Tome XXVI
2* Série
JANVIER 1954
SOMMAIRE
Fages
Liste des Correspondants nommés en 1953 . 5
Travaux faits dans les Laboratoires pendant Vannée 1953 . 7
Communications :
J. Bf.ri.ioz. Étude d’une nouvelle collection d’Oiseaux du Gabon . 64
J. Forest. Crustacés Décapodes Marcheurs des Iles de Tahiti et des Tuamotu.
I. Paguridea (suite) . 71
A. Vandel. Description d'une nouvelle espèce de Bathytropa, B. colasi n. sp.
(Crustacés ; Isopodes terrestres) . 80
Ed. Dresco. Sur le genre Gy as (Opiliones) . 85
M. André. Présence du Thrombicula deliensis (Walch) en Cochinchine. . . 93
M. André. Sur la découverte, en Indochine, du Thrombicula (T.) wichmanni
Oud., adulte (Acarien) . 95
L. Jupeau. Symphyles du Sud-Ouest de la France, avec description d’une
espèce nouvelle . 100
A. Remy. Description d’un nouveau type de Pauropode : Hansenauropus
gratus, n. g. n. sp., de Nouvelle-Zélande . 104
R. Rjsbec. Observations sur les Eulimidae (Gastéropodes) de Nouvelle-
Calédonie . 109
G. Cherbonnier. Complément à l’étude des Holothuries de l’Afrique du Sud
(2e et dernière note) . 117
A. Tixier-Durivault. Les Octocoralliaires d’Afrique du Sud (I. Alcyonacea) . 124
A. Guillaumin. Plantes nouvelles, rares ou critiques, des serres du Muséum
(Notules sur quelques Orchidées d’Indochine, VII) . 130
A. Guillaumin et H. Rose. Floraisons les plus intéressantes observées dans les
serres du Muséum pendant l’année 1953 . 134
J. M. TurxMel. Écologie descriptive et expérimentale du genre Eryngium. . . . 139
R. Sillans. Matériaux pour la flore de l’Oubangui-Chari (Araliacées) . 149
CI. Ch. Mathon. L’écologie du développement des Aegilops (Graminées). —
2e partie : L’analyse stadiale précisée ; 2e note : le groupe « ovata » . 152
R. Soyer. Le forage du sanatorium de Franconville, à Saint-Martin-du-Tertre
(S. et O.) . 163
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL
D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome XXVI
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNEE 1954
PARIS
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, Rue Cuvier, 5e
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1954. — N° 1
400e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
7 JANVIER 1954
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
LISTE DES CORRESPONDANTS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
NOMMÉS EN 1953
Loire au (Léon), présenté par M. le Professeur Roger Heim.
Depuis une vingtaine d’années, M. Léon Loireau apporte une colla¬
boration constante et efficace au laboratoire de Cryptogamie du Muséum
où il a poursuivi des recherches sur la culture des champignons supérieurs
et particulièrement du champignon de couche.
Il a continué ses travaux dans son propre laboratoire privé, restant
continuellement en contact avec le Muséum et prêtant son concours dans
de nombreuses occasions, notamment lors des expositions temporaires.
Il a également prodigué ses conseils aux Correspondants de notre Eta¬
blissement et aux amateurs désireux de s’initier à la culture du cham¬
pignon de couche. Il a d’ailleurs publié, sous le patronage du Muséum,
un remarquable petit traité sur ce sujet et peut être considéré actuellement
comme l’un des meilleurs spécialistes de ce problème.
(R. Heim.)
Grigoraki (Léonidas), présenté par M. le Professeur Roger Heim.
M. Léonidas Grigoraki a publié divers travaux sur les champignons
dermatophytes, sur les Actinomyces, sur le bacille de Koch, en liaison
avec le laboratoire de Cryptogamie du Muséum et le laboratoire de Myco¬
logie et de Phytopathologie tropicales de l’Ecole Pratique des Hautes
Études à laquelle il fut attaché durant plusieurs années comme Maître
de conférences au titre étranger.
Il poursuit à Marseille ses études sur les problèmes soulevés par la
sénescence et contribue, au cours des conférences qu’il est amené à faire
à Athènes, au rayonnement des travaux scientifiques et de la culture
de notre pays.
(R. Heim.)
Dartevelle (Edmond), présenté par M. le Professeur C. Aram-
bourg.
M. E. Dartevelle, du Musée du Congo Belge, à Tervueren, bien
connu des spécialistes par ses travaux géologiques et paléontologiques au
Congo Belge est, depuis de nombreuses années, en relations avec le labo¬
ratoire de Paléontologie du Muséum où il est venu travailler à maintes
reprises. Grâce à lui, nos collections se sont enrichies de divers matériaux
paléontologiques (vertébrés et invertébrés) provenant d’Afrique. Sa
notoriété et son assiduité envers notre Établissement lui confèrent tous
les titres nécessaires pour être nommé Correspondant.
( C. Arambourg.)
Denis (Jacques), présenté par M. le Professeur Louis Fage.
M. J. Denis, Ingénieur des Mines, à Denain (Nord), est, depuis fort
longtemps un habitué du laboratoire de Zoologie de notre Musée et ses
premiers travaux sur les Araignées des Houillères, datent de 1930 et 1932.
M. J. Denis a acquis depuis, en ce qui concerne la détermination des
Araignées, une réputation mondiale et sa collaboration est maintenant
recherchée par maints Musées et Instituts étrangers. Parmi toutes les
collections étudiées, celles de Erigonides, des Linyphiides, et des Zoda-
riides reviendront au Muséum National et ces dons ne feront qu’accroître
la très grande valeur de notre collection générale d’Arachnides. D’ailleurs,
M. J. Denis n’a pas attendu pour céder à notre laboratoire de multiples
spécimens de la faune française et étrangère, déterminés par ses soins.
Un tel ensemble de travaux, une si féconde activité, souvent mani¬
festée au laboratoire de Zoologie du Muséum, une telle réputation de
spécialiste qualifié, désignent très amplement M. J. Denis pour le titre
de Correspondant du Muséum.
(L. Fage.)
Delattre (Robert), présenté par M. professeur Paul Vayssière.
M. Robert Delattre, Directeur de la Station Expérimentale de l’Ins¬
titut des Recherches sur le Coton et les Textiles (I.R.C.T.), à Bouaké
(Côte d’ivoire) est actuellement un correspondant très actif et très précieux
pour la Chaire d’Entomologie agricole coloniale. Ses envois d’insectes
pour collection et surtout d’insectes vivants, les observations biologiques
qu’il poursuit en Afrique sur les insectes et sur les végétaux et qu’il
communique régulièrement constituent pour le Muséum une documenta¬
tion très utile qui complète celle que nous avons déjà sur les mêmes
questions.
(P. Vayssière.)
TRAVAUX FAITS DANS LES LABORATOIRES
ET
ACCROISSEMENT DES COLLECTIONS
DU MUSÉUM NATIONAL d’hISTOIRE NATURELLE
PENDANT L’ANNÉE 1953.
Anatomie comparée.
J. Millot, Professeur. — Le Continent de Gondwana et les méthodes
de raisonnement de la biogéographie classique. Ann. Sc. Nat.
Zool, XV, p. 185-219, 12 fig., 1953.
— Considérations sur le commerce dans l’Océan Indien au moyen-âge et
au pré moyen-âge à propos des perles de Zanaga (PI. XIII,
pl. XIV en couleurs) p. 159-165, 1952.
— Notre Coelacante. Rev. Madagascar, n° 17, p. 18-20, 9 fig. 1953.
M. Friant, Sous-Directeur. Recherches sur le développement du cerveau
de la Girafe ( Girafja camelopardalis L.). Acta anatomica, 16,
fasc. 3, 1952.
— Le cerveau du Marsouin ( Phocaena communis Cuv.) et les caractéris¬
tiques fondamentales du cerveau des Cétacés. Id., 17-1-1953.
— Le type fondamental des molaires mammaliennes et son évolution.
Rev. Stomatol., t. 53, nos 8-9, 1952.
— Les caractéristiques fondamentales du cerveau des Giraffidae. C. R.
Acad. Sci., 27 oct. 1952.
— Sur l’âge des Cavernes en Grande-Bretagne. Ann. Soc. g éol. Nord.
1952, 2« livr.
— Développement et interprétation de Vinsula cérébrale des Singes
(Cercopithecidae), au cours de l’ontogénie. C. R. Acad. Sri.,
24 novembre 1952.
— Présence d’un Rongeur du Quaternaire ancien, le Mimomys pliocae-
nicus Maj., en France méditerranéenne (Sète, Hérault). Id.,
16 févr. 1953.
— Anatomie comparée cranio-faciale et dentaire. Prélat, Paris, 114 pages,
81 figures.
J. Anthony, Assistant. — Ebauche de dispositif compresseur de la glande
venimeuse chez un Serpent opisthoglyphe de l’Amérique du Sud,
Tomodon dorsatus D. et B. Bull. Mus. ’nat. Hist. nat., 1953, 2e s.,
25, n° 3, 272-5, 1 fig.
— Morphologie externe du télencéphale dans le genre Bradypus L.
(Edentata). Mammalia, 1953, 17, n° 3, 149-63, 4 fig.
— 8 —
— Justification des principes de la méthode vestibulaire. Mammalia,
1953, 17, n° 4, 22-26.
— A propos de l’utilisation de certains caractères cérébraux des Singes
Platyrhiniens en Systématique. Bull. Mém. Soc. Anthrop. Paris,
1953, 10e s., 4, nos> 3-4, 3 p.
— et J. Guibé. — Les affinités anatomiques de Bolyeria et de Casarea
(Boïdés). Mém. Inst. Scient. Madagascar, 1953, sér. A, 7, n° 2,
189-201, 5 fig.
P. Bourgin, Assistant. — L’entomologiste peut se défendre contre les
Moustiques. L’Entomologiste, VIII, 2-3, 1951.
— De l’utilisation d’un latin correct en nomenclature. L' Entomologiste,
VIII, n° 2, 1952.
— Une forme nouvelle d ’Autocarabus aurdtus (L.). L’Entomologiste,
IX, n° 6, 1953.
R. Saban, Stagiaire de Recherches au C. N. R. S. — Présence de l’eth-
moïde (os planum, dans la paroi orbitaire des Erinaceidae. Bull.
Mus. nat. Hist. nat., 1953, 2e s., t. 25, pp. 127-129, 2 fig.
— Les affinités du genre « Tupaïa » Raffies 1821 d’après les caractères
morphologiques de la tête osseuse. Ann. paléontol., 1954, 100 p.,
41 fig., 5 pl. A l’impression.
— Note sur un Cardium tuberculatum Linné (1758) actuel en voie de
fossilisation. Bull. mus. hist. nat., 1953, 2e s., t. 25, pp. 181-186.
Ethnologie des Hommes actuels et des Hommes fossiles
(Musée de l’homme).
H. V. Vallois, Professeur. — Monophyletism and Polyphyletism in
Man. The South African Journal of Science, t. 49, n° 3-4, 1952,
pp. 69-79, 5 fig.
— Race, Contribution n° 9 à Anthropology Today, an encyclopédie I nv en-
tory. The University of Chicago Press, Chicago, 1953, pp. 145-162.
— Die Menschen im Jungpalaeolithikum und Mesolithikum. In : Historia
Mundi. Ein Handbuch der Weltgeschichte in zehn Bander, t. I :
Frühe Menschheit, pp. 99-110, Francke, Berne, 1953.
— Les restes humains du gisement moustérien de Monsempron. In :
Le gisement préhistorique de Monsempron. Annales de Paléon¬
tologie, t. 38, 1952, pp. 100-120, 9 fig.
— et H. L. Movius. — Catalogue des Hommes fossiles. Publication du
XIXe Congrès international de Géologie, 1 vol. de 322 p., Alger,
1953.
P. Rivet, Professeur honoraire. — Costumbres funeriaros de los Indios
del Ecuador. Bevista Colegio nacional Bolivar, Tulcan, nos 5-6,
1951, pp. 79-95.
— La langue masubi. Journ. Soc. des Américanistes, Paris, n. s., t. 42,
1953, pp. 119-127.
— Les Races devant la Science. Les Cahiers Rationalistes, Paris, n° 133,
juillet-août 1953, pp. 1-4.
9 —
— et R. de Wavrin. — Les Indiens Parawgwan. Journ. Soc. des Ameri¬
can., Paris, n. s., t. 41, n° 2, 1953, pp. 235-238.
- Les Nonuya et les Okaina. Ibid., Paris, n. s., t. 42, 1953, pp. 333-
390.
— et G. de Créqui-Montfort. — Bibliographie des langues aymara et
kicua. Vol. III (1916-1940). Travaux et Mémoires de l’Institut
d’ Ethnologie, 783 p., Paris, 1953.
— G. Stresser-Péan et C. Loukotka. — Langues du Mexique et de
l’Amérique Centrale. In : Langues du Monde, Paris, 1952 (1953),
pp. 1067-1097.
- — et C. Loukotka. — Langues de l’Amérique du Sud et des Antilles.
In : Langues du Monde, Paris, 1952 (1953), pp. 1099-1160.
L. Pales, Sous-Directeur, A. Serré, Lambin, Poirier et F. Nebié. —
La Sicklémie (Sickle-Cell Trait) en Afrique Occidentale Française
(Haute-Volta). L’Anthropologie, t. 57, nos 1-2, 1953, pp. 61-67,
1 fig.
— Le Quatrième Congrès International des Sciences Anthropologiques
et Ethnologiques. Vienne, 1952. Ibid., pp. 68-100, 2 fig.
— et MUe Tassin de Saint-Péreuse. — Pathologie comparative des
populations de TA. O. F. — III. Le goitre endémique en A. O. F.
d’après les enquêtes du Service de Santé en 1948 et en 1950.
1 fasc., 51 p., Ed. Mission Anthropologique de TA. O. F., Dakar,
1953.
- Carte de répartition du goitre endémique en Afrique Occidentale
Française. Enquêtes 1948 et 1950. D’après les documents recueillis
par MM. les Médecins de la Santé Publique de TA. O. F. Carte au
1 : 2.000.000e en 7 couleurs. Ibid., Dakar.
— et le Dr C. Chippaux. — Myologie comparative du pied. Cinquante
dissections de Colorés. Bull, et Mém. Soc. Anthrop. Paris, lre partie,
t. III, Xe sér., fasc. 5-6 (paru en 1953), pp. 284-326, 7 fig. ; 2e par¬
tie, t. IV, Xe sér., fasc. 1-2, pp. 149-182, 7 fig.
• — Le crâne perforé de la sépulture gallo-romaine de Camp-Grand (Lot).
Ibid, t. III, Xe sér., 1952 (paru en 1953), pp. 110-117, 3 fig.
— Mme E. Falck et le Dr J. Lutrot. — Les perforations posthumes
naturelles des crânes eskimo du Groënland. Ibid., fasc. 5-6,
pp. 229-237, 9 fig., 4 pl. h. t.
- — Race et nutrition. Semaine des Hôpit. de Paris, 28e an., 2. III, 52,
pp. 706-713. Rés. en anglais et en espagnol.
D. Schaeffner (Mme Paulme). Assistante. — Les Civilisations africaines.
1 vol., 126 p., coll. « Que sais-je ? », 4 cartes. Presses Univers, de
France, Paris, 1953.
— L’Initiation des filles en pays kissi (Haute-Guinée). In : Congrès des
Africanistes de l'Ouest, Bissau, 1949, vol. V, 2» Parte, pp. 303-331.
Lisbonne, 1952 (paru en 1953).
— Musée de l’Homme. Les Guides bleus, pp. 614-618, Paris, 1952 (paru
en 1953).
— Note sur les formes préjuridiques. La « pierre du menteur » en Afrique
10
Occidentale. L’Année sociologique, 3e sér. (1951), 1953, pp. 344-
351.
H. Lehmann, Assistant. — Les civilisations précolombiennes. 1 vol.,
126 p., Coll. « Que sais-je? ». Presses Univers, de France, Paris,
1953.
— Mexicanische Kunst in Paris. Tribus. Stuttgart, t. II-III, 1951-52
(paru en 1953), pp. 449-452.
— L’archéologie du Sud-Ouest colombien. Journ. Soc. Américanisles,
t. XLII, 1953, pp. 199-270, 10 pl.
R. Hartweg, Assistant. — Les Pygmées. In : Explorations outre-Mer,
pp. 96-109, 5 fig. La Documentation Française, public, de la Pré¬
sidence du Conseil, Paris, 1952 (paru en 1953).
— Contribution de l’examen maxillo-dentaire aux recherches anthropo¬
logiques. Bull. Soc. Polymath. du Morbihan, 127e ann., n° 1167,
pp. 5-6, Vannes, 1953.
M. de Lestrange (MUe), Assistante. — Les crêtes papillaires digitales de
1491 Noirs d’Afrique Occidentale. Bull. Inst. Fr. Afr. Noire,
XV, 3, pp. 1278-1315, 3 fig., 2 cartes, juil. 1953.
— Recherches critiques sur les méthodes de notation des dessins papil¬
laires digitaux. L’Anthropologie, t. 57, fasc. 3-4, pp. 240-271,
4 fig., 1953.
— Les travailleurs étrangers en France. Concours Médical, 10 janv. 1953,
pp. 171-172.
— Ce que révèle la main. Ibid., 6 juin 1953, pp. 2101-2103, 3 fig.
— Sociétés secrètes, circoncision et excision en Afrique Noire. Ibid.,
7 nov. 1953, pp. 3815-3818..
M. Roussel (Mlle), Assistante. — • Le Calendrier runique de la Riblio-
thèque Sainte-Geneviève. Suomen Museo, t. LIX, pp. 29-38,
2 ph., 2 dessins, Helsinki, 1953.
M. F. Girard (Mlle), Assistante. — Étranges monnaies des populations
noires d’Océanie. Panorama, avril 1953, pp. 13-16, 5 fig.
— L’Océanie. In : Malraux. Introduction au Premier Musée Imaginaire
de la sculpture mondiale, pp. 748-751, pl. h. t., Paris, 1952 (paru
en 1953).
— Importance sociale et religieuse des Malanggan en Nouvelle-Irlande.
Communication au Congrès du Pacifique. Résumé in Abstracts and
Messages Fourth Far-Eastern Prehistory Congress and Anthropo¬
logie Division of the Eigth Pacific Science Congress., Quezon City,
Philippines, 1953, n° 91.
M. Routeiller (Mlle), Assistante (en position de détachement). — Orai¬
sons populaires et Conjurations. Arts et Traditions populaires,
lre année, n° 4, oct.-déc. 1953, pp. 290-306.
— L’art de se vêtir au Cambodge et au Laos, Tropiques. (Revue des
Troupes coloniales), n° 357, déc. 1953, pp. 82-90.
G. Railloud, Délégué dans les fonctions d’ Assistant. — Note préliminaire
sur l’industrie des niveaux supérieurs de la grotte du Renne à
Arcy-sur-Cure (Yonne). Bull, de la Soc. Préhistor. Franç., t. L,
n08 5-6, mai-juin 1953, pp. 338-345, 1 fig.
— 11
J. Delange (Mme), Aide de laboratoire. — Enfants et jouets d’Afrique
noire. Problèmes (revue de l'Assoc. g énér. des Etudiants en méde¬
cine), janv.-févr. 1953, n° 6, pp. 4447 et 4480.
— L’Art des Bamiléké. La Revue Française, n° 44, 1953, pp. 55-59.
C. Mothes (Mme). — -A propos de deux poupées d’Afrique noire. Les
Musées de Genève, fév. 1953, p. 3.
Y. Oddon (Mlle), Conservateur de la Bibliothèque du M. de l’H. — Une
cérémonie haïtienne. Mém. Inst. Franç. d’Afrique Noire, n° 27>
Les Afro-Américains, Dakar, 1953, pp. 245-248.
— Comptes rendus sur les activités des Musées. Icom News, Paris, 1953.
A. Schaeffner, Maître de Recherches au C. N. R. S. — Debussy et ses
rapports aveç la musique russe. Musique Russe, t. I, pp. 95-138,
Paris, 1953.
H. Kelley, Maître de Recherches au C. N. R. S. — Outils à gorge afri¬
cains. Journ. Soc. des Africanistes, t. XXI, 1951 (paru en 1953),
pp. 197-206, 6 fig., 1 carte.
A. Leroi-Gourhan, Maître de Recherches au C. N. R. S. — Les rapports
de la dent et du maxillaire chez les primates et chez les hommes
fossiles et actuels. Bull. Assoc. Chirurgiens-dentistes indépendants,
Paris, 1952, n° X, pp. 3-15, fig. 1-6.
— Les découvertes préhistoriques d’Arcy-sur-Cure (Yonne). Revue
Archéol. de l’Est et Centre-Est, t. IV, fasc. 2, Dijon, avril-juin 1953,
pp. 143-149, fig. 34-35.
— Ethnologie et esthétique. Disque Vert, n° 1, Paris, 1953.
R. d’Harcourt, Maître de Recherches honoraire au C. N. R. S. — De
quelques liens archéologiques intercontinentaux en Amérique.
Journ. Soc. American., t. XLII, 1953, pp. 271-299, 12 fig.
— Collections archéologiques martiniquaises du Musée de l’Homme.
Ibid., t. XLI, 1953, pp. 352-382, 9 fig., 9 pl.
M. Leiris, Chargé de Recherches au C. N. R. S. — Les nègres d’Afrique
et les arts sculpturaux. In : L’originalité des cultures, Unesco,
Paris, 1953, pp. 336-373.
— Note sur l’usage de chromolithographies catholiques par les vodouï-
sants d’Haïti. Mém. de V Inst. Franç. d’Afrique Noire, n° 27, Les
Afro-Américains, Dakar, 1953, pp. 201-207.
H. Lhote. Chargé de Recherches au C. N. R. S. — Peintures rupestres de
l’oued Takéchérouet (Ahaggar). Bull. IF AN, t. XV, n° 1, janv. 1953,
pp. 284-291.
— Le cheval et le chameau dans les peintures et gravures du Sahara.
Ibid., t. XV, n° 3, juil. 1953, pp. 1138-1228.
— - Chars de guerre et routes antiques du Sahara. Bull. Liaison saharienne ,
n° 12, Alger, avril 1953, pp. 53-58.
— Au sujet d’une « urne funéraire » découverte au Hoggar. Ibid., n° 13,
juin 1953, pp. 63-68.
— La saline d’Amadror et le géographe El Bekri. Ibid., n° 14, oct. 1953,
pp. 54-56.
— Nouvelles stations de gravures rupestres. I. La station d’I-n-Daladj.
— 12 —
II. La station d’Essali-Sekin (Ahaggar). Trav. Inst. Recherches
sahariennes, t. IX, 1er sem. 1953, pp. 143-157.
— Raréfaction de la faune sauvage au Sahara. Encyclopédie mensuelle
d’ Outre-Mer, vol. III, fase. 34, juin 1953, pp. 161-165.
J. P. Lebeuf, Chargé de Recherches au C. N. R. S. — Ville africaine de
Bangui. Encycl. mens. O. M., janv. 1953, pp. 15-17.
— Boules de pierres de la région tchadienne. Notes Africaines, I. F. A. N.,
juil. 1953, n° 59, pp. 67-68, Dakar.
— Labrets et greniers des Fali. Bull. I. F. A. N., 15, 3 juil. 1953,
pp. 1321-1328, Dakar.
— Bangui (Oubagui-Chari, A. E. F.). Ed. d’ Outre-Mer, 1 vol., 64 p.,
2 pl. h. t.
— Centres urbains d’Afrique Equatoriale Française. Africa, 23, 4oct. 1953,
pp. 285-297.
J. Rouch, Chargé de Recherches au C. N. R. S. — - Contribution à l’his¬
toire des Songhay. Mém. Inst. Franç. d’Afrique Noire, n° 29,
pp. 141-261, 12 cartes, 7 pl. h. t., Dakar, 1953.
G. Stresser-Péan, Chargé de Recherches au C. N. R. S. — Les Nahuas
du Sud de la Huasteca et l’ancienne extension méridionale des
Huastèques. Journ. Soc. Américan.. t. XLII, 1953, pp. 415-417.
H. Reichlen, Chargé de Recherches au C. N. R. S. — Fêtes, danses et
rites des Indiens de Cajamarca (Pérou). Journ. Soc. American.,
t. XLII, 1953, pp. 391-413, 5 pl. h. t.
J. Leschi (Mme), Chargée de Recherches au C. N. R. S. — De quelques
variations de l’âge des premières règles chez les femmes françaises.
L’Anthropologie, t. 57, nos 1-2, pp. 46-60, 1 fig.
A. Lebeuf (Mme Masson-Detourbet), Attachée de Recherches au C. N.
R. S. — Terres cuites de Mopti. Notes africaines, IF AN, n° 60,
pp. 100-102, Dakar, oct. 1953.
G. Soustelle (Mme), Attachée de Recherches au C. N. R. S. — Le « Centro
indigenista » de San Cristobal de Las Casas, Chiapas (Mexique).
Journ. Soc. des American., t. XLII, 1953, pp. 421-423.
— Nouveaux villages mazatèques. Ibid., p. 423.
S. Lussagnet (Mlle), Attachée de Recherches au C. N. R. S. — Le Brésil
et les Brésiliens, par André Thevet, Angoumoisin, Cosmographe
du Roy. Choix de textes et Notes par. .. — 1 vol., vni-346 p.,
Presses Universitaires de France, Paris, 1953.
E. Lot-Falck (Mme), Attachée de Recherches au C. N. R. S. -r- Les
rites de chasse chez les peuples sibériens. 1 vol., 235 p., 2 cartes,
10 fig., 16 pl. h. t., coll. l'Espèce Humaine, n° 9, Gallimard éd.,
Paris, 1953.
L. Bernot, Attaché de Recherches au C. N. R. S. — Among Chittagong
Hill Tribes. Pakhistan Quaterly, Karachi, 2e trim., 1953.
— et R. Blancard. — Nouville : Un village Français. Trav. et Mém. de
V Inst, d! Elhnol., Paris, t. LVII, 1953, vn-447 p., 17 fig., 4 pl.
B. Champault, Attaché de Recherches au C. N. R. S. — L’industrie de
Tachenrhit. Ass. Franç. Avanc. Sciences, 70e Congrès, t. IIIr
pp. 123-130, Tunis, 1951 (paru en 1953).
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Occidental. Ibid., pp. 131-133.
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d’Armeau (Yonne). Congrès Intern. des Sc. Préhist. et Proto-histor.,
pp. 205-207, Zurich, 1950 (paru en 1953).
H. Balfet (MUe), Attachée de Recherches au C. N. R. S. — • Note sur le
façonnage des poteries préhistoriques. Bull, de la Soc. Préhist r
Franç., t. L, n° 4, Paris, avril 1953, pp. 211-217, 2 pl.
N. Chavaillon-Dutrievoz (Mme), Attachée de Recherches au C. N. R. S-
et J. Chavaillon. - — Essai de granulométrie appliquée aux gise¬
ments préhistoriques d’Arcy-sur-Cure. Bull. Soc. Préhist. Franç.,
t. XLIX, n° 10, oct. 1952 (paru en 1953), pp. 509-522, 10 fig.
J. Michéa, Stagiaire de Recherches au C. N. R. S. — Que savons-nous des
Esquimaux ? Revue Française, n° 44, Paris, avril 1953, pp. 9-24.
— La Civilisation du Caribou. Geographia, n° 17, Paris, fév. 1953, pp. 31-
38, ill.
— La Civilisation de la Baleine. Ibid., n° 18, Paris, mars 1953, pp. 6-11,.
ill.
S. Dreyfus-Roche (Mme), Technicienne au C. N. R. S. — Musique
indienne d’Amérique : Expédition Orénoque-Amazone. 1 fasc.
Paris, Musée de l’Homme, 1953, 6 p.
G. COndominas, Chargé de Recherches à l’O. R. S. O. M. — Le lithophone^
préhistorique de Ndut Lieng Krak. Bull. Ecole Franç. d’Extrême-
Orient, t. XLV, 1951 (paru en 1953), fasc. 2, pp. 359-392, fig. 42-65,
cartes, ill., 2 tabl. hibliogr. et pl. XLI-XLY.
— Rapport d’une mission ethnologique en Pays Mnong Gar (Pays monta¬
gnards du Sud-Indochinois). Ibid., t. XLVI, 1952 (paru en 1953),
fasc. I, pp. 303-313, fig. 38, cartes, pl. XXXIX-XXXY.
— L’Indochine. In : « L’Ethnologie de l’Union Française » (Territoires
Extérieurs), col!. « Pays d’ Outre-Mer », 6e série : « Peuples et
Civilisations d’Outre-Mer », t. II, n° 2, P. U. F. Paris, 1953.
— et A. Haudricourt. — Première contribution à l’Ethnobotanique
indochinoise. Essai d’Ethnobotanique Mnong Gar (Proto indo-
chinois du Vietnam). Rev. Intern. Botan. Appl. et Agric. Tropic.,.
32e an., janv.-fév. 1952 (paru en 1953), n08 351-352, pp. 19-27 ;
mars-avr. 1952, nos 353-354, pp. 168-180.
J. et Y. J. Beauvieux (Drs). — Essai d’une systématique anthropolo¬
gique du squelette cranio-cervical. Bull, et Mém. Soc. Anthrop.
Paris, t. 3, Xe sér., 1952 (paru en 1953), pp. 213-228, 6 fig.
Cantrelle (Dr). — Contribution à l’étude du métabolisme de base sous^
les tropiques. Thèse Doct. Méd., Il p., 6 fig. Paris, 1953.
C. Chippaux et G. Olivier (Prof, agrégé). — Documents anthropologi¬
ques sur les Mélano-Indous. Bull, et Mém. Soc. Anthrop. Paris,
t. IV, Xe sér., 1953, pp. 90-100, 1 fig.
G. Derré (Mlle Dr). — Études des syndromes falciformes. Biologie-
— 14 —
Pathologie-Anthropologie. Thèse Doct. Médec., 126 p., 1 fig. Paris,
1953.
R. Gessain (Dr) . — L’Ajagaq, bilboquet eskimo. Journ. Soc. Américanistes,
n. s., t. XLI, 9 pl. et 19 fig., 1952 (paru en 1953).
G. Olivier (Pr. agrégé). — Anthropologie de la clavicule. IV. La clavicule
des Négrito. Bull, et Mém. Soc. Anthrop. Paris, t. III-, Xe sér.,
1952 (paru en 1953), pp. 269-279.
G. Ravisse (Dr). — ■ Recherches sur la sicklémie chez les Pygmées de
l’A. E. F. L’ Anthrop., t. LVI, n08 5-6, 1952 (paru en 1953),
pp. 491-493, 1 carte.
R. Riquet (Dr). La population des grottes de Baye. Bull, et Mém. Soc.
Anthrop. Paris, t. 3, Xe sér., 1952 (paru en 1953), pp. 213-228,
6 fig.
M. Fusté. — Les ossements humains du dolmen des Bretons (Marne).
Ibid,., t. III, Xe sér., pp. 118-155, 8 fig.
G. Granai. — Psychologie et Anthropologie. Année Psychol., 52e an.,
fasc. 2, pp. 613-619, 1952 (paru en 1953).
Collections reçues. — à) Pièces de collection : Département d’ Anthropologie :
une momie égyptienne (don de M. Gely) ; quarante-sept crânes
péruviens (mission de M. et Mme Reichlen). — Département de
Technologie comparée : soixante céramiques de Kabylie (mission
de M118 Balfet). — Département d’Océanie : quatre-vingts objets
ethnographiques de Bali et Java (mission de Mlle Cuisinier) ;
un bambou gravé de Nouvelle-Calédonie (dont de M. P. Cham¬
pion). - — Département d’Afrique Noire : trois masques Dogon du
Soudan Français (don de M. Walter) ; deux statues en pierre
Bakongo du Congo Belge (don de M. R. Verly). — Département
d’Afrique Blanche : trente objets ethnographiques de Tunisie (don
de M. Gobert). — Département de Préhistoire : six-cent-quatre-
vingt-dix-huit pièces préhistoriques d’El Mekta, Sidi Zin, Tunisie
(don de M. Gobert) ; quatre cents pièces du Congo Belge (don de
M. l’Abbé Breuil) ; deux cents quarante-six pièces de la région de
Tiaret — Algérie (don de M. G. de Beauchêne) ; deux cents
soixante-dix pièces des environs de Dakar — A. O. F. (don de
M. Richard). Département d'Asie : vingt-deux objets ethnogra¬
phiques de Turquie, Inde, Indochine, Chine et' Péninsule Malaise
(don de M. P. Champion) ; cinquante et un objets d’ethnographie du
Pakistan (mission Bernot) ; douze objets ethnographiques du
Japon (don de la Japan Agricultural Folk Art Association).
— Département d’Europe : neuf cent-quarante-six objets (costumes
et broderies) du folklore yougoslave, tchécoslovaque et d’Ukraine
subcarpathique (don de M. J.-B. de La Faille) ; cinquante et une
pièces ethnographiques d’Italie méridionale (mission de Mlle Rous¬
sel) ; quarante et une pièces d’art populaire grec (don de l’Asso¬
ciation pour la diffusion de l’Art populaire grec). — Dépar¬
tement d'Amérique : collection ethnographique du Mexique (mission
de M. Stresser-Péan) ; collection ethnographique de Guyane
française (don de M. et Mme Charpentier) ; collection archéolo-
gique et ethnographique (mission de M. et Mme Reichlen). —
Département d’ Ethnologie musicale : une collection d’ethnographie
musicale (mission de M. Rouget).
b) Photographies et clichés : cent soixante épreuves du Congo
Belge (don du Prince Napoléon) ; cent cinquante épreuves diverses
de la coll. Frère Marie Victorin (don de M. l’Abbé Breuil) ; cent
cinquante épreuves du Canada (don de M. Michéa) ; quatre-vingts
épreuves d’A. E. F. (don de la Mission Ogoué-Congo) ; cent clichés
d’Afrique du Nord (don de M. P. Champion) ; neuf cent-cinquante
épreuves d’A. O. F. (coll. Dr L. Pales) ; trois cents épreuves
d’Amérique Centrale (coll. M. Kayser) ; trois cents épreuves des
Nagas de l’Inde (coll. M. Kauffmann) ; cent cinquante épreuves
du Chili (coll. Mme Mostny).
Zoologie : Mammifères et Oiseaux.
J. Berlioz, Professeur. — Étude d’une collection d’Oiseaux du Gabon.
Bull. Mus., 1953, p. 130.
— Note systématique sur le Torcol à Gorge rousse (Jynx ruficollis Wagl.).
L’Oiseau et Rev. fr. Orn., 1935, p. 63.
— Quelques observations ornithologiques au cours d’un voyage en pays
caraïbes. Ibid., 1953, p. 125.
— Quelle importance doit-on attribuer à la « Ligne de Wallace » ? C. R.
somm. Soc. Biogéogr., 1952, p. 137.
— Quelques considérations entomologiques et conclusions sur le rôle
biogéographique de la « Ligne de Wallace ». Ibid., 1953, p. 20.
- — Les curieuses mœurs du Coucou parasite ne doivent pas nous faire
oublier son utilité (illustré). Science et Vie, 1953, p. 270.
— Le parasitisme chez les Coucous (illustré). La Nature, oct. 1953, p. 310.
— Les Trochilidés ou Colibris (six fig. couleurs), Endeavour, oct. 1953.
— et W. H. Phelps Sr, — Description d’une sous-espèce nouvelle de
Trochilidé du Venézuéla. L’Ois, et Rev. fr. Orn., 1953, p. 1.
E. Bourdelle, Professeur honoraire. — Recherches sur les Migrations par
la méthode du Baguage. Plaisir de la Chasse, n° 9, avr. 1953,
pp. 15-16.
— Les Anatidés de France et leurs migrations. La Chasse des Canards,
ed. La Toison d’Or, Paris, 1953.
J. Dorst, Sous-Directeur. — Considérations sur le genre Otomops et des¬
cription d’une espèce nouvelle de Madagascar (Chiroptères, Molos-
sidés). Mèm. Inst. sc. Madagascar, A VIII, 1953, pp. 235-240,
pl. XXXI.
• — Note sur la dentition d’un fœtus de Lavia frons (Chiroptères, Méga-
dermatidés). Mammalia, XVII, 1953, pp. 83-84.
— A propos de la répartition de quelques Mammifères dans l’archipel
malayo-papou. Ibid., XVII, 1953, pp. 306-317.
* — Étude d’une collection de Chiroptères du Rio Ucayali, Pérou. Bull.
Muséum Hist. Nat., 2e sér., XXV, 1953, pp. 269-271.
— 16 —
— Considérations sur les déplacements des Hérons français. La Terre et
la Vie, 1953, pp. 101-108.
— Les parades nuptiales chez les Oiseaux. Naturalia, n° 3, déc. 1953,
pp. 7-11.
— L’Oiseau et son nid. Plaisir de la Chasse, n° 10, mai 1953, pp. 15-17.
— Les invasions d’animaux. Ibid., n° 14, sept. 1953, pp. 13-15.
— Les habitudes dans le comportement animal. Ibid., déc. 1953, pp. 37-39.
— et Fr. Petter. — Une visite au Jardin zoologique d’Anvers. La Terre
et la Vie, 1953, n° 1, pp. 52-56.
Chr. Jouanin, Assistant. — Note sur la Sterna fuscata en Polynésie fran¬
çaise. L’Ois, et Rev. fr. Orn. ( n. s.), 23 : pp. 149-150.
— Note complémentaire sur les Oceanodroma leucorhoa (Vieillot) échoués
en France en automne 1952. Ibid. : pp. 240-242.
— A propos de la nidification du Pétrel minute. Ibid. (n. s.), 23 : pp. 300-
302.
— Les Mouettes sont-elles des Oiseaux de mer ? Naturalia, n° 2 : pp. 36-40.
— Le matériel ornithologique de la mission « Passage de Vénus sur le
soleil » (1874), Station de l’île Saint-Paul. Bull. Mus. Hist. Nat.,
(2), 25, n» 6.
— et Prévost J. — Captures de Manchots inattendus en Terre Adélie
et considérations systématiques sur Eudyptes chrysolophus Schlegeli
Finsch. Ois. Rev. fr. Orn. (n. s.), 23, pp. 281-287.
Fr. Petter, Assistant. — t Note sur la systématique de quelques rongeurs
désertiques. Proc. Int. Symp. on Desert Research, Jérusalem, 1952.
— Le Renard famélique. La Terre et la Vie, 1952, n° 4, pp. 190-193.
— Une question d’actualité : myxomatose et acclimatation. La Terre et
la Vie, 1953, n° 3, pp. 143-147.
— Remarques sur la signification des bulles tympaniques chez les Mammi¬
fères. C. R. Séances Acad. Sciences, t. 237, pp. 848-849, 1953.
— Note préliminaire sur l’écologie et J’éthologie de Meriones libycus
(Rongeurs, Gerbillidés) . Mammalia, n° 4, 1953, pp. 281-294.
— Étude d’ une collection de Sciuridés du Cameroun. Bull. Mus. Hist.
Nat., 2' série, XXV, n» 3, pp. 433-436, 1953.
A. Rrosset. — Remarques sur le comportement des Chiroptères pendant
la période de reproduction. Mammalia, XVII, 1953, pp. 85-88.
R. Caubère. — Un gisement contemporain d’os longs et de mandibules
de Rhinclophus hipposideros (Bechstein) dans la grotte de la Pêne
Blanque. Mammalia, XVII, 1953, pp. 170-172.
R. Didier (Dr), Associé du Muséum. — Note sur les os péniens de quelques
Pinnipèdes de la Terre Adélie. Mammalia, XVII, 1953, pp. 21-26.
— Étude systématique de l’os pénien des Mammifères (suite). Famille
des Sciuridés, Marmotidés, Castoridés. Ibid., pp. 67-74.
— Étude systématique de l’os pénien des Mammifères (suite). Fam. des
Muscardinidés, Cricétidés. Ibid., pp. 260-269.
P. Engelbach (Dr), Correspondant du Muséum. — Les Oiseaux d’Angkor
et leur identification sur le terrain (illustré). La Terre et la Vie,
1953, p. 148.
— 17 —
Ph. Milon, U-Col., et Chr. Jouanin. — Contribution à l’ornithologie de
l’île Kerguelen. Ois. et Rev. fr. Orn. (n. s.), 23 : pp. 4-53, pl. I-III.
M.-C. Saint-Girons et Fr. Petter. — Notes sur quelques Mammifères
du Maroc atlantique. Mammalia, n° 4, 1953, pp. 318-321.
J. Sapin-Jaloustre (Dr). — Les Phoques de Terre Adélie (suite et fin).
Mammalia , XVII, 1953, pp. 1-20.
— L’identification des Cétacés antarctiques à la mer. Ibid., pp. 221-259.
Collections reçues. — Une collection de Mammifères et d’Oiseaux d’Afrique
du Nord, rapportée par M. Fr. Petter, Assistant au Laboratoire,
de sa mission à Béni-Abbès ; — une collection de Mammifères et
d’Oiseaux, rapportée par M. J. Roche, de sa mission au Tassili-n-
Ajjer > — une collection d’Oiseaux du Gabon, don de M. P. Rou¬
geot, Correspondant du Muséum ; — une collection d’oiseaux
d’Indochine, don de M. A. David-Beaulieu, Correspondant du
Muséum ; — deux importantes collections d’Oiseaux et d’Œufs
d’Oiseaux de la Terre Adélie, don des Expéditions Polaires Fran¬
çaises Paul-Emile Victor, rapportées par le Dr J. Cendron
(expédition 1950-1952), et par M. J. Prévost (expédition 1951-
1953) ; — quatre spécimens du rare Francolin de la Somalie fran¬
çaise, don du Colonel Chédeville ; — une collection d’Oiseaux
d’Amérique du Nord acquise par échange de Cornell University,
Ithaca (U. S. A.) ; — une collection de Chiroptères d’Amérique,
acquise par échange du Muséum de Chicago ; — une collection
d’Oiseaux du Chili et du Mexique, acquise par échange de Peaboby,
Muséum, Newhaven (U. S. A.) ; — une collection d’Oiseaux de
France, don de M. J. Blanchard ; — une importante collection
d’Oiseaux du Mexique, acquise par achat de M. Mario del Toro
Aviles.
Éthologie des Animaux sauvages.
Ach. Urbain, Professeur. — - Les bactéries pathogènes des animaux, in
Dictionnaires des Bactéries pathogènes. Masson et Cle, édit., 1953.
— J. Nouvel, Sous-Directeur ; P. Bullier, Sous-Directeur et J. Rin-
jard, Assistant. — Rapport sur la mortalité et la natalité enre¬
gistrées au Parc Zoologique du Bois de Vincennes pendant l’année
, 1952. Bull. Muséum, 2e sér., t. XXV, n° 2, 1953, p : 111.
— et J. Nouvel. — Alimentation et reproduction des animaux sauvages
en captivité. Ann. de la Nutrition et de l' Alimentation, 1953, 7,
p : 121.
— et P. L. Dekeyser, Assistant. — A propos du Dindon Ocellé, La
Terre et la Vie, juin 1953, p. 63.
Ed. Dechambre, Sous-Directeur. — « L’Article des Chiens dans l’histoire
Naturelle», in Bufîon. collect. « Les grands naturalistes Français ».
Muséum National d’Histoire Naturelle, 1952.
— Conditions de transmissibilité des caractères acquis. Bev. Génér.
Sciences, 1953, t. LX, n08 1-2, p : 15-23.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 1, 1954.
2
18 —
— Causes générales des maladies du gibier. Rev. de Pathologie comparée,
avr. 1953, p : 534.
— Les callosités individuelles peuvent-elles devenir héréditaires ? Mam-
malia, 1953, t. XVII, juin 1953, pp. 89-95.
— Problèmes posés par l’équilibre vital du gibier. Conseil International
de la Chasse, 6e session, Madrid, 1952, pp. 265-275.
J. Nouvel. — Quelques aspects de la parasitologie des animaux de Parcs
Zoologiques. Congrès de Zoologie, Copenhague, 1953.
P. L. Dekeyser. — Les Pangolins. Notes Africaines, n° 57, janvier 1953,
pp. 27-30, 4 fig.
— Quelques acpects du problème des mange-mil. Bull. IFAN, Protec¬
tion de la Nature, t. XIII, févr. 1953.
— Essai sur les Singes fossiles et les Hommes singes d’Afrique. Bull.
IFAN, t. XV, n° 1, janv. 1953, p. 185-219.,
Peter Bopp. — Zur Abhangigkeit der Inferioritàtsreaktionen vom Sexual-
zyklus bei weiblichen Cynocephalen. Rev. Suisse Zoologie, 1953,
60, 441.
P. C. J. Roth, Attaché de Recherches au C. N. R. S. et A. Sluczewski. —
Action de la cortisone et de l’ACTH sur les axolotls [Ambystoma
tigrinum Green) en fonction du pH du milieu ambiant. C. R. Soc.
Biol., 1952, pp. 146-1927.
— Action des hormones en fonction du pH du milieu ambiant sur la
métamorphose et le développement de l’axolotl ( Ambystoma tigri
num Green), Bull. Soc. Gynecol, et Obstétr., 1953, p. 427.
— Action de la 3 : 5 ; 3’ L — triiodothyronine sur la métamorphose des
têtards de Rana temporaria L. C. R. Soc. Biol., 1953, p. 857.
— Étude de l’action d’hormones isolées et de combinaisons d’hormones
. sur la métamorphose de l’axolotl, en fonction de la variation
du milieu ambiant. Bull. Acadé. Méd., 1953, p. 137, 3e sér. 562.
Il existe au Laboratoire d’Ethologie des Animaux sauvages un
fichier biopathologique des Mammifères et des Oiseaux sauvages.
Zoologie : Reptiles et Poissons.
L. Bertin, Professeur. — Bufîon homme d’affaires. Extrait du vol.
Buffon, Muséum d’Histoire naturelle et les Publications françaises,
édit. ; Paris, 1953, pp. 87-104.
J. Guibé, Sous-Directeur. — Les Batraciens et les Reptiles aquatiques
de France du point de vue de la pisciculture. Terre et Vie, 1952,
n° 4, pp. 181-189.
— Recherches sur les Batraciens de Madagascar. Mém. Inst. Scient.
Madagascar, 1952, A. VII (1), pp. 109-113.
— Le dimorphisme sexuel chez les Reptiles. La Nature, n° 3217, 1953,
pp. 129-133, 8 figs.
— Deux Hyperolius nouveaux pour la faune malgache (Batraciens).
Le Naturaliste malgache, 1953, pp. 101-103.
— et J. Anthony. — Les affinités anatomiques de Bolyeria et de Casana
— 19 —
(Boïdés). Mém. Inst. Scient. Madagascar, 1952, A. Vil (2),
pp. 129-201.
— et M. Lamotte. — Rana (Ptychadaena) submascareniensis, Batracien
nouveau de l’A. O. F. Bull. Mus. Nat. Hist. nat., 1953, XXV, n° 4,
pp. 361-364.
M. L. Bauchot-Boutin, Assistant. — Bévision synoptique du genre
Serrivomer (Anguillif ormes) . Bull. Mus. Nat. Hist. nat., 1953,
XXV, n° 4, pp. 365-367.
Y. Le Danois. Boursier. — Sur l’adaptation morphologique et myolo-
gique des Poissons à nage rapide. C. R. Ac. Sciences, CCXXXVI,
1953, pp. 1092-1095.
L. A. Lantz, Contrat Travail C. N. R. S. (f). — Adaptation to background
in Triturus cristatus, Laur., Journ. Genetics, LI, n° 3, 1953, pp. 502-
514.
Collections reçues. — Collection de Poissons vivipares de Californie,
donnés par la Stanford University Natural History Muséum :
21 spécimens, appartenant à 13 espèces différentes.
Entomologie.
L. Chopard, Professeur. — Note sur quelques Orthoptéroïdes cavernicoles
du Congo français. Notes biospéol., VII, 1952, pp. 54-60.
— La forêt africaine cache-t-elle encore des bêtes sauvages ? Explora¬
tions Outre-mer. La Documentation française, pp. 25-35.
— Notes sur les Orthoptéroïdes de Madagascar. IV. Faune de la forêt de
mousses du Tsaratanana. Mém. Inst, scient. Madagascar, sér. E, I,
pp. 463-516.
— Les Abeilles et le miel. Bull. Soc. Apiculture, 97, pp. 26-28.
R. Jeannel, Professeur honoraire. — Charles Alluaud, 1861-1949. Ann.
Soc. ent. Fr., CXXI, pp. 1-22, un portrait.
— Sur quelques Psélaphides de la Guinée française. Rev. fr. d’Ent., XX,
pp. 1-28.
— A propos de la présence du genre Phalloniscus en Espagne. Rev. fr.
d’Ent., XX, pp. 80-81.
— Origine et répartition des Psélaphides de l’Afrique intertropicale.
IXe Congrès intern. d' Entomologie, Amsterdam, vol. 2, pp. 154-
156.
— Un Clavigerite nouveau de la Guinée française. Bull. Soc. ent. Fr.,
pp. 21-24.
• — Un Stonis cavernicole de l’Aveyron. Rev. fr. d’Ent., XX, pp. 151-159.
— Psélaphides recueillis par N. Leleup au Congo Belge. V, Faune de
l’Hombwe-Sud, du Kahuzi, de la Dorsale de Lubero et du Mont
Hoyo. Ann. Mus. Congo Belge, Zool., n° 20, 313 pages.
— A propos des origines du peuplement de l’Afrique du Nord. C. R.
somm. Séances Soc. Biogéogr., n° 252, pp. 90-95.
— Les Carabiques de la Réunion et le peuplement des Mascareignes.
Natur. Malg., V, pp. 43-62.
20 —
— Un carabique cavernicole de Turquie et remarques sur la systématique
des Tapinopterus et genres voisins. Notes Biospéol., VIII, pp. 9-15.
— Sur la faune entomologique de l’Ile Marion. Rev. fr. d’Ent., XX,
pp. 161-167.
— Sur un Psélaphide des îles Crozet. Rev. fr. d’Ent., XX, pp. 168-173.
E. Séguy, Sous-Directeur et le Dr R. Didier. — Note sur le Lucanus
singularis et sur les espèces voisines. Rev. fr. Ent., XX, fasc. 1,
1953, pp. 28-32, 7 figs.
— Description de Lucanides nouveaux. Rev. fr. Ent., XX, fasc. 2, 1953,
pp. 104-109, 7 figs (avec M. le Dr R. Didier).
— Diptères Calliphorides inféodés au N oditermes curvatus en Côte d’ivoire.
Bull. Sect. fr. Union intern. Étude Insectes sociaux, I, n° 3, 1953,
pp. 21-28, 15 figs.
— Un nouveau Calliphoride du Mozambique. Rev. fr. Ent., XX, fasc. 2,
1953, p. 160.
— Les Nigidius africains du Muséum de Paris. Rev. fr. Ent., XX, fasc. 3,
1953, pp. 173-181, 20 figs.
— Catalogue illustré des Lucanides du Globe. Texte, pp. 1-223, 136 figs.
P. Lechevalier, édit., sept. 1953.
1. Description d’un Cryptochaetum marocain (Drosophilidae). —
2. Deux nouveaux Diptères de la Côte d’ivoire. — 3. Un Thérévide
remarquable de Mauritanie. — 4. Précisions sur le Lonchaea clari-
pennis Macquart. — 5. Un nouveau Chloropide de Madagascar. —
6. Diptères de Mauritanie. — 7. Un nouveau Phytomyza marocain.
— 8. Diptères du Maroc. — 9. Un Lycoriide nouveau du Groenland.
Encycl. Ent., série B. II, Diptera, t. XI, 1953, pp. 46, 47-49, 50,
56, 64, 65-71, 72, 77-92, 118.
G. Colas, Assistant. — Acquisition de la Collection R. Oberthür par le
Muséum. Bull, du Muséum, 2e série, tome XXV, n° 3.
— L’Exposition Oberthür. Larousse mensuel, n° 143.
J. Bourgogne, Assistant. — Observations relatives à l’année entomolo¬
gique 1951. Rev. fr. Lép., 1953, pp. 11-13.
- — Une exposition d’insectes au Muséum. Atomes, 88, 1953, pp. 247-248.
— Confirmation de la présence en France d’Acronycta menyanthidis
View. (Phalaenidae), Rev. fr. Lép., XIV, 1953, p. 52.
— Considérations théoriques et pratiques sur l’emploi de la lumière pour
la Chasse aux insectes. Rev. fr. Lép., XIV, 1953, pp. 60-64 ; 85-87.
— Un Oreopsyche nouveau de la Péninsule Ibérique (Lep. Psychidae).
Bull. Soc. ent. France, LVIII, 1953, pp. 89-95.
— Les lampes à vapeur de mercure. Etude théorique et pratique des¬
tinée aux entomologistes. Rev. fr. Lép., XIV, 1953, pp. 87-99.
A. Descarpentries, Assistant. — Coléoptères Buprestides de la Mission
M. Lamotte en Guinée. Mém. de l' Inst. fr. d’Afrique Noire, n° 19,
fasc. I, 1952, p. 45 à 48.
— Coléoptères Buprestides de la Mission F. Bernard au Tassili des
Azzer. Recherches zoologiques et médicales, publication de l’Institut
de Recherches Sahariennes de l’Université d’Alger, 1953, pp. 251
à 259, 3 fig.
— 21 —
— Contribution à l’étude de la zone d’inondation du Niger, mission
G. Remaudière, 1950, Coléoptères Buprestides. Bull, de l’Institut
fr. d'Afrique Noire, tome XV, n° 4, 1953, pp. 1566 à 1568.
P. Viette, Assistant. — Contribution à l’étude des Hepialidae (27e note).
Une nouvelle espèce du Mexique. Mitt. münchn. entom. Ges., 42,
1952, pp. 20-22, 1 fig.
— Sur la systématique du genre Oxyptilus Ta. L’ Entomologiste, 8, 1952,
pp. 93-94.
— Une technique de préparation des armures génitales. Rev. fr. Lépidop.,
13, 1952, pp. 249-252.
• — Les types de Tordeuses de Meyrick appartenant au Muséum de Paris.
Bull. Soc. eut. France, 57 (1952), 1953, pp. 148-152 .
— Sur la synonymie de quelques noms de Lépidoptères. Bull. Muséum
(2), 24 (1952), 1953, pp. 555-556.
— Contribution to the study of Hepialidae (29th note). The Entomologist,
86, 1953, pp. 81-82, 1 fig.
— Lepidoptera in Scient. Results Norwegian Antarctic Exped. 1927-1928
et sqq., instituted and financed by Consul Lars Christensen, n° 33,
2 p., 1 fig., 1952.
— Lepidoptera in Results Norwegian Scient. Exp. to Tristan da Cunha
1937-1938, n° 23, 19 p., 19 fig., 1952.
— Notes sur Madagascar. Rev. fr. Lépidop., 18, 1953, pp. 272-281, 3 pl.,
1 carte.
— Yponomeuta padella (L.) et malinella Z., bonnes espèces ou races
éthologiques. L’ Entomologiste, 8, 1953, pp. 132-134.
— Contribution à l’étude des Hepialidae (30e note). Lambillionea, Bru¬
xelles, 53, 1953, pp. 32-33, 2 fig.
— Nouvelles Pyrales de Madagascar. Rev. fr. d’Entom., 20, 1953, pp. 130-
137, 6 fig.
— Considérations sur le néotype. L’Entomologiste, 9, 1953, pp. 13-30.
— Étude de quelques vieux types de Procris Fabricius (Lepid. Zygae-
nidae). Lambillionea Bruxelles, 53, 1953, pp. 38-45, 10 fig.
— Descriptions de nouvelles espèces de Pyrales de la faune malgache
(Ins. Lepid.). Bull. Soc. Linn. Lyon, 22, 1953, pp. 203-209, 5 fig.
— Descriptions de deux nouveaux Microlépidoptères de l’Ile Maurice.
Bull. Soc. zool. France, 78, 1953, pp. 138-141, 2 fig.
— Nouvelles Pyrales de Madagascar (Lep. Pyralidae). Bull. Soc. ent.
France, 58, 1953, pp. 130-134, 7 fig.
— et H. Marion. — Description de deux nouvelles Pyrales malgaches-
Bull. Soc. ent. France, 58, 1953, pp. 39-42, 4 fig.
Cl. Herbulot, Attaché. — Description de quatre Larentiinae nouveaux
du Kenya (Lep. Geometridae). Bull. Soc. entom. France, 58, 1953,
pp. 9-12.
— Note synonymique. Bull. Soc. entom. France, 58, 1953, p. 48.
— Sur quelques Agdistis marocains récoltés par M. Charles Rungs (Lep.
Pterophoridae) . Bull. Soc. Sc. Nat. Maroc, 31 (1951), 1953, pp. 269-
271.
— 22 —
H. de Toulgoët. — Contribution à l’étude des Eilema paléarctiques
(3e note). Note sur Eilema uniola Rbr. (Lep. Lithosiidae) . Bull.
Soc. entom. France, 58, 1953, pp. 55-57.
— Simplon, 1952. L’ Entomologiste, 9, 1953, pp. 1-6.
— P. Guérin et A. Crosson du Cormier. — • Nouvelle note sur Boloria
aquilonaris Stichel. Rev. fr. Lepidop., 14, 1953, pp. 21-23, 1 pl.
G. Bernardi, Attaché. — Note sur la taxonomie des genres Belenois
Hg. et Anapheis Hb. (Lep. Pieridae). Rev. fr. d' Entom., 20, 1953,
p. 47-53, 14 fig.
— Lépidoptères Pieridae recueillis à Fernando-Poo par MM. P. L. De-
keyser, P. Lepesme. Bull, de VI. F. A. N., 15, 1953, pp. 1437-
1440, 2 fig.
E. Rivalier, Attaché. — Remarques sur les Pterostichus gallo-rhénans
du groupe cristatus Dufour (Col. Pterostichidae). Bull. Soc. Entom.
de France, 1953, n° 6).
— Les trois grandes sous-espèces de Lophyridia lunulata F. Rev. fr.
d’Entom., tome XX, fasc. 3, 1953).
— ■ Note sur une sous-espèce méconnue de Lophyridia angulata F. Rev. fr.
d’Entom., tome XX, fasc. I, 1953.
J. Jarrige, Attaché. — Deux Aleocharides aénophiles nouveaux du
Katanga. Rev. Zool. Bot. Afr., XLVII, 1-2 (15-45).
— Sur la présence en France de Lithocharis nigriceps Kv. Vie et Milieu,
1951, t. III, fasc. 3.
— Gabrius trouvés dans les Pyrénées Orientales. Vie et Milieu, 1952,
t. III, fasc. 4.
Cl. Legros, Attaché. — Un Gyrinide nouveau de Madagascar. Le Natura¬
liste Malgache, V, fasc. 1, 1953, p. 63 (fig.).
— Contribution à l’étude de la zone d’inondation du Niger (Mission
G. Remaudière 1950). YII. Coléoptères Haliplidae, Dytiscidae,
Hydrophilidae, Spercheidae. Bull, de VI. F. A. N., XV, n° 4,
p. 1561.
G. Ruter, Correspondant. — Description d’un Cétonide nouveau du
Cameroun : Diphrontis Carreti nov. sp., Rev. fr. d’Entom., tome XX,
fasc. 1, p. 32.
— Description d’un Cétonide nouveau : Mireia gen. nov. sternalis nov.
sp., Bull. Soc. Entom. de France, 1953, p. 65.
— Description d’un Cétonide nouveau du Congo Belge : Pachnoda Basi-
lewskyi nov. sp. Rev. Zool. Botanique africaine, XLVIII, 1-2,
p. 124.
Dr J. Balazuc, Correspondant et G. Tempère. — Notes de Tératologie
(III). Symmélie labiale chez un Carabique, Stomis pumicatus L.
Rev. fr. d’Entom., XX, fasc. 1 ; 1953, pp. 54-55, 1 fig.
— et H. Donnot. — Nouvelle anomalie sexuelle chez un Longicorne (Col.
Cerambycidae) . Bull. Soc. ent. France, LVIII, n° 6, juin 1953,
pp. 95-96, 1 fig.
H. Stempffer, Correspondant. — Contribution à l’étude de quelques
— 23 —
Lycènes d’Europe occidentale. Lambillionea, Bruxelles, 53, 1953,
pp. 12-18.
— et N. Bennett. — A révision of the genus Teriomima Kirby (Lepi-
doptera Lycaenidae). Bull. Brit. Mus. (N. H.), III, pp. 77-104,
pl. 3-9.
A. Villiers, Correspondant. — Note sur divers Reduviidae Tribelocepha-
linae du Musée du Congo Belge. Rev. Zool. Bot. Afr., XLVI, 1952,
n° 3-4, pp. 237-257, 17 fig.
— Les Hétéroptères malgaches du Muséum national de Prague, VI,
Reduviidae : Stenopodinae-Acanthaspidinae. Acta Entom. Musei
nat. Prage, XXVI, 378, 1950-1952 [1952], 4 p., 2 phot.
- — La réserve naturelle intégrale du Mont Nimba. Fascicule I, XIV,
Hémiptères Hétéroptères terrestres. Mém. Inst. Fr. Afr. Noire,
n° 19, 1952 [1953], p. 289-309.
- — Contribution à l’étude du peuplement de la Mauritanie. Notes sur la
faune aquatique et ripicole de l’Adrar Mauritanien. Id., XV, n° 2,
avril 1953, pp. 630-646, 6 phot.
— Insectes de 1 ’Elacis. Notes Africaines, n° 58, avril 1953, pp. 62-63.
— La collection de Serpents de l’I. F. A. N. (acquisitions 1952). Id., XV,
n° 3, juil. 1953, pp. 1103-1127, 5 fig.
— L’Assemblée générale de l’Union Internationale pour la Protection de
la Nature (Caracas 1952), Id., XV, 1953, n° 1, Notes et Documents,
pp. 461-464.
— Un nouveau Systelloderes du Vénézuéla [ Hemiptera Henicocephalidae ].
Bull. Muséum (2), XXV, n° 1, 1952 [1953], pp. 95-96, 3 fig.
• — Les Cassides. Notes africaines, n° 59, juillet-1953, pp. 92-94, 10 fig.
■ — Notes éthologiques sur quelques Coléoptères du Sénégal .Bull. Inst.
Fr. Afr. Noire, XV, 1953, n» 3, pp. 1329-1333.
— Emesinae cavernicoles du Congo belge [Hemiptera Reduviidae]. Rev.
Zool. Bot. Afr., XLVII, 1-2, 1953, pp. 31-33, .1 fig.
— Types déposés au Muséum national d’Histoire naturelle par l’Institut
français d’Afrique noire (4e liste). Bull. Muséum (2), XXV, n° 2,
1953, pp. 163-168.
• — Le papillon du kad. Notes Africaines, n° 60, octobre 1953, pp. 121-
123, 6 fig.
— Observations sur la faune ornithologique de la région de Linguère
(Sénégal). Id., pp. 123-125, 2 phot.
— Exploration du Parc National Albert. I. Mission G. F. de Witte,
1933-1935, fascicule 79 (3), Reduviidae (Hemiptera-Heteroptera) ,
Bruxelles, 1953, pp. 35-36, 5 fig.
— Les Béduviides de Madagascar. IX, Emesinae, nouveau genre, nou¬
velles espèces ; X, Acanthaspidinae, un nouveau genre cavernicole.
Mém. Inst. Scient. Madag. (E), 1953, pp. 33-39, 10 fig.
— Les Endomychidae africains. II, Melindus excavatus, nov. gen., nov.
sp. Rev. Fr. Ent., XX, fasc. 3, 1953, pp. 181-183, 3 fig.
- — Les Endomychidae africains. I, Le genre Africanasaula Pic [Col.].
Bull. Soc.- Ent. Fr., LVIII, n° 8, 1953, pp. 134-136, 4 fig.
— 24 —
— Les Endomychidae africains. III, Notes sur diverses espèces du genre
Trycherus. Bull. Inst. Fr., A/r. Noire, XV, 1953, n° 4, pp. 1463-
1505, 160 fig.
H. de Lesse, Attaché de Recherches au C. N. R. S. — Contribution à
l’étude du genre Erebia (8e note). Répartition de E. euryale isarica
Heyne et E. euryale adyte (Hb.) dans les Alpes françaises. Rev.
fr. de Lép., XIII (1952), pp. 226-228, 1 carte.
— Révision des anciens genres Pararge (s. 1.) et Maniola (= Epinephele
(auct.)). Ann. Soc. ent. France, CXXI (1952), pp. 61-76, 24 fig.
— Quelques formules chromosomiques chez les Lycaenidae (Lépidoptères
Rhopalocères). C. R. A. S., 235 (1952), pp. 1692-1694, 3 fig.
— Contribution à l’étude du genre Erebia. Répartition de E. tyndarus
Esp. et E. cassioides R. et Hohnw. dans la partie occidentale du
Valais (Lep. Satyridae). L’Entomologiste, VIII (1952), pp. 65-70,
1 carte.
— Sur la validité spécifique de Pararge xiphia F. et xiphioides Stgr.
(Lep. Satyridae). Bull. Soc. ent. France, LVII (1952), pp. 151-
156, 3 fig.
— Formules chromosomiques nouvelles du genre Erebia (Lep. Rhopal.)
et séparation d’une espèce méconnue. C. R. A. S., 236 (1953),
pp. 630-632, 7 fig.
— Contribution à l’étude du genre Erebia (10e note). Nouvelles indica¬
tions sur la répartition d 'Erebia hispania Btlr. et E. cassioides
(R. et Hohnw.) aux Pyrénées. Lambillionea, LUI (1953), pp. 5-11,
1 carte.
— Révision des Neohipparchia (Lep. Satyridae ) d’Afrique du Nord.
Bull. Soc. Sc. nat. Maroc, XXXII (1952), pp. 91-105, 16 fig.
— Formules chromosomiques de Boloria aquilonaris Stichel, B. pales
D. et Schifï., B. napaea Hofïm. et quelques autres Lépidoptères
Rhopalocères. Rev. fr. de Lép., XIV (1953), pp. 24-26, 7 fig.
— Formules chromosomiques nouvelles du genre Erebia (Lep. Rhopal.),
C. R. A. S., 237 (1953), pp. 758-759, 3 fig.
— • Observations sur la ponte de quelques Erebia. Lambillionea, LIII
(1953), pp. 45-47.
— G. Bernardi et J. Picard. — Liste des Grypocères et Rhopalocères
de la Faune française conforme aux Règles internationales de la
nomenclature (Satyridae). Rev. fr. de Lép. ; XIII (1952), pp. 241-
246.
Ph. David, Collaborateur technique. — Un Chrysochloa nouveau de
France (Col. Chrysomelidae). Bull. Soc. ent. France, janv. 1953.
— Note sur trois Chrysomelidae (Coléoptères). Id., mars 1953.
— Sur deux espèces de Sagra confondues (Col. Chrysomelidae). Id.,
mai 1953.
— Un nouveau sous-genre de Chrysochloa (Col. Chrysomelidae). Rev. fr.
d’Entom., n° 3, 1953.
— Quatre nouvelles Sagra africaines. Bull, de l’I. F. A. N.
Collections reçues. — Le grand événement de l’année au Laboratoire
— 25 —
d’Entomologie a été le déménagement et l’installation de la col¬
lection René Obirthük. Grâce à la persévérance de notre Direc¬
teur, la somme nécessaire à l’acquisition de cette énorme collection
a pu être obtenue des Pouvoirs publics. De ce fait, le Muséum se
trouve posséder la plus importante collection de Coléoptères
d’Europe. Et par importance il faut entendre non seulement le
nombre des exemplaires, mais surtout la valeur historique et scienti¬
fique des collections représentées.
Il faut signaler en outre les acquisitions suivantes : types de
Coléoptères et Hémiptères de l’Angola, donnés par A. de Barros
Machado ; Cérambycides de Grèce et de Turquie donnés par le
Dr Breuning ; Carabiques de Grèce rapportés par M. G. Pécoud„
chargé de Mission ; un lot de Lépidoptères d’Afrique du Sud,
donné par M. Fr. Aibrecht. Enfin M. Cartier-Bresson a fait
don d’un lot important de Lépidoptères provenant de la partie
de la collection Oberthur non acquise par le Muséum ; ce lot
comprend de nombreux exemplaires figurés dans les travaux de
Charles Oberthur et Roger Verity, en particulier des types et des
formes rares de Parnassius.
Zoologie : Vers et Crustacés.
L. Fage, Professeur, Membre de l’Institut. — Sur quelques Pycno-
gonides de Dakar. Bull. Mus. nat. Hist. nat., Paris, 2e sér.,
t. XXIV, 1952, pp. 530-533.
— Étude écologique de la variation des caractères différentiels des
espèces et des populations. Ann. Soc. Roy. Zool. Belgique. Fasc. 1,
t. LXXXIII, 1952, pp. 5-20.
— Notices nécrologiques sur Theodor Mortensen et William Thomas
Caïman. Bull. Soc. Zool. France, t. LXXVII, 1952, pp. 319-323.
— Commentaires sur la première plaie d’Égypte. L’Eau du fleuve changée
en sang. Les Conférences du Palais de la Découverte, n° 184, pp. 1-19.
— Deux Pycnogonides nouveaux de la Côte Occidentale d’Afrique. Bull..
Mus. nat. Hist. nat., Paris, 2e série, t. XXV, pp. 376-382.
— et J. Brouardel. Variation, en mer, de la teneur en oxygène dissous
au proçhe voisinage des sédiments. C. R. Acad. Sci., t. 237,
pp. 1605-1607.
M. André, Sous-Directeur. — Nouvelles observations sur Thrombicula
Le Gaci M. André. Bull. Mus. nat. Hist. nat., Paris, 2e sér., t. XXV,
pp. 67-68.
— Une espèce nouvelle de Leptus (Acarien) parasite de Scorpions. Bull.
Mus. nat. Hist. nat., Paris, 2e sér., t. XXV, pp. 150-154.
— Tanaupodus passimpilosus Berlese 1910, Thrombidion peu connu et
nouveau pour la faune française. Bull. Mus. nat. Hist. nat., Paris,
2e sér., t. XXV, pp. 283-285.
— Nouvelles observations sur Penthaleus major (Dugès). Bull. Mus. nat -
Hist. nat., Paris, 2e sér., t. XXV, pp. 279-282.
26 —
— Index des Zoologistes, 430 p., 7.000 noms et adresses. Publ. Union
Internat. Sc. Biol., sér. C., n° 5, Paris, 1953.
— Observations sur la fécondation chez Allothrombium fuliginosum
Herm. Bull. Mus. nat. Hist. nat., Paris, 2e sér., t. XXY, pp. 383-
386.
— Acariens Phytoptipalpidae parasites des Orchidées, Cactées et plantes
grasses cultivées en serres. I. — Tenuipalpus orchidarum Parfitt.
Bull. Mus. nat. Hist. nat., Paris, 2e sér., t. XXV, p. 453.
— P. Lri Gac, P. Giroud et F. Roger. — Deux modes de contamination
professionnelle par la fièvre Q. Bull. Soc. Pathol. Exot., t. XX,
p. 659.
— Acariens Phytoptipalpidae parasites des Orchidées, Cactées et plantes
grasses cultivées en serres. II. Brevipalpus cactorum Oud. et B.
confusus Baker. Bull. Mus. nat. Hist. nat., Paris, 2e sér., t. XXV,
p. 563.
M. Vachon, Assistant. — A propos d’un Pseudoscorpion cavernicole
découvert par M. le Dr H. Henrot dans une grotte de la Virginie
occidentale en Amérique du Nord. Notes biospéologiques ; t. 7,
pp. 1015-12, 13 fig., 1952.
— Scorpions in : La réserve naturelle intégrale du Mont Nimba. Mém.
Inst. Fr. Afrique Noire, Dakar, t. I, pp. 9-15, 12 fig., 1952.
— Pseudoscorpions in : La réserve naturelle intégrale du Mont Nimba.
Ibid., pp. 16-43, 41 fig., 1952.
— Essai d’une biogéographie des Scorpions tunisiens. C. R. Congrès
AFAS, Tunis, fasc. 4, p. 8, 2 fig., 1951-52.
— Remarques préliminaires sur l’anatomie et la biologie de deux Pseudo¬
scorpions très rares de la faune française. Pseudoblothrus peyerim-
hoffi (E. S.) et Apocheiridium ferum (E. S.). Bull. Mus. nat. Hist.
nat., Paris, 2e sér., t. XXIV, pp. 536-9, 1952.
— Remarques préliminaires sur les Scorpions collectés au Maroc par
M. J. Malhomme, Correspondant du Muséum. Ibid., t. XXV,
pp. 144-6.
— Commentaires à propos de la distinction des stades et des phases du
développement post-embryonnaire chez les Araignées. Ibid.,
t. XXV, pp. 294-7.
— Scorpions in : Tindouf et le Sahara occidental, par le Dr J. Larriraud.
Arc. Inst. Pasteur Algérie, t. 30, pp. 310-11, 1952.
— Scorpions in : Gourara par le Dr E. Reboul. Ibid., t. 31, pp. 236-7.
— Sur la répartition du grand Scorpion noir des îles de la Mer Egée :
Iurus dufoureius (Brullé). Rev. Gen. Sciences, t. 60, fasc. 3-4,
pp. 96-100, 1 fig.
— Scorpions in : Contribution à l’étude du peuplement de la Mauritanie.
Bull. IFAN, Dakar, t. 15, n° 3, pp. 1012-28, 14 fig.
— Sur un cas de schistomelie ternaire d’une patte ambulatoire chez le
Scorpion fouisseur : Scorpio maurus L. Bull. Biol. France et Bel¬
gique, t. 87, fasc. 2, pp. 218-25, 8 fig.
— Quelques aspects de la biologie des Scorpions. Endeavour, t. 12, n° 46,
pp. 80-9, 16 fig.
— 27 —
— Nouveaux cas de phorésie chez les Pseudoscorpions. Ibid., t. XXV,
pp. 572.
— Interventions in : Symposium sur les problèmes actuels de la taxo¬
nomie. Ann. Soc. Roy. Belgique, t. 83, fasc. 1, pp 52, 84-5, 107-9,
1952.
— Quelques remarques sur les frontières en biogéographie à propos de la
ligne Wallace et des Scorpions indonésiens. C. R. Som. Soc. Bio-
géog., Paris, n° 257, pp. 6-12, 2 fig., 1953.
J. Forest, Assistant. — Notes préliminaires sur les Paguridae des côtes
occidentales d’Afrique. — IV. Clibanarius aequabilis Dana. Bull.
Mus. nat. Hist. nat., Paris, 2e sér., t. XXV, p. 437.
— Crustacés Décapodes Marcheurs des îles de Tahiti et des Tuamotu. —
I. Paguridae. Ibid., pp. 441 et 555.
— et P. Drach. — Description et répartition des Xantho des mers d’Eu¬
rope. Arch. Zool. exp. et gén., t. 90, fasc. 1, pp. 1-35.
E. Angelier, Attaché de Recherches aù C. N. R. S. — Recherches
écologiques et biogéographiques sur la faune des sables sub¬
mergés. Arch. Zool. exp. et gén., t. 90, pp. 37-162.
- — L’indice de diversité de C. B. Williams et son intérêt en biogéographie
(à propos d’un colloque sur la ligne Wallace). C. R. Soc. Biogéo¬
graphie, pp. 25-26.
— et C. Angelier. — Contribution à la connaissance des Hydracariens
des Pyrénées : le genre Arrenurus Dugès, 1833. Bull. Mus. nat.
Hist. nat., 2e sér., t. XXV, pp. 69-79.
F. Granjean, Membre de l’Institut. — Sur les genres Hemileius Berl. et
Siculobata n. g. (Acariens, Oribates). Mém. Mus. nat. Hist. nat.,
Paris, t. VI, fasc. 2, pp. 117-138.
— Observations sur les Oribates (25e série). Bull. Mus. nat. Hist. nat.,
Paris, 2e sér., t. XXV, pp. 155-162.
— Id. (26e série). Ibid., pp. 286-293.
— La coalescence fémorogénuale chez Fusacarus (Acaridié, Acarien)
Ibid., pp. 387-394.
— Observations sur les Oribates (27e série). Ibid., pp. 469.
Ed. Dresco, Attaché au Muséum. — Note sur Nelirna aurantiaca (Opi-
liones). Bull. Soc. Ent. Fr., t. LVIII, n° 2, pp. 28-9.
- — Un Opilion nouveau des Monts Cantabriques (Espagne). Bull. Mus.
nat. Hist. nat., Paris, 2e sér., t. XXV, pp. 147-149.
Collections reçues. • — - Crustacés, Myriapodes, Polychètes d’Océanie
(G. Ranson) ; Copépodes (M. Rose) ; Acariens des Indes et
de Turquie (Dr K. Lindberg), Hydracariens de l’Adriatique
(Dr G. Soika), Halacariens psammiques de Méditerranée (Cl. Dela-
mare-Deboutteville) ; Arachnides (A. de Barros Machado)
Portugal ; Polychètes des Iles Kerguelen (M. Angot).
— 28 —
Malacologie.
E. Fischer-Piette, Professeur. — Répartition de quelques Mollusques
intercotidaux communs le long des côtes septentrionales de l’Es¬
pagne. Journ. de Conchyl., 1953, XCIII, 2, pp. 39-73.
G. Ranson, Sous-Directeur. — Observations sur les îles basses de l’Ar¬
chipel des Tuamotu (Océanie française). C. R. A. S., t. 236, 1953,
p. 2529.
— Observations sur la biologie de Pinctada margaritifera (L.) (Huître
perlière) dans les îles Tuamotu. C. R. A. S., t. 236, 1953, p. 2449.
— L’Archipel des Tuamotu. Geographia, n° 25, 1953.
— Les problèmes de l’Huître perlière et de la nacre en Océanie française.
Marchés coloniaux du Monde (Nouvelle-Calédonie 1853-1953),
n° 415, 24 oct. 1953.
— et G. Cherbonnier. — Appareil génital et radules de trois Planorbes
africains : PI. gardei Germain, PL tilhoi Germain, PL dallonii
Germain. Rull. Mus. nat. Hist. nat., t. XXV, 1953, p. 176, 3 fig.
A. Franc, Sous-Directeur. — Mollusques terrestres de Nouvelle-Calé¬
donie. I. La famille des Endodontidae. Bull. Soc. Zool. Fr., 1953,
LXXVIII, 1, pp. 70-75.
- — Diplomphalus Fischeri. Mollusque terrestre nouveau de Nouvelle-
Calédonie. Journ. de Conchyl., 1953, XCIII, 3, pp. 81-82.
— Mollusques terrestres de Nouvelle-Calédonie. Validité du genre Micro-
phyura Ancëy et description de deux espèces nouvelles. Journ. de
Conchyl., 1953, XCIII, pp. 83-86.
G. Cherbonnier, Assistant. — Sur la présence, en France, de Helicella
(Helicopsis) arenosa Ziegler. Bull. Mus. Nat. Hist. nat., 1953,
t. XXV, n° 5.
— Note sur une nouvelle espèce de Synapte de F Ile Maurice : Patinapta
vaughani n. sp. Bull. Mus. Nat. Hist. nat., 1953, t. XXV, n° 5.
— Recherches sur les Synaptes (Holothuries apodes) de Roscofî. Arch.
Zool. expér. g en., t. 90, fasc. 3, 1953, pp. 164-185, fig. 1-4, gra¬
phiques.
— Complément à l’étude des Holothuries de l’Afrique du Sud (lre note).
Bull. Mus. Nat. Hist. nat., 1953, t. XXV, n° 6.
A. Tixier-Dûrivault (Mme), Chargée de recherches au C. N. R. S. —
Sur quelques Alcyoniidés de Tahiti et des îles Fidji. Bull. Mus.
Nat. Hist. nat., 1953, 2e sér., XXV, n° 3, pp. 311-319.
J.-C. Fischer. — Notes sur les Gastéropodes d’un nouveau gîte coquil-
lier du bathonien des Ardennes. Journ. de Conchyl., 1953, XCIII,
1, pp. 3-25.
P.-H. Fischer. — Visite malacologique au Japon. Journ. de Conchyl .,
1953, CXIII, pp. 35-37.
— Examen en lumière de Wood de la coquille de quelques Amphineures
et Scaphopodes. Journ. de Conchyl., 1953, CXIII, 2, pp. 77-78.
— Visite malacologique aux Philippines. Ibid., pp. 79-80.
— 29 —
— Croissance relative de la coquille, de l’opercule et des parties molles
chez quelques Gastéropodes. Journ. de Conchyl., 1953, CXIII, 3,
pp. 102-103.
— Mode de fixation des Moules dans la baie du Pouliguen. Ibid., pp. 104-
106.
— Visite malacologique en Chine. Ibid., pp. 107-108.
- — A. et G. Brunel-Capelle. — Sur la ponte d’Achatina fulica et sa
fluorescence. Journ. de Conchyl., 1953, CXIII, 1, pp. 33-34.
L. Forcart. — The Veronicellidae of Africa. Ann. Mus. Congo Belge
Tervuren, 23, pp. 1-110.
G. Fouque et A. Franc. — Observations sur quelques Ascidies de la
région de Dinard et sur leurs commensaux. Bull. Labor. maritime
de Dinard, 1953, 38, pp. 22-25.
B. S. Kisch. — Pseudomelampus exiguus Lowe sur la côte basque. Journ.
de Conchyl., 1953, XCIII, 3, pp. 87-94.
J. G. J. Kuiper. — Description de trois nouvelles espèces de Pisidium
de Madagascar. Journ. de Conchyl., 1953, XCIII, 1, pp. 26-32.
G. Lecointre. — La place de l’Homme dans la stratigraphie du quater¬
naire marocain. Congrès préhistorique de France, XIIIe session,
1950, pp. 425-428. Paris, 1953.
— Le quaternaire de Babat. Casablanca et ses relations avec la pré¬
histoire. Extr. Libyca, tome I, 1953, pp. 13-15 (Alger).
M. Nicklès. — Quelques Lamellibranches du littoral Ouest-Africain.
Bull. Inst. Royal Se. Nat. Belgique, 1953, XXIX, n° 13, pp. 1-11.
— A. Pruvot-Fol (Mme). — Étude de quelques Opisthobranches des côtes
du Maroc et du Sénégal. Éditions internationales. Travaux Institut
Chérifien, n° 5, pp. 1-94.
Principales acquisitions du Laboratoire de Malacologie en 1953. — 1. — Col¬
lection de Planorbes et Bulins d’Afrique équatoriale (Don du
Dr Schwetz de Bruxelles) ; 2. — Une portion de la collection
Letellier (suite) (Achat à Mme Letellier) ; 3. • — - Mollusques
fluviatiles expédiés par le Service de Santé de Porto-Novo. (Don
du Service de Santé de Porto-Novo).
Anatomie comparée des Végétaux vivants et fossiles.
A. Loubière, Professeur. — Les frondes odontoptéroïdes du Carbonifère
et du terrain permien. Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2e s., t. XXV,
p. 221, 1953.
E. Boureau, Sous-Directeur. — Étude paléoxylologique du Sahara
(XVII) : Guttiferoxylon saharianum n. sp., bois néogène silicifié de
Bekati el Bass (Confins algéro-soudanais). Bull. Mus. nat. Hist.
nat., XXIV, 6, pp. 594-600, 1 pl. h. t., 1953.
— Ibid. (XVIII) : Sur un Myrtoxylon secretans n. gen., n. sp., des couches
post-éocènes d’In Bhar (Sahara soudanais). Ibid., XXV, n° 2,
pp. 225-230, 1 pl. h. t., 1953.
— Ibid. (XIX) : Leguminoxylon ersanense n. sp., bois fossile des collines
d’Ersane (Sahara soudanais). Ibid., 2e s., XXV, n° 3, pp. 353-
359, 1953.
— Birbal Sahni (1891-1949), Bull. soc. Bot. Fr., pp. 207-213, 1952.
— Sur de récents travaux de Paléobotanique, ibid., pp. 219-246, lpl.,
1 tabl., 1952. .
— Contribution à l’étude paléoxylologique de l’Afrique du Nord (IV),
Sur un échantillon de Brachyoxylon (Telephragmoxylon) du
Jurassique moyen de Tunisie. Bull. Soc. Geol. Fr. (6), II, pp. 169-
174, pl. VIII et IXa, 1952.
— Contribution à l’étude paléoxylologique de la Péninsule Ibérique (II),
Présence du Juniperoxylon pachyderma ^Gôppert) Krâusel dans
les lignites de divers gisements pliocènes du Portugal. Com. Serv.
Geol. de Portugal, t. XXXIII, pp. 1-13, fig. 1-6, 1952, Lisbonne.
— Végétaux fossiles du Sahara français. C. R. Somm. Soc. Geol. Fr., 12,
pp. 207, 208, 1953.
C. Ginieis, Assistant. — Contribution à l’étude anatomique des Plantules
de Palmiers : V. Les apex de la plantule d’ Archontophoenix Cun-
ninghamiana W. et Dr. Bull. Mus. Nat. Hist. ruzt., 2e s., t. XXV,
n° 3, 1953.
— Ibid. — VI. Les méristèmes apicaux de la phyllorhize postembryon¬
naire à’ Archontophoenix Cunninghamiana W. et Dr. Ibid., 2e s.,
t. XXV, n° 5, 1953.
Collections reçues. — Graines de Palmiers : Phoenix reclinata (Natal) ;
Ph. rupicola (Inde) ; Trachycarpus excelsa et Tr. Fortunei (Japon) ;
Thrinax radiata (Antilles) ; Thrinax argentea (Sénégal) ; Trithrinax
brasiliensis (Rio de Janeiro). Fruits de Palmiers : Phoenix reclinata
(Natal) ; Thrinax argentea (Sénégal). — Végétaux fossiles : Echan¬
tillons carbonifères (coll. Vetter) ; Bois jurassiques d’Afrique du
Nord (Coll. Lucas) ; bois quaternaires de l’Isère (Coll. Moret) ;
bois du Congo belge (Coll. Dartevelle) ; bois de Madagascar (Coll.
Hoffmann) ; Empreintes Argoviennes et Calloviennes du Jura
(Coll. Caire).
Phanérogamie.
H. Humbert, Professeur, Membre de l’Institut. — Un exemple suggestif
de désertification provoquée : les territoires du Sud de Madagascar.
Naturaliste Malgache, V-I, 1953, pp. 5-18.
— Le Problème du recours aux feux courants. Rev. Bot. Appl., 363-
364, 1953, pp. 19-28.
— Flore de Madagascar et des Comores : Oléacées, Linacées, Erythroxy-
lacées, Zygophyllacées, Chlénacées, Ebénacées, Myrsinacées,
Myrtacées, Polygonacées, Lobéliacées, par H. Perrier de La
Bâthie, A. Cavaco et F. Wimmer : 637 p., 100 pl, 1952-1953.
M.-L. Tardieu-Buot (Mme), Sous-Directeur. - — - Les Ptéridophytes
d’Afrique intertropicale française in Mém. I. F. A. N., n° 28, 1953,
241 p., 44 fig.
— 31 —
— Étude phytogéographique des Hyménophyllacées africano-malgaches.
Mém. Inst. Scient. Madagas., IY-2, 1952, pp. 155-160.
— des Abbayes et Alston. — Contribution à la flore des Ptéridophytes
d’A. O. F. (Guinée et Côte d’ivoire). Bull. I. F. A. N., XV, 4,
1953, 1384.
J. Leandri, Sous-Directeur. — Les Urticacées de Madagascar. Ann. Mus.
Col. Marseille, VI-7-8, 1952, pp. 1-93, 11 fig., 4 pl.
- — Moracées (excl. Ficus), in H. Humbert, Flore de Madagascar et des
Comores, 55, 1952, pp. 1-39 et 71-76, 7 pl.
— Les Euphorbes épineuses et coralliformes de Madagascar (suite).
Cactus, VII, 1953, pp. 39-44, 95-100, 109-114, 141-146, fig.
F. Pellegrin, Sous-Directeur honoraire. — Les Flacourtiacées du Gabon.
Bull. Soc. Bot. Fr., Mémoires 1952 (parus en 1953), pp. 105 à 122.
— Allophylus (Sapindacées) nouveaux du Gabon. Bull. Soc. Bot. Fr., 100,
1953, pp. 188-191.
— et A. Aubréville. — Nouveautés africaines. Ibid., 100, 1953, pp. 24-26.
R. Benoist, Sous-Directeur honoraire. — Quelques Acanthacées des
colonies portugaises africaines. — Bol. Soc. Broteriana, XXIV
(2e série), 1950, pp. 5-39.
— Une nouvelle espèce d’Acanthacée de l’Ankara tra. Naturaliste malgache ,
III, 1952, pp. 97-98.
— Deux Acanthacées africaines nouvelles. Bull. Soc. Bot. Fr., 99, 1952,
pp. 325-326.
P. Jovet, Assistant. — A propos d’Ammi majus L. et Erigeron acer L.
récoltés dans l’Ouest de la France. Bull. Soc. scient. Bret., t. XXVI,
1951 (paru 1953), pp. 103-106.
• — Some recent modifications in the Flora and the Végétation of the
Valois — translated by Mrs A. N. Gibby) ; in Beport of the Confé¬
rence held in 1952 by the Botan. Soc. British Isles (ed. by
J. E. Lousley), pp. 46-48, paru 1953.
— Quelques aspects de la végétation au Pays Basque Français occidental.
(Confér. faite 17 avril 1953 à Rabat, Maroc), Soc. Sc. nat. du Maroc .
C. R. séances mensuelles, 1953, n° 4, pp. 55-57.
— Organisation du Colloque et mise sur pied du volume relatif au Col¬
loque de l’Un. Inter. Sc. Biol, sur l'Organisation scientifique des
Jardins Botaniques, tenu à Paris, 3-7 juin 1953. Travaux publiés
dans : Année Biologique, 1953 (juillet-octobre), LVIIe ann., fac. 7-
8-9-10, pp. 253-466. Les travaux -j- introduction -j- discussions
résumé commenté = un volume spécial de x + 224 p. (avec
pagination spéciale), 1953.
— et R. Gombault. — Une énigmatique Ombellifère syrienne. Sot.
Syst., XIV, fasc. 4, déc. 1952, pp. 276-278, 1 fig.
— C. Guinet et V. Chaudun. — Inconvénients et avantages des Collec¬
tions botaniques privées. Année Biolog., 1953, pp. 299-302 = vol.
Colloque Organisation Scientif. des Jard. Bot., 1953, pp. 47-50.
— Protection et Sauvetage (Flore et végétation). Jarins Botaniques et
Sanctuaires jardinés. Année Biolog., 1953, pp. 371-377 = vol.
Colloque Organisation Scientif. des Jard. Bot., 1953, pp. 119-125-
— 32 —
t — Les Jardins d’Écologie expérimentale. Année Biolog., 1953, pp. 415-
420 = vol. Colloque Organis. Scient, des Jard. Bot., pp. 163-168.
— et C. Guinet. - — Compte rendu sommaire (des travaux du Colloque),
vol. spécial Colloque Organisation scientif. des Jard. Bot. (U. I.
S. B.), 1953, pp. vu à ix.
— ■ — • Discussions. Recommandations et Vœux... Vol, spécial Colloque
sur l’Organis. scientif. des Jard. Bot. (U. I. S. B.), 1953, pp. 215-
219.
- Résumé commenté des Travaux du Colloque. Vol. spécial : Colloque
sur l’Organis. scientif. des Jard. Bot. (U. I. S. B.), 1953, pp. 221-223.
J. Arènes, Assistant, — Contribution à l’étude des Composées-Carduacèes
d’Afrique. Bull. I.F.A.N., XV-1 (1953), pp. 59-71, 2 pl.
M. Piciion, Assistant. — Classification des Apocynacées : XXXIII, les
sous-tribus des Carissées ; in Not. Syst., XIV (1953), 310-315
(1 %-)•
— Additions à la flore de l’A. E. F. : Apocynacées-Plumérioidées ; in
Bull. Mus., 2e sér., XXV (1953), 198-203.
— Additions à la flore de l’A. E. F. : Apocynacées-Echitoïdées. Ibid.,
204-205.
— Propositions pour le Congrès de Paris : propositions n08 12 à 18 ; in
Taxon, II (1953),, 110-112.
— Propositions pour le Congrès de Paris : propositions n08 28 et 29 ;
ibid., 138-140.
— Classification des Apocynacées : XXXVI, Révision des Pléiocarpinées ;
in Bol. Soc. Brot., XXVII (1953), 73-153 (5 pl. et 3 cartes).
— Sur la présence du genre Pterotaberna (Apocynacées) en Afrique
occidentale. Bull. Soc. Bot. Fr., 100, 1953, pp. 172-173.
N. Dumaz-le-Ghand (Mlle), Assistant. — Contribution à l’étude des
Légumineuses de Madagascar. IV. Les genres Xanthocercis H. Bn.
et Pseudocadia Harms. Bull. Soc. Bot. de Fr., 99, 1952, pp. 313-
315.
H. Perrier de La Bâthie, Directeur honoraire de Recherches au C.N.R.S.,
Correspondant de l’Institut. — Les Myrtacées de Madagascar et
des Comores. Révision, diagnoses et biologie. Mèm. Inst. Scient.
Madag., IV-2, 1952, pp. 161-202, 2 fig., 6 pl.
— Les Myrsinacées de Madagascar et des Comores. Ibid., pp. 203-258,
12 pl.
— Linacées, Erythroxylacées, Zygophyllacées in H. Humbert, Flore de
Madagascar et des Comores, 17, 52, et 11 pp., 4, 6 et 2 pl., 1952.
— Oléacées. Ibid., 1952, 89 p., 17 pl.
— Ebénacées. Ibid., 137 p., 18 pl.
— Myrtacées. Ibid., 1953, 80 p., 11 pl.
— Myrsinacées, Ibid., 1953, 148 p., 25 pl.
- — Las Adansonia de Madagascar et leur utilisation (2e note). Rev. Bot.
Appl., 367-368, 1953, pp. 241-244.
— 33
A. Lemée, Inspecteur honoraire des Colonies. — Flore de la Guyane
française. Tome II. Podostémonacées à Sterculiacées. 398 p.,
2 pl. 1952.
A. Camus, Attachée au Muséum, chargée de Recherches. — Graminées
nouvelles de Madagascar et de la Réunion in Bull. Soc. Bot. Fr.,
99 (1952), 142.
— X Orchiserapias des Alpes-Maritimes et du Var, in Riviera scientif.,
40 (1953), 7.
— Contribution à l’étude du genre Poecilostachys Hackel (Graminées) in
Bull. Soc. Bot. Fr. 100 (1953), 20-24.
— Sous-genre et espèces nouvelles de Graminées malgaches in Bull.
Mus., 2e sér., 25 (1953), 342.
A. Cavaco, Attaché de recherches au C. N. R. S. — Flore de Madagascar,
fascicule Polygonacées, Paris, 1953, 22 p., 1 pl.
— Notes sur l’Anatomie Systématique, I, In « Naturalia », Rev. de la Soc.
Portug. des Sc. Natur., IV, 1, 2e sér. (1953), pp. 50-59.
— Le genre Sericorema (Amaranthacées) à Madagascar. Bull. Mus., 24,
1952, pp. 574-575.
— Sept Amarantacées malgaches nouvelles. Ibid., pp. 575-577.
- — Aerva de Madagascar (Amarantacées). Bull. Soc. Bot. Fr., 99, 1952,
pp. 252-254.
Cl. Ch. Mathon, Attaché de recherches au C. N. R. S. — L’écologie du
développement des céréales. Étude critique des techniques som¬
maires d’analyse stadiale. Première note. Bull. Soc. Bot. Fr., 1952,
99, 7-9, pp. 268-272, 2 fig.
— L’écologie du développement des céréales. Étude critique des tech¬
niques sommaires d’analyse stadiale. Seconde note. Bull. Soc.
Bot. Fr., 1952, 99, 7-9, pp. 281-284, 1 fig.
— A propos de certain emploi des méthodes statistiques en « phytosocio-
logie ». Bull. Soc. Linn. Lyon, 1953, 4 , pp. 102-103.
— L’écologie du développement des Aegilops. Première partie : l’analyse
stadiale simple. Bull. Muséum, t. XXIV, 2e série, 6, 1952, 1 fig.,
pp. 582-587.
- — Tératologie et Morphologie expérimentales sur la base de la modifica¬
tion des conditions écologiques habituelles du développement.
Première note. Bull. Soc. Bot. Fr., 1953, 100, 4-6, pp. 165-168,
1 fig.
A. Guillaumin, Professeur au Muséum. — Florule des îles Gilbert.
lre note, Bull. Soc. Bot. Fr., 99, 1952, pp. 21-22 ; 2e note, ibid.,
pp. 38-40.
— Notes sur quelques Orchidées d’Indochine. Bull. Mus., 25, 1953,
p. 189-190.
— Contribution à la flore de la Nouvelle-Calédonie. CIII. — Plantes de
collecteurs divers. Bull. Mus., 25, 1953, pp. 414-418.
A. Guillaumin et R. Virot. — Contributions à la flore de la Nouvelle-
Calédonie. CIL — Plantes récoltées par M. R. Virot. Mém. Muséum
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 1, 1954. 3
34 —
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21 fig.
R. Virot, Attaché de recherches au C.N.R. S. — Une nouvelle localité
française de Cyperus esculentus L., var. aureus Ten. Cahiers des
Naturalistes. Bull. Natural. Parisiens. N. S., VIII, fasc. 3-4 :
mars-avril 1953, pp. 42-44.
G. Baumann-Bodenheim, du Mus. Bot. Univ. Zurich. — Résultats
Scientifiques de la Mission franco-suisse de botanique en Nouvelle-
Calédonie. Fagacées. Bull. Mus., 25, 1953, pp. 419-421.
J.-F. Leroy, Sous-Directeur de Laboratoire au Muséum. — Notes géo¬
graphiques sur les Noyers tropicaux (Juglans et Carya). Beu. Bot.
Appl., 367-368, 1953, pp. 221-225.
G. Mimeur. — Sur l’origine phylétique du genre Eragrostis. Bull. Mus., 24,
1952, pp. 404-406.
N. Grambast. — Sur les caractères épidermiques de la feuille dans le
genre Sparattosyce (Moracées). Bull. Mus., 25, 1953, pp. 191-
197.
R. P. Berhaut. — Essai sur les Polycarpoea annuels de F A. O. F., à feuilles
linéaires. Bull. Mus., 25, 1953, pp. 206-112.
— Sur quelques plantes du Sénégal. Bull. Soc. Bot. Fr., 100, 1953, pp. 34-
36.
■ — Les Boerhaavia (Nyctaginacées) du Sénégal. Ibid., pp. 48-51.
— Références d’herbier pour les Sesbania et les Jussiaea du Sénégal.
Ibid., p. 52.
— Un Jussiaea retrouvé. Ibid., pp. 52-53.
— Nouveautés dans les Cypéracées du Sénégal. Bull. Soc. Bot. Fr., 100,
1953, pp. 173-176.
F. E. Wimmer. — Lobéliacées, in H. Humbert, Flore de Madagascar et
des Comores, 44 p. 12 pl., 1953.
R. P. Ch. Tisserant. — Le Piptadenia Mannii Oliver. (Légumineuse-
Mimosée) Bull. Soc. Bot. Fr., 99, 1952, pp. 257-258.
— et R. Sillans. — A propos de la déhiscence des cupules chez le Tisse-
rantodendron R. Sillans. Bull. Soc. Bot. Fr., 99, 1952, pp. 173-174.
— Sur quelques Flacourtiacées de l’Oubangui-Chari. Bull. Soc. Bot. Fr.,
99, 1952, pp. 285-286.
— Plantes nouvelles de l’Oubangui-Chari (g. Scottellia et Richiea). Bull.
Soc. Bot. Fr., 100, 1953, pp. 6-9.
R. Sillans, Attaché au C. N. R. S. — Matériaux pour la Flore de l’Ou¬
bangui-Chari (Ulmacées). Bull. Soc. Bot. Fr., 1952, mémoire,
pp. 100-104.
— Annonacées nouvelles ou litigieuses de l’Oubangui-Chari. Ibid., 24,
1952, pp. 578-581.
— Sur quelques plantes alimentaires spontanées de l’Afrique Centrale.
Bull. Inst. Etudes Centrafricaines, n° 5, pp. 77-99.
— Économie des plantes à parfums d’Afrique Centrale. Ibid., n° 6,
pp. 181-208 (à suivre).
- 35
— Plantes médicinales d’Afrique Centrale. Annales de Pharmacie, 11,
pp. 364-456.
— Manilkara Aubrevillei, Sapotacée nouvelle de l’Oubangui-Chari. Bull.
Soc. Bot. Fr. 99, 1952, pp. 42-45.
R. Gombault. — - Notules sur la flore de Syrie et du Liban. Mém. Soc.
Bot. Fr., 1952, pp. 3-12 (paru en 1953).
R. Capuron, Inspecteur des E. et F. — Compte rendu d’une tournée dans
les forêts du Nord de Madagascar avec le Professeur Humbert.
Bull. Acad. Malgache, XXX, 1952, pp. 27-36.
M. Bodard. — Sur quelques Cypéracées africaines. Bull. Soc. Bot. Fr.,
99, 1952, pp. 61-63.
H. Jacques-Félix. — Trois nouveaux Polygala d’Afrique tropicale. Bull.
Soc. Bot. Fr., 99, 1952, pp. 65-69.
F. Evrard. — Anacardiacées-Mangiférées nouvelles indochinoises. II ;
Melanorrhaea, Bouea. Bull. Soc. Bot. Fr., 99, 1952, pp. 131-133.
P. Senay. — Découverte de l’Asplenium viride Huds. dans la Seine-
Inférieure. Bull. Soc. Bot. Fr., 99, 1952, pp. 306-308.
H. Bouby. — Contribution à l’inventaire floristique de la région de Males-
herbes (Seine-et-Oise, Seine-et-Marne, Loiret). Cahiers des Natura¬
listes, 1953, N. S., VIII, fasc. 3-4, mars-avril, pp. 39-41.
E. Avinée. — Les Elaeocarpacées de Madagascar. Etude d’anatomie et
d’histologie comparée de la feuille. Ann. Sciences Nat. Botanique,
XIII, 1952, pp. 161-198, 14 pl.
R. Herlemont. — Les Elaeocarpacées d’Indochine. Étude d’anatomie et
d’histologie comparées de la feuille. Ann. Sci. Nat. Bot., XII, 1952,
pp. 1-119, 48 pl.
A. Duchaigne et A. du Chalard. — Contribution à l’étude du Polyosma
aulacocarpa Gagnepain, nouvelle Saxifragacée indochinoise. Bull.
Soc. Bot. Fr., 99, 1952, pp. 278-281.
A. de Cugnac, Professeur à la Sorbonne. — Nouvelles observations sur
l’hybride intergénérique expérimental Agroelymus Piettei A. de
Cugnac. Bull. Soc. Bot. Fr., 100, 1953, pp. 138-140.
A. Lawalrée. — Une espèce méconnue des flores françaises : Chenopo-
dium chenopodioides (L.) Aellen. Bull. Soc. Bot. Fr., 100, 1953,
pp. 148-150.
J. Adam. — Notes sur la végétation des Niayes de la presqu’île du Cap
Vert (Dakar, A. O. F.). Bull. Soc. Bot. Fr., 100, 1953, pp. 153-158.
M. Raymond. — Quelques entités nouvelles de la flore du Québec. II.
Bull. Soc. Bot. Fr., 99, 1952, pp. 194-197.
G. Pottier-Alapetite. — Deux plantes nouvelles pour l’Afrique. Bull.
Soc. Bot. Fr., 99, 1952, pp. 250-252.
Principales acquisitions nouvelles. — Échantillons reçus en échange ou en
don : 25.024 ; Doubles préparés : 51.520 ; Parts d’Herbier en attente
d’intercalation 1952, env. 150.000.
Entrées : Collection du Professeur Humbert (Vénézuela, Rép.
Dominicaine, Colombie) 3.000; Collection de Mr. Smith (Smithso-
nian Institut. U. S. A.). Plantes des Iles Fidji 1.840 ; Herbier
de J.-J. Rousseau, renfermant les types de Guyane collectés
— 36 —
par F. Aublet (Acheté à M. Denaiffe) : 494 ; Herbier de
France du Dr Lermoyez (beaucoup de plantes sont montées
sur dépliant. Don du. Dr Chevassu) : 1.800 ; Collection Aubert de
la Ruë, Kerguélen (Nlle-Amsterdam, Kilimandjaro ; Collection
du Père Berhaut : Plantes du Sénégal : 1.800 ; Réserves naturelles
de Madagascar : 1.000 ; Service forestier de Madagascar : 1.013 ;
Collection Léandri (mission à Madagascar) : 3.840 ; Collection du
Prof. Guillaumin, MM. Bauma^n et Hurlimann. Mission Franco-
Suisse en Océanie : une série ; Herbier Tristan, don de la ville
d’Orléans : env. 200 paquets.
Cryptogamie.
Roger Heim, Professeur, Membre de l’Institut. — Quelques Ascomycètes
remarquables. I. Le genre Hypocreopsis en France. Bull. Soc.
Mycol. de France, LXVIII, fasc. 3, pp. 359-366, 2 fig., pl. VII,
1952 (1953).
— - A propos des Lactaires à lait rouge. Rev. de Mycol., XVIII, fasc. 3,
pp. 221-224, 1953.
— Notules mycologiques sur la flore française, 1 à 4. Ibid., pp. 228-232,
1953.
— Protection de la Nature et Musées d’ Histoire Naturelle. Muséum, VI,
n° 4, pp. 153-155, 13 phot., Paris, 1953.
— Paradoxes sur la Guyane. Comptes rendus Acad. Sc. Colon., XIII,
pp. 421-435, 16 oct. 1953.
— - Style et pensée de Bufïon. Bull. Mus. Hist. Nat. Paris, XXV, pp. 429-
432, 1953.
— - Introduction aux Sciences de la Nature. Naturalia, I, pp. 2-5, oct. 1953.
— Chronique scientifique, Figaro Littéraire, septembre-décembre 1953.
— Allocution prononcée lors du Jubilé du Professeur Louis Fage, le
27 octobre. Paris, pp. 22-34, 1953.
— Préface [à Cl. Moreau, Les genres Sordaria et Pleurage ], pp. 5-8*
Paris, 1953.
— Revue de Mycologie et son Supplément Colonial, t. XVIII, 1953.
— et Roger Cailleux. — • Remarques sur les fructifications de Basidio-
mycètes en culture pure. Catalogue des Coll. Vivantes. La myco-
thèque. 2e suppplém. : Macromycètes. pp. 10-23, 5 pl. phot.,
Paris, Mus. Nat. d’Histoire Naturelle, août 1953.
— et Micheline Jacques-Félix (Mme). — Etudes expérimentales sur la
spécificité des Hyménomycètes. Nutrition et balancement des
caractères morphologiques culturaux chez Armillariella mellea et
Clitocybe tabescens. C. R. Acad. Sc., 236, pp. 167-170, 1953.
- Études expérimentales sur la spécificité des Hyménomycètes.
Les rapports de parenté entre Armillariella mellea et Clitocybe
tabescens. C. R. Acad. Sc., 236, pp. 258-260, 1953.
Robert Lami, Sous-Directeur. — Pour une utilisation industrielle des
Algues marines d’Indochine. Seventh Pacific Sc. Congress, V,
3 p., 1953.
— 37 —
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nacées de France et d’Afrique du Nord. Arch. Mus. Nat. Hist. Nat.
sér. 7, 1, pp. 17-20, pl. I-XXIII, 1952.
Pierre Bourrelly, Assistant. — Une nouvelle espèce de Lagenoeca :
Lagenoeca Ruttneri. Rev. Suisse Hydrol., 14, pp. 462-464, 4 fig.,
1952 (1953).
— Initiation pratique à la systématique des Algues d’eau douce, III,
Volvocales. Bull. Microscopie appl., 3, pp. 12-21, 25 fig., 1953.
— L’algothèque, premier supplément. Lab. de Cryptogamie, 30 p.,
86 fig., 4 pl. photomicrogr., 1953.
— Activités algologiques et limnologiques en France pendant l’année 1951.
- Hydrobiologia, 5, pp. 314-322, 1953.
— Flagellés incolores rares ou nouveaux. Oster. Bot. Zeitschrift, pp. 555-
561, 14 fig., 1953.
- — et Mme P. Gayral. — Eugléniens marocains rares ou nouveaux. Bull.
Soc. Sc. Nat. Maroc, 31, pp. 23-25, 11 fig., 1951 (1953).
— et G. Georges. — Quelques algues rares ou nouvelles d’un étang de
Rambouillet (Ferme nationale). sterr. Bot. Zeitschrift, 100,
pp. 523-526, 12 fig., 1953.
— et Francis Magne. — Deux nouvelles espèces de Chrysophycées
marines. Rev. Gén. de Bot., 60, pp. 684-687, 7 fig., 1953.
Suzanne Jovet-Ast (Mme), Assitante. — La valeur des lignes biogéo¬
graphiques indo-malaises d’après les biogéographes britanniques.
C. R. Somm. Séances Soc. Biogéogr., 254, pp. 125-126, 1952 (1953).
— • La distribution des Colura (Hépatiques) de Ceylan à Tahiti. Ibid.,
258, pp. 12-13, 1953.
— Conclusions sur l’importance biogéographique de la ligne de Wallace
en botanique. Ibid., 258, p. 24-25, 1953.
— Le genre Colura (Hépatiques, Lejeuneaceae, Diplasiae). Rev. Bryol. et
Lichénol., XXII, 3-4, pp. 203-312, 68 pl. de fig., 1953.
Jacqueline Nicot (Mme), Assistant. — Un Helminthosporium saprophyte
du sol : Helminthosporium spiciferum (Bain.), nov. comb. Osterr.
Bot. Zeitsch., 100, 4, pp. 500-507, 1 fig., 1953.
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Acariens. Catalogue des collections vivantes du Muséum National
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pp. 24-27, 1953.
Yalia Allorge (Mme), Chargée de recherches du C. N. R. S. — Quelques
Muscinées nouvelles pour les Basses-Pyrénées. Rev. Bryol. et
Lichénol., XXII, 1-2, pp. 83-85, 1953.
- — Revue Bryologique et Lichénolo gique, t. XXII, 1-2 et 3-4, 1953.
Raymond Gaume, Attaché au Muséum. — Les éléments de la flore bryo¬
logique de Bretagne. I. Hépatiques. Rev. Bryol. et Lichénol., XXI,
3-4, pp. 229-234, 1952.
— Les éléments de la flore bryologique de Bretagne. II. Mousses (Spha-
gnales). Ibid., XXII, 1-2, pp. 20-21, 1953.
- — Excursions botaniques dans la région parisienne. VI, la Vallée du
— 38 —
Grand-Morin. Feuille Naturalistes, N. S., VII, pp. 78-80, 1952
(1953).
— Excursion botanique au bois de Vamprin près de Bourdenay (Aube) .
Cahiers Naturalistes. Bull. Natur. Parisiens, N. S., VIII, pp. 37-39,
1953.
Marcelle Le Gal, Chargée de recherches du C. N. R. S. — Les Discomy-
cètes de Madagascar. Collection « Prodrome à une flore m\ côlo-
gique de Madagascar et Dépendances publié sous la direction de
Roger Iîeim », vol. IV. Laboratoire de Cryptogamie, Muséum
Nat. d’Hist. Nat., 465 pp., 172 pl. et fig., 1953.
— Les Discomycètes de l’Herbier Crouan. Revue de Mycol., XVIII, 2,
pp. 73-132, 18 pl. de fig., 1953.
Charalambos Zambettakis, Attaché de recherches du C. N. R. S. — -
Recherches sur les Sphaeropsidales. Phaeodidymae. Thèse. Fac.
Sc. Paris, 21 avril 1953.
Mireille Moreau (Mme), Assistant à l’École Pratique des Hautes Études.
— - Les maladies de dépérissement des Œillets dans la région de Nice.
Rev. Hort., C XXV, 2194, pp. 907-909, 5 fig., 1953.
— La fusariose de l’Œillet dans la région parisienne et son traitement.
Rev. Hort., C XXV, 2195, pp. 930-932, 6 fig., 1953.
Claude Moreau, Phytopathologiste de l’O. R. S. O. M. — Les genres
Sordaria et Pleurage. Leurs affinités systématiques. Introduction
à la classification des Ascomycètes lagynocarpes. Encyclopédie
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— Micromycètes africains. IL Rev. de Mycol., XVII, Suppl, colon.,
n° 2, pp. 80-83, 1 fig., 1952.
— Les maladies parasitaires des principales cultures coloniales. Revue
bibliographique, X. Rev. de Mycol., XVII, Suppl, colon., n° 2,
pp. 84-96, 1952.
— Ibid., XI. Rev. de Mycol., XVIII, Suppl, colon., n° 1, pp. 50-66, 1953-
— Les champignons de l’atmosphère des entrepôts de fruits. Fruits,
VIII, 6, pp. 255-259, 3 fig., 1953.
— Glomerella cingulata (Ston.) Spauld. et Sch. sur caféier à Madagascar.
Rev. de Mycol., XVIII, Suppl, colon. n° 1, pp. 38-45, 2 fig., 1953.
— et Mireille Moreau. — Les maladies du Châtaignier en forêt de Marly.
Rev. forestière, 6, pp. 412-414, 1953.
- Phomopsis citri Faw. — Mélanose des agrumes. Fiche phytopathol.
trop. n° 8, Rev. de Mycol., XVII, Suppl, colon. n° 2, 6 p., 3 fig.,
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pp. 537-554, 1953.
— 39
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Fr., 100, pp. 55-59, 1953.
— L’Amanite phalloïde, Champignon qui tue. Naturalia, n° 1, pp. 29-
35, 1953.
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1180, 1953.
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oreille ( Auriscalpium vulgare). Bull. Soc. Natur. Oyonnax, VII,
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(Agarics, Bolets, Chanterelles), comprenant les espèces de l’Europe
occidentale et centrale, ainsi que celles de l’Algérie et du Maroc.
Paris, Masson édit., 558 p., 677 fig., 1952.
• — et G. Malençon. — Le complexe « Psathyra corrugis sensu Ricken ».
Bull. Soc. Myc. Fr., LXIX, 1, pp. 101-127, 4 fig., 1 pl., 1953.
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d’Afrique du Nord. Arch. Mus. Nat. Hist. Nat., sér. 7, 1, 1952,
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Emile Manguin et P. Guermeur. — Note sur quelques Diatomées rares
ou nouvelles. Oesterr. Bot. Zeitschrift, 100, pp. 561-567, 37 fig.,
1953.
Gilbert Georges. — Une station française de Phyllocardium complanatum
Korsh. Oesterr. Bot. Zeitschrift, 100, pp. 519-521, 7 fig., 1953.
Pierre Fusey, Attaché au Muséum. — Quelques Diatomées rares ou nou¬
velles de France. Oesterr. Bot. Zeitschrift, 100, pp. 486-490, 17 fig.,
1953.
— H. Passedouet et M. Roussos. — Comportement biochimique de quel¬
ques acylhydrazones de la glucurolactone. Rev. de la Tuberculose,
17, 7-8, 1953.
Michel Luc, Phytopathologiste à l’I. D. E. R. T. - — Champignons grami-
nicoles de Côte ilM voire. I. Pyrénomycètes. Rev. de Mycol., XVIII,
Suppl, colon., n° 1, pp. 1-37, 10 fig., 1953.
— Cercospora oryzae Miyaké sur Riz au Niger. Ibid., pp. 66-68, 1 fig.,
1953.
— Structure et développement de deux Dothidéales : Systremma natans
(Tode) Th. et Syd. et Bertia moriformis (Tode) de Not. Bull. Soc.
Myc. Fr., LXVIII, 2, pp. 148-164, 5 fig., 1952.
Jean Blum. — Quelques espèces collectives de Russules (II). Bull. Soc.
Myc. Fr., LXVIII, pp. 224-257, 1952.
— Les Russules âcres à spores jaunes. Bull. Soc. Myc. Fr., LXIX,
pp. 57-77, 1953.
— 40 —
Paul Cuynet, Correspondant du Muséum. — Le Massif du Pilât. Notes
bryologiques, III. Rev. Bryol. et Lichénol., XXII, 1-2, p. 20-21,
1953.
Alphonse Lachmann. — Deux nouvelles localités françaises de la
variété anomala Corb. du Frullania dilatata (L.) Dum. Rev. Bryol.
et Lichénol., XXII, 1-2, pp. 81-82, 1953.
Collections reçues. — Cryptogames des Iles Fidji (leg. A. C. Smith). —
Algues d’eau douce : Mission du Tibesti ; récoltes du Dr R. Aretas
aux Iles Kerguelen. — Algues marines : Mission G. Ranson (Ile
Hikueru) ; Terre Adélie ; Iles Australes. — Rryophytes : Herbier
M. Faure, France ; Musci Japonici, séries 3 et 4 ; Hepaticae
Japonicae, série 7 ; Bryophyta Danica Exsiccata ; Roger Heim,
Amérique tropicale ; Th. Herzog, Hépatiques d’Amérique australe.
— - Champignons : Roger Heim, Philippines ; M. Locquin, Boukoko
(A. E. F.) ; P. Barbas, Vosges ; R. Dadant, Nouvelle-Calédonie ;
P. Heinemann, Gembloux (Belgique) ; George W. Fischer,
Graminicolous smuts of North America, Century III ; Myriangiales
Selecti Exsiccati, fasc. IX, A. E. Jenkins et A. A. Bitancourt ;
S. Lundell et J. A. Nannfeldt, Fungi Exsiccati suecici praesertim
upsalienses ; Dr Gabor Bohus, Magyar Nemzeti Muzeum, collection
Hollos ; W. N. Suksdorf, Reliquiae suksdorfianae, Washington;
Mallamaire, Afrique occidentale. — Collections vivantes :
F. Mangenot, Mycoflore des sciures ; R. Dadant et Fr. Bugni¬
court, Océanie ; Roger Heim, Philippines ; C. B. S. Baarn ; Kew.
Culture.
A. Guillaumin, Professeur. — Résultats scientifiques de la Mission
franco-suisse de botanique en Nouvelle-Calédonie : Flacourtiacées,
Bull. Mus., 2e sér. XXV, p. 505-508, 1953.
— Plantes nouvelles rares ou critiques des serres du Muséum Ibid.,
pp. 187-188, id. constituant les Notules sur quelques Orchidées
d’Indochine, IV, V, VI, ibid. 189-190, 329-331, 509-510, 1953.
— Une Araliacée énigmatique : Schafflera Stelzeniana Hort., Ibid.,
pp. 329-331, 1953.
— et Rose, Floraisons les plus intéressantes observées dans les serres du
Muséum en 1952, pp. 103, 1953.
— et R. Virot, — Contributions à la flore de la Nouvelle-Calédonie CIL
Mêm. Muséum, n. sér., Bot. IV, pp. 1-82, 21 fig., 1953, CIII, Bull.
Mus., n. sér., XXV, pp. 414-418, 1953.
— Les caractères de la végétation néo-calédonienne. C. R. somm. Soc.
Biogéog., XXIX, pp. 82-86, figs.
— Dénomination des bois exploités en Nouvelle-Calédonie avec leur
identification botanique. Rev. agr. Nouvelle-Calédonie, n. sér., II,
nos 11-12, pp. 6-8, 1951.
— Encore quelques formes de jeunesse des plantes néo-calédoniennes.
Not. Syst., XIV, pp. 278-281, figs., 1952.
— 41 —
— La Nouvelle-Calédonie au point de vue de l’Histoire naturelle. Etudes
mélanésiennes, n. sér., n° 6, pp. 56-60, 1952.
— Le développement de nos connaissances sur la flore et la géographie
botanique de la Nouvelle-Calédonie et des Nouvelles-Hébrides.
7 Pacif. Science Congrès, Y, 1953.
— Les caractères floristiques de la Nouvelle-Calédonie. Ibid.
— Légendes et réalités. La Terre et la Vie, 1953, pp. 71-77, figs.
— Hybrides ou chimères ? C. R. Acad. Agr., XXXIX, pp. 466-467, 1953.
— • Les jardins botaniques, leur histoire, leur rôle. Colloque international
(U. I. S. B.), Paris, pp. 253-255, 1953. [Année biol., t. 29, fasc. 7-
8-9-10, 1953].
— La Flore in J. Mariotti. — Nouvelle-Calédonie, p. 247. Paris, 1953.
J. L. Hamel, Sous-Directeur. — Contribution à l’étude cyto-taxinomique
des Saxifragafcées. Rev. Cyt. et Riol. végét., t. XIV, pp. 113-313,
1953.
J. M. Turmel, Assistant. — Diffusion de l’eau de percolation dans les
sables Sahariens. Bull. Mus., 2e sér., t. XXV, n° 1, pp. 105-109,
1953.
— Circulation de l’eau dans les sols sahariens et structure des éléments
dunaires. R. I. B. A., 32e année, n08 371-372, pp. 449-457, 1953.
C. Guinet, A. Guillaumin et A. Fargeas. — Index seminum Musei
Parisiensis, 1953.
C. Guinet, Jardinier-Chef, P. Jovet et V. Chaudun. — Les jardins
botaniques privés et les collection d’amateurs. Sur l’organisation
scientifique des jardins botaniques. Colloque international (U. I. S.
B.), Paris, pp. 47-49, 1953.
— et P. Jovet. — Compte rendu sommaire des travaux du Colloque.
Ibid., pp. 215-219.
— et P. Jovet. — Résumé commenté des travaux du Colloque. Ibid.,
pp. 221-223.
— Arbustes et arbrisseaux nains pour Jardins alpins, I, Les Daphné
Plantes de montagne. Bull. Soc. A. Jardins alpins, n° 5, pp. 74-
78, 1953.
— Quelques plantes bulbeuses à floraison hivernale. Ibid., n08 7-8,
pp. 115-117.
— Galanthus nivalis et Leucoium vernum. Ibid., nos 7-8, pp. 118-119.
— Les plantes alpines dans la nature et dans les jardins : Eranthis hye-
malis, Salisb., Leontopodium alpinum, Cass., Saxifraga longifolia,
Lap., Saponaria ocymoides, L. Ibid., n08 7-8, pp. 120-123.
G. Benoit-Durand, Jardinier-chef. — Une plante intéressante, Pilea
Cadierei. Revue Horticole, n° 2195, pp. 347, 1953.
V. Chaudun, Secrétaire. — Le jardin botanique dans sa fonction horti¬
cole. Colloque international (U. I. S. B.). Année Biologique, t. 29,
Paris, pp. 295-298, 1953.
J. Marnier-Lapostolle, Correspondant du Muséum. — Le jardin bota¬
nique « Les Cèdres » à Saint- Jean-Cap Ferrât (Alpes-Maritimes).
Colloque international (U. I. S. B.), Paris, pp. 65-69, 1953.
H. Stehlé, Correspondant du Muséum. — Monocotylédones nouvelles
— 42 —
ou voies de la Flore de l’ Ile anglaise de La Dominique (Archipel
Caraïbe). 17e Contribution. Bull. Mus., t. XXV, n° 5, pp. 518-
527, 1953.
— et Bruet, Correspondant du Muséum. — L’esquisse géologique et
l’évolution phytosociologique sur les sables de sédimentation
moderne de la plage de la Grande-Anse-Deshayes en Guadeloupe.
Bull. Mus., t. XXV, n° 6, 1953.
A. Bertrand. — Succulent plants, édition anglaise de « Plantes grasses »,
Crosvy Lockwood ed., London, 1952.
- — Notes diverses. Cactus, nos 35, 36, 37, 38, 1953.
M. Campo-Duplan (Mme van). — Recherches sur la phylogénie des
Cupressacées d’après leurs grains de pollen. Tau. Lab. forestier de
Toulouse, t. II, lre sér., vol. IV, art. III, pp. 1-20, 1953.
G. Baumann-Bodenheim. — Fagacées de la Nouvelle-Calédonie, Bull.
Mus., 2e sér., t. XXV, n° 4, pp. 419-421, 1953.
Cl. Ch. Mathon. — La culture expérimentales des blés « Poulard » bran-
chus, Mitchourinisme, n. s., 5, 1952.
— La Pomme de terre. La dégénérescence vaincue et l’amélioration des
variétés. Essai mitchourinien. Coll. « Elevage et Culture ». La
Bibliothèque française, 88 p., 11 fig., 1953.
— La transformation des blés d’hiver en blés héréditairement de prin¬
temps. Mitchourinisme, n. s., 2-3 (8-9), 1953.
— L’analyse des conditions du développement en tant que technique
de morphologie expérimentale. Premières expériences sur le genre
« Hordeum ». Genetica agraria, Pavia-Italie, IV, 1-2, pp. 23-41,
2 fig., 1 tabl., 1952.
— Obtention d’inflorescences anormales chez les orges. L’évolution des
primordia floraux. Bull. Muséum, t. XXV, 2e série, 4, pp. 422-
427, 7 fig., 1953.
Graines et plantes vivantes rares ou nouvelles
reçues par le service de Culture pendant l’année 1953.
— 43 —
Paléontologie.
C. Arambourg, Professeur et L. Balout. — Du nouveau à l’Aïn Hanech.
Bull. Soc. Hist. Nat. Afrique du Nord. Alger, 43, pp. 152-159,
2 fig., 2 pl., 1952.
— Nouvelles observations sur le gisement de l’Aïn Hanech, près de Saint-
Arnaud (Constantine). — C. R. A. S., Paris, 236, pp. 2419-2420,
1953.
— Découverte d’un nouveau Coelacanthe vivant. Naturalia, Paris,
n° 2, pp. 43-47, 2 fig., 1953.
J. Roger, Sous-Directeur. — Traité de Paléontologie. Masson, Paris. —
Vol. I : La fossilisation, pp. 13-40, 9 fig., 1952 ; — Vol. II : Bra-
chiopodes, pp. 6-160, 121 fig., 12 pl. ; Chetognathes, pp. 161-162,
1 fig. ; Annélides, pp. 167-194, 41 fig. ; Géphyriens, pp. 195-197,
2 fig. ; Plathelminthes et Némathelminthes, p. 198 ; Dibranches,
pp. 689-755, 102 fig., 1952. — Vol. III : Malacostracés, pp. 309-
378, 11 pl., 1953.
R. Lavocat. Préparateur aux Hautes-Etudes. — Sur une portion de
crâne appartenant au genre Ritteneria Stehlin et Schaub. C. R.
Soc. Pal. Suisse (Ecologiae Geol. Helv.), 45, n° 2, pp. 337-338,
6 fig., 1952.
— Points de vue sur le Continental intercalaire dans la Hammada du
Guir et les Kem Kem (confins algéro-marocains sud atlasiques).
Chronique Mines Colon., 20e année, n° 197, p. 258, 1952.
— Observations concernant l’âge des Siwaliks, à propos de la communi¬
cation de M. C. Arambourg sur Bou Hanifia. Idem, p. 266.
— Sur la présence de quelques restes de Mammifères dans le bone bed
éocène de Tamayuilett (Soudan français. C. R. Soc. Géol. Fr.,
Paris, n° 7, pp. 109-110, 1953.
— Découverte d’un squelette humain préhistorique au Nord de Tassalit
(Soudan). Notes Africaines [Bull, de l’IFAN), n° 60, p. 99, 1953.
— et S. Radier. — Sur la présence au Soudan français d’importants
gisements de Vertébrés fossiles. C. R. A. S., 237, pp. 1100-1102,
1953.
R. Hoffstetter. Maître de Conférences. — Les Sauriens anté-crétacés.
Bull. Mus. nat. Hist. Nat., Paris (2), XXV, n° 3, p. 345-352,
1 fig.
— Caractères dentaires juvéniles chez des Rhynchocéphales jurassiques
Theretairus et Leptosaurus. Idem, n° 2, pp. 213-220, 2 fig., 1953.
— Sur la présence d’un Tatou géant du genre Holmesina dans le Pléisto-
cène de l’Équateur (Amérique du Sud). C. R. S. Soc. Géol. Fr.,
Paris, n° 6, p. 101-102, 1953.
— A propos de N éurodromicus , un prétendu Crotalidé de l’Oligocène
nord-américain. Idem. n° 8, pp. 122-124, 1953.
— — Sur la position systématique de Santaisaurus , Reptile du Trios infé¬
rieur de Chine. Bull. Soc. Géol. Fr., Paris (6), III, fasc. 1-3, pp. 99-
103, 1953.
44 —
J. Sornay, Attaché de Recherches C. N. R. S. — Ammonites nouvelles de
l’Albien de l’Angola. Rev. Zool. Botan. Afric., 47, nos 1-2, pp. 52-
59, 1 fig., 3 pl., 1953.
E. Ruge. Attaché de Recherches C. N. R. S. — Traité de Paléontologie,
Masson, Paris. Vol. I : Rryozoaires, pp. 688-749, 142 fig., 1952.
J. Roman, Stagiaire de Recherches C. N. R. S. — Sur les structures
internes des Clypéastres. Bull. Soc. Géol. Fr., Paris (6), 2, pp. 403-
416, 1 fig., 1952.
J. Malaurie et S. Pimienta-Freneix. — Sur des Lamellibranches et des
Foraminifères quaternaires récoltés en terre d’Inglefield (Groënland,
côte NW). C. R. Soc. Géol. Fr., Paris, n° 10, pp. 159-162.
J. C. Fischer. — Note sur les Gastéropodes d’un nouveau Gîte Coquillier
du Rathonien des Ardennes. Journ. Conchyl., Paris, XCIII, pp. 3-
25, 2 pl., 1 fig. texte, 1953.
Acquisitions du Laboratoire pour Vannée 1953. — Moulages divers obtenus,
par échange, des Musées de Lyon, Londres, New-York et Nairobi ;
Echantillons paléontologiques : Reptiles et Poissons du Soudan
(dons de MM. Monod, Kikoine, Radier, Abbé Lavocat) ; Pois¬
sons, Reptiles et Mammifères de Tunisie (don de M. et Mme Ar-
noud) ; 2 beaux spécimens de Poissons du Lutétien et du Sannoisien
du Rassin Parisien (dons de MM. Gandillot et Richut) ; Mammi¬
fères de Saint-Arnaud (Algérie) : 598 spécimens ; Poissons et Ptero-
sauriens des Phosphates de Transjordanie (fouilles du Professeur
Arambourg, 1953) ; Os de Dinosaurien : sacrum, vertèbres,
humérus, de Kem-Kem (Sud-Marocain) — empreintes de pas de
Dinosaures Théropodes de Demnate (Maroc) (fouilles de l’abbé
Lavocat, 1953) ; Os de Dinosauriens de Madagascar (Mission du
Général Collignon).
Pêches et Productions Coloniales d’origine animale.
Th. Monod, Professeur. — • Riotopes ouest-sahariens. Bull. Inst. Fouad Ie1
du Désert, 1951 (1952), III, n° 2, pp. 95-102, 3 fig.
— Préface à : La Réserve naturelle intégrale du mont Nimba. Fascicule I.
Mém. IFAN, Dakar, 1952, n° 19, pp. 7-8.
— et P. Grimal. • — Sur la véritable nature du « garum ». Rev. Et. An¬
ciennes, janv.-juin 1952, noa 1-2, pp. 27-38.
— Exposé liminaire pour la section de Biologie, in : Desert Research,
Proc. Intern. Symposium Jérusalem, may 1952. Jérusalem, 1953,
pp. 43-88.
P. Budker, Sous-Directeur. - — Les campagnes baleinières 1949-1952
au Gabon. Note préliminaire. Mammalia, XVII, n° 3, sept. 1953,
pp. 129-148.
— Sur le cordon ombilical des Squales vivipares. Bull. Mus. Nat. Hist.
Nat. (2e s.), 1953, XXV.
M. Blanc. Assistant. — Résumé et Compte rendu des Travaux de la
45 —
Neuvième Section du XIVe Congrès National des Pêches et Indus¬
tries Maritimes. Boulogne-sur-Mer, 18-23 juin 1952, pp. 173-178.
— et Y. Plessis. — L’aquarium marin du Laboratoire des Pêches Colo¬
niales. La Terre et la Vie, 1952, 4, pp. 166-180, 13 fig.
— La pêche dans les territoires d’outre-mer. — I. L’exploration des
ressources aquatiques. Cahiers Français d’ Information, 1953,
n° 222, pp. 4-6, 4 fig.
— La pêche dans les territoires d’outre-mer. — IL L’organisation des
recherches. Cahiers Français d’ Information, 1953, n° 223, pp. 15-
16, 4 fig.
— Contribution à l’étude de l’ostégénèse chez les Poissons Téléostéens
(Thèse Doct. Sci. Paris). Mémoire Mus. Nat. Hist. Nat., 1953,
série A, tome VII, 145 p., 75 fig., 6 pl., 8 tabl.
— et Y. Fourmanoir. — • Poissons d’Océanie rapportées par M. Gilbert
Ranson en 1952. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat. (2e s.), 1953, XXV.
Y. Plessis, Délégué dans les fonctions d’ Assistant. — Application des
phénomènes de capillarité à l’élevage de petits animaux marins.
Bull. Mus. Nat. Hist. Nat. (2e s.), 1953, XXV, n° 2, pp. 140-143,
5 fig.
— Méthode pratique et peu coûteuse pour constituer une collection de
Poissons, Reptiles et Batraciens. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat. (2e s.),.
1953, XXV, n° 2, p. 139.
— - Comportement de Pinnotheres pisum en aquarium. Bull. Mus. Nat.
Hist. Nat. (2^ s.), 1953, XXV.
Collections reçues. — Poissons marins d’Océanie ; G. Ranson (1952). —
Poissons marins des Iles Kerguelen; M. Angot (1951-52). —
Poissons d’eau douce du Cameroun ; R. Letouzey (1952). —
Poissons marins de la Côte Française des Somalis ; E. Chedeville
(1952-53).
Laboratoire <T Helminthologie coloniale et de parasitologie
comparée de l’École Pratique des Hautes Études.
Robert Ph. Dollfus, Directeur. — Premier Supplément (nov. 1941-
déc. 1952) aux Titres et Travaux Scientifiques de Robert Ph.
Dollfus, Dr. Sc., 42 p. in-4°, Paris, déc. 1952 (Impr. Barnéoud-
Laval) .
• — Adresse du Délégué de la Fédération Française des Sociétés de Sciences
Naturelles. 78e Congr. Sociétés Savantes de Paris et des Départements.
Toulouse, 11 avril 1953.
— Allocution présidentielle. Bull. Soc. Entomol. France, t. LVIII, n° 1
(séance du 28-1-1953), pp. 2-3.
— Sulla forma adulta di un Echinostomide (Trematoda Digenea) otte-
nuta sperimentalmente nel ratto bianco di laboratorio. Atti Accad.
Nazionale dei Lincei, ser. VIII, Cl. di Scienze fis., mat. e naturali
vol. XIV, fasc. 5, 11-4-1953, pp. 658-665, fig. 1-3.
— 46
— Miscellanea Helminthologica Maroccana, Y-XI. — V. Présence au
Maroc d’ Aspidogaster conchicola K. E. von Baer 1826 (Trematoda.
Aspidogastrea) (2 fig.). — VI. L’adulte et la métacercaire progéné¬
tique de Ratzia parva (M. Stossich 1904) (Trematoda. Digenea)
(2 fig.). — VII. Les Szidatia de Natrix viperina (Latreille 1802)
(Trematoda. Digenea) (2 fig.). — VIII. Cystique polycéphale chez
un Meriones libycus K. M. H. Lichtenstein 1823 (Cestoda Cyclo-
phyllidea) (3 fig.) — IX. Nouvelles récoltes de cystiques polycé-
phales chez des Meriones : M. crassus Sundewall 1842 ; M. libycus
erythrourus P. Ed. Gray 1842 ; M. persicus (Blanford 1875)
(Cestoda Cyclophyllidea) (26 fig.). X. Catenotaenia Chabaudi n.
sp., de Xerus ( Atlantoxerus ) gatulus (Linné 1758) (Cestoda Cyclo¬
phyllidea) (6 fig.). — XI. Sur 5 espèces d’Acanthocéphales, dont
une du Hérisson Æthechinus algirus (Duvernoy et Lereboullet
1840) (13 fig.). — Archives de l’Institut Pasteur du Maroc, t. IV,
cahier 8, 5-12-1953, pp. 491-560, 54 fig., 1 tableau hors texte.
— et Alain G. Chabaud. — « Distomum musculorum suis » H. C. J.
Dunker 1896, mésocercaire d ’Alaria alata (J. A. E. Goeze 1782)
(Trematoda Strigeata) chez un sanglier ( Sus scrofa L. 1758, fera).
Ann. parasitol. hum. et comparée, t. XXVIII, n08 5-6, 1953, p. 352-
364, fig. 1-5.
Alain G. Chabaud, Directeur-adjoint et Henri Galliard. - — Anomalies
s’éteignant par passages, d’une souche de Strongyloides stercoralis,
isolée d’un cas d’urticaire migrant. Comparaison avec différentes
souches normales étudiées au Tonkin. Ann. Parasitol., XXVII,
1952, n° 6, pp. 588-597, 1 fig. (paru en 1953).
— et M.-Th. Choquet. — Allométrie des variants sexuels chez les Ixo-
didae. Arch. Zool. Exper., LXXXIX, 1953, pp. 139-146, fig. l-8e.
- Nouvel essai de classification des Filaires (superfamille des Fila-
rioidea). Ann. Parasitol., XXVIII, 1953, n° 3, pp. 172-192.
— et H. Galliard. — Sur la morphologie de Wuchereria bancrofti
(Cobbold). (Notes et Informations). Ann. Parasitol., XXVIII,
1953, n° 3, pp. 237-239, fig. 1.
— Georges Blanc et J. Bruneau. — Comportement de quelques spiro¬
chètes chez la punaise Cimex lectularius. Arch. Inst. Pasteur
Maroc, t. IV, cahier 6, 1953, p. 411-428.
— Un nouveau Physalopère parasite d’Agame. Ann. Parasitol., XXVIII,
1953, n° 4, pp. 305-311, fig. 1-2.
— Sur un Nématode Acuariidae parasite du Martin-pêcheur Alcedo
atthis (L.). Ann. Parasitol., XXVIII, 1953.
— M. Baltazard, Ch. Mofidi et A. Minou. — Une nouvelle Filaire
de laboratoire. Ann. Parasitol.
— Claude Dupuis. Chef de Travaux à l’Ecole Pratique des Hautes
Études. — - Genre grammatical de certains noms génériques dérivés
du Grec. — Cas particulier d ’ Eurydema Laporte (Hémiptères
Pentatomidae). Bull. Mus. Nat. Hist. nat., 2e sér., t. XXIV (1952),
n° 6, pp. 557-561.
47 —
— Priorité de quelques noms d’Hétéroptères de Guérin-Méneville (1831)
Bull. Soc. Zool. de France, 11 (1952), mars 1953, fasc. 5-6, pp. 447
454.
- — Contributions à l’étude des Phasiinae cimicophages (Diptera Larvae-
voridae). — XV. Données sur les Leucostomatina, et en particulier,
Leucostoma analis (Meigen), s. str. Ann. Parasitol. hum. et comp.,
28, n08 1-2, 1953, pp. 64-97, 20 flgs. + pl. I-II.
— Notes, remarques et observations diverses sur les Hémiptères. Troi¬
sième série : notes VI-VIII. Cahiers des Naturalistes, Bull, des
N. P., n. s. VIII (3-4), mars-avril 1953, pp. 25-29.
— Les Bhopalidae de la faune française (Hemiptera Heteroptera). Carac¬
tères généraux. — Tableaux de détermination. — Données mono¬
graphiques sommaires. Cahiers des Naturalistes, Bull, des N. P.,
n. s. 8, 1953, fasc. 7-8, pp. 67-82, 42 figs.
- — Jean Théodoridès, attaché de recherches C. N. R. S. et Ph. De-
wailly. — Remarques sur l’usage passé et présent des Insectes
dans l’Alimentation et la Thérapeutique (Contribution à l’Histoire
de la Zoologie Médicale). Rev. Gén. Sciences, 60, pp. 165-172.
— Enigmatical corpuscules in the body-cavity of a Scarabeid beetle.
Ent. Month. Mag., 89, pp. 167-168, 2 figs.
• — et P. Jolivet. — Les parasites, phorétiques et prédateurs des Chryso-
meloidea (Coleoptera) (4e note). Bull. Inst. Roy. Sci. Nat. Belg.,
XXIX, 32, 15 pp.
— et P. Grenier. Simulies (Dipt. Simuliidae) du Maroc. Arch. Inst.
Pasteur Maroc, 4, pp. 429-441, 3 figs.
— L’Histoire des Sciences Naturelles au 7e Congrès International d’His-
toire des Sciences. Rev. Gén. Sciences, 60, pp. 196-198.
— Sur un Nématode parasite de la courtilière Gryllotalpa gryllotalpa
(L.) (Orthoptera Gryllotalpidae) : Gryllophila skrjabini (Serguiev)
Basir var. ovipolita nov. (Oxyuroidea Thelastomatidae) . Ann. Para¬
sitol. Hum. Comp., 28, pp. 300-304, 2 figs.
Géologie.
R. Abrard, Professeur. — Observations sur la nappe des Sables verts
albiens. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., pp. 601-607, 1952.
— Contribution à l’étude hydrogéologique du Bassin de Paris. Ibid.,
pp. 236-244, 1953.
— Individus tératologiques de Nummulites wemmelensis de la Harpe et
van den Broeck. C. R. som. S. G. F., pp. 214-215, 1 fig., 1953.
- — Notice géologique et hydrogéologique sur le département de la Nièvre.
Bull. Inst. Nat. Hygiène, t. 8, n° 3, pp. 556-602, 1 carte, juil.-
sept. 1953.
R. Furon, Sous-Directeur. — Histoire géologique de l’Egéide. Rev. Gén.
Sc., t. 60, pp. 79-95, 1 carte, 1953.
— Voyage en Turquie (1951-52). La Terre et la Vie, pp. 26-44, 1 carte,
1 pl., 1953.
— 48 —
— Présentation de la première maquette d’une Carte structurale de
l’Afrique. C. R. som. S. G. F., pp. 84-86, 1953.
— La Carte géologique internationale de l’Afrique. Rev. gén. Sc., t. 60,
pp. 65-67, 1953.
— Les collections géologiques de la France d’Outre-mer conservées au
Laboratoire de Géologie du Muséum. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat. (2),
t. 25, pp. 231-235, 1953.
— Introduction à la Géologie et à l’Hydrogéologie de la Turquie. Mém.
Mus, Nat. d'Hist. Nat. (sér. C, Sc. de la Terre), t. 3, pp. 1-128,
10 fig., 7 pi-, 1953.
— Le temps à l’échelle géologique. Naturalia, pp. 30-35, 4 fig., 1953.
— La conquête minérale de l’Afrique. Histoire de la découverte et du
développement des mines. Bull. Conféd. gén. Commerce et Industrie
de Tunisie, pp. 717-737, 1953.
R. Soyer, Assistant. — Les éboulis dans la Région parisienne. Feuille
Naturalistes (N. S.), t. VII, fasc. 7-8, pp. 57-59, 1952.
— Hydrogéologie du Lutétien dans le Valois, le Multien et la Goële.
Deuxième partie : Eaux souterraines du Lutétien (8e note).
Bull. Mus. Nat. Hist. Nat. (2), t. XXIV, n° 5, pp. 499-509, 1952.
— Lithoglyphus naticoides de Férussac à Champagne-sur-Oise. Cahiers
Nat. (N. S.), t. VIII, fasc. 1-2, p. 14, 1953.
— Le Bartonien du Bois de Morrière (Seine-et-Oise). Cahiers Natur.
(N. S.), t. VIII, fasc. 1-2, p. 22, 1953.
— Origine et captage des eaux thermales. Le Monde souterrain, n08 76-77,
Thermalisme, vol. I, pp. 928-929, 1953.
— Carte géologique, Feuille de Paris (n° XXIII-14), au l/50.000e, Paris,
1953.
— Géologie de Paris. Mém. Serv. Carte Géol. Fr., 610 p., 6 pl., 5 cartes
hors texte, Paris, 1953.
— Captage des eaux souterraines par forages horizontaux. Rapport au
Congrès d’Evian, juin 1953. Techn. Sanit. munie., nos 8-9, août-
septembre 1953, pp. 127-136.
— et L. Feugueue. — Hydrogéologie du Lutétien. Le Vexin (9e note)*
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che Scientifique. — Bryozoaires récoltés en septembre 1952 dans
la région de Dinard. Bull. Lab. Dinard, fasc. XXXVIII, pp. 16-19,
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E. Aubert de La Rüe, Associé du Muséum. — La Guyane française
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— La région de Kensington (comtés de Labelle et de Gatineau), Prov.
de Québec, Canada. Rapp. géol. Serv. Carte Géol. Québec, n° 50,
38 p., 8 pl., 2 cartes géol., 1953.
— Compte rendu général des reconnaissances et observations faites dans
la péninsule Courbet (Archipel de Kerguelen), de décembre 1951
à décembre 1952, présenté à M. le Chef des Missions australes.
1 fasc. in-4°, ronéotypé, 84 p., 1 carte, 1953.
— 49 —
- — Notes sur une ascension du Kilimandjaro (févr. 1953). Bull. Mus.
Nat. Hist. Nat. (2), t. XXV, n° 3, pp. 261-268, 1953.
L. Feugueur, Attaché au Bureau de Recherches géologiques et géo¬
physiques. — Présence de caillasses à Potamides tricarinatus au
sommet des calcaires de Saint-Ouen à Herblay (S.et-O.). Réflexions
sur la valeur stratigraphique de certains termes bartoniens. B. S.
G. F. (6), t. 2, fasc. 7-9, pp. 373, 1 fig., 1952.
— Sur l’horizon de Mont-Saint-Martin à Chavençon (Oise). C. R. som.
S. G. F., n° 10, pp. 152-155, 1953.
— Comportement du charbon dans une nappe helvétique des Alpes
françaises. Le gisement d’Arâehes en Haute-Savoie. C. R. de la
19e Session. Congr. géol. internat., Alger, 1952.
Collections reçues. — Collection Lepersonne. Roches du Congo belge,
nos'53-l ; Gsell. Roches du Tchad, n° 53-2 ; E. Aubert de La
Rüe. Roches de Guyane, n° 53-3 ; R. Furon. Fossiles de Tunisie,
n° 53-4.
Minéralogie.
J. Orcel, Professeur. — - Analyse thermique différentielle de quelques
minéraux métamictes. C. B. Acad. Sci., t. 236, 9 mars 1953,
pp. 1052-1054.
— Progrès des examens microscopiques par réflexion (dans le cycle des
conférences d’actualités scientifiques du Conservatoire des Arts
et Métiers sur les progrès récents en microscopie (mars 1953).
— Considérations générales sur les progrès de la Minéralogie et sa place
parmi les sciences de la Terre. (Cours du Muséum).
— Exposé sur la métallogénie au Congrès du 75e anniversaire de la Société
de Minéralogie à Lyon (sept. 1953).
— et Cl. Levy. — Analyse thermique de la bétafite, minéral métamicte.
C. B. Acad. Sri., t. 236, 16 mars 1953, pp. 1177-1179.
— et L. Barrabé. — Sur un nouveau gisement pyrénéen d’ullmannite.
C. B. 78e Congr. Sociétés savantes (section des sciences), 1953,
pp. 203- 206.
— et E. Blanquet. — — Les volcans (regards vers les profondeurs terrestres.
1 vol. 128 p., Coll. « La joie de connaître », éditions Bourrelier,
Paris, 1953.
S. Caillère (Mlle), Sous-Directeur. — Les minéraux des argiles. Méthodes
d’étude. Examen de quelques phyllites à 7 À. Micas et hydromicas,
montmorillonites et chlorites (Série de conférences, faites à l’uni¬
versité de Belgrade, Yougoslavie. Publ. Acad. Serbe des Sciences,
1953.
— et S. Henin. — Sur la présence de l’anauxite dans les dépôts sidéro-
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pp. 193-195.
- — Sur quelques minéraux du Djebel Debar (Algérie). Bull. Soc. fr.
Min. et Crist. (livre jubilaire).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 1, 1954.
4
— 50 —
- et A. Oberlin (Mme) . — Sur une montmorillonite à texture fibreuse.
C. R. Acad. Sci., t. 236, 1933, pp. 1581-1583.
- - La montmorillonite fibreuse de Maharitra (Madagascar). Bull.
Groupe français des argiles.
- et J. Esquevin. — Sur la fibrosité de certains minéraux de nature
montmorillonitique. Bull. Soc. Fr. Min. et Crist. (livre jubilaire).
— — Recherches sur la synthèse des minéraux argileux. Bull. Soc.
Fr. Min. et Crist., 1953, t. 76, pp. 300-314.
— et F. Kraut. — Remarques sur les intercalaires qui séparent les
niveaux minéralisés du bassin ferrifère de Lorraine. C. B. Congr.
Soc. Sav. Toulouse, 1953, pp. 197-201.
— — Structure de superposition et structure concentrique dans les
formations ferrifères de Lorraine. Bull. Soc. Fr. Min. et Crist., 1953
(livre jubilaire).
— — Les gisements de fer du bassin lorrain. Mémoires du Muséum, 1953.
— - et J. Goni. — - Étude minéralogique de quelques argiles dévoniennes
de l’Uruguay central. C. R. Acad. Sci., t. 235, 1952, pp. 1662-1664.
J. Prouvost, Assistant. — Transformation de quelques minéraux sulfurés
par l’addition du cuivre à l’aide du frittage. C. R. Acad. Sci.,
t. 236, 1953, p. 000.
Jérémine (Mme), Maître de Recherches au C. N. R. S. — Sur les gabbros et
quelques roches associées du Haut-Atlas. Notes du Service Géolo¬
gique du Maroc, t. VI, 1952, pp. 215-235, 3 planches.
— Sur une météorite (chondrite) trouvée à la Daoura (Sahara occidental) .
C. R. S. de la Soc. Céol. de France, 1953, p. 48.
— - et A. Sandréa. — -Sur la météorite de Guidder. Géochim. et Cosmochim.
Acta, 1953, vol. 4, pp. 83-88.
- Sur une micacite zirconienne à apatite de Montcocu (Haute-Vienne).
C. R. 78e Congrès Soc. Sav., 1953, Toulouse, pp. 133-135.
F. Kraut, Chargé de Recherches au C. N. R. S. et J. Geffroy. — Signi¬
fication génétique de l’adulaire dans le gisement plombo-zincifère
de Magnac (Cantal). C. R. Soc. Géol. de France, nov. 1952.
— ■ et J. Prouvost. — Sur les gisements plombo-zincifère de la région de
Nontron. Bull. Soc. Fr. Min. et Crist., t. LXXVI, n° 10.
— — Sur le gisement de mispickel de Saint-Prix (Saône-et-Loire). Bul.
Soc. Fr. Min. et Crist. (livre jubilaire).
Sandréa A., Attaché de Recherches au C. N. R. S. — Un faciès hyperti-
tané de la syénite néphélinique des îles de Laos (Guinée). C. R.
78e Congrès des Soc. Sav., Toulouse, 1953, pp. 167-169.
— Étude et détermination microspectrographique d’absorption des
minéraux de terres rares. Bull. Soc. Fr. Min. et Crist., t. 76, 1953,
pp. 294-299.
Pellas P., Attaché de Recherches au C. N. R. S. — Sur l’établissement de
l’état métamicte dans la gadolinite. Bilan énergétique de la recris¬
tallisation. C. R. Acad. Sci., t. 236, pp. 619-621, 1953.
H. Goni. — Sur une variété aberrante de diaspore de l’Uruguay (kayse-
ritte). Bull. Soc. Fr. Min. et Crist., t. LXXVI, 1953, pp. 315-324.
— 51 —
— et C. Guillemin. — La mendipite de Lângban, Vermland (Suède).
Bul. Soc. Fr. Min. et Crist., t. LXXVI, 1953, pp. 216-218.
- Une espèce minérale discréditée, buszite-bastnaésite. Bull. Soc.
Fr. Min. et Crist., t. LXXVI, pp. 124-129.
— et F. Kraut. — Sur la détermination optique des minéraux des sables.
Bull. Soc. Fr. Min. et Crist. (livre jubilaire).
Collections reçues au cours de l'année 1953. — Dans la collection générale,
150 échantillons ont été mis en place.
Parmi ces matériaux il faut citer une série importante provenant
du Maroc : pechblende, molybdénite, scheelite, vanadinite, wul-
fénite et érythrite, recueillis par M. le Professeur Orcel, lors de
ses voyages en 1951 et 1952.
Il a été incorporé également de nombreux silicates hydratés :
palygroskites de France et du Maroc, des vermiculites de Mada¬
gascar, sépiolite de Kynance Cove (Grande-Bretagne), antigorite
de Syrie, anauxite de l’Indre et des minéraux du Djebel Debar,
sulfates et arséniates tous étudiés par MUe Caillère et décrits
par elle dans différentes publications.
Signalons aussi l’entrée de minéraux : anthophyllite, almandin,
axinite, épidote, diopside, idocrase et divers sulfures récoltés par
M. A. Sandréa au cours d’un voyage en 1951.
Par ailleurs la collection de météorites s’est enrichie de plusieurs
chondrites. L’une d’elles provient d’une chute française de Betré-
chies près Bavai (Nord) ; une autre a été trouvée au Cameroun.
Deux fragments de cette chute nous sont parvenus, l’un donné
par le Professeur Ed. Boch et l’autre par M. F. Callot, chef du
service des Mines du Cameroun.
Enfin deux chondrites de Finlande de Bjurbole et Saint-Michel
ont été envoyées par le Professeur Wahl.
De nombreux spécimens de roches ont enrichi les collections de
Pétrographie grâce à l’activité de Mme Jéhémine, de Mlle Maly-
cheff et de M. Sandréa.
La collection de minerais métalliques a bénéficié de nouveaux
apports, en particulier une série très importante de minerais de
fer du bassin de Lorraine, étudiée par Mlle Caillère et M. Kraut.
Physique appliquée.
Y. Le Grand. Professeur. — Problèmes optiques de la vision. Annales
d'Optique Oculaire, t. 2, p. 73, 1953.
— La mesure photographique des propriétés optiques de l’eau de mer.
Bull. Inst. Océanog., t. 50, n° 1020, 1953, 7 p.
— Absorption des ultra-sons et viscosité de l’eau. Bull. Inf. Comité cent.
Océanog., t. 5, n° 3, p. 109, 1953.
— Le problème des tolérances de couleur. Bull. Centre d’ Inf. de la couleur,
n° 2, p. 5, 1953.
— Physiologie de l’éclairage. Rapp. 3e Cong. de Sécurité et Hygiène du
Travail, t. I, p. 77, 1953.
— 52 —
— Remarques concernant l’éclairage par fluorescence. Ibid., p. 89.
— Lumière et vision animale. Lux, t. 21, p. 67, 1953.
— L’aniséiconie. Panorama du monde et des Sciences, t. I, n° 1, p. 56,
1953.
— Science et productivité aux États-Unis. Conf. Polytechniciennes ,
19e série, déc. 1952, 8 p.
— et F. Salomon. — Recherches préliminaires concernant l’action de
l’infrarouge sur l’œil. C. R. Soc. Biol., t. 146, p. 1871, 1952.
Jean Becquerel, Professeur honoraire, Membre de l’Institut et
P. Couderc. — Sur le déplacement des raies spectrales des
galaxies et la loi de Hubble-Humason. Confrontation avec la
théorie de Lemaître. C. R. Ac. Sc., t. 236, p. 983, 1953.
— Sur quelques conséquences de l’expansion de l’Univers, au sujet de
l’exploration de l’espace. Ibid., p. 1313.
A. Ivanoff, Sous-Directeur. — • Nouvelles mesures de l’aberration sphé¬
rique de l’œil. Annales d’Optique Oculaire, t. 2, p. 97, 1953.
— Systèmes optiques pour photographie sous-marine. Rev. d’Opt., t. 32,
p. 193, 1953.
— Au sujet de la diffusion de la lumière par l’eau de mer. Annales
de Géophysique, t. 9, p. 26, 1953.
— Progrès récents de la photographie sous-marine. La Nature, n° 3221,
pp. 257, 1953.
— - Institut de Recherches sous-marines. Neptunia, n° 31, p. 25, 3e tri¬
mestre 1953.
Paul Becquerel, Attaché au Muséum, Correspondant de l’Institut. —
Rapport sur la vie aux Confins du zéro absolu. Congrès Ass.
française Avancement des Sciences, Luxembourg, 10 juil. 1953.
— Das Leben in der Nâhe des absoluten Nullpunktes. Umschau, t. 53,
p. 372, 1953.
— La cryosynérèse cyto-nucléoplasmique. C. R. Ac. Sc., t. 237, p. 1560,
1953.
J. Lenoble, Attachée de Recherches du C. N. R. S. — L’absorption du
cristallin dans l’infra-rouge. C. R. Ac. Sc., t. 236, p. 2539, 1953.
— et F. Salomon. — Détermination de la courbure cornéenne. Annales
d’Optique Oculaire, t. 2, p. 19, 1953.
B. Saint-Guily. — Différence des coefficients d’absorption de l’eau pure
et de l’eau de mer prévus par la théorie dans le domaine des rayon X.
C. R. Ac. Sc., t. 235, p. 16, 1952.
— Mesure par interférométrie des différences d’indice de réfraction des
eaux de mer. Bull. Inf. Comité cent. Océanog., t. 4, n° 7, p. 273,
1952.
Chimie appliquée aux corps organiques.
Ch. Sannié, Professeur. — L’œuvre de Richard Fosse. Arch. Muséum,
7e sér., t. I, pp. vii-xv, 1953.
— La détection scientifique du crime. Science et Société (publication de
I’Unesco), vol. IV, pp. 149-172, 1953.
- 53 —
— L’expertise des œuvres d’art. Rev. Intern. Criminologie et Police
Technique , t. VII, pp. 200-210, 1953.
— - et M. F. Jayle. — Symposium sur les stéroïdes. Bull. Roc. Chim. Biol.,
t. 35, pp. 136-143, 1953.
— et R. Torossian. — Sur une méthode de préparation des amino-2
phénols N. dialcoylés. C. R. Acad. Sc., t. 236, pp. 824-826, 1953.
— P. Barchewitz, S. Heitz et H. Lapin. — Spectres d’absorption infra¬
rouges de sapogénines stéroliques dans la région de 1.650 cm1 et
de 3.300 cm1. C. R. Acad. Sc., t. 236, pp. 1818-1820, 1953.
M. Fhèrejacque, Sous-Directeur. — Remarques au sujet de la tréhalase.
C. R. Acad. Sc., t. 236, pp. 2451-53, 1953.
— et M. Durgeat. — Détection des glucosides digitaliques. C. R. Acad.
Sc., t. 236, pp. 410-412, 1953.
C. Sosa-Bourdouil et P. Lecat. — Emploi des éléments marqués en
Physiologie Végétale. Ann. Biol., t. 29, pp. 69-108, 1953.
R. Dupéron. — - Influence de la vernalisation sur le métabolisme. Thèse
doctorat d’État, Paris, 1953.
— et A. Sosa. — Extraction et étude de quelques constituants des
semences de Raphanus sativus L. Bull. Soc. Chim. Biol., t. XXXV,
pp. 257-265, 1953.
V. Plouvier. — ■ Sur le pinitol des Conifères et le québrachitol des Acé-
racées ; recherche de ces deux itols dans quelques autres familles.
C. R. Acad. Sc., t. 236, pp. 317-319, 1953.
— et A. Sosa — - La biochimie des fleurs de Forsythia. Bull. Soc. Chim.
Biol., t. XXXV, pp. 477-489, 1953.
F. Matiiis. — Quelques caractéristiques de la matière vivante. Rev.
Quest. Scient., t. XIV, 5e sér., 1953.
— Les acides hydroxamiques. Bull. Soc. Chim. France, juin 1953.
R. Torossian. — Etude de réduction partielle des sels d’ammonium quater¬
naires hétérocycliques à noyaux condensés. Thèse doctorat Uni¬
versité, Paris, 1953.
J. Panouse. — Mise au point : les 1.2 orthodihydropyridines. Bull. Soc.
Chim. France, Nov.-Déc. 1953, pp. D 53-59.
— Mise au point : les tétrahydro 1.2-5. 6 pyridines. Bull. Soc. Chim.
France, Nov.-Déc. 1953, pp. D 60-68.
Physiologie générale.
M. Fontaine, Professeur. — La fonction hypophyso-thyroïdienne des
Poissons dans ses rapports avec leur morphologie et leur comporta
ment. J. Conseil intern. pr. exploration de la mer, vol. 19, n° 1,
1953, pp. 23-38.
— De l’hibernation naturelle à l’hibernation expérimentale. Rev. de
Path. Gen., 52e an., n° 644, 1953, pp. 53-64.
— Les mécanismes neuro-endocriniens par lesquels peuvent intervenir,
sur le comportement et la croissance des poissons, les fluctuations
— 54 —
de certains caractères physico-chimiques des eaux des lagunes ou
des étangs littoraux. — Rapport à la réunion de la sous-commission
des étangs salés et lémans de la Commission internationale pour
l’exploration de la Méditerranée. Venise, oct. 1953.
— S. Baraduc et J. Hatey. — Influence de la thyroxinisation sur la
teneur en glycogène du foie des Poissons Téléostéens. C. R. Soc.
Biol., t. 147, p. 214.
— et O. Callamand, Sous-Directeur. — Le foie gras chez les Poecilo-
thermes. Ann. de la Nutrition et de l'Alimentation, vol. 7, n° 6,
pp. C 271-C 302.
— et J. Hatey. — Contribution à l’étude du métabolisme glucidique
du Saumon (Salmo salar L.) à diverses étapes de son développement
et de ses migrations. J. Phys. Comp. et Oecologia, t. 3, pp. 37-52.
- Recherches sur le contrôle hypophysaire de l’interrénal antérieur
d’un Poisson Téléostéen, l’Anguille, Anguilla anguilla L. I. Varia¬
tions pondérales de l’interrénal antérieur. C. R. Soc. Biol., t. 147,
p. 217.
— J. Leloup, Assistant, et M. Olivereau. — Etude histologique et
biochimique de la glande thyroïde de l’Anguille hypophysecto-
misée. C. R. Soc. Biol., t. 147, p. 255.
- De la nécessité de l’emploi des techniques convergentes pour
l’étude de la fonction thyroïdienne chez les Poissons. Congrès intern.
de Phys, de Montréal (Sept.), note déposée en avril 1953, vol. du
Congrès, pp. 356-357.
— et R. Vibert. — Migration fluviale anadrome du Saumon (Salmo salae
L.) et gradient de salinité. Ann. Stat. Centrale Hydrobiologiv
appliquée, t. 4, pp. 339-346.
Derouet L. - — Étude comparée du métabolisme respiratoire chez cer¬
taines espèces de crustacés cavernicoles et épigés. Notes Biospéolo-
giques, t. 8, pp. 103-109.
M. Olivereau. — Hypophyse et glande thyroïde chez les Poissons. Étude
histophysiologique de quelques corrélations endocriniennes en
particulier chez Salmo salar. Thèse Doctorat d’État, Faculté des
Sciences, Paris.
Entomologie agricole coloniale.
P. Vayssière, Professeur. — Les Sauterelles, leurs migrations. — - Archives
des Sciences (Suisse), vol. 6, fasc. I, 1953, pp. 49-51.
— La protection contre la Mouche de l’olive (Dacus oleae). C. R. Acad.
. Agri., 1953, t. 236, pp. 536-538.
— Les Sauterelles, fléau biblique. — Naturalia, n° 1, oct. 1953, pp. 41-46.
J. Carayon, Sous-Directeur. — Des dégâts provoqués par les Termites à
Paris. Feuille des Natural., N. S., t. VII, pp. 91-92.
— Les phénomènes particuliers qui accompagnent la fécondation chez
certains Hémiptères Nahidae. Trans. of the IXe intern. Congr.
Entomology, Amsterdam, I, pp. 259-262.
— 55 —
— Organe de Ribaga et fécondation hémoeoelienne chez les Xylocoris
du groupe Galactinus (Hemipt. Anthocoridae) . C. R. Acad. Sci.,
t. 236, pp. 1099-1101.
— Existence d’un double orifice génital et d’un tissu conducteur des
spermatozoïdes chez les Anthocorinae (Hémipt. Anthocoridae).
C. R. Acad. Sci., t. 236, pp. 1206-1208.
— Organe de Ribaga et fécondation chez un Hémiptère Cinicidé du
Cambodge : Aphraniola orientalis Ferris et Usinger. Rev. Fr.
Entomol., XX, fasc. 2, pp. 139-146.
J.-R. Steffan, Assistant. — ■ Les espèces françaises d ’ H altichellinae
(Hym. Chalcididae) (suite et fin). Cahiers Naturalistes, VIII,
fasc. 1-2, pp. 7-12.
— Les espèces françaises d’ H altichellinae (Hym. Chalcididae) (Addenda-
Corrigenda). Cahiers Naturalistes, VIII, fasc. 2-3, pp. 33-36.
Laboratoire maritime de Dinard.
a) Recherches faites, au moins en partie, au Laboratoire de Dinard.
A. Franc, Directeur-adjoint. — Sur quelques particularités du plancton
d’été à Dinard en 1953. Bull. Labor. marit. Dinard, 1953, fasc. 39,
pp. 33-36.
J. Gaillard, Préparateur à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes. — Sur
quelques points d’anatomie et de biologie de Gibbula umbilicalis
da Costa (Mollusque prosobranche). Bull. Labor. Marit. Dinard,
1953, fasc. 39, pp. 1-21.
Jean Augier (Abbé). — - La constitution chimique de quelques Floridées
Rhodomélacées. Rev. gén. de Botan., 1953, t. 60, pp. 1-28.
P. Balavoine. — Rryozoaires récoltés en septembre 1952 dans la région
de Dinard. Bull. Labor. marit. Dinard, 1953, fasc. 38, pp. 16-19.
P. Certain (Mlle). — Données caryologiques sur Hyperia galba (Montagu)
Amphipode Hyperien. Bull. Labor. marit. Dinard, 1953, fasc. 38,
pp. 19-22.
Me B. et M. P. Chauchard. — Anaphylaxie nerveuse, histamine et gan-
glioplégiques chez le Pagure. Bull. Labor. marit. Dinard, 1953,
fasc. 38, pp. 1-3.
— Recherches pharmacodynamiques sur l’intestin de lançon. Bull.
Labor. marit. Dinard, 1953, fasc. 39, pp. 36-37.
G. Fouque et A. Franc. — Observations sur quelques Ascidies de la
région de Dinard et sur leurs commensaux. Bull. Labor. marit.
Dinard, 1953, fasc. 38, pp. 22-25.
P. Hagène. — Sur une application de la mesure du pouvoir absorbant
des sols. Bull. Labor. marit. Dinard, 1953, fasc. 38, pp. 25-34.
b) Travaus effectués avec du matériel récolté à Dinard.
M. Gabe. — Particularités histologiques des cellules neuro-sécrétrices
chez quelques Prosobranches monotocardes. C. R. A. S., 1953,
236, pp. 333-335.
— 56 —
— Données histologiques sur la neuro-sécrétion chez quelques Sipun-
culiens. Bull. Labor. marit. Dinard, 1953, fasc. 38, pp. 3-15.
— Particularités histologiques des cellules neuro-sécrétrices chez quelques
Gastéropodes Opisthobranches. C. R. A. S., 1953, 237, pp. 2166-
2168.
— Sur l’existence, chez quelques Crustacés Malacostracés, d’un organe
comparable à la glande de la mue des Insectes. C. R. A. S., 1953,
237, pp. 1111-1113.
Agronomie coloniale.
Roland Portères, Professeur. — Le potentiel de variation clonale de
Vanilla tahitensis J. W. Moore. Agronomie Tropicale , VIII, 6,
p. 639.
— et G. Bouriquet. — Le Vanillier et la vanille dans le Monde.
Lechevalier, édit., Paris.
Jean-F. Leroy, Sous-Directeur. — La transformation de l’apex végétatif
en apex floral (ou inflorescentiel) chez les Dicotylédones. A propos
d’une note de M. R. Buvat. C. R. Ac. Sc. Paris, 236, p. 1375.
— et A. Chevalier. — Les fruits exotiques. 1 livre de 128 p. Coll. « Que
sais-je ? », n° 237, 2e édit, remise à jour. Presses Universitaires.
— La structure du bois d’ Annamocarya. Notes sur le bois des Noyers et
autres Juglandacées. Rev. Int. Bot. Appl. et Agric. trop., XXXIII,
367-368, pp. 216-220.
— Notes géographiques sur les Noyers tropicaux ( Juglans et Carya).
Ibid., pp. 221-225.
— A propos du genre Ducampopinus A. Chev. Ibid., 369-370, p. 366.
— La navélisation chez le Bigaradier. Les malformations des fleurs et
des fruits chez les Agrumes. Aspects scientifiques de ces faits.
Ibid., 373-374, pp. 414-22.
— - La Conception de Mademoiselle de Ferré sur le .genre Ducampopinus
A. Chev., Ibid., p. 594.
Geneviève Capoulade-Mimeur, Assistante. — Essai sur le mécanisme de
peuplement steppique. Rev. int. Bot. Appl. et Agric. trop., XXXIII,
365-366, pp. 148-158.
Roger Silllans, attaché au C. N. R. S. — Matériaux pour la Flore de
l’Oubangui-Chari (Ulmacées). Bull. Soc. Bot. Fr., 1952, mémoire,
pp. 100-104.
— Heimodendron (Méliacées), genre nouveau du Centre Africain. Ibid.,
1953, 100.
— Tisserantodendron Walkeri Sillans, Bignoniacée nouvelle du Gabon.
Ibid.
— Annonacées nouvelles ou litigieuses de l’Oubangui-Chari. Ibid., 24,
1952, pp. 578-581.
— Sur quelques plantes alimentaires spontanées de l’Afrique Centrale.
Bull. Inst. Etudes Centrajricaines, n° 5, 1953, pp. 77-99.
— Economie des plantes à parfums d’Afrique Centrale. Ibid., n° 6,
1953, pp. 181-208.
— 57 —
— Plantes médicinales d’Afrique Centrale. Annales de Pharmacie, 11,.
1953, pp. 364-456.
— Plantes ligneuses nouvelles d’Afrique tropicale. Rev. Int. Bot. Appl. et
Agric. trop., 373-374, 1953, p. 545, 6 pl.
— et D. Normand. — Sur le fruit et la structure du bois de Neocheva-
lierodendron. Ibid., 373-374, p. 565, 1 pl., 1 fig.
— et R. P. Ch. Tisserant. — Plantes nouvelles de l’Oubangui-Chari
(g. Scottellia et Ritchiea). Bull. Soc. Bot. Fr., 1953, 100, pp. 6-9.
Auguste Chevalier, Professeur honoraire. — Histoire des Sciences. Le
rôle de quelques savants français membres de l’Académie des
Sciences dans les Pays d’Outre-Mer. C. R. Acad. Sc., t. 236, pp. 22*
25.
— Notice nécrologique sur M. Justin Jolly. Ibid., pp. 553-557.
— La négation de la notion des Associations végétales telles qu’elles sont
admises par le système de J. Braun-Blanquet pour les pays
tempérés et par des Auteurs récents pour la grande forêt tropicale
d’Afrique. Ibid., pp. 1520-1523.
— Le remplacement des Associations végétales par la notion des biotopes
pour désigner les groupements végétaux. Ibid., pp. 1621-1624.
— Biographie d’un botaniste-voyageur normand : J. J. Houtou de La
Billardière (1755-1834), explorateur de la Syrie et de l’Océanie,,
membre de l’Académie des Sciences. Ibid., t. 237, pp. 5-8.
— L’origine des Poiriers et Pommiers sauvages de nos forêts et la part
qu’ils ont prise dans la formation des variétés cultivées. Ibid.,
pp. 1193-1196, et Rev. Int. Bot. Appl. Agric. Trop., XXXIII,
373-374, p. 583-587.
— Allocution à la Séance annuelle des prix de l’Académie des Sciences
du 14 décembre 1953. C. R. Acad. Sc., t. 237, p. 1531-1590.
— Sur l’avenir du Trifolium subterraneum comme culture fourragère en
France et sur son histoire. C. R. Acad. Agric. Fr., n° 16, p. 750-752.
— Sur deux nouvelles formes de Fougères des environs de Domfront
(Orne). Bull. Soc. Bot. Fr., 1953, 100.
Travaux de M. Aug. Chevalier publiés dans la Revue Internatio¬
nale de Botanique Appliquée et d’ Agriculture tropicale en 1953,
t. XXXIII.
— Le Palmier à huile (Elæis) et sa culture au Congo, pp. 1-16, 1 pL
(d’après R. Vanderweyen, J. Moureau, E. J. E. Buyckx,
G. Geortay).
— Note complémentaire sur l’Elaeis, pp. 16-19.
— La liaison des pays d’Outre-Mer de l’Union française avec l’Académie
des Sciences de l’Institut, pp. 43-50.
— Possibilité de former des chercheurs scientifiques parmi les autochtones
d’outre-mer de l’Union française. Un biologiste Noir qui devient
un savant. Une Université en Mongolie extérieure, pp. 50-52.
— Les mesures à prendre pour réagir contre la décadence de la culture du
Poivrier en Indochine (au Cambodge et dans la Cochinchine austro-
occidentale), pp. 56-58.
58 —
La culture des Poivriers dans les Pays attachés à la France, pp. 61-62.
Félix Delahaye, le jardinier de l’expédition envoyée en 1791 à la
recherche de La Pérouse, pp. 62-64.
La légende de la prétendue fertilité de l’Afrique noire, du Sahara et de
l’Afrique du Nord, pp. 66-68.
Une curiosité biologique : l’usage ancien de quelques Araignées pour
l’Alimentation humaine, p. 70.
Le tropical Rain forest en Océanie et au N. du Tonkin, p. 72.
Une carte synthétique des climats de l’Afrique (?), pp. 75-76.
Un Symposium sur la culture de l’Arachide, pp. 76-81.
Un éminent spécialiste de la Science des sols, Serge Vinogradsky
(1856-1953). — Nécrologie, pp. 94-96.
Un grand voyageur naturaliste normand, J.-J. Houtou de La
Billardière (1755-1834), pp. 97-124 et 185-202.
L’Argan, les Marmulanos et les Noyers, arbres d’avenir en Afrique
du N., en Macaronésie et dans les régions semi-désertiques du globe
si on les protège et si on les améliore, pp. 165-168.
Bois tropicaux producteurs de pulpe pour la fabrication de la pâte à
papier, pp. 168-169.
L’Avenir de la culture de l’Arachide en Afrique occidentale, pp. 169-
172 (d’après R. M. E. Michaux et R. Portères).
Transport de la culture du Giroflier de l’Indo-Malaisie sur les îles de
l’Afrique orientale et à Madagascar, pp. 172-174.
L’extension et la régression de la riziculture intensive dans le monde
(d’après divers auteurs et Revues), pp. 249-262.
L’extension moderne de la culture de la Tomate à travers le monde et
sa dégénérescence, pp. 267-269.
Émile Laurent (1861-1904), pp. 275-276. — Nécrologie.
Alexandre Bigot (1863-1953), pp. 277-278. — Nécrologie.
Le Sahara vu par les chercheurs scientifiques, pp. 281-285.
Ce qu’i 1 faut penser des Associations végétales du système Braun-Blan-
quet (avec observations de Guinier Ph., Aubréville A., Schnell R.),
pp. 323-334.
Labiées du genre Coleus Loureiro cultivées dans les Pays tropicaux de
l’Ancien Monde, pp. 334-341.
L’avenir de la culture du Ricin, pp. 342-347.
La production actuelle du Tabac en France et dans l’Union française
d’Outre-Mer, pp. 347-348.
La situation de la culture du Tabac dans les pays d’Indochine, pp. 348-
353.
Nouvelles observations sur les Vanilliers cultivés, pp. 353-355.
Un arbre de grand avenir dans les pays subdésertiques chauds, spéciale¬
ment sur les confins N. et S. du Sahara, pp. 364-365.
Note sur 1 ’ Annamocarya Chev. d’Indochine décrit en 1941 et sa parenté
avec le Carya, pp. 365.
L’œuvre forestière de M. C. Boudy au Maroc, pp. 373-375.
59 —
— Les publications récentes de la Revue Internationale de Botanique
appliquée et les améliorations de la Canne à Sucre, pp. 389-391.
— La distribution géographique et la nomenclature des Spartina des vases
salées dans l’Ancien et dans le Nouveau-Monde. Dernière opinion,
pp. 403-408.
— Les plantes halophiles des rivages de la Manche et spécialement de la
baie du Mont Saint-Michel et l’absence d’Associations maritimes
stables, pp. 409-414.
— Quelques problèmes d’actualité relatifs à la Riziculture, pp. 570-576.
— Principales plantes fourragères du Sahara, pp. 595-596.
- — Action raticide des extraits de la Scille maritime d’Algérie ou Urginea
maritima (L.) Baker, pp. 597-598.
— Le problème de la culture du Cacaoyer dans l’Ouest africain, p. 599.
- — Peut-on cultiver des plantes à caoutchouc en Afrique du Nord,
pp. 600-602.
Muséologie.
Georges Bresse, Chef du Service. — Morphologie et Physiologie animales.
1 vol. in-8, 854 p., 631 fig., dont 32 pl. coul. Larousse, édit.
Franck Bourdier, Chef-adjoint. — [Découvertes et travaux dans la
VIIIe Circonscription des antiquités préhistoriques. 1950-1951].
Gallia, t. X, 1952, pp. 78-84, 1 fig.
— Pour le maintien de la définition de l’époque moustérienne donnée par
Mortillet. — C. R. som. Soc. Géol. France , 1953, pp. 197-198.
— et Henri Gauthier. — - La très basse terrasse de Villefranche-sur-Saône :
faune, industrie et position géologique. Ann. Univ. Lyon, sect. C,
fasc. 7, 1953, pp. 31-50, 5 fig., bibliogr.
— Pseudo-industrie humaine sur galets de quartzite glaciaires. Bull.
Soc. Préh. Française, t. 50, 1953, p. 436.
— et Depape. — Le gisement interglaciaire à Rhododendron ponticum L.
de Barraux, dans le Grésivaudan, entre Grenoble et Chambéry.
Trav. Lab. Géol. Univ. Grenoble, t. 30, 1952, pp. 81-102, 2 fig.,
2 pl., bibliogr.
— La connaissance liée à la technique [des hommes de la préhistoire],
17e Semaine de Synthèse, 1951, Rev. Synthèse, t. 73, 1953, pp. 6-16.
Jacques Faublée, Assistant. — Analyses dans le Bull. Soc. de linguistique
de Paris, Paris, t. 48, 1952, pp. 152-154.
— Les langues malayo-polynésiennes, dans Les langues du monde (seconde
édition). C. N. R. S., Paris, 1953, pp. 649-673.
— Techniques divinatoires et magiques chez les Bara de Madagascar.
Journal Soc. Africanistes, XXI, 2, 1951 (1953), pp. 127-138.
- — La cohésion des sociétés bara. (Thèse de Lettres). Paris, P. U. F.,
1953, in-8°, vin-164 p.
— Les esprits de la vie à Madagascar. (Thèse de Lettres.) Paris, P. U. F.,
1953, in-8», iv-144 p.
— 60 —
J. M. Rémy, Assistant. — Une méthode d’étude des « paléorépartition »
géographiques. Bull, du C. D. E. P. Paris, 1953, n° 20, pp. 2-8,
1 fig.
Georges Tendron, Assistant. — La photographie des plantes, Photo-
cinéma, août 1953, n° 622, pp. 156-160.
— La Photographie et l’industrie. Ingénieur et techniciens, mars 1953,
n° 53, pp. 43-53 et avril 1953, n° 54, pp. 31-36.
Robert P. Charles, délégué dans les fonctions d’Assistant. — Signification
physiologique des alcaloïdes chez les végétaux. Ann. Soc. Sc.
Nat. Toulon, t. IV, 1951-52, pp. 191-95, bibliogr.
— Inventaire des collections de préhistoire et d’anthropologie du Muséum
d’Histoire Naturelle de Marseille. Bull. Soc. Préh. Française,
t. XLIX, 1952, pp. 629-31.
— Observations sur une sépulture de l’Énéolithique supérieur dans la
grotte de l’Adaouste (R.-du-Rh.). Id., t. L, 1953, pp. 12-13.
— - Étude de quelques sépultures de l’âge du Rronze des environs de Mar¬
seille. Id., pp. 123-26.
— Observations sur les restes humains énéolithiques de la grotte du vallon
des Cèdres (massif de la Sainte-Baume). Id., pp. 466-68.
— Société d’ Études Paléontologiques et Palethnographiques de Provence.
- — Compte rendu d’activité, année 1952. Cahiers Préhist. Archéol.,
t. II, 1953, pp. 171-76.
— et Pierre L. Madbeuge. — Les Liogryphées Jurassiques de l’Est du
Bassin Parisien. II. Liogryphées du Bajocien. Bull. Soc. Géol.
Française (6), t. II, 1952, pp. 191-95, II pl. text.
— Un Terquemia nouveau dans l’Aalénien de Lorraine. Bull. Muséum
Hist. Nat. Marseille, t. XI, 1951, pp. 97-99, fig.
— Les Huîtres plissées jurassiques de l’Est du Bassin Parisien : I. Genre
Lopha Bolt. Bull. Muséum Hist. Nat. Marseille, t. XI, pp. 101-
119, 11, pl., fig. - — IL Genre Catinula Roll. Bull. Muséum Hist.
Nat. Marseille, t. XII, 1952, pp. 114-123, II pl-, fig.
Bibliothèque centrale.
— Communication en 1953 de 6.360 ouvrages, non compris les ouvrages
de référence.
— Prêt de 9.782 ouvrages aux laboratoires du Muséum, à l’Université,
au C. N. R. S., etc.
• — Inscription de 1.194 ouvrages et brochures.
— — Inscription de 1.440 documents iconographiques.
— Inscription de 67 périodiques nouveaux dont la liste suit :
Périodiques nouvellement inscrits en 1953.
Acta borealia — - A : Scientia (Tromsp muséum). — Troms0, 1951
In-8°. 1 (1951) . . . Pr 692 D
— 61 —
Acta geologica Academiae scientiarum hungaricae. — Budapest, 1952 — >.
In-8°. 1 (1952) . Pr 301 E
Agronomia angolana (Serviços de agricultura de Angola). — Luanda,
1948 In-8°. 5 (1951) . . Pr 3293
Annales du Centre d’études et de documentation paléontologiques. — Paris,
1953— x In-4» ronéo. 1 (1953)-> . Pr 1558 B
Annali dell’ Università di Ferrara (n. s.). — Ferrara, 1951 — In-8°.
(1951)
Sez. 1 : Anatomia umana . Pr 2633
Sez. 4 : Botanica, . Pr 2633 A
Sez. 9 : Sc. geologiche e paleontologiche . Pr 2633 B
Annuaire de l’Université de Sofia, Faculté des Sciences, livre 3 (Sciences
naturelles). — Sofia, 1904— >. In-8°. 45 (1948-49) — . Pr 3242
Arhiv za poljoprivredne nauke. — Annales des sciences agronomiques. —
Beograd, 1946 In-8°. 4 (1951) -> . Pr 3295
Astarte. Short papers publ. by the Zoological department. (Troms0
muséum). — Tromsp, 1951 In-8°. 1 (1951) . . . Pr 692 E
Bibliographie géodésique internationale (Association internationale de
géodésie). — Paris, 1928-30 (1935)-»-. In-4°. 1 (1935). Pr 1803 A 5
Biologia generalis. — Wien, Baltimore, 1925 — > In-8°. 1 (1925). — 3
(1927) . Pr 2445
Boletin bibliografico argentino [puis : Boletin bibliografico nacional], —
Buenos Aires, 1937 -K In-8». 21-22 (1947)-»- . Pr 3300
Boletin de la Academia de ciencias fisicas, matematicas y naturales. — -
Caracas, 1934 In-8°. 33 (1948) -> . Pr 2626
Boletin de pesca (Ministerio de agricultura y crià. Direccion de economia
agricola. Division de pesca). — Caracas, 1952 — >. In-8° 1. (1952) — >•
Pr 3290
Boletin del Centro de documentacion cientifica y tecnica. — Mexico, 1952 — >.
In-4°. 1 (1952) -» . Pr 5460
Bulletin of the British muséum (natural history). Historical sériés. —
London, 1953-»-. In-8°. 1 (1953) -K . Pr 5059 E
Canadian (The) entomologist. — - Ottawa, 1868 — In-8°. 82 (1950)
Pr 2623
Catalogue des principaux périodiques et congrès de la bibliothèque de la
Faculté de médecine de Paris. — Paris, 1952— In-8°. 1 (1952).
Pr 1220
Cold Spring Harbor symposia on quantitative biology. — Cold Spring
Harbor, 1933 In-4°. 9 (1941) . Pr 5295
Congrès international d’eugénique. 3. — New York, 1932. [Scientific
papers, 1934] . Pr 5217
Congrès international de philosophie des sciences. Paris, 1949. [Actes,
1951-2] . Pr 5387
Congreso de naturalistas espanoles. 1 . — Zaragoza, 1908. [Actas y Memorias,
1909] . . Pr 5218
Congresso nacional do Sociedade botanica do Brasil. Anais. 4. — Recife,
1953 . . Pr 5392
— 62 —
Contribution f rom the Zoôlogisch muséum, Amsterdam. — Amsterdam.
In-8°. 353 (1952) -x . Pr 2362 B
Entomologische Mitteilungen aus dem zoologischen Staatsinstitut u. zoo-
logischen Muséum Hamburg. — Hamburg, In-8°. 1952, N° 1 — X
Pr 300 F
Études d’agrobiologie (Association des amis de Mitchourine). — Paris,
1952 —x. In-fol. 1 (1952) . Pr 1736
Études nigériennes (Institut français d’Afrique noire. Centre du Niger).
— • Dakar, Niamey, 1953 — x. In-8°. 1 (1953) — x . Pr 966 N
Fragmenta entomologica (Istituto nazionale di entomologia). — Roma,
1951 - K In-8°. 1 (1951) — x . Pr 2631
Gouvernement général de l’Afrique équatoriale française. Carte géologique
de reconnaissance, 1/500.000. — Paris, 1950 — x. 1953 — x. Pr 1633 A
Hessisches Lagerstàttenarchiv (Hessisches Landesamt für Bodenforschung).
— Wiesbaden, 1952 -K In-8». 2 (1952) . Pr 5224 B
Icônes plantarum africanarum (Institut français d’Afrique noire). — Dakar,
1953 -x In-4°. 1 (1953) — > . Pr 966 K
Indo-Pacific fisheries council (FAO). Spécial publications. — Madras,
1952 -x. In-8°. 1 (1952) . Pr 5334 A
Institut national de la recherche agronomique. Annales. — Paris. In-8°.
Série D : Annales de zootechnie. 1 (1952) — X . Pr 2097 B
Série E : Annales de technologie agricole. 1 (1952) -X. Pr 2097 C
Journées du caoutchouc. Bruxelles, 10-11 mars 1953. [Conférences et comptes
rendus, 1953] . Pr 5391
Libyca. Série anthropologie et archéologie préhistoriques. Travaux du
laboratoire... du Musée du Bardo. — Alger, 1953 — x In-8°. 1
(1953) -x . Pr 2627
Mémoires du Jardin botanique de Montréal. — Memoirs of the Montreal
botanical garden. — Montreal, 1940— x. In-8°. 1 (1940) —x. (éd.
française) . ' . Pr 2447
Naturalia. — Paris, 1953— x. In-4°. 1 (1953) — x . Pr 2448
New serial titles. A union list of serial newly received by North American
libraries... (Librarv of Congress). — Washington, 1953— x In-4°.
1 (1953) x* . Pr 1348 C
Oikos. Acta oecologica scandinavica. — Copenhagen, 1949— X. In-8°.
3 (1951) . Pr 2446
Orion. — Murnau, München, 1946 -x. In-8°. 8 (1953-4) — x. . . Pr 2628
Panorama du monde et des sciences. — Paris, 1953— x In-4°. 1 (1953) — x
Pr 11730
Pubblicazioni del Civico museo di storia naturale di Ferrara. — Ferrara,
1952 - x. In-8°. 1 (1952) -x . . Pr 2634
Publications de l’Institut Fouad IeT du désert. — Heliopolis, 1952 — x. In-8°.
1 (1952) -x . , . . Pr 2384 A
Recueil des travaux de la station marine d’ Endoume (Bulletin). — Marseille,
1952 -x. In-4°. 1 (1952) -x- . Pr 5458
Report of the Bose institute. — Calcutta. In-8°. 1951-52. ... Pr 1031 A
Report of the Committee on the measurement of géologie time (Division of
63 —
geology and geography. National research council). — Washington,.
In-4°. 1949-50, 1950-51, 1951-52 . Pr 1747
Revista del Museo municipal de ciencias naturales y tradicional de Mar del
Plata. — Mar del Plata, 1952 -x. In-4°. 1952 -x . . Pr 1740
Revue d’histoire de la pharmacie (Bulletin de la société d’histoire de la
pharmacie). — Paris, 1913 —x In-8°. 1 (1913) . Pr 2625
36opHUK. [Bulletin scientifique, série des sciences naturelles (Institut
provincial de recherches agronomiques)]... — - Novi Sad, 1951 -x.
In-8°. 1 (1951) x* . Pr 3306
Semaine du laboratoire. — • Paris, 1946— x In-4°. 7e (1952), 8e (1953)..
Pr 1746
Spécial publications of the New York Academy of sciences. — New York,
1939 -x. In-8°. 4 (1948) . Pr 502 D
S. E. T. Structure et évolution des techniques. — Paris, 1948 -x. In-40..
1 (1948) -x . Pr 5462
Slovenska akademi ja znanosti in umetnosti. Bibliotheka. — Academia
scientiarum et artium slovenica. Bibliotheca. — Ljubljana, 1952 — X
In-8°. 1 (1952) . Pr 2208 I
Travaux du laboratoire de botanique systématique et de phyto géographie
de l’Université libre de Bruxelles. — Bruxelles, 1953 -x. ln-8°.
1 (1953) -x . Pr 664 B
Travaux du laboratoire de géologie de la Faculté des sciences de l'Université
d’Aix-Marseille. — Marseille, 1950 -x. In-8°. 4 (1953) -x
Pr 3294
Travaux du Musée de Voïvodina. — Novi Sad, 1952— x In-4°. 1 (1952).
Pr 1738
Tpydoee... — Travaux de la station biologique maritime de Stalin
(Bulgarie). — Stalin. In-8°. 14 (1948) -x . Pr 3301
United States department of agriculture. Agriculture handbook. — Was¬
hington. In-8°. 46 (1952) . Pr 519 AA
University (The) of Queensland papers. Faculty of agriculture. - — Bris-
bane, 1953 -x In-8°. 1 (1953) . Pr 1330 D
University (The) of Queensland papers. Department of zoology. — Bris-
bane, 1952 -X. In-8°. 1 (1952) -x . Pr 1330 C
University of South Carolina publications. Sériés 3 : Biology. — Columbia,
1952 -x. In-8°. 1 (1952) . Pr 2632
University (The) of Texas minerai survey bulletin. — Austin, 1900-1904.
In-8°. 1900-1904 (Lacunes) . Pr 809 B
Wissenschaftliche Zeitschrift der Friedrich-Schiller-Universitàt Jena. Matlie-
matisch-naturwissenschaftliche Reihe. — Jena, 1951 -x. In-4°.
1 (1951-52) x* . . . Pr 1737
Wissenschaftliche Zeitschrift der Humboldt-Universitat Berlin. Mathema-
tisch-naturwissenschaftliche Reihe. — Berlin, 1951 -x. In-4°. 1
(1951-52) -x . . Pr 1745
World crops. — London, 1949— x In-4°. 4 (1952) n° 12— X. . . Pr 2814
64
COMMUNICATIONS
Étude d'une nouvelle collection D'Oiseaux du Gabon
Par M. J. Berlioz.
■ PROFESSEUR AU MUSEUM
Cette contribution à l’étude de l’avifaune gabonaise est basée
sur la plus récente collection réunie par notre infatigable et dévoué
correspondant, M. P. Rougeot, Administrateur de la France
d’Outre-Mer, dans la région du Mavumbe et de Tchibanga. Elle
complète donc l’étude qui a été publiée ici même il y a quelques
mois (J. Berlioz, Bull. Mus., 1953, p. 130) et comporte, entre
autres, le signalement d’espèces rares ou peu connues, sur lesquelles
il n’est pas inutile d’attirer l’attention.
Anseriformes.
Pteronetla Hartlaubi (Cass.), ad., Tchibanga, 16 octobre 1952.
Spécimen bien adulte présentant très ostensiblement ce caractère
de réduction de la couleur blanche sur la face, qui passe pour assez
général chez les populations de ce Canard percheur en cette région.
Charadriiformes.
Arenaria int. interpres (L.), ? imm., Mayumba, 3 novembre 1952.
Grand migrateur, ne s’éloignant guère des côtes. Ce spécimen
nst en plumage très imparfait.
Lariformes.
Chlidonias nigra nigra (L.), ad. (plumage d’hiver), Mayumba,
novembre 1952.
Galliformes.
Guttera plum. plumifera (Cass.), ad., Niali (Tchibanga), novem¬
bre 1952.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 1, 1954.
— 65 —
Trogoniformes.
Apaloderma narina brachyurum Chap., <§ $ ad., Migoma (en forêt
dense), 26 octobre 1952.
Ce très bel oiseau, qui, naturalisé, ressemble si étroitement à son
congénère Ap. aequatoriale (Sharpe), dont l’habitat est identique,
paraît néanmoins s’en distinguer toujours par ses proportions légère¬
ment plus fortes, son bec plus épais et la queue proportionnelle¬
ment un peu plus courte.
CORACIADIFORMES.
Melittophagus bullockoides (Smith), ad., Tchibanga, 25 mai 1952.
Passeriformes.
Eurylaimidés.
Smithornis rujol. rufolateralis Grav, r? ad., Tchibanga (en forêt)
23 novembre 1952.
Espèce peu commune, propre au biotope forestier. Selon M. Rou¬
geot, les Smithornis sont beaucoup plus rares dans le Mayumbe que
dans le Nord du Gabon.
Muscicapidés.
Diaphorophyia concreta Ansorgei Hart., Ç ad., N’Denguelila (en
forêt dense), Il février 1953.
Ces représentants d’une espèce rare, dont le Muséum de Paris
ne possédait encore aucun spécimen, sont assimilés ici, pour des
raisons essentiellement géographiques, à la forme Ansorgei, dont je
n’ai pu examiner comparativement aucun individu topotypique
(on n’en connaît d’ailleurs sans doute que fort peu en dehors du
type, à New-York). Mais, conformément aux suggestions de J. D.
Macdonald et de H. B. Usher (The Ibis, 94, 1952, p. 356), ils
sont désignés sous le nom spécifique de D. concreta, longtemps
considéré comme espèce distincte d ’ Ansorgei.
Les auteurs anglais précités ont déjà justement insisté sur les
caractères de coloration fort instables de ces petits Gobe-mouches,
— instabilité qui a été la base de distinctions spécifiques et sub¬
spécifiques probablement, à mon sens, exagérées, — d’autant plus
que l’espèce reste mal connue et rare partout malgré son très vaste
habitat (toutes zones densément forestières de l’Afrique occidentale
et centrale depuis le Sierra-Leone jusqu’en Ouganda et au Ben-
guella). La série de spécimens du British Muséum, que j’ai pu
BulletinTdu Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 1, 1954. 5
66 —
étudier grâce à l’amabilité de notre collègue J. D. Macdonald,
m’a pleinement confirmé l’imprécision des caractères distinctifs
invoqués pour justifier les nombreuses races décrites de cet Oiseau.
J’ai dû remarquer tout d’abord que, parmi tous ces spécimens
du British Muséum, représentant quatre des races décrites (mais
malheureusement pas d’ « Ansorgei » proprement dit), un seul,
(51 ad., de la Nigeria du Sud, en janvier, se rapprochait par l’intensité
de sa couleur jaune vif de nos deux spécimens, ceux-ci semblant
représenter le maximum de pigmentation connu pour l’espèce. Or
il ressort de l’étude comparative de tous ces spécimens que ce sont
les variations du pigment jaune* associé à la coloration primordiale
gris-bleuâtre un peu métallisée du dos (qui, par suite de cette associa¬
tion, prend, bien entendu, l’aspect vert olive métallisé) et, chez les Ç$,
au pigment roux-châtain vif tantôt diffus sur le dessous du corps,
tantôt plus ou moins localisé sur la gorge et le jabot, qui provoquent
non seulement les seules différences bien nettes dans la discrimina¬
tion des différentes races proposées, mais aussi des variations pos¬
sibles selon l’âge ou l’époque de l’année. Il ne faut pas oublier en
effet que ce pigment jaune (sans doute un lipochrome) se montre
peut-être assez altérable chez les spécimens naturalisés, et même
déjà in vivo, comme c’est un fait bien connu chez plusieurs types
d’Oiseaux, les Cissa d’Extrême-Orient par exemple. A ce point de
vue, il me semble que la localisation plus ou moins précise du
pigment châtain sur le dessous du corps des ÇÇ et l’accentuation
des marques lorales claires puissent être envisagées comme ayant
plus d’importance dans la caractérisation possible des populations
locales.
Quoi qu’il en soit, la conspécifité de concreta et d’ Ansorgei ne
me paraît pas devoir faire de doute, et il faudra l’apport de nouveau
matériel ainsi que des observations dans la nature multipliées en
différentes saisons pour permettre de statuer plus positivement sur
la validité des prétendues sous-espèces de cet Oiseau.
Diaphorophyia tonsa Bâtes, 2 ÇÇ ad., N’Denguelila et Tchibanga
(en forêt), 17 août et décembre 1952.
Comme son congénère précédent, ce petit Gobe-mouche est une
espèce strictement forestière et toujours rare en collection. Il
ressemble étonnamment, sexe à sexe, à son autre congénère, Dyapli.
castanea, beaucoup plus répandu, mais les ÇÇ se distinguent aisé¬
ment par la couleur du vertex, grise chez castanea, noir velouté chez
tonsa.
Tchitrea tricolor Neumanni (Stres.), £ ad., Moukalaba (Tchibanga),
17 septembre 1952.
— 67 —
T urdidés.
Stiphrornis erythrothorax ? xanthogaster (Sh.), imm., Niali (Tchi¬
banga), 11 mars 1953.
Ce spécimen, immature, offre sur les ailes encore quelques taches
claires du plumage juvénile : le dessus du corps est d’un brun olivâtre
foncé et tout le dessous fortement teinté de jaune avec une zone
roussâtre plus intense, mais mal définie, sur le jabot.
A ce stade de plumage, il n’est guère possible de reconnaître avec
certitude les caractères subspécifiques invoqués par les auteurs
pour définir une quelconque des races proposées pour cette espèce.
Ces caractères sont-ils d’ailleurs bien constants ? En tout cas, si la
teinte jaune du dessous du corps, si notable chez ce spécimen, n’est
pas seulement un caractère juvénile, comme il arrive parfois
chez bon nombre de Turdidés et de Sylviidés (et l’espèce est encore
trop imparfaitement connue pour que l’on en soit assuré), il peut
sembler paradoxal de retrouver dans le Sud du Gabon la seule race
de l’espèce ayant le dessous du corps jaune, décrite comme provenant
du Sud-est du Cameroun, alors que les populations de l’Ouest du
Cameroun et du Gabon sont connues comme présentant, chez
l’adulte, un autre système de coloration : abdomen blanc, gorge et
jabot roux-orangé.
Ce Rouge-gorge de forêt est aussi une espèce strictement sylvi-
cole, vivant dans le sous-bois, et relativement encore peu fréquente
en collection.
Sylviidés.
Camaroptera brevicaudata tincta (Cass.), ad.. Mayumba, 15 novem¬
bre 1952.
Cisticola lateralis modesta (Boc.), ad., Tchibanga, octobre 1952.
Cisticola erythr. erythrops (Hartl.), ad., Tchibanga, octobre 1952.
Timaliidés.
Turdoides Jardinei hypostictus (Cab. et Rchw.), $ juv., Tchibanga,
août 1952.
Spécimen en plumage encore un peu duveteux, brunâtre, ne
présentant encore que de faibles traces de la pattern si caractéris¬
tique de l’adulte.
Macrosphenus concolor (Hartl.), <$ ad., rapides de la Moukalaba
(en forêt dense), 16 janvier 1953.
Ce curieux petit Oiseau, au plumage terne et uniforme, bien plus
volontiers percheur que tant d’autres Timaliidés, est un habitant
68 —
des sous-bois épais, rare en collection et encore fort imparfaitement
connu, malgré sa vaste dispersion en Afrique occidentale et centrale.
Pycnonotidés.
Calyptocichla serina (J. et E. Verr.), $ ad., route de Niali, 18 no¬
vembre 1952.
