Tome XXVIII
2* Série
JANVIER 1956
SOMMAI K R
Pages
Liste des Correspondants nommés en 1955 . 5
Travaux faits dans les Laboratoires pendant l’année 1955 . 8
H. Lacombe. L’Océanographie, travail d’équipe. Leçon inaugurale du cours
d’Océanographie physique . 69
Communications :
H. Heim de Balsa c. Le Jardin des Plantes, biotope inattendu du rare Chei-
roptère Pipistrellus nathusii Kays. et Blas . 84
J. Nouvel et J. Rinjard. Transport et acclimatement de Manchots des Ker-
guélen à Paris . 86
P. Lepesme. Un remarquable genre nouveau de Longicornes [Coleoptera,
Cerambycidae ) de Côte-d’Ivoire . 89
H. Bertrand. Les premiers états des Potamophilinae [Col. Dryopidae ) . 92
J. Carayon. Trois espèces africaines de Physopleurella (Hémipt. Anthocoridae )
dont l’une présente un nouveau cas de viviparité pscudoplacentaire . 102
F. Grandjean. Observations sur les Oribates (33e série) . 111
P. A. Remy. Un nouveau Pauropode de l’île de la Réunion : Colinauropus
regis n. g. ; n. sp . 119
A. Vandel. Une nouvelle classification du genre Porcellio (Crustacés : Isopodes
terrestres) . 124
A. Guillaumin. Contributions à la flore de Nouvelle-Calédonie. CX. Plantes
récoltées par M. Mackee [suite) . 129
A. Guillaumin et H. Rose. Floraisons les plus intéressantes observées dans les
serres du Muséum pendant l’année 1955 . " . 135
IL Steiilé. Espèces rares ou spectaculaires de la flore des Antilles françaises
menacées de disparition et mesures à envisager en vue de leur protection .... 140
J. Arènes. Centaure a X Pailleri, hybride nouveau pour la flore du Maroc et
pour la science . 149
J. Arènes. Contributions à l’étude des Sterculiacées de Madagascar . 150
R. Lavocat. Sur des dents de Sciuridé du Miocène de Beni-Mellal . 153
R. Lavocat et R. Rey. Découverte de restes importants de Carnassier Fissipède
dans l’Oligocène des Milles (B. du R.) . 155
Actes Administratifs . 157
Distinctions honorifiques . . 158
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL
D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome XXVIII
UÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1956
PARIS
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, Rue Cuvier, 5e
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1956. — N° 1.
412e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
12 JANVIER 1956
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR A. GUILLAUMIN
LISTE DES CORRESPONDANTS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
NOMMÉS EN 1955
Rolland (Claude), présenté par MM. les Professeurs Abrard et
Arambourg.
M. Rolland est un amateur éclairé qui s’intéresse à la Paléontologie,
et principalement aux Vertébrés fossiles.
Il fréquente le Laboratoire de Paléontologie lorsque ses loisirs le lui
permettent, et désire intensifier sa collaboration. Nos collections lui
doivent un certain nombre de pièces intéressantes, notamment un très
beau crâne de Titanotherium, dont il a récemment fait don.
( C. Arambourg ) .
Arnould (Michel), présenté par M. le Professeur Berlioz.
M. Michel Arnould, Secrétaire Général de la Société d’Histoire Natu¬
relle de Tunisie, a toujours porté un très grand intérêt à l’étude des
oiseaux de Tunisie, et plus particulièrement à leur migration.
Depuis de nombreuses aimées il a dans ce but consacré bénévolement
une très grande partie de son activité à l’organisation du baguage des
oiseaux en Tunisie, et depuis longtemps il est à ce titre l’un des collabo¬
rateurs les plus actifs et les plus dévoués du Service de baguage du Muséum.
Ses travaux ont déjà été suivis de résultats intéressants dont il a été fait
état dans le Bulletin des Stations françaises de Baguage.
(J. Berlioz).
— 6 —
de Sigaldi (G.), présenté par M. le Professeur Guillaumin.
M. G. de Sigaldi, Inspecteur des Eaux et Forêts, Directeur du Centre
expérimental forestier aux Pays montagneux du Sud à Dalat (Viêt-Nam),
ne cesse, depuis plusieurs années, d’envoyer par avion, pour les serres du
Muséum des Orchidées vivantes dont bon nombre se révèlent des espèces
nouvelles.
Non seulement il est personnellement un collecteur averti mais a groupé
autour de lui toute une équipe : Mme de Sigaldi, les Frères des Ecoles
chrétiennes de l’Ecole d’Adran et la famille Gillet. Certains de ses col¬
lecteurs ont péri tragiquement : Milliquet, prisonnier mort de privations,
Lambert assassiné, le R. P. Lefebvre tué dans un accident d’auto au
retour d’une journée de récoltes.
(A. Guillaumin.)
Mackee (H. S.), présenté par M. le Professeur Guillaumin.
M. le Dr H. S. Mackee, de l’Université de Sydney, actuellement attaché
à la Commission du Pacifique Sud à Nouméa, emploie ses moments libres
à récolter des plantes vasculaires. Il réserve toujours une série de ses
récoltes en Nouvelle-Calédonie et aux Nouvelles-Hébrides pour l’IIerbier
du Muséum.
(A. Guillaumin).
Stresser-Pean (G.), présenté par M. le Professeur Vallois.
Docteur ès lettres, Directeur d’études à l’Ecole Pratique des Hautes
Études, ancien Membre de l’École française de Mexico, M. Stresser-
Pean, a effectué au Mexique plusieurs séjours de longue durée, dont le
dernier de 1951 à 1955. Au cours de tous ceux-ci, il n’a cessé de recueillir
dans les villages indiens de très nombreux documents : objets d’usage
courant, vêtements, poteries, instruments de toute nature, etc., dont il a
régulièrement fait don au Musée de l’Homme. Il a ainsi, depuis 1936,
largement enrichi le Département d’Amérique de ce Musée qui, grâce à lui,
possède une collection extrêmement complète sur l’ethnographie actuelle
des Indiens des Hauts-Plateaux. Il a complété ses dons en faisant lui-
même, pour chacun des objets qu'il envoyait au Musée, des fiches des¬
criptives extrêmement complètes.
(H.-V. Vallois.)
Zariquiey Alvarez (Ricardo), présenté par MM. les Professeurs
Monod, Vachon, Jeannel.
M. le Dr Ricardo Zariquiey Alvarez, de Barcelone s’est acquis un
nom dans la Zoologie à un double titre. Il s’est d’abord spécialisé dans la
récolte et l’étude des Coléoptères cavernicoles, puis, il y a une vingtaine
d’années, à la mort de son père, carcinologiste éminent, s’est attaché à la
poursuite de l’œuvre de ce dernier, se consacrant à l’étude des Crustacés
Décapodes espagnols, dans la mesure où ses maigres loisirs de pédiatre
réputé le lui permettaient. Son catalogue des Crustacés Décapodes médi¬
terranéens paru en 1946, constitue la plus récente et la plus complète des
études d’ensemble consacrée au Décapodes de cette région.
— 7 —
Depuis de nombreuses années le Dr Zariquiey collabore de façon suivie
avec ses collègues étrangers et, en particulier, avec M. le Professeur
Th. Mo nod et avec M. J. Forest du Muséum.
Un véritable colloque international de carcinologie s’est tenu du 25 au
31 juillet de cette année à Cadaquès, sur l’initiative du Dr Zariquiey et a
abouti à la création d’un « Groupe d’Etudes Carcinologiques » qui s’est
fixé pour objectif l’établissement d’une faune des Crustacés Décapodes de
Méditerranée.
La chaire des Vers et Crustacés du Muséum a l’honneur de devenir le
centre de cet elïort de collaboration internationale et ses collections se
sont déjà enrichies de Crustacés provenant de la région de Cadaquès.
(Th. Monod et M. Vachon.)
Capuron (René), présenté par MM. les Professeurs Humbert et
Millot.
M. René Capuron, Inspecteur des Eaux et Forêts à Madagascar, a,
depuis son alfectation à'Ce territoire en 1946, contribué très efficacement
à la prospection botanique des essences forestières natives, dont il a été
chargé par le Chef du Service. Au cours de ses investigations, il a recueilli
plus de 3.000 numéros d’herbier, chacun d’eux abondamment représenté,
et dont une part copieuse a toujours été adressée au Muséum : l’herbier
de Madagascar s’est ainsi trouvé enrichi de nombreuses espèces nouvelles
pour la science. M. Capuron profite des périodes de congé en France pour
travailler lui-même au Laboratoire de Phanérogamie en liaison étroite
avec le Directeur soussigné de ce Laboratoire ; botaniste très qualifié,
il est un des collaborateurs de la Flore de Madagascar et des Comores
publiée sous la direction du Professeur IL Humbert.
(H. llambert et J. Millot.)
Edmond-Blanc (François), présenté par M. le Professeur Bourdelle
M. François Edmond-Blanc est Président du Comité des Chasses colo¬
niales françaises, Vice-Président de la Société des Explorateurs français,
Membre du Conseil Supérieur de la Chasse du Ministère de la France
d’Outre-Mer.
Au cours de nombreux voyages en Afrique, en Asie et en Amérique il a
réuni une remarquable documentation photographique ayant une valeur
scientifique dont il a fait état dans de très intéressantes conférences,
en particulier au Muséum National d’Histoire Naturelle. Il a rassemblé
aussi un important matériel de Mammifères et d’Oiseaux dont certaines
pièces ont été offertes par lui aux collections du Service de Zoologie des
Mammifères et des Oiseaux du Muséum. Sa connaissance approfondie
de la grande faune mammalienne sauvage de l’Afrique lui a permis de
réaliser sous sa direction, en collaboration avec des spécialistes qualifiés,
« Le Grand livre de la faune africaine et de la chasse », important ouvrage
en deux volumes remarquablement illustrés.
(E. Bourdelle.)
TRAVAUX FAITS DANS LES LABORATOIRES
ET
ACCROISSEMENT DES COLLECTIONS
DU MUSÉUM NATIONAL d’hISTOIRE NATURELLE
PENDANT L’ANNÉE 1955.
Anatomie comparée.
J. Millot, Professeur. — ■ Unité spécifique des Coelacanthes. La Nature,
n° 3238, pp. 58-59, février 1955.
— First observations on a living Coelacanth. Nature, London, CLXXV,
pp. 362-365, 26 février 1955.
- — - A propos des Coelacanthes. La Nature, n° 3241, pp. 202-203, mai 1955.
— Le Coelacanthe. Scientific American, 1955.
— et J. Anthony. — Les canaux sensoriels de la tête chez Latimeria
(Coelacanthidae) . C. R. Congrès Internat, d’ Anatomie, Paris, juillet
1 955.
— — L’articulation intracrânienne de Latimeria (Coelacanthidae).
C. R. Congrès d’ Anatomie, Paris, juillet 1955.
— — Considérations morpho-physiologiques sur la tête de Latimeria.
C. R. Acad. Sc. Paris, CCILI, pp. 114-116, 4 juillet 1955.
• — ■ et N. Carasso. — Note préliminaire sur l’œil de Latimeria chalumnae
(Crossoptérygien Coelacanthidé). Ibid., CCILI, pp. 576-577, août
1955.
— - et A. Policard. — Sur la structure infra-microscopique du tissu
conjonctif du Coelacanthe. Bull, de Micr. appl., V, nos 7-8, 1955,
pp. 94-95.
M. Friant, Sous-Directeur. — Sur les Rongeurs fossiles de Lagoa
Santa, Minaes Geraes, Brésil. L’évolution des molaires du groupe
des Echimyinae (Echimyidae). ]7idensk Medd. jra Dansk naturli.
Foren, Bd 116, 1954, pp. 233-250.
— Sur la morphologie du Iroisième sillon arqué du cerveau chez les
Ongulés artiodactyles. Acta analomica, 22, 1954, p. 328.
— Le cerveau des Suidae du Nouveau Monde (Dicotylinae). Ann. Soc. Roy.
Zool. Belgique, 84, 1953, pp. 293-300.
— • Sur l’extension progressive de 1 ’insula cérébrale, des Singes inférieurs
aux Anthropoïdes et des Anthropoïdes à l’Homme. C. R. Acad.
Sc., 239, 1954, p. 1422.
— Le cerveau du Baleinoptère (Balaenoptera sp.j. Acta analomica, 23,
1955, pp. 242-250.
— 9 —
— Sur le sulcus lunatus ou « sillon simien » du cerveau des Lémuriens,
des Singes et de l’Homme. C. R. Acad. Sc., 240, 1955, p. 351.
— Interprétation de Vinsula cérébrale des Singes et de l’Homme. Revue
anthropologique. Nouvelle série, 1, 1955, pp. 6-18.
— Les caractéristiques fondamentales du cerveau des Rongeurs. (Roden-
tia). C. R. Acad. Sc., 240, 1955, p. 1266.
— Interprétation de la 3e incisive supérieure des jeunes Léporidés.
Revue de Stomatologie, 56, 1955, p. 370.
— A propos des Mammifères d’Europe, à l’époque Secondaire. Cahiers
géologiques, 1955, p. 319.
— Sur le moule endocrânien du Daim (Dama) quaternaire d’Almyros
(Grèce). Ann. Soc. géologique du Nord, 74, 1954, pp. 167-170.
— A propos de la formule incisive des Rongeurs. C. R. Acad. Sc., 240,
1955, p. 2438.
J. Anthony, Assistant. — Essai sur l’évolution anatomique de l’appareil
venimeux des Ophidiens. Ann. Sc. nat., Zool., 2e série, XVII, •
pp. 7-53, 16 fig.
— L’orientation et la comparaison de crânes à l’aide de points de repère
vestibulaires. Valeur théorique de la méthode. Actes du Congrès de
Luxembourg (72e Session de l’A. F. A. S.), pp. 391-395, 1953.
— et J. Millot. — Voir J. Millot.
R. Saban, Assistant. — Contribution à l’ontogénèse de l’os temporal chez
le Macaque. 6e Congrès féd. intern. anat., Résumé des communica¬
tions, pp. 197-198, 1955.
P. Bourgin, Assistant. — En marge des remous minusculistes. L'Ento¬
mologiste, XI, n° 4, p. 106, 1955.
Ch. Guth. — Contribution à la connaissance de la région temporale de
Scelidotherium leptocephalum. Ann. Paléont., 10 p., 7 fig., 1955.
Ethnologie des Hommes actuels et des Hommes fossiles.
(Musée de l’Homme).
H. V. Vallois, Professeur. — - Les enfants-loups. La Nature, n° 3237,
janv. 1955, pp. 11-14, 6 fig.
— A propos de l’énigme de Piltdown : l’origine de l’Homme. Atomes, t. 10,
mars 1955, pp. 81-86, 8 fig.
— La mandibule humaine pré-moustérienne de Montmaurin. C. R. Acad.
Sc., t. 240, n° 14, 1955, pp. 1577-1579, 1 fig.
— Les groupes sanguins en Corse. L’ Anthropologie, t. 58, nos 5-6, 1954,
pp. 481-487, 1 fig.
— Les races humaines : traduction japonais’e, 1 vol., 128 p., 11 fig.
Hakusuisha, Tokio.
— Le Dr Gall et la Phrénologie. La Nature, n° 3242, juin 1955, pp. 210-
213, 6 fig.
— L’ordre des Primates, in : P. P. Grasse, Traité de Zoologie, 365 p.
(pp. 1854-2206), 268 fig., 2 pl., Masson, Paris, 1955.
— Carence en viande et « pvgméisation ». L' Anthropologie, t. 58, nos 5-6,
pp. 571-573.
10 —
— et E. Ackerknecht. — François Joseph Gall et sa collection. Mém.
Mus. Nat. Hist. Nat., nouv. série, sér. A., Zool., t. 10, fasc. 1,
92 p., 10 fig., 2 pi.
— Piedelievre, Mallet et Garlopeau. — • Données anthropométriques
et médico-légales concernant l’identification du squelette. Bull.
Acad. Nation, de Médecine, 3e sér., t. 139, nos 3-4, pp. 67-80, 11 fig.
P. Rivet, Professeur honoraire. — Discours de clôture. Revue de la Bien¬
nale, Conseil International de la Photographie fixe et animée, juillet
1955.
— Le Nouveau Monde et l’Europe. Neuvièmes Rencontres Internatio¬
nales de Genève. Premières rencontres intellectuelles de Sâo Paulo
organisées avec le concours de l’Unesco. Neuchâtel, éd. de la Bacon-
nière, 1955, pp. 429-440.
— Bibliographie des langues aymara et kicua (en collaboration avec G. de
Crequi-Montfort. Travaux et Mém. Inst. Ethnol. , t. 51, vol. 4,
998 p., in-8°, Paris, 1955.
L. Pales, Sous-Directeur. — Le impronte di piedi umani nella « Tana
délia Basura » (Toirano). Rivista di Antropologia, Roma, vol. 41,
1954 (paru en 1955), 8 p., 3 fig.
— Les Sciences humaines et la Photographie. Le rôle primordial du petit
format. Le Leïcaiste, 4e série, n° 24, mai 1955, pp. 15-20, 9 fig.
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113 pl. h. t. dont 5 en couleurs. Mission Anthropologique de l’A.O.F.,
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Occidentale Française. L’ Anthropologie, t. 58, 1954 (paru en 1955),
n08 5-6, pp. 472-480.
M. Bouteiller (Mlle), Assistante, en position de détachement au C.N.R.S.
— - Le Coutumier rural magique ; note de folklore berrichon. L'Eth¬
nographie, Organe de la Société d’ Ethnographie de Paris, nouvelle
série, n° 49, 1954 (paru en 1955), pp. 72-81.
— La notion de beauté physique chez les Rhadé des plateaux Sud-Indo¬
chinois d’après la littérature orale. Rev. anthropol., 1955, n° 1, juin,
pp. 178-184.
— Analyses critiques d’ouvrages ethnographiques in : L’ Anthropologie,
(mouvement scientifique) : t. 58, nos 5-6, 1953 (paru en 1955), pp. 545-
547, 556-557, 558-559 ; Id., t. 59, 1955, pp. 148-149, 155-156, 337-
338, 341, 345-346.
— La Etnografia Francesa (de 1944 à 1954), Runa, Buenos-Ayres, vol. 6,
part. 1-2, 1953-1954 (paru en 1955), pp. 296-300.
Il —
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R. Hartweg, Assistant. — Bibliographie des travaux anthropologiques
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donie, pp. 114-120. Public, cle la Société des Océanisles, n° 4, Paris,
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t. I, n° 19, pp. 4-5, 2 fig.
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— Disque : Musique maure. Mission G. Rouget. Institut Français d’Afrique
Noire. 2 microsillons 25 cm., notice et phot., MH 54 1/2 et MH
54 3/4.
— Disque : Dahomey. Musique des Princes, Fête de Tohossou. Mission
G. Rouget. Collection du Musée de l’IIomme, licence Contrepoint.
Microsillon 30 cm., notice et phot., LD 5.
— Disque : Bali. Expédition Pierre Ivanoff. Collection du Musée de
l’Homme, licence Contrepoint. Microsillon 30 cm., LD 7.
— Disque : Bornéo (Kalimantan). Musique des chasseurs de têtes. Expé¬
dition Pierre Ivanoff. Collection du Musée de l’Homme, licence
Contrepoint. Microsillon 25 cm., CPTM 30037.
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guirho. Sciences et Voyages, n° 110, 1955, II, pp. 40-47, 12 phot.
— Compte rendu : Boutemeng (Yahia). La Zaouïa des Ouled Sidi
Benamar, près de Nédrama. Année Sociologique, 3e sér. (1952),
1955, p. 363.
S. Bernard-Thierry (Mme), Attachée de Recherches au C. N. R. S. —
Note sur les signes corporels dans l’Inde ancienne. Bull, et Mém. Soc.
d’Anthrop. de Paris, 10e s., t. 5, nos 3-6, pp. 236-249, 2 fig.
N. Chavaillon-Dutrievoz (Mme), Attachée de Recherches au C. N. R. S.
— Etats de surface des cailloutis et des vestiges osseux dans les
couches archéologiques d’Arcy-sur-Cure. Bull. Soc. Préhist. Franç.,
t. 52, fasc. 7, nov. 1955, pp. 344-363, 5 fig., 2 pl. h. t.
M. Tassin de Saint Pereuse (Mlle), Attachée de Recherches au C. N. R. S
et L. Pales. — L’Alimentation en Afrique Occidentale Française.
Milieux. Enquêtes. Techniques. Rations. Préface de M. le Prof.
André Mayer, 1 vol., 435 p., 4 cartes, 10 fig., 113 pl. h. t. dont 5 en
couleurs. Mission Anthropologique de l’A.O.F-., Edition O. R. A. N. A.,
Dakar 1954 (paru en 1955).
R. L. Doize (Mlle), Attachée de Recherches au C. N. R. S. — Contri¬
bution à l’étude des harpons maglemosiens dans le bassin de l’Es¬
caut.. Ann. Fédérât. Histor. et Archéol. de Belgique, 35e Congrès,
Courtrai, 1953 (paru en 1955), 9 pages, 2 fig.
L. Couvreur, Attaché de Recherches au C. N. R. S. — Valeur et limites
des études sur la consommation. Coopération, juin 1955, pp. 17-20.
— J. Jenny et P. Vieille. — Une région rurale détériorée : Le Morvan.
Esprit, mai 1955.
— et P. Chombaht. — La Sociologie urbaine en France. Carrent Trends of
Sociology, LTnesco, 1955.
M. -C. Chamla (Mme), Attachée de Recherches au C. N. R. S. — Étude
craniométrique des Nago et des Bariba (Dahomey). Bull, et Mém.
Soc. d’Anthrop. de Paris, 1954 (paru en 1955), t. 5, 10e sér.,
fasc. 3-6, pp. 254-300, 10 fig.
G. Billy (Mme), Attachée de Recherches au C. N. R. S. — Les restes
humains de Grenelle et de Clichy. Bull, et Mém. Soc. d’ Anthrop . de
Paris, 10e série, t. 6, n0B 1-3, pp. 3-67, 12 fig.
L. Trouette, Attaché de Recherches au C. N. R. S. — La platôlénie :
nature, signification et variations. Bull, et Mém. Soc. d’Anthrop. de
Paris, 10e sér., t. 6, nos 1-3, pp. 68-92, 6 fig.
— 14 —
J. L. Pelosse, Stagiaire de Recherches au C. N. R. S. — Beitrag zum
Studium der sozialen Verhâltnisse zwischen den Fischern und
Bauern der Elbinsel Altenwerder. Zeitschr. f. Ethnol, Bd. 80,.
heft 1, Braunschweig, 1955, République Fédérale Allemande,
pp. 125-134.
• — et Cl. Desgoffe. — Traduction de : Histoire de la Civilisation, de
Kaj Birket-Smitii, Directeur du Musée National Danois, Payot,
1955, Paris.
T. Josien (Mlle), Stagiaire de Recherches au C. N. R. S. — Station lacustre
d’Auvernier, Étude de la faune de la station. Bull. Soc. Préhist.
Franç ., t. 52, fasc. 1-2, 1955, pp. 57-73, fig.
— La faune de la station de Saint-Romain (Côte-d’Or). Ibid., fasc. 3-4,.
pp. 177-185.
S. Dreyfus-Roche (Mme), Collaborateur technique au C. N. R. S. —
Disque : Chants indiens Yaruro du Vénézuela : séance de chama¬
nisme. Enregistré par Le Besnerais. Musée de l'Homme. Micro¬
sillon 30 cm., notice, MH 54 7/8.
— Disque : Amazone, Indiens Yawa et Bora. Enregistré par B. Flornoy.
Collection du Musée de l'Homme, licence Contrepoint. Microsillon.
25 cm., notice, MC 20096.
— Disque : Guinée Française, Musique Toma. Enregistré par Gajsseau,.
Ficiiter et Saulnier. Collection du Musée de l'Homme, licence
Contrepoint. Microsillon 30 cm., notice, LD 4.
P. Vieille J. Jenny, Agents techniques au C. N. R. S., et L. Couvreur.
— Une région rurale détériorée : le Morvan. Esprit, mai 1955.
A. Delattre (Professeur) et R. Fenart. — L’astérion et la région asté-
rique. Bull, et Mèm. Soc. Anthrop. de Paris, 10e sér., t. 5, n08 3-6,.
pp. 113-143, 13 fig.
— L’évolution morphologique du cerveau : III, Ontogenèse vestibulaire
des ventricules latéraux chez l’Homme. Bull, et Mèm. Soc. Anthrop.
de Paris, 10e sér., t. 5, nos 3-6, pp. 198-208, 8 fig.
A. Leroi-Gourhan (Professeur). — L’origine des hommes, in : « Qu’est-ce
que l’Homme ? », Paris, P. Horay, 1955, pp. 50-60.
— Équilibre mécanique de la face normale et anormale. Ann. Odonto-
stomatolog., n° 1, janvier-février 1955, pp. 3-26, 12 fig.
— Les hommes de la préhistoire. Les chasseurs. Paris, Bourrelier, 1955,
128 p., fig.
— Du quadrupède à l’homme. Rev. Franç. Odonto-stomatol., n° 8, octobre
1955, pp. 1021-1033, 16 fig.
— La préhistoire. La Documentation Française, Paris, 1955, 1 fasc., texte,
fig., cartes, 13 pl. photo.
— J. J. Hatt et P. M. Duval. — Les Celtes. La Documentation Fran¬
çaise, Paris, 1955, 1 fasc., texte, fig., cartes, 13 pl. photo.
P. Metais (Professeur). — Hommage à Maurice Leenhardt : le Socio¬
logue et l’Ethnologue. Journ. Soc. Océanistes, t. 10, 1954 (paru en
1955), pp. 40-50.
15 —
G. Olivier (Professeur agrégé). — Les populations du Cambodge, 1 vol.,
262 p., Paris, 1955.
• — Anthropologie de la clavicule ; VIII, la clavicule des Amérindiens.
Bull, et Mém. Soc. d’Anthrop. de Paris, 10e sér., t. 5, n08 3-6, pp. 144-
153.
P. Vassal (Dr). — Recherches sur les bases morphologiques d’une prépon¬
dérance latérale des organes de la vision et de l’audition, 1 vol.,
230 p., Paris, 1955.
— Bellalouna et Ait Kaci. — Persistance de types anciens à travers
les âges : la race de Meehta-Afalou, variante africaine du Cro-
Magnon chez les Berbères actuels. Anthropologie différentielle et
Sciences des types constitutionnels, n° 2, 1954, pp. 50-58, 2 fig.
P. O’Reilly (Rev. P.). — Bibliographie de l’Océanie pour 1953. — Jeurn.
Soc. Océanistcs, t. 10, 1954 (paru en 1955), pp. 231-264.
— Bibliographie de la Nouvelle-Calédonie, n° 4. Publications de la Soc.
des Océanistes, 1 vol. in-4°, 355 p. Paris, 1955.
C. Laroche (Mme). — La vie dans les tribus calédoniennes en 1954.
• Journ. Soc. Océanistes, t. 10, 1954 (paru en 1955), pp. 77-90, 2 pl.
h. t.
Principales collections reçues.
a) Pièces de collection :
Département d’Afrique blanche : bijoux nord-africains (Ville de Paris :
legs Rigal) ; objets de l’artisanat, tunisien (achat).
Département d’Afrique noire : dix-sept objets mambila du Cameroun bri¬
tannique (don Farnham Reiifish) ; soixante dix-huit objets divers
d’A. E. F. (coll. Colonel Vesigne) ; neuf objets d’art africain (Petit
Palais : coll. Girardin).
Département d’Amérique : trente tissus du Guatemala, cinq objets du
folklore brésilien, quinze objets d’archéologie mexicaine (don
H. Lehmann) ; six cent dix-sept objets archéologiques et ethno¬
graphiques (coll. Colonel Vesigne) ; trente-neuf objets du folklore
brésilien (don G. IL Rivière) ; cinquante poteries du folklore
brésilien (don Musée d’Art populaire de Pernambouc) ; remarquable
linceul de momie à décor peint de la Côte nord du Pérou (don John
Wise) ; dix-huit objets d'archéologie du Pérou et de l’Équateur
(don H. Reichlen) ; plusieurs centaines d’objets d’ethnographie
mexicaine et guatémaltèque (don G. Stresser Pean) ; etc...
Département d’ Anthropologie : dix-huit moulages d’empreintes de pieds
humains néandertaliens de Toirano, Ligurie (don Prof. E. Carlo
Blanc) ; quatre crânes et un fœtus eskimo (don Dr. R. Gessain) ;
dix crânes et squelettes néolithiques (don M. Rolland).
Départements d’Asie et Arctiques : un gouvernail en bois sculpté du nord*
Laos (don Médecins-Colonels C. Chippaux et P. Huard).
Département d'Ethnomusieologie : trente-cinq instruments de musique
yougoslaves (don Mme Jankovic) ; quatre javanais (don
Mme Djemil-Anik) ; un marocain (don Mme Bardout) ; trente-
quatre disques hongrois (don Institut Hongrois de Paris) ; sept
— 16 —
disques de l’Inde (don Prof. Guha) ; quatorze microsillons de musi¬
que populaire (don firme Columbia de New-York).
Département d'Europe : Une très remarquable collection de mille six cent
soixante-deux pièces de Yougoslavie, dont sept cent vingt-deux de
pièces complètes d’habillement, deux cent trente-huit de textiles
brodés, cent seize de bijoux, cent neuf de céramique, etc... (don
Mme Jankovic) et cent soixante dix-neuf pièces de même origine,
dont quatre-vingt quatorze de pièces complètes d’habillement, etc...
(dépôt Mme Jankovic).
Département d'Océanie : Cinq cents objets divers d’Océanie (coll. Colonel
Vesigne) ; deux cent soixante-quatre objets du centre de Bornéo
(don Expédition Française à Bornéo) ; cent trente-quatre objets
d’Indonésie (don Mlle J. Cuisinier) ; quatre cent soixante-dix objets
remarquables de Nouvelle-Guinée (Mission de Allle F. Girard) ;
vingt-huit objets de Nouvelle-Guinée (donateurs divers à la mission
île Mlle F. Girard) ; trois objets d’art remarquables (Petit Palais :
Coll. Girardin) ; vingt-trois objets (don F. Fournier, Prof.
Rivet, A. Goyon, Subercaseaux, F. Mouton, Fédération
Nationale des Dames Philippines).
Département de Préhistoire : cent quatre-vingt-treize pièces du Moyen
Congo (don G. Bergeaud) ; très importante série paléolithique et
néolithique de Tombouctou et Taoudéni (don Lieutenant Enstett) ;
une très belle hache polie de Côte d’ivoire (don l)r Fourton) ;
importante série de pièces tunisiennes (don Dr E. Gobert) ; une
très remarquable collection d’une haute valeur scientifique com¬
posée de plus de mille cinq cent pièces comprenant des pierres
taillées, des objets en os, et surtout des pièces d’art mobilier de
qualité exceptionnelle du Préhistorique français (achat).
b) Photographies et clichés : Deux cent soixante-dix clichés, projections et
épreuves (don : legs Bigal) ; cinquante clichés et projections (don
MJle M. de Lestrange) ; quatre-vingt-dix clichés ou épreuves (dons
Mme Becue, Mme Jankovic, Médecin-Colonel Chippaux, Secré¬
tariat au tourisme hellénique) ; trois cents projections (achat
Musée) ; six cents clichés, contretypes et prises de vue (travail
Musée) ; dépôts de cinq cent quinze clichés (Mlles Cuisinier,
H. Balfet, M. G. Fourrier) et sept cents épreuves (Dr Pales,
Mme Benezech, Mlle M. Roussel, Mme J. Ranay, Prof. Leroi-
Gourhan, M. Van den Broeck).
Zoologie : Mammifères et Oiseaux.
J. Berlioz, Professeur. — Notes critiques sur les Pics du genre Campe-
philus. L'Ois, et Rev. jr. Orn., 1955, p. 27.
— Note sur les Couroucous du genre Pharomacrus. Ibid., p. 179.
— Capture d’un nouveau Bulweria fallax Jouanin en Mer d’Oman. Ibid.,
p. 312.
— Etude d’une collection d’Oiseaux du Gabon. Bull. J lus . nat. Hist. nat .,
1955, p. 185.
— 17 —
• — Note sur un cas inédit de mélanisme chez les Rapaces. Ibid., p. 440.
— Considérations générales sur le Venézuéla et sur son peuplement avien.
C. R. somm. Soc. Biogéogr., 1955, p. 7.
— Les essais d’association de l’industrie hydroélectrique et de la pro¬
tection de la Nature. Pro Natura, vol. II (Coll. U. I, P. N.), 1955,
p. 155.
— Conférence (en anglais) à la « Bombay Natural History Society »,
Inde : « Humming-birds and Sun-birds ». Juillet 1955.
— • Préface au Dr G. Bouet : « Oiseaux de l’Afrique tropicale ». Faune de
l’Union française, 1955.
E. Bourdelle, Professeur honoraire. — Ordre des Périssodactyles :
Périssodactyles actuels — Equidés — Rhinocérotidés — • Tapiridés.
Traité de Zoologie de P. Grasse, Tome XVII, fasc. I, pp. 1002-1126,
Librairie Masson, Paris, 1955.
— et P. Grasse : Ordre des Cétacés ( Traité de Zoologie de P. Grasse,
Tome XVII, fasc. I, pp. 341-438, librairie Masson, Paris, 1955). .
J. Dorst, sous-Directeur. — Ornithologie et philatélie en Angola. Science
et Nature, n° 7, janv. 1955, p. 29.
— L’Hirondelle de cheminée. Ibid., n° 8, mars 1955, pp. 27-29.
— Le déterminisme physiologique de l’impulsion migratoire. Scientia,
août 1955 (1-5).
— Quelques aspects biogéographiques du Pérou. C. R. somm. Soc. Bio¬
géogr., déc. 1955.
— L’oiseau et ses amours. La Revue de Paris, nov. 1955, 124-131.
— A propos des noms scientifiques de quelques Mammifères — Mamma-
lia, XIX, n° 4, 1955, pp. 429-430.
— Traduction de : Eisentraut, M. — A propos de la température de
quelques Mammifères de type primitif. Ibid., n° 4, pp. 437-443.
— Traduction de : Kahmann, H. — Eptesicus serotinus, Chauve-souris
nouvelle pour la Corse. Ibid., n° 4, pp. 459-463.
Chr. Jouanin, Assistant. — Une nouvelle espèce de Procellariidé. — L’Ois,
et Rev. fr. Orn., 1955, p. 155.
F. Petter, Assistant. — Les terriers de Meriones crassus et de Pachyu-
romys Duprasi (Rongeurs, Gerbillidés) . Mammalia, XIX, n° 2,
pp. 325-334.
— Contribution à l’étude de Meriones V inogradovi Hepner 1931 (Ron¬
geurs, Gerbillidés). Ibid., n° 3, pp. 391-398.
■ — Note sur l’estivation et l’hibernation observées chez plusieurs espèces
de Rongeurs. Ibid., n° 4, pp. 444-446.
R.-D. Etchecopar, Chef du C. R. M. M. O. — ■ La notion de cycle en his¬
toire naturelle. Naturalia, mai 1955.
— « Protégeons nos Rapaces ». — Science et Nature, 1955, p. 9.
— L’acclimatation des Oiseaux en France au cours des cent dernières
années. Terre et Vie, 1955, p. 42.
— ■ Observations à Ouessant et première capture en Europe de Seiurus
novaeboracensis . L'Ois, et Rev. fr. Orn., 1955, p. 313.
— et F'r. Hüe. — Observations estivales en Corse. Ibid., p. 233.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 1, 1956. 2
— 18
Dr G. Bouet, Associé du Muséum. — Oiseaux de l’Afrique tropicale
(lre partie). Faune de l'Union française, 1955, 1 vol. (illustré).
Dr R. Didier, Associé du Muséum. — L’Os pénien des Ecureuils d’Amé¬
rique du Sud. Mammalia , XIX, n° 3, pp. 416-426.
R. Malbrant, Associé du Muséum et P. Receveur. — • Note complé¬
mentaire sur les Oiseaux du Borkou-Ennedi-Tibesti. L'Ois, et
Rev. fr. Orn., 1955, p. 87. .
P. Cantuel, Correspondant du Muséum. — Remarques sur le squelette
d’un Chat sauvage Felis sylvestris Schreber. Mammalia,, XIX,
n° 4, pp. 470-477.
J. C. Beaucornu. — Note sur la présence de Rhinolophus euryale dans
la Mayenne. Mammalia, XIX, n° 4, pp. 478-481.
J. Brunel. — Observations sur les Oiseaux de la basse Côte-d’Ivoire.
L'Ois, et Rev. fr. Orn., 1955, p. 1 (illustré).
M. Gatineau. — Variation de la forme du bord postérieur du palatin
chez Clcthrionomys glareolus. Mammalia, XIX, n° 4, pp. 482-
490.
J. -J. Petter. — La Licorne de l’Ancien Testament ? (L’Oryx d’Arabie).
Science et Nature, n° 9, 1955, pp. 29-31. (Illustré).
Collections reçues. — LTne collection de Mammifères d’Afrique du Nord
(Mission Fr. Petter) ; une collection d’Oiseaux du Gabon, don de
M. P. Rougeot, Correspondant du Muséum ; une collection d’Oi¬
seaux du Cameroun, dont de M. Fr. Edmond-Bi.anc ; une collection
d’Oiseaux de l’Ecuador, don posthume de M. E. Clavery, Corres¬
pondant du Muséum ; une collection d’Oiseaux de 1 ’ île Aldabra
(mission G. Cherbonnier) ; une collection d’Oiseaux du Kenya,
don du Colonel Stockley ; une collection d’Oiseaux d’Afrique
équatoriale, don du Colonel de Barmon ; une collection d’Oiseaux
du Tchad, don du Dr Vét. Ducroz ; une collection de Chiroptères
de Corse, don du Prof. H. Kahmann (de Münich).
Ethologie des Animaux sauvages.
Ach. Urbain, Professeur. — Le dressage des animaux, in Traité de psy¬
chologie appliquée, la formation éducative : Presses Universitaires
édit., 1955, p. 947.
— J. Nouvel, Sous-Directeur, P. Bullier, Sous-Directeur et J. Rix-
jard, Assistant. — Rapport sur la mortalité et la natalité enre¬
gistrées au Parc Zoologique du Bois de Vincennes, pendant l’année
1954. Bull. Muséum Nat. Hist. nat., 2e sér., t. XXVII, n° 2, 1955,
p. 117.
J. Nouvel, Sous-Directeur. — Un nouveau distome recueilli au niveau
de la région orbitaire chez les Panthères noires. Bull. Acad. Vét.
de Fr., t. XXVIII, 1955, p. 45.
— Note annexe sur la contention des grands carnivores. Bull. Acad. Vét.
de Fr., t. XXVIII, 1955, p. 51.
- — Rôle de la Nosologie géographique dans l’entretien des animaux sau¬
vages en captivité. Bull. Soc. Biogéographie, 27 4, 1954, p. 60.
— 19 —
— Orientations Scientifiques actuelles des collections zoologiques vivantes.
Scientia, 48, 1954, p. 337.
— Remerciements à l’Académie Vétérinaire de France. Bull. Acad. Vét.
de Fr., t. XXVIII, 1955, p. 279.
— Einige Krankheiten der Wildtiere in Gefangenschaft, mit besondere
Berücksichtigung über ihre Übertragung auf Menschen und Haus-
tiere. Conférence prononcée à Francfort-sur-le-Main, le 6 février
1955.
— Observations de comportement chez des Oiseaux. L'Ois, et Rev. fr.
Orn., 24, 1954, p. 286.
— J. Rinjard, Assistant et Y. Roy. — • Dystocie et Hystérotomie chez
une lionne. Bull. Acad. Vét. de Fr., t. XXVIII, 1955.
P. Bullier, Sous-Directeur. — L’Hiver au Zoo. Naturalia, n° 17, fév.
1955, p. 8.
— Le transport des Animaux sauvages. Naturalia, n° 18, mars 1955, p. 7.
— Les naissances au Zoo. Naturalia, n° 20, mai 1955, p. 11.
— La vitesse des animaux sauvages (les mammifères). Naturalia, n° 26,
nov. 1955, p. 10.
Ed. Deciiambre, Sous-Directeur. — Les chiens polaires. Naturalia, n° 16,
1955.
— La disparition du gibier en France. Causes et remèdes. Terre et Vie ,
n° 4, 1954.
— Les maladies du gibier, 206 pages. La Maison Rustique. Paris, 1955.
— Les Orangs-Outans. Science et Nature, n° 8, 1955.
— Influence du régime alimentaire sur la répartition géographique et l’ex¬
tinction des espècès animales. Biogéographie, 21-4-1955.
- — - Encyclopédie canine, (en collaboration avec MM. de Kermadec et
Luquet.). 300 pages, nombreuses photographies, Editions Prisma,
Paris, 1955.
— Contribution à l’étude des caractères acquis. La callosité caudale.
Revue Générale des Sciences, 1955, LXII, 1-2.
— Fractures spontanées chez les autruches. Académie Vétérinaire, iuil.
1955.
— Remarques sur la transmission des caractères acquis. 74e Congrès
A. F. A. S. Caen, 1955.
Paul C. J. Roth. — Les Hormones et le milieu. La Terre et la Vie, n° 2,
1954, p. 146.
— Seuil d’action de la 3 : 5 : 3-L- triiodothyronine stir la métamorphose
des larves de Rana temporaria L. Ann. Endocrinol., 15, n° 5, 1954,
p. 767.
— Action de l’acide 3,5, diiodo-4- (3', 5', diiodo-4- liydroxyphenoxy)
phenyl propionique (TIATH) sur la métamorphose des têtards de
Rana temporaria L. C. R. Soc. Biol., 149, nos 12-13, 1955, p. 1180.
— Les métamorphoses des batraciens. Dunod édit., Paris, 1955.
— et Pierre Brocq. — Action d’hormones isolées sur le développement et
la métamorphose expérimentale de l’axolotl, en fonction de la
carence successive des principaux sels du milieu ambiant :
II - — Suppression du Potassium et du Sodium. C. R. Soc. Biol.,
148, 1954, p. 1565.
— Actions d’hormones isolées sur le développement et la métamorphose
de l’axolotl, en fonction de la carence successive des principaux
sels du milieu ambiant. Ann. Endocrinol., 15, n° 6, 1954, p. 865.
— Influence du régime alcalin sur l’implantation de comprimés de dihy-
drofolliculine chez la lapine. C. R. Soc. Biol., 149, nos 10-11, 1955,
p. 952.
Zoologie : Reptiles et Poissons.
J. Guibé, Sous-Directeur. — Mes Tortues. Collection « Mes amis les bêtes ».
Librairie agricole, horticole, forestière et ménagère. Paris, 30 pages.
Figs. Photos.
— Étude de Liopholidophis lateralis (D. et B.) et description d’une espèce
nouvelle, L. pseudo-lateralis. Mém. Inst. Soc. Madagascar, Série A,
fasc. 9, 1954, pp. 242-246, figs.
— F. Angel et M. Lamotte. — La réserve intégrale du Mont Nimba.
Fascicule II, Lézards. Mém. Inst. Fr. Afr. Soire, n° 40, 1954,
pp. 371-379, 1 fig.
— M. Lamotte et R. Roy. — Id., Serpents. Ibid., pp. 380-402, 1 fig.
— et H. Saint-Girons. — Espace vital et territoire chez les Reptiles.
La Sature, n° 3, 245, 1955.
M. L. Bauchot-Boutin (Mme), Assistante. — Détermination des Serri-
vomer du « Michael Sars » et de F « Armauer Hansen ». Report on the
scientific resulls on the « Michael Sars 1> norlh atlantic deep-sea
expédition, 1910. Bergen, vol. IV, part. 2, n° 4, 1955, pp. 11-12.
.1. Arnoult, Assistant. — • Pachypanchax homalonotus (A. Duméril).
L’ Aquarium et les Poissons, n° 51, 1955.
Y. Le Danois MUe, Attachée de Recherches C. N. R. S. — Sur le rema¬
niement du sous-ordre des poissons Plectognathes et la définition
d’un nouveau sous-ordre : les Orbiculates. C. R. Acad. Sc., CCXXX,
1955, pp. 1933-1934.
- — Sur la musculature des nageoires pectorales et pelviennes de l’Opah
( Lampris lima, Duhamel). Rutl. Soc. Zool. France, T. LXXX, 1955,
n° 1, pp. 8-17, figs. 1-6.
Collections reçues. ■ — • Collection de poissons de File Aldabra. (Croisière
de la Calypso, mai-juin 1954) : 124 espèces, dont 3 nouvelles et en
tout : 302 spécimens.
Collection de poissons de Madère, donnée par M. J.-M. Bassot : 37 spéci¬
mens.
Entomologie.
L. Chopard, Professeur. — La réserve naturelle intégrale du mont
Nimba. IL Dictvoptères Mantodea. III. Orthoptères Ensifères.
IV. Chéleutoptères. Mém. I. F. A. S., n° 40, pp. 17-100.
— Le Monde des Insectes. La Revue française , décembre 1954, pp. 33-39.
— Orthoptères : Gryllidae et Tridactylidae in : Titschack, Beitràge zur
Fauna Perus, Bd IV, pp. 13-27.
— Note on some Southern African crickets. Ann. Mag. nat. Hist., (12)
VII, pp. 913-918.
— Sur la présence à Madagascar d’un Phasmide de la famille des Necros-
ciidae. Bull. Soc. ent. Fr., 1954, n° 9, pp. 140-141.
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— Mission de H. Coiffait en Anatolie. (Les Bathysciites cavernicoles).
Notes Biosp., X, 1955, pp. 4-10.
— Un Geotrechus nouveau de l’Aude (col. Trechidae). Notes Biosp., X,
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— Répartition du Royerella Villardi Bedel dans le Jura. (col. Bathys-
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— Un Psélaphide cavernicole de Majorque. Notes Biosp., X, 1955,
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— Sur quelques Paussides de Madagascar. Rev. franç. Entom., tome XXII,
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tomologiste, X, 4, p. 87.
-- Note sur les Coléoptères Lucanides. Rev. fr. Entorn., XXII, p. 32, figs.
— Un nouveau Muscide africain nuisible au Riz. Revue fr. Entorn., XXII,
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— Diptères de 1 ' Ile Tromelin. Le Xaturaliste malgache, VII, p. 77.
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Silvestri, pp. 255-260.
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— La répartition française de Luffia ferchaultella Stph., espèce parthéno-
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G. Colas, Assistant. — Un Chlaenius nouveau pour la France. (Col.
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— Comment conserver les Collections d’insectes. Revue Collection et
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— Les Carabes (Col. Carabidae). Science et Nature, n° 8, pp. 25-26, fig.
— L’Histoire Naturelle par les Timbres. Science et Nature, n° 9, pp. 32-33,
fig-
A. Descarpentries, Assistant. — Un nouvel Actenodes malgache. Le
Naturaliste malgache, VIT, 1, 1955, pp. 71-73, 1 fig.
— Une nouvelle espèce d ' Anthraxia du nord de l’Afrique. Bull. Soc. ent.
France, LX, 2, 1955, pp. 30-32, 1 fig.
P. Viette, Assistant. — Une nouvelle espèce de lépidoptère brachyptère
de l’île Campbell. Entom. Medd. Copenhague, 27, 1954, pp. 19-22,
1 fig.
— Étude d’une petite collection de lépidoptères de La Réunion. Bull.
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— Une nouvelle famille de lépidoptères pour la faune malgache. Le Natu¬
raliste malgache, 6 (1954), 1955, pp. 71-73, 1 fig., 1 pl.
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France, 123 (1954), 1955, pp. 75-114, 32 fig.
— Les travaux de S. Le Marchand, Rev. franç. Lépid., 14 (1953-1954),
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— A propos de Bradypodicola hahneli Spuler, trouvé sur un Paresseux
(Lep. Pyralidae). Bull. Soc. zool. France, 79 (1954), 1955, pp. 448-
451, 2 fig.
— Description d’un nouveau Microlépidoptère d’une grotte de Guinée
(Lep. Lyonetiidae) . Bull. I. F. A. N., 17, A, 1955, pp. 530-532,
1 fig.
— Notes on the Lepidoptero fauna of Madagascar. The Lepidopterist's
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— 23 —
— Compte rendu d’une mission entomologique à Madagascar. Bull.
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— Liste des Névroptères Planipennes du Sahara nord occidental. Rev. jr.
entom., XXII, (1), 1955, pp. 53-58.
— Deux nouveaux Myrméléonides malgaches. Le Naturaliste malgache ,
VII, (1), 1955, pp. 55-58, 2 fig.
— Deux nouveaux Flatides malgaches. Bull. Soc. eut. France, LC, (5-6),
1955, pp. 77-80, 2 fig.
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de Lep., XIV, 1954, pp. 167-179, 18 fig., 1 pl.
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Esp. (Lépidoptères satyrinae). C. R. Acad. Sc., 240, 1955, pp. 347-
349.
— Etat actuel de la systématique du groupe d’ Erebia tyndarus Esp.
(s. /.). Etude d’un travail récent. Rev. jr. de Lêp., XIV, 1954,
pp. 228-236, 258-259.
— Contribution à l’étude du genre Erebia (13e note). Description des
premiers états. Rev. jr. de Lep., XIV, 1954, pp. 251-257, 15 fig.,
i pi..
— Recherches de formules chromosomiques chez les Zygaena. Bull. Soc.
Linn. Lyon, 24, 1955, pp. 142-144.
— Distribution holarctique d’un groupe d’espèces du genre Erebia
(Lépidoptères) récemment séparées d’après leurs formules chromo¬
somiques. C. R. Soc. Biogéogr., 276, 1955, pp. 12-18.
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— et Z. Lorkovic. — Nouvelles découvertes concernant le degré de
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viidae et Henicocephalidae. Ent. Arb. Mus. Georg Frey , Tutztflg ,
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Types déposés au Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris
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nat., 2e série, t. XXVI, n° 4, 1954, pp. 457-459.
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Sur la présence de Dendroaspis polylepis Günther dans l’Ouest Afri¬
cain. C. R. 5e réunion intern. Africanistes de l'Ouest, Abidjan,
décembre 1953, p. 68, Abidjan, 1954.
Une nouvelle espèce de Doubledaya des collections du Muséum (Coleop-
tera Erotylidae Languriitae). Rev. Fr. Ent., XXI, 1954, n° 4,
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occidental in : U. I. P. N., Reunion tecnica, Caracas 1952. Bru¬
xelles, U. I. P. N., 1954, pp. 394-400.
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Céphalophe à dos jaune et Céphalophe de Jentink (avec P. L. Dekey¬
ser). — Notes Africaines, n° 66, avril 1955, pp. 54-57, 5 fig.
Un Agame difforme du Sénégal. — Notes Africaines, n° 66, avril 1955,
p. 54, 2 fig.
Note sur quelques Ixodidae et Argasidae parasites des Vertébrés en
Afrique occidentale française. Bull. I. F. A. N ., t. XVII, série A,
1955, n° 2, pp. 444-454.
Notes d’Entomologie ouest-africaine. VI. Nouveaux Coréidés et Penta-
tomidés. Bull. I. F. A. N., t. XVII, série A, 1955, n° 2, pp. 581-
589, 9 phot.
L’Assemblée générale de l’Union Internationale pour la Protection de
la Nature (Copenhague 1954). Bull. I. F. A. N., t. XVII, série A,
1955, n° 2, pp. 664-666.
Une importante réunion de la Commission exécutive permanente du
Comité Fédéral pour la Protection de la Nature. Bull. I. F. A. N.,
t. XVII, série A, n° 2, 1955, pp. 666-674.
Contribution à l’étude de la faune entomologique du Ruanda-Urundi
(Mission P. Basilewsky 1953). XIV. Coléoptera Erotylidae Langu-
riinae et Cladoxeninae. Ann. Mus. Roy. Congo Belge (série in-8°),
Sc. Zool., vol. 36, 1955, pp. 145-153, 1 fig.
Les Coléoptères de l’Afrique Noire Française. I. Malacodermes*
Notes Africaines, n° 67, juillet 1955, pp. 83-90, 39 fig.
Speologica africana. Etude préliminaire de six cavernes de Guinée
(avec C. R. Hiernaux). Bull. I. F. A. N., t. XVII, série A, n° 3,
1955, pp. 926-946, 14 fig.
Les Leptocorixa (Hem. Coreidae) de la Collection de l’I. F. A. N.
Bull. J. F. A. N., t. XVII, série A, n° 4, 1955, pp. 1141-1144.
Coléoptères Dynastides de la collection de l’I. F. A. N. Bull. I. F. A. N.
t. XVII, série A, n° 4, 1955, pp. 1084-1091.
25 —
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fasc. 2. Mém. I. F. A. N., n° 40, 1954, pp. 347-354.
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61-62e année, 1953-1954, pp. 77-83, pl. I II.
— La Tératologie des Orthoptéroides. A propos de quelques nbuveaux
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« Filippo Silvestri » di Portici, XIV, 1955, pp. 48-64, 1 pl.
Cl. Herbulot, Attaché. — Nouveaux Geometrinae de Madagascar et des
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1955, pp. 115-126, 15 fig.
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entom. France, 60, 1955, pp. 38-40, 2 fig.
— Lépidoptères Géonlétrides in : La Réserve naturelle du Mont-Nimba,
fasc. 2. Mém. I. F. A. N., n» 40, 1954, pp. 301-333, 17 fig., 1 pl.
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L’entomologiste, 11, 1955, pp. 42-47.
G. Beknahdi, Attaché. — Lépidoptères Piérides in : La Réserve naturelle
du Mont-Nimba fasc. 2. (Mém. I. F. A. N., n° 40, 1954, pp. 355-
358).
— Révision de Belenois gidica God. d’Éthiopie. (Lep. Pieridae). Bec.
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II. Bertrand et C. Legros. — Coléoptères aquatiques récoltés en mon¬
tagne. 1 Pyrénées. L’Entomologiste, T. XI, n08 2-3, 1955, pp. 33-
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A. Rovdieb. — Coléoptères Bruchides, Brenthides et Cureulionides
recueillis au Tibesti et au Fezzan par M. Kenneth Guichard. Bull.
Soc.ent. Fr., 59, 1954, p. 135, (paru en 1955).
— Au sujet de la pruinosité de certains Cureulionides. L’ Entomologiste,
11, 1955, p. 40.
