur et moyen. Bull. Mus. nat. Hist. nat.,
2e s., t. XXIV, p. 118, 1951.
31 —
E. Boureau, Sous-Directeur. — Sur les problèmes posés par l’anatomie
comparée de certaines plantes vasculaires paléozoïques et actuelles.
The Palaeobotanist (Birbal Sahni Memorial Volume), I, p. 99-103,
I pl. h. t., Lucknow (Indes), 1952.
— Contiibution à l’étude paléoxylologique de l’Indochine (V) : Bois
fossiles de l’Annam et du Cambodge. Mém. Mus. nat. Hist. nat.,
sér. C ; Sc. de la Terre, t. II, fasc. 1, (p. 1-26, 6 pl. h. t., 13 micro-
phot., 1952.
— Sur un nouveau Medullosa du Stéphanien de Rive de Gier. Bull. Soc.
Geol. Fr., 6e s., t. I, p. 419-423, pl. XIII et XIV, 1951.
— Étude paléoxylologique du Sahara (XV) : Sur un nouveau bois miné¬
ralisé (Euphorbioxylon Lejrancii, n. sp.), récolté en Algérie au
nord-ouest de Fort-Flatters. Bull. Mus. nat. Hist. nat., n° 6,
t. XXIII, p. 706-712, 1 pl. h. t., 1951.
— Id. (XVI) : Sur un échantillon silicifié récolté dans les couches post-
éocènes de Tisserlitine, sur la bordure NW de l’Adrar des Iforas
Ibid., 1952.
— Étude des Flores fossiles du Territoire du Tchad (I) : Protopodo-
carpoxylon Rochii, n. sp. bois fossile mésozoïque. Ibid., t. XXIV,
n° 2, p. 223-232, 4 fig., 1952.
— L’évolution des végétaux et l’anatomie des plantules (Coll, internat.
du C.N.R.S., sur l’Évolution et la Phylogénie chez les Végétaux).
Ann. biol., 3e s., t. 28, fasc. 7-8, p. 163-181 et 183, 184, 1952.
Interventions aux exposés de MM. Gaussen. Ibid., p. 120-121,
Florin, ibid., p. 106-108; Emberger, ibid., p. 127-128; Just,
ibid., p. 143-144.
— et Ed. Roch. — La formation de Pala-Lamé (Territoire du Tchad).
C. R. somm. Soc. Géol. Fr., n° 3, p. 47-49, 1952.
— et Mme S. Defretin. — Le Wealdien du Nord-C meroun. C. R. Acad.
Sc., p. 1459-1460, 1952.
— et F. Moitinho d’Almeida. — Sur l’âge du « Dadoxylon (Araucario-
xylon) teixeirae » Boureau de Cadriceira (Portugal). Communie,
d. Serviços Geol. de Portugal, t. XXXII, p. 5-6, 1 pl., 1951.
C. Ginieis, Assistant. — Contribution à l’étude anatomique des plan¬
tules de Palmiers (III) : Les variations de structure dans les plan¬
tules de Chamaerops humilis L. Bull. Mus. nat. Hist. nat., Paris,
2« s., t. XXIV, n° 1, p. 100-107, 6 fig., 1952.
— Id. (IV) : La plantule de Washingtonia gracilis Parish. Ibid., 2e sér.,
t. XXIV, n° 4, p. 392-399, 2 fig., 1952.
Collections reçues. - — Graines de Palmiers : Côte d’Azur (M. Barthelet),
Portugal (Dr Abilio Fernandes), Algérie (M. Carra), Italie
(M. Bonomi). Java (M. Kousnoto). — Végétaux fossiles : Indo¬
chine (M. Saurin), Cameroun (M. Ed. Roch), Somalie (M. Aubert
de La Rüe), Mauritanie (M. Th. Monod), Sahara (M. A. Cornet),
Air (M. Joulia), Congo Belge et Angola (MM. Dartevelle et
A. Cahen), Portugal (M. Teixeira).
— 32 —
Phanérogamie.
H. Humbert, Professeur, membre de l’Institut. — François Gagnepain.
In memoriam. Not. Syst., XIV, 4, 1952, p. 221-229.
— Les territoires Phytogéographiques du Nord de Madagascar. C. R.
Sorti. Séances Soc. Biogéogr., n° 246, p. 176-184.
— Le Problème du recours aux feux courants. Rapport présenté à l’As¬
semblée de l’Union Internationale pour la Protection de la Nature
tenue à Caracas du 2 au 9 septembre 1952.
— Un exemple suggestif de désertification provoquée : les territoires
semi-arides du Sud de Madagascar. Ibid.
M. L. Tardieu-Blot (Mme), Sous-Directeur. — Un Gymnosphaera
(Cyatheaceae) nouveau d’Afrique occidentale. Not. Syst., XIV,
4, 1952, p. 328-330.
- — Sur le Genre « Isoloma S. Sm. » et P « Isoloma lanuginosum J. Sm. ».
Ibid., p. 330-332.
— Un Oleandra nouveau d’Afrique. Ibid., p. 332-333.
— Sur les Athyrium d’A. O. F. et A. E. F. Ibid., p. 333-335.
— Catalogue des Filicinées d’Afrique Occidentale et Équatoriale Fran¬
çaise. I. — Ibid., p. 335-365.
— Parkeriaceae, Gleicheniaceae, Schizaeaceae, Osmundaceae, Marsilea -
ceae, Salviniaceae in H. Humbert, Flore de Madagascar et des
Comores.
J. Leandri, Sous-Directeur. - — Observations sur quelques Thyméléacées
Indo chinoises. Not. Syst., XIV, 4, 1952, p. 288-292.
— Recherches botaniques à Madagascar. Bull. Soc. Bot. Fr., 4-6, n° 99,
1952, p. 206-236.
— Les Arbres et Grands Arbustes malgaches de la famille des Euphor-
biacées. Le Naturaliste Malgache, tome IV, fascicule I (1952),
p. 47-82.
— Les Euphorbes épineuses et coralliformes de Madagascar. Cactées,
vol. 7, n° 34 (1952).
F. Gagnepain, (f), Sous-Directeur honoraire. — Huit espèces de Bauhinia
d’Indochine. Bull. Mus. d'Hist. Nat., 2e sér., XXIV, p. 312-317.
— Césalpinées nouvelles d’Indochine. Ibid., p-, 317-321.
— Sabiacées nouvelles d’Indochine « Sabia et Meliosma ». Not. Syst.,
XIV, 4, 1952, p. 271-276.
— - Huit Meliosma (Sabiacées) nouveaux d’Indochine. Bull. Soc. Bot.
Fr., 1-3, 99, 1952, p. 9-13.
— Quelques Connarus nouveaux d’Indochine. Ibid., p. 29-31.
— Un nouveau genre de Mimosées : Ortholobium. Ibid., p. 36-36.
— Mimosées nouvelles d’Indochine. Ibid., p. 36-38.
— Sahudia cochinchinensis au Siam. Bull. Soc. Bot. Fr., 4-6, 99 (1952),
p. 167-168.
F. Pellegrin, Sous-Directeur honoraire. — Les Sterculiacées du Gabor-
Bull. Soc. Bot. France. Mémoires 50-51, p. 29 à 50 (paru en 1952).
— 33 —
— Les Rhizophoracées d’Afrique Équatoriale Française. Not. syst., XIV,
4. 1952, p. 292-300.
— Les Flacourtiacées du Gabon. Bull. Soc. Bot. France, Mémoire 52.
R. Renoist, Sous-Directeur honoraire. — Deux nouvelles espèces d’Acan-
thacées du genre Hypoestes , Le Naturaliste Malgache, IV, fasc. 1,
1952, p. 43-45.
P. Jovet, Assistant. — Les Landes. Notes sur la végétation actuelle
et sa répartition. C. R. Sommaire Séances Soc. Biogéogr., 18 oct.
1951, n° 245, p. 151-161.
— A propos de Glyceria declinata Rréb., Monde des Plantes, déc. 1951-
janv. 1952, n08 283-284, p. 64.
— L ’Anemone tri/olia L. dans le Sud-Ouest de la France. Bull. Soc. bot.
Fr., janv. 1952, 99, nos 1-3, p. 13-15.
— Conopodium denudatum Koch en milieu calcaire. La feuille des Natura¬
listes, mars-avril 1952, 54e ann., t. VII, n. s., p. 20-22.
— Les Landes. Paysages botaniques. Bull. Soc. de Bot. du Nord de la
France, 1952, t. V, p. 14-21, 3 fig.
— Floraison dans le sol de certaines Orchidées de nos régions. La Nature,
juil. 1952, n° 3207, p. 214-216.
— Epipogon aphyllum Swartz, Orchidée boréo-montagnarde trouvée en
forêt de Compiègne (Oise). Écologie. Répartition géographique.
La feuille des Naturalistes, 1952, n. s., t. VII, p. 39-46.
— Jussiaea repens L. var. glabrescens Ktze ; caractères morphologiques,
localités méconnues ; J. Michauxiana Fern. à Montauban. Monde
des Plantes, fév.-mars-avril 1952, 47e ann., nos 285-286, p. 5-6.
— Nuxia Humberti spec. nov., Loganiacée nouvelle de Madagascar.
Description et considérations sur l’évolution de l’inflorescence des
Nuxia. Notul. syst., XIV, 4, 1952, p. 281-288 avec fig.
J. Arènes, Assistant. — A propos des Centaurea (section Calcitrapa ) de
l’Afrique tropicale occidentale. Bull. I. F. A. N., XIV, I, 1952,
p. 28-33.
— Recherches phytosociologiques et écologiques sur un marais tourbeux
récent de Rasse Auvergne. Rev. Gén. Bot., 59, 1952, p. 1-34.
— Contribution à l’étude de la flore fossile burdigalienne des Baléares.
Bol. Real. Soc. Esp. Hist. Nat., XLIX, 1951, p. 73-86.
— Révision du genre Macarisia Thou (Rhizophoracées). Notulae Syst.,
XIV, 4, 1952, p. 248-252.
— et J. Bouchard. — A propos d’un Gagea critique de Caussols (Alpes-
Maritimes). Bull. Soc. Bot. Fr., 99, 1952, p. 161-163.
— et G. Depape. — Contribution à l’étude des flores fossiles d’Asie
Mineure. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2e sér., XXIV, 3, 1952,
p. 328-332.
— C. Arambourg et G. Depape. — Sur deux flores fossiles quaternaires
d’Afrique du Nord. C. R. Acad. Sc., 234, 1952, p. 128-130.
M. Pichon, Assistant. — Extension au Congo Belge de l’aire de quelques
Apocynacées. Bull. Jard. Bot. Etat Bruxelles, XXII (1952), p. 107-
114.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 1, 1953.
3
— 34 —
— Classification des Apocynacées : XXXIV, les « Malouetiinae ». Ibid.,
p. 115-135 (1 fig. et 1 carte).
— Classification des Apocynacées : XXXIII, les sous-tribus des Carissées.
Not. Syst., XIV, 4, 1952, p. 310-315, 1 pl.
N. Dumaz-le-Grand, Assistant. — Contributions à l’étude des Légumi¬
neuses de Madagascar : le genre Rothia, une espèce nouvelle du
genre Tephrosia, 2 espèces nouvelles du genre Ormocarpopsis. Not.
Syst., XIV, 4, 1952, p. 265-270.
H. Perrier de la Bâtiiif., Directeur honoraire de Recherches au
C.N.R.S., Correspondant de l’Institut. — Adansonia de Madag.
Clefs et Diagnoses. Not. Syst., XIV, 4, 1952, p. 300-304.
— Un Foetidia nouveau de Madagascar. Ibid., p. 304-305.
— Une Rose de Jéricho à Madagascar. Ibid., p. 305-306.
— Lythraceae novae Madagascarienses. Ibid., p. 306-309.
— Note sur Clematis pseudoscabiosaefolia nom. nov. de Madagascar.
Ibid., p. 309.
— Androya G. n. d’Oléacées. Bull. Mus., 2e sér., XXIV, p. 400-401.
— Myrtacées utiles de Madagascar. Rev. Bot. appl., mars-avril 52, p. 328.
— Révision des Ebénacées de Madagascar et des Comores. Mém. Inst.
Sc. Madag., sér. B, IV, p. 93-154 et pl. II à IX.
— Histoire naturelle des Hydrostachys de Madagascar. 77e Congrès Soc.
Sav. Grenoble, 1952.
— Moracées : le genre Ficus, 55, 31 p. in H. Humbert, Flore de Mada¬
gascar et des Comores ; Myristicacées, 79 : 13 p. ; Podostémonacées,
88, 17 p. ; Hydrostachyacées, 89 : 17 p. ; Callitrichacées, 112 :
5 p. ; Buxacées, 113 :7p.; Icacinacées, 119 : 45 p.
A. Guillaumin, Professeur au Muséum. — Encore quelques formes de
jeunesse de Plantes Néo-Calédoniennes. Not. Syst., XIV, 4, 1952,
p. 278-281.
B. P. G. Hochreutiner, Directeur honoraire du Conservatoire et du
Jardin Botanique de Genève. — « Macrostelia », un nouveau genre
extraordinaire de Malvacées de Madagascar. Not. Syst., 1952, XIV,
4, p. 229-234, 2 pl.
A. Camus. Attachée au Muséum, Chargée de Recherches. — Contribution à
l’étude des Graminées du Maroc. Revue bot. Appl. et Agr. Col.
(1952), p. 139.
— Espèces du genre Quercus pouvant être introduites sur la Côte d’Azur.
Rev. scient., Bull. Assoc. Nat. Nice (1951-1952), p. 1.
— Panicum nouveaux de Madagascar. Bull. Soc. Bot. Fr., IC, p. 63
(1952).
— Graminées nouvelles de Madagascar et de la Réunion. Bull. Soc.
Bot. Fr., IC, p. 142 (1952).
— Cyrtococcum nouveaux de Madagascar. Bull. Mus., 2e sér., XXIV,
p. 402 (1952).
— Contribution à l’étude de la Flore de l’Asie orientale. Not. Syst., XIV,
4, p. 252-258 (1952).
— 35 —
F. Evrard. — Anacardiacées Mangiférées nouvelles indochinoises : Man-
gifera, Gluta, Swintonia. Bull. Soc. Bot. Fr., IC, p. 82-84 (1952)_
A. Cavaco, Attaché de Recherches du C.N.R.S. — Recherches sur les
Chlaenacées, famille endémique de Madagascar. Mém. Inst. Scient.
Madag., sér. B, IV, 1 (1952), 59-92.
— Deux Amarantacées nouvelles de Madagascar. Bull. Soc. Bot. Fr.,
IC (1952), 130-131.
— Psilotrichum de Madagascar (Amarantacées). Ibid., 183-186.
— Chlénacées in Humbert, Flore de Madagascar, 126e Famille, Paris,
1952.
— Deux Cyathula nouvelles (Amarantacées). Not. Syst., XIV, 4 (1952),.
p. 263-265.
— Lagrezia de Madagascar et des Comores (Amarantacées). Bull. Mus.
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R. Capuron, Inspecteur des Eaux et Forêts à Madagascar. — Identité des
genres Nesogordonia H. Bn et Cistanthera K. Schum. et Descrip¬
tion de deux espèces nouvelles de Madagascar. Not. Syst., XIV, 4,
1952, p. 258-263.
R. Gombault et P. Jovet. — Une énigmatique ombellifère syr-'enne.
Not. Syst., XIV, 4, 1952, 'p. 276-278.
A. Lourteig. — Mayacaceae. Not. Syst., XIV, 4, 1952, p. 234-248.
R. Virot, Attaché de Recherches du C.N.R.S. — Assoc;ations végétales
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— Carte de la végétation de la Montagne de Lure (Hte Provence occiden¬
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— Description, écologie et dynamique de quelques phytocénoses en
Haute-Provence occidentale (Montagne de Lure). Résumé de thèse.
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— Morphologie et tératologie expérimentales chez l’Orge. Communica¬
tion au Colloque International sur l’Évolution des végétaux
(C.N.R.S.), Paris, mai 1952, Année Biologique, 1952.
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— Les forêts primitives de la basse Guinée française. C. B. Sorti. Séances
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A. Chastain. — Le second voyage aux Iles Kerguelen. La Nature, n° 3211,
1952, p. 348-351.
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Tourbière de la Vraconnâz (Jura helvétique vaudois). Montpellier,
1952, x + 176 p., 19 graph. et fig., 5 tabl., 3 pl., 4 cartes. Recueil
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R. P. Berhaut, C. S. Sp. Missionnaire au Sénégal. — A propos de VEntada
Mannii (Oliv.) Ch. Tiss. Date de présentation : 24 oct. 1952.
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— Mémoire sur l’ Antennopsis, ectoparasite du Termite de Saintonge.
Bull. Soc. Myc. Fr., LXVII, 4, p. 336-364, 10 fig., 4 pl., 1951
(1952) (avec la collab. de Harro Buchli, Jacques Duché et
Pierre Laboureur).
— Trois Septobasidium du domaine Indo-Pacifique. Bull. Soc. Bo'.
Suisse, 62, pp. 412-417, 2 fig., 1 pl., 1952.
— Classement raisonné des parasites, symbiotes, commensaux et sapro¬
phytes d’origine fongique associés aux Termites. VIe Congris
Intern. de Pathologie Comparée, p. 15-21, Madrid, 1952.
— 37
— Les voies de l’évolution chez les Champignons. Colloque intern. du
C.N.R.S. sur l’ Évolution et la Phylogénie chez les végétaux, mai 1952.
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1 p., 1951 (1952).
— Préface à Bufîon. Collection des Grands Naturalistes français, I, 12 p.
Édition des Publications françaises et du Mus. Nat. d'Hist. Nat.,
Paris, 1952.
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— Préface (à Mme S. Jovet-Ast : Muscinées), 2 p., S.E.D.E.S., Paris,
1952.
— Préface (à P. Bourrelly et E. Manguin : Algues d’eau douce de la
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n° 1, p. 10-12, 1 pl. photo, couleurs, 1952.
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présentée au XIVe Congrès des Pêchés et Industries Maritimes,
9e section, Boulogne-sur-Mer, juin 1952.
— et J. Collignon. — Trois campagnes baleinières au Gabon (1949-
1950-1951). Bull. Inst. Et. Centrafricaines, nouv. sér., n° 3, 1952,
p. 75-100, fig., Pl. VIII et IX.
M. Blanc, Assistant. — Description d’un appareil simple pour prélève¬
ment, en eau douce, de sédiments submergés. Journal des Recherches
du C.N.R.S., 1951, 17, p. 94-96, 2 fig.
, — L’Élevage de la Truite. L’Aquarium et les Poissons, lre ann., n° 12
(fév. 1952), p. 15-17, 1 fig.
— Sur quelques Poissons rapportés des Iles Pribilof (Alaska) par le
Docteur Aretas. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2e s., 1952, XXIV
(n° 2), p. 174-175.
— Poissons rapportés par le Docteur Sapin-Jaloustre de l’expédition
antarctique française 1949-1951 en Terre Adélie (Expéditions
Polaires Françaises, Missions Paul-Émile Victor). Ibid. (n° 3),
p. 251-253.
— Études consacrées aux animaux dulcicoles et recherches d’hydro¬
biologie animale en France de 1945 à 1950. — I. Poissons et Batra¬
ciens. Hydrobiologia, 1952, IV (4), p. 341-362.
— Description d’un deuxième appareil pour prélèvement, en eau douce,
de sédiments submergés. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2e s., 1952,
XXIV, (6), p. 591-593, 2 fig.
Ch. Roux, Assistant. — Activités de la Section d’Océanographie de l’Office
de la Recherche Scientifique Outre-Mer. Communication présentée
au XIVe Congrès des Pêches et Industries Maritimes, 9e section,
Boulogne-sur-Mer, juin 1952.
— Les principaux poissons intéressant la pêche au chalut dans la région
de Pointe-Noire. Ibid., 1952.
R. Moal. — La pêche en Côte Française des Somalis. Communication
présentée au XIVe Congrès des Pêches et Industries Maritimes,
9e section, Boulogne-sur-Mer, juin 1952.
R. Aretas. — L’Otarie à fourrure de l’Alaska, Callorhinus ursinus (L.).
La Terre et la Vie, 1952, 1, p. 25-34, 2 pl.
M. Legand. — Etat actuel et perspectives de l’industrie du poisson dans
les Territoires Français du Pacifique Sud. Cybium, 1952, n° 7,
p. 1-23, 8 pl.
J. M. Pérès. — Sur quelques Ascidies récoltées aux Iles Kerguelen par
le Docteur Aretas. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2e s., 1952, XXIV,
(2), p. 213-219.
P. Fauvel. — Annélides Polychètes recueillies aux Iles Kerguelen par le
Docteur Aretas et Polychètes du Muséum de la même provenance.
Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2^ s., 1952, XXIV (3), p. 294-301.
Collections reçues. — Poissons marins — Iles Kerguelen — Dr R. Aretas
(expédition 1949-1950) ; Crânes et pièces histologiques d 'Éléphant
de Mer — - Iles Kerguelen — Dr R. Aretas (expédition 1949-1950) ;
Poissons marins — Iles Pribilof (Alaska) — Dr Aretas (juillet-
août 1951) ; Poissons marins et d’eau douce — A. E. F. — Ch.
Roux (1950) ; Poissons marins — Saint-Paul et A711e Amsterdam —
P. Pauli an (expédition 1950-1951) ; Poissons marins — Terre
Adélie — Dr J. Sapin-Jaloustre (expédition 1949-1951) ; Poissons
marins — Terre Adélie — Dr J. Cendron (expédition 1950-1952) ;
Poissons marins — Océanie et Nlle Calédonie — M. Legrand
(1951) ; Poissons d’eau douce — - Cameroun — R. Letouzey
(octobre 1951) ; Poissons d’eau douce — Martinique — Père R.
Pinchon (juillet 1952) ; Sous-produits d’origine baleinière.
Laboratoire d’Helminthologie et de Parasitologie comparée de l’École
Pratique des Hautes Études.
Robert Ph. Dollfus, Directeur. — Le genre Acanthocephaloides Anton.
Meyer 1931 n’est pas seulement méditerranéen et pontique. Ann.
Parasit. hum. et compar., t. XXVI, n° 5, 22-1-1952, p. 440-445,
fig. 1-4.
— Allocution présidentielle. Bull. Soc. Entomol. France, t. LVII, n° 1,
séance du 23 janv. 1952, p. 3-5 (paru 19-3-1952).
— La larve métacercaire d ’Aphallus tubarium (Rudolphi 1819), enkystée
chez Gobius ( Zostericola) ophiocephalus P. S. Pallas. Vie et Milieu,
t. II (1951), n° 3, p. 350-360, fig. 1-2 (Paru 28-3-1952).
— Parasites du Germo alalunga (J. F. Gmelin 1788). — Journ. Conseil
Internat. Exploration de la Mer, vol. XVIII, n° 1, 1952, p. 42-44.
- — Miscellanea Helminthologica maroccana IV. Affinités naturelles de
Pseudochetosoma salmonicola R. Ph. Dollfus 1951 (Famille Stegano-
dermatidae nov.). Emendation de la superfamille Haploporoidea
W. Nicoll 1935. Arch. Inst. Pasteur Maroc, vol. IV, cahier 5, mai
1952, p. 369-386, fig. 1.
— Quelques Oxyuroidea de Myriapodes. Ann. Parasit. hum. et compar. ,
t. XXVII, n° 1, 13-6-1952, p. 143-236, fig. 1-99.
— et Jean Théodoridès. — Premier cas de Parasitisme d’un Strepsiptère
par un Nématode. Anais Faculdade Ciencias Porto, t. XXXV
(1951), n° 4, 1952, p. 270-271, fig. 1-2.
— Nécessité de connaître les changements de forme des crochets au cours
de l’ontogénèse pour identifier les jeunes Cysticercus fasciolaris
— 47 —
Rudolphi 1808. Feuille Naturalistes, Paris, nouv. sér., t. VII,
fasc. 7-8, 10 déc. 1952, p. 63-69, fig. 1-7.
— Aperçu général sur l’Histoire Naturelle des Parasites Animaux de la
Morue Atlanto-arctique Gadus callarias L. (morhua L.). Encyclo¬
pédie biologique Paul Leehevalier, Paris, vol. XLIII, déc. 1952,
500 p., 270 fig.
— Sur l’iconographie d ’ Hoplopleura acanthopus (H. Burmeister 1839)
G. Enderlein 1904 (Anoplura). Transact. IXe Congrès Internat.
Entomologie, Amsterdam, août 1951, p. 965-968, fig. 1-9.
Alain G. Chabaud, Directeur-adjoint. — Le genre Dipetalonema Diesing '
1861. Essai de classification. Annn. Parasit., XXVII, 1952, p. 250-
285, fig. 1-8 B.
— M. Baltazard et A. Minou. — Cycle évolutif d’une filaire parasite
de Merion. C. R. Acad. Sc., CCXXXIV, 1952, p. 2115-2117.
— G. Blanc et J. Bruneau. — Comportement de quelques spirochètes
chez la punaise Cimex lectularius. C. R. Acad. Sc., CCXXXXIX,
1952, p. 2577-2578.
— et E. Biocca. ■ — Description d’une nouvelle espèce du genre Metallie-
lazia ( Nematoda-Spiruroidea) . Ann. Parasit., XXVII, 1952, p. 394-
399, fig. 1-3 C.
— Sur un Capillaria du Vanneau. Ann. Parasit., XXVII, 1952, p. 400-
406, fig. 1-6.
— Identité de Petroviprocta vigissi Schachtachtinskaja 1951, et d ’Avic-
serpens Galliardi. Notes et informations. Ann. Parasit., XXVII,
1952, p. 482-483.
Claude Dupuis. Chef de Travaux. — Notes, remarques et observations
diverses sur les "Hémiptères. Première série : notes I-IV. Feuille
des Naturalistes, n. s. VII (1-2), janv.-févr. 1951, p. 1-4.
— Contributions XIII et XIV à l’étude des Phasiinae cimicophages
(Diptères Larvaeooridae) , Annales Parasitologie hum. et comp., 27,
1952, n° 1-3, p. 329-338 (publié juin 1952).
— Notes, remarques et observations diverses sur les Hémiptères. Deu¬
xième série : note V. Ceresa bubalus (F.) en Touraine (Membra-
cidae). Feuille des Naturalistes, n. s. VII (7-8), sept.-oct. 1951,
p. 73.
— Genre grammatical de certains noms génériques dérivés du grec. Cas
particulier d ’Eurydema Laporte. Bull. Mus. Nat. Ilist. nat. (2)
XXIV, 1952, p. 557-561.
Géologie.
R. Abrard, Professeur. — Vestiges de Vertébrés dans les alluvions
récentes de l’île Chevire, près de Nantes. C. R. Ac. Sc., t. 233,
p.1638-1639, 1951.
— La zone inférieure du Cénomanien entre l’Aube et le Loing. C. R. som.
S. G. F., p. 295-296, 1951.
— Observations géologiques aux Clayes-sous-Bois (Seine-et-Oise). Bull.
Mus. Hist. Nat., p. 566-568, 1951.
— Formes de passage de Nummulites variolarius Lmk. à N. wemmelensis
de la Harpe et van den Broeck. C. R. Ac. Sc., t. 234,
p. 1390-1392, 1952.
- — Observations relatives à une note de M. Dreyfuss sur la représenta¬
tion graphique des formations sédimentaires marines. B. S. G. F.
(6), I, p. 529, 1951.
— Le Calcaire de Brie et les marnes vertes sannoisiennes aux environs
de Fontainebleau (Seine-et-Marne). Bull. Mus. Hist. Nat., p. 126-
129, 1952.
R. Furon, Sous-Directeur. — Le programme de recherches de l’U.N.E.S.
C.O. et le Colloque international sur l’Hydrologie de la zone aride
(Ankara, avril 1952). Rev. gén. Sciences, t. 59, p. 163-173, 1952.
— L’Institut d’ Hydrogéologie d’Istanbul. Türk Yüksek Mühend. Birl.
Dergisi, f. 71, p. 61-62, 1952.
— — Observations sur les variations du climat et les migrations humaines.
C. R. 13e Congrès Préhist. Fr. (Paris, 1951), 1952, p. 298-302,
1 tableau.
— et G. Daomain. — Notice explicative de la Carte géologique interna¬
tionale de l’Afrique. 1 brochure in-8°, 47 pages, Paris, 1952.
— G. Daumain et (f) C. Kilian. — Carte géologique internationale de
l’Afrique au 5.000.000e.
— et L. F. Rosset. — Contribution à l’étude du Trias en Afghanistan.
Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., t. 23, p. 558-565, 1 pl. , Paris, 1951
(1952) et Afghanistan, t. 7, 1952, p. 17-28.
— Sur la découverte du Jurassique en Afghanistan. C. R. som. S. G. F.,
p. 311-312, 1952.
— Contribution à l’étude hydrogéologique de la Basse-Seine. (Marais-
Vernier). Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., t. 24, 1952, p. 496-498.
— Étude préliminaire de la nappe artésienne exploitée à Bakirkôy
(Turquie). Bull. Assoc. Ingénieurs Turcs, Istanbul, 1952, (n° h.
sér.), pp. 1-32, 2 fig.
R. Soyer, Assistant. — Hydrogéologie du Lutétien dans le Parisis
(6e note). Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., (2), t. XXIV, n° 1, p. 130-142,
1952.
- — Le Bartonien de la région de Louvres (S.-et-O.). Feuille des Naturalistes
(nouv. sér.), t. VII, fasc. 3-4, p. 17-19, mars-avril 1952.
— Sur un niveau à Oolithes ferrugineuses des sables bartoniens de
Louvres (S.et-O.). Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., (2), t. XXIV, n° 2,
p. 233-234, 1952.
- — - Hydrogéologie du Lutétien dans le Valois, le Multien et la Goële. —
Première partie : stratigraphie et tectonique (7e note). Bull. Mus.
Nat. Hist. Nat., (2), t. XXIV, n° 3, p. 341-345, 1952.
— et N. Tissier. — Carte Géologique détaillée du département de la
Seine au 20.000e. Feuille NE. Inspection générale des Carrières
du Département de la Seine. Janvier 1952.
— 49 —
P. Balavoine, Collaborateur technique du Centre National de la Recher¬
che Scientifique. — Découverte d’ovicelles chez Ceriopora tumuli-
jera C. et L. dans les faluns de Soulanger (Maine-et-Loire). C. R.
Ac. Se ., t. 234, p. 2098, 1952.
— et A. Rouvillois. — Description de deux Bryozoaires du Thanétien
du Bassin de Paris. B.S.G.F. , (6), I, p. 487-489, pl. XVII, 1951.
Mlle A. Rouvillois, Assistante à l’Institut d’Hydrologie et de Climato¬
logie. — Sur l’hydrogéologie des sables thanétiens du Bassin de
Paris. C. R. Ac. Sc., t. 235, p. 305-307, 1952.
MUe A. Daci, Assistante de Géologie à l’Université d’Istanbul. — Étude
paléontologique du Nummulitique entre Küçükçekmece et Çatalca
II. Rev. Faculté Sciences Univers. Istanbul, sér. B, t. XVI, fasc. 3,
246 p., 8 fig., 5 pl., 1951.
Collections reçues. — Collection L. F. Rosset. Fossiles animaux et végétaux
d’Afghanistan. Cataloguée sous le n° 48-2 ; F,. Aubert de la
Rüe. Mollusques du Quaternaire marin du Labrador, n° 48-3 ;
E. Aubert de la Rüe. Roches de la baie d’Hudson, n° 48-4 ;
Tessier. Fossiles du Sénégal, n° 49-1 ; E. Aubert de la Rüe.
Roches des Iles Kerguelen, n° 50-1 ; R. Furon. Roches et miné¬
raux de la région cuprifère de Marchand (Maroc), n° 50-3 ; R.
Furon. Roches et fossiles de Turquie, n° 52-1 ; L. et J. Morellet.
Algues calcaires et principalement Dasycladacées fossiles, n° 52-2.
Minéralogie
J. Orcel, Professeur. — Les substances radioactives naturelles ;. leurs
modes de répartition et de transformation dans l’écorce terrestre.
Conférence du Palais de la Découverte. Série A., n° 168, 23 février
1952.
— Les minerais de zirconium et de titane ( Exposé devant la Commission
de Chimie des Hautes Températures du C.N.R.S., le 30 octobre
1952) (tirage limité).
— et C. Arambourg. — Observations préliminaires sur la présence d’un
vanadate d’urane dans les gisements de phosphates du Maroc
(Document retiré du pli cacheté n° 12100, déposé le 24 septem¬
bre 1945). C. R. Acad. Sci., t. 233, p. 1635-1636, 19 déc. 1951.
— S. Hénin et Mlle Caillère. — Quelques observations sur la nature
et la genèse du stilnochloran. — C. R. 77e Congrès des Sociétés
Savantes 1952, section des Sciences, p. 195-201.
— et A. Sandrea. — Sur quelques roches syénitiques à épidote et
chlorite de Corse. Bull. Soc. fr. Min., t. 75, 1952, p. 569-579.
S. Caillère (Mlle), Sous-Directeur. — L’asbeste papyracée de Ponte-
Leccia (Corse). Bull. Soc. Fr. Min. et Crist., t. 75, 1952, p. 304-
305.
— Sur la présence de la sépiolite à Bou Azzer (Maroc). Bull. Soc. Fr.
Min. et Crist., t. 75, 1952, p. 305-306.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 1, 1953.
4
— 50 —
— et F. Kraut. — Les minéraux phosphatés et sulfurés du gisement
ferrifère de Moulaine (M et M.). Bul. Muséum, 2e sér., t. 24, n° 1,
1952, p. 143-146.
- Sur le minerai oolithique de Maron Val de fer. C. R. 77e Congrès
Soc. Sav. Grenoble, 1952, p. 203-207.
— - Sur la genèse des minerais oolithiques de Lorraine en rapport
avec l’état du fer et sur l’unité chronologique et spéciale de leur
évolution. C. R. Acad. Sri., t. 235, 1952, p. 510-511.
— - Considérations sur la genèse des minerais de fer lorrains. Résumé des
communications du 19e Congrès géol. Internat. Alger, 1952, p. 68.
- Etude minéralogique du minerai de fer de Soumont (Calvados).
Bul. Techn. des Mines de fer de l’Est, 1952, 3e trimestre, 3 p.
- et S. Hénin. — Etude de l’altération de quelques roches en Guyane
Ann. Agron., 4e trimestre, 1951, p. 414-424.
- et J. Esquevin. — Extraction et étude de quelques phyllites
extraites des minerais de fer sédimentaires. C. R. Acad. Sri., t. 233,
1951, p. 1633-1635.
— S. Hénin et P. Birot. — Formation d’un minéral argileux par l’alte¬
ration expérimentale d’un gabbro. C. R. Acad. Sri., t. 234, 1952,
p. 2104-2106.
— et S. Hénin. — - Extraction et étude minéralogique des phyllites des
minerais de fer. Résumé des Communications du 19e Congrès Géol.
Internat. Alger, 1952, p. 165.
- Sur l’évolution de la phlogopite à Madagascar. Résumé des Com¬
munications du 19e Congrès Géol. Internat. Alger, 1952, p. 167.
J. Prouvost, Assistant. — Sur la transformation de la covellite sous
l’action du courant dans un électrolyte unique. C. R. Acad. Sri.,
' t. 235, 1952, p. 379.
E. Jérémine (Mme), Maître de Recherches au C.N.R.S. et P. Birot. —
Recherches sur le comportement de l’érosion différentielle dans
les roches granitiques de Corse. C. R. du XVIe Congrès Internat, de
Géographie. — Lisbonne, 1949. Lisbonne, 1950.
— et M. Lelubre. — Sur la météorite d’Oubari. — Géoch. et Cosmoch.
Acta, 1952, V, 2, p. 217.
— et A. Sandrea. — La granulite de Sterec Terenez. Ann. Soc. Géol.
du Nord, t. LXXXI, 1951, p. 80, Lille, 1952.
— et A. Lenoble. — Sur les phonolites du NE de Madagascar. Bull.
Muséum, 2® s., t. XXIV, n° 4, 1952, p. 442.
— et Ed. Roch. — Précisions sur la perthite syénite de Baibokum. C. R.
Soc. Géol. Fr., 1952, p. 251.
— Sur une météorite (chondrite) tombée au Maroc le 22 août 1932. Notes
et Mémoires Sera. Géol. du Maroc, n° 85, 1951, p. 202.
F. Kraut. — Chargé de Recherches au C.N.R.S. — Maître de Conférencs
à l’École Pratique des Hautes Études, et J. J. Gandillot. — Sur le
quartz de Saint-Paul La Roche (Dordogne) à cassure rhomboé-
drique. Résumé des communications du Congrès Géologique d’Alger,
1952, p. 16.
51 —
A. Sandrea. Attaché de Recherches au C.N.R.Si — Sur la Nemite et sa
position dans la famille des laves leucitiques. C. R. Acad. Sri.,
t. 234, 1952, p. 1629-1631.
— et E. Jérémine et M. Lelubre. — Sur une pegmatite à amazonite du
Tibesti. Bull. Soc. Gêol. de France, 6e sér., t. I, 1951, p. 243-250.
— Ch. Delattre, E. Jérémine (Mme), P. Laffitte et P. Pruvost. — -
Révision des feuilles de Lannion, Morlaix et Tréguier, au 80.000e.
Bull, de la Carte Géol. de France, n° 232, t. 49, 1951, p. 39-60.
J. Goni. — Boursier de Recherches. Étude minéralogique de quelques
argiles de l’Urugay. Résumé des Communications du Congrès Géolo¬
gique d’Alger, 1952, p. 166.
P. Pellas. — Sur la destruction spontanée des réseaux cristallins des
minéraux radioactifs. C. R. Acad. Sri., t. 233, p. 1369-1371, 26 nov.
1951.
— Sur la transition ordre-désordre dans les réseaux cristallins des miné¬
raux radioactifs. C. R. Acad. Sri., t. 234, p. 538-539, 28 janv. 1952.
— Sur le mécanisme de diffusion de l’hélium dans les zircons. C. R. Acad.
Sri., t 235, n° 19, p. 1134-1136, 10 nov. 1952.
Collections reçues. — Les acquisitions de la collection de Minéralogie
consistent principalement en dons. Dans le courant de l’année,
70 échantillons environ ont été placés dans la galerie.
Parmi les séries reçues, nous signalerons : Des minéraux du
Maroc, rapportés par M. J. Orcel (cérusite de Mibladen, vanadinite
et wulfénite de Taouz ; érythrite cristallisée, brannerite, nickelite,
chrysotile de Bou Azzer, coronadite de l’Imini, molybdénite,
scheelite, pechblende d’Azegour ; béryl, mica, phosphates de man¬
ganèse des pegmatites de la région des Zenagas) ; des minéraux
d’uranium français donnés par MM. J. Orcel, J. Chervet, J.
Geffroy et Guillemin (pechblende de la Crouzille (Haute-
Vienne) chalcolite, parsonsite, autunite (cristal de dimensions
exceptionnelles), de Lachaux (Puy-de-Dôme), renardite de Grury
(Saône-et-Loire) ; un très gros cristal (35 kg. environ) de columbo-
tantalite provenant de Malakialina (Madagascar) donnée par
M. J. Béiiier ; deux curieux silicates phylliteux à faciès papyracé,
rapportés du Massif Central et de Corse par Mlle Caillère ;
une pépite d’or de 937 gr. provenant des anciennes exploitations
de Madagascar (Mananjary) acquise grâce à un crédit spécial du
Ministère de l’Éducation Nationale ; plusieurs météorite', ont été
acquises par voie de dons ou d’échanges, ou par achat'-. Ce sont,
notamment, les chutes suivantes : Santa Luzia, Goias (Brésil),
Mézel (Puy-de-Dôme), Métiakyle (Finlande), Oubari (Fezzan)
(18 fragments dont l’un de 2 kg. 150), ces derniers donnés par
M. F. Lelubre. La collection des gites minéraux s’est enrichie de
plusieurs centaines d’échantillons de minerais métalliques, princi¬
palement des minerais de fer sédimentaires, recueillis par Mlle S.
Caillère et M. F. Kraut, et d’une série d’argiles provenant de la
métropole et de la France d’outre-mer, en grande partie rassemblée
par MUe Caillère et M. Hénin. — Le classement de la collection
— 52 —
pétrographique a été poursuivi au laboratoire par Mme Jéréminë,
Mlle Malycbeff et M. Sandréa. De nombreuses séries de roches
y ont été incorporées. A signaler notamment des séries de roches
de Finlande et de Suisse, recueillies par M. Sandréa, et une série
de roches du Portugal, rapportée par Mme Jérémine et M. Sandréa.
Physique appliquée.
Y. Le Grand, Professeur. — Sur l’absorption de l’infrarouge par l’œil
humain. C. R. Ac. Sc., t. 234, p. 2228, 1952.
— A propos de la pénétration de la lumière dans la mer. Ann. de Géophys.,
t. 8, p. 105, 1952.
— La transparence des Océans. Scientia, t. 46, p. 7, 1952.
— La photographie des reflets sur la mer. Bull. Inst. Océan., n° 1002,
1952, 4 p.
• — Progrès récents des techniques microscopiques; microscope électro¬
nique. Rev. Doct. en Pharm., t. 40, p. 108, 1951, et Pharmacie
Française, t. 56. p. 67, 1952.
• — La vision du point, à l’œil nu et derrière un instrument. Ciel et Terre ,
t. 68, p. 1, 1952.
— - Les problèmes visuels de l’Armée. Off. de Rés., t. 31, p. 38, 1952.
— La Vision. Miroir de l’Optique, t. I, p. 7, 1952.
— Aspect général des réactions physiologiques et psychologiquss de
l’Éclairage. Synthèse de Semeiologie et Thérapeutique, t. 21, p. 3,
1951.
— Vision droite ou renversée ? Réfraction, janv. 1952, p. 5.
— La formation de l’image dans l’oeil. La Nature, n° 3202, p. 42, 1952.
— L’accommodation- Ibid., n° 3205, p. 148.
— Les défauts de l’œil et leur correction. Ibid., n° 3208, p. 229.
— La réponse de la rétine à la lumière. Ibid., n° 3210, p. 269.
— Les déséquilibres de la vision binoculaire. Ann. d’Opt. Oculaire, t. I,
p. 108, 1952.
— Esiste l’accomodazione negativa ? Atti d. Fond. G. Ronchi, t. 7,
p. 277, 1952.
— Structures et explications biologiques. J. de Psych. norm. et patholo¬
gique, t. 45, p. 5, 1952.
— Photographie scientifique. Science et vie, n° hors série (mars 1952),
p. 76.
— Radioactivité et Biologie. Conf. Polytechniciennes, 17e série, déc. 1951,
11 p.
— La querelle des Unités. Ibid., 18e série, avril 1952, 13 p.
— : J. Broc, B. Saint-Guily et J. Chanu. — Introduction à l’éleetro-
magnétisme des mers. Ann. Inst. Océan., t. 27, p. 235, 1952.
Jean Becquerel, Professeur honoraire, Membre de l’Institut. — Pouvoir
rotatoire paramagnétique du fluosilicate de nickel hexahydraté
et décomposition de l’état fondamental de l’ion Ni++. Physica,
t. 18, p. 183, 1952.
t
— 53 —
A. Ivanoff, Sous-Directeur. — Quelques recherches en optique ophtal¬
mique effectuées récemment au Muséum National d’Histoire Natu¬
relle de Paris. Trans. of the Intern. Optical Congres S, 1951, p. 144.
— - Hublot pour photographie ou cinématographie sous-marine. Photo-
Cinéma, n° 606, p. 82, 1952.
— La photographie et la vision sous-marines. Off. de Rés., p. 50, sept.-
oct. 1952.
— Les propriétés optiques du cristallin. Ann. d’Opt. Oculaire, t. I,
p. 144, 1952.
— Les aberrations de l’œil, leur rôle dans l’accommodation. Ed. de la
Rev. d’Optique, 1952, 85 p.
Paul Becquehel, Attaché au Muséum, Correspondant de l’Institut. — La
suspension de la vie aux confins du zéro absolu. Scientia, t. 46,
p. 243, 1952.
F. Salomon, Attachée de Recherches du C. N. R. S. — Travaux d’optique
physiologique du laboratoire de Motaltawa. Ann. d’Optique Ocu¬
laire, t. I, p. 176, 1952.
J. Lenoble, Attachée de Recherches du C. N. R. S. — Mesures prélimi¬
naires par enregistrement spectrographique de l’ultraviolet solaire
à Paris. Ann. de Géophys., t. 8, p. 65, 1952.
— Méthode optique pour étudier la forme d’une surface réfléchissante.
Rev. d’Optique, t. 31, p. 393, 1952.
J. Chanu, Attaché de Recherches du C. N. R. S. — Les potentiels thermo¬
chimiques. Ann. Inst. Océan., t. 27, p. 320, 1952.
Chimie appliquée aux corps organiques.
Ch. Sannié, Professeur. - — Sur les constituants des algues des Iles Ker¬
guelen. Bull. Soc. Chim. Biol., t. 23, p. 1341-1346, 1951.
— et H. Lapin. — Sur quelques dérivés obtenus à partir des amino-
nitro-phénols 1.2.3. Acide hydroxy 3 anthranilique et amide hydro-
xy-6 nitro-benzoïque. Bull. Soc. Chim., L 19, p. 369, 1952.
— Structure des sapogénines stéroliques et chromatographie de partage
sur papier—C. R. Acad. Sc., t. 235, p. 581, 1952.
• — Recherches sur les sapogénines à noyau stérolique. Identification de
ces génines sur de petites quantités de plantes. Bull. Soc. Chim.
France, 1952, p. 1080-1085.
— et Zeev Moloster. — • Recherche sur l’analyse de l’encre des documents
manuscrits. IL Chromatographie de partage sur papier. Revue de
Criminologie et de Police Scientifique, t. IV, p. 154-167, 1952.
■ — et H. Sauvain. — Les couleurs des fleurs et des fruits. Anthocyanes et
flavones. Mémoires Mus. Hist. Nat., Série B, Botanique, tome II,
257 p., 1952.
M. Frèrejacque, Sous-Directeur. — Le poison digitalique de Menabea
venenata Bn. C. R. Acad. Sc., t. 234, p. 1802, 1952.
— A propos de l’activité des corps digitaliques. Ibid., p. 2639.
— 54 —
C. Sosa-Bourdouil, Assistant. — Remarques sur la répartition des acides
nucléiques à desoxy-pentose dans quelques organes reproducteurs
des végétaux. C. R. Acad. Sc., t. 234, p. 1658, 1952.
— et P. Lecat. — Migration des phosphates marqués absorbés par les
feuilles aériennes. Ibid., p. 2221.
A. Sosa et R. Dupéron. — Sur quelques constituants des semences de
« Raphanus sativus L ». C. R. Acad. Sc., t. 235, p. 82, 1952.
— et C. Sosa. — Étude de quelques constituants chimiques du pollen
de « Corylus avellana L ». Ibid., p. 971.
— et V. Plouvier. — Recherches sur quelques constituants des fleurs
de « Forsythia ». Ibid., p. 1045.
V. Plouvier. — Sur la recherche du pinitol chez quelques Conifères et
plantes voisines. C. R. Acad. Sc., t. 234, p. 362, 1952.
— Nouvelles recherches sur le mannitol et le syringoside de quelques
Oléacées. Ibid., p. 1577.
R. Dupéron. — Les glucides des semences de Crucifères. C. R. Acad. Sc.,
t. 235, p. 1331, 1952.
J. Panouse. — Contribution à l’étude des o-dihydropyridines et des
tétrahydro-1.2-5.6 pyridines N-substituées. Thèse Doctorat es-
Sci., Paris, 1952.
S. Vertalier. — Utilisation de méthodes de synthèse pour l’obtention
de quelques dérivés du naphtalène disubstitué en position 1-3.
Thèse Doctorat Université, Paris, 1952.
F. Mathis. — • Recherches nouvelles sur les acides hydroxamiques. Thèse
Doctorat es-Sci., Paris, 1952.
R. Torossian. — Réduction des sels d’alcoylquinoléiniums et isoquino-
léiniums. C. R. Acad. Sci., t. 235, p. 1312, 1952.
Physiologie générale.
M. Fontaine, Professeur, A. Gorbman, J. Leloüp et M. Olivereau. —
La glande thyroïde de la Lamproie marine (Petromyzon marinus
L.) lors de sa montée reproductrice. Ann. Endocrinologie, 1952,
13, p. 55.
M. Fontaine et J. Leloup. — Iodémie et thyroxinémie élevées des Pois¬
sons Téléostéens migrateurs amphibiotiques. IIe Congrès inter¬
national de Chimie biologique, Paris, juillet 1952, p. 53. Ed.
Declume, Lons-le-Saulnier.
M. Fontaine et J. Leloup. — L’iode thyroïdien du jeune Saumon au
cours de sa smoltification. C. R. Ac. Sc., 1952, 234, p. 1479.
M. Fontaine, J. Leloup et M. Olivereau. — La fonction thyroïdienne
du jeune Saumon, Salmo salar L. (parr et smolt) et son intervention
possible dans la migration d’avalaison. Arch. Sc. physiol., 1952,
6, p. 83.
— 55 —
M. Fontaine et R. Vibert. — Contribution à l’étude des facteurs guidant
la migration fluviale anadrome du Saumon (Salmo salar L.).
Bull. Soc. zool. France, 1952, 77, p. 310.
M. Fontaine et Wurtz. — Mise au repos et involution de la glande
thyroïde par thyroxinisation. Bull. Mus. nat. hist. nat., 1952,
24, p. 350.
L. Derouet. — Influence des variations de salinité du milieu extérieur
sur des Crustacés cavernicoles et épigés. I. Étude de l’intensité des
échanges respiratoires. C. R. Ac. Sc., 1952, 234, p. 473.
— Influence des variations de salinité du milieu extérieur sur des Crus¬
tacés cavernicoles et épigés. II. Étude des teneurs en chlore du
milieu intérieur et des tissus. C. R. Ac. Sc., 1952, 234, p. 888.
J. Hatey. — Interrenal des Poissons Téléostéens et acide ascorbique. C.
R. Soc. Biol, 1952, 146, p. 566.
Fr. Lachiver. — Cycle annuel de l’iodémie d’un hibernant, le Lérot
(Eliomys quercinus). C. R. Soc. Biol., 1952, 146, p. 245.
- — Cycle annuel de l’iode thyroïdien d’un hibernant, le Lérot (Eliomys
quercinus). J. Physiol, 1952, 44, p. 279.
— Etude biochimique de la fonction thyroïdienne d’un hibernant, la
Marmotte (Marmotta marmotta). 77e Congrès des Sociétés savantes,
1952, p. 133. Ed. Gauthier Villars, Paris.
J. Leloup, Assistant. — Fixation du radioiode par la glande thyroïde de
la Lamproie marine (Petromyzon marinus marinus L.) lors de sa
montée reproductrice. J. Physiol., 1952, 44, p. 284.
— Fixation sélective du radioiode dans la chorde dorsale de la Lamproie
marine. C. R. Ac. Sc., 1952, 234, p. 1315.
— Action des antithyroïdiens sur la fixation de l’iode et la synthèse de la
thyroxine dans la thyroïde d’un Sélacien (Scyllium canieula).
Ibid., 234, p. 2485.
— Fixation du radioiode dans la thyroïde de deux Téléostéens marins :
le Congre et le Muge. C. R. Soc. Biol., 1952, 146, p. 1014.
— Action des antithyroïdiens sur la fixation de l’iode radioactif et la
synthèse de la thyroxine dans le thyroïde de deux Téléostéens
marins. Ibid., 146, p. 1017.
M. Olivereau. — Action de divers antithyroïdiens sur la structure histo¬
logique de la thyroïde de quelques Téléostéens marins. Bull. Mus .
Hist. nat., 1952, 24, p. 235.
— Action de la thiourée et du thiouracile sur le comportement de l’iode
radioactif dans la glande thyroïde de deux Téléostéens marins.
C. R. Soc. Biol., 1952, 146, p. 248.
- — Action de divers antithyroïdiens sur la destinée de l’iode radioactif
dans la glande thyroïde d’un Sélacien (Scyllium canieula L.).
Ibid., p. 569.
— Étude histologique et autoradiographique de la glande thyroïde de la
Lamproie marine (Petromyzon marinus marinus L.). Arch. Anat.
microsco. et morphol. exper., 1952, 41, p. 1.
— 56 —
Entomologie agricole coloniale.
P. Vayssière, Professeur. — Relations entre les zones désertiques et la
pullulation des parasites animaux et végétaux des plantes. : — •
Colloque sur la Biologie des Déserts chauds et froids. Londres,
septembre 1952.
— Au sujet de la protection des grains contre leurs parasites. — La
Meunerie française, n° 73, p. 23-25, 1952.
J. Carayon, Sous-Directeur. - — • Procédé d’étude anatomique de certains
organes internes chez les Insectes desséchés. Feuille des Naturalistes,
NS, VI, p. 89-93, 1951.
— Les fécondations hémocoeliennes chez les Hémiptères Nabidae du
genre Alloeorhynchus. C. R. Acad. Sci., Fr., 234, p. 751-53.
— Les fécondations hémocoeliennes chez les Hémiptères Nabidae du genre
Prostemma. Ibid., 234, p. 1220-1222.
— Les fécondations hémocoeliennes chez Prostemma guttula (Hemtipt.
Nabidae). Ibid., 234, p. 1317-1319.
- — Existence, chez certains Hémiptères Anthocoridae, d’un organe analogue
à l’organe de Ribaga. Bull. Muséum Nat. Hist. nat., Paris, 2e sér.,
XXIV, 1, p. 89-97, 1952.
— Les mécanismes de transmission héréditaire des Endosymbiontes
chez les Insectes. Tijdschr. voor Entomol., XCV, p. 111-140, 1952.
J. -R. Steffan, Assistant. — Sur trois Brachymeria Westw. (Hym.
Chalcididae ) parasites de Lépidoptères africains. Bull. Muséum
Nat. Hist. Nat. Paris, 2e sér., XXIII, n° 6, p. 624-629, 1951.
— Note sur les espèces européennes et nord -africaines du genre Mono-
dontomerus Wo.;t\v. (Hym. T orimydae) et leurs hôtes. Ibid., XXIV,
n° 3. p. 288-293, 1952.
— Les espèces françaises d ’ Hattichellinae (Hym. Chalcididae), 2e partie.
Feuille des Naturalistes, VI, nos 9-10, p. 81-85, 1951.
— Les espèces françaises du genre Perilampus Matr. (Hymn. Perilam-
pidae). Bull. Société Entomol. France, p. 68-74, 1952.
Achat de collection. — Le laboratoire s’est enrichi au cours de l’année
d’une collection très importante de bois attaqués par les Insectes.
— Ces échantillons avaient été récoltés et préparés par l’abbé
Pierre (chanoine Michel) de Moulins, mort en 1950, à l’âge de
84 ans. — Cette collection comprend plusieurs milliers de spécimens
de dégâts de Xylophages, la plupart accompagnés de notes bio¬
logiques rédigées par le récolteur.
Laboratoire maritime de Dinard.
a) Recherches faites, au moins en partie, au Laboratoire de Dinard.
E. Fischer-Piette, Directeur du Laboratoire. - — La distribution des
Fucacées sur la côte Nord d’Espagne en 1949. Bull. Labor. Marit.
Dinard, 1952, fasc. XXXVII, p. 1-13.
i
— 57
A. Franc, Directeur-adjoint. — Notes écologiques et anatomiques sur
Tritoruilia (Ocinebrina) aciculata Lk. (Moll. Prosob.). Bull. Labor.
Marit. Dinard, 1952, fasc. XXXVI, p. 31-34.
— Notes écologiques et anatomiques sur Philbertia purpurea (Montagu)
(Moll. Cténob.). Bull. Mus. Hist. Nat. Paris, 2e sér., 1952, t. XXIV,
n° 3, p. 302-305.
— La répartition du zooplancton dans les eaux de Dinard. Bull. Labor.
Marit. Dinard, 1952, fasc. XXXVII, p. 37-47.
J. Gaillard, Préparateur à l’École Pratique des Hautes Études. — Note
sur la ponte de Gibbula pennanXi Philippi (Gastéropode Diotocarde).
Bull. Mus. Nat. Hist. Nat. Paris, 1952, 2e sér., t. XXIV, n° 5,
p. 474-476.
J. Augier et G. Hoffmann. — Sucre et brome dans le Polysiphonia
fastigiata (Roth) Grev. Bull. Soc. Bot. Fr., 1952, 99, 1-3, p. 80-82.
B. et P. Chauchard. — Action de l’histamine sur le système nerveux des
Pagures. Bull. Labor. Marit. Dinard, 1952, fasc. XXXVI, p. 1-2.
P. Hagène. — - Sur l’adsorption du bleu de méthylène par le substratum
de quelques stations de Phanérogames halophiles. Bull. Labor.
Marit. Dinard, 1952, fasc. XXXVII, p. 30-37.
R. Lami. — A propos de la disparition de la station de Lomentaria rosea
de Saint-Enogat. Bull. Labor. Marit. Dinard, 1952, fasc. XXXVI,
p. 19-20.
R. Lehoime. — Observations sur les Diatomées du Phytoplancton du
district maritime de Dinard. Bull. Labor. Marit. Dinard, 1952,
fasc. XXXVI, p. 13-19.
J. Picard. — Note sur deux espèces de Madréporaires communes à la
Manche et à la Méditerranée. Bull. Labor. Marit. Dinard, 1952,
fasc. XXXVI, p. 5-7.
b) Travaux effectués avec du matériel récolté à Dinard, ou avec l’aide
du Laboratoire de Dinard.
A. A. Aleem. — Sur la présence de Melanopsamma tregoubovii Ollivier
(Pyrénomycète) dans la Manche occidentale [Parasite de Dilophus
fasciola (Roth) Howe] . Bull. Labor. Marit. Dinard, 1952,
fasc. XXXVI, p. 21-24.
L. Arvy. — Quelques particularités histochimiques d’un Loxosome fixé
sur Phascolion strombi Montagu [Loxosoma nitschei (Vigelius)].
Bull. Soc. Zool. France, 1952, LXXVII, 2-3, p. 229.
— Sur deux parasites de Phascolion strombi Montagu. Bull. Labor. Marit.
Dinard, 1952, fasc. XXXVI, p. 7-13, 1 pl.
— et M. Gabe. — Particularités histochimiques du tube digestif de Phas¬
colion strombi Montagu. Bull. Labor. Marit. Dinard, 1952, fas¬
cicule XXXVI, p. 24-31.
- — et M. Prenant. — Loxosoma nitschei Vigelius, sur les Phascolions de
Dinard. Bull. Labor. Marit. Dinard, 1952, fasc. XXXVI, p. 2-5,
1 pl.
— 58 —
P. H. Fischer. — Observations d’Écologie littorale au cap Saint- Jacques..
Bull Labor. Marit. Dinard, 1952, fasc. XXXVII, p. 28-30.
M. Gabe et M. Prenant. — Particularités histologiques du cartilage
radulaire des Gastéropodes Prosobranches. Bull. Soc. Zool. France,
1952, LXXVII, 2-3, p. 236.
— Recherches sur la gaine radulaire des Mollusques. 5. L’appareil radu¬
laire de quelques Opisthobranches Céphalaspides. Bull. Labor.
Marit. Dinard, 1952, fasc. XXXVII, p. 13-27, 2 pl.
Agronomie coloniale.
Roland Portères, Professeur. — Aménagement de l’Économie agricole et
rurale au Sénégal, 400 p., graph. et cartes. — Fasc. 1 : Faits d’Éco-
nomie agricole. — Fasc. II : Techniques agricoles. — - Fasc. III :
Avant-projet portant Aménagement de l’Économie agricole et rurale
au Sénégal. Centre Rech. Agron. Bambey (Sénégal), août 1952.
— Les Successions linéaires dans les Agricultures primitives de l’Afrique
et leur signification. — - Sols Africains, II, 1, janvier-avril 1952,
p. 14-28 ; II, 2, juillet 1952, p. 132-149.
— Les Rizières de ruissellement en Casamance. Rev. Int. Bot. Appl. et
Agric. trop., XXXII, 351-352, 1952, p. 34-37.
Jean-F. Leroy, Sous-Directeur. — - Débat sur Annamocarya. Rev. Int.
Bot. appl. et Agric. trop., XXXII, 355-356, 1952, p. 289-290.,
— Les Juglandicarya de l’Eocène inférieur et V Annamocarya actuel.
Ibid., 361-362, p. 586-587.
— Salicaceae in Flore de Madagascar et des Comores (H. Humbert), 7 p.,
1 pl., 52e Famille.
- — Myricaceae. Ibid., 11 p., 1 pl., 53e Famille.
— Ulmaceae. Ibid., 18 p., 2 pl., 54e Famille.
— Interventions au Colloque international sur l’Évolution et la Phylo¬
génie chez les végétaux in L’année Biologique, 3e sér., 28, 5-6, p. 85,
145, 205.
Geneviève Mimeur, Assistante. — Sur l’origine phylétique du genre
Eragrostis. Bull. Mus. Hist. Nat., 2e sér., t. XXIV, n° 4, 1952,
p. 404-406.
Roger Sillans, attaché au C.N.R.S. — Sur quelques plantes ichtyo-
toxiques de l’Afrique centrale. Ibid., p. 54-65.
— A propos de Helichrysum Humberti R. Sillans. Notulae systematicae, 14,
1952, p. 315-316.
— Matériaux pour la Flore de l’Oubangui-Chari (Urticacées). Ibid.,
p. 317-321.
— Matériaux pour la Flore de l’Oubangui-Chari (Bignoniacées). Ibid.,
p. 322-328.
— Contribution à l’étude phytogéographique des savanes du Ilaut-
Oubangui (Note préliminaire sur la végétation des termitières
géantes). Bull. Soc. Bot. Fr., 99, 1952, p. 2-4.
— 59 —
— Manilkara Aubrevillei (Sapotacées) espèce nouvelle de l’Oubangui-
Chari. Ibid., p. 42-43.
— - A propos de la déhiscence des capsules chez T isserantodendron R. Sil-
lans. Ibid., p. 173-174.
— Contribution à l’étude phytogéographique des savanes du Haut-
Oubangui (Note préliminaire sur la végétation de quelques forma¬
tions rocheuses du NW oubanguien). Bull. Mus. Hist. Nat., 24,
1952, p. 382-391.
— Contribution à l’étude phytogéographique des savanes du Haut-
Oubangui (de l’importance du facteur biotique). Ibid., p. 478-484.
— et R. P. Ch. Tisserant. — Sur quelques Flacourtiacées de l’Oubqngui-
Chari. Bull. Soc. Bot. Fr., 99, 1952.
— Scottellia de l’Oubangui-Chari. Ibid.
— et Aug. Chevalier. — Sur quatre Droogmansia de l’Afrique tropi¬
cale au NW de l’Equateur. Rev. Int. Bot. appl. et Agric. trop.,
XXXII, 351-352, 1952, p. 44-53.
Auguste Chevalier, Professeur honoraire. — Les Palmiers du littoral
atlantique du Sud du Maroc et les Faux-Dattiers des palmeraies de
Marrakech, de Tiznit et du Sous. C. R. Acad. Sc., t. 234, p. 171-
173, et Rev. Int. Bot., Appl. Agric „ trop., XXXII, p. 81-82.
■ — - Floraisons automno-hivernales et préprintanières au Maroc de Novem¬
bre 1951 jusqu’au 15 février 1952. Ibid., p. 1418-1421 et Rev. Int.
Bot. appl. Agric. trop., XXXII, p. 180-183.
- — - Notice nécrologique sur M. Bernard Lyot (1897-1952), astronome
titulaire de l’Observatoire de Paris. Ibid., p. 1501-1505.
— Les causes de la précocité des floraisons automno-hivernales au Maroc,
la hâtivité de diverses cultures maraîchères et fruitières et l’appa¬
rition de quelques champignons en plein hiver marocain. Ibid.,
p. 1508-1510, et Rev. Int. Bot. appl. Agric. trop., XXXII, p. 183-
186.
— D’où viennent les Pommiers à bons fruits de nos jardins et de nos
vergers ? Ibid., p. 2126-2128.
— La situation des cultures fruitières au Maroc en 1952. Ibid., t. 235,
p. 109-111 et Rev. Int. Bot. appl. Agric. trop., p. 480-482.
— L’abbé Antoine Le Gendre (1590-1665) est-il l’inventeur de la culture
des arbres fruitiers en espalier ? Ibid., p. 277-279.
— Les mesures à prendre pour réagir contre la décadence de la culture
du Poivrier en Indochine (au Cambodge et dans la Cochinchine
austro-occidentale). Ibid., p. 993-995.
Travaux de M. Aug. Chevalier publiés dans la Revue Internationale de
Botanique appliquée et d’ Agriculture tropicale en 1952, t. XXXII.
— De quelques Dioscorea d’Afrique Equatoriale toxiques dont plusieurs
variétés sont alimentaires, p. 14-19, 1 pl.
— Une oeuvre scientifique française au Maroc d’aspect grandiose : la
domestication de l’Oum-er-Rebia et de l’Oued el Abid et de leurs
affluents, la mise en valeur de vastes territoires dévastés par le
— 60 —
déboisement suivi d’érosion et la lutte contre l’extension de l’ari¬
dité, p. 78-80.
— L’œuvre de Navarro de Andrade au Brésil et le problème de la culture
des Eucalyptus et de leur utilisation dans les pays tropicaux,
p. 83-84.
* — Travaux français sur le genre Eucalyptus, p. 105-112.
— Dr Walter Swingle (1871-1952), p. 203-204. — Nécrologie.
— Recherches sur les Phoenix africains, p. 205-236, 1 pl.
— Le centenaire du Poirier Passe-Crassane fêté à Rouen en octobre 1949,
p. 273-277.
— Quelques Podostémonacées flottantes utilisées comme légumes en
Afrique tropicale, p. 292-293.
— François Gagnepain (25 sept. 1866-25 janvier 1952), p. 303-305. —
Nécrologie.
— Dr P. J. Samuel Cramer (1879-1952), p. 305-307. — Nécrologie.
— Rectifications et additions à notre Note d’avril 1952 : Travaux français
sur les Eucalyptus. — Nouvelles notes sur l 'Eucalyptus favieri de
Cherbourg. L ’E. globulus à la Côte d’Azur. Deux publications
françaises sur les Eucalyptus. Les Eucalyptus plantés aux environs
de Dakar et en Guinée française, p. 356-360, 1 pl.
- — Les origines des flores prairiales de l’Europe centrale et occidentale,
p. 361-363.
— Sur une variété spontanée d’ Amandier spéciale à l’Afrique du Nord
et les hybrides d’Amandier-Pêcher, p. 385-387.
• — Les transformations récentes de la culture du Cotonnier dans le monde,
p. 405-426.
— Points de vue nouveaux sur l’amélioration de la frutticulture en
France aux xvie et xvne siècles et à l’époque actuelle, p. 460-474.
— Les cultures fruitières d’Algérie. Etat actuel. Perspective d’avenir
(d’après H. Rebour), p. 474-479.
— Les Maladies des Agrumes ou Citrus, p. 488-490.
— Vrais et faux Pistachiers, p. 491-494.
- — ■ Deux Composés permettant de lutter contre V Imperata et empêchant
la dégradation des sols tropicaux qu’il faudrait introduire rapide¬
ment en Afrique noire, p. 494-496.
— Réflexions sur l’avenir de la culture des arbres fruitiers du groupe des
Pomacées et sur les possibilités de leur amélioration, p. 533-547.
» — La géographie de l’alimentation d’après Max Sorre et d’autres obser¬
vations sur ce sujet, p. 554-559.
— Les Jujubiers ou Ziziphus du Sahara, p. 574-577.
— et R. Siixans. — ■ Sur quatre Droogmansia de l’Afrique tropicale au
NW de l’Equateur, p. 44-53.
Muséologie.
Georges Bresse, Chef du Service. — La transition entre l’Enseignement
du Second Degré et l’Enseignement Supérieur en ce qui concerne
61 —
les disciplines des Sciences Naturelles. Actualités Scientifiques et
Industrielles. 1167. Philosophie. Congrès International des Sciences,
p. 107-118, Hermann édit., 1952.
— • « Le vieux mur ». L’ Information Scientifique, n° 1, p. 23-31, janvier-
février 1952.
Franck Bourdieh, Chef-adjoint. — Excursions à Chelles et à Amiens.
Congrès préhistorique de France. C. R. de la XIIIe session, Paris
1950 [1952], p. 64-66.
- — - Esquisse stratigraphique des dépôts à industrie paléolithique des
environs d’Amiens et de Chelles. Ibid., p. 169-182, 2 fig.
— et G. Lemée. — Une flore pollinique tempérée inclue dans les moraines
dites wurmiennes d’Armoy près de Thonon (Haute-Savoie). C. R.
Acad, des Sc., t. 230, 1950, p. 2313-2314.
— Les premiers outils humains et la notion de forme immatérielle. Bull.
Soc. Préhist. Française, t. 48, 1951, p. 478-479.
- — • Morphologie et pédologie, à propos de la Bièvre-Valloire (Bas-Dau¬
phiné). Rev. de Géogr. Alpine, t. 50, 1952, fasc. 3, p. 457-461.
— Jean Combier et Henri Gauthier. — Présence du Renne dans des
alluvions antéwurmiennes de la basse vallée de l’Isère. C. R. Acad,
des Sc., t. 235, 1952, p. 514-516.
- — et Georges Depape. — La flore interglaciaire à Rhododendron ponti-
cum L. de Barraux, dans la vallée de l’Isère, entre Grenoble et
Chambéry. Ibid., t. 235, 1952, p. 1531-1533.
— et Yves François. — • Buffon et les « Encyclopédistes ». Rev. d’Hist. des
Sciences, t. 4, 1951, fasc. 3-4, p. 228-232.
— Principaux aspects de la vie et de l’œuvre de Buffon. Extr. de Buffon,
Publications Françaises, Paris, 1952, p. 15-86.
— Buffon d’après ses portraits. Ibid., p. 167-180.
— • et Yves François. — Lettres inédites de Buffon. Introduction et
notes. Ibid., p. 181-224.
— Le musée régional, but et plan d’organisation. Bull. trim. Ass. Gén.
des Conservateurs des coll. publiques de France, n° 40, juillet 1952,
p. 1-2.
Robert P. Charles, Délégué dans les fonctions d’ Assistant. — Les collines
situées à l’Est de Pichauris et du col du Terme. Bull. Muséum Hist.
Nat. Marseille, t. X, 1950, p. 45-48.
— — Le Jurassique de la vallée de Vauvenargues. Ibid., p. 49-55, fig.
— Précisions sur le passage du Lias au Dogger en Basse Provence occiden¬
tale. Ann. Soc. Sc. Nat. Toulon, t. III, 1950, p. 106-07.
— Paléographie des mers du Dogger en Basse Provence occidentale.
Bol. Soc. Geol. Portugal, t. IX, 1951, p. 145-60, 4 fig., 2 tabl.
— - Les sépultures préhistoriques de Terrevaine, près de la Ciotat (B.-du-
Rh.). Cahiers Préhist. Archéol., t. I, 1952, p. 29-61, 15 fig.
— Les crânes de la grotte sépulcrale de Reillanne (B. -A.). Bull. Soc.
Préhist. Franc., t. XLIX, 1952, p. 100-01.
— Observations sur une sépulture du début de l’Enéolithique près de la
Palud (B. -A.). Ibid., p. 222-23.
62 —
- — La faune pleistocène de la grotte du Vallon des Cèdres, massif de la
Sainte-Baume (Var). Ibid., p. 294-95.
— La faune des couches paléolithiques de la grotte de l’Adaouste (B.-du-
Rh.). Ibid., p. 487-88.
— Observations sur les ossements humains se trouvant dans les collec¬
tions du Musée du Duc d’Orléans. Ibid., p. 579-80.
— et P. L. Maubeuge. — Les Liogryphées du Jurassique inférieur de
l’Est du Bassin parisien. Bull. Soc. Géol. Fr. (6), t. I, 1951,
p. 333-650, IV pl.-texte, 4 fig.
Jacques Faublée, Assistant. — Sources de la littérature malgache. La
Revue Française, 4e année, n° 36, p. 81-83.
— Origines des tribus malgaches. Encyclopédie mensuelle d’Outre-Mer,
juin 1952, p. 181-185.
— Analyses et compte-rendus. Année sociologique 1949-1950, p. 275-279,
285-286, 502-503.
J. M. Remy, Assistant. — Sur les Crabes sub-fossiles de la Nouvelle-
Calédonie. Bull. Mus., 2* sér., t. XXIV, n° 1, 1952, p. 114-117.
— Macraphthalmus aquensis A. Milne Edwards et Bracchi 1879 nom.
nud, son stade Mégalope. Le genre Macraphthalmus Latreille 1829.
B. S. G. F. (6e sér.), t. II, fasc. 1-3, 1952, p. 27-39.
— Le Musée des Sciences de la Terre. Communication. Congrès Géologique
International. XIXe session. Alger, 1952.
G. Tendron, Assistant. — La Photographie des aquariums. Photo-Cinéma,
n° 603, 32e ann., janvier 1952, p. 12-15.
- — M. Deribère et Porchez. — La photographie documentaire et la
protection. L’Écho des Mines et de la Métallurgie, n° 3439, déc. 1951,
p. 680-682.
— Petits et grands formats. Science et Vie, n° hors-série. Photo-Cinéma-
Optique, p. 8-17.
— La prise de vue. — Science et Vie, n° hors série. Photo-Cicéma-Optique,
p. 18-26.
— Application de nouvelles techniques photographiques à la Préhistoire.
Congrès Préhistorique de France. C. R. de la XIIIe session, Paris,
1950, p. 572-576.
Bibliothèque centrale.
— Communication en 1952 de 6.325 ouvrages non compris les ouvrages de
référence.
— Prêt de 9.641 ouvrages aux laboratoires du Muséum, à l’Université,
au C.N.R.S., etc.
— Inscription de 880 ouvrages et brochures.
— Inscription de 92 nouveaux périodiques, dont liste suit :
— 63 —
Périodiques nouvellement inscrits en 1952.
Acta Botanica Neerlandica (Nederlandse botanische vereniging). — Ams¬
terdam, 1952— In-8°, 1 (1952) — > . Pr 90 B
Acta Endocrinologica (A. Westman). — Copenhagen, 1948 — In-8°.
1 (1948) -> . . Pr 2374
Acta Musei Silesiae. Sériés A : Historia naturalis. — Opava, 1951 — >.
In-8°. 1951 . Pr 2608
Agronomia Lusitana (Estaçâo agronomica nacional. Portugal). — Aleo-
baça, Lisbao, 1939— In-8°. 1 (1939) — >- . Pr 2600
American Anatomical Memoirs. — Philadelphia, 1911— >. In-4°. 3 (1 914) —
Pr 2443
Anales de la Academia Chilena de Ciencias Naturales. — Santiago. In-4°.
14 (1949— >■ . Pr 3285
Annales de V Amélioration des Plantes (Annales de l’Institut national de la
recherche agronomique. Série B). — Paris, 1951— In-8°.
2 (1952) -> . Pr 2097 A
Annales U niversitatis Saraviensis (Wissenschaften — Sciences). — Saar-
brücken, 1952-^. In-8°, 1952-> . Pr 2440
Annals (The) of Applied Biology (Association of économie biologists). —
London, 1914-^. In-8°. Vol. 6, n° 4 (1920) . Pr 2378
Annuaire Astronomique et Météorologique Camille Flammarion. — Paris,
1865— k In-12, 1918, 1930, 1933-1936, 1949, 1950.. Pr 4917
Annual Report onthe Geological Survey Department (Nigeria). — Kaduna.
In-8°. 1950-51 . . . Pr 5143 B
Annual Review of Plant Physiology. — Stanford, 1950— In-8°. 1 (1950)— >■
Pr 2502
Association pour l’utilisation et la diffusion de la Documentation (TJ. D. D.).
— Bulletin d’information scientifique et technique, 2, 3 (1950).
Pr 5457
— Index : 10— > (s. d.) . Pr 5457 A
— Documents sur l’industrie chimique allemande : 11 (s. d.) — >■
Pr 5457 B
Beitràge zur Entomologie (Deutsche entomologisches Institut, Berlin,
Friedrichshagen). — Berlin, 1951— >. In-8°. 1 (1951)— >. Pr 2601
Bibliotheca Biotheoretica (Geschriften van de J. van der Hoeven-Stichling.
Sériés D) . — Leiden, 1941 In-8°. 5 (1950) . Pr 2305 A
Biotypologie. Bulletin de la Société de biotypologie. — Paris, 1932— >.
In-8°. 1 (1932-1933) — 7 (1939), n° 3, 10 (1949) — 11 (1950).
Pr 3281
Breviora. (Muséum of comparative zoology). — Cambridge, 1952— >. In-8°.
1 (1952) -> . . . Pr 157 C
Bulletin d’information de l’Institut National pour l’étude agronomique du
Congo Belge. — Bruxelles, 1952— In-8°. 1 (1952)— >.. Pr 2203 E
Bulletin d'informations de la Direction des Bibliothèques de France. — Paris,
1952 ->. In-4° ronéo. 1 (1952) -> . Pr 5238
64 —
Bulletin de la Société entomologique de Mulhouse. — Mulhouse, 1952— 5-,
In-8°. 1 (1952)— 5- . Pr 2609
Cahiers (Les) de Chasse et de Nature (Tony Burnand). — Paris, 1949—5-.
In-12. 1 (1949) -5- . . . Pr 3280
Cahiers de Préhistoire et d’ Archéologie, publ. par les Sections françaises de
l’Institut international d’études ligures. — [Bordighera] , 1952—5-.
In-8°. 1 (1952) . Pr 3240 B
Centaurus. International magazine of the history of science and medicine.
— Copenhagen, 1950->. In-4°. 1 (1950-51)-> . Pr 2435
Comunicaciones botanicas del Museo de Historia Natural de Montevideo.
— Montevideo. In-8°. 22 (1952)-> . Pr 542 B
Congrès de Stratigraphie et Géologie du Carbonifère. 3. Heerlen. ■ — Compte
rendu, tome I. Maestricht, 1952. In-4° . Pr 1728
Congrès National des Sciences [Belgique], 3. Bruxelles. — [Mémoires]. —
Liège, 1950. In-4°, 1, 2, 6-8 . Pr 5163
Conseil International de la Chasse.
— lre session : Paris, 1930.
— 3e session : Varsovie, 1934 . Pr 5214
Current Science. — Bangalore, 1932-5-, In-8°. Vol. 21 (1952), n° 10.
-5- Pr 1772
Deutsche zoologische Zeitschrift. — Hanuover, Berlin, 1950—5-. In-8°.
1 (1950) . Pr 2602
Doctoral Dissertations accepted by American Universities (Association of
research libraries). — New York. 1933-34—5-. In-8°. 17 (1949-50) — >.
Pr 2444
Faculdade de F armada e Odonlologia (Faculdade de Pelotas). Bolelim. —
Pelotas, 1940-5-. In-8°, 1-4 (1940-49) . Pr 3284
Folia Clinica et Biologica (Fundaçào Andrea et Virginia Matarazzo). — -
Sao Paulo, 1929-5-, In-8°. 16 (1949-50), n° 2-> . Pr 3279
Géologie (Staatliche geologische Kommission). — Berlin, 1952—4. In-8°.
1 (1952) -5- . Pr 2617
FJIACHHK ... — Annales de la Faculté forestière (Université de Bel¬
grade). — Belgrade, 1950-5-. In-8°. 1 (1950) . Pr 3277
Guide to Russian Scientific periodical Literature (Brookhaven national
laboratory). - — - Upton, 1948—5-. In-4°. Vol. 1 (1948).. Pr 1729
Institut de Géobiologie. Pékin, 1940-5-. In-4°. 5 (1941 )-13 (1945). Pr 2437
Institut des Hautes Études Marocaines. Notes et documents. - — Paris.
In-4°. 9 (1951) . . Pr 5413
Institutul de Cercetari Agronomiçe al Romaniei. Metode, indrumari, rapoarl e,
anchete. — Bucuresti. In-8°. 8 (1932), 10 (1933) . Pr 2295 A
International Commission on Zoological Nomenclature.
— Opinions, 1910-5-, In-8°. 1910-5-. . . . Pr 2616
— Bulletin of zoological nomenclature. In-8°. 2 (1951) — > Pr2616 A
H3BECTHH ... — Bulletin de l’Institut zoologique de l’Académie bul¬
gare des Sciences. — ■ Sophia, 1951 — 5-. In-8°. 1 (1951) — 5-. Pr 3276
Japanese Journal of Ichthyology. (Japanese society of ichthyologists). - —
Tokyo, 1950-5-, In-8°. 1 (1950-51) ->... . . . Pr 2613
— 65 —
Journal of Experimental Botany (Society for experimental biology). — -
Oxford, 1950-». In-8°. 1 (1950)-» . Pr 2618
Libri. International library review (J. Anker). — - Copenhagen, 1950— ».
In-4°. 1 (1950-51) -» . Pr 2436
Mémoires de la Société des Sciences Naturelles de Tunisie. — Tunis, 1951— ».
In-4°. 1 (1951)-» . , . Pr 2339 A
Memoirs of the Hyogo Prefectural U niversity of Agriculture. — Sasayama,
1950 - ». In-8°. 1 (1950)—» . Pr 2615
Memorial du Service d’exploitation industrielle des Tabacs et des allumettes .
Série B. (Publications de l’Institut expérimental des tabacs de
Bergerac). — - Palis, 1937—». In-8°. Tome I : 1 (1937), 2 (1945)
Pr 2383 A
Ministry of Coordination ( Greece). Subsurface research department. —
Athens, 1951— ». In-4°.
— Geological and geophysical research. 1951—».... Pr 5415
— The Geology of Greece. — 1951 — » . Pr 5415 A
Miscellaneous reports of the research Institute for natural resources. — Tokyo.
In-8°. 13 (1949)— . Pr 2614
Monografias do Instituto Butantan. — Sào Paulo, 1951— ». In-4°. 1 (1951)—».
Pr 1063 D
Muséum Activities. The Chicago Academy of Sciences. — Chicago, 1948—».
In-8°. 1 (1948)-» . . Pr 680 G
Narodopisny Vestnik Ceskoslovansky. - — Praha, 1906 — ». In-8°. 1 (1906)
— 3(1908) . Pr 3287
New (The) Phytologist. — London, 1902—». In-8°. 39 (1940) — » (lacunes).
Pr 2441
Oesterreichische zoologische Zeitschrift. — Wien, 1946— >. In-8°. 1 (1946-
48) -».... . . . Pr 2619
Paleaobotanisi (The). (Birbal Sahni institute of palaeobotany). — Lucknow,
1952-». In-4°. 1 (1952) — . . . Pr 2442
Palaeontologia Polonica. — Warszawa, 1929— ». In-4°. 4 (1952)—» Pr 1342 C
Phytomorphology (International society of plant morphologists) . — Delhi,
1951 — ». In-8°. 1 (1951) -» . Pr 2620
Phyton. Revista internacional de botanica experimental. — Buenos-Aires,
1951 - ». In-8». 1 (1951)-» . Pr 2604
Publicacoes do Museu Mineralogico e Geologico da Universidade de Coimbra.
Memorias e noticias. — Coimbra, 1921 — ». In-8°, 2, 6, 8-22, 26-31.
Pr 2621
Becords of researches in the Faculty of Agriculture, University of Tokyo. —
Tokyo, 1952-». In-8°. 1 (1952) . Pr 921 A
Bevista Brasileira de Malariologia [e Doencas Tropicais ] (Servicio nacional
de malaria). — Rio* de Janeiro, 1949—». In-8°. 1 (1949) — ». Pr 2605
Bevista da Faculdade de Ciencias (Universidade de Lisboa). 2e Sérié, C :
Ciencias naturais. — Lisboa, 1950—». In-8°. 1 (1950). Pr 2603
Revista de Entomologia. — Sào Paulo, Rio de Janeiro, 1931-»-. In-8°. 1
(1931) — 7 (1937) (lacunes) . ' . Pr 2399
Ross Allen’ s Reptile Institute. — ■ Silver Springs (Florida).
— [Reprints] . Pr 3278
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 1, 1953. 5
— 66
— Spécial publication. 1 (1950) — » . Pr 3278 A
- — Publications of the research division. 1, n° 1 (1950). Pr 3278B
Royal Society of New South Wales. Monograph. — Sydney, 1950—». In-8°.
1 (1950) -> . Pr 469 A
Serial Titles newly received (Library of Congress Washington) . — Was¬
hington, 1951 -». In-4°.l (1951)—» . Pr 1348 B
Societas Zoologica Botanica Fennica « Vanamo ». — Suomalainen... —
Helsinki.
— Annales. 1920-1931 . Pr 2398
— Annales botanici. 1931—» . . . Pr 2398A
— Annales zoologici. 1932— » . Pr 2398 B
— Archivum. 1946—» . . . Pr 2398 C
Sols Africains (Bureau international des sols). — Paris. 1951—». In-4°.
1 (1951) -s- . . Pr 5456
— Bulletin bibliographique mensuel. 1951 — » . Pr 5456 A
South African Muséum. Guide leaflet. — Cape Town, 1950.—». In-8°. 1
(1950)-» . Pr 679 B
Taxon. Official news bulletin of the International association for plant
taxonomy and nomenclature. — Utrecht, 1951— ». In-8°. 1 (1951)—».
Pr 2606
Thaïes. Recueil annuel des travaux de l’Institut d’histoire des sciences et
des techniques de l’Université de Paris. — Pari:, 1934—». In-8°.
1 (1934) -y . Pr 2610
Tohoku Journal of A gricullural research (Faculty of agriculture. Tohoku
University). — Sendai, 1950—». In-8°. 1 (1950)— ». ... Pr 2612
Tohoku University. Institute of Geology and Paleontology. — Sendai. In-8°.
— Contributions. 40 (1951) — » . Pr 2611 A
— Short papers. 1 (1950)—» . Pr 2611
Travaux de l’Institut Scientifique chérifien (Société des Sciences naturelles
duMaroc). — Tanger, 1951 — ». In-8°. 1 (1951) . Pr 1060 E
TPyflBI ... — Bulletin of the State institute of agricultural microbiology
USSR. — Leningrad, 1926-*-. In-4®. 5 (1933) ........ Pr 3275
TPy,D[OBE ... — Travaux de l’Institut de zoologie (Académie bulgare des
Sciences). — Sophia, 1950— ». In-8°. 1 (1950)—» . Pr 3276 A
Unesco. Science Coopération Office for South Asia. Bibliography of scientific
publications of South Asia. — Delhi, 1949— ». In-4°. 1 (1949)— ».
Pr 1289 O
Union Internationale pour la Protection de la Nature. Bulletin d’informa¬
tion. — Bruxelles, 1952-». In-4®. 1 (1952)-» . Pr 5146 B
Union of South Africa. Department of Agriculture. Division of Botany and
Plant Pathology. Botanical survey Memoir. — Pretoria. In-8®.
26(1951) . . . Pr 1850 D
Zeitschrift fur Zellforschung und Mikroskopische Anatomie. — Berlin,
1924-». In-8®. 36 (1951-52) -» . . . Pr 2607
Zoo. L’ami des bêtes. — Paris, 1951—». In-fol. 1 (1951)—».. Pr 2607
Zoo Life (Zoological society of London). — London, 1946. — ». In-8®.
1(1946)-» . . Pr 175 E
67 -
COMMUNICATIONS
Nouvelles observations
sur Thrombicula Le Gaci M. André (Acariens)
Par Marc André.
Dans un travail précédent {Bull. Mus., 2e sér., XXII, 1950,
p. 577) nous avons signalé la présence de cette larve dans la région de
l’Oubangui-Chari (A. E. F.). Les échantillons ayant permis d’établir
cette espèce avaient été recueillis, par M. le Médecin-Colonel Le
Gac, sur l’oreille d’un jeune Chat domestique à Bangui, le 6 octo¬
bre 1950.
Au cours de recherches ultérieures le Dr Le Gac a eu l’occasion de
capturer un certain nombre de petits Mammifères parasités par ce
même Acarien. L’énumération de ces divers hôtes et le relevé des
localités dans lesquelles ceux-ci ont été récoltés apportera une
intéressante contribution à la connaissance des relations pouvant
être établies entre la répartition géographique des parasites et la
diffusion des cas de rickettsiase signalés sur ce même territoire.
Pendant l’année 1951 nous avons pu étudier un important maté¬
riel comprenant, entre autres espèces, de nombreux T. Le Gaci
et ces observations nous permettent d’apporter des précisions nou¬
velles sur sa distribution.
Un grand nombre de représentants de cette espèce ont été recueillis :
sur Mylomys cunninghamei alberti à Méré (12-X), Yaka (22-X) ;
M’Baiki (22-X), Bangui (24-X), Boali (XI), Dekoa (1-XII), Fort
Sibut (2-XII), Fort de Possel (3-XII) 1950, région de Boali (14-IV),
banlieue de Bangui (22- III) et Batangafo (5-V) 1951 ;
sur Lemniscomys barbarus striatus à Bossangoa (15-X), Fort
Sibut (2-XII) 1950 et Boali (14-IV) 1951 ;
sur Arvicanthis niloticus rufinus à Dekoa (1-XII) 1950 ;
sur Taterillus emini à Bossangoa (15-X), Boali (22-XI), Dekoa
(1-XII) et Fort Sibut (2-XII) 1950 ;
sur Cenomys hypoxanthus hypoxanthus à Boali (2-XII) 1950 ;
sur Felis domestica à Bangui (6 et 9-X) 1950 ;
sur Rats indet. à Fort de Possel (3-XII) 1950 ;
un certain nombre d’exemplaires ont, en outre, été prélevés sur
Gallus domesticus à Mongoumba le 8 novembre 1950.
Bullel'i du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 1, 1952.
— 68 —
D’autre part M. le Dr M. Wanson, de l’Institut de Médecine
Tropicale Prince Léopold, à Anvers (Belgique), nous a fait par¬
venir, en vue de leur identification, un lot de Thrombicula recueillis
en parasitisme sur Epimys rattus frugivorus capturés par le Dr Va-
phaudez à Libenge (Congo Belge) en décembre 1950. Ces larves
appartenaient à deux espèces (T. Le Gaci et T. Siceï) et se trou¬
vaient mêlées, en nombre sensiblement égal, sur chacun des Rats.
Nous avons constaté que certains hôtes étaient, comme les précé¬
dents, parasités simultanément par plusieurs espèces :
Mylomys c. alberti pouvait être attaqué exclusivement par T.
Le Gaci mais quelques-uns portaient, en outre des T. Giroudi ou
bien des T. Sicei tandis que chez d’autres se rencontraient, à la
fois, les trois espèces. Sur l’un de ces Mylomys nous avons prélevé, en
plus du T. Le Gaci, quelques échantillons de Schôngastiella caeca
M. André ;
Lemniscomys b. striatus était aussi parfois parasité également
par le T. Sicei ;
Arvicardhus n. rufinus portait, en outre, des T. Giroudi et sur
Gallus domesticus étaient fixés, avec T. Le Gaci, une certaine quantité
de T. Sicei.
Ces données permettront de connaître l’époque la plus favorable
(saison des pluies) pour la recherche des larves de Thrombicula et
indiquent les principaux rongeurs sur lesquels peuvent se rencontrer
les parasites. Dans un travail publié récemment [Bull. Soc. Pathol,
exot., 44, 1951, p. 545-549) le Dr P. Le Gac donne d’ailleurs de pré¬
cieux renseignements sur la Prospection et la capture des Acariens
du genre Thrombicula en Oubangui-Chari.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 69 —
Contributions a la connaissance des Hydracariens
des Pyrénées le genre Arrenurus Dugès 1833
Par C. (f ) et E. Angelier 1.
Les Hydracariens du genre Arrenurus Dugès 1833 étaient peu
connus des Pyrénées. En effet, A. Migot [Bull. Soc. Zool. Fr., 1926,
t. 51, pp. 94-134) cite seulement 2 espèces des Pyrénées-Orientales
et des Hautes-Pyrénées, — Arrenurus zachariae Koen. 1886, recueillie
par R. Despax dans une mare du Massif du Néouvielle, et Arre¬
nurus albator (Müller) 1776, capturée au barrage de la Baillaurie,
près de Banyuls-sur-Mer.
Nos recherches, de 1947 à 1950, ont permis de faire connaître
28 autres espèces ou variétés du genre Arrenurus, dans les seules
Pyrénées françaises. Parmi celles-ci, 2 espèces sont nouvelles pour
la Science, et 7 autres nouvelles pour la faune française. Elles se
répartissent en 4 sous-genres : Arrenurus s. str. Dugès 1833, Megalu-
racarus Viets 1911, Micruracarus Yiets 1911 et Truncaturus Thor
1900.
Sous-genre Arrenurus s. str. Dugès 1833.
1. — Arrenurus (s. str.) pustulator (Müller) 1776.
Etang del Raeou (station 139 2), dans le Massif de Carlitte (Pyrénées-
Orientales). Altitude : 2.000 m. 11-9-1949.
2. — Arrenurus (s. str.) albator (Müller) 1776.
Barrage de la Baillaurie (station 11), près de Banyuls-sur-Mer (Pyr.-
Or.). Juin 1925 (A. Migot coll.) ; 6-8-1948.
Ruisseau des Abeilles (station 13), près de Banyuls-sur-Mer. 16-8-1948.
— Étang de Castillon (station 757), près de Tamos (Landes). 29-8-1949
et 31-8-1949.
3. — Arrenurus (s. str.) abbreviator Berlese 1888.
Lac de Lourdes (station 516) (Hautes-Pyrénées). 13-8-1949.
1. C. Angelier avait consacré aux Hydracariens des Pyrénées plusieurs noter,
de 1949 à 1951. Elles furent publiées par le Bulletin du Muséum National d’Histoire
Naturelle) 1949 : t. 21, n° 1, pp. 83-87 ; t. 21, n° 3, pp. 538-362 ; t. 21, n° 6, pp. 697-
699. — 1950 : t. 22, n° 1, pp. 81-84 ; t. 22, n° 2, pp. 232-237 ; t. 22, n° 3, pp. 352-359)
et par le Bulletin de la Société d’ Histoire Naturelle de Toulouse (1951 : t. 86, pp. 73-79).
J’ai cru bon de reprendre l’étude de l’abondant matériel laissé par mon père à sa mort,
le 27 juin 1951, et d’en publier les résultats sous nos deux noms. — E. Angelier.
2. Les numéros des stations donnés entre parenthèses sont ceux d’un fichier sur
les stations des Pyrénées, qui sera publié ultérieurement.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 1, 1952.
— 70 —
Étang de Garros (station 756) et étang de Castillon (station 757), près
de Tarnos (Landes). 29-8-1949 et 31-8-1949.
4. — Arrenurus (s. str.) ornatus George 1900. Cette espèce, connue
seulement d’Irlande et d’ Écosse, est nouvelle pour la faune française.
Barrage de la Baillaurie (station 11), près de Banyuls-sur-Mer. 6-8-1948.
— Ruisseau des Abeilles (station 13), près de Banyuls-sur-Mer. 16-8-1948.
— Ruisseau de la Ravaner (station 21), dans le Massif des Albères (Pyré¬
nées-Orientales). 9-8-1948.
5. — Arrenurus (s. str.) compactus Piersig 1894.
Étang de la Laquette (station 536), petite mare au-dessus de Barèges
(Hautes-Pyrénées). Altitude : 1.700 m. 9-8-1949.
6. — Arrenurus (s. str.) cuspidator (Müller) 1776.
Lac de Lourdes (station 516) (Hautes-Pyrénées). 13-8-1949.
7. — Arrenurus (s. str.) batillifer Koen. 1896.
Lac de Lourdes (station 516). 13-8-1949.
8. — Arrenurus (s. str.) claviger Koen. 1885.
Lac de Lourdes (station 516). 13-8-1949.
Étang de Castillon (station 757), près de Tarnos (Landes). 29-8-1949
et 31-8-1949.
9. — Arrenurus (s. str.) robustus Koen. 1894.
Lac de Lourdes (station 516) (Hautes-Pyrénées). 13-8-1949.
Étang de Garros (station 756), près de Tarnos (Landes). 29-8-1949.
10. — Arrenurus (s. str.) suecicus Lundblad 1917. Cette espèce est
particulièrement rare ; décrite par O. Lundblad ( Entorn . Tidskr.,
1917, pp. 154-173), elle n’a été retrouvée que par K. Viets, en
Espagne (K. Viets, Arch. Hydrobiol., 1930, t. 21, p. 405). Elle est
donc nouvelle pour la faune française.
Lac de Lourdes (station 516). 13-8-1949.
11. — Arrenurus (s. str.) tricuspidator (Müller) 1776.
Étang de Castillon (station 757), près de Tarnos (Landes). 29-8-1949.
12. — Arrenurus (s. str.) neumani Piersig 1895.
Lac Pradeilles (station 136), dans le Massif du Carlitte (Pyrénées-Orien¬
tales). Altitude : 1.950 m. 10-8-1949.
Étang del Racou (station 139), dans le Massif du Carlitte. 11-9-1949. —
Étang de la Laquette (station 536), au-dessus de Barèges (Hautes-
Pyrénées). 9-8-1949.
13. — Arrenurus (s. str.) cuspidifer Piers. 1896.
Étang de Castillon (station 757), près de. Tarnos (Landes). 29-8-1949
et 31-8-1949.
14. — Arrenurus (s. str.) pyrenaeus n. sp. (fig. 1 à 4).
Cette nouvelle espèce est proche d 'Arrenurus cuspidifer Piersig
— 71
1896, par son pétiole court. Cependant, les cornes de l’appendice sont
plus nettement accusées.
•Description du mâle. — Couleur brun-rouge, avec des taches vert-
olive. C’est une des plus grosses espèces du sous-genre Arrenurus
s. str., puisque la longueur du mâle, — avec le pétiole, — atteint
1.450 p et sa largeur 980 p (1.150 p : 740 p chez Arrenurus cuspidifer).
Longueur du corps sans le pétiole : 1.370 p. Distance entre les soies
entenniformes : 335 p.
Le bord antérieur du corps, entre les soies entenniformes, est
concave. Les bords latéraux sont à peu près parallèles depuis le 1/3
antérieur jusqu’au 1/3 postérieur du corps. Les cornes de l’appendice,
très divergentes, sont nettement accusées, comme chez Arrenurus
neumani Piersig 1895 ou Arrenurus radiatus Piersig 1894.
La plaque dorsale de la carapace a une longueur de 890 p, du bord
antérieur à la base de l’insertion du pétiole, et sa largeur maxima est
de 625 p. Elle porte, à l’avant, 1 paire de soies simples et 1 paire de
soies accompagnées chacune d’une pore glandulaire. Au centre,
2 autres soies, avec également chacune un pore glandjulaire, sont
insérées sur 2 petits mamelons chitineux. Vers la base du pétiole se
trouvent encore 4 petits mamelons portant chacun une soie ; 2 d’entre
eux portent en outre un pore glandulaire (fig. 1).
Le pétiole rappelle celui à! Arrenurus cuspidifer par sa forme
peu évasée ; sa largeur maxima est de 100 p et sa largeur minima
de 80 p. Il mesure 205 p de long sur sa face ventrale et dépasse de
160 p seulement l’expansion hyaline basale.
Longueur de l’organe maxillaire : 245 p ; hauteur : 180 p. Il
ne présente aucun caractère susceptible de le différencier des autres
espèces du genre. Longueur de la mandibule : 250 p (onglet compris) ;
hauteur : 75 p ; onglet : 120 p. La membrane mandibulaire, longue,
se termine en pointe. Dimensions des articles du palpe, en p :
Le 1er article (fig. 4) porte une soie pennée sur sa face dorsale.
Le 2e article est pourvu à sa partie interne et distale d’une soie
plumeuse et d’une soie lisse, près de la face dorsale ; sur celle-ci sont
insérées 2 autres soies plumeuses. Sur la face interne également,
mais près du bord ventral de l’article, se trouvent encore 3 soies
plumeuses. Sur le 3e article, 2 soies plumeuses seulement, — l’une
— 72 —
interne, l’autre externe, vers l’extrémité distale du bord dorsal.
L’épine ventrale du 4e article est courte et rigide.
Longueur de l’aire épimérale : 840 jx ; largeur maxima (au niv-eau
des épimères 4) : 1.100 (x. Les épimères antérieurs n’atteignent pas le
bord frontal du corps. Le bord interne des épimères postérieurs est
Arrenurus (s. str.) pyrenaeus n. sp. — 1. Face dorsale. — 2. Face ventrale. —
3. Pétiole (face ventrale). — 4. Face interne du palpe.
légèrement convexe ; ces épimères sont très rapprochés l’un de
l’autre (fig. 2), sans qu’il y ait cependant fusion.
L’aire génitale a une largeur de 600 jx. Les plaques génitales sont
pourvues de nombreuses petites cupules, et sont plus finement
chagrinées que les épimères ; elles n’atteignent pas les bords latéraux
du corps. La longueur de l’ouverture génitale est de 100 [x.
— 73 -
Longueur des pattes : lre paire : 940 p. ; 2e paire : 1.140 p ; 3e paire :
1.240 p ; 4e paire : 1.290 p. Elles sont donc toutes plus courtes que
le corps. Les 3 premières paires portent quelques soies longues et
rigides, sur les 2e, 3e, 4e et 5e articles (particulièrement abondantes
sur le 3e article des pattes 3), et de nombreuses soies courtes, fines
et souples sur le 6e article. La 4e paire porte des soies natatoires
très développées et nombreuses sur les 3e, 4e et 5e articles ; l’éperon
chitineux du 4e article est pratiquement inexistant.
Il résulte de cette description que les caractères différentiels
d’ Arrenurus pyrenaeus sont les suivants :
a) Appendice du corps à cornes très développées et divergentes.
b) Pétiole relativement court et peu évasé à son extrémité dis¬
tale.
c) Face interne du 2e article du palpe portant 3 soies plumeuses
vers le bord ventral, une soie plumeuse et une soie lisse vers le bord
dorsal.
d) Éperon chitineux du 4e article des pattes 4 particulièrement
réduit. '
Provenance. — Lac de Lourdes (station 516), dans les Hautes-
Pyrénées. Altitude : 400 m. environ. 13-8-1949. T : 24° C ; pH : 7,2.
15. — Arrenurus (s. str.) securifer Viets 1930. Cette espèce est
nouvelle pour la faune française ; elle n’était connue que de la
province de Madrid, en Espagne.
Barrage de la Baillaurie (station 11), près de Banyuls-sur-Mer. 6-8-1948.
- — Ruisseau des Abeilles (station 13), près de Banyuls-sur-Mer. 16-8-1948.
— Ruisseau de la Ravaner, dans le Massif des Albères (station 21). 9-8-
1948. — Lac de Lourdes (station 516). 13-8-1949. — Étang de Castillon
(station 757), près de Tarnos (Landes). 29-8-1949 et 31.8-1949).
16. — Arrenurus (s. str.) latus Barrois et Moniez 1887.
Barrage de la Baillaurie (station 11), près de Banyuls-sur-Mer. 6-8-1948.
Sous-genre Megaluracarus Viets 1911.
17. — Arrenurus (Megaluracarus) zachariae Kœnike 1886.
Mare au sud d’Orédon (station 472), dans le Massif du Néouvielle
(Hautes-Pyrénées). 16-9-1924 (R. Despax coll. ) . — Les Laquets (sta¬
tion 476), dans le Massif du Néouvielle. Altitude : 2.080 m. 30-7-1949.
— Rivière de Bétharram, près de la sortie de la grotte (station 514). 17-8-
1949. — Rivière de Bétharram (station 515), en aval de la station précé¬
dente (Hautes-Pyrénées). 17-8-1949.
18. — Arrenurus (Megaluracarus) conicus Piersig 1894.
Les Laquets (station 476) dans le Massif du Néouvielle (Hautes-Pyré¬
nées). Altitude : 2.080 m. 30-7-1949.
19. — Arrenurus (Megaluracarus) cylindratm Piersig 1896.
Rivière de Bétharram (station 515), à 500 m. en aval de la grotte
(Hautes- Pyrénées). 17-8-1949.
20. — Arrenurus (Megaluracarus) globator (Müller) 1776.
Étang de la Laquette (station 536), petite mare au-dessus de Barèges
(Hautes-Pyrénées). Altitude : 1.700 m. 9-8-1949. — Lac de Lourdes (sta¬
tion 516). 13 et 16-8-1949. — • Étang de Castillon (station 757), près de
Tarnos (Landes). 29-8-1949.
Sous-genre Micruracarus Viets 1911.
21. — Arrenurus ( Micruracarus ) forpicatus Neum. 1880.
Lac Pradeilles (station 136), dans le Massif du Carlitte (Pyrénées-
Orientales). Altitude : 1.950 m. 10-9-1949.
22. — Arrenurus (Micruracarus) sinuator (Müller) 1776.
Lac de Lourdes (station 516), dans les Hautes-Pyrénées. 13-8-1949.
23. — Arrenurus (Micruracarus) sinuator var. commutatus Viets
1930.
La variété commutatus n’était connue que d’Espagne (province de
Valence) ; elle est nouvelle pour la faune française.
Lac de Moriscot (station 751), près de Biarritz (Basses-Pyrénées).
27-8-1949. — - Tourbière à la Négresse (station 752) près de Biarritz. 27-8-
1949. — Étang de Castillon (station 757), près de Tarnos (Landes). 29-8-
1949. — Étang de Garros (station 756), près de Tarnos. 29-8-1949.
24. — Arrenurus (Micruracarus) biscissus Lebert 1879.
Lac de Lourdes (station 516). 13-8-1949. — Étang de Castillon (sta¬
tion 757), près de Tarnos (Landes). 29-8-1949.
25. — Arrenurus (Micruracarus) bipapillosus Halbert 1911.
Barrage de la Baillaurie (station 11), près de Banyuls-sur-Mer. 6-8-1948.
— Ruisseau des Abeilles (station 13), près de Banyuls-sur-Mer. 16-8-1949.
— Ruisseau de la Ravaner, dans le Massif des Albères (station 21). 9-8-
1948.
26. — Arrenurus (Micruracarus) walcanoffi Viets 1926.
Barrage de la Baillaurie (station 11), près de Banyuls-sur-Mer. 6-8-1948.
— Ruisseau des Abeilles (station 13). 16-8-1948. — Ruisseau de la Rava¬
ner (station 21). 9-8-1948. Espèce commune dans les mares des lits à sec
des ruisseaux du Massif des Albères.
27. — Arrenurus (Micruracarus) detruncatus n. sp.
Cette nouvelle espèce occupe une place particulière dans le sous-
genre Micruracarus, tant par les caractères du corps et des palpes
que par sa petite taille.
Description du mâle. — Couleur vert-bleu. Longueur : 580 p ;
largeur : 600 p. La forme générale du corps est presque ronde, tron-
— 75 —
quée dans sa partie postérieure ; l’espèce est par conséquent plus
large que longue. Distance entre les soies antenniformes : 180 p.
Le front, entre les soies antenniformes, est droit. La plaque dorsale
de la carapace, est situé à une distance de 60 p du bord dorsal ; sa
largeur maxima est de 400 p. Elle porte 2 soies simples à l’avant,
et 4 autres, accompagnées chacune d’un pore glandulaire, en son
Arrenurus { Micruracarus ) detruncatus n. sp. <$. 5. Face dorsale. — 6. Face ventrale
(placée horizontalement). — 7. Face dorsale (l’animal étant incliné vers l’avant). —
8. Face interne du palpe.
centre et vers sa partie postérieure. La ligne de suture entre la cara¬
pace dorsale et le corps a disparu à la partie postérieure ; à l’emplace¬
ment de cette ligne se trouvent 2 petits mamelons chitineux portant
chacun une longue soie.
L’appendice caudal est peu développé ; il n’est pas visible lorsque
l’animal est en position normale, c’est-à-dire lorsque la face ven-
— 76 —
traie est horizontale. En effet, la hauteur de celui-ci est beaucoup
plus grande au bord postérieur du corps qu’au bord antérieur, par
accroissement de la cuirasse dorsale. L’appendice caudal est par con¬
séquent tepoussé en position ventrale (fig. 6), et n’est visible que
lorsque la face dorsale est placée horizontalement (fig. 5) ou inclinée
vers l’avant (fig. 7). Le pétiole, rudimentaire, est de forme ovale et se
termine en pointe. Le nombre et la disposition des soies sur cet
appendice caudal ne me paraissent pas normaux ; ils ne sont pas
conformes à ce que nous observons habituellement dans le genre
Arrenurus. Les soies bifides, de chaque côté de la fente médiane
de l’appendice, ne sont pas insérées sur celui-ci ; elles font certaine¬
ment partie des soies situées habituellement sur la face dorsale,
vers la base du pétiole (fig. 6 et 7).
Longueur de l’organe maxillaire : 132 p ; hauteur : 110 p. Longueur
de la mandibule : 140 p (onglet compris) ; hauteur : 43 p. ; onglet :
62 p. Dimensions des articles du palpe, en p :
La forme du palpe est assez élancée. Il est très particulier par la
structure de ses soies. Le 1er article porte sur sa face dorsale une
soie, — véritable épine — , plumeuse. Le 2e article est pourvu de
2 épines plumeuses sur sa face dorsale ; une autre est insérée entre
celles-ci, mais sur la face interne ; 2 épines, plumeuses également ,
sont situées vers le bord ventral de la face interne. Les 2 épines du
3e article ont la même structure que celles des 1er et 2°. Le 5e article
est relativement Court.
Longueur de l’aire épimérale : 380 p ; largeur maxima (au niveau
des épimères 4) : 600 p). Les épimères antérieurs dépassent légèrement
le bord frontal du corps. Profondeur du sinus maxillaire : 110 p ;
largeur maxima : 160 p.
L’aire génitale a une largeur de 400 p. L’ouverture génitale n’est
pas située au centre des plaques de cupules, mais un peu plus bas
que celles-ci.
Longueur des pattes : lre paire : 480 p ; 2e paire : 610 p ; 3e paire :
650 p ; 4e paire : 740 p. En dehors de la lre paire, elles sont donc
toutes plus longues que le corps. La lre paire porte 1 soie natatoire
sur le 4e article et 1 sur le 5e article. Les 4e et 5e articles de la 2e paire
portent chacun 2 soies natatoires ; ceux de la 3e paire, 5 à 7 soies
chacun. Sur les pattes postérieures, on note 4 à 5 soies natatoires
— 11 —
sur le 3e article et 6 à 7 soies sur les 4e et 5e articles. Le 4e article do
ces pattes ne porte aucune éperon chitineux.
Les caractères différentiels à! Arrenurus detruncatus sont les
suivants :
a) Forme du corps ronde, tronquée postérieurement, plus large
que longue.
b ) Appendice caudal peu développé et repoussé vers la face
ventrale.
c) Présence de 2 soies bifides à la partie postérieure du corps.
d) Présence de véritables épines plumeuses sur les 3 premiers
articles des palpes, au lieu des soies ordinaires.
Provenance. — Ruisseau des Abeilles (station 13), près de
Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales). 16-8-1948. — Ruisseau de
la Ravaner (station 21), dans le Massif des Albères (Pyrénées-Orien¬
tales). 9-8-1948 et 4-7-1950.
Sous-genre Truncaturus Thor 1900.
28. — Arrenurus (Truncaturus) truncatellus (Müller) 1776.
Tourbière à la Négresse (station 752). près de Biarritz (Basses-Pyré¬
nées). 27-8-1949.
Les 2 espèces suivantes, connues seulement par les femelles, ne
peuvent être classées dans aucun sous-genre (la détermination des
sous-genres ne peut en effet être effectuée qu’à l’aide des caractères
sexuels secondaires mâles).
29. — Arrenurus curvilaminatus Viets 1930.
Cette espèce n’était connue que d’Espagne ; elle est nouvelle pour
la faune française.
Ruisseau des Abeilles (station 13), près de Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-
Orientales). 16-8-1948. - — Lac de Lourdes (station 516). 13-8-1949.
30. — Arrenurus angulifer Viets 1930.
Comme la précédente, c’est une espèce connue seulement d’Es¬
pagne et par conséquent nouvelle pour la faune française.
Lac de Lourdes (station 516). 16-8-1949. — Tourbière à la Négresse
(station 752), près de Biarritz (Basses-Pyrénées). 27-8-1949.
Remarques générales sur le genre Arrenurus
dans les Pyrénées.
Le genre Arrenurus vit exclusivement dans les eaux stagnantes ;
seules quelques espèces ( Arrenurus cylindratus Piers., par exemple)
tolèrent les eaux fréquemment renouvelées. Pour comprendre la
répartition des Arrenurus dans les Pyrénées, il faut tenir compte du
fait qu’il n’y a, dans ce massif, aucun lac ou étang de moyenne
— 78 —
altitude. Depuis les Pyrénées-Orientales, le premier lac rencontré
est celui de Lourdes (surface : 42 ha) ; par son altitude et sa faune,
c’est un lac de plaine. Les seuls lacs et étangs de basse altitude des
Pyrénées se trouvent entre Lourdes et l’Atlantique, c’est-à-dire dans
les Basses-Pyrénées et les Landes. Dans les Pyrénées-Orientales, les
seules stations à Arrenurus de basse altitude sont les mares sub¬
sistant, en été, dans le lit des ruisseaux du Massif des Albères. Tous
les autres lacs ou étangs sont situés au-dessus de 1.600 m.
1° Le genre Arrenurus dans les lacs et étangs de haute altitude.
Les lacs et étangs de haute altitude étudiés sont situés dans le
Massif du Carlitte (Pyrénées-Orientales), de 1.850 à 2.200 m., et
dans le Massif du Néouvielle, de 1.700 à 2.200 m. Voici la liste des
espèces capturées dans ces 2 massifs :
Carlitte Néouvielle
Arrenurus pustulator (Müll.) . + —
Arrenurus compaclus Piers . — +
Arrenurus neumani Piers . -\- -f-
Arrenurus zachariae Koen . — +
Arrenurus conicus Piers. . . . - — - -|-
Arrenurus globator (Müll.) . — +
Arrenurus forpicatus Neura .
C. Motas ( Trav . Lab. Hydrobiol. Piscic. Univ. Grenoble, 1928,.
pp. 1-373) signale Arrenurus conicus et A. neumani dans des lacs
du Massif du Taillefer (Dauphiné), entre 1.700 et 2.100 m. Ce sont
des espèces relativement sténothermes. Il en est de même à,' Arre¬
nurus zachariae Piers. et d’A. cylindratus Piers. ; cette dernière
espèce n’a pas été recueillie en altitude, mais dans les eaux calmes
et fraîches de la rivière de Bétharram, à la sortie de la grotte du
même nom (Hautes-Pyrénées). Les autres espèces capturées dans les
Massifs du Carlitte et du Néouvielle sont des formes de plaine
capables de supporter des eaux relativement froides. Cependant, si
les lacs sont bien situés à une même altitude, il semble que les espèces
habitant les eaux du Carlitte soient beaucoup plus eurythermes que
celles habitant les eaux de Néouvielle. Arrenurus forpicatus Neum.
est une forme cosmopolite ; en Savoie, on la rencontre dans les lacs
et étangs de basse altitude (lacs S4-André et Clair, près de Cham¬
béry). Arrenurus pustulator est également une espèce très eurytherme.
Dans le Massif de Néouvielle, la mare de la Laquette, au-dessus de
Barèges, a un aspect particulier ; en été, la température, à l’altitude
de 1.700 m., atteint jusqu’à 27° C. Aussi ne faut-il pas être
étonné d’y rencontrer Arrenurus compactus Piers. et Arrenurus
globator (Müll.), qui vivent normalement dans les eaux de basse
altitude ( A . globator a été aussi recueilli dans le lac de Lourdes et
dans l’étang de Castillon).
— 79 —
2° Le genre Arrenurus dans les lacs et mares de basse altitude.
a) Les lacs des Basses-Pyrénées et des Landes.
Le genre Arrenurus est représenté dans ces régions à la fois par
des espèces cosmopolites et par quelques formes connues seulement
d’Espagne, comme Arrenurus securifer Viets, Arrenurus sinuator
commutatus Viets, Arrenurus curvilaminatus Viets ou Arrenurus
angulifer Viets. L’apport espagnol est d’ailleurs moins important
que ce qu’on pourrait attendre, car il n’y a pas de véritable frontière
géographique entre la France et l’Espagne dans les Basses-Pyré¬
nées.
b) Les mares des Pyrénées-Orientales.
Il n’y a pas de mares permanentes, à bass.e altitude, dans les
Pyrénées-Orientales. Les eaux stagnâtes du Massif des Albères
sont constituées par des mares de quelques mètres carrés de surface,
dans le lit des torrents à sec en été. Ce ne sont pas des eaux stagnantes
permanentes, et leur peuplement par le genre Arrenurus n’a lieu que
de mai à octobre.
Deux espèces paraissent particulièrement intéressantes dans cette
région : Arrenurus walcanofjî Viets et A. detruncatus n. sp. La pre¬
mière est connue de Boumanie et de Bulgarie ; la seconde a été
retrouvée récemment en Corse. Il semble que nous ayons affaire
à d’authentiques représentants d’une faune circum-méditerranéenne,
caractéristique des mares qui subsistent en été dans les torrents du
Midi de la France et de l’Europe en général.
Laboratoire de Zoologie du Muséum et Laboratoire Arago,
Banyuls-sur-Mer ( Pyrénées-Orientales ) .
— 80 —
A Révision of tue fur Mites Myobiidae (Acarinaj
(suite et fin).
By Charles D. Radford, Hon. D. Sc. F. Z. S.
(Membre correspondant du Muséum d’Histoire Naturelle, Paris).
Genus FOLIOMYOBIA gen. nov.
Differing from the genus Radfordia in possessing broadly foliate
dorsal spines. Differing from the genus Ewinganct gen. nov. in
having but a single latéral spine I on each side of capitulum. Capi-
tulum symmetrical ; legs I equal, without terminal claw. Tarsus II,
III and IV each having two claws.
Type species : Myobia chiropteralis Michael, 1884.
Foliomyobia chiropteralis (Michael, 1884).
Myobia chiropteralis Michael, 1884 J. Quekett Micro. Club, 2 : (2), I.
The male dorsum (fig. 128) has latéral spines I broadly foliate
striated ; latéral spines II broad at base, tapering, posterior to
coxae II, extending almost to coxae IV ; latéral spines III longer
than preceding spines, narrower, level with coxae III, reaching
beyond coxae IV. Sub-median spines I minute, level with latéral
spines I ; sub-median spines II broad, striated, anterior to coxae III ;
sub-median spines III striated, level with coxae III ; sub-median
spines IV long, slender, posterior to coxae IV ; sub-median spines V
similar to preceding spines, doser to posterior edge of body. Génital
pore anterior to coxae III, with five pairs of small spines. Pénis
long, tapering, extending from behind sub-median spines IV to génital
pore.
The male venter (fig. 129) has two pairs of small spines anterior
to coxae II ; a pair of spines level with coxae II ; anterior to coxae III
is a pair of long spines ; between coxae III and IV is a pair of long
spines ; level with posterior edge of coxae III is a pair of long spines.
Tarsus II with two short, stout claws ; tarsus III and IV each with
two long claws.
The female dorsum (fig. 130) has latéral spines I broadly foliate,
anterior to coxae II, striated ; latéral spines II broad at base,
tapering, posterior to coxae II, reaching midway between coxae III
and IV ; latéral spines III posterior to coxae II, extending to pos-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 1, 1953.
82
*
terior edge of coxae IV. Sub-median spines I level with latéral
spines I, foliate, striated ; sub-median spines II posterior to coxae II,
broader, striated ; sub-median spines III level with coxae III,
narrower ; sub-median spines IV midway between coxae III and IV,
narrow, striated ; sub-median spines V posterior to coxae IV, narrow,
striated ; sub-median spines VI, VII and VIII long, slender, pos¬
terior to sub-median spines V. Three pairs of small spines flank
the anus.
The female venter (fig. 131) has two pairs of small spines anterior
to coxae II ; third pair of spines level with coxae II ; anterior to
coxae III is a pair of long spines ; midway between coxae III and IV
is a pair of long spines ; level with posterior edge of coxae IV is a
pair of long spines. On caudal lobe between terminal bristles are
two pairs of small spines. Tarsus II with two short, stout claws ;
tarsus III and IV each with two long claws.
Type host : Lesser horse-shoe bat ( Rhinolophus hipposideros Bech.)
Type locality : England.
Measurements : $ 0.4 mm X 0.17 mm ; Ç 0.53 mm X 0.2 mm.
Foliomyobia mystacinalis (Radford, 1935).
Myobia mystacinalis Radford, 1935 North West Nat. Arbroath,
p. 255.
The male dorsum (fig. 132) has latéral spines I close to coxae I,
reaching beyond bases of latéral spines II, striated, foliate ; latéral
spines II posterior to coxae II, narrower, striated, extending to
midway between coxae III and IV ; latéral spines III slender, foliate,
close to coxae III, reaching beyond coxae IV. Sub-median spines I
level with posterior edge of coxae II, reaching coxae III, foliate,
striated ; sub-median spines II level with coxae III, not reaching
coxae IV ; sub-median spines III midway between coxae III and IV,
extending beyond coxae IV. Anterior to caudal Lobe are three pairs
of small, simple spines arranged in two diverging rows. Génital
pore level with coxae III, furnished with four pairs of minute spines.
Pénis long, whip-like, extending from coxae IV to the pore.
The male venter (fig. 133) has one pair of minute spines anterior to
coxae II ; a pair of small spines level with coxae II ; a pair of long,
stout spines midway between coxae II and III ; posterior to coxae III
is a pair of long spines extending to coxae IV ; level with coxae IV
is a pair of spines. Tarsus II with two short, stout claws ; tarsus
III and IV each with two long claws.
The female dorsum (fig. 134) has latéral spines I posterior to coxae
I, extending to midway between coxae II and III, striated, broadly
foliate; latéral spines II between coxae II and III, long, tapering,
almost reaching coxae IV, foliate, striated ; latéral spines III close
Foliomyobia mysticinalis (Radford, 1935).
Fig. 132, £ dorsum. — Fig. 133, venter. — Fig. 134, $ dorsura. — Fig. 135, ? venter.
84 —
to posterior edge of coxae III, extending- well beyond coxae IV,
foliate, striated. Sub-median spines I anterior to coxae II, foliate,
striated ; sub-median spines II posterior to coxae II, foliate, stria¬
ted ; sub-median spines III level with anterior edge of coxae III ;
sub-median spines IV posterior to latéral spines III ; sub-median
spines V level with coxae IV ; sub-median spines VI posterior to
coxae IV. Between sub-median spines VI and terminal bristles are
three pairs of stout spines arranged in two diverging rows. Génital
pore close to posterior end of body, furnished with four pairs of
spines. Close to posterior end of body are two long spines.
The female venter (fig. 135) has a pair of small spines posterior
to coxae I ; a pair of small spines level with anterior edge of coxae II ;
a pair of long, stout spines anterior to coxae III, flanked laterally
by two pairs of smaller spines ; a pair of long, stout spines midway
between coxae III and IV ; posterior to coxae IV is a pair of long,
stout spines, flanked laterally by a pair of small spines. Level
with terminal bristles is a line of four long, simple spines ; four
small spines on the posterior end of body. On the venter of legs I
is a pair of broad, lanceolate, striated processes with a thumblike
spur situated in its centre. Tarsus II with two short, stout claws ;
tarsus III and IV each with two long claws.
Type host : Whiskered bat ( Myotis mystacinus Kuhl).
Type locality : Alderley, Cheshire, England. October 24, 1931.
Measurements : 0.5 mm X 0.15 mm ; Ç 0.58 mm X 0.19 mm.
Holotype male, allotype female in the collection of Harry Britten,
Esq., F.R.E.S., Manchester. Paratypes in the author’s private
collection.
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— 86 —
Description d*un nouveau Palpigrade
d- Afrique occidentale française
Par Paul A. Remy.
Koenenia hesperia n. sp.
Zuenoula (Côte d’ivoire) : dans de la terre sous savane, 1 Ç adulte
sans flagelle, longue de 0,93 mm., 1 individu en très mauvais état
(opisthosoma écrasé et déchiré), sans flagelle, à stade et sexe non
reconnus ; 1er mai 1951 (Maurice Vuillaume leg.).
A. Femelle adulte.
Prosoma. — Organe frontal médian mal vu (caché sous un appen¬
dice) ; de chaque côté, un organe latéral lancéolé, 4 fois aussi long que
large, dont l’extrémité est très pointue et la base rétrécie en un
pédoncule à bords latéraux légèrement convexes. Deuto-tritoster-
num pourvu de 4 soies : 3 antérieures, insérées sur un V très large¬
ment ouvert en avant, 1 postérieure, insérée un peu en arrière de
celle qui est au sommet du V.
Chélioères pourvues de 9 dents au mors fixe.
Pédipalpes. ti 1 = 50 ; bta I = 16 ; bta II = 20 ; ta I = 12 ;
ta II = 20 ; ta III = 40.
Pattes I. ti = 55 ; bta I + bta II = 45 ; bta III = 23 ; bta IV =
25 ; ta I = 15 ; ta II = 20 ; ta III = 68. La soie raide du basitarse III
est égale à 2 fois le bord tergal de l’article et s’insère tout près de
l’extrémité proximale du bord sternal.
Patte IV. bta = 54 ; ta I = 30 ; ta II = 41. La soie raide du basi¬
tarse est égale à 1 fois 1/3 la longueur du bord tergal de l’article et
s’insère tout près de l’extrémité proximale de ce bord.
Toutes les soies de la hanche des pédipalpes et des pattes sont
grêles, coniques, pubescentes:
Opisthosoma. — Le 1er volet génital, dont le bord postérieur de la
région bien chitinisée présente une échancrure large et profonde, à
fond arrondi, porte 11 paires de soies : 7 sternales et 4 distales, les
soies sternales d’une même paire de la région médiane n’étant pas
toujours insérées exactement en face l’une de l’autre.
Le 2e volet génital est divisé par une échancrure médiane en
2 lobes subtriangulaires portant chacun 3 soies subégales : 1 proxi
male externe et 2 subapicales.
1. Abréviations : bta = basitarse ; ta = tarse ; ti = tibia.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 1, 1953.
— 87 —
Chacun des segments opisthosomiens IV, V et VI porte, sur la
région médio-sternale, de gros poils pubescents (excréteurs ?), dis¬
posés comme suit. Sur le segment IV, ces poils, au nombre de 5, sont
relativement courts, cylindro-coniques, rectilignes, insérés à faible
distance les uns des autres sur un arc de cercle ouvert en arrière.
Sur le segment V, il y en a encore 5 : 3 sont insérés les uns près des
autres sur une droite transversale et sont tout à fait semblables à
ceux du segment IV ; les 2 autres, insérés en arrière des 3 précédents
Fig. 1. — Koenenia hesperia n. sp. Ç adulte. — A, organe latéral gauche, face tergale ;
B, premier volet génital, face sternale ; C, portion du deuxième volet génital, face
sternale.
et plus latéralement, sont subcylindriques, arqués, terminés en
pointe et plus longs (environ 5/3) que ceux-ci. Sur le segment VI,
il y en a 2 paires av a2, semblables aux plus grands du segment V ;
ils sont, égaux entre eux et à ces derniers, leur longueur étant supé¬
rieure à l’écartement des ax, qui dépasse légèrement l’intervalle
alai. Le groupe de poils épais de chacun des segments IV à VI est
flanqué, à droite et à gauche, de soies latéro-sternales grêles, coniques,
disposées sur une ligne transversale ; il y a 3 de telles soies de chaque
côté au segment IV, 2 au V et 2 au VI.
Le dernier segment opisthosomien porte 8 soies.
— 88 —
B. Deuxième individu.
L’organe frontal n’a pu être bien observé ; les organes latéraux
sont comme chez l’exemplaire précédent ; de même les pédipalpes,
les pattes et le dernier segment opisthosomien.
Fig. 2. — Koenenia hesperia n. sp. $ adulte. Poils sternaux des segments
opisthosomiens IV à VII.
Affinités. — Cette espèce est la deuxième Koenenia d’Afrique
noire qui a été nommée spécifiquement 1 ; elle est à rapprocher de
1. La première est K. Machadoi Remy ( Publ . Cuit. Comp. Diam. Angola, 7, 1950,
pp. 123-1 28), de l’Angola.
— 89 —
K. mirabilis Grassi d’Europe méridionale, du Liban, d’Afrique du
Nord et des hauts-plateaux malgaches, et de K. Berlesei Silv. d’Eu¬
rope méridionale et d’Afrique du Nord : les $ adultes de K. hesperia,
K. mirabilis et K. Berlesei n’ont qu’un seul organe latéral de chaque
côté de l’organe frontal, et les poils épais de leur 4e segment opistho-
somien — quand ils existent (ils manquent chez les K. mirabilis
connues du Portugal) — sont rassemblés sur une faible étendue. Mais
les $ adultes de K. hesperia diffèrent notablement de celles des
2 autres espèces par la répartition des poils de cette catégorie sur le
reste de l’opisthosoma : 1° chez les premières, le 5e segment opistho-
somien porte 2 rangées de tels poils (une de 3 courts, une de 2 longs),
tandis que chez celles des 2 autres formes, il est dépourvu de ces
phanères ; 2° chez les $ adultes de K. hesperia, les poils épais du
6e segment opisthosomien sont très écartés les uns des autres, alors
que, chez celles des 2 autres espèces, ils sont rassemblés davantage,
de façon à constituer un râteau transversal.
Laboratoires de Zoologie du Muséum et de la L acuité des Sciences de Nancy.
— 90 —
Contribution a la faune des Symphyles de Corse
Par MUe Anne Hinschberger.
Lors du voyage qu’il fit eu Corse en août et septembre 1948, le
Professeur P. Remy a récolté divers micro-endogés, entre autres des
Symphyles. Ceux-ci font l’objet de cette étude. Ils proviennent de
52 stations dont 38 dans la zone méditerranéenne (altitude 0 à
200 m.), 13 dans la zone du Châtaignier (200-300 m.) et 1 dans la
zone des forêts. Ces récoltes de 1948 comptent 445 individus se
répartissant en 6 genres et 9 espèces dont une douteuse ; ces genres
et 7 de ces espèces avaient été reconnus par Remy (1945) sur du
matériel recueilli par lui en Corse (12 stations dans la zone méditer¬
ranéenne, 5 dans la zone du Châtaignier, 13 dans la zone des forêts
et 3 dans la zone alpine) du 23 juillet au 4 septembre 1942' A
Fam. des Scolopendrellidae.
Geophilella pyrenaica Ribaut.
Erbalunga : 1 1. à 8 pp. Basse-Gravona : a) pont de Cuttoli 1 ad. Ç ;
6) Canapajolo 2 1. à 10 pp., 1 1. à 9 pp., 1 1. à 8 pp. Propriano : cap Lauroso
1 1. à 9 pp. Sartène : Bas-Rizzanèse 1 ad. ?, 1 I. à 9 pp. En tout 9 ind.
(2 ad., 2 1. à 10 pp., 3 1. à 9 pp., 2 1. à 8 pp.).
Symphylellopsis subnuda Hansen.
Marine de Sisco 2 ad., 1 1. à 9 pp. Furiani 1 1. à 9 pp. Ghisonaccia 1 ad.
Caldaniccia 1 ad., 1 1. à 10 pp. Basse-Gravona : a) pont de Cuttoli 2 1.
à 10 pp. ; b) Canapajolo 5 ad., 2 1. à 10 pp., 2 1. à 9 pp., 1 1. à 8 pp. Cne
de Sari-di-Porto-Vecchio : o) Solenzara 2 ad., 3 1. à 9 pp. ; b) La Penna
2 1. à 7 pp. ; c) Togna 1 ad. Santa-Maria-Figaniella 1 ad. ?, 1 1. à 10 pp.
Viggianello 1 ad. $. Propriano : a) près du bourg 5 ad. (2 <J, 2 Ç, 1 s ?),
2 1. à 10 pp., 2 1. à 9 pp., 2 1. à 7 pp. ; 6) cap Lauroso 1 1. à 9 pp. ; c) Rena-
Bianca 2 ad. <J, 1 1. à 11 pp., 2 1. à 10 pp. Sartène : a) près de la ville 1 1.
à 10 pp., 2 1. à 9 pp. ; 6) Bas-Rizzanèse 1 ad. <?, 1 1. à 10 pp. Porto-Vecchio :
pont de Matonara 1 1. à 9 pp. Bonifacio 1 ad. ?. En tout 54 ind. (24 ad.,
1 1. à 11 pp., 12 1. à 10 pp., 12 1. à 9 pp., 1 1. à 8 pp., 4 1. à 7 pp.).
Scolopendrella notacantha Gervais.
Poggia (Cne de Luri) 1 1. à 10 pp., 1 1. à 9 pp. Barrettali : a) Torre 2 ad. ;
b) Conchiglio 1 ad. Erbalunga 1 1. à 9 pp., 1 1. à 8 pp. Vezzani 1 ad., 2 1.
1. Abréviations : ad = adulte ; cne = commune ; ind. = individu ; 1. à... pp = larve
à... paires de pattes.
L’ordre des stations est établi d’après leur position géographique, en allant du N.
au S. et de l’O. à l’E.
Bulletin du Muséum, 2* série, t. XXV, n° 1, 19ç3.
— 91 —
à 10 pp. Basse-Gravona : a ) pont de Cuttoli 1 ad. 9, 1 1. à 11 pp. ; b Ponte
Bonnelo 1 ad. d ; c) Canapajolo 10 ad., 1 1. à 11 pp., 3 1. à 10 pp. ; d) Calda-
niccia 2 ad. Solenzara : a) Fontanaccia 1 ad. ; b) ravin de Minichino 1 ad. ;
c) pont de Cannella 1 1. à 10 pp. Conca 1 ad. Santa-Maria-Figaniella
3 ad. (2 d, 1 $), 2 1. à 11 pp., 3 1. à 10 pp. 1 1. à 9 pp. Fozzano 1 ad. d-
1 1. à 10 pp. Propriano : a) près du bourg 2 ad. d, 2 1. à 11 pp. ; b) Manc-
cino 1 ad. 9> 1 1. à 10 pp. ; c) Bartacce 1 ad. d ; d) Rena-Bianca 4 ad
(3 d, 1 ?)• 1 1. à 11 pp., 1 1. à 9 pp. Sartène : a) près de la ville 4 ad. (2 d,
2 $) ; 6) Bas-Rizzanèse 9 ad. (4 d, 5 $), 5 1. à 11 pp., 2 1. à 10 pp., 1 1. à
8 pp., 1 1. à 7 pp. Sainte-Lucie-de-Porto-Vecchio 3 ad., 3 1. à 10 pp., 1 1. à
9 pp., 1 1. à 8 pp. En tout 87 ind. (48 ad., 12 1. à 11 pp., 18 1. à 10 pp., 5 1. à
9 pp., 3 1. à 8 pp., 1 1. à 7 pp.).
Symphylella Isabellae Grassi.
Basse-Gravona : Canapajolo 1 ad. Cne de Sari-di-Porto-Vecchio :
a) Solenzara, près du bourg 1 ad. ; b) Solenzara, ravin de Fonta¬
naccia 1 ad. ; c) La Penna 1 ad. Fozzano 1 ad. Ç. Propriano : a) ravin de
Manccino 1 ad. 9 ; 6) près du Château 2 ad. (1 d, 1 9). Sartène : Bas-
Rizzanèse 2 ad (1 d, 1 Ç). Sainte-Lucie-de-Porto-Vecchio 1 ad. En tout
11 ind., tous ad.
Symphylella vulgaris Hansen.
Poggio (Cne de Luri) 1 1. à 9 pp. Barrettali : Conchiglio 1 ad., 1 1. à 10 pp.,
2 1. à 9 pp. Furiani 1 1. à 10 pp. Ponte-Leccia 4 ad., 1 1. à 9 pp. Francardo
2 ad. Castiglione 1 1. à 10 pp., 2 1. à 8 pp. Popaja 1 1. à 10 pp. Vezzani
1 1. à 10 pp. Pietroso 2 1. à 10 pp. Ghisonaccia 2 ad. Bas-Fiumorbo 1 1.
à 11 pp. Caldaniccia 1 ad., 1 1. à 10 pp., 3 1. à 9 pp., 1 1. à 7 pp. Pointe de
Porticcio (golfe d’Ajaccio) 1 ad. d- Basse-Gravona : Canapajolo 2 ad., 1 1.
à 11 pp., 1 1. à 10 pp., 4 1. à 9 pp. Cne de Sari-di-Porto-Vecchio : a) Solen¬
zara, près du bourg 3 1. à 10 pp ; 6) La Penna 1 1. à 9 pp. ; c) pont de
Cannella 1 1. à 9 pp. Conca 1 1. à 10 pp., 1 1. à 9 pp. Santa-Maria-Figa¬
niella 2 ad. (1 d, 1 $), 1 1. à 11 pp. Fozzano 1 ad. $. Propriano : a) Manccino
1 1. à 10 pp. ; 6) Bartacce 1 ad. Ç, 1 1. à 10 pp. ; c) près du Château 3 ad.
(2 d, 1 ?), 1 1. à 11 pp., 1 1. à 10 pp., 2 1. à 9 pp., 41. à 7 pp. ; d) Rena-
Bianca 1 1. à 10 pp., 1 1. à 7 pp. Viggianello 11 ad. (5 d, 6 9), 6 1. à 9 pp., 1 1.
à 7 pp. Sartène : a) jardins d’Alsomi 1 ad., 1 1. à 10 pp., 3 1. à 9 pp ; 6) San-
Damiano 2 ad. (1 d, 1 9), 2 1. à 10 pp., 4 1, à 9 pp. ; c) Bas-Rizzanèse
2 1. à 10 pp., 4 1. à 9 pp., 3 1. à 8 pp., 1 1. à 7 pp. Sainte-Lucie-de-Porto-
Yecchio 2 ad. Porto-Vecchio : a) jardin en ville 2 ad. ; b) pont de Matonara
1 1. à 9 pp. Bonifacio : a) jardin au N. E. du port 4 ad. (2 d, 2 9), 1 1. à
11 pp., 1 1. à 8 pp. ; 6) couvent de Saint-Julien 2 ad. 9 ; c ) entre ce couvent
et Gurgazo 1 ad. d, 1 h à 9 pp. En tout 124 ind. (46 ad., 5 1. à 11 pp., 23 1.
à 10 pp., 36 1. à 9 pp., 6 1. à 8 pp., 8 1. à 7 pp.).
Symphylella ? elongata Scheller.
Bonifacio : entre le couvent Saint-Julien et Gurgazo 1 1. à 11 pp.,
2 1. à 10 pp.
Chez ces deux spécimens, les bords internes des processus tergaux
sont dépourvus de soies marginales. Cette particularité est présentée
— 92 —
par Symphylella elongata, décrite d’après 1 ad. par Scheller (1952),
tandis que chez les Symphylella vulgaris adultes et aux stades à 10
et 11 pp., le bord interne de chacun de ces processus porte 1 ou
2 soies. Je suis tentée de considérer ces 2 exemplaires de Bonifacio
comme des S. elongata ; mais, comme ils ne sont pas adultes, il m’est
difficile de les comparer à celui de Scheller. Et il m’est encore plus
difficile de les placer parmi les S. vulgaris,
\
Fam. des Scutigerellidae.
Scutigerella immaculata Newport.
Barrettali : Conchiglio 1 ad., 1 1. à 8 pp. Erbalunga 2 ad., 1 1. à 10 pp.,
1 1. à 9 pp., 1 1. à 8 pp. Bastia : près de la gare 1 ad. <J, 2 1. à 9 pp. Furianï
1 ad., 1 1. à 10 pp. Castiglione 1 1. à 8 pp. Francardo 1 1. à 10 pp. Poggio-di-
Ver.aco 2 ad. Basse-Gravona : a) pont de Cuttoli 1 1. à 9 pp. ; b ) Ponte
Bonnelo 1 ad. d, 1 1. à 10 pp. ; c) Caldaniccia 1 ad., 2 1. à 10 pp., 1 1. à
9 pp., 1 1. à 8 pp. Pointe de Porticeio (golfe d’Ajaccio) 2 ad. Ç. Solenzara :
a) Fontanaccia 1 1. à 10 pp. ; b) pont de Cannella 1 ad., 2 1. à 10 pp. Santa-
Maria-Figaniella 1 1. à 11 pp., 1 1. à 10 pp. Viggianello 12 ad. (4 <J, 7 Ç, 1 s
1 1. à 11 pp., 1 1. à 10 pp., 3 1. à 9 pp., 1 1. à 7 pp. Propriano : a) Manccino
1 1. à 11 pp., 1 1. à 10 pp. ; b) Bartacce 1 ad. $, 1 1. à 10 pp., 1 1. à 7 pp. ;
c) près du Château 15 ad. (7 i,8 $), 3 1. à 11 pp., 11. à 10 pp., 2 1. à 9 pp. ;
d) cap Lauroso 2 ad. Ç. Sartène : a) San-Damiano 2 ad. $ ; b) Bas-Rizzanèse
2 ad. Ç, 2 1. à 9 pp. Sainte-Lucie-de-Porto-Vecchio 1 1. à 10 pp. Porto-
Vecchio : a) jardins en ville 1 ad. Ç, 1 1. à 9 pp., 1 l.'à 7 pp. ; 6) pont de
Matonara 6 ad. (1 3 Ç, 2 s ?), 4 1. à 9 pp. Bonifacio : o) jardin à la Catena
5 ad. (4 $, 1 s?), 1 1. à 11 pp., 2 1. à 10 pp., b) jardins au N. E. du port 7 ad.
(6 Ç 1 s ?), 4 1. à 11 pp., 3 1. à 9 pp. En tout 123 ind. (64 ad., 19 1. à 11 pp.,
16 1. à 10 pp., 18 1. à 9 pp., 4 1. à 8 pp., 2 1. à 7 pp.)
Scutigerella nodicerca Michelbacher.
Forêt de Valdoniello : Popaja 2 ad. Basse-Gravona : a) pont dev Cuttoli
1 ad. d ; b) Canapajolo 2 ad., 3 1. à 9 pp. Solenzara : près du bourg 1 ad.
Santa-Maria-Figaniella 1 1. à 11 pp., 1 1. à 9 pp. Propriano : près du
Château 1 1. à 11 pp., 1 1. à 10 pp., 1 1. à 9 pp. En tout 14 ind. dont 6 ad.,
2 1. à 11 pp., 1 1. à 10 pp., 5 1. à 9 pp.
Je pense qu’il est possible de distinguer Sc. nodicerca de Sc. imma¬
culata aux mêmes stades : les exemplaires de Sc. nodicerca sont plus
grands ; chez eux, le revêtement pileux est moins dense, les soies
sont plus longues, en particulier les macrochètes sont plus nettement
différenciés que chez les spécimens de Sc. immaculata. Chez Sc.
nodicerca, la partie du tergite qui recouvre partiellement la fossette
supraanale est dépourvue de soies (Michelbacher 1942 ; Gisin 1951),
mais ce caractère ne semble pas être toujours valable, car il se
retrouve chez des animaux que, par l’ensemble de leurs autres carac¬
tères, je considère comme étant des Sc. immaculata authentiques.
— 93
Hanseniella nivea Scopoli.
Lano 1 1. à 11 pp. Poggio-di-Venaco 3 ad., 1 1. à 10 pp. Vezzani 3 ad.
Basse-Gravona : pont de Cuttoli 1 ad. Ç. Fozzano 1 ad. Solenzara : au
port 8 ad. Propriano : a) Manccino 4 ad. (1 <J, 3 $) ; b) près du Château
1 1. à 10 pp., 1 1. à 7 pp. En tout 24 ind. (20 ad., 1 1. à 11 pp., 2 1. à 10 pp.,
1 1. à 7 pp.).
Cette étude confirme dans l’ensemble les conclusions du travail
de Remy (1945) : les Symphyles les plus rares en Corse semblent
être Geophilella pyrenaica et Symphylella Isabellae, auxquels il faut
ajouter Scutigerella nodicerca ; les plus répandus sur l’île sont Sym¬
phylella vulgaris et Scutigerella immaculata ; Scolopendrella notacan-
tha, Symphylellopsis subnuda et Hanseniella nivea occupent une posi¬
tion intermédiaire.
Je n’ai pu reconnaître le sexe que chez 146 des 240 ad. exami¬
nés ; ces animaux se répartissent comme suit :
Chez Scutigerella immaculata, le nombre des <$ est très inférieur à
celui des $, alors que c’est l’inverse chez Scolopendrella notocantha.
Mais ces constatations n’ont rien d’absolu, étant donné le petit
nombre d’exemplaires dont le sexe a pu être reconnu.
L’abondance des Symphyles examinés diminue à mesure qu’on se
rapproche des pôles ou qu’on s’élève. Le tableau ci-après montre
qu’en 1948 comme en 1942, la moyenne horaire des captures est
plus faible dans la zone du Châtaignier que dans la zone méditerra¬
néenne ; les chasses dans la zone des forêts ont été trop brèves
(2 heures) pour qu’on puisse en tenir compte ; enfin, je n’ai eu aucun
Symphyle de stations de la zone alpine.
Il est possible de comparer la faune symphylienne de Corse à
celle du Maroc et de l’Algérie, étudiée par Mlles Aubry et Masson
(1952 a et b). Ces deux faunes présentent en commun une prédomi¬
nance de Symphylella vulgaris et Scutigerella immaculata, une
abondance moins grande de Scolopendrella notacantha, Symphylel¬
lopsis subnuda et Hanseniella nivea ; néanmoins, elles sont assez
différentes : la Geophilella semble plus fréquente en Afrique du Nord ;
— 94
N = nombre d’individus récotés. M == moyenne horaire de captures.
en outre, on trouve en Algérie et au Maroc Scutigerella armata
Hansen et Scolopendrella microcolpa Muhr, qui semblent manquer en
Corse, alors que Symphylella Isabellae, présente en Corse, n’a pas été
signalée en Algérie ni au Maroc.
Laboratoires de Zoologie du Muséum et de la Faculté des Sciences de Nancy.
BIBLIOGRAPHIE
1952 a. Aubry (Janine) et Masson (Colette). — Contribution à la faune
endogée de l’Algérie. Symphyles. Bull. Mus. nation. Hist. nal.,
n. s., 24, p. 468-473.
1952 b. — Contribution à la faune endogée du Maroc. Symphyles. Bull.
Soc. Sc. nat. Maroc (à l’impression).
1951. Gisin (H.). — Sur les espèces européennes de Scutigerella. Vie et
Milieu. Bull. Labor. Arago, 2, p. 459-460.
1942. Michelbacher (A. E.). — A synopsis of the genus Scutigerella.
Ann. entom. Soc. Amer., 35, p. 267-288.
1945. Remy (P.). — Nouvelle contribution à la faune des Myriapodes de
Corse. Mém. Mus. nation. Hist. Nat., n. s., 21, p. 117-152.
1952. Scheller (U.). — A new species of the order Symphyla from South
Sweden. Kungl. Fysiogr. Sàllskapets i Lund Fôrhandl., 22, n° 12,
p. 1-7.
95
Un nouveau Systelloderes du Venezuela
[Hemiptera HenicOcephlidae)
Par A. Villiers.
L’espèce nouvelle décrite ci-dessous a été collectée au cours d’une
excursion effectuée aux environs de Caracas à l’issue de l’Assemblée
générale de l’Union Internationale pour la Protection de la Nature.
Je suis particulièrement heureux de pouvoir la dédier à l’actif
secrétaire général de l’U.I.P.N., M. J. P. Harroy.
Systelloderes harroy i, n. sp., type. — 1, avant-corps, vue dorsale. — 2, tête, vue de prof .
— 3, patte antérieure gauche, vue par la face interne.
Systelloderes harroyi, n. sp. — Type : un exemplaire de la Silla
de Caracas, Junquitos (2.000-2.200 m.), capturé sous l’écorce d’un
arbre mort, en compagnie de Coléoptères Cossonidae et Staphylinidae,
le 10 septembre 1952.
Long. 3,75 mm. Tête, pronotum scutellum et pattes brun jaunâtre,
le lobe antérieur de la tête et le lobe basilaire du pronotum un peu
plus foncés. Elytres brun sombre.
Tête allongée à lobe postérieur beaucoup plus large en arrière
qu’en avant, un peu plus large à la base que long au milieu. Yeux
assez gros mais un peu moins larges, vus de dessus, que la moitié
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 1, 1952.
— 96 —
de l’espace qui les sépare. Ocelles grands, assez écartés l’un de l’autre.
Antennes courtes, à article III sensiblement égal à l’article II en
longueur ; celui-ci deux fois aussi long que l’article I ; article IV
fusiforme, un peu moins long que l’article III.
Pronotum un peu moins long, au milieu, que large à la base, celle-
ci profondément échancrée, lobe médian large, arrondi latéralement,
sillonné longitudinalement au milieu, lobe postérieur un peu plus
large que le médian.
Pattes antérieures courtes et épaisses, à tibia épais, trois fois aussi
long que large ; articulation du genou peu épaisse. Elytres n’attei¬
gnant pas l’extrémité de l’abdomen.
Cette espèce se distingue aisément de S. moschatus Blanchard et
S. spurculus Stâl par sa tête à lobe postérieur beaucoup plus large,
de S. biceps Say par sa coloration plus foncée et le lobe postérieur
du pronotum non incisé sur la ligne médiane, de S. tenuis Jeannel
par sa plus grande taille et de S. nitidus Usinger par les protibias
moins épais et la taille plus grande.
Institut français d'Afrique noire , Dakar.
I
— 97
Diplovres Japygidês de Basse-Égypte
Par J. Pages.
A ma connaissance, aucune capture de Japygidé égyptien n’a été
publiée jusqu’à présent.
M. le Pr. H. Priesner, du Ministère de l’ Agriculture au Caire, a
bien récolté à Mersa-Matruh, en mars 1933, un Japyginé que F. Sil-
vestri a reconnu être une jeune Ç de Japyx simplex Verhoefï, mais
cette détermination est restée inédite. Grâce à l’amabilité de M. le
Pr. H. Priesner, qui conserve ce spécimen dans sa collection per¬
sonnelle, B. Condé a pu l’observer et faire un schéma du 10e uro-
tergite ; celui-ci porte 4 M1 sur le disque ce qui, en l’absence de
caractérise la variété profusa Silv. de J. simplex 2.
Au cours d’un voyage zoologique en Basse-Egypte, B. Condé, a
récolté 29 représentants de la sous-famille des Parajapyginés dans le
jardin de M. Abd E1-Mooty à Sawaleh, village à 5 km. au S. de
Fakus, les 8, 9, 13 et 14 septembre 1949 ; 28 de ces Insectes se
tenaient sous des pots de fleurs plus ou moins protégés du soleil,
1 seul était sous une pierre dans une rigole à sec.
Tous les individus récoltés appartiennent au genre Parajapyx
et se répartissent entre 3 formes inédites : Parajapyx (Parajapyx)
condei n. sp., P. ( Grassjapyx) priesneri n. sp., P. (G.) chichinii
n. sp.
1. — Parajapyx (Parajapyx) condei n. sp.
24 ex. sexe ? 3, longs de 2.5 mm. à 5 mm.
La description est basée sur 1 Ç st. IV longue de 3,9 mm. et sur
1 Ç st. V de 5 mm.
Tête. — Vertex : 13 + 13 soies de toutes tailles. Pli oral : 4-5 soies
longues ou assez longues. Antennes typiques, de 18 articles assez pileux.
Labium, maxilles et mandibules typiques.
1. Abréviations . ■ — ex. = exemplaire (s) ; sexe ? = sexe et stade du développe¬
ment postembryonnaire non reconnus ; 1. = larve ; st. I, st. II ; = stade du développe¬
ment postembryonnaire des Parajapyginae (Cf. Pagés, 1952 a) ; M v = macrochète :
s = soies typiques des Parajapyginae (Cf. Pages, 1952 a) ; dlt d2, ... = dents des
cerques des Parajapyginae (Cf. Pages. 1952 à).
2. Cf. Pages, 1952 b.
3. Ce travail est commencé depuis 1949 et la plus grande partie du matériel a été
montée ; à cette époque je ne savais pas reconnaître le sexe des Parajapyginae et ne
puis le faire avec certitude maintenant sur les préparations.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 1, 1953.
7
— 98
Thorax 1. — Face tergale. Pronotum : nulles. — Méso- et méta¬
llo tum typiques. On note sur le scutum de chacun de ces 2 derniers s dé¬
rites les variations suivantes : 1° les s1, s2, s3 peuvent n’être présentes que
d’un seul côté de lai ligne médiane ; 2° 3 + 3 soies supplémentaires très
courtes, certains exemplaires en possèdent une 4e, présente presque
toujours d’un seul côté de la ligne médiane.
Face sternale 2 identique au type, sauf en ce qui concerne les aires infra-
coxales, qui possèdent 4-5 soies au lieu de 3. Notons aussi que les méros-
ternites des méso- et métanotum de certains spécimens possèdent une
4e soie très courte au-dessus de la soie intermédiaire typique.
Pattes peu pileuses ; les 1 + 1 soies apicales sternales des tarses sont
simples, droites, aiguës, ne dépassant pas l’extrémité distale des griffes.
Abdomen. — Tergites. Tergite 8 sans M3 ; tergite 10 sans M1 ni Mi ;
le reste de la chétotaxie est typique ; notons cependant que les s2 du
10e tergite n’occupent pas toujours leur position normale : chez certains
exemplaires, en effet, elles s’insèrent plùs près des M& que des M3, alors
que typiquement elles devraient être situées à égales distances de cos
phanères ; je ne sais ce que signifie cette variation. Les soies supplémen¬
taires sont au nombre de : 1° 1 -j- 1 sur le tergite 1 ; 2° 3 4- 3 sur les ter¬
gites 2-7 ; 3° 3 + 1 + 3 sur le tergite 8 ; 4° 1 +- 1 sur le tergite 10.
Les tergites 8 et 9 sont respectivement 1 fois 1/10 et 1 fois 4/5 aussi
larges que longs ; le 10e est 1 fois 11/25 aussi long que large, ses bords
latéraux sont légèrement convexes et le segment a sa plus grande largeur
un peu en avant de son milieu.
Longueurs relatives des segments 8 à 10 : 70-38-100.
Acropyge triangulaire, à bords légèrement convexes ; il est à peu près
aussi long que large à sa base, à sommet aigu ; face tergale pourvue de
2 paires de tubercules plus ou moins aigus.
Sternite 1. Préscutum : 5 -j- 5 soies. Scutum : 10 + 10 M, Ms très courts
souvent nuis ; 1 -j- 1 s (sjJ ; 2-3 soies paramédianes chez presque tous les
exemplaires ; 1 + 1 soies supplémentaires entre M6 et M7 et 6-8 -f- 6-8
autres en avant des organes subcoxaux latéraux.
Ceux-ci occupent environ le 1/3 de la largeur interstylaire et sont très
peu saillants ; 12-23 soies glandulaires, le plus souvent 16-17 : elles sont
typiquement unisériées mais, quand elles deviennent assez nombreuses
(au moins 18), elles tendent à former 2 rangées transversales très irrégu¬
lières ; de tailles inégales, les 2-3 situées à chaque angle de l’organe, égales
aux 67/100 de la longueur du style 1, les autres plus petites, valant environ
les 40/100 de ce style ; canal glandulaire un peu plus long que la soie
correspondante, terminé par un réservoir très petit, sphérique, à peine
plus gros que le canal ; 7, rarement 8 ou 9 soies sensorielles, 2 fois aussi
1. J’ai décrit (1952 a) la chétotaxie des tergites thoraciques et abdominaux et celle
des uroslernites que je considère comme typique du genre Parajapyx. Je me contente¬
rai désormais d’indiquer : 1° les M ou s absents et, si tous ces phanères sont présents,
je qualifierai la chétotaxie de typique ; 2° les variations observées ; 3° le nombre de
soies supplémentaires. Les figures indiquent les longueurs relatives des divers pha¬
nères. Pour la face sternale du thorax, j’admets comme typique celle que j’ai décrite
chez P. (P.) isabellae Grassi (Pagés. 1952 6.).
2. Chez P. (P.) normandi Pagés le présternite du proternum porte 1 + 1 + 1 soies
et non 2 + 2.
— 99 —
longues que les soies glandulaires les plus courtes et valant les 80-83/100
de la longueur du style 1.
Sternites 2-7. Préscutum : 4 + 1 + 4 soies. Scutum : 12 + 12 M ; les s
ainsi que les s médianes a et b sont absentes ; il peut y avoir 2-3 soies
Parajapyx (Parajapyx) condei n. sp.„ $ st. III. — 1. Pronotum, e = 71 p.. — 2. Mé-
sonotum, e = 71 p,. — 3. Urotergite 1,6 = 71 p.. — 4. Urotergites 7 à 10, e = 71 |x.
— 5. Acropyge, e = 22 jx. — 6. Cerque droit, e = 71 [i. — 7. Détail de la marge
interne du cerque droit, e = 22 [X. — 8. Détail des plaques d’évaporation et des
tubercules du cerque droit, e = 31 |x. — 9. Urosternite 1, e = 71 jx. — 10. Organe
subcoxal latéral gauche, V= 22 p,. — 11. Urosternite 2. e = 71 p.. — 12. Hypopygc,
e = 22 p..
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 1, 1953.
7*
— 100 —
supplémentaires sur chaque moitié d’un sternite, mais elles sont extrême¬
ment variables et jamais symétriques ; quelques exemplaires ont sur
certains sternites une très courte soie médiane supplémentaire, pouvant
être homologuée à la soie b.
Styles assez allongés, aigus ; la soie recourbée des styles 1 à 3 égale les 3/4
de la soie droite typique.
Vésicules exsertiles des sternites 2 et 3 assez petites, rondes, à rebords
nets.
Hypopyge. Ses bords latéraux sont légèrement sinueux ; le sinus médian
est profond, à bords divergents, armés de dents plus ou moins aiguës,
disposées sur 2 rangées superposées.
Cerques. — Un peu plus longs que les 9/10 (92/100), de la partie nor¬
malement découverte du tergite 10, à peu près 2 fois 1/3 aussi longs que
larges à la base, leur largeur au niveau de la d3 vaut les 30-32/100 de leur
longueur ; ils sont arqués à l’extrémité distale qui est aiguë ; sinus assez
profond entre d1 et d2 ; d1 très forte, en crochet, la plus grosse de toutes,
d3 la plus petite, tuberculiforme, les autres, sensiblement toutes de même
taille, aiguës, à sommet dirigés vers la base du cerque ; un épaulement
postérieur aux d3, d4 et d5 ; un minuscule épaulement antérieur aux d3 ;
d3 plus près de d3 que de d3,d3 plus près de d4 que de d2, d4 plus près de d5
que de d3 ; intervalle d3-d3 de 1/10 plus grand que l’intervalle d3-dt, lui-
même de 2/9 plus grand que l’intervalle d3-d3.
Plaques d’évaporation inégales ; une grosse située tout contre la soie b,
en avant de la ligne joignant cette soie à la soie c ; 8 à 13 petites en arrière
de la grosse ; sur le territoire limité par les plaques, la d3 et l’angle basal
interne du cerque, il y a un certain nombre de petits tubercules arrondis.
Chétotaxie typique ; la soie d semble être toujours absente.
Partie hyaline basale de chaque cerque présentant du côté interne
1-3 tubercules superposés.
Affinités. — Cette espèce est très voisine de P. (P.) normandi
Pagès de Tunisie (le Kef). On l’en distinguera aisément en faisant
appel à la chétotaxie tergale de l’abdomen, aux organes subcoxaux,
ainsi qu’à la forme et à la disposition des plaques d’évaporation
des cerques.
2. — Parajapyx (Grassjapyx) priesneri n. sp.
2 $ st. II, longues de 2,5 mm. ; 1 1. st. I, longue de 2 mm.
Tête. — Vertex : 13 + 13 soies de toutes tailles. Pli oral : 4-5 soies
assez longues ou courtes. Antennes typiques, de 18 articles peu pileux.
Labium, maxiles et mandibules typiques.
Thorax. — Face tergale. Pronotum sans .sq ni s3. Métanotum avec
1 — |- 1 soies sur le préscutum. Le reste de la chétotaxie est typique.
Face sternale. Préstemite du métanotum avec 4+4 soies. Plages
médianes des sternites des méso- et métasternum avec 2 + 1 + 2 soies, la
médiane étant postérieure. Les autres sclérites sont typiques.
Pattes peu pileuses ; les 1 +1 soies apicales sternales des tarses simples^
aiguës, atteignant sensiblement la moitié de la longueur des griffes.
— 101 —
Abdomen. — Tergites. Tergite 1 sans s3. Tergites 2-7 sans s3 ni s4 ;
un exemplaire présente cependant une s3 très courte sur la moitié droite
du tergite 3. Tergite 8 sans ni s4. Tergite 9 sans s2. Tergite 10 sans Mlt
et s8. Le reste de la chétotaxie est typique ; notons cependant que sur
les tergites 2-7 : 1° les M6 sont très courts, très souvent absents sur une
Parajapyx (Grassjapyx) priesneri n. sp., $ st. II. — 13. Protnoum, e = 100 jx. —
14. Mésonotum, e = 100 jx. — 15. Urotergite i,e = 100 |x. — 16. Urotergites 7 à 10, e
= 100 p. — 17. Acropyge, e = 44 |x. — 18. Cerque droit, e = 100 jx, — 19. Détail de
la marge interne du cerque droit, e — 44 jx. — 20. Détail des plaques d’évaporation,
e = 44 jx. — 21. Urosternite 1, e = 100 jx. — 22. Organe subcoxal latéral gauche, e
= 44 {X. — 23. Urosternite 3, e = 100 jx. — 24. Hypopyge, e — 44 jx.
— 102 —
moitié d’un tergite ou même des 2 ; 2° les paires de s4 et s2 sont rarement
présentes simultanément. Les soies supplémentaires sont au nombre de :
1° 1 + 1 sur le tergite 8 ; 2° 1 + 1 sur le tergite 10.
Les tergites 8 et 9 sont respectivement 1 fois 3/10 et 2 fois 1/2 aussi
larges que longs ; le 10e est environ 1 fois 2/5 aussi long que large.
Longueurs relatives des segments 8 à 10 : 68-36-100.
Acropyge triangulaire à bords fortement convexes, à sommet aigu ;
face tergale avec 2 tubercules situés près du sommet.
Sternite 1. Préscutum : 4 + 4 soies. Scutum : Mg nuis ; seule la s mé¬
diane b est présente ; 5-6 + 5-6 soies supplémentaires en avant des organes
subcoxaux latéraux.
Ceux-ci occupent environ le 1/3 de la largeur interstylaire et sont peu
saillants ; 7-9 soies glandulaires unisériées, sensiblement aussi longues que
le style 1 ; l’appareil glandulaire n’a pu être étudié ; 5-6 soies sensorielles
légèrement plus longues que le style (21/19).
Sternites 2-7. Précutum : 3 + 3 soies. Scutum : Mi nuis ; cependant
une $ présente 1 Mt sur la moitié droite du sternite 2 et un autre sur la
moitié gauche du sternite 7 ; 1 -)- 1 s (s4), une s3 est présente sur la moitié
gauche du sternite 2 de la ? précédente.
Styles assez allongés ; la longueur de la soie recourbée des styles 1 à 3
égale celle de la soie droite typique.
Vésicules exsertiles des sternites 2 et 3 assez petites, rondes, à rebords
nets.
Hypopyge. Ses bords sont légèrement sinueux ; le sinus médian est assez
profond, large, à bords divergents, armés de 3-4 dents peu aiguës.
Cerques. — Environ d’1/5 plus courts que la partie normalement
découverte du tergite 10 (16/19), environ 2 fois 1/8 aussi longs que larges
à la base (32/15), assez arqués à l’extrémité distale qui est aiguë ; la<
plus grosse de toutes, d3 plus grosse que d3, d4 ou d3, ces 3 dernières étant
subégales ; toutes les d possèdent un épaulement postérieur, celui de d3
étant insignifiant ; les dv d3 et d4 ont en outre un épaulement antérieur ;
toutes les d ont leur sommet dirigé vers la base des cerques ; intervalle
d1-d3 de 1/3 plus grand que l’intervalle d3-d3, lui-même légèrement plus
grand (19/17) que l’intervalle d3-dt ; celui-ci à son tour plus de 1/5 plus
grand que l’intervalle d3-db.
Plaques d’évaporation, subégales, assez petites ; il y en a une seule chez
la h, 3-4 chez les Ç.
Chétotaxie typique.
Partie hyaline basale avec 1-2 tubercules.
Affinités. — Cette espèce est facilement reconnaissable par la
forme et l’armature de ses cerques. Ceux-ci la rapprochent du groupe
de P. (G.) vinci guerranus Silv. de Côte d’ivoire et de Guinée et de
P. [G.) dundoanus Pagés d’Angola ; on séparera priesneri de ces formes,
par : 1° la chétotaxie tergale ; 2° l’acropyge ; 3° les organes sub¬
coxaux latéraux ; 4° le détail de l’armature de la marge interne des.
cerques.
(à suivre)..
Floraisons les plus intéressantes observées
DANS LES SERRES DU MUSÉUM PENDANT L'ANNÉE 1952 1
Par A. Guillaumin et H. Rose.
Dicotylédones :
i
Aldasorca guttata Guillaum.
Anacampseros Baeseckei Dinter.
Aylostera deminuta Backeb.
Bégonia caroliniaefolia Regel.
Clitoria ternatea L. (Nlle Calédonie,
(Guillaumin f. 189, 1951).
Conophytum ectypum N. E. Br.
— piriforme L. Bolus.
Dionaea muscipula Ellis.
Echeveria clavifolia A. Berger.
— Goldmanii A. Berger.
Echinocereus Ktlippelianus Lieb-
ner.
Echinopsis mirabilis Spegazz.
Euphorbia Cooperi N. E. Br.
— tubiglans Marloth.
— valida N. E. Br.
Gibbaeum pilosulum N. E. Br.
X Graptoveria calva Gossot ( Grap-
tophyllum arizonicum X Echeve¬
ria pulvinata).
Gymnocalycium Bruchii Hosseus.
— gibbosum Pfeiffer.
— Spegazzinii Britt. et Rose.
Hamatocactus setispinus Britt. et
Rose.
lxora javanica DC.
Lithops terricolor N. E. Br.
— Ursulae Oesterr.
— Vanzylii L. Bolus.
Lobivia Backebergii Backeb.
— Hertrichiana Backeb.
Mamillaria microhelia Werd.
Mediolobivia aureifbra Backeb.
— Mangei Backeb.
— neo-haageana Backeb.
Monanthes pallens Christ.
Ophthalmophyllum Friedrichiae
Dint. et Schwant.
Pavonia multiflora S4. Hil.
Peperomia rubescens C.DC.
Phyllocactus strictus Lem.
Piper metallicum Hallier f.
Rebutia senilis Backb. var. Kraes-
selrina Rew.
Rhipsalis suarezana Weber.
Sarracenia purpurea L.
Strombocactus turbiniformis Fric.
Vohemaria Meisseri Buchenau.
Monocotylédones :
Ancistrochilus Rothschildianus O’-
Brien (Guinée française : Foulaya
(I. F. A. C. f. 109, 1952).
Angraecum bilobum Lindl.
Anthurium acutifolium Engl.
— bogotense Schott.
— scandens Engl. var. violaceum
Engl.
1. Les floraisons ayant figuré sur les listes précédentes ne sont pas répétées, sauf
lorsqu’il s’agit de plantes d’importation directe.
Bulletin du Muséum, 28 série, t. XXV, ne 1, 1953.
— 104 —
Bilbergia ensifolia Bak.
Calathea tubispatha Hook.
Cattleya bicolor Lindl. Brésil (Le-
coufle f. 214, 1951).
Cattleya intermedia R. Grah. Brésil
(Lecoufle f. 214, 1951).
Chamaedorea lepidota H. Wendl.
— pumila Wendl.
Cirrhopetalum slramineum Teijsm.
et Binn.
Cypripedium X Cloe (Baron Schroe-
der X Mrs Wm. Mostyn) Cowan
1925.
' Cypripedium spectabile Salisb.
Dendrobium muricatum Finet var.
mugnificum Finet, Nlle Calédo¬
nie (Guillaumin, f. 62, 1951).
Doritis pulcherrima Lindl.
Epidendrum difforme Jacq. Gua¬
deloupe (donné par Sthélé,
Guillaumin f. 193, 1951).
Epidendrum nocturnum Jacq.
(donné par Sthélé, Guilllau-
min f. 193, 1951).
Eulophia guineensis Lindl. var.
purpurata Reichb. f. Guinée
française (I. F. A. C., f. 109,
1952).
f Gastrorchis Francoisii Schltr. Ma¬
dagascar (Boiteau f. 72, 1946).
Jacquinella globosa Schltr. Gua¬
deloupe (donné par Stehlé,
Guillaumin f. 193, 1951).
Jumellea fragrans, Madagascar
(Institut scientifique, f. 166,
1950).
. Jumellea gracilipes Schltr. Mada¬
gascar (Institut scientifique
f. .166, 1950).
Laelia pumila Reichb. f., Brésil
(Lecoufle f. 214, 1951).
Liparis pulverulenta Guillaum. sp.
nov. Nlle Calédonie (Guillau¬
min f. 139, 1951) .
Lislrostachys caudata Reichb. f.
Masdevallia Reichenbachiana En-
dres.
Miltonia Clowesii Lindl.
Musa Basjoo Sieb. et Zucc.
Od'ontoglossum luteo-purpureum
Lindl.
— Schlieperianum Reichb. f.
Oncidium varicosum Lindl. var.
Rogersii Reichb. f., Brésil (Le¬
coufle f. 214, 1951).
Phreatia hypsorrhyrchos Schltr. N 116
Calédonie (Guillaumin f. 153,
1951.
Pitcairnia Palmeri S. Wats.
— punicea Schiedw.
Sansevieria parva N. E. Br. Kenya
(Guy Babault f. 166, 1949).
Sophronitis cemua Lindl. Brésil
(Lecoufle f. 214, 1951).
Stelis pygmaea Cogn. Guadeloupe
(donné par Stehlé, Guillaumin
f. 193, 1951).
Tillandsia tricholepis Bak.
— pulchella Hook.
— sinuosa L. B. Smith.
— streptocarpa Bak.
— usneoides L.
Vriesa imperialis Morr. ex. Bak.
non Lem.
— 105 —
Diffusion de veau de percolation
DANS LES SABLES SAHARIENS
Par Jean-Marie Turmel.
C’est en effectuant des mesures de percolation, relatées dans un
précédent article 1, que je me suis aperçu que cette méthode d’humi¬
dification des sables permettait d’obtenir en dessous du cylindre des
masses sableuses humides de formes bien définies qui, grâce à leur
structure propre, pouvaient fournir nombre de renseignements sur
la structure des dunes. En effet en dessous du cylindre (de 6 cm de
diamètre enfoncé de 5 cm) on trouve, après les versements relatifs
aux expériences de percolation, une masse de sable humidifiée de
taille et de forme variable, suivant les expériences, et présentant des
strates qui ainsi figées par l’humidité permettent l’étude de la struc¬
ture de ces dunes.
Dans le cas le plus simple c’est-à-dire dans le cas d’une surface
horizontale avec couches internes horizontales on trouve une masse
sableuse humide ayant la forme d’une coupole renversée, d’une
lentille plus ou moins surbaissée dont la hauteur est légèrement
inférieure au rayon maximum. D’autre part il faut remarquer
l’existence de strates plus ou moins serrées provoquant des indenta¬
tions plus ou moins accusées dans le contour général de la lentille.
Ces masses de sable qui ne sont donc pas parfaitement homogènes
présentent des plans de clivage très nets. Ces surfaces de clivage
séparant des masses compactes sont dues à de très fines couches de
sables qui ne sont pas mouillées autant que les autres et présentent
de ce fait des surfaces de moindre cohésion.
La diffusion de l’eau qui se fait à partir de la surface inférieure du
cylindre de percolation s’effectue donc dans ce cas d’une manière
parfaitement régulière dans toutes les directions mais, en profon¬
deur, l’eau rencontrant la succession des couches alternées parfaite¬
ment horizontales, il en résulte un certain retard par rapport à la
diffusion horizontale, malgré la pesanteur. Ainsi on remarque (cf.
tableau n° 2, ligne 5) que les hauteurs des lentilles sont ou inférieures
ou au plus égales au rayon des lentilles la différence étant d’autant
plus marquée que la taille de la lentille est plus grande, c’est-à-dire
1. La percolation dans les sables. — IL Recherches préliminaires dans les divers
milieux du sahara occidental. Bull. Mus. Paris, 2e sér., t. XXIV, p° 6, pp. 608-615-
4. tabl , 1 fig., 1952.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 1, 1953.
— 106 —
que le nombre de couches que doit traverser l’eau augmente, l’eau
prenant un certain « retard » au passage de chacune des couches.
Des mesures d’humidité, faites par prélèvements en tubes scellés
montrent, comme l’indique le tableau suivant (n° 1), que les pour¬
centages en poids sont aux environs de 10 % dans la partie mouillée,
très différents des teneurs en eau naturelles relevées avant ces expé¬
riences et juste dans les mêmes endroits. Cependant la répartition de
l’eau dans ces lentilles n’est pas tout à fait uniforme ; ainsi les
sables contenus dans là partie inférieure du cylindre et ceux qui se
trouvent immédiatement en-dessous ont des valeurs légèrement plus
fortes que dans les autres parties de la lentille : la raison en est bien
simple : entourés de tous côtés par des sables humides, les sables du
centre de la lentille se ressuient plus lentement que les autres ; il est
d’ailleurs courant de voir, lorsque l’on brise une de ces lentilles,
les sables du centre très imbibés d’eau (ces sables ont tendance à
s’égoutter), alors qu’il n’y a pas trace apparente d’eau libre dans les
autres parties de la lentille. Ces résultats sont résumés dans le
tableau n° 1 ci-contre :
Tableau n° 1.
Teneur en eau des sables à différentes profondeurs avant et après
leur humidification pour trois séries d’expériences.