Phyllastrephus Xavieri (Oust.) (= Ph. Cabanisi auct. plur.), un ad.,
Tchibanga, mars 1953.
Les Oiseaux de ce genre constituent, comme d’ailleurs ceux du
genre suivant, un ensemble des plus complexes de formes souvent
très voisines les unes des autres, dont les auteurs, travaillant volon¬
tiers sur du matériel insuffisant, ont considérablement embrouillé
l’étude systématique.
Dans un ouvrage tout récemment paru (« The Birds of the Bel-
gian Congo », part 3, 1953), J. P. Chapin a quelque peu modifié
les notions admises jusqu’à maintenant et, en ce qui concerne le
Ph. Cabanisi des auteurs, admet que cette dénomination a été
appliquée à tort à deux espèces distinctes : le type de Cabanisi,
décrit par Sharpe, serait en effet différent de la plupart des spéci¬
mens connus sous ce nom, lesquels doivent être rapportés en réalité
au Xenocichla Xavieri Oustalet, — type au Muséum de Paris, consi¬
déré par les auteurs comme synonyme de Cabanisi.
Par tous ses caractères et entre autres par ses proportions, notre
spécimen se rapproche effectivement tout à fait du type de Xavieri
et non du Phyllastrephus icterinus, espèce un peu plus petite mais
qui lui ressemble si étonnamment. A ce sujet, il est intéressant
de noter que, tandis que ces deux espèces coexistent presque par¬
tout, Chapin remarque qu’il n’a pas trouvé Xavieri dans la forêt du
Mayumbe : or le spécimen collecté par M. Bougeot et ceux
signalés dans la précédente étude (l. c.) sous le nom de Cabanisi
confirment la présence de cette espèce également dans cette région
du Gabon.
Criniger (= Trichophorus ) calurus (Cass.) ? subsp., Ç ad., un ad.,
Tchibanga, avril 1953.
Ces deux spécimens, d’apparence pigmentaire si exactement
semblable, représentent peut-être deux formes, sinon même plus
vraisemblablement deux espèces, distinctes. En effet, comparés à
une série de douze autres spécimens du Gabon et du Cameroun,
référables morphologiquement à Criniger calurus, on retrouve parmi
tous ces Oiseaux des différences du même ordre qui semblent prouver
que partout au Gabon — comme le montrent entre autres les:
récoltes de M. Rougeot — ces deux formes coexistent côte à côte :
- l’une d’elles présentant un bec plus grêle, plus mince, à
69 —
culmen plus rectiligne, et par contre des pattes un peu plus fortes
avec les doigts plus longs ;
— l’autre avec le bec plus robuste, à culmen plus convexe, et
par contre des pattes un peu plus faibles avec les doigts plus courts.
Dans l’ensemble de cette petite série, trois des spécimens sont
nettement référables au premier de ces deux types, les autres au
second, avec un ou deux spécimens plus ambigus. Par ailleurs les
formules alaires sont les mêmes et la coloration, identique, ne
présente que quelques variations individuelles. Cette série néan¬
moins est beaucoup trop restreinte, avec des indications de sexe
trop insuffisantes, pour que l’on en puisse tirer une conclusion
bien précise.
Toutefois, dans la littérature relative à ces Oiseaux, on remar¬
quera que N. Gyldenstolpe (Kungl. Svenska Vetenskaps. Handl.,
3e série, I, n° 3, 1924), travaillant sur des Oiseaux d’une région
assez éloignée du Gabon (nord-est du Congo Belge), mais pourtant
voisine par la faune, est arrivé à des conclusions identiques, schéma¬
tisées dans ses figures au trait ( l . c., p. 174), qui traduisent très
fidèlement les différences du bec dont il vient d’être question : la
fig. a, qualifiée par lui de Trich. Swainsoni Bannermani Gyld., se
rapportant au premier de nos deux types, les fig. b et c, sous le nom
de Trich. calurus, se rapportant au second. Or cette distinction
spécifique ne paraît pas avoir été retenue par les auteurs récents,
et il est vrai que la description originale, insuffisante et ambiguë,
de la prétendue espèce Trich. Swainsoni O. Neumann 1914 ne facilite
guère l’étude critique de ces formes. Ni D. Bannehmann, ni J. P.
Chapin entre autres, dans leurs excellents ouvrages respectifs sur
les Oiseaux de l’Afrique occidentale et du Congo Belge, n’ont voulu
voir là autre chose que des variations individuelles ou des différences
subspécifiques d’une même e.ntité spécifique, Trich. calurus.
Notre matériel étant beaucoup trop insuffisant, je me bornerai
ici à attirer l’attention des naturalistes sur l’intérêt qu’il y aurait
à réunir d’autres éléments d’étude pour tenter de mettre au point
cette question. Il est d’ailleurs possible que la variabilité indivi¬
duelle chez ces Oiseaux n’en facilite guère même la différenciation
subspécifique, les différences de teinte invoquées par les auteurs
ne me paraissant pas très convaincantes.
Campephagidés.
Coracina azurea (Cass.), $ ad., N’Denguelila (en forêt), 11 février
1953.
Hirundinidés.
liirundo lucida angolensis Boc., imm., Tchibanga, novembre 1952.
Ce spécimen, nettement immature par ses commissures du bec
— 70 —
jaunâtres et ses rectrices courtes, ne présente qu’une tache blanche
arrondie assez petite sur le vexille interne des rectrices.
Hirundo rust. rustica (L.), Ç ad., Bayadi (Tchibanga), 29 novem¬
bre 1952.
Spécimen en pleine mue, une partie des pennes et des plumes
de contour ayant une apparence très fraîche, contrastant avec
l’aspect un peu décoloré du reste du plumage.
Il est intéressant de noter la coexistence, à cette époque de l’année
du moins, de cette espèce — migratrice d’Europe — et de la précé¬
dente, qui en est morphologiquement si voisine.
Psadidoprocne Petiti Sh. et Bouv., ad., Tchibanga, juillet 1952.
Nectariniidés.
Chalcomitra fuliginosa (Shaw), ad., Tchibanga, août 1952.
Chalcomitra olivacea Ragazzii (Salv.), 2 ad., Tchibanga, août
1952 et avril 1953.
Anthreptcs Longuemarei (Less.), ^ $ ad., Tchibanga, 18 juillet 1952 ;
juv., Tchibanga, janvier 1953.
Ce spécimen juvénile, non sexué, diffère grandement de la femelle
adulte par ses supra-caudales non métalliques et sa gorge lavée de
jaune.
Anthreptes collaris hypodilus (Jard.), (J ad., Tchibanga, 8 juin 1952.
Anthreptes rectirostris tephrolaema (Jard. et Fras.), <$ ad., Bayadi
(Tchibanga), septembre 1952.
Plocéidés.
Ploceus nigr. nigricollis (Vieill.), (J ad., Tchibanga, 9 octobre 1952.
Ploceus ocularius crocatus (Hartl.), $ ad., Tchibanga, août 1952.
Spermestes poensis poensis (Fras.), ad., Tchibanga, septembre 1952.
Sturnidés.
Onychognathus fulgidus intermedius Hart., $ ad., Tchibanga,
avril 1953.
71 —
Crustacés Décapodes Marcheurs des Iles de Tahiti
et des Tuamotu. — I. paguridea (suite).
Par Jacques Forest.
Eupagurinae Ortmann.
Genre Eupagurus Brandt.
Eupagurus anceps sp. nov.
Fig. 15 à 19.
Spécimens récoltés. — Hikueru : 18 rj, L. c. 1,2 à 3 mm ; 5 $, L. c. 1,2 à
2 mm, dont 2 oVigères de 1,8 et 2 mm (Syntypes) ; 17 et 2 $ dont une
ovigère, L. c. 1,4 à 3 mm. — Tahiti : 3 S, L. c. 1,3 à 1,8 mm ; 2 9, L. c.
1,2 et 1,8 mm.
Coquilles. — Cerithium nesioticum Pilsbry et Vanatta, C. piperitum
Sow., Planaxis lineolatus Gould.
Description. - — Écusson céphalothoracique un peu plus long que
large. Rostre large, acuminé, proéminent ; dents latérales du bord
frontal beaucoup moins saillantes et situées bien plus près des angles
antéro-latéraux que de la ligne médiane. Pédoncules oculaires
cylindriques, à peu près trois fois plus longs que larges, trapus, le
rapport de leur longueur à celle de l’écusson céphalothoracique
sensiblement égal à 5/7 chez les adultes. Cornées grandes, non
échancrées postérieurement. Écailles oculaires larges, arrondies,
présentant une petite pointe distale insérée par dessous. Pédoncules
antennulaires dépassant les cornées de la moitié de la longueur de
leur dernier article. Pédoncules antennaires un peu plus longs que
les pédoncules oculaires. Écailles antennaires sub-cylindriques
atteignant le quart proximal du dernier article pédonculaire.
Chélipède droit présentant un important dimorphisme sexuel :
chez le mâle adulte (fig. 16), propode à peu près de même longueur
que la carapace ; main assymétrique, avec un bord droit rectiligne
ou légèrement concave et un bord gauche fortement convexe ; bord
interne du doigt fixe très oblique par rapport à l’axe longitudinal
de la main. Région antérieure des doigts recourbée vers le bas. Chez
la femelle (fig. 17), main à peine plus longue que la région antérieure
du céphalothorax, ses bords latéraux régulièrement convexes, le
bord interne du doigt fixe dans l’axe longitudinal de la main. Ché¬
lipède gauche (Ç, fig. 18) à peu près de même type dans les deux
sexes, ressemblant au chélipède droit de la femelle mais plus petit, le
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 1, 1954.
~ 72 —
propode ayant. une longueur sensiblement égale aux 4/5 de celle de
l’écusson céphalothoracique. Chélipèdes très finement granulés
chez les mâles adultes. Chez les femelles les granules ont tendance
à devenir spinif ormes sur les bords de la main. Chez les jeunes,
le carpe du chélipède gauche présente une rangée longitudinale de
denticules sur la face supérieure, et il existe des tubercules spini-
J / '•
17
Fig. 15-19. — Eupagurus anceps sp. nov.
15, écusson céphalothoracique et appendices céphaliques, <£, X 20 ; 16, chélipède
droit, (?, X 12 ; 17, id., $, X 25 ; 18, chélipède gauche, $ X 25 ; 19, p3 gauche,
çj, X 12. — Les poils n’ontpas été figurés.
formes disposés en plusieurs rangées longitudinales sur la région
palmaire.
Pattes ambulatoires peu déprimées latéralement, dactyle et
propode sub-égaux ; ongle long, crochu, et acéré suivi de cinq ou
six spinules cornées insérées sous le dactyle ; sous le bord inférieur
du propode, une petite épine cornée distale suivie d’une ou de
plusieurs spinules très petites.
Coxae de la cinquième paire thoracique dissymétriques chez le
mâle : la gauche normale, avec l’orifice génital s’ouvrant vers le bas
et bordé postérieurement par une frange de soie, la droite plus
grosse, présentant du côté interne un renflement au sommet duquel
— 73
est situé le pore génital obliquement orienté vers le plan sagittal et
la région abdominale de l’animal ; de très longues soies s’insèrent sur
le bord postérieur de l’orifice, barrant transversalement le thorax
et venant recouvrir la coxa gauche.
Quatre pléopodes biramés (pl2 à pl5) sur le côté gauche de l’ab¬
domen chez la femelle. Trois pléopodes biramés, plus petits (pl3 à
pl 5) chez le mâle.
Pilosité faible. Des taches colorées rouge-orangé sur la carapace
et les pédoncules oculaires et antennaires (fig. 15), sur les chéli-
pèdes (fig. 16) et sur les pattes ambulatoires (fig. 19).
Remarques. — Cette espèce appartient au sous-genre Pagurixus
créé par Melin pour P. boninensis sp. nov. en 1939, par la conforma¬
tion des coxae de la cinquième paire de pattes thoraciques du mâle
(Melin, 1939, p. 39, fig. 18) et par la présence de trois pléopodes
biramés chez le mâle. Le genre Eupagurus manque d’homogénéité,
on y a introduit tout les Eupagurinae dépourvus de pléopodes pairs
dans les deux sexes et de tubes sexuels chez le mâle et il sera cer¬
tainement nécessaire, au cours d’une révision générale, de le sub¬
diviser en plusieurs groupes qui auront une valeur générique et non
pas seulement sub-générique. Si les orifices mâles sont disposés de la
même façon chez Eupagurus anceps sp. nov. et chez E. boninensis,
il ne semble pas cependant que l’on ait affaire à une même espèce.
La comparaison est rendue difficile par le fait que nous ne connais¬
sions la seconde que par la description d’un seul exemplaire mâle,
privé de ses deux chélipèdes. Les caractères figurés par Melin, en
particulier la forme du bord frontal, des pédoncules et des écailles
oculaires, ainsi que les particularités des antennules, rendent impro¬
bable l’identité des deux espèces.
Eupagurus maorus, décrit de Tahiti par Nobili, est connu par
une seule femelle en mauvais état, conservée au Muséum. Ce spéci¬
men est bien plus grand que les E. anceps puisqu’il mesure 6 mm de
carapace. La forme de la région antérieure de la carapace, les pro¬
portions des appendices céphaliques et des deux derniers articles
des pattes ambulatoires, la coloration sont différentes chez les petits
Eupagurus récoltés par M. Ranson et chez E. maorus mais ces
différences pourraient être liées à la taille plus grande de ce dernier.
Par contre les chélipèdes sont très grêles et portent des rangées de
tubercules fort saillants chez E. maorus, alors que, chez E. anceps,
ils sont assez trapus et ont une face supérieure presque lisse. Il est
regrettable que l’espèce de Nobili ne soit encore connue que par une
femelle, ce qui rend incomplète toute comparaison avec une forme
comme Eupagurus anceps, dont le dimorphisme sexuel est aussi net
et aussi frappant : la pince gauche du mâle est ici beaucoup plus
volumineuse que celle de la femelle et de forme bien différente, à
— 74 —
tel point que les deux sexes paraissent à première vue appartenir à
des espèces différentes.
En ce qui concerne E. maorus, il est possible qu’on soit amené à le
mettre en synonymie avec E. laevimanus Ortmann qui a été décrit
d’après un seul spécimen £ à carapace de 6,5 mm environ. Les
différences indiquées par Nobili portent à peu près uniquement sur
l’ornementation du chélipède droit, complètement lisse chez E.
laevimanus. N’est-on pas ici encore en présence d’un cas de dimor¬
phisme sexuel ? Il serait nécessaire pour répondre à la question,
d’examiner le type d’ORTMANN, et de disposer de plusieurs spécimens
mâles et femelles d’une même localité.
Eupagurus anceps est l’une des plus petites espèces de pagures
décrites. Les plus grands individus mâles ont une carapace de 3 mm ;
ceux dont la carapace ne mesure que 2 millimètres ont déjà, le plus
souvent, un chélipède droit de forme caractéristique. Chez les plus
petits, mais aussi, il faut le noter, chez quelques individus parmi
les plus grands, cet appendice diffère peu de celui des femelles. Il
est probable que le dimorphisme apparaît à un certain stade du
développement sexuel, lequel peut n’être pas étroitement lié à
l’accroissement de taille. Les femelles ont une taille maximum de
2 mm (L. c.), la plus petite ovigère mesure 1,6 mm (L. c.). Il y a
10 à 14 œufs, énormes par rapport à la taille de la mère, puisque leur
diamètre est compris entre 400 et 500 jx. Ces œufs sont disposés le
long de l’abdomen en un double cordon.
Genre Catapaguroides A. Milne-Edw. et E. L. Bouvier.
Catapaguroides ? trichophthalmus sp. nov.
Fig. 20-24.
Spécimen récolté. — Tahiti, 1 L. c. 3 mm (Holotype). pl gauche,.
p3 droit, les 2 p4 manquent.
Description. — Largeur de l’écusson céphalothoracique légèrement
supérieure à sa longueur, celle-ci représentant les 3/5 environ de
la longueur totale de la carapace. Rostre acuminé, très proéminent,,
dépassant légèrement le milieu des écailles oculaires. Pédoncules
oculaires extrêmement trapus, élargis au niveau du tiers proximal,
le diamètre à ce niveau compris deux fois environ dans la longueur
qui est égale aux 3/5 de celle de l’écusson céphalothoracique. Cor¬
nées paraissant légèrement invaginées, leur bord antérieur attei¬
gnant l’extrémité antérieure de l’avant-dernier article des pédon¬
cules antennulaires et dépassant le milieu du dernier article des
pédoncules antennaires. Écaille antennaire longue et sub-cylin-
drique, arrivant au tiers distal du dernier article lorsqu’on le rabat
contre le pédoncule. Flagelles antennaires manquants.
— 75 —
Chelipède gauche manquant, un peu plus petit que le droit d’après
la taille des coxae. Chelipède droit (fig. 21 et 22) très allongé avec le
mérus relativement court, carpe aussi long que la carapace ; lon¬
gueur du propode égale à deux fois et demie celle de l’écusson céphalo-
Fig. 20-24. — Catapaguroides ? trichophlhalmus sp. nov.
20, écusson céphalothoracique et appendices céphaliques, X 13 ; 21, chelipède
droit, vu par dessus, X 10 ; 22, id., face interne, X 10 ; 23, p2 gauche, X 8 ; 24,
coxae de la dernière paire de péréiopodes, X 22.
thoracique. Doigts à ongles non cornés, légèrement recourbés vers
le bas et représentant moins du tiers de la longueur totale de la
main. Tous les articles lisses ou très finement granuleux ; sur le
mérus deux dents, l’une médiane, l’autre sub-distale, au bord infé¬
rieur de la face interne, et une dent sub-distale au bord inférieur de
la face externe.
— 76 —
Pattes ambulatoires de la première paire ( p2 gauche : fig. 23)
nettement plus courtes que le chélipède droit. Dactyle et propode
peu déprimés latéralement et sub-égaux, le premier avec 8 ou
9 épines cornées longues et fines sur le bord inférieur en arrière de
l’ongle, le second avec 3 ou 4 épines plus espacées sur ce bord.
Deuxième patte ambulatoire droite manquant, p-3 gauche un peu
plus longue que la précédente mais de même type, avec 11 épines
sous le dactyle et 4 sous le propode. Coxa de p5 droite pourvue d’un
long tube sexuel rabattu contre le flanc droit et dont la région
distale plus mince est légèrement spiralée. Orifice sexuel gauche
surmonté d’une petite papille conique (fig. 24).
3 pléopodes impairs non ramifiés (pl 3 à pi 5).
Telson allongé, dissymétrique ; sur le bord des deux lobes posté¬
rieurs, de part et d’autre de l’encoche médiane, quelques denticules,
et, en avant, de très longues soies.
Pilosité forte constituée par de longs poils très fins transparents,
raides, particulièrement nombreux et développés sur les pédoncules
oculaires en arrière des cornées, sur les écailles antennaires, et sur les
régions supérieures des chélipèdes et des autres pattes thoraciques.
Onze paires de branchies bi-sériées. Les lamelles situées près de
l’insertion de chaque branchie profondément échancrées au sommet,
mais l’échancrure diminuant puis disparaissant progressivement
quand on se rapproche de l’extrémité.
Remarques. — Ce n’est qu’après de longues hésitations que j’ai
rattaché cette petite espèce au genre Catapaguroides A. Milne-
Edwards et E. L. Bouvier, d’autant plus que la femelle est encore
inconnue. Les Eupagurinae comptent plusieurs genre dans lesquels
les mâles possèdent un long tube sexuel à droite alors que le gauche
est beaucoup plus court ou inexistant. Ce sont, en plus des Catapa¬
guroides auquel on doit probablement rattacher les Cestopagurus
Bouvier, les Catapagurus A. Milne-Edwards, les Pagurodes Hen-
derson, et les N ematopagurus A. Milne-Edwards et E. L. Bouvier.
La présence d’appendices pairs sur le premier segment abdominal
de la femelle sépare ces derniers des autres genres, et ceux-ci sont
habituellement distingués les uns des autres par la position du tube
sexuel droit et par la forme des feuillets branchiaux. Le mâle décrit
ici est bien pourvu d’un tube sexuel droit qui remonte le long du
flanc droit comme chez Catapagurus et Pagurodes au lieu d’être
dirigé vers la gauche comme dans les autres genres. Par contre
ses branchies ne sont pas quadrisériées comme chez Pagurodes,
ni simplement bisériées comme chez Catapagurus et N ematopagurus.
Elles sont de même type que chez Catapaguroides, avec, pour une
même branchie, tous les intermédiaires entre les lamelles profon¬
dément bilobées et les lamelles entières.
— 77 —
Par la forme du bord frontal, des pédoncules oculaires, des chéli-
pèdes et des pattes ambulatoires, le spécimen de Tahiti est bien
éloigné des Catapagurus et des Nematopagurus. La réduction des-
pédoncules oculaires s’observe chez Pagurodes, mais c’est chez
Catapaguroides que l’on trouve le plus de variété dans le développe¬
ment de ces appendices, comme en témoignent les noms attribués à
plusieurs espèces : microps, megalops, macrophthalmus. C’est dans ce
genre que l’on trouve également des formes à rostre très proéminent,
à pattes ambulatoires à dactyles relativement courts. L’une d’entre
elles, C. iris Bouvier des Açores, possède un chélipède droit qui par
la forme et les dimensions, ressemble à celui décrit ci-dessus. Le
type des feuillets branchiaux, la présence d’un court tube sexuel à
gauche, quelques ressemblances ou plutôt des différences moindres
dans certains appendices — pédoncules oculaires, chélipèdes, pattes
ambulatoires — m’ont paru au total plus importants que l’orientation
du tube sexuel droit, qui est celle des Catapagurus. C’est finalement
sous le nom générique de Catapaguroides que l’espèce a été décrite.
Il va de soi que ce choix n’est pas définitif. Il sera confirmé ou
infirmé lorsqu’on connaîtra la femelle et surtout lorsque les Eupa-
gurinae auront été révisés : les difficultés rencontrées ici montrent
une fois de plus l’insuffisance des caractères retenus jusqu’à main¬
tenant pour distinguer les différents genres. En l’absence d’une
meilleure caractérisation de chacun d’eux, on risque d’être amené
à en créer inutilement de nouveau ou à placer côte à côte des espèces
phylogénétiquement éloignées.
Catapaguroides ? trichophthalmus a été récolté dans la zone inter-
cotidale et on peut ainsi le rapprocher de C. ( Cestopagurus ) coutieri
Bouvier des récifs madréporiques de Djibouti et de Catapaguroides
limidus (Boux) espèce méditerranéenne que l’on trouve depuis la
côte jusqu’à une profondeur de 1.200 mètres. La plupart des repré¬
sentants des genres dont il a été question plus haut sont sub-littoraux
ou franchement abyssaux.
Le genre Catapaguroides était considéré comme exclusivement
atlantique. Si l’on y rattache les Cestopagurus, sa répartition
s’étend à F Indo-Pacifique, de la Mer Rouge aux Iles Bonin. S’il se
confirme que l’espèce décrite ci-dessus est bien un Catapaguroides,.
la limite orientale du genre se verra repoussée jusqu’à Tahiti.
Coenobitidae Dana.
Genre Coenobita Latreille.
Coenobita hilgendorfi Terao 1913.
« Coenobita clypeata Herbst », Latreille, 1826, p. 277.
«. Coenobita clypeatus Lat. », Nobili, 1907, p. 373.
— 78 —
Coenobita hilgendorfi (nom. nov.), Terao, 1913, p. 388.
Spécimens récoltés. — Hikuéru : de nombreux spécimens, L. c. 18 à
44 mm comprenant des Ç ovigères ; Tahiti : 1 $, L. c. 35 mm.
Coquilles. — Turbo setosus Gmel.
Coenobita perlatus H. Milne-Edwards 1837.
Coenobita perlata, H. Milne-Edwards. 1837, p. 242.
« Coenobita rugosus Edw. » (pars), « Coenobita rugosus var. granulosa
(sic) Bouvier » et « Coenobita perlatus Edw. », Norili. 1907, p. 373.
Spécimens récoltés. — Hikuéru et Takumé : très nombreux <J et $, L. c.
2 à 43 mm.
Coquilles. — Astraea confragosa (Gould), Bursa affinis (Broderip),
B. cruentata (Sow.), B. siphonata (Reeve), Cantharus undosus (L.), Cas-
maria vibex (L.), Cerithium columna Sow., C. piperitum Sow., C. rubus
(Martyn), C. tuberculata L., Conus tulipa L., Coralliophila bulbiformis
(Conrad), Cymatium chlorostomum (Lmk.), C. rubecula L., C. tuberosum
(Lmk.), Drupa cancellata (Q. et G.), D. elata (Blainv.), D. horrida (Lmk.),
D. hystrix (L.), D. ricinus (L.), D. speciosa (Dunker), D. tuberculata
(Blainv.), Iopas sertum (Brug.), Littorina obesa Sow., Murex triqueter
Born, Natica sp., Nerita plicata L., Strombus floridus Lmk., S. gibberulus
L., Tectarius bullatus (Martyn), Thais affinis (Reeve), Turbo argirostomus
L., T. petholatus L., T. setosus Gmel., Vasum ceramicum (L.).
Remarques. — La révision des Cénobites effectuée par Bouvier
(1889-90) ne me paraît pas entièrement satisfaisante. Il s’agit
d’un groupe où la variabilité individuelle est grande, et la création
de plusieurs variétés a entraîné une certaine confusion. Je crois
par exemple que le Coenobita compressas de Guérin est distinct du
C. rugosus de Milne-Edwards ; il est possible que ces deux espèces
aient des aires de distribution différentes, la première, dont le type
a été récolté à Payta (Pérou), étant confinée au Pacifique oriental.
D’autre part, je considère que les Coenobita rugosus var. granulatus
Bouvier signalés aux Iles Gambier par Nobili, sont en réalité des
C. perlatus. Je n’ai pas trouvé ici le type de la variété de Bouvier,
mais des spécimens déterminés par. cet auteur qui me paraissent
également identifiables à C. perlatus. La confusion a probablement sa
source dans le caractère principal proposé pour séparer perlatus de
rugosus : présence d’un tube sexuel sur la coxa de la dernière patte
thoracique droite, beaucoup plus long dans la première espèce que
dans la seconde. Or, si ce caractère permet de distinguer les individus
de grande taille, il est inutilisable pour les autres, car les jeunes C.
perlatus $ ne se distinguent guère des C. rugosus (J à ce point de vue.
Chez C. perlatus, les granulations présentes sur les trois premières
paires de pattes sont beaucoup plus fortes et moins nombreuses, et la
seconde patte ambulatoire gauche ne possède jamais une face externe
plane sur sa plus grande partie, très finement granuleuse, et séparée
— 79 —
de la face supérieure par une carène anguleuse comme c’est le cas
chez C. rugosus. Mais c’est encore la coloration qui permettra souvent
de savoir immédiatement à laquelle des deux espèces on a affaire.
Dans l’alcool, les grands C. perlatus ont une coloration d’ensemble
variant entre le jaune-orange et le rouge foncé, plus intense sur les
régions proximales du propode et du dactyle des pattes ambulatoires.
Les tubercules sont blancs. Les individus plus petits ont une colo¬
ration blanchâtre avec des taches colorées persistantes, variant entre
le rouge clair et le brun violacé sur la face externe des pattes ambula¬
toires. Ces taches sont localisées sur le tiers proximal du propode et
sur l’articulation propode-dactyle ; on les observe chez les plus petits
individus. Chez C. rugosus la teinte d’ensemble varie du blanc rosé
au gris violacé, les marques colorées sont brunâtres : la plus intense
est une large tache sur la face externe de la main gauche. Les spéci¬
mens les plus frais présentent également des aires brunes sur la
moitié distale du dactyle, sur une grande partie du propode et sur
la moitié supérieure du carpe des pattes ambulatoires.
C. perlatus est de loin l’espèce de Cénobite la plus abondante dans
le matériel étudié. Il faut noter qu’aucun spécimen n’en a été récolté
à Tahiti.
Coenobita rugosus H. Milne-Edwards 1837.
Coenobita rugosa, H. Milne-Edwards. 1837, p. 241.
« Coenobita rugosus Edw. » (pars), Nobili, 1907, p. 373.
Spécimens récoltés. — Hikuéru : 7 <J, L. c. 16 à 27 mm ; 4 Ç, L. c.
12 à 25 mm ; Tahiti : 1 9, L. c. 10 mm ; Takumé : 1 9, L. c. 16 mm.
Coquilles. — Turbo argirostomus L., T. setosus Gmel.
Remarques. — Il a déjà été question de cette espèce dans les
remarques relatives à C. perlatus. C. rugosus paraît beaucoup plus
rare, tout au moins aux niveaux où ont été effectuées les récoltes.
Il faut aussi noter qu’il s’agit d’individus de taille assez grande (la
taille maximum de l’espèce est bien inférieure à celle de C. perlatus).
Les jeunes sont complètement absents de la collection Ranson.
Genre Birgus Leach.
Birgus latro (L. 1767).
Cancer latro, Linné, 1767, p. 1049.
Birgus latro, Leach, 1815, p. 337.
Spécimen récolté. — Niau : 1 d, L. c. 140 mm.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
- 80
Description d'vne nouvelle espèce de Bathytropa,
B. Colasi n. sp. (Crustacés ; Isopodes terrestres).
Par A. Vandel.
CORRESPONDANT DU MUSÉUM
La place du genre Bathytropa dans la classification.
Le genre Bathytropa a été parfois classé parmi les « Porcellionides
atrachéates » (Verhoeff, 1937, p. 422 ; 1942, p. 436). La seule
raison que l’on puisse invoquer en faveur de ce classement réside
dans la présence d’un flagelle antennaire bi-articulé. En fait, le
critère flagellaire est secondaire ; celui qui tient compte de la pré¬
sence ou de l’absence de pseudo-trachées est, au contraire, fonda¬
mental. Le groupe des « Porcellinoides atrachéates » doit dis¬
paraître.
Exception faite du critère flagellaire, rien ne sépare les Bathytropa
des Oniscidae, et maints caractères de ce genre pourraient être
retrouvés chez des Philoscia ou des Oniscus. Les Bathytropa sont
des formes très évoluées quant aux caractères somatiques (sculpture,
céphalon, pleurépimères, néopleurons), mais primitifs quant aux
caractères sexuels.
La famille des Oniscidae doit être divisée en plusieurs sous-
familles (Vandel, 1954). Les Bathytropinae représentent l’une
d’elles.
Les caractères du genre Bathytropa.
Taille : 3-4 mm.
Ornementation : surface dorsale ornée de côtes ou de granulations.
Glandes épimèriennes : absentes.
Céphalon ; lobes médian et latéraux grands, saillants. Yeux petits,
formés de 5-10 ommatidies.
Antenne : premier article flagellaire beaucoup plus court que le second.
Péréion : pleurépimères grands, quadrangulaires ou subquadrangulaires.
Processus latéraux bien développés, ceux des segments II-IV fortement
saillants.
Pléon : néopleurons 3,4 5 grands, étalés.
Telson : triangulaire ou trapézoïdal.
Pléopodes : dépourvus de pseudo-trachées. Les pléopodes mâles répon¬
dent au type Philoscia.
Bulletin du Muséum , 2e série t. XXVI,, n° 1, 1954.
81
Les espèces du genre Bathytropa.
Le genre Bathytropa Budde-Lund (1879) 1885 comprenait jusqu’ici
cinq espèces : meinerti B.-L. (1879) 1885 sp. B.-L. 1885, granulata Aubert
et Dollfus 1890, tuberculata Racovitza 1908 et dollfusi Strouhal 1936.
On sait que thermophila Dollfus 1896 et hispana 1893 sont des Trichorhina
et non des Bathytropa. Je décris ci-dessous une sixième espèce de ce
genre : B. colasi n. sp.
Répartition géographique du gebre Bathytropa.
Le genre Bathytropa présente une répartition typiquement méditerra¬
néenne. Voici les stations dans lesquelles ont été recueillies les différentes
espèces du genre Bathytropa :
B. meinerti meinerti B.-L. : Algérie : Bône ; Alger ; Bougie.
B. meinerti costata B.-L. : Var, île de Porquerolles ; Algérie, Bône.
B. sp. B.-L. : Sébastopol.
B. granulata Aubert et Dollfus : Bouches-du-Rhône : Marseille. Var :
île de Port-Cros (!).
B. tuberculata Racovitza : Ifri Semedane, à Aït-Abd-el-AIi, commune
de Djurdjura (Algérie).
B. dollfusi Strouhal : Kaligoni, dans l’île de Leukas.
B. colasi n. sp. : Benaojàn (Espagne).
Bathytropa Colasi n. sp. 1
Station : Benaojàn ; province de Malaga ; Espagne. — Sur un
flanc ouest, au nord du village. Falaises calcaires avec suintements.
Sous une grosse pierre enfoncée dans la terra rossa. — 8-Vt1952 :
une femelle ovigère.
Description (fig. 1).
1) Longueur : 4 mm.
2) Coloration : du pigment brun répandu, de façon assez irrégu¬
lière, sur toute la surface dorsale du corps ; une large bande médiane
est dépourvue de pigment ; les pleurépimères et les néopleurons sont
pigmentés.
3) Ornementation. — L’ornementation est extrêmement complexe
et rappelle celle des Haplophthalminae (il s’agit, bien entendu,
d’une simple convergence).
Céphalon : il porte trois rangées de tubercules, une rangée anté¬
rieure comprenant 2 tubercules (1 paire), une rangée moyenne
formée de 6 tubercules (3 paires) et une rangée postérieure constituée
de 8 tubercules (4 paires). De plus, une rangée intermédiaire formée
1. Cette forme a été trouvée au cours d’une excursion laite en compagnie de Guy
Colas. J'ai plaisir à dédier cette nouvelle espèce à cet excellent entomologiste qui est
en même temps un charmant camarade.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 1, 1954.
6
— 83 —
de 4 petits tubercules s’intercale entre les deux rangéess moyenne et
postérieure.
Péréion : chaque tergite péréial porte, comme celui des Haplo-
phthalmus, six paires de côtes que nous désignerons par les lettres
a, b, c, d, e, /, /', é, d' c', b’ et a’ .
Les côtes aa' , c’est-à-dire les plus extérieures, sont toujours
faibles et peu saillantes.
Les côtes bb' forment des carènes intéressant la totalité du tergite
sur les trois premiers segments (I-III) ; elles se réduisent à une
petite carène semi-circulaire sur les quatre derniers segments
(IV- VII).
Les côtés cc' sont divisées en deux sur le premier segment : un
tubercule médian antérieur et une demi-carène postérieure. Sur les
autres segments, ces côtes forment de puissantes carènes intéressant
la totalité des tergites. Leur hauteur s’accroît en allant de l’avant
vers l’arrière du corps. Sur le tergite VII, elles prennent l’aspect
d’un triangle dont la pointe dessine un crochet dirigé vers l’arrière.
Les côtes dd' forment des carènes bien développées sur tous les
segments. Sur le tergite VII, ces côtes acquièrent, comme les côtes cc',
la forme d’un triangle dont la pointe est recourbée en crochet vers
l’arrière.
Les côtes ee' et //' forment de courtes carènes sur les premiers
segments, mais elles se transforment en tubercules sur les segments
moyens, et en véritables épines sur les deux derniers segments.
En plus de ces côtes, le bord postérieur des tergites porte une
rangée de granulations tuberculeuses qui deviennent de plus en
plus saillantes en allant de l’avant à l’arrière du corps, et se trans¬
forment en épines sur les segments VI et VIL Enfin, le premier
segment porte à son bord antérieur une rangée de granules.
Pléon : les pléonites portent, à leur bord postérieur, deux longues
épines paràmédianes, correspondant aux côtes //' des tergites
péréiaux, et deux courtes épines latérales. Ces épines sont très
courtes sur le cinquième pléonite.
4) Céphalon : lobe céphalique médian grand, étalé, quadrangulaire,
à bord antérieur arrondi ; entre lui et le vertex se creuse une pro¬
fonde dépression. Lobes latéraux étalés, arrondis. Œil réduit, formé
d’un petit nombre d’ommatidies.
5) Telson : trapézoïdal, à angles postérieurs arrondis.
6) Uropodes : exopodite dépassant légèrement le telson ; endo-
podite complètement caché par lui.
Affinités. — Cette espèce paraît voisine de meinerti B.-L. et de
dollfusi Strouhal ; mais, elle en diffère par sa sculpture qui est très
particulière, et tout spécialement par le nombre de côtes qui est de
— 84 —
douze par tergite, alors qu’il n’est que de six dans les deux espèces
précitées.
BIBLIOGRAPHIE
Vandel (A.). — 1954. Mission Henri Coiffait au Liban (1951). — Iso-
podes terrestres. — Archiv. Zool. Expér. gén. (à l’impression).
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terrestria. — 61. Isopoden-Aufsatz. — Sitzb. d. Gesell. Naturf. Freunde.
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morphologisch, phânologisch, ôkologisch, geographiseh beurteilt. —
Zeit. Morphol. Oekol. Tiere. XXXVIII, pp. 435-482 ; 31 fig.
— 85 —
Sur le genre Gyas (Opiliones).
Par Ed. Dresc:o.
C’est dans les Arachnides de France, t. VII, 1879, que Simon créa
le genre Gyas qui a d’ailleurs été maintenu.
La sous-famille des Phalangiinae groupait alors, d’une part, les
genres Liobunum, Prosalpia, Gyas, Oligolophus et Acantholophus,
et, d’autre part, Phalangium, Dasylobus, Platybunus et Megabunus ;
ces deux groupes de genres étaient séparés par la présence ou l’ab¬
sence d’une forte dent à la base et en dessous du premier article des
chélicères.
La position du genre Gyas, définie par Simon lui-même, et dont
il reconnaissait la ressemblance avec le genre Liobunum, était
voisine du g. Oligolophus, dont il se distingue par son mamelon lisse
et par la forme des lobes maxillaires de la seconde paire. De plus
Simon signale que la griffe de la p. m. est denticulée au moins à la
base.
De Lessert en 1917 (8) et Roewer en 1923 (10), placent ce genre
dans la subfam. Oligolophinae, près du g. Dicranopalpus = Pro¬
salpia, et des genres Mitopus et Oligolophus. Et ceci correspond
bien à l’idée de Simon.
Il faut toutefois remarquer que dans le tableau des sous-familles
de de Lessert (8, p. 10), les Oligolophinae se séparent des Liobu-
ninae et des Sclerosominae, par leur griffe tarsale des p. m. simple et
non pectinée. Le genre Gyas fait exception, car ainsi qu’il est dit
plus haut, la griffe de la p. m. des deux espèces de ce genre est
denticulée au moins à la base (fig. 1). Afin de séparer les deux espèces,
Simon et de Lessert ont donné des tableaux différents et que je
reproduis :
Tableau de Simon :
<?. Cephalo et chélicères présentant en avant quelques petits spiculés ;
trochanters testacés . annulatus
sans spiculés ; troch. noirs . titanus
v . Troch. noirs ; une grande tache noire triangulaire au milieu du bord
frontal ; mamelon noir, canaliculé . titanus
Troch. blancs ; bord frontal blanc avec quatre lignes brunes rappro¬
chées ; mamelon blanc avec un cercle noir autour des yeux, non canaliculé.
annulatus
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 1, 1954.
— 86
Tableau de de Lessert :
Troch. brun-noir, tachés de blanc-testacé en dessus . titanus
Troch. blancs ( Ç) ou testacés ( <J) . annulatus
J’ai complété l’examen de ces caractères, tirés de la coloration
et des spiculés, par l’examen du pénis des mâles et de l’ovo-positor
des femelles. Quoique du même type, ces organes présentent des
différences sensibles, mais non spécifiques et ne permettent pas de
les mieux séparer (de Lessert signale une variété du Col des
Mosses, en Suisse) (8).
Au cours d’une expédition biospéléologique dans les Monts
Cantabriques (Espagne), en août 1952, avec mes collègues et amis
Louise Derouet et Jacques Nègre, nous avons capturé et observé
des Gyas. Nous donnons ci-dessous la répartition actuellement
connue des deux espèces de ce genre en y ajoutant les stations
nouvelles.
Gyas titanus Simon.
L’espèce est signalée par Simon : de l’Ariège, des Basses-Pyré¬
nées (la Rhûne, près de Saint-Jean-de-Luz), du Valais (Saint-
Gothard), également des montagnes d’Espagne (12). — par Roewer :
Alpes ; Autriche, Suisse, France ; Pyrénées (10). • — par de Lessert :
cantons de Vaud, de Berne, de Saint-Gall, du Tessin (8). — • par
Roewer : Espagne, province d’Oviedo, de Santender, de Huesca,
de Guipuzcoa (11). — par Simon : des Pyrénées-Orientales, et de la
prov. de Santender (Espagne) (13) ; Simon ajoute « certainement
accidentel dans les grottes. Espèce répandue dans toute la chaîne
des Pyrénées et les montagnes du Nord de l’Espagne, où elle recherche
les parois rocheuses humides » (13, 3e série). — - par Kolosvary :
des Karpathes (5). — par Caporiacco : de la forêt de Campigna,
prov. de Forli (Italie) ; il indique que c’est la première capture de ce
genre dans les Apennins (1936) [2 et 4],
Il faut remarquer que Khatochvil présume qu’il sera découvert
en Tchekoslovaquie parce qu’il est connu des pays voisins (7) et
que Mello-Leitao ne mentionne pas le genre Gyas dans son cata¬
logue des Opilions d’Espagne (9).
Il y a lieu d’y ajouter les stations suivantes :
France, — Basses-Pyrénées : St. Engrace, Cacuetta, 4 d, 1 $, 15-IX-46
(F. Pierre) ; Gr. de la Ferme Balagué, comm. de Rebenacq, cant. d’Arudy,
S — - 2-VIII-45 (Henrot et Nègre) ; Gr. du Bivouac, comm. de St.
Engrace, Cant. de Tardets, 13-IX-46, juv. (F. Pierre).
Hautes-Pyrénées : Gr. de la ferme Soulabère, 1 juv. (Henrot et Nègre),
comm. de Peyrouse, canton de St.-Pé-de-Bigorre. — Calypso, près de
Cauterets, 13-IX-08. Nombreux exemplaires (coll. Simon).
— 87 -
Espagne : prov. de Guipuzcoa : Cueva de Landarbaso, comm. de Ren-
teria, 2 <J, 2 ?, 4-VIII-52 ! prov. de Santender : Cueva de Cullalvera,
comm. de Ramalès, 2 S, 20-VIII-52 ! Doblillo (Minas de Aurora), 1 S,
ll-YIII-52, observé à l’air libre, sur paroi rocheuse humide (ait. 1.610 m.) !
prov. d 'Oviedo : Cueva de las Campanas, comm. de Onis, S, 15-VIII-52 !
Cueva de la Herreria, comm. de la Pereda, 1 non ad., 18-VIII-52. Observé
des couples de Gyas (in copula ?) au plafond du porche d’entrée ; nous
les avons laissés en place ; Cueva del Covaron, d°, Ç, 18-VIII-52 ; Lago de
Enol, comm. de Covagonda, <?, 15-VIII-52 (ait. 1.146 m.) !
Nous pouvons donner ici quelques précisions sur les conditions
de capture des Gyas titanus ci-dessus mentionnés :
Aux Grottes de Landarbaso, lors de notre visite, nous n’avons
rencontré les Gyas que dans la petite grotte inférieure, très voisine
du ruisseau qui parcourt le thalweg. Ils étaient au plafond et sur
les parois, leur position était naturelle au plafond, mais, sur les
parois, ils étaient plaqués, ventre au mur, les pattes allongées ;
c’est le seul cas de stéréotropisme observé au cours de notre cam¬
pagne.
A la Cueva de la Herreria, nous les avons observés par couples au
plafond du porche d’entrée, et au Covaron, ils étaient nombreux et
se tenaient dans la partie haute du porche d’entrée...
A l’extérieur, nous avons trouvé un Gyas dans les mousses humides,
au pied d’un rocher suintant, près et au-dessous des Mines d’ Aurora ;
au lago de Enol, un Gyas a été capturé dans les herbes au bord du
lac.
Gyas annulatus Olv.
L’espèce est signalée par Simon : de Briançon (Hautes-Alpes) et
des montagnes de Bavière, en Suisse et dans le Tyrol (12). — par
Roewer : Tyrol, Suisse, Alpes Françaises (10). — par de Lessert :
Suisse, Alpes (citations d’OnviER, de Simon, de Roewer) (8). — -
par Kratochvil : Tchékoslovaquie (7). — par Roewer : Yougo¬
slavie, Roumanie. (11) — par Kolosvary : Karpathes (6). — par
Caporiacco : prov. de Verona (1 et 3).
Dans la coll. Simon, au Muséum, je n’ai pu retrouver le tube pro¬
venant de Briançon. Le bocal des Gyas annulatus, contenait des
Gyas n° 2253 (nombreux exemplaires), sans autre indication, mais
sur le manuscrit Simon indiquant les stations par numéro de cap¬
ture, et sous le n° 2253, on lit : G. annulatus Olv., Tyrol (L. K.).
Alpes. Il s’y trouvait également 2 tubes :
l’un en provenance du Dôme de Miage (France), ait. 3.100 m.,
exemplaire non adulte ;
l’autre, portant l’indication : Op. Madone des Fenêtres, 15-ix-
1915, 1 $. (Je pense qu’il s’agit de Madone de Fenêtre, au N.-E. de
- 88 -
Saint-Martin-Lentosque (A.-M.), au delà du Col de Fenêtre, en
Italie.)
Ces animaux, déterminés Gyas annulatus par Simon, appartiennent
à l’espèce Strandibunus glacialis (Heer).
Il y a lieu d’ajouter la station suivante :
Italie : Trentino — Grotte di Castello Tesino, Val Sugana, 8 <$
2-viii-52 (leg. Perini T.).
Ce matériel m’a été communiqué par le Dr Conci, de l’Université
de Gênes, et je le remercie vivement.
Remarques. — de Lessert (8, p. 28) dit du pénis de G. titanus
qu’il est « du même type que celui des Liobunum », et il figure (p. 6),
le pénis de L. limbatum L. Koch.
Le pénis des Gyas a, en effet, vu de profil, en place, et à faible
grossissement, up aspect semblable. Mais il n’en est pas réellement
ainsi. Le pénis des Gyas est constitué par un tube aplati, dont la
largeur, atteignant son maximum vers le 1/4 inférieur, diminue
graduellement vers l’extrémité ; celle-ci, d’une largeur brusquement
plus étroite, est coudée vers la face dorsale de l’opilion et se termine
par le style en pointe ehitinisée.
De chaque côté du pénis et un peu avant l’étranglement se trouve
une protubérance dont la forme, variable, est figurée ci-contre
(fîg. 2 à 8). Ces protubérances sont rattachées à la partie dorsale
(convexe) du pénis ; elles ont une consistance et une apparence qui
peut se rattacher au vélum transparent qui accompagne le style des
organes génitaux mâles de certains Leptyphantes (groupe V) et des
Porrhoma (Araneae). .
Je donne quelques figures des pénis de Gyas afin d’illustrer ces
divergences morphologiques.
Quelques épines courtes et robustes se situent dans la partie
terminale du pénis. F.lles ne paraissent pas constantes, ni en nombre,
ni en position et semblent individuelles ; j’en donne quelques figures,
(9, 10 et 11). Je ne disposais pas d’un matériel important en individus
adultes ; j’ai toutefois monté en préparations microscopiques une
partie des individus que je possède et il s’ensuit que chaque pénis
est différent, même pour des individus capturés dans une même
station. Je fais remarquer toutefois que l’on trouve 6 à 10 épines
chez G. titanus, 4 à 6 chez G. annulatus, et 2 épines seulement chez
l’exemplaire de l’Aude étudié plus loin.
11 n’est donc pas possible de se baser sur les caractères tirés de
l’examen du pénis pour différencier les deux espèces de Gyas con¬
nues. Il faut attendre d’avoir un matériel très abondant afin de voir
si ces variations se rattachent à quelques formes bien tranchées
et de pouvoir dire quels sont les caractères spécifiques à l’exclusion
des différences individuelles.
89 —
Il est remarquable de constater, chez ces opilions, et ceci à l’en¬
contre de ce qui se passe en général chez les araignées, cette incons¬
tance dans la morphologie des organes génitaux mâles. Et ceci
4. — Gyas annulatus (coll. Simon). Griffe de la p. m. (X 320) ; 2. — Gyas titanus S-
Gr. de Landarbaso. Pénis (X 80) : 3. — sd., (J. Gr. de Cullalvera (exemplaire à
pattes courtes). Pénis; 4. — sd., tf.sd., (exemplaire à pattes longues). Pénis; 5. — Gyas
j annulatus <$. Coll. Simon. Pénis ; — 6 et 7. — sd., $. Exemplaire d’Italie. Pénis ;
8. — Gyas sp. nnv. ? <J. Gincla (Aude). Pénis ; 9. — Gyas titanus <$. Extrémité du
.pénis ( X 520) ; 10. — Gyas annulatus g. sd., ; 11. — Gyas sp. nov. ? $.sd., : 1 2. — Gyas
titanus. $. Gr. de Landarbaso — Ovopositor ( X 80) ; 13. — G. annulatus 9. Coll.
Simon. Ovopositor.
Sur les fig. 12 et 13 ne figurent que les insertions des poils, lesquels sont semblables
•aux 2 poils apicaux de la fig. 12.
— 90 —
doit rendre prudent dans les descriptions des nouvelles espèces dont
on ne possède qu’un ou très peu d’individus.
Quant à l’ovopositor des femelles, les deux figures (12 et 13),
dessinées au même grosissement, font ressortir chez annulatus des
segments très étroits (leur longueur est la moitié de la longueur des
mêmes segments chez titanus). Dans les deux espèces, chaque seg¬
ment comporte une rangée d’épines orientables, plus nombreuses
chez G. titanus. Les Gyas atteignent une taille très grande qui en
font les plus grands Phalangiidae connus. Toutefois on trouve dans
la même station des individus adultes de taille plus réduite et aux
pattes beaucoup plus courtes ; un exemple à citer est relatif aux deux
mâles adultes rapportés de la grotte de Cullalvera (Espagne). Les
mensurations donnent pour ces deux animaux (en millimètres) :
La longueur des pénis est en rapport (4,43 et 3,57) et le corps du
pénis du petit individu est marqué de stries transversales partant
des bords et n’atteignant pas la partie centrale. C’est une particula¬
rité que je n’ai pas rencontrée sur les autres pénis examinés.
Ces opilions ne sont pas cantonnés dans les grottes ; leur habitat
s’étend aux endroits humides, aux parois rocheuses moussues et
humides, et en altitude. Il n’est pas question de tirer partie des diffé¬
rences signalées pour en faire des formes locales parce que d’abord
les individus peuplant la même station sont dissemblables à ce point
de vue, et aussi parce que les Gyas ne sont pas localisés et peuvent
facilement changer de région ou de biotope si l’habitat ne convient
plus.
En guise de conclusion, cette étude sur le genre Gyas conduit
à une hypothèse qui reste à vérifier : la forme variable des pénis,
l’allongement des pattes lié à une mélanisation de l’abdomen (le
folium apparaît sur les Gyas adultes à pattes courtes, il disparaît
pour devenir tout à fait noir chez les adultes à pattes très longues),
laissent penser à des mues post-adultes. L’animal, en vieillissant,
allonge ses pattes, son abdomen noircit, et son pénis évolue vers
une forme type qui reste à déterminer. En systématique pure, la
différenciation des deux espèces reste pour le moment axée sur la
coloration des trochanters, et les organes génitaux de ces deux
espèces, remarquablement du même type, ne donnent pas des carac¬
tères spécifiques. Il est possible que ce type de pénis soit particulier
91 —
au genre Gyas, mais l’étude des genres voisins reste à faire et fera
l’occasion de nouvelles notes.
Gyas sp. nov. ?
L’examen d’un exemplaire mâle, provenant du dép. de l’Aude,
comm. de Gincla (20-vi-52, Jarrige capt.) et qui possède des
trochanters blancs en dessous, est fort intéressant.
Le pénis de ce Gyas ( fig. 8) s’éloigne nettement des autres pénis
figurés, mais la disposition des spiculés lui donne une position inter¬
médiaire entre G. titanus et G. annulatus.
Ses caractéristiques sont :
Céphalothorax garni de spiculés. Article basal des chélicères avec
spiculés, article apical sans spiculés. — Mamelon oculaire noir, canaliculé,
éclairci au centre, avec quelques spiculés. — Hanches avec spiculés sur le
bord apical, poils courts et isolés sur l’article.
Chez G. annulatus, le céphalothorax et les articles basal et apical
des chélicères sont avec spiculés ; le mamelon est noir, avec spiculés,
et largement éclairci au centre (il serait même préférable de dire :
mamelon fauve avec yeux largement bordés de noir). Les hanches
ont des spiculés au bord apical, et sur l’article, des poils isolés avec
quelques spiculés.
Chez G. titanus, j’ai fait l’examen des deux exemplaires mâles
déjà cités plus haut et figurés :
petit exemplaire : céphalothorax, chélicères et mamelon sans
spiculés ; mamelon à peine canaliculé et très étroitement éclairci au
centre ; hanches avec spiculés au bord apical et sur l’article ;
grand exemplaire : céphalothorax sans spiculés, chélicères avec
rares spiculés sur les articles basal et apical ; mamelon canaliculé avec
spiculés ; hanches avec nombreux spiculés sur tout l’article.
Il n’est pas possible, sur un seul exemplaire et sur un seul sexe, à la
lumière des faits cités, de faire une espèce nouvelle pour cet exem¬
plaire de l’Aude. Il faut toutefois retenir que les espèces de Gyas
ne peuvent, en l’état actuel de nos connaissances, être séparées par
des caractères fixes ; ces caractères paraissent changer, chez l’adulte,
au cours du vieillissement, et ceci doit rendre très prudent le systéma-
ticien dans la création de nouvelles espèces chez les opilions b
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
1. Une étude du genre Dicranolasma , actuellement en cours, paraît nous amener aux
mêmes conclusions.
— 92 —
BIBLIOGRAPHIE
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13. — Simon (E.). Biosp., séries I, II, III, IV, 1907 à 1913.
93
Présence du Thrombicula deliensis (Walchj
EN COCHINCHINE.
Par Marc André.
En révisant le matériel non déterminé des collections d’ Acariens
du Muséum de Paris nous avons trouvé, en parfait état de conserva¬
tion, un exemplaire adulte de Thrombicula recueilli en 1874 par la
mission Pavie, aux environs de Saïgon.
L’étude de cet échantillon nous permet d’affirmer que, par l’en¬
semble de ses caractères morphologiques, il se rattache incontestable¬
ment au Thrombicula ( Leptothrombidium) deliensis (Walch 1922).
La présence certaine de cette espèce, en Indochine, est particulière¬
ment intéressante à signaler puisque, dans les autres territoires
Indo-Pacifiques où elle se rencontre, elle est formellement reconnue
comme vectrice, au stade larvaire, de la « fièvre fluviale » ou « tsutsu-
gamushi ».
Entre toutes les formes de Thrombiculidés signalées dans cette
aréa, deux seulement sont indiquées comme vectrices de la maladie :
T. akamushi (Brumpt 1910) et T. deliensis (Walch 1922).
Certains auteurs ont supposé que les larves en question apparte¬
naient toutes à l’espèce akamushi ; d’autres, ne partageant pas
absolument cette opinion, proposaient de considérer deliensis
comme une simple variété de la première espèce. On admet mainte¬
nant l’existence de deux grands groupes, deliensis et akamushi, dont
les représentants seraient des variétés ou sous-espèces d’une seule
forme akamushi.
H. Womersley (1952, Rec. South Austr. Mus., X, p. 342) consi¬
dère que les formes adultes de deliensis et akamushi se différencient
nettement l’une de l’autre et doivent être considérées comme des
espèces distinctes et non de simples variétés ainsi que le suggèrent
les auteurs qui ont établi leur opinion sur l’observation des stades
larvaires. L’hypothèse d’écarts individuels doit être écartée car
l’élevage de larves de l’une et l’autre forme jusqu’au stade nymphal
ou adulte a permis de constater la stabilité des caractères présentés
par chacune de ces espèces à l’état adulte. Il n’est cependant pas
douteux que ces deux formes soient extrêmement voisines et puissent
se rencontrer dans les mêmes localités..
Nous ne reprendrons pas ici la description de l’espèce qui est par¬
faitement définie et que Womersley (loc. cit.) a décrite et figurée
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 1, 1954.
— 94 —
dans son importante monographie sur les Thrombiculides de la
région Indo-Pacifique ; nous donnerons, ci-dessous, l’essentiel des
caractères présentés par notre échantillon Indochinois.
La longueur du corps (sans le capitulum) est de 770 p. La plus
grande largeur du propodosoma atteint 430 p et celle de l’hystérosoma
560 [r. La crête est longue de 122 p et les soies sensorielles, distantes
à leur base de 62 p, sont longues de 120 p. Les pattes atteignent res¬
pectivement les dimensions suivantes : I, 540 p ; II, 390 p ; III,
370 p ; IV, 500 p. Le tarse I est deux fois plus long (175 p) que large
(90 p) et la taille du tibia ne dépasse pas 130 p. Les soies dorsales
postérieures sont longues de 50 p.
Indépendamment de caractères plus difficilement perceptibles,
cette espèce se différencie immédiatement de akamushi par la struc¬
ture des poils recouvrant la face dorsale du corps ; ils sont, ici,
bacilliformes et renflés en bouton à leur sommet alors que dans
l’autre espèce leur extrémité distale est acuminée.
La fièvre fluviale en Indochine.
La fièvre fluviale a été signalée pour la première fois en 1915
à Saigon ainsi que dans le sud de l’Annam, en Cochinchine et au
Cambodge. Lépine (1942) a étudié les fièvres typhiques dans ces
territoires et reconnaît en Indochine trois variétés différentes de
typhus oriental parmi lesquelles certaines présentent des caractères
intermédiaires entre le « tsutsugamushi » du Japon et la « fièvre
pourprée des Montagnes Rocheuses » (cette dernière est provoquée
par Rikettsia risckettsi inoculée à l’homme par des Ixodes). On sup¬
posait cependant que le vecteur propre aux régions indochinoises
pouvait être le T. deliensis mais jusqu’à présent l’espèce n’avait pas
encore été rencontrée dans cette aréa.
Bien qu’on ne puisse écarter l’intervention possible d’ Ixodes dans
la transmission de certaines fièvres sévissant en Indochine, l’hypo¬
thèse émise par Lépine, Ragiot et Delbove qui soupçonnaient
T. deliensis d’être le vecteur principal de ces fièvres nous paraît
parfaitement plausible et cette opinion se trouve corroborée par
la découverte du Thrombicula en question dans une région conta¬
minée.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
95 —
Sur la découverte, en Indochine, du Thrombicula
(T). WICHMANNI OuD., ADULTE, (AcARIEN).
Par Marc André.
Oudemans (1905) a fait connaître, sous le nom de Trombidium
wichmanni, des larves d’ Acariens recueillies en parasitisme sur un
Goura coronata Flem. (Columbiforme) de Nouvelle-Guinée et ensuite
rencontrées sur l’homme dans le Nord des Célèbes.
En 1917 Miyajima et Okumura décrivent et figurent l’adulte
d’une espèce de Thrombicula qu’ils assimilent, avec doute, au T.
mediocris de Berlese ; ils découvrent, en même temps, un type de
larves qu’ils identifient, par erreur, à 1 ’autumnalis d’Europe tout en
reconnaissant quelques divergences dans les caractères morpholo¬
giques. Selon H. Womersley (1952) les descriptions et figures
publiées par les auteurs Japonais permettent de rattacher, sans
aucun doute, les larves en question à wichmanni Oud. et l’adulte au
mediocris de Berlese (1912).
J. Hatori (1919) désigne sous le nom de T. pseudoakamushi
(non Tanaka) une larve trouvée à Formose et considère celle-ci
(d’après Miyajima) comme la forme jeune d’un adulte (trouvé dans
un champ, à Karenko) identique à mediocris Berl. Cette espèce serait
alors le T. wichmanni Oud.
Ultérieurement un certain nombre de nymphes obtenues par
élevage ont été rapportées, par différents auteurs, au T. minor de
Berlese. En effet, C. Gunther ayant élevé des larves qu’il avait
déjà décrites sous le nom de T. hirsti var. buloloensis obtint des
nymphes qu’il rattacha à l’espèce minor Berlese et plaça hirsti
en synonymie. Cette opinion fut partagée par Womersley (1939)
et Womersley et Heaslip (1943) ; ces deux derniers auteurs
regardaient également (1943) la variété deliensis de Walch comme
identique à minor Berl.
Womersley (1952) reçut, .vers le début de 1944, quatre adultes de
Thrombicula capturés sur le sol en Nouvelle-Guinée ; il put en
obtenir des larves qui furent identifiées, à cette époque, comme T.
hatorii Wom. et Heasp. (Cette appellation spécifique avait été créée
par Womersley et Heaslip pour remplacer le terme de pseudo¬
akamushi Hatory 1919, employé par Tanaka pour désigner une espèce
différente). Les adultes étaient absolument identiques au mediocris
originaire de Formose, décrit et figuré en 1921 par R. Kawamura
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 1, 1954.
96
et M. Yamagüchi et correspondaient également aux figures ainsi
qu’à la description données par Bf.rlese, à cette différence près que
les échantillons sont rouges à l’état vivant et non blancs comme le
dit Berlese ; cette divergence avait déjà été notée par les auteurs
Japonais qui pensaient, sans doute avec raison, que les spécimens de
Berlese avaient blanchi à la suite de leur séjour dans l’alcool. Les
imagos de Nouvelle-Guinée sont en tous points identiques au pseudo-
akamushi var. deliensis Walch (1924, 1925), qui tombe en synonymie
de mediocris.
Womersley (1952) manifeste cependant quelques doutes sur la
validité de la synonymie de cette espèce et suggère qu’elle pourrait
peut-être se confondre avec minor Berlese 1904 ainsi qu’il l’avait
déjà admis, en 1939, d’accord avec Gunther (1939, 1940) et Womer¬
sley et Heaslip (1943). Cependant une nouvelle diagnose de minor
(d’après le matériel de Berlese) publiée par C. Willmann (1941)
semble infirmer cette hypothèse. Toutefois, après avoir examiné
trois nymphes étiquetées pseudoakamushi dans la collection Oude-
mans (nymphes élevées par Walch), Womersley reconnaît que
celles-ci non seulement correspondent précisément aux figures de
Walch, mais aussi ressemblent, par la crête, au dessin donné par
Willmann en 1941, pour minor Berl.
H. Womersley (1952) et H. S. Fuller (1952) admettent la
validité du terme wichmanni Oud. 1905 et nous pouvons consi¬
dérer comme synonymes, en ce qui concerne la forme adulte :
mediocris Berlese 1912, pseudoakamushi Hatori 1919 ( non Tanaka),
pseudoakamushi var. deliensis Walch 1924, hirsti Sambon 1927,
hirsti var. büloloensis Gunther 1939, minor Gunther 1939 ( non
Berlese 1912), minor var. deliensis Womersley et Heaslip 1943.
Parmi le matériel recueilli en Indochine par M. Davydoff
en 1931, nous avons trouvé un exemplaire adulte de Thromhicula
qui, par l’ensemble de ses caractères, est assimilable au T. wich¬
manni. L’échantillon est une femelle ovigère capturée à Tourane
(Annam) le 20 septembre, sur le sol. Cette découverte est particulière¬
ment intéressante car, jusqu’ici, la présence de l’espèce était encore
inconnue en Indochine et si les larves ont été fréquemment signalées
dans presque toute la région Indo-Pacifique, la capture d’adultes,
sur le terrain, peut être encore considérée comme une rareté.
Des Acarologues qui ont étudié les adultes de cette espèce, seul
Womersley (1952) donne une description précise et des mensurations
permettant une identification certaine. L’exemplaire Indochinois
présente très peu de divergences avec les caractères donnés par
l’auteur Australien et dans le tableau ci-contre nous indiquons les
données fournies par Berlese, Miyajima et Okumura,^ Womer¬
sley, en comparaison avec nos observations.
97
Thrumbicula (Thrombicula) wichmanni Oud.
Nous voyons, par les données ci-dessus, que notre échantillon,
par les dimensions générales du corps, se montre plus voisin de la
description de Womersley que de celle des auteurs Italien et
Japonais ; par contre il se rapproche de l’espèce de Berlese par la
taille des tarses I, généralement considérée comme un caractère
relativement constant. La dimension des poils recouvrant la face
dorsale du corps diffère notablement des chiffres donnés par Berlese
et se montre, au contraire, presque identique aux longueurs indiquées
par Miyajima et Okumura et Womersley.
D’autre part, la structure de la crête métopique et des soies sen¬
sorielles, l’emplacement et le développement des yeux correspondent
exactement à la description et aux figures publiées par Womersley.
C’est donc sans aucune restriction que nous considérons notre échan¬
tillon comme un T. (T.) wichmanni Oud., tel que le conçoit Womer¬
sley.
Il était utile de signaler, actuellement, la présence de cette espèce
dans une région où elle restait encore inconnue puisque le T. wich¬
manni présente un intérêt médical assez important en raison des
épidémies locales déterminées par ses larves qui provoquent chez
l’homme une thrombidiose bien connue sous le nom de « scrub-
itch » en Australie, Nouvelle-Guinée, Célèbes, Malaisie, etc. Ce
parasite se manifeste communément dans de nombreuses régions
où sévit le scrub typhus et plusieurs observateurs ont pensé qu’il
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 1, 1954.
7
— 98 —
pouvait également être vecteur de Rickettsia ; le fait n’a jamais été
prouvé et jusqu’ici l’espèce n’a pas été admise comme vectrice d’un
typhus par l’Institut for Medical Research, Malaya (1950).
T. wichmanni a été signalé, surtout par la présence de ses larves,
en Nouvelle-Guinée Hollandaise, dans les Célèbes, à Formose,
Sumatra, Java, Australie, Etats Fédérés Malais, Selangor, Nouvelle-
Guinée Anglaise, Bornéo, Philippines, Ponam (lies de l’Amirauté),
Ile Bougainville, dans l’Inde et en Birmanie.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
AUTEURS CITÉS
Oudemans (A. C.), 1905. Entom. Bericht., VII, p. 217.
Berlese (A.), 1905. Acari nuovi, Manip., IV, p. 155, pl. XV, fig. 4, in
Redia , II (Trombicula minor).
Berlese (A.), 1912. Thrombidiidae, in Redia, VIII, p. 95 (Trombicula
mediocris) .
Fuller (H. S.), 1952. The Mite larvae of the family Thrombiculidae in
the Oudemans collection : Taxonomy and Medical importance. Zoolog.
Verhandel, n° 18.
Gdnther (C. E. M.), 1939. Trombidiid Larvae in New Guinea (Acarina ;
Trombidiidae) . Proc. Linn. Soc. N. S. W., LXIV, p. 73.
Gdnther (C. E. M.), 1939. The Association between the larva described
as Trombicula hirsti var. buloloensis Gunther 1939, and Trombicula
minor Berlese 1904. Proc. Linn. Soc. N. S. W., LXIV, p. 466.
Gunther (C. E. M.), 1940. Notes on the Synonyms of Trombicula minor
Berlese 1904. Proc. Linn. Soc. N. S. IV., LXV, p. 477.
Hatori (J.), 1919. On the endemic Tsutsugamushi disease of Formosa.
Ann. Trop. Med. and Parasit., XIII, p. 233.
Kawamura (R.) et Yamaguchi (AI.) , 1921. Uber die Tsutsugamushi-
Krankheit in Formosa ; zugleich eine Vergleichende. Studie Derselben
mit des in Nordjapan. Kitasato Archiv. Exper. Med., IV.
Miyajima (M.) et Okumura (T.), 1917. (Étude comparée d’akamushi et
des espèces connues au Japon, Corée et Formose). Saikingaku Zasshi,
n° 266, p. 893 (en japonais).
Oudemans (A. C.), 1905. Trombidium wichmanni, Entom. Bericht., VII,
p. 217.
Sambon (L. W.), 1927. The « Scrub Itch-Mite » of North Queensland ; a
new species of Trombicula. Ann. Mag. Nat. Hist., XX, p. 157.
Walch (E. W.), 1924. Over de Trombiculae, welke de Pseudotyphus
overbrengen, en na verwante mijten uit Deli (2e meded.). Geneesk.
Tijdsch. v. Nederlandsch-Indie, LXIV, p. 499.
Walch (E. W.), 1925. On the Trombiculae, Carriers of Pseudo-typhus,
and related species from Sumatra, Pt. IL Kitasato Archiv. Exper. Med.,
VI, p. 205.
— 99 —
Willmann (C.), 1940. Trombicula minor Berl. 1905 ; Typenart der Gat-
tung Trombicula Berlese (Trombidiidae Acari). Zool. Anz., CXXXII,
p. 131.
Womersley (H.), 1939. Further Notes on the Australian Trombidiidae
with description of New Species. Tr. Roy. Soc. S. Aust., LXIII, p. 149.
Womersley (H.), 1952. The Scrub-Typhus and Scrub-itch Mites ( Trom -
biculidae, Acarina) of the Asiatic-Pacific Begion. Rec. South Austr.
Mus., X.
Womersley (H.) et Heaslip (W. G.), 1943. The Trombiculinae (Acarina)
or Itch-mites of the Austro-Malayan and Oriental Régions. Trans.
Roy. Soc. S. Austr., LXVII, p. 68.
iûo —
Symphyles du Sud-Ouest de la France,
AVEC DESCRIPTION D’UNE ESPÈCE NOUVELLE.
Par Mlle Lisianne Jupeau.
Cette note est consacrée à l’étude des Symphyles récoltés par
F. Grandjean en Dordogne, à Mongaillard (environs de Périgueux),
en août et septembre 1946 (station 1), par B. Condé dans les
Landes (stations 2 à 7) et les Basses-Pyrénées (stations 12 à 15) du
22 septembre au 5 octobre 1946 et par J. Pages dans les Basses-
Pyrénées (stations 8 à 11, 12 bis et 16 à 18) du 19 juillet au
9 août 1952 ; ce matériel comprend 7 espèces dont 1 nouvelle.
Liste des stations.
Dordogne. — 1. Mongailllard station très à l’ombre.
Landes. — 2. Environs de Candale. — 3. Entre Buglose et Pontonx. —
4. Herm. — 5. Environs de Magescq. — 6. Entre Seignosse et Tosse. —
7. Entre Tosse et Saint-Vincent-de-Tyrosse.
Basses-Pyrénées. — 8. Bayonne. — 9. Faldaracon. — - 10. Olhette. —
11. Ascain. — 12. Bois de Saint-Pée : près du pont du chemin I C. 4 sur
l’Ouhabia. — 12 bis. Ibid. — 13. Entre Sare et Dancharia. — 14. Entre
Sare et le col de la Lizarrieta. — 15. Devant l’entrée de la grotte de la
Lezea. — 16. Halsou. — 17. Cambo-les-Bains. — 18. Les Aldudes.
Les récoltes des stations 1 à 7 et 12 à 15 ont été déterminées autrefois
par M. le Professeur P. Remy et sont demeurées inédites.
Liste des espèces.
Fam. des Scoeopendrellidae.
Geophilella pyrenaica Ribaut. 1 (3) 1, 10 (1), 12 (2), 13 (1).
Symphylellopsis subnuda Hansen. 1 (3), 2 (5), 3 (1), 5 (2), 7 (4), 9 (1),
10 (1), 13 (3), 16 (1).
Scolopendrella notacantha Gervais. 1 (2).
Symphylella vulgaris Hansen. 1 (19), 4 (2), 5 (6), 6 (4), 8 (1), 9 (1),
10 (3), 12 (2), 14 (1), 18 (1).
Fam. des Scutigerellidae.
Scutigerella immaculata Newport. 3 (1), 5 (2), 9 (2), 11 (1), 12 (12),
12 bis (2), 13 (3), 14 (2), 15 (2), 16 (1), 17 (1), 18 (2).
1. Le nombre en caractères gras est le u° de la station ; l’autre qui le suit entre
parenthèses est celui des individus récoltés en celle-ci.
Abréviations : P. I = patte de la lre paire ; pp : paire de pattes ; ad — adulte.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 1, 1954.
— 101 —
Scutigerella pagési n. sp. 11 (1).
Hanseniella nivea Scopoli. 9 (1), 17 (1).
Soit : 7 Geophilella pyrenaica, 21 Symphylellopsis subnuda, 2 Scolo-
pendrella notacantha, 40 Symphylella vulgaris, 31 Scutigerella immaculata,
1 Scutigerella pagési, 2 Hanseniella nivea.
Description de Scutigerella Pagési n. sp. 1
1 Ç adulte, longueur 5,5 min., Ascain (Basses-Pyrénées), à mi-
chemin entre le village et le col de Saint- Ignace, à côté du repère
de nivellement 117 m., au bord de la route, dans des mousses très
mouillées, 17 juillet 1952, J. Pages leg. — Mus. Hist. nat. Paris.
Tête. — Semble relativement moins longue que celle des autres S.
L’apodème tergal est rectiligne, bien visible dans la région posté¬
rieure où sa partie terminale a la forme d’une olive effilée aux deux
extrémités.
Antennes. — La droite est absente ; de la gauche, il ne subsiste
que 2 articles portant chacun une rangée régulière de soies, toutes
égales.
Tergites. — Le dernier a un revêtement pileux moins dense que
l’avant-dernier ; sa fossette médio-postérieure (supra-anale) peu
profonde et peu large (la largeur de son orifice n’est que le 1/5 du
bord postérieur du bouclier) ; la partie du tergite qui recouvre cette
fossette porte quelques soies.
Pattes. — Les P. I, plus longues que la moitié des autres, sont
constituées de 3 articles : fémur, tibia et tarse, de proportions nor¬
males.
On sait que chez Scutigerella armata Hansen, la face sternale de la
région la plus renflée de chaque fémur porte, près d’un phanère
grêle et pointu x et d’une saillie chitineuse trapue y, une tige t
relativement courte et épaisse, cylindrique, à extrémité arrondie,
et que chez S. immaculata, la tige t est remplacée par une soie grêle,
relativement longue, très pointue, trouvée elle aussi près des forma¬
tions x et y. Chez S. pagési, le phanère t est remplacé par un faisceau
de 8 processus relativement courts, cylindro-coniques à extrémité
arrondie, partant d’un calice dont le bord est un bourrelet chitineux
circulaire et saillant ; près de celui-ci se retrouvent les formations x
et y des 2 espèces précédentes ; les constituants du faisceau du fémur
gauche sont subégaux, accolés étroitement les uns aux autres ; ceux
du faisceau de droite sont moins longs que ceux de gauche ; ils sont
encore jointifs, sauf un seul qui est passablement divergent et n’at¬
teint que la 1 /2 de la longueur des autres. Le tarse porte 2 griffes
1. Dédiée à M. J. Pages, Assistant de Zoologie à la Faculté des Sciences de Nancy,
qui l’a récoltée.
— 102 —
Scutigerella pagési n. sp., Ç ad. d’Ascain (Basses- Pyrénées). — 1. Tergite II. — 2. Ter-
gite XIII. — 3. Tergite XIV. — 4. Tergite XV et filière gauche. — 5. P. I droite,
face postérieure. — 6. Organe t du fémur I droit. — 7. Id. gauche. — 8. P. XII gauche,
face antérieure. — 9. Extrémité distale de la P. XII droite, face antérieure. —
S. armata Hansen à 11 pp. de Tizi n’Djemaa (Grande Kabylie). — 10. Phanère t
du fémur I droit. — S. immaculala Newport $ ad. d’Halsou (Basses- Pyrénées). —
11. Phanère t du fémur I gauche.
Échelles des figures : 1 à 4 = Ex ; 5 et 8 = E2 ; 6, 7, 9, 10 et 11 = E8.
— 103 —
inégales, la postérieure étant plus étroite et moins longue que l’an-
rérieure.
Les P12 sont semblables à celles de S. immaculata. Le tarse est
un peu plus de 4 fois aussi long que large. Les 2 griffes sont inégales,
l’antérieure étant moins arquée que la postérieure.
Le style des P. III à P. XII a une pilosité assez dense et égale sur
toutes ses faces ; il porte 2 soies apicales inégales, non insérées au
même niveau.
Filières bien développées, recouvertes de nombreuses soies fines,
égales, devenant plus abondantes dans la région distale. Soies dis¬
tales absentes (détachées).
Trichobothries très fines, atteignant presque les 2/3 de la longueur
des filières.
Affinités. — Cette espèce se rapproche beaucoup de 5. immaculata
par la chétotaxie et par la forme des boucliers tergaux et de la fos¬
sette supra-anale ; elle est également très voisine de S. armata,
de laquelle elle ne diffère guère que par la forme de l’organe spécial
porté par la face sternale du fémur des Px. Les caractères de cet
organe permettent de distinguer l’espèce basque de toutes les autres
Scutigerella.
Laboratoire de Zoologie du Muséum et de la FacuUé des Sciences de Nancy.
104 —
Description d:un nouveau type de Pauropode
Hansenauropus gratus n. g., n. sp., de Nouvelle-Zélande.
Par Paul A. Remy.
Dans un lot de Pauropodes néo-zélandais que m’a fait parvenir
Mr. R. R. Forster, du Canterbury Muséum à Christchureh, j’ai
trouvé, parmi des représentants des genres Stylopauropus, Pauropus,
Allopauropus, Scleropauropus s. str. et Braehypauropoid.es, un Eury-
pauropidé mâle à 9 pp. 1 appartenant à un genre inédit dont il est
le type. Je décris ici cet animal sous le nom de Hansenauropus
gratus n. g., n. sp. 2, les autres spécimens de la collection devant
être étudiés ailleurs ultérieurement.
Hansenauropus n. g.
Au premier abord, l’animal a l’aspect général d’un Eurypauropiné :
le corps, à contour ovalaire, est relativement large, déprimé dorso-
ventralement, la face dorsale demeurant fortement convexe ; il ne
peut s’enrouler en boule ; les tergites troncaux sont épais, jaune
brunâtre, et la tête est cachée sous le 1er d’entre eux qui est plus
étroit que les suivants, le dernier excepté. Les antennes rappellent
celles des Eurypaurupidae ; le globule tergal porté par le 3e segment
de la hampe est sessile ; au rameau sternal, l’angle antéro-distal est
un peu tronqué, plus que le postéro-distal.
Mais, tandis que tous les Eurypauropidae à 9 pp. n’ont que 6 tergites
troncaux, Hansenauropus en possède 9 ; chez les Eurypauropidae,
les 5 paires de trichobothries sont insérées respectivement au niveau
des tergites II, III, IV, V et VI alors que, chez Hasenauropus, elles
se trouvent respectivement au niveau des tergites II, IV, VI, VIII
et IX. Le tronc porte une paire de moignons collaires triarticulés
et 9 pp., toutes pentarticulés ; l’unique article tarsien de celles-ci
porte un organe apical formé d’une griffe principale et d’une petite
griffe auxiliaire antérieure ; ces appendices présentent un poil
sternal sur le coxa et le trochanter, un poil tergal sur le tibia et 2
sur le tarse, sauf sur le tarse de ceux de la lre paire, qui n’en a qu’un
seul : le distal.
1. pp. = paires de pattes locomotrices.
2. Dédié à H. J. Hansen, auteur de l’excellente monographie : On généra and
species of the order Pauropoda (Vid. Medd. nalurh. Foren. Kjôbenhavn f. 1901, pp. 323-
414), parue en 1902.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 1, 1954.
— 105 —
Les moignons triarticulés et les p. I sont insérés au niveau du
1er tergite, la base de ces dernières débordant un peu celui-ci vers
l’arrière chez mon spécimen monté in toto et fortement comprimé
dorso-ventralement ; ce tergite doit donc correspondre à un diplo-
somite ; les paires de pattes II à VII sont insérées chacune sous le
tergite de même numéro ; chacun de ces tergites doit donc corres¬
pondre à un métamère ; la base des p. VIII et IX est sous le ter¬
gite VIII qui est beaucoup plus long que les autres et qui doit
appartenir à un diplosomite ; comme chez tous les Pauropodes à
9 pp., le tergite IX appartient à un segment apode. Les 3 tergites
surnuméraires correspondent respectivement à la région postérieure,
dépourvue de trichobothries, des tergites troncaux II, III et IV
d’un Pauropidé à 9 pp. (cf. Remy, Arch. Zool. exp., 1931, 71, N.
et R., pp. 67-83, fig. 5).
Le sternum du pygidium porte la plaque anale et 3 paires de soies ;
postérieures, latérales et antérieures.
Hansenauropus gratus n. sp.
Nouvelle-Zélande : île Stewart, 12 janvier 1951, G. Knox,
1 ^ à 9 pp., long de 0,68 mm.
Tête. — Cachée sous le 1er tergite du tronc ; entre les 2 antennes,
elle porte 3 poils : un médian, subcylindrique, légèrement sternal et
2 submédians, nettement claviformes, plus courts que le précédent
et légèrement tergaux.
Antennes. — Hampe à 4 articles ; sur le 1er, je n’ai pu voir qu’un
poil frontal, et il est tergal (p) ; les 3 autres articles en ont chacun 2 :
un tergal p et un sternal p' ; le 3e porte encore un poil nettement
tergal / et un globule g' très petit, sessile, caché presque totalement
dans une fente transversale, entre ce poil / et le bord postérieur de
l’article ; sur le 4e article, j’ai pu distinguer, en plus des 2 poils
frontaux, un poil sternal p" et un poil postéro-distal r. Le rameau
tergal t est élargi à chaque extrémité, sa largeur maximum étant
atteinte près de la base ; un peu plus de 3 fois aussi long que large,
il est égal au tiers de son flagelle F1 et au rameau sternal s. Celui-ci
a un contour trapézoïdal, sa plus grande largeur étant atteinte dans
la région distale ; son angle antéro-distal est un peu tronqué, plus
que le postéro-distal ; son bord antérieur présente une légère encoche
près de son extrémité distale ; ce rameau, un peu plus de 2 fois (11/5)
aussi long que large, est égal à 1 fois 2/3 son poil sternal q et aux 3/8
de son flagelle antérieur F2 qui est un peu plus long (11/10) que le
flagelle postérieur F3, lui-même égal aux 3/4 de F1 ; la largeur de
son globule est égale aux 2/5 de la longueur totale de l’organe, aux
7/10 de la longueur du pédoncule et aux 3/4 de la largeur maximum
du rameau tergal.
— 106 —
Tronc. — Il a 9 tergites, tous plus larges que longs, le plus large
étant le 6e ; le 1er, qui abrite aussi la tête, est plus étroit que les
tergites II à VIII, sa largeur étant presque le double de sa longueur ;
ses bords sont convexes, l’antérieur davantage que le postérieur ;
les bords latéraux de tous les tergites et le bord antérieur du tergite I
Fig. 1. * — Hansenauropus gratus n. sp. (J à 9 pp. long de 0.68 mm., face tergale,
fortement comprimé dorso-ventralement.
portent des expansions cuticulaires -comprenant un cylindre basilaire
terminé par une collerette dans laquelle fait saillie une tige axiale
claviforme ; le bord postérieur de chaque tergite porte des éminences
cuticulaires, les unes ayant généralement la forme d’une tétine de
biberon, les autres, beaucoup plus petites que les précédentes, étant
des portions de sphères ; la face tergale des tergites porte des émi¬
nences cuticulaires groupées comme l’indique la fig. 1, les plus
— 107
grandes paraissant être en forme de tétines, les autres étant des
granules plus ou moins fins ou des petites crêtes.
Le tronc porte 5 paires de trichobothries insérées sur des régions
membraneuses, près des bords latéraux de certains tergites qui sont
respectivement les 2e, 4e, 6e, 8e et 9e, ces 2 derniers seulement pré¬
sentant, près du bulbe de chaque trichobothrie correspondante, une
encoche large et peu profonde ; les trichobothries I sont au niveau
de la région antérieure du tergite II, alors que toutes les autres sont
au niveau de la partie postérieure du tergite correspondant. Les tr.
I et II sont extrêmement ténues sur toute leur longueur, les IV et V
le deviennent à mesure qu’on examine une région plus éloignée
Fig. 2. — Hansenauropus gralus n. sp. <3 à 9 pp. 1. Rameau de l’antenne gauche,
face sternale. — 2. Expansion cuticulaire à collerette et massue d’un tergite tronale
(schéma). — 3. Portion du bord postérieur du 1er tergite troncal (schéma). —
4. Trichobothrie III (la striation de la région claviforme est omise). — 5. Région
médio-postérieure du tergum pygidial. — 6. Région postérieure du sternum pvgi-
dial. 1 et 3 à 4 X 1200.
du bulbe ; la pubescence de toutes ces soies est courte dans la région
proximale et devient beaucoup plus longue sur la partie distale ;
les tr. III rappellent celles des Brachypauropidae : à une partie
proximale qui est en forme de massue à tête très épaisse, striée
transversalement, fait suite une région extrêmement ténue, portant
une pubescence qui lui est perpendiculaire L Les pattes locomotrices
1. A noter que le nombre des tergites troncaux et la répartition des trichobothries
ne sont pas les mêmes chez notre Hansenauropus que chez les Millotauropus à 9 pp. ;
chez ceux-ci, en effet (observations faites chez M. Sibeslrii Remy, de Madagascar),
le tronc présente 10 tergites, les 2e, 5e, 7e, 9e et 10e ayant chacun une paire de tricho¬
bothries, tandis que chez le Hansenauropus, il y a 9 tergites troncaux, les trichobo¬
thries étant au niveau des 2e, 4e, 6e, 8° et 9e. La différence qui existe entre les 2 dis¬
positifs est l’intercalation, entre les 2 tergites pourvus respectivement des tricho¬
bothries I et II, de 2 tergites dépourvus de trichobothries chez les Millotauropus,
et d’un seul chez le Hansenauropus.
— 108 —
sont relativement courtes et épaisses ; tous leurs poils tqrgaux sont
extrêmement courts. L’extrémité distale des pénis est largement
arrondie.
Pygidium beaucoup plus étroit que le dernier tergite du tronc.
Sur la face tergale de son tergum, qui est fortement plissé, je n’ai pu
distinguer avec certitude que 2 paires de soies, courtes, épaisses,
claviformes, dont une paire de submédianes a1) mais il se peut très
bien qu’il en existe une 3e paire. Sur la face sternale du tergum est
insérée une paire de styles courts* épais, claviformes dont l’écarte¬
ment paraît un peu plus grand que celui des soies ax.
Le sternum est pourvu de 3 paires de soies annelées : soies posté¬
rieures bj un peu amincies vers l’extrémité distales ; latérales
subcylindriques, atteignant tout juste l’embase des 6X ; antérieures ia
subcylindriques, égales aux 3/4 de leur écartement et aux 2/3 environ
des b2. Il présente un lobe médio-postérieur sur lequel est insérée
une plaque anale que je n’ai pu observer convenablement ; le corps
de cet organe est trapézoïdal, plus étroit en avant qu’en arrière,
prolongé vers l’arrière par un processus médian subconique ; près
de la base de celui-ci est insérée une paire d’appendices pubescents,.
à région distale très élargie.
Affinités. — Hansenauropus est plus proche des Eurypauro-
pinae que des Sphaeropauropinae ; en effet, chez lui comme chez les
premiers, et contrairement à ce qu’on observe chez les seconds, le
corps n’est pas volvationnel, et le tergite I est plus étroit que le
suivant.
Mais la présence de 9 tergites troncaux chez Hansenauropus , au
lieu de 6 chez tous les autres Eurypauropidae, oblige à donner au
genre une place tout à fait à part dans cette famille.
Je le considère comme le type de la sous-famille nouvelle des
Hansenauropinae, caractérisée précisément par la présence de
9 tergites troncaux chez les individus à 9 pp.
Reste à savoir si ces Eurypauropidae à tergites surnuméraires
sont plus primitifs que les autres.
Laboratoires de Zoologie du Muséum et de la Faculté des Sciences de Nancy.
— 109 —
Observations sur les Eulimidae (Gastéropodes)
de Nouvelle-Calédonie.
Par Jean Risbec.
CORRESPONDANT DU MUSÉUM
Eulima sp.
On rencontre de grandes difficultés lorsqu’on veut déterminer des
exemplaires appartenant à cette famille. De nombreuses espèces
ont été décrites, très proches les unes des autres et dont, très fré¬
quemment, l^habitat est inconnu. L’espèce que j’ai eu l’occasion de
disséquer plusieurs fois en Nouvelle-Calédonie est très voisine,
comme coquille, de Eulima polita L. Elle se rapproche aussi beau¬
coup de E. abbreviata Jefîreys, et c’est sans doute à cette dernière
espèce que je l’aurais rapportée si elle n’était mentionnée comme
habitant l’Atlantique.
Le Mollusque a été trouvé rejeté à la côte, mais il vit sans doute
normalement sur des Algues. Il est capable de se suspendre à un fil
muqueux qu’il secrète. La coquille (fig. 8), qui mesure 1 cm environ,
est régulièrement atténuée, avec les sutures profondément enfoncées,
et un dernier tour volumineux. Le sommet se trouve arqué chez
l’exemplaire dessiné, mais ce n’est pas là un caractère constant, la
forme pouvant être régulière. La bouche est arrondie en avant, la
columelle lisse. Le labre est entier, épais, lisse. La coquille est lisse,
blanche, légèrement verdâtre. Les premiers tours peuvent être
absents. Complète, la coquille m’a montré jusqu’à 11 tours.
Le pied est blanc (fig. 7), tronqué en avant, atténué en arrière,
avec sillon longitudinal médian. En avant, au-dessus, il présente un
repli séparé par un sillon très profond. Le lobe operculaire est bien
développé et se trouve déjeté du côté gauche. 11 porte un opercule
de contour piriforme, le gros bout étant justement à gauche. Cet
opercule est faible, corné, ambré pâle. La disposition de la tête est
celle qu’on trouve chez les Pyramidellidae, avec des tentacules qui
viennent se réunir par leurs bases, mais ces tentacules sont ici moins
élargis et plus effilés, de couleur jaune vif. Les yeux, bien déve¬
loppés, se trouvent sur leur base, en arrière du niveau de leur réunion.
Je n’ai pas pensé qu’il fût utile de représenter le Mollusque simple¬
ment extrait de sa coquille. Sa forme est, en effet, classique, ce serait
celle d’un quelconque Murex, par exemple et, d’autre part, la mem¬
brane d’enveloppe du tortillon, pigmentée de blanc et de vert clair,
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 1, 1954.
Explication des lettres : cd, cérébroïde droit ; cg, cérébroïde gauche ; cv, commissure
viscérale ; e, estomac ; /, jabot ; oe , œsophage ; op , opercule ; os, osphradie ; pd,
ganglion pédieux ; pld et Ig, palleaux droit et gauche ; rn, rein ; rt, rectum ; su,
sub-intestinal ; sp, supra-intestinal ; tr, trompe ; u, utérus.
— 111 —
ne laisse apercevoir aucun emplacement d’organe. Le tortillon est
court car, seuls, les trois premiers tours de la coquille ont été trouvés
occupés. Le manteau est transparent, et semble de couleur jaune
verdâtre, à cause de la coloration du plancher de la cavité palleale.
On ne peut en distinguer les organes par transparence, car ils sont
incolores.
Lorsqu’on fend le manteau (fig. 10) sur la ligne médiane dorsale
et qu’on l’étale, on découvre la paroi de la cavité céphalique colorée
en jaune verdâtre pâle, couvrant une assez large surface. Le man¬
teau est très mince. La branchie est longue, allant jusque près du
bord antérieur du manteau, à gauche. Elle a cependant des feuillets
peu nombreux, mais écartés les uns des autres, transparents, au
nombre d’une soixantaine.
L’osphradie n’est pas bien nettement représentée. Elle comprend
une bande légèrement épaissie, près de la limite de la cavité cépha¬
lique dans la partie antérieure, et des feuillets ou plissements du
manteau, divergents à partir de cette saillie vers l’extrémité anté¬
rieure de la branchie. Les traces de la commissure viscérale sont
visibles, de part et d’autre de la partie rétrécie de la cavité viscérale
antérieure. La dissection de tous les organes est très difficile, non
seulement à cause de la petite taille de l’espèce, mais aussi parceque
tous sont incolores et transparents.
Appareil digestif. — - Au-dessous de la partie basilaire des tenta¬
cules débouche une trompe très longue. Rétractée à l’intérieur du
corps, la trompe, ainsi que l’œsophage, qui est à peu près de la même
longueur, doit décrire des circonvolutions. A la partie terminale-
correspondant à la bouche, la trompe se renfle très légèrement, en
même temps que le tube digestif débute par un renflement de même
importance, mais à paroi épaisse et blanche. Il n’y a pas de radula ni
de mâchoires, mais l’épaisissement de la paroi se termine, en avant,
par deux saillies arrondies ou lèvres.
L’œsophage est un long tube cylindrique, de même aspect sur
Légendes des Fig. 1 a 15.
Fig. 1. — Eulima acutissima. Animal vivant. Fig. 2. — Opercule de la meme. Fig. 3-
— Même espèce. Allure du tube digestif dans la cavité viscérale antérieure. Fig. 4.
— Opercule de Stylifer ( apiculatus ?). Fig. 5. — Ensemble du tube digestif de la
même espèce. Fig. 6. — Stylifer (apiculatus ?)) Animal vivant. Fig. 7. — Eulima
sp. Animal vivant. Pied et tête. Fig. 8. — Eulima sp. Animal vivant. Fig. 9. —
Stylifer (apiculatus ?) Manteau fendu à droite et rabattu à gauche. La paroi mince
de l’utérus, en partie déchirée, a été rabattue à gauche de la paroi épaisse restée en
place, étalant complètement la gouttière génitale. Fig. 10. — Eulima sp. Manteau
fendu dorsalement et étalé à droite et à gauche. Fig. 11. — Feuillet branchial isolé
de S. (apiculatus?). Fig. 12. — Ensemble du tube digestif de Eulima sp. Fig. 13.
— Collier œsophagien de S. (apiculatus?). Fig. 14. — Région céphalique de la même
espèce (pour montrer la situation du pénis). Fig. 15. — Pénis de la même espèce,
vu ventralement. Le pointillé indique la pigmentation jaune ; les points noirs, les
taches marron. Le canal déférent est en pointillé.
— 112 —
toute sa longueur. Il décrit une anse très vaste avant de venir
traverser le collier œsophagien, situé un peu en arrière du niveau de
la hase des tentacules. Il semble qu’il puisse glisser à l’intérieur du
collier mais, chez d’ariimal en état de rétractation, l’œsophage,
comme le montre la figure 12, allait directement du collier à l’es¬
tomac. Dans ces conditions, on voit que le glissement du tube digestif
Fig. 16. — Eulima aculissima. Animal' vivant, vu dorsalement. Les pointillés indiquent
les taches vermillon (Exemplaire à tentacules verts. Fig. 17. — Même animal,
j Région antérieure. Trompe rétractée. Fig 18. — Eulima sp. Tête et pénis. Fid 19.
— Croquis schématique du collier œsophagien de la même espèce, dorsalement.
Fig. 20 et 21. — Deux vues du même collier retiré de l’animal avec le fragment
d’œsophage qui le traverse.
■dans le collier n’est pas nécessaire et ne paraît pas se faire au cours
des mouvements de protraction et de rétractation de la trompe. J’ai
noté la présence d’une glande blanche, très allongée, effilée vers
l’avant, et située entre la partie postérieure de l’œsophage et les
circonvolutions de la trompe et de l’cèsophage rétracté. Cette glande
ne peut être qu’une glande salivaire dont je n’ai pu observer les
conduits. La partie de la cavité viscérale antérieure élargie, ou
•cavité céphalique, à paroi épaisse, colorée, est assez courte ; en
— 113 —
arrière, la paroi devient mince, transparente, et entoure de près la
partie postérieure de l’œsophage jusqu’à l’estomac.
L’estomac est une vaste poche allongée, transparente. Il en part
un intestin qui se dirige directement vers le fond de la cavité pal-
leale, suit la droite de cette cavité et se termine par un rectum un
peu renflé.
Système nerveux (fig. 19 à 21). ■ — Les centres nerveux sont blancs
et entourés par des enveloppes blanches. Ils sont réduits, et on les
distingue avec peine au binoculaire. J’en ai relevé plusieurs croquis.
Le collier est très concentré. Il comprend des cérébroïdes relative¬
ment volumineux, accolés, de chaque côté, à des palleaux de moitié
plus petits, accolés eux-mêmes aux ganglions supra-intestinal et
sub-intestinal. Les ensembles ganglionnaires, de chaque côté, sont
recourbés en sens inverse, de sorte que le supra-intestinal vient au-
dessus de sub-intestinal. Les ganglions cérébroïdes sont un peu
atténués en avant et le nerf optique qui en part est le plus visible,
relativement volumineux. On peut le suivre facilement à cause de
sa pigmentation ; chose curieuse, cette pigmentation est tantôt
blanche, tantôt noire. Les ganglions pédieux sont un peu plus gros
que les cérébroïdes, piriformes ; leur extrémité, atténuée, s’enfonce
dans le pied et se prolonge par un nerf pédieux principal dont la
racine est renflée en un ganglion accessoire. 11 m’a été impossible de
suivre la commissure viscérale qu’on aperçoit cependant sans dis¬
section dans sa partie postérieure. Je n’ai pas, non plus, trouvé les
ganglions buccaux. Les otocystes ont un seul otolithe sphérique.
Pénis (fig. 18). — C’est un organe assez effilé, tentaculiforme, que
j’ai trouvé un peu enroulé en spirale, et qui s’insère sur la paroi
céphalique, un peu en arrière du tentacule droit.
Eulima acutissima Swb.
Eulima acutissima vit sur une Étoile de Mer de la plage de Magenta,
près de Nouméa. Elle se tient à la face dorsale et on trouve générale¬
ment plusieurs individus sur le même hôte. Elle est fixée par sa
trompe, mais, chose très curieuse, je l’ai vu abandonner volontaire¬
ment celle-ci en cas de danger et ramper ensuite très rapidement.
Je me demande si la trompe est alors régénérée.
La coquille est incolore, transparente, laissant voir toutes les
parties molles, si bien que lorsqu’elle contient le Mollusque vivant,
elle paraît colorée. Son seul ornement est un très léger sillon parallèle
à la suture. Les stries d’accroissement ne sont perceptibles que sur
le dernier tour. Les premiers tours sont blancs.
Le pied est blanc avec quelques taches orangées. Le lobe opercu-
laire, nettement rejeté vers la gauche, est jaune pâle avec taches
orangées. Il porte un opercule transparent, corné, à zone apicale un
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 1, 1954.
8
— 114 —
peu teintée de jaune (fig. 2). Les tentacules, effilés, ont des bandes
noirâtres longitudinales sur fond ivoire.
Tout le corps est enveloppé par une membrane bariolée de jaune
soufre, de noir et de taches marron orangé. Les yeux, noirs, sont
entourés chacun d’un anneau vermillon comme d’une paire de
lunettes.
La branchie est large, occupant presque la moitié de la surface
palléale, avec feuillets épais et peu serrés. Je n’ai pas vu d’osphradie.
La branchie est suivie, à droite, par une traînée de pigment bariolé
noir et vermillon. Plus à droite, une traînée noire indique le rectum ;
plus à droite encore, un repli limitant une vaste gouttière correspond
sans doute à l’utérus. Au fond de la cavité palléale, le rein est jau¬
nâtre clair. Le tortillon comporte une masse grisâtre hépatique et,
sur la face columellaire, une traînée blanche qui est la glande géni¬
tale. Le collier nerveux est situé très en avant, au niveau des yeux.
Je n’ai pu l’étudier. Il doit être assez réduit, puisque j’ai seulement
noté que les yeux étaient aussi gros que les cérébroïdes. Les otocystes
ont des otoconies agglomérées en une morula. La cavité viscérale
antérieure est complètement remplie par un tube digestif de fort
calibre, se rétrécissant assez brusquement vers le fond de cette cavité
pour se recourber un peu vers l’avant et se renfler légèrement à
nouveau en une sorte de jabot. La trompe est effilée, blanche, mais
elle se renfle énormément dans sa partie moyenne lorsqu’elle se
contracte (fig. 17), la partie gonflée présentant alors des plis trans¬
versaux. Je pense que cette trompe ne se rétracte jamais à l’intérieur
du corps et que, lorsqu’on retire l’animal de l’Etoile de mer, elle
reste enfoncée dans cette dernière. Elle peut, cependant, être retirée
par l’animal lui-même, car je l’ai observée sur un individu ainsi
libéré.
Genre : Stylifer.
Stylifer ( apiculatus ? Swb.).
L’espèce dont il va être question appartient, d’après la détermina¬
tion effectuée à l’aide de la coquille, à Stylifer apiculatus Swb.
Cependant, la possession d’un opercule semblerait devoir la faire
attribuer au genre Mucronalia, ainsi que la présence d’un petit
mucron au sommet de la coquille. Toutefois, celle-ci n’est pas mince
et cornée comme chez les Mucronalia, mais, au contraire, nettement
calcaire et solide. En réalité, il me semble difficile d’établir une nette
séparation entre les deux genres, car les espèces en sont plus ou
moins déformées par le parasitisme et offrent des termes de passage.
On a affaire, ici, à une espèce peu modifiée, chez laquelle le pseudo¬
pallium n’est pas encore développé, et le pied a gardé toute son
importance. La présence d’un pénis volumineux indique aussi que
le Mollusque doit se déplacer.
— 115 —
L’animal se rencontre à la face ventrale d’une étoile de mer grise
très commune sur la sable de la plage de Magenta. Il se trouve plus
ou moins caché au milieu des pieds. Je n’ai pas déterminé l’étoile.
C’est la seule qui soit commune sur la plage en question et même
abondante, représentée par des centaines d’exemplaires. Aucune
autre espèce ne s’y rencontre, si ce n’est à l’état d’échantillons isolés,
rares.
La coquille (fig. 6) est blanche, à dernier tour très renflé, présentant
de fines stries d’accroissement. Sa taille atteint 1 cm. Son seul orne¬
ment consiste en un faible sillon placé parallèlement à la ligne de
suture et, en avant de celle-ci, sur chaque tour. Les premiers tours
de spire sont irréguliers et forment un mucron élevé.
Le pied est bien développé, tronqué en avant, un peu effilé et
arrondi en arrière. A l’avant, il porte un lobe dorsal (mentum) un
peu plus étroit que la sole. Tout le dessus est blanc, avec de fines
taches marron. La tête se terminé en se prolongeant par les deux
tentacules assez effilés, coniques. Les yeux sont bien en arrière de la
jonction des deux tentacules, et ils sont visibles au travers de la
coquille. L’opercule est piriforme, avec apex du côté renflé (fig. 4).
Le manteau visible, par transparence, à travers la coquille, est de la
même couleur que le pied. Tout le tortillon est enveloppé d’une
membrane ivoire avec très fines et très nombreuses taches marron
clair, visibles seulement au binoculaire, cette membrane ne laissant
pas voir les organes par transparence.
Cavité palléale (fig. 9). — La paroi du manteau, assez étendue, est
entièrement intéressée par les trois organes suivants qui se succèdent
sans espaces libres intermédiaires, de gauche à droite : l’osphradie, la
branchie et l’utérus. L’osphradie est une bande épaisse, un peu
arquée, ivoire, ne présentant aucune lame saillante. La branchie
est parallèle à l’osphradie, mais la dépasse de beaucoup, aussi bien
en avant qu’en arrière ; sa longueur étant à peu près le double de
celle de l’autre organe. Elle montre des feuillets bien développés,
blancs ivoire, attachés sur le 1/3 de leur longueur environ ; le reste
de chaque lame étant libre vers la droite (fig. 11). Chez la femelle,
on trouve un utérus très volumineux, avec une lame épaisse accolée
au manteau, opposée à une lame mince ; entre les deux,' est une vaste
gouttière que suivent les œufs. La branchie et l’utérus atteignent
tous deux le bord antérieur du manteau.
Appareil digestif. — L’appareil digestif est très simple, c’est
évidemment celui d’un Mollusque qui se nourrit des liquides de
l’Étoile de mer, avec des éléments tout prêts à être assimilés. On n’y
trouve aucune pièce dure, ni mâchoires, ni radula. La bouche est
portée à l’extrémité d’une trompe très longue et forte qui vient
saillir au-dessous de la base des tentacules. Rétractée, et emplit
toute la partie gauche de la cavité viscérale antérieure.
— 116 —
On peut dire que la trompe, avec le conduit œsophagien contenu à
l’intérieur lorsqu’elle est dévaginée, constitue à peu près la totalité
du tube digestif (fig. 5). En effet, lorsqu’on regarde la trompe com¬
plètement invaginée, on voit que sa partie postérieure se rétrécit
progressivement pour passer à un canal œsophagien très grêle ; la
limite entre les deux parties étant indistincte. Cet œsophage, réduit,
revient vers l’avant pour traverser le collier œsophagien et se ter¬
mine en cul de sac à la partie postérieure de la cavité viscérale, se
fixant à la surface du muscle columellaire. Dans l’ensemble, il est
un peu plus long que la trompe. Il n’y a ni estomac, ni foie.
Système nerveux. — Je n’ai pu, chez cette petite espèce, étudier le
système nerveux aussi bien que je l’aurais désiré. J’ai pu seulement
relever le croquis que je reproduis (fig. 13), et sur lequel on peut
remarquer seulement : 1° les cérébroïdes sont très écartés l’un de
l’autre ; 2° les ganglions palleaux sont plus volumineux que les
cérébroïdes, celui de gauche dédoublé ; 3° le sub-intestinal et le supra-
intestinal sont accolés aux palleaux et se croisent comme chez les
Eulima ; 4° les ganglions pédieux sont piriformes, de grande taille
relativement aux autres ganglions.
Le volume de l’ensemble du collier nerveux n’est pas bien considé¬
rable par rapport à l’ensemble de l’organisme, ce qui est exceptionnel
chez une si petite espèce, mais il est en rapport avec l’adaptation au
parasitisme.
Les otocystes contiennent un seul otolithe sphérique.
Appareil reproducteur. — Le tortillon se trouve à peu près entière¬
ment constitué par la glande génitale. A l’avant seulement et à
gauche, j’ai noté la présence d’une poche colorée en jaune avec
taches marron foncé et une masse marron claire. Il s’agit du péri¬
carde et du rein.
La glande mâle est blanche. Il en part un très fort canal déférent
blanc, gonflé, peu contourné, qui longe la face columellaire, puis
vient suivre la droite de la cavité viscérale antérieure, pour aboutir
au pénis. Le pénis est très remarquable, de très grande taille (fig. 14
et 15). Il s’attache par un pédicule assez effilé au voisinage de l’œil,
en arrière de la base du tentacule droit. Il s’évase progressivement
jusqu’à former une masse énorme, recourbée en crosse. A sa face
inférieure, la partie élargie terminale présente une zone de pigment
jaune opaque, tandis que des taches marron sont disséminées dans
la même région et plus en arrière. Tout le reste est incolore, trans¬
lucide. Le canal déférent n’est visible que vers la base de l’organe.
Il va déboucher sur la saillie terminale qui est bilobée, à la limite des
deux lobes, dans un enfoncement.
La glande femelle est blanche, elle aussi. Il en part un conduit
qui se renfle énormément suivant l’utérus déjà décrit, et qui occupe
toute la moitié droite de la cavité palleale.
Complément a l’étude des Holothuries
de L'Afrique du Sud (2« e* DERNIÈRE NOTE)
Par Gustave Ciierbonnier.
Dans la première note, parue au Bulletin précédent, j’ai donné la
liste des espèces retenues comme intéressantes et j’en ai décrit deux :
Cucumaria corbula n. sp. et Cucumaria stephensoni John. Dans
cette deuxième et dernière note, je décris trois espèces nouvelles pour
la Science et signale deux autres espèces, malheureusement indéter¬
minables, appartenant aux genres Leptosynapta et Epitomapta.
Thyone turrissolida n. sp.
Fig. I, 1-24 ; Fig. II, 14.
Spécimens étudiés : Université de Cape Town : FAL 161 V, Oatland
Point, le 23-V-1953 ; rochers ; prof. 2 mètres, 2 ex.
Le plus grand exemplaire, à tentacules étalés, est fortement renflé,
avec l’anus très aminci ; le corps lui-même mesure 12 mm., le péristo-
me et les tentacules 10 mm. L’autre exemplaire, cylindrique, à tenta¬
cules invaginés, ne mesure que 7 mm. de long sur 2 mm. de diamètre.
Tégument et tentacules marron foncé, avec plages brunes. Pieds
répartis sans ordre sur les radius et les interradius, aussi bien sur le
trivium que sur le bivium ; ils sont longs, avec une grande ventouse
soutenue par un assez grand disque calcaire (fig. 14). L’anus est armé
de cinq dents carrées, chacune surmontée d’un petit pied conique.
Dix tentacules, dont deux petits situés ventralement. Haute cou¬
ronne calcaire (fig. 17), peu calcifiée. Une ou deux vésicules de Poli,
longues et grosses. Un seul canal hydrophore (fig. 16). Gonades
formées d’une vingtaine de gros tubes courts, non ramifiés. Muscles
rétracteurs s’attachant à la moitié du corps. Poumons atteignant
la longueur du corps, portant de très courtes digitations tout le long
du canal principal.
Les spiculés du tégument sont très rares et localisés surtout à la
base des pieds. Ce sont des plaquettes à quatre larges trous symé¬
triques, à bords noduleux ou non ; leur centre porte soit deux petits
nodules (fig. 3) ou une sorte de pont à trabécules (fig. 4-5) ; cer¬
taines de ces plaquettes sont plus grandes, avec un ou deux trous
accessoires (fig. 2). On trouve également de fines baguettes (fig. 1).
Les parois pédieuses sont riches en tourelles de forme variable.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 1, 1954.
— 118 —
Immédiatement sous le disque calcaire, ces tourelles ont un disque
étroit et une flèche à 2-4 piliers terminés par une couronne portant
de longues digitations (fig. 11, 13, 18) ; ensuite viennent de longs
bâtonnets graciles, avec une esquisse de flèche (fig. 8). Puis on trouve,
Fig. 1. — Thyone turrissolida n. sp.
mélangées : des tourelles à base allongée, perforée sur toute la lon¬
gueur, avec de gros nodules, surmontée d’une flèche très tourmentée
(fig. 15, 20, 23) ; des tourelles à disque circulaire ou ovoïde, ayant de
10 à 16 perforations, à bords portant de gros nodules, à flèche assez
haute terminée par une couronne irrégulièrement épineuse (fig. 6, 9,
14, 19, 22). Les formes des fig. 7 et 10 se rencontrent surtout dans
les pieds situés au pourtour de l’anus.
— 119 —
Les tentacules sont soutenus par des bâtonnets droits (fig. 12) ou
fortement incurvés, ces derniers ayant un diverticule central lobé
et perforé (fig. 21), et par de petites plaques finement ajourées
(fig. 24).
Fig. 2. — Thyone infusca n. sp. : 8 : éch. 2 ; 1-7, 11-13, éch. 3 ; Thyone turrissolida
n. sp. : 14 : éch. 2 ; Epitomapta sp. : 15-16 : éch. 1 ; Leptosynapta sp. : 17.
Échelles 1, 2, 3 = 100 jx.
Thyone infusca n. sp.
Fig. II, 1-13.
Spécimen étudié : Université de Cape Town, FAL. 14 D, Oatland Point.
Rocher et sable, prof. 8-9 mètres, 1 ex. type.
L’unique exemplaire est de petite taille puisqu’il ne mesure que
25 mm. de long sur 7 mm. de diamètre. La couronne calcaire et une
120 —
partie de l’intestin sont dévaginées. L’animal, en forme de concombre,
est très contracté ; il est uniformément brun chocolat, avec un tégu¬
ment épais. La contraction du corps empêche de voir la répartition
des pieds ; ils semblent nombreux mais peu serrés, répartis sur les
radius et les interradius. Cinq dents anales triangulaires et grandes
plaques périproctales.
Huit très grands tentacules et deux très petits, brun chocolat.
Couronne calcaire assez haute (fig. 9). Une longue et grosse vésicule
de Poli. Long canal hydrophore terminé par un gros madréporite
(fig. 10). Muscles longitudinaux larges, épais ; muscles rétracteurs
s’attachant au tiers antérieur du corps. Poumons atteignant la
longueur du corps, portant de grosses digitations plusieurs fois
ramifiées. Gonades formées de gros canaux brunâtres deux-trois
fois ramifiés.
Les spiculés du tégument sont très clairsemés ; ce sont essentielle¬
ment de petites plaques allongées, souvent à quatre perforations
centrales et quelques trous accessoires, ne portant jamais de nodules
(fig. 1). Les parois des pieds sont soutenues par de rares bâtonnets
allongés, à flèche centrale à deux piliers, souvent mal développée
(fig. 4, 5) ou terminée par une couronne portant de 4 à 8 grosses
digitations (fig. 2). On trouve également, surtout dans les pieds de
la région anale, des plaques fortement incurvées, plus perforées, à
flèche gracile à deux piliers terminée par une baguette épineuse
(fig. 3).
Les tentacules possèdent quelques bâtonnets (fig. 6, 11, 12) et de
très nombreux corpuscules crépus allongés (fig. 13).
Rapports et différences.
Cette nouvelle espèce de Thyone se distingue immédiatement de
toutes celles rencontrées jusqu’ici sur les côtes sud-africaines, par la
présence de corpuscules crépus dans les tentacules. Les spiculés du
tégument et des pieds sont caractéristiques. De plus, sa petite cou¬
ronne calcaire à larges pièces, la forme si spéciale de son madré¬
porite, l’éloignent de toutes les espèces connues.
Leptosynapta ancoracuta n. sp.
Fig. III, 1-13.
Spécimen étudié : Université de Cape Town, FAL 117 Q, Simons Bay,
le 12-11-1953, prof. 23 mètres, 1 ex. type.
L’exemplaire mesure environ 50 mm. de longueur. Le tégument,
très mince, est violet clair ponctué de nombreuses taches violet
foncé. Douze tentacules de taille égale, portant six paires de digita¬
tions' croissant régulièrement de la base au sommet, qui est coiffé
121 —
d’une longue digitation terminale ; le tronc porte de huit à seize
coupes sensorielles, disposées en amas ; pas de tache oculaire à la
base des tentacules ni sur le disque oral. Couronne calcaire à radiales
perforées (fig. 12). Trois longues vésicules de Poli. Un seul canal
hydrophore (fig. 8). Muscles longitudinaux à section circulaire.
Fig. 3. — Leptosynapta ancoracuta n, sp. : 3 : éch. 1 ; 5-7, 9-11, 13 : éch. 2 ; 1, 2r
4 : éch. 3.
Échelles 1, 2, 3 = 100 |n.
Petites urnes ciliées (fig. 3) réunies par un « stolon », disposées en
une ligne unique à la base du mésentère du radius ventral médian.
Les plaques anchorales, quelque soit la région du corps, sont à
peu près de même taille et de même forme ; elles sont percées de
sept grands trous principaux à bords fortement dentelés, et de dix-
— 122 —
-douze trous accessoires à la base, qui est souvent très pointue ;
il n’y a pas de pont (fig. 5, 6, 7) ; on rencontre aussi quelques plaques
à base arrondie (fig. 13). Par contre, les ancres croissent de taille
du tégument oral au tégument anal ; celles du tégument oral sont
fortes, larges (fig. 9) ; celles du tégument médian (fig. 10) sont un
peu plus longues et fines, celles du tégument anal (fig. 11) sont bien
plus longues, à bras formant un angle assez aigu avec l’axe de la
tige. Les bras de toutes les ancres sont armés de 4 à 6 dents et la
base de la manivelle est finement dentelée. Les bandes radiaires
sont bourrées de petits bâtonnets incurvés, jamais perforés aux
extrémités (fig. 4). Les tentacules possèdent uniquement des bâton¬
nets (fig. 1) très souvent perforés aux extrémités (fig. 2).
Leptosynapta sp.
Fig. II, 17.
Spécimens étudiés : Université de Cape Town, DBN 373 S et DBN
373 U, Durban, Harbour entrance, le 30-IV-1952, rochers de la zone à
Balanes, 3 ex.
Les trois exemplaires ont malheureusement été fixés au formol et,
de ce fait, les spiculés, fortement attaqués, rendent l’identification
spécifique impossible. Tégument mince, gris jaunâtre. Onze tenta-
cules portant de 5 à 6 paires de digitations dont la taille croît légère¬
ment de la base au sommet ; digitation terminale assez longue ; de
huit à douze coupes sensorielles sur le tronc, mais pas de taches pig¬
mentaires à la base.
Couronne calcaire perforée (fig. 17). Une grande et grosse vésicule
de Poli. Un très petit canal hydrophore digitiforme, peu calcifié,
sans madréporite différencié. 6 à 7 tubes génitaux de 5 mm. de long,
certains étant ramifiés. Urnes ciliées sur deux rangs sur la paroi du
corps, dans l’interradius dorsal droit.
Les spiculés sont tous fortement attaqués. Autant qu’on puisse
s’en rendre compte, les plaques anchorales ressemblent à celles de
Patinapta crosslandii Heding (espèce récoltée à Zanzibar), mais les
ancres semblent bien différentes. D’après le nombre des tentacules,
leur forme ainsi que celle de la couronne calcaire, des urnes ciliées
et du madréporite, il semble que les trois spécimens doivent être
rangés dans le genre Leptosynapta plutôt que dans le genre Patinapta.
Epitomapta sp.
Fig. II, 15-16.
Spécimen étudié : Université de Cape Town, FAL 117 Z, Simon’s Bay,
le 12-11-1953, prof. 23 mètres, 1 fragment.
Il manque, à ce fragment, les extrémités céphalique et anale, et
c’est avec doute que je le range dans le genre Epitomapta. Cependant,
— 123 —
]es ancres et les plaques anchorales ressemblent beaucoup à celles de
Epitomapta knysnaensis, mais leur taille est près du double de celle
des plus grands spiculés trouvés chez cette dernière espèce. L’ab¬
sence de spiculés dans les bandes radiaires ne permet pas de pousser
plus loin la comparaison.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
(commune aux deux notes)
Cherbonnier, G., 1952. — Contribution à la connaissance des Holo¬
thuries de l’Afrique du Sud. Trans. Roy. Soc. South Africa, vol. XXXIII,
part IV, pp. 469-509, pl. XXXY-L.
Clark, H. L., 1923. — The Echinoderms of South Africa. Holothurioidea.
Ann. S. Afr. Mus., vol. XIII, pp. 405-426.
Deichmann, E, 1948. — The Holothurian Fauna of South Africa. Ann.
Natal Mus., vol. XI, part 2, pp. 325-376, text-figs. 1-9, pl. XVII-XXI.
Heding, S. G., 1929. — Contribution to the knowledge of the Synaptidae.
Vid. Medd. fra Dansk. naturh. Foren., vol. 88, pp. 139-154, text-figs. 1-7.
John, D. D., 1939. — Two South African Holothurians with similar
calcareous Deposits. Ann. Mag. Nat. Hist., ser. 11, vol. IV, pp. 321-
329, text-figs. 1-6.
Les Octocoralliaires d'Afrique du Sud (I, Alcyonacea).
Par Andrée Tixier-Durivault.
La Collection d’ Octocoralliaires d’Afrique du Sud qui m’a été
confiée par Mr. Day contient des représentants des trois Ordres :
Alcyonacea, Gorgonacea et Pennatulacea que nous étudierons dans-
plusieurs notes successives.
I. — Ordre des Alcyonacea.
Famille des Clavulariidæ (Hickson).
Genre Clavularia Quoy et Gaimard emend. Kükenthal.
Clavularia cylindrica Wright et Studer.
1889 Cl. cylindrica, E. P. Wright et Th. Studer. Report on the Alcyo-
naria collected by H. M. S. Challenger, vol. XXXI, p. 258, pl. XLIII,.
flg. 9, 10.
Plusieurs fragments de teinte blanc grisâtre enrobant un axe de
Gorgone, portant le n° AFR 831 F, récoltés le 19-11-1947 par
1 ’ Africana, à 35° 15' S, 18° 39' E, à une profondeur de 547 m sur un
fond d’argile vert foncé.
Cette espèce a déjà été signalée à Tristan de Cunha (I. Nightin¬
gale) et en Afrique du Sud (False Bay : I. Seal).
Clavularia capensis (Studer).
1878 Anthelia capensis, Th. Studer. Monatsberichte Akad. Wissens ..
Berlin, p. 633, taf. 1, fig. 3.
Plusieurs fragments de colonies portant le n° J 5 A, récoltés à
Port St Johns Border.
Les diverses colonies, rampant sur des supports variés, présentent
des polypes reliés entre eux par un stolon commun (fig. 1, a). Les
zoïdes, mesurant de 9 à 10 mm de longueur totale, ont une extrémité
basale rigide (anthostèle) et une portion terininale rétractile (antho-
codie) surmontée de huit tentacules ornés de huit paires de pinnules
arrondies. Les stolons et les diverses anthostèles comportent une
épaisse couche spiculaire sous-ectodermique (fig. 1, b) qui se termine
aux bourrelets anthocodiaux. Ses sclérites sont parfaitement enche¬
vêtrés les uns dans les autres (fig. 1, c) et forment ainsi une sorte
d’étui protecteur dans lequel se prolongent les cloisons polypaires..
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 1, 1954.
125
Les éléments squelettiques de la zone anthostélique sont des
sortes d’haltères à col de hauteur et de largeur variables et à têtes
très volumineuses et très verruqueuses (fig. 2, b, c, d, /, g). Les plus
petits sclérités ne dépassent pas 0,036 mm de long et 0,021 mm de
large alors que les plus grands atteignent 0,083 mm de longueur
Fjg. 1. — Clavularia capensis (Studer).
a : portion de colonie ; b : un polype isolé ; c : couche spiculaire sous çotodermique ;
t : tentacule ; p : pinnule ; ac. : anthocodie ; sp : spiculé ; bt : bourrelet anthocodial ;
su : support ; at : anthostèle ; st : stolon ; bo : bourgeon.
totale et 0,052 mm de largeur maximum. Rares, les spiculés tenta¬
culaires sont des baguettes de 0,04 à 0,125 mm de long, très peu
épineuses, irrégulièrement disposées sur la zone médiane de chaque
tentacule.
Cette espèce est typiquement localisée en Afrique du Sud, ayant
été précédemment signalée au Cap de Bonne Espérance. Studer l’a
très brièvement indiquée sous le nom d ’Anthelia capensis et une
étude plus approfondie nous a permis d’en préciser les caractères
— 126 —
spiculaires et de la rattacher au genre Clavularia, dont elle présente
la texture générale des stolons et la constitution particulière des
polypes. Notons cependant que la coloration des échantillons
examinés est uniformément blanc crème alors que celle du type est
rouge cerise au niveau des polypes.
Fig. 2. — Clavularia capensis (Studer).
a , e, h : spiculés tentaculaires (X 1000 X 1/2) ; b, c , d, f, g : spiculés de l’anthostèle
(X 1000 X 1/2).
Famille des Telestidæ Milne-Edwards.
Genre Telesto Lamouroux.
Telesto arborea Wright et Studer.
1889 T. arborea, E. P. Wright et Th. Studer. Report on the Alcyo-
naria collected by H. M. S. Challenger, vol. XXXI, p. 262, pl. XXXIX,
flg. 1, la.
Plusieurs fragments blanc grisâtre, variant de 31 à 75 mm, por-
127 —
tant le n° G 7 F, récoltés le 3-5-1939 à Umpangazi sur la Côte de
Zululand, près de Sainte-Lucie. Espèce abondamment signalée à
Zanzibar, Amboine, Sydney, en Afrique du Sud (Port Shepstone),
dans la Baie de Bima, à Salawatti, Selee Strait, Tuai (I. Kei),
I. Jedan, I. Paternoster, Mers de Banda et de Java.
Famille des Xeniidæ Verrill.
Genre Xenia Savigny.
Xenia florida (Lesson) Dana.
1825 Actinantha florida, Lesson. Voy. Coquille, Zoophyt., p. 85, t. 1,.
fig. 3.
Trois exemplaires portant le n° M 3 A et trois échantillons portant
le n° M 3 B, récoltés le 25-12-1938, à Umtwalumi au sud de Durban-
Fig. 3. — Nidalia morifera n. sp.
a : colonie ; b : calice ; c : tentacule.
Les six spécimens, de teinte blanc jaunâtre, ne dépassent pas 1 cm
de hauteur totale et sont entièrement dépourvus de spiculés. Espèce
cosmopolite déjà citée en Nouvelle Angleterre, à Port Denison, à
File Paternoster, à Haingsisi et en Afrique du Sud au Capt Saint-
Blaize.
Famille des Alcyoniidae Verrill.
Genre Nidalia Gray emend. Kükenthal.
Nidalia rubra (Brundin).
1896 Bellonella rubra, Brundin. Alcyonarien des Zool. Mus. in Upsala-
In Bihang till Sv. Vet. Ak. Handl. Bd 22, Afd. 4, Nr 3, p. 6, taf. 1, fig. 2
taf. 2, fig. 2.
— 128 —
Un exemplaire rouge foncé à petits polypes blancs, portant le
n° AFR 1028 F, récolté le 15-5-1948, par Y Africana, à 28° 28' S,
32° 25,8' E, à la profondeur de 27 m, sur un fond de beau sable et de
rochers.
Cette espèce a été recueillie au Japon (Hirudo Straits) et en
Afrique du Sud.
Fig. 4. — Nidalia morifera n. sp.
7» o, K i, j, k : spiculés basilaires (X 1000 X 1/3) ; a, b, c, d, e : spiculés de la zone
polypifère et des calices (X 1000 X 1/3).
. Nidalia morifera n. sp.
Un échantillon portant le n° AFR 1028 I, récolté le 15-5-1948,
par Y Africana, à 28° 28' S, 32° 25', 8 E, à une profondeur de 27 m
sur un fond de beau sable et de rochers.
— 129
Diagnose : Colonie cylindrique légèrement courbe ; pied très court et
extrémité distale polyfère quelque peu renflée. Nombreux polypes serrés,
relativement gros, à anthocodie rétractile plus ou moins enfouie dans un
calice proéminent. Grands tentacules présentant de 15 à 18 paires de
pinnules allongées. Anthocodies et tentacules dépourvus de spiculés.
Sclérites du ccenenchyme basilaire en sphères verruqueuses de 0,027 à
0,07 mm de diamètre, ressemblant à des mures. Éléments squelettiques
de la zone polypifère et des calices tout à fait semblables. Colonie jaune
d’or ; polypes à calices jaune d’or et à anthocodies blanches ; spiculés
jaune d’or ou orangé pâle.
Description :
La colonie, cylindrique (flg. 3, a) mesure 22 mm de longueur
totale et 12 mm de diamètre maximum. Son pied, très court, porte
une zone polypifère légèrement courbe et renflée à son extrémité
distale. Nombreux, les polypes occupent la totalité de la zone poly¬
pifère sur laquelle ils apparaissent par leurs calices volumineux et
saillants (2 à 4 mm de diamètre) séparés par des sillons plus ou
moins prononcés (fig. 3, b).
Les anthocodies, rétractiles, sont entièrement cachées dans les
calices ou partiellement épanouies et visibles extérieurement par leurs
tentacules étalés présentant 15 à 18 paires de pinnules minces et
allongées (fig. 3, c). Les Anthocodies et les tentacules sont dépourvus
de spiculés alors que les calices possèdent les mêmes éléments squelet¬
tiques que l’ensemble du ccenenchyme colonial.
Les sclérites du ccenenchyme basilaire sont des sortes de sphères
plus ou moins verruqueuses. Les plus gros éléments atteignent
0,07 mm de diamètre et sont ornés de volumineux tubercules
bosselés qui leur communique un aspect de mure (fig. 4, k). Des
spiculés de taille légèrement moindre présentent les mêmes carac¬
tères (fig. 4, g, i, j) alors que les sclérites les plus petits (fig. 4, /, h)
ont un nombre plus restreint de protubérances. Les éléments squelet¬
tiques de la zone polypifère et des calices sont en tous points sem¬
blables à ceux de la base coloniale (fig. 4, a, b, c, d, e ).
La colonie a une teinte jaune d’or dans sa portion polypifère et
orangé au niveau de son pied. Ses spiculés sont eux-mêmes jaune
d’or (fig. 4, a, b, c, e, h, i, k) ou orange pâle (fig. 4, d, /, g, j).
Rapports et différences :
Cette espèce se distingue nettement de toutes les espèces connues
de Nidalia ; elle se rapproche cependant, par son habitus, de N.
Grayi Thomson et Dean et s’en éloigne totalement par la forme
sphérique de ses éléments squelettiques.
(A suivre).
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 1, 1954.
9
— 130 —
Plantes nouvelles, rares ou critiques
des serres du Muséum
(Notules sur quelques Orchidées d'Indochine, vii).
Par A. Guillaumin. -
PROFESSEUR AU MUSÉUM
139. — Doritis pulcherrima Lindl.
Les planches de Williams ( Orch . Alb. VII, t. 381), du Botanical
Magazine (t. 7196) et les aquarelles inédites d’EBERHARDT conser¬
vées à l’Herbier du Muséum montrent toutes les feuilles uniformé¬
ment vertes sur les 2 faces, l’inférieure étant plus pâle ; dans la Flore
de l’Indochine (V, p. 456), je les ai décrites comme en dessus violacées,
un peu marbrées, vert sombre tachées de noir en dessous ; les plantes
actuellement vivantes dans les serres du Muséum les ont en dessus
vert sombre taché de noir avec la côte noire, violacées en dessous.
L’échantillon : Cambodge ( Mme Porée Maspéro f. 172, 1950)
a des fleurs de la teinte reproduite par le Botanical Magazine, c’est-
à-dire des sépales roses un peu brunâtres à l’extrémité, des pétales
roses, le labelle à lobe médian rose à nervures longitudinales plus
foncées et lobes latéraux brun rayés longitudinalement de brun
foncé ; les aquarelles d’Eberhardt montrent des plantes de cette
teinte et une autre à fleurs blanches correspondant à la var. candidula
Rolfe, la planche de Williams une plante à fleurs violettes et labelle
uniformément violet très foncé. Deux plantes récoltées par Nguyen
van Tai en Annam, à Dalat, sur des roches basaltiques en voie de
décomposition entre la forêt à Pinus Merkusii Jungh. et De Vriese
et la forêt claire à Pentacme siamensis Kurz ( C . R. S. T., n° 121/TS,
f. 191, 1953) ont l’une des fleurs mauve pâle, l’autre de couleur
« cyclamen ».
140. — Habenaria arietina Hook. f.
Annam : Dalat (C. B. S. T., n° 123/TS, f. 191, 1953).
N’avait encore été signalé en Indochine qu’au Tonkin à Chapa
[Fl. Indochine, VI, p. 618).
141. — H. rhodochila Hance.
Annam : chutes de Dantgia près Dalat, dans le creux des rochers
à proximité des cascades (C. R. S. T., n° 277 Lên, Lefèvre leg.) très
répandue en Indochine ( l . c., p. 618).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 1, 1954.
— 131 —
Liou ville avait effectué à Maure de Bretagne (Ille-et-Vilaine)
des semis de cette espèce connue sous le nom de H. militaris Reichb.
f. et obtenu des plantes à fleurs plus larges (près de 2,5 cm).
Par croisement avec H. Suzannae R. Br. x, Régnier, vers 1912,
avait obtenu H. X Original ; Liouville réalisa le croisement
inverse et obtint des plantes qui avaient « la tige et les feuilles plus
voisines de celles d ’H. Suzannae mais d’un vert un peu plus foncé
que cette dernière mais sans les macules de VH. militaris 1 2». Certaines
plantes auraient donné des fleurs « à peu près intermédiaires
entre celles des 2 parents mais le labelle n’étant pas fimbrié ou à
peine et les organes de la fécondation étaient toujours ceux de VH.
militaris 2 ».
Une autre a donné, en juillet 1921, des fleurs disposées en une
sorte d’ombelle, à sépales et pétales verts comme chez VH. militaris,
éperon atteignant jusqu’à 7 cm de longueur rappelant celui d ’H.
Suzannae, labelle rouge ou rose chair, nullement fimbrié, à 3 lobes,
les latéraux atteignant 4 cm de largeur, le médian soit, à partir d’une
base étroite, linéaire (1 cm. X 0,3 cm.) dilaté en une partie trian¬
gulaire (o,5 cm X 1,5 cm) émarginée ou tronquée-ondulée au sommet,
soit étroitement linéaire (ne dépassant pas 3 mm de largeur), obtus,
alors que « la colonne est plutôt de VH. Suzannae, les 2 languettes
du stigmate s’apercevant à peine étant étroitement appliquées ou
même soudées sur la colonne et très courtes » 2.
Les serres du Muséum ont possédé VH. militaris, VH. Suzannae,
VH. X Original et VH. X Regnieri (carnea X militaris et mili¬
taris X carnea) données par Liouville (f. 326, 1931) qui y ont
fleuri. Régnier avait en outre recroisé VH. X Regnieri par H. mili¬
taris obtenant ainsi VH. X l’Avenir.
142. — Eria Eberhardtii Gagnep.
Annam : Dalat : station Mauline, à 1.500 m d’altitude (C. R. S‘ T.,
n° 35 Lên., f. 183, 1952).
Remarquable par ses pseudobulbes fusiformes ne dépassant pas
8 cm. de longueur comprimés (1,5 cm X 0,8 cm), les feuilles ne
dépassant pas 17 cm de longueur, étroites (1-1,4 cm), atténuées en
pétiole indistinct.
1. Cette belle espèce, à fleurs blanches, très agréablement odorantes mais ne se
conservant pas plus d’un jour en fleurs coupées qui semble également très répandue
en Indochine sauf en Cochinchine et avait été découverte en Annam au Lang bian par
Poilane, a été retrouvée par de Sigaldi et Truong van Tên [C. R. S. T. n° 105/TS)
en juillet 1953 aux environs de Dalat (Gongan), à 900 m d’altitude, en lisièrç de la
forêt secondaire de feuillus mais se rencontre aussi dans les bas-fonds. Les mêmes
collecteurs ont trouvé aussi au même endroit dans les bas-fonds boueux d’anciennes
rizières VH. commelini folia Wall. (C. R. S. T. n° 103/TS) qui n’avait été signalé en
Indochine qu’en Cochinchine et qui a des fleurs sans odeur, blanches à extrémité des
pièces verdâtres.
2. Liouville in litt. 12-ixl921.
— 132 —
L’axe d’inflorescence est mollement velu, le pédicelle et l’ovaire
sont moins velus mais pas glabres.
Les fleurs sont blanches sauf le lobe médian du labelle jaune et
l’opercule de l’anthère de couleur foncée comme l’avait déjà noté
Evrard.
N’avait été trouvé qu’une fois au Lang bian par Eberhardt.
143. — E. langbianensis Gagnep.
Annam : Dalat ( C . R. S. T., n° 13/SM, f. 210, 1953), Hauts
plateaux (C. R. S. T., n° 76, f. 222, 1953). Avait déjà été trouvé à
Dalat (Evrard) et dans la province du Haut-Donaï (Poilane).
lre introduction.
Fleur couverte extérieurement d’une laine blanche. Sépales en
dedans, jaunâtres rayés de rouge à la base, pétales presque blancs
également rayés, labelle blanc à lobes latéraux rayés de rouge et
médian marginé de jaune vif, cette marge à liseré rouge vers l’in¬
térieur.
. 144. — E. monantha Guillaum. sp. nov.
Herba epiphytica, dense caespitosa, pseudobulbis cylindricis, 1 cm altis,
0,2 cm. diam., i-articulatis, petiolum simulantibus, folium 1, lineare,
(12 cm X 1 cm), basi cuneatim attenuatum, apice leviter inaequaliter atte-
nuatum, supra canaliculatum, coriaceum, vaginibus triangularibus, mem-
branaceis, brunneis ; flosi, albus leviter lutescens, 1 cm. longus, e pseudobulbi
basi oriens, sepalo superiore ovato (4 mm X 2 mm), obtuso, 5-nervio,
lateralibus 2 -plo longioribus, leviter falcatis, basi saccum cylindricum,
horizontalem, 4 mm longum formantibus, petalis lanceolatis (4 mm X 2 mm)
acutis, 1 -nerviis, apice lutescentibus, labello sigmoideo, ungue angustato,
2 mm longo, lamina integra, 4 mm longa, marginibus tenuibus, inflexis,
intus sparse lanuginosa, levissime rosea, explanata 3,5 mm lata, apice acuta,
crassa, minute papillosa, lutea, columna brevis, anthera operculo brunneo,
pollinibus 8, claviformibus, ovarium sparse lanuginosum.
Annam : Dalat : arbre broyé (C. R. S. T,, n° 16, f. 183, 1952).
D’après les clefs de la Flore d’ Indochine, se rapprocherait A'E.
dalatensis Gagnep. quoique l’aspect en soit très différent. Semble
devoir rentrer dans le § Conchidium.
146. — Coelogyne fimbriata Lindl. var. annamica Finet.
Annam : Dalat (C. R. S. T., n° 289/Lên, f. 210, 1953).
Fleurs jaune verdâtre pâle à crêtes brunes, comme chez le type.
N’avait encore été récolté qu’une fois en Annam dans les vallées
descendant du Lang bian. lre introduction.
147. — D. Nathanielis Reichb. f. var.
Annam : Fimnon, 900 m (C. R. S. T., n° 278/Lên, f. 199, 1953,
Mme de Sigaldi leg.).
— 133 —
Diffère du type par les feuilles plus larges (2 cm X 1-1,2 cm),
les fleurs plus grandes (sépale supr long de 4 mm, les latéraux attei¬
gnant 9 mm, le labelle 1 cm X 0,6 cm). Les fleurs sont blanches
sauf du rose vers l’extrémité de l’éperon et une étroite bande rose
longitudinale vers l’extrémité du labelle jusqu’à la perle rugueuse du
sinus apical.
148. — Cirrhopetalum Micholitzii Rolfe.
Annam : Dalat (C. R. S. T., n° 293/Lên, f. 212, 1953).
Les sépales latéraux ne sont pas jaune foncé mais orangé.
149. — Calanthe cardioglossa Schltr.
Annam : Dalat (C. R. S. T., n° 136/de Sig., f. 3, 1954), Haut-
Donaï Langhanh, au bord du Donaï, près d’une chute, 800 m.,
terre basaltique grise (C. R. S. T., n° 29/Tai).
Déjà trouvé au Siam, au Laos et en Annam, notamment à Dalat.
lre introduction.
150. — Bulbophyllum semiteretifolium Gagnep.
Annam : Dalat (C. R. S. T., n° 137/de Sig., f. 3. 1954).
Les fleurs sèches semblent uniformément jaunes.
N’avait été trouvé qu’une fois, égalemeni à Dalat.
151. — Ciirhopetalum oreogenes W. W. Sm.
Annam : Dalat (C. R. S. T., n° 138/de Sig., f. 3, 1954).
Espèce du Yun-nan qui n’avait encore été signalée en Indochine
qu’au Tonkin, à Chapa.
152. — Otochilus fusca Lindl.
Annam : Dalat (C. R. S. T.. n° 292/Lên, f. 212, 1953).
- 134 —
Floraisons les plus intéressantes observées
DANS LES SERRES DU MUSÉUM PENDANT L’ANNÉE 1953.
Par A. "Guillaumin et H. Rose A
Dicotylédones.
Adromischus fusiformis Berger.
Aylostera Fiebregii Backeb.
— Spegazziniana Backeb.
Bauhinia purpurea L.
Bégonia carpinifolia Liebm.
— intermedia Irmsch.
Conophytum flavum N. E. Br.
— obcordellum N. E. Br.
— petraeum N. E. Br.
— velutinum Schwant.
Delosperma Cooperi L. Bol.
— maceüum N. E. Br.
— saturatum L. Bol.
— Sutherlandii N. E. Br.
— Wethamsae L. Bol.
Echeoeria carnicolor Morr.
— gibbiflora DG. var. metallica Bak.
Erantemum aspersum Hook f.
Euphorbia heptagona Haw. non L.
— Ledienii Berger.
— mahafalensis Denis, Madagascar ( Léandri f. 180, 1953).
Euphorbia oncoclada Drake, Madagascar ( Boiteau f. 72, 1946).
— stellaespina Haw.
Flacourtia cataphracta Roxb. ex Willd.
Frailea asterioides Werderm.
— pumila Britt. et Rose.
Glottiphyllum album. L. Bol. ex Jacobs.
— fragrans Schwant.
— Herrei L. Bol.
— Muirii N. E. Br.
— oligocarpum L. Bol.
— parvifolium L. Bol.
— • Starckeae L. Bol.
— surrectum L. Bol.
Hakea vittata R. Br.
Hemigraphis repanda Hallier f.
1. Les floraisons ayant figuré sur les listes précédentes ne sont pas répétées, sauf
lorsqu’il s’agit de plantes d’importation directe.
Bulletin du Muséum, 2° série, t. XXVI, n° 1, 1954.
— 135 —
Hereroa Muirii L. Bol.
Hymenocyclus purpureo-croceus L. Bol.
Ixora Finlaysoniana Wall.
Lampranthus palustris L. Bol.
Lepismium cruciforme Miq.
Lithops erniana Loesch. et Tisch.
— Fulleri N. E. Br.
— Lericheana Dtr. et Schwant.
— Marthae Loesch. et Tisch.
— Peersii L. Bol.
— salicola L. Bol.
Malvastrum tricuspidatum A. Gray.
Mamillaria aureiceps Lem.
— Wiesingeri Bodeker.
Monantheles muralis Christ.
Ophtalmophyllum griseum Tiny (suivant Johnson : Catalogue, p. 37).
— Lydiae Jacobs.
— Triebneri Schwant.
Oxalis rusciformis Mikan.
Phyllanthus lathyroides H. B. et K.
Rebutia Marsoneri Werderm.
— minuscula K. Schum. X chrysacantha Backeb.
Rhipsalis heteroclada Britt. et Rose.
— puniceodiscus G. A. Lind.
Ruellia subsessilis Lindau.
Sarracenia rubra Walt.
Sterculia platanifolia L. f.
Stylophyllum Orcuttii Rose.
Monocotylédones.
Aerangis clavigera Perr. de la Bât. Madagascar : plateaux de la région
de Manandriana, vers Ambrosita (introduit et donné par Lecoufle
f. 223, 1953).
Aerides falcatum Lindl. var. Houlletianum Veitch.
- var. Maurandii Guillaum. var. nov. 1 Annam : Langhanh
Djiring [C. R. S. T., n« 2, f. 183, 1952).
— Fieldingii Lood. ex E. Morr.
Aloe deltoideodonta Bak. var. contigua Perr. de la Bât. form. latifolia
Perr. de la Bât. s/form. variegata Boiteau, ex Guillaum. Madagascar
(Boiteau, f. 227, 1939) 2.
Aloe X panormitana Guillaum. hyb. nov. brevifolia ? X ? (Jardin bota¬
nique de Palerme, f. 134. 1953) 2.
— sempervivoides Perr. de la Bât. Madagascar (Léandri f. 180, 1953).
Androcymbium palaestinum Bak. Lybie : Ghat ( Mission de Bearn : Alger-
Le Cap, 1952-1953). L’espèce qui n’avait été signalée qu’en Palestine
et en Egypte est indiquée comme ayant des fleurs rosées ; en serre
elles sont blanc pur et ne passent au rose qu’en se fanant (A. G.).
1. Voir Bull. Mus., 1953, p. 329.
2. Voir Bull. Mus., 1953, p. 187.
— 136 —
Angraecum compressicaule H. Perr. Madagascar ( Institut scientifique
f. 166, 1950, n° 2). Signalé en 1950 sous le nom de Jumellea pachira
H. Perr.
Anthurium trifidum Oliv.
Brassia Lawrenceana Lindl.
Bulbophyllum cfr. cornutum Reichb. f.
— Evrardii Gagnep. Annam : Darlac (Petit donné par Vacherot f. 204,
1948).
Cattleya X (Gaskelliana X Frau Melanie Beyrodt).
Chamaedorea Tepejilote Liebm.
Cleisostoma Sigaldiensis Guillaum. sp. nov. 1 Annam : Dalat ( C . B. S. T.,
n° 11 f. 183, 1952),
Coelogyne fimbriata Lindl. var. annamica Finet, Annam : Dalat (C. R.
S. T. n° 289 Len, f. 210, 1953).
— Huettneriana Reichb. f. var. lactea.
Comparetta falcata Poepp. et Endl. Costa-Rica (donné par Lacoufle,
f. 168, 1950).
Cypripedium X St Alban Sander ( Antigone X H arrisianum) .
Dendrobium aducum Wall. Cochinchine (C. R. S. T., n° 69/TS., f. 138 ;
1953).
Dendrobium caryaecolum Guillaum. sp. nov. 2. Cochinchine (C.R. S. T.,
n° 65/TS., f. 138, 1953).
— gracilicaule F. Muell. Nouvelle-Calédonie ( Guillaumin , f. 189, 1951).
— heterocarpum Wall, ex Lindl. Annam : Dalat (C. R. S. T., n° 29,
f. 189, 1952).
— Jamesianum Reichb. f.
— Marseillei Gagnep. Laos : Xieng-Kouang (Marseille donné par Pinelle,
f. 325, 1933).
— ramosum Lindl.
— tenellum Lindl. Annam : Dalat (C. R. S. T., n° 6, f. 183, 1952).
— Wattii Reichb. f. Annam : Dalat : Station Mauline (C. R. S. T., n° 23,
f. 183, 1952).
Doritis pulcherrima Lindl. Cambodge (Mme Porée-Maspéro, f. 172, 1950).
Epidendrum atropurpureum Willd. var. roseum Reichb. f.
Eria chrysobracteata Sehltr. Annam : Dalat (C. R. S. T., n° 282 /Lên,
f. 210, 1953).
— Eberhardtii Gagnep. Annam : Dalat : Station Mauline (C. R. S. T.,
n° 35, f. 183, 1952.
— dalatensis Gagnep. Annam : Dalat (C. R. S. T., n° 14, pro parte, f. 183,
1952).
— Evrardii Gagnep. Annam : Dalat (C. R. S. T., n° 14, pro parte, f. 183,
1952) .
— Giungli Gauillaum. n. sp. 3. Annam : Dalat (C. R. S. T., n° 10/SL,
f. 182, 1953).
— langbianensis Gagnep. Annam : (Dalat C. R. S. T., n° 13/SM, f. 210,
1953) .
1. Voir Bull. Mus., 1953, p. 329.
2. Voir Bull. Mus., 1953, p. 331.
3. Voir Bull. Mus., 1953, p. 510.
— 137
— monantha Guillaum. sp. nov. Annam : Dalat, : Arbre broyé
(C. R. S. T., n° 16, f. 183, 1952).
E. paniculata Lindl. Annam : Dalat (C. R. S. T., n° 6/SM, f. 210, 1953).
Le coloris de la fleur correspond exactement à la planche de King
et Pantling ; les feuilles sont charnues et triangulaires en coupe et
non granimiformes et rubannées comme il est dit dans la Flore d’ Indo¬
chine l. c., p. 349.
Eulophia Ledienii Stein. Guinée française : Foulaya (/. F. A. C., f. 109,
1953).
Gasteria Armstrongii Schônl.
Gomeza crispa Klotsch et Reichb. f. Brésil (donné par Vacherot, f. 140,
1953).
Haworthia Engleri Dinter.
— granulata Marloth.
— Ryderiàna Poelln.
— tenera var. major Poelln. = H. minima var. major (suivant Marnier-
Lapostolle : Catalogue du Jardin botanique Les Cèdres, p. 45).
X Laeliocattleya Acis Sander (Catteya Mendellii Hort. X Laelia tenebrosa
Rolfe).
Luisia teretifolia Gaud. Indochine : Lang-Bian ou région de Dalat (Lemai,
f. 92, 1952).
Lycaste leucantha Klotzsch.
Masdevallia ophioglossa Reichb. f.
Mormodes Lawrenceana Rolfe.
Nidularium Antoineum Wawra.
Nidularium X François Spae Hort. Gyselinck. (striatum Hort. Bull.
X fulgens Lem.).
— Lubbersii Hort. Leod.
Odontoglossum Krameri Reichb. f.
Oncidium ansiferum Reichb. f. Guatémala : au-dessus de 800 m. (donné
par Lecoufle, f. 223, 1953). Diffère des descriptions et figures par l’ab¬
sence de ponctuations sur les ailes de la colonne.
— tetraskelidion Krânzl. Gosta-Rica (donné par Lecoufle, f. 168, 1950).
Krànzlin (P flanzenreich IV, 50, Odontoglost. pars II, p. 259, dit que les
fleurs sont concolores jaune i vif ; les fleurs sont, en réalité jaune
franc mais avec des barres brunâtres très pales à la base des pétales et
les lobes latéraux du labelle et la base de l’isthme.du lobe médian sont
légèrement teintés de brun comme le montre sa figure p. 271, C. a.
Pescatorea cerina Reichb. f. Costa-Rica (donné par Lecoufle, f. 169, 1950).
Phajus pulchellus Kranzl. Madagascar : Cultivé au Jardin botanique de
Tananarive (Millot, f. 70, 1950). Sépales et pétales roses, labelle blanc
à crêtes très légèrement jaunes avec, extérieurement, une tache ver¬
dâtre virant au jaune vers la base des lobes latéraux AG.
Pholidota articulata Lindl. route de Saigon à Dalat (C. R. S. T., n° 67/TS,
f. 138, 1953) [Rose déterm.]. Fleurs blanches à peine rosées, labelle
à crêtes rose ochracé pâle, lobes latéraux et base du terminal jaunes.
Polystachya cultriformis Lindl. ex Spreng. Madagascar : région de Manan-
driana (cultivé à Tourcoing chez M. Sion, f. 149, 1953). Espèce abon-
1. Voir Bull. Mus., 1954, p. 132.
— 138
dante à Madagascar, aux Comores et aux Mascareignes ; a, typique¬
ment, les fleurs blanc verdâtre ; il y en a une variété violacea Guillaum.
var. nov. dont les pièces du périanthe sont violacées avec les nervures
et les bords plus clairs. Elle provient de la région de Manandriana et est
cultivée à Tourcoing chez M. Sion. A. G.
— laxiflora Lindl. Guinée française : Ziania, 1200 m. (Adam, f. 1, 1950,
n° 2), Foulaya (/. F. A. C„ f. 125, 1950).
Prescottia micrantha Lindl. Brésil : Sâo Paulo (Besnard, f. 163, 1951).
Sarcochilus uniflorus Gagnep. Annam. : Dalat ( C . R. S. T., n° 1, f. 183,
1952) .
Saccolabium albo-lineatum Teijsm. et Binn. Saigon : [C. R. S. T., f. 18,
1953) .
Sarcanthus dealbatus Reichb. f. Philippines (provenant de l’Exposition
coloniale, donné par la Ville de Paris).
Staurochilus fasciatus Ridl. Route de Saigon à Dalat [C. R. S. T., n° 94/TS,
f. 138, 1953).
— undulatus Benth. ex Hook. f.
Thelasis pygmaea Lindl. Cochinchine (C R. S. T., n° 64/TS, f. 138, 1953).
Thrixspermum Centipeda Lour. Route de Saigon à Dalat (C. R. S. T.,
n° 95/TS, f. 138, 1953).
Tillandsia bryoides Griseb.
— bulbosa Hook.
Tradescantia Juscata Lodd.
Trichopilia Galeottiana Rich.
Tridactyle tridactyliles Schltr. Guinée française : Fouta (I. F. A. C., n° 57,
f. 125, 1950).
Typhonium divaricatum Dcne.
Vanda X Miss. Joachim Ridley (Hookeriana X teres).
— 139 —
Écologie descriptive et expérimentale
du genre eryngium.
Par Jean-Marie Txjrmel.
La grande diversité morphologique et anatomique des espèces
du genre Eryngium est due non seulement aux règles qui commandent
l’évolution du genre mais aussi aux conditions écologiques aux¬
quelles sont soumises ces plantes. En effet les conditions édaphiques
et climatiques sont extrêmement variables sur toute Faire du genre.
Le principal facteur limitatif de Faire de répartition du genre est
la température : si l’on compare la limite Nord du genre et le réseau
d’isothermes, non pas annuel, mais du mois le plus froid (janvier
hémisphère Nord et juillet hémisphère Sud) on constate dans l’ancien
monde une concordance très précise entre l’isotherme + 5° et la
limite extrême du genre donnée par VE. planum dans le Turkestan,
la Russie, l’Europe-centrale, par VE. maritimum sur les côtes de la
Baltique, le Sud de la Scandinavie, les Feroë. L ’E. yuccaefolium
pour les provinces de l’Est et du Centre de l’Amérique du Nord et
VE. articulatum pour les territoires de la côte Ouest reportent dans
le Nouveau-monde la limite du genre sur une ligne voisine de l’iso¬
therme -j- 2°.
De même en ce qui concerne la limite de l’extrême Sud c’est encore
l’isotherme d’hiver de -(- 5° qui semble le mieux correspondre
aux extensions extrêmes des espèces d’Autralie, Nouvelle-Zélande
(E. vesiculosum) ainsi qu’à celles des espèces de l’Amérique du Sud
(Chili, E. depressum, Pampas : E. horridum).
Au contraire la pluviosité semble bien n’intervenir qu’assez peu
dans la détermination des limites extrêmes du genre. En effet on
trouve des espèces ( E . pulchellum, anomalum, macranthum ) qui
s’accommodent de pays dont la pluviosité est de quelques dizaines
de millimètres de pluie (Chili septentrional : Iquique 1 mm, Refresco
9,2 mm, Caldera 14 mm), alors qu’au Mexique des régions où vivent
beaucoup d 'Eryngium (E. globosum, schiedeanum, confusum,
gracile...) reçoivent plus de 1 m de pluie annuelle (Tepic 1231 mm ;
Guadalajara 1012 mm ; Acapulco 1380 mm ; Vera-Cruz 1532 mm.).
En Europe même, les variations sont aussi considérables et de l’Es¬
pagne (300 mm) à la Bosnie-Herzegovine (2.000 mm) les précipita¬
tions sont sensiblement dans la proportion de 1 à 6.
La répartition des espèces localisées le plus souvent sur des aires
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 1, 1954.
— 139 —
Écologie descriptive et expérimentale
du genre eryngium.
Par Jean-Marie Txjrmel.
La grande diversité morphologique et anatomique des espèces
du genre Eryngium est due non seulement aux règles qui commandent
l’évolution du genre mais aussi aux conditions écologiques aux¬
quelles sont soumises ces plantes. En effet les conditions édaphiques
et climatiques sont extrêmement variables sur toute Faire du genre.
Le principal facteur limitatif de Faire de répartition du genre est
la température : si l’on compare la limite Nord du genre et le réseau
d’isothermes, non pas annuel, mais du mois le plus froid (janvier
hémisphère Nord et juillet hémisphère Sud) on constate dans l’ancien
monde une concordance très précise entre l’isotherme + 5° et la
limite extrême du genre donnée par VE. planum dans le Turkestan,
la Russie, l’Europe-centrale, par VE. maritimum sur les côtes de la
Baltique, le Sud de la Scandinavie, les Feroë. L ’E. yuccaefolium
pour les provinces de l’Est et du Centre de l’Amérique du Nord et
VE. articulatum pour les territoires de la côte Ouest reportent dans
le Nouveau-monde la limite du genre sur une ligne voisine de l’iso¬
therme -j- 2°.
De même en ce qui concerne la limite de l’extrême Sud c’est encore
l’isotherme d’hiver de -(- 5° qui semble le mieux correspondre
aux extensions extrêmes des espèces d’Autralie, Nouvelle-Zélande
(E. vesiculosum) ainsi qu’à celles des espèces de l’Amérique du Sud
(Chili, E. depressum, Pampas : E. horridum).
Au contraire la pluviosité semble bien n’intervenir qu’assez peu
dans la détermination des limites extrêmes du genre. En effet on
trouve des espèces ( E . pulchellum, anomalum, macranthum ) qui
s’accommodent de pays dont la pluviosité est de quelques dizaines
de millimètres de pluie (Chili septentrional : Iquique 1 mm, Refresco
9,2 mm, Caldera 14 mm), alors qu’au Mexique des régions où vivent
beaucoup d 'Eryngium (E. globosum, schiedeanum, confusum,
gracile...) reçoivent plus de 1 m de pluie annuelle (Tepic 1231 mm ;
Guadalajara 1012 mm ; Acapulco 1380 mm ; Vera-Cruz 1532 mm.).
En Europe même, les variations sont aussi considérables et de l’Es¬
pagne (300 mm) à la Bosnie-Herzegovine (2.000 mm) les précipita¬
tions sont sensiblement dans la proportion de 1 à 6.
La répartition des espèces localisées le plus souvent sur des aires
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 1, 1954.
— 141
assez restreintes semble non seulement tributaire d’une climatologie
plus stricte mais également de conditions édaphiques précises.
A titre d’exemple je prendrai VE. maritimum, dont Faire de répar¬
tition est très caractéristique : les côtes sableuses européennes et
méditerranéennes. Cette aire de répartition indique tout de suite
que les facteurs édaphiques jouent le rôle prépondérant et non la
climatologie.
En effet seules les températures trop basses du Nord de l’Europe
et celles trop élevées qui régnent dans le golfe de la Grande Syrte
semblent être les facteurs limitatifs de l’aire de répartition de cette
espèce au Nord et au Sud ; la culture expérimentale de cette espèce
dans de nombreux jardins botaniques a prouvé que VE. maritimum
peut se contenter des climats de toute l’Europe. Par contre les
qualités du sol ne lui sont pas indifférentes et l’on constate dans le
port, la fréquence d’apparition des hampes florales et la morphologie
des souches des variations non négligeables lorsque les milieux éda¬
phiques sont différents.
En culture, en jardin botanique les hampes de VE. maritimum
sont de dimensions plus importantes qu’à l’état naturel ; leur port
n’est plus complètement érigé et une plus ou moins grande longueur
de la base de la hample florale est couchée sur le sol. Ses rameaux
primaires partant de la partie horizontale sont complètement ver¬
ticaux alors que ceux inserrés sur l’axe redressé, sont à 45° par rap¬
port à la verticale. Cette morphologie est fréquente lorsque l’humidité
est trop grande et que en conséquence les éléments de soutien sont
en petit nombre à la base de la hampe florale. Les stations où vit
ordinairement VE. maritimum sont relativement très sèches à cause
de la très grande perméabilité du sol de ces stations.
D’autre part la fréquence des floraisons qui est de l’ordre de une
tous les trois ans à l’état naturel (vérification faite tant par l’examen
des souches que par la numération des pieds fleuris (1/3) et non fleuris
(2/3) au cours d’une même période) est dans les jardins botaniques
beaucoup plus grande puisque les pieds fleurissent presque tous les
ans.
Mais c’est surtout sur les organes souterrains que les modifications
sont les plus importantes.
En effet cette plante dont le type biologique correspond aux hémi-
cryptophytes possède des tiges souterraines de longueur extrêmement
variable ainsi que l’ont déjà souligné Aug. Pyr. de Candolle (1),
J. Daniel (2), J. Massart (4) et J.-M. Turmel (5, 6). Tout d’abord,
quelque soit la longueur de ces tiges, leur verticalité est absolue ;
la tige apparaît comme un organe cylindrique d’environ 1-2 cm de
diamètre divisé par un grand nombre de bourrelets disposés très
irrégulièrement sur toute la tige formant ainsi des segments de
longueur variée (1 mm à 20 cm). Ces différences dans la disposition des
— 142 —
des bourrelets (cicatrices des feuilles des années passées) sont dues
aux conditions édaphiques annuelles qui influent sur la croissance
saisonnière. En effet dans les stations où poussent les E. maritimum
Fig. 2. — Très grosse souche d’E. maritimum provenant d’une bouture naturelle.
L’organe horizontal est un fragment de tige apporté par la mer et découvert à plus
de 1,20 m au-dessous du niveau du sol dans les débris d’une ancienne laisse de mer.
On peut, grâce aux cicatrices des multiples hampes florales et des séries de cicatrices
foliaires compter les années et apprécier la vitesse de croissance. On en déduit que
le bouturage s’est fait en 1933. Résultat confirmé par l’étude des différentes couches
de sable formant le milieu où vivait cette espèce. Phare d’Agon (Manche), été 1942.
Un fragment de cette souche a été représenté dans la figure n° 1.
— 143
il se produit ordinairement pendant la période d’hiver un ensable¬
ment de hauteur variable. Cet ensablement est compensé au prin¬
temps par un allongement de la tige de longueur égale à l’épaisseur
de l’ensablement grâce à la faculté remarquable de cette plante de
maintenir facilement ses bourgeons au niveau du sol (fig. nos 1 et 2).
Cette croissance se fait soit à partir du bourgeon terminal si l’été
d’avant il n’y a pas eu de hampe florale soit à partir d’un bourgeon
latéral et dans ce cas il peut alors y avoir plusieurs bourgeons qui se
développent simultanément ; on constate alors que plusieurs tiges
croissent parallèlement sur une plus ou moins grande longueur :
j’ai ainsi retrouvé un sujet donnant 35 tiges toutes serrées les unes
à côté des autres formant une touffe cylindrique n’ayant pas 20 cm.
de diamètre.
Expérimentalement j’ai repris l’étude de cette croissance en recou¬
vrant de jeunes pieds et des plantes adultes ayant déjà fleuri de
couches de sables d’épaisseurs connues. En contrôlant rigoureuse¬
ment les variations du niveau du sol, j’ai pu reproduire toutes les
modalités de croissance que l’on constate sur les pieds poussant dans
la nature. Les dessins de la figure n° 3 montrent les résultats obtenus
expérimentalement quand on fait varier les conditions écologiques
de chaque station c’est-à-dire ici la hauteur d’ensablement. Les
dessins A, C et D reproduisent la croissance des E. maritimum dans
une station de dune presque fixée sans ensablement ou presque. La
réaction de cette espèce à un moyen ensablement est donnée par la
figure B, les entre-nœuds de la tige souterraine sont beaucoup plus
longs mais on trouve encore l’insertion des feuilles entourant la base
de la tige sur une petite longueur, ce qui implique une série de nœuds
serrés sur la tige. Le dessin E montre enfin la réaction d’un E. mari¬
timum non seulement à un ensablement très important pendant la
période hivernale mais encore pendant le printemps : les feuilles
de la base de la hampe florale sont espacées de plusieurs centimètres
les unes des autres.
J’ai cependant constaté sur les sujets qui subissaient peu d’en¬
sablement au cours de plusieurs années consécutives une très légère
croissance des tiges souterraines qui sortent alors légèrement de
terre ; ce qui peut être une cause de la position couchée des hampes
florales des Eryngium vivant dans les jardins botaniques.
D’autre part on a expérimentalement abaissé le niveau du sol
autour de sujets en place pour ne troubler en rien leur biologie
autrement que par les modalités de l’expérience en cours ; dans tous
les cas la partie de la souche qui est à l’air se dessèche et meurt assez
rapidement faute de tissus de protection ; en effet les conditions
auxquelles sont soumises alors ces tiges sont beaucoup plus difficiles :
écart thermique plus grand degré hygrométrique variable mais très
faible pendant le jour, conditions qui s’opposent radicalement à
— 144 —
Agon (Manche).
A — Échantillon suivi pendant 3 ans et n’ayant subi chaque année qu’un faible
ensablement expérimental (2 et 1 cm) ; ayant fleuri en 1940, 1941 et 1942.
B — Pied ayant fleuri en 1941 et 1942 et ayant donné une tige souterraine de
5 cm. après un ensablement expérimental correspondant.
C — Échantillon florifère en 1942 stérile en 1941 et ayant subi un ensablement
expérimental très faible (1 cm.) en 1942.
D — Échantillon stérile en 1941 et 1942 enfoui expérimentalemnt d’environ 1 cm.
en 1942.
t E — Pied stérile en 1941, fertile en 1942 et ayant donné une tige souterraine de
13 cm. par suite d’un enfouissement expérimental très important.
Les traits horizontaux correspondent aux diverses hauteurs d’ensablement
suivant les années. L’échelle est valable pour les 5 dessins.
— 145 —
Gelles qui existent ordinairement dans les couches de sables où
vivent les E. maritimum.
Il ne vient d’être question que d’un seul facteur édaphique ; bien
d’autres agissent également sur la répartition des végétaux mais ils
ont un rôle beaucoup moins important dans le cas de VE. maritimum.
Fig. 4. — Pied d’£. campestre ensablé expérimentalement pendant l’hiver 1941-42
de 7 cm. et après une première croissance printanière recouvert à nouveau de 3 cm.,
ce qui a provoqué un deuxième allongement de la tige souterraine pendant l’été
1942 , Agon (Manche).
La structure du sol joue encore un rôle non négligeable dans la
Tépartition de cette espèce grâce à la mobilité des sables ; en effet
cette mobilité à laquelle VE. maritimum réagit avec beaucoup
d’aisance, est par contre fortement nuisible à beaucoup d’espèces.
De ce fait la concurrence des autres végétaux diminue dans les
dunes mobiles permettant à VE. maritimum son complet épanouisse¬
ment, alors que sa culture dans les dunes fixées (dans un sol physi¬
quement et même chimiquement assez voisin) montre un dépé-
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 1, 1954.
10
146
rissement des sujets par suite de la concurrence des autres végétaux
qui l’enserrent et l’étouffent.
Au point de vue chimique la nature du sol semble agir assez peu
ig. 5. — Souche d ’E. ebracteatum provenant de l’École de Botanique du Muséum.
1) Plateau décortiqué formant la partie supérieure du tubercule fonctionnel des
années 1941-42.
2, 3, 6) Sections de 3 tubercules de l’année 1942 enlevés pour montrer la disposi¬
tion générale.
4) Tubercule fonctionnel des années 1941-42.
5) Restes de la hampe florale de l’année 1940.
7) Tubercule des années 1938-39-40.
8) Tige résultant de la mise de niveau en 1938.
9) Tubercule de l’année 1937, stérile.
10) Tubercule des années 1936 et 35, stérile.
puisque l’on peut trouver cette espèce aussi bien sur des sols très
calcaires (îles des Glénans 45 %) que sur des sols siliceux (cap Ferret,
plage 90 %). Les valeurs du pli montrent aussi une assez grande
variation puisque j’ai pu relever des pli de 8, 4-8-7, 5 — pour des
— 147
stations de dunes du Cotentin et de la côte Atlantique. Cependant
Foussard (4) pense que le pH optimum devrait être entre 8 et 9 ;
la teneur en calcaire de 0 à 11 % avec quelques sujets pouvant sup¬
porter jusqu’à 23 % ; enfin ce même auteur pense que les sols où
vit VE. maritimum ont de 0 à 5 % de chlorure de Sodium. Des
cultures ont montré que l’absence totale de sel n’empêchait aucune¬
ment sa croissance de même que l’apport de cet élément.
J’ai également regardé à titre de comparaison le comportement de
VE. campestre L. vis-à-vis du principal facteur édaphique : l’ensable¬
ment. UE. campestre peut lui aussi vivre dans des dunes non loin de
VE. maritimum : il n’est pas localisé dans les dunes mobiles mais au
contraire dans les dunes fixées. D’abord mieux armé contre l’envi¬
ronnement par ses feuilles âgées bien appliquées sur le sol, il possède
aussi une gaine de fibres qui protège le bourgeon pendant toute la
période où les feuilles sont absentes. Cette protection du bourgeon
terminal fait défaut chez VE. maritimum. Les réactions de VE. cam¬
pestre à l’ensablement sont assez différentes du précédent ; en effet
même sous faible épaisseur presque tous les sujets périssent rapide¬
ment. Le bourgeon assez mal protégé contre les sables qui s’infiltrent
entre les bases des feuilles et les écailles est détruit peu à peu, faisant
ainsi mourir le sujet. De rares individus réussissent à se développer
et alors présentent une tige souterraine assez analogue à celle des E.
maritimum (fig. n° 4). Les phénomènes de baisse de niveau ont donné
les mêmes résultats pour les deux espèces : mort des organes souter¬
rains mis à nu ; mais comme VE. campestre il n’a pas de tiges sou¬
terraines ou presque, ce sont les racines qui sont mises à nu et tout
le sujet disparaît.
Enfin il faut signaler la réaction en culture d’un Eryngium sud-
américain (E. ebracteatum Lam.) à une expérience fortuite de mise de
niveau. Cette espèce qui n’a pas de racine pivotante à l’état adulte
possède comme organes souterrains des rhizomes presque horizon¬
taux portant de petites racines adventives et des sortes de tubercules
d’où partent des bouquets de feuilles fortement serrées les unes
autour des autres ; la croissance d’un tubercule s’arrête quand la
plante donne une hampe florale et il apparaît alors de nouveaux
tubercules latéraux. Dans le cas présent (fig. n° 5} au-dessus des
tubercules 10 et 9 se dresse une petite colonette de 6-7 cm de long
et de 1 cm à peine de large qui est une tige souterraine : elle provient
de la mise de niveau, les tubercules ayant été trop profondément
enterrés, la plante s’est mise elle-même à la hauteur où elle devait
vivre. Les tubercules 1 (2, 3 et 6 non dessinés) sont tous les quatre
au niveau du sol.
Ainsi l’étude expérimentale de la croissance de ces espèces et
l’examen de leurs souches ayant vécu à l’état naturel permettent de
retrouver les mêmes réactions à certains facteurs édaphiques malgré
— 148 —
les grandes différences morphologiques qui existent entre des
espèces assez éloignées dans la classification.
Enfin la constance de ces réactions permet d’autre part de retrouver
les phénomènes auxquels la plante a été soumise pendant toute sa
croissance, ce qui permet bien souvent de déterminer l’âge des
individus examinés.
Laboratoire de Culture du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
1. Candolle (Aug. Pyr. de). — Organographie végétale, Paris, 1877.
2. Daniel (J.). — Influence du mode de vie sur la structure secondaire
des Dicotylédones^ Croissance et âge des plantes. Thèse 1916.
3. Foussard (H.). — Contribution à l’étude de la végétation des sables
maritimes de la presqu’île Guérandaise, Nantes, 1952. Bull. Soc.
Nat. Ouest France, 6e série, t. II, 1952.
4. Massart (J.). — Comment les plantes vivaces maintiennent leur
niveau souterrain. Bull. Jard. Bot. de l’Etat, vol. I, fasc. 4, Bruxelles,
1903.
5. Tdrmel (J.-M.). — Multiplication végétative des Eryngium. IL Bou¬
turage de l’ Eryngium maritimum L., Bull. Soc. Bot. Fr. t. 94,
pp. 138-42, 1947.
6. Turmel (J.-M.) et Belval (H.). — Sur la biologie du Genre Eryngium.
I. Eryngium maritimum L., Bull. Soc. Bot. Fr., t. 89, pp. 261-3,
1942.
149 -
Matériaux pour la flore de L'Oubangui-Chari
(ARALIACÉES)
Par Roger Sillans.
Les Araliacées ne sont représentées en Oubangui-Chari que par
deux genres, l’un de savane, l’autre de forêt dense.
Clé des Genres.
Feuilles digitées ou digitalement lobées, stipulées... 1. Cussonia
Feuilles pennées, exstipulées . 2. Polyscias
1. Cussonia Thunb., in Nov. Act. Soc. Sc. Ups., 12, 13, 1780, p. 210.
Arbres ou arbustes à feuilles alternes, palmées ou digitées à
folioles entières ou crénelées, disposées en touffes au sommet des
branches ; stipules lancéolées intrapétiolaires, adhérentes en partie
au pétiole. Inflorescence en épis, en racèmes denses, épais, très
longs ; fleurs hermaphrodites bractéolées, sessiles ou pédicellées ;
calice court, obscurément 5 lobé ; pétales 5, valvaires ; étamines 5,
alternip étales à anthères ovales. Ovaire infère biloculaire à 2 styles
courts. Fruits subglobuleux bacciformes ou drupiformes, secs ou
charnus ; albumen ruminé.
Clé des Espèces.
Folioles libres jusqu’à la base . . 1. C. djalonensis
Folioles palmées . 2. C. Tisserantii
1. Cussonia djalonensis A. Chev., in Bull. Soc. Bot. de France,
Mem. 8, 1908, p. 38. — C. nigerica Hutch., in Kew Bull., 1910,
p. 136 — C. nigericum A. Chev., in Expi. Bot. Afr. Trop. Franç.,
1920, p. 305.
Exsicatta : Oubangui-Chari, A. Chevalier, octobre 1902 (5916),
arbre de 7 à 15 m. de haut, brousse, bassin de la Haute-Ombella,
pays des Mbrous, Kaga Dô ; Ch. Tisserant, mai 1947 (3772), arbre
de savane à fleurs verdâtres, hampes des feuilles 0,50 m., rapporté
par le Frère Alexis, vallée de la Lessé ; A. Aubreville, novem¬
bre 1945 (271), Berbérati ; R. Sillans. avril 1951 (477), Bouali ;
avril 1951 (523), Bozoum.
Aire d’extension : Guinée française, Côte-d’Ivoire, Dahomey,
Sierra-Leone, Gold-Coast, Nigeria, Cameroun.
Habitat : Savanes.
Nom vernaculaire : Bolo (Banda dial, linda).
Bulletin du Muséum , 2e série, t.. XXVI, n° 1, 1954.
150 —
2. Cussonia Tisserantii Aubr., in Flore Soudano-Guinéenne, 1950,
p. 418 (Nom. nud.).
Exsicatta : Oubangui-Chari, Ch. Tisserant, juillet 1921 (552,
type), arbuste 2-4 m. de haut peu rameux, bois tendre, écorce épaisse,
cicatrices des feuilles sur la tige, à la base des pétioles, ailes courtes
échancrées restant sur la tige, fleurs en épis 5-20 au sommet des tiges
et rameaux insérées au même point, 10 km. S. Bambari, brousse ;
mars 1925 (552 bis), jeunes fleurs et feuilles, région de la Ouaka.
Habitat : Savanes.
Noms vernaculaires : Ofuru, Oforo (Banda dial, linda).
Usages : Les feuilles macérées dans l’eau sont utilisées en lavages
du corps comme fortifiant.
Observations : Les Cussonia quand ils sont défeuillés sont bien
caractéristiques par leur port étrange rappelant celui des Euphorbes
candélabres, leur écorce épaisse, profondément sillonnée, noircie
par les feux de brousse. D’une hauteur de 2 à 12 m., les deux espèces
ci-dessus se différencient aisément par les folioles qui sont nette¬
ment palmées chez C. Tisserantii alors qu’elles sont plus ou moins
longuement pétiolulées chez C. djalonensis. Les épis peuvent attein¬
dre jusqu’à 50 cm. de long dans l’une ou l’autre espèce. Nous avons
observé des Cussonia en divers points des savanes de l’Oubangui,
spécialement dans l’W. du territoire.
2. Polyscias Forst., in Char. Gen., 32, 1775, p. 63.
Espèce unique :
Polyscias fulva Hutch. et J. M. Dalziel, in Kew Bull., 1929, p. 28.
— Panax fulvum Hiern., in Flora of Trop. Afr., 3, p. 28.
Arbre de forêt dense de 8-15 m. de haut à rameaux, feuilles et
inflorescence tomenteux-laineux jaune roussâtre (poils étoilés),
spécialement à la face inférieure des folioles. Feuilles composées
imparipennées de plus de 1 m. de long à folioles opposée, entières,
courtement pétiolulées ; limbe oblancéolé ou ovalo-elliptique de
6-18 cm. de long sur 3-9 cm. de large, glabre ou parfois très légère¬
ment pubescent en dessus, le long des nervures, base souvent légère¬
ment asymétrique, arrondie ou parfois subcordée, sommet obtusé-
ment acuminé. Panicules axillaires jusqu’à 60 cm. de long, fleurs à
pédicelles de 1-3 mm. de long. Baies fl; ovoïdes ou ellipsoïdes côtelées,
d’environ 5 mm. de long sur 4 mm. de large.
Exsicatta : Oubangui-Chari, Herbier Boukoko (Tisserant),
juillet 1947 (45), inflorescences gris-verdâtres, les feuilles en bouquet
au haut des branches, jusqu’à 1 m. de long 15 foliolées, panicules
terminales 50 cm. de long, les feuilles se détachent aux articulations,
bord de forêt ; octobre 1947 (359), arbre 10 m. de haut à inflores¬
cences grises ;
151 —
Aire d’extension : Afrique occidentale, Fernando-Pô, Cameroun,
Congo-beige, Uganda.
Habitat : Forêt dense.
Nom vernaculaire : Tenge (lissongo).
Observations : Il existe notamment au Gabon deux espèces de
Polyscias : P. Le Testui Norman et P. ferruginea Harms, qui n’ont
pas encore été jusqu’à présent signalés en Oubangui-Chari. Nous
tenons cependant à faire ressortir les caractères distinctifs de ces
deux Polyscias d’avec P. fulva, car ces trois espèces sont excessive¬
ment voisines par leurs feuilles. Dans la plupart des flores, leurs
caractères essentiels étant noyés la plupart du temps dans une foule
de caractères secondaires souvent inconstants et imprécis, on peut
hésiter entre ces trois espèces. C’est surtout les caractères de l’in¬
florescence qui permettent de distinguer le plus sûrement P. fulva
Hutch. et Dalz., des deux autres. Chez P. fulva, les fleurs sont soli¬
taires au sommet des pédicelles, chez P. ferruginea, elles sont égale¬
ment solitaires mais sessiles, alors que chez P. Le Testui elles sont
fasciculées au sommet des pédicelles.
Laboratoires de Botanique de la Station Centrale des Recherches
agricoles de Boukoko ( Oubangui-Chari ) et de Phanérogamie du
Muséum.
— 152
L’écologie du développement des Aegilops (graminées)
2® partie1 : Lanalyse stadiale précisée
2e NOTE : Le GROUPE « OVATA ».
Par Cl. -Ch. Mathon.
Poursuivant nos recherches sur les conditions du développement
chez les différentes espèces du genre Aegilops, nous avons voulu
connaître la variation de ces conditions pour trois Aegilops ovata
d’origine différente, c’est-à-dire pour trois plantes appartenant à la
même espèce, mais provenant de milieux différents. Ce sont :
1° La sorte dont nous avions effectué et publié précédemment
l’analyse stadiale simple. Les semences proviennent de la graineterie
du Muséum, où elles étaient normalement semées au printemps.
Nous la désignerons dans cette note sous le nom d’ Aegilops <t du
Muséum », et sous le symbole AE 4.
Mlle Camus qui a eu la bonté d’examiner nos plantes, ce pourquoi nous la
prions de bien vouloir trouver ici l’expression de notre profonde gratitude,
dit à propos de cette sorte :
« Sous le nom d’Æ. ovata, du Muséum, proche de la subsp. planiuscula
Zhuk., A crit.-syst. survey of genus Ægilops (1928), 473, mais Zhukovsky
ne parle pas du nombre d’arêtes des glumes, là elles sont de 4-6, ce qui est
assez caractéristique. — Se rapproche de la variété procera (Jord. et
Fourr.) Rouy mais (le nombre' des) arêtes de la glume est 4-5 (-6) dans
l’épillet inférieur, toutes assez longues, non médiocres comme disent
Jordan et Fourreau (Brév. II (1868), 121-130). »
2° Une sorte récoltée par notre maître et ami Paul Jovet, dans la
région toulousaine, et que nous avons multipliée. Nous la désigne¬
rons dans cette note sous le nom d ’ Aegilops « toulousain », et sous
le symbole AE 3.
« Correspond presque à 1 ’Ae. ovata var. erigerens (Jord. et Fourr.), de
l’Aude, Rouy, Fl. Fr., 14, 332. — - Épi court mais à 3 épillets à arêtes dres¬
sées ; glumes peu ou brièvement pubérulentes-scabres ; arêtes de la glume
4 ou 5 dans l’épillet inférieur comme vous le signalez », en dit Mlle Camus.
3° Une sorte cultivée à San Angelo Lodigiano (Station italienne
de génétique céréalière du Milanais) par le regretté Roberto Fou¬
lant, et dont il avait bien voulu nous confier des semences. Cette
sorte était toujours semée par lui avant l’hiver. Nous la désignerons
1. Bull. Muséum 1952 et 1953.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 1, 1954.
153 —
dans cette note sous le nom d’Aegilops ( ovata) « typica » (comme
l’appelait lui-même Forlani) et sous le symbole AE 1.
« Sous le nom i’Ae. ovata typica Forlani. — Comme vous l’avez observé
et noté il y a bien 4 arêtes, parfois une petite cinquième à la base de l’épi.
Peut-on savoir si c’est bien là le type de Linné ? Ne diffère pas sensiblement
de YAe. ovata L. subsp. eu-ovata Eig. var. vulgaris Eig Monographisch
Kritische Ueb. der Gatt. Aegilops (1929), p. 144 ; non var. vulgaris Coss.
et Dur. 1807 », en dit Mlle Camus.
Graphique de l’èpiaison des semis échelonnés dans les conditions naturelles (N) et en-
jour continu (L) des Aegilops ovata « typica » de Forlani (AE 1), « du Muséum »•
(AE 4) et de I’Ae. « mutante » de Forlani. Sur l’axe des abscisses, les dates d’épiaison
en mois ; sur l’axe des ordonnées à 45°, les dates de semis en mois.
4° Nous avons également étudié une forme voisine de Aegilops
ovata que Forlani considérait comme issue par « mutation » de la
précédente, également considérée comme « d’hiver » par lui. Cette
sorte serait à 2 n = 42 chromosomes alors que la précédente ne
posséderait que 2 n = 28 chromosomes. La description en a été
donuée par Bianchi et Forlani L Bianchi, dans une lettre
datée du 10-4-53, qu’il nous adressait après le décès de Forlani,
proposait de nommer cette forme, si elle se révélait comme vraiment
nouvelle, Aegilops Forlanii. En première analyse, cette forme res¬
semblerait assez à Aegilops macrochaeta Shuttl. et Huet, Duv.-J.
in Costes Fl. de Fr., p. 657, en plus puissant, mais arêtes non scabres
1. Una nuova forma di Aegilops ovata L. Symposia genetica , vol. III, Pavia 1952 p
et Atti del Convegno di Genetica Agraria, Pavia 1951.
154 —
dès la base (Cependant Duval-Jouve, in Bull. Soc. Bot. Fr., 1869,
p. 381, ne spécifie pas cètte scabriété). Nous désignerons ici cette
sorte sous le nom de Aegilops (ovata?) « mutante » que lui donnait
Forlani, et sous le symbole AE 2.
« Sous le nom d 'Ae. ovata mutante Forlani. — Très curieux Aegilops ! —
Vient-il bien d’une lignée pure. Lés glumes des épillets inférieurs sont bien
terminées par 2 ou 3 arêtes. Les épillets stériles Sont très nombreux au
sommet de l’épi (caractéristique), ceux de la base sont plus nombreux
(3-4) que dans Ae. ovata », en dit Mlle Camus.
L’analyse stadiale simple.
Le semis échelonné durant une année dans les conditions natu¬
relles montre, pour les semis ayant passé l’hiver et jusqu’à ceux du
début du printemps (c’est-à-dire pour des conditions de tempéra¬
tures basses au moins au début du développement) une précocité
décroissante depuis la sorte provenant du Muséum (AE 4), jusqu’à
la sorte mutante de Forlani, la sorte typica de Forlani étant inter¬
médiaire.
A partir des semis de la mi-mai, la sorte typica de Forlani n’épie
plus dans l’année. La sorte provenant du Muséum épiant encore
(plus ou moins sporadiquement il est vrai) pour des semis à la mi-
juin, conservant aussi sa précocité par rapport à la sorte mutante
de Forlani.
La sorte typica de Forlani (AE 1) paraît donc favorisée par un
début de son développement dans des conditions de température
relativement basses.
La sorte récoltée par Jovet dans la région toulousaine semble être
intermédiaire entre typica de Forlani et la sorte du Muséum. Elle
n’épie pas en semis à la mi-juin : alors que la sorte du Muséum épie
et que typica de Forlani n’épie pas ( dans les conditions naturelles
comme en jour continu ; mutante de Forlani épiant seulement en
jour continu pour cette date de semis). Elle épie plus tardivement
que typica de Forlani et la sorte du Muséum, un peu plus préoce-
ment que mutante de Forlani pour les semis ayant passé l’hiver.
L’analyse stadiale précisée.
I. Semis échelonnés en jour continu L
Le semis échelonné en jour continu confirme les indications de
l’analyse stadiale simple.
Les Aegilops étudiés présentent tous un développement plus
1. Ces essais ont été effectués dans notre jardin de La Celle Saint-Cloud (Seine et-
Oise) avec double témoin dans les conditions naturelles, l’un dans notre jardin, l’autre
au Muséum.
— 155 —
rapide en jour continu et, en ce sens, peuvent être considérés, dans
nos conditions d’expérience, comme des plantes à photostade de
jour long.
II. Semis en jour court 1.
Il a été également procédé à des semis en jour court (8 h. et 10 h.)
au 27-1-53. Sous huit heures de jour, la sorte du Muséum meurt
sans épier en quelques mois, la sorte typica de 'Forlani souffre et
souvent meurt et n’épiait pas après 8 mois. Par contre la sorte
mutante de Forlani sous 10 heures de. jour épie après 6 mois ; sous
huit heures elle épie après 7 mois.
III. Traitement au froid2.
— Aegilops ovata « typica » de Forlani (AE 1).
Tableau des essais de traitement au froid
DES SEMENCES PRÉALABLEMENT TREMPEES 3 :
1. Ces essais ont été effectués à la Station d’essais agronomiques du Conservatoire
National des Arts et Métiers, à Colombes (Seine).
2. On trouvera dans la précédente note les indications techniques et méthodolo¬
giques relatives à ces essais de traitement au froid « artificiel » des semences préable-
ment trempées.
1. Signification du tableau.
Chiffres romains en tête des colonnes verticales (sans dans les conditions natu¬
relles ; avec en jour continu) :
I. Catégorie des semis (1° t. = 1er témoin ; 2° t. = 2e témoin ; fri. = traitement au
froid des semences préalablement trempées) ; II. Nature du traitement auquel les
:graines ont été soumises (tr. = semences trempées 24 heures) ; III. Date du semis ;
IV. Date de l’épiaison ; V. Nombre de jours qui se sont écoulés entre la date du semis
^t celle de l’épiaison ; VI. idem plus le nombre de jours du traitement au froid ;
VII. Différence en jours des dates d’épiaison des plantes issues de semences traitées
— 156
Cette sorte paraît nettement sensible à un traitement au froid des
semences préalablement trempées, au moins lorsque celui-ci dure
quatre semaines.
Non seulement on constate toujours une avance par rapport au
second témoin (témoin constitué par des semences trempées mises en
terre lors du semis des graines ayant subi le traitement au froid),
mais on note une nette avance par rapport au premier témoin (témoin
semé trempé lors de la mise en frigo des semences à traiter) lors¬
que ce dernier a subi tout au long de son développement des condi-
tionsde température égales ou supérieures à -)- 15°.
— Aegilops (ovata?) « mutante » de Forlani (AE 2).
Le début du développement de cette sorte paraît pouvoir s’accom¬
plir dans les conditions d’un traitement au froid des semences
préalablement trempées, puisque l’on note une avance par rapport
au second témoin. Mais on ne note pas d’accélération du développe¬
ment chez les plantes issues de semences traitées au froid par rap¬
port au premier témoin. T out au plus note-t-on dans ce cas une égalité.
Laquelle rend perplexe et ne permet pas de décider que le début du
développement de cette sorte tout en pouvant s’accomplir à froid,
s’accomplit plus rapidement à chaud.
En effet il y a apparemment contradiction entre Y égalité à l’épiai -
son (entre le semis 1er témoin ayant subi naturellement des tempé¬
ratures assez basses et le semis de graines traitées artificiellement
au froid pendant un mois) — et Y inégalité marquant une très large
avance du premier témoin — (quand le semis 1er témoin n’a pas subi
dans les conditions naturelles de températures relativement basses).
au froid par rapport aux dates d’épiaison des premiers témoins ; VIII. des seconds
témoins.
Le premier essai (lre colonne horizontale) a été effectué en 1952 ; les suivants
en 1953.
Ces indications valent pour tous les tableaux analogues de la présente note.
157
Tableau des essais de traitement au froid
DES SEMENCES PRÉALABLEMENT TREMPEES :
C’est ici pour nous l’occasion de souligner que la méthode utilisée
d'analyse des conditions du développement, qu’il s’agisse de semis
échelonnés dans les conditions naturelles ou en jour continu — ou en
jour court — , de semis échelonnés de graines traitées, de la « tech¬
nique Pivnovski » 1, utilisant V apparition des épis comme test, ne vaut
1. Voir Cl. Ch. Mathon, Bull. Soc. Bot. Fr., 1953.
— 158
pour V étude des conditions de V accomplissement des processus
thermo et photostadiaux, que lorsque les conditions générales sont
réunies pour que, une fois accomplis ces processus, V épiaison s'ac¬
complisse normalement et dans le même temps.
Il convient de remarquer que Aegilops (ovata?) mutante de
Forlani est la plus tardive, celle au développement le plus long, dans
les conditions de nos essais, par rapport aux sortes du même groupe
étudiées. Que nous ne savons pas encore si cette longue période de
développement correspond à un thermostade lent, à un photostade
traînant, à un ou à des stades ultérieurs assez strictement exigeants,
sans que nous connaissions ces exigences. L’absence d’épiaison
n’étant pas la preuve du non accomplissement des processus thermo-
et photostadiaux. Par contre l’épiaison devant être considérée comme
l’affirmation que ces processus se sont effectués, dans le cas considéré
— comme dans tout autre cas analogue — , il nous semble nécessaire
de vérifier les premiers résultats obtenus en recommençant à nouveau
les essais, en utilisant aussi des temps de traitement au froid plus
longs, et de suivre l’évolution des primordia floraux. D’autre part il
sera indiqué de préciser les conditions ultérieures qui permettent,
le thermostade et le photostade ayant eu lieu, à la plante d’épier,
ou qui inhibent l’épiaison, en relation avec l’aucomplissement des
phénomènes sexuels.
— Aegilops ovata du Muséum (AE 4).
Tableau des essais de traitement au froid
DES SEMENCES préalablement trempées.
Le début du développement de cette sorte paraît pouvoir s’ac¬
complir dans les conditions d’un traitement à froid des semences
préalablement trempées. Un traitement de 19 j. semble insuffisant,
au contraire d’un traitement de 4 semaines, pour déterminer une
avance à l’épiaison par rapport au premier témoin.
(Cette observation, et elle n’est pas isolée dans l’ensemble de nos
recherches, semble indiquer la grande importance des conditions du
— 159 —
traitement au froid (durée et température). Et certaines des indica¬
tions données par nos essais ne peuvent être généralisées du fait de
l’étroitesse de notre échelle des traitements au froid.
Il reste cependant une tendance générale qui se dégage de ces
essais, tels qu’ils sont, avec leurs imperfections, et qui précise
l’analyse stadiale simple).
Le développement des primordia d’épi.
Dans nos recherches méthodologiques sur l’analyse des conditions
du développement comme dans celles de morphologie et de térato¬
logie expérimentales sur cette base, nous nous sommes souvent buté,
entre autres, à deux problèmes non encore éclaircis.
Le premier est celui de la connaissance du ou des stades postérieurs
au photostade et lié sans doute à celui-ci, à la connaissance des condi¬
tions permettant l’épiaison rapide, une fois le processus photo-
stadial achevé. Combien de fois, en effet, n’avons-nous pas observé, en
fin de saison notamment, l’existence d’épis plus qu’ébauchés, mais
restant indéfiniment engainés, et stériles.
Le second est celui des relations entre la morphologie du point de
croissance et l’accomplissement des processus stadiaux. Il est bien
certain que la reproduction, c’est-à-dire l’achèvement du développe¬
ment, est nécessairement consécutif à l’accomplissement dans l’ordre
de chacun des processus stadiaux. Mais existe-t-il une relation
directe immédiate entre l’accomplissement de chacun de ces processus
stadiaux et la morphologie du point de croissance. Nous ne le
pensons pas. Depuis des années, une discussion s’est engagée sur ce
thème chez les physiologistes et les opinions les plus diverses se sont
fait jour. Récemment Maurice Stroun et moi-même 1 avons démon¬
tré que le processus photostadial pouvait débuter chez les céréales
(Triticum durum, Hordeum trifurcatum, Hordeum distichum) lorsque
le primordia de l’épi était encore apparemment indifférencié, c’est-
à-dire lorsque, les bosses d’épillet ne sont pas encore apparues, plus
précisément lorsque le primordia revêt l’aspect A de notre nomen¬
clature (voir notre échelle), l’aspect I de la nomenclature de Maurice
Stroun, l’aspect la de l’échelle de Kornilov (in Abolena G. I.,
Sélection et culture grainetière, 1951, II, figure de la page 13). Cette
détermination était encore controversée par de nombreux auteurs
qui faisaient débuter obligatoirement ce processus bien plus tard.
Mais cela ne signifie pas que le photostade ne puisse pas débuter
aussi lorsque le primordia de l’épi est quelque peu plus développé.
Quant à l’état du primordia de l’épi, lorsque le processus photo¬
stadial se termine et que va débuter le stade suivant, nous avons-
1. Bull. Soc. Bot. Fr., séance du 27 novembre 1953.
— 160 —
•démontré que dans certains cas il pouvait être intermédiaire entre
les phases C et D de notre échelle. Mais la relation ne nous paraît
pas directe et immédiate. Il semblerait que l’accomplissement du
processus photostadial soit une base pour le développement des struc¬
tures morphologiques du primordia de l’épi.
C’est dans cet esprit que nous interprétons l’étude du développe¬
ment du point de croissance de 1 ’Aegilops (ovata?) mutante de
Forlani que nous avons entreprise.
Tableau des états du cône de croissance dans les semis
préhivernaux de Aegilops « mutante ».
/£.A4.R>lyeides
Aâi A A
Ao 1 1
Échelle du développement du point de croissance des Aegilops du groupe ovata.
(Grossissement : env. 15 fois).
L’examen des primordia d’épi des tiges principales, sur des plantes
issues de semis préhivernaux soumises aux conditions naturelles et
au jour continu, montre :
- — - qu’un cône déjà nettement différencié (Cd de notre échelle)
présente une évolution plus rapide en jour continu qu’en jour naturel
de 13 à 15 h.30. A ce moment, pour nos conditions, le processus
photostadial est donc :
— 161 —
— soit encore en cours dans l’un et l’autre cas, les conditions antérieures
ayant ramené le développement du semis du ll-XI-52 en lumière
continue au même niveau que celui du semis du 19-YIII-52 dans les
conditions naturelles ; la différence dans la rapidité ultérieure de
l’évolution du cône provenant de l’action ultérieure du régime lumi-
neud différent ;
— soit encore en cours dans l’un et l’autre cas (ou seulement dans le cas
du semis dans les conditions naturelles), la liaison n’étant pas stricte
entre la morphologie du cône et l’accomplissement du processus
photostadial, la différence antérieure des conditions du régime lumi¬
neux étant à l’origine de la différence dans la rapidité de l’accom¬
plissement antérieur du processus photostadial ; cette différence
s’accentuant ou non par la suite si le processus est en cours chez l’un
et l’autre semis à la date du prélèvement (3-IV-53).
- — que, dans les conditions naturelles, des cônes ayant un déve¬
loppement A2 à Cd de notre échelle, au début avril, épient tous
sensiblement à la même date, ultérieurement (comme on l’a vu plus
haut, pour l’état Cd en jour continu, début avril, l’épiaison a lieu
plus tôt qu’en jour naturel). Il semblerait donc que les plus tardifs
rattrapent les plus hâtifs entre la période du prélèvement et l’épiai¬
son. Les plus précoces piétinent-ils en attendant les conditions
nécessaires à l’accomplissement de leur photostade (ou de leur
épiaison ?) tandis que les plus tardifs achèvent leur thermostade,
et commencent ensemble l’accomplissement de leur photostade ?
Les semis de fin de printemps ont pu, si le thermostade accomplit son
processus dans des conditions de température élevée chez cette sorte,
débuter l’accomplissement de leur processus photostadial et peut-
être l’achever à la fin de l’été ?
L’épiaison du semis du début mai en jour continu montre que pour
cette date de semis le thermostade s’était accompli. Aussi peut-on
se demander si, lorsque le thermostade s’est achevé, la durée du jour
était suffisante pour que le processus photostadial puisse débuter.
Or cette sorte d’Aegilops a précisément épié en quelques mois sous
10 heures et même sous huit heures de jour, moins rapidement il
est vrai que dans les conditions du jour naturel croissant de 9 à
15 h. 30. Mais cette épiaison en jour court avait lieu pendant la
période des chaleurs. La température aura-t-elle été suffisamment
élevée pour que le processus photostadial ait pu s’accomplir ou tout
au moins débuter avant la fin de l’été ou le début de l’automne, dans
le cas du semis de mai dans les conditions naturelles ? Cela est pro¬
bable, au moins pour le début de l’accomplissement de ce stade.
Il paraît donc, que les semis de fin de printemps et sans doute de la
mi-été ont accompli leur thermostade à chaud, puis débuté leur
photostade alors que le semis de novembre a accompli son thermo¬
stade à froid et tout au plus initié son photostade, au début avril.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 1, 1954. Il
— 162 —
Les points de croissance des plantes issues du dernier semis rejoin¬
draient donc dans leur développement les points de croissance des
plantes issues des premiers semis soit au cours du photostade soit
ultérieurement entre le début avril et la fin mai (épiaison).
Comme on le voit, l’analyse fine des conditions du développement
sur la base de l’étude morphologique de l’évolution du cône de crois¬
sance (entre les repères Ao et D de notre échelle) peut-être tout au
moins dans l’état actuel de nos connaissances, n’est pas une panacée.
Résumé.
Nous avons exposé dans cette note les conditions du développe¬
ment de 3 formes d ’Aegilops ovata L. ainsi que d’une forme poly¬
ploïde qui serait un « mutant » issu de l’une d’entre elles.
Les catégories systématiques auxquelles appartiendraient ces
formes paraissent mal définies.
Toutefois les trois premières appartiennent certainement à l’espèce
ovata L.
Parmi celles-ci, l’analyse ( analyse stadiale simple et précisée) des
conditions du développement fait apparaître des différences très
sensibles quant aux exigences écologiques nécessaires à l’accomplis¬
sement des processus thermo et photostadiaux de chacune de ces
formes. Ces différences se traduisent, dans les conditions de la région
parisienne, par des tendances extrêmement nettes à la bisuannualité
ou à Tan- nualité.
L’étude de ces caractères se révélera, croyons-nous, significative
pour la recherche de la dynamique de la répartition géographique
des espèces et variétés. L’orientation de la phytogéographie dans ce
sens nous paraît riche de promesses.
Laboratoire de Culture du Muséum.
— 163 —
Le forage du sanatorium de Franconville,
a Saint-Martin-du-Tertre ( S.-ET.-O .).
Par R. Soyer.
Dans le vaste domaine attenant au château de Franconville, en
forêt de Carnelle et à 1 km à l’ouest du village de Saint-Martin-du-
Tertre, la Ville de Paris a établi un important sanatorium qui a été
pourvu en 1932-1933 d’un forage pour alimentation en eau.
En raison de l’altitude élevée du sol et de la position profonde des
assises aquifères, cet ouvrage effectué sous le contrôle du Service
Technique des Dérivations par la Société des Anciens Établissements
De Hulster Faibie et Cle, atteint la profondeur de 133 mètres et
traverse une série très variée de sédiments allant du Cuisien au
Stampien.
Une série complète d’échantillons recueillis de mètre en mètre a
été constituée au cours des travaux et remise obligeamment au
Laboratoire de Géologie par les Services Techniques du Département
de la Seine. En raison de sa grande précision, elle a permis d’observer
un certain nombre de faits importants pour la stratigraphie du
Nord de l’Ile-de-France. Je donne ci-dessous la coupe très détaillée
de cet ihiportant ouvrage que j’ai pu dresser en 1933 d’après les
échantillons étudiés et les indications du journal de forage.
Le puits est établi dans un bâtiment spécial, à 100 m environ de
l’angle Nord-Est du château. Son orifice a été nivelé à la cote 167,09.
Sol à + 167,09
Remblais et éboulis : 2 m
+ 167,09 à + 165,09
1. Terre végétale, remblais, marne jaunâtre
sable et marne blanche .
Epais- Profon- Cote
seur deur du fond
2,00 m 2,00 ” 165,09
Marnes Vertes : sur 1,00 m
165,09 à 164,09
2. Argile verte compacte . 1,00
3,00 164,09
Marnes de Pantin : 4,00 m
164,09 à 160,09
3. Marne blanche calcaire à dendrites et taches
de limonite . 1,00 4,00 163,09
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 1, 1954.