H. de Toulgoët. — Description d ’Arctiidae nouveaux (Lepidoptera)
de Madagascar et des Comores (3e note). Bec. franç. Entom., 22,
1955, pp. 186-202, 13 fig., 1 pl.
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Réserve naturelle du Mont Nimba, fasc. 2, Mém. I. F. A. A ., n° 40,
1954, pp. 335-338, 3 fig.
— Deux Pyrales paléarctiques nouvelles : Mecyna joannisalis n. sp. et
M. syriacalis n. sp. (Lep. Pyraustidae). (L’ Entomologiste, 11, 1955,
pp. 20-23, 6 fig.).
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Le Naturaliste malgache, 6 (1954), 1955, pp. 75-78.
— Pyrales nouvelles de Madagascar (Lep.). Bull. Soc. entom. France, 60,
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— 26
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lidae). Rev. franç. Entom., tome XXII, fasc. 2, 1955, pp. 77-100,
i pi.
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L. Fage, Professeur honoraire, Membre de l’Institut. — Allocution
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— Allocution à la Séance annuelle de la remise des prix. C. R. Acad. Sc.f
t. 241, n° 23, 1955, pp. 1-15.
M. Vachon, Professeur. — - Le Scorpion ja-une du Pays Ajjer : Androc-
ionus amoreuxi (Aud. et Sav.) = Prionurus eburneus Pallary.
Arch. Inst. Pasteur Algérie, t. 33, fasc. 1, 1955, pp. 54-58, 3 figs.
— Sur la présence en Tripoli laine d’un Scorpion du Sud algérien, Buthis-
cus bicalcaratus Birula et sur la morphologie des appendices de la
protonymphe. Ibid., fasc. 2, 1955, pp. 101-105, 5 figs.
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Bull. Mus. nat. Hist. nat. Paris, 2e sér., t. 27, n° 5, pp. 371-373.
M. André, Sous-Directeur. — La pêche aux Crustacés. Science et Nature,
n° 7, pp. 3-10, 9 photos.
- — Le Ver de terre. N aturalia, n° 24, pp. 17-21, 1 fig.
J. Forest, Assistant. — Les Vers et les Crustacés in : Le grand Livre de
la Mer et des Poissons, vol. I, Monaco, 1954, pp. 231-255, 7 figs,
planches.
— Crustacés Décapodes, Pagurides. Exp. ocèanogr. belge dans les eaux
côtières de V Atlantique Sud 1948-1949. Résuit, scient., vol. III,
fasc. 4, pp. 21-147, 32 figs., 6 pl. h. t.
— Beauté du fond des mers, Larousse éd., 1955, 102 p., planches.
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cranchi Leach et Achaeus gordonae sp. nov. Publ. Inst. Biol. appl.
Barcelona, t. XX, pp. 63-76, 6 figs.
Fr. Grandjean, Membre de l’Institut. — Observations sur les Oribates
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1954, pp. 582-589.
— Les deux sortes de temps et l’évolution. Bull. Biol, de la France et de la
Belgique, t. LXXXVIII, 1954, pp. 413-434.
— Posthermannia nematophora n. g., n. sp. (Acarien Oribate). Rev. Franc.
Entomol., XXI, 1954, pp. 298-312.
— Sur les nombres d’articles aux appendices des Acariens actinochitineux.
Archives des Sciences, vol. 7, fasc. 5, 1954, pp. 335-362.
— Zemotrichus lacrimans, Acarien sauteur (Oribate) (Acar. Zetomotri-
chidae). Ann. Soc. Entomol. France, vol. 123, 1954, pp. 1-16.
— Au sujet des caractères sexuels secondaires des Oribates (Acariens).
C. R. Acad. Sc ., t. 239, 1954, pp. 1747-1750.
— Sur un Acarien des îles Kerguelen Podacarus Auberti (Oribate).
Mèm. Mus. nat. Hist. nat., Paris. Sér. A, Zoologie, t. VIII, fasc. 3,
1955, pp. 109-150.
- — Observations sur les Oribates (32e sér.). Bull. Mus. nat. Hist. nat.,
Paris, 2e sér., t. XXVII, n° 3, 1955, pp. 212-219.
— L’organe de Claparède et son écaille chez Damaeus onustus Koch.
Ibid., n° 4, 1955, pp. 235-292.
J. Ma lh om me, Correspondant. — Aperçu sur la distribution des Scorpions
de la région de Marrakech. Bull. Soc. Sc. nat. phys. Maroc, t. 34,
1954, p. 25.
— Contribution à l’étude de Butheoloides maroccanus Hirst (Scorpion).
C. R. Soc. Sc. nat. phys. Maroc, t. 34, n° 8, 1954.
J.-M. Démangé, Attaché. — Myriapodes Chilopodes récoltés à Saint-
Rémy-les-Chevreuses (Seine-et-Oise) avec remarques sur quelques
espèces appartenant aux genres Cryptops, Haplophilus et Litho-
bius. Bull. Mus. nat. Hist. nat. Paris, 2e sér., t. 27, n° 4, 6 p., 4 figs.
— Complément à la description de Lithobius dubosequi var. exarmatus
Brol. Ibid., t. 27, n° 6, 1 p.
J. Denis, Attaché. — Biospéologica LXXV. Mission Henri Coiffait
au Liban (1951). 7. Araignées. Arch. Zool. exp. gén., XCI, 1954,
pp. 437-454.
— Contribution à l’étude de l’Aïr (Mission L. Chopard et A. Villiers).
Araignées. Bull. I. F. A. N., XVII, sér. A, 1955, pp. 99-146.
— Notes d’Aranéologie marocaine. IV. Araignées recueillies à Ifrane par
M. L. Chopard. Bull. Mus. nat. Hist. nat., Paris, 2e sér., t. XXVII,
1955, pp. 207-211.
— Araignées du Tibesti récoltées par M. Ph. de Miré. Bull. Of. nat.
Anti-acridien, 1955, pp. 1-8.
— Recherches d’Araignées dans les Pyrénées centrales (de Barèges à
Gavarnie). Bull. Soc. Hist. nat. Toulouse, XC, 1955, pp. 142-156.
— Quelques Araignées cavernicoles de Guinée française. Bull. I. F. A. N.,
XVII, sér. A, 1955, pp. 1024-1033.
L. di Caporiacco e J. Denis. — Arachnida, in : E. Zavattari e collab.’
Biogeographia dell’ Isola di Zannone (Arcipelago Pontino). Rendic.
Accad. naz. dei XL, ser. IV, vol. IV e V, 1953-54, pp. 136-142.
Ed. Dresco, Attaché. — Description d’une araignée cavernicole nouvelle
du genre Paraleptoneta. Notes biospéologiques, IX, 1954, pp. 45-48.
— Deuxième note sur le genre Sabacon E. Simon (Opiliones). Notes
biospéologiques, X, 1955, pp. 41-44.
Ed. Dresco, L. Derouet, et J. Nègre. — Recherches biospéologiques
dans les Monts Cantabriques (Espagne). Enumération des grottes
et notes de chasse. Speleon, T. 5, n° 3, 1954, pp. 1-16.
Ed. Dresco, L. Derouet, W. Dury et J. Nègre. — Recherches bios¬
péologiques dans les Monts Cantabriques (Espagne, 1954). Enumé-
— 28 —
ration des grottes visitées (2e Campagne). Speleon, T. VI, nos 1-2,.
1955, pp. 1-22.
Collections reçues. — 1 lot d’Arachnides (Dr Wolfgang Bücherl) ; 1 lot
Araignées (J. Denis) ; 1 lot Araignées (Postel) ; 1 lot Araignées,.
Myriapodes, Pseudoscorpions (Mlle Tuzet) ; Préparations Kalliap-
seudes mauritanicus Monod (Prof. Th. Monod) ; 1 lot Araignées et
Scolopendres (Mission Ranson) ; 1 lot Araignées (H. W. Levi).
M ALACOLOGIE.
E. Fischer-Piette, Professeur. — Répartition le long des côtes septen¬
trionales de l’Espagne, des principales espèces peuplant les rochers
intercotidaux. Ann. Inst. Océan., nouv. sér., t. XXXI, fasc. 2, 1955.
— Sur les déplacements de frontières biogéographiques intercotidales
observables en Espagne. Situation en 1954. C. R. A. S., 1955, t. 241,
n° 4, 25 juillet 1955, p. 447.
G. Ranson, Sous-Directeur. — Observations sur les îles Tuamotu (Océanie
française). C. R. Soc. Biogéogr., 1954, n° 273, p. 65.
— Le repeuplement en Huîtres perlières et nacrières des lagons des Tua¬
motu. Cahiers français d' Informations, n° 267, janvier 1955, p. 21.
— Observations sur les îles coralliennes des Tuamotu (Océanie fran¬
çaise). C. R. somm. des Séances Soc. Géol. France, n° 3, février 1955.
• — L’Huître perlière et nacrière dans les lagons des îles de l’Océanie
française. Les Amis du Musée Océan, de Monaco, n° 35, 1955.
— The Riology of the Pearl and mother-of-Pearl Ovster of the Tuamotu.
Proceed. eight pacifie science Congress Philippines, vol. I, 1953,
p. 435.
— Observations sur les îles coralliennes de l’Archipel des Tuamotu
(Océanie française). Bull. Soc. Zool. France, t. 4, 1955.
— Réhabilitation of Pearl Ovster beds in French Oceania. Quaterly Bull.,
South Pacific Commission, vol. 5, n° 3, july 1955, p. 22.
— Restauration des bancs d’ Huîtres perlières dans les Etablissements
français de l’Océanie. Bull. Trimestriel de la Commission du Pacific
Sud, vol. 5, n° 3, 1955, p. 58.
— Observations préliminaires sur quelques Planorbes américains. Bull.
Mus. Nat. Ilist. nat., 2e sér., t. XXVII, 1955, p. 220.
— Observations sur l’anatomie de Gyraulus costulatus (Ivrauss). (Pla-
norbe d’Afrique). Bull. Mus. Nat. Hist. nat., 2e sér., t. XXVII,
1955, p. 374.
— Observations sur la consolidation des sédiments calcaires dans les
régions tropicales ; consolidation récente de spiculés d’Alcyo-
naires. C. R. A. S., t. 240, 1955, p. 329.
— La consolidation des sédiments calcaires dans les régions tropicales.
C. R. A. S., t. 240, 1955, p. 640.
— Observations sur les principaux agents de la dissolution du calcaire
sous-marin, dans la zone côtière des îles coralliennes de l’Archipel
des Tuamotu. C. R. A. S., t. 240, 1955, p. 806.
— 29 —
— Observations en Océanie française, sur la formation des récifs barrières
et des atolls. C. R. A. S., t. 240, 1955, p. 898.
— Observations sür l’agent essentiel de la dissolution du calcaire dans les
régions exondées des îles coralliennes de l’Archipel des Tuamotu.
Conclusions sur le processus de la dissolution du calcaire. C. R. A. S.,
t. 240, 1955, p. 1007.
G. Cherbonnier, Assistant. — Les Echinodermes in : Le Grand Livre
de la Mer et des Poissons, vol. I, Monaco, 1954, pp. 283-302,
fig. 68-70, planches.
— Les Mollusques in : Le Grand Livre de la Mer et des Poissons, Monaco,
vol. I, 1954, pp. 286-292, fig. 64-67, planches.
— - Holothuries récoltées en Océanie française par G. Ranson, en 1952.
Bull. Mus. Nat. Hist. nat., 2e sér., t. XXVII, 1955, n° 1, pp. 77-82,
2 figs. ; t. XXVII, n° 2, pp. 135-141, 3 figs. ; t. XXVII, n<> 4, pp. 319-
323, 2 figs ; t. XXVII, n° 5, pp. 380-386, 2 figs.
A. Tixier-Durivault (Mme). — Chargée de recherches du C. N. R. S.
Alcyonaires atlantiques intertropicaux. Résultats scientifiques
Exped. Océan, belge dans les eaux côtières africaines de l’Atlan¬
tique Sud (1948-1949), vol. III, fasc. 4, 1955.
I. Marche-Marchad. — Mollusques testacés marins de l’Indochine, I.
Nassidae, Journal de Conchyl., 1955, vol. 95, fasc. I, p. 28.
Collections reçues. — Collection importante de Mollusques marins de
l’Equateur (M. Hoffstetter). Mollusques marins subfossiles du
Pérou (M. Reichlen). Mollusques de la côte Ouest de Mexico
(M. Robert J. Drake). Mollusques d’Afrique occidentale déterminés
par M. Nicklès (Muséum de Copenhague). Mollusques de Tahiti
(Mme Boullaire). Mollusques des familles Volutidae, Cassididae,
Marginellidae, Litiopidae (achetés à M. Staadt). Coquilles marines
du Brésil (M. Aubert de la Rue). Planorbes et Bulins d’Afrique
(Dr Le Roux ; M. Th. Monod ; Dr Alves ; Dr Pinto ; Service
d’Agriculture de l’O. R. S. O. M. ; M. Blanc). Alcyonaires, Gorgo-
naires et Zoanthaires d’Afrique occidentale et Angola (M. Th.
Monod, Sourie, Ecological Survey d’Afrique du Sud). Mollusques,
Echinodermes, Spongiaires de Tunisie (Mission G. Cherbonnier).
Anatomie comparée des végétaux vivants et fossiles.
A. Loubièiie, Professeur. — A propos du genre Lesleya. Bull. Soc. Linn.
Lyon , n° 3, p. 75, 1955.
— Observations sur un Sporophoré. Ibid., n° 9, p. 229, 1955.
Ed. Boureau, Sous-Directeur. — Sur des empreintes végétales du Conti¬
nental intercalaire de Dibella (Territoire du Niger). Bull. Soc. géol.
Fr., 5 (1-3), pp. 3-9, 1 fig., 1955.
— Etude paléoxylologique de la Nouvelle-Calédonie (1) : Sur un Homo-
xylon australe n. sp., bois fossile du Marais de Mara. Bull. Mus. nat.
Hist. nat., 2® s., 27 (4), pp. 341-346, 1 fig., 1 pl. h. t., 1955.
— 30 —
— Étude paléoxylologique du Sahara (XXI) : Sur un Terminalioxylon
edengense n. sp. de la pente sud de Edeng, au Sud-Ouest de l’Adrar
Tiguirirt (Sahara soudanais). Ibid., 27 (3), pp. 247-255, 1 fig., 1 pi.
h. t., 1955.
— Ibid. (XXII) : Sur un Cycadeomyelon Chevalieri n. sp., récolté dans
le Continental intercalaire de Timimoun (Sahara central). Ibid.,
27 (6), pp. 492-499, 1 fig., 1955.
— L’arbre aux quarante écus. Science et Nature, pp. 24-27, 5 fig., janv.-
févr., 1955.
— et W. J. Jongmans, Novoguineoxylon lacunosum n. gen., n. sp., bois
fossile de Cycadophyte de la Nouvelle-Guinée hollandaise. Rev.
gen. bot., 62, pp. 720-734, 21 fig., pi. L à LU, 1955.
— et M. L. Tardieu, La répartition géographique des Diptérocarpacées
vivantes et fossiles. C. R. somm. Soc. Biogéogr., 282, 1 pl. h. t., 1955.
— et M. Veillet-Bartoszewska. — Étude paléoxylologique des couches
mésozoïques de France (I) : Sur un Protopodocarpoxylon Feugueuri
n. sp. du Cénomanien angevin. Bull. Mus. nat. hist. nat., 2e s., 27 (1),
pp. 105-115, 1955.
Chr. Ginieis. Assistant. — Observations morphologiques et anato¬
miques sur les graines de Palmiers, I) Les graines du genre Was-
hingtonia. Ibid., 27 (5), pp. 399-407, 1955.
— Id., II) Les graines de Pritchardia pacifica Seem. et Wendl. Ibid., 27 (6),
pp. 477-483, 1955.
Collections reçues. — Graines de Cocos nucijera, Elaeis guineensis, graines
et früits de divers Raphia. Échantillons de bois de Palmiers rap¬
portés de la Côte d’ivoire par Chr. Ginieis.
— Bois fossiles du Continental intercalaire saharien (A. de Lapparent),
d’Afrique équatoriale française (Vincent), de l’Aïr (Joulia).
Phanérogamie.
IL Humbert, Professeur, Membre de l’Institut. — Flore de Madagascar
et des Comores. Fam. 36, 92, 108 bis- 109, 129-130, 136 bis- 139, 181 :
Eriocaulacées (H. Moldenke) ; Pittosporacées (G. Cufodontis) ;
Trigoniacées (H. Perrier de la Bâtiiie et J. Leandri) ; Poly-
galacées (H. Perrier de la Bâthie) ; Malvacées (B. P. G. IIocu-
reutiner), Bomhacacées (H. Perrier de la Bâtiiie et B. P. G.
Hochreutiner), Diptérocarpacées (H. Humbert), Élatinacées,
Canellacées, Violacées, Lentibulariacées (H. Perrier de la Bâtiiie),
418 p. 74 pl., 1955.
— Les territoires phytogéographiques de Madagascar. Leur cartographie.
Colloque sur les régions écologiques du globe, Année Biologique ,
31, 5-6, 1955, pp. 195-204, 1 carte hors-texte en couleurs.
— Rapport général sur les pays intertropicaux. Ibid., pp. 209-219.
— Une merveille de la Nature à Madagascar : le massif du Marojejy.
Mém. Inst. Sc. Madag., t. VI (B), 200 p., 1 5 pl. 28 h. t., 1 carte, 1955.
— et R. Capuron. Découverte d’une Chloranthacée à Madagascar :
— 31 —
Ascarinopsis Coursii gen. nov., sp. nov. C. R. Acad. Sci. (20 déc.
1954) , pp. 1-3, 1 fig. 1955.
— et J. Leandri, Marcel Pichon, 1921-1954. Taxon, IV- 1, 1955, pp. 1-2.
Mme Tardieu-Blot, Sous-Directeur. — Sur les Fougères récoltées par
Aubert de la Rüe aux îles Kerguelen et Amsterdam. Mém. Inst.
Scient. Madag., sér. B, V, 1954, pp. 87-108, pl. XII-XIV (paru en
1955) .
— Deux Fougères nouvelles de Madagascar. Le Naturaliste Malgache ,
VII (I), 1955, pp. 91-93, 1 pl.
— Les Fougères du massif du Marojejy et de ses annexes, in H. Hum¬
bert, Une merveille de la Nature à Madagascar, Mém. Inst. Scient.
Madag., t. VI, sér. B, 22 p., 10 pl., 1955.
J. Leandri, sous-directeur. — Une mission botanique à Madagascar
en 1952-1953. Mém. Inst. Scient. Madag., sér. B, V, 1954, pp. 87-
108 (paru en 1955).
— Marcel Pichon (1921-1954). Journ. Agr. trop, et Bot. appl., I, p. 373,
1954.
— Voir Humbert ; Perrier de la Bâthie ; Ursch.
F. Pellegrin, Sous-directeur honoraire. — Préface à Berhaut, Flore du
Sénégal, 1954 (1955).
— Vigna Tisserantiana et U. Tisseranti, Bull. Soc. Bot. France 1954,
101, p. 354, (paru en 1955).
— Sapindacées nouvelles du Gabon ; Chytranthus Hook. f., Pancovia
Wild., Pseudopancovia Pellegrin et Placodiscus, Bull. Soc. Bot.
France 1955, 102, p. 226.
— Nombreuses analyses bibliographiques, ibid., 1955.
— Révision des Sapindacées du Gabon. Mém. Soc. Bot. de Fr., 1955,
16 p.
P. Jovet, Assistant. — Titres et travaux scientifiques, 44 p., 8 fig. 1955.
J. Arènes, Assistant. — A propos de quelques groupements végétaux
relictuels de la Provence et de la Corse. Mém. Soc. Biogéogr.,
Série II, II, 1955, pp. 29-49.
M. Iveraudren (MUe), Assistante. — Voir Cavaco.
A. Guillaumin, Professeur au Muséum. — Contribution à la flore de la
Nouvelle-Calédonie, CVIII. Plantes récoltées par M. Mac Kee.
Bull. Muséum nat. Ilist. nat., 27, 1955, pp. 324-329.
H. Perrier de la Bâthie, Directeur honoraire de Recherches du
C. N. R. S., Correspondant de l’Institut. — Révision des Lenti-
bulariacées de Madagascar. Mém. Inst. Scient. Madag., sér. B, V,
1954, pp. 167-200, 3 pl. (paru en 1955).
— Polygalacées, in Flore de Madagascar et des Comores fam. 109, 36 p.,
5 pl., 1955.
— • Elatinacées, Canellacées, Violacées, Ibid., fam. 137-139, 75 p., 11 pl.,
1955.
— • Lentibulariacées. Ibid., fam. 181, 22 p., 3 pl., 1955.
— Notes concernant l’Homme et les plantes utiles à Madagascar. Journ.
Agr. trop, et Bot. appl. II, pp. 298-322, 1955.
— 32 —
H. Perrier de la Bâthie et B. P. G. Hochreutiner, Directeur hono¬
raire du Conservatoire botanique de Genève. — Bombacacées.
in Flore de Madagascar et des Comores, fam. 130, 22 p., 6 pl., 1955.
H. Perrier de la Bâthie et J. Leandri. — Trigoniacées, Ibid. fam.
108 bis, 4 p., 1 pl., 1955.
A. Camus (MIle), Correspondant du Muséum, Chargée de Recherches du
C.N.R.S.. — Espèces (Fagacées, Bétulacées et Graminées) décou¬
vertes par Poil aise en Asie orientale, in : Journ. Agric. trop, et Bot.
appl., 1954, pp. 394-406 (paru en 1955).
— - Espèces et variétés nouvelles de Graminées malgaches, in : Bull. Soc.
bot. Fr., 104, nov. 1954, p. 394 (paru en 1955).
— Quelques Graiminées nouvelles de Madagascar et de la Réunion. Ibid.,
105, 1955, p. 120.
— Craspedorhachis, Agrostis et Bromus nouveaux de Madagascar in :
A ’ot. syst., 1955, XV, 2.
— Un Phleum nouveau du Liban, in : Journ. Agr. trop, et Bot. appl. II,
1955, p. 203.
— Andropogonées nouvelles du Cambodge et du Viêt-Nam. Ibid., 3-4,
1955, p. 210.
— Contribution à l’étude de la flore méditerranéenne, in Riviera scientif.
(1954-55).
— Chasechloa A. Camus, genre de Graminées malgaches, Mém. Inst.
Scient. Madag., sér. B, V, 1954, pp. 201-204. (paru en 1955).
J. F. Leroy, Sous-Directeur du Laboratoire d’ Agronomie Coloniale. —
Etude sur les Juglandacées, Mém. Muséum, VI, fasc. I, 1955, 248 p.,
95 fîg., 30 pl. h. t.
— Les Mûriers des Andes et de l’Afrique Tropicale, Journ. Agric. Trop.
et Bot. Appl. vol. II, n° 12, 1955, pp. 600-605, 2 pl.
A. Cavaco, Chargé de recherches du C.N.R.S. — Un Cassipourea africain
nouveau (Rhizophoracées). Bull. Mus. nat. Hist. nat., XXVI,
1954, pp. 404-406.
— Notes sur la Flore du Dundo (Angola). Ibid., pp. 638-641.
— Notes sur la Flore du Dundo (Angola). 111. — ■ Ibid., XXVII, 1955,
pp. 91-92.
— Sur une espèce nouvelle de Grewia (Tiliacées) de l’Angola, in Bol. Soc.
Brot., XXVIII, 1954, pp. 221-223.
— Note sur l’Anatomie comparée systématique. In Naturalia, Fac. Sc.
Lisbonne, IV, 1954, pp. 1-8.
— et R. W. J. Keay. — Sur une espèce nouvelle de Grossera (Euphor-
biacées) de l’Ouest africain, in Portug. Acta Biolog., VI, 1955,
pp. 1-3.
— et Mlle M. Iveraudren. — Sur le Turreaa thouarsiana (Baill.) Cavaco
et Keraudren, comb. nov. Bol. Soc. Brot., XXIX, 1955, pp. 23-25.
- - Sur les Ximenia (Olacacées) de Madagascar, In Bull. Soc. Bot. Fr.,
Cil, 1955, pp. 117-119.
- Le genre Rhopalopilia (Opiliacées) à Madagascar, Ibid., pp. 209-
212.
33 —
— — et Mlle M. Keraudren. — Olacacées, Opiliacées et Santalacées,
in H. Humbert, Flore de Madagascar et des Comoresf 46 p., 6 pl. ,
1955.
A. Lourteig (Mlle), Chargée de recherches du C.N.R.S. Euphor-
biaceae Argentinae. Addenda III. — Bol. Soc. Arg. Bot., 5, 1955,
pp. 219-220.
— La Botânica. — Ciencia e Investigation II : 28-30 (1955).
Cl. Ch. Mathon, Attaché de recherches du C.N.R.S. — Recherches
méthodologiques sur le développement de diverses variétés de
Triticum turgidum composition (Blé Poulard branchu). Bull. Mus.
nat. Jlist. nat., t. 26, 1954 (1955), pp. 695-702.
— Recherches sur le développement des céréales : lre note : les méthodes,
Ibid., 1955, t. 27, pp. 93-99.
— Id., Seconde note : les Blés. Ibid., pp. 145-150.
— Id., Troisième note : les blés du troisième groupe. Ibid., pp. 236-240.
— Id., Quatrième note : Seigle, Avoine. Ibid., pp. 241-243.
— Id., Cinquième note : les Orges. Ibid., pp. 330-337, 4 fig.
R. Virot, Attaché de Recherches du C.N.R.S. — Introduction à l’étude
de la végétation du Périgord méridional (bas Périgord). — III.
Les plateaux supérieurs. — Cahiers des Naturalistes, Bull. Natura¬
listes Parisiens, n. s., 2, fasc. I, 1955, pp. 3-20.
— Id., IV. Les plateaux supérieurs (suite), Addenda, Conclusions. —
Ibid., fasc. 2, 1955, pp. 53-61.
— Principaux aspects de la flore et de la végétation du Gâtinais français.
— Cahiers des Naturalistes, Bull. Naturalistes Parisiens, n. s., 10,
supplémentaire pour 1954, paru en 1955 (Volume Commémoratif
du Cinquantenaire des Naturalistes Parisiens), pp. 61-76. — Même
titre in « Travaux des Naturalistes de la Vallée du Loing et du Massif
de Fontainebleau », fasc. 12, 1955, pp. 54-69. (Publ. Ass. Nat. de la
Vallée du Loing).
H. Jacques-Felix, Directeur de Laboratoire à l’O. R. S. T. O. M. — Note
sur le genre Dichaetanthera Endl. = Sakersi i Hook. f. = Barbeyas-
trum Cogn. (Mélastomatacées). Bull. Soc. Bot. de Fr., 102, 1-2,
1955, pp. 37-38.
E. Ursch, Directeur du Parc Zoologique de Tananarive, et J. Leandri. —
Les Euphorbes malgaches épineuses et charnues du Jardin bota¬
nique de Tsimbazaza. Mém. Inst. Scient. Madag., sér. B, V., 1954,
pp. 109-186, 37 pl. (paru en 1955).
Dr Raymond-Hamet. — Sur deux Kalanchoe de l’herbier de Dahlem-
Berlin, l’un nouveau l’autre peu connu. Bull. Soc. Bct. de Fr., 102,
5-6, 1955, pp. 239-240.
A. Duchaigne et A. du Chalard. — Contribution à l’étude du Polyosma
tur/osa Gagnep. et du Polyosma nhatrangensis Gagnep. (nouvelles
Saxifragacées indo-chinoises). Bull. Soc. Bot. de Fr., 102, 1-2, 1955,
PI’- 1-6, 3 fig.
f J. T. Buchholz, ancien Professeur à l’Université de l’ Illinois, Urbana.
— Conifères récoltées en Nouvelle-Calédonie. Bull. Mus. nat. Hist.
nat., t. 27, 1955, pp. 151-152.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 1, 1956. 3
34 —
B. P. G. Hociireutiner, Directeur honoraire du Conservatoire bota¬
nique, ancien professeur à l’Université de Genève. Malvacées,
in Flore de Madagascar et des Comores, fam. 129, 170 p., 27 pl., 1955.
John D. Dwyer, Professeur à l’Université de Saint-Louiis. — The bota-
nical collections of Auguste de Saint-Hilaire. Ann. Missouri
Bot. Gard., 42, 1955, pp. 153-170, 2 fig., 2 pl.
Harold N. Moldenke, ancien Conservateur du Jardin botanique de
New-York. — Eriocaulacées, in Flore de Madagascar et des Comores,
fam. 36, 41 p., 4 pl., 1955.
G. Cufodontis, Professeur extraordinaire à l’Université de Vienne. —
Pittosporacées, in Flore de Madagascar et des Comores, fam. 92, 44 p.,
6 pl., 1955.
F. E. Wimmer, du Naturhistorisches Muséum, Vienne. — Lobéliacées
nouvelles de Madagascar. Mém. Inst. Scient. Madag., sér. B, V,
1954, pp. 79-86 (paru en 1955).
E. Nelmes. — The genus Carcx in Indo-Chine, including Thailand and
Lower Burma. Mém. Muséum nat. Hist. nat., sér. B, IV (2), 1955,
pp. 83-182.
R. P. Ch. Tisserant. — Sur quelques Rinorea (Violacées) de l’Oubangui-
Chari. Bull. Soc. Bot. de Fr., 102, 1-2, 1955, pp. 31-34.
— Les Rinorea (Violacées) de l’Oubangui appartenant à la section Bra-
chypetalae. Ibid., pp. 34-37.
R. P. P. Mouterde. — Contribution à l'étude de la flore syrienne et
libanaise, (suite). Bull Soc. Bot. de Fr., 101, 6-7, 1955, pp. 420-428.
R. P. Berhaut. — Contribution à la flore du Sénégal. Bull. Soc. Bot. de
Fr., 101, 7-9, 1955, pp. 373-377.
A. Walker, de la Mission catholique de Libreville, et R. Sillans,
Chargé de Recherches du C.N.R.S. — Les plantes utiles du Gabon,
essai d’inventaire et de concordance des noms vernaculaires et
scientifiques, description des espèces, propriétés, utilisations.
Journ. d’Agr. trop, et Bot. appl., II, 1955, pp. 232-262, 3 fig., 1 carte.
M. Bodard, du Centre de Recherches agronomiques, Bingerville. —
Note sur quelques Kolatiers africains. Journ. Agr. Trop, et Bot.
appl., I, 1955, pp. 312-316, 1 pl.
Principales acquisitions nouvelles : Echantillons reçus en échange ou en
don : environ 15.000. Doubles prêts pour échange : environ 50.000.
Entrées : Plantes de France (montagnes), herbier Neukirch,
environ 2.000 ; plantes du Portugal (Estaçao agronomica nacional,
Sacavem) : 125 ; plantes de Pologne (Université Jagellone, Cra-
covie) : 118, plantes d’A. O. F. et d’A. E. F. (Mme Prévost) :
366 ; plantes du Congo Belge (Jardin botanique de l’Etat, Bru¬
xelles) : 293 ; plantes d’Afrique du Sud (National Herbarium,
Pretoria) : 423 ; plantes de Madagascar : Service des Eaux et Forêts :
4.450 ; Professeur Humbert : 3.100 ; Service des Réserves natu¬
relles : 792 ; M. Bosser (I.R.S.M.) : 165 ; plantes diverses d’Afrique
(Royal Botanic Cardens, Kew) : 1.145 ; plantes d’Asie, d’Amérique
et de Nouvelle-Calédonie (British Muséum) : 319 ; plantes de
— 35 —
Malaisie (Botanic Gardens, Singapore) : 143 ; plantes de Bornéo et
diverses (Kew Gardens) : 264 ; plantes du Japon (Faculté des
Sciences, Tokyo) : 200, plantes d’Amérique du Sud (U. S. National
Muséum, Washington) : 102 ; plantes d’Indonésie et diverses
(Rijksherbarium, Leyde) : 127, plantes de Nouvelle-Calédonie
(M. Mac Kee) : 672 ; etc...
Cryptogamie.
Roger Heim, Professeur, Membre de l’Institut. — Les Lactaires d’Afrique
intertropicale (Congo Belge et Afrique Noire Française). Bull.
Jard. Bot. État, Bruxelles, XXV, 1, pp. 1-91, 37 fig., 6 pl. color.,
1955.
— Flore iconographique des Champignons du Congo, publiée sous la
direction de Walter Robyns, Lactarius, pp. 81-97, 3 pl. couleurs,
Bruxelles, mars 1955.
— Le genre Bertrandia aux Iles Philippines. Rev. Mycol., Suppl, colon.
XIX, 2, pp. 70-72, 1954.
— llygrophorus ( Limacium ) poeiarum Heim. Bull. Soc. Myc. Fr., 63,
Atlas, pl. Cil, paru 1954.
— Inventaire et raretés mycologiques de la forêt de Fontainebleau.
Trav. Natur. Vallée du Loing, 12, 4 pp., 1955.
— Relationship between insects and mushrooms. Proceedings seventh
Pacific Science Congress, vol. 4, pp. 348-350, (1949), 1955.
— L’action de l’homme sur le milieu naturel. Colloque sur les régions
écologiques du globe. Année Biol., 31, 5-6, pp. 351-360 (107-116),
1955.
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1955.
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pétalostèmes, obdiplostémonie. Ibid., 240, pp. 1355-1358, 1955.
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ment intéressants des points de vue palynologique ou systématique.
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— Filtres interférentiels spéciaux pour la microcinématographie. Research
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L. J. Gier, spécimens co-types des États-LTnis ; E. C. Wallace,
25 Muscinées d’Angleterre ; Mrs. Hodgson, 10 Muscinées de Nou¬
velle-Zélande ; Léo F. Koch, 50 Mousses des États-Unis ; Mme S.
Jovet-Ast, 300 spécimens du Maroc ; Musci Japonici Exsiccati,
sér. 9, 50 spécimens.
Algues : G. Ranson, plancton marin d’Océanie ; Th. Monod,
algues d’eau douce de Mauritanie ; Mme Schachter, plancton de
l’étang de l’Olivier (B. d. R.) ; R. Lami, Phytoplancton de la région
de Dinard ; plancton des Andes du Venuezuela, leg. Gessner.
Champignons : 25 Champignons du Pakistan ; A. Bitancourt,
11 spécimens du Brésil ; G. W. Martin, 30 spécimens des États-
Unis ; E. A. Bessey, 15 Conocybe du Michigan ; Gordon Wasson,
20 Champignons du Mexique.
— 40 -
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l’Ecole Pratique des Hautes-Etudes. Ibid., p. 19.
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tration du rayonnement ultra-violet dans les eaux de Dinard.
Ibid., p. 22.
F. Rullier. — La pêche planctonique de larves d’Annélides Polychètes
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Dinard et de Saint-Malo. Ibid., p. 27.
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J. Augier. — La composition de la membrane dans Gastroclonium ovale.
Ibid., p. 54,
P. Hagene. — Note sur la réaction de Molisch chez les Phanérogames
maritimes submergés. Ibid., p. 56.
A. Ruellan. — La Rance maritime et ses abords. Plan d’une étude
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R. Hoffstetter). C.B.A.S., Paris, 1955, t. 241, n° 4, pp. 431-433.
— Une nouvelle mandibule d’ Atlanthropus du gisement de Ternifme.
Ibid., n° 14, pp. 895-897.
— Le pariétal de Y Atlanthropus mauritaniens. Ibid., n° 15, pp. 980-982,
1 fig.
— A recent discovery in human paleontology : Atlanthropus of Ternifine
(Algeria). Amer. J. Phys. Anthrop ., Philadelphia, n. s. vol. 13,
n° 2, pp. 191-202, 10 fig.
— - Nouvelles recherches dans le gisement de l’Aïn Ilanech. Actes du
4e Congrès int. Quaternaire , Rome-Pise, 1953. Rome 1955, 4 p.,
i fig.
J. Roger, Sous-Directeur. — Au sujet du Lexique stratigraphique inter¬
national. C. R. S., Soc. Géol. Fr., 1955, n° 14, pp. 289-291.
— Quelques remarques sur la dynamique des populations et la paléon¬
tologie. Bull. Mus. nat. Hist. nat., 1955, t. XXVII, n° 2, pp. 153-159.
J. Roger et R. Soyer. — Le « Cendrier » sparnacien de Vanves (Seine).
— 44 —
Présence d’un Hamulus. C. R. S ., Soc. Géol. Fr., 1955, n° 4, pp. 54-
55.
J. Roger et B. Dartevelle. — Platyodon klinghardti (J. Bohm, 1919),
Lamellibranche du Miocène d’Afrique occidentale. Bull. Mus. nat .
Hist. nat., 1955, t. XXVII, n° 2, pp. 164-169.
R. Lavocat, Chef de Travaux aux Hautes-Etudes. — Sur une portion de
mandibule de Théropode provenant du Crétacé supérieur de Mada¬
gascar. Ibid., n° 3, pp. 256-259, 1 fig.
— Sur un squelette de Pseudosciürus provenant du gisement d’Armissan
(Aude). Ann. Paléont., Paris, 1955, t. XLI, pp. 75-89, 11 fig., 1 pl.,
1 tabl.
— Découverte de Dipneustes du genre Protopterus dans le Tertiaire
ancien de Tamaguilelt (Soudan français). C.R.A.S., Paris, 1955,
t. 240, pp. 1915-1917, 1 fig.
— Sur un membre antérieur du Dinosaurien Sauropode Bothriospondylus
Owen recueilli à Madagascar. C.R.A.S., Paris, 1955, t. 240, pp. 1795-
1796.
— Origine et répartition primitive des Mammifères tertiaires. Mammalia,
Paris, 1955, t. XIX, n° 2, pp. 302-308.
— Découverte d’un Crocodilien du genre Thoracosaurus dans le Crétacé
supérieur d’Afrique. — Bull. Mus. nat. Hist. nat., 1955, n° 4, pp. 338
340.
R. Lavocat, P. Marie, J. Sigal. La faune de Foraminifères du Miocène
de File Mahakamby (Madagascar). C. R. S. Soc. Géol. Fr., 1955,
n° 11, pp. 211-213/
R. Hoffstetter, Maître de Recherches au C.N.R.S. — Les Serpents
marins de l’Eocène. C. R. S. Soc. Géol. Fr., 1955, nos 1-2, pp. 16-19.
— Sur les Boïdés fossiles de la sous-famille des Erycinés. C.R.A.S., t. 240,
n° 6, pp. 644-645.
— Un Mégalonychidé (Edenté Uravigrade) fossile de Saint-Domingue
(île d’Haïti). Bull. Mus. nat. Hist. nat., (2), t. XXVII, n° 1, pp. 100-
104, 1 fig.
— Rhynchocéphales et Ordres aberrants apparentés aux Rhynchocéphales
(Thalattosauriens, Pleurosauriens). Tratié de Paléontologie dirigé
par J. Piveteau, t. V, pp. 556-576, 14 fig., Paris (Masson).
— Squamates de type moderne (Sauriens, Amphisbéniens, Serpents),
Ibid., t. V, pp. 606-662, 26 fig.
— Thécodontes (Pseudosuchiens, Phytosauriens). Ibid., t. V, pp. 665-694,
17 fig.
— (En collaboration avec C. Arambourg). — Le gisement de Ternifine.
Résultats des fouilles de 1955 et découverte de nouveaux restes
d’Atlanthropus. C.R.A.S., Paris, t. 241, n° 4, pp. 431-433.
— Caractères ancestraux et Phylogénie des Edentés Xénarthres. Col¬
loque Intern. Paléont. (Zool. Vert.), T 2 p., Paris, 1955.
— Sur le génotype de Glyptodon Owen. Bull. Mus. nat. Hist. nat., (2),
t. XXVII, n° 5, pp. 408-413, 1 fig.
— 45
— Remarques sur la classification et la phylogénie des Mastodontes
sud-américains. Ibid,., n° 6, p. 484-491, 1 fig.
P. de Saint-Seine, Maître de Recherches du C.N.R.S. — Poissons fossiles
de l’étage de Stanley ville (Congo-Belge), première partie : La Faune
des argilites et schistes bitumineux. Ann. Mus. Congo-Belge,
Tervuren, 1955, vol. 14, pp. 1-126, 85 fig. 13 pl.
J. Sornay, Chargé de Recherches du C.N.R.S. — Nautile fossile à coquille
anormale. Bull. Mus. nat. Hist. nat., Paris, 1955, t. XXVII, n° 3,
p'p. 260-261, 2 fig.
P. Calas, Attaché de Recherches du C.N.R.S. — Faune malacologique
(pp. 114-117) in : F.c.E. Octobon. Grotte du Lazaret (A. M.).
Premier rapport sur les fouilles effectuées dans le locus VIII de
cette grotte. Bull. Mus. Anthropol. Préhist. Monaco, n° 2, 1955,
pp. 33-124.
— Quelques observations sur le gisement bartonien d’Ezanville (Sablière
du Bois Bleu). Bull. Mus. nat. Ilist. nat. (2), t. XXVII, n° 3, pp. 278-
284.
E. Buge, Attaché de Recherches du C.N.R.S. — Bryozoaires (p. 44) in :
Durand S. Données nouvelles pour l’étude du Tertiaire de la
région de Rennes. Bull. Soc. Géol. minéral. Bretagne, N. S., n° 1,
1955.
Ph. Brebion, Attaché de Recherches du C.N.R.S. — Turritella (Haus-
tator) doukantensis, nouvelle espèce de Gastéropode du Paléocène
du Dahomey. Bull. Mus. nat. Hist. nat., 1955, t. XXVII, n° 3,
pp. 244-246, 2 fig.
— Quelques observations sur les gisements de faluns helvétiens d’Anjou.
Ibid., pp. 273-277, 2 fig.
L. Ginsburg, Attaché de Recherches du C.N.R.S. — De la subdivision
du genre Hemicyon Lartet (Carnassier du Miocène). Bull. Soc.
Géol. Fr., 6e série, t. V, pp. 85-99, 1955.
Ozansoy Fikret, Boursier de Recherches du M.T.A. Enstitüsü, Ankara. —
Sur les gisements continentaux et les Mammifères du Néogène et
du Villafranchien d’Ankara (Turquie). C.R.A.S., Paris, 1955, t. 240,
pp. 992-994, 1 tabl.
Agrawal Surendra K., M. Sc. — Sur la stratigraphie du Jurassique de
Kutch (Inde). C.R.S.A., Paris, t. 240, n° 18, pp. 1790-1792.
Principales collections reçues. — Vertébrés : Poissons, Reptiles, Mammi¬
fères de provenances diverses (collection Vésignié). — jALammifères
du Pléistocène de l’Equateur (don de Mr. Hoffstetter). — Mam¬
mifères provenant des fouilles de Ternifine (Oran) parmi lesquels
une nouvelle mandibule et un pariétal d ' Atlanthropus (mission
Arambourg). — Mammifères provenant des grès de Rabat (don de
l’Institut Scientifique Chérifien) et de la carrière de Sidi Abd-er-
Rahmann (Maroc) (don de M. Biberson). — Moulages d’Austra-
lopithécidés (don du Musée de Johannesburg). — Mammifères
du Tertiaire supérieur et du Quaternaire inférieur des environs
d’Ankara (don de P Enstitüsü M. T. A. d’Ankara).
— 46 —
Pêches et Productions coloniales d’origine animale.
Th. Monod, Professeur. — Contribution à l’étude du peuplement de la
Mauritanie. Poissons d’eau douce (3e note). Bull. J. F. A. N., 1955,
sér. A, XVII, n° 2, pp. 590-591.
— Sur un nouveau Corophium constructeur de masses spongiomorphes
aux Philippines. Bull. Mm. nat. Hist. nat., 1955, 2e s., XXVII, n° 3,
pp. 196-206, 17 fig.
— Notes pour une classification fonctionnelle des engins de pêche.
Conférence Internationale des Africanistes de l'Ouest , 4e Conf.
Santa Isabel de Fernando Poo 1951 , Madrid, 1954, vol. II, pp. 119-
142, 1 fig.
P. Budker, Sous-Directeur. — Une industrie baleinière en miniature :
La chasse au « Petit Rorqual ». Naturalia , mars 1955, n° 18, pp. 35-
38.
— Le premier baleinier moderne. Neptunia , 1955, n° 39, pp. 31-32.
— Rendez-vous dans l’Antarctique. Migrations et marquage « Le Cour¬
rier », Unesco, 1955, n° 5, pp. 21-22 ; in « The Courrier », ibid., éd.
angl. : Migrating mammoths. Plàying tags with antarctic whales ;
in « El Correo », ibid., éd. espagn. : Festin mortal en el Antartico.
La migracion anual de los grandes cetaceos. — Migrating mammoths
World Science Review , London, déc. 1955, pp. 27-30, 1 fig.
— Le marquage des baleines. Mammalia, 1955, n° 4, XIX, pp. 464-469.
M. Blanc, Assistant, J. Daget et F. d’AuBENTON. — Mission M. Blanc
— F. d’AuBENTON (1954). I. Recherches hydrobiologiques dans le
bassin du Moyen-Niger. Bull. I.F.A.N. , 1955, sér. A, XVII, n° 3,
pp. 679-746, 29 fîg., 8 pl.
— - Id., IL L’exploitation des eaux douces dans le bassin du Moyen-
Niger. Ibid., n° 4, pp. 1157-1174, 4 pl.
— et F. d’AuBENTON. — Poissons du Niger. Science et Nature, 1955, n° 8,
pp. 21-24, 7 fig.
— — et Y. Plessis. — Note préliminaire sur l’enkystement de Protop-
term annectens (Owen, 1839). Bull. Mus. nat. Ilist. nat., 2e s., 1955,
XXVII, n° 3, pp. 193-195.
Y. Plessis, Assistant, H. Mugard et R. M. May. — Appareil d’élevage
pour petits animaux d’eau douce. Bull. Soc. Zool. Fr., 1955, LXXX
(2-3), pp. 144-149, 6 fig.
— Equilibres biologiques observés dans un nouveau type d’aquarium.
Réalisation d’habitats particuliers. Congrès de l'A.F.A.S., Caen,
195?5^fig. (sous presse).
F. d’AuBENTON. — Sur le rôle de l’organe suprabranchial d 'Heterotis
niloticus Ehrenberg (Téléostéen). C. R. Acad. Sci., Paris, 1955,.
t. 241, pp. 113-115, 1 fig.
— Mission M. Blanc. — F. d’AuBENTON (1954). III. Etude de l’appareil
branchiospinal et de l’organe suprabranchial d 'Heterotis niloticus
Ehrenberg 1827. Bull. I.F.A.N., 1955, XVII, sér. A, n° 4, pp. 1179-
1201, 17 fig.
Collections reçues. — Poissons marins de Guyane française (J. Durand).
— 47 —
Laboratoire d’ H elminthologie et de Parasitologie comparée
de V Ecole Pratique des Hautes Etudes *
Robert Ph. Dollfus, Directeur. — Localisation anormale de Metorchis
xanthosomus (Creplin 1846) chez un canard domestique (canard
d’Inde). (En collaboration avec Alice Buttner). Ann. Parasitol.
hum. et comparée, t. XXVIII, n° 5-6, décembre 1953, pp. 450-452,
fig.
— Les résultats zoologiques de l’expédition suédoise du navire Skagerak
en 1946... intéressant la faunistique marocaine. Soc. Sciences nat.
phys. Maroc. Comptes rendus des séances mensuelles , année 1954,
n° 3, séance du 9 mars 1954, pp. 79-80. (Paru le 7 mai 1954).
— Liste abrégée des Parasites d’Opisthobranches. In Alice Pruvot-Fol.
Mollusques Opisthobranches. Faune de France, fasc. 53, avril 1954,
pp. 24-26.
— Sur un Pentastomide Raillietiella (Ileymonsia) hemidactyli M. L. Hett
1934 supposé susceptible de parasiter l’homme consécutivement à
l’ingestion thérapeutique de lézards vivants, (en collaboration avec
Jean Canet). Bull. Soc. Pathologie exotique, t. XVII, n° 3, séance
du 7 avril 1954, pp. 401-407, fig. 1-6. (paru le 3 septembre 1954).
— Miscellanea helminthologica maroccana XII-XVIII. — XII. Deux
Molinostrongylus de Chiroptères. Hôtes et distribution géogra¬
phique des Nématodes Strongylata de Chiroptères. — XIII. Deux
Dicrocoeliinae d’oiseaux Passériformes du Maroc. Discussion de
quelques genres de Dicrocoeliinae d’homéothermes. — XIV. Un
Brachylaema (Trématodes, Distomes) de pigeon domestique. —
XV. Présence au Maroc de Leptophallus nigrovenosus (Bellingham)
(Trématodes, Distomes). — XVI. Sur un Distofne de Microchi-
roptère. — XVII. Distribution géographique des Distomes du
genre Mesocoelium avec description d’espèces récoltées au Maroc. —
XVIII. Quelques Cestodes du groupe Oochoristica auctorum récoltés
au Maroc, avec liste des Cestodes des Hérissons ( Erinaceidae ) et une
liste des Sauriens et Ophidiens (exclus. Amérique et Australie)
où ont été trouvés des Oochoristica. — Archives Institut Pasteur du
Maroc , t. IV, cahier 9, 15 septembre 1954, pp. 561-711, fig. 1-59.
— Addendum au premier Supplément. Titres et Travaux Scientifiques,
Paris, déc. 1954, 7 p.
— Métacercaire d’Accacoeliidé chez Sagitta inflata Grassi et larve de
Tétraphyllide fixée à cette métacercaire. (En collaboration avec
Mahadeva Anantaraman et R. Volappan Naïr). Ann. Parasitol.
hum. et comparée, t. XXIX, n08 5-6, janvie'r 1955, pp. 521-526,
fig. 1-5.
— Résultats zoologiques de l’expédition suédoise du navire Skagerak
en 1946, intéressant la faunistique marocaine (suite). Soc. Sciences
nat. phys. Maroc. Comptes rendus des séances mensuelles, année
1954, n° 8, séance du 20-12-1954, pp. 211-214. (paru le 15-3-1955).
* Les travaux de 1954, malencontreusement omis dans la précédente liste, figurent
dans la présente.
48 —
• — Variété apparemment génotypique de Concinnum brumpti (A. Railliet,
A. Henry, Ch. Joyeux 1912) chez un Chimpanzé. Bull. Soc. Patho¬
logie exotique, Paris, t. XVII, n° 6, séance du 8-12-1954, pp. 826-
833, fig. 1-2.
- — Métacercaire progénétique de Derogenes (Trematoda Ilemiuroidea)
chez un Copépode parasite de poisson. Vie et Milieu, t. V (1954),
n° 4, pp. 565-568, fig. 1 (paru le 1-7-1955).
- — Cnidosporidie chez un thon, Thunnus thynnus (L.) de l’Atlantique
marocain. Soc. Sciences nat. pliys. Maroc, séance du 10-5-1955,
Comptes rendus des séances mensuelles, n° 5, pp. 92-95, fig. 1-3.
— Cinq espèces de Nématodes chez un Atèle [Ateles ater (G. Cuvier 1823)]
mort à la ménagerie du Muséum. (En collaboration avec Alain
G. Chabaud). Archives Mus. nat. Hist. nat., nouvelle série, t. III
(1955), pp. 27-40, fig. 1 A-7 B (paru le 10-11-1955).
— Première contribution à l’établissement d’un fichier ichthyologique
du Maroc atlantique de Tanger à l’embouchure de l’oued Dra.
Travaux de l’Institut Scientifique Chérifien. Série Zoologique, n° 6
(Rabat) 1955, 230 p., 1 carte.
— Présence du genre Atolostrophion G. A. Mac Callum 1915 (Trematoda
Digenea) sur la côte atlantique du Maroc. XIVe Congrès Inter¬
national de Zoologie, Copenhague, août 1953, pp. 000, fig. 1-9.
— Parasites (des Siréniens), in : Traité de Zoologie de Pierre P. Grasse,
t. XVII, fasc. 1, 1955, pp. 981-983.
Paul Chabaaaud, Directeur honoraire. — Révision des Soléidés du genre
Pegusa. Description d’une espèce inédite. Bull. I.F.A.N., 16, 1954,
pp. 245-282, 20 fig.
— Nouvelle description du holotype de Cynoglossus canariensis Stein-
dachner. Synonymie de l’espèce. Bull. Soc. Zool. France, 79, 1954,
pp. 79-82.
— Sur une larve aquatique d’Urodèle, hypothétiquement capturée dans le
sud de la Guinée-Française. Bull. I.F.A.N., 16, 1954, pp. 1993-1994.
— Description d’un nouveau Symphurus de la côte sud de l’Arabie.
Bull. Mus. nat. Hist. nat., (2) 26, 1954, p. 464.
— Présence inédite d’un Cynoglossus dans la Méditerranée. Bull. Mus.
nat. Hist. nat., (2), 26, 1954, p. 465.
— Description d’un nouvel Aserag godes de la côte orientale de l’Afrique
(apud James E. Morron, Fishes from East Africa, with nevv records
and descriptions of two species). Ann. Mag. Xat. Hist., (12) 7.
pp. 800-802.
— Description d’un Paralichthys crochu (errore « cornu »). Bull. Mus. nat.
Hist. nat., (2) 26, 1954, p. 466. — Erratum, ibid., (2) 27, 1955, p. 16,
— Sur la présence d’axonostes libres chez les Pleuronectiformes de la
famille des Cynoglossidae. C. B. Acad. Sci., 240, 1955, pp. 561-563,
fig-
— Fiat fishes of the genus Symphurus from the U. S. S. Albatross Expé¬
dition to the Philippines, 1907-1910. Journ. Washington Acad. Sci.,
45, 1, 1955, pp. 30-32.
— Révision des Symphurus du Siboga. Beaufortia, 5, n°46, 1955, pp. 43-45.
49 —
— Sur l’origine et les conséquences d’une fréquente déformation qui
affecte, après la mort, certains Soléiformes. — Bull. Soc. Zool.
France , 79, 1954 (1955), pp. 427-431.
— Sur divers Pleuronecti /ormes appartenant au Naturhistorisches Muséum
de Vienne. Nouvelle description de Cynoglossus canariensis.
Ôsterr. Zool. Zeitschr ., 5, 1955, pp. 403-406.
— L’organe pleurogrammique (lignes latérales) des Pleuronecti [or mes du
sous-ordre des Soleoidei. C. R. Acad. Sci., 241, 1955, pp. 989-991,
2 fi g.