Moyenne de l’humidité dans la lentille (8 valeurs) . . . 9,9
Une série de mesures a été faite pour connaître les volumes de
sables touchés par l’eau suivant le nombre de versements. C’est ce
qui est relaté dans le tableau n° 2 et le graphique ci-contre :
t
— 107 —
Tableau n0 2.
Caractéristiques des masses de sable mouillé suivant
les volumes d’eau versé.
* Ces valeurs de 9,0 et 6,3 sont obtenues en ne tenant pas compte des résultats
après un unique versement, l’eau ne se répandant pas alors à l’extérieur du cylindre ;
en tenant compte au contraire de ces valenrs on aurait respectivement 9,9 et 5,9.
Ces résultats montrent que le phénomène de mouillabilité des
sables peut être représenté assez vraisemblablement par une droite
dans un plan coordonné dont les ordonnées correspondent aux volumes
d’eau versée et de sable mouillé et les abscisses au nombre de verse¬
ments effectués. On peut conclure, malgré l’imprécision de ces mesures
que le volume de sable touché par l’eau est égal à environ six fois le
volume d’eau versé (6,3 comme moyenne).
D’autre part en connaissant le poids spécifique du sable (800 gr
pour 50f) cm3), on peut calculer la masse de sable touchée et de là en
déduire le pourcentage d’humidité en poids de ces sables ainsi
humectés. On trouve pour les différents versements les valeurs con¬
signées dans le tableau n° 2 à la huitième ligne ; si l’on compare ces
résultats à ceux trouvés expérimentalement réunis dans le tableau
n° 1, on voit qu’ils sont assez semblables, ce qui permet de conclure à
la constance du phénomène d’humidification dans ces sables. Cette
teneur en eau (très voisine de 9 %) correspond à la capacité de
rétention de ces sols (cf. le graphique).
En résumé ces premiers résultats montrent donc que l’eau ne
diffuse pas, du moins au début, par petites quantités dans un grand
volume. Au contraire elle diffuse rapidement pour occuper un volume
de sol environ 6,5 fois plus grand que le sien en donnant des pourcen¬
tages en poids, dans ces sables ainsi mouillés, autour de 10 %. La
limite entre ces deux sables (l’un mouillé, l’autre sec, est toujours
très nettement marquée et entre deux points l’un extérieur et l’autre
intérieur à la lentille, distants de moins de 1 cm, on trouve régulière¬
ment des différences de 7 %.
Tous ces résultats ont été obtenus sur des structures très simples
(cf. dessin n° 1) mais d’autres formes delentilles se présentent suivant
que la structure des dunes est plus ou moins complexe. Un autre cas
assez simple est celui où les couches au lieu d’être horizontales et
parallèles à la surface sont en pente plus ou moins forte et sont
'«1
plus ou moins serrées (la surface du sol étant encore sensiblement
horizontale). Comme dans le premier cas ces masses de sable ne sont
pas parfaitement homogènes et présentent des plans de clivage très
nets ; pour ce qui est de leur forme, elle est ici non plus celle d’une
demi-coupole mais celle d’un ellipsoide de révolution presque sphé¬
rique dont le grand axe prolonge celui du cylindre ; cet ellipsoide
possède toutesfois une légère dissymétrie, une petite augmentation
des diamètres du côté du pendage des couches comme l’indique le
dessin n° 2. La régularité de la forme extérieure de la lentille est
surtout fonction du rapprochement des couches humides et sèches ou
— 109
mieux de leur peu d’épaisseur et de leur régularité. Cette difformité
dans la forme même de cet ellipsoide confirme bien l’idée du « retard. »
de l’eau de diffusion au passage dé chacune des couches ; mais il
faut remarquer que ce retard est d’autant plus faible que les couches
sont plus fines. Les nombreuses indentations que l’on remarque dans
les lentilles à couches épaisses (cf. dessin n° 3) sont provoquées par le
même phénomène : certaines couches diffusant horizontalement
mieux les unes que les autres. Ce phénomène est encore plus accentué
quand on est en présence d’une structure complexe et que plusieurs
séries de couches s’intersectionnent : les sables humidifiés forment
alors des masses aux formes très diverses (cf. dessin n° 4) qui
soulignent encore s’il en était nécessaire le pendage des différentes
couches.
Quelles sont les raisons de ces différences de vitesse de diffusion
et d’humidification suivant les différentes couches ?
Deux hypothèses viennent à l’esprit. Ou bien l’on est en présence
de deux types de sables (cela est parfois vrai sur le bord des ergs)
ayant des différences assez sensibles de granulométrie et surtout de
mouillabilité ou bien interviennent soit des phénomènes d’arrange¬
ment des grains de sable les uns par rapport aux autres, soit encore
des forces électriques dont les grains seraient chargés différemment
suivant les différentes couches de sable, soit enfin des différences de
teneur en air : il y aurait dans ce dernier cas des « bouchons capil¬
laires » d’air qui alors empêcheraient la diffusion. Autant d’hypo¬
thèses que l’on ne peut qu’émettre aujourd’hui et qu’il faudra
essayer de vérifier un jour soit par l’expérience en maquette au labo¬
ratoire soit par des micromesures in situ.
Laboratoire de Culture du Muséum.
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F. PAILLART.
20-4-1953.
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Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
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mencée en 1936. (Sans périodicité).
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Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
Notulæ Systematicæ. (Directeur, M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 600 fr. ;
Etranger, 900 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel, France, 500 fr.,
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Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l'Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921.
Abonnement annuel : 1000 fr.
Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, Laboratoire de Crypto¬
gamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement, France, 400 fr., Etranger
600 fr.).
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur Mme Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement, France, 600 fr.,
Etranger, 900 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique ).
(Directeur M. Roger Heim, Laboratoire de Chryptogamie. Paraît depuis
1928 ; abonnement France et territoires d’Outre-Mer, 500 fr., Etranger,
800 fr.
Mammalia, Morphologie, Riologie, Systématique des Mammifères, (Direc¬
teur M. Ed. Dourdelle ; paraît depuis 1936 ; 500 fr. ; Étranger, 900 fr.).
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F. PAILLART. - 20-4-1953.
Tome XXV
2° Série
MARS 1953
SOMMAIRE
Pages
Communications :
Acli. Urbain, J. Nouvel, P. Bullier et J. Rinjard. Rapport sur la mortalité et
la natalité enregistrées au Parc Zoologique du Bois de Vincennes pendant
l’année 1952 . . . 111
R. Saban. Présence de l’ethmoïde (os planum) dans la paroi orbitaire des
Erinaceidae . 1 27
J. Berlioz. Etude d’une collection d’Oiseaux du Gabon . 130
Y. Plessis. Méthode pratique et peu coûteuse pour constituer une collection
de Poissons, Reptiles et Batraciens . 139
Y. Plessis. Application des phénomènes de capillarité à l’élevage de petits
animaux marins . 140
M. Vachon. Note préliminaire sur les Scorpions collectés au Maroc par M. J.
Malhomme . ' . 144
Ed. Dresco. Un Opilion nouveau des Monts Cantabriques (Espagne) . 147
Marc André. Une espèce nouvelle de Leptus (Acarien) parasite de Scorpions. 150
F. Grandjean. Observations sur les Oribates (25e série) . 155
A. Milliers. Types déposés au Muséum national d’ilistoire naturelle par
l’Institut français d’Al'rique Noire (4e liste) . 163
J. Pagès. Diploures Japygidés de Basse-Egypte (suite) . 169
P. Fauvel. Sur quelques Annélides Polychètes d’Océanie . . . 173
G. Ranson et G. Cherbonnier. Appareil génital et radules de trois Planorbes
africains : PL gardei Germain, PI. tilhoi Germain, Pl. dallonii Germain.. 176
R. Saban. Note sur un Cardium tuberculatum Linné (1758) actuel en voie de
fossilisation . 181
A. Guillaumin. Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum. 187
A. Guillaumin. Notules sur quelques Orchidées d’Indochine : IV . 189
N. Grambast. Sur les caractères épidermiques de la feuille dans le genre Sparat-
tosyce (Moracées) . 191
M. Pichon. Additions à la flore de l’A. E. F. : Apocynacées-Plumérioïdées. . . 198
M. Pichon. Id. ; Apoeynacées-Echitoïdées . 204
R. P. Berhaut. Essai sur les Polycarpaea annuels de l’A. O. F. à feuilles linéaires. 206
R. IIoffstetter. Caractères dentaires juvéniles chez les Rhynchocéphales
jurassiques, Therctairus et Leptosaurus . 213
A. Loubière. Les frondes odontoptéroïdes du carbonifère et du terrain per¬
mien . 221
Ed. Boureau. Etude paléoxylologique du Sahara (XVIII). — Sur un Myrto-
xylon secretans n. gen., n. sp. des couches post-éocènes d’In Rhar (Sahara
Soudanais) . - . 225
R. Furon. Les collections géologiques de la France d’Outre-Mer conservées au
Laboratoire de Géologie du Muséum . 231
R. Abrard. Contribution à l’étude hydrogéologique du Bassin de Paris.
Troisième supplément . 236
L. Feugueur et R. Soyer, liydrogéologie du Lutétien-Le Vexin (9e note).. 245
J. Gsell. Esquisse géologique de la bordure orientale de la cuvette tchadienne. 253
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1953. — N° 2
395® RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
5 mars 1953
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR C. ARAMBOURG
COMMUNICATIONS
Rapport sur la mortalité et la natalité
ENREGISTRÉES AU PARC ZOOLOGIQUE DU BOIS DE VlNCENNES
PENDANT L'ANNÉE 1952.
Par Ach. Urbain, J. Nouvel, P. Bullier et J. Rinjard.
A. — MORTALITÉ
I. — Mammifères.
L’effectif du Parc Zoologique, qui était de 563 têtes le 1er jan¬
vier 1952, atteint le chiffre de 571 au 31 décembre.
Le nombre total des mammifères morts pendant l’année, est de
124, dont 46 sujets adultes, 20 sujets récemment incorporés aux
collections (sur un total de 63), 10 sujets nés au Parc et âgés de 1
à 6 mois (dont 2 sont nés en 1951 et 8 en 1952) et 48 nouveau-nés
ou mort-nés.
La répartition dans le temps est donnée par le tableau ci-des¬
sous :
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 2, 1953.
8
112 —
Voici la liste des pertes établies selon l’ordre zoologique, avec
une brève mention des causes de mort.
Ordre des Primates.
Famille des Anthropoïdés.
I Gorille ( Gorilla gorilla (Sav. et Wym.)), arrivé d’A. E. F. depuis un
mois, meurt, cachectique, avec de nombreuses lésions d’œsophagos-
tomose larvaire.
II Chimpanzés ( Pan troglodytes (L.)), parmi lesquels 2 sujets acclimatés,
dont un mâle, âgé d’environ 12 ans, qui fit une chute mortelle en
jouant dans sa cage, et un autre, vivant au Parc depuis 8 mois, qui
succomba à une entérite parasitaire hémorragique, et à l’autopsie
duquel on découvrit un ascaris et de très nombreux ankylostomidés
identifiés par la suite au Necator americanus (Stiles 1902). Les
9 autres sujets, très récemment importés, succombèrent à des
causes diverses : 6 d’entre eux, à des entérites parasitaires ( Strongy-
loïdes stercoralis, Balantidium coli), un à une entérite de cause indé¬
terminée, un autre à une péritonite, et le dernier à une pleuro¬
pneumonie.
Famille des Hylobatidés.
1 Gibbon à favoris blancs ( Hylobates concolor leucogenis (Ogilby)), né au
Parc, meurt à l’âge de 2 mois, quelques heures après un violent
orage.
— 113 —
Famille des Papioïdés.
18 Babouins (Papio papio (Des.)), dont 4 sujets acclimatés, 10 sujets
récemment importés, 2 jeunes âgés de 4 mois, probablement tués
par les adultes, et 2 nouveau-nés. Une tuberculose généralisée, une
pleurésie, une entérite aiguë et un traumatisme crânien, sont les
causes de la mort des 4 premiers. Les 10 sujets, récemment importés
de Guinée Française, ont succombé à des entérites parasitaires.
Famille des Cercopithécidés.
1 Magot ( Macaca sylvanus (L.)), meurt soudainement, à l’âge de 5 mois,
sans cause apparente.
Ordre des Carnivores.
Famille des Canidés.
1 Loup ( Canis lupus L.), meurt d’entérite ictérohémorragique.
1 Chacal (Thos aureus anlhus (F. Cuvier)), est abattu après constatation
d’une fracture incurable du maxillaire inférieur.
1 Renard (Vulpes vulpes (L.)), est tué par lés sujets d’un groupe dans
lequel il venait d’être introduit.
Famille des Félidés.
6 Lions ( Felis leo L.) : deux d’entre eux, nés au Parc, meurent, à l’âge
de 11 mois, d’un « Typhus », qui n’a pu être transmis par inoculation
au chat domestique. Les quatre autres, abandonnés par leur mère,
meurent en quelques jours.
2 Tigres (Felis tigris L.), âgés : l’un présente, à l’autopsie, des lésions
d’entérite chronique et l’autre des lésions de néphrite et de tuber¬
culose pulmonaire.
4 Panthères ( Felis pardus L.), récemment nées au Parc, dont trois meurent
dans les jours qui suivent leur naissance, la quatrième se dévelop¬
pant jusqu’à l’âge de 2 mois.
1 Puma (Puma concolor (L.)), vivant au Parc depuis 11 ans, présente, à
l’autopsie, des lésions de sclérose du foie et d’ascite secondaire.
Famille des Ursidés.
1 Ours brun d’Europe (Ursus arctos L.), femelle, âgée, au Parc depuis
1937 et ayant donné de nombreuses portées, succombe à une néphrite
.chronique.
1 Ours baribal ( Euarctos americanus Pallas), nouveau-né.
Ordre des Pinnipèdes.
Famille des Phocidés.
1 Phôque ( Phoca vitulina L.), récemment acquis aux Halles Centrales,
meurt d’entérite.
— 114
Famille des Otariidés.
1 Otarie ( Otaria jubata Forster), nouveau-née.
Ordre des Ongulés.
Sous-ordre des Pêrissodactyles.
Famille des Equidés.
1 Zèbre de Grévy (Equus grevyi Oustalet), déjà âgé lors de son entrée
au Parc en 1937, succombe à une congestion intestinale et présente
un certain degré d’ossification des oreillettes.
Sous-ordre des Artiodactyles.
Famille des Hippopotamidés.
1 Hippopotame nain du Libéria ( Chaeropsis liberiensis (Morton)), né
depuis quelques heures.
Famille des Suidés.
2 Sangliers d’Europe ( Sus scrofa L.), nouveau-nés.
4 Sangliers d’Indochine (Porcula salviana (Hodg.)), dont une femelle
qdulte atteinte de paraplégie, et 3 nouveau-nés.
Famille des Booidési
I Buffle de l’Inde ( Bubalus bubalis (L.)), nouveau-né.
5 Chèvres naines du Sénégal (espèce domestique), dont 4 nouveau-nées
et une femelle victime d’une dystocie.
5 Mouflons de Corse (Ovis musimon (Pallas)), parmi lesquels une femelle
âgée, atteinte de myocardite, un jeune de 7 mois, victime d’un
traumatisme gangrèné, deux autres jeunes, âgés de 2 et 3 mois, qui
meurent d’entérite et un mort-né.
II Mouflons à manchettes ( Ammolragus lervia (Pallas)), parmi lesquels il
faut signaler 7 cas de tuberculose, et la mort de 4 nouveau-nés.
1 Nylgaut ( Boselaphus tragocamelus (Pallas)), mort-né.
4 Oryx algazelles (Oryx algazel (Oken)), victimes d’une infection épidé¬
mique, caractérisée au début par une kérato-conjonctivite suivie de
localisations diverses.
2 Cobs de Bulïon (Adenota Kob (Erxleb.)), dont une femelle victime d’une
rupture de l’utérus et un jeune, de 2 mois, atteint de congestion
intestinale.
5 Gazelles de l’Inde (Antilope cervicarpa Pallas), nées au Parc, dont
2 âgées d’un an, présentant des lésions de rachitisme, une autre
âgée de 3 mois meurt sans cause apparente, et les deux dernières
succombent dans les jours qui suivent leur naissance.
— 115 —
1 Céphalophe à flancs roux ( Cephalophus rufilatus (Gray)), succombe
à une plaie gangréneuse du membre postérieur gauche.
Famille des Camélidés.
1 Dromadaire (Camelus drompdarius L.), nouveau-né.
4 Lamas (Lama g lama g lama L.), dont une femelle adulte, victime d’une
fracture de l’humérus, un jeune d’un mois, atteint de péricardite
séro-fibrineuse, et 2 nouveau-nés.
Famille des Cervidés.
1 Cerf de France ( Cervus elaphus L.), nouveau-né.
3 Chevreuils ( Capreolus capreolus (L.)) : le premier, récemment capturé,
présente des lésions de myocardite, le second meurt cachectique, et
le troisième se tue accidentellement.
5 Daims ( Dama dama (L.)), parmi lesquels une femelle tuée par un mâle,
une autre atteinte de néphrite chronique, et 3 nouveau-nés.
2 Cerfs axis ( Axis axis (Erxleb.)), âgés de 24 heures.
1 Cerf pseudaxis ( Sika hortulorum Swinhoë), nouveau-né.
5 Cerfs d’Eld ( Cervus eldi Guthrie), dont une femelle âgée victime d’une
péritonite traumatique, 3 nouveau-nés, et un mort-né.
1 Cerf wapiti (Cervus canadensis Erxleb.), mort-né.
Ordre des Rongeurs.
Famille des Castoridès.
1 Castor du Canada ( Castor canadensis Kuhl.), mâle, vivant au Parc
depuis 10 mois, dont le cadavre présente des lésions de septicémie.
Ordre des Marsupiaux.
Famille des Macropodidès.
2 Kangourous agiles (Macropus agilis Gould) : l’un présente, à l’autopsie,
une hépatite, dont la nature n’a pu être précisée, l’autre une nécrose
au niveau de la prémolaire inférieure gauche avec abcédation de la
région sous-maxillaire.
3 Wallabies de Bennett ( Macropus ruficollis bennetti (Wat.)), dont le
premier succombe à une pleuropneumonie sérofibrineuse et les deux
autres à des abcès fistuleux.
Observations sur les causes de la mortalité.
Ie Maladies à virus : Aucun cas n’a été identifié cette année.
2° Maladies microbiennes : Deux cas de gangrène ont été observés
chez un mouflon de Corse ( Ovis musimon (Pallas)) et chez un cépha-
— 116 —
lophe à flancs roux ( Cephalophus rufilatus (Gray)). La « maladie de
Schmorl » a atteint un kangourou agile ( Macropus agilis Gould)
et 2 kangourous de Bennett ( Macropus ruficollis bennetti (Wat.)).
3° La tuberculose a été constatée à l’autopsie d’une babouin
(. Papio papio (Desm.)), d’un tigre (Felis tigris L.), et de sept mou¬
flons à manchettes ( Ammotragus lervia (Pallas)).
4° Les maladies parasitaires sont responsables, cette année, d’une
très importante mortalité chez les primates : 1 gorille ( Gorilla gorilla
Lésions anatomoto-pathologiques 1
Nombre de cas.
Maladies à virus .
Maladies microbiennes (sauf tuberculose) .
Tuberculose . .
Maladies parasitaires .
Maladies de la nutrition et cachexies .
Traumatismes et accidents divers .
Affections de l’appareil locomoteur (d’origine non trauma¬
tique) . . . .
Affections
de l’appareil
digestif
Estomac
Intestin ..
Foie .
Péritoine
Affections j _
, ,, .. f Poumon .
de 1 appareil ? ... ,
. . . 1 Plevre . . . .
respiratoire J
Affections ! Endocarde .
de l’appareil < Myocarde .
circulatoire [ Péricrade .
Affections )
de l’appareil ( Rein . . .
urinaire )
Affections )
de l’appareil ( Dystocie . .
génital )
Affections )
du système > Congestion cérébrale
nerveux )
Affections )
des organes > Kérato-conjonctivite
sensoriels ]
Accidents de l’acclimatement
Cause indéterminée (adultes)
Jeunes et nouveau-nés .
Mort-nés .
0
5
9
18
<8
10
0
1
13
4
4
3
2
1
3
2
3
2
1
4
0
1
39
4
1. Certains animaux, porteurs de lésions multiples, figurent sous plusieurs rubriques.
117 —
(Sav. et Wym.)), 7 chimpanzés (Pan trolgodytes (L.)),. et 10 babouins
Papio papio (Desm.)), presque tous récemment importés.
5° Les traumatismes et accidents divers sont toujours une impor¬
tante cause de mortalité : un chimpanzé (Pan troglodytes (L.)) adulte
et un chevreuil (Capreolus capreolus (L.)) se blessent mortellement,
sans que nous puissions en déterminer la cause. Mais, dans la
plupart des cas, ces accidents sont la conséquence de rivalités
sexuelles : un babouin ( Papio papio (Desm.)), un chacal (Thos
aureus anthus (F. Cuvier)), un lama (Lama glama glama L.) et une
biche d’Eld (Cervus eldi Guthrie) ; dans d’autres cas, les jeunes
sont les victimes de ces luttes, auxquelles ils ne prennent cependant
aucune part : deux babouins (Papio papio (Desm.)), un mouflon
de Corse (Ovis musimon (Pallas)), un mouflon à manchettes (Ammotra-
gus lervia (Pallas)) ; d’autres fois, enfin, ces accidents sont la consé¬
quence de la défense de leur territoire par les animaux qui l’occupent :
un renard (Vulpes vulpes (L.)).
Le tableau ci-dessus résume l’importance relative des différentes
causes de mortalité enregistrées pendant l’année.
t
II. — Oiseaux.
L’effectif, qui était de 706 têtes au 1er janvier 1952, atteint
743 têtes le 31 décembre.
Le nombre total des morts, pendant l’année 1952, est de 98, com¬
prenant 50 sujets adultes acclimatés, 10 sujets récemment incor-
— 118 —
porés à nos collections (sur un total de 81), 9 sujets âgés de 1 à 6 mois
(dont 2 sont nés en 1951 et 7 en 1952) et 29 nouvellement éclos.
La répartition mensuelle de la mortalité est indiquée par le
tableau ci-dessus :
La liste des oiseaux morts pendant l’année 1952, établie selon
l’ordre zoologique et comportant une brève mention des causes
de mort est la suivante :
Ordre des Struthionifokmes.
Famille des Struthionidés.
2 Autruches ( Struthio ramelus L.) : l’une atteinte d’entérite hémorra¬
gique, et l’autre victime d’une infection gangréneuse septicémique
consécutive à des traumatismes du cloaque.
Famille des Rheidés.
1 Nandou gris ( Rhea americana (L.)), entré au Parc en 1939, meurt d’enté¬
rite hémorragique.
Ordre des Sphénisciformes.
Famille des Sphéniscidés.
1 Manchot papou (Pygoscelis papua (F ors ter)), meurt après 15 mois de
captivité, d’une péricardite exsudative.
3 Gorfous dorés (Eudyples chrysolophus (Brandt)), importés des Iles
Kerguélen au mois de janvier : les deux premiers meurent dès le
mois de février : l’un avec des lésions congestives des organes
internes, l’autre avec des lésions d’entérite aiguë, le troisième est
également victime d’une entérite aiguë, dix mois après son arrivée.
Ordre des Circoniiformes.
Famille des Ardeidés.
2 Hérons cendrés ( Ardea cinerea L.), âgés, meurent cachectiques ; l’un
d’eux présente une arthrite ankylosante de l’aile.
1 Aigrette garzette (Egretta garzetta (L.)), est atteinte de tuberculose
hépatique nodulaire.
1 Bihoreau d’Europe ( Nycticorax nyclicorax (L.)), meurt d’entérite.
k
Famille des T hreskiornithidés .
2 Ibis chauves (Geronlicus eremita (L.)), dont l’un, bien acclimaté, meurt
d’entérite aiguë, l’autre, récemment capturé au Maroc, est victime
d’un accident d’éjointage.
— 119 —
1 Ibis sacré ( Threskiornis aethiopica (Latham)), vivant au Parc depuis
1935, présente, à l’autopsie, un volumineux abcès de la rate.
2 Ibis roses ( Guara rubra (L.) ) : le premier, incorporé et bagué en 1934,
est atteint de myocardite chronique, et le second, récemment acquis,
succombe à un accident d’éjointage.
3 Spatules roses ( Ajaja ajaja (L.)), récemment importées : deux d’entre
elles meurent d’entérite aiguë, la troisième de néphrite.
Famille des Ciconiidés.
2 Cigognes blanches ( Ciconia ciconia (L.)), dont l’une, née dans la grande
volière et âgée de 2 mois, se tue lors de ses premiers vols, et l’autre,
âgée d’un mois, est trouvée morte sans cause apparente.
1 Tantale à tête blanche (Ibis leucocephalus (Pennant)), meurt cachectique
avec une myocardite chronique.
Famille des Phénicoptéridés .
3 Flamants du Chili (Phenicopterus chilensis Molina), le premier, récem¬
ment importé, est atteint d’hépatite et de péritonite, le second meurt
d’aspergillose pulmonaire et le troisième d’entérite.
Ordre des Ansériformes.
Famille des Anatidés.
7 Cygnes sauvages (Cygnus cygnus (L.)), dont un sujet âgé de 2 ans, qui
meurt cachectique sans lésions particulières et 6 jeunes nouvelle¬
ment éclos.
1 Cygne de Bewiclc (Cygnus Bewickii Yarrel), vivant au Parc depuis 1939,
meurt de myocardite.
3 Cygnes muets (Cygnus olor (Gmelin)), dont une femelle âgée, qui meurt
de péricardite (dépôts d’urates), un mâle, né au Parc en 1939, qui est
victime d’un traumatisme pénétrant du flanc gauche, et un sujet
récemment éclos.
1 Cygne noir ( Chenopsis atrata (Latham)), âgé de 3 mois, est atteint de
rachitisme.
1 Oie armée de Gambie { Plectropterus gambensis (L.)), entrée au Parc
en 1939, est trouvée morte sans lésions particulières.
1 Oie barrée (Eulabeia indica (Latham)) est tuée par une cigogne du nid
de laquelle elle s’était approchée.
1 Oie céréopse (Cereopsis Novae-Hollandiae (Latham)), âgée, meurt de
sclérose du foie.
1 Oie d’Egypte (Alopochen aegyptiaca (L.)), âgée de 3 mois, dont la
cause de la mort reste indéterminée.
1 Oie à front blanc (Anser albifrons (Scopoli))), entrée au Parc en 1939,
succombe à une entérite chronique.
1 Oie de Guinée ( Cygnopsis cygnoïd (L.)), âgée, présente une sclérose
ancienne du foie.
— 120 —
1 Bernache du Canada ( Branta canadensis (L.) ) , jeune, meurt de para¬
plégie, quelques jours après l’éjointage.
6 Bernaches nonnettes (Branta leucopsis (Bechst.)), dont un sujet âgé
atteint d’hépatite chronique et 5 sujets nouvellement éclos.
1 Casarca roux (Casarca ferruginea (Pallas) ) , victime d’un accident de
ponte.
1 Dendrocygne veuf (Dendrocygna viduata (L.)), succombe à une hémor¬
ragie interne de cause indéterminée.
15 Canards sauvages (Anas platyrhynchos L.), nouvellement éclos.
1 Canard peposaca (Metopiana peposaca Vieillot), alteint de myocardite-
2 Canards carolins (Aix sponsa (L.)), : l’autopsie du premier révèle un
abcès froid de la paroi costale et une hémorragie périsplénique,
l’autre est un sujet récemment éclos.
1 Canard pilet ( Anas acuta L.), meurt d’entérite chronique. ^
1 Canard souchet ( Spatula clypeata L.), meurt de péritonite.
Ordre des Gallifûrmes.
Famille des Phasianidés.
1 Faisan à collier ( Phasianus colchicus L.), meurt de tuberculose.
4 Faisans argentés (Gennaeus nycthemerus (L.)), parmi lesquels un mâle
très âgé meurt de sclérose du foie, une femelle se noie, un jeune,
âgé de 4 mois, est tué par un jabiru et un autre meurt à l’âge de
3 semaines.
1 Faisan doré ( Chrysolophus pictus L.), mâle, est tué par d’autres mâles.
1 Perdrix du Maroc ( Alectoris barbara (Bonn.)), entrée en 1937, est atteinte
de sclérose du foie.
4 Paons ordinaires (Pavo cristatus L.), parmi lesquels 2 mâles âgés, qui
meurent, cachectiques, avec des lésions d’entérite chronique, 1 femelle
âgée, qui meurt de tuberculose hépatique, et 1 jeune, âgé de 3 mois,
victime d’une hémorragie après éjointage.
2 Paons blancs (Pavo cristatus L., var. albà), dont un adulte mâle porteur
d’un volumineux abcès du foie et un jeune de 6 mois mort acciden¬
tellement.
1 Pintade (Numida meleagris (L.)) atteinte de tuberculose nodulaire du
foie.
Famille des Méléagridés.
4 Dindons sauvages (Meleagris gallopavo L.), dont 2 sujets âgés, qui pré¬
sentent, l’un des lésions d’entérite et de myocardite chroniques,
l’autre, une plaie accidentelle infectée, et 2 sujets jeunes, l’un tué
accidentellement à 5 mois et l’autre qui meurt sans cause apparente
à 2 mois.
*
Famille des Cracidés.
1 Hocco à bec de rasoir (Mitu tomentosa (Spix)), entré au Parc en 1934,
meurt de tuberculose hépatique.
1
121 —
Ordre des Gruiformes.
Famille des Gruidés.
1 Grue de Numidie (Anthropoïdes virgo (L.) ) , est atteinte d’entérite
chronique.
1 Grue blanche asiatique (Grus leucogeranus Pallas), vivant au Parc depuis
1936, présente, à l’autopsie, une tumeur du foie.
Famille des Rallidés.
3 Poules sultanes de Madagascar (Porphirio madagascariensis (Latham)),
meurent quelques semaines après leur arrivée au Parc.
Ordre des Charadriiformes.
Famille des Laridés.
1 Goéland argenté (Larus argentatus Pontop.) meurt d’une entérite aiguë.
1 Mouette rieuse (Larus ridibundus T..) est tuée par une cigogne dont elle
avait approché le nid.
Ordre des Psittacidés.
Famille des Psittacidés.
1. Perroquet amazone ( Amazona amazonica (L.)). dont la mort est restée
inexpliquée.
Observations sur les causes de la mortalité.
1° Nous n’avons pas constaté cette année de maladie à virus, ni
de maladie microbienne autre que la tuberculose.
2° La tuberculose, qui n’avait pas été observée en 1950 et en 1951,
réapparaît cette année ; nous en relevons plusieurs cas : un faisan à
collier ( Phasianus colchicus L.), 1 aigrette garzette ( Egretta gar-
zetta (L.)), 1 paon ordinaire (Pavo cristatus L.), une pintade ( Numida
meleagris (L.)) et 1 hocco à bec de rasoir ( Mitu tomentosa (Spix)).
3° Les maladies parasitaires ne sont représentées cette année que
par un cas d’aspergillose pulmonaire chez un flamant du Chili
(. Phenicopterus chilensis Molina).
4° Les affections de l’appareil digestif, particulièrement celles de
l’intestin et du foie, sont particulièrement nombreuses ; elles con¬
cernent, pour la plupart, des sujets âgés, vivant au Parc depuis de
nombreuses années.
— 122 —
5° Les traumatismes sont en général la conséquence soit de com¬
bats entre sujets de même espèce : autruche ( Struthio camelus L.),
cygne muet ( Cygnus olor (Gmelin)), faisan doré ( Chrysolophus pic-
tus L.), jeune dindon sauvage ( Meleagris gallopavo L.), soit entre sujets
d’espèces différentes : oie barrée ( Eulabeia indica (Latham)), faisan
argenté ( Gennaeus nycthemerus (L.)), et mouette rieuse ( Larus
ridibundus L.). Les accidents ont des causes diverses : capture,
éjointage, noyade, premier vol.
Le tableau ci-dessous résume les différentes causes de mort enre¬
gistrées sur les oiseaux du Parc Zoologique pendant l’année.
B. — NATALITÉ
Le nombre des naissances qui ont eu lieu, au Parc Zoologique,
pendant l’année 1952, est : de 151 mammifères, dont 4 mort-nés,
1. Certains animaux, porteurs de lésions multiples, figurent sous plusieurs rubriques.
— 123 —
et de 89 oiseaux. 56 Mammifères et 36 Oiseaux sont morts avant
l’âge de 6 mois.
La répartition mensuelle de ces naissances est exprimée dans le
tableau ci-dessous :
La liste de ces naissances, établie selon l’ordre zoologique, est
la suivante.
I. — Mammifères.
Ordre des Primates.
Famille des Hylobatidés.
1 Gibbon à favoris blancs ( Hylobates concolor leucogenis (Ogilby)).
Famille des Papioïdés.
6 Babouins ( Papio papio {Desm.)).
Famille des Cercopitliécidés.
2 Magots ( Macaca sylvanus (L.)).
Ordre des Carnivores.
Famille des Félidés.
4 Lions ( Félis leo L.).
4 Panthères ( Felis pardus L.).
Famille des Hyénidés.
1 Hyène tachetée ( Hyaena crocuta Erxleb.).
Famille des Ursidés.
1 Ours brun d’Europe ( Ursus arctos L.).
1 Ours baribal ( Euarctos americanus Pallas).
*
— 124 —
Ordre des Pinnipèdes.
Famille des Otariidés.
1 Otarie (Otaria jubata Forster).
Ordre des Ongulés.
Sous-ordre des Artiodactyles.
Famille des Hippopotamidés.
1 Hippopotame nain. du Liberia (Chaeropsis liberiensis (Morton)).
Famille des Suidés.
6 Sangliers d’Europe (Sus scrofa L.).
14 Sangliers d’Indochine ( Porcula salviana Hodgs.).
Famille des Bovidés.
4 Buffles de l’Inde (Bubalus bubalis (L.)).
1 Yack (Poephagus grunniens (L.)).
1 Bison d’Amérique ( Bison bison (L.)).
22 Chèvres naines du Sénégal (espèce domestique).
15 Mouflons de Corse ( Ovis musimon (Pallas)), dont un mort-né.
7 Mouflons à manchettes (Ammotragus lervia (Pallas)).
6 Nylgauts ( Boselaphus tragocamelus Pallas), dont un mort-né.
1 Cob de Bufïon ( Adenota cob (Erxleb.)).
1 Cob onctueux ( Kobus defassa (Rüpp)).
10 Gazelles cervicapres de l’Inde (Antilope cervicapra Pallas).
i
Famille des Giraffidés.
1 Girafe (Giraffa camelopardalis (L.)).
Famille des Camélidés.
2 Dromadaires (Camelus dromedarius L.).
5 Lamas (Lama glama glama L.).
2 Guanacos (Lama glama huanacus Molina).
Famille des Cervidés ,
3 Cerfs de France (Cervus elaphus L.).
9 Daims (Dama dama (L.)).
4 Cerfs axis (Axis axis (Erxleb.)).
2 Cerfs pseudaxis ( Cervus hortulorum Swinhoë).
2 Cerfs cochon (Hyelaphus porcinus (Zimm.)).
1 Cerf rusa (Cervus unicolor Kerr.).
7 Cerfs d’Eld ( Cervus eldi Guthrie), dont un mort-né.
.1 Cerf wapiti ,( Cervus cadanensis Erxleb.).
125 —
Ordre des Marsupiaux.
Famille des Macropodidés.
1 Kangourou agile ( Macropus agilis Gould).
1 Wallabie de Bennett (Macropus ruficolis bennetti (Wat.)).
II. — Oiseaux.
Ordre des Sphénisciformes.
Famille des Sphéniscidés.
1 Manchot du Cap ( Spheniscus demersus (L.)).
Ordre des Pélécaniformes.
Famille des Phalacrocoracidés.
3 Cormorans (Phalacrocorax carbo L.).
Ordre des Ciconiiformes.
Famille des Ciconiidés.
7 Cigognes blanches (Ciconia ciconia (L.)).
Ordre des Ansériformes.
Famille des Anatidés.
6 Cygnes sauvages (Cygnus cygnus (L.)).
1 Cygne muet ( Cygnus olor (Gmelin)).
1 Oie d’Egypte ( Alopochen aegyptiaca (L.)).
3 Bernaches du Canada (Branta canadensis (L.)).
8 Bernaches nonnettes (Branta leucopsis (Bechst.)).
39 Canards- sauvages (Anas platyrhynchos L.).
1 Canard carolin (Aix sponsa, (L.)).
Ordre des Galliformes.
Famille des Phasianidés.
8 Faisans argentés (Gennaeus nyclhemerus (L.)).
7 Paons ordinaires ( Pavo cristatus L.).
Famille des Méléagridés.
2 Dindons sauvages ( Meleagris gaüopavo L.).
— 126
Ordre des Charadriiformes.
Famille des Laridés.
2 Goélands argentés ( Larus argentatus Pontop.).
Parmi ces naissances, remarquons celles des magots observées
dans un groupe de 12 sujets vivant à l’extérieur toute l’année, ' celle
d’une hyène tachetée' qui s’est normalement développée, et d’une
façon générale celles des ruminants, chez lesquels le taux de la
natalité est plus élevé que pour les autres groupes zoologiques.
Cette différence est encore plus accusée lorsque l’on considère la
mortalité des jeunes âgés de moins de 6 mois.
En résumé : L’année 1952 se traduit par un équilibre dè l’effectif
des mammifères, dont le taux de mortalité, un peu plus élevé de
décembre à mars que pendant le reste de l’année, est inférieur à la
moyenne des 10 années précédentes. La tuberculose, qui était en
nette régression, réapparaît cette année, principalement sur notre
troupeau de mouflons à manchettes.
L’effectif des oiseaux, en sensible augmentation sur celui de
l’an dernier, accuse un maximum de mortalité, comme chaque
année, de mars à juin, et un minimum marqué, en septembre. Ces
variations saisonnières, constantes, sont peut-être en relation avec
celles de l’activité génitale, dont témoigne la répartition dans le
temps des éclosions. La mortalité moyenne est sensiblement égale
à celle des dix années précédentes.
La tuberculose est également réapparue dans cette classe, mais de
nombreuses morts doivent être attribuées à des lésions chroniques
du cœur, du foie ou de l’intestin, observées sur des sujets âgés.
Les naissances, un peu moins nombreuses que les années précé¬
dentes, contribuent sensiblement à l’accroissement des effectifs,
malgré l’importance toujours grande de la mortalité en bas âge.
Laboratoire d’ Ethologie des Animaux Sauvages du Muséum.
— 127 —
Présence de L’Ethmoïde (os planum)
DANS LA PAROI ORRITAIRE DES ERINACE1DAE.
Par Roger Saban:
Lors d’une récente étude sur la paroi interne de l’orbite des
Insectivores, nous avons été frappés par la présence d’une pièce
osseuse jamais identifiée par les auteurs. Cette pièce se rencontre
plus ou moins développée sur la majorité des individus examinés
soit 85 % des cas sur 27 Erinaceus, 7 Hylomys, 2 Neotetracus. Elle
se place toujours au-dessus du trou palatin, entourée par le frontal,
le maxillaire et l’orbito-sphénoïde.
Fig. 1. — Schéma de la paroi interne de l’orbite à* Erinaceus europaeus L. X 2 AB,
trace de la coupe frontale. — 1, lacrymal. — 2, frontal. — 3, maxillaire supérieur.
4, ethmoïde (os planum). — 5, orbito-sphénoïde. — 6, palatin. — 7, pariétal. —
alisphénoïde. — 9. temporal.
Chez le Hérisson ( Erinaceus europaeus L.) nous avons disséqué
la paroi orbitaire pour contrôler la position et l’appartenance de l’os
mentionné ci-dessus. Pour cela nous avons pratiqué une coupe
frontale A B au niveau du trou palatin, passant à quelques milli¬
mètres en arrière de la limite postérieure de l’os en question. Ensuite
nous avons dégagé cet os de ses voisins avec lesquels il était au
contact en enlevant une de leur partie qui venaient le recouvrir
légèrement comme une écaille.
Le dessin de la paroi orbitaire offrait avant la préparation (fig. 1) :
Rulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 2, 1953.
9
— 128 —
— • En avant, un large contact maxillo-frontal, ces deux os étant égale¬
ment en connexion avec le lacrymal.
— A la partie inférieure, une participation réduite du palatin.
— En arrière, un large contact fronto-orbito-sphénoïde ; mais entre le
maxillaire et l’orbito-sphénoïde, en avant de ce dernier se situe un os
intermédiaire ayant une plus ou moins grande surface suivant les indivi¬
dus. On peut penser qu’il vient de l’intérieur des fosses nasales car tous
les os qui l’environnent le' recouvre partiellement (frontal, maxillaire,
orbito-sphénoïde) . 4
La coupe frontale que nous reproduisons en perspective cavalière
(fig. 2) nous montre les connexions de cet os avec les éléments
Fig. 2. — Perspective cavalière de la coupe frontale pratiquée sur AB (Erinacçus
europaeus L.) X 5. . — 1, lacrymal. — 2, frontal. — 3, maxillaire supérieur. —
4, ethmoïde (os planum). — 5, bulle ethmoïdale. — 6, ethmoïde (lame criblée).
Le grisé indique le plan de la coupe frontale AB.
osseux internes. Il correspond à la lame papyracée (os planum) qui
descend latéralement de la lame criblée de F ethmoïde et se retourne
à sa partie inférieure pour constituer la bulle ethmoïdale. Cet os
planum est recouvert à sa partie supérieure par le frontal, à sa partie
antérieure et inférieure par le maxillaire, à sa partie postérieure par
l’orbito-sphénoïde que nous avons enlevé ici pour donner plus de
clarté à la figure.
— 130 —
Étude d'une Collection D’Oiseaux du Gaêon
par J. Berlioz.
PROFESSEUR AU MUSÉUM
Les collections ornithologiques du Muséum de Paris n’ont cessé,
depuis quelques années, de s’enrichir d’une documentation précieuse
concernant le Gabon, grâce aux envois de MM. Malbrani, Maclat-
chy et Rougeot, respectivement Associé et Correspondants du
Muséum. Ce dernier, M. Rougeot, a pu, autant que le lui permettent
du moins ses fonctions d’ Administrateur de la France d’Outre-Mer,
envoyer encore au Muséum quelques fruits de ses patientes investi¬
gations d’une année — novembre 1951 à novembre 1952 — réunis
cette fois dans le district côtier du Mayumbe, tant à Mavumba
même, sur la côte atlantique, que surtout à Tchibanga, dans l’in¬
térieur. Il a accompagné ces envois de quelque documentation
manuscrite, dont malheureusement, par suite d’une inadvertance
de la poste, une partie est restée inutilisable, d’où les imprécisions
relatives à certains des spécimens mentionnés ci-après, dont l’en¬
semble constitue l’essentiel de cette nouvelle collection envoyée
par lui.
La faune du Mayumbe apparaît assez différente de celle de la
région d’Oyem (nord du Gabon) où s’étaient poursuivies les précé¬
dentes recherches de M. Rougeot : son caractère est incontestable¬
ment moins typiquement sylvicole, et cela se conçoit aisément, en
raison de la situation géographique du Mayumbe en bordure sud-
ouest de la grande aire forestière Cameroun-Gabon-Congo, le long
de laquelle apparaissent déjà de nombreux types de savane ou de
brousse. Ceux-ci y représentent essentiellement un élément de popu¬
lation d’Angola, de Rhodésie et d’Afrique austro-orientale qui,
joint à l’avifaune forestière proprement dite, donne à l’ensemble
un caractère de dualité assez original.
Charadriiformes.
Charadrius marginatus Mechowi (Cab.), Ç ad., Mayumba, 27 décembre
1951.
Charadrius hiaticula L., <? ad., Mayumba, 16 novembre 51.
Tringa nebularia (Günn.), $ ad., Panga, 31 octobre 51.
Crocethia alba (Pall.), ad., Mayumba, 26 septembre 51.
Erolia minuta (Leisl.), o ad., Mayumba, 13 décembre 51.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 2, 1953.
— 131 —
La première de ces espèces représente une forme sédentaire en
Afrique, au sujet de laquelle il n’y a pas lieu de discuter ici les
récentes controverses de nomenclature auxquelles elle a donné
lieu. Les quatre autres sont des hivernants nichant dans les régions
boréales et arctiques, dont on peut remarquer que le Sanderling,
Crocethia alla, confirmant bien des observations antérieures (cette
espèce arrive régulièrement en août sur les côtes du Golfe de Guinée)
offre l’exemple d’une migration automnale précoce.
Galliformes.
Guttera plum. plumifera (Cass.), 2 spéc. subad., Tchibanga, août 52.
Cette forme, si caractérisée, de Pintade huppée paraît être la plus
typique de cette région forestière du Congo. M. Rougeot en avait
déjà récolté des adultes et des poussins.
■Strigiformes.
Bubo leucostictus Hartl., d ad., rivière Moukalaba (Tchibanga), 17 sep¬
tembre 52.
Espèce strictement forestière et essentiellement insectivore,
encore rare dans les musées. C’est le premier spécimen qui figure
dans la collection du Muséum de Paris.
CUCULIFORMES.
Clamator jacobinus (Bodd.), <? subad., Mayumba, 31 décembre 51.
Spécimen qui, par les couleurs impures de son plumage, semble
représenter le stade subadulte de la forme typique de l’espèce.
Centropus ? Anselli Sharpe, pull, (en duvet), Mayumba, 16 janvier 52.
Piciformes.
Dendropicos Lafr. Lafresnayei (Malh.), a ad., Tchibanga, 1er juin 52.
Jynx ruficollis Rougeoti Berlioz, <J ad. (type) et imm., Tchibanga,
2 juillet et 26 août 52.
Ces Oiseaux, dont la description et l’étude systématique ont été
tout récemment publiées (J. Berlioz, L'Ois, et Rev. fr. Orn., 1953,
p. 66), se rencontrent en savane, non en forêt. L’examen dn contenu
stomacal de l’immature n’a révélé que des fourmis. — Il est assez
curieux de constater que, chez cette espèce de Torcol, largement
répandue, depuis le Cameroun et l’Abyssinie jusqu’en Afrique du
sud, dans toutes les zones de savane entourant la grande forêt
congolaise, ce sont précisément les deux populations les plus occi¬
dentales habitant, de part et d’autre, au nord et au sud de cette
i
— 132 -
forêt (Cameroun et Gabon méridional) qui présentent les deux pôles
extrêmes de différenciation morphologique intraspécifique.
Buccanodon D. Duchaillui (Cass.), 3 ad., Niali (Tchibanga), 21 avril 51.
Lybius min. minor (Cuv.) ad., Tchibanga, août 52.
Gymnobucco calvus major Neum., $ ad. forêt de la Moukalaba, 30 août 52.
Ce spécimen est très semblable d’aspect et de longueur d’aile à
un autre envoyé d’Oyem, lors d’un précédent séjour, par M. Rou¬
geot, ainsi qu’à un spécimen de Mimongo, et doit donc être rapporté
à la même sous-espèce. Par comparaison, trois spécimens de Lan-
dana (Bas-Congo) paraissent un peu plus petits et très légèrement
plus pâles (G. calvus congicus Chap.).
Caprimulgiformes.
Caprimulgus europaeus L. ? subsp., 2 ÇÇ ad. (en mue), Mayumba,
14 décembre 51 et 1er janvier 52.
Ces deux Oiseaux sont en pleine mue des ailes, ce qui rend dou¬
teuse leur identification subspécifique. Quelle que soit celle-ci, il con¬
vient de noter qu’il s’agit là d’Oiseaux hivernants, nicheurs
dans des contrées beaucoup plus septentrionales et effectuant donc
leur mue annuelle en hivernage.
Caprimulgus Fossei Fossei Hartl., Mayumba : 2 33- ad. (en mue),
14 décembre 51 ; 3 ad. (mue achevée), 1er janvier 52 ; ? juv. ou Ç (mue
achevée), 29 décembre 51 ; 1 juv. (mue achevée), 6 janvier 52.
Cette petite série de spécimens est assez démonstrative des diffé¬
rents plumages observables chez cette espèce d’Engoulevent, qui
paraît être la plus commune dans la région. Elle paraît y effectuer
sa mue en décembre.
CoRACIADIFORMES.
Coracias garrulus L., 3 imm., Mayumba, 9 janvier 52.
Ce migrateur bien connu de la région méditerranéenne a été
signalé, en hiver, dans toutes les régions de l’Afrique, sauf dans les
grandes aires forestières, qu’il paraît éviter. Il est toutefois peu
commun vers la côte du Cameroun et du Gabon.
Alcedo quadribrachys Guentheri Sh., 1 imm., Mayumba, 8 janvier 52.
Halcyon badia badia J. et E. Verr., $ ad., rivière Moukalaba, 17 sep¬
tembre 52.
Meliltophagus bullockoides (Sm.), 2 ad., Tchibanga, 14 mars 52
(en mue), 25 mai 52.
Cette espèce de Guêpier, répandue en Afrique australe, paraît
atteindre sa limite nord-ouest de dispersion dans les savanes du
— 133 —
Gabon et du Congo. Ce n’est pas non plus une espèce sylvicole,
contrairement aux deux Alcédinidés précédents, qui sont, eux,
typiques du biotope forestier.
Passeriformes.
Muscicapidés.
Alseonax jlavipes Bâtes, <J et 2 ad. (sexe indéterminé), N’Denguelila,
24 juillet et août 52.
Ce très petit Gobe-mouche, assez peu connu et si bien caractérisé
par la couleur jaune des pattes, est un strict habitant de la forêt
dense Cameroun-Congo.
Stizorhina Fras. Fraseri (Strickl.) , 1 ad., sans renseign., août 52.
Fraseria ocr. ocreata (Strickl.), 1 ad., sans rens., août 52.
Tchitrea tricolor Neumanni Stres., S ad., sans rens., août 52.
Erannornis longicauda Loandae Sel. et Pr., ad., Tchibanga, août 52.
T urdidés.
Myrmecocichla nigra (Vieilli), Ç ad., Tchibanga, 8 juin 52.
Cossypha Heuglini subrufescens Boc., 3 ad., Tchibanga, 28 juillet 52.
L’un et l’autre de ces Turdidés sont des espèces de savane, non
de forêt, et largement répandues en Afrique orientale et centrale.
Mais tandis que la première atteint vers le Nord-Ouest jusqu’au
Cameroun, la seconde, plus spécialement australe, ne dépasse pas
vers le Nord-Ouest les limites que semble lui opposer la forêt gabo¬
naise.
Sylviidés.
Cisticola natalensis Strangei Fras., 3 juv., Tchibanga, 4 mai 52.
Cisticola erythr. erythrops (Hartl.), ad. et $ ad., Bayadi (Tchibanga),
septembre et octobre 52.
Prinia superciliosa melanorhxjncha Jard. et Fr., $ ad., Mayumba,
30 décembre 51.
Prinia leucop. leucopogon (Cab.), 3 ad., Mayumba, 13 janvier 52.
Timaliidés.
Turdoides Jardinei hyposlictus (Cab. et Rchw.), 1 ad. (en mue), et $ ad.,
'Ichibanga, août 52.
Le contenu stomacal de l’un de ces spécimens a révélé des fourmis
noires. — Voici encore le cas d’un Oiseau typiquement de savane et
connu surtout de l’Angola : il n’a pas encore été signalé souvent
dans la région qui nous occupe (Gabon méridional) et peut-être son
extension y est-elle assez récente, suivant la diminution de la forêt.
— 134 —
Malacocincla ruf. rufipennis (Sharpe) , d et ? ad., forêt de la Moukalaba,
30 août 52 ; 1 ad., Tchibanga (en forêt), 14 octobre 52.
Malacocincla fulv. fuloescens (Cass.), ad., Tcbibanga, 14 octobre 52.
Contrairement au Turdoides précédent, ces deux espèces sont
strictement des habitants de la forêt primitive et leur similitude
d’aspect et de caractères avec leurs homologues indo-malais, — qui
a induit très justement J. Delacour [L'Ois, et Rev. fr. Orn., 1946,
p. 22) à les réunir congénériquement, — est assez significative de
l’homogénéité de l’avifaune forestière dans l’Ancien Monde.
Pycnonotidés.
Cette famille de Passeriformés est, comme l’on peut s’y attendre
d’Oiseaux si volontiers sylvicoles, particulièrement bien représentée
dans cette collection du Gabon. La plupart de ces Oiseaux passent
pour de bons chanteurs, et M. Rougeot signale que l’un d’eux,
Baeopogon indicator, possède, entre autres, un chant très mélodieux.
Bleda eximia notata (Cass.), 2 ad., Tchibanga (en forêt), août et 15 octo¬
bre 52.
Trichophorus chlor. chloronotus Cass., d ad., N’Denguelila, 4 juillet 52.
Trichophorus cal. calurus Cass., 2 d d et $ ad., N’Goumbou, décembre 51 ;
Moukalaba, 13 avril et 30 août 52 ; 1 ad., août 52.
Pyrrhurus simplex (Hartl.), ad., sans rens., août 52.
Pyrrhurus flavicollis soror (Neum.), $ ad., Tchibanga, août 52.
Phyllastrephus icterinus (Bp.), d¥ ad., N’Goumbou, 20 décembre 51 ;
2 ad., Tchibanga, août et octobre 52.
Cette espèce paraît être, avec le Trichophorus calurus cité ci-
dessus, le Bulbul le plus répandu dans la région.
Phyllastrephus Cabanisi (Sh.), 2 dd ad., N’Denguelila, 24 juillet 52
et Tchibanga (en forêt), 15 octobre 52.
Beaucoup moins fréquente que la précédente, cette espèce lui
ressemble étonnamment, mais avec des proportions visiblement
plus fortes.
Baeopogon ind. indicator (J. et E. Yerr.), ad., forêt de la Moukalaba,
30 août 52.
Andropadus g rac. gracilis Cab., ad., sans rens., août 52.
Neolestes torquatus Cab., d? ad., Tchibanga, août 52.
Suivant les suggestions de J. P. Chapin, spécialiste bien connu de
la faune congolaise, cet Oiseau, un peu intermédiaire d’aspect aux
Laniidés (parmi lesquels on le rangeait autrefois) et aux Pycno¬
notidés, est rangé ici avec ces derniers. Ce Bulbul un peu aberrant
possède d’ailleurs une distribution géographique curieuse : il n’est
— 135 —
pas sylvicole, contrairement à tous les précédents, mais est stricte¬
ment cantonné, selon Chapin, dans la zone de savane qui longe
immédiatement au sud tout la grande forêt congolaise, depuis
l’Atlantique jusqu’au Kassaï.
Campephagidés.
Coracina azurea (Cass.), ? et $? ad., Tchibanga (en forêt), 15 octo¬
bre 52.
Ce bel Oiseau est l’un des Passereaux les plus strictement carac¬
téristiques, mais aussi l’un des moins fréquents, de toutes les zones
de grande forêt qui entourent le golfe de Guinée, du Sierra-Leone
au Congo. Sa couleur bleue le distingue aisément de tous les autres
Campephagidés et même de tous les autres Passereaux africains de
sa taille, mais ses caractères structurels sont si voisins de ceux des
Coracina, qu’il ne me paraît pas utile de conserver pour lui le nom
générique de Cyanograucalus, proposé par Hartlaub en 1861 et
maintenu par plusieurs auteurs modernes. Les spécimens mentionnés
ici ont été obtenus par M. Rougeot au milieu d’une compagnie de
Bulbuls.
Laniidés.
Nicalor chloris chloris (Val.)', S ad., N’Denguelila, 16 août 52.
Cette Pie-Grièche, bien connue dans les régions boisées du pour¬
tour du Golfe de Guinée, a une distribution sensiblement parallèle
à celle du Coracina précédent, bien que moins strictement limitée à
la grande forêt : elle ne dépasse guère en tout cas vers le Sud la
région qui nous occupe ici.
Paridés.
Parus niger insignis Cab., $ ad., Tchibanga, 4 juin 52.
Voici encore l’exemple d’une espèce largement répandue dans les
régions de savane et même demi-arides entourant toute la grande
aire forestière africaine, du Sénégal au Cap, sans pénétrer vrai¬
ment en forêt. L’espèce est relativement stable dans ses caractères
morphologiques et les différences raciales indiquées par les auteurs,
basées surtout sur la taille et l’accentuation plus ou moins prononcée
des liserés blancs sur les rémiges primaires et les rectrices externes,
ne sont pas toujours valables. Ce spécimen de Tchibanga est pour¬
tant typique, semble-t-il, de la forme insignis considérée comme
habitant le bassin inférieur du Congo et l’Angola.
— 136 —
HirundinicLés.
Ilirundo lucida angolensis Boc., $ ad., Tchibanga, 15 mai 52.
Ce spécimen doit être rapporté incontestablement à la forme
angolensis, tandis qu’un spécimen de Brazzaville dans la collection
du Muséum représente la forme lucida Verr. L’existence de ces deux
formes en des localités relativement pas très éloignées l’une de l’autre
tendrait apparemment à confirmer l’opinion généralement admise
jusqu’à maintenant, à savoir qu’il s’agirait là de deux espèces dis¬
tinctes. Mais, à mon avis, cette opinion n’est guère soutenable :
1° les deux formes sont extrêmement voisines l’une de l’autre,
angolensis ne différant guère de lucida que par le dessous du corps et
les sous-alaires largement teintés de gris-brun ; — 2° elles occupent
dans l’ensemble des territoires différents, lucida dans le nord, ango¬
lensis dans le sud et l’est, et jamais encore elles n’ont été signalées
avec certitude comme nichant dans les mêmes localités ; — 3° des
intermédiaires entre elles ont été mentionnés, précisément dans le
moyen bassin du Congo, d’où Reichenow a décrit, sous le nom
d’H. lucida subalaris, une forme faisant le passage à angolensis.
Dans ces conditions, je considère plus rationnel de les réunir en une
seule entité spécifique, étroitement alliée d’ailleurs à notre Hiron¬
delle rustique bien connue, qu’elle paraît remplacer comme nidifi-
catrice habituelle dans toute l’Afrique tropicale.
Psalidoprocne Petiti Sh. et Bouv., ad., sans rens., août 52.
Pseudochelidon eurystomina Hartl., Yeyena (Nyanga), 2 $ $ ad., 29 octo¬
bre 51 ; 2 c?<? ad., 8 octobre 52.
Les particularités biologiques de ce curieux Oiseau, typiquement
congolais, sont encore très imparfaitement connues. Il effectue
certainement des migrations locales importantes, et les dates de
capture des spécimens cités ici — pratiquement les mêmes à un an
de distance — confirment bien qu’il n’apparaît au Mayumbe qu’en
octobre ; il s’y fixe temporairement en nombre, mais jamais encore
sa nidification n’y a été observée à aucun moment de l’année. D’après
les excellentes recherches du Dr H. Schouteden et du Dr J. Chapin,
cette nidification ne serait encore connue avec certitude que le
long du cours moyen du Congo, à l’époque des basses eaux. C’est
pourtant au Gabon qu’ont été obtenus les premiers spécimens qui
furent connus de cette espèce (décrite par Hartlaub en 1861),
restée longtemps d’une extrême rareté et dont la position systéma¬
tique est encore assez douteuse.
— 137
N ectariniidés .
Cinnyris venustus Falkensteini Fisch. et Rchvv. , 3 33 ad., Tchibanga,
8 ruai, juin et août 52.
Ces spécimens, intensément pigmentés, sont absolument iden¬
tiques à leurs homologues de même espèce provenant d’Afrique
orientale, et la prétendue race Kuanzae, décrite par Reichenow
d’Angola, ne me paraît donc pas séparable de Falkensteini.
Cinnyris Bouvieri Shell., Tchibanga : 3 33 ad., 25 mai, juin et septem¬
bre 52 ; 3 (plumage de transition), juin 52.
Cyanomitra olivacea Ragazzii (Salv.), 3 33 ad., Pointe Banda, 8 février
52 ; Tchibanga, 10 mai et août 52.
Anthreptes Longuemarei (Less.), subsp. ?, $ ad., Tchibanga, 8 mai 52.
Plusieurs sous-espèces ont été proposées pour cette espèce, mais
la plupart d’entre elles si mal définies qu’il conviendrait, si l’on
pouvait disposer d’un matériel abondant, d’en faire une révision
critique sérieuse.
Alaudidés.
Mirafra Fischeri Zombae Og.-Gr., 2 <Jcî ad., Tchibanga, 2 et 8 juin 52.
Fringillidés.
Serinus. capistratus (Finsch), 3 ad. (nicheur), Tchibanga, 22 avril 52.
Cette petite espèce, bien caractérisée, de Fringille, offre sur tout
le pourtour méridional et oriental de la grande forêt congolaise une
distribution assez comparable à celle du Neolestes torquatus (Pycno-
notidés), cité ci-dessus. Elle est assez bien connue actuellement dans
toute la région méridionale du Gabon et du Congo, ainsi que le
mentionnent MM. Malbrant et Maclatchy dans leur récent
ouvrage ( Faune de l’Equ. afr. franç., t. I, 1949, p. 423), et même
comme un Oiseau plutôt familier. Mais, si l’on considère la précarité
des informations la concernant antérieurement dans cette région,
on peut supposer qu’il y a là une extension tout récente de son
habitat préalable, comme il en existe d’autres exemples parmi les
Oiseaux du même type (p. ex. le Serinus canaria serinus en Europe
occidentale et le Sycalis luteola dans les Petites Antilles). Des indica¬
tions de M. Rougeot, il ressort que cet Oiseau niche en avril (pleine
saison des pluies) à Tchibanga.
Plocéidés.
Ploceus aurantius (Vieill.), 2 <?<?;? ad., Mayumba, 30 décembre 51
et 7 janvier 52.
— 138
Malimbus mal. malimbicus (Daud.), $ ad., N’Denguelila (en forêt),
16 août 52.
Euplectes afra (Gm.), S ad. (en plumage de noces), Tchibanga, 25 mai
1952.
Euplectes ardens concolor (Cass.), <J ad. (en plumage de noces), Tchi¬
banga, 25 avril 52.
Spermestes fringilloïdes (Lafr.), ad., N’Denguelila, 1er mai 52.
Ce curieux Gros-bec, qui passe pour n’être commun nulle part
en Afrique, y a pourtant une très vaste dispersion, mais très spora¬
dique, tant au Nord qu’au Sud de l’Equateur. Comme sans doute
pour tant d’autres petits Passereaux granivores du même groupe, les
fluctuations actuelles de son habitat sont-elles dictées dans une
large mesure par un facteur essentiellement humain : l’extension et
les fluctuations de certaines cultures vivrières (cet Oiseau passe
pour être friand de riz). Il a déjà été signalé au Gabon, mais semble
pour l’instant y être incontestablement rare.
Lagonosticta rubricata ? congica Sharpe, <? ad., Tchibanga, 4 mai 52.
La systématique des espèces de Plocéidés réunies dans le genre
Lagonosticta a été si inconsidérément embrouillée par certains auteurs
qu’il faudrait de longues séries comparatives des diverses formes
décrites pour en tenter une révision critique, les populations locales
de ces petits Astrilds n’offrant souvent que des différences de teintes
peu perceptibles, parfois même chez un seul des deux sexes. Il se
pourrait que le spécimen mentionné ici soit référable à la prétendue
race Ansorgei Neum., d’Angola, mais en l’absence de spécimens
topotypiques, il est impossible de se prononcer : d’ailleurs il n’est
même nullement certain que ces diverses appellations proposées
soient valables et il est probable qu’une révision sérieuse y apporte¬
rait des changements sensibles.
Estrilda astrild rubriventris Vieill., <? ad., Mayumba, février 1952.
Ce spécimen, très intensément pigmenté de rouge, est typique de
cette race, si strictement localisée dans le Gabon méridional et le
Bas-Congo, d’une espèce très largement répandue en Afrique.
— 139 —
Méthode pratique et peu coûteuse
POUR CONSTITUER UNE COLLECTION DE POISSONS, REPTILES
et Batraciens.
Par Yves Plessis.
Le prix prohibitif de la verrerie pour collections et la difficulté
d’utiliser ce matériel encombrant, lourd et fragile sur le terrain
exigent de reviser notre technique actuelle de conservation. L’arrivée
récente sur le marché de nombreux produits plastiques particulière¬
ment stables permet de résoudre ce problème. Le polyéthylène, qui
se présente sous forme d’une pellicule transparente, souple, légère et
résistante, convient parfaitement pour fabriquer des sacs pouvant
contenir liquide fixateur et pièce de collection h II faut toutefois
éviter une exposition trop prolongée au soleil tropical qui la rendrait
un peu cassante.
Deux types de sacs me semblent susceptibles d’une large utilisa¬
tion : Le sachet entièrement soudé à la presse convient pour collec¬
tions, matériel d’étude pour le laboratoire et l’enseignement ; c’est
l’emballage de plus en plus utilisé pour les produits domestiques et
certaines denrées alimentaires 2.
En mission on se servira de sacs préfabriqués, de différentes tailles.
Pour les fermer, il suffit de tortiller l’ouverture et de la sertir avec
du fil de laiton ; il ne reste plus qu’à souder l’extrémité libre du
tortillon à la flamme d’une allumette ou d’un briquet.
Ce matériel convient pour la conservation d’un grand nombre de
Poissons et Reptiles, pour les Batraciens et un grand nombre d’in¬
vertébrés. Il est toutefois contre-indiqué pour les grosses pièces
portant des épines, à moins d’envelopper au préalable ces échantil¬
lons (en mission) d’une bande de gaz ou de toile.
Soulignons que la mise en sachet réalise un gain de temps considé¬
rable par rapport aux anciennes techniques.
Le polyéthylène qui ne remplace pas le verre dans tous les cas, a
sur lui l’avantage de permettre directement mesurations et examens
au binoculaire. Il est probable que la fabrication de nouvelles
matières plastiques permette un jour de résoudre complètement
ce problème qui nous occupe.
Laboratoire des Pêches et Productions coloniales du Muséum.
1. Je remercie très vivement M. Jacquez, directeur de la S. I. E. F. A. M. pour les
conseils et l’aide matériel qu’il m’a prodigués.
2. Pour l’emballage du poisson, voir : La Pêche Maritime , 15 mai 1951, p. 208 et
décembre 1952, p. 623.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, r° 2, 1953.
— 140
Application des phénomènes de capillarité
A L’ÉLEVAGE DE PETITS ANIMAUX MARINS.
Par Yves Plessis.
La recherche d’une meilleure circulation dans nos bacs d’élevage
nous a amené à créer pour ceux-ci un siphon automatique très simple
que nous décrivons.
Un tube capillaire coudé en siphon s’amorce de lui-même lorsque,
1 2
Fig. 1. — Siphon capillaire. — 1, bord interne du bac ; 2, partie du siphon un peu
étranglée avec courbure forte ; 3, courbure faible ; 4, partie évasée destinée à empê¬
cher la formation de la goutte pendante.
Fig. 2. — Siphon simple intermittent, à amorçage automatique, pour bac à « marées ».
— 1, niveau de l’eau à « marée basse » . 2, niveau de l’eau à <' marée haute * ; 3, partie
antérieure du siphon (gros diamètre permettant le désamorçage) ; 4. partie capillaire
du siphon ; 5, partie évasée destinée à empêcher la formation d’une goutte pen¬
dante.
placé sur un récipient, le niveau de l’eau se trouve à proximité de sa
courbure. Si le débit de cet appareil est supérieur à l’arrivée dans
le bac, il ne se désamorce pas : une continuité de bulles d’air et de
gouttes d’eau régularise le débit (fig. 1). L’ouverture supérieure du
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 2, 1953.
— 141 —
siphon « suce » la surface de l’eau et en aspire toutes les poussières.
Un tel dispositif permet de garder constamment propre la surface
de l’eau.
Si la partie supérieure du siphon n’est pas capillaire, celui-ci se
désamorce de lui-même et le niveau du bac varie de 2) à 1) sur la
figure 2. Un bac équipé de ce dernier appareil peut recevoir verticale-
Fig. 3. — Schéma général. — 1, arrivée de l’eau ; 1', arrivée de l’air ; 2, réserve (par
rapport au bac d élevage) ; 3, bac d’élevage ; 4, canne de verre ; 5, tubes contenant
les animaux en expérience ; 6, siphon intermittant.
ment des petits tubes d’élevage dont les deux extrémités libres sont
fermées par un tamis de nylon fixé par une bague de vinyl (fig. 3).
A chaque « marée », le liquide se renouvelle dans les tubes et les
petits animaux isolés dans ceux-ci reçoivent un apport d’eau aussi
grand que s’ils étaient en liberté dans le bac.
La figure 3 montre un montage réalisé dans notre aquarium ; les
Eig. 4. — Siphon double intermittent, à amorçage automatique pour bac à s marées ».
— 1, niveau de l’eau à marée basse ; 2, niveau de l’eau à marée haute ; 3, gros siphon ;
4, petit siphon, capillaire ; 5, bague de vinyl ; 6, léger étranglement surmonté d’un
tortillon de vinyl destiné à faciliter l'amorçage. Noter que le départ de 3 est plus
haut que le départ de 4.
Fig. 5. — Exhausteur double. — 1, premier exhausteur ; 2, deuxième exhausteur ;
3, arrivée d’air comprimé ; 4, réserve d eau de mer ; 5, colonne de relai.
a, b, c, d, e, différents niveaux d’eau ; ab = 30 cm ; bc = 80 cm ; cd =* 70 cm ;
ce = 190 cm.
- 143 —
tubes d’élevage ont 1 cm. 5 de diamètre et 4 à 5 cm. de haut. Le
siphon automatique est un peu différents de la figure 2 et d’un débit
plus grand. Notons qu’il est possible de placer dans le bac des tubes
d’élevage beaucoup plus longs pour que leur partie supérieure, alors
sans tamis, dépasse toujours le niveau de l’eau.
Enfin nous décrivons ici deux instruments susceptibles d’être
utilisés dans le montage précédent.
La figure 4 représente un siphon ordinaire amorcé par un siphon
capillaire.
La figure 5 représente un exhausteur double : il peut être utilisé
dans le cas où une très grande différence de niveau existe entre la
réserve d’eau et le bac supérieur dans un aquarium à circulation
fermée. Un premier exhausteur monte l’eau dans une colonne d’où
part un deuxième exhausteur. Avec une profondeur d’eau dans le
bac de départ de 30 cm., on peut, par ce moyen, élever le liquide
à 3 m., avec un débit moyen de 4 litre-heure. Les tubes employés
sont respectivement de 2-4 mm. pour l’air, 6-8 mm. pour l’eau, et
28-30 mm. pour la colonne. Les deux exhausteurs ont un débit qui
se régularise très vite. Si le niveau d’eau dans la colonne dépasse le
sommet du premier exhausteur, celui-ci ralentit de lui-même. Dans
cet appareil, la pression de l’air est inférieure à 80 gr.
Tous ces montages ont été expérimentés dans le laboratoire des
Pêches Coloniales. Ils ne s’appliquent pas à de grandes installations
mais sont d’un emploi pratique pour le chercheur.
Laboratoire des Pêches et Productions Coloniales du Muséum .
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 2, 1953.
10
— 144 —
NOTE PRÉLIMINAIRE SUR LES SCORPIONS
COLLECTÉS AU MAROC PAR M. J. MALHOMME,
Correspondant du Muséum.
Par Max Vachon.
I
Répartition en mosaïque des territoires sous-spécifiques ;
GRADIENTS MORPHOLOGIQUES ET GÉOGRAPHIQUES.
Depuis près de quatre années, notre infatigable ami J. Mal¬
homme, de Marrakech, collecte méthodiquement les Scorpions
marocains. Chaque station de capture, précisée géographiquement
par deux coordonnées, est facilement repérable sur une carte au
1/500.000 et tous les renseignements possibles sont notés : géolo¬
giques, pédologiques, végétation et biotope en général. Ainsi,
d’importants documents s’accumulent et il ne fait aucun doute que
de telles récoltes nous permettront dans un avenir prochain, non
seulement de dresser une carte précise de la répartition des espèces,
mais surtout 'celle des formes infra-spécifiques : sous-espèces,
variétés, etc., chez les deux espèces très répandues : Buthus occitanus
(Am.) et Scorpio maurus L. D’ores et déjà, l’étude d’ensemble des
314 stations et de plus de mille spécimens de tous âges, pose d’em¬
blée, à notre attention, le problème des gradients morphologiques
et géographiques au sein d’une même espèce. Nous avons la certitude
que l’examen détaillé de ce riche matériel va nous permettre d’utili¬
ser, de préciser ces notions et celle des clines en systématique des
Scorpions.
Cette note préliminaire, dont l’un des buts est d’exprimer notre
reconnaissance à notre ami et collecteur, nous permet encore une
fois d’attirer l’attention sur le fait que chez Buthus occitanus tout
autant que chez Scorpio maurus, les variations morphologiques qui
sont à la base des distinctions des sous-espèces et des variétés, ne
sont pas désordonnées mais graduées. Dans le domaine habité
par l’espèce existent des territoires plus restreints, juxtaposés, en
mosaïque, pour lesquels chaque forme a ses caractères particuliers.
Mais en chacun de ces territoires, c’est dans une sorte de centre, une
région, en général limitée, que la dite forme possède, au maximum,
ses caractères propres. Si donc l’on considère et compare entre elles
les formes de deux territoires mais prises en ces régions, en ces
centres, on peut très facilement les distinguer. Mais dans chaque
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 2, 1953.
I
— 145 -
territoire, les caractères particuliers de ces deux formes, accusent
des variations amenant leur atténuation vers la frontière commune
de ces deux territoires. C’est pourquoi près des frontières limitant
deux territoires sous-spécifiquement très reconnaissables par leurs
spécimens centraux, la distinction des formes s’avère plus difficile,
les caractères différentiels s’atténuant ou même s’interpénétrant.
Notre travail a donc consisté, d’une part, à déterminer, pour une
espèce donnée, les divers centres où sont très nettement caractérisées
les formes infra-spécifiques : sous-espèces, variétés... et, d’autre
part, de rechercher les gradients de variations tant morphologiques
que géographiques ; c’est de l’ensemble des résultats fournis par
cette recherche actuelle et future que les modalités de la répartition
actuelle des Scorpions marocains pourront, à notre sens, être pré¬
cisées. Et dans cette recherche, les documents paléogéographiques,
écologiques, géologiques sont de grande valeur.
II
Butheoloïdes maroccanus Hirst : nouvelles stations de capture ;
EXISTENCE DE (J FAIBLES ET DE (J FORTS.
Un des résultats les plus frappants des recherches de M. J. Mal¬
homme est la capture du très rare petit Scorpion : Butheloïdes
maroccanus dont nous avons publié la révision en 1948 ( Arch . Inst.
Pasteur Algérie, t. 26, n° 2, p. 192-9) et en 1952 ( Publ . Inst. Pasteur
Algérie, p. 101 — 9). Cette espèce est de très petite taille puisque
l’adulte ne dépasse pas 2,5 cm., elle est très rare et la découverte,
en 4 années, de 15 spécimens en est la preuve. Le seul spécimen connu
avant 1938, le type <§, provenait d’Amismiz et est déposé au British
Muséum. Le domaine habité par ce petit Scorpion est plus étendu
qu’on aurait pu le croire et, actuellement, à la suite des captures de
M. J. Malhomme, de 1949 à 1953 (stations 11, 37, 74, 85, 205, 213,
231, 245) de Mr. le Colonel Kocher en 1946, de M. L. Berland et
de moi-même, en 1938, englobe et même dépasse vers l’ouest et vers
l’est toute la chaîne du Djebilet, au nord de Marrakech, la vallée de
l’oued Tensift et au sud les flancs septentrionaux du Haut-Atlas.
Nous reviendrons d’ailleurs plus tard sur la répartition de cette
remarquable espèce que nous avons trouvée en haute altitude même,
au Tizi’n’Test (2.100 m.) et dont la localisation précise fait l’objet
de recherches suivies de la part de M. J. Malhomme.
L’étude des spécimens en notre possession confirme ce que nous
proposions lors de nos précédentes révisions : Anoplobuthus parvus
Caporiacco 1932 est bien synonyme de Butheloïdes maroccanus
Hirst 1925 et le genre Anoplobuthus et sa seule espèce, parvus
doivent être rayées de la faune marocaine. Les caractères observés
sur les spécimens nouvellement capturés n’apportent aucune modi¬
fication importante à nos descriptions. Tout au plus, il nous faut
souligner combien il est difficile de reconnaître les sexes chez ce
petit Scorpion. Le nombre des dents des peignes est plus variable
que nous ne l’avions noté en 1948 : il va de 13 à 16 chez la Ç, et chez
le (J de 15 à 17 ; ce nombre ne permet donc aucune certitude dans le
diagnostic des sexes bien que chez le les lames du peigne soient
plus élancées que chez la Ç. Pour être sûr, il faut alors disséquer
les spécimens et constater la présence ou l’absence des organes
paraxiaux particuliers aux <$ adultes ; les crochets copulateurs,
situés dans la chambre génitale du sont très difficiles à voir par
suite de la taille de l’animal.
Les 3 $ étudiés (ce qui porte à 4 le nombre des connus) possèdent
un organe paraxial conforme à celui décrit dans nos travaux de
révision, mais cette recherche nous a montré que l’état de maturité
sexuelle (que confirment les organes paraxiaux complètement déve¬
loppés et fonctionnels) existe chez des <§ dont la taille peut être très
différente ; le (J de la station 213 mesure par exemple, 1,7 cm. alors
que celui de la station 37 a 2,4 cm., le <§ de la station 11 est inter¬
médiaire et mesure 2,1 cm. Et cependant chez tous ces <3*, les lobes
de l’organe paraxial, servant au moulage des spermatophores, ont
les mêmes dimensions et sont donc identiques en taille. Nous devons
donc souligner encore une fois l’interdépendance entre la croissance
du corps et celle de l’organe génital. Nous avons déjà signalé et
étudié plus en détail ce fait chez Buthotus alticola (Poe.) (travail et
impression : Vidensk. Medd. Damk. nat. Forenh .) et chez Buthus
occitanus (Am.) ( Bull . Mus. nat. Hist. nat., 1951, t. 23, p. 621) et
l’on peut, dans une certaine mesure, parler de $ forts et de <$
faibles. Cette dysharmonie, en un même sexe, de deux croissances
normalement couplées n’est pas spéciale aux Scorpions, ni aux
Invertébrés et le fait a déjà souvent été signalé. Rappelons simple¬
ment, à propos des Arachnides, que L. Fage [Ann. Soc. entom. Fr.,
1944-46, t, 113, p. 77) a insisté, chez Sarax Davidovi et déjà en 1939
(Bull. Soc. entom. Fr., t. 44, p. 155) chez Charinus seychellarum
(Amblypyges) sur la présence de forts et de $ faibles, ces derniers
ayant même conservé des caractères Ç.
L’indépendance de la croissance germinale et de la croissance
somatique est, pour le systématicien, une notion fort importante et
qu’il ne peut négliger, les différences entre adultes d’une même
espèce, pouvant dans bien des cas, être le résultat de cette disjonc¬
tion inhabituelle de deux croissances normalement isochrones,
ce qui aboutit, en fait, à l’existence de <$ (ou de Ç) morphologique¬
ment différents.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
Un Opilion nouveau des Monts Cantabriques (Espagne).
Par Ed. Dresco.
Au cours d’une exploration biospéologique dans les Monts Canta¬
briques, avec mes collègues et amis Mlle Derouet et J. Nègre,
nous avons chassé en surface dans les Picos de Europa. Je donne
ci-dessous la description d’un opilion nouveau que nous avons
capturé.
Dicranopalpus cantabricus sp. nov.
Fig. 1, 2, 3, 4. — Type : (J Puertos de Aliva, prov. de Santander,
Espagne. — Date de capture : 12 et 13 août 1952.
Matériel étudié, 2 de la station ci-dessus.
S. — Abdomen, long. 2,85 mm. ; larg. 2,1 mm. Dessus fauve testacé à la
partie céphalique avec de petites taches peu marquées ; en arrière du
mamelon une tache brune triangulaire, et sur l’abdomen une tache brune
le couvrant en arrière dans toute sa largeur, garnie de points blancs, et
rétrécie en avant (fig. 1). Abdomen en-dessous fauve testacé, ainsi que les
hanches. — Mamelon inerme, canaliculé, grisâtre, rembruni à l’arrière, vu
en dessus plus large que long. — Chélicères testacées, garnies de crins
espacés, doigts noirs. — Patte-mâchoire testacée ; fémur légèrement
courbe muni d’une apophyse basale un peu plus courte que le diamètre
de l’article ; patella munie d’une apophyse interne droite et divergente
n’atteignant pas le milieu du tibia ; tibia cylindrique avec une petite
apophyse interne apicale ; tarse courbe légèrement renflé en massue à
l’extrémité ; fémur avec des granulations piligères infères ; patella et tibia
munis de crins espacés ; tarses avec des crins espacés et une fine pilosité
apprimée. Hanches des pattes fauve testacé. — Pattes ambulatoires
longues et fines, fauve testacé, concolores, chaque article légèrement
obscurci vers l’apex, les tarses rembrunis sur toute leur longueur ; tarses
très longs multiârticulés.
Longueur des pattes, du fémur au tarse :
Patte-mâchoire : 1,5 0,5 1,35 1,5 — 4,8 mm.
Longueur de l’apophyse de la p. m. : 0,5 mm.
Pénis long, renflé à la base (fig. 3), acuminé cylindrique dans la partie
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 2, 1953.
148
distale, renflé à l’apex avec un style sinueux ; à la base du style se trouvent
2 cornes chitinisées cintrées et divergentes (fig. 4).
Le tableau que j’ai donné (1, p. 337) devient :
2) apophyse patellaire arrivant au milieu du tibia . 2 bis
2 bis) apophyse fémorale basale infère de la p. m. en léger tubercule ;
fémur, patella et une partie du tibia de la p. m. noirs . D. larvatus ?
Apophyse fémorale d°. presque aussi longue que le diamètre de l’article ;
articles de la p. m. fauve testacé . D. cantabricus n. sp.
Dicranopalpus cantabricus sp. nov. — - 1 S- Abdomen, vue en dessus. — 2. o- Patella et
tibia de la p. m. droite, vue en dessus. 3. Pénis, X 35. — • 4. cf. Extrémité du
pénis, X 320. — 5. Juv. Patte-mâchoire droite, vue en dessus. — 6. Juv. Fémur droit
vue en dessous et vue latérale externe.
Le matériel rapporté comprend :
1° 2 (J et 1 juv. capturés au-dessus du refuge (ait. 1.715 m.) des
Puertos de Aliva, au cours d’une excursion à los Pozos (ait. 1.895 m.),
au delà du Col Horcadina de Covarrobres (ait. 1.900 m.), Je ne puis
préciser le point exact de capture, mais on peut situer l’altitude
vers 1.850 m. Les puertos de Aliva se trouvent à l’extrémité ouest
— 149
de la prov. de Santander, mais très près de la rencontre des trois
provinces de Santander, d’Oviedo et de Leon.
2° 1 juv., capturé au cours de tamisages dans la région du lago
de Enol (1.160 m.), Asturias, prov. d’Oviedo. (15-VIII-52).
L’examen des jeunes apporte les précisions suivantes : adbomen
blanchâtre parsemé de taches blanc nacré ; mamelon oculaire bleuté,
yeux noirs ; pattes blanches. — Patte-mâchoire blanche ; fémur
courbe avec une série d’épines infères robustes,- en ligne, et quatre
épines semblables sur la face interne dans la moitié apicale ; les
mêmes épines se rencontrent sur la patella et le tibia, seul le tarse en
est dépourvu ; tibia muni d’une apophyse interne sub-apicale nette¬
ment marquée ; tarse renflé en forme de massue (fig. 5 et 6).
La $ de cette espèce est inconnue.
Les affinités de cette nouvelle espèce peuvent être précisées comme
suit :
a) le (J de D. martini n’étant pas décrit, et la $ de D. cantabricus
étant inconnue, les juv. de D. cantabricus se distinguent par leur
p. m. dont le fémur, fortement courbé, est garni d’épines très
robustes (fig. 5, 6).
b) D. cantabricus, aux pattes non annelées, diffère de D. gasteinen-
sis, par son apophyse patellaire n’atteignant pas la moitié de la
longueur tibiale, et de D. larvatus par on apophyse fémorale basale
infère de la p. m. et par sa palte-mâchoire fauve.
c) le D. fraternus Szalay, dont le sexe n’est pas précisé a son apo¬
physe patellaire beaucoup plus longue, et se rapproche, par ce
caractère, de D. gasteinensis (3).
d) les autres espèces, pyrenaeus et insignipalpis, ont les pattes
annelées.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
1. Ed. Dresco. Remarques sur le genre Dicranopalpus Dol. et descrip¬
tion de deux espèces nouvelles. Bull. Mus., 2e sér., t. XX, n° 4, 1948.
2. Voir Bibliographie de la note ci-dessus.
3. L. Szalay. Eine neue Opilionide : Dicranopalpus fraternus n. sp. Ento-
mol. Tidskr. Arg. 71. Hâfte 1, 28-5-1950.
— 150 —
Une espèce nouvelle de Leptus (Acarien)
PARASITE DE SCORPIONS.
„ Par Marc André.
En examinant un certain nombre de Scorpions ( Buthus occitanus
L. ) recueillis en juillet 1951 à Banyuls-sur-Mer (Pyr.-Orient.),
M. J. Théodorides remarqua la présence de nombreuses larves
de Thrombidions fixées en parasitisme sur ces Buthus.
Nous avons déjà signalé, pour la première fois, en 1943 {Bull.
Muséum, 2e sér., XV, p. 293) la présence d’une espèce de Thrombi-
culidae ( Acomatacarus paradoxus M. André) au stade larvaire, parasi¬
tant quatre exemplaires de Buthus gibbosus Brulé recueillis dans
file Gavdos (Sud de l’ Ile de Crête). La présence de Thrombiculidae
sur des Scorpions était exceptionnelle car les représentants de cette
famille se rencontrent généralement sur des Vertébrés.
Les échantillons obligeamment communiqués par M. Théodo¬
rides appartiennent à la famille des Thrombidiidae et se rattachent
au genre Leptus Latreille, 1795 (= Achorolophus Berlese 1891).
Par l’ensemble de leurs caractères ces larves sont voisines du L.
ignotus Oudemans, 1903 = phalangii (De Geer), 1778 ; elles s’en
distinguent cependant par d’importantes différences qui me per¬
mettent de les considérer comme appartenant à une espèce nouvelle
dont je donne la description ci-dessous.
Leptus pyrenaeus n. sp.
La taille des individus est extrêmement variable selon leur état
de replétion et peut atteindre, chez les exemplaires gorgés de nourri¬
ture le triple des dimensions primitives. Chez le plus petit des échan¬
tillons (qui n’était pas à jeun) de cette nouvelle espèce, l’idiosoma
atteint une longueur de 410 p, et une largeur de 270 p.
Face dorsale (fig. 1). — La région dorsale antérieure du thorax
présente un bouclier unique, à surface poreuse, dont l’aspect (fig. 3)
est assez semblable à celui du L. sieversi figuré par Oudemans
(1912, Zool. Jahrb., Larven von Thrombidiidae und Erythraeidae,
p. 171, (fig. A2, 3). Plus large que haut, sa forme générale rappelle
celle d’un triangle à sommet dirigé vers l’arrière et à angles large¬
ment émoussés. Le bord intérieur, le plus long, est sinueux et, par
une double bande chitineuse, limite une aréa médiane dans laquelle
Bulletin du Muséum, 2° série, t. XXV, n° 2, 1953.
— 153 —
s’insèrent deux soies sensorielles ; les bords latéraux convergent
rapidement vers l’arrière et après un tracé concave se renflent
légèrement jusqu’à l’extrémité postérieure constituant une pointe
largement arrondie. Ce scutum donne insertion à quatre fort poils
barbulés, longs de 25 [X, dont chaque paire est située aux angles
Leptus pyrenaeus M. André.
F ig. 3. — Bouclier dorsal. — Fig. 4. — Palpe maxillaire.
antéro-latéraux. De plus, il porte deux paires de soies pseudo-
stigmatiques munies de fines barbulés dans leur moitié distale ;
les postérieures sont plus longues (53 jx) que les antérieures qui ne
dépassent pas 30 fx.
De chaque côté du propodosoma (thorax) se trouve un œil. La
face dorsale de l’idiosoma est recouverte de nombreux poils épais,
barbulés, dont la taille croît progressivement de l’avant vers l’arrière
du tronc ; les antérieurs ne dépassent pas 60 jx alors que la longueur
des postérieurs atteint 100 à 110 jx.
— 154 —
Face ventrale (fig. 2). — Toutes les coxae, ou épimères, sont nette¬
ment séparées les unes des autres ; chacune d’elles porte un poil
barbulé long de 80 p (II et III) à 110 p (I). Entre les coxae I et entre
les coxae II on observe une paire de poils barbulés. Dans l’espace
compris entre les coxae II et III s’insèrent deux rangées de 8 poils
également barbulés. Depuis la hauteur des coxae III jusqu’au bord
postérieur du corps prennent naissance de nombreux poils semblables
aux précédents.
Pièces buccales. — L’hypostome porte, près de son extrémité
antérieure, une paire de longues soies simples.
Les palpes maxillaires (fig. 4) sont droits ; le fémur est épais (70 p)
long de 150 p et orné d’un fort poil (120p) barbulé. L’article suivant
(génual) est exceptionnellement muni, chez tous les exemplaires, de
deux poils barbulés dont l’antérieur, dorsal, atteint 43 p et l’autre,
latéral, environ 20 p. L’avant-dernier article (tibia) présente :
1° dorsalement deux poils dont le postérieur (20 p), trapu, presque
conique, est muni de fortes barbulés et l’antérieur, plus long (30 p) et
plus grêle est aussi barbulé ; 2° latéralement on observe (de chaque
côté) une soie lisse pointue. Ce tibia se termine par une forte griffe
simple, seulement courbée près de son extrémité distale.
Le dernier article (tarse) constitue un petit appendice papilli-
forme cylindrique (non renflé) pourvu, à son sommet, d’une forte
soie lisse et pointue et, sur la face dorsale, de deux soies grêles et
glabres ; à sa face ventrale s’insèrent trois fines épines aigües.
Cette espèce est représentée par de nombreux exemplaires recueillis
sur plusieurs Buthus occitanus L. capturés, à Banyuls-sur-Mer
(Pyrénées-Orientales), en juillet 1951.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
155 —
Observations sur les Oribates (25e série).
Par F. Grandjean.
I. — Sur le genre Oribella Berl. et deux nouveaux genres,
Pantelozetes et Thyrisoma.
Le type du genre Oribella Berl. 1908 (2, p. 9) est Notaspis pecti-
nata Mich., c’est-à-dire l’Acarien que Berlese, en 1908, appelait
Notaspis pectinata Mich.
Cet Acarien, nous le trouvons dans VA. M. S. (fasc. LXI, n° 8,
1892), figuré et décrit sous le nom de Belba pectinata (Mich.) Berl.
et nous constatons qu’il est très différent du Notaspis pectinata de
Michael. Il a les caractères d’un Oppia à sensillus rameux. Le nom
générique Oribella n’a donc pas le sens, ou plutôt les sens qui lui
sont attribués par divers auteurs, notamment par Willmann
1931 (16, p. 133 et 134, fig. 153 à 157) et par les Acarologues qui
ont adopté la nomenclature de Willmann.
Les espèces qui sont mises, par ces auteurs, dans le genre Oribella,
se divisent en 2 groupes. Je propose d’appeler ces groupes les genres
Pantelozetes et Thyrisoma, les types de ces nouveaux genres étant :
1° Pour Pantelozetes le Xenillus paolii d’OuDEMANS 1917 (13,
p. 38 à 41, fig. 67 à 76), Oribate commun en Europe occidentale et
facilement reconnaissable, sans aucune ambiguïté, par sa descrip¬
tion et les figures.
2° Pour Thyrisoma le Notaspis lanceolata de Michael 1888 (11,
p. 398 et 399, pl. XXXII, fig. 12 à 15), espèce commune aussi en
Europe occidentale et bien définie par Michael.
Est-il possible d’éviter la création de ces 2 genres ?
Certainement non pour Thyrisoma, car P. paolii se distingue au
premier coup d’œil par son apodème et sa bordure épimérique 3,
lesquels sont bien développés et traversent orthogonalement, à
bonne distance devant l’ouverture génitale, le plan de symétrie, ce
qui est rare chez les Oribates supérieurs, tandis que l’apodème et la
bordure 3 sont absents chez Th. lanceolata. On ne peut donner à
cette différence un simple rang spécifique. Les nymphes, en outre,
ne se ressemblent pas. Celle de P. paolii, figurée par Tuxen (15,
p. 328, fig. 5 et 6), a sur l’hysterosoma des sclérites colorés, à limites
franches1, tandis que celle de Th. lanceolata est d’un autre aspect,
1. J’ai observé moi-même des nymphes semblables associées dans plusieurs récoltes
à des adultes de Pantelozetes.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 2, 1953.
— 156 —
sans sclérite apparent. Je décrirai plus tard ces nymphes et aussi
des adultes des genres Pantelozetes et Thyrisoma, pour montrer qu’il
y a entre ces genres, à toutes les stases, des différences nombreuses
qui s’ajoutent à celles signalées plus haut.
Mais -pourrait-on conserver le genre Oribella en lui donnant le sens
que je donne à Pantelozetes afin de n’avoir pas à introduire dans la
nomenclature un terme nouveau ?
Non, puisque Berlese nous a fait savoir, en 1892, ce qu’il appelle
Notaspis pectinata, et qu’entre 1892 et 1908 (date de la création
à’ Oribella) nous n’avons pas la preuve, clairement mentionnée, qu’il
ait changé d’avis. Pendant cette période Berlese n’a cité pectinata
qu’une fois, en 1904 (1, p. 274), pour dire, à propos d’une comparai¬
son à Dameosoma corrugatum, que D. pectinata Mich. a un sensillus
très long, à peine épaissi, orné de quelques barbules, ce qui s’ap¬
plique au pectinata de l’A. M. S. comme au vrai pectinata.
Remarquons que Berlese, en 1904, rapporte implicitement
pectinata au genre Dameosoma puisqu’il l’appelle D. pectinata. Il
l’avait en effet déjà rapporté au sous-genre Dameosoma, ex Belba,
en 1892 ( A . M. S., fasc. LXIII, n° 3). Or le type du sous-genre (ou du
genre) Dameosoma est un Oppia au sens d’Oppia nitens Koch et
Dameosoma Berl. est par conséquent synonyme d’Oppia Koch.
Nous voyons de nouveau que le pectinata de Berlese est un Oppia .
Les auteurs qui attribuent comme type, au genre Oribella, le
pectinata de Michael, jugent selon la lettre. C’est, en effet, pectinata
Mich. qui est désigné, sans commentaire, dans YElenco. Mon opinion
est qu’il faut juger, dans ce cas et tous les autres analogues, selon
l’esprit. Je me suis expliqué déjà sur ce sujet (6, p. 81 à 83). Juger
selon la lettre est quelquefois plus simple mais est contraire au sens
commun. Si on le faisait pour Oribella il faudrait le faire toujours.
Que de bouleversements en résulteraient pour la nomenclature !
On ne serait même pas tout à fait sûr, à ce prix, d’avoir un bon
genre Oribella car un mystère plane sur le Notaspis pectinata de
Michael. D’après la figure 2 de 1888 (11, pl. XXXII) il appartient
au même genre que paolii, c’est-à-dire au genre Pantelozetes, mais
sa nymphe (l. c., fig. 3) diffère totalement de celle de P. paolii.
Michael nous dit qu’il a obtenu cette nymphe par élevage. S’il n’a
pas fait d’erreur, ni Tuxen, comme cela se peut-il ?
Dans une discussion relative à la validité du genre Cymbaere-
maeus j’ai fait intervenir, pour ne rien changer à la nomenclature,
bien que les Règles fussent manifestement violées, un principe
supérieur d’accord unanime (7, p. 194). Pour ne pas être discrité,
ni discutable, l’accord doit être à la fois selon la lettre et selon l’esprit.
Le cas du genre Oribella, malheureusement, n’a rien de commun
avec celui du genre Cymbaeremaeus. Pour lui les désaccords entre
auteurs sont nombreux, les uns venant de la mauvaise définition
— 157 —
initiale de Berlese (les Oribella, d’après Y Elenco 1908, sont des
sortes d ’Oribatula monodactyles !) et les autres de la bizarre intro¬
duction, dans le genre Oribella, du Notaspis castaneus d’HERMANN
et du Xenillus clypeator de Robineau-Desvoidy. Voici quelques
opinions :
Berlese 1918 : Liebstadia Oud. 1913 est synonyme d 'Oribella
Berl. 1908.
V itzthum 1921 : Oribella Berl. 1908 est synonyme de Liebstadia
Oud. 1906.
V itzthum 1926 : Oribella est synonyme de Xenillus Rob.-Desv.
1839.
Oudemans 1931 : Banksinoma Oud. 1930 est synonyme d ’ Ori¬
bella.
A ces opinions, qu’il me semble inutile de discuter, et dont le
moins qu’on puisse dire est qu’elles ne donnent pas une idée claire
du g. Oribella, j’ajoute la mienne : Oribella est un genre non valable,
synonyme d ’Oppia, ou une coupure valable, non encore définie, qui
serait très voisine d ’Oppia ; les espèces désignées par Oribella dans
Willmann 1931 ne sont pas des Oribella ; il faut les répartir entre
les deux genres nouveaux Pantelozetes et Thyrisoma.
II. Pseudotritia duplicata nov. nom.
C’est avec un peu d’hésitation que je propose ce nouveau nom pour
désigner Y Hoplophora ardua Koch selon Michael, car plus d’un
auteur a remarqué les fortes différences entre Yardua de Michael
et celui de Koch 1 et aucun d’eux n’a cependant donné, à ma con¬
naissance, un nom nouveau à Yardua de Michael. Or cet ardua,
c’est-à-dire maintenant Pseudotritia duplicata, est une espèce com¬
mune et importante.
Elle se reconnaît immédiatement à la double carène latérale de son
aspis. Les deux carènes partent de la bothridie, de chaque côté, et
se dirigent en avant. Elles atteignent sensiblement le bord de
l’aspis. Elles sont voisines, mais bien séparées, un peu plus écartées
l’une de l’autre en avant qu’en arrière.
Il est facile de relever, entre ardua et duplicata, d’autres différences
morphologiques, ou de chaetotaxie, notamment dans la région
ventrale. Le sensillus est plus long. Je publierai plus tard des dessins
pour montrer ces différences.
Une autre sorte de différence concerne la cuticule et son change-
1. Jacot, par exemple, à qui j’ai envoyé, en 1928, des exemplaires de Ps. duplicata
provenant du bois de Satory, fait remarquer en 1936, à propos des Phthiracaridés de
Koch qu’il a récoltés aux environs de Regensburg, que Ps. ardua ne doit pas être
confondu avec une espèce sans dénomination qui a une carène double, habitant l’Eu¬
rope occidentale et figurée en partie par Michael (8, p. 184).
— 158 —
ment avec l’âge. Examiné en lumière réfléchie un jeune 1 de dupli¬
cata est lisse, brillant, de couleur claire et à demi transparent, comme
un jeune d ’ardua, mais plus tard il change beaucoup d’aspect. Il
devient terne, opaque et plus rouge. Sa surface est alors enduite
d’une matière grise très finement granuleuse, poussiéreuse, et elle
semble corrodée. Elle est couverte de lignes courtes, contournées,
enchevêtrées les unes dans les autres, irrégulièrement distribuées,
plus accentuées sur les flancs du notogaster. A la surface de l’aspis,
d’autre part, chez beaucoup d’individus, pourvu qu’ils ne soient pas
trop jeunes, ni trop vieux, on voit une réticulation franche, à mailles
polygonales, de nature cérotégumentaire.
Le cérotégument est exsudé, à travers la cuticule, postérieurement
à l’éclosion. C’est pour cela qu’on ne voit aucune réticulation sur
les individus très jeunes. Les côtés des polygones représentent, comme
dans tous les cas analogues, les limites des cellules hypodermiques et
ils sont en relief parce que l’exsudation est un peu plus forte en face
des limites qu’en face des cellules. Le relief n’est d’ailleurs pas consi¬
dérable et il faut un peu d’attention pour bien voir les mailles.
Il vaut mieux grossir assez fortement et observer par transparence.
Le faible grossissement habituel de l’examen par réflexion (X 60 à
X 70) ne suffit généralement pas.
La matière grise et terne qui couvre l’animal quand il n’est plus
jeune est aussi du cérotégument, un cérotégument d’une autre sorte
car il ne forme pas des dessins polygonaux. Il n’est pas épais, mais il
cache ou détruit la réticulation. A cause d’elle un viéil adulte de
duplicata paraît toujours sale.
Pour les observations qui précèdent je me suis servi d’exemplaires
récoltés aux environs de Paris, dans les bois qu’explora Nicolet
(Meudon, Satory, Fausses Reposes, etc.). Sur les nombreux prélève¬
ments de litière que j’ai fait dans ces bois, entre 1925 et 1931, pour
étudier la faune de Nicolet, 17 contenaient duplicata ou ardua.
Leur triage m’a donné 240 duplicata répartis entre 15 des prélève¬
ments et 42 ardua répartis entre les 2 autres. Duplicata domine donc
ardua de beaucoup. Dans le bois de Satory tous les Pseudotritia
étaient des duplicata.
La plus grande fréquence de duplicata dans les bois de Nicolet
nous apporte un argument supplémentaire et de grande valeur
pour dire que Y Hoplophora stricula de Nicolet (12, p. 472,
pl. XXXIII (10), fig. 5) est duplicata. Je m’étais toujours demandé
pourquoi Nicolet avait dessiné une réticulation sur l’animal
qu’il appelle Hoplophora stricula. Je crois maintenant qu’il a observé
Ps. duplicata, qu’il a réellement vu la réticulation sur l’aspis de
son exemplaire et qu’il l’a mise aussi, sur son dessin, à l’hysterosoma,
1. Je ne parle que des adultes. Jeune signifie récemment éclos.
parce qu’il a pris pour la même réticulation les lignes vagues et
contournées qui couvrent la surface dorsale et latérale des vieux
individus. Nicolet avait en main de vieux individus puisqu’il dit
que l’animal est « fortement granulé ». Il avait en main un Pseudo¬
tritia puisqu’il dit que l’animal est « très comprimé ». Dans les bois
des environs de Paris je n’ai trouvé aucun Oribotritia et seulement
3 espèces de Pseudotritia, qui sont duplicata, ardua et minimus.
Minimus est exclu par sa taille. Ardua l’est par sa moindre fréquence,
par la description et par la figure de Nicolet.
Nicolet est donc le premier auteur qui ait observé certaine¬
ment Pseudotritia duplicata. Il l’a malheureusement désigné par
un nom qui n’est pas valable.
Michael aussi a trouvé duplicata, à Epping Forest, et il l’a bien
décrit sous le nom d ’ Hoplophora ardua (11, p. 564 à 566 ; pl. LI,
fig. 8 à 15). Sur un seul point je ne suis pas d’accord avec Michael.
La griffe de duplicata n’est pas tridactyle à toutes les pattes. Elle
ne l’est qu’aux pattes II, III et IV. Elle est seulement bidactyle
à I, par absence de l’ongle latéral para, exactement comme aux
exemplaires d ’ ardua que l’on trouve aux environs de Paris.
Ps. duplicata a les mêmes mœurs que P s . ardua. Il est très com¬
mun en France, non seulement dans le bassin de Paris mais dans le
Nord et à l’Ouest (en Bretagne). A Strasbourg il est plus rare et dans
le Périgord également. En Corse je l’ai trouvé fréquemment dans
les montagnes (Vizzavona, Zicavo, Zonza). Nous savons par Michael
qu’il existe, en Angleterre. A cela se borne, pour le moment, notre
savoir sur son extension géographique.
III. Sur le type du genre Peloptulus.
Au sous-genre Peloptulus, devenu plus tard un genre, Berlese
assigne pour type, en 1908 (2, p. 7), Pelops phaeonotus Koch.
Le Pelops phaeonotus de Koch, selon Berlese, est décrit et figuré
dans Y A. M. S. (fasc. XXXV, n° 3, 1887). C’est un Acarien extrême¬
ment singulier car il a des ptéromorphes de Peloptulus (de ce que
nous appelons et devons appeler Peloptulus ) et .des poils inter¬
lamellaires de Pelops.
Oudemans avait remarqué cela en 1929 (14, p. 452). Il en avait
conclu que, sauf erreur grave de la part de Berlese, ce phaeonotus
n’est pas un Peloptulus et n’est pas non plus le Pelops phaeonotus
de Koch. Il avait changé le nom d’espèce en berlesei, selon la cou¬
tume, mais gardé Peloptulus pour nom de genre, ce qui n’était pas
logique.
Le Peloptulus berlesei d’OuDEMANS étant un Peloptulus à poils
interlamellaires de Pelops, la première question qu’il faille résoudre
est de savoir si un tel animal existe ou non.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 2, 1953.
11
- 160 —
Rien ne s’oppose à ce qu’il existe et je l’ai cherché longtemps. Je
ne l’ai pas trouvé et aucun Acarologue ne l’a signalé, mais il est
peut-être rarissime ? S’il existe, le genre Peloptulus, dont il est le
type, n’est pas ce que nous croyons. S’il n’existe pas nous devons
savoir quelle erreur Berlese a faite.
Berlese a certainement cru voir dans Y A. M. S., à son Pelops
phaeonotus, le même poil interlamellaire qu’aux autres Pelops. Il
décrit ce poil sous le nom de seta adcessoria. « Setae adcessoriae late
subulatae, hyaline, laeves », dit le texte. Aux autres Pelops de Y A.
M. S. le poil interlamellaire est appelé aussi seta adcessoria (ou
accessoria ). Sur les figures de phaeonotus Berlese dessine ce poil
exactement comme s’il s’agissait d’un vrai Pelops. Il le représente
même à part. Nous voyons que c’est un large poil, lancéolé, avec
une nervure au milieu, entouré à sa base par une ligne circulaire
(ovale) qui représente son insertion dans la cuticule. Tout est là
pour nous démontrer que ce poil existe. Et cependant il n’existe
pas !
L’erreur de Berlese s’explique très bien mais je ne l’ai comprise
que tout récemment. Berlese a pris pour un poil une partie de la
lamelle, celle qui est en surplomb, du côté antiaxial. Cette partie
est claire parce que la lamelle n’est pas épaisse et qu’on la voit
horizontalement quand l’Acarien est dorsal. Sa forme, chez l’espèce
commune, celle qui est appelée phaenotus par les auteurs, est lan¬
céolée, tout à fait semblable, par un curieux hasard, à un poil inter¬
lamellaire de Pelops, et sa dimension est la même ! Bien entendu elle
n’est pas terminée en arrière comme un poil et si Berlese l’a dessi¬
née ainsi, c’est par un effet d’entraînement (il venait sans doute de
dessiner un vrai Pelops). Du côté paraxial une bande brusquement
très foncée succède à la partie claire. La bande foncée est la partie
proximale de la lamelle, celle d’enracinement. Le poil lamellaire
est implanté dans la partie sombre, en avant.
Donc nous pouvons conserver au genre Peloptulus, sans faire
intervenir le principe d’accord unanime, le sens qui lui est attribué
par tous les Oribatologues. La seule question qui subsiste est de
savoir si le phaeonotus de Y A. M. S. est ou non celui de Koch. Elle
n’a guère d’importance maintenant et elle sera facile à résoudre
puisque nous connaissons la forme de la partie surplombante de la
lamelle, chez le phaeonotus de Y A. M. S.
IV. Tritegeus bisulcatus nov. nom.
Xenillus tegeocranus (Herm.) est une espèce très variable. Nicolet
l’a décrite deux fois, sous les noms de Cepheus vulgaris et de Cepheus
bifidatus (12, p. 445 et 446 ; pl. XXX (7), fig. 8 et 10). Les exem¬
plaires bifidatus ont des lamelles plus écartées l’une de l’autre, en
— 161 —
avant, mais on trouve, entre eux et les exemplaires vulgaris, à
lamelles plus rapprochées, tous les intermédiaires. Pour voir cela
il suffit de récolter, dans les bois de Nicolet, à divers endroits, des
exemplaires assez nombreux de tegeocranus. Les exemplaires bifi-
datus ne sont pas rares.
Michael a eu tort en 1880 (9, p. 187), puis en 1884 (10, p. 290
à 292, pl. XVI, fig. 8), d’appeler Cepheus bifidatus Nie. un autre
Acarien, celui qui est devenu plus tard le type du genre Tritegeus.
Que l’erreur de Michael n’ait pas été relevée et corrigée, et que cet
autre Acarien soit encore appelé Tritegeus bifidatus (Nie.) est pour
moi tout à fait incompréhensible, car si Nicolet a mal décrit son
bifidatus il l’a représenté suffisamment bien pour que nous n’ayons
aucune peine à le reconnaître et il ne ressemble pas au bifidatus de
Michael. Remarquons, par exemple, sur la figure 10 de Nicolet,
parmi plusieurs autres caractères probants, celui des deux bandes
blanches, symétriques, un peu en S, du propodosoma, et le trait noir
qui sépare chacune d’elles en 2 parties, longitudinalement. Chez
X. tegeocranus on a en effet, de chaque côté du propodosoma, 2 bandes
claires, d’un blanc jaunâtre, presque parallèles, qui sont la lamelle
et le tutorium. Le contraste entre ces bandes et le reste du corps est
grand quand l’individu est sombre, presque noir. Xenillus est le
seul genre, à ma connaissance, où les deux tecta précités se pré¬
sentent de cette manière, et avec ce coloris. Le bifidatus de Michael
ne montre rien d’analogue.
C’est Berlese, en 1913, qui a créé le genre Tritegeus en lui choisis¬
sant pour type Cepheus bifidatus Nie (3, p. 92), mais il a heureuse¬
ment fait connaître, la même année, dans l’ Acarotheca (4, p. 169
et 170, figure), qu’il appelle bifidatus Nie. le bifidatus de Michael,
de sorte que le genre Tritegeus reste bien défini et garde le sens
avec lequel il est accepté par tous les Acarologues.
Le nom d’espèce bifidatus, au contraire, ne peut être maintenu.
Il tombe sous le coup des articles 35 et 36 des Règles. Le Cepheus
bifidatus de Nicolet et le Cepheus bifidatus de Michael sont deux
Acariens homonymes. La désignation bifidatus doit disparaître au
sens de Michael et il n’est même pas permis de la garder dans le
le genre Tritegeus.
Je propose, puisqu’il en est ainsi, de remplacer bifidatus Mich.
par bisulcatus et par conséquent d’appeler Tritegeus bisulcatus le
Cepheus bifidatus de Michael.
Pouvait-on l’appeler Tritegeus bifidatus (Mich.) malgré les
Règles, en faisant appel au principe d’accord unanime ? Je ne le
crois pas, parce que l’accord s’est fait sur l’appellation Tritegeus
bifidatus (Nie.), qui signifie autre chose, et surtout parce que le
principe d’accord unanime doit être réservé à des cas où l’applica¬
tion des Règles a des conséquences difficilement tolérables. Pour
— 162 —
Cymbaeremaeus, par exemple, si nous n’appliquions pas le principe
il nous faudrait garder le nom de genre Cymbaeremaeus en lui don¬
nant un sens nouveau, celui attribué depuis 1910 au genre Scaphere-
maeus. Ici le genre Tritegeus conserve son sens et sa validité, et c’est
l’essentiel. Changer bifidatus en bisulcatus n’est pas très gênant.
Par bisulcatus je fais allusion aux deux sillons symétriques du
notogaster le long desquels des poils dorsaux sont implantés.
En France T. bisulcatus est surtout un Acarien des montagnes
(Vosges, Massif Central, Alpes). Je l’ai trouvé aussi en plaine,
communément, dans le Nord (forêt de Crécy, Somme) et dans
l’Ouest (Bretagne). Il est rare aux environs de Paris où je n’en ai
capturé jusqu’ici que 2 individus, au bois de Meudon.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
' /
TRAVAUX CITÉS
1 Berlese (A.). — Acari nuovi II (Redia, t. 1, p. 258 à 280, 1904).
2. Id. — Elenco di generi e specie nuove di Acari (Redia, t. 5, p. 1 à 15,
1908).
3. Id. — Acari nuovi VII-VIII (Redia, t. 9, p. 77 à 111, 1913).
4. Id. — Acarotheca italica, fasc. I et II. Firenze, 1913.
5. Id. — Acari, Myriopoda et Scorpiones hucusque in Italia reperta.
Indici. Firenze, 1920.
6. Grandjean (F.). — Observations sur les Acariens. 10e série (Bull.
Mus. Hist. Nat. Paris, 2e série, t. 19, p. 76 à 83, 1947).
7. Id. — Observations sur les Oribates. 24e série (Bull. Mus. Hist. Nat.
Paris, 2e série, t. 24, p. 187 à 194, 1952).
8. Jacot (A. P.). — Les Phthiracaridae de Cari Ludwig Koch (Revue
suisse Zool., t. 43, p. 161 à 187, 1936).
9 Michael (A. D.). — A further Contribution to the Knowledge of
British Oribatidae. II (Journ. Royal Microsc. Soc., 2e série, t. 3,
p. 177, à 201, 1880).
10. Id. — British Oribatidae I. Ray Society. London, 1884.
11. Id. — British Oribatidae IL Ray Society. London, 1888.
12. Nicolet (H.). — Histoire naturelle des Acariens qui se trouvent aux
environs de Paris (Arch. Mus. Hist. Nat. Paris, t. 7, p. 381 à 482,
1855).
13. Oudemass (A. C.). Notizen über Acari, 25. Reihe (Arch. Naturg.,
t. 82 A, p. 1 à 84, 1916 [1917]).
14. Id. — Acarologische AaUteekeningen XCVII (Eut. Ber., t. 7, p. 448
à 455, 1929).
15. Tuxen (S. L.).- — Diezeitliche und râumliche Verteilung der Oribatiden
Fauna bei Maelifell, Nord-Island (Ent. Medd., XXIII, Jubilaeums-
bind, p. 321 à 336, 1943).
16. Willmann (C.). — Moosmilben, in Dahl (Tierw. Deutschland, 22.
V, p. 79 à 200, 1931).
— 163 —
Types déposés au Muséum national D’Histoire naturelle
par l’Institut français d'Afrique noire (4® liste).
Par André Villiers.
Dans trois listes précédentes 1 nous avons énuméré 318 types de
Plantes ou d’ Animaux déposés au Muséum. La présente liste énumère
170 types déposés au cours des deux dernières années ; c’est donc un
total de 488 types qui a été versé aux collections nationales par
l’Institut français d’Afrique noire de Dakar.
Odonata.
Enallagma sudanicum Fraser. — Sénégal : MBao.
Enallagma ifanicum Fraser. — Sénégal : Sangalkam.
Brachythemis villiersi Fraser. — Soudan français : Markala.
Trithemis longistigma Fraser. — Fernando-Poo : Moka.
Coleoptera.
Fam. Lycidae :
Lycus ( Acantholycus ) miokoensis Pic. — Fernando-Poo : Moka.
Lycus ( Acantholycus ) mokanus Pic. — Fernando-Poo : Moka.
Lycus subgibbulus Pic. — Fernando-Poo : Moka.
Lycus subopacus Pic. — Fernando-Poo : Moka.
Lycus ( Lopholycus ) dekeyseri Pic. - — Fernando-Poo : Mioko.
Lycus ( Haplolycus ) lepesmei Pic. — Fernando-Poo : Moka,
Adoceta longipenrtis Pic. — r Fernando-Poo : Moka.
Stadenus villiersi Pic. — - Fernando-Poo : Mioko.
Stadenus villiersi var. diversicollis Pic. — Fernando-Poo : Mioko.
Cautires sulcicollis var. miokoensis Pic. — Fernando-Poo : Mioko.
Cautères certus var. nigroapicalis Pic. — Sénégal : Sébikotane.
Cautires nigrocollis Pic. — Fernando-Poo : Moka.
Fam. Cantharididae :
Silidius miokoensis Pic. • — - Fernando-Poo : Moka.
Fam. Meloidae :
Ceroctis corynoides var. trinotata Pic. — Algérie : Biskra.
Actenodia peringueyi var. biseptemmaculata Pic. — Transvaal : Univuma.
1. Voir : lrB liste : Bull. Muséum (2), XX, n° 3, 1948, p. 260-262 ; 2e liste : Bull.
Muséum (2), XXI, n° 6, 1949, p. 700-706 ; 3e liste : Bull. Muséum (2), XXIII, n° 4,
1951, p. 342-346.
Bulletin du Muséum, 26 série, t. XXV, r.° 2, 1953.
— 164 —
Mylabris tenebrosa var. septemnola Pic. — Algérie : Biskra.
Mylabris tenebrosa var. oberthuri Pic. — Algérie : Bou Saada.
Mylabris variabilis var. lambaesis Pic. — Algérie : Lambèze.
Fam. Tenebrionidae :
Cimipsa ventricosa Gridei.li. — Mauritanie : Hamdoun.
Fam. Alleculidae :
Synallecula mauritanica Pic. — Mauritanie : Hamdoun.
Fam. Lagriidae :
Xenogena robusta Pic. — Côte d’ivoire : Yapo.
Xenogena rufimembris Pic. — Fernando-Poo : Basile.
Derolagria bicolor Pic. — Guinée française : Mont Nimba.
Derolagria nigricolor Pic. — Fernando-Poo : Mioko.
Lopholagria ( Mokalagria ) angustata Pic. — Fernando-Poo : Moka.
Fam. Aderidae :
Aderus ( Agacinosia ) nigrosignatus Pic. — Sénégal : Sangalkam.
Aderus (? Mixaderus ) senegalensis Pic. — Sénégal : Sangalkam.
Fam. Antiiicidae :
Mecynotarsus punctatus Pic. — Mauritanie : Hamdoun.
Anthicus relatus var. mauritanicus Pic. — • Mauritanie : Hamdoun.
Anthicus villiersi Pic. — Sénégal : Sangalkam.
Endomia trinotata Pic. — Mauritanie : Hamdoun.
Endomia trinotata var. obliterata Pic. ■ — ■ Mauritanie : Molomhar.
Fam. Rhipiphoridae :
Macrosiagon villiersi Pic. - — Sénégal : Sébikotane.
Macrosiagon cafjra var. fahraeusi Pic. — Natal.
Fam. Cleridae :
Thriocera pectoralis ab. bohemani Hintz. — Natal.
Thriocera bifasciata Hintz. — Afrique du Sud.
Thriocera atricolor Pic. — Afrique australe : Dumbrody.
Opetiopalpus humeralis var. rufipes Hintz. — Usambara.
Ceratopocus bicolor Hintz. — Afrique australe.
Gyponyx junodi Pic. — Transvaal : Shilouvane.
Gyponyx dekeyseri Pic. — Fernando-Poo : Mioko.
Tenerus infratestaceus var. holasi Pic. — Guinée française : Mont
'Nimba.
Falsocorynetes luteonotatus Pic . — Kwei.
Microstigmatium viridenotatum Pic. — Fernando-Poo : Mioko.
Fam. Malachidae :
Sphinginopalpus latithorax Pic. — Sénégal : ' Malika.
Apalochrus minimus Pic. — Dahomey : Zagnanado.
Fam. Buprestidae :
Discoderes villiersi Descarpentries. — Dahomey : Atakora.
Sjoestedtins atakorensis Descarpentries. — Dahomey : Atakora.
Trachys villiersi Descarpentries — Togo : Tohoun.
Fam. Anobiidae.
Lasiodernia elongatum Pic. — Mauritanie : Molomhar.
Fam. Cerambycidae :
Xystrocera trivittata var. dahomeyensis Lepesme. — Dahomey : Bassila.
P aracalybistum villiersi Lepesme. — Dahomey : Zagnanado.
Philomeces phrosynoides Lepesme. - — Dahomey : Abomey.
Tragon silaceoides Lepesme. — Dahomey : Forêt de Kétou.
Corus monodi Lepesme et Breuning. — Fernando-Poo : JMoka.
Pterolophia basileensis Lepesme et Breuning. — Fernando-Poo :
Basile.
Liopus villiersi Lepesme et Breuning. — Fernando-Poo : Mioko.
Glenea sylvioides Lepesme et Breuning. — Fernando-Poo : Mioko.
Glenea quinquelineala subsp. nigrotofemorata Lepesme et Breuning. —
Fernando-Poo : Moka.
Obereopsis auriceps Lepesme et Breuning. — Fernando-Poo : Moka.
Oberopsis linearis subsp. aureopubens Lepesme et Breuning. — Fer¬
nando-Poo : Moka.
Neonitocris mangenoti Lepesme et Breuning. — Fernando-Poo : Moka.
Neonitocris mangenoti var. obscurior Lepesme et Breuning. — Fer¬
nando-Poo : Moka.
Nitocris major subsp. nigrotibialis Lepesme et Breuning. — Fernando-
Poo : Moka.
Nupserha homeyeri subsp. insulana Lepesme et Breuning. — Fer¬
nando-Poo : Mioko.
Nupserha laterifuga var. nigrijrons Lepesme et Breuning. — Fernando-
Poo : Moka.
Fam. Chrysomelidae :
Lema mercieri Pic. — Dahomey : Zagnanado.
Hapsidolema rufiventris Pic. — Dahomey : Atakora.
Hapsidolema testaceiceps Pic. — Dahomey : Atakora.
Macrolopha variabilis var. bicoloripes Pic. — Dahomey : forêt de
Kétou.
Cryptocephalus andrei Pic. — Sénégal : Sébikotane.
Cryptocephalus simplex var. linealipes Pic. — Togo : Aldejo.
Cryptocephalus mokaensis Pic. — Fernando-Poo : Moka.
Caenobius luteoposticalis Pic. — Fernando-Poo : Mioko.
Caenobius obscuripes var. miokoensis Pic. — Fernando-Poo : Mioko.
Peploptera latefasciata Pic. — Dahomey : Natitingou.
Clytradoma militaris var. juncta Pic. - — ■ Dahomey : Natitingou.
Clytra annulipes Pic. — Dahomey : Bassila.
Cyaniris sibuti var. villiersi Pic. — Dahomey : Zagnanado.
Anguleumolpus grandis Pic. — Cameroun : Johann- Albrechts-Hôhe.
Pagria ruficeps var. obscurior Pic. — - Dahomey : Abomey.
Pagria dahomeyensis Pic. — Dahomey : Abomey.
Pagria brevenotata Pic. — Dahomey : Abomey.
Pseudocolaspis irregularis Pic. — Fernando-Poo : Mioko.
Pseudocolapsis villiersi Pic. - — Sénégal : Sangalkam.
166 —
Colasposoma favareli var. auratohumeralis Pic. — Cameroun : Johann-
Albrechts-Hôhe.
Colasposoma purpureicolor Pic. — Dahomey : Zagnanado.
Colasposoma holasi Pic. — Guinée française : Mont Nimba.
Colasposoma dentaticolle Pic. — Fernado-Poo : Mioko.
Thysbina caerulea Pic. — Togo : Tohoun.
Thysbina camerounensis Pic. — Cameroun : Edéa.
Dermoxanthus ruficolor Pic. — Cameroun : Johann- Albreclits-Hôhe.
Syagrus holasi Pic. — Guinée française : Mont Nimba.
Paraivongius viridescens Pic. — Togo : Aledjo.
Paraivongius viridescens var. pallidior Pic. — Fernando-Poo : Moka.
Paraivongius mimicus Pic. — Fernando-Poo : Mioko.
Paraivongius diversicolor Pic. — Fernand-Poo : Mioko.
Micromenius concolor Pic. — Fernando-Poo : Moka.
Menius nitidissimus Pic. — Fernando-Poo : Moka.
Microsyagrus trinotatus Pic. — Dahomey : Atakora.
Microsyagrus trinotatus var. lineatus Pic. — Dahomey : Atakora.
Microsyagrus trinotatus var. dahomeyensis Pic. — Dahomey' Atakora.
Microsyagrus annulipes Pic. — Dahomey : Atakora.
Microsyagrus cribricollis Pic. — Dahomey : Atakora.
Microsyagrus notatus Pic. — Dahomey : Atakora.
Microsyagrus unicolor Pic. — Dahomey : Atakora.
Microsyagrus unicolor var. reductus Pic. — Dahomey : Atakora.
Microeurydemus pallidus Pic. ■ — Dahomey : Atakora.
Casmena elongata Pic. — Guinée française : Mont Nimba.
Casmena camerunensis Pic. — Cameroun.
Casmena camerunensis var. inobscurus Pic. — Cameroun.
Dicolectes atripes Pic. — Fernando-Poo : Basile.
Fam. Staphylinidae :
Bledius incertus Cameron. — Mauritanie : Terjit.
Trogophloeus nigripes Cameron. — Sénégal : Sangalkam.
Stenus 5 — carinatus Cameron. — Dahomey : Zagnanado.
Oedichirus villiersi Cameron. — Sénégal : Joal.
Philonthus sudanensis Cameron. — Mauritanie : Atar.
Lithocharis villiersi Cameron. — Guinée française : Mont Nimba.
Acylophorus brevipennis Cameron. — F’ernando-Poo : Mioko.
I .eucoparyphus floralis Cameron. — Sénégal : Diourbel.
Myrmecopora g rata Cameron. — Mauritanie : Terjit.
Atheta ( Polychara ) villiersi Cameron. — Dahomey : Atakora.
Zyras ( Trachydonia ) villiersi Cameron. — Togo : Klouto.
Zyras ( Trachydonia. ) ex cellens Cameron. — Dahomey : Bassila.
Zyras (Parophthalmonià) bidens Cameron. — Dahomey : Atakora.
Fam. Hydrophilidae :
Coelosloma injuratus Balfour-Browne. — Dahomey : Atakora.
Coelostoma scgne Balfour-Browne. — Dahomey : Zagnanado.
Coelosloma optatus Balfour-Browne. — Dahomey : Atakora.
Helochares ( Hydrobiticus ) sufflxvus Balfour-Browne. — Togo :
Tohoun.
f
— 167 —
Helochares (Hydrobaticus) scitulus Balfour-Browne. — Dahomey :
Bassila.
Helochares ( Hydrobaticus ) aracus Balfour-Browne. — Mauritanie :
Hamdoun.
Helochares ( Hydrobaticus ) lutulentus Balfour-Browne. — Mauritanie :
Kédia d’Idjil.
Enochrus ( Methydrus ) meracus Balfour-Browne. — Dahomey :
Zagnanado.
Berosus ( Enoplurus ) crassus Balfour-Browne. — Dahomey : Bassila.
Fam. Carabidae :
Abacetus villiersi Stranf.o. — Dahomey : Atakora.
Brachytachys villiersi Basilewsky. — Sénégal : Diourbel.
Stenocallida villiersi Basliewsky. — Fernando-Poo : Mioko.
Fam. Dytiscidae :
Yola bertrandi Guignot. — Mauritanie : Molomhar.
Aglymbus scutatus Guignot. — Dahomey : Atakora.
Herophydrus sudanensis Guignot. — - Soudan français : Diafarabé.
Copelatus inuber Guignot. — Fernando-Poo : Moka.
Copelatus fernandensis Guignot. — Fernando-Poo : Moka.
Hymenoptera.
Fam. Argidae :
Arge microps Pasteels. — Côte d’ivoire : Mont Tonkoui.
Arge villiersi, Pasteels. — - Dahomey : Atakora.
Fam. Icheumonidae.
Celor villiersi Benoit. — Niger : Agadez.
Cremaslus chopardi Benoit. — Niger : Air.
Fam. Formicidae :
Euponera ( Xiphophelta ) picea Bernard. — Guinée française : Mont
Nimba.
Euponera ( Xiphopella ) villiersi Bernard . — Guinée française : Mont
Nimba.
Panera ( Hypoponera ) villiersi Bernard. — Guinée française : Mont
Nimba.
Cerapachys villiersi Bernard. — Guinée française : Mont Nimba.
Aenictus villiersi Bernard. — Guinée française : Mont Nimba.
Cremaiogaster chopardi Bernard. — Niger : Air.
N imbamyrma villiersi Bernard. — Guinée française : Mont Nimba.
Tetramorium humerosum race musicola Bernard. — Guinée française :
Mont Nimba.
Strumigenys petiolata Bernard. — Guinée française : Mont Nimba.
Hemiptera.
Fam. Membracidae :
Otinotus albescens Capener. — Sénégal : Niakhar.
Otinotus spatulatus Capener. — Sénégal : Rufisque.
Oxyrhachis senegalensis Capener. — Sénégal : Mbao.
Acanthophyes risbeci Capener. — Sénégal : Mbambey.
Acanthophyes maculipennis Capener. — Niger : Agadez.
Trioceps tenuosus Capener. — Guinée française : Mont Nimba.
Y aponolus villiersi Capener. — Côte d’ivoire : Yapo.
Fam. Henicocephalidae :
Systelloderes harroyi Villiers. — Vénézuéla : Silla de Caracas.
Myriapoda.
Graphidostreptus lugubris villiersi Schubart. — Niger : Aïr.
Institut Français d' Afrique-noire à Dakar.
Diploures Japygidês de Basse-Égypte (Suite)
Par J. Pages.
3. — Pârajapyx (Gràssjapyx) chichinii n. sp.
1 $ st. III, longue de 2,5 mm. ; 1 1. st. I, longue de 1,9 mm.
Tête. — Vertex : 16 + 16 soies de toutes tailles. Pli oral : 5 soies.
Antennes typiques, de 18 articles peu pileux. Labium, maxilles et mandi¬
bules typiques.
Thorax L — Face iergale. Pronotum sans sv Le reste de la chétotaxie
est typique.
Face sternale. La chétotaxie est typique sauf pour la plage médiane
du mésosternum qui ne possède qu’une soie médiane (la postérieure) au
lieu de 2.
Pattes peu pileuses ; les 1 + 1 soies sternales apicales des tarses simples,
aiguës, sinueuses, atteignant à peine l’extrémité distale des griffes.
Abdomen. — Tergites. Tergite 1 sans s3 ; tergites 2-7 sans s2 ni s4 ;
tergite 8 sans M6, s, et s4 ; tergite 10 sans M1 , Mi et s4. On note les varia¬
tions suivantes : 1° sur le tergite 1 il n’existe que la s2 droite et il y a
1 soie supplémentaire entre s5 et s3 sur la moitié gauche ; 2° aux ter¬
gites 2-7, les s3 ne sont souvent présentes que d’un seul côté de la ligne
médiane et il y a 1 +1 soies supplémentaires.
Les 8e et 9e tergites sont respectivement 1 fois 1/3 et 2 fois 1/4 aussi
larges que longs ; le tergite 10 est près de 1 fois 1/2 aussi long que large.
Longueurs relatives des segments 8 à 10 : 61-34-100.
Acropyge triangulaire, à bords rectilignes, sans ornementation, à sommet
brusquement acuminé et terminé par un petit appendice cylindrique.
Sternite 1 : Ms nuis ; seule la s médiane b est présente ; 5-6 -j- 5-6 soies
supplémentaires en avant des organes subcoxaux latéraux.
Ceux-ci occupent un peu moins du 1/3 de la largeur interstylaire et sont
légèrement saillants ; 18-20 soies glandulaires égales en moyenne aux 105/100
de la longueur du style 1 ; l’appareil glandulaire n’a pu être observé ;
4-5 soies sensorielles égales au 3/4 de la longueur moyenne des soies glan¬
dulaires et aux 79/100 de celle du style 1.
Sternites 2 à 7. Préscutum : 4 + 1 -f- 4 soies. Scutum : M i nulles ;
2 + 2 s (s3 et s4). On note les variations suivantes : 1° sur le préscutum
du sternite 2 la soie médiane et les 1 + 1 subexternes manquent ; 2° les
s3 manquent sur la moitié gauche du sternitfe 6 et des 2 côtés du 7e.
Styles assez petits, aigus ; la soie recourbée des styles 1 à 3 presque aussi
longue que la soie droite typique.
1. Seules les variations chétotaxiques de la $ sont indiquées ici ; celle de la 1.
sont données plus loin.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 2, 1953.
t
— 170 —
Vésicules exsertiles des sternites 2 et 3 assez petites, rondes, à rebords
assez nets.
Hypopyge. Ses bords latéraux sont fortement sinueux ; le sinus médian
Parajapyx ( Grassjapyx) chichinii n. sp., ? st. III. — 25. Pronotum, e = 100 jx. —
26. Mésonotum, e = 100 jx. — 27. Urotergite 1, e = 100 jx. — 28. Urotergites 7 à 10,
e = 100 jx. — 29. Acropyge, e = 44 p. — 30. Cerque droit, e = 100 p. et détail des
plaques d’évaporation, e = 44 jx. — 31. Détail de la marge interne du cerque
droit e = 44 jx. — 32. Urosternite 1, e = 100 jx. — 33. Organe subcoxal latéral
droit, e = 44 jx. — 34. Urosternite 3, e = 100 jx. — 35. Hypopyge, e = 44 jx. —
36. Spermathèque, e = 44 jx.
I
— 171 —
est profond, en demi-cercle, ses bords sont pourvus d’un petit nombre de
forts tubercules.
Cerques. - — Aussi longs que les 2/3 de la partie normalement découverte
du tergite 10, environ 1 fois 3/4 aussi longs que larges à la base ; dx la plus
grosse de toutes, d3, d4 et ds subégales et plus grosses que la d2 ; dx d3
et d4 avec un léger épaulement postérieur ; da avec en outre un petit
épaulement antérieur ; les intervalles d2-ds et da-dt sont égaux et d’en¬
viron 1/7 plps petits que l’intervalle dx-d2 et de 2/5 plus grands que l’in¬
tervalle d4-d5.
Plaques d’ évaporation égales, minuscules, au nombre de 4-6 par cerque.
Chètotaxie. Les soies d et e sont absentes.
Je n’ai pu distinguer s’il existait des tubercules sur la partie hyaline
basale des cerques.
Variations. — La 1. que je rapporte à cette espèce surtout à
cause de la structure de ses organes subcoxaux et de la chètotaxie
de ses cerques, présente par rapport à la chètotaxie de la Ç de très
importantes variations que j’indique brièvement ici.
Thorax. — Face tergale. Pronotum : sans ss. • — - Méso et métanotum.
Préscutum : 1 -f- 1 soies, ce qui est un caractère commun à toutes les
larves st. I. Scutum : sans M2 ni s2.
Face sternale.. Les mérosternites n’ont que 2 soies. Les préstemites
des méso- et métasternites ont 3 -(- 3 soies. Tous les autres sclérites comme
ceux de la $.
Abdomen. — Tergite 1. Préscutum 1 — f- 1 soies. Scutum : M2, Ma
et s2 absènts. - — • Tergites 2 à 7. Préscutum : 1 soie médiane. Scutum :
M-, M6 et s3 manquent. - — Tergite 8 sans s2 ni s5. — Tergite 10 sans sr
Sternite 1 sans M2 ni M4. — - Sternites 2 à 7 sans M4 ni s4 ; par contre les
s2 sont présentes.
Les organes subcoxaux latéraux ont 14-15 soies glandulaires égales aux
107/100 de la longueur du style 1 et 4-5 soies sensorielles égales aux
80/100 du même style.
Cerques. — Ils sont aussi longs que les 63/100 de la partie normalement
découverte du tergite 10, et 1 fois 1/2 aussi longs que larges à la base. Leur
armature est identique à celle de la $.
Affinités. — Très voisine de P. (G.) grassianus f. typ. Silv. du
Mexique et de sa var. robustior Silv. de Floride, chichinii s’en séparera
aisément par : 1° la structure de ses organes subcoxaux latéraux ;
2e ses plaques d’évaporation toutes égales, alors qu’il y en a une
grosse et des petites dans le groupe grassianus.
Conclusions.
Les exemplaires étudiés ci-dessus ayant été récoltés dans un jardin
on peut se demander dans quelle mesure ils appartiennent à la faune
égyptienne autochtone.
Parajapyx (Parajapyx) condei n. sp. peut être considéré comme
endémique et propre à l’Égypte. Il est très proche de P. (P.) normandi
Pages de Tunisie et se place au voisinage de P. (P.) isabellae Grassi
répandu sur tout le pourtour de la Méditerranée. Il représente, avec
Japyx simplex var. profusa Silv. l’élément méditerranéen.
Les 2 autres espèces appartiennent au sous-genre Grassjapyx dont
la présence en Basse-Égypte pourrait être due à une introduction.
Celui-ci n’avait pas encore été signalé de la région méditerranéenne
alors qu’il est représenté par de nombreuses espèces dans tout le
reste de l’Afrique, de la Guinée au Cap de Bonne Espérance.
P. (G.) priesneri n. sp. et P. (G.) chichinii n. sp. seraient donc des élé¬
ments éthiopiens et, comme chez d’autres groupes d’Arthropodes
des espèces appartenant incontestablement à la faune éthiopienne,
ont été reconnues, il est très possible que ces 2 Parajapyx, ou tout
au moins l’un d’eux, soient autochtones.
BIBLIOGRAPHIE
Pages (J.), 1952 a. — Parajapyginae (Insecta, Entotrophi, Japygidae)
de l’Angola. (Publ. cuit. Comp. Diam. Angola, XIII, p. 53-95).
Pages (J.), 1952 b. — Contribution à l’étude des Japygidae (Insecta,
Entotrophi) d’Algérie et de Tunisie. (Bull. Soc. zool. Fr., LXXVII,
p. 125-148).
Laboratoire de Zoologie générale de la Faculté des Sciences de Nancy.
— 173 —
Sur quelques Annêlides Polychètes d'Océanie.
Par Pierre Fauvel.
Ces Polychètes ont été recueillies par M. Gilbert Ranson au cours
d’une mission en Océanie, principalement dans les conditions
suivantes :
« En cassant les coraux fossiles au pied de la petite falaise de Hikueru,
aux Tuamotu. Cette bordure est découverte par la marée, très faible, de
0 m. 60 environ, pendant quelques heures par jour.
Des Géphyriens et des Cirripèdes y perforent le roc corallien au point
d’en faire une pierre facilement brisée par la mer ensuite. »
Quelques autres Polychètes ont été récoltées à Tahiti.
Amphinomidae.
Eurythoë complanata (Parlas).
Tahiti. — Deux gros individus, 7 plus ou moins entiers, enroulés,
et un moyen entier, en très bon état, à soies dorsales blanc-albâtre,
raides, en faisceaux serrés. A son extrémité postérieure, ce spécimen,
long de 50 mm., large de 10 mm., soies comprises, porte un petit
cône de 5 segments sétigères régénérés.
Hikueru. — - Deux petits individus, dont l’un, long de 20 mm.,
présente une région antérieure régénérée, plus étroite, longue de
5 mm., comprenant une quinzaine de segments sétigères.
Aphroditidae.
Iphione muricata (Savigny).
Tahiti. — Trois d’entre elles, entières, portent encore, en tout ou
en partie, leurs élytres caractéristiques rouge-orange. Une qua¬
trième, plus petite, a perdu presque toutes ses élytres. Les soies et
les élytres sont typiques.
Lepidonotus (Thormora) Jukesi Baird.
Tahiti. — Deux individus. L’un avec élytres foncées, presque
npires, avec une tache latérale claire, l’autre, ayant perdu ses
élytres. Le dos porte des bandes transversales foncées.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 2, 1953.
Cette espèce est caractérisée par ses soies dorsales de deux sortes :
les unes courtes, arquées, fortes, épineuses, les autres très fines,
lisses, et légèrement hastées. Les soies ventrales sont unidentées.
Hihueru. — Un fragment antérieur reconnaissable à ses soies.
Hesionidae.
Hesione pantherina Risso.
Tahiti. — Trois spécimens, longs de 30 mm., environ, dont l’un
a la trompe dévaginée. Deux sont encore tigrés de nombreuses
taches brun-foncé, tandis que sur le troisième les taches moins nom¬
breuses, plus grandes et plus pâles, forment deux rangées trans¬
versales sur chaque segment. Une fois de plus nous constatons donc
la variété de coloration, si fréquente chez cette espèce, et son peu
d’importance.
Syllidae.
Syllis arnica Quatrefages.
Syllis aesthetica Saint-Joseph 1887.
Hikueru. — Cet unique petit Syllidien est entier. Le proventricule
en barillet s’étend sur quatre segments environ. Les cirres dorsaux
monilif ormeS, alternants, ont 9-10 et 15-16 articles. Les serpes des
soies sont unidentées. Dans les régions moyenne et postérieure, les
parapodes portent une, parfois deux, soies beaucoup plus grosses et
paraissant simples. Ce sont, en réalité, de grosses soies composées
qui perdent précocement leur serpe très caduque. La pointe des
acicules est renflée en bouton.
Ce petit spécimen ne diffère de ceux de la Manche et de l’Atlan¬
tique que par ses cirres un peu plus courts. Question de taille (?).
Cette espèce semble nouvelle pour le Pacifique.
Distribution. — ' Manche, Atlantique, Méditerranée. Océanie.
Syllis variegata Grube.
Hihueru. — Ces quatre petits Syllidiens sont complètement
décolorés. Cette espèce, cosmopolite et si variable, est très voisine
des S. proliféra Krohn et S. hyalina Grubè.
*
Nereidae.
Pseudonereis gallapagensis Kinberg.
Hikueru. — Cette espèce est représentée par plusieurs centaines
d’individus de toutes les tailles. Tous sont atoques et quelques-
uns seulement ont la trompe dévaginée.
175 —
Le groupe I de la trompe n’a généralement qu’un seul paragnathe,
rarement deux. Les groupes II, III, IV portent plusieurs rangs serrés
de petits paragnathes pectinés ; VI = de chaque côté, un para¬
gnathe coupant ; les groupes VII-VIII portent des denticules alter¬
nativement coniques et coupants disposés sur un ou deux rangs.
Normalement, le groupe V porte trois paragnathes disposés en
triangle mais, assez souvent, il n’en reste qu’un ou deux, un gros
en avant et un petit à droite ou à gauche.
Dans la région postérieure, la languette supérieure de la rame
dorsale est très allongée et porte le cirre presque à son extrémité.
• Eunicidae.
Lysidice collaris Grube.
Hikueru. — Environ une cinquantaine de petits spécimens entiers
ou en fragments. La plupart sont décolorés. Un certain nombre,
cependant, portent encore deux colliers bruns sur les deux premiers
sétigères. Sur ceux qui sont encore en bon état, les yeux sont nette¬
ment en forme de croissant. C’est à peu près le seul caractère qui
distingue cette espèce de la Lysidice Ninetta Audouin et Milne-
Edwards de nos côtes. Sur les individus macérés, les yeux sont
décomposés en petits granules pigmentaires diffus.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 2, 1953.
12
— 176 —
Appareil génital et radules de trois Planorbes
AFRICAINS ; PL. GARDEI GERMAIN, PL. TlLHOI GERMAIN,
Pl. Dallonii Germain.
Par Gilbert Ranson et Gustave Cherbonnier.
Grâce aux récoltes du Docteur Gaud de Rabat et du Docteur
Vermeil de Tunis, que nous remercions vivement, nous pouvons
faire connaître l’appareil génital de ces petites espèces de Planorbes
africains. Nous nous contentons de signaler quelques particula¬
rités de cet appareil et de figurer les radules. Il n’est pas possible,
pour l’instant, de discuter de leur place dans la classification zoolo¬
gique des Planorbes. Il n’existe pas encore assez de documents de
cet ordre.
Planorbis gardei Germain.
Ce Planorbe a été décrit en 1909 et figuré en 1911 par Germain.
Le canal spermatique est relativement gros. Il n’y a pas de canal
prostatique spécial. La prostate est constituée par 4 diverticules
simples dont un très petit. Ils ont la forme de petits boudins à
extrémités arrondies, non subdivisées.
L’oviducte et la glande nidamentaire se poursuivent sans diffé¬
renciation microscopique spéciale.
Les échantillons décrits par Germain proviennent du Tchad. Les
nôtres ont été récoltés par le Docteur Vermeil dans le Tassili des
Azdjer au nord du Sahara français.
Planorbis tilhoi Germain.
Cette espèce a été décrite en 1911 et figurée en 1916 par Germain.
Le canal spermatique est étroit. Il n’y a pas de canal prostatique
spécial. Les diverticules prostatiques sont simples, non subdivisés
à leurs sommets.
L’oviducte et la glande nidamentaire se poursuivent sans diffé¬
renciation macroscopique spéciale.
Les échantillons décrits par Germain proviennent de la région du
Tchad. Les nôtres également ; ils ont été récoltés par le Docteur
Gaud à Fort-Foureau.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 2, 1953.
— 177 —
Fig. 1. — Planorbis gardei Germain (Dr Vermeil, Tassili des Azdjer). — A : échelle 1 :
1 mm. ; B : échelle 2 : 1 mm. ; C : échelle 3 : 10 jx. — A : Appareil génital mâle et
femelle ; B : Détails du carrefour en position normale et retourné sur la droite ;
C : Dents de la radula.
Planorbis dallonii Germain.
Cette espèce a été décrite et figurée en 1935 par Germain.
Il n’y a pas de canal prostatique spécial. Il existe un seul tronc
prostatique se subdivisant en 3 branches dont 1 plus grande. Néan-
Fig. 2. — Planorbis tilhoi Germain (Dr Gaud, Fort-Foureau). — A : échelle 1 : 1 mm. ;
B et C : échelle 2 : 1 mm. ; D : échelle 3 : 10 [X. — A : Appareil génital complet ;
B : Carrefour en position normale et retourné sur la gauche ; C : Prostate grossie ;
D : Dents de la raduia.
moins, cette prostate n’est pas du type à diverticules subdivisés à
leur sommet.
L’oviducte et la glande nidamentaire se poursuivent sans diffé¬
renciation macroscopique spéciale.
Les échantillons décrits par Germain proviennent du Tibesti.
Les nôtres ont été récoltés par le Docteur Vermeil dans la région
de Brak, au Fezzan.
179 —
Fig. 3. — Planorbus dallonii Germain (Dr Vermeil, Région de Brah). — A : échelle 1 :
1 mm. ; B.: échelle 2‘: 1 mm. ; C : échelle 3 : 10 p.. A : Appareil génital mâle et femelle ;
B : Détails du carrefour ; C : Dents de la radula.
Légende commune aux trois figures
cd : canal déférent ; ch : canal hermaphrodite ; es : canal spermatique ; dch : carrefour ;
ga : glande à albumine ; gh : glande hermaphrodite ; gn : glande nidamentaire ;
l : dent médiane de la radula et les dents suivantes ; o/ : orifice femelle ; om : orifice
mâle ; ov : oviducte ; p : pénis ; pc : poche copulatrice ; pp : prépuce ; pr : prostatei
ut : utérus ; vs : vésicule séminale.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE.
Germain L. — Mollusques nouveaux du Soudan français recueillis par
M. G. Garde. Bull. Mus. Nat. hist. nat., 1909, p. 475.
Etude sur les mollusques terrestres et fluviatiles recueillis au cours de
la mission de délimitation du Niger-Tchad (Mission Tilho). Docu¬
ments scientifiques de la Mission Tilho, t. II, Paris, Imprimerie
Nationale, 1911, p. 192, pl. I., fig. 33-34-35.
Mollusques nouveaux de la région du Tchad et de l’Est Africain. Bull.
Mus. Nat. hist. nat., 1911, p. 134.
Seconde notice malacologique (Mission Tilho). Documents scienti¬
fiques de la Mission Tilho, t. III, 1916, p. 299, pl. I, fig. 1, 2 et 9.
Mollusques fluviatiles du Tibesti. Mission au Tibesti (1930-31) dirigée
par M. Dalloni. Mém. Acad. Sc. Institut de France, t. 62, 1935,
p. 8, fig. 4-5-6.
— 181 —
Note sur un Cardium tuberculatum Linné (1758) actuel
EN VOIE DE FOSSILISATION.
Par Roger Saban.
Introduction : Ce Cardium de grande taille représente la majeure
partie d’un agglomérat de coquilles et de sable liés très solidement
à un morceau de tôle par un ciment ferrugineux. Il a été trouvé sur
la plage d’Arromanches (Calvados). L’agglomératioh de tout ce
matériel est récente, et s’est effectuée sur les tôles provenant de
navires ou pontons coulés lors du débarquement allié en 1944. Après
l’enlèvement de ces épaves certains fragments, dont fait partie
l’échantillon que nous allons étudier, ont été rejetés à la côte.
D’autres observations du même ordre sont connues. Citons simple¬
ment les suivantes : M. Dreyfus (communication orale) a découvert
datant de la même époque sur la plage de Palavas (Montpellier)
un agglomérat semblable formé par des fils de fer barbelés, du sable
et des coquilles avec un ciment ferrugineux.
Un autre exemple d’agglomération ultra-rapide, toujours avec
ciment ferrugineux nous a été fourni par MM. Thorai. et Roger.
Des galets et graviers provenant d’un sondage effectué dans le lit
du Rhône se sont trouvés, en l’espace d’un mois ou deux, consolidés
en un grès ferrugineux dans la caisse où ils avaient été entassés.
Et ceci dans un milieu non marin.
Description de l’ échantillon. — Le morceau de tôle, légèrement
bombé sur lequel s’est fixé cet agglomérat avait 4 mm. d’épaisseur.
Par immersion prolongée dans l’eau de mer cette tôle a subi une
forte oxydation et s’est transformée en une épaisse couche de rouille.
Du sable, de nombreuses coquilles de petites dimensions et une
valve de gros Cardium tuberculatum de 52 mm. de diamètre umbono-
palléal, se sont collés contre la paroi en cours de transformation.
Petit à petit l’encroûtement s’est fait autour des coquilles et les a
englobées partiellement ou intégralement suivant leur taille. Le
Cardium est très fortement soudé à la tôle et fait entièrement corps
avec elle. L’ensemble a une couleur ferrugineuse due au milieu très
riche en oxydes de fer hydratés. Le côté interne de la plaque de tôle
devait être à l’abri de l’eau car il reste lisse, à peine attaqué.
Coupes. - — Étude macroscopique. — Une coupe longitudinale
(umbono-palléale) pratiquée au milieu du Cardium nous montre
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 2, 1953.
— 182
un remplissage de petites coquilles et de sable fortement amalgamés
donnant ainsi l’apparence d’une lumachelle.
Sous le Cardium l’épaisseur du métal est devenue presque nulle
tandis qu’aux extrémités de l’échantillon, elle reste appréciable
surtout aux endroits où il n’y a pas eu de dépôt de matériel (coquilles,
sable).
Il semble donc que les phénomènes chimiques se soient principale¬
ment produits sous l’action du calcaire d’apport (coquilles) dans un
milieu riche en oxyde de fer.
Fig. 1. Fig. 2. Fig. 3.
Fig. 1. — Cardium tuberculatum L. actuel.
Fig. 2. — Cardium tuberculatum L. du Pliocène d’Italie.
Fig. 3. — Cardium tuberculatum L. (échantillon d’Arromanches). — Le schéma ci-
contre indique la position des coupes microscopiques observées sur la lame mince.
Le ciment qui englobe les débris de coquilles et les grains de sable
forme un grès d’une grande dureté; Dans l’épaisseur de la coupe,
il est gris fonte et rouge à sa surface par suite de l’oxydation.
Étude microscopique. — - Nous avons effectué une lame mince sui¬
vant la coupe longitudinale du Cardium précédent, ainsi que des
lames minces de comparaison sur des coupes analogues d’un Cardium
tuberculatum L. du Pliocène d’Italie et d’un Cardium tuberculatum L.,
actuel de référence.
L’examen de ces lames a été fait au microscope avec un grossisse-
— 183 —
ment de 380 dans la région de la coupe montrant la succession des
couches la plus complète, c’est-à-dire aux environs du bord palléal.
a) Cardium tuberculatum Linné (1758) actuel de référence : De
l’extérieur vers l’intérieur de la coquille, nous avons les trois couches
constituant le test : couche externe lamelleuse, couche médiane
striée et couche interne prismatique (fig. 1).
La couche lamelleuse formée de fibres très fines disposées en écailles
imbriquées les unes sur les autres précède une couche de fibres très
fines (couche striée) également entrecroisées. Cette deuxième
couche constitue la majeure partie de l’épaisseur du test. La direc¬
tion principale des fibres de cette seconde couche, d’abord tangente
à la couche externe, se redresse de plus en plus pour devenir per¬
pendiculaire au bord interne de la coquille. En même temps ces
fibres s’amenuisent jusqu’à devenir imperceptibles lorsqu’on
approche de la couche prismatique. Cette dernière couche a une
structure très différente des deux précédentes et se trouve ainsi très
nettement séparée de la couche striée, les fibres ont l’aspect de
cellules prismatiques bien individualisées.
Dans l’ensemble la structure du Cardium actuel est très fine.
b) Cardium tuberculatum Linné (1758) (Pliocène, Italie). — La
coupe pratiquée exactement dans la même région que sur le Cardium
précédent (fig. 2) révèle les trois zones, constituant le test, vues
précédemment.
La couche externe, avec ses écailles bien développées, est consti¬
tuée par des fibres fines. A celle-ci se superpose une couche striée ou
entrecroisée. Mais ici nous observons une structure différente de
l’actuel. Les fibres sont énormément dilatées. Tangentes comme
chez .l’actuel à la couche externe, elles se redressent vers le milieu de
la couche et augmentent de diamètre pour s’amincir ensuite lors¬
qu’elles se rapprochent de la couche prismatique. Aux environs de
celle-ci, nous observons une zone diffuse a structure granuleuse,
sans direction propre. Au-dessous de cette couche, la couche prisma¬
tique ne semble pas avoir subi de modifications.
Les phénomènes de diagenèse semblent s’être opérés dans la
couche striée exclusivement, car seule cette dernière présente des
modifications de structure.
L’ensemble de la coupe montre donc un épaisissement de la struc¬
ture fibreuse par suite de la fossilisation.
c) Cardium tuberculatum Linné (1758) (échantillon d’Arroman-
■ches). — Nous retrouvons les trois couches constituant le test
(fig. 3).
La couche externe a subi dans ce Cardium une transformation
assez poussée par suite de la présence de nombreux amas de Fer
dans cette région. Ces amas sont plus ou moins denticulés, en blocs
lenticulaires, béaucoup plus gros à la périphérie qu’à l’intérieur de
la coupe. Il semble que la partie la plus externe de la couche lamel-
leuse ait subi le maximum de modifications. Les écailles n’aboutis¬
sent pas au bord externe de la coquille ; leurs fibres sont assez fines.
Ensuite vient la couche striée avec ses fibres entrecroisées. Leur
structure, comme dans le Cardium pliocène, est dilatée dans le
milieu de la couche et va en s’amincissant vers la couche prisma¬
tique. Aux abords de celle-ci, nous retrouvons la zone diffuse à
structure granuleuse, mais cette dernière n’est pas continue et forme
Fig. 4. — Variations de la structure du Cardium tuberculatum L. (échantillon d’Arro-
manches). — Le schéma ci-contre indique la position des coupes microscopiques
sur la coupe umbono-palléale de la valve du Cardium.
des bandes superposées séparées les unes des autres par des fibres
fines. Une de ces bandes, la plus interne, se trouve située dans la
couche prismatique dont la structure est ainsi interrompue.
En dehors de cette dernière bande à structure diffuse, la couche
prismatique ne semble pas avoir subi de modification.
Dans l’ensemble la coupe offre une structure de grosses fibres.
D’autre part nous avons observé une variation de structure du
test en parcourant la lame de la région la plus rapprochée du sommet
vers le bord palléal. En juxtaposant les coupes prises dans trois
endroits différents de la lame mince : région la plus proche du cro-
— 185 —
chet, région médiane de la lame mince et région du bord palléal ;
nous observons une variation continue dans la structure du test
s’opérant essentiellement sur la couche striée (fig. 4).
La région du bord palléal a été décrite ci-dessus et montre une
structure de grosses fibres dans la couche striée, suivie d’une zone
diffuse formant des bandes avec des fibres fines intercalaires. Dans
la région médiane de la lame mince, nous retrouvons la couche de
grosses fibres mais la zone diffuse à structure granuleuse s’est ampli¬
fiée et les fibres fines intercalaires ont disparu, remplacée par une
unique zone diffuse à structure granuleuse. Ce phénomène s’est
accentué dans la partie la plus proche du crochet où la couche striée
est presque complètement invisible. Seules les fibres les plus voisines
de la couche externe subsistent encore, tout le reste et formé par
une zone diffuse contenant de gros granules. Vers la couche externe,
les granules de plus en plus fins et très serrés semblent avoir conservé
l’orientation des fibres.
Il est difficile de dire si l’on/a affaire à un phénomène de dissolu¬
tion secondaire ou à des fibres en voie de transformation. Les deux
points à retenir sont : la présence de fibres dilatés dans la couche
striée vers le bord libre et la dissociation de ces mêmes fibres lorsque
l’on se rapproche du crochet.
Conclusions.
Il semble en faisant des rapprochements avec les coquilles de
référence actuelle et fossile que ce Cardium soit en voie de fossilisa¬
tion bien que les observations n’aient porté que sur un individu
dans chaque cas. Nous constatons une identité de structure entre le
Cardium pliocène et notre échantillon par la présence de grosses
fibres dans la couche striée. Nous avons d’autre part une variation
dans la structure de notre échantillon d’un bord à l’autre de la lame
mince examinée, avec une zone de dissociation des fibres très étendue.
Ce phénomène ne se rencontre sur aucune des coquilles témoins.
Cette transformation s’est opérée rapidement, en l’espace de
quelques années dans un milieu extrêmement riche en oxydes, facili¬
tant sans aucun doute la diagénèse. Nous sommes donc en présence
de conditions tout à fait particulières propres à activer la fossilisa¬
tion.
Nous pouvons citer d’autres exemples de fossilisation rapide.
Avias 1 a trouvé en Nouvelle Calédonie dans des marais exondés,
des nodules bleu foncé, très durs, témoins d’une zone de vase bleue
en voie de pétrification. Ces nodules contiennent d’abondants
1. Avias (J.). -Note préliminaire sur quelques phénomènes actuel ou subactuels de
petrogenèse et autres, dans les marais côtiers de Moindon et de Canala (Nouvelle
Calédonie). — Thèse. C. R. som. Soc. Géol. Fr., 1949, n° 13, p. 227-280.
— 186 —
restes animaux en particulier des carapaces de crabes complètement
fossilisées et des végétaux dont la décomposition a pu faciliter et
même provoquer la transformation. Ces crabes sont des espèces
actuelles et leur association avec des restes de végétaux non encore
fossilisés, fait penser à des phénomènes assez récents.
Un autre exemple frappant est celui d’une Area qui se trouve dans
les collections du Laboratoire de Paléontologie du Muséum. Cette
Area ramenée lors d’un sondage effectué dans le canal de Suez, est
transformée en deux cristaux de gypse maclés. Elle est complète¬
ment épigénisée, il n’en reste absolument rien et l’on voit apparaître
à la surface du cristal de gypse, l’ornementation externe dans tous
ses détails. Ici aussi le phénomène de fossilisation a dû être très
rapide en rapport avec la cristallisation du gypse.
Les exemples fournis ci-dessus donnent l’idée d’un mode de fossili¬
sation très rapide, en relation avec les conditions particulières de
milieux (richesse en sels de fer, en matières organiques et en sub¬
stances salines, etc.) qui seraient à analyser de façon précise.
Dans d’autres cas, plus répandus très vraisemblablement, les
restes fossiles enfouis dans le sédiment à l’abri de l’oxygène, subis¬
sent des transformations lentes, progressives, jusqu’à un certain
stade de fossilisation et de stabilité. Le Cardium du Pliocène, cité
plus haut, correspond probablement à un tel processus. Il est certain
qu’au cours des transformations diagénétiques ultérieures, le fossile
pourrait subir un nouveau stade de transformation.
En somme nous imaginons deux processus assurant la conserva¬
tion des restes d’organisme : l’un très rapide correspondant à des
conditions particulièrement favorables, l’autre lent, agissant dans
des conditions normales. Evidemment le premier se prête beaucoup
mieux à des observations actuelles.
Laboratoires d’ Anatomie Comparée et de Paléontologie du Muséum.
— 187 —
Plantes nouvelles, rares ou critiques
DES SERRES DU MUSÉUM
Par A. Guillaumin.
PROFESSEUR AU MUSF.UM
124. — - Philodendron Leichtlinii.
Depuis 1934 existe dans les collections du Muséum une Aracée
donnée par Dutrie (f. 325, 1934) sous le nom de Philodendron Leicht¬
linii.
Ce binôme figure sur des Catalogues de Van Houtte postérieurs
à 1929, notamment dans celui de 1932, mais sans diagnose. Dans le
Bon Jardinier, 151e édition (1947), p. 1648, J. Chantrier le décrit
ainsi :
I
« Leichtlinii Hort. Amér. cent. Tige grêle, sarment. Fils, de forme ellip¬
tique, convexes, d’un beau vert émeraude mat, largement perforées comme
à l’emporte-pièce de chaque côté de la nervure médiane jusqu’auprès de
la périphérie. »
Bien que la plante n’ait pas fleuri, ses feuilles correspondent très
exactement à la figure qu’Engler ( Pflanzenreich IV, 23, B, fig. 41)
donne des variétés du Monstera pertusa de Vriese = Dracontium per-
tusurn L. = Monstera Lechleriana Schott. On peut se demander si
Leichtlinii ne serait pas une déformation de Lechleriana s’appli¬
quant à une forme jeune de M. pertusa, Les horticulteurs modernes
ayant pensé à leur collègue Leichtlin plutôt qu’au botaniste wur-
temburgeois Lechler mot à Guayaquil en 1856 ?
125. — Aloe x panormitana Guillaum. hybr. nov.
Breviter caulescens (10 cm) ; folia circa 15, dense rosulata, patentia,
apice recurvata, deltoideo-lanceolata. circa 20-25 cm. X 6-8 cm., supra
plana sed apicem versus uno latere quant aliud proximiore carinata et spar-
sissime brevissimeque aculeata, subtus vix convexa, 1 cm. crassa, succo haud
flavescente, laete viridia, maculis paucis, albis, oblongis, sparsis, marginibus
aculeis albis, 2 mm. longis, circa 8 mm. distantibus. Inflorescentia 65 cm.
alla, erecta, racemose furcata, pedunculo circa 20 cm. longo, basi compresso,
nudo, ramis 35-40 cm, longis, bracteis vacuis lanceolatis 1,5-3 cm. longis,
cuspidatis, membranaceis, brunneis e basi vestitis, pedicellis braclea 2 -plo
longioribus [ad 2 cm. longis), erectis, perigonio 2,5 cm. longo, basi dilute
roseo, apice viride, cylindrico, basi rotundato et haud stipitato, segmentis
usque ad medium connatis, staminibus valde includis, ovarium obtusum,
stylo exserlo.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 2, 1953.
— 188 —
Reçu en graines du Jardin botanique de Palerme (f. 134, 1933)
rsous le nom d ’Aloe brevifolia var. serra.
Est vraisemblablement un hybride entre cette espèce et une plante
du § Saponariae ; rappelle en effet VA. brevifolia par ses bractées,
ses fleurs et l’aspect de la grappe mais en diffère tout à fait par ses
feuilles éparsements maculées qui font penser plutôt à celles de Y A.
zebrina Bak. Les dents des bords des feuilles ressemblent plus à
celles de 1L4. brevifolia que de Y A. zebrina, toutefois les plantes
provenant du même semis présentent des dents marginales des
feuilles brunes et non blanches.
— 189 —
Notules sur quelques Orchidées d’Indochine : iv.
Par A. Guillaumin.
PROFESSEUR AU MUSÉUM
Dendrobium Wattii Reichb. f.
Hooker fils en décrivant (Bot. Mag. t. 6715) cette plante comme
variété du D. carinijerum d’après un échantillon récolté au Manipur
{Watt ii0 5944) dit que les fleurs apparaissent sur les tiges défeuillées
et les figure blanches avec quelques raies rouges sur le labelle.
Reichenbach fils (Gard. Chron., 1888, II, p. 725) en en faisant une
espèce distincte d’après les fleurs récoltées en Haute-Birmanie par
Micholitz pour le compte de Sander et des échantillons plus complets
provenant des serres de Sir T. Lawrence dit aussi que les fleurs spnt
blanches mais avec un labelle à disque jaune et précise qu’elles appa¬
raissent sur les tiges défeuillées, ce que répète Krânzlin ( Pflanzen -
reich, IV, 50, II », 21, p. 92.
Nicholson, traduction Mottet (Dict. Hort., II, p. 187) dit que le
labelle est rubanné de jaune.
Veitch (Man. Orchid. PI. I, Dendrob., p. 27) n’indique pas si les
fleurs se trouvent sur les tiges feuillées ou non mais dit qu’elles sont
blanches avec le labelle en partie jaune.
Hooker fils (Fl. brit. India, V, p. 721), dit que les fleurs sont
portées par les tiges défeuillées et sont blanches avec disque du
labelle jaune.
Gagnepain (Fl. Indochine, VI, p. 244) d’après un échantillon
récolté en Annam, à Dalat (Evrard 906), ne dit pas si les fleurs se
trouvent sur les tiges feuillées ou non et pourtant, sur l’échantillon
d’herbier, elles sont à l’extrémité de tiges feuillées ; suivant le col¬
lecteur, les fleurs seraient jaunes.
Un autre échantillon d’herbier déterminé aussi par Gagnepain,
mais inédit, récolté au Laos : sur la piste de Phong saly 'à Laï chau,
entre Pou den dinh et Phinh ha (Poilane 25.892) a aussi les fleurs
sur les tiges feuillées et elles sont — d’après le collecteur — blanches
à labelle crème marqué d’andrinople.
La plante provenant de l’ Annam : Dalat : station Mauline (Paul
Maurand, Directeur des Recherches forestières du Centre des
Recherches scientifiques et techniques de Saigon, n° 23, f. 183,
1952), qui vient de fleurir dans les serres du Muséum, présente, à
l’extrémité d’une tige feuillée, une fleur unique, à labelle en dessus,
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 2, 1953.
— 190 —
dont les sépales dorés forment un menton paraissant rougeâtre par
transparence ; les pétales sont jaunes très pâle ; le labelle est de
même teinte mais les 7 crêtes à laciniations papilleuses et les ner¬
vures tango donnent en dessous, par transparence, une teinte rose
terne ; la colonne est uniformément rose. Ces coloris rappellent tout
à fait ceux du D. carinijerum Reichb. f. var. lateritia Reichb. f. et
du D. Williamsonii Day et Reichb. f.
Le D. Watii est mentionné comme existant dans les serres de
Kew sur le Kew hand List, Orchids, lre édition (1896) mais ne figure
plus sur la 2e édition (1904).
iSaccolabium albo-lineatum Teijsm. et Rinn.
Des échantillons fleuris récoltés sur des arbres d’avenue à Saigon
et envoyés par M. Paul Maurand (f. 18, 1953) permettent de complé¬
ter la description de cette espèce qui n’était connue que par le type
récolté au Siam, sans précision de localité par Teijsmann (cfr. Fl.
Indochine, VI, p. 502).
Inflorescences longues de 20 cm. environ, à 10 fleurs environ, sépales
ovales (12 mm. X 7 mm.), obtus, ponctués de violet pâle, pétales plus
étroits (5 mm.), colorés de même, labelle long de 15 mm., en dessus violet
rayé de blanc, plus foncé en avant, presque blanc à la base, émarginé à
l’extrémité avec, au milieu, une petite languette carrée (1 mm.), redressée,
en dessous violet non rayé en avant avec une collosité jaune au milieu se
prolongeant en arrière par 2 côtes rejoignant les bords et entourant une
partie losangique blanche, éperon long de 8 mm., très comprimé latérale¬
ment, blanc, en dessous droit et prolongeant le labelle, en dessus en
1/2 cercle.
191 —
Sur les caractères épidermiques de la feuille
dans le genre Sparattosyce (Moracées).
Par Nicole Grambast.
Le genre Sparattosyce Bureau ( Moraceae , Artocarpoideae, Ficeae),
endémique de la Nouvelle-Calédonie, est proche des Ficus, mais
s’en distingue nettement dans l’organisation florale, en particulier
par la rupture des réceptacles mâles et femelles étalés dans un plan
à maturité. Bureau (1869, p. 379-381, pl. 6) a décrit le genre com¬
prenant alors une seule espèce : Sparattosyce dioica. Notre étude porte
sur des échantillons de l’herbier du Muséum national d’ Histoire
naturelle, de provenances diverses :
I. Forêts au-dessus de Téné, près Bourail — Balansa — 1011 a (compris
dans les types utilisés par Bureau 1869).
II. Colline près Païta (forêt) — R. Sclilechter — 14.997.
III. Route de la Foa à Canala - — Le Rat — 2.820.
IV. Rivière des Pirogues — C. T. White — 2.235.
Les feuilles, ovales ou elliptiques, plus ou moins allongées suivant
les cas, ont une nervation analogue à celle que l’on rencontre en
général chez les Ficus, dessinant de larges mailles refermées avant
d’atteindre le bord de la feuille (type brochiodrome de Von Ettings-
hausen, 1861).
Le genre Sparattosyce comprend une deuxième espèce, mentionnée
sans nom dans le prodrome de De Candolle par Bureau (1873,
XVII, p. 288) lui-même, mais récoltée postérieurement (1871) ^ à
son premier travail. L’espèce, restée inédite jusqu’à la description
de M. A. Guillaumin (1943), est le Sparattosyce Balansae A. Richter
ex-Guillaumin. C’est un fragment du type que nous avons pu étu¬
dier (herbier du Muséum — Forêt au-dessus de Balade — Balansa —
3.234) ; cette forme semble d’ailleurs beaucoup plus rare en Nouvelle-
Calédonie que la première.
Les feuilles très proches des précédentes (fig. D) diffèrent cepen¬
dant par le contour lobé de la base de chaque côté du pétiole et par
la face inférieure d’aspect tout à fait glabre. Il faut noter que
d’après la description de Bureau (1869) les feuilles du S. dioica
pourraient perdre leur pilosité.
Renner (1907) a donné, dans son étude systématique de la feuille
des Artocarpoideae, les principaux caractères anatomiques du
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 2, 1953.
13
Planche : Sparattosyce dioica. — A : Feuille, nervation, — B : Epiderme supérieur
(à droite, cellules ondulées au voisinage d’une nervure ; à gauche, cellules poly¬
gonales de l’aréole). — - C : Epiderme inférieur (on remarque un lithocyste et des
bases ou insertions de poils arrachés).
S. Balansae. — D : Feuille, nervation. — E : Epiderme supérieur (à droite, début
d’une nervure). — F : Epiderme inférieur.
— 193 —
Sparattosyce dioica sans s’intéresser toutefois aux stomates et sans
fournir d’illustration.
I. Les cellules épidermiques. — Chez Sparattosyce dioica, l’épi¬
derme supérieur (fig. B) est composé de cellules polygonales assez
régulières et de cellules à parois plus ou moins ondulées situées au-
dessus des nervures et de part et d’autre de celles-ci, parfois sur une
assez grande largeur ; dans ce dernier cas, les cellules polygonales
sont limitées au centre des aréoles. Elles sont en général de petite
taille (10-18 p. X 13-30 p. en moyenne — échantillon I), parfois plus
grandes (15-25 p X 25-35 p en moyenne — IV) L
A la face inférieure on distingue au niveau des nervures d’étroites
bandes de cellules allongées, avec de chaque côté des cellules plus
courtes à parois légèrement ondulées ; au milieu de ce réseau, dans
les aréoles très riches en stomates, les cellules, plus ou moins polygo¬
nales, assez petites (8-15 p X 16-24 p en moyenne), sont séparées
par des méats souvent bien développés (fig. C).
Chez S. Balansae, toutes les cellules de l’épiderme supérieur ont
des parois nettement sinueuses (fig. E) ; dans les aréoles, elles sont
légèrement plus grandes en moyenne que chez l’espèce précédente
(18-30 p X 24-45 p) ; sur les nervures, elles sont plus petites et
tendent vers une forme rectangulaire.
Dans l’épiderme inférieur les cellules, allongées sur les nervures,
polygonales à parois épaisses dans les aréoles, sont un peu plus
grandes que chez S. dioica (10-20 p X 20-30 p )(fig. F).
Les lithocystes qui se traduisent en vue superficielle par de larges
contours arrondis souvent surmontés d’une pointe, sont nombreux
à la face inférieure des deux espèces.
Il n’y a pas d’hypoderme.
II. Les stomates. — Les stomates sont limités à la face inférieure
de la feuille. Ils appartiennent au type anomocytique 1 2 ou renoncu-
lacée 3, c’est-à-dire qu’ils sont « entourés de plusieurs cellules épider¬
miques disposées sans ordre », en général au nombre de 5 à 7. Le
matériel dont nous disposions ne nous a pas permis de faire pour
l’instant une étude du développement.
Une coupe transversale de feuille de S. dioica (fig. G, b) nous montre
à la face inférieure, de nombreux stomates situés au niveau de la
surface foliaire ; ils présentent des becs externes et internes cutinisés
à peu près d’égale importance. Entre les deux cellules de bordure,
lorsque la fente n’est plus nette, on aperçoit une tache foncée, plus
ou moins elliptique, qui correspondrait à des épaisissements au
1. Nous donnons ces mesures prises sur les échantillons types étudiés, mais ces
données quantitatives sont, on le sait, sujettes à des variations sensibles.
2. Défini par Metcalfe et Chalk (1950), I, p. xiv-xv.
3. Défini par Vesque (1889). p. lxiii-lxiv.
— 194 —
niveau de la jonction de ces deux cellules. En vue superficielle, en
effet, dès les plus faibles grossissements, les stomates apparaissent
munis de gros nodules arrondis colorés en rose vif par la safranine,
donnant un aspect particulier à l’ensemble de l’épiderme inférieur
du S. dioica. Dans l’échantillon IV, sur des feuilles jeunes, petites,
les épaisissements sont elliptiques, beaucoup moins marqués.
Fig. G. — Sparattosyce dioica. — a) détail d’un stomate en vue superficielle dans les
plans successifs 1, 2, 3 marqués sur la coupe ; b) coupe transversale de la face infé- -
rieure de la feuille.