— 164 —
4. Marne blanchâtre et verdâtre feuilletée.... 2,00 6,00 161,09
5. Marne calcaire verdâtre . 1,00 7,00 160,09
Marnes d’Argenteuil : 12,00 m
160,09 à 148,09
6. Marne gris-bleuâtre avec granules calcaires
(vers -f- 158, débris broyés de Gastropodes) . 3,00 10,00 157,09
7. Marne blanchâtre compacte . 1,00 11,00 156,09
8. Marne calcaire blanc-verdâtre . 2,00 13,00 154,09
9. Marne calcaire bleutée . 1,00 14,00 153,09
10. Marne argileuse bleu-gris feuilletée . 2,00 16,00 151,09
11. Marne argileuse bleu-verdâtre feuilletée. . . 1,00 17,00 150,09
12. Marne bleu-grisâtre compacte . 2,00 19,00 148,09
Gypse ludien : 10,50 m
148,09 à 137,59
13. Marne blanchâtre gypseuse compacte . 1,75 20,75 146,34
14. Gypse saccharoïde blanc, pur . 1,75 22,50 144,59
15. Marne gypseuse blanchâtre, sèche, feuilletée. 0,80 23,30 143,79
16. Gypse saccharoïde blanchâtre . 1,70 25,00 142,09
17. Gypse saccharoïde blanc-jaunâtre fin . 2,00 27,00 140,09
18. Gypse saccharoïde blanchâtre . 1,00 28,00 139,09
19. Gypse saccharoïde blanc-jaunâtre . 1,50 29,50 137,59
Marnes infra-gypseuses : 3,50 m
137,59 à 134,09
20. Marne jaunâtre feuilletée à grands cristaux
de gypse . 0,50 30,00 137,09
21. Marne blanc-jaunâtre compacte, petits cris¬
taux de gypse . 1,75 22,50 144,59
22. Marne jaunâtre feuilletée, granules de gypse
et nodules calcareux . . 1,00 32,00 135,09
23. Marne blanc-jaunâtre feuilletée
. (Marnes à Pholadomya ludensis) . 1,00 33,00 134,09
Sables de Cresnes : 2,60 m
134,09 à 131,49
24. Sable jaunâtre très fin légèrement argileux,
finement zoné . 2,60 25,60 131,49
Calcaire de Saint-Ouen : 4,80 m
131,49 à 126,69
25. Calcaire gris, dur, cassant . 0,60 36,20 130,89
26. Marne blanchâtre calcaire . 1,80 38,00 129,09
27. Calcaire marneux blanchâtre et pseudo-
morphoses de gypse en silice . 1,00 39,00 128,09
28. Calcaire siliceux gris dur, avec silice cris¬
tallisée . 1,00 40,00 127,09
29. Calcaire siliceux gris, dur. . 0,40 40,40 126,69
165 —
Sables de Mortefontaine et Calcaire de Ducy : 2,00 m
126,69 à 124,69
30. Grès gris cristallin, sable grisâtre fin (ni-
— 166 —
52. Calcaire gris, dur, fossilifère . 1,00 77,00 90,09
53. Calcaire blanc-grisâtre dur . 2,00 79,00 88,09
54. Calcaire jaune clair . 2,00 81,00 86,09
55. Calcaire jaune foncé [Calcaire grossier infé¬
rieur) . 3,00 84,00 83,09
56. Calcaire gris-clair, dur, fossilifère, radioles
d ' Echinides . 3,50 87,50 79,59
57. Sable jaune-verdâtre calcaro-siliceux . 2,50 90,00 77,09
58. Calcaire glauconieux, sable quartzeux gris-
verdâtre ; fossiles brisés : Area, Anomia. 1,00 91,00 76,09
Cuisien : 39 m
76,09 à 37,09
59. Sable quartzeux grossier, brun, ligniteux et
ferrugineux . 1,00 92,00 75,09
60. Sable brun argileux et ferrugineux . 1,00 93,00 74,09
61. Grès tendre sablo-argileux grisâtre, débris de
lignites . 1,00 94,00 73,09
62. Sable quartzeux blanchâtre assez fin, fossi¬
lifère : Bicorbula gallicula Desh ; Area
effossa Desh. ; Ostrea rarilamella Mell. ;
O. multicostata Desh. ; Turritella Solan-
deri Mayer E. ; T. Vaudini Desh. ; T.
funiculosa Desh . 4,00 98,00 69,09
63. Sable verdâtre compact, argileux . 3,00 101,00 66,09
64. Sable grisâtre argileux . 1,00 102,00 65,09
65. Grès quartzeux grisâtre, niveaux argileux. . 1,00 103,00 64,09
66. Sable blanc-grisâtre très lin, quartzeux,
quelques fossiles aux tests écrasés . 5,00 108,00 59,09
67. Sable quartzeux blanc et jaunâtre, grains
très fins de Limonite . 2,00 110,00 57,09
68. Sables grisâtres quartzeux et glauconieux . . 1,25 111,25 55,84
69. Lignites ; sable grisâtre quartzeux, glauco¬
nieux, fossilifère, nodules et tubulures de
grès quartzeux. Nummulites roulées et
brisées . 0,75 112,00 55,09
70. Sable quartzeux, gris, très fin, quelques
fossiles brisés ; nodules gréseux vers
116 m . 6,00 118,00 49,09
71. Sable quartzeux gris à tubulures de grès
glauconieux . 1,00 119,00 48,09
72. Sable quartzeux gris-clair, très fin . 8,00 127,00 40,09
73. Sable gris foncé, très fin . 3,00 130,00 37,09
Fausses Glaises : sur 3,00 m
37,09 à 34,09
74. Sable gris compact, fin, argileux . 1,00 131,00 36,09
75. Argile gris noirâtre compacte, légèrement
sableuse, un peu micacée et ligniteuse à
la base . 2,00 133,00 34,09
— 167 —
Le forage du château de Franconville est implanté à 800 in au Sud-Est
du forage communal de Saint-Martin-du-Tertre, dont le détail a été
publié 1. La comparaison des deux coupes souligne quelques différences.
Forages de Saint-Martin-du-Tertre
Château de Franconville Communal
Sol à . +167,09 +200
Des variations d’épaisseur apparaissent dans les dépôts ludiens ;
elles portent sur le sommet et la base de l’assise, la puissance de la
masse gypseuse centrale restant comparable, celle-ci paraissant
toutefois plus homogène et plus pure sous le château. Par contre,
les couches infra-gypseuses, réduites à 1 m 22 et incorporées au
gypse dans la coupe du puits communal sont plus épaisses et bien
plus nettes dans le forage du château, avec 3 m 50 de sédiments
marneux et argileux.
Les assises du sommet du Bartonien inférieur (Sables de C-resnes
et Calcaire de Saint-Ouen) ont une puissance identique dans les
deux coupes, mais dans celle du château, on peut distinguer nette¬
ment les niveaux de Mortefontaine et de Ducy ; la série des sables
de Beauchamp présente plusieurs niveaux fossilifères à Nummulites
variolarius, à la base et dans la moitié supérieure de l’étage.
Pour le Lutétien, si les Marnes et Caillasses sont comparables, une
différence fondamentale de faciès apparaît dans le Calcaire grossier.
Alors que ce sont des sables dolomitiques du type des vallées du rû
de Presles et de FYzieux qui sont signalés sur la Glauconie grossière
de la base du Lutétien dans le forage communal, ce sont des calcaires
fossilifères du type de la série habituelle de la région parisienne qui
constituent l’étage dans la coupe du château, où les passages dolo¬
mitiques sont peu ou non représentés.
Mais c’est surtout au Cuisien que les différences s’accentuent, car
même si l’on place dans le Cuisien tous les sables verdâtres à débris
1. G. F. Dollfus. Feuille de Châteaudun au 80.000e. Feuille de Bourges au 320.000e.
Bull. Serv. Cart. géol. de la France n° 133 t. XXII-(1 911-1912)-! 913, p. 24.
168 —
ligniteux attribués au Sparnacien par G. F. Dollfus, et situés au-
dessus des argiles à Cyrènes touchées à 151 m de profondeur dans le
puits communal, l’épaisseur de l’assise est encore inférieure de 6 m
à celle du Cuisien du château. La différence porte surtout sur les
sables jaunes fins fossilifères représentant le Cuisien classique
(8 m 50 à Saint-Martin, 20 m 25 au château), les sables de la base,
représentant les « Sables du Soissonnais » placés autrefois dans le
Sparnacien, atteignant 22 m 90 à Saint-Martin et 18 m 75 au château.
La présence d’une couche à éléments grossiers, débris ligniteux et
gréseux, avec Nummulites remaniées (couche n° 69) incite à placer
à ce niveau le sommet des sables de Sinceny, correspondant à l’hori¬
zon de base du Cuisien marin, la base de l’étage laguno-saumâtre
correspondant aux Fausses Glaises qui n’ont été reconnues que sur
3 m dans le forage du château, tandis que le forage communal a
traversé 14 m d’argiles fossilifères avec Cyrena, Potamides et
Melania caractéristiques d’un régime lagunaire ou estuarien. Le
faciès continental, c’est-à-dire le Sparnacien proprement dit, ne
serait représenté que par 1 m 60 d’argile bleue correspondant au
sommet de l’Argile plastique.
En dehors du Cuisien, la puissance des assises est légèrement
supérieure sous le château de Franconville, et les cotes d’altitude
comparées ne font pas ressortir de différences bien considérables. Il
semble cependant que dans le forage communal elles soient plus
élevées jusqu’au sommet de l’Eocène moyen, puis s’égalisent à
l’Eocène supérieur. La proximité de l’axe anticlinal du Bray est
d’ailleurs plus accentuée pour cet ouvrage que pour le forage du
château.
Les deux forages atteignent la nappe sparnacienne, dont le niveau
statique se tenait dans le forage communal de Saint-Martin-du-
Tertre exécuté vers 1900, à la cote -f- 73, et dans le forage du château
de Franconville, à + 70,09. Le faible écart de 3 m constaté pour
deux points hydrostatiques voisins, mais dans un intervalle de
30 années environ, souligne que l’abaissement de la courbe pièzo-
métrique des nappes sparnaciennes a été faible en forêt de Carnelle,
où le régime hydrologique du Cuisien est sans doute régularisé par
la proximité des affleurements proches, et par le drainage qui s’opère
sur les argiles de base imperméables. Il n’est d’ailleurs pas possible
d’étendre davantage les conclusions hydrogéologiques, car les ren¬
seignements relatifs aux débits et aux dépressions en pompage sont
inconnus pour ces deux ouvrages maintenant inutilisés.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
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toire de Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; Nouvelle série à partir
du 1er janvier 1954, abonnement, France, 400 fr., Etranger 600 fr.).
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur Mme Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement, France, 600 fr.,
Etranger, 900 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeur M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie. Paraît depuis
1928 ; abonnement France et territoires d’Outre-Mer, 1400 fr., Etranger,
2000 fr.
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères, (Direc¬
teur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 1000 fr. ; Étranger, 1400 fr.).
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F. PAILLART. - 15-3-1954.
Tome XXVI
2e Série
MARS 1954
SOMMA 1IIR
Pages
Associés du Muséum nommés en janvier 1954 . . 169
Communications :
Ach. Urbain, J. Nouvel, P. Bullier et J. Rinjard. Rapport sur la mortalité et
la natalité enregistrées au Parc Zoologique du Bois de Vincennes pendant
l’année 1953 . 171
Ach. Urbain et J. Nouvel. Infestations parasitaires mortelles observées sur des
Manchots récemment importés des îles Kerguelen . 188
M. Blanc. Poissons recueillis aux îles Kerguelen par P. Paulian (1951) et
M. Angot (1952) . 190
M. André. Sur quelques Thrombidions des Nouvelles-Hébrides . 194
M. André. Description d’une nouvelle larve d’Ascoschôngastia (Acarien)
parasite de Rats en Indochine . 200
F. Grandjean. Observations sur les Oribates (28e série) . 204
M. Vachon. Remarques morphologiques et anatomiques sur les Pseudoscor¬
pions (Arachnides) appartenant au genre Pseudoblothrus (Beier) (Fam. Syari-
nidae J. C. C.) (à propos de la description de P. strinatii, n. sp., des Cavernes de
Suisse) . 212
Fize. Cas de malformation d’un chélipède de Paguridae . 220
A. Vandel. Sur une espèce mal connue d’Isopode terrestre, Phalloniscus
pygmaeus (B.-L.). ( Philoscia pygmaea B.-L.). (Crustacé) . 226
A. Franc. Révision des Neritidae d’eau douce et d’eau saumâtre de Nouvelle
Calédonie . 231
J. M. Gaillard. Révision des espèces des côtes de France du genre Gibbula
Risso (Mollusque Prosobranche) . 238
G. Nataf. Sur la croissance de Paracentrotus lividus Lmk et de Psammechinus
miliaris Gmelin . • . 244
G. Cherbonnier. Note préliminaire sur les Holothuries de la Mer Rouge . 252
A. Tixier-Durivault. Les Octocoralliaires d’Afrique du Sud (I. Alcyonacea) . . 261
A. Guillaumin. Contribution à la flore de la Nouvelle Calédonie. CV. Plantes
fourragères récoltées par M. P. Sarlin . 269
H. Stehlé. Ecologie et géographie botanique de l’archipel des Saintes (Antilles
françaises) — (20e contribution) . 276
A. Cavaco. Drypetes Vilhenae (Euphorbiacées), espèce nouvelle de l’Angola. . . . 284
Ed. Boureau. Etude paléoxylologique du Sahara (XX). Sur un Annonoxylon
edengense n. sp., des couches post-éocènes du Sud-Ouest de l’Adrar Tiguirirt
(Sahara Soudanais) . 286
J. Roger. Le gisement villafranchien de Senèze (Haute- Loire) . 292
R. Abrard. Les alluvions modernes de l’Yonne, d’Auxerre à Appoigny. Géo¬
logie et Hydrogéologie . 296
Actes administratifs . 300
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1954. — N° 2
401e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
4 mars 1954
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
ASSOCIÉS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
NOMMÉS EN JANVIER 1954
Vandei. (Albert), présenté par M. le Professeur Louis Fage.
M. Albert Vandei est depuis 1927 professeur de Zoologie à la Faculté
des Sciences de Toulouse. Son œuvre scientifique très étendue comporte
à la fois des recherches d’ordre biologique principalement sur la parthé¬
nogenèse, la sexualité, la génétique et des recherches d’ordre morpho¬
logique et systématique ayant surtout pour objet les Planaires et les
Isopodes terrestres.
•Je me borne à rapporter ici ses études sur le mode de reproduction des
Planaires par scissiparité, sur le mécanisme de la régénération des parties
amputées, stir le rôle des gonades dans le développement et la régénération
de l’appareil copulateur.
C’est à lui que l’on doit la notion de Parthénogenèse géographique
spécialement étudiée chez les Isopodes terrestres, précisant l’origine par-
thénogénétique des mâles qui peuvent apparaître sporadiquement dans
les élevages et leur état triploïde et celle de Monogénie pour désigner les
cas où une femelle donne naissance à des individus tous du même sexe.
Ses travaux de Systématique ont abouti, chez les Planaires, à la dis¬
tinction de races chez certaines espèces ; mais, particulièrement remar¬
quables, sont ceux relatifs aux Isopodes terrestres. Dans une série de
mémoires consacrés à ce groupe, dont il est un des spécialistes les plus
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954.
12
— 170 —
réputés, il a non seulement renouvelé les principes de la classification,
mais, par une révision méthodique des espèces, il a retracé leur histoire
évolutive et celle de leur répartition géographique sur le globe.
, , Enfin, préoccupé des problèmes majeurs de l'Evolution, il a résumé
'dans' un ouvrage général d’une haute portée philosophique, l 'Homme et
l'Evolution, ses conceptions sur cette question.
M. Albert Vandel, Correspondant de l’Académie des Sciences, et que
nous avons élu Correspondant en 1947, mérite, à tous ces titres, auxquels
s’ajoutent les services rendus au Muséum, de devenir notre Associé.
(L. F âge).
Ch a de f au d (Marius), présenté par M. le Professeur Roger Heim.
Depuis 25 ans, M. Marius Ciiadefaud apporte à la Chaire de Crypto¬
gamie du Muséum le concours ininterrompu d’un algologue et d’un cytolo-
giste de classe auquel nul problème de botanique ou de biologie générale
n’est inconnu. Par l’étroite collaboration qui l’unit à la plupart des bota¬
nistes du Muséum, par les conseils qu’il a si sortvent prodigués à certains
d’entre eux, par la constante sympathie qu’il manifeste à l’égard de la
Maison qui l’a adopté, par la part qu’il a prise dans le rayonnement de la
botanique française, non seulement par ses recherches, mais par ses
ouvrages d’ensemble, M. Ciiadefaud a serVi le rendement et la cause du
Muséum. Il a eu le grand mérite de poursuivre ses études au laboratoire
de Cryptogamie en même temps qu’il donnait au collège Turgot un
enseignement réputé. Aujourd’hui Maître de conférences de Botanique à
la Sorbonne, il a conservé sa place à la chaire de Cryptogamie et notre
Maison peut considérer qu’il reste l’un des siens. Les services qu’il a ainsi
rendus à notre Etablissement et son autorité dans le monde botanique
me conduisent à demander à l’Assemblée de le désigner comme Associé
du Muséum.
(R. Heim).
— 171 —
COMMUNICATIONS
Rapport sur la mortalité et la natalité
ENREGISTRÉES AU PARC ZOOLOGIQUE DU BOIS DE V INCENNES
PENDANT L'ANNÉE 1953.
Par Ach. Urbain, J. Nouvel, P. Bullier et J. Rinjard.
A. — MORTALITÉ
I. — Mammifères.
L’effectif qui était de 571 têtes au 1er janvier 1953 n’est plus
que de 536 le 31 décembre. 148 mammifères sont morts pendant
Tannée : ce sont 76 sujets adultes, 12 sujets récemment incorporés
aux collections (sur un total de 44), 23 sujets nés au Parc et âgés de
un mois à six mois (dont 4 nés en 1952 et 19 en 1953), et 37 nouveau-
nés ou mort-nés.
La mortalité des adultes est plus importante que celle des années
précédentes, pour des raisons que nous exposerons plus loin.
La répartition dans le temps est donnée par le tableau ci-dessous :
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954.
— 172
Voici la liste des pertes établie selon l’ordre zoologique, avec une
brève mention des causes de mort.
Ordre des Primates.
Famille des Anthropoïdes .
2 Chimpanzés. Pan troglodytes (L.), dont un sujet acclimaté, qui présente
à l’autopsie, des lésions d’entéro-hépatite aiguë, et un sujet, importé
d’A. O. F. pendant l’été, qui meurt, au début de l’hiver, de broncho¬
pneumonie.
Famille des Hylohatidés.
2 Gibbons à favoris blancs. Hylobates concolor leucogenis (Ogilby), nou¬
veau-nés.
Famille des Papioïdés.
12 Babouins. Papio papio (Desm.), parmi lesquels on relève trois morts
accidentelles (une pleurite traumatique, une plaie gangréneuse de la
région ischiale et une syncope survenue en cours de capture) puis
un cas d’entérite aiguë, une mort inexpliquée, et enfin la perte de
deux jeunes, de quatre nouveau-nés et d’un mort-né.
Famille des Cercopithécidés.
5 Magots. Macaca sylvanus (L.), dont deux adultes, qui présentent, l’un
des lésions de péricardite, l’autre d’ictère, et trois jeunes parmi
lesquels on note un état cachectique, un cas d’entérite aiguë et un
de congestion pulmonaire. Cette mortalité exceptionnelle, aux aspects
nécropsiques multiples, nous a cependant semblé relever d’une
étiologie unique, que nous soupçonnions depuis longtemps déjà sans
pouvoir en faire la preuve. Celle-ci a été obtenue au mois de janvier
1954 seulement, grâce à l’isolement d’un spirochète actuellement
en cours de détermination.
1 Cercopithèque callitriche. Cercopithecus aetliiops sahaeus (L.), récem¬
ment offert au Parc, meurt quelques jours plus tard d’entérite aiguë.
1 Mangabey enfumé. Cercocehus aethiops (Schreber), atteint depuis plus
d’un an d’une paralysie des membres inférieurs.
Ordre des Carnivores.
Famille des Canidés.
1 Chacal. Canis aureus (L.), atteint d’entérite sub-aiguë.
2 Renards. Vulpes vulpes (L.), dont l’un est victime de traumatismes, et
dont l’autre, récemment introduit dans l’effectif, succombe à une
entérite aiguë.
173 —
Famille des Mustélidés.
1 Loutre du Cameroun. Luira maculicollis (Lielit. ) , importée par avion et
offerte au Parc, meurt quelques jours après son arrivée. Un autre
sujet de la même portée, demeuré en A. O. F., meurt également
et est reconnu porteur de virus rabique. Les services spécialisés
de l’Institut Pasteur nous avisent en temps voulu de ce fait et
assurent le traitement d’un gardien qui avait été légèrement mordu
par cette jeune loutre.
Famille des Félidés.
6 Lionceaux. Felis leo L., nouveau-nés, abandonnés par les lionnes après
la mise bas.
2 Panthères. Felis pardus L., dont l’une provenant d’A. E. F. meurt de
« typhus » huit jours après son importation et l’autre, née au Parc,
ne vit que quelques heures.
1 Puma. Puma concolor L., importé du Brésil depuis deux mois, meurt de
« typhus » et se révèle, à l’autopsie, infesté de parasites intestinaux.
4 Jaguars. Felis unca L., parmi lesquels un sujet âgé, vivant au Parc
depuis 1935, qui meurt de vieillesse (myocardite chronique et
anthracose pulmonaire) et trois jeunes sujets, dont l’un est acciden¬
tellement tué par un autre félin, alors que les deux autres, offerts
par le Jardin Zoologique de Cleveland, sont atteints de « typhus »
et ne peuvent être saüvés.
1 Guépard. Acinonyx jubatus (Schreber), atteint d’hépatite de cause
indéterminée, meurt dans un état ictérique accusé.
Famille des Hyénidés.
1 Hyène tachetée. Hyaena crocuta Erxleb., nouveau-née.
Famille des Ursidés.
2 Ours blancs. Thalarctos maritimus (Desm.), mort-nés.
Ordre des Pinnipèdes.
Famille des Phocidés.
2 Phoques. Phoca vitulina L., dont l’un présente une gastrite parasitaire
(nématodes indéterminés), accompagnée de myocardite et de péri¬
cardite, tandis que l’autre, récemment capturé, ne présente à
l’autopsie que des lésions de congestion pulmonaire.
Ordre des Ongulés.
Sous-ordre des Périssodactyles.
Famille des Tapiridés.
1 Tapir américain. Tapirus terrestris (L.), succombe à une broncho¬
pneumonie tuberculeuse.
— 174 —
Sous-ordre des Artiodactyles.
Famille des Suidés.
2 Sangliers d’Europe. Sus scroja L., jeunes : l’un meurt de pneumonie, le
second d’une cause non précisée.
15 Sangliers d’Indo-Chine. Porcula salviana Ilodg., dont 10 adultes et
5 jeunes ; parmi les adultes, deux sujets meurent de rouget et les
huit autres sont abattus pour tuberculose. Les cinq jeunes sont
dévorés par la laie ou meurent en bas-âge.
2 Phacochères. Phacochoerus aethiopicus Pallas, dont l’un présente un
volumineux abcès de la région parotidienne, cause d’une infection
pleuro-pulmohaire mortelle, et l’autre des lésions d’entérotoxémie.
2 Potamoclières. Potamochaerus porcus (L.), dont l’un succombe à une
hépatite et l’autre à une infection tuberculeuse de la plèvre, du
poumon et du péricarde.
1 Pécari. Dicotyles tajacu L., âgé, présente^, à l’autopsie, de l’ascite accom¬
pagnée de lésions d’hépatite et de néphrite chroniques.
Famille des Bovidés.
4 Chèvres naines du Sénégal (espèce domestique), dont deux adultes
respectivement atteintes de cachexie sénile et de myocardite et deux
jeunes atteintes l’une d’une congestion méningée et l’autre d’une
indigestion sèche du rumen.
4 Mouflons de Corse. Ovis musimon (Pallas), dont un adulte atteint d’une
inflammation du myocarde et du péricarde, deux jeunes qui meurent
cachectiques, et un nouveau-né.
10 Mouflons à manchettes. Ammotragus lervia (Pallas), parmi lesquels
on relève 9 cas de tuberculose (4 tuberculoses généralisées, 4 tuber¬
culoses pulmonaires et une tuberculose pulmonaire et hépatique) ;
le dernier sujet, âgé de 7 mois, se tue accidentellement en tombant
du rocher où il vivait.
3 Nylgauts. Boselaphus tragocamelus (Pallas) : dont deux adultes et un
nouveau-né, qui succombent respectivement à une tuberculose
généralisée, à une tuberculose nodulaire du poumon et à une entérite
aiguë.
1 Oryx algazelle. Oryx tao H. Smith, mort-né.
1 Addax. Addax nasomaculatus (Blainville), importé, malgré de graves
infirmités (fractures multiples, pseudarthroses et arthrites ankylo¬
santes), dans l’espoir d’en faire un géniteur capable de féconder les
trois femelles de la collection, meurt cachectique et présente, à
l’autopsie, outre ces lésions osseuses, un volumineux cœnure.
Cœnurus serialis, de la région périnéale.
1 Cob de Bufîon. Adenota kob (Erxleb.), nouveau-né.
5 Gazelles de l’Inde. Antilope cervicapra Pallas, parmi lesquelles un sujet
adulte est victime de congestion généralisée d’origine indéterminée,
un jeune, âgé d’un mois, porteur d’un volumineux egagropile
(bezoard), un nouveau-né et deux mort-nés.
2 Gazelles à front roux, Gazella rujijrons (Gray), dont l’autopsie révèle,
175 —
pour la première, une dégénérescence du foie, accompagnant un état
de cachexie extrême, et pour la seconde, récemment importée
d’Afrique, la présence d’un hémopéritoine dû à la rupture d’un
hématome splénique, probablement à la suite d’un traumatisme.
1 Cervule Muntjac. Muntiacus muntjac Zimm., âgé, dont le cadavre
cachectique présente des lésions de myocardite.
1 Céphalophe de Grimm. Sylvicapra grimmia ( L . ) , victime, à la fin de
l’hiver, d’une fracture bilatérale du fémur.
Famille des Camélidés.
3 Dromadaires. Camelus dromedarius L., jeunes de un à trois mois : le
premier meurt d’une congestion intestinale et pulmonaire due au
froid, le deuxième succombe à une gastro-entérite aiguë, et le dernier
présente, à l’autopsie, une congestion du poumon et de l’intestin,
un exsudât pleurétique et péricardique ainsi qu’une hypertrophie
du foie. Cette fragilité, encore inexpliquée des jeunes dromadaires,
déjà antérieurement signalée, mérite des recherches étiologiques, qui
paraissent délicates.
3 Lamas. Lama glama glama L., parmi lesquels on note une femelle qui
succombe dès le début d’une mise-bas dystocique, une autre femelle
qui meurt soudainement, sans cause apparente, et un nouveau-né
atteint d’entérite.
1 Vigogne. Lama glama vieil gna (Molina), âgée, vivant au Parc depuis
1937, succombe à une myocardite chronique accompagnée d’une
coronarite.
1 Guanaco. Lama glama huanacus (Molina), atteint d’entérite hémor¬
ragique.
Famille des Cervidés.
3 Cerfs de France. Cervas elaphus L., parmi lesquels on compte un sujet
adulte, mort d’indigestion du rumen aggravée de congestion intes¬
tinale, un sujet âgé d’un an mort cachectique et un nouveau-né.
1 Chevreuil. Capreolus capreolus (L.), atteint d’entérite chronique et mort
en état d’extrême maigreur.
3 Daims. Dama dama L., dont une femelle mortellement blessée par un
mâle, un sujet, âgé de 11 mois, cachectique, et un nouveau-né.
5 Cerfs axis. Axis axis (Erxleb.), dont un adulte qui succombe à une
indigestion du rumen et 4 nouveau-nés.
5 Cerfs rusa. Rusa unicolor Kerr. : dont trois cas de tuberculose, un de
faiblesse organique sans cause définie, et un mort-né.
9 Cerfs d’Kld. Cervus eldi Guthrie, parmi lesquels on note un sujet âgé
atteint de myocardite et de péricardite chroniques, trois victimes de
« luttes intraspécifiques », trois jeunes sujets qui meurent d’entérite
à la fin de l’hiver, deux autres présentant un arrachement du carti¬
lage d’accroissement du calcanéum, enfin, deux nouveau-nés.
Cette mortalité, anormalement abondante, est probablement due
à l’entretien d’une harde nombreuse dans un enclos de surface
relativement trop faible.
— 176 —
1 Cerf Wapiti. Cervus eanadensis Erxleben, ne vit que quelques heures.
2 Cerfs des marais, Hydropotes inermis Swinhoe, nouveau-nés.
1 Cerf cochon, Hyelaphus porcinus (Zimm.), âgé est victime d’une frac¬
ture ouverte du jarret.
Ordre des Rongeurs.
Famille des Hystricidés.
1 Porc-épic. Hystrix cristata L., récemment arrivé d’Afrique, est victime
d’une fracture ouverte de l’humérus, compliquée de gangrène.
1 Cabiai. Hydrochaerus capybara Erxleb., meurt à la suite d’une fracture
accidentelle des os iliaques.
Ordres des édentés Xenarthres.
Famille des Myrmécophagidés.
2 Grands fourmiliers. Myrmecophaga jubata L., l’un, vivant au Parc
depuis 4 ans, est atteint de sclérose du foie, etf’autre, jeune, meurt,
3 jours après son arrivée, d’une pleurésie probablement contractée
pendant son transport de Marseille à Paris.
Ordre des Marsupiaux.
Famille des Macropididés.
2 Kangourous agiles. Macropus agilis Gould, dont l’un est victime d’une
congestion généralisée « a frigore », et l’autre de nécrose péri-dentaire.
2 Wallabies de Bennett. Macropus ruficollis bennetti (Waterhouse),
qui présentent l’un, une hémorragie interne du tissu périrénal et
l’autre, une gangrène d’un membre postérieur consécutive à l’arra¬
chement accidentel d’un ongle.
Observations sur les causes de la mortalité.
1° Maladies à virus : Le typhus des carnassiers de ménagerie a
causé, au cours de l’année 1953, la mort d’une panthère — Felis
pardus L. — , d’un puma — Puma concolor L. — et de deux jaguars
— Felis unca L. — ; nous avons pu isoler du cadavre de ces deux
derniers un ultra-virus identifié à celui de la leucopénie infectieuse
des chats. Une panthère de Perse — Felis pardus saxicolor Pocock
et un ocelot — Felis pcirdalis L. — , qui vivaient dans des cages
voisines, ont été vaccinés à nouveau à l’aide de pulpe de rate for-
molée dès le début de l’épidémie, et traités préventivement par
absorption quotidienne d’auréomycine. Ils n’ont accusé qu’une
légère indisposition et ont survécu.
— 177 —
2° Maladies microbiennes : Le rouget a causé la mort de deux
sangliers d’Indo-Chine — Porcula salviana Ilodg. — adultes. Tout
l’effectif, immédiatement soumis à la sérothérapie spécifique, fut
préservé.
Trois cas de gangrène ont été observés chez un babouin — Papio
Lésions anatomoto-pathologiques 1
i Nombre de cas.
Maladies à virus .
Maladies microbiennes (sauf tuberculose) .
Tuberculose .
Maladies parasitaires .
Maladies de la nutrition et cachexies .
. / Estomac .
Affections ^ Intestin .
de l’appareil i Foie .
digestif f Rate .
Péritoine .
Affections I
de 1 appared ^ plèvre .
respiratoire
Affections ^ Myocarde .
de l’appareil ' Péricarde .
circulatoire f Artères .
Affections J
de l’appareil ? Reins .
urinaire J
Affections )
de l’appareil > Dystocie .
génital J
Affections ) „ ...
, I Paraplégie .
du système > „ r ...
‘ 1 Congestion meningee .
nerveux J
Affections )
des organes . .
sensoriels )
Affections ( _ . , . .. ,
, , . ; Congestion generahsee .
généralisées r
Affections de l’appareil locomoteur (d’origine non trauma
tique) .
Traumatismes et accidents divers .
Accidents de l’acclimatement .
Cause indéterminée (adultes) .
Jeunes et nouveau-nés .
Mort-nés .
4
8
24
3
12
6
14
8
1
2
11
5
7
6
1
2
1
1
1
0
2
2
16
2
2
36
7
1. Certains animaux, porteurs de lésions multiples, figurent sous plusieurs rubriques.
— 178 —
papio (Desm.), un porc-épic — Hystrix cristata L., — * et un Wallabie
de Bennett — - Macropus ruficollis bennetti Waterhouse.
Enfin la maladie de Schmorl a été constatée chez un Kangourou
agile — Macropus agilis Gould.
3° La tuberculose a été cette année une cause importante de
mortalité : mouflons à manchettes — Ammotragus lervia (Pallas) —
et sangliers d’Indo-Chine — Porcida salviana Hodg. — d’une part,
un tapir d'Amérique — Tapiras terrestris (L.) et un potamochère
— Potamochaerus porcus (L.) — d’autre part, deux nylgauts —
Boselaphus tragocamelus (Pallas) — dans un autre emplacement et
trois cerfs rusa — Rusa unicolor Kerr. — encore ailleurs, soit en quatre
foyers dans lesquels elle a déjà été signalée au cours des cinq der¬
nières années. Cette infection n’a, par contre, été constatée ni à la
fauverie, ni à la singerie.
4° Des infestations parasitaires ont été observées à l'autopsie d'un
phoque — Phoca vitulina L. — présentant une gastrite parasitaire
(ascaris) et d’un addax — Addax nasomaculatus (Blainville) —
atteint de coenurose conjonctive. D’autres parasitismes bénins ou
curables ne sont pas signalés ici.
5° l^es traumatismes et accidents divers sont encore cette année la
cause de la mort de nombreux animaux : trois babouins — Papio
papio (Desm.) — ; un mouflons à manchettes — Ammotragus lervia
(Pallas) — tombé de son parcours par temps de gel ; un daim —
Dama dama L. — un Cerf d’Eld — Cervus eldi Guthrie — évent.ré,
deux autres, victimes de fractures, de même qu'un Cerf cochon
— Hyelaphus porcinus (Zimm.) — , un porc-épic — Hystrix cristata
L. — et un cabiai — Hydrochaerus capybara Erxleb.
Le tableau ci-dessus résume l’importance relative des différentes
causes de mortalité.
IL — Oiseaux.
L’effectif qui atteignait 743 têtes le 1er janvier n’est plus que de
713 têtes au 31 décembre.
Le nombre total des morts au cours de l’année 1953 est de 89,
se répartissant en : 46 sujets adultes acclimatés, 6 sujets récemment
incorporés aux collections, sur 23, 2 sujets âgés de 1 à 6 mois nés en
1952, et 35 sujets nouvellement éclos.
La répartition mensuelle de la mortalité est indiquée dans le
tableau ci-dessous.
— 179 —
La liste des oiseaux morts pendant l’année, établie selon l’ordre
zoologique et comportant une brève mention des causes de mortalité,
est la suivante :
Ordre des Struthioniformes.
Famille des Struthionidés.
1 Autruche. Struthio camelus L., jeune, arrivée d’Afrique depuis trois
jours, est victime d’une fracture ouverte du métatarse.
Famille des Casuariidés.
1 Emeu. Dromiceïus Novae-Hollandiae (Lath.), a le tibia fracturé par une
autruche.
Ordre des Sphénisciformes.
Famille des Sphéniscidés.
1 Manchot du Cap. Spheniscus demersus (L.), âgé de 5 mois, présente à
l’autopsie des lésions de congestion généralisée, dont l’origine n’a
pu être déterminée.
2 Manchots de Humboldt. Spheniscus humboldti Meyen, nouvellement
éclos.
Ordre des Pélécaniformes.
Famille des Phalacrocor acides.
4 Cormorans. Phalacrocor ax carbo (L.), dont un adulte atteint d’entérite
aiguë et 3 sujets nouvellement éclos.
— 180 —
Ordre des Ciconiiformes.
Famille des Ardéidés.
4 Hérons garde-boeufs. Bubulcus ibis (L.) , adultes, dont l’autopsie révèle
un cas de tuberculose hépatique, une myocardite chronique, un
état cachectique inexpliqué et un abcès du thorax, probablement
d’origine traumatique.
2 Bihoreaux. Sycticorax nycticorax (L.), meurent de tuberculose hépatique.
Famille des Threskiornithidés.
1 Ibis rouge. Guara rubra (L.), âgé, vivant au Parc depuis 1935, meurt
d’entérite chronique.
1 Ibis falcinelle. Plegadis jalcinellus (L.), meurt cachectique sans lésions
particulières.
Famille des Ciconiidés.
4 Cigognes blanches. Ciconia ciconia (L.), nouvellement écloses, parmi
lesquelles on relève un cas de syngamose trachéale.
Famille des Phénicoptéridés.
2 Flamants roses. Phoenicopterus antiquorum Tem., âgés : l’un d’eux,
bagué lors de son entrée au Parc en 1933, succombe à une hémorragie
interne, l’autre est victime d’une fracture ouverte du tibia.
6 Flamants du Chili. Phoenicopterus chilensis Molina : l’un d’eux, âgé,
succombe à une myocardite, les cinq autres, récemment importés,
meurent de causes diverses (plaies, hépatite, polyarthrite et cachexie)
pendant la période de quarantaine.
Ordre des Ansériformes.
Famille des Anatidés.
3 Cygnes sauvages. Cygnus cygnus (L.), dont un adulte, âgé de 10 ans,
qui présente, à l’autopsie, une péricardite exsudative et deux sujets
nouvellement éclos.
5 Cygnes muets. Cygnus olor (Gmel.), dont un mâle tué par ses semblables,
un cas de péricardite, un jeune amaigri sans raison apparente et
deux sujets récemment éclos.
H Cygnes noirs. Chenopsis atrala (Lath.), dont une femelle, entrée au Parc
en 1943, qui succombe à une hépatite chronique et deux sujets
récemment éclos.
1 Cygne Coscoroba Coscoroba coscoroba (Molina), entré au Parc en 1938,
atteint de myocardite et d’entérite chroniques.
1 Oie à front blanc Anser albi/rons (Scopoli), baguée en 1941, présente, à
l’autopsie, des dépôts d’urates sur la séreuse péricardique, qui
renferme, de plus, un liquide inflammatoire de nature séro-fibreuse.
2 Oies à tète barrée. Eulabeia indica (Lath.), dont l’une, vivant au Parc
depuis 1934, a une patte fracturée par un guanaco, et l’autre, égale¬
ment âgée, meurt de myocardite.
2 Oies d’Egypte. Alopochen aegyptiaca ( L . ) , dont l’une succombe à une
sclérose du foie et l’autre à une fracture de la patte droite.
5 Bernaches nonnettes. Branta leucopsis (Bechst.), dont deux sujets âgés,
qui sont atteints l’un de myocardite chronique, l’autre de sclérose
du foie et trois sujets nouvellement éclos.
14 Canards sauvages. Anas platyrliynchos L., dont une femelle tuée au
cours de luttes au moment de l’appariement et 13 canetons qui ne
vivent que quelques jours.
1 Canard mandarin. Dendronessa galericidata (L.), meurt le lendemain
de son arrivée.
Ordre des Galliformes.
Famille des Phasianidés.
2 Faisans à collier. Phasianus colchicus L., meurent de tuberculose.
3 Faisans argentés. Gennaeus nycthemerus (L.), mâles, sont victimes de
luttes entre individus de même sexe.
1 Faisan doré. Chrysolophus pictiis (L ), mâle, est tué à coups de bec sur la
tête par d’autres mâles.
2 Paons bleus. Pavo cristatus L., 1 jeune de 5 mois atteint de typhlite
parasitaire et un sujet récemment éclos.
1 Paon blanc. Pavo cristatus L., femelle, est tué par une gazelle à front roux.
Ordre des Gruiformes.
Famille des Gruidés.
1 Grue antigone. Crus antigone (L.), éclose depuis 20 jours, est trouvée
morte à la suite d’un violent orage nocturne.
Famille des Ballidés.
1 Poule d’eau. Gallinula chloropus (L.), vivant au Parc depuis 4 ans,,
succombe à une entérite chronique.
5 Poules sultanes de Madagascar. Porpliirio madagascariensis (Latham.),
meurent de tuberculose.
1 Foulque noire. Fulica atra L., meurt dans un état cachectique accusé,,
sans lésions particulières.
Ordre des Ciiaradriiformes.
Famille des Laridés.
2 Goélands. Larus argentatus Pontop., nouvellement éclos.
— 182
Ordre des Colcmbiformes.
Famille des Columbidés.
1 Goura couronné. Goura cristata (Pallas), entré au Parc en 1939, est
atteint de myocardite et d’arthrite chroniques.
1 Touterelle à collier. Streptopelia decaocto (Friv.), est tuée par des ibis
chauves Geronticus eremita (L.) .
Ordre des Psittaciformes.
Famille des Psittacidés.
1 Ara Macao. Ara macao (L.), âgé, présente, à l'autopsie, de l’ascite et une
sclérose du foie.
1 Cacatoès rosalbin. Kakatoe roseicapilla (Vieillot), meurt, un mois après
son arrivée, sans lésions apparentes.
Observations sru i.f.s causes de la mortalité.
1° Aucune maladie à virus n’a été constatée cette année.
2° Les maladies microbiennes ne sont représentées que par deux
cas d’infection de plaies d’éjointage.
3° La tuberculose a été constatée dans la grande volière : 1 héron
garde-bœuf — Uubulcus ibis (L.) — , 2 bihoreaux — Nycticorax
nycticorax (L.) — et 2 faisans à collier — Phasianus colchicus L. —
et dans le groupe des poules sultanes de Madagascar — Porphirio
madagascariensis (Latham.) — , chez lesquelles cinq cas ont été
observés :
4° Les maladies parasitaires mortelles ne sont représentées que
par un cas de syngamose trachéale chez une cigogne blanche —
Ciconia ciconia (L.) — âgée de trois semaines.
5° Les traumatismes et accidents divers constituent, par contre,
la cause principale de mortalité : on relève d'abord 5 cas de fractures :
une autruche — Struthio camelus L. — , un émeu — Dromiceius
Novae-Hollandiae (Lath.) — , un flamant rose — Phoenicopterus
antiquorum Tem. — une oie à tête barrée — Eulabeia indica (Lath.)
— et une oie d’Egypte — Alopochen aegyptica (L.) ; divers trauma¬
tismes, résultant de luttes entre mâles de même espèce, causent
la mort d’un flamant rose — Phoenicopterus antiquorum Tem. —
d'un cygne muet — Cygnus olor (Gmel.) — , d’une cane sauvage
— Anas platyrhynchos L. — de 3 faisans argentés — Gennaeus
nycthemerus (L.) — et d’un faisan doré — Chrysolophus pictus (L.) — ,
D’autre part, une gazelle à front, roux tue un paon blanc — Pavo
cristatus L. — femelle, et des ibis chauves blessent mortellement
une tourterelle à collier — Streptopelia decaocto (Friv.).
— 183
Le tableau ci-dessous résume les différentes causes de mort
enregistrées sur les oiseaux pendant l’année 1953.
Lésions anatomo-pathologiques 1
Nombre de cas.
Maladies à virus .
Maladies microbiennes (sauf tuberculose) .
Tuberculose .
Maladies parasitaires .
Maladies de la nutrition et cachexie .
Affections [ T
, ,, -, I intestin .
de 1 appareil { T, .
digestif. ( 1,010 . .
Affections de l’appareil respiratoire .
Affections j .
, ,, ., t Myocarde .
de 1 appareil , _ ~ . .
, . . \ Péricarde .
circulatoire '
Affections de l’appareil urinaire .
Affections de l’appareil génital .
Affections du système nerveux .
Affections ( . , , .. ,
, , , , Congestion généralisée .
generales /
Affections de l’appareil locomoteur (d’origine non trauma¬
tique .
Traumatismes et accidents divers .
Non acclimatement .
Jeunes et nouvellement éclos .
Causes indéterminées (adultes) .
0
2
10
1
7
5
1
6
3
0
0
0
1
15
0
35
I
B. — NATALITÉ
Le nombre des naissances est de 150 mammifères, dont 7 mort-
nés, et de 82 oiseaux ; 49 mammifères et 35 oiseaux sont morts avant
l’âge de 6 mois.
La répartition de ces naissances est exprimée dans le tableau ci-
dessous :
1. Certains animaux, porteurs de lésions multiples, figurent sous plusieurs rubriques.
— 184
La liste de ces naissances, établie selon l’ordre zoologique, est la
suivante :
I. — Mammifères.
Ordre des Primates.
Famille des Hylobatidés.
2 Gibbons à favoris blancs. Hylobates concolor leucogenis (Ogilby).
Famille des Papioïdés.
14 Babouins. Papio papio (Desin.).
Famille des Cercopithécidés.
5 Magots. Macaca sylvanus (L.).
Ordre des Carnivores.
Famille des Félidés.
6 Lions. Felis leo L.
2 Panthères d’Afrique. Felis pardus I,.
Famille des Hyénidés.
1 Hyène tachetée. Hyaena crocuta Erxleb.
Famille des Ursidès.
2 Ours baribal. Euarctos americanus Pallas.
Ordre des Pinnipèdes.
Famille des Otariidés.
1 Otarie. Otaria jubata Forster.
Ordre des Ongulés.
Sous-ordre des Perissodactyles.
Famille des Equidés.
1 Zèbre de Grant. Equus quagga granti de Winton.
Sous-ordre des ylrtiodactyles.
Famille des Hippopotamidés.
1 Hippopotame amphibie. Ilippopotamus amphibius I,.
185
Famille des Suidés.
11 Sangliers d’Indo-Chine. Porcula salviana Ilodg.
6 Sangliers d’Europe. Sus scrofa T,.
Famille des Bovidés.
1 Buffle de l’Inde. Bubalus bubalis (L.) .
1 Bison d’Amérique. Bison bison (L.).
12 Chèvres naines du Sénégal (espèce domestique).
18 Mouflons de Corse. Ovis musimon (Pallas).
5 Mouflons à manchettes. Ammotragus 1er via (Pallas^.
7 Nylgatits. Boselaphus tragocamelus (Pallas).
3 Cobs de Bufîon. Adenota cob (Erxleb).
1 Cob onctueux. Kobus dejassa (Rupp.).
9 Gazelles cervicapres de l’Inde. Antilope cervicapra Pallas.
Famille des Camélidés.
3 Dromadaires. Camelus dromedarius L.
3 Lamas. Lama glama glarna L.
1 Guanaco. Lama glama huanacus Molina.
Famille des Cervidés.
5 Cerfs de France. Cervus elaphus L.
10 Daims. Dama dama (L.).
7 Cerfs axis. Axis axis (Erxleb.).
2 Cerfs pseudaxis. Cervus nippon hortulorum Swinhoë.
2 Cerfs cochon. Axis (Hyelaphus) porcinus (Zimm).
2 Cerfs des marais. Hydropotes inermis Swinhoë.
2 Cerfs rusa. Cervus unicolor Kerr.
3 Cerfs d’Eld. Cervus eldi Guthrie.
1 Cerf wapiti. Cervus canadensis Erxleb.
IL — Oiseaux.
Ordre des Spiiénisciformes.
Famille des Sphéniscidés.
1 Manchot du Cap. Spheniscus demersus (L.).
2 Manchots de Humboldt. Spheniscus humboldti Meyen.
Ordre des Pélécaniformes.
Famille des Phalacrocoracidês.
4 Cormorans. Phalacrocorax carbo L.
Bulletin du Muséum, , 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954.
13
186 —
OllDRE DES ClCONIIFORMES.
Famille des Ciconiidés.
7 Cigognes blanches. Ciconia ciconia (L.) .
Ordre des Ansériformes.
Famille des Anatidés.
8 Cygnes sauvages. Cygnus cygnus (L.).
G Cygnes nuiets. Cygnus olor (Gmelin).
2 Cygnes noirs. Chenopsis atrata (Lath.).
3 Bernaches du Canada. Branla canadensis (L.)
5 Bernaches nonnettes. Branla leucopsis (Bechst.).
34 Canards sauvages. Anas plalyrhynchos L
Ordre des Galliformes.
Famille des Phasianidès.
2 Faisans dorés. Chrysolophus pictus (L.).
2 Paons bleus. Pavo cristatus L.
Famille des Méléagridés.
2 Dindons sauvages. Meleagris g allopavo L.
Ordre des Gruiformes.
Famille des Gruidés.
1 Grue antigone. Grus antigone (L.).
Ordre des Charadriiformes.
Famille des Laridés.
3 Goélands argentés. Larus argentatus Pohtop.
En Résumé :
L'effectif des mammifères qui s’était accru d’une façon continue
depuis la fin des hostilités, a diminué cette année de 35 têtes ; cette
baisse reste dans le cadre des lluctuations normales du peuplement.
Elle est dûe :
1° à une mortalité aux aspects nécropsiques multiples observés
dans l’effectif des magots — Macaca sylvanus (L.) — que des
recherches récentes permettent d'attribuer à la leptospirose
(Leptospira ictero-hemorragiae).
— 187 —
2° à une épidémie de typhus des carnassiers de ménagerie ayant
causé la mort de quatre jeunes félidés.
3° enfin, et surtout à la tuberculose qui a sévi avec une virulence
particulière dans l’effectif des mouflons à manchettes — Ammo-
tragus lervia (Pallas) — (7 cas en 1952 et 9 cas cette année).
La même infection a été constatée dans l’enclos des sangliers
d’Indo-Chine — Porcula salviana Hodg. — placé sous celui des
mouflons et recevant lors des grosses pluies, une partie des eaux
de celui-ci.
Huit sangliers d’fndo-Chine ont été abattus pour tuberculose.
Cette maladie persiste encore dans la harde des Cerfs rusa — Rusa
unicolor Kerr. — et le troupeau des nylgauts — Boselaphus trago-
camelus Pallas.
Aucun cas n’a par contre été relevé ni parmi les fauves, ni parmi
les singes.
Comme chaque année, les traumatismes consécutifs à des com¬
bats résultant de la forte densité animale ont été observés : ils ont
causé 16 décès.
La mortalité mensuelle moyenne des adultes s’élève à 6,3 contre
4,5 pour l’ensemble des 10 années précédentes.
L’effectif des oiseaux accuse aussi un léger fléchissement qui
provient d’une diminution des importations. La mortalité moyenne
des adultes par mois (3,8) est en effet inférieure à la moyenne men¬
suelle des 10 années précédentes (4,1).
Cependant dans cet effectif, comme chez les mammifères, les
traumatismes sont une cause de mort importante (15 cas), ainsi
que la tuberculose aviaire (10 cas), qui a sévi dans la grande volière
et dans un groupe de poules sultanes de Madagascar — ( Porphirio
tnadagascariensis (Latham).
La natalité, comparable à celle des années précédentes, accuse une
pointe printanière beaucoup plus nette pour les oiseaux que pour
les mammifères.
Parmi les naissances, nous signalons plus particulièrement :
1° Chez les mammifères : celles d’une hyène tachetée — Hyaena
crocuta Erxleb. — , de deux ours baribal — Euarctos americanus
Pallas — , d’une otarie — Otaria jubata Forster — , de nombreux
mouflons dont certains ont été attribués au Service des Chasses pour
assurer le repeuplement de diverses réserves.
2° Chez les oiseaux, celles d’un manchot du Cap — Spheniscus
demersus (L.), de deux manchots de Ilumboldt — Spheniscus hum-
boldti Meyen — , de cormorans — Phalocrocorax carbo L. — , de cigo¬
gnes — Ciconia ciconia (L.) — et d’une grue antigone — Crus anti-
gone (L.).
— 188 —
INFESTATIONS PARASITAIRES MORTELLES OBSERVÉES SUR DES
Manchots récemment importés des îles Kerguelen.
Par Ach. Urbain et J. Nouvel.
Le 14 janvier, nous recevions au Parc Zoologique, huit manchots
royaux — Aptenodytes patagonica J. F. Miller — et six manchots
papous — Pygoscelis papua (Forster) — provenant des Iles Ker¬
guelen.
La plupart de ces animaux étaient, apparemment, en parfait état.
Seuls deux manchots royaux et un papou, quelque peu amaigris,
présentaient une légère dyspnée. Tous acceptèrent néanmoins quel¬
ques merlans dès leur arrivée.
Les 17, 18, 20, 21, 23, et 24 janvier, les six manchots papous
mouraient successivement ; les 24, 25 (deux), 29 et 31 janvier, puis le
1er et le 2 février, sept des huit manchots royaux succombaient
également. De cet important convoi, il ne reste donc plus aujourd'hui
qu'un manchot royal dont l’état n’est pas encore satisfaisant.
L’autopsie révéla, chez tous les manchots papous, la présence de
cestodes — Parorchites zederi (W. Baird) 1853 — L parasites de
l’intestin et celle d’importantes lésions d'aspergillose principalement
situées au niveau des sacs aériens, entre les poumons, le cœur et le
foie. La souche isolée, fut identifiée à l'espèce Aspergillus fumigatus.
Les manchots royaux, exempts de cestodes, présentaient de très
importantes lésions d'aspergillose, des quelles deux souches furent
isolées : Tune d’ Aspergillus fumigatus, l'autre d' Aspergillus flavus 2.
Les traitements appliqués dès la première autopsie, furent sans
effet (nous avons essayé l’administration orale d’iodure de potassium,
puis des injections intra-musculaires de faibles doses d’huile iodée
et d’un complexe organique de cuivre).
La Direction des missions australes au Ministère de la France
d’Outre-Mer, a bien voulu nous préciser les détails du voyage de ces
animaux : capturés huit à dix-huit jours avant l’embarquement,
ils ont été parqués dans un enclos où ils étaient surveillés et nourris.
Ils ont ensuite été embarqués le 24 décembre et, après une courte
escale, le 1er janvier, à la Nouvelle-Amsterdam, ils sont arrivés le
9 janvier à Tamatave. En raison de la température, ils furent, dans
1. Identification de M. R. Ph. Dollfus que nous tenons «à remercier ici.
2. Nous tenons à remercier très vivement, ici, le Professeur R. Heim et son assis¬
tante Madame Nicot, qui ont bien voulu déterminer ces souches isolées par nos soins.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954.
— 189 —
ce port, entreposés dans une chambre froide où ils restèrent deux
jours. Transportés alors par avion à Tananarive, ils ont séjourné
48 heures au Jardin Zoologique de cette ville, puis sont revenus à
l’aérodrome où ils ont attendu pendant quelques heures leur embar¬
quement à bord d’un avion d’Air-France qui les déposait à Paris
dans la matinée du 14 janvier. Ils étaient enfin sortis de leurs caisses
de transport au l’arc Zoologique, le 14 janvier vers 13 heures, soit
21 jours après leur départ 1.
En résumé, malgré des soins incessants, ce transport se solde par
un échec presque total dont il nous appartient d'essayer de décou¬
vrir les causes.
Des renseignements personnels, communiqués à l'un de nous par
des explorations antérieures, indiquent que l’aspergillose existerait
à l’état libre sur les manchots. D'autre part, des statistiques publiées
par Fox 2 puis par Ach. Lrbain et Guillot 3, révèlent la suscepti¬
bilité particulière des Sphénisciformes à l’infestation aspergillaire. Il
semble donc qu’il ne faille pas rechercher les circonstances d’une
infestation massive, mais seulement des faits susceptibles d’avoir
aggravé le fléchissement de la résistance organique de ces oiseaux,
déjà normalement provoqué par le passage de la vie libre à la vie
captive.
Nous référant à un rapport établi sur ce sujet par le Colonel
Milon à la suite d une enquête, qu’il a faite au Jardin Zoologique
d’Edinburgh, nous remarquons qu’il conseille de capturer les oiseaux
le plus tard possible avant leur départ et de les nourrir, individuelle¬
ment, avec le plus grand soin en précisant qu’ « il suffit que l’on
oublie de nourrir un sujet deux ou trois fois, pour qu’il commence à
glisser sur la pente du dépérissement ». Le même auteur signale
qu’on peut nourrir ces oiseaux avec de la chair de baleine et de la
chair d’éléphant de mer, renseignements qu’il tient, pour une part,
de Monsieur Howi.es, Directeur de la Société Royale Zoologique de
Scotland.
Nous ne savons pas encore si les conditions matérielles du voyage
ont rendu possible ces prescriptions, ou, si plus simplement, le séjour
à Tamatave et à Tananarive pendant l’été austral n’a pas été
suffisant pour faire évoluer une infestation aspergillaire, peut être
déjà discrètement établie avant l’embarquement.
Un examen plus approfondi des conditions du transport doit
pouvoir nous fixer sur ce point.
1. Nous devons rendre ici un hommage tout particulier aux organisateurs et aux
exécutants de ce transport, qui ont à tout moment, entouré ces manchots des soins
les plus vigilants.
2. H. Fox. Disease in captive wild Mammals and Birds. J. B. Lippincott C° Phila¬
delphia 1923.
3. A. Urbain et G. Guillot. Les aspergilloses aviaires, Rev. Patho. Cornp. et Hyg.
Gêné. 1938.
— 190 —
Poissons recueillis aux îles Kerguelen
PAR P. PAULIAN (1951) ET M. AnGOT (1952).
Par Maurice Blanc.
Au cours de leurs séjours successifs aux Iles Kerguelen, MM. Patrice
Paulian, naturaliste de la mission 1951, et Michel Angot, natura¬
liste de la mission 1952, ont récolté chacun un certain nombre de
Poissons marins. Ces deux petites collections ont été réunies en un
seul lot et apportées au Laboratoire des Pêches Coloniales afin
d’y compléter la collection des Terres Australes Françaises.
Ayant déjà étudié les Poissons recueillis aux Iles Kerguelen
par le Dr R. Aretas (M. Blanc, 1951), ainsi que ceux rapportés par
le Dr J. Sapin- Jaloustre de l'Expédition Antarctique Française en
Terre Adélie (M. Blanc, 1952), j'ai été tout naturellement chargé
de déterminer ce nouvel arrivage. Les quarante-deux individus qui le
composent appartiennent seulement à huit espèces, représentant
cinq genres et cinq familles, ce qui est déjà important pour une
collection provenant des Iles Kerguelen. Ce sont :
Famille des Rajidae.
Raja murrayi, Günther. — Un seul exemplaire, de sexe femelle,
et dont la longueur totale est de 410 mm (210 mm pour le corps et
200 mm pour la queue) ; la plus grande largeur du disque est de
260 mm. L’individu a été capturé par 20 m de profondeur, sur fond
de sable 1.
Famille des Muraenolepidae.
Muraenolepis marmoratus, Günther. — - Deux représentants
mesurant respectivement 320 mm et 115 mm (nageoire caudale non
comprise). Leur filament dorsal semble relativement plus long que
celui de l’exemplaire décrit par A. Günther (1880). D’après Mr Pau¬
lian, cette espèce vit surtout dans les bancs de Macrocystis.
1. Une vingtaine de petites Raies appartenant à une autre espèce ont également
été capturées par Mr Paulian, mais n’ont malheureusement pu être rapportées jusqu’à
Paris. Il s’agit tort probablement de Raja ealonii Günther, déjà connue aux Iles
Kerguelen.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954.
— 191 —
Famille des Harpagiferidae.
Harpagijer bispinnis (Schneider). — Neuf exemplaires dont la
taille varie de 450 à 690 mm (sans la nageoire caudale). C’est une
espèce très commune sous les galets de la zone intercotidale, mais
qui présente de grandes variations de coloration.
Famille des Chaenichthyidae.
Chaenichthys rhinoceratus, Richardson. — Deux exemplaires de
taille très diflérente. Le plus grand mesure 340 mm de long (sans la
nageoire caudale) dont 135 mm pour la tête, tandis que la longueur
standard de l’autre n’est que de 71 mm, dont 28 mm pour la tête 1.
Famille des Nototheniidae.
Notothenia cyanobrancha, Richardson. — Espèce très commune,
représentée par vingt-quatre exemplaires dont les tailles s’échelon¬
nent de 35 mm à 205 mm (nageoire caudale non comprise).
Notothenia rossii, Richardson. — Espèce se distinguant très facile¬
ment de la précédente par son espace interorbitaire beaucoup plus
large. Deux exemplaires mesurant respectivement 175 et 370 mm.
Notothenia acuta, Günther. — Les joues, les opercules, la région
occipitale et la région interorbitaire sont couverts d’écailles. Un
seul exemplaire a été rapporté. Sa longueur standard est de 162 mm.
Nothotenia mizops, Günther. — Espèce représentée également par
un seul exemplaire, dont la taille est de 47 mm., ce qui, d’après les
exemplaires actuellement connus, semble être une taille courante
pour cette espèce qui n'atteint jamais une grande longueur.
Cette petite collection comprend également un paquet d’œufs
de Poissons, bien embryonnés, récoltés en épave sur la côte de Pointe
Yercors le 15 juin 1952, mais l’espèce à laquelle appartiennent ces
œufs n’a évidemment pas été déterminée.
Tous ces Poissons semblent se nourrir d’Isopodes, d’Amphipodes,
de petits Mollusques et de débris d’Algues. Les Chaenichthys con¬
somment de plus des Notothenia de petite taille.
Au point de vue répartition géographique, deux des espèces
rapportées ont une distribution assez étendue. En effet, llarpagifer
bispinnis se rencontre également aux Iles Falkland, à l’Ile Marion,
au Crozet, à l’ile Macquarie, sur les côtes de Patagonie, dans le
1. Des Nématodes parasites de Chaenichthys rhinoceratus ont par ailleurs été rap¬
portés par Mr Paulian ; il s’agit d’ Ascaris capsularia Rud. et de Cucullanellus Fraseri
Baylis (détermination Alain G. Ciiabaud et Marie Th. Choquet).
192
détroit de Magellan, en Géorgie du Sud, aux Orcades du Sud, aux
Shetlands du Sud et dans le secteur américain (Weddell quadrant)
du Continent Antarctique, notamment à la Terre de Grahain. De
même, Notothenia rossii a déjà été rencontré aussi à l'ile Macquarie,
en Géorgie du Sud, aux Shetlands du Sud et aux Orcades du Sud.
Par contre les six autres espèces ne sont connues jusqu'ici que des
Iles Kerguelen.
Parmi les espèces mentionnées dans cette note, quatre d’entre
elles figuraient déjà dans la collection du Dr R. Aretas, à savoir :
Harpagifer hispinnis, Chaenichthys rhinoceratus, Notothenia rossii
et Notothenia cyanobranclia. Les quatre autres, Raja murrayi
Muraenolepis marmoratus, Notothenia acuta et Notothenia mizops,
n’existaient pas encore dans la collection du Laboratoire et nous
remercions vivement MM. P. Pauli an et M. Angot de nous les
avoir procurées. Grâce à eux nous possédons maintenant une col¬
lection suffisante pour nous donner une idée précise de la faune
ichthyologique marine des Iles Kerguelen, faune peu riche et surtout
très peu variée, dans laquelle la famille des Nototheniidae, qui est
par excellence la famille des mers du Sud et de P Antarctique, joue le
principal rôle.
Laboratoire des Pêches et Productions Coloniales d’origine
animale du Muséum.
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Aretas. Bull. Mus. Nat. llist. Nat., 2e s., 1951, XXIII (5), pp. 493-
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Richardson (J.). — Fishes, in : The Zoology of the Voyage of II. M. S.
Erebus and Terror (1839-1843), London, 1844-1848, pp. i-viii et
1-139, 60 pl.
Roule (L.) , Angel (F.) et Despax (R.). — Poissons, in : Deuxième
expédition antarctique française de J. Charcot (1908-1910 ) , Paris,
Masson, 1913, pp. 1-24, 4 pl.
Vaillant (L.). • — Poissons, in : Expédition antarctique française de J. Char¬
cot (1903-1905) , Paris, Masson, 1907, pp. 1-51.
— 194 —
Sur quelques Thrombidions des Nouvelles-Hébrides.
Par Marc André.
En examinant une collection d' Acariens recueillis, en 1935-36,
par M. E. Aubert de la Rüe au cours de son voyage aux Nouvelles-
Hébrides, nous avons trouvé 44 Thrombidions adultes provenant
des îles Erromango, Tanna, Malekula, Ambrym et Epi.
Cette étude présente un intérêt tout particulier puisque, jusqu’ici,
aucune espèce de ce groupe n’est connue de cette région.
Trois formes sont représentées dans ce lot ; elles appartiennent
au même genre Camerothrombidium Sig Thor 1936 et constituent
des espèces nouvelles dont nous donnons la description ci-après.
Camerothrombidium insulanum n. sp.
Chez l’individu le plus grand, l’idiosoma atteint une longueur
de 2090 jx et une largeur de 1390 g..
Les pattes mesurent respectivement : I, 1760 jx ; II, 1280 p. ;
III, 1450 [X ; IV, 2590 u. (épinières non comprises).
Sur la face dorsale de l’idiosoma, on observe des papilles de deux
sortes : les-unes (fig. 5 à 9) grandes (35 tx), portées sur un tubercule,
sont renflées et couvertes de rangées longitudinales de fines soies.
La structure de ces organes est difficilement perceptible car il semble
que le liquide conservateur (alcool), en les déshydratant, provoque
diverses déformations. Nous supposons que ces papilles, simples à leur
base, se divisent ensuite par deux fentes longitudinales dont les bords
sont protégés par de fines soies qui recouvrent en outre tout l’or¬
gane. Ces papilles, creuses, doivent laisser pénétrer et retenir ensuite
l’humidité extérieure qui les gonflent plus ou moins. Les figures
(5 à 9) que nous donnons montrent quelques uns des aspects que
peuvent présenter ces grandes papilles sur un même individu. Les
autres papilles (fig. .10), plus petites (10 à 14 |x) sont, comme les
grandes, portées sur un tubercule et couvertes de fins cils.
Aux pattes I, la tarse (fig. 3) a une longueur (420 jx) qui dépasse
le double (2,8) de sa largeur (150 ix) ; il est de forme subcylindrique
et largement arrondi à son extrémité distale. Le tibia est long de
310 [x.
Aux palpes maxillaires, le quatrième article (tibia) porte, sur sa
face dorso interne (fig. 2), deux peignes : l’antérieur, interne, est
composé de 14 à 18 épines dont la première, beaucoup plus robuste
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXYI, n° 2, 1954.
— 196 —
que les autres, constitue un ongle accessoire à la base de la griffe
terminale ; le postérieur, tout à fait dorsal, est formé d'une dizaine
d’épines environ. On remarque, en outre, que cette face interne est
absolument démunie de tous autres soies ou poils. A la face
ventrale de ce même article, sur le côté externe (fig. 1), près de la base
de la griffe terminale, on trouve une forte épine plus développée que
l’ongle accessoire.
Enfin cet Acarien présente, par le développement et la structure
des pattes de la quatrième paire, un aspect tout particulier dû à la
grande dimension de ces organes et à la présence sur tous leurs
articles, sauf le tarse, de soies pluridigitées assez développées
(fig. 11).
Cette espèce, très voisine du C. bipectinatum Tràgardh, s’en
différencie cependant par la dimension des grandes papilles (légère¬
ment plus petites) qui recouvrent la face dorsale de l’idiosoma ;
il est également remarquable que, chez tous les individus de cette
espèce hebridisienne, le 4e article (tibia) des palpes est, sauf les
peignes, absolument glabre sur sa face interne alors que chez bipecti¬
natum Trag. et aussi distinctum Can. il présente de nombreuses
soies lisses, longues et fortes.
Cette espèce est représentée par 30 exemplaires tous recueillis,
par M. E. Aubert de la Rüe, sur les falaises (cote 20) de l'île Tannat,
Leonatit, le 3 avril 1936.
Camerothrombidium hebridisianum n. sp.
L’idiosoma, mesurant 2780 p de long sur 1680 p de large est
orné, sur toute sa face dorsale, d’une pilosité très caractéristique
constituée par deux sortes de papilles toutes portées par un court
tubercule tronconique. Les unes (fig. 15) en forme de massue (attei¬
gnant 45 u de longueur) sont striées longitudinalement par des rangées
de courtes barbules ; leur partie supérieure est subglobuleuse et
semble couverte d’une sorte de mucus coagulé. Ces papilles pré¬
sentent, dans leur moitié antérieure, une cloison transversale. Les
autres papilles (lig. 16), beaucoup plus nombreuses que les premières
et plus petites (25 p), sont coniques et également pourvues, sur toute
leur surface, d’une fine villosité.
Les pattes mesurent respectivement : 1, 2275 p ; II, 1450 p ;
III, 1460 p ; IV, 2130 p.
Le tarse I (fig. 14) est légèrement renflé à sa face inférieure et a
une longueur (525 p) qui atteint presque le triple de sa largeur
(180 p). La longueur du tibia I est de 400 p.
Aux palpes (fig. 12 et 13) le quatrième article (tibia) présente,
sur sa face dorso interne, deux peignes : l’antérieur se compose de
11 épines dont la première, extrêmement forte, constitue l’ongle
— 197 —
accessoire ; le postérieur est formé de 12 épines. De plus, on observe
un peigne interne comprenant 8 fortes soies lisses. Sur la face
externe de ce quatrième article il existe trois épines bien développées
qui prennent naissance près de l’articulation du tarse.
Cette nouvelle espèce est représentée par 14 exemplaires, dont
1 recueilli à l’île Erromango, sous un galet, au bord de William’s
River (2 mars 1936) ; 8 à l'île Malékula, sous des pierres, au bord
de la Pangkumu, cote 40 (4 mai 1936), et 5 à l'île Epi, sous les
pierres, le long de la rivière Ilibau, Nelson Bav (19 novembre 1935).
Camerothrombidium hebridisianum, M. André.
Fig. 12, palpe maxillaire (face externe) ; Fig. 13, id. (face interne) ; Fig. 14, tibia
et tarse de la patte I ; Fig. 15, papille dorsale ; Fig. 16, petite papille dorsale.
Camerothrombidium auberti n. sp.
L'idiosoma atteint une longueur de 2030 u sur une largeur de
1470 u.
Les pattes mesurent respectivement : I, 1480 u ; II, 1050 a ;
III, 1230 jjl ; IV, 1670 (u.
Sur la face dorsale de l'idiosoma on observe une pilosité constituée
par deux sortes de papilles, toutes portées sur un court tubercule.
Les plus grandes (fig. 20), subglobuleuses, atteignent une longueur de
27 u ; elles sont striées longitudinalement par des rangées de fines
barbules extrêmement courtes. Leur partie supérieure semble
ouverte et remplie d’un mucus qui s’est coagulé sous Faction du
198 —
liquide conservateur. Les autres papilles, plus petites (fig. 21),
coniques, sont beaucoup plus nombreuses que les premières ; leur
longueur ne dépasse pas 18 u.
Aux pattes I, le tarse (fig. 19) est subcylindrique et a une lon¬
gueur (365 jjl) qui atteint le triple de sa largeur (120 ir). La taille du
tibia est de 272 u.
Camerothrombidium auberti, M. André.
Fig. 17, palpe maxillaire (face interne) ; Fig. 18, id. (face externe) ; Fig. 19, tibia
et tarse de la patte I ; Fig. 20, grande papille dorsale ; Fig. 21, petite papille dorsale.
Dans les palpes (fig. 17 et 18), le quatrième article (tibia) présente
sur sa face dorso-interne, deux peignes : l’antérieur est formé de
10 épines dont la première, épaisse, constitue l'ongle accessoire ;
le postérieur comprend également 10 épines. Il existe aussi un
peigne interne comprenant une dizaine de fortes soies lisses. Sur la
face externe de ce quatrième article on observe quatre grandes
épines qui s’insèrent près de la base du tarse.
— 199
L’unique exemplaire constituant cette nouvelle espèce a été
récolté par M. E. Aubert de la Rüe dans l’île Ambrym, Lonre
(cote 250), le 20 janvier 1936.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
ERRATUM
in M. André. Une nouvelle espèce soudanaise de C amer othro rubidium
(C. sudanense n. sp.). Bull. Muséum , 2e sér., XIX, 1947 : p. 74, 6e ligne,
au lieu de 200 p, lire 40 p ; p. 75, 9e et 10e ligne, au lieu de 90 à 100 p,
lire 20 p et 11e ligne, au lieu de 125 p, lire 25 p ; fig. 4 et 5, au lieu de ( X 100)
lire (X 620) ; fig. 6 et 7, au lieu de (X 100), lire (X 400).
— 200
Description d’une nouvelle larve d’Ascoschongastia
(Acarien) parasite de Rats en Indochine.
Par Marc André.
Au cours de recherches poursuivies en Indochine dans le but
d’étudier la répartition des Thrombiculides vecteurs de fièvres
typhiques analogues à la « fièvre fluviale » ou « tsutsugamushi » 1
le Médecin Colonel P. Le Gac nous a fait parvenir un grand nombre
de larves de Thrombidions trouvées en parasitisme sur divers
Rats capturés aux environs de Saigon.
L'examen de ce matériel nous a permis de reconnaître que les
échantillons récoltés en janvier et février 1954 appartiennent
tous à une même espèce, du genre Ascoschongastia Ewing 1945,
que nous considérons nouvelle pour la Science et dont nous donnons
la description ci-dessous.
Ascoschongastia Monteli n. sp. 2
Toutes les larves examinées, plus ou moins gorgées de nourriture,
sont subglobuleuses ; leur longueur varie de 150 à 275 p pour une
largeur de 160 p à 270 p.
Face dorsale. — (Fig- 1)- La région dorsale antérieure présente
un bouclier trapézoïdal dont les côtés sont sinueux.
Ce bouclier porte cinq poils barbulés : un antérieur médian long
de 20 p, deux antéro-latéraux (19 p) et deux postéro-latéraux,
plus longs (30 p). Les organes sensoriels (pseudostigmatiques) sont
claviformes, bien développés (longs de 23 p) et recouverts, sur toute
leur surface, de fortes barbulés aiguës. Dans la fig. 5 nous indi¬
quons les diverses dimensions du scutum dorsal selon le type établi
par Womersley et Ileaslip en 1943, en plus des caractères morpho¬
logiques habituels employés pour l’identification spécifique des
larves de Thrombiculides.
1. Dans ce même Bulletin (1954, pp. 93 et 95) nous avons signalé, pour la première
fois en Indochine, la présence du Thrombieula deliensis (Walch). Dans les autres
territoires Indo-Pacifiques où elle se rencontre, cette espèce est formellement reconnue
comme vectrice, au stade larvaire, de la « fièvre fluviale ». D’autre part nous indiquons
également la capture du Thrombieula wichmanni Oud. en Annam ; les larves de cette
dernière espèce peuvent détermirer des épidémies locales de « scrub-itch ».
2. Nous dédions cette espèce au Dr R. Montel qui, pendant tant d’années, a cherché
en Indochine à trouver l’épidémiologie de scrub-typhus et a publié d’importants
travaux sur ce sujet.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. NXVI, n° 2, 1954.
— 201 —
De chaque côté du bouclier nous n’avons observé qu’un seul œil.
Sur le reste de la face dorsale on remarque un certain nombre de
poils barbulés dont la longueur est de 25 à 27 y ; ils sont disposés
en rangées transversales. Il y a d’abord deux poils huméraux, plus
longs (35 p.) que les autres, puis cinq rangées formées respectivement
de 8, 6, 6, 6 et 4 poils : soit 32 poils assez régulièrement distribués sur
la face dorsale.
Ascoschongastia Monteli M. André.
Fig. 1, face dorsale. — Fig. 2, face ventrale. — Fig. 3, palpe. — Fig. 4, tarse de la
patte I.
Face ventrale (Fig. 2). — Les coxae I, en forme de triangle isocèle
sont contiguës aux coxae II. ces dernières, étroites, de forme allongée,
sont séparées des coxae III par un assez large intervalle : chacune
d’elles porte un seul poil barbulé. Dans l’espace compris entre les
coxae I s’insère une paire de poils barbulés, ainsi qu’entre les coxae
III.
Plus en arrière, sur l’opisthosoma, on distingue six rangées de
poils également barbulés : 2 au-dessus de l’uropore composées cha-
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954.
14
202 —
cune de 6 ; 1 à la hauteur de l'orifice, formée de 4 poils et .3 rangées
plus postérieures comprenant 4,4 et 2 poils.
Pattes. — Les pattes sont recouvertes de poils plus ou moins
développés dont le nombre varie suivant les articles. Elles sont
relativement courtes, leur longueur atteignant : 1,155 g. ; If, 110 p,
III, 145 p. Tous les tarses se terminent par trois griffes qui sont
du type ordinaire, c’est-à-dire comprenant une longue griffe médiane
grêle et deux latérales plus courtes. Le tarse des pattes I (fig. 4)
porte, sur sa face dorsale, un poil olfactif bacilliforme bien déve¬
loppé, strié transversalement.
Fig. 5. — - Ascoschongastia Monteli M. André
Dimensions du scutum dorsal.
Appareil buccal. — Les chélicères se terminent par un ongle
terminal très robuste, largement falciforme et ne présentant qu une
dent accessoire à sa partie proximale interne.
Chacun des lobules externes donne insertion à une soie lisse.
Sur la partie postérieure de l’hypostome, de chaque côté, on
observe, en arrière de l’insertion des palpes, une soie munie de
quelques longues barbules.
Les palpes (fig. 3) sont de taille relativement réduite. Le fémur
est muni d’une soie dorsale barbulée ; le génual porte une soie égale¬
ment barbulée et le tibia donne insertion à trois soies lisses. Le
dernier article (tarse) court, largement arrondi à son sommet, ne
présente pas de caractères spéciaux. L’ongle terminal est bifurqué,
c’est-à-dire présente, à sa face dorsale, une griffe accessoire.
Habitat. — De nombreux représentants de cette espèce ont été
recueillis par M. le Médecin Colonel P. Le Gac. :
1° Sur Mus decumanus capturés à l’E. R. G. à Anh Ton Pat, le
26 janvier 1954 ;
2° Sur Mus decumanus à Tan Son Hut (Camp Virgile) à proxi¬
mité de l’aérodrome de Saïgon ; le 28 janvier 1954.
3° Sur Mus Jersoni (hôte habituel des rizières) au Camp Virgile
(Saïgon) le 3 février 1954.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 204 —
Observations sur les Oribates série).
Par F. Graxdjean.
I. — Sur les Gymnodamaeidae.
Le genre Gymnodamaeus, tel qu’il est compris actuellement par
les auteurs, contient toute la famille des Gymnodamaeidae. De cette
importante famille j’ai donné très récemment, dans un travail
encore à l’impression (5), une diagnose provisoire fondée sur une
seule espèce, G. reticulatus Berl.. Or je constate maintenant,
d'après une quinzaine d’espèces, la plupart non décrites, récoltées
en Europe occidentale et en Afrique du Nord, que le genre Gymno¬
damaeus, au sens large, est loin d’être homogène, qu'il se divise
nettement en plusieurs groupes d’espèces et que G. reticulatus ne
représente qu’un de ces groupes. Pour définir ceux-ci je crois qu’il
faut utiliser d’abord 2 caractères :
1. La présence ou l’absence, aux génuaux, aux tibias et aux tarses
de toutes les pattes, à la stase adulte, de crispins. Entre la présence
et l’absence de ces crispins il n’y a pas d’intermédiaires car les 12
paires de crispins existent ensemble ou manquent ensemble et je
n’ai pas rencontré de crispins partiels, mal formés, douteux. Les
crispins sont comme sur la figure 1 A ou bien les articulations sont
de type ordinaire comme sur la figure 1 B.
2. La présence ou l'absence, à la stase adulte, d'un pont ano-
génital. Lorsqu'on enlève les volets génitaux et anaux d'un Oribate
supérieur adulte, ces derniers avec la pièce préanale impaire qui sert
à leur fermeture, le tégument ventral qui reste est percé, à de rares
exceptions près, de 2 trous distincts plus ou moins éloignés l’un de
l’autre. Appelons ces trous le trou génital et le trou anal (ce ne sont
pas les ouvertures génitale et anale). Chez les Gymnodamaeidés deux
cas sont possibles. Le plus souvent les 2 trous sont en effet distincts,
séparés par une barre transversale de chitine, le pont ano-génital,
comme sur la ligure 1 C. D’autres fois les 2 trous communiquent
et le pont ano-génital est absent, comme sur la figure 1 D. Mes
15 espèces ont le pont ou ne l’ont pas, sans aucune ambiguïté.
Aidés de quelques autres, ces caractères conduisent à diviser
de la manière suivante, pour des adultes, le genre Gymnodamaeus
s. I. :
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954.
— 205 —
A. Génuaux, tibias et tarses à erispins. Présence «l’un pont ano-génital. .
Arthrodamaeus n. g.
B. Pas de erispins aux génuaux, tibias et tarses.
Ba. Absence du pont ano-génital.
Ba 1. Animal entièrement couvert d’une poussière blanche et gar¬
dant les scalps exuviaux à la stase adulte. Sensillus flagelliforme,
lisse . Aleurodamaeus n. g.
Ba 2. Animal n’ayant pas ces caractères. Sensillus claviforme,
barbelé . Gymnodamaeus Kulcz.
Bb. Présence d’un pont ano-génital . Plesiodamaeus n. g.
Arthrodamaeus n. g. — Type : Gymnodamaeus reticulatus Berl.
1910. D’abord appelée Damaeus bicostatus Koch (A. M. S., fasc. 33,
n° 5) cette espèce a reçu plus tard un nom correct. Elle est très com¬
mune. Je l'ai trouvée en France méridionale (la Corse comprise),
dans le Tessin, en Italie, en Espagne, en Algérie et au Maroc. Elle
doit remonter assez loin vers le Nord car je l’ai aussi trouvée dans
les montagnes jusqu’à 1.800 m. d’altitude (Alpes, Chartreuse).
Autres espèces décrites : Damaeus jemoratus Koch 1840, Gymno¬
damaeus hispanicus Grand.!. 1928.
Aleurodamaeus n. g. — Type : Damaeus setosus Berl. 1883.
La principale description de setosus est de 1887 [A. M. S., fasc. 43,
n° 3). Elle est assez bonne pour définir le genre Aleurodamaeus,
le faciès étant caractéristique. Un Aleurodamaeus a l’aspect d’une
petite masse arrondie et blanche, pulvérulente, comme si on venait
de le rouler dans de la farine. Cette farine est du cérotégument
mais le corps est en outre enduit d'une couche de cérotégument de
type habituel, généralement épais et alvéolé sur le notogaster.
Les Aleurodamaeus se distinguent en outre de tous les autres
Gymnodamaeidés parce qu’ils gardent à la stase adulte, sur leur
notogaster, les scalps exuviaux des stases immatures. Ces scalps
sont portés par dessus les alvéoles du cérotégument et ils sont très
mal fixés, de sorte que de nombreux individus les perdent au cours
de leur vie. Le notogaster est fortement convexe, sans carène de
bordure ni dépression circuinlatérale. 11 ressemble à un notogaster
de Belbidé. Il en diffère par sa pauvreté en poils (8 poils en tout sur
les espèces que j’ai vues, au lieu de 22) et par son croupion très net,
quoi«^ue minuscule, portant 4 poils contigus.
J’ai récolté des Aleurodamaeus en France méridionale, en Corse,
en Italie, en Espagne, en Algérie et au Maroc. Au Maroc ils sont
communs et il y en a plusieurs espèces.
Gymnodamaeus Kulcz. 1902. — Type : Damaeus bicostatus
Koch 1836. Bicostatus est l’espèce de Gymnodamaeidé la plus nor¬
dique en Europe occidentale et centrale. En France je l’ai trouvée
communément à Strasbourg et quelquefois aux environs de Paris,
jamais dans le Midi.
206 -
Le choix de bicostatus par Kulczynski oblige à faire du genre
Gymnodamaeus, au sens restreint que je propose de lui donner, un
genre pauvre en espèces. Je ne lui connais qu’une autre espèce, non
décrite, de l’Afrique du Nord.
Fig. 1. — A (X 775), génual I droit d ’ Arthrodamaeus reticulalus (Berl), vu latérale¬
ment avec l’extrémité proximale du tibia ; le fémur est enlevé. — B ( X 775), id. pour
Gymnodamaeus bicostatus (Koch). — G ( X 172), trous anal et génital chez A. reticu-
latus. — D (x 172), id. chez G. bicostatus. — • E (X 106), A. reticulalus ; notogaster
séparé, vu dorsalemcnt. — F (X 196), id., vu de derrière. — G (X 1.480), Aleuro-
damaeus sp. ; fragment du tarse I droit, orienté latéralement, avec le famulus dans
son puils. — Le cérotégument a été enlevé ou n’est pas représenté (toutes les figures).
— Les exemplaires proviennent de Lugano pour A. reticulalus, de Strasbourg
pour G. bicostatus et de l’Anti-Atlas, près de Tiznit (Maroc), pour Aleurodamaeus sp.
Plesiodamaeus n. g. — Type : Damaeus craterifer IIaller 1884.
Défini par l’absence de crispins aux génuaux, tibias et tarses et par
la présence d’un pont ano-génital, c’est-à-dire par 2 caractères
qu’il est normal de rencontrer chez un Oribate supérieur quelconque,
— 207
ce genre contient tous les Gymnodamaeidés qui ne font pas partie
des 3 autres genres. 11 est très évidemment hétérogène et devra être
démembré plus tard.
Passons maintenant en revue quelques caractères, généraux ou
non, des Gymnodamaeidés.
Le nombre des poils génitaux, de chaque côté, est toujours 7
à la stase adulte et les espèces dont j’ai observé le développement
ont la formule (1 — 4 — 6 — 7). Chez les Belbidae et les Licnoda-
maeidae ce nombre ne dépasse pas 6 et la formule habituelle du déve¬
loppement est (1 — 3 — 5 — 6).
L’atrichosic à 3 niveaux que j’ai signalée chez A. reticulatus n’est
pas générale dans la famille 1. J1 est même certain que les deux
autres comportements normaux des poils des paraproctes se ren¬
contrent chez les Gymnodamaeidés, savoir : l’atrichosie à 2 niveaux
chez Aleurodamaeus sp. et l’absence d’atrichosie chez G. bicostatus.
Plusieurs espèces, au lieu des 3 paires habituelles de poils adanaux,
en ont 2 seulement.
Les poils épimériques, chez la plupart des espèces d’ Arthrodamcieus,
ont une particularité rare : le poil 1 a est implanté sur le deuxième
épinière, de sorte que la formule du propodosoma est (2 — 2). Entre
cette formule et la formule normale (3 — 1) il y a des passages.
Sur une espèce africaine A’ Arthrodamcieus le poil 1 a est dans le
sillon épimérique 2. 1 t'après les deux espèces de formule (2 — 2)
dont j’ai pu étudier les nymphes [A. reticulatus et A. hispanicus)
le recul du poil 1 a est très tardif dans l’ontogenèse. Toutes les
nymphes ont la chaetotaxie normale.
Dans les 3 autres genres la chaetotaxie des épinières est constam¬
ment normale.
Au notogaster des adultes le nombre maximum de poils est 12
(A. reticulatus) et le minimum 6 (A. femoratus). Les figures 1 E et
1 F montrent comment sont disposés les poils quand il y en a 12.
Les 4 postérieurs, petits et voisins les uns des autres, sont ceux
des paires et ps1. Les latéraux de bordure sont ps2 et ps3. Les dor¬
saux désignés par r2 et r3 sont h2 et /i3, respectivement, ou bien h2
cl lp. La seule paire dont l’homologie, en notation d’unidéficience,
me paraisse douteuse, est la paire r3. Encore la probabilité pour que
r3 soit h3 est-elle grande.
On arrive à ces résultats, pour l’idionymie, par l’étude du déve¬
loppement. Les poils centrodorsaux du, dm et dp n’existent que sur
les larves, comme il est de règle chez les Oribates euphérédermes.
Les poils antérieurs clt r2 et c3 ont évidemment disparu chez les
adultes (ces poils existent aux stases larvaire et nymphales, sauf c2
1 . Il faut par conséquent modifier la diagnoso pour ce caractère. Il faut la modifier
aussi, bien entendu, pour les crispins.
— 208 —
qui manque toujours dans certains cas, chez A. reticulatus par
exemple). Quant aux poils la et Im ils montrent leur faiblesse dès la
stase larvaire (ils manquent déjà à cette stase chez A. reticulatus )
ou, le plus souvent, à partir de la stase protonymphale (ils manquent
sur toutes les nymphes que j’ai vues, sauf dans le genre Aleuro-
damaeus ). Les poils les plus forts sont les postérieurs et ils subsistent
seuls sur les adultes.
Il est exceptionnel qu’un adulte ait 12 poils gastronotiques.
Il en a généralement 10 ou 8. S’il en a 10 c’est que r3 manque.
S’il en a 8 c’est que r3 et r2 manquent. S’il en a 6 ce sont les poils
r3, r2 et ps3 qui manquent d'après A. femoratus. Il ne reste donc, dans
ce cas extrême, que hlf ps1 et ps2.
Les poils interlamellaires sont toujours vestigiaux chez les adultes
et les nymphes. Chez les larves ils sont normalement développés.
G. bicostatus fait exception car il a de très petits poils interlamellaires
à toutes les stases.
L'écartement des poils lamellaires est très variable. Faible chez
G. bicostatus, Al. setosus et P. craterifer (relativement), il est grand
chez A. reticulatus et la plupart des autres espèces d’Arthrodamaeus,
chez toutes peut-être.
Les poils rostraux sont très écartés l'un de l'autre chez les adultes
et très éloignés de l’extrémité du rostre. Leurs bases, le plus fréquem¬
ment, sont (en projection) derrière celles des poils lamellaires.
Le sensillus est en massue barbelée, sauf chez Aleurodamaeus,
où il est en fouet. La massue a des tailles très diverses. Elle est très
mince chez certaines espèces. Si elle est grande, elle est plate.
Les pedotecta I et II existent toujours à la stase adulte, générale¬
ment grands, en oreille, mais parfois petits et plats chez certaines
espèces (non décrites) qui se classent provisoirement dans le genre
Plesiodamaeus .
Les adultes peuvent avoir ou non un discidium. Chez toutes les
espèces d’Arthrodamaeus que j'ai vues le discidium est grand.
Observé dans l’orientation dorsale ou ventrale il est anguleux,
pointu, et il s’approche beaucoup en arrière, où il est le plus saillant,
du trochanter IV. Le discidium est absent dans les genres Gymno-
et Aleurodamaeus . Il manque aussi chez P. craterifer.
Aux pattes, les bulbes des fémurs, très accentués, sont parti¬
culiers aux adultes et je n’ai rencontré aucune espèce qui n’en ait
point. Les crispins d’Arthrodamaeus n'existent jamais aux stases
nymphales et larvaire. Les tarses, qui sont longuement amincis
à leur extrémité distale, portent les très petits poils proraux tout
près de la griffe. Celle-ci est toujours tridactyle chez les adultes.
Les poils unguinaux sont implantés loin des poils proraux, en arrière.
Le famulus est contenu tout entier dans une cavité, une sorte
de puits, dont les bords sont très saillants chez certaines espèces.
— 209 —
Le puits est toujours voisin des 2 solénidions, eux-mêmes toujours
rapprochés l’un de l’autre (touffe du 1er tarse). L’ Aleurodamaeus
de la figure 1 G a un famulus claviforme et prolongé en arrière, à
l’intérieur du tarse, par un filament chitineux.
Le cérotégument joue un grand rôle dans cette famille, spéciale¬
ment chez les adultes. Il faut se rappeler que s’il reproduit parfois,
en les rendant plus apparentes, les inégalités superficielles de l'ectos-
quelette, il est loin de le faire toujours. Un faux discidium en céroté¬
gument peut très bien ne recouvrir aucun discidium véritable
(P. erciterijer). J’ai fait remarquer autrefois, à propos d’A. hispanicus ,
que la belle ornementation côtelée du notogaster est en céroté¬
gument et qu’il n’en reste rien après l’enlèvement de ce dernier
(1, p. 435, fig. 4 et 5 B). La même observation s’applique à P. craie -
rifer (3, pp. 545 à 552, fig. A à D). On peut la répéter pour beaucoup
d’espèces. Il y a cependant des Gymnodarnaeidés qui ont une vraie
sculpture chitineuse au notogaster, sous un cérotégument assez
mince, par exemple A. reticulatus (fig. 1 E).
Cette indépendance ornementale complique la tâche des auteurs
qui ont à décrire des Gymnodarnaeidés. Savoir distinguer ce qui est
chitineux de ce qui est cérotégumentaire est indispensable. Il faut
donc savoir dépouiller l'animal de son cérotégument. On y parvient
sans difficulté avec l’acide lactique (4, p. 499 et 500). Lfii autre
procédé moins commode, mais qui n’exige aucun chauffage, est de
supprimer l’adhérence du cérotégument à la cuticule par le chloro¬
forme (3, p. 549).
II. — Suit les crispins des Achipteriidae.
L’évolution progressive qui a conduit, aux génuaux, aux tibias
et aux tarses des Gymnodamaeidae, à la formation de crispins, est
particulière aux adultes. Elle est sélective et de tout ou rien. Elle
semble achevée. Les crispins sont complets (ils font le tour entier des
articles), ou ils manquent et ne sont pas remplacés par des carènes
homologues.
Chez les Achipteriidae les mêmes crispins ont des caractères tout à
fait différents. Ils sont particuliers aux stases immatures. Aucun
n’est complet. S’ils manquent aux tibias et aux tarses ils sont rem¬
placés par des carènes qui en représentent les ébauches. Par ces
carènes tous les passages existent entre la présence et l'absence de
crispins. Aux génuaux je n’ai vu jusqu’ici aucun crispin. On a l’im¬
pression, dans cette famille, que la formation des crispins est en
cours. Or, être témoin d’une évolution progressive dont nous com¬
prenons le résultat (la protection des joints articulaires) et qui n’est
pas une adaptation au milieu 2, p. 614) est une chance qui n’échoit
pas souvent aux Oribatologues. 11 faudrait en tirer parti.
— 210 —
Les figures 2 A à 2 D opposent deux espèces qui sont par ailleurs
très voisines, Parachipteria willmanni et P. punctata 1 2 3 . On a choisi,
pour les faire, des pattes de protonymphes orientées paraxialement
car c’est du côté paraxial qu’on voit le mieux les crispins. Ceux-ci
sont principalement ventraux. Ils sont nuis du côté dorsal.
Fig. 2. — A (X 1.035), tibia I gaucho de la prolonymphe de Parachipteria willmanni
v. d. IIammen, vu latéralement, avec les extrémités proximale du tarse et distale
du génual. — B (X 1.035), id. pour P. punctata (Nie.). — C (X 1.035), tibia IV droit
de la protonymphe de willmanni, vu latéralement avec les extrémités proximale
du tarse et distale du génual. — D (X 1.035), id. pour P. punctata. — F (X 255),
région coxalc, en projection sur le plan de symétrie, d’une tritonymphe d’Achi-
pteria 2 pour montrer remplacement de la glande coxale gm 3 ; les pattes sont
enlevées ; dans l’ouverture acétabulaire 2 on voit la paroi colyloïde II, poreuse ;
dans l’ouverture 3 on voit une partie de l’apodème séjugal poreux à double paroi ;
/. sj., fente séjugale par laquelle s’ouvre l’apodème. — F (x 1.485), partie chitineuse
de la glande gm, en coupe transversale de la même nymphe. — Les exemplaires
proviennent de Strasbourg pour J). willmanni, de Paris pour P. punctata et des
Alpes (Chartreuse) pour les figures E et F.
La lre espèce a des crispins à tous ses tarses (fig. 2 A. 2 C). L'ex¬
pansion tectale chitineuse cpii constitue le crispin est pleine. Aux
1. La 4e patte de la protonymphe de willmanni, comme celle de punctata, a la
formule (0 — 1 — 0 — 0 — 7) par suite de la présence, au fémur, du poil dorsal. Je me
suis demandé si cette formule très rare n’était pas caractéristique du genre Parachip¬
teria, récemment créé par v. d. IIammen, et je l’ai retrouvée, en effet, dans une 3e espèce
de ce genre. Bellus, malheureusement, ne confirme pas cette idée. Il a la formule
normale (0 — 0 — 0 — 0 — 7) et des aires poreuses au notogaster.
2. C’est une nymphe de nitens (Nie.) ou de magnus (Seli.n.).
3. Il sera question de la glande gm dans une autre série de ces Observations.
— 211 —
tibias on voit très bien la gorge ventrale où pénètre, quand la patte
se replie, l'extrémité du génual. La structure est analogue à celle des
tarses. Elle en diiïère un peu parce que la forte saillie qui surplombe
la gorge n’est pas une lame de chitine pleine, c’est la partie proxi-
moventrale du tibia lui-même. La gorge est plus profonde aux pattes
antérieures qu’aux postérieures.
La 2e espèce n’a pas de crispins mais à chacun de ses tarses une
forte carène occupe exactement la place d’un crispin (lig. 2 B, 2 1)).
Cette carène est le plus saillante ventralement et du côté paraxial.
Elle esl n ville sur le dos du tarse. Il suffirait qu’elle s’accentuât et
elle deviendrait un crispin semblable à celui des figures 2 A et 2 C.
Aux tibias la région proximoventrale fait une bosse qui ne diffère
de celle de la lre espèce que parce qu’elle est moins forte, non sur¬
plombante. Sur la face postérieure de cette bosse le tégument tibial
est légèrement creusé au centre et relevé sur les bords, amorçant
ainsi une gorge protectrice de l’extrémité du génual.
Les autres espèces d’Achiptériidés que j’ai vues reproduisent,
avec de légères variantes, punctata ou willmanni, willmanni plus
rarement que punctata, ou bien elles montrent des cas intermé¬
diaires. Les deuto- et tritonymphes se comportent comme les
protonymphes. Les larves également, du moins en première approxi¬
mation. Chez willmanni les larves ont des crispins tarsaux qui sont
très nets, quoique petits.
J’ai constaté à plusieurs reprises, contrairement à ce que je croyais
auparavant, que des crispins, à une patte, pouvaient exister au tarse
et manquer au tibia.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
1. Grandjean (F.). — Deux nouveaux Oribatei d’Espagne (Bull. Soc.
Zool. France , t. 53, pp. 424 à 441, 1928).
2. Ici. — Sur la distinction de deux sortes de temps en biologie évolutive
et sur l’attribution d’une phylogenèse particulière à chaque état
statique de l’ontogenèse (C. II. Ac. Sciences Paris , t. 225, pp. 612 à
615, 1947).
3. Ici. — Observations sur les Oribates, 19e série (Bull. Mus. Hist. nat.
Paris, 2° série, t. 21, pp. 545 à 552, 1949).
4. Ici. — Sur le tégument des Oribates (Bull. Mus. Hist. nat. Paris, 2° série,
t. 23, pp. 497 à 504, 1951).
5. Ici. — Essai de classification des Oribates (Bull. Soc. Zool. France,
t. 79, 1954, à l’impression).
— 212 —
Remarques morphologiques et anatomiques sur les Pseu¬
doscorpions (Arachnides) appartenant au genre Pseu-
DOBLOTHRUS (BEIER) (FaM. SYARINIDAE J. C. C.)
( à propos de la description de P. strinatii n. sp., des cavernes de Suisse )
Par Max Vachon.
La famille des Syarinidae J. C. C. est fort intéressante en ce
sens que parmi les genres connus, tous paléarctiques, ceux de l’ancien
monde sont tous cavernicoles, très localisés et très pauvres en
espèces. Le genre Troglobisium Beier n’a qu’une espèce racovilzai
Eli. des cavernes de Catalogne en Espagne, le genre Hadoblothrus
Beier, une seule espèce gigas Cap. des cavernes de l'Italie méridionale,
le genre Pseudoblothrus Beier, deux espèces, l'une des cavernes de
Crimée : roszkovskii Red., l’autre des grottes françaises des Basses-
Alpes et des Alpes maritimes, peijerimho//i E. S. il n’est donc pas
sans intérêt de commenter la capture d’une nouvelle espèce de ce der¬
nier genre dans une grotte du Jura neufchâtelois par notre collègue
suisse P. Strinati à qui nous sommes heureux de la dédier. Et cela
d’autant plus que, morphologiquement, cette nouvelle forme (dont
malheureusement la Ç n’est pas encore connue) offre de remar¬
quables caractères que nous commenterons après avoir donné la
description du £ et de la tritonymphe.
Pseudoblothrus strinatii n. sp.
Spécimens étudiés : Jura neufchâtelois, Grotte de Pertuis, P. Stri-
n ATI leg., 1 6 nov. 1952 ; 2 tritonymphes, I l déc. 1952 ; 1
1er mai 1953.
Description du S adulte.
Téguments lisses ; céphalothorax, pattes-mâchoires et chelicères de
teinte brune, peu foncée.
Céphalothorax 1,3 — 1,5 fois aussi long que large, sans épistome, avec
deux sillons transverses peu accusés ; disposition des soies (fig. 2) dont
€ antérieures et 6 postérieures, le nombre des soies intermédiaires pouvant
varier d’un spécimen à l’autre, en tout 36 à 38 soies dont l’ensemble ne se
laisse pas différencier en séries transverses distinctes comme celà est chez
P. peyerirnhoffi (E. S.), par ex., où il y a 30 soies et 5 séries transverses.
Toutes ces soies, comme celles du corps, sont simples et fines.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954.
— 213
Tergites non divisés ornés d’une seule série postérieure de soies de
nombre variable; chaetotaxie : 6 — 7/9 — 11/12 — 12/13 — 13/16 —
14/15 — 13/14 — 12. Les soies augmentent de taille dans les tergites pos-
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Pseudoblothrus strinatii n. sp.
Fig. 1 : céphalothorax de la tritonymphe. — Fig. 2 : céphalothorax du adulte. —
Fig. 3 : patte 4 droite du <$ adulte dont la soie subterminale tarsale est dessinée à part.
— Fig. 4 : tarse et basitarse de la patte 4 de droite de la tritonymphe et sa soie
subterminale. Les figures 1, 2, 3, sont à la même échelle.
térieurs et certaines d’entre elles restent plus courtes que les autres.
Sternites antérieurs légèrement plus chitinisés que les autres ; plaque
génitale antérieure (fig. 5) ornée de 18 à 20 soies dont 8 à 9 le long du bord
214 —
postérieur ; plaque génitale postérieure avec une série postérieure d’une
douzaine de soies et, en avant, près de l’échancrure médiane avec une
dizaine d’autres soies dont 6 ou 7 le long du bord antérieur ; 2 soies, non
Pseudoblothrus strinatii n. sp.
Fig. 5 : face ventrale de l’abdomen du $ adulte, les « sternites » sont désignés par des
chiffres romains, X 100. — Fig. 6 : schéma d’une coupe transversale du sternite VI,
passant par la région des fusules, X 400. — Fig. 7 : épaississements et organes
annexes génitaux <£, X 100. — Fig. 8 : hanches des pattes de la tritonymphe, X 50.
— Abréviations a g l p : atrium des glandes accessoires postérieures dont les mul¬
tiples conduits sont esquissés ; ace : atrium du canal éjaculateur ; coj à co4 : hanches
des pattes et cpm : maxilles ; cach : cadre chitineux de la chambre génitale ; / : fusules
des glandes abdominales ventrales gl ; oglpl : orifices des glandes s’ouvrant dans le
pleurum pl ; sgm : sac génital médian pair ; sgi : sac génital latéral de droite.
— 215 —
apparemment spécialisées, à l’intérieur de la chambre génitale ; chaeto-
taxie des sternites IV, V et VI (fig. 5) : une série postérieure de soies avec,
en avant d’elle, quelques soies groupées qui, dans le stérilité VI se dis¬
posent en cercle pour limiter un anneau de chitine tendre et plissée au fond
duquel font saillie 3 tubercules porteurs de fusules (voir commentaires
ci-dessous) ; 3 soies par plaque stigmatique ; pleurum plissé.
Chélicères (fig. 9), sans galéa, ni tubercule fileur ; 1 soie au doigt mobile,
5 soies, toutes simples, au doigt fixe ; les 2 doigts ornés de dents semblables
dans le doigt fixe mais différant de taille dans le doigt mobile (fig. 9) ;
pas de lame externe ; serrula du doigt mobile, non représentée (fig. 9),
avec 23 lames ; au doigt fixe, pas de vélum mais une serrula comme au
doigt mobile avec 1G-17 lames ; flagelle avec 6 soies disposées par paires
et très légèrement denticulées.
Pattes-mâchoires (fig. 12 et 13) élancées, ornées de longues soies simples ;
processus maxillaires avec 2 soies distales ; fémur à peine pédiculé, 6 fois,
tibia 3,8 — 3, 9 fois, main 2,2 — 2,3 fois aussi longs que larges ; doigts
1,6 — 1,7 fois aussi longs que la main avec pédicule et nettement plus longs
que le tibia et le fémur ; dents (fig. 14), petites, très nombreuses et égales,
revenant à l’extérieur à l’extrémité distale du doigt mobile ; doigt fixe
avec glande venimeuse, canal très court (fig. 13) ; il ne semble pas y avoir
de glande venimeuse au doigt mobile ; trichobothries (fig. 13) au nombre
de 12 ; si plus près de t que de sb ; ib, eb réfugiées sur la main et restant
groupées avec esb, isb (devenue externe) ; it très nettement basal de et,
plus près de est que de et.
Pattes ambulatoires, hanches peu chitinisées et ne portant relativement
que peu de soies, 6 sur les hanches des p. 1, 7 sur celles des p. 2, 3 sur celles
des p. 3 et 7 sur celles des p. 4. Fémur (fig. 3) divisé en préfémur et télo-
fémur par une articulation perpendiculaire à l’axe de l’article ; fémur
6 fois, tibia 7,5 fois aussi longs que larges ; tarses cylindriques, non dilatés
basalement (voir commentaire ci-dessous) ; pas de poil tactile différencié ;
soie subterminale dentelée ; griffes minces, très courbées ; arolium très
courte ; le préfémur est 1,8 fois plus long (pie le télofémur.
Dimensions en millimètres, ad. corps : 3,2 ; cépli. th. : 0,88 ; abd. : 2,40
patte-mâchoire, fémur : 1, 12 — 0, 18 ; tibia : 0, 94-0,24 ; main : 0,75-
0, 33 ; doigts : 1,23.
Description de la tritonymphe.
Téguments lisses à peine colorés; céphalothorax (fig. 1) 1,3 — 1,4 fois
aussi long que large, semblable à celui de l’adulte mais moins fourni en
soies, 28 en tout (dont 6 antérieures et 6 postérieures) disposées en 5 séries
transverses ; sillons transversaux existants mais peu accusés. Chaetotaxie
tergale : 7 — 11 — 11 — 9 — 12 — 13 — 11/12 — 13 — 12 — 9 ; soies
simples de tailles diverses ; pleurum plissé. Chélicères (fig. 11) comparables
à celles de l’adulte quant aux soies, aux serrulae, aux dents ; pas de galéa
(voir commentaires ci-dessous). Pattes-mâchoires (fig. 10), fémur 5,4 fois,
tibia 3 fois aussi longs que larges ; main 1,9 fois aussi longue que large ;
doigts beaucoup plus longs que la main avec pédicule ; trichobothries
(fig. 10) au nombre de 10 seulement, absence de sb au doigt mobile et de
isb au doigt fixe. Pattes ambulatoires plus trapues que chez l’adulte et
216 —
moins fournies en soies, mais très semblables dans l’ensemble ; la seule
différence (voir commentaires ci-dessous) réside dans la forme des tarses —
et cela dans toutes les pattes — qui sont bombées dorsalement (fig. 4)
Fig. 9 : chélicère droite du S adulte, les serrules ne sont pas représentées. — Fig. 10 r
patte-mâchoire gauche de la tritonymphe. — Fig. 11 : doigt mobile de la chélicère
de la tritonymphe. — Fig. 12 : fémur et tibia de la patte-mâchoire du $ adulte. —
Fig. 13 : pince du <d adulte ; seules, les trichobothries sont représentées. — Fig. 14 :
extrémité distale du doigt mobile de la patte-mâchoire de profil afin de montrer la
disposition de la série dentaire. Les figures 10, 12 et 13 sont à la même échelle.
217 —
ce qui donne un aspect conique à ces articles ; fémur des pattes 4, 4 fois,
tibia 4,8 fois aussi longs que larges.
Dimensions en millimètres, corps : 3 ; céph. th. : 0,06 ; abd. : 2,38 ;
patte-mâchoire, fémur : 0,78 — 0,14 ; tibia : 0,62 — 0,20 ; main : 0,53-28 ;
doigts : 0,83.
Remarques systématiques.
Cette nouvelle espèce se classe facilement dans le genre Pseudto-
blolhrus par suite de l'absence de galéa (existant dans le genre Troglo-
bisium ) et d’épistome, lequel existe dans le genre Hadoblothrus.
Cette espèce se distingue des deux autres espèces du genre Pseudo-
blothrus de la façon suivante.
1° Chez l'adulte, tarses des pattes basalement élargis ; 4 soies aux
bords antérieur et postérieur du céphalothorax ; cavernes de Crimée. . . .
P. roszkovskii
— Chez l’adulte, tarses des pattes normaux, presque cylindriques
(fig. 3) ; 6 soies aux bords antérieur et postérieur du céphalothorax. ... 2
2° Céphalothorax au moins 1,7 fois aussi long que large ; fémur des
pattes-mâchoires au moins 7 fois, tibia au moins 5 fois, fémur des pattes
4 au moins 7 fois aussi longs que larges, c’est-à-dire dans l’ensemble,
forme très élancée, de grande taille, fémur des pattes-mâchoires >1,5 mm. ;
cavernes du sud-est de la France . P. peyerimhoffî
— céphalothorax au plus 1,5 fois aussi long que large ; fémur des pattes-
mâchoires au plus 6 fois, tibia au plus 4 fois, fémur des pattes 4 au plus
6 fois aussi longs que larges ; c’est-à-dire dans l’ensemble forme peu élancée
et de taille moyenne, fémur des pattes-mâchoires <1,2 mm. ; cavernes
suisses . P. strinatii
Remarques écologiques.
Tous les spécimens que nous avons examinés ont été capturés par
M. Strinati dans une grande chambre située à 20 m. de l’entrée de
la grotte de Pertuis et dont les murs sont des parois stalagmitisées
sur lesquelles coulent de minces filets d’eau ; le sol n’est pas uniforme
et recouvert de calcite ou d’argile. Les Pseudoscorpions semblent
éviter les régions humides ou à guano et ont été capturés sous de
petits morceaux d’argile desséchée et durcie. Le grotte de Pertuis est
à une altitude de 1.070 m. et se trouve à 3,5 kms. au nord de St. Mar¬
tin (Jura neufchàtelois) ; c’est une grotte à puits très profond,
atteignant 156 m. et à température froide (5° en novembre, par
exemple et 5°, 5 en mai) ; l’humidité semble y être fort élevée. Nous
reviendrons dans un autre travail sur cette nouvelle station de
Pseudoblothrus cavernicole et la répartition des Syartntdae en Europe.
Bulletin du Muséum, 2° série, t. XXVI, n° 2, 1954.
15
Glandes abdominales et « slernites ».
Dans le 6e segment de l’abdomen du <§ de P. strinatii, la plaque
impaire, ventrale, dite sternale, est creusée d'une importante
cavité médiane, circulaire (fig. 5), largement ouverte et dont le
plafond porte 3 tubercules. Chaque tubercule, dont les flancs sont
renforcés de chitine (fig. 6), par pression sanguine et par suite
de la souplesse de la paroi environnante, peut faire saillie ainsi
que les fusules (de 9 à 16) dont chaque tubercule est orné. Un
conduit (peut-être deux) traverse chaque fusule et, en compagnie
de beaucoup d’autres, provient d’une glande, nettement fonction¬
nelle, tapissant toute la chambre circulaire. L’état du spécimen
étudié ne nous permet pas de donner plus de précisions. Ces fusules
rappellent beaucoup celles qui ornent l'intérieur de la chambre
génitale des $ de Chthonius et dont le rôle est en rapport avec la
fabrication du spermatophore. Ce sont de véritables glandes géni¬
tales accessoires, fort différenciées et localisées sur un autre segment
que celui ou aboutissent les conduits des testicules. Nous ne saurions
ici nous étendre sur l’existence de ces glandes accessoires munies
de fusules et comparables à des filières et qui existent chez d’autres
Arachnides que les Pseudoscorpions. L. Fagf. et A. de Rarros-
Machado en ont découvert de comparables chez les Araignées
(Ochyceratides, Pholcus, Scytodes) dans la région génitale (Arc. Zool.
exp. gén. 1950, t. 87, n° 3, Notes et Revue). Rappelons simplement
que, chez les Pseudoscorpions Withiinae, la plupart des plaques
ventrales abdominales des £ portent de très courtes soies spécia¬
lisées en général groupées par massifs pairs ou impairs, mais dont la
structure fine n’a pas été étudiée.
Dans notre travail de thèse de 1938 (Ann. Sc. nat. Zool., 11e sér.),
nous avons admis, après étude de la musculature et des systèmes
glandulaires que les plaques génitales ne sont pas de simples ster-
nites mais des éléments morphologiques complexes à la formation
desquels ont participé et les stérilités proprement dits et les appen¬
dices. Mais si la nature coxo-sternale des plaques génitales (seg¬
ments 2 et 3 de l’abdomen) semble facile à admettre et à prouver,
cela semblait moins aisé pour les autres sternites abdominaux.
I/existence, dans le 6e métamère abdominal du de P. strinatii,
d’un système glandulaire comparable à celui que l’on trouve dans
les segments génitaux, semble prouver que les sternites quels qu’ils
coient proviennent de la fusion des vrais sternites et de ce qui reste
des appendices. En fait, en tant qu élément métamérique distinct,
l'existence de vrais sternites nous semble de moins en moins certaine,
chez les Pseudoscorpions et les Arachnides en général.
— 219 —
Glandes tégumentaires métamériques.
C’est dans le pleurum (fig. 5) que, ventralement et latéralement,
en avant de chaque plaque ventrale se trouvent de petites régions
chitinisées circulaires perçées d’un ou deux orifices auxquels doivent
aboutir le ou les conduits de glandes ou de cellules glandulaires.
L’aspect de ces plaques criblées est si comparable à celui de certaines
glandes accessoires génitales ^ et $ que l’homologie de ces éléments
paraît certaine. Nous avons retrouvé ces glandes chez de nombreux
autres Pseudoscorpions répartis dans diverses familles et genres.
Nous ne savons rien du rôle possible de ces glandes que possèdent et
les adultes et les nymphes.
Néoténie et forme des tarses chez les nymphes et les adultes.
L’un des caractères essentiels de l’espèce de Crimée, P. roszkooskii
est d'avoir aux pattes un tarse dilaté à la base. 11 est alors curieux
de constater que si chez P. strinatii adulte, les tarses sont normaux
c’est-à-dire presque cylindriques (fig. 3), chez les tritonymphes, par
contre, ils sont (fig. 4) dilatés à leur base et, en ceci, rappellent ce
qu’ils sont chez P. roszkovskii. Nous interprétons cette ressemblance
entre les nymphes d’une espèce et les adultes d’une autre espèce
dans le cadre des processus de néoténie partielle. Chez les Pseudos¬
corpions, les modifications de la chaetotaxie au cours du dévelop¬
pement post-embryonnaire nous ont permis de constater de nom¬
breux exemples de tels processus (notamment pour les tricho-
bothries) où un ensemble de soies nymphaires est conservé intact
chez l’adulte d’une autre espèce. Le cas, dont nous parlons ici,
montre que cette « conservation » peut jouer aussi pour la forme
même d’un article.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 220 —
C.1S DE MALFORMATION D’UN CUÉLIPÈDE DE PAGURIDAE.
Par Mme Fize.
ASSISTANTE DE i/lNSTITUT OCÉANOGRAPHIQUE DE NIIATRANG.
Au cours d’une des récoltes (Rte. 1 .382) effectuées au lieu dit
« Cua-Bé » par l’Institut Océanographique de Nhatrang en vue
d’établir une iconographie des Pagures communs du littoral du
Viêt-Nam, il a été recueilli un spécimen de Paguridae, présentant
une malformation du chelipède gauche.
Description de V anomalie . — — Cette anomalie affecte un Clibanarius
longitàrsis De IIaan dont la carapace mesure 4 mm de large et
9 mm 5 de longueur (E. N° 28.172) ; il s’agit d’un jeune, l’adulte
atteignant 9 mm de large et 23 mm de longueur environ.
Chez les Clinabarius les chelipèdes sont semblables, égaux ou
subégaux, les doigts s’ouvrent et se ferment dans un plan horizontal
Le chelipède droit de 5 mm 7 de long et de 2 mm 5 de largeur
est normal. L’anomalie porte sur le doigt mobile du chelipède gauche.
Ce doigt est déplacé et n’est plus eu face du doigt fixe, deux autres
doigts surajoutés à la hase de la partie externe du dactyle forment
comme un chelipède. Ces trois doigts ont une hase commune et sont
situés dans un même plan. Les dents des nouveaux doigts peu déve¬
loppées sont apparentes sur le bord de leurs faces internes, leurs
extrémités sont noires et cornées et leurs faces externes sont cou¬
vertes de tubercules et de soies comme celles du doigt primitif. Les
trois doigts sont incapables de mouvement.
Cas de malformations de pinces de Crustacés
signalées par les auteurs.
Fischer (1888) décrit une pince monstrueuse gauche présentant
le même genre d’anomalie que notre Clibanarius et appartenant
à un tourteau adulte. « La monstruosité porte sur l’article mobile
de la main et consiste dans la présence, au bord supérieur du pouce,
d’une pince supplémentaire formée de deux appendices et dont les
bords opposés sont dentés comme ceux d’une pince. » Il cite dans sa
note les auteurs ayant décrit avant lui des malformations.
Lf. Sénéchal (1888) décrit lui aussi des cas de malformations
de pince dont une « duplication » simple de la pince d’un Crustacé,
mais située sur le propodite.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954.
— 221 —
Przibram étudie dans une série de mémoires, de 1901 à 1905, de
nombreux cas de malformations.
Dklphy (1921) donne trois schémas de pinces monstrueuses con¬
sistant en la présence de deux doigts supplémentaires plus ou moins
développés sur le propodite.
Legendre (1925) donne une photographie d'une malformation se
rapprochant de celle de notre Clibanarius.
11 existe deux notes de Perez sur des malformations de pince,
l’une en 1928 porte sur une malformation du doigt fixe de la pince
chez un Carcinus maenas, l'autre en 1936 sur une malformation du
doigt mobile.
Abeloos (1932) étudie cinq cas de malformations dans les articles
distaux des pinces de Portunus puber L. dont un se rapproche beau¬
coup du cas de notre Clibanarius ; en 1933 des cas sur Carcinus
maenas Penn. et en 1936 une malformation consistant en doigts
mobiles supplémentaires sur la pince d’un tourteau ( Cancer pagurus
L-).
André (1946) décrit et figure un exemple de bifurcation du doigt
fixe de la pince chez un Portunus puber L.
En examinant les divers cas, on constate que ces malformations
consistent le plus souvent en la présence de deux doigts supplémen¬
taires soit sur le propodite, soit plus souvent, sur le dactvlopodite
du chelipède. Ils semblent former au premier examen comme une
duplication de la pince. Le plus souvent cette « pince » est imparfaite
et les doigts ne sont pas articulés ; dans d’autres cas, plus rares, les
doigts sont mobiles.
Ces anomalies ont été décrites chez les Macroures (Homarus
americanus et oulgaris, YAstacus fluoiatilis, etc... « La fréquence de
ces anomalies doit être hien grande », écrit Fischer (1888), « puisque
dans le Musée de Cambridge on a reçu une collection de 200 pinces
déformées ayant appartenu presque toutes au Homarus americanus ».
Telle n’est pas l'opinion de IIerrick (1896) qui écrit qu’il faut
examiner des milliers de Homards pour en rencontrer un seul cas.
On en a surtout signalé chez les Brachyoures. Il n’y a pas à ma
connaissance de cas signalé chez un Paguridae. Sur les très nom¬
breux Paguridae que j’ai examinés, je n’ai rencontré que le cas décrit
ici.
Interprétation.
Que représentent ces doigts supplémentaires ? Les anciens auteurs
n’y voient que de simples excroissances. Pour Fischer (1888), il
s’agirait de duplication de la pince, interprétation qui a prévalu
jusqu’aux ouvrages de Bateson et Przibram qui ont reconnu la
véritable nature de ces formations. Ce ne sont pas des duplications
de pince, mais des triplications de l’un des doigts. Ces formations
222
nli rira ient aux lois de symétrie énoncées par Bateson et qui régissent
en général les formations triples. « Les trois organes composants
sont dans un même plan et deux composants voisins sont symé¬
triques par rapport au plan bissecteur de leurs axes ».
Abeloos (1932) examinant des cas sur Portunus puber L. donne
une confirmation de cette interprétation. Grâce à la présence de
nervures et tubercules caractéristiques des doigts fixes et des doigts
mobiles, il a pu déterminer exactement la nature des doigts sura¬
joutés. Dans le cas n° 3 qui se rapproche le plus de notre cas, où il
s’agit d’une trifurcation du doigt mobile, « les trois composants
sont situés dans un plan vertical très voisin du plan d’applatissement
du propodite et présentent chacun une rangée de dents et cinq
— 223 -
nervures longitudinales ». Le doigt fixe présentant une autre orne¬
mentation, il s’agit donc de trois doigts mobiles.
Pour notre Clibanarius, l’interprétation est plus difficile : les deux
doigts fixes et mobiles ne présentant pas dans l’espèce, d’ornemen¬
tation caractéristique. Cependant sur les spécimens normaux comme
sur celui ici examiné, le doigt fixe est marqué à sa face interne près
de l’articulation d’une crête transversale bien développée qu’on ne
retrouve pas, même à l’état d’ébauche, sur le doigt mobile.
Aucun des doigts surajoutés de notre spécimen anormal ne pré¬
sente ce caractère (crête proximale de la face interne) qui pourrait
permettre de l’interpréter comme un doigt fixe ; ce qui paraît
confirmer l'interprétation d’ABELOOs.
Origine.
Fischer (1888) examine les causes possibles de ces anomalies.
Cette duplication s’expliquerait par la tendance à la bifidité des
appendices des Crustacés et pourrait s’observer « non seulement
sur l’un des deux derniers articles mais aussi sur divers autres
amenant toujours le doublement de tous les articles suivants ».
Przirram pense que : « Ces formations auraient pour origine une
fracture de l’extrémité d’un appendice non suivie d’autotomie,
un des composants serait le doigt normal conservé mais déplacé,
les deux autres auraient pour origine un bourgeon de régénération
bifide formé au bord de la blessure », ces trois composants obéissant
aux lois de symétrie de Bateson régissant les formations triples.
Dans le cas que nous avons cité chez Abeloos, « le composant supé¬
rieur (P) 1 peut être en raison de son volume considéré comme le
doigt mobile primitif qui aurait été entaillé à sa base du côté de son
bord denté, le composant intermédiaire représenterait le régénérât
inverse (I) (1) et le composant inférieur le régénérât normal (N) (1)
produit par la base du doigt sectionné ».
Dans le cas de notre Clibanarius un des composants (P) est le
doigt primitif facilement reconnaissable à son aspect et à sa dispo¬
sition. Les deux autres composants correspondent, l’un au régénérât
normal (N), l’autre au régénérât inverse (I). Le régénérât normal (N)
a sa face externe orientée dans le même sens que le doigt primitif
et le régénérât inverse (I) est situé entre le doigt primitif et le régé¬
nérât normal. Il faut noter que dans le cas d’ Abeloos les deux régé-
nérats sont divergents alors qu’ils convergent chez notre Clibanarius.
Il est facile de se rendre compte que la blessure affectant la face
externe du doigt et non la face interne comme dans le cas d’ABELoos,
cette disposition est nécessaire pour que la loi de symétrie soit
respectée.
1. Se référant aux lois de symétrie de Bateson.
— 224
Différents auteurs, pour trouver l’origine de ces malformations,
ont essayé d’en produire expérimentalement.
Legendre (1925), note que « Przibram réussit à en reproduire
deux fois notamment sur la dernière patte ambulatoire d’un Car¬
cinus maenas dont le bourgeon de régénération avait été soigneuse¬
ment divisé longitudinalement, que Zelenv en 1903 provoqua
expérimentalement la régénération d’un double ehela chez un Gela-
simus, que Miss Reed obtint en 1904 la biiidité d’une patte de
Pagure dont le nerf avait été dissocié en long ». (La référence do Miss
Ref.d indique « Crayfîsh » = écrevisse ; il ne semble pas qu’il puisse
s’agir d’un Paguridae), « qu’EiiMEL en 1907 produisit artificiellement
une triplicature de la pince d’un Homard ».
Abei.oos (1936) étudie l’autotomie et la régénération des pinces
chez le crabe Carcinus maenas Penn, et fait de nombreuses expé¬
riences. 11 sectionne « sur un grand nombre d’animaux de tailles
diverses, sans leser l'articulation prodactylopodia'e, les deux doigts
de la pince à des niveaux variés », et constate qu’il ne se produit pas
« autotomie de la pince mais régénération des parties manquantes ».
Les pattes peuvent donc très bien subir des blessures sans qu'il y ait
forcément autotomie. Ses expériences « ne lui ont fourni dans aucun
cas de régénération multiple ». Mais écrit-il « la possibilité même
d’une régénération dans le propodite et le dactylopodite de la pince
montre qu’il est légitime de rechercher le mécanisme de la production
des formations multiples rencontrées dans la nature dans les phéno¬
mènes de régénération ».
Il semble résulter de ces expériences qu'un ensemble de condi¬
tions très particulières (blessure n’entraînant pas l'autotomie du
membre, formation d’un bourgeon de régénération divisé longitu¬
dinalement) est nécessaire pour qu’il y ait malformation ; ce qui
expliquerait la très petite proportion d’anomalies par rapport au
nombre de blessures occasionnées certainement dans la nature aux
pinces de Crustacés.
Institut Océanographique de Nhatrang.
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— 226 —
Sur une espèce mal connue d Isopode terrestre,
PhALLONISCUS PYGMAEUS (B.-L). (PlULOSCIA PYGMAEA B.L.).
(Crustacé).
Par A. Vandel.
ASSOCIÉ DU MUSÉUM.
Parvenu au terme d'une longue enquête sur les Isopodes terrestres
de la France, j’ai réussi à retrouver, à quelques exceptions près,
toutes les espèces qui ont été signalées dans notre pays, et à fixer
leur statut systématique. L'une des dernières formes qui m’était
restée inconnue et dont la position demandait à être précisée, était
« Philoscia pygmaea Buddc-Lund ».
On ne connaissait jusqu’ici que trois exemplaires de cette espèce
qui sont conservés dans les Collections du Muséum national d’His-
toire naturelle de Paris. Ce sont :
1) Les deux exemplaires « types » de l'espèce, décrits par Budde-
Lun'd (1885, p. 212) et provenant de la Collection Eugène Simon.
Ces deux individus sont mutilés ; l’un des individus, de sexe indé¬
terminé, est représenté par une moitié antérieure ; l'autre correspond
aune femelle ovigère dépourvue de tête. L’étiquette ne porte comme
indication de localité que le mot : « Corse ».
2) Une femelle ovigère, en assez bon état, récoltée et déterminée
par Adrien Dollfls. L’étiquette porte comme indication de loca¬
lité : « F. de l’Ospedale (Corse) », c’est-à-dire la grande forêt qui
s’étend au nord de Porto-Vecchio. Il convient de remarquer que
Dollfus (1897, p. 11 ; 1899, p. 207) indique, dans ses publications,
comme lieu de capture de cet individu : « forêt d’Eucalyptus de la
Solenzara ».
Ces exemplaires, s'ils permettent de reconnaître l'espèce que
Budde-Lund a eue sous les yeux, sont trop défectueux et trop peu
nombreux pour faire l'objet d’une étude précise. Heureusement, le
très riche matériel rapporté par le Professeur Remy de son second
voyage en Corse (1948) renferme une vingtaine d’exemplaires de
cette espèce qui m’ont permis d’en prendre une connaissance précise.
Encore que cette espèce ne paraisse point très commune, elle est
très largement répandue en Corse. Le Professeur Remy l’a récoltée à
Bastia, dans la région de Corte (Francardo, Lano), dans la région de
la Solenzara (Solaro, Solenzara, Sari-di-Porto-Yecchio, Sainte-
Lucie-de-Porto-Vecchio), et aux environs de Sartène (Propriano).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954.
- 227 —
Synonymies.
Les isopodologues ont fréquemment signalé (Dollfus, 1897, a,
p. 11 ; 1897 b, p. 2 ; Verhoeff, 1918, p. 154 ; 1930, p. 572 ; 1933,
pp. 46 et 51 ; 1936, p. 161 ; Boettcer, 1930, p. 583 ; Buchner,
1951, p. 473), sous le nom de « Philoscia pygmaea » une espèce qui
paraît largement répandue dans le centre de l’Italie. Verhoeff
(1918, p. 156) a émis cependant quelques doutes sur l'identité des
formes corse et italienne. La figure que donne Verhoeff (1918, pl.
IL fig. 38) prouve, à elle seule, que l’espèce italienne est différente
de la forme corse ; les soies-écailles linguiformes de l’espèce italienne
sont très différentes des énormes phanères si caractéristiques de la
forme corse. L’espèce italienne appartiendrait, d’après Verhoeff,
au sous-genre Tiroloscia. On doit donc la désigner sous le nom de :
Philoscia (Tiroloscia) pygmaea Verhoeff 1918 nec Budde-Lund.
Par ailleurs, Ahcangeli (1925, p. 20) avait recueilli, aux environs
de Sassari, en Sardaigne, un Isopode qu’il assimile d’abord au Luca-
sius hirtus d’Aubert et Dollfus 1, et qu’il nomme Agabiformius
hirtus. Ultérieurement, Arcangeli (1939, p. 1 ; 1950, p. 138)
reconnait que cette espèce appartient à la famille des Oniscidae
et non à celle des Porcellionidae. 11 en donne une description détaillée,
accompagnée de huit figures, et la nomme Sardoniscus pusillus
n. g. n. sp. Or, il apparaît clairement que cette espèce sarde est en
tous points semblable à la forme corse que j’ai étudiée. Pour être
assuré de l’identité des types sarde et corse, il serait nécessaire de se
livrer à un examen comparatif d’exemplaires provenant des deux
îles. Mais, en l’absence de cette vérification directe, ce que je puis
tout au moins affirmer c’est que la description et les figures d’ARCAN-
geli s’appliquent très exactement à la forme corse que j’ai examinée.
Jusqu’à preuve du contraire, je tiens donc les formes corse et sarde
comme appartenant à la même espèce.
Place de cette espèce dans la classification.
En raison de la forme do la tête et de celle du pléon, cette espèce
ne saurait appartenir au genre Philoscia, ni même à la sous-famille
des Philosciinae. Ainsi que l’a clairement reconnu Arcangeli (1939,
p. 5), cette espèce doit rentrer dans la sous-famille des Oniscinae.
Mais, convient-il d’en faire le type d’un genre particulier ? 11
m’apparaît qu’aucune difficulté ne s’oppose à ce que l’on classe
la forme corse dans le genre Phalloniscus, tel qu’il a été défini
1. L’examen des types de Lucasius hirtus Aubert et Dollfus conservés au Muséum
national d’Histoire naturelle de Paris, prouve qu’ils appartiennent incontestablement
■à une espèce fort banale dans la région méditerranéenne : Agabiformius lentus (B.-L.).
228 —
par les isopodologues (Budde-Lund, 1908, p. 296 ; Wahrberg, 1922,
p. 86 ; Boyvley, 1935, p. 49 ; Yandel, 1952, p. 136). Les systéma-
ticiens ont souvent le tort d’instituer une nomenclature régionale
qui ne tient pas compte de l’existence de genres à répartition très
vaste, voire mondiale (telle que celle des genres Tylos, Ligia, Allo-
Phalloniscus pygmaeus ( H .-L.) . — A, Cephalon vu de face ; B/ Ceplialon vu de profi] ;
G, soie-écail!e du bord postérieur du tergitc I ; D, soie-écaille du tergitc III. l.f .,
ligne frontale ; l.m., ligne marginale ; l.s.a., ligne supra-antennaire.
niscus, Chaetophiloscia, Protracheoniscus, Armadillo, etc.) et qui a le
grave inconvénient de masquer les véritables affinités systématiques
et biogéographiques des espèces. Je propose donc de nommer
l'espèce corso-sarde :
Phalloniscus pygmaeus (Budde-Lund 1885).
Cette espèce paraît voisine de Ph. mateui Yandel (Yandel, 1953,
p. 69) provenant d’Espagne. Les pièces buccales et les pléopodes
sexuels sont presque identiques dans les deux espèces. Mais, elles
diffèrent l’une de l’autre par la forme du telson, l’aspect des soies-
écailles et la position du nodulus latéral is VIL
— 229 —
Description.
Il est inutile de reprendre une description détaillée de cette
espèce qui a été donnée de façon très complète par Arcangeli (1939,
p. 1 ; 1950, p. 138). Je me borne à signaler quelques particularités
propres à la structure céphalique et aux caractères tégumentaires.
Céphalon (Fig. A et B). — Une ligne frontale bien marquée, dessinant
en son milieu un lobe saillant, triangulaire, à sommet obtus ; deux lobes
latéraux grands, arrondis ; une ligne supra-antennaire et une ligne margi¬
nale bien nettes.
Caractères tégumentaires. — a) Téguments recouverts de grandes soies-
écailles pédiculées, ovoïdes ou tronquées à leur extrémité (Fig. D). Des
soies-écailles, de taille particulièrement grande (Fig. C), sont, disposées,
en une rangée régulière, au bord postérieur du vertex et de chacun des
tergites péréiaux et pléonaux. Ces grandes soies-écailles, déjà bien appa¬
rentes à un faible grossissement, soht très caractéristique de l’espèce.
b) Champs glandulaires semi-circulaires, appliqués contre la marge ;
les champs du segment I sont petits et portent 1-2 pores ; ceux des seg¬
ments II-V sont plus grands et portent 2-5 pores ; les segments VI-VII
sont dépourvus de champs glandulaires.
c) Noduli latérales bien apparents ; les valeurs du rapport - (d étant
c
la distance qui sépare le nodulus du bord latéral du segment, et c, la lon¬
gueur du tergite) sont égales, pour les sept péréionites à 0,67 — 0,63 —
0,81 — 0,90 — 0,76 — 0,43 — 1,39. L’éloignement du nodulus VII par
rapport au bord marginal est remarquable. Je ne connais aucun autre
exemple d’une disposition semblable chez les Isopodes terrestres.
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— 231
Révision des Neritidae d'eau douce et d’eau saumatre
de Nouvelle-Calédonie.
Par A. Franc.
Neuf genres de Neritidae ont été signalés dans les eaux douces ou
saumâtres de la Nouvelle Calédonie.
Grâce aux collections du Muséum, grâce surtout à la collection
Caillot qui y est déposée, nous avons pu faire une révision de ce
groupe si intéressant.
Plus de 50 espèces ont été décrites en Nouvelle Calédonie ou dans
les îles voisines : île Art, île des Pins, Loyalty etc... ; mais nous
avons dû ramener ce nombre à 23.
I Genre Puperita Gray 1857.
Coquille épaisse, ovoïde, spiralée, à spire basse et tours croissant
rapidement, lisse ou indistinctement striée. Aire columellaire large,
lisse, calleuse.
1. Puperita reticulata (Sow.).
Neritina reticulata Sow. 1832. P. Z. S. London, p. 201.
Neritina morosa Gassies 1870. Journ. de Conch., p. 149.
1871. Faune, II, p. 171, pl. 8, lîg. 7.
Puperita reticulata Riech 1937. Arch. f. Naturg., N. F. 6 B., p. 91.
Ile Art, Lifou, Salomon, Tahiti, Paumotou.
Il Genre Clithon Montfort 1810.
Coquille arrondie, souvent ornée de rides, verrues ou aiguillons ;
ouverture plutôt petite ; bord columellaire à encoche avec une dent
plus forte au dessus.
2. Clithon bicolor (Reeluz).
Nerita bicolor Reeluz 1843. P. Z. S. London , p. 172.
Theodoxis bicolor 1941 Benthem Jutting. Arch. Neerl. Zool., V, p. 267.
Ouagap, Archipel malais, Java, Philippines.
3. Clithon brevispina (Lamarck).
Neritina brevispina Lamarck 1822. An. s. vert., 6, 2, p. 185.
Reeve 1855. Conch. Icon., IX, pl. 6, fig. 28.
Neritina rugata Reeluz 1842. Soc. Cuv. Zool., p. 75.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954.
— 232 —
Neritina ruginosa Recluz 1841. Rev. Zool., p. 310.
N eritina obscurata Recluz 1842. Rev. Zool., p. 143.
Clitkon brevispina Riech 1937. Arcli. j. Naturg., N. F. 6 B., p. 82.
Ile Art, Mare, Lifou, Hienghène, Canala, Balade, lies de la Sonde,
Philippines, Moluques, Nouvelle-Guinée, Salomon, etc...
4. Clithon diadema recluziana (Guillou).
Neritina recluziana Guillou 1841. Rev. Zool., p. 345.
Reeve 1855. Conch. Icon., pl. NI, fig. 53.
Neritina Keraudreni Guillou 1841. Rev. Zool., p. 346.
Clithon diadema recluziana Riech 1937. Arch. f. Naturg., N. F. 6 B,
p. 81, flg. 23, droite.
Forme caractérisée par la dilatation de son ouverture.
Baie du Sud, Nakéty, Canala, Samoa, Marquises, Tahiti.
5. Clithon nucleolus (Morelet).
Neritina nucleolus Morelet 1856-57. Bul. Soc. Ilist. Nat., n° 8.
Neritina Pazi Gassies 1858. Journ. de Conch., p. 71.
Neritina artensis Gassies 1866. Journ. de Conch., p. 51.
Neritina costulata Gassies 1866. Journ. de Conch., p. 52.
Neritina flexuosa Gassies 1878. Journ. de Conch., p. 342.
1880. Faune, III, p. 93, pl. 4, fig. 5.
Cette forme semble être indigène en Nouvelle-Calédonie.
Les espèces de Gassies méritent tout au plus d’être placées au
rang de variétés.
Ste Marie de Balade, Hienghène, Ponérihouen, Canala, Ile Art,
Ile des Pins.
6. Clithon oualaniensis (Lesson).
Neritina oualaniensis Lesson 1832. Yoy. Coquille Zool., 2, p. 379.
Neritina ualanensis Martens 1879. Conch. Cab., p. 193, pl. I, fig. 1-24.
Theodoxis oualaniensis Benthem Jutting 1941. Arch. Neerl. Zool., V
p. 268.
Neritina Nouletiana Gassies 1863. Faune, I, p. 104, pl. 8, fig. 5.
Neritina incerta Gassies 1878. Journ. de Conch., p. 341.
1880. Faune, 111, p. 94, pl. 4, fig. 6.
Neritina Nouletiana, dont quelques auteurs ont fait remarquer que
la figure ne correspondait pas à la diagnose n’est autre que C. ouala¬
niensis, forme à ornementation extrêmement variable. Nous avons
toutefois noté que des exemplaires de Gassies possédaient soit
une spire basse non saillante, soit une spire assez élevée et saillante.
Ile Art, Inde, Archipel Malais, Iles de la Sonde, Australie, Fidji,
etc...
III. Genre Neritodryas Martens 1869.
Coquille presque sphérique à spire mousse ; aire columellaire lisse.
Eau douce, mais peuvent se trouver sur les feuilles d'arbres au voi¬
sinage des pièces d’eau.
— 233
7. N eritodryas Chimmoi (Reeve).
Neritina Chimmoi Reeve 1856. Conch. Icon., fig. 171.
N eritodryas Chimmoi Riech 1937. Arch. f. Naturg., N. F. 6 B, p. 119.
Endémique en Nouvelle-Calédonie : Hienghene, Balade, Pouébo,
Ouagap.
8. N eritodryas dubia (Chemnitz).
Neritina dubia Chemnitz 1781. Conch. Cab., V, p. 344, pl. 124, fig. 2.019-
2.020.
Neritina zébra Gassies 1871. Faune, II, p. 173.
N eritodryas cornea Riech 1937. Arch. /. Naturg., N. F. 6 B, p. 76.
BentheWi Jutting 1941. Arch. Neerl. Zool., Y, p. 268.
La forme cornea L. à laquelle Riech et Madame van Benthem
Jutting rapportent cette espèce a une forme plus basse.
Ile Art, Pouébo, Ouagap, Iles de la Sonde, Philippines, Moluques,
Nouvelle Guinée, Salomon, Fidji, etc...
9. N eritodryas subsulcata (Sow.).
Neritina subsulcata Sowerby 1839. Conch. Illust., fig. 50.
N eritodryas subsulcata Riech 1937. Arch. f. Naturg., N. F. 6 B., p. 75.
Arama, Pouébo, Philippines, Sumatra, Célèbes, Moluques,
Nouvelle-Guinée, Salomon, Nouvelles Hébrides, Fidji, etc...
IV Genre Neripteron Lesson 1830.
Coquille aplatie sur la face de l’ouverture, sans spire saillante.
Ouverture plus ou moins élargie.
10. Neripteron auriculata alata (Lain.).
Neritina auriculata Lamarfek 1798. Encycl. Vers, II, p. 355, fig. 6.
Neritina subcauriculata Recluz in Sowerby 1855. Thés. Conch., p. 510
pl. 113, fig. 138.
Neritina marmorata Braziér 1878. P. Z. S. London N. S. W ., 2, p. 22.
Neritina nigrofusca Thiele 1928. Zool. J. Syst., 55, p. 119.
Neripteron auriculata alata Riech 1937. Arch. f. Naturg., N. F. 6 B,
p. 69.
Neritina lijouana Gassies 1878. Journ. de Conch., p. 343.
1880. Faune, III, p. 91, pl. 3, fig. 10.
Bien que N. lijouana connue par un seul exemplaire ait une
ouverture subtriangulaire, elle ne semble pas devoir être séparée de
l’espèce de Lamarck qui, elle-même est très variable.
Lifou, Ouagap, embouchure des fleuves, eaux saumâtres, Ceylan,
Sumatra, Célèbes, Moluques, Philippines, Nouvelle Irlande.
11. Neripteron Lecontei (Recluz).
Neritina Lecontei Recluz 1853. Journ. de Conch., p. 257, pl. 8, fig. 3.
Neritina novocaledonica Reève 1855. Conch. Icon., pl. 24, fig. 107.
N eripteron Lecontei Riech 1937. Arch. f. Naturg., N. F. 6 B., p. 119.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954. 16
— 234 —
L’ouverture est bien moins dilatée de part et d’autre du sommet
que dans l’espèce précédente.
Balade, dans le Diahot.
V Genre Dostia Gray 1842.
Coquille élargie transversalement, à enroulement presque symé¬
trique. Face dorsale très convexe. Bords supérieur et inférieur du
péristome presque égaux sans prolongements. Aire columellaire non
nettement délimitée, à bord dentelé.
12. Dostia violacea (Gmelin).
Nerita violacea Gmelin 1790. Syst. Nat. Ed. XIII, p. 3.685.
Neritina crepidularia Lam. 1822. Ann. s. vert., 6, 2, p. 186.
Neritina siquijorensis Recluz 1843. P. Z. S. London, p. 198.
Neritina montrouzieri Gassies 1875. Journ. de Concli., p. 228.
1880. Faune, III, p. 89, pl. 4, fig. 7.
Neritina guttulata Gassies 1875. Journ. de Coneh., p. 330.
1880. Faune, III, p. 90, pl. 4, fig. 4.
Neritina exaltata Recluz 1850. Journ. de Coneh., p. 65, pl. 3, fig. 3.
Neritina ( Dostia ) violacea Benthem J utting 1941. Arch. Neerl. Zool., V,
p. 269.
Ouagap ( montrouzieri et guttulata), Ile Art et Nouméa [exaltata),
Archipel malais, Océan Indien, Inde, Chine, Philippines.
VI Genre Vittina H. B. Baker 1923.
Coquille ovoïde, à spire aiguë. Aire columellaire assez étroite,
convexe, à bord dentelé. Eau douce ou saumâtre.
13. Vittina Roissyana (Recluz).
Neritina Roissyana Recluz 1841. Rev. Zool., p. 338.
Neritina cuprina Recluz 1850. Journ. de Concli., p. 151.
Neritina rivula Hombron et Jacquinot 1854. Voy. Pôle S. Moll., p. 17,
pl. 18, fig. 27-29.
Neritina chrysocolla Gould 1855. U. S. Exp. Exp., p. 158, pl. XI, fig. 188.
Neritina navigatoria Reeve. 1855. Coneh. Icon., fig. 102.
Vittina Roissyana Riech 1837. Arch. /. Naturg., p. 78.
Ouagap, Ile Art, Lifou, Mare, Moluques, Nouvelle-Guinée, Fidji,
Samoa, Tahiti, Carolines, etc...
14. Vittina turrita (Chemnitz).
Neritina turrita Chemnitz 1786. Coneh. Cab., 9, 2, p. 71.
Neritina ziczac Sow. Thés. Coneh., II, p. 540.
Neritina ivaigiensis Lessoh 1832. Voy. Coq., II, I, p. 379.
Neritina commuais Quoy et Gaim. Astrol., III, p. 195.
Neritina aquatilis Reeve 1855. Coneh. Icon., fig. 73.
Vittina turrita Riech 1937. Arch. /. naturg., p. 80.
Ile Art. De l’Archipel Indien à la Polynésie et à la Mélanésie.
— 235 —
15. Vittina varie gata (Lesson), 1832. Voy. Coq., p. 378 ( Neritina ).
Neritina wallisiarum Recluz 1850. Journ. de Conch., p. 161.
Vittina variegata Riech 1937. Arch. f. Naturg., p. 77.
Neritina (Vittina) variegata van Benthem Jutting 1941. Arch. Neerl.
Zool, V, p. 269.
Balade, Oubatche, en eau douce, Iles de la Sonde, Célèbes, Philip¬
pines, Nouvelle-Guinée, Arch. Bismarck, Salomon, Fidji, Samoa,
Carolines.
VII Genre Neritina s. s. Lam. 1816.
Coquille aplatie sur la face de l’ouverture, à face dorsale convexe ;
aire columellaire large ; ouverture large.
16. Neritina asperulata Recluz in Sowerby 1855. Thés. Conch., II,
p. 512, pl. 114, fig. 160-161.
Riech 1937. Arch. f. Naturg., p. 90.
Ile des Pins, Iles Art et Pot, Philippines, Moluques, Salomon.
17. Neritina petiti. Recluz 1841. Rev. Zool., p. 273.
Neritina Lenormandi Gassies 1870. Journ. de Conch., p. 158.
1871. Faune, II, p. 164, pl. 8, fig. 2.
Riech 1937. Arch. f. Naturg., p. 72.
Balade (Diahot), Philippines, Célèbes, Moluques, Nouvelle-Guinée,
Salomon, Samoa, Carolines, etc...
18. Neritina pulligera (L.).
Nerita pulligera Linné. Syst. Nat., éd. 12, pl. 1253.
Neritina bruguierei Martens 1879. Conch. Cab., p. 59, pl. 9, fig. 11-13.
Neritina canalis Sowerby 1825. Cat. Sh. Tankerville, App., p. 11.
Neritina pulligera van Benthem Jutting 1941. Arch. Neerl. Zool., N,
p. 270.
Coquille de forme très variable.
Balade (Diahot), Hienghène, Oubatche, Canala (eau douce), Iles
de la Sonde, Philippines, Nouvelle-Guinée, Fidji, Nouvelles-Hébrides,
Australie, Carolines, Tahiti.
19. Neritina squamipicta (Recluz) 1843. P. Z. S. London, p. 169
(Nerita).
Neritina squamipicta van Benthem Jutting 1941. Arch. Neerl. Zool., V,
p. 270.
Neritina Beckii Recluz 1841. Rev. Zool., p. 275.
Neritina Brandti Philippi 1848. Zeit. f. Malak., V, p. 161.
Balade (Diahot), Java, Philippines.
VIII Genre Neritona Martens 1869.
Coquille assez grande à spire très petite aplatie du côté de l’ou¬
verture, à face dorsale convexe. Aire columellaire grande, lisse ;
ouverture large, en demi cercle.
20. Neritona expansa (Gassies).
Neritina expansa Gassies 1875. Journ. de Conch., p. 231.
1880. Faune. III, p. 88, pl. 4, fig. 3.
En 1875 [Journ. de Conch., p. 231), Gassies a donné la diagnose
de N. expansa, forme qu'il a figurée en 1880 [Faune Conchyl., p. 88,
pl. IV, fig. 3).
Malheureusement les auteurs qui l'ont mentionnée par la suite, r.e
semblent pas avoir eu entre les mains cette forme rare. C’est ainsi
que Tryon (1888, M annal, X, p. 58) la rattache à la « variété petiti
Recluz » de N. pulligera et que Riech (1937, Arch. f. Naturgesch.,
N. F. 6 B., p. 71) en fait une variété de Neritona macgillivrayi Reeve.
Nous avons eu la chance de trouver dans un lot de Neritina petiti
Recluz provenant de la collection Caillot (Muséum) une coquille qui
différait nettement de cette dernière espèce et qui semble avoir été
recueillie, comme elles à Ponérihouen, sur la côte E. de la Nouvelle-
Calédonie. Cette coquille est indubitablement celle que Gassies a
nommée Neritina expansa.
Cette forme diffère nettement de N. petiti par sa spire beaucoup
plus petite, ce qui lui vaut d’être placée dans les Neritona Martens
1869, le grand développement de l’aire columellaire qui se réfléchit
sur l’avant dernier tour en y formant un bourrelet, le bord colu¬
mellaire dont l’encoche, bien plus courte ne montre aucune trace de
denticulations et enfin par la convexité beaucoup plus faible du
dernier tour.
Bien que la spire soit érodée, on peut dire qu’elle n’est pas saillante
comme celle de N. macgillivrayi Reeve, de sorte que nous ne pouvons
accepter la mise en synonymie de Riecii avec elle. C’est de N.
labiosa Sowerby qu elle se rapprocherait le plus, mais son dernier
tour est deux fois moins convexe, sa hauteur est bien plus faible,
son aire columellaire est moins inclinée et enfin l’encoche est limitée
au moins vers le haut par une dentic.ulation qui existe très vrai¬
semblablement au dessous. Nous n’avons pu vérifier ce dernier
point car notre unique exemplaire est malheureusement détérioré à
ce niveau.
Quoi qu’il en soit N. expansa est une bonne espèce et elle est à
placer dans le genre Neritona.
— 237 —
IX Genre Septaria Ferussae 1807.
Coquille symétrique, déprimée, en capuchon, avec crochet pos¬
térieur submarginal proéminent. La région columellaire forme un
septum à la partie postérieure de l’ouverture qui est large. Opercule
réduit à une plaque calcaire carrée irrégulière.
Trois espèces reconnues en Nouvelle-Calédonie.
21. Septaria borbonica depressa (Lesson).
Navicella depressa Lesson 1832. Voy. Coquille, II, 1, p. 386.
Navicella moreletiana Gassies 1866. Journ. de Conch., p. 52.
Navicella Cookii Gassies 1871. Faune, II, p. 177.
Navicella Laperousei Recluz 1841. Rev. Zool., p. 378.
Navicella livida Reével856. Conch. Icon., fig. 13 (Navicella) .
Navicella nana Montrouzier 1879. Journ. de Conch., p. 135.
Septaria depressa Dautzenberg 1923. Nov. Caled., p. 155.
Septaria borbonica depressa Riech 1937. Arch. /. Naturg., N. F. 6 B,
p. 65.
Cette forme, dont le sommet, quand il n'est pas érodé est peu
proéminent a un septum dont le rapport long/larg est voisin de 3.
Diahot, près Balade, Hienghène, Canala, Oubatche, Pouébo,
Touho, Baie du Sud, Ile Art, Araina, Nouvelles-Hébrides, Fidji,
Samoa, Nouvelle Irlande, Nouvelle-Guinée, Tahiti, Salomon, Caro-
lines, Marianes, Arch. Bismarck.
22. Septaria macrocephala (Le Guillou) ms.
Navicella macrocephala Le Guillou ms. in Recluz 1841. Rev. Zool., p. 374.
Martens 1881. Conch. cab. éd. 2, p. 14, pl. 2, fig. 1-4.
Navicella sanguisuga Reeve 1856. Conch. Icon., fig. 17.
Septaria macrocephala Crosse 1894. Journ. de Conch., p. 435.
Riech 1937. Arch. j. Naturg., N. F. 6 B, p. 68.
Espèce caractérisée par son sommet très proéminent.
Nouvelle Calédonie : Balade, Canala ; Fidji, Nouvelles-Hébrides,
Samoa, Tahiti, Nouvelle Poméranie.
23. Septaria luzonica (Souleyet).
Navicella luzonica Souleyet 1841. in Recluz. Rev. Zool., p. 375.
Navicella variabilis Recluz 1842. P. Z. S. London, p. 155.
Navicella excelsa Gassies 1870. Journ. de Conch., p. 150.
1871. Faune, II, p. 178, pl. 8, fig. 4.
Septaria excelsa Crosse 1894. Journ. de Conch., p. 440.
Septaria luzonica Riech 1937. Arch. j. Naturg. N. F. 6 B, p. 67.
Laboratoire de Alalacologie du Muséum.
Révision des espèces des cotes de France du genre
Gibbula Risso (Mollusque Prosobranche).
Par Jean M. Gaillard.
Discussion des espèces (suite) 1
Gibbula pennanti Philippi.
Troclius pennanti Philippi ; Syst. Conch. Cab., p. 224, t. 34, fig. 10.
1790 Trochus obliquatus (pro parte) Gmelin, Syst. Nat., ed. XII, p. 3575.
1826 Trochus lineatus Blainville, Faune Française, p. 276, n° 25, pi. II,
fig. 7.
Peii.e a établi la valeur spécifique de cette espèce souvent mise
en synonymie avec Gibbula umbilicalis Da Costa. Leurs radules
sont notablement différentes, les coquilles elles-même diffèrent
nettement, en particulier par la face inférieure et par les propor¬
tions des gros échantillons. Enfin la bande de la zone intereotidale
qu’elles fréquentent n’est pas la même, G. umbilicalis vivant plus
haut que G. pennanti.
Collection générale du Muséum : Casablanca.
Collection Locard : Royan, Concarneau, Ile de Ré, Granville ; Hendaye.
Dimensions : (en mm.).
Coloration : Blanc et violacé, des bandes colorées plus ou moins
obliques et sinueuses souvent assez larges, sur fond blanc parfois
jaunâtre ou verdâtre. — Ornementation : Stries peu marquées divisant
les tours en 6 à 8 bandes, surtout rendues visibles par le décallage
dans la continuité des bandes colorées que leur présence provoque. —
Ombilic : Très net chez les jeunes, se ferme ensuite totalement, ou
1. Cf. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2e sér., t. XXV, n° 6.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954.
— 239 —
ne subsiste plus ensuite que très réduit sous forme de virgule. — -
Forme générale : Hauteur normale, voire même plutôt basse chez les
jeunes, devient ensuite assez élevée sans que le sommet devienne
aigu ; dernier tour légèrement caréné mais sans être anguleux. —
Radule : Région axiale de la centrale épaissie ; col assez étroit,
(voir fig. 1).
Gibbula philberti Récluz.
1825 Trochus michaudi Blainville, Faune Française, p. 278, pl. Xc
(mais probablement non figurée la planche Xc n’ayant sans doute jamais
été publiée).
1843 Trochus philberti Récluz, Revue Zoologique, t. Vf, p. 11.
1844 Trochus villicus Philippi, Enum. Moll. Sicil. , t. II, p. 152.
Collection générale : Provence, Corse, Sicile, Naples, Oran.
Collection Locard : Nice, Cannes, Hyères, Antibes.
Dimensions : (en mm.).
Coloration : Beige pâle, plus foncé, presque noir même, parfois
marbrées mais le plus souvent ponctuées de petites taches claires.
— Ornementation : Chaque tour est marqué de côtes de taille très
variable, les plus fortes d’entr’ollcs (de une à cinq sur chaque tour)
étant ponctuées de très fines taches plus claires ou plus foncées que
le fond. — Ombilic : Large, profond, précédé d’une ouverture assez
évasée. — Forme générale : Suture précédée d’un méplat, le tour étant
lui aussi légèrement aplati, le profil de la coquille a une allure
en « escalier ». Carène légère, face inférieure parfois légèrement
concave.
Gibbula Racketti Payraudeau.
182C Trochus racketti Payraudeau, Mollusques de Corse, p. 128, pl. VI,
fig. 9-10.
1865 Gibbula gibbosula Brusina, Conclu Daim, ined., p. 27.
1869 Trochus montagui Petit (non W. Wood.) Catal. test, mar., p. 115.
1884 Gibbula pygmaea Monterosato ; Conch. Litt. Med., p. 9.
Cette espèce a des affinités certaines avec G. varia Linné et
G. tumida Montagu. N’ayant pu la récolter et examiner la radule
je ne peux, ne possédant pas d’élément supplémentaire de discussion,
— 240
que conserver les conclusions de Bucquoy, Dautzf.nberg et
1 )ollfus.
Collection Générale du Muséum : Méditerranée, Marseille, Tanger, Corse,
Mer Adriatique.
Collection Locard : Poquerolles, Cannes, Bastia.
Dimensions : (en mm.).
Coloration : Brun-grisâtre, marbrures colorées sur fond jaunâtre. —
Ornementation : Stries assez bien incisées partageant le tour en 8 à
10 zones d'égale importance. — Ombilic : Relativement large précédé
d'une région en entonnoir non colorée — Forme générale : Propor¬
tions normales ; dernier tour assez important en hauteur, légèrement
aplati ; carène nette, souvent soulignée par une ligne de taches
colorées.
Gibbula rarilineata Michaud.
1829 Trochus rarilineatus Michaud, Bull. Soc. Linn. Bordeaux, t. III,
p. 266, fig. 4.
Aux arguments des auteurs partisans de faire de G. rarilineata
une espèce indépendante de G. dioaricata Linné il semble qu’on
puisse ajouter les différences notables de leurs radules et en parti¬
culier de la dent centrale de celles-ci.
Collection générale du Muséum : Méditerranée, Antibes, Toulon.
Collection Locard : Marseille, Saint Tropez, Porquerolles, Toulon,
Sanary, Saiht Raphaël ; Corse, Bastia ; Algérie.
Dimensions : (en mm.).
Coloration : Blanc et rose, linéoles roses le plus souvent obliques,
interrompues par la striation, fond blanc-grisâtre. — Ornementation :
— 241 —
Tours subdivisés par des stries assez marquées en zones d’égale
importance. Les lignes colorées sont interrompues au niveau des
stries. — Ombilic : Très réduit, le plus souvent totalement disparu. —
Forme générale : Identique à celle des autres espèces carénées
(G. cineraria Linné, G. pennanti Philippi). Très ressemblante à
G. divaricata Linné par sa coloration elle s’en distingue par sa face
inférieure concave. — Radule : Hase très large (voir ligure 2).
Fig. 1. Gibbula pennanti, Radula X 450 X 1/3 ; Fig. 2. Gibbula rarilineata, Radu’a
X 450 X 1/3; Fig. 3. Gibbula richardi, Radula X 450 X 1/3.
Gibbula richardi Payraudeau.
1826 Monodonta richardi Payraudeau, Moll, de Corse, p. 138, pl. VII,
fig. 1 et 2.
1826 Phorcus margaritaceus Risso, Europ. Merid., t. IV, p. 133, pl. IV,
fig. 47.
1866 Gibbula richardi Payr. Brusina, Contr. pelle Faim. Daim., p. 80.
Collection générale du Muséum : Le type de Payraudeau a été retrouvé ;
il provient de Corse. D’autres exemplaires de la Méditerranée et entre
autres des Dardanelles sont aussi conservés.
Collection Locard : Marseille, Toulon, Nice, Sète, Saint Raphaël, Saint
Tropez, Porquerolles, Agde, Presqu’île de Gien, Cannes, Menton, La
Seyne, Martigues, Cassis, Hyères ; Naples, Oran ; Ajaccio.
Dimensions : (en mm.).
Coloration : Fond beige violacé, taches orangé formant parfois
des lignes brisées dont la pente générale recoupe perpendiculaire--
ment les lignes de croissance. — Ornementation : Coquille lisse. Seuls
les premiers tours ont quelques stries longitudinales très régulières,
fuies, mais irrégulièrement espacées. En aucun cas elles n’atteignent
les deux derniers tours. — Ombilic : Large, creux, précédé d’un très
large entonnoir blanc. Le repli du bord de l’ouverture peut ne pas
le masquer du tout mais dans les cas extrêmes il dissimule la moitié
de l'ombilic. — Forme générale : Assez élevée, la suture n’est ni
creuse, ni effacée. — Radule : Base des dents latérales très large ;
coin du bord interne inférieure sub-anguleux. (voir fig. 3).
Gibbula tumida Montagu.
1803 Trochus tumidus Montagu, Test. Brit., p. 280, pl. X, fig. 4.
1817 Trochus patholatus Dillwyn (non Gmel.) Catal., p. 77G.
II est difficile de se prononcer définitivement sur la présence
de cette espèce en Mer Méditerranée. Pour ma part je ne l’y ai pas
rencontrée. Elle existe surtout dans le nord de l’Europe et sur les
côtes atlantiques d’Angleterre, de France et d’Espagne.
Collection générale du Muséum : Islande, Angleterre.
Collection Locard : Guétary, Ile de Ré, Dunkerque, Danemark, Suède.
Dimensions : (en mm.).
Coloration : violacé ou rosâtre et blanc. — Ornementation : Stries
fines et régulières. — Ombilic : Large, se poursuit par un entonnoir,
le bord de l’ouverture le dissimule parfois en partie. — Forme
générale : Tours à méplat.
Gibbula turbinoides Deshayes.
1832 Trochus turbinoides Deshayes, Expédition de Morée, p. 143.
1846 Trochus helicoides Philippi, Conchyl, Cab., p. 197.
1864 Gibbula ivanicsi Brusina, Conch. Daim. Ined., p. 27.
1866 Gibbula ivanicsiana Brusina, Contr. pella Fauna Daim., p. 80.
1884 Gibbula purpurea Monterosato, Conch. Litt. Med., p. 9.
Collection générale : Barbarie, Gabès.
Collection Locard: (purpurea) Sfax, Ajaccio, Cap Corse, Cannes, Banyuls,
La Seyne ; Marseille, Porquerolles, Etang de Thau, Sanary.
— 243
Dimensions : (en mm.).
Coloration : Rose très vif ou violacé parcouru de flammules
blanches. — Ornementation : Stries séparant des côtes arrondies très
régulières. — Ombilic : Le plus souvent très étroit il ne disparaît
jamais complètement même chez les plus petits échantillons et est
plus marqué chez les spécimens de taille plus grande. — Forme
générale : Tours bombés, absence totale de carène.
(A suivre).
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
— 244 —
Sur la croissance de Paracentrotus lividus Lmk
ET DE PSAMMECHINUS MILIARIS GmELIN.
Par Gilda Nataf.
Cette note préliminaire a pour but d’étudier la croissance de
Paracentrotus lividus Lmk et de Psammechinus miliaris Gmelin
dont les individus vivent dans les mêmes stations. Le matériel a été
récolté à Roscoff, à l’île du Beclem, au printemps et à l'automne
1953. Les deux espèces cohabitent sous les pierres accessibles aux
grandes marées. Le nombre de P. lividus récolté est d’environ trois
fois supérieur à celui des Ps. miliaris. L’habitat étant le même pour
les animaux étudiés, il est intéressant de voir si la croissance des deux
espèces est similaire, ou au contraire, si l’on constate des différences
plus ou moins étendues et, dans le second cas, d’en rechercher les
causes. L’étude actuelle ne porte que sur le test entier de l’Oursin :
mesure de volume, de la hauteur, du diamètre à l’ambitus et de
celui de l’ouverture péristomienne. La croissance relative des
plaques radiales et interradiales sera étudiée ultérieurement.
Travaux antérieurs.
La croissance du test des Oursins a été étudiée par 1. Gordon sur
Psammechinus miliaris : calcification chez le pluteus, apparition
des plaques à la métamorphose et remaniements ultérieurs, mais en
se limitant à des Oursins de petite taille.
Les adultes de la même espèce, étudiés par Lindahl et J. Runns-
trôm, atteignent des tailles moyennes et maxima différentes suivant
les stations. L’aplatissement du test varie avec le volume et ceci,
quel que soit le lieu de récoltes. Ces auteurs donnent la répartition
des Oursins par volume à différentes époques de l’année, pour une
même station. Il existe, d’autre part, deux types de Ps. miliaris,
« S » et « Z », qui diffèrent par la couleur des piquants et le diamètre
des œufs.
Enfin, Vasseur, cherchant à différencier deux espèces voisines,
parfois confondues, Strongylocentrotus pallidus et S. droebachiensis,
étudie l’augmentation du poids de la lanterne d’Aristote en fonction
du volume total de l’Oursin. Le poids de la lanterne augmente
d’abord plus rapidement que le volume du test, puis plus lentement.
Cette dysharmonie n’a pas les mêmes coefficients pour les deux
espèces considérées.
Rulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954.
— 245 —
Sur la croissance en général, on n’a que des données assez vagues r
Cuenot dit simplement : « Il y a presque autant de plaques chez le»
jeunes que chez les adultes ; l’augmentation de taille est obtenue
beaucoup plus par accroissement dimensionnel des assules que par
addition de nouvelles ».
Fig. A. — Histogramme du rapport h/d : — Paracentrotus lividus ; - Ps. miliaris..
Fig. B. — Histogramme des volumes : en abscisse, les chiffres de la première ligne
correspondent à Ps. miliaris , ceux de la ligne inférieure à P. lividus.
Techniques et précision des mesures.
Les longueurs sont mesurées au pied à coulisse, au dixième de
millimètre. Les Oursins sont vidés et séchés. On les débarrasse de
leurs piquants en les laissant une demi-heure dans l’eau de Javel
diluée. Pour mesurer le volume, on a dû remplir le test de paraffine,
— 246
arasée à l’ouverture péristomienne, et y ajouter quelques grains de
plomb pour avoir une densité supérieure à 1. On a ensuite simplement
plongé l’Oursin dans un cristallisoir plein d'eau distillée posé sur le
plateau d’une balance, et calculé le volume par application du
principe d’Archimède.
La sensibilité de la balance est de 0,2 gramme, d'où une erreur
de ^ 0,2 cc. sur les volumes.
Accroissements rapportés au diamètre.
On pose d — 1 = diamètre ; h = hauteur ; / = fréquence ; v =
volume.
a) Aplatissement.
La hauteur et le diamètre sont proportionnels, mais les droites h/d
n’ont pas la même pente pour P. lividus et pour Ps. miliaris. La
hauteur relative de Ps. miliaris est en général supérieure à celle de
P. lividus. Le rapport h/d prend des valeurs comprises entre 0,410 et
0,600 pour P. lividus, entre 0,495 et 0,640 pour Ps. miliaris. L'in¬
tervalle 0,400 — 0,650 a été divisé en classes de 0,005 et de 0,010.
Le nombre d'Oursins compris dans chaque classe est porté en
ordonnées. Pour Ps. miliaris, à peu près trois fois moins nombreux,
on a multiplié par trois la fréquence par classe, de manière à avoir
des histogrammes comparables. L’histogramme de h/d de P. lividus
est beaucoup plus étalé ; pour Ps. miliaris il y a, suivant l'intervalle
des classes, deux ou trois modes.
— histogramme à intervalle de 0,005 : le calcul du volume moyen
pour chacun des trois modes donne :
h/d compris entre 0,495 et 0,520. V = 5,3. / = 12
h/d compris entre 0,535 et 0,560. V = 8,8. / = 45
h/d compris entre 0,585 et 0,610. V = 17,4. / = 19 (fig. A)
D’après ces moyennes, l’aplatissement serait fonction du volume
de l’Oursin, donc de son âge. (cf. Lindahi. et J. Runnstrom).
Cependant, cette relation n’est pas vérifiée lorsqu’on porte h/d et
Y sur un même graphique.
— histogramme à intervalle 0,010 : les deux modes correspondent
à un aplatissement de 0,540 et 0,600. On pourrait penser à un dimor¬
phisme sexuel. Je n’ai pas vérifié le sexe des Oursins et ne puis donc
savoir s’il existe une liaison entre celui-ci et un type d'aplatisse¬
ment. Camerano affirme que les P. lividus mâles sont plus pointus
que les femelles et Ikeda que les Temnopleurus toreumaticus mâles
sont plus volumineux et moins aplatis.
b) Ouverture péristomienne.
L’ouverture croit d'abord de la même façon que le diamètre, puis
moins vite (fig. D) (cg. Vasseur).
— 247 —
c) Volume.
Les courbes hauteur/volume et diamètre/volume sont des arcs de
parabole (figs. E. et F.). Le volume semble donc augmenter comme
le carré de la hauteur et du diamètre. Dans les formules utilisées
pour calculer le volume, seul le diamètre est utilisé à la puissance 2.
I
Vasseur se sert de la formule V = - d2h et Lindahl et J. Runns-
trôm de V = - l2 h. Ces formules ne tiennent pas compte de la
6
Fig. C. — Pourcentages cumulés des volumes : en abscisse, les chiffres de la première
ligne correspondent à Ps. miliaris, ceux de la ligne inférieure à P. lividus.
coexistence de différents types de forme ni des irrégularités du test,
et les volumes ainsi calculés diffèrent parfois assez notablement du
volume mesuré par immersion.
L’échelle des tailles (0 à 40 ce. pour Ps. miliaris, 0 à 75 cc. pour
P. lividus) est divisée en 20 classes : l'intervalle est de 2 cc. pour
Ps. miliaris ; on compte 21 classes de 3 cc. pour P. lividus, en grou¬
pant dans la dernière les deux individus de volume supérieur à 60 cc.
Le pourcentage d'individus dans chaque classe, cumulé, figure en
ordonnées (fig. C.).
— 248 —
Psammechinus miliaris.
Paracentrotus lividus
On a ainsi pour chaque espèce une courbe qui représente l’accrois¬
sement de la population (fig. C).
Pour les deux espèces étudiées, le plus grand nombre d'échantillons
a un faible volume :
P. lividus (/ = 364) : un quart des Oursins a un volume inférieur
à 6 ce. Viennent ensuite un assez grand nombre d’individus dont le
volume est compris entre 20 et 25 ec. et d’autres, moins nombreux,
atteignant jusqu'à 75 ce. Il semble qu’on ail trois générations : les
plus petits récoltés en septembre étant nés dans l’année, le lot moyen
pouvant être constitué par des Oursins de seconde année, et enfin
les très gros étant âgés d’au moins deux ans. 75 ce. représentent
peut être une taille voisine de la limite.
P. miliaris (/ = 127) : la moitié a un volume inférieur à 6 ce. Le
reste comprend une trentaine d’exemplaires moyens, dont le volume
va de 9 à 15 ce., et quelques gros, ne dépassant pas cependant 40 ce.
La taille maximum de Ps. miliaris est à peine supérieure à la moitié
de celle de P. lividus.
Les deux maxima qui se présentent dans les histogrammes (fig. B)
des volumes pourraient être dus à la présence d'Oursins provenant
non pas de deux années successives, mais de deux périodes de repro¬
duction. A RoscofT, on trouve toute l'année des P. lividus mûrs. La
période de maturation de Ps. miliaris est limitée à avril-juillet ;
- 249 —
tout à fait exceptionnellement, on a trouvé des individus mûrs fin
août, début septembre. (Faune de Roseoff).
Pour cette espèce, on peut penser qu'il y a une génération par an.
Quant au P. lividus, si le fait de trouver des gamètes mûrs, des
deux sexes, en toute saison, permet de penser que la fécondité a lieu,
on doit conclure que les plutei n’évoluent pas de la même façon. Si
Fig. D. — Les croix représentent P. Iwidus, les disques noirs Ps. miliaris. La courbe
en trait plein est celle de P. Iwidus.
les jeunes provenant d’œufs pondus en automne-hiver se métamor¬
phosaient normalement, on aurait dû récolter, en mars, des Oursins
de petite taille. Or, tous les individus de volume inférieur à 6 ce.
ont été trouvés en septembre. Les récoltes de mars se composaient
d’Oursins de taille moyenne ou grande. Il semble donc que les plutei
de printemps-été survivent, tandis que ceux d’automne-hiver dis¬
paraissent. Il se pourrait que la survie des larves soit en rapport
avec les conditions climatiques ou trophiques.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 2, 195'
17
— 251 —
BIBLIOGRAPHIE
Camerano, L. 1890. — Osservazioni intorno al dimorfismo sessuale degli
Echinodermi. Boll. Mus. Zool. Anal, comp., Torino, vol. V, n° 91.
Chehbonnier, G., 1951. — Echinodermes. Inventaire de la Faune marine
de Roscolï. Suppl. 4, p. i-xv.
Cuénot, L., 1948. — Traité de Zoologie, Paris, vol. XI, p. 128.
Gordon, L, 1926. — The development of the calcareous test of Echinus
miliaris. Phil. Trans. R. Soc., London, 214 b 417, pp. 259-312.
Ikeda, H., 1931. — A biométrie study of the sexual dimorphism and sex
ratio in Temnopleurus toreumaticus (Klein). Annot. Zool. Japon,
vol. 13, Tokyo, pp. 233-242, 3 fig., 4 tab.
Lindahi., E. & Runnsthôm, J., 1929. — Variation und Okologie von
Psammechinus miliaris. Acta Zoologica, vol. 10, Stockholm, pp. 401-
484, 22 fig.
Studer, Th., 1880. — Uber Geschlechtsdimorphismus bei Echinodermen.
Zool. Anz., vol. III, n° 68, pp. 543-545
Vasseur, K., 1951. — Strongylocentrotus pallidus (G. O. Sars) and S.
droebachiensis (O. F. Müller) distinguished by means of sperm-
agglutination with egg-water and ordinary morphological characters.
Acta borelia A. scientia n° 2, Tromso, pp. 1-16, 3 fig., 4 tabl.
— 252
Note préliminaire sur les Holothuries de la Mer Rouge.
Par Gustave Cherbonnier.
Les Holothuries rapportées de la Mer Rouge, en 1951-1952,
par le Navire Océanographique « Calypso », ajoutées à celles que
possédait déjà le Laboratoire de Malacologie, forment une col¬
lection presque complète des espèces connues de cette région. Elle
renferme, de plus, huit espèces nouvelles pour la Science : Bohads-
chia cousteaui , B. drachi , Holothuria massaspicula , 11. jousseauniei ,
Trachythyone dollfusi , Thyone quadruperjorala, Phyllophorus calypsoi
et Patinapta dumasi.
Bohadschia cousteaui nov. sp.
Mersa Ibrahim, port de Lith, le 13-xii-1951, prof. 6 m., fond de
sable, 3 ex.
Les exemplaires mesurent respectivement 170, 205 et 212 mm. de long
sur 55, 58 et 63 mm. de large. Louche ventrale, entourée d’un cercle de
grosses papilles coniques. Anus terminal. Tégument lisse, épais, brun
chocolat, un peu plus clair ventralement. Pieds ventraux très nombreux,
répartis sans ordre sur les radius et les interradius ; ils sont assez grands,
cylindriques, de couleur brune, avec une large ventouse marron très clair
soutenue par un disque calcaire de 550 à 600 p. de diamètre. Pieds dorsaux
moins nombreux et plus dispersés que les pieds ventraux, paraissant dis¬
posés en quarante à soixante rangées longitudinales réparties sur tout le
bivium ; ils sont presque aussi longs que les pieds ventraux mais plus
minces, subconiques, brun noir, avec une petite ventouse marron clair
soutenue par un disque calcaire de 130 à 270 p. de diamètre. Vingt tenta¬
cules assez longs, jaunâtres ou marron clair. Anus dépourvu de dents et
non entouré de papilles ; mais sur une distance d’environ 1 cm., les inter¬
radius sont dépourvus de pieds, les radius devenant alors très nettement
discernables.
Couronne calcaire bien calcifiée. Très longues vésicules tentaculaires.
Un petit canal hydrophore. Une grosse vésicule de Poli. Gonades formées
de nombreux tubes très fins, longs, non ramifiés, jaune clair. Muscles
longitudinaux larges et plats, à bords libres. Longues vésicules pédieuses.
Poumon droit plus développé que le gauche, plus ramifié ; ils portent tout
le long d’un gros tronc principal, des rameaux extrêmement feuillus
espacés d’environ 1 cm. et débouchent dans un vaste cloaque par un canal
commun. Très longs tubes de Cuvier brunâtres.
Les spiculés sont extrêmement nombreux. Dans le tégument ventral
Bulletin du Muséum, 2e série, I. XXVI, n° 2, 1954.
— 253 —
on trouve, en grande abondance : des spiculés sphériques, plus ou moins
encochés, ou en forme de biscuits, totalement dépourvus de perforations ;
des spiculés de même forme, à bord lisse ou festonné, mais qui ont un ou
plusieurs trous ; il existe également de nombreuses rosettes assez massives.
Les parois pédieuses sont renforcées par des bâtonnets simples, assez
courts, et d’autres bien plus longs dont une extrémité est élargie et per¬
forée ; on y trouve également, à proximité du disque calcaire, des pla¬
quettes relativement simples. Les spiculés du tégument dorsal se composent
uniquemént de rosettes bien plus délicates que celles du tégument ventral ‘
les bâtonnets de soutien des pieds dorsaux sont des baguettes simples ou
dichotomisées. Le tégument anal ne possède pas de plaques périproctales.
Les bâtonnets des tentacules sont à bord dentelé, à surface lisse, avec une
ou deux perforations aux extrémités, ou à surface épineuse surtout aux
extrémités ; on rencontre également de très nombreuses baguettes plus
massives, avec souvent une forte ramification médiane très épineuse.
Rapports et différences.
Par sa coloration, B. cousteaui s’éloigne de toutes les espèces
connues du genre Bohadschia. Par la répartition des pieds ventraux
et dorsaux, elle ressemble à B. similis Semper. Les spiculés ronds,
perforés ou non, ainsi que les biscuits du tégument, ventral, rap¬
pellent les spiculés trouvés dans ce même tégument chez B. mcirmo-
rata, B. vittata et B. kôllikeri.
Bohadschia drachi nov. sp.
Ile Abulat, accore sud-est, prof. 7 m., 1 ex.
L’animal vivant mesurait 280 mm. de long sur 40 mm. de plus grand
diamètre. Dos marron foncé piqueté de très nombreux petits points noirs.
Ventre marron clair sur lequel se détachent les ventouses noirâtres des
pédicelles. Tégument très épais, lisse, mou. Vingt-cinq tentacules noirs,
très grands. Pieds ventraux longs, cylindriques, à large ventouse sou¬
tenue par un très grand disque calcaire, disposés selon les radius sur cinq
à six rangs au milieu du corps, sur deux rangées serrées aux extrémités ;
on trouve également de très nombreuses petites papilles interradiales
ventrales. Sur le dos, deux sortes de tubes ambulacraires : très grosses
protubérances coniques, d’où sort une papille terminée par une très petite
ventouse ; petites papilles très contractiles avec une très petite ventouse
noirâtre soutenue par un disque calcaire réduit. Pas de dents anales.
Couronne calcaire massive, bien calcifiée ; radiales hautes, étroites,
à partie antérieure en forme de croissant, à base fortement échancrée ;
interradiales à pointe antérieure triangulaire, à bord postérieur droit ou un
peu ondulé. Une très petite vésicule de Poli mesurant 2 mm. de long. Cinq
canaux hydrophores : l’iin très court, situé à gauche du mésentère dorsal ;
quatre à droite de ce même mésentère, dont un simple et trois biramifiés,
tous terminés par un gros madréporite sphérique. Muscles longitudinaux
larges, bifides, à bords libres. Vésicules pédieuses atteignant 1 cm. de long.
Très importantes ampoules tentaculaires. Poumons ayant la longueur du
— 254 —
corps. Gonades formées de gros tubes plusieurs fois ramifiés. Nombreux
tubes de Cuvier, très fins.
Les spiculés du tégument ventral et du tégument dorsal, identiques,
sont de deux sortes : de très nombreux corpuscules crépus ; des sortes de
tourelles sans disque basal, à flèche perforée souvent très épineuse. Dans
la région anale, les spiculés sont bien plus divers ; les tourelles possèdent
un disque bien développé et la flèche basse, à trois ou quatre piliers, est
terminée par une couronne épineuse à centre perforé ; on trouve égale¬
ment des spiculés ressemblant à ceux des Stichopus et de grandes plaques
épineuses. Les spiculés des pieds ventraux et des papilles dorsales sont
identiques à ceux du tégument ; il n’y a pas de baguettes de soutien. Les
tentacules possèdent surtout de gros corpuscules crépus et de rares bâton¬
nets très courts à bord ondulé.
Rapports et différences.
Une seule espèce : Bohadschia gràffei (Semper) présente d’étroites
alfmités avec la nouvelle espèce de la Mer Rouge. Comme cette
dernière, elle a vingt-cinq tentacules ; les pieds ventraux et les
papilles dorsales sont disposés de façon analogue. Il est impossible
de comparer les colorations puisque celle de B. drachi a été notée
sur le vivant alors que les exemplaires de Semper étaient depuis
longtemps en alcool lorsqu’il les étudia. Mais le nombre et la dispo¬
sition des canaux hydrophores sont différents chez les deux espèces.
Bien que les spiculé soient de construction similaire, les tourelles
et les corpuscules crépus de B. drachi sont plus compliqués et plus
épineux que ceux trouvés dans le tégument de B. gràffei. Quant aux
spiculés de la région anale, comme ils n’ont jamais été signalés pour
B. gràffei, il m’est impossible de les comparer à ceux de B. drachi.
B. gràffei, espèce indo-pacifique, a été récoltée aux Philippines,
aux Iles Fidji, en Insulinde, la station la plus proche de la Mer
Rouge étant les Iles Maldives.
Holothuria massaspicula nov. sp.
Suez, M. Letourneux, 1880, 3 ex.
Les exemplaires, de forme cylindrique, mesurent respectivement
74, 108 et 160 mm. de long sur 16, 21 et 24 mm. de large. Dos brunâtre,
avec pieds peu nombreux, longs, gros, cylindriques, dont la ventouse est
soutenue par un très grand disque à esquisse de réseau secondaire mar¬
ginal ; ils semblent disposés selon 8-10 rangées longitudinales très espa¬
cées ; certains pieds sortent de très larges et basses verrucosités molles.
Ventre ayant l’aspect d’une mosaïque de fragments jaunâtres à bordure
marron ; chaque pièce de cette mosaïque porte un pied dont la base est
entourée d’un cercle marron et dont la ventouse est soutenue par un grand
disque calcaire ; ces pieds ventraux sont nombreux mais pas en foule et
répartis sans ordre sur les radius et les inlerradius. Tégument mince et
255 —
très rugueux. Bouche ventrale. Anus terminal, entouré de cinq groupes
radiaires de deux petites papilles.
Vingt petits tentacules jaunâtres. Couronne calcaire assez petite : très
larges radiales, interradiales triangulaires à pointe dirigée vers le bord
postérieur. Ampoules tentaculaires bien développées. Une très longue
vésicule de Poli ayant à sa base une autre vésicule de 3 mm. de long,
cordiforme. Un long canal hydrophore libre, calcifié, blanchâtre, terminé
par un long et gros madréporite en forme de massue. Kstomac musculeux.
Poumons atteignant la longueur du corps, à gros tronc principal portant,
tous les 4 à 6 mm. d’importants rameaux très longs garnis de ramifi¬
cations lancéolées. Muscles longitudinaux larges, peu épais. Gonades (?).
Petit cloaque. Pas de tubes de Cuvier.
Les spiculés du tégument se composent de tourelles et de corpuscules
massifs très caractéristiques de l’espèce ; ces derniers rappellent, en plus
compliqués, ceux que l’on trouve dans le tégument de Holothuria tubulosa
Gmelin ; ces spiculés massifs sont percés de deux rangées longitudinales
de 6-8 trous inégaux à bord dentelé, et leur surface est couverte d’aspé¬
rités ; ceux du tégument ventral deviennent plus massifs, plus épineux,
sans perforations, s’allongent pour prendre la forme de très gros et très
grands corpuscules sublosangiques à réseaux superposés, chaque réseau
étant percé d’ouvertures irrégulières. Les tourelles sont assez nombreuses,
à petite base irrégulière plus ou moins dentelés, percée de 4-10 trous
périphériques inégaux, de 2-4 trous centraux ; la flèche est basse, terminée
par une couronne portant 8-12 dents périphériques inégales, .4 dents
verticales et un large trou central ; la flèche de certaines tourelles est très
réduite. Les spiculés des tentacules sont des bâtonnets épais extrêmement
épineux, pouvant devenir subrectangulaires.
Rapports et différences.
Par ses grands spiculés massifs, 11. rnassaspicula rappelle les
espèces méditerranéennes IL tubulosa et II. mammata ; il est vrai¬
semblable que l’holothurie nommé JL tubulosa par Erwe, en 1919,
et récoltée en Mer Rouge, appartient à cette nouvelle espèce.
Holothuria jousseaumei nov. sp.
Mer Rouge : M. Botta, 1837, 1 ex. ; M. Jousseaume, 1893, 1 ex. ;
M. Jousseaume, 1894, 1 ex. ; Djibouti, MM. Jousseaume et Coutière,
1897, 3 ex.
Les exemplaires sont tous en forme de concombre plus ou moins forte¬
ment incurvé, plus gros postérieurement ; leur longueur varie de 30 à
40 mm. sur 15-22 mm. de diamètre. Tégument mince, rugueux, unifor¬
mément blanc jaunâtre, portant cependant des traces d’une coloration
primitive marron clair. L’animal est aplati, légèrement incurvé, avec une
sole ventrale nettement différenciée par un épais bourrelet longitudinal
situé à la limite de chaque radius latéral ; ce bourrelet est constitué par de
grosses papilles issues de fortes protubérances arrondies, disposées sur
un seul rang ; sur chaque radius latéral sont disposés deux rangs serrés de
— 256 —
longs pieds cylindriques, terminés par une ventouse soutenue par un grand
disque calcaire ; les pieds du radius ventral médian sont plus espacés et
répartis sur 5-6 rangs assez lâches. Papilles dorsales très clairsemées sur
tout le bivium, sans ventouse ni disque terminal. Bouche ventrale. Anus
terminal, sans dents ni couronne de papilles.
Vingt tentacules jaune d’or. Couronne calcaire petite mais bien calcifiée,
à bord postérieur fortement ondulé, à larges radiales, à interradiales trian¬
gulaires, courtes et grosses ampoules tentaculaires. Une longue vésicule
de Poli. Un gros et court canal hydrophore libre, terminé par un madré-
porite ovoïde à peine calcifié. Muscles longitudinaux larges et plats.
Gonades très réduites, formées de fins tubes deux ou trois fois dichoto¬
misés. Poumons à ramifications délicates, atteignant la longueur du corps.
Petit cloaque.
lies tourelles du tégument ventral se présentent sous divers aspects :
de petites tourelles, à disque peu développé percé de quatre larges trous
centraux et de 2-4 trous marginaux plus petits, avec une flèche basse à
quatre piliers et une seule entretoise, surmontée d’une couronne irrégu¬
lière et épineuse ; d’autre tourelles à base plus grande, subcarrée ou circu¬
laire, à bord lisse, percée de 12-20 trous, avec une flèche très irrégulière,
tourmentée ; des tourelles dont le disque porte de grandes perforations,
surmonté d’une flèche à quatre piliers délicats terminés par une mince
couronne à 4-8 pointes ; on rencontre aussi de très nombreuses tourelles
dont le disque circulaire, à nodules périphériques, est surmonté d’un réseau
secondaire compliqué plutôt que d’une vraie flèche. Les boutons sont
plutôt assez grands, rarement complètement lisses, toujours à plus de six
perforations, souvent à 10-20 trous d’inégale grandeur, à 1-4 gros nodules
centraux et 10-30 nodules périphériques. Il n’y a pas de tourelles dans le
tégument dorsal mais uniquement des boutons construits sur le même
modèle que ceux du tégument ventral mais plus délicats, ainsi que de
gros nodules massifs perforés. Les parois des pieds ventraux et des papilles
dorsales sont soutenues par des bâtonnets perforés sur toute leur lon¬
gueur ou simplement en leur milieu et aux extrémités. Les tentacules
possèdent de très rares petits bâtonnets à bord échancré.
Rapports et différences.
Cette espèce, par sa morphologie, son anatomie et la forme
de ses spiculés, est très nettement différente de toutes celles connues
de la Mer Rouge. Certaines tourelles du tégument ventral et des
parois pédieuses ressemblent, bien que moins hautes, à celles trou¬
vées dans les mêmes régions chez Holothuria renwllescens Lampert ;
mais les autres tourelles sont très différentes, ainsi que les boutons
et les gros nodules du tégument dorsal.
Trachythyone dollfusi nov. sp.
Mer Rouge, M. Jousseaume, 1892, 1 ex. (Ilolotype) ; Perim,
M. Jousseaume, 1891, 1 ex.
L’exemplaire type mesure 28 mm. de long sur 18 mm. de diamètre,
— 257 —
l’autre 54 mm. sur 21 mm. Tous les deux ont leurs tentacules invaginés
et, da'ns cette position, la bbuche semble fermée par cinq larges et longues
valves triangulaires. L’holotype est bien moins contracté que l’échantillon
de l’île Perim. Forme cylindrique avec anus terminal, chaque radius
terminé par deux petits pieds mais dépourvu de dents calcaires. Tégu¬
ment épais, légèrement rugueux, brun chocolat sur le dos, marron foncé
sur le ventre. Pieds ventraux longs, à tige blanchâtre, à ventouse marron
clair soutenue par un disque calcaire bien développé. Chez le type, ils
sont nombreux, serrés, répartis selon les radius suivant deux lignes longi¬
tudinales ; les pieds du radius médian sont plus nombreux et plus serrés
que ceux des radius latéraux ; chez l’autre exemplaire, qui est bien plus
contracté, les pieds sont disposés sur 4-6 rangs sur le radius médian,
sur 3-4 rangs sur les radius latéraux. Pieds dorsaux courts, larges, cylin¬
driques, avec petite ventouse soutenue par un dique calcaire identique
à celui des pieds ventraux ; ils sont disposés sur les radius, en deux rangs
en quinconce chez le type, sur 3-4 rangs chez l’autre exemplaire. Il n’y a
pas de pieds interradiaires sur le trivium et le bivium. Par suite de la
différence de taille et de densité des pieds ventraux et dorsaux, le trivium
se distingue aisément du bivium.
Dix gros tentacules de taille égale, brun chocolat, formés d’un large
tronc principal où s’échelonnent trois à cinq rameaux extrêmement
feuillus ; sur ces tentacules, j’ai trouvé cinq copépodes parasites non
identifiés. Couronne calcaire haute, à interradiales et radiales de forme
identique, ces dernières plus larges et plus hautes ; il n’y a pas coalescence
des pièces médian-ventrales. Deux à trois vésicules de Poli, longuès,
cylindriques. Une cinquantaine de très courts canaux hydrophores,
répartis tout autour du canal oral, terminés par un madréporite à plu¬
sieurs lobes. Organes génitaux formés de longs et gros tubes ocre jaune,
non dichotomisés. Poumons très ramifiés, atteignant les trois-quarts de la
longueur du corps. Muscles rétracteurs épais, s’attachant au tiers antérieur
du corps. Petit cloaque.
Les spiculés du tégument ventral et du tégument dorsal sont identiques
et de plusieurs sortes : de grandes plaques très épaisses, à bord fortement
denticulé, à surface très perforée, pouvant devenir très tourmentée ; des
plaques plus petites, mais épaisses, à 4-8 trous ; toutes ces plaques, vues
de profil, ressemblent à de gros nodules ovoïdes très épais. Il y a également
des corpuscules à sommet à cinq pointes latérales et une pointe centrale
avec, souvent, des épines accessoires à tige étroite, à base élargie trian¬
gulaire ou portant un prolongement latéral à 2-4 pointes. Les pieds sont
renforcés par des bâtonnets très incurvés, à extrémités à peine élargies
et très perforées, à forte dilatation centrale percée de trous inégaux. Les
bâtonnets des tentacules sont, pour la plupart, seulement perforés aux
extrémités ; leur surface est toujours lisse.
Rapports et différences.
Cette nouvelle espèce se rapproche, par ses spiculés, d ' Afrocucumis
africana (Semper) et de Trachythyone crucifera (Semper).
— 258 —
Thyone (?) quadruperforata nov. sp.
Djibouti, M. Coutière, 1897, 2 ex.
Les deux exemplaires mesurent respectivement 10 mm et 8 mm. de
long sur 5 et 4 mm. de diamètre. Ils sont en forme de concombre, unifor¬
mément blanc jaunâtre. Pieds longs, cylindriques, avec large ventouse
soutenue par un disque calcaire très grand pour les pieds ventraux, petit
pour les dorsaux ; ils sont très nombreux et répartis sans ordre sur le
bivium et le trivium ; toutefois, les pieds sont plus nombreux sur les radius
du trivium, qui sont ainsi nettement visibles ; certains pieds dorsaux sont
totalement dépourvus de disque calcaire. Anus sans dents.
Dix petits tentacules translucides, de taille égale, peu ramifiés. Cou¬
ronne calcaire à peine calcifiée, d’une forme très spéciale : les radiales sont
triangulaires à pointe mousse, à bord postérieur trilobé, les interradiales
très larges, à pointe triangulaire aiguë, à bord postérieur voûté. Une
courte et grosse vésicule de Poli. Deux canaux hydrophores, l’un très
court, cylindrique, l’autre plus long, terminé par un petit madréporite
sphérique peu calcifié. Muscles rétracteurs très courts, gros, s’attachant
à quelques millimètres de la couronne calcaire. Muscles longitudinaux
larges, épais. Poumons atteignant la longueur du corps. Gros estomac
musculeux. Gonades formées de longs tubes filiformes, une ou deux fois
ramifiés. Petit cloaque.
Les spiculés caractéristiques du tégument sont des tourelles à base
ovoïde, à bord onduleux, percée de quatre trous subégaux, avec une courte
flèche à deux piliers, à sommet arrondi ; vues de profil, la flèche se présente
comme une arche basse ; on trouve aussi des tourelles dont la flèche couvre
presque toute la surface. Le tégument renferme également des corpuscules
cruciformes portant deux piliers centraux ayant tendance à se rejoindre.
Les parois pédieuses sont renforcées par des baguettes au centre élargi
percé de quatre grands trous, portant une flèche en forme de demi-anneau.
II n’y a pas de bâtonnets dans les tentacules, mais uniquement des plaques.
Rapports et différences.
Il est certain que cette espèce n’appartient pas au genre Thyone ,
tel qu’il est défini en général. Elle ne saurait rentrer dans aucun
genre actuellement connu, du fait de la forme si particulière de sa
couronne calcaire. Mais, ayant affaire à de très petits exemplaires,
et les spiculés ressemblant beaucoup à ceux trouvés chez certaines
Thyone , j’ai cru bon devoir la classer provisoirement dans ce genre.
Phyllophorus calypsoi nov. sp.
Golfe de Suez, R. Ph. Dollfus : st. III, le 24-xi-1928, 2 ex. ; st. IX,
le 7-xii-1928, 4 ex.
Le plus grand exemplaire mesure 46 mm. de long sur 31 mm. de dia¬
mètre, le plus petit 30 mm. sur 18 mm. Ils sont en forme de concombre,
— 259
à trivium nettement raccourci par rapport au bivium. Le plus grand
exemplaire a une forme rappelant celle des Sphaerothuria. Tégument
plissé, lisse, épais, marron foncé dorsalement, marron clair sur le ventre.
Pieds nombreux répartis sans ordre sur tout le corps ; ils sont courts,
cylindriques, marron clair avec large ventouse brunâtre soutenue par un
disque calcaire de 400 à 500 p, de diamètre. Couronne calcaire assez
variable : radiales larges, avec prolongements postérieurs formés de
4-5 articles ; interradiales simples ou formées d’articles. Le nombre des
tentacules varie selon les échantillons ; on dénombre vingt tentacules
dont quatorze grands très ramifiés, deux moyens et quatre petits ; dix-
huit tentacules dont douze grands, un moyen et cinq petits ; seize tenta¬
cules, dont douze grands, un moyen et trois petits. Une seule grosse vési¬
cule de Poli. Un très long canal hydrophore cylindrique. Muscles longitu¬
dinaux très épais. Muscles rétracteurs courts, épais, s’attachant à environ
1/5 de l’extrémité antérieure. Poumons très ramifiés. Gonades formées de
gros et courts tubes noirâtres, simples. Vaste cloaque.
Le tégument renferme des tourelles à disque irrégulier percé de quatre
trous centraux auxquels s’adjoignent quelques trous périphériques ; la
flèche est basse, à une entretoise, terminée par une couronne de six-huit
dents souvent peu prononcées ; parfois, la flèche est très grêle ou très
irrégulière. Les parois des pieds possèdent des bâtonnets à extrémités
perforées, à centre élargi percé de quatre grands trous, surmonté d’une
haute flèche à quatre piliers réunis par 2-3 entretoises et terminés par une
couronne portant 6-8 épines ; les tourelles de la région anale ont une base
circulaire percée d’un large trou central, de huit trous périphériques,
quatre grands et quatre petits ; la flèche est haute, à quatre piliers réunis
par 3-4 entretoises et terminés par une délicate couronne portant huit
épines ; parfois, cette couronne est plus épineuse et irrégulière ; d’autres
tourelles sont plus basses, à disque plus large, plus perforé ou de forme
irrégulière. Les bâtonnets des tentacules ont leurs extrémités lisses ou
épineuses ; on y trouve également des corpuscules crépus.
Rapports et différences.
Cette nouvelle espèce de Phyllophorus diffère nettement des autres
espèces de la Mer Rouge : Ph. gracilis Selenka, Ph. torense Helfer,
et de celles de l’Océan Indien : Ph. vultur et Ph. simplex Sluiter,
Ph. tenuis Haaeke et Ph. bedoti Koehler. Par contre, les tourelles de
Ph. calypsoi sont un peu semblables à celles de Ph. tener Ludwig,
des Iles Samoa.
Patinapta dumasi nov. sp.
Mer Rouge, M. Jousseaume, 5 ex.
Le plus grand exemplaire mesure 50 mm. de long et 3 mm. de plus grand
diamètre ; il s’amincit légèrement jusqu’à l’anus. Tégument lisse, mince,
uniformément blanc jaunâtre. Tous les échantillons ont douze tentacules
portant chacun quatre paires de digitations inégales, de taille légèrement
croissante de la base jusqu’au sommet du tentacule, qui est terminé par
— 260
une digitation bien plus longue que les autres ; la face interne des tenta¬
cules porte de 0 à 10 coupes sensorielles.
Couronne calcaire très petite, blanche, à radiales perforées, à bord
postérieur fortement ondulé ; elle n’est pas enrobée dans une couronne
cartilagineuse. Trois à huit longues vésicules de Poli. Un seul canal hydro-
phore, très petit. Gonades formées de gros tubes jaunes deux ou trois fois
ramifiés. Muscles longitudinaux épais. Intestin formant une très petite
boucle vers le milieu du corps. Les urnes ciliées sont situées, non pas sur
les mésentères, mais uniquement sur les téguments, à la limite du radius
dorsal gauche et de l’interradius dorsal médian ; elles sont disposées sur
une seule ligne, réunies par une sorte de « stolon ».
Les ancres sont toujours bien plus grandes que les plaques ; elles ont
leurs bras qui forment un angle très aigu avec la hampe, la base en est
fortement dentelée ; les plaques anchorales ne portent pas de pont, sont
ovoïdes, percées de six-huit trous centraux irrégulièrement dentelés, de
deux trous latéraux et de plusieurs trous à la base. Les téguments médian
et anal possèdent des ancres plus longues et des plaques moins larges et
moins perforées. Les bandes radiaires ont des corpuscules ronds ou ovoïdes
percés d’un trou, et d’autres ayant la forme d’un C. Les bâtonnets des
digitations et du tronc des tentacules, sont identiques ; on trouve aussi,
à la base du tronc des tentacues, des corpuscules semblables à ceux des
bandes radiaires ; il y a, dans le disque oral, des bâtonnets identiques à
ceux des tentacules.
Rapports et différences.
Patinapta durnasi ressemble un peu, par la taille de ses ancres et
de ses plaques, à P. ooplax (Marenzeller), mais, par contre, s’éloigne
nettement de P. crosslandi Heding, récoltée à Zanzibar.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
261 —
Les Octocoralli aihes d’Afrique du Sud (I. Alcyonacea;.
Par Andrée Tixier-Durivault.
Nous poursuivons, dans cette note, l’étude des Octocoralliaires
d’Afrique du Sud de l’Ecological Survey commencée précédemment 1.
I. — Ordre des Alcyonacea
Famille des Alcyoniidae Verrill
genre Lobularia Ehrenberg (nec Lamarck).