Alain G. Chabaud, Directeur-adjoint. — Sur le cycle évolutif des Spiru-
rides et de Nématodes ayant une biologie comparable. Valeur systé¬
matique des caractères biologiques. (lre thèse Sciences). Ann.
Parasitol. hum. et comp ., XXIX, 1954, pp. 40-88, fig. 1-20 ; pp. 206-
249, fig. 21-46 et pp. 358-425, fig. 47-52.
— Filaire inconnue de très petite taille, parasite d’une souris de Téhéran
(en collaboration avec Ch. Mofidi et M. Th. Choquet). Bull. Soc.
Pathologie Exotique , t. XL VII, 1954, pp. 282-284, fig. 1 a-c.
— Valeur des caractères biologiques pour la systématique des Nématodes
Spirurides. Vie et Milieu , V, 1954, pp. 299-309, fig. 1-4.
• — Nymphes du pentastome Gigliogella (n. gen.) brumpti (Giglioli 1922)
chez un lémurien. (en collaboration avec M. Th. Choquet). Rev.
di Parasit., XV, 1954, pp. 331-336.
— Sur le mécanisme d’infestation des copépodes par les cercaires de Tré-
matodes Hemiuroides. Variations suivant les espèces, (en collabo¬
ration avec J. Biguet). C. R. Acad. Sc., t. 239, 1954, pp. 1087-1089.
— Etude d’un Trématode Ilemiuroide à métacercaire progénétique.
I. Développement chez le Mollusque. IL Infestation du Copépode.
III. Développement chez le Copépode. (en collaboration avec
J. Biguet). Ann. Parasitol. hum. et comp., XXIX, 1954, pp. 527-
545, fig. 1-11.
— Sur les fièvres récurrentes à ornithodores, (en collaboration avec
M. Baltazard et R. Pourxaki). Bull. Soc. Pathologie Exotique ,
XLVII, 1954, pp. 589-597.
— Helminthes de la région de Banvuls. I. Nématodes parasites d’amphi-
biens. (en collaboration avec Y. Campana). Vie et milieu, VI,
fasc. 1, 7-10-1955, pp. 83-92, fig. 1-7.
— Helminthes de la région de Banyuls. IL Deux filaires parasites d’oi¬
seaux (en collaboration avec M. Th. Choquet). Vie et Milieu, VI,
fasc. 1, 7-10-1955, pp. 93-100, fig. 1-3.
— Essai d’interprétation phylétique des cycles évolutifs chez les Némato¬
des parasites de vertébrés. Conclusions taxonomiques. Ann.
Parasitol. hum. et comp., XXX, 1955, pp. 83-126.
— Deux Nématodes parasites de Lémurien. (en collaboration avec
M. Th. Choquet). Ibid., 1955, pp. 329-338, fig. 1-7.
— Curieuse structure œsophagienne d’un oxyuride (Dermatoxys probos-
cidiphora n. sp.) parasite de Xerus. (en collaboration avec E. Biocca
Ibid., 1955, pp. 339-345, fig. 1-3.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 1, 1956.
4
— 50 —
* — Vicariances spécifiques (et non génériques) chez des Oxyures parasites
de Xerus africains. Description de Syphacia iransaj ricana n. sp. et
division du genre Syphacia Seurat 1916. (en collaboration avec
E. Biocca). Bull. Soc. Zool. France , LXXX, pp. 124-131, fig. 1-4.
— Cycle évolutif d’un Ascaride : Subulura jacchi (Marcel 1857) parasite
de primates, chez la blatte Blahera jusca. (en collaboration avec
M. Larivière). C. R. Soc. Biol.
Claude Dupuis, Chef de Travaux. — Contributions à l’étude des Phasiinae
eimicophages (Diptera Larvaevoridae ) — XVI — Variations con¬
vergentes ou comparables de certains caractères imaginaux ;
signification taxonomique différente de ces variations selon les
lignées. Bull. Soc. Zool. Fr., 78 (1953), 1954, nos 5-6, pp. 414-420.
— Observations et expériences pour l’interprétation d’infestations natu¬
relles d’imagos mâles d’Ectophasia par des larves I de leur propre
espèce (Diptera Larvaevoridae, subfâm. Phasiinae) (Contributions
à l’étude des Phasiinae eimicophages, XVII). C. R. Acad. Sc., 239,
1954, pp. 836-838.
— Les Genitalia des Hémiptères Ilétéroptères (Genitalia externes des
deux sexes ; voies ectodermiques femelles). — Revue de la morpho¬
logie. — Lexique de la nomenclature. — Index bibliographique
analytique. Mém. Mus. nat. Hist. nat., Nne série, Sér. A. Zool.,
t. VI, fasc. 4, 1955, pp. 183-278, 17 figs.
— Les sources bibliographiques de l’entomologiste. — Première partie :
Bibliographies de bibliographies, Bibliographies rétrospectives et
courantes, Sources diverses, Bibliographies des ordres d’insectes.
Cahiers des Naturalistes, Bull. N. P., n. s. 10 (suppl. 1954), 1955,
pp. 77-112.
— Les Publications scientifiques des Naturalistes Parisiens (1904-1954).
— Historique et tables. Cahiers des Naturalistes, Bull. N. P.,
n. s. 10 (suppl. 1954) 1955, pp. 129-164.
— Contributions à l’étude des Phasiinae eimicophages (Diptera Larvae-
voridae). — XVIII. Une espèce méconnue, nouvelle pour la faune
française, Ilyalomyia barbijrons (Girschner, 1887). Cahiers des
Naturalistes, Bull. N. P., n. s. 11, 1955, fasc. 4, pp. 89-93.
— Bibliographie des travaux entomologiques de Marcel Caruel (1893-
1955) avec une introduction biographique. C ahiers des Naturalistes,
Bull. N. P., n. s. 11, 1955, fasc. 4, pp. 97-100.
François d’ Aubenton, Préparateur. — V. ci-dessus, Laboratoire des
Pêches et Productions coloniales.
Yvonne Campana-Rougf.t (Mme). — Parasites de Poissons de mer ouest-
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Parasites des Sélaciens. Bull. I.F.A.N., t. XVII, sér. A, n° 3,
juillet 1955 pp. 818-839.
— Sur deux nouveaux genres de Spirurides parasites de Poissons. Dis¬
cussion systématique des genres voisins. Ann. Parasitol. hum. et
comp., XXX, n° 4, 1955, pp. 346-362, fig. 1 A-5 B.
51 —
G ÉOLOGIE.
R. Abrard, Professeur. — Limite supérieure du calcaire de Champigny.
C. B. sorti. S. G. F., pp. 388-390, 1954.
— Le contact entre le Cuisien et le Lutétien à Fosses (Seine-et-Oise).
Ibid., pp. 114-115, 1 fig., 1955.
— Précisions sur l’Eocène inférieur et moyen du Sénégal, d’après des
sondages récents (en collaboration avec M. A. Gorodiski). Ibid.,
pp. 162-165, 1955.
— Sur le repli anticlinal de Meyrneis. li. S. G. F., (6), IV, p. 466, 1954.
— Notice géologique et hydrogéologique sur le département de Seine-
et-Oise. Bull. Inst. Nat. d’ Hygiène, t. 10, n° 2, pp. 486-544, 1 carte,
1955.
— Contribution à l’étude hydrogéologique du Bassin de Paris. Quatrième
Supplément. Bull. Mus. nat. Ilist. nat., t. XXVII, pp. 170-178, 1955.
— Carottages et échantillons de sondages et forages des collections du
service de Géologie. Ibid., pp. 347-350, 1955. (en collaboration
avec M. R. Soyer).
R. Furon, Sous-Directeur. — La légende des volcans de boue de Haute-
Mésopotamie (Turquie). C. II. som. S. G. F., pp. 9-10, 1955.
— Le plus grand fossé du monde. Géogràphia, n° 40, pp. 33-37, 8 fig., 1955.
— Le diamant. Naturalia, n° 16, pp. 11-17, 5 fig., 1955.
— La récolte des fossiles. Naturalia, n° 17, pp. 20-24, 1955.
— Les pierres de construction de l’Ile-de-France. Cah. franc, d’inform.,
n° 269, pp. 14-19, 2 fig., 2 p 1 . , 1955 et V Architecture des Collectivités
publiques, n° 4, pp. 11-15, 5 fig., 1955.
— L’exploitation éventuelle et le peuplement du Sahara. Rev. gén. Sc.,
t. 61, pp. 321-322, 1954.
— Introduction à l’étude paléogéographique de l’Amérique du Sud.
C. R. Soc. Biogéographie, pp. 46-49, 1954.
• — Les progrès de la recherche géologique et minière en Afrique portu¬
gaise. Chron. Min. Colon., n° 223, pp. 2-8, 2 cartes, 1955.
— Géologie des côtes de France. 1. Calvados. 2. Aquitaine. 3. Provence.
Naturalia, n° 22, pp. 16-22, 13 fig., n° 23, pp. 17-21, 2 fig., n° 24,
pp. 34-39, 5 fig., 1955.
- — L’évolution des récifs coralliens depuis cent millions d’années. Géo-
graphia, n° 45, pp. 2-7, 5 fig., 1955.
— Notules de voyage sur le Quaternaire de Tunisie. Bull. Mus. nat. Ilist.
nat., (2), t. 27, pp. 262-265, 1955.
— L’histoire de l’Océan Indien. Géographia, n° 49, pp. 8-12, 3 fig., 1955,
— Histoire de la Géologie de la France d’Outre-Mer. Mém. Mus. nat..
Ilist. nat., (série C), t. 5, 218 p., 31 fig., 8 pl. , 1955.
— La subsidence dans le Pacifique central depuis le Crétacé supérieur.
Rev. gén. Sc., t. 62, pp. 307-315, 1955.
R. Soyer, Assistant. — Hydrogéologie du Lutétien : Orxois, Tardenois,
Soissonnais (10e Note). Bull. Mus. nat. Ilist. nat., (2), t. XXVI,
n° 5, pp. 646-652, 1954.
— 52 —
— Notes géologiques et hydrogéologiques (Feuille de l’Isle-Adam au
50.000e). Bull. Sera. Carte Géol. Fr., t. LU, n° 241, pp. 39-65, 1954.
• — et J. Roger. — Le « Cendrier » sparnacien de Vanves (Seine). Présence
d’un Hamulus. C. R. som. S. G. F., pp. 54-55, 21 février 1955.
— Géographie physique, Géologie de l’Irak. Le Monde souterrain, nos 87-
88, n° spécial Irak 1, pp. 19-22, 2 mars 1955.
— Basrah. Géographie physique. Géologie. Démographie. Ibid., pp. 23-
28, 1955.
— Surface topographique de la Craie et direction des axes tectoniques
dans la Région parisienne. C. R. Acad. Sc., t. 240, n° 22, pp. 2.164-
2.166, 1955.
• — Cinquante ans de Géologie du Bassin de Paris et de l’Ile-de-France.
Cah. y at. Paris., Nouv. sér., t. 10, pp. 9-20, Suppl. 1954 (1955).
— et J. Goguel. — Surface structurale et allure tectonique du calcaire
de Champigny. C. R. Acad. Sc., t. 240, n° 23, pp. 2.247-2.249,
6 juin 1955.
• — Ligne n° 13 du Métropolitain prolongée de la Porte de Saint-Ouen
au Carrefour Pleyel à Saint-Denis (Notice géologique). Bull. Mus.
nat. IJist. nat., (2), t. XXVII, n° 2, pp. 179-182, 1955.
— Origine et captage des eaux thermales. Trav. Publ. Bâtiment Industrie,
n° 330, pp. 8-9, mars-avril 1955.
- — Étude géologique sur l’implantation des garages souterrains. « Le
Monde Souterrain », n° 89, p. 98, juin 1955.
— et R. Adrard. — Carottages et échantillons de sondages et forages
des collections du Service de Géologie. Bull. Mm. nat. Hist. nat.,
(2), t. XXVII, n° 4, pp. 347-350, 1955.
• — Les Marnes à Pholadomya ludensis à Arcueil et l’Hay-les-Roses,
fossilifères à la Croix-de-Berny (Seine). C. R. som. S. G. F., n° 13,
pp. 272-274, 7 novembre 1955.
P. Balavoine, Collaborateur technique du Centre National de la Recherche
Scientifique. — Note préliminaire sur quelques Bryozoaires de
Montainville et de Vigny (Seine-et-Oise). C. R. som. S. G. F., p. 385,
1954.
— Faluns helvétiens à Bryozoaires de la Buffeaumoine (Maine-et-Loire).
Bull. Mus. nat. Ilist. nat., (2), t. XXVII, n° 3, pp. 266-272, 1955.
— Bryozoaires récoltés en avril 1955 dans la région de Dinard et de
Saint-Malo. Bull. Lab. marit. Dinard, fasc. XLI, pp. 27-33, juillet
1955.
— Description de quelques Bryozoaires des calcaires de Montainville
et de Vigny (Seine-et-Oise). B. S. G. F., (6), t. V, pp. 59-64, pl. III-
IV, 1955.
51. Girard d’Ai.bissin (Mlle), Boursière de recherches au Centre National
de la Recherche Scientifique. — Étude du Sannoisien de l’Ile-de-
France. (Dipl. d’Et. Sup.), 1 fasc. in-4°, Ann. C.E.D.P., n° 11,
142 p., 14 fig., 4 cartes + 1 hors texte, 4 ph., Paris, Pl. Valhubert,
mars 1955.
L. Feugueur, Attaché au Bureau de Recherches géologiques, géophy¬
siques et minières. — Géologie profonde et hydrogéologie du Bas-
— 53
Languedoc. Publ. Bur. Rech. géol ., géop/i. min., (sér., Hydrogéol.
n° 1), n° 16, pp. 1-61, 9 fig., 1955.
— Essai de synchronisation entre les assises saumâtres du Thanétien-
Landénien (Gand-Ostende) et du Sparnacien (Ile-de-France).
Bull. Soc. belge Géol. Palêont. Hydrol., pp. 67-92, 1955.
— Géologie de la feuille de Pontoise au 50.000e. Bull. Serv. Carte Géol.
France, t. LIII, n° 245, pp. 69-153, 16 fig., 1955.
— et J. Goguel. — Présence du Wildflysch sous une digitation supé¬
rieure de la nappe de Mordes au Dérochoir (Haute-Savoie). C. R.
som. S. G. F., pp. 96-99, 1 fig., 21 mars 1955.
E. Bruet, Correspondant du Muséum. — Considérations sur le Diamant
et sa géologie. Bull. Mus. nat. Hist. nat., (2), t. XXVII, n° 4,
pp. 351-356, 1955.
Collections reçues. — Collection R. Füron. Roches et fossiles du Nord
du Portugal (Mission de l’été 1955). Cataloguée sous le n° 54-1
(suite).
Minéralogie.
J. Orcel, Professeur. — Chapitre sur les météorites dans l’article « Astro¬
nomie » de Y Encyclopédie française (sous presse).
— S. Caillere et S. Henin. — Sur la présence de l’anauxite en France.
Bull. Soc. fr. Min. (sous presse).
- - — Etude complémentaire de quelques schistes du houiller de la
région de Roanne. C. R. 80e Congrès Soc. Sav., Lille 1954, pp. 99-
102.
— S. Caillere et F. Kraut. — Etude minéralogique du gite de Wolfram
de Teissières les Boulies (Cantal). C. R. Acad. Sci., t. 240, 1955,
pp. 1650-1652.
— D. Fauquier et M. Foex. — Données nouvelles sur la cristallisation
de minéraux métamictes. C. R. Acad. Sci., t. 241, 1955, pp. 658-660.
S. Caillere, Sous-Directeur. — Présentation de quelques échantillons
de la Mine de Wolfram de Teissières (Cantal). Bull. Soc. fr. Min.,
1955, pp. lvi-lvii.
— Sur la présence de l’anauxite en France. Bull. Soc. Fr. Min., 1955.
— et F. Kraut. — Tables de constantes des minéraux. Technique de
V Ingénieur, 1955 (sous presse).
— et S. Henin. — Etude thermique des sépiolites et des palygorskites*
Clay London, chapitre ix. (Publications of Clay Minerai Group).
- Etude thermique des antigorites et des chlorites. Clay London ,
1955, chapitre vi.
— — Etude de quelques silicates nickelifères naturels et de synthèse.
Bull. Groupe fr. des argiles, 1955, n° 2.
— — et J. Esquevin. — Influence de la température sur la vitesse de
formation de l’antigorite nickelifère. C. R. Acad. Sci., t. 240, 1955,
pp. 810-812.
— — et P. Birot. — Étude de l’altération artificielle de quelques roches.
Ibid., pp. 1441-1442.
— et A. Jourdain. — Sur quelques particularités de la formation des
argiles de Montguyon (Charente). Bull. Croupe fr. des argiles, n° 2,
1955.
J. Prouvost, Assistant. — Remarque sur le spectre de Debye et Scherrer
de la stromeyerite et sur la synthèse de ce minéral par frittage.
C. R. Acad. Sci., t. 241, 1955, p. 217.
— C. (iUillemin et M. W in ter berger. — Sur les variétés fibreuses de
mimétite (prixite) et de vanadi'nite. Bull. Soc. fr. Min., 1955, t. 78,
p. 301.
— et C. Levy. — Rapport entre la chalcopvrite, la stannite, la reniérite
et la germanite. Bul. Soc. fr. Min. (sous presse).
E. Jeremine (Mme) et P. Pruvost. — Observations géologiques et pétro-
graphiques sur la région de Rostreneïi. Bull. Sera. Carte Géol. de
France, n° 243, t. LI1I, 1955, pp. 11-32.
R. Fouquet et P. Renaud. — Séparation des poussières de charbon et
d’argile, au moyen de liaisons thixotropiques. — Bull. Soc. fr. Min.,
1955, t. 78, nos 4-6, pp. lvii-lix.
F. Kraut et J. Prouvost. — Sur les gisements plombo-zincifères de la
région d’Alès. Bull. Soc. fr. Min., 1955.
P. Pellas. — Sur la répartition du thorium dans les allanites. Bull. Soc.
fr., Min., 1955, V, 78, pp. 257-261.
A. Sandrea, J. M. Cottelo et A. Rimsky. — Sur une gahnite stannifère
du Portugal. Bul. Soc. fr. Min., 1955, t. 78, p. 243.
— et E. Jeremine (Mmc). — La composition chimique de l’expichellite
et sa position dans la famille des lamprophyres. C. R. Acad. Sci.,
t. 241, 1955, p. 891.
M. Protitch. — Étude des phyllites de quelques minerais de fer de
Yougoslavie. Bull. Soc. fr. Min., 1955, t. 78, pp. 528-534.
Brève nomenclature des espèces représentées
par de magnifiques spécimens dans la collection minéralogique du
colonel Vésignk, léguée au Muséum.
1. Eléments natifs. — Soufre, or, platine dans chromite, tellure cristallisé.
2. Sulfures et sulfosels métalliques. — Pyrite, galène, stibine, blende,
bournonite, cuivre gris, énargite, proustite, pyrargyrite, etc...
3. Ilalogénures. — Fluorine, sel gemme, boléite, halogénures de mercure,
atacamite.
4. Oxydes et hydroxydes. — Quartz, cassitérite, rutile, anatase, zircon,
hématite, corindon, opale, brucite, diaspore, goethite.
5. Carbonates. — Calcite de Joplin, sidérose, dialogite, aragonite, smith-
sonite de Tsumeb, azurite de Chessy et de Tsumeb, malachite,
phosgénite, cérusite, otavite (très beau spécimen).
— 55 —
6. Sulfates. — Barytine, célestite, anglésite ; différents échantillons de
sulfate de fer et de cuivre.
7. Chromâtes , molybdales et tungstates. — Crocoïse, wolfram de Zinn-
wald, scheelite cristallisée, powellite, wulfénite.
8. Spinellides. — Spinelle magnésien, franklinite, chromite, magnétite,
pechblende.
9. Borates. — Boracite, hambergite, colemanite.
10. Phosphates, arséniates , vanadates. — Une très belle série : apatite
pyromorphite, vanadinite, descloizite, mimétite, hopéite, tarbuttite,
vauxite et paravauxite, turquoise, amblygonite, variscite de l’Utah
et espèces voisines.
11. Silicates. — Une très grosse série. A signaler un très gros prisme de
béryl bleu de Madagascar et des échantillons plus petits. Tour¬
malines de Madagascar. Topaze de Californie, du Colorado, de
Madagascar. Orthose et différents autres feldspaths. Epidote
Lapislazuli, Zéolites. Une série de minéraux argileux.
12. Hydrocarbures. — Succin, ozocérite, copalite, charbons.
13. Météorites. — Une série de chutes nouvelles, principalement des fers
météoriques.
14. Pierres précieuses qui ont toutes été cataloguées et incorporées dans
la collection durant l’année 1955, en particulier une très belle
opale, une alexandrite, un béryl rose, une topaze bleue, deux
spinelles, une indicolite, deux zircons, une villémite, une bénitoite.
Physique appliquée.
Y. Le Grand, Professeur. — Physiologie de la Télévision en couleurs.
Optica Acta, t. 1, 1955, p. 190.
— Les mouvements des yeux. Scientia, t. 49, 1955, p. 102.
— Les travaux du Comité d’Etudes « Couleurs ». Cahiers Comité fr. Ecl.
et Chauf., n° 2, 1955, p. 5.
— La vision entoptique. La Xature, n° 3236, 1954, p. 446.
— L’éclairage par fluorescence ; bases théoriques. Ibid., n° 3247, 1955,
p. 430.
— L’éclairage industriel ; la lumière et sa mesure. Hommes et techniques ,
n° 126, 1955, p. 391.
— La vision binoculaire aux faibles excitations. Coloquio sobre Pro-
blemas Opticos de la Vision, Madrid, t. 1, 1955. p. 55.
— Les Becommandations de la XIIIe Session de la Commission Inter¬
nationale de l’Eclairage. Rêvue d'Optique, t. 34, 1955, p. 525.
— Au sujet des recommandations de la XIIIe Session de la Commission
Internationale de l’Eclairage. Bull. Ass. fr. des Kclairagistes, n° 16,
1955, p. 25.
— La couleur à la 13e Assemblée plénière de la C.I.E. Couleurs, n° 11,
1955, p. 8.
- — Le problème de P Eclairage automobile. Conférence Polytechnicienne,
21e Série, 8 p., 1954.
56
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Biennale, 1955, p. 2.
— L’exploration de la haute atmosphère. La Revue Française, n° 69,
1955, p. 27.
— Recherches récentes dans le domaine de l’optique de la mer. Centre
Études et Recherches Océanographiques, t. 1, n° 5, 1954, 4 p.
— Le champ visuel. L’Opticien Lunetier, n° 24, 1954, p. 13.
— La vision de l’homme et des animaux. Ibid., n° 25, 1955, p. 8.
— La rétine. Ibid., n° 25, 1955, p. 16.
— La lumière. Ibid., n° 26, 1955, p. 4. •
— Les couleurs. Ibid., n° 27, 1955, pp. 13 et 23.
— La sensibilité de l’œil. Ibid., n° 28, 1955, p. 11.
- — Les effets temporels et spatiaux. Ibid., n° 29, 1955, p. 20.
• — Les anomalies de la vision des couleurs. Ibid., n° 30, 1955, p. 32.
— Les théories de la vision. Ibid., n° 31, 1955, p. 15.
• — La vision du point. Ibid., n° 32, 1955, p. 8.
— La vision des détails. Ibid., h° 33, 1955, p. 11.
- — La vision des mouvements. Ibid., n° 34, 1955, p. 11.
— La vision du relief. Ibid., n° 35, 1955, p. 18.
— Jean Becquerel. Archives du Muséum, 7e Série, t. 3, 1955, p. 5.
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Dinard, n° 41, 1955, p. 22.
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dans la mer. Proc. Verbaux Ass. Int. Océan. Physique, n° 6, 1955,
p. 280.
A. Ivanoff, Sous-Directeur. — Au sujet de la pénétration de la lumière
dans la mer. C. R. Acad. Sc., t. 241, 1955, p. 1612.
— La télévision sous-marine spirale. Science et Nature, n° 7, 1955, p. 21
— La photographie du monde sous-marin. Science et vie, n° Spécial de la
Biennale, 1955, p. 81.
■ — Photographie sous-marine. Photo-Almanach Prisma, n° 6, 1955, p. 288.
— La fotografia y Cinematografia Submarina al servicio de la investigacion
oceanografica. Arbor, n° 109, 1955, p. 1.
■ — Night Binocular Convergence and Night Myopia, Journ. Opl. Soc.
Amer., t. 45, 1955, p. 769.
— et C. Bouhdy. — Au sujet du comportement de la convergence bino¬
culaire en absence de point de fixation. C. R. Acad. Sc., t. 241, 1955,
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aux niveaux inférieurs à 10— 3 cd/m2. Optica Acta, t. 1, 1955, p. 192.
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— 57
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— Sur une application de la méthode de Chandrasekhar à l’étude du
rayonnement diffusé dans les couches de brume. Ibid., t. 241, 1955,
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— Sur quelques nouvelles mesures de la pénétration du rayonnement
ultraviolet dans la Méditerranée et leur interprétation théorique.
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d’Optique et vue d’ensemble du domaine optique. La Nature,
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par l’eau distillée. C. R. Acad. Sc., t. 240, 1955, p. 954.
J. Chanu, Attaché de Recherches du C.N.R.S. — Sür une méthode
optique d’étude de l’effet Soret dans les solutions ioniques. Ibid.,
t. 240, 1955, p. 949.
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de potassium. Ibid., t. 241, 1955, p. 1115.
C. Bourdy, Attachée de Recherches du C.N.R.S. — Au sujet de l’étude
des variations de la convergence binoculaire nocturne en fonction
des dimensions du test, de son excentricité et de la longueur d’onde
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B. Saint-Guily. — Sur l’indice de réfraction des liquides purs et des
solutions, en particulier de l’eau de mer, comme fonction de la
température et de la concentration. Bull. Inst. Océanogr., n° 1052,
1955.
— Note sur quelques observations de courants de marée faites à Roscoff.
Ibid., n° 1069, 1955.
— Note sur la dénivellation et la circulation induites par le vent dans les
mers fermées ou les lacs. Bull. Inj. C.O.E.C., n° 5, 1955, p. 207.
— Sur la forme des équations de la dynamique des océans en régime
turbulent. Ibid., n° 7, 1955, p. 295.
M. Aguilar. — Visibilité d’un test pour microfilms. Annales d'Opt. Ocu¬
laire, t. 3, 1955, p. 99.
E. J. Denton. — Une nouvelle méthode pour déterïniner la courbe d’ab¬
sorption du pourpre rétinien. C. R. Acad. Sc., t. 239, 1954, p. 1315.
Océanographie Physique.
H. Lacombe, Professeur. — Le talus continental marocain au large de
Rabat. Bull. Inf. C.O.E.C., VII, n° 5, pp. 201-206, 1955.
— Essai d’explication du mécanisme de la marée dans le Golfe de Saint-
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— Exploitation hydrographique d’une chaîne de radionavigation Rana.
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237, 1955.
— Le Radionavigateur Rana. Revue Maritime, pp. 1144-1167, 1955.
58 —
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Malo. Mém. et Trav. Soc. Hydrotechnique de France. La Houille
Blanche , n° 1955 /B, pp. 179-187.
— Sur quelques problèmes d’Océanographie physique intéressant la
Méditerranée Occidentale. Bull. Sect. Géogr. Comité des Travaux
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— Le Radionavigateur Raisa. Revue hydrogr. internat. Monaco, XXXII,
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Chimie appliquée aux Corps organiques.
C. Sannié, Professeur. — Les pigments des êtres vivants. Enciclopedia
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— La synthèse des hormones génitales et cortico-surrénales à partir de
plantes exotiques. J. Agric. Trop, et Bot. appliquée, 11, pp. 28-39,
1955.
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juin 1955.
Bibliothèque centrale.
— Communication en 1955 de 7.541 ouvrages, non compris les ouvrages
de référence.
— Prêt de 9.211 ouvrages aux laboratoires du Muséum, à l’Université,
au C.N.R.S. et à divers organismes.
— Inscription de 1.951 ouvrages et brochures (dans ce chiffre ne sont pas
compris les dépouillements de périodiques et de suites.)
— Inscription de 446 documents iconographiques.
— Inscription de 43 périodiques nouveaux dont la liste suit :
Périodiques nouvellement inscrits en 1955.
Acta theriologica (Polska akademia nauk. Instytut zoologiczny). —
Warszawa, 1955— >. In-8°. 1 (1955)— > . Pr 1178 D
Alfiildi tudomânyos gyüjtemeny (Az Alfoldi tudomanyos intezet evkô-
nyve). — Szeged, 1944-45-*. In-8°. 1 (1944-45) . Pr 3336
Annales de la Société nationale d’horticulture de France. — Paris, 1955— >,
In-4°. 1 (1955) — > . Pr 97 B
Annales Hébert [et Ilaug J (Laboratoire de géologie de la Faculté des
sciences de l’Université de Paris). — Paris, 1892-1912, 1949 —
In-8°. 5 (1911) -7 (1949) . Pr 5443
Annales Instituti biologici ( Tihany ) Hungaricae academiae scientiarum. —
Tihany. In-8°. 18 (1948) -> . Pr 3354
Annals (The) of zoology (Academy of zoology). — Agra (Inde), 1955— >.
In-8°. 1 (1955) -» . . . Pr 3363
Archivos del Instituto de aclimataciôn. — Alméria, 1 953 — >. In-8°. 1 (1953)
(1953) -> . Pr 3360
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 1, 1956. 5
— 66 —
Blatler für Nalurschutz. — München. In-8°. 28 (1945-48) Pr 2C47
Boletin palcontolôgico de Buenos Aires. — Buenos-Aires, 1934— >. In-8°. 29
(1954) . Pr 3358
Bulletin. Réserves ornithologiques de Belgique. — Bruxelles, Anvers. In-8°.
1952-53 — s>- . Pr 3377
Bulletin de la Société française d’histoire naturelle des Antilles. — Fort-de-
France, 1952 In-8°. 1 (1952) -> . Pr 3371
Bulletins de la Société royale de zoologie d’Anvers. — Anvers, 1 953 — >. In-8°.
1 (1953) —s* . Pr 1754 A
Bulletin du Service de biogéographie (Université de Montréal). — Montréal,
1945— K In-8°. 2 (1948) -> . . . Pr 5099
Ceskoslovenské botanické listy — [Revue botanique tchécoslovaque], — Praha,
1948 —K In-8°. 1 (1948) — > . Pr 3352
Conférence internationale de la lèpre. 1897 — >. 6. Madrid. 1953.
Memoria . Pr 5468
Cuadernos de historia y arqueologia. — Guayaquil, 1 951 — In-8°. 3
(1953) —s- . ! . Pr 1311 C
<Xu. ;c::c.çf;( hv ... — Faculté de philosophie de l’Université de Skopje.
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Larousse mensuel. Revue encyclopédique. — Paris, 1907 — > . In-4°. 1 938 —
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Lccusta (Comité international provisoire de prévention aeridienne au
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ethno graphiae. — Harbin, 1946 — In-8°. 1 (1946) — >
(lac) . Pr 3356
* Travaux parus en 1955 dans les Editions non périodiques
du Muséum
— Dans les Archives du Muséum , 7e série, tome III :
1. — Jean Becquerel, par Yves Le Grand, pp. 1 à xvm, portrait.
2. — Un J uniperoxylon particulier dans l’éocène inférieur du Bassin do
Paris, par Louis Grambast, pp. 1 à 24, fig., 4 pl.
3. • — Cinq espèces de Nématodes chez un Atèle [Ateles ater (G. Cuvier
1823)], mort à la Ménagerie du Muséum, par Robert Ph. Dollfus
et Alain G. Chabaud, pp. 25 à 40, fig.
4. — Recherches anatomiques et biologiques sur les Sphaeropsidales-
Phaeodidymae des Fungi Imperfecti, par Charalambos E. Zambet-
takis, pp. 41 à 146, fig., 30 pl.
— Dans les Mémoires du Muséum , nouvelle série :
A. Zoologie :
Tome 6, fasc. 4. — Cl. Dupuis. — Les génitalia des Hémiptères Hétérop-
tères, pp. 183 à 278.
* Pour la vente ou l’échange de ces publications s’adresser à la Bibliothèque
centrale du Muséum national d’Histoire naturelle, 36, rue Geoffroy-Saint-Hilaire,
Paris, 5e.
68 —
Tome 8, fasc. 3. — F. Grandjean. — Sur un Acarien des Iles Kerguelen,
pp. 109 à 150.
Tome 8, fasc. 4. ■ — J. Risbec. — Chalcidoïdes du Kenya (Mission del’Omo)
pp. 153 à 176.
Tome 9. — R. Jeannel. — Les Psélaphides de l’Afrique australe, pp. 1 à
196.
Tome 10, fasc. 1. • — E. H. Ackerknecht et H. V. Vaelois. — François-
Joseph Gall et sa collection, pp. 1 à 92, 2 pl.
Tome 10, fasc. 2. — P. Dispons. — Les Réduviidés de l’Afrique occiden¬
tale, pp. 93 à 240, 4 pl.
B. Botanique :
Tome 4, fasc. 2. — - E. Nelmes. — The genus Carex in Indo-China, inclu-
ding Thailand and Lower Burma, pp. 83 à 182.
Tome 5. - — • J. M. Tubmel. — Le pic du Midi d’Ossau, pp. 1 à 208, 8 pl.,
1 carte.
Tome 6. — J. -F. Leroy. — Etude sur les Juglandaceae, pp. 1 à 246, 31 pl.
C. Sciences de la terre :
Tome 5. - — R. Furon. — Histoire de la géologie de la France d’Outre-Mer,
pp. 1 à 218, 1 portr., 8 pl., cartes.
— Dans les Notes et Mémoires sur le Moyen-Orient , tome 6 :
1. — Géologie des roches vertes du nord-ouest de la Syrie et du Hatay
(Turquie), par Louis Dubertret, pp. 1 à 224, fig., 31 pl., cartes.
2. - — Sequanian Stromatoporoids from South-YYest Arahia, by R. G. S.
Hudson, pp. 225 à 254, fig., 25 pl.
— 69 —
L'Océanographie , travail d’équipe.
Leçon inaugurale du cours D’Océanographie physique
PRONONCÉE LE 7 NOVEMBRE 1955.
Par Henri Lacombe.
PROFESSEUR AU MUSÉUM NATIONAL d’hiSTOIRE NATURELLE.
Monsieur le Directeur,
Mes Chers Collègues,
Mesdames, Messieurs.
11 est d’usage que, dans la leçon inaugurale de son cours, le nou¬
veau titulaire d’une chaire retrace la vie et l’œuvre de son prédéces¬
seur... Je manquerai à cette tradition, et, en définitive, sans regret,
car mes paroles n’auront à déplorer aucun départ et j'aurai pour
excuse la force majeure, comme l’ont eue avant moi, la vingtaine
de titulaires de chaires nouvelles. Leur exemple constitue aussi une
tradition, moins fournie certes, moins vénérable, mais nécessaire
pour que l’autre s’installe : elle a pour elle, en somme, le droit
d’aînesse ; traditions toutes deux, quoi qu’il en soit, et par cela
tournées vers le passé... et c’est d’un passé proche que je voudrais
d’abord vous dire quelques mots.
Il n’est pas inopportun, au seuil de ce cours, de rappeler divers
faits récents qui m’ont conduit à cette place. Les opérations navales
et amphibies de la dernière guerre d’abord, qui ont fait sentir l’im¬
mense importance militaire de l’océanographie physique, une actua¬
lité tournée vers la mer ensuite, ont vulgarisé depuis quelques années
divers problèmes touchant les sciences de la mer et l’exploration
sous-marine. Il est apparu à diverses personnalités de l’Enseigne¬
ment et de la Marine, notamment, que l'heure était venue de mettre
sur pied un enseignement spécifique officiel d’une discipline bien
perdue de vue en France. Aussi, M. le Ministre de l’Education
Nationale, à la suite d une proposition de la Direction et de divers
Professeurs du Muséum d’IIistoire Naturelle à la Direction de l’En¬
seignement Supérieur, décida-t-il, il y a un an, de créer dans cet
établissement une chaire d’océanographie physique. Ainsi dispa¬
raissait dans l’enseignement officiel français une lacune qui n’était
comblée que dans une certaine mesure par les enseignements donnés
dans l’illustre Institut Océanographique, poursuivant inlassable¬
ment l’œuvre de diffusion des sciences de la mer voulue par son
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 1, 195G.
— 70 —
grand fondateur, le Prince Albert Ier de Monaco, grâce aux Pro¬
fesseurs Thoulet, Berget, Rouen, Legendre et à notre Collègue
Le Grand et comblée aussi partiellement par les enseignements
donnés dans divers autres départements ministériels, tels que la
Marine, organisant les cours nécessaires à leurs besoins propres.
M. le Ministre de l’Education Nationale, sur proposition de l’As¬
semblée des Professeurs du Muséum, voulut bien, il y a quelques
mois, me faire l’honneur de m’appeler à la nouvelle chaire. C’est
un agréable devoir pour moi de lui exprimer ma reconnaissance de
même qu'à l’Assemblée des Professeurs de cette Maison et plus
spécialement peut-être à M. le Professeur Louis Page, Président de
l’Académie des Sciences qui m’a conseillé et aidé avec la plus grande
bienveillance et à M. le Professeur Roger Heim, Membre de l’Ins¬
titut, Directeur du Muséum, qui a bien voulu m’accorder un cons¬
tant soutien.
Ces appuis me sont d’autant plus précieux que la transition est
grande qui m’amène aux fonctions de Professeur dans un Établisse¬
ment dont le but principal est l’enseignement public de l’histoire
naturelle, à partir de celles d’ingénieur Hydrographe de la Marine,
remplies pendant vingt ans, et essentiellement orientées vers l’éta¬
blissement des documents utiles à la navigation maritime. Plus de
la moitié de cette période de vingt ans a pu être, pour moi, essen¬
tiellement consacrée à l’océanographie, grâce à la compréhension
du Service Hydrographique de la Marine et plus spécialement de
l’Ingénieur Hydrographe en chef Gougenheim ; je leur présente,
ici, l'expression de ma gratitude en formant le vœu que mon départ
de la Marine, auquel M. le Ministre de la Défense Nationale a bien
voulu souscrire, ne marque pas un arrêt dans une série de travaux
effectués en équipe et une coupure dans une coopération indispen¬
sable par essence.
11 n’est pas besoin d'aller très loin dans l’étude de l’océanographie
pour constater que cette science a surtout progressé grâce à des
travaux étrangers, récemment surtout. Il est humiliant de cons¬
tater la part minime prise par notre pays dans la recherche marine...
Citerai-je à cet égard le Commandant Rouch, Directeur du Musée
Océanographique de Monaco qui, dans la préface du troisième volume
de son Traité d’Océanographie Physique, paru en 1948, s’exprime
ainsi : « On reste en France un débutant en océanographie, même
après avoir franchi tout le cycle des études scolaires puisque les
programmes officiels, jusqu’à l’accès aux plus hauts grades univer¬
sitaires, ne font qu’une place infime à l’étude de la mer ? » Je n'en
ressens que plus vivement l’honneur que m’ont fait M. le Ministre
de l’Éducation Nationale et l’ Assemblée des Professeurs du Muséum,
en me confiant la première chaire officielle d’océanographie physique
créée en France ; et je voudrais tenter de vous présenter divers
aspects de la tâche à accomplir tant dans le sens d’une diffusion des
connaissances et des problèmes actuels de l’océanographie, apte
à susciter l’enthousiasme et la vocation de jeunes chercheurs, que
dans celui d'une participation active au progrès général grâce à la
conduite de recherches à la mer, parallèles à des études théoriques,
indispensables, elles aussi, pour aider les techniques maritimes
modernes. Une telle tâche ne peut être que celle d’une équipe impor¬
tante.
L’océanographie a pour objet l’étude du milieu marin tout entier.
Elle est divisée classiquement en océanographie physique et en
océanographie biologique. La première branche comporte la des¬
cription géométrique des bassins océaniques, l’étude des propriétés
physiques et physico-chimiques du milieu, celle de ses mouvements,
périodiques ou non, l’étude des échanges d’énergie entre océan et
atmosphère assurant un couplage entre ces milieux, l’étude du sous-
sol marin, enfin la répartition géographique des propriétés et des
mouvements de la mer. L’océanographie biologique comporte
l’étude de tous les êtres vivant dans la mer et des conditions mêmes
de leur vie.
Ces deux branches sont nécessairement liées et leur ligne de par¬
tage est indécise : on ne saurait imaginer un biologiste se désin¬
téressant de la physique du milieu où se manifeste la vie qu’il étudie ;
on conçoit un peu moins difficilement, peut-être, un physicien se
désintéressant de la biologie ; mais il apparaît vite que la répartition
de la vie dans la mer modifie les propriétés du milieu, réagit sur les
appareils d’étude physique et éclaire divers aspects des mouvements
de la mer. Une intime liaison est donc nécessaire : elle ne saurait
être mieux assurée qu’au sein du Muséum où les Laboratoires de
plusieurs Chaires sont engagés dans des recherches de biologie
marine.
L’océanographie physique est essentiellement la science d’un
milieu — d’un milieu particulièrement vaste qui occupe plus de
70 % de la superficie du globe et particulièrement complexe puis
qu'il est constitué par une solution dans l’eau de composés de la
plupart des éléments chimiques — milieu particulièrement mobile
dont la surface constamment fluctuante était pour Rousseau l’image
même de « l’instabilité des choses de ce monde » — milieu particu¬
lièrement difficile à étudier puisque l'homme n’y peut guère péné¬
trer sans faire appel à des techniques spéciales tant il est radicale¬
ment différent du « milieu des poumons » où votre vie s’écoule.
La science d’un milieu fait nécessairement appel au faisceau de
toutes les disciplines susceptibles d’apporter un outil d’étude adapté
72 —
ou une explication des phénomènes qu’on y rencontre. L’océano¬
graphie fut d’abord une science d’observation ; puis les besoins de
l’interprétation des faits constatés, de leur répartition géographique
en ont fait de plus en plus une science de caractère physique et mathé¬
matique, qui ne saurait naturellement se passer de recherches à la
mer.
Il ne peut être question d'aborder avec fruit l’étude des mouve¬
ments de la mer sans recourir à l’hydrodynamique : et il se trouve
que la nature semble avoir compliqué à plaisir les problèmes posés
à la perspicacité des océanographes : le fond des océans a des formes
complexes et l’on sait combien les mouvements des fluides sont
sensibles à leur profondeur ; les causes des mouvements sont très
variées par nature et souvent très complexes.
Certaines sont rigoureusement périodiques comme les forces
génératrices des marées, d’origine astronomique et leur période est
déterminée par les mouvements célestes. Très diverse est « la réponse
des océans à leurs sollicitations », pour employer une heureuse for¬
mule usitée depuis peu. D’autres forces sont apériodiques, et de
durée plus ou moins longue, comme celles dues aux vents ; les
régimes transitoires correspondants sont difficiles à étudier. Toute
modification locale de l’état de mouvement retentit, par continuité,
à plus ou moins brève échéance, sur l'ensemble du milieu ; le mou¬
vement lui-même réagit sur l’atmosphère et les vents, donc sur le
climat : il y a donc intrication des causes et des effets... La rotation
terrestre, la viscosité des eaux viennent modifier le mouvement
aussitôt qu’il existe. Dans des conditions aussi complexes, il faut
les ressources de l'analyse mathématique pour éclairer, dans des cas
nécessairement idéalisés, le mécanisme des courants. On tente
ensuite d’interpréter la réalité à partir de ces schémas simples...
Les mouvements superficiels des eaux, les vagues et la houle, sont
dans l’état de confusion où on les observe au large en présence de
vent, un véritable puzzle pour l’océanographe qui essaie de trouver
des points de repère dans cette agitation désordonnée, de la réduire
à une superposition de composants simples accessibles à l'analyse.
Tâche difficile car, là, au contraire des mouvements de la marée,
la période n’est pas déterminée a priori...
La propagation dans les mers des diverses radiations, calorifiques,
optiques, acoustiques fait appel à autant de branches de la physique,
appliquées à un milieu complexe. Une grande partie des échanges
d'énergie entre l’océan et l’atmosphère se fait sous forme de chaleur ;
et ces échanges ont sur la mer un effet considérable en raison du très
grand rapport de la surface des mers à leur volume, c’est-à-dire de
leurs dimensions horizontales à leur profondeur. Les radiations
lumineuses commandent de multiples aspects de la vie marine et
elles ont même été appliquées par notre Collègue Le Grand à la
— 73 —
détermination des petites profondeurs de la mer. Quant aux ondes
élastiques, sonores et ultra-sonores, elles se propagent bien dans la
mer en général et elles sont mises en œuvre dans les sondeurs,
outils essentiels de l’étude des profondeurs marines. Les progrès
de la technique en font des appareils de plus en plus sensibles,
assurant une définition constamment améliorée et une connais¬
sance de plus en plus fine de la configuration du fond des océans...
Toute mesure marine doit être accompagnée d’une position aussi
précise que possible du point où la mesure a été effectuée. En vue de
terre, l’océanographe pourra la déterminer par les procédés clas¬
siques de la géodésie et de l’hydrographie. Au large, il aura recours
aux astres . et le voilà faisant tâche de géodésien, d’hydrographe,
d’astronome. S’il dispose maintenant d’appareils de radio-navi¬
gation, il devra connaître un minimum d’électronique. Le couplage
de l’océan et de l’atmosphère l’obligera à connaître la météorologie,
voire la thermodynamique ; l’étude du fond exigera une connais¬
sance de la géologie... que de sciences nécessaires... ; et d’autant
plus qu’il lui sera toujours difficile à la mer de consulter le spécialiste
qui le dépannerait...
Si l'on pouvait construire des robots susceptibles d’aborder les
diverses sciences avec tout l’arsenal des connaissances nécessaires,
il est permis de penser que l’un des plus compliqués serait le robot
océanographe. La « bosse des sciences » que comporterait ce qui lui
servirait de cerveau devrait être particulièrement développée.
Aussi ample que l’éventail des sciences auxquelles il convient de
faire appel, est, dans un tout autre ordre, l’extension de l’échelle
des phénomènes étudiés, aussi bien dans l’espace que dans le temps.
C’est ainsi qu’on rencontre les grands courants océaniques, tels que
le Gulf Stream, branche occidentale renforcée du système de cou¬
rant Nord-Atlantique, qui transporte par seconde plus de 50 mil¬
lions de mètres cubes, sur des milliers de kilomètres. Dans l’échelle
des trajets décroissants viennent ensuite les courants de marée qui
sont liés indissolublement aux variations du niveau des mers sous
l’effet des forces luni-solaires et périodiques comme elles ; ils trans¬
portent des molécules d’eau sur des distances de l’ordre du kilo¬
mètre, de la dizaine de kilomètres au plus, qui sont surtout appré¬
ciables dans les parties peu profondes des mers. L’agitation due à la
houle et aux vagues, qui se fait sentir seulement dans une couche
d’eau relativement peu épaisse, est grossièrement périodique et de
l’ordre de la dizaine de mètres ; mais dans diverses circonstances,
cette agitation peut être à l’origine de courants apériodiques qui,
en particulier près des rivages, se superposent au mouvement
74 —
strictement alternatif d’une houle simple et transportent souvent
au loin des matériaux ténus comme le sable ou la vase : ainsi le
rivage, dans les secteurs où il est constitué de matériaux meubles,
est essentiellement vulnérable ; son dessin résulte -d’un équilibre
dynamique plus ou moins stable qui peut être perturbé soit par des
variations des conditions météorologiques moyennes sur une assez
longue période, soit du fait d’une intervention de l’homme qui
altère par ses travaux la forme du rivage, obligeant la nature à
retrouver un nouvel équilibre. La transition ne se fera pas toujours
dans le sens désiré par l'homme, non seulement au voisinage de son
ouvrage, mais peut-être aussi au loin. La technique des travaux
maritimes, dans la construction des ports et la protection du rivage
contre l’érosion marine dépend dans une grande mesure du compor¬
tement de la houle, des vagues et de tous les courants littoraux.
Sous-jacents aux courants généraux, aux courants de marée,
aux déplacements d’eau dus à la houle et aux vagues, on rencontre
dans la mer une agitation à plus ou moins grande échelle qui est
liée au caractère turbulent de tous les mouvements marins. En un
jioint géométrique donné, les caractéristiques du mouvement fluide
oscillent autour d'une valeur moyenne, définie sur un intervalle de
temps convenable, et l’écart à cette moyenne est une variable aléa¬
toire. L'importance, en mer, de ces mouvements turbulents est très
grande, car c’est grâce à eux que les couches d’eau voisines s’en¬
traînent l’une l’autre, comme par simple viscosité, mais avec une
intensité bien plus grande. Grâce aux tourbillons horizontaux et
verticaux liés à la turbulence, les couches d’eau en contact échangent
non seulement leur mouvement, plus précisément leur quantité de
mouvement, mais encore toutes leurs autres propriétés : salinité,
température, teneur en divers corps et l’étude de la répartition d’une
de ces propriétés est susceptible de renseigner sur le mouvement
de l’eau. 11 y a fort peu de temps qu’on a mis en évidence l’existence
de vastes tourbillons horizontaux atteignant jusqu’à 200 kilo¬
mètres, aux limites constamment fluctuantes, notamment sur les
bords des courants océaniques comme le Gulf Stream, grâce à la
mise en œuvre d’appareils permettant d’étudier, en un temps rela¬
tivement court jiar rapport à la persistance des tourbillons, soit le
mouvement superficiel des eaux, soit la répartition de telle ou telle
propriété physique et spécialement de la température. Ces tour¬
billons sont probablement les agents les plus efficaces de la perte
d’énergie par frottement que subissent les courants et qui les empêche
de croître sous l’effet de la force d’entraînement des vents réguliers,
plus ou moins constamment appliquée. Plusieurs essais théoriques
très récents d’explication de la circulation générale dans les océans
à partir de la répartition statistique des vents achoppent sur la
valeur du coefficient de mélange des eaux à faire intervenir dans les
— 75 —
calculs. La clé des problèmes posés par une circulation à l’échelle de
l’océan réside donc, sans doute, dans le mécanisme de mouvements
intervenant à échelle beaucoup moindre.
Dans la vaste gamme des mouvements des eaux qui se super¬
posent sans trêve dans les océans, la rotation terrestre a des effets
différenciés selon la périodicité de ces courants, c’est-à-dire aussi
suivant leur extension. Ces effets, sont d’autant plus grands que la
période du mouvement est plus longue et la ,< force de Coriolis »
qui résulte, pour tout mobile terrestre, de la rotation du globe, a une
importance primordiale pour les grands courants océaniques ; elle a
un effet très appréciable sur les courants de marée et sur la marée,
mais, par contre, une influence négligeable sur les mouvements liés
à la houle. La nature est donc allée jusqu’à faire elle-même une
discrimination subtile dans l’échelle des mouvements lluides des
mers !
L’échelle des vitesses des mouvements marins est très large aussi.
I >es valeurs de plusieurs mètres par seconde sont rencontrées pour
toutes les catégories de courants. Mais il existe aussi des mouvements
de l’ordre d’un centimètre par seconde, probablement, dans les
parties profondes des océans. Bien que la molécule entraînée par un
tel flux mette plus de 30 ans à parcourir le quart du méridien, ces
courants sont extrêmement importants car ils se rencontrent sous
des épaisseurs de l’ordre du millier de mètres dans la plupart des
océans et constituent un cycle, plus ou moins dissymétrique dans les
deux hémisphères, grâce auquel des eaux superficielles des basses et
moyennes latitudes sont attirées vers les zones polaires par suite de
plongées dans ces régions, d’eaux superficielles qui cheminent
ensuite vers l’équateur dans les grandes profondeurs. C’est là un
cycle thermodynamique où la source chaude est sous l’équateur
et la source froide dans les régions polaires.
Le robot océanographe devra donc être apte à saisir dans le temps
comme dans l’espace des phénomènes d’échelle essentiellement
variable. Son arsenal devra comprendre lunette astronomique et
microscope...
Mais il est essentiel qu’il se tienne au courant de tous les progrès
de la technique ; il doit chaque jour reconsidérer ce qu’il sait en
fonction des constantes améliorations des outils de mesure, appli¬
quer son ingéniosité à leur adaptation à la mer. 11 est à peine besoin
de rappeler ce qu’a fait gagner aux sciences de la mer l’usage des
ondes sonores et ultra sonores..., en 25 ans, elles ont fait progresser
à pas de géants notre connaissance de la forme du sol marin. En
modifiant à peine les conditions de leur emploi, les voici qui servent
— 76 —
maintenant à étudier aussi la constitution du sous-sol marin, à
ausculter les mvstérieuses couches de l’océan qui diffusent les ondes
sonores... L’idée magistrale de l’Américain \ on Arx de prendre
comme grandeur fixe de référence, pour l’étude des courants marins,
la composante verticale du champ magnétique terrestre révolu¬
tionne grâce aux progrès de l’électronique la technique de la mesure
continue des courants superficiels, désormais, possible, avec cer¬
taines approximations, à bord d'un bâtiment en marche...
Des outils comme la photographie sous marine, le bathyscaphe
qui permettent notamment d'étudier la mer et le fond avec le
rayonnement lumineux, c’est-à-dire avec une forme d’énergie d’autre
nature que les sondeurs classiques, ne vont-ils pas nous donner de
tout autres idées sur la constitution du fond des mers que celles qui
résultent de la perception en quelque sorte sonore que nous en avons
maintenant ?
L’étude de la houle et sa prévision ne sont-elles pas aidées par
l’analyse des microséismes ?
L’énergie électrique a été peu employée dans la mer. Ne four¬
nira-t-elle pas bientôt un moyen de recherche ?
Depuis dix ans ont été mis en œuvre des appareils de mesure quasi
instantanée du mouvement ou des caractéristiques des eaux :
bathythermographe, radionavigateur, courantomètre Von Aux...
et tout à coup a vieilli la méthode indirecte de détermination des
courants supposés permanents, d'après la répartition des densités,
méthode appliquée systématiquement depuis sa mise au point au
début du siècle... L’appliquera-t-on encore dans dix ans ? L’océano¬
graphie est peut-être, parmi les sciences, celle qui, de par son stade
de développement actuel, est le plus profondément sujette à des
changements radicaux d’orientation sous l’effet des progrès de la
technique ou de l’application à la mer d’outils réservés antérieure¬
ment à l’étude d autres milieux.