Si l’on observe au microscope, en faisant varier la mise au point,
dans des plans successifs allant de l’extérieur vers l’intérieur de
l’organe, on obtient les images l-2r3 (fig. G, a) qui correspondent aux
niveaux marqués dans la coupe :
1. Dans le plan superficiel, on a seulement une ouverture lenti¬
culaire étroite, limitée par les becs externes rapprochés (en pointillé,
le contour des cellules stomatiques sous-jacentes non visibles ici).
2. Puis apparaissent les deux cellules de bordure (dimensions
moyennes : 17-18 p. X 18-20 p.) entourées des cellules de l’épiderme
inférieur à méats. Les nodules sont nets à ce niveau où ils occupent
toute la largeur du contact entre les deux cellules stomatiques. Au
centre se trouve le contour de l’antichambre 1 bordée par les arêtes
1. Terminologie de Van Tieghem (1891), I, p. 610.
— 195 —
colorées en rose par la safranine qui la limitent ; au milieu enfin, la
fente, étroite et brillante.
3. Plus profondément encore, le contour de l’arrière-chambre
se présente comme une ellipse nette aboutissant de part et d’autre
des épaisissements du plan 2, encore bien discernables ici. La partie
basale des cellules épidermiques qui entourent la chambre sous-
stomatique, recouvre les cellules de bordure sous-jacentes (elles ne
sont plus visibles à ce niveau) ; ceci se constate aisément sur la coupe
où la lumière des cellules superficielles, à paroi externe très épaisse,
se prolonge au-dessus des cellules stomatiques.
Chez Sparattosyce Balansae, les stomates ont une structure tout
à fait analogue, avec des nodules légèrement moins développés,
un peu plus étirés en longueur.
Des épaississements aussi marqués de la paroi des cellules stoma¬
tiques peuvent se retrouver dans des espèces de Dicotylédones assez
éloignées ; mais dans le genre voisin Ficus sur une trentaine d’es¬
pèces examinées, prises dans les différentes sections du genre, nous
ne les avons pas observés et ils n’ont pas, semble-t-il, été signalés par
d’autres auteurs.
Ils ne correspondent sans doute pas à un caractère spécial, mais à
l’exagération d’épaississements que l’on rencontre fréquemment à
la jonction des cellules stomatiques, sous forme de petits points
plus ou moins prononcés, dans de nombreuses espèces et en parti¬
culier dans certains Ficus (par ex. F. Vogeliana).
III. Les poils. — Renner (1907) a signalé le caractère particulier
de ces « glandes » en forme de poils ramifiés, très irréguliers, qui
constituent un fin feutrage brun à la face inférieure des feuilles
séchées du Sparattosyce dioica. Ceux-ci se détachent facilement et
il n’est pas possible de les observer sur des préparations superfi¬
cielles ou des coupes, mais nous avons pu les étudier après arrache¬
ment par une couche de vernis déposée à la face inférieure des
feuilles.
Quelques-uns parmi ces poils ont une structure régulière et sont
composés d’un pied allongé incolore, unicellulaire, et d’une tête
colorée en brun foncé, comprenant un petit nombre de cellules
(4 à 6) (fig. H, 1 et 2). Mais le plus souvent, ils sont ramifiés dans
toutes les directions, plus ou moins enchevêtrés et difficiles à
examiner isolément. Ils dérivent apparemment de la forme simple
par prolifération des cellules de la tête ; on peut en effet reconnaître
en général le pied incolore et la tête brun-foncé dont un certain
nombre de cellules se prolongent par de longues expansions, colorées
en brun clair, donnant des figures très variées (par ex. 3 et 4, fig. H
parmi les moins compliqués). D’après Renner (1907), ces poils
glandulaires sont remplis de tanins.
— 196 —
La densité du revêtement de la face inférieure varie suivant les
feuilles examinées ; les poils sont particulièrement nombreux, enche¬
vêtrés et de coloration foncée, dans les échantillons III (route de la
Foa à Canala) et IV (rivière des Pirogues — jeunes feuilles). Ces
différences peuvent être liées aux conditions du milieu ou plus
simplement à l’âge des organes (IV).
A la face supérieure du S. dioica il y a, disséminés çà et là, des
poils de nature analogue mais toujours moins longuement ramifiés ;
dans les préparations leurs insertions ou leurs bases sont seules
visibles au milieu des cellules de l’épiderme supérieur (fig. B).
Fig. H. — Sparatlosyce dioica, poils tannifères de la face inférieure de la feuille.
Renner considérait la présence des poils ramifiés comme un
caractère différentiel entre les genres Sparattosyce et Ficus. Mais
chez Sparattosyce Balansae dont nous avons étudié l’échantillon
type, on ne peut les retrouver, du moins sur des feuilles développées.
De façon sporadique, sur les nervures de certains échantillons, on
remarque des poils unicellulaires droits ou arqués, aigus, pas très
longs (30 p, 70 p). Pour Renner (1907) cependant les poils ordi¬
naires manquent totalement.
S. Balansae d’autre part présente, à la face inférieure, de courts
poils pluricellulaires (fig. F) de forme régulière, tout à fait sem¬
blables à ceux que l’on rencontre chez de nombreux Ficus. L’épi¬
derme supérieur ne porte pas de poils.
Conclusion. — Le genre Sparattosyce présente typiquement des
épaississements de la paroi des cellules stomatiques. Des caractères
épidermiques très sensibles permettent d’autre part de différencier
les deux espèces : chez S. dioica, de beaucoup la plus fréquente, la
feuille porte à la face inférieure de longs poils tannifères ramifiés ;
— 197 —
dans l’épiderme supérieur, les cellules sont polygonales au moins
dans la partie centrale des aréoles. S. Balansae possède au contraire
des poils pluricellulaires courts ; les épaisissements nodulaires sont
légèrement moins marqués ; les cellules de l’épiderme supérieur sont
toujours nettement sinueuses.
La structure épidermique des Sparattosyce se rapproche de celle
des Ficus, surtout par la présence des cystolithes ; d’autre part,
les poils pluricellulaires de l’épiderme inférieur du S. Balansae sont
tout à fait analogues à ceux des Ficus. Mais les caractères des
stomates et des poils ramifiés donnent au Sparattosyce une physio¬
nomie particulière et apportent un fait de plus à l’appui de la dis¬
tinction de ce genre et du genre Ficus. Ils montrent encore le rôle
que peuvent jouer en systématique les caractères épidermiques dont
la répartition dans les diverses espèces de Dicotylédones est trop
peu connue.
Laboratoires d' Anatomie comparée des Végétaux vivants et fossiles du
Muséum et de Biologie Végétale de la Sorbonne.
BIBLIOGRAPHIE
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Ann. Sc. Nat., 5e série, 11, p. 364-382.
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Ettingshausen C. von. — 1861 . — Die Blattskelette der Dikotyledonen —
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Guillaumin A. — - 1943 — Matériaux pour la Flore de la Nouvelle Calé¬
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Conocephaleen, Engler Bot. Jahrb., 39, p. 319-448.
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Vesuue J. - — 1889 — De l’emploi des caractères anatomiques dans la
classification des végétaux. Bull. Soc. Bot. Fr., 36, p. xli-lxxvii.
— 198
Additions a la Flore de l'A. E. F. .-
Apocynacées-Plumérioïdêes.
Par M. Pichon.
Sauf erreur, les espèces dont voici la liste sont signalées pour
la première fois soit dans l’ensemble de l’Afrique Equatoriale Fran¬
çaise, soit au moins dans un des territoires de cet ensemble : Ouban-
gui-Chari, Gabon ou Congo Français.
Le manque de place nous oblige à abréger les synonymies : les
références sont omises, ainsi que les variantes orthographiques et
les noms d’herbier inédits.
Les espèces des genres Landolphia, Carpodinus et Clitandra sont
données sous leurs noms génériques habituels. Nous montrerons
prochainement que ces genres ne peuvent être conservés dans leur
état actuel, et des combinaisons nouvelles seront alors établies. Une
copieuse synonymie nouvelle est donnée dès aujourd’hui.
Les échantillons d’A. E. F. mentionnés sont ceux de l’herbier du
Muséum et de l’herbier Chevalier. Nous sommes heureux de remer¬
cier ici le Professeur Chevalier de nous avoir très aimablement
autorisé à étudier ses riches matériaux.
Abréviations : b. j., b. m., b. a. = boutons jeunes, moyens, âgés ;
fl. = fleurs ; fr. j. = fruits jeunes ; fr. = fruits ; gr. = graines
isolées ; st. = stérile, sans fleurs ni fruits ; vern. = nom verna¬
culaire ; s. n. = sans numéi o.
Landolphia landolphioides (Hall, f.) A. Chev. — Clitandra
landolphioides Hall. f. — Carpodinus landolphioides (Hall, f.) Stapf.
— Landolphia Dawei Stapf. — L. Dawei var. multinervis A. Chev.
Oubangui-Chari : le Chari, sans précision, vern. « pindi », Martin s. n.
(b. m.) ; Boukoko, forêt, vern. « malomboma » et « mokangakanga »
(lissongo), Tisserant Carp.-50 (1-3-1949 ; fr.), Carp.-79 (26-11-1951 ; fr.) ;
Yalinga, haute futaie, Le Testu 2597 (28-3-1921 ; fl.), 3825 (4-4-1922 ;
fl. et gr.).
Gabon : Mimvoul, Le Testu 9063 (28-3-1933; b. m.).
Nouveau pour l’A. E. F. Répartition : Nigéria du Sud, Cameroun,
Congo belge, Ouganda.
Landolphia Dewevrei Stapf. — L. subterranea A. Chev. var.
Johnstoni A. Chev. — Clitandra brazzavillensis A. Chev., nom. nud.
Oubangui-Chari : Boukoko, forêt, vern. « mokangakanga » (lissongo),
Tisserant 26 (18-7-1947 ; fl.), 170 (27-8-1947 ; fl.), 399 (24-10-1947 ; fl.).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 2, 1953.
199
Nouveau pour l’Oubangui. Répartition : Nigéria du Sud, Came¬
roun anglais, Cameroun français 1, Gabon, Congo français, Congo
belge.
Landolphia subterranea A. Chev. (non Ch. Lemaire, nom. alter¬
nat.). — L. Claessensi De Wild.
Congo français : de Renéville à Mbamou, Chevalier 27636 (3-8-1912 ;
st.).
Nouveau pour l’A. E. F. Répartition : Congo belge, Angola.
Landolphia ochracea K. Sch. ex Hall, f., var. ochracea.
Oubangui-Chari : Boukoko, forêt, vern. « mboka » (lissongo), Tisserant
354 (15-10-1947, b. a. et fr. j. ; — 5-6-1948, st.).
Gabon : entre Pounga et Piti-Masango, Le Testu 5260 (27-2-1925 ; fl.) ;
Divindé, Le Testu 5909 (10-4-1926 ; fl.) ; Woredoubu, vern. « avoum »
(pahouin), Périquet (leg. Guyomarc’h ) 55 (26-3- . ) ; st.).
Nouveau pour FA. E. F. Répartition : Nigéria du Sud, Cameroun,
Congo belge, Angola (Cabinda).
Landolphia ochracea K. Sch. ex Hall, f., var. glabrata Hall,
f. — L. ochracea var. breviflora De Wild.
Gabon : sans précision, vern. « avoum » (pahouin), Arsandeau s. n. (st.) ;
haut bassin de l’Ivindo, vern. « okôm », Cottes 7 (st.) ; environs de Libre¬
ville, à 20 lieues au NW du Gabon, Klaine 1657 (st.).
Nouveau pour l’A. E. F. Répartition : Cameroun 2, Congo belge.
Landolphia stipulosa S. Moore ex Wernh.
Gabon : Lastoursville, Le Testu 7253 (27-4-1929 ; b. a.), 7347 bis (20-5-
1929 ; b. a.) ; Fouramwanga, Le Testu 6396 (19-2-1927 ; b. a.).
Nouveau pour FA. E. F. Répartition : Nigéria du Sud, Cameroun 3.
Carpodinus Bruneelii De Wild.
Gabon : Lastoursville, Le Testu 7963 (11-3-1930 ; fl.) ; Loubagny, Le
Testu 6464 (31-3-1927 ; fl.) ; monts Moughyama, près de Kembélé, Le
Testu 5231 (22-2-1925 ; b. a.) ; Mandji-Batchangui, Le Testu 6528 (28-6-
1927 ; fl.).
Nouveau pour l’A. E. F. Répartition : Congo belge.
Carpodinus violaceus K. Sch. ex Hall. f. — C. Bequaerti De
Wild.
1. Où il est nouveau : Tchang, vern. « maiko », Jacques-Félix 5210 (1938/1939 ; fl.).
2. Où il est nouveau : Nlohé, vern. « ahom » et « avom » (yaoundé), Hédin. 1867
(2-11-1927; st.), 1880-a (4-11-1927 ; st.) ; Djoum, vern. « akom » (boulou), Hédin
1100 (17-5-1927 ; st.).
3. Où il est nouveau : Vimidi, vern. « avom » (yaoundé), Hédin s. n. (23-1-1928 ;
st. avec gr.).
— 200 —
Congo français : Renéville et environs, Chevalier 27506 (31-7-1912 ;
st.j.
Nouveau pour le Congo français. Répartition : Nigéria du Sud,
Cameroun, Gabon, Congo belge.'
Carpodinus glaber Pierre, nom. nud. ; Pierre ex Stapf, cum
descr. (« glabra »). — C. leptantha Stapf, non K. Sch.
Congo français : de Brazzaville à Saint-Joseph-du-Nkoué, Chevalier
27317 bis (29/30-7-1912 ; st.).
Nouveau pour le Congo français. Répartition : Cameroun fran¬
çais 1, Gabon, Congo belge.
Carpodinus Foretianus Pierre, nom. nud. ; Pierre ex Jum.,
cum descr. (« Foretiana »). — C. Klaineana Pierre, nom. nud. —
C. rufonervis Pierre, nom. nud. — C. Klainii Pierre, nom. nud. —
C. Klainei Pierre ex Stapf. — C. rufinervis Pierre ex Stapf. —
C. Eetveldeana De Wild. — C. verticïllata De Wild. — C. Sassan-
drae A. Chev.
Oubangui-Chari : Yalinga, Le Testu 4211 (5-10-1922 ; b. a.), 4290
(7-11-1922 ; fl.) ; Boukoko, forêt, vern. «mboka» (lissongo), Tisserant 190
(3-9-1947 ; fl.).
Nouveau pour l’Oubangui. Répartition : Libéria 2 3, Côte d’ivoire,
Nigéria du Sud, Cameroun s, Gabon, Congo français, Congo belge,
Angola (Cabinda).
Carpodinus Jumellei Pierre, nom. nud. ; Pierre ex Jum., cum
descr. — C. fulva Pierre, nom. nud. ; Pierre ex Hall, f., cum descr.
— C. Gentïlii De Wild. — C. globulifera K. Sch. — C. alnifolia A.
Chev., nom. nud.
Oubangui-Chari : Boukoko, forêt, vern. « molo-moto-mondo » (lissongo,
liane) et « masenza » (lissongo, fruit), Tisserant 1178 (7-10-1948 ; b. a.),
Carp.-66 (24-4-1951 ; fr.).
Nouveau pour l’Oubangui. Répartition : Cameroun français,
Gabon, Congo français, Congo Belge.
Clitandra cymulosa Benth. — C. orientalis K. Sch. — C.
Gilletii De Wild. — Carpodinus cymulosa (Benth.) Stapf. ■ — ■ Clitan¬
dra Arnoldiana De Wild. — C. Nzunde De Wild. — C. elastica
A. Chev. — C. Arnoldiana var. Sereti De Wild. • — Landolphia con-
gensis A. Chev., nom. nud. — Clitandra occidentalis A. Chev., in
syn.
1. Où il est nouveau : Djoum, vern. « janese », « meyong » et « yanguessa » (boulou),
Hédin 1101 (17-5-1927 ; st.).
2. Où il est nouveau : Greenville, Sim 31 bis (1904 ; st.).
3. Où il est nouveau : de Meiganga à Bétaré, Jacques-Félix 4513 (7-1939 ; fr.).
— 201 —
Oubangui-Chari : Boukoko, forêt, vern. « kenya », « kete », « keya » et
« mokangakanga » (lissongo), Tisserant 1 (12-7-1947 ; fl.), 36 (19-6-1948,
st.; — 22-7-1947; fl.), 636 (22-1-1948 ; fl.), 891 (24-4-1948; fr. j.).
Nouveau pour l’Oubangui. Répartition : Guinée française, Sierra
Leone, Libéria1, Côte d’ivoire, Côte de l’Or, Dahomey, Nigéria,
Cameroun, Gabon, Congo français, Congo belge, Angola, Ouganda,
Tanganyika.
Clitanda Staudtii Stapf. — C. Sereti De Wild.
Gabon : Bilengué, Le Testu 5487 (17-9-1925 ; fl.).
Nouveau pour l’A. E. F. Répartition : Cameroun anglais, Came¬
roun français 2, Congo belge.
Clitandra Lacourtiana De Wild. — - C. Kabulu De Wild.
Oubangui-Chari : Boukoko, forêt, vern. « holo-holo », « lengenapise »,
« lengepete », « malomboma » et « mokangakanga » (lissongo), Tisserant 65
(30-7-1947 ; fl.), 284 (27-9-1947 ; fl.) 363 (18-10-1947 ; il.), 2215 (7-9-1951 ;
b. a. et fr.), Sillans 1609 (6-10-1949 ; fl.).
Gabon : Minguembé, Le Testu 8055 (27-4-1930 ; fl.).
Nouveau pour l’A. E. F. Répartition : Congo belge.
Clitandra robustior K. Sch. — Landolphia Preussii K. Sch.
ex Dew. — Carpodinus myriantha K. Sch. — Clitandra myriantha
(K. Sch.) K. Sch. ex Pierre.
Gabon : Oyem, Le Testu 9190 (10-7-1933 ; fl.) ; pays Echira, lieux
humides, vern. « noyengo », Klaine s. n. (6-1895 ; fl.) ; Guidouma, Le Testu
5471 (28-6-1925 ; fl.) ; Piti-Masango, Le Testu 5951 (12-6-1926 ; fl.) ;
Livindé-Batchangui, Le Testu 6531 (29-6-1927 ; fl.) ; rivière Setté,
Dybowski 72 (2-2-1894 ; st.).
Congo français : Mbamou, Chevalier 27660 bis (3/4-8-1912 ; st.).
Nouveau pour l’A. E. F. Répartition : Cameroun, Congo belge,
Angola.
Clitandra MaNnii Stapf. — Carpodinus incerta K. Sch. — - C.
exserens K. Sch. — C. Mannii (Stapf) K. Sch. — • C. laxiflora
K. Sch. — Aphanostylis Mannii (Stapf) Pierre. — -A. exserens (K. Sch.)
Pierre. - — A. laxiflora (K. Sch.) Pierre. — Clitandra laxiflora
(K. Sch.) Hall. f. — C. Gentilii De Wild. • — - Carpodinus cymulosa
fa. laxiflora (K. Sch.) A. Chev. - — - Clitandra cymulosa fa. laxiflora
{K. Sch.) A. Chev.
Congo français : près de Renéville, Chevalier 27430 (31-7-1912 ; fr. j.).
Nouveau pour le Congo français. Répartition : Guinée portu-
1. Où il est nouveau : Peahtah, forêt primitive, Linder 900 (5-10-1926 ; fl.).
2. Où il est nouveau : Bipindi, Zenker 550 (4-1914 ; fl.).
— 202 —
gaise, Guinée française, Sierra Leone, Côte d’ivoire, Togo, Daho¬
mey 1, Nigeria du Sud 2, Cameroun, Gabon, Oubangui-Chari, Congo
belge, Angola (Cabinda).
Vahadenia Laurentii (De Wild.) Stapf. — Landolphia Laurentii
De Wild. — L. Laurentii var. grandiflora De Wild. — Vahadenia
Laurentii var. grandiflora (De Wild.) De Wild. — V. Laurentii fa.
obtusifolia De Wild. — • V. Talbotii Wernh.
Oubangui-Chari : Boukoko, forêt, vern. « isoi » (lissongo des Babingas),
Tisserant 2372 (20-2-1952 ; b. j.), 2397 (26-3-1952 ; fr. j.).
Gabon : Lastoursville, Le Testa 7309 (9-5-1929 ; fl.) ; Tchibanga, Le
Testu 1862 (15-11-1914 ; fl.) ; Issala, Le Testu 1647 (28-10-1910 ; fl.).
Nouveau pour FOubangui et le Gabon. A été confondu au Gabon
avec V. Caillei (A. Chev.) Stapf ex Hutch. et Dalz. De même en
Nigéria du Sud, où il est nouveau 3. A été confondu au Cameroun,
où il est également nouveau 4, avec Landolphia lucida K. Sch.
Répartition : Congo français, Congo belge.
Ancylobothrys pyriformis Pierre. — A. robusta Pierre. —
Landolphia robusta (Pierre). — L. pyriformis (Pierre) Stapf. —
Aphanostylis robusta (Pierre) Th. et H. Dur. — Pacouria robusta
(Pierre) M. Pichon. — P. pyriformis (Pierre) M. Pichon.
Oubangui-Chari : Boukoko, forêt, vern. « malomboma » et « mboka »
(lissongo), Tisserant 554 (20-12-1947 ; fl.), 2123 (6-6-1951 ; fr. j.), 2293
(22-11-1951 ; fl.).
Congo français : entre Bolcoïo et Mouenda, vern. « m’vouma », Arsan-
deau s. n. (st.) . 1
Nouveau pour FOubangui et le Congo français. Répartition :
Gabon, Congo belge.
Cylixdropsis parvifolia Pierre. — Carpodinus parvifolia Pierre,
in syn. — Clitandra parvifolia (Pierre) Stapf. - — C. Talbotii Wernh.
Oubangui-Chari : Yalinga, Le Testu 4713 (4-5-1923 ; b. a.) ; Boukoko,
forêt, vern. « fembe » (lissongo), Tisserant 637 (22-1-1948 ; fl.).
Nouveau pour FOubangui. Répartition : Nigéria du Sud, Gabon,
Congo belge, Angola (Cabinda).
Cyclocotyla congolensis Stapf.
Oubangui-Chari : Boukoko, forêt, vern. « holo-holo » et « molo-kalabe »
1. Ou il est nouveau : réserve de Boltoutou, Chevalier 22873 (28-7-1910 ; st.) ; entre
Sakété et Pédjilé, Chevalier 22910 (1-2-1910 ; st.).
2. Où il est nouveau : Bénin City, Chevalier (leg. Unwin) s. n. (= Unwin 9 ; 1905 ;
st.).
3. Oban, Talbot 1634 (fl.).
4. Bipindi, forêt vierge, Zenker 2459-a (1902 ; fr.).
— 203
(lissongo), Tisserant 287 (29-9-1947 ; fl.), 1355 (27-1-1949 ; fl.), 2170
(3-7-1951 ; fr.).
Congo français : entre Bokoïo et Mouenda, vern. « ikou », Arsandeau s. n.
(st.) .
Nouveau pour l’A. E. F. Répartition : Cameroun x, Congo belge.
Tabernaemontana durissima Stapf. — Conopharyngia durissima
(Stapf) Stapf.
Congo français : rives de la Sangha, Pobéguin 65 (2-1920 ; fl.) ; Landana,
Duparquet s. n. (1876 ; b. m.).
Nouveau pour le Congo français. Répartition : Sierre Leone,
Libéria, Côte d’ivoire, Côte de l’Or, Nigéria du Sud, Cameroun,
Gabon, Oubangui 2, Congo belge 3.
Tabernanthe Iboga H. Bn. — T. albiflorcC Stapf.
Oubangui-Chari : Boukoko, sous-bois, Tisserant 2141 (1,6-6-1951, fr. ;
— 20-7-1951, fl. et fr. j.).
Nouveau pour l’Oubangui. Répartition : Gabon, Congo belge.
VoACANGA ScHWEINFURTHII Stapf, Var. ScHWEINFURTHII. - V.
glaberrima Wernh. — V. Bequaerti De Wild. ? — ■ V. Schweinfurthii
var. typica M. Pichon.
Oubangui-Chari : Boukoko, forêt, vern. « molo-lolo » (lissongo), Tisse¬
rant 773 (16-3-1948 ; fl.).
Nouveau pour l’Oubangui. Répartition : Gabon, Congo français,
Congo belge.
Pycnobotrya nitida Benth. — P. multiflora K. Sch. ex Stapf.
Oubangui-Chari : forêt de Mbaïki, vern. « kalabe » (lissongo), Tisserant
3743 (3-1945 ; fl.) ; Boukoko, forêt, vern. « kalabe » (lissongo), Tisserant 895
(24-4-1948; fr. j.), 1003 (22-6-1948 ; fr.), 1225 (5-11-1948; fl.), 1399
(12-3-1949 ; fl.), 1985 (15-1-1951 ; fl.).
Nouveau pour l’Oubangui. Répartition : Cameroun français,
Gabon, Congo belge.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
1. Où il est nouveau : Bipindi, forêt vierge, Zenker 2983 (1904 ; fl.).
2. Signalé à Bangui par Chevalier [Sudania, II (1914), n° 11040], mais omis par le
P. Tisserant [Cat. Fl. Oub.-Ch. ; in Mém. Inst. Et. Centrafr., II (1950) ] qui l’a pour¬
tant récolté : Boukoko, forêt, vern. « lolo» (lissongo), Tisserant 182 (18-8-1947 ; fl.),
266 (1-9-1947 ; fl.).
3. La présence en Oubangui de T. penduliflora K. Sch. [ Conopharyngia penduliflora
(K. Sch.) Stapf], signalée avec doute par le P. Tisserant ( loc . cit ., 22), se confirme :
Boukoko, forêt, vern. « molo-lolo » (lissongo), Tisserant 505 (2-1 2-1947 ; fl.), 773 et
Carp.-19 (15-5-1948; fr.), 1308 (30-12-1948; fl.), 1689 (20-3-1950; fr.).
— 204 —
Additions a la Flore de l’A. E. F. ;
Apocynacées-Échitoi'dées.
Par M. Pichon.
Cette liste fait suite à celle des Plumérioïdées donnée quelques
pages plus haut.
Pleioceras Zenkeri Stapf.
Gabon : Oyem, Le Testu 9475 (2-2-1934 ; fl.).
Nouveau pour l’A. E. F. Répartition : Nigéria du Sud, Cameroun.
Alafia Schumannii Stapf. — Holalafia Schumannii (Stapf)
Woodson.
Oubangui-Chari : Boukoko, forêt, Tisserant 1388 (24-2-1949 ; fl.) .
Nouveau pour l’Oubangui. Répartition : Côte d’ivoire, Nigéria
du Sud, Cameroun, Gabon, Congo belge.
Alafia grandis Stapf. — T abernaemontana erythrophthalma K.
Sch. ex Stapf.
Oubangui-Chari : forêt de Mbaïki, vern. « fotibi » (lissongo), Tisserant
3742 (3-1945 ; fl.) ; Boukoko, forêt, vern. « fotibi » et « molo-mboka »
(lissongo), Tisserant 390 (23-10-1947; fl.), 559 (20-12-1947; fl.), 1928
30-10-1950; fr.).
Nouveau pour l’A. E. F. Répartition : Cameroun français.
Baissea axillaris (Benth.) Hua. — Zygodia axillaris Benth.
Oubangui-Chari : à 60 km. au S de Bria, forêt de plateau, Tisserant
2451 (12-3-1928 ; fl.).
Congo français : Kitabi, Lecomte B-81 (12-1893 ; fl.), B-181 (12-1893 ;
b. j.).
Nouveau pour l’A. E. F. Répartition ; Dahomey 1, Nigéria du
Sud, Cameroun, Congo belge, Angola.
Baissea ogowensis Hua.
Oubangui-Chari ou Congo français : forêt de Baïki-Boubangui, Boganga
et confluent Oubangui-Congo, Fidao s. n. (12-1916 ; fl.).
Congo français : Kitabi, Lecomte s. n. (fr.).
1. Où il est nouveau : Dogba, bords de l’Ouémé, terrain argileux humide, Le Testu
233 (5-1-1902 ; fl. et fr.).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, ne 2, 1953.
— 205 —
Nouveau pour le Congo français et, avec doute, pour l’Oubangui.
Répartition : Gabon.
Baissea leonensis Benth.
Oubangui-Chari : Boukoko, forêt, vern. « mombwendu » (lissongo),
Tisserant 311 (4-10-1947, fl. ; — 17-10-1947, fr. j. ; — 20-10-1947, fr.).
Nouveau pour l’Oubangui. Répartition : Guinée française, Sierra
Leone, Libéria, Côte de l’Or, Nigéria du Sud, Cameroun *, Gabon 2.
Motandra Lujaei De Wild. et Dur.
Gabon : Mimvoul, vern. « singôlo », Cottes s. n. (30-8-1906 ; fl.).
Nouveau pour l’A. E. F. Répartition : Congo belge.
Oncinotis campanulata K. Sch. — O. glandulosa Stapf.
Oubangui-Chari : Boukoko, forêt, vern. « molo-tiki » (lissongo), Tisse¬
rant 184 (1-9-1947 ; fl.), 444 (6-11-1947 ; fr. j. ; détermination douteuse),
915 (13-5-1948 ; fl.), 1072 (10-8-1948 ; fl.), Carp.-20 (31-5-1948 ; fr.),
Carp.-62 (12-1950; fr.).
Nouveau pour l’Oubangui. Répartition : Guinée française, Côte
de l’Or, Nigéria, Cameroun, Gabon, Congo belge.
Oncinotis hirta Oliv.
Oubangui-Chari : Mbaïki, près de la mission, dans les buissons, Tisse¬
rant 3783 (3-7-1947 ; fl.) ; Boukoko, forêt claire, vern. « wali-tiki » (lis¬
songo), Tisserant 317 (6-10-1947 ; fl.).
Nouveau pour l’Oubangui. Répartition : Gabon, Congo français,
Congo belge, Angola 3.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
1. Où il est nouveau : Bipindi, forêt vierge, Zenker 3674 (1908 ; fl.).
2. 11 existe dans l’Oubangui au moins deux autres espèces de Baissea , que, faute de
matériel de comparaison, nous n’avons pu déterminer avec certitude. L’une ressemble
beaucoup à B. caudiloba Stapf [Boukoko, bord de forêt, Tisserant 1180 (7-10-1948 ;
fr. j.), 1423 (31-3-1949 ; fl.), 2099 (9-5-1951 ; fr. j.)], l’autre à B. Welwitschii (H. Bn.)
Stapf ex Hiern [Boukoko, bord de forêt, Tisserant 533 (7-10-1948 ; fr. j.)].
3. La présence en Oubangui de Y O. gracilis Stapf, signalée avec doute par le P.
Tisserant [Cat. Fl. Oub.-Ch. ; in Mém. Inst. Et. Centrafr., II (1950), 22], se confirme :
Boukoko, forêt claire, vern. « molo-bilibo », Tisserant 788 (19-3-1948) ; fl.)
Il existe encore en Oubangui un autre Oncinotis , seul de son espèce dans l’herbier
du Muséum, et qui semble cadrer parfaitement avec la diagnose de l’O. obovata De
Wild., du Congo belge : Boukoko bord de forêt, Tisserant 376 (16-10-1947 ; fl.).
— 206 —
Essai sur les Polycarpaea annuels de vA. O. F.
a feuilles linéaires.
Par le R. P. Berhaut.
La question des Pylocarpaea est très délicate : si on essaie d’en
faire des groupes, on est obligé de se baser à chaque fois sur des
caractères différents. Il est cependant certain qu’il y a plusieurs
espèces distinctes, à caractères constants, même quand les espèces
apparemment voisines se trouvent dans le même milieu naturel. Il
ne serait pas juste d’en faire, pour tous les cas, une série de variétés
dépendant de la même espèce. On assiste peut-être à une mutation
et à une fixation de certaines espèces.
Prenons comme premier point de départ la couleur. Il y a des
espèces roux-ferrugineux et des espèces argentées.
A. - — Espèces roux-ferrugineux :
1° Polycarpaea djalonis A. Chev. (= P. Corymbosa Hutch. et
Chev., non Lamarck ; = P. holliensis Chev.).
Le Professeur Chevalier (I, p. 311) a eu raison de séparer cette
espèce qui était considérée jusqu’ici comme une variété du P.
corymbosa Lam. Elle en diffère bien. C’est une petite plante diffuse, à
rameaux filiformes, à fleurs rouge- flamme plus ou moins agglomérées
au sommet des dernières ramifications. Les sépales ferrugineux sont
courts, 1 mm. 5 environ, glabres, à sommet cunéiforme ou acuminé ;
les anthères sont ovales, les pétales suboblongs. On trouve cette
espèce sur les dalles latériques de l’A. O. F.
Les sépales sont plus ou moins aigus ou acuminés, la pubescence
plus ou moins dense sur les tiges, mais il ne semble pas possible de
la séparer, avec le Prof. Chevalier, en 3 espèces distinctes, djalonis,
corymbosa, et holliensis.
(Chev. 2708, 6139, 6426 ; Pobéguin 323, 2031 ; Tisserant 247 ;
Berhaut 1282, 1928, 1946).
2° Polycarpaea darbandensis A. Chev. Cette espèce se distingue
de la précédente par ses sépales deux fois plus longs, 2 mm. 5. à
3 mm., les pétales oblongs, profondément échancrés au sommet, les
anthères orbiculaires, le port plus trapu, la rosette radicale de feuilles
obovales presque persistante. Jusqu’ici cette espèce n’est connue
que de l’Oubangui (Chev. 6645, 6645 bis ; Tiss. 1603).
Le P. corymbosa Lam. peut avoir un aspect rufescent, mais la
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 2, 1953.
— 207 —
forme typica en corymbe diffus, existe peu en A. O. F. On la recon¬
naîtrait à ses sépales longs de 2 mm. 5 à 3 mm. ; ses anthères orbi-
culaires arrivant au sommet des pétales, ses pétales courts, arrondis.
B. — Espèces argentées (parfois le sommet des sépales rufescent) :
I. — Espèces à sépales villeux ou pubescents : il en existe deux,
à sépales blanc-argenté :
3° Polycarpaea eriantlia Hochst. Cette espèce est admise par tous
les auteurs récents (I, p. 312 ; 2, p. 112 ; 3, p. 144). C’est une petite
plante haute de 5 à 15 cm., souvent très ramifiée, en corymbe
formant une calotte plus large que haute dont les bords retombent
parfois jusqu’à terre. Les sépales longs de 2 mm. 5 à 3 mm. 5, à
sommet acuminé, sont villeux extérieurement ; les anthères sont
orbiculaires, les pétales arrondis. Au Sénégal, à peu près le même
habitat que le P. djalonis (Heudelot 135 ; Pob. 459 ; Chev. 2707,
24907 ; Tiss. 248 ; Berh. 1283, 1937.)
4° Polycarpaea Pobeguini sp. nov. Cette espèce qui fréquente
également les dalles latéritiques semble plus rare. J’en ai un exem¬
plaire du Sénégal, les autres du Muséum de Paris ont été récoltés
en Guinée par Pobéguin. Plante haute de 10 à 20 cm., parfois
très ramifiée. Les sépales pubescents sont cunéiformes et courts,
1 mm. à 1 mm. 5 ; les anthères presqu’orbiculaires, le filet à peine
plus long (Pob. 2030 ; Berh. 526). Je ne l’ai trouvée signalée nulle
part. En voici la description :
Herba annua. Caules 15-25 cm. longi, lineares, puberuli, erecti vel
dichotomo-dijjusi, internodis 1-2 cm. longis. Folia linearia, 1-2 cm. longa,
1-2 mm. lata, glabraf vel sublus vix puberula ; stipulis scariosis leviter
carinatis. Inflorescentiae argenteae glomerulose congestaé in summitatibus
ramulorum. Flores minimi, sepalis pubescentibus, ovalibus, apice acuminato,
1 mm. 5. longis; bracteis similibus ; petalis oblongis apice rotundo vel
leviter emarginato, vix 1 mm. longis ; staminibus petalorum dimidium
aequantibus vel parum superantibus ; antheris ovatis minimis paulo fila-
mentis inferioribus. Ovarium immaturum globulosum, stigmate breviter
stipitato.
IL — Espèces argentées à sépales glabres (parfois tiquetés de roux
ou sommet rufescent) :
Dans ce groupe se trouvent les espèces corymbosa Lam., glabrifolia
DC., linearifolia DC, grandiflora Chev. stellata DC et gamopetala (?).
On peut d’abord éliminer le P. grandiflora, issu du P. corymbosa
var. grandiflora Pax, mais basé sur des données inexactes. Pax
(4, p. 589) lui attribue des sépales longs de 5 mm. à 5 mm. 5. J’ai
pu examiner au Muséum de Paris trois des exemplaires cités par
Pax : Schimper 149, Schweinfurth 2366 et Drège, sans n°, donné
comme P. stricta E. M. Dans ces spécimens, les sépales ne dépassent
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 2, 1953.
14
— 208 —
pas 3 mm. 1/4 : il y a loin de là à 5 mm. ou 5 mm. 5 ; Pax a dû y
ajouter les bractées des pédicelles. Les numéros cités appartiennent
nettement au P. corymbosa Lam. et coïncident exactement avec le
dessin de Wight (5, pl. 712 et n° 712) qui dit au début de l’ouvrage :
« Entre cette (plante) et le P. spadicea (= corymbosa ) je n’ai pas
réussi à trouver un bon caractère distinctif. » .
Pour ceux qui restent, on peut en faire deux catégories :
— Inflorescences en capitules terminaux globuleux, sphériques ou
hémisphériques.
— Inflorescences en corymbes plus ou moins diffus, ou en capi¬
tules anguleux, irréguliers.
1° Capitules sphériques ou hémispîiériques (ayant un peu l’appa¬
rence du Bouton d’argent, ou Achillea Ptarmica) :
a) Sépales ne dépassant pas 3 mm. 5 de long :
5° Polycarpaea linearifolia DC. Les sépales ne dépassent pas
3 mm. de long, le sommet cunéiforme est rarement acuminé. (La
description et le dessin d’HuTCHiNSON (2, fig. 40) viennent d’une
confusion avec l’espèce suivante). Les pétales sont oblongs attei¬
gnant à peu près la moitié des sépales (parfois le sommet est replié
dans les plantes sèches) ; les anthères sont oblongues, le sommet
arrivant à mi-pétale, les filets courts, une fois et demie environ la
longueur de l’anthère ; les feuilles linéaires sont généralement vil¬
leuses dessous (Perr. 690 ; Chev. 2340, 23064 ; Trochain 273, 286,
687, 852; Berh. (581, 1933, 1951).
6° Polycarpaea corymbosa Lam. var. pseudolinearifolia var. nov.
(= glabrifolia DC. partim). Le P. corymbosa Lam., très variable de
port, va jusqu’à imiter parfaitement l’aspect extérieur du P. linea¬
rifolia. Mimétisme végétal ? C’est ce qui a porté quelques auteurs à
penser que les P. Linearifolia et glabrifolia de DC. étaient une seule
et même espèce. Richard le premier, dans sa Flore d’Abyssinie
(6, p. 303) dit : « Les deux espèces nommées P. glabrifolia et P. linea¬
rifolia ne me paraissent pas devoir être distinguées l’une de l’autre.
En effet la seule différence qu’on signale entre elles consiste spéciale¬
ment dans les feuilles qui seraient glabres dans la première et pubes-
centes dans la seconde ». Oliver (7, p. 146), après avoir cité des
récoltes de P. linearifolia provenant du Sénégal et de l’Abyssinie,
ajoute en remarque : « Probablement une variété globuleuse du P.
corymbosa ». La remarque de Richard et d’OLivER est juste pour les
exemplaires d’Abyssinie mais non pour tous ceux du Sénégal,
comme nous allons le voir.
Pax (4, p. 591) dit, qu’ayant eu en mains un matériel considé¬
rable, il a pu juger qu’il n’y avait aucune différence entre le P.
linearifolia et le P. glabrifolia. Le matériel à sa disposition était
peut-être important, mais provenant surtout d’Abyssinie, d’après
— 209
les numéros cités. Or, quoique tous ces numéros d’Abyssinie présents
au Muséum de Paris soient déterminés linearifolia depuis 1839,
tous sans exception sont des glabrifolia. Un seul numéro cité par
Pax est un linearifolia, c’est Barter 559, récolté en Nigeria.
D’après les exemplaires présents au Muséum de Paris, l’aire du
P. linearifolia serait la suivante : Mauritanie, Sénégal, Soudan,
Guinée, Togo, Dahomey, Nigeria, Niger : donc l’A. O. F. propre¬
ment dire.
Voici un tableau comparé des caractères spécifiques de ces deux
espèces :
P. corymb. var. Pseudolinearifolia.
Anthères orbiculaires, petites, arri¬
vant à peu près au sommet des
pétales.
Filet 3-4 fois la longueur de l’an¬
thère.
Pétales courts, arrondis ou ovales.
Sépales à sommet souvent rufes-
cent ou tiquetés de roux,
Sommet des sépales généralement
acuminé, presque sétacé.
Lorsque les sépales sont blancs ils
ont presque toujours un aspect
luisant moiré.
Feuilles généralement glabres des¬
sous.
P. linearifolia.
Anthères oblongues arrivant à mi-
pétales.
Filet 1 fois 1/2 à 2 fois la longueur
de l’anthère.
Pétales oblongs, la moitié des
sépales.
Sépales jamais rufescents.
Sommet des sépales généralement
cunéiforme.
Sépales généralement blanc mat.
Feuilles généralement villeuses des¬
sous.
Il n’est donc pas juste de dire que la principale différence réside
dans les feuilles.
Avec un peu d’habitude on distingue les deux espèces presqu’à
coup sûr au premier coup d’œil ; une inspection des anthères et des
pétales donne la certitude.
De Candolle donne un dessin de ces deux espèces (8, pl. V et VI) :
le capitule du glabrifolia est flou, le détail de la fleur est bien ; les
pétales du linearifolia sont bien marqués, les anthères manquent de
longueur. Thonner (9, pl. 46) veut donner un dessin du linearifolia,
mais le détail de la fleur indique un glabrifolia ; de même Hut-
chinson (2, fig. 40) donne un bon dessin du glabrifolia et non lineari¬
folia : ce qui fait que l’observation de Balle sur le P. linearifolia
n’est pas exacte (3, p. 148), cette observation étant basée sur le
dessin d’HuTCHiNsoN.
P. corymbosa Lam. var. pseudolinearifolia, var. nov.
A typo differt inflorescentiis hemisphericis vel globosis, omnino similibus
his P. linearifoliae. Ab. hac differt petalis brevibus rotundis vel ovalibus,
— 210 —
filamentis lorigioribus, antheris minimis orbicularibus , necnon sepalis
lucescentibus acumine acutiore vel setaceo saepe rufescente.
(Heud. 225 ; Talmy 21 ; Wailly 4434, 4436, 5231 ; Chev. in Herb.
Miss, et Biog. Acr. 316, 586, 106 ; Troch. 332, 4867 ; Berh. 530.
Tous les spécimens d’Abyssinie à tête globuleuse.
b) Sépales atteignant 5 mm. 5 de long :
7° Polyearpaea gamopetala (sp. nov. ?). Cette plante n’est
certainement pas indigène au Sénégal, tout au plus pourrait-elle
provenir d’un jardin. Si je la mentionne c’est parce qu’elle se trouve
au Muséum collée sur une feuille, avec un P. glabrifolia du Sénégal
(Perr. 687) et porte l’étiquette : « P. linearifolia ? DC, Sénégal ? Ex-
herb. DC. Herb. Moquin-Tandon. »
Je pensai d’abord au grandiflora de Pax, car ici les sépales ont
vraiment 5 mm. de long. L’examen des spécimens cités par Pax
me détrompa. L’analyse de la fleur révèle une corolle gamopétale,
avec étamines soudées jusqu’au sommet, style très long dépassant
les sépales. L’espèce rentre donc dans la section « Planchonla » qui
ne se trouve guère représentée qu’en Australie. (10, p. 154). N’ayant
pu trouver quoi que ce soit qui s’y rapporte ni dans l’Herbier du
Muséum, ni dans les Flores d’Australie, je la décris à tout hasard :
elle pourra être reconnue par les spécialistes de ces régions et je
serais heureux d’en avoir des nouvelles. (Voir à la fin de l’article).
2) Inflorescences en corymbes plus ou moins lâches, en racèmes,
ou en capitules anguleux, irréguliers.
8° Polyearpaea corymbosa Lam. Cette espèce (ainsi que ses deux
variétés glabrifolia et pseudolinearifolia) a les sépales longs de
2 mm. 5 à 3 mm. (3 mm. 5 au plus) leur sommet généralement
acuminé-sétacé, à tendance souvent rufescente ; les pétales sont
courts, arrondis, les anthères petites, orbiculaires, le filet 3-4 fois
la longueur de l’anthère. La forme typique de Ceylan, décrite par
Lamarck, est en corymbe plus ou moins diffus et étalé, plus ou
moins souple ou rigide (5, pl. 712). C’est plutôt la forme rigide que
nous avons en A. O. F. (Chev. 6531 bis), mais surtout les variétés
suivantes :
a) P. corymbosa var. pseudolinearifolia (voir plus haut, n° 6) ;
b) P. corymbosa var. glabrifolia DC. nov. comb. (= P. glabrifolia
DC. partira.; — P. corymbosa Lam. var. contracta Balle). La descrip¬
tion de De Candolle (11, p. 374) indique une inflorescence agglo¬
mérée, capitée, mais son dessin (8, pl. 5) laisse entrevoir un glomé-
rule divisé : il s’agirait donc des corymbes denses, anguleux, à base
en forme d’Y. Evidemment le terme de glabrifolia correspond mal à
ce caractère, mais le nom de De Candolle a priorité. A part la
— 211 —
forme de l’inflorescence, on ne peut trouver aucun caractère floral
qui la distingue du corymbosa Lam., et on trouve toutes les transi¬
tions d’inflorescences jusqu’au corymbe lâche. On ne peut donc
en faire qu’une variété :
A typo differt inflorescentüs congestis, 1-2 cm. latis, angulatis.
(Perr. 687, 353 ; Pob. 557 ; Tiss. 708 ; Chev. 33910, 6597, 42792,
Berh. 1943, 1284, 1935).
Ces deux variétés appartiennent nettement au P. corymbosa par
. leur fleur et leur tendance souvent rufescente. Mais je ne pense pas
qu’il soit utile de nommer d’autres formes intermédiaires, sinon il
faudrait presque donner un nom à chaque individu.
9° Polycarpaea linearifolia DC. var. racemosà var. nov. Cette
plante que j’ai récoltée au Sénégal a tous les caractères floraux du
linearifolia, à part l’inflorescence qui est en racèmeë dressés, axil¬
laires ou terminaux avec quelques glomérules axilaires corymbi-
formes, pauciflores :
A typo differt inflorescentüs elongatis, racemis axillaribus vel
terminalibus, cymis subsessilibus subtrifloris, haud globosis (Berh. 529).
10. - — Polycarpaea stellata DC. (= P. corymbosa Lam. var. effusa
Hutch.). Il en existe deux exemplaires au Muséum de Paris, l’un du
Dahomey (Chev. 25120), l’autre de Nigéria (Barter808). Ce dernier
avait d’abord été déterminé correctement par Kew. ; c’est par
erreur qu’HuTCHiNSON l’a classé dans les corymbosa. Les sépales
sont glabres, longs de 2 mm. à peine, sommet en coin, une macule
pourpre à la base dorsale ; les pétales oblongs ont le sommet plus ou
moins cunéiforme et atteignent les 2/3 des sépales, les anthères sont
ovales ou ovalo-oblongues, à filet court. Cette espèce a le port du
P. eriantha dont les caractères floraux la séparent.
M. Baehni, Directeur du Conservatoire et Jardin Botaniques de
Genève, a eu l’obligeance de me communiquer 2 fleurs prélevées
sur l’échantillon de Thonning (Guinée) d’après lequel a été décrit le
stellata. Les caractères sont les mêmes : pétales oblongs (un peu
ratatinés), anthères oblongues, sépales glabres avec macule dorsale
moins forte.
En Mauritanie on peut trouver 3 autres espèces dont les sépales
ne sont scarieux que sur la marge. Ce sont les Polycarpaea nivea
(Aït) Webb. ; P. repens (Forsk.) Asch. et Schw. (= Corrigiola repens
Forsk. = P. fragilis Del.) ; et le P. prostrata Decne (= alsine pros-
tata Forsk. = Robbairea prostata (Forsk.) Boiss. = Polycarpon
prostratum Pax) (12, p. 310). Dans la Flore du Congo Belge (3,
p. 148) c’est par erreur que le Polycarpon prostratum Pax est donné
comme synonyme de Polycarpon depressum (L.) Rohrb. (= P. Loe-
flingii Benth.).
En terminant je dirai comme Oliver : J’ai consacré un temps
— 212 —
considérable aux espèces de l’Afrique tropicale, et cependant je
ne prétends pas avoir donné une solution définitive. Puissè-je y avoir
apporté un peu de lumière.
P. gamopetala (sp. nov. ?)
Herba annua (?) Caules 1-7 e basi enascenles, simplices, glabri, lineares,
erecti, 8-20 cm. longi, internodis 1-3 cm. longis. Folia glabra, radicalia oblan-
ceolata vel spathulata , 5-15 mm. longa, 3-6 mm. lata, gradatim in petiolum
altenuata, apice obtuso ; caulinia linearia, 5-12 mm. longa, 1 mm. lata,
subulata, stipulis scariosis, acuminatis, apice setaceo. Inflorescêntiae
globoso-capitatae usque ad 2 cm. 5 latae. pedicellis occultis, bracteis griseo-
argenteis, marginibus laciniatis. Sepala glabra, griseo argentea, lanceolata,
5-5mm.5 longa, apice vix acuto, linea rufescente dorsaliler ornata, incons-
picue carinata. Corolla gamopetala, 3 mm. 5-4 mm. longa, quinque petalis
altius inter se connexis, apicibus tantum distinctis cum staminibus alternan-
tibus ; filamentis corollae adnexis, apice libero ; antheris usque ad 1 mm.,
summitatem corollae aequantibus vel vix superantibus. Ovarium oblongum
3 mm, 3 — valvatum, stylo longissimo coronatum usque ad summum sepa-
lorum attingente, stigmate breviter trifido. Semina 5-7, ovalia, minute
rugoso-punctata, basi cuneata.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
1. — Chevalier (A.), Flore vivante de l’A. O. F. (1938), p. 307 à 314.
2. — Hutciiinson et Dalziel, Flora of West Tropical Africa (1928)
1 p. 112-113.
3. — Balle, in Flore du Congo Belge (1951), II, p. 140 à 148.
4. — Pax, in Engler, Botanische Jahrbücher (1893), XVII, p. 589 à 592.
5. — Wight, Icônes Plantarum Indiae orientalis (1843), II, pl. 712 et
Explanation of Plates n° 712.
6. — Richard, Tentamen Florae Abyssinicae (1843), 1, p. 303.
7. — Oliver, in Flora of Tropical Africa (1868), 1, p. 146.
8. — De Candolle, Collection de Mémoires, 4e Mémoire sur les Parony-
chiées, pl. V. et VI.
9. — Thonner, Die Blütenpflanzen Afrikas (1918), pl. 46.
10. — Bentham et Hooker, Généra Plantarum (1867), p. 154.
11. — De Candolle, Prodromes (1828), III, p. 374.
12. — Pax et Hoffmann, in Natürliche Pflanzenfamilien 16° (1934),
p. 310.
213 —
Caractères dentaires juvéniles chez des Rynchocéphales
JURASSIQUES, TlIERETAIRUS ET LEPTOSAURUS.
Par Robert Hoffstetter.
Au cours de la vie embryonnaire et juvénile, la dentition des
Rhynchocéphales subit d’importants changements, qui n’ont pas
été pris en considération par les paléontologistes. Il en est résulté
quelques erreurs, qui ont conduit à la création d’espèces et de
genres dont les caractères « diagnosiques » sont en réalité des traits
juvéniles. Il est donc utile de rappeler les données acquises sur
Sphenodon pour en tirer quelques enseignements en Paléontologie.
L’interprétation des faits nécessite en outre la connaissance de la
théorie de Bolk sur la distichodontie des Reptiles.
L’idée fondamentale de Bolk (1912), critiquée par Adloff, mais
corrigée et défendue par Woerdeman (1919-21), est que la dentition
des Reptiles est double, même lorsque les dents sont apparemment
disposées en une seule fde. Pour la qualifier, les auteurs utilisent le
terme « distichisch », que l’on peut traduire distique, ou mieux dis-
tichodonte. Dans cette conception, la dentition, sur un os déter¬
miné, comprend 2 files parallèles (2 odontostichos), l’une un peu
plus labiale (exostichos), l’autre un peu plus linguale (endostichos) ;
leurs éléments respectifs sont décalés longitudinalement, de sorte
qu’une dent d’un odontostichos se trouve en face d’un intervalle
de l’autre. Dans chaque file, les dents se forment d’abord en avant,
puis- la série progresse vers l’arrière. Des dents de remplacement
interviennent ; leur développement s’effectue d’avant en arrière
pour chaque file ; mais, dans un espace donné, le remplacement
intéresse successivement l’un ou l’autre des deux odontostichos.
La distichodontie est évidente chez un jeune Sphenodon, où les
2 odontostichos sont formés par des dents de tailles différentes,
grosses dans une file et petites dans l’autre ; mais les deux séries,
bien décalées transversalement, sont si proches qu’on pourrait croire
à une seule file d’éléments alternativement gross et petits. Chez
beaucoup de Reptiles, les dents des 2 odontostichos sont sensible¬
ment de même taille, et les éléments de l’un se logent dans les
intervalles de l’autre, simulant une série unique ; cependant, la
distichodontie originelle est décelable par l’alternance du rempla¬
cement des dents : dans un espace et à un moment donnés, ce
sont par exemple les dents d’ordre impair qui sont fonctionnelles,
tandis que les dents d’ordre pair sont en cours de remplacement ;
Bulletin du Muséum, 2° série, t. XXV, n° 2, 1953.
— 214 —
mais la régularité du phénomène n’est pas sensible sur toute la
longueur de la série.
A. — Sphenodon punciatus Gray 1831. Faune actuelle de la
Nouvelle-Zélande. Le développement et la succession des dents de
Sphenodon sont connus grâce aux travaux de Howes et Swinner-
ton (1901) et surtout de Harrison (1901, 1902) ; Woerdeman
(1921), suivi par Wettstein (1931), en a corrigé l’interprétation. Il
subsiste quelques contradictions et imprécisions dans la connais¬
sance détaillée des faits, mais les lignes générales sont assez bien
établies.
Chez l’adulte, les os dentigères sont les prémaxillaires, maxillaires,
palatins, dentaires, et éventuellement prévomers. Plusieurs denti¬
tions se succèdent (polyphyodontie, classique chez les Reptiles). Mais
ici, on note un gros retard dans l’apparition de certains éléments,
de sorte que diverses phases se chevauchent dans le temps. On peut
cependant reconnaître 3 termes dans la succession : 1° une dentition
embryonnaire (plusieurs selon Woerdeman), qui subit une résorp¬
tion sans avoir été fonctionnelle ; 2° une dentition fonctionnelle
fondamentale, double en avant et simple en arrière, qui apparaît
durant la dernière phase de l’incubation et poursuit son développe¬
ment jusqu’à l’âge subadulte ; et 3° des dents de remplacement,
limitées à la partie antérieure des séries, et qui se mettent en place
durant l’adolescence.
1° Dentitions embryonnaires abortives (I de Harrison). La vie
embryonnaire de Sphenodon dure 13 mois. Dès le 3e mois de l’in¬
cubation, apparaissent des germes dentaires, formés immédiate¬
ment sous l’épiderme. Selon Harrison (1902), on en compte, de
chaque côté, 9 à la mâchoire supérieure, 1 au palatin et 8 à la mandi¬
bule. Woerdeman y reconnaît déjà une disposition distichodonte,
les éléments d’ordre pair étant plus précoces et plus externes que
les impairs (fig. 1 a). Ces organes n’acquièrent pas de rapports avec
les pièces osseuses ; ils se résorbent avant l’éclosion. Harrison
(1902) y voit le souvenir d’un état ancestral où l’éclosion aurait eu
lieu après 4 mois d’incubation, et cette vue semble confirmée par
l’acquisition, déjà réalisée à ce stade, de la « dent de l’œuf » (ou plus
exactement, dans ce cas, d’une « callosité de l’œuf » = Eischwiele),
et d’une livrée particulière qui devait être celle du jeune, mais qui
se modifiera chez l’animal actuel, avant son éclosion « retardée ».
Cette hypothèse, intéressante du point de vue paléontologique,
suppose l’existence de Rhynchocéphales fossiles dont les jeunes
seraient munis de cette première dentition à l’état fonctionnel. Elle
a cependant beaucoup perdu de sa force, depuis que divers auteurs
ont mis en évidence la présence de dentitions abortives chez tous les
Reptiles actuels, sauf les Tortues. Pour Woerdeman, il s’agirait
— 215 —
de rudiments de dents formées superficiellement par la muqueuse ;
ces dents auraient été fonctionnelles chez les ancêtres des Reptiles,
mais il faut sans doute entendre que ce stade correspond à un état
pré-reptilien. Notons enfin que, selon Woerdeman, au moins 2 séries
de dents abortives dégénéreraient avant l’éclosion.
O
O
® dents abortives
o°o° série distiobodonte
ooo série monosticbodonte
• dents remplacées
Fig. 1. — Schéma des dentitions successives supérieures (^4) et inférieures"^#) de
Sphenodon. — a : 4e mois d’incubation. — b : à la fin de l’incubation. — c : peu
après l’éclosion. — d : adulte.
2° Dentitions fonctionnelles fondamentales (II et III de Harri-
son). Pendant que dégénèrent les dents abortives, la crête dentaire
operculisée forme des dents qui vont s’insérer sur les os et consti¬
tuer la première série fonctionnelle, avec une éruption déjà avancée
au moment de l’éclosion. Il s’agit d’une dentition distichodonte,
dont les 2 odontostichos se distinguent par la taille de leurs éléments
et aussi par leur insertion. Sur le maxillaire, la position des petites
— 216 —
dents est plus interne (linguale) que celle des grosses. La disposition
inverse s’observe sur le palatin d’après Woerdeman. Pour les autres
os, je ne puis suivre la généralisation de cet auteur, qui leur attri¬
bue la même disposition qu’au maxillaire. En fait, sur le prémaxil¬
laire, la dent moyenne est une petite dent ; elle apparaît plus tôt
et en position plus labiale que les deux autres (Howes et Swinner-
ton 1901, Harrison 1901). Pour la mandibule, les pièces adultes
montrent les petites dents un peu plus externes que les autres
(observations personnelles). Les deux odontostichos de cette denti¬
tion apparaissent presque simultanément : selon Harrison, les
petites dents sont plus précoces et forment la dentition II ; les
grandes, plus tardives, forment la dentition III ; au contraire,
Woerdeman considère cette dernière comme la plus ancienne, en
s’appuyant il est vrai sur des arguments théoriques.
Vers la fin de l’incubation, la dentition correspondrait à la for¬
mule de la fig. 1 b, établie d’après les indications de Harrison.
Mais cette double série s’accroît rapidement et atteint au total, peu
après l’éclosion (fig. 1 c), 3 dents sur le prémaxillaire, 10 sur le
maxillaire, 6 sur le palatin et 16 sur le dentaire. Jusqu’à l’âge sub¬
adulte, ces séries continuent à s’accroître vers l’arrière sur les
3 derniers éléments osseux. C’est la série de grosses dents qui est
responsable de cet allongement. Au contraire, l’accroissement des
files de petites dents, dont les éléments apparaissent dans les inter¬
valles des grosses dents, est plus discret : nul dans la mandibule, très
restreint sur le palatin et plus marqué sur le maxillaire. Il en résulte
que, à l’arrière des trois os, subsiste une série sensiblement uni¬
forme de grosses dents (série monostichodonte). Enfin, c’est aussi
durant la période juvénile que le prévomer acquiert, chez certains
individus, 1 ou 2 dents, dont l’homologie avec les précédentes est
difficile à établir.
3° Chute et remplacement des dents (dentitions IV et V de Harri¬
son). Pendant que la série fondamentale se développe vers l’arrière,
on observe en avant l’usure, la chute et le remplacement de certains
éléments. Selon Harrison, une série de remplacement (dentition IV)
affecte les dents 2 et 3 du prémaxillaire, la « canine » et les « inci¬
sives » de la mandibule, la lre dent palatine et les 4 dents anté¬
rieures du maxillaire. Une seconde série (V de Harrison) n’intéresse
plus que le prémaxillaire et les 2 premières dents du maxillaire.
Quelques points obscurs subsistent. Les avis sont partagés sur
le nombre des composants de l’incisive complexe portée par le
prémaxillaire adulte. On y observe au moins 2 éléments, longtemps
séparés par une profonde encoche. Mais le premier porte deux cus-
pides latérales, d’origine secondaire pour Harrison, tandis que
Woerdeman les considère comme deux dents indépendante. s
Par ailleurs, on ne peut passer de l’état c à l’état d de la figure 1
— 217 —
sans admettre que certaines dents antérieures des séries disticho-
dontes tombent sans être remplacées, notamment dans la région
mandibulaire qui suit la canine.
Les faits rapportés ci-dessus (compliqués par lé chevauchement
chronologique déjà signalé) indiquent que les dentitions de rem¬
placement sont en voie de réduction chez Sphenodon (cas général chez
les Reptiles aqrodontes) ; elles ont pu affecter, chez des formes
fossiles, une partie plus longue des séries dentaires.
Les diverses dents fonctionnelles se soudent à l’os par la base de
leur couronne, et acquièrent ainsi un caractère acrodonte. Certains
éléments voisins (série distichodonte de la mandibule d’après
Harrison) présentent une véritable concrescence, c’est-à-dire une
réunion de leurs couronnes. D’autres (prémaxillaire) sont réunies en
une seule pièce par une formation osseuse. Enfin, une grande surface
des os dentigères est mise à nu par le retrait de l’épithélium, et se
protège par une couche osseuse compacte, qui perd finalement ses
ostéoblastes et acquiert l’aspect de l’émail.
Les grands traits de cette dentition définitive sont schématisés dans
la figure 1 d, établie d’après un adulte encore jeune, où l’usure, peu
intense, a respecté les divers éléments de la dentition. L’examen
d’animaux plus âgés montre que le palatin et le maxillaire peuvent
acquérir encore chacun une petite dent intermédiaire, mais cette
acquisition s’accompagne de la disparition par usure de certains
éléments plus antérieurs.
B. — Theretairus antiquus Simpson 1926. Jurassique supérieur
du Wyoming. La présence d’un Rhynchocéphale terrestre, et plus
précisément d’un Sphénodontidé, dans le Jurassique supérieur
nord-américain, a été établie par Gilmore (1909), qui a créé pour
lui le nom de Opisthias rarus. Le type est un dentaire subadulte,
très proche de Sphenodon, trouvé dans la formation Morrison. En
1926, Simpson signale, du même gisement, 8 mandibules et
2 maxillaires incomplets, dont l’un indique une taille comparable à
celle de S. punctatus.
Dans la même récolte, Simpson sépare un dentaire plus petit,
muni d’une dentition différente, sous le nom de Theretairus antiquus.
Or, d’après les observations précédentes, ce dentaire appartient à
un jeune animal. En arrière de la canine, une longue série disti¬
chodonte comprend 6 grandes dents séparées par 5 petites. Plus en
arrière, la série de grosses dents se prolonge par 2 éléments et un 3e
en cours d’éruption. C’est approximativement l’état de la dentition
mandibulaire d’un jeune Sphenodon de 17-18 cm. de long. La canine,
par sa puissance, indique qu’elle vient d’être remplacée. Il en est
apparemment de même de la 2e incisive. On ne peut rien dire de la
lre, qui n’est pas conservée.
. ,, )
— 218 —
Theretairus antiquus est donc un jeune Sphénodontidé. Le fait
qu’il ait été trouvé dans le même gisement que Opisthias rarus
conduit à le rattacher à cette espèce, dont il ne diffère que par ses
traits juvéniles. Il y a donc lieu de faire tomber en synonymie les
noms, générique et spécifique, proposés par Simpson.
Mais il convient de souligner l’intérêt du reste fossile décrit par
cet auteur. Il renforce l’interprétation donnée à la forme nord-
américaine, en révélant des caractères dentaires juvéniles très
proches de ceux de Sphenodon. De ce fait, Opisthias (= Theretairus )
apparaît comme le plus proche parent connu de la forme actuelle.
Les différences sont minimes : la lre incisive, probablement rem¬
placée tardivement, reste isolée au lieu de se souder en une crête
avec la seconde ; il semble au contraire que la canine soit remplacée
Fig. 2. — Schéma de dentitions juvéniles chez des Rhynchocéphales jurassiques. —
A : Dentition inférieure de Theretairus , d’après la fig. de Simpson. — B : Dentition
supérieure de Leptosaurus. — a) d’après la fig. de Goldfuss. — b) d’après la fig. de
Meyer.
très tôt et qu’elle s’use rapidement, de sorte qu’elle n’apparaît plus
chez l’adulte. Il est cependant probable que la connaissance plus
complète du crâne révélerait d’autres différences, qu’on peut attendre
d’après la position stratigraphique du fossile.
C. — Leptosaurus neptunius (Goldfuss 1831). Jurassique supé¬
rieur de Franconie. Un petit Reptile fossile de Monheim a été
décrit et figuré par Goldfuss (1831, p. 115-117, pl. XI, fig. 2 A-B),
sous le nom de Lacerta neptunia. Fitzinger (1837, p. 185) a créé
pour lui le genre Leptosaurus. En 1847, Meyer rattache l’espèce à
son genre Homoeosaurus, et il en donne (1860, p. 105-106, pl. XII,
fig. 3 et pl. XVI, fig. 1-4) une nouvelle description, sous le nom
de Homoeosaurus neptunius. C’est sous ce nom que le citent la plu¬
part des auteurs. Cependant, dès 1885, Ammon l’interprète comme
un jeune Homoeosaurus Maximiliani Meyer, et semble suivi par
Broili (1925). Enfin Huene, (1952, p. 196) exprime une opinion
différente sous la forme suivante : « Homoeosaurus » neptunius gehôrt
/
— 219
sicher nicht zu Homoeosaurus , wenn die Praemaxilla lange Zâhne
enthâlt, vielleicht ist er auch kein Rhynchocephale.
Le type n’est connu que par les descriptions de Goldfuss et de
Meyer. Le fossile est de petite taille et correspond à un jeune (état
de l’ossification du carpe, du tarse, des ceintures et des épiphyses).
Dans l’ensemble, ses caractères concordent avec ceux A’Homoeo-
saurus, dont il diffère essentiellement par sa dentition.
En avant du crâne, 4 dents coniques assez grosses appartiennent à
la mâchoire supérieure d’après Goldfuss et aussi Wagner (1852,
p. 681), alors que Meyer les attribue à la mandibule. D’après les
figures, il s’agit de dents prémaxillaires, comme les a interprétées
Huene (1952, p. 193). Meyer signale en outre, entre ces grosses
dents, des dents minuscules, visibles sur sa figure 1, pl. XVI, et
situées en position plus externe (fig. 2 Bb). L’une d’elles occupe
une position médiane et paraît impaire. Les deux prémaxillaires de
Leptosaurus porteraient donc 7 dents au total, 4 grosses et 3 petites.
La seule différence avec un jeune Sphenodon serait la présence d’une
petite dent impaire, laquelle est connue chez de nombreux Reptiles
et pourrait avoir été perdue par Sphenodon. On doit en conclure que
la dentition prémaxillaire de Leptosaurus, loin de l’écarter des
Rhynchocéphales comme l’a cru Huene, concorde avec la dentition
juvénile de ces derniers, de la même façon que concorde la dentition
définitive prémaxillaire des Homoeosaurus (Broih 1925, p. 85
et pl. II, fig. 1) avec celle de Sphenodon adulte.
Les dents du maxillaire, acrodontes, forment une série croissante
vers l’arrière, Les plus antérieures, très fines, n’auraient pas toutes
été dégagées de la gangue (Meyer 1860). Les 3 pièces postérieures
sont munies, selon Meyer, d’un talon postéro-interne. On remarquera
que cette série maxillaire s’accorde avec celle d’un jeune Sphenodon
si l’on supppose 1° que les talons postéro-internes sont en réalité de
petites dents indépendantes (ce qui apparaît dans la fig. 2 R de
Goldfuss en ce qui concerne la dernière : voir notre fig. 2 Ba ), et
2° que les petites dents de la partie antérieure sont encore engagées
dans la gangue. Il n’est cependant pas impossible que la dentition
juvénile du fossile ait présenté quelques différences avec le genre
actuel, en particulier une concrescence entre chaque grosse dent
et la petite qui l’accompagne, sans qu’on puisse trouver là un argu¬
ment décisif pour écarter des Rhyncocéphales la forme jurassique.
En résumé, rien ne s’oppose à considérer L. neptunius comme un
jeune Rhynchocéphale, dont le maxillaire ne porte que la série
distichodonte et dont les dents prémaxillaires sont encore séparées.
Le niveau et le gisement du fossile, comme aussi l’ensemble de ses
caractères étudiables, conduisent à le rapprocher du genre Homoeo¬
saurus. La longueur relative de ses membres empêche de l’attribuer
aux espèces à' Homoeosaurus à pattes courtes ( pulchellus Zittel,
— 220
brevipes Zittel non Meyer, digitatellus Grier) qui ont été décrites dans
le calcaire lithographique de Franconie. Il faut également écarter
« Homoeosaurus » macrodactylus Wagner dont la dentition est toute
différente et qui (je suis sur ce point parfaitement d’accord avec
F. von Huene) n’est pas un Rhynchocéphale. Il s’ensuit que
Leptosaurus neptunius doit être un jeune Homoeosaurus Maximiliani,
comme l’avait supposé Ammon.
La reconnaissance formelle de cette double synonymie, générique
et spécifique, conduirait à attribuer la priorité à Leptosaurus Fit-
zinger 1837 sur Homoeosaurus Meyer 1847, et à neptunius Goldfuss
1831 sur Maximiliani Meyer 1847. Cependant l’identité admise ici,
pour infiniment probable qu’elle soit, n’est pas rigoureusement
démontrée. D’autre part, il y a intérêt à conserver de préférence —
au moins en Paléontologie — les noms basés sur des types adultes
ou subadultes, qui permettent l’établissement d’une diagnose valable.
En conséquence, je préfère conserver le nom classique, Homoeosaurus
Maximiliani Meyer, pour désigner le fossile de Franconie, en souli¬
gnant que, selon toute probabilité, le nom de Leptosaurus neptunius
(Goldfuss) désigne la même forme à l’état juvénile.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
Ammon (L. von), 1885. — Abh. k. bayer. Akad. Wiss., 2. Kl., 15, p. 499.
Bolk (L.), 1912. — Verh. Anat. Ges. (Suppl. Anat. Anz.), 1912, p. 58.
Broili (F.), 1925. — Sitz. bay. Ak. Wiss., m.-nat. Abt., 1925, p. 81.
Fitzinger (L. J.), 1839. — Ann. wien. Mus. Nat. 2, p. 171.
Gilmore (C. W.). — Proc. U. S. Nat. Mus., 37, n° 1698, p. 35.
Goldfuss (A.), 1831. — Nova Acta Acad. Caes. Leop. 15, I, p. 61.
Harrison (H. S.), 1901. — Quart. Journ. Micr. Sc. (n. s.), 44, p. 161.
— 1902. — Anat. Anz., 20, p. 145.
Howes (G. B.) et Swinnerton (H. H.), 1901. — Tr. Zool. Soc. 16, 1.
Huene (H. von), 1952. — Palaeontogr. (Abt. A), 101, p. 167.
Meyer (H. vov), 1860. — Zur Fauna der Vorwelt. Reptilien aus dem
lithographischen Schiefer des J*ura... Frankfurt a. M.
Simpson (G. G.), 1926. — Amer. Journ. Sc. (5), 12, pj 12.
Wagner (A.), 1852. — Abh. bay. Ak. Wiss., m.-ph. Kl., 6, 3, p. 661.
Wettstein (O von), 1931-37. — Rhynchocephalia In Kükenthal : Hand-
buch der Zoologie, 7. Bd., 1. H., 1. 2. 3. Lief., Berlin et Leipzig.
Woerdeman (M. W.), 1919-21. — Arch. mikr. Anat., Abt. I, 92, p. 104 ;
95, p. 265.
— 221 —
Les frondes odontoptéroïdes du carbonifère
ET DU TERRAIN PERMIEN.
Par A. Loubière.
PROFESSEUR AU MUSÉUM
Les Odontopteris comprennent les frondes filicoïdes de grande
taille, irrégulièrement ramifiées et souvent dyssymétriques, à
pinnules attachées au rachis suivant toute leur base, au lieu d’être
fixées par un seul point ou du moins par une faible partie de leur
largeur comme les folioles des Nevropteris. Ces pinnules, dont la
consistance est moindre que celle de ces dernières, sont aiguës ou
obtuses, légèrement contractées en avant, décurrentes vers le bas,
confluentes et en partie soudées au sommet des pennes. La nervure
médiane est d’ordinaire presque nulle ou peu importante, quelque¬
fois cependant assez accentuée et prédominante se divisant en ner¬
vures fines avant d’atteindre l’extrémité des limbes. Les nervures
secondaires, plus ou moins arquées et plusieurs fois dichotomes, sont
issues en totalité ou en partie directement du rachis ; chez les lobes
névroptéroïdes, au contraire, elles partent latéralement d’une ner¬
vure médiane ou rayonnent du point d’attache.
Le genre Odontopteris Brongniart, propre à l’époque houillère et
au terrain permien, est caractérisé par des pinnules adhérentes au
rachis par toute leur base, tantôt ogivales, comme chez 1 ’O. Brardi,
parcourues par des nervures équivalentes entre elles et toutes issues
directement du rachis, sans nervure médiane visible, tantôt arron¬
dies, comme chez 1 ’O. obtusa, pourvues d’une nervure principale
émettant des nervures secondaires, les inférieures naissant directe¬
ment du rachis. Dans chaque penne, la foliole basilaire a une forme
très différente des pinnules normales : elle est le plus souvent bilobée,
comme chez les Mariopteris, ou même palmatilobée, ce qui n’a pas
lieu chez les frondes névroptéroïdes.
On a rangé tantôt dans les Nevropteris, tantôt dans les Odontopteris
un certain nombre d’espèces chez lesquelles on trouve sur un même
fragment de fronde, aussi bien des pinnules névroptéroïdes, placées
à la partie inférieure des pennes, et des folioles odontoptéroïdes,
occupant les régions moyenne et supérieure, de telle sorte qu’il y a
ainsi passage d’une forme à l’autre.
Cette subdivision n’est autre, on le voit, que celle que Weiss 1
1. Weiss : Zeitschr. d. deutsch. geol. Gesellsch., XXII, p. 858 (Studien über Odonto-
pteriden).
Bulletin du Muséum, 2e série* t. XXV, n° 2, 1953.
222 —
avait proposée en 1869 lorsqu’il avait distingué dans le genre Odon-
topteris deux groupes ou sous-genres distincts, fondés sur les carac¬
tères de la nervation. Dans le premier, qu’il a désigné sous le nom de
Xenopteris, la nervure médiane est nulle ou fort peu importante ;
dans le second, nommé par lui Mixoneura, les folioles ont une nervure
médiane très nette de laquelle part un bon nombre de nervures
secondaires.
Mais les Xenopteris comprennent également, outre les types à
limbes pointus, comme les O. Brardi, O. genuina, plusieurs espèces à
lobes obtus, comme YO. Duponti, et celle-ci entre autres semble,
avec ses pinnules basilaires munies d’une nervure médiane nettement
accentuée, tandis que les suivantes en sont dépourvues, former
entre les deux groupes un lien si étroit qu’il est préférable de ne pas
les séparer et de conserver le genre Odontopteris dans son sens
primitif, sans y établir de subdivision.
Les frondes odontoptéroïdes atteignaient, comme celles, plus
régulières des Alethopteris, de grandes dimensions, et il semble
qu’elles devaient partir directement du sol, formant des touffes plus
ou moins serrées L Sur les espèces les plus complètement connues
du genre Odontopteris, on constate presque toujours une dyssymétrie
frappante dans la disposition des pennes de la fronde. Le plus sou¬
vent en effet le rachis commun était bifurqué un certain nombre de
fois, et penné seulement sur ses dernières divisions, lesquelles por¬
taient dans chaque bifurcation, du côté interne, des pennes simple¬
ment pinnées, et du côté externe, des pennes bipinnées. Entre ces
dernières, enfin, se trouvaient intercalées d’autres pennes de petite
taille, pinnées une seule fois. Vers leur sommet, les branches de
chaque dichotomie possédaient exclusivement à droite et à gauche
des pennes simplement pinnées.
Généralement, au-dessous de ces régions feuillées, venaient s’in
sérer sur le rachis, sans régularité apparente, de grandes folioles
simples, sessiles ou subsessiles, à contour orbiculaire ou réniforme,
à bord entier ou parfois lacéré ou frangé, à nervures nombreuses,
toutes égales, plus ou moins arquées, rayonnant à partir du point
d’attache et se divisant plusieurs fois par dichotomie sous des angles
aigus.
D’après les observations faites aux différents niveaux de la série
anthracolithique, il semble résulter que toutes ces expansions folia¬
cées, qui constituent le genre Cyclopteris Brongniart, étaient fixées
sur le rachis principal des frondes odontoptéroïdes ou névropté-
roïdes. C’est ainsi que le Cyclopteris trichomanoides accompagne YO.
Reichianci, le Cycl. macilenta paraît se rattacher à YO. osmundœ-
1. Grand’Eury : Flore carbonifère du département de la Loire, p. 127, tab. B.
223 —
formls et aussi au N evropteris cordata, le Cycl. illiciformis représente
les folioles stipales de 1 ’O. Brardi, etc.
Mais comme on trouve les feuilles cycloptéroïdes le plus souvent
isolées, il n’est guère possible de reconnaître de quelle espèce elles
proviennent et même de quel genre faisait partie la plante dont elles
dépendaient. Voilà pourquoi on est obligé de les classer sous un nom
générique spécial qui s’applique aussi bien aux feuilles stipales
d ’Odontopteris qu’à celles de N evropteris, puisque rien ne permet de
les différencier les unes des autres.
En raison du peu de fixité des caractères de forme et de dimension,
la délimitation des espèces dans le genre Cyclopteris est fort -délicate.
On a constaté en effet que, sur un seul et même rachis *, les feuilles
stipales pouvaient être tantôt en cœur à la base, tantôt rétrécies et
presque en coin, affectant alors une forme en éventail. Mais la
nervation reste la même et c’est, semble-t-il, le caractère le plus
sûr pour la distinction des espèces.
Granu’Eury 2 a signalé depuis longtemps les Odontopteris comme
ayant eu des pétioles du type Myeloxylon, de constitution semblable à
à ceux des N evropteris et des Alethopteris, de sorte qu’il n’est pas
douteux que ces trois genres appartiennent à un même groupe naturel.
D’autre part, les recherches qu’il a faites sur le mode de fructifica¬
tion des Ptéridospermes l’ont amené à rapporter à 1 ’O. Reichiana
Gutbier, que l’on trouve en abondance dans les couches moyennes
de Saint-Etienne, de petites graines ornées de 12 ou de 24 ailes très
délicates et pour lesquelles il a établi le genre Odontopterocarpus 3.
De notre côté, nous avons été conduit à reconnaître comme ayant
dû appartenir à YO. obtusa Brongniart, provenant du Stéphanien
inférieur de Carmaux, d’autres graines oblongues, à symétrie
radiaire, marquées extérieurement de six ailes longitudinales, minces,
égales, allant du micropyle à la chalaze, et auxquelles nous avons
attribué la dénomination spécifique d’ Odontopterocarpus oblongus 4.
Cette nouvelle découverte est ainsi venue confirmer la nature p'éri-
dospermique des frondes odontoptéroïdes.
Le genre Odontopteris apparaît dans les couches supérieures du
Westphalien et atteint son complet développement dans le Stépha¬
nien ; il s’éteint progressivement dans le Permien. Parmi les Odontop¬
teris les plus répandus dans ces deux derniers étages, on peut citer
notamment les espèces suivantes :
1. Roehl : Palaæontographica, xvm, pl. XVII.
2. Loc. cit., p. 130.
3. Grand’Eury : Sur les graines des Névroptéridées (C. R. Acad. Sc., t. GXXXIX,
p. 25 ; p. 785, 1904). — Sur les inflorescences des fougères à graines du Culm et du
terrain houiller (Ibid., t. CXLIII, p. 761, 1906).
4. Loubière : Sur les graines et les feuilles stipales associées à 1 ’Odontopteris obtusa
Brongniart dans le terrain carbonifère de Carmaux [Rev. Gén. de Botanique, t. 42,
p. 321, 1930).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n0- 2, 1953.
15
Stéphanien.
O. Brardi, O. alpina, O. intermedia, O. crenulata, 0. Reichiana (O. Boeh-
mii, O. dentata), O. minor, O. subcrenulata (O. obtusiloba, Neuropteris
lingulata, O. Stiehleriana, O. Sternbergi, O. appendiculata) , O. osmundoe-
formis, (O. Schlotheimi, O. Britannica) , O. genuina, 0. Duponti, O. obtusa,
O. neuropteroides (O. gleichenioides, Neuropteris Grangeri), O. Coemansi,
O. auriculata (Neuropteris auriculata, 0 Dufresnoyi, Neuropteris Dufres-
noyi), O. lingulata, etc.
Permien.
O. catadroma, O. Qualeni ( Neuropteris Qualeni, Pecopteris Wangenheimii ) ,
O. osmundœformis, O. minor, O. subcrenulata, O. auriculata, O. Gæpperti,
O. obtusa, O. crassineruia, O. Brongniarti, O. strictineruia, O. cristata,
O. Neesiana, O. stipitata, O. incequalis, O. permiensis, etc.
Si l’on passe maintenant en revue les espèces qui viennent d’être
énumérées, on reconnaît que certaines d’entre elles sont communes
à la fois au Stéphanien et au Permien ; d’autres, au contraire, sont
localisées dans le terrain stéphanien, ou sont spéciales aux couches
permiennes.
En résumé, les Odontopteris, dont les frondes filicoïdes offraient
un mode de division et un port si particuliers, viennent prendre
place parmi les Ptéridospermes. Le genre Odontopteris, propre à la
végétation de la période Anthracolithique, a entièrement disparu ;
il ne se trouve, ni dans les flores postérieures à cette période, ni dans
celle de l’époque actuelle, aucun type de Fougères qui s’y rattache
directement. Et si certains auteurs signalent des Odontopteris dans
les formations jurassiques, c’est, assurément, à la suite d’une fausse
interprétation générique.
— 225 —
Étude paléoxylologique du Sahara (xviii). — Sun un
MYRTOXYLON SECRETANS N. GEN., N. SP. DES COUCHES POST-
éocènes d'In Rhar (Sahara Soudanais).
Par Edouard Boureau.
SOUS-DIRECTEUR AU MUSÉUM
Le bois fossile qui fait l’objet de cette nouvelle Note a été décou¬
vert à 35 km. à l’W. S. W. d’In Rhar, sur la rive occidentale de
Tilemsi, au Nord de Gao, dans le Sahara soudanais, par 18° 13'00” de
latitude Nord et 0° 1’ 30” de longitude E. Il nous a été communiqué
par M. André Cornet que nous remercions.
Ce bloc silicifié reposait, en surface, sur les « Grès du Moyen Niger »,
postérieurs à l’Eocène marin. Son origine stratigraphique restait
néanmoins imprécisée. L’étude anatomique qui suit, montre qu’il
s’agit d’un bois Tertiaire ou plus récent s’éloignant nettement
des éléments fossiles caractéristiques des couches du « Continental
intercalaire » dont il aurait pu provenir par transport.
Collection A. Cornet, n° FI.
MYRTACEAE
Myrtoxylon secretans n. gen., n. sp.
(pl. I, fig. 1, 2 et 3).
I. Étude anatomique.
L’échantillon se présente comme un bloc silicifié, extrêmement
dur, ramifié, de 16 cm. X 10 cm. X 7 cm., de couleur extérieure
brun- jaune et à section grise.
C’est un bois hétéroxylé d’ Angiosperme dont le zonage d’accroisse¬
ment est généralement peu marqué, si on se base sur la grandeur
des pores. Toutefois, certaines régions concentriques ont une moindre
densité de vaisseaux et les zones annuelles sont parfois séparées par
des régions assez larges (1 mm. 5) qui en sont dépourvues.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 2, 1953.
1. Vaisseaux.
Ils sont diffus, montrant quelquefois, en coupe transversale, une
disposition oblique et espacée des pores.
a. Taille et forme. Ils sont très légèrement elliptiques, presque
toujours circulaires en coupe transversale.
Leur taille est très inégale. Le diamètre transversal tangentiel
(Tg) va de 100p. à 160 p, et le diamètre transversal radial (Rd) de
160p. à 270 p. Les principales dimensions observées sont les sui¬
vantes (Tg X Rd) : 160 p X 270 p ; 135 p X 216 p ; 108 p X 162 p...
Les vaisseaux sont donc principalement de taille moyenne, leur
diamètre tangentiel étant compris entre 100 et 200 p, mais ils
peuvent être accompagnés de plus petits éléments (50 p X 80 p).
Lés pores sont surtout solitaires ou encore groupés par files radiales
de 2 vaisseaux accolés (12 %).
b. Abondance. On en compte de 5 à 8 au mm2 transversal. Ils
sont donc rares.
c. Aspect longitudinal des éléments de vaisseaux. Les éléments de
vaisseaux ont un trajet rectiligne. Leur paroi latérale est couverte
de ponctuations aréolées soit opposées soit alternées. Leur diamètre
est de 5 p et elles sont polyédriques, sans contact les unes avec les
autres. On en compte 25 dans une surface de 1.000 p2.
d. Perforation terminale. Elle est simple.
e. Contenus vasculaires. Quelques vaisseaux dispersés montrent
un contenu brun-sombre, comparable à celui des canaux secréteurs
par sa couleur, mais le plus souvent, ils en sont dépourvus dans
l’échantillon.
2. Parenchyme ligneux.
Les parties bien conservées de l’échantillon montrent un paren¬
chyme principalement indépendant des pores, soit diffus, soit sous
forme de chaînettes unicellulaires, soit encore sous forme de bandes
courtes peu épaisses de 2 ou 3 cellules, visibles surtout au voisinage
des canaux secréteurs où elles deviennent plus importantes encore.
Les cellules du parenchyme se distinguent des fibres, dans un bois
intact, par leur paroi mince et leur contenu clair qui contraste avec
celui des fibres sombres. Ces chaînettes ou bandes ne sont pas
parallèles, mais souvent disposées obliquement, présentant ainsi
entre elles, des anastomoses désordonnées fréquentes.
En d’autres points, l’altération du bois semble avoir commencé
par le parenchyme dont les cellules devenues sombres, apparaissent
groupées en bandes concentriques plus épaisses (pl. I, fig. 1).
— 227 —
3. Rayons.
Ils sont soit unisériés, soit 2- et 3- sériés, homogènes, du type I de
Kribs, disposés en chicane. On en compte 14 en moyenne au mm
horizontal tangentiel.
Le nombre de cellules des rayons placées verticalement est égale¬
ment variable :
— - rayons 1-sériés : 9, 10, 11... 25 cellules.
— rayons 2-sériés : 7 cellules.
— rayons 3-sériés : 17, 27... cellules.
Des rayons peu élevés 2-sériés peuvent être prolongés par des
marges 1-sériées très développées.
Dimensions : Diamètre moyen tangentiel des cellules couchées iso-
diamétriques 23 p-25 p. Longueur radiale : 27-30 p. Epaisseur de la
paroi des cellules couchées : 5 p.
4. Fibres trachéides.
En coupe transversale, elles apparaissent arrondies et polygonales,
séparées par de très petits méats. Diamètre transversal : 16 p. Son
ouverture a une grandeur variable : quelquefois ponctiforme ou
assez grande, 5 p. La paroi est en général très épaisse.
Les parois des fibres du bois sont couvertes de ponctuations
aérolées, circulaires dont les centres sont distants de 5 p environ.
Elles sont très fines. Diamètre des ponctuations 2 p environ. Elles
sont placées en double ou triple files sur la paroi tangentielle des
trachéides où elles semblent plus nombreuses que sur la paroi
radiale. Elles sont toujours équidistantes.
5. Canaux secréteurs.
Les lames minces transyersales sont traversées par des files
parallèles de canaux secréteurs d’origine traumatique. Ils se dis¬
tinguent nettement des vaisseaux par leur contenu toujours sombre,
leur plus grande taille, leur forme plus allongée radialement ainsi
que par leur alignement caractéristique.
Leur diamètre transversal est inégal dans une même file. On a
mesuré successivement (Tg X Rd) :
174 p X 435 p ; 105 p X 280 p... et à l’autre extrémité de la file,
dans une même lame mince, 140 p X 260 p.
Ces canaux se rejoignent par des anastomoses fréquentes. Ils
atteignent alors au point de rencontre des diamètres transversaux
plus importants : 435 p X 435 p...
Le contenu sombre apparaît, à un fort grossissement, sous la
forme de petits granules sphériques.
II. Affinités.
Il s’agit d’un bois de Dicotylédone, pourvu, comme c’est presque
toujours le cas, de vaisseaux vrais qui en font une espèce hétéro-
xylée.
La présence de canaux secréteurs verticaux d’origine traumatique
constitue un excellent caractère qui limite considérablement les
recherches. Dans l’état actuel de nos connaissances des bois de
Dicotylédones, les familles dont les espèces actuelles ont montré ce
caractère, sont les suivantes :
1. Ampelidaceae.
2. Bombacaceae.
3. Borraginaceae.
4. Burseraceae.
5. Caesalpiniaceae.
6. Combretaceae.
7. Eleagnaceae.
8. Elaeocarpaceae.
9. Euphorbiaceae.
10. Hamamelidaceae.
11. Lecythidaceae.
12. Malvaceae.
13. Meliaceae.
14. Mimosaceae.
15. Moringaceae.
16. Myrtaceae.
17. Papilionaceae.
18. Proteaceae.
19. Rosaceae.
20. Rutaceae.
21. Sapindaceae.
22. Simarubaceae.
23. Sterculiaceae.
24. Styracaceae.
25. V ochysiaceae.
La présence de rayons du type Homogène I de Kribs, permet
d’éliminer les familles suivantes dont les espèces à canaux verticaux
traumatiques ont des rayons d’un autre type : 1, 2, 3, 4, 7, 8, 9, 10,
12, 18, 19, 21, 23, 24.
La présence de ponctuations aréolées sur des fibres trachéides non
septées permet d’éliminer les familles suivantes dont les espèces à
canaux secréteurs verticaux traumatiques contiennent toujours des
fibres simpliciponctuées : 1, 3, 4, 5, 6, 8, 9, 11, 12, 14, 15, 17, 21, 23.
Les familles restantes sont donc les suivantes :
13, Meliaceae 16. Myrtaceae 20. Rutaceae 22. Simarubaceae 25. Vo¬
chysiaceae (V ochysia) .
C’est plus spécialement à la famille des Myrtaceae que nous
croyons devoir rapporter notre échantillon en raison du grand
nombre de caractères communs avec les divers genres de cette
famille, tels qu’ils apparaissent dans l’ouvrage de Metcalfe et
de Chalk 1 :
a. Vaisseaux solitaires de taille moyenne accompagnés de petits vais¬
seaux.
b. Densité de vaisseaux allant de 5 à 8 au mm2.
c. Parenchyme surtout diffus, en chaînettes (apotrachéal).
d. Fibres trachéides avec ponctuations aréolées plus nombreuses sur la
paroi tangentielle que sur la paroi radiale.
1. Metcalfe C. R. et L. Chalk. Anatamy of the Dicotyledons. 2 vol. Cf. p. 620.
BULLETIN DU MUSÉUM
Planche I
Cl. G. Tendron
Publié avec le concours C. N. R. S.
— 229 —
«
e. Rayons homogènes du type I de Kribs 1.
f. Canaux secréteurs verticaux d’origine traumatique.
g. Bandes ligneuses concentriques sans vaisseaux en fin d’anneau d’ac-
crôissement.
Il s’apparente au Careya sphaerica Roxb 2 par sa coupe tangen-
tielle, mais sa coupe transversale diffère. Il se rapproche davantage
des Eugenia (E. resinosa Gagnep., E. tinctoria Gagnep.) à la fois par
les coupes transversales et tangentielles. Il n’est pas sans rappeler
le Melaleuca Leucadendron, mais il semble plus abondamment pourvu
de rayons plurisériés.
Certains Eugenia ( E . condensata Baker) 3 possèdent des rayons
hétérogènes, et leur coupe transversale contient un plus grand
nombre de pores multiples.
Les Eucalyptus diffèrent assez nettement par la structure des
rayons, pourvus d’un plus grand nombre de séries dans l’échantillon
fossile. Ils sont surtout 1-sériés de façon typique, mais peuvent être
2-sériés et plus rarement 3-sériés ( E . Dalrympleana) 4.
La flore de Myrtacées africaines actuelles, géographiquement
voisine du gisement qui a donné cet échantillon fossile, est essentielle¬
ment constituée par Eugenia et Syzygium. Les caractères de l’échan¬
tillon fossile rappellent les plans ligneux de la famille des Myrtaceae
dans son ensemble, mais il est difficile de l’assimiler exactement à
un genre actuel plus précis. Il s’agit vraisemblablement d’une espèce
disparue ou non décrite.
Les bois fossiles de Myrtaceae déjà décrits sont peu nombreux.
Tous appartiennent aux couches tertiaires ou plus récentes.
E. Warren 5 a décrit un bois tertiaire ou pléistocène du Natal, en
Afrique du Sud, riche en parenchyme et qu’il a rapproché de Y Eu¬
genia cordata Lacos.
A. Loubière 6 a décrit en 1933, un bois de Madagascar, Euge-
niaites princeps Loub. en le comparant à Eugenia condensata Baker.
1. Kribs D. A. — 1935. — Salient fines of structural specializatiou in the wood rays
of dicotyledons. Bot. Gaz. 96, pp. 547-557, 1935.
2. Lecomte H. — 1926. — Les bois d’Indochine. Agence économique de l’Indochine.
Cf. pp. liv à LVI.
3. Lecomte H. — 1922. — Les bois de la forêt d’Analamazaotra. Librairie maritime
et coloniale. Cf. p. 43.
4. Welch M. B. — 1924. — Note on the structure of some Eucalyptus woods. J.
Proc. Soc. New South Wales, pp. 169-176, 1924.
1926. — The wood structure of certain Eucalypts belonging chiefly to the « ash »
group. Proc. Roy. Soc. New South Wales , pp. 147-166, pl. IX-XII. — 1926.
5. Warren E. — 1912. — On some specimens of fossil woods in the Natal Muséum.
Ann. Natal Mus., 2-3, 345-380, 1912.
6. Loubière A. — 1933. — Sur l’anatomie comparée et l’âge relatif d’un bois fossile
de Dicotylédone trouvé dans une formation éruptive de Nosy-Mitsio (Madagascar)
Bull. Soc. Géol. Fr., 5, 3, 1933.
— 230 —
R. Krausel 1 a pensé devoir lui donner une autre appellation,
générique.
F. Chapman 2 a décrit un bois tertiaire d’Australie comparable
aux Eucalyptus et plus spécialement à E. melliodora.
Malgré certains points communs, notre spécimen est différent
et demande à être distingué spécifiquement. Nous le désignons sous
le nom de genre de Myrtoxylon, pour rappeler ses affinités, accom¬
pagné du nom d’espèce de secretans pour donner son caractère le
plus important.
III. Diagnose.
Myrtoxylon secretans n. gen., n. sp. — Vaisseaux diffus ou en dispo¬
sition oblique lâche, subcirculaires, de taille moyenne, rares, couvert de
ponctuations aréolées, opposées ou alternées, en nombre de 25 pour 1.000 p2,
à perforations simples.
Parenchyme peu net, surtout indépendant des pores, diffus ou sous forme
de chaînettes unicellulaires, ou en courtes bandes peu épaissies, plus impor¬
tantes au voisinage des canaux secréteurs.
Rayons homogènes du type I de Kribs. Cellules couchées de 27-30 y. X
23-25 p, X 23-25 p avec une membrane d’épaisseur 5 p.
Fibres trachéides à ponctuations aréolées plus nombreuses sur les parois
tangentielles que sur les parois radiales.
Canaux secréteurs verticaux d’origine traumatique à contenu sombre,
alignés en fin d’anneau d’accroissement, de grandeur inégale.
Laboratoire d’ Anatomie comparée des végétaux vivants et fossiles du Muséum.
1. Krausel R. — 1939. - — Ergebnisse d. Forschungsreisen Prof. E. Stromers in
d. Wüsten Agyptens IV. Die fossilen Agyptens. Abhandl. Bayer Akad. d. Wissenschaft.
Math. — Naturw. Abt., N, F., Heft 47, 1939.
2. Chapman F. — 1918. - — On the âge of the Bairasdale with a note on the included
fossil wood. Proc. r. soc. Victoria, n. s., 31, 166-175, 1918.
— 231 —
Les collections géologiques de la France d’Outre-mer
CONSERVÉES AU LABORATOIRE DE GÉOLOGIE DU MUSÉUM.
Par Raymond Furon.
Les collections de la France d’Outre-Mer conservées au Labora¬
toire de Géologie du Muséum représentent une masse considérable
de matériaux qui sont venus s’accumuler depuis plus d’un siècle.
Ces matériaux sont naturellement de valeur très inégale et leur
intérêt scientifique a varié avec le temps.
Comme l’indique son nom : Muséum, notre Etablissement n’est
pas un Musée dépositaire de dons et legs, mais un Institut national
de Recherches scientifiques où l’on étudie des matériaux constituant
une collection.
C’est dans cet esprit que j’ai remanié et réorganisé les collections
géologiques provenant de la France d’Outre-Mer.
Organisation.
Les collections géologiques de la France d’Outre-mer sont mainte¬
nant rangées de la manière suivante :
1° une collection-type, au Laboratoire, comportant 100 tiroirs d’échan¬
tillons représentant les divers types de roches et de fossiles, par ordre
stratigraphique dans chaque région.
2° une exposition permanente à la Galerie (120 vitrines d’échantillons
accompagnées de cartes et de photographies).
3° des réserves, comprenant toutes les collections triées et groupées par
région.
Au Laboratoire, un fiehier établi et tenu à jour, permet de retrou¬
ver immédiatement les matériaux recherchés.
La consultation de ces collections nous montre le rôle important
joué par le Muséum dans la connaissance géologique de la France
d’Outre-Mer.
Collections historiques.
Dès le début de la reconnaissance de ces pays exotiques, bien
avant leur occupation parfois, des voyageurs ont envoyé leurs
récoltes au Muséum et c’est une véritable histoire de la conquête
scientifique que nous avons sous les yeux. Nous y voyons les noms
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 2, 1953.
— 232 —
devenus historiques d’explorateurs comme Jacques et Savorgnan
de Brazza envoyant des roches du Congo et du Gabon en 1880 ;
de marins comme Raffenel (Soudan et Sénégal, 1850) ; de mili¬
taires comme le capitaine Archinard ou les colonels Moll et
Tilho ; de religieux comme Mgr Léveillé (de Pondichéry) ; etc.
On y trouve encore le souvenir des grandes expéditions maritimes
de la Bonite, de Y Astrolabe, de la Zélée et de tant d’autres.
La plus ancienne des collections, cataloguée sous le signe 4 E est
celle qui fut recueillie à Pondichéry en 1829 par des officiers de la
frégate La Chevrette.
Nous relevons ensuite : 1833. Antilles, collection Guyon (n 34) ;
1834. Roches et fossiles de Madagascar, collections Bernier et
Goudot (n 47 et 48) 1835. Roches d’Algérie, collection Milne-
Edwards ( n 86) ; 1837 : Roches de Guyane, collection de Mme Ri-
voire, sage-femme (Et 117) ; 1839. Roches de Tahiti (collection
Dupetit-Thouars (7 Q) ; 1841. Roches des Antilles, collection de
Mme Rivoire (EJ 170) ; 1843. Roches et fossiles de Pondichéry,
collection Fontanier (Et 176) ; 1847. Roches de Nouvelle-Calédonie,
collection de Mgr Douarre ( Et 299), etc.
Collections du XXe siècle.
Les collections recueillies au xxe 'siècle ont été généralement
récoltées avec plus de soin et plus de précision. Nous y retrouvons des
noms familiers au Muséum : A. Lacroix (roches éruptives de Mada¬
gascar et de nombreuses autres régions) ; A. Chevalier (roches et
fossiles d’Afrique occidentale et équatoriale) ; Th. Monod (roches et
fossiles du Sahara) ; E. Aubert de La Rüe (roches et fossiles de
l’Afrique, de l’Amérique et de l’Océanie).
Je crois devoir donner ici quelques indications sur la nature et
l’ampleur de certaines collections, afin de signaler leur existence aux
usagers éventuels. On cherche trop souvent où trouver une collec¬
tion-type, ou bien encore où peuvent se trouver les matériaux de tel
spécialiste ou de telle mission. Malheureusement, les matériaux
géologiques de la France d’Outre-mer sont inégalement répartis
entre le Muséum (Géologie, Paléontologie et Minéralogie), la Sor¬
bonne et l’École des Mines, ce qui nécessite parfois des recherches
difficiles.
Afrique du Nord.
Collection générale. — La collection générale est loin d’être com¬
plète.
Collections régionales. — Deux importantes collections anciennes :
Renou, 1842 (12 A) et Salomon, 1860 (12 R). Ensuite : St. Meu-
— 233 —
nier (17 K. Phosphates et minerais de Tunisie), Bédé (17 N.
Quaternaire d’Algérie et de Tunisie), R. Laffitte (49-2. Aurès).
Afrique Occidentale et Sahara.
Collection générale. — Une bonne collection générale couvre toute
la série stratigraphique de T A. O. F. : Précambrien, Conglomérat
fluvio-glaciaire situé à la base du Cambrien, Cambrien à Stromato-
lithes de Mauritanie, Soudan et Haute- Volta, Ordovicien de Mauri¬
tanie, du Soudan et de la Guinée, Gothlandien à Graptolithes de
Mauritanie et de Guinée, Dévonien, Carbonifère du Soudan (Tao-
déni), Continental intercalaire à Bois silicifiés et dents de Poissons,
Crétacé marin (Cénomanien, Turonien, Sénonien et Danien du
Soudan oriental et du Niger), Eocène marin du Sénégal, du Soudan
oriental, du Niger et du Togo, grès et argiles du Continental post-
éocène, série importante de latérites, faunes quaternaires continen¬
tales.
Collections régionales. — Nous citerons ici les principales collec¬
tions régionales.
Sahara occidental : Th. Monod (42-2).
Sahara central : Chudeau et Villatte (23-9).
Sahara oriental : voir A.E.F.
Sénégal : Friry (17 X), Dollot (15 Z), F. Tessier (49-1).
Mauritanie : Chudeau (19 S), Furon (32-1), Monod (42-2).
Soudan : Desplagnes (d 2000 et 19 F), H. Hubert (19 G),
Furon (32-1), Monod (42-2), A. Chevalier (32-6).
Niger : Mission Moll (18 J), Mission Tilho et Garde (19 U),
A. Chevalier (32-6).
Dahomey : H. Hubert (19 G).
Togo : Kouriatchy (47-1).
Guinée : A. Chevalier (16 Z), A. Lacroix (16 L), Sinclair
(24-14), Chautard (19 R), R. Furon (42-1),
Côte d’ivoire : A. Chevalier (16 Z), H. Hubert (19 G).
Afrique Équatoriale.
Collection générale. — La collection générale couvre la série
stratigraphique : Précambrien du Congo et du Gabon, Tillite de base
du Primaire, Série schisto-calcaire (Cambrien-Silurien ?), Série
sehisto-gréseuse (Dévonien ?), grès sublittoraux (Crétacé inférieur),
Grès polymorphes du Congo, Crétacé marin du Gabon et du Congo,
série importante de latérites.
i
— 234
Collections régionales :
Gabon : R. Furon (31-1), Devigne (50-4).
Congo : Fourneau et Lenfant (16 U), Aubert de La Rüe
(37-6), Babet (47-2). .
Oubangui : A. ChevALiER (16 Z), V. Babet (47-1).
Tchad : A. Chevalier (16 Z).
Sahara oriental (Ouada'i, Darfour, Tibesti) : Mission Tilho (20 B),
L4 Grossard (24-18), A. Chevalier et C4 Ogier (32-6), Mission
Dalloni (47-3).
Collections historiques : Savorgnan de Brazza ( n 1268), Jacques
de Brazza ( n 1538), Barrat (16 C).
Côte des Somalis.
Coll. E. Aubert de La Rüe (Roches éruptives et Mollusques
quaternaires) (38-6).
Madagascar.
Collection générale. — La série est incomplète.
Collections régionales. — A, Lacroix (16 L) (roches éruptives) ;
Colcanap (19-E) ; Decary (23-7) ; A. Lenoble (34-5) ; Mme E.
Basse de Menorval (49-3) (Crétacé supérieur du SW).
Réunion.
Collection A. Lacroix (16 L) et 37-1.
Iles Kerguelen.
Collections Rallier du Baty (d 2153) et E. Aubert de La Rüe
(50-1).
Inde Française.
Fossiles du Crétacé supérieur (Coll. Fontanier, 1843, n 227),
Eocène à Assilines et Orthophragmines, Bois silicifiés post-éocènes.
Indochine.
Collection générale. — Très incomplète.
Collections régionales. — - Margheriti (25-5), Fromaget (27-6 et
30-4), E. Patte (37-2, fossiles du Primaire). Dupuis et Guyon de
Pontouraude (n 1602 et 1615, végétaux du Trias).
— 235 —
Saint-Pierre et Miquelon.
Collection E. Aubert de La Rüe (36-7 et 41-1).
Antilles.
Collection A. Lacroix (25-2, Montagne Pelée).
Guyane.
Collection E. Aubert de La Rüe (1951).
Nouvelle Calédonie.
Collection générale. ■ — - Très incomplète.
Collections : Piroutet (21-10, très petite collection, sans rapport
avec la grande collection Piroutet dont on ignore le sort). E.
Aubert de La Rüe (36-8).
Nouvelles Hébrides.
Collection E. Aubert de La Rüe (Roches éruptives, Tertiaire et
Quaternaire (51-3).
Terre Adélie.
Collection Tchernia (51-1).
Telles sont les principales collections géologiques de la France
d’Outre-Mer conservées au Laboratoire de Géologie du Muséum.
On voit que, malgré leur importance, elles ne représentent qu’une
faible partie de ce que serait une collection complète. En l’absence
de tout organisme de commandement et de coordination, les collec¬
tions recueillies par trois générations de chercheurs ne sont groupées
dans aucun établissement. Plusieurs ont été perdues, d’autres ont
été détruites comme celles du Service Géologique de l’Indochine à
Hanoï.
Il serait souhaitable, tant au point de vue historique que scienti¬
fique, de voir groupées des collections complètes des territoires de
la France d’Outre-Mer.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
— 236 —
Contribution a l'étude hydrogéologique
DU BASSIN DE PARIS.
Troisième Supplément 1.
Par R. Abrard.
PROFESSEUR AU MUSÉUM
Cher.
Blancafort. — Forage de la commune exécuté en 1950 par les
Fils de Lefèvre Frères de Quiévrecliain, à la cote 180 environ.
Conglomérat résiduaire à grands éléments
de silex. . . . . . .
Glaise blanche sèche avec cailloux. . .
Tuffeau avec cailloux à la partie supé¬
rieure .
Marne grise puis marne blanche avec
silex . .
Marnes à Ostracées cénomaniennes .
J -2 § / Calcaires gris avec passages mar-
S £ o ) neux et silex .
a a ® ! Marnes grisâtres au sommet,
^ S ■§ V glauconieuses à la base .
Sables de la Puisaye, ligniteux à la base avec
plaquettes gréseuses et màrcasite .
de 0,00 à 11,80 sur 11,80
L’eau, rencontrée à 154 m. de profondeur remonte à 58 m.
A 19 m3 h. le niveau dynamique s’établit à 66 m. Pas d’entraîne¬
ment de sable ; dispositif fdtrant annulaire de 99 m. à 153 m. 80.
Villequiers. — Un forage exécuté par Portet en 1927 dans la
propriété du comte de Scoraille, à la cote 215 environ, a une profon¬
deur de 155 m. avec un diamètre au fond de 360 mm. La coupe de
détail relevée par le foreur montre une alternance plus ou moins
régulière de calcaires gris et de marnes compactes dans laquelle on
ne peut établir la limite des assises. Il semble que leur presque
totalité doit être attribuée au Bathonien, mais il est possible qu’à la
partie supérieure, il y ait du Callovien et qu’à la base des marnes
de 7 m. 50 d’épaisseur soient à rapporter au Bajocien supérieur.
Débit pratiquement nul.
1. Voir Annales des Mines, t. XI, 5e livr., p. 437-480 ; 6e livr., p. 537-609, 1937. —
T. XII, 1™ livr., p. 3-35, 1938. — T. XV, 6e livr., p. 135-167, 1939.
Bulletin du Muséum, 29 série, t. XXV, n° 2, 1953.
— 237 —
Oise.
Bornel. — Puits exécuté en 1951 par Huillet et fils pour un
syndicat de communes, dans la vallée de l’Esches, à la cote 60.
Argile tourbeuse ... ; . de 0,*00 à 0,80 sur 0,80
Tourbe . 0,80 1,20 0,40
Alluvions tourbeuses . 1,20 2,00 0,80
Alluvions à grands éléments . 2,00 5,00 3,00
Craie ébouleuse avec nombreux silex . 5,00 7,60 2,60
Craie compacte . . 7,60 fond du puits
Diamètre, 2 m. Débit en 1951, 260 m3 h. fourni par les alluvions
récentes et la partie supérieure de la craie. Niveau statique à 1 m.
de profondeur. Niveaux dynamiques : 5 m. à 120 m8 h. ; 5 m. 50 à
Au fond du puits, trois galeries eq direction du SSE, du NNE et
de l’ESE, longues respectivement de 10 m. 10, 9 m. 25 et 5 m. 05.
Débit en octobre 1950,' 200 m3 h. fourni par les circulations diacla-
siennes de la craie, les eaux des nappes superficielles étant éliminées.
Seine-et-Marne.
Champs-sur-Marne. — Forage communal exécuté en 1950 à la
cote 43.
Terre végétale sableuse . de 0,00 à 0,40 sur 0,40
Alluvions sableuse et graveleuses . 0,40 9,00 8,60
Marnes du gypse . 9,00 17,00 8,00
Calcaire de Saint-Ouen . 17,00 27,50 10,50
Sables de Beauchamp avec argile à la base. 27,50 36,00 18,50
Calcaire grossier . 36,00 65,00 29,00
Sparnacien argilo-sableux . . 65,00 66,00 1,00
Diamètre intérieur, 780 mm. au sol, 450 mm. au fond.
Niveau statique à 5 m. 25 de profondeur. A 30 m3 h., niveau dyna
mique à 7 m. 10 et à 80 m3 h., à 9 m. 40 en avril 1950. Eau limpide
à 30 m3 h., un peu de sable à 80 m3 h.
— 238 —
La Chapelle-Saint-Sulpice. — Forage communal à la cote 140.
Les quatre assises inférieures représentent le Sparnacien. Avant-
puits de' 16 m. sur 1 m. 50 de diamètre. Diamètre au fond du forage
280 mm. Niveau statique de l’eau à 32 m. Niveau statique le plus
bas, 39 m. t pas de renseignements sur le débit qui est fourni par le
gravier inférieur.
Échouboulains. — Puits de la « Maison des Ailes », exécuté par
M. Morin à la cote 125 environ.
Terre végétale et limon .
Calcaire de Brie, Sannoisien supérieur
Marnes vertes, Sannoisien inférieur. . .
Calcaire de Champigny .
Niveau statique à 30 m. de profondeur ; débit peu important pro¬
venant du calcaire de Brie, en juin 1947 ; on envisageait le prolonge¬
ment par forage jusqu’à la nappe sparnacienne, qui doit être ren¬
contrée à 80-90 m.
Réau-Villaroche. — Forage de la S.N.E.C.M.A. exécuté en 1951-
1952 par Forages et Matériel à la cote 85 environ.
Terre végétale .
Limon des plateaux. . . .
Formations de la Brie. Sannoisien supérieur.
Marnes vertes. Sannoisien inférieur .
Calcaire de Champigny .
Marnes et calcaires marneux bartoniens et
et lutétiens .
Débit, 70 m3 h. fourni par les diaclases du calcaire de Champigny.
Un premier forage profond de 60 m. 25 et dont la coupe est pratique¬
ment identique, a un débit de 35 m3 h. également fourni par le
calcaire de Champigny.
Sàmois. — Forage communal exécuté en 1921-1922, à la cote
93,80.
Sables de Fontainebleau . de 0,00 à 10,00 sur 10,00
Calcaire de Brie supérieur . 10,00 à 13,80 3,80
— 239
d’eau dans le Sparnacien à 64 m. et à 68 m. 50.
La présence d’une intercalation de marnes vertes dans le calcaire
de Brie a déjà été signalé à Avon 1.
Tousson. — Puits foré communal exécuté en 1906-1907 à la
cote 120.
Niveau statique de l’eau à 55 m. de profondeur. Niveau dynamique
à 63 m. 50 pour un débit de 8 m3 h.
Seine-et-Oise.
Auffargis. — Forage communal exécuté par Brochot en 1928 à
la cote 160 environ.
Terre végétale . . . . de 0,00 à 2,50 sur 2,50
Sables de Fontainebleau . 2,50 56,80 54,30
Marnes vertes . 56,80 70,00 13,20
Calcaires de Champigny et de Saint-Ouen.. . 70,00 96,00 26,00
Sparnacien . 96,00 120,00 24,00
Craie sénonienne . 120,00 127,00 7,00
Le Sparnacien presque entièrement argileux présente des débris
de Mollusques entre 104 et 110 m. et une assise de silex et gravier
entre 114 et 117 m. Tubage de 330 mm. au départ et de 160 mm.
à la base.
Cehnay-la- Ville. — Forage communal exécuté en 1928, à la
1. Bull. Muséum, p. 126-129, 1952.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 2, 1953. 16
— 240 —
Débit calculé de 5 m3 111 à 6 m3 300 à, l’heure en octobre 1928.
Remontées de sable gris en 1930. Ensablé et abandonné.
Eaubonne. — Forage de l’Hôpital général exécuté par Brochot à la
cote 55 environ.
Sables de Marines . de 0,00 à 15,00 sur 15,00
Calcaire de Saint-Ouen . 15,00 23,70 8,70
Sables de Beauchamp . 23,70 28,30 4,60
Niveau statique à 18 m. Niveau dynamique à 24 m. au débit de
20 m3 h. en février 1950. Degré hydrotimétrique 6°, paraît faible,
à vérifier.
Gonesse. — Forage de la Société Française de Distribution d’Eau,
exécuté par Portet en 1926, à la cote 45.
fondeur ; 8 m3 h. ; 2e nappe artésienne dans le Calcaire grossier à
24 m. 50 ; 36 m3 h. ; 3e nappe artésienne dans les sables inférieurs
entre 42,80 et 45 m. ; 42 m3 h. à 1 m. 50 au-dessus du sol ; titre
hydrotimétrique de l’eau, 42°.
Goussainville. — I. Forage Savouret à la cote 55.
Chiffres modifiés en ce qui concerne la cote des sables de Cuise
donnée comme 16.
lre nappe artésienne remontant à la surface à la cote 42 dans le
Calcaire grossier supérieur.
2e nappe artésienne à la cote 36, à la base du Calcaire grossier
supérieur ; 2 m3 h. 400.
3e nappe artésienne à la cote 30, dans le Calcaire grossier moyen ;
66 m3 h.
241 —
II. Puits de la Sucrerie à la cote 85.
Débit 50 m3 h. Une nappe artésienne a été rencontrée dans le
Calcaire grossier supérieur à la cote 58.
Avant-puits de 32 m. L’eau remonte à 30 m. du sol. Ensablé et
abandonné. Diamètre de l’avant-puits 1 m. 20 ; du forage, 550 mm.
IV. Puits de la Ferme du lotissement de la Grange-des-Noues, à
la cote 92. Diamètre 1 m. 20. Profond de 33 m. 50 y compris un
forage de 2 m. 20. Pénètre de 5 m. dans le Calcaire grossier après
avoir traversé 11 m. 50 de Calcaire de Saint-Ouen et la même
épaisseur de sables de Beauchamp. Une galerie de 3 m. environ
dans le Calcaire grossier. Nappe à la cote 62,40. Débit 5 à 6 m3 h.
V. Puits de Beau-Site, lotissement de la Grange-des-Noues, à la
cote 102. Traverse le Calcaire de Saint-Ouen et les sables de Beau-
champ, 11 m. 50 environ pour chaque formation. Profondeur
37 m. 80 après approfondissement dans le Calcaire grossier supérieur.
Débit 20 m3 h. environ.
Mériel. — Forage de la Société Française de Distribution
d’Eau, exécuté en 1933, à la cote 25.
— 242
Marne compacte avec banc de calcaire . 48,00 54,00 6,00
Craie blanche à silex . 54,00 78,50 24,50
Craie grise à silex . 78,50 151,50 73,00
Eau ascendante, niveau statique à 6 m. du sol. ^Niveau dynamique
à 50 m. pour un débit de 20 m3 h. Titre hydrotimétrique de l’eau, 70°.
IL Puits de la Société Française de Distribution d’Eau, en 1951,
à 40 m. de la berge de l’Oise, à la cote 26,40.
Avant-puits cimenté et étanche jusqu’à 6 m. 75 ; système filtrant
de 8 m. 05 à 9 m. 15 et dans les sables inférieurs. Niveau statique à
3 m. 25 du sol. Niv. dyn. à 3 m. 90 pour un pompage à 92 m3 h. et
à 13 m. 87 pour un pompage à 104 m3 h. Pas de germes suspects,
titre hydrotimétrique de l’eau, 44 0 5.
Rambouillet. — Puits foré exécuté pour la ville par Lippmann,
à la cote 140. •
Terre végétale.. .
Marne blanche .
Tourbe .
Alluvions, sable et silex. . . .
Sables de Fontainebleau. . .
Calcaire grossier .
Sparnacien, marne blanche
L’eau remontait à 0 m. 15 du sol, à la cote 139,85.
Rueil-Malmaison. — La Société Lyonnaise des Eaux et de
l’Eclairage a fait exécuter en 1948, six forages principaux en deux
alignements perpendiculaires au lieudit « les Martinets ». Leur
profondeur varie de 31 à 45 m. avec un diamètre de 0 m. 450 et
avant-puits de 1 m. 02 de diamètre jusqu’au contact des alluvions
et de la craie qui est rencontrée vers 11 m. 50 à 12 m. La nappe
alluviale est éliminée. Voici les coupes de deux de ces forages.
I. Forage n° II à l’usine des Martinets, à la cote 25,20.
Terre végétale.. . . .
Argile beige ... . .
Alluvions graveleuses et sableuses jaunes . .
Craie fissurée .
243 —
IL Forage n° II à la Station des Cantorum, à la cote 25 environ.
Terre végétale . de 0,00
Alluvions graveleuses et sableuses jaunes.. 0,40
Alluvions sableuses jaunes . 4,00
Alluvions graveleuses et sableuses jaunes.. 5,50
Craie fissurée . 11,80
Bancs de silex à 35 et à 38 m.
à 0,40 sur 0,40
4,00
5,50
11,80
40,00
3,60
1,50
6,30
38,20
Craie très aquifère dans tous les forages ; eau ascendante avec
niveau statique entre 4 m. et 4 m. 50 au-dessous du sol. En pompant
à 200 m3 h. le niveau dynamique s’établit à 1 m. 90 au-dessous du
plan statique. Eau de qualité satisfaisante avec 45 germes banaux au
cm3. Titre hydrot. 42°, d’après analyse de l’i
Survilliers. — Puits communal exécuté
Terre végétale et limon, .
Sables de Beauchamp .
Calcaire grossier . .
Sables de Cuise et Sparnacien. . .
Ensablé, débit 3 m3 h. en 1951.
II. Distillerie, 1er forage à la cote 120.
Calcaire grossier . de 0,00 à 35,00 sur 35,00
Sables de Cuise et Sparnacien . 35,00 72,70 37,70
Ensablé, débit ancien 22 m3 h.
III. Distillerie, 2e forage à la cote 120.
nacien, séparées par une assise argileuse entre 49 et 55 m. Débit
total, 16 à 22 m3 h.
Le Sparnacien formé de sables et d’argiles présente une assise de
244 —
calcaire blanc entre 111 m. 62 et 118 m. 67 et une argile bleue
schisteuse entre 128 et 155 m.
Ensablé, débit ancien 25 m3 h.
V. Cartoucherie Française, 2e forage à la cote 151.
Une nappe dans les Sables de Cuise et une dans le Sparnacien,
séparées par une couche d’argile noire comprise entre 79 m. et
86 m. 75. Calcaire crayeux blanc au fond du forage. Débit total
22 m3 h.
Deux autres forages de la Cartoucherie Française ont été publiés
par G. F. Dollfus 1 et par R. Soyer 1 2.
Le Thillay. — Forage à la cote 54,60.
1. Bull. Serv. Carte Géol. France , t. XXII, n° 133, p. 28-29, 1911-1912.
2. Ibid., t. XLVII, n° 226, p. 28-29, 1949.
Hydrogéologie du Lutétien — Le Vexin
(9e note).
Par L. Feugueur et R. Soyer.
Au nord-ouest de l’ Ile de France, dans le quadrilatère compris
entre l’Oise, la Seine, l’Epte et le pays de Thelle, un grand massif
lutétien isolé par les vallées profondes des grands cours d’eau occupe
le Vexin français, l’Arthies et la partie orientale du Vexin normand.
Le Lutétien est bien développé dans cette région, où il présente
ses quatre termes habituels. Vers le nord, le niveau supérieur des
Marnes et Caillasses a une épaisseur plus réduite tandis que la terme,
inférieur : le Calcaire grossier inférieur atteint une puissance notable :
plus de 15 m. Vers le sud, où le Lutétien a encore 26 m. d’épaisseur,
l’accroissement des assises supérieures compense l’amincissement
des calcaires inférieurs glauconieux.
Les calcaires forment un encorbellement au-dessus du substratum
cuisien, dans le sud, l’ouest et le nord du Vexin, et le contact des
étages s’opère bien au-dessus du plan hydrostatique général. Dans
l’est, sous l’influence du synclinal de la Seine, qui emprunte la vallée
de la Viosne et traverse le Vexin suivant son grand axe, le Lutétien
est abaissé, et sa base disparaît au-dessous des alluvions entre
Pontoise et Carrières sous Poissy.
L’horizon panisélien, que l’on croyait autrefois généralisé à la
base, dans le nord du Vexin, ne paraît pas s’étendre jusqu’à Cor-
meilles en Vexin et n’est connu avec certitude qu’à Ronquerolles 1.
Entre le Vexin français et l’Arthies, l’influence puissante de
l’anticlinal de Vigny fait réapparaître une longue et étroite bande
de craie campanienne dans la vallée de l’Aubette.
L’abaissement du Calcaire grossier inférieur est insuffisant toute¬
fois pour qu’une communication avec les autres massifs lutétiens
s’effectue sous le lit des cours d’eau, dont les alluvions Reposent sur
un substratum cuisien ou sparnacien à Pontoise, Saint-Ouen-1’ Au¬
mône, et dans les méandres d’Achères, de Carrières-sous-Poissy
et Meulan.
Le Lutétien du Vexin et ses dépendances forme ainsi une unité
hydrogéologique bien individualisée, et sans aucune communication
avec l’intérieur de l’ Ile de France.
Les Marnes et Caillasses sont plus ou moins décapées à la péri¬
phérie du massif, mais sur les deux versants de la Viosne un recou-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 2, 1953.
246 —
vrement épais de sédiments bartoniens que surmontent parfois des
dépôts oligocènes constituant des buttes élevées (B. de Marines, de
Rosne, de Grisy-les-Plâtres, de Cormeilles, etc.), fornte une couver¬
ture protectrice occupant environ la moitié de la superficie de cette
région.
Puits et forages. ' '
Quelques puits et forages ont été exécutés, avec plus ou moins de
succès, dans quelques localités du Vexin.
I. Vexin Français.
Vallée et rive droite de la Viosne.
1. Pontoise. — Forage dans le Jardin de la ville, par R. Brochot
en 1930-31.
Sol vers + 60.
Lutétien sur 33 m., de + 50 à -j- 17.
Pas d’eau signalée.
Dans un autre puits de la ville, le contact Cuisien- Lutétien se
ferait à la cote + 31 (I, p. 35).
2. Osny. — Deux puits communaux ont été récemment forés
(I, P. 35).
Puits n° 1. — Sol vers + 50.
Lutétien (C.G.I) sur 11 m. 85 de + 50,00 à -f- 38,15.
Le puits est prolongé par un forage de 10 m. dans les sables
cuisiens.
L’eau provient de cavités et fissures aquifères ouvertes à la base
du C. G. I. compact, qu’aucun niveau argileux ne sépare du Cuisien.
N. S. : + 39,34 (en 1949) ; N.P : + 38,15 ; D.H. : 10 m3.
Nota. — Le niveau statique se tenait à la cote -f- 40 en 1935.
Puits n° 2. — Implanté à 50 m. du premier:
Deux galeries ont été poussées à la base des calcaires ; cependant
le forage n’a pas rencontré d’eau ; des dépôts stalagmitiques indiquent
toutefois que des circulations s’y effectuaient récemment encore.
3. Hf.rouville. — Forage communal au lieu-dit : la Croix
Blanche, en 1950.
Sol à + 103.
Lutétien sur 29 m. 60, de + 70,50 à + 40,90.
Les sables cuisiens ont été touchés à 62 m. 10 de profondeur.
Le C.G.I. a été capté entre 60 m. et 62 m. 10.
N. S : + 51,60 N.P. : + 42,40 D.H : 8,2 m3.
247 —
4. Cormeilles-en-Vexin. — Forage communal par Lefèvre
Frères en 1932-33 (2, p. 336).
Sol à + 146,66.
Lutétien : 31 m. 45, de + 86,31 à + 54,86.
La base du Lutétien aquifère est constituée par une argile verdâtre
sableuse ; la tète des sables cuisiens n’a pas été atteinte.
Les caractéristiques de cet ouvrage ont varié rapidement :
1933 N. S : + 74,31 N.P : + 64,16 D.H. : 10 m3.
1934 + 72,31 + 59,16 6,7
Dans le forage du Château de Cormeilles, exécuté par Vincent
et Cie (2, p. 335), la base argileuse du Lutétien ayant été perforée,
l’eau s’est échappée dans les sables cuisiens.
4 bis. Entre Cormeilles-en-Vexin et Ableiges, deux forages
pour absorption d’eau appartenant à une sucrerie atteindraient le
Lutétien. Débit d’absorption inconnu.
5. Fremecourt. — Puits exécuté par la S.P.I. en 1946 au lieu dit :
la Remise, pour le compte de la commune (3, p. 207).
Sol à + 166.
Lutétien supérieur sur 17 m. 10 de + 92,30 à + 75,20.
M.C. : 11,30 92,30 à 81,00
C.G.S. : 4,30 81,00 76,70
C.G.M. : 1,50 76,70 75,20
— 248 —
L’eau est maintenue en pression sous le Banc Vert par un recouvre¬
ment argileux (base à + 77,70).
N.S. : + 87,50 puis + 77,30 ; N.P. : +75,55 ; DH. + 36 puis
26 m3.
6. Marines. — Forage communal par Portet et Bernard en 1904
(2, p. 341).
Sol à + 136.
Le forage a montré des fluctuations intéressantes du plan d’eau au
cours de son approfondissement :
Cet ouvrage capte les eaux du Cuisien.
7. Marines. — Forage à la maison du Garde, dans le Bois des
Epinettes, par la Société Forages et Matériel, en 1946.
Sol à + 110.
S.d.B. : + 110, à 102,50
M.C. : 102,50 99,00
C.G. : 99,00 79,04.
N.S. : + 81,60. — Débit faible mais suffisant pour alimenter la
maison.
8. Chars. — Puis communal par le Génie Rural (2, p. 332).
Sol à 81,93.
Lutétien : sur 21 m. 25, de + 80,18 à + 58,93.
C.G.S. : sur 4,25 80,18 à 75,93
C.G.M. : 9,25 75,93 66,68
C.G.I. : 7,75 66,68 58,93
Il existerait une nappe libre à + 66,68, donnant un peu d’eau.
La nappe ascendante exploitée se tient dans les sables cuisiens.
— 249
IL — Vallée de Sausseron et nord du Vexin.
9. Theuville. — Laiterie de M. Ferrier en 1920 (2, p. 346).
Sol à + 80.
C.G.M. décapé sous les alluvions.
C.G.I. percé sur 14 m. 20, de + 73,70 à + 59,50.
N.S. : + 77,90 N.P. + 77,25 D.H. : 5,2 m3
N. S : + 77, 90 ; NP. : + 77,25 D.H. : 5,2 m3.
10. Monnevillé. — Forage communal par la S.P.I. en 1946-47
(4 p. 327).
Sol à + 150,50
Lutétien : 34 m. 40 de + 131,70 à + 97,30.
Pas d’eau ; la nappe est dans les sables de Cuise.
11. Lierville. — Forage au Boulleaume par E. Lippmann
(2 p. 340).
Sol à + 120. .
Ludien, Bartonien et Lutétien sur 54 m. 45 (4- 120 à + 65,55).
Pas d’eau dans le Lutétien.
12. Hadancourt-le-Hatjt-Clocher. — Puits exécuté par l’En¬
treprise Huillet et la S.P.I. (5).
Sol à + 110.
Bartonien puis Lutétien sur 41 m. 50 de + 110,00 à + 68,50.
Le Lutétien est sec ; l’eau est en pression sous la Glauconie et les
bancs gréseux de la base.
III. Rive gauche de la Viosne et Arthies.
13. Puiseux-P ontoise. — Forage exécuté à la Distillerie Tho-
massin par Portet et Bernard en 1903 (2 p. 344).
Lutétient sur 28 m. 82,
Sol à + 100.
le + 76,86 à + 48,04.
à 67,57
61,62
56,36
48,04
mais les Caillasses
paraissent absorbantes.
250 —
14. 2e forage exécuté en 1934 par l’entreprise Meurisse.
Sol à + 106.
Non captée à cause de sa minéralisation élevée.
15. Evecquemont. — Lutétien : 29 m. 75, de -f- 81,55 à + 51,80.
Pas d’eau.
16. Vaux. — Lutétien reconnu sur 17 m. 93. Pas d’eau signalée
(coupe Michelot, 2 p. 351).
17. Aincourt. — Le forage profond du Sanatorium de la Bucaille
n’a pas rencontré d’eau dans les assises du Lutétien, épais de 26 m.
(+ 118 à + 92).
18. Banthelu. — Forage à la Distillerie de Plessis le Vineux par
Chartiez (4 p. 326). *
Sol à + 157.
Bartonien et Lutétien sur 46 m. 70.
Sommet du Lutétien vers + 140.
Sommet du Cuisien vers + 110.
Pas d’eau dans le Lutétien.
Les sources.
Plusieurs sources notables ont été signalées à la périphérie du
Vexin et dans la vallée de la Viosne. Certaines ont un débit justifiant
leur captage.
Osny. — Les eaux de la source de Busagny, débitant 300 m3 par
jour, ont été captées dès le xvne siècle pour l’alimentation en eau
de la ville de Pontoise. Elles sortent du Lutétien supérieur (6 p.
1005 — 7).
Santeuil et Brignancourt. — Ces sources apparaissent au
contact du Cuisien et du Lutétien ; leur eau est assez minéralisée.
Un captage pratiqué entre Santeuil et Us débite 10m3 heure.
L’eau émerge à la cote -f- 62.
Vaureal. — Source au contact Cuisien-Lutétien.
— 251 —
Magny-en-Vexin. - — ■ Une source, apparaissant près de la ville
dans le Lutétien supérieur, fournit un débit horaire assez impor¬
tant : 5 à 7 ms.
Le tableau ci-dessous résume les caractéristiques bydrogéologiques
fournis par les forages du Vexin.
Il ressort de ce tableau que la zone lutétienne aquifère est con¬
finée à la région circonscrite par les localités d’HÉROUviLLE, Osny,
Cormeilles-en-Vexin, Frémecourt, Marines, Chars, Theu-
ville et Puiseux ; la limite de la zone artésienne passant entre
Chars et Marines correspond à la partie du Yexin déprimée par le
passage du synclinal de la Seine, et presque entièrement munie
d’une couverture post-lutétienne.
La zone d’alimentation périphérique se tient à des cotes élevées,
déterminées parla courbe de niveau de 110 m. pour le toit du Lutétien,
au-dessous de laquelle les eaux commencent à s’accumuler en pro¬
fondeur. Elles ne sont ascendantes qu’à partir d’une zone située au-
dessous de la cote 80 au nord de la Viosne, et 90 au sud de cette
rivière. Le plongement rapide des assises vers le sud-est, en direction
de la vallée de la Seine, détermine entre Yauréal et Carrières-sous-
Poissy, une série de sources d’affleurement dont certaines, corres¬
pondant à des écoulements privilégiés, ont seules un débit notable,
les autres formant une ligne de suintements plus ou moins continue
-dont le débit est absorbé par les éboulis ou les alluvions.
Il en est de même dans l’ouest, notamment vers Magny-en-
— 252 —
Vexin, où quelques sources apparaissent au-dessus du Cuisien.
Comme dans le système aquifère continu de l’intérieur de File de
France, situé à l’est et au sud du Vexin, c’est le Calcaire Grossier
Inférieur qui se révèle la formation la plus aquifère. Toutefois, les
débits que l’on en peut obtenir sont toujours limités, en raison de la
faible extension de l’impluvium, et des nombreuses causes de déper¬
dition provoquées par le synclinal de la Seine au milieu de la nappe
aquifère, le lit de la Viosne tranchant profondément les couches
lutétiennes et atteignant même le Cuisien, qui apparaît en fenêtre,
entre Santeuil et Brignancourt.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
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t, XLIC, 1951, p. 35.
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Vexin Français. Mém. M us. Hist. Nat. — Nlle série, t. 5, fasc. 2,
1937, p. 267.
3. L. Feugueur. — Sur la géologie de la Butte Frémécourt, à Cormeille-
en-Vexin. B. M. H. N. (2), t. XX, n° 2, 1948, p. 207.
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Paris, 1931, p. 1005.
7. G. Hebant. — L’alimentation en eau de Pontoise. L'Eau (38e), n° 1,
déc. 1951, p. 187.
I
— 253
Esquisse géologique de la bordure orientale
DE LA CUVETTE TCHADIENNE.
par Jacques Gsell.
Introduction 1. — La zone orientale du bassin du Tchad s’étend
des confins du Tibesti, au Nord, à la dorsale cristalline de l’Oubangui.
Elle comprend le Borkou, l’Ennedi, au Nord-Est, l’Ouaddaï, à
l’Ouest.
La constitution géologique de ces régions est encore très peu
connue. De vastes entablements gréseux masquent au Nord et au
Nord-Est le socle cristallin. La découverte de points fossilifères,
rares et très éloignés les uns des autres, y ont fait reconnaître diverses
Séries. L’Ouaddaï est, au contraire, largement métamorphique, et
les grès n’affleurent plus que sous forme de lambeaux. Denaeyer et
Carrier, après avoir étudié les matériaux de la mission de délimita¬
tion de l’Afrique Equatoriale Française et du Soudan-Anglo-
Egyptien, ont apporté, en 1924, les premières données scientifiques
de base (2 et 3). Ayant entrepris l’étude de la bordure orientale du
bassin du Tchad par la région du Ouaddaï, du 12e au 14e parallèle,
au cours des années 1951 et 1952, il m’est possible de dresser som¬
mairement l’échelle stratigraphique du socle cristallin et de préciser
la chronologie des lambeaux gréseux du Ouaddaï.
I. Le socle cristallin. — Le socle cristallin comprend : a) Un Com¬
plexe de Base très métamorphique ; b) Une Série faiblement méta¬
morphique, en discordance, que j’appellerai Série de Goz-Beïda ;
c) Un pluton intrusif.
A) Le Complexe de Base. — Il groupe des orthogneiss et surtout des
roches métamorphiques d’origine para. La gamme métamorphique
d’origine sédimentaire est étendue des migmatites aux ectinites :
(anatexites, embrèchites, diadysites ; gneiss, cipolins, quartzites,
micaschites) 4. Les quartzites sont recristallisés, vitreux, compacts,
pouvant ressembler, à s’y méprendre, à du quartz filonien. Citons
un quartzite à grenats et tourmaline si abondante que la roche offre
de fines zébrures parallèles de ce minéral alternant avec de fins lits
de quartz.
1. Je tiens à exprimer toute ma gratitude à M. le Professeur R. Furon pour l’excel¬
lent accueil qu’il a bien voulu me réserver au Muséum National d’Histoire naturelle.
2. M. Denaeyer et Carrier. Les principaux résultats géologiques et lithologiques
de la mission de délimitation Ouaddaï-Darfour. C. R. Ac. Sc., t. 178, p. 1197. 1924.
3. Denaeyer. L’Ouaddaï Oriental et les régions voisines. B. S. G. F. (4), t. 24. 1924.
4. J. Jung et M. Roques. Introduction à l’étude zonéographique des formations
cristallophylliennes. B. S. C. G. F., n° 235, t. 50, 1952.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 2, 1953.
254 —
— 255 —
Le front d’imprégnation des migmatites atteint la zone des
micaschistes supérieurs à muscovite.
Le Complexe de Base est affecté, en général, d’une textonique à
faibles ondulations d’anticlinaux et de synclinaux, parfois déjetés.
Les embrèchites sont très souvent horizontales ou subhorizontales.
Les lignes tectoniques s’orientent Nord-Nord-Est-Sud-Sud-Ouest,
de 20 à 40°, mais, on relève aussi des directions Nord-Ouest-Sud-Est
et même Nord-Sud, que l’on ne rencontre pas dans la Série supérieure.
B) Série de Goz-Be'ida. — Elle ne s’étend guère au-dessus du
13e parallèle. Ce sont des phyllades, schistes, grès quartzites, quart-
zites, qui dessinent des alignements de collines dirigées Nord-Est-Sud-
Ouest, formant dans le relief des chaînons facilement repérables.
Les quartzites sont gris ou de teinte claire, souvent schisteux,
différents des quartzites du Complexe de Base très recristallisés.
La Série est faiblement plissée. Les pendages ne dépassent pas en
moyenne 30°. A la sortie du poste de Goz-Beïda (long. 21° 15 ;
lat. 10° 13), de la route qiu se dirige au Sud-Ouest vers le poste
d’Am Dam, les ondulations en anticlinaux et synclinaux sont très
visibles sur les versants abrupts des collines. Certains échantillons
sont plissotés à l’échelle du centimètre, alors qu’ils proviennent de
zones à faible tectonique. Des phénomènes de tension ont agi au
sein de la roche au cours du métamorphisme.
La discordance sur le Complexe de Base est matérialisée par des
changements de directions au Nord de Goz-Beïda et par un conglo¬
mérat de base trouvé localement à l’Hadjer Kotofak (long. 21° 18 ;
lat. 12° 18), qui n’a livré que des galets ellipsoïdaux de quartzite
atteignant dix centimètres de grand axe.
C) Le Pluton Intrusif. — Les granités du Complexe de Base, anté¬
rieurs au métamorphisme, ont été recristallisés et transformés en
orthogneiss.
On est arrivé à distinguer dans l’Ouest Africain (* et1 2), deux grandes
catégories de batholites : des batholites concordants intrusifs anciens ;
des batholites discordants calco-alcalins et alcalins. Le granité ancien
« dont le contact avec les terrains encaissants est généralement
intrusif, mais concordant dans l’ensemble », offre des textures
variables, non orientées ou migmatitiques. Les structures typiques
de ce granité sont engrenées, à cloisons et en mortier. Dans cette
dernière, des phénoblastes brisés de quartz, de feldspaths, sont
séparés par une pâte fine cataclastique.
1. M. Roques. Le Précambrien de l’Afrique Occidentale Française. C. R. B. S. G. F.,
p. 352, 1948 et B. S. G. F. (5), 1. 18, 1948.
2. M. Roques et M. Chaput. Structure des granités d’Afrique en relation avec leur
gisement. Lab. de Géol. et minêr. Fac. Sc. Clermont-Ferrand. Documentation, 1951,
n° 8.
— 256
Les granités calco-alcalins, à structure grenue ou microgrenue,
ont leurs plagioclases automorphes. Un faciès fréquent est le faciès
porphyroïde.
Les caractères propres aux granités anciens et aux granités récents
calco-alcalins et alcalins ont été retrouvés au Ouaddaï. Les batholites
récents sont plus étendus. A proximité du village de Fongousso
(long. 22° 10, lat. 12° 15), le granité porphyroïde calco-alcalin émet
des filonnets d’aplite en discordance dans la Série de Goz-Beïda.
Ces granités, pris dans des zones de dislocation, ont donné des
mylonites que l’on peut suivre sur plusieurs kilomètres aux Hadjers
Koudri, Toumtouma, Guéraï (long. 22°, lat. 13° 15).
Les roches neutres ou basiques n’ont point d’extension notable.
Le socle cristallin est recouvert par des lambeaux gréseux horizon¬
taux,
II. Les lambeaux gréseux du Ouaddaï ou grès du Massalit.
Les grès du Ouaddaï, reconnus entre le 12e et le 14e parallèle, sont
au nombre de huit lambeaux, alignés Nord-Sud, suivant grossière¬
ment la frontière avec le Soudan-Anglo-Egyptien. Le plus étendu
est celui d’Adré (long. 22° 12, lat. 13° 28), d’une superficie de près
de mille six cents kilomètres carrés. Ils constituent les grès du Massalit
proprement dits. L’examen de la carte annexe permet de constater
qu’ils se situent à égale distance des vastes entablements gréseux du
Borkou et de'l’Ennedi, au Nord, de ceux du Soudan- Anglo-Égyptien,
à l’Est, et du plateau gréseux de Mouka-Ouadda-N’Délé au Sud.
A) Historique. — Quelques points fossilifères ont permis de recon¬
naître au Borkou, Erdi Ma, Ennedi, les Séries suivantes : a) Goth-
landien marin de la Série des Tassilis 1 ; b) Carbonifère inférieur ou
Continental post-tassilien, à Lycopodiales arborescentes, à Défirou 2,
et au Djebel Ouenat.3 ; c) Continental intercalaire à Weichselia,
Frenelopsis, Dadoxylon, au Nord, Tibesti, Ennedi, et à l’Est d’El
Fasher, à environ soixante-quinze kilomètres, au Djebel Dirrah 4.
La plus grande incertitude régnait sur la chronologie des lambeaux
gréseux du Ouaddaï, non fossilifères.
Pour la première fois, en 1911, P. LeMoiNE en fait mention,
d’après les renseignements du Capitaine Arnaud 5 : « Sur une péné-
1. P. H. Fritel. Végétaux paléozoïques et organismes problématiques de l’Ouaddaï.
B. S. G. F. (4), 1925, t. 25, p. 33-48.
2. P. Corsin. Flore dinantienne de Défirou. Arch. Muséum nat. Hist. nat., (6), 1934,
t. II, p. 147-155.
3. A. Menchikoff. Observations géologiques faites au cours de l’expédition de S.
S. le Prince Kemal-El-Dine Hussein dans le désert de Lybie [1925-1926). C. R. Ac. Sc.,
1926, t. 183, p. 1047.
4. Edwards. Fossil plants from the Nubian Sandstone of Eastern Darfour. Quar-
terly Journal Geol . Soc. London, 1926, p. 94.
5. P. Lemoine. Données géologiques sur le Ouaddaï et les pays limitrophes, d’après
les renseignements du Cpne Arnaud. Extrait du Bull. Comité Afrique française , août
1911 et A. F. A.S., Dijon, 1911.
257 —
plaine archéenne s’élèveraient des plateaux gréseux pouvant appar¬
tenir au Dévonien ».
Le capitaine Arnaud, en 1912, insiste sur la différence qui existe
entre les grès du Massalit et ceux de l’Ennedi 1 2 : « Les grès argileux
du Massalit n’ont pas le même aspect, ni la même consistance, ils
ressemblent davantage aux dépôts arénacés attribués au Crétacé,
entre le Niger et Zinder ».
La carte de l’Afrique Équatoriale Française d’Erasme Loir,
en 1913, attribue au Crétacé supérieur les grès du Massalit.
En 1924, M. Denaeyer ( op . cit.) estime que les grès du Massalit ne
seraient que les lambeaux témoins, au Sud, de la Série paléozoïque
largement respectée par l’érosion au Nord. Il suivait, en les confir¬
mant, les opinions plus réservées de Lacroix et Tilho 2 : « Il est
possible que les grès du Ouaddaï et du Massalit appartiennent, au
moins en partie, à la même Série (Silurien) ».
Les cartes récentes de l’Afrique Équatoriale Française, assignent
un âge silurien problématique aux grès de Ouaddaï. Mais, cette
manière de voir n’a pas toujours été partagée. M. R. Furon3,
dès 1947, pense que la zone inférieure des dépôts continentaux de
l’Afrique Équatoriale Française se rattache au Continental inter¬
calaire de l’Ouest Africain.
Effectivement, les observations nouvelles précisent le rattache¬
ment des grès du Ouaddaï au Continental intercalaire.
B ) Position topographique. — Les grès du Ouaddaï ne dominent pas
le paysage. Ils ont rempli les dépressions d’ une topographie ancienne,
dont les points élevés émergent sous forme d’inselbergs.
Le lambeau gréseux d’Adré se trouve en contrebas du plateau
cristallin de N’Dia Faura, sans qu’il soit nécessaire de faire inter¬
venir une tectonique d’effondrement. De même, les embréchites
du Complexe de Base, horizontales ou à faible pendage, dominent
avec les Hadjers Taré, (1135 m.), et Alboss, (1109 m.), le lambeau
gréseux de Koloï à la cote de 650 m., (long. 22e 10, lat. 12° 30).
L’Iladjer Kamareigne (long. 21° 48, lat. 12° 41), s’élève exception¬
nellement à 1040 m., totalisant 150 m. de puissance.
En outre, il existe un placage de grès et de conglomérat de base, à
mi-pente du versant oriental des quartzites du Complexe de Base
de l’Hadjer Gourgnes (long. 21° 48, lat. 13° 04).
Les grès du Ouaddaï sont, par leur position, identiques aux grès
de Nubie qui occupent les creux d’une topographie ancienne.
1. Cpne Arnaud. Le Ouaddaï et ses confins sahariens. Dépêche coloniale illustrée ,
15 août 1912, p. 181.
2. A. Lacroix et J. Tilho. Esquisse géologique du Tibesti, du Borkou, de l’Erdi et
de l’Ennedi. — Les formations sédimentaires. C. R. Ac. Sc., 1919, t. 168, p. 1169.
3. R. Furon. Géologie et ressources minérales de l’Afrique Equatoriale français
Rev. Génér. Sciences Pures et Àppl., 1947, t. 54, n° 6, pp. 129-133.
— 258 —
C) Origine des grès. ■ — J’ai comparé les grès du Ouaddaï avec les
grès primaires, les grès du Continental intercalaire et les grès du
plateau de Mouka-Ouadda-N’Délé, conservée dans les collections
du Muséum National d’ Histoire naturelle.
La plupart des grains de quartz constituant les grès du Ouaddaï et
du plateau de Mouka-Ouadda-N’Délé, dépolis et mats, attestent
une origine éolienne, alors que les grains des grès du Silurien, polis
et brillants, sont d’origine marine.
D) Lithologie des grès. — La puissance des grès du Ouaddaï varie
de quelques dizaines de mètres à cent cinquante mètres (Hadjer
Kamareigne). Presque tous les lambeaux se terminent par des cuestas
arkosiques.
Le conglomérat apparaît toujours à la base. Il ne renferme que des
galets de quartz fîlonien ou de quartzite, laiteux ou hyalin, réunis
par un ciment gréseux et ferruginéux, compact ou friable.
Il ne semble pas qu’il y ait de stratigraphie possible dans la for¬
mation gréseuse proprement dite. La roche, blanche, grise, plus
généralement ocre, est feldspathique. Les grains sont de dimension
rarement supérieure au millimètre, mal cimentés, ils donnent une
roche peu cohérente. Cependant, en bordure du lambeau d’Abilelaï
(long. 22°, lat. 12°), repose directement sur le socle, un grès quart¬
zite blanc, faiblement conglomératique, qui fait place vers le centre
du lambeau au faciès gréseux ordinaire.
Par endroits, l’abondance de phyllites donne des grès schisteux.
Des bancs d’argilites compactes, brun rouge, parfois bicolores par la
présence de bandes blanches, sont intercalés.
Une cuirasse de latérite pisolithique, indiquant une ancienne sur¬
face de pénéplénation à 1040 m., couronne le sommet de l’ Hadjer
Kamareigne. Cette même latérite se retrouverait plus au Nord, à
l’ Hadjer Terbokokoulé, suivant l’indication d’un échantillon des
collections du Muséum, mais, je n’ai pas eu l’occasion de vérifier
sa position.
Les faciès gréseux du Primaire de l’Ennedi ne ressemblent pas aux
faciès gréseux du Ouaddaï. Le grès primaire est, en général, non
feldspathique, induré, gris foncé.
Les grès du Ouaddaï vont, au contraire, rejoindre par leurs
caractères les grès du Continental intercalaire, dont la description
qu’en fait Edwards, au Soudan- Anglo-Egyptien, leur est appli¬
cable.
De plus, les grès du Ouaddaï sont identiques aux grès du plateau
de Mouka-Ouadda-N’Délé où l’on retrouve les mêmes argilites et
la même latérite pisolithique. Or, les grès du plateau de Mouka-
Ouadda-N’Délé ont été attribués, sans certitude, à la Série
du Karroo, dont ils formeraient un lambeau septentrional 1.
Au Musée du Congo Belge, à Tervuren, grâce à l’obligeance de
MM. L. Cahen et J. Lepehsonne, j’ai pu comparer les grès du
Massalit et de N’ Délé avec ceux du Karroo du Congo Belge. Les séries
lithologiques sont différentes. En particulier, les argilites, très abon¬
dantes dans la Série moyenne du Lualaba et dans la Série supérieure
de Kwango, sont gréseuses et ne rappellent en rien les argilites com¬
pactes, brun-rougeâtre, peu fréquentes des grés de N’Délé et du
Ouaddaï. Par ailleurs, le Lualaba, duquel se rapprocheraient le
plus certains faciès gréseux ne donnent jamais de relief en cuesta.
La présence de diamants dans le conglomérat de base du Kwango
et dans celui des grès à N’Délé, ne préjuge pas de l’âge de ces deux
formations. Elle indique seulement qu’il est postérieur à celui de la
roche mère du diamant. Les grès du Ouaddaï peuvent être diamanti¬
fères, si le diamant est déjà contenu dans le socle, à proximité.
La position topographique, l’origine et la lithologie des grès du
Ouaddaï et des grès du plateau de Mouka-Ouadda-N’Délé en font
une même formation : le Continental intercalaire qui affleure au
Soudan Anglo-Égyptien.
Conclusion. — La structure géologique de la bordure orientale de
la cuvette tchadienne montre une ancienne pénéplaine constituée
de granités et de sédiments précambriens métamorphiques, plissés et
arasés. Sur cette vieille plate-forme se sont déposés des sédiments
gréseux horizontaux, primaires au Nord, dans l’Ennedi, du Conti¬
nental intercalaire, à l’Ouest, au Ouaddaï.
Cette structure est l’image de la structure plus générale de l’Ouest
Africain et du Sahara : Le Complexe de Base métamorphique de
l’Ouaddaï peut être assimilé au Dahomeyen, défini en Afrique Occi¬
dentale Française, ou au Suggarien du Sahara. La Série faiblement
métamorphique de Goz-Beïda, intrudée par des batholites calco-
alealins, est analogue à l’Ataeorien-Birrimien de l’Afrique Occiden¬
tale Française, ou au Pharusien du Sahara.
Le Précambrien est surmonté par les lambeaux gréseux discor¬
dants, horizontaux, du Continental intercalaire. L’extension de
cette formation aux grès du plateau de Mouka-Ouadda-N’Délé
atteste que le bassin du Tchad est une unité indépendante du bassin
du Congo.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
1. M. Nicklès. Les formations du Karroo en Afrique Equatoriale Française.
Symposium sur les séries de Gondwana, publié par le 19e Congrès Géol. Internat Alger
1952. — Carte géologique de l’A. E. F.
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30-6-1953.
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à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
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Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur ; M. A.
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Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, Laboratoire de Crypto¬
gamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement, France, 400 fr., Etranger
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de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement, France, 600 fr.,
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Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeur M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie. Paraît depuis
1928 ; abonnement France et territoires d’Outre-Mer, 1400 fr., Etranger,
2000 fr.
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères, (Direc¬
teur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 500 fr. ; Étranger, 900 fr.).
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30-6-1953.
Tome XXV
2" Série
MAI 1953
SOMMAIRE
Pages
Communications :
E. Aubert de la Rüe. Notes sur une ascension du Kilimandjaro (février 1953). 261
J. Dorst. Étude d’une collection de Chiroptères du Rio Ucayali, Pérou.... 269
J. Anthony. Ébauche de dispositif compresseur de la glande venimeuse chez
un Serpent opisthoglyphe de l’Amérique du Sud, Tomodon dorsatus D. et B. 272
A. Vandel. La classification de la famille des Trichoniscidae (Crustacés ; Iso-
podes terrestres) . 276
M. André:. Nouvelles observations sur Penthaleus major (Dugès), (Acarinu) . . 279
M. André. Tanaupodus passimpilosus Berlese 1910, Thrombidion peu connu
et nouveau pour la faune française . 283
F. Grand jean. Observations sur les Oribates (26e série) . . 286
M. Vachon. Commentaires à propos de la distinction des stades et des phases
du développement chez les Araignées . 294
G. Colas. Acquisition de la collection René Oberthür par le Muséum . 298
P. Lepesme et St. Breuning. Coléoptères Cerambycides récoltés dans le Paci¬
fique par P. Lepesme (Mars-Avril 1950) . 301
P. Fauvel. Une petite collection d’Annélides Polychètes des îles Kerguélen. . 307
A. Tixier-Durivaült. Sur quelques Alcyoniidés de Tahiti et des Iles Fidji. 311
C. Levi. Description de Plakortis nigra nov. sp. et remarques sur les Plakinidae
(Demosponges) . 320
A. Guillaumin. Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum
(Notules sur quelques- Orchidées d’Indochine, V) . 329
A. Guillaumin. Une Araliacée énigmatique : le Schefflera Stelzeriana Hort. . . . 332
C. Ginieis. Contribution à l’étude anatomique des plantules de Palmiers (V ):
Les apex de la plantule à' Archontophœnix Cunninghamiana W. et Dr . 334
A. Camus. Sous-genre et espèces nouvelles de Graminées malgaches . 342
R. Hoffstetter. Les Sauriens Anté-crétacés . 345
E. Boureau. Étude paléoxylologique du Sahara (XIX) : Leguminoxylon
ersanense n. sp. bois fossile des collines d’Ersane (Sahara soudanais) .... 353
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1953. — N° 3.
396e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
7 mai 1953
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
COMMUNICATIONS
Notes sur une ascension du Kilimandjaro (février 1953)
Par E. Aubert de La Rüe.
Après avoir visité il y a quelques années certains des grands vol¬
cans du Mexique et les Andes de l’Ecuador, il m’a semblé intéressant
de profiter d’un récent séjour en Afrique orientale pour entreprendre
l’ascension du Kilimandjaro. Elle m’a permis de comparer les types
de végétation et les phénomènes glaéiaires des hautes montagnes
tropicales américaines avec ceux du plus haut sommet d’Afrique.
Quittant Nairobi pour rejoindre Marangu, distant de 450 km.
par la route en contournant par l’Ouest le volcan Meru, une semaine
m’a été nécessaire pour accomplir cette excursion. Elle ne présente
pas de difficultés particulières, sauf les effets de l’altitude et un froid
vif en approchant du sommet. Marangu, au Tanganyika, sur les
pentes inférieures méridionales du Kilimandjaro, est le terminus
de la route et le point de départ habituel de l’ascension.
On aborde les premières pentes du Kilimandjaro à partir d’Himo,
à 900 m. d’altitude, localité qui est située encore dans la plaine,
couverte ici d’une brousse épineuse avec Baobabs et Euphorbes
candélabres. Le début de la montée, douce et régulière, se fait parmi
de grandes plantations de Sisal, auxquelles succèdent bientôt des
cultures indigènes, établies aux dépens de la forêt. Mais les arbres
demeurent nombreux, ombrageant des plantations de Caféiers et
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 3, 1953. 17
— 262 —
de Bananiers très morcelées, s’étageant sur un millier de mètres
d’altitude. Marangu, centre indigène fort disséminé, se trouve parmi
celles-ci à la cote 1.400 environ. Il est aisé de recruter dans ce dis¬
trict très peuplé les quelques Noirs indispensables pour réaliser
l’ascension. Quatre étapes sont nécessaires pour parvenir au sommet
du Kibo, proche de 6.000 m., point culminant du massif du Kili¬
mandjaro et éloigné d’une cinquantaine de kilomètres en tenant
compte des détours du sentier. Deux jours suffisent pour le retour.
Cela représente donc en tout près d’une centaine de kilomètres de
marche et une montée d’environ 4.500 m. Trois refuges du Club
de Montagne Est Africain jalonnent le parcours. Jusqu’au second
l’eau et le bois ne manquent pas, mais l’un et l’autre font totalement
défaut au troisième, installé à 4.700 m.
Février est un mois favorable pour faire cette ascension, que la
saison des pluies et le mauvais temps rendent à peu près impossible
quelques semaines plus tard.
A Marangu, le matin du départ, la température est de 19° à 7 h.
Une première étape doit nous conduire à Bismarck Hut, abri datant
de l’époque où les Allemands administraient le Tanganyika. Elle
est facile et ombragée et montre des aspects de paysage divers. Au
début, c’est une végétation de caractère toujours très tropical,
exception faite des grands Conifères plantés un peu partout le long
du sentier. Celui-ci serpente parmi des plantations qu’entourent
souvent des murettes de lave. De multiples petites rigoles d’irri¬
gation répartissent tour à tour, entre chaque propriétaire, l’eau des
torrents issus des hauteurs, d’un faible débit en ce moment et captés
à la limite supérieure de ce secteur très habité. Le sentier ne traverse
pourtant aucun village, l’habitat demeurant dispersé, mais côtoie
fréquemment des cases de branchages et de torchis et d’autres qui
ne sont en quelque sorte qu’une grande toiture de feuillage, en forme
d’obus, représentant sans doute le type local primitif.
Alors que dans les Andes de l’Ecuador, auxquelles correspond
par sa position le massif du Kilimandjaro, les derniers établissements
humains s’élèvent à près de 4.000 m., ils cessent déjà ici complète¬
ment vers 1.800 m. C’est à cette altitude, en effet, que l’on quitte
les dernières habitations et cultures, pour pénétrer dans la forêt.
Plus haut, la montagne est complètement déserte et ne connaît
aucune vie pastorale. Cette limite inférieure de la forêt n’a rien de
naturel, car avant d’être éliminée par l’homme, elle descendait
jusqu’au pied de la montagne, rejoignant les steppes des plaines.
Le caractère très humide de cette forêt d’altitude indique qu’elle
reçoit à certaines époques d’abondantes précipitations. Les arbres,
moyennement élevés, tortueux, sont couverts de Lianes et chargés
de longues Mousses, ainsi que de Fougères épiphytes. Aucun Pal¬
mier n’est visible. Un tapis de Sélaginelles s’étend sur le sol. A partir
- 263 —
d’environ 2.100 m. cette forêt est fréquemment interrompue par de
petites clairières où poussent de grandes Gleichenia. Au-dessus de
2.300 m. sa physionomie se modifie graduellement. Les Mousses
pendant aux branches des arbres sont remplacées par des Usnées
et des Bruyères arborescentes apparaissent, qui finissent bientôt
par former des peuplements très homogènes et denses, avec un sous-
bois formé principalement de Lycopodes. Les clairières se multi¬
plient à mesure que l’on s’élève. Des feux de forêt récents viennent
de ravager plusieurs de ces boisements de Bruyères, extrêmement
secs en ce moment.
On m’avait mis en garde à Nairobi contre l’inconvénient d’in¬
sectes piqueurs. En dehors de véritables essaims de mouches entraî¬
nés depuis l’étage inférieur habité, seuls des Taons, d’ailleurs très
harcelants, se montrent incommodants. En dehors des Oiseaux,
qu’on entend plus qu’on ne les voit, la zone forestière traversée
donne l’impression d’être pauvre en animaux. Vers 2.400 m. j’ai
noté des traces récentes d’Éléphants, mais sans en voir aucun. Je
signalerai simplement la présence d’un petit Caméléon, capturé
sur un buisson d’une clairière, vers 2.600 m. et qui est maintenant
au Vivarium du Jardin des Plantes.
Une clairière, plus importante que les autres, couverte de prairies
très fleuries, précède Bismarck Ifut, construite à l’orée d’un autre
lambeau de forêt. Les arbres isolés de ces prairies indiquent qu’elles
aussi ont été conquises autrefois par l’Homme sur la forêt, car nous
ne sommes pas encore ici à l’étage des prairies naturelles. Le refuge
est à 2.700 m. d’altitude. En fin d’après-midi la température est
de 15°, celle d’un ruisseau sortant de la forêt étant de 12°. Sans le
voile bleuté de la brume sèche qui estompe les lointains, la vue serait
très belle d’ici sur les plaines parsemées de montagnes qui s’étendent
au Sud-Est du Kilimandjaro. De nombreux petits cônes volcaniques
rompent la régularité des pentes inférieures et bordent le pied de
celui-ci. Quant au sommet, il est invisible de ce premier campement.
La seconde journée s’annonce aussi belle que la première, assez
fraîche au lever du jour (9°), tandis qu’une abondante rosée détrempé
les prairies. Il semble qu’à l’altitude où nous sommes, nous nous
trouvons déjà au-dessus de la zone où l’alizé se fait sentir en cette
saison. Dans les steppes surchauffées traversées pour atteindre le
pied du Kilimandjaro, de même qu’à Marangu et pendant la montée
en forêt, il soufflait avec force, cassant même des branches d’arbres,
tombées sur le sentier en plusieurs points. Plus haut, et même jus¬
qu’au sommet, sauf de légères risées par moments, nous trouverons
un temps splendide et parfaitement calme pendant tout le trajet,
contrastant avec le vent très fort des plaines.
La seconde étape débute par une rude montée à travers une forêt
grandiose et humide, curieuse avec ses longues touffes d’Usnées.
Le sous-bois est touffu, avec de belles Fougères et de grandes Cypé-
racées signalant des suintements d’eau. La lave affleure en quelques
endroits, sans présenter le moindre signe de latéritisation. Vers le
haut, la forêt passe une fois de plus à de grands boisements de
Bruyères, semblables à ceux déjà traversés plus bas, avec leur
habituel tapis de Lycopodes. Nous sortons définitivement de ceux-ci
vers 2.900 m., altitude marquant approximativement la limite
supérieure de la forêt sur le versant méridional du Kilimandjaro.
Le haut du massif apparaît dès lors entièrement. Au loin dans le
Nord-Ouest, encore distant d’une vingtaine de kilomètres à vol
•d’oiseau, surgit le cône tronqué, massif et régulier, un peu convexe,
du Kibo, frangé de glace au sommet (5.963 m.). Plus proche se dresse
le Mawenzi, sommet oriental, moins élevé (5.353 m.) mais plus élancé.
C’est un pic rocheux très dentelé, limité par de hauts escarpements
de lave rougeâtre, libres de glace, mais conservant quelques névés.
Il nous faut longer pendant plusieurs heures le pied du Mawenzi,
en montant désormais très progressivement à travers de vastes prai¬
ries naturelles, ponctuées de grosses touffes d’immortelles jaune-vif
au feuillage argenté. Très communes, celles-ci se suivent jusque
vers 4.000 m., associées plus haut à d’autres espèces d’immortelles.
Bien que ce soit la saison sèche, les plantes en fleurs sont nombreuses.
Il y a même là quelques Orchidées roses. Ces prairies, aux hautes
herbes beiges et drues, sont parsemées pendant un certain temps
encore par des Bruyères hautes de 7 à 8 m., isolées ou en bosquets,
toujours revêtues d’Usnées. Mais ces derniers arbres se raréfient
bientôt et disparaissent un peu au-dessus de 3.000 m.
Le sentier contourne quelques petits cônes de scories basaltiques,
autour desquels le sol est jonché de cristaux d’augite. Dans ces
prairies, la vie animale apparente se limite à de petits Lézards et
à de minuscules Rongeurs. Quelques Simulies tournent autour de
nous lors des haltes. Peu à peu les prairies cèdent la place à une
sorte de lande formée de plantes buissonnantes hautes de 2 à 3 m.,
plus courtes à mesure que l’on monte. Insensiblement la composi¬
tion de cette lande, entrecoupée de grandes herbes, se modifie avec
l’apparition de plantes nouvelles. Vers 3.500 m. ce sont les premières
Lobélias fleuries, longs fuseaux bleus de la taille d’un homme. Il faut
traverser ensuite plusieurs torrents provenant du Mawenzi, peu pro¬
fondément incisés dans la lave. La végétation est plus exubérante
dans les vallonnements humides qu’ils suivent et c’est dans l’un
d’eux, vers 3.600 m., que j’observe les premiers Séneçons. Les sur¬
faces rocheuses, rares jusqu’à présent, se multiplient, incrustées
de Lichens. Les pentes montrent peu à peu une configuration plus
accidentée. Le soleil est brûlant, mais la température agréable
(à 10 h. : 14°1 à 3.200 m. ; à 11 h. 15 : 18°, 1 à 3.600 m.). Dans le
courant de la matinée, comme chaque jour, de petits cumulus se
— 265 —
forment autour des deux sommets, dissimulant bientôt tout le haut
du Kibo. Peters Hut, terme de la seconde étape, est située à 3.800 m.
sur les pentes sud du massif, en face de l’échancrure s’ouvrant entre
les deux sommets du Kilimandjaro. Nous pouvons apercevoir de
là Moshi, entouré de cultures, le principal centre de colonisation
de la région du Kilimandjaro, à quelque 3.000 m. plus bas.
La végétation caractéristique des hautes montagnes africaines
se présente dans toute sa magnificence autour de Kibo Hut et un
peu au-dessus, jusque vers 4.000 m. b .Cette altitude est celle qu’at¬
teignent autour de Mexico les forêts de Pins et dans la Cordillère
des Andes, près de Quito, il y a par endroits encore des arbres à
ce niveau, mais ici rien de tel. Nous avons quitté les derniers arbres
véritables, des Bruyères, à 3.200 m. La végétation revêt ici des
aspects variés. Tantôt c’est une lande buissonnante, où dominent
les Philippia, qui ne dépassent guère 4.000 m., tantôt de grandes
prairies beiges qui rappellent étonnamment les paramos andins.
Ailleurs c’est un mélange des deux formations, avec une profusion
d’immortelles et dans les lieux les plus humides, au sol tourbeux,
des peuplements de grands Séneçons, assez différents les uns des
autres et représentés par diverses espèces. Ils ont de 3 à 5 m. Les
plus nombreux ont un tronc unique, mais d’autres sont ramifiés.
Ils forment par places des peuplements très denses, dans les ravins
principalement. Des Lobélias, mais en petit nombre, les accom¬
pagnent, recherchant également les prairies marécageuses.
Dans l’ensemble, cette végétation, bien qu’assez courte en dehors
des Lobélias et des Séneçons, et également des derniers buissons de
Philippia qui peuvent atteindre 1 m. 50, est très touffue. L’abondance
des Immortelles entre 3.600 et 4.100 m. lui communique souvent
un ton argenté. Les Insectes sont encore assez nombreux, représentés
par des vols de petits Moucherons, des Sauterelles et divers Coléop¬
tères. Les seuls Oiseaux aperçus se limitent à deux rapaces station¬
nant autour du campement.
Une brume froide et humide s’étend par moments sur la région,
quand des nuages glissent le long des pentes, faisant brusquement
tomber la température de plusieurs degrés. Le thermomètre indique
à 18 h. 7°. La nuit, comme les soirs précédents, dissipe tous les
nuages et sous le ciel très étoilé le rayonnement est intense à cette
altitude, s’accompagnant en cette saison de gelées quotidiennes.
Le lendemain matin ( — 0°5 à 6 h. 45). Les abords du refuge sont
hérissés de pipekrakes. Ces fines aiguilles de glace, longues de 3
à 4 cm. s’observent partout où le sol est nu entre les plantes. Ces
gelées nocturnes se font sentir jusque vers l’altitude de 3.500 m.
La troisième étape, pour gagner les pentes inférieures du Kibo,
1. Des spécimens de cette flore ont été récoltés et remis au Laboratoire de Phané-
rogamie.
266
n’offre pas plus que les précédentes la moindre difficulté. Elle est
simplement un peu pénible, l’effet de l’altitude commençant à se
faire sentir. Quelques prairies marécageuses, un peu après le départ,
montrent des flaques recouvertes d’une mince couche de glace.
Avant 4.000 m. ont disparu les dernières Lobélias, mais des Séneçons
forment encore plusieurs beaux peuplements, les derniers d’entre
eux se hissant jusque vers 4.200, à peu près à la limite supérieure
de la végétation qui disparaît ici au moins 300 m. plus bas que dans
les Andes sous la même latitude. Progressivement les plantes dimi¬
nuent de taille et se tapissent au sol. Nous cheminons maintenant
parmi des pentes franchement plus accidentées et rocheuses. D’an¬
ciennes coulées de lave très feldspathique présentent encore leur
surface cordée, mais ont été polies par endroits par les anciens gla¬
ciers et montrent des stries dirigées vers le Sud. La morphologie
glaciaire de toute cette région est typique, avec des niches et des
cirques bien conservés. Disparus du Mawenzi et retirés aujourd’hui
au sommet du Kibo, sauf sur les pentes ouest et sud de ce volcan,
où certains descendent encore au-dessous de 5.000 m., ils ont laissé
au S.-E. des traces manifestes de leur ancienne extension jusque
vers 3.700 m.
A 4.300 m. nous atteignons le vaste ensellement séparant le
Kibo du Mawenzi, auquel nous tournons dès lors le dos pour nous
rapprocher du sommet principal. Une plaine parfaitement nue et
remarquablement unie nous y conduit. Elle se relève imperceptible¬
ment jusqu’au pied du cône dont la hauteur propre est d’environ
1.500 m. La végétation, à peu près inexistante, se limite à de rares
touffes de Graminées et à des Composées étalées sur le sol. Très sec
en ce moment, celui-ci doit être parfois détrempé lors des pluies
ou à la fonte des neiges, à en juger par les limons abandonnés par
les torrents temporaires descendant des barrancos du Kibo et qui
viennent se perdre dans cette plaine. Grâce aux effets quotidiens
du gel et du dégel, des phénomènes de cryoturbation, reproduisant
en plus modestes ceux des régions circum-polaires, ont donné lieu
à la formation de sols polygonaux tout à fait caractéristiques, accom¬
pagnés, là où la pente s’accentue, de sols très régulièrement
striés.
En approchant du pied du Kibo l’uniformité de cette plaine est
rompue par la présence de nombreux blocs erratiques et de dépôts
morainiques.
Kibo Hut, le dernier campement est à 4.700 m., dans un des
ravinements inférieurs du Kibo. C’est à cette altitude que nous
trouvons les premières taches de neige, peu de chose et tout ce qui
subsiste de la dernière chute, sans doute déjà ancienne. A en juger
par l’aspect de la face orientale du Kibo, que j’ai en face de moi
et qui est la plus facile pour escalader ce sommet, la limite des neiges
267
persistantes est très élevée, se situant vers 5.750 m. 1. En fait, nous
atteindrons le rebord du cratère, à une altitude proche de celle-ci,
sans être contraints de marcher un seul instant sur de la neige,
pouvant facilement éviter les flaques subsistant çà et là, transfor¬
mées pour la plupart en glace.
En cherchant bien autour de Kibo Hut, je parviens à découvrir
sur les pentes rocailleuses quelques toutes dernières petites touffes
de Graminée et de Tussilage. Tandis qu’il faisait 3°8 dans le cou¬
rant de l’après-midi, il regèle déjà à partir de 17 h.
Les porteurs, qui en plus des vivres et des couvertures ont amené
jusqu’ici une provision de bois et d’eau, nous attendrons à Kibo
Hut, pendant que ma femme et moi, accompagnés d’un seul d’entre
eux, tenterons de gagner le sommet.
Vue d’en bas, la montée finale n’a rien d’impressionnant, si ce
n’est la raideur de la pente vers le haut du volcan. Ce parcours doit
être fait de nuit pour arriver au jour et n’être pas surpris par les
nuages au sommet.
C’est à 1 h. 30, cinq heures avant le lever du soleil, que nous
nous mettons donc en route le quatrième jour, éclairés par un der¬
nier quartier de lune et une lampe à pétrole. Il fait alors — 3°,
un temps parfaitement calme et pas un nuage, bien que l’on aperçoive
de lointains éclairs au S.-W. Tout va bien les deux premières heures,,
jusqu’à 5.000 m., mais ensuite la montée devient laborieuse du fait
de l’altitude et de la nature inconsistante du terrain. Très inclinées,,
les pentes sont formées de sable et de graviers volcaniques qui
paraissent résulter davantage de l’effritement de laves compactes
que de projections. Ces matériaux meubles, mêlés à de plus gros
blocs, s’éboulent continuellement sous vos pas. Pour éviter, dans
l’obscurité, de s’engager dans des escarpements de lave, qui sur¬
gissent de part et d’autre, il nous faut monter tout droit, mais avec
de constants arrêts. Aucune brise ne souffle, mais un imperceptible
courant d’air glacé glisse du sommet et le froid nous engourdit.