Lobularia rutila n. sp.
Deux exemplaires portant le n° AFR 1.028 E, récoltés le 15-5-1948,
par l’Africana, à 28°28’ S, 32°25,8’ E, à une profondeur de 27 m,
sur un fond de beau sable et de rochers.
Diagnose : Colonie encroûtante, charnue, à pied bas et à capitule formé
de lobes étalés.
Spiculés de très petite taille (0,028 à 0,04 mm de long). Haltères de la
base du coenenchyme à col plus ou moins long et à têtes ornées de protu¬
bérances volumineuses. Nombreux petits sclérites à quatre branches.
Double-sphères de la portion lobulaire accompagnées d’abondantes masses
verruqueuses. Sclérites corticaux peu épineux.
Polypes de petite taille répartis sur les lobes et les lobules. Coloration
de la colonie dans l’alcool : rouge carmin foncé ; polypes blancs.
Description : Les colonies, conservées dans l'alcool, encroûtantes,
mesurent l’une 80 mm de diamètre maximum, l’autre 84 mm.
Toutes deux ont un pied étroit (30 mm de large), stérile,- largement
débordé par un capitule formé de lobes allongés, étalés. Ces lobes se
subdivisent en minces lobules digités parfois ramifiés en branches
inégales (fig. 1, a).
Les colonies sont fermes et rugueuses au toucher.
Les éléments squelettiques, très nombreux dans la zone corticale,
sont plus rares à l’intérieur du coenenchyme. A la base de la colonie
ce sont des haltères mesurant 0,055 à 0,058 mm de long, à rétré¬
cissement plus ou moins large et à têtes étirées ornées de proémi-
1. Bull. Mus. Nat. Ilist. Nat., 2 s., t. XXVI, 1, 1954, p. 124.
Dans les bulletins suivants nous étudierons cinq espèces nouvelles : Alcyohium fungi-
formis, Alcyonium luteum, Anthomastus giganteus, Acabaria rosea, Cavernularia Dayi .
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954.
— 262
nentes verrues anguleuses (fig. 2, b, g). Des double-sphères de taille
moindre (0,035 à 0,4 mm) montrent un col mince et deux têtes
élargies (fig. 2, d , k). Quelques spiculés irréguliers (fig. 2, a , h)
(0,028 à 0,04 mm de diamètre) s’ajoutent à des éléments à quatre
branches de 0,03 à 0,032 mm de largeur maximum, hérissés de verrues
irrégulières (fig. 2, c, /, i, /). Enfin de petits haltères (0,035 mm de
longueur totale) à protubérances moins accentuées (fig. 2, l, n, o)
se mêlent à de jeunes sclérites peu verruqueux (fig. 2, e, m, p, q).
Dans le capitule les éléments squelettiques, en plus des double-
sphères régulières de 0,04 mm de long (fig. 3, c, i, m, n) à verrues
plus ou moins aiguës, sont fréquemment des sortes de sphères
Fig. 1. — Lobularia rutila n. sp.
a : colonie
6 : tentacule
épineuses (fig. 3, /, g) ou encore des formes à trois branches (fig. 3,
a, d). Quelques jeunes sclérites peu verruqueux occupent la zone
corticale et sont en haltères (fig. 3, /) ou à trois branches (fig. 3,
b, h). Les polypes portent, à la base de leur anthocodie, quelques
double-sphères incolores (fig. 3, e, l) de petite taille (0,032 mm)
ornées de petites protubérances arrondies.
Les zoïdes, de petite taille, plus nombreux à la surface des lobules
que sur celle des lobes, ont 0,5 mm de diamètre d’ouverture et sont
distants de 0,5 à 2 mm les uns des autres. Leurs tentacules, courts,
présentent 6 à 8 paires de pinnules digitées (fig. 1, b).
Les deux exemplaires, conservés dans l'alcool, ont une violente
teinte rouge carmin foncé ; les polypes sont blancs.
Rapports et différences : Cette espèce se distingue facilement de
toutes les espèces de Lobularia précédemment décrites par son
— 263 —
habitus, sa coloration, la forme et l'ornementation de ses^haltères
et l’existence, dans son coenenchyme, de spiculés à trois ou quatre
branches.
Fig. 2. — Lobularia rutila n. sp.
Spiculés du coenenchyme basilaire ( X 1.000 X 1/3).
genre Pcirerythropodium Kükenthal.
Parerythropodium membranaceum (Kükthl).
1906 Alcyonium membranaceum, W. Kükenthai.. Alcyonacea der
Deutschen Tiefsee-Expedition, p. 52, taf. I, fig. 3 ; taf. IX, fig. 42, 43, 44.
Un spécimen de 10 mm de diamètre, divisé en trois lobes de 5 mm
264 —
de haut, portant le n° RR 1 C, récolté le 4-6-1939, à Robberg à
110 miles à l’ouest de Port Elizabeth.
Les spiculés sont parfaitement comparables à ceux de Kuken-
thal représentés pour le type de cette espèce originaire de St Francis
Bay (Afrique du Sud).
Spiculés lobulaires (X 1.000 X 1/3).
Parerythropodium reptans (Kükthl).
1906 Alcyonium reptans, W. Kükenthal. Alcyonacea der Deutschen
Tiefsee-Expedition, p. 53, taf. II, fîg. 9 ; taf. IX, fig. 45, 46, 47, 58, 49.
Deux colonies de 10 mm de long, portant le n° AFR 945 I\,
récolté le 19-3-1948, par l’Africana, à 36°25’ S, 21°08’ F, à une pro¬
fondeur de 97 fthms, sur un fond sableux.
— 265 —
Les éléments squelettiques sont semblables à ceux figurés par
l'auteur du type provenant des lies Bouvet.
Parerythropodium folialum (J. S. Thomson).
1921 Alcyonium foliatum, .T. S. Thomson. South African Alcyonacea.
Trans. Roy. Soc. South Africa, vol. IX, pt 2, p. 158, fig. 2.
Huit petits exemplaires durs de 10 à 20 mm de longueur totale,
portant le n° X 13 C, récoltés le 20-3-1939, à Kleinmond, entre Port
Elizabeth et East London.
Cinq petites colonies de 0,5 à 10 mm de long, portant le n° P 5 J,
récoltés le 19-2-1939, à Paternoster au N. W. de Saldanha Bav.
Une portion de colonie de 10 mm de longueur, portant le n° TR
151, récoltés le 25-10-1946, à Table Bav.
Les spiculés étant semblables à ceux de la figure du type nous
rapportons nos spécimens à cette espèce déjà décrite à Cape Morgan
(Afrique du Sud).
Parerythropodium Wilsoni (J. S. Thomson).
1921 Alcyonium Wilsoni, J. S. Thomson. South African Alcyonacea.
Tram. Roy. Soc. South. Africa , vol. IX, pt 2, p. 160, fig. 3.
Trois petits échantillons de 0,6 à 10 mm de diamètre, portant
le n° LB 314 V, récoltés le 5-5-1951, Langebaan Lagoon.
Les dessins de Thomson concordant avec ceux que nous avons
obtenus pour les spiculés de ces colonies nous assimilons les exem¬
plaires à P. Wilsoni, espèce précédemment signalée à Knysna Iîeads
(Afrique du Sud).
Parerythropodium roseum n. sp.
Trois exemplaires portant le n° FB 201 B, récoltés le 22-2-1947,
à False Bay, à 34°07’ S, 18°31 E, à une profondeur de 27-28 m, sur
un fond rocheux.
Diagnose : Petite colonie encroûtante, dure, à pied et à capitule bas.
Spiculés de forme, de taille et de coloration variables. Dans la base
du coenenchyme éléments tuberculés rouge carmin (sphères verruqueuses,
masses irrégulières et bâtonnets) et spiculés rose pâle presque lisses
(bâtons et sclérites à trois branches). Dans le capitule spiculés comparables
à ceux du pied.
Polypes repartis sur le capitule, à calices élevés très fortement pourvus
de sclérites ; anthocodies molles et transparentes ; tentacules courts et
triangulaires.
Coloration de la colonie dans l’alcool : rouge carmin ; calices rouge
carmin ; anthocodies blanches.
Description : Les exemplaires, conservés dans l'alcool, sont des
formes encroûtantes de très petite taille. La plus petite colonie
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954. 18
— 266 —
mesure 10 mm de long, 4,5 mm de large et 4 mm de haut. Le second
spécimen atteint 15 mm de long, 8 mm de large et 4 mm de haut. Le
troisième échantillon a 12 mm de long, 7 mm de large et 8 mm de
haut. Son pied (fig. 4, A) bas, étalé sur le support, est surmonté d’un
capitule aplati d’où s’élèvent les longs calices des différents zoïdes.
Fig. 4. — Parerythro podium roseum n. sp.
A : colonie ; B : tentacule ;
a, b, c, d, e, f, g, h, i : spiculés capitulaires (X 1.000 X 1/2).
Les colonies sont dures et rugueuses au toucher. Les éléments
squelettiques ont des formes diverses. Dans la base du coenenchyme
ce sont des spiculés plus ou moins volumineux. Quelques-uns, de
forme sphérique et de coloration rouge carmin (fig. 5, d, g), ont 0.1 à
0,115 mm de diamètre et sont ornés de grosses verrues composées.
La plupart des sclérites forment de grosses masses rouge carmin,
— 267
plus ou moins branchues (fig. 5, c), mesurant de 0,25 à 0,4 mm de
long et 0,18 à 0,2 mm de large et présentant d'abondantes protu¬
bérances dentelées. De courts bâtonnets rouges, à extrémités tuber-
culées (11g. 5, b, e) atteignent 0,11 mm de long et 0,03 mm de large.
A ces divers éléments s’ajoutent des spiculés rose pâle, peu ou pas
verruqueux, tantôt en forme de bâtons (fig. 5, h) de 0,19 mm de long,
Fig. 5. — Parerythropodiurn roseum n. sp.
Spiculés basilaires (X 1.000 X 1/2).
tantôt en éléments à trois branches (fig. 5, /) de 0,1 à 0,11 mm de
long.
Les spiculés du capitule ressemblent beaucoup à ceux de la base
de la colonie, bien que leur taille soit généralement moindre. Les
sclérites colorés en rouge sont : les uns en sphères de 0,09 mm de
diamètre hérissées de grosses verrues composées (fig. 4, b), les
autres en masses allongées de 0,24 mm de longueur totale ornées de
volumineux tubercules denticulés (fig. 4, a) et certains, enfin, en
— 268 —
bâtonnets de 0,117 mm de long, pourvus de protubérances arrondies
(fig. 4, g). Les spiculés rose pâle se présentent sous la forme d'haltères
de 0,164 mm de longueur totale, à col haut et à verrues rassemblées
en deux masses terminales (fig. 4, d), ou encore sous l'aspect d’élé¬
ments à quatre branches (fig. 4, h) atteignant 0,115 mm de long ou
à trois branches (fig. 4, i) mesurant 0,16 mm de long ou encore plus
petits (fig. 4, c, e, /).
Les zoïdes ont une portion basilaire spiculée rigide de I mm de
diamètre et de 1,5 à 2 mm de haut, le calice, dans laquelle se replie
l’anthocodie, molle, transparente, surmontée de larges tentacules
courts et triangulaires portant six paires de pinnules latérales arron¬
dies (fig. 4, B).
Les diverses colonies, conservées dans l’alcool, ont une belle
teinte rouge carmin ; les anthocodics sont blanches et dépourvues
de spiculés.
Rapports et différences : Cette espèce se rapproche de Parerythro-
podium coralloides par sa coloration et s’éloigne de toutes les espèces
connues de ce genre par la forme particulière de ses spiculés
(A suivre).
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
— 269 —
Contribution a la flore de la Nouvelle-Calédonie.
CV. PLANTES FOURRAGÈRES RÉCOLTÉES PAR M. P. S.iRLIN.
Par A. Guillaumin.
PROFESSEUR AU MUSÉUM.
Au cours d'un précédent séjour M. P. Sarlin Inspecteur des
Eaux et Forêts, alors chef de Service forestier en Nouvelle-Calédonie,
y avait réuni des collections d’arbres dont les déterminations ont
paru ici-même 1.
Pendant son séjour actuel, ayant été chargé en sus du Service de
l’Agriculture, il a récolté les plantes fourragères énumérées dans la
liste suivante.
Graminées.
I rnperata cylindrica Beauv. var. Koenigii Dur. et Schinz. — (10),
serait l’espèce la plus commune à la Grande Terre, à l’ile des Pins
et. à Lifou, où elle est appelée Jez, affectionne les terrains argileux.
Bon fourrage au moment de la pousse mais les tiges durcissent
rapidement et sont susceptibles de blesser le museau des animaux.
Miscanthus japonicus Anders. — (81) Roseau canaque, très
abondant à la Grande Terre, à l'Ile des Pins, à Maré et à Lifou où il
est appelé Iiain.
Saccharum sp (67). — - Le genre est représenté par la Canne à
sucre (S. ofjicinarum L.) subspontané à la Grande Terre et à Maré
et par le S. spontanum L., confondu avec Y Erianthus maximus
Brong., qui n'a été signalé qu’à la Grande Terre en 2 endroits seule¬
ment.
lschoemum muticum (60). Commune à la Grande Terre, à l’Ile des
Pins, à Maré, à Lifou, où il est appelé P en et à Ouvéa où on le nomme
Obunion.
Apluda varia Hack. var. mutica Hack. — (10,43) — . Signalée à la
Grande Terre, à File des Pins, à Lifou et à Ouvéa ; affectionne les
terrains humides.
Chrtjsopogon aciculatus Trin. — (28) Chiendent de Niaouli,
d'introduction ancienne, n’a encore été signalée qu’à la Grande
Terre où elle est abondante dans la savane à Niaouli ; parfois appelé
à tort Herbe à piquants.
1. Bull. Mus., 2e sér., XXI, p. 458 (1949), XXII, pp. 115, 518, 537 (1950).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954.
— 270 —
Capillipedium spicigerum S. T. Blake = Chnjsopogon parviflorus
Benth. var. spicigerus Benth. — (38). Signalé à la Grande Terre,
sur les ilôts voisins, à T Ile des Pins et à Mare ; semble rechercher les
terrains riches et profonds.
Cymbopogon refractus A. Camus — (34). Espèce répandue de l'Est
de l’Australie jusqu’aux Fidji et à Tahiti, n’a encore été trouvée à la
Nouvelle-Calédonie, qu’à la Grande Terre et à l’ Ile des Pins.
Heteropogon contortus Boom, et Schult. — (2G) — Très commune
dans les terrains arides à la Grande Terre, sur les ilôts voisins, à l’ile
des Pins et aux Loyalty. C’est la fameuse Herbe à piquants, Herbe
tue-moutons, N’dâho et N’dowi à Bourail, Jaredem à Maré, Fithing-
war à Lifou, qui rend pratiquement impossible l’élevage des ovins
en Nouvelle-Calédonie à cause des soies barbelées des épillets qui
pénètrent dans la laine et causent des ulcérations aux jointures ;
avant la lloraison elle constitue pourtant un assez bon fourrage.
Sorghum bulgare Pers. var. halepensis — (1,48) — Probablement
originaire d’Afrique, introduit avant 1874, à la Grande Terre ; existe
à l’ile des Pins, à Maré et à Lifou.
Dicanthium caricosum A. Camus — (36,71. ? 89). — Silver
grass, originaire de l’Asie tropicale et des Mascaraignes, introduit
avant 1900 à la Grande I erre ; recherché par les animaux.
Bothriochloa decipiens Hubb. — (27-54). Espèce d’Australie
signalée pour la lre fois près de Nouméa à la suite de la dernière
guerre.
Themeda triandra Forsk. var. imberbis Thellung. — (8,23). —
N’a encore été signalé qu’à la Grande Terre. Bon fourrage.
Rhynchelytrum roseum Stapf et Hubb. — (20). — Tricholène,
Red top ou Natal grass, de l’Afrique, introduite avant 1897, s’est
répandue rapidement à la Grande Terre et a été signalée à Maré.
Le bétail ne l’apprécie que faiblement au moment de la floraison
sans doute eu raison de son odeur. Se maintient longtemps verte en
temps de sécheresse.
Paspalutn conjugatum Berg. — ■ (22). — Sour grass, ou Herbe
à Tauère, originaire des Antilles, introduite à la Foa, assez récem¬
ment. Assez bon fourrage.
P. dilatatum Poir. — (2,42, 75, 90, 93). — Originaire du Brésil
malgré le nom d Herbe d’Australie qu’on lui donne en Nouvelle-
Calédonie, introduite avant 1870, excellent fourrage ; se recom¬
manderait pour les terres argileuses.
P. paniculatum L. — (5) — Originaire de l’Amérique tropicale ;
quoique introduite avant 1870, n’a encore été signalé qu'à la Grande
Terre.
P. scrobiculatum L. — (91, 92). — Signalée à la Grande Terre et à
l’Ile des Pins. Assez bon fourrage.
— 271 —
P. vaginatum Sav. = P. littorale R. Br. — Pantropicale, signalée
à la Grande Terre et à l’ Ile des Pins dans les sables salés.
Axonopus compressus Beauv. — (41). Des Antilles, signalée seule¬
ment à la Foa. Le Carpet grass, d’introduction récente, est l’un des
meilleurs fourrages.
Echinochloa coloria Link. — ("30-58) . Probablement d’origine
africaine ou indienne, aurait été introduite par de Greslan à la
Dumbea, l'Herbe de Greslan n’a été signalée qu’à la Grande Terre
et à l’ Ile des Pins. Excellent fourrage.
Panicum decompositum R. Br. — (68). — Signalée dans les endroits
dénudés à la Grande Terre et sur les îlots voisins, à l’île des Pins et à
Maré où elle est appelée Uregewi.
P. gracile R. Br. (24). — Existe à la Grande Terre mais n’y est
peut-être pas indigène suivant Balansa.
P. infidum Steud. — (79). — Trouvée à la Grande Terre et à l’ Ile
des Pins dans les prairies humides.
P. maximum Jacq. 6 (17). — Herbe de Guinée, originaire de
l’Afrique tropicale, introduite avant 1874, a été trouvée à la Grande
Terre, à l’île aux Canards et à T Ile des Pins. L’un des meilleurs four¬
rages tropicaux.
P. molle Sw. — (59). — Herbe de Para, originaire de l’Amérique
tropicale, n’avait été récoltée qu’une fois à la Dumbéa en 1900.
Excellent fourrage vert.
P. patens Retz. — (84). — Signalé à la Grande Terre, à File des
Pins et à Lifou dans les prairies humides.
Brachiaria replans A. Camus = Urochloa reptans Stapf — (95).
Trouvée à la Grande Terre et à l’île des Pins. Considérée dans l’Inde
comme un excellent fourrage.
Sacciolepis indica A. Chase — (40). D’Afrique et d’Asie tropicales,
introduite récemment d’Australie, n’avait encore été signalée qu’à
Ponerihouen.
Digitaria montana Henrard — (69). — Spéciale à la Grande Terre
et à l’île Mouac.
D. propinqua Gaud. — (31, 46, 30). — Signalée à la Grande Terre,
à l’île des Pins et à Lifou.
D. pruriens Büse ? — (4). — Existe à la Grande Terre, à l’île des
Pins et aux Loyalty où elle est appelée Ianeridsch à Maré et Awa à
Ouyéa.
Oplismenus hirtellus Beauv. — (63, 66, 86). — N’a encore été
récoltée qu’à la Grande 1 erre. Considérée en Afrique orientale comme
un bon fourrage pour les chevaux.
Setaria lutescens Hubb. — (83). — • Etait encore très rare en 1900
à la Grande Terre.
272 —
Stenotaphrum subulatum O. Ktze. — (14). Existe à la Grande
Terre, sur certains îlots, à l’ile Non, à l’île Ouen, à l'île des Pins, à
Lifou et à Ouvéa où elle forme un gazon épais, notamment sur les
sables maritimes.
Cenchrus calyculatus Cav. — (37). — Abondant à la Grande
Terre, sur les ilôts voisins, à Elle des Pins et aux Loyalty où elle est
appelée Petitsemeu à Lifou. C’est le fameux Cram-Cram d'Afrique si
gênant par ses fruits épineux.
Aristida pilosa Labill. — (99). Existe à la Grande Terre et à Elle
des Pins sur les coteaux secs.
Sporobolus indicus R. Br. — (12-78). — Trouvée à la Grande Terre,
à Elle des Pins, à Lifou et à Ouvéa, sur les collines pierreuses et au
bord des routes.
Cynodon Dactylon Pers. — (29). — Chiendent Pied-de-Poule,
Bermuda grass, ubiquiste, introduite en 1854 dans des emballages
d’Australie faits avec du foin d’Europe, répandue maintenant à la
Grande Terre, à Elle des Pins et aux Loyalty où elle est appelée
Haô pcipali à Lifou ; donne un gazon Fin recherché par les animaux
et dont les indigènes font leurs places de danse.
*Chloris barbata Sev. — (33, 82). — Espèce pantropicale signalée
pour la lre fois en Nouvelle-Calédonie.
Ch. cynodoides Bal. — (70). ’1 rouvée à la Grande Terre et à Elle
des Pins au bord des chemins ; est-elle bien spéciale à la Nouvelle-
Calédonie ?
Ch. Gayana Kunth. — (3, 72). Rhodes grass, d’origine afri¬
caine, d’introduction récente, trouvée dans des emballages pro¬
venant de Nouméa, n’a encore été signalée qu’à La Foa. Bon fourrage
Eleusine indica Gaertn. — (32). — Espèce cosmopolite, n’est
probablement pas indigène, car elle ne se rencontre guère que dans
les cultures ou à leur voisinage ; son introduction remontrait avant
1800 ; abondante, à la Grande Ferre, à Elle Kendeck, à Elle des Pins,
à Lifou et jusqu’à Elle Surprise dans les Huon.
Eragrostis arnnbilis \V. et Arn. var. plumosa E. G. et A. Camus
— (97). — De l’Inde et de la Malaisie, n’a été trouvée à la Grande
1 erre que depuis 1900. Donnerait un bon fourrage.
E. atroïireris Trin. f. forrn. Brownii llack. — (96). — Trouvée à la
Grande Terre et à Elle Mouac, dans les terrains vagues et les landes.
E. elongata Jaeq. — (44). — Trouvée à la Grande 'Ferre, à l'ilôt
Signal et à Elle des Pins, en terrain découvert.
E. pilosa Beauv. — (39, 76, 87). — Existe à la Grande Terre et aux
Loyalty où elle est appelée Haô tho tho à Lifou ; forme des tapis épais
sur les sables de bord de mer. Bon Fourrage.
*E. unioloides T\ees = E. amabilis W. et Arn. — (65). — Trouvée
en Nouvelle-Calédonie pour la lre fois.
— 273 —
Le Melinis minutiflora Beauv. le Molasse grass, de l’Afrique tropi¬
cale, ne figure pas dans cette collection : il a pourtant été essayé en
1944 dans l’espoir illusoire de combattre la tique ( Boophilus micro-
phus Neum) ; introduite d’Australie pendant la dernière guerre.
J. Rarrau (in lût. 8/vii/1953) me signalait que cette espèce « com¬
mence à coloniser les pâturages surtout sur le versant Est de la
Chaine au point d’y constituer entièrement déjà quelques prairies ».
Cypér ACKKS.
Cyperus gracilis R. Br. — (56). — Signalé seulement à la Grande
Terre, dans les cultures et les terrains humides.
Gahnia Sieberiana Kunth = G. tetra gonocarpa Boek. — (21). —
Signalée seulement à la Grande Terre, dans la région de Balade.
F imbristylis diphylla Vahl — (11). — Très abondante à la Grande
Terre dans les endroits humides et marécageux ; existe aussi à l’ Ile
des Pins.
Costularia arundiiiacea Künkent. = Lophoschoenus arundinaceus
Stapf — (25). — Abondante à la Grande Terre, dans les terrains
arides et ferrugineux ; existe aussi à l’ Ile des Pins et à Lifou où elle
est appelée Feny ne halepu.
Légumineuses.
Crotalaria striata DC. — (9). — Pan tropicale, introduite en 1855,
largement répandue au bord des chemins à la Grande Terre, à Mare
où elle est appelée Wakada scada et à Lifou.
Indigofera endecaphylla Jaeq. — (18). — Pantropicale, introduite
récemment ; signalée jusqu’ici uniquement à La Foa.
I. suffruticosa Mill. — (53). — Originaire probablement de l'Amé¬
rique tropicale, introduite en 1860 ; existe à la Grande Terre et aux
Loyalty où elle est appelée Sisania à Lifou ; n’a pas été signalée à
l’ Ile des Pins.
Tephrosia Le-Ratiana Tlarms (49). — Confondue avec le T. pur-
purea Pers. des régions tropicales de l’Ancien monde, de l’Australie
et de l’Océanie ; serait spéciale à la Grande Terre, aux ilôts voisins,
à l’ Ile des Pins et aux Loyalty.
T. f'illosa Pers. — (57). — Originaire de l’Afrique et l’Asie tropi¬
cale, vraisemblablement d’introduction assez récente car elle n’a
encore été récoltée qu’au Sémaphore à Nouméa depuis 1900 et,
avec doute, à St Vincent.
Desmodium adscendens 1). C. — (16). — Originaire des Antilles,
récoltée pour la lre fois en 1903, abondante à la Grande Terre et à
l’île des Pins.
274 —
I). heterophyllum T)C. — (15, 64). — Originaire de l’Asie tropicale ;
n'a été récoltée que dans la région de Nouméa depuis 1909.
Abrus precatorius L. — (50). — Fausse-Réglisse, pantropicale,
naturalisée dans les cultures pierreuses dès 1868 ; existe à la Grande
Terre et semble abonder sur la plupart des ilôts voisins.
Phaseolus luteolus Gagnep. — (7). — Malgré son nom de Pois
canaque, semble d’origine asiatique et paraît assez peu répandue et
seulement à la Grande Terre où elle a été récoltée pour la lre fois
en 1881.
Pli. semierectus L. — (13). — Pantropicale introduite de la
Jamaïque en 1859, signalée abondante dans les terrains vagues et sur
le bord des chemins mais seulement à Nouméa.
Rhynchosia minima DC. — (88). — Répandue dans les régions
tropicales et subtropicales, était déjà subspontané à la Grande
Terre en 1860 ; existe aussi à l’ Ile des Pins. Très réputée comme
antidysentérique.
Desmanthus virgatus Willd. — (45, 77). — Mimosa nain des
colons, originaire de l’Amérique du Nord et des Antilles, introduite
et employée comme fourrage de disette en 1903, considérée mainte¬
nant comme un bon fourrage.
Leucaena glauca Benth. — (94). — Acacia des colons, pantro¬
picale, naturalisée autour de Nouméa dès 1855 ; s’est largement
répandue à la Grande Terre ; récoltée aussi à Ouvéa. Considérée
comme un bon fourrage mais nuisible aux chevaux.
Acacia Farnesiana Willd. — • (98). — Cassie, des Antilles, natu¬
ralisée autour de Nouméa dès 1808 ; s’est largement répandue à la
Grande Terre ; signalée aussi à Lifou.
Plantes df. familles diverses.
Cardiospermum Ilalicacahum L. — (51). — Existe à la Grande
Terre, à l’ Ile des Pins, à Maré où elle est appelée Wagun gunitsch
et à Lifou où on l'appelle Ekô whadsi. C’est la plante connue dans les
jardins de l’Europe sous le nom de Pois de cœur.
Mollugo nudicaulis. — (35). — Signalée à la Grande Terre, à l’ Ile
des Pins et à Pile Art.
1 itex trifolia L. — (55). — Signalée à la Grande Terre et sur les
îlots voisins, à Maré et à Lifou mais pas à P lie des Pins.
Ocimum gratissimurn L. (52). — Basilic sauvage, aurait été intro¬
duite de l’Inde vers 1874 par les Malabars ; se montre envahissante
sur la cote Ouest dans les régions de la Foa et de Thia.
Saloia coccinea L. — (73). — Originaire d’Amérique, introduite à
Nouméa comme plante ornementale dès 1869, se rencontre mainte¬
nant à la Grande Terre, à Pile des Pins et aux Loyalty.
— 275 —
Planlago lanceolata L. — (47). — Introduite probablement de
France ; était déjà assez répandue en 1900 ; existait déjà à Maré en
1911.
P. tnajor L. — (6,02). — Introduite ainsi probablement de France ;
était déjà abondante en 1899 dans la région de Bourad ; a été
retrouvée depuis en divers points de la Grande Terre et à Ouvéa
en 1925.
Celosia cirgentea F. — (85). — Pantropicale, introduite à la Grande
Terre en 1907.
Typha angustifolia L. — (100). — Espèce des régions tempérées
qui n’avait encore été récoltée qu’à Canala en 1911 et à l’Anse Vata
en 1914.
— 276
Ecologie et géographie botanique de v archipel
des Saintes (Antilles françaises ) — (20* contribution).
Par Henri Stehlé.
CORRESPONDANT DU MUSÉUM.
Esquisse topographique et ph ysiographique.
Dépendance de la Guadeloupe, l’Archipel des Saintes se situe
à 12 kilomètres au Sud de la Pointe de Vieux-Fort, en Guadeloupe
stricto sensu ou Basse-Terre. Son nom caraïbe, donné par les tribus
Callinago, dans le langage qu’employaient les hommes, et Calh-
ponan dans celui des femmes, est rapporté, aux premiers jours de la
colonisation, par le R. P. Breton, dans son Dictionnaire de 1665,
ainsi que nous l’avons indiqué en 1944 à propos de la « Connaissance
des Caraïbes Callmago » : Charoucaéra, qui est le plus voisin dans sa
consonnance de celui de la Guadeloupe elle-même : Caloucaéra,
transformé par corruption par les Européens en Kasukéra.
Localisation. — F. Breta (1), dans son petit recueil de notes
sur cet Archipel, indique en 1939 que : « Aucun de ceux qui se sont
occupés de la géologie des Antilles ne fait mention de la position des
Saintes ». Cette position peut être précisée d’après les cartes anciennes
de la marine surtout, ou récentes, notamment grâce à celle au
1 /20.000e publiée par l’Institut Géographique National en sep¬
tembre 1951 (3).
L’Archipel, figuré sur notre carte botanique de la Guadeloupe
et Dépendances de 1935 dans VEcologie (9), possède neuf îlots :
quatre plus grands : Terre-de-Haut et Terre-de-Bas, les seuls habi¬
tés,- le Grand Ilet et l’Ilet à Cabrit, et cinq de faible étendue : les
Roches Percées et la Iledonde, adjacents à Terre-de-Haut, la Coche
et les Augustms, entre le Grand Ilet et la Pointe du Hâvre de Terre-
de-Bas, enfin, le Pâté, situé au Nord de Terre-de-Bas.
11 est distant de 23 km. du Chef-Lieu : Basse-Terre et disposé
sur un plateau sous-marin évalué à 250 mètres.
Cet ensemble, résidu d’un massif de seuil continental, est localisé
entre 15°50 et 15°53 de latitude Nord (le 16e degré passant à Basse-
Terre) et par 61°30’ à 61°40’ à l'Ouest de Greenwich pour les longi¬
tudes.
La carte figurée en annexe de la Flore de la Guadeloupe de H. &
M. Stehi.é et L. Quentin (tome II, fasc. IeT, Catalogue : p. 114),
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954.
— 277 —
établie en 1937 (18), mentionne la situation de l’axe de l’Archipel
des Saintes : « 15°51’32” de latitude Nord, 63°56’9” de longitude
Ouest ».
Superficie. — Brf.ta (1) indique (p. 28) que : « La superficie
totale de ces îles est de 1.422 hectares ». Le recensement le plus
détaillé possible actuellement en l’absence de cadastre, dont le
résultat peut figurer ici, est le suivant : 945 ha pour T erre-de-Bas,
452 ha pour Terre-de-Haut, 35 ha pour le Grand Ilet, 25 ha pour
filet à Cabrit, 10 lia pour l’ensemble des cinq autres petits îlots,
soit un total de 1.467 hectares.
Dénominations et Altitudes. — Les dénominations « de haut » et
« de bas », attribuées à ces « terres », ne font pas allusion à des opposi¬
tions altitudinales ; celles-ci ne sont pas accentuées : la T erre-de-
Bas, atteignant une altitude maxima de 293 m. au Morne Abymes,
et Terre-de-IIaut culminant à 309 m. à la Tour Modèle du Chameau.
11 en est de même des dénominations apparemment paradoxales de
Basse- Terre, appliquée à la Guadeloupe stricto sensu, qui est, en fait,
beaucoup plus élevée que la Grande-Terre, laquelle a, par ailleurs,
une superlieie totale moindre. Ces appellations sont les témoins du
langage marin des premiers navigateurs normands et bretons
appliqué à la désignation des îles par rapport à la latitude et non à
l’altitude.
Micro-climat. — Le micro-climat est réputé sec, mais toute donnée
pluviométrique sur ces îlots est absente, aucun pluviomètre parais-
sanl n’v avoir jamais été placé. Pour la température et l’évapora¬
tion, nous avons consigné en 1935 dans V Ecologie (9) les notations
que nous avons faites sur les pentes du Chameau, à 280 mètres d'alti¬
tude (p. 146') : le 8 mai 1935 à 14 h. 30’, le thermomètre sec indiquait
29° C et le thermomètre mouillé enveloppé dans le coton : 22° C,
faisant apparaître un écart notable dû au refroidissement par évapo¬
ration.
Les variations saisonnières et quotidiennes sont peu marquées :
On note en saison fraîche : 24° minima la nuit et 27° maxima le jour
et en saison chaude : 25° et 31° respectivement pour ces extrêmes.
Les vents dominants alizés du N-NE au S-SE sont les plus fré¬
quents et ceux venant du Sud sont rares, souillant surtout aux
périodes de dépression cyclonique.
Hydrographie. — Le contraste le plus frappant avec la Guade¬
loupe : Caloucaéra (Ile aux belles eaux), réside dans le système hydro¬
graphique, si riche dans la grande île, avec ses 70 rivières et si
pauvre dans l’Archipel dépendant puisqu’il n’y existe aucun fleuve
côtier ou cours d’eau quelconque même à caractère torrentiel. L’eau,
ainsi que l’a noté Brf.ta (1), est un « problème angoissant » (p. 57).
On vend l’eau ; il n’existe pas de source à Terre-de-Haut et il y en
278 —
a seulement deux au Grand llet. On suppose, d’après Hapel ex
Breta (p. 62) qu’il tombe 18 pouces de hauteur d'eau aux Saintes
par année moyenne et sur la Guadeloupe 2 m 17. De telles indica¬
tions n’ont aucune valeur scientifique. Le chiffre de 18 pouces
ferait à 2 cm 4 le pouce 432 mm. or, aucune des nombreuses îles
de l’Archipel Caraïbe, même les plus sèches, comme St-Martin,
ne sont inférieures à 1.000 mm. en moyenne d’après les relevés des
stations météorologiques. Tintamarre plus xérophytique d’après
sa végétation et de moindre altitude, a été évaluée de 900 à 1.000 mm.
Stehi.k (16).
D’après les communautés végétales sous l’influence du micro¬
climat, les zones altitudinales et les aflinités géographiques diverses
avec certaines autres îles connues de l’Archipel Caraïbe, l’on peut
évaluer, suivant les divers secteurs, de 700 à 1.500 mm., la pluvio¬
métrie de l’Archipel des Saintes. Si le « carême est la saison de séche¬
resse absolue, où il ne pleut jamais », (p. 57) « il pleut à verse et
l’eau tombe en telle abondance que tous les canaux sont transformés
en torrents impétueux et le Saintois constate la disparition des
éléments de sa fortune qui ont été emportés par les eaux ». (Breta,
p. 116). Ce fait, n’est, pas commun, et sans doute quelque peu exa¬
géré, mais il arrive, effectivement, que des grains denses s’abattent
sur les Saintes en période d’hivernage, surtout en juillet, août et
novembre, décapant les mornes (collines arrondies de 50 à 250 mètres
d’altitude), entraînant dans l’Océan le peu de terre végétale cons¬
titué et accentuant l’érosion déclenchée par le vent et la mer.
Aperçu géologique et édaphique.
Le géologue E. Bruet, écrit en 1952 (2) dans ses études volca-
nologiques des Saintes (p. 485), que : « Cet archipel est peu connu
au point de vue géologique ». Il est facile, en effet, d’indiquer ici les
principaux travaux effectués et les résultats obtenus dans ce domaine.
En ce qui concerne le sol, sa formation et sa composition, on a encore
moins de données que sur les roches-mères et la pédologie v a été
encore moins étudiée que la géologie.
Esquisse géologique. — C’est à moreau de Jonnes que Ton doit la
première Histoire physique des Antilles françaises, contenant la
géologie et la minéralogie, publiée à Paris en 1822 (5) : les Saintes
ne sont pas mentionnées dans la division en trois zones qui y est
établie judicieusement, pas plus que dans la Face de la Terre de
Suess et dans la classification de Mot.engraf. 11 faut attendre
la mission Lacroix en 1902, faite à la suite de l’éruption de la Mon¬
tagne Pelée, pour avoir les précisions géologiques connues sur
les Saintes (p. 589) et leur place dans le classement de l’Archipel
(4), en 1904. Il le situe dans la zone moyenne qui groupe St Barthé-
— 279 —
iemy, Antigue, Grande-Terre, Désirade et, Marie-Galante, îles à sou¬
bassement volcanique supportant des formations madréporiques,
dont les plus anciennes datent du nummulitique. Breta (1), 1939,
fait remarquer à juste raison (p. 28) que : « Aux Saintes, cependant,
on ne trouve aucune trace de ces éléments coralligènes anciens. Tout
le groupe d’îles ne comporte que des produits d’activité volcanique ».
C’est ce que nous avions constaté en 1935 dans Y Essai d’ Ecologie (9),
où, pour la végétation, les Saintes étaient classées dans le secteur
des mornes et coulées basaltiques (pp. 144-154), précisant « les
affinités de ses culots volcaniques avec le Houélmont et la partie
éruptive de Vieux-Fort » (p. 151). E. Bruet, dans sa brève mais
remarquable note volcanologique (2), 1952, vient de confirmer plei¬
nement ce fait (p. 486) par l'examen minutieux des épanchements :
« Leur état actuel pourrait donner à ces édifices un âge qui se rap¬
procherait de celui du Houélmont... Il s’agit, d'un culot ou « plug ».
Ce géologue conclut définitivement, quant à la position des édifices
volcaniques du Chameau et du Pain de Sucre, qu’ils appartiennent
au système de la Guadeloupe volcanique et qu'ils sont alignés dans
une direction moyenne N-S, comme lui. « C’est évidemment la conti¬
nuation de l’Arc des « Petites Antilles ».
Conditions édaphiques. — Au cours des cinq tournées d’investiga¬
tion faites aux Saintes de 1934 à 1953, nous avons analysé les con¬
ditions édaphiques et noté leur influence sur la végétation. La déter¬
mination des roches-mères est déjà indiquée en 1935, à propos des
conditions du milieu du secteur des mornes et coulées volcaniques,
dans T Écologie (p. 145) de la manière suivante : « Le sol est cons¬
titué par des blocs basaltiques énormes, avec des roches labradori-
tiques d’aspects divers : labradorites claires au Massif du Houél¬
mont, aux Monts Caraïbes, au Morne Chameau, à Terrc-de- Haut et
au Gros Morne de Deshayes, labradorites sombres sur les pentes
de Terre-de-Bas ; elles sont, le plus souvent, prismatiques et zonées ;
les laves des coulées sont riches en magné Lite titanifère et autres sels
de fer, colorant le sol de façons différentes, suivant leur plus ou
moins grande oxydation ; elles contiennent ausssi de l’hornblende
brune. Par altération, elles fournissent des latérites et l’érosion les
débite en plaquettes qui entrent pour une grande part dans la com¬
position du sol ». Breta (1) confirmait, en 1939, l’action de désa¬
grégation (p. 34) et d’érosion (pp. 46 et 51), l’oxyde de fer (p. 47)
et les roches zonées (p. 52). 11 notait à juste raison (p. 51) que :
« C’est donc la désagrégation superficielle due à la sécheresse et
au soleil qui a donné ces fragments : ceux-ci, au sein de la terre
végétale composée presque entièrement d’humus, ont fourni leurs
éléments potassique, sodique et calcique dissous, également aux
plantes ; l’eau a dissous et entraîné les éléments ferrugineux : le
silicate d’aluminium hydraté subsiste seul finalement ». C’est un
— 280 —
processus édaphique observable, mais les facteurs primordiaux
d’effluxion et de désagrégation sont, surtout aux Saintes, le vent et le
sel des embruns ainsi que l’acide de l’eau de pluie et des grains,
relativement chaude et de pH égal à 6,5. Le silicate d’alumine
hydraté ne subsiste pas seul ; la composition du sol, lorsqu’il existe,
est plus complexe et l’analyse physico-chimique révèle des silicates
doubles de K et de Al avec oxydations de Fe et l'humus, sur les
parois rocheuses, dans les dépressions et les fissures, n’est autre
que de la matière organique issue presque totalement de la décom¬
position végétale et de quelques poussières minérales dues à l’ef-
fluxion éolienne.
Le manque de structure du sol et d’horizons pédologiques est
apparent. La texture des roches-mères, pour le Pain de Sucre et le
Chameau, mornes les plus typiques des Saintes, est indiquée en
détails à la fois pour la roche englobante et les enclavés par E. Bruf.t
(2) qui a donné les caractéristiques des feldspaths, pyroxènes,
hyperstène et augite, hornblende brune : minéral touché par le méta¬
morphisme, microlithes de labrador et a étudié les rapports si ins¬
tructifs de l’hyperstène à l'augite.
« La roche, conclut-il, (p. 189) a subi des efforts de compression,
d’écrasement intenses. Le dynamométamorphisme peut prendre
le pas sur le métamorphisme tout court ». Ce caractère dynamique de
la labradorite et de ses enclaves, avec des marques si nettes de
pression et de fracture concourt à expliquer sa facilité de désagré¬
gation et l’importance de l’érosion que nous avions mentionnées.
Ecologie et physionomie de la végétation.
L'esquisse écologique et physionomique de la végétation compor¬
tera ici la détermination des facteurs primordiaux qui conditionnent
les divers aspects du paysage et la reconnaissance des séries végétales
dont les colonisations successives, associations et faciès, sont caracté¬
risés spécifiquement par ailleurs.
l.e trinôme dynamique. — Les facteurs naturels qui agissent sur la
végétation de manière primordiale dans l’Archipel des Saintes pour
marquer les paysages de leur cachet particulier sont : le vent, le
sable et l’obstacle.
1. Le vent. — Comme pour l’ I-lot de Tintamarre ou celui de la
Petite Terre (16), le vent est le facteur climatique le plus agissant :
il agit non seulement par la modification incessante qu’il imprime
à la surface des sables et des débris coquilhers ou coralliens déposés
par la mer, par la pression exercée et la charge transportée que par
son influence sur la répartition des semences, dont beaucoup sont
anémophiles, et sur la nutrition, la salinité et l’évaporation des
végétaux. De magnifiques formes éoliennes et des paysages littoraux
— 281 —
éoliens existent aux Saintes, plus que dans toute autre île de l’Archi¬
pel Caraïbe. Le vent est si puissant qu’il donne au point culminant
des neuf îlots des Saintes, au morne volcanique du Chameau, à
309 mètres d’altitude, l’aspect et la composition d’une colonisation
psammophile littorale typique à Pectis-Bouteloua-Sporoliolus, en
pelouse rase, encadrée inférieurement de hallier épineux Lantana-
Randia-Croton, à formes éoliennes rabougries des types en plan
incliné, en dôme surbaissé et mutilé (17). Les groupements éoliens
joints et disjoints y sont observables (17).
Nous avons déjà signalé en 1935 pour l' Ile de la Ilésirade, dans
l 'Ecologie (9), un cas semblable à 278 m. d’altitude (p. 140) : « Les
embruns, les vents de la mer et l’atmosphère saline ont porté la végé¬
tation psammopbde loin au delà des sables du bord de mer jusqu’au
sommet des mornes ».
Enfin, le vent, alizé, toujours dominant, par sa teneur en chlorure
de sodium et les embruns qu’il pousse toujours dans le même sens au
dessus des terres, imprègne les obstacles et la végétation d’une telle
salinité que les formes et les colonisations halophy tiques sont nom¬
breuses. La carnosité, l’isolatéralité et le développement du tissu
aquifère dans la structure foliaire, sont des caractères d’halophilie
stricte fréquents aux Saintes, notamment sur Sesuvium, Philoxerus.
Ccikile, Portulaca, tant sur les plages que sur les falaises.
2. Le sable. — Ce sable est abondant et varié : gris ou jaunâtre,
fin, trituré et coquillier, sur certaines plages au Nord de Grande
Anse, plus grossier, moins clair et plus imprégné de sel à la Plage
île Pont Pierre, face aux Roches Percées, formant un cordon lit¬
toral où des dépôts boueux de fines particules d’argile et de sel
s’agglomèrent à la Saline Marigot, en son versant Ouest, élaborant
des dunes basses de 3 à 4 m. de haut, avec leur flore spéciale à
Scaevola, rideau à Coccoloba et enterrement du Stenotaphrurn ; il est
parfois noir, volcanique, pyroxénique, à fer magnétique abondant et
totalement dépourvu de végétation, même des pionniers les plus
progressifs : plage située au Nord du Mouillage, à l’extrémité septen¬
trionale de l’Anse du Bourg. Les formations arénacées sont nom¬
breuses sur le littoral saintois. La double différence édaphique entre
cet Archipel et toutes les autres îles dépendantes de la Guadeloupe
nous paraît résider d’abord dans l’absence de récifs coralliens et
falaises à polypiers et au contraire la présence de dunes et de man¬
groves rares dans les ilôts de la Caraïbe, ensuite dans le manque de,
mornes et plateaux calcaires, en dépit des dénominations de Morne
à Craie à Terre-de-Haut et d’Anse à Chaux à Terre-de-Bas, dont la
constitution est essentiellement volcanique.
3. L'obstacle. — Les falaises labradoritiques presque verticales
constituent un obstacle inorganique, mais la végétation — pion¬
nier — qui y prend pied ainsi que sur les plages, en constitue un
Bulletin du Muséum, -e série, t. XXVI, n° -, 195'».
19
— 282 —
second derrière lequel s’organisent des séries et des successions
végétales. L’accumulation de sable fin transporté par le vent et
arrêté par cet obstacle vivant amène la formation de dunes basses,
à Grande Anse, où le Stenotaphrum joue ce rôle d'obstacle au profit
de l’association stabilisée à Scaevolct, à forte densité de recouvrement
et où YEuphorbia buxijolia colonise les vides ou les nouveaux bom¬
bements psammophiles. Il est rare aux Petites Antilles de trouver un
appareil dunal aussi typique et il y a lieu de le comparer à celui de
Puerto Rico, au Nord, ou des Barbades, au Sud.
Le rideau à Coccoluba arbustif, en plan incliné, s’organise en écran
protecteur des brousses et halliers, des cultures et des pâtures et
même des bosquets littoraux xérophiles, ainsi que nous l’avons
observé (9) pour la Guadeloupe et Marie-Galante (p. 76), de même
que pour Tintamarre et la Petite Terre (16).
C’est à ce trinôme dynamique, à la fois climatique (vent), éda¬
phique (sable) et biologique (obstacle végétal), que l’Archipel des
Saintes doit les caractères de son peuplement végétal et son évolu¬
tion.
Les formes, groupements et paysages. — Ils sont essentiellement
éoliens, halophvtiques et xéro-héliophiles.
1. Les formes et types biologiques. — Par rapport aux formes
biologiques définies en 1953 par H. et M. Stehlé (17) pour les divers
types littoraux de l’Archipel Caraïbe, les Saintes, à côté de rares
anémophiles strictes ( Cyperus , Scaevola ), sur lesquelles le vent
n’apporte aucune modification morphologique ou physiologique,
possèdent une gamme variée de formes éoliennes : types en plan
incliné avec Coccoloba, en dôme surbaissé avec Hippomane, en ber¬
ceaux renversés avec Eugenia, ceux-ci très particuliers, avec muti¬
lations éoliennes, tous à grande résistance physique et susceptibles
de supporter des actions mécaniques considérables.
L’action saline, outre celle manifestée sur les halophiles obli¬
gatoires que sont les algues et les phanérogames sous-marines
immergées : Thalassia et Ruppia, s’exerce sur des végétaux émergés,
devenant crassulescents, unilatéraux et à tissu aquifère ample :
Sesuvium, Philoxerus, Cakile et Scaevola. L’étude des formes xéro¬
philes du secteur sous-le-vent de la Guadeloupe dans Y Ecologie (9)
s’applique aux Saintes qui sont situées à douze à quinze kilomètres
de ce Secteur. La constitution anatomique et les espèces décrites là
1pp. 107-112) avec l’accumulation d’eau dans les cellules, la réduction
au minimum des pertes par évaporation, la constitution d’organes
de réserve, la production de sucs, latex et secrétions visqueuses et
denses, cryptes à essence, cires, revêtements pilifères, formations
foliaires en bractées ou involucres, sont fréquentes aux Saintes.
La xérophilie est même accentuée dans certains types épineux et
leptophylles ou microphylles à la fois, tels que : Malpighia, Rcindia,
— 2S3
Lantana, Pithecolobium ou, à l'opposé, dans les types crassulescents
mais toujours épineux : Cactus, Cephalocereus, Selenicereus et
Opuntia, pour les Cactacées particulièrement abondantes, ainsi que :
Aloe, Bryophyllum Agace et Furcraea. Par contre, des types hydro-
phytiques ne s’observent que dans les mares et sont très limités.
2. Les groupements et paysages végétaux. — Ils entrent en presque
totalité dans les « catégories des groupements et paysages éoliens »
et « paysages xérophytiques » décrits par H. et M. Stehlé pour
l’Archipel Caraïbe en 1953 (17). Aussi bien le type joint, des grou¬
pements à Coccoloba, Lantana- Randia, Croton avec un faciès à Brun-
jelsia ici, Ilippomane et Tabebuia, cités précisément comme
exemples, que le type disjoint à Agave et Cactus-Consolea, avec, en
outre, un faciès à Opuntia-Cephalocereus, au Morne Chameau, au
Fort Napoléon, au Plateau Morel, notamment, sont présents aux
Saintes, et même très fréquents. Le paysage éolien typique du som¬
met du Morne Chameau, à 309 m. d’altitude cependant, offre des
analogies avec celui du Plateau de la Pésirade à 278 m., de la Pointe
des Châteaux à la Grande-Terre, alors que leur structure géologique
et édaphique est différente.
Le vent agit comme élément uniformisateur de la végétation. Les
cierges perçant les niasses vertes, brillantes et à petites feuilles,
le long des pentes rocailleuses, à faible densité de recouvrement,
forment le jiaysage le plus classique des Saintes. L’absence de
paysage bryophytique et la rareté des groupements à pteridophytes,
qui abondent, par contre, en Guadeloupe, constituent encore deux
éléments négatifs mais importants du double point de vue écolo¬
gique et physionomique. Les types les plus forestiers sont toujours
xéro-héliophiles, mais à des degrés divers : Les bois savonnettes et
poiriers : Lonchocarpus-Tabebuia, constituant la tendance clima-
xique à Terre-de-Haut, les bois savonnettes et courbarils : Loncho-
earpus-JIymenaea, plus nettement xéro-mésophiles, celle que nous
avons reconnue à Terre-de-Bas. Cette recherche du climax de
l’Archipel des Saintes, si importante, fait l’objet d’une étude séparée.
(à suivre).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954.
19.
— 284
DrYPETES V ILHENAE (EUPHORBIACÉES), ESPÈCE NOUVELLE
de l'Angola.
Par A. Cavaco.
Drypetes Vilhenae Cavaco, sp. nov. (sect. Oligandrae Pax et
K. Hoffm. in Engl., Pflanzenr., Euphorb. — Phyllanthoid. —
Phyllanth. (1922) 251).
— Arbor cire. 9 m. alla ; ramuli fulvo-pubescentes tarde glabrescentes,
angulosi, sulcati. Petiolus 5 mm. longus dense pubescens ; limbus 10-14 cm.
longus, 4 1/2-7 cm. latus, ovato-acuminatus, basi subobtusus et vix obli¬
quas. , irregulariter dentatus vel spinosodentatus, subcoriaceus, glaber,
nitidus, reticulatus ; costae secundariae utrinque 0-8; stipulae caducae.
Flores $ in ramis junioribus defoliatis et in axillis foliorum glomerati
dense fulvo-pubescentes ; sepala 4, obovata, obtusa, apice cucullata , extus
pubescentia, intus glabra, ciliata ; stamina 4 ; disais cupularis, undulatus,
glaber; ovarii rudimentum nullum. Flores Ç in axillis foliorum fasciculati
dense fuloo-pubescentes ; sepala 4, obovata, obtusa, extus pubescentia, intus
glabra; disais cupularis, undulatus vel subcrenulatus, glaber; ovarium
2-loculare dense albido-pubescens vel luteo-pubescens, sitbglobosum ; sïyli 2,
brèves, glabri ; stigmata 2, dilatata, subpeltata, reniformi-discoidea.
Angola, Lunda, Dundo bords du fleuve Luachimo, Galerie-
forestière, Gossweiler 13.660, 13.676 b
Cette espèce rentre dans la sect. Oligandrae Pax et K. Hoffm. op.
cit., p. 254, devant être placée à côté du D. kamerunica Pax et
K. Hoffm. op. cit., p. 254, dont elle se distingue par ses jeunes rameaux
tomenteux, par ses feuilles dentées et non entières, à pétiole tomer.-
teux, à limbe plus long et plus large, à base non oblique ou à peine,
acuminées et non cuspidées au sommet, à nervures secondaires
plus nombreuses. Les fleurs $ sont densément pubescentes et ont un
disque nettement cupuliforme. Ceci ne s’observe pas chez D. kame¬
runica dont les fleurs sont pubérulentes et le disque en forme de
soucoupe. Les fleurs 2 n’étant pas connues chez D. kamerunica et les
fleurs (J étant encore jeunes chez D. Vilhenae , nous ne pouvons pas
fournir de plus amples détails floraux pour la distinction de ces deux
espèces.
D. Vilhenae diffère du D. subdentata Mildb. et du D. battiscombei
Hutch. de l’Afrique Orientale, par ses feuilles à limbe plus long et
1. La description en français accompagnée d’une planche, paraîtra dans les « Publi-
caçôes Culturais », Revue de la « Companhia de Diamantes de Angola ».
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954.
— 285 —
plus large non oblique à la base ou à peine, par ses fleurs Ç agglo¬
mérées à l'aisselle des feuilles et non solitaires, par ses sépales glabres
en dedans, par son disque cupuliforme.
D. Vilhenae se distingue du D. Paxii Hutch. (sect. Stenogynium
Muell. Arg.), arbre de 30 m. de haut, du Mayumbe, par ses feuilles
glauques, plus densément réticulées, à nervures secondaires formant
un angle aigu avec la nervure médiane, bien distinctes mais non
saillantes, à dents bien distinctes, espacées les unes des autres, raucro-
nulées ; par ses sépales glabres en dedans, par son disque glabre,
par ses fleurs Ç plus nombreuses à l’aisselle des feuilles, par ses styles
très courts et épais.
En Angola on ne connaissait jusqu’en 1952 qu'un seul Drvpetes, le
D. euryodes (lliern) Hutch.. Gossweiler (1953) signale la présence
du D. Paxii au Cabinda portugais.
Nous avons donné le nom de Vilhenae à cette espèce, en l’honneur
de M. le Commandant Ernesto Vilhena, Administrateur-délégué
de la « Companhia de Diamantes de Angola », dont l’intérêt pour les
recherches d’Histoire Naturelle a permis les récoltes effectuées par
Gossweiler au Dundo et permet aujourd’hui leur étude à l’auteur
de la note présente.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
— 286 —
Etude paléoxylologique du Sahara (XX). Sur un Annonoxy-
LON EDENGEXSE N. SP., DES COUCHES POST-ÉOCÈNES DU SüD-
Ouest de l’Adrar Tiguirirt (Sahara Soudanais).
Par Edouard Boureau.
SOUS-DIRECTEUR AU MUSÉUM
Le bois qui est décrit dans cette nouvelle note, a été récolté par
M. l’Abbé Lavocat, sur la pente sud de Edeng, presque au niveau de
l’Oued, à 70 km environ, au Sud-Ouest de l’Adrar Tigüirirt (Sahara
Soudanais).
Il se présente comme un bloc silici fié très dur de 1 1 cm X 5 cm X
5 cm, de couleur mastic, veiné de noir, altéré par l’érosion éolienne.
Nous remercions vivement son collecteur.
ANNONACEAE
Genre Annonoxylon Boureau.
Annonoxylon edengense n. sp.
A. Étude anatomique.
Bois hétéroxylé d’Angiosperme dicotylédone. Zones d’accroisse¬
ment peu marquées. Rayons presque parallèles attestant un tronc
de gros calibre.
!. Vaisseaux. J. Arrangement des pores. Le bois est dépourvu de
zones poreuses ou semi-poreuses. Les pores sont diffus, au milieu des
ravons, avec lesquels ils sont toujours en contact latéralement. Ils
sont solitaires (80 %) ou plus rarement, par files radiales de 2 (18 %)
ou de 3 (1 %). On n’observe pas de distribution radiale ou oblique
des pores qui soit très nette.
2. Dimension des pores (lames transversales). Les pores sont
arrondis, légèrement allongés dans le sens radial.
a. Pores isolés. Le diamètre tangentiel varie de 110 g. à 250 p,
avec surtout 200 p. Le diamètre radial varie de 150 p à 350 p. Les
principales dimensions observées sont les suivantes : (d. tangentiel X
d. radial) ; 110 p X 150 p ; 150 p X 170 p ; 150 p X 200 p ; 180 p X
210 p ; 200 p X 280 p ; 200 p X 300 p ; 230 p X 350 p.
b. Pores groupés par deux. Ils conservent la forme arrondie des
Bulletin du Muséum, 2° série, t. XXVI, n° 2, 1954.
— 287 —
précédents. Les principales dimensions observées sont les suivantes :
(180 p X 200 p) + (150 p X 120 p) ; (220 p x 200 p) + (220 p X
280 p) ; (250 p X 280 p) + (250 p x 250 p) ; (220 p x 300 p) +
(220 p X 250 p).
Les pores sont donc de taille moyenne, avec une tendance à avoir,
dans de nombreux cas, une grande taille, la limite entre les vais¬
seaux moyens et les gros vaisseaux s’établissant à 200 p.
3. Longueur verticale des éléments de vaisseaux (lames longitu¬
dinales).
Les longueurs vont de 450 p à 550 p. Ils sont donc de longueur
moyenne, puisqu’on a établi que la longueur des vaisseaux moyens
était comprise entre 350 et 800 p.
4. Abondance des pores. Dans un champ microscopique de 3 mm2,
on compte une moyenne de 6 pores ou groupes de pores, ce qui
indique, dans l’ensemble, une densité moyenne de 2 pores au mm2.
Ils sont donc très rares.
5. Contenu des vaisseaux. Les vaisseaux apparaissent quelquefois
sans contenu dans les lames minces, mais fréquemment, encore,
avec un contenu brun-rouge sombre, au même titre que tous les
éléments parenchymateux de l’échantillon.
6. Ponctuations. La paroi latérale des vaisseaux, en contact avec
les chaînettes de parenchyme, est couverte de ponctuations alternées,
de forme rectangulaire ou polygonale (5 p X 4 p), allongées, comme
leur ouverture, oblongues, dans le sens horizontal. Elles sont espa¬
cées par un intervalle d’environ 1 p. On en compte 4 pour 100 p2.
Les ponctuations latérales sont donc fines (ponctuations de diamètre
compris entre 4 et 7 p) ; la paroi des vaisseaux a une épaisseur de 7 p.
7. Perforation. Elle est simple, placée sur une cloison légèrement
oblique, presque horizontale.
II. Parenchyme. 11 est relativement peu développé, mais unifor¬
mément réparti sous forme d’un parenchyme concentrique circum-
médullaire, disposé en fdes unicellulaires étroites, sensiblement
parallèles et équidistantes (distance moyenne : 110 p, avec 2 à
fi fibres). On compte 6 bandes par millimètre horizontal radial. Elles
sont toujours placées perpendiculairement aux rayons. Elles sont
quelquefois 2-celluIaircs. Elles sont formées de cellules entièrement
pleines d’une substance très colorée, sombre. Elles ont une forme
polygonale variable, aux angles vifs, à parois minces, inscriptibles
dans un rectangle transversal de dimensions 25 à 40 p. La hauteur
verticale des cellules parenchymateuses est d’environ 80 p. Ces bandes
contournent les pores à leur contact. Elles sont plus rapprochées en
certaines zones concentriques, figurant la seule indication de couches
annuelles d’accroissement.
— 288 —
III. Rayons. Ils sont hétérogènes, de hauteur généralement
petite, ou moyenne. Les cellules qui les constituent, contiennent
souvent une substance sombre! Ils n’ont pas une forme fusiforme
régulière, mais ressemblent plutôt à des rayons articulés avec plu¬
sieurs parties renflées. Dans de nombreux cas, les rayons, séparés
par une seule fibre, sont visiblement issus de la fragmentation d’un
rayon plus grand h Les cellules apparaissent arrondies, séparées par
des méats, en coupe tangentielle.
Soit : /, la largeur horizontale maximum du rayon,
n, le nombre maximum de cellules placées latéralement,
h, la hauteur des rayons,
d, le diamètre des cellules des rayons, observé en lame tangentielle.
on a :
1) n = 2 ; l = 50 p ; h = 550 p ; d = environ 20 p.
2) n = 2 — 3 ; l = 60 p ; h = 550 p ; d = 15 à 20 p.
3) n = 3 ; l = 60 p ; h = 700 p ; d — 15 à 30 p.
4) n — 3 ; ! = 100 p ; h — 450 p ; d = 15 à 25 p.
5) „ = 4 ; l = 100 p ; h = 450 p ; d = 20 à 30 p.
6) n = 3 — 4 ; l = 70 p ; h . = 1.000 p ; d = 15 à 20 p.
7) n = 5 ; l = 115 p ; h 1.640 p ; d = 15 à 30 p (rayon de forme tangen¬
tielle, légèrement ondulée, semblant présenter 3 renflements peu nets,
partiellement divisés par une fibre transversale, en 3 rayons différents.
Les rayons sont moyennement larges ou larges. On en compte
de 8 à 9 par millimètre horizontal tangentiel. Leur nombre, étant
compris entre 4 et 12, est donc moyen.
IV. Trachéides. Dans les lames minces transversales, elles
apparaissent avec un diamètre inégal, allant jusqu’à 30 p. Elles sont
donc de largeur moyenne, étant comprises entre 24 et 40 p. Elles sont
polygonales, avec des angles arrondis, qui ménagent, de petits méats
triangulaires. L’épaisseur de la paroi semble sensiblement constante
(8 à 10 p), quel que soit le calibre de la fibre. Il en résulte que les
fibres montrent dans la coupe transversale, une ouverture inégale.
Elles sont septées, très effilées. Leurs ponctuations sont fort peu
visibles. Les rayons sont séparés par une seule fibre ou par des
groupes de fibres allant jusqu’à 7.
B. Affinités.
I. La structure fossile que nous venons de décrire, s’apparente
étroitement à un plan ligneux antérieurement décrit sous le nom
1. Cette division n’est pas sans rappeler ce qu’on a décrit chez les Annonaceae et
plus spécialement chez Grifjithianthus fuscus Merrill si on se base sur la figuration
donnée par Metcalfe et Chai.k 1950 (p. 48, fig. 13, C) où le rayon est complètement
divisé, à la suite d’une élongation apicale d’une initiale fusiforme.
— 289 —
(Y Annonoxylon striatum Boureau 1 du Tamaguilel, également dans
le Sahara soudanais.
Les points communs entre les deux spécimens sont particulière¬
ment nombreux. Ils présentent néanmoins des différences essen¬
tielles :
11 s'agit de deux bois fossiles extrêmement voisins par leur struc¬
turé, comme ils le sont vraisemblablement pour l'âge géologique,
étant post-éocènes dans les deux cas. Précisons que les différences
anatomiques qui les séparent ne sont nullement des caractères adap¬
tatifs imputables aux conditions écologiques du milieu, il s’agit bien
de deux espèces différentes.
En se reportant au travail de D. Normand 2 sur les bois de la
Côte d'ivoire, notamment à la clef de détermination des Anno-
nacées (pp. 78-84) et aux figurations qu’il en a données (Normand,
pi. Xll-XVII), on peut établir certaines comparaisons intéressantes.
Les Annononacées à gros vaisseaux qui en ont généralement
moins que 5 par mm2, possèdent d’étroits manchons de parenchyme,
autour des vaisseaux, indépendant du parenchyme circummédullaire.
Leurs rayons sont au plus 5 et 6 sériés. Ce sont les Cleistopholis, les
Xylopia du type Fondé ( X . Staudtii) et Xylopia aethiopica. Parmi ces
espèces, seul le X. aethiopica possède sur les vaisseaux des ponctua¬
tions latérales de diamètre inférieur à 7 p. Cependant les figurations
qu’en donne D. Normand, pour l’ensemble du plan ligneux (Nor¬
mand, pl. XVI) diffèrent considérablement de celles de notre échan¬
tillon, par la disposition de son parenchyme et la forme des rayons.
Notre échantillon se rapprocherait plutôt du Xylopia Staudtii
(Normand, pl. XVII) qui possède également plus de 5 lignes de
parenchyme circummédullaire par mm. Les rayons de ce dernier
1. Boureau (Ed.), 1950, Etude paléoxylologique du Sahara (XII) : Sur un Anno¬
noxylon striatum n. gen., n. sp., des couches de Tamaguilel (Sahara soudanais). —
Bull. Soc. geol. Fr., 5e s., t. XX, pp. 393-397, 1950.
2. Normand (ï).), 1950, Atlas des bois de la Côte d’ivoire, Tome I, Centre Tech¬
nique forestier tropical de Nogent-sur-Marne.
290 —
sont cependant plus éloignés, alors que dans notre spécimen, ils
sont très rapprochés (8 à 9 au mm. horizontal tangentiel) et fortement
déviés par les vaisseaux (pl. I, fig. 1), dans une coupe transversale.
De plus les ponctuations latérales des vaisseaux ont une grandeur
supérieure à 7 p.
Malgré certaine différence non négligeable, c’est des Annono-
nacées du genre Xylopia qu’il convient surtout de rapprocher notre
échantillon.
II. Autres plans ligneux convergents. Le plan ligneux transversal
de notre échantillon est commun à d’autres groupes, mais la con¬
vergence des caractères disparaît assez rapidement au cours d’un
examen plus attentif des détails anatomiques, d’observation de plus
en plus difficile.
1. Sapotaceae. Le plan ligneux des Sapotaceae rappelle, à beau¬
coup de titres notre échantillon fossile, surtout par la répartition en
files tangentielles unicellaires du parenchyme. Mais les bois de
Sapotaceae contiennent habituellement des multiples de 2 à 3 pores
et même davantage, dans toutes les espèces. De plus ces multiples
pores forment avec les pores isolés un dispositif radial ou oblique
qui manque dans notre échantillon fossile. Des différences marquées
existent également dans la structure des rayons. Malgré des analogies
indiscutables, il ne semble pas que notre spécimen puisse être rap¬
porté aux Sapotaceae. [cf . , in Lecomte 1, Palaquium obovatum
(Griff.) Engl., Payena elliptica Pierre (pl. LXIII), Bassia Pasquieri
H. Lee. (pl. LXIV) et in Lec omit 2, Gambeya madugascariensis
H. Lec. et Faucherea laciniata H. Lee., (pl. 49)].
Le Sapotoxylon Gümbelii Félix, 1883 3, semble être une Annonacée
que l'on peut désigner sous le nom d'Annonoxylon Gümbelii (Félix)
Boureau, n. comb. Les rayons sont au plus 4-sériés. H s’agit donc
d une espèce différente de nos deux Annonoxylon africains. Elle
provient de Wagenhofen, près de Neuburg, sur le Danube.
Un vaisseau de Y Annonoxylon Gümbelii atteint 170 g. X 250 p
(Tg X Rd) d apres le texte de Fchx , mais sa figuration semble assez
imprécise, tant par le nombre de fibres placées entre les lignes tan¬
gentielles de parenchyme très écartées que par la grandeur des deux
vaisseaux accolés.
1. Lecomte (H.), 1925, Les bois de l’Indochine, Agence économique de l’Indochine,
1925.
2. Lecomte (H.), 1922, Les bois de la forêt d’Analamazaotra, Madagascar, 1922.
3. Félix (J.), 1883, Untersuchungen über fossile Holzer, Zeitschrift der Deutschen
geologischen Gesellschaft , XXXV, Bd., pp. 59-91 ; cf. p. 67 et pl. II, fig. 5 et 8.
Planche I (publiée avec le concours du C. N. R. S.). Annonoxylon edengense Boureau.
Fig. 1. — Portion de lame transversale.
Fig. 2 et 3. — Portions de lames longitudinales tangentielles.
BULL. MUS. NAT. HIST. NAT
Clichés Ed. Boureau
291 —
L'autre Sapotoxylon décrit par Félix ( Sapotoxylon taeniatum),.
également douteux, semble très différent. Les rayons sont 2- et
3- sériés.
2. Ebenaceae. Un autre plan ligneux convergent, est celui des
Ebenaceae. Mais cette famille ne doit pas être retenue, en raison
de la structure typiquement 1- à 2- sériée des rayons [Diospyros Alun
(A. Chev.) IL Lee. D. ehretioides Wall. (Lecomte 1, pl. LXI)] qui
n’atteignent 3 à 4 cellules de large que dans quelques Diospyros
seulement (D. glcmdulosa et Ü. oirginiana), ainsi que dans Euclea
lanceolata.
Ebenoxylon aegyptiacum Krausel (Kiîàusei. 2, pl. 23, fig. 1, 2, 3)
de l’oligocène égyptien (ou, peut-être, Miocène inférieur) montre
un plan ligneux transversal comparable mais sa coupe tangentiellc,
avec ses rayons 1-sériés, en fait une Ebénacée typique.
3. D’autres caractères convergents se retrouvent dans certaines
familles, comme les Euphorbiaeées (Hevea), les Lécythidacées
( Foetidia clusioides Baker), mais d’autres caractères importants
d’observation facile sont tels qu’on doit rejeter ces deux familles.
4. Malgré certaines structures comparables à celles connues dans
d’autres familles, c’est dans celle des Annonacées qu’il convient
de situer notre échantillon. Nous lui donnons le nom de genre
d’ Annonoxylon et d’espèce d’ Annonoxylon edengense n. sp., Boureau,
pour rappeler son origine.
C. Diagxose.
Annonoxylon edengense n. sp. Boureau. Bois hétéroxylé d’Angiosperme
dicotylédone. Zones annuelles d’accroissement peu marquées. Pores
diffus, surtout solitaires, ou plus rarement par files radiales de 2 ou 3 vais¬
seaux, de taille moyenne et de grande taille, très rares. Les éléments
de vaisseaux sont de longueur moyenne, parfois à contenu résineux dense,
à ponfctuations latérales alternées inférieures à 7 g, à perforation simple
légèrement inclinée à l’horizontale. Parenchyme ligneux concentrique
peu développé, en files unisériées tangentielles de cellules à coupe trans¬
versale isodiamétrique, au contenu sombre (6 bandes par mm. horizontal
radial). Rayons, hétérogènes, 2-à 5-sériés, avec de nombreuses cellules à
contenu sombre. Files trachéides très effilées, septées, à ponctuations peu
nettes, à paroi d’épaisseur constante 8 à 10 p.
D. Age géologique.
Continental, post-éocènc.
Laboratoire d’ Anatomie comparée des végétaux vivants et fossiles
du Muséum.
1. Lecomte (IL), 1925, loc. cit.
2. Krausel (R.), 1939, Ergebnisse der Forscliungsreisen Prof. E. Stromers in den>
Wüsten Aegyptens IV. Die fossilen Floren Aegyptens. 3. Die fossilen Pflanzen Aegypt-
ens, Abh. Bayer Akad. Wissensch., Math.-naturw. Abt., N. F. Keft 47, pp. 1-140,.
pl. 1-23.
— 292 —
Le gisement villa franchie* de Senèze (Haute Loire).
Par J. Roger.
Connu du monde savant dès 1892 (M. Boule), ce célèbre gisement
se situe dans la région de Brioude (entre les communes de Domeyrat
et de la Chomette).
Grâce surtout aux fouilles effectuées par l'un des habitants du
hameau (Phi lis) il en fut extrait une importante série de squelettes
de Mammifères, parfois très complets (Stehlin II. G., 1923 ; Schaub
S., 1944).
Si les études paléontologiques descriptives paraissent passable¬
ment complètes, il n’en est pas de même pour les conditions du gise¬
ment 1. Les paléontologistes l’ayant visité n’y ont séjourné en général
que quelques heures.
Un séjour de plusieurs jours (en avril 1953) 2, en compagnie de
plusieurs de mes collaborateurs, nous a permis de procéder à une
prospection méthodique du site de Senèze, dont nous avons dressé
une carte détaillée reproduite ici.
La dépression en forme de cirque, dans laquelle est installé le
hameau, se situe au pied de la pente S. E. d’un petit volcan déman¬
telé, dont le remplissage de la cheminée (V de la carte), traversant
le socle granitogneissique (IX de la carte), est encore visible. De
l’activité de ce volcan on remarque encore quelques coulées basal¬
tiques plus ou moins en place et surtout des produits de projection
grossiers (bombes, pouzzolanes, etc...) formant les parties élevées des
flancs ( p sur la carte). En descendant les pentes on trouve des produits
plus fins et des cinéntes (pa sur la carte). C’est dans cette zone que
furent placées les fouilles principales (I, III, VI, sur la carte). Enfin
le fond du cirque est occupé par des alluvions (a sur la carte) de la
petite rivière qui, en direction X. X. E. rejoint la Senouire, (affluent
de droite de l'Ailier). Les parties les plus basses sont couvertes de
tourbes.
L’étude détaillée de plusieurs coupes naturelles, ou rafraîchies
par nous (II, IV, V, VIII sur la carte) et des berges, par endroits
escarpées du petit ruisseau, nous permettent de compléter les indi¬
cations précédentes. L’existence dans toutes les coupes de couches
1. Suivant la terminologie utilisée à l’étranger on peut dire que la biostratonornie
ou la taphonomie de ce gisement n’ont pas été étudiées.
2. Ce séjour fut possible grâce à l’hospitalité de M. Philis et de M. Gilbert, que
nous remercions bien vivement.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954.
293 —
successives, plongeant dans le sens de la pente topographique,
conduit à penser que plusieurs phases explosives se sont succédées.
En outre la présence des coulées de boue arasant la tranche de strates
de produits de projection, la présence de produits d’érosion du socle,
rare dans les points V, VIII, beaucoup plus abondants en II et
arrivant à une arène pure plus au Sud et vers l'Est, montre qu'en
même temps il se produisait une érosion de ce socle. L’histoire du
■gisement apparaît donc comme complexe b
De plus dans le fond de la dépression il existait une étendue d'eau
(lac, abreuvoir ou marais), car on a signalé des mollusques d’eau
douce dans le gisement. De plus on peut affirmer qu’une partie des
cendres rejetées par le volcan tombaient dans ce milieu lacustre.
En effet sur les parties escarpées des berges du petit ruisseau nous
avons pu observer au-dessous des alluvions, des niveaux à cinérites.
A ces indications très résumées que fournit le terrain nous ajoute¬
rons, en résumant encore plus largement, celles fournies par la faune.
Les Mammifères représentent l’élément, dominant. Sans que des
observations précises aient été faites, on sait cependant que dans des
fouilles comme VI les squelettes étaient pour une bonne partie
complets, avec les os en connexion. Par contre dans les points 111
et surtout I les os sont séparés, de même, semble-t-il, que dans les
parties plus élevées sur les flancs du volcan (p). En sommes ces
premières indications, aussi sommaires soient-elles, concordent
avec les données lithologiques rapportées ci-dessus.
Un trait curieux de la faune (aussi bien pour les Mammifères que
pour les Oiseaux) est un mélange d’animaux qui actuellement occu¬
pent des habitats distincts (citons la présence de Cervidés, de
Singes, d’Alces latifrons, d’Ours, etc...). Ce fait avait déjà frappé
Roman et Dareste de la Chavanne (1931). L'étude très détaillée
des conditions de formation du gisement en même temps que l’ana¬
lyse des conditions écologiques supposées dans lesquelles vivaient
les espèces seraient indispensables 1 2.
Si l’image habituellement admise d’un lac (ou simple abreuvoir)
au pied d’un volcan actif, de troupeaux refoulés sur les rivages de ce
miroir d’eau, y trouvant la mort en masse (Tobler 1906), apparaît
dans l'ensemble exacte, il n’en demeure pas moins beaucoup de
points obscurs.
L’intérêt du gisement est augmenté du fait de la position strati-
graphique admise pour sa faune principale (Villafranchien), qui se
1. En des points, comme le VII de la carte, on remarque de gros blocs en amont
desquels se trouvent des ossements accumulés.
2. On peut chercher si les conditions de gisement procurent des raisons mécaniques
ou accidentelles pour expliquer ce mélange, ou bien on peut admettre qu’il est originel.
Ce sont de tels exemples que A. C. Blanc (1951) cite comme confirmation de sa théorie
de la cosmolyse. Signalons que Gronrov trouve de semblables « mélanges » dans les
formations quaternaires de Russie (1948).
En trait continu fin : courbes de niveau.
Les traits épais correspondent aux chemins.
Les tirets courts correspondent aux limites de formations et les tirets longs aux
ravins et ruisseaux.
I, III, VI, fouilles anciennes (la principale est VI).
II, IV, V, VII, VIII, coupes examinées.
IX zone de contact du culot volcanique avec les gneiss.
Dans la légende : 1 — alluvions, 2 — produits de projection plus ou moins fins
contenant de plus en plus d’éléments détritiques cristallins à mesure qu’on va vers le
Sud et l’Est, 3 — cinérite, 4 — projections grossières, 5 — basalte en coulée, 6 — basalte
en blocs éboulés, 7 — culot volcanique, 8 — zone de contact, 9 — filonnets de quartz,
10 — gneiss.
— 295 -
rattache à la discussion de la limite entre Pliocène et Quaternaire.
Une étude méthodique et complexe (compte-tenu de la faune
d’Inverterbrés et de la flore-empreintes et pollens) serait possible
après cette prospection préliminaire. Elle nécessiterait des fouilles
importantes et permettrait de comprendre les conditions de la for¬
mation de cet ossuaire (peut-être unique en Europe) et de recons¬
tituer l’histoire du site de Senèze depuis le Villafranchien jusqu'à
l'époque actuelle
BIBLIOGRAPHIE
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Francii. Pfiroda , t. 32, n° 3, pp. 12G-150, fig.
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Eelogea Helv., t. 36, n° 2, pp. 270-289, 8 fig., 1 tabl.
Stehlin H. G. — 1923. Die oberpliocaene Fauna von Senèze (Haute-Loire)
Eclogae Helv., t. 18, n° 2, pp. 268-281.
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Petroleum-gebiet bei Moeara Enim (Südsumatra). Tijdschr. k.
nederl. Aardrijks. Genootschap, p. 273.
1. Le sous-sol, dans sa partie la plus intéressante, c’est-à-dire entre les points VI et
VIII de la carte, est propriété du Muséum.
— 296 —
Les alluvions modernes de l’Yonne, d'Auxerre
a Appoigny. Géologie et Hydrogéologie.
Par René Abrard.
PROFESSEUR AU MUSÉUM
La ville d’Auxerre est alimentée en eau potable par des captages
dans les alluvions modernes de l’Yonne, à l’amont de l’agglomération
effectués soit sous la direction, soit sous le contrôle de F. Diknert.
Le plus important, situé sur la rive droite dans la plaine de Sainte
Nit.asse et des Boutis à la cote 100 environ, comprend 1.000 m. de
galeries dont le radier est à la base des alluvions, au contact avec le
Jurassique supérieur, à une profondeur de 3 m. 50 à 3 m. 80 ; le
débit à l'étiage était en 1949 de 4.500 m3 par jour. Le captage du
Batardeau sur la rive gauche comporte 135 m. de galeries et débite
2.500 m3 par jour en basses eaux.
Un puits de recherche a été exécuté à 2 km. 500 environ au N
d’Auxerre dans la Plaine des lies, à 1.200 m. à peu près à LE de
l’Yonne, là où la plaine alluviale présente, pour le secteur, son
maximum d’extension. 11 a traversé les assises suivantes de haut
en bas :
Épaisseur
— Terre végétale, cote 95 environ ;
— Alluvions modernes argileuses . I
— Alluvions modernes graveleuses et caillouteuses, avec > 5 m.
éléments jurassiques et galets parfois assez volumineux de \
roches cristallines du Morvan ; '
— Calcaire portlandien . sur 1 m. 50
A 5 m. de profondeur le débit de la nappe alluviale était, pen¬
dant l’été de 1949, de 345 m3 par jour. L!n débit beaucoup plus
important a été rencontré dans le calcaire portlandien (calcaire du
Barrois) ; en janvier 1950, le niveau statique étant à 3 m. 70 du sol,
le. niveau dynamique s’abaissait, à 6 m. 25 et s’y stabilisait pour un
débit de 3.000 m3 par jour, Peau provenant du fond portlandien
fissuré.
L’analyse effectuée par le laboratoire Sarrazin à Auxerre indique
une eau d’un degré hvdrotimétrique total de 38, dépourvue de
nitrites et de nitrates et renfermant moins de 10 B. coli par litre,
ceci malgré le déversement d’eaux usées non épurées dans l’Yonne
à la sortie d’Auxerre. Il n’y a donc pas pénétration de l'eau de la
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954.
— 297
rivière dans le réseau fissuré du Portlandien, ni en période normale,
dans les alluvions.
Des recherches ont été effectuées dans la plaine alluviale à Appoi-
gny vers la cote 90 pour l'alimentation en eau potable de la com¬
mune.
I. Puits sur la rive droite à 100 m. au N de la route de la gare et
à 60 m. de la rivière. Sous la terre végétale ont été traversés plu¬
sieurs mètres d'alluvions cailloutesses ayant pour substratum à 6 m.,
une marne bleue du Crétacé moyen. En 1951, un débit de 43 m3 h.
a été obtenu, l’eau remontant lentement et le niveau statique s’abais¬
sant après chaque pompage. Le débit s’est, très rapidement abaissé
à 3 m3 h. Une tranchée captante de 11 m. de longueur, qui a ren¬
contré la marne bleue à 3 m. 50 de profondeur, n’a pas augmenté le
débit du puits.
I I. Puits sur la rive gauche, au lieudit « le Château » à 80 m. au S
du chemin de Regennes, soit à 320 m. à l’E de la route nationale
n° 6 :
Épaisseur
— Terre végétale et alluvions limoneuses . ; . 0 m. 50
— Alluvions graveleuses et caillouuteuses avec forte propor¬
tion de sable. Éléments empruntés au Jurassique, au Crétacé
inférieur et aux roches cristallines du Morvan . 3 m. 50
— Marne bleue, fond du puits . à 4 m. 00
Les alluvions aquifères à leur base sur 1 m. 30, n’ont fourni qu’un
débit très insuffisant et le puits a été abandonné.
III. Puits sur la rive gauche, à 60 ni. environ à l’E de la route
nationale n° 6 :
— Terre végétale . 0 m. 50
— Sables et graviers argileux . 0 m. 90
— Sables et graviers non argileux . 2 m. 10
— Marne bleue, fond du puits . 3 m. 50
Nappe aquifère sur 1 m. 20, à la base des alluvions. Débit supé¬
rieur à 50 m3 h. pendant l’été 1952. Vestiges de nitrites, 20 B. coli
par litre.
A peu de distance, un garage près de la route nationale n° 6,
possède un puits analogue. Pendant l’été 1952, un abaissement de
0 m. 60 du niveau dynamique était constaté pour un débit de
52 rn3 h. ; à 78 ni3 h., l’abaissement était de 0 m. 82, avec stabili¬
sation du plan d’eau.
Les données précédentes indiquent une épaisseur assez cons¬
tante des alluvions modernes : 3 m. 50 à 3 m. 80 à l’amont d’Auxerre
— 298 —
sur substratum imperméable du Kimeridgien supérieur ; 5 ni. à l'aval
d’Auxerre dans la Plaine des Iles, sur calcaire portlandien fissuré ;
3 m. 50 à Appoigny sur marnes bleues du Crétacé moyen, avec une
anomalie à 6 m. dans l’un des puits. A Bassou, la marne bleue a été
observée sous 3 m. 80 d’alluvions.
De grandes inégalités se montrent dans le débit de la nappe
aquifère alluviale, non seulement en descendant le cours de l’Yonne,
mais aussi dans un même secteur de ce cours.
Les captages d’Auxerre qui prennent 7.000 m3 par jour dans
cette nappe sont peut-être la cause de l'affaiblissement considé¬
rable de son débit dans la Plaine des lies trop rapprochée pour que
les apports d’eau des coteaux qui en sont le constituant normal,
aient pu la régénérer. 11 est vrai que le puits de cette plaine est
éloigné de l’Yonne de plus de 1 Km. et qu’il est possible qu’un débit
plus important soit rencontré en se rapprochant de la rivière.
Mais, il faut tenir compte de ce que, dans les captages d’Auxerre,
les alluvions ont un substratum pratiquement imperméable, tandis
que dans la Plaine des lies elles surmontent un calcaire fissuré
perméable en grand, dans lequel l’eau des alluvions peut pénétrer
très facilement. Il n’en reste pas moins que, dans son ensemble,
le réseau aquifère de fissures du Portlandien est tout à fait indépen¬
dant de la nappe alluviale qui le surmonte ; il est constitué par des
eaux percolées sur les plateaux et drainées vers la vallée.
A Appoigny, les alluvions ont de nouveau un substratum imper¬
méable, constitué par les marnes bleues crétacées qui constituent
le radier de la nappe alluviale. Les indications données plus haut
montrent que des puits rapprochés, dans une assise d’alluvions
homogène, ont des débits très variables : la nappe alluviale est donc
inégale avec courants et directions d’écoulement préférentielles,
ce qui a déjà été observé en de nombreux points.
Les marnes bleues qui constituent le substratum des alluvions
avec des faciès sensiblement identiques, d’Epineau-les-Voves à
Appoigny, méritent de retenir l’attention au point de vue strati-
graphique. A Epineau le puits communal les rencontre sous 1 m. 50
de terre végétale et d’alluvions et les traverse sur 5 m. 50 à 6 m. 50.
A Bassou, elles sont atteintes sous 3 m. 80 d’alluvions, épaisses de
6 m. environ et, comme à Epineau, recouvrent un sable qui renferme
une nappe aquifère sous pression.
La partie inférieure des coteaux est, à Epineau, formée par
la craie cénomanienne, tandis qu’à Bassou commence l’affleurement
des marnes de Brienne. Il semble que l’on peut admettre que les
marnes bleues de ces deux communes appartiennent à cette dernière
assise. Dans la région, on observe en effet le passage insensible
de la marne bleue à la craie à Acanthoceras Mantelli. Mais il peut
aussi s’agir du prolongement de l’argile bleuâtre de Saint-Florentin
appartenant à la sous-zone à Hoplites splendens. Le sable aqui¬
fère sous-jacent à la marne bleue représenterait la partie tout à
fait supérieure des sables de la Puisaye.
La région est, en ce qui concerne le Cénomanien inférieur (zone
à Mortoniceras inflatum ) et l’Albien supérieur et moyen, caracté¬
risée par le passage des faciès argilo-marneux du département de
l’Aube aux faciès sableux de la Puisaye 1, d’où il résulte de nom¬
breuses intrications et des alternances irrégulières de couches
sableuses et argileuses. Les marnes bleues d’Appoigny occupent un
horizon très inférieur à celui des marnes mentionnées plus haut et
se situent peut-être dans le prolongement des argiles noires supé¬
rieures des Drillons à Hoplites interruptus. Les intercalations argi¬
leuses sont très irrégulières, ce qui explique les différences d’épais¬
seur des alluvions constatées dans les puits de la rive droite, le
déblaiement des sables ayant été beaucoup plus facile que celui des
marnes et argiles.
1. Cf. R. Abraiîd. Géologie régionale du Bassin de Paris, 1050, p. 141, fig. IG.
ACTES ADMINISTRATIFS
M. le Professeur !.. Page est nommé Assesseur au Directeur du Muséum
pour l’année 1954. (Arrêté ministériel du 17 février 1954).
M. le Professeur Ch. Sannié est nommé second Assesseur au Directeur
du Muséum pour l’année 1954. (Arrêté ministériel du 17 février 1954).
M. le Professeur R. Portères obtient un congé de 3 mois, à compter du
5-x u-1 953, pour raison de santé. (A. m. du 9-H-1954).
Le poste de sous-Directeur de Laboratoire, à la Chaire d’Entomologie,
est déclaré vacant. (A. m. du 16-xn-1953).
M1,e M. Bouteiliær, Assistante, est détachée auprès du C. A'. IL S.
(A. m. du 30-xi-1953).
Mmc G. Capoulade, Assistante, est mise en congé d’un an pour raison
d’études. (A. m. du 7-xn-1953).
M. A. Lkrtssel est nommé Assistant stagiaire. (A. m. du 31 -x 1 1 -1 953 ) .
M. R. Pujol est chargé des fonctions d’Assistant au laboratoire d’Ento¬
mologie agricole coloniale. (A. m. du 10-xn-1953).
Mllc C. Dufourcq et M. R. Mutais sont chargés des fonctions d’Assis¬
tant. (A. m. du 9-11-1954).
MM. Billion et Baillold sont chargés de la suppléance, dans les
fonctions d’Assistant s, de Mllc Boutkiller et M. Lehmann, détachés.
(A. m. du 31-xii-1953).
La démission de M. J. Vincent, Assistant, est acceptée. (A. m. du 9-u-
1954).
Mlle M. Robin est chargée des fonctions d’ Aide-technique (Musée de
l’Homme). (A. m. du 24-H-1954).
M. M. Moulins, gardien (h* galei*ie, est chargé des fonctions de Techni¬
cien. (Musée de l’Homme). (A. ni. du 24-H-1954).
Mlle G. Boca et M. .1. Gouhert, sont intégrés dans le cadre des Aides de
laboratoire spécialisés. (A. m. du l-xn-1953).
.M. .J. Duverneuil est nommé Chef soigneur d’animaux, à compter du
1-1-1951. (A. m. du l-xn-1953).
M. A. Cabus, Adjudant des gardes au Parc Zoologique, est admis à faire
valoir ses droits à la retraite. (A. m. du 2(>-n-1954).
Mmc F. Laboureau, Commis d’ Administrât ion, obtient une prolon¬
gation de congé de G mois, à compter du 1-1-1954. (A. m. du 9-ii-1954i.
Mllc S. Arnette (‘I G. Valentin sont nommés Aides de laboratoire.
(A. m. du 1-x n-1953).
M!Ie G. de Belfort est chargée des fonctions de Garçon de laboratoire
au Musée de l’Homme. (A. m. du 9-H-1954).
La démission de M. M. Cuuzeyille, Garçon de laboratoire, est acceptée
(A. m. du 14-1-1954).
— 301 —
M. Cour est chargé des fonctions de Jardinier auxiliaire. (A. m. du
21-xii-1953).
MM. A. Le Clerc et P. Bertin sont nommés Gardiens de galerie sta¬
giaires. (A. m. du 31-xn-1953).
Mlle Y. Paulze d’Ivoy et M. Auffret sont chargés des fonctions de
Gardiens de Galerie au Musée de l’Homme. (A. m. du 22 et 24-11-1954).
MM. Brousse, Bourdiec et Coupeau sont titularisés dans le cadre
complémentaire. (A. m. du 24-H-1954).
La démission de M. André, Auxiliaire de Service, est acceptée. (A. m.
du 9-n-l 954) .
M. le Président a le regret de faire part du décès de M. J. Boulet,
Agent comptable du Muséum (décédé le 9-n-l 954) et de M. A. Duval,
Jardinier permanent (décédé le l-m-1954).
DISTINCTIONS HONORIFIQUES
M. le Professeur M. Fontaine est nommé Chevalier de la Légion d’ Hon¬
neur, par Décret du 26 janvier 1954.
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comme Annales du Muséum national d'Hisloire naturelle).
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mencée en 1936. (Sans périodicité).
Publications du Muséum national d'Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933).
Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
Notulœ Syslematicæ. (Directeur, M. H. Humbert, Laboratoire de Phancro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 600 îr. ;
Etranger, 900 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ■ paraît depuis 1928 ;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
adressé gratuitement aux Membres de la Société des Amis du Musée
de l’Homme).
Recueil des travaux du Laboratoire de physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’ Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921.
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toire de Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; Nouvelle série à partir
du lc^ janvier 1954, abonnement, France, 400 fr., Etranger 600 fr.).
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur Mme Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement, France, 600 fr.,
Etranger, 900 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeur M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie. Paraît depuis
1928 ; abonnement France et territoires d’Outre-Mer, 1400 fr., Etranger,
2000 fr.
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères, (Direc¬
teur M. Ed. Bourdelle; paraît depuis 1936 ; 1000 fr. ; Étranger, 1400 fr.).
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SOMMAIRE
Pages
Communications :
M.-L. Bauchot-Boutin. Identification de Serrivomer Beani Gill et Ryder
(TéJéostéen Anguilliforme) . . 303
•M. Jacquot. Corrélations entre proportions céphaliques et cérébrales chez les
Urodèles (vue d’ensemble et théorie générale) . 307
J. Guibk et M. Lamotte. Étude comparée de Rana (Ptjjchadaena) longirostris
Peters et R. (Pt.) aequiplicata Werner . 318
P. BuDKF.it et P. Fourmanoir. Poissons de la Mer Rouge et du Golfe de Tad-
joura (Missions Budker : 1938-39 et Chédeville : 1953) . 322
M. André. Brevipalpus geisenheyneri (Rübsaamen), Acarien parasite des
arbres fruitiers . . . 326
F. Grandjean. Observations sur les Oribates (29e série) . 334
M. And*ré. Présence de YEriocheir sinensis H. M.-Edw. sur la côte atlantique
sud française . 342
J. Forest. Crustacés Décapodes Marcheurs des îles de Tahiti et des
Tuamotu. — Scyllaridea ... . . 345
J. Forest. Sur un Pagure littoral nouveau de la Martinique, Paguristes cade-
nati sp. nov . . . 353
R. Vaissière. Description de Acartia (Acanthacartia) Ransoni Rose 1953.
Copépode pélagique des lagons des îles Tuamotu . 358
A. Franc. Révision des Ellobiîdae (Pulmonés Basommatophores) de l’Archipel
néo-calédonien . 363
J. M. Gaillard. Révision des espèces des côtes de France du genre Gibbula
Risso (Mollusque Prosobranche) . 370
E. Wesenberg-Lund. Sipunculids and Echiurids collected by Mr. G. Ranson
in Oceania in 1952 . 376
A. Tixier-Durivault. Les Octocoralliaires d’Afrique du Sud (I. Alcyonacea). 385
A. Guillaumin. Contribution à la flore de la Nouvelle-Calédonie . 391
H. Stehlé. Écologie et géographie botanique de l’Archipel des Saintes (Antilles
françaises) (20e contribution) suite et fin . . . 396
A. Cavaco. Un Cassipourea africain nouveau (Rhizophoracés) . 404
Cl. Ch. Mathon. L’écologie du développement des Aegilops (Graminées). A pro¬
pos de la systématique des Aegilops . 407
G. Deiiaut. Considérations sur l’histoire évolutive des Vertébrés insulaires
dans la région méditerranéenne occidentale . 413
R. Saban. Phylogénie des Insectivores . 419
R. Hoffstetter. Phylogénie des Edentés Xénarthres . 433
Ed. Bourkau. Étude paléoxylologique de l’Eocène français (I) : Sur la présence
du Leguminoxylon Menchikoffii Boureau, dans Je Barton ien de Courcelles-
de-Touraine (Indre-et-Loire) . 439
T. S. Mahabalé. Two French Savants : Charles-Eugène Bertrand, the Bota-
nist and Paul Bertrand, the Paleo-bolanist . 444
Dons d'ouvrages . 454
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1954. — N° 3
402e réunion des naturalistes du muséum
4 mai 1954
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
COMMUNICATIONS
Identification de Serrivomer Béant Gill et Ryder
( Téléostéen An g ui lli forme ) .
Par M.-L. Bauchot-Boutin.
Gill et Ryder, auxquels l’on doit l’espèce Serrivomer beani,
créée en 1883, et les différents auteurs qui suivirent jusqu’en 1930,
n’ont observé que quelques rares spécimens de Serrivomer. Leurs
descriptions, très sommaires, ne portent que sur l’allure générale,
les proportions du corps, le nombre de rayons et les dents vomé-
riennes. Ces auteurs n’essaient pas de séparer S. beani de l’espèce
S. sector créée par Garman en 1889 ; ils notent certaines différences
dans les proportions du corps, mais pensent qu'il s’agit néanmoins
d’une seule espèce.
Roule et Bertin écrivent en 1929 : « nous ignorons ce qu’est
exactement S. beani », et ils rapportent tous les spécimens examinés
(collection du « Dana ») à l’espèce 5. sector.
En 1932, Trewavas, dans sa Contribution à la classification des
Apodes basée sur V ostéolôgie, est la première à montrer l’importance
des caractères ostéologiques dans la détermination des Serrivo-
méridés.
Beebe et Crâne, en 1936, examinent 162 spécimens venant des
Bermudes, parmi lesquels ils distinguent 2 espèces atlantiques —
S. beani et S. brevidentatus — et une espèce pacifique — S. sector.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954.
20
— 304
Dans la description de S. beani donnée par ces auteurs, retenons ce
qui a trait à la disposition des rayons branchiostèges et à l’opercule :
« The opercle is large and triangular, with its posterior point drawn
out ; the preopercle equals the former in size... There are seven
branehiotégals... The first four are widened where they artieulate
with their support and ail six extcnd far forward beyond even the
second hypohyal as free rods, apparcntly a regular character of this
species ».
En 1944, Bertin crée une nouvelle espèce S. parabeani qui diffère
de S. beani par la disposition des rayons branchiostèges (premier
rayon ne dépassant pas l’arc hyoïde) et par l’opercule demi-circulaire,
et non pas triangulaire, et plus grand que le préopercule.
.l'ai repris en 1953 l’étude complète des Serrivomer du « Dana » et,
parmi les spécimens atlantiques, j’ai retrouvé une espèce comparable,
par tous ses caractères, excepté par la forme et la taille de son
opercule, à l’espèce 5. beani Beebe. Il s’agit de l’espèce nouvelle
S. tâningi que j'ai décrite en 1953, espèce caractérisée par la dispo¬
sition des rayons branchiostèges (premier rayon dépassant l’arc
hyoïde sur lequel il s’insère) et l’opercule demi-circulaire et plus
grand que le préopercule (cf Bull. Mus. Paris, 1953, XXV, (4) pp. 365-
367).
Le fait que n’a été retrouvée nulle part l’espèce S. beani à oper¬
cule triangulaire m’a incitée à demander au Docteur \Y. Beebe
quelques-uns des spécimens en provenance des Bermudes, afin
d’établir une meilleure comparaison entre eux et les spécimens des
collections du « Dana ». J’avais noté, en effet, combien l’observation
des opercules était délicate. Chez les individus colorés à l’alizarine
et éclaircis dans la glycérine, seules les parties bien ossifiées prennent
le colorant. Or il arrive que la partie postérieure de l’opercule,
incomplètement ossifiée, prenne très mal, ou ne prenne pas du tout
cette coloration. Les interprétations erronées sont dès. lors facile¬
ment explicables.
A la suite de ma demande, j’ai reçu du Docteur W. Beebe 4 spéci¬
mens des Bermudes, parmi lesquels le n° 17.518, celui-là même qui
avait servi à Beebe et Crâne pour la description de leur S. beani.
Je ne me suis attachée qu'à l’observation de l’insertion des rayons
branchiostèges et de la forme de l’opercule. Les 4 spécimens pré¬
sentent un opercule demi-circulaire et plus grand que le préopercule.
Deux d’entre eux, par la disposition de leurs rayons branchiotèo-es
(premier rayon ne dépassant pas l’arc hyoïde), sont incontestablement
des S. parabeani. Le spécimen 17.518, coloré et éclairci, présente une
ossification incomplète de l’opercule, ce qui explique l’erreur de
Beebe et Crâne concernant la forme et la taille de cette pièce osseuse.
De cette rapide observation, il semble logique de conclure que
certains exemplaires de S. beani décrits par Beebe et Crâne et les
305
■exemplaires du « Dana » décrits par moi sous le nom de S. tàningi,
appartiennent à une seule et même espèce x.
Pour conserver le terme beani, il me fallait savoir si le type
S. beani (n° 33.383 de la collection de P « Albatross ») présente bien
un opercule demi-circulaire plus grand que le préopercule, et des
rayons branchiostèges dont les 5 premiers au moins dépassent l'arc
hyoïde. Je n’ai pu examiner moi-même cet exemplaire actuellement
au Muséum de Washington, mais, grâce à la bienveillance du
Docteur Schultz, j’ai pu obtenir des radiographies et des obser¬
vations complémentaires précises concernant opercules et rayons
branchiostèges. Pc génotype 5. beani possède bien 7 rayons bran¬
chiostèges, dont 6 dépassent l are hyoïde, et des opercules demi-
circulaires, plus grands que les préopercules. Comme nous le voyons,
tous les Serrivomer possèdent donc l’opercule demi-circulaire plus
grand que le préopercule. Seul le mode d’insertion des rayons
branchiostèges peut servir de critère pour distinguer les espèces.
A la suite de cette mise au point, il convient de modifier comme
suit le synopsis des espèces de Serrivomer que j’ai publié dans le
Bulletin du Muséum en 1953.
Fig. 1. — Opercule demi-circulaire, les pointillés représentent la limite d’ossification
chez de nombreux individus.
Fig. 2. — Opereulo « triangulaire » tel que le représentaient Beebe et Crâne.
A, Premier rayon branchoistège (rayon inférieur) ne dépassant pas, en
avant, l’arc hyoïde sur lequel il s’insère.
B. Seul le 5° rayon, à l’angle du cératohyal, dépassant cet os en
avant.
C. Denture de type longidentatus (Oc. Indien, Pacifique) S. sector
Garman, 1899.
CC. Denture de type brevidentatus (Oc. Atlantique, Pacifique)
S. brevidentatus , Roule et Bertin, 1929.
BB. 4 rayons branchiostèges dépassant la partie de l’arc hyoïde sur
lequel ils s’insèrent (Oc. Indien, Pacifique, Atlantique) S. parabean
Bertin, 1940.
1. Ce simple examen de 4 exemplaires en provenance des Bermudes, montre com¬
bien il serait intéressant de reprendre une étude complète de la collection pour y
séparer les espèces S. beani et S. parabeani.
— 306
AA. Premier rayon branchiostège dépassant en avant l’arc hyoïde sur
lequel il s’insère. Denture de type longidentatus.
D. 5 rayons au moins dépassant en avant l’arc hyoïde sur lequel ils
s’insèrent.
E. Longueur de la tête contenue plus de 6 fois dans la longueur
totale. Nombre de rayons dorsaux inférieur à 160.
F. Caudale à 5-6 rayons (Oc. Atlantique Nord) S. beani Gill
et Ryder, 1883.
FF. Caudale à 7 rayons (Oc. Atlantique Sud) S. schmidti
nov. sp.
EE. Longueur de la tête contenue moins de 6 fois dans la lon¬
gueur totale , nombre de rayons dorsaux supérieur à 160.
(Oc. Indien). S. garmani Bertin, 1944.
DD. Rayons 2 et 3 plus ou moins réduits mais dépassant légèrement
l’arc hyoïde sur lequel ils s’insèrent ; 4e rayon ne dépassant pas ;
5e à l’angle du cératohyal, dépassant (Golfe du Panama, Océan
Pacifique et Indien). S. jesperseni nov. sp.
Laboratoire de Zoologie ( Reptiles et Poissons) du Muséum.
— 307
Corrélations entre proportions céphaligues
ET CÉRÉBRALES CHEZ LES U RODÈLES
(vue d’ensemble et théorie générale)
Par Marcel Jacquot.
Dès 1946, nous avions constaté, du moins qualitativement, des
rapports assez constants entre ces proportions, et conçu la possi¬
bilité d’une typologie du groupe en rapport avec le développement
cérébral. Nous avons pu étudier de cc point de vue :
I) Depuis l’éclosion : Triturus helveticus et Amblystoma tigrinum
(cf. Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, 1950, n° 3, pp. 327-
332 et n° 4, pp. 445-449), puis T. vulgaris, T. crislatus et, d’après
les figures de Kerr, jugeant le rapprochement utile, le Dipneuste
Lepidosiren paradoxa.
I I) Depuis seulement l’achèvement du membre postérieur :
Salarnandra maculosa, Spelerpes ruber, Balrachyperus sinensis et
Pleurodeles waltli.
III) A. l’âge adulte seulement : Siren lacertina, Necturus tetradac-
tylus, Cryptobranclius alleghaniensis, Hynobius naevius, Ranodon
sibiricus, Salarnandra atra, Euproctus asper, llydromantes genei et
le Dipneuste Protopterus anneetens.
Nous avons mesuré systématiquement : la longueur totale de la
tête (soit LT), les longueurs et largeurs maxima des régions nasale,
frontale (ou inter-oculaire) et post-oculaire (soit Ln, L /, L po, In, If,
et Ipo ), la longueur totale de l’encéphale (soit LE) et les longueurs et
largeurs maxima du télencéphale, du diencéphale, du mésencéphale
et du bulbe rachidien (soient L t, L d, Cm, L b, lt, Id, Im, Ib), puis calculé
LE
LT
et le quotient par LT ou LE de chaque longueur et largeur
céphalique ou cérébrale.
Les chiffres ici adoptés, pour chaque stade et chaque espèce,
expriment, comme nous l’avons dit dès notre premier aperçu, des
moyennes obtenues par l’étude statistique, « arrondies dans la
mesure autorisée par la marge d’erreur ». Regrettons que l’inégalité
des ressources n’ait pas permis pour toutes les formes l’examen du
même nombre d’individus. En revanche l’estimation de la marge
d’erreur a exigé le renouvellement des mesures et calculs pour un
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954.
— 308
même individu. Ce qui a révélé une approximation de 0,05 au plus
pour chaque quotient, qu’amsi nous avons pu fixer à 0,025 de plus
que son minimum et de moins que son maximum (comparer avec
les moyennes brutes données loc. cit.). Souvent, d’autre part, la limite
externe entre lobes olfactifs et hémisphères est à peine discernable.
A l’issue de notre première étude d’ Amblystoma, nous nous abste¬
nions encore de la tracer (voir loc. cit., figure).
I) Peu après l’éclosion on a :
Proportions céphaliques déjà variées, et parfois à l’intérieur
même de l’espèce. Ln -|- L / (somme naso-oculaire) varie de 0,42 LT
( Lépidosiren) au moins jusqu’à 0,58 LT (Triturus) , soit l’inversion
L n -(- L /
de
L p o
voire jusqu’à 0,70 LT (certains sujets chez T. vulgaris),
en passant par 0,47 LT (Amblystoma) et 0,64 LT (certains sujets
chez T. cristatus ) — L f (diamètre oculaire)varie de 0.20 LT ( Lepi -
dosiren) à 0,60 LT (T. vulgaris, cas cité) en passant par 0,25 LT
(Amblystoma) , 0,40 LT ( Triturus typique) et 0,48 LT (T. cristatus,
cas cité).
Longueurs totales céphalique et cérébrale pratiquement égales
LE
LT
notre première analyse de T. helveticus, nous avions exclu de LE,
comme encore spinale, la région occupant le dixième postérieur de
LT, et admis — - = 0,90. En définitive, nous n’avons pas cru devoir
1 ] , le nerf olfactif étant entièrement latéral, et court. Dans
maintenir cette exclusion.
Proportions cérébrales remarquablement communes à toutes les
formes en question et que nous rappelons : ht = 0,20 LT — L d —
0,30 LT — I .rn -- 0,20 LT — L b = 0,40 LT — U = Id = Im = 0,30 LT.
Seul, Ib semble pouvoir varier comme l’espace inter-oculaire (0,40 LT
chez Triturus, 0,58 LT chez Amblystoma).
Jusqu’au début du membre postérieur (3-4 orteils), ou, pour
Lepidosi.ren, un stade correspondant, il y a évolution également
commune à tous, savoir : Elongation céphalique uniquement post¬
oculaire jusqu’à l’achèvement du membre antérieur (même remar¬
que) où elle réduit les proportions nasale, oculaire et transversales
aux 5/6es de leur valeur initiale (L n + L / égale alors de 0,35 LT
chez Lepidosiren à 0,58 LT chez T. vulgaris, et L / de 0,16 LT à
0,50 LT). Partagée ensuite également en élongations post-oculaire
et nasale et, au début du membre postérieur, réduisant les propor¬
tions oculaire et transversales aux 5/7es de leur valeur initiale
(L/ égale alors de 0,15 LT à 0,42 LT), reconstituant celle-ci pour la
longueur nasale et. conservant celle du stade à deux membres pour
— 309 —
hu -j- L /. Élongation du téleneéphale vers l’avant, limitée aux hémi¬
sphères jusqu’à l'achèvement, du membre antérieur où elle réduit
aux 5/6es de leur valeur initiale toutes les proportions cérébrales,
sauf
L t
LE’
qu’elle porte à 0,33. Partagée ensuite également entre
hémisphères et lobes olfactifs, et, au début du membre postérieur,
réduisant ces proportions aux 5/7es de leur valeur initiale et portant
L t
LE
à 0,42, dont 0,07 pour les lobes olfactifs, 0,35 pour les hémis¬
phères.
Souvent toutefois, chez T. vulgaris, l’élongation céphalique reste
encore uniquement post-oculaire, réduisant donc aussi à ses 5/7es
la longueur relative nasale. Parallèlement, l’élongation du télen-
céphale reste limitée aux hémisphères, moitié moindre, réduisant les
proportions cérébrales à seulement relativement à leur valeur
ht 6’5 LE
initiale, portant à 0,38 seulement et =-=; à 0,02 au lieu de 1, par
JLii» .L i
extension du nerf olfactif vers l’avant. Variante non particulière
à cette espèce, mais que, vu sa fréquence et sa netteté chez elle, nous
désignons : « variante TV ».
Ainsi, en fonction des proportions relatives, abstraction faite
de toute croissance harmonique respectant celles-ci, c’est-à-dire, à
chaque stade, considérant comme fixe l’élément le plus diminué
par rapport à LT ou LE, on peut parler d’élongation céphalo-
, , . . , , . .LT initiale
cerebrale en progression arithmétique de raison - - - et de
termes constitués par des stades définis du développement
général.
Après le début du membre postérieur, il y a diversification :
chez Triturus, l’élongation céphalique marque un arrêt jusqu’à
l’achèvement de ce membre (conservation des proportions longitu¬
dinales précédentes), puis se partage encore en post-oculaire et nasale,
mais inégalement, et différemment selon l’espèce. Chez les autres,
pas d’arrêt, puis elle redevient uniquement post-oculaire. Chez
Triturus et Amblystorna, s’y ajoutent : un élargissement céphalique
allant, chez le premier, jusqu’à l’achèvement du membre, chez le
second jusqu’à l’état adulte, et reconstituant pratiquement à ces
stades les proportions transversales du stade à deux membres
( Ipo = 0,85 LT et 0,95 LT). Et, après l'achèvement du membre, un
accroissement oculaire reconstituant aussi, sensiblement, chez
l'adulte, les proportions nasale et oculaire de ce stade.
Toutefois, chez T. vulgaris, pour les sujets initialement macro-
phtalmes, et souvent chez T. cristatus en général, ce dernier processus
— 311 —
fait defaut, la proportion oculaire tombant chez l'adulte aux 5/8es
de sa valeur initiale (0,37 LT et 0,30 LT ou 0,25 LT).
Plus d’extension du télencéphale vers l’avant, mais seulement
du nerf olfactif : chez Amblystoma, et Lepidosiren, dès avant l’achève¬
ment du membre postérieur, ou le stade correspondant, où elle
7
puis, chez l’adulte, à - = 0,77 pour le premier,
LK 7
réduit ; à — = 0,87,
— L 1 o
— pour le second. Chez Triturus, après cet achèvement seulement,
lu I F 7 G 5
et réduisant, chez l’adulte, à -, ~ = 0,81 pour la variante TV.
L 1 8 8
Ce qui révèle l’élongation céphalique réelle malgré les reconstitu¬
tions susdites. Chez Triturus et Amblystoma s’y ajoutent : un accrois¬
sement du mésencéphale, jusqu’à l’achèvement du membre, où il
reconstitue la proportion initiale de L m. Un élargissement et une
nouvelle élongation du télencéphale, mais celle-ci vers barrière,
tendant à encadrer ou recouvrir le diencéphale, et qui portent
It ht
respectivement — — et — — : au stade susdit, à 0,28 et 0,50 (Triturus)
J jLj LjTj
ou 0,46 ( Amblystoma ), puis chez l’adulte, à 0,35 et 0,57 ou 0,50.
Chez T. vulgaris encore, du moins pour la variante TV, l’élonga¬
tion du télencéphale peut n’être pas plus forte que chez Amblystoma
et porter successivement — de 0,38 à 0,42 puis 0,46, au lieu de 0,46
et 0,53 pour une élongation typique.
On peut parler A.' antagonisme entre Y altération du type céphalique
initial par l’élongation post-oculaire, et une tendance à sa reconstitu¬
tion par les autres accroissements ; parallèlement, entre la réduction
de — ; et y—! par celle de (élongation du nerf olfactif) et leur
accroissement par celui de — — et — — (chevauchements avec le dien-
L lu J-jlii
céphale). Mais, vu l’assez grande indépendance entre eux des divers
Légende de la figure
Diagrammes de l’évolution céphalo-cérébrale chez : Triturus (T), Amblystoma (A) et
Lepidosiren (L) - — n, f, po, t, d, m, b = régions céphaliques et cérébrales considérées
(V. texte) — h, c, v = variations initiales de l’œil chez T. helveticus , T. cristatus
et T. vulgaris — I, II, III, IV et V == Stades de l’éclosion, à deux membres, à quatre
membres (début), idem (fin) — ou stades correspondants pour Lepidosiren —, et
Adulte — Surfaces ponctuées = Accroissements céphaliques tendant à conserver
ou reconstituer les proportions initiales, et accroissements cérébraux spécifiques —
Var. TV = Retard de l’élongation nasale chez T. vulgaris — SM, SA, P et C =
contours de S. maculosa, S. atra, Protopterus et Cryptobranchus superposés à
Triturus (T) et Lepidosiren (L) — A droite, 3 types adultes intermédiaires : S. ruber
(SR), B. sinensis (BS) et O. Bellii (OB) — Traits pointillés = division de la tête en
cinquièmes de sa longueur initiale.
— 312 —
accroissements céphaliques, on ne saurait préciser de « récapitula¬
tion à rebours » de la première phase que séparément pour chaque
cas et chaque proportion. L'adulte reproduit depuis la seule pro¬
portion naso-oculairo de la variante TV du stade à trois orteils, ou
correspondant (cas de Lepidosiren), jusqu’au type céphalique com¬
plet du stade à deux membres (cas d’ Amblystoma). Bref :
L n + L / y varie de 0,30 LT (Lepidosiren) au moins jusqu’à
0,50 LT (Triturus) , soit son égalisation avec L po, en passant par
0,40 LT (Amblystoma). L/, de 0,10 LT (Lepidosiren) à 0,37 LT
(T. vulgaris macrophtalme), en passant par 0,20 LT (Amblystoma),
0,25 LT (T. cristatus) et 0,30 LT ( Triturus typique, T. cristatus
macrophtalme). Et Ipo de 0,66 LT (Lepidosiren) à 0,95 LT (Amblys-
LE
toma), en passant par 0,75 LT (Triturus). — - varie de 0,70
Lj 1
(Lepidosiren) à 0,87 ( Triturus typique). En passant par 0,77
(Amblystoma) et 0,81 ( Triturus , variante TV).
Lt varie de 0,42 LE (Lepidosiren) jusqu’à 0,57 LE ( Triturus
typique), soit pratiquement l’inversion de son quotient par LE — Lt,
et son égalisation à la somme des autres centres moins leurs chevau¬
chements entre eux, en passant par 0,46 LE (T. vulgaris , variante
TV) et 0,50 LE (Amblystoma) . Et L m et lt, respectivement, de
0,14 LE et 0,21 LE (Lepidosiren) à 0,20 LE et 0,35 LE ( Amblystoma
et Triturus).
II) Là où ils nous sont seuls connus, les stades terminaux parti¬
cipent très diversement de ceux des espèces précédentes. Exemples :
S. maculosa à l’achèvement du membre postérieur = même stade de :
T. hélveticus par les proportions de Ln et I,/
Amblystoma par celles de In (0,80 LT) et Ipo
T. vulgaris (var. TV)
par
LE
LT
et les proportions cérébrales.
Adulte = celui de T. helveticus par les proportions de L n et L/.
Triturus sp. à l’achèvement du membre postérieur par celles de In
(0,70 LT) et Ipo,
LE
T. vulgaris (var. TV) adulte par et les proportions cérébrales, sauf
un mésencéphale nettement plus gros (Lm = 0,27 LE).
S. ruber à l’achèvement du membre postérieur = adulte de :
Lepidosiren par les proportions de L n, L/, Ipo
LE
T. vulgaris (var. TV) par et celui-ci à l’achèvement du membre
postérieur par les proportions cérébrales.
Adulte = celui de : T. vulgaris macrophtalme par la proportion de L n
(0,16 LT)
Amblystoma par celle de L /
— 313 —
LE
Lepidosiren par celles de ln (0,57 LT) et Ipo et par : — - ,
L 1
T. vulgaris (var. TV) par les proportions cérébrales longitudinales,
et Triturus sp. à l’achèvement du membre postérieur par celle de U.
B. sinensis à l’achèvement du membre postérieur = Adulte de :
T. vulgaris macrophtalme par la proportions de L n,
Amblystoma par celle de L/,
et T. vulgaris (var. TV) à l’achèvement du membre postérieur par
LE
celles de ln et Ipo , par — - et les proportions cérébrales
Adulte = T. cristatus macrophtalme (var. TV) à l’achèvement du
membre postérieur par la proportion de Ln (0,115 LT),
et Adulte de :
Amblystoma par celle de Lf.
T. vulgaris (var. TV) par celles de ln et Ipo, par
LE
LT
et les proportions
cérébrales longitudinales,
et Triturus sp. à l’achèvement du membre postérieur par celle de It.
Chez C. alleghaniensis , adulte = celui de Lepidosiren par les proportions
LE
de L n et L/, par
Ju 1
et les proportions cérébrales longitudinales,
et Triturus sp. à l’achèvement du membre postérieur par celles de ln,
Ipo et lt.
Chez S. atra, adulte = celui de T. cristatus par les proportions de L n
et L/.
Amblystoma au début du membre postérieur par celles de ln et Ipo
(0,60 LT et 0,80 LT).
T. vulgaris (var. TV) adulte par
LE
LT
et les proportions cérébrales.
Chez E. asper, adulte = celui de T. cristatus par les proportions de
L n et Lj.
Triturus sp. au début du membre postérieur par celles de ln et Ipo
(0,60 LT et 0,70 LT).
LE
T. vulgaris (var. TV) adulte par , et celui-ci à l’achèvement du
membre postérieur par les proportions cérébrales.
Chez P. annectens, adulte = celui de Lepidosiren par les proportions
de Ln et Lj, par
LE
LT
et les proportions cérébrales longitudinales.
Amblystoma au début du membre postérieur par celles de ln et Ipo et à
son achèvement par celle de U.
Etc... Ce qui fait présumer l’existence de types céphaliques
initiaux également composites, et la généralité, dans son principe,
de l'évolution précédemment décrite ; souligne, ce que montraient
déjà T. Helveticus et T. Cristatus, que plusieurs types adultes peuvent
- 314 —
dériver d’un même type initial et inversement un même type adulte
de plusieurs types initiaux ; enfin révèle une certaine indépendance
entre eux des divers accroissements cérébraux comme céphaliques.
On ne peut préciser de récapitulation (à rebours ou directe, partielle
ou totale) du groupe par l’ontogenèse comme de la première phase
de celle-ci par la seconde, que séparément pour chaque cas et chaque
proportion.
Mais, chez l’adulte, on a, avec une constance que l’on ne peut que
remarquer :
1) Longueur du nerf olfactif -\- ht de l’ordre de :
( 0,50 LT à 0,57 LT là où L n < 0,14 LT
( 0,57 LT à 0,64 LT là où L n > 0,14 LT
( 0,43 LT à 0,50 LT
( 0,36 LT à 0,43 LT, selon le cas.
2) Variante TV cérébrale de règle dans le premier cas.
ht
3) jr-g de l’ordre de
Donc LE — Lt de l’ordre de
Lu + L/ ^ 6/5 à 7/5 là où L n -f- L / < 0,35 LT
X
Donc de l’ordre de
Lu + L / .
LT
initial X
Lu
C’est-à-dire de - —
D’où
LE — ht
LT ” ) 5/5 à 6/5 là où la» -f L /> 0,35 LT
5/6 à 5/5 là où, initialement, Lu -f- hf < 0,60 LT
(ce que montraient déjà, loc. cit., T. lielveticus et
A. tigrinum ).
5/7 à 5/6 là où, initialement, Lu + L/ > 0,60 LT (cas
de T. vulgaris et T. cristatus macrophtalmes).
de l’achèvement du membre antérieur au
stade initial,
de l’achèvement du membre postérieur
(var. TV) à celui de l’antérieur, selon
le cas.
1/5 à 2/5 là où Lu +
wi
Lu
LE
. U v ) L / < 0,35 LT
de 1 ordre de --- - , p/p x 0 à 1/5 là où Lu + L/
( Sï 0,35 LT
Lpo
LT
Donc de l’ordre
Lpo
de LT ‘nitial + '
I Lu -)- L / .
LT
initial X
0 à 1/6 là où, initialement,
^ + hf <, 0,60 LT,
L n
C’est-à-dire de
j 1/6 à 2/7 là où, initialement, L n
' + L / > 0,60 LT.
du stade initial à l’achèvement du membre
Lpo \ antérieur,
LT j de cet achèvement à celui du membre postérieur
(var. TV), selon le cas.
4) D’où on peut déduire, pour chaque cas, une « expression céphalique »
LE . LE — Lt LE — Lt
<le — — } qui égale évidemment — --- —
-L» i El
LE
5)
L m
.r— de l’ordre de
LE
lpo\
LT J
\ 0,07 là où ce produit < 0,14
I 0 là où ce produit j> 0,14
— 315 —
6)
— de l’ordre de
L t
Ipo
LT
X
ht
5/7 à 5/6 pour — — maximum
LL
ht
5/6 à 5/5 pour minimum (cas typique
J_j Jb
et variante TV).
Bref, et en termes qualitatifs : dans une certaine mesure, la longueur
relative totale du cerveau varie d'une part à l’inverse de celle du museau,
d’autre part comme celle du télencéphale, et celle-ci comme celle de la
somme museau + œil. Donc la première comme le diamètre relatif de
l’œil. Celle du mésencéphale varie d’une part comme ce diamètre,
d’autre part comme la largeur relative maxima de la tête en arrière
des yeux. Et la largeur du télencéphale relativement à sa longueur
varie comme cette dernière proportion céphalique.
III) Remarques et conclusions.
La présente étude vise surtout à consigner des chiffres à peu près
significatifs et utilisables.
1) Rudebeck (1945) a souligné qualitativement 1’uniformité de
l'évolution cérébrale pour l’ensemble Dipneustes-Urodèles. Elle
se précise ici quantitativement et se montre, sous ce rapport,
étendue à l’évolution céphalique. Le cinquième de la longueur
céphalo-cérébrale initiale, ou le septième de la longueur cérébrale
terminale, s’y révèle, peut-on dire, « unité de développement relatif ».
Ce qu’il ne semble pas inutile de confronter avec les théories de la
segmentation céphalique formulées depuis Owen jusqu’à Goodrich
et Wyetii.
2) L’intérêt d’un examen parallèle du Cœlacanthe ne saurait
échapper.
3) L’élongation céphalo-cérébrale, jusqu’au début du membre
postérieur inclus, est, au moins en partie, constituée par le redresse¬
ment du profil initial ; passage de 45° à l’horizontale pour la distance
œil-narine et la bouche, déploiement de l’axe cérébral. L’extension
des lobes olfactifs vers l’avant, l’élargissement et l’extension vers
l’arrière du télencéphale représentent, en partie aussi, des degrés
d’une certaine rotation de chaque hémisphère selon son grand axe
et vers l’intérieur. (L’ « inversion » de Holmgren et G. Soderberg).
Tel accroissement total peut relever de plusieurs mécanismes, et
inversement plusieurs accroissements d’un seul. Ce qui limite, par
interdépendances, le nombre des types céphaliques et cérébraux par
rapport à celui des combinaisons de dimensions théoriquement con¬
cevables. L’analyse de l’évolution sur les faces latérale, antérieure
et ventrale, et l’histologie cérébrale, peuvent seules établir les parts
respectives de la simple translation, de l’accroissement et de la néo¬
formation.
— 316
4) Le moulage endocrânien, selon Romer et Edixcer (1942),
indique certaines proportions cérébrales chez C. alleghaniensis et
surtout Rana catesbyana, mais non chez Necturus, faute d’empreintes
suffisantes, et, selon Rudebeck, ne précise en aucun cas la longueur
du télencéphale. Les proportions céphaliques externes semblent par
contre ici (comme déjà loc. cit., pp. 332, 445, 449) pouvoir révéler
chez toute forme, et très précocement, l’importance relative finale¬
ment possible pour l’ensemble cérébral, le télencéphale et le mésen-
eéphale. A titre d’épreuve, nous en avons déduit celle-ci avant toute
dissection pour Amphiuma rneans, Megalobatrachus japonicus,
Anaïdes luguhris, Batrachoseps attenuatus, Batrachoseps pacifions,
Geomolge fischeri, Paramesotrüon deloustali et Œdipus hellii. Inverse¬
ment, nous avions déduit des proportions cérébrales de l’adulte
les proportions céphaliques larvaires de L. paradoxa avant la con¬
sultation des figures de Iverr. Toutes déductions pleinement con¬
firmées ensuite, sauf toutefois, chez .1. rneans et M. japonicus,
0,70 LT, donc LE — ht = 0,30 LT. Ce qui paraît lié à Ln > 0,35 LT.
5) « C’est, en dernière analyse, le diamètre de l’œil qui condi¬
tionne la constitution du type cérébral » disions-nous, loc. cit.,
p. 449. Selon Lapicçl e et Laugier (1908) le poids total du cerveau,
chez les vertébrés inférieurs, varie comme ce diamètre, et selon
Roth (1944), une hypertrophie cérébrale accompagne, chez les
larves d’ Anoures, l’accroissement oculaire provoqué par la thyroxine.
Autant d’expressions partielles, semble-t-il, d’une relation fonda¬
mentale directe entre œil et cerveau. C’est, encore l’étude du profil
qui l’approfondira, les dimensions verticales permettant d’obtenir,
sinon les volumes nets, du moins des valeurs proportionnelles à eux.
D’autre part, il est admissible et à vérifier qu’une inégalité dans la
fonction thyroïdienne contribue, sinon préside, à la diversification
des types céphalo-cérébraux. Roth précise que les sujets thyroxinés
présentent finalement le diamètre oculaire maximum des témoins
tout en demeurant beaucoup plus petits. Or les types naturels sont
constitués par de telles combinaisons : même L f pour LT différente,
et inversement.
fi) La classification du groupe par ordre de développement cérébral
croissant présente l’augmentation des proportions céphaliques dont
l’ontogenèse comporte la réduction (celles de l’œil, des largeurs,
LE
LT
et inversement. La supériorité cérébrale ici définie correspond
à la moindre altération du type céphalique le plus « juvénile », soit à
une certaine stabilisai ion céphalique précoce. Ainsi avons-nous pu
■dire de T. heloeticus (lue. cit., pp. 331-332) que « l’élongation cépha-
— 317
lique nécessaire et suffisante à la constitution du type cérébral
adulte » est « très exactement, réalisée au stade à deux membres,
lors de la formation du coude » et « l’élongation céphalique effective...
à l’apparition du membre postérieur », mais qu’ « à chaque stade, le
développement du télencéphale ne correspond qu’au minimum
impliqué par les mensurations céphaliques » et que « l’évolution
de celles-ci présente sur celle des éléments cérébraux corrélatifs une
avance... » qui les rend « révélatrices... des possibilités d’évolution
ultérieure » du télencéphale. Alors que l’Amblystome a révélé
[id., p. 449) « une élongation (céphalique) beaucoup plus forte en
valeur absolue que ne le ferait estimer la, simple confrontation des
deux stades extrêmes ».
Mais, pour le premier, on peut, autant que d’avance, parler
d’ attardement céphalique. 11 y a essentiellement réduction de l’élon¬
gation céphalique totale modificatrice du type initial, par son ralen¬
tissement relativement à la succession des stades. D’où ce caractère
précocement « prophétique » des proportions de la tête.
■ On pourrait dire, grosso modo, que nos types inférieur et. supé¬
rieur sont, respectivement géant, et. nain par rapport, à leur œil et à
leur cerveau, en particulier leur télencéphale et leur mésencéphale.
Avance et retard, hyper- et hypoévolution ne semblent, ici que deux
« optiques » des faits. Il paraît, acquis que la supériorité cérébrale ici
définie va de pair avec un certain « infantilisme » céphalique.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons ) du Muséum.
— 318 —
Étude comparée de Rana (Ptychadaena) longirostris
Peters et R. (Pt.) aequiplicata Werner.
Par J. Guibé et M. Lamotte.
La systématique des Ptychadaena d’Afrique est à l'heure actuelle
dans un état de confusion extrême. Les espèces les plus anciennement
décrites l’ont été presque toujours de façon trop succincte, le plus
souvent sans figure ; leurs caractères ont été ensuite précisés d’après
des individus appartenant parfois à des formes différentes. En
même temps de nombreux noms nouveaux étaient créés, sans que
soient toujours examinés les types des espèces préexistantes. Des
tentatives partielles de révision, elles aussi faites le plus souvent
sans un matériel suffisant, ont contribué à embrouiller la question,
de telle sorte que des synonymies nombreuses existent, qui varient
par surcroît de façon importante selon les auteurs. Nous nous pro¬
posons de reprendre dans cette note le cas de deux espèces dont le
statut a été particulièrement controversé : Rana (Ptychadaena
longirostris Peters et R. (Pt.) aequiplicata Werner.
R. longirostris est une espèce créée par Peters en 1870 pour un
exemplaire mâle provenant de Keta (Guinée) b C’est une forme à
palmure entière dont l’aspect général, d’après l’auteur, rappelle
celui de R. oxyrhynchus A. Smith (1849) ; elle en diffère cependant
par la finesse de ses plis dorsaux, la présence de deux tubercules au
métatarse et surtout par une coloration tout à fait particulière, qui
est bien définie dans la diagnose de l’auteur et apparaît avec netteté
sur la figure qui y est jointe : côtés de la tête, région temporale et
partie supérieure des flancs de teinte noirâtre tandis que la colora¬
tion dorsale, tranchant franchement sur elle, est grisâtre clair avec
parfois de petites taches sombres isolées et peu nombreuses.
R. aequiplicata est une forme décrite par Werner (1898) comme
une simple variété de R. mascareniensis D. et B. (1842), pour des
exemplaires en provenance du Cameroun. Elle est caractérisée par
la disposition des plis dorsaux, nombreux, fragmentés, les latéraux
offrant souvent, un aspect verruqueux (« oft warzenartig »). La colo¬
ration générale est brûnâtre clair avec de nombreuses taches sombres.
En 1900, Boulenger, à la suite de l’étude d'un matériel provenant
du Gabon, élève R. aequiplicata au rang d’espèce distincte de masca-
1. Il est difficile de préciser la région d’où provient ce spécimen, le terme « Guinée »
pouvant s’appliquer à l’ensemble de l’Ouest africain, du Dahomey à la Guinée française.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954.
— 319 —
reniensis : il remarque en effet que sa palmure est. nettement, plus
étendue et que ses plis dorsaux, plus nombreux et irréguliers, sont
bien différents. Quelques années plus tard (1907) Werner adopte
l’opinion de Boulenger et, caractérise l’espèce, dans sa clé des Rana
d’Afrique, par des plis dorsaux nombreux, serrés, verruqueux.
A ces traits, il convient d’ajouter la disposition de la fente du sac
vocal des mâles qui se termine chez aequiplicata au niveau du bord
inférieur du bras (sac de type infère) tandis que chez mascareniensis
il est parallèle à la mandibule et se termine au-dessus de la racine du
bras (sac de type supère), ainsi que le fait remarquer Peters dès
1881.
En 1908, Nieden, à la suite de l’étude d’une collection provenant
du Cameroun, considère R. aequiplicata Werner comme synonyme
de R. longirostris Peters. La comparaison de ses exemplaires avec
les types de Werner et de Peters lui a montré, dit-il, que le second
tubercule métatarsien (tubercule externe) signalé par Peters chez
longirostris, n’est en fait qu’une légère saillie à la base du méta¬
tarsien 1\ (« nur als ein klein Tuberkel an der Basis der vierten
Zelie. ») et ne peut donc être tenu comme un caractère distinctif
valable. Cette manière de voir est adoptée par Sternfeld (1917)
qui note que certains exemplaires qu’il attribue à longirostris
possèdent un tubercule externe petit, mais distinct et de taille claire
(« doch recht. deutlich und belle gefârbt »). En même temps, il décrit
sur un exemplaire mâle une nouvelle espèce, R. schubotzi, qui pré¬
sente d’étroits rapports avec longirostris, dont, elle ne se distingue que
par la présence d'un tubercule tarsien et l’orteil IYr plus long.
Par la suite certains auteurs adoptent la conclusion de Nieden
tandis que les autres persistent à considérer aequiplicata et longirostris
comme deux espèces distinctes. 11 est. à remarquer, toutefois, que
cette dernière n’est plus guère citée dans les listes d’espèces relatées
par les auteurs.
Grâce à l’amabilité du Dr. Eiselt, du Musée de Vienne et du
Dr. Wermuth, du Musée de Berlin, nous avons pu avoir en communi¬
cation non seulement les types de R. aequiplicata Werner et R. longi¬
rostris Peters, mais encore les exemplaires étudiés par Nieden et
qui avaient, conduit cet auteur à considérer les deux espèces comme
synonymes. Nous avons en même temps examiné les échantillons
des Collections du Muséum de Paris et ceux récoltés par l’un de
nous en Guinée, dans la région du Mont Nimba. De cette confron¬
tation, qui a porté sur plusieurs dizaines d’individus, il ressort que
les spécimens peuvent être, sans ambiguïté aucune, répartis en deux
groupes, dont les représentants sont reconnaissables à première vue
et qui montrent une série de caractères distinctifs sans aucun
chevauchement. Ces deux séries sont semblables l’une au type
de longirostris, l’autre au type à’ aequiplicata. Conformément à
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954.
21
— 320 —
l’opinion de Nieden il nous est apparu que le caractère tiré de l’exis¬
tence d’un tubercule métatarsien externe ne pouvait être retenu.
Il existe en effet chez certains échantillons de l’une comme de l’autre
forme et il s’agit le plus souvent d’une formation liée à l’état de
fixation du spécimen, plus ou moins déshydraté, légère saillie, par¬
fois simple tache de couleur plus pâle, qui en aucun cas ne peut
être assimilée à un véritable tubercule métatarsien externe.
Les deux espèces ont par ailleurs une allure et des proportions
assez semblables, avec une forme générale élancée et des pattes
postérieures longues, à palmure très étendue. Mais elles n’en diffèrent
pas moins par un nombre de caractères très nets résumés dans le
tableau ci-joint et qui rendent impossible toute confusion :
R. longirostris Peters.
— Tête à museau pointu dépas¬
sant largement la fente buccale.
— Canthus rostralis net, région
loréale verticale.
— Plis dorsaux très fins, sou¬
vent indistincts, d’ailleurs peu
nombreux.
— Palmure laissant une plia- |
lange libre à l’orteil IV.
— Coloration dorsale gris-brun
uniforme, parfois avec quelques pe¬
tites taches sombres éparses ; nette¬
ment limitée vers le bas par une j
ligne longeant le canthus, le bord
de la paupière supérieure, la région
tympanique pour se prolonger jus¬
qu’à l’aine. Sous cette limite les
cotés du museau, la région tympa- i
nique et les flancs sont de teinte i
noirâtre uniforme un peu estompée
vers l’arrière.
— Pas de bande vertébrale claire.
R. aequiplicata Werner.
— Museau plus ogival, dépas¬
sant peu la fente buccale.
— Canthus plus arrondi, région
loréale concave.
— Plis dorsaux saillants, nom¬
breux, plus ou moins fragmentés.
— Palmure laissant deux pha¬
langes libres à l’orteil TV.
— Coloration dorsale fauve clair
mais non uniforme, jamais nette¬
ment tranchée par rapport à celle
des cotés du corps ; des taches noi¬
râtres plus grosses et plus nombreu¬
ses formant une barre entre les
yeux et un V ouvert en arrière dans
la région scapulaire. Région loréale
et lèvre supérieure claire ; canthus
rostralis, bord antérieur de l’œil et
région tympanique soulignés de
foncé ; cette teinte se prolonge
irrégulièrement sur les flancs.
— Souvent une bande verté¬
brale claire.
Ainsi l’étude comparée des types de R. aequiplicata et de R. longi¬
rostris ?, jointe à celle de séries relativement importantes d individus
des deux espèces, ne laisse aucun doute quand à leur non-identité
et vient infirmer la conclusion de Nieden ; il s’agit bien de deux
espèces parfaitement distinctes.
Nous avons examiné, pour confirmer la validité de chacune de ces
deux espèces, les diverses formes décrites avant elles d’Afrique.
Pour la plupart d’entre elles, il nous a été possible d’étudier le type
— 321 —
ou des cotypes. Il ressort de cette étude qu’aucune des formes
décrites avant elle ne rappelle, même de loin, R. longirostris, dont
l’absence de plis dorsaux saillants, donnant à sa partie dorsale un
aspect lisse, ainsi que la coloration, sont caractéristiques. Il en va
de même pour aequiplicatci , que distingue bien ses plis dorsaux
nombreux et le plus souvent interrompus, sa coloration générale
brunâtre clair, sans composante verte. La conception d’AxDERSON
(1937) selon laquelle R. aequiplicata serait synonyme de R. oxy-
rhynchus ne saurait être retenue ; malgré certaines affinités dans la
palmure, les deux formes sont nettement distinctes (chez oxyrhyn-
chus, la palmure est plus étendue, en particulier à l’orteil V, les plis
dorsaux sont continus et moins nombreux, le museau bien plus
pointu et la coloration à dominante verdâtre).
En revanche d’autre Ptychadaena décrits d’Afrique occidentale
postérieurement à longirostris, avec lequel leurs auteurs reconnais¬
saient d’ailleurs des affinités, nous semblent devoir entrer dans la
synonymie de cette espèce. Tel est le cas de R. schubotzi Sternfeld
(1917) de Fort Crampel (Congo français), de R. leonensis Boulenger
(1917), de Bibianaha (Gold Coast) et de R. guerzea Chabanaud (1920)
de N’Zébéla et de N’Zérékoré (Guinée française) L Mertens (1938)
a donné les raisons pour lesquelles il considérait R. leonensis et
R. guerzea comme synonyme de schubotzi, synonymie généralement
admise par tous aujourd’hui ; il envisage aussi l’hypothèse selon
laquelle R. longirostris appartient au même groupe de forme. De
fait l’examen des types de Peters et de Chabanaud, ainsi que d'une
quinzaine d’échantillons provenant de la Guinée et de la Côte
d'ivoire, leur confrontation avec la figure de schubotzi que donne
Sternfeld et les caractéristiques de la diagnose, apportent la
confirmation que tous ces individus appartiennent à la même
espèce : R. guerzea — R. leonensis = R. schubotzi. Ils présentent égale¬
ment une similitude complète de tous leurs caractères avec, le type
de R. longirostris : même disposition des plis dorsaux, même type
de coloration, même palmure. Boulenger avait cru devoir séparer
leonensis et longiceps (lapsus pour longirostris) parce que la palmure
n’atteint pas l’extrémité de l’orteil IV chez son espèce, mais il
jugeait d’après la figure de Peters, qui semble effectivement indi¬
quer une palmure totale à tous les orteils, alors qu’en réalité, nous
avons pu le constater sur le type, l'orteil IV possède une phalange
libre. Dans ces conditions R. schubotzi, R. leonensis et R. guerzea
entrent indiscutablement dans la synonymie de R. longirostris
Peters.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum et Institut de
Zoologie , Faculté des Sciences de Lille.
1. Chabanaud a d’ailleurs reconnu dans son travail l'identité de son espèce avec
leonensis.
— 322 —
Poissons de la Mer Rouge et du Golfe de Tadjoura
(Missions Budker : 1938-30 et Crédeville : 1953).
Par Paul Budker et Pierre Fourmanoir.
D’une mission effectuée en Mer Rouge et à Djibouti peu avant
la guerre, l’un de nous (Budker, 1939) a rapporté une collection
de Poissons qui avait pris place dans les Galeries du Laboratoire
des Pêches Coloniales. Son étude, commencée puis interrompue,
en a été reprise et achevée lors de l’arrivée à Paris d’une certaine
quantité de spécimens recueillis par le Colonel Chédeville au cours
de son récent voyage à la Côte Française des Somalis.
Les Poissons de la mission Chédf.ville proviennent tous de la
région de Tadjoura ; ils donnent un bon aspect général des espèces
normalement capturées par les pêcheurs locaux.
Tous les autres spécimens (mission Budker) sont en provenance
de la baie de Suez (en très petite quantité), de Ghardaqa et de
Djibouti.
A Ghardaqa, les pêches ont été effectuées au moyen des engins
du Laboratoire, qui sont, exactement ceux qu’utilisent les quelques
pêcheurs de Hurghada, petit village voisin : chalut à perche, lignes,
filets, épervier. Le chalut, de taille réduite, était traîné par la felouque
de la Station ; il a été surtout utilisé entre les bancs de coraux
(Shah Abu-Sadaf, Gohar Bank , Shah Abu-Deraak), par fonds de
sable et 15 à 40 mètres d’eau, c’est-à-dire dans la région comprise
entre la côte, d’une part, et le Shab-el-F anadeir et le Shah Abu-
Deraak d’autre part 1. Les pêches à la ligne et aux filets ont été
pratiquées dans la même région, avec les embarcations du Labo¬
ratoire. Quelques coups d’épervier ont aussi été donnés près de
l’appontement de la Station.
A Djibouti, les récoltes ont été effectuées : 1° à la ligne, à l’Ouest
du récif d’Ambouli et à l’accore du récif lui-même 2, autour du Banc
de l’Etoile, et dans le port du Héron ; 2° à l’épervier, sur la plateau
du Héron, et près de la jetée du Marabout (côté Nord), et de la jetée
du Gouvernement ; au Sud du village de Boulaos, dans la « vasière
des Salines », près de l’uéine de pompage de Waramous ; 3° aux
environs de Boulaos, village de pêcheurs situé dans le S.-E. de
Djibouti. Ces pêcheurs utilisent les engins suivants : 1° des filets
1. Carte 3464 du Service Hydrographique de la Marine.
2. Cartes 5701 et 5702.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954.
323 —
verticaux pour la pêche au large ; 2° l’épervier pour la pêche sur les
plages ; 3° des lignes à main.
A Suez, c’est, au cours de sorties occasionnelles à bord des vedettes
de la Compagnie du Canal que quelques spécimens ont été recueillis.
Dans la liste ci-dessous, les lieux de capture sont indiqués ainsi :
Suez : S ; Ghardaqa : G ; Djibouti : D ; Tadjoura : T.
Chondrichthyes.
Selachii.
Carchariiinidae. — Scoliodon pnlasorrah (Cuv). T D.
Carcharhinus mélanopterus Q. et G. G.
OsTEICHTHYES.
Actinopterygii.
Clupeidae. — Stolephorus delicatulus (Bennett) S.
Thrissocles setirostris (Broussonet) D.
Engraulis baélama (Forsk.) T G.
Sardinella melanura (Cuv.) T.
Cii a nid a e. — Clianos chanos (Forslc.) D.
Belonidae. — Tylosaurus crocodilus (Lesueur) T.
Hemiramphidae. — Hemiramphus far (Forsk.) D.
Tiieraponidae. — Therapon jarbua (Forsk.) D.
Serramdae. — Cephalopholis hemistictus (Riipp.) T D.
Cephalopholis argus Bl. Schn. T.
Epinephelus coeruleopunctatus (Bl.) D.
Epinephehis areolatus (Forsk.) T.
Epinephelus tauvina (Forsk.) T.
Holocentridae. — llolocentrus sammara (Forsk.) G.
Sillaginidae. — Sillago sihama (Forsk.) T D.
Apogonidae. — Apogoni.chthyoides uninotatus (Smith & Radclifïe) T.
Apogon taeniatus C. V. G.
Apogon zuluensis (Fowl.) G.
Apogon poecilopterus C. V. S.
Carangidae. — Seriola nigrofasciata (Rüpp.) T.
Chorinemus tala (C. V.) Day D.
Caranx armatus (Forsk.) T.
Caranx sexfasciatus Q. & G. T.
Mullidae. — Mulloidichthys samoensis (Gunther) D.
Pseudupeneus barberinus (Lac.) D.
Drepanidae. — Drepane punctata (L.) D.
Leiognatiiidae. — Leiognathus equula (Forsk.) D G.
Gerres acinaces Bleeker T D.
Ambassidae. — Ambassis gymnocephalus (Lac.) D.
Lutjanidae. — Lutjanus russellii (Blkr.) D. T.
Lutjanus johni (Blkr.) T.
Lutjanus kasmira (Forsk.) T.
Lethrinidae. — Lethrinus rhodopterus Blkr. D.
Lethrinus nebulosus (Forsk.) D T.
— 324 —
Lethrinus mahsena (Forsk.) T.
Letlirinus leutjanus (Lac.) Blkr. T.
Lethrinus microdon G. Y. G.
Caesiodidae. — Caesio pisang (Blkr.) T.
Pomadasyidae. — Pomcidasys multimaculatum (Playfair) D.
Rhonciscus anas (Valenciennes) T.
Scolopsidae. — Scolopsis ghanam (Forsk.) T.
P le ct o r h ynchidae. — Dicigramma gaterinus (Forsk.) D.
Sparidae. — Diplodus sargus (Lin.) D.
Crenidens crenidens (Forsk.) G.
Argyrops spinijer (Forsk.) S.
Labridae. — Thalassoma lunare (Linn.) T.
Pteragogus opercularis Peters G.
Scombridae. — Euthynnus alleteratus (Raf.) T.
Gobiidae. — Gobius delagoae Barnard G. 1 2
Gobius albomaculatus Rüpp. G.
Mug ilidae. — Mugil strongylocephalus Richardson D.
Liza macrolepis (Smith) D.
Ellochelon vaigiensis (Q. & G.) D.
Atiierinidae — Ilepsetia piriguis (Lac.) D G.
Siganoidae. — Siganus rostratus (C. Y.) D.
Scorpaenidae. — Pteroïs volitans (Linn.) T.
Pteroïs russellii Bennett T.
Balistidae. — Paramonacanthus barnardi Fraser-Brunner G..
Tetrodontidae. — Amblyrhynchotes spinosissimus (Reg.) G.
Heterosomata. — Parabothus budkeri (Chabanaud 1942) Ghabanaud
1949, N. Sp. 2 G.
Engyprosopon maldivensis (Regan) G.
Laboratoire des Pêches et Productions Coloniales
d’origine animale du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
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Chabanaud, Paul. — Révision de deux Bothidés de la Mer Rouge. Bull.
Soc. Zool. Fr., 74, 1949, p. 148.
1. La présence en mer Rouge de ce petit Gobie est remarquable. Smith précise que
cette espèce n’a été jusqu’ici trouvée qu’à Inliaca Island (que Barnard orthographie
« Inyack »), sur la côte Est de l’Afrique du Sud, dans la baie Delagoa. Un peut faire
observer en passant que notre exemplaire a été capturé à Gardaqa, soit par 27° 15’
Lat. X., et que la baie Delagoa se trouve sensiblement par 27° de Latitude Sud.
2. llolotype et 2 paratypes : Muséum National d’ Histoire Naturelle, n03 1942-31,
32 et 33.
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Weber (M.) and Beatfort (L. F. de). — The fishes of the indo-australian
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— 326 —
BrEVIPALPUS GEISENHEYNERI (RÜBSAAMEN ), ACAHIEN
PARASITE DES ARBRES FRUITIERS.
Par Marc André.
Tout récemment, M. P. Frézal, Inspecteur Chef du Service de la
Protection des Végétaux à Alger, nous a fait parvenir un lot d’ Aca¬
riens rencontrés (février 1954) sur des feuilles de Néflier du Japon
(Eriobotrya jciponica) dans les environs d’Alger. La présence du
parasite provoquait, sur les feuilles contaminées, des déformations
importantes. L’étude de ce matériel nous a permis de reconnaître
qu’il s’agissait de Phytoptipalpidae que nous identifions au Brevi-
palpus geisenheyneri (Bübsaamen).
D. C. Geijskes (1939, p. 25, fig. 7) a fait connaître, sous le nom
de Tenuipalpus Ondemansi, une nouvelle forme d’Acarien phyto¬
phage parasite, en Hollande, sur le Pommier et le Hêtre ; l’auteur,
n’ayant pas trouvé de mâles, a établi sa diagnose d’après des femelles
et des nymphes.
Plus tard Taher Sayed (1942, p. 94, pl. I - 1 II) assimile à cette
espèce des individus recueillis en Egypte sur des Pommiers, Poiriers,
Pruniers, Abricotiers et autres végétaux. En outre, il décrit et figure
le mâle qui était jusqu’alors inconnu. Postérieurement (1946, p. 100
et 102) Sayed admettait que son B. oudemansi devait constituer
une nouvelle espèce, différente de la forme hollandaise, et il lui
attribua le nom de B. pyri n. sp.
Dans une étude sur les Brevipalpus Ed. W. Baker et A. E. Prit-
chard (1952, p. 609) considèrent que les espèces appartenant à ce
genre peuvent être classées en deux groupes principaux : 1° le
groupe geisenheyneri, dont les représentants possèdent une paire de
soies supplémentaires sur l'hystérosoma ; chacune de celles-ci étant
placée entre les premières soies dorso-médianes et les premières
soies latérales ; 2° le groupe inornatus dont les espèces sont démunies
de ces deux soies accessoires. Autrement dit, immédiatement en
arrière du sillon séparant l’hystérosoma du propodosoma, on remar¬
que une rangée transversale de six soies chez les formes du groupe
geisenheyneri et quatre soies seulement dans le groupe inornatus.
Ed. Baker et A. E. Pritchard (1952, p. 610) estiment que les
échantillons hollandais décrits par Geijskes sont assimilables aux
exemplaires égyptiens étudiés par Sayed et les uns comme les
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954.
— 327
autres doivent être rattachés au Tenuipalpus geisenheyncri (Rüb-
saamen, 1910), originaire d’Allemagne et trouvé en parasitisme
sur Cornus sanguinea.
Les caractères spécifiques présentés par ces trois types ( Oudemansi ,
pyri et geisenheyncri) sont, en effet, identiques et les seules diver¬
gences pouvant être relevées résident dans les dimensions des soies
dorsales du corps lesquelles sont, dans le dessin de Geijskes, un
peu plus courtes ; il figure les 4 soies ventrales du métapodosoma de
longueur égale alors que celles de la première paire devraient être
beaucoup plus réduites. La taille de ces soies n’ayant pas été notée
par l'auteur, il est vraisemblable qu’il s’agit là d’une erreur
dans l'illustration.
Presque tout le matériel européen étudié jusqu’ici s’accorde avec
— 328
la description et les dessins publiés par Sayed (1946, pl. I-I1I).
Cependant chez des spécimens provenant d’Afghanistan et d'Israël la
forme du corps est plus largement elliptique et les réticulations qui
ornent la face dorsale ne sont plus aussi régulières et dégénèrent en
lignes sinueuses sur les bords latéraux du corps ; elles sont, en cela,
semblables à celles que représente Rübsaamen pour ses échantil¬
lons d’Allemagne.
Malgré cette différence dans la structure des réticulations, Baker
et Pritchard affirment qu’d s’agit d’une seule et même espèce et
supposent que ce réseau doit être variable car ils ont observé, chez
des spécimens provenant d’Israël, appartenant sans aucun doute
— 329 —
à cette espèce, que ces mêmes réticulations pouvaient être soit
irrégulières, soit également distribuées.
11 est intéressant de noter qu’elles se sont toujours montrées géo¬
métriques chez la plupart des femelles trouvées en Europe (Angle¬
terre, Danemark, Hollande, Italie, Sicile) en Algérie et en Egypte.
L’examen d’échantillons capturés en Algérie nous a permis de
constater que toutes les femelles de cette même provenance pré¬
sentent très exactement une ornementation dorsale identique ;
nous n’avons pas observé de modification notable dans la disposition
des réticulations et celles-ci semblent constituer un caractère stable.
Aucun de ces individus ne présentait d’aspect intermédiaire entre
les figures données par Rübsaamen (1910), Baker et Pritchard
(1952) et celles de Geijskes (1939), Sayf.d (1942). Tout au plus
pouvons-nous remarquer que les polygones qui ornent les surfaces
— 330 —
dorso-latérales forment, par leur juxtaposition, des bandes continues
rappelant assez peu l’aspect donné par Rüesaamen. Si nous considé¬
rons que le dessin de cet auteur est précis il faudrait admettre que
son espèce présente une variété qui se distinguerait de la forme
typique par la régularité de sa réticulation dorsale. Pour affirmer le
fait nous attendrons l’occasion d’étudier des échantillons en pro¬
venance d'Israël où Haker et Pritchard disent avoir rencon+ré des
individus présentant une ornementation dorsale variable.
Nous donnerons donc ci-dessous, sous le nom de geisenheyneri ,
la description du matériel qui nous est parvenu d’Algérie.
Brevipalpus geisenheyneri (Riibsaamen).
Femelle (Fig. 1 et 2) : Corps ovale, aplati dorso-ventralement, de
couleur rouge, long de 280 g, large de 150 g.
Sur la face dorsale une paire d’yeux de chaque côté de la partie
antéro-latérale du propodosoma ; la cornée anterieure est plus petite
que la postérieure. L’hystérosoma est différencié du propodosoma
par une ligne transversale de constriction située vers le tiers antérieur
de l’idiosoma. On observe, sur toute la longueur dorsale une crête
médiane. Le propodosoma se prolonge antérieurement en un pro¬
cessus triangulaire orné de stries réticulées et fendu dans sa partie
antéro-médiane.
La face dorsale de l’idiosoma est assez régulièrement réticulée
et donne insertion à 28 soies barbulées qui se répartissent ainsi :
une paire sur la partie antérieure triangulaire du propodosoma qui
porte, en outre, deux autres paires situées latéralement, immédiate¬
ment en avant et eh arrière des cornées oculaires. Sur l’hystérosoma,
deux paires près du sillon séjugal, deux paires submédianes 1 et sept
paires marginales sur les bords latéraux et postérieur.
A la face ventrale la cuticule n’est pas uniformément réticulée
comme celle du dos. Chacune des coxae I porte une soie lisse, les
coxae II en portent deux et se fusionnent en une large plaque rec¬
tangulaire. Au-dessous des coxae I s’insère une paire de longues
soies fines. Sur l’hystérosoma on distingue, entre les coxae III,
deux soies réduites et entre les coxae IV deux très longues soies.
Sur chacune des coxae III et IV s’insère une soie courte. Immédiate¬
ment au-dessous de chacune des coxae IV se trouve une zone de
tégument réticulé. On distingue, en outre, une série de sillons régu¬
liers qui encadrent deux plaques réticulées dont l’antérieure est
munie do deux courtes soies et la postérieure de quatre. La vulve,
placée antérieurement à l’anus, est munie d’une paire de soies de
chaque côté.
1. Ces deux paires de soies submédianes et les deux soies latérales situées sur une
même ligne transversale constituent la rangée de 6 différenciant le groupe geisen¬
heyneri des formes inornatus qui n’en possèdent que 4.
331 —
Les pattes sont relativement courtes et trapues ; celles de la
quatrième paire ne s’étendent pas au delà de l'abdomen, toutes sont
munies de poils courts et barbulés semblables à ceux qui recouvrent
la face dorsale du corps. Les griffes sont bien développées et, en plus
des quatre longues soies adliésives, il y a de nombreux poils courts
adhésifs sur l’empodium bifide. Chacun des tarses porte une longue
soie tactile dorsale ; ceux des pattes 1 sont munis de deux longs poils
dorsaux, deux soies latérales fusiformes et deux courts poils ventraux.
Mâle (Fig. 3 et 4). — Corps ovale, plus petit que chez la femelle,
de couleur rouge également, mais plus clair. Long de 260 [r, large
de 120 [J..
Une paire d’yeux comme chez la femelle. Idiosoma réticulé dor-
salement avec un sillon séparant nettement le protérosoma de l’hys-
térosoma. De plus, une autre ligne transversale divise F opisthosoma
du métapodosoma ; cette dernière n’existe pas chez la femelle. La face
dorsale est munie du même nombre de poils que dans l’autre sexe.
— 332
Yentralement on observe, sur la partie antérieure de l’opisthosoma,
dix lignes courbes transverses (la plus postérieure est très réduite)
donnant à cette partie du corps un aspect segmenté. L’abdomen se
termine par deux petits lobes postéro-latéraux arrondis munis de
courtes soies barbulées ; deux autres lobes, plus petits, terminaux,
portent chacun une longue soie.
11a bitat. — Les végétaux de la famille des Rosacées semblent
être les hôtes favoris de ce phytophage. L’espèce a été rencontrée
sur des Pommiers, Abricotiers, Cerisiers, Poiriers, Pruniers, Rosiers,
Cotoneaster et Ronces ; elle a été signalée également sur le Noyer,
le Saule et le Cornouiller. Les échantillons qui font l’objet de cette
étude parasitaient des Néfliers du Japon ( Eriobutrya japonica ) dans
les environs d’Alger. Leur attaque se montrait surtout sensible sur
les feuilles, les Acariens étant localisés à la face inférieure du limbe.
Les déformations provoquées par leur présence résultent de l'arrêt
de l’allongement de la nervure principale déterminant tout d’abord
un gaufrage puis des plissements très accusés des zone du limbe
situées le long do cette nervure. A un stade plus avancé et surtout
lorsque les organes sont attaqués très jeunes, ces altérations s’accen¬
tuent, par suite de l’accroissement normal du reste de la feuille, et
se généralisent aux nervures secondaires ; le plan foliaire s’enroule
eu hélice et, à un stade ultime, se replie en gouttière sur la face
supérieure.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 333
BIBLIOGRAPHIE
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Observations sur les Oriüates (29* série).
Par F. Graxdjeax.
I. — Metabelba platynotus n. sp.
Les exemplaires décrits ci-dessous ont été récoltés en Corse, prés
de Zicavo, à une altitude d’environ 1.000 mètres, dans le bois
pourri et l’humus remplissant le tronc creux d’un très vieux chêne,
en juin 1937. Avec les adultes, dans cette récolte, il y avait des
nymphes que je laisse de côté pour le moment. Il y avait aussi des
Porobelba spinosus.
Taille, faciès, cérotégument, scalps exuviaux. — D’après
une dizaine d’individus la longueur moyenne, sans les scalps, est
390 g. Elle va de 368 p. (un çj) à 415 g (une Ç). Les femelles con¬
tiennent 1 œuf, quelquefois 2.
En lumière réfléchie, à faible grossissement, on croit avoir affaire,
si l'on ne regarde pas très attentivement, à Porobelba spinosus. La
taille est la même Le cérotégument est aussi développé et de même
aspect, sur les pattes en particulier. Celles-ci sont également moni-
liformes. Les scalps exuviaux, constamment portés par les adultes,
ont le même style peu convexe, allongeant l’animal en arrière.
Ils sont même plus allongés chez M. platynotus, plus étroits, plus
aplatis dorsalement.
L’aplatissement dorsal n’est pas particulier aux scalps. On le
retrouve au notogaster de sorte que l’animal, observé latéralement
et par transparence (fig. 2 A), se distingue très bien, même à faible
grossissement, de P. spinosus et des autres espèces connues de Mela-
belba.
Le cérotégument ne laisse à nu que les ambulacres, l’extrémité des
tarses, la partie du gnathosoma qui entre dans le camérostome
(mandibules, palpes, organes buccaux) et le notogaster sous les
scalps. Ailleurs, il est épais et il enrobe les phanères en totalité ou
en partie. 11 est plus épais sur le dos que sur le ventre.
A fort grossissement et par transparence on constate que le céro¬
tégument. a partout la même structure. 11 est formé d’excroissances
relativement larges, creuses, contiguës, a extrémité arrondie, per¬
pendiculaires à la surface dont elles partent. Ces excroissances, plus
ou moins hautes selon les endroits, ne sont complètement séparées
de leurs voisines qu'à leur extrémité distale. Latéralement, clics se
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954.
335 —
touchent et semblent avoir des parois communes. Sur la cuticule
observée à plat (fig. 1 D, en bas) elles ont un aspect, réticulé, la
réticulation étant fort irrégulière, assez arrondie aux angles. Exa¬
minées sur un contour apparent (fig. 1 D, en haut) on voit qu’elles
partent à leur base d’une couche très mince et continue de céro-
Fig. 1. — Melabelba plalynolus n. sp. — A (X 225), dorsal. — B (x 225), ventral, le
gnatliosoma enlevé ; les pattes sont réduites à leur trochanter, ou (pour IV) à la
partie proximale du trochanter. — C (x 660), tibia IV gauche, vu latéralement. —
D (X 630), cérotégument ; en haut vu sur le contour apparent d’un article de patte ;
en bas vu en coupe optique, parallèlement à la surface de la cuticule ; figures approxi¬
matives, schématiques.
tégument couvrant la surface. Les plus individualisées sont celles
qui poussent sur des poils.
Les scalps sont réticulés fortement partout où la peau dorsale des
nymphes, au cours de la vie, n’est pas sclérit.isée. Le scalp tritonym-
phal, toutefois, fait exception, parce qu’il n’est pas réticulé dans la
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 3 1954. 22
— 336 —
plus grande partie de sa région centrale, devant la corne acronotique.
Il l’est, au contraire derrière cette corne jusqu’au sclénte du croupion.
L’adhérence des scalps, aux stases nymphales, se fait, comme
toujours par la corne acronotique, qui est longue et tordue. A la
stase adulte elle se fait par le cérotégument. Lorsqu’on enlève les
scalps on voit bien que le notogaster, lisse et. brillant presque par¬
tout, est cependant recouvert, à sa bordure antérieure et peut-être
aussi derrière les poils c1: dans une petite région, d’une couche épaisse
de cérotégument. Je suppose que cette couche adhère au scalp
tritonymphal, en dessous, mais je n'ai pas réussi à voir, sur ce scalp,
comment et dans quelle zone précise a heu l’adhérence.
Poils. — Les poils du type dorsal ont un axe actinochitineux
court, tronqué ou spiniforme, plein, très réfringent et biréfringent,
incolore. A cet axe proximal succède sans transition, sur mes exem¬
plaires, une partie distale creuse, à paroi mince et peu réfringente,
isotrope, si pâle qu’on ne la voit pas toujours bien lorsque le poil
est petit. La partie isotrope est plus longue que l'autre. Elle prolonge
la tige actinochitineuse en ligne droite aux grands poils du noto¬
gaster (fig. 2 1)) mais à la plupart des autres poils elle part oblique¬
ment, ou même à angle droit, de sorte que le poil est coudé.
Sur mes exemplaires, qui sont restés 17 ans dans l'alcool à 75°
avant la présente étude, les poils de ce type ont certainement perdu
leur aspect initial. Je crois que la partie distale isotrope était
brune autrefois et à contours accentués. Cette partie actuellement
creuse devait être remplie par une substance qui a été lentement
dissoute 1.
Tous les poils dorsaux sont du type dorsal, le sensillus excepté.
Les poils pseudanaux du notogaster et les poils adanaux de la plaque
ventrale sont aussi du type dorsal. On retrouve des poils du
même type, conformément à la règle, sur le dessus des pattes,
jusqu'aux poils fastigiaux.
Les autres poils sont du type ordinaire, c’est-à-dire ont un axe
actinochitineux allongé comme le poil lui-même.
Région dorsale nu propodosoma. — Les figures 1 A et 2 A
donnent ses caractères. Je propose d’appeler énantiophyses 2 dorso-
séjugales les tubercules ou apophyses edj (fig. 2 A).
1. J’ai constaté la meme action de l’alcocl chez Metcibelba papillipes et Porobelba
spinosus. Le comportement de ces Belbidés est donc identique à celui des Palaeaca-
roïdes. Il faut vraisemblablement généraliser et admettre que l’alcool est un mauvais
milieu conservateur pour les Oribates ayant des poils bruns à courte actinochitine.
Le mélange d’ÂM ann et l’acide lactique sont au contraire excellents.
2. ÊV-avT'Oi;, vis-à-vis de. Des apophyses de cette sorte, opposées l’une à l’autre
aux deux bords d’un sillon primitif, sont communes dans certaines familles d’Ori-
bates. Chez les Belbidés une paire d’énanliophyses est constante, la par asti gmatique.
Les autres sont les dorsoséjugales (edj), les ventroséju gales (evj) et les propodoventrales
— 337
Le sensillus, d’abord lisse et assez épais au sortir de la bothridie,
s’amincit brusquement vers le milieu de sa longueur (fig. 2 C). Dans
sa partie grêle il est couvert d’aspérités très fines et aiguës. Cette
Fig. 2. — Metabelba platynotus n. sp. — A ( X 245), latéral, les pattes et le gnathosoma
enlevés ; au-dessous des apophyses parastigmaliques une petite figure représente,
dans la même orientation, mais plus grossie, la région du stigmate séjugal ; sur
cette figure le vestibule trachéen et la petite protubérance contre laquelle il s’ouvre
sont couverts d’un pointillé. — B (X 255), la trichobothrie et le poil in d’un autre
individu, dans la même orientation, avant la suppression du cérotégument. —
C (X 520), sensillus projeté en plus grande longueur, avec la bothridie (côté gauche
de l’animal). — D (X 780), un poil du notogaster, plus grossi, orienté horizontale¬
ment (c’est le poil c2). — E (X 1480), dernier article du palpe droit, latéral. —
F (X 660), tibia, tarse et ambulacrc de la patte I droite, latéraux.
partie grêle est celle qui porte le cérotégument. Sur la figure 2 B,
où j'ai représenté le sensillus avant sa dénudation par l'acide lac-
( ev 2). Ces dernières sont aux bords du sillon épimérique 2. S’il y a deux paires d’énan-
tiophyses dorsoséjugales je propose d’appeler la plus haute culminodorsale (ecd) et
la plus basse latérodorsale (eld).
— 338 —
tique, on voit en effet que le cérotégument forme une massue épaisse
accrochée au sensillus loin de sa base. De la massue émerge habi¬
tuellement l’extrémité distale du sensillus. Sous la massue la moitié
proximale du sensillus est toujours nue. Ce caractère est spécial au
sensillus. Aux autres poils, si la base est nue, tout le poil est nu.
ÏNotogaster. — Le notogaster n’a pas d’aire poreuse ni de
spinae adnatae. Il est très remarquable par sa forme. Son dos plat
est prolongé en arrière en pain de sucre, de sorte que sa région posté¬
rieure est très déclive, à pente renversée. Il ressemble à celui de
Belba corynopus (3, p. 61, fig. 5). 11 a, aux mêmes endroits que chez
le C.orynopède, des sillons irréguliers et très peu profonds, mais
précis, étroits. Sa chaetotaxie est normale. Les 6 poils ps, au bord
postérieur, cachés dans l’orientation dorsale, sont très petits, tandis
que les 16 autres poils sont gros, insérés sur de forts tubercules,
disposés en couronne régulière et orientés selon les rayons de cette
couronne (fig. 1 A et 2 A).
Dessous du corps et région latérale du propodosoma. —
Sur la figure 1 B je n’ai pas représenté toute la région anale. Les poils
adanaux, au nombre de 3 paires, ont les emplacements habituels.
Les poils anaux, au nombre de 2 paires, également. Un individu
avait un poil coxisternal 111 de plus, à droite (1 : KL. Les poils
coxisternaux IV, do chaque côté, sont au nombre de 3 ou de 2. Le
nombre 2 est presque aussi fréquent (4 : 10) que le nombre 3. Cinq
exemplaires seulement ont été examinés pour ces caractères.
Entre les pattes I et II la surface est arrondie, sans aucune protu¬
bérance. .l’ai marqué par un point, sur la figure 2 A, derrière et
au-dessus de l’acetabulum II, l'orifice d’une glande coxale. Entre les
apophyses parastigmatiques une petite bosse b (fig. 1 B) est exacte¬
ment dans le sillon séjugal. Elle porte, du côté qui est caché dans
l’orientation ventrale de l’Acarien, le stigmate séjugal. Dans l’orien¬
tation latérale on voit directement le stigmate et je l’ai représenté,
ainsi que la bosse, sur une petite figure accessoire, au-dessous de la
figure 2 A. La trachée séjugale, comme toujours, ne part pas du
stigmate, mais de l’extrémité interne du vestibule trachéen. Il y
a un discidium en pointe.
Gnathosoma et palpe. — Le dessous du gnathosoma est comme
chez les autres Belbidés. La mandibule a des mors incolores à dents
aiguës et très saillantes. Le palpe ressemble à celui que j’ai repré¬
senté autrefois, à titre d’exemple, chez Damaeus onustus (2, p. 21,
fig. 5 A, Belba geaiculosa). Il a les 4 eupathidies habituelles et la
formule (0-2-1-3-9). Le solénidion est très allongé, couché sur la
surface, mais complètement séparé de celle-ci (fig. 2 EL
Pattes. — Leurs formules, pour les poils, sont les suivantes :
I (1-9-4-4-20); II (1-9-4-5-17); III (4-7-4-5-17); IV (3-7-4-4-14).
— 339 —
Les solénidions sont en nombre normal et à des emplacements
normaux. Sauf 1 poil de plus au fémur III, d’un côté, sur un individu,
je n’ai pas observé de variation numérique.
Aux génuaux, aux tibias et aux tarses la ehaetotaxie ne pose
aucun problème. Le solénidion c, à I-II-III, est. toujours accouplé
à un grand poil d. Le poil dG IV n’est pas différencié. Les tibias ont
5 ou 4 poils selon que leur poil d existe ou manque. Si ce poil existe
encore (II-III) il est grand et accouplé au solénidion cpx, ou œ.
S’il manque (I- IV) le solénidion est. devenu libre (fig. 2 F et 1 C).
Le solénidion ip IV (fig. 1 C) n’est pas aussi long que chez les autres
Metabelba. A la base d’un solénidion libre, quand on l’arrache, on
voit quelque chose de très petit qui reste habituellement, dans
l’alvéole et qui ne peut être qu'un vestige du poil d.
Aux tarses la ehaetotaxie est du type 15 normal avec, en outre,
derrière les poils pv, sur le bulbe, deux poils ventraux. Aux 17 poils
s’ajoute à 1 le famulus et. la paire pi. Il faut retrancher des 17 poils,
à IV, la paire it et l’un des deux poils ft. Au premier tarse le solénidion
Wj est horizontal (parallèle au tarse) et implanté sur une forte
saillie (fig. 2 F). Le poil s n’est pas eupat.liidique ou du moins ne
l’est pas en général (vertition).
Remarques.
1. Je mets platynotus dans le genre Metabelba parce qu’il aies caractères
qui servent actuellement de définition à ce genre. Plus tard il faudra
mettre platynotus dans un genre ou sous-genre nouveau. 11 dilfère des
autres Metabelba non seulement par son faciès et par la forme de son
notogaster mais par son cérotégument non cotonneux.
2. Metabelba lanceolata v. d. IIammen 1952, une espèce décrite incom¬
plètement sur un exemplaire mutilé, est peut-être à rapprocher de platy¬
notus à cause de son notogaster acuminé (rétréci) en arrière et à gros poils
épineux (6, p. 44 et fig. 5 /). Il est beaucoup plus grand que platynotus
et en diffère au moins par un autre caractère, celui des poils gastronotiques,
lesquels sont chez lui plus rapprochés du plan de symétrie.
3. Platynotus existe aussi en Italie car j’en ai trouvé 1 adulte et 2 nym¬
phes dans une récolte à Vallombrosa (Toscane) en mai 1934, dans la litière
d'un bois de sapins ; altitude : 950 m.
IL — Damaeolus Paoli et Fosseremus n. g.
Dans son genre Damaeolus, lorsqu’il l’a fondé, Paoli a mis
2 espèces et a choisi l’une d’elles, désignée par D. asperatus (Berl.)
Paoli, comme type. L’autre est désignée par D. laciniatus (Berl.)
Paoli. Toutes deux sont décrites et figurées (7, p. 79 à 83, fig. 34,
35, 51 et. 52).
Elles ne se ressemblent guère. La première a le faciès d’un Ere-
mulus mais elle se distingue des espèces de ce genre par une forte
340 —
carène périanalc (indiquée par Paoli sur sa figure 52) dont, la moitié
antérieure, très développée et laminiforme, couchée horizontalement
en arrière, est un véritable tectum. Il y a donc, chez Damaeolus,
un tectum transversal devant les volets anaux. C’est un caratère
très exceptionnel. Je ne l’ai même remarqué, jusqu’ici, dans aucun
autre genre d’Oribates.
La deuxième espèce n’a aucune trace, sous le ventre, d’un tectum
ou d’une carène périanale. Elle n’a pas de pedotectum I ni d’apo¬
physes parastigmatiques. Sa sculpture, au notogaster (un II en
relief couché horizontalement), est d’un type spécial. On ne peut
l’attribuer au genre Damaeolus ni à d’autres genres connus. Je pro¬
pose de créer pour elle un genre nouveau, le genre Fosseremus.
Précisons que le type du genre Fosseremus est le laciniatus de
Berlese selon Paoli 1908 (7, p. 82, fig. 35 et 51). Ce n’est pas le
laciniatus de Bf.rlese 1905 (1, p. 236, Dameosoma laciniatum ),
espèce non figurée et trop mal décrite pour qu’on puisse la recon¬
naître.
Damaeolus et Fosseremus appartiennent aux Euphérédermes (les
nymphes sont couvertes). Ce sont des genres méditerranéens. F.
laciniatus toutefois, ou du moins un Oribate qui ressemble beaucoup
au laciniatus de Paoli, remonte en France jusque dans le Mord. Je
l'ai trouvé à Noyelles (Somme) et à Strasbourg. Il est signalé aussi
d’Allemagne.
III. — Au sujet de Micremus brevipes (Midi.)
Micreremus brevipes , un des Onbates arboricoles les plus com¬
muns en Europe occidentale, a toujours été classé, avec Cymbaere-
maeus cymba, dans la famille des Cymbaeremaeidae. Je l’ai mis
récemment à part (5.) et j’ai donné de la famille des Micre-
remidae, qui ne contient, pour le moment, que le genre Micreremus,
une diagnose provisoire. Voici des caractères qui différencient
brevipes de cymba :
Les nymphes de brevipes ont sur le dos, en arrière, une grande
zone pygidiale colorée en brun clair et, devant cette zone, des plis
transversaux. Celles de cymba n’ont aucune seléritisation pygidiale
particulière.
Chez brevipes la formule génitale est (1-2-3-4) au lieu de (1-3-5-6),
la formule anale (23333-0333-022) au lieu de (13333- 1 v] 333-033),
la formule gastronot.ique (12-15-14) au lieu de (12-15-13), la for¬
mule aggénitalc (0-0-0) au lieu de (1-1-1) et la formule de la 4e patte
de la protonymphe (0-0-0-0-6) au lieu de (0-0-0-0-7).
Chez brevipes les poils in sont toujours présents, au lieu de manquer
à la stase adulte, et les poils anaux ont des implantations ordinaires
tandis que, chez cymba, ils sont disposés à la façon de Liodes, c’est-
341 —
à-dire rapprochés les uns des autres, de chaque côté, au bord lisse
des volets anaux et séparés du reste de ces volets par une ride accen¬
tuée qui est tout près d’eux.
Chez brevipes le 2e poil du fémur du palpe est larvaire (au lieu
d’être protonymphal) et il y a une corne double imparfaite (il n’y en
a pas chez cymba). Chez brevipes l’hypostome n’a pas de tectum à
son bord antérieur tandis qu’il a chez cymba un grand tectum
qui cache en partie les pièces maxillaires.
Aux pattes, chez brevipes, il n’y a pas d’organes trachéens (il y en
a chez cymba), les poils dorsaux compagnons de a et de es sont sup¬
primés à toutes les stases (ils existent encore aux stases immatures
chez cymba), le solénidion tactile du tibia 1 n’est pas porté par une
grande apophyse (il l'est dès la stase larvaire chez cymba), les ambu-
lacres des nymphes et des larves n’ont rien de spécial (ils portent
chez cymba une excroissance bilobée), les poils sous-tarsaux sont
réduits en nombre (ils sont en nombre normal chez cymba).
A ces différences, qui sont d’inégales valeurs au point de vue de la
taxonomie, mais qui sont toutes intéressantes et qui frappent à
cause de leur diversité et de leur grand nombre, on ne peut guère
opposer que des analogies de faciès à la stase adulte et l’absence,
commune aux deux espèces, du solénidion w2 II.
Brevipes a des solénidions tactiles microcéphales, à tête d’épingle.
Ce sont les solénidions s 11 et es IV. Leur microcéphalie, dans l’onto¬
genèse, apparaît sur la deutonymphe. Siculobata sicula est le seul
autre Oribate connu ayant des solénidions de ce type (4, fig. 6 F,
G G et p. 136). Ce sont, chez sicula, œ 111 et es IV. Remarquons que
sicula est arboricole comme brevipes.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
1. Berlese (A.). — Acari nuovi. Materiali pel « Manipulus V » (Redia,
t. 2, p. 231 à 238, 1904 [1905]).
2. Grand jean (F.) . — Les poils et les organes sensitifs portés par les pattes
et le palpe chez les Oribates. lre partie (Bull. Soc. Zool. France , t. 60,
p. 6 à 39, 1935).
3. Id. — Les Oribates de Jean Frédéric Hermann et de son père (Ann.
Soc. entom. France , t. 105, p. 27 à 110, 1936).
4 Id. — Sur les genres Ilernileius Berl. et Siculobata n. g. (Mém. Mus. nat.
Hist. nat. Paris, série A, Zoologie, t. 6, pp. 117 à 137, 1953).
5. Id. — Essai de classification des Oribates (Bull. Soc. Zool. France,
t. 79, 1954).
6. Hammen (L. van der). — The Oribatei of the Netherlands (Zool.
V erhandelingen, n° 17, 1952).
7. Paoli (G.). — Monografia del genere Dameosoma Berl. e generi afîini
(Redia, t. 5, p. 31 à 91, 1908).
— 342
Présence de /Æriocheir sinensis H. M-Edw.
SUR LA CÔTE ATLANTIQUE SUD FRANÇAISE.
Par Marc André.
Nous avons, à plusieurs reprises, attiré l’attention sur l’invasion
progressive de nos cours d’eau par YEriocheir sinensis H.-M.-Edw.
Dès 1933, dans une note sur les migrations erratiques de ce Crustacé,
nous faisions connaître sa présence dans l’Allemagne du Nord ; à
cette époque il n’avait pas encore été découvert plus au Sud et ne
s’était pas étendu non plus dans le reste de l’Europe.
Plus tard (1939) nous signalions l’extension de son habitat en
Allemagne et sa présence dans le Danemark, la Hollande, la Bel¬
gique, l’Angleterre. En France il était capturé sur le littoral du Pas-
de-Calais, dans la région de Boulogne-sur-Mer par Gallien (1936)
et Vivien (1938). D’autre part Hoestland (1937) apprenait que
plusieurs exemplaires avaient été péchés, en différentes localités,
dans les eaux intérieures de la Flandre française. Plus récemment
nous établissions sa répartition dans les régions Nord et Nord-Ouest
de la France sur tout le littoral depuis la mer du Nord (Dunkerque)
jusqu’à l’estuaire de la Seine et, dans notre réseau fluvial jusqu’en
amont de Péronne (à Saint-Christ), soit à 150 km. environ de la
mer. Il a été pris également près de Valenciennes. En 1947 Laurain
signale sa présence à Reims (290 km. de la mer) et Hoestland et
Gouin font connaître la capture, en 1949, d’un Eriocheir à
Plobsheim (Alsace), à 700 km. de la mer par la voie la plus directe.
L’extension sur les côtes semblait jusqu’ici plus particulièrement
rapide vers le Nord-Est que vers le Sud-Ouest puisque, dès 1933,
on en capturait à Viborg dans le Golfe de Finlande, marquant ainsi
une progression de 2000 km. environ depuis son point de départ
supposé (estuaire de l’Elbe ou du Weser).
Tout récemment la présence d ’ Eriocheir a été signalée sur
la côte atlantique française et un certain nombre d’exemplaires
ont été pêchés, la nuit du 30 avril au 1er mai, dans les eaux de
l’estuaire de la Gironde, en rade de Meschers (à 10 km. environ de
lloyan), donc en eau saumâtre.
Grâce à l’obligeance de notre collègue .1. P. Boisseau, du Labora¬
toire d’Anatomie Comparée de la Faculté des Sciences de Bor¬
deaux, et. à l’amabilité de M. Y. Tiffox (de Bordeaux également)
nous avons pu examiner plusieurs de ces captures. Chez l’un des
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954.
343 —
mâles la carapace atteint 68 mm de long et 66 mm de large ; une
femelle ovigère mesure 60 X 53 mm. Le fait que ces échantillons sont
parfaitement adultes démontre que leur présence dans l’estuaire de
la Gironde doit remonter déjà à plusieurs années puisque Y Eriocheir
ne devient adulte que vers l’âge de 3 à 5 ans ; il atteint alors une
taille de 40 à 60 mm et est apte à la reproduction L
Si ces représentants atlantiques descendent de la première souche
importée en Allemange, la progression vers le Sud-Ouest aurait
atteint un parcours de plus de 1800 km. Sinon il faudrait envisager
la possibilité d’un nouveau foyer introduit accidentellement par
des paquebots venant d’Orient et ayant fait escale à Bordeaux, La
Rochelle ou Rochefort.
Nous n’avons encore aucune documentation à ce sujet sur les
estuaires situés entre la Seine et la Gironde, mais il est intéressant
et utile de signaler dès maintenant la présence, sur notre côte Sud-
Ouest, de ce Crustacé dont la population semble déjà importante
dans l'estuaire de la Gironde. Il se rencontre en compagnie des Car-
cinus et actuellement les dragues remontent environ 40 Eriocheir
par tonne de Carcinus.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
(sur la présence de Y Eriocheir en territoire français)
Andri': (M.). 1933. — Sur les migrations d’un Crustacé erratique. C. R.
LVIIe Congrès Assoc. Franç. Avanc. Sciences, p. 301.
André (M.). 1934. — Un Crabe chinois en Europe. La Nature, n° 2942,
1er déc., p. 498.
André (M.). 1939. — Sur le Crabe chinois en France. C. R. Acad. Agric.
France, XXV, p. 70.
André (M.). 1946. — La propagation du Crabe chinois (Eriocheir sinensis
H. M.-Edw.) dans le Nord de la France. Bull. Mus. nat. Ilist. nat.,
Paris, 2^ s., XVIII, p. 389.
André (Md. 1947. — L’envahissement du réseau hydrographique français
par le Crabe chinois ( Eriocheir sinensis H. M.-Edw.). Rev. Scient.,
85e an., p. 33.
André (M.). 1947. — Propagation du Crabe chinois dans le Nord de la
France. La Nature, n° 3141, p. 255.
André (M.). 1954. — Le Crabe chinois. Naturalia, n° 8, p. 6.
André (M.). 1954. — Présence du Crabe chinois (Eriocheir sinensis
H. M.-Edw.) dans l’estuaire de la Gironde. C. R. Acad. Sciences,
GCXXXVIII, p. 1918.
I. De nouvelles informations nous ont appris que, dans le courant de juin, des
crabes chinois étaient capturés à Bègles, près Bordeaux, à une centaine de km. de
la mer.
Gallien (L.) . 1936. — Apparition de YEriocheir sinensis sur les cotes
françaises du Boulonnais. Bull. Soc. Zool. France, LXI, p. 204.
Hoestland (H.). 1937. — Pénétration de YEriocheir sinensis dans le
réseau hydrographique de la Flandre française. Bull. Soc. Zool. France,
LXII, p. 398.
Hoestland (II.). 1939. — Le Crabe chinois en Hollande, en Belgique et
dans le Nord de la France. Bull. Soc. Nat. Acclimat., p. 201.
Hoestland (IL). 1940. — L ' Eriocheir sinensis H. M.-Edw. dans le Nord
de la France (1937-1939). Bull. Franç. Piscicult., p. 1.
Hoestland (IL). 1943. — Le Crabe chinois dans l’estuaire de la Seine.
Bull. Franç. Piscicult.
Hoestland (H.). 1948. — Recherches sur la biologie de Y Eriocheir sinensis
IL M. Edw. Ann. Inst. Océanogr., XXIV, p. 1.
Hoestland (IL) et Gouin. 1950. — L Eriocheir sinensis H. M. Edw. en
Alsace. Tr. Labor. Ilydrobiol. Piscicult. Grenoble, p. 59.
Laurain (J.). 1947. — Présence du Crabe chinois à Reims. Bull. Soc.
Et. Sci. nat. Reims, III, p. 34.
Poiil (L.). 1938. — Le Crabe chinois. Rev. Scient., p. 377.
Vivien (J. H.). 1938. — Invasion du littoral français par un Crabe chinois.
La Nature, n° 3029, p. 44.
Vivier (P.). 1938. — Un nouvel hôte indésirable de nos eaux douces : le
Crabe chinois. Bull. Franç. Piscicult., p. 65.
— 345
Crustacés Décapodes Marcheurs des îles de Tahiti
ET DES T UAMOTU. — II. SCYLLARIDEA.
Par Jacques Forest.
Les récoltes de M. Hanson comprennent dix-neuf spécimens de
Parribacus ( Scyllaridae) provenant des îles de Tahiti et d’Hikueru.
Trois d’entre eux appartiennent à une espèce connue depuis fort
longtemps, largement répandue dans T Indo-Pacifique et dans
l’Atlantique occidental, P. antarcticus (Lund), mais les autres pré¬
sentent tout un ensemble de caractères qui ne permettent pas de
les identifier à la même espèce : iis sont décrits ici sous le nom de
P. holthuisi sp. nov.
Parribacus antarcticus (Lund).
Fig. 26 A.
Scyllarus antarcticus , Lund, 1793, p. 22.
Cancer (Astacus) ursus major , Herbst, 1793, p. 82, pl. 30, fig. 2.
Ibacus antarticus, H. Milne-Edwards, 1837, p. 287.
? Ibacus Parrae, H. Milne-Edwards, 1837, p. 288.
Parribacus antarcticus , Dana, 1852-1855, p. 517, pl. 32, fig. 6 (Dans le
texte : Ibacus).
Parribacus papyraceus, Rathbun, 190G, p. 897, pl. 18, fig. 5.
Parribacus antarcticus, Hoi.tiiuis, 1946, p. 102 (ubi syn.).
Et non Parribacus antarcticus, Nobii.i, 1907, p. 366.
Spécimens récoltés. — Tahiti : 1 £ de 131 mm et 2 Ç de 115 et
117 mm (Longueur mesurée depuis le milieu du bord frontal jus¬
qu’au bord postérieur du toison).
Remarques. — Cette espèce, connue depuis fort longtemps, a été
signalée sous divers noms. L. B. Holthuis (1946, p. 102) a public
une longue liste de synonymes, et exposé, de façon convaincante,
les raisons qui doivent faire préférer le nom spécifique A' antarcticus
utilisé par Lund en 1793, à celui d 'ursus major choisi par Herbst
au cours de la même année.
L’identité de P. parrae décrit des Antilles par IL Milne-Edwards
(1837) et de P. antarcticus, que Holthuis considère comme pro¬
bable, aurait pu sans doute être confirmée par la comparaison du
type à des spécimens de P. antarcticus de T Indo-Pacifique : ce type
semble malheureusement perdu, mais plusieurs Parribacus de la
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954.
— 346 —
Mer des Antilles et du Brésil qui figurent dans les collections du
Muséum sous le nom de P. parrae ne peuvent être distingués de
l'espèce de Lund. Ils possèdent tous en particulier une épine à la
base des derniers péréiopodes, alors que P. parrae aurait été précisé¬
ment caractérisé par l’absence de cette épine. 11 est tout à fait vrai¬
semblable que le spécimen dont disposa II. Mu. nf.-Edwards fut un
P. antarcticus aberrant.
La comparaison entre P. antarcticus, dont trois spécimens ont été
recueillis par M. Ranson à Tahiti, et P. holthuisi sp. nov. figure à la
suite de la description de cette espèce, à laquelle il faut rattacher
les Parribacus signalés à Rikitéa et Ilao par Nobili.
Parribacus holthuisi sp. nov.
Fig. 25 et 26 B.
Parribacus antarcticus, Nobili, 1907, p. 366.
Spécimens récoltés. — Hikueru : 6 $ de 106 à 130 mm, 9 Ç de 95
à 128 mm ; 3 $ de 106, 117 et 130 mm, et 3 Ç de 95, 1 17 et 124 mm
ont été choisis comme syntypes. — Tahiti : 1 Ç de 102 mm.
Carapace présentant son maximum de largeur entre les pointes
des troisièmes dents latérales. Rapport de la longueur à cette largeur
légèrement supérieur à 2/3. Huit dents à pointe cornée sur chacun
des bords latéraux, la seconde, petite, présentant un caractère
accessoire par rapport à la première et séparée de la troisième par
une profonde échancrure correspondant à la dépression cervicale.
Distance séparant les pointes antérieures de la carapace, supérieure
au double de l’espace inter-orbitaire. Sur toute la carapace, sauf
sur la marge postérieure et près de la pointe des dents latérales, des
verrues arrondies, peu saillantes, plus irrégulières et parfois coales-
centes, mais dans l’ensemble plus larges, sur la région médiane.
Devant chaque verrue, une frange de poils, courts sur la région
médiane, plus longs sur les aires latérales.
Sillon postérieur de la carapace étroit, oblitéré par les poils.
Premier segment abdominal complètement lisse et glabre dans la
région médiane, sauf près du bord postérieur où existent quelques
ponctuations avec des poils microscopiques ; sur les côtés, un court
sillon transversal pilifère ; des tubercules arrondis sur les pleurites.
Chacun des tergites des cinq segments suivant (3e segment : fig. 26 B)
divisé en deux régions séparées par un sillon : l’une, antérieure,
découverte seulement lorsque l’abdomen est replié, l’autre, posté¬
rieure, toujours visible.
Pour les cinq segments, la région antérieure lisse et glabre, sauf
le long du bord postérieur marqué par les vestiges d’une ligne de
verrues analogues à celles qui existent sur la carapace ; ce bord
— 347
paraissant ainsi festonné et frangé de poils. Les traces d’une ornemen¬
tation de verrues existent bien sur toute la région antérieure mais,
constituées par des dépressions extrêmement peu profondes et par
Fig. 25. — Parribacus holthuisi sp. nov., X 0,7.
des poils microscopiques, elles ne sont visibles qu’à un assez fort
grossissement.
Région postérieure des segments abdominaux recouverte de
verrues peu saillantes ; celles qui sont disposées sur la ligne médiane
sont coalcscentes, mais à peine plus proéminentes que les autres.
— 348 —
Les verrues disparaissent près du bord postérieur qui est rectiligne
et frangé de poils courts.
Sillon transversal séparant les régions antérieure et postérieure
assez étroit, le fond à peu près complètement caché par les poils.
Sur la région postérieure du tergite, de part et d’autre de la ligne
médiane, un sillon transversal, moins profond et plus étroit encore
que le précédent, allant jusqu’à la région articulaire en se rappro¬
chant du bord postérieur et se prolongeant sur les pleurites. A l’œil
nu ce sillon se présente surtout sous l’aspect d'une ligne de poils
un peu plus fournie.
Partie proximale du telson lisse dans la région médiane près de
l’articulation avec le sixième segment, verruqueuse sur les aires
latérales.
Bord latéral du deuxième article des antennes armé de six dents
profondément découpées. Région antérieure de l’article distal avec
sept dents ; une huitième dent, plus petite, parfois marquée par une
simple implantation de poils, parfois absente, sur le bord interne.
Sur le bord externe une denticulation beaucoup plus faible et moins
nette que dans la région antérieure.
Face dorsale d’un blanc jaunâtre avec des taches brun-rouge ou
rouge, plus vives et plus nettes sur les régions les plus lisses. Les
dents latérales de la carapace et des antennes sont rouges dans la
région proximale, d’un blanc jaunâtre dans la région distale.
Remarques. — En admettant l’identité probable sinon absolument
certaine de Parribacus parrae (H. Milne-Edwards) et de P. antarc-
ticus (Lund) on pouvait considérer jusqu’à maintenant que ce
genre était représenté par une espèce unique. Or, parmi les Parri¬
bacus recueillis à Tahiti et à Hikueru par M. Ranson, on distin¬
guait, d’après la coloration et au premier coup d’œil, deux groupes
de spécimens. On avait, d’un côté, trois individus provenant de
Tahiti, identiques à la grande majorité des Parribacus figurant
dans les collections sous le nom de P. antarcticus ou de P. ursus
major, et, de l’autre, un spécimen de Tahiti et seize d’ Hikueru.
L’étude de ce second groupe allait montrer qu'il différait du premier
non seulement par la pigmentation, mais aussi par tout un ensemble
de caractères morphologiques.
Ces différences peuvent paraître relativement peu importantes,
mais leur constance, le fait que j'aie disposé d’individus de taille
variée et d’un matériel de comparaison assez abondant, et surtout la
présence simultanée des deux formes dans la même localité m’ont
amené à considérer la seconde comme une espèce nouvelle que je
dédie au Dr. Holthuis, l’éminent carcinologiste du Musée de Leiden,
qui s’est plus particulièrement attaché à l’étude des Crustacés Déca¬
podes Macroures. C’est à Parribacus holthuisi sp. nov. qu’il faut
— 349 —
rattacher les trois spécimens récoltés à Tahiti et à Hao par Siïurat,
signalé en 1907 par Nobili sous le nom de P. antarclicus , et conservés
au Muséum.
Les principales différences morphologiques entre les deux espèces
sont indiquées ci-dessous ; elles ne peuvent en aucune façon être
attribuées à des différences d’âge, puisque nous avons pu comparer
non seulement des adultes mais des jeunes : les deux plus petits
spécimens de P. holthuisi, ceux de Ilao mentionnés plus haut, ont
une longueur de 60 mm, c’cst-à-dire exactement la même taille qu’un
P. antarcticus de Tahiti qui figurait parmi les indéterminés du
Muséum.
P. holthuisi diffère donc de P. antarcticus sur les points suivants :
1. Les dents latérales de la carapace sont plus étroites et paraissent
ainsi plus longues. L’échancrure correspondant à la dépression
cervicale est plus large et le lobe antéro-latéral paraît plus étroit
lui aussi. La première dent de ce lobe est beaucoup plus grande que la
seconde qui semble avoir un caractère accessoire, alors que chez
P. antarclicus l’inégalité est moins marquée. La différence est parti¬
culièrement apparente lorsque l’on mesure la largeur de la carapace
à ce niveau à l’aide d'un pied à coulisse : l’écart est plus grand entre
les premières dents latérales qu’entre les secondes chez P. holthuisi,
tandis que chez P. antarcticus les secondes sont aussi écartées ou
même plus écartées que les premières. Lorsque l’on compare la
distance inter-orbitaire à celle qui sépare les pointes antérieures
de la carapace, on constate que le rapport des deux dimensions est
compris entre 2,03 et 2,14 chez les exemplaires de P. holthuisi
recueillis par M. Ranson. Chez des P. antarcticus d’une taille corres¬
pondante on trouve comme valeurs extrêmes 1,89 et 2,00.
2. Sur les tergites abdominaux, les verrues sont moins saillantes
et les sillons moins marqués. Ainsi, la portion centrale du premier
segment ne présente que de faibles ponctuations, localisées le long
du bord postérieur, alors que, chez P. antarcticus, il existe sur une
grande partie du tergite des verrues, atténuées certes près de la
ligne médiane, mais bien apparentes et bordées postérieurement de
poils courts.
Sur les cinq segments suivants, la partie antérieure du tergite,
invisible lorsque l’abdomen est en extension, est lisse dans la nou¬
velle espèce, couverte de verrues bordées de poils dans l’autre. Sur
les deuxième et troisième segments abdominaux, le sillon qui sépare
les régions antérieure et postérieure est entièrement recouvert de
petites verrues entourées de poils et. paraît assez étroit. Chez P.
antarcticus, au contraire, le sillon paraît plus large en raison de l’ab¬
sence de tubercules et de poils.
Sur la région postérieure de ces deux tergites les tubercules
— 350 —
eoalescents de la ligne médiane sont, dans les deux espèces, plus
développés chez les jeunes — où le premierest dentiforme — que
chez les adultes ; à taille égale, ils sont toujours beaucoup moins
saillants chez P. holthuisi dont le relief est dans l’ensemble plus
atténué : les verrues sont peu élevées et les sillons transverses sont
étroits et masqués par les poils insérés sur leurs bords. Chez P.
antarcticus les verrues sont hautes, bien détachées les unes des autres
et les sillons tranverses sont plus larges, si bien que le fond n’en est
pas caché par la pilosité des bords. Ces dilîérences sont particulière¬
ment apparentes sur le troisième segment (fïg. 26 A et B).
Fig. 26. — Troisième segment abdominal : A, Parribacus antarcticus (Lund) ;
B, P. holthuisi sp. nov.
3. Le nombre de dents sur le bord externe du deuxième article
des antennes est de six chez tous les P. holthuisi examinés ; il est
habituellement de sept chez P. antarcticus , mais certains spécimens
de la collection — et notamment la plupart de ceux de Nouvelle-
Calédonie — en possèdent huit sur ce bord h
L’article distal des antennes de P. holthuisi est armé de sept dents
principales dans la région antérieure ; chez les petits individus, la
dent la plus interne est très petite : chez les plus grands, il y a parfois
une très faible indentation marquée par une touffe de poils, sur le
bord interne ; il existe aussi une denticulation moins forte et
moins distincte sur le bord externe. Chez P. antarcticus, c’est huit
1. Le Dr. Holthuis a bien voulu me signaler que deux Parribacus récoltés au
Japon par D. W. Burger possédaient six dents externes sur le deuxième article
des antennes, mais que, pour tous les autres caractères, c’étaient des P. antarcticus
vrais.
— 351
dents principales que l'on observe sur le bord antérieur de cet
article avec également une petite dent facultative sur le bord
interne et la même denticulation peu distincte du bord externe.
4. Les exemplaires des deux espèces appartenant à la collection
Ranson diffèrent considérablement par la coloration. Les P. hol-
thuisi sont d’un blanc jaunâtre avec de larges taches rouges ou rose
violacé sur la carapace et des taches rouges sur la face supérieure
de l’abdomen, très nettes sur les régions glabres. Les P. antarcticus
au contraire ont une teinte beaucoup plus sombre : de larges taches
d’un noir violacé couvrent une grande partie de la face supérieure
du corps. Les spécimens de cette espèce, depuis longtemps dans
l’alcool, prennent une teinte brun-roussâtre uniforme ; quant à
ceux qui sont conservés secs, ils gardent parfois des marques colo¬
rées qui ont passé du noir violacé au rouge.
Il semble que la disposition des marques colorées, même quand
celles-ci sont devenues beaucoup moins intenses, permette encore de
distinguer les deux espèces : chez P. holthuisi, la région distalc des
dents situées sur le bord externe du deuxième article antennaire
est jaunâtre, la région proximale rouge. Chez P. antarcticus il y a,
immédiatement en dessous de la pointe cornée une très courte zone
claire, puis un anneau sombre situé au-dessus d’une tache arrondie
claire qui reste visible chez des spécimens fortement décolorés.
Les P. holthuisi de lalnti et d’Hikueru comprennent six mâles de
106 à 130 mm de longueur et dix femelles de 95 à 128 mm, dont les
deux plus petites présentent encore un caractère juvénile : le propode
des pattes thoraciques de la cinquième paire n’est encore pourvu
que d’une courte épine dans la région inférieure du bord antérieur.