Si l’océan est l’image de « l’instabilité des choses de ce monde »,
il est aussi celle d’une immense complexité qui ne fait que croître
à mesure que progressent nos moyens d’étude... Si certains se noient
dans un verre d’eau, notre robot océanographe devra être d’autre
mesure pour ne pas se noyer dans l’océan...
Dans sa prudence, restera-t-il pour autant derrière son bureau,
imitant ce géographe dont Saint-Euxpéry fait un irrévérencieux
portrait dans le « Petit Prince ? » « Ce n’est pas le géographe qui va
faire le compte des villes, des fleuves, des montanges, des mers, des
océans et des déserts. Le géographe est trop important pour flâner.
Il ne quitte pas son bureau. Mais il y reçoit les explorateurs. Il les
77 —
interroge et il prend en note leurs souvenirs. Et si les souvenirs de
l’un d’entre eux lui paraissent intéressants, le géographe fait faire
une enquête sur la moralité de l’explorateur... Parce qu’un explora¬
teur qui mentirait entraînerait des catastrophes dans les livres de
géographie »...
1 /océanographe sera donc aussi un explorateur et prêt à partir
dans le quart d’heure au bout du monde et la valeur des résultats
qu'il rapportera devra être indiscutable... Le travail à la mer sera
toujours nécessaire. Son exécution exige de tout autres qualités
d’esprit pratique et d’esprit d’équipe, de sens marin que le travail
du géographe de la sixième planète. On ne les acquiert que par un
grand entraînement aux opérations à la mer. Celui qui ne les a pas
pratiquées n’imagine pas la multitude de détails et des précautions
dont dépend le succès d’une campagne de recherches, la minutie
qu’exige la mise au point de tout l’équipement en vue du service à
la mer. On n’improvise pas. L’armement d’un bâtiment, sa mise en
œuvre nécessitent des moyens importants ; l’océanographie est
certainement parmi les plus coûteuses des sciences et il n’est pas
permis de compromettre la réussite d’une expédition par suite d’une
préparation insuffisante : ce sont sans doute tous les impératifs
imposés par la mer qui font de l’océanographie une spécialité. Pour
rendre pleinement, pour éclairer le mécanisme des phénomènes,
pénétrer leur nature intime, les croisières faites doivent avoir, dans
l’état actuel de l’océanographie un caractère systématique, souvent
peu spectaculaire, dans des zones restreintes qui sont l’objet d’une
étude intensive et renouvelée. Dans plusieurs branches de l’océa¬
nographie physique le spectaculaire est l’opposé du rentable. Nous
avons l’intention de concentrer nos efforts sur la Méditerranée, cette
Mare nostrum qui est à nos portes, si mal connue de nous et que nous
nous devons d’étudier en raison de notre position sur ses rivages. ...
•Rien des mesures à la mer sont ingrates en raison de leur uniformité,
des conditions souvent difficiles de leur exécution et, en un certain
sens, les observations faites par mauvais temps sont plus instructives
que les autres. Mais peut être Y exploitation des éléments ramenés
de la mer est-elle plus ingrate encore... une croisière de deux mois
nécessite des dépouillements, des analyses et des études bien plus
.longues et une exploitation rapide est indispensable, comme la publi¬
cation des résultats qui manque d’intérêt si elle est trop tardive.
Travail à la mer, travail au Laboratoire doivent marcher de pair.
Et il convient de saluer la reprise, depuis quelques années dans
motre pays , de recherches à la mer systématiques et de rendre
hommage à ses artisans. C’est ainsi que divers bâtiments de la Marine,
•et notamment les bâtiments hydrographes, exécutent maintenant
des croisières régulières, comme d’autres bâtiments du ressort du
.Ministère de la France d’Outre-Mer, de la Marine Marchande et de
— 78 —
l'Education Nationale, ou d’autres navires dépendant d’organismes
privés comme le Centre de Recherches et d’Etudes Océanogra¬
phiques. Il convient de signaler particulièrement les campagnes de
la Calypso, à la suite de la signature de conventions entre le Centre
National de la Recherche Scientifique, la Direction de l’Enseigne¬
ment Supérieur et les « Campagnes Océanographiques Françaises »
du Commandant Cousteau. Les exploits du bathyscaphe sont dans
toutes les mémoires et son emploi systématique est désormais
organisé.
Mais insisterai-je assez sur la nécessité de Y exploitation de toutes
les observations faites ? Car il convient d’être assurés que nous tirons
le meilleur parti de toutes les mesures dont nous disposons. Devant
le prix des expéditions océanographiques, devant l’impossibilité
matérielle de mettre sur pied un réseau d’observations océano¬
graphiques comparable au réseau météorologique, notamment en
vue de l’étude des fluctuations à courte période, on en est venu à se
demander s’il n’était pas nécessaire de faire un effort dans le sens de
la recherche purement théorique, pour comprendre les mécanismes
des phénomènes et dans le sens de l’expérimentation. Les Américains
n’ont-ils pas construit récemment un modèle réduit de l’Atlantique
Nord sur un châssis tournant afin de pouvoir faire entrer en ligne
de compte la force de Coriolis, due à la rotation terrestre ? Le
National Océanographie Council britannique n’insistait-il pas il y a
moins d’un an sur le changement de l’orientation de l’océanographie
qui tend à passer de « l’exploration et de la mesure (Exploration
and Survey) à une recherche orientée vers une compréhension des
processus de base, physiques comme biologiques ? » Depuis quel¬
ques années, des études mathématiques effectuées à partir d’enre¬
gistrements de houle antérieurs, dont la multiplication n’aurait pu
que faire constater plus encore le caractère impropre de l’idéali¬
sation grossière que nous donnions du phénomène, ont abouti à de
nouveaux schémas théoriques, compliqués assurément, mais qui
sont les premiers, sans doute, à représenter correctement l’agitation
apparemment désordonnée de la mer, d’expliquer la propagation de
cette agitation et fournissent une nouvelle méthode de prévision de
la houle, sans peut-être encore, d’ailleurs, éclairer complètement la
nature profonde des mouvements composants. A un certain stade,
de nouvelles observations n’apportent plus rien sinon l’image d’une
complexité déroutante. Un cerveau doit alors intervenir pour penser
le problème.
I) est à peine besoin de noter qu’une telle orientation exige l’éta¬
blissement et la tenue à jour d'une documentation considérable
qui constituera la base indispensable à des tentatives d’interpré¬
tations nouvelles et, également, un fonds susceptible de couvrir les
besoins de tant d’organismes publics et privés pour qui est néees-
— 79 —
sairc la connaissance de la répartition des propriétés et des mouve¬
ments marins dans des secteurs plus ou moins étendus. L’effort de
tenue à jour de la documentation portera en particulier sur une
multitude d’articles paraissant dans toute une série de revues plus
ou moins spécialisées, souvent étrangères, et dont le moindre est
susceptible de changer radicalement nos idées sur tel phénomène
et sur nos techniques de mesure. Le travail de tenue à jour exigera
de notre robot des facultés d’adaptation et d’assimilation peu com¬
munes, jointes à des dons de polyglotte, qu’il devra encore exercer
dans les nombreuses réunions d’organismes internationaux qui
assurent à l’océanographe d’indispensables contacts directs avec
des collègues étrangers mais où la langue usitée n’est malheureuse¬
ment plus le français.
Mesdames, Messieurs, je pense vous avoir suffisamment exposé
ce que doit être l’océanographe : la variété des disciplines utiles, des
phénomènes à étudier, l’ampleur de leur échelle, la nécessité d’en
saisir toute la gamme, la constante tenue à jour d’une documentation
considérable, l’attention à l’actualité technique, essentielle dans une
science jeune en vue de nouvelles applications à l’océan, l’aptitude
à travailler à la mer avec tout ce que cette tâche implique d’effort
physique de responsabilité, d’imprévu, avec son caractère ingrat,
souvent rude...
Toutes ces tâches, nul ne peut se prévaloir de pouvoir à lui seul
les « étaler », comme on dit dans la Marine. L’océanographie ne peut
se faire qu’en équipe où chacun, en plus d’un bagage commun de
connaissances, a sa spécialisation théorique ou technique. L’équipe
de trois personnes constituée depuis peu au Laboratoire est un bien
trop petit noyau pour prétendre embrasser toute l’activité océano¬
graphique. De cette équipe, un tiers, constitué par mon ami Paul
Tchehnia est, à cette heure, dans l’Océan Indien, en croisière
océanographique. Le deuxième tiers de l’équipe, l’assistant Jean
Claude Lizerav sert sous le pompon rouge. Le troisième tiers,
minimum indispensable, est devant vous. Cette équipe doit s’aug¬
menter, dans le cadre de l’organisation actuelle de la recherche
scientifique, pour être apte à faire face à la multitude des problèmes
qui se posent à elle, avec une unité de doctrine et de direction suffi¬
sante, une certaine concentration de moyens en personnel pour le
travail à la mer et au laboratoire, enfin pour assurer un équilibre
convenable dans l’application des efforts aux diverses branches
des sciences de la mer selon la hiérarchie des besoins du moment.
Elle travaillera naturellement en liaison avec la Marine et spéciale-
— 80 —
ment avec le Service Hydrographique auquel elle est rattachée par
de multiples liens, avec les autres branches de l’Enseignement dont
les travaux sont orientés vers la mer, avec divers services publics
dont les activités se tournent vers le même domaine, enfin avec
■certains organismes privés engagés dans la recherche océanogra¬
phique. L’équipe actuelle commence à peine son travail d’instal¬
lation et de documentation ; dès maintenant, elle doit s’engager à
fond dans l’exploitation des résultats qu’elle a tout récemment
acquis au cours de la campagne océanographique de la Calypso en
Méditerranée orientale et en mer Egée. Elle doit songer aussi de
façon très urgente à coopérer efficacement à l’organisation des
recherches océanographiques inscrites au programme de cette mani¬
festation scientifique de grande envergure qu’est l’Année Géo¬
physique Internationale qui commencera dans un an et demi et qui,
je l’espère, sera l’occasion d’exécuter, dans notre pays, un ensemble
de travaux océanographiques d’importance grâce à un rassemblement
de tous les moyens disponibles.
L’Océanographie a besoin de jeunes enthousiasmes attirés par la
vie active, les voyages, l'aventure et elle offre à leur dynamisme
maint sujet d’intérêt. Pourtant, et bien que le propre des jeunes
soit le désintéressement, on ne peut leur celer que les carrières
ouvertes actuellement à l’océanographie sont en nombre infime.
Mais, dans l’ordre logique, la création d’un organisme officiel spéci¬
fique constituait le premier pas, car rien ne peut se monter sans une
telle consécration... La récente création de la chaire est donc un
point de départ, qui cristallise l'ensemble des problèmes océano¬
graphiques, attribue un cadre officiel à leur examen et doit susciter
des chercheurs aptes à couvrir les besoins pratiques des techniciens
de la mer.
Certains pensent peut-être que l’océanographie demeure un
domaine réservé à la recherche pure et qu'il est vain de prétendre
attirer vers elle des jeunes qui, armés d’une bonne connaissance
de cette science, la porteraient comme un ornement de luxe sans
application dans le réel. Et pourtant...
Je ne cite que peur mémoire l’intérêt de la connaissance des mers
pour la navigation... De nombreux problèmes se posant dans diverses
techniques sont par nature, liés à l’océanographie. L’édification des
ports maritimes, leur amélioration, la défense des plages contre
l’érosion marine, l'étude des ouvrages projetés sur modèle réduit,
dépendent des facteurs dynamiques de la zone marine où ces ports
sont édifiés. Ces facteurs : marée, houle, courants, mise en suspension
et cheminement des matériaux meubles, efforts résultants sur les
ouvrages sous l’effet de toutes les forces marines — ne peuvent être
correctement déterminés que par des mesures appartenant à la
technique océanographique effectuées sur place et interprétées
— 81
ensuite à la lumière de nos connaissances théoriques ; et ces mesures
sont également indispensables pour la construction même des modèles
réduits qui doivent d’abord reproduire la nature avant de pouvoir
servir à déceler le comportement ou les répercussions d’un ouvrage
projeté. Mesure sur les lieux, insertion de ces données dans le modèle,
interprétation des enseignements donnés par celui-ci : trois étapes
pratiquement indispensables dans la technique des Travaux Mari¬
times. Veut-on s’en passer ? Combien d’exemples de ports qui sont
en fait des pièges à sable et ne sont maintenus qu’au prix de dra¬
gages coûteux ? Et il y a encore bien des progrès à faire dans la
prévision des réactions sur la côte d’un ouvrage maritime.
Mais la dynamique qui commande le régime d'un rivage a souvent
une origine lointaine et il importe de connaître quelles sont les con¬
ditions marines les plus sévères que risque de subir telle ou telle
partie du littoral : quelle est la houle maximum à prévoir ? Celle-ci
dépend, d’une part, de l’agitation au large, et, d’autre part, de toute
l’histoire des lames entre le large et la côte, voire jusqu’au fond d’un
port. L’océanographie apporte depuis peu à l’un et l’autre de ces
problèmes des solutions approchées, certes, mais qui s’améliorent
chaque jour et qui constituent un progrès immense sur l’empirisme
antérieur.
L’amélioration de la navigabilité des estuaires, par le maintien
d'un calibrage convenable, à l’embouchure et dans toute la partie
navigable d’un fleuve, dépend des facteurs déjà cités mais revêt,
dans certains estuaires donnant sur une mer à marée, des aspects
particuliers. L’ascension de la marée dans un cours d’eau dont la
profondeur est de l’ordre de grandeur de l’amplitude de la marée
se fait parfois de façon irrégulière et, à la limite, discontinue, dans
les premiers stades de la montée du niveau : c’est le mascaret redou¬
table pour les navires et les installations portuaires. L’analyse
mathématique permet d’expliquer la formation du phénomène et
son mécanisme, dans des cas schématiques au moins. Le modèle
réduit est un outil remarquable d’étude des cas réels.
La météorologie, essentielle maintenant pour la navigation
aérienne et, à une tout autre échelle, pour l’organisation des week¬
ends, ne peut se désintéresser de l’océan qui se rappelle aux Pari¬
siens par tant de nuages venant du sud-ouest. L’océan agit sur l’at¬
mosphère ; celle-ci agit sur l’océan ; causes et effets s’enchevêtrent,
tant en météorologie qu’en océanographie. Qui pourrait se vanter
de pouvoir établir, au propre comme au figuré, une cloison étanche
entre les phases complexes, gazeuse et liquide, qui les composent ?
N’imagine-t-on pas l’intérêt de la prédiction, même à brève
échéance, de ces perturbations météorologiques de niveau qui ont
causé tant de dégâts au cours des récents hivers dans tout le sud
de la mer du Nord ?
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVIII, n° 1, 1956.
6
— 82
A l’heure où le problème des nouvelles sources d’énergie se pose
avec tant d’acuité aux pays industriels, doit-on laisser de côté
l’énergie marine, plus ou moins diffuse, sous des formes variées, sur
une superficie des 7/10 du globe soit 700 fois la France ? La nature
a disposé sur nos côtes une zone riche en énergie : l'actualité nous
offre le spectacle des grandioses projets des usines marémotrices et
notamment celle des îles Chausey : d’innombrables problèmes océa¬
nographiques doivent être d’abord résolus. 11 est question de tirer
de l’énergie de la marée des puissances de l’ordre de 2 U millions de
kilowatts, qui est une part importante de la puissance totale de la
marée entrant dans la Manche entière : une telle extraction n’aura-
t-elle pas pour premier effet, au bout de dix marées, de réduire de
moitié l’amplitude de la variation de niveau initiale qui paraissait
si favorable à l'implantation d'une usine ?... Ce risque existe réelle¬
ment pour certaines dispositions de centrales... Prévoir quelle sera
la réaction de la nature à l'édification de l'usine marémotrice des
îles Chausey est une question qui n’est pas spécialement simple à
trancher.
L’exploitation de l’énergie thermique des mers dans certaines
zones où le relief sous marin s’v prête, l'emploi de l'énergie de la
houle, des courants , puisque toutes issues, en définitive, de l’énergie
qui franchit la surface des mers ont leur point de départ dans l’océa¬
nographie, comme la prospection des richesses minérales du sous-sol
marin, comme la recherche et l’étude de nouvelles zones de pêche,
de nouvelles ressources alimentaires éventuelles pour une humanité
qui « croit et se multiplie ».
La mer joue un trop grand rôle dans l’économie, au sens général,
de notre globe — dans la vie humaine — pour que son étude ne soit
pas poussée hardiment... Elle a sa place dans ce Muséum « dont le
but principal est l’enseignement public de l’histoire naturelle, prise
dans toute son étendue et appliquée particulièrement à l’avancement
de l’Agriculture, du Commerce et des Arts », ainsi qu’il est écrit
dans le décret de la Convention Nationale relatif à l’organisation
du Muséum... et les « Arts » de 1793 sont les ancêtres de nos tech¬
niques actuelles...
Au cours de l'Année d’enseignement qui s'ouvre, je désirerais,
après l’exposé de quelques généralités sur l’océanographie, traiter
la question do la circulation générale dans les océans, aussi bien
du point de vue théorique que du point de vue pratique de la répar¬
tition géographique des caractères et des courants des eaux marines.
83 —
Puis viendront, les années suivantes, l’étude des vagues et de la
houle, celle des marées.
Et nous croirons avoir rempli notre lâche si nous pouvons aider
à ce que la France, cessant d’être, comme entre les deux guerres
mondiales, un témoin plus ou moins intéressé des progrès de l’océa¬
nographie physique, en devienne un acteur non négligeable. La tâche
en incombe, en premier chef, à la nouvelle chaire qui est assurée de
trouver au Muséum même le plus constant et le plus bienveillant des
appuis. Elle incombe un peu à vous aussi, Mesdames, Messieurs, qui,
par votre présence même, avez marqué aujourd’hui pour l’océano¬
graphie un intérêt dont je vous remercie. C’est là, pour notre équipe,
un encouragement et, de votre part, l’expression du désir de suivre,
de soutenir ses travaux et ainsi d'agrandir son action, comme si,
participant un peu à son œuvre, vous vous enrôliez, en quelque
sorte, dans une équipe élargie donc plus efficace, de ceux pour les¬
quels la mer existe vraiment avec tout son mystère et toute sa
richesse.
La mer a été de tout temps l’image même de l’aventure, d’une
aventure à la mesure de l’homme et qui exige un effort de tout l’être,
mais elle s’enrichit aujourd’hui de l'aventure même de la science.
— 84 -
COMMUNICATIONS
Le Jardin des Plantes, biotope inattendu
du rare Cheiroptère Pipistrellus nathusii Kays. et Blas.
Par H. Heim de Balsac
Un jour de février, fut capturé dans une allée du Jardin des
Plantes, un petit Cheiroptère qui fut conservé quelques jours au
Vivarium. I/animal, incapable de prendre de lui-même une nourri¬
ture appropriée, se mit en léthargie d’inanition, en dépit de la tem¬
pérature très élevée de sa cage. Vu le peu d’intérêt qu’il pouvait
présenter pour les visiteurs, il nous fut remis. Quelle ne fut pas notre
surprise de reconnaître une femelle de P. nathusii. Ce Cheiroptère
ne présente pas, à vrai dire, d’intérêt biogéographique précis, car il
s’agit d’une espèce distribuée des régions baltiques à la Méditer¬
ranée et au Caucase d’une part, du Portugal à l’Oural d’autre part.
Mais son intérêt d’ordre écologique réside dans le fait qu’il s’agit
d’une espèce qui montre toujours et dans toute son aire de réparti¬
tion une densité faible, anormalement faible si on la compare à
celle des autres représentants du genre. La rareté de P. nathusii
ne dépend pas, semble-t-il, des grands facteurs climatiques, étant
donnée sa large répartition. La cause en serait bien plutôt à rechercher
soit dans des facteurs physiologiques intrinsèques (fécondité réduite,
fragilité des jeunes par exemple), soit plutôt dans des facteurs écolo¬
giques précis, tels que niches ou biotopes particuliers, ou bien encore
dans une compétition avec les autres Pipistrelles abondamment
représentées. Le peu que nous sachions du comportement de P.
nathusii se résume à ceci : il adopte pour gîtes d’été les cavités des
arbres et les bûches nichoirs aussi bien que les fissures des rochers
ou les habitations humaines (envers des volets, toitures). Il ne semble
pas émigrer aux approches de la saison froide et il ne se retire pas
dans le milieu souterrain (grottes). Au moment de la reproduction
et en dépit de leur faible densité, les femelles de P. nathusii se réunis
sent par groupes de quelques individus, pour élever en commun
leurs jeunes (au moins un cas connu). L’espèce se conforme ainsi
au mode de reproduction observé chez la plupart des autres Chéi¬
roptères (en fait, à ce jour, on ne connaissait pas de chauve-souris
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVIII, n° 1, 1956.
85 —
européenne se reproduisant à l'état solitaire. Mais nous avons réussi
à observer le fait chez Miotys bechsteini dans une bûche nichoir
en Lorraine. Il s’agit ici d’une espèce strictement arboricole, mais
comparable à P. nathusii par sa très faible densité).
Le spécimen du Jardin des Plantes fut trouvé à terre, plus ou
moins engourdi, par une assez belle journée. Certainement il hiver¬
nait à proximité immédiate, et s’était réveillé à l’occasion d’une
température relativement douce, comme il arrive de le faire à P.
pipistrellus .
Les captures de P. nathusii en France sont vraiment indigentes.
A notre connaissance, on peut seulement mentionner :
1 spécimen capturé à Strasbourg le 30/4/96 (vu par nous au Musée
de Strasbourg).
1 spécimen capturé à Cadillac (Ciironde) par Lataste, en septembre
1879 (ce sujet est contesté par Ryberg).
Plusieurs spécimens signalés par A. Hugues, de la région de
Nîmes.
1 spécimen cité par Miller de St Gilles (Gard) (peut-être un de
ceux mentionnés par Hugues).
1 spécimen pris par nous-même au Salin de Giraud (Camargue),
en juillet, derrière un volet.
1 spécimen $ capturé en février au Jardin des Plantes (Paris).
I spécimen signalé par F. Chanudet dans un pavillon du Parc de
Chambord (L.-et-C.), début mai ; mais nous avons entendu contester
la détermination.
On arrive ainsi péniblement à relever une demi-douzaine de cap¬
tures authentiques pour la France.
Les caractères distinctifs de P. nathusii portent à la fois sur la
longueur de l’avant-bras et la morphologie du crâne et des dents.
Nous ne retiendrons ici qu’un seul de ces caractères, généralement
oublié, mais assez facile à mettre en évidence, même pour un non-
spécialiste : le mode d’insertion des incisives inférieures. Seul des
quatre Pipistrellus européens, nathusii possède des incisives insé¬
rées en ligne et non imbriquées. Il suffit de retrousser les lèvres de
l’animal pour observer le fait.
II vaudrait la peine, dans un but de protection et d’écologie expéri¬
mentale, de disposer, dans les arbres du Jardin des Plantes, des nichoirs
de type particulier dont l’étroitesse du trou de vol et la capacité réduite
conviendraient particulièrement au Chasmotropisme des Chiroptères
en même temps qu’ils s’opposeraient à l’accaparement par les oiseaux.
— 86 —
Transport et acclimatement de manchots
des Iles Kergvélen i Paris
Par J. Nouvel et J. Rinjard.
En 1954, l’un de nous a relaté ici x, sous l’autorité d’Ach. Urbain,
l’insuccès d’une première importation de Sphéniseidés des lies Ker-
guélen. Sept Aplenodytes patagonica J. F. Miller et six Pygoscelis
papua (Forster) succombaient moins de deux semaines après leur
arrivée. Le dernier Manchot royal de ce convoi mourait deux mois
plus tard.
En 1955, nous avons reçu, le 30 janvier, un second convoi de même
origine, comprenant six Aptenodytes et un Eudyples chrysolophus
(Brandt) ; quatre des premiers mouraient avec des lésions d' Asper¬
gillose massives les 2 février, 25 et 31 mars, et le 6 avril.
Devant ce nouvel échec, qui confirmait l’inefficacité des théra¬
peutiques employées, nous avons décidé de soumettre les survivants
à un brouillard marin ioduré. Nous avons pour cela, construit une
chambre à inhalations, alimentée par un générateur d’aérosol sgarni
d’une solution de chlorure de sodium à 35 g. par litre, additionnée
de 25 g. pour cent d’iodure de potassium. Après quelques brefs
essais réalisés sur des -oiseaux domestiques, nous soumettons à ce
traitement, à partir du 6 avril, les trois Manchots survivants. Le
lendemain, nous perdons encore un Aptenodytes, qui était grave¬
ment atteint. Les deux autres sujets vivent encore aujourd’hui
quoique la température de leur loge ait atteint, pendant l’été, des
maxima diurnes de 20° à 26°. Malgré ce succès apparent, l’efficacité
du procédé est encore incertaine car un Spheniscus demersus (L.)
né au Parc le 12 octobre 1954 et traité à partir du 24 mai, meurt
d’ Aspergillose le 11 septembre.
En octobre dernier, les Missions Australes 2 capturaient à nouveau
à notre intention 21 Aptenodytes patagonica et 5 Pygoscelis papua.
Ces 26 M anchots, conservés dans un enclos, furent nourris, jusqu’à
leur embarquement, de poissons spécialement pêchés pour eux.
Les maxima diurnes enregistrés étaient de l’ordre de 8° à 10°.
Le navire leva l’encre le 5 novembre et atteignit la Nouvelle-
Amsterdam trois jours plus tard. Pendant ce court voyage, les Man¬
chots ne furent pas nourris mais seulement régulièrement douchés.
1. Bulletin du Muséum, 1954, 26, p. 188.
2. Nous tenons à remercier ici, les membres de cetle organisation spécialement
MM. Pascal et Sayers, qui se sont personnellement occupés de ce convoi.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 1, 1956.
— 87 —
L'escale, près de cette île, dura 9 jours, pendant lesquels nos oiseaux,
soumis à une température maxima de 20° à 25°, furent nourris de
poissons pêchés chaque matin. Le 17 novembre, le navire fit route .
vers Tamatave. En raison de la température, deux jours plus tard,
nos Manchots furent enfermés dans une chambre froide maintenue
aux environs de 12°. Ils y furent régulièrement aérés et douchés.
Le 24 novembre, le convoi toucha Tamatave où la température
atteignait 40°. Les Manchots, transportés aussitôt par avion à
Tananarive, furent confiés à l’Institut de Recherche Scientifique de
Madagascar 1. A cet endroit la température diurne était encore
de 40° 2, mais les nuits et les matinées y étaient plus fraîches qu’à la
côte. Conservés au Parc Zoologique de Tsimbazaza, dans un lieu
ombragé, et régulièrement douchés, nos Manchots y furent, par
nécessité, nourris de poissons d’eau douce jusqu’à leur départ vers
la France. Après diverses brèves escales à Nairobi, au Caire (de nuit)
et à Tours, pendant lesquelles les soutes furent aérées (15° à 20°),
les Manchots furent enfin débarqués au Parc Zoologique les 26 et
28 novembre.
Le bon état apparent de ces animaux à l’arrivée et le peu de pertes
(2 sujets) constatées pendant le voyage peuvent être attribués aux
soins particulièrement attentifs qui leur furent prodigués depuis
leur capture.
Dès leur arrivée, ces Manchots furent soumis à des séances quoti¬
diennes d’aérosol-thérapie. Malgré ce traitement, un Pygoscelis,
isolé le 20 décembre, meurt le 22 ; son cadavre présente des lésions
d’ Aspergillose non sporulée, de même que celui d’un second sujet *
mort le 4 janvier. Le groupe d ' Aptenodytes est également très
éprouvé ; le 13 décembre, on relève deux morts, l’un des sujets pré¬
sente, comme les Papous, des lésions localisées d’ Aspergillose non
sporulée, l’autre en est dépourvu, mais ces deux cadavres révèlent
une péricardite exsudative, quelques petechies sur le myocarde, un
œdème du sillon coronaire et une vive entérite laissant supposer
un état septicémique. Les recherches bactériologiques pratiquées
resteront cependant sans résultat, seul un hémoproteus, probable¬
ment non pathogène, est remarqué sur les frottis de sang.
Le lendemain 14 décembre, un nouveau cadavre est examiné :
exempt d’ Aspergillose, il présente les mêmes lésions cardiaques que
les précédents mais recèle, en outre, de très nombreux ténias :
— Tetrabothrius pauliani Joyeux et Baer 1954 3. — Les 18 et
19 décembre, trois morts sont encore constatées ; exempts d’ Asper¬
gillose et porteurs de ténias, comme les précédents, ces trois cadavres
1. Nous adressons également nos vifs remerciements au Professeur J. Millot, du
Muséum, qui dirige cet organisme.
2. Renseignement fourni par les convoyeurs.
3. Identifiés par R. Ph. Dollfus, que nous remercions une fois de plus de l’aied
qu’il nous apporte fréquemment.
— 88
présentent en outre, sur les frottis de sang, des « corps en rosace »
qui témoignent d’une infestation à plasmodium, que certaines
images nous avaient déjà fait suspecter à côté des hémoproteus, sur
les deux premiers sujets examinés.
Un ténifuge est administré deux jours de suite.
Le 21, deux sujets succombent encore. Ils hébergent de nombreux
ténias. Le 24, un autre animal, spécialement surveillé depuis le 5,
meurt à son tour. La seule lésion observée sur lui est une vive enté¬
rite, probablement due à la présence antérieure de cestodes éliminés
par le vermifuge. Le 29 décembre, nous perdons encore un Apte-
nodytes atteint d’Aspergillose non sporulée et d’entérite, en voie de
guérison. Le 7 janvier un dernier sujet meurt avec des lésions
d’Aspergillose toujours non sporulée et quelques légères traces
d’entérite.
Il nous reste donc aujourd’hui : 8 Manchots royaux et 3 Papous
qui paraissent hors de danger et qui vont pouvoir rejoindre 1 ’Apte-
nodytes et l’ Eudyptes importés il y a un an, à l’exception toutefois,
d’un Papou très maigre et dyspnéique.
Ces constatations nous permettent de conclure :
1° Que les inhalations d’aérosols marins iodurés ont une certaine
activité contre l’infestation aspergillaire ; la sporulation habituelle
du mycélium qui prolifère sur l’épithelium des sacs aériens n’a, en
effet, pas été observée cette année et les lésions ont conservé l’aspect
blanchâtre des infestations débutantes. La durée des inhalations
et la concentration des solutions, déjà modifiées au début de ces
essais, pourront probablement être accrues dès que nous aurons pu
préciser la quantité approximative d iode absorbée par les sujets
en traitement.
2° La gravité des infestations parasitaires (cestodes) constatées
sur des Pygoscelis en janvier 1954, et sur des Aptenodytes en décembre
1955, nécessitera, à l’avenir, des examens systématiques.
3° La présence d’hématozoaires motivera, d’autre part, des
examens hématologiques et des recherches expérimentales, égale¬
ment méthodiques.
4° L’importance que prennent ces différentes parasitoses, au
moment de l’acclimatement, témoigne d’un grave fléchissement de
l’état général qui peut être attribué, soit au changement de nour¬
riture, soit à la traversée d’une zone géographique où la tempé¬
rature dépasse largement 20°. La période estivale de Paris provoque
d’ailleurs des accidents analogues (Aspergillaires) ou plus graves
(congestions cérébrales) Q dont l’importance nous fait souhaiter
la réalisation prochaine d’une installation frigorifique, comparable
à celle de certains Parcs Zoologiques étrangers.
1. Bull. Muséum , 1940, 12, p. 140.
— 89 —
Un remarquable genre nouveau de Longicornes
(COLEOPTERA, CERAMBYCIDAE) DE CÔTE D'IVOIRE.
Par P. Lepesme.
La faune cerambycidologique de Côte d’ivoire est actuellement
bien connue, puisque dans mon Catalogue (Institut Français
d’Afrique Noire, Cat., XI, 1953) le nombre d’espèces a été quadruplé
en dix ans. Il n’empêche que nous découvrons chaque année de nou¬
veaux genres, espèces et variétés. C’est ainsi que je décris ci-dessous
un nouveau genre remarquable de ce territoire, dont deux espèces
différentes furent récoltées à quelques jours d’intervalle par
MM. Sigwalt et Dupbix.
Sigwaltia, nov. gen.
Stature assez large. Antennes fortes, ne dépassant pas le quart basi¬
laire des élytres, le troisième article sensiblement plus long qu’un des
autres, les articles 10 et 11 les plus courts. Yeux peu grossièrement facettés.
Pronotum un peu plus de deux fois plus large que long, légèrement plus
rétréci à son bord antérieur qu’à son bord postérieur, pourvu de deux
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVIII, n° 1, 1956.
— 90 —
bosses discales prémédianes larges mais peu accusées, ses côtés formant un
rebord tranchant accusé débutant au cinquième antérieur et allant jus¬
qu’au cinquième postérieur en faisant apparaître entre le cinquième basi¬
laire et le cinquième apical trois épines distinctes dont la médiane est la
plus marquée. Epaules avec calus huméral très net et arrondi. Elytres un
peu plus larges que le pronotum, s’élargissant très faiblement jusqu’au
tiers apical, arrondis au sommet, pourvus, chacun , d’une crête longitu¬
dinale discale peu élevée accusant de part et d’autre des dépressions égale¬
ment longitudinales et peu marquées. Cavités coxales antérieures très
anguleuses au bord externe, ouvertes en arrière. Cavités coxales intermé¬
diaires ouvertes. Metépisternes très larges en avant, fortement rétrécies
à leur bord interne vers l’arrière. Pattes très courtes, les fémurs posté¬
rieurs n’atteignant pas le troisième stermite abdominal, les tibias inermes.
Fig. 2. — S. Adiopodoumensis n. sp
Type : Sigwaltia Duprixi, n. sp.
Je range provisoirement ce genre dans la tribu des Anacolini.
Mais ce genre ne correspondant à aucun des groupes définis par
Lameere dans sa révision des Prioniens (. Menu . Soc. Eut. Belg., XXI,
1912, p. 865) je crois nécessaire de créer un groupe nouveau, Sigwalti.
En consultant le tableau dichotomique de Lameere je constate
qu'il ne s’approche que des Monodesmi, mais s’en sépare par un
corps beaucoup plus large et la crête triépineuse du pronotum.
Sigwaltia Duprixi, n. sp. (fig. 1).
Très large. Tout le dessus très densément et très finement ponctué.
La première et la troisième des épines latérales du pronotum assez large¬
ment arrondies à l’apex.
Brun foncé, couvert de pubescence argentée. Elytres marbrés de brun
foncé surtout avant et après le milieu de leur longueur. Articles anten-
naires 8-11 revêtus de pubescence brun foncé.
Long. : 18 mm ; largeur : 7,5 mm.
Type (Ç) d’Adiopodoumé (J. Duprix, 1-55) dans la collection
Lepf.sme.
Sigwaltia Adiopodoumensis, n. sp. (fig. 2).
Moyennement large. Tout le dessus extrêmement densément et finement
ponctué. La première et la troisième épine latérale du pronotum fortement
anguleuses.
Rouge, couvert de pubescence argentée. Elytres marbrés de brun foncé
surtout après le milieu et sur le quart apical. Articles antennaires 8-11
revêtus de pubescence brun foncé.
Longueur 12 mm. — Largeur : 4-5 mm.
Type ($) d’Adiopodoumé (B. Sigwalt, 7-vm-55) dans la collection
Lepesme.
Laboratoire d’ Entomologie du Muséum.
92 —
Les premiers états des Potamophilinae
(Col. Dryopidae).
Par Henri Bertrand.
Beaucoup d'auteurs ont considéré les Potamophilini comme. une-
simple tribu de la sous famille des Dryopinae, partie de la famille des-
Dryopidæ1. Toutefois, nous basant principalement sur la morpho¬
logie des premiers états, nous avions indiqué (Bertrand, 1939)
que les insectes de ce groupe méritaient d’être isolés davantage des
Dryopini, opinion qui à peu près en même temps se trouvait con¬
firmée par une étude comparative de l’ensemble des Dryopidae
sous leurs trois états (Hinton, 1939). Il était même démontré que
d’une part la structure des genitalia des deux sexes séparait tout à
fait les Potamophilini des Dryopini , et que d’autre part il était
pratiquement difficile de trouver un trait de structure constant dis¬
tinguant les Potamophilini des Helmiini, affinité correspondant à
l’identique morphologie des formes larvaires et nymphales des deux
tribus (Hinton, loc. cit .) ; ajoutons que pour Hinton, la famille des-
Dryopidae serait à démembrer en trois groupes distincts : Dryopidae,
Limnichidae Helmidae ( Elmidae ), la seconde famille créée par lui,
réunissant des éléments empruntés à la fois aux Byrrhidae et aux
Dryopidae [Dryopini). — Remarquons en passant que le terme de
Potamophilini dont nous usons ci-dessus, est surtout employé par
les entomologistes européens à la suite de Mulsant et Rey (1877)
s’appuyant sur le fait que le genre le plus anciennement connu du
groupe est Potamophilus Germar (1811), tandis que les entomo¬
logistes américains préfèrent celui de Larini, cette tribu à laquelle
appartient Potamophilus ayant été effectivement créée d’après le
genre américain Lara, par Leconte (1860-1864).
Quoiqu’il en soit, à l’heure actuelle, on connaît des larves adpar-
tenant aux diverses subdivisions des Dryopidae s. lat., que nous
préférons conserver au titre de famille, larves dont nous avons
examiné nous mêmes les principaux types d’après des matériaux
d’Europe et d’Amérique, la littérature entomologique étant encore
des plus pauvres en ce qui concerne l’Afrique et l’Asie (Cf., notam¬
ment Bertrand, 1939, Hinton 1940, Sanderson, 1954).
La larve la plus anciennement connue du groupe des Potamo-
1. Notamment Barthe (1927).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 1, 1956.
— 93 —
philinae est, on le sait, celle du Potamophile lui-même, découverte
dans les Landes à St. Sever par Dufour en 1840-1860, larve retrouvée
par nous dans le Massif Central en 1936, et élevée pour la première
fois jusqu’à l’état imaginai. (Bertrand, 1939).
Beaucoup plus tard, en 1929, L. West décrivait la larve de Lara
aoara Lee, larve également figurée par Bôving et Craighead (1931),
la nymphe demeurant inconnue.
Plus tard, Hinton nous a fait connaître les premiers états de deux
genres américains : Hexanchorus Sharp et Phanocerus Sharp, le
même auteur a d’ailleurs dressé un synopsis des Potamophilinae
(. Larinae ) du globe et, dans un autre synopsis, réunissant les larves
des deux groupes des Larinae et Potamophilinae d’Amérique, figure
de plus, sous réserves, le genre Disersus Sharp (Hinton, 1940).
Ajoutons que Hinton a découvert au Brésil, un genre nouveau
Phanoceroides, ressemblant, tant à l’etat larvaire qu’imaginai à
Phanerocerus, mais que seulement sa biologie et l’absence de pilo¬
sité, remplacée par un « tomentum », font ranger parmi les Helmiinat .
On sait fort peu de choses sur les nymphes des Potamophilinae ;
nous avons dit que celle de Lara est inconnue ; il en est de même de
celles des Phanocerus et Disersus, mais Hinton a pu découvrir et
figurer celle A’ Hexanchorus ; aucun caractère nymphal ne sépare non
plus les Potamophilinae des Helmiinae.
L’examen de matériaux provenant de Madagascar et de l’Afrique
continentale : Soudan égyptien, Congo belge, Guinée française,
Natal, ainsi que d’Asie : Insulinde, nous permet d’ajouter aux larves
précédemment connues deux types larvaires nouveaux, correspon¬
dant aux deux genres : Potamodytes Gr. et Potamophilinus Gr., le
premier africain, le second commun à l’Afrique et à l’Asie. 11 resterait
à découvrir les larves des Erichia de Syrie, Dryopomorphus du Japon,
Hydrethus d’Afrique et enfin des Ilydora c. et r. et Stetholus c. et r.
de Nouvelle Zélande et d’Australie.
Genre Potamophilus Germar.
C’est un des rares genres du groupe dont les premiers états sont
bien étudiés, tout au moins ceux de P. acuminatus Fabr. d’Europe.
La larve, après avoir été l’objet d’une monographie de Dufour
( loc . cit .) a été réétudiée par nous et la nymphe décrite à son tour
(Bertrand, 1939). On connaît aussi la biologie : la larve est xylo¬
phage, vivant sur les bois immergés décomposés, et creusant une
logette pour la nymphose. Comme, on le sait, l'imago, comme tous
les Potamophilinae, couvert d’une pilosité bien visible — qui ne
joue pas le rôle du « plastron respiratoire » des Helmiinae, a des
mœurs amphibies et vole volontiers. Très fréquemment encore,
d’après la littérature et nos propres observations, cette espèce est
— 94 —
associée à Macronychus quadrituberculatus Mull., à larve également
xylophage, découverte en même temps, par Dufour et Pérez.
Cette larve, indépendamment de sa forte taille, est caractérisée
Fig. 1. — Larve de Potamophilinus, de Sumatra (d’après Bertrand) ;
Fig. 2. — Larve de Potamodytes, de Madagascar.
par les saillies tergales, dessinant des côtes longitudinales, avec
cavités coxales antérieures ouvertes et pleures abdominales dis¬
tinctes jusqu’au niveau du septième segment. Le neuvième segment
— 95
abdominal, nettement caréné, se termine par deux pointes cylin¬
driques, obtuses, garnies de poils ; l’opercule est visiblement plus
court que le tergite qui le dépasse, les stylets anaux sont grands,
munis de poils acieulaires dorsaux, externes et internes. Ajoutons
que le tégument est relativement souple avec tubercules piligères,
soit courts, soit allongés en cylindres, notamment au niveau des
côtes et du bord postérieur des tergites, encore que l’on distingue des
fossettes nues, bien visibles et grandes surtout au niveau du thorax.
La nymphe est très voisine des nymphes des Ilelmiinae ; tout au
plus paraît-elle caractérissée par l’absence de poils ou pubescence
marquée.
Genre Lara Leconte.
La larve de cette espèce américaine, elle aussi bien connue, offre à
peu près le même faciès et la même taille que la larve du Potamo-
phile ; comme indiqué ci dessus, elle a été décrite par L. West
et nous ne ferons ainsi mention que de ses caractères propres.
Il existe comme chez la larve du Potamophile des saillies longitu¬
dinales internes et intermédiaires, mais tandis que les internes sont
médiocrement développées, les intermédiaires sont très fortes, si
bien que le corps affecte même une section plus ou moins quadran-
gulaire ; au niveau du neuvième segment abdominal, des crêtes
latérales, très fortes, de part et d’autre de la carène sagittale, pro¬
longent les crêtes intermédiaires des segments antérieurs. Ce neu¬
vième segment, comme chez Potamophilus, a son opercule largement
débordé par le tergite, cet opercule offrant de plus une structure
particulière : plutôt ovalaire que pentagonal, divisé en deux parties
par un sillon transverse, croisant lui-même un sillon sagittal, caractère
bien indiqué dans une des figures de Bôving et Craighf.ad ( loc . cit.).
Le tégument offre la même consistance et la même teinte que chez
la larve du Potamophile les tubercules piligères portent des phanères
cylindriques d’aspect pileux particulièrement longs au niveau des
crêtes et au bord postérieur des tergites.
Genre Potamophilinus Grouvelle.
En 1935 nous avons décrit sous le nom de Ilelmiinae genus 1,
des larves de Dryopides recueillies par la Mission Limnologique
Allemande du Dr. Thienemann en Insulinde, larves capturées en
1929 à Sumatra en deux stations : Kali Warkuk, principal tributaire
du lac Ranau dans le sud de l’île et ruisseau près de Padang, dans le
centre.
Ces larves, de taille relativement grandes : de 5,50 mm à 9 mm,
offraient un faciès tout à fait particulier ; nous en avons donné une
— 96
figure d’ensemble et reproduit également quelques détails : extré¬
mité postérieure de l’abdomen, antenne, mandibule. (Bertrand,
1935) \
Or, ultérieurement, nous avons examiné des larves de même type,
mais provenant d’Afrique : du Congo Belge (rivière Nahia à Hangi,
1
2
3
4
Fig. 3. — Larves de Potamophilinae, détails et caractères spécifiques ; 1 à 4, der¬
niers segments de l’abdomen chez Potamophilinus : 1, Guinée Française; 2, Natal ;
3, Congo Belge ; 4, Sumatra. 5 à 8, larves de Potamodytes : 5, antenne, 6 mandibule
dernier segment (Guinée Française), 8, dernier segment (Madagascar, Mts. Tsratana).
mission Damas), de la Guinée française (Zié à Ziéla, mission
Lamotte-Roy), du Natal (Bergville, Oliff). Or il se trouve que le
genre Potamophilinus est commun à l’Asie notamment à l’Insulinde
et à l’Afrique ; d’autre part ces larves offrent plusieurs traits com-
1. On connaît deux Potamophilinus de Java, un du Congo et un de Guinée :
P. perplexus Ch. O. Waterh.
— 97 —
muns avec les larves des deux genres précédents ; c’est pourquoi
nous les attribuons au genre Potamophilinus.
Toutes ces larves, comme nous l’avons indiqué jadis, ont le corps
étroit, allongé, sans côtes ni saillies latérales, très atténué posté¬
rieurement, avec une carène sagittale très accusée. Nous rappro¬
chions alors leur faciès de celui des larves attribuées par Bôving
et Cbaighead au genre Ancyronyx chez lesquelles le neuvième seg¬
ment abdominal est également très effilé. On sait aujourd’hui
(Sanderson, 1954) que les larves dénommées Ancyronyx appartien¬
nent en réalité au genre Dubiraphia Sand. La disposition des sclé-
rites chez ces larves au niveau du thorax est sensiblement la même
que chez Potamophilus et Lara, toutefois les cavités coxales anté¬
rieures ne sont pas ouvertes en arrière par suite de la présence d’une
pièce sternale postérieure. Notons encore que le tergite du neuvième
segment abdominal, terminé par deux prolongements cylindriques
de longueur variable, dépasse sensiblement l’opercule, ce dernier
ovalaire, alongé, indivise, avec stylets anaux bien développés.
Ajoutons que le tégument présente le même aspect que chez les
larves de Potamophilus et Lara, avec également des fossettes nues ;
les tubercules piligères et les poils sont plus développés au bord pos¬
térieur des tergites et aussi sur la crête sagittale.
Les larves examinées doivent appartenir à plusieurs espèces, et
nous figurons ci-contre l’aspect du neuvième segment abdominal
chez les diverses larves examinées.
Genre Hexanchorus Sharp.
Ce genre américain, propre à l’Amérique centrale et à l’Amérique
du Sud, montre un abdomen à six segments visibles, comme chez
Potamophilus et Lara, mais le prosternum n’atteint que le submen-
tum, la tête moins rétractile que chez Lara.
Hinton, au Mexique, a eu l’occasion de découvrir une nymphe
d’ Hexanchorus , accompagnée de l’exuvie larvaire et a pu identifier,
indépendamment de la larve de H .gracilipes, celles de deux espèces
nouvelles : II. tibialis et H. tarsalis du Brésil.
Nous avons pu examiner nous mêmes des larves d’ Hexanchorus
du Brésil et du \ enzuela.
Les larves des Hexanchorus sont assez différentes des larves des
genres précédents, notamment de celles des Potamophilus et Lara.
La face dorsale du corps est convexe avec de petites saillies juxta-
sagittales postérieures, mais sans saillies intermédiaires, les seg¬
ments thoraciques et les huit premiers segments abdominaux mon¬
trent des lames latérales, celles des segments abdominaux, assez
étroites et coupées carrément ; le neuvième segment abdominal est
caréné. A la face ventrale, les cavités coxales antérieures sont fermées
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 1, 1956. 7
— 98 —
et les pleures de l’abdomen ne sont distinctes que jusqu’au niveau
du sixième segment. Le neuvième segment abdominal se termine
enfin par deux dents mousses et l’opercule, allongé, est peu dépassé
par le tergite.
Le tégument offre des fossettes comme chez les autres larves ; les
tubercules piligères sont courts, avec des poils peu élargis, sauf ceux
du bord postérieur des tergites et du bord latéral des lames qui sont
très grands et palmés, ce qui accroit la superficielle ressemblance
avec Helmis.
La nymphe de VH. gracilipes a été figurée par IIinton ; assez
analogue à celle du Potamophile, avec des filaments aux quatre
angles du prothorax, elle s’en distingue par une pilosité nette, plus
dense d’ailleurs au niveau du prothorax ; IIinton mentionne de
plus l’existence d'un prolongement impair entre les cerques d'ailleurs
assez grands.
Genre Disersus Sharp.
IIinton dans son synopsis des larves des Dryopides (1940) fait
figurer, sous réserve, la larve de ce genre qui aurait été trouvée en
Bolivie ; par ailleurs nous avons reçu en communication de M. San-
derson, une larve capturée à Temuco, Chili en 1951 (Ross et Michel-
bacher) attribuée également à ce genre. Cette larve offre le faciès
général d’une larve d’Hexanchorus ; on la distinguera aisément
toutefois à l’absence de petites saillies juxtasagittales sur les ter¬
gites et aux pleures des segments abdominaux, distinctes seulement
jusqu’au quatrième segment seulement ; les dents postérieures du
neuvième segment semblent aussi plus aigues.
Genre Potamodytes Grouvelle.
Les Potamodytes sont des Potamophilinae de forte taille habitant
le continent africain et Madagascar et leurs larves n’ont jamais été
décrites.
Mais il y a longtemps déjà que nous avons eu l'occasion de voir
une grosse larve de Dryopide, provenant de Madagascar, dans les
collections du Laboratoire d’ Entomologie du Muséum, recueillie
par Grandidier dès 1882, larve qui d’après la taille ne pouvait être
rapportée qu’à ce genre 1 représenté par trois espèces à Madagascar.
■Ultérieurement nous avons pu examiner des larves semblables, de
provenances diverses : de Madagascar, des Monts Tsaratana (Ins¬
titut Scientifique), de Guinée française (Mission LaMOTTE-Rov
1951) de diverses stations : Zié à Ziela, Mien à Rié, de Yisoro 2 et
1. Le genre Ilydrethus est de taille plus faible.
2. De Guinée française on connaît précisément P. antennatus Dohrn.
— 99
enfin M. Sanderson m’a envoyé en communication des larves
prises dans le Soudan égyptien, dans la rivière Ogum près de Katire
(Hoogstraal, 1952).
Les larves des Potamodytes sont massives, à corps fortement élargi
en avant comme les larves des Potamophilus ; la face dorsale est
convexe, les segments étant prolongés par des lames latérales bien
détachées au niveau des segments abdominaux un à huit ; ces lames
ont le bord antérieur convexe et le bord postérieur droit ou concave,
tout comme chez les larves des Helmis et des Dupuphilus ; le neu¬
vième segment abdominal, bien caréné, possède deux prolongements
postérieurs médiocres, droits, aigus, et l'opercule, allongé, n’est
guère débordé par le tergite. A la face ventrale les cavités eoxales
antérieures sont ouvertes, les trois segments thoraciques à deux
pièces épipleurales ; les pleures sont distinctes à l’abdomen jusqu’au
niveau du troisième segment. Ajoutons que les antennes et les pièces
buccales sont analogues à celles des larves de Potamophilus, et les
stylets anaux grands, munis de poils.
Comme chez les genres précédents, le tégument au niveau du
thorax montre des fossettes nues, mais il n’existe pas de côtes
accusées, seulement de petites saillies juxtasagittales. Les tubercules
piligères sont gros, globuleux et serrés, plus petits au niveau des
praescuta avec poils côurts à la face dorsale, sauf au bord postérieur
des tergites et encore sur le bord de l’opercule et vers le bord des
lames latérales, plus ou moins frangés ; il y a de plus sur le bord
des lames latérales de longs poils étroits et d’aspect pileux.
La larve des monts Tsaratana paraît appartenir à une autre
espèce que les larves de Guinée ; il y a d’ailleurs plusieurs espèces
de Potamodytes en Afrique, dont notamment trois espèces distinctes
à Madagascar.
Genre Phanocerus Sharp.
Ce genre est largement répandu dans la partie néotropicale de
l’Amérique, mais une de ses espèces ; P. clavicornis Sharp, pénètre
aux Etats-Unis et se trouve au Texas.
Les Phanocerus sont des insectes de petite taille ; à la différence
des autres genres, cités ci-dessus, ils n’ont — comme les Helmiinae
— que cinq segments abdominaux visibles, leur tête, fortement
rétractile, est cachée jusqu’au niveau du prementum. A part cela, ils
ne diffèrent pas beaucoup des autres Potamophilinae d’Amérique,
et leur corps est recouvert d’une pilosité bien visible, caractère
correspondant à leurs mœurs plutôt amphibies qu’aquatiques.
C’est par élimination que Hinton a attribué à ce genre des larves
recueillies au Mexique (district de Temascaltepec) et au Guatèmala
district de Escuintla). Nous avons nous mêmes examiné des larves
— 100 —
du Texas (Musée de Washington) et de la Jamaïque (coll. Musgrave).
Le faciès de ces larves est tout à fait remarquable. Elles sont fort
aplaties, les segments prolongés en lames latérales obtuses, assez
écartées, le neuvième segment abdominal formant un vaste triangle,
obtus à l’apex. Les cavités coxales antérieures sont fermées, le
prothorax possède une seule pièce épipleurale distincte, le méso¬
thorax et le métathorax deux.
Les tubercules piligères sont arrondis, courts, sauf ceux du bord
postérieur des tergites ; les poils sont courts, simples, plus larges
toutefois et formant des franges au bord des lames latérales, celui de
l’angle postérieur plus long et ellilé ; les poils du bord postérieur
des tergites et des lames sont larges, palmés, chevauchant ( over -
lapping, Hinton).
Comme nous l’avons dit plus haut, cette larve ressemble beaucoup
à celle du Phaneroceroides ungulatus Htn., Helmiinae du Brésil
découvert aux environs de Manaos, par LIinton mais chez Phane¬
roceroides il n’y a pas de suture épipleurale au prothorax, mais par
contre, trois pièces épipleurales au mésothorax et au métathorax ;
de plus la frange des lames latérales est formée de longs phaneres
pileux.