A 5.400 m., avant le jour, mon thermomètre indique — 10°. Le
soleil est déjà haut, lorsque nous parvenons au sommet du cratère,
à Gillmans Point, à près de 5.800 m. Vis-à-vis, le Mawenzi nous
présente de belles niches glaciaires, mais vides. Les détails de son
sommet sont extrêmement nets, car il émerge du voile de brume
sèche qui s’élève en une nappe très régulière jusqu’à 5.000 m.
Ce voile est gênant pour distinguer les détails de la plaine aride qui
entoure le Kilimandjaro.
Le rebord le plus élevé du cratère, le Kaiser Wilhelm Peak, proche
de 6.000 m., se trouve plus au S.-W. et forme un rempart dominant
d’environ 200 m. le fond de celui-ci. Sans chercher à l’atteindre,
1. Elle se tient à un niveau inférieur sur les autres faces, descendant vers 5.300 m.
à l’Ouest.
268 —
ce qui à cette altitude demanderait certainement encore 2 heures
de marche, apparemment sans grande difficulté, mais avec la pro¬
babilité de voir les nuages s’amonceler avant d’y parvenir, nous
nous bornons à escalader une arête rocheuse où sont bien visibles
les très beaux rhombenporphyres qui forment le haut du volcan.
Ils sont remarquablement riches en gros cristaux gris clair d’anor-
those, libérés en grand nombre par endroits par la désagrégation
de la lave. De cet escarpement situé à un peu plus de 5.800 m.,
la vue est grandiose sur le cratère éteint couronnant le Kibo. Peu
profond et facilement accessible, il a près de 2 km. 500 de diamètre
et présente une configuration assez accidentée, avec un cratère
d’explosion emboîté dans sa partie nord. Une enceinte irrégulière,
ébréchée en plusieurs points, entoure le grand cratère terminal,
partiellement libre de glace et même de neige actuellement, bien
que celle-ci le blanchisse à peu près entièrement d’ordinaire.
Une calotte de glace coiffe partiellement le haut du Kibo, surtout
développée dans la partie nord du cratère, qui n’est souillée par
aucun débris morainique. La fusion de cette calotte, sous l’effet
du soleil équatorial, lui communique une surface extrêmement
irrégulière, ce type d’ablation aboutissant à la formation d’une
multitude de petits piliers verticaux ( penintentes ) typiques des gla¬
ciers tropicaux. La perméabilité des laves sous-jacentes fait que les
eaux de fonte s’infiltrent aussitôt, sans donner naissance au moindre
torrent permanent sur les pentes du cône, du moins à l’Est. Débor¬
dant sur les pentes externes, la calotte du Kibo dessine sur celles-ci
une suite de festons inégalement développés, qui alimentent plu¬
sieurs langues glaciaires très crevassées et bien individualisées. Elles
s’abaissent sur les versants sud et ouest de la montagne jusque
vers 4.700 m., mais font défaut du côté oriental.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
— 269
Étude d'une collection de Chiroptères
du Rio Ucayali, Pérou
Par Jean Dorst.
Le Muséum a récemment acquis une petite collection de Mammi¬
fères collectés dans la région du Rio Ucayali, dans l’Est du Pérou,
et plus spécialement dans la région de Pucallpa. Il nous a paru
intéressant de signaler les Chiroptères faisant partie de cette collec¬
tion, en complément de l’importante liste des Mammifères ayant
fait l’objet d’un travail récent de C. C. Sanborn (J. Mamm., 30, 1949,
277-288).
D’une manière générale, la faune de la région de Pucallpa, située
sur le versant oriental des Andes, est nettement amazonienne. C’est
une faune forestière, comme l’atteste la présence parmi les espèces
collectées de types propres à ce biotope. Les Chauves-souris signalées
ont pour la plupart une vaste distribution dans la région néo-tro¬
picale h
Emballonuridés.
Saccopteryx bilineata (Temm.).
3 spécimens : 1 £ Pucallpa, mai 1951 ; 2 ÇÇ juillet 1951, mars 1952.
Long, avant-bras 2 : 46, 5-48, 5.
Cette espèce caractérisée par sa grande taille, sa coloration foncée
sur laquelle tranchent deux raies blanches, peuple une vaste étendue
en Amérique du Sud, allant depuis le Sud du Mexique jusqu’au
Brésil.
Saccopteryx leptura (Schreber).
4 spécimens : 2 ££ Pucallpa, juin 1951, mars 1952 ; 2 Pucallpa,
août 1951, mars 1952.
Long, avant-bras : 37, 2-39, 5.
Cette espèce, répandue depuis Panama jusqu’au S. W. du Pérou
et au N.-E. du Brésil, n’est connue du Pérou que de Bellavista,
1. Parmi les Mammifères appartenant à d’autres groupes que les Chiroptères,
signalons en particulier le Cyclopes didactylus (L.), curieux Edenté Xénarthro dont la
distribution s’étend à travers tout le massif forestier sud-américain. La détermination
subspécifique de ce sujet présente quelque difficulté ; il semble avoir quelque parenté
avec la forme eva Ths, décrite du N. W. de l’Ecuador.
Parmi les Mammifères plus ubiquistes, faisons mention de spécimens de Raltus
rattus (L.), déjà signalé dans la région par Sanborn, mais qui pas encore trouvé
jusqu’ici à Pucallpa même d’où proviennent nos sujets.
2. En mm.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 3, 1953.
— 270
dans la partie orientale, et dans la région de Pucallpa (Yarinacocha,
Sanborn).
Peropteryx m. macrotis (Wagner).
2 spéciniens : 1 Pucallpa, mars 1952 ; 1 Ç Pucallpa, mars 1952.
Long, avant-bras : 46, 2-47, 6.
Cette Chauve-souris, répandue en Amérique depuis le Guatemala
jusqu’au Matto Grosso, est connue au Pérou à Matchu-Picchu,
S. Pérou, et dans la région de l’Ucayali (nos spécimens constituent
le troisième record pour cette région).
Noctilionidés.
Noctilio albiventer Spix.
5 spécimens : 3 Pucallpa, mars 1950, mai 1951, avril 1952 ;
2 ÇÇ Pucallpa, novembre 1950, juillet 1951.
Long, avant-bras : 66-69.
Cette espèce, qui se distingue très aisément de son congénère
Noctilio leporinus par une taille inférieure et surtout par un pied
plus réduit par rapport à la taille de l’animal (le pied est énorme
chez leporinus).
La coloration des parties supérieures est assez variable : deux
des individus de la série sont brun roux foncé, un peu plus clair sur
la tête et la nuque, avec le dessous du corps nettement plus clair,
surtout sur le haut de la poitrine. Les trois autres sont nettement
plus foncés, notamment sur les épaules et le dos qui sont brun foncé
mêlé de roussâtre.
Phyllostomidés.
Tonatia amblyotis (Wagner).
6 spécimens : 1 <$ Pucallpa, novembre 1950 ; 5 $Ç Pucallpa,
novembre 1950, Chanchamayo, juillet 1949.
Long, avant-bras : 52-53, 5.
Cette espèce se distingue de ses proches par ses grandes oreilles
et la conformation de son crâne qui présente une notable constriction
post-orbitaire. La série est très homogène et ressemble en tous points
à une série provenant d’Ecuador, si ce n’est que les animaux péru¬
viens sont très légèrement plus petits (avant-bras : 52-53 au lieu
de 54-56). Mais cette différence minime n’a bien entendu aucune
signification systématique. Cette espèce ne présente d’ailleurs aucune
variation géographique.
Phyllostoma hastalum (Pall.).
5 spécimens : 3 Pucallpa, novembre 1950, janvier, août 1951 ;
2 Pucallpa, novembre 1950.
Long, avant-bras : 82-88, 5.
271 —
Cette espèce de grande taille signalée notamment au Brésil, en
Bolivie et au Pérou, est propre aux régions boisées qu’elle ne quitte
pas et où elle mène une vie arboricole.
Quatre des individus de notre série ont une coloration brun noi¬
râtre foncé, plus claire sur le dessous du corps ; le quatrième individu
est au contraire marron, avec même une teinte roussâtre sur le
dessous du corps. Comme chez de nombreuses espèces de Chauves-
souris, il existe chez cette espèce un dimorphisme de coloration que
l’on observe parmi les individus d’une même localité.
Carollia perspicillata (L.)
(= Hemiderma brevicauda (Wied)).
1 spécimen : Pucallpa, décembre 1951.
Long, avant-bras : 42.
Desmodontidés.
Desmodus rotundus (E. Geoffroy St Hilaire).
1 spécimen : Pucallpa, janvier 1952.
Long, avant-bras : 57.
Vespertilionidés.
Myotis n. nigricans (Max.).
3 spécimens : 1 $ Pucallpa, mars 1951 ; 2 ÇÇ Pucallpa, mars,
juin 1951.
Long, avant-bras : 34,5.
Myotis albescens (E. Geoffroy).
1 spécimen : $ Pucallpa, décembre 1950.
Long, avant-bras : 33,8.
Eptesicus sp.
1 spécimen : Ç octobre 1951, Pucallpa.
La systématique des Eptesicus néo-tropicaux n’est pas pleinement
satisfaisante à l’heure actuelle. Comme nous manquons de matériel
de comparaison, nous préférons ne pas donner de nom spécifique
à ce sujet dont la coloration est brun noirâtre sur les parties supé¬
rieures, plus clair sur le dessous du corps (terminaison beige clair
des poils).
Molossidés.
Molossus obscurus (E. Geoffroy).
1 spécimen : Pucallpa, septembre 1951.
Long, avant-bras : 41,6.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux ) du Muséum.
— 272 —
Ébauche de dispositif compresseur de la glande venimeuse
chez un Serpent opisthoglyphe de e Amérique du Sud,
Tomodon dorsatus D. et B.
Par J. Anthony.
Chez les Serpents venimeux les plus évolués, Protéroglyphes et
Solénoglyphes, certaines libres du muscle temporal antérieur, au
lieu de descendre directement du crâne à la mandibule comme chez
les Serpents inférieurs, entourent, à mi-chemin, le pôle postérieur
de la glande venimeuse, de sorte que leur contraction au moment
de la morsure facilite l’excrétion du venin. Les Protéroglyphes pos¬
sèdent habituellement (Hydrophidés, Elapinés, Najinés) un temporal
antérieur transversalement divisé en deux parties. Toutes ses fibres
supérieures, nées du post-frontal et de la crête pariétale, se terminent
à la face interne et autour de l’extrémité postérieure de la capsule
glandulaire. Et c’est également de la capsule que se dégagent les
fibres inférieures, pour se rendre à la face externe de la mandibule,
au niveau de la portion moyenne de l’articulaire. La glande se place
en somme comme un « relai » (M. Phisalix) sur le trajet du muscle.
Le temporal antérieur des Solénoglyphes (notamment la Vipère
aspic et les Crotalidés), chez qui l’ensemble de l’appareil venimeux
atteint son plus haut degré de perfection, se présente différemment.
Une partie de ses fibres — les plus postérieures pour M. Phisalix ;
les plus antérieures pour G. Haas — conservent une disposition
primitive et vont de la crête pariétale à l’articulaire, en croisant la
face interne de la glande. Les autres perdent leurs insertions crâ¬
niennes. Elles les reportent sur la face externe de la glande, à son
extrémité antérieure. De là, elles se portent presque horizontalement
en arrière, cravatent le pôle postérieur de la glande, passent à la face
profonde du faisceau précédent et se terminent en avant de lui sur
l’articulaire. Elles jouent un rôle particulièrement efficace dans
l’évacuation du venin.
On admet classiquement que les Opisthoglyphes n’offrent pas
de remaniements musculaires de ce genre. Leur temporal antérieur,
identique à celui des Boïdés et des Colubridés les moins avancés en
organisation, dessine un arc simple, déprimé en regard de l’angle
de la bouche. Pourtant, en étudiant l’appareil de la morsure de
Tomodon dorsatus, nous avons relevé une exception à la règle, sur
un seul exemplaire du reste et uniquement du côté droit. Cet aspect
atypique se présentait de la manière suivante :
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 3, 1953.
273
Vue latérale droite des muscles temporaux et de leurs rapports chez Tomodon dorsa-
tus D. et B. — En haut, aspect habituel. En bas, disposition exceptionnelle.
1, temporal antérieur ; 1', son faisceau anormal ; 2, temporal moyen ; 3, temporal
postérieur ; 4, digastriques ; 5, cervico-squamosal ; 6, ligament postérieur de la
glande venimeuse ; 7, glande temporale antérieure ; 8, glande de Harder ; 9, glande
venimeuse ; 10, glande labiale supérieure. G. N. X 5 environ.
274 -
La majorité des fibres reproduisaient exactement la disposition
que l’on observe pour la totalité des muscles dans les formes Opistho-
glyphes en général. A partir de leurs insertions crâniennes, elles
descendaient à la face superficielle de la glande de Harder, puis à
la face profonde de la glande venimeuse, pour gagner ensuite l’arti¬
culaire. Mais un peu au-dessus du bord supérieur de la glande veni¬
meuse, les fibres les plus antérieures, représentant environ le quart
de la masse musculaire entière, se détachaient des autres, croisaient
superficiellement la moitié supérieure de la glande et venaient se
terminer à la face profonde de la peau, immédiatement en avant
des insertions cutanées du « ligament postérieur de la glande veni¬
meuse ». Ainsi prise entre les deux faisceaux la glande doit se trouver
comprimée lors de la contraction du muscle.
Nous nous trouvons donc en présence d’une variation individuelle
réalisant un progrès morphologique normalement inconnu chez les
Opisthoglyphes et qui s’affirmera seulement dans les types ultimes
de la série ophidienne. Il nous paraît utile d’ajouter que par d’autres
propriétés anatomiques, constantes celles-là, Tomodon dorsatus se
situe hiérarchiquement à une place privilégiée parmi les Opistho-
glyghes. Nous faisons allusion à la brièveté remarquable de ses
maxillaires supérieurs, à la longueur exceptionnelle de ses crochets
venimeux, à l’aspect rudimentaire et au nombre réduit — quatre
ou cinq — de ses dents maxillaires non venimeuses. Il serait inté¬
ressant de pouvoir contrôler si d’autres Opisthoglyphes à maxillaires
très courts, tels que Miodon D. et le rarissime Aproterodon V. sont
capables d’une différenciation similaire de leur muscle temporal
antérieur. Nous n’y manquerons pas à l’occasion.
Nous n’avons relevé dans la littérature aucune observation rappe¬
lant la nôtre. Radovanovic (1935) a bien décrit autrefois, chez
un Naja, des fibres du temporal antérieur croisant la face externe
de la glande venimeuse. Mais ces fibres appartenaient à la partie
postérieure du muscle et se rendaient, du reste, à la mandibule.
Nous pensons en réalité que le temporal antérieur de notre Tomodon
dorsatus anormal ne saurait être rapproché, ni du type protéroglyphe,
ni du type solénoglyphe. Il s’agit d’une spécialisation beaucoup
moins poussée, mais qui n’annonce en rien l’un ou l’autre de ces
deux états.
Laboratoire d,' Anatomie Comparée du. Muséum.
INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
Haas (G.), 1930 a. — Ueber die Kaumuskulatur und die Schadelmechanik
einiger Wühlschlangen. Zool. Jahrb. ( anat .), 52 : 95-218, 74 fig.
— 1930 b. — Ueber die Schadelmechanik und die Kiefermuskulatur
einiger, Proteroglypha. Zcol. Jahrb. (anat.), 52 : 347-404, 38 fig.
— 275 —
— 1938. — A Note on the Origin of Solenoglyph Snakes. Copeia, 2,
73-78, 8 fig.
Phisalix (M.), 1922. — Animaux venimeux et venins. Vol. II, Paris,
Masson et Cie, xii-864 p., 521 fig., 17 pl.
Radowanowitsch (M.), 1935. — Anatomische Studien am Schlangen-
kopf. Jena. Zeitschr. Naturw., 69, 321-422, 83 fig., pl. 5.
Vanzolini (P. E.), 1947. — Sobre um novo género e espécie de Colu-
brideo opistoglifo, Aproterodon clementei. Papeis avulsos Départ.
Zool. Sao Paulo, 8, n° 14, 181-187, 4 fig.
— 276 —
La classification de la famille des Trichoniscidae
(Crustacés : Isopodes terrestres)
Par A. Vandel.
CORRESPONDANT DU MUSÉUM
La famille des Trichoniscidae s’est enrichie, en ces dernières
années, de très nombreux genres et espèces dont l’exacte classifi¬
cation représente une tâche délicate. Je n’envisagerai, pour l’ins¬
tant, que la sous-famille des Trichoniscinae. J’ai déjà proposé, à
plusieurs reprises (Vandel, 1943, p. 81; 1946 a, p. 53; 1946 b,
p. 147 ; 1950, p. 188) une classification de cette sous-famille ; mais
il convient de la constamment améliorer et compléter. La connais¬
sance que j’ai acquise de quelques types américains me permet
de modifier mes premiers essais et de répartir les Trichoniscinae
en trois tribus correspondant aux trois stades d’évolution du pléo-
pode 1 mâle.
Première Tribu.
Cette première tribu se caractérise de la façon suivante : exopodite
du pléopode 1 mâle lobé ou fendu à son extrémité ; endopodite
du même appendice unisegmenté, soit petit et ovoïde (Protricho-
niscus), soit plus généralement en forme de lame allongée, mais
toujours dépourvu de tige terminale.
C’est un groupe primitif, ancien, à répartition mésogéenne, s’éten¬
dant du Caucause à la côte américaine du Pacifique. Il comprend
les quatre genres : Protrichoniscus Arcangeli, Finaloniscus Brian,
Escualdoniscus Vandel et Caucasonethes Verhoeff ; il se pourrait
que deux genres encore incomplètement connus, Brackenridgia
Ulrich et Cylindroniscus Arcangeli appartiennent à cette tribu.
Deuxième Tribu.
Cette tribu est caractérisée par la constitution de l’endopodite
du pléopode 1 mâle qui se termine par une tige plumeuse, ou plus
rarement par un bâtonnet représentant la première ébauche de
l’appareil paracopulateur (cette différenciation s’est produite à plu¬
sieurs reprises, dans des lignées parallèles). Cette tribu, la plus riche
en genres et en espèces, se divise en cinq légions.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 3, 1953.
277
Légion I. — • Ce groupe correspond à un ensemble de formes pri¬
mitives chez lesquelles le premier et le second pléopodes mâles ont
conservé des formes simples, ne présentant jamais de différenciations
très poussées. Les représentants de cette Légion se rattachent à
ceux de la première Tribu ; par ailleurs, ils ont probablement donné
naissance, en suivant des voies divergentes, aux représentants des
Légions suivantes.
Cette Légion comprend les genres suivants : Spelaeonéthes Verhoefï,
Libanonethes Vandel, Protonethes Absolon et Strouhal,- Alpioniscus
Racovitza (y compris le sous-genre Illyrionethes Verhoefï) et A e go-
ne thés Frankenberger. Le genre Titanethes Schiôdte qui se rattache
aux formes précédentes s’en distingue par le fait que la tige de l’en-
dopodite du pléopode 1 mâle s’est transformée en un bâtonnet.
Légion IL — • Ce groupe est caractérisé par le fait que l’exopodite ♦
du pléopode 1 mâle est muni de 2 — ou plus rarement de 3 — tiges
ciliées. Ce groupe, à dispersion de type atlantique, est propre à l’Eu¬
rope occidentale. Il renferme trois genres qui correspondent à trois
types d’évolution différents : Trichoniscoides Sars, correspondant
au type primitif ; M etatrichoniscoides Vandel, très voisin du précé¬
dent, mais dont l’endopodite du premier pléopode mâle se termine
par un bâtonnet ; Scotoniscus Racovitza, caractérisé par l’exopodite du
premier pléopode mâle muni de trois tiges ciliées, et par l’endopodite
du second pléopode terminé par un organe très complexe et évasé.
Cette Légion a fait F objet d’une révision récente (Vanoel, 1952).
Dans toutes les autres Légions, l’exopodite du premier pléopode
mâle ne porte qu’une seule tige ou pas de tige.
Légion III. — Ce groupe est caractérisé par la différenciation
fort complexe de l’endopodite du pléopode 2 mâle qui s’évase en
entonnoir (évolution parallèle à celle de Scotoniscus). Cette légion
ne renferme que le genre Hyloniscus Verhoefï, à répartition sud-
orientale et balkanique.
Légion IV. — Cette Légion est caractérisée par les formes très
particulières, et souvent fort complexes, qu’acquiert l’exopodite du
premier pléopode mâle. Cette Légion renferme un groupe balkanique
( Balkanoniscus Verhoefï et Bureschia Verhoefï) et un groupe d’ori¬
gine tyrrhénienne ( N esiotoniscus Racovitza, Catalauniscus Vandel,
Bergamoniscus Brian et Vandel, Oritoniscus Racovitza et Phyma-
toniscus Racovitza). Les deux genres Balkanoniscus et N esiotoniscus
paraissent voisins l’un de l’autre. Dans le genre Murgeoniscus
Arcangeli, la tige de l’endopodite du premier pléopode mâle se trans¬
forme en bâtonnet, (comme chez Titanethes et M etatrichoniscoides).
Légion V. — L’endopodite du premier pléopode mâle se termine
par une tige dont les poils agglomérés constituent une palette ovoïde.
Bulletin du Muséum., 2e série, t. XXV, n” 3, 1953.
18
— 278 —
Cette Légion ne renferme que le genre Androniscus Verhoeff, d’ori¬
gine alpine.
Troisième Tribu.
Cette Tribu renferme les Trichoniscinae les plus évolués chez
lesquels l’endopodite du premier pléopode mâle est transformé en
un véritable organe paracopulateur. Les représentants de cette
Tribu annoncent le type structural qui sera réalisé dans la sous-
famille des Haplophthalminae.
Cette Tribu comprend un groupe propre aux régions intéressées
par les plissements alpins (T richoniscus Brandt, Turkonethes Verhoeff
et Stylohylea Verhoeff) et un groupe à répartition atlantique ( Mik -
toniscus Kesselyak).
BIBLIOGRAPHIE
Vandel (A.). — 1943. — Essai sur l’origine, l’évolution et la classifica¬
tion des Oniscoidea (Isopodes Terrestres). Bull. biol. France. Bel¬
gique Suppl. XXX, 136 p. ; 77 fig.
Vandel (A.). — 1946 a. — Espèces françaises, nouvelles ou peu connues,
de Trichoniscidae (Isopodes Terrestres) (Deuxième Partie). Bull.
Soc. Zool. France. LXXI, pp. 53-72 ; 21 fig.
Vandel (A.). — 1946 b. — - Crustacés Isopodes terrestres (Oniscoidea)
épigés et cavernicoles du Portugal. Étude des récoltes de M. A. de
Barros Machado. Anaïs Facult. Cienc. Porto, XXX, pp. 135-427 ;
158 fig.
— 279 —
Nouvelles observations
sur Penthaleus major (Dugès) (Acarina)
Par Marc André.
Les représentants de cette espèce n’ont été trouvés, pendant
longtemps, que dans les lieux humides, parmi les mousses ou sous
les pierres sur la terre nue. Ce n’est qu’en 1908 que l’Acarien appa¬
rut, pour la première fois en nombre immense, dans les cultures
de Pois ( Pisurn sativum L.) de la presqu’île de Gien, près d’Hyères
(Var), causant une véritable invasion (déjà signalée deux ans aupa¬
ravant, mais avec des proportions beaucoup moindres) qui dévasta
les semis de ces primeurs.
Dans un travail précédent (1932, p. 284), nous avons signalé
l’importance des dommages, parfois considérables, provoqués en
France par ce parasite phytophage, décrit et figuré l’espèce qui était
jusqu’alors fort mal connue, et donné une mise au point de l’ensemble
des observations publiées par différents auteurs.
Le but de la présente note est de faire connaître la répartition
géographique actuelle du P. major et d’indiquer les nouvelles obser¬
vations que nous avons eu l’occasion d’effectuer au cours de ces
dernières années.
W. W. Froggatt (1921, p. 33) décrivait, sous le nom de N oto¬
phallus bicolor une espèce d’Acarien attaquant les plantations
d’ Avoine (Avenu sativa L.) en Nouvelle-Galles du Sud. Plus tard
H. Womersley (1933, p. 108) signalait cette même forme dans la
région de Cape Town, en Afrique du Sud, ainsi que dans certains
états d’Australie. Ce dernier auteur donnait une nouvelle description
et des figures détaillées de l’espèce, reprenait le nom générique de
Penthaleus et admettait que P. bicolor (Frog.) devait, sans doute,
être synonyme de P. major (Dugès).
Depuis cette époque nous avons, avec Womersley, fait un échange
de collections et comparé entre eux les exemplaires d’Afrique du
Sud, d’Australie et de France. Ces examens nous ont prouvé qu’il
n’y avait aucune différence morphologique entre P. bicolor (Frog.)
et l’espèce européenne, P. major (Dugès) L
D’autre part, selon E. W. Baker (1936, p. 421), Notophallus
1. H. Womersley (1933) signale la présence de cette même espèce en Afrique du
Sud, dans la région de Cape Town.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, u° 3, 1953.
— 280 —
dorsalis Banks, 1902 et N. viridis Banks 1917 doivent également
être considérés comme synonymes de Penthaleus major (Dugès).
Selon G. R. Wallace (1940, p. 431) ce phytophage se rencontre
dans toutes les parties Est de la Nouvelle Galles du Sud et Smith
l’a signalé également dans le Queensland du Sud ; de nombreuses
observations indiquent que cette invasion prend les proportions
d’un véritable fléau, principalement à Victoria, Nouvelle Galles
du Sud, Queensland et Tasmanie. L’espèce n’est pas originaire
d’Australie, sa présence résulte d’une introduction accidentelle et
elle est rapidement devenue, dans de nombreuses régions agricoles
d’Australie, responsable de pertes importantes dans les pâturages
et les cultures fourragères.
En Amérique, G. F. Knowlton (1947, p. 755) signale des dégâts
sensibles provoqués, dans l’état de l’U.tah, par cette même espèce
s’attaquant alors (en mars-avril) aux champs de Blé ( Triticum sati-
vum Lam.). E. O. Essig (1939, p. 507) et R. E. Campbell (1941,
p. 312), dénoncent cet Acarien comme une calamité en Californie ;
dans cette contrée il détruit les Pois et se nourrit également sur le
Trèfle, l’Avoine, la Moutarde sauvage et le Lupin.
E. W. Baker (1946, p. 421) l’accuse de causer de sérieux dommages
au Blé dans certaines contrées du Texas et on l’a trouvé, de plus,
en Arizona et dans l’Oklahoma sur le Blé et l’Orge.
P. major a été rencontré également au Japon (J. Tamura, 1940,
p. 2280), dans la région d’Ibaragi.
Depuis 1932, cette espèce nous a été signalée à nouveau, en France,
dans le département du Var où elle occasionnait encore, en 1936,
des dommages importants dans la région d’Hyères, parmi les cul¬
tures de Pois ; Tannée suivante (1937) nous avons reçu des échan¬
tillons des environs de Perpignan (Pyrénées-Orientales) où l’Acarien
s’attaquait aux légumes et plus particulièrement aux salades ; cette
même année quelques dégâts étaient également observés dans la
région de Narbonne (Aude) parmi les cultures de primeurs.
Par contre P. major nous fut, pour la première fois, signalé dans
un champ d’avoine en février 1946. Il occasionna des pertes consi¬
dérables dans le département de l’Aude et, l’année suivante nous
avons pu observer de sérieux dommages dans un champ d’avoine
du département de l’Hérault.
Jusqu’ici l’espèce ne s’était pas encore manifestée en Afrique du
Nord. En 1939 nous en avons reçu de nombreux échantillons pro¬
venant de Zemmora (département d’Oran) où des dégâts assez sérieux
avaient été constatés dans les emblavures.
En 1950, M. P. Frézal, du Service de la Protection des Végétaux
— 281
à Alger; nous a communiqué des exemplaires de cette même espèce
récoltés sur des feuilles de Blé à Zeraghana, à 40 km. à l’Ouest de
Constantine ; dans cette localité les Penthaleus furent observés pour
la première fois le 20 mars 1950 au stade de début de la montaison.
Cette fois l’importance de l’attaque fut négligeable et la présence
des parasites n’entraînait aucun dépérissement appréciable de la
plante hôte (Blé dur, variété locale Bidi 17).
D’autre part, cette année même, M. Frézal vient de me soumettre
un lot du même parasite, capturé sur des surfaces importantes et
causant des pertes très sensibles sur des Céréales de la région d’Aïn-
Kerma (Algérie).
Cette nouvelle invasion apparut le 28 mars sur la même variété
(Blé dur, bidi 17) au stade de la montaison et détermina un
brusque jaunissement des touffes. Les taches furent observées par
plaques de quelques mètres carrés réparties sur une superficie de
4 hectares. Les Acariens se présentaient en nombre considérable
sur chaque pied et, par endroits, plusieurs centaines recouvraient
le feuillage. Le développement extrêmement rapide des dégâts a
motivé un traitement au parathion qui a enrayé complètement
l’attaque.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
Les références concernant les publications antérieures à 1932
se trouveront dans la note que nous avons publiée, à
cette époque, dans le Bulletin du Muséum.
1932. André (M.). — Note sur un Acarien ( Penthaleus major Dugès)
nuisible aux plantes potagères. Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2e s., IV,
pp. 284-291, fig. 1-8.
1946. Baker (E. W.). — New species of North and Central American
mites of the family Penthaleidae (Acarina). Journ. Washington
Acad. Sci., t. 36, pp. 421-425.
1941. Campbell (R. E.), — Further notes on the blue oat or pea mite,
Penthaleus major (Dugès), in California. Bull. Dept. Agric. Calif.,
t. 30, pp. 312-314.
1939. Essig (E. O.). — The Blue Oat or Pea Mite, Penthaleus major
(Dugès) in California. Bull. Dept. Agric. Sacramento Cal., t. 28,
pp. 507-508, 1 fig.
1921. Froggatt (W. W.). - — • The Blue Oat Mite ( Notophallus bicolor,
ri. sp.) . Agric. Gaz. Sydney, t. 32, pp. 33-34, figs.
1947. Knowlton (G. F.). — Blue oat Mite damage to Wheat in Utah.
Journ. Econ. Ent., t. 40, pp. 754-755.
1949. Middlekau (W. W.) et Pritchard (A. E.). — Field tests to control
— 282
the mite Penthaleus major. J. Econ. Ent. Menasha, Wis., t. 42,
p. 852.
1940. Tamura (I.). — - Control experiments with Penthaleus haematopus
Koch, which occured in Ibaragi Préfecture. Agric. Hort. Tokyo,
t. 15, pp. 2280-2286, 5 fig. (en japonais).
1940. Wallace (C. R.). Red Legged earth mites. Their occurence and
control in New South Wales. Agric. Gaz. N. S. W., t. 51, pp. 431-
433, 2 fig.
1933. Womersley (H.). — On some Acarina from Australia and South
Africa. Trans. Roy. Soc. South Australia, t. 57, pp. 108-112.
1935. Womersley (H.). — On the name of the “ Rlue oat Mite ” of Aus¬
tralia. Bull. Entom. Res., t. 26, p. 163.
1941. Womersley (H.). — The Red-legged Earth-Mites (Acarina, Pentha-
leidae) of Australia. Tram. Roy. Soc. South Austr., t. 65, pp. 292-294.
— 283
TaNAUPODUS PASSIMPILOSUS BeRLESE 1910,
Thrombidion peu connu et nouveau
POUR LA FAUNE FRANÇAISE
Par Marc André.
A. Berlese a créé en 1910, sous le nom de passimpilosus, une
nouvelle espèce de Tanaupodus représentée par un seul échantillon
recueilli dans les mousses à Bevagna (Ombrie). Ultérieurement cette
même forme fut retrouvée en Suisse, à Salvatore et Col de Chaude
(1900 m.), puis J. Cooreman découvre, le 26-V-1939, une unique
femelle aux environs de Hockai (Belgique). Enfin Z. Feider assimile
à cette espèce un exemplaire trouvé dans une touffe de Vaccinum
vitis idaea, le 15-viii-1948, à Muntele Ceahlàu (Boumanie). C. Will-
mann signale la capture d’un autre individu, le 29-vi-1912, dans la
région de Bjelasnica (sud de la Bosnie).
Au cours de recherches effectuées dans les Pyrénées-Orientales
F. Grandjean découvrit à Collioures (mai 1935) parmi des débris
végétaux, sous des Cystes, près de la mer, un exemplaire femelle
(ovigère) de cette même espèce. Cet individu constitue le premier
représentant de l’espèce trouvé en France.
J. Cooreman et Z. Feider donnent une excellente description
des individus qu’ils ont étudié mais nous croyons cependant utile
de signaler, dans cette note, les principaux caractères présentés par
l’échantillon que M. F. Grandjean nous a obligeamment commu¬
niqué.
i
Tanaupodus passimpilosus Berlese.
1910 Berlese, Brevi diagnosi, Redia, VI, 2, p. 354 ; 1912 Trombidiidae,
Redia, VIII, 1, p. 34, fig. 10 ; 1928 Viets, Zur Mikrofauna einer Quelle
auf der Insel Herdlabei Bergen (Norwegen), in : Bergens Mus. Aarbok,
nr. 5, p. 15 ; 1929 ViTzb-HUM, in : Tierw. Mitteleur., V. 3, p. vu, 63 ;
1941 Willmann, Die Acari der Hôhlen der Balkanhalbinsel, in : Stud.
Karstforsch. Hohlenk., Biol., ser. 8, p. 60 ; 1943 Cooreman, Note sur
la faune des Hautes-Fagnes en Belgique, XII, Acariens (Trombidiformes),
Bull. Mus. Roy. Hist. nat. Belgique, XIX, p. 10, pl. III, fig. 1 ; 1950
Feider, Câteva Trombidiidae noi §i rare, An. Acad. Repub. pop. Romane,
III, p. 5, pl. II, fig. 10-20.
L’idiosoma atteint une longueur de 960 p ; sa largeur est de 520 p.
L’hystérosoma renferme quatre œufs dont le diamètre est de 140 p.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 3, 1953.
Il est de forme subcylindrique, mais largement arrondi à son extré¬
mité postérieure. Le bord antérieur est nettement marqué par un
sillon qui le sépare du propodosoma. Les bords latéraux ne sont pas
rentrés en arrière des épaules, de sorte que celles-ci se montrent assez
peu saillantes.
La face dorsale de l’hystérosoma est recouverte d’une pilosité
consistant en nombreux poils simples, spiniformes, relativement
courts et couchés vers l’arrière. Chacun d’eux s’insère sur une
excroissance cuticulaire constituant un petit scutum saillant, ellip-
Tanaupodus passimpilosus Berlese.
1, face dorsale ; 2, tibia et tarse I 3, tibia et tarse du palpe ; 4, poil dorsal.
tique, de forme assez irrégulière ; leur diamètre est d’environ 12 u.
La dimension des poils est variable : dans la région antérieure
ils ne dépassent pas 15 y et augmentent graduellement de longueur
jusqu’à atteindre 25 u au bord postérieur de l’abdomen.
La face ventrale est entièrement recouverte de poils semblables
aux dorsaux mais de moindre longueur.
Sur la face dorsale du propodosoma les poils, de même type que
ceux de l’hystérosoma, sont moins denses. On distingue en outre,
près des bords latéraux, de chaque côté, à peu près à mi-hauteur
du propodosoma, deux yeux sessiles. La crête métopique est linéaire,
bifurquée à son extrémité postérieure ; sa longueur atteint 170 |x.
— 285 —
Les soies pseudostigmatiques, insérées un peu en arrière du milieu
de la crête, sont lisses : leur longueur est de 85 |x.
Les pattes se présentent dans l’ordre de grandeur suivant :
IV-I-III-II.
Chez celles de la première paire (longues de 520 u), le tarse est
légèrement claviforme, à bord supérieur presque rectiligne et à
Lord inférieur légèrement convexe ; sa longueur (195 jx) est égale
à deux fois et demie (2,6) sa largeur (75 (x). Le tibia est sensiblement
plus court que le tarse et, bien que rétréci dans sa partie postérieure,
présente un aspect assez robuste, puisque sa largeur égale presque
■celle du tarse ; sa longueur est de 120 jx. Les pattes de la deuxième
paire sont les plus courtes, leur longueur ne dépasse pas 260 jx alors
que les pattes III et IV atteignent respectivement 380 [x et 580 [x.
La cuticule est caractéristique ; elle forme un réseau réticulé consti¬
tué de mailles polygonales présentant un aspect assez régulier. Les
pattes sont, en outre, recouvertes de fins poils lisses.
Les palpes sont relativement courts (145 ;x) et épais (45 jx). Le
quatrième article (tibia), très caractéristique, présente, insérée près
de la base de la griffe terminale, une très forte épine à pointe émous¬
sée qui naît au bord dorsal. Sur la face interne du même article , on
distingue cinq poils lisses. L’ongle terminal est court et trapu.
Le cinquième article, constitué par un appendice papilliforme (ten¬
tacule), est court, beaucoup plus large à sa base qu’au sommet et
revêtu de huit poils lisses, spinifôrmes.
Habitat. ■ — - Cette espèce, signalée pour la première fois par Ber-
lese en Italie, est nouvelle pour la faune française et peut être consi¬
dérée comme extrêmement rare. Sa répartition semble s’étendre de
l’Italie à la Belgique, en passant par la France et la Suisse ; elle a
■été retrouvée, toujours exceptionnellement, en Europe centrale
{Roumanie et Bosnie).
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
I
286 —
Observations sur les Oribates ( 26 « série)
Par F. Grandjean.
I. — Le notogaster de Tegoribates latirostris et ses trachées.
Évolution trachéenne des aires poreuses gastronotiques. — On sait
par Berlese que des Oribates supérieurs ont sur leur notogaster,
à la stase adulte, 8 aires poreuses dont les emplacements ne varient
pas, ou guère. Sur certains d’entre eux, par exemple dans le genre
Galumna, ces aires poreuses existent déjà aux stases immatures.
On sait aussi que les 8 aires poreuses peuvent être remplacées
par 8 saccules. Les saccules se sont formés par invagination des aires
poreuses et, ils occupent les mêmes places. Ils sont pleins d’air, ou
du moins d’un gaz, et communiquent librement avec l’atmosphère.
Leur paroi chitineuse, qui prolonge la cuticule et la représente en
totalité, est plus mince que celle-ci et elle est traversée de canaux
plus fins que ceux des aires poreuses.
Les saccules ordinaires, les plus communs de beaucoup, sont ses-
siles, c’est-à-dire attachés directement à la paroi du notogaster,
du côté interne. S’ils ont un orifice très petit, relativement à leur
taille, ils sont plus évolués, plus spécialisés que s’ils sont largement
ouverts.
Ils se sont éloignés davantage de la condition primitive lorsqu’ils
ne sont plus sessiles. Ce cas exceptionnel est celui d ’Haplozetes
vindobonensis et de quelques autres Oribates supérieurs. Le saccule
a la forme d’un ballon à paroi très mince et à long col (2, p. 246 à 248 ;
fig. IA, 2B). De tels saccules sont intéressants parce qu’ils font
penser à des trachées qui seraient très petites et qui auraient un gros
renflement terminal. Le col du ballon serait la préfiguration d’une
trachée. Les aires poreuses gastronotiques seraient capables, par
conséquent, de dépasser le stade sacculaire dans une évolution qui
les rapprocherait des trachées. Elles auraient, comme les aires
poreuses des pattes, une fonction respiratoire 1.
Lorsque j’ai fait cette hypothèse, à propos d ’H. vindobonensis,
en 1936, il restait à trouver, pour la justifier complètement, des
Oribates ayant à leur notogaster des trachées, en guise d’aires
d. Le rôle respiratoire des aires poreuses des pattes est démontré par la transfor¬
mation de ces aires poreuses en trachées dans le genre Scutovertex , à tous les fémurs
et aux trochanters III et IV (3, p. 164 à 167 ; fig. 3). Je rappelle aussi leur trans¬
formation en saccules et en brachytrachées (1, p. 114 à 117 ; fig. 5, 8A, 10, 13).
Bulletin du Muséum, ze série, t. XXV, n° 3, 1953.
poreuses ou de saccules. Depuis cette époque je cherche de tels
Oribates et le hasard vient de me favoriser car Tegoribates latirostris,
un Oribate que l’on pouvait croire bien connu, car il a été fréquem¬
ment signalé en Europe centrale et septentrionale, a en effet des
trachées gastronotiques.
Trachées gastronotiques de T. latirostris. — La figure IA montre
ces trachées, au nombre de 8. Elles occupent les places où l’on s’at¬
tend à trouver 8 aires poreuses, ou 8 saccules. Ce ne sont pas de très
longues et belles trachées et on ne risque pas de les confondre avec
celles du système acétabulaire. Ce sont cependant de vraies trachées,
car elles sont très fines comparativement à leurs longueurs (fig. 1 B,
IC, 1D, 1F) et elles sont souples.
Elles ne sont pas faciles à étudier, à cause de la coloration intense
de la cuticule. Il faut cuire l’animal dans l’acide lactique et enlever
son notogaster, puis examiner celui-ci à part.
Une autre difficulté vient des poils. Chaque trachée débouche
près d’un poil et son orifice, son stigmate, qui est minuscule, se
projette sur l’alvéole du poil, ou à son voisinage immédiat. Or, chez
T. latirostris, les poils gastronotiques sont très petits mais ils ont
de très grands et bizarres alvéoles. Les contours de ceux-ci, forte¬
ment soulignés par des ombres de réflexion totale, sont très gênants.
Tous les alvéoles ont la même structure, mais choisissons, pour
les décrire, un poil près duquel ne débouche aucune trachée, le poil ta
par exemple (fig. 1E). L’alvéole est à deux loges, une grande et une
petite. La grande loge est sous le poil et occupe à peu près la moitié
de l’épaisseur de la cuticule. Elle est bosselée, lobée, de forme variable
quand on passe d’un poil à l’autre ou d’un individu à l’autre. Elle
communique par un étranglement avec la petite loge et c’est du fond
de la petite loge que part le canal du poil, lequel s’ouvre en e, à la
face interne de la cuticule. La petite loge, avec le canal, fait penser
à une cornue qu’on aurait accolée latéralement, l’ouverture en bas,
à la grande loge. L’étranglement entre les deux loges ne part jamais
du fond de la grande loge, mais de sa paroi latérale, en haut. La racine
du poil est dans la petite loge.
Cette structure une fois comprise, on fait plus facilement la part,
s’il s’agit d’un des poils te, rs, r2 ou r1; près desquels débouchent
les trachées, de ce qui appartient au poil et de ce qui appartient à
la trachée (fig. IB, IC, 1D, 1F). On constate que les trachées sont
indépendantes des alvéoles, car, en lumière très convergente et à
fort grossissement, on peut suivre à travers la cuticule, depuis le
point s, à la face interne, jusqu’au stigmate proprement dit st,
à la face externe, la lumière de la trachée. Au point s la cuticule est
un peu déprimée. Elle est différenciée car on voyait là, très nette¬
ment, pour la trachée Ga, une sorte d’anneau (fig. IB, 1F).
— 288 —
La présence de cet anneau nous rappelle que la lumière de la
trachée, le fin canal qui traverse la cuticule, n’est pas un pore au
sens qu’a le mot « pore » lorsqu’on parle d’aires poreuses. Ce canal
Fig. 1. — Tegoribates latirostris (Koch), exemplaire des environs de Strasbourg. —
A (X 185), notogaster séparé, vu dorsalement, les ptéromorphes enlevés. — B
B (X 985), id., la trachée Ga et le poil te, plus grossis. — C (X 742), id., trachée G2
et poil r2. — D (X 742), id., autre exemplaire (la trachée G2 est anormale) —
E (X 985), id., poil ta. — F (X 742), coupe du tégument près du poil te et de la
trachée Ga ; un fragment du notogaster a été découpé et il est examiné sur sa tranche.
— Sur les figures A, B, C et D les trachées sont dessinées en trait plein bien qu’elles
soient vues par transparence.
traverse la cuticule de part en part, et sa paroi, puisqu’elle s’est
formée par une invagination venant de l’extérieur, est logiquement
tapissée par l’épiostracum jusqu’en s.
Sur la figure 1F j’ai supposé qu’au niveau supérieur de la coupe
optique, celui du canal trachéen, le canal était vu directement.
— 289 —
Le contour de l’alvéole est au-dessous, en pointillé. La petite loge
est partiellement cachée par la grande, ainsi que le canal du poil.
La ligne e, line et en trait plein, est une limite entre des chitines
différentes. Je ne garantis pas son exactitude car elle est d’obser¬
vation difficile. Elle n’a d’ailleurs certainement pas un tracé cons¬
tant.
Je désigne les quatre paires de trachées par Ga, Gx, G3, G3. Ces
notations correspondent par homologie à celles des saccules (Sa,
Sv S 2, S3) et des aires poreuses (Aa, Av A2, Aa). Les trachées ont
toutes la même taille et sont simples (le cas de la figure 1D est
exceptionnel), sans renflement terminal. Sur les figures IC et 1F
elles sont projetées en vraie longueur, sensiblement. Sur les autres
figures elles sont plus ou moins en raccourci.
A leur surface les trachées sont fortement granuleuses, l’épaisseur
de leur paroi variant beaucoup d’un point à l’autre. Les minima
d’épaisseur correspondent vraisemblablement à des pores mais je
n’ai pas vu ceux-ci nettement.
Différant en cela du col des saccules dans le type Haplozetes et
de la plupart des brachytrachées que j’ai décrites autrefois (1),
les trachées gastronotiques de T. latirostris ne sont pas raides et
cassantes. Avec une aiguille j’ai pu déformer considérablement la
trachée Ga, sans la briser. Ensuite j’ai aplati au fond de la prépa¬
ration, contre le verre du porte-objet, la face interne en bas, le frag¬
ment de cuticule qui m’a servi à faire la figure 1F. Relevé après
ce traitement et remis sur la tranche, ce fragment portait la trachée
Ga comme auparavant. Celle-ci, bien qu’elle fût libre et flottât
dans l’acide lactique, avait même repris sa position première. La
trachée Ga, et les autres aussi, est donc souple et élastique.
Le même hasard évolutif, 4 fois répété, aurait-il rapproché d’un
poil chacun des stigmates ? C’est peu probable. Il vaut mieux croire
à une adaptation de sens utilitaire. Les poils protègent les stigmates.
On peut objecter qu’ils sont bien petits pour jouer ce rôle. Une
réponse à cette objection est que les stigmates sont encore plus petits
et que les poils sont peut-être très sensibles, leurs alvéoles étant
grands et de forme très élaborée.
Ptéromorphes. — La figure IA représente le notogaster sans les
ptéromorphes. Ceux-ci, après cuisson dans l’acide lactique, se
détachent très facilement. Entre les points a et b ils ont une très
belle charnière, complètement descléritisée, de sorte qu’ils sont
très mobiles.
On voit très bien les muscles qui servent au rabattement des
ptéromorphes. Ils s’insèrent sur le notogaster, à la surface interne
de celui-ci, dans une région qui va des poils te et ti jusqu’au voisi¬
nage de la fissure im. La limite paraxiale des insertions est une
290 —
ligne à indentations aiguës disposées en éventail. Je l’ai représentée
sur la figure IA en pointillé. Des insertions de ce type sont spéciales
aux Oribates qui ont des ptéromorphes à charnière.
A l’autre bout, les muscles rabatteurs des ptéromorphes sont
fixés par de forts tendons à la paroi proximale inférieure des ptéro¬
morphes, en face d’une partie seulement de la charnière.
Cette structure suggère que les ptéromorphes des Oribates pour¬
raient devenir des ailes. Il suffirait qu’ils soient plus grands et plus
minces, plus souples, à charnière plus courte et qu’ils aient des
muscles releveurs agissant directement sur eux. L’absence de muscles
releveurs est le principal obstacle à la réalisation évolutive d’Ori-
bates volants. Pour le reste, les Galumnidae ont déjà fait beaucoup
de chemin dans cette voie, bien que leurs ptéromorphes soient encore
strictement, comme ceux des autres Oribates, des tecta protecteurs
des pattes.
Tache claire. — La tache claire L (fig. IA) est bien limitée. C’est
une lentille (une lenticule) qui ne fait pas saillie à l’extérieur. Elle
n’est bombée qu’à sa face interne. Le tégument y est plus épais
que dans le reste du notogaster et il y est fortement différencié,
non seulement par sa très faible coloration, mais par des « stries »
rectilignes, serrées, qui le traversent orthogonalement. Pour bien
voir ces stries il faut couper la lenticule et la regarder sur la tranche.
Les stries ne ressemblent pas du tout à celles des aires poreuses.
Elles sont beaucoup plus fines. Sur la figure IA l’avant du notogas¬
ter est penché et les stries ne se projettent pas suivant des points.
Elles sont vues obliquement, sous l’apparence de lignes parallèles
interrompues.
Les taches claires que de nombreux Oribates supérieurs ont à leur
notogaster, en avant, et les lenticules, bombées sur une seule face,
ou sur les deux, qui sont des taches claires perfectionnées, ne sont
certainement pas des organes respiratoires. On les a comparées à
des yeux mais je n’ai jamais vu, sous elles, aucune trace de pigment.
Autres caractères. — Le nombre des poils gastronotiques étant 20
et leur disposition comparable à celle de Dometorina, j’ai mis à ces
poils, sur les figures, la notation Dometorina.
La lyrifissure ia est sous le ptéromorphe. Les autres lyrifissures
sont dessinées, sauf ip. La glande latéro-abdominale n’est représen¬
tée que par son orifice gla.
Le notogaster est largement bordé, en arrière et latéralement, par
un tectum qui n’est pas visible dans l’orientation dorsale.
Sur la figure 1F, accessoirement, j’ai représenté le tendon qui est
fixé au notogaster au point p.x de la figure IA. C’est un tendon nor¬
mal des Oribates supérieurs. La manière dont il part de la cuticule,
•en pj, n’était pas observable dans ma préparation.
— 291 —
II. — • Dameobelba minutissimus
et ses poils hélicoïdaux d’adhérence aux exuvies.
Parvenu à la stase adulte, un Belbidé se débarrasse ou non des
exuvies 1 qu’il portait aux stases nymphales. Dameobelba minutissi¬
mus garde ses exuvies, de sorte qu’il en a 4. Le paquet d’exuvies,
assez plat dorsalement, très embrassant en arrière, n’adhère en
aucun point à la cuticule gastronotique. Il n’est fixé qu’en avant,
et d’une façon très curieuse, par des poils différenciés.
Ces poils sont ceux des paires cx et e2. Comparés aux autres poils
du notogaster ils sont énormes (fig. 2B) et ils seraient quatre fois
plus longs s’ils n’étaient pas enroulés sur eux-mêmes, en hélice.
L’enroulement est très beau (fig. 2D) et consiste toujours en 3 spires
montantes. A l’extrémité de la spire la plus haute le poil s’amincit
assez brusquement. Sa surface est lisse, aussi bien sur la tige que
dans la spire.
Les poils hélicoïdaux cq et c2 sont remarquables aussi par le déve¬
loppement de leur actinochitine. Ils ont une couche isotrope super¬
ficielle, naturellement, comme tous les poils, mais si peu importante
qu’on ne la voit pas. Tout le poil paraît biréfringent jusqu’à l’extré¬
mité distale et comme il est plein et épais, il est très brillant entre
niçois. Il s’éclaire en totalité dans l’orientation latérale, comme sur
la figure 2D, quand on le met à 45° du polariseur et de l’analyseur.
Sur la figure 2A j’ai représenté 3 des 4 poils hélicoïdaux, vus
par transparence à travers les exuvies. Ils touchent l’exuvie trito-
nymphale par la surface de la troisième spire (la plus haute) et c’est
le long de cette spire qu’ils adhèrent à l’exuvie. Au contact je n’ai
vu aucune matière ni aucune forme spéciale qui expliqueraient
l’adhérence. Je suppose que les poils hélicoïdaux, lorsqu’ils ont
grandi au cours de la mue et sont entrés en contact avec la peau de
la tritonymphe, se sont soudés superficiellement à cette peau.
L’adhérence est forte et elle se conserve bien dans l’alcool. Pourvu
que l’animal n’ait pas été chauffé dans l’acide lactique on peut écar¬
ter notablement l’exuvie du notogaster sans la rendre libre. Si on
fait cela en regardant les poils tq et c2 on voit leurs spires se desserrer
comme celles d’un ressort à boudin sur lequel on tire. Si on lâche
à temps l’exuvie elle se rabat sur le notogaster, les spires se serrant
de nouveau pour revenir à leur position initiale. Les spires sont
donc résistantes et élastiques. C’est l’actinochitine qui leur donne
ces qualités.
Si l’on va trop loin, les spires subissent des déformations perma-
1. J’appelle ici exuvie le morceau dorsal de peau de nymphe ou de larve qui est
découpé à chaque mue par la ligne S de déhiscence circumgastrique. On pourrait
appeler ce morceau le scalp exuvial ou plus simplement le scalp.
— 292 —
nentes et l’exuvie est finalement arrachée. Il en reste ordinairement
des lambeaux accrochés aux spires.
Ces étonnants ressorts ont-ils une utilité? Je crois qu’ils en ont
Fig. 2. — Dameobelba minutissimus (Sellnick), exemplaire des environs de Paris.
— A ( X 368), dorsal, avec les exuvies ; un morceau de celles-ci a été enlevé, à gauche,
dans la région humérale ; les seuls poils exuviaux figurés sont ceux vus directement ;
aux poils larvaires et nymphaux la partie non actinochitineuse est omise, sauf sur
l’exuvie larvaire pour clt c2, da, dm et dp, à droite, et sur l’exuvie protonymphale
pour c1 et c2, à droite également ; le poil c2 adulte, du côté gauche, est brisé près de
sa base. — B (X 342), notogaster de l’adulte, vu séparément dans l’orientation
dorsale, sans les exuvies. — C (X 342), le même, vu de derrière. — D (X 1420) y
le poil c2 plus grossi, latéral.
une car ils donnent de la souplesse à la liaison du corps et des exu¬
vies. En terrain accidenté les exuvies sont parfois gênantes. L’animal
a un intérêt certain, lorsqu’il veut passer entre des obstacles, ou
— 293 —
sous quelque chose, à ce qu’elles ne soient pas fixées rigidement
sur son dos. Une autre raison de leur utilité est sensitive. L’animal
est averti par ses poils c1 c2 (vraisemblablement sensibles, comme les
autres poils) d’une limite aux efforts qu’il lui est permis de faire,
quand il franchit un passage difficile, s’il ne veut pas risquer d’arra¬
cher ses exuvies.
La transformation des poils c1 c2 en ressorts d’adhérence est un
phénomène évolutif particulier à la stase adulte. Chez les nymphes,
les poils cq et c2 sont semblables aux autres poils et l’adhérence
aux exuvies est assurée par les cornicules dorsales habituelles.
La figure 2A fait voir par transparence en h, k2 et k3 les restes exu-
viaux des 3 cornicules, portées par la proto- (Aq), la deuto- ( k2 ) et
la tritonymphe ( k3 ).
Les limites des exuvies ne sont pas aussi faciles à voir sur l’animal
que sur la figure 2A. Elles sont en réalité à peine discernables.
J’ai dû, pour les dessiner sûrement, les détacher l’une après l’autre.
A cette occasion j’ai vérifié les règles que j’ai énoncées autrefois
pour les Oribates à nymphes couvertes et quadridéficientes. Les
poils da, dm et dp de la larve disparaissent à la stase protonymphale.
Une exuvie larvaire a 18 poils. Une quelconque des 3 exuvies nym-
phales a aussi 18 poils, disposés autrement qu’à la stase larvaire.
Si tous les poils des exuvies étaient représentés on en compterait 72.
Le poil cs de la larve et des 3 nymphes disparaît à la stase adulte,
de sorte que le notogaster adulte a 22 poils. Il en est ainsi chez tous
les Belbidés. Les notations sont mises, sur les figures, dans le sys¬
tème unidéficient. La différenciation des poils <q et c2 n’a rien changé
à la chaetotaxie.
Parlant des exuvies de D. minutissimus, Sellnick a fait remar¬
quer, en 1928, qu’elles sont attachées au bord antérieur de l’hyste-
rosoma par des rubans spiraux (spiralbândern) et qu’il est difficile
de les en détacher (4, p. ix 32). Mes observations confirment donc
les siennes, mais il faut ajouter que les rubans spiraux sont les
4 poils antérieurs du notogaster et que la spécialisation de ces poils
est particulière à la stase adulte, bien que les nymphes portent aussi
des exuvies.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
1. Grandjean (F.). — Les organes respiratoires secondaires des Oribates
(Ann. Soc. Entom. France , t. 103, p. 109 à 146, 1934).
2. Id. — Observations sur les Oribates, 10e série (Bull. Mus. Hist. nat.
Paris, 2e série, t. 8, p. 246 à 253, 1936).
3. Id. — Observations sur les Oribates, 14e série (Bull. Mus. Hist. nat.
Paris, 2e série, t. 12, p. 161 à 169, 1940).
4. Sellnick (M.) . — Hornmilben (Tierw. Mitteleuropas, III. 4. p. ix 1
à ix 42, 1928).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 3, 1953. 19
— 294
Commentaires a propos de la distinction des stades et
DES PHASES DU DÉVELOPPEMENT POST-EMBRYONNAIRE CHEZ
les Araignées.
Par Max Vachon.
Les travaux traitant du développement post-embryonnaire des
Araignées sont nombreux et les divers auteurs utilisant soit la mor¬
phologie, soit la biologie ou même les données de la croissance,
décrivent souvent les mêmes formes sous des noms différents :
jeunes, nymphes, stades incomplets..., etc. Parmi tous ces travaux,
deux, à notre avis, font date, ceux de P. Bonnet (1930) et
A. Holm (1940) 1 parce qu’ils ont à leur publication fait le point
de la question des diverses étapes du développement. C’est en
partant de ces deux importants mémoires que nous avons entrepris,
depuis plus de dix ans, l’élevage d’ Araignées afin de compléter
les données fournies par ces auteurs et de comparer le dévelop¬
pement de ces animaux à celui des autres Arachnides et des
Arthropodes à développement discontinu. La note suivante résume
une partie de nos conclusions, lesquelles feront l’objet d’un mémoire
ultérieur plus important.
Les stades et les stases.
Le critère qui permet la division du développement en étapes
successives est très précis, c’est celui de la mue au cours de laquelle
le phénomène le plus frappant est le rejet d’une cuticule. Et si,
avec A. Holm, nous admettons que le rejet de la cuticule blasto-
dermique, laquelle porte la dent d’éclosion, est une véritable mue,
nous avons en moyenne chez une Agelenidae commune : Coelotes
terrestris (Wid.) constaté 11 mues et donc 12 étapes qui correspondent
au maximum possible dë périodes dont on peut, grâce aux mues,
diviser le développement. Ces étapes, les plus courtes, sont appelées
stades, terme courant dont il nous faut cependant souligner le sens :
celui de ne s’ appliquer qu'à une durée : le stade est donc, au cours
DU DÉVELOPPEMENT, LE TEMPS QUI SÉPARE DEUX REJETS DE CUTI¬
CULE, DEUX MUES CONSÉCUTIVES.
Le terme de stade étant défini, le nombre des stades précisé chez
1. Bonnet (P.), Bull. Soc. Hist. nat. Toulouse (1930), t. 39, fasc. 2, p. 237-700.
Holm (A.), Zool. Bidr. Uppsala (1940), t. 19, p. 1-214.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 3, 1953.
295
cette Araignée, il importait, à notre avis, de désigner l’animal qui
vit durant chaque stade et que l’on peut décrire, figurer et dont les
caractéristiques morphologiques, physiologiques, doivent être inven¬
toriées. Nous utilisons un terme créé en Acarologie par F. Grand-
jean 1, celui de stase. La stase est l’animal qui ne vit qu’un stade
et dont la vie débute par une mue et se termine par une autre. Les
termes de stades et de stases sont très généraux dans leur définition
et s’appliquent à n’importe quelle forme et à n’importe quelle durée
du développement pourvu que toutes deux débutent et se terminent
par une mue. Chez Coelotes terrestris, nous dirons donc que le déve¬
loppement s’accomplit en 12 stades et voit l’apparition de 12 stases
successives. \
Les phases : larvaire, nymphaire et adulte.
Les diverses mues qui jalonnent le développement, bien que cor¬
respondant toutes à un même phénomène pour l’ensemble de
l’animal : rejet d’une cuticule, n’ont cependant point la même valeur.
La 3e mue, par exemple, agit sur une stase immobile, sans organes
sensoriels, sans filières, ne se nourrissant pas ; elle transforme cet
organisme en une stase mobile qui capture ses proies, se nourrit,
file, a de nombreux organes des sens ; cette mue amène, à vrai dire,
une métamorphose. Par contre, la 4e mue (et les suivantes jusqu’à
la 10e) n’apporte, dans la morphologie de la stase, que peu de modi¬
fications et cela fait que toutes ces petites Araignées se ressemblent
beaucoup mais diffèrent nettement de la 3e stase. Il paraît donc
nécessaire et logique de grouper en un seul terme, toutes les stases
(et par cela même les stades) qui se ressemblent et ainsi réduire en
nombre et les formes et les étapes du développement. D’ailleurs
ceci est courant chez d’autres Arthropodes à développement discon¬
tinu et les diverses formes, qui correspondent d’ailleurs à un nombre
variable de stases, ont, par exemple, chez les Crustacés des noms
devenus classiques : nauplius, métanauplius, protozoé, zoé..., etc...
De tels termes ne conviennent qu’aux Crustacés et pour les Arai¬
gnées nous proposons d’en utiliser d’autres qui ont déjà cours en
Arachnologie et notamment ceux de larves et de nymphes 2. Il est,
certes, difficile de donner une définition'précise de termes qui s’ap¬
pliquent à un groupe de stases mais, et c’est là l’intérêt de ces dis¬
tinctions, il s’agit de dégager l’architecture essentielle du développe-
1. C. R. Acad. Sc. (1938), t. 206, p. 146.
2. Les termes de larves, de nymphes, telles que nous les envisageons, ne s’appliquent
peut-être pas aux formes que les Entomologistes nomment ainsi chez les Insectes. Mais
cela ne paraît pas un inconvénient grave car il est impossible de choisir des termes
convenant à l’ensemble des Arthropodes à développement discontinu et le moment
n’est pas encore venu de comparer le développement post-embryonnaire des Arachnides
et celui des Insectes.
296 —
ment post-embryonnaire dans sa durée et dans ses formes ; il ne
peut être question de définitions précises mais de données générales.
Larves. — Lorsque l’embryon éclôt, c’est-à-dire que s’effectue,
par rupture de la cuticule blastodermique, la première mue du
développement post-embryonnaire, la première stase formée est
toujours immobile ou remue à peine et son organisation est telle
qu’elle ne peut se nourrir, ne pouvant ni capturer ses proies, ni filer
et n’ayant point d’organes sensoriels différenciés. Cet état d’imperfec¬
tion et que A. Holm, avec juste raison, qualifie de « stade incomplet »,
ne cesse pas avec la seconde et même la troisième mue ; aussi, appel¬
lerons-nous larves les lre, 2e et 3e stases qui, toutes, ne vivent qu’au
dépens des réserves d’origine ovulaire ou maternelle qu’elles pos¬
sèdent. Ces stases larvaires dont le nombre peut varier avec le genre
ou la famille sont de deux sortes : les prélarves et la larve. Alors que
la larve proprement dite a déjà l’allure d’une petite Araignée avec
son céphalothorax en prolongement de l’abdomen, ses pattes ambu¬
latoires étalées latéralement et munies d’une petite griffe, la (ou
les) prélarves est d’allure fœtale, avec son céphalothorax rabattu
à angle droit sur l’abdomen, ses pattes collées au corps et privées de
griffes. Chez Coelotes terrestris, il y a deux prélarves et une larve.
Nymphes. — La nymphe est une stase mobile ayant des organes
sensoriels bien développés, des filières, des glandes venimeuses
fonctionnelles ; elle peut donc capturer ses proies, s’en nourrir et,
de ce fait, avoir une vie active propre. Les nymphes ressemblent
beaucoup à l’adulte, taille mise à part, et ne s’en distinguent que par
leurs organes reproducteurs incomplètement formés et l’absence de
caractères sexuels secondaires, signes de maturité. Il y a, chez
Coelotes terrestris, 7 ou 8 nymphes qui diffèrent par de légers mais
précis détails morphologiques. P. Bonnet les appelle 1er, 2e... 8e âge
et A. Holm, « stades complets ».
Adultes. — Comme nous le disions ci-dessus, il n’y a que fort peu
de différences entre la dernière nymphe et la stase qui lui succède
si ce n’est l’existence d’organes génitaux fonctionnels et, ce qui est
plus spectaculaire, la présence de caractères sexuels secondaires
visibles, morphologiquement très repérables. Bien qu’il n’y ait, en
général, qu’une stase adulte chez les Araignées, de rares exemples
cependant confirment qu’il peut y avoir plusieurs stases adultes,
donc plusieurs stades dans cette phase, par suite de l’existence de
mues post-nuptiales.
En résumé, une fois le développement embryonnaire terminé, il
y a, chez les Araignées, succession d’un certain nombre de stades,
une douzaine chez Coelotes terrestris par exemple, qui sont représen¬
tés chacun par une stase particulière et morphologiquement défi¬
nissable. On peut cependant, par de larges caractères communs,
— 297
classer ces stades en trois phases : larvaire, nymphaire, et adulte
ou de maturité et ces stases en : larves, nymphes et adultes. Il y a,
chez Coelotes terrestris, au cours du développement post-embryon¬
naire, une phase larvaire avec deux stades prélarvaires et un larvaire,
une phase nymphaire avec 8 ou 9 stades nymphaires et une phase
adulte avec un seul stade. '
Valeur, morphogénétique et phylogénétique des stades
ET DES PHASES.
Le développement post-embryonnaire des Araignées est discon¬
tinu et à chaque changement de stade, à chaque mue, l’organisme
se complète ; on peut dire que chaque stase est à un niveau d’orga¬
nisation plus élevé que la stase précédente et possède en elle un poten¬
tiel morphogénétique nouveau et supérieur à celui de sa précédente
stase. Mais comme nous le soulignions au début de cette note, les
changements morphologiques n’ont pas, à chaque crise, à chaque
mue, la même valeur. Les crises qui accompagnent les changements
de phase provoquent plus de modifications que celles qui se déroulent
lors des changements de stades : les phases représentent des « étapes »
plus importantes dans la vie de l’animal que les stades.
Si les phases, que les changements morphologiques permettent
de distinguer, existent réellement, on doit les détecter par d’autres
voies de recherches que celles de la morphogenèse. Et c’est alors
qu’il nous faudrait parler des phases et des étapes que reconnaissent
les Biométriciens étudiant la croissance. C’est un sujet que nous ne
pouvons discuter en cette note préliminaire ; nous ne ferons que le
signaler et dire combien grande est la complexité des rapports entre
morphogénèse et croissance. De plus, il nous faut aussi souligner
que chaque organe, chaque élément d’organe a, tant au point de vue
croissance qu’au point de vue morphogénèse, une autonomie et
un rythme propre. De même qu’il existe une croissance globale
découlant de croissances élémentaires, il faut imaginer une morpho¬
génèse globale, résultante de multiples morphogénèses élémentaires.
A chaque changement de stade, un certain nombre d’organes, ou
de parties d’organes, se modifient ; à chaque changement de phase
il en est de même, mais le nombre et l’importance des éléments
variants est plus élevé et cela donne aux changements de phase
une valeur, un taux morphogénétique de tout premier plan. C’est
pourquoi la distinction de phases au cours du développement post¬
embryonnaire n’est pas une simple question de mots ; c’est par com¬
paraison des phases, et non des stades, que bien des problèmes d’ana¬
tomie et de morphologie comparées en définitive de phylogénie,
pourront être élucidés et nous en sommes convaincus en ce qui
concerne les Arachnides.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 298 —
Acquisition de la collection René Oberthür
par le Muséum de Paris
Par G. Colas.
Tous les entomologistes du Monde, spécialement les Lépidop-
téristes et les Coléoptéristes, connaissent les collections Oberthür.
Les frères Oberthür, Charles et René, ont consacré leur vie à l’en¬
tomologie. Charles, décédé en 1924, s’occupait exclusivement de
Lépidoptères ; son importante collection a été dispersée et le Muséum
ne possède que les Aegeriidae, Hepialidae, ainsi qu’une grande partie
des Attacidae et des Cossidae, y compris ceux d’HouLBERT, tous
offerts par R. Biedermann.
Tous ces dons sont d’un gros intérêt scientifique pour le Muséum
puisque ces collections renferment de nombreux types de Bois-
duval, d’HERRicH-ScHAFFER (1840), plus les types de Ch. Ober¬
thür qui a publié de nombreux travaux et dirigé une magnifique
publication qui l’a rendu célèbre.
René Oberthür, né le 14 avril 1852 à Rennes où il fit ses études
au Collège Saint- Vincent, désirait faire une carrière dans l’armée
mais il dut s’occuper de l’imprimerie avec son père, François-Charles
Oberthür.
C’est le grand-père de Charles et de René Oberthür, Jean- Jacques
Oberthür, écrivain lithographe habitant Strasbourg, qui, faisant
de fréquents séjours à Rennes, développa le goût des Sciences natu¬
relles chez les deux frères. Dans la forêt de Paimpont et parmi les
landes à bruyères et à genêts de Monterfil les naturalistes collectaient
de nombreux papillons, Lélitées, Mycènes, etc...
En 1877, René Oberthür épousa Mademoiselle Marguerite
Chevrier, originaire de Charroux, commune de la partie méridio¬
nale du département de la Vienne.
Le jeune ménage fit un voyage en Andalousie ; il séjourna à Ronda.
René Oberthür était sans doute attiré par les nombreuses espèces
décrites par Rambur. De là, R. Oberthür et sa femme allèrent à
Algésiras, à Tétouan et à Tanger, voyage qui, à l’époque, ne devait
pas être aussi facile qu’aujourd’hui. C’est le seul voyage important
de R. Oberthür. En France, au contraire, il se déplaçait souvent
pour chasser ; il aimait beaucoup les Pyrénées et il faisait de fré¬
quents séjours dans les Pyrénées-Orientales, à sa villa du Vernet,
où il a récolté de nombreux insectes. Il se passionna spécialement
pour la chasse aux Parnassius.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 3, 1953.
— 299 —
René Oberthür avait, comme son frère Charles, une prédilection
pour les Lépidoptères mais, racontent ses amis, pour ne point lui
faire de peine, il s’était mis à étudier les Coléoptères tout en conti¬
nuant à récolter des Parnassius et des Colias, dont il a fait une col¬
lection considérable. Il possédait aussi quelques armoires de Lépi¬
doptères renfermant des matériaux précieux comme ceux de
Ram&ur et de Mabille b C’est vraisemblablement vers 1878 qu’il
commença à s’occuper sérieusement de Coléoptères et il faut recon¬
naître qu’il y apporta une activité et une clairvoyance insoup¬
çonnées. Il eut le mérite de pouvoir acquérir des collections anciennes
ayant un important intérêt scientifique tant par le nombre des
exemplaires uniques, des « types », que par l’abondance et la beauté
des sujets.
En 1894, la richesse des collections devint telle que François-
Charles Oberthür père fit construire un bâtiment pour ses fils.
Cette construction, comprenant un rez-de-chaussée et un étage,
voisine de l’imprimerie, fut édifiée avec tous les soins désirés pour
éviter les variations de température, toujours néfastes aux insectes
desséchés. Les murs épais, construits avec les schistes de la région,
furent revêtus intérieurement de sapin, ainsi que les plafonds.
Chaque salle, d’environ 8 m. 50 de large sur 20 m. de long et 4 m. de
hauteur, était aérée par de hautes fenêtres devant lesquelles étaient
aménagées des tables de travail. Le rez-de-chaussée était réservé
aux Lépidoptères et le premier étage aux Coléoptères. En fait, il
s’agissait d’un véritable Musée. Dans les salles, les murs intérieurs
étaient garnis de rayonnages et de meubles transversaux. Plusieurs
préparatrices surveillaient, entretenaient et classaient les collec¬
tions.
En dehors des collections achetées par René Oberthür, c’est
par quantités énormes qu’il recevait des Coléoptères du monde
entier. Il avait des correspondants sur presque tous les continents,
et surtout parmi les Missionnaires dont il imprimait les Rulletins
de Mission. C’est ainsi que, par l’intermédiaire de l’évêque du Thibet,
Mgr Biet, il obtint des matériaux inestimables. Le prince Henri
d’Orléans lui procura de grandes quantités d’insectes. Dans toute
l’Asie il avait plusieurs correspondants qui ne chassaient que pour
lui. Les Pères Blancs et les Missionnaires du Saint-Esprit prospec¬
taient pour lui les régions d’Afrique les moins connues. De Java, des
îles Salomon, en particulier de l’île Bougainville, il reçut en grand
nombre des Coléoptères dont on ne connaissait souvent que quelques
exemplaires dans les collections européennes. De la région de l’Ama¬
zone, et des Guyanes surtout, il obtint des caisses énormes d’insectes
de tous ordres.
1. Grâce à la générosité de MM. Cl. Herbulot et H. de Toulgoët, une impor¬
tante partie de ces matériaux est maintenant déposée au Laboratoire d’Entomologie.
300 —
René Oberthür utilisait la plus grande partie de ses loisirs à
travailler dans ses collections. S’il n’a pas publié davantage, on
peut penser que l’abondance des matériaux reçus, qu’il devait pré¬
parer, classer, étiqueter et déterminer, occupait tout son temps.
Il eut pendant de nombreuses années comme préparatrice Mademoi¬
selle Guilloret, collaboratrice dévouée et intelligente, qui lui a été
d’un grand secours dans ses classements. Madame Lebreton* qui
ui a succédé, était d’ailleurs aussi remarquable. C’est à son travail,
à sa grande activité, que l’on doit d’avoir maintenu cette énorme
collection en si bon état.
Au cours de l’année 1948 M. le Professeur R. Jeannel, dans une
Assemblée des Professeurs du Muséum, a montré tout l’intérêt que
présentait pour la Science française le classement comme Monument
National de la collection René Oberthür. Après cet exposé, le
Dr R. Jeannel fut chargé par l’Assemblée de faire valoir auprès
de la Commission de Classement des Monuments Historiques les
motifs de ce classement. En 1949, la Commission entérina la déci¬
sion, classant comme Monument historique la collection R. Ober¬
thür. Le Professeur R. Jeannel, accompagné de G. Colas et de
R. M. Quentin, se rendit à Rennes ; il eut toutes facilités auprès de
Madame Cartier-Rresson pour opérer çe classement qui ne dura
pas moins de quinze jours. Au début de 1952, M. le Professeur
L. Chopard et l’auteur de ces lignes allèrent à Rennes pour en éva¬
luer le volume, le Muséum ayant décidé d’acquérir la collection
complète de Coléoptères. Et enfin, le 7 décembre 1952, sous la
direction de M. le Professeur L. Chopard, accompagné de ses
assistants G. Colas, A. Descarpentries, du préparateur Ph. David
et de A. Le Texier, la collection fut emballée après neuf jours de
travail. Le transport jusqu’au Muséum fut effectué dans des camions
capitonnés. Malgré une violente tempête, la collection tout entière
arriva au Muséum absolument intacte.
L’acquisition de la collection R. Oberthür par le Muséum repré¬
sente du point de vue scientifique un apport extraordinaire. En ce
qui concerne l’ordre des Insectes Coléoptères, on peut dire que la
collection du Laboratoire d’Entomologie du Muséum devient de
ce fait la première du Monde.
Nul doute que les entomologistes étrangers qui venaient déjà
nombreux consulter nos collections ne soient encore plus attirés
par cette richesse nouvelle. Nous ne pouvons que nous en réjouir.
Laboratoire à* Entomologie du Muséum.
— 301 —
Coléoptères Cérambycides récoltés dans le Pacifique
PAR P. LEPESME (MARS- AVRIL 1950)
Par P. Lepesme et St. Breuning.
L’un de nous (P. Lepesme) a eu l’occasion, au début de 1950,
d’effectuer quelques récoltes lors des brèves escales de la première
liaison aérienne directe France-Tahiti. Il est heureux de remercier
en l’occurrence la Compagnie Air-France qui lui a permis de parti¬
ciper à ce voyage de reconnaissance à bord d’un avion amphibie
« Catalina » via Bornéo, les Célébes, la Nouvelle-Guinée, où les possi¬
bilités de l’avion ne lui ont malheureusement pas permis de sur¬
voler les lacs d’altitude et les sommets qu’il comptait explorer
ultérieurement, les Salomon, les Nouvelles-Hébrides, la Nouvelle-
Calédonie, les Fidji, les Samoa et les Cook.
Prioninae.
Olethrius tyrannus Thoms. : Nouvelles-Hébrides : île Santo
(19-iv-50).
Olethrius tyrannus Thoms. v. scahripennis Thoms. : Fidji : île
Viti-Levu : Nanduruloulou (20-IV-50).
Gerambycinae.
Xystrocera globosa 01. : Tahiti : Papeete (27-HI-50).
Phoracantha Savesi Fauv. : Nouvelle-Calédonie : Giu (17-m-50).
Cylindera flava F. : Tahiti : Papeete (25-m-50). Cette espèce amé¬
ricaine (Floride, Mexique, Antilles, Guyane), signalée en outre d’An¬
gleterre et d’Honolulu, n’avait jamais été trouvée à Tahiti à notre
connaissance.
Ceresium unicolor F. : Nouvelle-Calédonie : Nouméa (2-IV-50) ;
Mont Mou (l-iv-50).
Ceresium nitidicolle Fauv. : Nouvelle-Calédonie : Canala (17-iii-50).
Gelonaetha hirta Frm. : Tahiti* : Papeete (27-iii-50) ; nombreux
exemplaires pris à la lumière ou, le matin, au plafond des habita¬
tions.
Astetholea opacicollis Fauv. : Nouvelle-Calédonie : Ciu (17-IH-50).
Toxotomimus haladicus Montr. ( Zygocera baladica Montr., Toxo-
tomimus diopetes Hell.) : Nouvelle-Calédonie : col d’Amieu, 400-600 m.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 3, 1953.
— 302 —
(16-HI-50). Cette espèce, autrefois rangée dans les Lamiaires Enico-
dini (cf. Lepesme et Breuning, Trans. IXe Congr. Int. Ent., Amster¬
dam (1951), 1952, p. 140, est tout à fait spéciale à la Nouvelle-
Calédonie, de même que la seconde espèce du genre, Toxotomimus
fasciolatus Fauv. ( Zygocera fasciolata Fauv.) que nous n’avons
d’ailleurs pas capturée.
Cyllene crinicornis Chevr. : Iles Cook : île Aitutaki (22-m-50).
Comme Cylindera flava F., cette espèce centraméricaine, mais déjà
citée des Hawai, n’avait pas été encore mentionnée de Polynésie.
Spintheria gratiosa Pasc. : Nouvelle-Calédonie : Mont Mou
(l-iv-50).
Lamiinae.
Coresthetopsis proxima Breun. : Nouvelle-Calédonie : Plum
(13-iv-50). Décrit de Iguambi et seulement connu de Nouvelle-
Calédonie.
Tricondyloides persimilis Breun. : Nouvelle-Calédonie : Ciu
(17-IH-50). Décrit du Mont Arago sur un exemplaire ; également
localisé à la Nouvelle-Calédonie.
Taeniotes insularis Frm. : Tahiti : Le Piray (24-m-50). Décrit de
Tahiti, mais en réalité d’origine américaine (Mexique, Arizona,
Basse-Californie) comme les autres espèces du genre.
Cypriola artensis Montr. (Dihammus artensis Montr.) : Nouvelle-
Calédonie : Nouméa (8-iv-50). N’était en réalité connu que des îles
adjacentes, île Loyauté et île des Pins.
Arrhenotoides Dubouzeti Montr. : Nouvelle-Calédonie : Mont Mou
(l-iv-50). N’était également mentionné que de l’île Lifou d’où il
fut décrit.
Blapsilon irroratum Pasc. : Nouvelle-Calédonie : Mont Mou
(l-iv-50).
Blapsilon austrocaledonicum Montr. : Nouvelle-Calédonie : Mont
Mou (l-iv-50).
Blapsilon Montrouzieri Thoms. : Nouvelle-Calédonie : Mont Mou
(l-iv-50). Il est regrettable que de ce genre Blapsilon, strictement
calédonien, nous n’ayons récolté aucune des quatre espèces « cri¬
tiques » décrites par Fauvel, dont les types n’ont pu être retrouvés.
Sormida maculicollis Thoms. : Fidji : île Viti-Levu : Nanduruloulou
(20-iv-50).
Enicodes Montrouzieri Montr. : Nouvelle-Calédonie : col d’Amieu,
400-600 m. (16-IH-50) ; Canala (17-19-iii-50) ; Nouméa (2-IV-50) ;
Plum (13-IV-50) ; Mont Mou (l-iv-50).
Enicodes Montrouzieri Montr. v. rufcueinoratus, nova.
Comme la forme typique, mais les fémurs rouges. Type de Nou-
velleCalédonie : Mont Mou (l-iv-50), dans la coll. Lepesme.
Enicodes Fichteli Schreih. : Nouvelle-Calédonie : Plum (13-IV-50).
Leptenicodes gracilis Fauv. : Nouvelle-Calédonie : col d’Amieu,
400-600 m. (16-iii-50) ; Nouméa (2-iv-50) ; Mont Mou (l-iv-50) ;
Plum (13-iv-50).
Mimenicodes Cohici, n. sp.
Long. : 11 mm. ; larg. : 2 mm. 3. — Proche de Thomsoni Fauv., mais
le troisième article antennaire un peu plus long que le quatrième, deux
fois plus long que le scape, le pronotum un peu plus long que large, l’angle
apical suturai des élytres plus accusé, leur lobe apical un peu plus court ;
la livrée différente : la ligne médiane ochracée du pronotum un peu plus
large, non dédoublée dans la moitié antérieure, les deux lignes inter¬
médiaires discales seulement faiblement ondulées ; le dessus du corps et
les fémurs sans reflets bronzés ; une bande longitudinale sur les sterna,
les tibias et le scape presque dépourvus de pubescence ; les parties laté¬
rales des sterna et des sternites abdominaux couvertes de pubescence
jaune paille, les quatre premiers de ces sternites ornés, chacun, en outre,
de deux petites taches latérales jaune pâle ; les articles antennaires VIII
et IX, ainsi que la moitié basilaire du dixième, jaune pâle à pubescence
jaune pâle.
Type de Nouvelle-Calédonie : Nouméa (2-IV-50), dans la coll.
Lepesme.
Lepturonota tristis Montr. v. albovittata Fauv. : Nouvelle-Calédonie :
Col d’Amieu, 400-600 m. (16-m-50) ; Canala (17-19-iii-50) ; Mont
Mou (l-iv-50).
Lepturonota tristis Montr. v. aenea Montr. : Nouvelle-Calédonie :
col d’Amieu, 400-600 m. (16-iii-50).
Lepturonota tristis Montr. v. ehalybaaa, nova.
Comme la variété aenea Montr., mais tout le corps bleu métallique.
Type et cotype de Nouvelle-Calédonie : Canala (17-19-iii-50) ;
Plum (l-iv-50), dans la coll. Lepesme.
Lepturonota inconspieua Montr. : Nouvelle-Calédonie : Canala
(17-19-IU-50), Plum (13-iv-50) ; Ciu (17-iii-50). Tous les Lepturonota
ne sont connus que de Nouvelle-Calédonie.
Nemaschema Lamberti Montr. : Nouvelle-Calédonie : col d’Amieu,
400-600 m. (16-III-50), Plum (13-IV-50). Genre également stricte¬
ment néocalédonien.
Nemaschema Mulsanti Perroud : Nouvelle-Calédonie : Mont Mou
(l-iv-50).
Lepturoschema Penardi Montr. : Nouvelle-Calédonie : col d’Amieu,
400-600 m. (16-III-50).
Lepturoschema Penardi Montr. v. Leseleuci Fauv. : Nouvelle-
Calédonie : col d’Amieu, 400-600 m. (16-iii-50). La variété, comme
la forme typique, n’est connue que de Nouvelle-Calédonie.
Pterolophia illicita Pasc. : Célebés : Menado (10-iii-50). Décrit
des îles Mysol, Aru, Goram et Batchian ; connu en outre de Ternate,
de Timor et de Bornéo.
— 304 —
Pterolophia lateripicta Frm. v. Mathisi, nova.
Diffère de la forme typique par les dessins des élytres : la tache
latérale est suivie de près par une tache triangulaire latérodiscale
brune ; l’une et l’autre sont assez largement bordées de pubescence
blanchâtre au côté interne.
Type : une Ç des îles Cook : île Aitutaki, dans la coll. Lepesme.
La forme typique, décrite des îles Tonga, est également connue
des Salomon, des Fidji, des Cook et de Tahiti.
Prosoplus signatus Fauv. : Nouvelle-Calédonie : Nouméa (2-IV-50) ;
col d’Amieu, 400-600 m. (16-iii-50) ; Plum (13-iv-50). Uniquement
connu de Nouvelle-Calédonie.
Euoopsis fuscofasciatus Dillon et Dillon : Fidji : île Viti-Levu :
Nanduruloulou (20-IV-50). Uniquement connu des Fidji.
Oopsis oblongipennis Frm. : îles Cook : île Aitutaki (22-m-50).
Décrit de Tahiti.
Hestimidius humeralis Br., 1939, Festschr. E. Strand, Y, p. 285
( Neoopsis quadrimaculatus Br., 1942, Fol. Zool. Flydrob., XI,
p. 154) : Fidji : île Viti-Levu : Nanduruloulou (21-iv-50). Seulement
connu des Fidji à ce jour.
Gemylus albosticticus Br., 1938, Festschr. E. Strand, V, p. 284 :
Fidji : île Viti-Levu : Nanduruloulou (20-IV-50).
Gemylus angustifrons Br., v. uniformis Br., 1938, Festschr.
E. Strand, V, p. 285: Fidji: île Viti-Levu : Nanduruloulou (20-IV-50).
Les deux espèces ne sont connues que des Fidji.
Stenellipsis litterata Fauv. : Nouvelle-Calédonie : col d’Amieu,
400-600 m. (16-iii-50) ; Canala (17-iii-50) ; Plum (13-iv-50).
Stenellipsis geophila Montr. v. laterifusca Br., 1940, Fol. Zool.
Hydrob., X, p. 116 (Stenellipsis laterifusca) ; 1951, Bull. Inst. B. Soc.
Nat. Belg., XXVII, 32, p. 14 : Nouvelle-Calédonie : Canala
(17-iii-50).
Steneellipsis modesta Montr. : Nouvelle-Calédonie : col d’Amieu,
400-600 m. (16-iii-dO) ; Canala (17-in-50).
Stenellipsis murina Fauv. : Nouvelle-Calédonie : Canala (17-m-50).
Était connu de Nouméa, de la forêt du Mont d’Or, de Tonghoué et
de Yahoué.
Stenellipsis Casteii, n. sp.
Long. : 2.5 mm. ; larg. : 1 mm. En ovale allongé. Antennes fines,
d’un tiers plus longues que le corps, le scape court et assez fort, le troisième
article aussi long que le quatrième, beaucoup plus long que le cinquième
ou que le scape. Lobes inférieurs des yeux aussi longs que les yeux.
Pronotum transverse, fortement arrondi sur les côtés, pourvu de deux
dépressions transversales, une prémédiane et une postmédiane. Élytres
allongés, étroitement arrondis au sommet, assez convexes, déprimés dans
la partie prémédiane, peu densément et très finement ponctués dans le
I
305
tiers basilaire, pourvus chacun d’une petite bosse discale postbasilaire.
Fémurs claviformes. Métasternum non raccourci.
Rougeâtre, couvert d’une pubescence soyeuse jaune paille, le front et
le disque du pronotum rembrunis. Élytres avec une grande tache trian¬
gulaire postseutellaire brune allant d’une épaule à l’autre et quelques
vagues taches allongées postmédianes. Palpes, antennes et pattes jaunes,
les articles antennaires rembrunis apicalement à partir du troisième.
Type de Nouvelle-Calédonie : Ciu (17-IH-50), dans la coll. Lepesme.
Le genre Stenellipsis, strictement néocalédonien, comprend main¬
tenant 17 espèces que l’on pourra séparer, à l’aide du tableau sui¬
vant :
Tableau des Stenellipsis.
1. Élytres échancrés au sommet . ochraceotincta Fauvel.
— Élytres non échancrés au sommet . . 2.
2. Chaque élytre muni d’une épine apicale suturale minime .
spinipennis Breuning.
— Élytres sans cette épine . 3.
3. Élytres imponctués . 4.
— Élytres distinctement ponctués, tout au moins dans le quart basi¬
laire . ■...., . . 14.
4. Pronotum et élytres revêtus de pubescence argentée, à l’exception
d’une bande longitudinale sur le pronotum et d’une étroite bande
transversale prémédiane sur les élytres...... crucijera Fauvel.
— Ornementation du dessus différente . 5.
5. Élytres parsemés de taches circulaires brunes ou brun rougeâtre 6.
— Élytres sans taches semblables . . . . 7.
6. Lobes inférieurs des yeux deux fois et demi plus longs que les joues. . .
calédonien Fauvel.
- — Lobes inférieurs des yeux un peu moins longs que les joues .
maculaia Montrouzier.
7. Troisième article des antennes plus long que le quatrième .... 8.
— Troisième article des antennes non plus long que le quatrième. . . 11.
8. Chaque élytre pourvu d’une petite bosse discale postbasilai're ... 9.
— Élytres sans cette bosse . 10.
9. Chaque élytre orné d’une bande médiane transversale brun foncé . . .
bipustulata Montrouzier.
— Élytres sans cette bande . murina Fauvel.
10. Élytres non rembrunis latéralement . geophila Montrouzier.
— La partie latérale de l’élytre est rembrunie ... geophila Montrouzier
v. lalerifusca Breuning.
11. Troisième article des antennes moins long que le quatrième .
albosignata Breuning.
- — Troisième article des antennes aussi long que le quatrième. . . . 12.
12. Taille très petite, n’atteignant pas 3 mm. de longueur. . . . sericans
Breuning.
- — Taille plus grande, dépassant 4 mm. de longueur . 13.
— 306 —
13. Pronotum avec une large bande médiane brune. . lunigera Fauvel.
— Pronotum sans cette bande . Strandi Breuning.
14. Élytres ornés de dessins assez nets . 15-
— Élytres sans ou presque sans dessins . . . 17.
15. Scape granulé au sommet . 16.
— Scape non granulé au sommet . Casteli, n. sp.
16. Les taches élytrales sont nettes . litterata Fauvel.
— Les taches élytrales sont assez vagues .... litterata F auvel, m. jagua-
rita Breuning.
17. Troisième article des antennes moins long que le quatrième....
flavolineata Breuning.
— Troisième article des antennes non plus long que le quatrième. 18.
18. Troisième article des antennes plus long que le quatrième .
persimilis Breuning.
— Troisième article des antennes aussi long que le quatrième .
unicolor Breuning.
Sciadella variabilis Auriv. : Samoa : île Upolu : Faleolo (22-IV-50).
Laboratoire d' Entomologie du Muséum.
— 307 —
Une petite collection d’Annélides Polychètes
DES ILES KERGUÉLEN
Par Pierre Fauvel.
Cette petite collection, recueillie par M. Angot, en 1952, à Ker¬
guelen, principalement au Port-aux-Français, au Port- Jeanne-d’ Arc
et à la Baie-Norvégienne, ne comprend qu’une vingtaine d’espèces,
mais fort bien conservées.
M. Aubert de la Rüe m’ayant adressé quelques espèces récoltées
par lui, en 1952, au Port-aux-Français, dans les Macrocystis pirifera
échoués à la côte, je les ai mentionnées avec les précédentes.
Aucune de ces espèces n’est nouvelle pour l’Antarctique.
Hermadion magalhaensi Kinberg.
Port-aux-Français : A. 21, sur les roches, A. 24, flaques, A. 27, cailloux,
A. 38, rochers. — Port-Jeanne-d’Arc : A. 4, A. 5, galets et sable. — Baie-
Norvégienne : A. 44, A. 46, sable et cailloux.
La plupart de ces Hermadion ont la trompe dévaginée et ont encore
conservé, en partie, leurs élytres.
M. Aubert de la Rüe en a récolté, au Port-aux-Français, dans
les Macrocystis pirifera, rejetés à la côte, une quinzaine de spécimens
de forte taille, mesurant jusqu’à 60 à 70 mm., sur 20 à 25 mm. de
diamètre.
Un fragment d ’Harmothoë qui les accompagnait n’est malheureu¬
sement pas déterminable.
Syllis brachycola Ehlers.
Port-aux-Français : A. 13, revêtement des roches. — Ile Péchenart :
A. 30, dans les Algues.
Deux spécimens.
Grubea rhopalophora Ehlers.
Port-Jeanne-d’Arc : A. 48, dans une macération d’ Algues.
Une très petite femelle portant ses œufs.
Exogone anomalochaeta Benham.
Port-Jeanne-d’Arc : A. 48, dans une macération d’Algues.
Un petit individu. J’ai déjà signalé cette curieuse espèce à Ker-
guélen parmi celles recueillies par M. Paulian dans la Baie-du-
Morbihan.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 3, 1953.
— 308 —
Nereis kerguelensis McIntosh.
Baie-Norvégienne : A. 41 et A. 42, vase et cailloux.
Le spécimen A. 41 porte un petit denticule au groupe Y, ce qui
est assez exceptionnel. Les deux petits de A. 42 ont une trompe
normale avec V = 0 et VI = I -|- I très petits.
Platynereis magalhaensis Kinberg.
Port-Jeanne-d’Arc : A. 2, A. 48, galets et Algues. — Port-aux-Fran-
çais : A. 8, A. 25, A. 32, A. 45, Cailloux, dragages, Algues. — Ile Péche-
nart : A. 30, Algues.
Cette espèce, si répandue dans tout l’Antarctique, est représentée
par un grand nombre de spécimens de toutes tailles. Ceux de l’île
Péchenart sont des jeunes de 4 à 5 mm., avec 18-20 sétigères, et
6 mm. et 28 sétigères, portant des serpes dorsales homogomphes
à 4-6 des segments postérieurs. Un de 14 mm. et 32 sétigères n’en
a plus. On sait que ces soies spéciales font défaut chez les adultes
tandis qu’elles persistent chez PL Dumerilii Aud.-Edw. C’est à
peu près le seul caractère qui distingue ces deux espèces.
M. Aubert de i.a Rüe en a aussi recueilli un gros spécimen, au
Port-aux-Français, dans les Macrocystis rejetés à la côte.
Nephthys macroura Schmarda.
Port-aux-Français : A. 7 et A. 8, sous les cailloux dans le sable.
Deux grandes entières, à trompe dévaginée et trois petites.
Scolelepis cornigera Ehlers.
Port-aux-Français : A. 16, dans le sable.
Le prostomium de l’unique spécimen étant en mauvais état
l’identification reste douteuse. Il était accompagné de deux débris
de Spionidiens indéterminables.
Cirratulus cirratus (O. F. Müller).
Port-aux-Français : A. 12, A. 13, A. 22, dans une flaque et dans les
revêtements tapissant les roches. - — Baie-Norvégienne : A. 39, vase avec
cailloux enfoncés.
Le spécimen A. 13 est de très petite taille.
Arenicola assimilis Ehlers, var. afpnis Ashworth.
Port-Jeanne-d’Arc : A. 1, sable. - — Port-aux-Français : A. 9, A. 15,
A. 36, sable. - — Baie-Norvégienne : A. 42, vase avec cailloux enfouis.
Quatre de ces Arénicole du Port-aux-Français sont de grande
taille. Celui de Port-Jeanne-d’Arc et celui de la Baie-Norvégienne
sont plus petits. Tous ont 7 sétigères antérieurs abranches et
— 309 —
12 branchifères, donc 19 sétigères au total et appartiennent bien
à la variété affinis.
Thelepus setosus Quatrefages.
Port-aux-Français : A. 10, A. 19, A. 23, A. 24, dans le sable, sous les
cailloux, dans les flaques, A. 26, drague. — Port-Jeanne-d’Arc : A. 3,
galets et sable. — Baie-Norvégienne : A. 43, vase avec cailloux.
M. Aubert de la Rira: : Port-aux-Français, dans les crampons de
Macrocystis rejetés à la côte.
Cette espèce cosmopolite, si commune dans l’Antarctique, est
représentée par un grand nombre d’individus de toutes les tailles.
M. Aubert de la Rüe en a recueilli près d’une trentaine.
Leprea streptochaeta Ehlers.
Port-aux-Français : A. 14, dans une flaque.
Deux individus dont une femelle bourrée d’œufs et A. 24, dans
une flaque, deux spécimens enroulés en spirale comme YAmphitrite
gracilis de nos côtes qui présente une certaine analogie mais qui a
des soies différentes.
Potamilla antarctica (Kinberg).
Port-aux-Français : A. 6 et A. 17, sous les surplomb^ de roches. — 1
Pointe Denis : A. 38, sous les surplombs de roches. — Port-aux-Français,
M. Aubert de la Rüe, dans les Macrocystis rejetés à la côte.
Plusieurs échantillons sont formés de nombreux tubes cornés de
25 à 30 mm., larges de 2 à 3 mm., dressés, serrés les uns contre les
autres et noyés dans une masse spongieuse.
Oridia limbata Ehlers.
Port-aux-Français : A. 13, sur le revêtement des rochers.
Cette très petite Oridia possède des otocystes à gros otolithe.
Spirorbis ( Paralaeospira ) aggregatus Caullery et Mesnil.
Port-aux-Français : A. 47, sur les cailloux et les coquilles de Moules.
Ces petits Spirorbes entassés les uns sur les autres en masses
compactes de plusieurs centimètres cubes méritent bien leur nom
spécifique. /
Spirorbis (Paralaeospira) Claparedei Caul. et Mes.
Port-aux-Français : A. 11, sur les Moules, A. 33, sur les frondes de
Macrocystis.
L’aspect du tube rappelle tout à fait celui du Sp. borealis de nos
côtes, mais l’animal en diffère par la présence de 4 sétigères thora¬
ciques chez l’adulte. Les jeunes, cependant, n’en ont que trois.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 3, 1953.
20
— 310 —
Spirorbis ( Paralaeospira) patagonicus Caullery et Mesnil.
Pointe Molloy : A. 34, sur les cailloux.
Plusieurs tubes relativement gros, détachés de leur support. Un
opercule renferme des œufs.
Spirorbis (Paralaeospira) Lebruni Caullery et Mesnil.
Port-aux-Français : A. 27, dragage.
Des gros tubes vides et d’autres plus petits contenant des Spirorbes
à 4 sétigères thoraciques. Faute de l’animal, on ne peut décider si
les gros tubes appartiennent au Spi. Lebruni ou au Spi. patagonicus.
(?) Spirorbis ( Romanchella ) Perrieri Caullery et Mesnil.
Port-aux-Français : A. 31, dans des crampons de Macrocystis.
Un seul gros tube sénestre, ridé, malheureusement vide, semble
avoir appartenu à un Spi. Perrieri (?).
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 311 —
Sur quelques Alcyoniidés de Tahiti et des Iles Fidji.
Par Andrée Tixier-Durivault.
La Collection du Muséum, riche en Alcyoniidés, renferme un grand
nombre d’exemplaires des différentes espèces des genres Lobularia
et Sinularia. Le premier de ces genres comprend 44 espèces toutes
représentées actuellement au Muséum par suite de la récolte effec¬
tuée par G. Ranson à Tahiti et aux Iles Fidji (Suva). Les divers
échantillons provenant de ces localités appartiennent aux espèces
suivantes 1 : Lobularia globuliferoides Thomson et Dean, L. tuber¬
culoïdes Tixier-Durivault, L. australis Macfadyen, Sinularia gyrôsa
(Klunzinger), S. polydactyla (Ehrenberg), S. robusta Macfadyen,
S. rigida (Dana) et S. macropodia Hickson et Hiles.
1. Lobularia globuliferoides Thomson et Dean.
1948 Lob. globuliferoides, A. Tixier-Durivault, Mem. Mus. Nat. Hist.
Nat., n. s., t. XXIII, fasc. 1, p. 88.
Diagnose : Colonie encroûtante à lobes courts, arrondis, larges, serrés
les uns contre les autres.
Spiculés de taille moyenne (0,08 à 0,10 mm. de long). Double-sphères
du cœnenchyme à têtes recouvertes de proéminences émoussées, grands
haltères corticaux lisses avec un rétrécissement distinct et de petits
sclérites à col très haut.
Polypes sur les lobes, grands, dans des alvéoles.
Coloration de la colonie : jaune grisâtre.
Description : Deux exemplaires conservés à sec.
a) colonie : Les deux colonies sont des formes encroûtantes, irré¬
gulières.
La portion basilaire du plus grand exemplaire mesure 75 mm. de
long et 30 mm. de large alors que son capitule atteint 92 mm. de
large et 27 mm. de haut. Le pied, mince, aplati, supporte un capitule
à lobes arrondis, courts, serrés les uns contre les autres, à structure
fréquemment réticulée car les alvéoles polypaires sont nettement
indiqués sur certains lobes.
Le second spécimen a 65 mm. de long et 43 mm. de large.
La structure des deux colonies est charnue et leur surface douce
au toucher.
1. Leurs synonymies complètes se trouvent dans les travaux cités.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 3, 1953.
312
b) spiculés : les éléments squelettiques de la base du cœnenchyme
sont des haltères à têtes volumineuses hérissées de protubérances
émoussées. Les plus nombreux, atteignent 0,10 mm. de longueur
totale et 0.06 mm. de largeur maximum de sphères, présentent un
étranglement distinct et droit. Quelques spiculés, mesurant encore
0,09 mm. de long et 0,05 mm. de large apparaissent sous forme de
deux sphères accolées recouvertes d’abondants tubercules, par suite
de l’extrême réduction de leur col. La zone corticale basilaire ren¬
ferme de jeunes sclérites, à long étrangement et verrues arrondies,
ne dépassant pas 0,05 à 0,085 mm. de hauteur totale.
La majorité des spiculés du cœnenchyme capitulaire sont peu
différents de ceux de la base de la colonie. Ce sont des haltères à col
distinct droit, ayant 0,06 mm. de largeur maximum et 0,10 mm. de
longueur totale.. Les sclérites du cortex capitulaire sont de grandes
double-sphères lisses présentant un long étranglement et deux
masses terminales volumineuses atteignant 0,08 mm. de longueur
totale et 0,04 mm. de largeur de têtes. Enfin quelques spiculés lisses
ont un rétrécissement étroit et ne mesurent que 0,04 mm. de longueur
totale et 0,01 mm. dans leur plus grande largeur.
c) polypes : Les zoïdes, grands, disposés en lignes régulières au
fond de petits alvéoles répartis sur tous les lobes ont 0,3 mm. du
diamètre d’ouverture et sont distants de 0,2 mm. les uns des autres.
d) coloration : Les colonies, conservées à sec ont une teinte blanc
grisâtre.
Distribution : Sawan (Ile de Siau, Mer des Célèbes), I. Fidji (Suva,
Mr Ranson, 1952).
2. Lobularia tuberculoides Tixier-Durivault.
1948 Lob. tuberculoides, A. Tixier-Durivault. Mem. Mus. Nat. Hisl.
Nat., n. s., t. XXIII, fasc. 1, p. 230..
Diagnose : Colonie encroûtante à pied trois à quatre fois moins élevé
que le capitule. Surface lobulaire composée de lobes arrondis, à sommet
aplati, parfois divisés en deux ou trois lobules, séparés par des sillons plus
ou moins profonds.
Spiculés de grande taille (0,10 à 0,11 mm. de long). Double-sphères de la
base du cœenchyme à tubercules irréguliers plus ou moins serrés les uns
contre les autres. Haltères de la portion lobulaire plus petits, mêlés à des
sclérites peu verruqueux. Spiculés corticaux allongés.
Polypes sur tout le capitule, petits, assez éloignés les uns des autres.
Coloration de la colonie à sec : gris jaunâtre.
Description : Deux exemplaires conservés dans l’alcool.
a) Colonie : Le premier spécimen est une forme encroûtante qui
mesure 80 mm. de longueur totale et 65 mm. de largeur. Son pied,
bas et stérile, supporte un capitule composé de petits lobes arrondis,
v
313 —
courts, fortement pressés les uns contre les autres, parfois subdivisés
superficiellement.
Le second exemplaire, plus petit, ne dépasse pas 43 mm. de long
et 37 mm. de large.
La consistance des deux colonies est dure.
b) spiculés : Les éléments squelettiques de la base du coœnenchyme
chyme, du cortex et de la totalité du capitule sont tout à fait sem¬
blables à ceux du type de l’espèce.
c) polypes : Les zoïdes, de 0,2 à 0,5 mm. de diamètre d’ouverture
à l’état rétracté, sont petits et uniformément répartis sur toute la
surface du capitule. Distants de 0,9 mm. les uns des autres à la base
des lobes ils sont éloignés de 0,3 mm. au sommet.
d) coloration : Les colonies, conservées dans l’alcool, ont une
teinte jaune grisâtre.
Distribution : Iles Fidji (Mr. Filhol, 1876), Iles Fidji (Mr Ranson,
1952, Suva).
3. Lobulia australis (Macfadyen).
1948 Lob. australis, A. Tixier-Durivault. Mem. Mus. Nat. Hist. Nat.,
n. s., t. XXIII, fasc. 1, p. 249.
Diagnose : Colonie encroûtante, ferme, dure. Pied large et capitule
formé de petits lobes simples ou divisés en lobules digités.
Spiculés de très grande taille (0,14 à 0,3 mm. de long). Dans la base du
cœnenchyme, double-sphères à col large plus ou moins élevé et à têtes
volumineuses abondamment hérissées de gros tubercules denticulés. Dans
le capitule haltères de formes analogues. Nombreux spiculés jeunes plus
simples.
Polypes, petits, nombreux, sur tout le capitule. Tentacules courts
dépourvus de spiculés.
Coloration de la colonie : gris verdâtre ou jaunâtre.
Description : Quatre exemplaires conservés à sec.
a) colonie : Les quatre colonies sont des formes encroûtantes, mais
non entières.
Le pied de chaque spécimen est bas, large, stérile, mince, légère¬
ment rugueux au toucher. Le capitule est formé de lobes clair¬
semés, allongés, simples, arrondis à leur extrémité, rarement divisés
en lobules secondaires, à structure réticulée.
Les diverses colonies ont respectivement 76 mm., 80 mm., 75 mm.
et 55 mm. de longueur totale et 56 mm., 45 mm., 60 mm. et 53 mm.
de largeur basale.
b) spiculés : Les éléments squelettiques de la base du cœnen¬
chyme colonial sont de formes diverses. Très nombreux sont les
spiculés massifs, très volumineux, dépourvus d’étranglement ;
mesurant 0,3 mm. de long et 0,22 mm. de diamètre ils présentent
— 314
deux grosses sphères terminales dyssymétriques ornées d’abondantes
verrues irrégulières. De grands haltères atteignant 0,25 mm. de
longueur totale ont un col plus ou moins élevé et deux masses termi¬
nales recouvertes de grosses protubérances composées. La zone cor¬
ticale basilaire renferme de petites double-sphères de 0,17 mm. de
long et présentant un rétrécissement allongé et des tubercules denti-
culés.
Les spiculés du capitule sont comparables à ceux du pied de la
colonie. Les haltères de 0,3 mm. et 0,25 mm. de longueur sont moins
nombreux et fréquemment accompagnés de grands double-sphères
de 0,2 mm. de long à col élevé et à têtes étirées ornées de quelques
volumineuses protubérances composées. La zone corticale lobulaire
renferme un grand nombre de jeunes sclérites semblables à ceux
du cortex basilaire.
c) polypes : Les zoïdes, de 0,75 mm. de diamètre d’ouverture à
l’état rétracté, sont petits, nombreux, serrés les uns contre les autres.
d) coloration : Les colonies, conservées à sec, sont gris jaunâtre.
Distribution : 1. Maer (Australie), 1. Fidji (Suva, Mr Ranson,
1952).
4. Sinularia gyrosa (Klunzinger).
1951 Sin. gyrosa, A. Tixier-Durivault. Mem. Inst. Roy. Sci. Nat. Bel¬
gique, s. 2, fasc. 40, p. 17.
Diagnose : Colonie encroûtante, à pied stérile, épais, plissé et à gros
lobes indépendants dressés en muraille.
Spiculés : 1° dans la base du ccenenchyme : a) à l’intérieur : sclérites
trapus (0,5 à 1 mm. de long) présentant une constriction médiane trans-
vèrse et des tubercules crénelés, inégaux et nombreux ; b) dans la zone
corticale : quelques éléments irréguliers et petites massues (0,12 mm de
long) montrant une tête branchue ornée d’une verrue centrale et un large
manche court.
2° dans le capitule : aiguilles massives (2,5 mm. de long), garnies de
petites protubérances clairsemées ; massues corticales tantôt courtes, à
tête branchue (0,1 mm. de long), tantôt longues, tuberculées (0,15 mm. de
long).
Polypes : très petits et assez nombreux sur les lobes.
Coloration : de la colonie dans l’alcool : blanc jaunâtre.
Description : Une portion de colonie conservée dans l’alcool.
a) colonie : Le fragment mesure 70 mm. et 50 mm. de large' et
60 mm. de haut. Son pied, stérile, épais, dru et rugueux supporte
de gros lobes dressés, séparés les uns des autres par de profonds
sillons et fréquemment subdivisés à leur extrémité.
b) spiculés : Les éléments squelettiques sont parfaitement sem¬
blables à ceux du type de l’espèce.
c) polypes : Les zoïdes, uniformément répartis sur la totalité des
— 315 —
lobes, ne dépassent pas, à l’état rétracté 0,3 mm. de diamètre d’ou¬
verture et sont distants de 0,5 à 0,8 mm. les uns des autres. Aucun
siphonozoïde ne peut être observé dans ce spécimen.
d) coloration : Dans l’alcool l’exemplaire a une teinte blanc
jaunâtre.
Distribution : Mer Rouge, Palawan, Tahiti (Mr Ranson, 1952).
5. Sinularia polydactyla (Ehrenberg).
1951 Sin. polydactyla, A. Tixier-Durivault. Mem. Inst. Roy. Sci. Nat.
Belgique, s. 2, fac. 40, p. 50.
Diagnose : Colonie encroûtante, à pied stérile plus ou moins long et à
capitule formé de larges lobes aplatis, serrés les uns contre les autres,
subdivisés en lobules courts ou allongés.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : aiguilles
tuberculées (2 à 3 mm. de long) présentant une constriction médiane
transverse et ornées de protubérances crénelées ou à peine bosselées ;
nombreux sclérites fusiformes épineux ; b) dans la zone corticale : bâton¬
nets tuberculés, éléments calcaires irréguliers, massues (0,13 mm. de long)
à tête branchue, triramée, munie d’une verrue centrale et à manche
épineux arrondi.
2° dans le capitule : aiguilles tuberculées un peu plus petites que celles
du pied ; massues corticales à tête triramée (0,15 mm. de long).
Polypes : petits, assez espacés sur les lobules.
Coloration : de la colonie à sec : brun jaunâtre.
Description : Quatre échantillons de même habitus conservés à
sec.
a) colonie : Les colonies, encroûtantes, présentent un pied plus
ou moins élevé et un capitule composé de nombreux lobes divisés en
petits lobules étalés ou serrés les uns contre les autres. Le plus petit
de ces exemplaires mesure 35 mm. de base et 50 mm. de hauteur
totale ; le second spécimen a 80 mm. de diamètre capitulaire et
20 mm. de haut, le troisième et le quatrième, fixés sur des branches
de Coraux, atteignent respectivement 80 mm. et 90 mm. de largeur
de disque et 62 mm. et 63 mm. de hauteur totale.
La consistance des quatre échantillons est dure, leur surface étant
douce au toucher.
b) spiculés : Les éléments squelettiques de la totalité des colonies
sont entièrement semblables à ceux du type de l’espèce.
c) polypes : Les zoïdes, petits monomorphes, n’atteignent que
0,3 à 0,5 mm. de diamètre d’ouverture à l’état rétracté ; ils sont
distants de 1 à 1,5 mm. les uns des autres à la surface des lobes.
d) coloration : Les exemplaires, conservés à sec, ont une teinte
brun jaunâtre.
Distribution : Mer Rouge, Zanzibar, I. Baui, Luzipera, Neuhan-
nover, Nouvelle-Guinée allemande et britannique, Luzon, Jaluit,
— 316 —
Spiculés de Sinularia robusta Macfadyen.
a, b, c : spiculés du cœenchyme basilaire (X 37 X 1/2) ; d, e, f, g, h, i : spiculés de
cœnenchyme basilaire (X 210 X 1/2) ; k, l, m : spiculcs du cœnenchyme capitulaire
(X 37 X 1/2) ; n : portion de spiculé lobulaire (X 210 X 1/2) ; o : verrue d’une spi¬
culé lobulaire (X 1.000 X 1/2) ; /, m, p,q,r,s, t : spiculés lobulaires (X 210 X 1/2).
Ternate, I. Maldives, China Strait, golfe de Manaar, Tamatave,
Mergui, golfe de Cutch, Palawan, Singapour, Tahiti, Atine, Fidji
(Suva, Mr Ranson, 1952), Klein-Kei, Grande Barrière, Java, Lom-
— 317 —
bok, Paternoster, Sumba, Savu, baie de Kwandang, Obi Malor,
Waigen, Sula Besi, Amboine, Tuai, Rotti, baie de Saleh.
6. Sinularia robusta Macfadyen.
1951 Sin. robusta, A. Tixier-Durivault. Mem. Inst. Roy. Sci. Nat.
Belgique, s. 2, fasc. 40, p. 73.
Diagnose : Colonie à pied épais, surmonté de gros lobes aplatis parfois
divisés en lobules digités ou pointus.
Spiculés : 1° dans l’intérieur du eœnenchyme : grandes aiguilles tuber-
culées (4,5 mm. de long) ; aiguilles plus petites à protubérances simples.
2° dans la zone corticale : petites massues à tête tuberculée dépourvue
de verrue centrale, à grand nombre de proéminences serrées ; quelques
massues à branches peu nombreuses (0,07 à 0,2 mm. de long).
Polypes : petits, sur tout le capitule.
Coloration : de la colonie : crème, brun.
Description : Un bel échantillon conservé à sec.
a) colonie : L’exemplaire est une colonie encroûtante, basse, à
pied épais surmonté d’un capitule composé de gros lobes dressés ou
légèrement couchés, parfois divisés à leur extrémité en lobules
digités et arrondis. Le spécimen mesure 220 mm. et 130 mm. de
diamètre basal et 25 mm. de hauteur maximum.
La consistance de la colonie est dure et rugueuse.
b) spiculés : Les éléments squelettiques du eœnenchyme basal
sont des aiguilles tuberculées massives, abondantes, droites ou
légèrement courbes, à extrémités arrondies ayant 2,5 mm. à 4 mm.
de long et 0,7 à 0,9 mm. de large (fig. a, b, c). Ces aiguilles sont recou¬
vertes de nombreuses protubérances denticulées. Des aiguilles de
taille moindre (1 mm. de long) (fig. d) offrent la même disposition
de verrues. Quelques spiculés (fig. e) n’ont que de rares proéminences
épineuses. Les sclérites corticaux basilaires sont de petits bâtonnets
de 0,15 à 0,2 mm. de long (fig. f, g), clairs, à verrues pointues éparses
et quelques petites massues de 0,1 à 0,15 mm. de long (fig. h, i) à
manche court et large et à tête foliacée.
Les sclérites du eœnenchyme capitulaire sont légèrement plus
petits que ceux du pied (fig. k, 1, m) et ne dépassent pas 2,6 mm. de
long et 0,8 mm. de large. Ce sont des aiguilles à tubercules espacés
(fig. n), composés (fig. o). Quelques éléments squelettiques plus
petits, accompagnés de bâtonnets (fig. m, p), ressemblent beaucoup
à ceux de la base du eœnenchyme. La zone corticale lobulaire rend-
ferme d’abondants bâtonnets clairs légèrement épineux (fig. j) ou
verruqueux (fig. t) et de très nombreuses massues de formes diverses :
les unes, à manche court (0,14 mm. de long) (fig. r), ont une tête
foliacée portant une verrue centrale, les autres, à manche long
(0,16 mm. de long), ont une tête tuberculée (fig. q, s).
c) polypes : Les zoïdes, monomorphes, abondants sur le capitule
318
•ont 0,3 mm. à 0,5 mm. de diamètre à l’état contracté et sont éloignés
de 0,5 mm. les uns des autres sur les lobes et de 2 mm. sur la surface
supérieure du pied.
d) coloration : la colonie, conservée à sec, a une teinte jaune bru¬
nâtre.
Distribution : Lizard, Outer Moat, Yonge Reef, Reef, A. I. Low,
Tahiti (Mr Ranson, 1952).
7. Sinularia rigida (Dana).
1951 Sin. rigida, A. Tixier-Durivault. Mem. Inst. Roy. Sci. Nat.
Belgique, s. 2, fasc. 40, p. 74.
Diagnose : Colonie : encroûtante, à pied dressé, inégal, large, plissé, sur¬
monté d’un capitule formé de lobes groupés, serrés, subdivisés en petits
lobules digités.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : aiguilles
tuberculées (1,3 à 6 mm. de long) droites ou courbes, à extrémités souvent
fourchues et ornées de protubérances bosselées plus ou moins serrées ;
b) dans la zone corticale : baguettes épineuses et massues (0,13 mm. de
long) à tête tuberculée ornée d’une verrue centrale et à court manche
pointu.
2° dans le capitule : spiculés différents : petites aiguilles (1 à 2,4 mm. de
long) à protubérances bosselées ou à verrues coniques ; massues corticales
à tête moins large que celles du pied.
Polypes : gros, sur le capitule et la surface supérieure du pied.
Coloration : de la colonie à sec : gris jaunâtre.
Description : Six exemplaires conservés à sec.
Les spécimens, de tailles variables, sont des colonies encroûtantes,
larges, à pied bas, plissé transversalement et à capitule formé de
lobes allongés serrés, fréquemment subdivisés en lobules arrondis
ou digités. Les plus gros exemplaires ont : le premier 125 mm. et
75 mm. de diamètre, le second 125 mm. et 70 mm., le troisième
120 mm. de large et 85 mm. de haut, le quatrième 124 mm. de
diamètre et 120 mm. de hauteur, le cinquième 45 mm. de large et
76 mm. de haut et le sixième, fragmentaire, 42 mm. et 65 mm. de dia¬
mètre.
La consistance des colonies est rigide.
b) spiculés : Les éléments squelettiques de toutes les colonies
sont tout-à-fait semblables à ceux du type de l’espèce.
c) polypes : Les zoïdes monomorphes, sont gros et atteignent à
l’état rétracté 0,5 à 1 mm. de diamère d’ouverture ; éloignés de
1 à 2 mm. à la surface supérieure des lobes ils sont distants de
2 à 4 mm. à leur base.
d) coloration : Les divers spécimens, conservés à sec, ont une
teinte gris jaunâtre ou jaune brunâtre.
— 319 —
Distribution : Jaluit, Mathuata, Venua Lebu, Mer Rouge, Iles
Fidji, Suva (Iles Fidji, Ranson 1952).
8. Sinularia macropodia (Hickson et Hiles).
1951 Sin. macropodia, A Tixier-Durivault. Mem. Inst. Roy. Sci. Nat.
Belgique, s. 2, fasc. 40, p. 92.
Diagnose : Colonie : encroûtante, à pied dressé, plissé, stérile surmonté
d’un capitule formé de lobules courts et arrondis.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a ) à l’intérieur : aiguilles
tuberculées (2 à 3 mm. de long), souvent fourchues, à petites protubé¬
rances peu serrées ; aiguilles épineuses ; b) dans la zone corticale : bâton¬
nets épineux, sclérites irréguliers et massues (0,08 à 0,16 mm. de long)
à tête branchue pourvue d’une verrue centrale.
2° dans le capitule : aiguilles minces (2 mm. de long) ; massues corti¬
cales courtes et longues (0,1 à 0,3 mm. de long).
Polypes : petits, inégalement répartis sur le capitule.
Coloration : de la colonie, dans l’alcool : blanc grisâtre.
Description : Quatre échantillons conservés à sec.
a) colonie : Les exemplaires sont des colonies à pied dressé, stérile,
d’inégale hauteur, surmonté d’un capitule constitué de gros lobes
subdivisés en petits lobules courts, arrondis, digités ou plus moins
aplatis.
Les diverses colonies mesurent l’une 95 mm. de large et 40 mm. de
haut, la seconde 115 mm. et 35 mm., la troisième 105 mm. et 85 mm.
et la quatrième 95 mm. et 45 mm.
La consistance des colonies est dure.
b) spiculés : Les éléments squelettiques des diverses colonies sont
semblables à ceux du type de l’espèce.
c) polypes : Les zoïdes, monomorphes, mesurent 0,2 à 0,3 mm. de
diamètre d’ouverture à l’état rétracté et sont distants de 1 à 2 mm.
les uns des autres sur les lobes et lès lobules.
d) coloration : Les exemplaires conservés à sec ont une coloration
blanc jaunâtre.
Distribution : Blanche Bay, Nouvelle-Bretagne, Iles Fidji (Suva,
Mr Ranson, 1952).
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
— 320 —
Description de Plakortis nigra nov. sp.
ET REMARQUES SUR LES PLAKINIDAE (DÉMOSPON GES) 1
Par Claude Levi.
La découverte, en mer Rouge, pendant la croisière de la « Calypso »r
de nombreux échantillons d’une éponge massive, noire bleutée à
spiculation apparentée à celle du genre Plakortis m’incite à rouvrir
la discussion au sujet du genre lui-même et de la famille des Plaki-
nidae Schulze. On sait en effet que Topsent a longuement discuté,
en 1937, de la validité de deux nouveaux genres d’homosclérophores :
Roosa et Plakoosa, créés par De Laubenfels pour des éponges
récoltées dans les eaux de Porto-Rico et des Tortugas. Ces deux
nouveaux genres sont tout simplement, pour Topsent, les syno¬
nymes de Plakortis Schulze et Plakina Schulze.
C’est d’ailleurs à cet avis que s’est finalement rallié De Lauben¬
fels lui-même en rapportant la présence de Plakortis simplex aux
Bermudes, puis de Plakortis simplex et Plakina monolopha aux
Hawaï.
Presque toutes les Plakortis observées par ces deux auteurs ont
une spiculation à peu de choses près identique au type de Schulze,
c’est-à-dire qu’elles possèdent un mélange en proportions variables
de microxes et de microtriodes ; ceux-ci, en général les moins
abondants, peuvent faire défaut et les microxes droits ou contournés
sont le plus souvent c ntrotylotes, quelquefois polytylotes ; ils
abondent dans le mésenchyme entre les corbeilles vibratiles.
J’ai pu observer un échantillon de Plakortis simplex qui provient
de Dakar (Sénégal), dont l’aspect concorde avec la description du
type méditerranéen et dont les spiculés quoique de taille nettement
réduite se montrent non moins conformes à ceux du type. On pour¬
rait admettre le cosmopolitisme de cette espèce et toute la question
paraîtrait réglée si l’éponge noire de mer Rouge ne possédait à nou¬
veau une spiculation analogue à celle de tous les précédents échan¬
tillons ; nous sommes une fois de plus placés devant l’insuffisance
de la classification classique, car il est absolument évident au premier
coup d’œil qu’il ne s’agit pas de la Plakortis lusitanienne et l’examen
des échantillons me convainc d’en faire une nouvelle espèce, dont
nous discuterons plus loin les caractères.
1. La bibliographie relative à ce travail sera insérée dans une publication ultérieure..
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 3, 1953.
— 321 —
Plakortis nigra nov. sp.
Localité : Ile Abulat (Djebel Lith) Mer Rouge 19°57 N. (« Calypso »,
janvier 1952) sur madrépore, par 50 cm. de fond sur le versant W.
de l’ilôt du grand Orfèvre (côté lagon). L’éponge, fixée sur la face
inférieure de madrépores morts, est massive, lobée ou piriforme.
Le plus grand échantillon récolté mesure 3x2x2 cm. et sa con¬
sistance est relativement ferme et charnue. Un oscule apical assez
large mesure 3x2 mm. Les pores sont très nombreux et la surface
de l’éponge regardée à fort grossissement paraît être un treillis
extrêmement fin. Elle est apparemment lisse, mais très finement
granuleuse. Les canaux exhalants qui aboutissent à l’oscule sont
tangentiels et leur paroi est lisse.
En coupe, l’éponge nous montre un réseau aquifère très développé
avec quelques gros troncs exhalants obliques et une quantité de
petites cavités subdermales inhalantes. La spiculation est assez riche
et essentiellement composée de microxes qui sont répartis dans
toute l’éponge au milieu des tractus mésenchymateux.
Spiculés. — Microxes diactines extrêmement fins, courbés,
sinueux, raboteux au centre, aussi irréguliers que les spiculés de
Plakortis simplex. Ils atteignent 90 p de long, mais il existe une
masse de spiculés minuscules de moins de 20 p de long, déjà sinueux
et noueux au centre. La taille moyenne est environ 50 p. Je n’ai pu
découvrir un seul microtriode.
L’architecture interne de l’éponge est incontestablement celle
d’une Plakinidae, mais s’écarte sensiblement de celles de Plakortis
simplex et des autres espèces étudiées par Schulze. Les nombreuses
cavités subdermales dont il vient d’être question constituent une
couche périphérique dont la profondeur varie entre 200 et 300 p,
mais qui est pigmentée et les cellules pigmentaires sont réparties
dans le mésenchyme, entre les cavités, devenant plus abondantes
immédiatement sous la surface. Ces cellules, ovoïdes, sont pleines
de grosses sphérules et mesurent 10 à 12 p de long. Leur noyau,
souvent masqué entre les sphérules est régulièrement arrondi, à
chromatine réticulée, et nucléole très petit.
Fig. 2 : Plakortis nigra. Coupe du Choanosome : ovocytes en accroissement : X 150.
La zone pigmentée que l’on peut appeler ectosome se continue
insensiblement par le choanosome et ce n’est pas une croûte ou
pellicule détachable.
Le choanosome n’est pas très dense et traversé par une quantité
de canalicules mais le mésenchyme englobe largement les corbeilles
vibratiles qui sont très petites et dont le contour est assez irrégulier.
Elles mesurent en moyenne 30 [x de diamètre. Les choanocytes sont
assez grands : 6-7 p de long, triangulaires et leur noyau qui mesure
2-3 |x est légèrement piriforme et se trouve en position apicale dans
la cellule.
La belle ordonnance des corbeilles d ’Oscarella lobularis et Plakina.
— 323 —
monolopha est ici complètement détruite par suite de leur réduction
de taille et du développement du mésenchyme. Schulze signale que
les corbeilles de Plakortis simplex sont plus grosses et moins nom¬
breuses que celles de Plakina trilopha et, à cet égard, Plakortis nigra
se rapproche plus de la Plakina : mais, en réalité, l’évolution du
système aquifère est ici beaucoup plus accusée, comme le témoigne
l’abondance des canalicules. Les cellules amoeboïdes du mésenchyme
ont des contours peu nets et le noyau arrondi, nucléolé mesure 4-5 p.
Les pinacocytes qui bordent les canaux sont typiquement allongés,
mesurent 15 tx de long et leur noyau est identique à ceux des
amoebocytes. Le cytoplasme est chargé de nombreux petits granules
punctiformes très basophiles.
Le choanosome, autant que l’ectosome est envahi par des milliers-
de petits corpusculeso voïdes, en huit ou haltères, dont l’identification
est fort délicate et je réserve toute opinion à leur égard.
Les échantillons récoltés sont sexués et hermaphrodites. Les ovo¬
cytes qui sont situés en profondeur atteignent, en fin d’accroisse¬
ment, 280 (x de long. Ils sont ovoïdes et ressemblent, en plus allongés,
à ceux des Plakina ou Oscarella, qui mesurent respectivement
100 à 150 et 100 à 175 ;x de plus grand diamètre. Les ovocytes,
au début de la vitellogenèse et dont le noyau est venu en position
excentrique ont environ 150 [x de long.
Les spermacystes sont assez nombreux et répartis dans l’éponge..
Ce sont des capsules identiques à celles des deux autres espèces
citées, mais qui sont nettement plus longues, mesurant 75 jx au lieu
de 40 chez Plakina. Tous les stades de la spermatogenèse sont visibles
dans un même cyste et les spermatozoïdes ont une tête filiforme
un peu renflée au centre, qui atteint 5 jx de long.
En raison de ses caractères anatomiques et sexuels, il est évident
que l’éponge d’Abulat est une Plakinidae au sens de Schulze et
Topsent. Par la structure de son choanosome, elle est intermédiaire
entre Plakina trilopha et les Plakinastrella, suivant les descriptions-
précises données par Schulze et Dendy ; mais l’absence d’hypo-
— 324 —
phase et la simplicité de sa spiculation nous oblige à la considérer
plutôt comme une Plakortis.
En 1897, Topsent signale Plakortis simplex dans un lot d’éponges
en provenance d’Amboine. Ce spécimen est « massif, dense, allongé,
long de 4 cm., épais de 15 à 18 mm., lisse, blanc dans la profondeur,
coloré de noir bleuâtre en teinte fondue à la surface ». Cette brève
description, sans aucune allusion aux spiculés, évoque singulière¬
ment la Plakortis nigra dont elle a le même aspect et la même colo¬
ration. Au sujet de ce spécimen, Topsent (1901 et 1928) revise
son opinion de la note précédente et affirme qu’il s’agit là d’une
variété de Plakortis simplex, sinon, dit-il, de Plakinastrella clathrata
Kirkp. Les diactines de cette éponge mesurent 25 à 40 fx, et 80
à 140 p de long et les triodes ont des actines de 10 à 50 p. La couche
Fig. 4 : Plakortis nigra.
à) Choanocytes ; 6) cellule pigmentée ; c) Pinacocyte ; d) Amoebocyte ; é) Sper¬
matozoïde ; /) corpuscules du mésenchyme. — a, b, c, d, f : X 1800 ; e : X 3000
(figures réduites de 1/3).
périphérique renferme les petits microxes et quelques petits micro-
calthropes.
De Latjbenfels crée en 1934 le genre Roosa pour une espèce
de Porto Rico, dont les caractères sont les suivants : éponge lamel-
leuse, mesurant 2/3 cm. et 3 mm. d’épaisseur, bleue dans l’alcool,
lisse, à consistance de fromage, endosome dense, diacts abondants.
Il précise dans sa monographie des Tortugas (1936) les caractères
de la nouvelle espèce R. zyggompha d’après des échantillons vivants
récoltés dans cette dernière localité. L’espèce, dit-il, est fréquemment
massive, 1/1,7 cm., de couleur brune très riche et ses spiculés sont
presque exclusivement des diacts de 50 \i- de long. Cependant, un
des spécimens récoltés est encroûtant et gris.
Nous résumerons comme suit, dans le tableau ci-contre, les prin¬
cipaux caractères des échantillons récoltés dans les mers du globe :
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 3, 1953.
Il est pratiquement impossible de dégager de cette longue liste
un caractère net permettant de grouper les espèces entre elles. Seules,
des descriptions histologiques permettraient d’y voir clair. Les
simples renseignements spiculaires sont ici complètement insuffi¬
sants pour faire une classification valable des espèces, mais il sera
sans doute possible un jour de les ordonner sur la base de la structure
du système aquifère. Le meilleur exemple de ce genre nous est donné
par les Plakina. (Schulze, 1880).
Il faut cependant tenter un essai de classification et c’est pour¬
quoi je voudrais faire ici quelques remarques sur la famille des
Plakinidae, que De Laubenfels a malheureusement complètement
démembrée.
Schulze inclut dans cette famille les trois genres Plakina , Pla-
kortis et Plakinastrella qui renferment des éponges Tetra ctinellides
à spiculés, non reliés par de la matière cornée, qui se présentent
sous la forme de diactine, triactine, tetractine ou candélabre.
Topsent place intégralement cette famille dans l’ordre des Micros-
clérophores (actuellement Homosclérophores), y ajoutant le genre
Placinolopha Tops, et indique que le choanosome est lâche et lacu-
neux, l’ectosome chondrenchvmateux peu développé et l’épithélium
des canaux flagellés, par opposition aux Corticium à choanosome
sarcenchymateux dense et ectosome chondrenchymateux épais. Les
Placinidae, les Corticidae et les Oscarellidae, sans squelette, consti¬
tuent l’ordre des Homosclérophores.
Qu’est devenue cette famille homogène dans la classification de
Laubenfels ? Les Oscarellidae sont placées en annexe aux Haplos-
clérines ; les autres genres sont réunis dans l’ordre des Carnosa
Carter :
Plakortis dans la sous-famille des Halininae, éponges à streptaster ;
Plakina et Placinolopha dans la sous-famille des Corticiinae, éponges
à euasters ;
Plakinastrella dans la famille des Plakinastrellidae, éponges à grands
triaenes ou calthropes.
De Laubenfels éprouve quelque hésitation à placer les Osca¬
rellidae au voisinage des Haplosclérines de même qu’il doute de la
position systématique de Plakortis. En fait, il aurait dû conserver
purement et simplement l’intégrité de la famille des Plakinidae.
Les ressemblances entre les différents genres sont en effet si
étroites qu’il devient particulièrement difficile de les séparer et le
remarquable travail de Schulze éclaire plus qu’il ne faut cette
affirmation.
La famille des Plakinidae qui, à mon sens, devrait également
renfermer les Oscarella, est constituée d’une série d’espèces dont
le système aquifère a progressivement évolué par réduction des
327 —
espaces inhalants, multiplication et réduction des corbeilles vibratiles
et développement du mésenchyme. Les spiculés absents chez les
Oscarella sont, à l’origine, des petits diactines, triactines ou tétrac-
tines qui évoluent en directions variées, entre autres vers la forme
lophactine, et augmentent de taille pour devenir mésosclères ou
mégasclères. Cette évolution se fait, insensiblement, ce qui rend la
distinction des genres tout à fait délicate. Les genres Plakortis et
Plakinastrella sont à coup sûr les plus difficiles à définir.
Puisque nous sommes obligés d’admettre pour faciliter le travail
de détermination une limite stricte entre eux deux, il faut, par défi¬
nition, exclure du genre Plakortis toutes les éponges qui possèdent
dans leur mésenchyme, soit des lophactines, soit des tetractines et
y placer les seules espèces à spiculation composée de diactines et
triactines ou de l’une ou l’autre de ces deux catégories spiculaires:
On ne peut cependant oublier qu’il existe entre les deux genres
toute une série d’intermédiaires, comme par exemple l’exemplaire
d’Amboine dont les très rares tétractines sont sans doute seulement
des triactines montrant un rudiment de bras supplémentaire.
Il me paraît raisonnable de donner aux exemplaires d’Amboine
et d’Aru qui sont absolument analogues le nom générique de Pla¬
kortis. Ils se différencient de P. nigra par la présence de triactines
et la taille plus importante de leurs spiculés, mais n’en sont certai¬
nement pas très éloignés.
Dendy crée en 1905 le genre Dercitopsis pour une petite éponge
de Ceylan apparentée aux Plakortis mais munie de calthropes et
réserve le genre Plakinastrella aux espèces pourvues de « vrais »
triaenes comme P. copiosa Schulze. Laubenfels (1936) reprend
la division de Dendy et crée une famille des Plakinastrellidae pour
des éponges à vrais triaenes en plus des calthropes. Cependant, si
on se rapporte aux diagnoses des différentes espèces de Dercitopsis
ou Plakinastrella, il paraît bien difficile de les séparer. Partant de
.P. clathrata Kirkp., P. minor Dendy et P. aammillaris Lend., on
passe par le développement des oxes aux P. ceylonica Dendy et
P. oxeata Tops, et par développement de tous les spiculés aux
P. trunculifera Tops, et P. copiosa Schulze. Topsent (1895) figure
des spiculés de P. copiosa Schulze qui sont loin d’avoir la rigidité
d’allure des spiculés dessinés par Schulze et qui ne ressemblent
plus beaucoup à des triaenes. Si l’on admet que ces deux auteurs
ont bien observé des échantillons de la même espèce, il devient
évident que la base de la distinction des deux genres Plakinastrella
et Dercitopsis disparaît en même temps qu’est infirmée la valeur
de la nouvelle famille des Plakinastrellidae.
En définitive, il convient de reconstituer dans toute son intégrité
la famille des Plakinidae qui comprendra les cinq genres suivants :
Oscarella Yosm.
Plakina Schulze
Plakortis Schulze
Plakinastrella Schulze
Placinolopha Topsent
Pas de spiculés
Diacts, triacts, tetracts, lophacts
Diacts, triacts
Diacts, tetracts, triacts de taille variable
Diacts, triacts, tetracts et lophacts de grande
taille.
L’homogénéité de cette remarquable famille est également nette
du point de vue embryologique. Tous les genres cités (à l’exception
de Placinolopha mal connu) sont hermaphrodites à peu près simul¬
tanés, ce qui ressort de mes observations après celles de Schulze,
Topsent et Dendy. L’existence même d’éléments sexuels et d’une
embryogenèse suffit à isoler ces Plàkinidae des Tetra ctinellides dont
on ignore complètement le mode de reproduction. Cela permet aussi
de rapprocher les Corticiidae des Plakinidae, familles fort voisines,
au sein de Tordre des Homosclérophores.
Station Biologique de Roscoff
et Laboratoire de Malacologie du Muséum .
— 329 —
Plantes nouvelles, rares ou critiques
DES SERRES DU MUSÉUM
(Notules sur quelques orchidées dtndochine, v)
Par A. Guillaumin.
professeur au muséum
I
126. Aerides falcatum Lind. var. Maurandii Guillaum. var. nov.
a var. Houlletianum Veitch differt foliis apice mucronatis et floris
labelli lobo medio profunde emarginato.
Feuilles semblables à celles du type mais avec un mucron entre les
deux lobes. Fleurs odorantes, sépales et pétales latéraux apiculés
et ± fimbriés au sommet, citron un peu verdâtre, en dehors poin¬
tillés de violet, en dedans marqués de rose violacé au sommet,
lobes latéraux du labelle blancs pointillés de violet en bandes trans¬
versales dans les 2/3 inférieurs, lobe médian fortement émarginé,
en avant violet uniformément passant plus en arrière au blanc ±
pointillé de violet avec une raie longitudinale violette se bifurquant,
à la base, colonne à bords rose brunâtre, éperon brun rosé.
Annam : Langhanh Djiring, leg. T ai, envoyé par P. Maurand,
directeur du C. R. S. T., n° 2, f. 183, 1952.
127. Cleisotoma Sigaldiensis Guillaum. sp. nov.
Caulis 10 cm,, longus, simplex, omnino foliosus. Folia ovato-linearia
(circa 10 cm. X 2 cm.), apice inaequaliter attenuata. Inflorescentialateralis,
brevis (3 cm.), fere umbellatim racemosa, pedunculo crasso, 3 cm. longo;
flores 8, vix 1 cm. lati, pedicello 5 mm. longo, sepalo superiore erecto, ovato
(4 mm. X 3 mm.), lateralibus leviter longioribus (5 mm.) et manifeste latio-
ribus, petalis ellipticis (4 mm. X 1,5 mm.), labelli lobis lateralibus erectis,
semi-ellipticis, 2-2,5 mm. longis, tenuibus, medio ad mucronem minimum
reducto, calcare horizontali, cylindrico, 3 mm. longo, callis fere hemisphoerice
incrassatis, puberulis, posteriore majore; columna in pedem breviter pro-
ducta, cum labello fere articulato, polliniis globosis, caudiculo brevi et lato,
glandula aequimagna.
Annam : Dalat : arbre broyé, leg. de Sigaldi et Lên, envoyé par
P. Maurand, Directeur du C. R. S. T., n° 11, f. 183, 1952.
Sépales et pétales jaune doré, tachés de brun rouge, lobes latéraux
du labelle jaunâtres, rayés longitudinalement de rouge brun, éperon
blanc pur.
Rien caractérisé par son labelle à lobe médian réduit à une très
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, r»° 3, 1953.
— 330 —
petite pointe et ses deux callus presque hémisphériques, courtement
velus.
128. Thelasis pygmaea Lindl.
Le genre Thelasis n’avait pas encore été signalé en Indochine ;
le T. pygmaea existe au Sikkim, au Malabar et au Ténasserin.
King et Pantling (Ann. Tard. bot. Calcutta, VIII, t. 331)
figurent des fleurs vertes, ici elles sont jaune verdâtre.
Pseudobulbes globuleux-déprimés, ombiliqués, larges de 1 cm.
environ, monophylles. Feuille linéaire (5-8 cm. X 0,7-1 cm.), au
sommet obtuse et légèrement inéquilatérale et émarginée, atténuée
à la base en pétiole long de 5 mm. Inflorescence partant de la base
du pseudobulbe, atteignant 8 cm. ; pédoncule grêle, épaissi au som¬
met, long de 5-7 cm., gaine 1, longue de 5-8 mm., bractées 1-4,
étalées-dressées, lancéolées-linéaires ; fleurs jaunâtres, très petites,
denses sur 1-2 cm., sessiles, glabres, bractées scarieuses, persistantes,
triangulaires, longues de 1,5 cm., sépale supérieur triangulaire,
aigu, long de 1,5 mm., à 1 nervure, les latéraux cucullés, arrondis
au sommet, aussi longs, pétales elliptiques, longs de 1 mm., labelle
long de 1,5 mm., linguiforme, à bords infléchis, colonne courte,
rostellum bifide, pollinies 8, caudicule très longue, grêle.
Route de Saigon à Dalat, côté gauche en partant de Saigon, entre
les km. 140 et 141, épiphyte sur un Vung (Carya arborea), leg.
Dau, ll-iv-1953, envoyé par M. Maurand P., Directeur du C.R.S.T.,
n° 64 TS, f. 138, 1953.
129, Dendrobium aduncum Wall.
Le D. aduncum Wall, est décrit (Fl. Indochine, VI, p. 208) comme
ayant des fleiirs rose pâle ou nettement roses ou violacées avec une
double tache foncée sur le labelle ; sur ce pied, les fleurs sont rose
lilacé pâle à labelle blanc, sans macules, mais l’anthère est violet
noir. Le labelle est indiqué comme trilobé à lobes latéraux arrondis,
ceux-ci sont, en fait, indistincts et le disque est fortement épaissi
à la base en une languette carrée, velue, dirigée en arrière avec,
en avant, une plage glabre ou presque et, à l’extrémité, un acumen
triangulaire accompagné, de chaque côté, par un bourrelet épaissi
assez laineux.
Route de Saigon à Dalat, côté gauche en partant de Saigon,
entre les km. 140 et 141, épiphyte sur Carya arborea, leg. Dau,
14-iv-1953, envoyé par P. Maurand, Directeur du C. R. S. T., n°
n° 69 TS, f. 138, 1953.
La présence de cette espèce en Indochine n’était prouvée que par
les aquarelles d’Eberhardt.
— 331 —
130. D. caryaecolum Guillaum. sp. nov.
Caitlis erecti, 30 cm. alti, circa 5 mm. diam., articulis 1,5-2 cm. longis,
parce fibriferis. Folia lanceolata (circa 7 cm. X 1,5 cm.), apice leviter inae-
quilateralia. Flores 1-2, in caulis defoliatis, albis, labello leviter luteo,
tertia infima parte roseo, pedicello ovarioque 2 cm. longis, sepalis lanceolatis
(2 cm. X 0,7 cm.), acutis, 5-nerviis, lateralibus mentum brevissimum for-
mantibus, labelli ungue angusto (4 mm. X 2 mm.), glabri, integri, ovati,
marginibus inflexis, in utraque pagina tertia infima parte (rosea) glabri,
anteriore ( parte lutea ) breviter lanuginosi, disci basi costa leviter prominente,
columna brevi (4 mm.) , stelidiis minimis mucronatis, anthera haud papillosa,
convexa, anteriore parte truncata et 1-mucronala.
Route de Saïgon à Dalat, côté gauche en venant de Saïgon,
entre les km. 140 et 141, épiphyte sur Carya arborea, fréquente,
leg. Dau, 13-IV-1953, envoyé par P. Maurand, Directeur du C.R.S.T.,
n° 65 TS, f. 138, 1953.
Entre dans la section II comme l’entend Gagnepain (Fl. Indochine,
V, p. 195).
— 332 —
Une Araliacée .énigmatique :
LE SCHEFFLERA STEEZERIANA MORT.
Par A. Guillaumin.
PROFESSEUR AU MUSÉUM
L’ Heptapleurum stelznerianum Hort., cultivée sur la Côte d’Azur
depuis plus de quarante ans, est mentionnée dans la première édition
du Kew H and List, Tender Dicotyledons, p. 349 (1900) sans indication
de provenance ; dans YHortus Mortolensis, p. 288 (1912), A. Berger
la classe sans description dans les Schefflera sous le nom de S. Stelzne-
riana Hort., binôme admis dans la 2e édition du Kew Hand List :
Tender Dicotyledons, p. 178 (1931), toujours sans indication de patrie.
Ces noms se sont pas relevés dans Y Index Kewensis et ses supplé¬
ments, pas davantage, dans les List of published names of plants
introduced to cultivation du Kew Bulletin. R. Yiguier, pas plus que
Harms, ne l’ont étudiée dans leurs Recherches sur les Araliacées ;
l’espèce est donc restée énigmatique si bien qu’il peut y avoir intérêt
à en donner une description d’après un pied qui a fleuri au Cap Ferrât
(Alpes-Maritimes), dans la propriété des Cèdres à M. J. Marnier-
Lapostolle qui le tenait de Robertson-Prochowski, aux Tropiques,
à Nice.
Arbuste ressemblant au Schefflera venulosa Harms, haut de 6-7 m.,
pouvant devenir semi-grimpant et même avoir tendance à émettre
des racines adventives au contact d’un mur ; après floraison ou à
la suite d’une taille, la tige produit 2 ou 3 bourgeons donnant nais¬
sance à des branches. Feuilles alternes, composées-palmées à
7 folioles ; pétiole assez grêle (3 mm. de diamètre), long de 25 cm.
environ, sans lenticelles, présentant à la base des stipules soudées
en lame intrapétiolaire longue de 2 cm., appliquée sur la tige ;
pétiolules longs de 3-6 cm. ; limbes un peu épais, ovales ou ovales-
allongés (jusqu’à 15 cm. X 8 cm.), vert jaunâtres, arrondis à la
base, obtus à acuminés ou même sub-caudés aigus au sommet,
nervures : la médiane proéminente à la face inférieure, les 6-8 laté¬
rales saillantes en dessous de même que les veines. Inflorescence
terminale, dénudée, axe couvert seulement de bractées semblables
aux stipules des feuilles dont le pétiole serait réduit à une pointe
courte ne dépassant pas 3 mm. de longueur ; rameaux noirs, ne
dépassant pas 12 cm. de longueur, fleurs noires, globuleuses, en
grappes d’ombelles à pédoncules longs de 5 mm. ; pédicelles longs
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 3, 1953.
— 333
de 2 mm. ; calice en coupe pentagonale ; pétales 5, ovales-triangu-
laires longs de 2 mm., à quelques longs poils laineux en dehors ;
étamines 5, à filets filiformes un peu plus longs que l’anthère à 4 sacs
polliniques s’ouvrant par 2 fentes longitudinales ; ovaire à 5 loges ;
styles extrêmement courts, soudés complètement et enfoncés dans
le disque rëcouvrant l’ovaire. Fleurit chaque année mais n’a jamais
donné de fruits.
— 334 —
Contribution a l'étude anatomique des plantules de
Palmiers (V) : Les apex de la plantule zfArchontophœnix
CUNNINGHAMIANA W. ET DR.
Par Christian Ginieis.
Le but que nous nous sommes proposé, dans cette note et les
quelques suivantes, est la description des apex des plantules de
Palmiers.
Le sujet en question est, à notre connaissance, fort peu étudié.
Le problème a cependant été posé, il y a déjà longtemps, par Kaspar
Friedrich Wolf f (1759). Depuis, il a reçu des solutions diverses et
donné lieu à l’élaboration de théories différentes : Théorie de la
cellule apicale : Naegeli (1845) ; Hoffmeister (1851) ; théorie
des histogènes : Hanstein (1868) et, plus récemment, théorie du
« tunica-corpus » : Schmidt (1924). Une mise au point fort utile
vient d’être publiée par R. A. Popham (1951). Dans un court exposé,
comportant des schémas très clairs, cet auteur répartit les différents
types d’apex en sept catégories : « Fern type », « Transition type »,
« Lycopodium type », « Ginkgo type », « Abies-Cryptomeria type »,
« Opuntia type », « Usual Angiosperm type ».
Dans l’apex du type Opuntia, figurent notamment trois Palmiers :
Phœnix canariensis, P. dactylifera, étudiés par E. Ball en 1941
et Livistona chinensis, étudié par J. Helm en 1936. Cet auteur
donna aussi un aperçu sur Phœnix dactylifera, Sahal mexicanum,
S. mauritiiforme, Elaeis guineensis et une étude plus détaillée de
Sahal Palmetto.
Dans le 7e type : « Usual Angiosperme type » de R. A. Popham
figurent deux espèces de Palmiers, toutes deux étudiées par E. Ball
en 1941 : Washingtonia filifera et Trachycarpus excelsa.
Soit, en tout huit espèces donc cinq seulement ont été décrites
en détail ; encore a-t-on sacrifié, le plus souvent, l’étude des sommets
végétatifs des plantules à celles des apex de plantes déjà âgées.
Si Ton considère que la Famille des Palmiers compte environ
1.200 espèces, on mesure toute l’étendue du travail qui reste à
accomplir.
Généralités.
L’embryon est trop peu différencié pour présenter des méristèmes
radiculaires et gemmulaires, c’est pourquoi nous nous adressons à
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, u° 3, 1953.
— 335 —
des plantules très jeunes. On sait que chez les Palmiers, la gemmule
n’étant pas dans un état de maturation suffisant ne sort pas direc¬
tement de la graine lors de la germination. Le cotylédon se développe
d’abord, il s’allonge dans sa partie moyenne et dès qu’il atteint
I cm. de long, on peut déjà distinguer une racine (fig. 1, R) présen¬
tant un renflement : le nœud cotylédonaire (fig. 1, N.C.) sur lequel
s’insère la feuille cotylédonaire. Celle-ci comprend les trois parties
habituelles d’une feuille : gaine (fig. 1, G.), pétiole (fig. 1, P.), et
limbe, (fig. 1, L.) ; toutes ces parties étant évidemment modifiées
par le rôle particulier que remplit ici l’organe ; c’est ainsi que le
limbe est transformé en un suçoir ou haustorium qui reste inclus
dans la graine. La racine et la feuille constituent ensemble une
phyllorhize du type de celles décrites par Chauveaud. Dans la
cavité limitée par la gaine cotylédonaire jusqu’alors refermée sur
elle-même s’est développée la plantule proprement dite qui, avec
sa racine et sa feuille constitue une deuxième phyllorhize (fig. 1).
II doit exister dans une telle plantule, quatre régions méristématiques
principales : une po’ur chaque organe en voie de croissance active,
c’est-à-dire pour le suçoir et pour la première racine (première
phyllorhize) ; pour la feuille et la racine postcotylédonaires (deuxième
phyllorhize).
Dans la présente note, nous nous bornerons à étudier les méris-
tèmes de la première phyllorhize chez Archontophœnix Cunningha-
miana W. et Dr.
Archontophœnix Cunninghamiana W. et Dr.
I. — Le suçoir (fig. 1).
C’est un organe allongé, trois à quatre fois plus long que large,
de forme cylindroconique et présentant à sa base un étranglement
au point où il sort de la graine. Une section pratiquée suivant l’axe
du suçoir montre que celui-ci est constitué d’iln grand nombre
de files cellulaires constituant un tissu d’aspect assez homogène ;
ces séries sont allongées dans le sens de la plus grande dimension
du suçoir ; d’une façon plus précise, on peut observer (fig. 1) un
revêtement uniforme constitué par des cellules disposées en couche
unisériée toutes semblables, cylindriques, allongées perpendiculai¬
rement à la surface de l’organe et recouvrant la totalité de celui-ci.
C’est vers la pointe de l’haustorium que ces cellules présentent leur
plus grande régularité ; dans la région étranglée qui correspond
au point de raccord entre le limbe cotylédonaire et le pétiole, ces
cellules de revêtement sont reconnaissables seulement en raison de
leur position la plus externe ; leur forme est en effet considérable¬
ment altérée ; elles sont écrasées et subissent un étirement dans le
Fig. 1. — Archontophœnix Cunninghamiana W. et Dr.
En haut et à gauche : Jeune plantule vue en coupe longitudinale : X 10.
Cadre A : première feuille et première racine post-embryonnaires.
— B : pointe du suçoir, représentée en détail au-dessous.
— C : pointe de la racine, représentée en détail fig. 2.
— D : sommet végétatif des feuilles post-embryonnaires.
— E : sommet végétatif de la première racine post-embryonnaire.
R. : racine embryonnaire ; N. C. : Nœud cotylédonaire.
G. : gaine cotylédonaire ; P. : pétiole cotylédonaire.
L. : limbe cotylédonaire (suçoir).
En haut et à droite : La deuxième phyllorhize isolée et agrandie. X 26.
En bas : Région terminale du suçoir ; X 150 : t. ; tunica ; c. : corpus ; /. c. : faisceaux
conducteurs (1 : coupés transversalement ; 2 : coupés longitudinalement).
— 337 —
sens perpendiculaire à leur allongement normal. L’élongation du
pétiole cotylédonaire au travers d’un orifice aussi réduit et à parois
aussi sclérifiées que le micropyle a provoqué une déformation de
ces cellules ainsi que leur déplacement relatif par rapport aux cel¬
lules des tissus voisins. On ne sera donc pas surpris de rencontrer
dans cette région des traces de lésions et de déchirures ainsi qu’un
certain manque de cohésion notamment entre le tissu de revêtement
et les files cellulaires sous-jacentes. Les cellules de cet épiderme ont
un cytoplasme dense et un noyau volumineux au moins dans la
pointe de l’haustorium. Au contraire, dans la région distale, les
cellules deviennent vacuolaires, le noyau est aplati contre les parois
radiales. Les cellules de cette assise externe subissent des divisions
surtout anticlinales et, exceptionnellement, périclinales ; ce mode
de division favorise considérablement l’accroissement en surface
du suçoir.
L’assise sous-épidermique est moins nettement caractérisée, les
cellules ont une tendance à devenir isodiamétriques et, même en
certains points, à s’aplatir dans le sens tangentiel ; comme les cel¬
lules épidermiques, elles deviennent méconnaissables au point de
raccord du suçoir et du pétiole cotylédonaire. Leur cytoplasme est
moins dense que celui des cellules de l’épiderme. Elles se divisent
surtout dans le sens anticlinal mais elles présentent aussi des divi¬
sions dans le sens périclinal.
Les assises cellulaires suivantes sont constituées par des éléments
de plus en plus grands, et de plus en plus vacuolaires au fur et à
mesure que l’on s’approche de l’axe du suçoir ; le nombre des méats
et leurs dimensions s’accroissent aussi.
Enfin, le suçoir est pourvu d’éléments vasculaires peu différenciés
noyés dans le parenchyme. Les faisceaux conducteurs sont déjà
indiqués dans l’embryon sous la forme de massifs de cellules allon¬
gées où le phloème seul est représenté ; le nombre de ces massifs
cellulaires s’écarte assez peu d’un type moyen qui peut être consi¬
déré comme une des caractéristiques de l’espèce.
Quand l’embryon, devenu plantule, présente l’aspect de la figure 1,
on constate que des différenciations sont apparues et l’on peut voir
dans chacun des massifs cellulaires deux ou trois trachées à épais¬
sissement spiralé encore peu lignifié et dont les tours de spire sont
serrés.
Cette étude anatomique et notamment l’uniformité de l’épiderme
qui rçcouvre le suçoir ainsi que l’homogénéité des tissus plus internes,
montrent qu’il n’existe pas de méristème apical. L’accroissement
de taille du suçoir s’effectue par toute sa surface et, c’est l’ensemble
de celle-ci qui joue le rôle d’un méristème, les apex n’existant que
dans des organes dont la direction de croissance est nettement
orientée. L’assise externe pourrait être considérée comme une tunica
— 338 —
s’il ne s’y rencontrait pas de divisions périclinales ; les cellules sous-
jacentes constituent le corpus.
II. — La racine embryonnaire (Fig. 2).
La racine, à ce stade, est un organe cylindro-conique d’1,5 mm.
de long, trapu, dépourvu de radicelles et absolument lisse.
Dans une coupe longitudinale, pratiquée au microtome, on cons¬
tate facilement T existence de deux parties : le cylindre central et la
coiffe. La limite entre ces deux groupes de tissus est en effet partout
d’une extrême netteté.
Le Cylindre central. - — Il est constitué, dans sa région médiane, par
des séries de files cellulaires dont les éléments sont aplatis suivant
l’axe de la racine. A une distance de 200 p environ de la pointe
de la racine, ces séries sont parallèles les unes aux autres et parallèles,
à l’axe. Au contraire, elles convergent vers la pointe de la radicule
ou plus précisément vers une calotte cellulaire qui en occupe la'
région apicale. Outre la formation des bandes contiguës des cellules
de la région centrale, le massif des cellules apicales donne naissance
à une zone annulaire, qui sur la coupe longitudinale nous apparaît
sous la forme de deux massifs méristématiques latéraux. Cet anneau
différencie des files cellulaires assez analogues à celles formées direc¬
tement par le massif apical mais qui divergent plus fortement puis¬
qu’elles sont plus latérales. Elles sont semblables aux cellules axiales
et présentent, comme ces dernières, en certains points des recloi¬
sonnements longitudinaux. Pour compléter cette étude de la région
axiale du cylindre central nous devons signaler l’existence de très
grandes cellules, disposées en files et résultant de la résorption des
cloisons mitoyennes transversales de leurs éléments constitutifs.
Ces cellules élaborent des cristaux en raphides d’oxalate de Calcium.
Les divers éléments offrent une cohésion plus grande avec leurs
voisines de la même série cellulaire qu’avec celles de la série voisine.
De là l’existence des lacunes allongées dans une direction longitu¬
dinale radiale que l’on rencontre souvent dans la racine des Pal¬
miers.
L’anneau adjacent au massif méristématique est assez net, mais
il ne semble pas avoir une origine primaire ; ce serait une produc¬
tion du méristème apical au même titre que les files cellulaires
axiales ; mais, alors que dans ces dernières, la sériation en files paral-
lèlles est acquise très tôt, dans le cas de l’anneau cette sériation n’est
réalisée qu’à un niveau plus élevé de la racine (à peine 100 p plus
haut). La limite entre le cylindre central et la coiffe est nettement
marquée par une assise cellulaire dont les cloisonnements sont sur¬
tout anticlinaux. Il en résulte une orientation typique de ces cel¬
lules : elles sont perpendiculaires à la surface de séparation de la
340 —
coiffe et du cylindre central. Cette limite entre les deux organes est
constituée par la membrane tangentielle externe de chacune des
• cellules de l’assise, ces membranes sont dans le prolongement les
unes des autres et constituent une ligne régulière mitoyenne à
l’assise la plus interne de la coiffe.
Le massif cellulaire qui est à l’origine de tous les tissus est le
méristème apical (fig. 2, m. a.) ; la couronne sous-jacente à celui-ci
est le méristème subapical (fig. 2, m.s.a.) ; la partie axiale du cylindre
central est le plérôme (fig. 2, PL) ; les files cellulaires issues
de l’anneau méristématique subapical constituent le périblème
(fig. 2, P.) ; enfin, le revêtement continu externe du cylindre central
est le dermatogène (fig. 2, D.).
La Coiffe.
La coiffe présente deux régions également bien distinctes : l’une
externe, remontant assez haut sur la racine ; elle est constituée de
cellules de grande taille. L’autre interne est localisée à la pointe
de la racine et formée de cellules de taille beaucoup plus réduite.
La partie externe de la coiffe. — Al mm. environ de la pointe
de la racine, la coiffe est constituée de 6 ou 7 assises cellulaires ;
la plus extérieure est formée de cellules très irrégulières, aplaties
tangentiellement, déformées et en voie d’exfoliation malgré l’âge
très peu avancé de l’organe. Il arrive même que les membranes
tangentielles de ces cellules soient lignifiées. Les cellules des quatre
assises sous-jacentes sont moins déformées, plus cohérentes, le
contenu cellulaire est plus dense. La dernière assise cellulaire, la
plus interne, est, par la régularité de ses éléments et par leurs carac¬
tères propres, totalement différente. Les cellules qui la composent
présentent un aplatissement radial, donc perpendiculaire à celui
des autres cellules de la coiffe, mais qui est parallèlle à celui de l’assise
externe du cylindre central. Cette assise interne de la coiffe est
interrompue seulement à l’extrême pointe de la racine, ailleurs,
elle est continue. Les cellules ont un cytoplasme très dense et gra¬
nuleux, des vacuoles réduites, un noyau volumineux.
La partie interne de la coiffe. — Elle comprend un massif de forme
grossièrement pyramidale dont la base est en contact avec le méris¬
tème apical du cylindre central et dont le sommet se prolonge jusqu’à
la pointe de la racine par des travées cellulaires plus ou moins régu¬
lièrement disposées.
Le massif cellulaire pyramidal est un méristème typique, tant
par l’aspect régulièrement géométrique de ses éléments à contenu
cellulaire compact avec un gros noyau, que par l’absence de méats
intercellulaires. Ce massif a reçu le nom de calyptrOgène. Les cloi¬
sonnements se font dans toutes les directions. C’est ce massif qui
fournit notamment l’assise la plus interne de la coiffe. Les cloisonne-
— 341 —
ments les plus actifs s’effectuent dans un sens tangentiel à la pointe
de la racine et aboutissent à la formation de fdes cellulaires, assez
régulières dans la partie la plus voisine du méristème de la coiffe.
Ces files cellulaires augmentent leur nombre par des cloisonnements
qui s’effectuent en direction axiale. Il en résulte un élargissement en
éventail de la colonne qui provient du calyptrogène.
Cette colonne est l’homologue d’une columelle, mais dans le cas
d’Archontophœnix Cunninghamiana, elle est fragmentée et ainsi
rendue moins nette en raison de l’existence de cloisonnements dans
des plans variés. De plus, les cellules de la columelle sont de plus
en plus grandes et de plus en plus irrégulières, dans leur forme même,
ou dans leurs rapports topographiques réciproques, au fur et à mesure
que l’on s’éloigne du calyptrogène. La columelle donne elle-même
naissance, tout autour d’elle, aux longues files de cellules externes
qui constituent la partie la plus importante de la coiffe.
En résumé, des deux organes principaux de la jeune plantule d ’Archon-
tophœnix Cunninghamiana, seule la racine présente des régions méris-
tématiques incontestables et bien localisées. Le suçoir est un organe
embryonnaire qui s’accroît par toute sa surface et ne présente, de ce fait,
aucune localisation particulière de ses tissus de croissance.
Au contraire, la racine embryonnaire s’accroît dans une direction pri¬
vilégiée ; aussi ses méristèmes sont-ils localisés dans les régions où ces
croissances sont les plus actives : le méristème apical pour le cylindre
central, le calyptrogène pour la coiffe. Dès leur origine, ces deux méris¬
tèmes sont distincts, indépendants et fonctionnent suivant deux directions
opposées : le méristème apical donne naissance à des files cellulaires basi-
fuges et le calyptrogène à une columelle, axe constitué par des files cellu¬
laires basipètes ; à partir de cette columelle se forment latéralement les
différentes assises cellulaires de la coiffe. /i i
f ci olA/by'lfsl,
Laboratoire d’ Anatomie Comparée des Végétaux vivants et fossiles du Muséum.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
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tionspunkten. Bot. Arch., 8 : 345-404.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, 11e 3, 1953.
22
— 342
Sous-genre et espèces nouvelles de Graminées malgaches
Par Aimée Camus.
Le genre Acroceras Stapf de la sous-famille des Panicoideae, tribu
des Paniceae, est proche du genre Brachiaria, comme ce dernier
à épillets adaxiaux (dont la glume inférieure est adossée au rachis),
biflores, mais à glumes peu inégales, ordinairement longues, l’in¬
férieure atténuée, cuspidée ou mucronée, typiquement un peu carénée
dorsalement au sommet, à glumelle de la fleur inférieure analogue
à la glume supérieure, à fleur supérieure un peu plus courte que
l’épillet, lisse, à glumelle arrondie dorsalement, munie à l’apex
d’une petite crête calleuse ou d’un mucron, rudiment de cette crête,
à bords étroitement enroulés, enfermant la palea, à feuilles tendant
à se resserrer à la base en pétiole très rudimentaire ou embrassantes,
à nervures typiquement plus ou moins tessellées.
L’étude du genre Acroceras, pour la Flore de Madagascar, m’a
amenée à distinguer plusieurs espèces formant un petit groupe assez
différent de celles d’abord décrites, à gros épillets glabres et assez
répandues sur le continent africain.
Ce groupe a les caractères suivants : épillets assez petits (2-2,5 mm.
de longueur), à glumes et glumelle de la fleur inférieure munies de
courts poils apprimés, à fleur § supérieure munie d’un bec rudimen¬
taire réduit à l’état de mucron.
Dans ce groupe, V Acroceras calcicola, espèce que je décris ici, a
pourtant des épillets assez obtus au sommet, une ligule remplacée
par un anneau de poils, non membraneuse, des feuilles sans nervures
transversales apparentes. C’est l’espèce la plus éloignée du type
A’ Acroceras, mais par le mucron de la glumelle de sa fleur fertile et
l’ensemble des caractères de son épillet, elle est plus proche A’ Acro¬
ceras que de Brachiaria.
Je crois utile de rapprocher ces espèces en un sous-genre Micro-
ceras du genre Acroceras Stapf.
Microceras A. Camus, subgen. nov.
Spiculae parvae , 2-2,5 mm. longae, asperulae, breve pilosae ; gluma inj.
plerumque mucronata, apice carinata; gl. sup. : glumella breve mucronata.
Dans toutes les espèces, les épillets sont rudes, munis de poils
très courts, dressés, raides, nombreux.
A ce sous-genre, je rattache les espèces suivantes :
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 3, 1953.
— 343 —
A. mandrarense A. Camus in Bull. Soc. bot. Fr., 93 (1946) 88,
à inflorescence assez dense, à rameaux nombreux, portant des
épillets de 2,5 mm., à ligule longue, poilue, du bassin du Mandrare,
au Centre (Sud) de Madagascar, entre 1.200 et 1.400 m. d’altitude.
A. lateriticum A. Camus in Bull. Soc. bot. Fr., 96 (1949) 166, à
panicule étroite, les rameaux étant courts, dressés, la ligule allongée,
poilue, de la forêt ombrophile des montagnes du Haut-Sambirano,
entre 1.400 et 1.800 m.
A. Boivini A. Camus in Bull. Soc. bot. Fr., 97 (1950) 85, plante
assez robuste, à feuilles grandes, longues de 12-13 cm., à nervures
latérales non ou à peine tessellées, à 7 ou 8 rameaux de l’inflorescence
assez longs, ligule développée, poilue, des Comores.
Acroceras tenuicaule A. Camus, spec. nov.
Culmi e basi prostrata decumbentes et e nodis inferioribus radicantes,
geniculato-adscendentes, ramosi, gracillimi, 20-30 cm. alti, superne longe
nudi, glabri, nodis pilis minutis pubescentes. Foliorum vaginae striatae,
inferiores glabrae, margine ciliatae, sup. elongata, glabra, margine ciliata.
Ligulae brèves, parce pilosae. Laminae tenues, ovato-lanceolatae, apice acutae,
basi rotundatae, 3-4 cm. longae, 5-7 mm. latae, sparse pilosae, pilis 1-2 mm.
longis. Inflorescentia laxa, 4-10 cm. longa, angusta ; axis commuais striatus,
tenuis, glaber ; rami erecti, 4-5, remoti, inferiores usque 1-2,5 cm. longi,
superiores gradalim breviores. Pedicelli bini, inaequales, brèves (0,5 mm.)
vel 1,2-1, 7 mm. longi. Spiculae laxe imbricatae, lanceolatae, acutae, 2,2 mm.
longae, binae, altéra subsessilis, altéra pedicellata. Glumae inaequales,
inferior 1,4-1, 7 mm. longa, basi amplectens, ovata, apice cuspidata vel
mucronata, subcarinata, S-nervis, superior 2,2 mm. longa, spiculam aequans ,
ovato-lanceolata, acuta, apice subcarinata, breve pilosa, 5-nervis. Fl. inf. :
glumella spiculam aequans, lanceolata, acuta, dense pilosa, subrugulosa.
Fl. sup. : glumella 2 mm. longa, a dorso visa ovato-lanceolata, acuta, apice
breve mucronata, marginibus implicatis paleam amplectens.
Est : Sainte-Marie de Madagascar (Boivin, n° 1617), type ; envi¬
rons d’Ambila (côte Est) (Benoist, n° 825).
Cet Acroceras est une plante basse, gazonnante, à rejets nombreux,
racines ténues, à chaumes fdiformes sous l’inflorescence, portant
des feuilles surtout vers la base, à limbe petit et mince, muni de
nervures latérales presque toutes égales, non ou peu tessellées, à
rameaux de l’inflorescence très peu nombreux, espacés, surtout les
inférieurs, portant des épillets aigus, disposés souvent unilatérale¬
ment.
11 diffère de VA. Boivini A. Camus par son port grêle, ses chaumes
filiformes sous l’inflorescence, ses petites feuilles molles, à ligule
courte, les rameaux de l’inflorescence peu nombreux et courts.
Acroceras calcicolum A. Camus, spec. nov.
Gramen annuum, Cülmi erecti, 30-35 cm. alti, graciles, striati, paucinodes,
basi puberuli, nodis pilis minutis pubescentes, superne longe nudi. Vaginae
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 3, 1953.
22.
— 344 —
striatae, sup. angustae, glabrae, elongatae, inf. pilis patentibus e tubereulis
ortis laxe hirsutae. Ligulae ad seriem pilorum reductae. LaminUe planae,
lanceolatae, apice acutae, basi contractae, ad 3 cm. longae, usque 4-5 mm. latae,
dense et minute pilosae, marginibus ad basin e tubereulis ortis ciliatae, superne
scaberulae, nervis lateralibus primariis conspicuis utrinque 3, vonis transver-
sis nullis. Inflorescentia patula, laxa, 12-13 cm. longa; axis primarius gla-
ber ; rami patentes, remoti, simplices, angulosi, glabri, paucispiculati,
1-3,5 cm. distantes, inferiores usque ad 3-3,5 cm. longi, superiores gradatim
breviores. Pedicelli bini, inaequales, brèves (0,3-0, 4 mm. longi) vel 1,8-2 mm.
longi. Spiculae 2,2 mm. longae ovatae, acutae, remotae. Gluma inferior
mediam spiculam parum superans, amplectens, subplana, cordata, ovata,
subobtusa, breve pilosa, rugosa, 3-nervis ; gluma superior 2,2 mm. longa,
ovata, apice subeuspidata, dorso subcarinata, breve pilosa, rugosa. Fl. inf. :
glumella spiculam aequans, ovata, subobtusa, rugosa, breve pilosa. Fl.
sup. ê : glumella 1,6-1, 7 mm. longa, ovata, acuta, laevis, nitens, apice breve
mucronata.
Sud-Ouest : Manampetsa, en sol calcaire, dans le bush (Perrier
de la Bâthie, n° 19112).
Cette espèce diffère de Y Acroceras Boivini par son port plus grêle,
sa panicule à rameaux étalés, portant des épillets assez espacés,
bien moins aigus.
A Madagascar, le genre Acroceras est assez bien représenté, sur¬
tout le sous-genre Microceras. En dehors de ce groupe, Y Acroceras
ivohibense paraît abondant dans le sous-bois de la forêt ombrophile
et dans la forêt éricoïde du Centre-Sud ; plus au Nord, Y A. manon-
garivense A. Camus forme de grandes prairies du sous-bois herbacé,
entre 1.500 et 1.600 m. d’altitude, dans le Domaine central.
Quelques espèces descendent assez bas, comme l’M. Boivini
A. Camus, des Comores et VA. tenuicaule A. Camus, à Sainte-Marie
de Madagascar.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
345 —
Les Sauriens Anté-crétacés
Par Robert Hoffstetter.
Les Squamata (Sauriens et Serpents) se distinguent des autres
Reptiles par leur os carré mobile (streptostylique) . Cette mobilité
est due au fait que l’arc infratemporal des Diapsida n’existe plus
chez les Squamata, où le quadratojugal ne s’ossifie pas, et où le
jugal perd sa longue apophyse postérieure (l’os disparaît même com¬
plètement chez les Serpents).
L’origine du groupe, et en particulier celle des Sauriens, a été
l’objet de longues discussions. On admet aujourd’hui que la souche
doit être recherchée parmi les Diapsida primitifs, et spécialement
dans les Eosuchia du Permien sud-africain.