Les appendices ne sont vraiment sub-chéliformes, avec l’épine du
propode atteignant la base de l’ongle, que chez les femelles qui
mesurent plus de 104 mm. La disposition sub-chéliforme des derniers
appendices thoraciques se présente chez les Scyllaridae comme un
caractère sexuel secondaire, aussi peut-on considérer que les femelles
de P. holthuisi sont adultes à la taille de 10 centimètres environ.
Outre les Parribacus signalés à Ilao et Rikitea par Nobili, il
faut rattacher à la nouvelle espèce un spécimen sec, trouvé dans les
collections d’indéterminés du Muséum. Cet échantillon est accom¬
pagné d’une étiquette ainsi libellée : « Vina del Mar (Chili),
A. Dollfus, 1905 ». Le genre Parribacus n’ayant, pas été signalé sur
les côtes occidentales d’Amérique du Sud, on pouvait se demander
s’il ne s’agissait pas d’une erreur d’étiquetage. Or, j’ai pu retrouver
une fiche d’entrée rédigée en 1905, se rapportant sans aucun doute
possible à cet échantillon et confirmant les indications qui l’accom¬
pagnaient.
Dans ces conditions il est permis d’émettre une hypothèse sur la
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954.
23
distribution des Parribacus dans l’ Indo-Pacifique : P. antarcticus
(Lund) serait répandu dans le centre et l’ouest de cette région, de
Tahiti aux côtes orientales d’Afrique, et P. holthuisi vivrait, dans
l’est, du Pacifique, jusqu'aux côtes américaines. Ceci n’est, qu’une
hypothèse car il est. fort possible que l’espèce décrite ici ait. été, à
plusieurs reprises, signalée à l’ouest de Tahiti sous le nom de P.
antarcticus.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
353 —
Sur un Pagure littoral nouveau de la Martinique,
Paguristes cadenati sr. NOV.
Par Jacques Fouest.
Au cours d’une mission aux Antilles, M. Jean Cadenat, Directeur
de la Station de Biologie Marine de Gorée (Institut Français d’Afrique
Noire) a eu l’occasion de récolter quelques Crustacés Décapodes.
Parmi les Paguridea figuraient un Calcinus tibicen (Herhst) des
Saintes (dépendances de la Guadeloupe), deux Coenobita clypeatus
(Herbst) et un Paguristes de la Martinique qui n’appartient à
aucune des espèces connues de l’Atlantique occidental tropical et ne
semble guère présenter de grandes allinités avec aucun représentant
du genre provenant d’une autre région du monde. Je suis heureux de
dédier cette espèce à M. Jean Cadenat qui a bien voulu me confier
l’étude des Pagures qu’il a récoltés.
Paguristes cadenati sp. nov.
Fig. i à 3.
Type. — 1 mâle (holotype) à carapace de 13 millimètres, capturé à
marée basse dans la région de Fort-de-France (Martinique), le
28 février 1951. Dans une coquille de Cynodonta capitella Lmk.,
partiellement recouverte par Stephanocoenia intersepta Lmk.
(Coquille et Coralliaire déterminés par M. G. Ranson).
Description. — Ecusson céphalothoracique un peu plus long que
la région postérieure de la carapace, ses bords latéraux presque
parallèles sur une grande partie de leur longueur. De profondes
dépressions en arrière du bord frontal et sur les côtés, amorçant une
lobulation de l’écusson. Les régions hépatiques surmontées d’une
dent principale et de petites dents secondaires. Rostre très allongé,
peu aigu au sommet, paraissant creusé en gouttière par suite de la
présence sur ses bords d’un bourrelet qui se poursuit jusqu’aux deux
pointes latérales de la région frontale. Pédoncules oculaires sub¬
cylindriques, légèrement renflés aux extrémités, leur longueur
représentant un peu moins du double de l’écart entre les deux pointes
frontales, le droit légèrement plus court que le gauche. Ecailles
oculaires simples, acuminées, à bord antéro-externe entier.
Pédoncules antennulaires atteignant la base de la cornée du pédon¬
cule oculaire droit. Pédoncules antennaires plus courts. Le deuxième
article fortement déprimé par-dessus, présentant une forte expan-
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954.
— 354 —
sion du bord latéral externe ; l’angle antéro-externe très saillant,
bidenté à droite, tridenté à gauche ; l’angle antéro-interne marqué
par une forte dent. Ecailles antennaires longues, arrivant presque à
Fjg. 1 à 3. — Paguristes cadenati sp. nov. — 1, écusson céphalothoracique et appen¬
dices céphaliques antérieurs, X 4 ; 2, chélipède gauche, X 8 ; 3, 3e patte thoracique
gauche, X 4.
— 355 —
la base du flagelle ; celle de droite avec trois dents irrégulières sur
la région interne et deux dents plus fortes sur le bord externe, en
arrière de la pointe distale ; celle de gauche avec quatre dents irré¬
gulières sur la région interne et quatre dents sur le bord externe :
c’est la première dent externe de l’écaille droite qui paraît ici rem¬
placée par trois dents plus petites. Flagelles antennaires un peu
plus courts que la carapace.
Chélipèdes (fig. 2). sub-égaux. Mérus dépassant les yeux du tiers
de sa longueur ; le bord inférieur de sa face interne faiblement
denticulé. Bord interne de la face supérieure du carpe avec une forte
dent émoussée sub-distule ; cet article profondément excavé par¬
dessus. Propode plus de deux fois plus long que large, présentant
une très forte dépression sur la région palmaire. Dactyle deux fois
plus court que la main, à bord interne pourvu d’une forte dent en
avant de l’articulation ; un hiatus subsistant entre les doigts lors¬
que les ongles, élargis en cuillers, sont en contact. Les trois derniers
articles des chélipèdes recouverts de minuscules tubercules cornés,
invisibles à l’œil nu, un peu plus fort sur les carènes qui limitent
les dépressions du carpe et de la région palmaire.
Pattes ambidatoires p 2 et p 3 (fig. 3) beaucoup plus longues que
les chélipèdes, inermes à l’exception du carpe, dont le bord supérieur
est armé d’une dent distale, et du dactyle qui est pourvu, en arrière
de l’ongle, de quelques spinules cornées microscopiques sur la face
interne, et, par-dessous, d’une ligne de ces mêmes spinules, qui se
perd parmi les ponctuations du tégument vers le milieu de l’article.
Propode peu déprimé latéralement ; dactyle se rétrécissant rapide¬
ment à partir de la base, sub-cylindrique et grêle ensuite ; ongle
petit. Rapport des longueurs dactyle-propode, égal à 5/3 pour p 2,
à 3/2 pour p 3. Un sillon longitudinal arqué sur la face externe du
carpe de ces deux paires d’appendices.
Pléopodes sexuels bien développés, de même type que chez Pagu-
ristes oculatus (Fabricius).
Un petit pléopode impair, à rame externe bien développée, à
rame interne rudimentaire, sur le côté gauche de chacun des trois
segments suivants.
11 paires de branchies dont chaque feuillet est profondément
échancré.
Coloration encore très vive après un séjour de trois ans dans
l’alcool. Régions calcifiées de la carapace d’un rouge vif irrégulière¬
ment maculé de blanc. Pédoncules oculaires blanc-rosé, écailles
oculaires roses à la base, blanches dans la partie distale. Pédoncules
antermulaires rouges avec la région distale de chaque article blanche.
Pédoncules antennaires rouges avec la dent interne et la saillie
externe du deuxième article, la région distale du troisième et une
— 356 —
partie du quatrième, les régions distale et proximale de l'écaille
antennaire et du dernier article, blanches.
Les trois premières paires de péréiopodes paraissant uniformément
rouge à l’œil nu. A la loupe on constate cependant qu’il existe de
nombreuses petites ponctuations blanchâtres, surtout sur les pattes
ambulatoires. D’autre part la dent distale du carpe des p 3 est blanche.
p4 rouges avec quelques taches blanches, pb d’un rouge plus clair,
largement mêlé de blanc.
Pilosité faible : les trois premières paires de pattes thoraciques en
particulier sont à peu près complètement glabres.
Remarques. — Les Paguristes de f Atlantique occidental tro¬
pical ont été l’objet de plusieurs études dont les plus importantes
sont celles de A. Milne-Edwards et Bouvier (1893), de Benedict
(1901) et de Schmitt (1935). Nous donnons ci-dessous la liste des
espèces signalées entre la région de Bcaufort (U. S. A.) et la côte
brésilienne. Les espèces précédées d’une astérisque figurent dans la
clef de détermination donnée par Benedict 1 et celles précédées
d’une croix dans la clef de Schmitt. La région et les profondeurs
extrêmes de capture ont été indiquées pour chacune, lorsque cela
a été possible.
armatus Ilay 1917 : région de Beaufort, littoral.
anomalus Bouvier 1918 : Cuba, à marée basse.
* f depressus Stimpson 1858 : Antilles, 4-13 in.
* t grayi Benedict 1901 : Floride, Antilles, littoral.
* lymani A. M.-Edw. et Bouvier 1893 : Floride, Antilles, 27-1600 m.
* | moorei Benedict 1901 : Porto-Bico, région de Beaufort, littoral.
* planatus A. M.-Edw. et Bouvier 1893 : Antilles, 183 m.
*puncticeps Benedict 1901 : Jamaïque, littoral.
* f rectifrons Benedict 1901 : Porto-Bico, 26-137 m.
* sayi A. M.-Edw. et Bouvier 1893 ; Antilles, 150-620 m.
* f sericeus A. M.-Edw. 1880 : Golfe du Mexique, Antilles, 22-66 m.
* spinipes A. M.-Edw. 1880 : Antilles, Brésil : 133-640 m.
*t tenuirostris Benedict 1901 : Golfe du Mexique, Porto-Bico, 0-125 m.
■j" tortugae Schmitt 1933 : Floride, Porto-Rico, à marée basse.
* triangulatus A. M.-Edw. et Bouvier 1893 : Antilles, 57-150 m.
Le spécimen recueilli par M. Cadenat à la Martinique ne présente
guère d’alïinités avec l’une ou l'autre des quinze espèces men¬
tionnées ci-dessus. Si certains caractères essentiels en font indis¬
cutablement un Paguristes, il est cependant nécessaire de lui faire
une place à part à l’intérieur du genre. La différence la plus frappante
a trait à l’ornementation des chélipèdes et des deux premières paires
de pattes ambulatoires. Alors que chez l’immense majorité des
1. Dans la clef de Benedict, taeniatus ne correspond à aucune espèce décrite, il
faut lire à la place moorei.
— 357 —
Paguristes ces appendices sont épineux et recouverts de poils plus
ou moins serrés, on a ici un tégument qui, à l’œil nu, paraît lisse et
glabre comme chez certains Calcinus. La forme de l'écusson céphalo¬
thoracique est aussi inhabituelle : les bords latéraux sont parallèles
sur une partie de leur longueur et l’ensemble se rapproche ainsi quel¬
que peu d’un rectangle alors que, dans les autres espèces, les bords
latéraux sont convergents à partir des angles frontaux et l'écusson a
un aspect sub-triangulaire. A ce point de vue, P. cadenati serait plus
proche des Mixtopagurus qu’aucun autre représentant du genre.
Quant au deuxième segment du pédoncule antennaire, la forte
expansion latérale du bord externe lui confère une forme tout à fait
particulière. Enfin les profondes excavations du carpe et du propode
des chélipèdes contribuent à séparer très nettement cette espèce de
tous les autres Paguristes connus.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
Benedict, J. E. 1901. The Anomouran Collections made by the Fish
Hawk Expédition to Porto-Rico. Bull. U. S. Fish Comm., 20, pt. 2,
pp. 129-48, pl. 3-6.
Bouvier, E. L., 1918. Sur une petite collection de Crustacés de Cuba
offerte au Muséum par M. de Boury. Bull Mus. nat. Hist. nat., 24,
n° 1, pp. 6-15, fig.
Hay, W. P. et Su o re, C. A., 1918. The Decapod Crustaceans of Beaufort,
N. C. and the surrounding région. Bull. U. S. Bur. Fish., 35, pp. 369-
475, fig. 1-20, p. 25-29.
Milne-Edwards, A. et Bouvier, E. L., 1893. Description des Crustacés
de la famille des Paguriens recueillis pendant l’Expédition. Pt. 33.
Reports on the results of dredging... by the U. S. Coast Survey Steamer
« Blake ». Mem. Mus. comp. Zool., Cambridge, 14, n° 3, pp. 1-72, pl. 1-12.
Schmitt, W. L., 1935. Crustacea Macrura and Anomura of Porto Rico and
the Virgin Islands. Soi. Surv. Porto Bico (N. Y. Acad. Sri.), 15, pt. 2,
pp. 125-227, 80 fig.
358
Description de Acartia (Acaatilacartia) Ransoni Rose I9û3r
CoPÉPODE PÉLAGIQUE DES LAGONS DES ILES TUAMOTU.
par Raymond Vaissière.
ASSISTANT A LA FACULTÉ DES SCIENCES d’aLGER
Dans le Bulletin du Muséum, 2e sér., XXV, n° 5, 1953, M. le Prof.
Maurice Rose a donné « quelques renseignements sur le plankton
des îles Tuamotu » rapporté par M. G. Ranson. il signale la présence
d’une epsèce nouvelle de Copépode pélagique : Acartia Ransoni dont
il ne donne pas la description. Il a bien voulu me confier celle-ci ; et,
pour ce faire, j’ai disposé d’un grand nombre d’individus mâles et
femelles dont voici les caractères.
Femelle. — Elle mesure en moyenne 1,58 .mm de long, soies
furcales comprises (fig. 1). Vue de dos elle a la forme générale des
Acartia. La tête est triangulaire et porte deux grandes antennes qui
sont aussi longues que le corps de l’animal, et garnies de soies carac¬
téristiques. Les quatre premiers segments thoraciques sont nettement
limités par leur ligne d’articidation ; le cinquième est invisible, et
n’est signalé que par les grandes soies de P5.
Le rostre est formé de deux filaments assez épais et flexueux
(fig. 6). L’extrémité des filaments arrive au niveau de l’articulation
des Al.
Le premier segment est le plus long, le deuxième et le troisième
sont égaux et environ deux fois moins longs que le premier. Le qua¬
trième à ses bords latéro-postérieurs arrondis, garnis chacun de trois
petites épines.
L’abdomen, étroit, mesure environ 0,58 mm de long et débute par
le segment génital qui, vu de dos, a la forme d’un tonnelet un peu
moins de deux fois plus haut que large (fig. 2 et 3). Sur chaque bord,
approximativement au milieu et un peu sur la face dorsale, on
remarque quatre soies : deux grandes, et deux petites insérées à leur
base (fig. 2). Un peu plus en arrière, sur la face ventrale et symé¬
triques, se trouvent les orifices génitaux (fig. 3 et 7). Vu de côté,
l’abdomen fait une forte saillie ventrale (fig. 8) et présente une
petite pointe médiane en avant. Les orifices génitaux apparaissent
sur une formation chitineuse très contournée (fig. 3, 7 et 8).
Le sperinatopliore (fig. 3 et 7) est souvent fixé au segment génital.
11 est très long et son extrémité postérieure arrive au niveau du
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954.
— 359 —
milieu de la grande soie apicale (fig. 3). Son col est bifurqué et cha¬
cune des branches pénètre par un orifice, dans un réceptacle séminal
contourné (fig. 7 et 8).
Le deuxième segment abdominal et le segment anal sont à peu
près égaux ; mais ce dernier a sa région postérieure fortement échan-
crée, et il est couvert sur ses bords de très fines soies. Il porte les
branches furcales un peu aplaties, rectangulaires. Chaque palette
1. Femelle vue dorsalement ; 2. Urosome de la femelle (vue dorsale) ; 3. Urosome de la
femelle avec un spermatophore (vue latérale), $ ; 4. P5 de la femelle.
a son bord interne légèrement concave recouvert de très fines soies
courtes (fig. 2) et présente une soie externe, quatre soies apicales
dont l'une très longue mesure environ le double de la longueur des
autres, et une soie interne, toutes finement plumeuses.
L’antenne antérieure (fig. 5) est très longue, garnie de grandes
soies llexueuses et nues. Elle est formée de 19 articles. L’article
terminal porte cinq grandes soies et deux plus courtes. Les cinquième
et sixième articles présentent des formations chitineuses qui, de
profil, peuvent ressembler à des épines, mais ne sont, en réalité, que
les bords des cavités où se fixent les soies (fig. 11). On retrouve ces
mêmes formations sur les articles 9 et 10.
— 360 —
Les antennes 2 et les pièces buccales oilt été vues et correspondent
à celles des autres espèces du genre.
Les pattes natatoires (fig. 4, 12, 13, 14, 15) sont formées par deux
articles du basipodite, trois articles à l’exopodite, deux articles à
l’endopodite. Les articles de l’exopodite des 2e, 3e, 4e paires de pattes
5. Al de la femelle ; 6. Rostre de la femelle ; 7. Vue ventrale de l’urosome de la femelle,
avec un spermatophore fixé ; 8. Détail du segment génital $et des orifices génitaux;
9. Le mâle (vue dorsale) ; 10. Al du mâle.
ont une forte dent externe latérale. De même tous les troisièmes
segments de la rame externe sont terminés par une soie en sabre
dentée en dehors. La P5 (fig. 4) comprend deux articles au basi¬
podite. Le deuxième est en forme de cloche à bord très aigu. La rame
externe est réduite à une très longue soie plumeuse dont l’extrémité
dépasse le bord postérieur de la furca (fig. 2 et 4). La rame interne
est réduite à une griffe courbe qui présente deux constrictions : l’une
au tiers antérieur, l’autre à la moitié.
— 361 —
Mâle. — Il est un peu plus petit que la femelle et mesure en
moyenne 1,34 mm de long en comprenant les soies furcales (fig. 9),
mais il est un peu plus massif. Sa tête est triangulaire et porte des
antennes I dont l’extrémité postérieure arrive au niveau de la moitié
des palettes furcales. Le rostre ne diffère pas de celui de la femelle.
Le thorax est formé de cinq segments dont les quatre premiers sont
seuls visibles de dos. Le premier segment thoracique est le plus
11. Détail des articles 5 et 6 de l’antenne I de la femelle ; 12. PI de la femelle (l’exo-
podite est à droite) ; 13. P2 de la femelle ; 14. P3 de la femelle ; 15. P4 de la femelle
(pour P2, P3, P4, l’exopodite est à gauche) ; 16. Urosome du mâle ; 17. P5 du mâle.
important ; les deuxième et troisième sont égaux, le quatrième légère¬
ment trapézoïdal a ses bords postérieurs arrondis, inermes. Le cin¬
quième se soupçonne entre le quatrième segment et l’abdomen. 11
est signalé par deux soies de la cinquième patte qui émergent
latéralement de part et d’autre de l’animal (fig. 9).
L’abdomen est court et trapu, formé de trois articles. Le premier
est le segment génital (fig. 16) ; il est évasé dans sa région posté¬
rieure, garni sur sa face dorsale et sur les bords de 8 épines triangu¬
laires, très petites, disposées en deux groupes symétriques de quatre,
à droite et à gauche du segment ; et d’une rangée d’épines, parallèle
— 362 —
à la suture postérieure. Le deuxième segment est évasé dans sa
région antérieure. Il a la même taille que le segment génital, et il
possède une rangée d’épines parallèle à son articulation avec le
segment anal. Ce dernier est très court. J1 présente deux rangées
d’épines disposées en arc de cercle, sur la face dorsale, de part et
d’autre de l’échancrure nasale. En outre les bords latéraux sont
garnis de très fines soies courtes (fig. 16).
La furca est formée de deux lames courtes et ovoïdes. Chaque
branche possède six soies épaisses plumeuses et sub-égales. On
remarque une soie externe, quatre soies apicales, une soie interne
légèrement dorsale.
Les antennes antérieures (fig. 10) sont plus courtes que celles de
la femelle. Elles comprennent 19 articles garnis de longues soies
flexueuses et d’organes sensoriels. L’article terminal comprend
quatre soies dont une plumeuse.
Les pattes sont semblables à celles de la femelle, sauf la P5
(fig. 17) qui est fortement modifiée en pince. La patte gauche est
formée de trois articles dont le basal est porteur d’une soie assez
longue, plumeuse, semi-rigide ; le deuxième est légèrement coudé
vers l’intérieur, et armé sur sa face interne d'une épine. Le troisième
est arrondi à son extrémité et armé d’une longue pointe terminale.
La patte droite comprend quatre articles dont le basal porte une
soie plumeuse semi-rigide, identique à celle de la patte gauche ;
au point d’insertion de la soie on peut remarquer une petite épine
chitineuse. Le deuxième article est coudé vers la région interne,
renflé au point d’articulation avec le troisième article, qui est beau¬
coup plus long que le précédent et présente sur son bord interne une
lame quadrangulaire armée d’une petite épine au coin supérieur
gauche. Le quatrième article est aussi long que le précédent mais
coudé en forme de botte ramenée vers l’intérieur de la patte. Sur
son bord externe, avant et sur le coude on peut voir quatre épines
aiguës et courtes. Une cinquième émerge du bord interne, après le
coude. L’article se termine par une soie épineuse assez longue. Les
troisième et quatrième articles forment une pince.
Les caractères originaux de l’espèce sont chez la femelle la longueur de la
soie externe de la P5, la longueur de la soie apicale interne de la furca,
l’écartement des orifices sexuels ; les soies latérale et l’ornementation du
segment génital. Chez le mâle il faut signaler la longueur du spermato-
phore et son double col ; la spinulation dorsale des segments abdominaux ;
la P5 qui présente quelques petits caractères bien nets.
Cette forme paraît strictement localisée dans les lagons où elle pullule.
De nombreux exemplaires adultes des deux sexes ont été déposés au
Muséum national d’IIistoire naturelle (Vers et Crustacés).
— 363 —
Révision des Ellobiidae (Pulmonês Basommatophores)
de vArciiipel néo-calédonien.
Par A. Franc.
Plus de 70 espèces à' Ellobiidae ayant été décrites ou citées de la
Nouvelle-Calédonie, nous avons entrepris la révision de ce groupe
important, d'après les collections de coquilles du Muséum, et nous
pensons que seules les 36 espèces ci-dessous existent dans ce pays..
A) Pedipedinae.
Coquille petite, lisse ou à sculpture spiralée. Spire conique basse
ou peu élevée. 3 plis sur l’avant-dernier tour. Animaux de rivages.
I Genre Pedipes (Adanson) Bruguière 1792.
Coquille arrondie ou ovoïde à sculpture spiralée, à spire basse et
tours renflés. Callosité eolumellaire à 3 plis nets. Péristome générale¬
ment muni d'un épaississement dentiforme interne.
1. Pedipes Jouani Montrouzier 1862. Journ. de Conch., p. 244,
pl. 9, fig. 11.
Crosse 1894. Journ. de Conch., p. 332.
Baie boisée (S. Nouvelle-Calédonie).
II. Genre Laemodonta Philippi 1846.
Coquille ovale conique à sculpture spiralée, spire conique assez
grande. Dernier tour ovalaire. Callosité eolumellaire à 3 plis. Ouver¬
ture assez petite, étroite. Péristome parfois muni d’une varice ;
intérieur à 2 ou 3 dents.
2. Laemodonta hélium (H. et À. Adams).
Plecotrema hélium H. et A. Adams 1854. Proc. Zool. Soc., p. 37.
P. Souverbiei Montrouzier 1862. Journ. de Conch., p. 246, pl. 9,
fig. 12.
P. exiguum H. Adams. 1867. Proc. Zool. Soc., p. 307.
P. turritum Garrett 1873. Proc. .4c. Sc. Philad., p. 237.
Baie Boisée (S. Nouvelle-Calédonie), Ile Art, Lifou, Fidji, Paumo-
tou, Gambier, Andaman, Maurice, Mayotte, etc.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954.
— 364 —
3. Laemodonta tijpica (H. et A. Adams).
Plecotrema typicum II. et A. Adams 1854. Proc. Zool. Soc., p. 120.
Baie Boisée, Ile Art, Philippines, Port Jackson, Bornéo, Mada¬
gascar.
B) Ellobiinae.
Coquille de taille variable, à spire conique basse ou haute. Un pli
columellaire et généralement un ou plusieurs plis sur l’avant-
dernier tour.
III. Genre Allochroa Ancey 1887.
Coquille ovalaire conique allongée à spire aiguë assez haute et
fortes stries spirales. Dernier tour presque cylindrique, un peu renflé
à sa partie inférieure. Callosité columellaire à 3 plis ; péristome aigu
avec un pli palatal.
4. Allochroa Forestieri (Montrouzier).
Pedipes Forestieri Montr. 1864. Journ. de Conch., p. 41.
Marinula (an Pedipes ?) Forestieri. Ibid., p. 261, pl. 8, fig. 1.
Marinula Forestieri Gassies 1871. Faune, II, p. 103, pl. 7, fig. 6.
Cette espèce a été établie sur un individu non adulte. Nous
avons cependant trouvé dans la collection Jousseaume (Muséum),
un spécimen adulte indiqué à tort comme étant Pedipes Jouani.
Voici la diagnose revue d’après cet exemplaire que, par suite de la
présence d’un pli palatal — Montrouzier ne pouvait le voir —
nous devons placer dans le genre Allochroa :
Coquille fusiforme, ovoïde, un peu solide, imprimée de stries spirales
très serrées, très fines, recoupées par des stries d’accroissement peu visibles.
Couleur fauve pâle peu luisante. Spire d’environ 6 tours arrondis ; les deux
premiers sont lisses, les autres inarginés au-dessous de la suture par une
dépression plane du tour, le dernier dépassant un peu la moitié de la
hauteur totale et pourvu, au-dessous de la suture, de quelques stries
spiralées plus accentuées que les autres.
Ouverture oblique, semi-ovale, piriforme, munie de 3 plis internes
inégalement distants, insérés parallèlement sur l’avant-dernier tour,
blancs et très pénétrants. Pli pariétal grand, lamelliforme ; plis columel-
laires plus rapprochés entre eux que du pariétal ; le supérieur médiocre,
l’inférieur petit, dentiforme. Péristome simple, tranchant. Lèvre colu¬
mellaire épaisse, subcanaliculée. Paroi externe munie intérieurement d’un
pli spiral qui n’atteint pas tout à fait le péristome et s’atténue dans l’in¬
térieur.
Ile Art.
365 —
5. Allochroa Bronni (Philippi).
Auricula Bronni Philippi 1846. Zeitschr. j. Malak., II, p. 98.
Melampus Bronni Gassies 1871. Faune, II, p. 114.
Tralia Bronni Crosse 1894. Journ. de Concli., p. 321.
Allochroa Bronni Ancey 1887. Bull. Soc. Malac., p. 288.
Auricula Sandwichiensis Souleyet 1852. Voy. Bonite, Zool., II,
p. 524, pl. 29, fig. 29-32.
Laimodonta Bronni Dautzenberg 1932. Journ. de Conch., p. 8.
Iles Loyalty : Lifou, Iles Hawaï, Madagascar.
6. Allochroa Layardi (H. et A. Adams).
Ophicardelus Layardi (Laimodonta) II. et A. Adams. Proc. Zool.
Soc., 1854, p. 35..
Melampus Layardi Gassies 1863. Faune, I, p. 61, pl. 7, fig. 7.
Tralia Layardi Crosse 1894. Journ. de Conch., p. 321.
Laimodonta conica Pease 1862. Proc. Zool. Soc., p. 242.
Allochroa conica Mme vas Bestiiem Jutting 1941. Arch. Neerl.
Zool., p. 283.
Paraît être complètement marine. Trouvée sous les pierres, près
des rivages, en compagnie de Columbelles, Ranelles, Tritons.
Ile Art, Raie Boisée, Philippines, Polynésie, lies de la Sonde.
IV. Genre Ophicardelus Beck 1837.
Coquille ovalaire conique allongée, lisse ou striée spiralement :
spire conique ; dernier tour ovale. Columelle à un pli. Un autre pli
se trouve sur l’avant-dernier tour. Ouverture assez étroite, très
anguleuse en haut. Péristome mince.
7. Ophicardelus australis (Quoy et Gaimard).
Auricula australis Q. et G. 1832. Voy. Astr. Zool.., If, p. 169, pl. 13,
fig. 34-38.
Melampus australis Gassies 1863. Faune, I, p. 58.
Tralia australis Crosse 1894. Journ. de Conch., p. 320.
Ophicardelus australis Thiele 1931. Handbuch., p. 465.
Melampus Stutchbury Pfeiffer 1856. Proc. Zool. Soc., p. 393.
Coloration assez variable. Un sillon spiral est visible au-dessous
do la suture des premiers tours et jusqu’à l’avant-dernier.
Nournéa, Balade, Baie Boisée, Australie : Port Curtis.
V. Genre Blauneria Shuttleworth 1854.
Coquille sénestre, mince, fusiforme ; spire conique élevée ; ouver¬
ture assez petite, très aiguë en haut. Columelle un peu tordue,
munie d’un pli.
— 366 —
8. Blauneria Leonardi Crosse 1872. Journ. de Conch., p. 72 et 357,
pl. 16, fig. 4.
Gassies 1880. Faune , 3, p. 47, pl. 2, fig. 16.
Environs de Nouméa. Existe aussi aux Antilles.
VI. Genre Auriculastra Martens 1880.
Coquille plus ou moins allongée, lisse, à spire conique. Dernier
tour peu dilaté. Columelle plus ou moins tordue et réfléchie, munie
de deux plis. Péristome parfois épaissi.
9. Auriculastra subula (Quoy et Gaimard).
Auricula subula O. et G. 1832. V ou. Astral. Zool., II, p. 171, pl. 13,
fig. 39-40.
— Gassies 1863, Faune , I, p. 69, pl. 6, fig. 4.
Auriculastra subula Kobelt 1901. Conch. Cab., p. 95, pl. 15,
fig. 19 et 20 (Ces figures sont peu exactes).
Auriculastra subula Mme van Benthem Jutting 1941. Arch.
Neerl. Zool., p. 284.
Auricula Binneyana Gassies 1871. Faune, II, p. 117, pl. 4, fig. 15.
Nouméa, Touho, Ile Art. Forme répandue du Bengale à la Nou¬
velle-Calédonie et aux Iles Hawaï.
10. Auriculastra Ilanleyana (Gassies).
Auricula Ilanleyana Gassies 1869. .Journ. de Conch., p. 75 ; 1871.
Faune, 2, p. 118, pl. 4, fig. 16.
Auricula ( Auriculastra ?) Ilanleyana. Kobelt, 1901. Conch. Cab.,
p. 295, pl. 32, fig. 18.
Ile Art.
L’A. Gundlachi, de Gassies, ne serait qu’une forme jeune d’A.
Ilanleyana. Son existence serait donc très douteuse en Nouvelle-
Calédonie.
VII. Genre Melampus Montfort 1810.
Coquille ovoïde ou piriforme à spire basse ou relativement haute ;
dernier tour ovale ou conique, rétréci vers le bas. Ouverture longue
et étroite. Columelle portant de un à cinq plis vers l’extérieur et sur
l’avant-dernier tour. Intérieur du péristome à denticules ou plis.
11. Melampus semiplicatus Pease.
Melampus (Tralia) semiplicatus Pease 1869. Proc. Zool. Soc.,
p. 146.
Melampus semiplicatus Schmeltz 1874 in Mus. Godefroy Cat.,
p. 88.
Nouméa, Iles Hawaï.
— 367 —
12. Melampus fasciatus (Deshayes).
Auricula jasciata Deshayes 1830. Eric. Meth., 2, p. 90, n° 8.
Melampus fasciatus Mme van Benthem Jutting 1941. Arch.
Neerl. Zool., p. 284.
Melampus cinereus Gassies 1867. Journ. de Concli., p. 62,
1871. Faune, 2, p. 107, pl. 4, fig. 7.
Melampus morosus Gassies (Juven) 1867. Journ. de Conch., p. 61,
1871. Faune, 2, p. 108, pl. 4, fig. 9.
Ile Art, Mare. Espèce répandue de l’Archipel Malais aux Philip¬
pines et du Bengale aux Fidji ; Madagascar.
13. Melampus adamsianus Pfeiffer 1854. Proc. Zool. Soc.,
p. 121.
Gassies, 1863. Faune, I, p. 57, pl. 7, fig. 2.
Melampus triticeus Gassies (non Phil.) 1863. Faune, I, p. 62,
pl. 7, fig. 5.
Ile Art, Balade, Nouvelle-Zélande, Tonkin, ? Chine.
14. Melampus sciuri (Lesson).
Conovulus sciuri Lesson 1832. Voy. Coq., p. 340.
Melampus sciuri Gassies 1863. Faune, I, p. 59, pl. 7, fig. 6.
? Melampus Leai Gassies 1871. Faune, 2, p. 116, pl. 4, fig. 13.
Balade. Sous les pierres baignées par de l’eau saumâtre. Ouagap.
Nouvelle- Irlande, Madagascar.
Les exemplaires de M. ca/fer Kiister provenant de Gassies et
que nous avons examinés au Muséum sont des M. sciuri. L’exis¬
tence de la forme cafjer dans l’Archipel néo-calédonien est donc plus
que douteuse.
15. Melampus crassidens Gassies 1869. Journ. de Conch., p. 74.
1871. Faune, 2, p. 106, pl. 4, fig. 8.
Melampus obtusus Gassies 1869. Journ. de Conch., p. 73.
1871. Faune, 2, p. 105, pl. 4, fig. 6.
Ile Art, Marquises, Tahiti, Touamotou.
16. Melampus luteus (Quoy et Gaimard).
Auricula lutea Q. et G. 1832. Voy. Astrol. Zool., 2, p. 163, pl. 13,
fig. 25-27.
Melampus luteus Fischer 1860. Journ. de Conch., p. 197.
— Mme van Benthem Jutting 1941. Arch. Neerl. Zool., p. 284.
Nouméa, Téremba, Pronv, Balade, lie Art, I.ifou, Maré. Sous les
feuilles ou les Fucus rejetés par la mer sur le rivage et un peu enfoncés
danS le sable.
Nouvelle-Guinée, Nouvelle- Irlande, Nouvelles-Hébrides, Samoa,
Gilbert et Ellice, lies de la Société, Carolines, Ile Woodlark, Vani-
koro, Guam, Salomon.
Bulletin du Muséum, '2e série, t. XXVI, n° 3, 1954.
24
— 368 —
17. Melampus flavus (Gmelin).
Voluta flava Gmelin 1790. in Syst. Nat. Ed., XIII, p. 3436, n° 5.
Bulimus monile Bruguière. Dict., n° 70.
Melampus flavus Melvill et Standen 1895. Journ. oj Conchol.,
p. 88.
Lifou.
18. Melampus cristatus Pfeiffer, 1854. Proc. Zool. Soc., p. 122.
Gassies 1863. Faune, I, p. 59, pl. 7, fig. 8.
Dautzenberg 1932. Journ. de Conch., p. 9.
Baie Boisée, Philippines, Madagascar.
19. Melampus Montrouzieri Souyerbie 1866. Journ. de Conch.,
p. 148, pl. 6, fig. 1.
Iÿobelt 1901. Conch. Cah., p. 207, pl. 23, fig. 19-20.
Melampus caledonicus Gassies 1880. Faune, 3, p. 55.
1880, Journ. de Conch., p. 328, pl. 10, fig. 4, 4 a.
Ile Art. Assez commun. Nouméa, dans un bois proche de la mer.
20. Melampus exesus Gassies 1874. Journ. de Conch., p. 212.
1880. Faune, 3, p. 52, pl. 2, fig. 4.
Baie du Sud.
Cette espèce a la même forme et le même aspect général que M.
Montrouzieri , mais sa sculpture est plus irrégulière, moins marquée ;
sa spire est généralement tronquée, son test excorié en maints
endroits et sa coloration n’est pas uniforme.
21. Melampus ovuloi.des Baird. 1873 in « Cruize of the Curaçao »,
p. 442, pl. 39, fig. 9, 10.
Melampus Frayssei Montrouzier 1879. Journ. de Conch., p. 127.
Gassies 1880. Faune, 3, p. 54, pl. 2, fig. 26.
Lifou.
22. Melampus variabilis Gassies 1863. Faune, I, p. 65, pl. 6,
fig. 8.
Mme van Benthem Jutting 1941. Arch. Neerl. Zool., p. 285.
Baie sans fond (Nouvelle-Calédonie) ; commun. Iles de la Sonde.
Cette forme serait peut-être identique à M. avenaceus Mousson
(v. Crosse, 1894, Journ. de Conch., p. 326).
23. Melampus parvulus Nuttall, ms in Mus. Cumingiano.
Pfeiffer 1854, Malak. Blàtt., p. 145.
Melampus granurn Gassies 1869. Journ. de Conch., p. 74.
1871. Faune, 2, p. 109, pl. 4, fig. 10.
Melampus parvulus Kobei.t 1901. Conch. Cah., p. 220, pl. 26,
fig. 5.
- 369 -
Ile Art, Philippines, Mayotte, Madagascar, etc.
Melampus trifasciatus Gassies ne nous semble pas avoir été reconnu
avec certitude en Nouvelle-Calédonie. Les exemplaires provenant
de Gassies et tous ceux de Nouvelle-Calédonie que nous avons pu
trouver au Muséum appartiennent à la forme fasciatus.
M. triticeus Gassies n'a rien à voir avec la forme de Philippi et
nous considérons qu’il s'agit de M. Adamsianus.
(A suivre.)
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
— 270 -
Révision des espèces des côtes de France du genre
Gibbula Risso (Mollusque Prosobranche).
Par .Jean M. Gaillard.
Discussion des espèces (suite)1.
Gibbula umbilicalis Da Costa.
1757 Le Lonnier (pro parte) Adanson, Hist. Nat. Sénégal.
1778 Trochus umbilicalis Da Costa, Brit. Conch., p. 46,
pl. III, fig. 4.
1790 Trochus obliquatus Gmelin, Syst. Nat., éd. XIII,
p. 3575.
1801 Trochus cinerari us (pro parte) Donovan, Brit. Shells, pl. 74.
1803 Trochus umbilicatus Montagu, Test. Brit., p. 286.
1826 Trochus cinerarius Blainville, Faune Française,
p. 277, n° 27.
Sous le nom de Lonnier M. E. Fischer-Piette a retrouvé dans
la Collection d’ Adanson des individus de G. umbilicalis et de
G. ardens von Salis.
Il semble que le 'I'rochus cinerarius de Blainville soit en réalité
Gibbula umbilicalis, la figure, la diagnose et surtout les remarques
qui suivent celle-ci correspondent ; seule la référence méditerra¬
néenne s’opposerait à cette synonymie, mais elle est de seconde main
et l’auteur lui-même n’a pas rencontré cette espèce dans cette région.
De même les trois figures centrales de la planche de Donovan
consacrée à Gibbula cineraria Linné doivent plutôt représenter
l'espèce qui nous intéresse ici.
Dimensions : (en mm.).
ç . Diam. max. Hauteur Dist. vert. | Diamètre Profondeur
station dc ia COq_ totale coq. Ombilic/soni me 1 1 Ouverture Ombilic
Arcachon . 15 13,5 j 8 | 10 7
Quimper . j 11,5 8,5 5 j 6,5 J 4,5
Lorient . I 15 13,5 8 9 i 8
Berck-sur-Mer . i 14 9 6,5 | 7,5 6,5
Saint-Malo . J 8,5 5 3 . 4,5 3
Dinard . I 7 4 2,5 3,5 3
1. Cf. Bull. Mus. Nat. Ilist. Nat., 2e sér., t. XXV, n° 6, p. 584 ; t. XXVI, n° 2,
p. 238.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXVI, n® 3, 1954.
— 371 —
Coloration : Blanc et violacé, des bandes obliques colorées plus ou moins
larges et sinueuses recoupent transversalement les tours : fond blanchâtre
voire légèrement vert. — Ornementation : Striation assez régulière divisant
les tours en 6 à 8 bandes. — Ombilic : Très net et large, persiste même chez
les gros individus. — Forme générale : Assez basse chez les petits exem¬
plaires, peut devenir plus élevée sans atteindre toutefois les mêmes pro¬
portions que chez Gibbula cineraria et G. pennanti. — Radule : La centrale
a un col étroit et une base subtriangulaire ; les deux bords latéraux étant
subrectilignes et assez inclinés l’un par rapport à l’autre (voir fig. 1).
Gibbula umbilicaris Linné.
1766 Trochus umbilicaris
1826 Gibbula mediterranea
1826 Gibbula desserea
1830 Trochus Roissy i
1856 Trochus zonalus
1866 Gibbula umbilicaris
Linné, Syst. Nat., éd. XII, p. 1229.
Risso, Europ. Merid., t. IV, p. 136.
Risso, Europ. Merid., t. IV, p. 136.
Blainville, Faune Française,
p. 284, pl. Xi, fig. 1.
•Jeffreys, Piedm. Coast, p. 28.
Linné, Contr. pella Fauna Daim.,
p. 80.
Aux notes de Bucquoy, Dautzenberg et Dollfus on peut seule¬
ment ajouter que, à la suite de Gmei.in, qui distinguait T. fuscatus
(p. 3576) et T. umbilicaris (p. 3568) Deshayes dans son expédition
de Morée précise avoir récolté T. fuscatus (Hab. inconnu selon
Gmelin) dans cette région mais pas T. umbilicaris espèce citée par
Gmf.lin, après Linné, comme méditerranéenne.
Collection générale du Muséum : Marseille, Nice, Palerme, Algérie, Mer
Adriatique.
Collection Locard : Presqu’île de Gien, Hyères, Porquerolles, Marseille,
Saint-Raphaël, Sanary ; Saint-Tropez, Martigues, Nice, La Seyne, Antibes,
Cannes ; Corse ; Tanger ; Casablanca.
Dimensions (en mm.) :
Coloration : Brun-violet à ponctuations blanches sur les côtes. —
Ornementation : Côtes de relief peu marqué, de largeur variable recoupant
les stries de croissance. — Ombilic : Profond, largement ouvert mais non
372 —
infondibuliforme. — Forme générale : Sommet saillant, tours toujours
bien marqués ; suture légèrement creuse.
Gibbula varia Linné.
1766 Trochus varias
1790 Trochus laevigatus
1826 Trochus roissyi
1843 Trochus pallidus
1865 Gibbula elata
1866 Gibbula varia
Linné, Syst. Nat., éd. XII, p. 1229.
Gmelin, Syst. Nat., éd. XIII,
p. 3573.
Payraudeau, Moll, de Corse,
p. 130, pl. VI, fig. 13-14.
Forbes, Rep. Aeg. Inv., pp. 138-
139.
Brusina, Concli. Daim. Ined.,
p. 26.
Brusina, Contr. pella Fauna Daim.
p. 80.
Fig. 1. — Gibbula umbilicalis, Radula X 450 X 1/3 ; Fig. 2. — Gibbula varia, Radula
X 330 X 1/3.
Le type de G. roissyi Payraudeau devrait se trouver dans les
collections du Muséum ; en effet, dans sa diagnose, l’auteur dit décrire
cette espèce d’après des échantillons de cet établissement. La figure
de Payraudeau représente bien un exemplaire de G. varia Linné,
c’est un exemplaire assez éloigné de la forme typique, présentant,
ainsi qu’il l’exprime d'ailleurs dans sa diagnose, une forme assez
déprimée, un dernier tour plus arrondi, et une carène relativement
peu accentuée. De tels échantillons ne sont pas exceptionnels.
Dans sa diagnose de Gibbula elata Brusina n’ébauche aucune
comparaison avec G. varia ; l’absence de figure ne permet que de
conclure provisoirement à la synonymie de ces deux espèces.
Collection générale du Muséum : Manche ; Méditerranée ; Marseille ;
Sicile.
Collection Locard : Sète, Toulon, Cannes, Saint-Tropez, Beaulieu,
Naples ; Corse ; Algérie.
373 —
Dimensions (en mm.) :
Coloration : Brun d’intensité variable à taches blanches ou blanc à
taches brunes. — Ornementation : Stries fines. — Ombilic : Creux, large,
infondibuliforme ; parfois légèrement dissimulé par le repli du bord de
l’ouverture. — Forme générale : Suture précédée d’un méplat. — Radule :
Dents de taille nettement supérieure à celle de la majorité des espèces
(voir fig. 2).
Essai de caractérisation de quelques espèces
d’après les premiers tours de spire.
Nous avons enfin tenté de caractériser les différentes formes de
Gibbula en utilisant les techniques de mensuration des premiers
tours de spires employées en ces dernières années par divers auteurs
et particulièrement par B. Hübendick (1951).
La coquille étant vue par l’apex, on mesure avec le plus grand
soin la largeur des tours pour des enroulements de 180°, 360°, 540°,
720°, 900°, etc. Si l’on admet que les chiffres obtenus sont sensible¬
ment constants pour une meme espèce, on peut aboutir, au moins
théoriquement, à une discrimination des espèces.
Dans le cas des Gibbula nous devons cependant signaler que le
sommet de la spire est rarement intact. Toutefois nous avons pu
trouver, principalement dans la collection Locard, des spécimens
intacts, peu érodés, grâce auxquels nous avons obtenu un certain
nombre de résultats qui sont intéressants en ce qu’ils montrent que
les formes dont nous admettons la validité présentent des différences
sensibles dans le mode d’enroulement des premiers tours de spire.
Bien que d’importantes réserves soient à faire, surtout en ce qui
concerne le degré de précision de telles méthodes, nous croyons
utile d’indiquer ici, sous forme de graphique, la valeur de la distance
comprise entre l’origine de la spire et la suture pour un enroulement
de 990°, soit au niveau du 3e tour pour 13 espèces de Gibbula
(voir fig. 3).
— 374 —
Fig. 3. — Graphique des distances entre l’origine de la spire et la suture au niveau du
3e tour pour 13 especes de Gibbula des Côtes de France. — 1. Gibbula ardens ;
2. G. guttadauri ; 3. G. turbinoides ; 4. G. drepanensis ; 5. G. tumida ; 6. G. umbili-
calis ; 7. G. adansoni ; 8. G. cineraria ; 9. G. richardi ; 10. G. divaricata ; 11. G. umbi-
licaris ; 12. G. varia ; 13. G. philberti.
Essai de clef de détermination des espèces des côtes de France.
1 — La coquille présente des gibbosités, principalement à la partie
supérieure des tours . voir 2
— La coquille n’a pas de gibbosités, elle est lisse ou striée (voire
costulée) . voir 3
2 — Coquille plus haute que large, tours subdivisés par un profond
sillon . Gibbula fanulum
— Coquille plus large que haute, ombilic parcouru par un canal
spiral . Gibbula maga
3 — Le dernier tour est lisse, les premiers tours ne portent que de Fines
stries . voir 4
— Coquille nettement striée . voir 5
4 — Sommet très arrondi . Gibbula richardi
— Sommet assez aigu, coquille ne dépassant pas 1 cm. en hauteur ou
diamètre . Gibbula drepanensis
5 — Fines stries longitudinales très serrées . voir 6
— Les stries ne sont pas à la fois Fines et serrées . voir 7
6 — Le dernier tour n’est pas caréné du tout. . . Gibbula turbinoides
— Dernier tour légèrement caréné . voir 8
7 — Suture marquée par un méplat ou une cannelure.... voir 9
— Suture sans méplat ni cannelure . voir 11
— 375 —
8 — Coquille plus haute que large (au maximum les deux dimensions
sont égales) . Gibbula tumida
— Coquille ayant toujours un diamètre plus grand que sa longueur
Gibbula varia
9 — Dernier tour nettement tri-caréné . Gibbula guttadauri
— Dernier tour non tri-caréné . voir 10
10 — Coloration brun-rouge à motifs blancs sommet aigu.
Gibbula ardens
— Coloration café au lait à motifs plus colorés ou plus foncés mais
dans le même ton . Gibbula philberti
11 — Spire aiguë, sommet saillant . Gibbula umbilicaris
— Sommet assez arrondi . voir 12
12 — Stries limitant des côtes régulières, parfois arrasées mais toujours
visibles à la face inférieure ; une côte plus importante peut
exister au niveau de la carène . voir 13
— Stries et côtes d’importance inégale, tous intermédiaires existant
entre les extrêmes , . voir 15
13 — Larges bandes colorées irrégulières parfois bifurquées ... . voir 14
— Linéoles roses interrompues par des stries, d’où aspect ponctué.
voir 16
14 — Coquilles largement ombiliquées quelle que soit la taille de l'indi¬
vidu . Gibbula umbilicalis
— Ombilic ayant tendance à se fermer ou même totalement fermé
Gibbula pennanti
15 — Linéoles colorées étroites et régulières . Gibbula cineraria
— Marbrures ou bandes colorées irrégulières.. Gibbula adansoni
16 — Face inférieure concave . Gibbula rarilineata
— - Face inférieure convexe ou plane . Gibbula divaricata
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
376 —
SlPUNCULIDS AND EcilIUIlIüS COLLECTED BY Mr. G. RaNSON
in Océan ia in 1952.
By Elise Wesenberg-Lund.
The Zoological Muséum of Copenhagen.
This small collection, containing 1 Eehiurid and 2 species of
Sipunculids, one of which is new to science, was collected by Mr. G.
Ranson at the Tuamotu or Low Islands and Tahiti in 1952. I beg
Mr. Ranson to accept my best thanks for having handed over this
collection to me.
Cl. ASS SlPUNCULOIDE A.
Siphonosoma fsubgen. Dasmosiphon Fisher 1950) cumanense
(Kef.) 1866.
Locality : Tahiti.
Remarks : Only a single specimen, which measures about 7 cm
with partly withdrawn proboscis. The colour is darkbrown, the
skin thick and tough, opaque with numcrous dark, low, circular
papillae, which on the introvert are arranged in rings, on the trunk
in longitudinal rows. There are no hooks on the introvert ; nume-
rous filiform, short tentacles surrounding the inouth. The 18 lon¬
gitudinal muscle-bands are clearly seen through the skin. The
four retractors arise from the saine level, nearly in the middle of
the bodv, the dorsal ones from the 7th and 8th band, the left ven¬
tral from the lst to 3rd, the right from the 3rd and 4th. (This assv-
metri must be considered abnormal).
The intestinal convolutions are anteriorly anchored by means of
four fixing muscles, viz. : 1° dorsally and at the level of the openings
of the segmentai organs and between the lOth and llth band a long,
slender fibre arises and fastenes to the rectum just behind the rectal
diverticle ; 2° at the level of the retractors and from the 9th left
muscle band another long fibre arises, fastening to one of the last
convolutions ; 3° close to the nerve-cord, from the first right band
two muscles arise and fasten to the last convolution ; 4° finally from
the right ventral retractor a shorter and stouter muscle branches
off and fastens to the ventral side of the posterior end of the oeso-
phagus. A stout spindle-muscle fastens posteriorly near to the
hindmost tip of the trunk. The rectum is attached to the body-
Bullelin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954.
377 —
wall by a broad wing-muselc and the anus is situated fairly far
behind the base of the introvort. The rectal diverticle is vcry
small. The Polian vessel has numerous tiny tubules or vesicles
arranged in twrn rows. This agréés with the observation of Smr-
ley, who States : « The numerous diverticula of the heart are very
defmitely arranged in two latéral rows « (1899, p. 157).
Fig. 1. — Anat o my of Siphonosoma cumanense (Kep.).
The two segmentai organs are brownish-red, ratlier short, slender
tubes, fastened to the body-wall only in their anterior third. The
characteristic transverse, poueh-like dissepiments stretching across
the body on the inside of the skin and opening backwards, are more
prominent and numerous in the posterior third of the trunk.
On account of the thick, opaque and red-brown skin the specimen
must be regarded as belonging to the variety semirugosa Sel. &
Bülovv (1883, p. 106).
Distribution : The species is rather common in the East Indies ;
it is also reported from the Red Sea, the Bay of Bengal, Zanzibar,
Madagascar and from Japan. It is previously known in Oceania,
e. g. from the Loyalty Islands.
— 37S —
Phascolosoma 1 multianulata n. sp.
Locality : Ilikueru, Tuamotu-or Low Archipelago (Océanie).
About 500 specimens.
Remarks : The specimens are ail of small size ; the largest ones
measure about 25 mm, the smallest only 4-5 mm. Because of the
various degrees of contractions it is impossible to give an exact pro¬
portion between the length of the trunk and the proboscis, which is
protruded only in a few specimens. It is hovvever, narrower and
most probably slightly shorter than the trunk.
The skin of the body-wall is thin, light reddish and of a silky
lustre, the longitudinal muscle bands are shimmering through.
At the hases of the introvert. is a hroad girdle of dark brown tuber-
cles, broadest and most deeply coloured on the dorsal side, where
they are larger and more crowded than on the ventral side. Also
round the posterior end of the trunk there is a girdle of papillae, but
these are smaller and lighter couloured and much more scattered
than those at the base of the introvert.. The midventral papillae
are very small and few, yet gradually increasing in size and density
towards the middorsal région ; in some specimens the dorsal papillae
form a continuous dark streak from the posterior end to the hase
of the introvert ; specimens were even found in which this streak
continued far out on the dorsal side of the introvert. Finallv,
specimens were also found in which the anterior part of the trunk
was devoid of or only sparcely covered with minute papillae.
There are threc kinds of papillae on the trunk ; some are dark
brown, elliptical in outline more or less coniform and covered with
numerous small, polygonal platelets arranged radiallv from the
clear central pore to the periphcri, which is formed by a highlv
refractive contour (fig. 2, 3). Others are lower, without the refrac-
tive contour, nearly colourless and with platelets reduced to tiny
granules, irregularly arranged (fig. 2, 4). The third kind are the
much smaller, quite circular and only slightly vaulted ventral
papillae (fig. 2, 5). The tubercles from the hase of the introvert
are a specialized form of the first described papillae ; they are
higher, more haevily pigmented and circular or polygonal in outline
(fig. 2, 1 and 2).
The hooks of the introvert form rings highlv varying in numbers
in the different animais. Those just behind the tentacular crown are
closed, farther backwards they may be incomplète, most often only
1. Fisher has given an account of the generic names Phascolosoma, Physeosoma
and Phymosoma. The former has the pricrity for the two others, which fer many
years erroneously hâve been used for species in which the tentacular crown is situated
dorsal to the mouth (Fisher 1952, pp. 388-389).
— 379 —
présent dorsallv, and often interrupted by areas completely devoid
of rings. The number of rings may amount to about 150. The
hooks are very characteristic (fig. 3). 'l'he terminal tooth is sharply
Fig. 2. — Papillae from the skin of Phascolosoma multianulata n. sp. ; 1 and 2 from the
introvert ; 3, 4 and 5 from the trunk.
bent forming a right angle wit'n the broad, basal part ; below the
tooth is a big, rounded « hump ». The elear médian streak is very
narrow, and the elear triangular spaee which is more or less separated
from this latter is only low and narrow. The chitinous, archformed
band at the base of each hook has 8-12 « fringes ». In the interval
— 380
between eaeh row of hooks are a few minute eorpuscles ; they are
fiat, circular in outline and arrangée! in a rather peculiar way.
They form rings close in front of the rings of hooks and are situated
fairly long from each other, i. e. one papilla in front of each lOth
to 12th hook. If we say that in a certain ring they are found
in front of the lst and the 12th and the 24th hook, they will in the
following and the preceding ring lie in front of the 6th, the 18th
and the 30th hook and so on (fig. 4).
In a few specimens the tentacular crown is expanded. There
are 12 tentacles forming a circle open dorsally to the mouth and
Fig. 3. — Phascolosoma multianulata n. sp., Ilooks.
enclosing the relatively large, pear-shaped nuchal organ and the
brain. The oral disk including the tentacular crown is surrounded
by a slightly coloured ring, the cephalic collar, and just behind this
is a délicate fold, the cervical collar, closelv followed by the rings
of hooks (fig. 5).
In the post-proboscideal région the longitudinal muscles are
divided into separate bandswhich do not anastomose. Thenumbers
of the bands vary rather much in different specimens. In a spéci¬
men about 2,5 cm long there are 20-24 fascicles, the lesser number
being at the level of the nephridopores ; shortly in front of them the
muscles fuse to a continuons sheet. The introvert was frequently
invaginated far beyond this point, and the retractors were therefore
highly contracted. There are four retractor muscles ; the ventral
pair arises with double roots from four muscle bands (the 2nd to
the 6th), the dorsal pair which is much more slender, only from two
bands (the 3rd and the 4th) and slightly in front of the ventral pair.
381
0,05 mm
Fig. 4. — Phascolosoma multianulata n. sp., Diagram of the arrangement of hooks and
papillar on the introvert.
1mm
Fig. 5. — Phascolosoma multianulata n. sp., Anterior part of the proboscis.
Fig. 6. — Phascolosoma multianülata n. sp., Internai anatomy.
There is a single intestinal anohoring muscle which arises in
the ventral midline at the same level as the origin of tire ventral
— 383
retractors ; il is attached by means of two slender branches, one to
the postoesophageal gut and one tothe rectum. The anus opens far
behind the introvert and at a short distance behind the nephrido-
pores. The rectum is fastened by a broad, raeemoceous wing-muscle.
The segmentai organs are long and slender, often of unequal
length ; they are for two thirds of their length attached to the body-
wall by a délicate mesenterium. The nephrostomes are slightly
expanded, and their external openings are between the 3rd and
the 4th muscle-fascicles. The gonads at the roots of the ventral
retractors were in ail specimens very slightly developed, and sexual
produets were not found in the coelomic fluid.
It. is seen that the internai anatomy is in close accordance to that
of the genus Phascolosoma Leuck. ; but as far as I ean see the présent
specimens difl'cr from other hitherto described species in the com¬
bination of the following features : the shape of the hooks, the large
number of hooks carrying rings and the shape and the distribution
of the different papillae of the skin.
Ail the specimens were found on the sea-shore of a little coral-
island in a quarternary uplift formed by fossil, more or less compact
coral-blocks, which were completcly perforated by the tunnels of
the little sipunculid. Furthermore only those blocks were inhabited
which daily for a couple of hours lay beyond the reach of the surf ;
evidently the species require to be dry for a certain time each day.
Specimens were never found either in sponges or under stones.
Class Echiuroidf.a.
Ochetostoma erythrogrammon (Leuck & Rüpp.) 1828
Locality : Tahiti.
Remarks : Two specimens, the larger one measuring about 4 cm
inclusive the introvert, which has been lost in the smaller one,
the trunk of which measures 20 mm.
The skin is thick and tough, opaque ; the hooks small and only
visible under the microscope.
The largest specimen was dissected ; it showed 18 longitudinal
muscle-bundles, three pairs of long, brownish nephridia with slightly
curled spiral appendages at their coelomic apertures. The first
pair opens in front of the ventral set.ae, the two others behind.
Numerous délicate muscle- fibres fasten the alimentary canal to
the body-wall. Two long anal vesicles with rather few minute
unstalked funnels.
Distribution : The species is mainly restricted to tropical waters
and most commonly found in low water or on the beach below
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954.
25
384 —
coral-blocks or in coral sand. It is especially common in the East
Indies ; it is reported from different Islands in the Pacific, but as
far as I ean see not previously from Tahiti. Other localities are
the Red Sea, the Islands in the Bay of Bengal, Zanzibar, Formosa,
Korea. From the western hemisphere it is reported from the Baha¬
mas.
LITERATURE
1883 Seeenka, E., de Man, I. G., Bülow, C. : Die Sipunculiden, eine
systematische Monographie. Semper, Reisen im Archipel der Philippinen.
II, vol. 4, pp. 1-131, 14 pis.
1899 Shipley, A. E. : A report on the Sipunculoidea, collected by Dr.
Willey at the Loyalty Islands and New Britain. — A. Willey’s Zoolo-
gical Results. pt. II, pp. 153-160 ; 1 pl.
1952 Fisher, W. K. : The Sipunculid worms of California and Baja,
California. Proc. U. S. Nat. Mus., vol. 102 ; pp. 371-450.
Laboratoires de Zoologie du Aluséum de Paris et du Muséum de Copenhague.
— 385 —
Les Octocoralliaires d'Afrique du Sud (/. Alcyonacêaj.
Par Andrée Tixier-Duüivault.
Nous poursuivons l’étude des Octocoralliaires d’Afrique du Sud
débutée antérieurement 1.
I. — Ordre des Alcyonacea.
Famille des Alcyoniidæ Verrill.
Genre Alcy onium L.
Alcyonium fungiforme n. sp.
Un exemplaire portant le n° AFR 1589 N, récolté le 26-9-1949,
par V Af ricana, à 34° 33' S, 18° 20' E, sur un fond de sable gris.
Diagnose : Colonie en forme de champignon à large pied supportant un
gros capitule subglobuleux.
Spiculés du cortex pédonculaire en haltères à verrues aiguës (0,0G à
0,09 mm de long). A l’intérieur du coenenehyme basilaire bâtonnets à
extrémités eflilées et à protubérances pointues centrales (0,08 à 0,21 mm
de long). Double-sphères du capitule (0,06 mm de long) accompagnées
de bâtonnets émoussés (0,09 mm. de long).
Polypes de grosse taille, uniformément répartis sur le capitule.
Coloration de la colonie dans l’alcool : pied blanc brunâtre, capitule,
blanc tacheté de rose, polypes blancs.
Description : La colonie a la forme d’un champignon. Son pied,
stérile, est large de 25 mm à la base et de 10 mm au sommet a 22 m
de haut ; il supporte un capitule subglobuleux de 24 mm de dia¬
mètre (fig. 1, n). Le pied, finement strié longitudinalement et hori¬
zontalement, est de texture dure et rugueuse. Le capitule, de consis¬
tance ferme et douce au toucher, est régulièrement pourvu de gros
polypes à demi-épanouis.
Les éléments squelettiques du pied sont assez différents les uns
des autres suivant leur localisation. Au niveau du cortex ce sont des
double-sphères de 0,062 à 0,091 mm de long, à col plus ou moins
élevé et à verrues aiguës (fig. 2, /, g, h, i, /, o). A l’intérieur du cœ-
nenchyme ce sont des bâtonnets très particuliers, pourvus d’extré¬
mités effilées et de prolongements pointus rassemblés au milieu des
1. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2<> s., t. XXVI, 1, 1954, p. 124, 2 s. ; t. XXVI, 2,
1954, p. 261.
Bulletin du Muséum, 2° série, t. XXVI, n° 3, 1954.
— 386
spiculés. Les plus petits, ne dépassant pas 0,085 mm de long (fîg. 2, n),
sont minces et montrent de courtes extrémités alors que d’autres,
mesurant 0,13 mm de long, ont déjà des protubérances terminales
allongées fig. 2, q). Ce type s’accentue et les sclérites vont de 0,13
à 0,21 mm de long, tout en présentant un amoncellement de tuber¬
cules centraux plus ou moins proéminents (fig. 2, a, b, c, k, l, m ).
Les spiculés du capitule sont très différents de ceux du pied. Ce
sont soit des haltères de 0,06 mm de long, à verrues arrondies et
col peu marqué (fig. 3, A-, l, n), soit des bâtonnets émoussés de
0,09 mm de long (fig. 3, c, i, m, o).
Fig 1. — Alcyonium fungiforme n. sp. a : colonie entière ; b : extrémité proximale
d’anthocodie ; c : tentacule.
Les polypes, de grosse taille, sont uniformément disposés sur tout
le capitule. Eloignés de 2 à 6 mm les uns des autres, ils présentent,
à l’état semi-rétracté, de petites proéminences rigides de 2,5 à 3 mm
de diamètre desquelles sortent des anthocodies molles de 4 mm de
long à l’état semi-épanoui (fig. 1, b) abondamment couvertes de
spiculés. Des aiguilles presque lisses de 0,024 à 0,034 mm de long
(fi1'. 3, a. b. g, j) sont disposées en huit rangées longitudinales à
l’extrémité anthocodiale distale, alors que des bâtonnets peu verru-
queux de 0.08 à 0,16 mm de long (fig. 3, d, e, f, g, h) forment une
couronne horizontale. Les tentacules, courts, portent cinq paires de
pinnules latérales arrondies (fig. 1, c).
La colonie, conservée dans l’alcool, présente un pied blanc bru¬
nâtre et un capitule blanc tacheté de rose au niveau des proéminences
basales des polypes. Les zoïdes sont blancs.
— 387 —
Rapports et différences : Nous avons donné à l’exemplaire que nous
venons de décrire le nom d’Alcyonium fungiforme car il se distingue
nettement, par la forme très caractéristique de ses spiculés pédicu¬
laires, des espèces A. variabile Thomson et A. antarticum Dickson
auxquelles il ressemble par son habitus. En effet il faudrait examiner
les échantillons décrits par les auteurs et en étudier les sclérites
pour savoir exactement à quoi correspondent les descriptions
incomplètes. Thomson, sous le nom général de Metalcyonium varia¬
bile , a créé en 1921 deux variétés : molle et durum, la première étant
synonyme de VA. antarticum W. et St. décrit par Hickson en 1902
et la seconde synonyme de Metalcyonium patagonicum May. Or
Thomson n’a pas figuré de spiculés, aussi ne pouvons-nous tenir
compte de la valeur de ces synonymies. D’après les photos des
— 388 —
planches \ et Y I A . variabile durum est semblable à .1. antarcticum
Iliekson alors que A. variabile molle en est différent. D'autre part
Molaxder en 1926 a considéré .4. variabile comme un synonyme de
-4. paessleri May 1899. Or les spiculés de A. paessleri de Molander
sont tout à fait différents de ceux de notre exemplaire. Sans plus de
précisions nous sommes donc dans l’obligation de donner à notre
spécimen une dénomination nouvelle qu’il ne sera possible de rap-
Fig. 3. — Spiculés capitulaires et polypaires d’Alcyoniurn fungiforme ( X 450 X 1/2).
procher d’.4. antarcticum, A. variabile ou A. paessleri des divers
auteurs que par la comparaison des échantillons et de leurs éléments
squelettiques.
Alcyonium luteum n. sp.
Deux exemplaires portant le n° AFR 882 J, récoltés le 10-2-1948,
par l’ Africa na, à 34° 39' S, 14° 42' E, à une profondeur de 168 m,
sur un fond d’argile verte.
Diagnose : Colonie claviforme à pied allongé surmonté d’un capitule
court peu renflé.
Spiculés du cœnencliyme pédiculaire en haltères (0,04 à 0,09 mm de
long) à rares verrues proéminentes et à col élevé. Sclérites du coenenchyme
capitulaire en bâtonnets peu verruqueux (0,04 à 0,13 mm de long).
— 389 —
Polypes allongés, minces, à tentacules triangulaires.
Coloration de la colonie dans l’alcool : pied blanc jaunâtre, capitule
jaune, polypes blancs à sommets jaunes.
Fig. 4. — Alcyoriium luteum n. sp. A : Colonie ; B : antliocodie ; m, n, o, p, q, r, s, t,
u, v : spiculés basilaires (X 450 X 3/5) ; a, b, c, d, e, /, g, h , i, /, k, l: spiculés capi¬
tulaires et polypaires (X 450 X 3/5).
Description : Claviformes les deux colonies présentent un pied
stérile, allongé, qui recouvre entièrement à sa base un tube de Phyllo-
chætopterus. Ce pied, faiblement ridé longitudinalement, amène
insensiblement à un capitule court, peu renflé, couvert de polypes.
— 390 —
Dans l’un des échantillons (fig. 4, A) le pied, mesurant 20 mm de
longueur et 9 mm de largeur, supporte un capitule de 5 mm de haut
et de 12 mm de diamètre. Dans l’autre spécimen le pied a 17 mm de
long et 12 mm de large alors que le capitule atteint 7 mm de hauteur
et 14 mm de diamètre.
La consistance de la colonie entière est ferme et rugueuse.
Semblables pour le cœnenchyme pédiculaire interne ou cortical
les éléments squelettiques sont des haltères dont la taille oscille
entre 0,04 et 0,09 de long. Leurs têtes sont hérissées de quelques
verrues proéminentes à contour peu dentelé et leurs cols sont géné¬
ralement hauts et étroits (fig. 4, m, n, o, p, q, r, s, t, u, v).
Les spiculés du cœnenchyme capitulaire sont des bâtonnets
de 0,04 à 0,13 mm de long ornés de rares grandes verrues irrégulières
(fig. 4, d, e, /, g, h, k, 1).
Les polypes, longs et minces, sont épanouis ou semi-épanouis.
Éloignés au plus de 1 mm les uns des autres ils recouvrent la surface
entière du capitule. Leur anthocodie mesurant 8 mm de long et
1 mm de large, présente une portion proximale blanche et lisse
surmontée d’une portion distale jaune couverte de sclérites orientés
en chevrons (fig. 4, B). Les tentacules, triangulaires, portent laté¬
ralement cinq paires de courtes pinnules spiculées.
Les deux colonies conservées dans l’alcool ont un pied blanc jau¬
nâtre et un capitule jaune.
Rapports et différences : Cette espèce d’Alcyonium se distingue
nettement par sa forme extérieure et la configuration de ses
spiculés de toutes les autres espèces d’Alcyonium connues.
Genre Malacacanthus Thomson.
M alacacanthus rufus Thomson.
1921. Malacacanthus rufus , .J. S. Thomson. Trans. Roy. Soc. South
Africa, vol. IX, part 2, p. 171, pl. V, fig. 5.
Un exemplaire portant le n° AFR 865 Q, récolté le 8-1-1948,
par Y Af ricana, à 34° 36' S, 19° 18' E, à une profondeur de 20 fthms,
sur un fond d’argile vert foncé.
Le spécimen, de teinte brun foncé, dépourvu de spiculés, corres¬
pond au type de l’espèce décrit par Thomson en Afrique du Sud.
(A suivre.)
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
— 391 -
Contributions a la flore de la a^-Calédonie.
Par A. Guillaumin,
PROFESSEUR AU MUSÉUM
CVI. — Plantes recueillies par I. Franc de 1905 à 1930.
(14e supplément)
J'ai donné, depuis 1913, ici même, des listes de plantes récoltées
par Franc conservées à Paris et à Berkeley. M. Taylor, conserva¬
teur du Département botanique du British Muséum, m’ayant
demandé de déterminer les plantes néo-calédoniennes innommées
de l’Herbier britannique, j’y ai trouvé bon nombre de numéros
inédits. Il y a lieu, d’ailleurs, de faire remarquer que Franc ayant
constitué, en dehors d’une série générale, des séries A, B, C, D, sans
parler d'une série spéciale, il n’y a pas toujours concordance de
numérotation. Par suite, à ma connaissance, il n’existe nulle part
de collection complète.
Clematis glycinoides DC. - — (236 série A, 1287).
Pedicellaria pentaphylla Schrank (584).
Garcinia amplexicaulis Vieill. ex Pierre — (147 anc. 211).
Sida rhombifolia L. — (1272).
Hibiscus diversijolius Jacq. — (1248).
Lagunaria Patersonii Don. — (1314).
Gossypium vitifolium Lam. — (1084).
Sterculia sp. nov. ? — (1208).
Grewia crenata Schinz et Guillaum. — (1054).
Dubouzetia campanulata Brong. et Gris. — Yahoué (101 pro parte).
Microsemma salicifolia Labill. var. • — ■ (122 pro parte).
Acridocarpus austro-caledonicus Baill. — Nouméa (sans n°).
Zieridium pseud’obtusi folium Guillaum. — (1257).
Boronella verticillata Baill. ex Guillaum. — Nouméa (sans n°).
Fagara pinnata Engl. — (572).
Eloeodendron curtipendulum Endl. — Nouméa (1390).
V entilago pseudocalyculata Guillaum. — (1639).
Podonephelium Homei Radlk. — (1265).
Cupaniopsis Sebertii Guillaum. — Mt-Dore (1341).
Harpullia austro-caledonica Baill. — (1271).
Semecarpus atra Vieill. — (150, série A).
Lotus australis Andr. — (1067).
Tephrosia purpurea Pers. — (1264).
Desmodium umbellatum DC. — (1011).
Bulletin du Muséum, 2° série, t. XXVI, n° 3, 1954.
392 —
Nephrodesmus albus Schindl. — Nouméa (sans n°).
Arthroclianthiis Balansae Schindl. — (205, série A).
Indigofera sujjruticosa Mill. — (804).
Sophora tomentosa L. — (1066).
Bauhinia monandra Kurz = B. Kappleri Sagot — • Nouméa, planté, (1347).
Mimosa pudica L. — - Yahoué (1388 pro parte).
Acacia simplicifolia Druce — (1164).
Serianthes calycina Benth. — Nouméa (sans n°).
Pancheria alaternoides Brong. et Gris — Monts Koghis (sans n°).
P. Sebertii Guillaum. — Monts Koghis (312).
Cunonia Balansae Brong. et Gris — (113 série A).
Drosera neo-caledonica Hamet — (286 série A 200).
Bruguiera eriopetala W. et Arn. — (1068).
Callistemon gnidioides Guillaum. — Nouméa (sans n°).
Melaleuca Leucadendron L. — Nouméa (sans n°).
Tristania calobuxus Scliltr. — (sans n°).
T. capitulata Panch. ex Brong. et Gris — (sans n°).
Spermolepis gummifera Brong. et Gris — (536 série A).
Pleurocalyptus Deplanchei Brong. et Gris — (222 pro parte).
Eugenia Gacognei Montr. — (497 série A 301).
Syzygium austro-caledonicum Guillaum. — (238 série A).
5. tetragonum Vieill. ex Guillaum. — (239 série A).
Caryophyllns multipelatus Guillaum. — (239 série A).
Homalium neo-caledonicum Seem. — (174 série A).
Centella asiatica Urb. — (sans n°).
Myodocarpus involucratus Dub. et R. Vig. — (165 série A).
Delarbrea collina Vieill. — (1281).
Strobilopanax macrocarpa R. Vig. — (1257).
Bikkia fritillarioides Scliltr. — (501 série A 305).
B. Panclieri Guillaum. — (1056).
B. tubiflora Schltr. — (220 pro parte).
Morierina montana Vieill. — Nouméa (sans n°).
lledyotis joetida J. E. Smith = Oldenlandia imberbis Guillaum. — (1157).
Plectronia odorata F. Muell. — (1230 pro parte).
Pavetta opulina DC. — (1127).
Cofjea arabica L. — (1311).
Psychotria microglossa Guillaum. — (2).
Normandia neo-caledonica Hook. f. — (sans n°).
Scaevola Beckii Zahlbr. — Nouméa (sans n°).
Leucopogon albicans Brong. et Gris — (262 série C4).
Dracophyllum ramosum Panch. ex Brong. et Gris — ■ Monts Koghis (sans n°).
Statice australis Spreng. — (1020).
Tapeinosperma oblongijolium Mez — (729).
Planchonella viridis Pierre — (1170, 1241).
Manilkara Pancheri Pierre — (1175).
Maba fasciculosa F. Muell. — (114). — • Un autre échantillon portant le
même n° avait été déterminé M. glauca Montr.
Alyxia podocarpa v. Heurck et Muell. -Arg. ? — (587).
Ochrosia Tliiollierei Montr. — Nouméa (sans n°).
O. lijuensis Guillaum. — (sans n°).
- 393 —
Alstonia lanceolijera S. Moore — (15 pro parte).
A. plumosa Labill. — (29 anc. 21 série A) ; Nouméa (sans n°).
Parsonsia scabra Guillaum. — (1065).
Gymnema sylvestre R. Br. — (724).
Tylophora tapeinogyne Scliltr. - — (698).
Sarcolobus lifuensis Guillaum. — (3107 pro parte).
Geniostoma Pancheri Baill. — Nouméa (sans localité).
Couthovia neo-caledonica Gilg et Ben. — (1035 pro parte).
Messerschmidia argentea Johnst. — (1117).
* Ileliotropium indicum L. — Nouméa (sans n°).
cette plante introduite n’a pas été récoltée depuis 1908.
Calystegia Soldanella R. Br. — (1119).
Datura Tatula Wild. — gare de Nouméa (1363).
Franc notait que cette espèce introduite était encore assez rare en 1909.
Lindernia neo-caledonica S. Moore — Anse Vata (sans n°).
Myoporum ceassifolium Forst. — (1005).
Lantana Camara L. — Nouméa (sans n°).
Prernna integri folia L. — (1069).
Oxera glandulosa Vieill. — (513 anc. 317).
Ocimum Basilicum L. var. purpurascens Benth. — (1 16) .
*Lconotis nepetaejolia R. Br. — Nouméa (1338).
Bien que cette plante, d'origine américaine, ait été signalée par
Franc comme assez commune, sur les déblais en 1909, elle n’a pas
été récoltéa depuis.
Mirabilis Jalapa L. — ■ (1285).
Salicornia australis Soland. — Nouméa (1532).
Beauprea spathulaefolia Brong. et Gris — Nouméa (sans n°).
Stenocarpus trinervis Guillaum. — ■ (151 série A).
Hachettea austro-caledonica Baill. — (303).
Euphorbia Pancheri Baill. (1007).
E. Vieillardii Baill. — (1197).
Phyllanthus kanalensis Baill. — (1283 pro parte) ; Nouméa (sans n°).
Croton insulare Baill. — (1233).
Ilomalanthus répandus Schltr. — (1091, 1140).
Ficus inaequibractea Warb. — (1121).
F. Strorckii Seem. var. pubescens Bur. — (1057).
Casuarina Cunninghamiana Miq. — (203 anc. 146 série A).
C. equiseti/olia Forst. var. incana J. Poiss. ■ — (1160).
Dendrobium gracilicaule F. Muell. — (44°).
Smilax orbiculata Labill. var. Balansae A. DC. — (1087).
Potamogeton pectinatus L. — (1295).
Cyperus rotundus L. — (1171).
Abilgaardia monostachya Vahl. — Nouméa (sans n°).
Cladium articulatum R. Br. — Nouméa (sans n°).
Imperata arundinacea Cyrilli — (1049).
Saccharum officinarum L. — Mont Koghis (1376).
Cymbopogon réfractas A. Camus — (394).
Cenchrus calyculatus Cav. — (1073).
— 394 —
Stenotaphrum secundatum O. Ktze. — - (1110).
Austrotascus spicata Compton. — (676).
En plus des plantes de Franc, se trouvaient les échantillons sui¬
vants inédits :
Hybanthus austro-caledonicus Schinz et Guillaum. — Lifou (Whitmee 20).
Dysoxylum macranthum C. DC. — Sans localité ( Compton 1165).
Phelline lucida Vieill. ex Baill. — Sans localité ( Compton 2184).
Emmenospermum Pancherianum Baill. — Nouméa : Port N’géa (Comp¬
ton 65).
Ellatostachys apetala Radlk. — Lifou (Whitmee) .
Melothria Baueriana F. Muell. — Mont Canala (Compton 1226).
Morinda Forsteri Seem. — Lifou (Whitmee).
Phyllanthus lijuensis Guillaum. — Lifou (Whitmee 2).
Codiaeum Inophyllum Müll.-Arg. — Lifou (Whitmee) .
Fontainea Pancheri Heck. — Sans localité (Compton 22).
Bocquillonia spicata Baill. — Sans localité ( Compton 1131).
Acalypha neo-caledonica Müll.-Arg. — Lifou ( Withmee 31).
A. Pancheriana Baill. — Lifou ( Whitmee 32).
Cleidion Vieillardii Baill. var. acutijolium Müll.-Arg. — Lifou (Whit¬
mee 33).
CVII. — Plantes utiles récoltées par M. J. Barreau.
M. J. Barreau, qui avait antérieurement herborisé sur les rivages
et les îlots de la région de Nouméa 1 et à Maré 2 a récolté, depuis,
les quelques plantes suivantes jouant surtout un rôle dans l’ali¬
mentation :
Hibiscus Manihot L. — Kokinghone, cultivée (10).
H. tiliaceus L. — Ateu (district de Koné), Bourao pinda (6), Bouao
poati (9), Bourao comestible.
Canariellum oleiferum Engl. — Ateu, forêts humides, Lanli (7),
on consomme l’amande.
Eugenia bullata Panch. ex Guillaum. — Ateu, forêt humide,
Potee (5), fruit mûr consommé.
Lumnitzera racemosa Willd. — Wunjo, près de Voh, Meang (12),
feuilles consommées crues.
Wedelia biflora DC. — Oundjo, dans un jardin au niveau de la
mer, Kaket (15) ; se rencontre un peu partout, Segue à Maré ;
feuilles utilisées dans l’alimentation.
* Le Crescentia Cujete L., le Calebassier, est cultivé dans quelques
tribus de la Côte Est, notamment dans celle de Pombaï, près de
Tiwaka, où les fruits sont utilisés comme récipients ou gourdes
(Photo).
1. Voir Bull. Mus., 2e sér., XX, pp. 352-353 (1948).
2. Voir le. XXIII, p. 541 (1951).
- 395 —
Kermadecia leptophylla Guillaum. — Ateu, forêt humide, Te (8),
on consomme l’amande.
K. sinuata Brong. et Gris — Ateu, forêt humide, Paoai (2) ; on
consomme l’amande.
Peperomia blanda Kunth. — Ateu, Sungundi goroaton (4) ;
condiment cuit avec les feuilles de Taro.
Ficus Barraui Guillaum. sp. nov.
Ramis adultis glabrescentibus junioribus sordide puberulis, petiolo 3 cm.
lojigo, puberulo, foliis concoloribiis , rigidis, ovatis ( usque ad 21 cm X 10 cm),
supra glabris, subtus Costa nervisque fulvo-hirsutis, apice obtusis, basi
atienuato-rotundatis, nervis lateralibus I circa 15 jugis, rectis, II fracti-
flexis, stipulis lanceolatis, 1,5 cm. longis, lanuginosis ; receptaculis geminatis,
sessilibus, globosis (1-1,5 cm. diam.) extra glabrescentibus, intus dense albo
pilosis, bracteis fere orbicularibus, circa 5 mm longis, extra dense appresse
pilosis, intus glabris, perianthii Ç segmentis 3 anguste lanceolatis, acutis,
1 mm. longis, stigmatibus 2.
Ateu, forêt humide, Weniwo (3) ; on consomme le fruit cuit, ou
cru à maturité.
Yoisin de F. heteroselis Bur. mais pétiole moins robuste, feuilles
en dessous hirsutes et non veloutées sur la côte et les nervures et
nervures latérales I droites et non arquées.
Dioscorea alata L. — Oundjo, jardin au niveau de la mer, Wael,
mais c’est un nom de Maré (13).
*Lc Taro des Nouvelles-Hébrides ou Taro de Tiwaka qui a été
confondu avec le Taro sauvage ( Alocasici macrorrhiza Schott) dont
la tige n’est consommée qu’à Ouvéa, est vraisemblablement le
Cystosperma Chamissonis Merrill, à tubercules à l’extrémité de
stolons courts. (Photos et croquis).
Dianella neinorosa Lam. Nécaot (District de Koné), Mambi,
Pindah (1), purgatif ?
* Cryptostegia grandiflora R. Br. — Koné (11), Voh. Plante enva¬
hissant la région de Koné, Témala, Ouaco, dans la direction du vent
dominant. Aurait été introduite comme plante à caoutchouc, avant
la première guerre mondiale, par Cosnier, receveur des postes à
Koné. Existe dans les jardins à Nouméa.
Les Asclépiadacées n’étaient, jusqu’ici représentée en Nouvelle-
Calédonie que par des Asclépiadées, Tylophorées et Sécamonées,
c’est-à-dire des Cynanchoïdées caractérisées par des pollinies cireuses
réunies par 2 eaudicules au rétinacle, le Cryptostegia appartient aux
Périplocoïdées caractérisées par le pollen granuleux formant 4 masses
à eaudicules spatulées non reliées à un rétinacle.
Euphorbia hanalensis Bolss. — Nétea, poison de pêche en
rivière (16).
— 396 —
Ecologie et géographie botanique de v archipel
des Saintes (Antilles françaises) — f20e contribution).
( suite et fin).
Par Henri Stehlé.
CORRESPONDANT DU MUSÉUM.
P II Y T O S O C I O L O G I E ET SERIES VEGETALES.
Tenant compte des conditions écologiques et biologiques décrites
ainsi que des travaux phytogéographiques réalisés sur l’Archipel des
Antilles françaises, notamment V Écologie (9), V Esquisse des asso¬
ciations (10 et 11), les Types forestiers (13) et notre Thèse sur la
Végétation sylvatique (15), où figurent les définitions et classifi¬
cations établies pour l’entité caraïbe, on peut conclure à quatre
séries végétales aux Saintes. Ces séries appartiennent toutes à la
région inférieure (étage de 0 à 500 m. d’altitude) décrite dans
V Écologie (9) au domaine maritime pour tous ses secteurs (pp. 52-
96), au domaine littoral pour le secteur Sous-le-Vent (pp. 105-125)
et au domaine intérieur, pour le secteur des mornes et coulées volca¬
niques (p. 144-154) et celui des cultures (pp. 162-191).
Adoptant un plan analogue à celui mentionné ci-dessus, les séries
et faciès suivants peuvent être retenus. Ils sont basés sur nos
récoltes de 1935, 1937 et 1945 d’une part et sur plus de cinquante
relevés floristico-sociologiques effectués en décembre 1953, dans
les communautés végétales des secteurs édapho-climatiques les plus
variés des différents îlots, de la ligne de rivage aux points culmi¬
nants : Terre-de-TIaut et Terre-de-Bas possèdent une grande simili¬
tude dans leur domaine maritime, mais de sensibles différences sur
les séries des mornes et coulées volcaniques du domaine intérieur.
1 . Série maritime. — La mer y est le facteur essentiel. De même
que pour la Guadeloupe et Marie-Galante, un secteur immergé
et un type de mangrove existent aux Saintes, alors que la Désirade,
de plus large étendue, ne possède pas de mangrove et qu'il n’exist.e
aucun cours d’eau permanent dans cet Archipel.
Végétation des algues et des phanérogames sous-marines. — F.lle
peut être classée selon les termes des biologistes océanographes
en étages littoral, infralittoral et supralittoral, qui sont super¬
posés suivant le niveau de l’eau de mer et ses variations. Un faciès
rocheux et un faciès meuble sont observables aux Saintes.
L’étage supralittoral y est marqué par des lichens gris crustacés
et des Floridées du genre Bostrychia, sur les roches, mais est
dépourvu de végétaux marins dans le faciès meuble (plages).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954.
397 —
L’étage littoral, dans les stations battues, nombreuses aux Saintes,
est marqué supérieurement par une ceinture brunâtre de Phéo-
phycée : Ectocarpus et des Mélobésiées encroûtantes, alors qu’il est
stérile dans les stations calmes, ou seulement indiqué par des Cvano-
ph ycées du genre Dichothrix.
L’étage infralittoral porte une abondante végétation de Fueaeées :
Sargassum et Turbinaria et de Chlorophycées dans les fissures
et grottes : Anadyomede, Valo/iia et Codiurn (Roches Percées,
Batterie de la Tête Rouge) alors que sur le sable du faciès meuble
(Anses de Pont Pierre et du Marigot, Raie du Mûrier), des Chloro¬
phycées du groupe des Siphonales tropicales dominent : Halimeda,
Udotea , Dictyosphaeria , avec des Phéophycées : Zonaria et Diclyota,
et des Floridées : Crouania et Agardhiella. C’est aussi le secteur des
phanérogames sous-marines de l’association à Thalassia-Cymodocea
que nous avons décrite en 1935 dans Y Écologie (9) pour la Guade¬
loupe (p. 54 et p. 257), mais sans la présence du Najas qui vit plus
sur les vases que sur le sable, or ces dernières ne se forment guère sur
la plateforme maritime des Saintes.
Végétation de la mangrove à Avicennia-Laguncularia-Conocarpus.
— C’est celle décrite en détail pour la Guadeloupe en 1935 (pp. 55-
65) et dans notre Thèse (15), avec cependant l’absence de l’élément
le plus halophile et marin : Rhizophora et du stade à Acrostichum, de
la Fougère dorée. Les conditions écologiques et de genèse sont dif¬
férentes aux Saintes : milieu plus sec, moins vaseux et installation
sur une ancienne saline, peu à peu isolée de la mer ou reliée avec
elle seulement de façon périodique, par un cordon littoral discon¬
tinu. C’est, la Saline Marigot, et la seule mangrove, incomplète
d’ailleurs, que nous ayons observée dans l’Archipel Saintois. Sur
la boue salée les racines aériennes ou pneumatophores d’ Avicennia
sont nombreuses portant un feutrage de Floridées violacées : Calo-
glossa Leprieuri, Bostrychia et de Cyanophycées.
Le rôle respiratoire et la fonction diastasigène de ces pneumato¬
phores érigés en béquilles denses, de 15 à 20 cm. au dessus de la
ligne de balancement hydrostatique, ont été étudiés dans. Y Ecologie
(p. 57). La zonation halophile est la même et la première ceinture
émergée qui le horde est une pelouse rase à Sporobolus virginicus,
sur sables humides.
2. Série littorale. — Les facteurs édapho-climatiques commandent
cette série. Ce sont la mer, le sable et le vent pour les plages et les
dunes, le sable imprégné d’éléments argileux et humiques dans les
bosquets de mancenilliers, des roches labradoritiques, cinérites et
brèches plus ou moins décomposées et érodées par les embruns, les
orages et le vent sur les falaises littorales.
Les plages. Elles offrent des zonations diverses. L’association
classique du milieu arénacé, à Ipomoea-Canavcdia, si abondante
— 398 —
en Grande-Terre et dans presque toutes les Iles Caraïbes, dans sa
forme typique ( Écologie , pp. 74-76) n’existe pas aux Saintes. Par
contre, les autres éléments électifs des sables, sauf ces deux caracté¬
ristiques des plages de la Guadeloupe, s’y retrouvent et dominent
suivant le cas. A Grande-Anse de Terre-de-IIaut, le pionnier est
Stenotaphrum stolonifère, derrière lequel deux zonations d’halo-
philes crassuleseentes : Sesuvium et Mallotonia gnaphalodes, espèce
des formations coralligènes absentes ici, mais sur des sables alloch-
tones où la proportion de coraux et calcaires coquilliers broyés
par la mer (et de sel) explique la présence de ses touffes. La Plage
de Marigot, en bordure de la mangrove et latéralement à celle-ci
présente des ceintures successives, de la mer vers l'intérieur, à
Sporobolus, Philoxerus, Pectis et Hippomane, alors que celle de
Pont Pierre : Sesuvium, Sporobolus, Euphorbia buxifoha et Steno¬
taphrum, puis Hippomane, et celle de l’Anse Figuier : Sporobolus-
Stenotaphrum et large bande d’Opuntia Dillenii puis de mancenilliers.
En opposition avec la colonisation de ces plages de Terre-de-IIaut,
celles de Terre-de-Bas, à éléments détritiques plus grossiers et sables
coquilliers grisâtres moins pulvérisés et fins, comportent plus de
Cactées et de suffrutescentes dans leur fixation : ceinture à Sesu
viurn halophile, plan incliné à Hippomane rabougris, mutilés, denses,
fortement éoliens en progression, de 0 m 30 à 3 m. marquant la
direction et l'intensité du vent, rideau épineux imbriqué et fourni
d 'Opuntia Dillenii puis rideau arbustif inerme à Thespesia-Coccoloba
Terminalia, avec le rare Ardisia guadelupensis, comme à Deshayes,
telle est la zonation de la Plage à Grande-Anse de Terre-de-bas.
Les dunes : Des dunes de 3 à 4 m. de haut, à sables gris ou jaune
kaki, mobiles, très fins, coquilliers, à débris et tests très triturés,
existent à Grande-Anse de Terre-de-Haut, en arrière de la plage
décrite. Le Stenotaphrum pionnier et stabilisateur, avec Mallotonia
et Euphorbia, compagnes et fixateurs, sont enterrés progressivement
et, à l’optimum biologique, la dune est complètement recouverte
sur le front par Scaevola Plumieri puis par Scaevola-Coccoloba, au
milieu et par Hippomane en zones marginales et latérales, où des
débris argilo-humiques s’accumulent, et enfin, limités postérieure¬
ment par le rideau éolien à Coccoloba protecteur. Cette colonisation,
avec ces divers stades est très semblable floristiquement à celle de la
Pointe des Châteaux et de certaines plages de la Désirade ; elle est
l’homologue étroite de celle des dunes de la Barbade. Le milieu
arénacé implique une spécialisation biologique : les conditions
édaphiques étant semblables et le vent salin étant le facteur clima¬
tique prépondérant, il est normal de retrouver sur les plages et les
dunes des Iles les mêmes espèces, leur groupement en communautés
similaires, des zonations identiques, avec des stades et des succes¬
sions ou parfois même de véritables associations littorales, avec une
— 399
stabilité relative due à ces conditions écologiques particulières.
Les falaises. Ce ne sont pas des récifs madréporiques ni des falaises
coralliennes ou calcaires telles que celles décrites pour la Guade¬
loupe et la Désirade ( Écologie , pp. 88-89) à Strumpfia-Lithophila,
absents des Saintes, ou par Tintamarre et Petite-Terre (16) à Lantana
Guilandina, mais on y retrouve le taillis xérophile à Croton : C. bal-
samiferum et C. astroites ainsi que la brousse épineuse à Lantana-
Randia, indiqués dans les Types littoraux caraïbes (17). Tel est le
cas de l’Anse Mire, de la Batterie de la Tête Rouge, de la Baie de
Marigot et des falaises du Morne Morel, des pentes abruptes de la
Pointe Zoziaux et du Fort Napoléon. Les colonisations par les
Cactacées le long de falaises abruptes à labradors corrodés, sont
nombreuses : Elles sont à dominance de Cephalocereus Urbanianus,
endémique caraïbe, homologues de celles du littoral Sous-le-Vent,
à la tête Bouge, au Fort Napoléon, à Morel et au Sud de Terre-de-
Bas, où elles surplombent la mer de 30 à 60 mètres de haut. Le
Selenicereus grandiflorus, en colonisations denses le long des falaises
du Débarcadère de Terre-de-Haut, marque une affinité avec la
Pointe de Vieux-Fort et l’abondance des frangipaniers : Plumieria
alba accuse l’homologie avec St Martin et St Barthélemy.
Les bosquets à mancenïlliers. Le bois de Hippomane mancenilla
présente sur le littoral des Saintes deux formes biologiques bien
distinctes : l’une éolienne et rabougrie, naine et protectrice, à type
joint et en plan incliné, en peuplement pur ou en association Hippo-
mane-Coccoloba, sur faciès édaphique sableux ou sablonno-argileux,
l’autre normale, à bois élevé, avec de grands arbres, atteignant
jusqu’à 16 mètres, lorsqu’ils sont à l’abri du vent et sur dépressions
humides, tapissées d’argile et d’humus. Aux Saintes, la forme
éolienne, frappée de nanisme, est la plus répandue et le bosquet
normal est l’exception. Il existe cependant entre la Péninsule de la
Tête Bouge et le Pré Cassin, à Terre-de-Haut, sur un sol noirâtre
riche en matières organiques et avec un micro-climat spécial et sans
sous-bois herbacé ou arbustif.
3. Série paralienne. — La végétation de cette série, libérée des
actions directes de la mer, est influencée par un autre facteur
plus puissant encore : l’homme. Ce sont des formations anthropo¬
zoogènes : cultures, lisières et brise-vents, rudérales et postcultu¬
rales : friches, pâtures et savanes, mares creusées par l’homme pour
extraire l’argile servant à fabriquer des briques ou à faire boire le
bétail. Cette végétation substituée est étudiée par ailleurs.
4. Série des « mornes » et coulées volcaniques. — Ces « mornes »
ont été dégradés sous l’action humaine par le feu pour faire du char¬
bon, des cultures et des pâtures, sous celle des cabris, moutons et
bovins, broûtant les bourgeons et les jeunes pousses, enfin sous l’in¬
fluence de l’érosion ainsi déclenchée, accentuée par les vents et les
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954.
26
— 400 —
divers facteurs édapho-climatiques définis. Dans ces conditions, la
végétation naturelle, qui se retrouve plus primitive dans les coulées
où elle était plus abritée, a subi une forte évolution régressive, com¬
parable à celle décrite pour le secteur Sous-le-Vent de la Guadeloupe.
Certaines collines, près du Bourg de Terre-de-IIaut, au centre de cette
Ile, sont totalement dépourvues de végétation et le vent balaie ces
surfaces nues où aucun obstacle ne l'arrête, désagrégeant, les maté¬
riaux, les entraînant, les pulvérisant mécaniquement. Même le
Cephalocereus et le Croton n'arrivent pas à s’installer. Quelques rares
pionniers disséminés dans les ravinements et les écorchures prennent
place : Chrysobalanus, Hymenaea, Tabebuia et Eugenia, disjoints
et éoliens, manifestant des déficiences foliaires accentuées et adop¬
tant des ports rampants et radicants pour coloniser.
La végétation est hétérogène et aucune association stable, éda¬
phique vraiement sylvatique ne peut être reconnue à Terre-de-IIaut
et dans les sept autres petits ilôts. Seule, Terre-de-Bas, abrite encore
un lambeau de belle forêt primaire, toujours xérophile mais à ten
dance mégophytique décelable par de beaux arbres : savonnettes :
Loncliocarpus, courbarils : Hymenaea, poiriers : Tabebuia et figuiers
maudits : Ficus.
Végétation sylvatique de Terre-de-IIaut. — Le caractère diffé¬
rentiel de cette Ile d'avec la Guadeloupe réside dans l'abondance
du bois savonnette, endémique caraïbe, sur les mornes les moins
dégradés et les coulées abritées : C’est le Lonchocarpus Benthamianus
Pittier et non le Sapindus saponaria L. (Breta p. 69), l'espèce dite
Sous-le-Vent : savonnette petites feuilles. Les halliers comportent
une proportion plus élevée de Brunfelsia fall.ax Duchassaing, au
Chameau notamment, d’ Eugenia divers et de Croton ovalifolius et
C. astroites. Les bois de poiriers : Tabebuia pallida Miers subspec.
dominicensis (Lfrban) Stehlé, sont assez fréquents et un bel exem¬
plaire de ce bois de 25 m. de haut, subsiste au Pré Cassin. Le climax
de cette végétation paraît être à Lonchocarpus-T abebuia.
Végétation sylvatique de Terre-de-Bas. — La différence avec l’ Ile
précédente réside dans un caractère primitif mieux conservé en dépit
des cyclones dont les deux derniers les plus violents furent ceux de
1825 et 1865. Cela s’explique par la . massivité de l’île, son caractère
plus agricole et moins zootechnique, la plus grande abondance des
sommets de mornes de 200 à 300 m. d’altitude, ainsi que des coulées
abritées, la conservation de l’humus dans les cuvettes. Ces facteurs
se traduisent nettement sur la végétation plus sylvatique et plus
mésophvtique avec des enclaves évoluant progressivement vers le
climax forestier, une ambiance plus humide avec des fougères et des
espèces de forêt mésophytique : Dryopteris Pithyrogramma et Adian-
thum pour les Ptéridophytes, un parasite : Phoradendrum et deux
Broméliacées épiphytes : Wittmackia et Tillandsia, des espèces de
— 401
sous-bois senti sciaphiles et plus umbrophile : Odontonema nilidum,
Desmodium umbrosum var., Piper medium, Schmidtelia, des arbres
de 35 m. de haut et de 30 à 60 cm. de diamètre : Lonchocarpus
Benthamianus et L. latifolius (savonnette grandes feuilles). Ficus
Urbaniana mesurant 3 m 85 de diamètre et 30 m. de haut, à empâte¬
ments angulés et surtout : llymenaea Courbaril, dont des arbres de
18 à 25 m., à la densité de 100 arbres sur 3 hectares, entre la cote
209 et l’altitude 225 m. au Plateau Paquette. Le clirnax de cette
végétation paraît être à Lonchocarpus- llymenaea.
Évolution et recherche du climax primitif. — L’étude floristico-
sociologique détaillée et celle de l’évolution, avec la recherche du
climax primitif de chacune des deux îles les plus grandes de cet
Archipel, font l’objet d’une publication séparée.
Il sera résumé ici seulement le tableau de l’évolution mise en
évidence dans les conclusions.
Schéma de l’évolution de la végétation dans l’Archipel des
Saintes.
T erre-de-Bas
Forêt xéro-mésophile à
Lonchocarpus-Hymenaea
(Cliihax)
t
Bosquet précurseur
à Lonchocarpus Benthamianus
et L. lati[olius-Amomis-Eugenia
Exostemma (sur labradorites).
t
T erre-de- Haut
Forêt xéro-héliophile à
Lonchocarpus-T abebuia
(Climax)
t
Bosquet précurseur
à Lonchocarpus Benthamianus
Pisonia-Eugenia-Rochefortia-
Brunfelsia. (sur labradorites).
t
Taillis à Croton balsami forum
— Cr. astroites
(Embuissonnement) .
t
Brousse à Lantana-Randia ,
forêt-parc ouverte, à Cactacées :
Opuntia-Cephalocereus
(Fourrés épineux).
t
Bosquet à Hippomane mancenilla
(Bois littoral).
t
Bideau protecteur à Coccoloba uvijera
(Point de départ).
— 402 —
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Par A. Cavaco.
En 1775, Aublet (Histoire des plantes de la Guiane françoise,
1, p. 528) a créé le genre Cassipourea comprenant le C. guianensis,
espèce-type.
En 1925, Alston ( Kew . Bull., p. 241) faisant une révision des
Cassipourea, rattache à ce genre les Weihea Sprengel et les Dactylo-
petalurn Bentham qu’il considère comme sous-genres. Aux espèces
africaines citées dans cette monographie se sont ajoutés plus tard
d’autres Cassipourea nouveaux.
En 1928, Exell ( Journ . Bot., LXVI, Suppl., p. 162) ajoute aux
espèces citées par Alston (op. cit.) le C. Gossweileri, espèce nou¬
velle récoltée par Gossweiler, en Angola.
En 1931, Hutchinson et Dalziel (in Bull. Yale University :
The Evergreen Forests of Liberia, p. 37) mentionnent une espèce
nouvelle de la Liberia, qu’ils ne font pas accompagner de diagnose
latine, le C. firestoneana. Cette espèce est citée par les mêmes auteurs
en 1937, dans les ‘ Useful plants of West Tropical Africa ”, p. 85, en
restant nomen nudum jusqu’en 1952.
En 1936, Aubréville et Pellegrin (Bull. Soc. Bot. Fr., p. 706)
décrivent une nouvelle espèce africaine, le C. Nialatou, de la Côte
d’ivoire. Dans la « Flore des Spermatophvtes du Parc National
Albert », vol. II, publiée en 1948, Robyns, son auteur, ne signale
aucune espèce nouvelle de Cassipourea. De même, Brenan &
Greenway (in « Check-Lists », Tanganvika territory, 1949, p. 471)
ne citent que des espèces déjà mentionnées par Alston (op. cit.).
En 1952, enfin, Jacques-Félix (Rev. Internat. Botan. Appl.,
ncs 355-356, p. 264) fait une révison très complète des Cassipourea
d’Afrique occidentale, en suivant la monographie d’ALSTON. Toute-
ois, Jacques-Félix ne retient pas le subgen. Lasiosepalum
Alston, qu’il rattache, comme section, au subgen. Cassipourea.
Dans cette révision, il décrit une espèce nouvelle de la Guinée fran¬
çaise, le C. Adami, et donne la description en latin de deux espèces
inédites, le C. paludosa Huteh. & Dalz. Mss., et le C. firestoneana
mentionné ci-dessus. A la fin de la même année, Pellegrin (Notulae
Systematicae, XIV, p. 296) décrit une nouvelle espèce, le C. Le Testui,
du Gabon. Dans la même note, Jacques-Félix décrit un nouveau
Cassipourea, récolté au Cameroun, le C. adamauensis.
Bulletin du Muséum. , 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954.
405
Nous allons décrire ici un Cassipourea nouveau de l’Angola, le
Cassipourea Vilhenae .
Cassipourea Vilhenae Cavaco, sp. nov. — Frutex 1 m. altus ; ramuli
teretes, atrobrunnei, glabri, lenticellis conspicuis induti. Folia opposita,
petiolata, integra, obovato-oblonga vel elliptica, basi subrotundata vel sub-
cuneata, apice obtuse acuminata vel emarginata, coriacea, glabra, glauca,
6-9 cm. longa, 4-5 cm. lata ; nervi latérales e margine circiter 4 mm. conjuncti,
nervis tertiariis numerosis, reticulatis, supra non satis conspicuis ; petioli
5 mm. longi, juventute pilosi demum glabri ; stipulae tarde caducae, lan-
ceolatae, apice obtusae, extra dense pilosae, intra glabrae, 4-5 mm. longue,
3-4 mm. latae. Flores numerosi, ad nodos dense jasciculati ; pedicelli 2 mm.
longi, apice articulati, pilosi ; bracteae parvae. Calyx projunde b-lobatus,
extra dense pilosus, intra glaber ; lobi circiter 3 mm. longi, lanceolati. Petala
spatulata calyce paulo longiora, fimbriata, glabra. Stamina circiter 15,
glabra, calyce vix longiora in annulo carnoso inserta. Ovarium subglobosum,
subcostatum , triloculare, dense pilosum tarde apice solum pilosum demum
ovarium omnino glabrum ; Stylus glaber vel ad medium parse pilosus, apice
obscuro trilobo coronatus. Capsula globosa, glabra.
Angola, Lu.nda, Dundo : en bordure du fleuve Luachimo, 750 m.
ait., Gossweiler 13571, 13655 .
Affinités. — L’espèce décrite ci-dessus appartient au sous-genre
Weihea caractérisé, comme chacun sait, par les lobes du calice étalés
à l’anthèse et toujours beaucoup plus longs que le tube calicinal,
celui-ci étant étroitement appliqué à l’ovaire. Elle fait transition
entre le groupe d’espèces d’Afrique Orientale à calice à 5-lobes
(rarement 4), à ovaire pubescent au sommet, établi par Alston :
C. Elliottii , C. mossambicensis , C. obovata, et le groupe que le même
auteur a formé avec les espèces d’Afrique Equatoriale, définies
par leur calice à 4 lobes (rarement 5), à ovaire densément poilu :
C. glomerata, C. Mildbraedii. C. mawambensis et C. ruwensorensis.
En nous basant sur les caractères établis par Alston, on pourrait
ranger cette espèce tant dans le premier groupe que dans le second.
Le groupe d’espèces d’Afrique Equatoriale indiqué ci-dessus pré¬
sentant toujours des feuilles longuement acuminées à bord non
entier, nous inclinerions à placer notre plante plutôt dans le groupe
d’espèces d’Afrique Orientale indiqué ci-dessus, notamment à côté
du C. mossambicensis et C. obovata du Mozambique.
Le Cassipourea Vilhenae se distingue du C. mossambicensis par ses
feuilles toujours nettement entières, plus longues et plus larges,
complètement glabres sur les deux faces, à stipules non cordées ; par
ses fleurs nombreuses par nœud et par aisselle, et non solitaires ou
1. En attribuant le nom de Vilhenae à une plante spéciale à l’Angola, j’ai voulu
honorer M. le Commandant Ernesto de Vilhena, Administrateur-délégué de la
« Companhia de Diamantes de Angola », auquel on doit la création du « Muséum d’His-
toire Naturelle du Dundo », le seul existant en Afrique Occidentale Portugaise.
406 —
par 3, toujours 4-mères, et non 5-mères, à lobes densément poilus,
à ovaire densément poilu. Il diffère du C. obooata, arbre de G m. de
haut, par son port, par la taille de ses feuilles, par ses stipules non
arrondies, non glabres, par ses fleurs non 5-6 mères, par ses pétales
qui ne font, pas 2 fois la longueur du calice, et enfin, par son ovaire
non 4-loculaire.
Biogéographie. — Le genre Cassipourea comprend des arbres et
des arbustes répandus au bord des rivières, dans les galeries fores¬
tières et dans les dunes littorales des régions tropicales. On connaît
actuellement 82 espèces dont 21 habitent l’Amérique Centrale et
Sud-Tropicale, 49 l’Afrique (4 en Angola), 11 la Région Malgache,
les Mascareignes et les Seychelles, et enfin, 1 espèce se trouve à la
partie méridionale de l’Inde et à Ceylan. Plus de la moitié des Cassi¬
pourea sont donc Africaines.
Les espèces américaines montrent une étroite parenté avec celles de
la côte Occidentale africaine, et les espèces asiatiques sont affines de
celles de la côte Orientale africaine.
La considération de la répartition géographique des espèces d’une
part, et de leurs affinités d'autre part, aboutit à renforcer l’hypo¬
thèse de l’existence ancienne de connexions intercontinentales et
nous incline encore à croire, avec Alston, que le centre de dispersion
du genre se situe en Afrique.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
407
L’écologie du développement des Aegilops (Graminées) 1.
A propos de la systématique des Aegilops.
Par Cl. -Ch. Mathon.
I. Exigences stadiales.
Nous avons étudié au cours de précédentes notes les exigences
écologiques du développement de quelques espèces et variétés
d’ Aegilops.
Nous avons observé au cours de cette première étude, des com¬
portements différents à cet égard selon les espèces et aussi selon les
variétés appartenant à la même espèce.
Ces derniers phénomènes, notamment, en ce qui concerne les
exigences thermostadiales, étaient sans doute connus sinon publiés
dans leur détail 2.
Un récent travail de Vigorov 3 confirme l’existence de ces
différences.
Cet auteur a cultivé une douzaine d’espèces d’ Aegilops dans l’Oural.
Cette région est caractérisée par la longueur du jour de l’été, la brièveté
de la période de végétation possible (période où la température est sufisam-
ment élevée), l’hiver très rigoureux. Les Aegilops n’y croissent pas plus à
l’état adventice qu’à l’état spontané.
Dans les ensemencements d’hiver, la plupart des espèces d’ Aegilops
gèlent, à l’exception d’^4e. cylindrica.
Dans les ensemencements de printemps, la plupart des espèces tallent
sans épier, ou bien épient tardivement à la fin de l’été ou au début de
l’automne (Ae. ovata) et ne mûrissent pas leurs graines.
Lors de l’ensemencement de printemps, le comportement des variétés
d’ Aegilops appartenant à la même espèce n’est pas identique. Par exemple,
Ae. triuncialis provenant des Jardins botaniques de Tbilissi ou de Tach¬
kent tallent sans épier, alors que des semences de la même espèce prove¬
nant d’au-delà de la zone à tchernoziom donnent des plantes qui épient
quoique tardivement.
1. V. p. 3.
2. « There are known to be both winter and spring varieties in Linneons of this
genus » (Aegilops). Selected Writings ot' N. I. Vavilov, Chronica Botanica, vol. 13,
1949/50, p. 66.
3. Vigorov L. I., Obtention du Blé tendre et d’Epeaulre à partir d’ Aegilops triun¬
cialis (à la suite d'hybridation spontanée) ; Botanitcheski Journal , t. 38, 1953, n° 5,
pp. 708-713.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954.
— 408 —
La détermination expérimentale des exigences écologiques propres
à chaque stade, chez chaque variété de chaque espèce permet sans
doute de préciser des possibilités de répartition géographique latitu-
dinale et altitudinale dont l 'écologie observationnelle ne peut rendre
suffisamment compte.
On constatera ainsi que les possibilités d’extension des différentes
espèces d ’Aegilops sont loin d’être réalisées dans la nature. Plus
exactement, l’aire théorique écologiquement possible, déborde, et
de loin, l'aire réelle.
C’est, sans doute aux phénomènes cénotiques au cours du processus
historique du peuplement qu'il convient d’attribuer ce fait.
A l’égard de la distribution géographique actuelle, l’analyse écolo¬
gique du développement permet de préciser l’adaptation aux condi¬
tions de cette distribution.
L’analyse stadiale du développement permet de dessiner une aire
écologique théoriquement possible, pour chaque espèce et ses
variétés, dans les conditions de la conservation de l’hérédité actuelle
de la plante. L’hérédité étant comprise comme « la propriété qu’a le
corps vivant d’exiger des conditions déterminées pour vivre et se
développer, et de réagir de manière définie à telles ou telles condi¬
tions » (T. D. L., Agrobiologie, Moscou, 1953 — en français — p. 55).
Nous pensons que les caractères écologiques notés dans les dia¬
gnoses et dans les Flores, et qui résultent de déductions à partir de
l’observation sur le terrain — ou même d’interpolations basées sur
la répartition géographique actuelle — gagneraient à être précisés
par l’analyse stadiale des conditions du développement. Cette
dernière élargirait l’écologie observée à l’écologie réelle de la plante.
Ce qui, entre autres, faciliterait la tâche des introducteurs comme
celle des phytogéographes.
IL Croissance et développement.
Dans sa récente publication, L. I. Vigoiîov après avoir tenté de
reproduire les expériences bien connues de Fabre, conclut qu’en
sol riche, bien amendé et fumé, convenablement ameubli et irrigué,
Aegilops triuncialis ne se transforme pas.
Et il précise qu’il en est de même lorsque son hérédité a été
ébranlée à la suite de semis très hâtifs de printemps en Oural.
Mais, plus loin, il ajoute qu’on peut espérer fixer, dans les généra¬
tions suivantes, l’augmentation des dimensions de l’épi obtenue par
la modification des régimes lumineux, hydrique et alimentaire pen¬
dant la période de formation de l’épi.
Malheureusement, Vigorov ne précise pas les lois qui régissent
l’augmentation des dimensions de l’épi.
409 —
C’est pourquoi, nous voulons apporter ici quelques indications de
valeur générale, résultant de nos expériences sur les Aegilops (et
confirmées par nos expériences sur les Hlés, Orges, Avoines,
Seigles, etc.) 1 et concernant les manifestations résultant de la modi¬
fication des rapports entre la croissance et le développement lorsque
l'on fait varier les conditions du développement 2.
Examinons le cas d 'Aegilops cylindrica (espèce de développement
rapide, de jour long, de thermostade relativement, chaud) — voir
tableau et photo — , lequel illustrera les règles qui se dégagent de
nos expériences :
— lorsque le développement est lent (et les conditions pour la
croissance assurées), la taille de la plante est élevée, les épis sont
constitués par de nombreux épillets (semis de novembre) ;
— lorsque le développement est relativement plus rapide (et la
croissance assurée), la taille de la plante diminue ainsi que le nombre
d’épillets dans l’épi (semis de mai dans les conditions naturelles) ;
— lorsque l’accomplissement du photostade est accéléré, les
autres conditions restant égales aux précédentes, le nombre d’épillets
dans l’épi et la taille de la plante diminuent encore (semis de mai
dans les conditions naturelles -j- éclairage d’appoint durant la
nuit).
Dans le tableau, en comparant la longueur de l’épi à la hauteur de la
tige, pour une même date de semis (mai) , en jour naturel et en jour continu,
on constate que l’expression numérique du rapport :
longueur de l’épi (en mm)
hauteur de la tige (en cm)
augmente lorsque la taille de la plante diminue et passe de 1,1 à plus
de 1,5 (jusqu’à 3,2).
Ce fait vérifie que :
« Si tels ou tels éléments de nourriture sont en quantité insuffisante
pour le développement normal de toute la plante, ce sont en premier lieu
les organes, les parties du corps les moins importants qui seront sous-
alimentés, qui recevront une quantité de nourriture inférieure à la norme.
Les processus plus importants pour l’organisme auront moins à souffrir de
l’insuffisance de tels ou tels éléments de nourriture, et moins encore ceux
dont dépend le plus la perpétuation de la descendance de la plante »
(T. D. L., op. eit., p. 422). « ... Dans un organisme végétal mal nourri, les
organes et les cellules de chaque organe ne souffrent pas la faim au même
1 . Voir Bull. Muséum, 1952, pp. 582-587 ; 1953, pp. 621-628 ; 1954, pp. 152-162.
2. Par développement, on entend les phénomènes qui se succèdent, par lesquels la
plante passe d’un stade à l’autre, et qui mènent finalement à la graine prête à germer.
Par croissance, on entend l’augmentation de niasse, de volume, de taille, de la plante.
« Développement et croissance ne sont pas des notions identiques. La croissance est
l’une des propriétés du développement des plantes » (T. D. Lyssenko, Agrobiologie,
Génétique, Sélection et Production des semences ; Ed. en langues étrangères, Moscou,
1953 — en français).
Aegilops cylindrica , Muséum.
. Egilop.s ci/lindrica .
En ù gauche : ('pis prnvmanl des piaules semées en novembre :
En bas à gauche : piaules issues «les semis de mai en jour coulinu (graines séries) ;
.1 droite : piaules issues des semis de mai dans les conditions naturelles (graines
vertes).
— 411 —
degré. Aussi affamées que soient les plantes, la nourriture servira en
premier lieu à édifier les cellules d’où sortiront finalement les cellules
sexuelles » (T. D. L., op. cit., p. 367).
Si l’on sème dans les mêmes conditions, ensemble, les semences issues
de plantes naines, et les semences issues des plantes normales, on obtient
des plantes qui se distinguent fort peu les unes des autres.
En effet, « ... ce qui différait fortement, c’était les pieds et non les
semences issues de ces pieds... Et les embryons des semences sont moins
dissemblables encore. C’est pourquoi, d’ordinaire, les plantes provenant
de ces embryons diffèrent peu entre elles. » (T. D. L., op. cit., p. 367).
On retrouve les mêmes règles chez les autres espèces d Aegilops,
parfois sous des aspects légèrement différents.
Ainsi, dans les semis échelonnés de Aegilops (ouata?) mutant de
Forlani.
— plus le développement est rapide, moins le nombre d’épillets
fonctionnels est important (il passe de 3 à 2), de même, le nombre
d’épillets supérieurs stériles diminue (il passe de 2 à 1) ;
— inversement, plus le développement est lent, compatible avec
une croissance normale de la plante (semis de novembre), plus l’épi
est gros et fertile (le nombre d’épillets fonctionnels passe de 3 à 4).
D’autre part, un développement freiné (au cours du photostade,
semble-t-il) paraît provoquer des phénomènes de descente de
l’épillet avorté inférieur, analogues à ceux que nous avons observé
chez les Orges et d’autres graminées 1.
— En jour court — 8-10 h. — (donc avec un développement consi¬
dérablement freiné), dans des conditions de croissance ralenties
(notamment du fait d’une nutrition photosynthétique faible), la
transformation de l’épi se fait dans le sens de son élongation avec
éloignement de F fou des) épillet inférieur (s’accompagnant de tor¬
sions du rachis et de foliations à l’insertion) par rapport à la masse
de l’épi, de la stérilisation des épillcts se réduisant à des glumelles
longuement étirées recouvrant des fleurs rudimentaires avortées.
Les modifications que nous notons chez Ae. (ouata?) mutant,
sous l’influence de la modification des rapports croissance-déve¬
loppement, se retrouvent chez les autres Aegilops du groupe ouata.
Or, dans la systématique des Aegilops du groupe ouata (= section
Polyeides Joukovski 1928) le nombre des épillets fertiles, stériles
ou rudimentaires, leur disposition relative, etc. jouent un grand rôle.
Joukovski 2 a d’ailleurs groupé dans sa section Polyeides tous
les Aegilops possédant un (ou plusieurs) épillet supérieur stérile et
considéré ce caractère comme caractère de section.
1. Voir : Arm. Biol., 1952, pp. 269-270 ; Genetica agraria, 1952, IV, 1-2, pp. 23-41 ;
Bull. Soc. Bot. Fr., 1953 et 1954 ; Bull. Muséum, 1953, pp. 422-427.
2. Zhukovsky P. M., A critical-systematical survey of the species of the genus
Aegilops L., Bull, of Applied Botany , of Genetics and Plant Breeding, vol. XVIII,
n° 1, 1927-1928, Leningrad, 1928.
— 412 —
11 considère, également comme caractère spécifique le caractère
« nombre d’épillets stériles à la partie supérieure de l’épi » (« carac¬
tère très stable », écrit-il, « le nombre de ces épillets varie de I —
Ae. ovata, Ae. triaristata, Ae. biuncialis — à 2-3 — Ae. umbellulata,
Ae. columnaris »). 11 considère également comme caractère spécifique
le nombre d’épillets dans l’épi, etc.
Joukovski distingue des sous-espèces de Ae. ovata (sensu stricto),
essentiellement d’après le nombre d’épillets (ssp. gibberosa, 4-5 ;
ssp. umbonala, 3-4 ; ssp. globulosa, 3 ; ssp. planiuscula , 2-3). Il en
est de même chez Ae. triaristata, etc.
On attribue à peu près la même valeur systématique à ces « carac¬
tères » dans les Flores (Costes, Fournier, Fiori, etc.) et dans plu¬
sieurs notes de détail, de différents auteurs, concernant les Aegilops.
Dans la monographie de Eig 1, parue un ou deux ans après celle
de Joukovski (Cette relative simultanéité de parution a sans doute
entraîné l’absence de mention concernant le premier ouvrage dans
le second, et qui est. une gêne considérable pour la détermination des
Aegilops), cet auteur considère également le nombre des épillets
comme « un caractère constant dans le cadre d'une certaine ampli¬
tude, et qui peut être d’une certaine utilité dans la division du genre
en sections, en espèces, ou en unités systématiques inférieures ».
Plus loin, Eig ajoute que le nombre d’épillets est un « caractère de
valeur, particulièrement pratique dans la section Pleionathera, sous-
section Libéra. » 2. Toutefois Eig utilise ce « caractère » avec plus de
modération que Joukovski.
Ainsi, la modification des rapports entre la croissance et le déve¬
loppement, provoquée par simple anticipation ou retardement du
semis, entraîne des modifications de structure et fonctionnelles de
l’épi, lesquelles montrent combien certains « caractères systéma¬
tiques » — « héréditaires en soi » (!) Joukovski — sont sujets à
caution. Et combien la systématique aurait à gagner à utiliser
l’analyse stadiale des conditions du développement, tant pour la
caractérisation morphologique qu’écologique.
Laboratoire de Culture du Muséum.
1. Eig A., Monographisch Kritische Uebersicht der Gattung Aegilops, Repertorium
specierum novarum regni vegetabilis, Beihefte Band LV, Berlin, 1929.
2. Chez Eig, celte sous-section Libéra comprend, outre les espèces de la section
Polt/eides Joukovski, l’espèce Ae. triuncialis.
413
Considérations sur ltiistoire évolutive
des Vertébrés insulaires
DANS LA RÉGION MÉDITERRANÉENNE OCCIDENTALE.
Par Georges Dehaut.
DOCTEUR EN MÉDECINE
LICENCIÉ ÈS SCIENCES
Cet exposé théorique pourrait servir de conclusion aux recherches
sur la faune corso-sarde qui m’ont préoccupé pendant plusieurs
années 1. 11 se divise en trois parties : genèse d'un faciès géogra¬
phique ; distinction de l’espèce et de la variété héréditaire ou race 2 ;
états évolutifs (spécifique et racial) et taille des animaux.
I. — Sur le faciès méditerranéen des Antilopes rupicaprines
pléistocènes des îles Baléares et de la Sardaigne.
Parmi les Antilopes rupicaprines, deux genres, dont Charles
William Andrews a bien mis en lumière les affinités naturelles,
Myotragus et Nemorhaedus, sont caractérisés par les noyaux osseux
de leurs cornes « qui se projettent en arrière presque dans le même
plan que le front » 3.
La seule espèce connue du premier de ces genres, Myotragus
balearicus, dont Miss Bâte a découvert les restes, admirablement
conservés, à Majorque puis à Minorque, différait curieusement des
autres Antilopes rupicaprines, et de tous les autres Ruminants,
par la réduction numérique et la forme de ses dents : « la mandibule,
dit Miss Rate, porte une paire d’incisives médianes semblables à celles
des Rongeurs, grandes et à croissance continue, les autres incisives
1. Histoire zoologique et paléontologique des îles de Corse et de Sardaigne (Paris,
1911-1914).
Vie vertébrée insulaire dans la région méditerranéenne occidentale (Paris, 1920).
Présentation de ces deux ouvrages par le doyen Henri Roger, parce que les descrip¬
tions qui les composent « sont complétées par des déductions physiologiques » [Bull.
Acad. Médecine, 3e sér., t. LXXXIII, 1920).
Faciès géographiques des Antilopes du groupe némorliédien, et affinités de l’espèce
pléistocène de Sardaigne. ( C . R. Acad, sciences, t. CCXVII, 1943).
2. Gaudry (Albert), Fischer (Paul), Tournouër (Raoul). Animaux fossiles du
mont Lôhcron (Vaucluse) (Paris,. 1873, pp. 92-98 : Sur la distinction des races et des
espèces de Mammifères à la fin des temps miocènes).
3. Andrews. A description of the skull and skelelon of a peculiarly modificd
Rupicaprine Antelope (Myotragus balearicus, Bâte) with a notice of a new variety,
Myotragus balearicus, var. major. ( Philos . Trans. Roy. Soc. London, ser. B, vol. CCVI,
1915).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954.
414 —
-et la canine faisant entièrement défaut 1 ». Au lieu que la mandibule
des différentes espèces de Nemorhaedus porte trois paires de prémo¬
laires (homologiquement les deuxièmes, troisièmes et quatrièmes),
chez Myotragus , comme dans certains Rongeurs, les quatrièmes pré¬
molaires persistent seules. Déjà, dans son Anatomie comparée,
Cuvier s’exprimait en ces termes : « La nature inépuisable dans sa
fécondité, et toute puissante dans ses œuvres, si ce n’est pour ce qui
implique contradiction, n’a été arrêtée dans les innombrables com¬
binaisons de formes d’organes et de fonctions qui composent le
règne animal, que par les incompatibilités physiologiques ; elle a
réalisé toutes celles de ces combinaisons qui ne répugnent pas 2. »
A l’époque pléistocène, où Myotragus caractérisait la faune des
îles Baléares, vivait en Sardaigne une autre Antilope rupicaprine,
beaucoup moins modifiée. J’ai décrit ses restes fossiles, découverts au
cap Figari dans une brèche osseuse, sous le nom de Nemorhaedus
Melonii. Par plusieurs de ses traits, cette espèce disparue était inter¬
médiaire entre les Nemorhaedus actuels de l’Extrême-Orient et de
l’Inde, et le Myotragus. Par exemple, la distance de l’orbite à la base
de la corne, plus grande chez Nemorhaedus Melo/iii que dans les
Nemorhaedus actuels, devient plus grande encore chez Myotragus.
Les prémolaires, larges et massives dans les Nemorhaedus actuels,
deviennent beaucoup plus faibles chez Nemorhaedus Melonii, et
leur réduction est portée à l'extrême, comme il a déjà été dit, chez
Myotragus. Prémolaires et arrière-molaires, plus hypsomorphes chez
Nemorhaedus Melonii que dans les espèces vivantes, le deviennent
plus encore chez Myotragus : déjà en 1928, Miss Bâte 3 distin¬
guait génériquement, au moyen de ce caractère, l’Antilope du cap
Figari et celle des Baléares.
Ainsi, un même faciès méditerranéen a conféré cerrtaines simili¬
tudes à deux Antilopes rupicaprines ayant vécu, respectivement,
dans l’archipel Baléare et en Sardaigne. Ce faciès géographique a été
aussi un faciès pléistocène : Nemorhaedus Philisi Schaub du Pliocène
d’Auvergne 4 n’en présentait aucun trait, mais ressemblait beaucoup
aux espèces qui animent de nos jours les montagnes de l’Asie.
IL — Un enseignement bio géographique du professeur Giglio-Tos.
En 1910, Ermanno Giglio-Tos, titulaire de la chaire de zoologie à
rUniversité de Cagîiari, se proposait de distinguer, parmi les formes
1. Bâte (Dorothea). Preliminary note on a new Artiodaetyle from Majorca, Myo¬
tragus balearicus (Ceological Magazine , new sériés, decade V, vol. VI, 1909).
2. Cuvier (Georges). Leçons d’anatomie comparée, recueillies et publiées par
Constant Duméril (t. I, Paris, 1835).
3. In litteris.
4. Schaub (Samuel). Nemorhaedus Philisi, ein fossiler Goral aus dem Oberpliocàn
der Auvergne ( Eclogae geologicae Ilélvetiae , t. XVI, 1922).
— 415 —
animales caractéristiques des îles Tyrrhéniennes, celles qui, sous le
double point de vue anatomique et physiologique, constituent
des espèces autonomes ( specie primitive ou oere specie), et celles qui
ne représentent que des races , des manières cVêtre locales d'espèces
occupant une aire de dispersion quelquefois très étendue h 11 écrit :
« Supposons que dans l’antique et hypothétique région de la Tyrrhé-
nide trois formes différentes soient nées d'une espèce primitive, et
que la disparition de cette terre ait produit leur isolement géogra¬
phique de manière que l’une d’elles soit restée en Italie, une en
Sardaigne et l’autre en Corse. Ces trois formes pourront être bien
distinctes entre elles et se conserveront ainsi tant que leur isolement
durera. »
Ici quelques remarques sont nécessaires, sur deux autres modes de
formation des races.
L’isolement topographique est, un isolement géographique en
miniature, et en voici un exemple observé à Cagliari : dans les ruines
de l’amphithéâtre romain, dans les jardins et sur les terrains cou¬
verts d’herbes sauvages, Lacerta muralis est uniquement représenté
par la race réticulée géante tiliguerta, tandis qu’à la pointe Sant’Elia
ne vivent que des Lézards maculés ou rubanés beaucoup plus petits,
appartenant à la race corse et sarde quadrilineata. A la lumière de ces
faits, il devient facile de comprendre pourquoi le professeur Giglio-
Tos enseigne que l'isolement topographique, comme l'isolement géo¬
graphique lui-même, n’a qu’une valeur égale à celle de la sélection
artificielle : sous son action, des races, quelquefois bien différentes
entre elles, prennent naissance ; ce ne sont pas des espèces nouvelles.
L'isolement psychique n’est pas plus puissant 2. George Albert
Boulenger nous apprend que dans les parties Nord de la péninsule
Italique, les Lézards des murailles appartenant aux races nigri-
ventris et campestris, dont la coloration diffère excessivement, ne
se croisent jamais ; que déjà, au Sud de Rome, une « distinction
marquée » entre ces deux formes cesse d’exister ; et qu’en Italie
méridionale et en Sicile, la race mixte serpa les remplace 3. A la forma¬
tion de cette rase serpa, la race tiliguerta, qui en Sardaigne n’existe
qu’à l’état pur, a, elle aussi, pris part 4. Comme la fusion des races
constituantes de Lacerta muralis serpa n’a pas été réalisée, au même
1. Giglto-Tos. I] vero nodo délia questione nel problema dell’origine delle specie.
L’autosoteria. (Archiv f. Entevick. Organismen, Bd XXX, 1910).
2. 11 peut exister, entre deux races de Lézards des murailles, un isolement physiolo¬
gique proprement dit. Déjà en 1911, j’écrivais : « Les Lézards appelés quadrilineata et
Bedriagae , qui sont fort répandus dans les montagnes de Corse, appartiennent certaine¬
ment à une même espèce (Lacerta muralis), et pourtant l’inégalité de leur taille rend
tout croisement impossible entre ces deux formes. »
3. Boulenger. A contribution to our knowledge of the varieties of tlie Wall-Lizard
in Western Europe and North Africa ( Trans . Zool. Soc. London, vol, XVII, 1905).
4. Boulenger. Second contribution to our knowledge of the varieties of the Wall-
Lizard (Trans. Zool. Soc. London, vol. XX, 1912).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954. 27
— 416 —
degré, dans toutes les localités, la race métisse qui nous occupe est
remarquablement polymorphe.
Dans le domaine de la mammalogie, MM. Nicholson et Warner
ont constaté la formation, à la Nouvelle-Calédonie, d'une race
métisse de Mus rattus, issue de la fusion des races frugivorus, alexan-
drinus et rattus : frugivorus à dos brun et ventre blanc, alexandrinus
à dos brunâtre et ventre gris, rattus à dos noir et ventre gris foncé.
Dans l île, ou aucune barrière ne les sépare plus, ces races sont rede¬
venues de simples variétés individuelles, et voici un fait bien signifi¬
catif à cet égard : parmi les quatre petits d’une même portée, il y
en avait deux dont la coloration était celle de M. r. frugivorus, un
dont la coloration était celle de M. r. alexandrinus, un dont la colora¬
tion était celle de M. r. rattus 1.
Ainsi se trouve démontré le cas hypothétique introduit par Ermanno
Giglio-Tos dans son exposé doctrinal : si les races de Sardaigne,
de Corse et d’Italie péninsulaire, nées d’une même espèce, pouvaient
se rencontrer dans une même localité, en peu de temps le métissage
donnerait naissance à « toutes les formes intermédiaires possibles, qui
réuniraient en une espèce unique ces trois races qui, somatiquement,
nous paraissaient si bien distinctes ».
Plusieurs faits, qui ont été rappelés dans ce paragraphe, sont
opposés à l’interprétation de M. le docteur Sommani qui regarde
comme primitif le polymorphisme de Lacerta muralis serpa, dont les
races nigriventris et campestris seraient dérivées par élimination
de caractères. Le travail de mon savant confrère montre combien
il est difficile de distinguer, dans certains cas. les variétés indivi¬
duelles figurant des races futures ou géographiquement distantes, et
celles qui résultent de Y incomplète fusion des races constituantes
d’une population mixte 2.
Albert Gaudry enseignait que de nombreuses espèces, en passant
d’une époque géologique à une autre, s’étaient transformées en des
espèces nouvelles 3. et Sir Arthur Smith Woodward regardait les
grands changements climatiques de l’histoire du globe comme ayant
joué un rôle prépondérant dans les transmutations des êtres organisés,
par suite d’interaction entre les conditions d’existence nouvelles,
ainsi réalisées, et les tendances évolutives internes 4. Selon toute
vraisemblance, c’est à de telles causes de transformation que doit
être attribuée la naissance, au Pléistocène, en deux points de la
1. Nicholson (Arnold), Warner (Dwain). The Rodents of New Caledonia ( Journ .
mammalof'y, vol. XXXIV, 1953).
2. Sommani (F.rnesto). Considerazioni sul valore sistematico delle specie e delle
forme italiane del sottogenere Podarcis Wagler. ( Naiura , t. XXXIX, 1948).
3. Gaudry. Essai de paléontologie philosophique (Paris, 1896, p. 201).
4. Smith Woodward. Prcsidential address. Trans. North Staffordshire Field Club,
1925-1926).
417 —
région méditerranéenne occidentale, des Antilopes rupicaprines
Myotragus balearicus et Nemorhaedus Melonii.
III. — Sur les rapports qui existent entre la taille des animaux insu¬
laires, le stade évolutif de leur espèce, éventuellement le stade évolutif
de leur race, et leurs conditions d'existence.
Léonce Joleaud regardait les faunes pléistocènes et actuelles des
Antilles et des îles de la Méditerranée comme ayant été affectées,
respectivement, par le gigantisme et le nanisme 1. Aux Antilles, des
Mammifères de fortes dimensions, quelques-uns même gigantesques
(l’Edenté Megalocnus cubensis Pomel par exemple), semblent être
venus, à la lin du Tertiaire, les uns de la Néogée, d’autres de l'Amé¬
rique du Nord. Par un curieux contraste, les faunes mammaliennes
des îles de la Méditerranée se composent surtout de formes de petite
taille 2 : « le milieu insulaire, écrit Joleaud, serait ainsi également
favorable à la conservation des formes naines primitives et, par
suite, insuffisamment évoluées, comme des types géants très évolués
et, en conséquence, spécialisés à l’excès. »
Parmi les Antilopes rupicaprines, Myotragus balearicus et
Nemorhaedus Melonii ont été deux espèces de dimensions assez
faibles ; cependant leur système dentaire était très évolué, et le
moulage intra-cranien de Nemorhaedus Melonii, que j’ai déposé
dans la collection d’anatomie comparée de la Sorbonne, a des lobes
olfactifs bien moins développés, par rapport aux hémisphères
cérébraux, que dans l’espèce pontienne Gazella deperdita : les lobes
olfactifs très volumineux de l’Antilope du Léberon, constituant,
selon 1’enseignement de Gaudhy, un trait archaïque 3.
Mais qu’une espèce vienne à se diviser en races : la loi de Joleaud
règle ses variations de taille de la manière la plus nette. Axdrews
a montré que des différences raciales avaient existé entre les popula¬
tions de Myotragus balearicus de Majorque et de Minorque. L’illustre
paléontologiste s’exprime ainsi : « Les spécimens de Minorque sont,
dans la plupart des cas, manifestement plus grands, et leurs cornes
sont plus développées à proportion 4. »
Dans les montagnes de Corse, vivent, sur les mêmes rochers,
deux races de Lézards des murailles : Lacerta muralis Bedricigcie,
1. Joleaud. Sur le rôle des chenaux maritimes nord-floridien et sud-caraïbien dans
les migrations des Mammifères tertiaires et quaternaires (C. r. Acad, sciences,
t. CLXVIII, 1919).
2. Ainsi, Macacus Lamarmorae du Pléistocène de Sardaigne (dont aucun caractère,
assez marquant, ne justifie l’attribution, que j’avais tout d’abord proposée, à un genre
à part), était d’une taille sensiblement plus faible que Macacus inuus actuel de l’Afrique
du Nord.
3. Gaudry, Fischer, Tournouër. Ouvrage cité (pp. 57-59, pi. XI, fig. 2).
4. Andrews, Mémoire cité.
— 418 —
réticule et de dimensions assez fortes, et L. m. quadrilineata, maculé
ou rubané, et dont la taille est sensiblement plus faible. Or, Eimer
nous apprend que le stade réticulé du dessin tégumentaire est plus
évolué que le stade maculé, et que le stade rubané est initial 1.
Des circonstances extérieures, particulièrement favorables au
développement des êtres organisés, ont quelquefois déterminé
l’épanouissement d’une race majeure. Au xvme siècle, Lagomys cor-
sicanus vivait encore à 'l'avolara, île de la côte î\ord-Est de la Sar¬
daigne. Les animaux de cette espèce, dont Charles Depéret a dit,
qu’elle remontait au Pliocène 2, formaient dans l'ile qui nous occupe
une population dense, et leur taille était bien supérieure à celle des
Lagomys pléistocènes identiques spécifiquement, dont les os fossiles
constituent, par leur accumulation, la brèche du mont. San Giovanni
près d’Iglesias. Cetti, qui connaissait les Lagomys de Tavolara, les
regardait comme « des restes de populations antiques, prospérant
surtout grâce à la paix et la solitude » de ce refuge 3.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
1. Eimer (Theodor). Untersuchungen über das Variiren der Mauereidechse (Archio
Fiaturg. Jahrg., 47, Bd I» 1880).
2. Depéret. Animaux pliocènes du Roussillon ( Mém . Soc. géolog. France, 1890).
3. Cetti (Francesco). Appendice alla storia naturale dei quadrupedi di Sardegna
(Sassari, 1777).
Phylogénie des Insectivores.
Par Roger Saban.
On s’accorde aujourd’hui à reconnaître l'origine commune des
Métathériens et des Euthériens dans les Pantothériens, au Juras¬
sique. Ces petits Mammifères pré-placentaires, proto-insectivores,
sont connus par leur mandibule et leur crâne, d’un type primitif.
La denture comporte généralement 7 à 8 molaires trituberculaires
(4 à 5 chez les Paurodontidés) par hémi-machoire. Les supérieures
ont deux cuspides principales bien développées, l’une interne, l’autre
externe représentant le paracone et le métacone fusionnés en un
amphicone ; une ou plusieurs autres cuspides sont plus ou moins
importantes. Les inférieures ont un trigonide formé de trois cuspides
inégales, et, un talonide sans bassin généralement pourvu d’une
seule cuspide. Cependant la famille aberrante des Docodontidés
présente trois cuspides au talonide et une cuspide cingulaire supplé¬
mentaire sur le trigonide, en avant de la crête qui joint le paraconidc
au métaconide (Simpson, 1929).
Dans une récente révision des Insectivores fossiles et actuels nous
avons constaté trois grands groupes qui paraissent rattachés indé¬
pendamment aux Pantothériens.
Le premier groupe réunit en deux phylums des types dont la
morphologie crânienne est très semblable. En général le crâne,
tubulaire, présente un museau très allongé et une portion cérébrale
réduite, avec des crêtes développées. La voûte palatine est trian¬
gulaire. Les fosses ptérygoides et les arcades zygomatiques sont
absentes. La bulle auditive reste largement ouverte. Cependant deux
familles très spécialisées d’animaux fouisseurs se détachent respec¬
tivement des deux phylums constituant ce groupe, d’une part les
Chrysochloridés, d’autre part les Talpidés. Leurs représentants
possèdent une arcade zygomatique faible mais continue 1, une bulle
auditive entièrement close et un crâne cérébral plus globuleux avec
des crêtes atténuées. Les Talpidés sont adaptés au maximum à la
vie fouisseuse (membres spécialisés à outrance). La morphologie
dentaire, très caractéristique, est typique du groupe. Les incisives
sont développées et souvent très spécialisées, tandis que les prémo¬
laires sont réduites. Les molaires ont des cuspides très pointues.
1. Chez les Talpidés l’os molaire est très réduit, chez les Chrysochloridés il ne semble
pas exister (Muller, 1935).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954.
420 —
Sur les molaires supérieures, l’hypocone reste faible ou absent. Des
crêtes aiguës rejoignent les cuspides externes (paraeone et métaeone)
aux cuspides cingulaires accessoires (styles). Deux types sont alors
représentés, suivant que le paraeone et le métaeone sont très voisins
l’un de l’autre, voire même fusionnés, ou largement séparés. Dans le
premier cas il n’y a pas de mésostyle et les crêtes ont la forme d’un V,
ce qui avait permis à Gill (1885) de définir le sous-Ordrc des Zalamb-
dodont.es. Dans le deuxième cas, il existe un mésostyle, et, chacune
des deux cuspides (paraeone, métaeone) possède une crête antérieure
et une crête postérieure qui se réunissent pour donner à l’ensemble
l'aspect d’un W. Pour les formes possédant ce dernier caractère
Gill (1885) avait créé le sous-Ordre des Dilambdodont.es. Toutefois
ces deux types de molaires ne s’opposent pas totalement, car la
famille des Nyctitheriidés, ancêtres des Soricidés et des Talpidés
— représentants par excellence des Dilambdodontes — est restée au
stade zalambdodonte. Le type dilambdodonte serait donc un caractère
secondairement acquis. Les molaires inférieures sont tuberculo-
sectoriales avec un trigonide très élevé et un talonide réduit.
Ce groupe constitue un nouveau sous-ordre, celui des Soricomor-
phes.
Le deuxième groupe, exclusivement fossile, se caractérise par des
formes ayant acquis des particularités ne se retrouvant dans aucune
autre famille d’insectivores. Il comprend les Mixodectidés et les
Apatemyidés. Dans l’ensemble ces fossiles ont une morphologie
primitive, à part l’allure générale du crâne de certains Apatemyidés
très spécialisés, qui prend une forme globuleuse avec une face
réduite. La mandibule est courte et. robuste. La morphologie dentaire
est très spéciale. Deux des incisives supérieures et inférieures se
développent énormément, elles possèdent chacune une forte racine
s’implantant très obliquement et atteignant vers l’arrière le niveau
des molaires. Les canines sont très réduites ou absentes. Les pré¬
molaires subissent une réduction de leur nombre qui devient remar¬
quable chez les Apatemyidés. La P j est submolariforme. Les mo¬
laires supérieures, trituberculées avec un faible cingulum et un faible
hypocone, ont une tendance très nette à la formation de conules.
Les molaires inférieures possèdent un talonide bas et un trigonide
peu élevé. Sur ce dernier les cuspides internes sont réduites. Chez les
Apatemyidés l’extrémité antérieure du trigonide devient carrée,
cette tendance s’observe chez les Mixodectidés.
Ce groupe représente un nouveau sous-ordre, celui des Mixodecto-
MORPHES.
Le troisième groupe, dans lequel entrent les Pantolestoidés et les
Erinaceoidés, possède de nombreux caractères qui le différencient des
deux groupes précédents. Dans l’ensemble, le crâne est large avec de
— 421 —
fortes crêtes d’insertions musculaires. Le crâne cérébral reste peu
volumineux mais n’est pas tubulaire, tandis que la face est encore
importante ; le museau devient beaucoup plus large et. moins
long que chez les représentants du premier groupe. L’arcade zygo¬
matique est complète et robuste. La morphologie dentaire leur est
très spéciale. Les incisives sont encore développées mais n’atteignent
pas les dimensions de celles des types du premier et surtout du
deuxième groupe. Les prémolaires sont de dimensions réduites sauf
les P - molariformes. Les molaires supérieures, avec leurs fortes
cuspides coniques deviennent presque carrées par l’adjonction d’un
fort hypocone. Les styles sont bien développés de même que les
conules, mais il n’y a pas de mésostyle. Les molaires inférieures
possèdent un trigonide peu élevé au-dessus du talonide large.
L’hypoconulide est toujours présent sur toutes les molaires chez les
Pantolestidés 1, tandis qu’il ne subsiste que sur la M3 chez les Eri-
naceoidés. De toute façon il est beaucoup plus fort que chez les
représentants des deux premiers groupes, lorsqu’il existe chez eux.
Pour ce groupe nous créerons le nouveau sous-ordre des Erina-
CEOMORPHES.
Lin quatrième groupe, comprenant les Macroscelidoidés (séparés
en deux sous-familles : Macroscelidinés, Rhynchocyoninés) est
d’affinité douteuse. Il s’éloigne des Insectivores, par la présence
de molaires à tendances toeehodonte (Frechkop, 1931. —
Friant, 1935) et par une ostéologie spéciale, qui les rapproche des
Ongulés. Par la composition de la bulle auditive et le trajet du
système carotidien il rappelle cependant le type insectivore
(Saban, 1954). Limité au Pléistocène et à l’actuel, ce groupe ne
peut se raccorder qu’à un rameau latéral, d’où seraient issus les
Ongulés.
Depuis Huxley (1880) les Insectivores sont considérés comme
l’origine des divers Ordres de Placentaires. Mais les restes fossiles
sont si sporadiques qu’il est souvent difficile de suivre les phylums.
SoRICOMORPHES :
Le premier groupe des Insectivores est constitué par : les
Deltatheridioidés, les Chrysochloroidés, les Tenrecoidés 2, les Neso-
phontidés 3, et les Soricoidés.
La famille des Deltat.heriidés, la plus ancienne connue de ce
1. Un hypoconulide constant, moins bien individualisé, existe également sur toutes
les molaires des Didelpliodontinés (Paléocène inf. — Eocène moyen) mais leur M8 est
réduite, leur canine fort développée et leur morphologie dentaire différente dans
l’ensemble.
2. Ces trois super-familles sont groupées sous le nom de Zalambodontes.
3. Les Nesophontidés doivent être élevés au rang de super-famille : les Nesophon*
toidés.
— 422 —
groupe synthétique (Crétacé supérieur de Mongolie), forme un type
primitif par la présence sur les molaires d’un paracone et d’un
métacone non encore complètement séparés (Grégoky Simpson,
1926). Ce phylum se poursuit jusqu’à l’Eocène où il disparaît après
avoir pu donner les Créodontes et par là même les Carnivores
(Matthew, 1927). 11 se rattacherait par des formes hypothétiques
aux Pantothériens tels qu’ Amphitherium (Grégory, 1951).
Un stade plus évolué et dérivant directement des Deltatheriidés
se retrouve chez Palaeoryctes du Paléocène moyen (Simpson, 1928).
Sur les molaires supérieures tritubcrculaires, la séparation entre le
paracone et le métacone s’accentue. La morphologie de la région
auditive devient typiquement insectivore (Matthew, 1913). Ce stade
serait à la base des Tenrecoidés et des Chrvsochloroidés.
Les Chrysochloroidés, connus à partir du Pléistocène représente¬
raient une lignée latérale aberrante, de laquelle se rapprochent les
formes fossiles incertaines de l’Oligocène et du Miocène inférieur :
Necrolestes, Cryptoryctes , Arctoryctes, qui semblent, se situer sur le
phylum des Edentés les plus primitifs, les Palaeonodontes. En effet
ces formes sont difficiles à classer et paraissent avoir de nombreuses
affinités avec les Edentés et les Insectivores, principalement les
Chrysochloroidés (Scott, 1905. — Reed, 1954). Parmi les Palaeono¬
dontes, Epoicotherium de l’Oligocène inférieur a été longtemps
considéré comme un Chrysochloridé typique (Matthew, 1906. —
Grégory, 1910). A part la forme des alvéoles dentaires son crâne
est très semblable à celui de Chrysochloris (Simpson, 1927).
Les Tenrecoidés actuels comprennent plusieurs familles : Tenre-
cidés, Potamogalidés, Solénodontidés. Ces familles, sauf les Solé-
nodontidés dont on connaît des types intermédiaires (Apternodon-
tidés), n’existent pas à l’état fossile, tout au moins antérieurement
au Pléistocène. Elles se rattachent toutes directement au genre
Palaeoryctes (Matthew, 1913). Les Potamogalidés sont restés par
leur morphologie dentaire les plus proches du type ancestral ; les
Solénodontidés ont au contraire évolués différemment par l’inter¬
médiaire de formes éocènes hypothétiques très voisines de Microp-
ternodus (Oligocène inférieur), desquelles se serait détaché un
rameau très spécialisé : les Apternodontidés (Schlaikjer, 1933).
Les Nésophontidés du Pléistocène possèdent dans leur morphologie
très primitive de nombreux caractères communs avec les Tenrecoidés
(dents) et les Soricoidés (morphologie crânienne) tout en restant
cependant plus archaïques. Ils proviendraient d’un groupe plus
primitif que celui des Zalambdodontes (Anthony, 1918). Il se peut
que ce type ayant peu évolué au cours des temps ait été représenté
par des formes ancestrales, antérieures au Paléocène, communes aux
Tenrecoidés et aux Soricoidés, comme le suggérait Leche (1907).
Parmi les Soricoidés la famille des Nyctitheriidés, du Paléocène
— 423 —
moyen à l’Eocène moyen, n’a pas encore acquis les caractères de
spécialisations que l’on retrouve chez les Soricidés et les Talpidés.
Très primitifs, non différenciés, ils constituent un groupe synthé¬
tique duquel s’élèvent les Soricidés, les Talpidés et peut-être les
Chéiroptères (Simpson, 1937). Ils ont conservé certains caractères
des Zalambdodontes, aussi pourrait-on les rattacher basalement aux
ancêtres des Tenrecoidés et des Nésophont.idés que nous venons
d’envisager. Mattiiew (1909) leur trouve également, des similitudes
avec les Marsupiaux, ce qui paraît plausible car le groupe hypothé¬
tique dont nous venons de parler serait plus proche des Pantothé-
riens que les plus primitifs Zalambdodontes, auxquels nous connais¬
sons aussi certaines tendances marsupiales. Or nous savons que les
Marsupiaux sont issus des Pantothériens.
Se détachant des Nyctitheriidés, les Talpidés sont déjà très spécia¬
lisés lorsque les premières formes apparaissent à l’Eocène supérieur
( Amphidozotherium) . Ils continuent leur faible évolution échelonnée
par les genres Mygatalpa (Oligocène supérieur) et Proscapanus
(Miocène moyen) jusqu’aux Talpinés actuels. De ces deux genres se
détachent respectivement les Desmaninés (Schreuder, 1940) et
vraisemblablement les Condylurinés 1. D’autre part, il semble bien
que la sous-famille des Scalopinés dérive du tronc des Talpinés au
début de l’Oligocène, voire à l’Eocène, mais de toute façon antérieure¬
ment à l’apparition de Geotrypus 2. En effet le premier genre connu,
Proscalops de l’Oligocène supérieur a conservé sur le crâne et la mandi¬
bule un certain nombre de caractères des Soricidés (Mattiiew, 1901).
Ce rameau serait donc assez voisin du point de bifurcation des
Talpidés et des Soricidés.
La deuxième branche issue des Nyctitheriidés constitue les
Soricidés. Ces derniers sont représentés depuis l’Eocène supérieur
par Saturninia, type très primitif situé sur la lignée qui mène vers
le type Sorex déjà pleinement réalisé à l’Oligocène supérieur, mais
plus archaïque que les formes modernes (Stehlin, 1940). Dans ce
phylum le genre Crocidosorex de l’Oligocène supérieur présente un
mélange de caractères de Sorex et de Crocidura (Lavocat, 1951) ;
aussi pourrait-il être à la base des Croçidurinés qui par la suite,
se sont différenciés des Soricinés par l’absence de pigment dentaire
et la réduction du nombre des prémolaires. Ileterosorex du Miocène
moyen offre des analogies avec certains Talpidés d’Extrême-Orient.
Présentant déjà les spécialisations des Soricinés (Gaillard,
1915) avec un mélange de caractères primitifs et évolués il se
1. Gaillard (1899) fait de Proscapanus l’ancêtre de Scapanus, mais sa morphologie
dentaire rappelle davantage celle de Crocidura.
2. Geotrypus de l’Oligocène moyen présente cependant un humérus moins
spécialisé que celui de Talpa (Lavocat, 1951), il aurait certains rapports avec celui
des Scalopinés, par exemple Scaptonyx (Miocène supérieur).
424 —
rapprocherait de Blarina (Stirton, 1 930), et plus précisément de
Domnina (Patterson-Mac Grew, 1937) d’où il aurait pu
dériver. Cependant en raison de son exodaenodontie 1 déve¬
loppée et ses caractères morphologiques exceptionnels, Viret
(1951) crée pour lui la sous-famille des Heterosoricinés dans laquelle
entrerait Amblycoptus du Pliocène inférieur (Kormos. 1926). Ce
dernier, plus évolué par la réduction du nombre de dents, présente
une exodaenodontie plus importante, et devient ainsi spécialisé à
outrance. La réduction du nombre des molaires à deux est un carac¬
tère que l’on retrouve dans divers phylums (Erinaceidés, Dimylidés,
Macroscelididés).
Mixodectomorphes :
Le deuxième groupe des Insectivores comprend : les Mixodectoidés
et les Apatemyidés 2.
La famille des Mixodectidés, d’affinité variable suivant les Auteurs,
mise dans les Primates par Cope (1883) et Wortmann (1903), dans
les Rongeurs par Matthew (1897) et Osborn (1902) qui définit un
sous-Ordre des Proglires, est finalement considérée comme faisant
partie des Insectivores par Matthew (1909). D'une morphologie très
primitive, typiquement insectivore, ils s’écartent cependant des
autres groupes. Ils ne se rapprochent de certains genres de Primates
que par des caractères variables et aberrants chez ces derniers.
Leurs affinités avec les Rongeurs se manifestent par l’accroissement
des incisives, mais ce phénomène se retrouve dans tous les Ordres
(Simpson, 1937). Il est probable que cette famille, connue du Paléo¬
cène moyen à l’Eocène supérieur soit comprise dans un phylum qui
diverge du stock des Placentaires primitifs de type insectivore
(Simpson, 1937). Par cela même on pourrait voir leur souche proche
des Pantothériens.
Les Apatemyidés dont les restes sont connus du Paléocène moyen
à l’Oligocène inférieur, possèdent comme les Mixodectidés certaines
convergences avec les Primates, eri particulier avec les Plésiadapidés ;
ils conservent les principaux caractères typiques des Insecti¬
vores : trou mentonnier postérieur sous M1 ou M2, morphologie de
la mandibule et des molaires, spécialisation des dents antérieures
(Matthew-Granger, 1915). Ils sont très semblables aux Mixo¬
dectidés par leurs incisives très développées partiellement recou¬
vertes d’émail. Toutefois comme le dit Matthew (1909) la dentition
seule ne permet pas de différencier avec certitude les Insectivores
et les Primates de l’Eocène. Ainsi certaines affinités dans la structure
1. L 'exodaenodontie caractérise l’hypertrophie des molaires qui surplombent le
corps de la mandibule du côté labial (Hurzeler, 1944).
2. Les Apatemyidés doivent être élevés au rang super-famille : les Apatemyioidés.
— 425
des molaires, entre les Apatemyidés et les Plésiadapidés, suggèrent
à Simpson (1935) une base commune à ces deux groupes. Toutefois
Jepsen (1934) les définit comme un groupe nettement séparé des
Plésiadapidés, constituant des séries structurales diversement spécia¬
lisées. D’après leurs caractères communs avec les Mixodectidés il
est fort probable que les Apatemyidés dérivent de ces derniers après
leur différenciation du stock des proto-placentaires (Pantothériens)
comme l’entrevoient Matthew et. Changer (1915) ; peut-être des
Paurodontidés, famille des Pantothériens ayant une mandibule
courte et robuste, de larges molaires non comprimées en nombre
réduit (4 ou 5).
Erinaceomorphes :
Le troisième groupe d’insectivores comprend les Pantolestoidés
et les Erinaceoidés.
Dans une étude récente Shikama (1947) décrit une portion de
mandibule avec ses trois molaires, du Jurassique supérieur de
Mandchourie, sous le nom d’ Endotherium et pour lequel il crée la
famille des Endotheriidae. Ce genre, rattaché par lui aux Zalamb-
dalestidés, possède de larges molaires subégales (M ^ n’est, pas
réduite), presque carrées avec un trigonide plus haut que la talonide.
Le trigonide possède en plus du paraconide, du protoconide et du
métaconide un tubercule cingulaire supplémentaire que l’Auteur
appelle parastyle. Le talonide est faiblement bassiné avec des
cuspides bien distinctes les unes des autres ; en plus de l’hypoconide
et de l’entoconide toutes les molaires conservent un hypoconulide
aussi important que les deux autres cuspides. Si l’on compare ce
genre avec les Pantolestidés, nous observons que tous ces caractères
se retrouvent chez eux et principalement chez Desseocetor du Paléo¬
cène supérieur L D’autre part nous avons signalé, au début de cet
exposé, dans la famille des Docodontidés (Pantothériens) la présence :
d’un trigonide avec une cuspide cingulaire supplémentaire qui
pourrait correspondre au parastyle A' Endotherium ; d’un talonide
non bassiné, trieuspidé avec un hypoconulide constant sur toutes les
molaires. Cependant les quelques caractères de similitude entre
Endotherium et Zalarnhdalestes invoqués par Shikama, indiquent des
affinités entre ces deux genres. Nous aurions donc avec ce fossile,
d’une part un terme de passage des Docodontidés aux Pantolestidés
dont le phylum s’est poursuivi du Paléocène à PEocène moyen en
se spécialisant ; d’autre part la possibilité d’une ramification vers
les Zalambdalestidés. Simpson (1937) crée pour les Pantolestidés
1. Endotherium se rattache donc à cette famille et représente le Pantoîcstidé le plus
ancien connu. La famille des Endotheriidae (Shikama, 1947) prend alors rang do sous-
famille : les Endotheriinae.
426 —
deux sous-familles : les Pantolestinés et les Pentacodontinés (Paléo¬
cène moyen). Ces derniers, légèrement différents, montrent des
analogies partielles avec les Apheliscidés de l’Eocène inférieur. Aussi
n’est-il pas impossible que ceux-ci représentent un embranchement
éloigné du même groupe.
Les Leptictidés offrent de nombreuses ressemblances avec les
Pantolestidés, tendances confirmées par les affinités entre Zalamb-
dalestes et Endotherium. En effet, les caractères ostéologiques de
Zalambdalestes (Crétacé supérieur) ont de nombreuses similitudes
avec ceux des Lepticidés (formes du Crétacé supérieur à l’Oligocène
moyen). Le plus ancien représentant de cette famille, constitué par
la forme synthétique Gypsonictops-Euangelistes (Simpson, 1951),
possède des molaires très semblables à celles de Zalambdalestes
quoique un peu plus évoluées. Ce fossile montre également des
tendances plus ou moins érinaceomorphes, tout en conservant des
caractères communs avec les Pantolestidés. Il forme avec les
Zalambdalestidés un complexe basal d’où seraient issus les Erina-
ceoidés sans en être leurs ancêtres directs. Le phylum des Leptictidés,
dont la dentition est caractérisée par : la perte d’une incisive supé¬
rieure et inférieure, la molarisation de P des molaires inférieures
tuberculo-sectoriales avec un paraconide réduit et un grand hypo-
conide, conserve de nombreux caractères fondamentaux primitifs
des Erinaceoidés (cerveau, crâne et membres) (Grégory, 1910).
Les formes du Paléocène et de l’Eocène inférieur (Diacodon) ne
sont pas éloignées de la lignée des Erinaceidés, par la morphologie
de la mandibule avec un condyle élevé, et celle des dents : P ^ molari-
forme, molaires supérieures avec hypocone et conules. La racine
des Erinaceoidés se trouverait donc entre les types paléocènes et
crétacés que nous venons de citer.
Les Erinaceidés sont à un stade plus évolué par la grande sépara¬
tion entre le paracone et le métacone, et, par le grand développement
de l’hypocone qui donne aux molaires supérieures une forme sub¬
carrée. Ils se diversifient à partir de l’Eocène inférieur par de nom¬
breuses spécialisations. Entomolestes (Eocène inférieur), mis dans les
Echinosoricinés (Simpson, 1945) est encore très voisin des Leptic¬
tidés ( Leptacodon) du Paléocène moyen. Il a d’autre part une P4
semblable à Métacodon et des molaires inférieures proches de Tupa'io-
don (Patterson et Mc Grew, 1937). Ainsi trois phylums se dis¬
tinguent à partir de cette forme : 1° les genres encore peu spécialisés
Métacodon, Ankylodon, groupés avec Plesiosorex et Meterix par
Butler (1948) dans la famille des Metacodontidés 1 ; 2° les Echino-
1. Nous la considérerons par ses grandes affinités avec les Erinaceidés comme
une sous famille : les Metacodontinés.
— 427 —
isoricinés ; 3° les Erinaceinés. Les Metacodontinés constituent un
rameau aberrant des Erinaceidés par la conservation d’un certain
nombre de caractères des Leptietidés (hypocone réduit, paraconide
développé). Les Echinosoricinés ont déjà acquis à l’Eocène supérieur
( Proterixoïdes ) les caractères dentaires de la famille, tout en restant
primitifs. Ce dernier genre, proche de l’embranchement des Erinacei¬
nés conserve des caractères communs aux deux sous familles (Stock,
1935. — Butler, 1948). Les Erinaceinés sont déjà représentés par le
type même de la famille au Miocène, tandis que les plus anciennes
formes connues de l’Oligocène (' Telracus et Tupaïodon ) possèdent des
affinités avec les représentants d’une lignée intermédiaire entre les
Echinosoricinés et les Erinaceinés. Ce dernier phylum, encore très
primitif apparaît à l’Eocène supérieur avec Neurogymnurus qui semble
apparenté aux Echinosoricinés par la morphologie dentaire. Il se
continue par les genres Galerix et Pseudogalerix du Miocène supérieur
(Viret, 1938. — Boulin, 1942) et constituerait une transition entre
les Echinosoricinés et les Erinaceinés. Des Erinaceinés se détache un
rameau latéral avant l’Oligocène moyen. Le genre Palérinaceus
(premier représentant, connu) reste beaucoup plus primitif que les
Erinaceinés par sa morphologie crânienne (Viret, 1938) ; il repré¬
senterait un premier stade vers Metechinus (Pliocène inférieur) — per
sa morphologie dentaire (Boulin, 1942) — - et Brachyerix (Miocène
supérieur) 1, pour aboutir au genre Dimylechinus de l’Oligocène
supérieur. Celui-ci ressemble à Palerinaceus dans tous ses détails,
mais ne possède que deux molaires au lieu de trois (Hurzeler,
1944 a). Ces trois genres (Dimylechinus, Metechinus, Brachyerix)
3
caractérisés par l’absence de M ^ montrent de grandes convergences
avec les Dimylidés. Ce dernier phylum, connu simplement par des
dents et des mandibules est difficile à situer. La morphologie dentaire
rappelle celle des Erinaceidés primitifs (Schlossf.r, 1887. — Gail¬
lard, 1897. — Osborn, 1910. — Viret, 1 931). Par la similitude de la
M2 chez Plesiodymilus et Metechinus on pourrait situer la souche des
Dimylidés près du point de bifurcation du phylum de Palerinaceus.
Les formes à deux molaires existent dans diverses lignées, comme
nous l’avons déjà vu, en particulier chez Amblycoptus, mais celui-ci
ne présente pas de parenté directe avec les Dimylidés. Elles dérive¬
raient de types ancestraux à dentition complète. Ainsi, parmi les
Dimylidés, le genre Exoedaenodus de l’Oligocène moyen a conservé
des M g très réduites ; il représenterait l’ancêtre de ce phylum très
spécialisé qui s’étend jusqu’au Miocène moyen où il s’éteint. Hur¬
zeler (1944 b) divise les Dimylidés en deux sous-familles : les
Plésiodimylinés représentés par Plésiodirnylus du Miocène moyen ;
1. Ces deux genres ne sont pas sur la lignée directe Palerinaceus , Dimylechinus.
— 428 —
les Dimylinés comprenant tous les autres genres. La première sous-
famille est de type fouisseur d’après la morphologie de l’humérus.
De toute façon la spécialisation de la famille est remarquable par
l'exodaenodontie des molaires accompagnant la réduction de leur
nombre, et, le renforcement des cuspides de toutes les dents, en
rapport avec une nourriture malacophage.
En résumé, cet exposé nous amène à modifier légèrement la classi¬
fication proposée par Simpson (1945) et à considérer dans les Insecti¬
vores trois grands phylums qui dériveraient des trois grandes familles
constituant les Pantothériens du Jurassique :
1° Les Amphitheriidés qui ont probablement donné les trois
groupes d'insectivores actuels : Chrysochloroidés, Tenrecoidés,
Soricoidés.
2° Les Paurodontidés qui ont pu donner le groupe fossile des Mixo-
dectomorphes.
3° Les Docodontidés qui ont donné le grand groupe actuel des
Erinaceoidés.
Les grandes lignes de notre classification seraient les suivantes :
Sous-ordre Soricomorpha nov. nom.
Super famille Deltatheridioidea Simpson, 1931.
Famille Deltatheridiidae Gregory-Sympson, 1926.
Sous-famille Deltatheridiinae Simpson, 1945.
» Didelphodontinae Matthew, 1918.
Super famille Ciihysociiloroidea Grégorv, 1910.
Famille Chrysochloridae Mivart, 1868.
Super famille Tenrecoidea Simpson, 1931.
Famille Palaeoryctidae Simpson, 1931.
» Tenrecidae Gray, 1821.
Sous-famille Tenrecinae Cabrera, 1925.
» Oryzorictinae Dobson, 1882.
Famille Potamogalidae Allman, 1865.
Famille Solenodontidae Dobson, 1882.
Sous-famille Apternodontinae Matthew, 1910.
» Solenodontinae Gill, 1872.
Super famille Nesopiiontoidea nov. nom.
Famille Nesopiiontidae Anthony, 1916.
Super famille Soricoidea Gill, 1872.
Famille Nyctitheriidae Simpson, 1928.
Famille Soricidae Gray, 1821.
Sous-famille Soricinae Murray, 1866.
» Crocidurinae Milne-Edwards, 1868-1874.
» Heterosoricinae Viret, 1951 - Amblycoptinae Kormos, 1926.
Talpidae Gray, 1825.
Famille
— 429 -
Sous-famille
»
»
»
Talpinae Murray, 1866.
Desmaninae Thomas, 1912.
ConcLylurinae Thomas, 1912
Scalopinae, Thomas, 1912.
Uropsilinae Thomas, 1912.
Sous-ordre Mixodectomorpha nov. nom.
Super famille Mixodectoidea Simpson, 1945.
Famille Mixodectidae Cope, 1883.
Super famille Apatemyioidea nov. nom.
Famille Apatemyidae Matthew, 1909.
Sous-ordre Erinaceomorpha nov. nom.
Super famille Pantolestoidea Cope, 1887.
Famille Pantolestidae Cope, 1884.
Sous-famille Endotheridiinae nov. nom. = Endotheriidae Shikama, 1947.
» P antolestinae Simpson, 1937.
» Pentacodontinae Simpson, 1937.
Famille Apheliscidae Matthew, 1918.
Super famille
Famille
Famille
Famille
Sous-famille
»
»
Famille
Sous-famille
»
Erinaceoidea Gill, 1872.
Zalambdalestidae Grégory, 1926.
Leptictidae Gill, 1872.
Erinaceidae Bonaparte, 1838.
Metacodontinae nov. nom. = Metacodontidae Butler, 1948.
Echinosoricinae Cabrera, 1925.
Erinaceinae Gill, 1872.
Dimylidae Schlosser, 1887.
Plcsiodimylinae Ilurzeler, 1944.
Dimylinae Gaillard, 1899.
Super famille Macroscelidoidea Gill, 1872, incertae sedis.
Famille Macroscelididae Mivart, 1868.
Sous-famille Macroscelidinae Cabrera, 1925.
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Laboratoire d’ Anatomie comparée du Muséum.
Phylogénie des Édentés Xénarthres.
Par Robert IIoffstettek.
Uii certain nombre de travaux en cours m'ont amené récemment
(Hoffstetter. a) à proposer quelques remaniements dans la classi¬
fication des Edentés Xénarthres. La présente note a pour but d’ex¬
pliciter davantage ma conception en la présentant sous forme d’un
arbre généalogique du sous-ordre (fig. 1). Les modifications proposées
s’appuient essentiellement sur les observations suivantes :
1° Une étude de matériel topotypique (Hoffstetter, a, b)
montre que les genres déséadiens Oropliodon et. Octodontotherium
s’apparentent clairement aux Gravigrades par leur ostéologie, leur
formule dentaire et leur hétéro dontie. Mais leur structure dentaire
rappelle plutôt celle des Tatous ; elle les éloigne des Gravigrades
et des Paresseux, chez lesquels la dent contient toujours un gros
noyau de vasodentine tendre. En outre, il semble bien, comme
l’avaient suggéré Tournouer et Gaudry, suivis par L. Kraglie-
vich, que les plaques dermiques décrites sous le nom de Palaeo-
peltis appartiennent aux mêmes animaux. Il s’agirait donc de
Gravigrades cuirassés, ou « Paragravigrades », qui constituent une
super-famille propre, les Orophodontoidea. Des différences impor¬
tantes, qui portent sur la morphologie des dents et de l’astragale,
séparent les deux genres. On peut, cependant, les conserver dans la
famille des Oropliodontidae , en les considérant comme les types
respectifs de deux sous-familles, dont, l’une est apparue au Muster-
sien, tandis que l’autre a peut-être atteint le Colhuéhuapien.
2° Le fossile de la Laguna Carri-Laufquén Chica, attribué par J. L.
Kraglievich et S. Rivas (1951) au genre Oropliodon, représente en
réalité un tout autre animal, pour lequel j’ai proposé (Hoffstetter, a)
le nom de Pseudorophodon Kraglievichi. L’interprétation des auteurs
était parfaitement légitime, au moment, où elle a été exprimée, le
genre Oropliodon n’étant, alors connu que par une dent, isolée. Elle
est. à présent contredite par la connaissance plus complète du véri¬
table Oropliodon. En fait, Pseudorophodon est. un Cingulata, que sa
dentition en série continue et. son museau court, rapprochent, des
Peltéphilidés. Mais la forme de l’ouverture nasale, la section des
dents et. le style de la carapace en font au moins une famille parti¬
culière, les Pseudorophodontidae. Peut-être même, comme le sug-
Bullelin du Muséum , 2e série, l. XXVI, n° 3, 1954.
434
gèrent Kraglievich et Rivas, s’agit-il d’une super-famille inter¬
médiaire entre Tatous et, Glvptodontes. Cet intéressant rameau ne
figure pas dans le tableau ci-joint, car l’âge de Pseudorophodon est
indéterminé, puisqu'il s’agit d’un type unique, et que le gisement
n’a fourni aucune faune associée.
CINGULATA TARDIGRADA
FOURMI
GlYPTODONTES TATOUS ÎÎgqaÏeS ' GRAVlGRADES
Fig. 1. — Arbre généalogique des Édentés Xénarthr es.
Remarques : 1° D’après une indication de Stirton (1953), un Clilamythère figurerait
dans la faune de l’Oiigocènc supérieur de Colombie.
2° La présence de vrais Mégalonychinés dans le Pléistocène argentin, admise par
Kraglievich, demande encore une confirmation.
3° Le genre Machlydotherium, de l’Éocène de Patagonie, est conn u
par des plaques dermiques (Simpson, 1948, fig. 10 A. B et pl. 8,
fig. 1) et peut-être par une dent isolée non figurée dont le Dr. Simp¬
son m’a aimablement communiqué un schéma. Cette forme énigma¬
tique a généralement été considérée comme un Tatou, et placée avec
435
réserves dans les Chlamythérinés. Cependant, ses plaques semi-
mobiles, à surface de plissement, mal différenciée (alors qu’elle l’est
nettement chez les Tatous les plus primitifs), interdisent, de la placer
dans l’ascendance des Chlamythères mio-pléistocènes. Peut-être
représente-t-elle un autre rameau latéral des Dasypodoïdes, éteint
sans descendance à la fui de l’Eocène. Mais il n’est pas impossible
qu’il s’agisse d’un Paragravigrade : la dent bilobée qu'on lui attribue,
et qui a été rapprochée de celles des Chlamythères, pourrait s’ac¬
corder aussi avec les dents postérieures des Orophodontinés ; la
cuirasse n’est, pas sans rappeler celle de Pcilaeopeltis, bien qu'elle
montre des traits plus dasypodoïdes, notamment la différenciation
d'écailles cornées accessoires sur les plaques des boucliers, et la
présence de quelques gros follicules pileux centraux.
4° Une étude du matériel de Lagoa Santa conservé à Paris et à
Copenhague (Hoffstetter, c) me conduit à reconnaître, dans la
faune pléistocène du Brésil, une diversification des Mégalonychidés
plus accusée que celle qu'on y a reconnue jusqu’ici. Le squelette
postcranien décrit par Wingi (1915) sous le nom de Catonyx gigan-
teus appartient à un grand Mégalonychidé, qui doit recevoir le nom
de Ocnopus gracilis (Lund). Au contraire, les dents et les quelques
éléments céphaliques rapportés à la même espèce par Winge se
rattachent à Scelidotherium (Catonyx) Cuvieri (Lund). J’ai pu
observer dans la collection Lund deux dents de type Megalonyx
qui sont sans doute celles d "Ocnopus. Ce dernier genre rappelle
beaucoup Megalonyx par son membre antérieur et par son fémur.
Mais son tarse très particulier, et surtout son articulation astragalo-
cuboïde, conduisent, à le placer dans une sous-famille propre, les
Ocnopodinae nov.
Le genre Valgipes, également de Lagoa Santa, est fondé sur un
calcanéum que Winge attribue à Scelidotherium « magnum » (c’est-
à-dire Se. Cuvieri). En fait il s’agit, encore d’un Mégalonychidé,
représentant sans doute une sous-famille particulière, mais trop
incomplètement connue pour qu'on puisse en donner une bonne
diagnose.
5° A la suite de Flower, la plupart des auteurs ont admis que Tes
Fourmiliers dérivent des Gravigrades. Deux objections majeures
s’y opposent. Tout d’abord, le pied des Fourmiliers, au moins chez
Myrmecophaga et Tamandua, est primitif, isodactyle, normalement
plantigrade, et. son astragale conserve un style dasypodoïde, malgré
le léger évidement de l'articulation naviculaire ; il ne peut dériver
de celui des Gravigrades ou des Paragravigrades. D’autre part le
régime myrmécophage paraît être une spécialisation du régime pri¬
mitif des Édentés et ne permet pas de supposer aux Fourmiliers des
ancêtres phytophages.
— 436
Compte tenu de ces observations, on peut s’imaginer la filiation
des Xénarthres sous la forme représentée dans la fig. 1.
D’après les travaux classiques, et surtout ceux de G. G. Simpson
(1931, 1948), on peut, admettre que les Xénarthres s’enracinent dans
une souche commune, encore inconnue, qui dériverait, probablement
au Paléocène inférieur, de Paléanodontes archaïques (pré-Méta-
cheiromyidés). La différenciation de la branche australe porte
essentiellement sur l’acquisition de la xénarthrie, l’union de l’ischion
avec les vertèbres caudales antérieures, et probablement aussi la
présence d’ossifications dermiques. Ces formes ancestrales, qui
semblent avoir acquis très tôt la faculté fouisseuse, se nourrissaient
probablement — comme beaucoup de Tatous actuels — d’insectes
et d’autres petits animaux, voire même de viande putréfiée.
A partir de cette souche, 3 branches majeures présentent une
séparation précoce, et peuvent être admises comme infra-ordres.
I. — Cingulata. — Le groupe axial est constitué par les Tatous
(Dasypodoidea) qui conservent au maximum les caractères pri¬
mitifs du groupe (voir Simpson, 1948, p. 81-89), description d’Utaetus.
La carapace acquiert un style caractéristique, avec des ceintures
dorsales imbriquées, tandis que la tète, la région pelvienne et, plus
tard, la région scapulaire sont protégées par des boucliers fixes.
L'alimentation primitive est. conservée jusqu’à nos jours par cer¬
taines formes ; des rameaux s’orientent vers un régime plus stricte¬
ment insectivore ( Stegotheriinae et. Priodontini ) ; d’autres acquièrent
un régime phytophage (Chlamytheriinae) ; une branche particulière,
enfin, généralement considérée comme carnivore (Peltephilidae),
pourrait correspondre à un régime nécrophage.
11 n’est, pas possible actuellement de préciser la position de deux
branches énigmatiques, illustrées par Pseudorophodon et. Machlydo-
therium ; il se pourrait même que la seconde n’appartînt pas aux
Cingulata.
Les Glyptodontes ( Glyptodontoidea), connus depuis l’Eocène
supérieur, représentent un rameau très divergent, mais peu varié,
fortement adapté au régime phytophage, qui retentit sur la morpho¬
logie des dents et de la tête osseuse et qui s’accompagne de caractères
particuliers de la carapace, du rachis et des membres.
IL — Tardigrada. — Les Tardigrades (je reprends pour ce terme
le sens large que lui attribuait Cuvier) constituent une branche
orientée d’emblée vers le régime phytophage. Ils se caractérisent
par leur formule dentaire (fondamentalement 5/4) et aussi par la
torsion de leur pied vers l’intérieur, entraînant une morphologie
aberrante de l'astragale.
Un premier rameau, les Paragravigrades (Orophodontoulea) ,
conserve la structure dentaire primitive, et présente une carapace
— 437 —
d’un style particulier (« Palaeopeltis »). Rares à l’Eocène (ProplaUy-
arthrus), ils atteignent un apogée — d’ailleurs modeste — à l’Oli¬
gocène inférieur. On y observe alors, aussi bien dans la morphologie
dentaire que dans le tarse (astragale d ’Octodontotherium), des spécia¬
lisations qui n’apparaîtront que beaucoup plus tard chez les vrais
Gravigrades. En ce qui concerne la bilobation des dents, Octodonto-
therium dépasse même le stade jamais atteint par ces derniers.
Parallèlement, les Gravigrades ( Megalonychoidea) se différencient
par l’acquisition d’un gros noyau de vasodentine tendre dans leurs
dents, et par la perte de la carapace dermique (encore la peau con¬
serve-t-elle une évidente faculté ostéogène jusque dans certaines
formes terminales). Après une histoire très discrète, le groupe (peut-
être arboricole à ses débuts) se multiplie brusquement à l’Oligocène
supérieur, c’est-à-dire au moment où disparaissent les Paragravi-
grades. C’est au Miocène inférieur qu’il présente sa phase explosive ;
mais la forte diversification qui en résulte ne s’écarte jamais du
régime phytophage.
A une date non précisée, les Paresseux ( Bradypodoidea) se
séparent du groupe précédent, dont ils conservent la structure
dentaire et l'architecture crânienne ; mais ils s’adaptent à un mode
de vie très particulier, celui de Grimpeurs suspendus, à régime
phyllophage.
111. — V ermilingua. — Les Fourmiliers (Myrmecophagoidea)
représentent sans doute un rameau très ancien, où l’on retrouve
certains caractères archaïques, directement hérités d’une souche dasy-
podoïde ou pré-dasypodoïde, associés à une forte spécialisation vers
le régime myrmécophage ; l'habitat est terrestre ou arboricole.
L’absence de fossiles anté-miocènes s’explique sans doute par le fait
que ces animaux sont typiquement les hôtes de la forêt tropicale.
On remarquera que le sous-ordre des Xénarthres a réalisé des types
écologiques éminemment originaux. Cette singularité a sans doute
joué un rôle protecteur et leur a permis de résister à la concurrence
des immigrants plio-pléistocènes d’origine nord-américaine. Beau
coup ont même réussi à s’étendre sur le continent nord-américain,
où leur expansion semble avoir été limitée surtout par leurs exigences
climatiques respectives. La disparition des formes géantes, survenue
à la fin du Pléistocène, est assurément duc aux mêmes causes, encore
mal connues, qui ont provoqué l’extinction de nombreuses formes
holarctiques, africaines et australiennes.
D'autre part, il est intéressant de souligner l’ampleur inattendue
des potentialités adaptatives d’un groupe affecté dès l’origine par
une forte dégénérescence dentaire. L’absence d’émail n’a pas empêché
certains de ses membres de réaliser, par des solutions originales,
— 438 -
une molaire capable de broyer des végétaux, dans laquelle les replis
d’émail sont fonctionnellement remplacés par un relief complexe
d’ostéodentine (Glyptodontes) ou par des crêtes transversales de
dentine compacte (Gravigrades). D’autre part, la tentative des Pelté-
philidés vers le régime carnivore apparaît très significative. Si l’on
rappelle que des spécialisations aussi variées ont été réalisées malgré
la concurrence d’autres Placentaires et de Marsupiaux, on est en
droit de supposer que, si les Xénarthres avaient eu la chance d’être
isolés dès leur début, dans un continent, ils auraient sans doute été
capables d’y effectuer une radiation adaptative complète.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
IIoffstetter (R.), «7. — Sur les Gravigrades cuirassés du Déséadien de
Patagonie (Note préliminaire). Mammalia (sous presse).
— b. — Contribution à l’étude des Orophodontoidea (Gravigrades cui¬
rassés). Ann. Paléont. (à paraître en 1955).
— c. — Les Gravigrades des cavernes de Lagoa Santa (Minas Gérais,
Brésil). Ann. Sc. Nat. Zool. (à publier).
Kraglievich (J. L.) et Rivas (S.), 1951. — Orophodon Amegh., repré¬
sentante de una nueva superfamilia Orophodontoidea... Com. Inst.
Nac. Invest. Cienc. Nat., Zool., t. Il, n° 2, p. 9-28.
Simpson (G. G.), 1931. — Metachei romps and the Edentata. Bull. Am.
Mus. Nat. Hist., vol. 59, p. 295-381.
— 1945. — The principles of classification and a classification of Mammals.
Ibid., vol. 85, xvi + 350 p.
• — 1948. — The beginning of the âge of Mammals in South America. Ibid.,
vol. 91, art. 1, 232 p., pl. 2-19.
Wince (H.), 1915. — Jordfundc og nuvelende Gumlere (Edentata).
E Museo Lundii, III, 2, 321 p., 42 pl.
— 439 —
Étude paléoxylolocique de l’Éocëne français (i) .• Sur la
PRÉSENCE DU LeGUMINOXYLON MeNCHIKOFFXI BoüREAU, DANS
LE BARTONIEN DE CoURCELLES-DE-TüURAINE (INDRE-ET-
Loire).
Par Edouard Boureau,
SOUS-DIRECTEUR DU MUSÉUM
L’échantillon fossile qui fait l’objet de cette Note a été récolté
par l’auteur, à proximité de la Houdinière, à Courcelles-de-Touraine,
dans les couches bartoniennes des « Grès à Sabales », dont, la flore,
assez bien décrite en Anjou et dans la Sarthe, est presque inconnue
en Touraine.
Ces couches ont, à ce jour, donné seulement, en Indre-et-Loire,
deux échantillons de Palmoxylon ligerinum Chié, provenant, l’un, des
couches bartoniennes de Savigné-sur-Lat.han, l’autre, de Cléré-les-
Pins. Dans ce dernier cas, il s’agit, d’un fossile remanié dans les
faluns vindoboniens à faciès savignéen b
L’échantillon bartonien de Courcelles-de-Touraine, en question
maintenant, se présente sous l’aspect, d’un petit bloc silieilié de 10 cm
X 4 cm X 2 cm, de couleur mastic et assez dur. 11 appartient à un
tronc volumineux, si on en juge par la courbure des zones d’accroisse¬
ment.
LEGUMINOSAE
Leguminoxylon Menchikoffii Boureau.
(pl. I, fig. 1,2 et 3).
Collection : Boureau 421.
I. Description anatomique.
Bois hétéroxylé d’Angiosperme. Zones d’accroissement très peu
marquées et difficiles à mettre en évidence. Il semble qu’il y ait,
1. Boureau (Ed.), 1949, Etude anatomique et paléogéographique de deux tiges de
Palmiers fossiles (Palmoxylon ligerinum Crié), récoltés aux environs de Savigné-sur-
Lathan (Indre-et-Loire). Bull. Soc. Géol. France, XIX, pp. 601-609, 1949.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954.
— 440
à l'observation macroscopique, un certain zonage dû à la condensa¬
tion des pores suivant des bandes tangentielles du parenchyme. Au
microscope, le zonage semble différent et seulement, dû à une dimi¬
nution du calibre des éléments du parenchyme et des fibres suivant
une ligne tangentielle, indépendante des pores. Les zones d’accroisse¬
ment, délimitées de cette façon, atteindraient une épaisseur de
2 mm 5.
1. Vaisseaux. Les vaisseaux sont disséminés. En coupe transver¬
sale, ils apparaissent de forme ovale, très légèrement plus allongés
radialement que tangentiellement. Ils sont solitaires (69%), groupés
par 2 (30 %) ou par 3 (1 %). Leur taille est variable (Tg X Rd) :
a. vaisseaux solitaires : 86 |x X 129 [x ; 114 [x X 114 q ; 114 [x X
143 (x ; 129 [X X 186 (x ; 143 (x X 186 |X ; 143 (x X 215 (x ; 157 |x X
257 jx ; 200 [x x 229 |x,
b. vaisseaux groupés par 2 : (129 ;x X 143 p.) ; (129 ix X 143 jx) ;
(157 (x x 143 jx) -j- (157 g. x 143 g) ; (114 jx x 114 jx) -f- 114jx x
129 (x)...
c. vaisseaux groupés en files de 3 : (150 [x X 150 p) -|- (150 [x X 40 (x)
+ (150 [x X 150 [x).„
Le diamètre tangentiel étant toujours compris entre 100 p et 200 jx,
ces vaisseaux sont de taille moyenne.
Densité des vaisseaux. — - On en compte en moyenne de 4 à 4,5
au mm2. Ils sont donc rares, ce qualificatif désignant les vaisseaux
dont le nombre va de 2 à 5 au mm2.
Ils peuvent avoir un contenu rougeâtre sombre, mais le plus
souvent, ils en sont dépourvus.
En coupe longitudinale, les vaisseaux ont un trajet irrégulier,
ondulé. La longueur verticale des éléments qui les constituent, varie
de 120 jx à 450 p.
La cloison terminale, très souvent fortement ondulée, est géné¬
ralement horizontale ou très peu oblique.
Les ponctuations latérales qui mettent en communication les
vaisseaux et le parenchyme, sont aréolées, alternées, de diamètre 5 [x
et distantes de 2 p. On en compte 4 dans 100 p2.
2. Parenchyme ligneux. — Il est étroitement associé aux pores. Il
tranche souvent fortement par sa teinte claire sur le fond sombre
des fibres (pl. 1, fig. 2). 11 s’agit d’un parenchyme juxtavasculaire
qui entoure les vaisseaux avec des prolongements aliformes quelque¬
fois confluents, soit tangentiellement, soit obliquement. Les con¬
fluences peuvent affecter des pores assez nombreux et elles peuvent
aboutir à des bandes tangentielles circummédullaires (pl. I, fig. 1).
En coupe transversale, les cellules du parenchyme sont polyé¬
driques, sans méats. En coupe longitudinale, elles sont, sinueuses.
— 441
Les extrémités sont, issues d’initiales effilées, qui ont été ensuite
septées.
Mensurations : Diamètres transversaux : 30 à 40 p ; Longueur
verticale : 350 p ; Distance minimum des scptas : 70 p.
3. Fibres ligneuses. — Elles sont polyédriques, en coupe transver¬
sale, à paroi peu épaisse, légèrement plus épaisses que celles des
cellules du parenchyme.
Diamètre maximum transversal des fibres : 15 p ; épaisseur de la
paroi : 3 p ; il s’agit de fibres à parois minces, car — — < -.
15 p 4
En coupe longitudinale, leur trajet est sinueux, du fait de la
présence des rayons. Les rayons sont séparés par 3 fibres au moins.
Au milieu des fibres, on observe parfois une seule grande cellule
parenchymateuse isolée et sept.ée.
4. Rayons ligneux. Les rayons ligneux sont constitués par des
cellules à teinte claire caractéristique, mais certaines d’entre elles
peuvent avoir un contenu sombre. Ils sont fusiformes, disposés
en chicane, principalement 2-sériés (60 %) ou 3-sériés (40 %). Ils
sont homogènes. En coupe transversale, les cellules sont isodiamé-
triques et d’un diamètre allant de 12 p à 20 p. On en compte environ
10 au mm horizontal tangentiel.
II. Affinités.
Les caractères communs de l'échantillon tourangeau décrit plus
haut, et du spécimen-type saharien du Leguminoxylon M ench ihoffii
lîoureau sont tels et les différences si minimes, qu'il semble bien
qu'il s’agit d’une même espèce.
L’échantillon saharien a été découvert par J. Ph. Lefranc
dans le Sahara algérien, au N. W. de Fort-Flatters, à Mennekeb
er Rtem, sur la piste qui joint le puits de M’seguern à celui d’El
Biod1.
On a d’abord pensé que ce gisement était, d’âge éoccne. Le collec¬
teur a précisé, par la suite, qu’il s’agissait d’un bois fossile d’âge
plus récent 2.
Les bois de Légumineuses sont oligocènes ou miocènes en Egypte 3.
1. Boureau (Ed.), 1951, Etude paléoxylologique du Sahara (XIV) : Leguminoxylon
Menchikoffii n. sp., bois éocène découvert au NW de Fort-Flatters. Bull. Mus. nat.
Hist. nat., 2e s., t. XXIII, 3, pp. 331-338, 1951.
2. Lefranc (J. Ph.). 1952, Des couches à bois fossiles tertiaires du Tinrhet occidental
et de Bel Guebbour (Sahara cental). C. R. s. Soc. Géol. Fr., 11, pp. 253-254, 1952.
3. Krausel (R.), 1939, Ergebnisse d. Forschungsteisen Prof. E. Stromers in d.
Wüsten Agyptens. Abandl. Bayer. Akad. d. Wissenschaft., Abt., N. F., Heft 47, pp. 1-
140, 1939.
— 442
En Somalie1, Cæsalpinioxylon migiurtinum Chiarugi a été récolté
sur le Miocène, Cæsalpinioxylon Ducis aprutii Chiarugi et C. Zaccari-
ni.i Chiarugi ont été récoltés, en sur/ace, sur le Crétacé. Leur âge
véritable est encore vraisemblablement tertiaire.
Dans le Sahara constantinois, Leguminoxylon mogadaense Bou-
reau, est miocène 2 et Pterocarpoxylon Arambourgii Boureau 3 de
Khouribga (Maroc) est yprésien. Dans l’étude anatomique (lel’échan-
tillon-type, nous avons été amené à mettre en parallèle certaines
espèces actuelles à structure plus ou moins voisine de celle du
Leguminoxylon Menchikofjii. On peut encore ajouter à la liste des
espèces comparables, V Acacia indica, bien que l’assimilation ne soit
pas totale. Les coupes à' Acacia indica observées montraient un
parenchyme juxtavasculaire moins développé dans la coupe trans¬
versale et, dans la coupe tangentielle, les rayons présentaient un
nombre de séries plus grand, pouvant aller jusqu’à 6. Le nombre des
séries le plus fréquemment représenté, est également plus grand.
On a, d’autre part, décrit d’autres débris de Légumineuses pro¬
venant des couches bartoniennes des grès à Sabales du Centre-
Ouest. de la France qui ont livré l’échantillon de Leguminoxylon
Menchikofjii Boureau.
On connaît notamment le Leguminosites andegavensis Crié 4
qui est un fruit découvert pour la première fois à Chefîes (M.-et-L.)
et qui est abondant dans les grès éocènes du Mans et d’Angers.
Ses affinités réelles n’ont, pas encore été déterminées.
On y a décrit également Acacia Brongniarti Watelet 5> 6, 1866
et Acacia Saportæ Watelet 5> 7, 1866, que l’on trouve également
clans la Flore de Belleu.
1. Chiarugi (R.), 1933, Lcgni fossile délia Somalia Italiana, in Paleonlologia délia
Scmalia. Palaeontographica italica, vol. XXXIII, suppl. I, pp. 97-167, pl. IV-XVII.
2. Boureau (Ed.), 1950, Etude parléoxylologique du Sahara (X). Sur le Caesalpi-
nioxylon mogadaense n. sp., bois miocène du Sud-Constantinois (Algérie). Bull. Mus.
nat. Hist. nat., t. XXII, n° 5, pp. 651-656, 1950.
3. Boureau (Ed.), 1951, Contribution à l’étude paléoxylologique de l’Afrique du
Nord (111) : Pterocarpoxylon Arambourgii n. sp., bois silicifié de Léguminesae-Papilio-
neae découvert dans les phosphates yprésiens de Khouribga (Maroc). Bull. Mus. nat.
Hist. nat., 2e série, XXIII, n° 5, pp. 552-557, 1951.
4. Crié (L.), 1884, Essai descriptif sur les plantes fossiles de Cheffcs (M.-et-L.).
Bull. Soc. Et. Sc. d'Angers, pp. 402-412, 1884.
5. Couffon (O.), 1909, Les Grès à Sabalites andegavensis en Anjou. Ibid., pp. 9-
28, 1909.
6. Watelet (Ad.), 1866, Plantes fossiles du Bassin de Paris, p. 246, pl. LX, fig. 1-3.
7. Watelet (Ad.), 1866, ibid., p. 246, pl. LIX, fig. 6-12.
Planche I. (Publié avec le concours du C. N. R. S.).
Leguminoxylon Menchikoffii Boureau.
Fig. 1 et 2 : portion de lame mince transversale.
Fig. 3 : portion de lame mince longitudinale tangentielle.
500 p. 1 mm
Clichés F.d. Boureau
443 —
Il était intéressant de montrer l’extension, au Tertiaire, de ce plan
ligneux fossile. La présence, dans les couches du Bartonien d’Anjou
d’autres fragments de Légumineuses, acheminent peu à peu vers
une reconstitution plus complète de l’espèce. D’autre part, en raison
de l'identité remarquable des deux bois fossiles, on peut tenter
d’établir une première comparaison climatique entre les deux
gisements, cependant assez éloignés l’un de l’autre.
Couffon pensait d’ailleurs en étudiant la composition de la
Flore des Grès à Sabales, assez bien connue en 1909, à un climat
subtropical et il établissait une première comparaison avec les
Flores actuelles de Caroline, Géorgie, Floride, du Texas, du Mexique
et de l’Alabama. Ajoutons que les familles représentées dans la flore
des grès à Sabales, sont généralement les mêmes que celles des
couches continentales post-éocènes du Sahara.
Laboratoire d’ Anatomie comparée des végétaux vivants et fossiles du Muséum.
— 444 —
Two French Savants Charles-Eugène Bertrand,
THE BoTANIST AND PAUL BERTRAND, THE PALEO-BOTANIST .
Par T. S. Mahabalé, Poona.
The progress of Botany in the last century is largely a history
of tall personalit.ies in plant sciences, who greatly enriched our
knowledge of plants, not only in their own countries, but added
mat.erially to the progresse and revival of Botany elsewhere. The
botanical studies in post-Linnaean period till nearly 1850 consisted
mainly of studies on plant taxonomy and morphology. The Indus¬
trial Révolution towards the end of the eighteenth century and in
the early part of the nineteenth century in England and elsewhere
ushered in a new area of scientific discoveries in Europe, and colonial
rule in other parts of the world. This made it almost impérative
for the then major powers like England, France, Germany, Spain,
Portugal, Holland and Belgium to study intensively the plants of
their colonies with which their economy was linked up due to the
advent of the âge of machines. This gave a great. fdlip to the
publication of floras of different countries, many of which were
published in the first half of the last century. The interest in
Botany was naturally confined to systematic botany, économie
uses of plants and their utilisation for the purposes of industries.
By the middle of the 19th century, however, two epoch-making
Works appeared which completely changed the outlook on Botany :
1. « The Higher Cryptugamia » by Hofmeister (1849-51) and 2. « The
Ori.gin of Species » by Charles Darwin (1859). These two works,
coupled with the work that was being doue by Pasteur and Koch
on microôrganisms reoriented the interests of scientists in the
direction of phylogeny, life-histories, cell-structure, anatomy,
physiology, pathology, and the past history of plants. A sériés
of workers dealing with these aspects dotted the laboratories ail
over Europe. In England, the outstanding personalities of this
period even after the publication of The Ori.gin of Species were Lord
Balfour, Thistleton-Dwyer, Babington, Bentham and Hooker.
In Germany, the revival was more subdued and was directed towards
the other aspects of Botany such as cytology, physiology, reproduc¬
tion in fungi and lover organisms, mainly due to the influence of
Hofmeister and his school. An ardent follower of this school
vas Julius Sachs M'ho M'as to Hofmeister M'hat T. II. Huxley
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954.
445 —
was to Darwin. He and other great. Hofmeisterians like De
Bary and Gœbel were the chief source of inspiration to young
workers in experimental botany in Europe. The young botanists
in Cambridge and other places also looked t.o Germany for the
studv of new developments and technique in practieal botany.
The french workers at the sanie time were making a mark by applying
themselves to the study of similar problems. For example, the
work of Thuret, Bornet and Riocreux on marine algae and fertili¬
sation therein was as illuminating in understanding the life cycle
of these plants as was Hofmeister’s work on higher cryptogams.
The tradition of de Candolle and Brongniart had by now passed
into the hands of Païen, Boussingault and de Saussure. In the
midst of this hectic activity in the other branches of Botany,
Paleobotany was rather a young brandi and was attracting only
a few but devoted workers. Dabwin’s frequent référencés to it. in
the Origin of Species and senes of excellent monographs on the then
little-known plants of the coal measures published by Williamson
in England and Renault in Paris developed a small but influential
school dealing with the study of ancient plants which included
among others classical naines such as Goeppert, Grand’Eury,
Scott, Seward, etc. Both Renault and Williamson exereised
a profound influence on the development of the science of Paleo¬
botany. They were associated with manv promising young workers
amongst whom the naine of C. Eug. Bertrand, in North France,
was very prominent. Charles-Eugène Bertrand, and his son Paul
Bertrand, form a unique pair in the history of Botany in France.
They praotically ruled the subjeet of plant Anatomy, Morphology
and Paleobotany in France for quite a long time by t.heir ceaseless
work and vast influence over a wide eircle of disciples and admirers.
Charles-Eugène Bertrand was born in Paris on 2nd January,
1851, the year in which Hofmeister’s classical work on higher
cryptogams appeared. He was educated at the University of
Paris at the hands of the celebrated systematists of his time like
Vulpian, Normand, Decaisne. Under the influence of these
great masters he did excellent work. He was good in mathema-
tics and had a gift of mechanical skill like Sachs ; yet he had a
passion for the study of natural sciences. A turning point came in
his life when in early February, 1871, he had an audience with
Decaisne who asked him to work on some fossil spécimens that
had corne to his hands from diluvial deposits of Seine in 1868.
They were collected by Deiiérain and given over to Decaisne
who gave t.hem for studying to young Bertrand. Bertrand
cont.inued his work on them at the Paris Muséum, and also his
further studies at the University of Sorbonne as an Assistant in the
Laboratory of Duchartre. Here he made intensive studies on the
— 446 —
comparative anatomy of he Gnetales, Coniferales and Lycopodiales.
These were published as monographs and even to-day evoke admi¬
ration for thoroughness and accuracy. On 1878, Ch.-Eug. Ber¬
trand completed his higher studies at Sorbonne to take llie chair
in Botany created in the University at Lille to which he was appoin-
ted. Here he remained number of years, till his last.
He has expressed his general ideas in his « Théorie du faisceau » and
his « Définitions des membres des plantes vasculaires ». He built, a
devoted school of workers in the science of Botany. Some of his
students were F. Morvillez at Lille M. Hovelacque, E. Lignier
who became professor at the University of Caen, Debray at Alger,
A. Gravis in Belgium, Que va at Dijon... and his son Paul who
carried on his scientific work.
As his work progressed large collections accumulated and a sériés
of publications ealled « Archives Botaniques du Nord de la France »
were brought out. emboyding the work donc by him and his collea-
gues, till 1914, when the war broke out.
On 1876, Ch.-Eug. Bertrand was married to Mlle. Marie Hugo-
nin, who was at the end of her studies at the University of Sorbonne.