Tableau des larves.
1 Larves de petite taille avec cavités coxales antérieures toujours fermées,
avec ou sans fossettes tergales.
2 Corps fortement aplati avec lames latérales développées ; neuvième
segment abdominal triangulaire, non caréné, obtus à l’apex ; prothorax
avec une seule pièce épipleurale, mésothorax et métathorax à deux pièces ;
phanères marginaux des lames non pileux : ... Phanocerus Sharp. (Amé¬
rique).
3 (2) Corps convexe en dessus avec des lames latérales coupées carré¬
ment, bordées de larges soies palmées ; neuvième segment abdominal
fortement caréné, à pointes postérieures.
4 Des saillies juxtasagittales postérieures sur les tergites thoraciques
et ceux des huit premiers segments abdominaux... Hexanchorus Sharp
(Amérique Centrale et Amérique du Sud).
5 (4) Pas de saillies juxtasagittales... Disersus Sharp (Amérique Cen¬
trale et Amérique du Sud).
6 (1 ) Larves de taille moyenne ou grande ; cavités coxales antérieures
généralement ouvertes (dans le cas contraire corps étroit et très allongé)
avec fossettes tergales ; neuvième segment abdominal toujours caréné.
7 Ni carène sagittale, ni cotes longitudinales intermédiaires ; segments
prolongés en lames latérales non coupées carrément... Polamodytes Grou-
velle (Afrique continentale et Madagascar).
8 (7) Une carène sagittale ou des cotes longitudinales internes et inter¬
médiaires ; segments parfois élargis vers l’arrière, à angles postérieurs
saillants.
9 Des cotes longitudinales ; cavités coxales ouvertes ; corps massif,
élargi en avant.
— 101 —
10 Cotes longitudinales intermédiaires médiocres ; neuvième segment
abdominal sans cotes longitudinales latérales ; opercule non divisé...
Potamophilus Germar (Europe).
11 (10) Cotes longitudinales intermédiaires très accusées (section plus oit
moins quadrangulaire) ; opercule divisé en deux parties... Lara Lecomte
(Amérique du Nord).
12 (9) Une carène sagittale ; segments à cotés plus ou moins subparal¬
lèles, corps étroit et allongé... Potamophilinus Grouvelle (Afrique et Asie
orientale) .
Tableau des nymphes.
1 Nymphe avec pilosité assez développée, une saillie entre les cerques ;
de petite taille... Hexanchorus Sharp (Amérique Centrale et Amérique du
Sud).
2 (1) Nymphe nue ; pas de saillie entre les cerques ; de grande taille...
Potamophilus Germar (Europe).
Laboratoire d’ Entomologie du Muséum
et d’ Entomologie économique de l’École Pratique des Hautes Études.
BIBLIOGRAPHIE
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rhénane, famille XIV, Dryopidae, Toulouse. 1927.
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West (L.). — A preliminary study of larval structure in the Dryopidae,
Ann. Soc. Ent. Am., XXII, IV, pp. 691-721, 1929.
— 102 —
Trois espèces africaines de Physopleurella (Hémipt.
ANTHOCORIDAE) DONT L’UNE PRÉSENTE UN NOUVEAU CAS
DE VIVIPARITÉ P SE UDOPLA CEN TA IRE
Par Jacques Carayon.
Lors de sa récente mission en Côte d’ivoire, mon ami Paul Pes¬
son a bien voulu, sur ma demande, rechercher les Anthocoridae
dans les nids d'Oiseaux. Surtout en régions tropicales, les nids sont
en effet parmi les milieux les plus riches en Hémiptères de cette
Famille.
En une seule récolte, faite dans les environs d’Adiopodoumé
au début de septembre 1955, P. Pesson a obtenu par tamisage de
5 nids de Tisserins ( Ploceus cucullatus ) une cinquantaine d’exem¬
plaires d’Anthocoridés, constituant un matériel fort intéressant tant
du point de vue systématique que biologique h Ces Anthocoridés
appartiennent à cinq genres : Lyctocoris, Lasiochilus, Cardiastethus,
Poronotellus et Physopleurella, dont les deux derniers sont nouveaux
pour la région éthiopienne.
Les Lyctocoris, numériquement les plus abondants, sont repré¬
sentés par deux espèces, dont l’une seulement est connue ; c’est
L. cohici décrite par C. Delamare et II. Paulian (1952), qui l’avaient
trouvée également en Basse Côte d'ivoire dans divers nids.
Un seul exemplaire de Lasiochilus figure dans la récolte de P. Pes¬
son, son espèce est probablement inédite, mais ne peut être étudiée
sans matériel complémentaire.
Quatre espèces, au moins, appartiennent au genre Cardiastethus.
Deux d’entre elles sont apparemment nouvelles et seront décrites
ultérieurement. Une autre, représentée par une dizaine d’indi¬
vidus, est C. pauliani Landsbury, 1954 (= C. inquilinus Delamare
et Paulian, 1952) ; cette espèce, connue depuis peu, et seulement de
Côte d’ivoire, est en fait l’un des Anthocoridés les plus communs et
les plus largement répandus en Afrique tropicale ; je peux signaler
sa présence au Sénégal, Soudan, Guinée, Libéria, Côte d’ Ivoire,
Dahomey, Cameroun, Oubangui et Moyen-Congo.
Parmi les Cardiastethus récoltés par P. Pesson se trouvent
1. Je suis heureux de remercier ici cordialement P. Pesson, qui a non seulement
récolté ce matériel, mais en a aussi assuré la fixation histologique dans d’excellentes
conditions. J’adresse également de vifs remerciements à Mr. Paul Divaret, qui m’a
envoyé du Cameroun des Anthocoridés nombreux et variés, dont certains sont men¬
tionnés dans cette Note.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 1, 1956.
— 103 —
4 exemplaires de C. fulvescens Walker 1, espèce indo-pacifique incon¬
nue jusqu’ici dans la région éthiopienne, où elle doit être cepen¬
dant largement répartie et assez commune. En effet, outre les exem¬
plaires africains récemment capturés en Côte d’ivoire, j’en ai examiné
de nombreux autres récoltés dans le Sud Cameroun (P. Divaret),
au Moyen-Congo (M. Aynaud), ainsi qu’en Nigeria et en Gold Coast.
De plus, grâce à des spécimens qui m’ont été soumis pour identifi¬
cation par les Services britanniques de ]’« Infestation Control divi¬
sion », j’ai pu constater que C. fulvescens est assez fréquemment
importé vivant en Brande-Bretagne avec des cargaisons de produits
agricoles tropicaux (Fèves de Cacao, palmistes, arachides) prove¬
nant non seulement de Malaisie, mais aussi d’Afrique occidentale
britannique et même du Brésil. C’est en raison sans doute de la
facilité avec laquelle elle est transportée par les navires que cette
espèce est aussi largement répandue dans les régions tropicales du
monde entier.
Le même fait s’observe pour Poronotellus sodalis (White), espèce
qui n’était jusqu’à présent connue que d’Océanie (I. Hawaii, I. de
Guam), mais à laquelle je rapporte une série d’exemplaires afri¬
cains 2. Parmi ces derniers, les uns ont été récoltés directement
en Afrique, généralement dans des nids d’Oiseaux (Côte-d’Ivoire,
1 ex., Delamare et Paulian leg. 1945 3 ; 8 ex., P. Pesson leg.,
sept. 1955 — Cameroun, 6 ex., P. Divaret leg., nov. 1955) ; d’autres
ont été capturés dans des ports britanniques, au milieu de car¬
gaisons d’Arachides, et de palmistes, avec lesquelles ils avaient été
importés d’Afrique occidentale (Nigéria, Gold Coast). La très large
répartition géographique de P. sodalis est également prouvée par
2 spécimens de cette espèce, 1 $ et 1 Ç, récoltés à l’ Ile Maurice
(Montrésor, Ch. Alluaud, 1897), et qui se trouvaient parmi les
indéterminés de nos collections.
C’est au genre Physopleurella Reuter cju'appartient la plus inté¬
ressante des espèces d’Anthocoridés récoltés par P. Pesson en
Côte-d’Ivoire. Bien caractérisé par le gonflement marqué des aceta-
bula antérieurs, et par la conformation de la première paire de
pattes, dont les fémurs sont renflés et épineux, et les tibias arqués,
1. J’ai été amené à cette identification par une étude des genitalia et une compa¬
raison détaillée des exemplaires africains avec un spécimen indien de C. fuloescens,
déterminé et obligeamment communiqué par le Dr. W. E. China, ainsi qu’avec de
nombreux exemplaires indochinois de la môme espèce.
2. Comme dans le cas précédent, cette détermination n’a pu être faite avec certitude
que par comparaison avec d’authentiques spécimens micronésiens de Poronotellus
sodalis, qui avaient été déterminés et m’ont été aimablement donnés par le Dr. R. L.
Usinger. La conformation très particulière du pygophore et du paramère chez
P. sodalis facilite beaucoup la reconnaissance de cet Anthocoridé.
3. Récolté à la Station « X 14 », ce spécimen paraît avoir été confondu par Dela¬
mare et Paulian avec leur Cardiastethus inquilinus, et se trouvait parmi les Paratypes
de cette espèce.
— 104 —
le genre Physopleurelia ne comportait jusqu’ici que des espèces
orientales, australiennes et américaines ; les spécimens trouvés par
P. Pesson en Côte-d’Ivoire, d’autres envoyés par P. Divaret du
Cameroun, et quelques exemplaires non déterminés de nos col¬
lections du Muséum me permettent d’afïirmer que ce genre est repré¬
senté en Afrique au moins par trois espèces nouvelles décrites
ci-après.
Physopleurelia pessoni n. sp.
Corps assez élancé (fig. 1), plus de 3 fois plus long que large entre les
angles postérieurs du pronotum ; tégument brillant surtout antérieure¬
ment, et en majeure partie couvert de poils beiges, semi-couchés, peu
serrés. Coloration d’ensemble brun jaune clair avec quelques parties brun
presque noir.
Tête assez allongée en avant, à peine plus longue que large au niveau
des yeux ; ceux-ci gros et saillants, mais moins larges dorsalement que
l’espace interoculaire ; antennes nettement plus longues que la tête et le
pronotum réunis, I atteignant juste l’apex de la tête, II à peu près aussi
long que la tête est large au niveau des yeux, III double de I et légèrement
plus long que IV ; rostre court n’atteignant pas le bord antérieur du pros¬
ternum. Tête en dessus d’un brun roux clair, flavescent sur le lobe clypéal,
avec une large tache allant du brun foncé au noir, et plus ou moins étendue
sur l’espace interoculaire ; yeux brun rouge à noir ; ocelles incolores cernés
de rouge ; antennes jaunâtre assez uniforme, l’apex de II plus ou moins
bruni ; rostre jaune.
Pronotum 2 fois plus large entre les angles postérieurs que long au
milieu ; ses bords latéraux très sinués, finement carénés sur la majeure
partie de leur longueur ; son bord postérieur fortement excavé au niveau
de la base du scutellum ; en arrière du col antérieur assez bien marqué,
disque du pronotum présentant deux callosités peu bombées, presque
lisses, séparées par un sillon longitudinal médian ; région postérieure plane,
finement rugueuse. Coloration du pronotum brun roux clair, passant au
brun noir sur les angles postérieurs.
Scutellum un peu plus long que large à la base ; sa moitié antérieure
légèrement bombée, sa moitié postérieure plane ; deux fovéoles médianes
assez profondes ; marges latérales sinuées et pourvues d’un rebord fes¬
tonné ; coloration brune plus foncée que celle du pronotum.
Hémélytres dépassant nettement l’apex de l’abdomen, semi-brillants
translucides, couverts d’assez longs poils jaunes peu serrés ; couleur ocre
jaune avec le clavus un peu plus foncé surtout vers la base et une tache
brun noir diffuse sur la région postérieure et interne du cuneus ; un épais¬
sissement linéaire, ondulé, brun foncé le long de la nervure R -f* M ;
membrane légèrement enfumée, présentant 3 nervures équidistantes dont
la plus interne est fourchue à la base ; Ailes postérieures hyalines à ner¬
vures claires.
Acetabula et pattes antérieures caractéristiques du genre ; fémurs I
renflés mais assez longs (longueur /largeur = 3,7), pourvus sur toute la
longueur de leur face ventrale de 2 rangées de 23 à 29 épines ; toutes les
pattes uniformément jaunâtres.
1. Physopleurella pessoni, Allotype Ç. — 2. id., pygophore du Holotype
3. Physopleurella africana, Holotype $. — 4. id., pygophore du Allotype <$.
— 106 —
Face ventrale du corps brun clair passant au brun foncé sur les marges
-du thorax et de l’abdomen. Gouttière odorifique des métapleures presque
droite, arrondie à son apex, qui est légèrement courbé vers l’arrière.
Apex de l’abdomen pourvu d'une paire de macrochètes. Ovipositeur
vestigial, et pratiquement invisible chez la 9. Pygophore du <J, comme
indiqué fig. 2, avec un paramère en forme de grande lame effilée à l’apex,
et creusée en gouttière sur toute sa longueur 1 .
Dimensions des Types et Paratypes (4 de? et 4 Ç Ç) en 1 /100e de mm :
dd $9
Longueurs totales (apex hémélytres) . 232-258 254-305
Largeur tête (niveau des yeux) . 38-40 40-43
Longueur tête . 41-42 42-47
Largeur pronotum (angles postérieurs) . 73-81 81-89
Longueur pronotum . 36-39
Antennes (chez la 9 Allotype) : (I) 14 — (II) 47 — (III) 25 — (IV) 22 ;
rostre (id.) : (I) 9 — (II) 20 — (III) 14.
<§ Ilolotype, Ç Allotype, 2 $Ç et 1 $ Paratypes de Côte-d’Ivoire
(Adiopodoumé, P. Pesson leg., sept. 1955) ; 2 1 Ç Paratypes
du Cameroun (Ebolowa, P. Divaret leg., nov., 1955). le rapporte
également à cette espèce un spécimen des collections du Muséum,
■étiqueté « Zambèze, Nova Choupanga près Chemba, P. Lesne,
1928. » Muséum national, Paris.
Pli. pessoni paraît voisine de Ph. armata Poppius, connue des
régions orientale et australienne. Elle s’en distingue notamment par
sa coloration, et par la conformation des genitalia £ (figurées par
G. R. Gross, 1954).
Physopleurella africana n. sp.
Corps ovale assez trapu (fig. 3), 3 fois plus long que large entre les
angles postérieurs du pronotum ; tégument assez brillant sur l’avant-
corps, presque mat sur les hémélytres, et présentant une forte et assez
dense pilosité générale beige. Coloration d’ensemble chatain plus ou moins
foncé.
Tête un peu moins longue que large au niveau des yeux ; Ceux-ci
moitié moins larges dorsalement que l’espace interoculaire ; antennes à
peine plus longues que la tête et le thorax réunis, II nettement plus court
que la largeur de la tète au niveau des yeux, III 2 fois plus long que I
et un peu plus court que IV ; rostre court n’atteignant pas le bord anté¬
rieur du prosternum ; tête d’un brun roux uniforme légèrement éclairci
vers l’avant ; yeux brun rougeâtre ; ocelles incolores cernés de vermillon ;
antennes brun jaune assez clair, I et l’apex de II plus foncé ; rostre jaune
grisâtre.
1. C’est vraisemblablement cette gouttière longitudinale qui a induit G. F. Gross
(1954) en erreur, et l’a conduit à décrire le paramère, chez Physopleurella mundula
(White) et d’autres espèces du même genre, comme « two processes sinistrally directed ».
— 107 —
Pronotum trapézoïdal ; ses bords latéraux à peine sinués, carénés environ
sur les 2/3 antérieurs de leur longueur ; son bord postérieur légèrement
et régulièrement excavé ; sauf le mince col antérieur lisse, toute la surface
du pronotum rugueuse ; sur le disque deux callosités peu bombées, sépa¬
rées l’une de l’autre par un léger sillon longitudinal et limitée postérieure¬
ment par un sillon transverse. Coloration du pronotum chatain foncé
uniforme.
Scutellum sensiblement aussi long que large à la base ; ses marges laté¬
rales presque droites, pourvues d’un rebord finement festonné ; sa surface
bombée à l’avant, plane en arrière, présente vers le milieu 2 fovéoles peu
visibles ; coloration brune plus claire que celle du pronotum.
Hémélytres dépassant l’apex de l’abdomen, leurs bords latéraux presque
droits ; couleur chatain clair assez uniforme, l’endocorie plus claire et plus
grisâtre ; un fin bourrelet brun, ondulé, le long de R -f M ; membrane
enfumée ne montrant que 3 nervures équidistantes, dont la plus interne
n’est pas bifurquée à la base. Ailes postérieures hyalines à nervures brunes.
Fémurs des pattes antérieures renflés et assez courts (longueur/largeur =
3,5), pourvus de 2 rangées de 15-20 épines ; tibias antérieurs fortement
arqués ; pattes brun jaune clair, avec les tarses légèrement plus foncés.
Face ventrale du corps brune, plus foncée sur les régions pleurales thora¬
ciques, les bords postérieurs de chaque urite et tout l’apex de l’abdomen ;
celui-ci pourvu de 3 paires de longs macrochètes. Gouttière odorifique
métapleurale comme chez Ph. pessoni.
Ovipositeur vestigial, et non visible extérieurement. Pygophore (voir
fig- 4).
Dimensions des Types et Paratypes (2 et 1 c?) en 1 /100e de mm :
î? <?
Longueur totale (apex hémélytres) . 233 .... 228
Largeur tête, (niveau des yeux) . 37-39 .... 35
Largeur du pronotum aux angles postérieurs . 78-79 .... 74
Longueur du pronotum au milieu . 37 .... 37
Antennes ( 5 Holotype) : (I) 9 — (II) 30 — (III) 19 — (IV) 22 ; longueur
totale du rostre : 32.
Holotype $, Allotype £ (spécimen à mue récente), Paratype
Ç récoltés à Ebolowa (Cameroun), dans des nids de Tisserins par
P. Divaret (novembre 1955). Muséum national, Paris.
Ph. ajricana est bien distincte de la précédente espèce, et des autres
espèces connues du genre par sa forme générale, ses dimensions, sa
coloration et les caractères du pygophore.
Physopleurella flava n. sp.
Forme générale, caractères de la pilosité et la plupart des dimensions
comme chez P. pessoni, mais coloration générale entièrement jaune clair,
un peu orangé sur l’avant corps. Tête comme chez pessoni, mais les yeux
plus petits et moins saillants, noirs, et le 2e article des antennes nettement
moins long que la largeur de la tête au niveau des yeux.
— 108 —
Pronotum ne différant de celui de pessoni que par son bord postérieur
moins fortement et plus régulièrement excavé. Scutellum à peu près aussi
long que large à la base, ses bords latéraux presque droits.
Hémélytres bien différents de ceux de pessoni par leur coloration très
claire, presque uniformément jaune, avec une légère tache brunâtre au
milieu de l’endocorie, une bande brun clair mal délimitée le long du bord
interne du cuneus, l’angle antérieur et le bord de la membrane contre
l’endocorie également bruni.
Dimensions du Holotype et du Paratype (2 Ç?) en 1 /100e de mm :
Longueur totale : 242-236 ; largeur tète (au niveau des yeux) : 40-37 ;
longueur de la tête : 40 ; largeur du pronotum aux angles postérieures :
78-75 ; Longueur du pronotum au milieu : 38.
Ç Paratype : — Fémurs I, long. : 57, larg. : 17 ; tibias I, long. 43 ;
Antennes, (I) 13, (II) 43, (III) 27, (IV), 29.
Holotype : un spécimen $, en assez mauvais état, figurant dans
les collections du Muséum avec l’étiquette « Ouidam (Dahomey!
Barthélémy, 1923 ». Paratype : une Ç trouvée à Bristol (Grande-
Bretagne) dans une cargaison de fèves de cacao provenant de
Nigeria. Muséum national, Paris
Bien que très voisine de pessoni, cette espèce s’en distingue
aisément par sa couleur beaucoup [dus claire et plus uniforme 1,
et par quelques caractères morphologiques tels que la brièveté rela¬
tive du 2e article des antennes, la concavité assez faible et régulière
du bord postérieur du pronotum etc...
Les collections du Muséum renferme un spécimen de Physoplau-
rella récolté à Madagascar par Nouahlier en 1898 ; ce spécimen
malheureusement en partie mutilé, parait très proche de flaoa ; il a
l’intérêt de montrer la présence à Madagascar du genre Physopleu-
rella, qui n’y avait pas encore été signalé 2.
La viviparité pse i doplacentaire de Physoplt ure lia pessoni.
Bien que l’objet de cette Note soit essentiellement systématique,
je crois devoir signaler brièvement une particularité biologique
remarquable de l'une des espèces ici décrites : Physopleurella pessoni.
L’examen histologique de femelles fixées, ainsi que l’observation
de 3 femelles gravides vivantes, qui furent ensuite disséquées, m’ont
montré en effet que P. pessoni, à l’opposé de tous les Anthocoridés
connus, ne pond pas d’œufs. Les femelles mettent bas des larves
complètement développées, qu’entoure seulement au moment de
1. Couleur claire qui n’est pas imputable à un état immature des spécimens, puisque
la $ Holotype du moins contient dans son abdomen plusieurs œufs mûrs.
2. Deux autres spécimens malgaches de Physopleurella (des larves V) figurent parmi
des Authocoridés récoltés en mars 1956 par Mr. J. P. Douelmann, dans des nids
de Tisserins à Marovoay, Madagascar.
— 109 —
leur naissance, une mince pellicule transparente sous laquelle elles
sont déjà mobiles.
A la dissection, les ovaires des femelles gravides apparaissent
remplis d’embryons ; ceux-ci accomplissent dans les ovarioles tout
leur développement, jusqu’à la formation de larves au stade I. Les
œufs demeurent toujours dépourvus de chorion.
La fécondation des ÇÇ de Physopleurella pessoni s’accomplit
selon un processus comparable à ceux qui existent chez nombre
d’autres Anthoeoridés Lyctocorinés. Lors de la copulation, les sper¬
matozoïdes sont injectés, à travers le tégument, dans un organe de
Ribaga diffus, situé entre les derniers stérilités abdominaux et le
vagin. De là, les spermatozoïdes vont s’accumuler dans deux paires
de « coneeptacles séminaux », sacculiformes, à la base de l’appareil
génital ; puis, en cheminant dans la paroi des voies génitales, ils
émigrent peu à peu vers les ovarioles, et atteignent les régions les
plus antérieures du vitellarium, où ils fécondent précocement les
ovocytes.
Les œufs au début contiennent du vitellus, qui paraît rapidement
résorbé par les embryons en croissance. Chez ces derniers, les coupes
histologiques mettent en évidence un développement considérable
des pleuropocles, qui, vers la fin de l’embryogénèse paraissent accrus et
étendus au point d’entourer complètement l’embryon ; l’enveloppe
ainsi formée est vraisemblablement celle qui subsiste autour des
jeunes larves à la naissance.
Bien que le développement de cette « membrane pleuropodiale »
n’ait pu être encore suivi en détail chez Ph. pessoni, les images
histologiques suggèrent nettement dès à présent une comparaison
avec les faits décrits par H. R. Hagan chez l’Hémiptère Polyctenidé,
Hesperoetenes fumarius Westw. En raison de l’importance insolite
qu’elles prennent chez cette Punaise parasite vivipare, H. R. Hagan
a considéré ces formations pleuropodiales comme un « pseudo¬
placenta » assurant la nutrition de l’embryon, et il a désigné ce mode
de développement sous le nom de « Viviparité pseudoplacentaire »
(H. R. Hagan, 1921, 1951). Si l’on excepte le cas particulier des
Pucerons, on ne connaissait encore chez les Insectes que 2 exemples
d’un tel mode de reproduction ( Hesperoetenes , et les Blattes du genre
Diploptera ) ; Ph. pessoni en constitue un nouveau cas, qui est le
second connu chez des Hétéroptères.
Fait remarquable, Ph. pessoni paraît être jusqu'à présent, non
seulement le seul Anthocoridé, mais même la seule espèce du genre
Physopleurella à présenter un tel phénomène. Des observations de
O. H. Swezey (1905), portant sur Ph. mundula (White) des I. Hawaii,
indiquent que cette espèce pond des œufs, qui éclosent au bout de
4 à 5 jours. De même, chez les autres espèces africaines de Physo¬
pleurella ici décrites, j’ai constaté que les femelles gravides présentent
110 —
dans leurs ovaires des œufs mûrs en voie de développement embry¬
onnaire, mais entourés d’une chorion d’épaisseur normale, ainsi que
cela se produit chez la plupart des Anthocoridés.
Muséum National d’Hisloire Naturelle [ E . A. C.).
TRAVAUX CITÉS
Delamare Deboutteville (C.) et Paulian (R.), 1952. Recherches sur
la faune des nids et des terriers en Basse Côte d’ivoire. 1 vol., 116 p.,
P. Lechevalier edit., Paris, 1952.
Gross (G. F.), 1954. A révision of the Flower Bugs (Heteroptera Anthoco-
ridae ) of the australian and adjacent pacifie régions. I. Rec. South Aus-
tralian Mus., XI (2), pp. 129-164.
Hagan (H. R.), 1931. The embryogeny of the Polyctenid, Hesperoctenes
fumarius Westwood, with reference to viviparity in insects. Jour.
Morph. and Physiol., V, 51, (n° 1), pp. 1-117.
Hagan (H. R.), 1951. Embryology of the viviparous insects. 1 vol., Ronald
Press Company, N. Y.
Landsbury (I.), 1954. A new naine for a recently described species of
Cardiastethus (Hem. Anthocoridae) . Entom. monthly. mag., n° 1079,
vol. XC, p. 90.
Swezey (O. M.), 1905. Leaf-hoppers and their natural enemies (Part VII.
Orthoptera, Coleoptera, Hemiptera). Hawaiian Sugar Planters' Assoc..
Expt. St., Div. Ent. Bull., I (7), pp. 211-238.
— 111 —
Observations sur les Oribates (33 e série)
Par F. Grandjean.
I. — La prélarve de Ceratoppia bipilis (Herm.)
Les observations qui suivent ont été faites sur un cadavre de
Ceratoppia bipilis trouvé aux environs de Dax (Landes) en janvier
1933, dans l’humus, à la surface d’une tourbière. Il faisait partie
d’une récolte ordinaire obtenue par dessication sur tamis et con¬
servée jusqu’à maintenant dans l'alcool à 75°. Je l’ai remarqué lors
du triage à cause des œufs blancs qui remplissaient totalement son
hysterosoma. Les ouvertures anale et génitale étaient restées closes
mais le camérostome était ouvert, le capitulum ayant disparu. Les
pattes étaient réduites aux trochanters.
En août 1955 ce cadavre a été immergé dans l’acide lactique,
à froid. Le lendemain plusieurs œufs éclaircis laissaient voir par
transparence qu’ils contenaient des larves. J’ai enlevé le notogaster
du cadavre et brisé sa carapace ventrale pour libérer les œufs et les
compter. 11 y en avait 14.
Aussitôt délivrée de la pression à laquelle elle était soumise, une
des larves, la plus mûre, a « éclos ». J’ai assisté à l’éclosion. La larve
était contenue dans la peau d’une prélarve 1 qui s’est fendue le
long d’une ligne bien définie, la ligne latérofrontale If dont je parle
plus loin. La larve a étendu ses pattes et ses autres appendices.
Par ces mouvements elle a rejeté la peau prélarvaire. Les deux
grands poils postérieurs de son corps se sont dressés verticalement.
Les pattes ont pris les positions de marche, avec le grand solénidion
du 1er tibia pointé en avant comme sur une larve vivante. Qu’il
puisse en être ainsi 22 ans après la mort en dit long sur la stabilité
des matières dont le tégument d’un Oribate est formé, sur le main¬
tien, en particulier, des propriétés élastiques, et sur l’excellence,
à ces égards, de la conservation dans l’alcool.
D’autres œufs ont livré de la même façon, mais moins spontané¬
ment (il a fallu chauffer un peu dans l'acide lactique), des larves
apparemment achevées. Six d'entre eux n’ont pas eu d’éclosion
1. La paroi de l’œuf s’était déjà détachée et je l’ai mal vue sur cet exemplaire mais
je l’ai bien observée sur d’autres. Elle est très mince, beaucoup plus mince que la
cuticule prélarvaire, et elle diffère aussi de cette cuticule parce qu’elle est cassante,
susceptible de se déchirer en ligne droite, anguleusement, comme se brise ure lame
de matière dure, de verre par exemple.
Bulletin du Muséum, 2° série, t. XXVIII, n° 1, 1956.
112
posthume parce qu’ils étaient moins avancés et contenaient seule¬
ment la prélarve.
Prélarve. — Les figures IC à 1F représentent la prélarve. Elle
ressemble beaucoup aux 2 autres prélarves d’Oribates supérieurs
précédemment décrites et figurées, celles de Damaeus onustus
(5, pp. 582 à 586, fig. IA à IG) et de Podacarus Auberti (6, pp. 136 à
138, fig. 10 C à 10 F). Elle est également dépourvue de tout vestige
Fig. 1. — Ceratoppia bipilis (Herm.). — A (X 340), larve mûre avant l’éclosion,
côté ventral ; cette larve était contenue dans la peau de la prélarve (dessinée en
pointillé) et plus extérieurement dans la paroi de l’œuf, non dessinée ; la figure est
simplifiée et un peu schématique ; les phanères sont supprimées sauf le solénidion
cp 1 du tibia I droit et la paire des très longs poils postérieurs de l’opisthosoma. —
B (X 645), trichobothrie droite de la môme, observée latéralement par transpa¬
rence. — C (X 340), prélarve isolée vue latéralement. — D (X 340), id., vue dor-
salement ; région antérieure du corps. — E ( X 340), id.f vue de devant. — F ( X 340),
id ., vue latéralement comme en C ; protubérance dorsale et sillon If, partiel ; autre
exemplaire (moins gonflé).
d’appendices et de segmentation mais elle a encore, dans le même
état extrêmement régressif, une bouche os, un pharynx et l’organe
de Claparède Cl. Contre ce dernier on remarque une très petite
carène en arc de cercle. La dent d’éclosion k existe, à la place habi¬
tuelle. Le sillon latérofrontal If existe aussi et il est même très accusé
sur certains exemplaires, avec les fortes ondulations que montrent
les figures 1 C et 1 E.
La seule différence importante est qu’il y a chez bipilis, au-dessus
— 113 —
du sillon If et en avant, une forte protubérance impaire. Cette protu¬
bérance a des aspects variés qui vont du cas de la ligure 1 C à celui
de la figure 1 F. De dessus (lig. 1 D) on voit qu'il ne s’agit pas d’une
pointe mais d’une large saillie qui occupe à sa base, transversale¬
ment, plus de la moitié de la largeur du dos.
De devant (lig. 1 E) on constate que le sillon If passe au pied de la
protubérance, ou sous elle. Les ondulations frontales de ce sillon sont
analogues à celles du même sillon dans la région pleurale, mais elles
donnent lieu, lorsqu’on les voit nettement et qu’elles se projettent les
unes sur les autres, comme dans le cas de la figure 1 F, à une super¬
position de lignes assez compliquée.
Sur une des figures de la prélarve A'onustus, la figure 1 C (5, p. 584),
j’ai représenté en 1954 un large pli dorsal qui est au même endroit
que la protubérance de bipilis. Ce pli diffère de la protubérance parce
qu’il suffit de faire gonfler la prélarve pour qu’il s’efface. La protu¬
bérance de bipilis ne s’efface pas, même si la prélarve est distendue
par le gonflement de la larve de telle manière que le sillon If ait
disparu.
Les prélarves d ’onustus et d’Auberti que j’ai étudiées ne conte¬
naient pas d’ébauches qui puissent être attribuées à la larve par leur
aspect. Beaucoup d’entre elles étaient encore des embryons. Celles de
bipilis au contraire avaient toutes atteint, au cours de leur vie
posthume, leur complet développement. Même dans les moins
mûres on voyait déjà des ébauches 1, des ébauches de pattes lar¬
vaires en particulier. Ces ébauches de pattes étaient floues, non
limitées par de la cuticule, mais certaines. C’est pourquoi j’ai mieux
vu, malgré le petit nombre d’exemplaires dont j’ai disposé, les
caractères du sillon latérofrontal If.
Le sillon If, qui est très profond, joue le rôle d’un soufflet dans le
gonflement de la cuticule prélarvaire. Cette cuticule y est invaginée
et elle se dévagine à mesure que la larve grossit dans la prélarve.
A la fin, le sillon n’existe plus et on voit à sa place une ligne très fine
et très nette, dépourvue de toute ondulation, qui est une ligne de
déhiscence.
Les ondulations latérales si accentuées du sillon If, celles que j’ai
dessinées sur la figure 1 C, sont donc temporaires dans la vie d’une
prélarve. Elles n’existent pas encore si la prélarve est jeune et elles
n’existent plus si elle est vieille.
Le sillon If est un sillon de déhiscence. Je l’ai présumé dans mon
étude sur onustus (5, pp. 585 et 586) mais je peux maintenant
1. Les ébauches n’occupaient que la région antérieure et ventrale de la prélarve.
Le reste du corps était rempli par du vitellus. Puisque du vitellus est encore présent
à ce stade en grande quantité, c’est qu’il n’est que très superficiellement employé pour
la fabrication des tissus prélarvaires. Le vitellus ne sert pleinement qu’une stase après,
pour édifier la larve.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVIII, n° 1, 1956. 8
l’affirmer. La peau de la prélarve se lend du point : de la figure 1 C
au point symétrique en passant sous la protubérance frontale. La
larve sort en avant. J’ai vu cela sur toutes les prélarves contenant
des larves mûres, en les chauffant dans l’acide lactique. Traitées de
la même façon, les prélarves moins avancées ne se sont pas ouvertes,
comme il a été dit plus haut, mais la même déhiscence a pu être
provoquée sur elles par une faible action d’écrasement entre lame
et lamelle.
Déhiscences. — Je renouvelle par conséquent ce que j’ai dit des
Oribates supérieurs à propos d ’onustus. La déhiscence n’est pas de
la même sorte à toutes les stases. 11 y a d’abord prodéhiscence et
ensuite eireumdéhiscence.
La prodéhiscence est plus primitive que la eireumdéhiscence
Elle a conservé des rapports avec la structure archaïque. Lne
ligne 6 de prodéhiscence, chez Bimichaelia, passe exactement sous
le naso (3, p. 53, fig. 16 D), c’est-à-dire sous la partie du corps qui
représente ou contient l’acron. Nous venons de voir que chez des
Oribates, à la stase prélarvaire, cette ligne passe pareillement au-
dessous de la protubérance frontale. Celle-ci est trop large, chez
bipilis, pour représenter seulement le naso d’un Acarien endéo- ou
prostigmatique, mais l'objection tombe devant Camisia et d’autres
Nothroïdes, lorsque les prélarves ont une protubérance frontale très
individualisée et conique.
La déhiscence de l’œuf est toujours méridienne, en long, et dans la
fente entre les deux valves, au moment de l’éclosion, on voit le sillon
latérofrontal. Une ligne de prodéhiscence occupe donc la même
place, en avant et sur les côtés, qu’une ligne de déhiscence ovaire.
Or une ligne de eireumdéhiscence, à condition qu’elle soit incomplète,
occupe aussi la même place, en arrière et sur les côtés, qu'une ligne de
déhiscence ovaire b Est-ce par hasard ? Y a-t-il lieu de supposer que
les Oribates supérieurs, à toutes leurs stases, ont une ligne de déhis¬
cence virtuellement unique, l’ovaire, qui se réalise d’abord en avant,
puis en arrière, dans le temps ontogénétique ? Retenons l’hypothèse
malgré l’absence d’arguments pour ou contre elle, car si nous trou¬
vions des Oribates supérieurs à larves ealyptostatiques nous aurions
un moyen de l’éprouver.
Larve. — J’ajoute quelques mots sur la larve. Je l’ai représentée
avant l’éclosion (fig. 1 A) pour montrer la position qu’ont alors les
deux très grands poils postérieurs de l’opisthosoma. Ils sont con-
1. 11 en est également ainsi lorsque la ligne de eireumdéhiscence est complète, mais
il faut faire abstraction de la partie dorsale de cette ligne, c’est-à-dire de la partie
qui n’a qu’une signification accessoire (quoique importante) dans la structure. La
partie dorsale manque très souvent tandis que l’autre, la latéropostérieure, est cons¬
tante. Aux niveaux où elle existe la partie dorsale est certainement moins ancienne,
dans le temps T phylogénétique, qua la partie latéropostérieure.
— 115 -
tigus, couchés sous le ventre et ils vont jusqu'aux mandibules, de
sorte qu’à très faible grossissement un œuf mûr est barré d’un bout
à l’autre, en long, par un trait noir. Ce trait m’avait surpris au
premier examen, lorsque les œufs n’étaient pas encore bien éclaircis.
Le cérotégument est antérieur à l’éclosion. Je l’ai dessiné seulement
sur le génual I mais il y en a sur toute la surface des pattes et du
corps. Il est granuleux, à granules bien séparés et assez gros, hémis¬
phériques.
La figure 1 B rappelle que le sensillus larvaire est fortement en
massue. Celui de l’adulte est un fil rugueux d’épaisseur constante.
La massue existe encore nettement chez les protonymphes, déjà
beaucoup plus petite que chez les larves. Chez les deuto- et trito-
nymphes elle n’a pas tout à fait disparu. On discerne encore un très
faible épaississement distal.
Remarque. — On a trouvé à plusieurs reprises, dans des cadavres
d'Oribates, des œufs prêts à éclore. Ils ont résisté, malgré la minceur
de leur paroi, à l’action nocive qu’aurait pu avoir sur eux les tissus
morts ou décomposés qui les ont entourés pendant quelque temps.
Contre le danger extérieur ils ont été protégés par l’exosquelette,
probablement mieux, dans certains cas, que s’ils avaient été pondus.
Une hypothèse, dite d’aparité, a été faite ou acceptée à cette
occasion. Jacot, par exemple, observe que les œufs, tels qu’on les
voit dans le corps de la femelle, sont beaucoup plus gros, chez cer¬
tains Oribates, que l’ouverture génitale. Il pense que les femelles de
ces Oribates meurent sans pondre. Les larves sortiraient ensuite par
une des ouvertures que laisserait, dans la carapace du cadavre, la
chute du gnathosoina, ou des volets anaux ou même celle du noto-
gaster. Les larves contribueraient à provoquer cette chute.
Jacot n’a pa su ou voulu savoir que l'œuf est élastique et très
déformable, de sorte qu’il peut s’allonger en saucisse quand il tra¬
verse un passage étroit et revenir ensuite à sa forme première.
Appliquée aux Oribates l’hypothèse d’aparité me paraît si dérai¬
sonnable que je ne crois pas utile de la discuter. Elle n’est d’ailleurs
admise aujourd’hui, à ma connaissance, par aucun Oribatologue.
IL — Au sujet de Joelia Fiorii (Coggi).
Le gnathosoma de Joelia Fiorii, si l’on en juge par la forme,
examinée de dessous, du camérostome, est relativement plus étroit,
c’est-à-dire plus allongé que celui des autres Oribatellidés. Partant
de là en 1932 (2, p. 306) j’ai affirmé que cette partie du corps, dans le
genre Joelia, avait évolué dans le même sens que dans le genre
Pelops, bien que les mandibules ne soient pas devenues « pélopti-
formes ».
Récemment, au cours d’un travail d'ensemble sur l’infracapi-
— 116 —
tulum des Oribates, cette affirmation m’a paru suspecte. Que l’arti¬
culation labiogénale 1 manque dans toute une famille n’a rien de
surprenant mais qu’elle manque dans un genre très évolué d’une
famille et non dans les autres (elle existe chez Oribatella et Ophi-
cliotrichus ) voudrait dire que cette articulation est capable de se
former dans le temps phylogénétique, puis de disparaître sans laisser
de trace, ou du moins permettrait de dire qu’il en a été vraisem¬
blablement ainsi, contrairement à la loi d’irréversibilité.
J’ai donc repris l’étude de Joelia Fiorii. J’ai constaté que le
menton obture tout le eamérostome chez cet Acarien et que le
rutellum, quoique apparemment débile, est normal. L’infracapi-
tulum de Joelia est donc du type Galumna, en plus allongé. 11 n’est
pas du type Pelops. Il aurait suffi, pour que je m’en aperçoive
en 1932, que j’observe mieux les poils infracapitulaires. Dans le type
Pelops on les voit tous de dessous, complètement et directement,
même si le gnathosoma est relevé dans le eamérostome. Dans le type
Galumna on ne voit dans les mêmes conditions que les poils h. Les
autres poils (m et a) existent et sont placés correctement sur les joues,
mais ils sont cachés par le menton. Pour les voir complètement
et directement il faut observer dans l’orientation latérale (fig. 2 D).
Sur la figure 2 D la région hachurée est le rutellum (actinochiti-
neux). Derrière lui, jusqu’au palpe, s’étend la joue, traversée lon¬
gitudinalement par la carène cog. La base de la joue, de chaque côté,
entre le saccule trachéen s. tr. et le rutellum, s’articule au menton
suivant une bande à bords parallèles, l’articulation labiogénale Ig.
Sur la figure 2 C cette bande est vue par transparence. Je l’ai hachurée
horizontalement, à droite. En arrière la bande Ig se termine devant
l'insertion du palpe (devant le saccule). En avant elle va jusqu’à
la limite entre la joue et le rutellum, dessous et devant l’insertion du
poil a. 11 y a 2 poils adoraux sur chaque lèvre latérale, comme tou¬
jours chez les Oribates supérieurs. Ces poils sont petits (fig. 2 D).
Pour remplacer la figure 18 de Coggi (1, PI. 1), qui est mauvaise,
j’ai fait un dessin latéral de l’animal entier (fig. 2 A). Le tutorium
TU, non figuré par Coggi, a une base encore plus courte, relative¬
ment à sa longueur, que chez Oribatella calcaratus. On voit cette base
à travers le pedotectum I. La pointe génale (rostrogénale) est une
lame à terminaison arrondie qui recouvre l’incision génale (rostro¬
génale) et la cache dans l’orientation latérale. Une ornementation à
costules, très forte, occupe la plus grande partie de la surface ven¬
trale du podosoma. Aux costules se mélangent des points enfoncés,
petits et très nets. La même ornementation se prolonge sur le pedo-
1. J’emploie ici la terminologie que je propose, dans le travail d’ensemble précité,
lequel est présentement à l’impression (7), de substituer à l’ancienne terminologie.
L’articulation labiogénale est celle qui a différencié secondairement le menton ; menton
remplace hypostome ; rutellum remplace maxille ; etc...
— 117 —
tectum I. On la retrouve aussi sur les ptéromorphes mais la région
centrale de ceux-ci, comme le reste du notogaster, n’est que ponctuée.
Au notogaster les aires poreuses sont normales. Les 20 poils
reçoivent sans difficulté la notation Dometorina. Le tectum latéro-
postérieur de bordure est large. 11 est prolongé par les ptéromorphes.
Fig. 2. — Joelia Fiorii (Coggi). — A ( X 220), latéral ; les poils ventraux du podosoma
ne sont pas tous représentés ; le poil le n’existe pas ; le dessin est simplifié dans la
zone d’insertion des pattes. — B (X 650), mandibule droite, vue latéralement ; son
extrémité postérieure est cassée. — C (X 650), menton seul, vu de dessous. —
D (X 850), infracapitulum vu latéralement, le menton enlevé ; l’enlèvement du
menton a déchiré la cuticule à la base du palpe et en arrière, de sorte que le dessin
est imprécis dans ces régions ; dch est une ligne de déchirure.
Joelia diffère d ’Oribatella, entre autres caractères, par ses lamelles,
qui sont de même structure que chez Ophidiotrichus. Il diffère d ’Ophi-
diotrichus par son tutorium à très courte implantation, par sa chae-
totaxie gastronotique (de ta à r1 tous les poils sont alignés chez
Ophidiotrichus ) et par ses grands poils interlamellaires.
— 118 —
A ces différences s’ajoutent les caractères particuliers à Fiorii.
Les autres Oribatellidés ont de grands mentons, mais laissant voir
un peu les joues et les rutellums. La surface ventrale du podoso-
ma, devant l'ouverture génitale, est plus grande chez Fiorii. La
région antérieure du corps est plus allongée, moins épaisse. La
figure 2 A montre qu’elle est étranglée derrière le capitulum, chez
Fiorii, entre deux concavités du contour apparent, une dorsale et
une ventrale.
Les observations qui précèdent ont été faites sur les 3 mêmes
exemplaires que celles de 1932, car je n’ai pas retrouvé Fiorii depuis
cette époque. Lorsqu’on récoltera des nymphes il faudra étudier
les scalps. On désirerait savoir si les scalps sont fixés à la façon
d’Ophidiotrichus (4, p. 473, fig. 1) ou à celle d ’Oribatella (4, p. 474,
fig. 2) ou autrement.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
1. Coggi (A.). - — Descrizione di specie nuove di Oribatidi italiani [Bull.
Soc. entom. italiana, Anno XXX, pp. 68 à 81, 1898).
2. Grandjean (F.). — Observations sur les Oribates, 3e série (Bull.
Mus. nat. Hist. natur. Paris , 2e série, t. 4, pp. 292 à 306, 1932).
3. Ici. — Quelques genres d’ Acariens appartenant au groupe des Endeos-
tigmata, 2e série, 2e partie (Ann. Sc. natur. Zoologie, 11e série,
t. 5, pp. 1 à 59, 1943).
4. Id. — Observations sur les Oribates, 27e série (Bull. Mus. liât. Hist,
natur. Paris, 2e série, t. 25, pp. 469 à 476, 1953).
5. Id. — Observations sur les Oribates, 31e série (Bull. Mus. nat. Ilist.
natur. Paris, 2e série, t. 26, pp. 582 à 588, 1954).
6. Id. — Sur un Acarien des îles Kerguelen, Podaearus Auberti (Mém.
Mus. nat. Hist. natur. Paris, Zoologie, t. 8, pp. 109 à 150, 1955).
7. Id. — L’infracapitulum et la manducation chez les Oribates et d’autres
Acariens (Ann. Sc. natur, Zoologie, 11e série). En cours d’impression.
— 119 —
Un nouveau Pauropode de vile de la Réunion .-
COLINAUROPUS REGIS N. G., N. SP.
Par Paul A. Remy.
Colinauropus n. g. 1.
Corps fusiforme ; tête bien dégagée du tronc, portant 4 rangées
transversales de poils tergaux. Organes temporaux bien développés.
Rameau antennaire sternal à bord antérieur plus court que le pos¬
térieur, à flagelle antérieur plus court que l’autre. 6 tergites troncaux
présentant des sclérites disposés par paires, granuleux, réunis par
des zones membraneuses, le nombre, la forme et la disposition de
ces sclérites variant suivant les articles (voir figs.) ; il y a 2 rangées
de 4 poils sur le tergite I, 2 de 6 sur les tergites II à V, une antérieure
de 4 et une postérieure de 2 sur le tergite VI ; il y a une paire de
trichobothries sur les tergites II à VI ; il y a 5 articles aux p. 1 et IX 2,
6 aux p. II à VIII ; la chétotaxie de ces appendices est celle qu’on
observe, par exemple, chez les Stylopauropus, Pauropus, Scleropau-
ropus. Pygidium bien dégagé du tronc, portant 3 paires de soies
tergales et 2 paires de soies sternales : les postérieures et les latérales.
Allure assez lente, rappelant celle des Scleropauropidae et des Bra-
ch ypaurop idae.
Génotype : Colinauropus regis n. sp.
Colinauropus regis n. sp.
Saint-Denis. — Jardin colonial (= Jardin du Roi), près du
Muséum, 2 ind. : 1 à 9 pp. Ç long de 0,89 mm., 1 à 5 pp. long de
0,37 mm., P. A. Remy leg., 8 août 1947.
1. Dédié à l’Abbé Louis Colin, naturaliste vosgicn (Clefcy 1827-Saulcy-sur-
Meurthe 1911) qui séjourna longtemps à la Réunion ; après y avoir été ordonné
prêtre en 1852, il fut vicaire de la cathédrale, puis aumônier du Lycée impérial de Saint-
Denis et rentra en France en 1876. A la Réunion, il constitua une importante collec¬
tion conchyliogique (5.920 échantillons) qu’il légua à la Société philomatique vos-
gienne. Cette collection fut cédée à la Ville de Saint-Dié en 1924 et détruite, avec le
musée qui l’abritait et une grande partie de la ville, par l’incendie que les troupes
nazies en retraite ont allumé le 14 novembre 1944.
Biographie. — Semaine relig. dioc. Saint-Dié, 15 déc. 1911, p. 803 et La Chronique
des Vosges, 17 déc. 1911. — Bull. Soc. philom. vosg., 3, 1877-1878, pp. 181, 186, 187,
189 et 190 ; Ibid., 37, 1911-1912, pp. 182-184. — H. Ganier in L. Louis. Le Départe¬
ment des Vosges, 4, 1889, Épinal, Busy éd., p. 684. — A. Stegmuliær, Saint-Dié et
ses environs..., 2e éd. Les Chatelles et Paris, Geisler éd., 1896, p. 56. (Renseignements
dus à l’obligeance de MM. l’Abbé Jeandon et Baumont, de Saint-Dié).
2. Abréviations. — Ind. = individu ; p. I... = lre patte locomotrice ; pp. = paire
<le pattes locomotrices.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 1, 1956.
— 120 —
Individu a 9 pp.
Tête. — Organes temporaux égaux à environ 1 fois 7/10 leur écar¬
tement. Poils tergaux subcylindriques, annelés.
Antennes. — Au 3e article, je n’ai pu distinguer de globule ;
au 4e, p = 30, p' = 25, p" = 19. Le rameau tergal t, environ
1 fois 2/3 aussi long que large, est égal aux 5/6 du poil p, à un peu
b
Fig. 1. — Colinauropus regis n. sp. Ç à 9 pp., face tergale. — 1. Tète. — 2 à 4. Tronc :
2, tergite I ; 3, tergite II ; 4, tergite III.
plus du 1/6 (5/27) de son flagelle Fv aux 5/12 de la hampe et au
rameau sternal s. Celui-ci, à région antéro-distale fortement tron¬
quée, est 1 fois 1/4 aussi long que large, égal à son poil sternal q,
à un peu plus du 1/3 (13/34) de son flagelle antérieur I\ qui est un
peu plus long que la 1/2 (17/30) du flagelle postérieur Fa, lui-même
un peu plus court (8/9) que F1 ; le pédoncule du globule g est égal
à la 1/2 de la longueur totale de l’organe et un peu plus court (11/14)
— 121 —
que la longueur de celui-ci, cette largeur étant elle-même un peu
plus petite (7/8) que celle du rameau tergal.
Tronc. — L’aspect des tergites est donné par les figures ; celui
du 5e est analogue à celui du 4e avec ces différences que ses tricho-
bothrics sont relativement un peu plus en arrière (elles sont au
niveau du petit sclérite s3, dont le bord externe est concave), et que
Fig. 2 — Colinauropus regis n. p. Ç à 9 pp. — 5-7. Tronc : 5, tergite IV ; 6, por¬
tion du tergite V : sclérite s3 gauche avec trichobothrie IV et poil a' z de la rangée
postérieure ; 7, tergite VI. — 8. Portion du tergum pygidial, face sternale. — 9. Por¬
tion du sternum pygidial, face sternale. — 10. Rameau tergal de l’antenne droite,
face sternale. — 11. Rameau sternal de la même, face sternale ; la région proximale
du flagelle F3 est cachée presque totalement par g. Échelles : e, = 50 p, se rapporte
à 5 et 6 ; l’échelle de 7 = ex X 5/3 ; ez = 100 p. se rapporte au reste.
les poils de la rangée postérieure sont sur les marges même des
sclérites ; tous les poils ont une pubescence raide, oblique ; ceux
du 6e tergite sont très pointus, arqués vers l’extérieur, insérés sur
les marges des 2 sclérites (qui sont peu distincts l’un de l’autre) ;
ceux des tergites autres que le 6e sont claviformes, terminés par
une pointe plus ou moins longue. Les triehobothries III sont épais-
122 —
sies progressivement à partir du bulbe, leur surface étant régulière
et portant une pubescence courte, simple, semble-t-il, puis elles
deviennent irrégulièrement onduleuses et ont une pubescence longue,
très nettement ramifiée ; les autres trichobothries sont très grêles,
à pubescence courte, d’abord oblique puis devenant normale à
l’axe sur la région distale. Les 2 poils des moignons triarticulés,
non locomoteurs, ainsi que le poil coxal et le poil trochantérien
des p. I à VIII paraissent simples ; de même aussi, semble-t-il,
le poil coxal des p. IX ; le poil trochantérien de celles-ci est bifur¬
qué, les 2 branches étant bien développées ; au tarse des p. IX, le
poil proximal est égal à un peu plus du 1/5 (0,22) de la longueur de
l’article et est un peu plus long (6/5) que le poil distal.
Pygidium. — Tergum présentant un lobe médio-postérieur
arrondi, peu proéminent ; soies pubescentes, claviformes, la région
distale des ax (qui sont subrectilignes) étant beaucoup plus épaisse
que celle des a2 et des a3 (qui sont arquées vers le plan sagittal) ;
les ax sont égales à leur écartement, aux 6/5 des a2, aux 5/8 des a3 ;
l’intervalle axa2 est à peu près égal à l’écartement des av Styles st
claviformes, arqués l’un vers l’autre, pubescents, un peu plus courts
que les «j, leur écartement étant égal à 1 fois 1/2 celui de ces der¬
nières.
Sternum. Soies bx plus longues que leur écartement ; soies b2
un peu amincies vers l’extrémité, égales à environ 1 fois 1/2 les ax
et à l’intervalle bxb2 ; pas de soies b3. Plaque anale rappelant celle
des Brachypauropus : elle a la forme d’une spatule élargie vers
l’arrière, beaucoup plus longue que sa largeur maximum, à bords
latéraux concaves en avant, convexes en arrière, à bord postérieur
convexe ; sa région postérieure porte une paire d’appendices clavi¬
formes, égaux à environ la 1/2 de la largeur maximum de l’organe.
Individu a 5 pp.
Antennes. — Rameau tergal égal aux 2/9 de son flagelle Fx,
à peine plus court 19/10) que le rameau sternal ; celui-ci est égal
aux 3/5 de son flagelle antérieur F2.