Un groupe de transition est constitué par des genres du Trias
inférieur d’Afrique du Sud : Prolacerta, Pricea, Paliguana et peut-
être Noteosuchus (on ne connaît pas le crâne adulte de ce dernier) ;
il convient d’y ajouter (Hoffstetter 1953) Santaisaurus, du Trias
inférieur de Chine. La position intermédiaire des genres sud-africains
est telle que Huene (1952, p. 197) les place dans une même famille,
les Prolacertidés, et qu’il inclut celle-ci dans les Sauriens. En fait,
d’assez fortes différences s’observent entre les vrais Prolacertidés
(Prolacerta, Pricea) et les autres genres. L’ensemble équivaut au
moins à une superfamille, les Prolacertoidea, caractérisée par l’affai¬
blissement, et peut-être l’interruption, de l’arc infratemporal. Mais
le quadratum n’est pas encore franchement streptostylique ; le
quadratojugal subsiste comme élément ossifié ; le palais conserve la
conformation archaïque des Eosuchiens ; enfin, le bassin de Noteosu¬
chus est encore très primitif, avec un pubis et un ischion en plaques
contiguës, sans fenêtre pubo-ischienne. Il semble donc que les
Prolacertoïdes, s’ils amorcent effectivement l’évolution vers les
Sauriens, doivent cependant être maintenus parmi les Eosuchiens.
Un long hiatus sépare les Prolacertoïdes des premiers Sauriens
indiscutables. Ceux-ci ne sont connus qu’à partir du Jurassique
supérieur, et seulement par quelques rares trouvailles. Mais l’absence
d’archives plus anciennes confère un intérêt tout spécial aux formes
de ce niveau. Il règne encore une certaine confusion à propos de
celles-ci, d’où la nécessité d’un examen critique des restes du Juras¬
sique supérieur qui ont été rapportés aux Sauriens, et de ceux qui
ont été classés par erreur dans d’autres groupes. J’examinerai les
divers genres intéressés, en les classant par ordre géographique.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 3, 1953.
— 346 —
PüRBECKIEN d’AnGLETERRE.
1. Macellodus Owen 1854 = Macellodon Owen 1861 = (?) Sau-
rillus Owen 1855. — Le type de M. Brodiei Owen 1854, de Dudlestone
Bay, est un petit maxillaire portant 13 ou 14 dents. Ces dents, pleu-
rodontes, à remplacement successif, sont bien d’un Saurien ; elles
se particularisent par les couronnes comprimées et striées, au bord
supérieur crénelé dans les pièces vierges. Les singularités du maxillaire
sont peut-être dues en partie à une déformation : la portion anté¬
rieure plonge vers le bas ; l’apophyse postérieure, qui porte les
7 dernières dents, est extraordinairement longue et grêle, et indique
une orbite vaste.
Le dentaire (paratype de la même espèce) est typiquement celui
d’un Saurien. Ses dents ont le même style que celles de la mâchoire
supérieure .Mais, d’après les figures, elles indiquent un animal fran¬
chement plus petit, peut-être une espèce distincte.
On ne peut admettre que les plaques dermiques du même gisement
appartiennent à la même espèce, comme le suppose Owen (1854)
et comme l’admet Lydekker (1888). Ces pièces, non figurées, sont
incompaiibles par leurs dimensions (17 X 13 mm.) avec un animal
de la taille du Lézard des murailles. Elles proviennent plutôt d’un
petit Crocodile, dont elles ont le style d’après Owen.
Le même gisement a fourni d’autres dentaires, décrits par Owen
(1855) sous le nom de Saurillus obtusus, mais Lydekker (1888)
les déclare inséparables de ceux de M. Brodiei.
Portlandien inférieur de Franconie (Allemagne).
2. Ardeosaurus Meyer 1860. — Le génotype, A. brevipes (Meyer
1855) (fig. IB) provient de Workerszell, près Eischtâtt. C’est un
petit lézard, au corps déprimé, aux pattes courtes, dont la queue
est autotomisée. Il a d’abord été rattaché au genre Homoeosaurus,
puis distingué sous le nom A’ Ardeosaurus. Celui-ci est classé dans
les Rhynchocéphales par Lydekker (1888) et par Zittel (1889).
Nopcsa (1908) l’attribue aux Sauriens et le place dans les Scincoïdes,
sans justifier son opinion. Camp (1923) démontre qu’il s’agit bien
d’un Saurien ; il crée pour lui la famille des Ardeosauridae, qu’il
place dans les Gekkota, en s’appuyant sur les caractères suivants :
vertèbres larges et déprimés (on ne sait pas si elles sont amphicoeles
ou munies d’un petit condyle postérieur) ; pariétal impair, large et
plat ; nasaux et frontaux pairs ; postfrontaux petits ; arc postorbi¬
taire ouvert ; arc hyoïde (ou 2e épibranchial ?) rejoignant le processus
paroccipital ; supratemporal (ou tabulaire) visible dorsalement ;
humérus sans foramens ; pas d’ostéodermes ni d’ossifications crâ¬
niennes secondaires. La famille est séparée des autres Gekkotiens
— 347
par la présence d’une fenêtre supratemporale, limitée par un arc
complet, par. la persistance d’un foramen pinéal, par les orbites
petites et le museau pointu, et enfin par l’absence apparente d’écailles
épidermiques.
Broili (1938) met en doute ces conclusions, et suppose que cer¬
tains caractères de l’exemplaire (aujourd’hui perdu) sont dus à l’écra¬
sement. Il rapproche les Ardéosauridés des Xantusioïdes, en s’ap¬
puyant sur un nouvel exemplaire spécifiquement distinct. Or il est
peu probable que ce dernier appartienne au même genre, de sorte
que l’argumentation de Broili n’est pas rigoureuse. Au contraire,
la trouvaille récente du genre mandchou Y abeinosaurus a fait con¬
naître un fossile qui présente les traits essentiels d ’Ardeosaurus,
et qui parle donc en faveur de la validité des observations de Meyer.
J’admettrai ici l’opinion de Camp sur la position des Ardéosauridés.
Fig. 1. — A : Broilisaurus Schroederi, d’ap. Broili (1938) X 2.
B : Ardeosaurus brevipes, d’ap. Meyer (1860) X 3.
C : Y abeinosaurus tenuis, d’ap. Endo & Shikama (1942) X 2.
3. Broilisaurus gen. nov. — Broili (1938) a créé l’espèce P Ardeo¬
saurus Schroederi (fig. IA) sur un fossile de Wintershof près Eisch-
tàtt, et lui a rapporté un autre exemplaire de la même région, pré¬
cédemment attribué à « Homoeosaurus » brevipes Meyer.
L’animal ressemble à A. brevipes par sa taille, ses pattes courtes,
sa queue autotome, et l’absence d’ostéodermes. Mais il présente des
différences qui ont conduit Broili à le séparer spécifiquement :
museau large et arrondi, frontal impair et plus étroit, nasaux soudés,
arc postorbitaire fermé, 31 vertèbres présacrées (amphicoeles) au
lieu de 23-24. En fait, ces caractères justifient un genre particulier,
pour lequel je propose le nom de Broilisaurus , et qu’on peut diffi¬
cilement maintenir dans les Ardéosauridés.
Broili, en corrigeant les déformations du crâne, propose une
348
reconstitution qui a un évident aspect scincomorphe. Mais le carac¬
tère amphicoele des vertèbres le conduit à séparer son fossile des
Scincoïdes et à le placer dans les Xantusioidea, auprès des Xan-
tusidés, dont les vertèbres sont procoeles, mais primitives, avec de
petits condyles.
Le rapprochement — • qui ne vaut pas en tout cas pour les Ardéo-
sauridés — n’est pas absolument convaincant, même pour Broili-
saurus. Celui-ci diffère de Xantusia, non seulement par ses vertèbres,
mais aussi par son pariétal impair, ses fenêtres supratemporale et
infraorbitaire non oblitérées et ses clavicules non perforées. En outre
l’aspect d’ensemble du crâne fossile (Broili 1938, pl. 3) rappelle
curieusement les Gekkonidés par son museau large et déprimé,
sa vaste lumière médiopalatine, et ses dents fines et nombreuses.
Au point qu’on peut se demander si Broili n’a pas exagéré l’impor¬
tance de l’écrasement, en se laissant influencer par le modèle scin¬
comorphe qui lui a servi de guide. La position du genre est donc
encore douteuse. Peut-être s’agit-il d’une forme compréhensive
(malgré son pariétal impair), encore proche de la souche commune
des Ascalabota et des Autarchoglossa, mais déjà engagée dans la voie
Scincomorphe.
4. Bavarisaurus gen. nov. — Wagner (1852) a fondé l’espèce
Homoeosaurus macrodactylus sur un exemplaire de Kelheim. L’em¬
preinte, dessinée par Wagner (1852, pl. 18), appartenait à une collec¬
tion privée et paraît perdue. La contre-empreinte (Musée de Munich)
a été lithographiée par Meyer (1860, pl. 11, fig. 5) et une partie
a été photographiée par Broili (1925, pl. 4). L’espèce est rattachée
au genre Homoeosaurus par son créateur et par la plupart des auteurs,
et même Ammon (1885) la réunit spécifiquement avec H. Maxi-
miliani Meyer. Encore en 1925, Broili ne met pas en doute sa posi¬
tion générique et la range dans le groupe des Homoeosaurus à pattes
longues. En 1952, Huene (p. 193 et 196) remarque que cette forme
n’est pas un Homoeosaurus, mais pourrait être un Lacertilien.
L’étude des figures et descriptions me conduit à la même conclusion.
Il s’agit bien d’un Saurien, appartenant à lin genre particulier, pour
lequel je propose le nom de Bavarisaurus.
Ses différences avec Homoeosaurus sont indéniables. Les dents sont
relativement longues, fines, aiguës, légèrement recourbées, appa¬
remment pleurodontes ou subpleurodontes. La face supérieure du
crâne est très distincte de celle A' Homoeosaurus, que Broili (1925,
pl. 3) a fait connaître. Chez Bavarisaurus, le frontal est impair et
moins étroit ; le pariétal, impair, large et plat, s’articule amplement
avec le frontal par une suture transversale ; le foramen pinéal est
absent (Meyer dit expressément n’avoir pu l’observer) ; le maxillaire
a une conformation lacertilienne. Les trois éléments du bassin sont
fermement unis, alors qu’ils sont habituellement dissociés chez
— 349 —
Homoeosaurus ; le pubis est typiquement lacertilien (comparer,
dans Broili 1925, celui de Bavarisaurus, pl. 4, et celui à' Homoeosau¬
rus, pl. 1 et 7). Le sacrum est également différent : chez Homoesaurus,
la 2e côte sacrée est fourchue ; celle de Bavarisaurus est une simple
baguette, oblique vers l’avant, assez comparable à celle d’un Iguane.
Pour le tarse, les observations de Broili montrent que, chez les
authentiques Homoeosaurus, la suture entre astragale et fibulaire
leste toujours visible, et que même l’intermédiaire est parfois indi¬
vidualisé ; au contraire, Bavarisaurus possède un élément tarsien
proximal unique, sans trace de suture. La présence de côtes abdo¬
minales chez Bavarisaurus n’est pas pleinement démontrée ; il
s’agit, en tout cas, d’un appareil beaucoup plus discret que celui
à' Homoeosaurus. Enfin, Broili observe des ossifications nodulaires
dans la peau des divers Homoeosaurus, mais il ne les retrouve pas
chez B. macrodactylus.
Ces particularités séparent clairement macrodactylus de Homoeo¬
saurus, et beaucoup interdisent l’inclusion du premier dans les
Rhynchocéphales. Il est regrettable que la région temporale ne soit
pas conservée ; mais les caractères observables, et surtout ceux des
dents, du pariétal et du pubis, conduisent à le ranger dans les Sau¬
riens. Bavarisaurus est évidemment distinct d’ Ardeosaurus et de
Broilisaurus, dont il diffère notamment par sa taille plus grande,
son tronc court (22 vertèbres présacrées), ses pattes longues, l’ab¬
sence de foramen pinéal, et ses dents peu nombreuses (inconnues,
il est vrai, chez Ardeosaurus).
Kimméridgien supérieur du Bugey (France).
5. Euposaurus Jourdan 1862. — Le génotype est E. Thiollierei
Lortet (1892, p. 73-75, pl. 6, fig. 7-10), de Cerin, d’abord attribué
aux Rhynchocéphales. Boulenger (1893, p. 208) démontre qu’il
s’agit d’un Saurien et le .rapproche des Anguidés, à cause de sa
fenêtre temporale plafonnée et de ses clavicules non dilatées. Cette
opinion, très défendable, est acceptée par Camp (1923, p. 318-319),
qui crée pour le fossile la famille des Euposauridae, placée dans les
Anguimorphes .
Une autre espèce du même gisement, E. cerinensis Lortet (1892,
p. 75-80, fig. 3-4) n’est pas clairement interprétable sur les figures.
D’après Lortet, la fenêtre temporale est également plafonnée. Mais
la classification définitive de l’espèce nécessiterait l’étude du matériel
original.
— 350 —
Jurassique supérieur (ou Crétacé inférieur ?)
de Mandchourie.
6. Yabeinosaurus Endo & Shikama 1942. — L’unique espèce,
Y. tenuis Endo & Shikama (fig. 1 C), provient des couches à Lycop-
tera, formation Tsaotzushan, de Mandchourie. Le fossile a été com¬
paré avec Broilisaurus Schroederi, et les différences constatées ont
conduit les auteurs (qui n’ont pas fait la comparaison avec Ardeo-
saurus brevipes ) à créer la famille des Yabeinosauridae. Or les carac¬
tères de celle-ci, contrôlables sur les figures, sont précisément ceux
des Ardeosauridae. On relève notamment la forme triangulaire du
museau, les nasaux et frontaux pairs, l’arc postorbitaire ouvert,
le nombre restreint (25) des vertèbres présacrées. 11 s’ensuit qu’on
doit conclure à une synonymie entre les deux familles. Par contre,
le genre Yabeinosaurus présente quelques particularités, notam¬
ment dans les proportions des os du crâne, et doit être maintenu.
La description du genre mandchou fait apparaître en outre des
caractères importants : vertèbres procoeles ; absence de côtes abdo¬
minales ; dents pleurodontes, aiguës et recourbées ; peau sans écailles
épidermiques, sauf une file unisériée de plaques cornées sur la queue.
Il n’est pas impossible que ces divers caractères aient été également
présents chez Ardeosaurus, où l’on ne peut les contrôler, et qu’ils
doivent s’ajouter à la diagnose de la famille des Ardéosauridés.
7. Teilhardosaurus Shikama 1947. — L’espèce T. carbonarius
Shikama 1947, de la formation Husin, est fondée sur une petite
mandibule dont les dents rappellent Macellodus par leur ornemen¬
tation, mais leur fût cylindrique est fixé sur le bord libre du den¬
taire, de sorte qu’elles peuvent être qualifiées de protacrodontes.
Jurassique supérieur de d’Amérique du Nord.
Le seul fossile nord-américain de cet âge qui ait été rapporté
aux Sauriens est un dentaire de la formation Morrison, nommé
Cteniogenys antiquus Gilmore (1928, p. 162-163, pl. 20, fig. 13-14).
L’auteur émet des doutes sur sa position systématique et suppose
même qu’il pourrait appartenir à un Amphibien. En fait, la morpho¬
logie de l’os interdit de le maintenir dans les Sauriens, ou même dans
les Reptiles. Il s’ensuit que les Sauriens ne sont pas connus en Amé¬
rique avant le Crétacé supérieur.
Conclusion.
Les Sauriens du Jurassique supérieur ne sont encore connus que
dans l’Ancien Monde. Dès cette époque, ils avaient acquis une grande
— 351
variété. Sept genres sont reconnus ici ; ils représentent plusieurs familles,
qui semblent annoncer déjà les grandes subdivisions actuelles : Asca-
labotes, Seincomorphes et Anguimorphes. Cependant, les familles juras¬
siques ne se laissent pas identifier avec celles d’aujourd’hui, lesquelles
ne sont connues avec certitude qu’à partir du Crétacé terminal et
surtout du Tertiaire. Il faut remarquer que cette Variété initiale ne
peut s’expliquer que comme l’aboutissement d’une différenciation tri-
asico-jurassique sur laquelle nous ne possédons encore aucun document.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum .
Note. — Un important travail de E. Kuhn ( Mém . suisses Pal., 69,
2, 1952^, parvenu durant l’impression de cette note, fait connaître un
beau matériel d’ Askeptosaurus italicus Nopcsa 1925, du Trias de Suisse
et d’Italie ; ce fossile est interprété comme un rameau précoce des
Squamata, adapté à une vie semi-aquatique (fam. Askeptosauridae).
RÉFÉRENCES RIRLIOGRAPHIQUES
Ammon (L. von) 1885. — Abh. bayer. Acad. Wiss., 2. Kl., 15, 2, pp. 449-
528, 2 pl.
Boulenger (G. A.) 1893. — Ann. Mag. Nat. Hist. (6), 11, p. 204-210.
Broili (F.) 1925. — Sitz. bay. Ak. W iss., math.-nat. Abt., 1925,
pp. 81-121, 1 fig., 9 pl.
Broili (F.) 1938. — Ibid., 1938, pp. 97-114, 2 fig., 4 pl.
Camp (C. L.) 1923. — Bull. Amer. Mus. Nat. Hist., 48, pp. 289-481,
fig. et pl.
Endo (R.) & Shikama (T.) 1942. — Bull. Centr. Nat. Mus. Manchoukuo, 3,
pp. 1-20, 3 fig., 9 pl.
Gilmore (C. W.) 1928. — Mem. Nat. Acad. Sc., 22, 3, ix + 201 p., 105 fig.,
27 pl.
Hoffstetter (R.) 1953. — Sur la position systématique de Santaisaurus.
Bull. Soc. Geol. Fr. (6), 3, sous presse (séance du 2-3-1953).
Huene (F. von) 1952. — Palaeontographica, Abt. A, 101, 5-6, pp. 167-200,
2 pl.
Jourdan (Cl.) 1862. — Reptiles fossiles du Bugey, 10 pl. lithog. avec
légendes manuscrites, Mus. Lyon. Légendes publiées par Hérert,
Bev. Soc. Sav., 2 (1862), p, 261.
Kobayashi (T.) 1942. — Jap. Journ. Geol. Geog., Trans. Abst., 18, n° 4,
Abst. n° 267, pp. 66-67.
Lortet (M.) 1892. — Arch. Mus. Hist. Nat. Lyon, 5, 1, 139 p., 10 fig.,
12 pl.
Lydekker (R.) 1888. — Cat. Foss. Rept. Amph. Brit. Mus. Pt. I.
Meyer (H. von) 1855. — N. Jahrb. Min. Geol. Pal., 23, pp. 326-337.
Meyer (H. von) 1860. — Zur Fauna der Yorwelt. Rept. lith. Schiefer...
Frankfurt.
Nopcsa (F.) 1908. — Beitr. Pal. Geol. Oester. Ung. Or., 21, pp. 33-62, 5 fig.,
pl. 3.
Owen (R.) 1854. — Quart. Journ. Geol. Soc. London, 10, pp. 420-433,
12 fig.
Owen (R.) 1855. — Ibid., 11, pp. 123-124, 1 fig.
Owen (R.) 1861. — Monog. Foss. Lacert. Rept. Purbeck Form. Pt. Y,
pp. 33-39, pl. VIII.
Shikama (T.) 1947. — Proc. Jap. Acad., 23, 7, p. 76-84, 5 fig.
Teilhard de Chardin (P.) 1943. — Geobiologia, 1, pp. 78-81.
Wagner (A.) 1852. — Abh. bay. Ak. Wiss., math.-phys. Kl., 6, 3,
pp. 661-710, pl. 17-20.
Young (C. C.) 1948. — Amer. Journ. Sc., 246, 11, pp. 711-719, 3 fig.
Zittel (K. von) 1889. - — Handbuch der Palàontologie, III.
— 353 —
Étude paléoxylologique du sahara (xix) Leguminoxylon
ERSANENSE N. SP., BOIS FOSSILE DES COLLINES D'ERSANE
(Sahara soudanais).
Par Edouard Boureau
SOUS-DIRECTEUR AU MUSÉUM
Le bois fossile qui fait l’objet de cette Note appartient à l’impor¬
tante collection récemment donnée au Muséum par M. André Cornet.
Cette collection a déjà livré un Rutoxylon Corneti 1, un Guttiferoxylon
saharianum 2 et un Myrtoxylon secretans s.
Le nouveau gisement, situé à 170 km. au N. de Gao, par 0°4’
de longitude Ouest et par 17°58’ de latitude Nord, se trouve dans
les collines d’Ersane, formées d’argiles et de grès .tendres du Conti¬
nental post-éocène d’où provient sûrement notre échantillon fossile,
découvert dans des cailloutis gréseux.
Il se présente sous l’aspect d’un petit bloc silicifié à grain très
fin qui se clive très aisément dans un plan radial. Il est de couleur
gris-chamois en coupe, avec des flammes rougeâtres à la périphérie.
La structure est bien conservée.
LEGUMINOSAE
Leguminoxylon ersanense n. sp.
(fig. 1 du texte et pl. I, fig. 1 et 2).
Collection André Cornet, CQ.
I. - — Étude anatomique.
Les zones annuelles sont nettement marquées, l’inégale densité
des vaisseaux formant des zones semi-poreuses. Elles sont visibles
à l’œil nu, les pores étant souvent de grande taille. Largeur des
zones d’accroissement : 8 mm., 12 mm...
1. Boureau (Ed.). — 1952. — Étude paléoxylologique du Sahara (XVI) : Bull.
Mus. nat. Hist. nat , 24, pp. 489-495, 1952i
2. - Étude paléoxylologique du Sahara (XVII) : Ibid., pp. 594-600, 1952.
3. - Étude paléoxylologique du Sahara (XVIII) : Ibid., pp. 225-230, 1952.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 3, 1953.
— 354 —
A. Vaisseaux.
Les vaisseaux sont disséminés, souvent isolés (60 %) ou groupés,
en files radiales allant jusqu’à 15 vaisseaux accolés (12 % à 2 vais¬
seaux ; 10 % avec 3 vaisseaux, 6 % avec 4 vaisseaux..., etc.) On
trouve également, çà et là, des îlots de petits éléments irrégulière¬
ment disposés. Les rares files vasculaires très longues, ont quelque¬
fois un diamètre tangentiel régulièrement décroissant en rappelant
une structure particulière figurée par S. J. Record 1 à propos de
Monopteryx uaucu Spruce. En coupe transversale, ils sont arrondis,
souvent circulaires ou légèrement allongés en direction radiale.
1. Dimensions (Tg X Rd).
a) vaisseaux isolés : 190 p X 220 p ; 235 p X 280 p ; 200 p X
250 p .
b) vaisseaux groupés par 2 : (275 p X 195 p) -f- (295 p X 245 p) ;
(196 p x 196 p) + 150 p X 120 p) .
c) vaisseaux groupés en files de 3 : (245 p X 245 p) -f- (205 p X
100 p) + (180 p X 120 p) .
d) vaisseaux groupés en files de 7 : (167 p X 206 p) + (167 p X
20 p) + (167 p X 80 p) + (167 p X 117 p) + (167 p X
70 p) + (167 p x 140 p) -f- (167 p x 98 p).
Ils sont, pour la plupart, à la limite des vaisseaux de taille moyenne
et des vaisseaux de grande taille (Tg = 200 p).
Les rares îlots de vaisseaux irrégulièrement disposés ont des formes
variées généralement beaucoup plus petites (de 25 à 50 p),
2. Densité des pores. — Le bois contenant des zones semi-poreuses
possède une densité inégale des vaisseaux.
a) bois initial. On compte en moyenne 4 pores ou groupes de
pores au mm2, soit en tout 10 pores isolés ou groupés, par
mm2.
b) bois final. On compte en moyenne 2 pores ou groupes de
pores au mm2, soit en tout 3 pores isolés ou groupés par
mm2.
Ils sont rares dans l’ensemble (au-dessous de 10 au mm2).
3. Contenu des pores. — Cette espèce semble très souvent dépour¬
vue de contenu dans ses pores, cependant quelques vaisseaux très
rares possèdent un contenu gommeux coloré en sombre et quelque¬
fois — semble-t-il - — de la thyllose.
3. Aspect longitudinal des éléments de vaisseaux. — Les vaisseaux
sont couverts de petites ponctuations les mettant en rapport avec
le parenchyme voisin. On en compte en moyenne 2,8 pour une surface
de 100 p.2. Elles sont aréolées, alternées, souvent polygonales, bien
1. Record (S. J.). — 1943. — Timbers of the New World.
— 355 —
que sans contact les unes avec les autres, de diamètre environ 6 ix.
Elles sont donc fines (diam. inférieur à 7 |x). Les ponctuations inter-
vasculaires et celles qui unissent les vaisseaux, le parenchyme et
les rayons, sont du même type.
Longueur des éléments de vaisseaux : 150 [x ; 295 fx ; 350 jx ; 500 [x...
Ils sont courts et quelquefois de longueur moyenne.
La paroi terminale apparaît généralement oblique dans les lames
Fig. 1. — Leguminoxylon ersanense Boureau, n. sp. — Portion de coupe transversale,
montrant le bois initial (init.) et le bois final (fin.) de part et d’autre de la ligne
limitante figurée par du parenchyme initial.
tangentielles et horizontale dans les lames radiales. La pente maxi¬
mum atteint 45° environ.
4. Perforation. — Elle est simple.
B. Parenchyme ligneux. — Il apparaît associé aux pores ou diffus
ou encore disposé en bandes circummédullaires placées au début
de l’anneau annuel. Il est constitué par des cellules au contenu
brun-sombre, à parois minces (e = 1 jx).
1. Parenchyme juxtavasculaire, vasicentrique (paratrachéal). — Les
— 356
cellules associées aux pores sont disposées à leur périphérie, allongées
tangentiellement par rapport à leur axe (diamètres transversaux :
10 (i X 30 |i). Observées en coupe longitudinale, leur longueur
verticale va de 810 p à 1350 ix. Ce parenchyme vasicentrique appa¬
raît souvent aliforme, mais son épaisseur autour du vaisseau est
très inégale, selon les vaisseaux ou suivant qu’il s’agisse de l’une ou
de l’autre des deux ailes.
2. Parenchyme circummédullaire (métatrachéal). — Il s’agit d’un
parenchyme initial, visible à l’œil nu et qui résulte d’une confluence
plus accentuée des parenchymes aliformes, suivant une ligne tan-
gentielle bien définie qui joue le rôle de ligne limitant les zones semi-
poreuses. Son épaisseur moyenne est de 4 cellules, mais dans certains
cas, il disparaît pour reparaître plus loin. En fait, il s’agit d’un paren¬
chyme juxtavasculaire développé et placé en ligne au début de la
couche d’accroissement.
3. Parenchyme diffus . — Au milieu des fibres, on trouve çà et là
des cellules isolées à contenu sombre qui tranchent fortement sur
les fibres voisines, sans contenu. Il s’agit probablement de cellules
parenchymateuses.
C. Fibres ligneuses. — Dans les lames minces transversales, des
fibres probablement simpliciponctuées contrastent par leur couleur
claire avec les cellules parenchymateuses verticales et celles des
rayons. Elles sont disposées en files radiales entre les rayons. Elles
sont quadrangulaires, de dimensions variables en coupe transversale,
de 9 à 15 jx de côté (files étroites). Leur membrane est mince
(e = 2 p).
D. Rayons. — • En coupe tangentielle, les rayons apparaissent
fusiformes, disposés en chicane, montrant quelquefois de légères
traces d’étagement. Ils sont hétérogènes (type II de Kribs) et petits,
de 1 à 3-sériés, surtout 2-sériés, de hauteur moyenne 540 [x (18 cel¬
lules) et de largeur moyenne 55 p (rayon 2-sérié).
De nombreuses cellules des rayons ont un contenu sombre, gom¬
meux. D’autres ont une ouverture claire. Ces cellules sont de taille
inégale, généralement isodiamétriques, de 12 [x à 30 p dans leur
partie plusisériée et à paroi mince. Les cellules des extrémités uni-
sériées apparaissent dressées verticalement (46 [x X 36 p) dans les
lames radiales, alors que les cellules des parties plurisériées des
rayons, sont couchées. On compte en moyenne 8 ou 9 rayons au mm.
horizontal tangentiel.
— 357 —
II. — Affinités.
Malgré des affinités non négligeables avec d’autres groupes, c’est
dans la famille des Légumineuses que nous croyons devoir ranger
notre échantillon.
Une comparaison apparemment bien établie pourrait être faite
avec les familles de Rutaceae, Sapindaceae qui présentent certains
des caractères importants de l’échantillon d’Ersane : disposition
radiale, répartition et taille des pores, zones semi-poreuses, dispo¬
sition particulière du parenchyme. Mais dans ces familles, ces carac¬
tères, peu répandus ne coexistent pas dans une même espèce connue,
possédant en outre un plan ligneux d’ensemble souvent très différent.
En se reportant à l’ouvrage synthétique de Metcalfe et Chalk 1,
on constate que les caractères de notre échantillon sont largement
représentés dans la famille des Légumineuses : les vaisseaux ont de
façon typique un diamètre tangentiel moyen compris entre 100 p.
et 200 p. Il est, dans certains cas, supérieur à 200 p. Ils sont typi¬
quement solitaires avec quelques multiples radiaux, de 2, 3, 4 et
davantage et parfois groupés en îlots de plus petits éléments. La
densité est comparable à celle des pores de l’échantillon d’Ersane.
Le parenchyme est du même type, les rayons sont de forme, de
grandeur et en nombre comparables, les fibres, simpliciponctuées.
Espèces fossiles. Une révision d’ensemble des bois des Légumi¬
neuses fossiles d’Afrique Nord-Equatoriale permet d’établir le
le tableau comparatif suivant :
Couches annuelles d’accroissement bien marquées par la densité et la
grandeur des vaisseaux souvent répartis en zones semi-poreuses. . 1.
Bois à pores diffus ou à couches d’accroissement peu visibles, d’après
la densité des vaisseaux . 2.
1. Rayons ligneux toujours 1-sériés. . . . 3.
Rayons au plus 3-sériés . 4.
Rayons au plus 5-sériés . Caesalpinioxylon Zaccarinii Chiarugi,
1933 2.
3. Rayons étagés .... Pterocarpoxylon Arambourgii Boureau, 1951 3.
Rayons non étagés . 5.
1. Metcalfe (C. R.) et Chalk (L.). — 1950. — Anatomy of the Dicotyledons.
Cf. pp. 475-535.
2. Chiarugi (A.). — 1933. — Legni fossili délia Somalia Italiana. Palaeontographia
italica , vol. XXXII, suppl. 1, pp. 97-167.
3. Boureau (Ed.). — ^1951. — Contribution à l’étude paléoxylologique de l’Afrique
du Nord (III) : Pterocarpoxylon Arambourgii n. gen., n. sp., bois silicifié de Legumi-
noseae-Papilioneae découvert dans les phosphates Yprésiens de Khouribga (Maroc).
Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2e s., XXIII, n° 5, pp. 552-557, 1951.
— 358 —
5. Parenchyme très développé.. Leguminoxylon mogadaense Boureau,
1950 K
Parenchyme très peu développé, . . Leguminoxylon albizziae Krausel,
1939 2.
4. Parenchyme eircummédullaire disposé en bandes épaisses .
Leguminoxylon Edwardsii KrÂusel, 1939 2.
Parenchyme eircummédullaire initial peu marqué .
Leguminovylon ersanense Boureau, n. sp.
2. Parenchyme eircummédullaire aliforme seulement, sans indication
nette de bandes concentriques régulières . . . . 6.
Parenchyme surtout disposé en nettes bandes concentriques, le paren¬
chyme juxtavasculaire étant très peu marqué .
Caesalpinioxylon migiurtinum Chiarugi, 1933.
Parenchyme juxtavasculaire coexistant avec le parenchyme circum-
médullaire, également bien développé . 7.
7. Rayons 1 -sériés . Caesalpinioxylon Quirogae Schenk, 1889 3.
Rayons de 1- à 3-sériés . . 8.
Rayons au plus 5-sériés. ... « Acacioxylon » vegae Schenk, 1888 2_4.
8. Parenchyme à confluences principalement obliques .
Leguminoxylon Menchikoffii Boureau, 1951 5.
Parenchyme à confluences principalement concentriques . . .
« Acacioxylon » antiquum Schenk, 1888 2'6.
6. Parenchyme très développé . Leguminoxylon acaciae KrÂusel, 1939 4.
Parenchyme peu développé . Caesalpinioxylon Ducis-Aprutii
Chiarugi, 1933.
Le spécimen que nous venons de décrire se rapproche beaucoup
du Caesalpinioxylon Zaccarinii Chiarugi de Somalie tant par le plan
transversal que par le plan tangentiel. Il en diffère seulement par la
1. Boureau (Ed.) 1950. — Étude paléoxylologique du Sahara (X) : Sur le Caesal¬
pinioxylon mogadaense n. sp-, bois miocène du Sud Constantinois (Algérie). Ibid.,
XXII, n» 5, pp. 651-656.
2. Krausel (R.). — 1939. — Ergebnisse d. Forschungsreisen Prof. E. Stromers
in d. Wüsten Agyptens. J V : Die fossilen Agyptens. Abhandl. Bayer. Akad. d . Wis-
senschaft., Math.-Naturw., Abt., N. F. Heft 47, pp. 1-140.
3. Quiroga (D. F.). — 1889. — Observaciones geologicas hechas en el Sahara occi¬
dental. Ann . Soc. Esp. Hist. nat ., XVIII, pp. 313-393, et pp. 383-391.
Schimper (W. Ph.) et Schenk (A.), in Zittel (K. A.). — 1890. — Handbuch
der Palaeontologie, 958 p., 433 fig-, cf. p. 101, fig. 432.
4. Schenk (A.). — 1888. — Fossile Hôlzer aus Ostasien und Agypten. Bih . Kgl.
Soensk. Vet.-Akad. Handl., 14, 111.
5. Boureau (Ed.). - — 1951. — Étude païéoxylologique du Sahara (XIV) : Legu¬
minoxylon Menchikoffii n. sp., Bois éocène, découvert au Nord-Ouest de Fort-Flatters
(Algérie). Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2e s., XXIII, n° 3, pp. 331-338.
6. Lefranc (J. Ph.). — 1952. — Des couches à bois fossiles tertiaires du Tinrhert
occidental et de Bel Guebbour (Sahara central). C. B. S., Soc. Geol. Fr., 11 253-254.
Planche I. - — - Leguminoxylon ersanense Bureau.
1. Portion de coupe transversale au niveau du bois initial.
2. Portion de coupe longitudinale tangentielle.
BULLETIN DU MUSEUM
Planche I
taille plus petite des vaisseaux et leur densité plus grande dans
l’échantillon de Somalie. De plus les rayons sont au plus 3-sériés
dans L. ersanense, alors qu’ils sont 5-sériés au plus dans G. Zacca-
rinii.
Il s’agit cependant d’une espèce nouvelle que nous appellerons
Leguminoxylon ersanense, en raison de ses affinités et de son origine.
III. — Diagnose.
Leguminoxylon ersanense n. sp. — Bois heteroxylé d’ Angiosperme.
Zones d’accroissement bien marquées, en raison d’une répartition semi-
poreuse. Vaisseaux surtout solitaires, de taille moyenne et de grande
taille, ou en chaînes radiales plus rares pouvant aller jusqu’à 15 vaisseaux
de densité allant de 4 pores isolés ou groupes (bois initial) à 2 (bois final).
Parenchyme ligneux sombre, juxtavasculaire vasicentrique, inégalement
aliforme, quelquefois confluent dans le bois initial. Parenchyme circum-
médullaire résultant d’une confluence plus marquée, le long de la ligne
limitante des zoiies annuelles (parenchyme initial). Parenchyme diffus (?)
d’observation difficile. Rayons fusiformes, surtout 2 et plus rarement
3-sériés, hétérogènes (Kribs, II), de hauteur moyenne 540p, au nombre
de 8 à 9 au mm. horizontal tangentiel. Fibres à section quadrangulaire,
à parois minces.
IV. — Age géologique.
Par comparaison avec les spécimens bien datés du même type,
on peut penser que cette espèce nouvelle hétéroxylée provient des
couches continentales terminales post-éocènes.
Laboratoire <T Anatomie Comparée
des Végétaux vivants et fossiles du Muséum.
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART. - 10-9-1953
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gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 600 fr. ;
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à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
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gamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement, France, 400 fr., Etranger
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de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement, France, 600 fr.,
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Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères, (Direc¬
teur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 1000 fr. ; Étranger, 1400 fr.).
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F. PAILLART. - 10-9-1953.
Tome XXV
26 Série
JUILLET 1953
SOMMAIRE
Pages
Communications :
J. Guibé et M. Lamotte. Bana (Ptychadaena) submascareniensis. Batracien
nouveau de l’Afrique Occidentale . 361
M. L. Bauchot-Boutin. Révision synoptique du genre Serrivomer (Anguilli-
formes) . 365
A. Vandel. Remarques systématiques, morphologiques et biogéographiques
sur un groupe de Trichoniscidae Nord-Atlantiques (Crustacés ; Isopodes
terrestres) . 368
L. Face. Deux Pycnogonides nouveaux de la Côte Occidentale d’Afrique .... 376
M. André. Observations sur la fécondation chez Allothrombium fuliginosum
Herm . 383
F. Grandje an. La coalescence fémorogénuale chez Fusacarus (Acaridié,
Acarien) . 387
M. Leclerc. Description de trois nouveaux Pauropodes de Corse . 395
M. Leclerc. Pauropodes de Corse . 400
B. Condé. Le Diploure Campodea monspessulana n. sp., hôte de la Grégarine
Lepismatophila campodeae Tuzet, Manier et Ormières . ... 406
P. Rancurel. Teredo petiti Récluz : description de la coquille larvaire . 410
A. Guillaumin. Contributions à la Flore de la Nouvelle-Calédonie, CIII. —
Plantes de collecteurs divers . 414
G. Baumann-Bodeniieim. Fagacées de la Nouvelle-Calédonie . 419
Cl. Ch. Mathon. Obtention d’inflorescences anormales chez les orges. L’évo¬
lution des primordia floraux . 422
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1953. — N° 4
397e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
2 JUILLET 1953
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR C. ARAMBOURG
COMMUNICATIONS
RaNA (PTYCHADAENA) SUBMASCAREN1ENSIS,
Batracien nouveau de l'Afrique Occidentale
Par J. Guibé et M. Lamotte.
Au cours d’un travail de révision des Ptychadaena de l’Afrique
occidentale, nous avons trouvé parmi des exemplaires provenant
du massif du Nimba (Haute-Guinée française) un certain nombre
d’individus dont les caractères nous semblent justifier la création
d’une espèce nouvelle.
Rana (Ptychadaena) submascareniensis nov. sp.
Dents vomériennes presque toujours absentes (chez un exemplaire
femelle, elles sont représentées par quelques dents formant un très
petit amas, peu distinct, au bord interne des ehoanes). Tête à peine
plus longue que large (longueur prise à partir de l’angle mandibu-
laire, largeur au niveau des tympans). Museau ogival, dépassant
la fente buccale, plus long que le diamètre oculaire. Canthus rostralis
arrondi ; région loréale verticale, nettement concave. Espace œil-
narine plus court que le diamètre oculaire et que l’espace entre les
angles antérieurs des paupières ; égal ou un peu plus long que l’espace
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XX V, n° 4, 1953.
23
362 —
narine-extrémité du museau. Distance séparant les narines entre
elles plus étroit que l’espace œil-narine. Distance entre le bord
antérieur de l’œil et le bord postérieur du tympan nettement plus
longue que le museau. Tympan égal à l’espace séparant les narines,
les 3/4 ou 2/3 du diamètre de l’œil.
Doigts grêles, par ordre de longueur croissante : 1-2-4-3.
Pattes postérieures grêles et allongées. Cuisse plus courte que le
tibia et que le pied sans le tarse. Tibia étroit, sa longueur comprise
environ 1 1/2 fois dans celle du corps. Talons se recouvrant forte¬
ment lorsque les pattes sont repliées à angle droit sur le tronc.
Orteils longs et fins, peu obtus ; III et V subégaux, dépassant à
peine le milieu de la deuxième phalange du IV ; II atteignant le
milieu de la deuxième phalange du III.
Palmure moyennement étendue et assez profondément échancrée
entre les orteils. Elle laisse libre une phalange à l’orteil V ; 3 pha¬
langes à l’orteil IV ; 2 phalanges à l’orteil III ; 1 phalange 1/2 aux
orteils II et I. Sur les bords externe et interne de l’orteil IV elle
atteint le même niveau, soit le deuxième tubercule sous-articulaire.
Un tubercule métatarsien interne net, pas de tubercule externe,
un repli tarsal net.
Sur le dos il existe 4 plis glandulaires de chaque côté. Un repli
externe, issu de la région inguinale, se prolonge jusqu’au bord supé¬
rieur du tympan ; en dedans un autre pli, issu de la même région,
se termine bien avant le niveau du tympan, environ à mi-corps.
Deux plis internes prennent naissance à l’extrémité postérieure du
corps et se prolongent jusqu’à la région palpébrale postéro-supé-
rieure. Entre ces plis, la peau est légèrement granuleuse avec quel¬
ques verrucosités éparses en arrière sur les paupières et sur les
flancs. Face ventrale entièrement lisse.
Chez les mâles les sacs vocaux internes s’ouvrent de chaque côté
de la mandibule par une fente oblique en arrière et vers le dedans
qui se termine donc nettement sous la racine du bras (sac vocal
infère ou pectoral). Cette ouverture est plus longue que le diamètre
oculaire, un peu plus courte que la longueur du museau.
Coloration en alcool. — Teinte générale brune avec des taches
foncées quadrangulaires ou arrondies sur le dos ; parfois une fine
ligne médio-dorsale claire. Lèvre supérieure blanche ; canthus ros-
tralis et région tympanique rembrunies ; dessus de la tête barrée
transversalement de foncé au niveau des yeux ; pli glandulaire
externe blanc argent.
Sur les cuisses la face antérieure présente une barre foncée de
l’aine au genou, soulignée en dessus par une barre claire. La face
supérieure offre des barrés foncées obliques en arrière et en dehors.
La face postérieure est marbrée de clair et de foncé avec une ten¬
dance Vers une organisation longitudinale des marbrures : elle est
— 363 —
limitée de la face inférieure par une ligne sombre nette. Le tibia et
le tarse présentent des barres foncées transversales larges.
Face inférieure du corps entièrement blanchâtre, rembrunie sous
la lèvre inférieure.
Origine. — Holotypes : 1 $ n° 51-198 et 1 £ n° 51-205 Col. Mus.,
Massif du Nimba (Haute-Guinée française). Récolteur : M. Lamotte,
mai 1942.
Cotypes : 6 $$ et 5 en provenance de la même station récoltés
en mai 1942 (M. Lamotte) et août 1951 (M. Lamotte et R. Roy).
Deux spécimens femelles de la région voisine de Touba (Côte
d’ivoire) récoltés par R. Holas, janvier 1949.
La plupart des échantillons ont été récoltés au pied de la chaîne
du Nimba dans les flasques d’eau peu profondes qui parsèment la
cuirasse latéritique durant toute la saison des pluies, de mai à
octobre. Malgré leur petite taille les spécimens étudiés sont matures,
comme il a été vérifié histologiquement.
Les principales caractéristiques de Pt. submascareniensis sont sa
taille réduite et l’absence complète — très rarement la réduction
extrême — des dents vomériennes. Mis à part ces caractères, l’espèce
se distingue facilement de Pt. oxyrhynchus Smith et de Pt. longi-
rostris Peters par la réduction de sa palmure. Par sa coloration et
par ses plis dorsaux non interrompus elle se sépare nettement de
Pt. aequiplicata Werner et Pt. retropunctata Angel. Elle ne présente
1. La distance œil- tympan est prise du bord antérieur de l’œil au bord postérieur
du tympan.
— 364 —
ni la forme grêle et élancée, ni le quatrième orteil très allongé de
Pt. stenocephala Blgr. L’absence d’un tubercule métatarsien externe
et de petits tubercules alignés sur les métatarsiens la distingue de
Pt. maccarthyensis Anderson. Par contre elle se rapproche de
Pt. Bibroni Hallow. et Pt. mascareniensis D. et B. avec les formes
juvéniles desquelles elle peut être confondue ; on la distingue de
la première par sa palmure beaucoup moins étendue, l’absence de
plis dorsaux internes incomplets dans la région dorsale postérieure ;
de la seconde par la disposition de la palmure au niveau de l’orteil IV,
et la position du sac vocal, infère, des mâles.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons ) du Muséum.
365
Révision synoptique du genre Serrivomer
(An G UILLIFORMES )
Par M. L. Bauchot-Boutin.
Le genre Serrivomer, créé en 1883 par Gill et Ryder, appartient
à l’ordre des An guillif ormes, au sous-ordre des Nemichthyoidei et
à la famille des Serrivomeridae dont il est le type.
Parmi les auteurs qui l’ont particulièrement étudié, retenons
surtout les noms de Garman (1899), Roule et Bertin (1929),
Trewavas (1932), Beebe et Crâne (1936), Bertin (1940-44).
En 1944, Bertin définit la place de la famille des Serrivomeridae
dans l’ordre des Apodes, puis il donne le synopsis du genre Serrivomer
et des cinq espèces qu’il distingue par des caractères ostéologiques.
Nous renvoyons également à ce travail, le dernier en date, pour
l’étude synonymique des espèces.
Ayant à notre disposition un matériel important provenant des
deux grandes croisières océanographiques du « Dana » dans toutes
les mers du globe (Océans Atlantique et Golfe de Panama en 1921-22 ;
Océans Pacifique et Indien en 1928-30), il nous a semblé intéressant
de reprendre une étude complète du genre. Seule une investigation
statistique fondée sur un grand nombre de spécimens peut en effet
permettre une mise au point systématique. L’exposé de nos méthodes
d’étude et la description ostéologique complète des différentes espèces
feront l’objet d’un travail ultérieur. Nous ne donnons ici que le
synopsis des espèces que nous croyons devoir distinguer.
Diagnose du genre Serrivomer. - — Corps allongé, peu com¬
primé. Museau en forme de bec, faisant moins de la moitié de la
longueur de la tête et se rétrécissant progressivement en avant des
yeux. Mâchoires fortes, la mâchoire inférieure étant légèrement
plus longue que la supérieure. Dents vomériennes postérieures apla¬
ties transversalement, coupantes, disposées en alternance sur deux
rangs et formant une haute crête dentelée au plafond buccal. Dents
maxillaires fortes et pointues, en plusieurs rangs. Tronc diminuant
progressivement en hauteur et en épaisseur jusqu’au bout de la
queue ; pas de filament caudal ; pas de rétrécissement nucal. Pec¬
torales rudimentaires. Dorsales commençant loin en arrière des
pectorales et se continuant jusqu’à l’extrémité de la queue. Anale
commençant immédiatement en arrière de l’anus, environ à égale
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 4, 1953.
— 366 —
distance des pectorales et de la dorsale, et se continuant jusqu’à
l’extrémité de la queue. Une caudale. Fentes branchiales con¬
fluentes. 7 ou 8 rayons branchiostèges. Ligne latérale sans pores
ou avec une seule série de très petits pores immédiatement en dessous.
Représentation schématique de la disposition des rayons branchiostèges
sur l’arc hyoïde chez les différentes espèces du genre Serrivomer.
1. Serrivomer sector, S. brevidentatus ; 2. Serrivomer parabeanii ; 3. Serrivomer
beani, tâningi, schmidti, garmani ; 4. Serrivomer j es per serti.
Synopsis des espèces de Serrivomer.
/ Premier rayon branchiostège (rayon inférieur) ne dépassant pas, en
avant, l’arc hyoïde sur lequel il s’insère.
+ Seul le 5e rayon, à l’angle du cératohyal, dépassant cet os en
avant ; opercule demi-circulaire et plus grand que le préopercule
(%• !)•
= Denture de type longidentatus (Oc. Indien, Pacifique).
S. sector Garman, 1899.
= Denture de type brevidentatus (Oc. Atlantique, Pacifique).
S. brevidentatus Roule et Bertin, 1929.
+ 4 rayons branchiostèges dépassant la partie de l’arc hyoïde sur
lequel ils s’insèrent ; opercule demi-circulaire et plus grand que le
préopercule (Oc. Atlantique, Pacifique, Indien) (fig. 2).
S. parabeanii Bertin, 1940.
/ Premier rayon branchiostège dépassant en avant l’arc hyoïde sur
lequel il s’insère. Denture de type longidentatus.
+ 5 rayons au moins dépassant en avant l’arc hyoïde sur lequel
ils s’insèrent (fig. 3).
— 367 —
= Operculaire triangulaire et sensiblement égal au préopercule
(Oc. Atlantique).
S. beanii Gill et Ryder, 1883.
= Opercule demi-circulaire et plus grand que le préopercule.
0 Longueur de la tête contenue plus de 6 fois dans la longueur
totale ; nombre de rayons dorsaux inférieur à 160.
" Caudale à 5-6 rayons (Oc. Atlantique Nord).
5. tâningi nov. sp.
" Caudale à 7 rayons (Oc. Atlantique Sud).
S. schmidti nov. sp.
0 Longueur de la tête contenue moins de 6 fois dans la lon¬
gueur totale ; nombre de rayons dorsaux supérieur à 160.
(Oc. Indien).
S. garmani Bertin, 1944.
+ Rayons 2 et 3 plus ou moins réduits mais dépassant légèrement
l’arc hyoïde sur lequel ils s’insèrent ; 4e rayon ne dépassant pas ;
5e à l’angle du cératohyal, dépassant (Golfe de Panama, Oc. Paci¬
fique et Indien) (fig. 4).
S. jesperseni nov. sp.
BIBLIOGRAPHIE
(réduite aux travaux de systématique).
Giix (T.) et Ryder (J. A.). - — • Diagnosis of new généra of Nemichthyoid
Eels, 1883-84. Proc. U. S. Nat. Mus. Washington, VI, pp. 2Ç0-262.
Garman (S.). — The fishes in Reports on an exploration of the west
coasts of Mexico, Central and South America, and of the Gala¬
pagos Islands... by the “ Albatross ”. 1891. Mem. Mus. Comp.
Zool., Cambridge (Mass. U.S.A.), 1899, XXIV, pp. 320-325, pl. 63-64,
fig. 1, pl. 65, fig. 1.
Roule (L.) et, Bertin (L.). — Les Poissons Apodes appartenant au sous-
ordre des Nemichthydiformes, 1929. Dana Exped. 1920-22, Océan
Rep., Copenhague, n° 4, pp. 34-52, fig. 16-31.
Trewavas (E.) . - — - A contribution to the classification of the fishes of
the order Apodes based on the Osteology of some rare Eels. 1932.
Proc. Zool. Soc. London, pp. 639-659.
Beebe (W.) et Crâne (J.). — Deep-Sea fishes of the Bermuda Océano¬
graphie Expéditions. Family Serrivomeridae. Genus Serrivomer,
1936. Zoologica, New-York, XX, pp. 53-102.
Bertin (L.). Remaniements dans la classification des Poissons Apodes
appartenant à la famille des Serrivomeridés, 1940. C. R. Ac. Sc.
Paris, CCXI, pp. 76-78.
Bertin (L.). — Synopsis ostéologique et synonymie des Poissons de la
famille des Serrivomeridés (Apodes anguilliformes), 1944. Bull.
Mus. Paris, 2e série, XVI (2).
Laboratoire de Zoologie ( Reptiles et Poissons) du Muséum.
— 368 —
Remarques systématiques,
MORPHOLOGIQUES ET BIOGÉOGRAPHIQUES
SUR UN GROUPE DE TRICHONISCIDAE N ORD- ATLANTIQUES.
(Crustacés ; Isopodes terrestres)
Par A. Vandel.
CORRESPONDANT DU MUSÉUM
Une Note précédente (Vandel, 1953 b) qui a pour objet de répar-
lir, suivant un nouvel ordre, les différents genres de Trichoniscidae,
fait état d’un groupe qui constitue, dans la classification proposée,
la première Tribu. Cette Tribu comprend des genres encore peu
connus, certainement très primitifs, fort anciens, et dont la réparti¬
tion américano-européenne est remarquable. La présente note ras¬
semble quelques documents nouveaux se rapportant aux représen¬
tants de cette Tribu.
Remarques systématiques et morphologiques.
La «première Tribu renferme quatre genres que l’on peut dis¬
tinguer de la façon suivante :
A. — Endopodite du premier pléopode mâle réduit. Protrichoniscus
Endopodite du premier pléopode mâle ayant la forme d’une lame
allongée . B
B. — Exopodite du premier pléopode mâle fendu à son extrémité. . .
Caucasonethes
Exopodite du premier pléopode mâle non fendu à son extré¬
mité . C
C. — Endopodite du second pléopode mâle terminé par une pointe très
longue et très fine . Escualdoniscus
Endopodite du second pléopode mâle terminé par une pointe
courte, renflée à son extrémité . Finaloniscus
Deux autres genres, Brackenridgia et Cylindroniscus , encore
incomplètement connus, font aussi probablement partie de cette
Tribu.
Le genre Protrichoniscus Arcangeli.
Bibliographie : Arcangeli, 1932, p. 133 ; Van Name, 1936, p. 510 ;
1942, pp. 302 et 327 ; Mulaik, 1942, p. 6 ; 1943, p. 3.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 4, 1953.
369
Morphologie. — Ce genre mérite bien le nom que lui a donné
Arcangeli, car il est extrêmement primitif. Les différences que
l’on relève entre les pléopodes mâles et femelles (fig. 1) sont, en effet,
les plus faibles que l’on connaisse chez les Trichoniscidae. Un carac¬
tère fort remarquable, déjà noté par Arcangeli, est le très faible
développement de l’endopodite des premiers pléopodes mâle et
femelle (fig. 1 A et C). Si l’on fait abstraction de l’apophyse génitale
qui est simple et non double, on doit reconnaître que l’appareil
copulateur de Protrichoniscus est resté au stade de celui des Ligiidae.
Il apparaît donc très probable, contrairement à ce que suppose
A, premier pléopode mâle ; B, second pléopode mâle ; C, premier pléopode femelle ;
D, second pléopode femelle.
Arcangeli (1932, p. 136), que la première paire de pléopodes ne
joue aucun rôle dans la copulation chez Protrichoniscus, pas plus
que chez les Ligiidae et les Isopodes aquatiques.
La structure du second pléopode est très particulière en ce sens
que l’expopodite semble faire défaut, aussi bien chez le mâle que
chez la femelle (fig. 1 B et D). En fait, ainsi que l’a reconnu Arcan¬
geli, l’article basilaire qui est très renflé correspond au protopodite
et à l’exopodite fusionnés. Il est certain que cette interprétation
est correcte, car on retrouve chez Protrichoniscus le muscle qui est
renfermé, chez tous les Trichoniscidae, à l’intérieur de l’exopodite
du second pléopode. La comparaison avec le genre Finaloniscus
{fig. 2 C et D) chez lequel la fusion de l’exopodite et du protopodite
— 370 —
est incomplète, et avec le genre Caucasonethes (fig. 2 E) chez lequel
l’exopodite est entièrement libre, ne laisse aucun doute sur l’exac¬
titude de l’interprétation donnée par Arcangeli.
Fig. 2. — F inaloniscus franciscoloi Brian :
A, péréiopode VII mâle ; B, premier pléopode mâle \ C, second pléopode^mâle ;
D, second pléopode femelle. Caucasonethes henroti Vandel ; E, second pléopode mâle.
Systématique. — Le genre Protrichoniscus renferme deux espèces.
La première est P. heroldi Arcangeli 1932 qui paraît largement répan¬
due en Californie, ainsi qu’il résulte des recherches de S. et D. Mulaik
— 371 —
(1942, 1943). Grâce à l’obligeance du Prof. S. Mulaik, il m’a été
possible d’examiner quelques individus de cette espèce provenant
des districts de Santa-Cruz, Calaveras et Tulare. La seconde espèce
est P. bridgesi Van Name 1942, forme troglobie, dépigmentée et
aveugle, recueillie dans une grotte à Pujal, près de San Luis Potosi
(Mexique).
Le genre Finaloniscus Brian 1951
(Marioniscus Brian 1951).
Bibliographie : Brian, 1951 a , p. 23 ; 1951 b, p. xliii.
Station. — L’unique espèce de ce genre, Finaloniscus franciscoloi
(Brian 1951) a été récoltée dans une grotte de la Ligurie occidentale
(Arma de Fate, Finalpia, Rio Ponci). Grâce à la très grande obli¬
geance du Dr A. Brian, il m’a été possible d’examiner un couple
de cette remarquable espèce.
Affinités. — En dépit de l’énorme distance qui sépare leurs habi¬
tats respectifs, Finaloniscus apparaît très proche de Protrichoniscus.
En particulier : 1) le péréiopode VII mâle et femelle se termine,
comme celui de Protrichoniscus, par une forte touffe de soies fixée
sur le propodos, et la face interne des articles est parcourue par des
rangées d’ écailles disposées parallèlement (fig. 2 A) ; 2) l’exopodite
du pléopode 2 mâle et femelle est soudé au protopodite, mais cepen¬
dant moins complètement que chez Protrichoniscus (fig. 2 C et D).
Finaloniscus diffère de Protrichoniscus par : 1) la présence de
touffes de poils sur le propodos des péréiopodes VI et VII, alors que
cette formation ne s’observe chez Protrichoniscus que sur la dernière
paire de péréiopodes ; 2) par l’allongement de l’endopodite du pre¬
mier pléopode mâle qui prend la forme d’une lame étroite (fig. 2 B) ;
3) par la soudure incomplète de l’exopodite et du protopodite du
second pléopode mâle et femelle (fig. 2 C et D).
Le genre Escualdoniscus Vandel.
Bibliographie : Vandel, 1948, p. 23.
Stations. — - Ce genre comprend deux espèces propres aux Pyré¬
nées occidentales : triocellatus Vandel 1948 et coiffaiti Vandel 1948.
Je n’ai rien à ajouter à ce que j’ai dit de ces deux espèces, à l’excep¬
tion d’une nouvelle station de coiffaiti :
Cueva de Landarbaso ; termino municipal de Renteria, partido de San
Sébastian, provincia de Guipuzcoa, Espagne.
28-vii-1917, Breuil leg. ; Biosp. N° 857-858 : 8 ? dont 2 ovigères.
18-viu-1919 ; Breuil et Jeannel leg. ; Biosp. N° 945 : 11 c?> 25 Ç dont
6 ovigères, 1 pullus.
24- IX-1950, Mateu et Elosegui leg. ; 2 S, 13 ¥•
25- ix-1950, Elosegui leg. ; 3 d, 3 $.
— 372
Le genre Caucasonethes Verhoefï
( Amerigoniscus Vandel).
Synonymie. — L’étude renouvelée de ce genre m’a convaincu
que le genre Amerigoniscus que j’avais institué en 1950 (Vandel,
1950, p. 185) ne saurait être maintenu ; il est, en fait, synonyme de
Caucasonethes Verh.
Bibliographie : Verhoeff, 1932, p. 4 ; 1936, p. 100 ; Absolon et
Strouhal, 1932, p. 19.
Définition. — J’ai donné dans un autre travail (Vandel, 1953 a)
la définition de ce genre et un tableau de détermination des trois
espèces qui doivent y prendre place.
Systématique. — Le genre Caucasonethes comprend les trois
espèces suivantes :
C. borutzkii Verhoefï 1932. — Verhoeff, 1932, p. 4 ; Wolf, 1938,
p. 79 ; Birstein, 1950, p. 356. — Grottes de la région de Routais, en
Géorgie.
C. henroti (Vandel 1950) (fig. 2 E). — »- Vandel, 1950, p. 185. — Gilly’s
Cave, Pennington Gap, Virginia (Etats-Unis).
C. rothi Vandel 1953. — Vandel, 1953 a. — Gold Beach, Oregon (Etats-
Unis).
Le genre Brackenridgia Ulrich.
Bibliographie : Eigenmann, 1900, p. 302 ; Ulrich, 1902, p. 90 ;
Richardson, 1905, p. 699 ; Budde-Lund, 1909, p. 68 ; Lohmander,
1927, p. 2 ; Arcangeli, 1932, p. 137 ; Van Name, 1936, p. 92 ; Wolf,
1938, p. 76.
Ce genre ne renferme qu’une seule espèce, B. cavernarum Ulrich,
découverte par Eigenmann dans l’EzeU’s Cave et la Beaver. Cave,
près de San Marcos (Texas). Elle est malheureusement encore très
mal connue. Tous les efforts que j’ai tentés pour me procurer cette
espèce ont jusqu’ici échoué. Richardson (1905, p. 700) mentionne
que, chez cette espèce, le propodos du septième péréiopode est garni
d’une touffe de poils, caractère qui rapproche cette forme de Pro-
trichoniscus, ainsi que l’a déjà noté Arcangeli (1932, p. 137) ;
mais, c’est plutôt avec P. bridgesi et non avec P. heroldi que s’éta¬
blissent les affinités de cette espèce.
Le genre Cylindroniscus Arcangeli.
Bibliographie : Arcangeli, 1929, p. 141 ; Van Name, 1936, p. 93 ;
Verhoeff, 1938, p. 253.
Ce genre ne renferme qu’une espèce, C. seurati Arcangeli 1929,
recueillie par Silvestri à Guayabal (Cuba). Sa place systématique
— 373 —
ne peut être fixée avec certitude pour la raison que le mâle reste
inconnu. Verhoeff (1938, p. 253) en a fait le type d’une nouvelle
famille, celle des Cylindroniscidae, mais, ainsi que l’a clairement
reconnu Arcangeli (1929, p. 141), il ne fait guère de doute que
Cylindroniscus soit un Trichoniscidé. La forme de l’endite interne
de la maxillule, la présence d’une touffe de soies sur le propodos des
péréiopodes YI et VII révèlent des affinités incontestables entre
Cylindroniscus et Finaloniscus.
Remarques biogéographiques.
Les Trichoniscidae dont il vient d’être question et que je propose
de grouper en une même Tribu, en raison de leurs incontestables
affinités morphologiques, répondent au type structural le plus pri¬
mitif que l’on connaisse dans cette famille d’Isopodes. Leur répar¬
tition n’est pas moins remarquable. Les différentes espèces de cette
Tribu se rencontrent en Géorgie, dans l’Italie du Nord, dans les
Pyrénées occidentales, dans les régions méridionales des États-Unis,
depuis le versant atlantique jusqu’à la côte pacifique, au Mexique
et peut-être à Cuba. C’est un bel exemple de ces répartitions « hori¬
zontales » (est-ouest) qui semblent ignorer la présence des Océans
actuels, et sur lesquelles j’ai déjà attiré l’attention (Vandel, 1952
p. 1333). Comme ces espèces sont étroitement localisées, et, de plus
cavernicoles, à l’exception de trois d’entre elles ( Protrichoniscus
heroldi, Caucasonethes rothi et Cylindroniscus seurati), l’hypothèse
d’un transport accidentel par l’homme ne se pose même pas. Un
passage, à travers les terres arctiques, d’Europe en Amérique ou
vice versa de ces formes propres aux climats tempérés et humides,
est formellement exclu. Il n’est possible de rendre compte de cette
distribution qu’en faisant appel à la paléogéographie. Il s’agit là
de toute évidence d’une répartition mésogéenne. Les stations isolées
et fort éloignées les unes des autres des représentants de cette Tribu
sont les reliques d’une ancienne distribution, autrefois continue,
s’étendant sur tout le continent nord-atlantique qui réunissait
l’Amérique et l’Europe et formait le rivage septentrional de la grande
mer équatoriale, la Mésogée ou Tethys. La morphologie restée très
primitive des représentants de cette Tribu s’accorde parfaitement
avec leur origine certainement ancienne.
BIBLIOGRAPHIE
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gen., nov. spec., eine neue Hôhlen-Trichoniscide. Zool. Anz. CI, pp. 17-
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— 374 —
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F. Silvestri. Boll. Labor. Zool. gen. agr. R. Ist. sup. agr. Portici. XXIII,
pp. 129-148 ; 6 fig.
Arcangeli (A.). — 1932. Isopodi Terrestri raccolti dal Prof. Silvestri
nel Nord-Ameriea. Ibid., XXVI, pp. 121-141 ; 7 fig.
Birstein (J. A.). - — 1950. La Faune des Grottes de la Transcaucasie
occidentale. Zool. Jour. XXIX, pp. 354-366.
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raccolto in una Grotta Ligure da Mario Franciscolo (Isopodo eaverni-
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(nec Barnard) (Isopoda, Trichoniscidae). Ibid., p. xliii.
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Vandel (A.). — 1950. Isopodes terrestres recueillis par C. Bolivar et
R. Jeannel (1928) et le Dr Henrot (1946). — Campagne spéologique de
C. Bolivar et R. Jeannel dans l’Amérique du Nord (1928), N° 14.
Biospeologica, LXXI . Archiv. Zool. Expér. gén. LXXXVII, pp. 183-210 ;
20 fig.
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CCXXXIV, pp. 1332-1334.
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rothi n. sp. Pacific Science VII, pp. 175-178.
Vandel (A.). — 1953 b. La classification de la famille des Trichaniscidae
(Crustacés ; Isopodes terrestres). — Bull. Mus. (2) XXV, pp. 276-278.
Yeriioeff (K. W.). — 1932. Cavernicole Oniscoideen. — 44. Isopoden-
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Vebhoepf (K. W.). — 1936. Studien über Isopoda terrestria. — 51. Iso-
podan-Aufsatz. Mitteil. Zool. Mus. Berlin. XXI, pp. 79-163 ; 70 fig.
Yerhoeff (K. W.). — • 1938. Weltstellung der Isopoda Terrestria, neue
Familien derselben und neues System. Zool. Jahrb. Abt. System. Oekol.
Geogr. LXXI, pp. 253-264.
Wolf (B.). — 1938. Animalium Cavernarum Catalogus. III. Animalium
Catalogus. — ’s Gravenhage, 918 pp.
Deux Pycnogonides nouveaux
de la Cote Occidentale d'Afrique
Par Louis Fage.
PROFESSEUR AU MUSÉUM
L’activité du personnel scientifique de l’Institut Français d’Afrique
Noire m’a permis d’examiner une nouvelle collection de Pycnogo¬
nides récoltés dans la région de Dakar et en particulier à Gorée sous
la direction de M. Cadenat.
Parmi les douze espèces qui composent cette collection, il en est
Fig. 1. — Ammolhella Hedgpethi,’jnov. sp. cj.
quatre qui sont à ajouter à la liste précédemment donnée des formes
signalées dans ces parages (1949). L’ Ammothella Hedgpethi nov. sp.,
YAchelia vulgaris (Costa) ; Y Ascorhynchus latipes (Cole) et le Pycno-
gonum Cessaci Bouvier.
D’autre part, M. J. Forest a rapporté de Conakry un intéres¬
sant Nymplion, le N. Foresti nov. sp. dont je donne ici la descrip¬
tion.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 4, 1953.
— 377 —
Ammothella Hedgpethi nov. sp.
Dakar, Anse Bernard, 1er novembre 1947. Niveau des basses mers
de vive eau, parmi les Éponges, sous les pierres : 1 ovifère.
Téguments fortement chagrinés. Tronc ovale ; prolongements laté¬
raux légèrement dilatés à leur partie distale, pourvus de quelques
courtes épines irrégulièrement disposées sur leurs faces antérieures
et postérieures. Tubercule oculaire assez haut, arrondi au sommet,
portant une tache pigmentaire représentant les yeux.
Trompe piriforme, de même longueur que les trois premiers
segments du tronc. Segment céphalique aussi long que large dans
sa partie frontale avec les angles latéraux antérieurs prolongés par
Fig. 2. — Ammothella Hedgpethi , nov. sp., troisième patte.
un fort tubercule arqué, un fort bourrelet saillant à sa base. Abdo¬
men grêle à la base, élargi et redressé vers l’arrière, pourvu de quel¬
ques épines.
Chélicères un peu plus longues que la trompe ; les deux articles
du scape égaux, armés ainsi que le court article distal de nombreuses
et longues épines bacilliformes et de poils barbelés plus rares.
Palpes plus longs que la trompe ; l’article distal plus long que les
deux précédents.
Ovigères remarquables par la brièveté des articles distaux, le
petit nombre d’épines spéciales et la présence, sur l’article distal,
de deux longues épines pennées.
Pattes relativement courtes et épaisses. Coxas subégales ; fémur
plus court que le premier et de même longueur que le second tibia ;
tarse très court ; propode, un peu plus court que le second tibia,
armé d’une dizaine d’épines, plus fortes dans sa partie distale ;
griffes auxiliaires égales aux 2/3 de la griffe principale. Premières
et deuxièmes coxas, fémurs et premiers tibias armés de longues épines
bacilliformes et de quelques soies barbelées ; à la partie distale du
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 4, 1953.
24
— 378 —
fémur, ouverture de la glande cémentaire au sommet d’un robuste
tube spiniforme.
Dimensions en millimètres :
Cette espèce, dédiée au Dr. Joël W. Hedgpeth qui a si heureu¬
sement fait progresser nos connaissances sur les Pycnogonides, est
extrêmement voisine de VA. Marcusi Hedgpeth (1948) des Tortugas,
en particulier par l’armure si singulière des chélicères et des pattes
et par la présence d’une paire de tubercules au bord frontal ; elle
s’en distingue par son allure plus massive, par ses pattes beaucoup
moins grêles et par les proportions de leurs articles.
Nymphon Foresti nov. sp.
Conakry, Guinée française, ( Gérard Treca, St. 40) 9° N., 13°50' W.,
chalut 30 m. de profondeur, 9 mars 1953. Sable coquiller. Éponges,
Hydraires : 1 £ ovifère.
Tronc allongé ; prolongements latéraux distants de plus de lepr
diamètre, portant 1 ou 2 petites épines au bord distal ; segment
céphalique de même longueur que l’ensemble des autres segments.
Cou long et grêle, sa largeur un peu inférieure à la moitié de celle
du bord frontal ; base des ovigères arrondie, au contact des pre¬
miers prolongements latéraux. Tubercule oculaire bas et obtus por¬
tant de gros yeux bien pigmentés.
Trompe cylindrique, légèrement déprimée latéralement, presque
de un quart plus courte que le segment céphalique. Abdomen court
et obliquement redressé vers l’arrière.
Scape des chélicères de même longueur que la trompe, sa longueur
égale à cinq fois sa largeur ; pince à peine plus longue que le scape ;
les doigts de même longueur que la main ; environ 45 dents très fines
au doigt fixe.
Palpes grêles ; les deux articles distaux subégaux, un peu plus
courts que l’article précédent et nettement plus courts que l’article 2.
Ovigères très longs ; article 4 fortement incurvé, article 5 pourvu
de 6 à 7 épines distales rétroversées ; 38 épines spéciales sur les
quatre derniers articles (12 + 9 + 8 T 9).
Pattes longues et grêles. A la troisième paire : seconde coxa de
même longueur de l’ensemble des coxas 1 et 3 subégales. Fémur à
— 379
peine plus long que l’ensemble des coxas. Tibias subégaux faisant
chacun le double de l’ensemble du tarse et du propode ; le premier
tibia dilaté dans sa partie distale ; tarse à peine plus long que le
propode, les deux articles pourvus en dessous de 8 à 9 courtes et
fines épines ; griffe principale égale au 4/5 du propode, les auxiliaires
faisant un peu plus du tiers de la principale.
— 380
Dimensions en millimètres :
Cette espèce est très voisine du Nymphon angolense Gordon
(1912) de l’Angola et retrouvé dans les baies du Tigre et de l’Élé¬
phant par le « Mbizi » (Stock 1951). Elle s’en distingue surtout par
sa taille deux fois plus petite, par son cou moins développé et par
la gracilité des appendices, notamment l’allongement des tibias,
tarses, et propodes.
Remarques sur la distribution géographique.
Tandis que le Nymphon Foresti, par ses étroites affinités avec le
JV. angolense, indique des relations faunistiques entre la Guinée
française et le S. W. Africain, les quatre espèces citées plus haut du
Sénégal confirment, d’une part, avec Y Achelia vulgaris, la pénétra¬
tion de la faune Méditerranéenne jusqu’en ce point et, d’autre part,
avec l’ Ammothella Hedgpethi, Y Ascorhynchus latipes et le Pycno-
gonum Cessaci, les relations extrêmement étroites, déjà signalées,
entre la faune des Pycnogonides de l’W. Africain et celle de la côte
correspondante Américaine.
— 381 —
De Gibraltar au Congo on compte 36 espèces de Pycnogonides
sur la côte d’Afrique ; j’en donne, ici la liste en mettant en regard,
s’il y a lieu, les espèces correspondantes ou représentatives signalées
sur la côte américaine :
W. Afrique
Nymphon Adami Giltay
— cognatum Loman
= longituberculatum
Olsen
— Foresti Fage
— gracile Leach
— Gruveli Bouvier
— mauritanicum Fage
— prolatum F âge
Halosoma robustum (Dohrn)
Phoxichilidium exiguum (Dohr.)
Anoplodactylus Evelinae Marcus
— Jungersi Fage
— massiliensis Bouv.
— petiolatus (Krôyer)
— Polignaci Bouvier
— trispinosus Stock
Endeis charybdaea (Dohrn)
— mollis (Carpenter)
— spinosa (Montagu)
Ammothella Hedgpethi Fage
Achelia armata Bouvier
— echinata Flodge
— Langi (Dohrn)
— longipes (Hodge)
Sawayai Marcus
— setulosa Loman
— oulgaris (Costa)
Ascorhynchus arenicola (Dohrn)
— armatus Wilson
— latipes (Cole)
— similis Fage
Eurycide raphiaster Loman
Tanystylum Isabellae Marcus
— orbiculare Wilson
Pycnogonum Cessaci Bouvier
— littorale (Strôm)
— nodulosum (Dohrn)
E. Amérique
Nymphon floridanum Hedgpeth
Halosoma robustum (Dohrn)
Anoplodactylus Evelinae Marcus
— sp. B. Hedgpeth
— petiolatus (Krôyer)
— Polignaci Bouvier
Endeis charybdaea (Dohrn)
— spinosa (Montagu)
Ammothella Marcusi Hedgpeth
Achelia Sawayai Marcus
Ascorhynchus armatus Wilson
— latipes (Cole)
Eurycide raphiaster Loman
Tanystylum Isabellae Marcus
— orbiculare Wilson
Pycnogonum Cessaci Bouvier
— littorale (Strôm)
Ainsi sur les 36 espèces africaines, 17 se retrouvent ou sont
représentées par des formes affines sur la côte américaine. On
pourrait encore ajouter que Y Ammothella appendiculata (Dohrn),
382 —
les Callipallene brevirostris (Johnston), eniaciata (Dohrn) et phantoma
(Dohrn) sont également communs à la Méditerranée et à l’Amé¬
rique. Je ne pense pas que l’on trouve dans un autre groupe une
pareille correspondance.
On peut constater que cette correspondance est surtout étroite
pour les espèces littorales Halosoma, Anoplodactylus , Endeis, Ammo-
thella, Tanystylum, Pycnogonum ; exception doit être faite pour
les Achelia dont, jusqu’ici, une seule espèce s’est révélée commune
aux deux rives de l’Atlantique. Ces espèces sont généralement tri¬
butaires d’une faune épiphyte, Hydraires, Lucernaires, Ectoproctes
fixés aux Algues, sur lesquelles elles-mêmes se cramponnent volon¬
tiers et peuvent ainsi être transportées à de longues distances. J’ai
rappelé (1949) à ce propos que la direction des courants dans cette
partie de l’Atlantique permet de leur attribuer un rôle important
dans la distribution des espèces de part et d’autre de l’Océan.
OUVRAGES CITÉS
1942. Fage (L.) . — Pycnogonides de la côte occidentale d’Afrique.
Arch. Zool. exp. et gen., t. 82, N. et R., p. 75.
1949. Fage (L.). — Pycnogonides du Congo Belge. Idem, 86, N. et R.,
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1952. Fage (L.). — Sur quelques Pycnogonides de Dakar. Bull. Muséum.
Paris, 2e sér., t. 24, n° 6, p. 530.
1932. Gordon (I.). — Pycnogonida. Discovery Reports, t. 6, p. 1-138.
1948. Hedgpeth (J. W.). — The Pycnogonida of the Western North
Atlantic and the Caribbean. Proc. U. S. Nat. Muséum, t. 97,
p. 155.
1940. Marcus (E.) . — Os Pantopoda brasilieros e os demais sub-ame-
ricanos. Bol. Fac. Fil. Cien., Letr. XJniv. Saô Paulo, t. 19, p. 3.
1951. Stock (J. H.). — Pantopoda, in Res. scient, des croisières du « Mer-
cator », vol. Y, pp. 1-23.
— 383 —
Observations sur la fécondation
chez Allothrombium fuliginosum Herm.
Par Marc André.
Chez les Acariens l’accouplement et la fécondation n’ont pu être
observés que très rarement et leur processus demeure encore géné¬
ralement inconnu dans de nombreux groupes ; quelques cas parti¬
culiers ont seulement été signalés et partiellement étudiés.
Lorsqu’il s’agit de l’accouplement proprement dit, entre individus
adultes de sexe différent, l’attention des observateurs a été plus
particulièrement attirée par le comportement des partenaires au
moment de la copulation. C’est ainsi que le phénomène a pu être
observé, parmi les Gamasides, chez certains Parasitides ; chez les
Ixodes également où l’accouplement peut durer plusieurs heures
et même parfois un jour à un jour et demi. Parmi les Sarcoptiformes,
les Acaridiae en ont fourni quelques rares exemples ; chez la plupart
d’entre eux la copulation dure très longtemps, souvent des jours
entiers. Chez les Hydrachnides un certain nombre de cas sont
également connus. Dans les Tarsonemini, où la copulation est
cependant très rapide, quelques faits ont déjà été observés.
D’après les observations relevées jusqu’ici il semblait nécessaire
qu’un contact plus ou moins étroit s’établisse entre le mâle et la
femelle ; soit que la copulation ait lieu directement à l’aide d’un
pénis ou bien que le mâle, à défaut de cet organe, fasse usage d’appa¬
reils sexuels secondaires externes tels que les palpes ou les mandi¬
bules plus ou moins transformés en organes accessoires particuliers
jouant le rôle d’appareils eopulateurs destinés au transport de sper-
matophores. On observe également, chez certaines formes, une plus
ou moins grande adaptation dans les organes locomoteurs du mâle,
modifiés pour permettre à celui-ci d’immobiliser la femelle ou de
se cramponner solidement à elle.
Chez les Thrombidions le phénomène n’a pas encore été étudié
et l’observation de nombreux individus vivants d ’ Allothrombium
fuliginosum Herm., nous a permis de surprendre le mode de fécon¬
dation dans cette espèce.
Allothrombium fuliginosum Herm. est l’une des espèces de Throm¬
bidions les plus communes en Europe. L’adulte est un prédateur
se nourrissant de petits Arthropodes qu’il saisit entre ses chélicères
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 4, 1953.
— 384 —
et ses palpes ; il est également destructeur actif des œufs d’insectes,,
par exemple de ceux des Aphides, des Coccinelles, etc. ; il s’attaque
aussi parfois à d’autres Acariens ou à leurs œufs.
Il passe l’hiver dans la terre, à 20 centimètres de profondeur
environ, en effectuant fréquemment des migrations verticales selon
la température ou l’état hygrométrique du sol.
Les individus sexuellement mûrs commencent à sortir dès février
et, depuis la fin avril jusqu’en mai et juin, les femelles déposent
leurs œufs qui donnent naissance à des larves hexapodes, non plus
prédatrices et libres, mais parasites de pucerons. Nous ne parlerons
pas ici de la biologie de ces larves, ni des nymphes octopodes qui
leur succèdent car leur cycle vital est maintenant parfaitement
connu.
Phénomènes précédant la fécondation chez A. fuliginosum Herm.
Les exemplaires qui nous ont permis d’effectuer nos observations
ont été capturés dans la deuxième quinzaine de mars, aux environs
de Paris, à l’instant précis où, individuellement, ils émergeaient du
sol. Examinés macroscopiquement et vivants, aucun caractère mor¬
phologique externe ne permet de distinguer les mâles des femelles.
Dès leur apparition à la lumière les individus courent en tous sens
à la recherche de proies destinées à leur nourriture.
Au cours de la marche, les pattes de la première paire n’ont
aucun rôle locomoteur ; elles sont portées, le plus souvent, horizon¬
talement et agitées de mouvements perpendiculaires plus ou moins
rapides qui les mettent en contact avec le sol, les obstacles variés
que l’Acarien rencontre en déambulant ou bien la proie éventuelle
qu’il peut contacter. Ces pattes jouent donc un rôle exclusivement
tactile tant chez les femelles que chez les mâles.
Comportement du mâle en présence d'une femelle.
On peut affirmer que tous les individus sortant du sol à cette
époque (fin mars) sont sexuellement mûrs/
Dès qu’un mâle a reconnu, par contact, la présence d’une femelle,
il effectue, à l’aide des tarses de ses pattes I, une série d’attouche¬
ments précipités sur la face postéro-dorsale de sa partenaire puis
il s’éloigne, à reculons, de quelques millimètres. Les pattes I se
redressent alors presque verticalement et sont agitées de battements
rapides dirigés de haut en bas tandis que le mâle, en une sorte de
danse nuptiale, tourne autour de la femelle. Si cette dernière reste
indifférente et tente de poursuivre son chemin, le mâle insiste,,
renouvelle le contact et finalement l’abandonne si elle ne manifeste
— 385
aucune réaction ; nous supposons, qu’en l’occurrence, la dite femelle
aurait déjà été fécondée à la faveur d’une sortie précédente.
Par contre, si celle-ci s’immobilise, le mâle poursuit sa danse et
ses attouchements jusqu’à ce qu’elle soulève la partie postérieure
de son abdomen, sans pour cela se dresser sur ses pattes. Il est fort
possible qu’à ce moment il y ait émission d’odeur par l’un des sexes
et, chez l'autre, des organes olfactifs capables d’en percevoir :
c’est un fait que nous n’avons pu établir.
Le mâle alors s’immobilise et se prépare à émettre son premier
spermatophore.
Emission du spermatophore.
Quelques secondes avant d’évacuer le spermatophore le mâle
exude, par l’orifice génital, une fine gouttelette de liquide visqueux
très brillant, puis il abaisse brusquement son abdomen jusqu’à ce
que la face ventrale prenne contact avec le sol ; il dépose ce liquide
qui adhère au substratum et s’étire, quand l’animal se redresse, en
un fil cylindrique ténu, à peine plus gros qu’une soie de Tétranyque.
L’opération est répétée plusieurs fois et le sol se trouve recouvert
d’un certain nombre de ces fils, presque imperceptibles à l’œil nu.
L’abdomen se contracte ensuite spasmodiquement, à une cadence
de deux contractions par seconde. Vraisemblablement, les contrac¬
tions musculaires abdominales aident le sperme à progresser jus¬
qu’aux réceptacles abdominaux. Après 40 à 60 contractions (c’est-
à-dire environ 20 à 30 secondes), le spermatophore est construit.
Le mâle se baisse à nouveau et dépose sur le sol une gouttelette de
mucus puis, se redressant, l’étire verticalement en une sorte de
cylindre anhyste qui se durcit à l’air et constitue une hampe, con¬
servant toutefois une certaine élasticité, au sommet de laquelle
l’animal fixe son spermatophore ; ce dernier, subsphérique, se
trouve ainsi soutenu à une certaine distance du sol. Le tout
(spermatophore et pédicule) est blanc brillant.
Après quelques minutes de repos, sans qu’une nouvelle rencontre
avec une femelle soit nécessaire, le mâle fait subir à son abdomen
de nouvelles contractions, renouvelle ses émissions de mucus et
dépose, dans les mêmes conditions, un nouveau spermatophore à
quelque distance du premier. Nous avons ainsi observé un même
individu qui, en l’espace d’une demi-heure, déposa cinq sperma-
tophores.
Presque immédiatement (environ 3 secondes) après le dépôt du
spermatophore, le sommet de celui-ci s’affaisse légèrement comme
si le pôle supérieur était muni d’un micropore laissant échapper un
gaz ou liquide dégageant une odeur susceptible d’attirer les femelles.
Nous avons d’ailleurs remarqué que, si aucune femelle ne s’est emparé
386 —
du spermatophore dans les 5 ou 6 secondes qui suivent son émission,
celui-ci reste définitivement abandonné sur le substratum.
Capture du spermatophore par la femelle.
L’Acarien abandonne immédiatement le spermatophore cru’il
vient de déposer et ce n’est donc pas la présence du mâle qui incite
la femelle à venir s’en emparer. Il est vrai que la première femelle
adoptée par le mâle se tient à proximité de celui-ci et va et vient
en attendant l’émission du premier spermatophore ; dès que celui-ci
est déposé, après le départ du mâle, elle passe rapidement au-dessus
du spermatophore, ouvre ses lèvres génitales et, ne marquant qu’un
très bref arrêt dans sa course, recueille le spermatophore. Les lèvres
se referment aussitôt et la femelle poursuit son chemin ; elle n’a
donc pas attendu, dans ce cas, que se produise une dépression au
pôle supérieur du spermatophore.
Entre le dépôt du premier spermatophore et l’émission des sui¬
vants, le mâle ne s’inquiète plus de la présence des femelles et les
spermatophores suivants ne sont donc utilisés qu’au hasard du
passage d’une femelle, subissant ou non un attrait olfactif.
Nous avons observé que des femelles se trouvant au voisinage
immédiat (5 à 6 centimètres) d’un spermatophore semblaient atti¬
rées par la présence de celui-ci dès que le sommet s’affaissait légè¬
rement mais, si elles n’arrivent au-dessus qu’après les 5 ou 6 secondes
qui suivent, les lèvres génitales restent immobiles et, après le pas¬
sage de la femelle, le spermatophore est encore en place.
Il ne nous a pas été possible d’observer si une même femelle pou¬
vait capturer plusieurs spermatophores.
En résumé
Chez A. fuliginosum, il n’y a pas d’accouplement ni de copulation.
Les mâles abandonnent, sur le sol, des spermatophores qui sont
ensuite recueillis parles femelles. Cependant il semble que la présence
d’une femelle soit initialement nécessaire pour déterminer chez le
mâle une excitation qui déclanchera les mouvements réflexes abdo¬
minaux aboutissant à la formation et au dépôt de spermatophores.
L’effet sur le mâle de la présence de la femelle ne s’exerce pas par
la vue mais par le tact ou quelque stimulus chimique affectant des
organes olfactifs. Cette influence est durable et permet au même
individu d’émettre ensuite plusieurs spermatophores qui féconde¬
ront des femelles différentes sans qu’il y ait de nouveaux contacts
entre des représentants de sexe différent. Les spermatophores
exercent, durant quelques secondes, un pouvoir attractif sur les
femelles qui se trouvent aux environs immédiats.
- 387 —
La coalescence fêmorogénuale
chez Fusacarus (Acaridié, Acarien)
Par F. Grandjean.
J’ai signalé récemment cette coalescence et indiqué qu’elle s’op¬
pose, par son statut rétronégressif, aux réunions anergastiques du
type basi-télofémoral (2, p. 563). Chez Fusacarus les adultes ont
5 articles seulement à leurs pattes II, III et IV parce que le génual,
à ces pattes, est soudé au fémur. A la patte I de l’adulte et à toutes
les pattes des autres stases la soudure n’a pas eu lieu et le nombre
des articles est resté 6. Les 6 articles sont le trochanter, le fémur,
le génual, le tibia, le tarse et l’ambulacre ou apotèle.
Adultes. — Les tarses diffèrent beaucoup d’un sexe à l’autre
à leur extrémité distale, mais les autres articles sont semblables
dans les deux sexes, et même identiques, qu’ils soient simples ou
composés. Ils portent les mêmes phanères. Mes dessins sont faits
d’après des exemplaires femelles parce que les femelles, en moyenne,
sont un peu plus grosses que les mâles.
A la patte I (fig. 1 A) le génual est libre. On le constate en com¬
parant une patte repliée à une patte étendue. Quand la patte I
se replie le génual s’engage sous 1 le tectum du fémur et sor bord
ventral est entièrement caché par ce tectum.
Le tectum du fémur, très grand, est antilatéroventral et il se
prolonge, du côté antiaxial, jusqu’au point b1 de la figure 1 A.
Entre le point b1 et le point a1 de la même figure la ligne qui est
tracée en traits et points alternants est la base de la partie antérieure
du tectum, celle qui protège en partie l’articulation avec le génual.
C’est aussi, à très peu près, le bord antérieur (surplombé par le
tectum) de la paroi fémorale. Du point la ligne d’abord pointillée,
puis directement visible, qui part en avant est le contour apparent
de la peau souple, articulaire, entre le fémur et le génual. Cette
peau est ample. Le génual a conservé, relativement au fémur, une
grande mobilité.
Il y a un autre tectum, porté par le génual, qui est semblable à
1. Sauf indication contraire je suppose toujours, pour décrire des positions, que
la partie de l’animal dont je parle est orientée comme sur la figure accompagnant la
description. Il est convenu, en outre, que le plan du dessin et celui de la platine du
microscope sent horizontaux.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 4, 1953.
— 388 —
la partie antérieure du tectum du fémur et qui protège, du côté
antiaxial, l’articulation génuotibiale. La ligne b2a2, en traits et
points alternants, est sa base. Il cache entièrement, sur la ligure 1 A,
la peau synarthrodiale entre le génual et le tibia. Il ne se prolonge
pas en arrière ni au delà du plan de pseudosymétrie. Il est donc
uniquement, pour le génual, un tectum de bordure.
Un 3e tectum, porté par le tibia le long de son bord antérieur,
a les mêmes caractères que celui du génual. Il attire beaucoup moins
l’attention que les deux autres, car il est plus petit, plus étroit.
A la patte II (fig. 1 B, 1 C) le fémur et le génual sont complète¬
ment soudés l’un à l’autre. On ne voit même entre eux, sur le dos
et sur les faces latérales, aucun vestige de l’ancienne séparation.
Du côté ventral seulement un vestige subsiste, qui est la fente au
milieu du tectum antilatéroventral. Disons plutôt que le fémoro-
génual a deux tecta qui se font suite, antilatéroventraux : le tectum
postérieur, celui de l’ancien fémur et le tectum antérieur, celui de
l’ancien génual.
La portion de fémorogénual qui représente l’ancien génual est
grande du côté dorsal. Elle va jusque derrière le poil cG. Elle est
très petite au contraire et même quasi nulle du côté ventral, le tectum
antérieur mis à part. On peut imaginer que le génual s’est ankylosé
dans sa position de repli et que tout ce qui ne servait à rien après
l’ankylose a disparu. Il est clair, en effet, que la ligne en traits et
points alternants qui part de b2 sur la figure 1 B est homologue de
la ligne b2a2 de la figure 1 A. La ligne b1a1 a disparu. La ligne sy
de la figure 1 B est le contour apparent de la peau synarthrodiale
entre le tibia et le fémorogénual. Cette ligne est presque droite parce
que la patte est étendue au maximum sur la figure. La mobilité
du tibia est considérable, ou du moins normale.
Les deux tecta existaient avant la soudure puisqu’ils existent
à I indépendamment de toute soudure. Ils se sont ajustés et un peu
recouverts. C’est le tectum postérieur qui recouvre l’antérieur puis¬
qu’il en était ainsi avant la soudure. Dans la petite région où les
deux tecta se recouvrent, ils se touchent. Malgré cela ils sont restés
distincts. Je ne crois pas que l’absence de soudure, dans un tel cas,
bien qu’elle soit très remarquable, soit exceptionnelle. Il me semble
même qu’on doit la considérer comme normale et dire, en généra¬
lisant : les apophyses ou les lames saillantes portées extérieurement
par des sclérites, à leur contact, résistent beaucoup mieux à la sou¬
dure, quand la scléritisation progresse, que les sclérites eux-mêmes.
Aux pattes III et IV le fémur et le génual sont complètement
soudés l’un à l’autre, comme à la patte II, mais d’une autre manière
(fig- 1 D, 1 E, 1 F).
On remarque d’abord qu’il n’y a pas de différence de structure
entre III et IV. Les fémorogénuaux III et IV sont identiques, à la
— 389
phanérotaxie près, sauf en ce qui concerne leur forme générale,
plus courte à III, plus allongée à IV.
On remarque ensuite les deux bizarres protubérances x et y et
une ligne de suture transversale qui passe à leur niveau.
Fig. 1. — Fusacarus sp. — (X 685). — A, patte I droite vue latéralement, du tro¬
chanter à la base du tarse ; elle est à demi repliée. — B, fémorogénual II droit dans
l’crientation latérale, avec la base du tibia ; la patte est étendue au maximum ;
le trochanter et le tibia seraient comme à I. — G, le même fémorogénual, vu de
dessous. — D, patte III gauche vue latéralement (mais légèrement tournée du
côté ventral) du fémorogénual à la base du tarse ; le trochanter serait semblable à
celui de la figure suivante ; il a un poil s R antilatéroventral. — E, patte IV gauche
du trochanter à la base du tarse, vue dans la même orientation que sur la figure
précédente. — F, la même patte, vue dorsalement, du trochanter à la base du tibia.
La protubérance x est antidorsale (fig. 1 F). Dans l’orientation
exactement latérale de la patte cette protubérance se projette sur
le contour apparent et s’en détache assez mal. Pour la voir comme
— 390
sur les figures 1 D et 1 E il faut faire tourner un peu le fémoro-
génual autour de son axe, de manière à relever, très légèrement,
sa face ventrale. La protubérance y est placée devant la protu¬
bérance x, plus bas et plus latéralement, du côté antiaxial aussi.
On la remarque mieux dans l’orientation dorsale (fig. 1 F). Sur
les figures j’ai couvert d’un pointillé les deux protubérances.
soma à droite ; sv, surface ventrale de l’épimère I ; cxî, poil épimérique.
De la protubérance y part une arête qui se dirige obliquement
en arrière et qui atteint la région ventrale où elle se brise en forme
de V. La protubérance et l’arête sont peut-être les vestiges (défor¬
més et déplacés) d’un ancien tectum antilatéroventral porté autre¬
fois par le fémur.
La ligne de suture est très pâle, très fine, et elle fait entièrement
ou presque entièrement le tour de l’article composé. Aux endroits
391 —
favorables,' sur les contours apparents, on constate assez bien qu’elle
est la marque d’une minuscule dénivellation à la surface de la cuti¬
cule. Elle représente certainement l’ancienne séparation entre le
fémur et le génual. La partie fémorale de l’article composé est
donc très petite et sa partie génuale très grosse, relativement. Rien
ne rappelle, même de loin, les caractères dimensionnels observés
au fémorogénual II.
Le bord antiaxial antérieur de l’article composé, à III comme
à IV, est nanti d’un petit tectum qui protège l’articulation avec
le tibia. Ce tectum est comparable à celui du génual I et il n’est
pas non plus prolongé en arrière. La surface ventrale de l’article
composé, dans sa partie génuale, est toutefois carénée.
Les tibias III et IV ont aussi un petit tectum, semblable à celui
des tibias I et II, en bordure antiaxiale antérieure.
Nymphes et larve.. — - Les figures 2 A à 2 D montrent que la
protonymphe n’a rien de particulier à ses pattes. Tous les génuaux
sont séparés des fémurs et à grande mobilité relative. Aux phanères
près on aurait les mêmes figures pour une tritonymphe ou une
larve.
J’ai observé aussi les deutonymphes (hypopes) que je mentionne
un peu plus loin. Elles ont des pattes à 6 articles normaux.
Remarques.
1. — Les exemplaires dont je viens de décrire les pattes et ceux
qui m’ont servi autrefois à dire quelques mots sur Fusacarus dans
mes publications relatives aux Acaridiés, de 1937 à 1939, ont tous
été récoltés en mars 1935, à Hammam Meskoutine (Algérie, dépar¬
tement de Constantine), dans le remplissage d’un olivier creux, au
niveau du sol. Ce remplissage consistait en feuilles mortes, fragments
de bois pourri, humus et terre. La récolte contenait des mâles, des
femelles et des protonymphes en assez grand nombre, quelques
larves et 2 tritonymphes seulement. Elle contenait aussi une dizaine
d’individus à la stase hypopiale. Je crois que ces individus appar¬
tiennent à la même espèce que les autres stases, mais je ne l’affirme
pas.
2. — Les Acarologues ne se sont guère occupés de Fusacarus
et ce genre n’a qu’une espèce décrite, F. laminipes Mich., qui vit
en Angleterre dans les nids de taupe. Mes exemplaires d’Algérie
sont-ils des laminipes ? Ils ont à peu près la même taille 1 et la
description de Michael leur convient, sauf en ce qui concerne le
tectum, ou lame ventrale, du fémur I. Sur mes exemplaires mâles
J, Ils sont cependant un peu plus petits : 225 à 300 ji. au lieu de 290 à 320 ji.
— 392 —
ou femelles cette lame a la forme indiquée par la figure 1 A. Chez
les mâles de laminipes, d’après le texte et la figure donnés par
Michael, cette lame est extrêmement recourbée sous le génual,
en volute (3, p. 8 et 11, PL XXI, fig. 9) et chez les femelles, d’après
le texte seulement (il n’y a pas de figure), la lame sous-fémorale est
beaucoup moins développée en avant.
A cause de cette différence, qui semble forte, je crois que mes
exemplaires d’Algérie appartiennent à une nouvelle espèce, mais
cela n’est pas tout à fait certain. Il faudrait pouvoir les comparer
aux exemplaires types de Michael ou à d’autres laminipes incon¬
testables. Aucun exemplaire de laminipes, malheureusement, ne se
trouve au British Muséum dans la collection Michael (G. Owen
Evans, lettre du 25-xi-52) et aucun acarologue, à ma connaissance,
n’a capturé de nouveau laminipes en Angleterre dans les nids de
taupe.
3. — Michael n’a pas observé les hypopes de laminipes. Ils se
fixent vraisemblablement aux poils des taupes pour se faire trans¬
porter. Mon espèce d’Algérie doit avoir les mêmes mœurs. Les
hypopes qui l’accompagnent, cités plus haut, ont en effet un organe
de fixation du type homopial qui est bien celui qu’on doit s’attendre
à trouver dans cette hypothèse. Au lieu de ventouses elles ont sous
le ventre, de chaque côté, en arrière, une lame pinçante sous laquelle
est couché un poil énorme, à bord crénelé. J’admets qu’une galerie
de taupe ou de petit rongeur traversait, bien que je ne l’aie pas vue,
la terre ou l’humus de ma récolte.
4. — Les notations que j’ai mises aux phanères des pattes, sur
les figures du présent travail, sont celles que j’ai employées en
1939 (1). J’ai seulement supprimé les lettres R, F, G et T (tro¬
chanter, fémur, génual et tibia) quand ces lettres sont inutiles.
Je les ai laissées aux poils des fémorogénuaux sur les figures 1 A,
1 B, 1 C, 1 D et 1 E, et à celui du trochanter sur la figure 1 A.
Il va de soi que ma notation de 1939 est provisoire et aussi toutes
celles qu’on peut proposer actuellement. Les notations seront défi¬
nitives quand elles pourront être les mêmes chez tous les Acariens
actinochitineux. Nous n’en sommes pas encore là, mais je crois que
certaines opinions raisonnables peuvent être émises dès maintenant
sur l’application aux Acaridiés de la notation des Oribates. Je les
résume ci-dessous. Elles sont principalement fondées sur la notion
de force et de faiblesse. Chez des Acariens à poils numériquement très
régressifs, comme les Acaridiés, tous les poils faibles ont dû dis¬
paraître.
Aux trochanters les poils pR et sR sont presque certainement
le poil v' des Oribates. Au fémur il est probable que vF et wF sont
respectivement bv" et ev’ . Aux génuaux, avec une probabilité au
moins aussi grande, cG et m G sont les poils V et Z". Le poil nG serait
393 —
le poil l'. Aux tibias on aurait v" pour AT et v' pour AT. Aurait- on l'
ou v' pour gT ? Je laisse pour le moment la question sans
réponse.
Aux tarses on reconnaît. bien le famulus s, le poil sous-unguinal s
(une épine) et les deux paires ( p ) et (u). Il faut remplacer dès main¬
tenant p par p", q par p’, u par u" et v par u'. Plus loin, le champ
des suppositions s’élargit et l’on risque davantage de s’égarer. Dans
une hypothèse qui me semble meilleure que les autres le poil d
serait un poil /£, les poils e et /, respectivement, seraient te" et te' ,
les poils aa et ba seraient pl" et pl' et le poil la serait a'.
5. — La phanérotaxie des pattes, chez le Fusacarus étudié,
diffère seulement de la normale (j’appelle phanérotaxie normale
celle qui est définie dans mon travail de 1939) par des déficiences
aux tarses. A toutes les stases manquent le solénidion to2I et le
poil aal. En outre, 3 des poils ou épines manquent chez les mâles
à toutes les pattes, en avant. Le tarse IV des mâles est sans ven¬
touses.
Pour les épines p et u j’ai un doute. J’ai dit en 1939 (1, p. 59)
que les épines pq (c’est-à-dire les épines p" et p') sont absentes au
tarse IV. Ce qui est certain c’est qu’on ne voit nettement, à une
patte quelconque et à une stase quelconque, qu’une seule paire
d’épines, mais il est possible que l’autre paire existe et soit extraor¬
dinairement petite. Sur les figures 2 A, 2 C et 2 D j’ai représenté
une seule paire d’épines et je ne lui ai pas donné de notation.
6. — La coalescence n’a rien changé aux caractères des poils
et des solénidions. Un fémorogénual porte à la fois les phanères
normales' d’un fémur et d’un génual, à des emplacements normaux.
7. — Voici quelques observations supplémentaires :
A toutes les stases la fissure dorsoproximale des tarses manque
à III- IV et existe à I- II.
Sur la figure 2 A j’ai dessiné la fossette supracoxale, avec le
poil elc I et l’organe A. Je n’ai pas cherché à voir le ou les orifices
des glandes coxales, ni leurs ducti. L’Acarien est très petit et se
prête mal à cet examen.
L’organe de Claparède est segmenté (fig. 2 E). Il est presque
cylindrique, assez mince, et planté au milieu de la surface épimé-
rique I, de chaque côté, à peu près perpendiculairement à cette
surface.
8. — Je qualifie de régression le remplacement de deux articles
par un seul au cours du temps T phylogénétique. Alors Fusacarus
montre à ses pattes uhe rétrorégression. La coalescence est très
tardive dans le temps t ontogénétique. Elle est spéciale au plus haut
niveau de l’évolution.
Considérée à un point de vue chronologique, dans les temps T
et t , elle diffère donc radicalement de la réunion d’un basifémur
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 4, 1953. 25
394 —
avec un télofémur, laquelle est prorégressive, c’est-à-dire commence
au plus bas niveau de l’évolution.
Elle en diffère aussi parce qu’elle est exceptionnelle, tandis que
la réunion du basifémur avec le télofémur (ou la tendance à cette
réunion) est un phénomène général affectant l’ensemble des Acariens
actinochitineux.
Elle en diffère à un troisième point de vue, celui de la morpho¬
logie.
Rien ne révèle en effet, sauf peut-être une étude approfondie
de sa musculature, qu’un fémur entier est la somme de deux articles,
et quand la division télo-basifémorale est imparfaite, ce qui a lieu
fréquemment, nous la voyons bien à des degrés divers d’imperfec¬
tion, mais ces degrés n’ont rien d’original. On pourrait presque les
prévoir. Cela vient de ce qu’ils nous montrent un phénomène
entièrement négatif, la suppression de quelque chose. Un tel phé¬
nomène n’a aucune raison d’apporter du neuf.
Quel contraste avec la réunion du fémur au génual chez Fusacarus !
Ici l’originalité ne manque pas et même la bizarrerie. Il faudrait
observer bien négligemment pour ne pas voir que les fémorogé-
nuaux II, III et IV ne sont pas des articles simples et la différence
morphologique ne peut guère être plus grande entre le fémorogé-
nual II et les fémorogénuaux III et IV.
La coalescence a sans doute eu besoin, pour se faire, qu’un phé¬
nomène positif, progressif, capable d’apporter du neuf, intervienne.
Je crois que c’est la scléritisation, l’extension des sclérites à toute
la surface du corps. Dans ce phénomène une articulation peut dis¬
paraître, par ankylosé, si des nécessités vitales n’exigent pas son
maintien. Remarquons que Fusacarus est presque seul, parmi lés
Acaridiés, à avoir une cuticule entièrement scléritisée. Il a un tec¬
tum rostral aussi développé que celui des Oribates, un camérostome
cachant le capitulum au repos (c’est un beau cas de convergence)
et il faut bien, pour que ce tectum se soit formé, qu’il y ait eu forte¬
ment tendance, chez les ancêtres de Fusacarus, à l’extension des
sclérites. Cette tendance est particulière à l’adulte et la coalescence
fémorogénuale aussi.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
1. Grandjean (F.). — La chaetotaxie des pattes chez les Acaridiae
(Bull. Soc. Zool. France, t. 64, p. 50 à 60, 1939).
2. Id. — Sur les articles des appendices chez les Acariens actinochitineux
( Comptes rendus Ac. Sciences. Paris, t. 235, p. 560 à 564, 1952).
3. Michael (A. D.). — British Tyroglyphidae, t. II (Ray Society, London,
1903).
— 395 —
Description de trois nouveaux Pauropodes de Corse
Par Mlle Micheline Leclerc.
Les Pauropodes de Corse sont connus par deux publications de
M. le Professeur P. A. Remy (1940, 1945) 1 qui signalent 32 formes.
Au cours du voyage qu’il a fait sur l’île, du 7 août au 25 sep¬
tembre 1948, ce zoologiste a recueilli environ 1.800 représentants
de ce groupe dont il a bien voulu me confier l’étude. J’ai réparti
ces animaux entre 34 formes dont 3 sont nouvelles et décrites ici.
1. Allopauropus spinosus n. sp.
Bonifacio, jardins eptre la Marine et le couvent de Saint-Julien :
1 1. 2 à 8 pp. en mue. Je n’ai pu observer que la partie postérieure
de cet individu.
Tronc. — Les trichobothries Y rappellent celles d’A. aristatus
Remy et d’A. Ribauti Remy ; elles sont effilées, barbelées (d’où le
nom spécifique) et portent une pubescence longue, très raide,
inclinée vers l’extrémité distale.
Pygidium. — ■ Tergum à longues soies amincies vers l’extrémité
distale, les a± plus longues que leur écartement, les a2 à peine plus
longues que les a3 (12/11) ; l’intervalle ax a2 est plus grand que l’in-
tirvalle a2 a3. Je n’ai pas observé l’embase des soies d. Les styles st
longs, cylindriques, pubescents, sont égaux environ à l’écartement
des «j, celui-ci dépassant de peu leur écartement (7/5).
Sternum. Soies amincies vers l’extrémité distale. Soies b1 à peine
plus grandes que leur écartement (6/51, égales environ aux a3 ;
soies b2 égales à l’écartement des b1 et aux 5/6 de leur longueur.
Plaque anale trapézoïde, rétrécie vers l’arrière, de longueur égale
à sa largeur maximum basale ; bords latéraux légèrement concaves
vers -le plan sagittal; bord postérieur découpé, par une incision
médiane arrondie, en 2 cornes obtuses, mousses ; ces cornes portent
face sternale à leur extrémité deux tigelles courtes, raides, diver¬
gentes, à peine plus grandes que les cornes.
Affinités. — Il aurait fallu la diagnose complète de cet Allopau-
1. 1940. Bull. Soc. zool. Fr., 65, p. 45-46. — 1945. Mém. Mus. nation. Ilist. nat.,
N. S., 21, p. 117-152.
2. Abréviations : ind. = individu ; 1. = larve ; p. = patte ; pp. = paire de pattes;
sexe ? = sexe non reconnu ; tr. = trichobothrie.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 4, 1953.
V
— 396 —
ropus pour affirmer sa position ; néanmoins, les quelques caractères
reconnus permettent de le placer dans le groupe d’/L vulgaris
Harisen. La plaque anale est du même type que celles de ce groupe.
La pubescence des trichobothries V et la longueur relativement
grande des soies pygidiales rapprochent plus particulièrement cet
animal d’A. Ribauti Remy.
Fig. 1. — Allopauropus spinosus n. sp., 1. a 8 pp. en mue. Bonifacio. — A. Fragment
de trichobothrie V. — B. Pygidium, face sternale.
2. Allopauropus therapnaeus n. sp. h
Caldaniccia : 1 ind. à 9 pp., $ long de 0,60 mm.
Tête. — Organes temporaux 1 fois 1/3 aussi longs que leur écar¬
tement minimum.
Antennes. — Au 4e article, le poil tergal p, égal à 2 fois le poil
postéro-distal r, celui-ci égal environ aux 2/3 du poil sternal q,
du rameau sternal. Le rameau tergal est 2 fois 3/5 aussi long que
large et un peu plus long (17/15) que le rameau sternal s, lui-même
2 fois aussi long que large ; le rameau sternal est égal aux 3/5 de
son flagelle antérieur F2, lui-même égal aux 5/8 du flagelle pos¬
térieur F3 et plus court que le flagelle F1 du rameau tergal t ; le
pédoncule du globule g est égal à un peu moins de la 1/2 de la lar¬
geur de cet organe, elle-même égale à celle du rameau tergal.
Tronc. — Trichobothries III épaisses sur presque toute leur
longueur, seule leur région proximale est très grêle, leur région dis¬
tale un peu plus mince que la région moyenne ; leur pubescence
1. De Therapne , un des noms anciens de la Corse.
— 397
abondante, courte, raide, est oblique par rapport à l’axe. Aux
p. IX, le poil coxal est très probablement bifurqué, le poil trochan-
térien l’est sûrement, au voisinage immédiat de la base ; le poil
proximal du tarse est inséré à un peu moins du 1/4 proximal de
l’article et est égal au 1/3 de la longueur de la face tergale de celui-ci,
organe apical non compris.
B
Fig. 2. — - Allopauropus therapnaeus n. sp., ind. à 9 pp. Ç. Caldaniccia. — A. Région
distale de l’antenne gauche, face sternale. — B. Trichobothrie III. — C. Pygidium,
face tergale.
Pygidium. — Tergum à bord postérieur arrondi, ses soies amincies
vers l’extrémité distale ; les a1 égales à leur écartement, à peu près
aussi longues que les a2 qui sont les 2/7 environ des a3 ; les a2 beau¬
coup plus proches des n3 que des av Les styles st, subcylindriques,
tronqués distalement, pubescents, faiblement arqués l’un vers
l’autre, égaux à la 1/2 de leur écartement qui est le double de celui
des «j.
Sternum. Soies b1 plus longues que leur écartement (8/7), soies b2
égales à la 1/2 des o3 ; pas de soies b3.
Plaque anale à corps plus long que sa largeur maximum, qui est
atteinte dans sa région postérieure ; ses bords latéraux concaves
398
dans la 1/2 proximale, convexes dans l’autre ; sa région postérieure
présente un prolongement médian, conique, à extrémité mousse,
et une paire d’appendices subcylindriques, arqués l’un vers l’autre,
égaux à la largeur maximum de la plaque et un peu plus longs que
le prolongement médian ; la plaque et ses 3 formations postérieures
sont pubescentes.
Affinités. — Par la forme de sa plaque anale, l’animal se rapproche
d\A. Hessei Remy typique, mais il s’en éloigne par la pubescence
de cet organe, par ses soies pygidiales ax et a2 plus courtes, et a3
plus longues.
3. Allopauropus millotianus n. sp.
Basse-Gravona, entre le pont de Cuttoli et l’embouchure du
Vardiarelli : 9 ind. à 9 pp. (2 <$, 5 Ç, 2 sexe ?), 2 1. à 8 pp. sexe ?,
Fig. 3. — Allopauropus millotianus n. sp., ind. à 9 pp. Ç. Basse-Gravona. — A. Région,
distale de l’antenne gauche, face sternale. — B. Trichobothrio III. — C. Pygidium,.
face sternale.
3 1. à 6 pp. — Bonifacio, jardins près de la Marine : 5 ind. à 9 pp.
(2 $, 3 sexe ?). En tout 19 ind. : 14 ind. à 9 pp. (2 <J, 7 $, 5 sexe ?),
2 1. à 8 pp. sexe ?, 3 1. à 6 pp.
Individus à 9 pp.
Longueur : 0,39 à 0,52 mm.
Tête. — Organes temporaux environ aussi longs que leur écar¬
tement minimum.
Antennes. — Poil tergal p du 4e article à peine plus long (18/17)
que le poil postéro-distal r, lui-même un peu plus long (17/15) que
le poil sternal q du rameau sternal. Rameaux subégaux, chacun
399
d’eux un peu plus long (environ 4/3) que sa largeur maximum ;
le tergal égal au 1/6 environ de son flagelle f'i. le sternal aussi long
que son poil sternal q ; son flagelle antérieur F2 égal aux 3/10 de
son flagelle postérieur F 3, lui-même un peu plus court (environ 7/8)
que le flagelle F1 ; le pédoncule du globule g est beaucoup plus
court (1/5) que la largeur maximum de cet organe, laquelle est égale
à celle du rameau tergal.
Tronc. — Les deux poils postérieurs du tergite YI sont un peu
plus courts (6/7) que leur écartement. Les trichobothries III sont
grêles, terminées par une boule subsphérique ; leur pubescence est
raide, simple et oblique, de longueur croissante jusqu’en leur milieu ;
au delà, y compris sur la boule terminale, elle est plurifurquée, sen¬
siblement normale à l’axe. Les trichobothries I, II et IV ressemblent
aux tr. III, mais ne sont pas terminées par une boule ; les tr. V
ont une pubescence raide, oblique, non ramifiée. Aux p. IX, le poil
coxal et le poil trochantérien paraissent simples ; le coxal plus
court (environ 2/3) que l’autre ; le poil proximal du tarse est égal
au 1/4 environ de la longueur de cet article.
Pygidium. — Tergum à soies relativement courtes, les % plus
longues (7/4) que leur écartement, sont égales aux 7/5 des a2, elles-
mêmes égales aux 2/3 des a3 ; les a3 beaucoup plus proches des a3
que des av Les styles st sont courts, claviformes, inclinés l’un vers
l’autre, leur écartement étant le double de celui des av
Sternum. Soies bl cylindriques, à peine plus longues que leur
écartement (9/7) ; soies b2 plus longues que les soies a3 (5/4). Plaque
anale analogue à celle d’A. Milloti Remy, quoique relativement
plus petite dans son ensemble. Ses bords latéraux sont rectilignes,
parallèles ; sa région postérieure présente deux lobes arrondis, sépa¬
rés l’un de l’autre par une courte incision triangulaire ; elle porte
deux appendices claviformes striés transversalement, plus courts
que la largeur de l’organe ; face sternale des lobes, est insérée une
paire de tigelles très grêles.
Affinités. — Par ses antennes à rameaux courts, subégaux, sa
plaque anale, ses styles courts, cet animal est très proche d’A. AI illoti
Remy ; comme lui, il doit être intégré dans le groupe d’A. gracilis
Hansen. Mais il s’éloigne cependant d’A. Milloti par les caractères
de ses trichobothries III qui, chez ce dernier, portent une pubescence
raide dans sa partie proximale, souple et non ramifiée dans sa partie
distale. Ajoutons que la boule qui termine les trichobothries III est
ovoïde, à pubescence raide, non ramifiée chez A. Milloti, tandis
qu’elle est subsphérique, à pubescence souple et ramifiée, chez
A. millotianus.
Laboratoires de Zoologie du Muséum
et de la Faculté des Sciences de Nancy.
— 400 —
Pauropodes de Corse
Par Mlle Micheline Leclerc.
Au cours du voyage qu’il a fait en Corse, en août et septembre 1948,
le Professeur P. A. Remy a récolté environ 1.800 Pauropodes que
j’ai répartis entre 34 formes dont 3 sont nouvelles et ont été décrites
dans une précédente note (Leclerc 1953) ; je donne ici la liste
de toutes cés récoltes qui seront remises au Muséum de Paris.
Liste des stations.
Cap Corse. — Luri : a) Poggio, au bord de la route, 175 m. ; b) Piazza,
friches, 150 m. 1 . — Barrettali : a) entre Stazzona et Torre, jardins, 270-
300 m. ; 6) Conchiglio, jardin, 120-140 m. — Pietracorbara : Ponticello,
100 m. — Couvent de Sainte-Catherine-de-Sisco, 50 m. — Marine de
Sisco, bosquet à Renaggio, 5 m. — Erbalunga, 5 m. — Bastia, ravin de
Paratoggio, jardins, 70 m. — Furiani, jardins de Santa Agata, 150 m.
Bassin du Golo. — Ponte Leceia, près du Ponte Rosso, 200 m. —
Castiglione, au bord du ruisseau de Terrigola, 550 m. — Francardo,
265 m. — Lano, 400-450 m. — Caporalino, sur le sentier d’Omessa à
Castirla, 300 m. — Forêt de Valdoniello, à 800 m. au S.-E. de la Maison
forestière de Popaja, 1.100 m.
Corte. — Jardins sur la rive droite du Tavignano, 400 m.
Yenaco. — Serragio et jardin devant la gare, 564-580 m.
Vezzani. — Bords de la Tagnona, 720 m.
Pietroso. - — Canale et Poggiolo, 630-695 m.
Bas-Fiumorbo. — Près de Saint-Antoine et Ghisonaccia, 20-100 m.
Région d’Ajaccio. — Caldaniccia, 10-16 m. — Basse-Gravona, entre
le pont de Cuttoli et l’embouchure du Vardiarelli, 30-60 m. — Pointe
de Porticcio, S.-O. de Fallacioli, 15 m.
Région de Solenzara. — Solaro : a) Capra Cotta, 50 m. ; b) Kamiesch,
10 m. — Solenzara : a) fontaine de Pinzutella, 60 m. ; b) au village, 1-20 m. ;
c) ravin de Fontanaccia, 2-5 m. ; d) ravin de Minichino, 5 ni. ; e) ravin de
Calla d’Oro, 10 m. — Togna, ravin, 250 m. — La Penna, jardin, 400 m.
— Pont de Cannella, 5 m.
Région de Propriano. — Santa Maria Figaniella, 500 m. — Fozzano :
a) au S.-O. du village, 346 m. ; b) près du tombeau de Colomba, 360 m.
— Viggianello, ravin de Mileda, 150 m. — Propriano : a) jardins, 5-40 m. ;
b) Capo Lauroso, 15 m. ; c ) Bas-Rizzanèze, 20 m.
Sartène. — Jardins, 275-300 m.
1. Les nombres de mètres indiquent l’altitude.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 4, 1953.
— 401
Région de Porto-Yecchio. — Conca, 240 m. — Sainte-Lucie-de-
Porto-Vecchio, 100 m. — Porto-Vecchio, 2-40 m.
Région de Bonifacio. — Bonifacio : a) jardins près de la Marine,
1-8 m. ; b) jardins entre la Marine et le Couvent de Saint-Julien, 20-65 m.
— Entre Bonifacio et Gurgazo, jardins, 10-40 m. — Gurgazo, près de la
côte, 1 m.
1. Fam. Pauropidae.
1. Stylopauropus pedunculatus Lubbock.
Barrettali : a) (3) 1 ; b) (1). — Erbalunga (1). — Furiani (7). • — Francardo
(3). — Lano (5). — Caporalino (5). — Popaja (3). — - Corte (2). — Venaco
(2). — Vezzani (1). — Bas Fiumorbo (23). — Caldaniccia (4). ; — Basse-
Gravona (30). — Porticcio (2). — Solenzara (8). — La Penna (5). — •
Pont de Cannella (1). — Santa Maria Figaniella (2). — Fozzano (2). —
Viggianello (1). — Propriano : a) (15) ; c) (4). — Sartène (10). — Sainte-
Lucie de Porto-Yecchio (5). — Porto-Vecchio (9). — Bonifacio : a) (15) ;
b) (3). — Entre Bonifacio et Gurgazo (2). — En tout 174 ind. : 84 à 9 pp.
(43 3, 26 Ç, 15 sexe ?), 39 1. à 8 pp. (13 3, 9 ?, 17 sexe ?), 25 1. à 6 pp.,
17 1. à 5 pp., 9 1. à 3 pp.
2. Stylopauropus pubescens Hansen.
Barrettali : a) (1). — Erbalunga (2). — Bastia (2). — Furiani (12). —
Basse-Gravona (1). — Sartène (1). — En tout 19 ind. : 12 à 9 pp. (7 S,
4 ?, 1 sexe ?), 4 1. à 8 pp. (2 3, 1 Ç, 1 sexe ?), 1 1. à 6 pp., 1 1. à 5 pp.,
1 1. à 3 pp.
3. Pauropus furcifer Silvestri.
Venaco (2). — Pietroso (2). — Basse-Gravona (7). — Solaro : b) (2).
— Solenzara : b) (10). — Pont de Cannella (3). — Santa Maria Figaniella
(1). — ■ Propriano : a) (2) ; b) (2). — Sartène (1). — Conca (1). — Sainte-
Lueie-de-Porto-Vecehio (1). — En tout 34 ind. : 11 à 9 pp. (4 3, 3 Ç,
4 sexe ?), 7 1. à 8 pp. (1 3, 1 9, 5 sexe ?), 7 1. à 6 pp., 5 1. à 5 pp., 4 1.
à 3 pp.
4. Allopauropus danicus Hansen.
Sainte-Catherine-de-Sisco (1). — Corte (2). — Bas-Fiumorbo (1). —
Caldaniccia (8). — Basse-Gravona (1). — Solenzara : 6) (1). — Fozzano :
6) (1). — Propriano : a) (4). — - Sartène (4). — Porto-Vecchio (7). — -
Bonifacio : a) (2). — Gurgazo (3). — En tout 35 ind. : 12 à 9 pp. (8 3, 2 $,
2 sexe ?), 3 1. à 8 pp. (2 Ç, 1 sexe ?), 6 1. à 6 pp., 9 1. à 5 pp., 5 1. à 5 pp.
1. Les nombres mis entre parenthèses après l’indication de la station sont ceux
des individus récoltés en celle-ci.
Abréviations : ind. à . . . pp. = individu à .. . paires de pattes locomotrices ; 1. à
... pp. — larve à ... paires de pattes locomotrices ; sexe ? = sexe non reconnu.
— 402 —
5. Allopauropus Zerlingae Remy.
Marine de Siseo (1). — Basse-Gravona (2). — Sainte-Lucie-de-Porto-
V.ecchio (1). — En tout 4 ind. à 9 pp. (2 2 $).
6. Allopauropus brevisetus Silvestri.
Luri : 6) (4). — Ponte-.Leccia (2). — Popaja (21). — Basse-Gravona (1).
— En tout 28 ind. : 6 à 9 pp. (1 <J, 5 $), 1 1. à 8 pp. sexe ?, 6 1. à 6 pp.,
14 1. à 5 pp., 1 1. à 3 pp.
7. Allopauropus furcula Silvestri.
Sainle-Catherine-de-Sisco (1). — Marine de Sisco (2). — Furiani (1).
— Ponte-Leccia (2). — Castiglione (8). — Bas-Fiumorbo (24). — Calda-
niccia (1). — Basse-Gravona (4). — Solenzara : b) (6). — Fozzano : a) (11).
- — Viggianello (5). — Propriano : a) (43) ; c) (3). — Sartène (1). — Sainte-
Lucie-de-Porto-Vecchio (3). — ‘ En tout 115 ind. : 71 à 9 pp. (28 3, 31 $,
12 sexe ?), 18 1. à 8 pp. (1 3, 6 $, 11 sexe ?), 10 1. à 6 pp., 16 1. à 5 pp.
8. Allopauropus productus Silvestri.
Luri : 6) (7). — Marine de Sisco (1). • — • Bas-Fiumorbo (11). — Basse-
Gravona (41). — Solaro : a) (2). — Solenzara : 6) (1). — Santa Maria
Figaniella (12). — Viggianello (19). - — • Propriano : a) (15) ; b) (7) ; c) (9).
— Bonifacio : 6) (1). — - Gurgazo (9). — En tout 135 ind. : 1 à 10 pp. $,
86 à 9 pp. (42 3, 36 $, 8 sexe ?), 15 1. à 8 pp. (8 3, 1 $, 6 sexe ?), 19 1.
à 6 pp., 7 1. à 5 pp., 7 1. à 3 pp.
9. Allopauropus aristatus Remy.
Venaco (2). — Basse-Gravona (2). — Solenzara : c) (1). — Bonifacio :
a) (1) ; 6) (8). — En tout 14 ind. : 7 à 9 pp. (4 $, 3 sexe ?), 2 1. à 8 pp.
sexe ?, 1 1. à 6 pp., 4 1. à 3 pp.
10. Allopauropus pectinatus Hansen.
Luri : 6) (8). — Barrettali : a) (1 ) ; b) (4). — Furiani (2). — Entre Boni¬
facio et Gurgazo (1). — En tout 16 ind. : 15 à 9 pp. (2 3, 9 $, 4 sexe ?),
1 1. à 8 pp. sexe ?
11. Allopauropus helveticus Hansen var. obtusicornis Remy.
Barrettali : a) (1). — Furiani (2). — La Penna (1). — Propriano : a) (3) ;
c) (1). — Sartène (2). - — Porto-Vecchio (1). — En tout 11 ind. : 7 à 9 pp.
(5 3, 2 $,), 3 1. à 8 pp. (1 Ç, 2 sexe ?), 1 1. à 6 pp.
12. Allopauropus Denisi Remy.
Popaja (5). — Basse-Gravona (15). — Solenzara : a) (2). — La Penna (1).
— Santa Maria Figaniella (1). — Vigianello (2). — Propriano : a) (8) ;
c) (5). — Sartène (7). — Conca (2). — Sainte-Lucie-de-Porto-Vecchio (1)..
— En tout 49 ind. : 44 à 9 pp. (24 d, 20 Ç) , 4 1. à 8 pp. (2 d, 2 9), 1 1.
à 5 pp.
13. Allopauropus vulgaris Hansen.
Luri : a) (2). — ■ Barrettali : 6) (23). — Ponte-Leccia (4). — Castiglione
(8). — Lano (3). — • Caporalinq (1). — Popaja (2). — Yenaco (8). — Pie-
troso (2). — Bas-Fiumorbo (2). — Caldaniccia (2), — Basse-Gravona (34).
— Solaro : a) (1). — Solenzara b) (1) ; c) (1) ; d) (3)., — Togna (10). : —
La Penna (3). — Santa Maria Figaniella (22). — Propriano : b) (26). — -
Sartène (17). — • Conca (6). — - Sainte-Lucie-de-Porto-Vecchio (9). —
En tout 186 ind. : 145 à 9 pp. (42 d, 67 9, 36 sexe ?), 11 ind. à 8 pp.
(1 J, 3 9, 4 sexe ?), 24 1. à 6 pp., 5 1. à 5 pp., 1 1. à 3 pp.
14. Allopauropus corsicus Remy.
Castiglione (1). — Vezzani (2). — Caldaniccia (3). — Basse-Gravona (20)..
— Solenzara : b) (2). — Propriano : c) (1). — Sartène (7). — Bonifacio :
b) (1). — En tout 37 ind. : 31 à 9 pp. (16 <?, 13 9, 2 sexe ?), 3 1. à 8 pp.
(1 $, 2 sexe ?), 3 1. à 6 pp.
15. Allopauropus spinosus Leclerc.
Bonifacio : b) 1 ind. à 8 pp. sexe ? ,
16. Allopauropus Ribauti Remy.
Caldaniccia (4). — - Basse-Gravona (1). — Solaro : a) (3). — Porto-
Vecchio (8). — Bonifacio : b) (1). En tout 17 ind. : 10 à 9 pp. (7 9, 3 sexe ?),
1 1. à 8 pp. sexe ?, 4 1. à 6 pp., 1 1. à 5 pp-, 1 1. à 3 pp.
17. Allopauropus Ludovicae Remy.
Bonifacio : b) 3 ind. à 9 pp. (1 d, 2 $).
Les 3e trichobothries n’avaient pas été vues chez le type. Leur
axe, grêle dans la région du bulbe, s’épaissit progressivement jus¬
qu’à la moitié de la soie où il atteint son diamètre définitif ; il est
terminé distalement par une boule ovoïde à pubescence courte,
inclinée vers l’extrémité distale ; l’axe porte une pubescence ana¬
logue dans sa partie proximale, plus longue et plus abondante:
dans sa partie distale.
18. Allopauropus barcinonensis Remy.
Basse-Gravona : 3 ind. : 2 à 9 pp. 9, 1 1. à 5 pp.
19. Allopauropus Hessei var. insulanus Remy.
Luri : b) (2). — Barrettali : a ) (4) ; b) (12). — Erbalunga (1). — Furiani
(5). — Basse-Gravona (1). — En tout 25 ind. : 11 à 9 pp. (3 <J, 4 9, 4 sexe ?),.
8 1. à 8 pp. (3 d, 3 9, 2 sexe ?), 3 1. à 6 pp., 2 1. à 5 pp., 1 1. à 3 pp.
— 404 —
20. Allopauropus therapnaeus Leclerc.
Caldaniccia : 1 ind. à 9 pp. 9.
21. Allopauropus gracilis Hansen var. sabaudianus Remy.
Luri : 6) (4). — Barrettali : a ) (7). — Sainte-Catherine-de-Sisco (5).
— Ponte Leccia (13). — Castiglione (2). — Francardo (1). — Venaco (4).
— Pietroso (1). — Bas-Fiumorbo (1). — Basse-Gravona (4). — Porticcio
(2). — Solaro : a) (3). — Solenzara : b) (10) ; d) (1). — - La Penna (6).
— Pont de Cannella (3). — Propriano : a) (20) ; c) (26). • — Sartène (6).
— - Conca (3). — Sainte-Lucie-de-Porto-Vecchio (2). — Porto-Vecchio (28).
— Bonifacio : a) (7) ; b) (41). — Entre Bonifacio et Gurgazo (11). — Gur-
gazo (4). — En tout 198 ind. : 5 à 10 pp. 9, 140 à 9 pp. (44 S, 62 9>
34 sexe ?), 21 1. à 8 pp. (6 S, 2 9, 13 sexe ?), 16 1. à 6 pp., 11 1. à 5 pp.,
5 1. à 3 pp.
22. Allopauropus gracilis var. sequanus Remy.
Luri : à] (1) ; 6) (3). — Barrettali : a) (9). — Pietracorbara (1). — Marine
de Sisco (4). — Furiani (11). — Ponte-Lecçia (29). — Francardo (6).
— Lano (3). — Popaja (3). — Corte (3). — Venaco (10). — Vezzani (25).
— Pietroso (5). — Bas-Fiumorbo (2). — Caldaniccia (1). — Basse-Gra¬
vona (31). — Porticcio (14). — Solaro : a) (1) ; b) (3). — Solenzara : a) (3) ;
6) (21) ; c) (3) ; d) (4) ; e) (1). — Togna (18). — La Penna (32). — Pont de
Cannella (5). • — Santa-Maria Figaniella (7). — Viggianello (4). — Pro¬
priano : a) (32) ; c) (22). — Sartène (20). — Sainte-Lucie-de-Porto-
Vecchio (9). - Porto-Vecchio (14). — Bonifacio : a) (27) ; b ) (75). —
Gurgazo (11). — En tout 473 ind. : 1 à 10 pp. 9, 358 à 9 pp. (125 3, 132 9,
101 sexe ?), 39 1. à 8 pp. (6 <?, 9 9, 24 sexe ?), 46 1. à 6 pp., 21 1. à 5 pp.,
8 1. à 3 pp.
23. Allopauropus gracilis var. sinuatus Remy.
Solenzara : 6) 4 ind. : 1 à 9 pp. 9, 1 1. à 8 pp. 9, 2 1. à 6 pp.
24. Allopauropus meridianus Remy.
Solenzara : b) (1). — Propriano : a ) (1) ; c) (2). — Gurgazo (1). —
En tout 5 ind. à 9 pp. (2 J, 2 ?, 1 sexe ?).
Dans la diagnose originale, les poils des 9e pattes locomotrices
n’ont pas été décrits ; les poils coxaux et trochantériens sont bifur-
qués ; le poil proximal du tarse, inséré à peu près au 1/3 de cet
article, est égal aux 2/7 de la longueur de celui-ci.
Chez les individus étudiés ici, le tergum pygidial présente un lobe
médian subtriangulaire à sommet arrondi ; ce lobe est peu proémi¬
nent chez le type. Les cornes latérales de la plaque anale sont moins
divergentes que chez le type.
25. Allopauropus Cordieri Remy.
Propriano : a)* 1 ind. à 9 pp. <?.
L’axe des 3e trichobothries est atténué à chaque extrémité, mais-
bien plus du côté distal que proximal, ce qui n’est pas le cas chez
A. Amaudruti Remy. Avec P. Remy, qui a examiné ce spécimen
corse, j’estime que ce caractère est assez important pour considérer-
Cordieri comme une espèce, et non une variété d’A. Amaudruti.
La pubescence de ces soies est courte et raide, penchée vers l’extré¬
mité distale.
26. Allopauropus maurus Remy.
Gurgazo : 3 ind. à 9 pp. (2 <J, 1 sexe ?).
(A suivre).
Laboratoires de Zoologie du Muséum
et de la Faculté des Sciences de Nancy ~
— 406 —
.Le Diploure Campodea monspessulana n. sp., hôte de la
Grégarine Lepismatophila campodeae Tuzet, Manier et
Ormières.
Par B. Condé.
Tout récemment, Mlle O. Tuzet et ses collaborateurs (1952) ont
fait connaître une Grégarine intestinale inédite, Lepismatophila
campodeae, découverte chez un Campodea des environs de Mont¬
pellier qu’ils nomment Campodea augens Silvestri. Début avril 1951,
Mlle o Tuzet m’avait soumis un exemplaire de ce Diploure pour
le déterminer et je lui avais indiqué in litt. qu’il s’agissait d’une
forme difficile à classer, très voisine d 'augens, sans lui être identique
cependant ; il aurait donc été plus exact de la désigner provisoire¬
ment par « cf. augens » ou « groupe augens ». L’examen de 7 autres
spécimens récoltés dans la station type par MHe Tuzet, le
24 avril 1951, et leur comparaison avec des C. augens authentiques
d’Europe centrale !, me conduit en effet à les rapporter à une espèce
nouvelle décrite brièvement ci-dessous. Une diagnose plus serrée
sera possible lorsqu’on aura pu observer un matériel plus abondant
et en meilleur état, et qu’on aura fait une étude statistique des
espèces européennes affines : C. augens Silvestri d’Europe centrale,
C. Chardardi Condé (= augens ssp. Chardardi ) de France, C. arra-
bidae Wygodzinsky du Portugal.
Campodea (Campodea) monspessulana n. sp.
■ (syn. : C. augens Tuzet, Manier et Ormières 1952, nec Silvestri 1936).
Station. — Hérault. Creux de Miège, près Mireval : 1 q, 7 Ç.
Longueur. — 6-7 mm. La plupart des soies de revêtement de
la face tergale du tronc présentent quelques dents sur leur région
distale.
Tête. — Les 2 seules antennes intactes ont respectivement 27 et
29 articles. Article III avec 1 sensille bacilliforme postéro-sternal
(inséré entre les macrochètes de te); en outre, des sensilles sub¬
cylindriques plus grêles que le précédent peuvent se rencontrer
sur tous les articles à partir du IIIe inclus.
Submentum sans soies renflées ou bifides.
1. Communiqués notamment par MM. les Pr. H. Franz et H. Strouhal, de Vienne,
•que je remercie très vivement.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 4, 1953.
— 407
Thorax. — Macrochètes des tergites relativement courts, robustes,
avec des barbules épaisses sur la plus grande partie de leur longueur.
Au métanotum, Ip/ma = 1,8-2 et ^ = 2, 5-2, 9. Les soies mar-
s pIn
ginales postérieures des 3 tergites sont toutes fortement différen¬
ciées.
Abdomen. — Tergite V sans macrochètes ; tergites VI et VII
avec chacun 2 paires de macrochètes (latéraux antérieurs et laté-
Campodea (C.) monspessulana n. sp., $ du Creux de Miège. — A. Article III de
l’antenne droite, face sternale, portion du bord postérieur ; d, e — macrochètes
dont l’embase seule est figurée. — B. Mésonotum ; soies de revêtement non repré¬
sentées. — C. Soies marginales postéro-latérales du mésonotum. — D. Macrochètes
latéraux postérieurs du pronctum (1), du mésonctum (2), du métanotum (3). —
E. Macrochètes de la base d’un cerque. A X 1100 ; B X 110 ; les autres X 650.
raux postérieurs). Sternite I du $ avec une bordure ininterrompue
de poils glandulaires. Sternites II à VII avec 6+6 macrochètes
dont 2 + 2 moins différenciés et insérés de part et d’autre des
styles.
Soie apicale des styles avec 2 branches basilaires inégales, la plus
basale environ 2 fois plus courte que l’autre, et 2 ou 3 barbules
distales très fortes.
Aucun cerque n’est complet. Le fragment le plus important, égal
aux 5/7 du corps, comprend 1 base et 9 articles primaires, tous
subdivisés en articles secondaires : 4 pour la base, 3 pour chacun
des 3 premiers articles primaires, 5 pour chacun des 2 suivants,
— 408
6 pour chacun des 4 derniers. Les macrochètes sont décrits dans
le tableau de détermination ci-dessous.
Affinités. — Les rapports de la nouvelle espèce avec les formes
affines les mieux connues sont exprimés dans le tableau suivant.
1. Submentum avec une plage antérieure de courtes soies différenciées,
les unes fortement renflées à la base et rapidement acuminées,
les autres un peu épaissies et brièvement bifides h Sensille du
IIIe article antennaire postéro-sternal (entre d et e). Macrochètes
des cerques avec 1 à 3 barbules subapicales très ténues, ou com¬
plètement glabres . . .
C. Chardardi Condé 1947 (sub augens ssp. Chardardi).
1'. Submentum sans soies renflées ou bifides.... . 2
2. Sensille du IIIe article antennaire postéro-tergal (entre b et c). Macro¬
chètes des cerques avec une courte barbule subapicale (apex four¬
chu), ou complètement glabres . C. augens Silvestri 1936.
2'. Sensille du IIIe article antennaire postéro-sternal (entre d et e). Macro¬
chètes des cerques avec en moyenne 6 à 20 barbules courtes, mais
très nettes . . C. monspessulana n. sp.
Il m’est impossible d’introduire dans cette clé C. arrabidae
Wygodzinsky 1944, faute de caractère différentiel radical ; celui
que propose Wygodzinsky dans son tableau dichotomique (1944,.
p. 506) pour séparer arrabidae A'augens est plus apparent que réel,
car la présence de 6 + 6 ou de 4 + 4 macrochètes aux uroster-
nites II-VII dépend surtout, en l’occurrence, de l’appréciation du
descripteur et de sa conception d’un macrochète. Chez C. augens,
outre 4 + 4 macrochètes bien différenciés, mentionnés et repré¬
sentés par Silvestri, il y en a 2 + 2 beaucoup plus faibles, situés
de part et d’autre de l’insertion des styles, ceux qui se trouvent
au bord externe de ces appendices étant particulièrement rudimen¬
taires. Il n’existe donc aucune différence fondamentale dans la
chétotaxie des urosternites entre C. arrabidae et C. augens 2; de
plus, l’examen de quelques C. arrabidae, recueillis à mon intention
par le Dr. A. de Barros Machado dans la Serra do Gérés, m’a
montré que le sensille bacilliforme du IIIe article antennaire est
également postéro-tergal chez cette espèce. C. arrabidae et C. augens
sont donc beaucoup plus proches l’un de l’autre qu’on ne pouvait
le croire ; actuellement, il ne reste guère pour les distinguer que la
forme des macrochètes tergaux, sensiblement plus longs et plus
grêles chez arrabidae que chez augens.
Faculté des Sciences de Nancy, Zoologie générale.
1. Ces phanères ont été découverts et décrits par J. Pages (1951, p. 72 et fig. 45).
2. Il n’y en a pas davantage entre C. augens et C. Chardardi, contrairement à co
que j’ai écrit à la fin de la description de cette dernière espèce (1947, p. 87). N’ayant
pu, à l’époque, examiner des C. augens authentiques, j’avais pris à la lettre le texte-
de Silvestri.
— 409 —
BIBLIOGRAPHIE
1947. Condé (B.). — Quelques Campodéidés du Nord-Est de la France.
(Bull. Soc. Sc. Nancy, N. S., 6, p. 85-92).
1951. Pages (J.). — Contribution à la connaissance des Diploures. (Bull,
sci. Bourgogne, 13, suppl. 9, 97 p.).
1936. Silvestri (F.). — Eine neue Campodea von Kârnten. (Festschr.
E. Strand, 1, p. 529-531).
1952. Tuzet (Mlle O.), Manier (Mlle J. -F.) et Ormières (R.). — Deux
nouvelles espèces de Grégarines du genre Lepismatophila parasites
de l’intestin de Ctenolepisma lineata Esch. et de Campodea augens
Silvestri. (Ann. Sc. nat., Zool., 11e s., 14, p. 87-93).
1944. Wygodzinsky (P. W.). — Contribuiçao ao conhecimento dos
Entotrophi e Thysanura (Apterygota, Insecta) de Portugal. I. Intra-
duçao. Familia Campodeidae (Entotrophi). (Rev. brasil. Biol., 4,
p. 501-512).
i
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 4, 1953.
26
410
Teredo Petiti Récluz : description de la coquille larvaire
Par P. Rancurel,
CHARGÉ DE RECHERCHES DE l’ORSOM
Teredo petiti Récluz est de loin l’espèce de Taret la plus commune
dans les lagunes de la Basse-Côte d’ivoire ; elle se rencontre égale¬
ment dans la plupart des estuaires des fleuves de la Côte Occidentale
d’Afrique jusqu’à une très grande distance en amont. C’est elle qui
est en grande partie responsable des attaques subies par les billes
de bois flotté. Elle cause ainsi des pertes considérables aux exploi¬
tants forestiers qui doivent laisser séjourner quelques temps leurs
bois dans la lagune. L’étude de la biologie de cette espèce est en
cours ; cette courte note a seulement pour but de faire connaître
la coquille larvaire et les premiers stades du développement de cette
coquille.
De développement planctonique, on ne peut se procurer les larves
que par l’intermédiaire de plaquettes de bois approprié. J’ai employé
des plaquettes de Samba (Triplochiton scleroxylon) ainsi que des
plaquettes d’ Acajou (Khaya ivorensis) . Le Samba seul m’a donné
entière satisfaction pour l’étude des larves de cette espèce qui
l’attaquent plus volontiers que l’Acajou.
En pleine période d’attaque (août et décembre), j’ai pu me pro¬
curer des quantités de larves à tous les stades de développement.
Des plaques immergées pendant quatre heures portaient déjà des
véligères à leur surface ! Délicatement transportées dans un cris-
tallisoir, ces véligères y vécurent 11 jours, nageant et rampant.
La véligère en vie possède des valves de la couleur cornée carac¬
téristique des larves de Teredo avec une tâche verdâtre près de
l’umbo. Ce dernier beaucoup plus brun que les autres parties de
la coquille est légèrement violacé. A un fort grossissement, la tache
verdâtre qui apparaît sous les valves se présente comme formée de
gros granules translucides. Elle représente le premier lobule hépa¬
tique.
Les valves fermées, la coquille est presque sphérique et mesure
210 p de hauteur sur 200 p de longueur.
Etude de la charnière.
Valve droite. — Trois dents. La dent centrale est allongée, rec¬
tangulaire, tandis qu’à sa droite et à sa gauche se trouve une dent
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 4, 1953.
— 411 —
\
de dimension plus réduite et plus étroite. La partie inférieure de
la dent antérieure possède une partie cunéiforme dirigée vers
l’avant. Elle est séparée de la dent centrale par une dépression assez
large. La dent postérieure, presque carrée, n’est éloignée de la dent
médiane que par un espace réduit.
Valve gauche. — Deux dents inégales ; l’antérieure presque para-
lélipipédique est la plus grande. Elle a ses petits côtés un peu con¬
caves et sa partie inférieure élargie. La dent postérieure largement
séparée de l’antérieure est nettement carrée.
Les véligères conservées en cristallisoir le parcourent en tous
sens, montent et descendent à l’aide de leur vélum qui m’a semblé
Fig. 1. — a : Valve droite ; b : valve gauche.
Fig. 2. — Charnière de la prodissoconque ; a : valve droite ; b : valve gauche.
plus étroit que celui des larves de Teredo pedicellata. Se laissant
tomber sur le fond, elles rampent à l’aide de leur long pied flexueux,
les deux valves bien verticales.
Fixées sur le substratum ligneux, les larves ne m’ont pas montré
la présence du filament de byssus par lequel s’attachent les larves
d’autres espèces avant de commencer leur métamorphose. Ce fait
pourrait expliquer en partie la grande quantité de larves trouvée
dans les fines rainures artificiellement creusées dans le bois, ainsi
que dans les creux établis entre deux fibres longitudinales.
La métamorphose commencée, la larve supplée à l’absence de
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 4, 1953.
26.
— 412 —
byssus par des propriétés adhésives spéciales de son pied. De vermi-
forme ce dernier a pris une allure discoïde ; l’adhésion n’est pas
produite par un effet de succion mais bien par l’intermédiaire d’une
substance collante. Les larves posées sur une lapielle couvre-objet
s’y fixent immédiatement et la lamelle peut être retournée sans
qu’elles se détachent. De même le pied mis en contact avec la pointe
d’une aiguille s’y attache sur-le-champ, chose qu’il ne pourrait faire
en n’utilisant que l’effet de ventouse.
Donc, collées au fond de leur cupule creusée à la surface du bois,
les larves continuent leur métamorphose. Les cordons denticulés
qui viennent se juxtaposer sur le bord antérieur de la valve et sur
sa partie ventrale, font peu à peu basculer la prodissoconque autour
Fig. 3. — Jeune larve de 10 jours. Face interne et face externe montrant la forme
convexe de la partie postérieure et le début de différenciation de l’auricule. Hau¬
teur : 790 p..
de la charnière de telle façon que, sur une valve de 700 [x de haut,
la coquille larvaire se trouve presque en position renversée, sa partie
originellement inférieure est devenue sa partie supérieure.
Contrairement à ce qui se passe chez certaines autres espèces et
en particulier chez les Lyrodus 1, le bord postérieur de la valve
droite n’est pas détruit et les deux valves gardent toujours leurs
dimensions primitives. De plus, l’auricule au lieu de se développer
normalement et de se détacher tout de suite de l’aire médio-posté-
rieure comme chez Bankia setacea 2, Teredo megotara3, etc., reste
incorporé à cette dernière zone, si bien que la partie postérieure
de la coquille peut se clore entièrement au lieu de rester bâillante ;
1. P. Rancurel : Bull. Laboratoire Dinard. XXXIV, 1951.
2. C. P. Sigerfoos : Bull. Bur. Fish. Washington. XXVII, 1908.
3 C. Dons : K. norske vidensk. Selsk. Forh. Trondheim. XIV, 9, 1942*
413
elle recouvre complètement la partie postérieure du corps et les
siphons. Il s’ensuit une croissance particulière qui reste à l’étude.
Dans le cadre de cette courte note, on peut dire que, jusqu’à la
taille de 800 p., qui correspond à celle d’une larve d’une semaine
environ, les bords postérieurs des valves restent toujours jointifs
et la larve demeure sphérique ; les dimensions de la coquille corres¬
pondent donc à celles de l’animal rétracté. lie logement du petit
Taret dans le bois est également sphérique ; et le rapport longueur/
largeur est sensiblement égal à l’unité. A partir de la taille de 800 p.
vers l’âge de 10 jours, l’auricule commence à se détacher, la partie
postérieure de la coquille devient bâillante, laissant sortir la partie
postérieure du corps, et prend la forme caractéristique des valves
de Teredo.
Institut Français d’Afrique Noire
(Centrifan Abidjan, Côte d’ivoire).
— 414 —
Contributions a la flore de la Nouvelle-Calédonie
cm. — Plantes de collecteurs divers
Par A. Guillaumin.
PROFESSEUR AU MUSÉUM
Tetracera scandens Dânik. — Houaïlou ( Leenhardt 264), « Koemere »
Xylosma confusa Guillaum. sp. nov.
Frutex 2-3 m. altus vel arbor parva, ramis griseo-brunneis, laevibus.
Folia ovata (usque ad 10 cm. X 5 cm.), membranaceo rigida vel pergaman-
tacea, apice acuminata, basi obtusa vel sub-rotundata, marginibus valde
undulatis vel grosse serratis, nervis 4-5 jugis, tenuibus, venis reticulatis
parum conspicuis, petiolo gracili, 0,5-1 cm. longo. Flores Ç fructiferi fasci-
culati, pedicello gracili, 1-1,5 cm. longo, supra basin articulato, tepalis 4,
ovato triangularibus, acutis, 1 mm. longis, extra glabris, intus et marginibus
pilosis, ovario ampulliformi, apice attenuato, stigmatibus reniformibus,
sessilibus.
Forêts du versant occidental du Koghi ( Balansa 233) ; bosquets
dans la partie supérieure du Boulari ( Balansa 333 a).
C’est à cette espèce qu’il faut rapporter l’échantillon : base du
Mont-Mou ( White 2094) que j’avais ( Journ . Arn. Arb., VII, p. 95,
1926) rapporté à X. suaveolens Forst. f.
X. dothioensis Guillaum. sp. nov.
Arbor 6-8 m. alta, ramis brunneis, valde lenticellatis. Folia late elliptica
(usque ad 17 cm. X 6 cm.), apice obtuse acuminata, basi cordata, margine
undulata et glandulifera, per gamentacea, utraque pagina glaberrima, nervis
8-10 jugis, tenuibus, venis reticulatis, petiolo sat robusto, 5-7 mm. longo.
Flores brevissime (1 cm.) racemosi vel fasciculati, pedicello 2 mm. longo,
medio articulato, basi minutissime bracteolato, tepalis 4-6, 3 mm. longis,
exterioribus angustioribus, interioribus latioribus obtusioribusque, extra
glabris, margine ciliolutatis intra puberulis ; $ (fructiferi) disco squamis
glabris formato, ovario ovoideo, glaberrimo, stylo primum brevissimo,
deinde 0, stigmatibus reniformibus.
Forêts dans la partie supérieure du Bassin de Dothio ( Balansa
3630).
X. fasciculata Guillaum. sp. nov.
Arbor 6-8 m. alta, ramis atro brunneis, rugosis. Folia ovata ( usque ad
12 cm. X 7 cm.), apice attenuata et aliquando acuta, basi rotundata, margine
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 4, 1953.
— 415
integra, pergamentacea vel subcoriacea, nervis circa 6 jugis, tenuibus, venis
dense reticulatis , bene conspicuis, petiolo 5 mm. haud longiore. Flores $
(fructiferi) fasciculati, pedicello basi articulato, tepalis circa 8, 2 mm.
longis, ovatis, obtusis, inaequalibus , exterioribus latioribus, extra glabris,
intus margineque dense pilosis, stigmatibus reniformibus, sessilibus.
Forêts situées au S. de Canala, vers 800 m. d’altitude ( Balansa
2334).
X. koghiensis Guillaum. sp. nov.
Ramis valde lenticellatis, atro brunneis. Folia glaberrima, ovato-rhomboidea
(2, 5-3, 5 cm. X 1-2 cm.), apice acuminata, basi cuneata, margine undulato-
serrata, coriacea, nervis tenuibus, 3-5 jugis, venis inconspicuis, petiolo sat
gracili, 3-5 mm. longo. Flores fasciculati, pedicello circa 3 mm. longo, ima
basi articulato, papilloso, $ : tepalis 4-8, ovatis, majoribus 1,5 mm. longis,
extra glabris, intus pilosis, margine haud ciliatis, ovario globoso, stylo
brevissimo sed distincto, apice stigmatibus 2, reniformibus, coronato.
Sommet du Koghi (Brousmiche 511).
X. planchonellaefolia Guillaum. sp. nov.
Arbor vel frutex, ramis nodosis, ligno durissimo. Folia glaberrima,
spathulata (usque ad 7 cm. X 3 cm.), ab apice rotundato in petiolum circa
1 cm. longum cuneatim attenuata, margine integra, valde coriacea, supra
distincte, subtus prominentius dense reticulata. Flores fasciculati pedicello
brevissimo, ima basi articulato; S: tepalis 4-6, inaequalibus, ovato-lanceo-
latis, longioribus 1,5 mm. longis, extra glabris, intus leviter pilosis, margine
ciliolatis, disci glandulis parvis, quadratis, staminibus oo, filamentis antheris
multo longioribus, antheris globosis, connectivo producto, globose incrassato,
pistillodio 0.
Récolté pour la première fois par Schlechter, malheureusement
l’échantillon conservé à Paris a eu son étiquette transposée ; Mont-
Dzumac (Le Rat 180, Franc. 559, 559 série A) ; entre l’Ermitage et
la forêt de Saint-Louis (Le Rat étiquette endommagée dont le N° a
disparu) ; Baie du Sud ( Franc 689).
X. Vincentii Guillaum. sp. nov.
Arbor 5-6 m. alla, ramis griseo brunneis, valde rugosis. Folia ovata ( usque
ad 11 X 6 cm.), apice obtuse acuminata, basi late cuneata, margine undulata
usque serrata, coriacea, nervis 4-7 jugis, parum prominulis, venis reticulatis
vix conspicuis, petiolo usque ad 1,5 cm. longo. Flores breviter racemosi,
pedicello 3-4 mm. longo, medio articulato, Ç : tepalis circa, 4 late ovatis,
1,5 mm. longis, apice rotundatis, extra glabris, intus pilosis, margine
ciliolatis, ovario globoso, stigmatibus reniformibus sessilibus.
Mont-Coumboui (Dent de Saint- Vincent), vers 1.200 m. d’alti¬
tude ( Balansa 2762).
— 416 —
Ces espèces peuvent se distinguer de celles déjà connues par le
tableau dichotomique suivant, étant donné que le X. caledonicum
Briquet (1900), Gilg. (1925) = Myroxylon caledonicum Briquet =
Hisingepa caledonica Paucher mss. est une Euphorbiacée : Hemicyclia
Deplanchei Baill. ex Guillaum. = Elaeocarpus ? Deplanchei Bail!.
A) Articulation à la base du pédicelle, non ou peu distincte.
а) Pedicelle court (5 mm. au plus),
a) Feuilles arrondies à la base.
I) Feuilles petites (jusqu’à 3,8 cm. X 3,2 cm.) largement ovales-
orbiculaires, subcoriaces, pétioles ? 1 . . X. litoralis Danik.
II) Feuilles plus grandes, ovales.
1) Feuilles parcheminées ou ± coriaces, jusqu’à 12 cm. X 7 cm. ;
pétiole robuste, court (5 mm. au plus) ... X. fasciculata
Guillaum.
2) Feuilles membraneuses ou parcheminées, jusqu’à 9 cm. X
5.5 cm., pétiole grêle, long de 5-15 mm. X. suaveolens
Forst. f.
(3) Feuilles en coin à la base, coriaces.
I) Feuilles ovales-losangiques, jusqu’à 3,5 cm. X 2 cm., acu-
minées, non réticulées ; long, de 3-5 mm. X. koghiensis
Guillaum.
II) Feuilles spatulées jusqu’à 7 cm. X 3 cm., densément réti¬
culées . . . X. planchonellae folia Guillaum.
б) Pédicelle assez long (7-9 mm.) ; feuilles coriaces, obovales (jusqu’à
6.5 cm. X 3,7 cm.), atténuées en coin vers la base ; petiole
court (5-8 mm.) , X. dustro-caledonica (Schltr.) Sleumer.
B) Articulation au-dessus de la base du pédicelle, bien visible.
a) Pedicelle court (moins de 1 cm.), non fdiforme.
a) Feuilles largement elliptiques ou subdicoïdes, petites (au plus
3 cm. X 2,5 cm.), très coriaces, à réticulation saillante sur
les deux faces, pubérulentes sur les deux faces, rameaux,
pédicelles, ovaire et fruit pubérulents. X. nervosa Guillaum.
P) Feuilles glabres, à réticulation invisible ou au moins non très
saillante sur les deux faces, ovaire et fruit glabres.
I) Pédicelle papilleux ; feuilles parcheminées, petites ou au plus
6 cm. X 3 cm., elliptiques . X. lifuana Guillaum.
II) Pédicelle glabre.
1) Feuilles petites, elliptiques ou ovales (5 cm. X 3 cm.), arron¬
dies à la base, très coriaces .... X. Pancheri Guillaum.
2) Feuilles grandes (jusqu’à 17 cm. X 6 cm.).
Feuilles cordées à la base, parcheminées. X. dothioensis
Guillaum.
Feuilles en coin à la base, coriaces. X. Vincentii Guillaum.
1. La description de Dâniker porte « Petioli 5 mm. Iongi », mais je crois qu’il faut
lire : Pedicelli.
— 417
6) Pédicelle long (1-2 cm.) et filiforme.
a) Pédicelle glabre ; feuilles parcheminées, glabres ; tépales à bords
velus mais non longuement ciliés. . . X. confusa Guillaum.
p) Pédicelle hirsute, feuilles coriaces, densément veloutées en des¬
sous ; tépales à bords longuement ciliés.... X. capillipes
Guillaum.
Hypericum gramineum Labill. — ( Lahaie 1449).
Calophyllum caledonicum Yieill. ex Plafich. et Tr. — Canala ( Godefroy).
Hugonia Penicillanthemum Baill. — M'-Mou ( Godefroy).
Eriostemon pallidum Schltr. — (Pancher 78).
Acronychia laevis Forst. — (Kay 17).
Dodonea viscosa Forst. — Entre Thio et Houaïlou ( Fetscherin).
Pueraria neo-caledonica Harms. — - Yaté ( Sarlin 3). Liane dont les feuilles
étaient utilisées dans les repas de chair humaine.
Cassia bicapsularis L. • — • Thio (Barrau A1). Envahissant les pâturages
et les cultures.
Delonix regia Rafin. — (De Pompéry).
Rubus moluccanus L. var. neo-caledonicus Schltr.
L’échantillon : au N. de la Conception ( Balansa 3028), rapporté
par Bureau (in herb.) à Rubus elongatus, ne me paraît pas différer
de ceux déterminés comme R. moluccanus var. neo-caledonicus.
Si Vieillard a signalé la présence en Nouvelle-Calédonie du R. elon¬
gatus, ses échantillons : Balade, Poïpo (= ? Pouébo) ( Vieillard 429)
semblent appartenir à R. molluccanus var. neo-caledonicus.
Les échantillons suivants : sans localité ( Deplanche 819), Canala
(Deplanche 32), entre le village de Néoua et le Mont-Mi ( Balansa 1343)
paraissent aussi se rapporter à la même espèce.
Il n’y aurait donc en Nouvelle-Calédonie que R. rosaefolius à
feuilles pennées et R. moluccanus à feuilles simples. Toutefois l’échan¬
tillon : sans localité (Deplanchei sans N°) aurait les fruits jaunâtres
alors que le R. moluccanus les a rouges comme le R. rosaefolius.
* Terminalia Benzoin L.f. — Dumbéa : dans son jardin (Fayard),
aurait été introduite de la Réunion. Il se trouve aussi des pieds dans
l’ancienne propriété Ch. Jacques à Nouméa. Figure sous le nom de
T. mauritiana sur la liste des plantes cultivées en 1883 au Jardin
d’essais de Koé, mais est-ce bien le T. angustifolia que Jeanneney
(N ouvelle-Calédonie agricole, p. 90) dit exister dans le Nord ?
T. Catappa L. — Ile Nou (Le Rat 2314).
Syzygium lateriflorum Brong. et Gris-Houaïlou (Leenhardt 240), «Di dee ».
. Normandia neo-caledonica Hook. — (Baudoin 505).
Planchonella dictyoneura Pierre. — Dumbéa (Godefroy 157 N. C.).
Alyxia breviflora v. Heurk et Müll.-Arg. — Prony ( Godefroy).
Alstonia Balansae Guillaum. — (Sebert et Fournier 17).
Duranta Plumieri L. — Bourail (de Pompéry).
Gmelina neo-caledonica S. Moore. — Plaine des Lacs (Jeanneney 26).
— 418 -
Excoecaria Agallocha L. ? — Flore des rivages, et ilôts de la région de
Nouméa ( Barrau 77).
Celtis conferta Planch. — - Lifou [Berger et 133), « Emelen ».
Coilochilus neo-caledonicus Schltr. — { Baudoin 735).
Araucaria biramulata Buchh. — ( Duncan 3).
•/
— 419 —
Résultats scientifiques de la mission Franco-Suisse :
DE BOTANIQUE EN NOUVELLE-CALÉDONIE
(1950-1951)
F AGACÉES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE 1
Par M. G. Baumann-Bodenheim,
Mus. Bot. de l’Univ. Zurich.
(Travail exécuté à l'aide de la donation G. et A. Claraz).
En 1867, Balansa collecta à Téné, près Bourail, une première
espèce ; en 1870-72 au Mont Mou et au Mont Humboldt une deuxième
d’un genre reconnu nouveau décrit par II. Bâillon en 1873 sous
le nom de Trisyngyne. Ce genre ne fut rangé par celui-ci qu’avec
doute dans les Euphorbiacées et, depuis 80 ans, Trisyngyne restait
un genre d’affinité douteuse.
Une de ces espèces fut retrouvée au Koniambo par A. U. Daniker
en 1925 qui l’identifia avec Trisyngyne sous réserve de famille..
En 1950, j’ai découvert des cupules que je reconnus comme
appartenant à une Fagacée. Au total lors de nos recherches en
1950-51, A. Guillaumin, H. Hürlimann et moi avons trouvé
5 espèces différentes de ces Fagacées.
Grâce à l’avis de Daniker, je pus arriver à identifier ces Fagacées
avec le genre Trisyngyne Baill. et placer ce dernier dans sa famille
définitive.
J’eus en outre la chance de mettre la main sur 3 espèces nouvelles
pendant mes recherches en Nouvelle-Calédonie. De plus Hürlimann
et moi retrouvâmes les deux espèces déjà connues à plusieurs endroits
nouveaux, tous dans des massifs serpentineux.
Trisyngyne H. Bâillon in Adansonia XI, p. 136, 1873, compU
Baumann-Bodenheim, Genus F agacearum non Euphorbiacearum.
Arbores ; folia plus minusve disticha, breviter petiolata, semper-
virentia, coriacea, subtus glandulose punctata ; stipulae liberae, supra
insertionem glandulam verniciferam ger entes. Inflorescentiae S in
dichasiis pluribus trifloris nutantibus in racemum laxum unitis consiste nies,
flores S sepalis 4-5 ad infundibulum connatis, staminibus 12-30, exsertis,
pendentibus, antheris linearibus. Cupulae inflorescentiales (inflo¬
rescentiae partiales 9 ) sessiles, ternae, binae vel singulares axi inflorescentiae
1. Un mémoire plus détaillé sera publié ultérieurement.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 4, 1953.
420 —
■insertae aut singulatim axillares, triflorae, primum stipulis tetrastichis
caducis involutae cupulisque nondurn manifestas, flores Ç dimeri, sepalis 2,
epigynis, locellis ovarii biovulatis 2, stylulis in stylum connatis, stigmati-
bus 2. Cupulae adultae médiocres vel magnae, 15-40 mm. longae, bival-
vatae, valvis lamellis 5-8 superpositis, latis, apicem versus accrescentibus,
imbricatis, lignescentibus consistentibus. Fructus discoidei, dorsaliter
anguste alali, monospermi. Semina cotyledonibus 2 magnis oleiferis.
Species typica : Trisyngyne codonandra Baill. compl. Baum.-Bod.
( Balansa , n° 2749, Herb. Mus. Paris).
Trysyngyne codonandra Baill. compl. Baum.-Bod.,
H. Bâillon in Adansonia XI, p. 136, 1873.
Arbor ; folia plantae adultae lamina plus minusve bullata, anguste
■vel late oblonga, 90-125 mm. longa, 28-55 mm. lata, nervis lateralibus
10-14 iugis subtus valde prominentibus, supra immersis, in petiolum
8-14 mm. longum angustata. Flores 3 perianthio infundibuliformi 6-7, 5 mm.
longo, staminibus antheris 8-9 mm. longis. Cupulae inflorescentiales
20-30 mm. longae, basin versus plus minusve longe attenuatae, valvis plu-
rimis usque supra dimidium connatis, utraque lamellis plus minusve 6.
Fructus 17-20 mm. longus, 15 mm. latus.
Typus : Balansa, n° 2749, Herb. Mus. Paris.
Trisyngyne Baumanniae spec. nov.
Arbores; folia plantae adultae petiolo. 5, 5-15, 5 mm. longo 3%‘5/4 mm.
latoque, lamina plus minusve oblonga, 60-120 mm. longa 25-55 mm. lataque,
basi truncata vel subcordata nervis pinnatis prominulis. Flores 3 perian-
■ thio infundibuliformi 4-6 mm. longo, staminibus antheris 7-8 mm. longis.
Cupulae inflorescentiales 26-40 mm. longae, basin versus subito angustatae,
valvis 5-8 lamellatis, usque ad dimidium vel profundius divergentibus.
Fructus 20-23 mm. longi, 18-20 mm. lati.
Typus : Baumann-Bodenheim, n° 11277, Herb. Mus. bot. Univ.
Turicensis.
Trisyngyne Balansae Baill. compl. Baum.-Bod.,
H. Bâillon in Adansonia XI, p. 137, 1873.
Arbores ; folia plantae adultae lamina obovata-elliptica, 47-80 mm.
longa, 20-30 mm. lata, nervis tenuibus, petiolo 3 (9) mm. longo 1,7-2 mm.
latoque. Flores 3 perianthio infundibuliformi 5-6 mm. longo, staminibus
antheris plus minusve 5 mm. longis. Cupulae inflorescentiales plus minusve
15 mm. logae, valvis 5-7 lamellatis, dimidio profundius divergentibus.
Fructus 12,7-15 mm. longi, 12,3-13 mm. lati, semina 10 mm. longa
9 mm. lata, radicicula prominente.
Typus : Balansa, n° 1377, Herb. Mus. Paris.
Trisyngyne discoidea spec. nov.
Arbores ; folia plantae adultae lamina lanceolata, latitudine maxima
-sub dimidio, 80 mm. longa 25-40 mm. lataque, nervis 9-11 iugis, basi
421 —
breviter in petiolum angustata, petiolo 8-11 mm. longo plus minusve 1,6 mm.
latoque. Cupulae inflorescentiales 17-20 mm. longae, valais 7-8 lamellatis,
dimidio profundius diver gentibus et paene in planum reflexis. Fructus
16-19 mm. longi, 15-16 mm. lati.
Typus : Baümann-Bodenheim, n° 15000, Herb. Mus. bot. Univ.
Turicensis.
Trisyngyne aequilateralis spec. nov.
Arbores ; folia plantae adultae lamina regularissime elliptica, latitudine
maxima in dimidio, 85-100 mm. longa, 30-40 mm. lataque, nervis 12-15-iugis
basi in petiolum angustata, margine integra, petiolo plus minusve 7 mm.
longo 2,2 mm. latoque.
Typus : Baumann-Bodenheim, n° 15273, Herb. Mus. bot. Univ.
Turicensis.
Jardin botanique de l’Université de Zurich
et Laboratoires de Culture et de Phanéro garnie du Muséum.
— 422
Obtention d’inflorescences anormales chez les orges.
Dévolution des primordia floraux
Par Claude-Charles Mathon.
L’an passé nous obtenions des ramifications des épis d’Orge
appartenant au groupe trifurcatum hexastichum 1 issus de semis ou
de rejets médio-estivaux. Notre ami Morand obtenait des rami¬
fications analogues, dans des conditions analogues, chez H. sativum
vulgare distichum nutans var. « Aurore ').
A l’été 1952, nous avons semé au Muséum 2 une vingtaine de
variétés d’Orges, à des dates différentes.
Malgré un hiver suffisamment rude pour détruire 80 à 90 % des
semis, nous avons obtenu des modifications de la forme des épis,
du même type que celles obtenues l’année précédente, chez les
plantes qui subsistaient, pour les cônes méristématiques se trouvant
dans les conditions favorables énoncées plus loin.
Les variétés ayant présenté ces modifications sont les suivantes :
Groupe3 Vulgare Zeocriton : Z. tardif.
Groupe Vulgare Distichum : Deficiens abyssinie,
Deficiens,
Aurore,
Fréja.
Groupe Vulgare Hexastichum : Edda,
Macroglumis,
Good Will,
Première à barbes lisses.
Groupe Trifurcatum Hexastichum : Népal,
Album,
Nigrum (voir figure),
Album monstrosum,
Hamulatum,
Hansen 563 Hamulatum.
1. Ann. Biol., 28, 7-8, p. 269-270, 1952.
Gmetica agraria (en Français), 4, 1-2, p. 28-41, 1952.
2. Des semis ont été également effectués dans notre jardin de La Celle Saint-Cloud
où nous disposons d’une installation d’éclairement d’appoint.
3. Pour la commodité de nos travaux nous ordonnons les Orges de l’espèce collec¬
tive Hordeum sativum en plusieurs groupes : un super-groupe Vulgare, à arêtes droites
et un super-groupe Trifurcatum, à arêtes fourchues, divisés eux-mêmes en groupes
Zeocriton (en éventail), Distichum (à deux rangs parallèles), Hexastichum (à six
rangs), etc...
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 4, 1953.
— 423 —
Groupe Trifurcatum Distichum : Nigrum X Distichum n° 3 (voir figure),
Stendelli trifurcatum.
Les modifications généralement obtenues intéressent entre autres :
— La distance qui sépare entre elles les excavations basales de l’axe
de l’épi et celle qui les sépare du corps de l’épi : cette distance peut atteindre
plus de 10 centimètres ;
Fig. 1. — Tige à deux épis obtenue chez « Aurore ».
(Cliché Morand).
— le développement de l’ébauche des épillets de la base : épillets
avortés, uniflores, épillets longuement pédicellés souvent transformés en
véritables épis, épillets avortés développant des fleurs longuement pédi-
cellées, etc... ;
— la forme et les dimensions des enveloppes florales ;
— la forme de la tige florifère : tortueuse, zigzagante, contournée, etc...
Les indications qui nous ont amené à entreprendre ces essais
ont été :
— l’observation et l’ expérimenta tion paysanne qui nous avaient
montré la fréquence des modifications de la forme des épis d’Orge issus
de rejets estivo-automnaux ayant passé l’hiver ;
— 424 —
— les recherches de Kouperman 1 — dont nous avons pris connaissance
dans son laboratoire de la Faculté de Biologie de l’Université Lomonossov
à Moscou — qui nous avaient éclairé sur l’importance des conditions de-
l’achèvement du photostade pour la morphogénèse des épis d’Orge1 2..
Fig. 2. — Quelques formes tératologiques obtenues par un freinage hivernal
du photostade.
H. trifurcatum nigrum X H. dislichum n° 3 (Secodrah) : t : épi normal ; t' : épi téra¬
tologique.
H. trifurcatum hexastichum nigrum : t\ : épi normal ; t2 : écartement de l’excavation
basale du rachis ; t3 : formation d’un épi supplémentaire sur cette excavation ;
*4 : formation de fleurs pédicellées sur cette excavation.
Kouperman transformait des épis à deux rangs en épis à six rangs et
inversement en accélérant ou en retardant l’accomplissement du processus
photostadial.
1. Sélection et Culture grainetière, 1950, 5 (199), p. 11-22 (en Russe).
2. On trouve également des indications allant dans le même sens et concernant
d’autres céréales chez Kornjlov (1951) — Blé — , Emikh (1951) — Millet — , etc.._
A A'B B' B" B"c a D'
Fig. 3. — Différents stades de l’évolution des cônes.
— en haut : Groupe Trifurcatum Hexastichum ;
— en bas : Groupe Vulgare Distichum.
(Grossissement : environ 12 fois).
de l’épi. L’ébauche de la partie supérieure de l’épi ayant achevé,,
ou presque, son processus photostadial, l’ébauche, de la partie
inférieure de l’épi, des épillets de la base, serait encore susceptible,
son processus photostadial n’étant pas encore accompli, de former,
sous l’effet de l’afflux de matières nutritives, des ébauches d’organes
modifiés ou supplémentaires durant un freinage de l’accomplisse¬
ment du processus photostadial dans l’ébauche de la partie inférieure;
de l’épi.
épiaisons
Fig. 4. — L’évolution des cônes de croissance.
Les divisions des coordonnées correspondent aux mois : en abscisse les épiaisons, en
« ordonnée » à 45° les semis.
Les lettres situées dans la surface délimitée par la courbe correspondent à l’état des
ébauches d’épi sur la tige principale (voir tableau). La lettre « E » signifie que l’épi
ébauché a avorté, restant engainé. Les lettres rayées signifient que les ébauches
correspondant à ce stade ont péri.
Le point « t » à l’angle fléché indique — pour les conditions de l’expérience — la date
limite pour laquelle la plante a donné les épis tératologiques que nous signalons
dans cette note. L’ensemble des conditions correspondantes sont les conditions types
qui doivent agir sur un point de croissance pour déterminer ces tératologies.
'Les petits cercles correspondent aux épiaisons en lumière continue.
«En bas la courbe de longueur du jour naturel ayant même abscisse que les courbes
d’évolution des cônes.
— 427
L’analyse stadiale sommaire 1 à laquelle nous nous étions livré
permettait de prévoir, qu’en ce qui concernait les Orges pouvant
accomplir rapidement leur thermostade à chaud, un freinage
naturel de l’accomplissement du processus photostadial avait lieu
dans le cas de semis et de rejets médio-fino-estivaux.
C’est sur ces bases qu’en 1951-1952, nous avions obtenu des rami¬
fications de l’épi chez H. sativum trifurcatum hexastichum nigrurn,
ainsi que pour une plante, la transformation de l’épillet basal-central
en un long pédicelle portant deux fleurs différant du type.
Nos essais de 1952-1953 au Muséum avaient pour but d’apporter
une confirmation supplémentaire de l’obtention des tératologies
sus-citées au moyen des semis médio-estivaux chez les Orges à
thermostade chaud, mais aussi à étudier le développement des cônes
de croissance afin de déterminer : l’état dans lequel les cônes qui
donneront des épis tératologiques passent l’hiver, et, à quel moment
apparaissent les phénomènes tératologiques.