Had discovered in her an exceptionnal accomplishment of mind
and heart. Mrs. Bertrand was very keen on the scientific Works
to wliich her husband was so devoted. They had four ehil-
dren, three daughters and a son who later on became the distin-
guished scholar, Professor Paul Bertrand. With the starting of
the hostilities in 1914, between Germany and the Allies, the town
of Lille was invaded by the Germans. Professor Ch.-Eug. Ber¬
trand refused to leave Lille. He was allowed to do his professorial
dut.ies. He rather decided to sutïere courageously physical troubles
and mental tortures.
Inspite of numerous difïîculties he had to face due to hostilities,
he never thought. of deserting his laboratory or discontinuing his
teaching or research work. Despite numerous sufîerings, he kept
up cool and dignified face, which on first impression always made
others think him to be a rigid man. His broad forehead and large
beautiful eyes belied the warm human heart he possessed. Generally
he would exchange only a few words ; but in point of courtsies he
would never fail. For example, as F. Morvillez (1918) points out,
he always used to Write without fail to the parents or relatives of
his demised pupils or colleagues on the day of their death anniver-
sary. In 1916, there was bombing near the building of the Uni¬
versity, he took then his pupils in his home and pursued their
Works, even during his last illness. A few days before death he went
on with the correction of the examination of the Certificat d’Etudes
physiques, chimiques et naturelles. Ile died on the 13-8-1917.
None of his relatives were allowed to see him ; and even the town
— 447 —
of Lille knew about his death only when the funeral notice appeared
in a local paper. The eity of Lille, the University and the botanists
in France, Belgium and Kngland felt a deep agony at such tragic
death of this great savant who fell a victim to t.he cause of Botany
and truth, dying at his post.
Professor Ch.-Eug. Bertrand has made numerous gifts to the
science and the University of Lille. The well-known coal Muséum
at that town is an outstanding monument to his industry and
research. But his greatest gift to Botany has been his son Paul
Bertrand, who was destined to make such a profound impression
on the botanical world in France and abroad for nearly half a cen-
tury. It is dilfîcult to find such a strong sense of duty, loyalty
to truth, honesty of purpose and dignified behaviour as Professor
Charles-Eugène Bertrand had.
Professor Bi-.rtrand’s principal contributions to science, num-
bering about 115, date as far back as 1868. They continued to
appear till 1914 when the war made it impossible for him to publish
any more. His excellent manual skill in technical matters, clear
thinking of a mathematician and wide vision like'that of Darwin,
Brongniart and Renault made him an exceptionally tall figure
in French Botany. He was an extraordinary student of plant
anatomy and a keen research worker on vascular cryptogams.
His anatomical researches deal with the comparative anatomy of
the Gnetales, Coniferales , Cordaitales, Ferns and t.heir allies. Plis
early papers deal with the structure of Tmesipteris and Psilotum and
others deal with the anatomy of Lycopodium, Selaginella and Isoetes.
Pie has made an interesting comparison of the last genus with the
Lepidodendrales, the knowledge of which was then quite new. By far
his most monumental work is on the anatomy of ferns in which he
has made an exhaustive survey of the anatomical structures présent
in different, parts of ferns. In collaboration with Cornaille he
surveyed ail the possible types of stelar structure met. with in the
rachis of ferns, and recognised five different types of foliar traces
in them. From this he concluded as to t.he diagnostic value of the
different anatomical characters which could be used for recognising
the rhizome, petiole and sporophylls in ferns. Though pre-eminently
an anatomist dealing with living plants, he threw a good deal of
light. on t.he structure of the axis in Zygopteris, Botryopteris, Anacho-
ropteris and Tubicaulis and showed t.hat the structure of these axes
in early ferns is not comparable with those in living ferns. It was
he who firmly established t.he importance of anatomical met.hod in
interpreting the morphology of the spore-producing parts of ferns,
conifers and cycads. Sometimes this would easily upset some well
known notions based on otherwise good grounds. For example,
the great controversy between Bower and Chrysler regarding t.he
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954.
29
— 448 —
foliar or cauline nature of the spike of the Ophioglossales was finally
decided in favour of the foliar theory hy the anatomical evidence
furnished by Chrysler on the lincs of Bertrand and Cornaille.
In this paper, Chrysler (1910) lias compared the anatomy of the
spike of the Ophioglossaceae, among other things, with the anatomy
of the sorophores of the Schizeaceue, e. g. Anaernia which has leaf
traces similar to those in the spike of Ophioglossum.
Professor Boweii’s work on the Phylogeny of Filicales and Pro¬
fesser Ogura’s work on the anatomy of the végétative parts of
the Pteridophytes is replete with référencés to the works of Ch-
Eug. Bertrand and his associâtes, which is no small testimony
to his great. work and its utility in interpreting problems of fern
morphology and anatomy. Ch.-Eug. Bertrand in his early works
was also associated with well known paleobotanists of his time like
B. Renault on account of which he got, interested in the study of
coal and peat.
Ile started his studies on bogheads and showed that they contain
fossilised micro-organisms like Reinschia and other algae forming
water blooms. They secrete a sort of jelly which becomes carbo-
nised. I his line of work yieldcd wonderful results regarding the
nature and structure of coal and coal balls at the hands of his son
Paul Bertrand and Zalessky later.
It is a pity that such a devoted scientist should hâve died under
such trying conditions of life in a inanner so tragic as to move the
conscience of botanists ail the world over. The French nation has,
however, always honoured Ch.-Eug. Bertrand. Ile was made
Chevalier de la Légion d’honneur, in 1903 and also Chevalier de
l’Ordre de Léopold of Belgium in the saine year (1903), Membre
Correspondant de l’Institut de France in 1904. The University
of Geneva confirmed the Honorary degree of D. Sc. on him in 1909.
The war deprived him of further glories towards which he was hea-
ding. I Iis death was lamented by a large circle of eminent botanists
in France, Belgium, England, America, etc.
Ch.-Eug. Bertrand died in full scientific activity, leaving
many important works and ever lasting model of a Master, a
scrupulous and courageous savant and a of high moral personality.
Paul Bertrand.
Paul Bertrand was born on lOth July 1879 at Loos-les-Lille.
After his early éducation, he studied for his Licenciate’s degree
in Sciences under renowed masters in Geology, and Botany like
Jules Gossei.et of stelar’s theory’s famé and Charles Barrois, his
449 —
father, the great. anatomist; and in Chemistry under Richard Fosse,
his colleaguc lat.er at the Muséum.
Thus, by his éducation, personal aptitude and family tradition,
he was higlily suitable for studies in Science.
Farly in 1906, liis name was entered on the list. of L niversity
as Laboratory Assistant in the Goal Muséum of Lille. This
Muséum, in the vicinity of rich rnining areas of Alsace and
Lorraine, Saar, Belgium is a standing monument to the life and work
of two Bertrand. It was here that Paul Bertrand worked on his
earlv papers dealing with the structure of Adelopliyton Jutieri,
Ankyropteris and Stauropteris (1907). lie got a degree of Doctor of
Science, in 1909, with a remarkable thesis on « The Anatomy of
Ancient Feras », « les Zy goptéridées » and was appointed to lectu-
reship the year after, and was entrusted with the course in Paleon-
tology. I Iis Thesis, Etudes sur la fronde des Zygopléridées roused
much interest ainong French and foreign specialists. It was soon
followed by other monographs upon other forms of primitive plants,
such as the Cladoxylées and by a remarkable restatement of the
question concerning the Anatomy of ancient ferns, published in
Germany in the Progressas Rei Botanicae (1912).
At the âge of thirty Paul Bertrand was ranked as one of the
authorities on the anatomy of the ancient cryptogams. Later on,
in 1929, he resumed the studies on the algae of the bogheads that
had been previously described by his Father and B. Renault.
Acknowlcdging his efforts and repute, the Faculty of Sciences
of Lille founded for him an Academical chair in Paleobotany-in 1927,
a chair he made famous, and round father gathered brilliant
students : G. Livet, G. Dubois, G. Mathieu, P. Deleau, W. C.
Darrah, P. Corsin etc...
Paul Bertrand was also the first collaborator of his master
Charles Bariiois in geology. For more than twenty vears him alone,
or with other geologists, such as Pierre Fermier, Georges Friedel,
Pierre Pruvost, an he explored the working of the French collieries.
Paul Bertrand studied not only the coal-measures of the North
and Pas-de-Calais, but also those of Saint-Etienne and Power Dau¬
phiné, the Gard Basin, ail of the large coal-seam of the Massif
Central, those of the Saar and Lorraine, of the Alps, of Algeria, of
Marocco, of Pensylvania (U. S. A.), etc...
This analytical research resulted in the drawing up of a strati¬
graphie seule of ail coal-fields of Western-Europe, making them more
explicit than that of his predecessor R. Zeiller, and he wrote
magnificent volumes on the flora of the Saar and Lorraine Basins.
The French Government decorated him with the Order of the
Légion of Ilonour in 1933.
— 450 —
Paul Bertrand was a dignitary of many societies of scientists,
and his famé was well established in the scientific world by the
honour foreign colleagues gave him very often. In 1938, the vote of
his peers called him to the National Natural History Muséum, in
Paris to hold the Chair of Comparative Anatomy of Living and
fossilized plants. This he occupied with great dignity and earned
a name as a scientist, ail over the world, falling thereby at once in
line with the great French masters like A. Brongniart, de Saporta,
C. Grand’Eury, R. Zeiller.
Due to his good manners, winsome personalitv, and friendly
qualities, most of the foreign botanists such as Bower, Scott,
Seward, Nathorst, Halle, Potonié, Saiim, etc., used to look
upon him as their personal friend.
A number of research papers appeared dealing with the structure
and contents of coal and bogheads. By far the most rèmarkable
work hc brought out was his spécial studies on Cladoxylales, a very
highly specialized, simple yet controversial group, similar to
Zygopteridinae.
As a matter of fact, much of our knowledge of it we owe to him
and also our understanding the organization of the Zygopteridineae.
The idea of Phyllophore is a striking addition to Morphology.
The language of his papers and discussions is simple and direct.
It gives précisé details on which he used to build the structure
of his théories. His essays on Morphogenesis, History of théories
on plant morphology, the three aspects of the theory of récapitu¬
lation, Phylogeny of vascular plants, a new classification of the
Zygopteridineae are classical in tone and présentation and direct in
appeal. Many of these papers hâve been brought toget.her, by his
distinguished consort, Mme. Paul Bertrand, in the form of a
posthumous publication originally planned by him : « Les Végétaux
Vasculaires », Introduction à l’élude de l’ Anatomie Comparée , which
he had decided to write (1947). This publication was-awardcd the
Prize Guido-Triossi by l’Académie des Sciences de Paris (1947),
in order to honour the memory of Paul Bertrand. It is rather
interesting that it has been possible to issue this volume cven if
incomplète.
By his death a grand figure like that. of Bower in British bota¬
nists, or like that of Brongniart, Renault and Ch.-Eug. Ber¬
trand in the French school, or Sahni, in the Indian school of
botanists disappeared. It clearly marked the end of a classical
era in Paleobotany, the height of which marks also the zénith of
the careers of its votaries, like A. C. Seward, P. Bertrand and
B. Saiini. In these days when every now and then an amphasis is
laid on applied aspects of botany due to current influences, the
importance of continuing researches on the structure and anatomy
— 451 —
of living and fossil plants dcaling with the fundamental aspects of
botany needs t.o be restated. The researches in fundamental
botany are like a well which feeds water to individual problems
running on diverse lines.
Fundamental researches like those in paleobotany are important
not only in themselves but also as a matter of very important disci¬
pline. The science of Paleobotany, already impoverished by the
death of its stalwarts like Scott, Seward, Bertrand and Sahni,
emphasises a method of synthesis, coinprehensive thought, vision,
accuracy of observation, that. few other disciplines in Botany can
afford. The writings like those of Scott, Bertrand, Seward
and Sahni are even to-day a source of inspiration to research wor-
kers, as much as those in any other branches of Botany ; and hence
the universities would do well by re-enforcing the studies on Paleo¬
botany and comparative anatomy of living and fossil plants by
making these subjects obligatory for ail post-graduate dcgrees.
The works of P. Bertrand are much varied and numerous, the
total number of principal publications being 150. lt will not be
possible to assess the whole of his work within this short note,
but it. may be briefly summarised as follows : —
1. Analysis of fundamental ideas regarding the origin of vascuîar
plants and their phylogeny.
2. Studies on the Cladoxylales, Zvgopteridineae, Pteridosperms
and other mernbers of the Carboniferous period.
3. Studies on the comparative anatomy of living and fossil
plants and their bearing on the interprétation of structures met with
in the fossil plants. Having inherited from his father, the tradi¬
tion of studies on Fern anatomy Paul Bertrand was always at ease
and at his best. when dealing with the comparative anatomy and
morphology of the living plants in comparison to fossil ferns.
4. Végétation and plants of the coal measures and bogheads.
Here he identified a number of micro-fossils met. with in the coal
halls, oil-shales, peat, and coal, and thus laid the foundation of a
new branch of Paleobotany, the study of micro-fossils, so zcalouslv
followed by workers ail the world over such as Schôpf, Erdtmann,
Cookson, Sitholey, Pant and others. He identified a large
number of généra in the peat. and in the bogheads, many of which
are similar to the living genus Botryococcus.
A detailed review of the work done either by him or in collabora¬
tion with other students such as Corsin, Bouread, Emberger
and others has been given by Emberger (1944). ITis classification
of the Zygopteridineae into two groups such as Phyllophorales and
the non-phyllophorales has received almost. universal acceptance.
Equally brilliant are his researches on the coal measure plants,
— 452 —
algae of the bogheads and their stratigraphy. Paul Bertrand’s
success as a peleobotanist lies in the faet that he had a great
mastery over the anatomy of living plants which enabled hiin
to give examples to illuminate the anatomy of the lat.ter or to
interpret some knotty points in their structure. For example,
he has compared the structure in the pétiole of Clepsydropsis with the
foliar traces of the Hymenophyllaceae and Gleicheniaceae and Os-
muniaceae, or the petiolar bundle of Anachoropteris and Botryop-
teris with that of Osmunda regalis, Ceratozamia mexicana and Pterls
aquilina. T Iis interprétation of the mode of formation of coal
is well accepted. It. is a pity that when Professor P. Bertrand
was at the height. of his mental processes and was in a position to
pronounce on many doubtful points regarding the origin and évolu¬
tion of vaseular plants, he should hâve been snatchcd away by the
cruel hands of death. There is indeed sonaething very tragic
about the death of both the father and the son.
P. Bertrand had a rare gift of friendship which was valued by
ail his botanists and non-botanists friends.
When he died, a large number of tributes were paid to him by
men no less than Blaringhem, Pruvost, Bower, Walton, Saiini,
Florin, Harris, Edwards, Halle, Hochiîeutiner, Nemejc,
Darrah., etc... which testifies to the great authority and popularity
which he enjoyed throughout his life ; and by these who belong to
different ficlds of science. They hâve expressed their regrets in these
words : « Paul Bertrand seems to be irreplacable, his discoveries
are not only for Botany, but they struck ail naturalists » (Ch. Ferez,
d. Becquerel, L. Face, .1. Magrou, etc.).
It is difficult to corne across a man who could at once be accepted
as an authority and yet a highly popular figure as Bertrand was.
For a number of years to corne Paul Bertrand’s naine will be
remembered as the chief architect. expounding the structure of vascu-
lar plants by the method of comparative anatomy. To Ch.-Eug.
Bertrand comparative anatomy- of fossil plants illustrat.ed nume-
rous experiments and failures of nature in the évolution of morpho-
logical or anatomical patterns. Paul Bertrand thought that these
patterns represent. the landmarks in the formation of organs and
morphogenesis of vaseular plants which ultimately dominated the
land. Without proper understanding of fossil plants much of our
knowledge of vaseular plants would hâve been mere theorising, and
concepts such as metamorphosis, morphogenesis and law of récapitu¬
lation would hâve become meaningless.
By painstaking researches and careful interprétations Paul Ber¬
trand has added much to our understanding of the structure and
phylogeny of the vaseular plants of which he could hâve been
legitimately proud ; and yet it was characteristic of him to be
— 453 —
simple. A brilliant summary of t.he anatomical methods and
how he progressed to develop them are given by him in lus
Inaugural lecture at the National Natural Iïistory Muséum
of Paris on 12th June, 1941. Here lie has traced practically the
whole history of paleobotany and its development in France. For
nearly hundred years lie and his father played no small part in its
development ; and yet in the end he concludes this address by
referring t.o the importance of the collections in the muséum by
saying « they are a scientific and moral héritage fortunately left.
to us. » He further says, that eventually their study will lead us
to a point of departure in another direction of progress and will land
us in entirely new lines of enquiry. It is quite obvions that he
was fully alive to the new possibilities of morphogenesis and muta¬
tions in plants which would largely décidé the progress of morpho-
logical studies in years to corne. This is really a grand préludé to
the modem t.rends in Botany. More so as, it cornes froni a worker
who devoted ail his life to the study of fossil plants, which reveal
both the magnitude of Nature's experiments and her failures in
experimental morphology. In these davs of atomic researches,
study of cytology, nuclear behaviour, chemical changes assoeiated
with it, hormones and morphogenesis will no doubt play more and
more important part in botanical sciences and yet the study of
ancient plants is really of fundamental importance as its votaries
hâve always claimed. There could be no two opinions about this.
If anything, it needs a réitération for the progress of the human
mind and research.
It. is my good fortune to he assoeiated with this line of work for
which I drew no small inspiration from these two illustratious savants
of France and from my teacher, the lato Professor Saiini, who also
was a great admirer of both ; and I close this note expressing my
gratitude to Mme. Paul Bertrand, and to the authorities of the
National Natural Iïistory Muséum of Paris for giving me this
opportunity to pay my homage to the memory of these two departed
botanist.s of France, Ch.-Eug. Bertrand, t.he father and Paul
Bertrand, the son.
May lst, 1954, Department of Botany, Unwersity of Poona, Inclia.
454 —
DONS D’OUVRAGES
Ph. L’Héritier. Traité de Génétique , 2 vol., 518 p., 74 fig.
Presses Universitaires de France, édit., Paris, 1954.
Le Traité de Génétique publié par M. L’Héritier est un ouvrage à
caractère didactique, qui correspond sensiblement à l’enseignement donné
en Sorbonne pour la préparation du Certificat de Génétique. Deux tomes
ont paru, l’un consacré à la Génétique Formelle, l’autre à la Génétique
des populations.
Dans le premier tome, à la suite d’un bref exposé de l’évolution histo¬
rique des idées sur la notion de patrimoine héréditaire, un second chapitre
est consacré à la notion de gène, aux relations entre les gènes et les carac¬
tères observables et aux lois qui président à la transmission héréditaire
des gènes. Les relations entre les faits génétiques et les observations cyto¬
logiques font l’objet du 3e chapitre, dans lequel est exposée la théorie
chromosomique de l’hérédité. Dans un 4e chapitre, sont passés en revue
les faits héréditaires dans lesquels ce n’est plus le gène, mais Je chromosome
qui joue le rôle d’unité. Dans ce chapitre, sont traités en particulier la
question des remaniements chromosomiques et de l’effet de position et
celle de la polyploïdie. L’hybridation entre espèces fait l’objet d’un 5e cha-
pitre, le développement important donné à cette question étant justifié,
dans l’esprit de l’auteur, par l’importance qu’elle présente pour l’étude de
l’Evolution. Enfin, un 6e et dernier chapitre est consacré à l étude des
mutations et des agent mutagènes. Les répercussions sur la notion de gène
des faits observés dans ce domaine sont assez longuement discutées.
Dans le 2e tome, sont développées les conséquences du mécanisme
mendélien au niveau des populations. 11 représente une mise au point
plus complète qu’aucune de celles qui avaient paru jusque là sur cette
question. Il comprend 3 chapitres : le premier étant consacré à l’étude de la
structure des populations dans lesquelles aucun facteur ne vient faire
varier la fréquence des gènes et le second à l’étude des facteurs capables
de faire varier cette fréquence. Dans un 3e chapitre, l’auteur tente d’ap¬
pliquer aux populations naturelles les déductions que la Génétique des
populations tire de l’étude des modèles théoriques ; ceci le conduit à
exposer brièvement la conception néo-darwiniste de l’ Evolution.
E. Boirf.au. Anatomie végétale. U appareil végétatif des Phanéro¬
games. Tome I. Préface de R. Heim. Coll. Euclide, Presses Uni¬
versitaires. Paris, 1954, 330 p., 176 fig., 6 pl. h. t.
Avec ce livre paraît le premier des trois tomes du Précis d’ Anatomie
végétale qui doit être publié dans la section de Biologie végétale et d’Agro-
nomie dirigée par le Professeur R. Heim, Membre de l’Institut. De plus
en plus, la nécessité se faisait sentir de mettre à la disposition des étudiants
et des botanistes un livre en langue française présentant l’ensemble de
nos connaissances anatomiques sur les plantes. L’Anatomie végétale
après avoir connu la grande époque des Van Tiegiiem et des Lignier
455
s’est vue, durant de longues années, rejetée dans un oubli immérité. Mais
.de nouveau, on s’aperçoit qu’on a peut-être brûlé les étapes et un retour
en force s’opère. On revient à l’Anatomie.
Voici la teneur du tome I, ici en cause :
I. La cellule végétale (description, plasmodesmes, forme des cellules,
dimensions, réajustements cellulaires au cours du développement, parois
cellulaires, ponctuations, trabécules, crassules). II. Les tissus (classification
des méristèmes, théories, structures des apex de tige et de racine ; tissus
parenchymateux, tissus de soutien, phloème, xylème, tissu de transfusion,
tissus secréteurs). III. Développement de l’appareil conducteur des plan-
tules chez les Phanérogames (vascularisation des embryons, passage de la
tige à la racine, différents types anatomiques de plantules de Phanéro¬
games, conclusions). IV. Edification de la plante adulte (constitution des
plantes vasculaires, vascularisation de la tige épicotylée et explications
de sa structure complexe, moelle, péricycle, rayons médullaires). V. La
feuille (feuilles des Conifères, feuilles d’ Angiospermes ; développement
hétéroblastique chez les Angiospermes, phyllotaxie, disposition et struc¬
ture des divers tissus, développement, cas des feuilles de Monocotylédones
herbacées, stomates, trichome, feuilles persistantes et feuilles caduques.
Chacun des cinq chapitres est suivi de la bibliographie correspondante.
Une bibliographie générale est donnée au début du livre. Insistons sur le
fait que l’Anatomie, dont il s’agit ici, ne traite, comme cela est dit dans
le sous-titre, que des Phanérogames.
Les mérites du livre sont innombrables. L’A., dont on sait qu’il a pris
parti sur la plupart des grands problèmes anatomiques, qu’il a, de plus,
été formé à l’Ecole de Gustave Chauveaud, ne pouvait, on s’en doute,
élaguer les idées directrices qui n’ont cessé de l’animer dans ses recherches
personnelles. On les retrouve ici, notamment dans les chapitres 1 1 1 et IV
qui couvrent un tiers du livre. La conception de l’A. y est assurée, continue,
riche d’une complexité parfaitement architecturée et orientée. Il est bien
qu’il en soit ainsi. Et c’est bien la première fois que la conception de
cette Ecole anatomique française en pleine santé (Becquerel, Bouvrain,
Boureau, Duchaigne, Fourc.roy, Pellissier, Tronciiet...) se trouve
intégrée dans ses diverses connexions et incidences sur un plan d’ensemble,
dans un manuel. On a beau chercher : on ne trouve pas dans les livres
d’enseignement étrangers un exposé valable des thèses en question.
Dans ces chapitres, l’A. domine là, et de haut, son sujet. Les pages qu’il
écrit à cet endroit doivent éveiller un grand intérêt : c’est une matière à
discussion et surtout à recherches, un foyer qu’il rallume et qui ne s’étein¬
dra pas de sitôt, soyons en sûrs. 11 faudra longuement méditer, et ensuite
mettre à l’épreuve, ce qui est écrit dans la conclusion du chapitre III.
Il faudra de même se pencher avec toute sa concentration d’esprit sur telle
ou telle page du chapitre IV : l’édification de la plante adulte.
Certains passages du livre pourront donner lieu à discussion ; il y aura
quelques erratums à corriger pour une prochaine édition, mais le précis de
Boureau n’en mérite pas moins les plus vifs éloges.
J. -F. Leroy.
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART. - 12-8-1954
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crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
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à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ;
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Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
adressé gratuitement aux Membres de la Société des Amis du Musée
de l’Homme).
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Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
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Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921.
Abonnement annuel : 1000 fr.
Revue Algologique. (Directeur MM. R. Lami, et P. Rourrelly, Labora¬
toire de Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; Nouvelle série à partir
du 1er janvier 1954, abonnement, France, 400 fr., Etranger 600 fr.).
Revue Bryologique et Lichênologique. (Directeur Mme Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement, France, 600 fr.,
Etranger, 900 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeur M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie. Paraît depuis
1928 ; abonnement France et territoires d’Outre-Mer, 1400 fr., Etranger,
2000 fr.
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères, (Direc¬
teur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 1000 fr. ; Étranger, 1400 fr.).
ABBEVILLE.
IMPBIMERIE F. PAILLART. — • 12-8-1954.
Tome XXVI
2° Série
SEPTEMBRE 1954
BULLETIN
BU
MllSÉUM NATIONAL
D’HISTOIRE NATURELLE
PARIS
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, Rue Cuvier, 5e
SOMMA IKK
Pages
Communications :
A. Villiers. Types déposés au Muséum national d’ Histoire naturelle par
l’Institut Français d’Afrique Noire (5e liste) . 457
J. Lenohle et Y. Le Grand. Le tapis de l’œil du Coelacanthe ( Latimeria
anjouanae [Smith]) . . 460
P. Chabanaud. Notules Ichthyologiques (suite) . . . 464
Ch. Roux. Description de deux espèces nouvelles de Poissons des côtes d’Afrique
Equatoriale Française. Dentex polli et Scorpaena gaillardae . 468
Ch. Roux et J. Collignon. Description d’une nouvelle espèce de Poisson, de la
famille des Serranidae, observée sur les côtes de l’Afrique Equatoriale Fran¬
çaise : Promicrops ditobo . 473
M. André. Un nouveau Thrombidion recueilli au Maroc : Dinothrombium
(Doliehothrombium) Grandjeani r». sp . 476
M. André. Sur la présence en France du Brevipalpus ecisenheuneri (Rüb.)
[Acarien] . . . ' . 480
F. Grandjean. Observations sur les Oribates (30e série) . 482
A. Vandel. Le statut systématique de trois Porcellions de l’Espagne orientale
(Crustacés ; Isopodes terrestres) . 401
R. Condé. Diplopodes Pénicillates d’Afrique septentrionale . 496
II. Bertrand. Un Eubriide inconnu en Guinée française : description de sa
nymphe. (Col. Eubriidae ) . 501
P. Viette. Étude d’une petite collection de Lépidoptères de la Réunion . 506
B. Condé. Protoures du Cameroun . 511
A. Franc. Révision des Ellobiidae (Pulmonés Basommatophores) de l’Archipel
néo-calédonien (suite) . 515
J. M. Gaillard. Gastéropodes recueillis aux Iles Kerguelen et Heard par
MM. Angot, Arétas, Aubert de la Rue, Brown et Paulian . 519
A. Tixier-Durivault. Les Oclocoralliaires d’Afrique du Sud (I. Alnjonacea) . 526
P. Becquerel. L’ontogénie des Phanérogames établie par l’anatomie dyna¬
mique nous montre-t-elle qu’elles sont constituées par un agencement de
télomcs modifiés au cours de la phylogénèse ? . 534
A. Guillaumin. Plantes nouvelles, rares ou critiques des Serres du Muséum
(Notules sur quelques Orchidées d’Indochine, VIII) . 537
A. Rusciii. Bromeliaceae et Orchidaceae novae espirito sauteuses . 544
H. Stehlé et R. Boisramé. Essai de détermination du micro-climat de l’ar¬
chipel des Saintes d’après Je relief, les affinités flcristico-sociologiques de sa
végétation et les cultures . . . 552
N. Pinar et .1. Roman. Echinides de Romandag (Turquie). (Sismondia aff.
saemanni de Loricl) . 561
R. Arrard. La limite de l’Eocène et de l’Oligocène dans le Bassin de Paris
(Réponse à M. G. Denizot) . 564
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1954. — N° 4.
403e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
2 SEPTEMBRE 1954
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
COMMUNICATIONS
Types déposés au Muséum National D'Histoire Naturelle
par l'Institut Français d'Afrique Noire (5e liste)
Par A. Villiers.
Dans quatre listes précédentes 1 nous avons énuméré 488 types
de Plantes ou d’ Animaux remis au Muséum. La présente liste
désigne 44 types déposés en 1953 et 1954 ce qui porte donc le total
du dépôt à 532 types.
VÉGÉTAUX
Eriocaulon Monodii Moldenke. — Soudan français : Bamako.
Eriocaulon inundatum Moldenke. — Sénégal : Palmarin.
Eriocaulon Meiklei Moldenke. — Soudan français : Bamako.
ANIMAUX
Opilions.
Fam. Phalangiidae :
Opilio villiersi Roever. — Côte-d’Ivoire : Mont Tonkoui.
1. Bull. Muséum (2), XX, n° 3, 1948, pp. 260-262. — Idem, XXI, n° 6, 1949, p. 700-
706. — Idem, XXIII, n° 4, 1951, pp. 342-346. — Idem, XXV, n° 2, 1953, pp. 163-168.
Bulletin du Aluséum, 2e série, t. XXVI, n° 4, 1954.
30
- 458 —
Fam. Phalangodidae :
Tonkouinatus magnituber Roewer. — Côte-d’Ivoire : Mont Tonkoui.
Nimbadus femoralis Roewer. — - Guinée française : Mont Nimba.
Micronimba bicurvata Roewer. — Guinée française : Mont Nimba.
Micronimba concolor Roewer. — Côte-d’Ivoire : Mont Tonkoui.
Prolacurbs villiersi Roewer. — Côte-d’Ivoire : Mont Tonkoui.
Fam. Assamiidae :
Sangalkamia villiersi Roewer. — Sénégal : Sangalkam.
Acanthocoryphus laevituber Roewer. — Guinée française : Mont Nimba.
V illiersiella coxalis Roewer. — Côte-d’Ivoire : Mont Tonkoui.
Abuntius yapo Roewer. — Côte-d’Ivoire : Yapo.
Umbonimba acanthops Roewer. — ■ Guinée française : Mont Nimba.
Pygoselenca albisignata Roewer. — Guinée franaise : Mont Nimba.
Acariens.
Eutetranychus monodi M. André. — Sénégal : Dakar.
Pseudoscorpions.
Minniza occidentalis Vachon. — - Mauritanie : Atar.
Plesiowithius dekeyseri Vachon. — - Mauritanie : Atar.
Coléoptères.
Fam. Tenebrionidae :
Oxycara laevissimum Gridelli : Archipel du Cap Vert : île de Sal.
Fam. Buprestidae :
Sphenoptera villiersi Obenberger. — Côte-d’Ivoire : Mont Tonkoui.
Fam. Curculionidae :
Omotraclielus togoanus Marshall. — Togo : Klouto.
Omotrachelus dahomensis Marshall. — Dahomey : Zagnanado.
Tanymecus merus Marshall. — ■ Dahomey : Boukombé.
Dicasticus integer Marshall. — Fernando-Poo : Mioko.
Ptochus grandiceps Marshall. — Dahomey : Atakora.
Fernandius villiersi Marshall. — Fernando-Poo : Moka.
Thamnobius setulosus Marshall. — Casamance : Bignona.
Loboirachelus stramineus Marshall. — Sénégal : Sangalkam. 9
Fam. Pselaphidae :
Ogmocerodes villiersi Jeannel. — - Guinée française : Mont Nimba.
Syrbatus villiersi Jeannel. — - Guinée française : Mont Nimba.
Conogastridius villiersi Jeannel. — Guinée française : Mont Nimba.
Fam. Carabidae :
Chlaeminus sexmaculatus var. quadrimaculatus Stranéo. — Sénégal :
Sébikotane.
— 459 —
Hyménoptères.
Fam. Argidae :
Arge mixta Pasteels. — • Guinée française : Dalaba.
Fam. Tenthredinidae :
Neocidiophora luteiventris Pasteels. — Guinée Française : Dalaba.
Distega paradoxalis Pasteels. — Guinée française: Damahanya.
Fam. Encyrtidae :
Metaphycus senegalensis Risbec. — Sénégal : M’Bambey.
Fam. Eulophidae :
Tetrastichus tonkoui Risbec. — Côte-d’Ivoire : Mont Tonkoui.
Fam. Eurytomidae :
Prodecatoma villiersi Risbec. — Sénégal : Dakar.
Fam. Perilampidae :
Elatus nimbae Risbec. — - Guinée française : Mont Nimba.
Fam. Agaonidae :
Blastophaga dakarensis Risbec. — Sénégal : Dakar.
Blastophaga villiersi Risbec. — Sénégal : Dakar.
Fam. Proctotrupidae :
Galesus toboi Risbec. — Togo : Klouto.
Galesus bignonae Risbec. — Casamance : Bignona.
Bothriopria villiersi Risbec. — Côte-d’Ivoire : Mont Tonkoui.
Institut Français d \ jrique Noire , à Dakar.
Le Tapis de l’œil du Cœlacanthe
(LaTIMERIA ' ANJOUANAE [SMITH])
Par Jacqueline Lenoble et Yves Le Gband.
Comme de nombreux Mammifères, Reptiles et Poissons, le
Coelacanthe possède un tapis, c’est-à-dire une région réfléchissante
de la choroïde, au contact de la rétine. Ce tapis présente un aspect
nacré et miroitant, et une légère teinte bleu-verte, et le présent
travail avait pour but de préciser le spectre de réflexion de ce tapis,
donnée intéressante si on voulait envisager le rôle de cet organe
dans la vision de l’animal.
Fig. 1. — Facteurs de réflexion, en valeurs relatives, du tapis en fonction de la
longueur d’onde (trait plein : Coelacanthe ; pointillé : Chat).
Les mesures ont été exécutées sur un œil d’un des Coelacanthes
rapportés au Muséum par M. le Professeur Millot, auquel nous
adressons tous nos remerciements pour avoir bien voulu mettre à
notre disposition ce précieux spécimen.
Méthode. — Nous avons opéré par spectrophotométrie photo¬
graphique, le facteur de réflexion du tapis étant comparé à celui d’un
diffuseur blanc en magnésie, dont la réflexion est sensiblement
neutre dans le spectre visible. L’échantillon à étudier et la surface
de magnésie étaient placés successivement devant la fente d’un
spectrographe à réseau, perpendiculairement à l’axe ; un éclairage
symétrique était fourni par deux lampes de 100 watts, à incandes¬
cence, dont les rayons atteignaient la surface sous un angle voisin
de 45°. Les photographies, prises sur plaques panchromatiques.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 4, 1954.
461
étaient étalonnées au moyen d’une série de diaphragmes, puis
dépouillées au microphotomètre enregistreur.
Résultats. — Comme la réflexion du tapis varie très vite avec
l’angle d’éclairement, des valeurs absolues du facteur de réflexion
auraient peu de sens et nous ne donnerons que la répartition spectrale
en valeurs relatives de ce facteur, le maximum étant pris égal à
l’unité. Le tableau 1 et la figure 1 représentent, pour chaque lon-
Fig. 2. — Fragment de tapis de Coelacanthe, au microscope électronique (grossisse¬
ment 37.500). Les grains noirs que l’on voit à côté du cristal proviennent vraisem¬
blablement du pigment choroïdien. (Cliché J. Noutary).
gueur d’onde, la moyenne de 2 ou 3 mesures et la précision du
résultat est de 3 % environ ; il faut remarquer d’ailleurs que ces
résultats, relatifs à une assez grande surface du centre du tapis et aux
conditions d’éclairement et d’observation définies ci-dessus, pour¬
raient varier légèrement avec la région étudiée du tapis et les condi¬
tions expérimentales.
A titre de comparaison, nous avons porté sur la figure 1 une courbe
obtenue par Gunter, Harding et Stiles 1 sur le tapis du chat ;
1. R. Gunter, H. G. W. Harding & W. S. Stiles, Spectral Reflexion Factor of the
Cat’s Tapétum. Nature, t. 168, 1951, p. 293.
— 462
ces auteurs signalent d’ailleurs une forte variabilité d’un spécimen
à l’autre, mais toujours avec un maximum aplati entre 4 650 et
5 000 A.
Fig. 3. — Diagramme de diffraction électronique d’un cristal de tapis de Coelacanthe
(cliché J. Noutary).
Tableau I
Nature du tapis. — L’aspect nacré du tapis fait penser à une
structure en cristaux stratifiés. Effectivement, en examinant au
microscope électronique des fragments de tapis, on aperçoit des
cristaux mêlés à des pigments amorphes (fig. 2). Un diagramme de
diffraction électronique a permis de vérifier cette nature cristalline
et pourrait servir à déterminer la symétrie de ces cristaux (fig. 3).
Laboratoire de Physique appliquée du Muséum.
— 464 —
Notules Ichthyologiques (suite).
Par Paul Chauanaud.
Quelques erreurs se sont introduites dans le numérotage de mes
Notules Ichthyologiques, qui, toutes, sont publiées dans le présent
Bulletin du Muséum, 2e série. En voici la rectification :
Bulletin n° 12, 1940, pp. 149-154 ; 4 Notules numérotées 1, 2, 3, 4. Cor¬
rection : 8, 9, 10, 11.
N° 16, 1944, pp. 433 et 455 ; 2 Notules numérotées 25 et 26. Correction :
23 et 24.
N° 17, 1945, pp. 103 et 107 : 2 Notules numérotées 23 et 24. Correction :
25 et 26.
Notule 46. — Description d’un nouveau Symphurus de la côte
sud de l’Arabie.
Symphurus arabicus, n. sp.
Symphurus woodmasoni Norman 1939, Murray Exped., 7, n° 1,
p. 107.
Type Ç. Longueur totale 136 mm. Longueur étalon 122 mm.
Longueur de la tête 27 mm. D 97. A 83. C 14. V n 4, S ? En centièmes
de la longueur étalon : tête 22 ; hauteur 27. En centièmes de la
longueur de la tête : œil 11, espace interoculaire 0 ; uroptérygie 66.
L’extrémité caudale du maxillaire se trouve à la verticale du centre
de l’œil fixe. Le 1er rayon notoptérygien s’insère au canthus dorsal,
immédiatement en avant de la verticale du bord antérieur de l’œil
migrateur. La pholidose zénithale est entièrement détruit et, de ce
fait, la pigmentation zénithale est indiscernable. Cette face apparaît
blanchâtre, à l’exception des nageoires, qui sont d’un brun uniforme,
assez foncé. La face nadirale est de teinte claire. Formule rhachiméris-
tique : a 10 [3 -f- 7] + c 45 = t 55 (radiographie, cliché du British
Muséum).
Bristish Muséum 1939. 6. 24. 1839. John Murray Expédition,
st. 54, côte sud de l’Arabie, 1.046 m.
A part le nombre des écailles zénithales et la pigmentation de
cette même face du corps qui restent problématiques, tous les
caractères externes de Symphurus arabicus s’accordent avec ceux
de S. woodmasoni Alcock ; ce qui suffirait à justifier la détermina-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 4, 1954.
— 465 —
tion de Norman 1, si la formule rhachiméris tique ne s’inscrivait en
faux contre cette homologation. A n’en juger que d’après le nombre
total des vertèbres, S. arabicus se rapprocherait davantage de S.
septemstriatus Alcock que de S. woodmasoni, mais la formule du
rhachis abdominal (3 -j- 7) est différente de celle de ces 2 espèces.
Observée chez 7 spécimens, dont 1 du golfe du Bengal et 6 de
l’archipel des Philippines, la formule rhachiméristique de S. wood¬
masoni s’est montrée la suivante : a 9 [3 -f- 6] -j- c 41 = i 50 (3 indi¬
vidus dont 1 du golfe du Bengal) ; a 9 [3 -f- 6] -j- c 42 = t 51 (1 indi¬
vidu) ; a 9 [3 + 6] -j- c 43 = t 52 (3 individus).
Symphurus septemstriatus, 4 observations : a 9 [3 -f- 6[ -j- c 44 =
t 53 (3 individus) ; a 9 [3 + 6] + c 45 = t 54 (1 individu).
Rares sont les espèces du genre Symphurus dont le rhachis abdo¬
minal se compose normalement de plus de 9 vertèbres. Parmi les
espèces indo-pacifiques, 3 radiographies de S. regani Weber et
Beaufort ont révélé : a 10 [3 -(- 7] -|- c 46 = t 56 (1 individu) et
a 10 [3 -j- 7] -(- c 47 = t 57 (2 individus) ; la dissection d’un seul
S. gilesi (Alcock) a révélé a 10 [3 -j- 7] c 42 = t 52.
Notule 47. — Présence inédite d’un Cynoglossus dans la Méditer¬
ranée orientale.
Il s’agit de Cynoglossus sinusarabici (Chabanaud), dont 1 spéci¬
men, pêché à proximité de Haïfa, a été déterminé par M. Adam
Ben-Tuvia, qui a eu l’amabilité de me l’envoyer en communication.
En voici les caractéristiques individuelles :
$ Longueur totale 75 mm. Longueur étalon 69 mm. Longueur de
la tête 16 mm. D 102. A 78. C 8. V n 4. Formule pleurogram-
mique 1-0. S 8 -f- 58 = 66. En centièmes de la longueur étalon :
tête 23 ; hauteur 28. En centièmes de la longueur de la tête : œil 12 ;
espace interoculaire 0 ; uroptérygie 41. L’extrémité caudale du
maxillaire zénithal est placée à la verticale du centre de l’œil fixe
et la distance qui la sépare du canthus rostral est égale à la distance
qui la sépare de la fente operculaire. Toutes les écailles zénithales
et nadirales sont cténoïdes, y compris les pleurogrammiques. En eau
formolée, la face zénithale est blanchâtre, avec d’abondantes
marbrures d’un noir brunâtre ; noires à leur base, les nageoires
1. Le fait de n’avoir pas remarqué la destruction des écailles zénithales ne doit pas
faire injure à l’excellent observateur qu’était le regretté J. R. Norman. Il n’en faut
accuser que l’imperfection de l’équipement optique qui était mis à sa disposition,
insuffisance peut-être pas universelle, mais qui s’avère très générale, si j’en juge
d’après les nombreux laboratoires d’Ichthyologie où j’ai eu le privilège de travailler.
Mes propres travaux en ont pâti jusqu’à une date très récente, date à laquelle le Centre
National de la Recherche Scientifique a consenti, sur mes instances, à me pourvoir
d’une loupe binoculaire du modèle le plus perfectionné, grâce à quoi me sont devenues
aisées quantité de recherches minutieuses qu’il m’était impossible de mener à bien
dans le passé.
— 466 —
deviennent distalement blanchâtres. La face nadirale est blanche,
avec d’amples nébulosités noires, principalement sur la moitié
postérieure du corps (ambicoloration partielle).
Primitivement décrit comme type d’un nouveau genre Dollfus-
ichthys, Cynoglossus sinusarabici a été découvert dans le golfe de
Suez par M. R. Ph. Dollfus, qui en a capturé 19 spécimens. Visitant
ultérieurement le canal de Suez, A. Gruvel en a rapporté 2 indi¬
vidus capturés dans le grand lac Amer et 1, dans le lac Timsah.
La présence inédite de ce représentant du genre tropical Cynoglossus
dans la Méditerranée orientale ne saurait donc surprendre, mais il
reste à savoir si le climat tempéré de cette mer intérieure permettra
à l’espèce de s’y maintenir.
Avec C. sinusarabici, 5 autres Cynoglossus sont connus de la mer
Rouge : C. bilineatus (Lacépède), C. lingua Hamilton-Buchanan,
C. sealarki Recan j, C. macrolepidotus (Bleeker) et C. cleopa-
tridis Chabanaud ; mais seules jusqu’ici les 4 dernières espèces
ont été rencontrées dans le golfe de Suez.
Bibliographie. — Bull. Soc. Zool. France, 56, 1931, pp. 303 et 304. —
Bull. Mus. Nat. Hist. nat., (2) 4, 1932, p. 825. — Ibid., (2) 6, 1934, p. 158-
— Mém. Inst. Égypte, 35, 1937, pp. 6-10, fig. 5-13. — Bull. Inst. Océan.,
763, 1939, pp. 8 et 30. — Bull. Soc. Zool. France, 74, 1949, p. 146.
Notule 48. — Description d’un Paralichthys « cornu ».
Paralichthys orbignyanus (Valenciennes), Naturhistorisches Mu¬
séum (Wien), n° 56.464.
Longueur totale ? (uroptérygie détériorée). Longueur étalon
205 mm. Longueur de la tête 51 mm. D 76. A 57. C 17. P z 10.
P n 10. V z 6. V n 6. S 104. Branchicténies du 1er arc nadiral 16 1 2.
En centièmes de la longueur étalon : tête 24 ; hauteur 41. En cen¬
tièmes de la longueur de la tête : museau 21 ; œil 15 ; espace inter-
oculaire 12 ; complexe prémaxillo-maxillaire 50 ; mandibule 60.
La face zénithale est d’un brun jaunâtre foncé, passant ça et la
au noir brunâtre, avec 2 taches blanchâtres, arrondies, placées sur
la partie épaxonale de la moitié postérieure du corps. La notopté-
rygie et la proctoptérygie sont de la même couleur que le corps ;
l’uroptérygie est entièrement noir brunâtre. L’omoptérygie zéni¬
thale est blanchâtre, avec des bandes transversales noires, irrégu¬
lières et mal définies. La face nadirale est de la même couleur que
la face zénithale, mais les parties claires sont pointillées de brun
noir.
1. Synonymie : Paraplagusia dollfusi Chabanaud 1931 = Cynoglossus dollfusi
Chabanaud 1937.
2. Norman (Syst. Monogr. Flatfishes, 1, 1934, pp. 71-72, eff. 38) : D 70-74 (77) ^
A 52-57. P z 11. S. 90-100. Branchicténies 16-17.
— 467 —
Ce spécimen est affecté d’une anomalie relativement fréquente chez
les Pleuronectif ormes Pleuronectoidei, plus rare, chez les Soleoidei, et
qui a fait qualifier de « cornus » les individus qui en offrent l’exemple.
Cette anomalie est manifestement consécutive à un retard de la
migration oculaire, l’œil migrateur s’opposant à la liaison membra¬
neuse du crâne rhinophthalmique avec la partie distale de l’axo-
noste du premier rayon notoptérygien. Il se pourrait que ce retard
de la migration oculaire soit la cause de l’ambicoloration totale ou
partielle, qui, d’ordinaire, accompagne cet accident morphologique 1.
Muséum : Laboratoire des Pêches et Productions coloniales d'origine animale.
1. Norman, op. cit., pp. 24-27, efî. 17 et 18. — Gudger, Amer. Mus. Nov., n° 717,.
1934 : ibid.} n° 886, 1936.
— 468 —
Description de deux espèces nouvelles de Poissons
des cotes d’Afrique Équatoriale Française.
Dentex polli et Scorpaena gaillardae
Par Ch. Roux.
En étudiant la collection des poissons marins de la station océano¬
graphique de Pointe-Noire (A. E. F.), nous avons isolé quelques
spécimens dont les caractères diffèrent des espèces actuellement
connues de la côte occidentale d’Afrique. Nous donnons ici la
description de deux espèces que nous jugeons nouvelles.
Dentex poli n. sp.
Le corps est oblong, relativement élevé et comprimé latéralement.
Le profil supérieur de la tête est bien convexe ; le profil inférieur
est bien moins incurvé.
La hauteur du corps est comprise de 2,3 à 2,4 fois dans sa longueur
sans la caudale. Dans cette même longueur du corps, la tête est com¬
prise de 2,5 à 2,6 fois.
L’œil est inclus de 3,3 à 3,5 fois dans la tête. Le profil du museau
est droit et sa longueur sans la lèvre est pratiquement égale à celle
de l’œil. La hauteur préorbitaire est plus grande que le demi dia¬
mètre de l’œil ; elle est égale à cette dimension chez le plus jeune
individu.
La narine postérieure est oblique, ovale, l’extrémité la plus large
en avant. Elle est plus grande que la première narine, qui est plus
arrondie et possède sur son bord postero inférieur une frange assez
longue pour la recouvrir entièrement.
La bouche est fendue presque horizontalement. La mandibule est
légèrement en retrait et quand la bouche est fermée, les canines
antérieures de la mâchoire supérieure sont visibles. Le maxillaire
atteint le niveau du bord antérieur de l’œil.
Il y a deux paires de fortes canines en avant de la mâchoire
supérieure, les latérales étant les plus longues. Elles sont suivies
en arrière et sur les côtés par une rangée de petites dents coniques.
En arrière des canines et à l’intérieur de la bouche, le long de la
rangée des petites dents coniques, il y a une bande de très petites
■dents pointues, un peu plus large vers l’avant.
La mandibule comporte aussi deux paires de canines, les externes
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 4, 1954.
— 469 —
étant les plus fortes, et tout en avant, une de chaque côté de la
symphyse, deux petites dents coniques caniniformes. Il n’existe
pas de dents vomériennes ni palatines.
L’opercule comporte une épine plate et mousse. Le préopercule
forme un angle obtus, son bord postérieur étant dirigé obliquement
vers l’avant.
Les branchiospines sont au nombre de 10 (9 -f- 1) sur le bord
inférieur du premier arc. Elles sont assez longues, dressées et bien
séparées. Les plus longues, situées le plus près de l’angle, sont à peu
près égales aux trois quarts des plus longs filaments branchiaux.
Il y a 6 branchiospines courtes sur la branche ascendante du
premier arc.
Fig. 1. — Denier, Polli.
Dorsale : XII-10,1. Les épines sont relativement peu élevées et
croissantes jusqu’à la cinquième ou la sixième qui est pratiquement
égale à la longueur de la base de l’anale molle. Les épines posté¬
rieures décroissent ensuite légèrement.
Anale : 111-8,1. Les pectorales sont longues et falciformes et
atteignent les premiers rayons de l’anale.
Les écailles sont cténoïdes et au nombre de 47 à 48 le long de la
ligne latérale. En ligne transversale, on en compte 4 à 5/11 à 12.
Une tangente menée à la courbe antérieure de la ligne latérale
passe sous le bord inférieur de l’œil. La caudale est fourchue. La
coloration générale est rosée.
Affinités : Cette espèce est proche de Dentex angolensis Poil.
mais elle en diffère par la hauteur préorbitaire qui est proportion¬
nellement moins élevée chez nos exemplaires : 15 % de la tête chez,
le plus petit et 17,5 à 17,6 chez les plus grands.
470
Les branchiospines sont plus minces et plus longues que chez
Dentex angolensis et sont bien dressées et séparées.
D’autre part le maxillaire atteint tout juste le bord antérieur de
l’œil et les prolongements des bords postérieur et inférieur de
l’opercule forment un angle obtus au lieu d’un angle droit.
La ligne latérale est plus arquée en avant que chez D. angolensis.
Mensurations des trois spécimens observés :
1) Longueur Totale (L. T) = 262. Longueur du corps (L. C) = 208.
Hauteur du Corps (H. C) = 89. H. C % L. C = 42,7. Tête (T.) = 80.
T. % L. C = 38,4. Œil (0.) = 23. O % T. = 26,2. Interoculaire (I. O) = 19.
Pré Oculaire (Pré O.) = 23. Hauteur Préoroitaire (H. Pré O.) = 14.
Pré Dorsale (P. D) = 79. Pré Ventrale (P. V) = 81. Pré Anale (P. A) = 134.
Dorsale — • Caudale (D-C) = 30. Ventrale — Anale (V-A) = 49. Lon¬
gueur de la Pectorale (L. P) = 73. L. Ventrale (L. V) = 45. Longueur
de la base de l’anale (L. A) = 39. Longueur de la base de la dorsale (L. D)
= 105. Hauteur du Pédoncule caudal (Ped. C) = 23. Rayons dorsale
(R. D) = XII — 10,1. Rayons de l’Anale (R. A) = 111-8. Ecailles ligne
latérale (L. lat.) = 47. Branchiospines sur la base du premier arc (Br.) =
9 + 1.
2) L. T = 233. L. C = 182. H. C = 75. H. C % L. C = 41,2. T. = 68.
T. % L. C = 37,3. O. = 19. O. % T. = 27,9. 1.0 = 16. Pré O. = 21.
H. Pré O. = 12. P. D = 66. P. V = 68. P. A = 116. D-C = 27. V-A = 46.
L. P = 63. L. V = 40 L. A = 32. L. D = 90. Ped. C. = 19. R. D = XII-
10.1. R. A = 111 — 8,1. L. lat. = 47. Br. = 9 + 1.
3) L. T = 165. L. C = 128. H. C = 52. H. C % L. C = 40,6. T. = 50.
T. % L. C = 39,1. O. = 15. O. % T. = 30. I. O = 12. Pré O. = 16. H. Pré
O. = 7,5. P. D = 51. P. V = 51. P. A. = 86. D-C = 22. V-A = 30.
L. P = 43. L. V. = 30. L. A = 22. L. D = 60. Ped. C. = 13. R. D =
XIII — 10,1. R. A = III — 8,1. L. lat. = 48. Br. =9 + 1. Les longueurs
ont été prises en projection et les chiffres sont exprimés en millimètres.
C’est avec plaisir que nous dédions cette espèce au Docteur M. Poll,
Conservateur de la Section des Vertébrés, au Musée Royal du Congo-
Belge de Tervuren.
Scorpaena gaillardae n. sp.
Le corps est oblong, assez épais en avant, et comprimé latérale¬
ment dans sa moitié postérieure. La hauteur est comprise environ
trois fois et demi dans la longueur du corps et la tête deux fois et
demi dans cette même longueur. Le diamètre de l’œil est inclus
environ quatre fois et demi dans la tête.
Voici les valeurs de quelques dimensions en % de la longueur
totale :
Hauteur du corps = 22, 4 Tête = 31,4.
En % de la tête, le diamètre de l’œil = 21,8.
En % de la hauteur du corps, la hauteur du pédoncule caudal =
37.1.
— 471 —
Il existe une dépression occipitale, peu profonde, mais bien nette,
et qui est plus large que longue. (Largeur : 16 mm Longueur :
11 mm.).
La nageoire dorsale comprend XII épines et 9 rayons mous
et la nageoire anale III épines et 5 rayons mous.
La plus longue épine de la dorsale est la quatrième qui mesure
46 mm, soit presque 59 % (58,9) de la hauteur du corps.
La onzième épine fait 34 % de la plus longue et 53,3 % de la
douzième. Les plus longs rayons mous de la dorsale atteignent et
même dépassent légèrement l’origine de la caudale.
La deuxième épine de l’anale est de longueur semblable à la
troisième, mais elle est un peu plus forte ; elle fait 46 % de la hauteur
du corps.
Les ventrales ont une épine et 5 rayons branchus et atteignent
l'anus.
Les pectorales sont assez grandes et atteignent le niveau de la
deuxième épine de l’anale.
Sur notre poisson le nombre de rayons n’est pas le même à chaque
pectorale. La pectorale droite montre 10 rayons supérieurs branchus
et 8 rayons inférieurs simples et la gauche a 10 rayons supérieurs
branchus et 7 simples inférieurs.
La ligne latérale comporte 23 tubes. Il y a 46 rangées d’écailles
en ligne longitudinale au dessus de la ligne latérale, et 5 rangées
d’écailles prédorsales. La tête est nue. On note la présence de lam¬
beaux cutanés au long de la ligne latérale, et d’autres épars sur le
corps, surtout dans sa moitié inférieure.
Sous la plus basse épine préorbitale antérieure, il y a un long
lambeau cutané à peu près égal à l’espace interoculaire.
Il y a deux longs lambeaux à la partie inférieure du préorbitaire.
Il n’y en a pas à la mandibule. La crête sous orbitaire a 5 épines.
On voit une forte épine en avant et au dessus de T orbite avec un
lambeau cutané, et deux épines supéro orbitaires postérieures avec
un lambeau cutané entre elles. La dépresion occipitale a quatre
épines sur son bord antérieur, groupées par paires. Les crêtes laté¬
rales de la dépression sont prolongées en arrière par quatre épines
également groupées par paire. Entre celles-ci et les épines opercu-
laires il y a quatre épines post orbitaires, la première trillde et la
troisième bifide. Chaque narine antérieure possède une frange
cutanée développée et s’ouvre à la base d’une épine. La narine posté¬
rieure dépourvue de frange élevée s’ouvre à la base de l’épine orbi¬
taire antérieure. Le sous orbitaire antérieur a trois épines dirigées
en avant et divergentes, la supérieure possède postérieurement, dans
son prolongement une petite épine dressée verticalement. La deu¬
xième possède une petite épine à sa base. Il existe aussi une petite
épine proche de l’épine supérieure du sous orbitaire antérieur
— 472 —
entre cette épine et celle de la narine antérieure. L’espace interocu¬
laire est concave et porte de chaque côté vers le bas, une crête qui
part de l’épine nasale pour rejoindre les épines du bord antérieur
de la dépression occipitale.
L’opercule a deux fortes épines supérieures et une crête qui se
termine en épine dans le prolongement du bord inférieur du préo¬
percule.
Une ligne prolongeant en avant la plus basse des épines supé¬
rieures de l’opercule passe sous le bord inférieur de l’œil.
Il y a une forte épine humérale inférieure, et une supérieure plate
et mousse.
La mandibule présente une paire de pores à la symphyse et trois
paires de pores postérieures.
Les écailles des flancs sont cténoïdes et les écailles entre l’anus et
les ventrales sont petites, cycloïdes, au nombre de 26 rangées environ
comptées entre l’ânus et la base du dernier rayon de chaque ventrale.
Une tache noire s’étend sur les sixième, septième et huitième
espaces interépineux de la dorsale et sur les deux tiefs supérieurs des
membranes. Le cinquième espace a une ligne noire sur son bord
postérieur et le neuvième espace est aussi coloré de noir sur une petite
partie.
Mensurations : L. T. = 350 L. C = 270 H. C = 78 T. = 110
O. = 24 I. O = 17 Pre O. = 30 P. D = 88 P. V = 117
P. A = 193 D-C = 22 V-A =72 L. P = 87 L. V = 59
L. A = 56 L. D = 145 Ped. C. = 29.
Br. = 8 + 3 sur la branche inférieure du premier arc. Les bran-
chiospines sont petites et spinuleuses.
Nous avons nommé cette espèce, du nom du premier bateau de la
station océanographique de Pointe Noire, « La Gaillarde ».
Centre d* Océanographie de Pointe-Noire et Laboratoire des Pêches
et Productions Coloniales d’origine animale du Muséum.
— 473
Description d'une nouvelle espèce de Poisson, de la
FAMILLE DES SERRANIDAE, OBSERVÉE SUR LES CÔTES DE
l'Afrique Équatoriale Française ■. Promicrops ditobo
Par Ch. Roux et J. Collignon.
Depuis quelques années, notre attention était attirée sur l’exis¬
tence d’un poisson saisonnier de grande taille, parfois capturé dans
les zones d’eau saumâtre. L’année dernière et cette année il nous a
été possible d’observer deux spécimens de ce poisson nommé
« Ditobo », par les pêcheurs africains de Pointe-Noire et de Mayumba.
Nous donnons à la fin de cette note les mensurations de ces deux
poissons, qui nous paraissent appartenir au genre américain Promi¬
crops.
Le corps est massif, et relativement élevé.
La tête est grande et l’ouverture buccale large. La partie épineuse
de la nageoire dorsale est basse. Les pectorales sont courtes et la
caudale est arrondie.
La hauteur du corps est comprise environ trois fois et demi dans
la longueur totale. La longueur de la tête est contenue entre trois
fois et trois fois et demi dans cette même longueur totale.
L’œil est compris environ treize fois dans la longueur de la tête,
et trois fois à trois fois et demi dans l’espace interoculaire.
La bouche s’ouvre largement et la distance d’une commissure à
l’autre, une fois la bouche ouverte, est comprise 2,6 et 2,7 fois dans la
longueur de la tête.
Les dents de la mâchoire supérieure et de la mandibule sont sem¬
blables, en carde et disposées en deux plaques avec une rangée
externe de dents plus fortes et coniques. Les dents vomériennes
également en carde sont disposées en chevron et suivies de chaque
côté des dents palatines disposées en bandes allongées.
Il y a deux narines de chaque côté de la tête, arrondies et proches
l’une de l’autre. La narine antérieure possède une frange sur son
bord postérieur elle est environ deux fois plus petite que la narine
postérieure.
Les yeux sont petits et situés dans le quart antérieur de la tête.
Le préopercule est denticulé. L’opercule comporte deux épines
plates supérieures bien visibles et une épine plate inférieure plus ou
moins incluse dans la peau.
La nageoire dorsale comprend XI épines et 16,1 rayons. L’anale
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 4, 1954.
31
— 474
a III épines et 8 rayons. La dorsale épineuse est très basse ; la plus
longue épine qui est la quatrième est comprise environ 6 fois dans la
longueur de la tête et environ deux fois dans la hauteur du pédoncule
caudal. La dorsale rayonnée est plus élevée ; le plus long rayon
est compris un peu plus de trois fois dans la longueur de la tête
et est à peu près égal à la hauteur du pédoncule caudal.
La base de la nageoire anale est relativement courte et comprise
environ deux fois et demi dans la longueur de la tête. Le plus long
rayon de l’anale est compris un peu plus de deux fois dans cette
même dimension.
Les pectorales sont arrondies, courtes et larges et sont à peu près
égales au cinquième de la longueur du corps, sans la caudale.
Les ventrales débutent un peu en arrière de l’aplomb de la nais¬
sance de la dorsale.
Les écailles sont dures et pectinées, nombreuses et étroitement
imbriquées. On en compte de 160 à 165 rangées en ligne longitudinale.
La ligne latérale suit le profil dorsal, mais elle est peu distincte.
La partie inférieure du premier arc branchial porte 9 branchios-
pines courtes, larges, bien séparées, denticulées au sommet, et suivies
de trois tubercules.
La coloration du dos et des flancs est brune et le ventre est oli¬
vâtre. La tête et le dos sont parsemés de petits points brun foncé ;
presque noirs, de la taille de la première narine.
Cette espèce fréquente les estuaires et les régions d’eau saumâtre
pendant la période des eaux fraîches (juin à octobre). Elle est cap¬
turée le plus souvent à la ligne. Un spécimen de 130 kilogrammes a été
pris à Port-Gentil il y a quelques années.
Mensurations de deux exemplaires capturés à la ligne à l’estuaire
du Kouilou. Les dimensions sont données en millimètres, et les
mesures ont été faites en projection.
1) Longueur totale : 2.000. Longueur du corps (caudale exclue) : 1.670.
Hauteur du Corps : 570. Longueur de la Tête : 600. Œil : 50. Inter Ocu¬
laire : 155. Distance Pré Oculaire : 130. Largeur de la bouche ouverte,
d’une commissure à l’autre : 220. Longueur Pré Dorsale : 610. Longueur
Pré Ventrale : 630. Longueur Pré Anale : 1.210. Dorsale-Caudale : 165.
Ventrale- Anale = 510. Longueur de la Pectorale 330. Longueur de la
Ventrale : 250. Longueur de la base de l’ Anale : 230. Longueur de la base
de la dorsale : 850. Hauteur du Pédoncule Caudal : 190. Rayons Dorsale :
XI-16,1. Rayons Anale : III, 8. Écailles en rangées longitudinales : env.
165 rangées.
2) Longueur Totale : 1.860. Longueur du Corps : 1.640. Hauteur du
Corps : 540. Longueur de la tête : 600. Œil : 45. Inter Oculaire : 150. L. Pré
Oculaire : 140. Largeur de la bouche ouverte, d’une commissure à l’autre :
250. Pré Dorsale : 550. Pré Ventrale : 590. Pré Anale : 1.090. Dorsale-
Caudale : 210. Longueur de la Pectorale : 330. Longueur de la Ventrale :
250. Longueur de l’Anale : 240. Longueur de la Dorsale : 810. Hauteur du
— 475 —
Pédoncule Caudal : 205. Rayons Dorsale : XI-16,1- Rayons Anale : III, 8.
Ligne longitudinale : Env. 160 rangées d’écailles.
Nous remercions ici Monsieur l’Administrateur Chef du District
de Madingo Kayes qui nous a aimablement prévenus de la capture
de ces deux poissons que nous avons pu ainsi étudier.
Centre d’ Océanographie de Pointe-Noire et Laboratoire des Pêches
et Productions Coloniales d'origine animale du Muséum .
Un nouveau Thrombidion recueilli au maroc
Dinothrombium (Dolichothrombium) Grandjeani N. SP.
Par Marc André.
Z. Feider [Acad. Roum., Bull. Sect. Sci., XXVII, p. 1) a décrit
une nouvelle espèce de Dinothrombium (D. Borceai) pour laquelle il
crée le sous-genre Dolichothrombium dont les espèces se distingue¬
raient par l’élongation du corps, la brièveté des pattes et la forme
particulière des péritrèmes. A ce nouveau sous-genre appartiendrait
le T. insidiosum M. André, 1926, de Tunisie. Ultérieurement,
C. Wilimann (1950, Neue Ergebn. Prob. Zool. Leipzig, p. 1100)
fait connaître une nouvelle espèce ( D . longulum), découverte en
Autriche.
En mai 1931, M. F. Grandjean a recueilli parmi les débris végé¬
taux recouvrant le sol d’une palmeraie aux environs de Marrakech,
9 Thrombidions adultes appartenant à une nouvelle espèce qui peut
être classée, sans aucun doute, parmi les Dolichothrombium. Cette
espèce présente un dimorphisme sexuel, assez étrange, qui n’a pas
encore été observé chez les Thrombidions. Les mâles ont, ici, la
griffe terminale du palpe bifurquée alors que chez les femelles sa
structure est classique, c’est-à-dire, se présente sous la forme d’uhe
griffe simple.
Nous dédions cette espèce à M. le Prof. F. Grandjean, qui l’a
découverte.
Dinothrombium (Dolichothrombium) Grandjeani n. sp.
Nous prendrons comme type l’échantillon le plus développé,
une femelle ovigère, dont la longueur atteint 3 620 p. et la plus grande
largeur 1 020 p. Nous trouverons, dans le tableau ci-après les dimen¬
sions proportionnelles de chacun des 9 individus de cette même
espèce.
L’idiosoma (fig. 1) est long, subcylindrique, à saillies humérales
largement arrondies et présente, vers la moitié de sa longueur
environ (entre les 3e et 4e paires de pattes) un étranglement bien
marqué. La face dorsale est uniformément recouverte d’un revête¬
ment dense de poils, tous de même type sur chacun des individus,
mais dont la longueur augmente le plus souvent vers la partie
postérieure du corps. Cependant nous avons observé, chez trois
spécimens, des poils plus longs sur la partie antérieure que vers la
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 4, 1954.
— 477 —
partie postérieure. Ces poils ressemblent beaucoup à ceux que l’on
observe chez msidiosum. M. André mais s’en distinguent en ce que,
au lieu d’un verticille de barbules situé à la base, ils présentent ici
deux rangées d’épines superposées (fig. 8) et, chez quelques-uns,
une troisième rangée de ces mêmes épines (fig. 4) naissant de la
hampe. La taille de ces poils atteint, chez l’exemplaire choisi comme
type, une longueur de 70 p. à la partie antérieure de l’idiosoma,
et 99 p, vers le bord postérieur de l’abdomen ; ces dimensions sont
extrêmement variables selon les exemplaires considérés et nous
voyons, sur le tableau ci-dessus, que certains peuvent atteindre une
longueur de 150 p..
Les yeux sont pédonculés ; il y en a une paire placée près de
chaque bord latéral du céphalothorax.
Les pattes sont courtes et se présentent dans l’ordre de grandeur
suivant : I-IV-II-III. ,
Chez celles de la première paire, le tarse (fig. 5) est à peine clavi-
forme, à bord supérieur presque rectiligne et à bord inférieur légère¬
ment convexe ; sa longueur (217 p.) dépasse deux fois et demie sa
largeur (79 p,), le rapport entre ces deux dimensions étant de 2,74.
Chez quelques individus (fig. 9) cette longueur est le triple de la
largeur.
La taille respective de chacune des pattes est de 860 p, pour la
lre paire, 750 p pour la 2e, 740 p. pour la 3e et 820 p. pour la 4e.
Les palpes maxillaires (fig. 2 et 3) sont courts ; le quatrième
article ne présente ni peigne ni épine. Le cinquième, ou tentacule,
est de forme très allongée, un peu renflé au milieu et son extrémité
distale dépasse de beaucoup la pointe de l’ongle terminal du qua¬
trième.
Dinothrombium [D olichothrombium) grandieani M. André.
Fig. 1. Face dorsale. — Fig. 2, palpe gauche de la $, face interne . — Fig. 3, id., face
externe. — Fig. 4 et 8, poils recouvrant la face dorsale de l’idiosoma. — Fig. 5 et 9,
tibias et tarses des pattes I. — Fig. 6, palpe droit du <$, face externe. — Fig. 7, id.,
face interne.
— 479 —
Par son faciès très particulier, cette nouvelle espèce rappelle le
Dolichothrombium Borceai de Feider, mais l’extrémité postérieure
de l’abdomen est pointue et non arrondie comme dans la forme
roumaine. D’autre part, elle se distingue des autres espèces de Doli¬
chothrombium jusqu’ici connues par de nombreux caractères dont les
plus évidents se manifestent dans la structure des poils recouvrant
le corps et l’aspect tiès caractéristique de l’ongle terminal des palpes
chez le mâle (fig. 6 et 7) qui est bifurqué ; caractère extrêmement
rare que nous aurions assimilé à une monstruosité si nous ne l’avions
rencontré chez cinq individus.
Cette nouvelle espèce est représentée par 9 échantillons capturés
sous des pierres et des débris végétaux aux environs de Marrakech
(Maroc) par M. F. Grandjean, en 'mai 1931.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
Sur la présence en France du Brevipalpus geisenheyneri
(Rüb.) [ Acarien ]
Par Marc André.
Dans un travail récent {Bull. Mus., 1954, p. 326) nous avons fait
l’étude du B. geisenheyneri (Rüb), Acarien parasite des arbres
fruitiers. Nous avons signalé sa présence en Europe (Angleterre,
Allemagne, Danemark, Hollande, Italie, Sicile), en Algérie, Égypte,
Israël et Afghanistan.
Cependant le parasite n’avait pas encore été rencontré jusqu’ici
en France et, au cours de recherches récentes, nous avons pu recueillir
un assez grand nombre d’exemplaires de cette forme dans quelques
localités des environs de Paris.
Il nous a semblé intéressant de signaler les espèces végétales
sur lesquelles nous l’avons observé car, sur certaines de celles-ci,
la présence du parasite déterminait des dégâts assez importants.
Nos observations ont été effectuées de mai à août 1954.
Rosacées.
Pommier ( Pirus malus L.), à Paris et Saint-Maur (Seine), Grignon
(S.-et-O.), Asson (Basses-Pyrénées) ;
Poirier ( Pirus commuais L.), à Saint-Maur (Seine), Boissy-St-Léger
(S.-et-O.), Nangis (S.-et-M.) ;
Pruniers et Cerisiers ( Prunus domestica L., P. cerasus L., P. cerasifera
Ehrh. var. Pissardii Koehne, P. triloba Lindl.) à Paris et Saint-Maur
(Seine), Fontainebleau (S.-et-M.).
Cognassier ( Cydonia vulgaris), à Paris et Saint-Maur (Seine) ;
Framboisier (Rubus idaeus L.) et Ronce {R. caesius L.), à Paris et Saint-
Maur (Seine), Boissy-St-Léger et Orsay (S.-et-O.).
Cotoneaster ( Cotoneaster horizontalis Desne), à Paris.
Saxifragacées.
Groseilliers ( Ribes rubrum L. et R. nigrum), à Saint-Maur et Orsay
(S.-et-O.).
Les Rosacées étaient particulièrement attaquées par le parasite.
Nous avons rencontré celui-ci en colonies nombreuses sur les Pom¬
miers, Poiriers et Pruniers. Les Framboisiers et Ronces étaient
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n* 4, 1954.
relativement moins atteints et leurs feuilles nous ont semblé pré¬
senter une résistance plus grande aux attaques du parasite. Sur le
Cotoneaster les Brevipalpus paraissent assez rares et les plantes
observées ne semblaient pas souffrir de la présence de l’Acarien.
Parmi les Saxifragacées, les Groseilliers offraient des déforma¬
tions surtout parmi les feuilles très jeunes.
Nous avons également recherché les Brevipalpus sur d’autres
plantes où ils avaient déjà été capturés en différentes localités
d’Europe ou d’Afrique du Nord (Noyer, Saule, Hêtre, Cornouiller,
Néflier) mais nous ne l’avons pas rencontré, en France, sur ces végé¬
taux.
Laboratoire de Zoologie du Alusèum.
Observations sur les Oribates (3o° série)
Par F. Grandjean.
I. — La régression du famulus chez des Belbidés.
Le famulus ne manque jamais au 1er tarse d’un Oribate, que cet
Oribate soit immature ou adulte, mais dans certains cas, très
exceptionnels, il semble manquer. Voici un de ces cas :
Damaeus onustus, lorsqu’il est adulte, a un famulus normal,
plutôt grand. J’ai représenté autrefois ce famulus (1, p. 21, Belba
geniculosa, fig. 5 B et 5 C, en fa). Il fait partie, avec les 2 solénidions
et le poil /<” (désigné par tf sur la figure 5 B précitée), de la touffe.
Les tubercules de base des 4 phanères se touchent. Celui du famulus
est entre ceux des solénidions.
A une stase immature on ne compte que 3 phanères à la touffe
s’il s’agit d’une nymphe, et 2 s’il s’agit d’une larve. C’est une de
moins qu’il ne faudrait. Or le poil ft” est toujours présent. On le
reconnaît très bien à sa forme, qui est bulbeuse au sortir de l’alvéole.
Les autres phanères sont évidemment <ox, qui est larvaire, et co2
qui est protonymphal, conformément à la règle. Qu’est devenu le
famulus ? J’ai cru d’abord qu’il n’existait pas et qu’il n’apparaissait,
au cours du développement, qu’avec l’adulte. Ce n’est pas vrai,
car il est là, dans la touffe, à sa place normale. Il est seulement très
petit et caché dans un trou.
La figure 1 A le montre en coupe transversale du tarse. Le trou
s’ouvre au sommet d’un gros tubercule entre oq et co2. Le solénidion
&>! serait à droite sur la figure. Il n’est pas représenté parce que sa
base était brisée dans la seule bonne préparation que j’aie obtenue.
Du fond du trou part à l’intérieur du corps un appendice chitineux
relativement épais, assez court, sculpté grossièrement en torsade.
Pour la figure 1 A j’ai utilisé une deutonymphe. On aurait la
même figure aux deux autres stases nymphales. A la stase larvaire
on aurait la même aussi, en ce qui concerne le famulus, mais il fau¬
drait supprimer co2.
Le cas de Damaeus onustus n’est pas isolé. On le retrouve chez
d’autres grands Damaeus, notamment chez D. clavipes (Herm.)
D. riparius (Nie.) et D. verùcillipes (Nie.). La place du trou est tou¬
jours la même et le famulus est toujours minuscule, vestigial, aux
4 stases immatures. Brusquement, à la stase adulte, il sort de son
trou et apparaît avec toute sa taille. Il y a des différences morpho-
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 4, 1954.
— 483 —
logiques, naturellement, entre les espèces. Le trou n’a pas toujours
une margelle saillante.
Fig. 1. — A (X 1.480) Damaeus onustus Koch, deutonymphe ; coupe transversale
du tarse I gauche passant par la touffe ; on voit le famulus vestigial, dans son trou. —
B (X 1.480) Damaeus clavipes (Hf.rm.), tritonymphe ; touffe du tarse I droit; le
tarse est orienté dorsalement, l'avant en haut de la figure ; le solénidion Wj et le
poil jt” ont été arrachés. — C (X 1.480) id., larve ; touffe du tarse I gauche ; le tarse
est orienté latéralement ; le poil ft” a été arraché. — D (X 780) Porobelba spinosus
(Selln.), tibia II droit latéral, exemplaire de Paris. — E (X 440) id., notogaster vu
de derrière entre les poils hx et psx pour montrer l’aire poreuse, ex. de Paris. — F
(X 440) id., comme en E, ex. de Camaret (Finistère). — G (X 440) id., comme en E,
ex. de la forêt de Crânou (Finistère). — H (X 440) id., comme en E, ex. d’Aïn Leuh
(Maroc). — J (X 1.030) id., coupe sagittale de l’aire poreuse ; m, cuticule de liaison
entre le notogaster et la plaque ventrale ; ex. de Paris. — K (X 660), id., aspect
du cérotégument sur le contour apparent d’une patte ; la cuticule n’est pas repré¬
sentée. — L ( X 660) id., fils de cérotégument entre le notogaster et le scalp trito-
nymphal.
Le cas de D. crispatus (Kulcz.) se distingue des précédents parce
que le famulus n’est à la fois vestigial et enfoncé dans un trou qu’à
la stase larvaire. Lorsqu’il sort, à la stase protonymphale, il est
484 —
encore très petit. Il ne prend sa taille normale qu’ensuite, graduelle¬
ment.
J’ai observé quelques autres Belbidés. Belba corynopus (Herm.)
a un famulus normal à toutes les stases. Chez Metabelba papillipes
(Nie.) et Porobelba spinosus (Selln.) le famulus est certainement
plus petit chez les larves et les nymphes que chez les adultes, rela¬
tivement, mais il n’est pas vestigial ni enfoncé dans un trou.
Ainsi nous aurions chez certains Belbidés, non chez d’autres,
une régression ascendante du famulus. La larve est touchée la pre¬
mière.
D’après le peu qu’on en sait la régression du famulus n’est franche,
parmi les Belbidés, que dans le genre Damaeus. Pourrait-elle servir
de caractère générique ? Elle n’est pas difficile à constater puisqu’il
suffit de compter les phanères de la touffe, mais il faut avoir des
nymphes et même des larves. Si l’on désire voir le trou et le vestige,
ce qui est fortement à conseiller dans tous les cas, il vaut mieux
regarder des larves parce qu’elles n’ont pas le solénidion &>2. Laté¬
ralement, du côté antiaxial, rien ne gêne alors l’observation du
famulus (fig. 1 C). Il suffit d’enlever le cérotégument et de bien
éclaircir. Avec les nymphes il faut regarder le tarse de dos (fig. 1 B),
ou couper le tarse en travers, à l’endroit de la touffe, et regarder
la coupure dans l’axe du tarse (fig. 1 A).
II. — A propos de Porobelba spinosus (Selln).
Variations. — En Allemagne du Nord et au Danemark, d’après
les observations récentes de Strenzke (3, p. 101), Porobelba spinosus
n’a pas de poil d à ses tibias II et III, de sorte que les solénidions
<p II et 9 III sont libres. En France, d’après mes observations de 1936
(2, p. 67), ou du moins dans une partie de la France, les mêmes solé¬
nidions sont accouplés à des poils d. Cette différence est remar¬
quable parce qu’elle est une manifestation de la grande orthoge¬
nèse qui tend, chez les Oribates, à la suppression totale des poils
d T et d G lorsque les tibias et les génuaux ont un solénidion dorsal.
Il faudrait savoir si elle est absolue ou si elle admet des cas inter¬
médiaires, si elle est raciale ou si elle se présente aussi comme une
variation individuelle (une vertition), si elle est géographique ou
non, etc. J’ai donc examiné des Porobelba de provenances diverses.
Les récoltes choisies dans ma collection (il y en a beaucoup d’autres
car les Porobelba sont communs) sont les suivantes :
R 1. — Prusse orientale. Sous des écorces et du bois dans un parc.
Gr. Steinort. Kr. Angerburg. Août 1921. Envoi de Sellntck en 1935.
R 2. — Strasbourg. Ecorce moussue d’un tronc d’arbre. Neuhof, à la
lisière de la forêt. Avril 1934.
— 485 —
H 3. — Noyelles (Somme). Ecorce moussue d’un tronc d’arbre. Forêt
de Crécy. Juin 1934.
R 4. — Paris. Nombreuses récoltes dans les bois de Meudon, de Saint-
Cloud et de Satory, principalement dans la mousse au pied des arbres.
R 5. — Forêt de Crânou (Finistère). Grands lichens et mousse épaisse
sur des troncs d’arbres. Juin 1932.
R 6. — Camaret-sur-Mer (Finistère). Dans une touffe de plantes et dans
l’humus, sous cette touffe, au bord de la mer. Juin 1932.
R 7. - — Mont-Dore (Puy-de-Dôme). Mousse sur des rochers. Ravin de
la Grande Cascade. Alt. 1.200 m. Juin 1933.
R 8. — Les Avants (Suisse ; Vaud). Ecorce moussue d’un tronc
d’arbre. Alt. 1.400 m. Mai 1938.
R 9. — Amélie-les-Bains (Pyrénées-Orientales). Mousse sur des cailloux
d’éboulis, au pied d’une falaise. Mai 1935.
R 10. — Zicavo (Corse). Bois pourri et humus dans un tronc creux de
chêne. Alt. 1.000 m. Juin 1937.
R 11. — Monastère de la Verna (Toscane). Humus et débris végétaux
à terre, dans la forêt. Alt. 1.200 m. Mai 1934.
R 12. — Silleda (Espagne ; Pontevedra). Mousse à terre dans une
région boisée. Alt. 450 m. Juin 1927.
R 13. — Sierra Morena et Penarroya (Espagne ; Jaen et Cordoba).
Mousse et débris végétaux à terre et sur des rochers. Mélange de récoltes.
Alt. 450 à 600 m. Mars 1928.
R 14. — Aïn Leuh (Maroc ; Moyen Atlas). Grande mousse au pied
d’un rocher. Alt. 1.700 m. Mai 1931.
L’examen de ces récoltes m’a donné des résultats dont voici le
résumé :
Taille. — La longueur de l’animal, sans les scalps exuviaux, a
varié au total de 345 à 422 p,. Les plus petits individus sont dans
R 4, R 6 et R 12. Les plus grands sont dans R 14.
Poils d. — - Les poils d des génuaux existent toujours. Aux génuaux
I-II-III le poil d est toujours associé au solénidion <y.
Le poil d du tibia I est presque toujours absent. Il existe, bien
développé, associé à 91; dans R 11.
Le poil d du tibia II se comporte toujours comme celui du tibia III.
Ces deux poils manquent dans R 1, R2 et R 3. Ils existent dans les
11 autres récoltes. Dans chaque récolte ils existent toujours ou
manquent toujours. Je n’ai pas observé de variation individuelle.
S’ils existent, ils sont grands et associés au sollénidion ç (fig. 1 D).
Le poil d du tibia IV existe toujours, grand, associé au solé¬
nidion 9.
Aire poreuse. — Pour l’aire poreuse, très variable, distinguons
3 cas principaux.
Dans le 1er, elle est grande, comme sur la figure 1 E, ou presque
(R 1 à R 5, R 7, R 9 à R 11).
— 486 —
Dans le 2e, elle est beaucoup plus petite que sur la figure 1 E,
mais nette, bien limitée (R 6, R 8, R 12 à R 14).
Dans le 3e elle n’existe pas franchement. A sa place on trouve
des pores isolés, en petit nombre, comme sur la figure 1 G (R 5, R 6).
Ftg. 2. — Porobelba spinosus (Selln.), exemplaires de Paris. — A (x 225), hystero-
soma de la tritonymphe après l’enlèvement, des scalps, dorsal. — B (X 400), id.,
latéral, extrémité postérieure (croupion). — C (X 400), id., vu de derrière. — D
(X 520), id., latéral; cornicule de fixation des scalps. — E (X 780), id., dorsal,
cornicule de la tritonymphe coiffée par l’exuvie de la cornicule de la deutonymphe. —
F (X 196), scalp de la tritonymphe, dorsal. — G (X 520), protonymphe portant le
scalp larvaire, vue dorsalemert dans la région acronotique.
Tous les passages existent entre les 3 cas. Dans le premier il arrive
souvent qu’une partie de la surface différenciée, près de ses bords,
soit dépourvue de pores. J’ai indiqué cela sur la figure 1 E. Dans le
deuxième on voit quelquefois une limite circulaire ou anguleuse
entourant un espace qui est dépourvu de pores, sauf au centre,
m 'in
— 487 —
comme sur la figure 1 H (R 14). Plus fréquemment on ne voit pas
cette limite mais on a, outre la petite aire centrale poreuse, une ou
plusieurs aires poreuses plus petites encore, certaines réduites à des
pores simples comme sur la figure 1 F (R 6, R 12).
Les variations individuelles sont très communes. Dans certaines
récoltes, quand l’aire poreuse est petite, on ne trouve pas deux
individus pareils. Dans R 5 et R 6 il y avait des individus de deux
sortes. Ceux de R 5 étaient les uns à grande aire poreuse et les autres
sans aire poreuse, à pores isolés.
Spinae adnatae. — Les spinae adnatae ont des formes et des
écartements assez variables mais elles sont grandes, bien visibles,
sauf dans R 13, où elles manquent.
Ces résultats sont surprenants. En 1936, lorsque j’ai mis au rang
de caractère générique les accouplements do, je n’avais étudié que
des exemplaires parisiens, ceux de R 4. Ces exemplaires ont une
grande aire poreuse, des spinae adnatae, des accouplements d( p à
II-III-IV et ils n’ont pas d’accouplement dcp à I. Maintenant nous
savons non seulement qe les poils d T II et d T III sont susceptibles
de manquer, mais que l’aire poreuse aussi peut manquer, et même
les spinae adnatae, tandis qu’inversement le poil d TI, considéré
comme toujours absent, peut être présent (je rappelle qu’il est
présent aux stases immatures), accouplé au grand solénidion Çj.
Les Porobelba des 14 récoltes sont-ils de la même espèce ? Ceux de
la récolte R 13, les seuls qui n’aient pas de spinae adnatae, appar¬
tiennent vraisemblablement à une espèce nouvelle car les poils
latéraux de leurs scalps sont portés par des saillies lisses plus grandes
et plus hautes que chez les autres Porobelba. Ceux des 13 autres
récoltes donnent plutôt l’impression d’être des spinosus de plusieurs
races ou sous-espèces mais je n’ai pas étudié suffisamment leurs
caractères pour avoir une opinion ferme à ce sujet. Aux variations
signalées plus haut s’ajoutent en effet beaucoup d’autres variations,
par exemple celles qui concernent la longueur des poils cv les écarte¬
ments des poils h1 et psl, la forme du sensillus (à la moitié distale de
celui-ci est accrochée, comme dans le genre Metabelba, une massue
cérotégumentaire), la barbulation et la taille de certains poils.
Le seul résultat simple est que spinosus, dans une région septen¬
trionale comprenant l’Allemagne du Nord ainsi que le Nord et l’Est
de la France, paraît n’avoir jamais de poils d T II et d T III tandis
qu’il a ces poils partout ailleurs. Dans cette région l’aire poreuse du
notogaster est toujours grande. Ailleurs elle est grande ou petite,
et elle peut manquer.
Ce résultat a besoin d’être confirmé. La présente étude est préli¬
minaire, très imparfaite, car elle ne porte que sur un petit nombre
488 —
de récoltes et d’individus. En outre je n’ai pas étudié les stases
immatures, celles de R 4 exceptées.
Observations diverses. - — Ces observations ont été faites sur
des exemplaires de Paris (R 4).
L’aire poreuse du notogaster, par sa position et surtout par son
existence dans une famille pycnonotique, est un organe exceptionnel,
peut-être même spécial au genre Porobelba. En coupe (fig. 1 J)
comme à plat elle ressemble à une airé poreuse d’Oribate poronotique
mais il serait téméraire d’en conclure que les deux sortes d’organes
sont analogues et qu’ils ont la mêmè fonction.
Tous les scalps sont réticulés fortement (fig. 2 F) bien qu’on ne
voie sur le dos des nymphes et de la larve, quand elles sont actives,
aucune trace de réticulation (fig. 2 À). Celle-ci apparaît donc pen¬
dant le stade pupal. Elle est complèjte, c’est-à-dire occupe toute la
surface qui était en peau molle (les sclérites ne changent pas). Ses
mailles, à la surface extérieure du scalp, sont un peu bombées et le
réseau est légèrement en creux.
Les sclérites nymphaux de la région gastronotique sont petits,
très peu apparents, sans coloration. Je les ai couverts d’un pointillé
sur les figures 2 A, 2 B et 2 C. On discerne à leur surface, dans le
sclérite antérieur et dans celui du croupion, une microsculpture
granuleuse identique à celle du bouclier prodorsal. Les gros tuber
cules qui portent les poils latéraux sont fortement scléritisés et
autour d’eux il y a une petite zone en saillie qui est scléritisée aussi,
mais si faiblement et jusqu’à une limite si incertaine et si peu régu¬
lière qu’il faut employer des colorants artificiels pour la voir.
Le sclérite du croupion porte les paires de poils hx et ps1, de tailles
très inégales. Je ne sais pas si c’est la paire h1 ou la paire qui est
la plus grande, de sorte que je n’ai pas mis de notations à ces poils
sur les figures.
Les cornicules dorsales des nymphes, que j’appelle aussi les cornes
acronotiques, sont scléritisées et servent à la fixation des scalps.
Celle de la tritonymphe (fig. 2 A, 2 D) pénètre pour cela dans l’exuvie
de la cornicule deutonymphale (fig. 2 E). Celle de la deutonymphe
pénètre de la même façon dans l’exuvie de la cornicule protonym-
phale. Celle de la protonymphe adhère au scalp larvaire par son
extrémité distale en un point qui est dans le plan de symétrie entre
les bases des poils dm (fig. 2 G). En ce point, qui ne varie pas d’un
individu à l’autre et autour duquel on remarque une disposition
rayonnante de la réticulation, il y a sur le scalp larvaire une petite
protubérance conique à sommet arrondi. J’ai constaté que la protu¬
bérance existe déjà sur le dos des larves avant le stade pupal. Elle
est probablement scléritisée.
Le scalp tritonymphal est attaché à l’adulte par du cérotégument
489 —
en fils pleins, longs et minces (leur diamètre est d’environ 1 p. et
demi), tordus, enroulés, fréquemment spiraux (fig. 1 L). Ces fils
vont du notogaster, dont ils sont issus, à la face inférieure du scalp
tritonymphal. Ils n’existent qu’en avant, dans la région des poils cq
et ca, et derrière ces poils. Ils forment un feutrage abondant, mais
peu serré, de sorte qu’on distingue chacun d’eux sans peine. Quand
on tire sur les scalps on voit qu’ils se déroulent et se tendent. Ils se
détendent et s’enroulent de nouveau lorsqu’on lâche les scalps. Une
fixation élastique des scalps, assez analogue à celle de Dameobelba
minutissimus, est réalisée, mais d’une tout autre manière, par du
cérotégument et non par des poils.
Tout le cérotégument, dans le genre Porobelba (et aussi chez
Metabelba papillipes et beaucoup d’autres Belbidés, non chez tous)
est cotonneux, formé uniquement de fils pleins partant d’une couche
mince et continue qui recouvre la cuticule (fig. 1 K) et la plupart
des poils. Les fils d’adhérence au scalp tritonymphal ne paraissent
différer des autres que par leur plus grande longueur.
Caractères distinctifs entre les genres Porobelba et
Metabelba. — Nous venons de voir qu’un Porobelba ne se distingue
pas toujours d’un Metabelba par la présence de spinae adnatae et de
l’aire poreuse, mais qu’il peut s’en distinguer par l’absence des
poils d T II et d T III. Des différences que j’ai indiquées en 1936
(2, p. 67 et 68) la seule qui subsiste à coup sûr, dans l’état de nos
connaissances, est celle qui concerne le poil d T IV. Ce poil est pré¬
sent dans tous les cas, associé au solénidion dorsal, chez Porobelba ,
et absent dans tous les cas chez Metabelba. Voici d’autres différences
entre adultes :
Le notogaster de Porobelba, observé en lumière réfléchie, est
brillant sous les scalps car il est dépourvu (sauf en avant, dans la
zone d’adhérence) de sécrétion cérotégumentaire. Le notogaster de
Metabelba est terne, car il est couvert, sur toute sa surface, d’un
cérotégument cotonneux en fils espacés.
Au notogaster de Porobelba le poil Ip est toujours plus petit que
le poil Im. La différence de taille est forte et ne laisse de doute sur
aucun individu. Chez Metabelba les poils Ip et Im ont la même taille.
La formule des trochanters est (1 — 1 — 2 — • 1) chez Porobelba
et (1 — 1 — 4 — 3) chez Metabelba. La formule de Porobelba est
normale et celle de Metabelba exceptionnelle. Le plus grand nombre
de poils aux trochanters est accompagné d’un plus grand nombre de
poils aux fémurs. D’après des exemplaires de Paris la formule des
fémurs est (7 — -6* — 4 — 4) pour P. spinosus et (10 — 10 — 9 — -9)
pour M. papillipes.
D’après les mêmes exemplaires la réticulation des scalps est totale
chez P. spinosus tandis qu’elle épargne, chez M. papillipes, la région
Bulletin du Muséum , 2e série, l. XXVI, n° 4, 1954.
32
— 490
centrale du scalp de la tritonymphe, ce scalp n’étant réticulé, assez
faiblement, qu’en bordure. Les autres scalps de M. papillipes sont
entièrement réticulés.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
1. — Grandjean (F.). Les poils et les organes sensitifs portés par les
pattes et le palpe chez les Oribates. lre partie (Bull Soc. Zool.
France, t. 60, pp. 6 à 9, 1935).
2. • — - Id, Les Oribates de Jean Frédéric Hermann et de son père. (Ann.
Soc. Entom. France, t. 105, pp. 27 à 110, 1936).
3. — Strenzke (K.). Untersuchungen über die Tiergemeinschaften des
Bodens : Die Oribatiden und ihre Synusien in den Bôden Nord-
deutschlands. 2e partie ( Zoologica , heft 104, lief. 2 [t. 37, lief. 6],
pp. 82 à 172, Stuttgart, 1952).
■.
— 491 —
Le statut systématique de trois Porcellions
de l'Espagne orientale ( Crustacés ; Isopodes terrestres )
Par A. Vandel,
ASSOCIÉ DU MUSÉUM.
L’Espagne du Levant est peuplée de très grands Porcellions,
souvent colorés de teintes vives où le jaune et le noir se combinent
en des dessins variés. En dépit de leurs caractères spectaculaires, ces
Porcellions sont encore mal connus ; ce sont, en effet, des formes
rares, et très pauvrement représentées dans les collections. Ils
appartiennent au groupe tyrrhénien (ou groupe monticola ) dont j’ai
donné une révision dans un précédent travail (Vandel, 1951).
Cette étude présentait des lacunes dues au manque de matériel. Je
puis aujourd’hui en combler quelques-unes grâce à l’examen des
types de la collection Dollfus, conservée au Muséum National d’His-
toire Naturelle, aux envois d’obligeants correspondants et à des
récoltes personnelles.
Porcellio bolivari Dollfus.
Faute d’un examen direct, je n’avais pas pu, dans ma révision,
me prononcer sur la valeur de cette espèce. Don Juan de Torres
Sala a eu la très grande obligeance de me faire parvenir un magni¬
fique mâle de cette espèce (24 X 15 mm) récolté à Dénia (province
d’Alicante), ainsi que deux femelles de moindre taille (17 X 11 mm)
capturées dans la Cueva de San Juan, à Pego (province d’Alicante).
Ces exemplaires sont conformes à la description de Dollfus (1892,
p. 172) dont j’ai pu vérifier l’exactitude par l’examen des deux mâles
de la collection Dollfus, actuellement conservée au Muséum National
d’Histoire Naturelle ; ces exemplaires proviennent de Reco de Cortès,
près de Villajoyosa (province d’Alicante). La seule différence que
j’ai pu relever réside dans la longueur de la pointe de l’exopodite
du premier pléopode mâle qui est moindre dans mon exemplaire que
chez les individus de la collection Dollfus. Je donne une représen¬
tation du septième péréiopode mâle de cette espèce (fig. 1). Les
individus de la collection Dollfus sont décolorés. Les exemplaires
que je possède sont jaunes, et marqués d’une étroite bande noire, au
bord postérieur de chaque pleurépimère.
M. Francisco Espanol m’a adressé une femelle de cette espèce
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 4, 1954.
— 492 —
recueillie au Sanctuaire de Fuensanta, près de Murcie (province
de Murcie). Cet individu est de grande taille (25 X 13 mm). Il est
vivement coloré ; le corps est noir, à l’exception des parties suivantes
qui sont jaunes : le lobe céphalique médian, la partie externe des
lobes céphaliques latéraux, la partie médiane des péréionites, les
pleurépimères, les néopleurons, la partie externe des uropodes.
Cet individu diffère des exemplaires typiques par ses lobes cépha¬
liques latéraux plus étroits. La forme de Murcie correspond peut-être
à une race distincte, mais, n’en possédant qu’un exemplaire unique,
il ne m’est pas possible de prendre position à ce sujet.
Fjg. 1. — Porcellio bolivari Dollfus ; septième péréiopode mâle.
Dollfus (1893, p. 48) mentionne, dans un travail complémentaire,
l’existence d’un Porcellion récolté à Valence qu’il rattache avec
doute à P. bolivari. Cet exemplaire est conservé au Muséum National
d’Histoire Naturelle. En raison de la forme de ses lobes céphaliques
arrondis, on peut affirmer qu’il n’appàrtient pas à l’espèce bolivari
mais à une race particulière de P. violaceus B.-L.
Porcellio bolivari Dollfus subsp. nicklesi Dollfus.
Dollfus (1892, p. 171) a décrit, en même temps que bolivari, un
autre Porcellion qu’il nomme nicklesi et dont il fonde la description
sur l’examen de trois exemplaires pris sur le Rio Clariano, près
d’Albaida (province de Valence). La lecture des diagnoses de Doll¬
fus ne permet pas de séparer nettement ces deux formes. La seule
différence qui apparaît dans les dessins de Dollfus réside dans la
longueur de l’exopodite des uropodes ; mais cette différence tient
simplement à ce que la figure relative à bolivari se rapporte à un mâle,
tandis que celle qui est donnée de nicklesi a été faite d’après une
femelle. En effet, les deux exemplaires de bolivari observés par
493 —
Dollfus sont des mâles, tandis que les trois individus de nicklesi,
conservés dans les collections du Muséum National d’Histoire Natu¬
relle sont des femelles 1.
L’examen des types de nicklesi prouve que :
1) l’on ne relève, dans la partie antérieure du corps (céphalon,
antennes, péréionites), aucune différence entre nicklesi et bolivari.
2) la partie postérieure du corps de nicklesi se distingue de celle
de bolivari par des granulations qui deviennent fortes et très appa¬
rentes sur les derniers péréionites et les pléonites, alors qu’elles sont
très effacées, dans cette région du corps, chez bolivari.
Ces différences sont, à mon sens, trop faibles pour justifier le
maintien de nicklesi au rang d’espèce, et je propose de lui donner
le statut de sous-espèce. Elle recevra donc le nom de :
Porcellio bolivari Dollfus subsp. nicklesi Dollfus.
Comme la description de nicklesi précède celle de bolivari, il
eût été nécessaire, pour respecter les règles de la nomenclature, de
retenir le premier terme en tant que nom d’espèce ; mais, comme
nicklesi n’est connu que par des femelles, donc de façon incomplète,
je crois préférable d’adopter, dans la hiérarchie des termes, l’ordre
inverse.
Porcellio perplexus n. sp.
(. Porcellio nicklesi Arcangeli nec Dollfus).
Arcangeli (1924, 1925) et moi-même (Vandel, 1951) avons
signalé sous le nom de Porcellio nicklesi, un Porcellion qui paraît
largement répandu en Catalogne et dans les Pyrénées espagnoles.
Cependant, ce n’est point sans hésitation que j’attribuais ces formes
à l’espèce décrite par Dollfus sous le nom de nicklesi ; et, j’écrivais
(p. 150) : « L’on est en droit de se demander si les formes étudiées
par Arcangeli et par moi-même sont bien identiques à l’espèce
décrite par Dollfus. Ce que l’on sait sur l’extrême localisation des
grands Porcellio de l’Espagne orientale conduit à mettre en doute
l’identité de formes qui peuplent d’une part les zones élevées des
Pyrénées espagnoles, et, d’autre part, les régions méridionales de la
province de Valence ». Ce doute s’est transformé en certitude le jour
où il m’a été donné d’examiner les types de nicklesi. La forme du
nord de l’Espagne est certainement différente de celle de la région de
1. Aussi ne peut-on expliquer qu’en invoquant une erreur d’observation la phrase
de Dollfus (p. 172) dans laquelle il affirme, à propos des uropodes de nicklesi , qu’ « ils
sont deux fois plus longs que l’article basilaire chez la femelle et trois fois plus longs
chez le mâle ».
- 494 —
Valence. Elle correspond à une espèce distincte que je propose de
nommer Porcellio perplexus n. sp., pour rappeler les confusions qui
ont été commises à son sujet.
Cette espèce est certainement très voisine de bolivari , et surtout
de la sous-espèce nicklesi. Elle en diffère cependant très nettement
par la forme des lobes céphaliques. Le lobe médian de perplexus
est plus large que celui de bolivari ; les lobes latéraux sont moins
étroits, leur bord interne est largement arrondi, alors qu’il est droit
chez bolivari ; de ce fait, les lobes latéraux n’ont pas l’aspect trian¬
gulaire qu’ils possèdent chez bolivari.
D’autre part, P. perplexus apparaît fort voisin de P. spinicornis
Say (P. pictus Brandt), et l’on est en droit de se demander s’il ne
lui a pas donné naissance. J’ai observé à La Musara, au nord de
Reus (province de Tarragone) une colonie florissante de P. perplexus,
dans laquelle ou rencontre à côté d’exemplaires colorés de façon
uniforme en gris noirâtre, des individus vivement bariolés de rouge
fauve et de noir ; la tète (sauf la moitié externe des lobes céphaliques
latéraux), le pléon (sauf les tergites 1 et 2 et les néopleurons) et les
uropodes sont noirs ; le reste du corps est de couleur jaune ou rouge
fauve. Cette coloration contrastée annonce le type caractéristique
de spinicornis. Monsieur Francisco Espanol m’a adressé des exem¬
plaires présentant la même coloration et provenant de Les Garrigues-
Vilaverd, au sud de Montblanch (province de Tarragone) et de Ordal
(province de Barcelone).
En conséquence des modifications apportées, dans le présent
article, à la systématique du groupe monticola, je donne une version
corrigée du Tableau de détermination que j’avais dressé dans ma
révision (Vandei, 1951, p. 118).
Tableau de détermination des espèces françaises et espagnoles
du genre porcellio appartenant au groupe monticola.
(Per. VII = septième péréiopode mâle ; pi. 1 = premier pléopode mâle).
A. — Rapport — du péréionite IV compris entre 0,35 et 0,65 . B
Rapport - du péréionite IV compris entre 0,75 et 1,55 . C
B. — Pleurépimères étroits, non étalés ; néopleurons courts et larges ....
monticola
Pleurépimères larges, étalés ; néopleurons longs et étroits .
explanatus
C. — Per. VII : arête tergale du carpos renflée à sa base seulement. . . D
Per. VII : arête tergale du carpos régulièrement arquée, la plus
grande largeur correspondant au milieu de l’article . H
— 495 —
D. — Endopodites des uropodes dépassant l’extrémité du telson .
violaceus
Endopodites des uropodes de longueur égale ou inférieure à celle
du telson . E
E. - — Lobe céphalique médian arrondi . haasi
Lobe céphalique médian rectangulaire . F
F. — Epine de l’article 3 de l’antenne, large . expansus
Epine de l’article 3 de l’antenne, étroite . G
G. — Bord interne des lobes céphaliques latéraux, droit . bolivari
Bord interne des lobes céphaliques latéraux, arrondi. . perplexus
H. — Coloration contrastée ; péréion plus ou moins taché de jaune ; tête
et pléon noirs . spinicornis
Coloration brune, grise ou noire, sans contraste marqué entre les
différentes parties du corps . I
I. — Lobe céphalique médian bien développé, réuni aux lobes latéraux
par des angles aigus. Pleurépimères larges, étalés. Extrémité de
l’endopodite de pl 1 tronquée transversalement. Dent de l’article 3
de l’antenne longue et forte normale) dans la sous-espèce mon-
tanus) . spinipennis
Lobe céphalique médian généralement réduit (assez développé
dans les exemplaires de grande taille), généralement réuni aux
lobes latéraux par des courbes arrondies (qui peuvent devenir
anguleuses chez les exemplaires de grande taille). Pleurépimères
plus étroits que ceux de spinipennis, tombant obliquement.
Extrémité de l’endopodite de pl 1 conique. Dent de l’article 3 de
l’antenne allongée, mais beaucoup moins longue que celle de
spinipennis (et, dans certaines races, tout à fait normale) .
orarnm
BIBLIOGRAPHIE
Arcangeli (A.). — 1924. Contributo alla Conoscenza degli Isopodi délia
Catalogna. — Trabaj. Mus. Cienc. Natural. Barcelona, IV, pp. 1-29 ;
Pl. I-V.
Arcanceli (A.). — 1925. Isopodi terrestri délia Spagna settentrionale et
orientale raccolti dal Dr. F. Haas negli anni 1914-1919. — Abhandl.
Senckenberg. Naturj. Gescll., XXXIX, pp. 131-137 ; Pl. 5.
Dollfus (A.). — 1892. Catalogue raisonné des Isopodes terrestres de
l’Espagne (Espèces signalées jusqu’à ce jour et description d’espèces
nouvelles). — Anal. Soc. Esp. Iiist. Nat., XXI, pp. 161-190 ; 13 fig.
Dollfus (A.). — 1893. Catalogue raisonné des Isopodes terrestres de
l’Espagne (1er Supplément). — Anal. Soc. Esp. Iiist. Nat., XXII,
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Paris. N. S. Ser. A., Zool., III, pp. 81-192 ; 40 fig. ; 8 tab.
Diplopodes Pénicillates d’Afrique septentrionale
Par B. Condé.
Le but de cette courte note est de faire le point de nos connais¬
sances sur les Pénicillates d’Afrique du Nord à l’aide des documents
épars dans la littérature depuis 1846 et des matériaux encore inédits
qui m’ont été confiés par P. Remy, H. Normand et Cl. Delamare-
DeBOUTTE VILLE.
Lucas (1846) décrit 2 espèces inédites tout à fait remarquables
qu’il attribue au genre Polyxenus Latr., mais qui appartiennent en
réalité à 2 genres spéciaux : Phryssonotus platycephalus (ci. Silvestri
1923, sub Synxenus et Condé 1954), de Kouba, à 6 km. environ au
S-E d’Alger, qui sera retrouvé près de Merg en Cyrénaïque par Sil¬
vestri en 1922, et Macroxenus rubro-marginatus (cf. Brolemann
1917), des environs d’Oran, qui sera encore recueilli à Blida par de
Peyerimhoff en 1914. Silvestri (1896) signale Lophoproctus
lucidus Chalande de Souk-el-Arba, en Tunisie, et Seurat (1930)
mentionne la même espèce à La Pérouse, en Algérie, dans les lais de
plantes marines arrosés par les vagues ou complètement desséchés.
Brolemann (1930) fait connaître la présence de Polyxenus lagurus L.
au Hoggar, sur l’Asekrem (ait. 2810 m.), où un individu adulte
avait été recueilli par Seurat au cours de la Mission du Hoggar,
en mars 1928 ; avec Mlle Marquet (1950), j’ai rencontré cette espèce
dans les récoltes faites par Remy en Algérie orientale en 1946
(Alger, forêt d’Akfadou, St-Antoine, Chélia) et je l’ai découverte
en Basse-Egypte à Sawaleh (1951 a). Les matériaux recueillis par
Remy m’ont encore permis de décrire, avec Mlle Marquet (1950),
une variété inédite du Lophoproctinus inferus Silvestri 1903 (sub
Lophoproctus ) d’Italie (Portici) et de Corse (Propriano, Bonifacio) :
L. i. maurus de Dar-el-Oued, sur la côte du golfe de Bougie. De Basse-
Egypte, environs du Caire et Sawaleh, j’ai décrit (1951 à) 2 espèces
nouvelles : Lophoproctinus Chichinii, voisin du précédent, et Miops-
xenus Mootyi, type d’un genre inédit. En 1952 enfin, j’ai signalé
1 ’Alloproctus madecassus Marquet et Condé 1950 au Hoggar (In
Amguel, Tamanrasset) où il fut recueilli en 1951 par Remy qui l’avait
découvert 4 ans plus tôt dans un parc de Tuléar.
Les récoltes étudiées ici ne renferment que 4 espèces, déjà toutes
connues d’Afrique septentrionale, mais elles apportent des docu¬
ments nouveaux sur la répartition de ces formes et font connaître le
groupe au Maroc.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 4, 1954.
— 497 —
1° Polyxenus lagurus L.
Maroc occidental, intérieur 1. — Ifrane, ait. 1650 m., avec les.
Fourmis Camponotus cruentatus Latr. et Pheidole megacephala
Fabr. 2 : 1 1. stade I (3 pp.), 20-X-46 (Delamare-Deboutteville). —
Khénifra, ait. 830 m., parc de l’Administration des Eaux et Forêts :
1 1. stade I (3 pp.), 5-vm-50. — Béni Mellal, ait. 600-680 m., au bord
d’une seguia : 1 Ç stade VII b (12 pp.), 7-viii-50.
Maroc oriental. — Oujda, ait. 550 m., oasis de Sidi Yahia, sous
une pierre au bord d’un oued : 1 (J stade VII b (12 pp.), 9-ix-50. —
Berguent, ait. 910 m., jardin près de l’oued Ravaia : 1 $ ad.,
13-ix-50.
Chez le à 12 pp., les invaginations sacciformes des subcoxas
VIII et IX sont déjà présentes, comme je l’ai noté (1951 b) chez les
spécimens au même stade de mon Propolyxenus Forsteri.
2° Macroxenus rubro-marginatus Lucas 1846.
Maroc occidental, intérieur. — Ifrane, avec P. lagurus : 2 $ ad.,
2 Ç ad., 1 1. stade IV (6 pp.) (Delamare-Deboutteville).
Cette forme a été redécrite soigneusement par Brôlemann (1917)
d’après une Ç adulte de Blida. Mes spécimens adultes ont 4 à 6 sensilles
bacilliformes sur le 6e article des antennes, et non 3 comme l’indique
Brôlemann ; d’autre part, la description et les figures que cet auteur
donne du télotarse sont certainement incomplètes, car j’ai constaté
la présence d’un processus subsétiforme antérieur et des 2 dents
accessoires habituelles de la griffe.
(J : pénis typique, volumineux ; une invagination sacciforme à
chacun des subcoxas VIII et IX.
3° Lophoproctus lucidus Chalande 1888.
Maroc occidental, intérieur. — Marrakech, ait. 540 m., 10-12-vm-
50. a) Parc de la villa Majorelle, sous des pots de fleurs et des pierres
au bord de seguias : 1 $ ad., 1 Ç ad., 1 stade VI (10 pp.), 1 $
stade VI, 1 1. stade IV (6 pp.), 1 1. stade III (5 pp.), 1 1. stade I
(3 pp.). — b) Jardin de l’Aguedal, près du mechouar : 1 Ç ad., 1 çj
stade VII b (12 pp.), 1 1. stade V (8 pp.), 2 1. stade IV (6 pp.), 1 1.
stade II (4 pp.). — • c) Jardin de la Bahia : 1 $ ad., 5 Ç ad., 1 stade
VII b (12 pp.), 2 Ç stade VII b, 3 $ stade VI (10 pp.), 4 $ stade VI,
1. Les récoltes qui ne sont pas suivies du nom du collecteur ont été faites par
P. Remy.
Abréviations : ad. = adulte, 1. = larve, pp. = paires de pattes.
2. La présence de P. lagurus en compagnie de Fourmis a été mentionnée à maintes
reprises ; voir notamment : Schubart (O.), Ameisen und Diplopoden in ihren gegen-
seitigen Beziehungen, Rev. de Entomologia, 21, 1950, pp. 615-622.
498 -
25 1. stade V (8 pp.), 14 1. stade IV (6 pp.), 19 1. stade III (5 pp.),
14 1. stade II (4 pp.), 9 1. stade I (3 pp.).
Au total : 8 3, 14 Ç, 88 i.
Ces spécimens ont été comparés à des exemplaires de Banyuls-
sur-Mer déterminés par Brôlemann A Les palpes du gnathochi-
larium ont 43 à 47 sensilles chez les $ ad., 42 à 46 chez ceux à 12 pp.
et 30 à 33 chez ceux à 10 pp. ; ils n’en possèdent que 20 ou 21 chez
les Ç ad. et 19 ou 20 chez les Ç immatures et les larves.
Chez les individus à 10 pp., pénis et vulves sont incomplètement
développés, les premiers étant toutefois plus proéminents que les
secondes ; une numération des sensilles gnathochilariaux ne peut
d’ailleurs laisser aucun doute sur le sexe d’un exemplaire à ce stade.
Ce dimorphisme sexuel, que j’ai déjà mentionné chez L. Jeanneli
Brôlemann, existe aussi chez 2 espèces de Lophoproctinus au moins
(cf. infra) et chez Alloproctus danhomenou Brôlemann 1 2.
4° Lophoproctinus inferus Silvestri, var. maurus Marquet et Condé
1950.
Maroc occidental, côte atlantique. — Safi, ait. 15-20 m., jardin
potager du vallon de Châba : 1 Ç ad., 23-vm-50.
Maroc occidental, intérieur. — Sidi Kacem, ait. 70 m., jardin du
Contrôle Civil : 4 1. stade V (8 pp.), 26-viii-50. — Boni Mellal, ait.
600-680 m., route de Marrakech : 1 $ ad., 7-viii-50. — Marrakech,
ait. 540 m., 10-vni-50. a) Parc des Expositions : 1 Ç ad. — b) Jardin
de la Bahia : 1 Ç ad., 1 1. stade I (3 pp.).
Maroc oriental. — Oujda, ait. 550 m., 7-9-ix-50. a ) Jardin du
Lycée de garçons : 1 Ç stade VI (10 pp.). — b) Oasis de Sidi Yahia,
sous une pierre au bord d’un oued : 1 1. stade V (8 pp.).
Algérie. — Blida, ait. 240 m., jardin Bizet : 1 Ç stade VI (10 pp.).
— Dar-el-Oued, ait. 5-10 m., près de l’embouchure du torrent : 1 $
ad., 20-ix-46.
Tunisie. — Le Kef, ait. 700 m., dans du terreau d’ Asphodèles :
1 $ stade VII b (12 pp.), 1 1. stade V (8 pp.), 15-iii-49 (Normand).
Au total : 1 (J, 7 Ç, 7 1.
Le (J de Dar-el-Oued a été récolté en même temps que l’unique $
sur laquelle a été fondée la var. maurus, mais il ne m’a été remis que
tout récemment. Il est bien conforme à la description que Mlle Mar¬
quet et moi-même avons donnée de cette variété, et les spécimens
des autres stations le sont aussi. Les palpes du gnathochilarium
1. Je remercie très vivement M. le Pr. L. Face et M. M. Vaciion qui m’ont confié
ces pièces de référence.
2. Le spécimen du Nimba (Guinée française) que j’ai signalé avec Mlle Marquet
(1950, p. 126) et dont les palpes ont respectivement 52 et 60 sensilles (au lieu de 18 à 21)
n’est autre qu’un et non une $ atypique comme nous l’avions cru.
— 499
portent respectivement 39 et 44 sensilles chez ce ad., (16)-17 chez
les $ et les larves étudiées h
Les 7 genres et les 8 espèces de Pénicillates connus actuellement
d’Afrique du Nord sont indiqués dans le tableau ci-dessous et la
composition de cette faune appelle quelques remarques.
Polyxenus lagurus est l’espèce la plus répandue en Europe jus¬
qu’au voisinage du cercle polaire 1 2 ; elle est inconnue en Afrique au
S du Sahara. Lophoproctus lucidus, Lophoproctinus inferus maurus
et L. Chichinii sont des éléments méditerranéens, les 2 premières
espèces étant également représentées en Europe méridionale et la
3e vivant aussi au Liban. Phryssonotus platycephalus est le repré¬
sentant méditerranéen (Catalogne et Sicile en Europe) d’un genre
très homogène et cosmopolite, quoique inféodé aux régions chaudes
et tempérées chaudes : entre le 42° N et le 35° S environ de nos jours,
jusqu’en Baltique à l’Oligocène (Condé, 1954). M iopsxenus Mootyi,
Macroxenus rubro-marginatus et Alloproctus madecassus enfin
peuvent être considérés comme des éléments tropicaux, puisqu’on
ne leur connaît aucun proche parent dans la région paléarctique ; les
2 premiers genres sont monospécifiques, Miopsxenus étant à rap¬
procher des Pauropsxenus africains (Afrique orientale et Angola)
et malgaches (Nosy Be), et Macroxenus rappelant, par ses sensilles
gnathoehilariaux pseudo-articulés, les Chilexenus Silvestri et Macro-
xenodes Silvestri du Chili et du Venezuela, ainsi qu’une forme encore
1. Lophoproctinus Chichinii Condé, forme très voisine de celle-ci, n’était connu
que par 2 $ ad. de Basse-Egypte. J’ai rencontré un à 12 pp. de cette espèce parmi des
micro-Arthropodes endogés récoltés au Liban (environs de Beyrouth) par le Rev.
P. J. Corset pendant l’hiver 1946-47. Les palpes du gnathochilarium ont 24-25 sen¬
silles au lieu de 16-17 chez les $ ad.
2. 63°30’ N en Finlande selon Palmén (The Diplopoda of Eastern Fennoscandia,
Ann. zool. Soc. Vanamo, 13, 6, 1949, 54 p.) qui estime que l’espèce sera trouvée au-delà
de cette latitude. On sait que le taux des diminue à mesure qu’on avance en Europe
du SO au NE, et paraît nul en Allemagne centrale et en Finnoscandie orientale.
— 500
inédite de l’Angola ; Alloproctus, enfin, est représenté par 4 espèces :
2 en Afrique occidentale, 1 à Madagascar et au Hoggar, 1 au Pérou.
Faculté des Sciences de Nancy, Zoologie générale.
BIBLIOGRAPHIE
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1923. Silvestri (F.). — Notizia délia presenza del genere Synxenus
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( Treb . Mus. Cien. nat. Barcelona, 4, 5, pp. 5-15).
— 501 —
Un Eu bri ide inconnu en Guinée Française :
DESCRIPTION DE SA NYMPHE (COL. EuBRIIDAE)
Par Henri Bertrand.
Comme nous l’ayons indiqué ici même (Bertrand, 1939), les
Coléoptères du groupe des Eubria, souvent classés parmi les Das-
cillides, offrent à l’état larvaire et nymphal des caractères fort parti¬
culiers. Nous pensons que c’est avec raison (Paulian, 1949) que ces
insectes peuvent être placés dans une famille particulière.
On les rencontre dans diverses parties du Monde : Europe, Asie,
Amérique, mais à notre connaissance, ils n’ont pas été signalés en
Afrique dans la région tropicale ; toutefois, en novembre 1949,
M. A. de Barros Machado a recueilli en Angola à Gabela, Quanza
Sul, aux chutes du fleuve Engue, des larves ressemblant super¬
ficiellement aux larves des Eubrianax d’Asie, d’Amérique et
d’Afrique, et plus encore à celles des Psephenus et Mataeopsephenus
d’Amérique et d’Asie, mais qui sont à rapporter par l’ensemble de
leurs caractères à la famille des Eubriides (Bertrand, 1951).
Deux ans plus tard, MM. Lamotte et Roy, au cours d’une
mission en Guinée française, dans la région du Mont Nimba, ont
retrouvé les mêmes larves, notamment au Petit Guegué, marigot de
plaine le 14 août 1951. De plus ils découvrirent une nymphe très
remarquable dont nous donnons ci contre la description.
Cette nymphe rappelle superficiellement les nymphes des Psephe-
noides d’Asie continentale et d’Insulinde (Bôving,1926 , Bertrand
1935 et 1939). Cette convergence résulte de l’accolement des expan¬
sions latérales des segments abdominaux — que l’on observe égale¬
ment chez la larve — aussi de la structure du thorax à ptérothèques
non visibles en dessus, encore même du type de pigmentation. Bien
entendu, cette nymphe à la différence de celle des Psephenoides,
possède non des épines cornées assimilées à des branchies cuticu-
laires (Hinton, 1947), mais des stigmates normaux en même nombre
et même disposition que chez les autres nymphes connues des
Eubrides ( Eubria d’Europe, Eubriides de l’Inde et de l’Insulinde,
ci. Pruthi, 1929, Bertrand 1935 et 1939) ; toutefois ces stigmates
au lieu d’être portés par des prolongements stigmatifères longs,
s’insérant obliquement au bord antérieur et vers la base des lames
latérales, sont simplement saillants et franchement dorsaux.
L’état imaginai reste encore inconnu.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 4, 1954.
— 502 —
Eubriidae gen. sp. (Nymphe).
Corps (longueur : 3 mm 80) très aplati, offrant sensiblement le
même contour que celui de la larve ; tête, ptérothèques, podothèques
invisibles en dessus.
Fig 1. — Convergences chez des larves et nymphes aquatiques. 1 larve d’un Eubriido
africain ; 2. larve de Psephenus (accolement des lames latérales, position des stig¬
mates abdominaux postérieurs). 3. nymphe d’un Euhriide africain ; 4, extrémité
postérieure de la môme ; 5, nymphe de Psephenoïdes ; G. nymphe d’un Diptèro
Blépharoceride ( Liponeura ) (structure du thorax).
503 —
Pronotum très développé, étalé en lame en avant et sur les côtés,
le bord postérieur régulièrement arqué, les angles postérieurs
eomme tronqués et venant affronter les côtés du premier segment
de l’abdomen eux mêmes élargis latéralement ; mesonotum et meta-
notum se trouvant ainsi complètement séparés du bord latéral ;
mesonotum en bande transversale courte, séparant lui même sur les
côtés le metanotum du bord latéral ; metanotum un peu plus long.
Fig. 2. — Nymphe d’un Eubriide africain, vue par Ja face dorsale.
avec bord antérieur épousant la concavité du mesonotum mais à
bord postérieur droit. Fossettes et crêtes dorsales ou saillies effacées
en partie sur le mesonotum et le metanotum, mais encore nettes
dans l’aire centrale du pronotum, avec crêtes internes rapprochées.
Ptérothèques postérieures non visibles en dessus. A la face ventrale,
pattes repliées, tibias contre fémurs, tarses allongés, ceux des podo-
thèques postérieures dépassant un peu les ptérothèques, ptéro¬
thèques postérieures dépassant largement en dedans les ptéro¬
thèques antérieures. En avant, tête avec pièces buccales inclinées
vers le bas, les antennes par contre écartées sur les côtés, puis repliées
en dedans.
— 504 —
Abdomen très large, à segments courts, avec lames latérales
étroitement accolées, la face ventrale (en dehors des lames) plus ou
moins cachée par les ptérothèques et les podothèques. Sur la face
dorsale, tout près du bord antérieur de chaque segment, viennent
aboutir six paires de gros stigmates, du type biforé, du deuxième
au septième segment compris. A l’extrémité de l’abdomen, les lames
latérales du septième segment, fortement incurvées en dedans,
entourent complètement en dehors les prolongements latéraux du
huitième segment, touchant en arrière de ceux ci, la lame du neu¬
vième segment qui forme le bord postérieur du « bouclier ».
Tégument dorsal assez rigide, brunâtre avec taches et dessins plus
clairs. La surface des régions dorsales est fortement granuleuse ; en
effet, les tubercules qui chez la larve sont assez clairsemés, ne for¬
mant guère que deux rangées : une antérieure et une postérieure sur
les nota abdominaux, et une seule, antérieure, au niveau des lames
latérales, sont ici au contraire denses et pressés et d’ailleurs nette¬
ment plus gros et présents aussi sur les segments terminaux, hui¬
tième et neuvième. On remarque toutefois vers le bord postérieur
des nota, de petites plages ovalaires, lisses, formant « fenêtres », du
premier au huitième segment. On distingue encore sur l’ensemble des
segments abdominaux des crêtes internes, marquées par des tuber¬
cules .
On rencontre à la surface dorsale quelques poils longs, cylin
droconiques, mais ces phanères sont surtout développés sur le bord,
constituant une frange marginale comparable à celle de la larve et
comprenant également des poils divisés, digités, palmés lesquels
sont surtout caractéristiques des bords antérieur et postérieur des
lames latérales ; il convient de noter d’ailleurs que ces formations,
assez fragiles, avaient en partie disparu sur le spécimen examiné.
Nous n’avons pu observer les curieux poils en crosse présents chez
les nymphes des Eubria.
La teinte générale du bouclier dorsal varie du brun au jaune
brunâtre : l’aire centrale du pronotum, le mesonotum et le meta-
notum de même que les nota abdominaux en dehors des lames
latérales plus claires, sont de teinte foncée, brune. Ajoutons qu’il
existe le long de la ligne sagittale des chevrons brunâtres, encore que
les fossettes thoraciques sont plus pâles et que tranchent surtout
sur la teinte de fond, les petites aires en fenêtres signalées ci-dessus
et cela d’autant plus qu’elles sont situées à l’intérieur de grandes
taches transversales foncées ce qui donne une ressemblance assez
nette avec les nymphes des Psephenoides. Enfin, les gros stigmates
abdominaux forment des cercles sombres dont le centre clair corres¬
pond aux chambres stigmatiques.
Laboratoire <T Entomologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
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Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, iî° 4, 1954.
33
506 —
Étude d’une petite collection de Lépidoptères
de la Réunion
Par P. Viette.
Le premier travail sur les Lépidoptères de l’île de la Réunion
(île Bourbon) date de Boisduval (1833). Depuis quelques rares
travaux ont été consacrés à ce sujet. C’est d’abord Guenée (1862)
qui étudie le matériel récolté par Maillard, puis Joannis (1915 et
1932) celui récolté par Alluaud et Carié (principalement dans la
plaine des Palmistes et dans la plaine des Cafïres, pour ce dernier),
enfin A. et J. Vinson qui étudient leurs propres récoltes (1891 et
1938). D’une façon générale, dans tous ces travaux, l’indication
précise de la localité de capture des espèces, est rare.
La faune des Rhopalocères, étudiée avec celle de l’île Maurice
(île de France) par Manders (1908), extrêmement pauvre, est assez
bien connue ; mais il en va différemment des Hétérocères, les princi¬
paux travaux à leur sujet étant ceux de Guenée et de Joannis.
Ceux-ci, fort mal connue, doivent être, si on en juge par l’état de la
flore (Rivals, 1952), fort intéressants et comporter un grand nombre
d’endémiques. C’est dans les massifs, en altitude, où dans les cirques
de l’intérieur de l'île, que les chasses de nuit sont à faire pendant la
saison des pluies.
Suivant Rivals (1952 : 35 et 64), la végétation primitive comprend
cinq types principaux.
1° une ceinture maritime très restreinte.
2° un territoire mégathermique sec, restreint, dans les régions
inférieures, chaudes et arides de la partie sous le vent.
3° une ceinture de forêts complexes que l’on peut diviser en forêts
de basse (presque entièrement détruite), moyenne (en partie détruite)
et haute altitude. Cette dernière, très hygrophile, entre 1.000 et
1.800 m. est exclusivement limitée aux régions pluvieuses de la
partie du vent. Elle est l’homologue de la forêt de Tamarins dans la
région sous le vent.
4° la forêt de Tamarins des hauts et de Calumets, située entre
1.200 et 2.000 ni. limitée aux régions abritées de l’alizé.
5° les étendues des hautes altitudes, au-dessus de 1.800-2.000 m,
couverte d’une végétation éricoïde. C’est une région dominant sou¬
vent la mer de nuages à luminosité intense et à variations brutales
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 4, 1954.
— 507
des conditions atmosphériques. Ces mêmes conditions se retrouvent
dans les régions d’altitude des hauts sommets de Madagascar
(Tsaratanana, Andringitra, Ankaratra) ou sur les hauts sommets de
Tahiti et de Raiatea (Papy, 1954).
C’est évidemment dans les trois dernières divisions de la flore
primitive, que la faune sera la plus intéressante et que les récoltes,
malgré les difficultés matérielles, doivent être faites.
A la fin de notre mission auprès de l’f. R. S. M., nous avons fait
un court séjour à La Réunion. Grâce à l’extrême amabilité de
M. J. Hamon, Entomologiste médical de l’O. R. S. O. M., que nous
remercions vivement, nous avons pu visiter, en quelques jours,
plusieurs de ces intéressantes régions mais il nous a été impossible,
par suite de la mauvaise phase de la Lune, de faire des chasses de
nuit. A la suite de notre passage, M. J. Hamon, qui a malheureuse¬
ment quitté l’île depuis, nous a fait quelques récoltes. C’est l’étude
de l’ensemble de ce matériel que l’on trouvera ci-dessous, avec
l’indication de la localité de capture et la date.
Metachanda hamonella n. sp. ( M etachandidae) .
Envergure 10,5 mm ; longueur de l’aile antérieure 5 mm. Les
antennes sont noires annelées de gris jaunâtre. Les palpes labiaux
sont noirs, présentant quelques écailles jaunâtres sur le côté interne
du deuxième article, qui se termine par une couronne jaunâtre. La
face et le dessus de la tête, lisses, sont brun bronzé. Les patagias,
les tegulae et le mésonotum sont brun noirâtres, avec, latéralement,
sur le mésonotum, des touffes d’ écailles jaunâtres. Le métanotum
et l’abdomen sont gris foncé. Le dessous du corps et les pattes sont
gris foncé, sauf les tibias et les tarses qui sont brun noir et annelés de
jaunâtre au niveau des éperons et à l’apex des articles.
Les ailes antérieures sont de couleur fondamentale blanc jaunâtre
abondamment mouchetées d’écailles brun noirâtre. La côte est
entièrement, sauf dans la partie apicale, de cette dernière couleur.
La base de l’aile est noire ; cette couleur, formant une zone basale
noire, est bordée, extérieurement, par une fine ligne jaune ocre très
clair à peine indiquée. Un peu avant la moitié de l’aile, se trouve une
bande transversale noire ne dépassant pas le bord antérieur de la
cellule et n’atteignant pas la marge inférieure ; cette bande noire est
aussi bordée extérieurement par du jaune ocre très clair. Une indi¬
cation de tache noire et de jaune ocre se trouve sur les discocellu¬
laires. Le tornus est brun noirâtre. La frange est de la couleur
fondamentale intercalée de brun.
Les ailes postérieures sont entièrement gris foncé à reflets bril¬
lants, avec la frange de même couleur, plus claire.
Le dessous du corps est uniformément gris noirâtre.
— 508
Armure génitale mâle. Le tegumen est bien développé. L’uncus
est typique, avec sa moitié distale courbée à angle droit et l’apex en
crochet. Le vinculum a la forme d’une plaque ; il n’y a pas de saccus.
Le gnathos est aplati, allongé, arrondi à son apex et garni, dorsale-
ment, dans la région subapicale de très fines et courtes pointes.
Les valves sont allongées ; la partie costale se termine par une zone
plus étroite et obtuse à l’apex ; la valvula est représentée par une
courte zone subtriangulaire garnie de courtes et fortes soies ; la
cuiller est bien individualisée sur chaque valve mais il y a dissy¬
métrie. Le juxta est en plaque dressée ; les lobes de l’anellus sont
minces, allongés mais élargis dans la partie apicale. Le pénis pré¬
sente quelques cornuti (fig. 1).
Fig. 1. aimure génitale $ de Metachanda hamonetta n. sp.
Holotype : 1 La Réunion, La Montagnè 6-3-1952 (J. Hamon et
P. Viette ) (génitalia rj, prép. P. Viette n° 2904) (Muséum national).
Le genre Metachanda Meyrick comprend de nombreuses espèces
endémiques à Maurice et à Rodriguez (J. Vinson, 1938 : 53 et 54)
mais aucune espèce n’avait été signalée de La Réunion. Le genre
était également inconnu de Madagascar ; récemment nous avons
décrit, de l’île Rouge, quelques nouvelles espèces.
L’espèce décrite ici est proche dé M. taphrospila Meyr. de Maurice,
mais s’en distingue facilement par l’absence de la bande longitudinale
noirâtre au bord inférieur de la cellule et par la bande médiane droite,
ici, au lieu d’être oblique, comme chez M. taphrospila Meyr.
— XJdea martialis Guenée. Le Tampon, ait. 800 m ; plaine des Palmistes,
ait. 1.100 m, 6-3-1952.
— Psara phacopteralis Guenée. St-Paul, 22-4-1952.
— Epipagis cancellalis Zeller. St-Paul ville, 22-4-52.
509
— Ercta ornatatis Duponchel. St-Paul, 22-4-1952.
— Palpita unionalis Hübner. Hellbourg, ait. 900, 12-5-1952.
— - Neocleora acaciaria Boisduval. Hellbourg, ait. 900 m, 12-5-1952 ;
Cilaos, ait. 1.200 m, 3-5-1952.
— Orthonama quadrisecta Herbulot. Plaine des Caffres, ait. 1.600 m,
6-5-1952.
— Comostolopsis ricinaria Guenée. Plaine des Palmistes, ait. 1.000 m,
6-3-1952.
— Hypena ophiusinalis Mabille. Hellbourg, ait. 900 m, 12-5-1952.
— Nodaria cornicalis Fabricius. St-Paul ville, 22-4-52.
— Rhesala moestalis Walker. St-Paul, 24-4-1952.
— Progonia patrosalis Walker. Hellbourg, ait. 900 m, 3-4-1952 ; St-
Paul, 22-4-1952.
— Ericeia inangulata Guenée. Hellbourg, ait. 900 m, 12-5-1952.
— Mocis frugalis Fabricius. Saint-Denis, 6-3-1952 ; id., 22-7-1952.
— Mocis repanda Fabricius. Haut du Brulé de St-Denis, 7-3-1952.
— Chalciope hyppasia Cramer. St-Denis, 18-4-1952.
/ — Earias insulana Boisduval. Le Tampon, ait. 800 m, 6-3-1952.
— Laphygma cycloides Guenée. St-Paul, 22-4-1952.
— Perigea capensis Walker. Hellbourg, ait. 900 m, 12-5-52.
— Caradrina ignava Guenée. Hellbourg, ait. 900 m, 12-5-1952.
— Mythimna in\ratgyrea Saalmüller. Hellbourg, ait. 900 m, 12-5-1952.
— Agrotis ipsilon Hufnagel. Hellbourg, ait. 900 m, 12-5-1952.
- — Argina cribaria Clerk, St-Denis, 31-1-1951.
— Utetheisa elata F'abricius. St-Denis, 3-1952.
— Eagris sabadius Boisduval. Haut du Brulé de St-Denis, 7-3-1952.
— Borbo borbonica Boisduval. Ste-Suzanne, 6-3-1952.
— Papilio phorbanta Linné. Les Avirons, ait. 400 m, 6-3-1952 ; Haut
du Brulé de St-Denis, 7-3-1952 ; St-Philippe 3-4-1952 ; Cilaos, ait. 1.200 m,
3-5-1952.
— Eurema floricola Boisduval. Hellbourg, ait. 900 m, 3-4-1952 ; id.,
12-5-1952 ; St-Gilles les Bains, 22-4-52.
— Zizula hylax Fabricius (= gaïka Trimen). Hellbourg, ait. 900 m,
8-3-1952 ; id., 12-5-1952 ; plaine des Palmistes, ait. 1.100 m. 8-4-1952.
— Zizyna antanossa Mabille. Hellbourg, 8-3-1952.
— Neptis dumetorum Boisduval. Haut du Brulé de St-Denis, 7-3-1952.
— Précis rhadama Boisduval. La Possession, 3-4-1952.
— Phalantha plialantha Drury. Le Tampon, ait. 800 m, 6-3-1952. ;
Haut du Brulé de St-Denis, 7-3-1952
— Hypolimnas misippus Linné. Haut du Brulé de St-Denis, 7-3-1952.
— Melanitis leda Drury. Hellbourg, ait. 900 m, 12-5-52 ; St-Denis,
15-1-1951 ; forêts au-dessus de St-Denis, ait. 1.200 m, 5-5-1952.
— Euploea goudotii Boisduval. Plaine des Palmistes ait. 1.100 m,
6-3-1952 ; id., 4-1952 ; Haut du Brulé de St-Denis, 7-3-1952.
Laboratoire d' Entomologie du Muséum.
AUTEURS CITÉS
Boisduval (Dr. J. B. A. Dechauffoub de), 1833. — Faune entomolo-
gique de Madagascar, Bourbon et Maurice. Lépidoptères. (Nouo.
Ann. Muséum, 2 (1833), pp. 149-170, 16 pl.) .
Joannis (J. de), 1915. — Lépidoptères Hétérocères des Mascareignes
et des Seychelles. (Ann. Soc. entom. France,, 84 (1915), pp. 1-18,
1 pl.).
Id., 1932. — Lépidoptères Hétérocères des Mascareignes. Livre du Cen¬
tenaire de la Société entomologique de France, pp. 427-456, pl. 23,
Paris, 1932.
Guenée (A.), 1862. — Lépidoptères in L. Maillard, Notes sur File de La
Réunion. Annexe G, pp. G -IG 72, pl. 22 et 23, Paris, 1862.
Manders (N.), 1908. — The Butterllies of Mauritius and Bourbon. (Trans.
entom. Soc. London, (1907), pp. 429-459).
Papy (H. R.), 1954. — Étude sur la végétation des îles de la Société et de
Makatea (Océanie Française). (L’année biolog., (3) 29 (1953), 1954,
pp. 539-542).
Rivals (P.), 1952. — Études sur la végétation naturelle de l’île de la
Réunion, 214 p., 20 pl. Thèse, Toulouse, 1952.
Vinson (A.), 1891. — Liste des Lépidoptères connus de l’île de la Réunion,
20 p. La Réunion, 1891.
Vinson (J.), 1938. — Catalogue of the Lepidoptera of the Mascarene
Islands. (Mauritius Inst. Bull., 1 (1938), n° 4, 69 p.).
— 511 —
Protoures du Cameroun
Par B. Condé.
2 espèces de Protoures seulement sont connues avec certitude
d’Afrique occidentale : Eosentomon Machadoi Condé 1949 de l’Angola
et Acerentulus Delamarei Condé 1946 ( sub Acerentomon ) de la Côte
d’ivoire et de l’Angola1.
Les 6 exemplaires récoltés à Foulassi-Sangmelina, le 5 février
et le 10 mars 1954, par M. Jean-Luc Perret, professeur en cette
localité, sont les premiers Protoures rencontrés au Cameroun. Ils se
répartissent entre 2 genres et 2 espèces dont l’une est inédite et
décrite ici.
1° Eosentomon Perreti n. sp.
Matériel. — 1 Ç, 1 m. j.
Ç. Longueur. — 1.300 p environ, en extension sauf les segments
VIII-XII.
Tète. — Labre comme chez E. armatum Stach (cf. Condé 1947 a).
« Pseudoculi » grands, mais non mesurables avec précision en raison
de l’orientation défectueuse de la tête.
Thorax. — Tarse I. Long. : 106,6 p. L’appendice empodial atteint
l’extrémité de la griffe ; sensille prétarsal de forme habituelle.
15 sensilles tarsiens (3 tergaux, 8 postérieurs, 4 antérieurs) identiques
à ceux décrits chez E. Machadoi Condé 1949 ; /2, entre autres, est ici
aussi en forme de languette assez large, tandis que /4 est subséti-
g
forme ; — = 1,26.
O
Appendices empodiaux II et III très courts. Tarse III armé d’une
épine tergale.
Abdomen. - — Tergites II à IV avec 12 poils à la rangée antérieure,
les a3 s’insérant en arrière des autres ; à la rangée postérieure du IV,
les p2 s’insèrent dans une encoche de la marge postérieure du ter-
gite et sont un peu plus courts que les p4, eux-mêmes environ 1/4 plus
courts que les p3. Tergites V à VII avec 6 poils à la rangée antérieure
(les alt o2, a3, manquent) ; à la rangée postérieure du VII, les p2 ne
1. E. armatum Stach n’a été cité de Côte d’ivoire, d’après un immature, que sous
réserve de confirmation (Condé, 1947 b).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 4, 1954.
— 512
s’insèrent pas dans une encoche de la marge postérieure du tergite
et sont environ 3 fois plus courts que les p4, eux-mêmes un peu plus
Eosentomon Perreti n. sp., $ de Foulassi-Sangmelina. — A. Portion de la marge posté¬
rieure du tergite IV. — B. Tergite VII. — C. Tergites VIII à XII. — D. Squame
génitale, face sternale.
Acerentulus cf. Delamarei Condé, $ de l’Angola (région de Dundo). — E. Sensilles
b , c, d, t2. — F. Tergite VIII.
Id.f du Cameroun (Foulassi-Sangmelina). — G. Sensilles b, c, d , t2 . — H. Tergite VIII.
D, E, G X 2.100 ; les autres X 1.100.
de 2 fois plus courts que les p3. Tergite VIII avec une rangée anté¬
rieure de 6 poils et une postérieure de 9 dont 2 + 2 sont situés légère¬
ment en avant des autres. Tergites IX à XI avec chacun une rangée
513 —
■de 6 poils : en IX, ces phanères sont subégaux ; en X, les submédians
sont un peu plus longs que les autres ; en XI, les latéraux sont beau¬
coup plus développés que les autres.
Sternite VIII sans rangée antérieure de poils. Sternites IX et
X avec chacun une rangée de 4 poils (alt a3) ; en IX, — = 2,13.
°3
La squame génitale appartient au même type que celle décrite
chez mon E. Machadoi, mais elle est dépourvue de sclérifications en
forme de crochets entre l’apodème et les processus sternaux, et les
crochets dé ces derniers sont très différents : l’interne, peu développé
est légèrement dirigé vers l’extérieur, tandis que l’externe, volu¬
mineux et trapu, a sa pointe vers le plan sagittal.
Maturus junior. Long de 1.000 p. environ, avec un tarse I de 94 p.,
il s’écarte de l’adulte par l’absence d’appareil copulateur et par le
sternite XI qui porte 4 poils au lieu de 8.
Affinités. — Je place cette espèce au voisinage de mon E.
Machadoi, qui n’est connu que par 2 spécimens de l’Angola (district
de Malange). On l’en séparera sans peine par ses plus grandes dimen¬
sions, la chétotaxie de ses tergités abdominaux et les caractères de
l’appareil copulateur de la $. La chétotaxie abdominale de la nou¬
velle espèce est presque identique 1 à celle décrite par G. Glance
(1952) chez son E. venezuelense, mais cette ressemblance ne peut, à
elle seule, révéler une parenté étroite entre ces 2 formes qui paraissent
différer au moins par le sensille /2 et la squame Ç.
2° Acerentulus cf. Delamarei Condé 1946.
Matériel. — - 3 1 $.
Le type d’A. Delamarei est une larve I (9 segments abdominaux)
provenant de la réserve du Banco, près d’Abidjan, en Côte d’ivoire.
D’autre part, j’ai décrit sous le nom d’A. cf. Delamarei 19 Ç et 1 matu¬
rus junior récoltés en Angola qui m’ont paru correspondre, à quelques
détails près, à la larve de Côte d’ivoire ; j’ajoutais toutefois que les
exemplaires angolans appartenaient peut-être à une sous-espèce
distincte. Les spécimens du Cameroun, tous adultes, diffèrent un
peu de ceux de l’Angola et sont peut-être plus proches que ces
derniers de la larve de Côte d’ivoire ; on ne pourra cependant
l’affirmer qu’après avoir examiné des adultes du Banco.
J’indique ci-dessous les principaux caractères des adultes de
l’Angola et du Cameroun.
1. La seule différence notable est l’absence de poils p8 aux tergites II et III.
514 —
Angola
Tarse I Ç : 81-94 fi.
Sensille t3 un peu plus court que f2,
atteignant ou dépassant peu la
base de la griffe.
Embases des sensilles b, c, d en
ligne droite (fig. E).
Sensilles b, c subégaux, plus courts
que d (fig. E).
Tergite VIII avec poils submédians
de la rangée antérieure nettement
en avant du poil médian de la
rangée moyenne (fig. F).
Tergite XI avec poils latéraux
égaux à la 1 /2 environ des sub¬
médians.
Cameroun
Tarse I a* : 87,5-100 ; $ : 100 fi.
— plus long que f2, dépassant lar¬
gement la base de la griffe.
— aux sommets d’un triangle
(comme chez la larve typique)
(fig. G.).
— inégaux, c étant plus long que d
(fig. G).
— à peine en avant du poils
médian de la rangée moyenne
(fig. H).
- — égaux aux submédians.
Il faut enfin souligner que les 24 1 adultes connus de l’Angola
sont des $, tandis qu’au Cameroun, 3 individus sur 4 sont des (J ;
la saison ne semble pas en cause puisque les récoltes ont été faites
au printemps dans les 2 contrées.
Faculté des Sciences de Nancy , Zoologie générale.
BIBLIOGRAPHIE
1946. Condé (B.). — Protoures de Côte d’ivoire. (Bull. Soc. ent. Fr., 51,
pp. 84-86).
1947 a. — Description de quatre Protoures nouveaux du Sud-Ouest
de la France. (Coll. Mus. Zool. Nancy, 2, pp. 5-12).
1947 b. — Premières récoltes de Campodeidae en Côte d’ivoire. (Bull.
Soc. ent. Fr., 52, pp. 101-103).
1949. — Protoures de l’Angola (lre note). (Publ. cuit. Comp. Diam.
Angola, 6, pp. 89-93).
1952. Glance (Mlle G.). — A new species of Insect of the order Protura.
(Proc. U. S. nat. Mus., 102, pp. 305-314).
1. Aux 20 exemplaires (19 $, 1 m. j.) étudiés dans mon travail sur les Protoures de
l’Angola, il convient en effet d’en ajouter 6 autres (5 9, 1 m. j.) qui m’ont été com¬
muniqués ultérieurement et qui proviennent de la station suivante : n° 1493-10, forêt
de la rive gauche de la Chiumbe, à 45 km. à l’E. de Dundo, dans les détritus végétaux
du sol, 15-V-49 (A. de Barros Machado leg.).
— 515 —
Révision des Ellobiidae ( Pulmonés Basommatophores)
de l’Archipel néo-calédonien ( suite)
Par A. Franc.
VIII. Genre Cassidula Férussac 1821.
Coquille plus ou moins largement ovoïde, à spire conique ; dernier
tour sculpté spiralement en général. Ouverture longue et plutôt
étroite. Un rebord de la face interne du péristome épaissi se poursuit
à la partie inférieure du dernier tour comme limite du bord colu-
mellaire. Celui-ci a, sur la columelle et sur l’avant-dernier tour,
un pli ; sa partie supérieure porte, de plus, un épaississement denti-
forme.
24. Cassidula nucléus (Martyn).
Limax nucléus Martyn, 1784. Fig. non descript. Shells, pl. 67.
Auricula nucléus Gassies 1863. Faune, 1, p. 71, pl. 3, fig. 9.
Cassidula nucléus Gassies 1871. Faune, 2, p. 120.
Hedley 1912. Rec. of Austr. Mus., p. 153.
Cassidula sulculosa Mousson 1849, Land and Süsswasser Mollusken von
Java, p. 45, pl. 5, fig. 8.
De la comparaison d’un assez grand nombre de spécimens, nous
croyons déduire que l’espèce de Mousson doit n’être qu’une variété
géographique de celle de Martyn.
Balade, Ile des Pins, Nouvelles-Hébrides, Queensland, Poulo
Condor, Java (?), Cochinchine, Philippines, Périm, Djeddah.
25. Cassidula intuscarinata (Mousson).
Auricula intuscarinata Mousson 1870. Journ. de Conch., p. 132, pl. 7,
fig. 9.
Cassidula intuscarinata Gassies 1880. Faune, 3, p. 61, pl. 3, fig. 17.
Baie de Prony, Fidji ; dans la mangrove.
Forme très voisine de C. nucléus. Deux des principaux caractères
fournis par Mousson nous paraissent inconstants et de peu de
valeur :
a) le bord supérieur ne naît pas toujours au-dessus de la carène.
b) la carène ombilicale ne se prolonge pas toujours distinctement
dans l’ouverture. D’ailleurs, chez C. nucléus et chez C. mustelina on
constate des variations parallèles.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 4, 1954.
— 516
26. Cassidula mustelina (Deshayes).
Auricula mustelina Deshayes 1830. Encycl. Meth., II, p. 92, n° 14.
Gassies 1863. Faune , 1, p. 71, pl. 3, fig. 10.
Cassidula mustelina Gassies 1871. Faune, 2, p. 120.
Mme van Bentiiem Jutting 1941. Arch. Neerl.
Zool., p. 286.
Hienghène, Balade.
27. Cassidula pilosa Gassies 1874. Journ. de Conch., p. 209.
1880. Faune, 3, p. 59, pl. 2, fig. 2.
La Conceptions
Espèce de forme ovoïde à périostracum brun et à spire ornée de
poils nombreux et raides.
28. Cassidula truncata Gassies, 1880. Journ. de Conch., p. 210.
Faune, 3, p. 60, pl. 2, fig. 3.
Baie du Sud.
29. Cassidula Kraussi (Küster).
Auricula Kraussi Küster 1852. Conch. Cab., p. 24, pl. 3, fig. 6-8.
Cassidula Kraussi Gassies 1871. Faune, 2, p. 121.
Ile Art. Trouvée sous une pierre enfouie dans l’eau en compagnie
de Laemodonta typica. Egalement connue de Natal et de Madagascar.
IX. Genre Pythia (Bolten) Rôding 1798.
Coquille ovale plus ou moins haute avec 2 saillies descendantes
provoquées par des varices entre lesquelles la courbure s’atténue ;
spire moyennement haute. Ouverture rétrécie par un épaississement
denté du péristome et par des plis plus ou moins forts de la colu-
melle et sur l’avant dernier tour. Péristome dilaté.
30. Pythia undata (Lesson).
Scarabus undatus Lesson 1832. Voy. Coquille, p. 336, pl. 10, fig. 6.
Pythia undata Martens 1897. in Weber : Zool. Erg. einer Reise in
Niederl. Ost Indien, 4, p. 139.
Mme van Benthem Jutting 1941. Arch. Neerl. Zool.,
p. 289.
Scarabus aoellana Reeve 1860. Conch. Icon., 12, fig. 27.
Scarabus Nux Gassies 1863. Faune, 1, p. 56, pl. 3, fig. 7.
Pythia avellana Crosse 1894. Journ. de Conch., p. 311.
Scarabus Leopardus Gassies 1863. Faune, 1, p. 55, pl. 3, fig. 6.
Pythia Gassiesi Crosse 1894. Journ. de Conch., p. 312.
Balade, sur le bord des ruisseaux ; Baie du Sud, Touho. Forme
— 517 —
commune dans tout l’Archipel Malais, entre Sumatra et la Nouvelle
Guinée.
Facilement reconnaissable à sa spire basse et à son ouverture
sinueuse.
31. Pythia pantherina (A. Adams).
Scarabus pantherina A. Adams 1850. Proc. Zool. Soc., p. 152.
Pythia pantherina Crosse 1894. Journ. de Conch., p. 314.
Mme van Benthem Jutting 1941. Arch. Neerl
Zool., p. 287.
Scarabus pyramidatus Küster ( non Reeve) 1844. Conch. Cab., p. 62,
pi. 9, fig. 3-4.
Baie du Sud.
Espèce très commune dans la plupart des Iles de l’Archipel
Malais, y compris Java.
32. Pythia ouata Pfeiffer 1854. Proc. Zool. Soc., p. 299.
Scarabus ouatus Reeve 1860. Conch. Icon., 12, fig. 13.
Scarabus chalcostomus Gassies 1863. Faune, 1, p. 53, pl. 3, fig. 5.
Pythia ouata Crosse 1894. Journ. de Conch., p. 312.
Scarabus lacteolus Gassies 1879. Journ. de Conch., p. 131.
1880. Faune, 3, p. 58, pl. 3, fig. 15.
Scarabus regularis Gassies 1879. Journ. de Conch., p. 129.
1880. Faune, 3, p. 56, pl 3, fig 14.
Pythia scarabaeus, var. regularis Dautzenberg 1923. Nou Caled , p. 150.
Baie de Prony, dans les marais ; Touho ; Mare (Netché) ; Ouvéa
(Fayaoué) ; Nouvelles Hébrides, Philippines.
33. Pythia maurula (Gassies).
Scarabus maurulus Gassies 1870. Journ. de Conch., p. 143.
1871. Faune, 2, p. 103, pl. 7, fig. 5.
Pythia maurula Crosse 1894. Journ. de Conch., p. 313.
Pythia scarabaeus, var. maurula Dautzenberg 1923. Nou. Caled., p. 150.
Scarabus crosseanus Gassies 1870. Journ. de Conch., p. 144.
1871. Faune, 2, p. 102, pl. 7, fig. 4.
Ile des Pins ; Lifou ; Ouvéa (Fayaoué).
34. Pythia minor (Gassies).
Scarabus minor Gassies 1863. Faune, 1, p. 57, pl. 3, fig. 8.
Kobelt 1901. Conch. Cab., p. 269, pl. 32, fig. 12.
Vit sous les feuilles ; assez commun dans les bois proches de la mer
(environs de Nouméa).
518 —
X. Genre Ellobium (Bolten) Rôding 1798.
Coquille de taille moyenne ou assez grande ; spire conique ;
dernier tour ovalaire, souvent avec des lignes de petits granules.
Ouverture allongée, assez étroite. Sur l’avant-dernier tour se trou¬
vent un pli et une dent. Péristone lisse, plus ou moins épaissi.
35. Ellobium semisculptum H. et A. Adams 1854. Proc. Zool. Soc.,
p. 9.
Auricula semisculpta Gassies 1863. Faune, 1, p. 70, pl. 3, fig. 11.
Auricula ( Auriculina ) semisculpta Kobelt 1901. Conch. Cab., p. 91,
pl. 13, fig. 13 et 14.
Auricula semisculpta Dautzenberg 1933. Journ. de Conch., p. 43.
Ile des Pins. Gambier.
36. Ellobium album (Gassies).
Melampus albus Gassies 1865. Journ. de Conch., p. 211.
1871. Faune, 2, p. 113, pl. 5, fig. 4.
Melampus albus ? Crosse 1894. Journ. de Conch., p. 324.
Ile Art.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
— 519 —
Gastéropodes recueillis aux Iles Kerguelen et heard
par MM. Angot, Arétas, Aubert de la Rue, Brown
et Pauli an
Par Jean M. Gaillard.
Au cours de ces dernières années plusieurs lots de matériaux
provenant des Iles Kerguelen et Heard et de la Terre Adélie ont été
remis au Laboratoire de Malacologie du Muséum ; composés de
coquilles et de Mollusques conservés dans l’alcool et le formol ils
ont été récoltés par MM. Angot, Arétas, Aubert de la Rüe,
K. G. Brown, Paulian et Tchehnia.
Les envois antérieurs (Loranchet, Rallier du Baty, Charcot
et Aubert de la Rüe) ont été publiés en leur temps par E. Lamy
dans ce Bulletin lui-même. Nous donnons ici la liste des Gastéropodes
des Iles Heard et Kerguelen. Les Pélécypodes, les Amphineures
et les matériaux de Terre Adélie feront l’objet de notes ultérieures.
Pour la Bibliographie on pourra se reporter utilement aux trois
ouvrages récents indiqués ci-dessous dans lesquels on trouvera le
détail des publications antérieures.
1. Scientific Results of the Norwegian Antarctic Expéditions 1927-28,
n° 32, Antarctic Pelecypods, 1951, par Tron Soot Ryen.
2. Antarctic and Subantarctic Mollusca, Pelecypods and Gastropoda,
Discovery Reports, vol. XXVI, pp. 47-196, pl. V-X, 1951, par A. W. Powel.
3. Catalogo de la Malacofauna Antarctica Argentina, Anales del Museo
Nahuel Huapi, Tomo III, 1953, pp. 155-250, 1953, par Alberto R. Car-
celles.
Ord. ARCHAEOGASTROPODA
Fam. Patellidae.
Patinigera Kerguelenensis E. Smith, 1879, Phil. Trans. Roy. Soc.
London, CLVII, p. 177, pl. IX, fig. 13-13 a.
Kerguelen : Port aux Français (Angot, 1952 ; Arétas, 1950) ;
Baie de Morbihan (Paulian, 1951) ; Anse du Lapérouse (Aubert
de la Rüe, 1949) ; Baie de l’Aurore Australe (Aubert de la Rüe,
1950) ; Baie Norvégienne (Aubert de la Rüe, 1950) ; Plage — près
presqu’île Prince de Galles (Aubert de la Rüe, 1949). — Heard
(K. G. Brown, 1952).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 4, 1954.
— 520 —
Antérieurement citée de Géorgie du Sud (Martens et Pfeffer, 1886) ;
Détroit de Magellan (Strebel, 1908) ; Kerguelen (Watson, 1880 ; Tomun,
1948 ; Kibder, 1876 ; Lamy, 1911, 1931) ; Macquarie (Tomlin, 1948 ;
Hedley, 1916) ; Heard (Watson, 1880 ; Tomlin, 1938).
Radule : Fig. 3.
Pactinigera fuegiensis (Reeve) 1855, Conch. Icon., pl. XXVIII,.
fig. 73.
Kerguelen : Port Jeanne d’Arc (Angot, 1952) ; Port aux Français
(Angot, 1952 ; Arétas, 1950) ; Baie du Morbihan (Paulian, 1951) ;
Plage près presqu’île Prince de Galles (Aubert de la Rüe, 1949).
Antérieurement citée de : Baie Orange (Mabille et Rochebrune,
1891) ; Falklands (Melvill et Standen, 1909) ; Macquarie (Suter, 1913) ;
Kerguelen (Lamy, 1910 ; 1931).
Radule : Fig. 2.
Patinigera deaurata (Gmelin) 1790, Syst. Nat., ed. 13, p. 3.719.
Kerguelen : Port aux Français par une marée basse de coefficient 70
ainsi que dans le contenu du tube digestif d’un poisson Notothenia
sp. (Trachinidae) (Angot, 1950).
Antérieurement citée de : Kerguelen (Smith, 1878 ; Lamy, 1910, 1911 ;
Strebel, 1908) ; Falklands (Melvill et Standen, 1909) ; Détroit
de Magellan, Canal du Beagle, Iles Malouines (Pelseneer, 1903).
Cellana depsta (Reeve) 1855, Conch. Icon., vol. VIII, Patella,.
pl. XXXI, fig. 85 a-b.
Cette espèce a été rapportée par M. Paulian de l’ Ile Amsterdam
(1952). Il ne semble pas qu’elle ait encore été signalée aux Iles
Kerguelen.
Antérieurement citée de : Saint Paul et Amsterdam (Vélain, 1877 ;
Lamy, 1931).
Radule : Fig. 1.
Fam. Trochidae.
Margarella expansa Sow. 1837, Conch. Ulustr., fig. 16-17.
Kerguelen : Baie Norvégienne (Angot, 1952 ; Aubert de la Rüe,.
1950) ; Baie du Morbihan (Paulian, 1951) ; Port Jeanne d’Arc
(Angot, 1952).
Antérieurement citée de Kerguelen (Lamy, 1910 ; 1931 ; Smith, 1878) ;
Géorgie du Sud (Martens et Pfeffer, 1886) ; Cap Adare (Smith, 1903) ;
Falklands (Melvill et Standen, 1909; Strebel, 1908).
Radule a Fig. 6.
— 521 —
Gibbula Lacazei Vélain, 1877, Arch. Zool. Exp., VI, p. 118,
pi. IV, fig. 4-5.
Le type de Vélain présente des côtes faibles intercalées entre
de plus marquées ; dans sa variété nigricans ce caractère se trouve
même accentué. Par contre dans l’exemplaire rapporté par M. Pau-
lian de la Nouvelle Amsterdam (1952) la costulation est très régu¬
lière.
Antérieurement citée de : Saint Paul (Vélain, 1877 ; Lamy, 1931).
Nouvelle Amsterdam (Lamy, 1931).
Fig. 1. Cellana depsta, Radule X 290 X 1 /3 ; Fig. 2. Patinigera fuegiensis, Radule,
Dents centrales et latérales X 145 X 1/3 ; Fig. 3. Patinigera Kerguelensis, Radule,
Dents centrales et latérales X 145 X 1/3 ; Fig. 4. Purpura dumasi, Radule, X 290 X
1 /3 ; Fig. 5. Siphonaria lateralis, Radule, à l’extrême gauche dent centrale, puis
premières latérales, enfin quelques marginales X 290 X 1/3; Fig. 6. Margarella
expansa, Radule, Dents centrales, X 290 X 1 / 3.
Ord. MESOGASTROPODA
Fam. Littorinidae.
Pellilittorina setosa Smith, 1875, Ann. Mag. Nat. Hist., 4, vol.
NVI, p. 6.
Kerguelen : Baie du Morbihan (Paulian, 1951) ; Port aux Français
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 4, 1954.
34
— 522 —
(Paulian, 1951) ; Péninsule Courbet, Presqu’île Prince de Galles
(Aubert de la Rue, 1949).
Antérieurement citée de Kerguelen (Eaton, Smith, 1875) ; Géorgie
du Sud (Martens et Pfeffer, 1886) ; Orcades du Sud (Melvill et Stan-
den, 1909) ; Cap Adare (Smith, 1902).
Radule : Figurée par Powel, 1951.
Pellilittorina pellita Martens, 1885, Sitzungsber. Ges. Naturf.,
p. 92.
Kerguelen : Baie du Morbihan et Pointe Denis (Paulian, 1951). — -
Ile Heard (K. G. Brown, 1952).
Antérieurement citée de : Kerguelen (Lamy, 1915) ; Géorgie du Sud
(Martens et Pfeffer, 1885) ; Ile Wandel (Lamy, 1906) ; Orcades du Sud
(Lamy, 1906) ; Cap Adare (Smith, 1902).
Radule : Figurée par Powel (1951).
Laeçilittorina caliginosa, Gould, 1849, Proc. Bost. Soc. Nat. Hist.
III, p. 83.
Kerguelen : Pointe Malloy (Angot, 1952) ; Ile Péchenart (Angot,
1952) ; Ile Hull (Paulian, 1951) ; Péninsule Courbet (Aubert de la
Rüe, 1949) ; Port aux Français (Dr Arétas, 1950) ; Baie du Mor¬
bihan (Dr Arétas, 1950). — Ile Heard (K. G. Brown, 1952).
Antérieurement cité de : Terre de Feu (Gould, 1852) ; Iles Wandel
et Petermann (Lamy, 1911) ; Shetlands Sud (Lamy, 1911) ; Orcades
du Sud (Lamy, 1906) ; Kerguelen (Lamy, 1911, 1931 ; Smith, 1879) ;
Martens et Pfeffer, 1886) ; Falklands (Melvill et Standen, 1909).
Radule : Figurée par Powel (1951).
Fam. Rissoidae.
Rissoa Adarensis Smith, 1902, Southern Cross Exped., p. 205,
pl. XXIV, fig. 17.
Kerguelen : Port aux Français (Paulian, 1951).
Il semble que ce soit la première fois que l’on signale cette espèce
aux Kerguelen.
Antérieurement citée de : Cap Adare (Smith, 1902) ; Orcades du Sud
(Melvill et Standen, 1909) ; Cap Croyds (Hedley, 1911) ; Ile Peter¬
mann (Lamy, 1910).
Rissoa Kergueleni Smith, 1875, Ann. Mag. Nat. Hist., XVI, p. 69.
Kerguelen : Baie du Morbihan (Paulian, 1951).
Antérieurement citée de : Kerguelen (Smith, 1875).
Eatoniella Kerguelenensis, Smith, 1875, Ann. Mag. Nat. Hist.,
XVI, p. 70.
— 523 —
Kerguelen, Port aux Français (Dr Arétas, 1950).
Antérieurement cité de : Kerguelen (Smith, 1875 ; Dall, 1876 ; Thiele,
1912) ; Ile Wandel et Petermann (Lamy, 1905 et 1910) ; Ile Macquarie
(Tomlin, 1948) ; Géorgie du Sud (Martens et Pfeffer, 1886) ; Oreades
du Sud (Melvill et Standen, 1907).
Radule : Figurée par Martens et Pfeffer.
Fam. Naticidae.
Natica prasina Watson, 1881, Journ. Linn. Soc. London, vol. XV,
p. 263.
Ile Heard (K. G. Brown, 1952).
Antérieurement citée des Iles Kerguelen (Watson, 1881, 1886 ; Lamy,
1915).
Natica perscalpta Martens, 1878, Sitzungsb. Ges. Naturf. Fr.
Berlin, p. 25.
Kerguelen : Port aux Français (Angot, 1951) ; Baie Norvégienne,
Péninsule Courbet (Aubert de la Rüe, 1950).
Antérieurement citée de : Géorgie du Sud (Martens, 1878) ; Ker¬
guelen (Watson, 1886 ; Lamy, 1915).
Fam. Lamellariidae.
Lamellaria conica Smith, 1902, Southern Cross. Exped., p. 206,
pl. XXIV, fig. 4.
Kerguelen : Dragage (Angot, 1952).
Antérieurement citée de : Cap Adare (Smith, 1902) ; Mac Murdo Sound
(Smith, 1915) ; Seymour Insel 64° Sud, 56° Ouest (Strebel, 1908).
Ord. STENOGLOSSA
Fam. Muricidae.
Trophon Philippianus (Dunker in Martini et Chemnitz), 1878,
Conch. Cab., ed. II, p. 279, pl. LXXII, fig. 4-5.
Kerguelen : Pointe de l’Étoile (Angot, 1952) ; Port Jeanne d’Arc
(Angot, 1952) ; Baie Norvégienne (Dr Arétas, 1950) ; Aubert de la
Rüe, 1950) ; Presqu’île Prince de Galles (Aubert de la Rüe, 1950)
Baie du Morbihan (Paulian, 1951) Bras Karl Luyken, (Paulian,
1951).’ — Ile Heard (K. G. Brown, 1952).
Antérieurement citée de : Détroit de Magellan (Gay, 1854) sub T. inter-
medius ; Falklands (Melvill et Standen, 1909) ; Kerguelen (Lamy,
1910 ; 1931).
— 524 —
Trophon albolabratus Smith, 1875, Ann. Mag. Nat. Hist., XVI,
p. 68.
Kerguelen : Port aux Français (Angot, 1951-52).
Antérieurement citée de : Kerguelen (Smith, 1875) ; Géorgie du Sud
(Martens et Pfeffer, 1886).
Purpura Dumasi Vélain, 1877, Arch. Zool. Exper., vol. VI,
p. 102, pl. II, fig. 12-15.
Ile Amsterdam (Paulian, 1952).
Antérieurement citée de : Iles Saint Paul et Amsterdam (Vélain, 1877) ;
Ile Saint Paul (Lamy, 1931).
Radule : Fig. 4.
Fam. Buccinidae.
Neobuccinum eatoni Smith, 1875, Ann. Mag. Nat. Hist., vol. XVI,
p . 68.
Kerguelen : Pointe de l’Étoile (Angot, 1952) ; Port aux Français
(Angot, 1951; Dr Arétas, 1950); Presqu’île Prince de Galles
(Aubert de la Rüe, 1949) ; Baie Norvégienne, Péninsule Courbet
(Aubert de la Rue, 1949-50 ; Dr Arétas, 1950). — Ile Heard
(K. G. Brown, 1952).
Antérieurement citée de : Kerguelen (Smith, 1875 ; Lamy, 1910, 1915) ;
Cap Adare (Smith, 1902; ; Orcades du Sud (Melvill et Standen, 1909) ;
Mac Murdo Sound (Eales, 1934) ; Cap Royds (Hedley, 1911) ; Shetlands
(Lamy, 1910).
i
Radule : Figurée par Thiele.
Buccinum albozonatum Watson, 1882, Journ. Linn. Soc. London,
vol. XVI, p. 358. ,
Kerguelen : Baie du Morbihan (Paulian, 1951).
Antérieurement cité de Kerguelen (Watson, 1882 ; Lamy, 1915).
Fam. Conidae.
Cythara antarctica (Martens et Pfeffer) 1886, Jahrb. Hamburg.
Wiss. Anstalt, vol. III, p. 74, pl. I, fig. 5 a-b.
Kerguelen : Baie du Morbihan (Paulian, 1952).
Antérieurement citée de Géorgie du Sud (Martens et Pfeffer, 1886).
— 525 —
S. cl. PULMONATA
Ord. BASOMMATOPHORA
Fam. Ellobiidae.
Marinula nigra Phil.
Ile Amsterdam (Paulian, 1952).
Antérieurement citée de l’Ile Saint Paul (Vélain, 1877 ; Lamy, 1931) ;
Gough Island (Melvill et Standen, 1909) ; Ile Amsterdam (Vélain,
1877).
Fam. SlPHONARIIDAE.
Siphonaria lateralis Couthouy in Gould, 1846, Proc. Bost. Soc.
Nat. Hist., p. 153.
Kerguelen : Pointe Malloy, Ile Péehenart (Angot, 1952) ; Port
aux Français (Angot, Dr Arétas, 1950) ; Baie Norvégienne, Pénin¬
sule Courbet (Aubert de la Rüe, 1950).
Antérieurement citée de : Kerguelen (Eaton, Kidder, Lamy, 1910,
1931 sub S. redimiculum) ; Ile Burnt (Gould, 1846) ; Détroit de Beagle
(Pelseneer, 1903) ; Falklands (Melvill et Standen, 1909) ; Géorgie du
Sud (Lamy, 1911) ; Macquarie (Tomlin, 1948) ; Baie Orange (Mabille
et Rociiebrune, 1891 sub. S. redimiculum).
Radule : Fig. 5.
Ord. STYLOMMATOPHORA
Fam. Endodontidae.
Endodonta Hookeri Reeve, 1854, Conch. Icon., vol. VII, pl. 208,
n° 1474.
Kerguelen : Etang de Port aux Français (Angot, 1952) ; Aubert
de la Rüe, 1950) ; Bras Karl Luyken (Paulian, 1951) ; Baie de
l’Aurore Australe, Péninsule Courbet, Port Hopefull (Aubert de la
Rüe, 1949) ; Baie Arétas, Péninsule Courbet (Aubert de la Rüe,
1949). — Crozet : Ile de la Possession (Aubert de la Rüe, 1949). — -
Nouvelle Amsterdam (Docteur Arétas, 1950).
Laboraloiie de Malacologie du Muséum.
— 526 —
Lès Octocoralli aires d'Afrique du Sud (/. Alcyonacea)
Par Andrée Tixier-Durivault.
Nous poursuivons ici la publication de nos recherches effectuées
sur les Octocoralliaires d’Afrique du Sud h
I. — Ordre des Alcyonacea.
Famille des Alcyoniidae Verrill.
Genre Anthomastus Verrill.
Anthomastus giganteus n. sp.
Trois exemplaires portant le n° AFR 787 B, récoltés le 27-9-1947,
par l’Africana, à 32°53’ S, 17°30’ E, à une profondeur de 169 fthms,
sur un fond de sable noir et d’argile.
Diagnose : Colonie rigide, dressée, à tronc cylindrique lisse supportant
un petit capitule légèrement convexe.
Eléments squelettiques semblables dans la colonie, nombreux dans
le pied et rares dans le capitule. Spiculés du cortex en haltères (0,07 à
0,13 mm de long) à verrues pointues et en bâtonnets épineux (0,13 à
0,17 mm de long). Sclérites internes en baguettes verruqueuses (0,21 à
0,71 mm).
Polypes dimorphes : gros et grands autozoïdes séparés par de nombreux
petits siphonozoïdes.
Coloration de la colonie dans l’alcool : blanc jaunâtre.
Description : Les trois spécimens, de même habitus, sont de
grande taille : ils mesurent respectivement 92, 110 et 145 mm de
hauteur totale et 25, 23 et 30 mm de largeur moyenne de tronc.
Leur consistance est rigide et leur surface douce au toucher.
Le plus grand échantillon (fig. 1, a), comme les autres colonies,
présente un tronc stérile, fermé, lisse, cylindrique et légèrement
étalé à sa base, surmonté d’un capitule fertile peu débordant,
légèrement convexe et deux fois moins élevé que le pied. Ce capitule
est totalement recouvert par 17 gros et grands autozoïdes séparés
par de très nombreux siphonozoïdes.
Semblables pour toute la colonie, les éléments squelettiques sont
1. Bull. Mus. Nat. Ilist. Nat., 2 s., t. XXVI, 1, 1954, p. 124 ; 2 s., t. XXVI, 2, 1954,
p. 261 ; 2 s., t. XXVI, 3, 1954, p. 000.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 4, 1954.
— 527
très abondants au niveau du pied et peu nombreux dans le capitule.
Le cortex renferme, d’une part, des sortes d’haltères de 0,07 à
0,13 mm de longueur totale, à col mince, plus ou moins élevé, et à
verrues aigues prééminentes (fig. 2, k, l, m, n, p, q ) et, d’autre
part, des bâtonnets de 0,13 à 0,17 mm de long garnis de nom¬
breuses protubérances acérées (fig. 2, o, r). Dans le cœnenchyme
interne sont logées d’abondantes aiguilles épineuses irrégulières de
0,21 à 0,71 mm de long et de 0,01 à 0,02 mm de large (fig. 2, a, b, c,
d, e, /, g, h, i, /).
Fig. 1. — Anthomastus giganteus n. sp.
a : colonie entière ; b : autozoïde ; c : tentacule.
Rétractiles, les autozoïdes mesurent 30 mm de long à l’état
semi-épanoui et montrent des anthocodies plissées et transparentes
(fig. 1, b). Les tentacules atteignent 12 mm de long et possèdent
sur leur face interne 17 paires de pinnules latérales (fig. 1, c). Très
rares sont les spiculés polypaires (fig. 2, t, v, w, x ) et tentaculaires
(fig. 2, s, u). Alors que les premiers ont des contours sinueux et
mesurent 0,11 à 0,13 mm de long, les seconds, presque lisses, ont de
0,10 à 0,20 mm de long. Petits les siphonozoïdes sont au nombre de
8 à 20 entre deux autozoïdes voisins.
Les colonies, conservées dans l’alcool, sont de teinte blanc jau¬
nâtre.
528
Rapports et différences : Cette espèce se distingue facilement de
toutes les autres espèces d’ Anthomastus décrites actuellement. L’es-
Fig. 2. — Anthomastus giganteus n. sp.
spiculés internes : a, b , c, d, e, f, g, h, i, j (X 210 X 1 /3) ; spiculés du cortex : k, l, m,
o, p, q, r ( X 450 X 1 /3) ; spiculés polypaires : t, v. w, x ( X 210 X 1 /3) ; spiculés
tentaculaires : s, u (x 210 X 1 /3).
529 —
pèce à laquelle elle puisse être comparée est A. grandiflorus Verrill,
décrite en Afrique du Sud par Hickson. La taille des autozoïdes des
deux espèces est parfaitement comparable et leurs spiculés sont rares
dans les tentacules et les anthocodies. Cependant les sclérites sont
de taille et de forme différentes, alors que chez A. grandiflorus les
autozoïdes ne naissent qu’à la périphérie du capitule, chez A. gigan-
■teus ils en occupent la totalité.
Famille des Spongiodermatidae Aurivillus.
Genre Spongioderma Kôlliker.
Spongioderma verrucosa (Mqbius).
1861. Spongioderma verrucosa, Mopius. Nova Acta Ac. Leop , v. 29,
:p. 3.
Plusieurs fragments portant le n° AFR 0001 L, récoltés le P-5-1945,
par l’Africana, entre Durban et Ste Lucie, à une profondeur de 40 m,
sur un fond de sable et de rochers.
Deux exemplaires portant le n° AFR 1028 D, récoltés le 15-5-1948,
par l’Africana, à 28°28’ S, 32°25,8’ E, à une profondeur de 27 m,
sur un fond de beau sable et de rochers.
Cette espèce est localisée en Afrique du Sud.
Spongioderma chuni Kükenthal.
1908. Spongioderma chuni, W. Kükenthal. Zool. Anz., v. 33, p. 18.
Un exemplaire portant le n° JJ3, récolté à Port St Johns Border
■of Cape and Natal.
Cette espèce n’est connue qu’en Afrique du Sud.
Famille des Melitodidae Wright et Studer.
Genre Mopsella Gray emend. Ridley.
Mopsella singularis J. S. Thomson.
1918. Mopsella singularis, J. S. Thomson. Mem. and Proc. Manchester
Lit. and Phil. Soc., vol. LXI, 1916-17, p. 10, pl. Il, fig. 4.
Trois exemplaires portant le n° AFR 935 D, récoltés le 11-3-1948,
par l’Afrieana, à 34°24’ S, 18°41’ E, à une profondeur de 106 m,
sur un fond de rochers agglomérés.
Une colonie entière et deux fragments jaunes de cette espèce
■connue en Afrique du Sud.
Mopsella dichotoma (Pallas).
1766. Isis dichotoma, Pallas. Elenehus Zoophyt., p. 229.
— 530 —
Nombreux fragments portant le n° KNY 57 A, récoltés le
20-7-1947, à Knysna Estuary, à une profondeur de 11,5 m.
Plusieurs morceaux portant le n° TRA 40 B, récoltés le P-7-1950,.
par les Commercial Trawlers, à 3 miles du Cap Infanta, à une pro¬
fondeur de 40 fthms.
Un exemplaire portant le n° VV I A, récolté à Mossel Bay.
De nombreux fragments à internœuds rose corail et à nœuds
jaune brunâtre n’excédant pas 30, 50 et 75 mm de cette espèce
connue en Océan Indien, en Océan Pacifique et en Afrique du Sud.
Genre Wrightella Gray.
Wrightella coccinea (Ellis et Solander).
1786. Isis coccinea, Ellis et Solander. Zooph., p. 107, t. 12, fig. 5.
Nombreux exemplaires portant le n° JJ 2, récoltés à Port St Johns
Border of Cape and Natal.
Plusieurs colonies portant le n° CP 11, récoltés sur la côte de Cape
Province.
Nombreux échantillons portant le n° H 1 E, provenant d’un port
entre St Johns et East London.
Les divers spécimens appartiennent à cette espèce connue
aux Iles Seychelles, dans l’Archipel Malais et en Afrique du Sud.
Acabaria capensis (Studer).
1878. Isidella capensis, Th. Studer. Monats. Kônig. preuss. Akad.
Wiss. Berlin, p. 665, taf. 5, fig. 35, a, b.
Plusieurs exemplaires portant le n° RR 5 D, récoltés à Robberg.
De nombreux échantillons portant le n° ZZ 1 B, provenant de
Jeffrey’s Bay à 72 miles à l’ouest de Port Elizabeth.
Plusieurs colonies portant le n° X 13 E, récoltées à Kleinmond
entre East London et Port Elizabeth.
Ces divers spécimens appartiennent à A. capensis, espèce que
Studer rattacha au genre Isidella et Thomson au genre Chelidonisis,
alors qu’elle a tous les caractères du genre Acabaria (spiculés en parti¬
culier). Cette espèce est déjà connue en Afrique du Sud.
Acabaria valdiviae Kükenthal.
1908. Acabaria valdiviae,.W . Kükenthal. Zool. Anz., v. 33, p. 198.
Plusieurs exemplaires portant le n° AFR 707 R, récoltés le
26-5-1947, par l’Africana, à 31°39’ S, 16°55’ E, à une profondeur
de 152 fthms, sur un fond d’argile vert foncé et de sable.
Une dizaine de fragments jeunes à polypes blancs de cette espèce
déjà trouvée en Afrique du Sud.
— 531
Acabaria rosea n. sp.
Un exemplaire portant le n° 743 G, récolté le 21-8-1947, à 30°02’ Sr
15° 02’ E, par l’Africana, à une profondeur de 199 fthms, sur un
fond de sable vert.
Diagnose : Colonie sensiblement ramifiée en un plan, à division dicho¬
tomique. Rares anastomoses. Zoïdes alternants munis de calices. Nœuds
Fig. 3. — Acabaria rosea n. sp.
a : fragment de colonie ; b : extrémité de ramification.
courts à baguettes lisses (0,123 à 0,133 mm de long). Spiculés des calices
et du coenenchyme colonial en grandes aiguilles épineuses pointues
(0,53 mm de long), en bâtons émoussés (0,38 mm de long), en longues et
courtes massues et en petits bâtonnets. Sclérites des anthocodies en aiguilles
épineuses (0,39 mm de long), spiculés des tentacules en petites plaques
verruqueuses.
Description : La colonie, malheureusement brisée en plusieurs
morceaux, comprend une portion inférieure dressée, mesurant
120 mm de haut (fig. 3, o) étalée sur le support par sa région basale.
Les fragments coloniaux supérieurs sont nombreux et de taille
variable. Dans son ensemble la colonie est délicate, élégante, raide,
Fig. 4. — Acabaria rosea n. sp.
spiculés des nœuds : a, b, c, d (X 210 X 1/3) ; spiculés des internœuds
k, l, m, n, o, p, q, r ( X 210 X 1 /3) ; spiculés des anthocodies : g, u ( X
spiculés des tentacules : s, t, v, y ( X 210 X 1/3).
— 533 —
fragile et cassante. Le tronc, de 4 mm de diamètre maximum, est
légèrement aplati dans le plan de la ramification ; il se divise rapide¬
ment en deux branches principales qui, à leur tour, se subdivisent
par dichotomie, en rameaux secondaires. Ces rameaux donnent,
par le même processus, de nouvelles ramifications qui ne dépassent
pas 1 mm de diamètre. Les anastomoses entre les diverses branches
sont assez rares.
Les polypes apparaissent sur les branches à partir des rameaux
secondaires, et sont très nombreux aux extrémités distales de la
colonie.
Ces zoïdes, rétractiles, et alternants, présentent une anthocodie
transparente et un calice proéminant large de 1,2 mm à la base et
festonné sur les bords en huit languettes (fig. 3, b).
Les nœuds, courts, à peine renflés, possèdent des baguettes
blanches, allongées, lisses, droites, effilées, de 0,123 à 0,133 mm
de long et de 0,012 à 0,016 mm de large (fig. 4, a, b, c, d). Longs et
courbes les internœuds sont formés de spiculés étroitement soudés
qu’il est impossible de séparer.
Le ccemenchyme colonial et les calices contiennent de grands
spiculés rouges, roses, oranges ou blancs. Ce sont : des aiguilles
épineuses de 0,53 mm de long, à extrémités effilées, droites (fig. 4,
/. k) ou courbes (fig. 4, r), des bâtons émoussés (fig. 4, /, i, m ) des
massues allongées de 0,28 à 0,41 mm de long, à nombreuses protubé¬
rances foliacées groupées en une tête élargie (fig. 4, e, l, o ), de petites
massues de 0,13 mm de long à masse terminale volumineuse (fig. 4,
h, q ) et, enfin, de courts bâtonnets, assez gros, de 0,21 mm de long
(fig. 4, n, p).
Les spiculés des anthocodies sont des aiguilles blanches, épi¬
neuses, légèrement courbes, de 0,39 mm de long (fig. 4, g, u) alors
que les sclérites des tentacules sont de petites plaques verruqueuses
droites (fig. 4, t) ou courbes (fig. 4, s, v, y).
La coloration générale de la colonie conservée dans l’alcool est
rose corail.
Rapports et différences : Cette espèce s’éloigne de toutes les espèces
d’ Acabaria connues actuellement par la forme, la taille et l’ornemen¬
tation de ses spiculés et l’allure générale de sa colonie.
(à suivre).
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
— 534 —
L'Ontogénie des Phanérogames établie par l’anatomie
DYNAMIQUE NOUS MONTRE-T-ELLE QU'ELLES SONT CONSTITUÉES
PAR UN AGENCEMENT DE TÉLOMES MODIFIÉS AU COURS DE LA
PHYLOGÉNÈSE P
Par Paul Becquerel.
La théorie du télome appliquée aux Phanérogames, que les anciennes
morphologie et anatomie statiques comparées avaient rendu vraisem¬
blable, ne peut plus être soutenue devant la découverte de leur véritable
ontogénie par l’anatomie et la morphologie dynamique b Comme les Fou¬
gères, elles sont toujours édifiées aux dépens d’un méristème initial qui se
renouvelle sans cesse par des unités morphologiques et anatomiques réelles
Phyllorhizes et Phylles.
En s’appuyant sur la morphologie comparée de l’ancienne orga-
nographie et sur l’ancienne anatomie statique, comparée des plantes
fossiles et vivantes, la théorie du télome admet que les Phané¬
rogames ont des organes, pousses, racines, tiges, feuilles, fleurs,
tous formés par l’agencement de télomes analogues qui se seraient
métamorphosés au cours de leur phylogénèse. Est-ce que les preuves
alléguées ont encore de la valeur ?
Remarquons que depuis une cinquantaine d’années, une anatomie
nouvelle commandant aussi la morphologie, l’anatomie et la morpho¬
logie dynamiques, ignorée encore de la plupart des paléobotanistes
et anatomistes étrangers, a été fondée par Gustave Chauveaud
et ses collaborateurs dont j’ai été pendant 19 ans un des princi¬
paux. Elle a suscité en France un très grand nombre de travaux
importants. Elle nous a permis de faire d’une façon plus précise
l’ontogénie du sporophyte des Phanérogames. Notre méthode n’était
que celle si exacte, si rigoureuse de l’embryogénie des graines : les
coupes en série jusqu’à la formation de la graine. La seule différence,
c’est que nous avons continué ce même travail à partir de la graine
en germination sur des plantules de plus en plus âgées, à toutes les
phases de leur croissance, ce qui était très difficile à cause de leur
appareil conducteur. Ainsi nous avons constaté par des coupes com¬
parables au même niveau, d’âge différent, comment la plantule se
construit dans l’espace et le temps, cellules par cellules, tissus par
1. Certains maîtres de l’Embryologie et de l’Anatomie désireraient voir remplacer
<ïette dénomination consacrée par l’usage par celle d’ « anatomie cinématique ».
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 4, 1954,
— 535 —
tissus avec des individualités morphologiques anatomiques réelles,
phyllorhizes primitives et phylles. Nous n’avions plus d’hypothèses à
faire. C’est la jeune plante elle-même qui nous dictait par son film
le mode de son édification. Les résultats obtenus avec cette méthode
sont déjà considérables. On ne peut plus se représenter la racine,
la tige, la feuille, la fleur comme des organes ou des membres de la
plante résultant des agencements de télomes, de syntélomes, de
symphylloides mixtes homologues. Nous constatons à la germina¬
tion de la graine, suite de son embryogénie à partir de l’œuf, que les
cellules de son embryon engendrent au début, soit successivement
comme dans le cas des Monocotylédones, soit par groupes de deux
pour les Dicotylédones, ou de six et plus pour les Gymnospermes,
autant d’individualités morphologiques et anatomiques réelles avec
chacune leur appareil conducteur particulier que nous avons appelé
le convergent. Ces individualités morphologiques quand elles sont
complètes avec leurs rhizes ou leurs racines ont été nommées par
G. Chauveaud des Phyllorhizes, mais elles ne sont complètes pour
certaines Monocotylédones que jusqu’au quatrième groupe et pour
les Dicotylédones et les Gymnospermes jusqu’au premier groupe
car après l’allongement de leurs caules fusionnées, le massif initiai
porté à leur extrémité devenue une partie épigée ne forme plus que
des groupes de phylles. Leurs convergents par leurs parties caulaires
se mettent en rapport soit par leurs plexus, soit par leurs faisceaux
intercaulaires avec les faisceaux de leur rhize ou de leurs racines
qu’ils continuent au collet.
La conséquence de ces faits c’est que pour la première fois on
constate, sans hypothèse possible, que l’appareil conducteur général
des Phanérogames est constitué comme pour celui des Fougères
des appareils particuliers de leurs unités morphologiques phyllo¬
rhizes primitives ou phylles. La feuille est la partie libre de la phylle,
la caule sa partie formant segment de tige, la tige, l’union des caules,
la racine des Gymnospermes et des Dicotylédones l’union de deux
ou plusieurs rhizes.
Le massif initial phyllogène qu’on appelle dans l’ancienne morpho¬
logie la partie terminale de la tige comme s’il la construisait avant
les phylles, se transforme en bourgeon terminal. Bientôt acquérant
de nouvelles potentialités ce massif initial devient la cause de la
ramification des plantes, de la production de tiges nouvelles sur les
côtés de la tige principale. Pour cela il forme sur ses cotés à l’aisselle
d’une phylle débutante quelques cellules initiales devenant un massif
secondaire initial. Celui-ci fonctionne de même en produisant les
phylles secondaires par deux ou trois. Le système vasculaire de ces
formations nouvelles est composé de convergents à la dernière
phase de l’évolution. A la phase du bois superposé centripète, les
deux premiers faisceaux phyllaires d’un rameau débutant, sont
— 536 —
reliés par des vaisseaux courts aux faisceaux phyllaires de la phylle
axillaire, des vaisseaux qui par leur assise génératrice sont continués
par des faisceaux conducteurs nouveaux intercaulaires comme est
continué le faisceau phyllaire axillaire jusqu’à la racine.
Tous ces résultats, G. Chauveaud les a présentés, dans ses
mémoires principaux sur l’appareil conducteur des plantes vascu¬
laires et les phases principales de son évolution, sur la constitution
des plantes vasculaires révélées par leur ontogénie. A. Dauphiné
a vérifié expérimentalement la réalité des phyllorhizes. Moi-même
j’ai démontré que les anciennes hypothèses du passage de la tige
à la racine n’ont plus leur raison d’être ; comme cela a été contesté
à tort, Albert Duchaigne en a démontré la réalité dans ses nouvelles
recherches sur le passage de la tige à la racine des Dicotylédones
litigieuses.
Mais ce qui avait encore paru résister à la nouvelle morphologie
et anatomie dynamiques, c’était la constitution de la fleur. J’en ai
fait alors étudier toutes les théories par M. Belin Milleron dans
son grand travail paru en 1948, un an avant celui de M. Plantefol.
Il a été résumé dans la Revue Scientifique en 1951. L’auteur a constaté
que l’ontogénie rendait impossible les anciennes théories sur la for¬
mation de la fleur. Elles avaient toutes le même défaut irréparable,
celui d’imaginer que des individualités morphologiques construi¬
saient la fleur alors que c’était le méristème initial très complexe
qui formait les individualités morphologiques.
D’autre part, pour ceux qui tenaient pour la théorie foliaire ou
encore pour celle des symphylloides mixtes télomiques de Zimmer¬
mann, ils n’avaient pas non plus découvert qu’il ne fallait pas con¬
fondre avec le télome la phylle représentée par sa partie supérieure
la feuille et par sa partie inférieure formant la base du réceptacle
floral, la caule — étant bien entendu qu’il s’agit ici d’une phylle
modifiée par sa physiologie spéciale.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum .
— 537
Plantes nouvelles , rares ou critiques
des Serres du Muséum
[Notules sur quelques orchidées d’Indochine, viii)
Par A. Guillaumin.
PROFESSEUR AU MUSÉUM.
153. — Bulbophyllum tortisepalum Guillaum. sp. nov.
Pseudobulbi ovoidei, 2 cm. crassi, costati, monophylli Folium coria-
ceum, ellipticum (circa 10 cm X 3 cm), V formons, apice obtusum, basi in
petiolum crassum, non ultra 1 cm longum, attenuatum. Inflorescentia
ombelliformis, pedunculo 8 cm. longo, viridi rubro-bruneo striato, vagina 1,
1 cm longa, breviter acuta, albescente, rubro punctarta, bracteis erectis,
lanceolatis, valde acutis, 5-7 mm. longis, viridibus rubro punctulatis, pedi-
cellis 2-2,5 cm. longis, floribus 3-4, pallide roseo flavescentibus, subtiliter
rubro punctulatis, labello facie superiore intense viridi, subtiliter rubro
nigro punctulato, sepalo superiore lateo, vato (10 mm. X 7 mm.), apice
obtuso vel rotundato , 5-nervio, lateralibus pendulis, tortis, lanceolatis, 13 mm
longis, basi 6 mm latis, latere interiore majore, apice acutis, 5-nerviis,
petalis late ovatis (5 mm X 5 mm), rotundatis, labello crasso, linguiformi,
4 mm longo, recurvo, marginibus basi erectis, stelidiis late triangularibus.
Annam : Dalat (C. R. S. T. n° 10/SM, f. 156, 1953).
Semble surtout voisin de B. pinicolum Gagnep. bien que les pièces
de la fleur aient des formes nettement différentes.
154. — Calanthe gougahensis Guillaum. sp. nov.
Herba terrestris, foliorum vagina 8 cm. alta, petiolo 10 cm longo, limbo
lanceolato, usque ad 30 cm. X 7 cm., apice basique acuto, nervis majoribus 3.
Inflorescentia glabra, bracteis late triangulari ovatis, apice acute attenuatis,
1-1,5 cm. longis ; pedicello 2 cm longo, floribus 2,5 cm longis, albido lutes-
centibus apice luteis rubro striatis, sepalis superiore ovato (15 mm X 5 mm),
apice rotundato, 5- nervio, lateralibus similibus sed tenuiter falcatis et 9-
nervis, basi saccum obtusum, 4 mm longum formantibus, labelli unguicula
longo (9 mm), angusto (2,5 mm) apice recurvo, lamina 3-loba, lobis latera¬
libus membranaceis, fere quadratis ( 6 mm), erectis, medio crasso, linguiformi
(7 mm X 3,5 mm), obtuso, recurvo, basi 3-cristato, columna 10 mm longo,
apice 2-lobulata, basi complanata sed haud alato, anthera g aleata, 2-loculari,
polliniis 8,4 lenticularibus, 4 ellipticis.
Annam : Gougah, 900 m., sous les feuilles (C. R. S. T. n° 153/Sig.,
f. 144, 1954/.
Par son labelle à onglet très long rappelle le C. biloba Lindl. mais
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 4, 1954.
35
538
en diffère par la présence d’un lobe médian charnu ; de plus, l’éperon,
également très court, n’est pas conique mais en sac obtus.
155. - — Eria albidotomentosa Lindl.
Cochinchine : station expérimentale de Trang-Bom, près Bien-
Hoa (C. R. S. T. n° 4/ST, f. 58, 1954).
Cette espèce semble largement répandue dans toute l’Indochine
sauf au Tonkin.
156. — E. confusa Hook. f.
Annam : Dalat ( C . R. S. T. n° 286/Len, f. 210, 1953).
Correspond bien à la planche 169 de Kixg et Pantling avec les
sépales et pétales jaune pâle à nervures roses et le labelle à lobes
latéraux et disque rouge violacé et lobe médian jaune vif.
N’avait été signalé que dans l’Inde et au Siam .
157. — E. langbianensis Gagnep. var. major Guillaum. var. nov.
Annam : Dalat : arbre broyé (C. R. S. T. n° 3, leg. de Sigaldi et
Lên, f. 183, 1952).
Pseudobulbes de 2 cm. de diamètre au lieu de 1,5 cm., feuille de
16-25 cm. X 1,8-2 cm. ; pédoncule long de 4,5 cm. ; fleur légèrement
odorante, longue de 2 cm., large de 2 cm., sépales laineux en dehors,
hlanc jaunâtre nervés de rouge, pétales glabres, blanc jaunâtre
nervés de rouge, labelle blanc nervé de rouge, crêtes blanches,
bourrelets spongieux du bord antérieur du lobe médian jaunes.
Diffère du type par ses pseudobulbes, ses feuilles et ses fleurs
nettement plus grands ; l’échantillon Evrard 2025 provenant aussi
de Dalat correspond à cette variété alors que ceux Poilane 23.445,
23.450, 23.570 provenant du H* Donnai entre Dankia et Yanglé
sont identiques à ceux récoltés à Dalat (C. R. S. T. n° 13/S M) et
sur les Hauts Plateaux ( C . R. S. T. n° 76).
158. — E. tomentosa Hook., f. Annam : Dalat (C. R. S. T.
n° 23/S M., f. 103, 1954).
Déjà trouvé en Indochine au Laos et dans le Lang bian.
159. — Coelogyne graminifolia Parish et Reichb. f.
Annam : Dalat (C. R. S. T. n° 25/Tai, f. 45, 1954).
N’est pas signalée dans la Flore de V Indochine ; existe dans l’Inde
160. — - Habenaria tentaculata Reichb. f.
Annam : Dalat (C. R. S. T. sans n°, f. 191, 1953).
Le sépale dorsal est décrit (Fl. Indochine VI, p. 606) comme
3-nervé, en fait, il n’y a qu’une nervure.
— 539 —
161. — H. sp.
Annam : haut massif du Klang-Yang (1.500 m) sur une pinède
brûlée au sol très pauvre, acide, dur et sec à Nepenthes et Fougères
(C. R. S. T. n° 120/TS, leg. M™ Phan-thuan, f. 191, 1953).
Voisin d ’H. langbianensis Gagnep. mais paraît différent.
162. — Dendrobium Cathcartii Hook.
Route de Saigon à Dalat entre le Km 140 et 141, côté gauche en
partant de Saigon, épiphyte sur un Careya (C. R. S. T. n° 96/TS,
f. 138, 1953, leg. Dau).
Annam. environ de Dalat (C. R. S. T. n° 35/dir. f. 93, 1954) ;
chutes de Cocat (C. R. S. T. n° 146/Sig. leg. Mme de Sigaldi, f. 108,
1954).
Contrairement à la figure de King et Pantling ( Orch . Sikkim-
Himal., t. 57) et à la description de Gagxepain (FZ. Indochine VI,
p. 241), le labelle est rétus et non aigu, de plus cette espèce étant
rangée par ce dernier (p. 195) dans sa section IV, on pourrait croire
que le labelle possède des lobes latéraux et qu’il est cunéiforme alors
que (p. 241) il est dit entier et elliptique oblong, enfin la largeur des
feuilles est de 10-13 mm. et non de 6-10 cm.
163. — D. chrysotoxum Lindl. var. Delacouri Gagnep.
Annam : Dalat (C. R. S. T. n° 132/Sig. f. 108, 1954).
N’avait encore été trouvé en Indochine qu’au Laos où existe
aussi le type.
164. — D. Draconis Reichb. f.
Annam : Dalat (C. R. S. T. n° 291/Lên, f. 210, 1953).
La Flore d’ Indochine VI, p. 228 dit que le centre du labelle est
orangé ; Krânzlin ( P flanzenreich IV. 50.11. B. 21, p. 90) que le labelle
est rayé au milieu de jaune d’or ; l'Orchid Album pl. 103 montre des
raies basilaires franchement rouges ; Poilane (n° 4633) note que le
fond de la fleur était jaune, ici la base du labelle est rayé et teinté
de rouge-orangé.
169. — D. Farmeri Paxt. var. albiflorum Hort.
Epiphyte sur un Lagerstroemia le long de la route de Saigon à
Dalat, entre les Km. 140 et 141, sur le côté gauche en venant de
Saigon où elle est fréquente (C. R. S. T. n° 63/TS., leg Dau, f. 138,
1953) ; Proce du H4 Donnai : Blao, 800 m [C. R. S. T. n° 9 Mau,
f. 58, 1954).
La Flore d’ Indochine VI, p. 215, dit que les fleurs sont rose pâle
à centre orangé ; Poilane, qui avait fait ses récoltes (n° 24-327) près
de Djiring, les indique jaune soufre ou jaune très clair à centre jaune
540 —
orangé ; Hosseus qui avait rapporté des échantillons (n° 434) du
Doi Sutep, au Laos, les disait blanches à tache jaune orangé ce qui
correspond à la var. albiflorum Hort.
170. — D. Nathanielis Reichb. f. var.
Annam : Dalat ( C . R. S. T. n° 8/S. T., f. 58, 1954).
Les feuilles sont semblables à celles de la plante signalée anté¬
rieurement (voir plus haut, p. 133) mais la fleur est blanche, un peu
jaunâtre avec la perle d’un jaune un peu plus marqué sans trace de
rouge.
171. — - D. Pierardii Roxb.
Annam : Dalat (C. R. S. T. n° Lèn 279, Mme de Signaldi et
M. Lefèvre leg., f. 199, 1953) ; Prenn (C. R. S. T.) n° 154/Sig., f. 144,
1954).
Cette espèce, répandue de l’Inde jusqu’au Yun-nan, signalée en
Cochinchine et au Laos, a, d’ordinaire,, des pédicelles rouges et des
fleurs i roses à labelle jaune marqué de quelques raies carmin à la
base ; la présente plante a les pédicelles verts et les fleurs blanches à
labelle jaune primevère avec une large marge blanche sans aucune
trace de rouge.
172. — D. Poilanei Guillaum.
Annam : Blao (C. R. S. T., n° 417/Bot., f. 148, 1954). Déjà trouvé
en Annam dans la province de Quangtri ; l’espèce avait déjà fleuri
au Muséum en 1925.