Tronc. — Tergites présentant des sclérites granuleux. Poil coxal
et poil trochantérien des p. I à III et poil coxal des p. IV paraissent
simples ; le poil trochantérien des p. IV et V est bifurqué, les
2 branches étant bien développées ; poil coxal des p. V non observé
(caché sous la patte) ; au tarse des p. V, le poil proximal est égal
au 1/4 de la longueur de l’article et à 1 fois 1/2 le poil distal.
Pygidium. — Tergum présentant un lobe postérieur arrondi,
assez proéminent. Soies ax égales aux 5/7 de leur écartement et
aux 2/3 des a2 qui sont à peine plus courtes (15/16) que les a3 ; l’in-
tervalle ax a2 égal à l'intervalle a2 fl3 et à environ la 1/2 de l’écarte¬
ment des Oj.
Sternum. Soies bx égales à 1 fois 2/5 leur écartement ; soies b2
comme chez l’ind. à 9 pp. ; pas de soies b3. Plaque anale comme chez
l'ind. à 9 pp., avec cette différence que le bord postérieur présente
une très légère échancrure médiane.
Affinités. — Je suis bien embarrassé pour classer le Colinauropus.
Son aspect général rappelle celui des Scleropauropidae et Brachy-
pauropidae ; son rameau antennaire sternal rappelle celui des premiers
et celui des Brachypauropidae du g. Brachypauropoides ; ses ter-
gites troncaux sont fragmentés, caractère que présentent nette¬
ment aussi la plupart des Brachypauropidae (Brachypauropus,
Z ygopauropus , Aletopauropus, Deltopauropus) ; en outre, sa plaque
anale est brachypauropodienne, mais son sternum pygidial, comme
celui de mon Scleropauropus squameus, porte les soies et b2,
tandis qu'il est pourvu des soies b1 et b3 chez les Brachypauropus
et presque tous les Scleropauropus, des soies b1: b2 et b3 chez les
Brachypauropoides et mon Scleropauropus lemurum.
Pour l’instant, je place le n. g. parmi les Brachypauropidae.
— 124 —
Une nouvelle classification du genre Porcellio
(Crustacés : Isopodes terrestres)
Par A. Yandel.
ASSOCIÉ DU MUSÉUM.
Le genre Porcellio est l’un des genres d’Oniscoïdes dont la classifi¬
cation est la plus difficile, en raison du grand nombre d’espèces qu’il,
renferme (plus de 150) et de leur étroite parenté.
Les anciennes classifications ont naturellement fait appel aux
caractères les plus faciles à reconnaître, les plus apparents ou les
plus spectaculaires. L’emploi de ces caractères est souvent commode,
en ce sens qu’il permet de fournir rapidement la détermination de
certaines espèces. Par contre, il est évident que l’on ne saurait se
fonder sur des dispositions généralement dépourvues de toute
importance morphologique profonde pour fonder une classification
naturelle, c’est-à-dire qui tient compte de l’existence des lignée*
phvlétiques.
L’étude détaillée des Porcellions établit sans ambiguïté qu'il est
impossible de les ranger sur une même ligne d’évolution. Le genre
Porcellio comprend plusieurs lignées phylétiques qui ont évolué indé¬
pendamment les unes des autres ; les vitesses d’évolution des diffé¬
rents caractères porcellioniens varient suivant les lignées considérées.
J’ai réuni (Vandei., 1946, 1951) les différentes espèces de Porcellio-
en un certain nombre de « groupes » qui ne sont que la traduction,,
en langage systématique, de l’existence, sur le plan évolutif, de lignées
phylétiques distinctes.
J’ai donné dans un autre travail (Vandei., 1951) la liste des
caractères propres au genre Porcellio et signalé les directions suivant
lesquelles évoluent les différentes dispositions structurelles. 11
n’y a pas lieu d’y revenir. Mais, une remarque doit être faite à ce
sujet. Lorsque l’on envisage les différents caractères généralement
invoqués pour caractériser les espèces de Porcellions, tels que le
plus ou moins grand développement des granulations tégumen-
taires, l’étendue et la forme des champs glandulaires, la longueur des
lobes frontaux, le tracé du bord postérieur des premiers tergites
péréiaux qui tantôt est régulièrement arqué, et tantôt décrit une
courbe sinueuse, etc., on s’aperçoit que ces dispositions évoluent
de façon plus ou moins parallèle, encore qu’à des vitesses variables r
dans les différentes lignées phylétiques. Elles ne sauraient par consé-
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVIII, n° 1, 1956.
125 -
-quent être invoquées pour établir dans le genre Porcellio les divisions
d’ordre majeur. Il convient donc de rechercher un critère différentiel
qui permette de répartir les Porcellions suivant de grandes divisions
naturelles.
F.n passant en revue les différentes dispositions morphologiques
des Porcellions, il m’est apparu qu’il n’en est qu’une qui soit propre
à satisfaire aux exigences que nous venons d’exprimer. Ce critère est
relatif à V étendue et à la forme du champ trachéen du premier pléopode
mâle.
Le champ trachéen des Porcellions que l'on doit indubitablement
considérer comme les représentants les plus primitifs du genre, est
latéral et occupe la portion externe de l’exopodite (Fig. A). Dans ce
cas, le sillon trachéen qui limite le champ trachéen remonte fort loin
vers l’extrémité postérieure de l’exopodite. On ne saurait guère
douter que ce ne soit là la survivance chez les Porcellionides hitra-
Exopodite du premier pléopode mâle de trois espèces de Porcellio : A, septentrionalis
Vandel ; B, laevis Latreille ; C, monticola silvestrii Arcangeli.
chéates d'une disposition qui caractérise les Porcellionides quinque-
trachéates et qui consiste en une situation tout à fait latérale de
l’appareil pseudo-trachéen.
Chez la plupart des Porcellions, le champ trachéen occupe au
contraire une position franchement postérieure. Le grand axe du
champ trachéen est perpendiculaire à l’axe longitudinal de la pointe
interne de l’exopodite. Le sillon trachéen vient buter à angle presque
droit contre le sillon longitudinal de l’exopodite ( Làngsjurche de
Verhof.ff) (Fig. C).
On peut reconnaître entre la disposition primitive (champ tra¬
chéen latéral) et la disposition évoluée (champ trachéen postérieur),
une disposition intermédiaire caractérisée par un champ trachéen
situé obliquement par rapport à l’axe longitudinal de F exopodite
(Fig. B).
Il est possible, en faisant appel à ce critère, de proposer une
classification du genre Porcellio nettement améliorée par rapport à
Tableau I.
TABLEAU DES DIVISIONS ET DES « GROUPES »
ENTRE LESQUELS SE RÉPARTISSENT LES ESPECES DU GENRE PORCELLIO
- 127 —
celles que j’avais précédemment données (Vandf.l, 1946, 1951) et
qui paraît satisfaisante du point de vue pbylétique. Les deux
Tableaux suivants résument cette nouvelle classification.
Tableau II.
TABLEAU DE DÉTERMINATION DES « GROUPES »
DE PORCELLIO
PI 1 cj = Premier pléopode mâle.
A. ■ — PI 1 <? : champ trachéen latéral et externe (Fig. A). Pointe interne
de l’exopodite courte ou nulle . B
PI 1 <J : champ trachéen oblique (Fig. B). Pointe interne de l’exo-
podite très longue, dépassant l’extrémité de l’apophyse géni¬
tale . C
PI 1 3 : champ trachéen postérieur (Fig. C), son grand axe perpen¬
diculaire à celui de la pointe interne . EU
B. — Ni champs ni pores glandulaires . 1. — américain
Système glandulaire bien développé . 2. — atlantique
C. ■ — PI 1 : lobe interne de l'exopodite triangulaire, terminé en pointe
à son extrémité. Champs glandulaires situés vers le milieu du
pleurépimère . . 3. — nord-africain
PI 1 $ : lobe interne de l’exopodite tronqué ou échancré à son extré¬
mité. Champs glandulaires situés en arrière du milieu du pleuré¬
pimère . 4. — bético-rifam
D. — Noduli latérales très apparents sur l’animal entier, la soie insérée
au milieu d’une aire arrondie, dépigmentée . 5. — méditerranéen
occidental
Noduli latérales très peu apparents sur l’animal entier, la lige n’étant
pas insérée au centre d’une auréole dépigmentée . E
E. — Lobe frontal médian en forme de lame étroite, rectangulaire, sail¬
lante. Ni champs, ni pores glandulaires.... 11. — halophile
Lobe frontal diversement conformé, mais ne présentant pas la
forme d’une lame étroite et rectangulaire . F
F. — Lobe frontal triangulaire se continuant sur le front par une carène
(et rappelant le type céphalique de Cylisticus). 10. — dalmate
Céphalon de type porcellionien normal . G
G. — Pleurépimères présentant en arrière du milieu un repli transversal
garni d’une rangée de tubercules et bordé en arrière d’une dépres¬
sion peu profonde . 7. — égéen
Pleurépimères dépourvus d’un repli transversal présentant ces
caractères . II
II. — Péréiopode I mâle garni d’une forte brosse de soies-écailles sur le
méros et sur le carpos. . . . i . 6. — tyrrhénien
Péréiopode I mâle garni d’une forte brosse de soies-écailles sur le
carpos, mais non sur le méros . I
I. — Lobe frontal médian non échancré . 8. — balkanique
Lobe frontal médian plus ou moins échancré. . . 9. • — asiatique
BIBLIOGRAPHIE
Vandel (A.). — 1946. Crustacés Isopodes terrestres (Oniscoidea) épigés
et cavernicoles du Portugal. — Etude des récoltes de Monsieur A. de
Barros Machado. — Anaïs d. Faculd. Cienc. Porto, XXX, pp. 137-427,
158 fig.
Vandel (A.). - — 1951. Le genre « Porcellio » (Crustacés ; Isopodes ; Onis¬
coidea). Évolution et Systématique. — Mém. Mus. Hist. Nat. Paris.
N. S. Sér. A. Zool., III, pp. 81-192, 40 fig.
— 129
Contributions a la flore de la Nouvelle-Calédonie.
Cx. Plantes récoltées par m. MacKee ( suite )
Par A. Guillaumin.
PROFESSEUR AU MUSÉUM.
Thunbergia alata Boj. — - Route de l’Hermitage (2419).
Pseuderanthemum Comptonii S. Moore. — Sentier du Mont Dzumac
(2523).
P. tuberculatum Radlk. — Vallée de la Yahoué (2688).
P. variabile Radlk. — Nouméa : Ouen Toro (2426 A) ; Bouloupari :
route de Thio (2399).
Vitex trifolia L. — Bouloupari : route de Thio (2401).
Premma integrifolia L. — Nouméa : Ouen Toro (2159).
Oxera Balansae Dub. — - = ? O. pulchella Labill. var. microcalyx
Dub. — Nouméa : Anse Vata (2733).
O. crassifolia Virot. — Montagne des Sources -(2240).
O. neriifolia Beauvis. subsp. cordifolia Dub. — Yaté (2612).
Clerodendron inerme L. — Nouméa : Ouen Toro (2110).
Avicennia officinalis L. — Nouméa : Ouen Toro (2114).
Plectranthus parviflorus Willd. — Nouméa : Ouen Toro (2252).
Salvia coccinea Juss. — Nouméa : Ouen Toro (2426).
Chenopodium carinatum R. Br. — Nouméa : Ouen Toro (2729).
Salsola Kali L. — Nouméa : plage au sud du Ouen Toro (2245).
Nepenthes Vieillardii Hook. f. — L’Hermitage (2137).
Piper austro-caledonicum C. 1)C. var. paitense C. DC. — Nondoué :
Val Fleuri (2670).
Peperomia blanda Kunth. — Vallée de la Yahoué (2166).
P. calédonien C. DC. — Vallée de la Yahoué (2189).
P. vitiana C. DC. — Farino (2405).
Litsea Ripidion Guillaum. — Dumbéa N. (2566).
Cassylha filiformis L. — Dumbéa N. (2487).
Hernandia cordigera Yieill. — Nondoué : Val Fleuri (2668).
Beauprea paniculata Brong. et Gris ex S. Moore-Pente O. du Mont
Mou (2294).
Grevillea Comptonii S. Moore. — Dumbéa N. (2486).
G. Gillivrayi Hook. — Mont-Dore (2456).
G. heterochroma Brong. et Gris. — Dumbéa N. (2485) ; pente O.
du Mont Mou (2292).
Stenocarpus Comptonii S. Moore. — Sentier continuant la route
de la Montagne des Sources (2211).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 1, 1956.
9
— 130 —
S. phyllodineus S. Moore. — Dumbéa N. (2492).
S. umbellatus Schltr. var. Billardieri Giiillaum. — Dumbéa N.
(2557).
- var. Forsteri Guillaum. — Plaine des Lacs : route du Caré¬
nage (2382).
S. sp. — Mont-Dore (2459).
Knightia Deplanchei Yieill. ex Brong. et Gris. — Pentes O. du
Mont Koghi (2328) ; Pente O. du Mont Mou (2295) ; sentier du Mont
Dzumac (2515).
Ascarina rubricaulis Sohms. — Rive N. de la vallée de la Thv
(2629), Haute Ouinné (2510).
Wickstroemia indica C. A. Mey. var. insularis Schltr. form.
angustifolia Guillaum. — Dumbéa N. (2574).
Amylotheca pyramidata Danser. — Sentier continuant la route de
la Montagne des Sources (2212) ; Montagne des Sources (2236).
Amyema scandens Danser sur Spermolepis gummifera Brong. et
Gris. — Plaine des Lacs : route de Carénage (2375).
Sanlalum austro-caledonicum Vieill. — Nouméa : Ouen Toro (2448).
Exocarpus neo-caledonicus Schltr. et Pilger-Plaine des Lacs : route
du Carénage (2369).
E. phyllanlhuides Endl. var. artensis Pilger-Plaine des Lacs :
route du Carénage (2368).
E. Pseudo-Casuarina Guillaum. — Route de la Montagne des
Sources (2701).
Hachettea austro-caledonica Baill. — Sentier continuant la route
de la Montagne des Sources (2216) ; sentier du Mont Dzumac (2524).
Neoguillauminia Cleopatra Croizat. — Yaté (2364) ; sentier du
Mont Dzumac (2516).
Phyllanthus canalensis Baill. ? — Yaté (2361).
P. Deplanchei Müll.-Arg. — Nouméa : Ouen Toro (2249).
P. loranthoides Baill. ? — Plaine des Lacs : route du Carénage
(2387).
P. micranthoides Baill. — Dumbéa N. (2479).
P. Pancherianus Baill. var. costus (S. Moore) Guillaum. — Dumbéa
N. (2556).
P. yahouensis Schltr. — Vallée de la Yahoué (2164).
P. yahouensis Schltr. ? — Au-dessous de l’Hermitage (2314).
Hemicyclia Deplanchei Baill. ex Guillaum. — Nouméa : Ouen
Toro (2113).
’Longetia gynotricha Guillaum. sp. nov.
Arbuscula, 1-2 m. alta, ramis gracilibus verrucosis ; folia supra
atro viridia subtus pallida, spathulata (1,5-7 cm. X 0,5-1, 5 cm.),
apice rotundata, basi in petiolum fere indistinctum longe attenuata
coriacea, marginibus revolutis, costa subtus conspieua, nervis
immersis haud vel vix conspicuis. Flores albi, vel pallide lutei,
— 131 —
ramulorum apice breviter cymose fasciculati aliquando $ singuli ;
: pedicello fere filiformi, 5 mm. longo, tepalis 5-6, ovatis, interio-
ribus leviter angustioribus, 2,5 mm. longis, glaberrimis, staminibus
5-6, 1,5 mm. longis, antheris extrorsis, filamento aequilongis,
pistilo minimo, glabro, apice nigro punctato ; $ : pedicello robus-
tiore, 4 mm. longo, sepalis 5-6, lanceolatis, 4 mm. longis, exterio-
ribus interioribusque similibus, glaberrimis, ovario globoso, dense
piloso, stigmatibus 3, perisphaericis crasse intus cordatis. Fructus
pedicello pedunculo aequilongo, globosus (8 mm. diam.), glaber sed
dense papillosus, stigmatibus persistentibus.
Route de Yaté : au croisement de la Rivière des Lacs (2352),
entre le croisement de la Rivière des Lacs et le barrage (2649,
2650 : fleurs), (2651 : fruits).
Se rapproche de L. depauperata Raill. par ses étamines peu nom¬
breuses mais s’en distingue par son ovaire velu.
Bureavia carunculata Raill. — Route de la Montagne des Sources
(2209) ; Nondoué : Val Fleuri (2669).
B. clusiacea Baill. — Dumbéa N. (2570).
Croton insulare Baill. — Nouméa : Ouen Toro (2157).
Fontainea Pancheri Heck. — Nouméa : Anse’Vata (2297, 2300,
2301), Ouen Toro (2435, 2440).
Acalypha neo-caledonica Müll.-Arg. — Vallée de la Yahoué
(2168).
Macaranga alchorneoides Pax et Liegelsh. — Bords de la Thy près
de Saint-Louis ((2075) ; route de Yaté après le col des Dalmates
(2662).
M. Vieillardii Müll.-Arg. — Route de la Montagne des Sources
(2681).
M. sp. — Saint-Louis (2627).
Cleidion Vieillardii Baill. var. genuina Müll.-Arg. — Plaine des
Lacs : Route du Carénage (2388).
Cocconerion Balansae Baill. — Route de la Montagne des Sources
(2200).
C. minus Baill. — Yaté (2614, 2640).
Trisyngyne Balansae Baill. — Route de la Montagne des Sources-
(2090).'
Malaisia tortuosa Balnco. — Nouméa : Ouen Toro (2150).
Ficus dzumacensis Guillaum. — Route de la Montagne des Sources
(2102).
F. edulis Bur. var. cordata Bur. — Poyes (district de Touho) ( 2543)
F. neo-caledonica Bur. var. latijolia Bur. — Baraoua (2548).
F. — var. subattenuata Bur. — Haute Ouinné (2526)
F. obliqua Forst. — Nouméa : Ouen Toro (2725, Anse Vata
(2496).
F. Proteus Bur. — Nouméa : Ouen Toro (2446).
F. racemigera Bur. — Route de FHermitage (2131).
F. Schlechteri Warb. — Nouméa ; Ouen Toro (2151).
Procris pedunculata Wedd. — Vallée de la Yahoué (2171).
Casuarina Deplancheana Miq. — Plaine des Lacs : route du Caré¬
nage (2390) ; route de Yaté entre le Carénage et le croisement de la
Rivière des Lacs (2655) ; Durnbéa N. (2559).
Microstylis laurina Reiehb. f. — Vallée de la Yahoué (2169).
Oberonia Vieillardii Reiehb. f. ? — Plaine des Lacs : route du
Carénage (2398).
Dendrobium cymatoleguum Schltr. — Route de la Montagne des
Sources (2689).
D. mouanum Guillaum. — Mont Mou : Pic des Mousses (2257).
Phreatia Richardiana Krànzl. — Route de la Montagne des Sources
(2711).
Spathoglottis Deplanchei Reiehb. f. — Plaine des Lacs : croisement
de la Rivière des Lacs (2354).
S. Vieillardii Reiehb. f. — Vallée de la Yahoué (2165).
Earina valida Reiehb. f. — Mont Mou (2278).
Geodorum pictum Lindl. — Durnbéa N. (2471).
Calanthe Balansae Finet. — Sommet du Mont Dzumac
Coilochilus neo-caledonicus Schltr. — Sentier continuant la route
de la Montagne des Sources (2215).
Thelymitra longifolia Forst. — Montagne des Sources (2723).
Prasophyllum calopterum Reiehb. f. — Pente O. du Mont Koghi,
au N. de F Hermitage (2418).
Pterostylis Bureaviana Schltr. — Rivière des Lacs près du croise¬
ment de la route de Yaté (2663).
Acianthus confusus Guillaum. — Route de la Montagne des Sources
(2712)- ,
Zingiber Zerumbet Sm. — Vallée de la Yahoué (2167).
Alpinia speciosa K. Schum. — Saint-Louis (2666).
Campynema neo-caledonicum Ilendle-Montagne des Sources (2231).
Smilax ligustrijolia A. DC. — Mont-Dore (2461).
S. purpurata Willd. — Route de l’ Hermitage (2122).
Xerotes Banksii R. Br. forma neo-caledonica Guillaum. — •
Mont-Dore (2463).
Astelia neo-caledonica Schltr. — Mont Dzumac (2502) ; Mont Mou
(2285).
Xeronema Moorei Brong. et Gris. — Sentier continuant la route
de la Montagne des Sources (2222).
Arthropodium neo-caledonicum Schltr. — Vallée de Yahoué (2177).
Dianella javanica Kunth. = D. austro-caledonicum Seem. — Mont
Mou : Pic des Mousses (2255).
Xyris neo-caledonica Rendle. — Pente O. du Mont Koghi (2327).
— 133 —
X. Pancheri Rendle. — Croisement de la route de Yaté et de la
Rivière des Lacs (2609).
X. sp. nov. — Plaine des Lacs : route du Carénage (2365).
Commelina benghalensis L. — Nouméa : Ouen Toro (2454).
Aneilema neo-caledonicum Schltr. — Vallée de la Yahoué (2170) ;
Farino (2409).
Basselinia Deplanchei Yieill. — Route de la Montagne des Sources
(2714).
Pandanus altissima Solms — Mont Mou (2287) L
P. Pancheri Ralf. f. — Plaine des Lacs : route du Carénage (2380) L
P. pedunculatus R. Br. — Touho (2541 A).
Freycinetia microdonta Martelli — Mont Mou (2289).
Pycreus polystachyos C. B. Clarke. — • Mont Mou : Pic des Mousses
(2256) ; sentier sur la route de l’Hermitage (2335).
Mariscus cyperinus Yahl ? — Nouméa : Ouen Toro (2155).
Cyperus flagelliformis Rottb. — Tié (entre Touho et Ponéri-
houen) (2545).
C. gracilis R. Br. — Nouméa : Ouen Toro (2455).
*C. Haspan L. — Sentier sur la route de l’Hermitage (2337).
Fimbristylis diphylla Vahl. — Sentier sur la route de l’ Hermitage
(2338).
F. ferruginea Vahl = F. neo-caledonica C. B. Clarke. — Hien¬
ghène (2535).
F. monostachya Hassk. — Nouméa : Ouen Toro (2442).
Scirpus mucronatus L. — Sentier sur la route de l’ Hermitage (2339)
Schoenus Guillauminii Kükent. — Plaine des Lacs : route du Caré¬
nage (2392).
S. Tendo Hook. f. — Dumbéa N. (2469).
Lophoschoenus comosus Stapf. = L. arundinaceus Stapf. —
Hienghène (2534).
L. fragiles Danik. — Montagne des Sources (2722).
L. neo-caledonicus Guillaum. — Montagne des Sources (2233).
Cladium Deplanchei C. B. Clarke. — Plaine des Lacs : route du
Carénage (2391).
C. junceum R. Br. — Le Carénage (2374) ; sentier sur la route de
F Hermitage (2336).
Gahnia aspera Spreng. — • Nouméa : Ouen Toro (2553); Sarramea
(2407) ; Nondoué : Val Fleuri (2678).
Scleria hebecarpa Nees. — Sentier sur la route de I Hermitage
(2334).
Carex brunnea Thunb. ? — Vallée de la Yahoué (2178).
Chorizandra cymbarici R. Br. — Croisement de la route de Yaté
et de la Rivière des Lacs (2610).
H. St John determ.
— 134 —
Lepidosperma perplanum Guillaum. — Vallée de la Thy (2639).
Paspalum paniculalum L. — Nouméa : Ouen Toro (2111) ; route
de la Montagne des Sources (2093).
Leptaspis lanceolata Zoll. — Vallée de la Yahoué (2175).
Sporobolus virginicus Kunth. — Nouméa : Anse Vata (2074).
Bactyloctenium aegyptiacum Willd. — Nouméa : Ouen Toro (2470).
Greslania montana Bal. ? — Route de la Montagne des Sources
(2207).
Araucaria Cookii R. Br. jeune. — Route de Vaté : entre le barrage
et le croisement de la Rivière des Lacs (2653) ; sentier du Mont
Dzümac (2522).
Podacarpus gnidioides Carr. — Mont-Dore (2462).
P. N ovae-Caledoniae Vieill. ex Brong. et Gris. — ■ Dumbéa N.
(2478).
P. palustris Bucch. ? — Le Carénage (2373).
P. Vieillardii Parlât. — Dumbéa N. (2567) ; Baraoua (2547).
Callilris Balansae Schltr. = C. sulcata Sehltr. — Dumbéa N.
adulte (2568), jeune (2569), jeune et adulte (2473).
Dacrydium araucarioides Brong. et Gris. — Route de la Montagne
des Sources (2202).
D. Balansae Brong. et Gris. — Sentier du Mont Bzumac (2521).
D. lycopodioides Brong. et Gris. — Mont Mou (2269).
Schizea laevigata Kutt. — Yaté (2362).
S. melanesiaca Selling. — Plaine des Lacs ; route du Carénage
'2377).
Alsophila inlermedia Kutt. — Au-dessous de l’Ilermitage (2318).
Balantium stramineum Diels. — Au-dessous de l’blermitage (2319).
Adiantum hispidulum Sw. — Farino (2406).
Psilotum triquetrum Sw. — Plaine des Lacs (2378).
135 —
Floraisons les plus intéressantes observées
DANS LES SERRES DU MUSÉUM PENDANT L'ANNÉE 1955 1.
Par A. Guillaumin et It. Rose.
Dicotylédones.
Altamirajioa elongala Rose.
Bégonia Chevalieri Warb. ex A. Chev. — ■ Sénégal (R. P. Beruaut
f. 192, 1954).
B. fuscomaculata Lange.
B. Langeana Fotsch.
B. speculata Hort.
B. suaveolens Lodd.
Brillantesia Lamium Benth.
Cephalocerus nobilis Britt. et Rose.
Cissus njeguerre Gilg.
Columnea X kewensis Hort.
Crassula clavijolia Haw.
C. portulacea Lamk.
Crotalaria retusa L. — Guinée française (Sciinell f. 190, 1954).
Dinteranthus microspermus Schawant.
D. puberulus N. E. Br.
Bischidia Rafflesiana Wall.
Eranthemum Cooperi Hook.
Euphorbia X ambohip olsiensis Leandri — ■ Madagascar (Léandri
f. 180, 1953).
E. grandicornis Goebel X virosa Willd.
E. ingens E. Mey.
Eaucaria Rhyneveldiae L. Bol.
F. subindurata L. Bol.
Ficus Benjamina L.
Gibbaeum dispar N. E. Br.
Gymnocalycium Hertrichianum Backbg.
Jleterocentron roseum A. Br. et Bouché var. alba Hook.
Kalanchoe Baillyi R. Ham.
K. Dangeardii R. Ham.
K. laciniata DC.
K. marmorata Bak.
1. Les floraisons ayant figuré sur les listes précédentes, depuis mai 1920, ne sont pas
ingalées à nouveau sauf lorsqu’il s’agit d’importation directe.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 1, 1956.
À. miniata Hilsenb. et Boj. var. confertifolia Perr. de la Bât.
K. obtusa Engl.
K. peltata Baill.
K. Penteri Schltr.
K. porphyrocalyx Baill.
K. Rechingeri R. Ilam.
K. Rolandi-Bonaparlei R. Ilam.
À. Rosei R. Ham. et Perr. de la Bât.
- var. serratifolia Humb.
- — — var. trilobata R. Ham.
K. Schumacheri Koord.
K. streptantha Bak.
K. suarezensis Perr. de la Bât.
K. tetraphylla Perr. de la Bât.
K. zimbadwensis Rendle.
Lithops Jullii N. E. Br.
L. kinjavensis Dinter.
L. kuibisensis Dinter.
L. Schwantesii Dinter.
L. turbiniformis N. E. Br.
Lobiaia corbula Britt. et Rose.
L. Drijveriana Backbg. var. astranthema Backbg.
Miconia Kookeriana Triana.
Alyrmecodia platyrea Becc.
Ophthalmophyllum Schlechteri Sehwant.
Oxalis lasiandra Grahain.
Peperomia arifolia Miq.
Percskia grandiflora How.
Phyllocactus crenatus Walp.
Pleiospilos Leipoldtii L. Bol.
P. longebracteatus L. Bol.
Saintpaulia kewensis C. B. Clarke.
Schlumbergera Gaertneri Britt. et Rose.
Scutellaria coccinea H. B. et K.
Selenicereus Kunthianus Britt. et Rose.
S. vagans Britt. et Rose.
Senecio Antandroyi Scott-Elliot.
S. cuneatus Sch. Bip.
S. cyclocladus Bak.
S. petraeus Jacobs = Notomia petraea R. E. Fries.
Solanum Rantonnetii Carr.
Stapelia Fleckii Berger et Schltr.
Stomatium Fulleri L. Bol.
Streptocarpus Baudertii L. L. Britton.
Talinurn paniculatum Gaertn.
137 —
Monocotyledon es.
Aerides falcatum Lindl. in Paxt. — Laos : Mahaxay (Tixier n° 1,.
donné par Eichhorn, f. 139. 1955).
— — var. Houlletianum Veitch. — Annam : Dalat (C.R.S.T
sans n°, f. 149, 1955).
Agrostophyllum khasianum. — Annam : Dalat ( C.R.S.T . n° 24/SM,
f. 210, ‘ 1953).
Aloe congolensis De Wild et Dur.
Aneilema Loureiri Hance. — Annam : Dalat ( C.R.S.T . sans n°,
f. 149, 1955).
Angraecum Eichlerianum Knanzl.
Angraecopsis ischnopus Sehltr. — Guinée française : Fouta Djalon
(Schnell, f. 183, 1954).
Anthurium consobrmum Schott.
A. latihastatum Engl, et K. Krause.
Aregelia coriacea Mez.
Asparagus pseudscaher Grecescu.
Astroloma pentagona l itew. = Apicra pentagona Haw.
Bulbophyllum pinicolum Gagnep. — Annam : Dalat ( C.R.S.T.t
n° 222/Sig., f. 150, 1955). — lre introduction.
Calanthe angusta Lindl. — Annam : Dalat ( C.R.S.T . n° 406/ Lên,.
f. 150, 1954).
— ■ — var. Masperoae Guillaum. var. nov. 1 Cambodge : Monts
Bokor {Mme Porée-Maspéro, f. 199, 1948).
C. sylvatica Lindl. form. Humbertii Urseh et Genoud. — -Madagascar :
massif de Marojejy (Humbert 1955).
Canistrum aurantiacum E. Morr.
Cattleya Leopoldii Versch.
Cirrhopetalum stramineum « Ames » teste Gagnep. non Teijsm. et
Binn. 2 var. purpureum Gagnep.
Coelogyne cristata Lindl. var. hololeuca Reichb. f.
C. psectrantha Gagnep. — Annam : Langbian ( C.R.S.T . n° 207/
Sig. ; f. 138, 1955) — lre introduction.
Crossandra undulaejolia Salisb.
Cypripedium X A/me Charles Gondoin Jolibois, (insigne var. Chan-
tinii X Harrisianum) avait déjà lleuri en 1954.
Dendrobium fallax, Guillaum. sp. nov. — Annam : région de Blao
{C.R.S.T., n° 235/Sig., fig. 174, 1955).
D. negleclum Gagnep. — Annam : région de Blao {C.R.S.T., n° 280r
f. 207, 1955) — lre introduction.
1. Cfr. Bull. Mus., 2° sér. XXVII, p. 396, 1955.
2. Dans ses Orchids Y, p. 190, Ames a créé le binôme Bulpophyllum (§ Cirrhopetalum )
stramineum mais non Cirrhopetalum stramineum.
— 138
D. parcoides Guillaum. sp. nov. 1 — Annam : Dalat ( C.R.S.T. ,
n° 147/Sig., f. 108, 1954).
D. porpkyrophyllum Guillaum sp. nov. 2 — Annam : Dalat [C.R.S.T.,
donné par Vau, f. 79, 1955).
D. revolutum Lindl. — Annam : Dalat (C.R.S.T., n° 20 /SI, f. 182,
1953).
D. rigens Reichb. f. — Annam : Dalat (C.R.S.T., n° 208/Sig., f. 138,
1955).
D. stenoglossum Gagnep. — Annam : Dalat (C.R.S.T '., n° 232/Sig.,
f. 166, 1955) — lre introduction.
Diaphananthe bidens Schltr.
Furcraea depauperata Jaeobi.
Laelia xanthina Lindl.
Lystrostaehys dactyloceras Reichb. f. — Cameroun : Niombé ( I.F.A.C .
n° 21, Merle, f. 163, 1954).
Odontoglossum Oerstedii Reichb. f. — Costa-Riea (donné par
Lecoufle, f. 168, 1950).
Oncidium sarcodes Lindl.
Paphiopedium eallosum Kerch. — Annam : Dalat (C. R. S. T., n° 1/
Taï, f. 45, 1954).
Pitcairnia Feliciana Harms et Miller. — Guinée française ( I.F.A.C .,
Merle, f. 170, 1955).
Polystachya microbambusa Krânzl. — Cameron (I.F.A.C. Merle),
lre introduction.
Sarcanthus Ophioglossa Guillaum. — - Annam : Dalat (C.R.S.T.,
n° 198/Sig., f. 134, 1955). lre introduction.
Spathicarpa sagittijolia Schott.
Spathiphyllum Ilartveyanum Ilort.
Thrixspermum Centipeda Lour. — Annam : Dalat (C.R.S.T., n° 19/
SM, f. 156, 1953).
Tradescantia amplexicaulis Klotsch ex C. B. Clarke.
Tridactyle tridactylites Schltr. — Guinée française : Foulouya
(I.F.A.C., n° 4 Merle f. 109, 1952 3.
Vanda Denisoniana Reichb. f.
Yucca gucitemalensis Bak.
Zephyranthes citrina Bak.
Zygopetalum Meleagris Benth.
Les plantes suivantes ont été reçus en fleurs :
Biermannia antiamensis Guillaum. sp. nov. 4 Annam : Dalat
(C.R.S.T., n° 202/Sig., f. 134, 1955).
1. Cfr. Bull. Mus., I. cit., p. 142.
2. Cfr. Bull. Mus., I. cit., p. 395.
3. Le n° 3 que j’avais déterminé T. tridentata Schltr. (Bull. Mus., 2e sér. XXVII,
p. 90) doit être rapporté à T. armeniaca Schltr.
4. Bull. Mus., I. cit., p. 234.
— 139
Bulbophyllum, Evrardii Gagnep. — Annam : Banmethuot ( C.R.S.T. ,
n° 200/Sig., f. 134, 1955.
Eria sutepensis Rolfe ex Downie — Annam : Dalat (C.R.S.T.,
n° 99/TS. f. 156, 1953).
Eulophia Regnieri Guillaum. nom. nov. 1 = Cyrtopera Regnieri
Reichb. f. — Annam : Dalat : (C.R.S.T., n° 217/Sig., f. 149, 1955).
Ontochilus fuscus Will. — Annam : Dalat (C.R.S.T., n° 10/EP =
n° 55/Chx, f. 138, 1955).
Podochilus microphyllus Lindl. — Annam : Dalat (C.R.S.T., n° 210/
Sig., f. 138, 1955). Déjà reçu de la même provenance en 1954.
Saccolabium rubescens Rolfe. — Annam : Dalat (C.R.S.T., n° 196/
Sig., f. 134, 1955).
Sarcanthus pallidus Lindl. — Annam : Dalat (C.R.S.T., n° 199/Sig.,
f. 134, 1955).
Thelasis pygmea Lindl. — Annam : Dalat (C.R.S.T., n° 216/Sig.,
f. 149, 1955).
l 'and a Watsonii Rolfe. — Annam : Dalat (C.R.S.T ., n° 9/EP, f. 138,
1955).
1. Bull. Mus., I. cit., p. 395.
— 140 —
Espèces rares ou spectaculaires de la flore des Antilles
FRANÇAISES MENACÉES DE DISPARITION ET MESURES A ENVI
SAGER EN VUE DE LEUR PROTECTION
Par H. Stehlé.
CORRESPONDANT DU MUSÉUM
MEMBRE DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE PROTECTION DE LA NATURE
Introduction.
Dans le « Rapport sur la protection de la nature en Amérique
tropicale », présenté au Congrès International de Botanique de Paris
en juillet 1954 (8), nous avions cité à titre d’exemple quelques
végétaux de l'Archipel antillais dignes de protection et précisé que
« l’étude des espèces botaniques à protéger pour les Antilles fran¬
çaises ferait l’objet d’une publication distincte » (8, p. 149). De telles
listes de végétaux rares ou spectaculaires sont, en effet, indispen¬
sables pour chaque région et, pour la zone caraïbe, il n’en a pas
encore été dressé, en dépit de son triple intérêt : insulaire, monta¬
gneux et d’endémisme conservatif.
Les causes de dégradation de la nature antillaise résident dans le
déboisement par le feu, la hache ou le sabre d’abattis, la culture
intensive du tabac, de l’indigo, du coton et du rocou primitivement,
du caféier, du cacaoyer et de la canne à sucre, plus tard, mais tou¬
jours avec une compensation insuffisante des exportations d’élé¬
ments et par ailleurs un progrès démographique prodigieux de ces
territoires au cours de ces dernières années. Le biologiste Richard
A. Howard (3) a mentionné des chiffres de 1.300 habitants par Km2
pour Rarbade, Petite Antille Anglaise voisine et nous avons indi¬
qué (8) à la lueur des derniers recensements, ceux des Antilles fran¬
çaises : 155 pour la Guadeloupe et presque le double pour la Marti¬
nique, avec 97 % des ressources tirées de l’agriculture locale. L’éle¬
vage du « cabri » dans les secteurs secs s’y est ajouté.
Les conséquences sur la llore sont notables et les espèces rares
ou les plus caractéristiques des paysages caraïbes sont celles qui
disparaissent le plus rapidement. Fosberg (2) en 1949, a défini la
rareté spécifique comme caractère inhérent à des besoins écolo¬
giques tellement stricts qu’ils n’existent que dans certaines locali¬
sations particulières.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVIII, n° 1, 1956.
— 141 —
Rareté spécifique et connaissance de la végétation
ANTILLAISE.
La disparition des espèces rares résulte des perturbations de leur
milieu écologique dues soit à une évolution naturelle de la formation
végétale soit aux facteurs anthropiques. Cette notion de la rareté
répond convenablement au cas de l’aire caraïbe, limitée dans son
étendue et relativement bien connue actuellement du double point
de vue floristique et écologique. Pour les Iles Caraïbes, des précur¬
seurs de Linné ont déjà en 1658 avec P. de Rochefort, et dès 1689
avec Ch. Plumier, publié d’importants ouvrages donnant descrip¬
tion des « raretés », suivis des « énumérations systématiques » de
Jacquin (1760-80) et Fahlberg (1786), de la Flore de Swartz
1788-1806), des « Eclogae » de Vahl (1796-1807), de la Flore antil¬
laise de Tussac (1808-27), et, ensuite plus spécialement pour les
Antilles françaises, les travaux de systématique de Duchassaing
(1850), Grisebacii (1857), Husnot (1868-70), Maze (1883), précur¬
seurs de la « Flore phanérogamique » de Duss (1897), et de ses cata¬
logues cryptogamiques (1903). Mais, c’est surtout au cours de ces
cinquante dernières années que l’étude taxonomique de la Guade¬
loupe et de la Martinique a été précisée, grâce aux monographies
d’URBAN (1898-1928) et aux flores descriptives récentes (5, 6, 9),
ayant permis d’effectuer l’inventaire pratiquement exhaustif des
genres et des espèces des divers groupes systématiques, doublant
le nombre des végétaux décrits dans la Flore de Duss (1).
La flore des Antilles françaises, îles de superficie restreinte, se
chiffre par 860 genres comprenant 2.000 espèces de Phanérogames
et 60 genres de Cryptogames vasculaires avec 330 espèces, ce qui
montre la richesse relative de cet archipel. Leur écologie et phyto-
sociologie a fait l’objet de travaux de base (5 et 7) qui doivent être
poursuivis. Cependant, de même qu’il n’existe pas de flore générale
d’Afrique et que les flores des divers territoires africains sont déli¬
mitées suivant des critères politiques et non biologiques, selon
G. Troupin (10), de même il n’y a pas de flore moderne de l’ensemble
de l’Archipel Antillais, pourtant mieux connu et d’aire plus res¬
treinte. Les Petites Antilles sont, il est vrai, partagées administra¬
tivement en Iles Vierges américaines (Saint-Thomas, Sainte-Croix),
colonies britanniques (de Rarbade à Trinidad), Antilles Néerlandaises
(De Saba à Curaçao) et département français (Des Iles Saint-Barthé¬
lemy et Saint-Martin, dépendances de la Guadeloupe jusqu’à la
Martinique), possédant chacune leurs florules à des degrés divers
d’évolution et élaborées suivant des conceptions différentes.
Les critères à adopter ne doivent pas être politiques ou adminis¬
tratifs, mais biologiques et géographiques. L’étude des espèces à
142
conserver, chorologique et écologique, devra alors, en définitive,,
être effectuée à l’échelle de tout l’Archipel et non dans des cadres
nationaux insulaires et partiels, qui constitueront seulement une
étape vers cette réalisation souhaitable du plus haut intérêt pratique
et scientifique.
Classification* des espèces a protéger.
La coopération étroite entre savants botanistes ou naturalistes
d’une part et autorités administratives ou régionales, habilitées à
prendre les mesures préconisées, d’autre part, sera requise en vue de
sauvegarder ce patrimoine biologique, de propriété collective, dont
la responsabilité incombe à chacun de nous. A cette fin, et dans un
cadre ainsi esquissé, la classification des espèces à protéger tiendra
compte inéluctablement des conventions internationales et des
ordonnances ou réglementations régionales, nationales et surtout
à caractère universel, qui ont déjà été édictées. La Convention de
Londres, en 1933, a déjà établi un classement préliminaire de ces
espèces, à la Première Conférence Internationale de Protection de la
Faune et de la Flore en Afrique, avec deux classes A et B, à pro¬
tection absolue ou relative, subdivisées chacune en deux catégories
a et b, suivant les causes de leur rareté, qui seront reprises ici pour
l’Archipel Caraïbe, où encore bien peu d’application en a été faite :
d’une manière sporadique pour les Grandes Antilles et pas du tout
pour les Petites Antilles. A la IIIe Conférence Internationale pour la
Protection de la Nature, en octobre 1953, tenue à Bukavu, des
espèces africaines seules ont fait l’objet d’examen à cet égard, mais
certains aspects de réglementation adoptés ont un caractère général,
applicable aux Antilles, notamment l’adoption d’une classe C,
comprenant des espèces à protéger seulement dans une partie de leur
aire géographique, et le vœu n° 9 relatif à leur conservation dans des
jardins botaniques, stations ou parcs.
Le Ministère de la France d’Outre-Mer a crée depuis de nom¬
breuses années déjà un Conseil Supérieur de Protection de la Nature
où les grandes régions de l’Union Française sont représentées. Sur le
Nouveau Continent, dans lequel s'insère notre groupe insulaire,
des congrès et assemblées de la Protection de la Nature ont eu lieu,
à plusieurs reprises émettant des propositions intéressantes générale¬
ment adoptées : Les Républiques antillaises de Cuba, d’Haïti et de
Saint-Domingue, ainsi que l’État américain associé de Puerto-Rico,
aux Grandes Antilles, ont déjà approuvé en 1942 comme membres
de l’Union panaméricaine, la Convention sur la Protection de la
Nature. En outre, les Indes Occidentales Anglaises, Porto-Rico et
les Iles Vierges des États-Unis, les Territoires Caraïbes néerlandaises-
— 143 —
et les Départements français des Antilles font partie de la Com¬
mission Caraïbe dont le Conseil des Recherches a chargé l’un de ses
Comités de l’Agriculture, Forêts, Pêches et Protection de la Nature,
avec le souci d’un harmonieux équilibre. Il suffira de rappeler, enfin,
les conclusions utiles de la Conférence de Pake Suecess en 1948 et
de Cararas (Vénézuela) où se tint la 3e assemblée générale de l’Union
internationale pour la Protection de la Nature (U.I.P.N.), du 3 au
9 septembre 1952.
Une quatrième classe D, fut proposée par G. Troupin (10) du
Jardin Botanique de l’Etat, de Bruxelles, à la Section de Protection
de la Nature du Congrès International de Botanique tenu à Paris
du 1er au 15 juillet 1954 : Dans cette catégorie, seront mentionnées
les espèces forestières qui, pour des raisons économiques, doivent
partiellement être protégées, lors des défrichements, afin de main¬
tenir des porte-graines assurant la régénération ultérieure des zones
abandonnées après exploitation.
Ces quatre catégories, dans le sens large qui leur a été conféré
s’appliquent à notre dition et seront adoptées dans ce travail initial,
considéré comme préliminaire d’une aussi importante question.
Espèces rares, spectaculaires ou caractéristiques menacées
DE DISPARITION.
Dans cette liste préliminaire, nous pouvons citer 20 espèces dans
la classe A, dont 10 en a et 10 en b, 20 dans la classe B (10 en a et
10 en b), 11 en C et 10 en D. Nous désignerons par (G) la Guadeloupe
et Dépendances et par (M) la Martinique.
Classe A. — Espèces nécessitant protection totale ou absolue :
Catégorie a : En danger d’extinction. Ce danger peut provenir
des besoins écologiques stricts de l’espèce rare, endémique ou d’habi¬
tat insulaire particulier très limité ou de modifications du milieu
biologique, sous l’influence d’une évofution naturelle de la formation
végétale ou de perturbations édapho-climatiques. L’ordre de Duss
(1) et des flores récentes (6 et 9) est adopté.
— Sebastiana hexaptera Urban, « pot à eau », Euphorbiacée arbus-
tive, endémique (G) et (M) rare, mésophytique ou hygrophytique,
d’un genre ancien peu représenté.
— Discipiper reticulatum (L.) Trel et Stehlé, « queue de rat,
malimbé », Pipéracée arbustive, (G) et (M), rare, mésophytique et
rivulaire, d’un genre relique et bispécifique.
— Calliandra purpurea (L.) Benth. var. Quentiniana Stehlé (G)
et var. Dussiana Stehlé (M), variétés curieuses, rares et ornementales
d’une Légumineuse arbustive à aire restreinte.
— Lysiloma Vogelianci (Steud) Stehlé, « maeata bourse bâtard »,
xérophile rivulaire, très rare (M), micro-aire de disjonction caraïbe
d'une Légumineuse des Grandes Antilles.
— Licania columbarum H. et M. Stehle et Quentin, « icaque à
ramiers, prunier montagne », bel arbre très rare de forêt hygro-
phvtique (G), Amygdalacée endémique.
— Eugenia gyrosperma Krug et Urban, « cerisier montagne »,
arbrisseau très rare, localisé à la Montagne du Yauclin (M), Myrtacée
à fleurs belles et odorantes.
— Didymopanax Urbanianurn E. Mareh. « arabe », arbre élégant
et relique rarissime, forêt hygrophytique du Nord (M), Arahacée à
inflorescence en ombelles nombreuses.
— Sciadophyllum Belangeri E. March. « arabe blanc », arbrisseau
ornementa], hygrophytique rare (Belanger n. 127), Arahacée endé¬
mique (M.), relique.
— Lobelia conglobata DC., « fleur boule montagne », Lobebacée
endémique caraïbe (M), herbacée ou suffrutescente spectaculaire
et rare, altitudinale, à inflorescences sphériques de 12 à 20 cm.
de diamètre, aire limitée à quelques abors de ravines.
— Aciotis purpurascens (Aubl.) Triana var. martinicensis (A. Plée)
Stehlé, « petite herbe à mouche », variété endémique caraïbe remar¬
quable (M) très rare d’une petite Melastomacée d’Amérique tropi¬
cale continentale.
Catégorie b : Espèces menacées parce quelles sont spécialement
recherchées.
On peut citer une dizaine de plantes des Antilles françaises entrant
dans cette catégorie b et nous indiquerons pour chacune d’elles
l’objet spécial de leur recherche.
Les facteurs anthropiques seuls paraissent la cause de leur rareté.
— ■ Diliocarpus calinoides (Eich.) Gilg, « liane à eau », hygro¬
phytique, Dilleniacée lianoïde rare (G) et connue ailleurs, seulement
à Porto-Rico et à Trinidad. Recherchée en forêt dense pour l’eau
claire qu'elle contient et comme « simple ».
— Omphalea diandra L. « Ouabé, liane papaye », type de la liane
euphorbique archaïque (G) et (M), « devenue très rare à cause des
déboisements » déjà en 1897 (Duss, p. 39). N’est connue d'ailleurs
qu’en Jamaïque, Guyane et Brésil. Avec la coque du fruit, on fait
des perles et des colliers ouabé (Crevaux), les feuilles servent de
remèdes dans les cas d’ulcères (Cabre) et le fruit à goût d’amande
fraîche est bon (Duss).
— Walteria glabra Poit. « maliot noir », Sterculiacée frutescente,
endémique du littoral Sous-le-Vent (G), Marie-Galante et Saintes,
— 145
des plaines arénacées littorales, trop employée pour la confection des
balais.
— Sloanea Dussii Urban, « châtaignier petit coco », la plus rare
des espèces de ce genre caribeo-guyanais, Eleocarpacée endémique
(M) caractéristique de la forêt hygrophytique caraïbe, recherchée
pour son bois (menuiserie fine). •
— Prunus Dussii Krug et Urban, « bois noyau, laurier cerise »,
horizon inférieur de la forêt hygrophytique, Amygdalacée, endé¬
mique caraïbe rare (G) (M), Grenade. Recherchée, ainsi que P. occi-
dentalis Sw. et P. acutissima, Urb., pour l’extraction d’essence des
feuilles (Duss) 1897, pour la fabrication d’eau distillée de laurier-
cerise (Cabre 1936, Dantec et Vertueux 1941), et pour son bois
de charronnage (Stehlé, 1935).
— Prunus acutissima Urban, « amandier montagne », forêt alti¬
tudinale et sylve rabougrie des sommets volcaniques. Endémique
stricte (G).
— Persea Urbaniana Mez, « laurier avocat », arbre élégant, hygro-
pbile. Lauracée endémique (M) unique représentant caraïbe du genre
Persea, dont P. americana Miller est l’avocatier, à fruit recherché.
Rois de valeur.
— Lucuma Dussiana Pierre, « pomme pain », « pain d’épices »,
arbre élevé, méso-sciaphile. Sapotacée endémique (G) et (M).
Fruit ovoïde comestible et bois de charpente recherchés.
— Symplocos guadalupensis Krug et Urban, « graines bleues de
montagne », arbre moyen à fleurs odorantes, rare. Symplocacée
endémique (G). Rois de valeur.
— Coccothrinax martinicensis Bailey, « latanier à balais », palmier
' de 8 à 18 m. de haut, très décoratif, calciphile (M) et (G) : Grande-
Terre, recherché pour balais, palmes, processions, ornement des
salons et des autels. Endémique en voie de disparition par abus
d’utilisation.
Classe R : Mêmes critères, mais avec permission spéciale et restrictive.
Quelques individus pourraient être enlevés de leur milieu au
moyen de cette permission. La forme est modifiée par rapport à A,
mais les principes demeurent les mêmes. Les catégories a et b corres¬
pondent aux raisons naturelles d’ordre écologique (a) ou aux causes
anthropiques (b).
Catégorie a. En danger d’ extinction. — Nous pouvons énumérer
10 espèces pour la plupart des grands arbres de forêt dense :
Symphonia globulifera L. f., palétuvier gris (G), Meliosma Pardoni
Krug et Urban, graines vertes (G), Dussia martinicensis Krug et
Urban, coconnier blanc, bois de fer blanc (G )et (M), Micropholis
discolor Pierre, kaïmitier grand bois, (G), Lucuma martinicensis
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVIII, n° 1, 1956. 10
- 146
Pierre, « pain d’épice », (M), Pouteria Hahniana (Pierre) Stehlé,.
Balata, Balata rouge (G) et (M), Manilkara Riedleana (Pierre)
Dubard, bois noir, sapotillier marron, faux balata (G) et (M),
Oreopanax Dussii Krug et Urban, bois flot des hauts (G) et (\1),
Brunellia comocladijolia Humb. et Bonpl., bois de houx, (G), tous
des arbres caractéristiques des paysages caraïbes et, parmi les
espèces herbacées, le type est fourni par : Lobelia guadeloupensis
Urban (G), endémique très rare.
Catégorie b : Facteurs anthropiques : La disparition progressive
est due à l’action de l’homme : défrichements agricoles, exploita¬
tion forestière, usages divers : bois, gommes, résines, tannins, cou¬
leurs, etc... Citons également 10 espèces : 9 arbustives et 1 liane.
Sapindus saponaria L. var. inaequalis (DC.) Radlk. : Savonnette (G)
et (M), Guayacuni officinale L. : gayac, bois saint (G) et (M), Chloro-
phorci tinctoria (L.) Gaud., mûrier du pays (G) et (M), l'apura antil-
lana Gleason : bois côte noir (G) et (M), Buchenayia capitata (Vahl)
Krug et Urban ; bois grigri (G) et (M), Bucida buceras L., gli-gli (G) et
(M), Ocotea Eggersiana Mez : laurier noir, peste à pou (M), Aniba
bracteata (Ness) Mez : bois jaune, bois la colique (G) et (M), Ambu
Ramageana Mez : laurier falaise, (M), tous des arbres de forêt hvgro-
la phytique et parmi les lianes : T anaecium crucigerum Seem. : liane
à barriques (M), à belles fleurs blanches, dont les tiges servent à con¬
fectionner des arceaux de tonneaux et barriques et dont je ne
connais plus que deux stations réduites à la Martinique.
Classe C. — Espèces à protéger dans certaines parties de leur aire
géographique.
Jusqu’à présent, cette classe C, créée pour l’Afrique, ne contenait
que des mammifères, oiseaux et reptiles, mais pas une seule plante.