Les examens au binoculaire ont montré :
1° que les cônes méristématiques qui produiront les phénomènes téra¬
tologiques passent l’hiver à un stade de différenciation relativement peu
avancé (de AB à B fin janvier — voir figures et graphiques - — •) ;
2° que les manifestations tératologiques n’apparaissent que fort tard :
elles sont encore à l’état de point végétatif apparemment indifférencié,
l’épi principal étant nettement ébauché, lors du dernier examen au bino¬
culaire (début avril).
Laboratoire de Culture du Muséum.
1. Bull. Soc. Bot. Fr., 1952, p. 268 et 281 ; Bull. Muséum, 1952, p. 582.
Note ajoutée pendant l’impression.
1. Nous avons depuis reproduit les phénomènes dont il est fait état
dans la présente note par la mise en jour court artificiel pendant deux
semaines lors de l’achèvement du photostade. Ces résultats feront l’objet
d’une communication spéciale.
2. Dans les mêmes conditions, M. Stroun a obtenu les mêmes phéno¬
mènes chez les Blés durs ( Comm. verb.) cette année.
3. L’étude de la descendance des Orges à inflorescence anormale a
montré à la Station d’essais agronomiques du C. N. A. M. que les modifi¬
cations du rachis obtenues en F0 par la modification des conditions de
l’achèvement du processus photostadial peuvent se transmettre en Fj
dans les conditions défavorables à l’obtention du phénomène (jour con¬
tinu, température élevée) — variétés « Aurore » et « Trifurquet noir » —
août 1953. — Ces résultats feront l’objet d’une communication spéciale.
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE. - — IMPRIMERIE F. PAILLART. - 23-10-1953
RÈGLEMENT
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Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com¬
mencée en 1936. (Sans périodicité).
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fixe ; paraît depuis 1933).
Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
JSotulæ Systemalicæ. (Directeur, M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 600 fr. ;
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Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel, France, 500 fr.,
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à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
adressé gratuitement aux Membres de la Société des Amis du Musée
de l’Homme).
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Chimie; Section de Physique végétale; paraît depuis 1927 ; échange).
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depuis 1934; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
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toire de Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; Nouvelle série à partir
du 1er janvier 1954, abonnement, France, 400 fr., Etranger 600 fr.).
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur Mme Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement, France, 600 fr.,
Etranger, 900 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeur M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie. Paraît depuis
1928 ; abonnement France et territoires d’Outre-Mer, 1400 fr., Etranger,
2000 fr.
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères, (Direc¬
teur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 1000 fr. ; Étranger, 1400 fr.).
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F. PAILLART. - 23-10-1953.
Tome XXV 2° Série OCTOBRE 1953
SOMMAIRE
Pages
R. Heim. Style et Pensée de Bufïon. Allocution prononcée à Montbard le
14 juin 1953 . 429
Communications :
F. Petter. Étude d’une collection de Sciuridés du Cameroun . 433
J. Forest. Notes préliminaires sur les Paguridae (Crust. Décap.) des côtes
occidentales d’Afrique. IV. Clibanarius aequabilis Dana . 437
J. Forest. Crustacés Décapodes Marcheurs des îles de Tahiti et des Tuamotu. —
I. — Paguridea . 441
J. -J. Legrand. Trichoniscus nicaeensis n. sp. (Crustacé Isopode terrestre) . 451
M. Rose. Quelques renseignements sur le Plankton des îles Tuamotu . 456
M. André. Acariens Phytoptipalpidae parasites des Orchidées, Cactées et
plantes grasses cultivées en serres. I. — Tenuipalpus orchidarum Parfitt. . . . 463
F. Grandjean. Observations sur les Oribates (27e série) . 469
M. Leclerc. Pauropodes de Corse (suite et fin) . 477
P. Viette. Nouvelles descriptions de Pyrales malgaches (Lepid. Pyraustidae) . 483
J. Pages. Diploures Projapygidés de Côte-d’Ivoire . 489
G. Cherbonnier. Sur la présence, en France, de Helicella (Helicopsis) arenosa
(Ziegler) (Gastéropodes) . 495
G. Cherbonnier. Note sur une nouvelle espèce de Synapte de l’ile Maurice :
Patinapta Vaughanii n. sp . 501
A. Guillaumin. Résultats scientifiques de la mission Franco-Suisse de Botanique
en Nouvelle-Calédonie (1950-1951) . 505
A. Guillaumin. Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum
(Notules sur quelques Orchidées d’Indochine, VI) . 509
C. Giniets. Contribution à l’étude anatomique des plantules de Palmiers : (VI) :
Les méristèmes apicaux de la phyllorhize postembryonnaire d ' Archonlo-
phoenix Cunninghamiana W. et Dr . 511
H. Stehlé. Monocotylédones nouvelles ou rares de la flore de l’île anglaise de la
Dominique (Archipel Caraïbe) . 518
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1953. — N° 5
398e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
8 OCTOBRE 1953
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
Style et Pensée de Buffon
Allocution prononcée a Montbard le 14 Juin 1953
Par M. Roger Heim,
MEMBRE DE L'ACADEMIE DES SCIENCES,
DIRECTEUR DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
Mesdames, Messieurs,
Cela fera deux siècles exactement dans peu de semaines, plus
précisément le 25 août prochain, que Buffon, reçu à l’Académie
Française où il succédait à Languet de Gergy, archevêque de Sens,
prononçait son mémorable discours sur le style. Morceau d’éloquence
qui n’eût point été indigne de Bossuet, il était prononcé dans une
enceinte où l’emphase et le ton précieux traduisaient d’ordinaire,
et tout naturellement, la solennité du lieu et la distinction du siècle.
Dans cette tirade, l’auteurs’identifiait intimement àsori sujet et ses
conseils traçaient son propre éloge ; aussi en a-t-on fait sa profes¬
sion de foi au bas de laquelle trop souvent et bien légèrement le
trait reste tiré. En fait, le savant dont vous célébrez aujourd’hui
les mérites dans la native et vivante ambiance où son inspiration
découvrait ses motifs d’intérêt, son sens d’expérimentateur les
raison inventives, son goût au travail le splendide isolement, son
sens d’observation le parc ratissé de la nature bourguignonne, ce
fondateur de la zoologie des formes et des mœurs — qui, 17 siècles
plus tard, semblait renouveler Pline l’Ancien, — ce créateur de
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 5, 1953.
27
— 430 —
l’anthropologie, ce précurseur du transformisme, ce maître de
l’économie rurale et de la foresterie, ce peintre inégalable de la
nature humaine et de ses sensations, investigateur des particula¬
rités physiques, physiologiques, psychologiques, intellectuelles et
morales de l’homme, que, le premier, Buffon a introduit, à sa
place, parmi l’échelle animale, ne saurait être séparé de l’écrivain
du xvme siècle.
Car ce magnifique clavier de qualités si diverses dont ses pro¬
ductions scientifiques sont imprégnées, cette majestueuse contribu¬
tion au domaine alors naissant des sciences contemporaines, ne
seraient que matière ancienne, prête à l’oubli, si la limpidité des
mots et l’harmonieuse succession de leurs images n’avaient permis
à la postérité d’en faire, à tout jamais et en premier lieu, une œuvre
de science parce que, aussi, une œuvre d’art.
Entendons-nous. Buffon a su interpréter la nature sans altérer
ses vérités, il en a livré une version sincère libérée des préjugés ;
toujours hostile aux arguments finalistes et au principe d’utilité,
constamment ouvert à l’esprit critique, pénétré de logique et de
raison, méfiant à l’égard des traditions et des opinions toutes faites,
il est resté, avant tout, le découvreur et le peintre fidèle des êtres
vivants et des phénomènes naturels. Son esprit objectif explique
déjà pourquoi son style reste indépendant de tout élan imaginatif.
Il n’est que destiné « à mettre l’ordre et le mouvement dans ses
pensées », qualités que lui assure une hiérarchie d’importance dans
les idées, ces flammes qui éclairent les faits. Les principales d’abord,
dont les intervalles qui les séparent seront comblés par les acces¬
soires. Car on discernera entre la pensée stérile et l’idée féconde.
Par la méditation prolongée, affirmée, renouvelée, on donnera à
celle-ci plus de substance et plus de force.
Il ajoutait : « Ce plan n’est pas encore le style, mais il en est la
base ; il le soutient, et le dirige, il règle son mouvement et le soumet
à des lois. » Attention aux traits irréguliers, aux figures discordantes !
« Ceux qui écrivent comme ils parlent, disait-il encore, quoiqu’ils
parlent très bien, écrivent mal. » Plus loin, il nous assure que « c’est
pour n’avoir pas assez réfléchi sur son objet qu’un homme d’esprit
se trouve embarrassé ; il ne sait par où commencer à écrire ; il
aperçoit à la fois un grand nombre d’idées ; et comme il ne les a ni
comparées ni subordonnées, rien ne le détermine à préférer les unes
aux autres. »
Il s’insurge contre le procédé. « Rien n’est plus contraire à la
lumière que ces étincelles qu’on ne tire que par force. Plus on mettra
de l’esprit mince et brillant dans un écrit, moins il aura de nerf, de
lumière, de chaleur et de style. »
Mais voici s’approcher la conclusion : « les ouvrages bien écrits
sont les seuls qui passeront à la postérité ; la quantité des connais-
— 431
sances, la singularité defe faits, la nouveauté même des découvertes
ne sont pas de sûrs garants de l’immortalité ». Combien en notre
siècle de jeunes gens, d’apprentis chercheurs, voire — hélas — de
notabilités savantes devraient s’inspirer d’une telle estimation !
Combien de maîtres, d’éducateurs, de programmes, de devoirs et
de leçons mériteraient d’être pénétrés de cette éternelle vérité, en
ces temps où la forme dans les écrits scientifiques devient sujet de
mépris parce que objet d’ignorance ou d’impuissance !
Mais Buffon est parvenu, au long de son Discours, à la phrase
capitale, si souvent et si mal interprétée. « Les faits et les découvertes
gagnent à être mis en œuvre par des mains plus habiles. Ces choses
sont hors de l’homme, le style est l’homme même. » Du moins est-ce
là la fameuse affirmation dont nous comprendrons mieux le sens
quand nous dirons qu’il y eut quatre versions de son discours et que
l’originale disait, non pas le style est l'homme, mais bien le style est de
l’homme. Etant entendu qu’il vaut selon les vérités qu’il renferme,
celles que l’homme a su à la fois découvrir et exprimer, saisir et
convertir.
C’est ainsi que l’œuvre scientifique de Buffon traduit, grâce à
l’application et à la précision de son langage, les observations qu’il
a amassées, les expériences qu’il a commentées, les lois qu’il a cru
pouvoir en tirer. Ceux que vous célébrez également aujourd’hui,
Daubenton et Guéneau de Montbeillard, ont été ses ouvriers, des
ouvriers précis et zélés, d’incomparables savants constructeurs,
mais lui, Buffon, fut l’architecte. Portée par son style, sa pensée
déroule dans sa continuité son cortège de vérités ; et celui-ci naît de
l’homme, alors que les faits qui le composent viennent de la Nature,
et que leur perception, sans la pensée, ne serait que le geste méca¬
nique et répété du marteau inconscient. Nous pourrions dire que,
pour lui, le style est à la pensée ce que l’histoire naturelle est à la
Nature. Cependant, maître de la forme, Buffon saura aussi se laisser
conduire par la musique de sa phrase, dont l’oscillation s’apparente
à celles d’un autre esprit, Gœthe, et d’un maître de la musique, le
plus grand peut-être, Sébastien Bach. Le déroulement des lignes est
le reflet harmonique des idées, qui se gradue sans jamais languir
ou cesser. Phrases courtes, phrases longues, plasticité constamment
renouvelée dans un rythme balancé, que l’équilibre amplifie, que
l’inégalité de la période agrémente. Parfois s’y glisse l’alexandrin
— rappelez-vous la première phrase de son Discours : « Messieurs,
vous m’avez comblé en m’appelant à vous ; mais la gloire n’est un
bien qu’ autant qu’on en est digne. »
Nous avons voulu montrer que le style de Buffon n’est que la
traduction écrite, la langue graphique d’une nature exceptionnelle
qui a puisé dans son esprit la clarté, dans son intelligence l’enchaîne-
— 432 —
ment de la pensée, et dont la multiplicité du talent et la patience du
labeur ont fait la puissance du génie, ce génie qui s’identifiait ainsi
à celui de la race, dont Buffon lui-même disait dans une prose musi¬
cale, à laquelle il ne faudrait modifier que peu de mots pour la trans¬
poser à l’image de nos propres préoccupations :
« le génie de la France
qui parle à Richelieu
et lui dicte à la fois
l’art d’éclairer les hommes
et de faire régner les rois. »
— 433 —
COMMUNICATIONS
Étude d’une collection de Sciuridés du Cameroun
Par Francis Petter.
Le Laboratoire des Mammifères du Muséum a récemment reçu
une importante collection du Cameroun, aimablement donnée par
Mr. Kieffer, Chef du Service des Chasses.
C’est l’étude des Sciuridés de cette collection qui fait l’objet de ce
travail. Le recours aux descriptions originales et à la comparaison
avec les types conservés au Muséum de Paris (M. P.) et au British
Muséum (B. M.), m’a permis de préciser dans la mesure du possible
leur position systématique et d’en discuter la valeur. Je tiens à
remercier à cette occasion Mr. T. C. S. Morrisson-Scott, Curator
of Mammals, British Muséum, de l’accueil qu’il m’a toujours réservé
dans son laboratoire.
Les indications relatives à la dépouille fraîche ont été fournies par
les collecteurs ; ont été mesurées, les longueurs :
tête et corps (TC), queue (Q), pied (P), oreille (O) ;
trois dimensions ont été prises sur le crâne :
longueur occipito-nasale (ON),
largeur bizygomatique (BZ),
longueur de la rangée molaire supérieure (Mol).
Heliosciurus gambianus rufobrachium Waterhouse 1842.
N® C.G. 1952-496 <? Mouloundou, 15-8-46.
TC : 234 ; Q : 246 ; P : 53 ; O : 12 ;
ON : 51 ; BZ : 30 ; Mol : 10.
Ellerman (1940) rassemble dans la même espèce H. gambianus,
des formes souvent très différentes d’aspect, dont la parenté est
encore mal connue.
Le spécimen de Mouloundou est cependant référable à l’une de ces
formes, peu variable H. g. rufobrachium Waterhouse, 1842 ; le type
de cette forme, (BM), collecté dans l’île de Fernando-Po, ne pré¬
sente pas de différence notable avec ce spécimen.
La forme H. g. Aubryi Milne Edwards 1867, du Gabon, a été
décrite d’après un individu trop jeune (MP) pour qu’il puisse être
utilement comparé.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 5, 1953.
— 434
Heliosciurus (Aethosciurus) p. poensis Smith 1830.
N° C.G. 1952-485 <J Mouloundou, 14-8-46.
TC : 142 ; Q : 158 ; P : 35 ; O : 12 ;
ON : 35 ; BZ : 20,5 ; Mol : 6,5 ;
N° C.G. 1952-486 Ç Mouloundou, 15-8-46
TC : 125 ; Q : 135 ; P : 34 ; O : 11 ;
ON : 33,5 ; BZ : 18,5 ; Mol : 5.
Ellerman distingue 3 formes pour cette espèce :
H. p. poensis Smith 1830 : Fernando-Po ;
H. p. musculinus Temminck 1853 ; probablement Gold Coast ;
H. p. subvir ides cens Le Conte 1857 : Gabon.
Les spécimens de Mouloundou dont la face ventrale est teintée de
jaune sont semblables au type (BM) de la forme H. p. poensis.
Les descriptions originales des deux autres formes sont peu
précises et les seuls caractères différentiels qui apparaissent à leur
lecture sont référables à la coloration de la face ventrale ; celle-ci
serait « teintée légèrement de roussâtre clair » chez musculinus,
« jaune pâle cendré » chez subviridescens.
Funisciurus l. lemniscatus (Le Conte) 1857 (= F. I. isabella
Cette petite série de Funisciurus, collectée au même moment,
dans la même localité, est d’une grande homogénéité et se tient par¬
faitement dans les limites de la description donnée par Le Conte
(le type (BM) de lemniscatus provient de Rio Munio, 200 km plus
au Sud) ; Gray a décrit plus tard (1862), du mont Cameroun, la
forme isabella : il lui accorde sans plus de précisions, une fourrure
gris olive avec quatre lignes noires sur le dos et la face ventrale
gris-blanc ; la diagnose de lemniscatus par contre insiste sur la colo¬
ration rousse plus ou moins accentuée de la ligne médio-dorsale.
En fait, le spécimen type de isabella présente également ce caractère,
et d’une façon suffisamment nette pour qu’il ne soit pas possible de
conserver une valeur quelconque à cette dernière forme :
F. I. isabella Gray = F. I. lemniscatus Le Conte.
Protoxerus Stangeri Temmincki (Anderson) 1879.
N° C.G. 1952-492 $ Abong-Mbang, 24-1-47
TC : 279 ; Q : 335 ; P : 67 ; O : 20 ;
ON : 64 ; BZ : 36 ; Mol : 11,5 ;
— 435 —
Un grand nombre de formes de cette espèce ont été décrites. Leurs
caractères distinctifs ont essentiellement trait à la nuance générale
de leur robe et ne peuvent être appréciés que par comparaison.
Cependant dans l’état actuel des collections, et si l’on ne tient
pas compte des dates et des lieux de capture, il est possible de dis¬
tinguer parmi les formes décrites, deux groupes de formes représen¬
tant les variations extrêmes de l’espèce ; on ne peut que ranger
provisoirement dans un troisième groupe les formes intermédiaires
mal définies ;
1° les spécimens clairs peuvent être rapportés à la forme type de
l’espèce
P. S. Stangeri (Waterhouse) 1842, de Fernando-Po et du Gabon.
Dans ce groupe figure
P. S. loandae Thomas 1906, de Canhoea, N-Angola.
2° les spécimens foncés, nuancés de roux, peuvent être rapportés
à la forme
P. S. eborivorus (Du Chaillu) 1860, du Gabon.
On peut ranger dans ce groupe :
P. S. centricola Thomas 1906, Entebbe, Uganda.
P. S. signatus Thomas 1910, Lodja, S-Congo.
P. S. moerens Thomas 1923, Lobi, Congo Belge.
P. S. notabilis Thomas 1923, Avakubi, Congo Belge.
3° les spécimens intermédiaires doivent être provisoirement
rangés avec un groupe de formes dont la plus anciennement nommée
est :
P. S. Temmincki (Anderson) 1879, Gold Coast.
Les formes qui lui ressemblent sont :
P. S. Nigeriae Thomas 1906, de Abutschi, Niger inférieur.
P. S. personatus Kershaw 1923, de Makia Ntete, Mayumbé
inférieur, Congo.
P. S. dissonus Thomas 1923, Bitye, Cameroun.
P. S. torrentium Thomas 1923, Stanley Falls, Congo.
Le type de P. S. bea Heller 1912, Kenya, n’a pas été examiné.
Il est à noter que ce classement, basé, comme les descriptions
originales, sur des variations de pelage, conduit à séparer des formes
géographiquement voisines, comme Stangeri et eborivorus, et à
rassembler dans un même groupe des formes aussi éloignées géogra¬
phiquement que Temmincki et torrentium. Ceci permet de penser que
l’espèce est susceptible d’une variation dont il serait utile de préciser
les modalités dans une même localité.
Le spécimen d’Abong-Mbang doit être rapporté au groupe
Temmincki, sa robe étant nuancée de fauve. Il faut noter chez ce
spécimen la permanence de P3 à la mâchoire supérieure : cette dent
n’est habituellement pas représentée chez les adultes de cette
espèce, et sa présence est au contraire caractéristique du genre
voisin Myrsilus.
Epixerus Wilsoni (Du Chaillu) 1860.
N° 1952-493 S Abong-Mbang, 27-1-47
TC : ... ; Q : 275 ; P : 72 ; O : 22
ON : 69,5 ; BZ : 36 ; Mol : 10 ;
Ce spécimen correspond bien à la description d’E. Wilsoni, et
est en tous points comparable au type collecté plus au Sud, aux
sources de l’Ovenga.
Laboratoire des Mammifères et des Oiseaux du Muséum.
— 437 —
Notes préliminaires sur les Paguridae (Crust. Décap.)
DES COTES OCCIDENTALES D’AFRIQUE.
IV. Clibanarius aequabilis Dana
Par Jacques Forest.
Dana décrivait en 1851 un Pagurus aequabilis d’après des spéci¬
mens provenant de l’île Madère et de Santiago (Archipel du Cap
Vert). L’année suivante il rangeait cette espèce dans le genre Cliba¬
narius qu’il venait de créer, et ajoutait comme localité, l’île de
Tahiti. Depuis cette époque on a signalé des Clibanarius aequabilis
en différentes régions du monde : sur la côte occidentale d’Afrique
(Cameroun : Aurivilius, 1898 ; Ile du Prince, Ozorio, 1889), sur
les côtes du Chili (Heller, 1868) et de Californie (Stimpson, 1857),
à l’île Funafuti (Borradaile, 1898) aux îles Gambier (Nobili, 1907).
De Man (1888) constatant certaines différences entre les spécimens
des îles Mergui qu’il avait entre les mains et la description de Dana,
créait une variété : Clibanarius aequabilis var. merguiensis allait
être signalé en plusieurs points de l’ Indo-Pacifique. Odhner devait
relever une première erreur en 1923 : les spécimens du Cameroun
déterminés comme C. aequabilis par Aurivillius étaient en réalité
des C. senegalensis Chevreux et Bouvier. W. Schmitt (1926) élevait
des doutes sur l’appartenance à une même espèce des spécimens de
Dana provenant d’une part de Madère et des Iles du Cap Vert, de
l’autre de Tahiti. Monod (1933) tout en admettant la possibilité de
la présence en Mauritanie du C. aequabilis supposait que des con¬
fusions avaient pu se produire avec C. senegalensis et avec C. cha-
pini, espèce décrite par Schmitt d’après des spécimens d’Angola.
Il restait encore à définir avec précision ce qu’était le C. aequabilis
des Iles du Cap Vert et de Madère. Nous en étions là, lorsque nous
avons reçu de l’Institut Français d’Afrique Noire, un certain nombre
de pagures récolté aux Iles dû Cap Vert en 1950 par M. Cadenat.
La majeure partie appartenaient à une seule espèce de Clibanarius,
et correspondaient exactement à la description originale de C. aequa¬
bilis Dana. En 1952, E. Postel, ramenait des Iles du Cap Vert une
vingtaine de pagures appartenant à la même espèce, qui était — ■ et
qui est toujours — absente du matériel provenant des côtes du con¬
tinent africain.
Le Clibanarius du Chili identifié à C. aequabilis par Heller cor¬
respondait aussi bien.au C. albidigitus Nobili du Pacifique oriental
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 5, 1953.
— 438
et les C. aequabilis de Tahiti déterminés par Nobili étaient en réalité
des C. humilis Dana. D’autre part l’examen de spécimens de la
variété merguiensis montrait qu’il n’y avait aucune raison de rat¬
tacher cette forme au C. aequabilis des Iles du Cap Vert.
Nous avons été ainsi amené aux conclusions suivantes :
1° Il existe aux Iles du Cap Vert et à Madère, une espèce de
Clibanarius dont la présence sur les côtes occidentales du continent
africain n’est pas prouvée pour l’instant. Cette espèce a été décrite
sous le nom de Pagurus aequabilis Dana en 1851, d’après des indi¬
vidus provenant des Iles du Cap Vert et de Madère.
2° En 1852, Dana a signalé un Clibanarius aequabilis à Tahiti.
La description du spécimen laisse supposer qu’il s’agit d’une forme
différente, peut-être identique au C. aequabilis var. merguiensis de
Man, signalé en divers points de F Indo-pacifique. Il n’y a aucune
raison de continuer à rattacher le Clibanarius décrit par de Man
à l’espèce de Dana ni d’en faire une variété du C. misanthropus
comme Melin (1939) l’a proposé, et il est tout à fait justifié de le
désigner désormais sous le nom de C. merguiensis.
Nous donnons ci-dessous le détail du matériel étudié et une courte
description de Clibanarius aequabilis, que l’on ne risque guère de
confondre avec le Clibanarius senegalensis CheVreux et Bouvier, dont
les chélipèdes portent des tubercules beaucoup moins forts et qui a
une coloration fort différente. C. chapini qui existe non seulement
en Angola mais au Sénégal présente lui aussi une coloration caracté¬
ristique des pattes ambulatoires, qui a été bien décrite par Fauteur,
et de nombreux caractères qui interdisent toute confusion. Quant au
C. merguiensis Indo-pacifique, il possède des pédoncules oculaires
bien moins grêles, des chélipèdes moins fortement armés, et une
pigmentation différente.
Clibanarius aequabilis Dana 1851.
Fig. 1, 2, 3.
Pagurus aequabilis, Dana, 1851, p. 271.
Clibanarius aequabilis, Dana, 1852, p. 464, pl. 29, fîg. 4 a-c.
nec « Clibanarius aequabilis Dana » Aurivillius, 1898, p. 12, pl. 4 fig. B.
Matériel étudié. — Pedro Lume, Ile de Sal (Archipel du Cap Vert),
2-5-50, à marée basse. Cadenat coll. : 26 $ et Ç de 3 à 6 mm. (Lon¬
gueur de la carapace).
Ponto do Sol, Ile de Santo Antao (Archipel du Cap Vert), le
28-5-50, à marée basse. Cadenat coll. : 21 spécimens et Ç à cara¬
pace de 2,5 à 8 mm.
Praia, Ile de Santiago (Arch. du Cap Vert), 6-6-50, marée basse,
Cadenat coll. : 2 de 6 et 7 mm. (L. c.).
439 —
Iles du Cap Vert, février 1952, littoral, Postel coll. : 26 $ et $ (dont
certaines ovigères) à carapace de 4,5 à 8 mm.
Description. — Ecusson céphalothoracique plus long que large, le
rapport de ses dimensions égal à 6/7 environ. Rostre triangulaire-
Fig. 1-3. — Clibanarius aequabilis Dana : 1, écusson céphalothoracique et appen¬
dices céphaliques, X 12 ; 2, chélipède droit, face interne, X 8 ; 3e patte thoraci que-
gauche, face externe, X 8.
aigu dépassant nettement l’alignement des dents latérales. Angles
antéro-latéraux très arrondis. Pédoncules oculaires un peu plus court
que les pédoncules antennulaires et un peu plus long que les pédon¬
cules antennaires, grêles, légèrement renflés aux extrémités, leur-
440
diamètre minimum compris 6 à 7 fois dans leur longueur (fig. 1).
Chelipèdes sub-égaux. Les faces supérieures et externe du propode
et du dactyle couvertes de forts tubercules coniques à pointe mousse.
Un tubercule particulièrement saillant sur la face inférieure du mérus,
juste en avant de l’articulation avec l’ischion (fig. 2). Pattes ambu¬
latoires plus longues à droite qu’à gauche. Propode peu déprimé
latéralement sauf celui de la patte postérieure gauche qui a une face
externe légèrement excavée sur toute sa longueur, sous le bord
supérieur en carène. Rapport des longueurs du propode et du dactyle,
mesurés le long du bord supérieur, variant de 3/4 à 5/6 (fig. 3).
La plupart des spécimens (en alcool) ont la coloration suivante :
l’écusson céphalothoracique est d’un blanc rougeâtre, les pédon¬
cules oculaires, antennulaires et antennaires ont une teinte qui va
du rose-violacé au rouge-orange. Les écailles oculaires sont un peu
plus foncées. Les chélipèdes vont du rouge-violacé au rouge-orange
et les tubercules sont blanc-rosé ou violacé. Les pattes ambulatoires
ont aussi une coloration variable, entre le rouge-violacé et le rouge
vif, plus intense dans la région antérieure du propode. Le dactyle
est blanc dans sa partie moyenne, rougeâtre aux extrémités. Quel¬
ques-uns des spécimens récoltés en 1952 ont une pigmentation plus
intense : l’écusson céphalothoracique est d’un rouge-violacé ponctué
de blanc, les écailles oculaires, les chélipèdes et les pattes ambula¬
toires sont brun-violacé et les tubercules présents sur la main sont
bleus.
— 441
Crustacés Décapodes Marcheurs des Iles de Tahiti
et des Tuamotu. — I. Paguridea
Par Jacques Forest.
Les Décapodes Marcheurs recueillis de mai à octobre 1952 par
M. G. Ranson sur les îles Hikueru, Tahiti et Takumé, dans la zone
intercotidale du plateau côtier et à un niveau légèrement supérieur,
comprennent des Brachyoures de divers groupes, des Macroures de
la famille des Scyllaridae, et des Anomoures de la tribu des Pagu¬
ridea. Ces derniers constituent le groupe le plus important numéri¬
quement et sont représentés par plusieurs milliers d’individus
répartis entre les deux familles des Coenobitidae et des Paguridae.
Les quatre espèces de Coenobitidae appartiennent aux genres
Coenobita et Birgus. Les Paguridae comptent dix-huit espèces dont
trois, sont nouvelles et une variété également nouvelle ; ils se ratta¬
chent aux genres suivants : Clibanarius, Calcinus, Pagurus, Aniculus,
Eupagurus et Catapaguroides.
Cette collection présente un intérêt particulier pour plusieurs
raisons. Son premier mérite est de compter un grand nombre de
spécimens. Plusieurs espèces sont très abondamment représentées,
et ceci a montré une fois de plus l’extrême variabilité de certains
caractères utilisés dans les diagnoses : proportions relatives des
pédoncules oculaires, antennulaires et antennaires, rapports des
longueurs du dactyle et du propode des pattes ambulatoires. Les
spécimens sont en général en excellent état et ont conservé leurs
marques colorées, importantes pour la distinction de quelques
espèces par ailleurs fort peu différentes. Un autre élément d’intérêt
réside dans le fait que les coquilles ont été déterminées au préalable
(par M. Ranson) : il a été ainsi possible de donner une liste de celles
qui abritaient chaque espèce de crustacés. Il est certain que le choix
d’une coquille par un pagure est avant tout conditionné par sa
taille : si l’on prend deux espèces fort éloignées, mais également bien
représentées dans la collection, Clibanarius corallinus H. Milne-
Edwards et Coenobita perlatus H. Milne-Edwards par exemple,
on constate que vingt-deux noms sont communs sur les listes de
coquilles qui concernent chacune d’elles. Mais la forme de ces
coquilles joue aussi un rôle : les petits Conus et les Cypraea, dont
l’ouverture est fort étroite sont dédaignés par la plupart des pagures
et il arrive souvent que Ton brise un assez grand nombre de ces
Bulletin du Muséum, 2° série, t. XXV, n° 5, 1953.
442 —
• coquilles sans que l’on en trouve une seule occupée, ce qui est excep¬
tionnel avec les Cerithium ou les Strombus par exemple qui renfer¬
ment presque toujours soit le gastéropode lui-même, soit un pagure.
Au contraire le Pagurus sanguinolentus Quoy et Gaimard (= P.
euopsis Dana, = P. depressus Heller) paraît rechercher les Conus
et l’extrême aplatissement dorso-ventral de certains adultes de cette
espèce ne s’explique que par l’habitation dans des coquilles à ouver¬
ture étroite tout au long de leur existence. Il faut noter que ce pagure
peut aussi se trouver dans des coquilles normales et n’avoir pas le
corps déprimé et que, inversement, on rencontre des individus
d’autres espèces, Pagurus megistos, par exemple, à l’intérieur de
Conus avec les modifications morphologiques que cela implique.
L’étude de la collection Ranson m’a amené à quelques remarques
sur plusieurs espèces de Paguridea. La confusion qui règne dans le
genre Clibanarius justifie la redescription et la figuration de cer¬
taines espèces. L’examen de plusieurs spécimens appartenant à ce
genre et provenant de l’Expédition Snellius, qui m’ont été envoyés
par le Dr. Holthuis de Leiden, m’a été d’un grand secours et m’a
permis d’établir des comparaisons indispensables. D’autre part
l’étude de types conservés au Muséum m’a montré que certaines
espèces avaient été décrites bien avant qu’elles reçoivent le nom
sous lequel elles sont généralement connues. Le cas le plus remar¬
quable est celui de Pagurus euopsis, espèce décrite par Dana en
1852, et souvent signalée depuis, qui me paraît identique au Pagurus
affinis de H. Milne-Edwards (1836) et au pagure du Voyage de l’Ura¬
nie, décrit et figuré en 1824 par Quoy et Gaimard, sous le nom
de Pagurus sanguinolentus.
Les longueurs de carapace (Le.) minimum et maximum ont été
données pour chaque espèce. Le choix de cette dimension mesurée
du milieu du bord frontal au bord postérieur, permet des compa¬
raisons relativement valables entre les individus et les espèces, alors
que la longueur totale qui dépend de celle d’un abdomen extensible,
polymorphe et assez fragile, ne présente pas une grande signifi¬
cation.
Paguridae Dana.
Pagurinae Ortmann.
Genre Clibanarius Dana.
Clibanarius corallinus (H. Milne-Edwards 1848).
Pagurus corallinus, H. Milne-Edwards, 1848, p. 63.
Clibanarius obesomanus (? corallinus), Dana, 1852, p. 468, pl. XXIX,
î-fig. 8 a-c.
« Clibanarius corallinus (Edw.) », Nobili, 1907, p. 367.
— 443 —
Spécimens récoltés. — Hikuéru, Tahiti et Takumé : de très nombreux
individus comprenant des Ç ovigères. Le : 3,5 à 25 mm.
Coquilles. — Aspella anceps (Lmk.), Astraea confragosa (Gould), Bursa
bufonia (Gmel.), B. cruentata (Sow.), B. siphonata (Reeve), Cantharus
undosus (L.) , Cerithium columna Sow., C. patiens Bayle, C. rubus (Martyn),
C. sinensis (Gmel.), Conus tulipa L., Cymatium chlorostomum (Lmk.),
C. tuberosum (Lmk.), Cypraea moneta L., Drupa aspera (Lmk.),
D. cancellata (Q. & G.), D. elata (Blainv.), D. fiscella (Chemnitz), D. horrida
(Lmk.), D. hystrix (L.), D. morus (Lmk.), D.ricinus (L.), D. speciosa (Dun-
ker), D. tuberculata (Blainv.), Mitra maculosa Reeve, Murex sp., Nerita
plicata L., Peristernia nassatula (Lmk.), Strombus floridus Lmk., Tectarius
bullatus (Martyn), Terebra crenulata (L.), Thais aculeata (Regenfuss),
T. affinis (Reeve), Turbo argirostomus L., T. setosus Gmel., Vasum cera-
micum (L.).
Clibanarius humilis Dana 1851.
Fig. 1 et 5.
Pagurus humilis, Dana, 1851, p. 271.
Clibanarius humilis, Dana, 1852, p. 469, pl. XXIX, fîg. 9.
« Clibanarius aequabilis Dana » Nobili, 1907, p. 367.
« Clibanarius aequabilis var. merguiensis de Man » Bouvier, 1915, p. 29.
Spécimens récoltés. — Hikuéru, Tahiti et Takumé : de nombreux indi¬
vidus dont beaucoup de $ ovigères. Le : 2 à 11 mm.
Coquilles. — Bullaria pUnctulata (A. Adams), Cantharus fumosus (Dillw.),
C. undosus (L.), Cerithium nesioticum Pilsbry et Yanatta, C. patiens
Bayle, C. piperitum Sow., Columbella sp., Cymatium chlorostomum (Lmk.),
C. tuberosum (Lmk.), Cypraea sp., Drupa fiscella (Chemnitz), D. morus
(Lmk.), D. tuberculata (Blainv.), Melampus fasciatus Desh., Melanella
cumingi (A. Adams) ; Mitra astricta Reeve, M. litterata Lmk., M. maculosa
Reeve, Nassa sp., Natica marochiensis (Gmel.), Nerita maculata Pease,
Neritina pisiformis Recluz, Peristernia nassatula (Lmk.), Planaxis abbre-
viatus Pease, P. lineolatus Gould, Polynices simiae (Desh.), Terebra
confusa E. A. Smith, Tritonalia sp.
Description. — Écusson céphalothoracique un peu plus long que
large. Rostre court, dépassant à peine l’alignement des dents laté¬
rales. Pédoncules oculaires un peu plus courts que le bord frontal
et que les pédoncules antennulaires. Pédoncules antennaires attei¬
gnant ou dépassant légèrement la base des cornées. Chélipèdes
dissymétriques chez les adultes : le droit plus grand et plus renflé
dans la région palmaire que le gauche. Les deux appendices cou¬
verts de tubercules petits et peu saillants dans la région palmaire,
un peu plus forts et plus aigus dans le voisinage du bord interne
•et sur les doigts. Pattes ambulatoires avec le propode et le dactyle,
mesurés le long du bord supérieur, à peu près de même longueur.
Le propode de p 3 gauche (fig. 5) avec une carène bien marquée le
long du bord supérieur de la face externe, et celle-ci légèrement
Fl?‘ I’t‘ TT ^cusson céphalothoracique et appendices céphaliques : 1, Clibanarius
numilis Dana : 2, C. ransoni nov. sp. ; 3, C. zébra var rhabdodactylus nov. var. •
4, G. zébra Dana. X 8 sauf fig. 3, x 12.
déprimée sous la crête. Pilosité faible constituée par des poils en
général courts.
— 445 —
. Écusson céphalothoracique blanchâtre, maculé de jaune-orange,
avec en particulier une tache en arrière de chaque angle anté¬
rieur. Pédoncules oculaires jaune-orange avec un large anneau
blanc sous les cornées et une grande tache blanche sur la moitié
proximale. Écailles oculaires jaune-orange. Chélipèdes orange-rou¬
geâtre avec les tubercules blanchâtres. Dactyle des pattes ambula¬
toires blanc, avec les régions supérieure et inférieure légèrement
teintées de jaune. Propode d’un brun violacé intense avec, sur les
faces interne et externe, une bande blanche, qui prend naissance
à la base de T article et s’étend jusqu’au tiers distal au plus. Carpe
brun-violacé avec une bande plus claire sur les faces latérales.
Remarques. — - Par le nombre des spécimens récoltés, Clibanarius
humilis Dana et C. corallinus H. Milne-Edwards, sont les espèces
les mieux représentées du genre dans le matériel étudié ici. Dans la
collection du Muséum, Clibanarius humilis ne figurait pas soüs ce
nom, mais sous ceux de C. aequabilis Dana (Spécimens des Tuamotu
déterminés par Nobili) et de C. aequabilis var. merguiensis de Man
(Spécimens de T Ile Maurice, déterminé par Bouvier). Ces confusions
laissent supposer qu’il en existe d’autres dans la littérature, souvent
impossibles à déceler, et justifie la redescription d’une espèce très
largement et abondamment distribuée dans la région Indo-Pacifique.
Clibanarius humilis possède des pédoncules oculaires dont la lon¬
gueur n’excède pas la largeur du bord frontal même chez les adultes,
et des chélipèdes fort peu épineux dans la région palmaire, mais les
meilleurs caractères, ceux qui permettent de l’identifier immédiate¬
ment, concernent la coloration des pédoncules oculaires et des
pattes ambulatoires. La face externe du propode de celles-ci pré¬
sente une coloration foncée, en général brun-violacé, dans la région
antérieure. Cette coloration qui offre un maximum d’intensité au
bord antérieur de l’article, s’étend plus ou moins vers l’arrière,
davantage près des marges, mais en laissant toujours une zone
beaucoup plus claire à la base (fig. 5).
Il n’y a pas lieu de comparer C. humilis avec ce que je tiens pour
le véritable C. aequabilis de Dana qui est une espèce atlantique bien
différente. Dana a décrit sous le nom de C aequabilis des spécimens
de Madère et des Iles du Cap Vert d’une part, de Tahiti d’aütre part.
Il est manifeste que le même nom couvre deux espèces distinctes.
Sa description des spécimens atlantiques s’appliquent exactement,
à des Clibanarius récoltés à Pedro Lume (Iles du Cap Vert) qui font
l’objet d’une autre note. Le nom à’ aequabilis devrait être réservé à
cette espèce qui n’est connue avec certitude que des Iles du Cap Vert
et de Madère. En effet, les Clibanarius du Cameroun identifiés à
C. aequabilis par Aurivillius (1898), cité ultérieurement par
Rathbun (1900) et Balss (1921) sont en réalité, à en juger par le
dessin qu’il en donne, et comme l’a signalé Odhner (1923), des C.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 5, 1953.
28
— 446 —
senegalensis Chevreux et Bouvier. A quoi correspond le spécimen
de C. aequabilis de Tahiti, figuré par Dana, et dont il écrit qu’il
possède des pattes bleu foncé, non rayées ? Est-ce la forme décrite
par de Man sous le nom de C. aequabilis var. merguiensis ? Cela est
douteux en raison de la coloration indiquée, qui ne s’applique d’ail¬
leurs à aucun des Clibanarius signalés à Tahiti. Il est souhaitable
que le terme d’ aequabilis ne soit plus utilisé pour des especes de
T Indo-Pacifique. La forme décrite avec précision par de Man ne
doit pas être considérée comme une variété d’une espèce atlantique.
Les caractères principaux de C. merguiensis seront indiqués à la
suite de la description d’une espèce nouvelle de Tahiti, C. ransoni
nov. sp. On notera simplement ici que le propode des pattes ambula¬
toires présente chez C. merguiensis une coloration inverse de celle
qu’on observe chez C. humilis. C’est la région antérieure, et non pas
la région postérieure du propode qui est de teinte claire.
Clibanarius rànsoni, nov. sp.
Fig. 2 et 6.
Matériel examiné. — Tahiti 3 (J, Le. : 4,5 — 5,5 — 7 mm. ; 1 $
ovigère, Le. 4,5 mm. (Syntypes).
Coquilles. — Nerita plicata L., Slrombus floridus Lmk.
Description. — Écusson céphalothoracique presque aussi long que
large. Rostre dépassant nettement les dents latérales. Pédoncules
oculaires aussi longs que le bord frontal et un peu plus courts que les
pédoncules antennulaires. Pédoncules antennaires dépassant la base
des cornées. Chélipèdes sub-égaux, couverts de petits tubercules
un peu plus saillants sur le bord palmaire interne et sur les doigts.
Pattes ambulatoires à dactyle plus court que le propode, le rapport
des longueurs des deux articles mesurés le long du bord supérieur
étant compris entre 4/5 et 5/6 pour les p 2 et la p 3 droite, et un peu
plus élevé pour la p 3 gauche. Celle-ci (fig. 6) avec un propode à face
externe légèrement carénée sur le bord supérieur. Pilosité assez
faible. Écusson céphalothoracique blanc-jaunâtre maculé de rouge.
Pédoncules oculaires rouge-orange. Chélipèdes rouges avec les
tubercules et le doigt fixe blancs, ainsi que les faces supérieure et
inférieure du doigt mobile. Une large bande d’un blanc bleuté sur
toute la longueur des pattes ambulatoires ; le bord supérieur du
dactyle, les régions supérieure et inférieure du propode et du carpe,
ainsi que la région inférieure du mérus sont d’un rouge intense.
Remarques. — Cette espèce que je suis heureux de dédier à
M. G. Ranson, est apparentée à Clibanarius merguiensis de Man.
J’aurais hésité à en faire une espèce distincte si je n’avais eu la chance
de pouvoir examiner plusieurs spécimens de C. merguiensis prove¬
nant de l’Expédition Snellius. Ces spécimens, déterminés par A. Bui-
6dl'U«A<A.
Fig. 5-9. — 3e patte thoracique gauche, face externe : 5, Clibanarius humilis Dana,
X 7 ; 6, C. ransoni nov. sp., X 10 ; 7, C. merguiensis de Man, X 10 ; 8, C. zébra var.
rhabdodactylus nov. var., X 10 ; 9, C. zébra Dana, X 7.
de coloration qui permettent de distinguer le plus facilement les
deux espèces. Il existe certes des différences morphologiques mais
qui n’apparaissent guère que lorsqu’on a séparé les deux formes
d’après les marques colorées qu’elles présentent. Des caractères tels
que les proportions relatives des pédoncules oculaires, antennulaires
et antennaires ou que celles du dactyle et du propode des pattes
ambulatoires varient si considérablement dans une même espèce,
d’un individu à l’autre, qu’on ne peut Jeur accorder de valeur discri¬
minatoire. Par contre l’écusson céphalothoracique à peu près aussi
long que large chez C. ransoni est nettement plus allongé chez
C. merguiensis ; les tubercules des chélipèdes sont un peu plus forts
dans la seconde espèce que dans la première, et celle-ci a des pattes
ambulatoires terminées par des ongles plus longs et plus aigus.
Les principales différences de coloration sont indiquées ci-dessous.
Clibanarius ransoni : Pédoncules oculaires rouge-orange avec une
large bande longitudinale d’une teinte un peu plus foncée sur la face
supérieure. Les deux paires de pattes ambulatoires avec, sur la face
externe, une large bande d’un blanc-bleuté nettement délimitée
s’étendant de la base de l’ongle à la base du mérus (fig. 6).
Clibanarius merguiensis : Pédoncules oculaires rougeâtres avec une
marque longitudinale blanchâtre bien délimitée, sur la face supé¬
rieure. Pattes ambulatoires rougeâtres avec sur la face externe du
dactyle, dans sa moitié proximale, une plage blanche qui s’étend
plus ou moins sur le propode, parfois, pour les p 3 (fig. 7), jusqu’à la
base de l’article. Sur les p 2, cette marque blanche est limitée à la
région antérieure du propode, la plus grande partie de l’article étant
d’une teinte rougeâtre uniforme. Les zones claires qui existent sur
ces appendices ne se présentent pas sous la forme d’une bande con¬
tinue, bien délimitée.
Clibanarius striolatus Dana 1852.
Clibanarius striolatus Dana, 1852, p. 463, pl. XXIX, fig. 3 a-c.
« Clibanarius striolatus Dana » Nobili, 1907, p. 367.
Spécimens récoltés. — Tahiti : 3 d, L.c. 5, 8 et 10,5 mm.
Coquilles. — Cantharus undosus L., Strombus floridus Lmk.
Clibanarius zébra var. rhabdodactylus, nov. var.
Fig. 3 et 8.
« Clibanarius zébra Dana » Nobili, 1907, p. 367.
« Clibanarius zébra Dana » Buitenbijk, 1937, pp. 264 et 267.
Spécimens récoltés. — Hikuéru : 3 d et 9 $ (dont plusieurs ovigères )
L.c. 2,5 à 3 mm.
Hikuéru : 1 S, L.c. 4,5 mm. (Type de la variété).
Coquilles. — Ceritium riesioticum Pilsbry et Vanatta, Cypraea moneta L.
Description. — Écusson céphalothoracique un peu plus long que
large (rapport des dimensions égal à 6/7 environ). Rostre aigu, dépas-
— 449 —
sant l'alignement des dents latérales. Pédoncules oculaires un peu
plus longs que le bord frontal, le droit très légèrement plus court que
le gauche.
Pédoncules antennulaires à peu près de même longueur que les
pédoncules oculaires. Pédoncules antennaires dépassant la base des
cornées. Chélipèdes subégaux, ou le droit légèrement plus fort que
le gauche, couverts de tubercules plus saillants et plus aigus dans le
voisinage du bord palmaire et sur les doigts. Pattes ambulatoires à
dactyle plus court que le propode : rapport des deux articles, mesurés
le long du bord supérieur, sensiblement égal à 4/5 pour les p 2 et la
p 3 droite, à 6/7 pour la p 3 gauche (fig. 8). Le propode de cette
dernière avec une carène lisse le long du bord supérieur de sa face
externe.
Des poils lins en faisceaux, surtout sur la face supérieure des trois
derniers articles des chélipèdes et sur les régions supérieure et infé¬
rieure des pattes ambulatoires.
Coloration de fond jaunâtre, avec des marques colorées rouges en
général encore très vives après un long séjour dans l’alcool. Taches
colorées sur l’écusson céphalothoracique disposées en quatre bandes-
longitudinales. Pédoncules oculaires avec une large bande rouge
médiane sur toute la longueur de la face supérieure. Chélipèdes
rouges. Pattes ambulatoires striées de rouge sur toute leur longueur :
le propode porte cinq bandes régulièrement espacées dont trois sont
visibles sur la face externe et qui se prolongent toutes sur le dactyle
jusqu’à l’ongle.
Remarques. — Ces petits pagures sont identiques au « Clibanarius
zébra » récolté par Seurat à Hao (Iles Tuamotu) et déterminé par
Nobili. Ils sont aussi identiques aux Clibanarius zébra d’Indonésie
provenant de l’Expédition Snellius, dont j’ai examiné trois spécimens.
Par contre ils présentent certaines différences, notamment dans la
coloration, avec des spécimens récoltés à Taiohae (Iles Marquises)
en 1927 par le Père Siméon Delmas, et que j’avais identifiés à
l’espèce de Dana. Les deux formes sont voisines mais il est impossible
de les confondre. Si je ne les ai pas rangées dans des espèces diffé¬
rentes, c’est que les spécimens de Taiohae sont en moyenne beaucoup
plus grands que les autres et qu’il est ainsi difficile d’établir une
comparaison valable entre les proportions des différentes régions du
corps et des appendices. D’autre part les différences de colorations
portent non pas sur une disposition différente des marques colorées
mais sur l’absence de pigmentation sur certaines régions dans l’une
des formes en question. Ce sont les spécimens de Taiohae, que je
considère comme des Clibanarius zébra typiques parce qu’ils pos¬
sèdent des pattes ambulatoires à dactyles non rayés, comme celui
qui a été figuré par Dana (pl. XXIX, fig. 5 d). Ea forme typique
(fig, 4) diffère de la variété décrite plus haut par les pédoncules
— 450
oculaires plus long et plus grêles avec un diamètre compris plus de
cinq fois dans leur longueur, par le dactyle des pattes ambulatoires
plus déprimé latéralement et plus court par rapport au propode
(fîg. 9), La taille des individus provenant des Marquises, une cin¬
quantaine environ, est comprise entre 5,5 et 11 mm. (L. c.) ; les
plus petits possèdent des pédoncules oculaires relativement courts
et trapus, et des pléopodes impairs peu développés, caractères
juvéniles chez les pagures. D’un autre côté, les trois spécimens d’ Indo¬
nésie avaient des carapaces de 5,5-6 et 6,5 mm. et ceux d’Hikueru des
carapaces de 2 à 4,5 mm. avec, parmi les individus les plus petits,
des femelles ovigères. La variété rhabdodactylus serait donc de taille
nettement inférieure à celle du Clibanarius zébra typique.
Les différences de colorations sont indiquées dans le tableau ci-
dessous. Nous y avons introduit une autre espèce bien proche des
C. zébra, C. signatus Heller de la Mer Rouge et du nord de la Mer
d’Arabie, dont les chélipèdes sont plus fortement tuberculés, mais
qui porte, à peu de chose près, les mêmes bandes rouges que la variété
rha bdodactylus.
(à suivre).
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
451 —
Trichoniscus nicaeensis n. sp. (Crustacé Isopode terrestre)
Par J. J. Legrand.
5 7 Ç dont 4 gravides, récoltés aux environs de Nice (route de
Digne) le 18-iv-1952, sous des feuilles de platanes en bordure d’un
fossé, en compagnie d’Haplophthalmus provincialis Korsacovi
Legrand et Yandel, Chaetophiloscia elongata Dollfus et Orthometopon
planum B. L.
Taille : $ L = 3,4 mm, 1 = 1,3 mm
L = 2,6 mm, 1 = 0,98 mm
Fig. 1. — Soies et épaississements chitineux (pseudo-écailles) du vertex et des
tergites de T. nicaeensis n. sp.
Coloration : Face dorsale brun-clair, cette coloration étant due à
de grands chromatophores entourant des taches translucides corres¬
pondant aux insertions musculaires. Un abondant pigment brun-noir
enchâsse les trois ommatidies.
Téguments. Le vertex et les tergites présentent des téguments
minces et lisses, avec, en certains endroits, des renforcements chiti¬
neux en forme d’accent circonflexe (fig. 1). Ces téguments sont
plantés de soies, surtout abondantes sur les bords, visibles même à
un faible grossissement et donnant à l’animal un aspect pileux carac¬
téristique. Ces soies sont simples ou groupées par trois, à raison
d’une long&e soie centrale et de deux plus petites latérales (fig. 1).
Le vertex du mâle (fig. 2) présente dans la partie antérieure une
bande claire bordée de traînées pigmentaires qui la font ressortir,
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 5, 1953.
— 452 —
même à un faible grossissement. Dans la partie médiane cette bande
est interrompue au niveau d’une dépression piriforme qui rappelle la
fossette de Trichoniscus karawankianus Verhoefï, sans toutefois
qu’un examen approfondi ait pu déceler la présence de conduits
glandulaires tels que ceux que Vandel (1951) a décrit chez cette
dernière espèce. Les péreionites, pas plus que les pléonites, ne pré¬
sentent aucune trace d’appareil glandulo-pilifère semblable à ceux
que Vandel (1948, 1951) et moi-même (1950) ont décrit chez
diverses espèces du genre Trichoniscus.
Fig. 2. — Céphalon de T. nicaeensis n. sp. f : fossette céphalique.
Appendices.
Les antennules sont constituées de trois articles dont le dernier
est pourvu de 5 aesthetascs.
Les antennes du mâle n’offrent aucune différenciation sexuelle ;
chez les deux sexes le cinquième article présente deux rangées de
4 groupes de soies sensorielles, chaque groupe étant du même type
que ceux des tergites, c’est-à-dire composé de 3 soies. Le fouet com¬
porte 3 articles et est dépourvu d’aesthetascs.
Les péreiopodes du mâle n’offrent également aucune différenciation
sexuelle.
Les deux premières paires de pléopodes du mâle fournissent, avec
la fossette céphalique, les meilleurs critères spécifiques :
L’exopodite de la lre paire (fig. 3) est très semblable à celui de
— 453 —
Trichoniscus pusillus prooisorius Racovitza ; par contre l’endopodite
diffère nettement de celui de cette espèce, ainsi que de toutes celles
qui ont été décrites jusqu’ici : l’article distal est tranché obliquement
du côté externe au niveau du 1/3 postérieur ; sa pointe se présente
comme un cuilleron bombé du côté interne et finement strié trans¬
versalement et longitudinalement (fig. 3 B).
Fig. 3. — Première paire.de pléopodes mâles de T. nicaeensis n. sp. A : exopodite et
endopodite ; B : pointe de l’endopodite à un fort grossissement.
L’endopodite de la 2e paire comporte deux articles ; le distal est
d’abord large, à bords enroulés formant gouttière, puis il se rétrécit
brusquement en un stylet fin et transparent, à pointe tronquée, dont
la longueur est environ moitié de la longueur totale du 2e article.
Affinités systématiques. Classification du genre Trichoniscus.
Vandei (1951) s’est efforcé de clarifier l’ensemble touffu d’espèces
— 454 —
qu’est le genre Trichoniscus — dont plus de cinquante espèces ont
été décrites — en prenant comme critère essentiel de spécificité les
caractères sexuels secondaires mâles. Il reconnaît deux grands-
groupes : l’un rassemble les espèces dont les caractères sexuels sont
limités aux deux premières paires de pléopodes, l’autre rassemble
celles qui présentent un dimorphisme sexuel plus étendu. Vandel
subdivise le premier groupe en deux ensembles : l’un correspond aux
formes muscicoles normalement pigmentées (type T. pusillus
pusillus Brandt), l’autre groupe de petites formes à pigmentation
et appareil oculaire réduit, menant une vie endogée ou halophile.
Il est très probable que ce deuxième ensemble est hétérogène et qu’il
s’agit de caractères de convergence, dûs à une action similaire des
milieux cavernicole et littoral sur la pigmentation et la croissance-
Il est à remarquer par ailleurs que dans la région méditerranéenne,
et même atlantique, les formes hygrophiles adoptent volontiers un
habitat littoral et même halophile pour lutter contre la sécheresse
estivale. J’ai observé un tel comportement chez de nombreuses
espèces ( Oniscus asellus, Philoscia muscorum, Platyarthrus costulatus,
la plupart des Trichoniscides). L’habitat halophile peut donc corres¬
pondre à une adaptation secondaire, témoignant seulement d’une
indifférence de l’espèce vis-à-vis de la salinité du milieu. (Récipro¬
quement d’ailleurs des formes nettement halophiles comme Steno-
niscus aiasensis Legrand et Haloporcellio oceanicus Legrand s’ac¬
commodent fort bien d’un milieu non salé et s’y reproduisent au
laboratoire). Ainsi la coupure écologique entre espèces épigées,
endogées ou cavernicoles et halophiles est-elle illusoire, puisque
tous les intermédiaires sont possibles : T. pygmaeus Sars, classé
— 455 —
parmi le deuxième ensemble, a été récolté dans tous ces milieux
et le plus souvent parmi des espèces muscicoles. Quant au
deuxième groupe, il est subdivisé par Vandel en cinq ensembles
qu’on peut réduire à deux principaux : l’un rassemble des espèces
qui s’apparentent nettement par la structure du péreiopode VII
du mâle et méritent l’appellation subgénérique proposée par Ver-
hoeff (1928) : sous-genre Chaliconiscus ; l’autre rassemble des
espèces qui présentent un appareil glandulo-pilifère diversement
réparti (antennes, vertex, péreionites, pléonites). De telles disposi¬
tions anatomiques sont connues chez d’autres genres de Trichonis-
cidae : Oritoniscus, Titanethes (Vandel, ibid.) et l’auteur souligne
avec raison qu’il s’agit de manifestations spécifiques capricieuses
qui témoignent simplement d’un même potentiel morphogéné¬
tique, inscrit dans le stock trichoniscien. Il est de ce fait impos¬
sible de considérer cet ensemble comme un sous-genre distinct.
Trichoniscus nicaeehsis n. sp. s’apparente à cet ensemble hété¬
rogène par suite de l’existence de la fossette céphalique, mais la
structure de ses pléopodes mâles le rattache étroitement au groupe
T. pusillus. Il en est d’ailleurs de même de la plupart des autres
espèces de cet ensemble.
Ainsi, à l’exception du sous-genre Chalichoniscus, il nous est
impossible à l’heure actuelle de reconstituer l’évolution morpholo¬
gique du genre Trichoniscus. Le système proposé par Vandel n’en a
pas moins un intérêt pratique indéniable, en tant que premier essai
de clarification du genre.
La position géographique de T. nicaeensis n. sp. apporte par
ailleurs un nouvel argument en faveur d’une origine mésogéenne
du genre Trichoniscus.
Laboratoire de Zoologie de la Faculté des Sciences de Poitiers.
AUTEURS CITÉS
1950. Legrand (J. J.). — Les Isopodes terrestres des Alpes françaises. —
Bull. Soc. Zool. France, LXXV, pp. 45-62 ; 5 fîg.
1951. Legrand (J. J.), Strouhal (H.) et Vandel (A.). — Remarques
critiques sur quelques Trichoniscidae (Isopodes terrestres). — Bull.
Soc. Zool. France, LXXVI, pp. 307-312, fig.
1948. Vandel (A.). — Espèces nouvelles d’Isopodes terrestres caver¬
nicoles et endogés. (Espèces françaises, nouvelles ou peu connues
de Trichoniscidae. — 4e note). — Notes biospéologiques. Paris, II,
pp. 7-27 ; 22 fig.
1951. Vandel (A.). — Étude des caractères sexuels secondaires de Tricho¬
niscus Brandt (Crustacés Isopodes Oniscoïdes) suivi d’un essai de
groupement des espèces appartenant à ce genre. — Arch. Zool.
Expèr. Gén., 87,3, pp. 116-133, 12 fig.
1928. Verhoeff (K. W.). — Arthropoden aus südostalpinen Hohlen,
gesammelt von Herrn K. Strasser in .Triest. — Mitteil. Hôhlen-
Karstf., pp. 14-35 ; 16 fig.
— 456 —
Quelques renseignements sur le plankton
des Iles Tuamotu
Par Maurice Rose.
De sa mission effectuée aux Tuamotu en 1952, M- G. Ranson,
Sous-Directeur au laboratoire de Malacologie du Muséum d’Histoire
Naturelle, a rapporté 24 flacons contenant du plankton. Les récoltes
ont été faites dans les lagons seulement, des îles Takapoto, Takaroa,
Takume, Hikueru, et vont du 30 mai au 17 juin ; du 1er septembre
au 20 octobre. Toutes les pêches ont été réalisées par traction hori¬
zontale de 15 minutes, d’un filet en soie à bluter, maille n° 120 (140 à
160 (a.), et lesté par des plombs de sonde. Nous donnerons des détails
complémentaires spéciaux à propos des diverses séries, lorsque nous
les analyserons.
Tout ce matériel m’a été confié par M. Ranson, pour la détermi¬
nation précise des Copépodes qu’il contenait. J’ai cru bon et utile
d’ajouter quelques renseignements superficiels sur les autres groupes
d’animaux pélagiques rencontrés. Malheureusement, la conservation
de ce plankton est loin d’être parfaite ; et il est en assez mauvais
état. Beaucoup d’organismes mous sont macérés et indéterminables.
Il se peut même que certains aient disparu sans laisser de traces.
Voici les résultats de l’examen de ce matériel.
TAKAPOTO
Deux pêches le 20 octobre 1952, l’une à l’extrémité S. W. et l’autre
à l’extrémité N. E. du lagon. Entre 10 et 12 heures. Profondeur
10-12 mètres. Traction du filet horizontale pendant 15 minutes.
Densité de l’eau = 1030.
Analyse des pêches.
Les deux récoltes présentent entre elles des différences surtout
quantitatives ; mais qui sont intéressantes. En effet, elles montrent
que les animaux se concentrent en certains points, se raréfient en
d’autres ; sans doute sous l’influence des courants et de l’éclairement.
Copépodes.
Undinula vulgaris. Les Ç avec des spermatophores aux 2 stations.
Cette forme est surabondante dans une récolte ; rare dans l’autre.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 5, 1953.
457 —
Paracalanus parvus.
Calanopia minor assez commune à une station, absente à l’autre^
Acartia Ransoni, n. sp. AC aux 2 endroits, les Ç avec spermato-
phores.
Corycaeus ( Onychocorycaus ) latus.
Ostracodes : assez rares, mais présents.
Larves de Crustacés.
Elles sont abondantes et variées surtout à une des stations. On a
pu reconnaître de rares Nauplii et mégalopes de Crabes ; des Elapho-
caris de Sergestides ; des larves de Stomatopodes ; de Galathéides
Luciferinae ; Mastigopus.
Chétognathes.
Sagitta inflata (forme à ovaires longs) ; S. neglecta.
Hydroméduse abondante ; les Péridiniens sont représentés unique¬
ment par un Ceratium à grandes cornes, qui est commun.
Divers alevins de Poissons.
TAKAROA
Une seule récolte du 19 octobre 1952 ; faite au N. E. du lagon
par 10-12 mètres de fond ; traction horizontale de 15 mètres.
Analyse.
Copépodes.
Undinula vulgaris, commune, la $ avec spermatophores.
Paracalanus parvus.
Labidocera acutijrons C : L. bataviae, AR.
Acartia Ransoni, TTC.
Oithona nana TTC.
Corycaeus ( Onychocorycaus ) latus, AC.
Ostracodes très abondants, avec Conchoecia daphnoides.
Sagitta inflata (forme à ovaires longs) ; S. neglecta.
Larves de Crustacés : Mégalopes, Mysis ; zoés de Porcellanes, etc-
Larves de Lamellibranches, TTC.
Hydroméduses ; Alevins.
TAKUME
5 récoltes ont été effectuées. 2 le 30 juin ; 2 le 1er juillet 1952 ; 1 le
13 octobre. Pour les 4 premières, on a traîné le fdet horizontalement
— 458 —
pendant 15' ; vers 10 heures du matin, à 10-12 mètres de profondeur.
La température de l’eau était de 24° en surface ; 26° à 26 m. 50 de
profondeur ; celle de l’air était de 23° la nuit, 28° le jour ; le vent
S. W.-W. Densité = 1025.
Analyse.
Les 4 pêches de juin-juillet sont analysées ensemble ; celled’octobre
examinée à part.
Copépodes.
Undinula vulgaris est devenu rare et représenté uniquement par
des formes jeunes. — Paracalanus parvus est extraordinairement
abondant ; Acartia Ransoni TTTC.
Oithona nana AC.
Labidocera Bataviae, quelques exemplaires Ç et (J, dans une seule
pêche.
Très rares Amphipodes dans 2 récoltes. Un Ostracode.
Larves de Décapodes communes et variées.
Sagittas surabondantes ; mais en très mauvais état ; on reconnaît
cependant les 2 espèces déjà signalées : S. inflata et S. neglecta.
Larves de Lamellibranches et de Gastropodes communes.
Un exemplaire d’Atlanta indéterminable.
Appendiculaires nombreux, mais en très mauvais état.
Alevins divers.
TAKUME
Récolte du 13 octobre 1952.
Elle diffère des précédentes par la grande abondance d’ Undinula
vulgaris, en pleine reproduction ; les Ç ayant de nombreux sperma-
tophores ; le grand nombre d’Oithona nana ; la petite quantité de
Paracalanus parvus ; Acartia Ransoni est très commune.
Les larves de Décapodes sont fréquentes et variées. Celles de
Lamellibranches sont en énorme quantité ; suivies de près par celles
de Gastropodes.
Les deux Sagittas sont communes. Les Appendiculaires, mécon¬
naissables, sont présents.
Une petite Méduse rouge est abondante.
Enfin, on trouve des alevins variés.
On peut dire que dans cet échantillon de plankton, récolté vers
16 heures, toujours à 10-12 mètres, dans la portion N. E. du lagon ;
on retrouve la même faune que dans les récoltes précédentes. Mais
les diverses formes ne sont pas au même point de leur cycle évolutif.
459 -
HIKUERU
15 pêches ont été effectuées dans cette île ; 13 vont du 30 mai au
17 juin 1952 ; les 2 autres sont l’une du 1er septembre, la 2e du
4 octobre.
Pour la lre série, la température de l’eau, en surface comme en pro¬
fondeur, fut de 28°, identique à celle de l’atmosphère ; la densité,
constante, s’est maintenue à 1.025. Les coups de filet, toujours de
même durée 15', ont été effectués en différents endroits du lagon, et
à des profondeurs variant de 1 à 15 m. ; le plus souvent à 10-12 m.,
entre 9 et 15 heures ; en général, vers 10 heures.
Analyse des pêches.
Copépodes.
Undinula vulgaris ; commun, à tous les stades ; les Ç avec des
spermatophores.
Paracalanus parlas parfois surabondant, adultes et jeunes.
Labidocera acutifrons ; L. balaviae dans un assez grand nombre de
récoltes.
Calanopia minor assez fréquente également.
Oithona nanti, constante ; mais en faible quantité.
Acartia Ransoni AR, sauf dans une pêche du 31 mai, où elle fut '
surabondante.
Ostracodes communs le 31 mai ; très communs le 3 juin ; pré¬
sents le 16.
Un Microniscus (larve épicaridienne) le 3 juin.
Amphipodes parfois assez communs.
Larves de Décapodes communes et assez variées.
1 Nématode dans une pêche (N° 2) du 30 mai.
Les 2 Sagittas ; mais S. inflata surabondante.
Larves de Mollusques (Gastropodes et Bivalves) très communes
et variées.
Hétéropodes représentés par des Atlanta assez fréquentes ; mais
en très mauvais état.
Les Ptéropodes sont parfois très communs, presque toujours
présents. Ce sont des Thécosomes, surtout Creseis, Clio etc. mais
leurs coquilles sont le plus souvent brisées ; des Gymnosomes très
■contractés avec Pneumoderma et autres indéterminables.
Les Appendiculaires sont surabondants et toujours très altérés.
On trouve quelques œufs de poissons dans une récolte du 3 juin
(N° 12) ; mais toujours des alevins, parfois assez nombreux, sont
présents.
— 460
La 2e série est représentée par un flacon du 1er septembre, dont
voici l’analyse ; et par un flacon du 4 octobre.
Copépodes.
Undinula vulgaris ; C, les Ç avec spermatophores.
Labidocera acutifrons. R.
Acartia Ransoni. TTC.
Oithona nana. TTC.
Larves de Crustacés : Mysis, Mégalopes. R.
Larves de Gastropodes et Lamellibranches. C.
Les 2 Sagittas, dont une inflata avec une larve d ' Hémiuride dans sa
cavité générale. C.
Annélides AC.
Ptéropodes Gymnosomes AC. Pneumoderma?
Atlanta présente.
Méduses d’Hydraires.
Appendiculaires.
Alevins variés.
Hikueru.
Récolte du 4 octobre 1952. Centre du lagon.
Analyse.
Copépodes.
Undinula vulgaris TC.
Labidocera acutifrons (8 exemplaires $ et <J) ; L. bataviae (1 Ç).
Acartia Ransoni, TR.
Paracalanus parvus, TR.
Sagitta inflata, TTC ; S. neglecta, AC.
Ptéropodes ; Creseis TC.
Héteropodes. Atlanta C.
Appendiculaires C.
Larves de Décapodes TC. ; de Stomatopodes.
Larves de Gastropodes et de Lamellibranches TC.
Alevins nombreux et variés.
Ce matériel est en bon état de conservation.
Remarques générales sur ce plankton.
L’étude de ce matériel nous conduit, dans diverses directions, à
des faits d’intérêt certain.
— 461 —
Tout d’abord, du point de vue des Copépodes, elle nous montre
que l’intérieur des lagons constitue un milieu plutôt défavorable.
Le nombre des espèces que l’on y rencontre est très petit, (7 en tout).
Ce n’est pas la salinité qui joue le rôle limitant essentiel ; car un
grand nombre de Copépodes pélagiques sont capables de supporter
de très fortes variations de salinité sans en pâtir. Les 2 facteurs
nocifs me paraissent être la température et la lumière. Toutes deux,
au-dessus d’une certaine valeur, font enfoncer les animaux, jusqu’à
rencontre d’une couche d’eau fraîche et sombre. Dans le lagon, très
peu profond, les eaux paraissent homogènes et violemment éclairées ;
la migration verticale est forcément limitée.
Un autre fait incontestable, c’est la pullulation des individus
qui sont souvent en nombre innombrable, faisant contraste avec la
pénurie spécifique. Ce phénomène est bien connu ; et résulte de
l’absence de concurrence vitale entre les espèces. Chaque type bien
adapté au milieu, rencontre en quelque sorte une « place vide » ou à
peu près, et s’y multiplie sans obstacle.
Une autre constatation est la suivante. Les Copépodes se réunissent
en amas localisés en des endroits spéciaux,, à caractères particuliers.
Le lagon peut être moucheté d’essaims plus ou moins denses, séparés
par des espaces beaucoup plus pauvres. Ce fait apparaît à plusieurs
reprises, lorsque des récoltes furent faites le même jour, presqu’à
la même heure, dans des régions différentes d’un même lagon. La
composition qualitative du plankton est la même dans les divers
coups de filet ; mais il y a des variations quantitatives considérables ;
qui portent souvent sur une ou deux espèces seulement.
Un autre fait très frappant, c’est l’étonnante monotonie de ce
plankton, sa pauvreté en types zoologiques. Or la faune marine
tropicale, et singulièrement celle des récifs de coraux, passe pour être
d’une richesse et d’une variété inouies. A part celles des Crustacés,
des Gastropodes et des Lamellibranches, on ne trouve pour ainsi dire
pas de larves. Les autres ont-elles disparu par suite de la mauvaise
conservation des récoltes ; ou bien celles-ci ont-elles été faites en
dehors des périodes de reproduction de la plupart des formes ? Pour
M. Hanson, c’est cette dernière hypothèse qu’il faut surtout retenir.
Les animaux des Tuamotu se reproduisent presque tous pendant
l’été austral ; c’est-à-dire de décembre à mars. Aucun des flacons
analysés ne correspond à ces dates, par suite de l’absence du
pêcheur.
Il faut noter aussi l’absence presque totale dans ce matériel, des
Diatomées, Péridiniens, Radiolaires et autres Protistes.
D’une manière générale, le plankton des récifs coralliens est assez
mal connu. Pour autant que je sache, il n’a guère été recueilli de
façon continue et systématique dans une région déterminée. Il faut
faire exception pour le matériel de la « Great Barrier reef Expédition
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 5, 1953.
29
— 462
1928-1929 » dont les Gopépodes ont été étudiés par G. P. Farran
(Yol. V, N° 3, 1936).
L’auteur disposa d’un beaucoup plus grand nombre d’échantillons
prélevés soit entre le récif et la côte, soit en mer ouverte et en surface,
soit à grande profondeur en dehors des coraux. Dans la région
côtière, il trouve soit en dehors, soit en dedans du récif, 47 espèces
de Gopépodes, dont très peu (3) correspondent à celles que nous avons
rencontrées.
Il semble que la faune pélagique des lagons des Tuamotu, pour ce
que nous en savons, soit nettement individualisée ; différente de
celle de l’Océan Indien et de la mer de Corail ; ayant ses espèces
propres ( Acartia Ransoni) ; des variétés locales (Paracalanus parvus )
et des éléments indo-malais (Labidocera bataviae, Onychocorycaeus
latus ) .
Il serait très souhaitable d’en obtenir des échantillons beaucoup
plus abondants, échelonnés sur toute l’année, comprenant aussi de
nombreuses pêches nocturnes.
Laboratoire de Biologie générale, Faculté des Sciences d'Alger,
— 463 —
Acariens Phytoptipalpidae parasites des Orchidées,
Cactées et plantes grasses cultivées en serres.
I. — Tenuipalpus orchidarum Parfitt
Par Marc André.
Les Acariens composant la famille des Phytoptipalpidae sont
tous phytophages et se rencontrent aussi bien sur les plantes sau¬
vages que cultivées. La plupart des formes connues ne semblent pas
provoquer de dommages importants sur les végétaux parasités mais,
cependant, quelques espèces se sont révélées particulièrement nui¬
sibles : Brevipalpus australis (Tucker) cause de sérieux dommages
dans les plantations de Thé à Ceylan, B. pseudocuneatus (Blan¬
chard) est vecteur d’un virus attaquant les Citrüs en Argentine,
B. papayensis Baker provoque de grosses pertes dans les plantations
de Papayers aux Hawaï, etc...
Récemment nous avons reçu, d’un établissemènt horticole des
Basses-Pyrénées, un certain nombre de Cactées et une Euphorbe
sévèrement parasitées par des Phytoptipalpides 1. Tous les
exemplaires de la collection, comprenant 3000 plantes, furent
attaqués ; certains sujets portant chacun plusieurs milliers d’ Aca¬
riens. L’étude des parasites nous a permis de reconnaître qu’ils
appartiennent à deux formes différentes : Tenuipalpus orchidarum
Parfitt var. crassum n. var. et Brevipalpus cactorum Oudemans 1929.
Dans ce travail nous étudierons les deux espèces en question,
avec la nouvelle variété, et nous signalerons en outre le Brevipalpus
confusus Baker qui se rencontre, également dans les serres, sur les
Orchidées et semble très voisin du B. cactorum Oud. Ces trois formes
d’Acariens peuvent être appelées à se trouver simultanément sur les
mêmes végétaux, la description et les figures que nous publions ici
permettront de les distinguer aisément.
Famille des Phytoptipalpidae Ewing 1922.
La famille des Phytoptipalpidae, créée par Ewing en 1922, com¬
prend les genres Trichadenus Rond. 1870, Tenuipalpus Donn. 1875,
Brevipalpus Donn. 1875, Phytoptipalpus Trâg. 1904, Pseudoleptus
Bruyant 1911 (= Trichadenus Oud. 1938, non Rond. 1870), Raoiella
1. Nous devons à l’obligeance de M. P. Saint-Pie la communication des Cactées
parasitées qui nous ont permis l’étude de ces Acariens.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 5, 1953.
— 464 —
Hirst 1924, Phyllotetranychus Sayed 1938, Dolichotetranychus
Sayed 1938, Tegopalpus Woni. 1940, Pentamerismus Mc Gregor 1949,
Larvacarus Baker et Prit. 1952 et Aegyptobia Sayed...
En 1938 Sayed proposait la sous-famille des Pseudotetranychinae
pour les genres Tenuipalpus, Raoiella, Phyllotetranychus et Dolicho¬
tetranychus. Ultérieurement Baker (1945) classe Trichadenus, Breoi-
palpus, Tenuipalpus, Raoiella, Tegopalpus et Phyllotetranychus
dans la famille des Trichadenidae, spécifiant qu’elle comprend les
Pseudotetranychinae de Sayed.
Alors que Oudemans (1938) mettait en synonymie Pseudoleptus
et Trichadenus, Baker (1949), d’accord avec Sayed (1942) maintient
ces deux genres distincts et Mc Gregor (1949) en conclut que, puis¬
que Pseudoleptus doit être rétabli, le terme de Pseudoleptidae Oude¬
mans (1928), déjà adopté pour ce groupe d’ Acariens, doit être à
nouveau utilisé.
Plus tard Baker et Pritchard (1952) adoptent, avec raison, le
terme de Phytoptipalpidae et la synonymie de la famille pourrait
donc s’exprimer ainsi : Phytoptipalpidae Ewing 1922 = Pseudolep¬
tidae Oudemans 1928 = Trichadenidae Oudemans 1938 = Tenui-
palpidae Sayed 1950.
Genre Tenuipalpus Donnadieu 1875.
Le genre Tenuipalpus a été créé par Donnadieu (1875) pour trois
espèces nouvelles (palmatus, spinosus et glaber) ; l’auteur n’ayant
pas précisé quel était le type de son genre, c’est la première espèce
citée dans la publication, c’est-à-dire palmatus qui, en application
des règles de la nomenclature, fut ensuite prise comme type.
Les espèces appartenant à ce genre présentent un aspect tout à fait
caractéristique déterminé par la largeur du propodosoma alors que l’hys-
térosoma est rétréci. La chitine est ornée de stries plus ou moins régulières
et non de réticulations. Les plaques ventrales de l’hystérosoma ne sont
pas unies comme chez les Brevipalpus et les poils marginaux de l’idiosoma
sont généralement grands et lancéolés. Il y a trois à quatre paires de poils
marginaux postérieurs et une paire de longues soies flagelliformes posté¬
rieures. Le palpe est formé de trois articles dont l’avant dernier est muni
d’un poil semi-plumeux et le dernier d’un ou deux poils simples. Il y a une
paire de poils rostraux ventraux semi-plumeux. Le corps est aplati dorso-
ventralement.
Tenuipalpus orchidarum Parfitt 1859.
1859. Acarus orchidarum Ed. Parfitt, An Acarus injurious to Orchids, The Zoologist,
XVII, p. 6461.
Corps ovaloïde, aplati dorso-ventralement, de couleur rouge variant
du sombre au clair selon l’âge de l’individu et sans doute aussi la quantité
de nourriture ingérée.
— 465 —
Femelle : longueur 280 [x, largeur 200 p.
Une paire d’yeux de chaque côté de la partie antéro-latérale du propo-
dosoma. L’hystérosoma se différencie du propodosoma par une forte
constriction et une ligne transversale nettement indiquée. Le propodosoma
se prolonge antérieurement en deux processus triangulaires hyalins qui
recouvrent la partie postérieure du capitulum. Des bords latéro-dorsaux
du propodosoma naissent des stries transversales qui s’estompent rapide¬
ment et on remarque sur le reste du corps un certain nombre de stries sub¬
latérales disposées assez irrégulièrement.
Tenuipalpus orchidarum Parf. (d’après Geijskes, 1939) $. — A, face dorsale ; B, face
ventrale ; C, gnathosoma face dorsale ; D, Id., face ventrale ; E, lentilles oculaires ;
F, organe excréteur de l’hystérosoma. o . — ■ A, face dorsale ; B, face ventrale ;
C, gnathosoma face dorsale ; D, ductus ejaculatorius ; E, pénis ; F, stigmates.
Le propodosoma porte trois paires de soies dont les latérales, barbulées,
sont les plus développées. Sur l’hystérosoma trois paires sub-médianes peu
développées et six paires sur les bords latéraux et postérieur, ces dernières
réparties dans l’ordre suivant : deux paires sur les bords antéro-latéraux,
deux paires sur les bords postéro-latéraux, une paire tout à fait postérieure
et enfin une paire de longues soies flagelliformes également postérieures.
A la face ventrale la chitine ne présente pas de structure particulière.
Chacune des coxae des pattes I et II porte deux soies alors que les coxae III
et les coxae IV n’en présentent qu’une. On observe, en outre, sur le propo¬
dosoma, six soies dont quatre longues flagelliformes et deux très courtes.
Sur l’hystérosoma on distingue, à la hauteur des coxae IV, trois paires de
longues soies flagelliformes et postérieuremenir à celles-ci, une autre paire.
Immédiatement en avant de l’orifice génital s’insère une paire de courtes
soies. La vulve est en forme de fente allongée et est bordée de chaque côté
par deux petites soies.
Le palpe est formé de quatre articles dont le proximal est très petit
— 466 —
et le distal court et cylindrique. Le second article est long et strié trans¬
versalement tandis que le pénultième est petit et arrondi.
Mâle : A peine plus petit que la femelle, sa longueur est de 274 p et sa
largeur de 144 p. L’opisthosoma est très rétréci et de forme sub-cylindrique.
Ventralement, comme chez la femelle, un sillon nettement marqué séparé
le protérosoma de l’hystérosoma ; cette ligne est également située immé¬
diatement en avant des coxae III. A la hauteur des coxae IV on remarque
trois paires de longues soies flagelliformes et, postérieurement à celles-ci,
une autre paire. De chaque côté de l’orifice génital s’insèrent deux courtes
soies. Ductus ejaculatorius long et évasé antérieurement.
Chez la femelle, comme chez le mâle, les pattes sont courtes et trapues ;
celles de la quatrième paire ne dépassent pas l’extrémité postérieure du
corps.
Cette espèce a été signalée pour la première fois en 1859 par
Ed. Parfitt qui la rend responsable d’une maladie « Orchid disease »
sévissant depuis plusieurs années sur les Orchidées cultivées dans
les serres de Saint-Leonards (Sussex). A. C. Oudemans, en 1929,
désigne sous le nom de Brevipalpus pereger Donn., des exemplaires
de cette même espèce recueillis, en avril 1927, sur les feuilles d’une
Orchidée ( Phalaenopsis spec.) provenant de Djatiwangi (Cheribon,
Java), conservée dans les serres de Rotterdam. Selon ces auteurs les
dommages causés aux Orchidées sont assez importants car les
feuilles attaquées meurent et la maladie peut compromettre grave¬
ment l’existence de la plante.
Tenuipalpus orchidarum Parfitt.
var. crassum n. var.
Cette nouvelle variété est plus petite que l’espèce type ; la femelle
(Fig. 1 et 2) a une longueur moyenne de 260 p sur une largeur de 200 p
et chez le mâle (Fig. 3 et 4) moins grand, la taille ne dépasse pas 220 p
sur une largeur de 140 p. Les caractères .les plus évidents, permettant de
distinguer les deux formes, résident dans le nombre de soies qui s’insèrent
sur les bords postéro-latéraux de l’hystérosoma et celles qui se trouvent,
à la face ventrale, entre les coxae IV.
Chez T. orchidarum on remarque, dans l’espace marginal compris entre
les longues soies flagelliformes postérieures et les pattes IV, trois soies de
chaque côté de l’opisthosoma alors que dans la variété crassum le nombre
de ces soies se réduit à deux ; d’autre part, sur la face ventrale, à la hauteur
des coxae IV, s’insère un groupe de six longues soies flagelliformes dis¬
posées en une ligne transversale alors que dans l’espèce type ces mêmes
soies sont au nombre de quatre.
Les échantillons que nous avons étudiés ont été recueillis par
nous mêmes en février 1953 sur une Euphorbe ( Euphorbia echinus )
provenant des serres d’un établissement horticole des Basses-Pyré-
— 467
nées (France). Cette Euphorbe, d’une taille de 30 cm. présentait,
depuis le collet jusqu’à une hauteur de 8 cm., une teinte uniformé-
Tenuipalpus orchidarum Parfitt, var. crassum M. André. Fig. 1, femelle (face dorsale) ;
fig. 2, id. (face ventrale) ; fig. 3, mâle (face ventrale) ; fig. 4, id. (face dorsale).
ment grise provoquée par une altération des tissus épidermiques dûe
aux multiples piqûres des Acariens ; au-dessus de cette zone, sur une
hauteur de 3 à 4 centimètres, la plante offrait des plages vertes
468 —
limitées par des bandes de tissu malade. Désirant savoir si le para¬
site pouvait se répandre sur des Cactées cultivées dans les mêmes
serres nous avons déposé un certain nombre (30 à 40) d’ Acariens sur
chacune des espèces suivantes : Lobivia sanguiniflora, Echinocereus
pentalophus, Echinopsis rhodotricha, Coryphanta andrea, Opuntia
gosseliniana, Cereus peruvianus. Les parasites se sont parfaitement
adaptés et multipliés sur ces nouveaux hôtes qui, deux à trois
semaines plus tard, présentaient à leur tour des taches de nécrose
très caractéristiques dues à l’action des Acariens.
Les Euphorbes et Cactées que nous avons observées survivent aux
attaques de ces parasites mais leur aspect grisâtre leur fait perdre
toute valeur commerciale.
(à suivre).
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 469
Observations sur les Oribates (27e série)
Par F. Grandjean.
I. — Ophidiotrichus nov. nom. pour Tectoribates auct.
Quand il a créé le sous-genre Tectoribates aux dépens du genre
Sphaerozetes, en 1910, Berlese n’y a mis qu’une espèce, appelée
Sphaerozetes (Tectoribates) proximus n. sp. (3, p. 264). Aujourd’hui
Tectoribates est un genre et ce genre ne peut avoir pour type, selon
les Règles, que l’espèce proximus. Aucun problème ne serait posé si
proximus était un Oribate connu.
Il ne l’est malheureusement pas car Berlese a oublié de le décrire
et son type n’a pas été conservé 1. Nous savons seulement que proxi¬
mus a été trouvé dans plusieurs localités d’Italie, notamment
aux environs de Gênes et de Rome, qu’il habite les mousses, que sa
couleur est châtain foncé, que sa taille est 350 X 240 p,, et qu’il a
le même faciès que les Sphaerozetes liowardi et tectus.
Donc le genre Tectoribates, au sens légal, est valide, mais n’est
pas utilisable car son espèce type est insuffisamment connue.
Le genre Tectoribates a une deuxième définition, non valide au
point de vue des Règles, mais utilisable. Plusieurs auteurs, Sellnick,
en premier lieu, je crois (6, p. ix 10, 1928), lui ont donné pour type
YOribata tecta de Michael. J’ai toujours employé le mot Tectori¬
bates dans ce deuxième sens.
Pouvons-noüs, malgré les Règles, accepter le changement de type
et supprimer le sens légal ? Et, si nous acceptons le changement,
à quelles conséquences nous exposons-nous ? Ces questions sont
importantes et méritent une discussion. Pour faciliter celle-ci
appelons Tectoribates I le genre qui a proximus pour type et Tecto¬
ribates II celui qui a le tecta de Michael pour type.
Les arguments dont on dispose en faveur de Tectoribates II, ou
dont on croit disposer, sont les suivants :
1. L’espèce tecta est citée dans la « description » de proximus.
Puisque Berlese n’a désigné aucun type à Tectoribates un auteur
subséquent peut choisir tecta po'ur type.
2. Tectoribates est un mot qui semble formé par tautonymie à
partir de l’espèce tecta de sorte qu’il est difficile de croire que Berlese
1. J’ai demandé le type à Florence. Il m’a été répondu qu’il n’y avait pas de Sphaero¬
zetes proximus dans la collection Bebi.ese (lettre de M. le Prof. Melis en date du.
18 octobre 1947).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 5, 1953.
— 470 —
a construit ce mot sans penser à inclure tecta dans le genre Tectori-
bates.
3. Tectoribates II est très généralement employé dans la Nomen¬
clature actuelle. Tectoribates 1 ne l’est pas et ne le sera jamais.
Examinons ces 3 arguments.
Je considère le premier comme ne valant rien, car le texte de
Berlese, très court, est formel. Les espèces howardi et tectus ne sont
pas citées pour appartenir au sous-genre Tectoribates. Elles sont
citées seulement pour leur faciès. Or on ne peut soutenir que deux
espèces de même faciès appartiennent au même sous-genre ou au
même genre. Elles peuvent différer énormément.
Avec le deuxième argument on suppose que Berlese, en 1910,
a omis de s’expliquer sur l’origine du mot Tectoribates, ou bien a cru
qu’il avait créé le sous-genre Tectoribates dans un travail antérieur
(il ne dit pas, en effet, que Tectoribates est un nouveau sous-genre).
Rien ne s’oppose à ce qu’on admette un oubli de Berlese mais on
est dans le domaine des hypothèses. Alors, pourquoi n’en pas faire
une autre, aussi probable à mon avis, en traduisant Tectoribates
par « Oribate à tectum » ? Le tectum serait le large surplomb des
lamelles. Ce n’est pas seulement chez tecta qu’on trouve un tectum
de cette sorte.
Le troisième argument fait intervenir la commodité, le souci de
ne changer rien, si cela est possible, à la Nomenclature. Son principe
est excellent, mais que donne-t-il ici ?
Remarquons d’abord que le mot Tectoribates, dans les travaux des
auteurs, n’a pas toujours le sens IL Jacot, en 1929, dit que proximus
est le type de Tectoribates (5, p. 422). Willmann, en 1931, repré¬
sente et décrit une espèce de Tectoribates II et il l’attribue au genre
Joelia (7, p. 179). Dans le même ouvrage, il représente et décrit,
sous le nom générique Tectoribates, une espèce qui n’est sûrement
pas un Tectoribates II (7, p. 181). On est loin de l’accord unanime
qu’il faudrait avoir obtenu pour décider contre les Règles.
D’autre part, et cela est encore plus important, proximus ne
semble pas être un Oribate voisin du tecta de Michael.
Considérons d’abord les tailles. Proximus est bien plus grand
(350 p.) qu’aucune des espèces du genre Tectoribates II. Celles-ci,
d’après les mesures que j’ai faites à l’occasion du présent travail,
ont des longueurs comprises entre 210 et 275 p. Les Tectoribates II
que j’ai récoltés en Italie ne sont pas plus grands que ceux de France.
Ils sont même un peu plus petits.
Considérons ensuite les formes. Proximus a le même faciès que les
espèces appelées S. howardi et S. tectus par Berlese. Or Sphaero-
zetes howardi, d’après sa description, a des lamelles larges, très
voisines de celles d’O. Nicoleti (2, p. 4). Il est comparé à Achipteria.
Je pense que c’est un Achipteriidé à ptéromorphes non échancrés,
— 471 —
peut-être une espèce d’ Anachipteria. Quant au Sphaerozetes tectus
de 1910, est-ce bien le tecta de Michael ? Berlese le croyait, mais ce
n’est pas sûr.
Berlese n’a pas décrit d’Oribate sous le nom de tecta ou de tectus.
Aucune mention d’un Tectoribates II ne se trouve dans VA. M. S.,
bien que deux espèces de ce genre existent en Italie, et y soient
communes. Je n’ai même trouvé, dans toute l’œuvre de Berlese,
que 2 citations de tecta qui ne soient pas purement énumératives.
L’une est celle de 1910, celle dont nous parlons en ce moment.
L’autre, de 1908, est relative à une espèce appelée Sphaerozetes
latitectus. Cette espèce, comme howardi, a des lamelles semblables
à celles d 'A. Nicoleti (2, p. 5). Elle semble appartenir aussi au genre
Anachipteria. Berlese dit que S. tectus a le même faciès que latitectus.
Donc, dans les deux cas où il cite un Oribate, pour le faciès, sous le
nom de tectus, il compare cet animal à un Achipteriidé. Mais le tecta
de Michael est un Oribatellidé et les Oribatellidés diffèrent consi¬
dérablement des Achipteriidés.
Inversement, dans la seule description d’un Tectoribates II par
Berlese, celle d ’Oribates connexus en 1904 (1, p. 28), il n’est fait
aucune allusion à tecta.
Si le Sphaerozetes tectus de 1910 n’est pas le tecta de Michael,
s’il a des lamelles d’ Achipteria, avoir le faciès d’hotvardi et de tectus
veut dire avoir des lamelles d' Achipteria. Alors proximus est plus
probablement un Achipteriidé qu’un Oribatellidé et les deux genres
Tectoribates I et Tectoribates II n’appartiennent pas à la même
famille.
Ce n’est, bien entendu, qu’une conjecture, car il est possible que
Berlese n’ait pas vu beaucoup de différence entre des lamelles du
type Tectoribates II et des lamelles du type Achipteria 1, mais c’est
une conjecture sérieuse, et elle est étayée par un fait, qui est l’exis¬
tence, dans la faune européenne, d’une espèce non décrite, ou
insuffisamment décrite, qui a la taille de proximus et qui a des
lamelles ressemblant davantage à celles d’un Achipteria qu’à celles
d’un Tectoribates II. Je n’ai pas eu jusqu’ici le temps d’étudier cette
espèce. Je compte m’en occuper prochainement.
En résumé le genre Tectoribates II n’est pas valide au point de
vue des Règles et il n’a pas fait sur lui l’accord unanime des auteurs.
Le genre Tectoribates I, seul conforme aux Règles, sera peut-être
un jour défini car il n’est pas impossible que l’on retrouve proximus.
Ce que nous savons actuellement de ce genre est peu de chose, mais
suffit à nous donner le droit de penser qu’il diffère beaucoup du
genre Tectoribates II. Employer plus longtemps au sens II, dans ces
conditions, le mot Tectoribates, nous fait courir inutilement un grand
1. On lit en effet, dans la description de latitectus, que cet Oribate a le faciès de tectus
ou de connexus.
— 472 —
risque, celui d’être contraints, plus tard, d’appeler TectoribaUs
des Acariens très différents de ceux qui portaient auparavant ce
nom. Le dommage ne diminuerait pas avec le temps. D’une manière
générale, enfin, je crois qu’il vaut mieux, quand un genre est insuffi¬
samment défini, le garder tel quel avec son imprécision, en attendant
des observations nouvelles, et ne pas chercher à lui trouver un sens
aux dépens des Règles.
Pour remplacer Tectoribates II je propose le vocable Ophidio-
trichus (ooiotov, Tp'.yô;, allusion aux poils da serpentiformes des
nymphes) et je choisis pour type du genre Ophidiotrichus VOribates
connexus de Berlese 1904 (1, p. 28, fig. 49). Autres espèces décrites
(différentes ou non de connexus) : tecta Michael et borussicus
Sellnick.
Je préfère connexus à tecta, pour type, parce que l’espèce de
Michael est dessinée tridactyle. Je préfère connexus à borussicus
parce que j’ai des exemplaires de connexus trouvés en Toscane
(Vallombrosa, la Verna) comme ceux de Berlese (Florence) et
accompagnés de nymphes et de larves. Ces exemplaires sont con¬
formes au dessin et à la description de Berlese, sauf en ce qui con¬
cerne les poils gastronotiques. Berlese n’a pas représenté ces poils,
mais cela ne pose aucun problème car les Ophidiotrichus ont tous
des poils gastronotiques disposés pareillement et sensiblement de
mêmes longueurs.
II. — Sur la manière de porter les scalps exuviaux,
aux stases nymphales, dans les genres Ophidiotrichus et Oribatella.
Ophidiotrichus. — Les nymphes de ce genre, portent sur leur
dos, en guise de baldaquin, ou de dais, soutenus et maintenus à
bonne distance les uns des autres par des poils, les scalps des stases
précédentes. Le dais d’une protonymphe est simple. Celui d’une
deutonymphe est à 2 étages. Celui d’une tritonymphe a 3 étages.
Jusqu’au présent travail j’ai cru que les tentures de ces dais, les
scalps de déhiscence, n’étaient retenus que par leurs contacts, sans
adhérence particulière, avec des poils latéraux et dorsaux de l’hys-
terosoma, comme des feuilles mortes dans des ronces, car ces poils
sont très grands, courbés et relevés, embrassants, barbelés. En
réalité les seuls poils qui jouent ce rôle sont ceux des paires dp et c2.
Le rôle principal est joué par les poils da, qui sont lisses, fortement
différenciés, serpentiformes, et qui adhèrent aux scalps.
Aux 3 stases nymphales les poils da sont pareils. Les figures 1 A,
1 B, 1 C et 1 D montrent ceux de la tritonymphe. On a enlevé le
baldaquin à 3 étages pour les voir directement.
Sur toute la surface du plateau horizontal où ils se contournent,
— 473 —
les poils da d’une nymphe adhèrent au scalp qui les surmonte. Ils se
sont soudés au scalp au cours de la mue, mais très faiblement, car
lorsqu’on enlève un scalp les poils da sous-jacents ne sont jamais
arrachés, ni même cassés. La spécialisation des poils da est cependant
considérable. Elle est plus accusée à l’extrémité distale, qui est
aplatie et un peu difforme.
Fig. 1. — Ophidiotrichus connexus (Berl.). Exemplaire de Vallombrosa (Toscane). —
A (X 300), tritonymphe nue, dorsale. — B (X 300), son hysterosoma, orienté
latéralement. — C (X 1440), son poil serpentiforme da droit, plus grossi, vu dans la
même orientation que sur la figure A. — D (X 1440), id., extrémité du poil da
gauche.
Au niveau larvaire de l’ontogenèse les poils da sont normaux.
Ils n’ont aucun scalp à maintenir. Au niveau adulte les poils da
n’existent pas. Ils ont disparu avec les deux autres paires de poils
centrodorsaux (dm et dp) comme chez tous les Oribatellidés.
474 —
Sous un scalp on trouve seulement les poils da et dm. Les poils
dm n’ont rien de particulier. Les poils dp sont à l’extérieur du scalp,
contre lui. Ils sont plus latéraux que chez aucune des nymphes
d’Oribates que j’aie observées jusqu’ici.
Fig. 2. — Oribatella calcaratus (Koch). Exemplaires de Strasbourg. — A (X 250),
dos de l’hysterosoma de la tritonymplie, surmonté par les scalps exuviaux des deux
autres nymphes et de la larve ; les scalps sont réduits «à leurs intersections avec le
plan sagittal et leurs poils les plus voisins de ce plan sont seuls représentés ; ce sont
les poils clt da, dm, dp, hx (et psx pour les nymphes). — B (X 460), région centrale
du scalp de la protonymphe, isolé et vu dorsalement ; da. n2, moulage d’un poil da
de la deutonymphe par la callosité (vue par transparence) du scalp de la proto-
nymphe ; la ligne en traits et points alternants est la trace du plan de symétrie. —
C (X 910), coupe transversale de la callosité moulant le poil da de la deutonymphe ;.
la callosité est hachurée obliquement ; la cuticule du scalp de la protonymphe est
hachurée orthogonalemont.
Oribatella. — Les scalps d 'Oribatella ont le même aspect que
ceux d ' Ophidiotrichus mais ils ne sont pas fixés les uns aux autres,
et au dos de la nymphe qui les porte, de la même façon. On peut
— 475 —
même dire qu’ils le sont de façon inverse, quoique toujours par les-
poils da, et cela est très curieux.
Chez Ophidiotrichus nous avons vu que les poils da sont différen¬
ciés. Les scalps n’ont subi aucune déformation.
Chez Oribatella les poils da ne sont pas du tout différenciés. Les
scalps se sont déformés, coudés, afin que les poils da leur 'soient tan¬
gents dans une partie notable de leur longueur sans être déformés
eux-mêmes. La zone de tangence, de chaque côté, est occupée par
un dépôt chitineux qui est fixé au scalp et qui enrobe le poil.
La figure 2 A fait voir en zl, zl et z2 les fonds des 3 dépressions
transversales qui affectent les scalps et qui n’existaient pas quand
la larve, la proto- et la deutonymphe étaient vivantes. La dépression
zl n’est pas à la même place que les deux autres. Elle passe entre les
paires cx et da de la larve tandis que les dépressions zl et z2 passent
entre les paires da et dm de la proto- et de la deutonymphe.
Les dépôts chitineux qui enrobent les poils da sont particuliers
aux exuvies. Ce sont des callosités qui se sont construites pendant
les mues, aux endroits où l’exuvie d’une pupe était touchée par les
poils da de la stase interne. Naturellement il y a une paire de callo¬
sités par scalp. La figure 2 B montre les callosités du scalp proto-
nymphal. On aurait la même figure avec le scalp de la deutonymphe.
A faible grossissement les callosités se voient bien sur les scalps
des deux nymphes, sous l’aspect de deux taches symétriques, allon¬
gées, obliques, de couleur brunâtre ou jaunâtre, très petites, à
peu près aussi écartées l’une de l’autre que les poils dm. Sur le scalp
de la larve, le plus haut perché, on ne les voit pas toujours car elles
sont moins épaisses et presque incolores. Elles m’ont paru plus
longues et moins larges que celles des nymphes, relativement, mais
leur structure est la même.
Chaque callosité est percée d’un canal dans lequel un poil da est
enfilé, ou plutôt moulé. L’adhérence est faible à la surface du poil
de sorte que, si l’on détache un scalp, les poils da de ses callosités
sortent du dépôt brun sans dommage, avec leurs barbules. Ils
emportent avec eux, quelquefois, une petite partie du dépôt, mais
d’ordinaire la callosité est intacte aussi. On voit facilement son
canal (fig. 2 C) et les parois de celui-ci sont négativement barbelées
(fig. 2 B). Le moulage d’un poil da est parfait.
Les callosités se colorent sélectivement et fortement par le bleu
de Unna. Leurs détails apparaissent mieux après la coloration, ceux
de leur surface en particulier. Celle-ci est déchiquetée très finement,
couverte d’aspérités aiguës, irrégulières.
III. — Au sujet de l’organe huméral des nymphes et des larves.
J’ai signalé récemment (4, p. 268) à propos de Ceratozetes peritus,
un organe huméral en forme de papille, particulier aux stases imma-
— 476 —
turcs de certains Oribates. Les figures IA, 1 B et 2 A du présent
travail montrent cet organe, en oh, chez Ophidiotrichus et Oribatella.
Le même organe, placé au même endroit, ou plus bas, près du
2e acetabulum, existe chez Mycobates, Minunthozetes, Puncto-
ribates, Chamobates, Euzetes, Galumna, Allogalumna. Il semble
général chez les Cératozétidés, Mycobatidés, Chamobatidés, Euzé-
tidés et Galumnidés, c’est-à-dire chez les Oribates supérieurs à
aires poreuses dont les nymphes ont un hysterosoma lisse et incom¬
plètement recouvert, sur le dos et les côtés, par de grands sclérites
à bords définis.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
1. — Berlese (A.). Acari nuovi III ( Redia , t. 2, pp. 10 à 32, 1904).
2. — Id. Elenco di generi e specie nuove di Acari [Redia, t. 5, pp. 1 à 15,
1908).
3. — Id. Lista di nuove specie e nuovi generi di Acari [Redia, t. 6, pp. 242
à 271, 1910).
4. — Grand jean (F.). Observations sur les Oribates, 23e série (Bull.
Mus. Hist. Nat. Paris, 2e série, t. 23, pp. 261 à 268, 1951).
5. — Jacot (A. P.). Généra of pterogasterine Oribatidae ( Trans . Amer.
Micr. Society, t. 48, pp. 416 à 430, 1929).
6. — Sellnick (M.). Hornmilben ( Tierw . Mitteleuropas, III, 4, p. ix-1 à
ix-42, 1928).
TI. — Willmann (C.). Moosmilben (in Dahl, Tierw. Deutsch., 22, V, pp. 79
à 200, 1931).
— 477 —
PAUROPODES DE Corse (suite et fin).
Par Mlle Micheline Leclerc.
27. Allopauropus Milloti Remy.
Basse-Gravona (3). — Solaro : a) (4). — Solenzara : 6) (2) ; d) (3). —
Propriano : a) (12) ; b) (8) ; c) (3). — Sainte-Lucie-de-Porto-Vecchio (6).
— Bonifacio : b) (1). — Gurgazo (1). — En tout 43 ind. : 27 à 9 pp. (9 d,
14 $, 4 sexe ?), 7 1. à 8 pp. (4 d, 1 $, 2 sexe ?), 8 1. à 6 pp., 1 1. à 5 pp.
Le type a été étudié sur un seul spécimen, et l’examen de ces
43 ind. m’a permis de constater des variations.
Individus à 9 pp.
Longueur : 0,39 à 0,59 mm.
Tête : organes temporaux égaux au double de leur écartement
minimum.
Antennes. — Rameaux subégaux, chacun d’eux un peu plus long
que sa largeur maximum (environ 4/3) ; le tergal varie du 1/4
au 1/6 environ de son flagelle Fx ; le flagelle antérieur F2 égal
environ aux 3/7 du flagelle postérieur F 3, lui-même un peu plus
court (5/6 à 6/7) que le flagelle tergal Fx ; chez tous les individus
observés, le pédoncule du globule est beaucoup plus eourt que
la largeur maximum de cet organe, laquelle est à peu près égale
à celle du rameau tergal.
Tronc. — La longueur des poils insérés près du bord postérieur
du 6e tergite varie du 1/4 aux 3/4 de leur écartement. Je n’ai pas
trouvé d’individus dont la 3e trichobothrie soit absolument iden¬
tique à celle du type ; chez ces individus l’axe de cette trichobothrie
n’est pas aussi grêle dans sa partie distale ; la pubescence de cette
partie ne semble ni aussi abondante, ni aussi souple que chez le
type, la boule ovoïde terminale, à pubescence courte, raide, inclinée
vers l’extrémité distala, est toujours présente1.
Pygidium. — Tergum. Le bord postérieur présente toujours un
lobe médian, court, large, arrondi. Les soies tergales identiques à
celles du type ; cependant, 1 ind. à 9 pp. $ de Propriano a des n2
1. La larve à 8 pp. <£ de Solenzara b est un peu différente par sa 3e trichobothrie ;
l’axe, grêle dans sa partie proximale, s’épaissit progressivement, s’évase jusqu’à la
boule terminale qui est moins bien individualisée. Un ind. à 9 pp. $ de Bou Saada a
une 3e trichobothrie analogue à la précédente. Aux 9e pattes locomotrices de ccs 2 ind.,
le poil coxal paraît simple, le poil trochantérien est bifurqué, le poil proximal du taise
est égal aux 2/7 environ de la longueur de cet article comme chez le type.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 5, 1953.
30
478 —
égales aux 4/5 des aq (les a2 sont égales aux 5/8 des ax chez le type).
Les styles, courts, claviformes, inclinés l’un vers l’autre, sont glabres,
sauf chez 1 ind. à 9 pp. $ de la Basse-Gravona où ils sont striés
transversalement.
Sternum. Les soies b2 égales aux a3 du tergum. La plaque anale,
analogue à celle du type, présente cependant quelques diversités.
Sa longueur maximum (c’est-à-dire la longueur de la plaque elle-
même plus les appendices claviformes) peut être égale aux a1 ou
seulement à leurs 3/4. Les bords latéraux de la plaque sont nette¬
ment rectilignes chez les individus à grande plaque anale ; ils
paraissent légèrement convexes, parfois concaves, chez les autres ;
chez tous les individus étudiés, la plaque anale porte, à la base de
ses lobes, une paire de fines tigelles sternales réfringentes.
M. Remy m’a chargée d’examiner les Allopauropus d’Afrique du
Nord qu’il a signalés précédemment (1947, 1952 a et b) sous les
appellations d’A. M illoti, A. cf. M illoti et A. ci. sceptrifer Remy ;
j’estime que ces Allopauropus, sauf ceux d’Azemmour, Colomb-
Réchar et Laghouat, sont des A. M illoti assez variables comme
ceux de Corse, et M. Remy, à qui j’ai soumis les résultats de mes
observations, est également de cet avis.
Les variations concernant leurs antennes et leurs 3e trichobo-
thries sont les mêmes que celles que j’ai observées chez les spécimens
corses. Le tergum présente un lobe médian qui est en général large¬
ment arrondi, mais qui peut aussi être triangulaire, à sommet
mousse (Sali, Tamanrasset). Les soies pygidiales, comme chez les
spécimens corses, sont toujours courtes, mais les styles qui sont
claviformes, inclinés l’un vers l’autre sont plus grands que chez
ceux-ci. Comme chez les individus corses, la plaque anale n’est pas
toujours identique à celle du type ; ses bords, généralement recti¬
lignes et parallèles, sont parfois convexes (Bou Saada, Tadjemout)
ou même légèrement concaves dans leur partie basilaire (Figuig) ;
ses appendices terminaux, claviformes, peuvent être plus longs
que ceux de Corse (leur longueur peut égaler les 3/4 de celle de la
plaque chez des exemplaires de Figuig et de Tizi-Ouzou) ; ses tigelles
sternales sont toujours présentes, sauf peut-être chez les individus
d’Azemmour, Colomb-Béchar et Laghouat où je ne suis pas par¬
venue à les voir. En outre, par ses bords convexes, ses appendices
terminaux, divergents dans leur partie distale seulement, la plaque
anale des spécimens de ces trois dernières localités semble bien
proche d’A. sceptrifer-, les autres mesures faites sur les antennes
et les soies pygidiales de ces individus étant identiques ou intermé¬
diaires entre celles d’A. M illoti et d’A. sceptrifer, il est difficile
pour l’instant de leur accorder une place certaine dans la classi¬
fication, mais l’examen de nouveaux spécimens d’A. sceptrifer pro¬
venant de la station originelle permettrait peut-être de se décider.
— 479 —
28. Allopauropus M illoti cf. var. macroceros Remy.
Basse-Gravona : 1 ind. à 9 pp. $.
Cet individu diffère quelque peu du type décrit, 1 1. à 8 pp. $
d’Algérie (environs de Mansouria), par des caractères concernant
surtout les antennes et les soies pygidiales.
Longueur : 0,42 mm. (type : 0,63 mm.).
Antennes. — Au 4e article, le poil p, égal aux 4/3 du poil tergal r
et plus long (17/15) que le flagelle antérieur F2 du rameau sternal s,
le poil sternal q de ce dernier étant un peu plus long que le poil r.
Le rameau tergal t, environ 2 fois aussi long que large (1 fois 1/3
chez le type), est égal au 1/5 de son flagelle Fx et aux 4/5 du rameau
sternal s (aux 4/7 chez le type) ; le rameau s est égal aux 2/3 de son
flagelle antérieur F2 (aux 7/8 chez le type), qui est les 6/13 du flagelle
postérieur F 3, lui-même plus court (13/16) que Fx ; le pédoncule
du globule g est égal au 1/4 environ de la largeur de l’organe, elle-
même égale à celle du rameau tergal (1 fois 1/2 chez le type).
Tronc. — La partie distale des lre, 2e et 4e trichobothries res¬
semble à celle des 3e trichobothries d’A. vulgaris, mais la pubescence
est plurifurquée. La 3e trichobothrie est analogue à celle d ’A. millo-
tianus, mais a un axe moins grêle. Les 2 poils du bord postérieur
du 6e tergite sont égaux aux 4/5 de leur écartement. Je n’ai pu
observer les poils coxaux et trochantériens des pattes de la dernière
paire ; le poil proximal du tarse de celles-ci est égal au 1/4 de la
longueur de l’article.
Pygidium. — Tergum à soies courtes. Les ax égales à leur écarte¬
ment, moins longues que les a2 (13/15), plus longues chez le type ;
les a2 à peu près égales aux a3. Styles st subcylindriques, arqués l’un
vers l’autre, égaux aux 2/3 de leur écartement (à la 1/2 chez le type)
qui est environ égal à celui des ax (au double de l’écartement des ax
chez le type).
Sternum. Soies bx un peu plus longues (5/4) que leur écarte¬
ment ; soies b2 égales aux ax ; pas de b3. Plaque anale analogue à
celle du type, mais les appendices latéraux, subcylindriques, striés
transversalement, sont arqués vers le plan sagittal (c’est l’inverse
chez le type, mais cette différence est peut-être post-mortem , due
à la fixation) ; les tigelles sternales submédianes de cette plaque sont
moins ténues que chez le type.
29. Allopauropus millotianus Leclerc.
Basse-Gravona (14). — Bonifacio : a) (5). — En tout 19 ind. : 14 à 9 pp.
(2 <?, 7 $, 5 sexe ?), 2 1. à 8 pp. sexe ?, 3 1. à 6 pp.
— 480 —
30. Allopauropus cf. multiplex Remy.
Erbalunga (2). — Popaja (2). — En tout 4 ind. : 3 à 9 pp. (2 d, 1 sexe ?)
1 1. à 5 pp.
31. Allopauropus Cuenoti Remy.
Solenzara : c] (3). — Propriano : a) (6). — Sartène (9). — Porto-Vecchio
(12). — En tout 30 ind. : 2 à 10 pp. $, 25 à 9 pp. (8 d, 13 $, 4 sexe ?),
1 1. à 8 pp. d, 1 1. à 6 pp., 1 1. à 5 pp.
2. Fam. Polypauropidae.
32. Polypauropus Duboscqi Remy.
Barrettali : a) (2). — Caporalino (2). — Popaja (2). — Pietroso : a) (1).
— Bas-Fiumorbo (2). — Caldaniccia (1). — Basse-Gravona (7). — Pro¬
priano : a) (10) ; c) (4). — Bonifacio : a) (9) ; b) (3). — Entre Bonifacio
et Gurgazo (1). — En tout 44 ind. : 1 à 10 pp. d, 23 à 9 pp. (14 d, 5 Ç,
4 sexe ?), 7 ind. à 8 pp. (2 <?, 5 sexe ?), 9 1. à 6 pp., 3 1. à 5 pp., 1 1. à 3 pp.
33. Polypauropus Duboscqi var. inflatisetus Remy.
Barrettali : a) (1). — Marine de Sisco (2). — En tout 3 ind. : 1 1. à 8 pp.
sexe ?, 2 1. à 6 pp.
«
3. Fam. Scleropauropidae.
34. Scleropauropus cyrneus Remy.
Marine de Siseo (1). — Caldaniccia (5). — Basse-Gravona (15). — Viggia-
nello (1). • — Propriano : a) (9) ; c) (2). — - Sainte-Lucie-de-Porto-Vecchio
(9). — En tout 42 ind. : 21 à 9 pp. (12 d, 7 Ç, 2 sexe ?), 10 ind. à 8 pp.
(2 d, 6 ?, 2 sexe ?), 6 1. à 6 pp., 5 1. à 5 pp.
Chez l’ind. de la Marine de Sisco ($ à 9 pp.), l’axe de la 3e tricho-
bothrie s’épaissit progressivement à partir du bulbe, fortement
même dans sa partie distale où il forme une massue comme chez
Sel. lyrifer Remy ; la pubescence est abondante, raide, inclinée
vers l’extrémité distale. Chez le type et mes autres spécimens corses,
l’axe de la 3e trichobothrie est cylindrique, atténué distalement, et
sa pubescence est peu fournie.
— 481 —
Répartition des animaux dans les différentes zones.
Conclusion.
Les Pauropocles de Corse sont représentés par 40 formes signalées
par Remy (1940, 1945) et dans le présent travail où 34 formes
seulement sont citées. De ces 34 formes, 9 n’avaient pas encore
été rencontrées dans l’île ; il s’agit de 3 espèces nouvelles et de
6 autres représentées en Europe continentale ou en Afrique du
Nord, ou dans ces deux pays à la fois : A. gracilis var. sinuatus,
commun à la Corse et au Roussillon, et qui ne se rencontre que dans
ces deux contrées ; A. meridianus signalé en France et en Algérie ;
A. Cordieri, connu des Balkans, de France et d’Algérie ; A. maurus
et A. Milloti var. macroceros, tous deux connus d’Algérie seulement ;
A. multiplex d’Europe.
Les 4 espèces d’Europe continentale nouvelles pour la Corse,
ajoutées à celles déjà signalées de l’île, montrent, une fois de plus,
que la faune pauropodienne de Corse présente de grandes affinités
avec celle du sud de l’Europe. Cette faune présente également des
affinités avec celle d’Afrique du Nord.
Certains Pauropodes corses paraissent endémiques. Ce sont, en
plus des 3 espèces nouvelles (A. spinosus, A. therapnaeus, A. millo-
tianus) : A. Hessei var. insulanus, 25 individus répartis dans toute
l’île, plus nombreux au nord ; A. Ludovicae, 3 individus à Bonifacio,
le type étant du Cap Corse ; Scleropauropus cyrnèus, qui est le
Scléropauropidé le plus répandu sur l’île (celle-ci n’héberge qu’une
seule autre espèce de la famille, Sel. lyrifer représenté par un seul
spécimen).
Je n’ai trouvé aucun Pauropus Huxleyi, ni aucun membre de la
famille des Eurypauropidae, ce qui avait déjà surpris Remy, ces
Pauropodes étant assez bien représentés en Europe continentale.
Remy (1947 et 1951 b) a constaté en Algérie et au Maroc une
482 -
pénurie de (J chez A. productus et A. vulgaris. Il n’en est pas de
même dans les récoltes corses de 1942 et de 1948 : parmi les spécimens
dont le sexe a pu être reconnu, j’ai compté en effet 76 $ pour 52 $
chez A. productus et 77 rj pour 152 $, soit environ 1 pour 2 Ç, chez
A. vulgaris ; la prédominance de $ chez cette dernière espèce est
loin d’être aussi grande qu’en Afrique du Nord où tous les spécimens
dont le sexe a pu être reconnu (114 ind. à 9 pp.) sont des $.
Les 1.777 individus déterminés sont répartis dans les 3 zones
climatiques suivantes : zone inférieure (altitude 0-300 m.), zone
du Châtaignier (300-800 m.), zone des forêts (800-1.500 m.). Nous
constatons qu’en 1948 comme en 1942, c’est la zone inférieure qui
est la plus riche en espèces ; les 34 formes signalées dans les captures
de 1948 s’y rencontrent et les 3 espèces nouvelles sont de cette
zone. A mesure que l’on s’élève, il y a diminution de la moyenne
horaire de captures. Les chasses dans la zone des forêts ont été
trop brèves (2 heures) pour qu’on puisse en tenir compte. Je n’ai eu
aucun Pauropode des stations de la zone alpine.
Laboratoires de Zoologie du Muséum
et de la Faculté des Sciences de Nancy.
BIBLIOGRAPHIE
1953. Leclerc (Mlle M.). — Description de trois nouveaux Pauropodes
de Corse. Bull. Mus. nation. Hist. nat., (2), 25, p. 395.
1940. Remy (P.). — Contribution à la faune des Myriapodes de Corse.
Bull. Soc. zool. Fr., 65, p. 45-56.
1945. - Nouvelle contribution à la faune des Myriapodes de Corse.
Mém. Mus. nation. Hist. nat., N. S., 4, p. 117-152.
1947. Remy (P.). — Liste des Pauropodes d’Algérie, avec description
de formes nouvelles. Bull. Soc. Sc. Nancy, N. S., 6, p. 66-84.
1951 a. - Contribution à la faune endogée du Sahara. Pauropodes.
Bull. Soc. zool. Fr., 77, p. 51-61.
1951 6. — — Contribution à la faune endogée du Maroc. Pauropodes.
Bull. Soc. Sc. nat. Maroc, 31, p. 41-51.
483
Nouvelles descriptions de Pyrales malgaches
(Lepid. Pyraustidae)
Par P. Vietie.
Le matériel étudié ci-dessous appartient entièrement au Muséum
National, Paris ; les types sont déposés au Laboratoire d’Entomo-
logie.
Nous avons suivi ici les vues de M. H. Marion [Rev. franç. Lêpid.,
1952, 13, p. 260) en ce qui concerne la classification des Pyrales en
familles. Grâce au nom de genre, il sera facile de retrouver à quelle
sous-famille appartient l’espèce décrite. Au sujet du nom des genres,
nous renvoyons à ce que nous avons dit dans la Rev. franç. Entom.,
1953, 20, p. 130, la classification suivie étant celle d’HAMPSON.
Bocchoris isakalis n. sp.
Envergure 18 mm., longueur des ailes antérieures 8,5 mm.
Les antennes sont fauves avec une petite zone plus foncée sur chaque
article. Le dessus de la tête, une partie des patagias et les tegulae sont
jaune doré. Le thorax et l’abdomen sont bruns, ce dernier avec une zone
proximale dorsale et les derniers segments jaune doré. Les palpes labiaux
sont bruns à reflets dorés avec le dessous du premier article blanc. Le
dessous du corps est blanc nacré et les pattes sont blanc jaunâtre.
Les ailes antérieures sont de couleur fondamentale brune avec un reflet
doré. La côte, comme le bord inférieur, sont légèrement jaunâtres. La
partie proximale de l’aile est brune mélangée de deux lignes transversales
jaunâtres mal définies. Vient ensuite une large zone médiane jaune d’or,
puis deux taches costales jaune d’or. La tache la plus interne ne dépasse
pas le niveau du bord inférieur de la cellule tandis qu’il atteint presque
le bord inférieur de l’aile chez luteofusalis Mab. La tache la plus proximale
est petite. Il existe une indication d’une ligne marginale jaunâtre. La
frange est blanc jaunâtre.
Les ailes postérieures sont jaune pâle doré avec une tache basale brun
doré, une tache costale atteignant la cellule et un tache au milieu du bord
abdominal de même couleur. Toute la zone apicale de l’aile est largement
brun doré.
Le dessous des ailes représente les mêmes dessins que le dessus mais
plus pâles, plus lavés et irisés.
Holotype (J, Madagascar Sud-Est, environs de Fort-Dauphin,
forêt d’Isaka (R. Catala).
Ma cille a décrit [Ann. Soc. entom. France, 1899, 68, p. 744)
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 5, 1953.
— 484 —
deux espèces, provenant des chasses de Mocquekys. dans la baie
d’Antongil, sous les noms de Syngamia luteofusalis et Syng. longi-
cornalis. Klima (1939, Lepidopt. Catal., 89, p. 75) et nous, à sa
suite, ( Mém . Inst. Scient. Madag., 1948, série A, 1, p. 68) avons laissé
ces espèces dans le genre Syngamia comme species incertae sedis.
Depuis, à la suite de la recherche des types, nous avons retrouvé
les types de ces deux espèces. Nous pensons qu’elles seraient mieux
placées dans le genre Bocchoris au sens d’ H ami- son (Proc. zool.
Soc. London, 1898, p. 649). Il est possible, d’après la description
originale, car nous n’avons pas vu le type, que Bocchoris rufiflavalis
Hampson (Ann. Mag. Nat. Hist., 1912, série 8, 9, p. 259) appar¬
tienne au même groupe d’espèces.
Pyrausta lambomakandroalis n. sp.
Envergure 12 mm, longueur des ailes antérieures 5,5 mm.
Les antennes sont brun fauve. La tête, le thorax ét l’abdomen sont
oranges. Les palpes labiaux sont de cette couleur avec le dessous du
premier et une partie du deuxième article blanc nacré. Le dessous du corps
et les pattes sont jaune ocre avec l’extrémité du tibia, des articles des
tarses, une partie des segments abdominaux et l’apex de l’abdomen noirs.
Les ailes antérieures sont entièrement oranges avec un point brun
noir au milieu du bord antérieur de la cellule. Du tiers distal de la côte
part une bande oblique transversale atteignant la marge au niveau de
M3 ; de cette bande transversale part, à l’angle inférieur de la cellule, une
fine ligne oblique atteignant un point brun noir au milieu du bord infé¬
rieur de l’aile. Il existe une bande marginale brun noir ; cette coloration
brun noir étant dans toute l’aile avec un reflet brillant. La frange est gris
argenté. *
Les ailes postérieures sont entièrement oranges avec une tache sur les
discocellulaires et une bande marginale brun noir à reflet brillant. La
frange est gris argenté.
Le dessous est comme le dessus mais les couleurs plus ternes.
Holotype (J, Madagascar Sud-Ouest, district de Saharaka, forêt
de Lambomakandro 111-1935 (R. Catala).
Sylepta malgassanalis n. sp.
Envergure 32 mm, longueur des ailes antérieures 16 mm.
Les antennes, les palpes labiaux et l’ensemble du corps sont gris jau¬
nâtre. Le dessous du corps et les pattes sont blanc jaunâtre.
Les ailes antérieures sont gris jaunâtre avec un léger reflet brillant.
Il y a une ligne basale ondulée partant du cinquième proximal de la côte
et aboutissant au tiers proximal du bord inférieur ; celui-ci porte un point
noirâtre entre la base et la ligne décrite ci-dessus. Au milieu de la cellule
et sur les discocellulaires se trouve un point noirâtre. La ligne post¬
médiane est bien indiquée partant du quart distal de la côte en direction
de la marge externe puis se courbant au niveau de Ml en direction du bord
— 485 —
inférieur qu’elle atteint à son tiers distal. Cette bande se prolonge sur les
ailes postérieures. La frange est de la couleur de l’aile.
Les ailes postérieures sont également gris jaunâtre avec un point cellu¬
laire brun noirâtre et une bande médiane transversale droite brun noi¬
râtre. La frange est de la couleur de l’aile.
Le dessous des ailes est comme le dessus, mais d’un blanc jaunâtre.
Holotype $, Madagascar Est, chemin de fer Fianarantsoa - —
Côte-Est, Ankarampotsy (R. Catala).
Polygrammodes faraonyalis n. sp.
Envergure 30 mm ; longueur des ailes antérieures 15 mm.
Les antennes sont brun fauve ; la tête est brun noir très légèrement
nuancée d’écailles jaune paille ; les palpes ont le deuxième et le troisième
article brun noir, le premier article est de cette couleur mais la moitié
ventrale est jaune paille. Le thorax est brun noir, sauf le métathorax qui
est jaune paille ; quelques écailles de cette couleur se trouvent à la base
des tegulae. L’abdomen a les premiers segments jaune paille, le reste est
brun noir avec la marge distale jaune paille. Le dessous du corps et les
hanches sont brun jaunâtre, les fémurs sont noirâtres et les tibias et les
tarses jaune paille.
Les ailes antérieures sont presque unicolores brun noirâtre. La côte est
entièrement jaune paille, cette couleur étant plus développée vers la
région médiane de l’aile. On distingue une ligne extra basale jaune paille,
formant un angle aigu au niveau du bord inférieur de la cellule, transversale
et légèrement oblique. Il y a un point blanc jaunâtre aux deux tiers de la
cellule. Vient enfin une ligne postmédiane formée de petites taches blanc
jaunâtre, en forme de lunules dans la région du bord inférieur. Cette ligne,
sinueuse, atteint le bord inférieur de la cellule, suit ce bord puis lui devient
perpendiculaire pour aboutir au bord inférieur de l’aile. Il existe une ligne
marginale de petites taches blanc jaunâtre. La frange est grise.
Les ailes postérieures sont de la même couleur que les ailes antérieures
cependant plus jaunâtres dans leur moitié proximale où l’on voit une tache
blanc jaunâtre. La ligne postmédiane est semblable à celle des ailes anté¬
rieures, les taches en forme de lunule étant ici plus développées. Il existe
aussi une ligne marginale de petites taches blanc jaunâtre ; entre ces taches
la couleur fondamentale est plus foncée. La frange est grise.
Le dessous des ailes présente les mêmes dessins que le dessus mais
mieux développés et la couleur fondamentale est plus jaunâtre.
Holotype Ç, Madagascar Est, vallée du Faraony, Vohilava
(R. Catala).
Entephria vohilavalis n. sp.
Envergure 35 mm ; longueur des ailes antérieures 17 mm.
Les antennes sont brun fauve. Le dessus de la tête est jaunâtre, le reste
de la tête et les palpes labiaux sont brun jaunâtre, les parties latérales
du deuxième article des palpes labiaux étant plus foncées. Le thorax et les
tegulae sont gris jaunâtre. L’abdomen est de cette couleur, un peu plus
— 486 —
foncée, avec une légère teinte rosée sur le dessus de l’abdomen. Le dessous
du corps est blanc jaunâtre ainsi que les pattes, mais avec les hanches et
les fémurs prothoraciques et une tache sur les fémurs mésothoraciques
chocolat.
Les ailes antérieures sont de couleur fondamentale gris jaunâtre. La région
costale est de cette couleur de plus en plus claire en allant vers la marge,
jusqu’à une tache chocolat occupant toute la région apicale de l’aile sauf
dans la région marginale ou l’on passe insensiblement à la couleur fonda¬
mentale. Au milieu de la cellule et à l’extrémité de celle-ci se trouvent
une et deux taches blanc nacré, rectangulaires, légèrement obliques et
limitées de brun chocolat. On distingue une ligne subbasale très fortement
dentée et une série de trois points noirâtres, peu indiqués, allant de la
tache apicale chocolat au milieu de la marge inférieure. Il y a une ligne
marginale de petites taches triangulaires, chocolat. La frange est grise
avec un liseré gris jaunâtre à la base.
Les ailes postérieures sont brun jaunâtre ; cette dernière couleur étant
plus développée dans la moitié proximale. On distingue une ligne submé¬
diane festonnée. Il y a une ligne marginale de taches comme aux ailes
antérieures. La frange est également semblable.
Le dessous des ailes antérieures est brun roux avec la côte et la base de
l’aile blanc jaunâtre, avec les taches blanc nacré du dessus plus quelques
petites supplémentaires. Celui des ailes postérieures est blanc jaunâtre
avec une tache basale et une indication de ligne rousses, intérieurement à la
ligne submédiane festonnée et rousse, toute la partie extérieure à cette
ligne étant grise.
Holotype $, Madagascar Est, vallée du Faraony, Vohilava ( R.
Catala). — Un Paratype Ç, id.
Hyaloplaga ankarampotsyalis n. sp.
Envergure 22 mm ; longueur des ailes antérieures 10,5 mm.
Les antennes sont brunes. Le dessus de la tête est blanc nacré avec deux
taches rousses entre les antennes et le front roux ; les palpes labiaux sont
roux avec l’apex du troisième article et la partie apicale ventrale du second
noire et la partie proximale ventrale du premier et du second article blanche.
Les patagias et les tegulae sont roux, ces derniers avec des écailles blanc
nacré. Le thorax est roux mélangé d’écailles blanc nacré et l’abdomen est
blanc nacré avec l’apex roux. Le dessous et les pattes sont blanchâtres.
La côte des ailes est rousse présentant, vers l’intérieur de l’aile, trois
digitations ; la plus apicale étant la mieux marquée. La première, la plus
basale, est réduite à l’état de dent ; la deuxième, au tiers basal, fait face
à une zone triangulaire rousse située au milieu du bord interne. La zone
marginale est également rousse délimitant, avec la digitation costale la
plus apicale, une tache ronde, blanc nacré. Au-dessus de cette tache, dans
l’apex, existe une petite tache blanchâtre. Toute la zone roussâtre est
limitée par un liseré brunâtre. Le tiers basal et le tiers marginal de l’aile
sont, s’ils ne sont pas roux, blanc nacré. Le tiers médian étant entièrement
transparent et sans écailles. Il y a une ligne marginale de petits points
noirs. La frange est gris jaunâtre.
— 487 —
Les ailes postérieures sont uniformément transparentes, sans écailles,,
sauf une bordure rousse entre la côte et Cu 1 b. La frange est jaunâtre.
Le dessous des ailes est semblable au dessus, mais avec les couleurs plus
claires et plus lavées.
Holotype Ç, Madagascar Est, chemin de fer Fianarantsoa —
Côte-Est, Ankarampotsy (R. Catala) (genitalia $, prép. P. Viette,
n° 2722).
Stenia decaryalis n. sp.
Envergure 18 mm ; longueur des ailes antérieures 8,5 mm.
Les antennes et la tête sont jaune ocre. Les palpes labiaux sont bruns
avec la partie ventrale du premier article blanc nacré. Le thorax et l’ab¬
domen sont jaune ocre, ce dernier avec, dorsalement, des zones rougeâtres
sur chaque segment. Le dessous du corps est blanc jaunâtre ; les pattes
sont de cette couleur sauf les tibias et les tarses méso — et métathora-
ciques qui sont blanc nacré.
La couleur fondamentale des ailes antérieures est rouge vineux. La
côte, tout au moins dans sa moitié proximale, est brun jaunâtre. De la
côte jusqu’aux discocellulaires se trouve une large tache jaune ocre ; une-
tache costale de même couleur se trouve un peu avant l’apex. Il existe
une bande basale jaune ocre, deux taches de même couleur dans la cellule
ainsi qu’une tache longitudinale au-dessous de la cellule et une tache à
l’apex. de la nervure anale également jaune ocre. Entre les nervures, sauf
au niveau des médianes, se trouve une bande submarginale de tache
triangulaire jaune ocre. Il y a une bande marginale ocre, festonnée du côté
interne. La frange est gris jaunâtre.
Les ailes postérieures sont presque unicolore blanc jaunâtre, le jaune
étant plus développé dans la moitié marginale. Il y a une ligne subter¬
minale rouge vineux bien indiquée entre la côte et Cu 1 b ; de là cette ligne
rejoint l’angle anal. L’apex de la côte est rouge vineux ainsi qu’une ligne
marginale festonnée et le bord abdominal. La frange est blanc jaunâtre.
Le dessous des quatre ailes est gris jaunâtre avec les nervures mieux
marquées plus grises et une teinte rosée dans la région costale et dans la
région marginale.
Armure génitale <J- L’uncus est large et obtus à l’extrémité avec deux
touffes latérales de soies divergentes. Les valves sont simples avec un
editum garni de longues écailles aplaties, élargies dans leur partie distale
et à apex denté. Le pénis ne présente que quelques cornuti dans la partie
distale de la vesica.
Holotype (J, Madagascar Centre-Est, Moramanga, 11-11-1930
(R. Decary) (genitalia prép. P. Viette n° 2721).
Stenia orientalalis n. sp.
Envergure 15-16 mm ; longueur des ailes antérieures 7-7,5 mm.
Les antennes sont brun fauve avec, à la base, une ligne médiane frontale
blanche. Le dessus de la tête est brun fauve avec latéralement, le long des
yeux, une fine ligne blanche. Le thorax et les tegulae sont brun fauve ;
l’abdomen est de cette couleur avec dorsalement un reflet bleu d’acier et
— 488 —
avec une touffe anale jaune ocre. Les palpes labiaux sont bruns avec la
partie ventrale du premier segment et le dessous du prothorax blancs.
Le dessous du reste du corps est blanc jaunâtre avec les pattes plus pâles
et l’apex de l’abdomen plus jaune.
Les ailes antérieures sont presque entièrement brun rougeâtre avec un
reflet bleu d’acier et une zone marginale assez large, allant de Ml au bord
inférieur, jaune ocre. La côte est brun jaunâtre. On distingue une ligne
basale noire et une ligne médiane noire, toutes les deux plus ou moins
interrompues et bien marquées ; enfin une ligne submarginale de petits
points noirs peu indiqués dans la zone jaune ocre. La frange est jaune ocre
sauf à l’apex ou elle est brun rougeâtre.
Les ailes postérieures sont blanc jaunâtre avec, dans la région de l’angle
inférieur de la cellule, entre les Ctt 1 et M2-M3, une tache brun rougeâtre
avec un reflet bleu d’acier ; cette tache est suivie, jusqu’à la marge, par du
jaune ocre. La frange est blanc jaunâtre.
Le dessous des ailes montre les mêmes dessins et couleurs que sur le
dessus ; ces dernières plus claires et plus lavées.
Holotype <§, Madagascar Est, chemin de fer Fianarantsoa — -
-Côte-Est, Ankarampotsy (R. CatalaJ. — Deux paratypes, id.
Laboratoire d' Entomologie du Muséum.
— 489 —
Diplovres Projapygidés de Côte D'Ivoire
Par J. Pages.
Deux espèces de ces Diploures ont été décrites de Côte d’ivoire r
Projapyx jeanneli Delamare-Deboutteville 1947 et Symphylurinus
eburneus Paulian et Delamare-Deboutteville 1948.
J’étudie ici quelques spécimens non encore examinés des récoltes
de R. Paulian et C. Delamare-Deboutteville et qui m’ont été
confiés par ce dernier. J’y adjoins 2 exemplaires recueillis par
Maurice Vuillaume, ancien élève du Laboratoire de Zoologie
générale de Nancy.
L’examen des types et cotypes conservés au Muséum d’ Histoire
naturelle de Paris m’a montré que Symphylurinus eburneus doit être
classé dans le genre Projapyx Silv. J’ai pu observer des caractères
sexuels secondaires chez les P. jeanneli des 2 sexes. Celui de la Ç
est d’un type nouveau chez les Projapygidés, celui du (J est une
variante du caractère sexuel secondaire présenté normalement par
les antennes des individus (J.
Le mauvais état du matériel ne me permet pas de faire tous les
dessins actuellement nécessaires à l’étude des Projapygidés. notam¬
ment ceux qui concernent la chétotaxie dont l’importance est pri¬
mordiale dans ce groupe. Les renseignements que je donne me
semblent cependant suffisants pour permettre d’assigner une place
précise à ces 2 espèces.
1. — Projapyx jeanneli Delamare-Deboutteville, 1947. Le Banco ;
feuilles mortes sur fond de sable, 1 22-8-45 (H. 19) 1 ; feuilles
mortes et sous-bois, 2 Ç, 24-8-45 (H. 21) ; humus sous un arbre mort
de gros diamètre, 5 <J, 3 Ç, 29-8-45 (H. 29) ; sous-bois du plateau
forestier, horizon profond 60 cm., 1 Ç, 2-9-45 (H. 12 E).
Les soies de revêtement paraissent toutes lisses ; les AI montrent aux
plus forts grossissements 1-3 barbules très petites près de leur extrémité
apicale.
Tête. — Vertex très pileux, 5-6 + 5-6 soies longues et une centaine^
d’autres assez courtes ou courtes. Labre typique. Antennes typiques du
genre ; la longueur des plus grandes soies des articles 3-23 égale la largeur
d’un article ; le sensille piriforme du 7e article est long, peu renflé, gra¬
duellement terminé par une pointe assez forte. Labium. Processus palpi-
1. Entre parenthèses sont donnés les numéros des stations de la mission de R. Pau¬
lian et C. Delamare-Deboutteville en Côte-d’Ivoire.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 5, 1953.
— 490
forme (= lobe interne de Delamare-Deboutteville) avec 4 soies spatu-
liformes, les 2 distales subégales et légèrement plus longues que les 2 proxi¬
males ; suivant leur orientation les 4 soies paraissent subégales ou bien
la plus distale semble plus longue que les 3 autres. Palpes labiaux en
massue, leur plus grande largeur en arrière du milieu de leur longueur,
environ 4 fois aussi longs que larges à la base, portant une dizaine de soies
longues et une vingtaine de soies courtes ou très courtes.
Thorax. — Pronotum avec les 4 + 4 M 1 habituels. Mésonotum avec
7 + 7 M, les M antérieurs externes sont absents. Mètanotum avec 4 + 4 M,
les M intermédiaires sont indifférenciés, un exemplaire montre cependant
le M intermédiaire droit.
Projapyx jeanneli Delamare-Deboutteville. — 1. 3e article antennaire gauche du O ,
angle distal antérieur, face sternale, e = 44 p. - — 2. Sensille piriforme du 7e article
antennaire, e = 44 p. — 3. Bord postérieur du 10e urotergite du j, e = 100 [J . —
4. Bord postérieur du 10e urotergite de la 9, e = 100 (A.
Projapyx eburneus Paulian et Delamare-Deboutteville. — 5. Sensille piriforme du
7e article antennaire chez 3 individus différents, e = 44 (A. — 6. Bord postérieur du
10e urotergite du c?» e — 1 00 :i.
P I : strigile de 6-10 soies spatuliformes. P III avec : 1° sur le fémur 2 M
tergaux médians, 1 M sternal postmédian, les soies bordant le bord distal
du segment un peu plus longues que les autres ; 2° sur le tibia 1 M sternal
médian, les calcars sont allongés, aigus et droits ; 3° sur le tarse 10 + 10
-soies sternales spiniformes droites, augmentant régulièrement de taille
de la base à l’apex du segment, entre ces phanères une autre rangée de
soies ordinaires, couchées sur le segment, l’apex vers les griffes. Ces der¬
nières sont bien développées, arquées ; les soies prétarsales sont simples,
raides, plus courtes que les griffes.
1. Abréviations. — M, A, B = Macrochètes (Cf. Pages (J.), 1952 : Projapygidae
(Diplura) d’Afrique septentrionale, Bull. Soc. zool. France , LXXVII, p. 475-484) ;
P I, P II, P III = lre, 2e, 3e paire de pattes ; sexe ? = sexe non reconnu.
— 491 —
Abdomen. — Tergite 1 : 2 + 2 M (At et Bt). Tergite 2 : 3 + 3 M (Alt
B1 et B2). Tergites 3 et 4 : 5 + 5 M, les Bt et B5 sont présents mais non
différenciés, les soies correspondantes aux J34 sont cependant plus longues
que les autres soies du bord postérieur de ces 2 tergites. Tergites 5-7 :
7 + 7 M (A3 et At nuis), Bs à Bb moins différenciés au tergite 5 qu’aux
suivants. Tergite 8 : 4 + 4 M. Tergite 9 : 4 + 4 M dont 3 + 3 tergaux et
1+1 sternaux. Tergite 10 sans M ; il y a chez certains exemplaires une
soie courte à l’emplacement du M médian typique ; le long du bord pos¬
térieur, entre les 2 cerques, on compte 3 + 1 + 1 + 3 soies courtes.
Projapyx jeanneli Delamare-Deboutte ville. — 7. Bord postérieur du métanotum, e —
100 fjl. — 8. Urosternite 1 du 3, e ~ 100 U. — 9. Apex de l’appendice subcoxal
gauche du d, e - 44 U. — - 10. Angle latéral postérieur gauche du 8e urosternite,
e = 100 [A.
Projapyx eburneus Paulian et Delamare-Deboutteville. — 11. Bord postérieur du
métanotum, e — 100 [A.
La valvule supra-anale porte 1+1 soies courtes.
Sternite 1 avec : 1° 3 + 3 AT antérieurs, chez le type le M antérieur
submédian gauche est absent ; 2° 5 + 5 M postérieurs ou subpostérieurs
dont 1+1 entre les appendices subcoxaux, 1 au-dessus de chaque appen¬
dice et 4 de chaque côté, localisés entre le style et le bord latéral corres¬
pondant.
Appendices subcoxaux 2 fois aussi longs que larges à la base, cylin¬
driques, à sommet arrondi ; leur longueur égale à un peu plus de 1 fois 1/10
celle du style du sternite 1. Leur face antérieure porte environ 20 soies
grêles et assez courtes ou courtes ; à l’apex de la face antérieure 2-4 soies
glandulaires longues, épaisses, dont les embases sont coalescentes, elles
sont directement abouchées à un entonnoir fortement évasé ; à l’apex de la
face postérieure j’ai pu observer 2-4 minuscules soies aiguës dont je n’ai
pu savoir si elles sont glandulaires ou non ; la face postérieure est dépour¬
vue de soies mais est fortement spinuleuse.
Sternite 2 : 9 + 9 M dont 1+1 médians antérieurs, 2 + 2 postérieurs
— 492 —
insérés entre les styles, 2 au-dessus de chaque style et 4 de chaque côté
entre le style et le bord latéral correspondant.
Sternites 3-7 : 9 + 9 M disposés comme chez Symphylurinus blanguer-
noni Pagés. Sternite 8 : 1 + 1 M postérieurs submédians. Sternite 9 :
sans M, on remarque cependant 3.+ 3 soies postérieures plus fortes et plus
longues que les autres, séparées par 1-2 soies courtes comme le sont les M
chez S. blanguernoni. Sternite 10 : 2 + 2 M postérieurs.
Tous les sclérites thoraciques et abdominaux sont recouverts d’un
assez grand nombre de soies assez longues ou courtes. Les M des segments
8 à 10 ont des barbules plus fortes que ceux des autres segments.
Styles du 7e sternite près de 1 fois 2/3 aussi longs que les styles 1 l.
Toutes leurs soies sont lisses ; l’apicale, la subapicale et la médiane anté¬
rieure sont longues, les autres courtes ; l’apicale présente du côté externe
de son embase un petit épaulement saillant.
Papille génitale. Il y a 8-10 soies sur le bord antérieur et 9-11 sur le
bord postérieur. Il y a presque toujours plus de soies sur le bord postérieur
que sur le bord antérieur.
Ck roues de 13-15 articles 2 ; les articles 2 à 5 forment un complexe
dont la longueur égale le 1 /3 de celle du cerque. Chétotaxie typique ;
tous les phanères sont lisses ; la longueur des plus grandes soies vaut les
17/10 de la largeur de l’article qui les porte. La fusule, striée longitudinale¬
ment est environ 3 fois 1 /3 aussi longue que large à la base 3, près de
1 fois 9/10 aussi longue que l’avant dernier article.
Caractères sexuels secondaires. — I. <J- Le 3e article antennaire
montre à son angle distal antérieur une petite fossette glandulaire, en
forme d’entonnoir dont la partie étroite est raccordée à une demi-sphère
sur la paroi de laquelle débouchent une trentaine de canaux glandulaires
très courts, terminés par un réservoir bien différencié. Toutes les soies de
l’article sont de forme normale.
IL $. Les 1+1 soies médianes postérieures du 10e urotergite sont
transformées en épines arquées, aiguës, plus ou moins épaisses selon le
stade de développement de l’individu ; les 3 + 3 autres soies du bord
postérieur sont plus fortes que les soies correspondantes des <J.
Ce dernier type de caractère sexuel secondaire est nouveau chez
les Projapygidés.
Affinités. — Cette espèce est très proche de P. slylifer Silv. dont
elle possède la chétotaxie thoracique, la disposition des phanères
sur le 10e urotergite, le nombre d’articles aux cerques. On distin¬
guera ces 2 espèces en faisant appel à la chétotaxie des urotergites
3-7, à celle du 2e urosternite et surtout aux caractères sexuels
secondaires.
1. Il est impossible d’évaluer convenablement la largeur à la base de ces appen¬
dices ; c’est pourquoi je n’établierai plus de rapports introduisant cette mesure.
2. Y compris l’article basal annulaire et la fusule.
3. Ces mesures ne peuvent être prises que sur des fusules ne secrétant pas. Dans le-
cas contraire cet article peut paraître raccourci et prend les formes les plus variées
mais qui n’ont aucune valeur taxinomique.
— 493 —
2. — Projapyx eburneus (Paulian et Delamare-Deboutteville,
1948), syn. Symphylurinus eburneus P. et D. D., 1948.
Cette espèce est très voisine de la précédente et une diagnose
abrégée est suffisante ; quand je ne parlerai pas d’un caractère cela
voudra dire qu’il est identique chez les 2 espèces.
Duékoué : abri sous roche dit « Rocher de la Panthère », sur du
guano, 1 (J long de 4,2 mm. sans les cerques et 2 sexes ? de 3 mm.,
9-45 ; Tonkoui (station Mj) fragments d’un sexe?, 10-9-45 (R. Pau¬
lian & C. Delamare). Niangbo : 1 £ de 3 mm., 1 sexe ? de 2,5 mm.
(M. Vuili.aume).
Les M sont pourvus de barbules plus fortes que chez jeanneli.
Tête. — Antennes : la longueur des plus grandes soies des articles
2-23 égale 1 fois 1/2 à 2 fois la largeur d’un article ; le sensille piriforme du
7e article est court, fortement élargi, subsphérique, brusquement terminé
par une minuscule pointe. Labium : processus palpiforme avec 5 soies ;
palpes labiaux 4 fois 3/5 aussi longs que larges à la base.
Thorax. — La répartition des M est identique chez les 2 espèces ; on
notera que les M latéraux postérieurs externes sont plus longs que les M
médians postérieurs chez eburneus, alors que ces phanères sont subégaux
chez jeanneli.
P I : strigile de 4-6 soies spatuliformes. P III semblables à celles de
jeanneli.
Abdomen. — La répartition des M sur les tergites 1-9 et les sternites
1-10 est identique chez les 2 espèces. Tergite 10 avec 1 M médian 2 fois
à 2 fois 1 /2 aussi long que les 1 + 1 soies médianes postérieures ; le bord
postérieur porte en outre 3 + 3 soies aussi longues que les précédentes et
non groupées comme chez jeanneli. Au sternite 1 on note aussi l’instabilité
du M antérieur submédian.
Appendices subcoxaux cylindriques à sommet arrondi. Chez les indi¬
vidus de Duékoué ils sont 3 fois 1/5 a 3 fois 1/2 aussi longs que larges
à la base, leur longueur égale à un peu plus de 1 fois 1/3 celle des styles
du 1er sternite. Chez les individus de Niangbo ils sont 1 fois 7/10 à 1 fois
9/10 aussi longs que larges à la base, leur longueur vaut 1 fois à 1 fois 1/5
celle du style 1. Chez tous les exemplaires : 5-7 soies glandulaires dont
l’appareil glandulaire n’est pas exactement semblable à celui de jeanneli,
ici le canal abouchant la soie est un peu plus renflé et les bords de l’en¬
tonnoir sont plus courts ; cependant il ne faut pas attacher trop d’impor¬
tance à ces différences qui sont peut-être dues aux traitements subits par
les individus ; je n’ai pas encore vu suffisamment d’espèces pour pouvoir
apprécier l’exacte valeur taxinomique de ces divergences.
Styles du 7e sternite 1 fois 3/10 à 1 fois 7/10 aussi longs que les styles 1.
Papille génitale : 7-11 soies sur le bord antérieur, 6-11 soies sur le bord
postérieur.
Cerques. — 2 individus seulement ont des cerques entiers ; le <J de
Duékoué et le sexe ? de Niangbo. Le cerque du $ a 21 articles ; les articles
2 à 7 forment un complexe dont la longueur égale les 31/100 de celle du
cerque ; la fusule n’a pu être convenablement observée. Chez le sexe ?,
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 5, 1953.
31
— 494 —
les 2 cerques sont présents et ont 13-14 articles ; les articles 2 à 5 forment
un complexe dont la longueur vaut les 31 /100 de celle du cerque ; les
fusules sont environ 3 fois 1/3 aussi longues que larges à la base et leur
longueur égale 1 fois 1/3 celle de l’avant-dernier article. Chétotaxie
typique ; la longueur des plus grandes soies égale 1 fois 1/2 à 1 fois 4/5 la
largeur d’un article.
Caractères sexuels secondaires. — Chez les individus que j’ai
reconnu être des <J 1 aucun caractère sexuel n’a pu être décelé.
Aucun des individus examinés ne montre quelque chose de com¬
parable aux épines des $ de jeanneli.
Affinités. — Cette espèce est très voisine de jeanneli dont elle
se distingue par : 1° la forme du sensille piriforme ; 2° les longueurs
relatives des M du métanotum ; 3° la présence d’un M différencié
sur le tergite 10 ; 4° l’absence de caractère sexuel secondaire.
Je ne possède pas suffisamment de matériel pour pouvoir décider
s’il faut placer les individus de Niangbo dans une varitété distincte
des eburneus typiques de Duékoué dont ils ne se distinguent guère
que par les dimensions relatives des appendices subcoxaux et des'
styles 1. On pourrait aussi tenir compte du nombre d’articles des
cerques ; cependant tant que l’on n’aura pas comparé des individus
de même taille et ayant des cerques, il est impossible de se baser
sur ce caractère car le nombre d’articles des cerques croît au cours
du développement postembryonnaire. (Cf. Silvestri, 1936).
Faculté des Sciences de Nancy, Laboratoire de Zoologie générale.
BIBLIOGRAPHIE
Delamare-Deboutteville (C.), 1947. — Description d’un nouveau
Projapygidae (Thysanoures) d’Afrique occidentale. (Bull. Mus.
Hist. nat. Paris, (2), XIX, p. 346-348).
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Insectes guanobies de la Côte d’ivoire. ( Notes biospeologiques, II,
p. 63-68).
Silvestri (F.), 1936. — Contribuzione alla conoscenza dei Projapygidae
(Insecta Diplura). ( Boll . Lab. Ent. agr. Portici, XXX, p. 41-74).
1. Je reviendrai dans un travail ultérieur sur la distinction du sexe des individus
appartenant aux genres Projapyx et Symphylurinus.
— 495 —
Sur la présence, en France, de Helicella i Helicopsis)
ARENOSA (ZlEGLER) ( GaSTÉROPODE)
Par Gustave Cherbonnier.
En octobre 1952 et avril 1953. Mr. J. Timon-David, Maître de
conférences à la Faculté des Sciences de Marseille, m’envoya, pour
détermination, un lot de vingt-cinq hélicelles récoltées par lui dans
sa propriété du Tholonet, située à 4 km. à l’Est d’Aix-en-Provence
et à environ 250 mètres d’altitude. Cette espèce, vectrice d’une méta-
cercaire de Brachylaemus qui évolue chez la Pie y est très commune
l’été et l’on voit un grand nombre d’individus réunis en véritables
paquets dans les champs et les buissons. Cette abondance de spéci¬
mens pouvait faire croire à la présence d’une espèce banale. L’étude
anatomique de l’animal a prouvé qu’il n’en était rien et que l’héli-
celle du Tholonet était une espèce d’Italie boréale et d’Europe
centrale et méridionale, dont la présence en France n’avait jamais
encore été signalée d’une manière certaine.
Les échantillons étant arrivés vivants, j’ai pu les fixer bien
étalés et étudier ainsi l’appareil génital. Celui-ci, comme on le cons¬
tatera plus loin, est analogue à celui des espèces d’hélicelles du sous-
genre Helicopsis, surtout répandues en Europe centrale. En France,
l’on n’a trouvé jusqu’ici que Helicella (Helicopsis) striata (Müller)
et sa variété costulata Ziegler. Or, la coquille des Helicopsis récoltés
au Tholonet, qui est de taille moyenne et sans costulations, ne res¬
semble en rien à celle de striata, petite et garnie de costulations
filiformes saillantes. Elle se rapproche beaucoup de certaines
coquilles, forme minor, de Helicella (Helicella) ericetorum (Müller),
H. (H.) stiparum (Rossmassler), surtout de Helicella (Xeromagna)
cespitum (Draparnaud) et H. (Helicella) obvia [(Ziegler) Hartmann],
L’une des ces formes : Hélix arenosa (Ziegler), a longtemps été
considérée comme une variété de obvia, jusqu’à ce que P. Hesse,
ayant pu étudier son appareil génital, eut constaté qu’elle appar¬
tenait au sous-genre Helicopsis. Espèce originaire d’Italie boréale
et de Crimée, H. (Helicopsis) arenosa (Ziegler) a été indiquée, par
divers auteurs, comme vivant en France, notamment sur le littoral
de l’Océan atlantique et celui de la Manche. Louis Germain a
prouvé que ces mollusques n’étaient que des formes de H. (Helicella)
4. Observation de Mr. J. Timon-David.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 5, 1953.
— 496
ericetorum (Müller). Il en conclut que arenosa est une espèce à sup¬
primer de la faune française.
Je n’ai pas trouvé, soit dans la collection Locard, la collection
générale ou les nombreuses autres collections du Laboratoire de
Malacologie, une seule coquille absolument identique aux miennes.
Germain a sans doute raison d’affirmer que tous les mollusques
récoltés en France et appelés arenosa, ne sont que des formes de H.
ericetorum, bien que l’on ne puisse vraiment se prononcer tant que
leur appareil génital n’aura pas été examiné. Par contre, comme je
vais le démontrer plus loin, il est à peu près certain que l’hélicelle du
Tholonet est bien H. (Hellcopsis) arenosa (Ziegler), qui doit prendre
place dans la faune française. Par contre, il me semble douteux
qu’elle soit, comme l’affirme P. Hesse, également synonyme de
H. (Helicopsis) dejecta Cristofori et Jan.
H. (H.) arenosa a sans doute été importée avec les fourrages,
comme le fut obvia, èspèce d’Europe centrale et méridionale, accli¬
matée en Suisse vers 1909 et découverte aux environs d’Aime
(Savoie), par Coutagne, en 1929. Son introduction est-elle récente ?
Il est impossible de se prononcer, mais on peut supposer que arenosa
a dû être confondu avec une des multiples variétés ou formes des
espèces signalées plus haut, puisque de nombreux conchyliologistes
se basent encore uniquement sur la coquille pour leurs détermina¬
tions. Le polymorphisme de la coquille des Helicidae est tel qu’il est
impossible de séparer les variations intraspécifiques des phénomènes
de convergence. Louis Germain l’avait bien compris, qui écrit au
sujet de Helicella (Helicella) stiparum (Rossmassler) : « Malgré la
très grande affinité de la coquille de cette espèce avec celle des héli-
celles du groupe Helicella (Xeromagna) cespitum, il convient de la
classer dans le sous-genre Helicella sensu stricto, son appareil
génital, étant comme l’a montré E. A. Rossmassler, tout-à-fait
analogue à celui de Y Helicella (Helicella) ericetorum (Müller). C’est
un remarquable cas de convergence qui prouve avec quelle prudence
il convient de classer les mollusques terrestres. »
Helicella ( Helicopsis ) arenosa (Ziegler).
Theba arenosa Ziegler in Beck, 1837, p. 14.
Hélix arenosa Rossmassler, 1838, p. 34, pl. 38, fîg. 519.
(?) Hélix dejecta Cristofori et Jan, 1832.
NON.
Hélix arenosa Dupuy, 1849 ; Locard, 1893 ; Germain, 1929.
Hélix dejecta Rossmassler 1838, p. 34, pl. 38, fig. 520.
Animal assez grand, vermiforme, garni de tubercules serrés,
petits et allongés. Orifice génital en arrière du tentacule droit,
très en-dessous, presqu’à la limite de la sole chez certains exem-
Fig. 1. — Helicella (Helicopsis) arenosa (Ziegler).
Quatre formes de coquilles de Helicella ( Helicopsis ) arenosa (Ziegler). A : coquille
subglobuleuse, subconique en dessus ; B : coquille déprimée ; G : coquille interme¬
diaire entre A et B ; D : coquille très nettement déprimée.
— 498 —
plaires. Large pneumostome, situé légèrement à droite ; orifice anal
circulaire (fig. 2, F). Muscle rétracteur du tentatcule oculaire droit
indépendant et passant à gauche de l’appareil génital. Radula com-
Fig. 2. — HeliceUa ( Helicopsis ) arenosa (Ziegler).
A : appareil génital. B : détails du vagin. C : dard. D : mâchoire. E : radula. F : pneu-
mostomo, orifice anal et détails du carrefour (schématisé).
cd : canal déférent ; ch : canal hermaphrodite ; es : canal séminal ; d : dard ; dch :
carrefour ; dp : diverticule du pénis ; e : épiphallus ; epe : emplacement de la poche
copulatrice ; / : flagellum ; ga : glande de l’albumine ; gh : glande hermaphrodite ;
gm : glandes multifides ; mr : muscle rétracteur du pénis ; oa : orifice anal ; ov :
oviducte ; p : pénis ; pc : poche copulatrice ; pd : poches du dard ; pn : pneumostome ;
* pr : prostate.
499 —
portant de 60 à 70 dents par rangée transversale : dents médianes
symétriques et tricuspidées, dents latérales et marginales asymé¬
triques et tricuspidées (fig. 2, E). Mâchoire marron clair, avec 10-12
assez fortes côtes denticulant les bords (fig. 2, D).
Appareil génital (fig. 2, A).
Court et large vagin. Quatre sacs du dard, deux internes vides,
longs et incurvés, deux externes plus courts et plus massifs, ayant
chacun un dard long et droit, à pointe fine, à base très élargie et
lobée (fig. 2, C). Quatre glandes multifides, disposées en verticille
un peu au-dessus des sacs du dard, chaque glande divisée en deux
tubes vers la moitié de sa longueur (fig. 2, B). Poche copulatrice
grosse, sphérique, munie d’un long et gros canal débouchant dans le
vagin un peu au-dessus des sacs du dard. Oviducte très long mais
étroit. Prostate atteignant les trois-quarts de la longueur de l’ovi-
ducte, formé d’une série unique de fins tubes serrés. Long canal
déférent. Carrefour comportant un diverticule noirâtre partiellement
enfoui dans une longue et étroite glande de l’albumine (fig. 2, F).
Canal hermaphrodite presqu’entièrement godronné. Glande herma¬
phrodite bien développée. Pénis gros et court, muni d’un long et gros
diverticule semblable à celui que l’on rencontre chez certaines espèces
de Zonitidae du genre Euconulus. Le pénis est prolongé par un épi-
phallus bien plus long que lui, et par un court flagellum. Muscle
rétracteur du pénis inséré juste au-dessus de la jonction du pénis
et de l’épiphallus et enveloppant celui-ci sur la moitié de sa lon¬
gueur.
Les vingt exemplaires disséqués possédaient des appareils géni¬
taux absolument identiques.
Coquille.
On peut distinguer quatre types de coquilles, reliés par tous les
intermédiaires : coquille subglobuleuse, nettement subconique en-
dessus (fig. 1, A) ; coquille moins conique (fig. 1, C), nettement
déprimée (fig. 1, B), très déprimée (fig. 1, D).
Le type le plus courant est celui représenté fig. 1, B, c’est-à-dire
celui à coquille subglobuleuse, légèrement déprimée, subconique en-
dessus, assez convexe en dessous. Ombilic moyen, très profond,
laissant voir presque tout l’enroulement interne. Spire formée de
5 1/2 - 6 tours convexes, à profil parfaitement arrondi et à crois¬
sance régulière, le dernier tour bien arrondi sur tout son développe¬
ment. Sutures assez profondes, bien marquées, surtout celle du
dernier tour. Sommet subobtus, lisse. Tours embryonnaires fauves.
Ouverture subovalaire, oblique, à bords marginaux assez rap¬
prochés et convergents. Péristome droit, à bords tranchants, avec
un, parfois deux bourrelets internes blancs, peu profondément
— 500 —
enfoncés, très légers sur le bord supérieur, plus accentués sur le bord
inférieur. Bord columellaire court, à peine arqué, légèrement réfléchi
sur l’ombilic. Test assez épais, solide, crétacé, opaque, blanc grisâtre,
avec quelques petites taches, roussâtres à brunes, de chaque côté
des sutures, garni de quelques lignes transversales fines, obliques, peu
marquées dans l’ensemble, bien plus serrées sur les premiers tours,
peu nombreux et à peine visibles sur le dernier tour. Épiphragme
opaque, membraneux, papyracé, blanc, collé presqu’au bord du
péristome, qui est tranchant, discontinu.
Les stries transversales commencent après 1 tour 1/4 — 1 tour 1/2 ;
elles sont nettes et serrées, fines, obliques pendant les trois tours
suivants, à peine visibles et rares sur le dernier tour.
Hauteur moyenne de la coquille : 7,5 - 8 mm ; largeur moyenne :
13,3 - 14 mm.
Rossmâssler, en 1838, a décrit et figuré, sous le nom de Hélix arenosa
(Ziegler), une coquille de Crimée dont tous les caractères concordent
avec ceux de la coquille de l’hélicelle étudiée dans cette note. P. Hesse
a constaté depuis que l’appareil génital de cet Hélix arenosa était sem¬
blable à celui des espèces du sous-genre Helicopsis ; nous arrivons à la
même conclusion pour nos spécimens. Il ne semble donc faire aucun doute
que l’hélicelle du Tholonet puisse être rapportée à Helicella ( Helicopsis )
arenosa (Ziegler).
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Beck, H. H. — Index Molluscorum praesentis aevi Musei Principis
augustissimi Christiani Frederici... Facs. I-II, Mollusca Gastro-
poda Pulmonata, Hafniae, 1837, pp. 1-100.
Cristofori, J. de et Jan G. — Catalogus... Rerum naturalium in Museo
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Dupuy, D. — Histoire naturelle des Mollusques terrestres et d’eau douce
qui vivent en France. Fasc. III, Paris, 1849, p. 291, pl. XIII, fig. 9.
Germain, L. — Les Helicidae de la Faune française. Arch. Mus. Hist. nat.
Lyon, XIII, Lyon, 1929 (1928).
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mière partie). Paris, 1930.
Hesse, P. — Beitrâge zur genaueren Kenntnis der Subfamilie Helicellinae.
Archio für Molluskenkunde, Francfurt-a-M., 1926, pp. 113-141.
Locard, A. — Prodrome de la Malacologie française. Catalogue général
des Mollusques vivants de France : Mollusques terrestres, des eaux
douces et des eaux saunâtres. Lyon-Paris, 1882.
Rossmâssler, E. A. — Iconographie der Land-und Süsswasser-Mollus-
ken... Dresden und Leipzig, 1838, pp. 1-43, pl. XXXI-XL.
— 501 —
Note sur une nouvelle espèce de Synapte de l'Ile
Maurice : Patinapta vaughani n. sp.
Par Gustave Cherbonnier.
On ne connaissait, jusqu’ici, que trois espèces de Synaptes appar¬
tenant au genre Patinapta, créé par Heding en 1928 : P. ooplax
(Marenzeller), P. Laevis (Bedford) et P. Crosslandii Heding. Les
deux premières espèces habitent les côtes de Chine et du Japonf
la dernière a été trouvée sur la côte est d’Afrique, au large de Zan¬
zibar.
Le Dr. Vaughan m’a fait parvenir trois échantillons d’une
Synapte, récoltés à l’Ile Maurice, qui se sont révélés appartenir à
une espèce nouvelle pour la Science. Cette espèce présentant quelque
particularités, il est nécessaire de modifier, ainsi qu’il suit, la dia¬
gnose du genre Patinapta.
Genre Patinapta Heding, 1928.
Tentacules pinnés, au nombre de dix ou de douze. Organes des
sens se présentant uniquement sous forme de coupes sensorielles
réparties, en nombre variable, sur le côté interne des tentacules.
Pièces radiaires de la couronne calcaire perforées pour le passage
des nerfs. Absence de couronne cartilagineuse. Une à huit vésicules
de Poli. Canal hydrophore unique et non ramifié. Urnes ciliées de
forme variable, groupées ou espacées, disposées en une ligne sur la
paroi du corps, jamais sur les mésentères. Spiculés : ancres, plaques
anchorales dans le tégument ; granules niilaires et bâtonnets dans
les bandes radiaires ; longues baguettes dans les tèntacules.
- ; j
Patinapta vaughani n. sp.
Ile Maurice, M. Vaughan, 1952. 3 ex.
Les trois exemplaires mesurent de 50 à 60 m/m de long ; deux
sont cylindriques, avec quelques renflements accidentels, et ont
environ 2 mm. de diamètre sur toute leur longueur. Le troisième
mesure 3 mm. de diamètre à l’extrémité céphalique et s’amincit
progressivement jusqu’à l’anus où il mesure seulement 1,5 mm. de
diamètre. Le tégument est assez épais dans les parties contractées,.
Bulletin du Muséum , 2® série, t. XXV, n° 5, 1953.
-Ancres et plaques anchorales : a, b, c, du tégument oral ; d-g : du tégument médian ;
h : du tégument anal ; k : granules et bâtonnets des bandes radiaires ; l : bâtonnets
des tentacules ; i : couronne calcaire ; / : urnes ciliées ; m : canal hydrophore. fig. i ,
/, m : échelle 1 ; autres figures : échelle 2.
— 503 —
mais devient très mince et translucide aux plages parfaitement
étalées ; il est de couleur gris sale à marron délavé.
Dix tentacules de taille égale, portant deux paires de digitations
et une bien plus longue digitation terminale. Coupes sensorielles
groupées sur le côté interne des tentacules ; leur nombre varie de
deux à dix, suivant qu’il s’agit des tentacules dorsaux ou ventraux.
Couronne calcaire composée de dix pièces d’un blanc pur, très petites
mais bien calcifiées, à radiales perforées (fig. i). Pas de couronne
cartilagineuse. Une vésicule de Poli, grosse et courte. Un canal
hydrophore très court, non ramifié (fig. m). Gonades formées de
deux tubes simples — portant parfois une ou deux très courtes
digitations subsphériques — disposés de part et d’autre du mésentère
dorsal ; le canal génital débouche entre les tentacules dorsaux. Long
oesophage suivi d’un gros intestin très plissé, analogue à celui figuré
par Heding pour Eupatinapta acanthia (p. 245, fig. 43) ; l’intestin
ne forme pas de boucle. Urnes ciliées d’une seule sorte, disposées
linéairement sur la paroi de l’interradius dorsal droit, très espacées
et réunies par une sorte de « stolon » (fig. /). Larges muscles longi¬
tudinaux.
Spiculés.
Cette espèce, comme les autres espèces du genre, se caractérise
par la longueur à peu près constante des ancres et par une réduction
régulière de la grandeur des plaques anchorales, de la région orale
à la région anale.
Toutes les ancres ont les bras armés de une à trois petites dents
et la base de la manivelle est finement denticulée. Les ancres des
régions orale (fig. a, b) et médiane (fig. d) sont larges, solidement
construites, et leurs bras forment un angle assez ouvert avec la tige ;
par contre, les ancres de la région anale (fig. h) sont plus grêles,
moins larges, et leurs bras forment un angle très aigu avec l’axe de la
tige.
La taille des plaques va décroissant régulièrement de l’extrémité
céphalique à l’anus. Les plaques du tégument oral sont subovoïdes,
à bords irréguliers parfois dentelés pelles sont percées de quatre-huit
grands trous principaux, rarement dentelés, et de nombreux trous
accessoires (fig. a, b, c). Les plaques de la région médiane sont de
même forme, mais plus petites (fig. d, e, /, g). Celles du tégument
anal sont très petites, à bords irréguliers et échancrés (fig. h), ne
mesurant souvent pas plus de 10 à 15 p, se réduisant parfois à quel¬
ques trabécules. Toutes ces plaques, quelque soit la région du corps
où elles ont été prélevées, sont caractérisées par une absence totale
de pont et, en leur milieu, par un grand espace non perforé ; il est
très rare de rencontrer des plaques portant, à cet endroit, quelques
504
très petites perforations (fig. c) ; mais elles n’ont jamais la grande
perforation centrale habituelle.
Les bandes radiaires possèdent des granules en forme de G ou de O,
et de courts bâtonnets perforés ou non aux extrémités (fig. k). Les
bâtonnets des tentacules sont longs et étroits, plus massifs dans le
tronc (fig. 1).
Rapports et différences.
Bien que n’ayant que dix tentacules, alors que les trois autres
espèces du genre en ont douze, il n’y a aucun doute que cette espèce
n’appartienne au genre Patinapta : même sorte de spiculés et de
couronne calcaire, canal hydrophore unique bien caractéristique,
urnes ciliées disposées sur le tégument et non pas sur les mésentères,
etc... Différente de P. ooplax et de P. Laevis, elle offre qùelques points
de ressemblance avec l’espèce de Zanzibar : P. Crosslandii Heding :
couronne calcaire semblable, même sorte de spiculés dans les tenta¬
cules et les bandes radiaires. Mais elle s’en écarte nettement par le
nombre des tentacules et de leurs digitations, la forme des plaques
anchorales, la disposition des urnes ciliées, la présence d’une unique
vésicule de Poli et la forme du madréporite.
BIBLIOGRAPHIE
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based on material from New Britain, New Guinea, Loyalty Islands
and elsewhere collected during the years 1895, 1896 and 1897,
Bd. 2.
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Pacific expédition 1914-1916. XLYI. In : Vid. Med. Dansk Naturh.
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Verhandl. zoolog.-botan. Ges. Wien, Bd. 31, pp. 121-140, pl. 4-5.
— 505
Résultats scientifiques de la mission Franco-Suisse
DE BOTANIQUE EN NOUVELLE-CALÉDONIE (\ 950-1951 )
Par A. Guillaumin.
PROFESSEUR AU MUSÉUM.
Flacourtiacées.
Xylosma confusa Guillaum. — Forêt mésophile du Bon Secours,
400 m, serpentine, petit arbre de 4 m, corolle blanche, fleurs Ç,
31-iii-1951 ( Guillaumin et Baumann 11.848), boutons très jeunes,
31-HI-1951 ( Guillaumin et Baumann 11.878, 11.880), arbuste de
3 m, fruits verts, 22-vi-1951 ( Baumann 13.984), arbre de 3 m, en
fruits, 22-vi-1951 ( Baumann 14.000) ; forêt hygrophile du Mois de
mai, Haute Rivière blanche, 300 m, serpentine, arbuste de 2 m ;
en fruits, 23-vi-1951 ( Baumann 14.073), 24-vi-1951 ( Baumann
14.198), arbre de 3 m, en fleurs, 14-vm-1951 ( Baumann 15.155,
15.198, 15.199) au-dessus du Mois de mai, 350 m, forêt hygrophile,
serpentine, arbre de 3 m, 16-viii-1951 ( Baumann 15.261).
X. Hurlimannii Guillaum. sp. nov.
Frutex 2 m altus, ramis brunneis, dense rugose lenticellatis, minute
puberulis. Folia fere discoidea, ( usque ad 7 cm X 6 cm), apice optusissima vel
rotundata, basi rotundata vel levissime cordata, margine adspectu subden-
tata glandulis punctata, nervis 5 jugis, inferioribus 2 basilaribus, venis
dense reticulatis, supra haud, subtus valde prominulis, supra glaberrima,
subtus minutissime, puberula, petiolo 5 mm longo, minutissime puberulo.
Flores $ pauce faseiculati, pedicello gracillimo, 1 cm. longo, minutissime
puberulo, infra medium articulato, tepalis 8, 1,5 mm. longis, exterioribus
triangulari acutis, 1,5 mm longis, interioribus apice truncatis, marginibus
ciliolulatis, extra glabris, intus benef pilosis ovario glabro, ampullaceo,
vertice attenuato, stigmatibus reniformibus .
Arbuste de 2 m, à longs rameaux étalés, fruits verts. Forêt méso¬
phile ouverte, serpentine, exposition Sud-Ouest, vers 800 m. Vallée
de la Dumbéa, au-dessus des Mts Kouvélé vers le M1 Dzumac,
29-IH-1951 ( Hurlimann 1120).
Très remarquable par ses grandes feuilles presque discoïdes ; à
placer entre X confusa et X. capillipes.
X. koghiensis Guillaum. — Sommet secondaire du M* Mou, forêt
de Trisyngyne, 1150 m., serpentine, arbuste de 2 m, en fleurs et
jeunes fruits, 30-X-1951 ( Baumann 15.706) ; Chemin de la Dumbéa,
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 5, 1953.