173. — D. revolutum Lindl.
Annam : Dalat (C. R. S. T. n° 315/Lên, f. 108 ; 1954).
174. — D. rigens Riechb. f.
Annam : Dalat ( C . R. S. T. n° 441/Bot. f. 136 ; 1954.
N’était encore connu en Indochine que de la Cochinchine et du
Cambodge.
175. — D. secundum Lindl.
Annam : H1 Donnai : Langkang, 800 m (C. R. S. T. n° 273 Bot.,
f. 124, 1954).
176. — D. tetraedre Lindl.
Annam : Kréan (C. R. S. T. n° 25, f. 183, 1952, de Sigaldi et Lên
leg. (C. R. S. T. n° 122/T.S. f. 191, 1953).
Tiges jeunes cylindriques (2 mm.) à peine renflées au-dessus de la
base (3 mm), couvertes de feuilles longues de 2-4,5 cm, tiges adultes à
pseudobulbes au-dessus de la base, longs de 8-9 cm., à 4 angles très
541 —
saillants formant presque des ailes, s’atténuant rapidement en tiges
grêles presque filiformes (2-1 mm de diamètre), atteignant 50 cm. de
longueur et plus ; sans feuilles sauf parfois, vers le sommet, quelques
feuilles atteignant 3 cm. de longueur, assez ramifiées. Fleurs vers
l’extrémité des rameaux défeuillés, à pièces fortement récurvées et
menton long de 5 mm en cône aigu, blanc pur sauf une tache orangé
brunâtre sur les poils qui occupent la base du lobe médian du labelle
et se prolongeant en s’atténuant vers la base, tandis que les poils
sont blancs à la base des 3 côtes peu marquées qui sortent en avant
de la tache brune.
N’étant encore connue que du Siam sans indication de localité,
et de Java.
177. — Acriopsis indica Wight.
Annam : Dalat ( C . R. S. T. n° 354/Lên., f. 108, 1954).
Déjà trouvé en Indochine notamment en Annam au Lang bian.
178. — Cleisostoma dichroantha Gagnep.
Annam : Hauts plateaux, 1.500 m (C. R. S. T., n° 16/S.M., f. 156,
1953) ; Dalat : Arbre broyé C. R. S. T. n° 9, Lambert leg., f. 182,
1952).
Feuilles charnues à section triangulaire, sépale supr, pétales et
éperon violets, le reste de la fleur blanc pur comme le montre l’aqua¬
relle inédite de Simond, mais la glande et les verrues du labelle ne
sont pas visibles sur le frais, par contre la lame, épaisse, présente
déjà une gibbosité dorsale bien marquée.
Déjà signalée en Annam : Proce de Kontum et au Tonkin au Tam
dao.
179. — - Saccolabium Eberhardtii Finet.
Annam : Dalat (C. R. S. T. n° 287/Lên, f. 210, 1953).
N’avait encore été trouvé en Indochine qu’au Lang bian et pas
encore introduite.
L’intérieur de l’éperon n’est pas velu.
180. — Vanda Denisoniana Benson et Reichb. f.
Annam. : Dalat (C. R. S. T. n° 3 A/Son, f. 108, 1954).
La var. tessellata Guillaum. avait été seule signalée en Indochine
au Laos. Le type (à fleurs blanches un peu pointillées de rouge)
existe en Birmanie ainsi que la var. hebraica Reichh. f.
181. — V. Parishii Reichb. f. var. Marriottiana Reichb. f.
Annam : Dalat [C. R. S. T. n° 1/SL, f. 108, 1954).
la teinte correspond à la figure de Costantin ( Atlas Orch. cuit.
pl. 6, fig. 17) avec sépales et pétales bruns pointillés de rose à revers
rose malvacé et labelle magenta.
542 —
Seul le type, à fleurs jaune verdâtre taché de rouge brun à labelle
magenta avait été signalé en Indochine : Cochinchine, Laos et
Annam, notamment au col de Prenn ( C . R. S. T., n° 132/Sig., f. 144,
1954).
182. — Renanthera Evardii Guillaum.
Annam : Dalat (C. R. S. T. n° 149/Bot.).
Espèce récoltée une fois en Indochine, précisément à Dalat par
Evrard qui l’avait déterminée Arachnanthe moschifera Bl. mais, à
moins qu’on identifie les genres Arachnanthe et Renanthera , il semble
qu’il faille réserver, comme je l’ai fait dans la Flore d’ Indochine VI
le nom A’ Arachnanthe aux espèces sans le moindre éperon et celui de
Renanthera à celles qui en sont pourvues.
183. — R. Imschootiana Rolfe.
Annam (C. R. S. T. n° 150 Sou, f. 144, 1954).
Déjà trouvé en Annam à Dran et dans le voisinage.
Microstylis purpurea Lindl.
Annam : Dalat-ville ( C . R. S. T. n° 112/T.S., leg. Mme de Si.galdi,
1953).
Petite plante à quelques feuilles lancéolées (6-7 cm X 1,5 cm),
hampe dressée de 10-12 cm., petites fleurs (8 mm X 5 mm) violet
pourpre à centre jaune et vert, labelle présentant un épaississement
semi-circulaire vers la base du lobe médian qui est rectangulaire,
profondément divisé en 2 lobules arrondis au sommet, séparés par
un sinus arrondi ; ce qui distingue (cfr Finet, Bull. Soc. Bot. France
LIV, p. 535, 1907) cette espèce, connue jusqu’ici seulement à Ceylan,
du M. Pierrei Finet qui a été trouvée en Cochinchine et au Cambodge
ainsi qu’à Java.
184. — Appendicula cornuta Bl.
Annam : Dalat (C. R. S. T. n° 20/Lên).
185. — Haemaria Dawsoniana Rolfe = H. discolor Lindl. var.
Dawsoniana Reichb. f.
Annam : Dalat (C. R. S. T. n° 28/Tai, f. 45, 1954).
La Flore d’ Indochine VI, p. 262 signale la présence de la Cochin¬
chine au Tonkin de VH. discolor Lindl. avec les variétés spéciales
condorensis Gagnep. et grandis Gagnep ; cette espèce a les feuilles
en dessus vert sombre avec simplement les nervures longitudinales
blanches.
L 'H. Dawsoniana qui ne figure pas dans la Flore d’ Indochine a la
feuille d’un vert velouté avec les nervures longitudinales rouges et,
en plus, des nervures transversales de même couleur partant de la
nervure centrale sans atteindre les autres comme chez VH. Otletae
Rolfe qui existe en Indochine mais cette dernière espèce a les feuilles
lancéolées tandis que VH. Dawsoniana les a ovales.
Avec cette plante, se trouvait un pied d ’ Elatostema repens Hall. f.
qui est mentionnée dans la Flore d' Indochine, V, p. 902, sous le nom
de Pellionia Daveauana N.E. Br. comme existant en Cochinchine,
au Cambodge et au Laos et, sous sa forme viridis N. E. Br., en Cochin¬
chine et au Tonkin. Loureiro qui l’avait décrite [Fl. Cochin., p. 559)
sous le nom de Polychroa repens ne l’avait signalée qu’en Chine et en
Cochinchine mais il ne faut pas oublier qu'il résidait dans la région
de Hué qui, à son époque, était appelée Cochinchine.
Cette espèce a été introduite en France en 1880 par Godefroy-
Lebeuf et Carrière l’avait décrite et figurée [Rev. Hort. 1880,
p. 290, pl. col.) sous le nom de Bégonia Daveauana.
BrOMELIACEAE ET OrCIUDACEAE NOVAE ESP1RITO SA NT EN SES
Par A. Ruschi.
Nidularium tigrinum Ruschi n. sp.
Epiphyta, 10-14 cm. alta, acaulis, foliis 10-14 densissime rosulatis,
peralte in utriculum solemnem, subovoideum, in apice expansis, expresse
ovalibus, semi amplexicaulibus, margine ad apicem minute aculeolis ser-
rulatis et basi integris, viride-flavescentibus, praesertim dorso lepidibus
subimmersis consitis, intus manifeste macula magna, brunnea, extra et
intus late striatis maculis brunneis transversalibus manifestissimis, tigrinis,
rigidiusculis, per anthesin saltem patentibus vel subpatentibus, satis
canaliculato-concavis demunque apice subplanis, margine aculeolis aequa-
libus, brunneis, minutis, sursum hamulosis densiuscule armatis, apice
acuminato, ovato-linearibus, 10-13 cm. X 17 mm. et basi 40 mm. latis.
Inflorescentia 7-12 flora, simplex, rhachi gracillima, 5 cm. longa ; bracteolis
20 mm. longis, spathulatis, acuminatis, hialino membranaceis, asymmetricis,
oblongis calyce brevioribus, 3-nervatis, in apice purpureo punctatissimis ;
floribus pedicellatis, 36 mm. longis ; sepalis ovato-lanceolatis, acutis, coria-
ceis, 16 mm. X 7 mm., basi connatis, glabris, acuminatis, viridibus, pur¬
pureo punctatis ; petalis albis, fUiformibus, 24 mm. X 4 mm., limbo vio-
laceo pallido, satis recurvato, longe acuminatis, in tubum 12 mm. connatis.
Stamina petala per multo hreviora, 13 mm. longa Antheris ellipticis, erectis,
dorso ülamento affixis ; ovario ellipsoide oblongato, albo, 3-loculato, ovulis 2,
in quoque loculo, 9 mm. longo ; centrale placentatis ; pollinis granulis albes-
centibus.
Habitat in Brasiliae orientalis-Espirito Santo, in sylvis prope.
Santa Teresa, Altit. 700-1.200 m. leg. A. Ruschi, Loco Estaçâo
Biolôgica do Museu Naçional : 18-IU-1952 Typo in herb. Museu
Biologica Prof. Mello-Leitâo nr. 1. 399-Cotypo in vivo Bromeliario
Mulford & Bacine Foster-Santa Teresa.
Cette espèce vit sur les rameaux d’arbres de plus de 25 m. de haut ;
les plantes sont suspendues comme des candélabres et elles reçoivent
directement la lumière solaire. C’est une espèce très rare. Elle se
différencie de N. ampulaceum principalement par le dessin aux cou¬
leurs vives de ses feuilles, par l’inflorescence située au fond du cra¬
tère, et par les fleurs plus grandes et plus acuminées, en plus des
bractées florales spathulées. Elle fleurit en mars et avril.
1. Ce travail représente une contribution du Muséum de Biologie « Prof. Mello-
Leitâo » ; de Santa Teresa, état d’Espirito Santo. (Brésil) et a été réalisé sous les
auspices du Conseil National de Recherches Scientifiques.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 4, 1954.
— 547 —
Nidularium punctatissimum Ruschi, n. sp.
Epiphyta, 20 cm. alta, acaulis, foliis 8-14 dense rosulatis, peralte in
utriculum solemnem, conico-cylindricum, apice expansis, expresse ovalibus,
semi-amplexicaulibus , margine ad apicem minute aculeolis serrulatis et
basi integris, viridibus , dorso lepidibus brunneis densiuscule punctatis,
ovato-lanceolatis , erectis, acutis, chartaceis , dense transversis maculis sericeis
albescentibus ; apice lanceolato acuto, 12-20 cm. X 4-5 cm. lnflorescentia
3-12 flora, simplex, rhachi gracillima 4,5 cm. longa, bracteolis 7 mm. longis,
lanceolatis, hyalino-membranaceis , pedunculo involventibus, apice acutis ;
floribus pedicellatis, 50 mm. longis, albis ; sepalis lanceolatis, acutis, char¬
taceis, 17 mm. X 4 mm., basi 3 mm. connalis, glabris, acuminatis, albis ;
petalis margine undulatis, 42 mm. longis, limbo recurvato, patente, lobis
ovatis, acuminatis, in tubum 9 mm. connatis, Stamina petalis per multo
breviora, 25 mm. longa. Antheris ovatis, erectis, apice acuto, dorso filamento
affixis ; ovario ellipsoideo, albo, 3-loculato, ovulis centrale placentatis, in
quoque loculo, 8 mm. longo, innumeris ; pollinis granulis albis.
Habitat in Brasiliae orientalis-Espirito Santo, in sylvis prope
Santa Teresa, Altit. 700-800 m. leg. A. Ruschi, loco Estaçao
Biologica do Museu Naçional 10/iv/1952. Typo in herb. Museu de
Biologia Prof. Mello-Leitao nr. 1. 394-Cotypo in vivo Bromeliario
Mulford & Racine Foster-Santa Teresa.
Cette espèce vit sur les rameaux des arbres, entre 10-20 m. de
hauteur, dans les forêts humides, en groupes suspendus comme
d’énormes candélabres.
Elle se différencie de N. tigrinum par sa taille beaucoup plus
grande, ses feuilles ponctuées, ovales-lancéolées, ses fleurs plus
grandes, ondulées et ses lobes ovales etc. sans compter bien d’autres
différences dans la fleur.
Vriesea hieroglyphina E. Morr. var. zebrina Ruschi n. var.
Saxicola vel epithytica 1,5-2, 5 m. alta. Foliis viride-flavescenlibus maculis
sinuosis striatis sepia-castaneo transveris, zebriniis, dense ornatis, bracteis
primariis late ovatis, 7-18 cm. longis ; bracteis secundariis 4-7 cm. longis ;
bracteis florigeris elliptico-ovatis, 2,5-3 cm. longis ; bracteis primariis, secun¬
dariis et florigeris maculis sinuose striatis saepia castaneo transversis, foliis
ornatis similibus, floribus ca. 40 mm. longis ; sepalis 30 mm. ; X 11 mm. ;
petalis 40 mm. longis ; albo flavescentibus ; capsula gracilis, acuta, 4-5 cm. X
9 mm.
Habitat in Brasiliae orientalis-Espirito Santo, in sylvis prope
Santa Teresa, Altit. 550-850 m. leg. A. Ruschi, loco Estaçao
Biologica do Museu Naçional ll/xi/1952. Typo in herb. Museu de
Biologia » Prof. Mello-Leitâo nr. 3110-Cotypo in vivo Bromeliario
Mulford & Racine Foster-Santa Teresa.
Cette variété se différencie de V. hieroglyphica E. Morr. par le
fait qu’elle présente des feuilles transversalement et fortement
maculées de brun foncé, zébrées, contrastant très nettement avec le
fond vert-jaunâtre, les bractées primaires et les bractées florales
— 548
aussi maculées et zébrées de brun foncé vif. Les fleurs sont bien
plus grandes et plus jaunâtres. Elle se trouve seulement sur les
arbres ou les roches de cascades où il existe en permanence des
brumes de vapeur d’eau.
7 > S
J _ I _ I _ l
— 551 —
Kœllensteinia espiritosantensis Ruschi n. sp.
Terrestris vel epiphytica, erecta, circiter 15-30 cm. alta. Radices satis
numerosae, brèves, crassiusculae, leviter flexuosae, albidae. Pseudobulbi
erecti, ovoidei, recti, viridi-flavescentes 2-4 cm. longi, 10-16 mm. crassi,
apice monophylli vel diphylli, vaginibus pluribus submembranaceis brevius-
culis imbricatis late vel anguste triangularibus acustisque vestitis. Folia
erecta, membranacea, basi conduplicata, caeterum subplana, supra nitidula
et saturate viridia, subtus paulo palliodora, 15-35 cm. X 3 -8 cm., coriacea,
lanceolata, acuta vel breviter acuminata, basi in petiolum longum attenuata,
nervis 5, crassis, supra paulo impressis, subtus valde prominentibus, ner-
vulis secundariis numerosissimis, gracillimis ; pedunculo robustiusculo,
inferne vaginis paucis brevibus remotissimis veslito, erecto, simplici, vel
multiramosa, stricto vel paulo flexuosa, superne viride flavescente, inferne
saepius purpurascente, 20-45 cm. longo, 3-4 mm. crasso ; bracteis coriaceis,
anguste triangulari-ovatis vel triangulari-lanceolatis , acutis vel acuminatis,
satis concavis, tenuiter plurinervulosis, pallide viridibus, 5-11 mm. X 3-5 mm.
Pedicelli erecto-patuli, satis graciles, arcuati, virides, cum ovario 10 mm.
longi, floribus usque 50, albo flavescentibus, mediocribus, carnosulis. Sepalis
ovato-lanceolatis superne leviter incurvatis, breviter acuminatis vel acutius-
culis, erectis, tenuiter 5-nervatis ; dorsale symmelricis, satis concavis, 10 mm.
X 4 mm., lateralibus oblongis, asymmetricis, subplanis, 10 mm. X 5 mm.
Petalis lanceolatis, expansis, levissime acuminatis, 8 mm. X 3 mm., erectis
et paulo divaricatis, tenuiter 3-nervatis ; sepalis et petalis transverse purpureo
3-striatis. Labello erecto-patulo, crassiuscule carnoso, rigido, indistincte
3-lobato, 7,5 X 4,5 mm., ambitu obovato, subsessili, apice acuto et recurvato,
in medio concavi ; lobis lateralibus erectis, digitif ormibus, purpureo-litacino
striatis, multo transverse dentatis ; callo prope basin crenulato, purpureo-
lilacino ; lobis lateralibus lobo mediano aequilongis ; hypochilio sphaeri-
forme gibboso, albo ; lobo mediano ovato, margine integerrimo, leviter recur¬
vato, apice recurvato vix apiculato, 4 mm. X 3 mm. Columna erecta, longe
pedicellata, satis incurva, antice paulo excavata, alba, 7 mm. longa ; anthera
uniloculata, membrana biloba, appendiculata, polliniis 4, lamelliformibus,
ovalibus, caudiculo brevissimo et retinaculo rectangulari ; vesicula glutinosa
rectangulari.
Habitat in Brasiliae orientalis-Espirito Santo-Santa Teresa. Altit.
900 m. leg. A. Ruschi, loco « Valle do Canaan », 22/iv/1951.
Typo in herb. Museu de Biologia Prof. Mello-Leitâo, nr. 1. 431.
Cette espèce se distingue de K. tricolor principalement par les
notables différences du labelle. Elle fleurit en avril. C’est une espèce
très rare.
Aluséum de Biologia « Prof. Mello Leitao » de Santa Teresa
et Laboratoire de Culture du Muséum.
— 552 —
*
Essai de détermination du micro-climat de v archipel
des Saintes d'après le relief , les affinités floristico-
SOCIOLOGIQUES DE SA VÉGÉTATION ET LES CULTURES.
Par Henri Stehlé, Correspondant du Muséum et Roger Boisramé,
Professeur d’Histoire et Géographie au Lycée de Pointe-à-Pitre.
L’inconnue climatologique de l’Archipel des Saintes.
L’Archipel des Saintes, Dépendance de la Guadeloupe, situé par
15°5 de latitude Nord et 61° 3 de longitude Ouest de Greenwich,
à 23 km. de Basse-Terre, Chef-lieu de la Guadeloupe et à 12 km. au
Sud de la Pointe de Vieux-Fort, est constitué de 9 îlots, dont le plus
diversifié, Terre-de-Haut, se développe nettement et fait l’objet,
depuis quelques années, de terre d’élection pour changement d’air,
en raison surtout de la réputation dont jouit son climat favorable.
Or, les données sur les éléments constitutifs de ce climat par rap¬
port à ceux de l’ Ile principale, la Guadeloupe, de laquelle dépend
ce petit archipel, sont pratiquement inexistantes. Elles sont res¬
treintes en ce qui concerne la température et le régime éolien et
nulles pour ce qui est de la pluviométrie, de l’hygrométrie et de
l’insolation. Non seulement il n’a jamais existé de station météo¬
rologique aux Saintes, mais encore aucun pluviomètre n’y est placé :
aucun relevé de la chute et de la répartition des pluies n’est actuelle¬
ment disponible.
Les seules connaissances microclimatiques de cet Archipel sont
celles mentionnées dans F « Ecologie » de Stehlé en 1935 et dans les
« Saintes » de Breta en 1939. Les investigations du premier auteur
cité ont porté sur la température et l’évaporation comme facteurs
climatiques influençant la végétation naturelle, surtout au Morne
Chameau, point culminant de l’Archipel (309 m. d’altitude). Il y est
indiqué une température de 29 degrés C, prise le 8 mai 1935 à 14 h. 30,
alors que le thermomètre fronde mouillé, enveloppé de coton, ne
marquait que 22°C, sur ces pentes, à 280 m. d’altitude ce qui faisait
apparaître un écart notable dû au refroidissement par évaporation
(p. 146). Le vent agit intensément dans ce domaine alizé dominant,
soufflant du N-NE vers le S-SE, à une vitesse de 4 à 7 mètres par
seconde, augmentant l’évaporation. D’où les nombreuses formes
éoliennes reconnues. Breta mentionne aussi des températures (p. 56)
fie la manière suivante : Saison chaude : jour maxima 27°, nuit
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 4, 1954.
— 553 —
minima 24°. Ils concordent donc avec ceux trouvés par Stehle,
29°, qui constitue précisément la moyenne des maxima de la jour¬
née indiqués par Breta (31° et 27°) pour les deux saisons distinguées.
Mais en ce qui concerne la pluviométrie, Breta écrit (p. 62) que :
« Les conditions locales veulent que les Saintes reçoivent fort peu
d’eau dans l’année et que Terre-de-Haut en reçoive moins que Terre-
de-Bas. On suppose qu’il tombe aux Saintes 18 pouces de hauteur
de pluie par année moyenne et sur la Guadeloupe 2 m 17 (d’après
Hapel) ».
La citation d’HAPEL, sans référence bibliographique, n’a pu être
retrouvée. Les Saintes reçoivent, à notre avis, plus d’eau dans l’année
qu’on ne le présume, la chute supposée de 18 pouces, soit (à 2 cm. 4
le pouce), 432 mm., plaçant les Saintes, beaucoup au dessous des
îles les plus sèches de tout l’Archipel Antillais, nous paraît nettement
au-dessous de la réalité, du double au minimum, même en ce qui
concerne Terre-de-Haut, et du triple certainement pour ce qui est de
Terre-de-Bas, qui, en effet, en reçoit plus.
L’on sait aujourd’hui, grâce au réseau pluvio métrique établi en
Guadeloupe et suivi régulièrement depuis 1945, que la moyenne de
2 m 17 d’HAPEL n’a aucune valeur scientifique puisque les extrêmes
vont de 1 m 562 (moyenne du point le moins arrosé relevé en Guade¬
loupe (Clugny), à 8 m 50 à la Soufrière.
Il y a donc une inconnue climatologique dans les conditions
actuelles, en ce qui concerne l’Archipel des Saintes.
Essai de détermination du micro-climat dans les conditions
ACTUELLES.
Peut-on donner une réponse, même provisoire, mais suffisamment
approximative pour être valable et utile, au problème délicat posé
par le micro-climat dans l’Archipel des Saintes ?
Dans les conditions actuelles, en l’absence de relevés pluvio-
métriques, l’analyse des causes et celle des conséquences est le seul
moyen possible. Son indication, confrontée dans l’avenir, avec les
relevés lorsqu’ils seront disponibles permettront d’évaluer le degré
d’approximation de la méthode.
Partant des conséquences observées sur place, que ce facteur
climatique provoque, en agissant comme agent causal essentiel sur la
végétation et les cultures, nous avons tenté de la caractériser dans les
divers secteurs écologiques. Il y est tenu compte de conditions simi¬
laires créées par une pluviométrie connue, dans des paysages phyto-
géographiques et géologiques d’îles voisines préalablement étudiées
dans l’Archipel Caraïbe, de l’influence altitudinale, des associations
floristiques et de l’agriculture locale. Les précisions ainsi obtenues
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 4, 1954. 36
ont été confrontées utilement avec les connaissances acquises sur la
circulation atmosphérique dans la Caraïbe Orientale et les obser¬
vations de la population locale, surtout des marins et pêcheurs
expérimentés des Saintes. Ainsi, le facteur pluviométrique a pû être
déterminé dans ce cadre, à une place assignée provisoirement, dans
le complexe des actions qui agissent sur la végétation autochtone
ou cultivée de eet Archipel.
La position des Saintes dans la circulation atmosphérique
de la Caraïbe Orientale.
Le facteur essentiel de la circulation atmosphérique dans le
domaine de la Caraïbe Orientale auquel appartient l’Archipel des
Saintes réside dans les variations en latitude entre le 0° et le 15e degré
de l’équateur thermique dont les déplacements entraînent ceux
de la « zone intertropicale de convergence » : C’est une zone de conflit
entre les alizés E-NE de l’hémisphère Nord-Sud, évoluent d’Est en
Ouest d’autant plus intensément que le courant d’Est dans lequel
elles circulent est plus puissant. Ces « ondes » constituent dans nos
îles, le caractère fondamental de la saison humide ou « hivernage ».
Une ondulation sur l’un de ces courants entraîne parfois durant la
période critique, de juillet à octobre, la formation d’un cyclone
tropical. D’où les trois dépressions cycloniques de 1825, de 1865 et
de 1928, qui affectèrent les Saintes d’une façon si désastreuse.
Dans ces conditions, les précipitations trouvent leur origine, ainsi
que l’a démontré l’un de nous (Boisrame : Diplôme d’études supé¬
rieures), dans les courants d’ondes de l’Est dont l’activité est accen¬
tuée pendant l’hivernage, surtout en août et se font encore sentir
jusqu’en décembre. Lorsque la « zone intertropicale de convergence »
est proche de l’Equateur géographique, notre secteur est hors de la
zone perturbée : c’est la saison sèche ou « carême ». Des nuages
d’instabilité thermique couvrent normalement la moitié du ciel,
pendant la journée, donnant de faibles averses sur la mer et les
points de relief suffisamment marqués dans les ilôts. Par contre,
lorsque la « zone de convergence » approche de 15°N, un accroisse¬
ment progressif de nébulosité se produit et la zone de conflit devient
plus active. Cela se manifeste de juillet à décembre, avec de fortes
précipitations surtout d’août à octobre. Mais, à cette convexion
thermique se superpose la convexion dynamique, dûe à l’exposition
et au relief.
Exposition et relief.
Les influences locales ne sont pas négligeables. L’altitude, moins
élevée aux Saintes qu’à la Guadeloupe, str. sens, ou à la Martinique,
— 555 —
mais plus qu’à la Grande-Terre ou à la Désirade, de même que l’ex¬
position aux versants « au vent » ou « sous le vent », jouent un rôle
notable dans l’amplitude pluviométrique. Ainsi, en Guadeloupe,
pendant la saison humide, le nombre des jours de pluie croît de. 30 %
entre le niveau de la mer et à 500 mètres d’altitude alors que l’ac¬
croissement noté est seulement de 10 % au dessous de ce niveau. Or
on possède aujourd’hui la carte altimétrique des Saintes. Cet accrois¬
sement est en outre, plus accentué sous le vent qu’au vent et ce'a,
d’autant plus que la station est moins élevée. On s’explique alors
que les seules précipitations reçues par les Saintes soient celles
de nuages formés au large et à l’Orient, le long d'une onde d’Est.
La condensation au dessus des « mornes saintois » se fait brusque¬
ment sous forme de « grains » orageux ou « avalasses » décrits par
Breta et par Stehle. Nous avons observé en outre qu’ils se pro¬
duisent souvent en « chapelet », le succédant dans un lent déplace¬
ment durant une période plus ou moins longue. C’est dans ces phéno¬
mènes que réside l’explication de la plus grande pluviométrie reçue
par Terre-de-Bas située sous le vent des collines de Terre-de-Haut,
toutes inférieures à 500 mètres (Morne Chameau, point culminant,
ait. 309 m.). Les conséquences sur la végétation spontanée et les
cultures adoptées nous permettront seules, en l’absence de mesure
directe, de chiffrer provisoirement ces chutes et leur différence.
L’étude logique consiste dans l’analyse minutieuse des facteurs du
climat et de leur influence sur les associations, les paysages et les
cultures. C’est ce qui a été fait par l’un de nous (H. Stehle) pour la
Guadeloupe, puis pour les Antilles, entre 1934 et 1954.
Par contre, pour l’Archipel des Saintes, en l’absence de toute
précision météorologique, c’est l’essai inverse qui est tenté : évalua¬
tion de la pluviométrie et de sa répartition d’après la xérophilie
ou la xéro-mésophilie de la végétation examinée et ses affinités
phytosociologiques avec des îles homologues de l’Archipel Caraïbe
à la lueur de l’expérience acquise.
Interprétations microclimatiques d’après les groupements
VÉGÉTAUX.
Certaines associations valables sont essentiellement édaphiques
telles que les mangroves, sur les boues des estuaires ou les vases plus
ou moins saumâtres rares aux Saintes, d’autres sont d’origine édapho-
climatique telles que les rideaux à Coccoloba, sur sables, ou les bor¬
dures littorales à Ipomoea, Sesuvium ou Stenotaphrum. L’indication
climatologique qu’elles fournissent est d’interprétation délicate en
raison de l’importance du subtratum. Par contre les groupements
climatiques, tels que les forêts-parcs à Cactacées, les taillis à Croton,
— 556
les bosquets xéro-héliophiles à Lonchocarpus, les relictes forestiers
plus mésophytiques à Hymenaea, la présence de fougères ou de
mousses, dont les caractères de sciaphilie (ombre plus intense) et
mésophilie (pluies moins rares) sont connus, l’observation de noyaux
sylvatiques comportant de gros arbres, mesurant 30 m. de haut et
3 m 85 de diamètre (Ficus) ou en densité, de 100 arbres par ha,
s’élevant de 28 à 32 mètres de haut (Courbarils et Bois savonnettes
à larges feuilles), sont autant d’indices très précieux pour l’éva¬
luation de la pluviométrie.
C’est à Terre-de-Haut, sur le littoral oriental que l’association la
plus xéro-héliophile a pu être constatée, à côté de Pont Pierre, à la
Pointe du Grand Souffleur et à Vieille-Anse, sur la paroi de la falaise
de 0 à 100 m. d’altitude. L’influence édaphique était nulle ou défa¬
vorable rocailles dispersées ou parois rocheuses sans humus ; les
caractéristiques de ce milieu le plus sec sont des Cactées : Cactus
intortus, Opuntia Dillenii, Cephalocereus Urbanianus. Cette asso¬
ciation n’a été décrite pour les Antilles françaises avec ses trois
éléments et dans son optimum biologique, sur une aire plus large,
qu’à la Désirade, de la Léproserie au Phare Montana (Stehle)
( Ecologie : pp. 83-88, 1953).
L’absence aux Saintes des Consolea et Nopalea de la Désirade, dans
cette association cactiforme, semble indiquer qu’elle est moins
xérophile que celle de la Désirade. Or, pour cette dernière île, la
pluviométrie sur ce secteur est bien connue depuis 1947 et nous avons
pour une période quinquénale grâce à la Station du Service météo¬
rologique les éléments de ce micro-climat :
Température : moyenne des maxima : 29°2 et des minima : 24°3.
Humidité : moyenne : 80 %. Maximum : 81. Minimum : 77.
Précipitations : 960 mm. répartis sur 187 jours.
Nous avons calculé sur ces données de la station que les 5 mois de
carême, de janvier à mai inclus, ne reçoivent au total que 213 mm.
répartis sür 56 jours, alors que les 2 mois de transition, juin et
juillet, 172 mm. sur 33 jours et les 5 mois d’hivernage, d’août à
décembre inclus, totalisent 575 mm. sur 98 jours.
Notons que les affinités floristiques des Saintes et de la Désirade,
pour leurs secteurs les plus xérophiles, sont très étroites : halliers à
Croton qui sont constitués des deux mêmes espèces : C. balsamiferum
et C. astroides zonation psammophile littorale à Scaevola, dunes à
Mallotonia-Euphorbia, brousse épineuse à Lantana-Randia, bosquets
marginaux à Hippomane. Ces homologies accentuées nous permettent
de considérer le chiffre de 960 mm., indiqué par la moyenne quin-
quenale de la Désirade sur cette association xérophile comme la
moyenne minima du littoral de Terre-de-Haut. En supposant que
l’erreur relative dûe à l’incidence d’autres facteurs, édaphiques ou
éoliens, se traduise par un quart de ce total et en diminution, cas le
— 557 —
plus défavorable, le chiffre de 700 mm., serait, à notre sens, le plus
bas que l’on puisse adopter. On est donc loin des 18 pouces (432 mm.).
Les cultures de caractère xérophile : cotonnier et maïs ont caractérisé
cet ilôt dans le passé.
L’association la moins xérophile observée, est localisée dans le
centre de l’autre île, à Terre-de-Bas, aux Mornes Paquette et Abymes,
entre 150 et 290 mètres d’altitude, dans les vallées ou sur les pentes.
C’est un reliquat de forêt primitive à Lonchocarpus-Hymenaea :
L. Benthiamanus endémique caraïbe, L. latifolius et H. courbaril,
gros arbres à raison de 100 par ha et sur 3 hectares de 25 à 32 m. de
haut et 0 m 30 à 0 m 60 de diamètre âgés probablement de 120 à
130 ans (depuis le cyclone de 1825). Il s’agit sans doute du climat.
La présence de deux mousses terrestres en coussinet : Fissidens et
Sematophylloum, de plusieurs fougères humides, dont un Dryopteris,
du Peperomia dolosa, endémique des Saintes, et de nombreux arbustes
dans le sous-bois dont certains à tendance mésophytique marquée :
Exostemma, Miconia, Casearia, des lianes Schmidtelia, Cissus, Hyper-
baena, un parasite : Phoradendron et deux broméliacées épiphytes :
Tillandsia et Wittmackia, confirment cette tendance. Bien qu’il n’y
ait pas de stratification, comme dans la belle forêt hygrophytique
de la Guadeloupe, il y en a une ébauche et l’on peut classer ce reliquat
sylvatique dans un type intermédiaire xéro-mésophile, tel qu’il a été
défini par H. Stehle dans les « Types forestiers » et dans sa Thèse.
La forêt mésophile a été indiquée d’après les relevés de nombreuses
stations dans l’Archipel Caraïbe ( Types forestiers, vol. 1, p. 395-401)
pour une tranche d’eau de 1.900 à 2.700 mm. Le faciès volcanique
d’un reliquat xéro-mésophile du Sud de la Martinique, le plus homo¬
logue de celui-ci, à la Montagne du Vauclin à Lonchocarpus et à
Eugenia-Rochefortia, comme au Morne Chameau de Terre de Haut
et ces zones sylvatiques de Terre-de-Bas, possède une pluviométrie
moyenne de 1.669 mm 78 distribuée sur 117 jours par an (Stehle,
p. 367). L’abondance des Courbarils indique un caractère moins
xérophile et plus sciaphile, donc à moindre évaporation. En ramenant
même ce total à 1.500 mm., nous estimons être au minimum de
l’évaluation moyenne de la pluviométrie pour ce secteur le plus
arrosé des Saintes. La confirmation nous en est donnée par la culture
de végétaux à exigences climatiques plus accentuées : arbori¬
culture mixte à cacaoyers-caféiers-bananiers, autrefois bien plus
étendue, mais subsistant encore sur la Propriété Létang, peuplements
purs de Bois d’Inde ( Pimenta ) qui sont méso-sciaphiles.
Entre ces deux types de végétation, les plus extrêmes observés
aux Saintes, où les influences microclimatiques sont bien distincte¬
ment caractérisées, l’une par 700 mm, l’autre par 1.500 mm. d’eau,
à notre sens, de nombreuses communautés végétales d’exigences
pluviométriques intermédiaires, notamment celles homologues au
— 558 —
Secteur Sous-le-Vent de la Guadeloupe str. sens., peuvent être recon¬
nues. Elles sont, par comparaison avec celles étudiées dans les autres
îles voisines sensiblement réparties en zonation altitudinale de
façon progressive entre ces extrêmes.
Exigences pluviométriques des plantes cultivées aux Saintes.
Les exigences bien déterminées des végétaux introduits et des
micromorphes culturales des Saintes confirment à la fois les valeurs
indiquées pour les limites de précipitations présumées d’après la
végétation autochtone et l’opposition décelée entre Terre-de-Haut
et Terre-de-Bas.
Le sol dérive dans les deux îles de roches-mères andési-labrado-
ritiques d’origine volcanique similaire, sous l’action de facteurs éolien
et thermique identiques, mais avec des variations topographiques
et pluviométriques sensibles. Ainsi, la vocation de Terre-de-Haut
est-elle plus pastorale et zootechnique, avec quelques cultures nette¬
ment xéro-héliophiles : cotonnier et maïs ; enserrées entre des
pelouses rares où paissent cabris et moutons alors que la vocation
de Terre-de-Bas est-elle plus agricole et même arboricole, avec des
végétaux méso-sciaphiles : caféiers, cacaoyers, bananiers, exploi¬
tation du Bois d’Inde épice et de bois de charpente et de menuiserie :
Poirier. : Tabebuia, Mahoganys : Swietenia épineux et Noyers :
Fagara, Savonnettes : Lonchocarpus, Courbarils : Hymenaea, Méri-
siers : Myrcia et Eugenia, etc...
Les exigences du maïs créole et des cotonniers cultivés à Terre-de-
Haut, qui sont les variétés de Barbade et de Marie-Galante : Gossy-
pium barbadense L. et G. Marie-Galante Watt, sont celles du climat
soudanien, soit de 800 à 1.200 mm d’eau, avec une répartition
sur 4 mois au moins. Le total de température nécessaire pour le
maïs a été déterminé de 2.700 à 2.800 degrés centigrades.
Pour les espèces cultivées à Terre-de-Bas, ce sont : le caféier dans
la variété dite Moka ou Arabie à petits grains, mais qui est le Coffea
arabica var. bullata, d’après le Professeur Aug. Chevalier {in litt.).
Ses exigences sont, d’après les spécialistes brésiliens, d’un minimum
de 1315 mm à 1.656 mm., « climat dans lequel l’Européen aime
vivre ». Le cacaoyer des Saintes, variété créole « Criollo », répond aux
exigences suivantes déterminées au NE d’Amérique du Sud :
« température constante, humidité régulière supérieure à 80 %,
pluviométrie minima : 1 m 60 par an avec répartition plus ou moins
sur tous les mois ». Le banannier y est à la limite de sa culture, sur¬
tout pour la variété Poyo de la Guadeloupe, l’une des plus exigentes
en eau comme le Gros Michel voisin, alors que la variété de Chine
(de Cavendish) produit convenablement à Trinidad, selon Sydney
— 559 —
Dash, à 60 à 65 pouces de précipitations annuelles, soit à 1.440 à
1.560 mm. Enfin, les tubercules de manioc qui y sont produits et
faisaient l’objet d’exportation jusqu’au début de ce siècle con¬
tiennent 60 % d’eau. Par deux fois au cours de ces dernières années,
la Propriété Létang fut ravagée par un excès de pluies torrentielles.
La culture associée de ces végétaux dans le « jardin créole » mixte,
hérité de « l’ichali caraïbe », à l’intérieur de Terre-de-Bas, confirme
une moyenne pluviométrique de 1.500 m/m par an.
Conclusion.
S’il se pose un problème relatif au micro-climat de l’Archipel des
Saintes en l’absence de mesures périodiques des stations, la connais¬
sance de la position de ces Iles par rapport à la circulation atmos¬
phérique de la Caraïbe orientale, de leurs affinités floristico-socio-
logiques avec d’autres îles météorologiquement bien connues et
l’interprétation des exigences des micromorphes culturales, cons¬
tituent un faisceau précieux de causes et de conséquences, tradui¬
sibles par des conclusions. Certaines sur la pluviométrie ont pû
même être chiffrées avec une précision suffisante pour être comparées
ultérieurement avec les moyennes que les mesures des stations
météorologiques seront à même de fournir. C’est surtout en vue de la
constatation future de la valeur relative d’une telle méthode et de
son degré de validité que cette étude a été effectuée.
Les résultats essentiels sont consignés ci-après :
1. Le micro-climat des Saintes est sain, un peu plus chaud que
celui de la Guadeloupe, mais nettement moins humide, justifiant
la dénomination pour l’Archipel de « Sanatorium des Antilles ».
Température : Amplitude très faible : 24° nuit minima en saison
fraîche et 31° jour maxima en saison chaude, moyenne : 29°C ;
écart de 29°C à 22°C au thermomètre sec puis mouillé.
Vents : Alizés pendant 300 jours environ avec prédominance de
NE à E, NE. de décembre à mai et d’E. à E. SE. de juin à décembre,
vitesse moyenne de 4 à 7 m./sec. Ils sont à l’origine du charme et de
la salubrité du climat. Les formes éoliennes et les types biologiques
sous l’action du vent sont aussi nombreuses que variées et entrent
pour une large part dans le caractère particulier du paysage.
Humidité : Elle est de 80 à 85 %, l'atmosphère n’est jamais
saturée et moite comme en Guadeloupe str. sens., mais elle est légère¬
ment supérieure à celle de la Désirade.
2. La pluviométrie présumée de 430 mm. (Hapel ex Breta) est
certainement au dessus de la réalité. Nous l’évaluons ici en moyenne
au double pour Terre-de-Haut et au triple pour Terre-de-Bas. Elle
est progressive en zonation altitudinale, compte tenu du relief, du
versant au Vent et Sous-le-Vent, de la végétation et des cultures.
Précipitations : 700 à 500 m/m. comme extrêmes.
Nombre de jours : 120 à 190 jours suivant les secteurs.
L’impression de sécheresse accentuée est dûe à la brièveté des
orages, à la répartition irrégulière des pluies et à l’écoulement rapide
sur des pentes abruptes. En un lieu intermédiaire entre ces limites,
sur une association littorale à Cactacées : Cactus-Opuntia-Cephalo-
cereus, sur 950 mm., 550 à 600 m/m environ seront recueillis pendant
les 5 mois d’hivernage, d’août à décembre inclus, les 5 mois de
carême, situés entre janvier et mai recevront seulement 200 mm.
Le caractère des « grains en chapelet » est typique.
3. Le micro-climat des petits îlots et de Terre-de-Haut se diffé¬
rencie nettement de celui de Terre-de-Bas, se traduisant par une
vocation différente, outre celle de la pêche commune, plus pastorale
et zootechnique pour le premier groupe avec des associations et des
cultures xéro-héliophiles, plus agricole et forestière pour Terre-de-
Bas, île plus massive, à mornes dont les sommets dépassant 200 à
250 mètres sont plus nombreux, avec une végétation spontanée ou
cultivée plus méso-sciaphile. Sur cet ilôt, des moyennes annuelles
nous paraissent atteindre 1.500 mm. en certains points de l’inté¬
rieur (Mornes Abymes, Paquette, Surmorne, Propriété Létang).
Lorsqu’une station météorologique sera établie aux Saintes et
pourra fournir des moyennes valables sur divers points en ce qui
concerne la pluviométrie, le rapprochement avec ces résultats per¬
mettra de déterminer la valeur de cette méthode, remontant des
conséquences observées jusqu’aux causes qui les déterminent.
Institut de Recherches agronomiques des Antilles et de la Guyane et
Laboratoire de Culture du Muséum.
— 561 —
EcHINIDES DE R AM AND AG ( TURQUIE )
(SlSMONDIA AFF. SAE MA NM DE LORIOL)
Par Nuriye Pinar et Jean Roman.
L’un de nous a eu l’occasion d’avoir une vingtaine d’échantillons,
en plus ou moins bon état de conservation, de petits Echinides qui
forment un niveau repère dans la région pétrolifère de Ramandag
(Anatolie orientale), et la possibilité de les étudier au Centre d’Études
et de Documentation Paléontologiques, au Muséum national d’His-
toire naturelle à Paris.
STRATIGRAPHIE
On peut résumer la série stratigraphique de la région comme suit :
1. Les terrains les plus anciens qu’on a pu fixer par les sondages
sont des marnes à Lokhartia, Assilina, Fasciolites et Nummulites,
appartenant au Lutétien inférieur.
Au dessus des marnes se trouve une série lagunaire avec des
argiles rouges interstratifiées avec des grès et des lentilles de gypse :
c’est la « formation de Gercus » qui ne contient aucun fossile.
2. Sur la « formation de Gercus » repose la « formation de Midyat »,
en légère discordance à cause de la différence de plasticité. Elle
représente le Lutétien. supérieur et se divise en deux parties.
a) La partie inférieure est constituée par des calcaires clairs,
compacts, dont l’épaisseur varie entre 200 et 250 m. A l’intérieur on
trouve des nodules de silex et des microfossiles ( Nummulites et
Miliolidae).
Près de la limite supérieure de ces calcaires compacts, on voit
une zone très riche en petits Echinides, qui sont des Sismondia.
L’épaisseur de cette zone fossilifère n’est que de 0 m. 50 à 1 m, mais
comme elle s’étend dans toute la région, elle forme un niveau repère
remarquable pour la tectonique de Ramandag. Ces calcaires ont été
considérés comme du Lutétien supérieur, mais en tenant compte
de l’extension stratigraphique des Sismondia et de l’allure inter¬
stratifiée de ces couches avec des calcaires crayeux supérieurs, on
pourrait supposer aussi un âge éocène supérieur.
La partie supérieure de la « formation de Midyat » est constituée
par des calcaires crayeux sans fossiles, d’une épaisseur de 150 à
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 4, 1954.
562 —
200 m, reposant sans discordance sur le niveau à Echinides ; elle doit
représenter le Lutétien supérieur ou l’Eocène supérieur.
Ces deux formations montrent une structure anticlinale.
3. Dans l’anticlinal même de Ramaridag on ne trouve pas de
terrains plus jeunes que l’Eocène ; mais aux environs, à Besiri,
on voit des calcaires burdigaliens marins recouvrir les calcaires de la
« formation de Midyat ».
PALÉONTOLOGIE
Echinides irréguliers.
Ord. — Clypeastroida (L. Agassiz et Desor) Duncan 1889.
Subord. — Laganina Desor 1857.
Fam. — Fibulariidae Duncan 1889.
Gen. — Sismondia Desor 1857.
Le genre Sismondia s’étend de l’Eocène au Miocène. Dans la
famille des Fibulariidae il est remarquable par la taille relativement
grande atteinte par ses représentants (jusqu’à 35 mm de longueur,
alors que les autres genres en général ne dépassent pas 20 mm). Ce
sont des formes à structures internes radiées, structures sur lesquelles
on a voulu baser une phylogénie des Laganina L Des formes identiques
à Sismondia seraient les ancêtres des deux familles : Fibulariidae et
Laganidae, qui ont poursuivi une évolution parallèle.
Sismondia ajf. saemanni P. de Loriol 1880.
Sismondia saemanni P. de Loriol 1880, Monographie des Echinides
contenus dans les couches nummulitiques de l’Egypte. Mém. Soc. Phys.
Hist. Nat. Genève, t. 27, part. 1, p. 17, pl. 2, fig. 6-7.
Sismondia saemanni de Lor. R. Fourtau 1987, Note sur les Sismondia
du Nummulitique d’Egypte. Bull. Soc. Géol. France, t. 25, p. 206.
Sismondia saemanni de Lor. B. Fourtau 1899, Révision des Echinides
fossiles de l’Égypte. Mém. Inst. Egypte, t. 3, p. 605.
Sismondia saemanni de Lor. R. Fourtau 1901, Note pour servir à
l’étude des Echinides fossiles d’Egypte. Bull. Soc. Géol. France, (4), t. I,
p. 623.
Sismondia saemanni de Lor. R. Fourtau 1913, Catalogue des Inver¬
tébrés fossiles de l’Egypte. Gouvernement égyptien, Administration des
Arpentages, p. 20.
1. Th. Mortensen 1948, Clypeastroida 1V-2, pp. 162, 235).
563 —
Nous rapportons nos échantillons à cette espèce. Ils s’en rappro¬
chent beaucoup par l’ensemble de leurs caractères, dont il faut
cependant noter la variabilité. Aussi nous bornons-nous à signaler
quelques différences qui existent dans les cas extrêmes par rapport
à l’espèce d’Egypte.
Parmi nos exemplaires la moitié sont de taille supérieure à celle
qu’indique de Loriol ; ils atteignent jusqu’à 18 mm pour la longueur
(au lieu de 13 mm). La forme est assez variable, parfois un peu ros-
trée en arrière, d’autres fois plus rétrécie en avant. Le bord paraît
Tmg. 1. — Sismondia aff. saemanni : exemplaire rétréci postérieurement, face supé¬
rieure, X 2 ; Fig. 2. — S. aff. saemanni : exemplaire jeune, assez typique ; face supé¬
rieure, X 2 ; Fig. 3. — S. aff. saemanni : autre exemplaire, face inférieure, X 2.
plus épais. Les ambulacres légèrement plus longs et toujours bien
ouverts, mais non costulés, sont souvent presque rectilignes ; leurs
branches externes sont arquées à l’extrémité, ce que de Loriol
signale, mais ne ressort pas sur la figure 6 c. Les zones interporifères
sont à peine renflées. Sur certains échantillons le périprocte est plus
ou moins nettement allongé dans le sens longitudinal.
Ces quelques différences ne nous paraissent pas sortir sensiblement
des limites de variabilité d’une espèce, d’autant plus qu’il faut
tenir compte de l’éloignement géographique.
Sismondia saemanni est une espèce d’Égypte, où on l’a rencontré
en plusieurs points (Mokattam, Gebel Kibli el Ahram, Ouady el Tih,
Gebel Abiad) dans l’Eocène moyen et l’Eocène supérieur 1.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
1. J. Cuvillier 1930, Révision du Nummulitique égvptien. Mém. Inst. Egypte,
t. 16.
— 564 —
La limite de l’Éocène et de l’Oligocène
dans le Bassin de Paris, Réponse a M. G. Denizot.
Par René Abrard.
PROFESSEUR AU MUSÉUM
Dans un opuscule récent où il dispense avec assurance, tantôt
la louange et tantôt le blâme aux auteurs de traités classiques,
M. G. Denizot 1 revient à l’hypothèse de l’âge oligocène des deux
masses supérieures du gypse du Bassin de Paris, abandonnée depuis
plus de quarante ans par la quasi-unanimité des géologues. Il ne
s’appuie sur aucune observation nouvelle et se borne, pour employer
ses propres termes, à « recopier servilement des schémas périmés »
en prétendant que l’on peut faire table rase de tout ce qui a été
écrit sur la question depuis la 5e édition du Traité de A. de Lap-
parent. Son factum ne présente donc qu’un intérêt pratiquement
nul et il ne mérite guère qu’on utilise à le discuter, un temps qui
peut être mieux employé. Cependant, il serait regrettable qu’aucune
voix ne s’élevât pour protester contre une discourtoisie et des écarts
de langage qui vont jusqu’à la vulgarité et contre les atteintes sans
élégance à la mémoire de maîtres disparus et respectés, Boussac,
Haug et Lemoine, qui auraient commis de « funestes erreurs » et
entravé les progrès de la science.
La meilleure réponse qui puisse être faite à cette régression est
constituée par l’important travail de R. Soyer 2 qui vient de paraître,
et dans lequel ce spécialiste du gypse parisien, confirme d’une
manière qu’il faut espérer définitive, l’âge éocène de la totalité de
la formation. Mon propos est seulement de rétablir les faits qu’une
interprétation erronée ou tendancieuse a systématiquement déformés-
Certes, en ce qui concerne une question aussi difficile que le passago
d’une limite importante dans une série continentale ou lagunaire,
sur lequel aucune certitude ne peut être acquise, bien des opinions
sont permises ; ce qui ne l’est pas, c’est de les exprimer sur un ton
qui ne peut que nuire à celui qui l’emploie et qui n’est pas digne de
la sérénité, qui, dans une discussion scientifique, ne devrait jamais
être abandonnée.
Pour nous ramener d’un demi-siècle en arrière, M. G. Denizot
1. G. Denizot. Le classement des terrains tertiaires en Europe occidentale. Recueil
Trav. Lab. Bot. Géol. et Zool. Fac. Sc. Montpellier , 1952, voir pp. 9 et 38-45.
2. R. Soyer. Géologie de Paris. Mèm. Serv. Carte Géol. France , 1953.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVÏ, n° 4, 1954.
— 565
se place sous la tutelle de A. de Lapparent et se présente en restau¬
rateur de ses idées. Il faut donc répondre à la question préjudicielle
qui est de savoir si son exégèse de la 5e édition du Traité parue en
1906, est exacte.
Dans le Bassin de Paris, de Lapparent fait débuter l’Oligocène
par l’ensemble des marnes à Lucines et des deux masses supérieures
du gypse. Mais, M. G. Denizot se garde bien de dire qu’en ce qui
concerne la Belgique ce savant fait des sables de Wemmel et des
argiles d’Assche la base de l’Oligocène et que dans son tableau de la
page 1.579 il met en équivalence le gypse supérieur et ses marnes
avec les sables de Wemmel. Contrairement à ce que prétend M. G.
Denizot, les sables de Wliermael et de Grimmertingen sont paral-
lélisés avec les marnes supragypseuses (marnes bleues et marnes
blanches), et non avec les marnes à Lucines.
Or, l’attribution des sables de Wemmel à l’Oligocène, erreur
majeure due à une mauvaise interprétation des Nummulites par
H. Douvillé n’a pu être maintenue et ils ont dû être réintégrés dans
l’Éocène. Ceci entraîne ipso facto l’obligation de faire de même pour
leur équivalent latéral, l’ensemble des marnes à Lucines et des
deux masses supérieures du gypse, les sables de Wliermael et de
Grimmertingen, très généralement considérés comme base du
« Tongrien » incontestable, restant l’équivalent latéral des marnes
supragypseuses. Nous en revenons à la manière de voir de Boussac,
Haug et Lemoine et à considérer le Ludien, création de Munier-
Chalmas et de Lapparent (Nomenclature 1893), comme zone
supérieure à Nummulites wemmelensis du Bartonien sensu lato ainsi
que je l’ai proposé dans ma note de 1933 1 2 que M. G. Denizot ne
semble pas connaître.
Ayant renoncé au mythe de la présence d’espèces oligocènes dans
les marnes à Lucines, qu’il invoquait en 1940, M. G. Denizot n’en
persiste pas moins, contre toute vraisemblance à considérer cette
assise comme correspondant à la première transgression oligocène
d’Allemagne et de Belgique. Il s’agit d’une affirmation ex cathedra
que ne vient étayer aucun commencement de preuve.
La notion d’espèces attardées est classique en stratigraphie
paléontologique, mais il est sans exemple que la faune d’une forma¬
tion soit uniquement composée de ces espèces et ne renferme pas
une seule des formes caractéristiques de l’étage auquel on la rap¬
porte. Or, Stehlin 2 est catégorique sur la faune de Montmartre
et insiste sur « l’absence de toute trace d’immigrés oligocènes. » Il en
est de même pour la faune de Mollusques et la découverte dans la
1. R. Abrard. Nomenclature et Synchronisme des Assises de l’Éocène moyen et
supérieur des bassins nummulitiques de l'Europe occidentale. B. S. G. F., (5), III,
pp. 227-237, 1933. Voir p. 230 et tableau p. 233.
2. G. Stehlin. B. S. G, F., (4), IX, p. 506, 1909.
— 566 —
haute-masse de Dissostoma mumia, essentiellement éoeène et sur
l’identification duquel on ne peut se tromper, est à cet égard tout à
fait décisive.
Il ne faut d’ailleurs pas abuser de cet argument par trop facile des
espèces attardées et on pourrait souvent le retourner en lui opposant
celui des formes précocement apparues. Il ne faut pas oublier par
exemple que, dans le Nummulitique alpin, Meretrix incrassata
absolument typique, est abondante dans les couches à Cerithium
Diaboli où avec d’autres Mollusques oligocènes elle est associée à
une faune de l’Eocène supérieur non terminal, à Nummulites striatus-
contortus. On pourrait parfaitement soutenir que, comme dans la
Mésogée, M. incrassata apparaît en Angleterre dès l’Eocène supé¬
rieur et que les couches de Headon moyennes, avec l’intercalation
marine de Brockenhurst, caractérisées par une faune mixte éoeène
et oligocène, sont ludiennes et non sannoisiennes, d’autant plus que
des Céritbidés tels que Batillaria concava montent jusqu’au sommet
de la série. En ce qui concerne le Limbourg, il faut rappeler qu’en
1893, Munier-Chalmas et de Lapparent considéraient les sables
de Wliermael comme éocènes.
Pour en revenir au Bassin de Paris, le retard des faunes terrestres
sur les faunes marines paraît très suffisamment marqué par la persis¬
tance de la faune du gypse dans les marnes supragypseuses que la
plupart des auteurs considèrent comme oligocènes ; il est donc
normal de retrouver les mêmes Mammifères attardés dans le Bem-
bridge limestone, équivalent latéral vraisemblable de ces marnes.
Pour certains, PIébert 1862, Stehlin 1909, Soyer 1953, ce retard
doit être diminué et la limite de l’Éocène et de l’Oligocène placée
plus haut, à la base des marnes vertes dont les fossiles sannoisiens
(= lattorfiens) montrent que quoi qu’on puisse dire, un changement
de la faune de Mollusques, peut très bien se produire dans une série
lagunaire, ou même à la base du calcaire de Brie où l’on rencontre
les premiers Mammifères oligocènes.
On lit dans M. G. Denizot que « l’appel interjeté aux Mammifères
a été débouté par Stehlin » et que, par lui, Boussac fut remis « verte¬
ment à sa place » ; qu’ « Il fallait ne rien connaître aux Mammifères »
pour parvenir à ses conclusions qui furent « hospitalisées » par Haug
dans son Traité. Sans relever l’inconvenance de . cette littérature
envers un confrère estimé qui a donné sa vie pour son pays, il faut
signaler qu’elle dénature complètement les faits en conduisant le
lecteur à penser que le savant paléontologiste suisse n’a pas admis
l’âge éoeène de la faune du gypse. Or, sa divergence d’opinion avec
Boussac ne porte que sur un point de détail, la non équivalence de la
faune de Hordwell avec celle de la masse supérieure du gypse, alors
qu’il est de la manière la plus catégorique, d’accord sur l’essentiel,
à savoir l’individualité d’une zone ludienne constituant la partie
— 567 —
supérieure de l’Éocène 1. Il écrit notamment que les faunes de Saint-
Hippolyte et de Montmartre-Frohnstetten sont caractérisées « par
l’absence de toutes traces d’immigrés oligocènes » et « par le cachet
évolutif terminal atteint par les Palaeotherium et par une pléiade
d’autres phylums éocènes ». Il n’est pas possible d’être plus net,
mais il va encore plus loin que Boussac en plaçant la grande coupure
entre l’Éocène et l’Oligocène, la plus importante de l’histoire des
Mammifères en Europe, à la base du calcaire de Brie et il ajoute « je
suis très porté à croire qu’une classification stratigraphique qui ne
tient pas compte de ce grand fait a peu de chance d’être définitive »
(p. 508).
Un curieux argument deM. G. DENizoTpour couper en deux parties
la formation gypseuse est qu’elle est trop épaisse pour former un seul
étage dans le Bassin de Paris ; et, pour éviter un Ludien de 30 m.,
il constitue, des marnes à Lucines au calcaire de Brie, un Sannoisien
hétérogène de plus de 60 mètres ! Il est vrai que pour le diminuer
vers le haut, il en retirerait volontiers le calcaire de Sannois, type
de la formation et dont l’équivalent latéral beaucoup plus étendu
est le calcaire de Brie. De sorte que le Stampien, dans la plus grande
partie du Bassin de Paris, ne débuterait plus par la grande trans¬
gression des marnes à Huîtres et des sables de Fontainebleau, mais
par une formation lacustre.
D’après M. G. Denizot, tous les auteurs anglais qualifiés partagent
son opinion. Il faut donc en conclure qu’il ignore le travail de
A. Wrigley et A. G. Davis paru en 1937 2, le plus récent sur la
question, renfermant un tableau, chef-d’œuvre de minutie et de
précision, qui est certainement ce qui a été fait de mieux dans le
genre. Nos confrères d’outre-Manche maintiennent dans le Bartonien
les marnes à Lucines, la deuxième masse du gypse, les marnes d’entre
deux masses et la moitié inférieure de la première masse du gypse.
Ils n’admettent donc dans l’Oligocène, et ce à titre d’hypothèse,
que la moitié supérieure de la haute masse.
Pour eux, la presque totalité de la formation gypseuse correspond
aux sables de Wemmel et à l’argile d’Assche, la partie supérieure de
la haute masse seule étant parallélisée avec les sables de Grimmer-
tingen qui correspondent dans leur ensemble aux marnes supra-
gypseuses et au calcaire de Brie, soit au Sannoisien. En Angleterre,
l’équivalence de la formation gypseuse est établie avec les couches
de Barton, les couches de Headon inférieures étant placées à la
partie supérieure de l’Eocène ainsi que le proposaient Hébert en
1. Loc. cit., (4), IX, pp. 496-508.
2. Arthur Wrigley et Arthur G. Davis. A Corrélation of the eocene and oligocène
Strata of the anglo-franco-belgian basins. Proc. Geol. Assoc., XLVIII, part. 2, PI. 18*
1937.
— 568 —
1852, Gardner en 1888 et Boussac en 1907 1 ; la partie supérieure
de la première masse est seule considérée comme lattorfienne, les
marnes supragypseuses étant parallélisées avec le calcaire de Bem-
bridge et des assises associées.
Ces données, au détail près de l’admission de la partie supérieure
de la première masse du gypse dans l’Oligocène, correspondent
presque point pour point à la manière de voir de Boussac, Haug
et Lemoine et diffèrent radicalement de celle de M. G. Denizot.
Elles s’accordent exactement avec ce que j’ai écrit : « Il semble bien
que l’on fasse la part assez large à l’Oligocène inférieur en le faisant
débuter dès la base des marnes qui surmontent le gypse, tout en
admettant que peut-être, tout ou partie de la haute masse s’est
déposé pendant le Lattorfien inférieur 2 ». Et cette phrase sans équi
voque me permet de dire que M. G. Denizot s’est livré à une auda
cieuse altération de la vérité lorsqu’il n’a pas craint d’écrire que
j’avais recopié les schémas périmés de « l’an 1911 ». Il convient
d’ailleurs d’apprécier tout le sel d’un semblable reproche, formulé
par quelqu’un qui, à travers de multiples opinions contradictoires,
est revenu à celles de 1906.
L’âge oligocène possible de tout ou partie de la haute masse du
gypse n’est jusqu’à présent qu’une hypothèse. Dans l’état actuel
de nos connaissances, la solution de beaucoup la plus raisonnable,
consiste à placer la totalité de la formation gypseuse dans l’Éocène,
et à considérer comme des récurrences d’un passé révolu, les parallé¬
lismes théoriques désuets que n’admettront jamais, sauf décou¬
vertes encore à faire, ceux qui ont étudié la question sur place.
« La science n’est pas faite que de progrès » dit M. G. Denizot
dans son introduction. La régression à laquelle il a été conduit par
allergie au gypse éocène en est la meilleure preuve.
1. J. Boussac. La limite de l’Éocène et de l’Oligocène. B. S. G. F., (4), VII, pp. 400-
411, 1907.
2. Géologie régionale du Bassin de Paris, p. 356.
Le Gérant : Marc André.
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à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
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adressé gratuitement aux Membres de la Société des Amis du Musée
de l’Homme).
Recueil des travaux du Laboratoire de physique végétale. (Laboratoire de
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Chevalier, Laboratoire d’ Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921.
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toire de Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; Nouvelle série à partir
du 1er janvier 1954, abonnement, France, 400 fr., Etranger 600 fr.).
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur Mme Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement, France, 600 fr.,
Etranger, 900 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeur M. Roger Ileim, Laboratoire de Cryptogamie. Paraît depuis
1928 ; abonnement F' rance et territoires d’Outre-Mer, 1400 fr., Etranger,
2000 fr.
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères, (Direc¬
teur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936; 1000 fr. ; Étranger, 1400 fr.).
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Tome XXVI
2e Série
OCTOBRE 1954
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL
D’HISTOIRE NATURELLE
PARIS
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, Rue Cuvier, 5e
SOMMAIRE
Pages
H. Humbert et J. Léandri. Marcel Pichon (1921-1954) . 569
Communications :
M. Blanc et F. cI’Aubenton. Compte-rendu sommaire d’une mission hydro¬
biologique au Soudan (avril-septembre 1954) . 572
P. Laurent. Histologie topographique de l’innervation cardiaque de divers
Téléostéens marins et d’eau douce . . 579
Marc André. Présence du Crabe chinois ( Eriocheir sinensis H. M.-Edw.) dans
la Loire . 581
F. Grandjean. Observations sur les Oribates (31e série) . 582
M. Vachon. Nouvelles captures de Pseudoscorpicns (Arachnides) transportés
par des Insectes . 590
L. Jupeau. Contribution à l’étude des Symphyles du Cameroun . 593
J. Carayon. Deux genres nouveaux d’Hémiptères Anthocoridae du Brésil,
représentant une tribu nouvelle . 596
J. Carayon. Un type nouveau d’appareil glandulaire propre aux mâles de cer¬
tains Hémiptères Anthocoridae . 602
L. Gerin. Accouplement d’une femelle avec deux mâles simultanément chez
des Ilelopeltis (Hemip. Miridae) du Cameroun . 607
G. Ranson. Note sur Cypraea cicercula Linné 1758 . 612
J. M. Gaillard. Lamellibranches recueillis aux lies Kerguelen et lleard par
MM. Angot, Arétas, Aubert de la Rue, Brown et Paulian . 620
A. Tixjer-Durivault. Les Octocoralliaires d’Afrique du Sud (II, Gorgonacea ;
III, Pennatulacea) . 624
G. Nataf. Les Ophiothrix fragilis (Échinodcrmes) de Roscofî . 632
A. Cavaco. Notes sur la flore du Dundo (Angola) . 638
J. Signeux. Notes paléoichthyologiques (suite) . 642
R. Soyer. Hydrogéologie du Lutétien : Orxois, Tardenois et Soissonnais
(10e note) . 646
Actes administratifs . 653
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1954. — N° 5.
404e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
7 OCTOBRE 1954
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
Marcel Pichon (1921-1954).
Par H. Humbert et J. Leandri.
Le 23 juillet dernier, notre collègue Marcel Pichon, à peine âgé
de trente-trois ans, était emporté en quelques heures par une hémor¬
ragie cérébrale. Le Laboratoire de Phanérogamie, dont il était
un des Assistants, perd en lui un savant remarquablement doué pour
la Systématique, à laquelle il avait, en quelques années, fait faire
des progrès considérables dans plusieurs groupes.
Né à Prague d’un père français appartenant à l’Enseignement et
d’une mère tchèque, Pichon était venu jeune à Paris, où il fit de
brillantes études au lycée Louis-le-Grand, puis à la Sorbonne.
Encore élève de licence, il venait travailler à l’Herbier du Muséum,
où il entreprenait une révision complète de toute la classification.
Il découvrait ainsi dans différents groupes les points faibles de la
systématique habituelle, et était amené à faire l’étude critique de
certaines familles. Nommé Assistant en 1941, il était un des plus
assidus aux réunions des Naturalistes du Muséum, auxquelles il
donnait quelques-uns de ses travaux les plus remarqués.
Sa refonte de la classification des Alismatacées, Butomacées et
Commélinacées a été confirmée par les travaux récents des palynolo-
gistes russes sur la structure fine du pollen. Ses nouvelles classifi¬
cations des Lécythidacées et des Bignoniacées, qui l’amenaient à
assigner à cette dernière famille des voies de migration inverses de
celles admises auparavant, ont également provoqué un vif intérêt
parmi les systématiciens.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 5, 1954.
37
570
Par des études très poussées il a pu élever au rang de famille le
genre Humbertia, dont la position était discutée, et montrer le
caractère hétérogène des Monimiaeées qu’il a proposé de démembrer
en trois familles distinctes.
Mais c’est surtout aux Apocynacées que Pichon a consacré le
meilleur de ses efforts. Il serait impossible de citer tous les progrès
de détail qu’il a fait faire à la systématique de cette famille. Rap¬
pelons seulement l’emploi constant qu’il faisait des caractères du
pollen, sa refonte de la classification des Carissées par la nature de
la cavité du fruit et la forme du hile de la graine, des Echitoïdées
d’après les caractères du rétinacle de l’étamine, l’élévation des Cer-
béroïdées au rang de sous-famille, contre-balancée par l’abaissement
des Tabernémontanoïdes, et sa magistrale Monographie des Lan-
dolphiées, qui devait lui valoir l’attribution du Prix de Candolle
de la Société de Physique et d’Histoire naturelle de Genève, la
récompense la plus haute que puisse obtenir un botaniste systé-
maticien.
C’est ce travail qui a été présenté par notre regretté confrère
il y a seulement quelques mois comme thèse de doctorat. Il sou¬
tenait brillamment cette thèse en Sorbonne et obtenait le grade de
docteur avec les félicitations du jury.
Nos lecteurs trouveront un exposé plus détaillé des travaux de
M. Pichon sur les Apocynacées dans la Notice qui lui est consacrée
dans le tome XV des Notulae Systematicae publiées par le Labora¬
toire de Phanérogamie.
Il ne bornait pas son activité aux études de systématique. Il
avait publié à la Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture tropi¬
cale du Professeur A. Chevalier un intéressant exposé sur les Apocy¬
nacées à caoutchouc de Madagascar, et nous nous souvenons tous
des notes sur la détermination pratique des échantillons fleuris et
des graines de Plumérioidées et de Cerbéroidées qu’il a présentées à
nos réunions.
Il avait pris aussi une part importante à la préparation du 8e Con¬
grès international de Botanique tenu à Paris en juillet dernier,
et avait eu l’honneur d’obtenir la charge d’organisateur de la section
de Nomenclature. 11 donnait aux travaux de cette section une impor¬
tante contribution personnelle, ne comprenant pas moins d’une
dizaine de propositions, qui complétaient les idées qu’il avait expo¬
sées autrefois sur les nomina alternativa, la formation de noms de
subdivisions par l’adjonction de préfixes, les nomina specifica conser-
vanda et la notion de type botanique.
Il convient de rappeler aussi la part importante que prenait
notre regretté confrère à l’élaboration de la Flore de Madagascar et
des Comores, dont il a préparé pour l’impression un grand nombre
de familles, et les autres occupations absorbantes et ingrates qui
— 571
lui incombaient comme Régisseur du service, fonctions dont il avait
su s’acquitter de façon à mériter les félicitations de la Cour des
Comptes.
M. Pichon n’a pas publié moins de 71 mémoires ou notes dans sa
trop courte carrière scientifique ; plusieurs autres travaux de lui
sont encore à l’impression. On ne peut que s’incliner devant une
telle constance, un tel labeur, de si belles qualités de systématicien,
qui laissaient espérer qu’il pourrait succéder un jour aux illustres
botanistes qui ont fait l’honneur de la chaire de Phanérogamie du
Muséum. Les regrets sont unanimes devant cette fin prématurée.
Nous garderons le souvenir d’un jeune savant plein de qualités
morales et intellectuelles, à qui un sort injuste n’a pas permis de
donner toute sa mesure, qui eût été grande s’il eût pu poursuivre
assez longtemps la tâche qu’il avait entreprise.
COMMUNICATIONS
Compte-rendu sommaire d'une mission hydrobiologique
au Soudan ( avril-septembre 1954).
Par Maurice Blanc et François cI’Aubenton.
Chargés par le Gouvernement Général de l’A. O. F. d’effectuer
une mission hydrobiologique dans la vallée du Moyen-Niger, de
Bamako à Tombouctou, et plus particulièrement dans la région de
Diafarabé (Soudan), nous avons quitté Paris le 1er avril 1954, par
avion, à destination de Dakar. Après un séjour d’environ une
semaine (du 2 au 9 avril) au Laboratoire de Biologie Marine de
Corée, nous avons repris l’avion pour Bamako où nous sommes
arrivés le 10 avril et où nous avons retrouvé Mr Jacques Daget,
Chef du Laboratoire d’Hydrobiologie de l’Institut Français d’Afrique
Noire, qui nous a ensuite accompagné dans tous nos déplacements
et a participé à tous les travaux de la mission.
Installés du 10 au 27 avril au Centrifan du Soudan à Koulouba,
nous avons prospecté les principaux points d’eau de la région de
Bamako (vallée du Balassoko, Grotte du Diable, Sotuba, Oueyanko,
Lido, etc...), puis nous avons rejoint la Base Ifan n° 2, située à
Diafarabé, où nous sommes arrivés par la route le 28 avril 1954.
A partir de ce moment, nous avons effectué des observations
suivies dans la région même de Diafarabé, et nous avons également
utilisé cette base avancée comme point de départ pour effectuer les
tournées suivantes :
— du 10 mai au G juin : participation à la grande pêche de saison sèche,
dite « Yaya » entre Mopti et Kona.
— du 6 au 9 juin : prospection des ruisseaux du plateau dogon (Bandia-
gara, Sangha).
— du 19 au 23 juin : étude des régions irriguées par les soins de l’Office
du Niger (Niono, Markala, Ségou, Kokry) et visite du barrage de Markala
avec son échelle à Poissons.
— du 16 juillet au 2 août : descente du Niger par le lac Débo, Niafounké,
Diré et Tombouctou.
Notre travail terminé, nous avons quitté Diafarabé le 5 sep¬
tembre pour rejoindre Bamako par le fleuve, puis nous avons
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 5, 1954.
— 573 —
repris l’avion pour Paris où nous sommes arrivés le 14 septembre.
Le débit et le niveau de l’eau du Niger sont extrêmement variables
au cours de l’année, et l’existence d’une crue annuelle avec des
zones d’inondation latérales considérables est un des principaux
caractères de ce fleuve. Le choix de l’époque à laquelle nous avons
effectué notre mission nous a permis de voir la région sous ses deux
principaux aspects, la période des basses eaux au début de la mis¬
sion, la période des hautes eaux à la fin, ce qui était indispensable
pour l’étude que nous nous proposions de faire.
Étude physico-chimique des eaux.
Dans la partie moyenne de son cours, le Niger est un fleuve de
savane ; dépourvu d’ombrage sur les rives, il est soumis à une inso¬
lation violente à certaines heures de la journée, ce qui peut provo¬
quer d’assez importantes variations de températures. Des mesures
de température de l’eau en surface ont été effectuées en plusieurs
points du fleuve (à Batamani, à Gomina daga, etc...), les variations
constatées étant toujours comparées à celles de la température de
l’air comme il se doit. La plus forte température constatée dans
l’eau courante du fleuve au cours de notre mission est de 31°, au
mois de mai. Les plus basses températures peuvent être enregistrées
en janvier et sont de l’ordre de 18 à 19°.
Des renseignements intéressants sur les conditions météoro¬
logiques de la région (humidité, pluviométrie, température de l’air)
et sur les hauteurs d’eau dans le fleuve, nous ont été fournis par
la Station de Tilembeya, près de Diafarabé.
Les mesures de pH ont été effectuées par la méthode colori-
métrique. Les eaux de cette région sont généralement assez acides
(le pH peut descendre jusqu’à 5,8 près de Bamako). Dans les pièces
d’eau pourvues d’une abondante végétation aquatique, le pH varie
avec la photosynthèse, suivant les heures de la journée. Dans le
Niger il semble à peu près stable, mais subit cependant une augmen¬
tation passagère brutale (jusqu’à 7,6) au moment des premières
pluies, probablement par suite du lessivage des terrains par les
eaux de ruissellement. Dans les mares, la recherche du pH par la
méthode colorimétrique est généralement impossible en raison de la
turbidité des eaux (dans la mare Diallo, près de Diafarabé, le disque
de Secchi disparaît, à trois centimètres !).
Le degré hydrotimétrique est toujours faible, souvent égal à 1,
parfois plus faible encore. Il s’agit d’eaux très pauvres en sels
calcaires et magnésiens, à part quelques exceptions (le Lido près de
Bamako, certains puits en bordure du Sahara, etc...).
Le S. B. V. (mesure de la réserve alcaline) eât également très
bas. De l’ordre de 0,7 aux basses eaux, il diminue encore au moment
— 574
de la montée des eaux, soit par suite de l’augmentation de la dilu¬
tion par les pluies, soit aussi en raison de la reprise de la croissance
chez les Poissons.
Les puits présentent souvent des caractères intéressants ; cer¬
tains ont une eau de composition voisine de celle du Niger, mais
plus stable (ex : puits de la Base IFAN n° 2 à Diafarabé) ; d’autres
ont au contraire une eau très différente, à degré hydrotimétrique
et à S. B. V. relativement élevé pour la région (ex : à Niafounké, à
Tombouctou...). Des échantillons d’eau ont été rapportés à Paris en
vue d’analyses plus détaillées.
Principaux biotopes rencontrés.
Les principaux biotopes que nous avons eu l’occasion de voir
avec J. Daget au cours de notre mission, sont les suivants :
1) Le fleuve, les bras du fleuve (ex : le Diaka), et les affluents du fleuve
(ex : le Bani, les ruisseaux de la région de Bamako, etc...).
2) Les plaines inondées.
3) Les mares, dont il existe deux types principaux, suivant la présence
ou l’absence de végétation.
4) Les pseudo-lacs (ex : le Débo).
5) Les marigots, où le sens du courant est inversé suivant la saison.
6) Les canaux d’irrigation de l’Office du Niger (y compris le fala de
Molodo) qui sont des cours d’eau aménagés.
La faune aquatique.
1° Poissons.
Les eaux du Soudan semblent présenter une richesse extra¬
ordinaire en Poissons, richesse absolument inimaginable (surtout
aux basses eaux) pour celui qui est habitué à ne considérer que
les eaux douces européennes. En réalité, cette richesse est proba¬
blement plus apparente que réelle, si l’on veut bien tenir compte
de l’énorme surface occupée par les eaux à une certaine période
de l’année, période qui est justement celle pendant laquelle a lieu la
croissance et qui est par conséquent la seule à considérer.
Quoiqu’il en soit, la faune ichthyologique du Moyen-Niger com¬
prend environ 130 espèces. Les principales familles représentées
sont celles des Characinidae ( Alestes , Hydrocyon, Distichodns, etc...),
des Siluridae ( Clarias , Heterobranchus, Synodontis, Bagrus, Clarotes,
Chrysichthys, etc...), des Mormyridae ( Mormyrus, Mormyrops,
Gnatonemus, Marcusenius, Petrocephalus) , des Cyprinidae ( Labeo ,
Barbus, etc...) et des Cichlidae (plusieurs espèces de Tilapia). On
y rencontre également plusieurs espèces de Polyptères et un Dip-
neuste, le Protopterus annectens (Owen). Signalons aussi, à titre
i
— 575 —
de curiosité, la présence d’un poisson-électrique, le Malapterurus
electricus (Gmelin). C’est une faune très voisine de celle du bassin
du Nil, comme l’indiquent d’ailleurs les noms de certaines espèces
bien connues telles que Gymnarchus niloticus Cuvier, Heterotis
niloticus (Cuvier), Lates niloticus (Linné), etc...
Au cours de cette mission, nous avons délibérément laissé de
côté toute la partie systématique, celle-ci constituant depuis plu¬
sieurs années une des principales activités de J. Daget et venant
d’ailleurs de faire l’objet d’un important ouvrage 1, et nous nous
sommes surtout intéressés à la biologie des Poissons (croissance,
reproduction, migration, etc...). Toutes les espèces que nous avons
rencontrées étaient d’ailleurs déjà connues. Signalons simplement la
capture au troubleau, dans le fleuve, de trois espèces assez peu
fréquentes dans la région :
— 2 exemplaires de Mochocus niloticus, Joannis (Mochocidae),
capturés à Kobaka le 17 mai 1954.
— 9 exemplaires de Cromeria nilotica occidentalis, Daget ( Crome-
riidae), capturés à Diafarabé, l’un le 1er juillet 1954, les huit autres
le 21 août 1954.
— 1 exemplaire de Pelmatochromis guntheri (Sauvage), ( Cichlidae) ,
capturé à Komio le 17 juillet 1954.
Nous avons simplement rapporté pour le Laboratoire des Pêches
Coloniales du Muséum, outre les trois espèces citées ci-dessus, une
petite collection des Poissons d’eau douce de la région de Bamako,
qui ne figuraient pas dans les collections de ce Laboratoire.
Enfin, un essai de transport de Poissons vivants (Protoptères,
Polyptères, Malaptérure, etc...) à l’intention de l’Aquarium du
Musée Permanent de la France d’Outre-Mer a été tenté lors du
voyage de retour par avion et a parfaitement réussi.
2° Animaux divers.
Nous avons récolté au cours de la mission, un assez grand nombre
d’animaux appartenant aux groupes les plus variés : Batraciens,
Mollusques (en particulier ceux jouant un rôle dans la propagation
de la bilharziose), Crustacés, Insectes aquatiques, Sangsues, échan¬
tillons de plancton, etc... ainsi qu’une importante collection de
parasites des principales espèces de Poissons du Niger. Ce matériel
va être distribué à différents spécialistes pour détermination.
Fixation de matériel ichthyologique pour études diverses.
Des écailles ont été prélevées et des glandes endocrines fixées
en vue d’un travail destiné à compléter les recherches de J. Daget
1. Daget (J.). Les Poissons du Niger Supérieur. Mémoires de VIFAN, n° 36, Dakar,
1953 (sous presse ).
576 -
sur la croissance et la biologie d’Alestes nurse (Rüppell) et de Tilapia
zilli (Gervais).
Nous avons fixé également des œufs et des alevins appartenant
à différentes espèces (notamment Tilapia monodi Daget, à incubation
buccale), en vue de l’étude du développement embryonnaire.
D’autre part, des organes électriques de Mormyridae et de Malap-
terurus, ainsi que des têtes de Protoptères et de Polyptères, ont été
rapportés à l’intention de collègues parisiens qui en avaient mani¬
festé le désir.
Enfin, l’un de nous a entrepris l’étude de l’appareil digestif
d’ Heterotis niloticus (Cuvier), Osteoglossidae.
Pêche et industrie du poisson.
Au cours de notre mission, nous avons assisté à un certain nombre
de pêches, soit dans le fleuve, soit dans les mares. Nous avons en
particulier participé à la grande pêche de saison sèche dite « yaya »
qui se déroule chaque année, fin mai, début juin, entre Mopti et
Kona. Nous avons suivi le yaya de bout en bout, en nous déplaçant
avec un groupe de pêcheurs bozo de Diafarabé, et en campant avec
eux chaque soir sur les rives du fleuve pendant près d’un mois.
Les principaux engins de pêche que nous avons vus utiliser sont :
a) les grands filets (dio ba, fono dio, koutali) des Somono, qui
permettent la capture des Alestes, des Hydrocyon, des Citharinus,
des Distichodus et des Lates de petite taille.
b) les filets à deux mains (tôun koa) des Bozo, qui permettent
la capture en plongée des Silures et des Lates de grande taille.
Cette année, le yaya n’a pas été très productif, surtout pour les
bozo, le niveau de l’eau ayant monté brusquement et les poissons
ayant de ce fait changé d’emplacement. Seule la pêche du 30 mai
au soir, dans la section dite « Suarô », près de Gomina daga, a été
vraiment fructueuse ; environ 7 tonnes de poissons ont été capturées
ce soir là, à l’aide d’une centaine de pirogues, et fait curieux le
produit de cette importante pêche était constitué uniquement
de Distichodus. Enfin, la prise la plus spectaculaire que nous ayons
pu voir au cours du yaya est celle d’un gros Capitaine, Lates nilo¬
ticus (Linné), pesant 60 Kg et mesurant 1 m 47 de longueur totale,
1 m 30 de longueur standard et 1 m 12 de périmètre, le 13 mai 1954,
en aval de Kolenze.
Au point de vue utilisation, une faible partie du poisson pêché
est consommée sur place, à l’état frais, pour la nourriture quoti¬
dienne des pêcheurs. La plus grande partie est conservée pour être
vendue ensuite sur les marchés de Mopti, Djenné et Dioro et ache¬
minée vers les territoires du sud (Côte d’ivoire, Guinée, Haute
577 —
Yolta) et surtout vers les possessions étrangères (Nigeria, Gold
Coast). Les deux principaux modes de conservation utilisés sont :
a) le séchage au soleil, après vidage et tranchage.
b) le fumage à chaud, sur des feux de bouse de vache, le bois
faisant généralement défaut dans la région.
Ces procédés de conservation sont très précaires et une grande
partie du poisson est perdue avant d’être consommée. Un gros
effort doit être entrepris pour remédier à ce gaspillage. Différents
moyens tels que désinsectisation (pour cela une étude préalable de
la biologie des Dermestes par un entomologiste semble indispen¬
sable), amélioration des procédés de fumage, utilisation du froid à
Mopti, etc... sont à envisager dans un prochain avenir. La fabri¬
cation de viviers flottants pour la conservation et même le transport
de poissons vivants, comme au Cambodge, serait certainement une
excellente solution, si le pays pouvait fournir les matériaux pour la
construction de tels viviers, ce qui reste problématique. Enfin, dès
maintenant il serait intéressant de reprendre les essais de salage-
séchage préconisés par P. Budker en 1934 et en 1940 et qui sem¬
blaient devoir donner des résultats appréciables.
Il a été question, ces derniers temps, de pisciculture au Soudan.
Nous ne pensons pas que des essais de ce genre soient à entreprendre
dans cette région pour plusieurs raisons :
— l’existence de deux régimes des eaux successifs, très marqués,
entraînant des variations très grandes du niveau des eaux (surtout
dans la région située en aval du barrage de Markala).
— l’existence d’une période d’arrêt de croissance des Poissons,
causée probablement par les variations de température et durant
six mois par an.
— la pauvreté des eaux en substances chimiques nécessaires au
développement des Poissons.
- — Enfin la quantité naturelle de Poissons pêchés qui suffit large¬
ment pour le ravitaillement de la région considérée puisqu’une
grande partie est même exportée par Mopti, Djenné et Dioro.
Il serait préférable, à notre avis, si l’on veut développer la pisci¬
culture en A. O. F., d’effectuer les premiers essais en Côte-d’Ivoire,
en Guinée, et en Haute Yolta, où le poisson est insuffisant pour la
consommation puisque ces Territoires sont obligés d’en acheter au
Soudan. De plus, dans ces Territoires, le régime des eaux est beau¬
coup plus régulier et la température subit des écarts moins marqués
ce qui doit permettre une croissance des Poissons beaucoup plus
constante et par conséquent plus rentable.
Au Soudan, seule la région de Bamako, ainsi que les canaux d’irri¬
gation de l’Office du Niger, pourraient peut-être, à la rigueur, être
choisis, mais les essais devraient y être tentés avec beaucoup de
— 578
prudence, d’autant plus que l’espèce la plus favorable reste encore
à trouver. Les Tilapia ne conviennent certainement pas pour une
telle entreprise ; leur développement dans les eaux soudanaises étant
beaucoup trop lent, par rapport à ceux du Congo Belge, pour être
rentable.
Conclusions.
L’analyse chimique des eaux et l’étude de la biologie des Poissons du
Soudan montrent que les eaux du Moyen Niger sont en réalité des eaux
très pauvres au point de vue composition. Ces eaux sont actuellement
chargées au maximum en Poissons et une plus grande quantité ne pourrait
s’y développer normalement. Par conséquent, si l’on désire avoir une
exploitation rationnelle des eaux, la seule mesure à prendre consiste à
encourager la pêche le plus possible,' de façon à diminuer le nombre des
poissons et faciliter la croissance de ceux qui restent.
En terminant ce bref exposé, nous sommes heureux de pouvoir
remercier M. le Professeur Th. Monod, Directeur de l’Institut
Français d’Afrique Noire, qui a bien voulu nous désigner pour
effectuer cette mission. Nous remercions également Mr l’Adminis¬
trateur Michel, Commandant le Cercle de Tombouctou — Mr l’Ad¬
ministrateur Robaglia, Commandant la Subdivision de Ké-Mâcina
• — Mr Brasseur, Directeur du Centrifan du Soudan — Mr Cadenat,
Chef du Laboratoire de Biologie Marine de Gorée - — Mr Sigonney,
Chef de la Station Antiacridienne de Tilembeya, le personnel du
Service des Eaux et Forêts d’Outre-Mer, celui du Service de l’Élevage
et tous les colons qui, à un titre quelconque, ont bien voulu nous aider
dans l’accomplissement de notre travail.
Laboratoire des Pêches et Productions coloniales d'origine animale
du Muséum et Laboratoire d’Helminthologie coloniale et de Para¬
sitologie comparée de l'Ecole Pratique des Hautes Études.
— 579 —
Histologie topographique de linnervation cardiaque
DE DIVERS TËLÉOSTÊENS MARINS ET D'EAU DOUCE
Par Pierre Laurent.
Dans une précédente note 1, nous avions étudié l’innervation
cardiaque chez Tinca. Notre intention était de voir si le schéma
que nous avions établi était valable pour d’autres espèces. Dans
ce but, nous avons refait cette étude chez : Gobius niger L. ; Rhom-
bus maximus ; Mullus barbatus L. ; Pleuronectes platessa L. ; Mugil
auratus Risso ; Blennius gatlorugine Brün ; Cottus scorpius L. ;
Trigla lucerna L. ; Conger conger L. ; Ameiurus nebulosus Lesieur ;
Anguilla anguilla L. ; Leuciscus cephalus L.
Nous avons utilisé, comme pour Tinca, la technique de Bodian
au protéinate d’argent à 1 % avec incubation de 36 heures à l’étuve
à 37° sur coupes sériées de 10 p.
Du point de vue topographie générale, l’innervation cardiaque
de ces animaux est calquée sur le schéma décrit par nous chez la
Tanche, à savoir que cette innervation est constituée par :
— deux branches vagales myéliniques de diamètre généralement
différent.
— une zone à neurone au sein d’un plexus nerveux plus ou moins dense ;
— un nerf coronaire unique formé de fibres vagales innervant la partie
antérieure du ventricule et le bulbe ;
— Enfin, un petit faisceau nerveux innervant la partie postérieure
du ventricule.
Si le diamètre des fibres nerveuses ne varie pas en passant d’une
espèce à l’autre, par contre leur densité est très différente. La posi¬
tion du ganglion cardiaque est un peu différente suivant les cas,
mais ces modifications sont liées à la morphologie générale du cœur.
Si le cœur présente, évidemment partout, les quatre étages clas¬
siques : sinus, oreillette, ventricule et bulbe, chacun de ces étages
prend un développement et une forme caractéristique pour l’espèce.
L’ensemble est très ramassé chez Gobius niger, beaucoup plus
allongé chez Ameiurus nebulosus, l’oreillette est parfois située beau¬
coup plus antérieurement chez certaines espèces ( Trigla lucerna)
que chez d’autres ( Conger conger ). Il s’ensuit que ces modifications
1. L’innervation cardiaque de la Tanche par P. Laurent, Arch. Zool. Expér. et
Génér., 1952, T. 82, Notes et revues n° 2, 63-69.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 5, 1954.
entraînent des décalages de la zone ganglionnaire. La taille des
cellules nerveuses est aussi sujette à variation, elle va de 15 p, ( Tinca )
à 90 jj. ( Leuciscus cephalus). Leur densité est loin d’être identique
et parfois on observe un véritable ganglion très ramassé sur lui
même.
En conclusion, cette étude topographique nous a permis de cons¬
tater une homologie certaine dans la disposition du système nerveux
intracardiaque chez les Téléostéens cités.
581 —
Présence du crabe chinois (Eriocheir sinensis H. M.-Edw.)
dans la Loire.
Par Marc André.
Jusqu’à ces dernières années la répartition de Y Eriocheir sur notre
littoral semblait se limiter aux côtes de la Manche, depuis Dun¬
kerque, au Nord, jusqu’à l’estuaire de la Seine, au Sud.
Tout récemment j’ai eu l’occasion de signaler la présence de ce
Crustacé dans l’Atlantique sud français. De nombreux exemplaires
étaient capturés (en avril-juin de cette année) depuis l’estuaire de la
Gironde jusqu’à Bordeaux.
N’ayant pu réunir aucune documentation sur la présence possible
du Crabe entre la Seine et la Gironde, j’envisageais la possibilité
d’un nouveau foyer introduit accidentellement par des paquebots
venant d’Orient et ayant fait escale à Bordeaux, La Rochelle ou
Rochefort. Bien que cette hypothèse ne puisse, a priori, être repous¬
sée, un nouveau fait permet maintenant d’admettre une migration
venant du Nord.
En effet, M. G. Collet vient de me signaler qu’un Eriocheir
sinensis a été pêché (en octobre) dans la Loire, à Nantes, soit à
56 km de la mer.
Il est encore impossible de savoir si certains de ces Crustacés ont
contourné la Bretagne ou s’ils ont gagné la Loire en descendant,
depuis Saint-Malo, le canal d’Ille et Rance en communication avec
la Vilaine qui se jette dans l’Océan à Trehignier. Ils ont pu égale¬
ment arriver à Nantes par le canal de Nantes à Brest qui réunit
aussi la Vilaine à la Loire.
Des prospections dans ces cours d’eau et sur le littoral, depuis
la Seine jusqu’à Saint-Malo nous permettraient de repérer le chemin
suivi par les Crabes.
Il est intéressant de suivre attentivement les migrations de ce
Crustacé qui, progressivement, s’étend sur nos côtes et menace
d’envahir, d’ici peu, tout notre réseau hydrographique.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 5, 1954.
Observations sur les Oribates (31e série).
Par F. Grandjean.
I. — La prélarve de Damaeus onustus Koch.
Au niveau prélarvaire, dans le temps phylogénétique, les Aca¬
riens actinochitineux étaient actifs autrefois et ils se nourrissaient.
Maintenant ils sont tous inertes et ils n’ont plus que des vestiges
d’organes. Les Prostigmata possèdent encore à ce niveau des pattes
simplifiées, ou des moignons de pattes, ou des poils (Anystidés,
Bdelles, Hydracariens, Trombidions, Erythroïdes), mais chez les
Oribates les prélarves ont régressé davantage. Leurs appendices
ne sont indiqués que par de faibles bosses, ou bien sont nuis, et leurs
poils ont entièrement disparu. On ne connaît d’ailleurs que peu
d’exemples de ces prélarves et seulement dans les genres Phthi-
racarus, Steganacarus, Orlbolritia, Camisia, Platynothrus et Trhy-
pochthonius, c’est-à-dire dans 2 super familles, les Phthiracaroïdes
et les Nothroïdes.
La prélarve que j’ajoute ici à cette liste a été vue par Michael,
mais non comprise ni décrite. C’est celle d’un Oribate supérieur, de
notre plus grand Damaeus, D. onustus Koch ( geniculatus ou geni-
culosa auct.). Elle se recommande par sa taille (530 p.) et par sa
formation précoce, avant la ponte. Il n’est pas nécessaire d’élever
l’espèce pour s’en procurer des individus.
Dans un lot d’adultes récoltés autrefois aux environs de Paris,
à plusieurs saisons, dans les bois de Nicoi.et, j’ai choisi les individus
les plus gros et les plus sales (ce sont en général de vieilles femelles)
et j’ai extrait leurs œufs. Dans chaque femelle il y en avait 6 à 9,
les uns presque incolores et les autres colorés en brun clair ou en
brun foncé. Les plus sombres, naturellement, sont les plus mûrs.
On ne garde que les œufs mûrs et on les fait gonfler dans l’acide
lactique en chauffant un peu. Dans la plupart des cas ils se fendent
en long dans un plan passant par leurs pôles, et leur coque brune
se divise en deux valves, une dorsale et une ventrale. La rupture
a lieu selon une ligne de déhiscence invisible sur l’œuf, mais préparée,
car la fente est nette, simple, sans bavure ou déchirure. Dans la
fente qui s’élargit on voit un objet dont la surface est claire, jaunâtre,
brillante. Cet objet ressemble à un 2e œuf qui serait contenu dans
le premier. On est au « deutovium stage » de Michael (2, p. 74).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 5, 1954.
— 583 —
Pour Michael, l’objet jaune clair que l’on voit sous la coque
brune, dans la fente, est l’œuf. Michael qualifie sa peau de mem¬
brane vitelline, ou de membrane intérieure. Lorsqu’il décrit l’éclo¬
sion de la larve il dit que l’œuf se fend suivant cette membrane et
que celle-ci est mince. Si l’auteur anglais avait enlevé les deux valves
brunes, ce qui est très facile, il aurait vu que l’objet jaune clair a une
peau dure, épaisse et non pas mince, et qu’à sa surface il a locale¬
ment une structure bizarre. Il a même une petite bouche, ce qui
serait étonnant de la part d’un œuf. Cet objet est la prélarve. La
coque brune est la paroi de l’œuf.
L’œuf a sans doute une paroi poreuse lorsqu’il n’est pas mûr,
mais plus tard, lorsqu’il se fend, sa paroi est compacte. Elle est
mince (2 p. et demi), très cassante et élastique. Du côté externe elle
est irrégulièrement ponctuée. Les points sont petits, nets, en saillie.
La cuticule de la prélarve, élastique et même un peu cassante
aussi, est épaisse et poreuse. Son épaisseur varie de 7 à 10 p sous
le ventre et sur le dos. Elle atteint 20 p dans la bande méridienne
colorée, latérale, dont je parle plus loin. Sa porosité se révèle dans les
coupes par des stries en travers qui sont très fines et même, par
endroits, individuellement indiscernables. Chaque strie s’évase
lorsqu’elle atteint la surface interne, de sorte que cette surface est
criblée de minuscules entonnoirs serrés les uns contre les autres.
Par les figures 1 A à 1 G je crois donner tous les caractères mor¬
phologiques de cette prélarve. Elle n’a aucune trace de pattes ni
d’appendices quelconques. En avant, on remarque tout de suite
son grand sillon latéral et frontal. Les deux pointes k, quoique
petites, sont également très apparentes. Un examen attentif permet
de voir ensuite, si l’on éclaircit suffisamment, la bouche et l’organe
de Claparède.
Le sillon latéro-frontal If (fig. 1 C, 1 D) est profond, à bords
arrondis, mais francs. Il s’efface en arrière avant d’atteindre le
milieu du corps. Dans une région qu’indiquent les figures il est
fortement ondulé. Plus loin, en avant, 2 cas sont possibles. Ou bien,
comme sur la figure 1 C, la cuticule dorsale fait un grand pli et le
sillon se prolonge par le fond du pli. Ou bien, comme sur la figure
1 D, la cuticule dorsale ne fait aucun pli et le sillon s’atténue sans
disparaître. Naturellement, il n’y a pas 2 sortes de prélarves. Celle
de la figure 1 C, deviendrait semblable à celle de la figure 1 D si elle
était gonflée davantage.
L’organe k est une petite masse pleine et pointue de chitine dure,
colorée en brun, surmontant une zone incolore et poreuse à cani¬
cules (fig. 1 G). Observée de l’intérieur, la zone poreuse est au fond
d’un trou. Je pense qu’elle représente la couche inférieure de l’ecto-
stracum et que le reste de l’organe s’est formé aux dépens des autres
couches.
— 584 —
La bouche donne à la silhouette de la prélarve, dans l’orientation
latérale, un aspect assez comique, la pointe k simulant un œil
(fig. 1 C, 1 D). Le pharynx n’est plus qu’un filament très mince’ et
très court.
Fig. 1. — Damaeus onustus Koch, prélarve. — A (X 104), entière, ventrale. — B
(X 182), ventrale, plus grossie, partie antérieure du corps, autre exemplaire. —
C ( X 182), id., latérale, même exemplaire qu’en B. — D ( X 182), id., latérale, autre
exemplaire, plus gonflé. — E (X 1730), l’organe de Claparède Cl, projeté sur un
plan perpendiculaire à la surface ventrale de la prélarve ; on suppose qu’il n’est pas
coupé ; la coupe du tégument de la prélarve est couverte de hachures espacées ;
l’intérieur du corps est en haut. — F (X 1730), le même organe, vu de l’extérieur
perpendiculairement à la surface, avec deux mises au point différentes. — G ( X 685),
l’organe k coupé en travers ; le pointillé représente la chitine dure, compacte, un peu
colorée, apparemment homogène.
L’organe de Claparède est extrêmement petit. Dirigé vers le bas
(fig. 1 E) il a la forme d’un vase à parois chitineuses irrégulièrement
côtelées. Il est entièrement logé dans l’épaisseur de la cuticule. Vu de
l’extérieur et perpendiculairement à la surface de la prélarve, il a,
selon que l’on met au point plus haut ou plus bas, l’apparence des-
— 585
sinée à droite ou à gauche sur la figure 1 F. A droite on voit une
ponctuation positive sur la cuticule (les points sont en saillie). La
surface de l’organe est invisible, car elle est lisse et l’on pourrait
croire que la cuticule est simplement trouée à cet endroit. A gauche
on voit le contour apparent interne, fortement accusé, du vase.
C’est une ligne cabossée, à cause des côtes et des sillons mal faits
qui les séparent.
A plus faible grossissement, comme sur les figures 1 B et 1 A,
la prélarve étant vue du côté ventral, on constate que la ponctuation
entoure l’organe de Claparède, de chaque côté, d’une sorte d’auréole.
Dans cette auréole ponctuée, il y a sur certains individus des arran¬
gements concentriques, ou rayonnants, et même un peu réticulés.
Entre les 2 lignes bs et bi de la figure 1 C la cuticule de la prélarve
est colorée en brun clair. Au-dessus et au-dessous de ces lignes elle
est sensiblement incolore. La bande latérale brune fait tout le tour
du corps, sans interruption, en passant par les pôles, c’est-à-dire
par les extrémités antérieure et postérieure. C’est donc une bande
méridienne. Ses bords sont flous mais le passage est rapide entre elle
et la cuticule incolore.
Remarques. — Il faut souligner d’abord, et de nouveau, à propos
de cette prélarve, la résistance opposée par l’organe de Claparède
et par la bouche à la régression. Aucune des prélarves d’Oribate?
jusqu’ici observées n’a perdu complètement son organe de Clapa¬
rède.
La pointe k existe aussi chez les prélarves des Nothroïdes. Elle est
placée à la base des mamelons mandibulaires, du côté antiaxial.
On admet généralement, pour des organes pointus analogues, que
ce sont des dents d’éclosion, leur rôle étant de percer une paroi
enveloppante ou de provoquer sa déhiscence. C’est peut-être vrai
mais j’ai constaté ici, en suivant sous le microscope le gonflement
d’une prélarve, que la coque de l’œuf se divise en deux sans que les
pointes k la touchent.
La bande méridienne colorée en brun clair est la partie de la
prélarve qui est découverte entre les deux valves de l’œuf au cours du
« deutovium stage ». Le dos et le ventre de la prélarve, qui ne sont
pas découverts, restent blancs. C’est parce qu’on voit seulement
sa bande colorée, quand l’œuf se fend, que la prélarve paraît jau¬
nâtre.
Nous ne savons pas comment est placée, sur la prélarve, la ligne
de déhiscence, bien que Michael ait observé l’éclosion de la larve.
11 est cependant presque sûr que cette ligne se confond avec le sillon
latéro-frontal. Michael signale en effet que 1’ « œuf » s’ouvre en. face
de la fente originelle (original split) c’est-à-dire en face de la fente
entre les deux moitiés de la coque brune. Or dans cette fente, en
Bulletin du A. luséum, 2e série, t. XXVI, n° 5, 1954. 38
— 586 —
avant et sur les côtés, on voit le sillon latéro-frontal. Il dit, d’autre
part, que la rupture commence au petit bout de 1’ « œuf », celui qui
contient le rostre de la larve, et que c’est la région frontale du
céphalothorax de la larve qui émerge la première (2, p. 74). J’ai
constaté d’autre part, en déformant de diverses façons mes prélarves,
que celles-ci, quoique très loin de l’état pupal, et ne laissant voir à
leur intérieur aucun embryon de larve, sont parfois capables de
se fendre le long de la partie frontale du sillon (sur un faible parcours)
tandis qu’ ailleurs elles ne peuvent que se déchirer. La rupture n’est
pas due à une moindre épaisseur du tégument. C’est au contraire
le long du sillon latéro-frontal que le tégument est le plus épais.
Remarquons que le sillon latéro-frontal est placé comme la ligne
de déhiscence larvaire et postlarvaire chez Pachygnathus, Terp-
nacarus, Petralycus, Bimichaelia, etc., c’est-à-dire comme chez des
Acariens endéostigmatiques. Si ce sillon est bien la ligne de déhis¬
cence prélarvaire, un Damaeus n’a pas, aux divers niveaux de son
ontogenèse, une déhiscence uniforme. Il est prodéhiscent d’abord,
puis circumdéhiscent. Sa larve se déplace en avant pour sortir de
l’exuvie. Ses nymphes et son adulte reculent.
Peut-être en est-il ainsi pour tous les Oribates supérieurs qui ont
encore une prélarve mais il ne faudrait pas généraliser davantage,
même à titre d’hypothèse. Taberly a vu l’éclosion d’une larve
de Trhypochthonius tectorum : cette larve sortait à reculons de
l’exuvie prélarvaire, et de l’œuf en même temps (3, p. 336).
II. — Comparaison d’une exuvie avec le squelette chitineux
DONT ELLE PROVIENT.
Lorsque le squelette chitineux d’une nymphe ou d’une larve est
abandonné, après une mue, est-il identique, morphologiquement, à ce
qu’il était avant la mue ?
Au premier examen il n’a pas changé du tout. Mais si on l’observe
attentivement, on constate au contraire, dans la plupart des cas,
qu’il a acquis ou perdu quelque chose.
Le seul changement qui ait attiré l’attention jusqu’ici est celui
qui est subi par la cuticule dorsale de l’hysterosoma chez des Euphé-
rédermes. Cette cuticule est fortement réticulée sur l’exuvie, partout
ou seulement à certains endroits, bien qu’elle ne porte, sur le dos
d’une nymphe ou d’une larve, aucune trace apparente de réticula¬
tion. On peut supposer (il serait facile de voir si c’est vrai ou non)
que les nervures du réseau dessinent les limites des cellules épithé¬
liales de l’hypoderme.
La réticulation exuviale ne se forme jamais sur les sclérites.
Un deuxième changement est la suppression ou la réduction des
tendons. Chez beaucoup d’Oribates supérieurs les exuvies sont totale-
— 587 —
ment dépourvues de tendons. Par exemple, sur l’exuvie mandibu-
laire de Liacarus qui est représentée figure 2 B, tous les tendons
manquent. Ceux-ci, qui étaient très grands avant la mue (fig. 2 A),
comme toujours aux mandibules, et qui seront de nouveau très
grands après la mue, ont donc été lysés. J’ai vérifié, article par
article, qu’il en est de même aux pattes et au palpe. Les apodèmes
ont également perdu leurs tendons, et aussi ±es papilles génitales et
l’organe de Claparède.
La lyse des tendons n’est pas totale chez d’autres Oribates et
peut-être est-elle nulle dans certaines familles. Chez Platynothrus
peltifer elle a épargné les extrémités proximales, de sorte que les
tendons des exuvies existent encore mais sont réduits à des moi¬
gnons. C’est au tendon supérieur du mors mobile de la mandibule
que l’on voit cela le plus aisément. On le voit également bien aux
autres tendons des appendices, à condition de séparer les articles
et d’examiner chacun d’eux dans une orientation convenable.
La figure 2 montre une troisième sorte de changement, la dispa¬
rition d’une partie de la mandibule, en arrière. Sur la figure 2 B
j’ai dessiné ce que l’on obtient lorsqu’on extrait, d’une exuvie
tritonymphale de Liacarus, une mandibule. La figure 2 A représente
la mandibule (réduite à son squelette chitineux) d’une tritonymphe
de la même espèce avant la mue. Rien n’a changé en avant 1, sauf
pour les tendons, mais tout ce qui est derrière la ligne abc a disparu.
Cette partie de la mandibule a-t-elle été dissoute, lysée ? Pas
entièrement, car j’ai retrouvé, séparé de tout le reste, dans la
dépouille du gnathosoma, l’arceau g h de chitine épaisse qui borde
l’échancrure postérieure. Il s’agit donc, soit d’une lyse qui a tout
supprimé sauf l’arceau, celui-ci n’ayant résisté que parce qu’il est
plus épais, soit d’une lyse qui s’est contentée d’amincir fortement la
cuticule. Dans la deuxième hypothèse une mandibule exuviale ne
serait pas raccourcie lorsqu’elle est en place, mais au moindre attou¬
chement, et, en particulier, pendant qu’on l’extrait du gnathosoma,
toute son extrémité postérieure amincie tomberait par défaut de
solidité.
Dans les 2 hypothèses il est singulier que la ligne abc soit simple,
sans indentations ou brisures, comme si elle avait été préparée. Cette
ligne, en effet, n’est indiquée par rien sur la mandibule vivante. Elle
n’est définie qu’en 3 points, les points a et c étant les extrémités
postérieures des deux nervures, l’une paraxiale, l’autre antiaxiale,
qui bordent les flancs de la mandibule et le point b étant celui où la
ligne d’attache e n coupe le plan de pseudosymétrie 2.
1. Il y a des différences dans les détails, mais ce sont des différences individuelles
qui n’ont rien à voir avec l’exuviation.
2. La ligne d’attache est celle qui sépare, à la surface de la mandibule, ce qui est
externe de ce qui est interne. De cette ligne part la- peau souple qui relie la mandibule
au reste du corps.
— 588
Remarquons aussi que la ligne abc est extrêmement pâle. La cuti
cule est mince entre a b c et e n. C’est peut-être toute la cuticule qui
est derrière la ligne d’attache qui a subi l’amincissement.
Je n’ai vu jusqu’ici qu’un petit nombre de mandibules exuviales.
Plusieurs ne sont pas tronquées, celle de Platynothrus peltifer par
Fig. 2. — Liacarus sp. — A (X 560), mandibule gauche d’une tritonymphe, orientée
latéralement. — B (x 560), mandibule gauche exuviale d’une tritonymphe, dans la
même orientation. — L’organe de Trâgârdh existe, mais n’est pas représenté.
exemple. D’autres sont tronquées mais paraissent avoir des carac¬
tères un peu différents de ceux décrits ci-dessus chez Liacarus.
L’aire poreuse n’est représentée, sur les figures 2 A et 2 B que par
la striation du tégument dorsal, en coupe optique, sur le contour
apparent. Elle occupe en presque totalité la surface du corps man-
dibulaire, des deux côtés, jusqu’à la ligne d’attache e n, où elle
s’arrête exactement. En avant elle n’a pas de limite précise. Elle
— 589 —
s’efface graduellement à la naissance des mors, au niveau du poil
paradorsal et un peu derrière le poil antiaxial.
III. — Apodèmes.
Les sillons épimériques et leurs apodèmes sont précieux par ce
qu’ils nous enseignent sur la segmentation primitive. J’ai parlé,
dans un travail récent (1, pp. 17 à 23, fig. 1 et 2), de ceux du podo-
soma.
Le segment du palpe est compris, lui aussi, ventralement, entre
deux sillons épimériques prolongés le plus souvent par des apo¬
dèmes, un sillon postérieur, celui que j’ai appelé le 1er du podosoma
(sillon épimérique 1, apodème 1), et un sillon antérieur qui est sous
la mandibule. Le sillon antérieur est le plus profond des sillons
épimériques. Je l’ai désigné diversement, au hasard des descrip¬
tions, par exemple, en 1938, à propos du canal podocéphalique, par
« fond du pli sous-coxal de la mandibule ». Il faudra lui trouver un
nom plus court.
De ce sillon, du fond de ce pli, part un apodème que je propose
d’appeler V apodème capitulaire. On n’en a guère parlé jusqu’ici.
J’en donnerai prochainement des dessins.
L’apodème capitulaire est très important parce qu’il est évidem¬
ment homologue des apodèmes du podosoma. Or il prolonge à l’in¬
térieur du corps la surface dorsale du subcapitulum. Le segment
primitif du palpe est donc exactement et complètement représenté,
du côté ventral, par le subcapitulum, et la bouche, puisqu’elle est
contenue en totalité dans le subcapitulum, n’appartient, chez les
Acariens actinochitineux, qu’à ce segment.
Un autre intérêt de l’apodème capitulaire est de nous faire com¬
prendre ce que signifie la coupole pharyngienne. Cette coupole si
curieuse, particulière à des Enarthronota, est un apodème capitu¬
laire énorme et spécialisé.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
1. Grandjean (F.). — Au sujet de l’ectosquelette du podosoma chez les
Oribates supérieurs et de sa terminologie (Bull. Soc. Zool. France, t. 77,
pp. 13 à 36, 1952).
2. Michael (A. D.). — British Oribatidae, t. I (Ray Society, London,
1884).
3. Taberly (G.). — Sur l’éthologie et le développement postembryonnaire
de Trhypochthonius tectorum (Bull. Soc. Zool. France, t. 77, pp. 330 à 341,
1952).
— 590
Nouvelles captures de Pseudoscorpions (Arachnides)
TRANPORTÉS PAR DES INSECTES.
Par Max Vachox.
Le transport de Pseudoscorpions par des Insectes est un fait
courant dont il est souvent parlé dans la littérature sous le terme
de phorésie. En 1940, j’ai tenté une mise au point de cette question
et l’important mémoire de M. Beier (1948) a groupé tous les cas
connus de transport en une liste fort complète. Depuis, j’ai publié
quelques notes dont la dernière date de l’an passé et, cela, dans le
but de tenir à jour le dossier de la phorésie.
Dans la présente note, je signale la capture de 2 espèces : Lampro-
chernes nodosus (Sch.) et Dendrochernes cyrneus (L. K.) et de nou¬
velles références se rapportant à Lamprochernes savignyi (E. S.),
Lamprochernes chyzeri (Tôm.), Apocheiridium rossicum Red.,
Microcreagris strandi (Eli.), et Ellingsenius hendrickxi Vachon.
Lamprochernes nodosus (Sch.).
C’est l’espèce la plus communément citée et qui est, surtout,
transportée par les Mouches, quelquefois par les Opilions et les
Microlépidoptères. Les captures suivantes : 1 $ accrochée aux pattes
d’une Mouche non déterminée à Lussac-les-Eglises (Haute-Vienne),
(Prof. L. Fage), de 4 Ç portées par 3 Musca domestica L. (M. M. Gail¬
lard et moi-même) au Laboratoire de Zoologie du Muséum à
Paris, en fin août et début septembre 1954 ainsi que celle men¬
tionnée par M. Leclercq d’un spécimen accroché aux pattes de la
Mouche charbonneuse Stomoxys calcitrans L, n’ajoutent rien quant
à la nature des transporteurs, ces 2 Diptères ayant été souvent
mentionnés. Je souligne cependant que les 5 spécimens que j'ai
déterminés sont tous $ et que ceci confirme mes précédentes observa¬
tions. Avant la ponte ou après le délaissement de la couvée, les mères
Pseudoscorpions sont très actives dans la recherche de leur nourri¬
ture et peuvent alors, s’attaquer à de grosses proies telles que les
Mouches.
Lamprochernes savignyi (E. S.).
Cette espèce égyptienne a déjà été signalée comme phorétique ;
M. Beier (1953) la cite, dans les mêmes conditions, des environs de
Khartoum et à l’île Maurice (accrochée à Cryzomyza aenea F.,
Diptère).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 5, 1954.
591 —
Lamprochernes chyzeri (Tôm.).
Pour la première fois, cette espèce est signalée par J. Kaisila
(1949) ; le transporteur est Rhyacia augur (Lépidoptère).
Dendrochernes cyrneus (L. K.).
C’est un gros Chernétide répandu en Europe mais rarement signalé
en France ; il vit sous les écorces et, notamment, celles des chênes.
Je ne l’avais point porté sur la liste des phorétiques en 1940 mais
M. Beier, en 1948, le cite, transporté par les Coléoptères Ceram-
bycides : Asemum striatum (en Albanie), Callidium variabile (en
Angleterre) et des Coléoptères non déterminés de Suède. Mon
collègue P. Jovet, m’a récemment envoyé un Coléoptère Mélan-
dryide : Melandrya caraboides (G. Colas det.) qui avait, accrochée
à l’une de ses pattes, une Ç de D. cyrneus 1. Il s’agit là de phorésie
active c’est-à-dire d’un transport où le Pseudoscorpion tient active¬
ment sa proie et non de phorésie passive où l’animal — comme dans
le cas des Pseudoscorpions logés sous les élytres des Coléoptères —
est passivement transporté.
Microcreagris strandi (Eli.).
Aucun représentant de la famille des Neobisiidae, à laquelle
appartient le genre Microcreagris, n’était signalé en état de phorésie.
J. Kaisila (1949) note la capture de cette espèce, accrochée aux
pattes de Dolichopus acutirostris (Diptère) tout en soulignant que le
couple Pseudoscorpion-Diptère a été découvert dans le filet même de
chasse et que, peut-être, l’accrochage n’a eu lieu qu’au moment de
la capture.
Ellingsenius hendrickxi Vachon.
Cette espèce vit dans les ruches d’ Abeilles au Congo belge et
j’ai donné sur elle et son comportement quelques détails dans une
note récente (1954). Dans la journée et à n’importe quel moment, il
est possible dans la ruche, de trouver des spécimens accrochés aux
pattes des Abeilles et celles de la Reine-mère. Au moment de l’essai¬
mage, les Pseudoscorpions s’accrochent avec facilité et sont, alors,
transportés. Dans le cadre étroit d’élevage en laboratoire, j’ai pu
réaliser l’accrochage entre Abeille et Pseudoscorpion et vérifié que
celle-ci est une proie et est consommée. C’est une preuve que le sti¬
mulus de la phorésie, même chez les espèces vivant dans les ruches,
est d’ordre trophique ou, tout au moins, peut conduire à ce résultat.
Pour terminer, je citerai la récente note de Ed. Dartevelle
(1953) dont le but est de réparer une erreur, un Entomologiste
1. Le Coléoptère, en plein vol, et son voyageur, s’étaient égarés — biotope inattendu
— dans la chevelure de P. Jovet et ne furent capturés que grâce à cette coïncidence.
— 592
belge ayant signalé en Ardèche, des Noctuelles parasitées par de
« minuscules Scorpions ». Notre Collègue précise qu’il doit s’agir,
de Pseudoscorpions et fait une rapide mise au point de la question
du transport des Pseudoscorpions. Malheureusement, les spécimens
n’ont pas été conservés et n’ont pu être déterminés. Le fait de
signaler des Pseudorscorpions phorétiques n’a de réelle valeur que si
les espèces sont nommées et je tiens à souligner que le sexe des trans¬
portés doit être mentionné. L’explication que j’ai donné de la pho-
résie est basée sur le fait que la presque totalité des Pseudos¬
corpions en phorésie activesont des Ç. J’attire l’attention de mes
Collègues sur l’intérêt qu’il y aurait de signaler le sexe des trans¬
porteurs et des transportés ainsi que la date de la capture. Ces
documents permettront de situer le phénomène de la phorésie en
fonction du milieu de vie des animaux et des dates importantes
de leur cycle vital.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
RÉFÉRENCES CITÉES
Reier (M.), 1948. Phorésie und Phagophilie bei Pseudoscorpionen.
Oster. Zool. Zeits., Bd. 1, n° 5, pp. 441-97.
Beier (M.) , 1953. Ueber einige phoretische und phagophile afrikanische
Pseudoscorpione. Rev. Zool. Bot. Afr., t. 48, pp. 73-8.
Dartevelle (Ed.), 1953. À propos de la phorésie des Chernètes. Lambilli
onea, t. 53, n08 11-12, pp. 82-6.
Kaisila (J,), 1949. A révision of the Pseudoscorpion Fauna of eastern
Fennoscandia. Ann. Ent. Fennici, t. 15, pp. 72-92.
Leclercq (M.), 1945. La phorésie chez les Pseudoscorpions. Le Naturaliste
amateur, Yierviers, Belgique, t. 2, n° 7.
Vachon (M.), 1953. Nouveaux cas de phorésie chez les Pseudoscorpions.
Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., t. 24, n° 6, pp. 572-5.
Vachon (M.), 1954. Remarques sur un Pseudoscorpion vivant dans les
ruches d’Abeilles au Congo belge : Ellingsenius hendrickxi n. sp. Ann.
Mus. Congo, Tervuren, t. I, pp. 284-7, 1 fig.
— 593 —
Contribution a l'étude des Sympiiyles du Cameroun.
Par Lisianne Jupeau.
Cette note est consacrée à l’étude des Symphyles récoltés en
février et mars 1954 à Foulassi-Sangmelina par M. J.-L. Perret et
confiés à M. le Professeur Remy qui m’a chargée de les déterminer.
Ce matériel comprend 17 individus dont 6 ad. 1 (1 3 $, 2 s ?),
<3 1. à 11 pp., 3 1. à 10 pp., 2 1. à 8 pp., appartenant tous à une espèce
nouvelle : Millotellina 2 media de la famille des Scutigerellidae.
Millotellina media n. sp.
Adultes. — Dimensions. Longueur sans filières ni antennes :
3,60 mm ; largeur maximum 0,51 mm ; longueur des fdières 0,03 mm.
Tête. — - Aussi large que longue. L’apodème médio-tergal, flexueux,
est bien marqué dans sa partie médiane qui se termine vers l’arrière
par un bouton ovoïde. Les organes temporaux sont subcirculaires.
Antennes. — • Toutes sont brisées, il ne subsiste au plus que
10 articles. Tous les articles à partir du 3e portent, face tergale,
dans la partie latéro-externe, un petit organe en candélabre. La
2e couronne de soies apparaît, sous la couronne centrale, avec une
soie face tergale au 5e article et une soie face sternale au 9e article.
Tergites. — Le tergite I est rudimentaire et porte 2 soies submé¬
dianes. Les tergites II, III, IV, VI, VII et IX présentent une paire
de macrochètes au niveau de leur plus grande largeur ; la région
latéro-externe des tergites V, VIII, X, XI, XIII et XIV présente
une soie submarginale plus forte que les autres.
Pattes. — A la P. I, qui n’a que 4 articles, le tarse est environ
3 fois aussi long que large ; les 2 griffes terminales sont inégales,
l’antérieure étant 2 fois aussi longue que la postérieure et moins
arquée que celle-ci ; la soie frontale est très épaisse, à peu près aussi
longue que la griffe postérieure. A la P. XII, le tarse, dont la lon¬
gueur est supérieure à 4 fois la largeur, porte 6 soies sur le bord
tergal et 4 sur le bord sternal ; les griffes sont fortes et inégales ; la
1. Abréviations : ad. = adulte, 1. à... pp. = larve à ... paires de pattes, P. I = pattes
de la lre paire, s ? = sexe non déterminé.
2. Ce genre a été créé pour 2 espèces que je viens de décrire de la Réunion : M. splen-
dens et M. par va.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 5, 1954.
postérieure est plus longue que la soie frontale. Les styles sont pubes-
cents, terminés par 2 fortes soies inégales, et présents de la P. III à
la P. XII.
Millotellina media n. sp. (fig. 11, 1. à 11 pp ; ailleurs, adulte). — 1. Tète, face tergale. —
2. Tergites I et II, moitié droite. — 3. Tergite III, moitié droite. — 4. P. I droite, face
postérieure. — 5. Extrémité distale de la P. I droite, face postérieure. — 6. P. XII
gauche, face antérieure. — 7. Extrémité distale de la P. XII droite, face posté¬
rieure. — 8. Processus médio-ventral, sacs coxaux et styles situés entre les P. V.
5e paire. — 9. Processus médio-ventral des P. VIII. — 10. Filière droite, face tergale.
— 11. Processus médio-ventral de la P. XI d’une 1. à 11 pp.
Échelles des figures : 1, 2, 3 et 10 = Ex ; 4, 6 et 8 = E2 ; 5, 7, 9 et 11 = E8.
595
Processus médio-ventraux. — Sur la ligne médio-ventrale, de la
P. V à la P. XI, il existe, entre les sacs coxaux d’une même paire,
un processus de longueur sensiblement égale à celle des styles ;
cet organe a la forme d’un cône dont la hauteur est égale à 2 fois le
diamètre de la base, et dont le sommet est émoussé ; il porte des
élevures cuticulaires, toutes de la même longueur. Les processus
médio-ventraux peuvent osciller d’avant en arrière. Ils feront l’objet
d’une étude histologique ultérieure.
Filières. — Bien effilées, 3 fois aussi longues que larges, elles sont
revêtues de soies nombreuses, absentes sur la région distale, plus
courtes que la moitié de la largeur de l’appendice. L’aire terminale,
égale au 1/5 de la longueur de la filière, est prolongée par 2 soies
dont la plus longue manque sur tous les exemplaires.
Larves. — Les larves à 8, 10 et 11 pp. possèdent, de la P. V à
l’avant-dernière paire de pattes, des processus médio-ventraux dont
la situation, la forme et les dimensions relatives sont semblables à
celles observées chez les adultes. Entre les pattes de la dernière paire
de 8 larves examinées attentivement (3 n’ont pu être observées que
sommairement, car elles feront l’objet d’une étude histologique)
existe une protubérance hémisphérique légèrement granuleuse dont
la hauteur est environ 1/10 de celle des styles correspondants.
Il semble que la protubérance située entre les p. XI des 1. à 11 pp.
soit l’ébauche du processus médio-ventral situé entre les p. XI des
adultes et, identiquement, que celle située entre les p. X des 1. à
10 pp. soit l’ébauche du processus médio-ventral situé entre les
p. X des 1. à 11 pp., et ainsi de suite. Puisqu’il n’existe pas, d’après
les observations de Michelbacher (1938) sur Scutigerella imma-
culata Newp., de mues intercalaires entre celles qui permettent à
l’animal d’acquérir une nouvelle paire de pattes, il semble que la
mue séparant 2 stades larvaires s’accompagne de la transformation
de l’ébauche de processus en un organe parfait et de la formation
d’une nouvelle ébauche entre les pattes apparues au cours de cette
mue.
Affinités. — Cette espèce est proche de Millotellina splendens et de
M. parva par la répartition des macrochètes tergaux, les propor¬
tions et la pilosité des filières ; elle s’en distingue nettement par la
forme des processus médio-ventraux.
Laboratoires de Zoologie du Muséum et de la Faculté des Sciences de Nancy.
BIBLIOGRAPHIE
Jupeau (L. ) . Contribution à l’étude des Symphyles de Nosy Be et de la
Réunion. Mém. Inst, scient. Madagascar, à l’impression.
1938 Michelbacher (A. E.). The biology of the Garden Centipede,
Scutigerella immaculata. Hilgardia, 11, pp. 55-148.
596
Deux genres nouveaux dDIémiptères Anthocoridae
du Brésil, représentant une tribu nouvelle.
Par Jacques Carayon.
Je dois à l’obligeance de mon excellent Collègue, le Dr. Petr
Wygodzinsky, quelques spécimens d’Anthocoridés fort intéres¬
sants, qui ont été récoltés par lui au Brésil.
Ces Anthocoridés appartiennent à deux espèces nouvelles, types
de deux genres nouveaux. Bien que l’une de ces espèces ne soit
représentée que par un unique spécimen monté sur lame dans le
baume, et l’autre seulement par 5 exemplaires (dont 2 larves) en
alcool, je n’hésite pas à les décrire, étant donnés les nombreux carac¬
tères morphologiques qui les séparent l’une de l’autre, ainsi que des
Anthocoridés connus du même groupe.
Scolopa 1 gen. nov.
Corps allongé, fortement aplati, glabre, ses bords latéraux presque
parallèles.
Tête plate dorsalement et ventralement, allongée et sub-trian-
gulaire en avant des yeux, beaucoup plus courte et nettement
rétrécie derrière les yeux. Ceux-ci légèrement saillants ; ocelles situés
derrière le bord interne de chaque œil. Premier article des antennes
large et court, n’atteignant pas l’apex de la tête ; deuxième article
moitié plus étroit et près de trois fois plus long que le premier ;
les deux derniers articles allongés, filiformes et hérissés de longs
poils. Rostre court dépassant à peine le bord postérieur de la tête.
Pronotum transverse, plat et lisse à l’exception d’un fin sillon
médian ; son bord antérieur presque droit, ses bords latéraux con¬
vexes et régulièrement arrondis surtout vers l’avant, son bord
postérieur concave. Scutellum en triangle isocèle à base large, sa
surface plate et lisse hormis un sillon médian prolongeant celui du
pronotum. Prosternum subtriangulaire, terminé postérieurement en
angle aigu entre les hanches antérieures qui sont très rapprochées.
Mesosternum beaucoup plus grand que les autres sternites thora¬
ciques, plat et lisse sauf un mince sillon médian, son bord postérieur
1. Les noms de ce genre et du suivant ont été composés arbitrairement, mais de façon
qu’ils commencent par les memes lettres que Scoloposcelis, nom du genre connu dont
ils sont le plus proches.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 5, 1954.
— 597 —
large et droit. Metasternum cordiforme, légèrement renflé. Gout¬
tières des glandes odorantes métathoraciques longues, et largement
recourbées vers l’avant, saillant légèrement hors du bord externe des
métapleures. Pattes à fémurs élargis et comprimés, les fémurs III
très nettement plus larges que les fémurs I, eux-mêmes plus larges
que les fémurs II ; tous les fémurs dépourvus d’épines ; un coussinet
tibial ( fossa spongiosa ) oval à l’apex des tibias antérieurs. Ilémelytre
à embolium étroit, et grand cuneus ; membrane presque aussi longue
et plus large que la corie, parcourue par trois nervures parallèles ;
pas de hamus aux ailes postérieures.
Abdomen allongé, à bords presque parallèles, présentant chez
les seulement un appareil glandulaire ventral ; celui-ci comporte
deux sacs oblongs, dont les deux conduits efférents, coudés à angle
droit, vont s’ouvrir à la partie postérieure du 3e sternite abdominal
visible par deux orifices proches mais nettement séparés ; sur le
sternite, en arrière de ces deux orifices, une plage couverte de micro¬
triches et une touffe de longs poils dressés 1. Marges des derniers
segments abdominaux avec quelques macrochètes courts. Pygo-
phore à peu près symétrique ; le paramère gauche seul bien déve¬
loppé, en forme de lame sillonnée par une gouttière et terminée par
une pointe assez obtuse.
Ce genre est proche de Scoloposcelis Fieber. Il s’en distingue sans
difficulté notamment par la brièveté du rostre, la forme du prono-
tum, l’absence d’épines à tous les fémurs, la présence d’un coussinet
tibial aux pattes antérieures, enfin et surtout par la conformation de
l’appareil glandulaire ventro-abdominal, dont les canaux efférents
et les orifices sont entièrement séparés.
Type du genre : Scolopa wygodzinskyi n. sp.
Scolopa wygodzinskyi n. sp.
(Fig. 1, 2 et 3). Corps lisse, brillant et glabre. Tête un peu plus
longue que large, portant dorsalement une paire de macrochètes
dressés sur les bords latéraux en avant des yeux, et une autre paire
entre les yeux et les ocelles. Longueurs des articles des antennes
(mensurations faites, ainsi que les suivants, sur le holotype, et expri¬
mées en 1 /100e de mm.) : (I) 17 — (II) 47 — (III) 38 — (IV) 31.
Longueurs des articles du rostre : (I) 15 — (II) 22 — (III) 22.
Pronotum au milieu nettement moins long que la tête, plus de
deux fois plus large au bord postérieur qu’au bord antérieur ; sur ses
bords latéraux une paire de macrochètes dressés un peu avant les
1. Voir pour plus de détails, J. Carayon. — Un type nouveau d’appareil glandulaire
propre aux mâles de certains Hémiptères Anthocoridae. Bull. Muséum Hist. Nat.,
Paris, 2e série, t. XXVI, p° 5, p. 602.
— 598 —
angles postérieures. Scutellum au milieu plus long que la tête. Fémurs
très faiblement pileux ; un macrochète dressé suivi de quelques poils
1-2 et 3, Scolopa wygodzinskyi. I, <$ Holotype, avant-corps. 2, Holotype, patte
postérieure. 3, $ Paratype (éclairci à la potasse), derniers segments abdominaux
et pygophore.
4 et 5, Scolopella brasiliensis, <$ Type. 4, aspect général en vue dorsale (spécimen
éclairci et monté). 5, derniers segments abdominaux et pygophore.
1, 2 et 4 à la meme échelle (en haut et à droite), 3 et 5 à la même échelle (en bas et à
droite).
plus courts sur les fémurs III près de l’articulation fémoro-tibiale
(Fig. 2) ; tibias pourvus dans leur moitié distale de quelques épines
et de rangées de poils courts, peu serrés.
599 —
Caractères morphologiques des derniers segments abdominaux et
du pygophore indiqués par la Fig. 3 h
Coloration générale (d’après des spécimens en alcool depuis
plusieurs années) brun roux assez uniforme. Tête brune, un peu plus
claire à l’apex ; yeux noirâtres ; premier article des antennes et
extrémité basale du deuxième brun, le reste ocre jaune à pilosité
claire. Pronotum et scutellum brun roux, le sillon médian plus foncé.
Fémurs brun roux ; tibias et tarses ocre jaune à pilosité claire et
épines brunes. Hémelytres avec l’embolium, le cuneus et une bande
étroite le long du bord postérieur de la corie brun foncé ; le reste de
la corie et le clavus plus clair ; membrane légèrement enfumée,
hyaline dans le 1/3 basal environ, ses nervures brunes. Ailes posté¬
rieures incolores à nervures brunes.
Les exemplaires de cette espèce, 3 et deux larves au stade V
m’ont été envoyés dans un même tube avec les indications suivantes :
« Nova Friburgo, Estado do Rio, 900 m. 1-1946. Wygodzinsky col.
— - Itatiaya. Est. do Rio, 700 m. W. Zikam 6/iv/1947 ». $ Holotype
et 2 <$$ Paratypes au Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris.
Scolopella gen. nov.
Corps allongé, étroit, assez plat. Tête brusquement élargie derrière
les yeux, ses bords latéraux formant à cet endroit un angle obtus ;
yeux non saillants ; ocelles situés derrière le bord externe de chaque
œil, et donc plus écartés l’un de l’autre que ne le sont les yeux.
Antennes à premier article court et renflé dépassant un peu l’apex
de la tête ; deuxième article un peu plus de deux fois plus long que le
premier et relié à lui par un court article intermédiaire conique.
Rostre court dépassant le bord postérieur de la tête mais n’attei¬
gnant pas les hanches antérieures.
Pronotum étroit, trapézoïdal, son bord antérieur droit, ses bords
latéraux légèrement sinueux, son bord postérieur faiblement con¬
cave. Scutellum en triangle équilatéral. Pointe du prosternum entre
les hanches antérieures assez largement arrondie. Bord postérieur
du mesosternum à peu près semi-circulaire. Gouttières des glandes
odorantes métathoraciques longues, largement courbées vers l’avant,
et légèrement saillantes hors du bord externe des métapleures. Pattes
à fémurs comprimés et élargis ; les fémurs I beaucoup plus courts,
mais presque aussi larges que les fémurs III, et beaucoup plus larges
que les fémurs II ; tous les fémurs dépourvus d’épines. Un coussinet
1. Le c? Paratype dont l’apex de l’abdomen est représenté par la Fig. 3 a été traité
à la potasse, puis coloré et monté ; son pygophore présente du côté opposé au paramère
gauche une petite pièce vaguement triangulaire, qui est selon toute vraisemblance
un paramère droit rudimentaire. Cette pièce n’est pas visible chez le holotype conservé
en alcool. »
— 600 —
tibial à l’extrémité distale des tibias antérieurs. Hémélytres étroits
à membrane nettement plus longue et plus large que la corie.
Abdomen à contour oval rétréci antérieurement, et présentant
chez les $$ un appareil glandulaire fait de deux sacs renflés, dont les
conduits efférents se réunissent en un canal impair et médian ;
celui-ci débouche à l’extérieur au niveau du 3e sternite abdominal
visible par un orifice unique pourvu d’une touffe de longs poils.
Les bords de l’abdomen après le milieu, et le pygophore pourvu de
nombreux macrochètes longs et dressés. Pygophore dissymétrique ;
paramère gauche, seul développé, terminé à l’apex par plusieurs
dents aiguës.
Ce genre est proche de Scoloposcelis Fieber et de Scolopa mihi.
Il se distingue des deux par plusieurs caractères, notamment la con¬
formation particulière de sa tête, et celle de l’appareil ventro-
abdominal des (J<J. Ce dernier ayant un canal efférent commun et un
seul orifice s’oppose par là à l’appareil de Scolopa ; tandis que la
simplicité de son conduit efférent commun le distingue de l’appareil
des Scoloposcelis, pourvu en cet endroit d’une ampoule réticulée de
structure complexe.
Type du genre : Scolopella brasiliensis n. sp.
Scolopella brasiliensis n. sp.
(Fig. 4 et 5). Tête à peine plus longue que large ; à chacun des
angles obtus faits par ses bords latéraux derrière les yeux un long
macrochète dirigé vers l’avant et dépassant le bord antérieur des
yeux. Longueurs des articles des antennes du (J Type (en 1/100° mm) :
(I, avec l’article intermédiaire), 17 — (II), 33 — - III et IV manquent.
Rostre : (I), environ 20 — (II), 32 — (III), 22.
Pronotum moins long que la tête, deux fois plus large au bord
postérieur qu’au bord antérieur. Scutellum plus court que la tête.
Fémurs à pilosité très faible. Une courte épine apicale et quelques
poils dont certains spiniformes vers l’extrémité des tibias 1.
Caractères des derniers segments abdominaux et du pygophore
indiqués par la Fig. 5. Longueur totale du (J Type : 2,8 mm.
D’après ce qu’il en subsiste à la suite du montage dans le baume,
la coloration générale est brune assez uniforme. Tête et pronotum
un peu plus foncé que le reste. Yeux noirs. Antennes, rostre et pattes
brun clair. Hémelytres beige avec l’embolium et le cuneus brun assez
foncé. Scutellum brun avec une large bande médiane plus claire.
Abdomen brun clair à pilosité incolore.
Type et unique specimen, 1 çj monté dans le baume sur lame ;
i. Nervures des ailes invisibles, même par l’examen au microscope à contraste
de phase, chez le seul spécimen que j’ai pu étudier, et qui est monté dans le baume.
— 601
Estado do Rio, Itatiaia (800 m, fazenda Penedo) P. Wygodzinsky
leg., sous des écorces. Type au Muséum, Paris.
Les trois genres Scolopa, Scolopella et Scoloposcelis constituent
un petit groupe homogène, et à certains égards nettement isolé du
reste de la Famille. Ils ont en commun en effet, outre différents
caractères tels qu’un long corps aplati avec des fémurs larges et
comprimés, l’apparail glandulaire fort particulier situé dans la région
ventral de l’abdomen des J’ai examiné la plupart des principaux
autres genres connus d’Anthocoridés sans pouvoir y retrouver
même la trace d’un appareil comparable.
Si l’individualité du groupe, actuellement constitué par ces trois
genres, apparaît aisément, l’attribution à ce groupe d’un rang taxo¬
nomique et d’une position systématique rendant compte de ses
affinités est plus difficile. Ceci en raison surtout du caractère peu
satisfaisant et en grande partie artificiel de la classification jusqu’à
présent utilisée pour les Anthocoridae.
Suivant cette classification, le genre Scoloposcelis se place au
voisinage du genre Dufouriellus dans la sous-famille des Dufouriel-
linae Van Duzee (— Xylocoraria Reuter). Or des études anato¬
miques comparatives de Scoloposcelis et Dufouriellus m’ont montré
des différences considérables entre ces deux genres dont la ressem¬
blance toute superficielle tient à un phénomène de convergence dont
est peut-être responsable l’habitat de ces Anthocoridés sous des
écorces.
Les caractères anatomiques des Scoloposcelis confirment pour
une part la position assez isolée de ce genre, mais indiquent nette¬
ment d’autre part sa proche parenté avec les Anthocorinae, dont les
Scoloposcelis ont les structures génitales femelles si particulières
(double orifice génital, poche spermatique, tissu conducteur des
Spermatozoïdes) b
En conséquence je crois devoir placer Scolopa, Scolopella et
Scoloposcelis dans la sous-famille des Anthocorinae Reuter, mais en
les isolant dans une tribu nouvelle des Seolopini fondée sur le genre
Scolopa mihi.
Les caractères principaux séparant les Seolopini des autres
Anthocorinae, désignés provisoirement du moins comme Antho-
corini sont les suivants : Corps étroit et allongé aplati, glabre ou peu
poilu ; fémurs antérieurs et postérieurs fortement élargis et com¬
primés, présence chez les d’un appareil glandulaire s’ouvrant
par un ou deux orifices sur le troisième sternite abdominal visible.
Muséum National d’Histoire Naturelle. E. A. C.
1. Cf. J. Carayon. Existence d’un double orifice génital et d’un tissu conducteur
-des spermatozoïdes chez les Anthocorinae (Hemipt. Anthocoridae). C. B. Acad. Sci.,
Erance, t. 236, pp. 1206-1208.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 5, 1954.
39
— 602 —
Un type nouveau d'appareil glandulaire
PROPRE AUX MÂLES DE CERTAINS HÉMIPTÈRES ANTHOCORIDAE.
Par Jacques Carayon.
Il y a quelques années, le Dr. P. Wygodzinsky, connaissant mon
intérêt pour l’appareil glandulaire odorant des Hétéroptères, me
signala avoir observé un appareil comparable, placé à la face ventrale
de l’abdomen, chez un exemplaire d’Anthocoridé du Brésil. Devant
mon étonnement, il eût la grande amabilité de m’envoyer, avec cet
exemplaire monté dans le baume, quelques autres spécimens en
alcool d’un, Anthocoridé brésilien apparemment voisin du précé¬
dent, et de m’abandonner l’étude complète de ce matériel. Je l’en
remercie sincèrement.
Grâce à ces exemplaires, j’ai pu constater que l’appareil en ques¬
tion, bien différent des glandes métathoraciques avec lesquelles il
coexiste, est propre au sexe mâle 1. Il s’agit d’une formation ecto-
dermique, entièrement tapissée d’une couche interne de chitine, ce
qui en facilite l’étude morphologique et permet de la voir même chez
des spécimens secs de collection. J’ai aussitôt profité de ce caractère
pour examiner à cet égard les d’autres Anthocoridés très divers,
mais je n’ai tout d’abord trouvé chez aucun d’eux un organe ana¬
logue.
Mes observations encore trop fragmentaires sur ce singulier appa¬
reil furent mises de côté en attendant qu’il me soit possible de les
compléter par l’examen de spécimens plus nombreux et vivants, ou
fixés pour l’histologie.
L’occasion d’une telle étude me fut offerte par la trouvaille que
je fis en Auvergne, au mois d’août 1952, d’assez nombreux repré¬
sentants du genre Scoloposcelis Fieber, appartenant aux espèces
S. angusta Reut. et S. obscurella (Zett.) 2. En effet la dissection de
de ces Anthocoridés me permit d’y constater l’existence d’un
appareil glandulaire abdominal analogue à celui précédemment
observé chez des Anthocoridés brésiliens, mais d’un type plus com¬
plexe.
1. Le matériel envoyé ne comportant que des imagos <$<$ et des larves V des 2 sexes,
c’est l’étude histologique comparative de ces dernières, qui m’a montré que cet appareil
se forme seulement chez les larves <$<$.
2. Les Scoloposcelis sont d’ordinaire très rares en France, où l’on avait jusqu’alors
capturé seulement 5 ou 6 spécimens appartenant à ce genre. S. obscurella , de beaucoup
la plus fréquente des 2 espèces rencontrées en Auvergne, est nouvelle pour la France.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 5, 1954.
1. — Scoloposcelis angusta, ensemble de l’appareil glandulaire abdominal d’après une
pièce disséquée et préparée en entier.
2. — Scolopa wygodzinskyi, $ Paratype, appareil glandulaire abdominal (spécimen
éclairci et monté en préparation).
3. — Scolopella brasiliensis, <$ Type (spécimen éclairci et monté en préparation).
[2 et 3 à la même échelle].
4 à 6. — Scoloposcelis obscurella. 4, ampoule collectrice après traitement à la potasse et
coloration (seules les bases des soies dressées au-dessus de l’orifice ont été figurées).
5, coupe sagittale presque axiale de l’ampoule collectrice (même échelle que 4. 6,
paroi du sac glandulaire en coupe sagittale, à gauche chez un imago venanPde muer,
à droite chez un imago âgé de 10 jours.
a., ampoule collectrice — cg., couche de cellules glandulaires — me., muscle com¬
presseur — o. , orifice de l’appareil à l’extérieur.
604
Je donne ci-après d’abord la description de cet appareil, tel, qu’il
se présente chez les Scoloposcelis où j’ai pu l’étudier en détail, et
j’indiquerai ensuite sa conformation dans les 2 autres genres, où il a
été trouvé.
Appareil glandulaire des Scoloposcelis.
Situé dans l’abdomen des approximativement au niveau des
3e, 4e et 5e segments, cet appareil y occupe un volume relativement
important.
Il comporte (Fig. 1) - — - des parties paires et symétriques : les
sacs glandulaires, leurs réservoirs avec
les muscles compresseurs, et les canaux
efférents,
— une formation impaire et médiane :
F « ampoule collectrice », avec l’orifice
externe et la rangée de soies dressées
attenantes.
Sur le vivant, les sacs glandulaires apparaissent oblongs, trans¬
lucides, et en permanence dilatés par la sécrétion qu’ils contiennent.
Celle-ci est un liquide transparent, faiblement teinté en brun très
pâle et d’aspect huileux ; il semble effectivement insoluble dans
l’eau, mais se dissout dans les solvants organiques. Ce liquide ne
dégage aucune odeur appréciable.
La paroi des sacs, richement pourvue de trachées, est essen¬
tiellement formée d’une couche de cellules glandulaires hautes et
serrées. La fig. 6 en montre l’aspect sur coupes histologiques. Dans
le cytoplasme dense on voit au pôle basal un volumineux noyau
sphérique, clair, avec une grosse masse chromatique centrale. Au
pôle apical se trouve une lacune allongée, de dimensions variables,
surmontée par une ampoule de chitine creuse et ouverte à sa partie
inférieure ; du côté opposé, l’ampoule, après avoir traversé l’intima
chitineuse, qui tapisse intérieurement le sac glandulaire, se termine
dans la lumière de celui-ci par un assez long poil spatulé.
Chez un individu venant de faire sa mue imaginale, la paroi des
sacs, moins épaisse (fig. 6 à gauche), comporte, dispersées entre
les cellules glandulaires et sous l’intima chitineuse, des cellules plus
petites correspondant vraisemblablement à l’épithélium tégumen-
taire normal plus ou moins dissocié. Chez l’imago plus âgé ces cellules
sont très rares ou ont disparu.
Dans leur région antérieure et du côté ventral, les sacs glandu¬
laires aboutissent à des réservoirs en forme d’entonnoir et de petites
dimensions. Ces réservoirs, dont la paroi mince est dépourvue de
cellules glandulaires, sont dorsalement recouverts et partiellement
entourés par des faisceaux de muscles « compresseurs » disposés en
605 —
écharpe. Il ne s’agit pas là de muscles spéciaux, mais seulement
d’une partie des muscles longitudinaux ventraux, assez fortement
modifiés à cet endroit.
Du côté opposé aux sacs glandulaires, les réservoirs se pro¬
longent par des canaux efférents tubulaires, et à paroi mince, qui
se réunissent au milieu de la face ventrale de l’abdomen dans une
« ampoule collectrice » de structure complexe.
Cette ampoule a une paroi chitineuse assez épaisse et réticulée
comme l’indique la fig. 4 ; elle comporte une dilatation antérieure
en sphère aplatie, dans laquelle débouchent ventralement les canaux
efférents, et qui se poursuit postérieurement par un appendice en
battant de cloche. C’est presque à l’extrémité de ce dernier que
s’ouvre l’orifice subcirculaire, qui fait communiquer l’appareil avec
l’extérieur. Cet orifice est situé au milieu du 3e sternite abdominal
visible, et juste en avant de lui une rangée de fortes soies sont
dressées sur ce sternite. Chez les spécimens vivants de Scoloposcelis,
on voit fréquemment une petite gouttelette de sécrétion sourdre de
l’orifice et rester fixée contre cette rangée de soies.
Cet appareil glandulaire complexe des <$<$ n’a aucun équivalent
même à l’état d’ébauche chez les Ç$. Il se forme au cours du 5e et
dernier stade larvaire ; apparu tout d’abord comme un petit massif
de cellules denses contre la face ventrale de l’abdomen, il se diffé¬
rencie rapidement et son édification est pratiquement terminée au
moment de la mue imaginale.
J’ai pu examiner un assez grand nombre d’espèces de Scolopo¬
scelis provenant des régions les plus diverses du monde. Chez toutes,
j’ai retrouvé ce même type d’appareil glandulaire avec seulement
quelques variations de détail portant sur les dimensions relatives des
différentes parties et sur le nombre des soies dressées au-dessus de
l’orifice.
La conformation de cet appareil, qui apparaît donc comme cons¬
tante au sein d’un même genre, présente par contre d’un genre à
un autre d’intéressantes et notables variations.
Appareil glandulaire des Scolopa et Scolopella.
Une étude systématique, dont on trouvera les résultats dans une
note précédant celle-ci 1, m’a conduit à placer les spécimens brési¬
liens d’Anthocoridés, que m’a envoyés le Dr. Wygodzinsky, dans
deux espèces nouvelles appartenant à deux genres nouveaux :
Scolopa et Scolopella. Parmi les différences morphologiques nettes
qui séparent ces deux genres, figurent précisément celles qui portent
sur la conformation de l’appareil glandulaire abdominal des <$<$.
1. J. Carayon. Deux genres nouveaux d’Hémiptères Anthocoridae du Brésil repré¬
sentant une tribu nouvelle. Bull. Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 5, p. 596.
— 606 —
Le type de cet appareil rencontré chez Scolopella (fig. 3) est le
plus proche de celui des Scoloposcelis. Mais à la place de l’ampoule
collectrice complexe existant chez ces derniers, il n’y a qu’un con¬
duit efférent simple, impair et médian, dont l’orifice, encore situé
sur le 3e sternite abdominal, est entouré de longues soies dressées.
Chez Scolopa, l’appareil est d’un type nettement différent et
paraît à certains égards plus primitif. Ici, les canaux efférents des
sacs glandulaires restent séparés et aboutissent à deux orifices bien
distincts sur le 3e sternite abdominal (fig. 2) ; en arrière de ceux-ci
une petite plage limitée du tégument est couverte de microtriches et
porte une touffe de longs poils.
Il est remarquable que cet appareil complexe n’ait aucun équiva¬
lent connu chez d’autres Hémiptères, et paraisse si rarement présent
au sein même de la Famille des Anthocoridés. Ce fait, et la diversité
de sa conformation d’un genre à l’autre dans le petit groupe où il
existe, permettent de supposer qu’il a subi une évolution phylo¬
génétique rapide, et qu’il correspond à une fonction très particulière.
Malheureusement, à ce dernier sujet, rien ne permet actuelle¬
ment d’avancer autre chose que des conjectures. La structure de
cette formation glandulaire, ainsi que les différenciations tégumen-
taires au voisinage de ses orifices font penser à un « osmeterium »
hautement différencié. Sa présence dans le seul sexe mâle, et son
apparition à la fin du développement larvaire évoque l’idée d’une
fonction en rapport avec l’activité sexuelle. Cependant j’ai étudié à
cet égard le comportement des Scoloposcellis mâles, sans pouvoir
y découvrir jusqu’à présent des faits confirmant cette hypothèse.
Muséum National d' Histoire Naturelle, E. A. C.
— 607
Accouplement d'une femelle avec deux mâles
SIMULTANÉMENT CHEZ DES HELOPELTIS (HEMIPT. MlRIDAE)
du Cameroun.
Par Lucien Gérin.
CORRESPONDANT DU MUSÉUM.
S’il est fréquent chez beaucoup d’insectes de voir un mâle cher¬
cher à s’accoupler avec une femelle déjà accouplée avec un autre
mâle, il semble très rare que de telles tentatives réussissent.
Chez les Hémiptères en particulier on n’a pas jusqu’ici, à ma
connaissance signalé de copulations effectives d’une femelle avec
deux mâles simultanément.
J’ai pu observer au Cameroun un tel phénomène chez deux
espèces d’ Hémiptères Miridés appartenant au genre Helopeltis. Et,
s’il m’a semblé utile de faire connaître l’existence de cette anomalie,
c’est d’abord parce qu’elle n’est pas exceptionnelle, ensuite et
surtout parce qu’elle fournit des indications intéressantes sur le
comportement sexuel et le mécanisme de la copulation chez ces
insectes.
Les deux espèces d 'Helopeltis, chez lesquelles ces constata¬
tions ont été faites : H. schoutedeni Reuter, et H. westwoodi sont fort
communes dans la région des Hauts Plateaux camerounais, notam¬
ment aux environs de Dschang, où j’ai effectué mes observations.
L’une et l’autre s’attaquent à diverses plantes cultivées, principale¬
ment aux Quinquinas, et c’est en raison de leur caractère nuisible
que j’étudie depuis plusieurs années leur biologie.
Ces insectes sont élevés sur jeunes plants de Quinquina dans
d’assez vastes cages, où leur densité est d’ordinaire plus forte que
dans la nature, sans être cependant par trop élevée.
Contrairement à ce que B. Küllenberg (1947) 1 a observé chez
des Miridés paléarctiques, les Helopeltis s’accouplent très aisément
en captivité.
L’ardeur génésique des mâles est considérable, ce qui paraît être
la source principale d’assez nombreuses anomalies de leur compor¬
tement sexuel.
11 n’est pas rare de voir un mâle essayant de s’accoupler avec un
1. B. Küllenberg. — Über Morphologie und Funktion des Kcpulationsapparats
der Capsiden und Nabiden. Zool. Bidrag, Uppsala, 24, pp. 217-418.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 5, 1954.
— 608
autre mâle, le paramère du premier cherchant en vain sur le pygo-
phore du second l’orifice des voies génitales femelles.
En élevage, j’ai pu suivre le manège d’un mâle, qui, installé
». Efïective-
d mâle s’ac-
; fût observé
é, semblait « attendre son tou
ints se furent séparés, ce seco
èmelle. Le même comportemei
— 609
à une autre occasion, mais dans ce cas, et comme il arrive parfois du
moins en élevage, le premier mâle était mort in copula ; un second
mâle, s’était comme précédemment fixé sur le couple ; il attendit
ainsi pendant un certain temps, puis finalement abandonna.
C’est sans doute lorsque l’impatience sexuelle du mâle atteint
un degré plus élevé que les choses vont jusqu’à la copulation effective
de deux mâles simultanément avec la même femelle.
J’ai jusqu’à présent observé un tel accouplement à trois une
dizaine de fois, et toujours dans des élevages où la densité des
insectes était assez grande. Les constatations, faites tout d’abord et
surtout chez H. schoutedeni, ont été récemment renouvelées dans les
mêmes circonstances chez H. westwoodi.
Pour étudier de plus près ces copulations anormales, le moyen
le plus commode consiste à fixer brusquement les trois partenaires
in copula en les immergeant dans un liquide fixateur, tel que le
Pampel ou le Carnoy, chauffé jusqu’au voisinage du point d’ébulli¬
tion. Dans ces conditions les conjoints meurent instantanément
sans que leurs positions respectives ou celles de leurs pièces génitales
soient modifiées de façon appréciable.
La figure ci-contre représente un « trio » d ’H. schoutedeni ainsi fixé.
Mais les faits les plus intéressants de ces accouplements anormaux
résident dans les rapports intimes des organes copulateurs de chacun
des trois partenaires.
Chez les Helopeltis, les parties de l’appareil génital tant mâle
que femelle qui interviennent dans l’accouplement, et le mécanisme
de celui-ci diffèrent à plusieurs égards de ce que l’on en connaît chez
d’autres Miridés et sont assez complexes.
Je les ai étudiés en collaboration avec J. Carayon au Laboratoire
d’Entomologie agricole coloniale du Muséum, et nos résultats seront
publiés in extenso ultérieurement ; j’en donne ici un aperçu sommaire
qui me permettra de préciser les rapports des organes copulateurs
dans les accouplements à trois.
La particularité essentielle de ces organes tient surtout au dis¬
positif assurant l’accrochage et la fixation du pénis dans les voies
génitales femelles. Ce dispositif correspond à ce que B. Küllenberg
(1947, loc. cit .) a décrit comme « Befestigungsanordnungen » chez
d’autres Miridés, mais il est d’un type différent.
Le pénis du mâle à l’état d’érection comporte distalement un
endosome divisé en deux parties bien distinctes : d’une part une volu¬
mineuse ampoule sub-sphérique, irrégulièrement mamelonnée, tra¬
versée par le ductus seminis et portant le gonopore secondaire ;
d’autre part une paire d’appendices en forme de cornes creuses, qui
sont des diverticules dorsaux de l’endosome. Dans la moitié distale
de chacun de ces appendices, leur paroi, par ailleurs membraneuse.
est différenciée en un puissant sclérite crochu et hérissé de petites
épines.
Les voies génitales ectodermiques femelles, construites selon
le plan général commun aux Miridés x, ont cependant un caractère
qui jusqu’à présent leur paraît propre ; il s’agit de deux longs diver¬
ticules tubulaires du vagin diverticules qui se raccordent distale-
ment avec chacun des oviductes mésodermiques. Ces diverticules
constituent donc des oviductes ectodermiques, dont la paroi interne
chitineuse est pourvue vers leur extrémité distale de nombreuses
et fortes épines recourbées vers l’arrière.
Lors de l’accouplement, les deux sclérites épineux des appendices
de l’endosome s’engagent dans les deux oviductes ectodermiques,
où leur turgescence et les épines crochues des parois les fixent solide¬
ment.
En raison sans doute de ce dispositif de fixation assez complexe,
ainsi que du volume important de tout l’aedeagus en érection,
l’accouplement normal des Helopeltis est long (3 à 5 h.). A l’exception
d’une courte période initiale, où le mâle, grimpé sur le dos de la
femelle, cherche à engager l’un de ses paramères dans l’orifice génital
de celle-ci, presque tout l’accouplement se passe les deux conjoints
étant en opposition par l’apex de l’abdomen. La séparation des sexes
est laborieuse, et résulte des tractions exercées en sens opposé par
chaque partenaire. L’ampoule principale de l’endosome sort d’abord
des voies génitales femelles, suivie par l’un puis l’autre des appen¬
dices crochus de fixation. Il n’est pas rare de voir l’extraction du
pénis se prolonger pendant des heures.
La complexité des organes copulateurs, et de leurs rapports dans
l’accouplement normal rend d’autant plus surprenant le fait que la
copulation d’une femelle simultanément avec deux mâles soit pos¬
sible et effectivement réalisée dans certains cas.
L’étude des exemplaires ainsi accouplés à trois, et fixés comme
il a été indiqué plus haut montre en effet que, dans tous les cas
observés, les pénis des deux mâles avaient atteint leur état d’érection
totale et étaient l’un et l’autre complètement engagés dans le
vagin de la femelle.
Naturellement, seuls les appendices de fixation du pénis de l’un
des deux mâles, le premier accouplé sans doute, peuvent s’insérer
dans les oviductes pairs ; les parties correspondantes du second
aedeagus se logent avec les deux ampoules principales des endo-
somes dans le vagin de la femelle. Ainsi, les rapports des pièces copu-
1. Avec J. Carayon, nous y avons trouvé les deux plages glandulaires cernées par
des sclérites annulaires, et figurant sur la paroi dorsale de la chambre génitale. Ces
plages d’après B. Küllenberg sont absentes chez les Bryocorinae paléarctiques, dont
les structures génitales diffèrent à bien des égards de celles des Helopeltis, et d’autres
Bryocorinae tropicaux (Lycidocoris, Pantilioforma, Sahlbergella) que nous avons
examinés.
latrices des trois conjoints sont étroits, et à peu de chose près les
mêmes que lors d’un accouplement normal.
L’examen histologique des spécimens fixés dans ces conditions
permet en outre de considérer que le fonctionnement des organes
génitaux mâles, et notamment l’émissicn du sperme ne sont que peu
ou pas perturbés.
Ces accouplements anormaux ont donc l’intérêt de montrer que,
malgré la complexité des pièces copulatrices mâles et femelles chez
les Helopeltis, il n’y a pas nécessairement entre elles une étroite
corrélation mécanique lors de l’accouplement, puisque ces pièces
peuvent fonctionner dans des conditions morphologiques sensible¬
ment différentes des conditions habituelles.
Laboratoire d' Entomologie Agricole coloniale du Muséum.
— 612 —
Note sur Cypraea cicercula Linné 1758.
Par M. Gilbert Ranson.
1758. — Cypraea cicercula Linné, Syst. nat. édit. X, p. 725.
1758. — Cypraea globulus Linné, Syst. nat. édit. X, p. 725.
1759. — Martini, Conch. Cabinet, t. 24, fîg. 242,
243, 244.
1817. — Cypraea margarita Dillwyn (non Sol. in Gray). Descript.
Catal. ree. Shells, 1817, vol. 1, p. 470.
1836. — Cypraea cicercula Linné. Sowerby, Conch. Illustr., p. 5,
fig. 84, 84, 84.
1836. — Cypraea globulus Linné. Sowerby, Conch. Illustr., p. 5,
fig. 78, 78.
1846. — Cypraea cicercula Linné, Reeve, Conch. Icon., pl. XXI,
fig. 116, 116 b.
1846. — Cypraea globulus Linné. Reeve, Conch. Icon., pl. XXI,
fig. 118 a, 118 b.
1846. — Cypraea cicercula Linné. Kiener, Coq. vivantes, Porcelaines,
p. 156, pl. 50, fig. 3, 3 et fig. 4, 4 (var.).
1870. — Cypraea cicercula Linné. Sowerby, Thés. Conch., IV, p. 41,
pl. 322, fig 343, 344, 345, 346.
1870. — Cypraea globulus Linné. Sowerby, Thés. Conch., IV, p. 41,
pl. 322, fig. 347, 348.
1874. — Cypraea tricornis. Jousseaume, Rev. et Mag. Zool., 3e sér.,
t. 2, p. 9, pl. 1, fig. 3, 4.
1874. — Cypraea Lienardi. Jousseaume, Rev. et Mag. Zool., 3e sér.,
t. 2, p. 11, pl. 1, fig. 1, 2.
Cypraea crucinotata. Jousseaume mss.
Cypraea Joaquini. Jousseaume mss.
1881. — Cypraea cicercula Linné. Weinkauff, Monogr. in Syst.
Conch. Cab., 2e édit., p. 126, pl. 37, fig. 1, 2.
1881. — Cypraea globulus Linné. Weinkauff, Monogr. in Syst,
Conch. Cab., 2e édit., p. 127, t. 2, fig. 2, 3 ; t. 37, fig. 3, 4, 5, 8.
1885. — Cypraea cicercula Linné. Roberts in Tryon, Manual of
Conchol., VII, p. 197, pl. 20, fig. 55 à 58, 61, 62.
1885. — Cypraea globulus Linné. Roberts in Tryon, Manual of
Conchol., VII, p. 198, pl. 20, fig. 59, 60.
1902. — Cypraea cicercula Linné
var. globulus et var. Liernadi Jousseaume et var. tricornis
Jousseaume. Ph. Dautzenberg, Journ. de Conchyl., vol. 50,
pp. 377 et 378.
1907. — Cypraea cicercula Linné. J. G. Hidalgo, Mem. Real Acad .
Cienc. Madrid, t. XXV, p. 310.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 5, 1954.
— 613 —
1907. — Cypraea globulus Linné. J. G. Hidalgo, Mem. Real Acad.
Cienc. Madrid, t. XXV, p. 370.
1925. — Pustularia cicercula Linné.
Pustularia globulus Linné.
Pustularia tricornis Jousseaume. F. A. Schilder, Archiv.
Naturgesch., 91, A, Heft 7, p. 105.
1933. — Cypraea cicercula Linné. Ph. Dautzenberg et J. L. Bouge,
Journ. Conchyl., vol. 77, p. 271.
1933. — Cypraea globulus Linné
var. quadrimaculata Hidalgo
var. tricornis Jousseaume. Ph. Dautzenberg et J. L. Bouge,
Journ. Conchyl., Vol. 77, p. 276.
1937. — Pustularia bistrinotata M. et F. A. Schilder, Zool. Anz.,
119 Band, p. 179.
1937. — Pustularia cicercula Linné
Pustularia margarita Dillwyn
Pustularia globulus Linné. M. et F. A. Schilder, Zool. Anz.,
119 Band, p. 179.
1938. — Pustularia cicercula Linné
(avec 3 races : cicercula, liénardi, margarita).
Pustularia bistrinotata M. et F. A. Schilder
(avec 3 races : mediocris, bistrinotata, sublaevis).
Pustularia globulus Linné
(avec 3 races : globulus, sphaeridium, brevirostris) .
F. A. et M. Schilder, Proc. Malac. Soc., vol. XXIII, pp. 126,
127.
Avant de présenter mon travail d’ensemble sur les Cypraeidés
d’Océanie et de Nouvelle-Calédonie, je voudrais en quelques Notes
préliminaires, attirer l’attention sur les méthodes qui ont présidé
à la classification zoologique des espèces de ce groupe de Mollusques.
On aurait pu penser que la classification d’un groupe apparem¬
ment aussi homogène que celui des Cyprées, ne présentait pas de
difficultés. Il n’en est rien. De très nombreux travaux leur ont été
consacrées. Les grands spécialistes des Cyprées sont sans conteste
M. et F. A. Schilder. Leur classification extraordinairement
complexe, évolue sans cesse. D’une façon générale ils ne sont pas
suivis. De telle sorte que chaque spécialiste a sa classification per¬
sonnelle.
Je voudrais montrer aujourd’hui comment un problème, apparem¬
ment simple, a été compliqué à l’extrême. Nous possédons au Labo¬
ratoire de Malacologie du Muséum, une belle collection de la petite
Cyprée faisant l’objet de cette Note. Nous en avons un grand nombre
d’échantillons et de localités variées depuis la Mer Rouge et File
Maurice jusqu’aux îles Tuamotu et Marquises ; la Nouvelle- Calé¬
donie, l’Indochine, les Philippines et la Mer de Chine.
Linné en avait distingué 2 espèces : C. cicercula et C. globulus.
Jousseaume, en 1874, en créa deux autres C. tricornis et C. liénardi
— 614 —
(nous en avons les « types » au Laboratoire de Malacologie) dont il
publia les diagnoses et les figures. Mais dans la collection Jous-
seaume on trouve encore deux espèces « manuscrites » de cet
auteur : C. Joaquini et C. crucinotata. En 1885, Roberts (dans
Tryon) déclare qu’il n’y a pas de raison de conserver C. liénardi
ni C. tricornis. Du matériel de l’ Ile Maurice (localité type) lui a
démontré qu’il ne s’agit que de simples variétés. En ce qui con¬
cerne C. globulus, Roberts pense que de futures investigations
prouveront son identité avec C. cicercula.
En 1902 Ph. Dautzenberg, considère C. globulus, C. liénardi et
C. tricornis comme des variétés de C. cicercula Linné.
Les prévisions de Roberts ne se sont pas réalisées jusqu’à ce
jour et Dautzenberg non plus n’a pas été suivi. Il faut toutefois
reconnaître que Dautzenberg est revenu en partie sur son opinion
de 1902 : en 1933, avec Bouge, ils séparent C. cicercula de C. glo¬
bulus dont ils font deux bonnes espèces, C. car. quadrimaculata
(Hidalgo) et C. tricornis Jousseaume sont considérées comme des
variétés de C. globulus.
F. A. et M. Schilder, en 1937, poussent la « pulvérisation » de
l’espèce à l’extrême. Ils créent une autre espèce C. bistrinotata. En
1938, ils conservent trois espèces qu’ils placent dans le genre Pustu-
laria (alors qu’en 1937, ils en décrivaient 4) : P. cicercula avec
3 races : cicercula, liénardi et margarita ; P. bistrinotata avec 3 races :
mediocris, bistrinotata et sublaevis ; P. globulus avec 3 races : glo¬
bulus, sphaeridium, brevirostris b Pour ces auteurs, il s’agit de races
géographiques. On pourait donc croire que chacune d’elles dis¬
tincte des autres par un ou quelques caractères morphologiques a
une dispersion bien délimitée.
En ce qui concerne la répartition géographique des espèces, nous
relevons dans ces auteurs (note infrapaginale, 1937, p. 179) que
P. margarita Dillwyn (= tricornis Jousseaume) se trouve de la
Nouvelle-Guinée aux Paumotus. Or Jousseaume décrit son C. tri¬
cornis de l’Ile Maurice ! (1874, p. 11). Dans leur travail de 1938
(p. 126) nous voyons P. bistrinotata-mediocris (= cicercula Reeve)
signalé de « N. Melanesia to New Caledonia, Micronesia, the Philip¬
pines and Japan ». Or Reeve signale son espèce de Fîle d’Anaa aux
Tuamotu. De même (1938, p. 126) P. bistrinotata-sublaevis (= cicer¬
cula Kiener) est signalée de « E. Polynesia, Gambier to Fiji, Gilbert
Is. and Hawaii », alors que l’espèce de Kiener est de Timor !
1. Nous voyons dans le Zoological Record que W. R. Steadman et B. C. Cotton
ont signalé deux nouvelles sous-espèces des Fidji. Malheureusement nous n’avons pas,
au Muséum le volume du périodique (S. Aust. Mus., 7, 1943) où elles ont été décrites.
11 s’agit de : Pustularia ( Pustularia) tricornis valvula ; et P. (P.) cicercula jennisoni.
En 1949, G. S. Coen (Hist. nat. Rcma, 3, 1949) décrit une nouvelle variété de l'Ile
Maurice : Pustularia cicercula purissima. Nous n’avons pas, non plus, ce périodique.
615
Si nous examinons maintenant ce que disent ces auteurs des
caractères morphologiques qui différencient les diverses espèces, un
premier fait saute aux yeux (1937, p. 179 en note infrapaginale) : la
coquille de P. margarita (= tricornis Jousseaume) est toujours petite,
disent-ils. Or pour son espèce C. tricornis (1874, p. 11), Jousseaume
donne les dimensions suivantes : longueur 18 mm. ; largeur 11 mm. ;
hauteur 10 mm. C’est pour ainsi dire les dimensions les plus fortes de
C. cicercula !
Nous allons maintenant retenir successivement chacun des
caractères de cette espèce et examiner comment il se présente dans
l’ensemble du matériel que nous avons à notre disposition.
La forme générale est globuleuse, convexe en dessus, un peu
aplatie en dessous et terminée par des extrémités très saillantes, en
forme de bec, bifides.
Entre la forme parfaitement globuletise et la forme légèrement
allongée, il y a tous les intermédiaires, de même qu’entre les formes
globuleuses et gibbeuses. Dans le même lot des paratypes de C. tri¬
cornis Jousseaume de l’île Maurice, de la forme allongée à la forme
très gibbeuse nous avons tous les passages (en 9 exemplaires seule¬
ment). Le « type » figuré par Jousseaume (1874, pl. I, fig. 3, 4), que
nous avons en mains et qui n’est qu’un échantillon isolé du lot
précédent, n’est pas le plus gibbeux des 9.
Les dimensions de la coquille varient de 8 mm à 23 mm de long ;
6 mm à 15 mm de large. Dans un même lot des Philippines les échan¬
tillons ont de 10 à 20 mm de long et de 7 à 14 mm de large.
La surface extérieure peut être entièrement lisse ou entière¬
ment couverte de granulations pustuleuses. Entre ces deux états, il
existe tous les intermédiaires. Il est très curieux de constater que
Jousseaume (1874, p. 9 et p. 11) dit que la coquille de C. tricornis
est lisse et luisante tandis que celle de C. liénardi est granuleuse.
Or si le « type » de tricornis est lisse, il n’en est pas de même de
tous les « paratypes » ! 8 exemplaires sont lisses, mais 1 gros exem¬
plaire est lisse au sommet et très granuleux aux 2 extrémités.
Dans des lots de la Mer de Chine ou des Philippines, nous avons
des échantillons entièrement lisses et d’autres entièrement granu¬
leux avec tous les intermédiaires.
Jousseaume (1874, p. 13) dit, entre autres que C. liénardi se
distinguera par la présence de son sillon dorsal. Certes les co-types
de cette espèce ont tous un sillon dorsal et tous les échantillons à
surface extérieure très granuleuse ont un sillon très prononcé.
Cependant à mesure que la surface extérieure devient de moins en
moins granuleuse, le sillon est de moins en moins apparent. Les
échantillons lisses n’ont plus de sillon ; cependant il arrive encore
— 616 —
dans ce cas, que parfois les ponctuations brunes laissent un inter¬
valle à l’emplacement occupé ailleurs par le sillon.
A l’extrémité antérieure, au départ du sillon dorsal on trouve
un ombilic ou « fossette » assez profond dans tous les échantillons
granuleux et à sillon bien marqué. On trouve tous les stades entre cet
état et l’absence de fossette chez certains échantillons entièrement
lisses. Jousseaume dit que cet ombilic est taché de brun. Or dans ses
« co-types » on trouve 2 échantillons où la fossette est sans tache
brune. C’est le cas également d’échantillons de lots provenant de la
Mer de Chine ou des Philippines. Nous avons un échantillon des
Fidji, dont la surface extérieure est granuleuse, dont le sillon est
bien apparent et dont cependant la fossette est à peine dessinée.
Par contre, nous avons un échantillon de l’île Maurice, absolu¬
ment lisse et luisant, sans sillon du tout et qui pourtant présente une
« fossette » bien nette avec une tache brune.
La couleur extérieure du fond varie du blanc le plus pur au gris
sale, au jaune clair, au jaune brun.
Lorsqu’elle est colorée, la coquille peut présenter une coloration
jaune clair à jaune brun sans aucune tache. Mais d’autres fois des
taches qui peuvent être de trois ordres se superposent à la couleur du
fond. Ce sont, parfois, uniquement des petits points marrons, régu¬
lièrement disséminés, toujours plus apparents sur les parties latérales
que sur la face dorsale. Mais nous avons des exemplaires où ces points
marrons se trouvent sur toute la surface dorsale aussi bien que sur les
parois latérales. Dans un même lot on peut trouver toutes les
variantes. Ces points marrons n’ont pas de rapports avec les granu¬
lations.
Quelquefois, on trouve sur le sommet du dos des taches brunes
plus larges, de forme irrégulière, souvent plus ou moins symétriques
de chaque côté du sillon médian. On peut en trouver aussi qux deux
extrémités du sillon. Même quand la coquille est blanche nous avons
vu ci-dessus (chez C. liénardi ) que la fossette antérieure peut pré¬
senter une tache brune.
Mais le troisième ordre de taches brunes, le plus important,
donnant aux échantillons qui les portent un aspect vraiment très
caractéristique, est constitué par 4 taches plus ou moins larges,
symétriquement disposées, à la face inférieure, de chaque côté de
l’ouverture. Si ces 4 taches étaient constantes et propres aux échan¬
tillons d’une région donnée, on pourrait les considérer comme
caractérisant une espèce, ou tout au moins une bonne race géogra¬
phique. Mais, là encore, nous nous trouvons en présence d’un
caractère variable. Les échantillons blancs n’en possèdent pas. Mais
un échantillon jaune clair, granuleux, des Marquises les présentent.
Dans un lot de l’île Maurice, des échantillons en ont 4, d’autres 3 ;
chez un autre les 2 taches de la bordure labiale sont fusionnées au
— 617 —
centre ; deux autres exemplaires n’ont qu’une tache. Dans un lot des
Philippines des échantillons ont 4 taches, d’autres n’en ont pas du
tout. De Nouvelle-Calédonie nous avons deux échantillons blancs
sans taches et trois, jaune clair, ayant chacun 4 taches brunes infé¬
rieures.
Examinons maintenant la face inférieure de la coquille. Elle
présente une fente, l’ouverture antéro-postérieure, étroite. Les
bords, columellaire et labial, de cette ouverture sont crénelés. La
ligne de l’ouverture est quelquefois presque droite ; le plus souvent
elle présente une courbe, qui peut être assez prononcée, dans sa
portion subterminale, postérieure. D’après Jousseaume (1874,
p. 13) la C. liénardi aurait une face inférieure arrondie et convexe ;
il dit d’ailleurs (p. 10) que C. tricornis a une face inférieure « légère¬
ment convexe, arrondie ». Et C. cicercula et C. globulus auraient une
face inférieure dont le centre présenterait un méplat avec des dents
centrales courtes.
D’une manière générale Jousseaume signale aussi des différences
dans le nombre et divers caractères des dents des lèvres interne et
externe. Ici encore, pour tous ces caractères de la face inférieure,
nous avons tous les intermédiaires. Par exemple 12 exemplaires de la
Mer de Chine jaune clair, avec tubercules extérieurs, taches brunes
supérieures et surtout taches brunes inférieures au nombre de 2, 3 ou
4 selon l’échantillon, donc des cicercula typiques, ont des dents
présentant tous les caractères de celles des échantillons appelés par
Jousseaume C. liénardi : les dents sont fortes, longues, saillantes
et il n’y a pas de méplat central sans dents. Dans d’autres lots, des
C. cicercula typiques ont des dents plus fines, plus courtes avec ou
sans méplat, avec ou sans dents au centre.
Les lèvres interne et externe se prolongent, antérieurement et
postérieurement, par des processus bifides se reliant en gouttière.
Ces processus droits en général, sont souvent incurvés ; ils sont plus
ou moins courts, ne dépassant pas cependant 2-3 mm.
Dans la collection Jousseaume nous avons 6 échantillons dési¬
gnés sous le nom de C. Joaquini Jousseaume mss. Ces échantillons
sont, sans aucun doute, des C. cicercula. Mais dans l’épaisseur de la
coquille, on remarque, chez quatre d’entre eux, des épaississements
calcaires décolorés. La coquille ne s’est pas développée normalement.
Ces échantillons ont dû vivre dans des conditions exceptionnelles,
défavorables.
C. cicercula a été placée par certains auteurs (dont Vayssièbe)
dans le genre Trivia. Dautzenberg en fait un Cypraea (Epona)
comme Roberts (in Tryon). Iredale (1934) en fait un Pustularia
Swainson comme les Schilder (1925 et 1938). J’en fait pour l’ins¬
tant un Cypraea. Je discuterai cette question plus tard.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 5, 1954.
40
618 —
Matériaux du Laboratoire de Malacologie du Muséum
National d’Histoire naturelle de Paris.
— Cypraea liénardi Jousseaume, Ile Maurice (Collection Dr. F. Jous-
seaume, 1916). 13 exemplaires, co-types.
— Cypraea tricornis Jousseaume, type, Ile Maurice, (Collection Dr. F.
Jousseaume, 1916), 1 exemplaire : type figuré.
— Cypraea tricornis Jousseaume, Ile Maurice, (collection Dr. F. Jous¬
seaume, 1916), 9 exemplaires, para-types.
— Cypraea crucinotata Jousseaume, mss. (collection Dr. F. Jous¬
seaume, 1916), 23 exemplaires. Il n’y a pas de localité signalée pour ces
derniers, mais il est fort possible qu’ils soient également de l’ Ile Maurice.
— Cypraea Joaquini Jousseaume mss., 6 exemplaires, sans localité.
— Cypraea cicercula Linné var. tricornis Jousseaume, Ile Maurice,
M. Carié, 1911, 2 exemplaires.
— Trivia (Epona) liénardi, Mer Rouge, 2 exemplaires.
— Cypraea cicercula Linné, Nouvelle-Calédonie, M. Marie, 1871, 1 exem¬
plaire.
— Cypraea cicercula Linné, Nouvelle-Calédonie, Coll. A. Vayssière,
2 ex. ; 5 ex. ; 5 ex. ;
— - Cypraea liénardi Jousseaume, Nouvelle-Calédonie, M. l’Abbé
Lambert, 2 ex.
— Cypraea cicercula Linné, Port Dorey, 4 ex.
— Trivia cicercula Linné, Cambodge, M. J. de Morgan, 1922, 4 ex.
— Cypraea cicercula Linné, Philippines, M. Marche, 1882, 8 ex.
— Cypraea globulus Linné, Philippines, M. Marche, 1882, 15 ex.
— Cypraea cicercula Linné, Mer de Chine, M. Pavie, 1885, 12 ex.
— - Cypraea cicercula Linné, Mer de Chine, 10 ex.
— - Cypraea cicercula Linné, Fidji, M. Filhol, 1876, 1 ex.
— Trivia cicercula (Linné), 39 exemplaires provenant des Gambier et
Tuamotu : Hao, Gambier, Marutea, Amanu, Taravuroa, Puamu (don de
M. Seurat à M. Vayssière).
— - Cypraea cicercula Linné, Gambier, M. Seurat, 1904, 6 ex.
— Cypraea cicercula Linné, Amanu (don de M. Seurat à M. Vayssière) ,
10 ex.
— Trivia cicercula (Linné), Vahitahi (don de M. Seurat à M. Vayssière),
7 ex.
- — • Trivia cicercula Linné, Taenga (don de M. Seurat à M. Vayssière),
4 ex.
— Trivia cicercula Linné, Makemo (don de M. Seurat à M. Vayssière),
2 ex.
— - Trivia cicercula Linné, îles Tuamotu (don de M. Seurat à M. Vay-
sière), 12 ex.
— Cypraea cicercula Linné, Takume (Mission G. Ranson, 1952).
— Cypraea cicercula Linné, Tahiti (don de Mde. Boullaire à M. G. Ran¬
son, 1952).
— Cypraea cicercula Linné, îles Marquises (don de P. Siméon Delmas,
1927), 1 ex.
— 619
— Cypraea cicercula Linné, sans origine, très vraisemblablement des
Tuamotu (Coll. A. Vayssière), 85 exemplaires.
— Dautzenberg en 1902 (pp. 380-381) précise pour la Nouvelle-
Calédonie : Nouméa ; Ile Art ; Iles Loyalty ; Ile des Pins.
— Dautzenberg et Bouge en 1933 (pp. 271 et 276) donnent les
îles suivantes des Tuamotu non citées plus haut : Raiatea, Anaa,
Rairoa, Nukutavake, Mangareva, Marutea du Sud.
— Ingram (1939, p. 324) signale l’espèce à Makatea.
En 1934 (p. 114) Iredale signale cette espèce du Queensland,
West Australia. En 1950 (p. 131), Joyce Allan, la note de l’Australie
du Nord.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
(Voir la synonymie).
Allan Joyce. Australian Shells, Melbourne, 1950.
Iredale. Australian cowries, Austr. Zool., 8, 1934, pp. 96 et 9, 1939,
p. 297.
Ingram (W. M.). Cypraeidae from Makatea island, Tuamotu Archipelago.
Occas. pap. Bish. Mus. Honolulu , Vol. XIV, 1939, N. 18, p. 323.
— 620 —
Lamellibranches recueillis aux Iles Kerguelen et Heard
par MM. Angot, Arétas, Aubert de la Rue, BrOwn
et Pauli an.
Par Jean M. Gaillard.
Dans une note précédente 1 j’ai donné la liste des Gastéropodes
recueillis par'MM. Angot, Arétas, Aubert de la Rüe, Brown et
Paulian. Le présent travail concerne les Pélécypodes recueillis
par les mêmes collecteurs au cours de leurs missions dans l’ Antarc¬
tique.
Ord. Taxodonta.
Fam. Ledidae.
Yoldia woodwardi Hanley, 1860, Proc. Zool. Soc. London, p. 370.
Kerguelen : Plage, fond Baie Norvégienne ; Péninsule Courbet
(Aubert de la Rüe, 1950).
Antérieurement citée de : Iles Falkland (Hanley, 1860).
Terre du Feu (Canal du Beagle) (Pelseneer, 1903).
Orcades du Sud (Lamy, 1906).
Iles Peterman et Déception (Lamy, 1911).
Iles Wandel et Winckle (Lamy, 1906).
Géorgie du Sud (Tron Soot-Ryen, 1951).
Fam. Arcidae.
Lissarca rubrofusca Smith, 1879, Phil. Trans. Roy. Soc. London,
CLXVIII, p. 185, pl. IX, fig. XVII.
Kerguelen : Baie du Morbihan (Paulian, 1951).
Heard Island (Brown, 1952).
Antérieurement citée de : Orcades du Sud (Melvill and Standen, 1909).
Kerguelen (Lamy, 1915 ; Martens, 1886 ; Smith, 1879).
1. Gastéropodes recueillis aux Iles Kerguelen et Heard par MM. Angot, Arétas,
Aubert de la Rüe, Brown et Paulian, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., vol. XXVI, n° 4.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 5, 1954.
— 621 —
Fam. Limopsidae.
Philipiella Olstadi Tron Soot-Ryen, 1951, Sc. Res. Norw. Ant.
Exped., n° 32, Antarctic Pelecypods, p. 12.
Heard Islands (K. G. Brown, 1952).
Décrite par M. Tron Soot-Ryen des Shetlands du Sud.
Ord. Anisomyaria.
Fam. Mytilidae.
Musculus Hahni Mabille et Rochebrune, 1891, Mission Scienti¬
fique du Cap Horn, 6, Zoologie, 2e partie, p. H. 123.
Kerguelen : Péninsule Courbet, Presqu’île Prince de Galles
(Aubert de la Rüe, 1949).
Antérieurement citée de la Baie Orange (Mabille et Rochebrune, 1891).
Musculus minutus Dali, 1876, Bull. U. S. Nat. Mus., n° 3, p. 46.
Kerguelen : Grotte de Port aux Français (Angot, 1952) ; Pointe
Malloy (Angot, 1952) ; Baie du Morbihan (Arétas, 1950).
Antérieurement citée de Kerguelen (Dali, 1876 ; Smith, 1879 ; Lamy,
1915, 1931).
Musculus trapezinus Lamarck, 1819, Animaux sans Vertèbres
(Modiola) VI, p. 114.
Kerguelen : Port aux Français (Angot, 1952 ; Arétas, 1950) ;
Port Jeanne d’Arc (Angot, 1952) ; Baie Norvégienne, Péninsule
Courbet (Aubert de la Rüe, 1950 ; Arétas, 1950) ; Contenu digestif
d’un Trachinidae ( Notothenia sp.) ; (Arétas, 1950).
Antérieurement citée de Kerguelen (Smith, 1878 ; Lamy, 1910, 1911,
1931) ; Ile Macquarie (Hamilton, 1895) ; Terre Alexandre Ier (Lamy,
1911) ; Géorgie du Sud (Lamy, 1911) ; Patagonie, Falklands (Smith, 1885).
Mytilus magellanicus Chemnitz, 1783, Conch. Cab., VIII, p. 162,
pl. 83, f. 742.
Kerguelen : Port aux Français (Angot, 1952 ; Arétas, 1950) ;
Plage près Presqu’île Prince de Galles (Aubert de la Rüe, 1949) ;
Baie Norvégienne, Péninsule Courbet (Aubert de la Rüe, 1949) ; Ilot
Murray (Arétas, 1949).
Antérieurement citée de Kerguelen (Smith, 1878 ; Lamy, 1915, 1931) ;
Falklands (Melvill et Standen, 1909) ; Aucklands, Fidji, Nouvelle Zélande,
Terre de Feu, Côte Pacifique Américaine depuis le 10e degré Sud (Pel-
seneer, 1903).
— 622 —
Mytilus desolationis Ed. Lamy, 1936, Journ. de Conchyliologie ,
vol. LXXX, p. 112.
Kerguelen : Baie de Port aux Français (Arétas, 1950) ; Baie Nor¬
végienne, Péninsule Courbet (Aubert de la Rüe, 1950) ; Presqu’île
Prince de Galles (Aubert de la Rüe, 1949).
Le nom Mytilus kerguelenensis H. O. Fletcher 1 2 ne peut être
conservé, cette appellation étant déjà occupée par Smith 2 pour une
petite espèce de profil court. Le nom repris ici a été donné par
Ed. Lamy en 1937 3 pour remplacer le M. canaliculus proposé par
Dall (non Martyn).
Fam. Limidae.
Limatula pygmae Phil., 1845, A rchiv für Naturgesch, p. 56.
Kerguelen : Baie du Morbihan (Paulian, 1951) ; Péninsule Courbet,
Presqu’île Prince de Galles (Aubert de la Rue, 1949).
Antérieurement citée de Kerguelen (Smith, 1879) ; Orcades du Sud
(Melvill et Standen, 1907) ; Détroit de Magellan (Lamy, 1911) ; Baie de
Cumberland (Strebel, 1908).
Ord. Eulamellibranchiata.
Fam. Carditidae.
Cardita astartoides von Martens, 1878, Sitzungsher Ges. Naturf.
Fr. Berlin, p. 25.
Antérieurement citée de Kerguelen (v. Martens, 1878 ; Lamy, 1915 ;
Smith, 1885) ; Géorgie du Sud, Shetlands du Sud (Tron Soot-Ryen, 1951) ;
Cap Royds (Hedley, 1911) ; Cap Adare (Smith, 1902) ; Terre Alexandre Ier,
Ile Peterman (Lamy, 1911) ; Ile Anvers (Lamy, 1906) ;
Kerguelen : Presqu’île Prince de Galles (Aubert de la Rüe, 1949) ;
Baie Norvégienne, Péninsule Courbet (Aubert de la Rüe, 1950) ;
Fjord H. Bossière (Arétas, 1950).
Fam. Erycinidae.
Kellya consanguinea Smith, 1878, Phil. Trans. Roy. Soc. London,
CLXVIII, p. 184, pl. IX, fig. 20.
Ile Amsterdam (Paulian, 1952).
1. B. A. N. Z. Antarctic Expédition 1929-1931 Reports — Série A, vol. II, Part 6,
1938, p. 107.
2. Rep. Sc. Results Challenger, 1885, vol. XIII, p. 274, pl. XVI, fig. 4-4 a.
3. Journal de Conchyliologie, 1937, vol. LXXXI, p. 112.
— 623 —
Antérieurement citée de : Saint Paul (Vélain, 1876) ; Ile Amsterdam
(Vélain, 1876; Smith, 1878) ; Kerguelen (Lamy, 1910) ; Canal du Beagle
(Pelseneer, 1903).
Smith distingue cette espèce du Lasaea rubra européen par sa
taille plus grande, son épiderme plus épais, sa forme générale plus
allongée, son umbo érodé ; l’absence de ponctuation sur l’espèce
antarctique précise cette dissemblance.
Scacchia veneris Ch. Vélain, 1877, Arch. Zool. Exp. et Gen., t. V.,
p. 133.
Kerguelen : Baie du Morbihan (Paulian, 1951) ; Port aux Français
(Angot, 1952).
Antérieurement citée de l’Ile Saint Paul (Vélain, 1877).
•Fam. Mactridae.
Labiosa elliptica King and Broderip, 1831, Zool. Journ., vol. V,
p. 325.
Kerguelen : Port Jeanne d’Arc (Angot, 1952) ; Bras Karl Luyken
(Paulian, 1951) ; Baie Norvégienne, Péninsule Courbet (Aubert de la
Rüe, 1949).
Antérieurement citée de : Shetlands du Sud (King et Broderip, 1831).
Orcades du Sud (Melvill et Standen, 1909) ; Cap Royds (Hedley, 1911) ;
Kerguelen (Smith, 1885) ; Ile Franklin (Smith, 1902).
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
Les Octocoballiaires d'Afrique du Sud (II- Corgonacea ;
III- PENNATULACEA).
Par Andrée Tixier-Durivault.
Nous terminons ici l’étude des Octocoralliaires d’Afrique du Sud
qui nous ont été confiés pour détermination 1.
II. — - Ordre des Gorgonacea.
Famille des Plexauridae Gray,
genre Eunicella Verrill.
Eunicella papillosa (Esper).
1787 Gorgonia papillosa, Esper. Pflanzen. Forsetz., t. 50, p. 173.
Deux exemplaires portant le n° S 78 A, récoltés le 10-1-1932,
à Stil Bay, à une distance de 54 miles à l’ouest de Mossel Bay.
Un échantillon portant le n° RR I B, récolté le 4-6-1938, à Rob-
berg, à une distance de 110 miles à l’ouest de Port Elizabeth.
Une colonie portant le n° CP 9, récoltée le 1-5-1938, à Cape
Province.
Un spécimen portant le n° YV I B, récolté le 27-10-1939, à Mossel
Bay.
Trois exemplaires portant le n° CH 6 A, récoltés à Cape Hangklip
à la limite est de False Bay.
Quatre échantillons portant le n° AG 3 B, récoltés le 27-9-1939
au Cap Agulhas.
Cinq colonies portant le n° AFR 801 B, récoltés le 7-10-1947,
par Y Africana, à 32° 34' S, 17° 52' E, à une profondeur de 71 m, sur
un fond d’argile vert sombre.
Neuf spécimens portant le n° CP 346 B, récoltés le 4-5-1950, à
Cape Province.
De teinte blanc grisâtre les nombreuses colonies appartiennent
à cette espèce localisée en Afrique du Sud.
Eunicella alba (Esper).
1794 Gorgonia palma var. alba, Esper. Pflanzen. Forsetz., vol. 1, t. 40.
1. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2 s., t. XXVI, 1, 1954, p. 124; 2 s., t. XXVI, 2, 1954,
p. 261 ; 2 s., t. XXVI, 3, 1954, p. 385 ; 2 s., t. XXVI, 4, 1954, p. 000.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 5, 1954.
— 625
Quatre exemplaires portant le n° FB 208, récoltés le 29-4-1948,
à 34° 09' S, 18° 27', 9 E, à False Bay, à une profondeur de 22 à 24 m,
sur un fond de sable.
Les quatre portions de colonies, blanches, appartiennent à cette
espèce entièrement localisée en Afrique du Sud.
Famille des Primnoidea Verrill.
genre Thouarella Gray.
Thouarella Hicksoni J. S. Thomson.
1911 Thouarella Hicksoni, J. S. Thomson, Proc. Zool. Soc. London,
p. 886, t. 44, fig. 3 a, b ; t. 45, fig. 1.
Un exemplaire portant le n° AFR 729 J, récolté le 15-8-1947,
par Y Af ricana, à 31° 23' S, 16° 30' E, à une profondeur de 200 fthms,
sur un fond d’argile noire et de rocher.
Cette espèce a déjà été reconnue en Afrique du Sud.
Famille des Gorgoniidae Ridley.
genre Lophogorgia Milne-Edwards.
Lophogorgia crista Môbius.
1861 Lophogorgia crista, Mobius. Nova Acta Ac. Leop., v. 29, p. 7, t. 2,
fig. 1-7.
Un exemplaire portant le n° AFR 0001 N, récolté le P-5-1948,
par V Af ricana, entre Durban et Ste Lucie, à une profondeur de 40 m,
sur un fond de sable et de rochers.
Un fragment terminal de colonie, rouge vif, représente cette
espèce bien connue en Afrique du Sud.
Lophogorgia flammea (Ellis et Solander).
1786 Gorgonia flammea Ellis et Solander. Zooph., t. 11, p. 80.
Deux exemplaires portant le n° FB 212, récoltés le 13-12-1949,
à False Bay, près de Quarry sur le Pic Elsey.
Une colonie portant le n° FB 213, récoltée le 9-3-1950, à False
Bay (Pier Kalk Bay Harbour), à une profondeur de 5 m.
Un échantillon portant le n° FB 209, récolté le 29-4-1948, à False
Bay, à 34° 09' S, 18° 27'9 E, à une profondeur de 22 à 24 m, sur un
fond sableux.
Les différents spécimens de cette espèce commune en Afrique
du Sud sont rouge vif.
Lophogorgia lütkeni Wright et Studer.
1889 Lophogorgia lütkeni, E. P. Wright et Th. Studer. Rep. Voy.
Challenger, vol. 31, pars 64, p. 150, taf. 30, fig. 1, 1 a ; taf. 34, fig. 1.
— 626 —
Un exemplaire portant le n° AFR 888 F, récolté le 11-2-1948,
par Y Africana, à 34° 45' S, 19° 16' E, à une profondeur de 57 m.
Une petite colonie rouge corail, haute de 100 mm, appartenant
à cette espèce connue en Afrique du Sud et à l’Ile du Prince Edouard.
Lophogorgia capensis (Hickson).
1900 Gorgonia capensis, S. J. Hickson. Marin. Invest. S. Africa, p. 83,
tab. 5 A.
Un exemplaire portant le n° AFR 865 P, récolté le 8-1-1948,
par V Africana, à 34° 36' S, 19° 18' E, à une profondeur de 20 fthms,
sur un fond d’argile vert foncé.
La colonie, entière, de couleur jaune, a 250 mm de hauteur
totale. Nous avons rapporté cet échantillon à L. capensis, espèce
signalée en Afrique du Sud et appartenant non pas au genre Gor¬
gonia auquel l’avait rattaché Hickson mais au genre Lophogorgia.
En effet, comme l’avait supposé Bielschowsky (1929), la colonie,
dépourvue des caractères du genre Gorgonia (en particulier fré¬
quentes anastomoses entre les rameaux), possède tous ceux du genre
Lophogorgia.
genre Leptogorgia Milne-Edwards.
Leptogorgia aurata Thomson.
1918 Leptogorgia aurata, J. S. Thomson. Mem. and Proc. Manchester
Lit. and Phil. Soc., vol. XLI, 1916-17, p. 32, pl. I, fig. 5 ; pl. IV, fig. 2.
Un exemplaire portant le n° AFR 0001 M, récolté le P-5-1948,
par Y Africana, entre Durban et Ste Lucie, à une profondeur de 40 m,
sur un fond de sable et de rochers.
Une portion de colonie jaune appartenant à cette espèce déjà
signalée en Afrique du Sud (Umhloti River).
III. — Ordre des Pennaiulacea.
Famille des Veretillidae (Herklots).
genre Cavernularia Milne-Edwards.
Cavernularia Dayi n. sp.
Un exemplaire portant le n° AFR 1028 E, récolté le 15-5-1948,
par Y Africana, à 28° 28' S, 32° 25,8' E, à une profondeur de 27 m, sur
un fond de beau sable et de rochers.
Diagnose : Colonie à construction radiaire, de forme cylindrique et à
sommet arrondi. Pédoncule et rachis de taille à peu près semblable. Auto-
zoïdes arrangés sans ordre défini ; petits siphonozoïdes peu visibles. Axe
court. Spiculés corticaux du pédoncule ovalaires, ayant 0,73 mm de long ;
sclérites internes pédonculaires arrondis, ovalaires, de 0,109 mm de long ;
— 627 —
éléments squelettiques corticaux rachidiens ovalaires, sensiblement sem¬
blables à ceux du pédoncule ; spiculés internes du rachis très volumineux,
de 0,09 à 0,212 mm de long, ovalaires ou cylindriques.
Coloration dans l’alcool : blanc grisâtre.
Fig. 1 : Cavernularia Dayi N. sp.
a : colonie ; b, c, d, f, h, i : spiculés corticaux du pédoncule ; e, g, /, k : spiculés internes
du pédoncule ; nf q, s : spiculés corticaux du rachis ; l, m, o, p, r, t, u, v, x : spiculés
internes du rachis.
628 —
Description : L’exemplaire (fig. 1, a), de petite taille, montre
un pédoncule de 30 mm de long et de 7 mm de large et un rachis peu
renflé de 40 mm de long et de 9 mm de large. Il n’y a pas de ligne
nette de démarcation entre le rachis et le pédoncule. Les autozoïdes
rétractés n’ont que 0,4 à 0,8 mm de diamètre d’ouverture ; ils sont
arrangés sans ordre défini et séparés de 1 à 2 mm les uns des autres.
Les siphonozoïdes, très petits, sont au nombre de 4 à 6 entre deux
autozoïdes voisins. Un axe fragile, rond, long de 10 mm environ se
situe dans la portion basale du rachis.
Les spiculés corticaux du pédoncule, disposés en une couche serrée
sous-ectodermique, sont nombreux, de forme ovale et de petite
taille. Ne dépassant pas 0,073 mm de long ils sont clairs (fig. 1, b)
ou opaques à stries concentriques (fig. 1, d, f, h) ou encore à croix
noires centrales (fig. 1, c, ï). A l’intérieur du pédoncule les sclérites
sont volumineux et ont de 0,109 à 0,166 mm de long : ils sont allongés
en bâtonnets (fig. 1, k), ovales (fig. 1, /), arrondis (fig. 1, g) ou légère¬
ment strangulés en leur milieu (fig. 1, e).
Les éléments squelettiques corticaux du rachis sont assez sem¬
blables à ceux du cortex pédonculaire (fig. 1, n, q, s) alors que les
spiculés internes, très volumineux, ont une longueur allant de 0,09
à 0,212 mm et sont ovales (fig. 1, o, r, x), cylindriques (fig. 1, ni, t, l)
ou légèrement rétrécis en leur milieu (fig. 1, p, u, v).
L’exemplaire, conservé dans l’alcool, a une teinte générale blanc
grisâtre.
Rapports et différences : Cette espèce diffère nettement par ses
spiculés de toutes les espèces décrites de Cavernularia ; elle se
rapproche légèrement par sa forme générale de C. cylindrica. C. Dayi
porte à deux le nombre des espèces de Cavernularia récoltées en
Afrique du Sud et, comme C. lütkeni, elle semble être une espèce
d’eau chaude et de petite profondeur.
Famille des Echinoptilidae Hubrecht.
genre Actinoptilum Kükenthal.
Actinoptilum molle Kükenthal.
1910 Actinoptilum molle, W. Kükenthal. Zool. Anz., Bd 36, p. 57.
Un exemplaire portant le n° FB 206, récolté le 29-4-1948, à False
Bay, à 34° 09' S, 18° 27,9' E, à une profondeur de 22 à 24 m, sur un
fond sableux.