Pour la région caraïbe, les végétaux de cette classe ne pourront
être recensés que lorsque l'étude taxonomique, écologique et géo¬
graphique sera réalisée dans l’Archipel considéré dans son ensemble
et les aires de répartition spécifique bien délimitées. Les divers
représentants du genre Sloanea peuvent être cités, notamment :
S. caribaea Krug et Urban : acoma-boucan (G), S. dentata L. :
châtaignier grandes feuilles (G) et (M), S. truncata l rban ; châtai¬
gnier petites feuilles (G) et (M), S. Berteriana Choisy : châtaignier
petit coco (G), espèces les plus électives des divers horizons de la
forêt hygrophytique caraïbe, avec divers Ocotea, en particulier :
O. Jacquini Mez : Laurier gland (G) et (M), O. floribunda (Sw.) Mez :
laurier Isabelle (G) et (M), O. martinicencis Mez : laurier bord de mer
(M), O. foeniculacea Mez : laurier grand (M), Misantheca triandra
(Sw.), Mez : bois fourni (M), Lauracées familières de la physionomie
des paysages des diverses îles, mais rares dans certaines d’entr’ elles..
147
Didymopanax Morototoni (Aubl :) Mardi. : bois flot (G) et Diospij-
ros ebenaster Retz, bois d’ébène, barbacoar ou plaqueminier (G),
avec leurs disjonctions particulières, méritent d’être mentionnés dans
cette classe.
Classe I). — Essences forestières conservées, lors des exploitations,
comme semenciers ou porte-graines.
Outre leur rareté ou leur caractère spectaculaire, leur intérêt
économique intervient (bois, équilibre biologique de la forêt, etc...).
Citons une dizaine d’espèces : Talauma dodecapetala (Lam.) Urban :
magnolia (G) et. (M), ,1 manoa caribaea lvrug et Urban : palétuvier
gris (G), Ileisteria coccinea Jacq. : bois perdrix, bois lélé (M), Ixora
ferrea Benth. : bois de fer rouge (G) et (M), Macrocatalpa longissima
(Jacq.) Boitton : gros poirier (G) Tabcbuia pallida Miers subspec.
dorninicensis (Urban) Stehlé : poirier gris, poirier à une feuille (G),
Vitex divaricata Sw. : bois agouti, bois lézard (G) et (M), Richeria
grandis Vahl : marbri ou bois bandé (G), Tovomita Plumier i Griseb. :
palétuvier grand bois (M) et la seule Gymnosperme, des Taxacées,
rare et dont le bois splendide est très recherché pour l'ébénisterie :
Podocarpus coriaceus L. Cl. Rich., laurier rose, dont la diagnose fut
donnée par Richard dans les Annales du Muséum de Paris.
En sauvegardant les semenciers de telles espèces, on protégera
par la même occasion les épiphvtes et lianes dont ils sont les hôtes
par leurs contreforts, leur tronc et leurs branches, surtout les Pepe-
romia, Sarcorhachis de la famille des Pipéracées, des Loranthacées,
Orchidées, Broméliacées et Araliacées, rares, curieuses ou spectacu¬
laires, et les micro-associations bryophvtiques, épiphylles et cham¬
pignons, dont le maintien est lié à un équilibre biologique facilement
rompu.
La reconstitution exacte des climax étant, ainsi que l’a énoncé
G. Kuhnhoi.tz-Lordat (4), « le grand problème de nos civilisations
destructives », il importe d’abord de protéger les climax actuels, de
reconstituer ensuite les climax disparus.
Mesures de protection.
De nombreuses propositions ont été élaborées et adoptées, lors
des congrès de la Protection de la Nature. Dès 1948, à Lake Success,
il fut suggéré de créer un « International Survival Office », sous
l’égide de l’U.I.P.N., à Bruxelles, rassemblant et coordonnant tous
les renseignements relatifs aux espèces menacées de disparition. De
plus, dans chaque pa\ s des « comités de vigilance », avec un botaniste,
un zoologiste et un ornithologiste qualifiés, ont été envisagés pour
— 148 —
donner des informations précises au « Survivai Office >■. Une troisième
proposition fut la préparation d’un formulaire permettant de réunir
cette documentation (Conférence de Caracas, 1952 P. V. p. 51 et
Section de Protection de la Nature du Congrès de Paris, juiüet 1954).
Il y a lieu, surtout, de retenir le vœu n° 9 de la Conférence de Bukavu
émis en octobre 1953, que de telles espèces menacées soient cultivées
dans des jardins botaniques, des stations agronomiques, des arbore-
tums forestiers, des parcs publics ou privés. Nous avons proposé la
mise en réserve des Bains .Jaunes et de la Petite-Terre, à la Guade¬
loupe (8).
Aux Antilles françaises, où la disparition totale des Jardins bota¬
niques de Saint-Pierre (1902) et de Fort-de-France (1937), et la
réduction de ceux de Basse-Terre et de Pointe-à-Pitre (1948) sont à
déplorer, ce souhait n° 9, de l' U.I.P.N. devrait bien devenir une réalité
à brève échéance si l’on veut sauvegarder le patrimoine biologique
des départements antillais.
Domaine de Duclos ( Guadeloupe)
Laboratoire d’ Écologie ( Brunoy ).
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. Duss (R. P. A.). — Flore Phanérogamique des Antilles françaises,
Protat Fr., Mâcon, 1897.
2. Fosberg (F.). — Conférence tech. intern. Prot. Nat., Lake Success,
1949, P. V. et Rapports, p. 502, 1950.
3. Howard (Richard A.). — Rapport, 3e Conférence Prot. Nat., Caracas,
3-9 sept. 1952.
4. Kuhnholtz-Lordat (G.). — Le tapis végétal de la Basse-Provence,
Encycl. biog. et écol., p. 49, Paris 1952.
5. Stehle (H.). — Essai d’Écologie et de Géographie botanique. Gouv.
Guad. et Dep., 1 vol., 284 p., Lettre-Préface de G. Kuhnholtz-Lordat.
Prix V. Noury de l’Institut de France (Académie des Sciences). Basse-
Terre, 1935.
6. Stehle (H.). — Flore descriptive des Antilles françaises : vol. 1.
Orchidées, vol. IL Pipérales, Fort-de-France, 1939.
7. Stehle (H.). - — La végétation sylvatique de l’Archipel Caraïbe. Étude
d’éco-phytosociologie, 548 p., 4 cartes, 120 illustr. et diagr., 132 tab.
Thèse d’Ingénieur-Docteur, Montpellier 1947.
8. Stehle (H.). — - La Protection de la Nature en Amérique tropicale,
Rapport au Congrès International de Botanique de Paris, juillet 1954,
C. R., pp. 146-153.
9. Stehle (H. et M.) et Quentin (L.). - — Flore de la Guadeloupe et
Dépendances, t. II, Catalogue des Phanérogames et Fougères, fasc.
1-2-3, 1937-1949.
10. Troupin (G.). — La Protection des espèces spectaculaires, rares ou
menacées de disparition en Afrique tropicale, Congrès Inter. Bota.
Paris, juillet 1954.
— 149 —
Centaurea x Pailleri, hybride nouveau pour la flore
du Maroc et pour la science.
Par J. Arènes.
Centaurea X Pailleri J. Ar., hybr. nov. — Centaurea Boissieri DC-
var. atlantica Font Quer X C. Calcitrapa L.
Centaurea sterilis, Centaureae Boissieri var. atlanticae habita. Caulis
erectus, subalbide pubescenti-araneosus, striato-angulosus, ramosus ramis
patulo-erectis brevibus brevissimisve. Folia aspera, utrinque pubescenti-
subalbida, caulinaria pinnatipartita lobis lateralibus 2-3 ovatis vel ovato-
oblongis cuspidato-spinulosis, lobo terminali lanceolato longiore, lobis infe-
rioribus auriculiformibus, superiora ovato-oblonga calathidia aequantia.
Calathidia ovoideo-oblonga, basi rotundata ; corollae purpureae ; peri-
clinium laxe araneosum cito glaberrimum ; bracteae ovatae, jortiter 5-7-
nervatae ; appendices triangulares, decurrentes, coriaceae, subalbidae
bruneaeve , in spinam suberectam subalbidam longissimam robustam vulne-
rantissimam et cilia 4-5 spinulosa longa recta vel apice ± recurvata utrinque
gerentem longe acuminatae, — Typus in Herb. Mus. Paris, Pailler 816.
Maroc. — - Moyen Atlas central, val d'Ifrane. vers 1600 m. d’alti¬
tude, leg. Pailler sub n° 816 ; cum parentibus.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 1, 1956.
— 150 —
Contributions a l'étude des Sterculiacêes
de Madagascar.
Par .J. Arènes.
XVIII1. — Un genre malgache de Sterculiacêes
NOUVEAU POUR LA SCIENCE.
Helmiopsiella J. Ar., gen. nov. ( Sterculiaceae — Ilelmiopsideae).
Frutex, indumento lepidoto-stellato, laxissimo, citissime evanescente,
in statu juveni instructus. Folia simplicia , alterna, stipulata ; stipulae
latérales, parvissimae, caducissimae. Inflorescentiae terminales, in cymis
parvis 1-2-floribus plerumque oppositis. Flores hermaphroditi. Sepala 5,
valvata, aequalia, caduea. Petala 5, contorto-imbricata, decidua. Andro-
coeum monadelphum, I-seriatum : slainina jerlilia 20-25, cum staminodiis
oppositisepalis per 4-5 alternantia ■ stamina staminodiaque in corona
cupuliformi ovarium cingente basi concrescentia ■ antherae lineares, bilo-
culares ; connectivum in laminam triangularem obtusam haud membra-
naceam supra loculos productum. Ovarium ovoideo-subglobosum, villosum,
liberum, sessile, 7-8-loculare ; Stylus I, superne 7-8-fidus ; loculi 2-ovulati,
basi et propter carpelli nervum medium intus villosi ; ovula ascendentia,
loculorum ad basin inserta. Capsula coriacea, subindehiscens, 7-8-locularis,
loculis basi et carpelli nervum medium intus longe villosis. Semen per loculo I
superne alatum, erectum.
Genre endémique malgache, monospécifique.
Helmiopsiella madagascariensis J. Ar., spec. nov.
Frutex ramis novellis tenuiter laxeque squamato-stellatis, inox glabris,
velustis teretibus, glaberrimis, longe denudatis, cortice bruneo, strialo,
± mucilento. Folia limbo ovato, usque 55 mm. longo et 2 cm. lato, subin-
tegro vel sinuato vel ± crenulato, longe acuminato, apice obtuso, basi cor-
dato vel subrotundato, utrinque glaberrimo ; nervi utrinque conspicui sed
subtus magis, basilares 5, palmati, médius subtus crassior et prominulissimus
utrinque nervis secundariis multis valde cis margines anaslomosantibus,
injerioribus 2-3 jortiter arcuato-ascendentes, aliibus subrectis, instructus ;
petiolus gracilis, supra leviter canaliculalus, zh 1 cm. longus, X verruculosus,
primum tenuiter laxeque squamato-stellatus, demum glaberri mus ; stipulae
ovatae, obtusae, 0,7-0, 8 mm. longae, citissime deciduae. Inflorescentiae
terminales, in cymis parvis 1-2-floribus plerumque oppositis ; flores magni-
1. Pour les contributions I à XVII, consulter : Mém. Inst. Sci. Madag., sér. B, II
(1949) et VII (1956).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 1, 1956.
tudine variabili , 10-15 mm. longi ; pedunculi 1-2-flori, taxe squamato-
stellati , 5-15 mm. longi, simplices vel superne bifurcati , ramis brevibus
(2-5 mm.) in pedicellis 2-5 mm infra florem articulati. Sepala 5, fere usque
ad basin libéra, ovata, 5-8 mm. longa, 1,5-2 mm. lata, obtusa, caduca.
Petala 5, obovata, ± dissimili a, ± asymmetra, lutea, 10-15 mm. longa ,
6-14 mm. lata, caduca. Androcoeum monadelphum, 1-seriatum : stamina
fertilia 20-25, cum staminodiis oppositisepalis per 4-5 alternantia ; stamina
stami nodiaque inc orona cupuliformi ovarium cingente 1 mm. alta basi
concrescentia ; filarnenta inaequalia, 3-4 mm. longa ; antherae lineares,
basi cordatae, 3 mm. longae ; connectivum in laminam triangularem obtusam
haud membranaceam 0,5 mm. longam supra loculos productum ; stami-
nodia 5, 5-8 mm. longa, spathulato-lanceolata, obtusa. Ovarium ovoideo-
subglobosum, 2-2,5 mm. latum, villoso-sericeum subalbidum, 7-8-loculare ;
Stylus 1, 3 mm. longus, infundibuliformis, glaber, costulato-subalatus reti-
culatus, superne 7-8 fidus, ramusculis 1,5 mm. longis extus i arcuatis ;
loculi 2-ovulati, basi et propter carpelli nervum medium intus villosi ; ovula
inter se adpressa, ascendentia, loculorum ad basin inserta. Capsula coriacea ,
tenuiter villoso-stellata subalbida, subindehiscens, ovoidea , extus 7-8-costu-
lata, 12-13 mm. alta, 7-8 mm. lata, 7-8-locularis ; loculi pilis albo-sericeis
longis basi et propter carpelli nervum medium intus instructi. Semen per
loculo 1, ala inclusa 7-8 mm. longum, superne alatum, ala membr/inacea,
ovata, asymmetra, apice rotundata, 5-6 mm. longa, 2 ntm. lata.
M adagascar. — Sud-Ouest : Ambovombe-Antaiiimora, sur les
gneiss, Decary 3788 (type du genre et de l’espèce), 8855.
Ce genre, par ses fleurs hermaphrodites dépourvues d’androgy-
nophore, pourvues d’un périanthe double à pétales non squami-
formes, par son androcée monadelphe, unisérié, formé de 25-30
pièces brièvement connées à la base en couronne entourant l’ovaire
(étamines fertiles 20-25 réparties en 5 groupes alternant avec 5 sta-
minodes), par son fruit capsulaire, par ses graines ailées, prend place,
parmi les Sterculiacées, dans la tribu des Helmiopsidées (J. Arènes,
in Mém. Inst. Sci. Madag., sér. B., \ II, 1956). Dans cette tribu,
il s’apparente de très près au genre Ilelmiopsis (allinités expliquant
le nom que nous lui avons donné) dont il a l’androcée monadelphe
1-sérié, le style unique divisé supérieurement en branches stigma-
tiques, la graine ailée supérieurement ; il s’en distingue, en parti¬
culier, par ses staminodes oppositisépales, par son ovaire velu-
soyeux 7-8-loculaire, par son style 7-8-fîde supérieurement, par la
villosité interne des loges de l’ovaire et du fruit.
Le tableau suivant met en parallèle les caractères des 3 genres
constituant la tribu des Helmiopsidées.
La position du genre llelmiopsiella, dans la famille des Stercu¬
liacées, et, dans les Helmiopsidées, aux côtés des N esogordonia et des
Ilelmiopsis, n’est pas douteuse. Cependant, il n’est pas sans intérêt de
souligner quelques allinités de ce genre pour les Tiliacées de la tribu
des Apeibeae. Chez les Glyphaea en effet on observe des étamines
soudées à la base en anneau très court, des anthères à connectif
très brièvement prolongé au delà des loges en lame membraneuse,
un ovaire chez lequel le nombre des loges est supérieur à 5, un style
unique, un fruit subéreux, 8-10-loculaire, subindéhiscent. Chez les
Apeiba : des anthères à connectif prolongé encore au-dessus des
loges, un ovaire pluriloculaire (8-oo), un style unique, un fruit
coriace et subindéhiscent. Perrier de la Bâthie avait mis l'accent
(in Bull. Soc. Bot. Fr. 91, 1944) sur les grandes affinités qu’offrent
les Nesogordonia et les Helmiopsis avec certaines Ternstroemiacées ;
ses observations et celles que nous formulons plus haut sur les
affinités du genre Helmiopsiella pour les Glyphaea et, à un degré
moindre, pour les Apeiba, montrent que, par les trois genres qui la
constituent, la tribu des Ffelmiopsidées dans son ensemble se place
aux confins des Sterculiacées et d’autres familles dialypétales, en
particulier, celle des Tiliacées, autres Malvales, et celle des Terns¬
troemiacées, parmi les Guttiférales.
— 153 —
Sur des dents de Sciuridé du Miocène de Beni-Mellal
[Atlas Marocain)
Par René Lavocat.
Parmi les nombreuses dents de Mammifères fossiles provenant
des calcaires miocènes de Beni-Mellal (dont elles sont extraites par
attaque à l’acide acétique), j’en ai reçu récemment un certain
nombre qui appartiennent à un Sciuridé voisin du genre Heteroæerus.
Plusieurs d’entre elles sont des dents très fraîches ou même des
germes, particulièrement favorables donc à l’étude des caractères
structuraux. On note ainsi une D4, une P3, deux molaires (M1 ou M2)
et une M3. Toutes présentent un trigone avec sa forme primitive
triangulaire, les cônes et conules bien individualisés, sauf à la
branche postérieure du trigone de M3. Même à cette dent d’ailleurs,
la crête postérieure du trigone reste bien marquée, contrairement à
ce que l’on observe chez Sc.urus. Le protocône est un tubercule
très bien défini, peu allongé. Le métaconule est relié au protoeône
par une crête assez basse, mais qui dans P4 est tranchante et très
bien marquée, et qui rejoint le pied du protocône très près du point
d’insertion de la crête antérieure du trigone.
En somme, on est en présence d’un Sciuridé qui, par tous les
caractères du trigone, est aussi primitif que Sciurus chalaniati de
l'Oligocène d’Europe. D’un autre côté le Sciuridé marocain se
caractérise par la présence d’un hypocône très bien individualisé,
surtout à P4, et paraît être par là plus évolué que 5. chalaniati.
L’allure de ce tubercule ne nous paraît d’ailleurs pas favoriser pleine¬
ment l’opinion de H. G. Stehlin et S. Schaub. On sait que ces
auteurs considèrent que dans le cas de beaucoup de Rongeurs —
et parmi eux les Sciuridés notamment — on a affaire, non pas à un
hypocône vrai, c’est-à-dire dérivé directement du bourrelet basal,
mais à un pseudhypocône. c’est-à-dire à un dédoublement du proto¬
cône vers l’arrière. Cependant, dans le cas de notre spécimen, si l’on
observe les molaires, où ce cône supplémentaire est relativement
moins développé que dans P4, on est porté à considérer plus natu¬
rellement ce tubercule comme une annexe du cingulum, d’autant que,
même à la P4, où il est à peu près aussi robuste que le protocône,
il reste nettement plus bas que lui. D’autre part, malgré l’individua-
hsation très ferme de ce tubercule postérieur, la branche postérieure
du trigone n’a aucun rapport avec ce tubercule, mais uniquement
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 1, 1956.
— 154 —
avec le protocône vrai. On ne peut donc recourir ici à l'argument
valable pour les Adelomys, chez qui cette branche postérieure, en se
reliant au « pseudhypocône », parle en effet en faveur d’un dédou¬
blement du protocône. Dans tous les cas, ces dents restent remar¬
quables par la netteté de la structure trigonodonte en son entier.
Celle-ci se retrouve aussi très bien marquée dans les dents infé¬
rieures. Grâce à un très beau germe dentaire, on peut voir que le
paraconide est indiscutablement présent, sous la forme d’un tuber¬
cule en pyramide triangulaire, bas mais parfaitement individualisé,
étroitement accolé à la base du protoconide. Avec, semble-t-il
une forme un peu différente, le paraconide est au fond aussi bien
marqué que dans Sciurus chalaniati. Par ailleurs, hypo et métaco-
nide forment deux tubercules bien définis.
On observera en terminant qu’une étude très approfondie de ce
problème exigerait la connaissance des dents absolument fraîches
des Rongeurs actuels intéressés, lesquelles sont évidemment difficiles
à obtenir.
Même dans un travail aussi remarquable et bien documenté que
celui de Stehlin et Schaub, les figures se rapportent en général
à des dents présentant déjà quelque usure, ce qui rend l’interpré¬
tation de leurs structures beaucoup plus difficiles, car l’expérience
nous apprend que les caractères les plus symptomatiques au point
de vue phylétique sont souvent les plus fugacés, comme limités à la
région tout à fait terminale de la couronne. 11 serait donc nécessaire
de réunir d’importante séries de Rongeurs nouveaux nés ou à l’état
prénatal. Paradoxalement, il semble que pour le moment nous
soyions mieux pourvus sous ce rapport dans les formes fossiles.
BIBLIOGRAPHIE
Steklin (H. G.) et Schaub (S.), 1951. Die Trigonodontie der simplici-
dentaten Nager. — Schweizerischen Palaont Abhand., Bd. 67.
Laboratoire de Paléontologie des Hautes Etudes , Muséum.
— 155 —
Découverte de restes importants de Carnassier Fissipède
dans l'Oligocène des Milles (B. du R.)
Par René Lavocat et Roger Rev.
La carrière d’argile des Milles, exploitée par les Tuileries de la
Méditerranée, est connue depuis longtemps comme site à Vertébrés
fossiles. Située, comme on le sait, dans le bassin d’Aix, elle se place
dans la zone de contact du calcaire de Saint Pons (attribué à la
base du Sannoisien par G. Corroy et G. Denizct) et du Stampien
rutilant, et appartient à cette dernière formation. En relation avec
les possibilités d’utilisation industrielle, les exploitants ont distingué
dans cette carrière plusieurs bancs superposés ; certains de ces bancs
ont fourni des Invertébrés, mais non des Vertébrés. Tous ceux-ci
ont été recueillis dans une masse argileuse confuse, située vers le
centre de la carrière, absolument dépourvue de toute trace de strati¬
fication, appelée le v tourbillon » par les ouvriers. De plus, suivant
leurs dires, la proximité de fossiles serait indiquée par des taches
(d’oxyde de fer, semble-t-il) d’un rouge vif.
Depuis longtemps aucun organisme scientifique n’avait obtenu
de fossile de cette carrière. Depuis le mois d’août 1955, à la suite
d’une tournée de reconnaissance que nous y avons effectué, l’un de
nous (R. R.) surveille étroitement cette carrière, en étroite collabo¬
ration avec ses propriétaires, Messieurs Paulmier frères, et avec le
contremaître d’exploitation, Monsieur Simoni. Leur aide très
efficace a permis de découvrir il y a quelque temps quelques restes
d’un Crocodilien du genre Diplocynodon, classique dans l’Oligocène,
puis, plus récemment, des éléments importants d’un Carnassier
Fissipède. Les conditions modernes d’exploitation mécanique ne
sont guère favorables à l’extraction de Vertébrés fossiles. Cependant,
grâce aux mesures spéciales prises aussitôt par les responsables de
l’exploitation, il a été possible de recueillir une belle série de pièces
du plus haut intérêt. Toute la région antéorbitaire d’un crâne,
encore pour la majeure partie dans sa gangue, est présente. Il sub¬
siste aussi des éléments importants de l’arrière crâne, y compris un
moulage cérébral naturel, pièce toujours rare. La majeure partie
d’une mandibule pourra également être dégagée. I ne série de ver¬
tèbres encore en connexion entre elles, divers os longs, endommagés
mais fournissant des renseignements de valeur : Radius, Tibia,
Astragale, Calcanéum, Métapodes étaient rassemblées au même
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 1, 1956.
point. Bien que l'on ne puisse affirmer pour le moment que tous ces
restes sont à attribuer au même individu que le crâne, cela est très
vraisemblable au moins pour une partie d’entre eux. Seul un examen
complet de tous les restes entièrement dégagés pourra permettre
d’élucider certains points litigieux. Or l’étude de cet animal est
seulement à son début.
Afin cependant de préciser quelque peu ses affinités, une molaire
de la mandibule a été dégagée. Son examen, joint à celui de molaires
supérieures incomplètes, permet d’affirmer que nous sommes en pré¬
sence d’une forme du groupe soit d’ Ampliicyon, soit plus probable¬
ment de Cephalogale. Il faut attendre d’avoir la denture complète
pour résoudre l’alternative. En tout état de cause, il s’agit d’une
forme nouvelle pour le gisement, rare dans le Stampien stratifié.
Dans les gisements, voisins, du Stampien de Marseille, on connaît
comme Fissipèdes seulement quelques dents, une mandibule et des
os, conservés au Laboratoire de Géologie de l’Université de Lyon sous
le nom d’ Amphicyon nov. sp., et un fort beau crâne, conservé au
Musée Longchamp, à Marseille, et que l’un de nous (R. L.) a cru
pouvoir attribuer, en 1946, au genre Amphicyon.
C’est donc une pièce de grande valeur scientifique qui vient d’en¬
richir les Collections de Paléontologie du Muséum, où ce gisement
était représenté jusqu’à maintenant uniquement par une série de
quelques dents d’un Suidé. Nous tenons donc à remercier tout spécia¬
lement, en premier lieu Messieurs Paui.mif.r, et également Monsieur
Simoni pour 1 aide précieuse apportée à nos recherches.
Laboratoire de Paléontologie des Hautes Etudes, Muséum ;
Laboratoire de Géologie de la Faculté des Sciences de Marseille.
ACTES ADMINISTRATIFS
Renouvellement du Conseil du Muséum (Décret ministériel du 1-vn-
1955).
M. Henri Lacombe est nommé Professeur à la chaire d’Océanographie
physique (D. m. du l-ïv-1955).
M. Max Vaciion est nommé Professeur à la chaire de Zoologie (Vers et
Crustacés). (D. m. du 23-vi-1955).
M. Georges Iyuhniioltz-Lordat est nommé Professeur à la chaire
d’Ecologie et Protection de la Nature. (D. m. du 26-vii-1955).
M. le Professeur A. Urbain est admis à faire valoir ses droits à la
retraite à compter du 30 septembre 1955 (D. m. du 21-V-1955).
M. le Professeur L. Chopard est admis à faire valoir ses droits à la
retraite à compter du 30 septembre 1955 (D. m. du l-viii-1955).
M. E. Seguy, Sous-Directeur, est admis à faire valoir ses droits à la
retraite à compter du 30 septembre 1955 (Arrêté ministériel du 18-V-1955).
M. P. Tchernia est nommé Sous-Directeur de laboratoire à la chaire
d’Océanographie physique (A. m. du 12-viii-1955).
M. Y. Plessis est titularisé dans les fonctions d’Assistant (A. m. du
22-vi-1955).
M. A. Lerissel est titularisé dans les fonctions d’Assistant (A. m. du
30-vi-1955).
M. R. P u j o l est titularisé dans les fonctions d’Assistant (A. m. du
18-VH-1955).
M. J. Auber est titularisé dans les fonctions d’Assistant (A. m. du
13-xii-1955).
M. R. Saban est titularisé dans les fonctions d’Assistant (A. m. du
13-xn-1955).
M. J. Barry est nommé Assistant titulaire à la chaire d’Ecologie et
Protection de la Nature (A. m. du 28-xi-1955).
Mlle Keraudren est nommée Assistante stagiaire (A. m. du 28-m-l 955) .
M. Y. Fontaine est nommé Assistant stagiaire (A. m. du 24-ix-1955).
M. J.-C. Lizeray est nommé Assistant stagiaire (A. m. du 13-xn-1955) .
Mlle D. Guinot est chargée des fonctions d’assistante stagiaire à comp¬
ter du 1er octobre 1955 (A. m. du 29-xi-1955).
La démission de M. J. Faublée, Assistant, est acceptée (A. m. du 14-x-
1955).
M. C. Guinet, Jardinier chef des cultures botaniques, est admis à faire
valoir ses droits à la retraite à compter du 5 mai 1955 (A. m. du 14-iv-
1955).
M. J. Weill est nommé Jardinier chef des cultures botaniques (A. m.
du 17-x-l 955).
M. M. F ortier, Secrétaire comptable, est admis à faire valoir ses droits
à la retraite à compter du 10 avril 1955 (A. m. du 8-iv-1955).
Mlle I. Malzy est nommée Secrétaire comptable à compter du 1er jan¬
vier 1955 (A. m. du 4-vi-1955).
M. J. Levardon est nommé Secrétaire comptable (A. m. du 17-vi-1955).
DISTINCTIONS HONORIFIQUES
Légion d’iionneur.
M. Louis F âge, Professeur honoraire, est promu Commandeur dans^
l’Ordre de la Légion d’ Honneur par Décret du 5 mai 1955.
M. Robert Lami, Sous-Directeur honoraire, est nommé Chevalier de la
Légion d’Honneur par décret du 5 mai 1955.
M. Georges Bresse, Chef du Service de Muséologie, est nommé Chevalier
de la Légion d’Honneur par décret du 5 mai 1955.
Mérite agricole.
Par arrêté du 30 juin 1955, sont nommés Chevaliers du Mérite Agricole :
MM. Georges Bresse, chef du Service de Muséologie ; François Laxoé,
Jardinier botaniste ; J.-M. Le Gal, Gardien de ménagerie.
Officiers de l’Instruction Publique et d’Académie.
Par arrêté du 6 juillet 1955, sont nommés.
Officier de /’ Instruction Publique :
MM. Jean Bourgogne et M. G. Kersaint, Sous-Directeurs de labo¬
ratoire ; Mlle M. Bouteiller, MM. G. Colas et M. J. Faublée, assistants :
M. F. Malgras, Agent spécial ; Mlle M. Brin, Aide de laboratoire.
Officiers d' Académie :
M. J.-L. Hamel, Sous-Directeur ; M. S. Poli, Gardien-chef à la Ména¬
gerie du Jardin des Plantes; M. E. Tricottet, Agent de bureau à la Ména¬
gerie ; M. H. Lhote, Chargé de recherches au C.N.R.S. (Musée de l’Homme)
Mlle Tassin de Saint-Pereuse, Aide technique à l’O.R.S.T.O.M. (Musée
de l’Homme).
Le Gérant : Jacques Forest.
ADREV1LI.E.
IMPRIMERIE F. PAILLART. - H-5'1956
RÈGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules est de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im¬
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus¬
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie¬
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
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retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils
sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé¬
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
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séance.
TIRAGES A PART
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outre s’en procurer à leur frais 25 supplémentaires, aux conditions
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Revue française d’ Entomologie. Directeur : M. R. Jeannel, Laboratoire
d’ Entomologie, 45 bis , rue de Buffon, Paris-5e, depuis 1934 ; trimes¬
triel ; abonnement, France, 1000 fr., Étranger, 1.800 fr.
Index Seminum Ilorti parisiensis. Laboratoire de Culture, 61, rue de Buffon
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Journal d’ Agriculture tropicale et de Botanique appliquée , suite de Revue
internationale de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale depuis
1954. Laboratoire d’ Entomologie agricole coloniale, 57, rue Cuvier,
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Notulae Systematicae. Directeur : M. H. Humbert, Laboratoire de Pha-
nérogamie, 14, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1909 ; trimestriel,
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Revue Algologique. Directeur : M. R. Lami, Laboratoire de Cryptogamie,
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Revue Bryologique et Lichénologique. Directeur : Mme V. Allorge, Labo¬
ratoire de Cryptogamie ; depuis 1874 ; abonnement, France, 1.500 fr.,
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Revue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Crypto¬
gamie ; depuis 1928; abonnement, France et territoires d’Outre-Mer,
1.400 fr., Étranger, 2.000 fr.
ABBEVILLE. <— IMPRIMERIE F. PAILLART. - 11-5*1956.
Tome XXVIII 2’ Série MARS 1956
SOMMAIRE
Pages
M. Fontaine. Léon Bertin, 1896-1956 . 161
Communications :
Ach. Urbain, J. Nouvel, P. Bullier et J. Rinjard. Rapport sur la mortalité
et la natalité enregistrées au Parc Zoologique du Bois de Vincennes
pendant l’année 1955 . 164
J. Berlioz. Note sur trois spécimens d ’Hypocolius ampelinus Bp . 177
J. Guibé. La position systématique des genres Pseudohemisus et Scaphio-
phryne (Batraciens) . 180
J. Carayon. Anthocoridae Scolopini nouveaux d’Afrique tropicale . 183
J. R. Steffan. Note sur deux parasites d’une Pyrale sud-africaine d’impor¬
tance économique, Loxostege jrustalis Zcll . 191
B. Condé. Microtéliphonides cavernicoles des Alpes de Provence et du Vercors. 199
F. Grandjean. Observations sur les Oribates (34e série) . 205
P. A. Remy. Sur quelques Pauropodes de Nouvelle-Zélande . 213
J. Forest. Sur Calcinus nitidus Heller et C. rosaceus Heller . 218
A. Pruvot-Fol. Un Aeolidien nouveau des mers tropicales : Aeolidiopsis ran-
soni n. g., n. sp.. . . . 228
E. Buge. Biflustra ramosa d’Orbigny et le genre Biflustra d’Orbigny 1852. . . . 232
A. Guillaumin. Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum
(Notules sur quelques Orchidées d’Indochine XIII) . ' 238
S. Freneix et J. Magné. Une espèce nouvelle de Pycnodonla du Crétacé supé¬
rieur algérien : Pycnodonla magnei nov. sp . 244
J. Goumard. Nouvelle espèce d'Unio plissé du Crétacé supérieur du Soudan
français . 248
R. Abrard. Lambeau d’alluvions anciennes dans la vallée du Grand Morin à
Voulangis (Seine-et-Marne) . 255
Y. Plessis. Note écologique sur l’aquarium marin du laboratoire des Pèches
Coloniales du Muséum . 256
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1956. - N» 2
413e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
1er MARS 1956
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR A. GUILLAUMIN
Léon BERTIN
1896-1956
Par M. Fontaine.
Pour nous naturalistes, qui savons que la mort est inexorable¬
ment liée à la vie, nous subissons avec tristesse mais résignation
l’échéance d’une inéluctable destinée. Mais quand cette mort ne
survient pas comme une évolution naturelle, quand elle nous
apparaît comme l’effet de hasards tragiques, quand elle brise brutale¬
ment la carrière d’un de nos collègues en pleine activité, alors à
notre peine s’ajoute une douloureuse stupeur et un sentiment de
révolte contre ce progrès mécanique que nous croyions asservi, qui
rend notre vie en effet plus facile, mais plus fragile encore.
Ainsi vient de disparaître notre collègue et ami, Léon BERTIN
à 60 ans à peine. Nous fûmes nombreux à le rencontrer le jeudi
2 février à l’Assemblée et le lundi suivant nous apprenions soudain
que nous ne reverrions plus jamais sa haute silhouette familière.
L. Bertin était né le 8 avril 1896 à Paris. Licencié en 1917, il est
ensuite mobilisé, prend part aux durs combats de 1918 comme
artilleur et, peu après son retour en 1920, est reçu brillamment au
concours d’agrégation. Quelques années plus tard, en 1925, il sou¬
tient sa thèse de Doctorat, travail désormais classique sur la systé¬
matique et la biologie des Épinoches. Après un court passage au
laboratoire d’Entomologie du Muséum, où, sur les conseils et sous
la direction du Professeur Bouvier, il effectue une révision des
Coléoptères Lamellicornes appartenant au genre Oryctes, toute son
activité est étroitement localisée de part et d’autre de la rue Cuvier.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 2, 1956.
11
162 —
Nommé assistant au P. C. N. en 1921, il effectue cependant une
grande partie de ses travaux personnels au Laboratoire d’Erpéto-
logie du Muséum. Et c’est là qu’il devient l'un des spécialistes les
plus éminents des poissons abyssaux. Johannes Schmidt lui confie
en effet l’étude d’un certain nombre de ces poissons recueillis au
cours de ses croisières autour du monde, et c’est pour Bertix l’occa¬
sion de missions au Danemark et en Suède afin d’examiner surplace
les spécimens les plus rares ou les moins transportables. Ces recherches
sont l’objet d’importants mémoires parus dans les Dana Report et
par lesquels Bertin fait connaître des espèces nouvelles ou bien
montre que certains échantillons considérés jusqu’alors comme des
espèces nouvelles n’étaient en réalité que les états larvaires d’espèces
déjà décrites. Ainsi peut-il reconstituer l’ontogénèse très complexe
de certaines espèces.
Quand, en 1938, il est nommé sous-directeur au Laboratoire
d’Erpétologie du Muséum il trouve dans les collections un nouveau
champ d’activité. Il commence par une révision de la collection
de Sélaciens et publie un Essai de classification et de nomenclature
de ce groupe. Il réorganise complètement la bibliothèque du labo¬
ratoire qui devient un centre de documentation extrêmement
précieux.
En 1945, il est nommé titulaire de la Chaire d’Erpétologie et
continue l'œuvre immense déjà entreprise de classement des col¬
lections avec établissement d’un catalogue sur fiches et d’un cata¬
logue des types, poursuivant cependant ses travaux originaux plus
spécialement orientés dés lors vers la répartition géographique des
poissons.
Dans toutes ses recherches Bertin ne considère pas seulement
les caractères morphologiques et anatomiques des espèces étudiées,
mais il tente de comprendre leur biologie, leur mode de nutrition
et leurs migrations par exemple. Il fait œuvre pénétrante de bio¬
géographe notamment par des recherches sur les poissons de Mada¬
gascar et sur les reptiles de Madère, des Canaries, des îles du Cap Vert,
et il prend une part très active à la vie de la Société de Biogéographie
Son œuvre remarquable lui a valu les dictinctions les plus flat¬
teuses : Lauréat de l’Académie des Sciences, Président de la Société
Zoologique de France, il était chevalier de la Légion d’honneur
depuis 1948 et sa grande compétence en ichtyologie lui a valu d’as¬
sumer la lourde tâche de rédiger la majeure partie des volumes
consacrés aux Poissons dans le Traité de Zoologie publié sous la
direction du Professeur Grasse.
Mais s’il existait dans l’homme et son œuvre un caractère domi¬
nant, c’est, me semble-t-il, l’amour de l’enseignement, de l’enseigne¬
ment par la parole, par le livre, par le Musée.
Au P. C. N. où je fus déjà son collègue, il aimait manifestement
— 163 —
cet enseignement des Travaux Pratiques donné à des générations
de jeunes gens enthousiastes et il publia un livre de manipulations
zoologiques qui fut entre les mains de milliers d’étudiants. Il donna
de nombreuses conférences, à la Société Française de Pédagogie,
à l’Institut Océanographique et dans divers autres établissements.
Dès qu’il fut nommé sous-directeur au Muséum il commença des
séries de leçons sur les Poissons et les Batraciens.
Il publia des ouvrages qui connurent un grand succès : Regards
sur la Nature et ses Mystères (Edit, du Pavillon), Les Anguilles
(Payot), Les Poissons singuliers (Dunod) et l’Atlas des Poissons
Marins dans la collection Boubée. Dans des ouvrages collectifs
sur les mœurs nuptiales des bêtes, sur les migrations animales, il
traita toujours avec la plus grande clarté, les chapitres concernant
les Poissons. Dans la collection Larousse enfin, il donna cette Vie
des Animaux qui devait trouver une si large et si légitime audience.
Il n’hésita pas à rédiger des ouvrages très importants en dehors
de sa spécialité (géologie et paléontologie). L’illustration de ses
livres était toujours particulièrement soignée car il était soucieux
d’enseigner sans ennuyer, par l’image autant que par le texte.
Enfin, il a consacré beaucoup d’efforts à réorganiser les collec¬
tions scientifiques dépendant de sa chaire aussi bien que les col¬
lections publiques.
Il avait d’ailleurs encore de nombreux projets, non seulement au
Muséum, où il mettait au point les plans d’une transformation de la
ménagerie des Reptiles, mais aussi en dehors de notre maison. C’est
ainsi qu’il s’intéressait en qualité de conseiller technique au projet
de remise en état et en fonction de l’aquarium marin du Trocadéro.
Bien des organismes l’avaient d’ailleurs appelé à siéger dans leur
Conseil d’ Administration, le Palais de la Découverte, l’Institut
Scientifique et Technique des Pêches Maritimes notamment.
Ainsi se manifestait, dans des directions variées, l’activité
de Léon Bertin. Il n’était pas nécessaire de faire longtemps com¬
merce avec lui pour connaître qu’il n’était pas seulement un éminent
zoologiste, mais aussi un homme d’action, à l’esprit d’entreprise le
plus marqué, allant droit au but qu’il s’était fixé.
Et c’est pourquoi, nous pensons qu’il ne serait pas digne de ce
caractère de conclure autrement que par un message de confiance
en l’avenir. L’œuvre de Bertin vaudra longtemps encore au Muséum
un très vaste rayonnement et son nom restera parmi ses collègues,
ses élèves, et un immense public cultivé comme celui d’un natura¬
liste éminent ayant maintenu les traditions d’une grande chaire
et assuré la continuité d'une œuvre commencée à la fin du xvme siè¬
cle par Bernard-Germain-Étienne de La Ville, comte de Lacé-
pède.
COMMUNICATIONS
Rapport sur la mortalité et la natalité
ENREGISTRÉES AU PARC ZOOLOGIQUE DU BOIS DE V INCENNES
PENDANT L'ANNÉE 1955.
Par Ach. Urbain, J. Nouvel, P. Bullier et J. Rinjard.
A. — MORTALITÉ
I. — Mammifères.
L’effectif, qui était de 554 têtes le 1er janvier 1955, s’élève à 572
le 31 décembre.
Au cours de l’année 1955 nos pertes en mammifères atteignent
un total de 111 têtes, se décomposant en 46 sujets adultes accli¬
matés, 4 animaux récemment importés (sur un total de 58), 18 nés au
Parc et âgés de 10 jours à 6 mois (dont 2 nés en 1954), et 43 sujets
mort-nés ou nouveau-nés âgés de moins de 10 jours.
La répartition de cette mortalité par catégorie et par mois est
donnée dans le tableau ci-dessous :
Tableau I
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 2, 1956.
— 165 —
Voici la liste de ces pertes, pour les 3 premières catégories, les
sujets appartenant à la quatrième n’étant signalés que dans le
tableau de natalité.
Ordre des Primates.
Famille des Anthropoïdes.
4 Chimpanzés ( Pan troglodytes (L.)), parmi lesquels deux sujets, arrivés
d’A. E. F. en 1954, qui succombent l’un à une broncho-pneumonie
et l’autre à des coups portés par un mâle.
Une femelle, vivant au Parc depuis 1945 et ayant donné nais¬
sance à un petit mâle le 23 juin, est atteinte trois semaines plus
tard d’une entérite aiguë, puis de septicémie avec formation d’un
volumineux abcès de la région lombo-sacrée. La force et l’indo¬
cilité de ce sujet, qui ne se sépare pas de son petit, entravent
notre action thérapeutique. Le petit meurt d’inanition trois
jours avant sa mère.
Cette double perte montre la nécessité de réaliser, pour ces
animaux, un matériel de contention analogue à celui que l’un de
nous a mis au point pour les grands félidés.
Famille des Papioïdés.
3 Babouins (Papio papio (Desm.)) une femelle adulte et deux jeunes
victimes de traumatismes multiples consécutifs à des luttes.
Famille des Cercopithécidés.
4 Magots (Macaca sylvanus (L.)) parmi lesquels nous relevons : un ictère
franc, dont l’origine leptospirosique n’a pu être établie malgré nos
travaux antérieurs, une péritonite consécutive à la mort d’un
fœtus in utero , la mort accidentelle d’un sujet de huit mois
blessé par les adultes et celle d’une jeune mâle atteint d’entérite
cachectisante.
Ordre des Carnivores.
Famille des Canidés.
2 Renards (Vulpes vulpes (L.)) : l’un atteint d’ictère franc et l’autre
cachectique et porteur d ’Otodectes cynotis (Héring).
Famille des Félidés.
2 Lionnes ( Panthera leo (L.)) : une adulte, née au Parc en 1948, qui
succombe à une dystocie et sur laquelle deux d'entre nous tentent,
in extremis et à titre expérimental, une hystérotomie, dont la
réalisation nous a permis d’intervenir, avec succès, quelques mois
plus tard dans un cas analogue 1.
1. J. Nouvel, J. Rinjard et Y. Roy : Bull. Acad. Vétér., 1955, 28, 409.
— 166 —
Le second décès est celui d’une jeune lionne, née en captivité
en Afrique du Sud, qui nous est offerte en très mauvaises condi¬
tions et qui meurt peu après de « typhus » des félidés.
1 Serval (Leptailurus (Schreber)) dont l’autopsie révèle une néphrite
chronique.
Famille des Ursidés.
1 Ours baribal ( Euarctos americanus (Pallas) ) , né au Parc et âgé de
trois mois, dont le cadavre sub-ictérique, présente des îlots hémor¬
ragiques de la muqueuse intestinale.
1 Ours malais ( Helarctos malayanus (Raffles)) succombe à une hémor¬
ragie méningée.
Ordre des Pinnipèdes.
Famille des Phocidés.
1 Phoque (Phoca vitulina L.) meurt cachectique six semaines après
son arrivée.
1 Eléphant de mer (Mirounga leonina (L.)) qui avait été atteint par
l’épizootie signalée l’an dernier 1 et s’était apparemment rétabli,
meurt sans lésion importante macroscopiquement décelable à
l’autopsie.
Famille des Otariidés.
1 Otarie des Iles Kerguélen (Arctocephalus gazella (Peters)), importée
le 30 janvier, meurt dans un état d’extrême cachexie quatre jours
plus tard.
Ordre des Ongulés.
Soas-ordre des Artiodactyles.
Famille des Suidés.
3 Sangliers d’Europe (Sus scrofa L.), âgés de quelques semaines, et
abandonnés par la laie.
Famille des Bovidés.
1 Buffle brachycère ( Syncerus caffer nanus (Bodd.) ) , vivant au Parc
depuis 1948, meurt brutalement avec pour toute lésion un œdème
du sillon coronaire.
9 Chèvres naines du Sénégal (espèce domestique), parmi lesquelles nous
relevons 4 indigestions par surcharge, 4 cadavres cachectiques dont
un porteur de Psoroptes equi var. caprae Pesas et un jeune sujet
atteint de troubles nerveux probablement d’origine carentielle.
1. J. Nouvel et J. Rinjard, Bull. Muséum , 1954, 26, 655.
— 167 —
1 Mouflon de Corse (Ovis musimon (Pallas)) âgé de cinq mois (accident
de capture).
2 Mouflons à manchettes (Ammotragus lervia (Pallas)), dont un mâle
adulte tuberculeux et un jeune d’un mois, victime d’une hémorragie
interne d’origine traumatique.
1 Nylgaut (Boselaphus tragocamelus (Pallas)) âgé de deux mois.
2 Oryx algazelle (Oryx tao H. Smith) dont une femelle âgée, au Parc
depuis 1937, qui succombe à une myocardite chronique et une
autre née en 1954, victime d’une entéro-hépatite.
1 Cob de Bufïon (Adenota kob (Erxleb.)) âgé de six semaines.
1 Cob onctueux ( Kobus defassa (Rüpp.)) mâle, âgé, atteint de myocardite
chronique.
1 Guib harnaché ( Tragelaphus scriptus (Pallas)) mort de péritonite.
8 Gazelles cervicapres de l’Inde ( Antilope carvicapra Pallas), dont
5 femelles victimes d’accidents de gestation ou de parturition et
3 jeunes respectivement âgés de 10, 4 et 1 mois. L’analyse de ces
cas et de la morbidité concommitante, dont les victimes sont des
jeunes sujets ou des femelles en période de reproduction active,
orientent nos recherches vers une étiologie alimentaire (sub-carence
minérale) de ces accidents.
1 Cervule muntjac [Muntiacus muntjac Zimm.) âgé, atteint de sclérose
du foie.
1 Céphalophe bleu du Cameroun (Philantomba caerula schultzei Schwarz)
très craintif, déjà blessé aux lèvres, se brise simultanément les
deux fémurs et doit être sacrifié.
Famille des Camélidés.
2 Dromadaires ( Camelus dromedarius L.), dont une femelle adulte morte
d’entéro-hépatite et un jeune mâle de 4 mois, victime de lésions
congestives du myocarde et de l’intestin, dont nous n’avons pas
encore identifié la cause.
2 Lamas ( Lama glama glama L.), dont un sujet d’un mois, mort de
tétanos ombilical, et une femelle adulte, atteinte d’hépatite chronique.
I Guanaco ( Lama glama huanacus (Molina)) mort de tétanos.
1 Vigogne (Lama glama vicugna (Molina)), née au Parc en 1943, qui suc¬
combe à une pleuropneumonie.
Famille des Cervidés.
1 Cerf de France ( Cervus elaphus L.), âgé de deux mois, succombe à
une indigestion par surcharge.
1 Chevrette ( Capreolus capreolus (L.)), récemment capturée, meurt
d’une pleurésie purulente peu après son arrivée. Son utérus con¬
tient deux fœtus macérés. La nature et l’état de ces lésions per¬
mettent de les considérer comme des accidents de capture.
4 Daims ( Dama dama (L.)), parmi lesquels on note trois morts accidentelles
et une consécutive à une indigestion par surcharge.
— 168 —
1 Biche Wapiti ( Cervus canadensis Erxleb.) au Parc depuis 1938, suc¬
combe à une myocardite chronique.
Famille des Rongeurs.
Famille des Hyslricidés.
1 Porc-épic ( Hyslrix cristata L.) meurt de pneumonie, mais de mul¬
tiples fractures costales anciennes attirent l’attention sur une
fragilité particulière du squelette.
Ordre des Marsupiaux.
Famille des Macropodidés.
1 Wallabie de Bennett (Macropus ruficollis bennetti (Wat.)) est victime
d’une congestion cérébrale a frigore.
Observations sur les causes de la mortalité.
1° Un seul cas de maladie à virus est signalé : typhus d’un lion¬
ceau.
2° Les maladies microbiennes identifiées se limitent à deux cas
de tétanos (un lama et un guanaco). Cette infection, autrefois excep¬
tionnelle dans nos effectifs, a motivé une étude expérimentale
actuellement en cours et l’immunisation active de notre collection
d’Auchénidés.
3° La tuberculose en très nette régression n'a été signalée qu’une
fois, sur un mouflon à manchettes, dont la mort marquera, nous
l’espérons, la fin de l’épizootie, dont les animaux de cette espèce
furent victimes en 1953 et 1954 (10 cas).
4° Les maladies parasitaires, dont l’agent a été isolé, se limitent
à deux cas de gale auriculaire signalés plus haut sur un renard et
sur un bouc nain.
5° Les maladies de la nutrition qui s’accompagnent de cachexie
ne concernent guère que des jeunes animaux, car les déséquilibres
et les carences alimentaires provoquent généralement, chez les
adultes, des lésions organiques décelables qui permettent de classer
les pertes qu’elles provoquent dans le tableau ci-dessous avec les
affections résultant d’autres causes.
— 169
Tableau II
II. — Oiseaux.
L’effectif s’accroît du 1er janvier au 31 décembre 1955 de 713 à
815 tètes.
Cependant 102 oiseaux sont morts, dont 43 étaient acclimatés et
20 récemment incorporés aux collections (sur 62) ; nous avons, en
outre, perdu 3 oiseaux âgés de un à six mois nés en 1955 et 36 sujets
nouvellement éclos.
1. Certains animaux, porteurs de lésions multiples, figurent sous plusieurs rubriques.
La répartition mensuelle de la mortalité est indiquée dans le
tableau ci-dessous :
Tableau III
Voici la liste de ces pertes, établie par ordre zoologique, à l’ex¬
ception des 36 sujets nouvellement éclos qui ne seront nominative¬
ment signalés que dans la statistique de natalité :
Ordre des Struthioniformes.
Famille des Rhéidés.
1 Nandou gris (Rhea americana (L.)), entré au Parc en 1945, âgé, pré¬
sente des lésions du cœur et du foie.
Ordre des Sphénisciformes.
Famille des Sphéniscidés.
15 Manchots royaux (Aptenodytes patagonica J. F. Miller) et 1 Manchot
papou ( Pygoscelis papua (Forster)) meurent d’aspergillose et d’en¬
térite parasitaire, dans des conditions que nous avons relatées
ici même 1.
1 Manchot de Flumboldt (Spheniscus humboldti Meyen) est victime à
l’âge de trois mois de la chaleur estivale (30°).
1 Manchot du Cap ( Spheniscus demersus (L.)) meurt d’aspergillose à
l’âge de onze mois.
Ce qui montre qu’en dépit des progrès réalisés le problème de
l’infestation aspergillaire des manchots n’est pas encore résolu.
1. Ach. Urbain et J. Nouvel, Bull. Muséum, 1955, 26, 188.
J. Nouvel et J. Rinjard , ibid., 1956, 28, 86.
— 171 —
Ordre des Pélécaniformes.
Famille des Pélécanidés.
1 Pélican blanc (Pelecanus onocrotalus L.), récemment acquis, succombe
à une infection gangréneuse de la plaie d’éjointage.
Ordre des Ciconiiformes.
Famille des Threskiornilhidés.
1 Ibis rouge (Guara rubra (L.)) meurt cachectique deux mois après son
arrivée.
Famille des Ciconiidés.
1 Tantale à tête blanche ( Ibis leucocephalus (Pennant)) est tué par un
tantale africain ( Ibis ibis L.).
Famille des Phènicoptéridés.
1 Flamant rose (Phenicopterus antiquorum Tem.) succombe à une
fracture du tarse.
2 Flamants rouges (Phenicopterus ruber L.) : l’un atteint de péricardite
et l’autre, non acclimaté, de congestion a frigore.
Ordre des Anseriformes.
Famille des Anatidés.
2 Cygnes sauvages ( Cygnus cygnus (L.)), dont un sujet âgé (importé de
Russie en 1939) qui présente des lésions de myocardite et un jeune,
né au Parc, qui meurt quelques heures après l’éjointage, sans
raison apparente.
1 Cygne coscoroba ( Coscoroba coscoroba (Molina)), au Parc depuis 1938,
succombe à des lésions chroniques du cœur.
2 Cygnes noirs ( Chenopsis atrata (Latham)) présentent respectivement
une sclérose du foie et une fracture diaphvsaire du tibia.
3 Oies céréopses (Cereopsis Novae-Hollandiae (Lath.)), dont un mâle
tué par un cerf, une femlle qui meurt sur le nid et un sujet d’un an
atteint d’aspergillose.
3 Bernaches nonnettes ( Branla leucopsis (Bechst.)), parmi lesquelles
on relève deux morts accidentelles et un cas d’aspergillose sur un
sujet de deux mois.
1 Casarca roux ( Casarca ferruginea (Pallas) ) tué par ses semblables.
1 Canard sauvage (Anas platyrhynchos L. atteint d’entérite aiguë.
1 Canard carolin (Aix sponsa (L.)) atteint de péricardite.
1 Canard milouin ( Aythya jerina (L.)) et une Sarcelle d’été ( Anas quer-
quedula L.), dont les causes de la mort n’ont pas été déterminées.