— 506 —
le long des Mls Couvélée vers le M4 Dzumac, vers 750 m, haute
forêt mésohygrophile, exposition Est, serpentine, arbuste de 2 m
en jeunes fruits, 29-iii-1951 ( Hurlimann 1101) ; chemin du Campe¬
ment dans la vallée au-dessous de la Mine Sunshine, au M* To,
vers 700 m, fourré mésophile, serpentine, exposition Nord, arbre
de 6 m, écorce brune, pétioles rouges, lO-v-1951 ( Hurlimann 1367) ;
crête entre Ousimé et la vallée de la Kocalogoguamba, vers 900 m.,
forêt mésophile, serpentine, exposition Est, arbuste de 3,5 cm,
écorce grise, fruits verts, 18-V-1951 ( Hurlimann 1418) ; pente N.E.
du sommet du M4 Moné, dans une petite vallée moyennement
abrupte, vers 990 m, forêt mésophile à Trisyngyne codonandra,
serpentine, arbuste de 4 m, écorce brun rouge, fruits verts, 28-VI-1951
(Hurlimann 1662).
X. lifuana Guillaum. — - Ile des Pins : Kuto, plateau de coraux
soulevés, arbuste de 1 m 50, en fruits, 26- v-1951 ( Baumann 13.463) ;
îles Loyalty : Maré : Tadine, forêt sur coraux soulevés, arbuste de
3 m, en fleurs, 12-vii-1951 ( Baumann 14.533), en jeunes fruits
13-vii-1951 ( Baumann 14.567), Rawa ; forêt mésophile sur coraux
soulevés, arbuste de 3 m, en fleurs, 17-vii-1951 ( Baumann 14.714),
Pénélo, coraux soulevés, arbustes de 3 m, en jeunes fruits ; 18-xu-
1951 ( Baumann 14.773).
X. nervosa Guillaum. ■ — Crête entre les 2 premières croupes de la
chaîne du M4 Podchoumié vers l’habitation Lucas, près delà Dumbéa,
vers 170 m, fourrés serpentineux, exposition Nord, arbrisseau de
2 m. 50, rameaux squarreux, fleurs blanc jaunâtre, 23-vir-1951
(Hurlimann 1628) ; au-dessous de la Mine des Canons (Kalouéhola),
sur la crête, vers 550 m, fourré xérophile, serpentine, arbrisseau
de 1 m, rameaux squarreux, fleurs blanches 24-VI-1951 ( Hurlimann
1680).
X. Pancheri Guillaum. — Haute rivière de Voh, forêt hygrophile,
250 m, arbuste de 2 m, fleurs à corolle blanche, 12-IV-1951, (Guil¬
laumin et Baumann 12.118, 12-136, 12.211) ; Oua Tilou, montagne
serpentineuse, 300 m, arbuste de 3 m, 13-iv-1951, en fruits
( Guillaumin et Baumann 12 '219, 19.222, 12.234) ; pentes Sud de la
vallée de Paoué (H4e Tipindjé), vers 500 m, forêt mésoxérophile,
serpentine, exposition Nord, arbrisseau de 3 m, fruits verts,
13-IV-1951 (Hurlimann 1169).
Les Nos 12.118 et 12.234 diffèrent du type par des feuilles ovales
pouvant atteindre 4,5 cm X 2,8 cm et être atténuées aux 2 extré¬
mités.
X. pininsularis Guillaum. sp. nov.
Frutex 1 m allas, ramis griseis, laevibus. Folia glaberrima, ovata (2,5-
6 cm X 3 cm), valde coriacea, apice obtusa, basi obtusissima vel rotundata,
marginibus integerrima, nervis nevisque immersis, petiolo brevi (3-5 mm)
— 507
Flores $ fasciculati, pedicello brevissimo sed medio articulato, glaberrimo,.
tepalis 6-8, ovatis, obtusis, 1 mm longis, extra glabris, intus bene pilosis,
marginibus sparse ciliolatis, disci gladulis squamosis, ovario glabro, stig-
matibus sessilibus.
Ile des Pins ; dans un creek sur la pente S-0 du Pic N’ga, forêt
mésophile, serpentine, arbuste de 1 m, en fleur $ et jeunes fruits,
30-V-1951 ( Baumann 13.778, 13.782).
Grande Terre : Oua Tilou, crête du sommet, vers 1100 m. arbuste
de 1 m, 14-V-1951 ( Baumann 12.463). Fruits transformés en galles.
Peut prendre place entre X. Pancheri Guillaum. et X. dothioensis
Guillaum.
X. planchonellaefolia Guillaum. — Col de Vulcan, montagne
serpentineuse, 900 m, arbre de 4 m, en fruits jeunes, ll-xi-1950
( Baumann 8182), Bois du Sud, serpentine, 200 m, arbuste de 4 m,
en fruits, 23-ii-1951 ( Guillaumin et Baumann 10.993) ; Pouéta-
Kouré supérieure, forêt sur serpentine, 200 m, arbuste de 2 m,
lO-v-1951 ( Guillaumin et Baumann 13.263) ; Chemin de la Dumbéa,
le long des M,s Couvelée vers le M* Dzumac, vers 800 m, haute forêt
mésohygrophile assez claire, exposition Est, serpentine, arbre de
5 m ; fruits verts, 29-IU-1951 ( Hurlimann 1124).
Ç : tepalis 8-10, intus bene puberulis, margine breviter ciliolulatis ;
fructus ovato-attenuatus, 8 mm. longus, stigmatibus sessilibus, reniformibus.
Les 2 espèçes nouvelles peuvent prendre place dans la clef que j’ai
donnée (Bull. Mus., 2e série, XXV, p. 416, 1953) de la façon suivante :
a) Pedicelle court (moins de 1 cm), non filiforme
«)
p) Feuilles glabres à réticulation invisible ou, au moins non très
très saillante sur les 2 faces ; ovaire et fruits glabres.
I) Pedicelle papilleux, feuilles parcheminées, petites (au plus
6 cm X 3 cm), elliptiques . 8 X. lifuana
II) Pedicelle glabre
1) Feuilles petites, elliptiques ou ovales (jusqu’à 6 cm X 3 cm),
arrondies ou très obtuses à la base, très coriaces
X Feuilles dentées dans la moitié supér . 9 X. Pancheri
X X Feuilles absolument entières . 10 X. pininsularis
2) Feuilles grandes (jusqu’à 17 cm X 6 cm)
X Feuilles cordées à la base, parcheminées. 11 X. dothioensis
X X Feuilles en coin à la base, coriaces.. 12 X. Vincentii
b Pedicelle long (1-2 cm), filiforme ou très grêle
a) Pedicelle glabre ; feuilles parcheminées, glabres ;
tépales à bords velus mais non longuement ciliés. 13 X. confusa
P) Pédicelle ± velu ; feuilles coriaces, i poilues en dessous
' I) Pédicelle très courtement veloutés, long de 1 cm tépales cilio-
— 508 —
lulés, sur les bords ; feuilles presque discoïdes non serre-
tées . 14 X. Hurlimannii
II) Pédicelle, hirsute, long de 2,5 cm tépales longuement ciliés,
feuilles ovales, serretées . 15 X. capillipes
Dovyalis caffra Warb. — Au pied du M* Mou, propriété Garrigou,
•arbre de 4 m, dioïque, fruit jaune, 14- u 1-1951 ( Guillaumin et Bau-
mann 10.540).
Espèce originaire de l’Afrique du Sud, sans doute introduite
comme plante fruitière ; figure sur le Catalogue des plantes utiles
et d’ ornement réunies dans les pépinières, jardins et cultures d’essai
de V établissement de Koé par V. Perret ( Journ . Soc. nat. Hort.
France, 3e série., V, p. 334, 1883) mais n’est pas citée par J. Barrau
dans la List of économie plants of New Caledonia (Supplément N° 50
to Progress Report n° 3 de la South Pacific Commission, juillet 1950
[ronéograpliié] ) .
Les Hydnocarpus anthelmintica Pierre ex Laness. et Wrigtiana Bl.
ont été introduits comme producteurs d’huiles chaulmoogriques pour
le traitement de la lèpre ; vers 1900, il y avait quelques pieds de la
lre espèce à la léproserie de Maina près d’Hienghène, actuellement
Jacques Barrau me signale que les 2 espèces existent au jardin de
Païta.
Les Flacourtiacées seraient donc représentées en Nouvelle Calé¬
donie par 3 genres se distinguant ainsi :
A) Pétales 0 ou non distincts des sépales, et sans appendices écailleux
;à la base.
а) Style 1 ou 0, stigmates 2, réniformes . Xylosma
б) Style 4-8 terminés chacun par 1 stigmate ± lobé. Dovyalis
B) Pétales bien distincts des sépales, avec appendices écailleux à la
base . . Hydnocarpus
— 509
Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du
Muséum (Notules sur quelques Orchidées d’Indochine, vi)
Par A. Guillaumin.
PROFESSEUR AU MUSÉUM
130. — Thrixpermum Centipeda Lour.
Route de Saïgon à Dalat, côté gauche en venant de Saigon, entre
les km. 137 et 138, épiphyte sur Carya (donné par Maurand, Directeur
du C.R.S.T. de Saïgon, n° 95/T. S., f. 138, 1953, Dau legit). Fleurs
jaune vif à labelle blanc pur peu distinctement taché de brun rou¬
geâtre vers la base. lre introduction.
131. • — Cymbidium Dayanum Reichb. f.
Environs de Dalat : forêt de Klang-yang (C.R.S.T., n° 116/T.
S. , f. 182, 1953). Déjà signalé en Annam mais sans localité précise
(Fl. Indochine, VI, p. 420).
132. ■ — C. lancifolium Hook.
Déjà trouvé à Dalat. La fleur à odeur suave a les sépales trans¬
lucides vert d’eau, les pétales également vert d’eau avec une bande
longitudinale pourpre, le labelle blanc tigré de pourpre et à 2 bandes
pourpres alors que les échantillons que j’avais décrits (Fl. Indochine,
VI, p. 413) avaient les sépales vert d’eau à extrémité jaunâtre ou
verdâtre, les pétales analogues mais avec une ligne longitudinale
rouge foncé, le labelle blanc barré transversalement de rouge violacé.
Annam : Dalat : forêt de Manline, à l’ombre, au pied des arbres,
dans les feuilles mortes ( C.R.S.T . n° 106/T. S., f. 182, 1953 Mme de
Sigaldi legit.).
133. — Coelogyne Eberhardtii Gagnep.
Déjà trouvé au Lang bian (Fl. Indochine, VI, p. 311). Fleur blanche
à labelle brun orangé entre les crêtes qui sont de la même teinte.
Annam : Environs de Dalat : Forêt de Klang yang ( C.R.S.T . n° 111/
T. S., f. 182, 1953). lre introduction.
134. • — Eria dalatentis Gagnep.
Fleur jaune miel à points rouges à la base du labelle. D’après
Evrard (in herb.) ce serait VE. Evrardii Gagnep. qui aurait les
fleurs de cette couleur tandis que VE. dalatensis les aurait pourpre
noir. Annam : Environs de Dalat (C.R.S.T. n° 14 pro parte, f. 183,
1952, de Sigaldi et Lên leg.), où l’espèce avait été découverte (Fl.
Indochine, VI, p. 362). lre introduction.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 5, 1953.
32
— 510 —
135. — E. muscicola Lindl.
Bien que cette espèce, répandue dans l’Inde et en Birmanie,
n’ait pas été signalée en Indochine et que les fleurs (sèches) soient
jaunes et non vertes comme le figurent King et Pantling (in Ann.
Mus. Bot. Calcutta, VIII, t. 159) les plantes vivantes provenant de
l’Annam : environs »de Dalat : Forêt de Klang-yang ( C.R.S.T .
n° 119/T. S., f. 182, 1953), paraissent appartenir à cette espèce.
136. — Eria Giungii Guillaum, sp. nov. 1
Caules erecti, 10-13 cm alti, cylindrici, graciles (3-4 mm diam.) apice
2-3 foliosi ; folia lineari-lanceolata (usque ad 15 cm X 1 cm), basi apiceque
attenuata, coriacea, fere carnosa, supra canaliculata. Inflorescentiae infra
foliis, spiciforme racemosae, circa, 4 cm longae, tertia suprema parte flori-
ferae, breviter ferrugineo lanuginosae, bracteis triangularibus, 2 mm longis,
margine lanuginose ciliatis, flores dense aggregati, minimi, albi, labello et
antherae operculo violaceis, pedicello 2 mm longo, glabro, sepalo dorsali
ovato, 1,5 mm longo, 3-nervio, lateralibus oblongis, 2,5 mm X 2 mm, 3-nerviis,
petalis falciformibus, acutis, sepalo dorsali 2-plo angustioribus, 3-nerviis,
labelli lobo terminali triangulari, apioe truncato, basin versus lobis 2 rhom-
boedris munito, polliniis 8.
Annam : environs de Dalat : forêt Klang-yang ( C.R.S.T . n° 10/SL,
f. 182, 1953).
Ne pas confondre avec le n° 10, f. 183, 1952.
Ressemble assez par son inflorescence à E. cochinchinensis Gagnep.
mais en diffère par son labelle 3-lobé.
137. — Sarcochilus uniflorus Gagnep.
Fleur large de 2 cm, sépale supérieur et pétales complètement
blancs, sépales latéraux blancs finement marginés de violet à la base,
lobe médian du labelle papilleux, blanc, jaune marqué de brun
à la base, bourrelet marqué de brun jaunâtre, éperon garni de poils
à son ouverture, lobes latéraux blancs rayés longitudinalement de
violet pâle, colonne à raie ou taches violettes longitudinales. Annam :
Dalat : Kréan ( C.R.S.T . n° 1, f. 183, 1952, de Sigaldi. et Lên leg.),
où l’espèce avait été découverte (Fl. Indochine, VI, p. 468) lre intro¬
duction.
138. — — Luisia teretifolia Gaud.
Feuilles atteignant jusqu’à 17 cm X 4 mm. Sépales et pétales
orangés brunâtre, labelle en dessus et colonne violet noir, le labelle
formant vers la base une concavité presque hémisphérique.
Annam : Langbian ou environs de Dalat ( Lemai f. 92, 1952).
1. Dédié à M. Nguyen Thanh Giung, Dr. ès Sciences, Ministre de l’Éducation natio¬
nale du Viêt-Nam, Président du Conseil d’Administration du Centre national de
Recherches scientifiques et techniques (C.R.S.T.).
— 511 —
Contribution a v étude anatomique des plantules de Pal¬
miers : (VI) : Les mêristèmes apicaux de la phyllorhize
POSTEMBRYON N AIRE D’ ARCHONTOPHŒNIX CüNNINGHAMlANA
W. et Dr.
Par Christian Ginif.is.
Dans notre précédente note, nous avons défini la plantule d’^4r-
chontophœnix Cunninghamiana comme étant constituée de deux
phyllorhizes emboîtées. La première de ces deux unités, de nature
embryonnaire montre des mêristèmes apicaux typiques seulement
dans sa racine ; la feuille, adaptée à une fonction nutritive d’un type
particulier, s’accroît par presque toute sa surface ; elle est dépourvue
de méristème apical et présente seulement une assise méristèmatique
superficielle continue. Dans cette phyllorhize, il n’y a rien qui,
morphologiquement, ressemble à une tige et, même en se basant
sur des caractères anatomiques, il n’est pas possible d’affirmer
qu’elle existe.
L’absence d’apex dans l’haustorium nous a incliné à admettre,
pour lui, la théorie du tunica-corpus. L’existence, dans la racine
cotylédonaire, de domaines cellulaires assez nettement délimités
nous a conduit à faire appel à la théorie des histogènes.
De cette première note, portant sur une phyllorhize embryon¬
naire, nous ne pouvions évidemment tirer aucune conclusion ayant
une portée générale ; il importait donc de savoir si les résultats
obtenus précédemment étaient confirmés par l’observation de la
deuxième phyllorhize ; c’est cette étude que résume la présente note.
Archontophœnix Cunninghamiana W. et Dr.
1. — Caractères morphologiques, (Fig. 1).
La deuxième phyllorhize est incluse dans le pétiole de la phyllo¬
rhize embryonnaire. Elle renferme plusieurs phylles ; dans le cas de
la plantule considérée, il y a quatre phylles très nettement recon¬
naissables malgré leur stade encore peu avancé de développement
(Fig. I, 1, 2, 3 et 4). Ces quatre feuilles se recouvrent les unes les
autres ; la plus jeune étant naturellement la plus interne. Le centre
de cette rosette de feuilles est occupé par un massif cellulaire de
forme légèrement bilobée, (Fig. 2) mais, dont les deux lobes sont
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 5, 1953.
32.
— 512 —
inégaux. Le plus réduit des deux représente une cinquième feuille
à son tout premier stade de développement ; le plus volumineux est
un massif méristèmatique renfermant en puissance toutes les feuilles
ultérieures ; c’est dans cette région hémisphérique de 90 à 100 [x de
diamètre, qu’il faut rechercher le méristème apical de la plantule.
A l’opposé de la région foliaire, et après une inflexion assez
marquée, car l’axe de la plantule est courbe, on observe une rhize
unique, (Fig. 1, rh.) correspondant aux différentes phylles. Un tel
fait est fréquent et Chauveaud a décrit en détail des cas où le déve¬
loppement des rhizes est en retard sur celui des phylles. Ce retard
Archontophœnix Cunninghamiana W. et Dr.
Fig. 1. — ■ Section longitudinale de la partie médiane d’une jeune plantule c. : tissus
du cotylédon dans lesquels est incluse la plantule ; 1, 2, 3 ; feuilles successivement
apparues ; 4 : primordium de la quatrième feuille ; rh. : rhize.
N. B. — Nous avons figuré seulement les phyllorhizes postembryonnaires.
est rendu encore plus manifeste par le fait que la première feuille est
isolée des tissus de la première phyllorhize par une importante lacune
périphérique alors qu’il n’y a aucune solution de continuité entre les
tissus de la rhize et ceux de la phyllorhize embryonnaire, (Fig. 1).
2. — Caractères anatomiques de la partie phyllaire
L’essentiel de cette étude sera naturelleihent consacré à l’ana¬
tomie du mamelon hémisphérique qui occupe le centre du groupe de
feuilles. Ce massif est revêtu de trois couches cellulaires ; les deux
plus externes, dont les cloisonnements sont uniquement anticlinaux,
constituent des tunica vraies, (Fig. 3, T2 et Tx). Outre des cloison-
Archontophœnix Cunninghamiana W. et Dr.
Fig. 2. — Région phyllaire de la phyllorhize postembryonnaire. Fl> ^2» ^3» trois
premières feuilles ; P., Primordium foliaire de F4.
Fig. 3. — Région du méristème apical isolée et plus grossie. Tx, assise externe de la
tunica ; T2, assise interne de la tunica, C., corpus ; ai., anneau initial ; P., primordium
foliaire de F5, Ix, initium foliaire de F6, I2, initium foliaire de F6.
— 514 —
nements du type précédent, la couche la plus interne en présente
d’autres qui sont orientés périclinalement. Il en résulte la formation
de deux assises : tandis que la plus externe garde l’aspect d’une
tunica, la plus profonde donne naissance au corpus dont les cloison¬
nements se font dans toutes les directions, mais surtout suivant
l’axe, ce qui forme un méristème en file. A 30 p au-dessous du sommet
végétatif, un massif cellulaire qui a été décrit par Plantefol sous
le nom d’anneau initial, (Fig. 3, ai) donne naissance aux feuilles
successives. Il a déjà, dans le cas de la plantule étudiée, émis F1;
F2 et F3 qui, par leur structure, sont des feuilles nettement caracté¬
risées, (Fig. I, 1, 2 et 3 ; Fig. 2, Fx, F2 et Fs) puis un primordium
foliaire (Fig. 2 et Fig. 3, P), qui montre, à sa pointe, des initiales
marginale et submarginale bien nettes. Aux dépens de la tunica,
s’édifient aussi un premier initium foliaire, (Fig. 3, Ix) puis un
deuxième (Fig. 3, I2) ; Celui-ci, à son tout premier stade de dévelop¬
pement, est reconnaissable à la cloison périclinale qui le sépare de
la tunica. Dépassant de 20 p environ ce dernier initium, se trouve
l’apex relativement peu conique où les cloisonnements sont peu
actifs.
Les feuilles les plus externes, (Fig. 2, Fx et F2) ne montrent plus,
la structure anatomique des feuilles précédentes ; un épiderme uni-
sérié assez homogène les entoure complètement et des cellules de
grande taille groupées en files de quatre ou cinq éléments se- ren¬
contrent dans le mésophylle ; ce sont des cellules à oxalate de calcium
renfermant des cristaux en raphides.
3. — Caractères anatomiques de la partie rhizaire.
La rhize, qui est incluse dans les tissus de l’embryon, (Fig. 1)
présente essentiellement deux parties : à l’extérieur, la coiffe et,
dans la région axiale, le cylindre central.
a ) Le cylindre central. — La limite entre la coiffe et le cylindre
central est beaucoup moins nette que dans le cas de la racine cotylé-
donaire : elle est seulement indiquée par la différence de forme et de
régularité dans les cellules, différence que l’on constate en passant
de l’assise la plus interne de la coiffe à l’assise la plus externe du
cylindre central ; cette dernière porte le nom de dermatogène,
(Fig. 4 et fig. 5, D). A la pointe de la racine et dans le cylindre central,
se trouve un massif méristèmatique composé, en coupe longitudinale,
d’une quinzaine de cellules à cytoplasme dense, gros noyau et con¬
tour géométrique ; ce massif est le méristème apical de la racine
(Fig. 4 et fig. 5 M.a.) ; il donne naissance, tout autour de lui à un
massif annulaire constitué par des cellules, toutes de même aspect
et ressemblant à celles du méristème apical. Cet anneau est le méris¬
tème subapical (Fig. 4 et fig. 5, M sa). Il donne naissance, ainsi que le
— 516
méristème apical, à des fdes cellulaires orientées suivant l’axe de la
racine. Cette direction est rendue assez confuse en raison de l’exis¬
tence de cloisonnements longitudinaux et obliques qui viennent se
surajouter au plan principal de cloisonnement ; l’ensemble conserve
malgré tout une allure orientée qui rappelle par son aspect, le cylindre
central de la racine cotylédonaire. Les files cellulaires produites
par le méristème subapical constituent le périblème, (Fig. 5, P.) ;
celles issues du méristème apical représentent le plérôme, (Fig. 5,
Pt).
La coiffe. — La coiffe comprend, en face du méristème apical, un
tissu assez semblable à ce dernier, représenté, en coupe longitudinale,
par 8 à 10 cellules : c’est le tissu générateur de la coiffe, ou calyp-
trogène, (Fig. 5, Ca.). Il donne naissance à des fdes cellulaires
axiales, régulières, dont le cloisonnement est perpendiculaire à l’axe
de la racine. Elles constituent une columelle longue de huit à dix
cellules et, épaisse de trois ou quatre en coupe longitudinale, (Fig. 5,
C.). Cette columelle donne naissance, tout autour d’elle, à des séries
de cellules qui se développent tangentiellement à la surface du
cylindre central. Les assises cellulaires les plus superficielles de la
racine ne s’exfolient pas comme dans la racine de la première phyllo-
rhize, car la racine postembryonnaire est logée à l’intérieur des tissus
cotylédonaires. Entre les tissus de la première phyllorhize et ceux de
la deuxième, il n’y a, à ce stade de développement, encore aucune
trace d’étirement, ni de résorption.
En résumé, si l’on compare les structures des deux phyllorhizes,
on est amené à faire les constatations suivantes :
1° Les différentes régions observées dans la racine sont les mêmes dans
l’une et dans l’autre toutefois, ces régions sont beaucoup moins nettes
dans la deuxième phyllorhize que dans la première.
2° A l’absence de localisation des méristèmes dans la première phyllo¬
rhize, (haustorium à assise méristèmatique entourant l’organe), s’oppose,
dans la deuxième, un type de structure identique à celui décrit par E. B ali.
et classé par R. A. Popham dans son groupe VII : « Usual Angiosperme
type » : la tunica est double. Les feuilles successives se forment aux dépens
de cette tunica.
L’étude de cette deuxième phyllorhize confirme les résultats obtenus
dans l’étude de la première en ce qui concerne la racine mais, apporte du
nouveau dans le cas de la région phyllaire.
Laboratoire d’ Anatomie Comparée des Végétaux vivants et fossiles du Muséum.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
Ball, E. 1941. — — The development of the shoot apex and of the primary
thickening meristem in Phoenix canariensis Chaub., with compa-
— 517 —
risons to Washingtonia filifera Wats. and Trachycarpus excelsa
Wendl. Amer. jour. Bot., 28, pp. 820-832.
Buvat, R. 1953. — L’apex de Triticum vulgare ; modalités de reprise des
mitoses lors de la germination et du fonctionnement végétatif.
C. R. Acad. sci. T. 236, N° 20, pp. 1989-1991.
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apex in seed plants. Bull. Torrey Bot. Club, 68, 339-350.
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n° 638, février 1947, pp. 49-80, 13 fig.
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tions-punclcten. Bot. Arch., 8, pp. 345-404.
518 —
Monocotylédones nouvelles ou rares de la flore
DE VILE ANGLAISE DE La DOMINIQUE (ARCHIPEL CARAÏBE)
17e Contribution
Par Henri Stehlé.
CORRESPONDANT DU MUSÉUM.
En avril 1946, nous avons eu l’occasion, Mme Stehlé et moi,
de visiter la Réserve caraïbe de la Dominique 1 et de récolter de
nombreux échantillons dans cette île peu connue botaniquement.
En 1947, dans le Bulletin de la Société botanique de France, j’ai pu
faire une esquisse des groupements végétaux ; ci-après sont men¬
tionnées 6 à 8 Monocotylédones qui n’avaient pas encore été signalées
dans cette île et une douzaine d’autres espèces peu connues dont
l’écologie et la localisation sont ainsi précisées.
Orchidées.
Cranichis diphylla Sw. Prodr. 120, 1788. Espèce peu élevée, grêle,
glanduleuse pubescente, à fleurs vert pâle avec stries vertes plus
foncées sur la lèvre arrondie trinervée, à 2 feuilles généralement,
parfois de 1 à 3, ovées et cordées, à capsule ellipsoïdale de 6 à 7 mm 5.
Une diagnose latine excellente de cette espèce est donnée par
A. Cogniaux in Urban (16), p. 357 et une bonne description et figure
dans Fawcett et Rendle (4), p. 33. Quelques compléments morpho¬
logiques sont indiqués dans notre Note à la Société Rotanique (13).
— Répartition géographique. — Jamaïque (Fawcett & Rendle) ;
Haïti (Barker & Dardeau) ; Cuba (Fr. Leon (6) ; Guatemala (Co¬
gniaux).
— Dominique. — Seule île de l’Archipel Caraïbe hébergeant l’es¬
pèce et augmentant son aire géographique notablement vers le Sud.
Forêts de la Réserve Caraïbe, hauteurs du Gommier, ait. 800 m.,
vers Aïwaci, 22 avril 1946. (H. & M. Stehlé : n. 6431).
— Ecologie. — Espèce des sols tourbeux et des talus humides et
ombragés, entre 1300 et 1.650 mètres d’altitude, (selon Cogniaux,
Fawcett & Rendle), alors qu’à 800 m. à la Dominique, elle poussait
sur l’humus forestier en forêt hygrophytique et sur sol non tour¬
beux.
1. L’ancienne Waitoucoubouli des Caraïbes Callinago, selon le R. P. Breton.
Bulletin du Muséum, 2° série, t. XXV, n° 5, 1953.
519 —
Cranichis muscosa Sw. Prodr. 120. 1788. Espèce voisine mais bien
distincte par sa tige feuillue notamment, et ses 4 feuilles radicales
(alors que celle de C. diphylla Sw. est dénudée tout le long), a été
récoltée à la Dominique par Imray, Nicholls et Henslow (ex.
Cogniaux). Elle est citée pour la Dominique (p. 99) dans nos « Orchi-
dales » (8) décrite en détail et dessinée (p. 101). Nous l’avons retrouvée
dans la même forêt que la précédente, à plus basse altitude, le long de
la Ravine d’Aïwaci et sur des roches mouillées. Sa répartition géo¬
graphique s’étend de la Floride au Venezuela à travers tout l’Ar¬
chipel des Grandes et Petites Antilles.
Cyrtopera alta (L.) Stehlé, Orch. Fl. descr. Ant. fr. I, 69, nov. 1939.
Syn. : Limodorum altum L. Syst. XII, ed. 2, 594, 1767 ; Eulophia alta
Fawc. & Rendle, Fl. Jam. 112, 1910 ; Platypus altus Small, Fl. SE.U.S.
ed. 2. 329, 1913.
C’est le Cyrtopera Woodfordii Lindl. (1833) in Duss Fl. 597.
Indiquée pour la Dominique dans Fawcett & Rendle, Cogniaux
(Imray, Eggers, Ramage) et Stehlé : Orch. p. 70. Haute Orchidée de
plus de 1 m. de haut. C’est une des rares Orchidées terrestres dont la
répartition géographique est à la fois américaine : de la Floride au
Brésil, antillaise : des Grandes Antilles et de la Guadeloupe à Tri—
nidad, et africaine : Afrique Occidentale. A la Dominique : Réserve
Caraïbe, hauteurs de Bataca, sur sol latéritique alférique, humide et
compact, plante haute de 1 m 25, très dressée, au-dessus des Gra¬
minées les plus élevées et de Fougères : Dicranopteris hifida, Maxon :
(H. Sp M. Stehlé, n. 63 32).
Pelexia adnata (Sw.) Poit. ex L. Cl. Rich. Orch. Europ. adnot. 37
et in Mém. Mus. Paris, IV, 59, 1817.
Plante de 30 à 50 cm. de haut, glabre, à feuilles nombreuses
rosulées, elliptiques ou étroitement ovées, pentanervées, de 8 à 12 cm.
de long, à hampe florale glanduleuse, à épi lâche de 8-15 cm.,
bractées lancéolées, à fleurs vertes à labelle blanc arrondi et pétales
linéaires, à capsule à 6 côtes, de 1 cm 5.
Diagnose latine dans Cogniaux (16), vol. IV, pp. 329-330 ; des¬
cription en anglais dans Fawcett et Rendle (4) p. 21, avec indica¬
tion d’autorité de Sprengel 1826, au lieu de Poiteau 1817, qui est
bien la référence de priorité comme l’indique Cogniaux.
Décrite aussi dans Britton et Wilson (2), p. 188 et dans H. Stehlé :
Orchidales (8), pp. 80-81.
— Répartition géographique. — Bahamas, Grandes Antilles, Gua¬
deloupe, St-Vincent, Grenade, Margarita (Cogniaux, Fawcett &
Rendle), Vénézuela (Britton & Wilson, Stehlé).
— Dominique. — Aucun échantillon examiné ou signalé pour cette
Ile auparavant. Terrestre, sur latérites, à la limite des forêts et des cul¬
tures ; Magua, ait. 280 m., 20 avril 1946. (H. 6p M. Stehlé : n. 6361 ).
— 520 —
— Ecologie. — Sciaphile, espèce vivant à l’abri des arbres de
culture (Inga) ou sous le couvert forestier. Observée généralement
à plus hautes altitudes : 400 à 700 mètres. (Stehlé (18), Orch. p. 81).
Prescottia oligantha (Sw.) Lindl. Bot. Reg. sub. pl. 1915, 1834.
Syn. : Cranichis oligantha Sw. Prodr. 120, 1788 ; Cranichis micrantha
Spreng. Syst. Veg. III, 700, 1826.
C’est l’espèce rapportée par Grisebach (1864) et Duss (1897) sous
le nom de Prescottia myosurus Rchb. f.
Petite orchidée de 15 à 20 cm. de haut à 2 à 4 feuilles radicales ;
hampe longue, épi effilé, dense, à fleurs nombreuses blanches ou
rosulées. Indiquée pour la Dominique par Fawcett & Rendle, p. 36,
par Rritton et Wilson (2), p. 191, par H. Stehlé (8), p. 104, avec la
description détaillée dans chacune de ces flores. Seul Cognaiux (16)
vol. IV, p. 361, précise les localisations : « Dominica ad La Scie :
(Eggers n. 1083), loco nonindicato : (Imray) ». Ajoutons : Forêts de
la Réserve Caraïbe, Bois du Gommier, ait. 800 m. vers Aïwaci,
23 avril 1946, (H. ép M. Stehlé : n. 6396).
Sa répartition géographique s’étend de la Floride et des Bahamas
aux Grandes et Petites Antilles. La Dominique marque la limite Sud
de l’aire d’extension de cette espèce.
Prescottia stachyoides (Sw.) Lindl. in Bot. Reg. sub t. 1915, 1834
beaucoup plus élevée et moins rare, se distingue aisément de la pré¬
cédente (Voir Stehlé, Orchidales, p. 102). Elle est également à la
Dominique, où Imray et Eggers l’ont collectée. Plus fréquente que la
précédente dans les mêmes bois au Gommier.
Pleurothallis floribunda Lindl. in Bot. Reg., XXVIII, Mise. 73,
1842.
Syn. : Specklinia floribunda Lindl. Gen. and Spec. Orch. 9, 1830 ;
Dendrobium ophioglossoides Sicb. Fl. Martin, exsicc. n° 206, non Sw.
Espèce épiphyte, dense et cespiteuse, de 5 à 10 cm. de haut, à
tiges grêles, anguleuses et biarticulées, à feuilles sessiles, coriaces,
oblongues, tridenticulées, de 3-6 cm. de long, à inflorescence en fas¬
cicules densément fleuris, de fleurs jaunâtres ou jaune rougeâtre,
à gynostème fimbrié.
La diagnose latine de Cogniaux (16) p. 421 est très précise. Des¬
cription et illustration in Orchidales (8), pp. 205-208.
— Répartition géographique. ■ — Endémique de l’Archipel Caraïbe :
Martinique, St-Vincent et avec un ?, Margarita (Cogniaux) ; de plus :
Guadeloupe [Orch. p. 205) et Dominique (Stehlé).
— Dominique. — Nouvelle pour F Ile.
Épiphyte, Réserve Caraïbe, hauteurs de Bataca, près de la Rivière
Pégoua, ait. 380 m., 24 avril 1946, (H. ég M. Stehlé : n. 6653).
— 521 —
— Ecologie. — • Corticicole de la forêt mésophytique, à la limite
des cultures et des bois, sur Stylogyne lateriflora (Sw.) Mez, n. 6644.
Indiquée comme limites d’altitude entre 300 et 700 mètres.
Quelques autres espèces de Pleurothallis : PL ruscifolia (Jacq.)
R. Br., PI. Imrayi, Lindl., PL aristata Hook., y existent en outre
mais ont déjà été citées par Cogniaux pour la Dominique.
Epidendrum ciliare L. Syst. ed. 10, 1246. 1759, var. cuspidatum
(Lodd.) Lindl. Fol. Orch. Épid. 30. 1853.
Syn. : Epidendrum cuspidatum Lodd. Bot. Cab. 10. 1818 ; Auliza ciliaris
Salisb. Trans. Hort. Soc. 1, 294, 1812.
Variété antillaise, robuste, à touffes denses, à grandes fleurs,
de 6-8 cm. de cette belle espèce odorante, blanche et ornementale.
Déjà récoltée à la Dominique par Imray, Hoskin et Nicholls
(Cogniaux p. 508). Réserve Caraïbe : de Bataca à Pegoua River,
ait. 380 m., corticole sur Tabebuia pallida Miers subspec. domini-
censis (Urban) Stehlé, (H. <5p M. Stehlé, n. 6650).
Burmanniacées.
Apteria hymenanthera Miq. Stirp. Sur. 216. 1850.
Syn. : Apteria setacea Hook. PI. ser. II ; tab. 660. 1844 non Nutt. 1834 ;
Voyria tenella Griseb. kar. 94. 1857, non Guild. 1830 ; Apteria lilacina Duss
1897, non Miers 1840.
Illustr. : Miquel, Stirp. Sur. tab. 65, fi g. A ; Urban, Symb. Ant. III,
433 ; fig. 28-32 ; Stehlé, Orch. Fl. Descr. Ant. fr., Burm. 279, pl. 31.
Espèce rare, saprophyte, de 3 à 15 cm. de haut, très grêle, à tige
filiforme, rouge violacée ou pourpre, à feuilles scarieuses, réduites
à des écailles linéaires, engainantes et caulinaires, de 2-4 mm. ;
inflorescence pauciflore, de 1-3 fleurs lilas, violettes ou bleu pâle,
à périgone blanchâtre mais corolle intérieurement maculée de taches
violet-bleu foncées, élégantes, à capsule obovoïde ou ovale, de 1,5 à
3 mm. Descriptions détaillées dans Urban (16), vol. III, p. 449,
Britton & Wilson (2), p. 179.
— Répartition géographique. - — Urban, qui a fait la révision de la
famille dans les Symbolæ Antillanæ (vol. III) donne pour chaque
espèce les pays, lieux et collecteurs avec la plus grande précision.
Pour cette espèce (p. 449), il indique : Cuba, Jamaïque, Porto-Rico,
Guadeloupe, Trinidad, Guyane française et Brésil.
— - Dominique. — Sur la foi de Britton et Wilson (2), p. 179, nous
avions indiqué de plus, l’Amérique Centrale et la Dominique, dans les
Orchidales (8) p. 280, mais sans preuve, aucun collecteur ni lieu
n’étant cités et aucun specimen examiné en herbier. Nous n’avons
pu la trouver à la Martinique, mais elle est bien à la Dominique.
— 522 —
Saprophyte, Réserve Caraïbe, hauteurs du Gommier, ait.. 800 m.
vers Aïwaci, 22 avril 1946, sur un gisement d’humus forestier dense,
près de Leiphames aphylla (Jacq.) Gilg (H. et M. Stehlé, n. 6429),
Gentianacée délicate, et de Cranichis diphylla Sw. (n. 6431), toutes
trois très rares, (H. âp M. Stehlé : n. 6430).
Cyperacées.
Cyperus alternifolius L. Mant. 28. 1767.
Espèce pérenne et glabre, à tige de 1 m 50 de haut, trigone et
lisse, à feuille lancéolée, acuminée, de 10 à 25 cm. ou linéaire et
plate, à umbelles larges de 15 cm., à nombreux rayons et épis digités
et linéaires de 1 cm. de long, écailles vert jaune ou brunâtres, lan¬
céolées, à achène trigone, oblong et étroit.
C’est 1’ « umbrella sedge », native de Madagascar et naturalisée
aux Antilles dans les marécages et le long des cours d’eau.
— Répartition géographique. — Floride et Bermudes, Cuba, Porto-
Rico, Guadeloupe, Martinique, St Vincent (Britton et Wilson, vol. V,
P. 83).
Dominique. — Réserve Caraïbe, bords alluvionnaires de la
Rivière Pégoua, ait. 10 m., 24 avril 1946, (H. <$• M. Stehlé, n. 6402).
Mariscus planifolius (L. Cl. Rich). Urban, Symb. Ant., II, p. 165.
1900.
Syn. : Cyperus purpurascens Vahl, Enum. II, 359, 1806 ; Cyperus
brunneus Griseb. Fl. Br. W. I. I., 595, 1864 ; Mariscus purpurascens
Clarke in Urb. Symb. Ant. II, 51, 1900.
Espèce décrite dans Britton et Wilson (2) V, p. 88 en adoptant
le nom de Cyperus planifolius de L. Cl. Richard, Act. Soc. Hist. Nat.
Paris, I, 106. 1792. Plante vivace, de 80 à 90 cm de haut, à feuilles
vert pâle, de 5 à 12 mm. de large, celles de l’involucre mesurant
60 cm. de long, à inflorescence en ombelles de 5 à 12 cm. de long,
à épillets de 1 cm., portant de 8 à 12 achènes obovoïdes et trian¬
gulaires.
Plante antillaise, des abords de mangrove ou de rivières, connue
depuis Porto- Rico à Trinidad et jusqu’à Aruba, mais non sur le Con¬
tinent. Indiquée par Urban (16), vol. IV, p. 115, pour la Dominique,
sans localisation, collecteur et numéro de récolte.
— Dominique. — Psammophile, littorale, assez abondante sur les
sables qui entourent le cimetière de Portsmouth, à Grande Anse,
ait. 10 m., 25 avril 1946, (H. ÿ M. Stehlé : n. 6381).
Heleocharis geniculata (L.) Roem. et Schult., emend. H. K.
Svenson, non sensu auct. recent : Clarke, Urban, Britton & Wilson.
Syn. Heleocharis geniculata Roem. & Schult. Syst. Veg. 150, 1817 ;
- 523
Scirpus geniculatus L. Sp. PI. 48, 1753 ; Heleocharis capitala R. Br. Prodr.
225, 1910 ; Heleocharis caribaea Blake, in Rhodora, 20, 24, 1918 ; Heleo¬
charis microformis Buckley in Svenson , 1929.
Espèce dont la conception a été longtemps faussée. Elle est dési¬
gnée par Urban (16), IV, 117 et VIII, 62, sous le nom de capitata
R. Br., attribuant le binôme de H. geniculata R. et S., à une autre
plante, bien différente et par Britton et Wilson sous celui de H. cari¬
baea Blake. La confusion est basée sur le traitement de H. capitata
R Br. comme une combinaison de Scirpus capitatus L., ce qui est
erroné et contraire aux règles. Sc. capitatus L. est bien, en fait, un
Heleocharis, mais non Y H. capitata R. Br. Le H. geniculata des
auteurs récents, Clarke, Urban, Britton et Wilson et Svenson lui-
même avant 1939, devient, dans cette nouvelle conception logique,
H. elegans (H. B. & K.) Roem. et Schult., basé sur Scirpus elegans
H. B. & K. Une révision complète taxonomiquement, description et
dessins, avec échantillons cités, a été faite par tf. K. Svenson, Monogr.
St. Gen. Eleocharis, Brooklyn, n° 85, pp. 50-52, en 1939. Aux spéci¬
mens indiqués nous avons ajouté, p. 92, diverses plantes des Antilles
françaises, récoltées par Duss, l’Herminier, Husnot, Plée, H. et M.
Stehlé, surtout de l’herbier du Muséum de Paris et de nos collections.
— Répartition géographique. — Britton et Wilson (2), p. 91,
l’indique sous H. caribaea, comme suit : Porto-Rico, Iles Vierges, Sud-
Est des Etats-Unis, de la Californie au Paraguay, Tropiques et sub¬
tropiques de l’ancien monde. Urban (16), vol. IV, p. 117, sous H.
capitata R. Br. indique : Bermudes, Bahamas, Cuba, Jamaïque,
Hispaniola, Porto-Rico, St-Thomas, Ste-Croix, St Martin, Antigue,
■Guadeloupe, Martinique, Barbade, Tobago, Trinidad, Margarita,
tropiques et subtropiques. Nulle part elle n’est citée pour la Domi¬
nique.
— Dominique. — Hélophyte, bord de cours d’eau vaseux et de
fossés, tapis abondant en brosse, Le Marigot, ait. 50 m., 24 avril
1946, (H. et M. Stehlé, n. 6400).
Heleocharis interstincta (Vahl) R. Br. Prodr. 224, in nota 1810.
Syn. : Scirpus interstinctus Vahl, Enum. 2, 251. 1805.
Espèce perenne, haute de 45 cm. à 1 m. 10, à tiges cylindriques,
creuses, cloisonnées aux noeuds, à épis cylindriques de 4 cm., très
florifères, à achènes obovoïdes, bruns et brillants.
Bien décrite dans la plupart des flores antillaises classiques ;
indiquée par Duss (3), p. 545, comme H. plantaginea Boeck ; échantil¬
lons nouveaux des Antilles françaises identifiés par H. Stehlé (12)
p. 93. Urban (16), vol. IV, p. 116, l’indique avec presque tout l’Archi¬
pel Caraïbe pour la Dominique, mais sans localisation ni collecteur.
— ■ Dominique. — Hélophyte, Réserve Caraïbe, Hauteurs de
Sylvania, près Rivière Layou, ait. 600 m., sur un terrain vaseux,
en colonisation dense, 28 avril 1946, (H. et M. Stehlé, n. 6328).
— 524 —
Graminées.
Parmi les Graminées observées, retenons la localisation des deux
espèces sylvestres suivants du genre Lasiascis.
Lasiascis sorghoidea (Desv.) Hitche. & Chase, Contrib. U. S. Nat.
lier b. 18. 3338, 1917.
Syn. : Panicum lunatum Sw. Prodr. Veg. Ind. Occ. 24. 1788, non
Rottb. 1776.
Panicum sorghoideum Desv., Hamilt. Prodr. 10, 1825 ; Panicum marti-
nicense Griseb. Fl. Brit. W.I. I. 552, 1864 ; Lasiascis Swarlzianum Hitchc.
Bot. Gaz. 51, 302, 1911.
Espèce très bien décrite dans Urban (Fedde, Repert. Sp. Noo. 16,
149) en 1919 et dans Hitchcock (5) pp. 308-309 en 1936.
C’est une Graminée liânoïde, grimpante, sarmenteuse, de 5 à 7 m.
de haut, à branches grêles terminées par des rameaux fasciculés, à
feuilles lancéolées ou elliptiques, à panicules de 10-20 cm. de long,
à fleurs nombreuses et compactes, à épillets de 4 à 5 mm. de long.
Plante sylvestre des abords de ravines et de lisières.
— Répartition géographique. — Du Mexique à l’Argentine et la
Bolivie à travers les Antilles. Pour les Petites Antilles, Hitchcock
indique les Iles Vierges, St Kitts, Antigue, Guadeloupe, Dominique,
Montserrat, Martinique, Ste Lucie, Grenade et Tobago, mais non
Trinidad.
Il n’a pas cité ici de localisation précise pour la Dominique, comme
cela est fait pour les autres espèces.
— Dominique. — Réserve Caraïbe, bois dégradés, à la lisière des
cultures, Bataca, ait. 200 m., 22 avril 1946, (II. $M. Stehlé, n. 6380).
Lasiascis patentiflora Hitchc. & Chase, Contrib. U. S. Nat. Herb.
18. 338. 1917.
Espèce voisine de la précédente et de L. Sloanei (Griseb.) Hitchc ;
en diffère par son apparence générale plus étroite, ses feuilles moins
larges, sa floraison moins dense, ses panicules plus grêles à épillets
plus petits portés sur des pédicelles flexueux et étalés.
Son aire géographique couvre les Antilles, l’Amérique Centrale et
le Venezuela.
Aux Petites Antilles, Hitchcock (5), p. 308, l’indique en 1936,
pour la Dominique, d’après les collections de Jones et Ramage n. 49
en 1889, St-Vincent, Grenade, Trinidad et Tobago. Elle n’est ni en
Guadeloupe ni en Martinique entre lesquelles la Dominique se trouve
placée géographiquement.
— Dominique : Réserve Caraïbe, lisières de forêt culturale, sur
latérites, Bataca, ait. 350 m., dénommée « calumet », (H. et M.
Stehlé, n. 6378).
— 525 —
Smilacées.
Smilax guianensis Vitman. Summa Plant, V, 422. 1791.
Syn. : Smilax megalophylla Duham. Trait. Arb. II, 244, 1801 ; Smilax
macrophylla Willd. Sp. Plant. IV, 2, 786, 1806.
Plante inerme, à tige très haute, jusqu’à 20 m., robuste, glabre,
à feuilles larges, ovées, profondément cordées, de 20 à 32 cm. de
long sur 18 à 22 cm. de large à la base de la tige, celles du sommet
de 10-15 cm. sur 9-13 cm. et plus, membraneuses, à inflorescences en
ombelles de 10 à 45 fleurs jaunes rougeâtres, à baies crassulescentes,
de 8 mm. de diamètre et semences couleur de fer.
Diagnose excellente de cette espèce dans la révision du genre
Smilax L. par O. E. Schultz in Urban (16), vol. V, p. 27.
Espèce caribéo-guyanaise : Antigue, Guadeloupe, Dominique,
Martinique et Guyane.
— Dominique : O. E. Schultz (16) indique : Morne Gombo,
Rosehill, 667 m. ; bois de Laudat, (Eggers, n. 31 ; Rosehill n. 1504
et Eggers ed. Tolpffer n. 786). Ajouter : sylvicole, Réserve Caraïbe,
bois dégradés de Rataca, ait. 350 m., appelée « liane bamboche »,.
(H. & M. Stehlé, n. 6377).
Amaryllidacées.
Hymenocallis declinata (Jacq.) Roem. Fam. Nat. 4171. 1847.
Syn. : Pancratium declinatum Jacq. Sel. Am. 99, 1763 ; Pancratium
expansum Sims, Bot. Mag. pl. 1941, 1817 ; Hymenocallis expansa Herb.
App. 44, 1821.
Rulbe subglobuleux de 8 cm. de diamètre ; feuilles crassulescentes
sessiles, linéaires-oblongues, de 3 à 6 cm. de large et 40 à 70 cm. de
long ; bractées ovées-lancéolées, de 3 à 6 cm. ; fleur d’un blanc pur,
à périanthe de 8 à 12 cm. et tube grêle de 5 à 10 cm. de long, à coupe
staminale de 3-4 cm. Rien décrit dans Britton et Wilson (2), pp. 160-
161 ; confondue par Urban avec H. caribaea (L.) Herb., selon Britton.
— Répartition géographique : Bermudes, Grandes Antilles, jusqu’à
St Kitts et Montserrat (Britton et Wilson).
— Dominique : Réserve Caraïbe, sur latérite, Bataca, ait. 300 m.,
23 avril 1946, nommé « lis de l’huile », (H. ép M. Stehlé, n. 6374).
Nous l’avions prise pour H. caribaea (L.) Herb., très voisine et
déjà collectée en Guadeloupe et en Martinique, mais M. Léonard
(U. S. Nat. Herb. Wash.) nous l’identifia comme H. declinata (Jacq.)
Roem. après comparaison avec les specimens de la Smithsonian
Institution.
— 526 —
Dioscoreacées.
Rajania cordata L. Spec. I, ed. 2, p. 1032. 1753.
Syn. : Rajania hastata Kunth, Enum, V, 450, 1850 ; Rajania ovata
Griseb. Flor. Brit. W.I. I. 588, 1864; Rajania pleioneura Griseb .Flor.
Brit. W.I. I., 588, 1864.
Liane volubile, de 3 à 10 m. de long, glabre, à feuilles alternes,
coriaces, oblongues-ovées, triangulaires-ovées ou largement ovées,
de 8 à 20 cm. de long sur 4 à 10 m. de large, cordées à la base, à fleurs
jaune verdâtre ou vertes, en inflorescences staminées et pistilles
séparées de 10 à 30 cm. de long, à samares étroites ou semi-obovées
de 1 à 2,5 cm, ailées.
Décrite dans Britton et Wilson (2), V, p. 165 et dans Stehlé (9) :
Dioscoreacées, pp. 192-193, avec indication de la répartition géo¬
graphique. C’est une endémique antillaise : De Cuba à Trinidad.
— Dominique : Ajouter ; sylvestre, des forêts dégradées, hauteurs
de Bataca, ait. 120 m., 24 avril 1946, appelée « igname oua-oua »,
( II. éf M. Stehlé : n. 6404 ) .
Cannacées.
Canna Lambertii Lindl. in Bot. Reg. 1827.
Espèce haute, vigoureuse, à tige verte, à feuilles oblongues-
lancéolées ou elliptiques, aiguës, à fleurs à sépales pourpres ou
lilas, lancéolés, de 1 à 1,2 cm. de long, à pétales pourpres de 3,5 cm.
de long, à étamines obovées, coalescentes à la base, brillantes, rouges
ou cramoisies, à lèvre pourpre, fleur très ornementale, spontanée et
. cultivée.
Indiquée comme Caraïbe et d’Amérique du Sud.
— Dominique : Béserve Caraïbe, hauteurs de Bataca, sur laté¬
rites, ait. 200 m., 22 avril 1946. (H. <$r M. Stehlé, n. 6364).
Laboratoire de Culture du Muséum
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
(1) Breton (R. P. Raimond). — Dictionnaires Caraïbe-Français et
Français-Caraïbe, Auxerre, 1665.
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Virgin Islands (Descript. Flora, Spermat). Bot. Sc. Surv., vol. V et
VI, New-York, 1923-26.
(3) Duss (R. P. A.). — Flore Phanérogamique des Antilles françaises,
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(4) Fawcett (W.) & Rendle (A. B.). — Flora oj Jamaïca, vol. 1, Orch.
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tylédones nouvelles ou rares de la Guadeloupe et Dépendances (3e Con¬
tribution), 84, 9 p., 8 octobre 1937.
(8) Stehlé (H.). — Les Orchidales, Flore descriptive des Antilles françaises,
vol. I, 306 p. Fort-de-France. Nov. 1939.
(9) Stehlé (H.). — Les Dioscoréacées (Ignames) : Détermination, cul¬
ture et intérêt aux Antilles françaises, Rev. Agr., nov. ser., vol. II,
n° 6, p. 192 : Rajania, novembre 1945.
(10) Stehlé (H.). — Les poiriers des Antilles, un « puzzle » taxonomique,
in Bull. Soc. Bot. Fr., 93, nos 1-4, pp. 29-36, Paris, 8 février 1946.
(11) Stehlé (H.). — Les reliques végétales de la Réserve Caraïbe de la
Dominique (Antilles Anglaises), in Bull. Soc. Bot. Fr., 94, nos 5-6,
pp. 158-166, Paris 1947.
(12) Stehlé (H.). — Notes taxonomiques et géographiques sur des Grami¬
nées et Cypéracées nouvelles des Antilles françaises (12e Contri¬
bution), in Notulae Systematicae, t. XIII, fasc. 1-2, pp. 72-97,
Paris, juin 1947.
(13) Stehlé (H.). — Deux Orchidées nouvelles pour l’Archipel Caraïbe
(16e Contribution), in Bull. Soc. Bot. Fr., juin 1953.
(14) Stehlé (H. & M.) et Quentin (L.). — - Flore de la Guadeloupe et
Dépendances, t. II, Catalogue des Phanérogames et Fougères,
fasc. 1-2-3, 1938-1949.
(15) Svenson (H. K.). — Monogr. St. Gen. Eleocharis, n° 85, pp. 50-52,
Brooklyn, 1939.
(16) Urban (Ign.). — Symbolae Antillanae seu Fundamenta Florae Indiae
Occidentalis, Berlin, 1898-1928.
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART. - 30-12-1953
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Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
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Revue Algologiquc. (Directeur MM. R. Lami, et P. Bourrelly, Labora¬
toire de Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; Nouvelle série à partir
du 1er janvier 1954, abonnement, France, 400 fr., Etranger 600 fr.).
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur Mme Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie : paraît depuis 1874 ; abonnement, France, 600 fr.,
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(Directeur M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie. Paraît depuis
1928 ; abonnement France et territoires d’Outre-Mer, 1400 fr., Etranger,
2000 fr.
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères, (Direc¬
teur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 1000 fr. ; Étranger, 1400 fr.).
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F. PAILLART. - 30-12-1953.
Tome XXV
2* Série
DÉCEMBRE 1953
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE
PARIS
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, Rue Cuvieh, 5e
SOMMAIRE
Communications :
Pages
C. Jouanin. Le matériel ornithologique de la mission « Passage de Vénus sur le
soleil » (1874), station de l’île Saint-Paul . . 529
P. Budker. Sur le cordon ombilical des Squales vivipares . 541
M. Bi.anc et Y. Fourmànoir. Poissons d’Océanie rapportés par M. G. Ranson
en 1952 . 546
A. Urbain et P. C. J. Roth. L’anaphylaxie chez les Grenouilles, les Tritons et
les Couleuvres à collier . 551
J. Forest. Crustacés Décapodes marcheurs des îles de Tahiti et des Tuomotu.
— I. Paguridea ( suite ) . 555
Y. Plessis. Comportement de Pinnotheres pisum Penn. en aquarium . 562
M. André. Acariens Phytoptipalpidae parasites des Orchidées, Cactées et plantes
grasses cultivées en serres (suite). — IL Brevipalpus cactorum Oud. et
B. confusus Baker . 563
M. Vaciion. Nouveaux cas de phorésie chez les Pseudoscorpions . 572
J. Risbec. Observations sur l’Anatomie des Terebridae néo-calédoniens . 576
J. M. Gaillard. Révision des espèces des côtes de France du genre Gibbula
Risso (Moll. Prosobr.) . ‘ . 584
G. Cherbonnier. Complément à l’étude des Holothuries de l’Afrique du Sud. 594
J. Léandri. Une mission botanique à Madagascar . 599
A. Guillaumin. Contributions à la flore de la Nouvelle-Calédonie. CIV,
Plantes collectées par Miss L. E. Clieesman . 695 ^
H. Stehlé et Ed. Bruet. Esquisse géologique et évolution phytosociologique sur
les sables de sédimentation moderne de la plage de Grande Anse-
Deshaÿes, en Guadeloupe . 610
Cl.-CIi. Mathon. L’écologie du développement des Ægilops (Graminées). -
2e partie. — L’analyse stadiale précisée, lre note . 621
A. Cavaco. Synopsis des Amaranthacées de Madagascar et des Comores . 629
M. Pichon. Un Tabernanthe (Apocynacée) nouveau de l’Angola . 637
C.-A. Baud et P. W. Morgenthaler. Sur l’ultrastructure du tissu osseux d’un
Poisson Téléostéen fossile : Diplomystus brevissimus (Fain. Clupeidae) . . 641
P. Brebion. Scalaturris riedeli n. g. et n. sp., Gastéropode du Crétacé supérieur
du Cameroun . 645
E. Buge. Ilaplopomella, un genre nouveau de Bryozoaires iossiles . 647
J. Roman. Galles de Myzostomides chez des Clypéastres de Turquie . 650
Actes administratifs . 655
Table des matières du Tome XXV . 659
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1953. — N° 6.
399e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
3 DÉCEMBRE 1953
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR A. GUILLAUMIN
COMMUNICATIONS
Le matériel ornithologique
DE LA MISSION « PASSAGE DE VÉNUS SUR LE SOLEIL » (1874),
STATION DE VILE SAINT-PAUL.
Par Christian Jouanin.
La documentation ornithologique concernant File Saint-Paul
(océan Indien) reste très précaire en général dans les divers musées
du monde; C’est pourquoi il nous a paru utile de publier l’inventaire
de celle qui figure dans les collections du Muséum de Paris, parti-;
culièrement favorisé à cet égard, et qui comprend des spécimens
montés, quelques peaux, des oiseaux et des œufs conservés en alcool,
et des œufs vidés.
Tout cet ensemble a été réuni à Saint-Paul pendant le séjour
de la mission française chargée d’observer le passage de Vernis
devant le soleil, le 9 décembre 1874. Le personnel de l’expédition
comportait plusieurs naturalistes auxquels s’était joint, lors du
passage de la mission à l’île de la Réunion, le conservateur du Musée
d’histoire naturelle de Saint-Denis, Auguste Lantz. C’est ce dernier
qui assuma la plus grande part des recherches ornithologiques, mais
Gaston de l’Isle et Charles Vèlain y contribuèrent aussi, en dépit
de leurs programmes respectifs, relatifs à la Botanique et à la
Géologie.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 6, 1953.
33
— 530
Il faut regretter qué le matériel réuni par ces naturalistes n’ait
pas fait l’objet d’une publication particulière dans les comptes
rendus définitifs de l’expédition 1, avant que des dons divers n’aient
un peu trop généreusement dispersé une importante fraction de
la collection remise au Muséum 2. En outre depuis lors, trop souvent
les étiquettes originales des spécimens ont été perdues. Enfin il eut
été intéressant de connaître les observations que n’avait pu manquer
de faire le fervent ornithologiste qu’était Auguste Lantz.
Sans vouloir retracer l’histoire de l’expédition, rappelons briève¬
ment qu’elle demeura à Saint-Paul du 4 octobre 1874 au 4 jan¬
vier 1875. Les naturalistes cités quittèrent la station le 12 décembre,
afin d’explorer l’île voisine de la Nouvelle-Amsterdam, où on vint
les rechercher le 25 décembre. A notre connaissance la mission ne
rapporta aucun document ornithologique de la Nouvelle- Amster¬
dam, mais par contre la collection d’oiseaux réunie à Saint-Paul
par Auguste Lantz devait être considérable, car des spécimens
préparés par les soins de ce naturaliste infatigable figurent dans
de nombreuses institutions 3 et sans doute un grand nombre d’entre
eux ont-ils été retenus par le musée de Saint-Denis de la Réunion
où nous présumons qu’ils existent encore.
Dans les tableaux de mesures (exprimées toutes en millimètres)
des pages suivantes, chaque spécimen est marqué de la lettre P
ou M, selon qu’il se présente de nos jours en peau ou monté. Nous
avons cru bon de donner cette indication, car les mesures sont parfois
délicates à prendre sur un sujet monté, et de ce fait moins rigoureuses.
Sphénisci'formes.
Eudyptes cristatus Moseleyi Mathews et Iredale
Matériel : un adulte en peau ; trois adultes montés ; trois poussins
montés ; cinq poussins conservés en alcool ; quatre œufs vidés ; trois
œufs embryonnés, conservés en alcool.
1. Une liste, sans aucun détail circonstancié, des espèces collectées a cependant été
publiée par A. Milne-Edwards dans une note de ses « Recherches sur la faune des
régions australes » (1882 : 48). Elle doit être complétée par l’addition de Diomedea
chrysostoma et de Procellaria cinerea. Par ailleurs le nom de Sterna frontalis qui s’y
trouve mentionné doit être tenu pour un synonyme de St. vittata, car il correspond à
une phase immature de cette dernière espèce (jeunes âgés d’un an environ).
2. Parmi les bénéficiaires, nous avons relevé dans les registres les musées des villes
de Bordeaux, Boulogne-sur-Mer, Grenoble, Levallois-Perret, Mâcon, Nancy, Nantes,
Rennes, Toulouse et Verdun ! D’autres spécimens ont été donnés en échange au musée
d’Otago, au Japon, etc...
3. De tels spécimens, sans être passés par l’intermédiaire du Muséum, se trouvaient
ou se trouvent encore au Musée des Colonies, dans la collection Marmottan, à la Faculté
des Sciences et à la Faculté de Pharmacie de l’Université de Paris. Il est probable
que beaucoup d’autres ont échappé à nos investigations...
531
Œufs : 69.6 X 54.4; 67.4 X 52.3; 67.5 X 50.8; 63 X 50.2.
Nos quatre exemplaires adultes confirment pleinement la sug¬
gestion de R. A. Falla (1938 : 199) qui, sur l’examen d’un seul
spécimen, envisageait l’hypothèse d’une distinction subspécifique
des Gorfous dorés de Saint-Paul et de ceux des latitudes plus
méridionales.
Un ensemble de caractères permet en effet de séparer les spécimens
de Saint-Paul de notre matériel de comparaison en provenance de
Kerguelen et de l’île Campbell ; le développement des parures cépha¬
liques, la teinte de la gorge et des joues, la tache noire terminale de
la face interne de l’aileron. Chez les premiers, les huppes latérales
de la tête sont plus fournies avec des plumes jaunes et noires nota¬
blement plus longues. De plus la gorge et les joues ne sont pas
d’un noir aussi pur que chez la forme typique; elles sont moins
obscures, brun cendré ou gris brunâtre, et ceci, comme l’a justement
noté Falla, ne paraît aucunement en rapport avec l’usure de la
plume. Enfin la tache terminale noire de la face interne de l’aileron
est beaucoup plus étendue sur les exemplaires de Saint-Paul que
sur les autres, où parfois elle se trouve réduite à un mince filet.
Toutefois il y a de grandes variations individuelles dans la forme
et l’étendue de la tache tant chez les premiers que chez les seconds.
Les Gorfous dorés de Tristan da Cunha présentent également tous
ces caractères, ainsi que nous l’a confirmé Mr H. I. Elliott, qui a
comparé le précieux matériel ramené par lui-même de cette localité
aux peaux du British Muséum et que nous tenons à remercier bien
vivement ici de son obligeance et des renseignements qu’il nous a
aimablement communiqués.
Il convient donc à notre ayis de rétablir dans la nomenclature
le nom subspécifique de E. c. Moseleyi créé par Mathews et Iredale
à l’usage des Manchots de Nightingale dont les parures céphaliques
avaient attiré l’attention de ces auteurs, à la suite de Murray,
cette appellation s’appliquant donc aux populations des îles Tristan
— 532 —
da Cunha, Nightingale, Inaccessible (Gough aussi sans doute),
Saint-Paul et Nouvelle-Amsterdam (deux spécimens de cette der¬
nière île au Muséum de Paris attestent cette identité).
Les œufs embryonnés et conservés en alcool que rapporta Vélain
sont malheureusement dépourvus de toute indication de date :
l’un d’entre eux, ramassé au moment de l’éclosion, alors que le
jeune Manchot tentait de se libérer de sa coquille, aurait été un
document de valeur relativement à cette date importante du cycle
vital. Deux des poussins montés portent la date du 6 novembre et
leur âge apparant vient à l’appui des indications publiées par Vélain
sur l’époque de la nidification, indications qui concordent d’ailleurs
avec ce que l’on sait des Gorfous de Tristan da Cunha. La période
de reproduction est dans ces îles en avance de plus d’un mois sur
les oiseaux des Falkland (Murphy, 1936: 423), de plus de deux mois
sur ceux de Kerguelen, de Heard, de Macquarie (Aubert de la
Rüe, 1953 : 133 ; Falla, 1937 : 91, 94).
Procellariiformes.
Diomedea exulans exulans Linné
Matériel : un spécimen en peau.
D’après les dimensions de son bec, ce spécimen, unique de son
espèce dans la collection de la mission Passage-de- Vénus, ne peut
être assimilé à la forme D. e. dabbenena Mathews, connue pour nicher
dans les îles subantarctiques de l’Atlantique sud. Par sa pattern il
est une réplique fidèle, semble-t-il, de la jeune Ç qui fait l’objet
de la planche 37 de l’ouvrage de Niall Rankin, Antarctic Isle :
ailes et queue brun foncé ; sommet de la tête brunâtre ; joues et
gorge blanches ; dos largement taché de brun ; poitrine gris bru¬
nâtre ; abdomen blanchâtre.
S’il faut en croire Vélain (1877 : 49), l’Albatros hurleur ne se
reproduit pas à Saint-Paul, dont la topographie n’offre pas d’ailleurs
les grandes prairies peu inclinées que cette espèce recherche pour
édifier son nid.
533 —
Diomedea melanophrys Temminck
Matériel : un spécimen en peau ; trois spécimens montés.
Nous considérons les deux individus donnés pour mâles comme
des immatures en état de vol depuis six mois environ, car, malgré
le vernis dont leur bec a été enduit lors du montage, on peut se
rendre compte que celui-ci a été d’un jaune moins franc que ce ne
fut le cas chez les deux autres exemplaires. La base du culmen est
de teinte obscure, et, sauf tout à fait l’extrémité, les onglets de la
maxille et de la mandibule sont noirâtres. Pourtant la 'tête de ces
deux mâles est blanche, mais on sait que la coloration grise à ce
niveau du plumage des jeunes disparaît rapidement par usure,
bien avant la première mue.
Diomede,a chrysostoma Forster
Matériel : deux spécimens montés.
Le second spécimen est un immature, âgé de moins d’un an, comme
en témoigne la coloration gris brunâtre de la tête et du cou. La teinte
jaune de l’arête culminale et du bord inférieur de la mandibule
est déjà sensible, mais elle n’est pas aussi franchement délimitée
que chez l’adulte.
Diomedea chlororhynchos Gmelin
Matériel : trois spécimens montés.
— 534 —
On ne peut qu’être surpris du nombre et de la diversité spécifique
de ces Albatros connus des marins sous le nom de « Malamocs »,
qui furent rapportés par la mission. On admet en général que Saint-
Paul est l’un des territoires de nidification de Diomedea chlororhyn-
chos, Albatros des latitudes subantarctiques tempérées, bien qu’à
vrai dire le texte de Pelzeln (1869 : 149) sur lequel repose cette asser¬
tion ne nous paraisse que médiocrement explicite : mais la suppo¬
sition est en tous cas parfaitement vraisemblable. Par contre il
serait étonnant que Diomedea melanophrys se rencontre également
au titre de nidificateur dans l’île, étant donné tout ce que l’on sait
par ailleurs de la distribution plus méridionale de cette dernière
espèce. Pourtant la publication de Vélain le laisse entendre, mais
elle est entachée de trop d’inexactitudes, notamment semble-t-il
au sujet de la ponte de ces oiseaux, pour que l’on puisse fonder sur
elle une affirmation. Le nombre des Diomedea melanophrys récoltés,
et ce à l’époque normale de la reproduction de l’espèce (il y en eut
d’autres que ceux indiqués ci-dessus, dont on retrouve la mention
au registre d’inscription du laboratoire, mais qui furent donnés
ultérieurement à diverses institutions), suggère la même idée, mais
il est possible que dans tous les cas nous ayons affaire à des individus
non reproducteurs, bien que plusieurs aient l’âpparence d’adultes.
Phoebetria fusca (Hilsenberg)
Matériel : deux spécimens en peau ; trois spécimens montés ; un œuf
vidé ; quatre œufs embryonnés, conservés en alcool.
Œufs : 112.4 X 64.1 ; 109.9 X 63 ; 109.1 X 63.7 ; 107.5 X 64.6.
Les quatre œufs embryonnés portent la date du 8 novembre.
Le matériel énuméré atteste la présence à l’île Saint-Paul, comme
nicheur, de Phoebetria fusca, dont la nidification est par ailleurs
également prouvée à Tristan da Cunha, Nightingale, Inaccessible,
Gough et Marion.
Dans son étude de l’avifaune de Saint-Paul, il semble que Vélain
ait confondu des données relatives à « Diomedea fuliginosa » et d’au¬
tres relatives aux Skuas ; aussi les indications qu’il a publiées
535
au sujet de la nidification de Phoebetria ne peuvent-elles être retenues.
Mais les œufs conservés appartiennent indiscutablement à cette
espèce et ils portent la date du 8 novembre. Le calendrier de la vie
annuelle pour les Phoebetria fusca de Saint-Paul est sans doute
très semblable à celui que l’on observe pour ceux de Tristan da
Cunha.
Macronectes giganteus (Gmelin)
Matériel : deux spécimens montés.
Le premier de ces spécimens est uniformément brun chocolat
(phase sombre caractéristique des individus jeunes) ; le second
— une $ d’après sa petite taille ? — , moins foncé, avec la face et
la gorge blanchâtres ou grisâtres, correspond au type de coloration
que Niall Rankin appelle « dark intermediate variety » (1951 : 296 ;
pl. 71).
Procellaria cinerea Gmelin
Matériel : un spécimen monté.
La mission n’a rencontré cette espèce « qu’en décembre, par
petites troupes toujours assez rares, et n’apparaissant que le soir »
(Velain, 1877 : 49). Cependant par comparaison avec Tristan
da Cunha, il ne serait pas étonnant qu’elle nichât à Saint-Paul.
A Kerguelen, à Macquarie, à Tristan da Cunha, la reproduction de
Procellaria cinerea est tardive, automnale : il est possible que la
mention de Vélain corresponde à de précoces vols de reconnaissance
d’individus nicheurs.
Pachyptila vittata Macgilliorayi (Mathews)
Matériel': trois spécimens en peau; quatre spécimens montés; cinq
œufs vidés.
— 536
Œufs : 53 X 35.8; 51.5 X 37 ; 51 X 37 ; 50 X 37.9; 49.8 X 35.8.
Dans sa remarquable révision des Pétrels du genre Pachyptila
Illiger ou « Prions », R. A. Falla (1940 : 220) admet la validité de
la sous-espèce P. v. Macgillivrayi Mathews, caractérisée par un
bec sensiblement moins large que la forme typique, mais il ne put
examiner qu’un seul exemplaire adulte de l’île Saint-Paul, en l’occur¬
rence le type même de Mathews, collecté en janvier 1853.
Avant de tirer une conclusion des mesures ci-dessus, il importe
de savoir si nous avons affaire à des adultes ou à des jeunes de
1 année : en effet, si les uns et les autres sont identiques quant au
plumage, le bec des seconds est naturellement moins large que
celui des premiers et le raccornissement en collection accroît encore
la différence. Malheureusement nous avons été incapable de suivre
Falla dans sa subtile discrimination des jeunes de l’année et des
adultes : le raccornissement des bords de la maxille se repliant sur
les rangées de lamelles nous est apparu variable d’un individu à
1 autre dans la sérié ci-dessus, sans que l’on puisse selon ce critère
la répartir en deux lots nettement' distincts. Mais d’après le rythme
de reproduction de 1 espèce, le mis en peau le 20 octobre ne peut
être un jeune, et il est possible après tout que nous ne soyons en
présence que d adultes. Dans ces conditions, il semblerait donc bien
que les Pachyptila vittata de Saint-Paul aient le bec en moyenne
plus faible, à la fois plus court et plus étroit, que ceux de Tristan
da Cunha et ceux de la région néozélandaise. Le fait est d’autant
plus remarquable que les populations de ces deux dernières régions
sont pratiquement identiques : les affinités respectives de Saint-Paul,
de Tristan da Cunha et de la région néozélandaise sont inverses en
ce qui concerne Eudyptes cristatus par exemple.
Vélain rapporte que, selon les dires de marins familiers de l’île,
il y aurait deux époques de ponte pour les Prions : septembre et
novembre. Cette indication, qui n’est pas le fruit d’une observation
directe, doit être reçue avec beaucoup de circonspection.
537 —
Lariformes.
Stercorarius situa Lônnbergi (Mathews)
Matériel : un spécimen en peau ; quatre spécimens montés.
Cette petite série est remarquable par son homogénéité. Les cinq
spécimens sont aussi semblables entre eux du point de vue de leur
coloration, d’un brun foncé très uniforme où l’on note l’absence
presque totale du facteur roux, que du point de vue de leurs dimen¬
sions. La fraîcheur de leur plumage semble indiquer que, contraire¬
ment aux Skuas de Tristan da Cunha (Hagen, 1938 : 137), la mue
de ceux de Saint-Paul n’a pas lieu pendant l’été austral. Nous ratta¬
chons ces spécimens à l’ensemble de populations insulaires auxquelles
il nous paraît sage de conserver l’appellation globale de S. s. L'ônn-
bergi ; sans doute une analyse statistique minutieuse révèlerait-elle
quelques différences moyennes entre les populations de chaque île,
mais la multiplication des noms subspécifiques risque de masquer
leurs affinités véritables, sans apporter pour autant de véritable
précision à l’étude systématique.
Sterna vittat.a tristanensis Murphy
Matériel : trois spécimens en peau ; sept spécimens montés.
— 538 —
Comme l’a justement établi Murphy (1938 : 9), les Sterna vittata
de Saint-Paul peuvent être distinguées subspécifiquement de celle»
de Kerguelen ( terra typica de l’espèce) par des caractères de coloration
et par leurs proportions. A vrai dire, entre les Sternes de l’une et
l’autre populations, la différence de teinte dans les parties grises
du plumage est une nuance à peine sensible et elle nous paraît
le plus faible des caractères invoqués ; mais la bande obscure du
vexille interne des rémiges primaires est nettement plus étroite
chez les Sternes de Saint-Paul, dont par ailleurs les mensurations
sont plus fortes, à l’exception toutefois de celle de l’aile, plus courte-
en moyenne. Le trait le plus frappant reste l’extrême développement
des fdets de la queue. A cet égard, l’exemplaire en peau qui a con¬
servé l’étiquette originale de son collecteur, A. Lantz, est une excel¬
lente illustration de la forme S. v. tristanensis Murphy : ses ailes
sont à peu près de la même taille que celles des plus petites Ç Ç
adultes en collection de Kerguelen, tandis que ses rectrices externes,
avec une profondeur de la fourche atteignant douze centimètres,
dépassent de plus de quatre centimètres le maximum publié jusqu’à
ce jour pour la population de Kerguelen.
Les trois spécimens immatures, dont l’aspect est conforme aux
descriptions de la littérature pour les jeunes de l’année précédente,
se trouvent en pleine mue des ailes : notamment, les deux ou trois
rémiges primaires externes sont vieilles et usées, alors que les autres
sont neuves et en croissance.
Quant au plus jeune spécimen de la série, il devait être tout
juste capable de vol. On remarquera qu’il n’a pu être collecté posté¬
rieurement aux tout premiers jours de janvier. En admettant qu’il
corresponde à un œuf pondu une cinquantaine de jours aupara¬
vant, la ponte commencerait au plus tard vers le dix novembre,
soit à la même époque qu’à Tristan da Cunha et en avance de plus
de deux mois par rapport à Kerguelen, située à un millier de kilo¬
mètres vers le sud et où l’espèce se trouve en concurrence sur les
territoires de nidification avec Sterna virgata Cabanis.
La présente étude nous a donné l’occasion de dresser l’inventaire
de nos connaissances sur l’avifaune de Saint-Paul, telle du moins
qu’elle se présentait à la fin du siècle dernier. Cette restriction est
justifiée, car en dépit de sa situation géographique isolée et de sa
faible superficie, l’île a été, depuis près de deux cents ans, le siège
de nombreuses entreprises industrielles allant de la chasse aux
« phoques » et de la pêche à la fabrication de conserves de langouste,
avec usine établie à terre. Cette industrialisation, accompagnée de
l’introduction volontaire d’animaux domestiques et de celle, invo¬
lontaire mais particulièrement désastreuse, des rats, a du porter
un préjudice mortel aux peuplements de certains oiseaux (cL
— 539 —
Murphy, 1951 : 2). L’avifaune était déjà très appauvrie, semble-t-il,
à l’époque de la mission Passage-de-Vénus : il est à craindre qu’elle
ne le soit encore beaucoup plus gravement de nos jours !
On jugera de l’étendue de nos connaissances sur cette avifaune
de Saint-Paul, si, pour être complet, il nous suffit d’ajouter à la
liste des espèces précédemment mentionnées quelques noms relevés
dans la littérature sans qu’aucun spécimen de collection ne vienne
leur conférer une authenticité certaine.
C’est ainsi que Vélain (1877 : 49) cite Daption capensis (Linné)
et Procellaria aequinoctialis Linné parmi les visiteurs habituels de
l’île 1. Le même auteur écrit aussi qu’au début du xixe siècle
Oceanites oceanicus (Kuhl) y aurait niché en nombre ; à notre sens
l’indication mérite d’être retenue en substituant à la désignation
trop précise du Pétrel de Wilson celle d’un Hydrobatidé à longs
tarses (cf. Péron, 1824, 1 : 195) dont l’identité restera probablement
toujours douteuse. Ne s’agirait-il pas de Fregetta grallaria (Vieillot)
dont le médecin-capitaine J. Diallo a capturé un exemplaire
le 16 janvier 1952, en mer à proximité de la Nouvelle-Amsterdam ?
Cette espèce ne correspondrait-elle pas au Pétrel-tempête, disparu
de Saint-Paul, mais qui se serait maintenu dans l’île voisine ?
Saint-Paul est encore assez généralement tenue pour l’un des
lieux de reproduction de Pterodroma mollis mollis (Gould), car divers
voyageurs ont rencontré l’espèce en abondance dans les parages
de l’ile, mais, à notre connaissance, la nidification n’y a jamais été
autrement prouvée. S’appuyant sur des considérations biogéo¬
graphiques, Murphy la considère comme probable, si non dans le
présent, tout au moins dans le passé, ainsi que celles de Procellaria
aequinoctialis Linné, Pterodroma incerta (Schlegel) et Pelagodroma
marina (Latham) (Murphy, 1951 : 2 ; 1952 : 19, 22).
Enfin Vélain (1877 : 55) et Scherzer (Vanhôffen, 1912 : 405)
auraient aperçu à Saint-Paul, l’un un Cypselus (?) et l’autre un
Courlis cendré ,( Numenius arquatus (Linné)) : des migrateurs conti¬
nentaux seraient donc susceptibles de s’aventurer jusque-là.
BIBLIOGRAPHIE
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1929-1931, Reports, (B), 2.
1. Nous avons quelques raisons de penser que le Procellaria haesitata mentionné
dans le même paragraphe ne fait qu’un avec le Procellaria cinerea dont il est moins
succinctement question peu après.
— 540 —
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Observations générales sur la faune des deux îles suivies d’une
description des deux îles. Arch. Zool. expérim. et gén., 6 : 1-144.
— 541 —
Sur le cordon ombilical des Squales vivipares
Par Paul Budker.
On sait que le cordon ombilical des Squales vivipares renferme
trois vaisseaux : l’artère ombilicale (ou artère vitelline) ; la veine
ombilicale (ou veine vitelline) ; et, situé entre les deux, le canal
vitellin, ou ductus vitello-intestinalis. Ce dernier est en général aplati
(fig. 1 et 2), et tapissé intérieurement de cellules ciliées. L’artère
et la veine sont de forme circulaire, ce caractère étant très net sur
les coupes, en ce qui concerne l’artère, dont les parois sont très
épaisses. En raison de ses parois beaucoup plus minces, la veine
prend souvent sur les préparations une forme très irrégulière. La
Veine ombilicale renferme du sang artériel se rendant vers l’embryon,
et l’artère ombilicale, du sang veineux allant au placenta. Enfin,
on constate souvent, entre l’ensemble de ces vaisseaux et l’enveloppe
externe du cordon, des lacunes plus ou moins étendues, qui repré¬
sentent le cœlome extraembryonnaire, tapissé par la somatopleure
et la splanchnopleure. La présence de ce cœlome extraembryonnaire
n’est d’ailleurs pas constante, comme nous le verrons par la suite.
Extérieurement, le cordon ombilical peut être soit entièrement
lisse, soit muni d’arborisations plus ou moins fournies (les appen-
diculata), lui donnant un aspect chevelu qui a été maintes fois signalé
et représenté, sans que la description de sa structure histologique
ait été faite de façon complète.
Le cordon de type lisse se rencontre par exemple chez Mustelus
laevis, et chez des Requins du genre Carcharhinus. Le cœlome
extraembryonnaire est en général présent.
Le cordon du type à appendiculata est caractérisé par la présence
d’arborisations dont les formes, les dimensions et la quantité varient
avec les espèces.
Ainsi, chez Scoliodon Terrae-novae (fig. 1), on constate que ces
appendices sont constituées par une mince lame conjonctive, par¬
courue par des capillaires ; ils sont revêtus de grosses cellules cylin¬
driques pouvant montrer parfois une bordure ciliée. Dans l’espèce
en cause, le cœlome extraembryonnaire est bien développé, et la
gaine du cordon renferme de nombreux capillaires.
Chez Paragaleus Gruveli, on trouve un type de cordon un peu
différent. Les appendiculata aboutissent directement aux parois des
vaisseaux (fig. 2) : il n’y a pas ici de cœlome extraembryonnaire.
Bulletin du Muséum. 2e série, t. XXV, n° 6, 1953.
— 542
Chaque appendice est parcouru, dans toute sa longueur, par un
capillaire qui vient déboucher dans la Veine ombilicale (fig. 3).
Quant aux cellules revêtant les arborisations, elles sont volumineuses
et sensiblement arrondies ; leur cytoplasme présente une zone dis¬
tale, hyaline et réticulée, ainsi qu’une zone proximale, plus dense,
Fig. 1. — Coupe dans le cordon ombilical de Scoliodon Terrae-novae (fœtus à terme).
A = artère ombilicale ; V = veine ombilicale ; Cv = canal vitellin ; a — appendi-
culata ; Ce = coelome extraembryonnaire.
renfermant le noyau et des vacuoles. Certaines de ces cellules pos¬
sèdent deux noyaux ; c’est un cas assez fréquent (fig. 4). M. Cai,zoni
a signalé, dans la région proximale du placenta de Carcharias glau-
cus, la présence de cellules binucléées répondant exactement à cette
description.
Chez les deux espèces en cause, on peut remarquer que les cellules
des appendiculata sont exactement semblables à celles qui consti¬
tuent le revêtement de la région proximale du placenta. Or, cette
partie du placenta, ainsi que les appendiculata du cordon, baignent
normalement dans le liquide intra-utérin ; et ce liquide, générale¬
ment riche en matières nutritives élaborées par la paroi utérine,
concourt plus ou moins activement au développement de l’embryon.
Les auteurs admettent que les cellules des appendiculata et celles
du « placenta proximal » pourraient avoir une fonction absorbante,
et intervenir ainsi de façon directe dans la nutrition histotrophe de
l’embryon. C’est là une hypothèse que viendrait appuyer la relation
existant, chez Paragaleus Gruveli, entre les capillaires des appen •
Fjg. 2. — Coupe dans le cordon ombilical de Paragaleus Gruveli (fœtus à terme).
A = artère ombilicale ; V = veine ombilicale ; Cv. = canal vitellin ; a = appen¬
diculata.
diculata et la veine ombilicale. Mais cette hypothèse demande encore
à être vérifiée.
D’autre part, il semble bien que le type du cordon ombilical puisse
avoir une signification systématique. La présence ou l’absence d ' ap¬
pendiculata et de cœlome extra-embryonnaire, la forme même des
arborisations, apparaissent constantes à l’intérieur d’un genre donné.
Un cordon lisse ne peut évidemment pas présenter de grandes varia¬
tions, tout au moins en ce qui concerne l’examen macroscopique.
Par contre, le cordon à appendiculata est beaucoup plus caracté¬
ristique, comme nous venons de le constater par les deux exemples
ci-dessus.
Fig. 3. — Cordon ombilical de Paragaleus Gruvélu
capillaires des appendicülata débouchant dans la veine ombilicale
— 544 —
— 545 —
Certains auteurs ont voulu voir, dans la présence des appendicu-
lata, un caractère primitif, sans doute parce que le cordon lisse
évoque celui des Mammifères. Toutefois Mahadevan fait remarquer
à ce propos que chez Carcharhinus dussumieri , qui est un vivipare
aplacentaire, le cordon est du type lisse.
Actuellement, ces questions restent entières. Elles ne pourront
recevoir une réponse valable que lorsque l’on aura pu poursuivre
des observations sur un grand nombre d’espèces.
Laboratoire des Pêches et Productions Coloniales
d’Origine animale du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
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ombilical de trois Sélaciens Vivipares de la Côte Occidentale
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Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 6, 1953.
34
— 546 —
Poissons dOcéanie rapportés par M. G. Rançon en 1952.
Par Maurice Blanc et Pierre Foijrmanoir.
Au cours d’une mission d’études sur les huitres perlières effectuée
en Océanie en 1952, M. Gilbert Ranson, sous-Directeur au Labo¬
ratoire de Malacologie, a récolté toute une collection de Poissons
marins pour le Muséum national d’Histoire naturelle de Paris.
A la suite d’une entente entre MM. les Professeurs L. Bertin
et Th. Monod, nous avons été chargés de déterminer ces Poissons
qui, conservés dans le formol (puis mis en alcool au Muséum),
sont en parfait état.
Pour mener à bien ce travail de détermination, nous nous sommes
servis principalement des ouvrages classiques de Fowler (1928,
1931 et 1934) et de Weber et Beaufort (1911 à 1951...). Nous avons
également consulté assez fréquemment les travaux de Jordan et
Evermann sur la faune des îles Hawaï (1903) et de Jordan et Seale
sur les Poissons de Samoa (1906). D’autre part, le travail tout à fait
récent de Harry (1953) nous a permis d’établir des comparaisons
entre la collection de M. Ranson et la collection rapportée de Raroïa
par la dernière mission américaine.
La plupart des espèces déterminées à l’aide des livres traitant de
la faune indo-pacifique cités précédemment, figurent également dans
la liste descriptive des Poissons du Canal de Mozambique donnée
par Smith (1950).
La plupart des espèces proviennent de Tahiti ou d’Hikueru.
Les autres stations sont : Apataki, Niau, Takumé et Kaukura.
Ces Poissons, au nombre total de trois cent trente-cinq individus,
peuvent être répartis en quarante et une familles, soixante-deux
genres, et quatre-vingt-quatorze espèces. En voici le catalogue
raisonné :
1° Sélaciens.
Carcharhinidae : Carcharhinus melanopterus , Q. and G. 1 — un
exemplaire — Kaukura.
2° Téléostéens.
Chanidae : Chanos chanos, Forsk. — - neuf exemplaires — Hikueru.
Hemirhamphidae : Hyporhamphus Dussumieri, C. V. — trente-huit
exemplaires — Tahiti et Hikueru.
1. Déterm. P. Budkf.r.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 6, 1953.
— 547 —
Tylosuridae : Tylosurus crocodilus, Les. — un exemplaire — Tahiti.
Holocentridae : Holocentrus Bleekeri, Weber — - six exemplaires —
Hikueru ; Holocentrus punctatissimus, C. V. — sept exemplaires —
Hikueru ; Holocentrus rubrum, Forsk. — un exemplaire — Tahiti ;
Holocentrus sammara, Forsk. — huit exemplaires — Tahiti et
Hikueru ; Myripristis murdjan, Forsk. — un exemplaire — - Hikueru ;
Myripristis seychellensis, C. V. — un exemplaire — Hikueru.
Bothidae : Bothus mancus, Brouss. 1 — trois exemplaires —
Hikueru.
Syngnathidae : Doryichthys sp. — un exemplaire — Tahiti.
Aulostomidae : Aulostomus oalentini, Bleekér — deux exemplaires
— Hikueru.
Fistularidae : Fisiularia petimba, Lac. — deux exemplaires —
Hikueru.
Cirrhitidae : Paracirrhites polystictus, Gunt. — un exemplaire —
Hikueru.
Duleidae : Dules taeniurus, Cuv. — trois exemplaires — Tahiti,
Hikueru et Niau.
Serranidae : Cephalopholis argys, Schneider — cinq exemplaires
(dont quatre jeunes) — Hikueru ; Cephalopholis urodelus, C. Y. — •
un exemplaire — Hikueru ; Epinephelus areolatus, Forsk. — - trois
exemplaires ■ — Hikueru ; Epinephelus macrospelos, Bleeker — un
exemplaire jeune — Hikueru ; Grammistes sex-lineatus , Thunberg
— deux exemplaires — Tahiti.
Apogonidae : Apogon bandanensis, Bleeker — quatre exemplaires
— Tahiti; Apogon fleurieu, Lac — un exemplaire — Tahiti;
Apogon novemfasciatus, Cuv. — trois exemplaires — Tahiti.
Carangidae : Caranx sex-fasciatus, Q. and G. - — • seize exemplaires
■ — Hikueru.
Mullidae : Mulloïdicthys flammeus, Jord. Ever. — un exemplaire
• — Hikueru ; Pseudupeneus rnultifasciatus, Q. and G. — tin exem¬
plaire — Tahiti ; Upeneus tragula, Richardson — deux exemplaires
— Tahiti et Hikueru.
Chaetodontidae : Chaetodon lunula, Lac. — deux exemplaires — •
Hikueru ; Chaetodon ornatissimus , Cuv. — un exemplaire — Tahiti ;
Chaetodon quadrimaculatus , Gray — un exemplaire — Hikueru ;
Chaetodon reticulatus, Cuv. — cinq exemplaires — Tahiti et Hikueru ;
Chaetodon setifer, Bloch — deux exemplaires — Tahiti et Hikueru ;
Chaetodon trifascialis, Q. and G. — deux exemplaires — Hikueru ;
Chaetodon trifasciatus, Mungo — un exemplaire — Tahiti ; Chaeto¬
don unimaculatus, Bloch — deux exemplaires — - Tahiti et Hikueru ;
F orcipiger longirostris, Bro. — un exemplaire — Hikueru.
1. Détcrm. P. Chabanaud.
— 548 —
Acanthuridae : Acanthurus achilles, Shaw — un exemplaire — •
Hikueru ; Acanthurus glaucopareius, Cuv. — • un exemplaire —
Hikueru ; Açanthurus guttatus, Schneider — • un exemplaire —
hikueru ; Acanthurus lineatus, Linné — un exemplaire — Hikueru ;
Acanthurus triostegus, Linné — dix-sept exemplaires (dont neuf
jeunes) — - Tahiti et Hikueru ; Acanthurus sp. — - un exemplaire —
Hikueru ; Ctenochaetus strigosus, Bennett — dix exemplaires —
Tahiti et Hikueru ; Naso brevirostris, Val. — un exemplaire —
Hikueru ; Naso lituratus, Forster — un exemplaire — Hikueru ;
Zebrasoma flavescens, Bennett — deux exemplaires — - Tahiti;
Zebrasoma veliferum, Bloch — ■ un exemplaire — • Apataki.
Zanclidae : Zanclus canescens, Linné — deux exemplaires — Tahiti ;
Zanclus cornutus, Linné — trois exemplaires — Hikueru.
Kyphosidae : Kyphosus waigiensis, Q. and G. — deux exemplaires
— Tahiti.
Pempheridae : Pempheris oualensis, Cuv. — un exemplaire —
Hikueru.
Lutjanidae : Lutjanus russellii, Bleeker — trois exemplaires
(dont deux jeunes) — Tahiti.
Pomacentridae : Abudefduf saxalïlis, Linné — • un exemplaire
— Tahiti ; Abudefduf sordidus, Forsk. — - neuf exemplaires — Tahiti
et Hikueru ; Abudefduf sp. — sept exemplaires jeunes — Hikueru ;
Dascyllus marginatus , Ruppel — un exemplaire — Tahiti ; Poma-
centrus nigricans, Lac. — quatre exemplaires (dont deux jeunes) —
Hikueru.
Labridae : Thalassoma lunare, Linné — deux exemplaires —
Hikueru ; Thalassoma purpureum, Forsk. — trois exemplaires — -
Hikueru.
Callyodontidae : Callyodon erythrodon, C. V. - — un exemplaire —
Hikueru ; Callyodon microrhinus, Bleeker — deux exemplaires —
Hikueru ; Callyodon moensi, Bleeker — • deux exemplaires —
Hikueru ; Callyodon sordidus, Forsk. — deux exemplaires —
Hikueru ; - Callyodon sp. — un exemplaire — Hikueru ;
Callyodon sp. — deux exemplaires — Apataki.
Mugilidae : Chaenomugil chaptalii, E. S. — cinq exemplaires — -
Niau.
Atherinidae : Hepsetia pinguis, Lac. — un exemplaire — • Hikueru.
Sphyraenidae : Sphyraena picuda, Bl. Schn. — un exemplaire —
Hikueru.
Siganoidae : Siganus spinus, L. — trois exemplaires — Tahiti
et Hikueru.
Gobiidae : Bathygobius fuscus, Ruppel — dix-sept exemplaires —
Hikueru.
549
Echeneidae : Echeneis naucrates, Linné — un exemplaire —
Hikueru.
Salariidae : Alticops periophthalmus, Cuv. — quinze exemplaires
— Hikueru ; Salarias sp. — trois exemplaires — Hikueru ; Salarias
sp. — vingt-sept exemplaires — Hikueru.
Scorpaenidae : Pterois radiata, Cuv. — trois exemplaires - — Tahiti
et Hikueru ; Scorpaenodes guamensis, Q. and G. — deux exemplaires
— Tahiti ; Scorpaenopsis gibbosa, Bloch — deux exemplaires —
Tahiti et Apataki.
Synanciidae : Synanceja uerrucosa, Bloch — deux exemplaires
— Tahiti et Hikueru.
Cephalacantidae : Dactyloptaena orientalis, Cuv. — un exemplaire
— Tahiti.
Congridae : Conger cinereus, Ruppel ■ — un exemplaire — Tahiti ;
Veternio verrens, Snyder — un exemplaire — Hikueru.
Echidnidae : Echidna nebulosa, Ahl. — un exemplaire — Hikueru ;
Gymnomuraena marmorata, Lac. — un exemplaire — Hikueru ;
— Siderea picla, Ahl. — quatre exemplaires (dont deux jeunes) —
Hikueru et Takumé.
Balistidae : Balistapus undulatus, Mungo — trois exemplaires —
Tahiti et Apataki ; Balistes bursa, Schneider — trois exemplaires —
Tahiti et Hikueru ; Melichthys vidua, Sol. — un exemplaire —
Hikueru ; Rhinecanthus aculeatus, Lin. — trois exemplaires - —
Tahiti ; Sufflamen capistratus, Shaw — un exemplaire — Tahiti.
Diodontidae : Diodon hystrix, Linné — un exemplaire — Hikueru.
Tetraodontidae : Arothron lacrymatus, Cuvier — deux exemplaires
- — Hikueru.
Canthigasteridae : Canthigaster margaritatus, Rupp. — deux exem¬
plaires — Tahiti.
Antennariidae : Antennarius sp. — un exemplaire — Hikueru.
Laboratoire des Pêches et Productions Coloniales
d’Origine Animale du Muséum.
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— 551 —
L'anaphylaxie chez les Grenouilles, les Tritons
et les Couleuvres a collier.
Par Achille Urbain et Paul C. J. Roth.
Dans une précédente communication, nous avons rapporté les
résultats que nous avions obtenus, en soumettant des carpes
( Cyprinus carpio, Linné), des poissons rouges ( Carassius auratus,
Linné), et des axolotls larve pœdogénétique de VAmbystoma
tigrinum Green, à des injections parentérales de sérum de cheval
chauffé.
Nous avions constaté que les poissons rouges réagissaient plus
nettement au choc anaphylactique que les carpes ; le mode de réac¬
tion fut de deux sortes : une période d’asthénie succédant à une
période de vive agitation, ce qui confirmait les résultats obtenus
par Dreyer et King et infirmait ceux obtenus par Beauvallet
et Veil. Quant aux axolotls (noir ou albinos), ils réagirent tous par
une asthénie très nette qui, chez les axolotls albinos hypophysec-
tomisés, alla presque jusqu’au colapsus.
Nous avons poursuivi ces expériences, en essayant le même anti¬
gène sur des grenouilles ( Rana esculenta, L.), des tritons crêtés
[Triton cristatus, Laur.), des pleurodèles [Triton Waltlii, Michah)
et sur des couleuvres à collier [Nathrix Nathrix, Linné).
Nous avons utilisé 24 grenouilles 1 qui furent réparties en 2 groupes
de 12 animaux ; chacun de ces groupes était réparti en 3 lots, dont 2
recevaient de l’antigène et l’autre de l’eau physiologique.
Les grenouilles destinées au premier essai qui pesaient, en moyenne
15 gr., reçurent d’abord, en injection sensibilisante : le premier lot
1/10 et le second lot 1/4 cm3 de sérum de cheval chauffé, les animaux
du troisième lot recevant 1/4 cm3 d’eau physiologique. Les grenouilles
du premier lot supportèrent bien l’injection, mais chez celles du
second lot qui avaient reçu la plus forte dose, il se produisit trois
décès. L’injection déchaînante, faite 13 jours après l’injection sensi¬
bilisante, à la dose de 1/10 cm3, ne provoqua aucune réaction
(50 minutes d’observation).
Les grenouilles du second essai, qui pesaient en moyenne 25 gr.,
reçurent 2/10 et 3/10 cm3 de sérum de cheval chauffé, le troisième
lot recevant 1/4 cm3 d’eau physiologique ; dans ce dernier lot, il y eut
1. Les grenouilles et les tritons utilisés le furent en dehors de la période de repro¬
duction.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 6, 1953.
— 552 —
deux morts. L’injection déchaînante, à la dose de 1/10 cm3 ne pro¬
voqua, comme chez les animaux du groupe précédent, aucune réac¬
tion (50 minutes d’observation).
Nous avons utilisé 16 tritons crêtés répartis en 2 groupes de 8 ani¬
maux, chacun de ces groupes comprenant 4 lots de 2 tritons : les
animaux de 3 lots recevaient de l’antigène et les autres de l’eau
physiologique.
Les animaux de ces deux groupes qui pesaient, en moyenne
6 gr., reçurent tous en injection sensibilisante, 1/10 de sérum de
cheval chauffé, les témoins recevant 1/20 cm3 d’eau physiologique.
Il n’y eut aucune réaction à la suite de cette injection et l’injection
déchaînante fut faite 13 jours après, à la dose de 1/10 cm3, aussi
bien d’antigène que d’eau physiologique.
Les tritons qui avaient reçu de l’eau physiologique, montrèrent
immédiatement de l’agitation, ce que nous attribuons à l’effet de
la piqûre ; d’ailleurs les animaux reprirent très vite leur comporte¬
ment normal. Il en fut tout autrement pour ceux qui avaient reçu
de l’antigène. Chez eux, l’agitation ne se manifesta qu’une dizaine
de minutes après l’injection. Cette agitation consistait en tentatives
de fuite et par l’apparition de mouvements très rapides de respi¬
ration (région gulaire). Il y eut, ensuite, une ou plusieurs périodes
passives, les animaux se laissant tomber au fond du craistallisoir
(asthénie ?), rappelant un peu l’attitude que présentaient les axolotls
pendant leur phase asthénique.
Au bout de 50 minutes à une heure, le comportement des tritons
était redevenu normal.
Nous avons utilisé 12 pleurodèles 1, pesant en moyenne 13 gr.,
répartis en 6 lots de 2 animaux, dont un ne reçut que 0,1 cm3 de
sérum physiologique, les autres recevant 0,1 ou 0,05 cm3 d’antigène.
L’injection sensibilisante ne donna lieu à aucune réaction de la
part des animaux, mais l’injection déchaînante, administrée 13 jours
après, à un dosage identique, provoqua simplement une phase-
« d’apathie » chez les tritons ayant reçu de l’antigène ; ils ne présen¬
tèrent aucune phase « d’agitation » comme les tritons crêtés, et envi¬
ron 30 minutes après, leur comportement était redevenu normal.
Nous avons utilisé, en deux essais, 14 couleuvres à collier pesant,
en moyenne, 172 gr., divisées, pour chaque essai, en 4 lots, dont
un lot témoin ne reçut que 0,5 cm3 d’eau physiologique, et les trois
autres 0,5, 0,1, 0,05 cm3 de sérum de cheval chauffé.
L’injection sensibilisante ne provoqua, chez ces animaux, que
des réactions fugaces, mais l’injection déchaînante, administrée
13 jours après (en utilisant les mêmes doses que pour la première
injection) déclancha de vives réactions : les couleuvres se contrac-
1. Ces tritons provenaient de l’élevage de M. le Professeur Gallien que nous remer¬
cions vivement de son obligeance.
— 553 —
tèrent au maximum, ensuite, certaines d’entre elles relâchèrent
quelque peu cette contraction, mais pour se contracter de nouveau
un peu plus tard ; d’autres, par contre, restaient contractées. Au
bout d’une heure et demie, deux des animaux se décontractaient,
mais non les autres. Au bout de deux heures, l’une des couleuvres
décontractée montra de l’agitation, tandis qu’une autre se con¬
tractait à nouveau. Les réactions durèrent encore au moins deux
heures. Les animaux n’ayant reçu que de l’eau physiologique n’eurent
aucune réaction.
Commentaires.
On constate donc que les grenouilles n’ont pas réagi à l’antigène
que nous avons utilisé alors que, d’après Frif.d et Ebert, ces ani¬
maux seraient très sensibles au sérum de tortue et de lapin.
Parmi les tritons, ce sont les tritons crêtés qui se montrèrent les
plus sensibles à l’antigène utilisé ; ils présentèrent, mais moins nette¬
ment, les réactions accusées par les axolotls intacts. Les pleurodèles
furent moins sensibles.
Quant aux couleuvres, leurs réactions furent vives et ne furent
pas sur la dépendance de la piqûre, car celles qui n’avaient reçu
que de l’eau physiologique ne réagirent pas. Les réactions de ces
animaux furent un mélange de contractions, de retour à l’aspect
normal, de contractions nouvelles et d’agitation qui durèrent plus
longtemps que les réactions antérieurement constatées chez les
poissons rouges et les axolotls.
Nous avons été surpris de la vigueur et de la durée de ces réactions.
Conclusions.
Le choc anaphylactique a été recherché sur des grenouilles vertes,
sur deux espèces de tritons et sur une espèce de reptiles (la cou¬
leuvre à collier), qui reçurent 2 injections parentérales (sensibilisante
et déchaînante) de sérum de cheval chauffé, les animaux-témoins
ne recevant que des injections d’eau physiologique.
Si les grenouilles ne présentèrent aucune réaction, les tritons
crêtés réagirent par une asthénie légère et surtout de l’agitation,
alors que les pleurodèles ne réagirent que par une phase d’apathie
assez brève. Quant aux couleuvres, elles réagirent vivement et lon¬
guement à l’antigène, les témoins conservant un comportement
normal.
Laboratoire d'Ethologie des Animaux Sauvages du Muséum.
— 554 —
BIBLIOGRAPHIE
Beauvalet (M.) et Yeil (C.) . — C. R. Soc. Biol., 1950, t. 144, p. 1595-
Dreyer (N. B.) et King (J. W.). — J. of immunology, 1948, t. 60, p. 277.
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Urbain (Ach.), Roth (P. C. J.) et PiETTe (G.). — Bull. Muséum
1952, t. 24, n° 3, p. 346.
— 555 —
Crustacés Décapodes marcheurs des îles de Tahiti
et des Tuamotu. — I. Paguridea (suite).
Par Jacques Forest.
Genre Calcinus Dana.
Calcinus elegans (II. Milne-Edwards 1836).
Pagurus elegans, H. Milne-Edwards, 1836, p. 278, pl. XIII, fig. 2.
« Calcinus elegans H. Milne-Ewards », Dana, 1852, p. 458, pl. XXVIII,
fig. 10 a-c.
Spécimens récoltés. — Hikueru, 6 sp. ; Takumé, 7 sp. ; Tahiti, de nom¬
breux spécimens, dont plusieurs $ ovigères. L. c. 4 à 17 mm.
Coquilles. — Cantharus undosus (L.), Cerithium rubus (Martyn), C. sinen-
sis (Gmel.), Cypraea moneta L., C. caput serpentis L., C. ventriculus Lmk.,
Conus rattus Hwass, Drupa horrida (Lmk.), D. hystrix (L.), Melampus
fasciatus (Desh.), Strombus floridus Lmk., Thais affinis (Reeve), T. pica
(Blain ville) , Turbo argyrostomus L., T. setosus Gmel.
Calcinus gaimardii (H. Milne-Edwards 1848).
Pagurus gaimardii, H. Milne-Edwards 1848, p. 63.
« Calcinus gaimardii H. Milne-Edwards », Dana, 1852, p. 457, pl. XXVIII,
fig. 9.
Spécimen récolté. — Tahiti, 1 <J, L. c. 14 mm.
Coquille. — Turbo setosus Gmel.
Calcinus herbstii de Man 1888.
« Pagurus tibicen Herbst », H. Milne-Edwards, 1836, p. 278.
Calcinus herbstii, de Man, 1888, p. 437.
« Calcinus herbstii de Man » (pars), Nobili, 1907, p. 368.
« Calcinus herbstii de Man », Forest, 1951, p. 84, fig. 2, 5, 6, 9.
Spécimens récoltés. — Hikueru, Tahiti, Takumé : de très nombreux
spécimens dont des $ ovigères. L. c. 1,5 à 25 mm.
Coquilles. — Cantharus fumosus (Dillw.), C. undosus (L.), Cerithium
columna Sow., C. nesioticum Pilsbry et Vanatta, C. rubus (Martyn),
C. sinensis (Gmel.), Charonia distorta (Sch. et Wagner), Cymatium chlo-
rostomum (Lmk.), C. pileare (L.), C. tuberosum (Lmk.), Cypraea moneta L.,
Drupa cancellata (Q. et G.), IJ. morus (Lmk.), D. ochrostoma (Blainv.),
Mitra litterata Lmk. ,Nassa gaudiosa Hinds, Natica marochiensis (Gmel.),
Nerita maculata Pease, N. plicata L., Neritina sp., Peristernia nassatula
(Lmk.), Strombus floridus Lmk., S. gibberulus Linné, Thais aculeata (Reg.),
T. pica (Blainv.), Turbo argyrostomus L., T. setosus Gmel, Vasum cera-
micum (L.).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 6, 1953.
— 556 —
Calcinus latens (Randall 1839).
Pagurus latens, Randall, 1839, p. 135.
Pagurus cristimanus, H. Milne-Edwards, 1848, p. 64.
« Calcinas latens (Randall) », Dana, 1852, p. 459, pl. XXVIII, fig. 11.
Calcinus terrae-reginae, Haswell, 1882, p. 158.
« Calcinus latens Rand. », Nobili, 1907, p. 369.
« Calcinus terrae-reginae Haswell », Nobili, 1907, p. 369.
« Calcinus latens Randall », Forest, 1951, p. 94, fîg. 14-18.
Spécimens récoltés. — Hikueru : 7 sp. ; Tahiti et Takumé, de très nom¬
breux spécimens dont des $ ovigères, de 2 à 11 mm. (L. c.).
Coquilles. — Bullaria punctulata (A. Adams), Cantharus fumosus (Dillw.),
Cerithium columna Sow., C. nesioticum Pilsbry et Vanatta, C. piperitum
Sow., C. sinensis (Gmel.), Columbella sp., Conus catus Hwass, C. coronatus
(Gmelin) Dillwyn, C. lividus Hwass, C. miliaris Hwass, C. rattus Hwass,
C. sponsalis Chemnitz, Cymatium tuberosum (Lmk.), Cypraea moneta L.,
C. obvelata Lmk., Drupa data (Blainv.), D. fiscella (Chemn.), D. morus
(Lmk.), Melampus fasciatus Desh., Melanella cumingi (A. Adams), Mitra
astricta Reeve, M. maculosa Reeve, M. nucea (Gronov.), M. pontificalis
Lmk., Nassa gaudiosa Hinds, Natica marochiensis (Gmel.), Strombus
floridus Lmk., S. gibberulus Linné, Vasum ceramicum (L.).
v
Calcinus seurati Forest 1951.
Calcinus seurati, Forest, 1951, p. 84, fîg. 1, 3, 4, 7, 8.
Spécimens récoltés. — Tahiti : 3 sp. ; Takumé : 5 sp. ; Hikuéru : de nom¬
breux spécimens dont beaucoup de 2 ovigères. L. c. 1,5 à 14 mm.
Coquilles. — Cantharus undosus (L.), Cerithium columna Sow., C. patiens
Bayle, C. piperitum Sow., C. sinensis (Gmel.), Littorina obesa Sow., Mitra
litterata Lmk., Nerita plicata L., Neritina reticulata Sow., Planaxis lineo-
latus Gould, Strombus floridus Lmk., Turbo setosus Gmel.
Remarques. — Cette espèce a été décrite en 1951, d’après des
spécimens récoltés par Seurat aux Iles Gambier il y a cinquante ans
et confondus avec C. herbstii par Nobili. Elle est abondamment
représentée dans le matériel rassemblé par M. Ranson et surtout
parmi les récoltes de Hikuéru. Les marques colorées sur les pattes
ambulatoires sont celles que j’avais décrites d’après des spécimens
en alcool depuis de nombreuses années, elles varient encore du
rouge-orange au brun foncé. Les mesures effectuées confirment
qu’if s’agit d’une espèce dont la taille moyenne est sensiblement
inférieure à celle de C. herbstii. Les plus petites $ ovigères ont une
carapace longue de 5 mm.
Genre Pagurus Fabricius.
Pagurus deformis H. Milne-Edwards 1836.
Pagurus deformis, H. Milne-Edwards, 1836, p. 272, pl. XIV, fîg. 2.
« Pagurus deformis Edw. », Nobili, 1907, p. 370.
Spécimens récoltés. — Hikuéru : 1 d, L. c. 25 mm. ; Tahiti : 5 S, L. c.
— 557 —
17 à 38 mm. ; 3 f, L. c. 11,5 à 16 mm. ; 5 $ ovigères, L. c. 23 à 35 mm ;
1 juv. L. c. 4 mm.
Coquilles. — Melanella cumingi (Sow), Polynices melanostoma (Gmel.),
Thais pica (Blain ville), Turbo setosus Gmel.
Pagurus gemmalus H. Milne-Edwards 1848.
Fig. 10-11.
Pagurus gemmalus , H. Milne-Edwards, 1848, p. 60.
Neopagurus sp., Kamalaveni, 1950, p. 85.
Spécimens récoltés. — Tahiti : 1 S, L. c. 48 mm., 1 $, L. c. 18 mm.,
1 $ ovigère, L. c. 39 mm., 1 juv., L. c. 9 mm.
Coquilles. — Nerita maculata Pease, Turbo setosus Gmel.
Remarques. — Le type de Pagurus gemmatus est un très grand rj
à carapace de 60 mm ; les spécimens de Tahiti énumérés ci-dessus
appartiennent certainement à cette espèce qui possède des pédon¬
cules oculaires particulièrement courts, et qui est fort proche du
Pagurus asper de Haan. La seule différence importante réside dans
l’ornementation du chélipède gauche dont la face externe de la
main est entièrement recouverte de tubercules émoussés chez P. gem¬
matus, alors que la moitié inférieure de cette région est parfaitement
lisse chez P. asper. Il est possible que la femelle figurée par Alcock
sous le nom de P. dearmatus Henderson soit en réalité un P. gemma¬
tus. En effet le type de P. dearmatus que j’ai examiné au British
Muséum, une petite Ç ovigère, possède un chélipède gauche bien
plus allongé que le spécimen représenté par Alcock. Le spécimen $
des « Mers du Sud » décrit par S. Kamalaveni sous le nom de Neo¬
pagurus sp. me paraît également être un Pagurus gemmatus. Le
comparant à cette dernière espèce l’auteur écrit : “ It differs from
Pagurus gemmatus M.-Edw. in lacking the strong crenulated crest
on the propodite of the third leg and in having two spurs on the
abdomen. ” Or Pagurus gemmatus ne présente pas de crête sur la
troisième patte gauche et possède bien les deux « éperons » (spurs).
J’indiquerai ici que je ne considère pas comme valable le genre
Neopagurus que Miss Kamalaveni caractérise par la présence sur
l’abdomen, au niveau de l’avant-dernier plépode impair, de deux
« éperons », au lieu d’un seul. Jç ne pense pas que le dédoublement
de ce diverticule énigmatique, > — qui correspond peut-être à la
saillie abdominale « columellaire » de beaucoup de Pagurides —
invisible chez les jeunes, et plus développé chez les femelles que chez
les mâles, justifie une division du genre Pagurus, fort homogène
par tout un ensemble de caractères beaucoup plus significatifs
(Forest, 1952, p. 32). Si on admettait la validité du nouveau genre
il faudrait y rattacher un certain nombre d’espèces : Pagurus asper
de Haan, P. gemmatus H. Milne-Edw., P. varipes Heller, etc...
Quant à P. deformis H. Milne-Edw., il appartiendrait, au nouveau
Fig. 10, Pagurus gemmatus H. Milne-Edwards, écusson céphalothoracique et appen¬
dices céphaliques, X 1,3 ; 11, id., chélipède gauche, X 1 ; 12, Pagurus sanguino-
lentus Quoy et Gaimard, écusson céphalothoracique et appendices céphaliques,
X 2,5 ; 13, id ., troisième patte thoracique gauche, face externe, X 2 ; 14, le même
appendice chez le type de Pagurus a/finis H. Milne-Edwards, X 2.
Les poils n’ont été figurés sur aucun dessin.
— 559 —
genre par les femelles seulement, les mâles ne possédant qu’un diver¬
ticule abdominal simple. En ce qui concerne la description de Neo-
pagurus horai Kamalaveni, elle me semble applicable à Pagurus
asper de Haan.
Pagurus megistos (Herbst 1804).
Cancer megistos, Herbst, 1804, p. 23, pl. LXI, fig. 1.
Pagurus punctulatus, Olivier, 1811, p. 641.
Pagurus spinimanus, H. Milne-Edwards, 1848, p. 61.
« Pagurus punctulatus Oliv. », Nobili, 1907, p. 370.
Spécimens récoltés. — Tahiti : 6 <S, L. c. 18 à 71 mm. ; 2 ?, L. c. 35 et
38 mm.
Coquilles. — - Conus textile L., Turbo setosus (Gmel.).
Remarques. — Le Pagurus spinimanus de H. Milne-Edwards
dont un spécimen, probablement le type, figure" dans les collections
du Muséum, ne me paraît pas différent de l’espèce qui a surtout
été signalée sous le nom de P. punctulatus Olivier, mais qui est cer¬
tainement identique au Cancer megistos de Herbst. Il ne faut pas
tenir compte de l’abdomen fantaisiste que Herbst a attribué au
spécimen qu’il a figuré : la partie antérieure du corps est assez
précisément représentée pour que le doute ne soit pas possible.
Le plus petit spécimen, logé dans un Conus, présente un fort aplatisse¬
ment dorso-ventral.
Pagurus sanguinolentus Quoy et Gaymard 1824.
Fig. 12, 13, 14.
Pagurus sanguinolentus, Quoy et Gaimard, 1824, p. 532, pl. LXXIX,
fig. 2.
Pagurus affinis, H. Milne-Edwards, 1836, p. 274.
Pagurus euopsis, Dana, 1852, p. 452, pl. XXVIII, fig. 6 a-c.
Pagurus depressus, Heller, 1861, p. 248.
« Pagurus euopsis Dana », Nobili, 1907, p. 370.
Spécimens récoltés. — Hikueru : 2 ?, L. c. 23 et 26 mm. ; Tahiti : 1 S,
L. c. 8 mm.
Coquilles. — Conus rattus Hwass, Pterocera bryonia (Gmel.) ; Turbo
setosus (Gmel.).
Remarques. — Cette espèce a fréquemment été signalée sous les
noms de Pagurus euopsis Dana ou de P. depressus Heller que l’on a
longtemps hésité à considérer comme synonymes : des publications
récentes font encore état d’une variété depressus, distincte du
P. euopsis typique. En fait je crois que l’on peut tout au plus parler
d’une « forme » depressus que présentent les P. euopsis ayant vécu
dans une coquille à ouverture particulièrement étroite ( Conus par
exemple) sans que cela implique des différences génotypiques
(cf. Forest, 1952, p. 35). La comparaison de nombreux spécimens
de P. euopsis à des types conservés au Muséum de Paris m’a amené
à la conclusion que l’espèce de Dana avait été précédemment décrite
— 560 —
par H. Miine-Edwards (1836) sous le nom de Pagurus affinis, et
avant lui, par Quov et Gaimard (1824) sous celui de P. sangui-
nolentus. Le type de P. sanguinolentus, récolté au cours du voyage
de l’Uranie, à l’ Ile Maurice (localité douteuse d’après les auteurs)
est une femelle en assez bon état, à carapace de 26 mm. Les marques
colorées ont complètement disparu, mais elle est identique aux
P. euopsis que j’ai examinés, par tout un ensemble de caractères :
forme des pédoncules oculaires, articles du flagelle antennaire pré¬
sentant la hernie caractéristique signalée par Dana et donnant à
la moitié distale de ce flagelle un aspect en dents de scie, forme et
ornementation des chélipèdes et des pattes ambulatoires, pilosité.
Quoy et Gaimard ont donné de l’espèce un dessin assez imprécis
et il n’est pas inutile de figurer de nouveau l’écusson céphalothora¬
cique et les appendices céphaliques antérieurs (fig. 12). On notera
que les pédoncules oculaires sont assez courts, mais le rapport de
leur longueur à la largeur du bord frontal, calculé pour de nombreux
P. euopsis adultes, varie dans des proportions considérables, de
1 à 1,5. Les proportions et l’ornementation du propode de la troi¬
sième patte thoracique gauche (fig. 13-14) sont également fort
variables. La face externe de cet article est en général, très élargie
(de deux à deux fois et demie plus longue que haute), marquée
par une dépression longitudinale, couverte d’épines cornées longues
et aiguës et de longs poils raides qui existent aussi sur les trois
derniers articles des chélipèdes et des autres pattes ambulatoires.
Mais dans d’autres cas, le propode de cette patte est plus allongé,
sa face externe non plus déprimée, mais plane ou même convexe,
et les épines et les poils sont beaucoup moins nombreux. La limite
extrême de cette variation est représentée par le type du Pagurus
affinis de H. Miine-Edwards, un $ a carapace de 23 mm. provenant
de Ceylan, et par deux autres P. euopsis de la collection, chez les¬
quels il n’y a plus que de toutes petites épines dans 'le voisinage
du bord supérieur de l’article, et des poils beaucoup moins abondants.
Chez ces spécimens on peut considérer que la seconde patte ambu¬
latoire gauche n’est plus modifiée, mais au contraire de même
type que les trois autres. Il existe d’ailleurs des intermédiaires entre
la forme typique et cette forme que l’on pourrait qualifier d 'affinis.
Tous les autres caractères, et la coloration en particulier, qui est
exactement la même dans tous les cas, montrent qu’il s’agit d’une
seule et même espèce. Il faut noter ici que de Man considérait déjà
P. affinis comme identique à P. euopsis.
Pagurus scutellatus H. Miine-Edwards 1848.
Pagurus scutellatus, H. Miine-Edwards, 1848, p. 62.
Pagurus fabimanus, Dana, 1851, p. 270, et 1852, p. 454, pl. XXVIII,
fig. 7 a-e.
561 -
« Dardanus fabimamis (Dana) », Buitendijk, 1937, p. 273, fig. 18 et 19.
« Dardanus scutellatus (H. M.-F.dw.) », ibid., p. 273, fig. 16 et 17.
Spécimens récoltés. — Tahiti, 1 juv. L. c. 4 mm (sans coquille).
Remarques. — Le type de Pagurus scutellatus est un £ à carapace
de 22 mm. dont la troisième patte thoracique gauche ainsi que le
propode et le dactyle de la troisième patte droite manquent. La
description et les dessins de Pagurus fabimanus donnés par Dana
s’appliquent fort bien à ce spécimen dont l’écusson céphalothoracique
et les appendices céphaliques ont été figurés par Bouvier (1915,
p. 33, fig. 14). Par contre on peut.relever dans le texte de H. Milne-
Edwards quelques lignes qui expliquent que l’on n’ait pas songé à
mettre les deux espèces en synonymie. Il écrit en particulier : « ... pince
gauche... courte et pointue. Pattes ambulatoires toutes arrondies... »
Or le propode du chélipède gauche est au contraire oblong comme
l’écrit Dana à propos de celui de P. fabimanus, et si, comme il est
probable, la troisième patte thoracique manquait déjà lorsque
Milne-Edwards rédigea sa description, ce qu’il dit des pattes ambu¬
latoires ne s’applique en fait qu’à la première paire. Les caractères
essentiels sur lesquels repose l’identification des deux espèces sont
les suivants : Brièveté de l’écusson céphalothoracique qui contraire¬
ment à ce qu’on observe chez les autres Pagurus, est nettement
plus large que long, pédoncules oculaires longs et en massues,
ressemblant à ceux de P. sanguinolentus, propode du chélipède
droit oblong, infléchi, à bord inférieur en carène à aiguë, face externe
couverte de fines spinules dissimulées par une courte pubescence.
A. Buitendijk a distingué P. fabimanus de P. scutellatus d’après
l’ornementation du chélipède et de la troisième patte thoracique
gauche, appendices qu’elle a figurés dans le deux cas, mais par la
main gauche, le type de P. scutellatus me paraît bien plus proche
de ce qu’elle présente sous le nom de P. fabimanus. Les différences
qu’elle relève me semblent seulement d’ordre individuel, le spécimen
dénommé P. scutellatus n’ayant en somme que des épines un peu
plus fortes sur le chélipède et des stries un peu plus marquées sur
le propode de la p3 gauche que le P. fabimanus typique.
Genre Aniculus Dana.
Aniculus aniculus (Fabricius 1787).
Pagurus aniculus, Fabricius, 1787, p. 327.
Aniculus typicus, Dana, 1852, p. 461, pl. XXIX, fig. 1.
« Aniculus aniculus (Fabr.) », Nobili, 1907, p. 371.
Spécimens récoltés. — Hikuéru, 2 <? ,L. c. 26 et 29 mm, 1 $ ovigère,
L. c. 42 mm ; Tahiti, 2 S, L. c. 29 et 39 mm, 1 $, L. c. 14 mm.
Coquilles. — Turbo setosus Gmel.
(A suivre).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 6, 1953.
35
Comportement de Pinnotheres pisum Penn. en aquarium.
Par Yves Plessis.
L’installation marine du Laboratoire des Pêches Coloniales du
Muséum a permis de mettre en évidence un certain nombre de bio¬
topes particuliers.
L’exposition à la lumière des différents bacs, leur place dans la
circulation de l’eau de mer, les animaux ou les plantes qui s’y déve¬
loppent sont autant de facteurs qui contribuent à donner un carac¬
tère particulier à chacun d’eux. On ne peut parler d’associations
proprement dites puisque les individus qui les composent n’ont pas
la possibilité de choisir. Par contre les essais d’acclimatation d’un
grand nombre d’espèces donnent quelquefois naissance à une ren¬
contre heureuse qui ne peut se réaliser dans la nature.
L’un des bacs de l’aquarium est depuis deux ans occupé par des
Actinia equina L. et une Sagartia troglodytes Heider. Ce bac convient
parfaitement aux Pinnotheres pisum Penn. mâles et femelles. Dans
ce milieu ils mènent une vie libre à l’abri d’ennemis éventuels.
On les voit parfois marcher avec précaution sur la Sagartia tro¬
glodytes sans éveiller chez elle des réflexes de préhension. Si avec
une pince, on fait tomber sur une actinie un pinnothère mort, celui-ci
disparaît rapidement dans la bouche de l’animal. Si le pinnothère
est vivant l’actinie après une courte réaction de capture s’épanouit
à nouveau en libérant très vite la victime.
De jeunes Carcinus maenas L., de taille équivalente ou même supé¬
rieure, placés dans des conditions identiques, s’échappent beaucoup
plus difficilement, leurs mouvements désordonnés déterminant chez
le cœlentéré un réflexe violent des tentacules. Il semble que les
pinnothères savent beaucoup mieux se dégager des anémones :
on les voit gagner lentement la périphérie de l’animal par des mouve¬
ments lents et continus propres à ne pas susciter les réactions des
tentacules. C’est sans doute par cette technique qu’ils peuvent fran¬
chir chez les lamellibranches le périlleux passage des valves entr’ou-
vertes.
Laboratoire des Pêches et Productions Coloniales
d’Origine Animale du Muséum.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 6, 1953.
563 —
Acariens Phytoptipalpidae parasites des Orchidées,
Cactées et plantes grasses cultivées en serres (mite).
II. — Brevipalpus cactorum Oud. et b. confusus Baker.
Par Marc André.
Genre Brevipalpus Donnadieu 1875.
Le genre Brevipalpus a été créé par Donnadieu (1875) pour deux
espèces d’ Acariens phytophages ( obovatus et pereger) dont la pre¬
mière, obovatus, fut ensuite désignée comme type (Vitzthum, 1942).
Depuis cette époque un nombre considérable de nouvelles espèces
ont été découvertes, toutes parasites de végétaux sauvages ou cul¬
tivés et certaines d’entre elles présentent un intérêt économique
considérable en raison des dommages qu’elles occasionnent sür les
Citrus et autres fruits tropicaux aussi bien que sur de nombreuses
plantes ornementales.
Bâker, en 1945, reconnut la validité du genre Brevipalpus et
le sépara de Tenuipalpus que plusieurs acarologues plaçaient en
synonymie. En collaboration avec Pritchard le même auteur (1952)
considère deux groupes principaux : 1° le groupe geisenheyneri,
dont les espèces possèdent une paire de soies supplémentaires sur
l’hystérosoma ; chacune de celles-ci est placée entre les premières
soies dorso-médianes et les premières soies latérales ; 2° le groupe
inornatus dont les représentants sont démunis de ces deux soies acces¬
soires. Autrement dit, immédiatement en arrière du sillon séparant
l’hystérosoma du propodosoma on remarque une rangée transversale
de six soies chez les espèces du groupe geisenheyneri et de quatre
soies seulement dans le groupe inornatus. Les deux espèces qui nous
intéressent ici ( cactorum et confusus) appartiennent au second
groupe.
Le genre Brevipalpus se distingue par sa petite taille, ses palpes formés
de quatre articles dont le second porte une seule soie, le troisième deux
soies et le quatrième quatre soies. Le corps est plus ou moins ovale, aplati
dorso-ventralement ; sa surface est réticulée (sauf de rares exceptions).
Les pattes se terminent par une paire de griffes, un pulvillus et des poils
adhésifs. L’hystérosoma présente, sur sa face dorsale, une plaque génitale
distincte. Le propodosoma se prolonge antérieurement en un processus
s’étendant plus ou moins au-dessus du rostre. II y a deux paires d’yeux
latéraux lenticulaires. Une paire de soies à la face ventrale du rostre ;
Un sillon dorsal nettement indiqué sépare le propodosoma de l’hvstéro-
soma ; chez le mâle se trouve, en outre, un second sillon transversal
divisant l’hystérosoma en deux parties.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 6, 1953.
— 564
Brevipalpus cactorum Oudemans 1929.
1929. Tenuipalpus cactorum Oudemans, Aearologische Aanteekeningen,
XCVIII, Entom. Bericht., VII, p. 483.
Chez la femelle, plus développée que le mâle, la longueur du corps
atteint 285 p. et la largeur 175 p. L’animal est de forme ovale, aplati dorso-
ventralement. Sur la face dorsale la chitine est largement réticulée. Le
propodosoma, nettement séparé de l’hystérosoma par un sillon trans¬
versal, porte trois paires de soies marginales et deux paires d’yeux laté¬
raux. Il se prolonge antérieurement en une sorte de bouclier rostral formé
de deux lobes médians et deux petites saillies latérales. L’hystérosoma
donne insertion, sur ses bords, à sept paires de soies finement barbulées
et, près de sa partie médiane, trois paires de soies lisses de longueur à peu
près égale à celle des soies marginales. A la face ventrale les boucliers
ne sont que partiellement réticulés, le reste de la cuticule présente des
sillons plus ou moins irréguliers. Les deux grandes soies flagelliformes qui
s’insèrent sur le propodosoma et celles qui se trouvent sur le métapodo-
soma sont un peu moins longues que celles qui sont figurées par Baker
(1949, pl. VI, fig. 50) pour cette même espèce. Sur chacune des coxae I
et II on remarque une paire de courtes soies lisses et sur les coxae III
et IV, une seule soie de même type. A la hauteur des coxae I naissent des
soies courtes. Sur l’opisthosoma on compte huit petites soies lisses.
Chez le mâle le corps est moins développé, sa longueur atteint 260 p,
et sa largeur ne dépasse pas 125 p. Toute la face dorsale est ornée de réti¬
culations. La plus grande largeur se présente à la hauteur du sillon trans¬
versal séparant le propodosoma de l’hystérosoma. Un deuxième sillon
divise l’hystérosoma et semble limiter ainsi le métapodosoma et l’opistho¬
soma. A sa face dorsale l’extrémité antérieure du propodosoma se pro¬
longe en deux paires de lobes de longueur à peu près égale ; on distingue,
sur ses bords, trois paires de soies barbulées et deux paires d’yeux latéraux
lenticulaires. L’hystérosoma donne insertion à six paires de soies situées
sur les bords latéraux et postérieur et on voit, en outre, trois paires de
soies sur la ligne médiane ; toutes ces soies sont finement barbulées. A la
face ventrale du corps on observe quelques rares plages réticulées, le reste
de la cuticule présente des striations plus ou moins régulières.
Deutonymphe. ■ — A ce stade les individus présentent un aspect tout à
fait caractéristique ; la face dorsale n’est pas réticulée comme chez l’adulte
mais est ornée de stries transversales irrégulières. On distingue nettement
le sillon délimitant le propodosoma de l’hystérosoma. Sur les bords s’in¬
sèrent cinq paires de soies squamiformes, d’égale taille, munies de longues
barbules. La première paire se trouve immédiatement au-dessous des yeux,
sur le propodosoma et les quatre autres sont disposées sur le bord pos¬
térieur, largement arrondi, de l’hystérosoma. Sur le reste du corps il y a
huit paires de soies, les unes marginales, les autres médianes, moins déve¬
loppées et munies de quelques barbules.
Cette espèce étant la plus commune, parmi les Phytoptipalpidae
se rencontrant dans les serres, on peut supposer que c’est elle qui
— 565 —
Brevipalpus cactorum Oudemans.
Fig. 5, mâle (face dorsale) ; fig. 6, id. (face ventrale) ; fig. 7, femelle (face ventrale) ;
fig. 8, id. (face dorsale) ; fig. 9, deutonymphe, face dorsale.
a été signalée pour la première fois par Perty en 1832 qui, sans
l’identifier scientifiquement ni la nommer, signale un Acarien vivant
sur les Cactus et autres plantes grasses dans le jardin botanique
de Munich. Plus tard Boisduval (1867) désigne sous le nom d ’Acarus
— 566 —
russulus un petit Acarien « d’un rouge ferrugineux et presque micros¬
copique » qui ne se rencontre que sur les Cactées, particulièrement
sur les Mamillaria, les Echinocaclus et genres voisins. Selon cet
auteur l’Arachnide serait connu des amateurs de plantes grasses
sous le nom de rouget ; il cite des serres de Passy (environs de Paris)
qui, à cette époque, étaient contaminées. Oudf.mans (1929) fait con¬
naître, sous le nom de Tenuipalpus cactorum, des Acariens recueillis
sur des Cactées à Brême (Allemagne) et Geijsïîes (1939) signale
la même espèce sur des Cactées et autres plantes grasses ( Mesem-
bryanthemum, Euphorbia) cultivées dans des serres de Hollande
(Helsum, Wageningen ; Wormerveer) ; les plantes, particulièrement
attaquées dans les premiers mois de l’année, prenaient une teinte
roussâtre. Cooheman (1947) fait remarquer que trois exemplaires
de Mamillaria elongata de Candolle (provenant sans doute de serres
Belges) gravement atteints d’acariose étaient vraisemblablement
attaqués par la même espèce que signalait Boisduval. Baker (1949)
fait connaître la présence de B. russulus sur des Lobivia rebutioides
originaires du Pérou et sur des Cactées diverses provenant d’Alle¬
magne ; il en a recueilli également sur Echinocactus lafaldensis
d’Argentine ; toutes ces Cactées étaient cultivées dans les serres
de Washington (D. C.).
Cette espèce est certainement celle qui se rencontre le plus com¬
munément et en plus grand nombre sur les Cactées et plantes grasses
cultivées en serres. Elle est répandue dans les serres d’Europe et
d’Amérique et son apparition parmi les collections saines est provo¬
quée par l’introduction de nouvelles plantes parasitées. Dans les
serres contaminées les Acariens sont transportés passivement d’un
végétal à l’autre par les manipulations du personnel aussi bien que
par l’intermédiaire d’insectes divers.
Nous avons recueilli de nombreux exemplaires de Brevipalpus
cactorum Oud. sur Echinocereus penthalophus et sa variété lepta-
canthus, Lobivia sanguiniflora, Lobivia aurea, Ferocactus schwarzii ,
Coryphanta andrea et radians, Chamaecereus silvestrii, Cereus peru-
vianus et Pilocereus Houlletii. Certains de ces végétaux étaient
recouverts par des milliers de parasites. Sous l’intensité des attaques
de l’Acarien la plupart des plantes atteintes présentaient une teinte
gris-roux uniforme.
A. C. Oudemans a décrit (1929) sous le nom de Tenuipalpus
cactorum des Acariens trouvés en parasitisme sur des Cactées à
Brême (Allemagne). Bien que la diagnose donnée par cet auteur
soit à peine suffisante pour identifier l’espèce, la description et les
figures données plus tard par Geijskes (1939) s’accordant avec
les caractères morphologiques présentés par les types conservés
— 567 —
dans la collection d’OuDEMANS permettent de considérer cette espèce
comme parfaitement valable.
Cependant Oudemans (1938, p. ixxm) reconnaît que son T. cac-
torum pourrait bien être identique à V Acarus russulus de Boisduval
et aux Acariens mentionnés (mais non nommés) par Perty en 1832.
Tout récemment Baker (1949) admet ce point de vue et donne
la priorité à russulus en plaçant cactorum en synonymie. Nous ne
partageons pas cette opinion et considérons que le terme cactorum
doit être conservé pour les raisons suivantes.
Boisduval en 1867 définit ainsi son espèce : « Ce petit Acarus,
qui a probablement été importé du Mexique ou de quelque autre
contrée de l’Amérique Centrale, ne se trouve que sur les Cactées,
particulièrement sur les mamillaria, les echinocactus et genres voisins ;
il est connu des amateurs de plantes grasses sous le nom de Rouget.
Cette petite Arachnide d’un rouge ferrugineux est presque microsco¬
pique ; elle fait beaucoup de tort aux plantes... »
Cette description ne permettant aucune identification précise et
l’auteur ne donnant aucune figure à l’appui de son texte, Acarus
russulus doit être considéré comme nomen nudum en application
des règles internationales de la nomenclature zoologique qui spécifient
qu’un nom générique ou spécifique n’est valable que s’il a été divul¬
gué dans une publication ou il aura été clairement et suffisamment
défini.
Boisduval et Oudemans pouvaient supposer que A. russulus
était la seule espèce pouvant être rencontrée dans les serres sur les
plantes grasses ou Cactées. Depuis cette époque d’autres formes ont
été signalées sur des végétaux identiques et la définition donnée
par Boisduval ne permet même pas de savoir exactement si les
Acariens qu’il a observés sont des Brevipalpus ou des Tenuipalpus ;
on pourrait tout au plus affirmer qu’ils appartiennent à la famille
des Phytoptipalpidae.
Il est infiniment probable que l’espèce de Boisduval est identique
à celle qui a été décrite par Oudemans puis redécrite et figurée
par Geijskes car, des différentes .formes de Phytoptipalpidae ren¬
contrées dans les serres, c’est de beaucoup la plus commune, mais
il n’en serait pas moins regrettable de donner la priorité à un nom
d’espèce qui n’est défini par aucun texte et aucune figure.
Brevipalpus confusus Baker 1949.
1949. Brevipalpus confusus Baker, The Genus Brevipalpus, Amer. Midi.
Natur., XLII, p. 380 ; pl. XII, fig. 104-108.
Cette espèce, voisine de B. cactorum, s’en distingue cependant
par un certain nombre de caractères que nous résumons ci-dessous,
d’après la diagnose et les figures données par Baker.
— 569 —
Femelle. — Longueur du corps, 280 p, largeur 153 p. Forme générale
semblable à celle de B. cactorum. La surface dorsale est également réticulée.
Le rostre se prolonge antérieurement en trois paires de lobes (au lieu de
deux) ; les deux médians sont légèrement plus longs que les autres. Les
soies marginales du propodosoma sont courtes, faiblement lancéolées et
munies de quelques barbules. L’hystérosoma porte également sept paires
de soies marginales courtes, légèrement lancéolées, munies de quelques
barbules. Les trois paires de soies médianes, courtes et de taille égale,
sont de même type. Sur la face ventrale les deux longues soies flagelli-
formes s’étendent en avant jusqu’au sillon séparant le propodosoma de
l’hystérosoma.
Mâle. - — Longueur du corps 286 p, largeur 140 p. Aspect à peu près
semblable au mâle de B. cactorum. Le rostre se prolonge, comme chez
la femelle, en trois paires de lobes dont les deux médians sont les plus
longs. Propodosoma avec trois paires de soies marginales. Hystérosoma
portant sept paires de soies marginales ; toutes ces soies sont lancéolées
et barbulées. Les trois paires de soies médianes s’insérant sur l’hystérosoma
sont courtes, également lancéolées. '
Deutonymphe. ■ — Cuticule non réticulée mais ornée de stries transver¬
sales. Les soies marginales, squamiformes chez B. cactorum, sont ici lan¬
céolées et barbulées ; les autres, spiniformes chez B. cactorum sont, dans
cette espèce, lancéolées et également munies de barbules ainsi que celles
qui s’insèrent sur la partie médiane du corps.
Nous n’avons pas encore rencontré cette espèce mais nous croyons
utile de la signaler ici car elle est appelée à se trouver dans les serres
européennes, si elle n’y est pas déjà.
Les exemplaires étudiés par Baker ont été capturés, en 1947,
sur diverses Orchidées dans les serres de l’Université de Maryland
à College Park.
Expérimentations d’ Acaricides sur les Cactées cultivées en serres
et parasitées par des Phytoptipalpidae.
Les expériences suivantes ont été réalisées, sur place, par
M. P. Saint-Pie.
Produits employés : G. 24525 à 20 % de Diazinon ;
G. 24353 à 25 % de Chlorobenzilate.
Formules utilisées : I. — G. 24525, 150 gr. pour 100 1. d’eau ;
IL — G. 24353, 150 gr. pour 100-1. d’eau.
Des Cactées débarrassées de leurs Acariens à la suite du traitement
par la formule II ont été, un mois après l’application du produit,
parasitées expérimentalement ; les Acariens déposés alors sur ces
plantes, ne se sont pas maintenus et ont péri ou bien les ont quittées.
Une désinfection générale de la serre, effectuée le 5-X-1953, à
— 570
l’aide de la formule II, a détruit complètement les Acariens para¬
sitant les Cactées.
Essais effectués le 14 juillet 1953
L’expérimentation de ces deux produits sur des arbres et arbustes
d’ornement, également attaqués par des Acariens, a démontré que
le G. 24353 a une forte action dépressive sur la végétation et peut
occasionner des brûlures, tandis que le G. 24525 a, au contraire,
une action stimulante.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
1945. — Baker (E. W.), Mites of the genus Tenuipalpus (Acarina :
Trichadenidae). Proc. Entom. Soc. Washington, XLVII, p. 33.
1949. — The genus Brevipalpus (Acarina : Pseudoleptidae). Amer. Midi.
Ndtural., XLII, pp. 350-402.
— 571 —
1952. — et Pritchard (A. E.), 1952, The Geisenheyneri species group of
the genus Breoipalpus (Acarina : Phytoptipalpidae). Ann. Mag.
Nat. Hist., s. 12, V, p. 609.
1867. Boisduval. — Essai sur l’Entomologie horticole.
1947. Cooreman (J.). — Bull. Soc. Entomol. Belgique} LXXXIII, p. 43.
1875. Donnadieu (A. L.). — Recherches pour servir à l’histoire des
Tétranyques. Thèse Lyon, 134 pp., XII pl.
1939. Geijskes (D. C.). — Beitr. Kennt. Europaischen Spinnmilben...
Meded. Landb. Wagen, XLII, f. 4, pp. 22-24.
1949. Mc Grecor (E. A.). — Nearctic Mites of the Family Pseudoleptidae.
Mem. South Calif. Acad. Sci., III, 45 pp.
1929. Oudejmans (A. C.). — Acarologische Aanteekeningen XCVIII.
Tenuipalpus cactorum nov. spec. Entom. Bericht, VII, p. 483.
1938. — Tijdschr. v. Entom., LXXXI, Verslag, p. lxxiii.
1859. Parfitt (E.). — An Acarus injurious to Orchids. The Zool'ogist,
XVII, p. 6461.
1832. Perty. — Behtr. z. Kenntn. Fauna Monacensis. Isis, XXV, Ht. 7,
p. 732.
1942. Sayed (T.). — Contribution to the knowledge of the Acarina of
Egypt. II. The Genus Tenuipalpus Donnadieu. Bull. Soc. Fouad 1 0
Ent., XXVI, p. 93.
1946. — Description of Tenuipalpus granati nov. spec. and Brevipalpus
pyri nov. spec. Bull. Soc. Fouad 1° Entom., XXX, p. 99.
— 572 —
Nouveaux cas de phorésie chez les Pseudoscorpions.
Par Max Vachon.
Depuis notre précédente note de 1947 sur le transport de Pseudo¬
scorpions par des Opilions, notre Collègue Max Beier a publié,
en 1948, une importante mise au point de la question et cela d’après
une abondante et très complète bibliographie. En 1950, nous avons
alors décrit une curieuse association phorétique : Coléoptère- Aca¬
riens-Pseudoscorpions.
La présente note n’a d’autre but que de signaler les espèces trans¬
portées qui, depuis 1950, ont été soumises à notre détermination
et de préciser quelques données bibliographiques touchant la pho¬
résie des Pseudoscorpions.
Lamprochernes nodbsus (Sch.), Ç
transportée par Musca domestica L. (E. Séguy det.) h
Cette Ç a été capturée à Banyuls-sur-Mer, en juillet 1953, par
M. J. Theodorides. C’est, de toutes les associations phorétiques,
celle qui est le plus souvent mentionnée.
L. nodosus est une espèce très rarement capturée dans son milieu
naturel de vie. E. Simon ne l’a trouvée, en France, qu’à Fontaine¬
bleau dans des détritus. Personnellement, nous ne l’avons jamais
observée qu’en phorésie. Cette espèce, vraisemblablement, habite
toute la France bien qu’elle ne soit citée que de quelques départe¬
ments ; c’est la première fois qu’elle nous est envoyée des Pyrénées-
Orientales.
Pselaphochernes scorpioides (Herm.), Ç
transportée par la Mouche Muscina stabulans Fallen (E. Séguy det.).
Cette capture a été faite à Paris en août 1953. Ps. scorpioides
est une espèce déjà signalée comme phorétique mais ses transpor¬
teurs, tous des Diptères, sont restés indéterminés (Kew, W. H. 1929)
ou non déterminés spécifiquement : Stomoxys sp. ? (Graham-
Smith G., 1916).
1. Nous remercions notre Collègue pour ses déterminations et profitons de cette
note pour signaler un de ses travaux de 1950 où il est question des Chernètes phoré¬
tiques.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 6, 1953.
— 573 —
Rhacoclielifer maculatus (CLK.), Ç
transportée par le Lépidoptère Géométride Sterrha aversata L.
(H. Cleu det.).
C’est notre ami M. le Dr H. Cleu qui, en septembre 1948, trouva
ces deux voyageurs en chassant à la lampe dans un jardin de la
banlieue d’Aubenas (Ardèche), au sud de la ville, c’est-à-dire sur
le versant qui regarde la zone des garrigues. Le Pseudoscorpion
était accroché à la base d’une des pattes du Papillon et c’est la pre¬
mière fois qu’il est, de même que son transporteur, signalé. Notons
cependant que nous avons déjà trouvé, en compagnie de Diptères,
une autre espèce, nord-africaine : Rh. similis Beier, appartenant à
ce genre (Vachon, 1940).
Les Papillons transportent rarement des Pseudoscorpions et, à
notre connaissance, on ne relève dans la littérature que deux cas,
l’un cité par L. Berland, 1932, pour lequel Chernète et Microlé¬
pidoptère sont restés non déterminés et l’autre cas, cité par M. Beier,
1930, où Diplotemnus piger (E. S.) fut trouvé sur un Lépidoptère
indéterminé.
Rh. maculatus est une espèce commune dans la région méditer¬
ranéenne et sa capture, en Ardèche, correspond à sa station la plus
septentrionale. Et cela nous amène à rappeler la capture en Ardèche
d’un autre Arachnide commun dans la région méditerranéenne,
le Scorpion Ruthus occitanus Am. dont nous avons trouvé, en com¬
pagnie de M. le Dr Cleu, de nombreux spécimens dans les garrigues
au sud d’Aubenas (Vachon, 1952).
Les trois Pseudoscorpions dont nous venons de parler sont trois $
et cela confirme ce que nous avions souligné dans notre premier
mémoire sur la pborésie, en 1940, à savoir la tendance marquée
des Ç à se faire transporter.
Pseudoscorpions
transportés par Ctenophora pectinicornis (L.) (Dipt. Tip.).
Nous ne connaissons qu’un seul cas de transport de Pseudo¬
scorpions par cette Tipule (Wagner, 1882). Il s’agit d’un Chernes
dénommé hahni — cimicoides et que M. Beier, 1948, rapporte à
l’espèce L. nodosus (Sch.). Notre collègue, le Dr J. Balazüc a capturé
le 15 mai 1948, dans un jardin, en lisière d’un bois à Boulogne-sur-
Seine, une Ç de Ct. pectinicornis dont le comportement lui paraissait
curieux. En fait, cette Ç possédait un abdomen anormal, avec une
segmentation spirale et, de plus, portait accroché à l'une de ses
pattes, un petit Pseudoscorpion ; ce dernier, au moment de la
capture, se détacha et, malheureusement, ne put être retrouvé.
— 574 —
Sa petitesse et sa teinte nous laisse supposer qu’il s’agissait effecti¬
vement de Lamprochernes nodosus (Sch.).
La phorésie des Pseudoscorpions cavernicoles.
On ne cite qu’un cas de Pseudoscorpion cavernicole transporté
par un autre animal : c’est celui que Joseph (1882) nomme Chernes
cavicola (mais cette dénomination est très incertaine) et qu’il a
trouvé accroché aux pattes d’un Orthoptère Raphidophora cavicola
dans une grotte de Carniole. Dans son mémoire de 1948, M. Beier
remarque avec juste raison qu’aucun Chthoniinea ni aucun Neobi-
sinea ne se font transporter par les Coléoptères ou autres Insectes
avec lesquels ils vivent côte à côte cependant. Et la presque totalité
des Pseudoscorpions cavernicoles appartiennent à ces deux sous-
ordres : on ne connaît aucun Chthonius, aucun Blothrus, aucun
Neobisium, aucun Roncus ou Pararoncus phorétiques.
A titre documentaire cependant, nous devons mentionner dans
le dossier de la phorésie 1, qu’un spéléologue, M. Dujardin (cité
dans un travail de R. de Joly, 1937) a trouvé un Chernète accroché
aux pattes d’un Coléoptère du genre Diaprysius dans la grotte de
l’Aiguille de Sampzon dans le département de l’Ardèche. Les Pseudo¬
scorpions cavernicoles de cette région sont connus maintenant grâce
aux patientes recherches de M. le Dr J. Balazuc et ce que nous en
savons nous laisse penser que le Chernète phorétique est un Chtho¬
nius. Mais rien de certain ne peut être affirmé et il est regrettable
que le spécimen de la grotte de l’Aiguille n’ait pas été capturé ni
déterminé.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
Beier, M. - — Die Pseudoscorpione des Wiener Naturhistorischen Muséums.
Ann. Wien. Mus. (1930), 44, 199-222.
— Phorésie und Phagophilie bei Pseudoscorpionen Osterr. Zool. Zeitsch.
(1948), 1, 5, 441-97, 22 fig.
Berland, L. — Les Arachnides (1932), Paris, Le Chevalier Edit.
Graham-Smith. G. — Observations of the habits and parasites of eommon
Flies. Parasitology (1916), 8, 4, 514-23.
Joly, R. de. — Compte rendu sommaire des explorations faites par
divers groupes de la Société spéléologique de France en 1937.
Spelunca (1937), 8, p. 36.
Kew, H. W. — Observations on Mr. Donisthorpe’s Guests of British
Ants ; Pseudoscorpions, ch. xii (1929), Ent. Rec., 21-2.
1. Nous remercions MM. Les Drs J. Balazuc et H. Henbot de nous avoir commu¬
niqué cette référence.
— 575 —
Seguy, E. — Phorésie et rôle pathogène chez les Insectes Diptères.
EOS. Rev. esp. Entom. (1950), pp. 315-24.
Vachon, M. — Remarques sur la phorésie des Pseudoscorpions. Ann.
Soc. Ent. Fr. (1940), 1-18.
— Nouvelles remarques à propos de la phorésie des Pseudoscorpions.
Bull. Mus. Nat. Hist. nat. Paris (1947), 19, 1, 84-7.
— A propos d’une Association phorétique : Coléoptère-Acariens-Pseudo-
scorpions. Bull. Mus. Nat. Hist. nat. Paris (1950), 22, 6, 728-33,
1 fig.
— Le Scorpion languedocien et sa répartition en France à propos de sa
présence dans le département de l’Ardèche. Bull. Mus. Nat. Hist.
nat. Paris (1952), 24, 3, 274-9, 1 fig.
Wagner, F. V. — Biologische Notizen. Zool. Anz. (1892), 434-6.
- 576 —
Observations sur u Anatomie des Terebridae
NÉO-CALÉDONIENS.
Par Jean Risbec.
Les Terebra ont été étudiées, en ce qui concerne la partie anté¬
rieure du tube digestif, par Troschel. Cet auteur a montré qu’il
existait plusieurs types différents, certains sans radula et sans glande
impaire, d’autres avec radula et sans glande impaire, enfin d’autres
encore avec les deux organes. Bouvier a reconnu l’exactitude de
ces dispositions et a observé plusieurs espèces appartenant à trois
des types de Troschel. Des deux espèces que j’ai disséquées,
l’une, T. muscaria, est dépourvue de radula et de glande impaire,
l’autre, T. cancellata, possède les deux organes.
Terebra muscaria Lmk.
Bouvier n’a eu à sa disposition qu’un exemplaire mal convervé
de cette espèce. Cependant, il a pu ranger celle-ci exactement parmi
celles qui n’ont ni glande à venin ni radula. Je n’ai pu effectuer
qu une dissection très sommaire. Deux dessins que je reproduis
montrent l’allure de l’animal retiré de sa coquille. On voit que,
dans l’ensemble (fig. 1 et 2) il est très allongé, le tortillon très grêle
s’enroulant en une spire élevée. Le pied est un organe puissant,
de couleur jaunâtre. Rétracté, il occupe une longueur assez consi¬
dérable dans la coquille ; l’opercule étant petit, placé loin du repli
qui prolonge le bord du manteau, sous le muscle columellaire. Cet
opercule est corné, ovale, excavé vers le pied ; l’apex étant enfoncé,
situé à peu près aux 2/3 du grand axe (fig. 3). De même coloration
que le pied, le siphon est très allongé, fort. La tête est faiblement
saillante au-dessus de la partie antérieure du pied. Elle porte deux
tentacules, peu écartés l’un de l’autre, faibles et courts, avec de
petits yeux à leur extrémité.
Le manteau est vaste, recouvrant une cavité palleale très profonde.
Extérieurement, il est blanc ivoire à l’avant, puis présente une zone
osphradiale étroite, grise, et une zone branchiale marron verdâtre,
beaucoup plus large et surtout très étendue vers l’arrière. A droite
de la branchie, se trouvent la zone de la glande à pourpre, blanche
ou violette suivant que le mucus a été émis ou no'n, et une bande
rectale brune.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 6, 1953.
577
Barrant le fond de la cavité palleale, le rein est, en partie gris clair
près du péricarde, en partie gris foncé à droite, en partie noir vers
l’arrière. Le tortillon montre la glande mâle sur la face columellaire.
Cette glande est marron très foncé. Le foie, sur la face dorsale,
plus clair que la glande génitale, est plutôt grisâtre.
Cavité palleale. — (Fig. 5). La cavité palleale est très allongée.
Constitué par la paroi de la cavité viscérale antérieure, son plancher
est, dans l’ensemble, fusiforme, la plus grande largeur se trouvant
au niveau de l’extrémité postérieure de l’osphradie. En avant de
ce niveau, la paroi est plus épaisse, opaque ; en arrière, elle s’amincît
et laisse voir la trace des organes digestifs. L’osphradie est relative¬
ment courte, avec deux séries de feuillets à peu près égales, à droite
et à gauche. La branchie est très longue, avec de nombreux replis
suivant ceux du manteau. Ses lames sont étroites et nombreuses,
de longueur à peu près équivalente à la largeur de l’osphradie dans
son ensemble. Les feuillets osphradiaux sont plus épais que les
feuillets branchiaux et deux fois moins serrés, au nombre de 130 envi¬
ron, de chaque côté. La glande muqueuse est une glande à pourpre
dont la sécrétion devient violet foncé. Elle s’étend à la partie pos¬
térieure du manteau, entre la branchie et le rectum, s’avançant
même au-dessus de ce conduit.
Appareil digestif. — Cet appareil correspond à peu près à ce que
Bouvier a décrit pour T. aciculina. Cependant, je n’ai pas trouvé
la fente postérieure dorsale de la gaine. Cette gaine forme un cylindre
complet jusqu’à sa partie postérieure. Une membrane très mince,
ample, réunissant le bord postérieur de la trompe à la cavité vis¬
cérale limite, en arrière, la cavité dans laquelle est contenue la gaine,
laquelle semble bien ne pouvoir être dévaginée ou projetée à l’exté¬
rieur.
En effet, à l’état rétracté, je l’ai trouvée courbée en fer à cheval
assez fermé. Cette position semble indiquer que la projection doive
se faire d’abord en détendant l’arc de la gaine rétractée. Bouvier
la représente droite, et pense que la trompe se déplace à l’intérieur
de la gaine comme un piston dans un cylindre. Situé en arrière de
la trompe, l’œsophage a un diamètre assez considérable. Il traverse
le collier nerveux à ganglions rougeâtres, lequel est recouvert par
une glande salivaire marron, peu développée. Il se renfle ensuite
assez fortement en une sorte de jabot noirâtre, mais sans glande
impaire individualisée.
Le tube digestif retrouve un diamètre assez faible pour sortir
de la cavité viscérale antérieure, mais il se renfle de nouveau presque
aussitôt. C’est alors la branche œsophagienne ' de l’anse digestive
qui s’étend sur la face gauche du tortillon, assez loin vers l’arrière.
L’estomac n’est que le sommet de l’anse. Cette section du tube
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 6, 1953.
36
— 578 —
entoure, en effet, le lobe antérieur du foie et est enchâssée par le
lobe postérieur ; elle reçoit les sécrétions hépatiques. Cependant,
le diamètre est redevenu faible, et c’est seulement la partie renflée
de l’oesophage qui constitue une poche volumineuse. L’intestin
remonte vers l’avant, parallèlement à la branche œsophagienne
de l’anse, dont il se rapproche. Il conserve le même diamètre, ainsi
que le rectum, lequel suit la droite du manteau et aboutit à l’anus,
placé assez près du bord du manteau.
Appareil mâle. — (Fig. 8). La glande génitale, marron très foncé,
s’étend sur la face columellaire du tortillon. Il en part un canal
déférent marron, presque rectiligne, de faible diamètre, aboutis¬
sant, au fond de la cavité palleale, à droite, à un renflement pros¬
tatique.
Renflé à sa partie postérieure, atténué vers l’avant, il passe,
un peu avant le niveau de l’anus (fig. 5), à un sillon assez peu mar¬
qué, lequel suit la cavité viscérale et va jusqu’à la base du pénis.
Le pénis est un organe énorme, enfoncé, au repos, dans la cavité
palleale dont il atteint le fond et où il doit même se recourber. Déjà
épais à sa base, cet organe se renfle encore un peu, puis s’atténue
en fuseau. A l’extrémité, il se rétrécit brusquement et se termine
par un petit mamelon dont la teinte orangée contraste avec le reste
de l’organe qui est jaunâtre, ivoire. Le sillon qui continue le canal
déférent suit la face postérieure du pénis et vient finir à la base
du mamelon terminal (fig. 6).
Terebra cancellata Q. et G.
Cette espèce est très petite, la coquille, très effilée et épaisse,
ne mesurant que 2 cm. de longueur. Aussi, en une seule dissection,
bien qu’effectuée sous le binoculaire, n’ai-je pu observer sérieuse¬
ment que le tube digestif. L’exemplaire étudié a été recueilli sur le
sable, baie de l’Orphelinat, à Nouméa.
Le pied est très développé. Il supporte un opercule petit, ambré
Explication des figures ci-contre
Fig. 1 et 2. — Deux aspects de Terebra muscaria retiré de sa coquille ; fig. 3. —
Opercule de T. muscaria ; fig. 4. — Opercule de T. cancellata ; fig. 5. — T. muscaria.
Manteau ouvert et étalé. En pointillé, trace de l'oesophage, par transparence ;
fig. 6. — T. muscaria. Extrémité du pénis ; fig. 7. — Même espèce. Partie antérieure
du tortillon. Le rein est étalé vers la droite ; fig. 8. — Même espèce et même région.
Rein enlevé. Extrémité antérieure de la glande mâle écartée à droite. Rectum rabattu
à gauche ; fig. 9. — T. cancellata. Aspect de l’animal retiré de sa coquille ; fig. 10. —
Même espèce. Partie du tube digestif comprise dans la cavité viscérale antérieure ;
fig. 11. — Même animal. Canal de la glande à venin étalé et un peu tiré en arrière,
au travers du collier œsophagien. Gaine de la trompe ouverte ; fig. 12. — Même
espèce. Extrémité d’une dent radulaire ; fig. 13. — Dent radulaire complète de la
même espèce ; fig. 14. - — Même espèce. Ensemble du tube digestif hors de la cavité
céphalique.
Explication des lettres : aoa = aorte antérieure, aop = aorte postérieure, br =
bran chie, ccph = région de la cavité céphalique (cavité viscérale antérieure), cd =
ganglion cérébroïde droit, cdt = canal déférent, cgv = canal de la glande à venin,
e = estomac, f = foie, gb = ganglion buccal, gtr = gaine de la trompe, gv = glande
à venin, m col = muscle columellaire, o = oreillette, œ = œsophage, op = opercule,
os = osphradie, pd = pied et fig. 10 ganglion pédieux, pda = ganglion pédieux acces¬
soire, per = péricarde, pn = pénis, pr = prostate, rn = rein, rnl = glande héma¬
tique, rn2 = rein proprement dit, rt = rectum, s = siphon, sp = ganglion supra-
intestinal, sr = sac radulaire, t = tentacule, tr = trompe, v = ventricule.
— 580 —
clair (fig. 3), piriforme, avec stries d’accroissement très faibles.
Ces stries sont masquées par les différences de coloration de zones
concentriques, lesquelles simulent une formation autour d’une
région sub-centrale, tandis que l’apex véritable se trouve à l’extré¬
mité effilée de la lame cornée. Largement tronqué en avant, effilé
vers l’arrière, le pied dépasse, de peu, l’opercule.
La tête (fig. 9) est simplement bilobée en avant, les yeux étant
visibles comme des points noirs à la partie antérieure des lobes,
dorsalement. Le pied, le siphon, la paroi céphalique et la zone anté¬
rieure du manteau sont ivoire clair, presque incolores. Le siphon
est très grand et très épais à l’état rétracté. En arrière de sa base,
on trouve une accumulation de granulations blanches. Le manteau
est assez étroit, tandis que le muscle columellaire est important
et occupe, sur la face opposée, une surface presque équivalente à
celle du manteau. Il est de couleur ivoire jusqu’à une large zone
qui barre transversalement tout le corps, à l'avant du tortillon, et
est de coloration orangée. Cette coloration est provoquée par la
glande muqueuse. Celle-ci émet une sécrétion abondante, d’abord
jaune soufre, et se colorant, ensuite, plus ou moins vivement en
orangé.
La branchie a des feuillets à peu près en forme de triangle équila¬
téral dont un côté adhère au manteau. Ces feuillets étaient, à l’obser¬
vation, de couleur jaune soufre, mais il est bien possible que cette
coloration ait été le résultat d’une imprégnation par le mucus de
la glande purpurigène. L’ensemble est long, les lames branchiales
relativement peu nombreuses. L’osphradie suit la branchie et est
blanchâtre, presque incolore. Ses feuillets sont moins développés
que les feuillets branchiaux et peu nets.
Appareil digestif. — (Fig. 10 et 11). La cavité viscérale antérieure
comprend deux masses à peu près équivalentes : en avant, la trompe
et sa gaine ; en arrière, la glande impaire avec la partie correspon¬
dante de l’œsophage. Ces deux masses sont séparées par le collier
nerveux.
La gaine de la trompe comprend deux sections séparées par une
zone rétrécie. Cette zone semble avoir pour rôle de permettre à
l’organe de se couder facilement et de pouvoir ainsi se rétracter
dans la cavité viscérale, relativement réduite. Beaucoup plus longue,
la partie postérieure est très déformable, capable de s’allonger beau¬
coup. Elle vient s’emboîter sur la partie basilaire, élargie, de la
trompe, qui en ferme complètement l’orifice postérieur. Là encore,
je n’ai pu noter !a présence de la fente dorsale décrite par Bouvier,
et je n’ai pas vu qu’il existât une communication entre la cavité
viscérale et la cavité de la trompe, disposition qui me paraît assez
difficile à admettre. Je ne sais pas non plus si la trompe glisse dans
la gaine à laquelle elle n’est fixée par aucune attache et j’avoue que
— 581 —
je me demande comment elle peut être projetée à l’extérieur. Ni les
explications de Bouvier, ni l’examen de la figure qu’il publie ne me
le font comprendre, et j’estime que de nouvelles observations sur
ce sujet sont nécessaires. Alpers, qui a passé en revue les différentes
dispositions de la trompe chez les Prosobranches, reproche à l’expli¬
cation de Bouvier son manque de clarté, et il pense que l’interpré¬
tation de Simroth est erronée. Cependant, il ne peut donner une
explication du phénomène. D’après lui, chez les Conidés de disposi¬
tion analogue, la trompe s’étend un peu, mais elle arrive à l’exté¬
rieur parce que la partie antérieure de la gaine se rétracte pour lui
laisser la possibilité d’y parvenir. C’est du moins ce qui ressort de
ses figures où l’appareil rétracté est plus long que l’appareil prêt à
fonctionner. Etant donné la disposition de l’œsophage et de ses
annexes, la chose peut s’expliquer ainsi. De fait, j’ai capturé pas
mal de Conus, et je n’ai jamais vu saillir la trompe.
A l’état d’extension, c’est à l’extrémité d’un mufle court compre¬
nant la gaine, que la bouche vient aboutir ; mais, chez les Conus,
la trompe est courte, le sac radulaire situé à peu de distance de la
bouche. Il est facile de concevoir que les dents puissent être mises
à portée de s’implanter dans les proies.
Chez T. cancellata, le problème est plus complexe, et je ne vois
pas comment les dents radulaires peuvent être amenées près de la
bouche. Cela ne pourrait se faire que par une dévagination, un
retournement impossibles de la trompe. Celle-ci est beaucoup plus
étroite dans toute sa partie allongée antérieure que dans sa partie
postérieure, là où aboutit le sac radulaire. Les proies étant avalées,
sans doute in toto, comme Aspers l’a décrit pour le Conus lividus,
les dents radulaires ne peuvent agir qu’au passage dans le conduit
digestif. Leur action doit donc être très limitée. Le sac radulaire,
d’ailleurs très réduit, semble n’être plus, dans ces conditions, qu’un
organe résiduel, en voie de disparition — - celle-ci déjà réalisée chez
beaucoup d’espèces de Terebra, telles T. muscaria.
Dans mon exemplaire, de faible taille, la gaine, transparente,
laisse voir la trompe qui est blanche. Cette trompe est grêle, sauf
à la partie postérieure, laquelle se renfle pour venir fermer la cavité
postérieure de la gaine. Je l’ai trouvée rétractée et flexueuse. Dans
son renflement postérieur, qui n’a pas la constitution d’un bulbe
ordinaire et n’a pas de rotella, débouchent le sac radulaire ventral
et le canal de la glande impaire, dorsale.
Dans le sac radulaire, les dents sont disposées comme chez les
Conus. Chaque dent (fig. 12 et 13) est très effilée, de longueur totale
mesurée 294 p. L’épaisseur de la tige est de 6 p dans sa partie la
plus forte, c’est-à-dire près de l’extrémité postérieure. La pointe
est munie d’une sorte d’hameçon à deux branches dont la plus
longue mesure 38 p et la plus courte 12 p. La dent est tronquée
— 582 —
obliquement en arrière, et attachée au ruban lingual par une bande
arquée, plus large que sa tige. L’échantillon étudié présentait 35 dents
bien formées, disposées en deux séries ; celles qui étaient contenues
dans le sac radulaire étaient couchées le long de la paroi de ce sac,
la pointe tournée vers le fond. Les dents, bien formées, n’occupaient
que la moitié antérieure du sac, la partie postérieure ne présentant
qu’un contenu translucide, granuleux. Au débouché du sac radulaire,
à la base de la trompe, j’ai trouvé des dents disposées dans les deux
sens, mais je ne sais comment se font le retournement et l’utilisation.
En face du sac radulaire, aboutit le canal de la glande impaire
qui est certainement une glande à venin. Ce conduit est de diamètre
relativement considérable, aussi grand que celui du sac radulaire.
Il traverse le collier nerveux et décrit, à droite du tube digestif,
des circonvolutions assez étendues et compliquées avant d’aboutir
à une glande impaire en forme de fuseau allongé, un peu plus renflé
en avant. Cette glande a une membrane d’enveloppe à reflets nacrés.
Elle est incolore et translucide, assez longue pour s’étendre depuis
le collier œsophagien jusqu’à l’extrémité postérieure de la cavité
viscérale antérieure. La trompe a été trouvée remplie d’une sécré¬
tion blanche, granuleuse, semblable à la substance contenue dans
le canal évacuateur de la glande impaire, et qui provenait vraisem¬
blablement de la sécrétion de cette glande.
Sortant de la cavité viscérale antérieure, l’œsophage s’étend loin
vers l’arrière, présentant un diamètre considérable, et qui augmente
presque constamment jusqu’à l’estomac. La longueur de cette sec¬
tion du tube digestif est environ deux fois et demie plus grande
que celle de la cavité viscérale antérieure renflée. C’est une longue
poche transparente, irriguée par des conduits artériels accompagnés
de granules blancs. L’estomac est une poche ovoïde relativement
réduite, dont la troncature antérieure correspond aux débouchés,
côte à côte, de l’œsophage et de l’intestin.
Encastré dans le foie, l’intestin est de couleur ivoire. Il est beau¬
coup plus grêle que l’œsophage. Avec le rectum, il ne forme qu’un
long tube de diamètre constant et de même aspect, jusqu’à l’anus
placé, comme à l’ordinaire, à droite de la cavité palléale.
Autres organes. — Je n’ai pas pu m’occuper sérieusement du sys¬
tème nerveux. Le collier est figuré seulement en relation avec le tube
digestif (fig. 11). On peut seulement y remarquer : 1° que le collier
se trouve tourné de 90° vers la gauche, de telle sorte que les gan¬
glions pédieux se trouvent placés à droite des cérébroïdes et non
en dessous ; 2° que les ganglions pédieux sont en fuseaux effilés et
portent des ganglions accessoires ; 3° que les ganglions sont très
concentrés, les cérébroïdes et palleaux confondus entre eux et
confluant largement avec les ganglions pédieux ; 4° que le supra-
intestinal est bien dégagé, quoique proche du palleal ; 5° que les
— 583 —
ganglions buccaux, relativement gros, sphériques, sont placés près
du débouché du canal de la glande à venin. Ce système est certaine¬
ment beaucoup plus concentré — sauf en ce qui concerne les gan¬
glions intestinaux — que celui figuré par Bouvier.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
OUVRAGES CITÉS
Alpebs. — Zur Kenntniss des Anatomie von Conus lividus Brug. besonders
des Darmkanals (Fauna et Anatomia ceylanica) Iena. Z. Naturw.,
1931, pp. 587-657.
Bouvieb, L. — Système nerveux, morphologie générale et classification
des Gastéropodes Prosobranches. Paris, 1887.
Simroth. — Brown’s Klassen und Ordnungen des Tier-Reichs. Mollusca
Ab. II. Gasteropods Prosobranchs.
Oswald. — Des Russelapparat der Prosobrancbier in Iena Zeitsch.
Wiss., vol. XXVIII, 1894.
Troschel. — Das Gebiss der Schnecken, 1893.
Révision des espèces des côtes de France
DU GENRE GlBBULA RlSSO (MOLLUSQUE PROSOBRANCHE).
Par Jean M. Gaillard.
Le genre Gibbula fait partie de la famille des Trochidæ parfois
rattachée à celle des Turbinidæ.
La position du genre lui-même à l’intérieur de la famille des
Trochidæ et ses rapports avec les genres voisins ont été interprétés
différemment selon les auteurs. Woodward, Tryon et Thiele ont
tous trois envisagé ce groupe dans son ensemble. A quels résultats
arrivent-ils ?
Woodyvard : — Pour cet auteur les Trochidæ seraient une sous-
famille des Turbinidæ -, il n’y aurait que trois genres : Trochus,
Clanculus et Danilia, mais le premier se subdiviserait en plusieurs
sous-genres : Zizyphmus, Forskalia, Gibbula , Phorcus, Trochocochlea.
Tryon : — et ses collaborateurs, ou successeurs, du Manual
of Conchology subdivisent la famille des Trochidæ, indépendante
des Turbinidæ, en trois sous-familles.
1° Trochininæ (Trochus, Monodonta, Cantharidus) ;
2° Gibbulinæ (qui, outre Gibbula, comprend Calliostoma et tous
les genres dont Thiele fera les Margaritinæ) ;
3° Umboninæ ;
4° Delphinulinæ.
Thiele : — Selon Thiele les Trochidæ se subdiviseraient en quatre
sous-familles (Margaritinæ, Calliostomatinæ, Trochinæ et Umbo-
niinse). C est dans la troisième d’entr’ elles que se trouvent les
Gibbules à côté des genres suivants : Fossarina, Cantharidus, Mono¬
donta, Chrysostoma, Tegula, Cittarium, Norrisia, Gaza, Clanculus
Trochus.
Le tableau ci-après permet de résumer ces données.
Le genre Gibbula est, on le voit particulièrement dans ce tableau,
tantôt regroupé avec les Trochus sensu-stricto et les Monodonta
et opposé aux Margarita et genres voisins, tantôt au contraire réuni
aux Clanculus et Margarita et opposé aux Trochus, Monodonta
et Cantharidus.
Les espèces des Côtes de France pour lesquelles j’ai pu ajouter
1 examen de la radule à celui de la coquille semblent plus proches
des Trochus et Monodonta que des genres classés par Thiele dans
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 6, 1953.
— 585
les Margaritinæ. En effet, comme le montrent les figures de radules
accompagnant ce travail le nombre de dents intermédiaires est
typiquement de 5 et il n’y a pas de différence de taille notable entre
les plus internes et les plus externes de celles-ci.
Fig. 1. — Gibbula adansoni, Payraudeau. Radule X 900 X 1/3 ; fig. 2. — Gibbula
ardens, von Salis. Radule X 450 X 1/3 ; fig. 3. — Gibbula cineraria , Linné. Radule
X 450 X 1/3 ; fig. 4. — Gibbula divaricata, Linné. Radule X 580 X 1/3 ; fig. 5. —
Gibbula maga, Linné. Radule X 450 X 1/3.
— 586 —
Discussion des espèces des côtes de France.
Gibbula Adansoni Payraudeau.
1826 Trochus Adansoni Payraudeau, Mollusques de Corse, p. 127, pl. VI.
Deshayes citant Trochus Adansoni précise que cette espèce est
souvent confondue avec de jeunes exemplaires d’espèces plus grandes.
Il connaissait donc cette espèce. Par ailleurs les proportions de son
Trochus varions semblent différer notablement de celles données
par Payraudeau pour son espèce. Nous n’incluerons donc pas
G. varions Deshayes dans la synonymie de G. Adansoni, en dépit
de l’opinion de Monterosato.