Trois échantillons portant le n° FB 207, récoltés le 29-4-1948,
à False Bay, à 34° 09' S, 18° 27,9' E, à une profondeur de 22 à 24 m.
Une colonie portant le n° AFR 1532 J, récoltée le 4-6-1949,
par T A f ricana, à 32° 36,6' S, 17° 41,4' E, à une profondeur de
103 fthms, sur un fond de sable et de rochers.
— 629
Un spécimen portant le n° TRA 27 D, récolté le 21-7-1948, par
les Commercial Trawlers, à 18 miles du Cap Agulhas, à une pro¬
fondeur de 35 fthms, sur un fond argileux.
Trois exemplaires portant le n° TRA 25 R, récoltés le 8-4-1948,
par les Commercial Trawlers, au Cap Infanta, à une profondeur de
36 fthms.
Un échantillon portant le n° AFR 1098 D, récolté le 1-6-1948,
par Y Africana, à 29° 56' S, 31° 11' E, à une profondeur de 333 m, sur
un fond d’argile verte.
Les différents spécimens ont des tailles et des colorations diverses.
Jeunes ils ne dépassent pas 10 mm de longueur totale et présentent
un pédoncule blanc et un rachis rose ; adultes ils atteignent 70 à
120 mm de long et montrent un pédoncule blanc ou jaune orange
et un rachis rose violacé ou rouge foncé.
Cette espèce, particulière à l’Afrique du Sud, y a été signalée
maintes fois à des profondeurs variables.
Famille des Anthoptilidae Kôlliker.
genre Anthoptilum Kôlliker.
Anthoptilum grandiflorum (Verrill) Kükenthal.
1879 Virgularia grandiflora, Verrill, Am. Journ. Sci., (3), vol. 17,
p. 239.
Un exemplaire portant le n° AFR 704 A, récolté le 24-5-1947,
par V Africana, à 32° 09' S, 17° 09' E, à une profondeur de 130 fthms,
sur un fond d’argile vert foncé et de sable.
L’échantillon, de grande taille, et malheureusement partagé en
quatre morceaux, est de coloration jaunâtre. Cette espèce cosmo¬
polite se retrouve en différents points de l’Afrique du Sud aux envi¬
rons de 300 m.
Famille des F uniculinidae (Gray),
genre Funiculina Lamarck.
Funiculina armata Verrill.
1879 Funiculina armata, Verrill. Am. Journ. Sc., (3), vol. 17, p. 240.
Deux exemplaires portant le n° AFR 730 G, récoltés le 15-8-1947,
par Y Africana, à 31° 23' S, 16° 03' E, à une profondeur de 200 fthms,
sur un fond de sable et d’argile noire.
Les deux colonies, de teinte crème, incomplètes et en assez mau¬
vais état, mesurent environ 500 mm de hauteur.
Cosmopolite cette espèce de grande profondeur n’avait pas
encore été signalée en Afrique du Sud, F. quadrangularis y avait seule
été reconnue.
- 630
Famille des Virgulariidae (Verrill).
genre Virgularia Lamarclc.
Virgularia Schultzei Kükenthal.
1910 Virgularia schultzei, Kükenthal. Zool. Anz., Bd 36, p. 53.
Un exemplaire portant le n° TB 157, récolté le 25-11-1948, à
Table Bay entre l’I. Robben et Blaauwberg, à une profondeur de
8 à 10 fthms.
Deux échantillons portant le n° AFR 1535 D, récoltés le 9-7-1949,
par 1 'Africana, à 29° 09' S, 16° 45' E, à une profondeur de 84 m, sur
un fond de sable et de rochers.
Deux colonies portant le n° AFR 783 B, récoltées le 24-9-1947,
par V Af ricana, à 32° 43' S, 17° 39' E, à une profondeur de 222 m,
sur un fond d’argile sableuse.
Six spécimens portant le n° LB 295, récoltés le 5-5-1950, à Lange-
baan Lagoon.
Les différents échantillons, variant dans leur longueur entre 50 et
190 mm, sont de couleur jaune brunâtre ou blanc jaunâtre. Cette
espèce est localisée en Afrique du Sud.
Virgularia gustaviana (Herklots) Balss.
1863 Halisceptrum gustavianum, Herklots. Tijdskrift voor de Dier-
kunde, I, p. 31.
Deux exemplaires portant le n° DBN 21 C, récoltés le 12-7-1950,
dans la baie de Durban au sud-est de l’Ile de Salisbury, à la basse
mer et sur un fond d’argile sableuse.
Les deux colonies, blanc crème, ont de 130 à 145 mm de lon¬
gueur totale. Cette espèce cosmopolite a déjà été signalée dans la
même localité d’Afrique du Sud.
Famille des Pennatulidae (Ehrenberg),
genre Pennatula Linné.
Pennatula phosphorea Linné.
1758 Pennatula phosphorea, C. A. Linné. Systema naturea, edit. 10,
p. 818.
Un exemplaire portant le n° AFR 730 F, récolté le 15-8-1947,
par F Africana, à 31° 30' S, 16° 03' E, à une profondeur de 251 fthms,
sur un fond d’argile verte.
Deux échantillons portant le n° AFR 716 C, récoltés le 9-6-1947,
par F Africana, à 31° 44' S, 16° 13' E, à une profondeur de 250 fthms,
sur un fond de sable et d’argile verte.
631 —
Les diverses colonies, mesurant de 200 à 240 mm de long et ayant
une coloration rouge, ressemblent à la forme antarctica de Küken-
thal. Cette espèce est ici, pour la première fois, signalée en Afrique
du Sud.
Famille des Pteroeididae Kolliker.
genre Pteroeides Herklots.
Pteroeides sp.
Un exemplaire portant le n° AFR 1028 G, récolté le 15-5-1948,
par Y Africana, à 28° 28' S, 32° 25,8' E, à une profondeur de 27 m, sur
un fond de beau sable et de rochers.
La colonie, trop incomplète, ne peut pas être déterminée exacte¬
ment.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
— 632 —
Les Ophiothrix fragilis (Echinodermes) de Roscoff.
Par Gilda Nataf.
Introduction.
Ophiothrix fragilis Abildgaard constitue une espèce très poly¬
morphe. La distinction entre les formes qu’on lui rattache se fait
essentiellement d’après des caractères morphologiques. La liaison
n’est pas rigoureusement établie entre les caractères morphologiques
et des distinctions d’ordre anatomique (vésicules de Poli), embryo¬
logique (nombre de bras de l’ophiopluteus), écologique (répartition
littorale ou plus profonde), géographique. Nous avons voulu, pour
deux formes d 'Ophiothrix fragilis de Roscoff introduire un nouveau
critère de comparaison : le test d’agglutination des spermatozoïdes
par l’eau ovulaire (egg-water).
Morphologie (Définition des formes).
Parmi les sept ou huit variétés que certains ont voulu voir dans
cette espèce, Koehler « Faune de France » en retient quatre.
Koehler reconnaît (1894) qu’il existe des intermédiaires entre ces
quatre variétés et qu’une seule population peut comporter plusieurs
des variétés et leurs intermédiaires.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 5, 1954.
— 633
Écologie.
On trouve à Roscoff :
1) Sur le littoral, dans le chenal de File Verte ou au Beclem
(faciès rocheux) dans la zone allant du niveau inférieur des Hyman-
thalia lorea au niveau des Laminaires, des Ophiothrix fragilis corres¬
pondant à la variété echinata Delle Chiaje. Elles sont isolées et assez
rares : le maximum récolté en deux à trois heures est une douzaine
d’individus.
2) A sept ou huit milles au Nord de l’Ile de Batz, à une profon¬
deur de 50-55 mètres, sur fond d 'Eschara, de coquilles de Chlamys,
des Ophiothrix fragilis des trois autres variétés : bras plus longs,
colorations plus vives et plus variées que dans la variété echinata.
Les individus les plus nombreux correspondent à la variété penta-
phyllum Ljungmann. Elles forment des populations très denses.
3) Enfin, à Astan, à 27 mètres de profondeur environ, des indi¬
vidus isolés, dont l’aspect rappelle celui des « echinata » littorales.
AposTOLinis, qui a signalé les différences entre les deux pre¬
mières populations, les considérait comme deux espèces et avait
tenté de les distinguer par des caractères anatomiques et des diffé¬
rences dans le développement de l’ophiopluteus.
Caractères de l’appareil aquifère.
Selon Apostolidès, les vésicules de Poli n’existent que chez la
forme du large qu’il appelle Ophiothrix rosula et manquent chez
Ophiothrix versicolor, littorale.
Koehler a rejeté cette distinction. Les vésicules de Poli existent
dans tous les cas. Nous avons pu vérifier qu’elles sont très dévelop¬
pées dans les formes du large et réduites dans la forme littorale.
Notons que les quatre vésicules de Poli d’un individu ont une taille
différente.
Développement.
Ophiothrix fragilis est considéré comme une espèce à larve péla¬
gique. Or, A. Giard a signalé à Wimereux des Ophiothrix fragilis
vivipares. Mais d’après J. E. Smith qui a également trouvé des jeunes
dans les bourses génitales de l’adulte, il y aurait seulement apparence
de viviparité, les jeunes pénétrant après la métamorphose en s’insi¬
nuant par les fentes génitales.
La première description de l’ophiopluteus remonte à J. Müller
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 5, 1954.
41
— 634
et se rapporte à un ophiopluteus à quatre bras trouvé en Méditer¬
ranée et sur les côtes britanniques. Apostolidès a observé à Roscofï
que F ophiopluteus de la forme littorale n’avait jamais que deux
bras (pp. 196-97, pl. XI, fig. 15).
Le développement des ophiopluteus des formes présentes à Roscofï
fait l’objet d’un travail en cours.
Agglutination.
1) Principe : les spermatozoïdes mobiles sont agglutinés par
l’eau dans laquelle ont séjourné des œufs de leur propre espèce
(eau ovulaire, egg-water). C’est l’iso-agglutination.
Dans certains cas, l’agglutination des spermatozoïdes peut être
provoquée par l’eau ovulaire d’une autre espèce, allant jusqu’à appar¬
tenir à un phylum différent : c’est l’hétéro-agglutination dont le
déterminisme et la signification sont discutés.
2) Technique.
a) D’après Vasseur et Hagstrôm, pour des Oursins :
— Préparation de l’eau ovulaire : les ovaires sont prélevés, rincés
et disposés sur de la soie à bluter dans un cristallisoir plein d’eau de
mer filtrée. Les œufs mûrs passent à travers les mailles de la soie
et se sédimentent au fond du cristallisoir. On retire alors la pièce
de soie contenant les ovaires et on lave plusieurs fois les œufs,
en laissant décanter entre deux lavages. L’opération dure deux à
trois heures. Après le dernier lavage, on mesure le volume occupé
par les œufs, et on y ajoute cinq fois son volume d’eau de mer. On
mélange et on laisse sédimenter. L’eau qui surnage et qu’on utilise
au bout d’une heure constitue l’eau ovulaire.
— Préparation de la suspension des spermatozoïdes : on dispose
les testicules sur une autre pièce de soie, mais à sec cette fois. Le
sperme qui passe, sec, est dilué dix à vingt fois.
— Méthode des trois gouttes :
On met sur une lame, alignées, une goutte d’eau ovulaire, une
goutte de sperme dilué et une goutte d’eau de mer. Pour éviter de
trop écraser, on dispose des supports sous la lamelle. On appuie
doucement : les trois gouttes s’étalent et fusionnent. On observe
l’agglutination au faible grossissement du microscope.
Du côté de l’eau ovulaire, les spermatozoïdes sont agglutinés en
petits flocons. L’agglutination ne dure que quelques minutes. Il n’y
a pas d’agglutination avec l’eau de mer, qui sert de témoin.
b) Application aux Ophiures : avec les Ophiures on ne peut
obtenir une suspension d’œufs aussi riche, les ovaires étant beaucoup
plus petits. Nous avons essayé d’employer de « l’eau d’ovaires » en
635
faisant séjourner les ovaires entiers dans l’eau de mer pendant une
à deux heures, à la concentration de un volume d’ovaires pour cinq
volumes d’eau. Les ovaires étaient presque mûrs, les tailles des
ovocytes atteignant 180 p.. Au cours de quatre essais, vingt femelles
et huit mâles de chaque population ont été utilisés.
3) Résultats : pour les individus des populations littorale et pro¬
fonde, le test d’agglutination utilisé le 4-vii-54, le 21-vn-54, le
l-vm-54 a donné les résultats suivants :
Le 20-vin-54 l’(iso)-agglutination ne se produit pas, et l’absence
d’agglutination entre les deux populations se maintient. L’absence
d’agglutination à partir d’une date comprise entre le 1er et le
20 août 1954 n’est pas due au manque de mobilité des spermato¬
zoïdes, qui se montrent aussi actifs que dans les essais précédents.
C’est sans doute la qualité de l’eau ovulaire qui est en cause, pro¬
venant d’ovaires dont les ovocytes ne se séparent pas.
Notons que Vasseur et Hagstrôm (1946) obtiennent une (hétéro)-
agglutination entre eau ovulaire de Psammechinus miliaris et sper¬
matozoïdes de Brissopsis lyrifera lorsque ceux-ci commencent à
montrer des signes de dégénérescence.
Je n’ai pas eu d’échantillons adultes d’Astan pour pouvoir les
comparer aux autres par ce test.
On observe deux types de répartition des spermatozoïdes : en
rubans tendant à se grouper au bout de quelques secondes, et en cou¬
ronnes de 450 à 500 [x de diamètre, et deux à trois spermatozoïdes
d’épaisseur. L’agglutination dure quelques minutes : les agglomérats
se dispersent. Ceci correspond à l’iso-agglutination décrite par Lillie
(1921) entre spermatozoïdes et eau ovulaire de la même espèce,
et à celle qu’ont vue Vasseur et Hagstrôm, à la formation d’anneaux
près.
4) Discussion.
L’(iso)-agglutination obtenue entre spermatozoïdes et eau ovulaire
de la population littorale confirme ce que la morphologie laissait
prévoir : il s’agit d’une seule « forme » ( Ophiothrix fragilis echinata).
L’agglutination obtenue entre spermatozoïdes et eau ovulaire de la
population du large n’amène pas d’argument pour y voir une hété-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 5, 1954. 41*
— 636 —
rogénéité de « formes » contrairement aux caractères morpholo¬
giques qui sont différents et à la présence d’intermédiaires.
L’absence d’agglutination entre les deux populations montre leur
appartenance à des groupes différents (« formes » ou division systé¬
matique supérieure).
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
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— 638 —
Notes sur la Flore du Dundo (Angola)
Par A. Cavaco.
I
L’étude des échantillons de Rosacées recueillis au Dundo (Angola),
par le regretté botaniste J. Gossweiler en 1946 et en 1948, nous a
fait connaître une espèce nouvelle du genre Acioa, VA. gossweileri
Cavaco, et une forme nouvelle du Parinari capensis Harv.
Acioa gossweileri Cavaco, spec. nov.
Frutex sarmentosus, 6 m. altus ; ramulis pilis ferrugineis patentibus dense
obtectis ; cortice lenticellis notato. Folia breviter petiolata ( petiolus 4-5 mm.
longus, tomentosus) ovato-oblonga (10-12 cm. longa, 35-58 mm. lata), basi
rotundata vel obtusa ; apice brevissime acuminato ; integerrima ; margine
reflexo ; coriacea, supra glabra, dense virescentia, subtus tomentosa, palli-
diora. Stupilae lineares, ad 5 mm. longae, pubescentes, non caducae. Flores
in axillis foliorum ramuli racemosi ; racemis quam folia duplo vel triplo
brevioribus, densifloris ; bracteae ovato-oblongae acutae, tomentosae, 3 mm.
longae uniflorae ; bracteolis ovato-acutis, glanduloso-dentatis, tomentosis,
oppositis ; pedicello brevi (2,5 mm.) tomentoso. Receptaculum tubuloso-
infundibuliforme ; tubus receptaculi 1 cm. longus indumento in sicco fulvi -
do-viridescenti vel cinerascenti. Calyx subregularis imbricatus ; sepalis
oblongis apice rotundatis extus fulvido-viridescentibus intus albido-canes-
centibus. Petalis obovalo-oblongis sepala subaequantibus. Stamina oo (ad 35) ;
staminum phalange (2 cm. long.) quam sepala k-plo longiore. Ovarium
fulvido-hirsutum ; stylo staminibus subaequali filiformi. Discus androcaeo
oppositus ad sinum receptaculi unilateralis .
Angola : Lunda, Dundo, route du Tourisme, Gossweiler 14039.
Arbrisseau de 6 m. de haut, à branches sarmenteuses, à fleurs ver¬
dâtres. Sporadique dans la « Pluvii fruticeta ».
Trois espèces d ’ Acioa avaient été signalées jusqu’à présent dans le
territoire portugais d’Angola : VA. Buchneri Engl., VA. Bellayana
Baill., et enfin VA. floribunda (Welw.). Exell.
L’A. gossweileri Cavaco ressemble par l’indument gris-jaunâtre
à jaune-verdâtre de ses fleurs, VA. pallescens, VA. Pierrei ou VA.
Thollonnii. Il est proche de VA. Dinklagei par l’ensemble de ses
1. Cette note, ainsi que celles que nous avens publiées auparavant (In Bull. Mus.
Nat. Hist. Nat. Paris, XXVI (1954) N° 2, pp. 284-285 ; N° 3, pp. 404-406) et celles
qui vont suivre constituent les notes préliminaires d’un travail, concernant la Flore
du Dundo (A N G O L A), à paraître dans les « Publications Culturelles » (Diamang).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 5, 1954.
— 639 —
caractères morphologiques, dont il se distingue toutefois très aisé¬
ment par ses racèmes 2-3 fois plus courts que les feuilles, par ses
stipules linéaires, par l’indument, la forme et la taille du réceptacle
et des sepales.
Parinari capensis Harv. in Harv. & Sond., Fl. Cap. II (1861-62)
597.
Nous rattachons provisoirement à Parinari capensis Harv. la
forme suivante, qui ne s’en distingue que par les bractées plus étroites,
lancéolées, aiguës au sommet, par les feuilles elliptiques obtuses ou
arrondies aux deux extrémités et enfin par les nervures latérales
formant un angle plutôt droit avec la nervure médiane, et que rien ne
permet de considérer autrement que comme forme d’accommodation
à des conditions stationelles un peu différentes. Elle n’est d’ailleurs
représentée que par un seul exemplaire, ce qui ne permet pas de
savoir si les caractères assez tranchés de cette plante sont déjà fixés
et héréditaires.
Fa. — obtusifolia nov. — A typo differt : folia elliptica, obtusa,
6-9 cm. longa, 21-32 mm. lata ; bracteae lanceolatae acutae sed non
acuminatae ; nervis subpatentibus.
Plante rhizomateuse, à tige dressée, annuelle, de 30 cm. de haut.
Dans la formation « Hiemifruticeta ».
Angola : Lunda, Dundo, près du fleuve Luachimo, Gossweiler
13628 B.
En révisant des Malvacées récoltées par M. Gossweiler au Dundo,
nous avons découvert un Hibiscus nouveau :
Hibiscus vilhenae Cavaco, sp. nov. (sect. Bombycella DC.).
Perennis caespitosa, c. 80 cm. alta, caule ramulisque stellato-pubescentibus .
Stipulae angustelineares 4-8 mm. longae. Folia alterna, petiolata, petiolo
stellato-pubescenti 5-20 mm. longo, lamina ovata apice obtusa vel acuta sed
non acuminata, margine crenata, basi truncata vel cuneata 5-nervia, nervis
supra subtusque conspicuis, 4-7 cm. longa, 4-5,5 cm. lata, stellato-pubes¬
centi, scabriuscula, costae lateralibus 2-3 -paris. Flores breviter pedunculati,
pedunculo 3-10 mm. longo, in racemos terminales elongatos foliatos dispositi.
Involucri bracteae circa 12, anguste lineares ad basin liberae tomentosae et
margine setigerae calycis tubum excedentes 6-8 mm. longae. Sepala trian-
gularia acuta, slellato-tomentosa et stellato-setigera 6 mm. longa basi in
calycem 4 mm. longam connala. Petala ovata ± 15 mm. longa, ± 7 mm. lata,
extus stellato-pilosa intus glabra, rosea. Columna staminea 18 mm. longa
filamentorum partibus liberis 2-5 mm. longis. Capsula in specimine nostro
non bene evoluta ± 7 mm. alta, stellato-pilosa et setigera, seminibus ± tri-
gonis glabris.
Angola, Lunda (N.-E.), Dundo, près du fleuve Luachimo, ait.
750 m., Gossweiler 13678. L’étiquette de cet échantillon, porte les
— 640
indications suivantes : « Vivaz, cespitosa, caules até 80 cm. de altura,
corola côr de rosa-palido. Nos morros de salalé dispersos pela savana. »
Bien que les graines soient glabres, cette espèce appartient néan¬
moins à la section Bombycella par ses fleurs relativement petites, à
pétales ne dépassant pas 2 cm., à bractées linéaires et libres. Par ces
mêmes caractères et en outre par le type de nervation de ses feuilles,
cette espèce ressemble au H. aponeurus Sprag. et Hutch., au H.
crassinervius Hochst. ex. A. Rich. et au H. fuscus Garcke, du Congo
Belge et du Tanganyika, dont elle se distingue par son inflorescence,
la longueur de ses pédoncules floraux, par sa pilosité, etc.
Huit espèces d 'Hibiscus avaient été signalées jusqu’à présent dans
le district de Lunda, dont une, le H. lundaensis Bak. f , avait été
récoltée au Dundo, par le regretté Gossweiler à qui l’on a dédié un
Hibiscus, le H. Gossweileri Sprague, de l’Angola.
Au cours de notre étude sur les Ochnacées récoltées par M. Goss-
wciler au Dundo, nous avons trouvé deux espèces nouvelles d’Ou-
ratea :
1) Ouratea gossweileri Cavaco, sp. nov.
Frutex 1 m. altus. Ramuli glabri brunei. Folia simplicia alterna breviter
petiolata ( petiolus 2-3 mm. longus, supra sulcatus, glaber ) membranacea
glaberrima nitidissima elliptico-acuminata, basi attenuata (9 cm. longa,
3 cm. lata) vel obovato-oblonga (7 cm. longa, 3-3,5 cm. lata), dentata, basi
bistipulata, apice acuminato-truncata vel emarginata, costa prominenti,
nervis lateralibus primariis 10-12 prominulis 6 mm. distantibus. Stipulae
filiformis, ad 7 mm. longue, glabrae, non caducae. Flores racemosi. Pedicelli
1,5-2 cm. longi. Sepala lanceolata, imbricata, 11 mm. longa, 4 mm. lata,
apice obtusa. Petala alba, oblanceolata, 8 mm. longa, 3 mm. lata, caduca.
Stamina indefinita, filam. persistencia, 7 mm. long. ; antherae 5,5-6 mm.
longae. Ovarium generis typicum, glabrum. Stylus angulosus, glaber, obs-
curo 6-lobo coronatus 1 .
Angola, Lunda, Dundo, près du fleuve Luachimo. Gossweiler
13673. L’étiquette de cet échantillon porte les indications suivantes :
« Arbusto de 1 m. de altura ; flores com petalas brancas. Fragmentos
da Laurifruticeta nas regioes montanhosas ».
Cette espèce ressemble 1 ’Ouratea vogelii (Hoock. f.) Engl, par son
inflorescence et en diffère par ses feuilles non ovales, non coriaces,
à nervation différente. De l 'Ouratea pobeguinii (Y. Tiegh.) A. Chev.
dont elle est proche, se distingue par son inflorescence, par ses
feuilles beaucoup plus petites, par ses stipules épaisses et lancéolées,
etc.
1. Malgré la présence de 15-20 étamines, nous rangeons cette plante dans le genre
Ouratea, en raison de la déhiscence poricide de ses anthères celles-ci étant beaucoup plus
longues que les filets.
2) Ouratea lundensis Cavaco, sp. nov.
Frutex 2 m. altos. Ramuli glabri ; cortice striatis ; foliis petiolatis, coria-
ceis, crassis, elliptico-oblongis subrotundatis, vel hr éviter acuminatis, mar-
gine refractis, glanduloso-serrulatis, nervis primariis arcuatis marginem
attingentibus, supra et infra paulo prominentibus, petiolo crasso cire. 20 mm.
longo, lamina 12-16 cm. longa et 6, 5-7, 5 cm. lata. Paniculis ramosis pauci-
floris, quam folia minoribus cire. 6 cm. longis. Alabastro ovoideo ; sepalis
ovatis, obtusis , glabris ; petalis obovatis ; staminibus filamentis brevissimis
antheris brevioribus. Ovarium profonde lobatum. Stylus filiformis.
Angola, Lunda, Dundo, bordure du fleuve Luachirno, Goss-
weiler 13.570. L’étiquette porte les indications suivantes : «Arbusto
de 2 m. ; ramificaçao laxa ; corola amarela ; margem do rio.
Notre espèce est voisine de l 'Ouratea coriacea De Wild. du Congo
Belge. C’est la seule espèce que l’on peut rapprocher de notre plante.
Elle en diffère par sa panicule ramifiée, par ses feuilles non acuminées
au sommet ni atténuées à la base à pétiole long. En outre, la panicule
est terminale chez O. coriacea, ce qui ne s’observe pas chez O. lun¬
densis et plus courte puisque dans cette dernière elle atteint à peine
6 cm. alors que dans l’espèce du Congo Belge elle est longue de 6*
14 cm.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
— 642
Notes paléoichthyologiques (suite).
Par J. Signeux.
IV. 1 — Leptotrachelus nouveau du Sénonien de Sahel Alma (Liban).
Parmi les Leptotrachelus du Sénonien de Sahel Alma, au Liban,
quelques spécimens attirent l’attention par leur aspect général bien
différent de celui des autres espèces. L’étude de ces spécimens a
montré qu’il s’agissait d’une espèce nouvelle dont voici la diagnose
succincte :
Leptotrachelus rostralis nov. sp.
Holotype : 1946-18-145.
Paratypes : 1946-18-97 et 149.
Diagnose. — Poissons à corps extrêmement allongé — comme celui des
autres espèces du genre — pouvant atteindre, sur nos spécimens, de 22 à
25 cm, pour une hauteur maxima de 8 mm.
Tête très allongée et gracile dont la hauteur égale approximativement
le l/6e de la longueur, laquelle est comprise 3 fois dans la distance entre
l’occiput et l’insertion des pelviennes. Mesethmoïde rappelant celui des
Rhynchodercetis, par son extrémité antérieure allongée s’insérant entre
les prémaxillaires. Maxillaires et prémaxillaires très allongés, les derniers
s’unissant, dans leur partie antérieure, pour former un rostre bien indivi¬
dualisé. Mandibule très allongée également, dont l’extrémité atteint,
sinon dépasse légèrement, celle du rostre.
Dents coniques, courtes et robustes, dont la pointe émaillée n’est pas
lancéolée, et à base lisse ; plusieurs rangées de petites dents très rappro¬
chées garnissent le rostre et la mandibule jusqu’à leurs extrémités. Nom¬
breux trous de sortie des canaux sensoriels visibles sur les dentaires.
1. C’est par erreur que, dans les précédentes Notes paléoichthyologiques, le N° IV
avait été oublié.
Légende de i.a planche.
Fig. 1. — Leptotrachelus rostralis n. sp. — Paratype 1946-18-97. — X 3/4 environ.
Fig. 2. — Id. - — Holotype 1946-18-145. — Tête vue par la face dorsale. D, den¬
taire ; F , frontal ; Meth, mésethmoïde ; Mx, maxillaire ; O, orbite Pmx,
prémaxillaire. — X 3.
Fig. 3. — Id. Spécimen 1946-18-208. - — Tête écrasée ventro-dorsalement. Même
légende que fig. 2 ; P, pariétal. — X 3.
Fig. 4. • — Leptotrachelus triqueter Pictet. — Spécimen 1946-18-147 g. — Tête Vue
de profd. Même légende que fig. 2 et 3 ; A, articulaire ; Epi , ectopté-
rygoide ; Pa, palatin ; Psph, pârasphénoide ; Pto, ptérotique. — - X 2 1/2
environ.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 5, 1954.
643 —
Corps vertébraux extrêmement allongés et grêles dans la partie abdo¬
minale antérieure de la colonne vertébrale, leur hauteur atteignant le
sixième de leur longueur, et une série de 6 de ces vertèbres égalant environ
la longueur de la tête ; autres corps vertébraux plus courts et plus robustes,
leur hauteur égalant environ la moitié de leur longueur. Apophyses trans¬
verses n’apparaissant que vers le milieu de la distance entre l’occiput et le
point d’insertion des pelviennes, et croissant alors en dimensions sur 6 ou
7 vertèbres ; ces apophyses existent dans tout le reste de la colonne ver¬
tébrale. Écussons dermiques lancéolés passant de 2 (région abdominale
antérieure) à 4 rangées.
Pectorales relativement courtes comportant 10 ou 11 rayons ; Dorsale
reculée, dont le point d’insertion se situe postérieurement au milieu du
corps et un peu en avant du point d’insertion des pelviennes. Ces dernières,
plus hautes que les pectorales, sont composées de 7 ou 8 rayons, bifides,
comme ceux des autres nageoires, dans la moitié environ de leur hauteur ;
Anale reculée, représentée par des rayons fragmentaires ; la distance
séparant son point d’insertion de celui des pelviennes étant le double
de celle qui le sépare de la caudale. Caudale fourchue.
Formules : — V. 35 ? + 45 = 70 env. — P. 10 ou 11 — D. 20 à 22 —
Y. 7 ou 8. — A. ? — C. ?
Remarques. — Cette forme diffère des autres espèces de Lepto-
trachelus du Sénonien de Sahel Alma par :
l’allongement de la partie antérieure de la tête ;
l’union des prémaxillaires en un rostre individualisé et la forme du
mésethmoïde dont la partie antérieure se termine en pointe tandis
que, chez L. triqueter Pict. et L. gracilis Dav. elle forme une plaque
élargie et bifide ;
la forme générale des dents qui sont beaucoup plus courtes et plus
robustes que celles des deux espèces précédentes et dont la pointe
émaillée n’est pas lancéolée, ni la base striée, caractères qui sont
constants chez L. triqueter et L. gracilis ;
l’allongement des corps vertébraux de la région antérieure de la
colonne vertébrale et la disposition des apophyses transverses, ces
dernières n’existant pas — à l’inverse de ce qui se produit sur les
deux autres formes — sur les centra cervicaux de notre fossile ;
l’emplacement et la disposition de la dorsale et des pelviennes, plus
reculées chez L. rostralis — ce qui correspond à l’allongement des
corps vertébraux de la région antérieure ;
la longueur moindre de la dorsale, 20 à 22 rayons, pour 35 chez
L. triqueter et L. gracilis ;
enfin la formule vertébrale 35 ? -f- 45 contre 30 + 40 chez L. tri¬
queter et 40 + 40 chez L. gracilis.
De L. armatus v. der Marck, du Crétacé de Westphalie, très voisin
de L. gracilis Dav., et de L. elongatus (Ag.) du Turonien d’Angle¬
terre, notre fossile diffère également par l’élongation plus prononcée
des parties antérieures de la tête et des corps vertébraux.
— 644 —
VI (suite) — Cas d’ ovoviviparité chez un Rhinohate fossile.
L’examen des diverses formes de Rhinobates du Crétacé du Liban
nous a permis de distinguer, dans la cavité abdominale de l’un des
spécimens du Cénomanien de Hakel, une série de petits individus qui
nous paraissent devoir être interprétés comme des embryons de
l’adulte.
Ce Rhinobate, inscrit dans les collections du Muséum sous le
N° 1946-17-272, et dont nous possédons la contre-partie, est par¬
faitement conservé bien qu’une partie de sa nageoire pectorale droite
ait été perdue par la formation d’une diaclase tout le long du
spécimen.
Il s’agit d’un individu femelle qui doit être rapproché du Rhino-
batus ornatus décrit par Costa, en 1865, du Crétacé supérieur de
Pietraroia (Province napolitaine). C’est le seul spécimen que nous
possédions de cette espèce qui n’avait pas été, jusqu’ici, signalée
dans les gisements du Liban.
Le fossile est couché sur sa face ventrale et l’on peut distinguer
ainsi, entre la ceinture pectorale et la ceinture pelvienne, et étendus
parallèlement à la colonne vertébrale, 4 embryons à droite et 2 à
gauche de la cavité abdominale. A ce sujet, le Dr M. A. Melouk L
de l’Université Fouard I du Caire, nous a signalé que, chez les formes
actuelles le nombre des embryons peut varier : de 7 à 8, par exemple,
dans chaque utérus pour le Rhinobatus halavi Rupp., à 4 à 8 pour le
Rhinobatus djiddensis Bl. & Schn.
Connaissant l’ovoviviparité des Rhinobates actuels, notre atten¬
tion a été attirée par ces 6 petits individus, dont les dimensions et la
position dans le corps de l’adulte sont similaires, et l’étude de leurs
corps vertébraux nous a confirmé dans leur attribution au genre
Rhinobatus. Sur l’un des embryons se distinguent aussi la ceinture
pelvienne et quelques côtes — nous donnant la largeur de la cavité
abdominale de type Rhinobate — et, sur quelques autres, l’amorce de
nageoires impaires. Les têtes malheureusement ne sont pas discer¬
nables mais devaient se situer, ainsi que chez les espèces actuelles,
vers la ceinture pelvienne.
L’étude complète et la figuration de ces embryons paraîtront
ultérieurement dans le Mémoire d’ensemble sur les faunes de Pois¬
sons crétacés du Liban.
En 1927, le Dr D. M. S. Watson, de Londres, signalait 1 2 pour la
première fois un cas de viviparité chez un Poisson fossile. Il s’agissait.
1. Que je tiens à remercier ici pour l’envoi de son beau Mémoire « The External
Features in the Development of the Rhinobatidae » (Le Caire 1949), ainsi que pour
les renseignements complémentaires qu’il a bien voulu me donner par correspondance.
2. The reproduction of the Coelacanth fish, Proceed. Zool. Soc. London , Part. 2.
— 645 —
en l’occurrence, d’un Coelacanthidé du Jurassique de Solenhofen
— Undina penicellata — dont la cavité abdominale contenait deux
embryons parfaitement constitués.
Le Dr Watson faisait alors observer que deux explications seule¬
ment pouvaient être données à la présence de ces Poissons dans le
corps de l’adulte : embryons étendus chacun dans un oviducte, ou
nourriture. Cette deuxième explication nous paraît devoir être écar¬
tée car, si l’on rencontre, en effet, souvent, dans la cavité abdomi¬
nale de nos fossiles, des restes de Poissons si bien conservés que
nous pouvons les déterminer, il est à remarquer qu’il s’agit toujours
de Poissons appartenant à d’autres espèces et même à d’autres
genres ; de plus nous ne nous sommes jamais trouvés en présence
d’un aussi grand nombre d’individus à la fois et, ainsi qu’il a déjà été
dit, dont les dimensions et la position dan? le corps de l’adulte sont
similaires. Il est donc à peu près évident qu’il s’agit bien d’embryons.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
— 646 —
Hydrogéologie du Lutêtien : Orxois, Tardenois
ET SOISSONNAIS (10= NOTE).
Par R. Soyer.
A l’est du Multien règne un grand massif lutêtien occupant
l’Orxois et le Tardenois ainsi qu’une partie du Soissonnais. Limité
au sud par la Marne, et à l’ouest par l’Ourcq et la Sàvières, il s’étend
au nord jusqu’à la vallée de l’Aisne, entre Soissons et Condé-sur-
Aisne. Il est bordé à l’est par la Vesle jusqu’à Fismes, puisparl’Ardres
jusqu’à la Montagne de Reims. Cette unité hydrologique se rattache
au Soissonnais occidental par le seuil étroit de Verzy, et à la Brie par
le large seuil d’Ocquerre-Sammeron. Enfin le seuil de Pargny, d’à
peine 1 Km de largeur, la relie à l’est à l’étroit plateau lutêtien
d’entre Ardres et Vesle, constituant une autre unité autonome. Cet
ensemble occupe 1.600 Km2.
Le Lutêtien reposant partout sur les sables cuisiens par l’inter¬
médiaire d’une assise argileuse épaisse de 1 à 2 m, ne descend au-
dessous du réseau hydrographique que sous le seuil d’Ocquerre-
Sammeron. Partout ailleurs, le contact des deux étages s’opère au-
dessus du plan d’eau des rivières : Clignon, rû d’Allan, Ourcq,
Ardres, dont certaines toutefois prennent leur source à l’intérieur
du massif, soit à la limite des deux formations, soit dans le Lutêtien :
c’est le cas de la Sàvières et de ses affluents de rive gauche, et de
ceux du Clignon.
Le Lutêtien supérieur tantôt lagunaire, tantôt lacustre, est calcaro-
marneux mais perméable en grand. Le Lutêtien inférieur montre des
calcaires massifs, parfois remplis de Nummulites dans la « Pierre à
liards » de la base. L’argile qu’ils recouvrent occupant la position de
l’Argile de Laon joue un rôle fondamental car elle constitue le radier
imperméable des circulations aquifères ; elle s’étend au sud jusqu’à la
vallée de la Marne.
Dans le Soissonnais et l’Orxois où les vallées ont profondément
découpé le Lutêtien, les exsurgences sont nombreuses : les lignes de
sources d’affleurement et. les résurgences fournissent souvent des
débits notables. Quoique également découpé par la vallée de la
Marne au sud, le Lutêtien du Tardenois est plus massif, surtout au
nord, à la limite du Soissonnais.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 5, 1954.
— 647 —
Stratigraphie.
Si le Lutétien se présente dans ces trois régions avec ses termes
habituels : Marnes et Caillasses et Calcaire grossier, il offre toutefois
des variations de composition et d’épaisseur. Certains horizons des
Caillasses passent au faciès continental au S.-E. de Soissons : à
Longpont, Oulchy-le-Château et Breny (5). Le faciès de la Pierre
à liards, puissant vers Soissons, s’amenuise vers le sud et le sud-est,
en même temps que l’épaisseur décroissante de l’étage passe de 37 m
(Soissons) à 35 m (Merval), 20 m (Fismes). Il atteint encore 28 m à
Belleau, 32 m à Dammard, mais il tombe à 24 m à Marigny-en-
Orxois.
Dans le Soissonnais, le Lutétien affleure sous une couverture plus
ou moins épaisse de limons de plateaux. Dans le nord de l’Orxois,
ce sont les sables bartoniens et le Calcaire de Saint-Ouen qui occu¬
pent le plus souvent la surface du sol. Dans le sud de l’Orxois et
surtout dans le Tardenois, le recouvrement s’élève jusqu’à l’Oli¬
gocène, en formant une puissante couverture imperméable, le Luté¬
tien n’apparaissant qu’au pied des vallées profondes.
Puits, forages et sources.
Les captages d’eaux du Calcaire grossier parvenus à notre con¬
naissance sont relativement rares ; par contre les sources alimentant
des localités sont fréquentes, notamment dans l’Orxois.
1° — Orxois — - entre Marne et Clignon.
Ocquerre. — R. Abrard (p. 459) à cité une source importante
jaillissant du Lutétien.
Nanteuil-sur-Marne. — Le même auteur a signalé une forte
source à l’extrémité S. W de la localité.
Villiers-sur-Marne. — • Forage au Sanatorium de la Renaissance
Sanitaire 1 = Diamètre : 600 mm.
Sol à + 81,50
Terre végétale, éboulis, Lutétien remanié : 2 m 50 + 81,50 à
+ 79,00.
Lutétien inférieur : 14 m 40 + 79,00 + 64,60.
N.S : + 72,15 NP : 71,80 D.H : 22 m3
1. Nous remercions vivement M. Delobel, ancien Maire de Villiers-sur-Marne,
Administrateur de la fondation, qui nous a aimablement remis la coupe et les échantil¬
lons extraits de ce forage.
— 648
Charly-sur- Marne. — La source du coteau du Val du rû de Rudel,
à 2 Kms de la Marne, émerge au contact de l’argile de base vers la
cote -f- 95. Débit : 35 l/minute.
Romeny. — Les sources du Marais, situées au N.-E, en bordure du
Chemin des Vieilles Rues, à -f- 98 et au contact des Caillasses et du
C. G. S., sont captées par une galerie drainante. Elles comprennent
trois griffons : Fontaines de l’Orme, de la rue Perreuse et de la Chènée,
dont le débit global atteint 45 l/minute.
Marigny-en-Orxois. — Forage exécuté au Château, en 1910-11
par Portet et Rernard.
Dans cet ouvrage captant les eaux du Cuisien, le Lutétien a une
puissance de 23 m 69 (entre -f- 157,70 et -)- 134,01) ; il a révélé deux
niveaux aquifères :
1° à + 151,05, dans le C.G.S Niv. stat. à + 156,75.
2° à + 134,75, dans le C.G.I Niv. stat. à + 143,00.
Torcy-en-Valois. — ■ Un puits partant de la cote 110 descend à
-f- 95 au contact de l’Argile de Laon. Quoique potable, son eau n’est
pas utilisée.
Belleau. — - Forage communal. Sol à -|- 120.
Fond à + 92 sur l’Argile de Laon.
N.S : + 119,20 N.P : + 119,20 D.H : 2 m3.
Bois Belleau. — Forage du Cimetière américain par R. Rrochot
& Cie.
Sol à + 145.
Lutétien de + 130,90 à + 102 N.S : + 122,50.
Crouy-sur-Ourcq. — Le Lutétien serait sec dans cette localité,
— 649
où d’après les observations de R. Charpiat (2 p. 151) la coupe serait
la suivante derrière le cimetière :
Lutétien : 1 m 20.
Argile de Laon : 0 m 90.
Cuisien : sur 1 m.
2° Orxois, entre Clignon et rû d’Allan. ■
Montigny-l' Allier. — Les sources de la localité ont été étudiées
par G. Trioux (3). Celle dénommée « la Grande Fontaine » émerge
de la base du Lutétien, à mi-côte, derrière l’église, vers -j- 80.
A Moissy, également à mi-côte, deux émergences distantes de
5 m sortent du Lutétien inférieur. Elles débitaient en 1911, l’une
12 1, l’autre 35 1/minute.
La source de Guillouvray, émergeant du C. G. I, fournit un débit
de 30 I /minute.
Courchamps. — La source St Georges émerge du Lutétien à la
cote 137,46. Débit horaire 7 m3.
3° Orxois, entre rû d’Allan et Ourcq.
Dammard. — Forage par Portet en 1903 Sol à + 160.
Lutétien de + 113 à 81,17 (épaisseur 31 m 83).
Niveau aquifère vers le contact du Cuisien ; N. S : -)- 112,90.
Brecy. — Forage de 20 m partant de la cote -j- 130 et atteignant
le Lutétien inférieur. N. S : + 128,90 NP : + 128,20 D.H : 6 m3.
Tardenois.
Les renseignements sont inexistants dans cette région où le
Lutétien est recouvert par une puissante série stratigraphique ren¬
fermant divers niveaux aquifères, surtout sur les Marnes Vertes ;
dans le Ludien et les Sables de Beauchamp. De ce fait, il n’est pas
nécessaire de recourir aux eaux profondes du Calcaire grossier pour
l’approvisionnement public ou privé.
Soissonnais.
Par suite de l’intense découpage qu’il a subi, les vallées descen¬
dant généralement jusqu’aux sables de Cuise, le Lutétien est drainé
de tous côtés, et sa base ne libère, au contact de l’Argile de Laon,
que des suintements sans débit. Seule, la source de la Savières à
— 650 —
Parcy-Tigny, vers la cote 100, présente un débit moyen important :
12 l/seconde, soit 1036 m8/jour.
Tectonique.
En l’absence de forages atteignant le substratum crétacé, il n’est
pas possible de suivre avec précision les grands axes tectoniques
encore bien individualisés dans le Valois et le Multien (6). On doit
adopter un horizon tertiaire — en l’espèce l’Argile de Laon — comme
surface de référence pour tenter de les jalonner. Bien que les varia¬
tions d’épaisseur du Cuisien et du Sparnacien sous-jacents soient
peu importantes, les interprétations tirées des cotes du contact
Lutétien-Cuisien ne peuvent être qu’approximatives, et les directions
d’axes qui en découlent ne sont indiquées ici qu’à titre provisoire.
La plasticité des sédiments infra-éocènes a dû atténuer les diffé¬
rences de relief, qui sont probablement plus accusées dans la topo¬
graphie de la surface de la Craie dont il faut par ailleurs souligner le
relèvement puissant vers l’Est, son toit passant de — - 50 à Meaux
et -f- 8 à Soissons, à + 180 dans le Montagne de Reims.
On observe ainsi du sud au nord :
1° un synclinal partant de Meaux, qui correspondrait au synclinal
de la Seine. Contact à + 50 à la Ferté-sous-Jouarre ; Viliiers-sur-
Marne -j- 64 ; Château-Thierry -j- 80 ; Gland : -j- 84, Chartèves -j- 90 ;
Reuil : -j- 190. Il est longé, au sud, sur les rives de la Marne, par un
léger relèvement du contact Cuisien/Lutétien : Charly : -j- 95 ;
Romeny : -j- 98 ; Chierry : + 90 ; Mézy-Moulins : + 97 ; Dormans :
-j- 125 environ.
2° une ligne anticlinale jalonnant :
Ocquerre : -j- 50 ; Marigny-en-Orxois : -f- 134 ; Bois Belleau :
-j- 102 ; Brécy : + 110 ; Courtagnon : + 185. Nous y voyons le
prolongement possible de l’axe du Bray.
3° un synclinal s’amorçant vers l’embouchure du Clignon :
Crouy-sur-Ourcq : + 60 ; Belleau : -f- 92 ; Torcy : -f- 95.
Cet axe, qui représenterait le Synclinal du Thérain, paraît se
répercuter vers le seuil de Pargny : -f- 160.
4° un axe prolongeant l’anticlinal de Mareuil :
Montigny-1’ Allier : — |— 80 ; Dammard : + 81 ; Courchamps :
-f- 102 ; Brécy : -j- 110. Il ne semble pas s’étendre bien loin vers l’est.
5° le synclinal de l’Ourcq, par la Ferté-Milon : -f- 78 et Dravegny :
+ 110.
6° l’axe d’Hartennes, apparaissant dans la topographie jusqu’à
cette localité.
7° le synclinal de la Somme, dont le tracé par la vallée de l’Aisne
est connu.
— 651 —
Deux axes paraissent surtout bien caractérisés et traversent
l’Orxois et le Tardenois : ce sont les prolongements du Synclinal
de la Seine et de l’Anticlinal du Bray. Les accidents plus septen¬
trionaux s’estompent peu à peu vers le nord et le nord-est, et leur
tracé n’est plus perceptible dans le Soissonnais.
Caractéristiques hydrologiques.
Dans le Soissonnais, le Lutétien plus ou moins décapé, mais
supportant un revêtement perméable de limon, constitue un vaste
impluvium où les infiltrations pluviales et nivales pénètrent rapide¬
ment, mais la plus grande partie des eaux est renvoyée dans un
réseau hydrographique très développé. Seules, les eaux passant au
sud-est de la crête d’Hartennes, entre les vallées de l’Ourcq et de
l’Ardres où les axes tectoniques s’atténuent, peuvent gagner l’Or-
xois et le Tardenois.
Le Lutétien de l’Orxois est certainement alimenté par cette voie,
car les mouillages importants reconnus dans les forages de Marigny-
en-Orxois, Belleau et Villiers-sur-Marne ne peuvent provenir de
l’Orxois ni du Tardenois dont la couverture ludienne et sannoi-
sienne est imperméable, et où la frange d’affleurement lutétienne sur
la rive gauche du Clignon est trop réduite pour permettre une infil¬
tration massive.
La plupart des résurgences citées présentent un débit de 30 à
45 litres/minute, soit 1.800 à 2.700 litres/heure. Les forages four¬
nissent des débits plus importants, sans grande dénivellation en
pompage. Ce caractère paraît s’accentuer vers le sud, en particulier
à Villiers-sur-Marne, où malgré la proximité de l’affleurement, la
courbe piézométrique est encore suffisamment relevée pour déter¬
miner un mouillage de plus de 8 rn de hauteur dans les bancs infé¬
rieurs du Calcaire grossier. Ce forage est d’ailleurs particulièrement
bien implanté, car il est en zone synclinale, la base du Lutétien se
tenant à 64, tandis qu’aux affleurements voisins, elle se relève à
— (— 95 à Charly et + 98 à Romeny.
Le Synclinal de la Seine jouerait ainsi un rôle hydrologique impor¬
tant, notamment sous le seuil d’Ocquerre-Sammeron, qu’il a déter¬
miné et qu’il traverse, en drainant vers le centre de l’Ile de France
une partie des eaux collectées dans le Soissonnais et une partie de
l’Orxois. Il est possible également qu’il reçoive des affluents pro¬
venant de la rive gauche de la Marne, c’est-à-dire de la Brie, entre
Sammeron et Meaux. C’est une question qui sera examinée quand
nous étudierons l’hydrogéologie du Lutétien de cette région.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
— 652 —
BIBLIOGRAPHIE
1 R. Abrard. Hydrogéologie du Département de Seine-et-Marne. Ann.
Ponts et Chaussées, 1938, N° 15, pp. 447-475.
2 R. Charpiat. Contribution à l’étude de l’Eocène. Les sables glau-
conieux du Lutétien inférieur de la vallée de l’Ourcq. B. S. G. F. (5)
t. 25, 1919, p. 151.
3 G. Trioux. Montigny l’Ailier (Aisne). — Étude géographique et his¬
torique. 1 br. in-4°. Paris, lmp. Cent, de la Bourse, 1923, 47 p.
4 de Senarmont. Essai d’une description géologique du Département
de Seine-et-Marne, 1 vol., in-8°, Paris 1843.
5 R. Abrard & R. Soyer. Un nouveau gisement de Lutétien supérieur
lagunaire à Breny (Aisne). B. M. H. N. (2) t. XII, 1940, pp. 373-376.
6 R. Soyer. Hydrogéologie du Lutétien dans le Valois, le Multien et la
Goële. Première partie : stratigraphie et tectonique (7e note'.
B. M. H. N. (2), t. XXIV, N° 3, 1952, pp. 341-344.
ACTES ADMINISTRATIFS
M. L. Berland est nommé sous-Directeur honoraire de Laboratoire
(Arrêté ministériel du 9-vi-1954).
M. ,T. Bourgogne est nommé sous-Directeur de Laboratoire (A. m. du
17-V-1954).
M. N. Boudarel, Assistant, est admis à la retraite à compter du
1er sept. 1954 (A. m. du 24-iv-1954).
Mme M.-L. Bauchot est titularisée dans les fonctions d’Assistante
(A. m. du 18-VI-1954).
M. Arnoult est nommé Assistant stagiaire à compter du 1er mai 1954
(A. m. du 3-viii-1954).
M. J. Aubert est nommé Assistant stagiaire à compter du 1er juin 1954
(A. m. du 18-VIII-1954).
M. R. Saban est nommé Assistant stagiaire (A. m. du 18-vi-1954).
Les démissions de MM. Charles et Decerisy, Assistants, sont acceptées
(A. m. du 18-viii-1954).
M. M. Bonnefoy, Secrétaire comptable, obtient un congé de 3 mois à
compter du 1er avril 1954 (A. m. du 9-vi-1954) et une prolongation de
6 mois pour raison de santé (A. m. du 10-vm-1954).
MUe M. Molusson et M. P. Spinosi sont titularisés dans les fonctions
d’ Employés de bureau (A. m. du 24-vn-1954).
Mlle Rimbert est nommée Bibliothécaire contractuelle à compter du
1er janvier 1954 (A. m. du 30-vn-1954).
M. M. Cassin est nommé Commis stagiaire au Parc Zoologique à compter
du 1er juillet 1954 (A. m. du 10-vui-1954).
M. G. Hallaire, sous-Brigadier de galeries, est admis à la retraite, à
compter du 1er octobre 1954 (A. m. du 7-vn-1954).
La démission de M. Salmon, Jardinier auxiliaire, est acceptée (A. m.
du lO-vm-1954).
M. P. Levillain est titularisé dans les fonctions de Conducteur d’auto
(A. m. du 12-VHI-1954).
M. L. Billard, Garçon de Laboratoire, est admis à la retraite, à compter
du 1er août 1954 (A. m. du 24-iv-1954).
M. F. Seite et G. Huysman, Gardiens au Musée de l’Homme, sont
admis à la retraite (A. m. du 15-m et 18-vi-1954).
M. P. Dartigeas est nommé Garde militaire (A. m. du 8-vii-1954).
MM. Hissard et Reboussin sont chargés des leçons de dessin au
Muséum pour l’année 1954.
M. le Président a le regret de faire part du décès de M. Marcel Piciion,
survenu le 23 juillet 1954.
— 654
DISTINCTIONS HONORIFIQUES
Légion d’honneur.
M. Paul Jovet, Assistant, est nommé Chevalier de la Légion d’honneur
par Décret du 15 septembre 1954.
Mérite agricole.
Par Arrêté du 13 août 1954,
M. Pierre Devigne, Chef de carré, est promu Officier du Mérite agricole.
MM. Jean-Louis Hamel, sous-Directeur de laboratoire et Louis Cabus,
Adjudant des gardes militaires du Parc Zoologique, sont nommés Che¬
valiers du Mérite agricole.
Officiers de l’Instruction Publique et d’Académie.
Par Arrêté du 30 juin 1954, sont nommés.
Officiers de l’ Instruction Publique :
MM. Edouard Boureau et Edmond Deciiambre, sous-Directeurs de
laboratoire ; MM“e8 Suzanne Joneau Aide-technique et Georgette
Soustelle, Attachée de recherches au C. N. R. S. ; M. Guy Stresser-Pan,
Chargé de recherches au C. N. R. S.
Officiers d’Académie :
M. Jacques Cahayon, sous-Directeur de laboratoire ; Mme Jacqueline
Nicot, Assistante ; Mlle Suzanne Marré, Bibliothécaire C. N. R. S. ;
MM. René Pasquino, Aide-technique ; Emile Pillet, Employé de bureau ;
Roland Planchard, Technicien-adjoint ; Charles Raulin et Jean Thé-
veneau, Jardiniers permanents.
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE.
MPRIMER1E F. PAILLA RT.
20-12-1954.
RÈGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im¬
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus¬
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie¬
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils
sont priés d’incrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé¬
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser
directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
TIRAGES A PART
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numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
Les commandes dépassant 50 exemplaires ne pourront être acceptées
que par autorisation spéciale et à des prix supérieurs à ceux qui sont
mentionnés sur le tarif ci-dessus.
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au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro
correspondant.
PRIX DE l’abonnement ANNUEL :
Franco : 1.500 fr. — Étranger : 2.200 fr.
(Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum)
Compte chèques postaux : 124-03. Paris.
EDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, PARIS Ve
Archives du Muséum national d’Uistoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle).
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, abonnement annuel France, 1500 fr., Etranger, 2200 fr.).
Mémoires du Muséum national d’histoire naturelle, nouvelle série com¬
mencée en 1936. (Sans périodicité).
Publications du Muséum national d’histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933).
Index Seminum Horli parisiensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
Nolulæ Syslematicæ. (Directeur, M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 600 fr. ;
Etranger, 900 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’IIistoire naturelle
à Dinard. (Laboratoire maritime de Dinard ; suite du même Bulletin
à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
adressé gratuitement aux Membres de la Société des Amis du Musée
de l’Homme).
Recueil des travaux du Laboratoire de physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d' Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; parait depuis 1921.
Abonnement annuel : 1000 fr.
Revue Algologique. (Directeurs MM. R. Lami et P. Bourrelly, Labora¬
toire de Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; Nouvelle série à partir
du 1er janvier 1954, abonnement, France, 1.000 fr., Etranger 1.200 fr.).
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur Mme V. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie; paraît depuis 1874 ; abonnement, France, 1.500 fr.,
Etranger, 2.000 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeur M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie. Paraît depuis
1928 ; abonnement France et territoires d’Outre-Mer, 1400 fr., Etranger,
2000 fr.
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères, (Direc¬
teur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 1000 fr. ; Étranger, 1400 fr.).
ABBEVII.LE-
IMPRIMERIE F. PAILLART. - 20-12-1954.
Tome XXVI
29 Série
DÉCEMBRE 1954
SOMMAIRE
Pages
Communications :
J. Nouvel et J. Rinjard. Septicémie à Welchia perfringens observée sur des
Eléphants de Mer — Mirunga leonina (L.) . 655
J. Berlioz. Étude d’une petite collection d’Oiseaux de Côte d’ivoire . 657
P. A. Remy. Pauropodes d’Espagne . 663
J. R. Steffan. Note sur le genre Uscana Girlt (Hym. Trichogram.) et descrip¬
tion d’espèces nouvelles parasites de Bruches . 667
B. Condé. Sur la faune endogée de Majorque (Pénicillates, Protoures, Diploures
Campodeidés, Palpigrades . 674
J. M. Gaillard. Missions du bâtiment polaire Commandant-Charcot. Récoltes
faites en Terre Adélie (1950) par M. P. Tchernia : III, Mollusques . 678
G. Cherbonnier. Holothuries récoltées en Océanie française par G. Ranson
en 1952 . 685
A. Guillaumin. Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum
(Notules sur quelques Orchidées d’Indochine, IX) . 691
Cl. Ch. Mathon. Recherches méthodologiques sur le développement de diverses
variétés de Triticum turgidum compositum (Blé Poulard branchu) . 695
A. Cavaco. Notes sur la flore du Dundo (Angola). II . 703
J. Roger. Quelques observations de « géologie marine » actuelle sur les rivages
de la Mer Noire . 705
A. Rouvillois. Hydrologie de la craie de l’Oise et de l’Aisne d’après les forages. 711
Table des matières du Tome XXVI . 717
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1954. — N° 6.
405e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
2 DÉCEMBRE 1954
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
COMMUNICATIONS
Septicémie a Welchia perfringens
OBSERVÉE SUR DES ÉLÉPHANTS DE MeR
— Mirounga LEONINA (L.) —
Par J. Nouvel et J. Rinjard.
En janvier et février 1954, nous recevions, par avion, des Iles
Kerguelen, deux couples d’Éléphants de Mer — Mirounga leonina
(L.) — nés en octobre 1953 et capturés peu avant leur expédition.
Après quelques difficultés, ces animaux acceptèrent les aliments,
qui leur étaient présentés et s’accoutumèrent à leurs nouvelles con¬
ditions de vie.
Le 5 août, ils refusent la plus grande partie de leur repas du
matin, composé de poissons frais (Harengs et Merlans), dans l’après-
midi nous relevons des traces de régurgitations en partie consti¬
tuées d’aliments absorbés la veille. Une diète absolue est prescrite
et seule une certaine somnolence mérite d’être signalée chez trois
sujets sur quatre.
Le lendemain matin, à 7 heures, un mâle est trouvé mort, l’une des
femelles succombe une heure plus tard.
Les autopsies, pratiquées aussitôt, révèlent l’état septicémique
des cadavres, des lésions d’entérite aigüe, surtout accusées au niveau
de l’intestin grêle et une forte congestion du foie, qui est hyper-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 6, 1954.
42
— 656 —
trophié et dont le parenchyme éclate à la moindre pression. La
constatation de ces lésions, qui rappellent celles des entéro-toxé-
mies, observées dans d’autres espèces, permet d’établir un traite¬
ment hygiénique et médical, grâce auquel les deux sujets survivants
se rétablissent l’un en une dizaine de jours et l’autre en un mois
environ.
L’examen bactériologique de fragments de foie, prélevés au
moment de l’autopsie, aboutit à l’isolement d’un germe anaérobie,
virulent et toxigène, identifié à Welchia perfringens L Les poissons
distribués, le jour où la maladie est apparue, sont, par contre,
exempts de germes pathogènes.
Un cas cliniquement analogue, mais dû au Vibrion septique —
Clostridium oedematis-maligni — , a été rapporté en 1932 par Ach.
Urbain 2. Les quelques observations antérieures, que cet auteur a
rassemblées à l’occasion de son observation, montrent l’extrême
sensibilité des phocidés aux germes des entéro-toxémies autrefois
groupés dans le genre Clostridium.
Le fait que toutes les morts d’Eléphant de Mer (sept), observées
par Urbain et nous-mêmes, dans les collections du Muséum ou
à l’extérieur, aient été constatées en juin, juillet et août, laisse
supposer qu’une température supérieure à 27°-28° affaiblit la
résistance organique de ces animaux et favorise les infections
exogènes : car il est évident qu’à ces températures la flore et la
faune microscopiques de l’eau douce, même fréquemment renouvelée,
d’un bassin de dimensions relativement restreintes n’ont aucun
rapport avec le plancton de l’océan au niveau du 50e degré de
latitude sud. Nous pensons que ces faits doivent être retenus comme
causes prédisposantes de l’infection constatée.
Laboratoire d’ Ethologie des animaux sauvages du Muséum.
1. Nous tenons à remercier ici le Dr A. R. Prévôt, Chef du Service des Anaérobies
de l’Institut Pasteur, qui a bien voulu se charger de l’identification de ce germe.
2. Ach. Urbain, J. Davesne, M. Mennerat et P. Bullier. Un cas de septicémie
chez un Eléphant marin dû au Vibrion septique. Bull. Aacad. vétér., 1932, 5, 413.
657 —
Étude d'une petite collection D'Oiseaux
de Cote D’Ivoire
Par J. Berlioz.
PROFESSEUR AU MUSÉUM
La région de Bingerville, en basse Côte d’ivoire, d’où proviennent
les Oiseaux qui font l’objet de cette note, appartient à la zone des
grandes forêts marécageuses de l’Afrique Occidentale et possède de
ce fait une faune avienne assez spécialisée, spécifiquement et sub-
spéciliquement, dont l’étude, comparativement à celle des forêts de
l’Afrique Equatoriale, reste toujours un sujet d’élection pour les
spécialistes de la faune éthiopienne. Il semble en effet que ces deux
grandes aires forestières : guinéenne et congolaise, — respectivement
« Haute » et « Basse » Guinée des auteurs de langue anglaise, — pos¬
sèdent à la fois des éléments qui leur sont communs et d’autres plus
ou moins différenciés dans chacune d’elles. Toutefois il convient
de constater, avec le progrès de nos connaissances géographiques
actuelles, que l’habitat en forêt épaisse dans l’une et l’autre de ces
régions confère à des populations locales d’une' même espèce large¬
ment distantes l’une de l’autre beaucoup de caractères communs :
il s’ensuit qu’en réalité la différenciation subspécifique entre les
deux régions n’est pas aussi accentuée ni aussi générale que l’ont
pensé certains auteurs et qu’elle ne correspond surtout pas toujours
à des limites définies de dispersion géographique.
Les collections du Muséum de Paris, qui se sont, en des temps
récents, si notablement enrichies de spécimens du Cameroun et du
Gabon (« Basse-Guinée »), restent par contre assez précaires en ce qui
concerne la faune sylvicole de Haute-Guinée. Aussi cette petite
collection, due aux recherches dévouées de M. J. Brunel, ancien
élève du laboratoire d’Ornithologie du Muséum de Paris, est-elle
venue leur apporter un appoint d’autant plus précieux qu’elle
renferme quelques spécimens d’espèces réputées peu communes :
je tiens donc à remercier ici l’auteur de cette collection pour son
travail, que ne facilitait guère le climat toujours chaud et humide,
peu propice à la naturalisation des spécimens, de la région visitée
par lui.
Tous les Oiseaux mentionnés ici ont été récoltés au voisinage de
la rivière, des marécages et des plantations de La Mé, près de Bin¬
gerville, à très faible altitude, bien entendu.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXYI, n° 6, 1954.
— 658 —
1° Non-Passeres.
Podica sen. senegalensis (Vieill.), $ ad., rivière La Mé, avril 1953.
Très beau spécimen représentant le stade de plumage tout à fait
adulte pour la race typique du Grébifoulque africain. Cet Oiseau
plongeur, qui fréquente surtout les végétations épaisses au bord
des cours d’eau, est répandu, sous plusieurs races, dans une grande
partie du continent noir, mais apparemment difficile partout à
observer, en raison de son habitat.
Urotriorchis macr. macrourus (Hartl.), $ ad., La Mé, « dans une
plantation dégagée », août 1953.
Cette rare espèce de Rapace, si caractérisée et si strictement
cantonnée dans les aires forestières, est. considérée classiquement
comme différenciée en deux formes, l’une propre à la Haute-Guinée,
l’autre (Ur. macr. Batesi Swann) à la Basse-Guinée, différant entre
elles par le développement de la queue, encore plus longue chez la
seconde que chez la première. Comparé à notre unique spécimen de
Batesi, du Cameroun, le spécimen de La Mé confirme entièrement
cette distinction.
Tricholœma hirsutuin (Sw.), ad., juin 1954.
Ce Capitonidé, bien connu, est le représentant en Haute-Guinée
d’un groupe de formes répandues dans toutes les régions forestières
d’Afrique équatoriale et dont les caractères difféientiels précis sont
de nature controversée, spécifiques pour les uns, subspécifiques
pour les autres : c’est que des deux autres formes les plus voisines
géographiquement, Tr. Chapini Bann. et Tr. flavipunctatum J. et
E. Verr., l’une (Chapini) paraît coexister en Gold Coast. Or Chapini
est aussi précisément celle qui offre des caractères morphologiques
intermédiaires aux deux autres.
Pogoniulus atro-flaçus (Sparrm.) (= P. erythronotos [Cuv.]. et
auct. plur.), $ ad., mai 1954.
Contrairement à l’espèce précédente de Barhu, celle-ci reste très
semblable à elle-même dans toute son aire, très vaste, de dispersion
forestière, tant de Haute que de Basse-Guinée.
Il est regrettable que, pour une raison de priorité, le nom spéci¬
fique « erythronotos » donné par Cuvier, sous lequel l’espèce est
généralement connue et qui lui convient beaucoup plus spéciale¬
ment, ait dû faire place à celui d’ « atro-flavus », bien moins explicite.
Gymnohucco Peli Hartl., $ ad., La Mé, « en clairière marécageuse »,
mai 1954.
Cette localité nouvelle paraît étendre un peu vers l’ouest l’habitat
jusqu’à maintenant connu de cette espèce de Capitonidé, apparem-
- 659 —
mont elle-même peu fréquente (Bankebman, dans son ouvrage :
Birds of tropical West Africa, vol. III, 1933. p. 382, n’en fait pas
mention à l’ouest de la Gold Coast).
Eurystomus gularis ? gularis Vieill., $ ad., « en forêt », mars 1954.
Ce spécimen du Rollier de forêt, ainsi que deux autres dans la
collection du Muséum provenant de la même région, ne diffère
pratiquement en rien des spécimens camerounais et congolais
auxquels nous l’avons comparé. Or ces derniers seraient référables
« géographiquement » à une prétendue forme « neglectus », proposée
pour les populations de Basse-Guinée par Neumann, suivi en cela
par les auteurs modernes : je doute fort que les caractères proposés
pour cette distinction aient vraiment la valeur différentielle qui leur
a été attribuée.
Melittophagus gui. gularis Shaw et Nodd., Ç ? ad., mars 1953.
Ce Guêpier est propre, comme le Rollier précédent, aux zones
de grande forêt. Comme pour le Rollier également, on admet classi¬
quement deux formes : l’une de Haute-Guinée (gularis), l’autre de
Basse-Guinée ( australis Rchw.) ; du moins celle-ci, quoique fort
peu différente de celle-là, parait s’en distinguer constamment par
l’absence de bandeaux supraoculaires bleuâtres.
Notre spécimen de La Mé se fait remarquer par l’extrême brièveté
du bec (culmen : 22 mill.), qui tendrait à le faire considérer comme
incomplètement adulte, si la brillante coloration du plumage ne
venait à l’appui du contraire.
Ceryle maxima gigantea (Sw.), Ç ad., rivière La Mé, décembre 1953.
Comme l’ont déjà fait remarquer D. Bannerman et J. P. Chapin
dans leurs excellents ouvrages respectifs et parallèlement au cas
d’une autre espèce d’Alcédinidé que j’ai moi-même mentionné
(L’Ois, et Rev. fr. Orn., 1951, p. 140), ce grand Martin-pêcheur
présente dans tout son vaste habitat des variations très sensibles
dans l'intensité de la pigmentation. Les deux extrêmes se montrent
tout naturellement typiques seulement des régions aux climats les
plus opposés : la forme la moins pigmentée, avec taches blanches
sur toute la région dorsale ( maxima Pall.), dans toutes les régions
sèches du Sénégal jusqu’en Afrique australe, et la forme la plus
intensément pigmentée, sans taches blanches sur le dos ( Sharp ei
Gld. = probablement gigantea Sw., selon Chapin), dans les forêts
humides de la Basse-Guinée. Mais ces deux types extrêmes, auxquels
il est impossible de reconnaître des limites précises de dispersion
géographique, présentent entre eux tous les intermédiaires imagi¬
nables : c’est le cas pour les Oiseaux des régions forestières de la
Haute-Guinée et pour le nôtre en particulier, qui possède avec une
— 660 —
coloration générale très intense les taches blanches dorsales de la
forme typique.
Contrairement à Bannerman et à Chapin, je considère comme
inutile la distinction générique fort légère qui est admise par eux
entre Ceryle et Megaceryle (distinction de caractère seulement sub¬
générique pour J.-L. Peters, dans sa Checklist, vol. Y).
Ispidina picta picta (Bodd.), $ ad-, avril 1954.
Autre espèce d’Alcédinidé, très largement dispersée en Afrique
tropicale.
2° Passeres.
Phyllastrephus icterinus (Bp.), ? ad., octobre 1953.
Cette espèce de Bulbul paraît commune dans toutes les régions
forestières d’Afrique tropicale. Par comparaison avec sept spécimens
du Gabon dans la collection du Muséum, il m’est impossible de
trouver chez ces derniers la légère différence de teinte sur laquelle
seule Chapin ( l . c., part III, 1953, p. 169) paraît se fonder pour
séparer une race de Basse-Guinée, tricolor Cass., de la race nominale,
de Haute-Guinée.
Cinnyris Johannae ? fasciata (Jard. et Fras.), ^ ad., février 1954,
«dans un jardin ».
Ici non plus, ce spécimen, comparé à huit autres ad. du Gabon
et du Cameroun, n’exhibe pas cette différence de teinte décrite par
les auteurs entre la population de Haute-Guinée et la race nominale,
du Gabon : il est même remarquablement semblable sur ce point
à un de nos spécimens gabonais, aux teintes légèrement affadies.
On ne saurait oublier que, chez les plumages d’aspect métallique
plus encore que chez les autres, il est possible de noter des différences
subtiles de tonalité selon l’état d’usure par rapport à la mue. Toute¬
fois, ne connaissant pas la Ç de la race de Haute-Guinée, je ne puis
me prononcer, d’après ce seul $ ad., sur la validité de celle-ci.
Lamprocolius cupreicauda Hartl., Ç ad., juin 1953, « dans une plan¬
tation de Cacaos ». « Iris rouge ».
Cet Oiseau représente une des espèces de Passereaux les plus
caractéristiques de la zone foiestière de Haute-Guinée, dans laquelle
elle se montre strictement cantonnée, étant remplacée dans le même
biotope en Basse-Guinée par une autre espèce, nettement distincte,
du même genre, Lampr. purpureiceps J. et E. Verr.
Onychognathus fulgidus Hartlaubi Gray, Ç ad., avril 1954, « dans une
clairière en forêt ». « Iris rouge ».
Cette autre espèce d’Etourneau de forêt est beaucoup plus large¬
ment répandue que la précédente, étant représentée par une race
— 661 —
très semblable, de proportions seulement un peu plus fortes, en
Basse-Guinée. Elle accompagne d’ailleurs fréquemment les Lampro-
colius dans les mêmes biotopes.
Ploceus castaneo fuscus Sharpe, $ ad-, mai 1953, « dans un peuple¬
ment de bambous ».
Comme le Lampr. cupreicauda, ce Tisserin est aussi un des Passe¬
reaux les plus strictement caractéristiques de la zone forestière de
Haute-Guinée, où il est signalé depuis la Sierra-Leone jusqu’en
Nigeria, comme une espèce familière, près des villages. Il y paraît
tenir la place du Ploc. nigerrimus Vieil!., de Basse-Guinée, les
femelles de ces deux espèces, également familières, étant étroite¬
ment similaires.
Ploceus eue. cucullatus (Midi.), $ ad., novembre 1953 (en plumage
de noces), « dans une plantation de palmiers ».
Autre espèce de Tisserin, non moins anthropophile que la précé¬
dente, avec laquelle elle vit souvent associée, — mais répandue
beaucoup plus largement, même en dehors de tout biotope forestier,
et aussi bien en Basse qu’en Haute-Guinée.
Malimbus rubricollis Bartleiti Sharpe, Ç ad., rivière de La Mé,
avril 1954.
Une fois de plus, il n’apparaît pas que les caractères distinctifs
assignés par les auteurs (teinte rouge de la tète) aux deux popula¬
tions locales de cette espèce : rubricollis, de Basse-Guinée, et Barl-
letti, de Haute-Guinée, se montrent constants lorsque ces Oiseaux
sont examinés en série. Toutefois notre spécimen de La Mé, avec
son vertex de teinte rouge carminé foncé, confirme exactement la
définition attribuée à la forme Bartletti.
Pyrenestes ostr. ostrinus (Vieill.), $ ad., marécages de La Mé, mars
1954, sur son nid ; « ponte de deux œufs ».
Ce spécimen, par son aspect général et la force de son bec (largeur
de la mandibule inférieure à la base : 15 mill..), appartient sans
conteste à la forme de grande taille ostrinus et ne diffère pas, si
ce n’est par une teinte générale brune et rouge un peu plus claire,
des spécimens typiques du même sexe provenant du Gabon et du
Congo auxquels nous l’avons comparé. 11 étend donc un peu vers
l’ouest l’habitat connu de cette forme, qui n’était encore signalée
que jusqu’en Gold Coast. Mais on sait combien la systématique de
ce genre, si particulier, de Ploceidés est, à l’heure actuelle, confuse
et demanderait à être révisée d’après un matériel abondant et
soigneusement collecté.
Confirmant en tout cas ce que l'on sait de leur vie en général,
M. Brunel m’affirme que ces Oiseaux sont très étroitement atta-
— 662
chés au biotope de marécages forestiers, et, de ce fait, difficiles à
observer et à obtenir.
En somme, cette petite collection apporte une contribution non
négligeable à notre connaissance de l’avifaune de basse Côte-
d’Ivoire, — avifaune peu connue jusqu’à maintenant et qui, très
naturellement selon les coordonnées géographiques du pays, se
montre étroitement apparentée à celle de la Gold Coast voisine,
beaucoup plus étudiée depuis les prospections auxquelles elle donna
lieu dès la fin du siècle dernier (à « Winnebah », « Accra », « Cape
Coast », etc.).
— 663 —
Pauropodes d’Espagne
Par Paul-A. Remy.
Un seul Pauropode a été signalé d’Espagne : Allopauropus barci-
nonensis Remy 1933, décrit d’après une Ç à 9 pp. 1 que j’ai récoltée
à Barcelone dans le parc de Montjuïc en 1932.
J’ai capturé 7 autres représentants de ce groupe pendant une
courte escale faite à Câdiz le 27 juillet 1953. D’autre part, mon
Assistant, M. Jean Pages, en a recueilli 65 exemplaires au cours
du séjour qu’il a fait à Majorque (Baléares) du 17 août au 12 sep¬
tembre 1954. J’étudie ici ces nouveaux matériaux.
I. Espagne continentale.
Câdiz, sous des pots de fleurs du jardin de l’hôtel Atlantico (112)
Allopauropus gadesensis n. sp. 7 ind. : 3 à 9 pp. Ç longs de 0,45,
0,52 et 0,56 mm, 2 à 8 pp. sexe ? longs de 0,44 et 0,53 mm, 2 à 5 pp.
dont 1 long de 0,38 mm, avec 2 Symphyles (1 ind. à 11 pp. de Sym-
phylella vulgaris Hansen et 1 à 12 pp. $ de Scutigerella immaculata
Newport).
Individus a 9 pp.
Tête. — Organes temporaux un peu plus longs (6/5) que leur
écartement.
Antennes. — Poils de l’article IV : p = 45 ; p' = p" = 10 à 12 ;
r = 28 à 29 ; p est épais, p' est ténu de même que p" ;
r est extrêmement grêle. Le rameau tergal t, légèrement plus long
(17/15) que large, est égal au 1/3 du poil p, au 1/6 de son flagelle Fx,
aux 3/10 de la hampe et aux 4/5 environ du rameau sternal s.
Celui-ci, 1 fois 1/3 aussi long que large, est égal aux 2/3 environ de
son poil sternal q et de son flagelle antérieur F2 qui est les 2/5 environ
du flagelle postérieur F3, lui-même égal aux 9/11 environ de F1 ;
la largeur du globule g, dont le pédoncule est court, est égale aux 3/4
de la longueur totale de l’organe et égale ou légèrement inférieure
à la largeur du rameau tergal.
Tronc. — Les 2 poils postérieurs du tergite VI sont égaux au 1/3
de leur écartement et aux 2/3 des soies pygidiales ctv Trichobo-
1. Abréviations. — Ind. = individu ; p = patte locomotrice ; pp. = paire de pattes
locomotrices ; sexe ? stade ? = sexe, stade non reconnus. Les numéros entre parenthèse
sont ceux que les collecteurs ont donnés aux stations.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 6, 1954.
— 664 —
thries I, Il et IV ténues, à pubescence raide et oblique partout,
longue sur la région moyenne ; tr. III épaissies progressivement
vers l’extrémité puis se terminant par une boule ovoïde ; leur
pubescence raide et oblique partout, de plus en plus longue à mesure
qu’on se rapproche de la boule, sur laquelle elle se raccourcit ;
tr. V ténues ; leur pubescence, assez raide chez un ind., plus souple
chez les autres, est oblique partout. Poil coxal et poil trochantérien
paraissent simples sur les p. I à IX, qui sont courtes et épaisses ; au
tarse des p. IX, la longueur du poil proximal varie du 1/5 au 1/4
de celle de l’article et est un peu plus petite que celle du poil distal.
Pygidium. — Tergum présentant un lobe médio-postérieur
arrondi, large et très peu proéminent. Soies subcylindriques, ténues,
annelées ; les cq sont égales aux 4/5 de leur écartement, aux 8/7
des a2 aux 3/ 5 des ci3 ; les a2 sont beaucoup plus près des a2 que
Allopauropus gadesensis n. sp. à 9. pp. $. — 1. Rameaux de l’antenne droite, face
tergale. — 2. Portion du pygidium et, à part, plaque anale d’un autre individu ;
face sternale.
des alt l’intervalle a1 a2 étant un peu plus court (6/7) que l’écarte¬
ment des av Styles st claviformes, légèrement plus courts que
la 1/2 de leur écartement qui est plus long (5/4 à 6/4) que celui
des av
Sternum. Soies annelées, cylindriques ; les b1 égales à environ
1 fois 1/4 leur écartement ; les b2 égales à 1 fois 1/3 les a2, un peu plus
courtes que l’intervalle bi b2 ; pas de soies bs. Plaque anale en
forme de spatule plus longue que large, à région postérieure arrondie,
portant une paire d’appendices sublatéraux claviformes, annelés,
divergents, égaux à la 1/2 de la largeur de l’organe.
Affinités. — A première vue, A. gadesensis paraît proche de
mon A. zaianuÿ dont il se distingue par la chétotaxie des soies ter-
gales du pygidium. Ainsi, quand on compare les ind. à 9 pp., on
constate que, chez la lre espèce, les % sont plus courtes (4/5) que
leur écartement, à peine plus longues que les a2 et plus courtes (4/5)
— 665 —
que les a3, tandis que chez la 2e, elles sont plus longues (8/5) que
leur écartement, égales à presque 2 fois les a2 et notablement plus
courtes (9/17) que les a3 ; en outre, les deux formes diffèrent par
l’aspect de la plaque anale. A noter aussi que je ne suis pas parvenu
à apercevoir, sur la plaque anale d’M. gadesensis, la paire d'appen¬
dices sternaux qui existe sur celle d’A. zaianus ; si ces formations
sont absentes chez le 1er, celui-ci présenterait aussi quelque affinité
avec le groupe formé par mes A. Hessei, A. socius et quelques
espèces malgaches que je viens de décrire.
II. Majorque.
Cap Formentor, dans la terre à l’entrée W du tunnel de la route
du phare (18). Allopauropus sp. 1 ind. à 9 pp. sexe ? ; Polypauropus
Duboscqi Remy f. typ. 1 ind. stade ?
Lluch, sous des pierres près du km 14,600 de la route de Selva à
Lluch (14). Allopauropus gracilis Hansen var. sabaudianus Remy
8 ind. : 4 à 10 pp. (2 Ç, 2 sexe ?), 2 à 9 pp. $, 1 à 5 pp., 1 à 3 pp.
A 4 km de Soller, bois de Chênes sur la route de Palma (24).
Allopauropus aristatus Remy 1 ind. à 9 pp. Ç.
Esporlas, dans la terre, près de la route de Banalbufar (2 et 5).
Allopauropus danicus Hansen 1 ind. à 8 pp. Ç ; A. barcinonensis
1 ind. à 9 pp. sexe ? ; A. gracilis f. typ. 5 ind. : 4 à 9 pp. (3 $,
1 sexe ?), 1 à 8 pp. sexe ? (chez un des ind. à 9 pp. $, les tiieho-
botliries III sont notablement plus épaisses que chez la f. typ.,
surtout dans la région distale ; en outre, le lobe médio-postérieur
du tergum pygidial est plus étroit et plus nettement accusé que chez
celle-ci) ; A. gracilis var. sabaudianus 1 ind. à 9. pp. sexe ? ; A.
sp. 1 ind. stade ? ; Polypauropus Duboscqi f. typ. 1 ind. à 9 pp. $ ;
Brachypauropus hamiger Latzel 6 ind. : 5 à 8 pp. sexe ?, 1 à 6 pp.
Sait, sous des pierres et dans des litières de feuilles de Noisetiers,
jardin du domaine de Son Forteza, à Puigpunent (9). Stylopauropus
pedunculatus Lubbock f. typ. 9 ind. : 4 à 9 pp. (2 Ç, 2 sexe ?),
1 à 8 pp. sexe ?, 1 à 6 pp., 1 à 3 pp., 2 stade ? ; Allopauropus pecti-
natus Hansen 1 ind. à 9 pp. $ ; Polypauropus Duboscqi var. infla-
tisetus Remy 1 ind. à 8 pp. sexe ?
Son Serralta, dans la terre, domaine près do Puigpunent (10).
Stylopauropus pedunculatus 1 ind. à 8 pp. sexe ? ; Allopauropus
Ribauti Remy 1 ind. à 8 pp. sexe ? ; A. Fagei Remy 5 ind. à 9 pp.
(1 (J, 2 Ç, 2 sexe ?) à styles plus courts et plus claviformes que
chez les types ; A. zaianus Remy 1 ind. à 10 pp. Ç.
Ciudad Jardin, dans la terre près d’un ruisseau (4). Allopauropus
productus Silvestri 3 ind. : 1 à 6 pp., 2 à 5 pp. ; A. gracilis var.
sabaudianus 1 ind. à 3 pp. ; Polypauropus Duboscqi f. typ. 1 ind.
à 6 pp.
— 666
Son Servera, dans le lit d’un ruisseau à sec, près du km 11,100 de
la route menant à Capdepera (16). Pauropus numidus Remy 2 ind. :
1 à 9 pp. Ç, 1 à 6 pp. ; Allopauropus productus 1 ind. à 9 pp. Ç ;
A. barcinonensis 1 ind. à 9 pp. Ç ; A. sp. 1 ind. à 9 pp. <$.
Porto Cristo, sous des briques et des pierres (21). Allopauropus
sp. 1 ind. à 9 pp. $.
A 6 km au NW de Porto Colom, bois de Pins sur la route de
Calonge (13). Allopauropus dariicus 5 ind. : 2 à 9 pp. Ç, 1 à 6 pp.,
2 stade ? ; A. Zerlingae Remy 3 ind. : 2 à 8 pp. $, 1 stade ?
Des 16 formes récoltées aux Baléares, 2 n’étaient connues que
d’Afrique du Nord : Pauropus numidus et Allopauropus zaianus ;
2 n’avaient encoie été rencontrées qu’en Europe : Allopauropus
Zerlingae et Brachypauropus liamiger ; les 12 autres ont été trouvées
à la fois en Europe ( A . pectinatus, A. Ribauti et A. Fagei étant
localisées en des régions peu éloignées de la Méditerranée) et en
Afrique du Nord ; certaines de ces 12 dernières s’étendent bien
au delà de la zone paléarctique : Stylopauropus pedunculatus jus¬
qu’en Indochine et en Australie, Allopauropus danicus, Polypau-
ropus Duboscqi et sa var. inflatisetus en Afrique tropicale et à
Madagascar (la f. typ. de P. Duboscqi aussi en Argentine), Allo¬
pauropus aristatus à Madagascar, A ■ gracilis et sa var. sabaudianus
au Michigan.
Ainsi, la plus grande partie de cette faune majorquaine est consti¬
tuée par des formes qui sont localisées dans des contrées chaudes ou
qui vivent dans de telles régions et dans d’autres plus tempérées.
Le peu que nous connaissons de la faune des Pauropodes des
Baléares fait penser qu’elle est plus riche que celle de la Corse,
dont nous possédons certainement l’essentiel 1 : 5 des 16 formes
trouvées aux Baléares ( Pauropus numidus, Allopauropus zaianus,
A. gracilis f. typ., A. Fagei et Brachypauropus hamiger) n’ont pas
été capturées sur cette île. Mais cette différence de richesse n’est
pour le moment qu’une supposition, et serait-elle vérifiée qu’il
faudrait attendre une meilleure connaissance de la faune pauro-
podienne des vestiges de la Tyrrhénide et des pays voisins pour
qu’on puisse en donner une explication.
Laboratoires de Zoologie du Muséum et de la Faculté des Sciences de Nancy.
1. De Corse, il a été déterminé environ 3.900 Pauropodes, répartis entre 41 formes
(Remy, Bull. Soc. zool. Fr., 65, 1940, p. 45-56 et Mêm. Mus. nation. Hist. nat.,
n. s., 21, 1945, p. 117-152 ; Mlle Leclerc, Bull. Mus. nation. Hist. nat., (2) 25, 1953,
p. 395-399, 400-405 et 477-482).
— 667 —
Note sur le genre Uscana girlt.
(H ym. Trichogrammidae)
ET DESCRIPTION D'ESPÈCES NOUVELLES PARASITES DE BRUCHES.
Par J. R. Steffan.
En 1911, Girault publia les diagnoses de son genre Uscana et
de l’espèce type, U. semifumipennis, un Trichogramme parasite
des pontes de Bruches. Depuis cette époque, d’autres entomologistes
ont décrit, sous des noms génériques ou spécifiques différents, un
certain nombre de Chalcidiens de cette famille, également parasites
des œufs de Bruches. La détermination de plusieurs Trichogram-
mides obtenus des mêmes hôtes m’a conduit, à reprendre l’étude de
toutes ces espèces. La rédaction de cette note a été possible grâce
aux informations que m’ont très obligeamment communiquées
MM. S. Novicky et B. D. Bûmes que je remercie ici.
La plupart des Trichogrammes du genre Uscana ont été décrits
sous le nom de Lathromeris Fôrster. L’inexactitude des diagnoses
de Girault et de Fôrster a été la cause de cette confusion.
Lathromeris Fôrster 1856 nec auct. (=- Lathromerella Girault 1912
et auct.) syn. nov. (Novicky in litt.).
Aucun auteur n’a correctement interprété le genre Lathromeris
fondé pour l’espèce L. scutellaris Fôrster. Seul Pieiniiard ( Berlin
Ent. Zeit. 2, 1858, p. 323) a compris l’erreur commise par Fôrster
dans la description de la massue antennaire qui comporte, non 4,
mais 5 articles dont le dernier est prolongé par un bâtonnet chez
la Ç. Malheureusement Reinhard crut devoir mettre Lathromeris
en synonymie avec Ophioneurus Ratzeburg, et, par la suite, on n’a
jamais tenu compte de ses remarques, sinon pour les critiquer.
M. S. Novicky, qui a vu le type de Fôrster, m’indique que Lathro¬
meris et Lathromerella sont deux genres identiques et me transmet
les synonymies suivantes :
Lathromeris scutellaris Fôrster 1856 (= Lathromerella. austriaca
Soika 1934 = Lathromerella italien Nov. ssp. carpathica Nov. 1936)
syn. nov. (Novicky in litt.).
Girault, comme Fôrster, a décrit incorrectement la massue
antennaire de son genre qui comprend non 3, mais 4 articles.
Uscana Girault 1911 (= Lathromeris Kryger 1918, Waterston
1926, Nikol’skaia 1950 et 1952 nec Fôrster 1856 = Bruclioctonus
Grese 1924) syn. nov.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 6, 1954.
— 668
J’ajoute les précisions suivantes à la diagnose du genre :
Palpe maxillaire formé d’un unique article allongé portant 3 soies
apicales : 2 soies très courtes, une longue soie grêle. Mandibules
Fig. 1. — U. lariophaga sp. n. : deuxième et troisième articles de la massue ànlen-
naire ($). — Fig. 2 et 3. U. bruchidivorax sp. n. — Fig. 2 : antenne (?) ; S. 1. :
sensilles linéaires ; S. p. : sensilles pédonculées ; T. : trichobothries ; M. : macro¬
triches ; m. microtriches. — Fig. 3 : massue antennaire ($), légèrement gonflée
dans le liquide d’André.
à 4 dents, la dent interne obtuse ou très aigue (L. scutellaris
Wtstn.). Formule antennaire : annellus : 1 ; subannellus : 1 ; funi-
cule : 0 ; massue : 4, ses articles très coalescents sauf le premier L
Longueur de la frange de l’aile antérieure variable. Pattes posté-
1. Ce caractère de l’article I, par ailleurs toujours dépourvu de trichobothries,
indique son origine funiculaire.
— 669 —
rieures avec les articles des tarses subégaux. Armature génitale Ç
débutant au delà du milieu de l’abdomen.
Tous les Lathromeris auct. nec Fôrster ne rentrent pas dans le
genre Uscana. En 1936 Novicky a créé le genre Giraultia pour
Lathromeris Girault 1911 (= Bracliysticha Ashmead 1894 nec
Fôrster 1856 = Brachista Peck 1951 nec Haliday 1851). L. gynan-
drophtalmae Risbec 1951 et L. diogenae Risbec 1951, dont j’ai
examiné les types, sont deux espèces appartenant, la première à
un genre voisin de Bloodiella Novicky, la seconde à un genre voisin
de Ufens Girault.
Un des meilleurs caractères spécifiques des Uscana est fourni
par la répartition des sensilles de la massue antennaire, et, dans
une moindre mesure, par celle des trichobothrios. Malheureusement,
très rares sont les auteurs qui donnent des renseignements précis
sur ces organes sensitifs qui m’ont permis de diviser le genre en
trois groupes d’espèces.
Groupe A. 1er article de la massue à 5 sensilles linéaires chez la $ ;
(çj peu connu).
1. U. semifumipennis Girault 1911. — Distribution des sensilles
linéaires chez la Ç : 5.1. 1.4. Frange de l’aile antérieure de la $ très
courte, les plus grandes soies n’atteignant pas les 1/8 de la largeur
maximum de l’aile. Je tiens les renseignements concernant les sen¬
silles de M. B. D. Burks qui a examiné les types ; j’ignore les carac¬
téristiques du Cette espèce, indigène aux Etats-Unis où elle
parasite les œufs de Callosohruchus maculatus F., a été importée
fortuitement aux Hawaï où elle attaque une dizaine de Bruches,
notamment Pachymerus gonagra F. On l’a introduite volontaire¬
ment au Japon pour lutter contre Bruchus rufimanus Boh.
2. U. inflaticornis comb. nov. ( Lathromeris inflaticornis Novicky
1936). — Distribution des sensilles linéaires chez la $ : 5. 1.1. 4.
Frange de l’aile intérieure de la Ç très courte, les plus grandes soies
n’atteignant pas le 1/9 de la largeur maximum de l’aile. $ inconnu,
comme l’hôte. Cette espèce, récoltée dans les Alpes-Maritimes,
serait extrêmement voisine de U. semijumipennis, si l’on se base
sur la description et les figures de Novicky (Burks in litt.).
Groupe B. 1er article de la massue à 4 sensilles linéaires chez la $ ;
à massue courte, le deuxième article de la massue emboitant
presque entièrement le troisième article qui lu est opposé (fïg. 1).
3. U. senex comb. nov. ( Bruchoctonus senex Grese 1924 = Lathro¬
meris hruchocida Vasiliev 1947 = Lathromeris senex Nikol’skaia
1950 et 1952).
Dans une note récente (Rev. Ent. U. R. S. S. 31. 1950, pp. 254-
256) Nikol’skaia considère comme identiques B. senex, L. brucho-
— 670 —
cida et une troisième espèce parasite de la Bruche des Pois qu’on
lui a communiqué d’Ukraine. Elle base sa synonymie sur les seules
descriptions des auteurs russes dont elle critique l’insuffisance,
reprochant en particulier à Vasiliev d’avoir attribué à la $ une aile
à longue frange, et au $ une massue allongée, avec les premier et
deuxième articles bien séparés. Nikol’skaia n’aurait-elle pas
tort ? Il n’est pas exclu, en effet, que L. bruchidivora (ou B. senex)
soit un Uscana du groupe G. Néanmoins, considérant la répartition
géographique et l’identité des hôtes de ces espèces, j’admets pro¬
visoirement la synonymie de Nikol’skaia.
U. senex parasite, en U. R. S. S., les œufs de Bruchus pisorum L.
(sur Pois), B. lentis Frôl, B. affinis Frôl, Bruchidius unicolor 01.
(sur Onobrychis saliva) et B. jasciatus 01. J’ai obtenu cette espèce,
du moins celle de Nikol’skaia, de pontes de B. affinis sur Pois de
senteur, à Menton (A.-M.). Je donne ici quelques caractères de mes
individus.
Ç. Grande soie apicale des palpes maxillaires pas plus longue que
le palpe. Dent interne des mandibules obtuse. Massue antennaire :
sensilles linéaires : 4. 1.2. 4 ; sensdles pédonculées : 2. 1.1.1 ; tricho-
botliries : 0.6.11.3.
Frange des ailes antérieures très courte, les plus grandes soies
égales au 1/10 de la largeur maximum de l’aile. Frange des ailes
postérieures longue, les plus grandes soies égales à 1 fois 1/2 la
largeur maximum de l’aile, le disque à 3 rangs de sétules.
Pattes III à tarse plus court que le tibia (55 : 70), le premier
article environ 2 fois plus long que l’éperol tibial (19 : 10).
cj. Massue antennaire : sensilles linéaires : 1.1. 1.2 ; sensilles pédon¬
culées : 1.1. 1.1 ; trichobothries : 0.2. 3. 4 ; deuxième article emboitant
presque entièrement le troisième article qui lui est opposé.
Frange des ailes antérieures longue, les plus grandes soies égales
au 1/5 de la largeur maximum de l’aile.
4. U. lariophaga sp. n.
$. Coloration inconnue (types conservés dans le baume). Grande
soie apicale des palpes maxillaires 1 fois 1/2 plus longue que le
palpe. Dent interne des mandibules obtuse. Massue antennaire :
sensilles linéaires : 4. 2. 2. 4 ; sensilles pédonculées : 1.1. 1.1 ; tricho¬
bothries : 0.5-6.9-12.3.
Mesonotum strié longitudinalement, les stries enfermées dans
des cellules allongées sur les côtés du scutum. Chaetotaxie ; scapula :
1 ; axille : 1 ; scutum : 2,2 ; scutellum : 2,2 ; metanotum : 2,2 ;
propodeum : 3,3 autour des stigmates. Frange de l’aile antérieure
longue, Jes plus grandes soies égales au 1/6 de la largeur maximum
de l’aile ; marginale à peu près ausG longue que le radius. Frange des
— 671
ailes postérieures longue, les plus grandes soies égales à 1 fois 1/2
la largeur maximum de l’aile, le disque à 3 rangs de sétules.
Pattes III à tarse presque aussi long que le tibia (57 : 60), le premier
article environ 2 fois plus long que l’éperon tibial (20 : 11).
(J. Massue antennaire : sensilles linéaires : 1.1. 1.2 ; sensilles pédon-
culées : 1.0. 1.1 ; trichobothries : 0.2-3. 3-4. 4 ; deuxième article cmboi-
tant presque entièrement le troisième qui lui est opposé.
Frange des ailes antérieures longue, les plus grandes soies égales
au 1/5 de la largeur maximum de l’aile.
Longueur du corps Ç et $ \ environ 0,5 mm. — Aile antérieure
$ : 0,37-0,42 mm. ; $ : 0,35-0,37 mm.
Holotype : 1 $. Allotype : 1 <$. Paratypes : 4 et 9 $$ ex-œufs
de Callosobruchus maculatus F. sur Dolique ; Soudan : Ségou (A.
O. F.) ; ix-1946. R. Dugast.
Groupe C. Premier article de la massue à une sensille linéaire chez
la Ç ; (J à massue allongée, le deuxième article n’emboitant
que faiblement le troisième qui lui fait suite (fig. 3).
5. U. johnstoni comb. nov. ( Lathromeris johnstoni Waterston
1926). — Distribution des sensilles linéaires chez la $ : 1.1. 2. 3 ;
Frange de l’aile antérieure longue, les plus grandes soies égales
au 1/6 de la largeur maximum de l’aile. Distribution des sensilles
linéaires chez le : 1.1. 1.2. Il est curieux que la quatrième article
de la massue Ç porte 3 sensilles linéaires au lieu de 4 comme chez les
autres espèces. U. johstoni parasite, non des œufs de Bruches, mais
les œufs de Sphenoptera gossypii Cotes (Col. Buprestidae) au Soudan-
Anglo égyptien.
Novicky a décrit une var. phoenica de cette espèce qu’il a capturée
en Asie mineure.
6. U. bruchidivorax sp. n.
Ç. Tète brune, jaunâtre autour des fossettes antennaires ; antennes
jaune pâle. Thorax brun noirâtre, le scutum avec une ligne longitu¬
dinale et ses bords latéraux et postérieurs jaunâtres ; metanotum
et propodeum brun clair. Pattes jaune pâle, la moitié basale des
fémurs I, les fémurs et tibias II et III, sauf à leur apex, brunâtres.
Abdomen brun noirâtre. Disque de l’aile antérieure enfumé entre
les nervures et le bord anal.
Grande soie apicale des palpes maxillaires 1 fois 1/2 plus longue
que le palpe. Dent interne des mandibules obtuse. Massue antennaire :
sensilles linéaires : 1.1. 2. 4 ; sensilles pédonculées : 1.1. 1.1 ; tricho¬
bothries : 0.3. 5-6. 3.
Mesonotum strié longitudinalement, les stries enfermées dans
des cellules allongées sur les côtés du scutum. Chaetotaxie : scapula :
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXYI, n° 6, 1954. 43
672 —
1 ; axille : 1 ; scutum : 2,2 ; scutellum : 2,2 ; metanotum : 2,2 ; propo-
deum : 3,3 autour des stigmates. Frange des ailes antérieures très
longue, les plus grandes soies égales ou supérieures au 1/4 de la
largeur maximum de l’aile ; marginale à peu près aussi longue que
le radius. Frange des ailes postérieures longue, les plus grandes
soies égales à 1 fois 1/2 la largeur maximum de l'aile, le disque à
3 rangs de sétules.
Pattes III à tarse plus court que le tibia (50 : 60), les articles
assez courts, le premier à peine plus long que l’éperon tibial rela¬
tivement robuste (16 : 14).
(J. Massue antennaire : sensilles linéaires : 0.1. 1.2 ; sensilles
pédonculées : 0.1. 1.1 ; trichobothries : 0.1-2. 2.3-4 ; deuxième article
emboîtant à peine le troisième qui lui fait suite.
Frange des ailes antérieures très longue, les plus grandes soies
presque égales au 1/3 de la largeur maximum de l'aile.
Longueur du corps $ : 0,46-0,48 mm. ; ■ 0,45-0,48 mm. Aile
antérieure Ç : 0,43-0,45 mm. ; $ : 0,42-0,45 mm.
Holotype : 1 Ç. Allotype : 1 Nombreux paratypes ÇÇ et
ex-œufs de Bruchidius fasciatus 01. sur divers Ginestées. Région
parisienne.
Depuis plusieurs années j’obtiens régulièrement cette espèce des
pontes de B. fasciatus sur Sarothamnus scoparius dans la banlieue
parisienne : Verrière, Bouray, Marly (S.-et-O.). En 1944, ce Tricho-
gramme parasitait le même hôte sur S. scoparius, Spartium junceum,
Genista andreana et Cytisus sessifolium dans le jardin botanique du
Muséum. Le parasitisme est toujours intense : à la fin de la période
de ponte de la Bruche, 70 % de ses œufs, au moins, sont détruits ou
hébergent une larve du Trichogramme.
Dans les conditions naturelles, U. bruchidivorax semble n’attaquer
que B. fasciatus. Je ne l’ai, jusqu’à présent, jamais obtenu des
pontes de Bruchus pisorum L. dans les champs de Pois, ni même des
œufs de B. rufipes Herbst. pondus sur des gousses de Vicia augusti-
folia, alors que ces Vesces poussaient dans une genètière où abon¬
daient B. fasciatus et son parasite. Les observations me font défaut
en ce qui concerne le comportement du Trichogramme vis-à-vis
d ’ Acanthoscelides obtectus Say, dans les champs de Haricots. La
biologie d’Uscana bruchidioorax, dont j’ai entrepris l’étude, et sur
laquelle je ne peux m’étendre dans cette note, rappelle, grosso modo,
celle d’U. senex (Vasiliev 1947, Karpova 1950).
7. U. princeps nov. nom. pro Lathromeris scutellaris Kryger
1918 et 1950 nec Fôrster 1856 (= ? Lathromeris scutellaris Waters-
ton 1926).
Les descriptions assez courtes de Kryger ne permettent pas
d’affirmer que son espèce est identique à L. scutellaris Wtstn. D’après
— 673 —
le travail et les figures de Fauteur danois, le g possède une sensillo
linéaire sur le premier article de la massue (0 chez bruchidivorax ) et
2 rangs de sétules sur l’aile postérieure (3 chez bruchidivorax) . Ce
dernier caractère se retrouve chez sa Ç ainsi que chez celle de
Waterston, à sensilles linéaires distribuées comme chez U. johnstoni.
Notons encore, chez la $ de Waterston, la très grande longueur des
franges alaires, le développement de la marginale qui est égale au
double du radius, et l’aspect particulier de la mandibule. Cette
espèce, dont l’hôte est inconnu, a été récoltée au Danemark et en
Pologne (Novicky). La Ç de Waterston a été capturée en Grande-
Bretagne.
Quelques Trichogrammes, dont la description est assez brève,
appartiennent au genre Uscana mais il est impossible de préciser
leur position :
Lathromeris giraulti Soika 1934, des Pays-Bas ; hôte inconnu,
c’est une espèce soit valide, soit synonyme de U. bruchidivorax
ou de U. princeps.
Chaetostricha mukerjii Mani 1935, du Pakistan, parasite des œufs
de Callosobruchus maculatus F. ; l’aile antérieure de cette espèce
possède une longue frange.
Enfin Girault a encore décrit 2 espèces d’ Uscana, dont on ignore
les hôtes : U. galtoni Girault 1912, du Queensland, et U. marilandica
Girault 1918, des Etats-Unis. Ces 2 formes paraissent assez diffé¬
rentes du génotype.
— 674
Sur la faune endogée de Majorque
(Pénicillates, Protoures, Diploures Caaipodéidés,
P ALPI GRADES)
Par B. Condé.
Lors d’un séjour à Majorque (Baléares), du 17 août au 12 sep¬
tembre 1954, J. Pages a consacré 27 heures de chasse à la récolte des
micro-Arthropodes endogés. La recherche de biotopes favorables
aux formes hygrophiles s’est avérée très difficile à cette époque de
l’année et 4 ou 5 stations seulement, sur les 18 visitées, présentaient
des conditions de vie tout à fait satisfaisantes : degré hygrométrique
élevé, insolation modérée, présence de terre végétale. La plaine
cultivée qui occupe la région centrale de l’île, et qui venait de subir
des travaux de labourage et d’irrigation, était particulièrement
pauvre ; par contre, les montagnes de la côte nord-occidentale et les
basses terres de la côte orientale abritaient une faune assez riche.
Les Diplopodes Pénicillates et les Protoures sont les premiers
rencontrés sur l’île ; les Diploures Campodéidés et les Palpigrades
n’y étaient connus que par 3 espèces cavernicoles découvertes par
H. Henrot et P. de Peyerimhoff h
Liste des stations
1. Cap Formentor, sur la route du phare à l’entrée O du tunnel,
dans la terre. • — 2. Lluch, au km. 14,600 de la route de Selva à
Lluch, sous les pierres du talus. — 3. Esporlas, canal d’irrigation à
sec envahi par un feutrage compact de radicelles. — 4. Son Servera,
au km. 11,100 de la route menant à Capdepera, ruisseau à sec. —
5. Ciudad Jardin, dans la terre et les détritus charriés par le ruisseau.
— 6. Entre Son Servera et Porto-Cristo, dans une friche très sèche.
— 7. Porto-Cristo, chemin de la cueva del Drach, sous des Pins au
milieu des carrières. — 8. Randa, route menant au monastère de
N. S. de Cura. — 9. Porto Colom, bois de Pins clairsemés.
1. Campodea ( C .) majorica n. sp. et Plusiocampa Fagei n. sp., de la cueva de Can
Sion (Pollensa) et de la cueva de las Maravillas (Orient), et Koenenia draco de Peye-
rimhofï, de la cueva del Drach.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 6, 1954.
— 675 -
Liste des formes 1
1. Diplopodes Pénicillates
1° Polyxenus sp.
8. 1 $ ad. avec sa mue.
Chez cet exemplaire, long de 3 mm., le VIe article antennaire
porte 9 sensilles bacilliformes à l’antenne gauche et 8 à la droite, la
disposition et la forme de ces phanères étant exactement celles des
spécimens de France méridionale et de Corse que j’ai rapportés à
P. lapidicola Silvestri (1953, fig. B) ; par contre, les trichomes de la
tête et du tronc ne sont pas dilatés comme chez cette espèce, mais
conformes à ceux de P. lagurus L.
2° Lophoproctus Jeanneli Brolemann 1910.
3. 2 Ç ad.
Palpes du gnathochilarium avec 26 sensilles chez l’un des spéci¬
mens, 29 et 39 chez l’autre. Je n’ai compté que 21 ou 23 sensilles
chez les types, 21 chez les exemplaires corses et 24 chez des spécimens
de Catalogne.
Décrite de la Baume du Colombier (Alpes-Maritimes), j’ai signalé
cette espèce de 3 stations corses (1953). En outre, j’ai observé plu¬
sieurs centaines de représentants de cette forme, à tous les stades,
sous des briques et des pierres sèches reposant sur le sol d’un massif
ombragé dans le Parc municipal de Barcelone, en septembre 1950.
Je rapporte encore à cette espèce une Ç adulte récoltée au Liban
près de Dékouané, à 7km. environ à l’E de Beyrouth, par le Rév.
P. J. Corset en avril 1952.
3° Lophoproctinus inferus Silvestri 1903, f. typ.
4. 1 $ ad. — 6. 1 ad. — 7. 1 $ ad. — 9. 1 1. stade IV (6 pp.)
en mue.
Identiques aux spécimens corses. Palpes du gnathochilarium
avec 39, 41, 44 ou 45 sensilles chez les <§, 17 chez la larve.
Portici, Corse méridionale. Capable de vivre en des stations parti¬
culièrement arides.
1. Abréviations : ad. = adulte, 1. = larve, m. j. = maturus junior, pp. = paires
de pattes.
— 676 —
2. Protoures
1° Eosentomon delicatum Gism 1945 (sub armatum ssp. delicatum).
3. 1 m. j. — 9. 1 1. II.
Ces spécimens se rapportent à la forme caractérisée par un sen-
sille c\ un peu plus court que a' et inséré au niveau de t3 1.
2° Eosentomon spinosum Strenzke 1942.
3. 1 m. j. — 5. 1 1. II.
2 bis Eosentomon sp.
3. 1 1. I.
3° Proturentomon cf. minimum Berlese 1908.
1. 1 m. j. — 4. 1 m. j. en mue, Ç adulte observable sous l’exuvie.
Ces exemplaires, pourvus d’un sensille i1( sont identiques à ceux
observés en Corse 1.
4° Acerentulus Cunhai Condé 1950.
3. 1 ?, 1 m. j.
Décrite du Pays basque et du Portugal, j’ai retrouvé cette espèce
en 2 stations françaises : Mongaillard près Périgueux (Dordogne),
1 Ç, VIII-IX-46 (F. Grandjean leg.) ; forêt de Haye, aux Fonds-de-
Toul (banlieue de Nancy, Meurthe-et-Moselle), 2 Ç, 3-VI-50.
3. Diploures Campodéidés
1° Campodea ( C.) fragilis Meinert 1865.
2. 1 Ç jeune en mue.
2° Campodea ( C.) subdives Silvestri 1932.
4. 2 Ç.
Décrite de Rhodes, j’ai signalé cette forme en Algérie orientale
(1948) où elle ne paraît pas rare.
3° Campodea (Dicampa) catalana Denis 1930.
3. 5 J, 6 $, 3 1. — 4. 4 <J, 5 Ç, 1 1.
Décrite de Banvuls-sur-Mer, l’espèce est largement répandue en
Espagne. Je l’ai signalée de Corse (1947) d’après un seul $ de la
vallée de la Gravona, mais j'estime actuellement que cette déter¬
mination doit être confirmée sur un matériel plus abondant.
4. Palpigrades
Koenenia cf. mirabilis Grassi 1886.
1. 1 immature.
Cèt exemplaire ne correspond pas au stadeim mature Ç figuré par
Silvestri chez K. mirabilis Grassi et chez son K. Berlesei (1905,
1. Nouvelles récoltes de Protoures en Corse [Bull. Soc. eut. Fr., sous presse).
— 677 —
pl. XXI, fig. 11 et pi. XXII, fig. 21), qui est actuellement le seul
stade jeune, pourvu de volets génitaux, décrit chez les Koenenia
du groupe mirabilis- B erlesei auquel appartient sûrement notre
individu. Les volets génitaux sont en effet plus compliqués et
portent 6 paires de soies, au lieu de 5, disposées bien différemment.
Toutefois, des spécimens absolument identiques à celui-ci ont
été observés par P. Remy (in litt.) et par moi-même en France
méridionale (Gard, Vaucluse) en des stations qui n’hébergent que
K. mirabilis. Il m’est impossible pour l’instant de reconnaître le
sexe de ces immatures.
Faculté des Sciences de Nancy, Zoologie générale.
BIBLIOGRAPHIE
1947. Condé (B.). — Diploures récoltés en Corse par P. Remy (3e note).
(Bull. Mus. Hist. nat., 2e s., 19, pp. 282-285).
1948. Condé (B.). — Campodéidés d’Algérie (Bull. Soc. eut. Fr., 52,
pp. 144-146).
1953. Condé (B.). — Diplopodes Pénicillates de Corse (Bull. Soc. zool.
Fr., 78, pp. 33-35).
1905. Silvestri (F.). — Note aracnologiche. I (Redia, 2, pp. 239-253).
— 678 —
Missions du Batiment Polaire « Commandant Charcot ».
Récoltes faites en TERRE ADÉLIE (1950).
par M. Paul Tchernia.
Collaborateur Scientifique de P Etat-Major Général de la Marine
Chargé des Recherches Océanographiques.
ni. Mollusques 1
Par Jean M. Gaillard.
Les Mollusques étudiés ici ont été rapportés par M. P. Tchernia
lors de sa mission en 1950 à bord du Bâtiment Polaire Commandant
Charcot. Comme il l’a été précisé lors de travaux consacrés à des
matériaux de même origine 1 les échantillons ont été récoltés dans des
crampons de Laminaires arrachés à l’aide de grappins à des pro¬
fondeurs variant de 10 à 100 mètres sur les côtes de la Terre Adélie.
Les plus récents travaux consacrés à la faune malacologique
antarctique et subantarctique sont ceux de MM. A. Carcelles 2,
A. W. B. Powell 3 et Thon Soot-Ryen 4 ; on y trouvera une biblio¬
graphie complète des publications antérieures.
Parmi les matériaux récoltés il est intéressant de noter trois
espèces déjà citées dans la région Sud- Australienne de l’Antarctique,
ce sont Margarella expansa (Cap Adare), Laevilittorina caligmosa
(Mer de Ross) et Lovenella austrina (Cap Royds). Huit espèces déjà
rencontrées dans l’Antarctique sont nouvelles pour la région Sud-
Australienne : Rissoa turqueti (Iles Wandel et Wincke), Rissoa
columna (Terre Alexandre Ier), Eatoniella kerguelenensis (Iles
Wandel et Peterman), Cerithium liouvillei (Port Lockroy), Area
gourdoni (Terre Alexandre Ier et Ile Peterman), Philobrya sublaevis
(Iles Anvers de Wandel), Philobrya wandelensis (Iles Wandel et
Peterman) et Limatula pygmaea (Iles Wandel et Peterman). Un
1. Cette note fait suite à celle de M. Pierre Fauvel sur les Annélides Polychètes
(Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2e série, XXII, n° 6, 1950, pp. 753 à 773) et à celle de
M. Louis Fage sur les Pycnogonides (Bull. Mus. Nat. Ilist. Nat., 2e série, XXIV,
n° 2, 1952 pp. 180 à 186).
2. A. Carcelles, Catalogo de la Malacofauna antarctica argentina, An. Museo
Nahuel Iluapi, t. III, 1953.
3. A. W. B. Powell, Antarctic and Subantarctic Mollusca — Pelecypoda and
Gastropoda, Discovery Reports, vol. XXVI, 1951.
4. Tron Soot-Ryen, Antarctic Pelecypods, Sc. Res. Norw. Ant. Exped., 1927-28,
n° 32, 1951.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 6, 1954.
— 679 —
troisième lot d’espèces est nouveau pour l’Antarctique ; ce sont des
espèces signalées déjà en un ou plusieurs points de la zone sub¬
antarctique mais jamais aux abords du continent polaire. Gibbula
Lacazei, Skenella georgiana, Eatoniella subrufescens Trophon
minutus, Neptunea regulus, Buccinum albozonatum, Cancellaria
carinata, Mangelia antarctica. Enfin, une espèce nouvelle que nous
dédions à M. P. Tchernia qui l’a découverte : Pleurotomella Tcher-
niai.
Cl. GASTROPODA
S. cl. Prosobranchia.
Fam. Trochidae.
Margarella expansa Sow. 1837, Conch. lllustr., fig. 16-17.
Terre Adélie : à 1 mille dans le Nord du Cap Découverte, Crampons de
Laminaires, 30 mètres, 19 janvier 1950, 3 exemplaires : H = 4,4 mm.,
3 mm., 2,5 mm. ; D = 4,7 mm., 3,3 mm. et 3 mm.
Cap Margerie, 10/15 mètres, 23 janvier 1950, un exemplaire de H = 3,5 ;
D = 3,7 mm.
Cap Margerie, fond 15 mètres, 4 février 1950, 9 exemplaires de dimen¬
sions comprises entre : H = 3 ; D = 3,5 et H = 7,5 ; D = 8,5 mm.
Cap Margerie, crampons de laminaires, 10/12 mètres, 1er février 1950,
2 exemplaires de H = 1 ; D = 1 mm. et H = 3 ; D = 3,3 mm.
Cap Margerie, fond 100 mètres, 26 janvier 1950, trois exemplaires de
H = 4,4 mm., 2,5 mm. et 2 mm. et D = 5,2 mm., 2,8 mm. et 2,2 mm.
Cette espèce a une répartition assez vaste dans la région sub¬
antarctique (Géorgie du Sud, lies Marion et Prince Edouard, Iles
Falklands, Région Magellanique, Patagonie et Kerguelen).
Aux abords mêmes du continent antarctique elle est signalée de la
Baie de Flandre et de l’île Wandel d’une part et du Cap Adare et de
la Mer de Ross d’autre part.
Fam. Trochidae.
Gibbula Lacazei Ch. Vélain, 1877, Arch. Zool. Expér., VI, p. 118,
pl IV, fig. 4-5.
Terre Adélie : Cap Margerie, 10/15 mètres, un exemplaire de : H =
2,5 mm. et D = 2,5 mm.
Cet exemplaire, juvénil, blanc, a des stries moins régulières que
celles du type et des échantillons des Iles Kerguelen que nous avons
pu examiner.
Cette espèce, décrite par Ch. Vélain de l’ Ile Saint-Paul et signalée
— 680
depuis par E. Lamy de la Nouvelle Amsterdam, d’où M. Paulian
l’a rapportée récemment, existerait aussi sur le continent antarc¬
tique.
Fàm. Littorinidae.
Laevilittorina caliginosa Gould, 1849, Proc. Bost. Soc. Nat. Hist.,
III, p. 83.
Terre Adélie : Cap Margerie, crampons de laminaires, 10/12 mètres,
deux exemplaires de 2,3 mm. et 2,5 mm.
Signalée dans toute la zone subantarctique (Terre de Feu, Région
Magellanique, Iles Falklands, Orcades du Sud, Géorgie du Sud,
Shetlands, Iles Wandel et Kerguelen, Nouvelle Zélande), cette
espèce a aussi été trouvée dans la Mer de Ross.
Fam. Rissoidae.
Rissoa turqueti Lamy, 1905, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., n° 6,
p. 479.
Terre Adélie : Cap Margerie, crampons de laminaires, 10/12 mètres,
1er février 1950, deux exemplaires de 2,5 mm.
Décrite des Iles Wandel et Wineke par E. Lamy il semble que
cette espèce purement antarctique ait une assez vaste répartition
circumpolaire.
Rissoa columna Pelseneer, 1903, Res. Voy. S. Y. Belgica en 1897-
1898-1899, Rapp. Sc., Zool. Mollusques, p. 21, fig. 55.
Terre Adélie : Cap Margerie, 100 mètres, 26 janvier 1950, 5 exem¬
plaires de 2,6 mm. à 2,9 mm.
Cap Margerie, crampons, 10/20 mètres, 1er février 1950, un exemplaire
de 2.6 mm.
Déjà signalée au large de la Terre Alexandre Ier cette espèce
semble être purement antarctique.
Eatoniella kerguelensis Smith, 1875, Ann. Mag. Nat. Hist., XVI,
p. 70.
Terre Adélie : Cap Margerie, crampons 10/12 mètres, 1er février 1950,
6 exemplaires de 2 à 3,5 mm.
Cap Margerie 10/15 mètres, 23 janvier 1950, 7 exemplaires de 2 mm.
à 3,8 mm.
Cap Margerie, fond 100 mètres, 26 janvier 1950, 25 exemplaires de 2
à 3,8 mm.
A 1 mille au Nord du Cap Découverte, crampons 30 mètres, 26 jan¬
vier 1950, 5 exemplaires de 3 à 3,5 mm.
— 681
Cette espèce a déjà été signalée des Orcades, de Géorgie du Sud
et des Iles Kerguelen dans la zone subantarctique et des Iles Wandcl
et Peterman aux abords du continent antarctique.
Skenella georgiana Pfefïer, 1886, Jahrb. Hamburgisch. W issenscliaj-
tlich Anstalt, III, p. 97, taf. 2, fig. 6 a-b.
Terre Adélie : Cap Margerie, 26 janvier 1950, fond 100 mètres.
Cette espèce a été décrite de Géorgie du Sud.
Eatoniella subrufescens Smith, 1875, Ann. Mag. Nat. Hist., XV,
P. 71.
Terre Adélie : Cap Margerie, fond 100 mètres, 26 janvier 1950, 14 exem¬
plaires de 1 mm. à 2 mm. 5.
Cette espèce a été décrite des Kerguelen.
Fam. Cerithiidae.
Cerithium liouoillei Ed. Lamy, Bull. Mus. Hist. Nat., t. XVI, p. 320.
Terre Adélie : à 1 mille dans le Nord du Cap Découverte, crampons
30 mètres, deux exemplaires de 4 mm. et 6,5 mm.
Cette espèce a été décrite par Ed. Lamy de Port Lockroy.
Fam. Cerithiopsidae.
Cerithiella austrina (Hedley), 1911, Brit. Ant. Exp. 1907-09, Rep.
Sc. Invest., vol. II, Biology, part I, Mollusca, p. 5, pl. I, fig. 7.
Terre Adélie : Cap Margerie, 100 mètres, 26 janvier 1950, un exem¬
plaire de 4,4 mm.
Cette espèce a été décrite par Hedley du Cap Royds (Terre de
Victoria).
Fam. Muricidae.
Trophon minutas Strebel, in Melvill et St.anden, 1907, Trans. Roy.
Soc. Edinib., XLVI, i, p. 137, fig. 7-7 a.
Terre Adélie : à un mille dans le Nord du Cap Découverte, crampons
30 mètres, 19 janvier 1950, deux exemplaires de 8 mm. et 8,5 mm.
Cette espèce a été décrite des Orcades du Sud.
Fam. Buccinidae.
Neptunea régula Watson, 1886, Rep. Sc. Res. Expi. Voy. H. M. S.
Challenger 1873-76, Zoology, vol. XV, p. 204, pl. XII, fig. 7.
— 682 —
Terre Adélie : Cap Margerie, 100 mètres, un exemplaire de 6,5 mm.
Cette espèce a été décrite des Iles Kerguelen.
Buccinum albozonatum Watson, 1886, Rep. Sc. Res. Expi. Voy.
H. M. S. Challenger 1873-76, Zoology, vol. XV, p. 212, pl. XIII,
fig. 7.
Terre Adélie : Cap Margerie, 10/15 mètres, 23 janvier 1950, un exem¬
plaire de 5 mm.
Cette espèce a été décrite des Iles Kerguelen.
Fam. Cancellariidae.
Cancellaria carinata Watson, 1886, Rep. Sc. Res. Exp. Voy. H. M.
S. Challenger 1873-76, vol. XV, p. 275, pl. XVIII, fig. 9.
Terre Adélie : Cap Margerie, 100 mètres, un exemplaire de 7 mm.
Cette espèce a été décrite des Iles Kerguelen.
Fam. Conidae.
Mangelia antarctica Pfeiffer, 1886, Jahrb. Ilamburgiscli. IFtss.
Anstalt, vol. 3, p. 74, taf. I, fig. 5 a-b.
Terre Adélie : Cap Margerie, crampons 10/12, 1er février 1950, un
exemplaire de 5 mm.
Cette espèce a été décrite de Géorgie du Sud.
Pleurotoma (Pleurotomella) tcherniai n. sp. (figure 1).
Coquille petite, relativement épaisse, deux fois plus longue que
large, blanche.
La hauteur de l’ouverture est légèrement inférieure à la moitié de
la hauteur totale de la coquille. L’apex est subarrondi, les tours,
au nombre de cinq, sont peu bombés, assez élevés, différant peu de
hauteur entre eux. La suture est simple. Les stries de croissance,
très légèrement indiquées recoupent des stries longitudinales plus
marquées et plus distantes entre elles que ne le sont les stries de
croissance. Le premier tour et la première moitié du second tour
sont lisses ; à partir du milieu du second tour apparaissent des côtes
transversales, élevées, relativement étroites, se rétrécissant encore
vers les sutures. Les côtes deviennent plus larges sur le troisième
tour et plus larges encore sur les tours suivants ; leur hauteur
et leur largeur diminuant aux sutures.
Nombre de côtes : 1er tour : 0 ; 2e tour : 5 ; 3e tour : 11 ; 4e tour :
12 ; 5e tour : 7.
Longueur : 5,5 mm.
Diamètre maximum : 2,5 mm.
683 —
Affinités : La forme générale se rapproche de celle de Pleuro-
tomella helena Thiele ; cependant le profil des tours est différent :
chez P. helena la courbe de ceux-ci est brisée et la partie supérieure
est concave tandis que le profil des tours est simple chez l’espèce
décrite ici. Le contour et les dimensions sont aussi très voisins de
ceux de Fusus regulus Watson dont il diffèrt en particulier par le
nombre plus réduit de côtes. Par ailleurs les côtes sinueuses dans
l’espèce de Watson sont ici rectilignes et nettement atténuées aux
sutures.
Pleurotomella tciierniai n. sp. X 10.
Cl. Bivalvia.
Fam. Arcidae.
Area gourdonni Lamy, 1910. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., XYI,
p. 393.
Terre Adélie : Cap Margerie, 10/15 mètres, 23 janvier 1950, 10 exem¬
plaires de 2,5 mm. à 5 mm.
Cap Margerie, fond 15 mètres, 4 février 1950, 5 exemplaires de 2.3 mm.
à 4 mm.
A 1 mille dans le Nord du Cap Découverte, crampons 30 mètres, 19 jan¬
vier 1950, environ 90 exemplaires compris entre 2,2 mm. et 4,5 mm.
Décrite par E. Lamy de la Terre Alexandre Ier et de File Peter-
man cette espèce a probablement une extension circumpolaire.
Fam. Limopsidae.
Philohrya suhlaevis Pelseneer, Voy. Belgica, Moll., p. 25, pl. VII,
fig. 94-95.
Terre Adélie : à 1 mille dans le Nord du Cap Découverte, crampons
30 mètres, 19 janvier 1950, 5 exemplaires de 4,5 mm. à 1 cm.
Cap Margerie, crampons 10/12 mètres, 1er février 1950, 22 exemplaires
de 2,5 à 7,5 mm.
Cap Margerie, 10/15 mètres, 23 janvier 1950, un exemplaire de 3 mm.
Cap Margerie, fond 15 mètres, 4 février 1950, un exemplaire de 5,5 mm.
Cette espèce décrite par Pelseneer de 70° Sud et 80° Ouest a été
signalée des Iles Bouvet, Anvers, Wandel et Shetlands du Sud ainsi
que de la Terre Alexandre Ier et de Port Lockroy.
Philobrya wandelensis Ed. Lamy, 1906, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat.,
t. XII, p. 50.
Terre Adélie : Cap Margerie, fond 100 mètres, 26 janvier, 3 exemplaires
de 0,5 à 2 mm.
Cap Margerie, crampons 10/12 mètres, 1er février 1950, 8 exemplaires
de 1 à 3 mm.
Décrite de Pile Wandel cette espèce a été signalée de l’Ile Peter-
man, des Orcades du Sud et du point 54° Sud 57° Ouest.
Fam. Limidae.
Limatula pygmaea Phil., 1845, Archiv für Naturgesch., p. 56.
Terre Adélie : à un mille dans le Nord du Cap Découverte, crampons
30 mètres, 19 janvier 1950, deux exemplaires de 6 et 7 mm.
Cap Margerie, fond 15 mètres, 4 février 1950, cinq valves de 5 à 11 mm.
Cette espèce a été signalée des Kerguelen, de la région magella-
nique des Orcades du Sud et des Iles Marion et Prince Edouard
en ce qui concerne la zone subantarctique. Aux abord du continent
antarctique elle a été récoltée aux lies Wandel et Peterman.
Laboratoire de Malacologie du Aluséum.
— 685 —
Holothuries récoltées en Océanie française
par G. Banson, en m-i
Par Gustave Cherbonnier.
Au cours de sa mission en Océanie française, en 1952, G. Ranson
a récolté un assez grand nombre d’IIolothuries, qui sont venues
combler un vide fâcheux, le Laboratoire de Malacologie ne possé¬
dant, jusqu’ici, aucun exemplaire de cette région. Ces Holothuries
se répartissent en neuf genres et vingt et une espèces, dont trois sont
nouvelles pour la Science et dont plusieurs autres sont d’un grand
intérêt, parce que très mal connues.
Holothurioidea Bronn, 1860.
Ordre Aspidochirota Grube, 1840.
Famille Ilolothuriidae Ludwig, 1894.
Genre Bohadschia Jaeger, 1833.
Bohadschia argus Jaeger.
Bohadschia argus Jaeger, 1833, p. 19, pl. 2, fig. 1 ; Panning, 1931,
p. 121, fig. 2 et 1944, p. 36, fig. 7 (synonymie complète).
Les trois plus petits exemplaires mesurent environ 10 cm. de
long ; les autres atteignent jusqu’à 30 cm. Leur forme, leur anatomie
et leurs spiculés sont bien typiques, mais la coloration est quelque
peu variable. L’un des échantillons a le dos violet sombre, le large
cercle papillaire marron clair, le ventre marron assez foncé avec les
pieds brun chocolat ; trois autres sont jaunâtres dorsalement, l'aire
papillaire est marron clair cerclé de brun et le ventre, marron foncé,
est nettement plus sombre que le dos ; les cinq derniers exemplaires
ont leur tégument dorsal violet très clair.
Répartition géographique. — Seychelles, côtes des Indes, Archipel
malais, Iles Riu-Kiu, Nord et Sud de l’Australie, Iles de la Société
et diverses Iles d’Océanie.
Bohadschia similis (Semper).
(Fig. 1, a-g ).
Holothuria similis Semper, 1868, p. 85, 277, pl XXV, pl. XXX, fig. 18 ;
Lampert, 1885, p. 88 ; Théel, 1885, p. 204.
Bulletin du Muséum, 2e série, t XXVI, n° 6, 1954.
— 686 —
Holothuria (Bohadschia) similis Panning, 1931, p. 122 (partira), fig. 3,
d-e.
Tahiti, 6 exemplaires.
Le plus petit exemplaire mesure 39 mm. de long sur 17 mm. de
Fig. 1. — Bohadschia similis (Semper), a-g : Microthele difficilis (Semper), h-j.
G, j : échelle 1 ; autres figures : échelle 2.
diamètre, le plus grand 130 mm. sur 80 mm. Leur coloration est
variable. L’ur> d’eux est entièrement jaunâtre et en tous points
conforme à la figure de Semper. Chez les autres, le dos est soit uni-
— 687 —
formément marron clair avec papilles marron foncé, soit violet plus
ou moins foncé avec des bandes transversales irrégulières lie de vin
ou violet très foncé ; le ventre est blanc jaunâtre à jaune sale, les
pieds étant un peu plus foncés.
Bouche ventrale. Vingt petits tentacules marron très clair. Anus
terminal nettement étoilé, entouré de cinq groupes radiaires de cinq
petites papilles. Pieds ventraux longs, cylindriques, à ventouse
jaune clair à jaune foncé ; ils sont nombreux mais pas très serrés,
et sont répartis indistinctement sur tout le trivium. Papilles dorsales
nombreuses, à tige marron clair, à petite ventouse brunâtre ; elles
sont petites, coniques, assez nombreuses et réparties sans ordre.
Tégument lisse, épais. Une vésicule de Poli de 18 à 25 mm. de long,
digitiforme, à extrémité violacée. Un canal hydrophore de 3 mm.,
presque sphérique, entièrement calcifié. Ampoules tentaculaires
bien développées. Couronne calcaire large, massive (/). Courtes
vésicules pédieuses. Gonades formées de gros tubes très longs, non
ramifiés, violacés par endroits ; elles débouchent par un canal très
fin et une petite papille située à la base des tentacules dorsaux
médians. Poumons très ramifiés, atteignant la longueur du corps.
Muscles longitudinaux très larges, épais, à bords libres. Nombreux
tubes de Cuvier, gros et très longs. Vaste cloaque noir, comme chez
le type de Semper.
Spiculés. — Les rosettes du tégument ventral vont de l’ovule
circulaire, percé de 3-4 petits trous, à la forme encore massive mais
très dichotomisée [a). Les pieds, qui possèdent un très grand disque
calcaire à très larges mailles, ont leurs parois renforcées par de
grêles bâtonnets ( d ) et quelques autres bâtonnets plus trapus et
perforés aux extrémités (e). Les rosettes du tégument dorsal sont
plus grandes, moins massives, bien plus ajourées (b). Les papilles
dorsales, qui ne semblent pas avoir de disque calcaire, même rudi¬
mentaire, ont leurs parois soutenues par des bâtonnets droits ou
en forme de X, toujours légèrement épineux (g). Les bâtonnets des
tentacules ont leurs bords dentelés et les extrémités très épineuses,
souvent à perforations à peine visibles (c).
Rapports et différences. — Depuis Théel, on avait coutume de
considérer B. similis (Semper), B. tenuissima (Semper), B. kôllikeri
(Semper) et B. clemens (Ludwig) comme synonymes de B. vitiensis
(Semper). Panning a cru pouvoir les regarder comme de simples
variétés de B. marmorata (Jaeger), ce qu’on ne saurait accepter,
de trop grandes différences de forme, de couleur, de spiculés et de
détails anatomiques existant entre B. marmorata et les espèces ci-
dessus citées. Je crois, autant qu’il soit possible d’avoir une certitude
dans ce groupe difficile des Bohadschia tant qu’on n’a pu examiner
les types, que B. tenuissima, B. vitiensis et B. kôllikeri (= (?) B.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 6, 1954. 44
— 688
clemens Ludwig) sont de bonnes espèces, dont B. similis est voisine
mais nettement différente par sa coloration et la forme des spiculés,
notamment les baguettes des pieds et des papilles. Si l’on se reporte
au texte et aux ligures de Semper, on s’aperçoit que trois au moins
de mes échantillons sont absolument conformes au type de Semper,
notamment à la répartition des pieds, à la coloration jaune et au
cloaque noir. Les spiculés du tégument dorsal paraissent identiques.
C’est pourquoi j’ai rapporté, sans hésitation, ces trois exemplaires
à l’espèce de Semper, ainsi que les autres échantillons qui, bien
qu’ayant une robe différente, possèdent les mêmes caractéristiques
anatomiques et spiculaires.
Répartition géographique. — Bohol et Tahiti.
Genre Actinopyga Bronn, 1860.
Actinopyga mauritiana (Quoy et Gaimard).
Holothuria mauritiana Quoy et Gaimard, 1833, p. 138.
Holothuria (Actinopyga) mauritiana Panning, 1931, p. 128, fig. 11
(synonymie complète).
Actinopyga mauritiana Panning, 1944, p. 55. fig. 24 ; Cherbonnier,
1951, p. 11 ; Cherbonnier, 1952, p. 41, fig. 16, a-o.
Tahiti, 19 exemplaires ; Iïikueru, 5 exemplaires ; Takume, 1 ex.
Les 25 exemplaires sont de tailles diverses, le plus petit ayant
40 mm. de long, le plus grand 130 mm. de long sur 75 mm. de dia¬
mètre. Le ventre est blanc, jaune sale ou marron clair, souvent
parsemé de taches violacées ; le dos est marron foncé à brun cho¬
colat, ou gris sombre avec plages marron. Un cercle blanchâtre
très étroit entoure souvent la base des papilles.
Répartition géographique. — Espèce commune en Mer Rouge et
dans tout l’Océan Indien et le Pacifique.
Genre Microthele Brandt, 1835.
Microthele difficilis (Semper).
(Fig. 1, h-j ; fig. 2).
Holothuria difficilis Semper, 1868, p. 92, pl. XXX, fig. 21.
Holothuria ( microthele ) difficilis Panning, 1931, p. 136, fig. 20 (syno¬
nymie complète).
Microthele difficilis Panning, 1944, p. 58, fig. 27-28 ; Cherbonnier, 1951,
p. 12, pl. II, fig. 1, 2, 4.
Iïikueru, 100 exemplaires.
Tous les exemplaires sont très petits et de taille à peu près égale,
mesurant entre 8 et 20 mm. de long sur 4 à 8 mm. de diamètre ;
ils sont loin d’atteindre les 70 mm. de long du type de Semper.
— 689 —
Le dos est noirâtre alors que le ventre est uniformément marron
très foncé. Les pieds ventraux sont répartis le long des radius,
Fig. 2. — Microthele diffîcilis (Semper).
e, h, h, l, m : échelle 1 ; autres figures : échelle 2.
sur trois à quatre rangs assez serrés ; ils sont longs, cylindriques,
terminés par une large ventouse soutenue par un très grand disque
— 690 —
calcaire ; leur tige est brune, le disque marron clair. On trouve aussi
de très petits pieds dispersés sur les interradius. Sur le dos, de
rares petites papilles noirâtres sont réparties sans ordre. Le tégument
est mince, granuleux par suite de la présence de très nombreuses
tourelles que l’on aperçoit par transparence.
Bouche ventrale, entourée de vingt tentacules jaune clair. Anus
terminal armé de cinq grandes dents calcaires triangulaires. Cou¬
ronne calcaire à radiales subrectangulaires, à très petites interra¬
diales triangulaires (1, h). Longues ampoules tentaculaires. Une
vésicule de Poli ayant de 6 à 10 mm. de long. Dix à douze canaux
hydrophores, groupés comme les doigts d’une main (1, i) et terminés
par un petit madréporique sphérique. Gonades composées de longs
et gros tubes simples. Muscles longitudinaux larges et plats. Pou¬
mons très ramifiés. Nombreux tubes de Cuvier.
Spiculés. — - Les tourelles du tégument ventral ont un disque à
bord ondulé, percé de 12-15 trous périphériques principaux, de 2-8
petits trous accessoires et de 4 grands trous centraux (2, a-b) ; la
flèche est de hauteur moyenne, à quatre piliers, surmontée d’une
couronne très épineuse percée d’un trou central (2, d, g) ; les tourelles
du tégument dorsal sont plus grandes, à disque moins perforé, à
flèche plus haute dont la couronne est moins épineuse (2, c, /). Les
boutons du tégument son grands, ovoïdes (2, i-j). Les parois des
pieds ventraux ont des baguettes à bord festonné, plus ou moins
perforées (2, l-m ) ; les baguettes des papilles dorsales sont plus
larges (2, k) et on trouve également dans leurs parois des plaques de
formes diverses (2, e. h). Les bâtonnets des tentacules sont très
épineux (1, /).
Répartition géographique. — - Océan Indien, Iles de la Sonde,
Océanie, Australie, Japon, Iles Ilawaï (?).
(à suivre) .
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
— 691 —
Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres
du Muséum
( Notules sur quelque Orchidées d'Indochine, IX)
Par A. Guillaumin.
PROFESSEUR AU MUSÉUM
184. — Eria chrysobracteata Schltr.
Annam : Dalat (C. R. S. T. n° 282/Lên, f. 210, 1953) ; Hauts
Plateaux (C. R. S. T. n° 75, f. 222, 1953) ; (C. R. S. T n° 297/Lên,
f. 3, 1954). Bractées jaune or, fleurs blanches mais axe, pédicelle
et ovaire glabres, sépale supérieur aigu, labelle à 2 côtes mais n’at¬
teignant pas l’extrémité du lobe médian où elles sont remplacées
par une 3e se bifurquant sur les bords des 2 lobules du lobe médian,
papilleuse, brun fauve.
N’avait été trouvé qu’une fois au Siam et une fois au Laos.
185. — E. convallarioides Lindl. var.
Annam : Dalat : Arbre broyé (C. R. S. T. n° 20, f. 182, 1953).
Les pseudobulbes florifères sont couverts de gaines sèches et non
de feuilles vertes comme le montre la planche 161 de King et
Pantling. Les inflorescences sont dressées et non pendantes, les
bractées ovales (4 mm X 3 mm) arrondies au sommet, légèrement
creusées en cuiller, sont réfléchies, blanches, les sépales et les
pétales sont blancs légèrement rosés, à 3 nervures, les lobes latéraux
du labelle sont nervés de rouge vineux, le médian étant teinté de
jaune en avant où il est un peu épaissi au milieu, l’opercule de
l’anthère est un peu brunâtre et non rouge violacé.
186. — E. pannea Lindl. var. Pierrei Gagnep.
Annam : Dalat (C. R. S. T. n° 281/Lên, f. 000, 1953).
Revêtement laineux extérieur des sépales blanc, face intérieure
jaune orangé verdâtre comme les pétales sur les 2 faces, labelle
pourpre noir.
Déjà trouvé au Cambodge et en Annam.
187. — E. pulverulenta Guillaum. sp. nov.
Pseudobulbi sphaerici (3 cm. diam.), primum squamis 2, spathiformibus,
papyraceis, usque ad 5 cm.,,longis, extra albide pulverulentis, intus glabris,
involuti, rhizomate squamoso, circa 5 mm crasso. Folium 1, ovatum
(9-18 cm. X 2,5-4 cm.), apice acutum, obtusissime et levissime asymmatri-
cum, basin versus in petiolum 1-2,5 cm longum attenuatum, supra primum
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 6, 1954.
— 692 —
dense albido lanuginose pulverulentum, deinde glabrum, infra albido lanu-
ginose pulverulentum. Inflorescentia 15-25 cm. longa, sat gracilis (1 mm
diam.), dense rufo lanuginosa , e folii basi oriens, bracteis triangularibus,
1,2 cm longis, extra rubiginose lanuginosis, intus glabris, luteo brunneo
marmoratis, floribus 2-3, 2,5-3 cm remotis, pedicello ovarioque 1,-1, 5 cm
longis, dense rubiginose lanuginosis, sepalis lanceolatis, extra rubiginose
lanuginosis, intus glabris, medio 2 cm. longo, lateralibus similibus sed bre-
vioribus (1,5 cm) et in mentum, 3 mm longum decurrentibus , petalis similibus
omnino glabris, luteo aurantiacis, nervis 7, brunneis, labello luteo, late
brunneo marmorato, 1,5 cm longo, unguiculato, 3- lobo, lobis lateralibus
haud ultra 1/3 longitudinis , ovato obtusis, medio linguijormi, apice obtuse
rotundato, cristis 3, lateralibus lobis lateralibus haud longioribus, media 1/2
lobi medii attingente, columna 5 mm longa.
Annam : Dalat : arbre broyé (C. R. S. T. n° 30, f. 182 ; 1952,
Lambert leg.). Se rapproche d ’E. tomentosa Hook f. mais pseudo¬
bulbes très différents, ne portant que 1 feuille ; de plus, le labelle est
orné différemment.
188. — E. stricta Lindl.
Annam : Dalat (C. R. S. T. n° 294/Lên, f. 3, 1954).
Déjà trouvé à Dalat ; la couleur des fleurs correspond bien à la
planche 173 de Iving et Pantling, les sépales étant laineux blanc en
dehors, les pétales blancs rayés de rose et le labelle, qui est pratique¬
ment entier à lobes indistincts, légèrement rosé sur les bords.
189. — Oberonia dalatensis Gagnep.
Annal : Dalat (C. R. S. T. n° 10, f. 182, 1952, Lambert leg.).
Le labelle carré, à angles arrondis correspond bien à la descrip¬
tion mais l’inflorescence est florifère sur presque toute sa longueur
(10 cm) et les pétales sont aussi longs que les sépales. Les feuilles
au nombre de 6-8, sont ensiformes, charnues, comprimées latérale¬
ment et non presque cylindriques.
190. — • O. integerrima Guillaum. sp. nov.
Foliis 5, lateraliter valde compressis, ovato-lanceolatis ( usque ad 5 cm. X
1,5 cm), apice acutis obtusisve, lateraliter parum arcuatis, pallide viridibus.
Inflorescentia crassa, 7 cm. lo/iga, inflexa, rachi compresso, 2,5 cm longo,
floribus viridibus deinde lutescentibus, bracteis auguste ovatis, ad apicern
denticulatis , sepalis 1 mm longis, primum patulis, deinde reflexis ovato-
triangularibus, integris, petalis leviter brevioribus, auguste lanceolatis,
integris, labello integro, cordiformi, leviter concavo, 1,5 mm longo.
Annam : Dalat ( C . R. S. T. n° 159/Sig., f. 158, 1954).
Remarquable par son labelle sans lobes, ni franges, ni denticula-
tiors ; bien que l’aspect général de la plante rappelle 1 ’O. iridifolia
Lindl., la fleur se rapproche plutôt d O. pachyrachis Reichb. f.
quoique les bractées ne soient pas semi-circulaires et le rachis de
l’inflorescence pas cylindrique.
— 693 —
191. ■ — ■ Sarcopodium annamense Guillaum. sp. nov.
Rhizoma elongatum, 4 mm diam., squamis fulvis obtectum, pseudo-
bulbi ovoideo comprssi (3 cm. X 2 cm X 1,5 cm), primum vaginis mem-
branaceis, fulvis, oblecti deinde nudi et i costati, superpositi et parte cylin-
drica ( 3-4 mm diam.), 3 cm longa remoti. Folia 2-3, erecta, lanceolata
(4-10 cm. X 1,5-3 cm), sessilia, apice acuta et levitera symmetrice 2-loba,
supra atro viridia, subtus viride rubro punctulata, primum navicularia,
deinde ± complanata sed ad costam carinata. Flos 1, inter folia inclinatus,
ovario pedicelloque luteis, 3,5 cm longis, sepalis petalisque longe lanceolatis
(4 cm. X 0,4 cm), valde acutis, 9-nerviis, dilute brunneis, abunde maculis
rubris minimis marmoratis ( adspectu roseo brunneis), sepalis lateralibus in
mentum 7 mm longum connatis, labello atro rubro violaceo, 3 cm longo, a
medio 0,6 cm lato angustato, cristis 3, integris, lateralibus 1/4 longitudinis
aequantibus, media 2-plo longiore, gynostemo roseo violaceo, stelidiis late
rotundatis producto, anthera late T, pollinis 4, ovoideis, per paria connatis.
Annam : Dalat : Station Mauline (C. 11. S. T. n° 12, f. 182, 1952,
Lên leg. ; n° 18/SM, f. 91, 1953, Lên leg.).
Semble se rapprocher surtout de S. prasinum Krânzl., des Fidji.
192. — Saccolabium calceolare Lindl.
Annam : Dalat (C. R. S. T. n° 1/SM, f. 156, 1953 ; n° 355/Lên,
f. 108, 1954).
193. — Uncifera Maxilla-Leonis Guillaum.
Annam : Dalat (C. R. S. T. n° 288/L en, f. 210, 1953).
Sépales rouge sombre bordés de jaune, pétales jaunes, labelle
jaune pâle légèrement bordé de rose.
Pas encore signalé en Annam.
194. — Podochilus microphyllus Lindl.
Annam : Dalat (C. R. S. T. n° 2/Atha, f. 45, 1954).
195. — Spathoglottis pubescens Lindl.
Annam : Dalat : bas fonds de Gongah, à 900 m, dans des rizières
abandonnées, argile mouillé avec couche d’humus recouverte de
20 cm. d’eau. (C. R. S. T. n° 104/TS, f. 191, 1953, de Sigaldi leg.).
Les bulbes, assez aplatis, irréguliers, atteignent la taille d’une
noix.
196. — • Dendrobium anceps Sw.
Annam : Dalat (C. R. S. T., Dendrobium n° 1, f. 158, 1954).
Fleur blanc très légèrement rosé avec 3 courtes lignes roses sur
le milieu du labelle et 3 autres correspondant à la nervure médiane
du menton et des sépales latéraux.
N’avait pas encore été signalé en Annam.
197. — D. bellatulum Rolfe.
Annam : Dalat : arbre broyé (C. R. S. T. n° 13, f. 183, 1954).
— 694 —
Correspond à la forme trouvée déjà à Dalat par Evrard (n° 937)
qui a la fleur blanche avec, sur le labelle, une large tache orangée
parcourue par des crêtes pourprées. Avait été trouvée pour la pre¬
mière fois en Annam, au Lang bian, par Micholitz, collecteur qui
n’est pas mentionné dans la Flore de V Indochine, VI, p. 226.
198. — Cymbidium insigne Rolfe.
Annam : environ de Dalat, pentes du Lang bian, dans la zone de
transition entre la pinède de Pinus khasyana et la forêt de Chênes,
au milieu de V Imper ata cylindrica avec lequel ses feuilles se con¬
fondent ( C . R. S. T., n° 142 de Sigaldi et f. 45, 1954 P. Lefebvre
leg-)
Dans la Flore d’ Indochine, VI, p. 147, faute d’échantillon, je n’ai
fait que rerpoduire la description de Roi.fe n’indiquant pas de crêtes
sur le labelle ; la planche de Cogniaux et Goossens ( Üict . icon. Orch.
Cymbidium, pl. 10) laisse supposer qu’il y en a 2. En réalité, elles
sont hautes de 3 mm et garnies sur les bords de longues papilles
jaunes. Il existe des fleurs plus claires, d’autres plus foncées ; elles
n’ont pas d’odeur et, en fleurs coupées, durent au moins 20 jours.
Depuis sa découverte en Annam et son introduction vers 1901, a
donné naissance à un très grand nombre d’hybrides artificiels.
— 695 —
Recherches méthodologiques sur le développement
de diverses variétés de Triticum turgidum compositum
(Blé Foulard rranchu).
Par Claude-Charles Mathon.
Les Blés du groupe Poulard branchu (Triticum turgidum compo¬
situm) sont caractérisés par un grain renflé, bossu (caractéristique
de l’espèce Poulard -turgidum-) 1 et par un épi ramifié (caractère
compositum), c’est-à-dire dont l’axe des épillets porte un nombre
élevé de fleurs.
Ces Blés ont de tout temps frappé l’imagination en raison de leur
haute productivité (parfois plus apparente que réelle dans les
conditions ordinaires de culture).
Leur culture en France, quoique épisodique et sporadique, est
sans doute fort ancienne. Nous en avons retrouvé la trace dans notre
pays depuis la fin du xvne siècle en feuilletant l’LTerbier du Muséum.
C’est en raison de la fortune irrégulière et inégale de la culture
de ces Blés dans notre pays que nous avons entrepris depuis plusieurs
années l’étude des lois qui régissent leur développement.
On trouvera dans la présente communication le résumé du résultat
de nos premières recherches concernant le thermostade et le pho¬
tostade.
Le thermostade des Blés Poulard branchus.
Les Blés Poulard branchus nécessitent-ils des températures
basses pour accomplir leur thermostade ou bien s’accomodent-ils de
températures élevées ?
Les auteurs semblent l’ignorer, ou bien être très partagés à cet
égard.
Dans nos régions, ces Blés P 1, P 10 sont considérés comme des
Blés d’automne, encore que quelques cultivateurs les sèment au
printemps.
En Roumanie, la variété P 11 est semée à l’automne.
1. On connaît des Blés à épis ramifiés appartenant à d’autres espèces que l’espèce
Poulard, par exemple les Froments ramifiés « Tr. vulgare oasicolum » — des oasis saha¬
riennes — et « Tr. bulgare compositum » — de l’Arménie turque — ou les 9 variétés de
Triticum dicoccum compositum décrites par Kôrnicke.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 6, 1954.
Sortes et populations citées
DANS LA PRÉSENTE COMMUNICATION.
En U. R. S. S., les Blés Poulard branchus sont semés au printemps.
Leur origine géographique présumée ferait penser à un thermo¬
stade chaud.
Abolena (1951), étudiant en U. R. S. S. le thermostade de deux
Blés Poulard branchus, les considère comme accomplissant plus
rapidement leur vernalisation à des températures de l’ordre de 6 à
12° pendant 7 à 15 jours.
Notre confrère et ami Felice Lanza (1953), étudiant en Italie
une population française que nous lui avions remise l’a déterminée
comme nécessitant de basses températures pour accomplir son ther¬
mostade.
— 697
Classification stadiale sommaire par sf.mis estival.
Une technique rudimentaire que nous utilisons dans la région
parisienne permet de distinguer rapidement, parmi dilférentes sortes,
nombre d’entre elles qui n’exigent pas nécessairement des tempé¬
ratures basses pour accomplir leur thermostade.
Dates dJ ép/aison
Cette technique consiste à semer fin mai-début juin, lorsque la
température est suffisamment élevée, les graines des sortes à essayer.
Les plantes issues de ces semences et qui épient avant l’automne
peuvent donc accomplir tout leur développement à température
relativement élevée et par conséquent n’exigent pas nécessairement
des températures basses pour accomplir leur thermostade.
Cette technique rudimentaire ne peut cependant pas permettre
d’affirmer que les plantes n’ayant pas épié dans un semis estival
sont nécessairement des plantes à thermostade froid.
En effet, elles peuvent être à thermostade chaud, tiède ou « indif¬
férent » 1, mais, par exemple, nécessiter un laps de temps de longue
1. « indifférent », nous utilisons ce terme sous toute réserve. Nous considérons les
plantes à thermostade dit « indifférent » comme présentant des exigences thermosta-
— 698
durée pour l’accomplissement de ce stade et ne plus rencontrer
ensuite les conditions de longueur du jour qui leur sont nécessaires
pour accomplir leur photostade.
On trouvera dans le tableau joint quelques indications sur des
semis estivaux de Blés Foulard branchus.
Il ressort de ce tableau,
1° que certaines sortes de Blés Foulard branchus n’exigent pas néces¬
sairement des températures basses pour accomplir leur développement,
donc leur thermostade ;
diales comprises entre des limites de température larges (voir Cl. Ch. M., in Bull. Soc.
bot. Fr., pp. 270-271, 1952).
699 —
2° qu’elles peuvent accomplir leur développement (par conséquent
y compris leur photostade) en jour long (de 16 h. à 14 h. 30).
Semis début juin dans les conditions naturelles au Muséum.
Analyse stadiale simple
(semis échelonnés dans les conditions naturelles).
Les indications fournies par le semis estival peuvent être précisées
par celles tirées des semis échelonnés durant une année entière.
(Voir graphique 1).
Les résultats obtenus permettent de classer les Blés Poulard
branchus en deux types principaux :
— Premier type, caractérisé 1 par l’épiaison dans l’année des semis de
mai-juin ;
1. Dans la région parisienne.
— 700 —
— Deuxième type, caractérisé par l’absence d’épiaison dans l’année
(sauf parfois de rarissimes épiochons) des semis de fin avril et ultérieurs.
On peut présumer que les plantes du Premier type sont à ther¬
mostade chaud, tiède ou « indifférent ». On peut également supposer
que les plantes du Second type sont à thermostade froid.
Traitement au froid préalable.
Le semis échelonnés de graines préalablement traitées au froid
après trempage de différentes sortes de Blés Poulard branchus
confirme la distinction entre les deux types que nous avons établi
par l’analyse stadiale simple.
Les semis que nous avons effectués comportaient diverses
variantes concernant la durée du traitement au froid (de deux à dix
semaines de séjour au frigo) après trempage, et la durée d’éclaire¬
ment journalier des semis (conditions naturelles et jour continu =
conditions naturelles -j- éclairement d’appoint nocturne).
Ces essais permettent d’établir que les Blés Poulard branchus
appartenant au Premier type n’apparaissent pas comme étant totale¬
ment indifférents à un traitement au froid des semences préalable¬
ment trempées (Voir graphique II). Il semble en effet que ces Blés
sont susceptibles d’accomplir tout ou partie de leur thermostade
entre 0-3/6°. Mais il n’en reste pas moins vrai qu ’i.ls accomplissent
également leur thermostade à chaud au moins aussi rapidement.
Les Blés Poulard branchus du Deuxième type apparaissent par
contre comme nécessitant, dans les conditions de nos expériences 1,
une période de froid au début de leur développement. Ce sont donc
des plantes à therjnostade froid.
Le photostade des blés Poulard branchus.
L’Analyse stadiale simple permettait d’estimer que les Blés
Poulard branchus sont des plantes à phostostade de jour long.
Le semis échelonné en jour continu (conditions naturelles -f-
éclairage d’appoint nocturne) des sortes P 1, P 7, P 10, P 11, con¬
firme cette estimation (Voir graphique III).
Nous avons tenté de cultiver des Blés Poulard branchus en jour
court de 8 heures, mais, dans nos conditions d’expérience, ces
plantes dépérissent rapidement.
1. Nous disons « dans les conditions de nos expériences », car rien ne permet d’affir¬
mer que ces Blés ne peuvent accomplir, à la longue, leur thermostade, à des tempéra¬
tures plus élevées.
— 701
Selon Kornilov (1951), « les Blés Poulard, potentiellement les
plus productifs de la région méditerranéenne, qui ont des épis
particulièrement gros et même branchus, se caractérisent par un
photostade très long » (Souligné par nous Cl. Ch. M.).
Dans nos expériences, de fortes présomptions pèsent en faveur de
l’assertion de Kornilov, mais nous n’avons encore pu préciser cette
question de la durée du photostade des diverses sortes de Blés
Poulard branchus que nous étudions, du fait de la pauvreté des
moyens matériels dont nous disposons.
Cette question nous paraît pourtant être de première importance :
elle est liée, selon nous, à celle de la ramification de l’épi, par suite
à celle du rendement (Mathon, 1952-53-54).
Ramification de l’épi.
Chez les diverses sortes de Triticum turgidum compositum, les épis
sont gros, abondamment ramifiés dans les semis précoces. Ils sont
maigres, chétifs, non ramifiés dans les semis tardifs.
Les semis tardifs donnent des épis chétifs parce que la plante
trouve immédiatement les conditions de température d’abord, de
durée du jour ensuite, nécessaires au développement, c’est-à-dire
à la formation rapide de ses organes reproducteurs, sans avoir le
temps d’assimiler suffisamment de matériaux pour que ces épis
soient importants.
Par contre les semis précoces (en automne), s’ils ne sont pas acci¬
dentellement détruits (gelée, insectes, limaces, maladies) donnent
des épis énormes, bien fournis et considérablement ramifiés. C’est
que la plante ne trouve pas de suite les conditions nécessaires à son
développement, à la formation rapide de ses organes reproducteurs.
Dans les conditions de ce développement ralenti, elle accumule les
matériaux qui, entre autres, nourriront ses épis.
C’est la rapidité de l’accomplissement du photostade qui paraît
déterminer la structure de l’épi-ramifié ou non ramifié.
En effet, si l’on sème des Blés Poulard branchus du Premier type
(à thermostade chaud) et du Second type (à thermostade froid) —
après avoir vernalisé au frigo ces derniers — , dans les conditions du
jour continu (conditions naturelles -j- éclairage d’appoint nocturne),
en juin (c’est-à-dire en assurant aux plantes des conditions d’accom¬
plissement rapide du photostade), tous les épis obtenus sont minus¬
cules, absolument simples, sans ramifications apparentes.
— 702 —
Résumé.
Il existe des Blés Poulard branchus (Triticum turgidum compositum)
à thermostade plutôt froid et des Blés Poulard branchus à thermostade
plutôt chaud.
Les Blés Poulard branchus apparaissent comme étant des plantes à
photostade de jour long.
La plus ou moins grande rapidité d’accomplissement du photostade,
par rapport à la rapidité de l’assimilation des matières plastiques, déter¬
mine la structure — ramifiée ou non — de l’épi.
Laboratoire de Culture du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
Abolena G. J. (1951). Le stade de la vernalisation chez les Blés branchus.
Sélection et séminiculture , 1951, II (en russe).
Albo G. (1953). II grano ramoso ibleo e le sue forme. Nuovo giornale
botanico italiano, LX, 3, 1953, pp. 604-614.
Forlani R. (1946). Sulle spighe ramificate o « del miracolo ». Genetica
agraria, I, 1946, pp. 78-94.
— (1954). Il frumento. Aspetti genetici e agronomici del miglioramento
délia cultura granaria. Pavia.
I. C. A. R. (1952). Descrierea soiurilor de plante cultivate in R. P. R.
Cereale. Institutul de cercetari agronornice. Indrumari tehnice nr. 21,
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Kôrnicke F. (1885). Die Arten und Varietaten des Getreides.
Kornilov (1951). Photostade et Photopériodisme. Usp. Sou. Biol., 32,
1951, 2, pp. 153-165 (en russe).
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Mathon C. C. (1952-53-54). In Bull. Muséum ; In Bull. Soc. Bot. Fr. ; In
Genetica agraria (1952 seulement) ; In Année biologique (1952 seule¬
ment).
— et Stroun M. (1954). Croissance et Développement, Cahiers des Natu¬
ralistes, 1954, N. S., 9, 3, pp. 59-66.
— Les Blés Branchus. Essai Mitchourinien. Paris. (Brochure de 36 pages).
Percival J. (1921). The Wheat plant, a monograph. London (pp. 247-248).
— 703 —
Notes sur la flore du Dundo (Angola)
Par A. Cavaco.
II
Cette Note est destinée à donner la description de deux espèces
nouvelles de Buchnera récoltées par M. Gossweiler au Dundo.
Le genre Buchnera, appartenant aux Scrophula.riacées, était repré¬
senté en Angola par 25 espèces jusqu’à ce jour.
Buchnera lundensis Cavaco, sp. nov.
Herha 70 cm. alta ; caule simplici erecto leviter scabriusculo. Folia sub-
opposita vel opposita, sessilia ; caulina anguste elliptica vel oblongo-lanceo-
lata, apice basique obtusa, 3-5 cm. longa, 6-11 mm. lata, ferrugineo-scabrida ,
basi 3-nervia ; folia superiora minora, in bracteas sensim transeuntia.
Inflorescentiae terminales ; spicis basi 2-3-ramosis densifloris breviter sub-
globosis vel ovoideis ; bracteae lanceolatae, apice acuminatae, 6 mm. longue,
2 mm. latae, margine scabridae. Flores sessiles vel subsessiles, bibracteolati ;
bracteolis lineari-lanceolatis acuminatis leviter recurvatis bracteis aequilongis.
Calyx tubulatus, 10-nervosus, 5-lobatus, tubo circiter 6 mm. longo piloso
lobis triangulari-acuminatis-mucronatis 1 mm. longis scabridis. Corolla
alba ; corollae tubo quant calyx 1 1/2-2-plo longiore extus glabro intus piloso
paullulum curvato lobis obovatis obtusissimis apice rotundatis tubo brevio-
ribus. Stamina circiter basi tubo afftxa ; filamentis omnibus glabris antheris
acuminatis. Ovarium ovoideum, 1-1,5 mm. longum; ovario quam Stylus apice
davatus integerque breviore.
Angola, Dundo, Gossweiler 13874.
« Herbe vivace, dressée ; fleurs à corolle blanche. Dans les savanes
arbustives. »
L’espèce décrite ci-dessus est voisine du B. quadrangularis
S. Moore, de l’Angola, dont elle se distingue par ses inflorescences
non axillaires, ses épis non quadrangulaires, par son indûment rouil-
leux, etc. Le B. dundensis Cavaco ressemble au B. capitata Benth.
par ses épis ovoïdes ou subglobuleux et par la forme de ses feuilles.
Il en diffère par ses bractéoles non linéaires-filiformes, par ses
lobes du calice non filiformes et enfin, par Findument qui recouvre
ses organes végétatifs.
Buchnera dundensis Cavaco sp. nov.
Herba 15 cm. alta; caule simplici, erecto breviter piloso. Folia suboppo-
sita, sessilia, elliptica, basi 3-nervia, apice obtusa basi attenuata, scabriuscula,
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 6, 1954.
45
704 —
pim minus 5,5 cm. longa, plus minus 1,5 cm. lata. Inflorescentiae axillares ;
spicis simplicis, densifloris, ovoideis ; bracteae latae ovatae-cuspidatae,
6 mm longue, 5 mm. latae, margine scabridae, ciliatae. Flores sessibles,
bi-bracteolati ; bracteolis lanceolatis, acuminatis, recurvatis, 5 mm longis,
scabridis. Calyx tubulatm, %-lobatm, 6-nervosus, tubo circiter 7 mm. longo,
lobis lanceolatis-acuminatis , scabridis, 1 mm. longis. Corolla caerulea ;
corollae tubo circiter 6 mm. longo, extus glabro, intus paullulum piloso
haud curvato lobis obovatis apice rotundatis tubo brevioribus. Stamina c.
medio tubo affixa ; filamentis brevis omnibus glabris antheris acuminatis .
Ovarium globosum, 1 mm. longum ; ovario quam stylm longiore ; stylo
supra in 4-5 ramulos disjuncto, lj4 mm. longo.
Angola, Dundo, île du Dundo, Gossweiler 14.086. « Annuelle.
Corolle bleu. Dans l’Hyparrhenietum ».
Cette espèce a le port du Buchnera angolensis Engl, et du B. ensi-
folia Engl., de l’Angola, ces deux espèces étant toutefois ramifiées dès
la base, ce qui ne s’observe pas chez le Buchnera dundensis Cavaco.
Elle ressemble par ailleurs au Buchnera gossweileri S. Moore mais
celui-ci se termine par un épi terminal solitaire.
Plus de 1/4 des Buchnera sont représentées en Angola.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
— 705 —
Quelques observations de « géologie marine » actuelle 1
sur les rivages de la Mer Noire
Par J. Roger.
Dans une courte note 2 j’ai déjà donné quelques observations
recueillies sur le littoral de la Manche dans la région de Dinard. Le
principe même qui justifie ces observations réside dans une applica¬
tion aux dépôts consolidés des séries géologiques, de phénomènes
que nous pouvons remarquer, qualifier et mesurer dans la nature
actuelle ; sur lesquels nous pouvons même expérimenter.
Ce transfert, du présent, où l'ordre de grandeur du temps est la
dizaine d’années ou le siècle tout au plus, dans le passé géologique
pour lequel l’échelle des temps passe aux centaines de milliers ou
millions d’années, est connu sous le nom d’actualisme.
Le problème de la méthode d’application de ces observations à la
géologie et la question de la validité des conclusions qui en sont
tirées n’est en général pas débattu, au moins dans notre pays 3.
Cependant cela paraît fondamental. Dans un cas nous avons, en
principe, le contrôle de toutes les conditions des phénomènes, nous
pouvons les faire varier à loisir. Dans l’autre cas, un énorme hiatus
dans le temps est aggravé par l’état fragmentaire des observations
et l’impossibilité d’expérimenter 4.
Les quelques observations que nous avons effectuées présentent
un triple intérêt :
1. 11 est toujours dangereux de baser une comparaison sur des obser¬
vations isolées ou peu nombreuses. Cela est particulièrement vrai lorsque
nous raisonnons par analogie pour appliquer aux roches en place, les
caractéristiques de sédiments actuels. La multiplication des données est
un élément fondamental de justification des conclusions.
2. La Mer Noire fournit des conditions particulières, notamment en
raison de l’absence complète de maéres, mais avec une agitation des vagues
cependant violente.
1. C’est ce que Richter et les auteurs allemands appellent « Actuo-géologie » et
« Actuo-paléontologie ». De nombreuses observations sont publiées dans le périodique
Senckenbergiana de Francfort/Main.
2. Roger, J. — 1949. Programme d’observations et d’études marines s’appliquant
à la géologie et à la paléontologie. Bull. Lab. maritime Dinard, t. 32, pp. 15-22, 2 pl.
3. Cayeux, L. — 1941, a posé ce problème sous une forme un peu brutale dans une
petite brochure : « Causes anciennes et causes actuelles en géologie. » Paris, Masson.
4. Ces remarques s’appliquent aussi bien à la paléontologie qu’à la fossilisation et
à l’évolution.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 6, 1954.
45
706 —
3. Dans la région que nous étudions il existe un important Plio-Qua-
ternaire, dont la cartographie est en cours1. Il semble donc possible d’effec¬
tuer une liaison presque continue dans le temps, en un même lieu, entre
les observations faites sur le rivage actuel et les caractéristiques des
dépôts plus anciens 2.
Les observations que nous allons rapporter ont été effectuées, en
certains points du littoral, entre Sinop et Unie. Sur toute l’étendue
nous avons la même succession de vastes baies, à côte sableuse,
avec dunes, s’enfonçant en général loin à l’intérieur des terres, et
de falaises taillées dans le Flysch (Crétacé supérieur à Eocène),
ou les émissions volcaniques andésitiques, ou le Plio-Quaternaire.
Souvent au pied de ces falaises s’étale une plage de sable lin, parfois
de galets 3.
Les observations rapportées ici ne forment pas une unité par leur
ensemble, mais nous avons tenté de les grouper de façon logique.
1. — Sur les plages de sable lin les vagues, à la limite supérieure
qu’elles atteignent, dessinent des arcs, de dimensions variables,
mais ayant en moyenne une corde de l’ordre de grandeur du déci¬
mètre. En se raccordant de façon plus ou moins capricieuse ces arcs
forment des figures typiques (fig. 1). Chacun de ces tracés présente
un très minime relief. Il est formé par du sable un peu plus grossier.
Cet aspect s’observe sur les portions de plage en pente faible vers
la mer et dessinant une légère convexité vers le haut. Parfois le
dessin prend une apparence presque régulièrement réticulée ou
polygonale (fig. 1 à).
Lorsque la plage est en pente faible vers la terre les guirlandes
prennent une apparence un pou différente. Les lignes tracées par les
vagues présentent des angles plus aigus sur un contour général plus
découpé. En outre chaque ligne forme un petit ressaut (fig. 2).
On doit se demander dans quelle mesure ces aspects sont suscep¬
tibles de se conserver. D’une façon générale, qu’il s’agisse de l’ob¬
servation présente, de celles qui vont suivre, ou des traces diverses
que montre une plage, il est bien facile de noter qu’une minime
variation du milieu suffit à durcir ces marques habituellement
fugaces. Telle portion de plage totalement meuble, devient quel¬
ques mètres plus loin ferme, ou même très dure.
1. Le travail de terrain a été effectué en compagnie de Mme et M. Erentôz que je
remercie vivement de m’avoir guidé dans cette région.
2. Les quelques heures passées sur ces plages ne peuvent suffire à traiter cette
question de façon tant soit peu complète. Je veux simplement indiquer ici une méthode,
avec quelques données de faits. J’espère que de jeunes géologues turcs pourront repren¬
dre en détail l’étude de ce Plio-Quaternaire de Sinop et trouver quelque utilité à mes
remarques. Des indications générales se trouvent dans un travail de E. Lahn (1948).
Mouvements tectoniques jeunes en Anatolie. Bull. Soc. Géol. Fr., t. 18, pp. 525-6.
3. Nous n’avons pas observé les larges portions de côte qui correspondent aux
deltas du Kizil Irmak et du Yesil Irmak.
— 707 —
Les arcs et guirlandes que nous venons de décrire souffrent la
comparaison avec certaines apparences de grès consolidés. Surtout
quand après une lithification intense ils sont soumis à l’érosion plus
ou moins énergiquement, on observe à leur surface des dessins que
parfois on serait tenté d’interpréter comme des pistes. Les faibles
hétérogénéités, comme celles que nous venons d’indiquer, peuvent
suffire à expliquer ces caractères.
Transposés dans la série géologique, des cas comme celui repré¬
senté par la figure la pourraient faire croire à des fentes de retrait
par dessication, à l’observation superficielle.
Enfin, les guirlandes indiquées, se reproduisant feuillet par feuillet,
peuvent expliquer une fissilité de certains grès suivant un plan ne
coïncidant pas avec celui de la stratification.
2. Une portion de la plage de sable fin, présentant un abrupt
vertical de 5 à 10 cm. d’épaisseur au maximum, montre des canne¬
lures verticales. On a là une apparence rappelant tout à fait certaines
structures de grès de séries géologiques de tous âges, ou certaines
formes plus ou moins voisines des stylolithes. On peut penser
encore à certains grès à tubulures attribués à des peuplements d’or¬
ganismes.
Ici cette structure a une origine purement mécanique. Le sable
très fin et très sec s’éboule constamment, mais sous le choc répété des
vagues au pied de cette petite falaise où elles arrivent en mourant,
1< s cannelures se reconstituent continuellement (fig. 3).
3. Les galets, coquilles, graviers, morceaux de bois, donnent par¬
fois sur les mêmes plages des dispositions curieuses. Par exemple
des galets plats se trouvent posés sur de petits monticules de sable,
en position inclinée vers la terre. Cette position inclinée des galets
pourrait, dans une série géologique, faire penser à une sédimentation
torrentielle ou fluviatile. Ici on constate qu’il s’agit simplement
d’une action combinée des vagues et du vent, dans des conditions
favorables des sables (fig. 4).
4. On observe, sur presque toutes les plages parcourues, des
ripple-marks peu accentuées, de petites dimensions, disposées per¬
pendiculairement à la ligne de rivage. Le jeu des vagues serait
évidemment incapable de donner lieu à une telle disposition. Ici
on constate facilement que le vent qui souffle parallèlement au
littoral engendre ces ripple-marks immédiatement au-dessus de la
zone atteinte par les (lots. Il est inutile d’insister sur l’erreur à
laquelle pourrait conduire l’interprétation de la position du littoral,
à partir d’une telle disposition, dans une série géologique:
5. Sur des parois sablonneuses, ou fortement inclinées, le ruis¬
sellement lent des eaux donne des coulées consolidées présentant
l’aspect fallacieux de Palaeochorda et autres Problematica habi-
708
tuellement attrribués à des pistes de Vers, ou à des Algues. Dans
le cas présent on remarque des bandelettes, à trajet légèrement
onduleux, à bords un peu surélevés par rapport à la surface (en
section transversale on a donc une surface concave).
Il suffit d’imaginer le moulage de ces bandelettes pour obtenir
des aspects fréquents dans les grès fins et que, précisément on peut
observer dans le Plio-Quaternaire de Sinop.
6. Sur des portions de plage, où le sable très ténu est soumis aux
vagues seulement tout à fait à la fin de leur course, on remarque
de petites cannelures, étroites, de quelques cm. de longueur, ter¬
minées en pointe vers la mer. Elles sont dues à la présence de frag¬
ments un peu plus volumineux dans le sable quasi poudreux et
ayant provoqué une déviation des filets d’eau. Ces aspects (fig. 5)
pourraient être pris pour des pistes lorsqu’on les relève dans des
roches consolidées ; notamment ils feraient penser à des pistes
d’oiseaux.
7. Sur les rives du Yesil Irmak, non loin de son embouchure, dans
un sable très fin, sans doute un peu argileux et mouillé, on voit de
nombreuses traces allongées, à trajet flexueux. L'une d’elles pré¬
sente même un angle assez marqué au niveau d’une petite motte ;
visiblement l’animal qui a dessiné cette piste s’est brusquement
détourné au contact de l’obstacle. Ces traces ont l’aspect de bande¬
lettes de largeur uniforme de 1 cm. Elles montrent une légère dépres¬
sion médiane et de chaque côté de celle-ci on observe des bourrelets
arqués, à peine apparents et réguliers. Il s’agit de toute évidence
d’une trace de fouissage ; une section montre d’ailleurs qu’elle est
creuse (fig. 8). La dépression médiane correspond à un effondrement
du toit après le passage de l’auteur, ou bien marque l’emplacement
de l’appareil de fouissage.
On peut penser qu’il s’agit d’un Nassidé (voir par exemple les
Palaeobullia d’O. Abel ; des Nereites du Silurien ou du Dévonien
prennent aussi un aspect voisin), mais nous n’avons pu identifier
directement l’agent de cette piste. Au même endroit on en remarque
d’autres ayant exactement le même aspect, mais leur largeur est
moitié de la précédente. Elles ont été engendrées par des animaux
du même genre mais plus petits, ou mieux par des jeunes de la même
espèce.
8. Les nombreux oiseaux qui fréquentent le rivage marquent, sur
la plage, l’impression de leurs pattes, quand les conditions d’humi¬
dité et de finesse du sable sont favorables. Au voisinage des impres¬
sions tridactyles on en observe d’autres, triangulaires, dues aux
coups de bec dans le sable. Il ne semble pas que cet aspect ait été
noté. Son observation dans une roche consolidée poserait sans doute
une énigme.
— 709 —
9. Retenons pour terminer deux observations de sédimentation
qui ont leur application immédiate dans le domaine stratigraphique.
a) Dans la partie Est de la ville de Samsun, une coupe dans le
Sur toutes les figures les flèches indiquent la direction des vagues.
Fig. 1, la et 2.Voir l’explication dans le texte. — Fig. 3. En a ; vue de face ; en b :
vue en coupe. — Fig. 4. g : galet ; m : monticule de sable. — Fig. 5. a : limite supé¬
rieure des vagues ; b : limite inférieure. — Fig. 6. La lentille de sable coquillier (b)
se trouve encadrée par de la terre noire et des matériaux détritiques (a). — Fig. 7.
Intercalation régulière ; détritique et à coquilles (a) dans le sable fin pur (b). —
Fig. 8. m : motte de boue.
littoral, immmédiatement au-dessus de la plage de galets et de
sable, montre, sur une épaisseur de 60 à 70 cm. une intercalation
d’une lentille de sable coquillier, s’allongeant sur 10 à 15 m. dans la
— 710
terre végétale noire (fig. 6). Les coquilles contenues dans ce sable
sont évidemment exactement les mêmes que celles que nous trou¬
vons actuellement sur la plage. Pour une cause quelconque, facile¬
ment imaginable, les vagues ont, dans un temps peu éloigné, atteint
ici un niveau localement plus élevé; Si la coupe observée n’avait pas
eu une étendue aussi grande dans le sens horizontal on aurait été
tenté de croire à une faible oscillation du rivage.
b) Une observation du même ordre a été effectuée dans la ville
même de Samsun, directement sur la plage actuelle. Le sable fin
forme un abrupt de 30 cm. environ ; sensiblement à mi-hauteur
on remarque une intercalation, parfaitement constante et mince,
de petits galets et cailloutis, avec quelques coquilles. Il y a donc eu
là, de date très récente, un épisode localisé de sédimentation plus
grossière. L’observation du phénomène actuel permet de ne pas
en tirer de conclusions disproportionnées, comme on serait tenté de le
faire à l’occasion d’une coupe géologique d’étendue très 'restreinte
(%• ?).
Conclusion : Il s’agit là de quelques petites observations de détail, mais
on sait que le propre de nos sciences est précisément l’accumulation de
tels faits pour en extraire ce qui est général. En outre la caractéristique
des données géologiques et paléontologiques est leur état fragmentaire et
incomplet. Le risque y est donc constant d’une conclusion fondée sur le
cas individuel s’écartant de la loi générale. La multiplication des observa¬
tions évite d’autant mieux ce risque qu’elle est plus large.
Laboratoire de Paléontologie et Institut M. A. T. d'Ankara (Turquie).
711 -
Hydrologie de la craie de l'Oise et de v Aisne
D'APRÈS LES FORAGES.
Par Armelle Rouvillois.
Sommaire : Un tableau réunit les indications hydrologiques de forages
à captage dans la craie sénonienne montrant les variations de la charge
ascensionnelle et du débit en relation avec la distance aux affleurements.
Au cours d’une étude sur la nappe thanétienne j’ai recueilli une
documentation hydrologique sur une quarantaine de forages qui
ont leurs captages dans la Craie après avoir traversé les sables de
Bracheux.
La recherche de l’eau étant éminemment utile, il m’a semblé
intéressant de réunir en un tableau ci-après les résultats obtenus
et de compléter ainsi un peu les indications publiées principalement
par Dollfus G. F. (6, 7, 8), Abrard R. (1, 2, 3, 4) et Lemoine P.
(9, 10, 11).
On sait que la circulation de l’eau dans la craie, roche perméable
seulement en grand, se fait uniquement par des fissures créant des
réseaux aquifères qu’un forage n’est jamais bien certain de ren¬
contrer. De ce fait il n’y a pas de niveau hydrostatique général (1).
D’après les renseignements publiés antérieurement et ceux consi¬
gnés dans le tableau ci-dessous il est toutefois possible de faire
quelques remarques d’ensemble :
Les captages se font à des niveaux très variables dans la craie
sénonienne ; l’épaisseur traversée variant de quelques dizaines de
mètres jusqu’à une centaine de mètres, et atteignant même 229 m
à Morienval. Un seul forage a traversé la totalité du Sénonien et
atteint les marnes à Terebratulina gracilis (Frières-Faillouël).
Charge ascensionnelle et débit. — L’eau remonte à des niveaux
variables selon les régions et aussi vraisemblablement selon les
niveaux captés. Quelque soit le niveau du captage les eaux sont
ascendantes, et à de rares exceptions près, dépassent le toit de la
Craie. A ce propos on peut signaler comme exceptionnels :
Remigny : où l’eau se stabilise à 11,50 m au-dessous de la tête
de la Craie ;
Lagny (2) : où l’eau se stabilise à 3,00 m au-dessous de la tête
de la Craie ;
Ribécourt : (3) où l’eau se stabilise à 40,00 m au-dessous de la
tête de la Craie.
Bulletin du Muséum , 2® série, t. XXVI, n° 6, 1954.
— 712 —
La charge ascensionnelle est généralement faible sur le pourtour
immédiat de la couverture tertiaire et est de l’ordre de 0,5 à 1,5 kg.
L’eau y est abondante et on a de bons débits de 40 à 80 mch, pou¬
vant aller jusqu’à 150 et même 350 mch dans des cas favorables
(Beautcr ; Clairoix).
Les charges hydrostatiques deviennent fortes et très fortes :
de 4,5 à 7,4 kg lorsque les forages sont implantés loin des affleure¬
ments. L’eau remonte en général non loin du sol mais les débits
sont le plus souvent faibles. Cette anomalie apparente de la liaison
entre les pressions et les débits doit être attribuée d’abord à l’étroi¬
tesse des fissures qui compliquent la circulation interne des eaux,
et aussi à la rugosité de ces fissures qui créent une perte de charge
importante lors de la dénivellation causée par les pompages. C’est le
cas en particulier des basses vallées de l’Aisne et de l’Automne.
Dans cette dernière les débits habituels sont de l’ordre de 4 à 10 mch.
Le forage récent de Béthancourt (1952) a finalement capté les eaux
du Thanétien, n’ayant donné que 4 mch lors des essais de débit
dans la craie avec un diamètre utile de 177 mm. Néanmoins àBéthisy-
Saint-Pierre 40 mch. ont été obtenus avec seulement 10 m. de
dépression.
La situation sur la carte des forages à charge faible affecte à peu
près la forme d’une large bande en bordure N du Tertiaire de l’Ile
de France. Les parties plus profondes du bassin au N de l’anticlinal
du Bray se révèlent peu favorables pour obtenir de bons débits.
Le fait que la Craie contient une eau abondante à la périphérie du
massif tertiaire mais fournit de faibles débits vers l’intérieur a déjà
été signalé par L. Dollé pour la partie du synclinal de la Somme
intéressant la feuille de Laon (5). Les résultats exposés ici généra¬
lisent cet état de chose aussi bien pour le synclinal du Thérain que
pour celui de la Somme. Toutefois la densité de forages est beaucoup
plus forte au N de l’axe de Margny-lès-Compiègne avec 28 forages
qu’au S avec seulement 13. Cette différence tient principalement au
fait que dans le synclinal du Thérain la nappe du Thanétien est sus¬
ceptible d’alimenter 35 forages alors que plus au N il n’y en a pas
plus de 5.
Il n’est guère possible de préciser davantage, les indications de
forages n’étant pas absoluement comparables tant du point de vue
des niveaux stratigraphiques des captages que de celui des débits
influencés par le diamètre utile et l’importance du réseau d’alimen¬
tation atteint. La documentation réunie permet seulement de
constater une mise en charge croissante de la périphérie vers le
centre du bassin au N du Bray avec une variation généralement
inverse du débit en attendant une connaissance plus approfondie du
comportement de l’eau dans la craie.
— 713 —
Caractéristiques iiydrologiques des forages
à) Forages dont les coordonnées Lambert ne sont qu’approchées.
714
a) Forages dont les coordonnées Lambert ne sont qu’approchées.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
1. Abrard, R. a (1937) : Étude hydrogéologique du département de
l’Oise.
2. Abrard, R. b (1937) : Contribution à l’étude hydrologique du bassin
de Paris. Ann. Mines, t. XI, pp. 437-480.
71 5 —
3. Abrard, R. (1938) : Contribution à l’étude hydrologique du bassin
de Paris. Supplément. Ann. Mines, t. XIII, pp. 5-37.
4. Abrard, R. (1939) : Contribution à l’étude hydrologique du bassin
de Paris. 2e supplément. Ann. Mines, t. XV, pp. 135-167.
5. Dolle, L. (1939) : Légende de la carte géologique de la feuille de Laon.
3e édit.
6. Dollfus, G. F. (1890-91) : Recherches sur les ondulations des couches
tertiaires dans le bassin de Paris. B. S. C. G. F., n° 14, t. II, pp. 116-
156, 1 carte.
7. Dollfuss, G. F. (1908) : Notes hydrologiques. B. S. C. G. F., n° 122,
t. XIX, C. R. Collab., pp. 9-24.
8. Dollfus, G. F. (1925-26) : Notes hydrologiques et géologiques sur
les environs de Paris. B. S. C. G. F., n° 162, t. XXX. C. R. Collab
pp. 21-34.
9. Lemoine, Paul (1937) : L’Ile de France, ch. 2e, Pays au Nord-Ouest
de l’Oise. Mém. Mus. Hist. Nat., N. sér., t. 5, fasc. 2, p. 367.
10. Lemoine, P. ; Humehy, R. ; Soyer, R. (1937). Listes des sondages
effectués dans File de France, in P. Lemoine. — L’Ile de France
ch. 2e, Pays au Nord-Ouest de l’Oise. Mém. Mus. Ilist. Nat.,
N. sér., t. 5, fasc. 2, p. 397.
11. Lemoine, P. ; Humery, R. ; Soyer, R. (1939) : Listes des sondages
effectués dans l’Ile de France, in P. Lemoine. — L’Ile de France,
ch. 2e, Valois et Multien. Mém. Mus. Hist. Nat., N. sér., t. 7,
fasc. 1, p. 76.
DON D’OUVRAGE
Pinchemei (Philippe). Les plaines de Craie du nord-ouest du bassin
parisien et du sud-est du bassin de Londres et leurs bordures.
Etude de Géomorphologie. 1 vol. in-8°, 502 pages, 48 fig. , 16 pl.,
6 cartes. Paris, 1954 (A. Colin, éditeur).
L’ouvrage de M. Pinehemel est une Thèse de Géographie concernant la
morphologie des plaines de Craie du Nord-Ouest de la France et du Sud-
Est du bassin de Londres. Les géographes modernes utilisent de leur mieux
les données de la Géologie, dont le langage est parfois un peu différent
La méthode d’analyse appliquée ici a été étendue du bassin de Paris au
bassin de Londres et nous renseigne ainsi sur la Structure de la Manche.
La première partie est consacrée aux moorphologies fossiles et à la
paléogéographie, ce qui conduit à l'interprétation de tous les dépôts, rési¬
duels ou non. La surface infractétacée prend toute sa valeur dans la mor¬
phologie actuelle du Boulonnais et du Weald.
Dans la seconde partie, l’auteur traite de la morphologie structurale en
fonction de la stratigraphie, de la tectonique et de l’érosion, expliquant
ainsi tout le relief actuel.
Dans la troisième partie, on étudie l’organisation des réseaux hydro¬
graphiques en fonction des données précédentes. Le travail se termine
par une étude du modelé quaternaire.
Après avoir lu ce livre, on se rend compte de ce que la plaine picarde,
bien connue et d’apparence toute simple, masque une évolution com¬
plexe, plus complexe qu’on ne le croyait. Il y a bien des plis (anticlinaux
et synclinaux), mais il y a beaucoup de dômes et de cuvettes, des fractures
et des diaclases, qui sont produits du Crétacé au Pliocène. Les déforma¬
tions pliocènes à grand rayon de courbure jouent un rôle encore insoup¬
çonné. Les plis crétacés ont été érodés plusieurs fois et le réseau hydro
graphique est en réorganisation permanente sur un fond topographique
en perpétuelle évolution.
(R. Furon.)
— 717 —
TABLE DES MATIÈRES
du Tome XXVI. — - 2° Série.
Pages
Actes administratifs . 300, 653
Liste des associés nommés en 1954 . 169
Liste des Correspondants nommés en 1953 . 5
Travaux faits dans les Laboratoires pendant l’année 1953 . 7
Communications :
Abrard (R.)- Les alluvions modernes de l’Yonne, d’Auxerre à Appoigny.
Géologie et Hydrologie . 296
— La limite de l’Eocène et de l’Oligocène dans le Bassin de Paris. Réponse
à M. G. Denizot . 564
André (M.). Présence du Thrombicula deliensis (Walch) en Cochinchine . . . . 93
— Sur la découverte, en Indochine, du Thrombicula (T.) wichmanni Oud.,
adulte . 95
— Sur quelques Thrombidions des Nouvelles-Hébrides . 194
— Description d’une nouvelle larve d ’ Ascoschôngastia (Acarien) parasite
de Rats en Indochine . 200
— Brevipalpus geisenheyneri (Rübsaamen), Acarien parasite des arbres
fruitiers . 326
— Présence de Y Eriocheir sinensis II. M.-Edw. sur la côte atlantique sud
française . : . 342
— Un nouveau Thrombidion recueilli au Maroc : Dinothrombium (Dolicho-
thrombium) Grand jeani n. sp . 476
— Sur la présence en France du Brevipalpus geisenheyneri (Rüb.) . 480
— Présence du Crabe chinois ( Eriochèir sinensis FI. M. Edw.) dans la Loire. 581
Bauchot-Boutin (M.-L.). Identification de Serrivomer Beani Gill et Ryder
(Téléostéen Anguilliforme) . 303
Becquerel (P.). L’ontogénie des Phanérogames établie par l’anatomie dyna¬
mique nous montre-t-elle qu’elles sont constituées par un agencement
de télomes modifiés au cours de la phylogénèse ? . 534
Berlioz (J.). Etude d’une nouvelle collection d’Oiseaux du Gabon . 64
— Étude d’une petite collection d’Oiseaux de Côte d’ivoire . 675
Bertrand (H.). Un Eubriide inconnu en Guinée française : description de sa
nymphe (Col. Eubriidae ) . 501
Blanc (M.). Poissons recueillis aux îles Kerguelen par P. Paulian (1951) et
M. Angot (1952) . 190
Blanc (M.) et d’Aubenton (F.). Compte rendu sommaire d’une mission hydro¬
biologique au Soudan (avril-septembre 1954) . 572
Boureau (Ed.). Étude paléoxylologique du Sahara (XX). Sur un Annonoxylon
edengense n. sp., des couches post-éocènes du Sud-Ouest de l’Adrar
Tiguirirt (Sahara Soudanais) . 286
— Étude paléoxylologique de l’Eocène français (I) : Sur la présence du
Leguminoxylon Menchikoffii Boureau, dans le Bartonien de Courcelles-
de-Touraine (Indre-et-Loire) . 439
718 —
Budker (P.) et Fourmanoir (P.). Poissons de la Mer Rouge et du Golfe de
Tadjoura (Missions Budker : 1938-39 et Chédeville : 1953) . 322
Carayon (J.). Deux genres nouveaux d’Hémiptères Anthocoridae du Brésil,
représentant une tribu nouvelle . 596
— Un type nouveau d’appareil glandulaire propre aux mâles de certains
Hémiptères Anthocoridae . 602
Cavaco (A.). Drypetes Vilhenae (Euphorbiacées), espèce nouvelle de l’Angola. 284
— - Un Cassipourea africain nouveau (Rhizophoracées) . 404
— Notes sur la flore de Dundo (Angola) . 638
— Id., II . 703
Ciiabanaud (P.). Notules Ichtbyologiques (suite) . 464
Cherbonnier (G.) Complément à l’étude des Holothuries de l’Afrique du
Sud (2e et dernière note) . 117
— Note préliminaire sur les Holothuries de la Mer Rouge . 252
— Holothuries récoltées en Océanie française par G. Ranson en 1952. . 685
Gondé (B.). Diplopodes pénicillates d’Afrique septentrionale . 496
— Protoures du Cameroun . 511
— Sur la faune endogée de Majorque (Pénicillates, Protoures, Diploures
Campodéidés, Palpigrades) . 674
Dehaut (G.). Considérations sur l’histoire évolutive des Vertébrés insulaires
dans la région méditerranéenne occidentale . 413
Dresco (Ed.). Sur le genre Gyas (Opiliones) . 85
Fize. Cas de malformation d’un chélipède de Paguridae . 220
Franc (A.). Révision des Neritidae d’eau douce et d’eau saumâtre de Nouvelle-
Calédonie . 231
— Révision des Ellobiidae (Pulmonés Basommatophores) de l’Archipel
néo-calédonien . 363, 515
Forest (J.). Crustacés Décapodes Marcheurs des Iles de Tahiti et des Tuamotu.
1 Paguridea (suite) . 710
— Id., Scyllaridea . 345
— Sur un Pagure littoral nouveau de la Martinique, Paguristes cadenati
sp. nov . 353
Gaillard (J.-M.). Révision des espèces des côtes de France du genre Gibbula
Risso (Mollusque Prosohranche) . 238, 370
— Gastéropodes recueillis aux Iles Kerguelen et Heard par MM. Angot,
Arétas, Aubert de la Rue, Brown et Paulian . 519
— Lamellibranches recueillis aux îles Kerguelen et Heard par MM. Angot,
Arétas, Aubert de la Rüc, Brown et Paulian . 620
— Missions du bâtiment polaire « Commandant-Charcot », Récoltes faites
en Terre Adélie (1950) par M. P. Tchernia : III, Mollusques . 678
Gerin (L.). Accouplement d’une femelle avec deux mâles simultanément chez
des Helopeltis (Ilemip. Miridae) du Cameroun . 607
Granjean (F.). Observations sur les Oribates (28e série) . 204
— Id. (29e série) . 334
— Id. (30e série) . 482
— Id. (31e série) . 582
Guibé (J.) et Lamotte (M.). Étude comparée de Rana ( Ptychadaena) longirostris
Peters et R. (Pt.) aequiplicaXa Werner . 318
Guillaumin (A.). Plantes nouvelles, rares ou critiques, des serres du Muséum
(Notules sur quelques Orchidées d’Indochine, VII) . 130
— Id. (VIII) . 537
— Id. (IX) . 691
— Contribution à la flore de la Nouvelle-Calédonie. CV. Plantes fourra¬
gères récoltées par M. P. Sarlin . 269
— Contribution à la flore de la Nouvelle-Calédonie . 391
Guillaumin (A.) et Rose (H.). Floraisons les plus intéressantes observées
dans les serres du Muséum pendant l’année 1953 . 134
719 —
Hoffstetter (R.). Phylogénie des Edentés Xénarthres . 433
Humbert (H.) et Léandry (J.). Marcel Pichon (1921-1954) . 569
Jacquot (M.). Corrélations entre proportions céphaliques et cérébrales chez
les Urodèles (vue d’ensemble et théorie générale) . 307
Jupeau (L.). Symphyles du Sud Ouest de la France, avec description d’une
espèce nouvelle . 100
— Contribution à l’étude des Symphyles du Cameroun . 593
Laurent (P.). Histologie topographique de l’innervation cardiaque de divers
Téléostéens marins et d’eau douce . 579
Lenoble (J.) et Le Grand (Y.). Le tapis de l’œil du Coelacanthe ( Latimeria
anjouanae [Smith] . 460
Mahabalé (T. S.). Two French Savants : Charles-Eugène Bertrand, the Bota-
nist and Paul Bertrand, the Paleo-botanist . 444
Mathon (Cl. Ch.). L’écologie du développement des Aegilops (Graminées). —
2e partie : L’analyse stadiale précisée ; 2e note : le groupe « ouata ». . . . 152
— L’écologie du développement des Aegilops (Graminées). A propos de la
systématique des Aegilops . 407
— Recherches méthodologiques sur le développement de diverses variétés
de Triticum turgidum compositum (Blé Poulard branchu) . 695
Nataf (G.). Les Ophiothrix fragilis (Echinodermes) de Roscoff . 632
Nouvel (J.) et Rinjard (J.). Septicémie à Welchia perfringens observée sur des
Eléphants de Mer — Mirunga leonina (L.) . 655
Pinar (N.) et Roman (J.). Echinides de Romandag (Turquie). ( Sismondia
aff. saemanni de Loriol) . 561
Ranson (G.). Note sur Cypraea cicercula L. 1758 . 612
Remy (A.). Description d’un nouveau type de Pauropode : Ilansenauropus gratus
n. g. n. sp. de Nouvelle-Zélande . 104
— Pauropodes d’Espagne . 663
Risbec (R.). Observations sur les Eulimidae (Gastéropodes) de Nouvelle-
Calédonie . 109
Roger (J.). Le gisement villafranchien de Senèze (Haute-Loire) . 292
— Quelques observations de « géologie marine » actuelle sur les rivages
de la Mer Noire . 705
Rouvillois (A.). Hydrologie de la craie de l’Oise et de l’Aisne d’après les
forages . 711
Roux (Ch.). Description de deux espèces nouvelles de Poissons des côtes d’Afri¬
que Equatoriale Française. Dentex polli et Scorpaena gaillardae . 468
— et Collignon (J.). Description d’une nouvelle espèce de Poisson, de la
famille des Serranidae, observée sur les côtes de l’Afrique Équatoriale
Française : Promicrops ditobo . 473
Ruschi (A.). Bromeliaceae et Orchidaceae novae espirito santenses . 544
Saban (R.). Phylogénie des Insectivores . 419
Signeux (J.). Notes paléoichthyoîogiques (suite) . 642
Sillans (R.). Matériaux pour la flore de l’Oubangui-Chari (Araliacées) . 149
Soyer (R.). Le forage du sanatorium de Franconville, à Saint-Martin-du-
Tertre (S.-et-O.) . 163
— Hydrogéologie du Lutétien : Orxois, Tardenois et Soissonnais (10e note). 646
Steffan (J. R.). Note sur le genre Uscana Girlt (Hym. Trichogrammidae) et
description d’espèces nouvelles parasites de Bruches . 667
Stehlé (H.). Ecologie et géographie botanique de l’archipel des Saintes (An¬
tilles françaises} (20e contribution) . 276, 396
Stehlé (H.) et Boisramé (R.). Essai de détermination du micro-climat de
l’archipel des Saintes d’après le relief, les affinités floristico-sociolo-
giques de sa végétation et les cultures . 552
Tixier-Durivault (A.). Les Octocoralliaires d’Afrique du Sud (I. Alcijona-
cea ) . . . 124, 261, 385, 526
720 —
— ld. (II, Gorgonacea ; III. Pennatulacea ) . 624
Turmf.l (J. M.). Ecologie descriptive et expérimentale du genre Eryngium . . . . 139
Urbain (Ach.) et Nouvel (J.). Infestations parasitaires mortelles observées sur
des Manchots récemment importés des îles Kerguelen . 188
Urbain (Ach.), Nouvel (J.), Bullier (P.) et Rinjard (J.). Rapport sur la
mortalité et la natalité enregistrées au Parc Zoologique du Bois de Vin-
cenues pendant l’année 1953 . 171
Vachon (M.). Remarques morphologiques et anatomiques sur les Pseudo¬
scorpions appartenant au genre Pseudoblothrus (Beier) . 212
— Nouvelles captures de Pseudoscorpions (Arachnides) transportés par
des Insectes . 590
Vaissière (R.). Description de Acartia (Acanthacartia) Rartsoni Rose 1953.
Copépode pélagique des lagons des îles Tuamotu . 358
Vandel (A.). Description d’une nouvelle espèce de Bathytropa, B. colasi n.
sp. (Crustacés : Isopodes terrestres) . 80
— Sur une espèce mal connue d’Isopode terrestre, Phalloniscus pygmaeus
(B.-L.) ( Philoscia pygmaea B.-L.) . 226
— Le statut systématique de trois Porcellions de l’Espagne orientale (Crus¬
tacés ; Isopodes terrestres) . 491
Viette (P.). Étude d’une petite collection de Lépidoptères de la Réunion.. 506
Villïers (A.). Types déposés au Muséum national d’Histoire naturelle par
l’Institut Français d’Afrique Noire (5e liste) . 457
Wesenberg-Lund (E.). Sipunculids and Echiurids collected by M. G. Ranson
in Oceania in 1952 . 376
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART. - 1-2-1955
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mencée en 1936. (Sans périodicité).
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fixe; paraît depuis 1933).
Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
Notulæ Systematicæ. (Directeur, M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 600 fr. ;
Etranger, 900 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire
d’ Entomologie ; paraît depuis 1934).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Laboratoire maritime de Dinard ; suite du même Bulletin
à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
adressé gratuitement aux Membres de la Société des Amis du Musée
de l’Homme).
Recueil des travaux du Laboratoire de physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Journal d’ Agriculture tropicale et de Botanique appliquée (remplace la
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale depuis le
1-1-1954). Laboratoire d’Entomologie agricole coloniale. Abonnement,
France, 1.500 fr., Etranger, 2.000 fr.
Revue Algologique. (Directeurs MM. R. Lami et P. Bourrelly, Labora¬
toire de Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; Nouvelle série à partir
du 1er janvier 1954, abonnement, France, 1.000 fr., Etranger 1.200 fr.).
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur Mme Y. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie; paraît depuis 1874; abonnement, France, 1.500 fr.,
Etranger, 2.000 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeur M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie. Paraît depuis
1928 ; abonnement France et territoires d’Outre-Mer, 1400 fr., Etranger,
2000 fr.
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères, (Direc¬
teur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 1000 fr. ; Étranger, 1400 fr.).
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F. PAILLART. • — - 1-2-1955.