Bucquoy, Dautzenberg et Dollfus défendent fort justement
la validité de Trochus turbinoides Deshayes ; on ne peut que ren¬
voyer à leur discussion. Nous adopterons aussi leur avis quant à
la valeur spécifique de Trochus adriaticus Philippi que son auteur
considérait comme une variété de Gibbula Adansoni tout en suggé¬
rant d’ailleurs qu’on puisse ultérieurement l’élever au rang d’espèce.
Selon Petit, T. euxiniscus Andrj. serait aussi un synonyme de
G. Adansoni. Nous ne pouvons préciser les rapports de ces deux
espèces n’ayant pu consulter la diagnose de la première d’entr’ elles.
Cet auteur range aussi dans ce groupe G. variegata Risso qui n’a
pas été figurée par son auteur mais dont la diagnose ne correspond
pas absolument à G. Adansoni.
Collection générale du Muséum : Toulon, Provence, Corse, Palerme,
Oran.
Collection Locard : Nice, Porquerolles, Étang de Thau, Saint-Tropez,
Gien, Saint-Raphaël, Antibes, Bandol, Cannes, Toulon, Banyuls, Mar¬
tigues, La Seyne, Cette ; Italie, Naples, La Spezzia ; Sicile, Palerme.
Dimensions (en mm.).
Coloration : Gris, brun ou rose à flammules blanches ; Ornemen¬
tation : Stries de valeur inégale ; Ombilic : Assez profond et large ;
il peut parfois être à demi recouvert ; Suture : Sans méplat ni rai-
i
— 587
mire ; Forme générale : Tours peu renflés ; Radule : Dent centrale
à col étroit, carène axiale assez marquée (voir fig. 1).
Gibbula ardens von Salis.
1781 Trochus tessellatus Chemnitz, Conclu Cab., Y, p. 116, pl. CLXX1,
fig. 1683.
1790 Trochus tessellatus Gmelin, Syst. Nat., ed. XIII, p. 3574.
1793 Trochus ardens von Salis Marschlins, Reise ins Koen. Neap.,
p. 376, pl. VIII, fig. 9.
1826 Trochus fermonii Payraudeau, Moll, de Corse, p. 128, pl. VI,
fig. 11 et 12.
1826 Gibbula sanguinea Risso, Hist. Nat. Eur. Merid., t. IV, p. 135.
1830 Trochus fermonii Payr. Blainville, Faune française, p. 283, pl. X a,
fig. 8.
1832 Trochus canaliculatus DeShayés (non Lamarck, nec d’ORBiGNY
nec Martyn). Exped. Sc. Morée, t. III, p. 137.
1846 Trochus tessellatus Philippi in Chemnitz, Conch. Cab., 2e éd.,
p. 190, pl. XXIX, fig. 6, 9, 10, 11 et 12.
1848 Trochus canaliculatus Requien, Coq. Corse, p. 68.
1866 Gibbula canaliculata Bhusina, Contr. pella Faune Daim., p. 80,
1878 Trochus succinctus Monterosato, Enumeratio e synonym., p. 20.
1884 Gibbula barbara Monterosato, Nomenclatur. gen. e spec., p. 40.
Bucquoy, Dautzenbkbg, Dollfus font une critique assez serrée
des synonymies proposées pour cette espèce. Ils passent seulement
très rapidement sur les équivalences établies par Monterosato
au sujet de G. sanguinea et G. bicolor Risso. Aucune figure n’étant
donnée par leur auteur les diagnoses de quelques lignes sont insuffi¬
santes pour une vérification satisfaisante. S’il semble qu’il n’y ait
aucun doute pour G. sanguinea dans le cas de G. bicolor la coloration
« noire peinte de jaunâtre » semble s’appliquer moins exactement
à G. ardens.
Collection Générale du Muséum : Méditerranée, Adriatique ; variétés
elata, barbara , succincta de Gabès (in coll. Denis) ; déterminés fermonii
des échantillons de Marseille, Corse, Naples et Tunis.
Collection Locard : Fermonii : Ajaccio, Bonifacio, Cap Corse, Sicile,
Le Cannet.
Succincta : Barbarie.
Ardens : Marseille, La Seyne, Cannes, Nice, Toulon, Saint-Raphaël,
Saint-Tropez, Sanary, Port-Vendres, Sète, Porquerolles, Le Cannet,
Antibes, Hyères, Corse, Sardaigne, Algérie, Oran.
Barbara : Sfax, Barbarie.
— 588 —
Dimensions (en mm.).
Coloration : Brunâtre avec parfois des reflets roses voire rouges,
flammules à la partie supérieure des tours au contact de la suture ;
Ornementation : Cinq ou six côtes, _ souvent subdivisées par une
légère rainure parcourent longitudinalement chaque tour. Elles sont
ponctuées de blanc ; Ombilic : Profond mais relativement étroit ;
Suture : Léger méplat dans la forme typique, suture creusée d’une
rainure profonde dans la variété succincta ; Forme générale : Rela¬
tivement élevée, sommet aigu ; Radule : Crochet à bord plat, base
large en un seul lobe (voir fig. 2).
Gibbula cineraria Linné.
1766 Trochus cinerarius Linné, Syst. Nat., éd. XII, p. 1229.
1778 Trochus lineatus Da Costa, Brit. Conch., p. 43 (non p. 100).
1801 Trochus cinerarius ( pro parte) Donovan, Brit. Shells, pl. 74.
1826 Trochus inflatus Blainville, Faune française, p. 276, n° 24.
1849 Trochus jumosus Philippi, Zeitschr. für Malac., p. 156.
Pour Donovan, qui dit avoir examiné les échantillons types,
le T. cinereus de Da Costa ne serait pas une espèce anglaise. D’après
Montagu qui n’a pas non plus retrouvé cette espèce ce pourrait
être un synonyme de T. cinerarius Linné ou de T. umbilicatus
Montagu (synonyme du groupe umbilicalis-pennanti). En fait la
description que donne Da Costa de son Trochus lineatus (non Turbo
lineatus) correspond à n’en pas douter à G. cineraria. Son T. cinereus
doit, ainsi que le suppose Donovan, avoir été l’objet d’une méprise
de Da Costa.
La figure du T. inflatus de Blainville représente sans aucun
doute un exemplaire de G. cineraria ; par contre sa figure de T. cine¬
rarius ne correspond pas à l’espèce de Linné telle qu’on l’admet
communément. Par ailleurs les commentaires dont il l’accompagne
accentuent cette dissemblance. Il cite des variétés de coloration,
de grosseur, et de forme qui ne sont pas le fait de cette espèce rela¬
tivement très constante. Sa répartition même ne correspond pas.
- 589
Il doit plutôt s’agir de G. umbilicalis Da Costa tandis que son T. linea-
tus serait le T. pennanti de Philippi.
Collection générale : Quiberon, Saint-Waast, Le Croisic.
Collection Locard : Saint-Jean-de-Luz, Hendaye, Guetary, Biarritz,
Arcachon ; Concarneau, Ile de Ré, Quiberon, Noirmoutiers, Lorient,
Royan, La Rochelle, Langrune, Saint-Malo, Dinard ; Port-Bail, Ile Saint-
Marcouf, Soulac, Dunkerque.
Dimensions (en mm.).
Coloration : Fond blanc, raies obliques, étroites et serrées rOsâtre-
violacé. Parfois elles fusionnent localement en bandes plus larges ;
Ornementation : De huit à dix côtes divisent chaque tour longitudi¬
nalement ; Ombilic : Net dans la majorité des cas ; toutefois il peut
arriver que le bord de l’ouverture forme un repli qui le recouvre
parfois presque totalement ; Forme générale : Tours peu bombés
mais très jointifs ; la région supérieure des tours forme parfois un
léger bourrelet au contact de la suture ; Hadule : Contact du bord
inférieur et des côtés anguleux (voir fig. 3).
Gibbula dioaricata Linné.
1766 Trochus divaricatus Linné, Syst. Nat. ed. XII, p. 119.
1826 Monodonta lessonii Payraudeau, Moll, de Corse, p. 139, pl. 7,
fig. 3-4.
Bucquoy, Dautzenberg et Dollfus réfutent la synonymie
souvent admise de G . divancata et G . rarilmeata Micbaud. La com¬
paraison des radules des deux espèces apporte un nouvel élément
en faveur de la distinction de deux espèces.
Collection générale du Muséum : Méditerranée, Toulon, Antibes, Naples.
Collection Locard : Cannes, Marseille, Aigues-Mortes, Toulon, Sète,
Gien, Agde, Banyuls, Porquerollés, La Seyne, Saint-Tropez, Saint-Raphaël,
Port-Vendres ; Corse, Bastia, Ajaccio, Iles Sanguinaires ; Algérie, Oran ;
Ligurie ; Kalymnos.
— 590
Dimensions (en mm.).
Coloration : Blanc et rose ; sur les côtes se trouvent des ponctua¬
tions roses également espacées ; Ornementation : Côtes assez mar¬
quées ; sur le dernier tour celles-ci sont de deux dimensions très
différentes, toutes deux constantes, sans intermédiaires ; Ombilic :
Le plus souvent fermé, ou au moins très réduit ; Forme générale :
Assez trochiforme, base assez plate mais non- concave. Contact
base-cotés assez anguleux, dernier tour fortement caréné ; Radule :
Bords latéraux concaves (voir fig. 4).
- Gibbula drepanensis Brugnone.
1873 Trochus drepanensis Brugnone, Miscell. Malac., I, p. 13, fig. 24.
1877 Gibbula drepanensis Monterosato, Journ. Conchyl., p. 31, fig. 6.
1884 Gibbula yimontiae Monterosato, Nomenc. Gen. e spec. di conch.
médit., p. 42.
Pilsbry (in Tryon) donne G. vimontiae pour synonyme de
G. drepanensis. Je n’ai pu trouver la description de cette espèce
par son auteur sous la référence que lui donne Tryon (II. Nat.
Sicil., III, p. 106) ; par contre, dans « Nomenclatura Generica e
specifica di alcune conchiglie mediterane », j’ai pu retrouver la dia¬
gnose dont Tryon a donné la traduction. Elle est accompagnée
de l’indication de provenance des échantillons : Toulon (M. Yimont),
altri puncti delle coste di Provenza (H. Martin col. nome ms di mar-
garita pulchella ; Sollier ed alteri) Bona (Hagenmüller) Mondella
e Trajani. Faute de figure les quelques lignes de description ne per¬
mettent pas de déduire de façon catégorique de la synonymie de
ces deux espèces ou de l’infirmer. La différence de coloration (rouge
chez drepanensis et verte chez vimontiae peut même être due à des
modifications post mortem ).
Collection générale du Muséum : drepanensis : Toulon, Algérie. _
Vimontiae : Toulon.
Collection Locard : drepanensis : Alger. — Vimontiae : Toulon.
591 -
Dimensions (en mm.).
Coloration : Rosâtre ou blanche, parfois à reflets métalliques et
taches blanches ; Ornementation : Coquille lisse ; Ombilic : Souvent
partiellement dissimulée par un repli de l’ouverture ; Forme générale :
Coquille basse, dernier tour très important, sommet assez aigu,
suture bien marquée mais non canaliculée.
Gibbula fanulum Linné.
1790 Trochus fanulum Gmelin, Syst. Nat., ed. XIII, p. 3573.
1826 Monodonta aegyptiaca Payraudeau, Moll, de Corse, p. 137, pl. VI,
fig. 26-27.
1826 Trochus tuberculatus Risso, Europ. Merid., t. IV, p. 128, pl. IX,
fig. 133.
1829 Trochus aegyptius O. G. Costa (non Lamarck), Catal. Sist., pp. 92 *
et 97.
1830 Trochus tuberculatus : Blainville (non Da Costa), Faune Fran¬
çaise, p. 279, pl. X a, fig. 5, 6 et 6 a.
Comme celle de la plupart des espèces méditerranéennes la syno¬
nymie de Gibbula fanulum a été traitée de façon précise par Buc-
quoy, Dautzenberg et Dollfus. Ils donnent par ailleurs une longue
liste de références au sujet de cette espèce, je ne peux qu’y ren¬
voyer.
Collection générale du Muséum : Corse, Marseille, Palerme.
Collection Locard : aegyptius : La Seyne ; fanulum : Porquerolles,
Marseille, Ajaccio, Sète, Banyuls, Toulon, Nice, Saint-Raphaël, Saint-
Tropez ; Alger, Oran.
Dimensions (en mm.).
— 592 —
Coloration :■ Blanc et rose (voire sang), flammes roses ou sang
sur fond plus clair ; Ornementation : Fines côtes longitudinales
recoupant les flammules ; ces côtes plus claires sont ponctuées de
rouge ; Ombilic : Net mais ni profond, ni large ; parfois à demi caché
par le bord de l’ouverture ; Forme générale : Tours présentant une
cannelure centrale le séparant en deux régions ; petit bourrelet à
la suture.
Gibbula guttadauri Philippi.
1836 Trochus guttadauri Philippi, Mollusques Sicil., I, pl. II, fl g. 1.
1866 Gibbula guttadauri Brusina, Fauna Daim., p. 80.
Pilsbry (in Tryon), reprenant les références des descripteurs,
signale cette espèce de Sicile et des Côtes Dalmates. Dans la col¬
lection Locard figurent des échantillons de Capri et d’Oran. Il n’est
cependant pas impossible que cette espèce puisse être trouvée sur
les côtes françaises métropolitaines ; Bucquoy, Dautzenberg et
Dollfüs ne la signalent pas.
Collection générale du Muséum : Corse (in coll. Petit).
Collection Locard : Capri, Oran.
Dimensions (en mm.).
Coloration : Brun-rougeâtre souvent assez foncé mais parfois
blanchâtre à taches brun-rouge clair ; Ornementation : Chaque tour
est parcouru par deux ou trois fortes côtes reliées par des travées
obliques orientées à la façon des stries de croissance. Cette ornemen¬
tation se poursuit sur la face inférieure ; Ombilic : Relativement
étroit et profond ; Forme générale : Assez basse, tours moyennement
renflés, suture canaliculée.
Gibbula maga Linné.
1757 Le Dalat Adanson, Voyage au Sénégal, p. 186, pl. XII, fig. 8.
1767 Trochus magus Linné, Syst. Nat. ed. XII, p. 1228.
1779 Trochus tuberculatus Da Costa, Brit. Conch., p. 44, pl. II, fig. 1 et 2.
1826 Gibbula maga Risso, Eur. Merid., t. IV, p. 134.
C’est le Dalat d’ Adanson, ainsi que l’établit définitivement
M. E. F ischer-Piette dans son étude de la Collection des Mol-
— 593 —
lusques de ce naturaliste. Il ne se pose pas de difficultés synony-
miques au sujet de cette espèce pourtant très répandue si on excepte
le T. tuberculatus Da Costa repris par la plupart des auteurs.
Collection générale du Muséum : Angleterre, Quiberon, Loire-Inférieure ;
Marseille, Corse, Naples ; Mer Adriatique.
Collection Locard : Marseille, Aigues-Mortes, Sète, La Seyne, Cannes,
Bandol, Saint-Raphaël ; Ajaccio ; Royan, Brest, Le Pouliguen, Oleron,
Pornichet, Quimper, Concarneau, Ouessant ; Cancale, Saint-Malo, Gran¬
ville, Langrune, Lannion ; Hendaye, Piriac, Arcachon, Guétary ; Oran.
Dimensions (en mm.).
Coloration : Blanc et rose ; marbrures roses sur fond blanc ; rose
très pâle ou plus vif, parfois grisâtre ; Ornementation : Tubercules
à la partie supérieure des tours et en particulier sur le tour le plus
externe. Ces nodosités existent même chez les exemplaires les plus
petits. Côtes longitudinales assez marquées et régulières de deux
ordres ; deux fortes étant séparées par deux, voire trois, plus fines
(ceci étant net surtout à la face inférieure) ; Forme générale : Tours
bicarénés, carène inférieure allant jusqu’à surplomber la suture ;
Ombilic : Profond, régulier, parcouru par un canal longitudinal
assez marqué ; le bord de l’ouverture forme un voile qui parfois
masque en partie l’ombilic sans toutefois que la partie libre soit
jamais inférieure à la moitié ; Radule : Région axiale de la centrale
épaissie, bord interne des dents latérales sub-rectilignes (voir iig. 5).
L.aboratoire de Malacologie du Muséum.
(A suivre)
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 6, 1953.
37
Complément a l'étude des Holothuries
de L’Afrique du Sud.
(lre Note.)
Par Gustave Cherbonnier.
M. le Professeur Day me faisait parvenir, en 1951, une importante
collection d’ Holothuries récoltées en différents points des côtes
sud-africaines ; un mémoire les concernant fut publié, en 1952,
dans les « Transactions of the Royal Society of South Africa ».
Depuis cette date, d’autres Holothuries de cette région m’ont été
envoyées par M. J. F. Croie Morgan. Beaucoup consistent en espèces
déjà connues, mais sept d’entre elles sont intéressantes : quatre
comme appartenant à des espèces nouvelles pour la Science : Cucu-
maria corbula n. sp., Thyone turrissolida n. sp., Thyone infusca n. sp.
et Leptosynapta ancoracuta n. sp. ; deux autres, malheureusement
indéterminables parce que mal conservées, appartenant au groupe
des Apodes, peu représenté sur les côtes sud-africaines ; enfin,
Cucumaria stephensoni John, dont l’étude permet de préciser les
rapports et les différences avec deux espèces voisines : Cucumaria
frauenfeldi Ludwig et Cucumaria deichmanni Cherbonnier.
Cucumaria corbula n. sp.
Fig. I, 1-23.
Spécimen étudié : Université de Cape-Town, F AL 158 G, Oatland Point,
le 21-IV-1953. Prof. 0-3 mètres. 1 Holotype.
L’unique exemplaire est de petite taille, ainsi qu’on le verra par
la fig. 11, où il est grossi environ trois fois. Le tégument est gris
blanc brillant par suite de l’abondance des spiculés. Pieds ven¬
traux larges, cylindriques, terminés par une large ventouse non
soutenue par un disque calcaire ; ils sont très serrés, répartis sur
deux rangs selon Jes radius. Pieds dorsaux également répartis sur
deux rangs selon les radius, mais plus petits, un peu moins serrés ;
ils sont également dépourvus de disque calcaire. Il n’v a pas de
papilles interradiaires. Pas de dents anales.
Dix courts tentacules dont deux très petits situés ventralement.
Couronne calcaire petite mais bien calcifiée, à bord postérieur for¬
tement échancré ; radiales à sommet bifide, interradiales triangu-
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 6, 1953.
— 595
laires (fig. 16). Une grosse et courte vésicule de Poli. Un seul canal
hydrophore formé de deux « cotylédons » (fig. 15). Gonades compo¬
sées d’une vingtaine de gros et courts tubes non ramifiés, bourrés
Fig. 1. — C-ucumaria corbula n. sp.
7-10, 13, 14, 19, 21-23 : éch. 1 ; 20 : éch. 2 ; 1 6, 12, 17, 18 : éch. 3 : Échelles 1, 2, 3
= 100 y.
de très gros ovules. Muscles longitudinaux étroits et minces ; muscles
rétracteurs s’attachant au tiers antérieur du corps. Poumons attei¬
gnant les trois-quarts de la longueur du corps, portant sur un gros
tronc principal des paquets de 10-15 grosses et courtes digitations.
Petit cloaque.
— 596 —
Spiculés. — Les spiculés du tégument se composent de corbeilles,
de plaques épineuses et de grosses plaques noduleuses. Les corbeilles
sont petites, avec- un X central portant ou non des épines, à bords
noduleux (fig. 1, 2, 3, 4, 6, 9) ; il en existe de plus grandes mais
plus simples (fig. 5). Les plaques noduleuses ont souvent une extré¬
mité épineuse (fig. 7, 8, 10). Il y a également de très nombreuses
plaques non épineuses, à surface couverte de gros nodules (fig. 12, 14)
ou à peine noduleuse (fig. 19). Les parois pédieuses possèdent des
bâtonnets (fig. 13, 23) et des plaques (fig. 21, 22) fortement incurvés.
Grands bâtonnets (fig. 17, 20) et plaques (fig. 18) dans les tentacules.
Remarques. ■ — Cucumaria côrbula se distingue de toutes les autres
espèces des côtes sud-africaines par la présence, dans son tégument,
de corbeilles fortement noduleuses et de grandes plaques dont une
extrémité est épineuse. Par ce dernier caractère, elle se rapproche
des espèces subantarctiques et antarctiques, notamment Cucumaria
lævigata, C. dubia, C. leonina, C. cornuta, C. riverosi, C. mendax,
ainsi que de C. insolens ; par ses corbeilles, elle présente des affinités
avec les espèces du groupe des Cucumaria paroa ; mais au contraire
de celles-ci, elle n’a pas de nodules réguliers à 4-8 trous.
Cucumaria stephensoni John.
Fig. II, 1-15.
Cucumaria stephensoni D. John, 1939, p. 321, text-fig. 1 ; E. Deichmann,
1948, p. 344, pl. XVIII, fig. 18-25.
Cucumaria frauenfeldi H. L. Clark (partim.), 1923, p. 413.
Spécimen étudié : Université de Cape-Town, FAL 129 W, Oatland Point,
le 26-II-1953. Rocher et sable. Prof. 1-2 mètres. 1 ex.
L’unique exemplaire mesure 70 mm. de long sur 35 mm. de plus
grand diamètre et a une forme semblable à celles de Cucumaria
frauenfeldi et C. deichmanni. Tégument lisse et peu épais, uniformé¬
ment noirâtre. Dix gros tentacules noirâtres, de taille égale. Pieds
ventraux très longs, à tige blanche, à large disque grisâtre bordé
de marron foncé ; disposés selon les radius, ils sont répartis sur
10-12 rangées sur le radius ventral médian, sur 6-8 rangées sur
les radius latéraux. Pieds dorsaux très petits, entièrement marron
foncé, peu nombreux et disposés sur tout le bivium, présentant
cependant une sériation radiaire. Le disque terminal des pieds
ventraux est très grand, celui des pieds dorsaux bien plus petit.
Anus sans dents.
Couronne calcaire formée de deux pièces peu calcifiées (fig. 14) :
interradiales hautes, à pointe triangulaire, à extrémité postérieure
élargie et légèrement échanerée ; radiales subrectangulaires, plus
petites que les interradiales et réunies à celles-ci par une fine et
étroite membrane où le calcaire est presque totalement absent.
— 597 —
Trois grosses et courtes vésicules de Poli. Un unique canal hydro-
phore à gros madréporite très caractéristique (fig. 13). Gonades
formées d’un grand nombre de très longs tubes simples. Muscles
longitudinaux très larges ; muscles rétracteurs larges et plats, s’atta¬
chant au quart antérieur du corps. Vésicules pédieuses exceptionnel¬
lement longues. Poumons atteignant la longueur du corps, très
ramifiés, et débouchant dans un vaste cloaque par un canal commun.
Fig. 2. — Cucumaria stephensoni John.
12, 15 : éch. 1 ; autres figs : éch. 2 : Échelles 1,2 = 100 \x.
Spiculés. — Les spiculés du tégument ventral et du tégument
dorsal sont identiques. Ce sont des « biscuits » perforés aux extrémités
(fig. 1, 2, 3, 7, 8, 9, 10) et des plaques polygonales (fig. 4). Les parois
des pieds ventraux et dorsaux sont soutenues par de courts bâton¬
nets (fig. 11) rarement perforés à l’une ou aux deux extrémités ;
de plus, les pieds ventraux possèdent, à leur base, de grandes
baguettes à extrémités digitées et largement percées (fig. 15).
— 598 —
Rapports et différences. — • Cucumaria stepliensoni a les spieules
du tégument construits sur le même modèle que ceux de C. frauen-
feldi et C. deichmanni, mais ils s’en distinguent assez aisément.
Par contre, les bâtonnets des pieds sont nettement différents. Mais
surtout, alors que l’on trouve uniquement des corpuscules crépus
dans les tentacules de C. frauenfeldi et de C. deichmanni, ceux de
C. stephensoni n’en comporte aucun et n’ont uniquement que des
bâtonnets ou des plaques.
Tableau comparatif des principaux caractères spécifiques.
Cucumaria frauenfeldi
2-5 rangs, avec petit
disque calcaire.
Pas de papilles inter¬
radiales.
Dents anales.
Couronne calcaire.
Radiales triangulaires
unies à des interra¬
diales plus petites
par une seule trabé¬
cule calcaire.
Spiculés.
Biscuits allongés, le plus
souvent à deux trous.
Tentacules avec uni¬
quement des corpus¬
cules crépus ovoïdes.
Cucumaria deichmanni
Bivium noirâtre ; tri¬
vium marron clair.
Pieds ventraux sur
4-5 rangs, sans dis¬
que calcaire.
Pieds dorsaux sur
4-5 rangs, sans dis¬
que calcaire.
Pas de papilles inter¬
radiales (?).
Pas de dents anales.
Énormes radiales unies
à de petites interra¬
diales par 2-3 trabé¬
cules calcaires.
Biscuits courts, mas¬
sifs ; plaques.
Tentacules avec uni¬
quement des corpus¬
cules crépus allongés.
Cucumaria stephensoni
Bivium et trivium en¬
tièrement noirs.
Pieds ventraux sur
6-12 rangs, avec très
grand disque calcaire.
Pieds dorsaux rares,
bi-sériés, avec petit
disque calcaire.
Nombreuses papilles in¬
terradiales dorsales.
Pas de dents anales.
Petites radiales unies à
de plus grandes in¬
terradiales triangu¬
laires par une étroite
membrane peu cal¬
cifiée.
Biscuits souvent uni-
perforés et irrégu¬
liers ; plaques.
Tentacules avec des ba¬
guettes et des pla¬
ques ; jamais de cor¬
puscules crépus.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
— 599 —
Une mission botanique: a Madagascar.
Par J. Leandrj.
La flore de Madagascar commence à être bien connue. Néanmoins,
il reste encore beaucoup à faire au simple point de vue de la recherche
et de la description des espèces, puisque tous les voyages comportant
une prospection attentive et une préparation soigneuse des spécimens,
conduisent encore aujourd’hui à la découverte d’assez nombreuses
nouveautés.
L’étude des éléments de la végétation est beaucoup moins avan
cée, et il n’y a pas lieu de s’en étonner. L’identification des espèces
sur le terrain est très difficile, parce qu’elles sont très nombreuses,
et presque toutes endémiques. Elle est même parfois impossible,
quand il s’agit d’un des nombreux groupes qui n’ont pas encore été
l’objet d’une révision systématique dans la « Flore de Madagascar
et des Comores », le grand ouvrage dont la publication se poursuit
depuis une quinzaine d’années sous la direction du Professeur
H. Humbert. La plus grande partie de la végétation primitive,
dans la grande Ile, a été détruite par l’Homme, et ce qui en subsiste
se trouve naturellement à une assez grande distance des lieux habités
des voies de communication : son étude sur place est donc matérielle¬
ment difficile.
Il est néanmoins permis d’espérer qu’au fur et à mesure qu’avan¬
cera l’étude de la flore, et par suite celle de l’auto-écologie de chaque
espèce, l’analyse de la végétation apparaîtra comme une entreprise
moins chimérique. La variété des groupements de plantes, mise en
évidence autrefois par H. Perrier de la Bâthie, n’est pas absolument
sans limites : c’est ainsi qu’on est frappé de voir dominer, à des dis¬
tances parfois considérables, dans la forêt de l’Est, les mêmes essences
communes, Uapaca, Bridelia, Pachytrophe, Diospyros, Ochrocarpos,
Rhodocolea. Sans doute, les méthodes « phytosociologiques » des pays
tempérés, ne sont-elles pas applicables ici, tout au moins sous leur
forme la plus rigide ; mais il est permis, sans se donner la méthode
de travail a priori, de rechercher dans quelle mesure, dans une station
donnée, la composition floristique peut être définie au moyen des
termes classiques, comme la dominance, la constance, la fidélité,
etc...
L’étude de la végétation primitive ne doit pas faire oublier que la
végétation modifiée présente aussi de l’intérêt : en particulier, il est
capital d’être en mesure de reconnaître dans le détail les combinai-
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 6, 1953.
sons de facteurs qui peuvent la faire évoluer vers la disparition com¬
plète, et celles qui la font tendre vers une reconstitution plus ou moins
fidèle de la végétation primaire.
Ces dernières recherches sont liées d’une façon étroite au problème
de la Protection de la Nature. On sait que Madagascar a été à l’avant-
garde des territoires d’outre-mer, quand il s’est agi de créer des
« Réserves naturelles », soustraites à toute activité humaine, pour
la protection de la faune et de la flore, et plus généralement des
biotopes. L existence des Réserves semble se retourner aujourd’hui
contre le but même de la protection de la Nature, puisque c’est
elle qui sert d’argument pour le retour aux méthodes d’exploitation
qui consistent à cultiver du sisal, des pins ou des eucalyptus, sur
des surfaces prélevées sur la végétation primitive. On allègue que
la conservation de la faune et de la flore primitives doit être assurée
par l’existence des Réserves naturelles, et que ce qui se trouve en
dehors des Réserves doit être sacrifié, comme détournant les meilleurs
sols d’un emploi présentant un intérêt économique.
Les agronomes et les forestiers n’ignorent point les dangers de
pareils sophismes, même au point de vue strictement utilitaire.
Nul ne sait mieux qu’une plantation d’Eucalyptus par exemple,
n’est pas l’équivalent d’une forêt primaire au point de vue du rôle
sur les facteurs climatiques et édaphiques. Cependant, l’opinion et
éventuellement l’appui d’autres spécialistes, botanistes, pédologues
et autres, ne peut manquer de leur être utile dans la lutte qu’ils
doivent soutenir en faveur de programmes à moins courtes vues.
En effet, l’économie d’argent ou d’efforts qui semble résulter dans
l’immédiat, du gaspillage des richesses naturelles, entraîne plus
tard la nécessité de travaux bien plus importants pour pallier aux
fléaux que peuvent entraîner ces destructions : inondations ou au
contraire aridité exagérée, « stérilisation » du sol, etc...
Ces considérations s’ajoutent à l’intérêt purement scientifique
pour justifier dans la Grande Ile la présence de botanistes, dont les
travaux ne font pas double emploi avec ceux des autres spécialistes,
forestiers ou agronomes, qui se penchent sur ces problèmes. Mada¬
gascar est dotée depuis quelques années d’un Institut de Recherche
scientifique, que dirige le Professeur Jacques Millot, aidé de notre
actif collègue Renaud Paulian, mais la section botanique de l’Ins¬
titut n a pas pris autant de développement que ses sœurs vouées à
l’entomologie ou à la pédologie. M. Raymond Benoist, qui a com¬
mencé l’organisation du laboratoire, la mise en état de l’herbier,
et effectué d’intéressantes prospections, est rentré en France ;
M. Bosser, agrostologiste, est pris surtout par des recherches d’agro¬
nomie ; MIle J. Gengud, par ses études d’orchidologie. Lés botanistes
de la métropole, et en particulier ceux du Muséum, sont donc appelés
à prendre une part active aux recherches sur le terrain. Le Profes-
— 601
seur H. Humbert poursuit depuis quarante ans une remarquable
série d’explorations, qui continuent celles de H. Perrier de la
Bathie, et qui ont fait faire des progrès décisifs aux études floris¬
tiques et phytogéographiques dans la Grande Ile. Empêché par
différentes circonstances de se rendre à Madagascar pendant la sai¬
son des pluies de 1952-1953, il a bien voulu me désigner à l’attention
de la Commission de Biologie végétale du C. N. R. S. pour l’obtention
d’une mission subventionnée.
Disposant de quatre mois environ, je me suis proposé le programme
suivant, comprenant des travaux systématiques, et des recherches
floristiques et phytogéographiques.
1° Floristique et phytogéographie.
Parmi les différents secteurs botaniques, les uns sont déjà bien
connus, les autres peu explorés.
Dans la pàrtie orientale du Domaine du Centre, la classique « forêt
à Mousses et à sous-bois herbacé » n’avait été que très peu étudiée
le long de la route récemment ouverte entre Moramanga et Anosibe.
L’observation des aspects de la végétation secondaire dans cette
région, et de ses groupements de « reconstitution », pouvait présenter
aussi de l’intérêt.
La végétation primitive de l’Ouest des Hauts-Plateaux, présen¬
tait, avant sa destruction, une composition rappelant celle de la
forêt précédente, au moins dans une certaine mesure. Il était donc
intéressant d’étudier les rares témoins qui subsistent encore vers la
latitude de 18° S., afin de noter leurs caractères particuliers, et leurs
groupements dégradés.
Dans le Domaine de l’Ouest, j’avais étudié il y a quelques années
la flore et la végétation du secteur compris entre le Cap Saint- André
et le Manambolo. Il y avait intérêt à poursuivre ces investigations,
et à noter les transformations survenues dans la végétation d’un
certain nombre de localités déjà observées.
2° Travaux systématiques.
Le Professeur Millot et ses collaborateurs, principalement le
Directeur du Parc, M. Ursch, ont constitué au Jardin botanique
de Tsimbazaza une magnifique collection de plantes vivantes, qui
s’accroît chaque jour grâce aux dons des voyageurs. Je désirais
spécialement pouvoir examiner les Euphorbes épineuses et coralli-
formes., afin de pouvoir compléter sur le vivant les observations que
j'avais déjà faites en herbier.
Je comptais d’autre part profiter de mes itinéraires pour étudier
sur le terrain la variabilité des espèces de Moracées, d’Urticacées
et d’Euphorbiacées que je connaissais le mieux, pour essayer de
résoudre certains problèmes difficiles au sujet des caractères spéci¬
fiques.
— 602 —
A Tananarive, je comptais utiliser les instants de loisir que me
laisseraient les visites, les démarches officielles, l’étude des plantes
du jardin et la préparation de mes itinéraires, à faire certains tra¬
vaux dans l’herbier et le Laboratoire de Botanique de l’Institut de
Recherche scientifique : détermination de spécimens, contribution
au classement des collections, enseignement de techniques histolo¬
giques et cytologiques au personnel.
Mon voyage et mon séjour ont été facilités par la bienveillance
des hautes Autorités du Territoire, du Muséum, et de l’Institut de
Tananarive : MM. le Haut-Commissaire Bargues, le Gouverneur
Martine, le Directeur des Finances, M. Rivière ; le Professeur
Roger Heim, Directeur du Muséum, le Professeur J. Millot,
M. R. Paulian, les Conservateurs des Eaux et Forêts Bégué et
Saboureau, les Administrateurs Guesde, Escalier des Orres,
Tabanou, Lacroix, m’ont accordé une aide pour laquelle je les
prie de trouver ici l’expression de ma vive gratitude.
Il a paru opportun de grouper avec la mission botanique dont
j’avais la charge, une mission forestière conduite par M. l’Inspecteur
R. Capuron, un des meilleurs botanistes forestiers de notre pays,
et chargé des études botaniques au Service forestier de Madagascar.
Cette heureuse circonstance m’a fait bénéficier de la compagnie
d’un homme aimable et cultivé, connaissant admirablement la forêt
et ses essences, et animé d’une belle énergie physique et morale.
Travaux et itinéraires.
La seconde quinzaine d’octobre 1952 a été employée aux démarches
et visites officielles à Tananarive, à des travaux au laboratoire et
au jardin de l’Institut scientifique, et à la préparation des itinéraires.
Les premiers jours de novembre ont été consacrés à un séjour dans
la forêt de la bordure orientale des Hauts-Plateaux, entre Mora-
manga et Anosibe. Grâce à l’existence d’une route récemment
ouverte, il a été possible d’employer un camion pour les gros dépla¬
cements, et d’économiser ainsi beaucoup de temps.
Nous nous sommes préoccupés surtout de rechercher les diffé¬
rences floristiques avec la région bien connue de Moramanga, située
plus au Nord, et d’étudier les groupements de reconstitution de la
forêt.
Après un bref séjour à Tananarive, le 11 novembre, nous avons
rejoint en camion Tsiroanomandidy, à mi-chemin entre la capitale
et la côte Ouest. Cette localité nous a servi de base pour deux séjours
dans les vestiges qui subsistent encore de la végétation primitive
de cette région. Ce sont la forêt située au sommet du Mont Ambohiby
(1.650 m.), et celle d’Analandraisoa (ait. 1.300 m.), près du Mont
Kinangaly. Nous y avons fait d’intéressantes observations sur les
— 603 —
caractères qui distinguent ces forêts de la forêt à Mousses et à sous-
bois herbacé de la partie orientale des hauts-Plateaux, en particulier
au point de vue des herbes et des épiphytes, et étudié les groupements
qui couvrent le sol dans les stations les mieux caractérisées, comme
les pentes à végétation arborescente, les ravins à Palmiers, les
rochers découverts à Pachypodium et Euphorbes épineuses, les
petites mares à Drosera, etc...
Nous nous sommes rendus ensuite dans l’extrême Ouest, en sui¬
vant les sentiers qui traversent les derniers contreforts du Bongo-
Lava, les pentes abruptes qui terminent les Hauts-Plateaux à l’Ouest,
et la vallée permo-triasique où serpentent le fleuve Manambolo et
ses affluents, avec leurs méandres délaissés, qui se remplissent à
la saison des pluies. Nous avons pu ainsi examiner, de novembre
à la fin de janvier, les différentes formations que Perrier de la
BÀthie a distinguées autrefois dans l’Ouest malgache, précisé leurs
caractères physionomiques, floristiques et écologiques locaux, et
noté les particularités propres à ce secteur.
Ce dernier présente, entre autres parties intéressantes, la 9e Ré¬
serve naturelle de Madagascar, une des plus étendues (85.000 hec¬
tares), constituée surtout par de la forêt tropophile sur calcaire,
mais sur du calcaire à l’état de karst, et bien différente de celle
qu’on trouve sur un sous-sol de nature lithologiquement voisine,
à quelques dizaines de kilomètres plus près du Canal du Mozambique.
L’étude de la population végétale de ses diverses stations, que
j’avais commencée il y a quelques années, a été complétée. Dans
les parties plates et marneuses, des stades de destruction et de recons¬
titution de la couverture végétale, après défrichement ou feu courant,
ont été étudiés.
Il semble bien que les habitants des villages voisins de la Réserve
prélèvent du bois et coupent des arbres à l’intérieur de celle-ci.
Il ne faut donc pas se faire une idée trop optimiste de la manière
dont sont pratiquement respectés les décrets sur les Réserves natu¬
relles. Mais il semble de plus que la Réserve soit habitée en perma¬
nence par quelques réfractaires, peut-être pas aussi nombreux
cependant que voudraient le faire croire ceux qui y cherchent un
prétexte pour rendre la Réserve à l’exploitation intégrale. Ils font
de temps en temps des « tavy », c’est-à-dire des défrichements
accompagnés d’incendies, dont on voit les fumées du chef-lieu du
district, Antsalova, distant d’une quinzaine de kilomètres. Des
traces de défrichements et d’habitation se voient facilement dans
la Réserve, bien que nous n’ayons pas réussi à découvrir de cultures
en cours au moment de notre passage.
Les autres groupements végétaux de ce secteur ont aussi retenu
notre attention, en particulier ceux de la bande forestière plus proche
du littoral, où nous avons également effectué d’intéressantes récoltes.
- 604 —
La partie orientale du plateau incliné du Bemara, qui forme la
partie occidentale de la bordure sédimentaire de la grande Ile, a
été parcourue par nous à deux reprises, en novembre et en janvier,
afin d’échelonner les récoltes dans le temps, et de ne pas laisser
échapper les floraisons tardives.
Après notre retour à Tananarive, rendu rapide par la proximité
du terrain d’aviation d’Ankavandra, dans la vallée permo-triasique,
nous avons employé la première quinzaine de février à l’achèvement
du séchage de nos collections, à la continuation de l’étude systé¬
matique des Euphorbes indigènes cultivées au Jardin botanique de
Tsimbazaza, et à divers travaux au laboratoire de Botanique de
l’Institut de Recherche scientifique.
Nous avons rapporté, accompagnés d’intéressantes observations
biologiques et écologiques, un millier de numéros d’herbier, presque
tous en nombreuses parts ; la première série et les doubles pour
échange seront attribués au Muséum ; une série aussi complète que
possible sera remise, après détermination, à l’Institut de Recherche
scientifique de Madagascar.
Laboratoire de Phanéro garnie du Muséum.
605 -
Contributions a la flore de la Nouvelle-Calédonie. —
CIV. — Plantes collectées par Miss L. E. Ciieesman.
Par A. Guillaumin.
PROFESSEUR AU MUSÉUM
Au cours d’un bref séjour en Nouvelle-Calédonie et à Lifou
en 1949, Miss E. E. Gheesman, l’entomologiste bien connue, a récolté
450 échantillons de Phanérogames et de Cryptogames accompagnés
de croquis et renseignements écologiques. Pittosporum Cheesmaniæ
Guillaum. espèce nouvelle pour la science ainsi que les espèces nou¬
velles pour Lifou ont déjà été signalées (in Ann. and Magaz. of Nat.
Hist., sér. 12, VI, pp. 613-614, août 1953).
Ci-après, liste complète des Phanérogames conservés au British
Muséum of Natural Historv de Londres.
Araucaria Cooki R. Br. — Lifou : Cap des Pins (3319).
Freycinetia Schlechteri Warb. — Nlle Calédonie : Tinchialit 1
(3092, 3093).
Paspalum orbiculare Forst. — Nlle Calédonie : Tinchialit (3019,
3020, 3021).
Pycreus polystachyus Beauv. — Nlle Calédonie : Tinchialit (3103,
3137).
Mariscus jamaicensis Britt. — Lifou : Cap des Pins (3353).
M. pennatus Domin. — Lifou : Cap des Pins (3354).
Carex cernua Boot var. lobolepis Kükent. — Nlle Calédonie :
Tinchialit (3126).
Joinvillea elegans Gaud. — Nlle Calédonie : Tinchialit (3035).
Flagellaria neo-caledonica Schltr. — Lifou : Cap des Pins (3332).
Smilax purpurata Forst. — Nlle Calédonie : Plum (3007) ; Lifou :
Cap des Pins (3307), (3268), (3270).
Geitonoplesium cymosum A. Cunn. — Lifou : Cap des Pins (3272).
Dianella javanica Kunth. — Nlle Calédonie : Tinchialit (3190,
3014, 3015, 3016, 3017, 3018).
Dipodium punctaturn R. Br. var. squamatum Finet — Nlle Calé¬
donie : Tinchialit (3021 A).
Dendrobium Finetianum Schltr. — Nlle Calédonie : Tinchialit
(3040, 3183, 3121).
Phreatia rhombiglossa Schltr. — Nlle Calédonie : Tinchialit
{3113, 3101).
1. Nord de l’Ignambi, Est de Puébo.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 6, 1953.
— 606 —
Microtatorchis Fasciola Schltr. ? — Nlle Calédonie : Puébo (3163).
Calanthe Langei F. Muell. — Nlle Calédonie : Tinchialit (3034,
3120).
Microtis aemula Schltr. — Nlle Calédonie : Tinchialit (3028).
Eriaxis rigida Reihb. ' — Nlle Calédonie : Tinchialit (3170).
Thelymitra longiflora Forst. — Nlle Calédonie : Tinchialit (3182).
Caladenia carnea R. Br. — Nlle Calédonie : Plum (3005).
Anoectochilus imitans Schltr. — Nlle Calédonie (3181).
A. sp. cfr. imitans Schltr. — Nlle Calédonie : Tinchialit (3114).
Gonatostylis Vieillardii Schltr. — Nlle Calédonie : Tinchialit
(3177, 3189).
Microslylis taurina Reichb.f. — Nlle Calédonie : Tinchialit (3133).
Liparis sp. cfr. concaca Schltr. - — NUe-Calédonie : Tinchialit
(3134 A).
Casuarina angulata J. Poiss. — Nlle Calédonie : Puébo (3227,
3146).
Piper austro-caledonicum C.DC. ? — Lifou : Cap des Pins (3294,
3269).
P. austrocaledonicum C.DC. var. paitense C.DC. — Nlle Calédo¬
nie : Tinchialit (3187).
P. staminodiferum C.DC. — Nlle Calédonie : Puébo (3230).
Peperomia subpallescens C.DC. — - Nlle Calédonie : creek Gen¬
darme 1 (3210) ; Lifou : Cap des Pins (3333).
Cudrania javanensis Trécul. — Lifou : Cap des Pins (3313).
Ficus prolixa Forst. - — Lifou : Cap des Pins (3323).
F. sp. — Nlle Calédonie : Tinchialit (3118).
Stenocarpus umbellatus Schltr. var. Forsteri (Brong et Gris) —
Nlle Calédonie : creek Gendarme (3206).
Pisonia aculeata L. — - Lifou : Cap des Pins (3361, 3303).
Bubbia heteroneura v. Tiegh. — Nlle Calédonie : Tinchialit (3043).
Trimenia neo-caledonica Bak. f. — • N1]e Calédonie : Tinchialit
(3045, 3050, 3107 A, (3124).
Argophyllum nitidum Schltr. — Nlle Calédonie : Tinchialit (3195).
Pittosporum Cheesemaniae Guillaum. sp. nov. (I. c. pl. XIV1 —
NU® Calédonie : Tinchialit (3042, 3052, 3033, 3048).
A rapprocher de P. Hechelii Dub. mais l’ombelle est multiflore,
à pédoncule plus robuste et les sépales, quoique très étroits, ne sont
pas fdif ormes.
P. lifuense Guillaum. — Lifou : Cap des Pins (3276 A).
P. poueboense Guillaum. — NTUe Calédonie : Tinchialit (3046).
Geissois hippocastanifolia Guillaum. — Ni]e Calédonie : Tinchialit
(3168).
G. montana Vieill. ex Brong. et Gris — NHe Calédonie : Tinchialit
(3036, 3176).
1. Au sud de Pucbo.
607 —
G. sp. — N1Ie Calédonie : Tinchialit (3172).
Cunônia pulchella Brong. et Gris — Nlle Calédonie : Tinchialit
(3053, 3125, 3186, 3179, 3108).
Codia incrassata Pampan — Nlle Calédonie : Tinchialit (3165).
Desmodium umbellatum DC. — Lifou : Cap des Pins (3302).
Entada gigas Fauc. et Rendle — Lifou : Cap des Pins. Graines
déposées par la mer mais espèce non indigène (sans n°).
Acacia simplicifolia Druce — Lifou : Cap des Pins (3304).
Serianthes calycina Benth. — Lifou : Cap des Pins « Fe » (E).
Dutaillyea trifoliata Baill. — Nlle Calédonie : Tinchialit (3055,
3051, 3192 A).
Suriana maritima L. — Lifou : Cap des Pins (3321).
Dysoxylum sp. cfr. coriaceum Guillaum. — Nlle Calédonie : Tin¬
chialit (3166).
Aglaia elaeagnoidea Benth. — Lifou : Cap des Pins (3347, 3365).
Ryssopteris discolor Gdr. — Lifou : Cap des Pins (3364).
Phyllanthus maytenifolius S. Moore — Nlle Calédonie : Tinchialit
(3054, 3041, 3194).
P. chrysanthus Baill. ? vel P. persimilis Müll.-Arg. ? — Nlle Calé¬
donie : Tinchialit (3363).
Euphorbia hirta L. — Lifou : Cap des Pins (3363).
Croton insulare Baill. — Lifou : Cap des Pins (3330), « Nef ».
Excoecaria Agallocha Müll.-Arg. — - Lifou : Cap des Pins (3276).
Acalypha grandis Benth. var. genuina Müll.-Arg. — Lifou : Cap
des Pins (3291).
Cleidion verticillatum Bail!. — Lifou : Cap des Pins (3240).
Fontainea Pancheri Heck. — Lifou : Cap des Pins (3327).
Podonephelium Homei Radlk. — Lifou : Cap des Pins (3345).
Cupaniopsis azantha Radlk. - — Nlle Calédonie : Tinchialit (3119).
Elattostachys apetala Radlk. — Lifou : Cap des Pins (3312).
Arytera chartacea Radlk. — Lifou : Cap des Pins (D.). Nouveau
pour les îles Loyalty.
Abutilon indicum G. Don. • — Lifou : Cap des Pins (3296).
Microsemma salicifolia Labill. — Nlle Calédonie : Puébo (3157).
Hypericum gramineum Labill. — Nlle Calédonie : Tinchialit
(3188, 3027).
Calophyllum Inophyllum L. - — Lifou : Cap des Pins. Fruits déposés
par les cyclones et les marées sur les rivages (sans n°).
Garcinia Puât Guillaum. — Nlle Calédonie : Puébo (3145) ; Lifou :
Cap des Pins (3316, 3348).
Hybanthus caledonicus Cretzoiu. - — Lifou : Cap des Pins (3344).
Wickstroemia viridiflora Meissn. — Lifou : Cap des Pins (3355).
Passiflorà aurantia Forst. — Lifou : Cap des Pins (3357).
P. suberosa L. — Lifou : Cap des Pins (3319).
Pemphis acidula Forst. — Lifou : Cap des Pins (3339, 3298).
— 608
Barringtonia integrifolia Guillaum. — Lifou : Cap des Pins (sans
n°). — Nouveau pour les îles Loyalty).
Crossostylis grandiflora Brong. et Gris. — NUe Calédonie : Puébo,
{3154, 3252), creek Gendarme (3212).
Bruguiera eriopetala W. et Arn. — Lifou : Cap des Pins (3352).
Nouveau pour les îles Loyalty.
MetrosicLeros operculata Labill. — Nlle Calédonie : Tinchialit
(3010, 3011, 3012, 3013).
Baeckea ericoides Brong. et Gris — Nlle Calédonie : Tinchialit
(3128, 3011 A).
Eugenia Gacognei Montr. ? — - Lifou : Cap des Pins (3362),
Jambosa pseudo-malaccensis Yieill. ex Brong. et Gris — Nlle Calé¬
donie : Puébo, introduit ? (sans n°).
Cupheanthus austro-caledonicus Seem. — Nlle Calédonie : Tinchia
lit (3016 A, 3017 A, 3117).
Caryophyllus elegans Brong. et Gris — Nlle Calédonie : Puébo
(3150).
Melastoma denticulata Forst. — Nlle Calédonie : Tinchialit (3151,
3218).
Dyzygotheca ? — Lifou : Cap des Pins (A), (3311).
Moesa novo-caledonica Pez — Nlle Calédonie : creek Gendarme
(3208) ; Lifou : Cap des Pins [inflorescence monstrueuse ?] (3287).
Moesa ? — Lifou : Cap des Pins : (B 2).
Tapeinosperma ellipticum Mez — Nlle Calédonie : Tinchialit
{3044, 3037, 3178, 3138).
T. scrobiculatum Mez — Nlle Calédonie : Tinchialit (3104).
Lysimachia mauritiana Lam. — Lifou : Cap des Pins (3283).
Plumbago zeylanica L. — Lifou : Cap des Pins (3262). — Nouveau
pour les îles Loyalty.
Manilkara Pancheri Pierre ex Guillaum. — Lifou : Cap des Pins
(3288).
Maba glauca Montr. — Lifou : Cap des Pins (3324). — Nouveau
pour les îles Loyalty.
J asminum sùnplicifolium Forst. — Lifou: Doz bay1 (sans n°).
Genîostoma densiflora Baill. — Nlle Calédonie : Tinchialit (3147).
Fagraea Schlechteri Gilg. et Ben. — Lifou : Cap des Pins (3322).
Rauwolfia suaveolens S. Moore — Nlle Calédonie : Tinchialit
(3038, 3213, 3115), creek Gendarme (3209).
Alyxia brevipes Schltr. — Lifou : Cap des Pins (3318).
A. celastrinea Schltr. — Nlle Calédonie : Puébo (3339, 3140).
A. Johnsoniae S. Moore • — Nlle Calédonie : Puébo (3153).
Alstonia plumosa Labill. — Nlle Calédonie : Puébo (3148).
Messerschmidia argentea Johnst. — Lifou : Cap des Pins (3305,
3510).
1. Au voisinage du Cap des Pins.
— 609
Lantana Camara L. — Lifou : Doz bay (3364). Dessin seulement,
ce n° en herbier est Ryssopteris discolor Gdr.
Lippia nodiflora Rich. in Michx. — Lifou : Chépénéhé (3234).
Oxera palmatinerçia Dub. - — ■ N1Ie Calédonie : Tinchialit (3191).
Premna integrifolia L. var. obtusaejolia Chien Péi = ? P. tahitensis
Schauer — Lifou : Cap des Pins (3309).
Duboisia myoporoides R. Rr. — Nlle Calédonie : Tinchialit (3022,
3023, 3024, 3025, 3026).
Lindernia crustacea F. Muell. — Lifou : Chépénéhé (sans n°).
Nouveau pour les îles Loyalty.
Coronanthera deltoidifolia Vieill. ex. C. R. Clarke — Nlle Calédonie :
Tinchialit (3049, 3174, 3185).
Hemigraphis reptans T. Anders. — Lifou : Cap des Pins (3350).
Pseuderanthemum loyaltyense Guillaum. — Lifou : Cap des Pins
(3325).
Myoporum crassifolium Forst. — Lifou : Cap des Pins (3297).
Le dessin portant ce n° est Scaevola sp.
Gardénia Oudiepe Vieill. — • NUe Calédonie : creek Gendarme
(3205) ; Puébo (3226).
G. Urvillei Montr. — Lifou : Cap des Pins (3306, 3315, 3315, 3328).
Atractocarpus : heterophyllus Guillaum. et Beauvis. ? — ■ Nlle Calé¬
donie : Tinchialit (3018 A).
Randia Lecardii Guillaum. — NUe Calédonie : Tinchialit (3123).
Rikkia Pancheri Guillaum. — Lifou : Cap des Pins (3320).
Oldenlandia biflora L. — Lifou : Cap des Pins (3359).
Timonius Forsteri D.C. — - Lifou : Cap des Pins (3289, 3290, 3295).
Guettarda speciosa L. — Lifou : Cap des Pins (3310).
Psychotria Baillonii Schltr. — Nlle Calédonie : Tinchialit (3214).
P. bourailensis Guillaum. — Lifou : Cap des Pins. Connue seule¬
ment en Nouvelle Calédonie, à Bourail.
P. collina Labill. — Lifou : Cap des Pins (3292, 3284, 3337).
P. Poissoniana Guillaum. — NIle Calédonie : Tinchialit (3184).
P. Schumanniana Schltr. — NIle Calédonie : Tinchialit (3192).
Morinda citrifolia L. — Lifou : Cap des Pins (3351).
M. collina Schltr. — Nlle Calédonie : Puébo (3231).
M. decipiens Schltr. — N!le Calédonie : Tinchialit (3107, 3220).
M. sp. cfr. decipiens Schltr. — Nlle Calédonie : Tinchialit (3216).
Scaevola frutescens Krause - — Dessin seulement.
5. sp. — Dessin seulement (3297). L’échantillon d’herbier portant
ce n° est Myoporum crassifolium Forst.
Tridax procumbens L. — Lifou : Cap des Pins (3356). — Plante
introduite pas encore signalée aux îles Loyalty.
Siegesbeckia orientalis L. — Lifou : Cap des Pins (3349).
Weddelia aristata Less. — Lifou : Cap des Pins (3299, 3360, 3338).
Lagenophora Billardieri Cass. — Nlle Calédonie : Tinchialit (3136).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 6, 1953.
38
— 610
Esquisse géologique et évolution phytosociologique sur
LES SABLES DE SÉDIMENTATION MODERNE DE LA PLAGE DÉ
Grande Anse-Deshayes, en Guadeloupe.
Par Henri Stehlé et Edmond Bruet.
CORRESPONDANTS DU MUSÉUM
Situation et topographie.
La Plage de Grande-Anse, à 3 km. du bourg de Deshayes, est
située à l’une des pointes les plus septentrionales de la Guadeloupe
stricto sensu, dite Basse-Terre et occupe une situation la plus à
l’ouest de cette Ile de forme ellipsoïdale avec la Pointe Ferry,
sur le littoral de la Mer Caraïbe. Sa position en latitude est exacte¬
ment celle de la Pointe du Nord de la Désirade, soit 16° 21, mais
celle-ci constitue, sur ce parallèle, la terre émergée le plus à l’extrémité
opposée, dans l’Océan, à l’Est de l’Archipel de la Guadeloupe et
Dépendances. La longitude est très légèrement plus occidentale
que celle du méridien de Basse-Terre déterminé comme étant de
64° 4' 23*. En outre, il convient de situer cette plage sur la carte
comme étant sensiblement au point d’intersection de la côte nord
et du grand axe de l’ellipse que forme la Guadeloupe str. sens.,
à l’opposé de l’autre Grande-Anse, tout à fait différente au Sud et
en bordure du Canal des Saintes. L’Ilet Kahouane, est à proximité
du rivage, bien caractéristique par sa forme de tortue des sables,
ainsi que le suggère d’ailleurs le nom caraïbe qu’elle porte, attribué
aussi à l’abondance des tortues qui y vivent.
Il sera ainsi aisé de repérer cette position sur la carte botanique
de la Guadeloupe, qui figure dans F « Écologie et Géographie »
(p. 272) publiée par l’un de nous (3) en 1935.
Topographiquement, elle s’étend, à partir d’une courte distance
de la route départementale, en pente douce vers la mer, et la ligne
de rivage décrit un arc, sur 2 km. de long, en forme de fer à cheval,
dont les branches tournées vers le haut sont peu ouvertes.
Du point de vue climatique, ce secteur est de pluies modérées,
variant de 1.200 à 1.600 m/m de pluviométrie annuelle avec des
orages ou grains parfois violents. Il est soumis à des vents alisés
dominants, nord-nord-est, frais et marquant leur influence sur la
mer par des agitations plus ou moins intenses sur le rivage par l’em¬
preinte accentuée d’un faciès psammophile et récifal, détritique et
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 6, 1953.
— 611 —
sur la physionomie végétale frutescente la plus maritime, par l’aspect
en plan incliné. L’agitation des eaux plus grande sur ce littoral
que sur les autres plages de la Guadeloupe str. sens., facilite la for¬
mation d’un dépôt de carbonate de chaux, car le brassage des eaux
favorise le départ de l’acide carbonique, provoque la précipitation
de la chaux et, par suite, la cimentation des sables, des coraux et
des divers débris d’organismes, entraînés et brassés constamment
par les eaux.
Des pionniers de colonisation végétale s’installent presque en
bordure même de la ligne de balancement hydrostatique, à 6 à 8 m.
de sa limite supérieure. Sur les sables fixés, les cimentations plus
ou moins complètes ont englobé d’une fine calcite, des micro-orga¬
nismes variés, dont l’un de nous (Ed. Bruet) a examiné la structure,
puis un tapis végétal s’y est établi, dont les successions et l’équilibre
ont été mises en évidence (H. Stehle), mais où l’action anthropo¬
zoogène, déjà visible près de la côte, s’est manifestée par des brisures
culturales et l’apparition de plantes exotiques et naturalisées, dans
la végétation autochtone.
Esquisse physiographique et géologique.
Tout près du bord de la mer, on remarque des formations récentes
en voie de modifications périodiques. Ce sont des bancs de faible
épaisseur, au plus un centimètre, qui s’avancent sur de courtes
distances. Parfois, il s’en détache des galets plats qui sont remaniés
par les eaux.
La couleur de cette roche dépend du nombre et de la dimension
des débris de coquilles qu’elle renferme. Les éléments les plus volu¬
mineux n’ont pas plus de 3 m/m de diamètre, à côté voisinent des
éléments sableux qui n’ont pas plus de 1/4 de millimètre. Ce sont
les bancs et les galets qui renferment les éléments les plus volu¬
mineux qui sont les plus colorés, alors la couleur de la roche est rose.
Les éléments beaucoup plus fins donnent une teinte grise à la roche.
Au microscope, cette roche apparaît incomplètement cimentée
par de la calcite finement grenue. On remarque également quelques
quartz anguleux, d’aspect détritique, convertis en graviers. Les
organismes sont généralement roulés.
On distingue les organismes suivants : Mélobésiées, surtout des
Lithophyllées. Les Siphonées sont rares. Des débris de Polypiers,
de Spongiaires, d’Echinides, d'Annélides (rares), de Mollusques
(bivalves et Gastéropodes), de Bryozoaires (rares), de Foraminifères
(Miliolidés, Pénéroplidés, Gypsinidés, Lagenidés, Amphistogines).
C’est un faciès parfaitement récifal.
Pour expliquer cette formation, il faut tenir compte d’un ensemble
— 612 —
de conditions qui sont : la faible épaisseur des eaux, dûe à une pente
très douce, la région abritée par une pointe qui s’étend loin dans
la mer et laissant néanmoins l’agitation des eaux s’exercer par de
courtes lames qui viennent presque perpétuellement déferler sur
le sable de la plage.
La cimentation des sables et des débris d’organismes, s’explique
très bien par un dépôt du carbonate de chaux favorisé par le départ
de l’acide carbonique causé par l’agitation des eaux.
Plus loin, sous le couvert végétal, les sables agglutinés sont mas¬
qués par une couche d’humus qui se forme par décomposition des
feuilles, des rameaux et des brindilles.
Végétation du Littoral de Deshayes.
Aucune étude particulière n’a été faite ni de cette plage, dans la
formation décrite, ni même du secteur littoral Nord ou Nord-Ouest
de la Guadeloupe auquel appartient la Grande Anse de Deshayes.
La première Flore Phanérogamique des Antilles françaises, celle
du R. P. Duss 1, publiée en 1897, dans P « Introduction » (p. x),
remarque uniquement les cours d’eau pour ce secteur : « En traver¬
sant l’extrémité Nord, depuis Deshaies jusqu’à Sainte-Rose, on
rencontre une série de petites rivières de peu d’importance, à l’excep¬
tion de la Rivière Madame et on arrive sur le versant oriental. »
Le nom de Deshaies est encore cité (p. xxi), à propos des zones :
« 7° Flore des côtes arides, sèches, pierreuses, point ou peu boisées,
soit la côte occidentale entre la Basse-Terre et Deshaies,... etc... »
La végétation décrite et ses caractères n’ont, en fait, aucun rapport
avec celle de la plage de Grande-Anse.
Dans l’Essai d’Ecologie et de Géographie botanique rédigé par
l’un de nous (3), en 1935, la description de cette formation parti¬
culière n’a pas été donnée, mais plusieurs stades d’évolution des
successions et certaines électives d’associations végétales observées
là, ont été reconnus sous l’action de facteurs édapho-climatiques
comparables. Ainsi, la colonisation première à Ipomoea pes-caprae-
Canavalia maritima, du milieu arénacé, dont la spécialisation bio¬
logique est très étroite, et que l’on retrouve ici, était signalée déjà
dans cet ouvrage (pp. 74-76) comme « se retrouvant autour de l’Ile,
dans les mêmes conditions édaphiques ». Cela est exact comme il y a
20 ans et notre littoral de Deshayes en est encore un exemple de
plus.
Dans les plantes électives du secteur émergé, dans les sous-secteurs
sableux et madréporiques (pp. 68-71), à propos de la formation à
Coccoloba uoifera (pp. 76-81), on pourra noter parmi les électives
des associations décrites, des espèces communes avec celles de nos
- 613 —
relevés de Grande- Anse. Il en est de même de Y Aperçu (4) des Asso¬
ciations et leur intérêt (5) ainsi que des Types forestiers de l’Archipel
Caraïbe, publié en 1945 (7) où les caractères du type xérophile et,
particulièrement, les faciès psammophiles et calciphiles (pp. 334-342)
et du type mésophile : bois homogène à Galba (p. 383) répondent à
certains aspects de cette végétation.
Mais, l’entité qu’elle forme par l’ensemble de ces colonisations et
successions, par ses conditions édapho-climatiques et géologiques
bien définies et par l’apparition d’une belle forêt psammophile,
constituant le climax de ce littoral, mérite une étude phytosociolo-
gique particulière.
Évolution phytosociologique.
Bien que les pêcheurs abritent leurs barques le long de ce rivage,
que des cases soient proches, des touristes nombreux et des cultures
variées installées de toutes parts de façon contigüe, des stades
s’amorcent, des successions s’observent et un véritable climax
forestier édaphique se forme qui, fait curieux et notable, est demeuré
intact et respecté. C’est une relique de la nature végétale dans son
équilibre biologique avec les facteurs du climat et surtout avec les
qualités physico-chimiques du sol et la nature des micro-organismes
sédimentés qui le composent :
On distingue nettement de la mer vers l’intérieur :
1. La formation typique des pionniers à I pomoea-Canavalia.
2. Le rideau arbustif et protecteur à Coccoloba uvifera.
3. Une première brisure culturale à plantes vivrières et d’ombrage.
4. Stade rudéral transitoire et de valorisation zootechnique.
5. Une deuxième brisure culturale à cannes à sucre.
Ces bandes sont étroites, parallèles à la ligne de rivage, bien
marquées et observables avec netteté sur une largeur de la côte
aux cannes mesurant 100 mètres seulement.
L’homogénéité des trois associations naturelles est remarquable
et liée à leur origine édaphique accentuée, plus encore que clima¬
tique.
Les brisures culturales ne sont pas étendues, mais se situent exac¬
tement aux limites de chacune des associations naturelles ; celles-ci
ont atteint leur optimum biologique et leur équilibre respectif ;
elles ont constitué sur ce même sol des successions dans le temps
et aussi, sans doute, dans l’espace, car il nous paraît probable que
là aussi, comme nous l’avons vu ailleurs (3), (5) et (7), le stade
pionnier de la Patate et du Pois bord de mer I pomoea-Canavalia
a préparé le terrain au rideau à Coccoloba ou Raisiniers et celui-ci
— 614
à la forêt de Galba : Calophyllum. Les oiseaux migrateurs et ceux
des plages de l’ Ile qui mangent de même aussi bien les raisins que
les graines de Galba, que les guimbauts ou chauves-souris frugivores,
n’ont pas été étrangers à la dissémination des semences et à la cons¬
titution de ces associations.
1. Colonisation des sables par les pionniers à Ipomoea-Canavalia.
A quelques mètres de l’endroit où la vague déferle, rampant, les
tiges allongées, radicantes aux nœuds, au niveau desquels ils se
fixent dans le sable humide, les pionniers les plus avancés de Patate
bord de mer : Ipomoea pes-caprae (L.) Roth, avancent leurs stolons
et leurs bourgeons terminaux vers la mer. Nous en avons mesuré
de 28 m. de long. D’une zone de départ de sables fixés ils colonisent,
de façon centrifuge, à la fois vers la mer d’un côté et vers l’intérieur
des terres de l’autre. De ce côté là, le Pois bord de mer : Canavalia
maritima Aubl., à fleurs roses comme la Patate, plus ascendant aux
extrémités bien que toujours prostré, rampant ou lianoïde, se mêle
avec elle intimement. Entre leurs enchevêtrements, des touffes éri¬
gées à feuilles et tiges étroites et longues, en contraste avec les
limbes crassulescents et larges des Pois et des Patates très vertes,
se dressent les Cabouyas bord de mer : Sporobolus virginicus (L.)
Kunth.
Telle est l’association première colonisatrice des sables. Elle ne
présente pas là l’optimum biologique qu’elle offre en Grande-Terre,
où d’autres électives entrant dans la composition et où un beau vert
dé l’association tranche sur les sables roses. A Grande-Anse, elle est
dispersée et les feuilles de lTpomée, ainsi que celles de la Patate,
à un degré moins élevé cependant, offrent une chlorose accentuée.
La dépigmentation des chloropbastes du limbe est telle que pour
certains, il apparaît presque complètement blanc, sur certaines il est
strié et enfin, sur d’autres, l’arborisation des faisceaux libéro-
ligneux de la côte et des nervures secondaires apparaît en vert sur
le fond blanc du tissu palissidique du limbe. L’aspect est nettement
celui d’une déficience azotée accompagnée certainement aussi d’une
carence phosphato-potassique, par manque réel de ces éléments
sans doute, mais probablement surtout, par inhibition de l’assimi¬
lation de ces substances solubles s’il en demeuré, à cause de l’excès
d’ion Ca -| — |-, qui provoque cette chlorose intense.
Cette association paucispécifique au plus haut degré (3 espèces
seulement) et très homogène, s’explique par la spécificité accentuée
du milieu.
2. Rideau arbustif et protecteur à Coccoloba uvifera.
Ce rideau arbustif ne présente pas la physionomie habituelle
de végétation buissonnante telle qu’on l’observe sur les côtes, autour
— 615 —
de toute l’ Ile et telle qu’elle est décrite (p. 76) dans Y Ecologie (3).
Les dômes denses et paliers en plan incliné déjà décrits sont rem¬
placés ici par un rideau véritable, vertical, d’arbres normaux, bran-
chus et bien développés.
Us sont toujours situés, comme en Grande-Terre et dans les autres
zonations littorales où on les observe, entre 10 et 15 mètres, vieux
avec des troncs de 30 à 45 cm. de diamètre. C’est le Coccoloba uvi-
fera L. Il forme ici un peuplement pur, mais prend l’aspect d’arbre
d’ombrage et de protection soumis aux régularisations périodiques
des interventions humaines. Le touriste n’a conservé que les plus
beaux spécimens lui donnant une ombre bienfaisante et l’agriculteur
ceux dont l’alignement protège des cases ou des petites cultures,
les autres ayant été coupés ainsi qu’en témoignent quelques vieilles
souches.
3. Première brisure culturale à plantes vivrières et d’ ombrage.
Sous les plus gros de ces Raisiniers s’abritent quelques barques
de pêcheurs « gommiers » hérités de leurs ancêtres caraïbes. Des
populations d’origine indienne, de Coromandel ou de Malabar,
vivent aussi non loin de là. La partie la plus paralienne du peuple¬
ment des Raisiniers a dû céder la place à trois espèces introduites,
toutes trois asiatiques :
Terminalia Catappa L. : « Radamier » ou « Amandier », caractérisé
par sa frondaison en étages successifs horizontaux superposés à
des distances équistantes le long du tronc, ayant ainsi l’aspect d’un
arbre jouet, artificiel.
Thespesia populnea (L.) Soland : « Catalpa » naturalisé et d’ailleurs
très peu abondant, alors qu’il imprime au Lido de Sainte-Anne,
par exemple, sa physionomie particulière. [ Ecologie (3) : p. 78],
Melia azedarach L. i « Lilas d’Espagne », introduit de l’Inde et
donnant de très belles inflorescences violettes, planté pour l’ornement
ou comme relique d’un culte dont les Indiens métissés ont désormais
perdu le souvenir.
La culture réalisée, de façon sporadique, dans cette zone, est
1’ « Igname » : Dioscorea alata L., qui grimpe le long de certains de
ces arbres ou arbustes, jusqu’à 6 à 8 mètres.
La seule élective qui y a été observée est le « Picanier » Solanum
racemosum L. var. igneum (L.) Schulze.
4. Forêt sur sables consolidés à Calophyllum antillanum : climax
édapho- climatique.
Brusquement, sans caractères précurseurs et sur les mêmes sables
fixés décrits dans l’esquisse physiographique et géologique, à 8
à 10 mètres de distance des Coccoloba, s’élève la lisière d’une forêt
littorale, dont le liseré d’un beau vert-bleu n’est pas différent de
— 616 —
l’intérieur, ni en composition ni en physionomie. Elle est de 18 à
22 mètres de haut, les fûts sont dressés, nombreux et présentant
l’apparence d’une jeune futaie ; son aspect est homogène, le diamètre
des arbres varie de 15 à 35 cm. ; des lianes, cependant d’espèces
xéro ou xéro-mésophytiques pendant depuis les plus hautes branches
des arbres, sur 15 à 18 mètres de long, en cordons ou en tresses.
Sa physionomie est celle de la forêt mésophytique dans ses faciès
à Calophyllum, à Inga ou à Lonchocarpus, telle qu’elle se présente,
bien plus à l’intérieur de T Ile, à altitude plus élevée et à pluvio¬
métrie plus forte, à la Martinique, dans ses relicts les mieux
conservés.
Il est exceptionnel d’observer de telles forêts littorales si belles,
à l’exception de celle de Folle-Anse, à « Poiriers » Tabebuia (7),
dont l’espèce dominante de l’ Ile aux sables calcaires de Marie-Galante
se retrouve ici mais moins élective. Nous avons noté des reliquats
de tels bois à Galbas à Cluny, non loin de Grande- Anse, en Guade¬
loupe et aux Anses d’Arlet, dans le Sud de la Martinique.
C’est une association réelle, à Calophyllum- Lonchocarpus, psammo-
phile-calcicole, sur éléments détritiques arénacés consolidés, avec
de nombreuses électives de la chaux, à feuilles caduques et consti¬
tuant une couche d’humus légère et relativement sèche.
Les espèces endémiques de l’Archipel Caraïbe sont en proportion
élevées dans cette forêt.
La stratification végétale est apparente : ni Muscinée, ni Hépa¬
tique, ni parasite, sur racines ou sur branches, ni Orchidée, ni
Fougère, ni épiphyte, n’a pu être détectée. Cette absence de strate
muscinale terrestre ou corticole et d’épiphytisme l’éloigne du type
mésophytique et encore plus hygrophvtique de l’intérieur de la
Guadeloupe volcanique. Sa composition floristique, dont les domi¬
nantes sont des espèces calciphiles et psammophiles, et même les
xérophytes accentue encore cette distinction. Mais, à la différence
des véritables bosquets ou halliers xérophiles qui ne possèdent aucune
apparence de stratification, ici l’on observe nettement deux dais
foliacés supérieurement et un sous-bois buissonnant ou suffrutes-
cent.
Leur composition en sera indiquée dans le tableau çi-après avec
leur nom scientifique, leur nom créole, la présence dans la strate (%)
et le type foliaire de Raunkiaer.
— 617
Composition floristico-sociologique de l’Association
a Calophyllum-Lonchocarpus.
618 —
4° Lianoïdes (2-18 mètres, pendantes ou ascendantes).
Il convient de souligner l’absence totale d’herbacées expliquable
par 1 excès de chaux du sol, l’ombrage et le fourré trop denses sous
les dais qui se rejoignent et interceptent les rayons solaires. Par
contre des jeunes plantules (brins) de Galba couvraient le sol à
une densité très élevée. Des déjections d’oiseaux ou de chauves-
souris ont permis la dissémination et la germination des graines.
La pérennité de la forêt est ainsi assurée. Ces mêmes raisons d’éco-
sphère particulière justifient l’existence des lianes pendantes (les
2 premières de la liste) ou ascendantes et enchevêtrées (la 3e).
L’aspect physionomique le plus inattendu est celui du sous-bois
où, à côté de véritables xérophiles, telles que le Guilandina et l’aca¬
cia, très épineux et à folioles microphylles, plus abondantes aux
lisières surtout, co-existent, dans cette forêt, des hémi-sciaphiles,
à caractère foliaire mésophylle, plus nombreuses au centre de l’asso¬
ciation où elle est plus dense et moins éclairée telles que les espèces
du genre Piper et 1 Aegyphila. Parmi les Pipéracées, la coexistence
619 —
des trois espèces citées est notable, ainsi que la présence du P. calci-
seligens Trel., essentiellement calciphile et très bien développé avec
des chatons, endémique de l’Ile, auparavant trouvée seulement dans
des grottes des mornes calcaires de Sainte-Anne à Saint-François,
en Guadeloupe (6). Cette association est stable, elle constitue un
milieu homogène et fermé, elle assure sa pérennité dans ce milieu
dont elle a participé, avec les facteurs naturels édapho-climatiques,
à la constitution de sa propre biosphère.
5. Stade rudéral transitoire et de valorisation zootechnique.
Brusquement on se trouve à la lisière du noyau forestier après
une traversée perpendiculaire à la tangente de la ligne de rivage,
sans que la composition et l’aspect aient changé. Mais, des cabris
et des vaches sont attachés contre les derniers arbustes, le milieu
est ouvert, le ciel est visible, des formations herbacées seules existent
qui ont remplacé totalement les arbres, les arbustes et le sous-bois.
C’est à nouveau le littoral xérophile et graminoïde :
Trichachne insularis (L.) Nees : Ti panache.
Setaria rariflora Mikan : Herbe à blé.
Chloris radiata (L.) Swartz : Pied poule.
Ces Graminées sont broutées par les jeunes cabris. Remarquons
que le Setaria rariflora Mikan spontané sur ces sables n’est cité par
Hitchcock pour les Petites Antilles que pour l’Ile calcaire d’Antigue
et qu’il ne figure pas dans la Flore de Duss (1). C’est une espèce
nouvelle pour la Guadeloupe.
Avec elles, on note des rudérales et messicoles :
Sida acuminata L., Balais onze heures.
Eupatorium odoratum L., Fleurit-Noël.
Crotalaria incana L., Sonnettes.
Erigeron spathulatus Vahl, Petite marguerite.
Cyperus brunneus S\v., Razier.
Urena lobata L., Mahot-cousin.
Asclepias curassavica L., Coton France, Ipécah.
Pavonia Maladie scabra (B. Vogel) Stehlé, Mahot mare.
Hyptis atrorubens Poit., Ti teigne.
C’est un stade rudéral transitoire entre la forêt et la culture ;
il est valorisé par de petits troupeaux ou des bêtes isolées et c’est
un mixtium sans valeur phytosociologique et d’évolution.
6. Deuxième brisure culturale à cannes à sucre.
Les champs de cannes à sucre de l’Usine du Comté ou de petits
colons s’étendent jusque-là. Les espèces citées ci-dessus témoignent
de la présence de l’homme avec retours périodiques. Elles séparent
les cannes du bosquet à Galba. Dans ces champs, la flore n’ offre rien
— 620 —
■d’autre que les apophytes et messicoles habituelles dont l’un de
nous a donné la composition floristique à maintes reprises (3),
r(4) et (5).
Conclusion
La découverte digne d’être mentionnée au sujet de la Plage de Grande
Anse Deshayes réside donc :
1° Du point de vue physiographique et géologique, dans la cimentation
des sables détritiques et d’organismes récifaux par de la calcite grenue,
avec dépôt de carbonate de chaux favorisé par le dégagement de C02.
2° Du point de vue écologique et phytosociologique, dans la consti¬
tution d’une belle forêt littorale stratifiée, véritable association très homo¬
gène et stable, à Calophyllum-Lonchocarpus, psammophile et à électives
calciphiles, à haut endémisme caraïbe.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. Duss (R. P. A.). — Flore Phanérogamique des Antilles françaises.
Mâcon, Protat, 1897.
.2. Schimper (A. F. W.). — Pflanzengeographie auf physiologischer
Grundlache, 2e éd., Iena, 1908.
3. Stehlé (FL). — Essai d’Écologie et de Géographie botanique, 1935.
Flore de la Guadeloupe et Dépendances, tome I, pp. i-xiv et 1-284,
Basse-Terre, 25 avril 1936.
4. — Aperçu sur la végétation de la Guadeloupe, in Rev. Intern. Bot.
Appl. et d’Agr. trop., n° 184, pp. 969-973. Paris, 1936.
5. — Les associations végétales de la Guadeloupe et leur intérêt dans
la valorisation rationnelle, in Rev. Intern. Bot. Appl. et d’Agr. trop.
Paris, n° 186, pp. 98-109, février 1937 et n. 188-195, mars 1937.
-6. — Flore descriptive des Antilles françaises, tome I : Orchidales et tome II,
Pipérales, Fort-de-France, 1940.
'7. — Les types forestiers de l’Archipel Caraïbe, in the Caribbean Forester,
U. S. Départ. Agr. Forest Serv., vol. 6, Suppl, pp. 272-416, Puerto-
Rico, oct. 1945.
Laboratoire d’ Agronomie coloniale du Muséum.
— 621 —
L'écologie du développement des Ægilops ( Graminées j-
2e partie 1.
L'ANALYSE STADIALE PRÉCISÉE
(lre note).
Par Cl. -Ch. Mathon.
L’analyse stadiale précisée 2 consiste en semis échelonnés dans
les conditions naturelles, mais en modifiant un ou deux facteurs
dont l’expérimentateur peut aisément se rendre maître (traitement
thermique des semences préalablement trempées ; durée d’éclaire¬
ment déterminée et fixe, par exemple 24 h. ou 8 h.). Elle permet
de préciser les exigences thermo et photostadiales des plantes qui
y sont soumises.
Continuant notre étude de l’écologie du développement des Aegi->
lops nous avons procédé à leur analyse stadiale précisée afin de
serrer de plus près les indications fournies précédemment par l’ana¬
lyse stadiale simple (semis échelonnés sans aucun traitement préa¬
lable, dans les conditions naturelles).
Nos essais ont consisté :
1° En semis échelonnés en lumière continue (jour naturel -f- éclairage-
électrique nocturne à l’aide d’ampoules à incandescence de 60 W. situées
en moyenne à 1 mètre des plantes).
1 bis. Dans certains cas il a été procédé à un semis en jour court (8 h,
et parfois 10 heures) le 27-1-53.
2° En semis de graines préalablement trempées puis traitées au froid
dans un appareil domestique dont la température variait de 0 à + 6°,
pendant des temps différents, durant la période où dans les conditions de
la région parisienne la courbe correspondant aux dates de semis des plantes
à thermostade chaud et à photostade de jour long est sensiblement parallèle
à la courbe correspondant aux dates d'épiaison (cela pour les raisons qui
ont été exposées dans une précédente note — Bull. Soc. Bot. Fr., 1952).
Un certain nombre de ces semis a été effectué en lumière continue afin
de permettre l’épiaison tardive des plantes à longue période thermo-
stadiale ou (et) à exigences photostadiales de jour long strictes. Des témoins
1. Première partie, L’analyse stadiale simple, in Bull. Muséum, 2e série, t. XXIV,.
n° 6, 1952, pp. 582-587. (Nos recherches se développant, nous croyons aujourd’hui
avoir été trop formel dans le préambule de cette première partie où nous n’avons pas
souligné que si la croissance est différente du développement, elle n’en constitue pas-
moins une de ses propriétés. L’une et l’autre sont liés.)
2. Bull. Soc. Bot. Fr., 99, 7-9, 1952, pp. 268-272 et 281-284.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 6, 1953.
— 622 —
préalablement trempés ont été mis en terre lors de la mise au frigidaire
des semences en essai (Premier témoin) et lors de la mise en terre des
semences traitées au froid (Second témoin).
Cette note ne comporte pas de référence à Aegilops ovata. L’analyse
stadiale précisée des Aegilops de ce groupe fera l’objet de notre
prochaine note.
Aegilops Cylindrica 1.
1° L’éclairement ininterrompu accélère le développement.
1 bis. En jour court de 8 h. et en jour court de 10 h. les plantes
sont mortes sans avoir épié.
2» L’essai effectué en 1952 semblait montrer une certaine accélé¬
ration du développement par suite du traitement au froid des
graines préalablement trempées, par rapport au second témoin
(semé lors du semis des graines traitées), sans qu’il puisse cependant
être question de considérer les plantes étudiées comme étant à
« thermostade froid ».
Les essais entrepris en 1953 semblent indiquer au contraire une
absence totale d’effet sur la rapidité du développement des plantes
issues de graines traitées au froid, puisque les graines traitées arrivent
à l’épiaison en même temps que le second témoin semé en même
temps. — Voir tableau ci-dessous 2.
1. Semences provenant de la graineterie du Muséum.
2. Dans le tableau lire en tête des colonnes verticales :
I. Catégorie du semis ; II. Nature du traitement auquel les semences ont été sou¬
mises ; III. Date du semis ; IV. Date de l’épiaison ; V. Nombre de jours qui se sont
écoulés entre la date du semis et celle de l’épiaison ; VI. idem plus le nombre de jours
du traitement au froid ; VII. Différence en jours des dates d’épiaison des plantes issues
de semences traitées au froid par rapport aux dates d’épiaison des premiers témoins — ;
VIII. — des seconds témoins.
Ces têtes de colonne auront la même signification dans chaque tableau de la présente
note, pour les conditions naturelles.
— 623
Aegilops Crassa 1.
1° L’éclairement ininterrompu accélève le développement.
1 bis. En jour court de 8 h. et en jour court de 10 h., les plantes
sont mortes sans avoir épié (au l-IX-53).
Graphique de l’épiaison des semis échelonnés dans les conditions naturelles (N)
et en lumière continue (L) d ’Ægilops speltoides (5), d’Ae. cylindrica (6), d’Ae. ven-
tricosa (8), à’ Aegilops triuncialis (Ae. 9) — à gauche — et d ’Ae. crassa (Ae. 7) —
à droite. — L’axe des abscisses est divisé en mois ; la droite à 45° de cet axe corres¬
pond aux dates de semis.
1. Semences provenant de la graineterie du Muséum.
— 624 —
2° Le traitement au froid des graines préalablement trempées
paraît légèrement accélérer le développement des plantes qui en
proviennent par rapport au développement de celles issues de
semences, seulement trempées, semées à la même date. Cependant
on ne peut prétendre que l’espèce étudiée nécessite un traitement
au froid pour monter rapidement en épis. (Voir le tableau ci-dessous).
Aegilops Triuncialis L
1° L’éclairement ininterrompu accélère le développement.
1 bis. Sous 8 heures de jour, monte 7 mois après le semis et com¬
mence à épier (les barbes apparaissent le 29-IX-53) à la fin du 8e mois.
Sous 10 heures de jour les arêtes apparaissent à la fin du 4e mois
après le semis mais l’épi n’est entièrement dégagé qu’un mois plus
tard (16-VI-53).
2° Le traitement au froid (20 jours) des semences préalablement
trempées paraît légèrement accélérer le développement par rapport
aux semences seulement trempées semées à la même date. — ■
Voir le tableau ci-dessous.
1. Semences provenant de la graineterie du Muséum.
Aegilops Ventricosa A
1° L’éclairement ininterrompu accélère le développement (peut-
être dans une plus grande mesure que chez les autres espèces étu¬
diées).
1 bis. En jour court de 8 heures les plantes sont mortes sans avoir
épié (au l-IX-53).
2° L’analyse stadiale simple entreprise l’an passé sur cette espèce
laissait prévoir un développement plus rapide lorsque le début de
celui-ci s’accomplissait au froid (moyenne au-dessous de -(- 10°
pendant trois semaines). La confirmation de cette observation est
donnée par les essais de traitement au froid des semences préala¬
blement trempées.
Cependant, l’analyse stadiale simple ne pouvait permettre d’être
absolument affirmatif sur ce point. En effet, l’analyse stadiale simple
indiquait que l’épiaison avait lieu sous une durée du jour de 14 à
16 heures pour une température relativement élevée et il était pos¬
sible de penser que des exigences photostadiales assez strictes ne
permettaient pas l’épiaison pour un accomplissement à peu près
normal du thermostade à une température relativement élevée,
dans les conditions naturelles.
La seule comparaison entre les courbes correspondant aux semis
échelonnés en lumière continue et dans les conditions naturelles
ne précise pas sensiblement les indications de l’analyse stadiale
simple à cet égard.
1. Semences provenant de la graineterie du Muséum.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 6, 1953.
39
— 626 —
Le traitement au froid (20 jours) des semences préalablement
trempées accélère nettement le développement par rapport aux
semences préalablement trempées, non traitées au froid, semées
à la même date (second témoin), et par rapport aux semences préala¬
blement trempées, non traitées au froid, semées lors de la mise au
frigidaire ( premier témoin). ■ — - Voir le tableau ; les tetes de colonne
verticales marquées ' correspondent aux résultats obtenus en
lumière ininterrompue.
On ne peut cependant dire que cette espèce soit « à thermo¬
stade froid ». En effet, il ne s’agit pas là d’une exigence rigoureuse,
car dans les conditions naturelles, comme en jour continu, le semis
du 30-5-53 épie, très sporadiquement il est vrai et tardivement.
C’est-à-dire que cette espèce, ou tout au moins certaines semences
appartenant à la population que nous étudions, s intégrant dans
l’espèce Ae. ventricosa, sont susceptibles d’accomplir leur thermo¬
stade, lentement, à température élevée.
D’autre part, il faut noter que la durée du jour semble avoir une
plus grande influence sur cette espèce, ce qui rend moins aisée
l’interprétation des résultats aux limites des possibilités offertes par
nos conditions d’expérience au développement de celle-ci.
Aegilops Speltoïdes b
1° L’éclairement ininterrompu accélère le développement.
1 bis. En jour court de 8 h. et en jour court de 10 h. la plante
souffre et souvent meurt sans épier (au l-IX-53).
2° Le traitement au froid (20 jours) des semences préalablement
trempées accélère le développement par rapport aux semences
1. Semences provenant de la graineterie du Muséum, correspondant à la variété
Ae. ligustica Fiori (1907).
— 627
trempées non traitées au froid semées à la même date (second
témoin ). Mais il ne semble pas que l’espèce étudiée nécessite un trai¬
tement au froid pour monter rapidement en épis puisque les plantes
issues de semences traitées au froid n’épient pas avant les plantes
issues du semis effectué au moment de la mise au froid (premier
témoin). — Voir tableau ci-dessous (conditions naturelles).
L’analyse stadiale simple d’ Aegilops speltoides qui n’avait, pu
être menée à bien les années précédentes du fait de l’inégale maturité
des semences, et de l’irrégularité de leur pouvoir germinatif, a été
effectuée cette année. Elle montre que si Ae. speltoides présente,
dans les conditions de nos essais, une plus grande tardivité que les
autres Aegilops étudiés, hormis Ae. ventricosa, mais seulement lorsque
la température est devenue plus élevée et les jours plus longs, cette
tardivité ne paraît pas due, comme chez Ae. ventricosa à l’existence
d’un « thermostade plutôt froid ».
RÉSUMÉ
L’analyse stadiale simple nous avait permis de situer les exigences
écologiques du développement des Aegilops que nous étudions entre celles
de deux cas extrêmes : Ae. cylindrica et Ae. ventricosa. La première espèce
de développement rapide, de jour long ou moyen, de thermostade relati¬
vement chaud. La seconde de développement lent, de jour long, de thermo¬
stade plutôt froid. Cela pour un accomplissement rapide des processus
thermo et photostadiaux dans les conditions de nos essais.
L'analyse stadiale précisée par le traitement à jroid pendant une ving¬
taine de jours des semences préalablement trempées, durant la période
où le jour naturel a plus de 14 heures et la température moyenne est égale
ou supérieure à -)- 15°, confirme et précise les indications de l’analyse
stadiale simple en ce qui concerne le thermostade.
Ae: cylindrica n’est pas ou peu sensible à un tel traitement au froid.
— 628 —
Ae. ventricosa y est très sensible, sans cependant, semble-t-il, qu’il soit
une nécessité rigoureuse.
Ae. crassa, Ae. triuncialis, Ae. speltoides se situent entre ces cas extrêmes.
L’analyse stadiale précisée par le semis échelonné en jour continu confirme
également les données de l’analyse stadiale simple en ce qui concerne le
photostade.
Les Aegilops étudiés sont des plantes de jour long, en ce sens que, dans
les conditions de l’expérience, leur développement est plus rapide en jour
continu.
Mention spéciale semble devoir être faite pour Ae. ventricosa, laquelle
espèce paraît réagir plus favorablement que les autres Aegilops étudiés
à l’augmentation de la durée du jour. Peut-être convient-il de rechercher
une liaison entre les deux observations concernant cette espèce : « thermo¬
stade plutôt froid » et « photostade assez strictement de jour long », dans
les conditions écologiques qui ont présidé, au cours de l’histoire, à la for¬
mation de cette espèce — ou de la variété étudiée de cette espèce.
Il convient également de noter que, seule parmi les espèces d’ Aegilops
qui font l’objet de la présente note, -4e. triuncialis peut sortir ses épis en
jour court de 10 heures et même de 8 heures, en respectivement 5 et 8 mois,
tandis que les autres espèces dépérissent dans les mêmes conditions.
Laboratoire de Culture du Muséum.
— 629 —
Synopsis des Amaranthacées de Madagascar
et des Comores.
Par A. Cavaco.
La famille des Amaranthacées est bien représentée dans la région
malgache par 14 genres : Deeringia, Henonia (endémique) et Celosia
de la tribu des Celosieae, Lagrezia, Amaranthus, Digéra, Cyathula,
Pupalia, Sericorema, Aerva, Centrostachys, Achyranthes et Psilo-
trichum de la tribu des Amarantheae, et Alternanthera de la tribu
Gomphreneae, et 60 espèces dont 22 sont endémiques de Madagascar
ou des autres îles de la Région L
Ces 14 genres, pour la flore de Madagascar et des Comores, peuvent
être distingués ainsi :
1. Anthères à 2 loges. Ovules plusieurs ou ovule solitaire.
2. Ovules plusieurs.
3. Baie ou fruit sec.
4. Baie . - . 1. Deeringia
4'. Fruit sec :
5. Fruit se déchirant irrégulièrement en long. . . 2. Henonia
5'. Fruit ouvrant circulairement par un couvercle .
3. Celosia
2'. Ovule solitaire.
6. Ovule dressé.
7. Inflorescences partielles sans fleurs stériles :
8. Fleurs toutes hermaphrodites ; étamines soudées à la
hase . . . 4. Lagrezia
8'. Fleurs unisexuées et hermaphrodites (polygamo-
monoïques) ; étamines libres . 5. Amaranthus
7'. Inflorescences partielles formées de triades de fleurs,
la médiane fertile, les 2 latérales stériles .
6. Digéra
6'. Ovule pendant.
9. Fleurs par 2 ou plus à l’aisselle des bractées (les
fertiles accompagnées de 1 ou plusieurs stériles) :
10. Pseudostaminodes présents ... 7. Cyathula
10'. Pseudostaminodes absents :
11. Fleurs stériles dépassant les bractées .
8. Pupalia
11'. Fleurs stériles ne dépassant pas les brac-
téoles . 9. Sericorema
1. Les espèces endémiques sont indiquées par un astérisque *.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 6, 1953.
— 630 —
9'. Fleurs solitaires à l’aisselle des bractées.
12. Pseudostaminodes présents :
13. Fleurs petites, non réfléchies sur l’axe de
l’inflorescence ; périanthe poilu-laineux.. .
10. Aerva
13'. Fleurs grandes, réfléchies sur l’axe de
l’inflorescence ; périanthe non laineux :
14. Tépales inégaux, l’extérieur plus long ; présence
de racines aux nœuds inférieurs de la tige .
11. Centrostachys
14'. Tépales égaux ou presque ; absence de racines aux
nœuds inférieurs de la tige ... . 12. Achyranlhes
12'. Pseudostaminodes absents .
13. Psilotrichum
1'. Anthères à 1 loge. Ovule solitaire, pendant.. 14. AUermanthera
1. Deeringia B. Br., Prodr. (1810), 413.
Environ 11 espèces de l’Afrique, de l’Asie et de l’Océanie tropi¬
cales. A Madagascar 4 espèces, endémiques, réparties dans les
domaines du Sambirano, du Centre, de l’Ouest et du Sud-Ouest.
1. Epis non denses :
2. Feuilles non oblongues ni oblongues-lancéolées.
Epis courts (jusqu’à 4 cm.).
3. Feuilles ovales-aiguës ; nervures non saillantes en-dessous .
1. D. madagascciriensis * .
3'. Feuilles elliptiques à elliptiques-lancéolées ; nervures saillantes
en-dessous . * 2 . D. Humbertiana *
2'. Feuilles oblongues ou oblongues-lancéolées :
Épis longs (d; 5 cm.) . 3 . D. Perrieriana*
1'. Épis très denses ( =(= 5 mm. de large) ... 4 . D. densiflora *
2. Henonia Moq. in DC., Prodr., XIII, 2 (1849), 237.
Genre endémique de Madagascar, monotypique. Domaines de
l’Est, du Centre, de l’Ouest et du Sud-Ouest.
1. Henonia scoparia Moq., loc. cii. *.
Arbuste de 1 à 2 cm. à port de Spartium junceum, fréquent dans
les endroits sablonneux, villages, etc...
3. Celosia L., Sp. PI. ed. I (1753), 205 ; Gen. ed. I (1737), 34.
Près de 62 espèces des régions chaudes et tempérées d’Afrique et
d’Amérique ; à Madagascar, 4 espèces dont 2 endémiques, et 4 varié¬
tés 1.
1. C. argentea L. var. cristata (L.) Schinz et C. spicata avec 3 variétés : var. holos
tachya (Bak.) Cavaco, var. cuspidata Cavaco et var. Thouarsii Cavaco.
1. C. argentea
— 631 —
1 . Epis très denses .
1'. Epis non denses :
2. Fleurs agglomérées par 2 ou plus :
3. Stigmates 2 ; feuilles à base arrondie ou subarrondie
2. C. Humbertiana *
3f. Stigmates 3 ; feuilles atténuées à la base. 3. C. trigyna
2'. Fleurs solitaires . 4. C. spicuta *
4. Lagrezia Moq. in DC., Prodr., XIII, 2 (1849), 252.
Environ 14 espèces, dont 11 à Madagascar, 1 aux Comores et 1 au
Congo Belge et 1 au Mexique.
1. Fleurs en épis :
2. Epis ne dépassant pas 16 cm. de longueur, feuilles d’au plus 7 cm.
de longueur :
3. Feuilles non linéaires :
4. Feuilles non ovées-elliptiques et non ovée-acuminées :
5. Épis larges (5-10 mm.), à fleurs moyennes.
6. Tiges longues de 30-50 cm. ; épis très denses atteignant
1 cm. de large . 1. L. madagascariensis *
6'. Tiges ne dépassant pas 20 cm. ; épis n’atteignant pas
1 cm. de large.
7. Rameaux étalés, épis interrompus ... . var. interrupta *
7'. Rameaux resserrés, épis non interrompus, var. minor *
5'. Épis très étroits (± 3 mm.), à fleurs très petites :
8. Feuilles spatulées, longues de 4-5 cm., poilues .
2. L. micrantha *
8'. Feuilles obovales, longues de 3-12 mm., glabres :
9. Feuilles chartacées à nervures nettes en-dessous,
longues de 5-12 mm., à pétiole distinct .
3. L. minutiflora *
9'. Feuilles charnues à nervures imperceptibles, longues
'de 3-5 mm., à pétiole indistinct .
4. L. Perrieri *
4'. Feuilles ovées-elliptiques ou ovées-acuminées :
10. Feuilles ovées-elliptiques :
11. Feuilles aiguës au sommet, poilues .
5. L. comorensis *
11'. Feuilles cuspidées, glabres .
C. L. Humbertii *
10'. Feuilles ovées-acuminées :
11. Limbe glabre, long de 4, 5-6, 5 cm. ; rachis
de l’inflorescence glabre .
7. L. Boivinii *
12'. Limbe poilu, long de 1,5-3 cm., rachis de
l’inflorescence poilu .
8. L. ambrensis *
— 632 —
!
3. Feuilles linéaires :
13. Épis longs de 7-14 cm., larges de 2 mm. ;
fleurs très petites, à tépales non acuminés
ni mucronulés . 9. L. Decaryana *
13'. Épis ne dépassant pas 5 cm. de longueur
et 5 mm. de largeur ; fleurs moyennes, à
tépales acuminés et mucronulés .
10. L. lineari/olia *
2'. Épis longs de 20 cm. : feuilles longues de 10 cm. au plus .
11. L. Suessenguthii *
1'. Fleurs en panicules d’épis . 12. L. paniculata *
5. Amaranthus L., Sp. PI. ed. I (1755), 989.
Environ 50 espèces des pays chauds et tempérés, souvent cultivées.
Quelques-unes sont de mauvaises herbes.
1. Fleurs disposées en glomérules axillaires :
2. Glomérules très épais, larges de 10-15 mm. (les glomérules supérieurs
de plus en plus rapprochés et se terminant quelquefois par un épi
presque continu) . 1. A. tricolor
var. trislis
2'. Glomérules petits, ne dépassant pas 5 mm. de large :
3. Tépales cuspidés-aristés . 2. A. Thumbergii
var. macrosepalus
3'. Tépales non cuspidés-aristés :
4. Un épi terminal ; fruit indéhiscent :
5. Tépales linéaires-spatulés, longs de 1,7-2 mm. et larges de
0,5 mm. : fruit long de 2,5 mm.. 3. A. lividus
var. ascendens
5'. Tépales largement spatulés, longs de 1 mm. et larges de
0,5 mm. ; fruit long de 1,5 mm. . . 4. A. lividus
var. polygonoides
4'. Pas d’épi terminal ; pyxide :
6. Feuilles non rhombiques :
7. Feuilles ovées, longues de 1-2 cm. (pét. inclus)....
5. A. angustifolius
7'. Feuilles oblanceolées, longues de 3-7 cm. (pét. inclus) . .
, var. graecizans
6'. Feuilles rhombiques . . var. silvester
Y. Fleurs disposées en épis denses axillaires et terminaux :
8. Présence d’épines à l’aisselle des feuilles, fleurs <J
occupant seules l’extrémité des épis :
9. Épines fortes longues de 8-15 mm .
6. A. spinosus
9'. Épines plus atténuées longues de fl; 3 mm. . .
f. inermis
8'. Pas d’épines à l’aisselle des feuilles ; fleurs d et $
mélangées jusqu’au sommet des épis :
— 633 —
10. Périanthe dépassé par les bractéoles :
11. Bractéoles ne dépassant le périanthe que de
la moitié de sa longueur ; épis formant des
panicules denses ... 1 . A. hybridus
ssp. cruentus
var. paniculatus
11'. Bractéoles au moins deux fois plus longues
que le périanthe ; épis axillaires réduits à
des glomérules globuleux et épis terminaux
beaucoup plus longs ne terminant pas en
panicule (dans les représentants mal¬
gaches) . 8. A. hybridus
ssp. hypochondriacus
10'. Périanthe non dépassé par les bractéoles :
12. Périanthe $ à 5 tépales, oblongues ; fruit
à peine verruqueux. 9. A. dubius
12'. Périanthe $ à 3 tépales, linéaires; fruit
fortement strié-verruqueux .
10. A. gracilis
h
6. Digéra Forsk., Fl. Aegypt.-Arab. (1775), 65.
Genre monotypique.
1. - — Digéra alternifolia (L.) Aschers. in Schweinf., Beitr. Fl.
Aeth. (1867), 180 ; Schinz in Engl., Pflanzenf., ed. 2, 16 c (1934), 41.
— Achyranthes alternifolia L., Mant., I (1767), 50, non L. f. — Digéra
arvensis Forsk., Fl. Aegypt.-Arab. (1775), 65 ; Bak. et Clarke in
This.-Dyer, Fl. Trop. Afr. VI. 1 (1909), 29.
7. Cyathula Bl., Bijdr. El. Ned. Ind., XI (1825), 548.
Près de 24 espèces tropicales ; 12 espèces à Madagascar, dont 5
endémiques.
1. Fleurs disposées en grosses têtes globuleuses.
2. Tige robuste, 3 mm. de diam. ; feuilles tomenteuses en-dessus.
1. C. uncinulata
2'. Tige grêle, 1 mm. de diam.; feuilles pubescentes en-dessus .
var. ceylanica
1'. Fleurs disposées en épis.
3. Inflorescences partielles lâches à la base des épis :
4. Inflorescences partielles pédicellées sur l’axe tomenteux .
2. C. prostrata
4'. Inflorescences partielles sessiles sur l’axe hirsute .
3. C. madagascariensis *
3'. Inflorescences partielles serrées, denses à la base et au sommet
des épis.
5. Épines des fleurs stériles terminées par une pointe courbée
en crochet :
— 634 —
6. Epis courts (1-3 cm.), à fleurs toutes renversées . ... .
4. C. achyranthoides
6'. Epis longs (3-12 cm.), à fleurs non renversées... .
5. C. cylindrica
5'. Épines des fleurs stériles terminées par deux. pointes ou plus,
courbées en crochet.
7. Feuilles elliptiques, atténuées à la base, acuminées au
sommet . 6. C. biflora *
7'. Feuilles non elliptiques :
8. Feuilles obovales, allongées, obtuses ou arrondies au
sommet . . 7 . C. Perrieriana *
8'. Feuilles non abovales :
9. Fleurs complètement recouvertes de longs poils
blancs, laineux :
10. Feuilles acuminées et cuspidées au sommet, atté¬
nuées à la base. ... 8. C. triuncinata *
10'. Feuilles obtuses au sommet et à la base .
9. C. obtusifolia *
9'. Fleurs non recouvertes de poils :
11. Épi? larges de 10 mm., à bractées aiguës, à
bractéoles poilues au dos .
10. C. Humbertiana *
11'. Epis larges de 15-17 mm., à bractées obtuses,
à bractéoles glabres .
11. C. triuncinella
8. Pupalia Juss. in Ann. Mus. Paris, II (1803), 132.
Répandu dans les régions tropicales africaines et asiatiques.
1 espèce -à Madagascar (P. atropurpurea (Lam.) Moq.).
9. Sericorema (Hook. f.) Lopr. in Engl., Rot. Jahrb. XXVII (1899), 39.
2 espèces du Sud-Ouest, Sud, Sud-Est africain et 1 endémique,
à Madagascar (5. Humbertiana Cavaco *).
10. Aerva Forsk., Fl. Aegypt.-Arab. (1775), 170.
Environ 14 espèces des régions chaudes d’Asie et d’Afrique, 6 à
Madagascar, dont 4 endémiques.
1. Epis groupés en panicules :
2. Tomentum des branches constitué par des poils étoilés et par des
poils rameux ; épis longs de 3-8 cm., épais de 4-10 mm. A. Javanica
2'. Tomentum des branches constitué seulement par des poils rameux ;
épis ne dépassant pas 2,5 cm. de long et 4 mm. d’épaisseur.
3. Feuilles triangulaires . . ... A. triangularifobia *
3'. Feuilles non triangulaires :
— 635
4. Feuilles pétiolées, oblancéolées . 2. A. madagassica *
4'. Feuilles sessiles, spatulées . 3. A. coriacea *
1'. Épis non groupés en panicules :
5. Épis axillaires (5 mm. de long), oblongs .
4. A. lanata
5'. Épis terminaux, capituliformes . . . „5. A. Humbertii *
11. Centrostachys Wall, in Roxburgh, Fl. Tnd. Il (1824), 497.
Une espèce, africaine et asiatique ( C . aquatica (R. Br.) Wall.).
12. Achyranthes L., Sp. PL ed. 1 (1753), 20.
5 espèces tropicales dont 2 à Madagascar.
1. Épis à rachis fort, dressé, à fleurs toutes rapidement renversées...
1. A. aspera
2. Rameaux à épi terminal et 2-4 épis axillaires . var. indica
2'. Rameaux' à épi terminal seul . var. argentea
Y, Épis à rachis grêle, flexueux, à fleurs non renversées ou seules les
fleurs inférieures renversées . 2. A. mauritiana
13. Psilotrichum Bl., Bijdr. Fl. Ned. Ind. (1825), 544.
20 espèces d’Afrique et d’Asie tropicales ; 4 à Madagascar dont 2
endémiques.
1. Épis disposés en panicules étalées; feuilles velues argentées .
1. P. Boivinianum
Y . Épis simples, non disposés en panicules ; feuilles non velues-argentées.
2. Épis denses, courts (ne dépassant pas 2 cm. de long), à rachis fort.
3. Épis dépourvus de feuilles à la base ; bractées renversées ; feuilles
ovales à elliptiques non blanchâtres en-dessous . .
2. P. africanum
3'. Épis munis de 2 feuilles à la hase ; bractées non renversées ; feuilles
linéaires, blanchâtres en-dessous - 3. P. madagascariense *
2'. Épis lâches, longs (3-5 cm. de long), à rachis grêle .
4. P. laxiflorum *
14. Alternanthera Forsk., Fl. Aegypt.-Arab. (1775), 28.
Environ 170 espèces, des régions chaudes ; 2 espèces à Madagascar.
1. Étamines ne dépassant pas le style ; anthères ovales ; pseudostaminodes
courts, en forme de dents ; fruit nettement comprimé (Sect. Eualter-
nanthera) . . . . 1. A. sessilis
Y. Étamines dépassant nettement le gynécée ; anthères linéaires ; pseudo¬
staminodes aussi longs (ou plus longs chez d’autres espèces) que les
étamines ; fruit non fortement aplati (Sect. Telanthera) .
2. A. marilima var. a/ricana
BIBLIOGRAPHIE
CONCERNANT LES AmARANTHACÉES MALGACHES
NON CITÉES DANS LES « INDEX KeWENSIS » (1895-1940).
Cavaco, A. — « Lagrezia » de Madagascar et des Comores. In Bull. Mus .
Nat. Hist. Nat., 2* sér., XXIV (1952), 485-488.
— Le genre « Sericorema » à Madagascar. Ibid., pp. 574-578.
— Deux « Cyathula » nouveaux. In Not. Syst., XIV (1952), 263-265.
— Deux « Amaranthacées nouvelles » de Madagascar. In Bull. Soc. Bot. Fr.,
99 (1952), 130.
— « Psllotrichum » de Madagascar. Ibid., pp. 183-186.
— - « Aerva » de Madagascar. Ibid., pp. 252-254.
— - Note sur les « Celosia » de Madagascar. Ibid., 1953, sous presse.
Suessenguth, K. — Einige neue und seltene Amarantaceen, etc...
In Fedde, Repert., XLIX (1940), pp. 5-7.
Laboratoire de Phanèrogamie du Muséum.
— 637
Un Tabernanthe (Apocynacée) nouveau de l'Angola.
Par M. Pichon.
Tabernanthe pubescens sp. nov.
Frutex erectus, 1-1,5 m. altus, inermis. Ramuli novelli compressi, graciles,
dense mox laxius pilis simplicibus albidis pubescentes ; aelate robustiores,
demum teretes, glabrescentes , fusci, cortice appresso longitudine striolato,
lenticellis majusculis pallidioribus nec prominulis sparse conspersi. Folia
decussatim opposita, aequalia vel ex eodem ramo valde anisophylla , decidua,
sicca viridia, domatiis carentia; glandulis nodalibus multis, magnis, per -
sistentibus, supraaxillaribus nullis ; stipulis intrapetiolaribus, lineis inter-
petiolaribus conjunctis, ad margines parum (+ 0,15 mm. allé) prominulas
reductis ; petiolo 1,2-2, 5 mm. longo, dense pubescenti ; lamina membranacea,
tenui, parum discolori, haud nitida, o bovato-o blonga , cum acumine
1,7-7, 7 X 0,57-2,55 cm., basi longe cuneata, ad apicem longiuscule attenuata,
in acumen longum subacutum producta ; nervis utrinque vix ac ne vix pro¬
minulis, gracilibus ; secundariis modice dissitis, S-ii-jugis, paulo vel
mediocriter, infimis nunc magis ascendentibus, incurvis, secus laminae
margines arcuatim anastomosantibus ; tertiariis laxe subscalariformibus
saepe tamen anastomosantibus ; collectariis nullis ; venulis densiuscule
reticulatis, parum conspicuis ; pubescentia superne secus nervum medium
laxa, ceterum sparsa, inferne secus nervum medium densa, secus secun-
darios laxiore, ceterum laxissima vel sparsa. Cymae (re vera ut videtur
terminales, spurie) axillares, laxe dichasiales, subcorymbif ormes, 4-8 -florae;
pedunculo commuai 15-27 mm. longo, gracili, nunc supra basin bifurcato,
dense pubescenti, bracteas complures bine inde singulatim ferente; pedicellis
3-6,5 mm. vel centra i 11,3 mm. longitudine attingentibus, gracilibus,
dense pubescentibus, basi bracteatis, ebracteolalis vel fere ad basin uni-
bracteolatis ; bracteis bracteolisque lineari-lanceolatis , 1,0-1, 5 X 0,2-0, 5 mm.,
dorso marginibusque dense hispidis. Alabastra capite bulbiformi, tubo
bene latiore et cum eo continuo. Flores pallide rosei, 5-meri. Sepala subaequa-
lia, 2,0-2, 5 X 1,05-1,25 mm., herbacea, enervia, quincuntialiter imbricata,
erecta, ovata, basi breviter ( 0,22 mm. aile) connata, apice parum attenuata,
obtusa, extus tota dense pubescentia, intus praeter tertiam infimam partem
glabram densiuscule appresso-puberula, marginibus ciliata ; squamulis
glandulosis 5 cum sepalis singulatim alternantibus , sepalorum ex imis
sinubus intus ortis. Corolla membranacea, tenuis ; tubo subcylindrico, non
torto, 7, 0-7, 3 mm. longo, infra medium latiusculo ("1,75-2,0 mm. diametro),
paulo supra medium leviter constricto ( 0,9-1 ,1 mm. diametro), ad fauces
iterum infundibulari-dilatato (2, 2-2, 5 mm. diametro), in parte inflata, id
est 2,9 mm. ("41 % longitudinis ) ab imo, staminifero ; extus ex parte constricta
et ex infundibulo terminali laxe sparseve pubescenti, ceterum glabro ; intus
infra stamina glaberrimo, post stamina densissime villoso, pilis inter stamina
Bulletin du Muséum, 2° série, t. XXV, n° 6, 1953.
— 638 —
usque ad irais candis decurrentibus, supra slamina sparse papilloso mooc
plane glabro ; faucibus non incrassatis, intus glabris ; corona corporibusque
callosis nullis ; lobis 3, 6-4,0 X 2,5-2,75 mm. (tubo 51-57 % breAoribusr
Tabernanthe Iboga H. Bn. : 1, rameau fleuri ( Germain 2.445) X 2/3 ; 2, corolle ouverte,
une étamine enlevée [Chalot 43) X 7 ; 3, fruit en coupe (Germain 2.445) X 2/3.
— T. pi besccns M. Pichon : 4, rameau fleuri ( Gossweiler 13.672) X 2/3 ; 5, corolle
ouverte, une étamine enlevée (id.)f X 7.
1,4-1,6-pfo longioribus quara latioribus), dyssymmetricis, valde obliquis ,
in alabastro sinistrorsum obtegentibus nec vere involutis , anthesi patulis7
apice late rotundatis , marginibus crispulis , basi utrinque obscure auriculatis,
extus ex partibus nudis laxe modiceve pubescentibus, ex partibus in alabastro
— 639
obtectis intusque tolis glabris, secus marginem obtegentem nec obleclam
dense ciliolatis. Stamina erecta, in conum conniventia , 1,85 mm. alte inclusa ;
filamentis nullis ; antheris imo dorso 0,45 mm. alte adnatis, 2,8 mm. longis ,
anguste sagittatis, apice acuminatis, imis caudatis, utrinque glaberrimis ;
loculis basi divergentibus, ceterum contiguis, introrsis ; caudis 1,15 mm.
longis, angnstis, imis 0,5 mm. longe liberis , subrectis, acutiusculis ; connec-
tivo nudo, depresso, retinaculo nullo. Pollinis granula libéra, 30-35 p.
diametro, subglobosa, ut videtur breviter 3-rimosa et 3-porosa, inornata,
protoplasmate incluso. Discus integer, 0,5 mm. altus, ovario totus adnatus ,
manifeste prominulus. Ovarium conicum, cum disco 1,5 mm. altum, longi-
tudine striolatum, glabrum, integrum, biloculare ; placentis axilibus, angustis,
vix prominulis, ovulis totis obtectis; ovulis biseriatis, seriebus 5-ovulatis ;
Stylus 1,7 mm. longus, basi non articulatus, cylindricus, glaber, laevis ;
clavuncula 0,45 mm. alla, ex stropliio 5-lobo dependenti 0,1 7 mm. lato et
capite 5-lobo 0,28 mm. alto constans, stylo multo latior, glabra, ab antheris
libéra; stigma 0,27 mm. longum. , digitiforme, gracile, glabrum. Fructus
seminaque ignota.
Angola. — Lunda : Dundo, près de la rivière Luachimo, ait.
750 m., collines, vestiges de « laurifruticeta », Gossweiler 13.672
(30-9-1946 ; fl. ; herb. Repartiçao de Agricultura, Colonia de Angola).
Les ouvrages classiques, flores et livres de systématique générale,
distinguent le genre Tabernanthe du genre Tabernaemontana, ou
des genres issus du démembrement de ce dernier, par l’ovaire indivis.
Depuis que l’on connaît à Madagascar un Tabernaemontana à ovaire
indivis, T. Humblotii (H. Bn.) M. Pichon, cette différence n’est plus
valable. Il y en a d’autres heureusement. Nous en donnions quatre
en 1948 (in Mèm. Mus. Nat. Hist. Nat., n. sér., XXVII, 228) :
écailles du calice alternisépales, lobes de la corolle non infléchis
dans la préfloraison, ovules bisériés, graines à cannelures aiguës.
Des analyses ultérieures nous ont montré que deux d’entre elles
sont inconstantes : les ovules sont fréquemment 4-sériés, parfois
même 6-sériés, et il arrive que les écailles habituellement isolées se
multiplient et finissent par envahir toute la largeur des sépales
internes.
On ne dispose donc plus que de deux caractères pour distinguer
le genre Tabernanthe du genre Tabernaemontana : la pré floraison
et l’ornementation de la graine. C’est peu; mais c’est suffisant,
puisque ces différences sont bien fixes. Les deux genres les plus
voisins, qui ont en commun cette absence d’inflexion des lobes dans
le bouton, ne s’en distinguent pas davantage : Daturicarpa se définit
par les lobes non infléchis et le fruit échiné, et Carvalhoa par les
lobes non infléchis et les anthères à dos poilu.
On admettait jusqu’ici, avec Stapf (in Dyer, Fl. Trop. Afr., IV, î,
1902, 122-125), 5 espèces dans le genre Tabernanthe. Une révision
serait la bienvenue, car il est douteux que ces espèces existent réelle-
- 640 —
ment. La fragilité des différences invoquées et la variabilité qui se
constate en herbier laissent à penser, après un examen rapide, que
le genre est bien plutôt monotypique, ou du moins qu’il l’était jus¬
qu’à ce jour.
L’espèce décrite ici se reconnaît immédiatement à l’indument
qui couvre les organes végétatifs et les inflorescences. Une telle
pubescence est remarquable pour sa rareté dans la tribu des Taber-
némontanées. A notre connaissance, on n’en rencontre de semblable
que chez quelques T abernaemontana d’Amérique et, dans l’ancien
monde, chez les espèces ou variétés suivantes : en Afrique, Carvalhoa
campanulata K. Sch., Voacanga africana Stapf var. africana et
var. lutescens (Stapf) M. Pichon et V. Schweinfurlhii Stapf var.
puberula (K. Sch.) M. Pichon ; à Madagascar, chez Hazunta gracili-
flora M. Pichon, H. velutina M. Pichon et une espèce voisine encore
inédite ; en Australie enfin, chez Ervatamia pubescens (R. Br.) Mgf.
Les différences observées entre les deux espèces de Tabernanthe
sont les suivantes :
T. Iboga H. Bn. — Rameaux, feuilles, pédoncules et pédicelles
glabres ; sépales glabres sur les deux faces ; tube de la corolle glabre
én dehors, peu dilaté à la gorge ; indûment infrastaminal représenté
par une touffe de poils à l’insertion de chaque anthère, à la base
de chaque connectif ; indûment faucal prolongeant l’indument post-
staminal jusqu’aux sinus des lobes, au moins sur 5 bandes alterni-
pétales. — Fig. 1-3.
T. pubescens M. Pichon. — Rameaux jeunes, feuilles, pédoncules
et pédicelles pubescents ; sépales pubescents sur les deux faces ;
tube de la corolle pubescent en dehors au-dessus du renflement,
largement évasé à la gorge ; indûment infrastaminal complètement
nul ; indûment faucal nul. — Fig. 4-5.
D’autres Apocynacées, récoltées par Gossweiler à Dundo, nous
ont été communiquées par M. A. Cavaco. Parmi elles, Pterotaberna
inconspicua (Stapf) Stapf, dont nous avons donné récemment la
répartition (in Bull. Soc. Bot. Fr., C, 1953, 172-173) 1, est nouveau
pour l’Angola : Dundo (Lunda), ait. 700 m., bord de la route, à
l’ombre, dans la forêt ombrophile, Gossweiler 14.041 (4-6-1948 ;
fr. ; herb. Repartiçao de Agriculture, Colonia de Angola).
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
1. Aux échantillons cités, il faut ajouter : Zenker 4.937, Bipindi (Cameroun), forêt
vierge (1913 ; boutons âgés ; herb. Mus. Paris), distribué par Berlin comme « Taber¬
nanthe sp. ? »
— 641 —
Sur uultrastructure du tissu osseux
d'un Poisson Téléostéen fossile
DlPLOMYSTUS BREV1SSIMUS [F AM. CLUPEIDAE).
Par Charles-Albert Baud et Peter W. Morgenthaler.
Il existe un bon nombre de travaux dans la littérature sur l’étude
histologique de débris osseux appartenant aux Poissons fossiles.
Ils portent surtout sur les dents, les écailles et aussi les cuirasses
des Ostracodermes et des Placodermes.
Nous trouvons des observations de coupes au microscope polari¬
sant dans les travaux de divers auteurs, notamment dans ceux de :
Bleicher (1893) : Il a observé dés os, des dents et des écailles
de Poissons sélaciens et ganoïdes du Muschelkalk de Lorraine et du
Tertiaire, et il constate que les os de ces poissons conservent leur
structure avec la plus grande netteté, y compris les cavités des ostéo-
plastes. En lumière polarisée, la biréfringence est maintenue.
Les observations de Gebhardt (1907), au microscope ordinaire
et en lumière polarisée, portent sur les cuirasses des Placodermes.
Cet auteur constate également la conservation de la biréfringence,
analogue à celle de l’os récent, mais différant qualitativement de
celle-ci. Elle est négative dans le cas des Placodermes, ce qui cor¬
respond à l’os dépourvu de sa matière organique.
Gross (1930) a étudié les cuirasses, les écailles, les dents et les
os des Ostracodermes, des Placodermes et des Crossoptérygiens.
Lui aussi constate, en lumière polarisée, une biréfringence conservée.
Il obtient ce même résultat sur le squelette cutané de quelques
Poissons cuirassés, agnathes et ganoïdes (Gross, 1935-36).
N’ayant pas trouvé, dans la littérature, d’observations sur le
squelette interne des Téléostéens fossiles, nous en avons entrepris
l’étude.
Matériel et méthodes.
Le présent travail porte sur les vertèbres de Diplomystus brevissi-
mus, Poisson téléostéen malacoptérygien physostome, appartenant
à la famille des Clupeidae et provenant du gisement cénomanien
Te Ilakel (Crétacé supérieur). Les échantillons nécessaires à nos
observations (fig. 1) ont été gracieusement mis à notre disposition
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 6, 1953.
40
— 642
par M. le professeur C. Arambourg que nous tenons à remercier
ici vivement.
Nous avons procédé au polissage de surface d’un fragment de
roche, sur un feuillet de laquelle se trouvait le poisson. Ce début
de coupe fut collé sur lame avec du baume du Canada, ensuite le
côté libre fut usé de la manière classique employée en Minéralogie,
de façon à obtenir une préparation transparente et suffisamment
mince.
Pour les observations en lumière polarisée, nous avons détecté
la biréfringence et mesuré le retard suivant les méthodes antérieure¬
ment publiées (Baud, 1948).
D’autres fragments furent pulvérisés pour l’examen par diffrac¬
tion des rayons X. Nous avons employé le Diffractographe Philips,
type 11.704, avec tube à anticathode de Cu, sous tension de 30 kV
avec une intensité de 18 mA, filtre de Ni laissant passer le rayonne¬
ment Kd, et une chambre Debije-Scherrer de 57,54 mm. de diamètre.
Les échantillons ont été broyés au mortier d’agate, non tamisés,
et agglomérés au sommet d’un fil de verre.
Nous tenons à remercier ici les Laboratoires du Cerchar à
Verneuil qui ont réalisé, pour nous, les coupes minces et le dia¬
gramme X.
Résultats et discussion.
Nos observations ont porté sur le corps vertébral et les apophyses
épineuses de Diplomystus brevissimus.
1) L’aspect histologique en lumière ordinaire est identique à
celui du tissu osseux des Poissons actuels de la même famille, tel que
l’indiquent les travaux de Koelliker (1859 et 1889), de Stephan
(1898 et 1900), et les observations comparatives que nous avons
faites sur des spécimens frais d’un représentant de la même famille
(Clupea harengus). C’est un tissu osseux qui ne présente pas de
véritables lamelles, mais cependant une disposition nette en couches
concentriques ; cet aspect se présente à la fois dans le corps verté¬
bral (fig. 2), et dans les apophyses épineuses où la substance osseuse
est orientée parallèlement au grand axe. Cette substance osseuse
présente, dans la portion externe du corps vertébral, des orifices
allongés en forme de boutonnières, destinés au passage de faisceaux
fibreux à direction perpendiculaire. Il y a d’autre part des ostéo-
plastes comme c’est la règle chez certains Malacoptérygiens, et par¬
ticulièrement chez les Clupéidés.
2) Observations au microscope polarisant.
a) Biréfringence : Entre niçois croisés, le tissu osseux des ver¬
tèbres s’illumine (fig. 2). La biréfringence est alors négative, pour
— 643 —
les apophyses épineuses par rapport à leur allongement, et pour les
doubles cônes par rapport à la tangente à la surface. Sçhmidt (1924)
a d’ailleurs rencontré cette topographie de biréfringence dans des
Poissons récents.
La biréfringence négative correspond, d’après Valentin (1861),
Schaffer (1889) et Gebhardt (1907) à l’os privé de sa matière
organique.
b) Dichroïsme : Les sections de fragments osseux ont une colo¬
ration jaune-ocre (due probablement à de l’oxyde de fer) et pré¬
sentent un léger dichroïsme négatif ; le maximum d’absorption se
produit lorsque la lumière vibre perpendiculairement à l’allongement.
Un tel dichroïsme a été découvert par R. J. Colony dans les Pois¬
sons fossiles du Calcaire crétacé de la région de la mer morte (Pales¬
tine), mais non publié, et signalé par Rogers (1924) à propos d’ob¬
servations sur les Reptiles du Permien.
La constatation de ce dichroïsme négatif identique à celui que
l’on rencontre dans certains cristaux d’apatites naturelles prouve
que l’on a affaire à une anisotropie optique intrinsèque des cristaux
submicroscopiques de l’os.
L’ultrastructure de l’os est donc conservée même dans des sque¬
lettes provenant de l’ère secondaire. Ce fait etend nos observations
précédentes (Baud et Morgenthaler, 1952) sur l’os humain fossile,
et celles de Bleicher (1893), Gebhardt (1907) et Gross (1930,
1935-36) sur les Poissons fossiles.
3) Diffraction des rayons X.
a) Aspect des raies : Le diagramme X (fig. 3) nous montre des
raies plus fines que dans un os récent, ce qui peut s’expliquer d’une
part par une disparition de la matière organique (qui produit un
flou dans le diagramme) et d’autre part par une augmentation éven¬
tuelle de la taille des cristaux.
b) Mensurations : C’est un diagramme typique de fluorapatite
avec les raies caractéristiques, telles qu’elles ont été déterminées
par Naray Szabo (1930) pour des échantillons de fluorapatite
naturelle. On ne trouve pas de raies correspondant à une autre
substance.
L’apparition d’un diagramme de fluorapatite était concevable,
étant donné ce que l’on sait de l’enrichissement progressif en fluor
au cours de la fossilisation (Oakley, 1949), par une réaction dans
l’état solide. Déjà Stuehi.er (1938) avait observé un diagramme
de fluorapatite, mais seulement pour des os bien plus anciens, c’est-
à-dire, pour des fragments d’ Asterolepis du Dévonien moyen.
— 644 —
Conclusions
L’étude, par les techniques ultrastructurales, du squelette interne
de Poissons fossiles du Crétacé nous montre que l’aspect microsco¬
pique et la texture submicroscopique de l’os sont conservés, que la
matière organique a disparu et que la substance minérale osseuse
s’est transformée en fluorapatite, mais qu’il n’y a pas eu de surminé¬
ralisation par des éléments provenant du sol (calcite), au moins
en quantités détectables par la diffraction des rayons X.
Laboratoire de Morphologie ultrastructurale
de l'Institut d’ Anatomie, et Institut d' An¬
thropologie ( Université de Genève) et
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
1. Baud Charles-Albert, Bull. mens. Soc. Linnéenne, Lyon, 17, 10, 1948,
pp. 200-202.
2. — et Morgenthaler, Peter W., Arch. suisses d’Anthr. gén., Genève,
17, 1, 1952, pp. 52-65.
3. Bleicher, Bibliographie anatomique, 1, 1893, pp. 93-96 et 123-128.
4. Gebhardt W., Ver h. Anat. Ges. Würzburg, Jena,2\, 1907, pp. 72-90.
5. Gross, Walter, Geol. u. Palàont. Abh., Jena, N. F. 18, 2, 1930,
pp. 1-36.
6. — Palaeontographica, 83, Abt. A, 1935-36, pp. 1-60.
7. Koelliker A., Proc. Roy. Soc., London, 9, 1857-59, pp. 656-668.
8. — Handbuch der Getvebelehre, Leipzig, 1889, pp. 108 et 280.
9. Naray Szabo S., Z. Krist., 75, 1930, p. 390.
10. Oakley Kenneth P., Yearbook of Phys. Anthr., 5, 1949, pp. 44-52.
11. Rogers Austin F., Bull. Geol. Soc. of America, New-York, 35, 1924,
pp. 535-556.
12. Sçhaffer Josef, Sitzgsber. Akad. Wiss., Math.-naturwiss. Kl., Vienne,
III, 98, 1889, pp. 319-382.
13. Schmidt W. J., Die Bausteine des Tierkôrpers in polarisiertem
Lichte, Bonn, 1924.
14. Stephan P., Arch. Anat. micr., 2, 1898, pp. 355-372.
15. — Bull. sci. France Belgique, 33, 1900, pp. 281-429.
16. Stuehler R,, Fortschr. Bontgenstr., 57, 1938, pp. 231-264.
17. Valentin, Die Untersuchungen der Pflanzen-und Tiergewebe im
polarisierten Licht, Leipzig, 1861.
PLANCHE I
Fig. 1. — Diplomystus brevissimus du Cénomanien de Hakel. Grandeur naturelle.
Fig. 2. — Coupe sagittale d’un corps vertébral de Diplomystus brevissimus. Micros¬
cope polarisant, niçois croisés. Grossissement 130 x.
Fig. 3. — Piagramme de diffraction des rayons X par un fragment pulvérisé de
Diplomystus brevissimus (Reproduction en vraie grandeur du diagramme obtenu
dans la chambre ! 'ebije-Scherrcr de 57,54 mm. de diamètre).
Bulletin du Muséum
Planche I
x 130
BAUD et MORGENTHALER — Diplomystus brevissimus
SCALATURRIS RIEDELI N. G. ET N. SP., GaSTÉROPODE
du Crétacé supérieur du Cameroun.
Par P. Brebion.
En étudiant des fossiles du Cameroun, confiés au Centre d’Études
et Documentation paléontologiques par M.' Hourcq x, j’ai eu l’occa¬
sion d’observer une coquille déjà signalée par Riedel et comparée
par lui à Turris (?) kaffraria Griesbach. Après avoir dégagé ce fossile
et après examen attentif je me vois obligé de proposer pour lui une
espèce nouvelle, type d’un genre nouveau.
Genre : Scalaturris nov. g. '
(Étymologie : Scala : escalier et Turris).
Génotype : S. riedeli n. sp.
Diagnose : Taille moyenne. Forme fusoïde. Tours excavés à la partie
postérieure, donnant à la spire un profil en marches d’escalier. Tours
ornés de grosses côtes arquées, interrompues à la partie postérieure, au
niveau de la rampe, et réapparaissant près de la suture sous forme d’un
bourrelet noduleux. Pas d’ornementation spirale. Ouverture piriforme,
se continuant progressivement en un long canal, l’ensemble atteignant
une longueur supérieure à celle de la spire. Stries d’accroissement suivant
approximativement le dessin des côtes. Sinus très large, peu profond,
situé presqu’au milieu du tour.
Comparaison : Ce genre est à rapprocher dé Fusimilis Stephenson 2
(Crétacé d’Amérique du Nord et de la côte occidentale d’Afrique) 3,
en raison de l’aspect de l’ornementation et de la forme du sinus,
mais il en diffère par l’excavation des tours et la forme de la base,
qui n’est pas rétrécie brusquement au niveau du canal et qui, de
plus, est à peine striée.
Position systématique : Stephenson classe Fusimilis dans la
famille des T urridae, mais avec réserve à cause du sinus qui est nette¬
ment aberrant. Je classe de même Scalaturris. Divers genres de la
1. J’adresse tous mes remerciements à M. V. Hourcq à la fois pour la communi¬
cation de ce matériel et pour l’autorisation de publier.
2. Stephenson — 1941. The larger invertebrate fossils of the Navarro group of
Texas. The University of Texas Publication, n° 4101, p. 378, pl. LXXII, fig. 21-23.
3. Cox — 1952. Cretaceous and Eocene fossils from the Gold Coast. Gold Coast
Geological Survey, n° 17, p. 28, pl. III, fig. 12.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXV, n° 6, 1953.
— 646 —
sous-famille des Turrinae, à laquelle doit appartenir mon genre
nouveau, présentent une ornementation voisine (Drillia, Crassispira,
Eopleurotoma) , mais leur taille est plus petite, le canal est court, le
sinus plus profond, moins large et plus proche de la suture.
Je ne connais actuellement qu’une seule espèce du genre Scala-
turris : S. riedeli nob, du Sénonien du Cameroun.
Scalaturris riedeli nov. sp.
(Etymologie : dédié à l’auteur Riedel).
Turris (?) ex. afï. kaffraria Riedel L. — • 1932. Die Oberkreide vom
Mungofluss in Kamerun und ihre Fauna. Beitr. geol. Erforsch. der
deulschen Schutzgebiete. Heft 16, p. 120, pl. XXII, fig. 8.
Dimensions : 49 mm X 21 mm. Longueur réelle environ 5,5 cm.
L’individu figuré par Riedel est un peu plus grand.
Deux vues grandeur naturelle de l’holotype.
Je ne redonne pas la description déjà faite en détail par Riedel,
La coquille figurée par cet auteur est mutilée ; l’individu représenté
ici est mieux conservé, seule l’extrémité du canal fait défaut.
Riedel compare cette espèce à Turris (?) kaffraria Griesbach
(Woods — 1906. The Cretaceous fauna of Pondoland. Ann. S. Afr.
Mus., vol. IV, p. 325, pl. XL, fig. 8 a-b, 9). Par rapport à cette
dernière espèce il y a beaucoup de différences : ses tours sont régu¬
lièrement convexes, les côtes sont beaucoup plus nombreuses et
plus fines, croisées par des filets spiraux fins et serrés. La columelle
porte trois plis que je n’ai pas observés chez S. riedeli, dont cependant
l’ouverture a été dégagée. Le péristome de l’espèce de Griesbach
est inconnu. Un nom nouveau semble donc nécessaire pour cette
coquille. Je la dédie à Riedel, qui, le premier, l’a fait connaître.
Répartition : Cette espèce se rencontre dans le Sénonien du Came¬
roun : fleuve Mungo (Riedel), Logbadjeck (un exemplaire commu¬
niqué par M. V. Hourcq et pris comme holotype de l’espèce).
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
— 647 —
Haplopomella, un genre nouveau de Bryozoaires fossiles
(Bryozoa Cheilostomata, Hippoïhoidae).
Par E. Buge.
Au cours de ma révision des Bryozoaires Néogènes de l’Ouest
de la France, j’ai été amené à examiner les spécimens déterminés
par F. Canu et G. Lecointre (1928, 2, p. 54) sous les noms de
Ilaplopoma impressa Savigny-Audouin 1826 et de Haplopoma
impressa var. pyriformis Busk 1859. Aucun d’entre eux n’appartient
à l’espèce de Busk. Par contre j’ai eu la chance de la découvrir dans
du matériel communiqué par P. Balavoine et provenant d’un gise¬
ment de Savigné sur Lathan (Indre-et-Loire) : Les Bernaux. Son
étude, effectuée avec comparaison avec des échantillons de Lepralia
pyriformis Busk 1859 (du Crag anglais) m’a amené à la conclusion
que cette espèce ne peut entrer dans aucun des genres actuellement
connus d’Hippothoidés, famille à laquelle elle appartient indiscu¬
tablement.
En 1952, R. Lagaaij (4, p. 62), à propos de la description de
Haplopoma graniferum Johnston 1847 (Lepralia), signale que la
Lepralia pyriformis Busk 1859, considérée par Hincks (1880, 3,
p. 214) comme variété de Flustra impressa Savigny-Audouin 1826,
s’en distinguait par l’absence d’ascopore et que ce caractère pou¬
vait être d’importance générique.
Il me semble donc indispensable de créer pour cette espèce un
nom générique nouveau et je propose celui de Haplopomella nov.
gen.
Famille Hippothoidae (Busk 1859) Levinsen 1909 (= Diazeuxidae
JULLIEN 1888).
Les zoécies se calcifient d’arrière en avant par zones successives
laissant à leur surface des lignes plus ou moins saillantes qui sont
des lignes d’accroissement. Elles sont garnies de diételles en nombre
variable (d’ap. Canu et Bassler 1920).
Cette famille n’est certainement pas une famille naturelle comme
l’ont fait justement remarquer Canu et Bassler. Mais, dans l’état
actuel de nos connaissances sur les différents genres qui la com¬
posent, aucune solution meilleure ne peut être trouvée. Aussi la
majorité des auteurs modernes l’admettent-ils dans les limites que
lui a assigné Levinsen.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 6, 1953.
— 648 —
Neuf genres peuvent y être classés : Chorizopora Hincks 1880,
Dacryoporella Lang 1934, Diplotresis Canu et Bassler 1933, Haplo-
poma Levinsen 1909, Haplopomella nov. gen., Haplota Marcus 1950,
Harmeria Norman 1903, Hippothoa Lamouroux 1821 et Trypostèga
Levinsen 1909.
Genre Haplopomella nov. gen.
Les zoécies se calcifient par zones successives (famille Hippo-
thoidae). La frontale des zoécies présente des amincissements simu¬
lant des pores (caractère très répandu dans la famille). L’ouverture
des zoécies est semi-circulaire. Il n’y a pas de rimule ni de zoéciules.
La frontale n’est pas perforée par un ascopore. L’ovicelle, caréné,
ne porte pas d’aviculaire.
Génotype : Lepralia pyriformis Buslc 1859.
Répartition : Helvétien à Plaisancien d’Europe.
Ce genre est très voisin de Haplopoma Levinsen 1909. Il s’en dis¬
tingue essentiellement par l’absence de l’ascopore. Il diffère de Hippo¬
thoa Lamouroux 1821 par sa frontale poreuse et son apertura sans
rimule, de Chorizopora Hincks 1880 par son ovicelle ne portant pas
d’aviculaire, de Trypostèga Levinsen 1909 par l’absence de zoéciules
et la forme de l’apertura. La seule espèce connue du genre est le
génotype :
*-
Haplopomella pyriformis (Busk 1859).
1844 — Lepralia pyriformis Wood, Descript. Catal. Zoophytes Crag,
Ann. Mag. nat. H ist., 13, p. 19.
1859 — Lepralia pyriformis Busk, Monogr. fossil Polyzoa Crag,
Palaeont. Soc. Publ. London, p. 51, pl. 5, fig. 3.
non 1928 — Haplopoma impressa var. pyriformis Canu et Lecointre,
Bryozoaires Cheilostomes Faluns Touraine Anjou, Mém.
Soc. géol. Fr., n. s., n° 4, p. 54.
Diagnose (de Busk 1859) : Zoécies ovales-allongées ou pyriformes. Sur¬
face imperceptiblement ponctuée ou pointillée, avec une fine striation
longitudinale. Il y a un umbo central. Orifice semi-circulaire, droit en
bas [dans sa région distale], Ovicelle caréné et imperceptiblement ponctué.
— 649 —
Remarques : Il n’y a pas grand’chose à ajouter à la diagnose de
Busk. La « denticulate appearance » signalée par Busk sur le spéci¬
men du Crag se retrouve aussi sur celui de Savigné sur Lathan
La citation de Canu et Lecointre est assez difficile à interpréter :
il est possible qu’ils aient découvert cette espèce au Haguineau, mais
ils écrivent que l’ascopore est fréquemment bouché, tant dans le
type ( Haplopoma impressa Savigny-Audouin 1826) que dans la
variété. Il est donc probable que ce qu’ils considéraient comme
l’espèce de Busk n’était en réalité qu’un spécimen un peu aberrant
de Haplopoma impressa (Savigny-Audouin 1826), la confusion étant
d’autant plus facile que les mensurations des deux espèces sont très
voisines. De toute façon, il n’existe dans la collection Canu aucun
spécimen de Haplopomella pyriformis en provenance des Faluns.
Les mesures micrométriques que j’ai pu relever sur le zoarium
de Savigné-sur-Lathan paraissent un peu inférieures à celles que
fournit la figure de Busk. La différence n’est pas spécifique et ne
constitue pas un obstacle à leur assimilation, d’autant plus que
celles que l’on peut relever .sur les spécimens du Crag anglais (Coll.
Canu) fournissent des chiffres identiques à ceux du spécimen hel-
vétien. Il s’agit donc de variations individuelles.
Localités : Helvétien de Savigné sur Lathan (gisement des Bernaux) ,
coll. Balavoine.
Pliocène d’Angleterre (Coralline Crag), sans localité précise
indiquée par Busk.
Zaneléen de Calabre (d’après Seguenza 1879) (cité sans figu¬
ration).
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
1. Bassler (R. S.). — 1934. Fossilium Catalogue. Animalia. Bryozoà..
2. Canu (F.) et G. Lecointre. — 1925-1930. Les Bryozoaires Cheilostomes
des Faluns de Touraine et d’Anjou. Mém. Soc. géol. Fr., n. s., n° 4.
3. Hincks (T.). — 1880. A history of the british marine Polyzoa. London.
4. Lagaaij (R.). — 1952. The Pliocène Bryozoa of the Low Countries
and their bearing on the marine stratigraphy of the North Sea
région. Med. Geol. Sticht., C, V, n° 5.
1. Cet exemplaire sera figuré ultérieurement
— 650 —
Galles de M yzostomides chez des Clypéastres
de Turquie.
Par Jean Roman.
Sommaire : L’auteur décrit deux cas de parasitisme qu’il attribue
a des Myzostomes, observés sur des Clypéastres miocènes de Tur¬
quie.
Dans une précédente note 1, j’ai décrit des galles existant à l’in¬
térieur d’un Clypeaster melitensis Michelin du Maroc, et j’ai attri¬
bué leur formation à des Myzostomes. Dernièrement, parmi un
lot de Clypéastres de l’Helvétien de Turquie, appartenant à
Mme L. Erentoz, j’ai eu l’occasion d’observer sur deux échan¬
tillons 2, des anomalies qui m’ont paru se rapporter à de tels para¬
sites.
1° Clypeaster altus (Klein) 3.
La première anomalie consiste en une sorte de canal venant débou¬
cher à la face inférieure, à ras du test, en position presque infra-
marginale, dans l’ interradius 2, à environ 10 mm du sillon péristomal
impair. De section en forme de 8, de 6 mm sur 4 mm, sa paroi
de 0,5 à 1 mm d’épaisseur, bien individualisée par sa couleur diffé¬
rente, tranche sur le remplissage du canal et également sur le test
de l’Echinide (fig. 1 B-C).
La radiographie de cet exemplaire a confirmé l’hypothèse qu’il
s’agissait du canal mettant en relation, avec l’extérieur, une galle
interne. En effet il est apparu sur le négatif, presque dans l’axe
de symétrie bilatérale, cependant un peu sur la gauche, une discon¬
tinuité affectant une forme amygdaloïde, de 15 mm de longueur
sur 9 mm de largeur (fig. 1 A). Il ne fait aucun doute que le canal,
dont le point d abouchement à la surface du test est marqué aussi,
communique avec cette galle, bien que la connection ne soit pas
visible sur le cliché.
Remarquons qu’à l’inverse des galles précédemment décrites, le
canal débouche à la face inférieure, au voisinage du bord.
1. Roman, J. (1952). Quelques anomalies chez Clypeaster melitensis Michelin.
Bull. Soc. Géol. France (6), t. 2, p. 3.
2. Leur description sera publiée ultérieurement, en collaboration avec Mme L. Eren-
TÔZ.
3. Cet échantillon isolé, d’une détermination difficile, peut aussi bien être rattaché
à Clypeaster pentadactylus Peron et Gauthier sensu lato.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 6, 1953.
— 651 —
2° Clypeaster sp. aff. olisiponensis Michelin 1.
Ici le cas de parasitisme n’est pas unique. L’examen externe ne
révèle pas moins de neuf canaux en forme de 8, mais de dimensions
plus réduites, ne dépassant pas 5 mm sur 3 mm pour le plus grand
(lig. 2). En conformité avec ce que j’ai observé chez C. melitensis ,
ces canaux débouchent à la face supérieure, mais à ras du test,
sans produire de soulèvement important de celui-ci. Tous se trouvent
au voisinage de zones porifères.
Fig. 1 : A. - — Positions relatives de la galle et de son canal chez Clypeaster altus , d après
la radiographie faite par la face supérieure. — B. — Canal de la galle vu extérieure¬
ment ; C. — Canal de la galle très grossi.
(g = galle, cg = canal de la galle, spa = sillon péristomal antérieur, p = paroi
de la galle, r = remplissage de la galle).
Énumérons-les d’abord en suivant le sens d orientation des Echi-
nides.
Interradius 2 : 4 orifices, dont 3 incontestables, situés au voisinage
du pétale II, dans sa moitié inférieure. Les trois premiers sont
« à cheval » sur la zone porifère, on distingue leurs parois recristalli¬
sées ; deux très proches l’un de 1 autre occupent l’extrémité distale.
Quant au quatrième, assez douteux, sans paroi visible, débordant
sur la zone interporifère, je le cite pour mémoire. Les dimensions
sont de l’ordre de 3 à 4 mm sur 2 mm.
Interradius 4 : 2 canaux, dont l’un débouchant à mi-chemin entre
l’apex et le milieu du pétale IV, est situé dans la zone interporifère,
tout contre la partie ambulacraire. L’autre, moins éloigné de 1 apex,
1. Cette espèce rentre dans le groupe de C. campanulatus (Schlotheim) sensu lata.
652
presque dans 1 axe de l’interambulacre, déborde cette même zones
porifère.
Interradius 5 : 4 orifices, de part et d’autre de la zone porifère
du pétale I, dans sa moitié inférieure : 2 dans la zone interporifère,
jouxtant Faire ambulacraire, dont le plus grand de tous, plus proxi¬
mal ; 2 de dimensions réduites (moins de 3 mm sur 1,5 mm) du côté
de l’interambulacre impair.
nr
f
Fig. 2 . Clypeaster , sp. afî. olisiponensis, d apres une radiographie. Le dessin des pétaless
ne correspond ni aux zones interporifères, ni à l’ensemble des zones porifères. En
grisé : outre le péristome au milieu de I’infundibulum péristomal pentagonal, et le
périprccte, les traces des points d’aboutissement dés 9-10 canaux à la surface du
test.
Quelques remarques ici s’imposent, relativement aux caractères
très homogènes de ces 9 canaux : taille voisine, section en 8,
paroi peu épaisse, recristallisée ; remplissage des tubes blanchâtre ;
ne soulèvent que légèrement le test ; tous situés au voisinage immé¬
diat des zones porifères des ambulacres. Leur répartition est égale-
653 —
ment remarquable : ils sont par groupes de 2 à 4, localisés en des
points précis et éloignés les uns des autres.
Voyons les résultats fournis par la radiographie. Ils sont exprimés
sur la figure 2, qui porte aussi les points d’abouchement des 9
(ou 10) canaux à la surface du test, bien qu’ils n apparaissent pas
sur le cliché.
On distingue une série de traces aux contours plus ou moins bien
définis, dans le voisinage des orifices extérieurs des tubes en 8.
Elles affectent des formes diverses : en 8, en haricot, en amande,
etc. J’en ai retenu 9 qui m’ont semblé relativement nettes. Toutefois
il convient de préciser que ces apparences de galles internes sont
assez indécises et qu’il ne faut pas s attacher au détail de chacune
d’entre elles' mais les considérer plutôt dans leur ensemble, par rap¬
port aux points d’abouchement des canaux a 1 extérieur.
Il ne fait pas de doute qu’il existe une relation entre les unes et
les autres, bien qu’ici comme dans le cas précédent les connections
ne soient pas visibles, et qui plus est, on ne puisse pas rapporter
sûrement tel canal à telle galle interne et vice~versa.
Décrivons les pourtant brièvement.
Radius II : 2 galles en forme de haricot, d’environ 8 mm sur 4 mm,
dont le canal contesté est le plus proche.
Interradius 2 : une grande galle piriforme, atteignant 17 mm de
long sur 8 mm de large. Elle est probablement en relation avec
l’extérieur par l’un des deux canaux dont on voit les traces vers
l’extrémité distale du pétale.
Radius IV : une galle en forme de 8, assez proche de l’apex.
Interradius 4 : une galle circulaire de 7 mm de diamètre.
Interradius 5 : 2 galles en huit, 1 une de petite taille, dans 1 axe
de symétrie bilatérale, l’autre de 11 mm sur 6 mm.
Radius I : logiquement ces galles auraient dû être énumérées en
premier lieu, mais elles se rapportent au premier groupe de canaux,
qui débouchent dans l’interradius 5. Encore 2 galles : l’une de près
■de 10 mm sur 20 mm, l’autre en forme d’amande (8 mm sur 4 mm).
La radiographie ne permettant pas d’établir une relation certaine
entre galles et canaux, des coupes seraient ici nécessaires, mais on
n’a pas voulu sacrifier l’exemplaire unique de cette espèce.
Depuis la rédaction de ma première note, est parvenu à ma con¬
naissance le cas d’un Clypéastre qui semble atteint par les mêmes
parasites Myzostomes. Il s’agit de Clypeaster felmenesensis Vadasz 1.
Sur la photographie du type de l’espèce, sont visibles comme les
1. Vadasz, El. (1914-1915). Die mediterranen Echinodermen Ungarns. Geologia
Jiungarica, t. I, p. 184, fig. 75.
— 654 —
aboutissements de très nombreux tubes à section en huit — plus
d une quinzaine venant déboucher dans les zones interporifères
des petales, ou au contact des zones porifères. Ce serait un cas de
parasitisme plus généralisé. Vadasz ne dit rien de ces anomalies.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
ACTES ADMINISTRATIFS
M. le Professeur L. Face est nommé Assesseur au Directeur du Muséum
pour l’année 1953 (Arrêté ministériel du 13 février 1953).
M. le Professeur Ch. Sannié est nommé second Assesseur au Directeur
du Muséum pour l’année 1953 (Arrêté ministériel du 13 février 1953).
M. L. Berland, sous-Directeur de Laboratoire, est admis à faire valoir
ses droits à une pension de retraite à compter du 30-IX-1953 (A. m. du
3-vi-1953).
M. R. Lamy, sous-Directeur de Laboratoire, est maintenu en fonctions
à compter du 30-ix-1953 (A. m. du 20-vii-1953).
Mme Y. Dindault, Assistante, est admise à faire valoir ses droits à
une pension de retraite à compter du 30-ix-1953 (A. m. du S-vi-1953).
Mlle M. Bouteiller, Assistante, est détachée pour un an auprès du
C.N.R.S. (A. m. du 28-xi-1952).
Mme R. Roux, Assistante, est détachée pour une durée de 3 ans auprès
du Ministère de la France d’Outre-Mer, à compter du 1-vii-1953 (A. m.
du 8-xn-1952).
M. J. Vincent, Assistant, obtient un congé d’inactivité pour un an,
à compter du 1-1-1953 (A. m. du 13-H-1953).
MM. J. Barré et J.-M. Remy, Assistants, sont titularisés dans leurs
fonctions (A. m. du 31-xn-1952).
Mlle M.-L. Boutin est nommée Assistante stagiaire (A. m. du 15-xn-
1952).
Mlle M. Tassin de Saint-Pereuse est chargée des fonctions d’Assis-
tante en remplacement de M. Lehmann (A. m. du 9-iv-1953).
Mlle A. Plu est chargée provisoirement des fonctions d’Assistante
(A. m. du 7-V-1953).
M. J.-P. Chevalier, Assistant, est démissionnaire à compter du
15-xi-1952 (A. m. du 31-xn-1952).
Mme F. Laboureau, Commis d’Administration, obtient une prolon¬
gation de congé de 6 mois, à compter du l-vn-1953 (A. m. du 8-VII-1953).
M1Ie S. S ch wa ab est chargée des fonctions de Commis, au service de
Muséologie, à compter du l-in-1953 (A. m. du 9-IV-1953).
MM. Poli, Chef soigneur de la Ménagerie ; F. Ferteux, Taxidermiste ;
F. Lomont, Taxidermiste ; A. Gudefin, Taxidermiste ; R. Chauvancy,
Taxidermiste, et J.-M. Layac, Taxidermiste, sont intégrés dans le corps
des Aides-techniques principaux (A. m. du 3-VI-1953).
M. A. Duval, Jardinier permanent, obtient une prolongation de congé
de 6 mois pour raison de santé (A. m. du 22-v et 13-XI-1953).
— 656 —
M. J. Leluc est chargé des fonctions de Jardinier permanent (A m
•du 19-vi-1953).
MM. Th. Dessaint, M. Nicolas, L. Poudrai, R. Foulon, Y. Le Floch,
F. Audouard, J. Voisin, H. Cuoc, Y. Le Bellogo, M. Bodin, G. Robert^
J. Barriac, M. Gâche, Agents de cadre complémentaire de service, sont
nommés Jardiniers auxiliaires permanents à compter du 1-1-1951 (A m
du 17-IX-1953).
MM. M. Vermont, F. Jaffré, P. Lefèvre et R. Renaudin, auxiliaires
de Service, sont nommés Jardiniers auxiliaires permanents à compter
du 1-1-1951 (A. m. du 17-IX-1953).
M. R. Salmon et L. Plagnes sont chargés des fonctions de Jardinier
auxiliaire permanent (A. m. du 6-m et 7-iv-1953).
M. R. Lamberdière, Jardinier auxiliaire permanent, est démission¬
naire (A. m. du 13-H-1953).
Mme G. Gaillard, Employée de bureau, mise en disponibilité pour un
an (A. m. du 22-xii-1952) est réintégrée dans son emploi (A. m du
13- xi-1953).
Mme M. Bory, Employée aux écritures, est titularisée dans ses fonctions
à compter du l-ix-1952 (A. m. du 31-xii-1952).
Mmes A. Mazenod, Y. Vazeii.le, M.-S. Michard, P. Darvoy,
G. Aubert, L. Moreau, J. Picard, Agents de cadre complémentaire
de service ; M. Fauvel, M. Voisin, G. Barriac, J. Siboulot, Auxiliaires
de service ; Y. Bouïssot, R. Edrei et Mlle G. Baucher, Auxiliaires de
bureau, sont intégrés dans le corps des Agents de bureau, à compter
du 1-1-1951, et nommés à cette même date employés de bureau au
Muséum (A. m. du ll-vm-1953).
M11® Lacarriere est intégrée dans le corps des Employées de bureau
(A. m. du 6-XI-1953).
M. H. Duron, Agent du cadre complémentaire de service, est admis
à faire valoir ses droits à une pension de retraite (A. m. du 3-H-1953).
M. F. Rio, Garçon de laboratoire, est admis à faire valoir ses droits
à une pension de retraite à compter du l-vm-1953 (A. m. du 10-iv-1953).
M. Benoiton, Gardien de galerie, est nommé Garçon de laboratoire
(A. m. du 17-ix-1953).
M. F. Mai.gras, Agent spécial, est admis à faire valoir ses droits à
une pension de retraite à compter du 27-VI-1953 (A. m. du 17-iv-1953)
M. F. Le Texier, Aide de laboratoire spécialisé, est admis à faire valoir
ses droits à une pension de retraite à compter du 1-1-1953 (A m du
14- IU-1953).
Mme M. Faublée, Aide de laboratoire, est mise en disponibilité pour
un an à compter du 1-1-1953 (A. m. du 6-m-1953).
Mme S. Bersihand, Aide de laboratoire, est mise en disponibilité pour
un an à compter du l-vn-1953 (A. m. du 16-VH-1953).
M. Delmat est chargé des fonctions d’Aide de laboratoire en rempla¬
cement de M. Baufle (A. m. du 29-vii-1953).
Mlle A* Leckert .est chargée des fonctions d’Aide de laboratoire en
remplacement de Mme Faublée (A. m. du 6-iii-1953).
M. J. Bertheleme, Gardien de galerie, est admis à faire valoir ses droits
-à une pension de retraite, à compter du 29-vii-1953 (A. m. du 17-iv-1953).
— 657 —
MM. I. Cariou, L. Le Du, G. Gervais, P. Levillain, Gardiens de
galerie, sont titularisés dans leurs fonctions (A. m. du 31-xii-1952 ;
13-n et 31-IH-1953).
jyjme Edrei est mise en disponibilité, pour charges de famille, pendant
un an (A m. du 13-XI-1953).
MM. L. Bellot (A. m. du 30-IX-1953), J Dejoux et R. Gloanec (A. m.
du 6-XI-1953) sont titularisés dans les fonctions de Gardiens de ménagerie.
MM. R. Barrat et A. Taranne sont chargés des fonctions de Gardiens
de galerie (A. m. du 31-xn-1952 et 20-m-1953).
M. P. Rolland est nommé Gardien de galerie stagiaire (A. m. du
6-XI-1953).
M. L. Daumarie est nommé Garde militaire stagiaire (A. m. du
6-xi-1953).
M. R. Planche est nommé Auxiliaire de Service, à titre provisoire,
en remplacement de M. Renaudin (A. m. du 21-vii-1953).
M. J. Plagnes est bénéficiaire d’une bourse d’apprentissage de culture
(A. m. du ll-vm-1953).
MM. S. Desbrosses, G. Maier, M. blondeaux et J. Saint-Macary,
apprentis-jardiniers, sont bénéficiaires d’une bourse d’entretien. (A. m. du
29-ix et 4-xi-1953).
Mlle J. Berjot est démissionnaire à compter du l-m-1953 (A. m. du
9-IV-1953).
M. J. Dhouailly est démissionnaire à compter du 15-VI-1953 (A. m.
du 20-vii-1953).
Nous avons le regret de faire part du décès de MM. R. Lemarchand,
Jardinier auxiliaire permanent (30 -xi-1952) ; J. Pinson, Gardien de galerie
(31-1-1953) ; L. Juglet, Jardinier permanent (22-iii-1953) et H. Bonnet,
Agent du cadre complémentaire de service (19-IV-1953).
MM. Hissard et Reboussin sont chargés des leçons de dessin au Muséum
pour l’année 1953 (A. m. du 14-HI-1953).
DISTINCTIONS HONORIFIQUES
Légion d’honneur.
M. le Professeur Roger Heim, Membre de l’Institut, Directeur du
Muséum, est promu Officier de la Légion d’honneur par Décret du 29 jan¬
vier 1953.
M. Pierre Reveneau, Surveillant général du Muséum, est nommé
Chevalier de la Légion d’honneur par Décret du 1er septembre 1953.
Mérite agricole.
Par Décret du 6 août 1953,
MM. Paul Bullier et Raymond Furon, sous-Directeurs; Robert
Soyer, Assistant ; Sebastien Poli, Gardien-chef soigneur, sont promus
Officiers du Mérite agricole. ,
MM. René Abrard, Professeur ; Jules Camus, Aide-technique ; Albert
Michon, Jardinier permauent, sont nommés Chevaliers du Mérite agricole.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXV, n° 6, 1953. 41
— 658 —
Officiers de l’Instruction Publique et d’ Académie.
Par arrêté du 27 juin 1953, sont nommés
Officiers de V Instruction Publique :
n M7 M''LMUeAMITU'nI'OT’ MUe S- CAILLèRE- M- J- Léandri sous-
Directeurs ; M»e M. I,. Pasquier, MM. J. Arènes, R. Creyx H Leh
mann Assistants; M»o G. Boca, M. P. Bruon, Aides -te’chmques ;
MM. V. Ghaudun, R. Mamy, Secrétaires comptables.
Officiers d' Académie :
MM. Ed. Aubert de la Rüe, Associé du Muséum ; le Dr P Chan-
G-hard, Assistante; M. M. Bonnefoy, Secrétaire
comptable, M M. Heklova, Jardinier botaniste; M11** M Chevalier
TravaiHeur libre; MM H. Barrat, Brigadier des gardiens de galerie!
M- B* Nicolas, Auxiliaire de service.
— 659 —
TABLE DES MATIÈRES
du Tome XXV. — 1° Séiue.
Pages
Actes administratifs . 655
Liste des Associés et Correspondants nommés en 1952 . 5
Travaux laits dans les Laboratoires pendant l’année 1952 . 10
Communications :
Abrard (R.). Contribution à l’étude hydrogéologique du Bassin de Paris.
Troisième supplément. , . . 236
André (M.). Nouvelles observations sur Thrombicula Le Gaci M. André (Aca¬
riens) . - . . . 68
— Une espèce nouvelle de Leptus (Acarier) parasite de Scorpions . 150
— Nouvelles observations sur Penthaleus major (Dugès) (Acariens).,.. 279
— Tanaupodus passimpilosus Berlese 1910, Thrombidicn peu connu et
nouveau pour la faune française . 283
— Observations sur la fécondation chez Allothrombium fuliginosum Herm.
(Acarien) . 383
— Acariens Phytoptipalpidae parasites des Orchidées, Cactées et plantes
grasses cultivées en serres. I. — Tenuipalpus orchidarum Parfitt . 463
— Id ., IL Brevipalpus cactorum Oud. et B. confusus Baker . 563
Angelier (C. et E.). Contributions à la connaissance des Hydracariens des
Pyrénées : le genre Arr'enurus Dugès 1833 . 69
Anthony (J.). Ébauche de dispositif compresseur de la glande venimeuse
chez un Serpent opistoglyphe de l’Amérique du Sud, Tomodon dorsa-
tus D. et B . 272
Aubert de La Rüe (E.). Notes sur une ascension du Kilimandjaro (février 1953). 261
Bauchot-Boutin (M. L.). Révision synoptique du genre Serrivomer (Anguilli-
formes) . 365
Baud (C. A.) et Morgenthaler (P. W.). Sur l’ultrastructure du tissu osseux
d’un Poisson Téléostéen fossile : Diplomystus brevissimus (Fam. Clu-
peidae ) . 641
Baumann-Bodenheim (G.). Fagacées de la Nouvelle-Calédonie . 419
Berhaut (R. P.). Essai sur les Polycarpaea annuels de l’A.O.F. à feuilles
linéaires . 206
Berlioz (J.). Étude d’une collection d’Oiseaux du Gabon . 130
Blanc (M.) et Fourmanoir (Y.). Poissons d’Océanie rapportés par M. G. Ranscn
en 1952 . 546
Bourf.au (E.). Étude paléoxylologique du Sahara (XVIII). Sur un Myrtoocylon
secretans n. g., n. sp., des couches postéocènes d’In Rhar (Sahara sou¬
danais) . 225
— Étude paléoxylologique du Sahara (XIX) : Leguminoxylon ersanense
n. sp. bois fossile des collines d’Ersane (Sahara soudanais) . 353
Brebion (P.). Scalaturris riedéli n. g. et n. sp., Gastéropode du Crétacé supérieur
du Cameroun . . . 645
— 660 —
1 *udker (P.). Sur le cordon ombilical des Squales vivipares . 541
Buge (E.). Haplopomella , un genre nouveau de Bryozoaires fossiles . 647
Camus (A.). Sous-genre et espèces nouvelles de Graminées malgaches. . 342
Cavaco (A.). Synopsis des Amaranthacées de Madagascar et des Comores. . . . 629
Cherbonnier (G.). Sur la présence, en France, de Helicella (Helicopsis) arenosa
(Ziegler). Gastéropodes . 495
Ncte sur une nouvelle espèce de Synapte de l’Ile Maurice : Patinapta
Vaughani n. . . 59 1
Complément à l’étude des Holothuries de l’Afrique du Sud . 594
Colas (G.). Acquisition de la collection René Oberthür par le Muséum. . . . 298
Condé (B.). Le Diploure Campodea monspessulana n. sp., hôte de la Grégarine
l.epismatophila campodene Tuzet, Manier et Ormières . 406
Dorst (J.). Étude d’une collection de Chiroptères du Rio Ucayali, Pérou. . . . 269
Dresco (Ed.). Un Opilion nouveau des Monts Cantabriques (Espagne) . 147
Fa ge (L.). Deux Pycnogonides nouveaux de la Côte Occidentale d’Afrique. . . 376
Fauvel (P.). Sur quelques Annélides Polycliètes d’Océanie . 173
Une petite collection d’Annélides Polychètes des îles Kerguelen _ 307
Feugueur (L.) et Soyer (R.). Hydrogéologie du Lutétien-Le Vexin (9e note).. 245
Forest (J.). Notes préliminaires sur les Paguridae (Crust. Décap.) des côtes
occidentales d’Afrique. — IV. Clibanarius aequabilis Dana . 437
Crustacés Décapodes Marcheurs des îles de Tahiti et des Tuamotu. —
Furon (R.). Les c dlecticns géologiques de la France d’Outre-Mer conservées
au Laboratoire de Géologie du Muséum . 231
Gaillard (J. M.). Révision des espèces des côtes de France du genre Gibbula
Risso (Moll. Prosobr.) . 534
Giniets (C.). Contribution à l’étude anatomique des plantules de Palmiers (V) :
Les apex de la plantule d ' Archonto phoenix Cunninghamiana W. et Dr. . . 334
Id. (VI) : Les mcristèmes apicaux de la phyllorhize post-embryonnaire
à’ Archonto phoenix Cunninghamiana W . et Dr . . . 511
Grambast (N.). Sur les caractères épidermiques de la feuille dans le genre
Sparattosyce (Moracées) . 194
Grand.if.an (F.). Observations sur les Oribales (25e série) . 155
— Id. (26e série) . 286
La coalescence fémorogénuale chez Fusacarus (Acaridié, Acarien) _ 387
— Observations sur les Oribates (27e série) . * . 469
Gsell (J.). Esquisse géologique de la bordure orientale de la cuvette tchadienne. 253
(juibé (J.) et La motte (M.). Rana (Ptychadaena) submascarenierisis. Batracien
nouveau de l’Afrique Occidentale . 361
Guillaumin (A.). Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum. . 187
Notules sur quelques Orchidées d’Indochine : IV . . 189
• Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum (Notules sur
quelques Orchidées d’Indochine, V) . 329
— Une Araliacée énigmatique : le Schefflera Stelzeriana Horst . 332
— Contribution à la flore de la Nouvelle-Calédonie . 419
— Id., CIV, Plantes collectées par Miss L. E. Cheesman . 605
Résultats scientifiques de la mission Franco-Suisse de Botaniques en
Nouvelle-Calédonie (1950-1951) . 595
— Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum. (Notules sur
quelques Orchidées d’Indochine, VI) . 599
et Rose (H.). Floraisons les plus intéressantes observées dans les serres
du Muséum pendant l’année 1952 . 193
Hinschrerger (A.). Contribution à la faune des Symphylcs de Corse . 90
Hoffstetter (R.). Caractères dentaires juvéniles chez les Rhyncliocéphales
jurassiques, Theretairus et Leptosaurus . 213
— Les Sauriens An té-crétacés . . 345
661 -
Jouanïn (C.). Le matériel ornithologique de la mission « Passage de Vénus
sur le Soleil » (1874), station de l’île Saint-Paul .
Lf.andri (J.)- Une mission botanique à Madagascar . .
Leclerc (M.). Description de trois nouveaux Pauropodes des Corse .
— Pauropodes de Corse . . ^00,
Legrand (J. J.)* Trichoniscus nicaeensis n. sp. (Crustacé Isopode terrestre)..
Lepesme (P.) et Breuning ($.). Coléoptères Cérambycides récoltés dans le
Pacifique par P. Lepesme (mars-avril 1950) .
Levi (C.). Description de Plakortis nigra nov. sp. et remarques sur les Plaki-
nidae (Démosponges) . ^ . .
Loubif.re (A.). Les frondes odontoptéroïdes du Carbonifère et du terrain per¬
mien . .
Mathon (Cl. Ch.). Obtention d’inflorescences anormales chez les orges. L’évo¬
lution des primordia floraux .
— L’écologie du développement des Aegilops (Graminées). — 2e partie.
L’analyse stadiale précisée, lre note .
Pages (J.). Diploures Japigidés de Basse-Égypte . 9/ el
— Diploures Projapigidés de Côte d’ivoire . . .
Petter (F.). Étude d’une collection de Sciuridés du Cameroun .
Pichon (M.). Additions à la flore de l’A.E.F. : Apocynacées-Plumérioïdées. .
— ld. : Apocynacées — Echitoïdées . .
— Un Tabernanthe (Apocynacée) nouveau de l’Angola .
Pi.essis (Y.). Méthode pratique et peu coûteuse pour constituer une collection
de Poissons, Reptiles et Batraciens .
— Application des phénomènes de capillarité à l’élevage de petits animaux
marins .
— Comportement de Pinnotheres pisurn Penn. en aquarium .
Radford (Ch. D.). A révision of the fur Mites Myobiidae (Acarina) (suite
et fin) .
Rancurel (P.). Teredo petiti Récluz : description de la coquille larvaire -
Ranson (G.) et Cherbonnier (G.). Appareil génital et radules de trois Pla-
norbes africains : PL gardei Germain, Pl. tilhoi Germain, PL Dollonii
Germain . * .
Remy (P. A.). Description d’un nouveau Palpigrade d’Afrique occidentale Iran-
çaise .
Rtsbec (J.). Observations sur l’anatomie des Terebridae néo-calédoniens .
Roman (J.). Galles de Myzostomides chez des Clypéastres de Turquie .
Rose (M.). Quelques renseignements sur le Plankton des îles Tuamotu .
Saban (R.). Présence de l’ethmoïde (os planum dans la paroi orbitaire des
Erinaceidae . .
— Note sur un Cardium tuberculatum Linné (1758) actuel en voie de fossi¬
lisation .
Stehle (H.). Monocotylédones nouvelles ou rares de la flore de l’île anglaise
de la Dominique (Archipel Caraïbe) .
Stehlé (IL) et Bruet (Ed.). Esquisse géologique et évolution phytosociolo-
gique sur les sables de sédimentation moderne de la plage de Grande
Anse-Deshaye, en Guadeloupe .
Tixier-Durivault (A.). Sur quelques Alcyoniidés de Tahiti et des îles Fidji.
Turmel (J.-M.). Diffusion de l’eau de percolation dans les sables sahariens. .
Urbain (Ach.), Nouvel (J.), Bullier (P.) et Rinjard (J.). Rapport sur la
mortalité et la natalité enregistrées au Parc Zoologique du Bois de Vin-
cennes pendant l’année 1952 .
Urbain (A.) et Roth (P. C. J.). L’anaphylaxie chez les Grenouilles, les Tritons et
les Couleuvres à collier .
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451
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320
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610
311
105
111
551
— 662
Vachox (M.) Note préliminaire sur les Scorpions collectés au Maroc par
Al. J. Malhomme . .
— Commentaires à propos de la distinction des. stades et des phases du
développement chez les Araignées .
Nouveaux cas de phorésie chez les Pseudoscorpions .
Vandel (A.) La classification de la famille des Trichoniscidae (Crustacés,
Isopodes terrestres) .
Remarques systématiques, morphologiques et biogéographiques sur
un groupe de Trichoniscidae Nord- Atlantiques (Crustacés ■ Isopodes
terrestres) .
Viette (P.). Nouvelles descriptions de Pyrales malgaches (Lepid. Pyraustidae) .
Villiers (A.). Un nouveau Systelloderes du Vénézuéla ( Hemiptera Henico-
cepnalidae) .
Types déposés au Muséum National d’Histoire naturelle par l’Institut
français d’Afrique Noire (4° liste) .
144
294
572
27S
368
483
95
163
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART. - 10-2-1954.
RÈGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Hisloire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im¬
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus¬
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie¬
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Us
sont priés d’incrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé¬
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser
directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
TIRAGES A PART
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outre s’en procurer à leur frais 25 supplémentaires, aux conditions
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25 ex. 50 ex.
4 pages . 57 fr. 50 74 fr. 50
8 pages . 65 fr. 75 89 fr. 75
Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le
numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
Les commandes dépassant 50 exemplaires ne pourront être acceptées
que par autorisation spéciale et à des prix supérieurs à ceux qui sont
mentionnés sur le tarif ci-dessus.
Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés
au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro
correspondant.
PRIX DE l’abonnement ANNUEL :
France : 1.500 fr. — Étranger : 2.200 fr.
(Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum)
Compte chèques postaux : 124-03. Paris.
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NATION 4L D’HISTOIRE NATURELLE
36, BUE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, PARIS Ve
Archives du Muséum national d'Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d'Histoire naturelle).
Bulletin du Muséum national d'Histoire naturelle (commencé en 1895J.
(Un vol. par an, abonnement annuel France, 1500 fr., Etranger, 2200 fr.) -
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com¬
mencée en 1936. (Sans périodicité).
Publications du Muséum national d'Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933).
Index Seminum Horli parisiensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
Notulæ Systematicæ. (Directeur, M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 600 fr. ;
Etranger, 900 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel, France, 500 fr.,
Etranger, 600 fr.).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d'Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
adressé gratuitement aux Membres de la Société des Amis du Musée
de l’Homme).
Recueil des travaux du Laboratoire de physique végétale. (Laboratoire de
Chimie; Section de Physique végétale; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; parait depuis 1921.
Abonnement annuel : 1000 fr.
Revue Algologique. (Directeur MM. R. Lami, et P. Bourrelly, Labora¬
toire de Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; Nouvelle série à partir
du 1er janvier 1954, abonnement, France, 400 fr., Etranger 600 fr.).
Revue Bryologique et Lichènologique. (Directeur Mme Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement, France, 600 fr.,
Etranger, 900 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeur M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie. Paraît depuis
1928 ; abonnement France et territoires d’Outre-Mer, 1400 fr., Etranger,
2000 fr.
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères, (Direc¬
teur M. Ed. Bourdelle; paraît depuis 1936 ; 1000 fr. ; Étranger, 1400 fr.).
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F. PAILLART.
10-2-1954.