172
5 Sarcelles d’hiver (Anas crecca L.) dont 4 sont tuées et dépecées,
probablement par un chat « marron », et la cinquième victime d’une
sclérose du foie.
Ordre des Galliformes.
Famille des Phasianidés.
4 Paons ordinaires (Pavo cristatus L.) succombent respectivement à
une tuberculose du foie, à une hernie diaphragmatique, à une
péritonite et à une hémorragie d’origine traumatique.
1 Faisan à collier (Phasianus colchicus L.), atteint d’entérite chronique.
Famille des Méléagridés.
2 Dindons sauvages (Meleagris gallopavo L.), chez lesquels nous rele¬
vons une typhlite parasitaire et un volumineux abcès de la cavité
buccale.
Famille des Cracidés.
1 Hocco de Sclater (Crax jasciolata Spix) âgé, présente h l’autopsie des
lésions cardiaques (myocardite).
Ordre des Gruiformes.
Famille des Gr aidés.
3 Grues antigones ( Grus antigone (L.)) dont une tuée par un Zèbre et
deux victimes de traumatismes dont la cause, nocturne, n’a pu
être définie.
1 Grue de Numidie (Anthropoïdes virgo (L.)) tuée par des grues antigones
dans le parc desquelles elle s’était posée.
Famille des Ftallidés.
2 Poules sultanes de Madagascar (Porphirio madagascariensis (Latham))
et 1 Râle de la Guyane ( Aramides cajanea (Millier)) meurent de
tuberculose.
2 Poules d’eau ( Gallinula chloropus (L.)) î l’une meurt cachectique, le
cadavre de l’autre, déchiqueté par des rats, ne permet aucune
recherche.
Ordre des Fai.coniformes.
Famille des Falconidés.
1 Buse variable (Buteo huteo (L.)), récemment offerte au Parc, meurt
accidentellement.
173 —
Ordre des Psittaciformes
Famille des Pstttacidés.
1 Ara militaire (Ara militaris ( L . ) ) , vivant au Parc depuis 1937, présente
des lésions de sénilité.
Ordre des Pictformes.
Famille des Rhamphastidés.
1 Toucan (Rhamphastos sp.) meurt cachectique sans lésion apparente.
Observations sur les causes de la mortalité.
1° Nous n’avons observé cette année : ni maladie à virus , ni maladie
microbienne épizootique.
2° La tuberculose a été constatée chez un paon ordinaire, 2 poules
sultanes de Madagascar et un râle de la Guyane (soit en deux points
du jardin).
3° Les maladies parasitaires ont, par contre, cette année, une
grande importance en raison des cas d’aspergillose observés sur
17 manchots, 1 oie céréopse et une bernache nonnette, et des entérites
parasitaires (à Tetrabothrius pauliani Joyeux et Baer constatées
sur 10 Manchots et à Heterakis gallinae sur un dindon sauvage).
4° La répartition des affections organiques et autres causes de
mort est indiquée dans le tableau ci-dessous :
Tableau IV
Lésions anatomo-pathologiques 1
Nombre de cas.
Maladies à virus .
Maladies microbiennes (sauf tuberculose) .
Tuberculose .
Maladies parasitaires .
Maladies de la nutrition et cachexie .
Affections ) Intestin .
de l’appareil > Foie .
digestif. ) Péritoine .
Affections de l’appareil respiratoire. (Poumon)
Affections 1 Mjocarde .
de l’appareil ; Péricarde .
circulatoire ' Artères .
0
0
4
20
5
2
3
2
0
5
4
0
1. Certains animaux, porteurs de lésions multiples, figurent sous plusieurs rubriques.
— 174 —
Lésions anatomo-pathologiques
Nombre de cas.
Maladies ; _ . , , .. ,
... Congestion generansee .
generales I a c
Affections de l’appareil locomoteur (d’origine non trauma¬
tique) .
Traumatismes et accidents divers . . .
Accidents de l’acclimatement .
Causes indéterminées (adultes) . t. .
Jeunes et nouvellement éclos .
0
0
18
0
4
37
B. — NATALITÉ
153 mammifères sont nés au Parc pendant l’année 1955, mais
parmi ceux-ci 14 étaient morts dès la naissance, 29 sont morts
avant le dixième jour et 16 avant l’âge de six mois ; il nous reste
donc 94 sujets, vivants au 31 décembre.
Nous avons, d’autre part, observé 100 éclosions d’oiseaux, dont 36
sont morts avant un mois et 3 avant 6 mois. Il nous reste donc en
fin d’année 61 sujets.
La répartition mensuelle de ces naissances est exprimée dans le
tableau ci-dessous.
Tableau V
La liste zoologique de ces naissances est donnée dans les tableaux
suivants.
— 175 —
Tableau VI
Mammifères.
— 176 —
Tableau VII
Oiseaux.
En résumé : l’année 1955 s’achève avec un accroissement gensible
des effectifs dû à une diminution de la mortalité.
La natalité, par contre, accuse un fléchissement, particulièrement
sensible chez les oiseaux.
Au point de vue pathologique, il convient de remarquer la régres¬
sion de la tuberculose (1 mammifère et 4 oiseaux), l’apparition du
tétanos et l’importance croissante des accidents dûs à l'ingestion
exagérée de pain les jours d’affluence.
Au point de vue biologique, nous signalons l’importance de
l’éclairement sur la sexualité des chimpanzés, ainsi que l’effet de
l’amélioration du régime alimentaire sur la reproduction de plusieurs
espèces et plus particulièrement des grands félins.
Note sur trois spécimens ü’Hypocolius ampelinus Bp.
Par J. Berlioz.
La présente note n’apportera guère de précisions nouvelles sur
cet Oiseau toujours un peu énigmatique qu’est 1 ’ lli/pocolius ampe¬
linus Bp. ni sur la localité originelle, elle-même toujours litigieuse,
où il fut découvert par le voyageur et naturaliste français P. E.
Botta. Mais elle est destinée du moins à faire connaître l’existence
dans les collections du Muséum de Paris de trois spécimens de
cette espèce, provenant précisément des récoltes de Botta et qui
semblent être restés inaperçus de tous les auteurs s’étant occupés de
cet Oiseau.
L’étrange histoire de celui-ci et plus encore sa position systéma¬
tique très controversée ont pourtant fait l’objet de nombreuses
notes, souvent d’ailleurs contradictoires, et les plus récents ren¬
seignements réunis à son sujet sont mentionnés par R. Meinertz-
iiagen dans son bel ouvrage sur l’Arabie (voir : Bibliographie,
n° 7). La répartition géographique de cet Oiseau et son habitat
sont assez exceptionnels et méritent d’être rappelés : quoique
strictement arboricole et percheur, n’allant jamais à terre, c’est
pourtant un type exclusivement caractéristique des vastes régions
subdésertiques de l’Asie Sud-Ouest. 11 y a été signalé, mais très
sporadiquement et en partie comme migrateur ou erratique, depuis
les régions d’Afrique en bordure de la Mer Rouge jusque dans le
Nord-Ouest de l’Inde et depuis le Nord de l’Iraq jusque dans le
Sud de l’Arabie.
L’espèce fut décrite pour la première fois, et avec précision,
en 1850 par Bonaparte (Bibl. , n° 1), qui, se basant sur des spéci¬
mens du Musée de Leyde, semble-t-il, leur attribua malheureuse¬
ment une localité d’origine très fantaisiste : la Californie. Plus tard,
IIeuglin (Bibl., n° 2) précisa un peu les faits en spécifiant que les
« deux » spécimens de Leyde, types de Bonaparte (en fait, il semble
que celui-ci ait connu plus de deux spécimens, puisqu’il décrit
le rj ad., la 2 ad. et le juv. !), provenaient en réalité des récoltes
de P. E. Botta, mais en leur donnant comme origine : l’Abyssinie.
Deux ans après, Salvadori, dans une note qui passa souvent
inaperçue (Bibl., n° 3), notifia encore l’existence d’un troisième
spécimen récolté par Botta et existant au Musée de Turin (ville
natale de ce dernier), où il avait encore fait l’objet d’une troisième
erreur de localité, relevée par Salvadori.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII; n° 2, 1956.
12
178
Les trois spécimens du Muséum de Paris portent donc à six le
nombre des spécimens de l’espèce recensés dans les Musées comme
ayant été récoltés par Botta lui-même et par conséquent pouvant
être considérés tous comme « topotypiques ». Nos spécimens, mon¬
tés et en assez bon état mais fortement décolorés par une longue
exposition à la lumière, ne portent pas d’autre indication d’origine
que la suivante : « du Sennaar, par M. Botta (juillet 1839) », et leur
étiquetage sous le nom français de « Sous-coliouampélin » ne marque
que la traduction littérale du nom latin donné par Bonaparte
en 1850.
De quelle région peuvent provenir tous ces Oiseaux ? Il est assez
curieux et regrettable de constater que pendant plus d’un demi-
siècle les récoltes ornithologiques de Botta se soient vu générale¬
ment attribuer une origine africaine tout à fait improvisée : « Sen¬
naar », jusqu’à ce que, récemment, des auteurs anglais : W. L. Sclatkr
tout d’abord (Bibl. , n° 4), puis Cl. Grant et Mackworth-
Praed (Bibl., n° 5), aient pu prouver cette erreur. Il ressort en
effet de leurs recherches que P. E. Botta, qui avait effectivement
voyagé durant sa jeunesse en Afrique, puis avait été Consul de
France à Alexandrie et à Tripoli, entreprit pour le Muséum de Paris
ce voyage de 1837-1839, qui cette fois ne devait l’amener nulle¬
ment en Afrique, mais uniquement dans l’Yémen (Arabie Sud-
Ouest). Une relation de ce voyage précisant cet itinéraire a d’ail¬
leurs été publiée en 1841 (voir : Sct.ater, l. c.) et, par la Suite,
Botta devint encore consul de France à Mossoul en 1843, ce qui ne
doit pas être perdu de vue pour les Oiseaux qui nous intéressent ici.
Il nous a été malheureusement impossible de retrouver, dans
aucun des registres anciens et archives du laboratoire des Mammi¬
fères et Oiseaux du Muséum, trace de l’arrivée en cet établissement
des dernières collections ornithologiques de Botta et l’inscription :
« Sennaar, juillet 1839 », qui figure sous le pied de tant de spécimens
montés tandis que l’étiquette des spécimens restés en peau comporte
seulement « M. Botta, juillet 1839 », est sans doute à la base de toutes
les confusions géographiques auxquelles leur étude a donné lieu
par la suite. La question de leur provenance et de leur arrivée au
Muséum reste peu claire ; mais il ne me paraît pas du tout impos¬
sible qu’ils aient des origines géographiques disparates et que les
trois lhjpocolius du Muséum de Paris entre autres, de même que
les trois autres des Musées de Leyde et de Turin, diffèrent à ce sujet
des autres Oiseaux de Botta. La plupart de ceux-ci, comme l’ont
prouvé les auteurs anglais sus-cités (voir aussi à ce sujet: J. Bkkmuz,
Bibl. nü 6), proviennent bien apparemment de son voyage dans
l’Yémen de 1837-39, mais sans doute pas tous ; l’un d’eux en effet,
co-type de V Œnanthe Bottai (Bp.) ne porte-t-il pas une indication
de localité assez apocryphe : « Mont Liban » ?
— 179 —
Bien plus, nos trois Hypocolius représentent très exactement
un^ adulte, une $ adulte et un jeune de l’espèce, et cette coïncidence
pour le moins étrange avec la description originale de Bonaparte
suscite l’hypothèse que ce sont eux qui ont précisément servi de
base à cette description. Quoi qu’il en soit, cette sélection paraît
être la conséquence bien plus vraisemblable d’un choix judicieux
fait parmi une bonne série de spécimens que des hasards d’une récolte
faite par Botta au cours d’un voyage. Or, d’après Meinertzh agen,
V Hypocolius ampelinus nicherait aussi bien en Arabie Sud-Ouest
qu’à Mossoul, où cet auteur l’a plus d’une fois observé, en insistant
même sur l’extrême familiarité -dont cet Oiseau fait preuve dans les
jardins de cette ville. On peut donc penser que, abstraction faite
de la date « 1839 » peut-être tout aussi apocryphe que la localité « Sen-
naar », inscrites sous le support des Oiseaux, rien ne s’opposerait à
ce que tout ou partie des spécimens d ’ Hypocolius rapportés en
Europe par Botta ait été simplement récolté durant son consulat
à Mossoul.
En résumé, de ces considérations il me paraît encore impossible
de tirer une conclusion précise concernant la localité-type qu’il
convient d’attribuer à cette étrange espèce de Passereau liée à un
habitat si particulier. Mais je pencherais volontiers, à l’instar d’ail¬
leurs de Grant et Mackw orth-Praed, pour Mossoul.
BIBLIOGRAPHIE
1. Ch. Bonaparte, Conspectus Avium, 1850, p. 336.
2. Von Heuglin, The Ibis, 1868, p. 181, pl. V.
3. T. Salvadori, The Ibis, 1870, p. 339.
4. W. L. Sci.ater. Bull. Brit. Orn. Cl., XLIX, 1928, p. 17.
5. Cl. Grant et Mackworth-Praed, Bull. Brit. Orn. Cl., LXIV, 1943,
p. 25.
6. J. Berlioz, Bull. Muséum, 1944, p. 98.
7. R. Meinertziiagen, Birds of Arabia, 1954, p. 175.
— 180 —
La position systématique des genres Pseudohemisus
ET SCAPHIOPHRYNE (BATRACIENS)
Par J. Guibé.
Dans sa Monographie des Microhylidés (1934) H. W. Parker,
se basant sur l’existence d'un ethmoïde impair, exclut de cette
famille les deux genres malgaches Pseudohemisus et Scaphiophri/ne,
et les rapproche des Ranidés eu précisant toutefois que leur position
systématique exacte est encore incertaine. Cette manière de voir
paraissait en effet confirmée par la description de têtards de type
ranidé, attribués par Angel (1931) aux espèces Ps. longimanus et
Ps. verrucosus. Pour ces raisons, R. Laurent en 1946 et 1951 pro¬
posa, étant donnés les caractères assez particuliers de ces deux
genres, la création d’une sous-famille des Scaphiophryninés dans la
famille des Hvperoliidés, voisine des Ranidés.
Cependant E. Trfwavas (1933), dans son étude sur l’hyoïde
et le larynx des Anoures avait montré que les caractères ostéo-
logiques de l’appareil hyo-laryngé de Pseudohemisus longimanus
Angel en faisaient un Mycrohylidé tout à fait caractéristique. La
préparation, par la méthode des éclaircissements in loto, du sque¬
lette des deux genres a permis de préciser leur statut systématique.
a) Genre Pseudohemisus : Colonne vertébrale diplasioco le.
Vertèbres à centrum nettement plus long que large, les apophyses
transverses antérieures sont longues, sensiblement perpendiculaires
à l’axe du rachis, vers Carrière elles se raccourcissent et s’inclinent
fortement vers l’avant ; celles des vertèbres sacrées sont très larges.
Ceinture scapulaire à clavicules ossifiées, rectilignes, peu ou pas
séparées l’une de l’autre sur la ligne médiane. Omosternum et
sternum bien développés, toujours cartilagineux, le dernier en large
plaque arrondie, le premier non fourchu.
Crâne court et large, fortement ossifié. Fronto-pariétaux grands ;
élargis en arrière, séparés l’un de l’autre par une fontanelle étroite.
Pas de protubérance prootique marquée. Nasaux larges, bien séparés
des fronto-pariétaux, avec une forte apophyse palatine. Ethmoïde
simple, fortement ossifié, grand, formant un anneau très développé
qui envahit largement la capsule olfactive et se soude avec les
nasaux. Squamosal caractérisé par la grande réduction de sa branche
horizontale où seul persiste un vestige d’apophvse zygomatique.
Ptérygoïde court, sa branche inférieure très élargie. Vomer simple.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVIII, n° 2, 1956.
— 181
en forme de large plaque bordant la choane en avant et en dedans
et se prolongeant en une apophyse palatine interne, dépourvue de
dents et largement séparée de celle qui lui fait vis-à-vis.
Carpe à 1er et 2e carpiens libres ; tarse à 1er et 2e tarsiens libres,,
avec un énorme praehallux. Pas de phalanges intercalaires.
Scaphioplinjne marmoral Blgr. I, Hyoïde. A. hyale ; B. processus alaire ; C. processus
postéro-média! ; D. processus postéro-latéral ; E. insertion du muscle sternohyoïdeus ;
F. insertion du muscle petrohyoïdeus antérieur. — II. Laryx, a : muscle constric-
teur antérieur ; b : muscle constricteur postérieur ; c : muscle petrohyoïdeus posté¬
rieur. 111 ; d : processus bronchique ; e : muscle constricteur externe.
b) Genre Scaphiophryne. — Les caractéristiques de Scaphio-
phryne marmota concordent avec ceux du genre Pseudoheniisus. On
constate le même développement de l’ethmoïde qui est simple et
envahit la capsule olfactive, la même forme du squamosal à branche
horizontale réduite, le même aspect du vomer. La colonne verte-
— 182 —
braie est du type diplasiocœle avec les apophyses transverses des
vertèbres postérieures très courtes et réclinées vers l’avant.
Il n’existe pas de phalanges intercalaires, les phalanges termi¬
nales des doigts sont en Y.
c) Caractères de l’appareil hyo-laryngé. — E. Trewavas a mis en
évidence que l’appareil hyo-laryngé de Ps. longimanus correspon¬
dait en tous points à celui des Microhylidés qui offre des caracté¬
ristiques nettement différentes de celles de l’appareil hyo-laryngé
des autres Anoures. J’ai constaté qu’il en était de même chez Ps.
calcaralus et 5c. marmorata où l’on retrouve les dix caractères qui
définissent cet appareil dans ce que l’auteur nomme le groupe
Gasterophryne.
Si l’on fait abstraction de l’existence d’un ethmoïde impair
qui a conduit Parker à distraire les deux genres en question des
Microhylidés, aucun autre caractère ostéologique ne vient renforcer
cette hypothèse. Au contraire, la morphologie de l’appareil hyo-
laryngé, l’existence d’un repli de la muqueuse palatine, le passage
dorsal du tendon du muscle semi-tendineux par rapport à celui du
muscle gracilis prouvent qu’il s’agit non pas d’un Ranidé mais
bien d’un Microhylidé.
Deux points semblent cependant s'opposer à cette manière de
voir. D’une part les caractères ranidés des têtards. Il est permi de
mettre en doute l’attribution de ces larves au genre Pseudohemisus,
précaution prise d’ailleurs par Angel ; l’origine de ces larves est
incertaine et je pense que les conclusions tirées de leur étude ne
peuvent être valablement prises en considération. D’autre part
l’existence d’un ethmoïde impair qui jusqu’alors n’avait jamais été
signalé chez les Microhylidés. Ce dernier caractère ne s’oppose pas
au maintien de ces deux genres dans cette famille où, pour cette
raison même, ils peuvent représenter les types d’une sous-famille
nouvelle : les Scaphiophrynés, au même titre que les Brevicipitinés
dont les représentants sont caractérisés entre autres par une absence
totale d’ethmoïde.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.
— 183 —
Anthocoridae Scolopini nouveaux d'Afrique Tropicale
[Hemipt. Heteropt.]
Par Jacques Carayon.
La tribu des Scolopini, récemment définie \ groupe des Antho-
coridés corticoles, que leurs structures génitales rattachent à la Sous-
famille des Anthocorinae. Ayant en commun un corps allongé et
plat, presque glabre, ainsi que des fémurs élargis et comprimés,
souvent épineux, les Scolopini présentent entre autres particularités
un appareil glandulaire abdominal, propre aux et sans équi¬
valent connu chez d’autres Hémiptères.
Aucun Anthocoridé de ce groupe n’avait été jusqu’à présent
signalé en Afrique, où les Scolopini sont cependant représentés au
moins par trois espèces nouvelles décrites ci-après ; celles-ci appar¬
tiennent aux genres Scoloposcelis Fieber, Lasiochiloides Champion
et Scolopoides nov. gen.
La plupart des spécimens utilisés dans cette étude ont été récoltés
dans le Sud Cameroun par M. Paul Divaret 2, sous des écorces
de Légumineuses arborescentes, principalement des Albizzia.
Scoloposcelis africanus n. sp.
Corps plat, plus trapu que d’ordinaire dans ce genre (fîg. 1), 3 à 3,5 fois
aussi long que large entre les angles postérieurs du pronotum ; tégument
lisse et presque glabre, brillant sauf sur les hémélytres.
Tête légèrement plus longue que large, assez fortement saillante en
avant des yeux, et ne portant qu’une paire antéoculaire de macrochètes
dressés. Article I des antennes n’atteignant pas l’apex de la tête. II aussi
épais que I et couvert de poils courts, III et IV fdiformes, hérissés de
soies dressées ; longueurs de ces article3 II, 29, 22, 27 chez un Paratype,
et 12, 31, 24, 27 chez une $ Paratype. Rostre atteignant le milieu du
mésosternum, ses articles longs de 14, 37, 21 chez un <J Paratype.
Pronotum 2,2 à 2,4 fois plus large entre les angles postérieurs que long
au milieu, plat et presque lisse hormis quelques fines rides en arcs de
cercle dans sa région postérieure ; ses bords antérieurs et postérieurs
incurvés; ses marges latérales légèrement convexes ou presque droites,
finement carénées sur toute leur longueur, et portant 2 paires de longs
1. J. Carayon, 1954, Bulletin Muséum. Paris. 2e sér., XXVI, n° 5, pp. 506-601.
2. Je remercie chaleureusement M. P. Divaret pour le matériel exceptionnellement
riche d’Anthocoridés, qu’il a récolté à mon intention au Cameroun.
3. Ces mensurations et les suivantes exprimées en 1/1006 de mm.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 2, 1956.
1 à 4. — Scoloposcelis africanus. I, $ Allotype ; 2, pygophore d’un <$ Paratype, vue
dorsale; 3, base de l’ovipositeur et tube copulateur d’une $ ; 4, ampoule collectrice
de l’appareil glandulaire abdominal du $ (seules les bases des soies rangées au-
dessus de l’orifice ont été figurées).
5 et 6. — Lasiochiloides africanus. 5, <$ Holotype ; 6, bord gauche du pygophore et
paramère d’un <$ Paratype.
Les fig. 2, 3, 4, 6 à la môme échelle, et d’après des préparations de pièces traitées
à la potasse.
185 —
macrochètes dressés près des angles antérieurs et postérieurs. Scutellum
moins long que large à là base, légèrement bombé et lisse en avant, plat et
à peine rugueux en arrière. Hémélytres presque de même longueur que
l’abdomen, mats ou légèrement brillants, couverts d’une courte pilosité.
Pattes finement velues; les fémurs, surtout I et III, élargis et comprimés,
tous dépourvus d’épines. Gouttière métapleurale large et faiblement
arquée vers l’avant.
Appareil glandulaire abdominal du $ de même type que chez les autres
Scoloposcelis 1 ; son ampoule collectrice (fig. 4) s’ouvrant au milieu du
3e sternite abdominal visible, juste en arrière d’une rangée d’environ
50 macrochètes dressés.
Caractères du pygophore et du paramère du <$ indiqués fig. 2. Tube
copulateur de la $ assez long, à point de départ médian au fond de la
membrane intersegmentaire VII- VIII (fig. 3).
Tête, pronotum, scutelltim, la majeure partie des hémélytres et des
pattes, les antennes et la base du rostre brun foncé à noir ; l’extrémité du
rostre, une plus ou moins grande portion distale des tibias, et les tarses
brun jaune clair; une large tache blanchâtre sur la base de la corie et le
bord interne du clavus, une autre tache claire, irrégulière, le long de la
marge antérieure de la membrane ; ces taches parfois absentes ou très
atténuées.
Longueurs totales des spécimens étudiés allant de 2,05 mm à 2,15 mm
chez les d'd1, et de 2,25 à 2,50 mm chez les
Holotype o et Allotype ? d’Ebolowa, Cameroun (P. Divaret, II-
1956) ; Paratypes : 2 JJ, 1 ? de la même localité — 2 dd, 5 ?? d’Adio-
podoumé, Côte d’ivoire (Ch. Primot, 1947, sur Albizzia sassa ) — 1 <£,
2 de Lambaréné, Gabon (R. Ellenberger, 1911). Type et Paratypes
au Muséum National, Paris.
Scoloposcelis africanus se distingue des autres espèces du genre
par son corps trapu, et par l’absence d’épines à tous les fémurs. Des
individus à hémélytres tachés de blanchâtre, et d’autres à hémé¬
lytres uniformément bruns ont été trouvés simultanément dans les
trois stations connues de cette espèce. Aucune autre différence
dans les dimensions, la forme ou les caractères des genitalia n’ayant
pu être constatée entre les exemplaires présentant ces deux types
de coloration, je les ai considérés comme appartenant à la même
espèce.-
Lasiochiloides africanus n. sp.
Corps oval allongé (fig. 5), assez plat, brillant en avant et terne sur les
hémélytres, presque uniformément couvert de poils courts semi-dressés.
Tête à peu près aussi longue que large, portant 3 paires de macrochètes
dresés sur la partie antérieure du clypeus et contre le bord interne des
yeux; espace interoculaire à peine plus de 2 fois aussi large qu’un œil.
Antennes à article I atteignant l’apex de la tête, II presque aussi épais
1. Voir J. Carayon, 1954, Bulletin Muséum, Paris, 2e sér., XXVI, n° 5, pp. 602-
606.
186 —
que I et couvert de poils courts, III et IV filiformes, hérissés de soies
dressées ; longueurs de ces articles chez un 3 Paratype : 13, 37, 25, 22.
Rostre atteignant presque le milieu du mésosternum, ses articles longs
de 25, 50, 31 chez un 3 Paratype.
Pronotum court et large, légèrement bombé en avant ; son bord anté¬
rieur presque droit, doublé d’un col étroit ; ses bords latéraux largement
anguleux vers l’avant ; son bord postérieur régulièrement incurvé ;
4 longs macrochètes dressés sur les angles antérieurs et postérieurs ; en
arrière d’une fovéole centrale, surface du pronotum ridée et finement
rugueuse. Scutellum moins long que large à la base, assez fortement bombé
et lisse en avant, plat et un peu rugueux en arrière. Hémélytres dépassant
plus ou moins l’apex de l’abdomen, mats ou peu brillants, non ponctués,
mais couverts d’une courte pilosité régulière ; une seule nervure, externe,
sur la membrane.
Fémurs I et III renflés et nettement plus épais que les fémurs II ;
5 à 8 courtes et robustes épines le long des fémurs I ; tibias 1 pourvus
d’une rangée régulière d’épines couchées ; un petit coussinet tibial à
l’apex des tibias I.
Gouttière métapleurale assez large, son apex incurvé à angle droit
vers l’avant et acuminé.
Au bord postérieur du 3e sternite abdominal visible, et du côté gauche,
une plage de poils courts et très serrés (fig. 7), présente seulement chez
les 3 3-
Paramère du 3 en lame canaliculée, se logeant au repos dans une gout¬
tière le long du bord gauche du pygophore (fig. 6). Genitalia $ compor¬
tant, juste en avant de la base de l’ovipositeur, 2 tubes eopulateurs courts
et rapprochés1 2 (fig. 8). Région postérieure de l’abdomen hérissée de longs
poils raides, et pourvue de 4 très longs macrochètes sinueux.
Coloration assez uniforme, brun foncé à noir ; la base des pattes, l’apex
des tibias, les tarses et environ la moitié distale du rostre brun jaune assez
clair ; les hémélytres en majeure partie brun chocolat à pilosité plus
claire.
Longueurs des spécimens étudiés allant de 2,90 à 3,15 mm pour les 33,
et de 3,10 à 3.25 mm. pour les $$.
Holotype 3, Allotype $, 3 3 3 et 2 Paratypes récoltés à Ebolowa,
Cameroun, par P. Divaret (XI-1955 et 11-1956). Muséum National,
Paris.
Cet Anthocoridé correspond bien à la description donnée par
G. C. Champion 2 pour le genre Lasiochiloides, et apparaît même
comme proche de Tunique espèce qui représentait jusqu’à présent
ce genre : L. denticulatus Champ., du Guatémala ; il diffère spéci¬
fiquement de ce dernier notamment par l'absence de ponctuation
sur les hémélytres et par sa coloration.
Ainsi que Champion l’a justement indiqué, Lasiochiloides res¬
semble par certains côtés à Lasiochilus, par d’autres à Scoloposcelis,
1. Ce caractère remarquable, qui paraît exceptionnel chez les Anthocoridés, s’ob-
servera sans doute chez d’autres espèces du même genre.
2. G. C. Champion, 1901, Biologia Centrali, Americana. Rhynchota, II, London.
187 —
deux genres qui sont apparemment assez éloignés l’un de l’autre.
Du premier, Lasiochiloides a l'aspect général, et L. africanus en
particulier peut être facilement confondu, par une observation
superficielle, avec une grande espèce de Lasiochilus, qui se rencontre
en même temps que lui sous des écorces. Un examen détaillé montre
cependant dans la forme et la spinulation des fémurs, la conforma¬
tion de la gouttière métapleurale, les structures génitales etc., des
caractères qui écartent Lasiochiloides de Lasiochilus , et le rappro¬
chent de Scoloposcelis. L’étude comparative, à la fois morphologique
et anatomique de ces divers genres m’a conduit à considérer les
Lasiochiloides comme nettement plus éloignés des Lasiochilus que
des Scoloposcelis, et à les ranger parmi les Scolopini.
Les principaux faits sur lesquels je me suis basé sont :
— la présence sur la 3e sternite abdominal d’une différenciation
tégumentaire, marquée par une plage localisée, couverte de poils
courts et serrés ; de par sa situation, et en raison de son existence
chez les seulement, cette différenciation peut être vraisemblable¬
ment considérée comme l’homologue rudimentaire de l’appareil
glandulaire abdominal des de Scolopini 1 ;
— les structures génitales de Lasiochiloides comportent tubes
eopulateurs, poche spermatique et tissu conducteur de spermato¬
zoïdes, comme chez les autres genres de Scolopini, tandis que les
Lasiochilus diffèrent des Scolopini, ainsi que de tous les autres
Anthocoridés par leurs structures génitales ÇÇ simples, et leur
mode de fécondation intra-vaginale.
— L’appareil génital $ des Lasiochiloides, conforme dans l’en¬
semble à celui des autres Scolopini, possède dans ce genre un bulbe
éjaculateur cylindrique, remarquablement développé et plus long
que l’abdomen, dans lequel il est replié (fig. 7). Cette particularité,
exceptionnelle chez les Anthocoridés, n’est pas générale chez les
Scolopini, mais elle a l’intérêt de se retrouver, plus accusée encore,
chez un membre bien typique de cette tribu : le genre Scolopoides
décrit ci-après.
Scolopoides gen. nov. 2
Corps plat, glabre, allongé et étroit, ses bords latéraux presque paral¬
lèles.
Tête assez courte et obtuse en avant des yeux, légèrement élargie en
arrière ; yeux et ocelles largement écartés ; une paire antéoculaire de
macrochètes dressés. Antennes à deux derniers articles fdiformes et
hérissés de soies assez longues. Rostre long, dépassant un peu le milieu
du mésosternuin.
1. Chez une espèce inédite de Lasiochiloides du Tonkin, j’ai observé une formation
comparable, mais plus étendue et située au milieu du 3e sternite abdominal.
2. Nom grammaticalement féminin, formé à partir du nom de Genre Scolopa.
jMjjjjSjS
0,5 mm
7 et 8. — Lasiochiloides africanus. 7, abdomc.i d’un Paratype, vue ventrale ; 8. base
de l’ovipositeur et tube copulateur d’une Ç.
9 à 13. — Scolopoides divareti. 9, $ Holotypc ; 10, bord gauche du pygopliore et para-
mère d’un Paratype ; II, abdomen d’un $ Paratype, vue ventrale ; 12. base de
l’ovipositeur et tube copulateur d’une $ ; 13, appareil glandulaire abdominal du <$.
Fig. 7 et 11 à la môme échelle, et d’après des spécimens éclaircis, montés en prépara¬
tion. — Fig. 8, 10, 12 et 13 à la môme échelle, et d’après des pièces traitées à la
potasse, t. c., tube copulateur.
189
Pronotum court et étroit, sans col distinct au bord antérieur, qui est
faiblement incurvé ; ses bords latéraux presque droits, très finement
carénés ; son bord postérieur régulièrement incurvé ; 2 paires de macro-
chètes dressés près des angles antérieurs et postérieurs ; surface du pro¬
notum presque lisse, hormis un net sillon longitudinal médian, n’attei¬
gnant pas tout à fait le bord postérieur, et quelques fines rides dans la
région postérieure. Scutellum moins long que large à la base, légèrement
bombé en avant, plat en arrière. Hémélytres glabres, à l’exception de
quelques poils très courts, épars ; embolium étroit ; grande membrane plus
longue et beaucoup plus large que la corie ; pas de hamus aux ailes posté¬
rieures. Pattes à fémurs fortement élargis et comprimés ; les fémurs III
très nettement plus larges que les fémurs I, eux-mêmes plus larges que les
fémurs II ; une double rangée de courtes épines vers l’extrémité distale
des fémurs III ; les autres fémurs inermes ; un coussinet tibial à l’apex
élargi des tibias I des dd- Gouttière métapleurale longue et sinueuse,
largement incurvée vers l’avant et obtuse à l’apex.
Abdomen long et étroit, ne portant qu’une paire de macrochètes courts
sur les côtés du segment VIII. Chez les dd, un appareil glandulaire abdo¬
minal, de conformation indiquée fig. 13, et qui débouche à l’extérieur dans
la région médiane et antérieure du 3e sternite visible par un orifice simple,
dépourvu d’ampoule collectrice ; cet orifice immédiatement précédé d’une
rangée transversale de soies dressées.
Pygophore du d, à bord gauche déprimé en gouttière, dans laquelle se
loge le paramère, qui est long et très effilé à l’apex ; un bulbe éjaculateur
cylindrique, extraordinairement long, plusieurs fois replié dans l’ab¬
domen 1 (fig. 11). Un tube copulateur assez long, très étroit à l’apex,
médian ou légèrement décalé sur la gauche chez la $.
Genre assez proche de Scolopa Carayon, dont il se distingue notam¬
ment par son rostre beaucoup plus long, ses fémurs postérieurs
épineux, la conformation de l’appareil glandulaire abdominal des
l’énorme développement du bulbe éjaculateur, et le logement du
paramère dans une gouttière du bord gauche du pygophore. Ces
deux derniers caractères opposent Scolopoides à la plupart des autres
genres de Scolopini , mais le rapprochent de Lasiochiloides.
Type du Genre : Scolopoides divcireti n. sp.
Scolopoides divareti n. sp.
Corps lisse, peu brillant, 3,5 à 4 fois plus long que large aux angles pos¬
térieurs du pronotum. Tête un peu moins large que longue, finement
ridée transversalement en dessous. Antennes à article I atteignant à peine
l’apex de la tête ; longueurs des articles : 12, 41, 36, 26 chez un d Para-
type, et 12, 38, 34, 26 chez une Ç Paratype. Longueurs des articles du
rostre chez un d Paratype : 21, 55, 31.
Pronotum 2,2 à 2,3 fois plus large aux angles postérieurs que long au
1. L’épaisse enveloppe de chitine de ce bulbe, assure sa conservation chez les spéci¬
mens secs de collection, et permet de le voire facilement après action d’un liquide
-éclaircissant ou traitement par la potasse.
— 190 —
milieu. Longueur du scutellum égale aux 2/3 de sa largeur à la base. Hémé-
lytres légèrement plus courts que l’abdomen ; une seule nervure, externe,
sur la membrane. Largeurs maxima des fémurs I : 21, II : 14 ; III : 28 ;
5 épines externes et 4 épines internes plus petites aux fémurs III.
Appareil glandulaire abdominal du 3 (fig. 13) avec environ 60 soies
dressées en avant de l’orifice. Conformation du paramère et du p'ygo-
phore du S indiquées fig. 10 et 11, celle du tube copulateur de la 9 indiquée
fig. 12.
Coloration brun roux à brun noir assez uniforme ; les antennes sauf
la base, le rostre, l’apex des tibias et les tarses d’un brun plus clair; mem¬
brane enfumée avec une tache claire sur son 1/3 basal.
Longueurs des spécimens étudiés : 2,70 à 2,85 mm pour les 3 3, 2,60
à 2,75 mm pour les 99, qui paraissent être en moyenne légèrement plus
petites que les 33-
Holotype 3, Allotype 9, 2 33 et 3 99 Paratypes d’Ebolowa, Cameroun
(P. Divaret, XI-1955 et 11-1956). 1 3 Paratype d’Adiopodoumé, Côte
d’ivoire (Ch. Primot, 1947, sur Albizzia sassà). Muséum National, Paris-
Muséum National d’Histoire Naturelle, E. A. C.
— 191 —
Note sur deux parasites d’une Pyrale sud-africaine
D’IMPORTANCE ÉCONOMIQUE , LOXOSTEGE FRUSTALIS ZeLL.
Par J. R. Steffan.
La chenille d'une Pyrale sud-africaine, Loxostege frustalis Zell.,
connue localement sous le nom de « Karoo Caterpillar », attaque de
nombreuses plantes sauvages du Veldt, notamment une composée,
Pentzia incana qui sert d’aliment au bétail. Certaines années les
dégâts de Loxostege sont très importants, et s’ils n’entraînent pas
la mort des Pentzia , ils sont néanmoins suffisants pour que les trou¬
peaux refusent de se nourrir des plantes flétries. Pour lutter contre
le « Karoo Caterpillar », on a importé d’Amérique du Nord plusieurs
parasites de L. sticticalis (L.), soit des Ichneumonides comme
Tachysphyrus inornatus (Pratt), Phytodietus pulcherrimus (Cress.),
Cremnops vulgaris (Cress.), soit des Braconides comme Chelonus
texanus Cress. L. frustalis est également victime de Diptères ou
d’Hyménoptères parasites indigènes, et le Commonwealth Institute
of Entomology m’a aimablement chargé d’étudier deux Chalcididae
Ilybothoracini obtenus de chrysalides de ce papillon ; ce sont Pelto-
chalcidia capensis Steff. forme typica et Lasiochalcidia spinigera
sp. nov.
1 . Peltochalcidia capensis Steffan 1948.
Les collections du British Muséum renferment de nombreuses
Peltochalcidia d’Afrique australe qui peuvent être classées en plu¬
sieurs groupes. Bien qu’il n’existe entre ces groupes aucune forme
de transition, nous préférons considérer chacun d’eux comme
formé d’une variété de P. capensis, plutôt que de l’élever au rang
d’espèce. Les raisons qui nous font choisir cette solution sont les
suivantes : les différences qui permettent de séparer ces Peltochal¬
cidia ne portent que sur de rares caractères et, d’autre part, il parait
surprenant de rencontrer dans une région assez restreinte un si
grand nombre d’espèces, alors que chez les Ilybothoracini chaque
genre n’en réunit que quelques-unes à répartition généralement
très vaste.
P. capensis forme typica. — Ç : tête, vue de face (fig. 1), à joues
légèrement convexes ; clypeus subrectangulaire, son bord antérieur
avec l’indication d’un petit lobe médian convexe ; tête, vue latérale¬
ment, à front modérément bombé, intermédiaire entre celui de
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVIII, n° 2, 1956.
— 192 —
P. capensis var. bidentata et celui de P. capensis var. trifoliata
(flg. 4 et fig. 7). Longueur du grêle flagelle antennaire dépassant
la largeur de la tète, l’annellus (fig. 9) 2 fois à 2 fois 1/2 plus long que
large, toujours plus long que le funicule VII. Propodeum (fig. 2)
à carènes latérales dépourvues de dents distinctes, l’espace compris
entre les carènes submédiane et sublatérale, au milieu du propodeum,
peu supérieur à la distance séparant les carènes sublatérale et
latérale à ce même niveau. Disque des fémurs postérieurs à réseau
alutacé visible ; tarses postérieurs grêles, le dernier article 2 fois 1/2
à 3 fois plus long que large.
Type avec les antennes, les tegulae et les pattes rousses, à l’ex¬
ception des coxas noirs. Coloration plus sombre chez les individus
parasites de Loxostege frustalis : antennes brun roux, à funicule
et massue noirâtres ; tegulae brun roux à brun noirâtre ; pattes
brun roux, avec parfois tous les fémurs et les tibias largement teintés
de noir dans leur partie médiane.
Dans la redescription de l’espèce ( Mem . Mus. Hist. Nat. Paris,
N. Sér., Sér. A., 4, 1951, p. 62), il est indiqué que le réseau alutacé
de la microsculpture est distinct sur tout le mesonotum, sauf sur le
scutellum et les axilles ; chez les individus parasites de Loxostege,
ce réseau n’est visible qu’à la base du scutum et des scapulae.
çj. Description originale. Tête, vue de face, un peu plus large que
longue, la longueur des yeux égale à celle des joues peu convergentes
vers le large orifice buccal, la largeur de ce dernier à peu près égale
à celle du vertex ; tête, vue latéralement, avec son épaisseur un peu
supérieure à la moitié de sa longueur, son front non bombé. Longueur
du scape égale aux 2/5 de celle du flagelle ; largeur de la partie
distale rétrécie du scape égale aux 2/3 de celle de la partie basale
renflée ; pédicelle subcyathiforme (fig. 10) presque 2 fois plus long
que large ; annellus très transverse, 3 fois 1/2 plus large que long ;
funicule I presque 2 fois plus long que large, sa longueur égale à
1 fois 1/2 celle du pédicelle et de l’annellus réunis ; funicule VII,
1 fois 1/4 plus long que large, sa longueur égale à la largeur du
funicule I ; massue un peu plus longue que le funicule I.
Propodeum court et plus déclive que chez la Ç, les carènes laté¬
rales et sublatérales arquées, dès leur origine, vers le pétiole.
Fémurs postérieurs à points sétigères beaucoup plus serrés que
chez la Ç.
Antennes, tégulae et pattes noires, sauf les articulations et les
tarses bruns.
Il est impossible de distinguer le de P. capensis de celui de
P. benoisti Stefî.
Longueur Ç : 4, 7-3, 2 mm. Longueur £ : 4, 0-3,1 mm.
1 $ (type), Steynsburg (Prov. du Cap), R. Ellenberger, 1914.
15 $$ et 14 ex Loxostege frustalis Zell. (Lep. Pyralididae),
— 193 —
Middelburg et Murraysburg (Prov. du Cap), S. J. S. Marais, 1951-
1954, durant les mois de décembre à avril.
Fig. 1 : Peltochalcidia capensis Steff. f. typica $. tête vue de face. — Fig. 2 : Id., pro-
podeum. — Fig, 3 : P. capensis var. bidentata n. $, tête vue de face. — Fig. 4 :
id., tête vue latéralement. — Fig, 5 : id., propodeum. — Fig. 6 : P. capensis var.
trifoliata n. $, tête vue de face. — Fig. 7 : id., tête vue latéralement. — Fig. 8 :
P. capensis var. lingulata n. $, clypeus.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 2, 1956.
13
194
P. capensis var. bidentata nov. — Ç : tête, vue de face (fig. 3)
à joues droites ou légèrement concaves ; clypeus ordinairement en
forme de trapèze, son bord antérieur avec l'indication d’un lobe
convexe médian ; tête, vue latéralement (fig. 4) à front droit ou
très légèrement bombé. Longueur du grêle flagelle antennaire
supérieur à la largeur de la tête, l’annellus (fig. 12), 1 fois et 1/3
à 2 fois plus long que large, sa longueur égale ou à peine supérieure
à celle du funicule VII. Propodeum (fig. 5) à carènes latérales
relevées en 2 dents voisines l’une de l’autre. Disque des fémurs
postérieurs à réseau alutacé visible ; tarses postérieurs grêles (fig. 13),
le dernier article 2 fois 1/2 à 3 fois plus long que large.
Antennes, tegulae et pattes rousses, ou brun roux, à l’exception
des coxas antérieurs et postérieurs toujours noirs, les fémurs posté¬
rieurs parfois teintés de noir dans leur partie médiane.
$ identique à celui de la forme typica.
Longueur Ç : 4, 7-4,3 mm. Longueur q : 3,2 mm.
Holotype : 1 $, Aus (Sud-Ouest Africain) ; paratypes : 6 Ç$,
Aus, xii-1929, 1-1930 ; 1 $, Matjesfontein (Prov. du Cap), ix-
1928 ; 5 ÇÇ, 1 c?, Aliwal North (Prov. du Cap), xii-1922, 1-1923,
R. E. Turner.
La variété bidentata diffère principalement de la forme typica
par la structure du propodeum. Les individus récoltés à Aliwal
North ont une coloration plus sombre que les autres spécimens.
P. capensis var. trifoliata nov. — Ç : tête, vue de face (fig. 6),
à joues convexes ; clypeus nettement trilobé, les lobes latéraux plus
développés que le lobe médian ; tête, vue latéralement (fig. 7) très
épaisse, à front bombé. Longueur du grêle flagelle antennaire supé¬
rieur à la largeur de la tête, i’annellus 2 fois 1/3 à 2 fois 1/2 plus
long que large, toujours plus long que le funicule VIL Propodeum
comparable à celui de la forme typique, mais généralement un peu
plus large, l’espace compris entre les carènes submédiane et sub¬
latérale, au milieu du propodeum, parfois égal au double de la dis¬
tance séparant les carènes sublatérale et latérale à ce même niveau.
Disque des fémurs postérieurs absolument lisse entre les points
sétigères ; tarses postérieurs épais (fig. 14), le dernier aticle 2 fois
plus long que large seulement.
Antennes, pattes et tegulae rousses, à l’exception des coxas
antérieurs et médians toujours noirs.
(J : inconnu.
Longueur Ç : 5,7 -4,8 mm.
Holotype : 1 $, Aus (Sud-Ouest Africain) ; paratypes : 3 ÇÇ,
Aus, xii-1929, 1-1930 ; 1 Ç, Matjesfontein (Prov. du Cap), xn-1928,
R. E. Turner.
La variété trifoliata diffère de la forme typique par sa taille plus
— 195 —
grande et l’aspect très caractéristique de sa tête et du clypeus.
Peut-être sera-t-elle élevée du rang d’espèce, lorsque la systématique
du genre sera mieux connue.
P. capensis var. lingulata nov. — 9 : tête, vue de face, comme
celle de P. capensis var. trifoliata, mais avec les joues plus conver¬
gentes vers l’orifice buccal et le lobe médian du clypeus (fig. 8)
beaucoup plus allongé que les lobes latéraux ; tête, vue latéralement
encore plus épaisse que celle de la var. trifoliata, son épaisseur égale
aux 2/3 de sa longueur. Scape antennaire court, son apex éloigné
de l’ocelle médian d’une longueur égale au double du diamètre de ce
dernier ; flagelle antennaire épais, sa longueur inférieure à la lar¬
geur de la tête, l’annellus (fig. 15) à peine plus long que large, aussi
long que le funicule VII. Propodeum à carènes latérales et sub¬
latérales légèrement convergentes, dès l’origine, vers le pétiole.
Pattes assez courtes, les fémurs postérieurs à largeur supérieure à
la moitié de leur longueur, le disque à réseau alutacé visible ; tarses
postérieurs épais, le dernier article 2 fois plus long que large seule¬
ment.
Antennes rousses, le funicule et la massue bruns ; tegulae et
pattes rousses.
(9 inconnu.
Longueur 9 : 5,2 mm.
Holotype : 1 9i Matjesfontein (Prov. du Cap), xi-1928, R. E. Tur¬
ner. Cette variété lingulata diffère nettement de la précédente par
la forme du clypeus et la brièveté des antennes. Il n’est cependant
pas impossible que le type soit un individu monstrueux de P. capen¬
sis var. trifoliata.
2. Lasiochalcidia spinigera sp. nov.
9 : noire ; antennes entièrement brun noirâtre, ou rousses avec le
funicule et la massue brun noirâtre ; tegulae brunes ou rousses ; toutes
les pattes rousses à l’exception des eoxas antérieurs.
Tête, vue de face, un peu plus large que longue ; yeux très sail¬
lants, leur longueur égale à celle des joues et un peu inférieure
à la largeur du vertex ; largeur de l’ouverture buccale inférieure à
la largeur du vertex ; tête, vue latéralement, à longueur égale au
double de son épaisseur ; tête, vue dorsalement, avec le front assez
déprimé par le scrobe (fig. 16), la largeur du vertex à peu près égale
à l’épaisseur de la tête. Sommet du scape atteignant l’ocelle médian,
la longueur de cet article égale à la moitié de celle du flagelle; pédi-
celle 3 fois plus long que large : annellus, 2 fois à 2 fois 1/2 plus long
que large, égal aux 2/3 du pédicelle ; funicule I, 2 fois plus long que
large, un peu plus court que l’annellus ; funicule VII, 1 fois et 1/3
196 —
Fig. 9 : P. capensis Steff. f. typica Ç. base du flagelle. — Fig. 10 : id., $, base du fla¬
gelle. — Fig. 11 : id., nervure marginale. — Fig. 12 : P. capensis var. bidentata
n. $, base du flagelle. — Fig. 13 : id., tarse postérieur. — Fig. 14 : P. capensis var.
trifoliata n. tarse postérieur. — Fig. 15 : P. capensis var. lingulata n. base
du flagelle. — Fig. 16 : Lasiochalcidia spinigera sp. n. $, tête vue dorsalement. —
Fig. 17 : id., carène latérale du propodeum. — Fig. 18 : id., <$, base du flagelle. —
Fig. 19 : id., <$, nervure marginale.
— 197
plus long que large, égal aux 2/3 du funicule I ; massue un peu infé¬
rieure aux 2 précédents articles réunis.
Pronotum, vu dorsalement, à cotés peu arqués, leur longueur supé¬
rieure à celle des tegulae. Disque du scutellum, vu dorsalement, de
forme ogivale, brièvement prolongé au-dessus du propodeum, son
apex échancré entre 2 tubérosités massives sculptées de fovéoles :
scutellum, vu latéralement, à disque médiocrement convexe, sa
bordure (ou postscutellum) peu développée. Scutum et scu¬
tellum creusés de grosses fovéoles subpolygonales très rappro¬
chées les unes des autres, l intervalle entre les fovéoles lisse et
brillant. Propodeum (flg. 17) à carènes latérales bidentées, la dent
apicale massive et beaucoup plus robuste que la dent proximale :
aréole médiane du propodeum, vu latéralement, inclinée à 45°.
Fémurs antérieurs environ 4 fois plus longs que larges. Fémurs
postérieurs assez courts pour le genre ; leur largeur égale aux 2/3 de
leur longueur, celle-ci étant inférieure à la largeur de la tête ; lobe
serratulé apical des fémurs postérieurs à longueur égale à la moitié
de la distance qui le sépare de la dent basale ; disque des fémurs
postérieurs à points sétigères très épars, le tégument lisse et brillant.
Abdomen pyriforme, légèrement plus court que le thorax. Disque
du tergite I et dessus du tergite II finement ponctués ; carène
médiane du tergite Vil aussi longue que la distance séparant les
pygostyles.
Longueur : 4,6 mm.
$ : antennes, tegulae et pattes noires à l’exception des articula¬
tions, des tarses et des fémurs postérieurs roux.
Tête, vue de face, plus courte que celle de la Ç, la longueur des joues
nettement inférieure à celle des yeux; tête, vue dorsalement, avec
son épaisseur inférieure à la largeur du vertex. Longueur du scape
égale aux 2/5 de celle du flagelle ; largeur de la partie distale rétrécie
du scape égale à la moitié de celle de la partie basale renflée ; pédi-
celle subeyathiforme (flg. 18), 1 fois 1/2 plus long que large ; annellus
très transverse, presque 3 fois plus large que long ; funicule I à
peine plus long que large, égal au pédicelle et à l’annellus réunis ;
funicule VII carré, sa longueur un peu inférieure à la largeur du
funicule I ; massue aussi longue que les funicules I et II réunis.
Scutellum inerme à l’apex, ce dernier simplement échancré.
Carènes latérales du propodeum avec la dent apicale transformée en
un lobe très saillant qui s’atténue progressivement vers l’arrière.
Abdomen avec le disque du tergite I et le dessus du tergite 1 1
lisses et brillants, ce dernier tergite simplement orné de quelques
aréoles en rosette.
Longueur : 4,2 mm.
Ilolotype : 1 Ç, Middelburg (Prov. du Cap), 1-1954. Allotype :
1 (J, Murraysburg (Prov. du Cap), 1-1954. Paratype : 1 $, Middel-
198 —
burg, t-1953. Tous ces individus ont été obtenus par S. J. S. Marais, de
chrysalides de Loxostege frustalis Zell. (Lep. Pyralididae). Types au
British Muséum ; paratype au Muséum d’ Histoire Naturelle de
Paris.
Le caractère le plus original de cette espèce réside dans la robus¬
tesse de la dent apicale des carènes latérales du propodeum. Une
seconde singularité de L. spinigera permet de distinguer cette espèce
des autres Lasiochalcidia : les dents situées à l’extrémité du scutel-
lum, au lieu d’être aplaties, plus ou moins lamellaires, se présentent
comme deux tubérosités massives assez semblables à celles observées
chez Bucekia differens (Bck.). On peut noter que la dépression du
scrobe assez sensible chez L. spinigera écarte également cette
espèce des autres Lasiochalcidia, pour la rapprocher de B. differens.
L’étroitesse relative du front et la forme ramassée des fémurs posté¬
rieurs sont deux caractères que L. spiginera possède en commun avec
L. breoifrons Stefï. Il semble curieux que le $ de l’espèce sud-afri¬
caine ait le tergite I absolument lisse, alors que ce tergite est nette¬
ment ponctué chez la Ç; cette ornementation est susceptible de
larges variations individuelles, mais se trouve généralement plus
accusée chez le $ que chez la Ç.
199 —
Microtélipiionides cavernicoles des Alpes de Provence
et du Vercors.
Par B. Condé.
11 y a plus de cinquante ans, P. de Peyerimhoff découvrait des
Microtéliphonides dans deux grottes situées à une quinzaine de
kilomètres au nord de Digne : grotte de Saint -Vincent-de-Mélan,
près du village de Mélan, et Traou de Guille au Péoure d’Esclangon.
Ces animaux étaient à l’époque les premiers représentants du groupe
rencontrés dans des cavernes et les seuls connus de France. De
Peyerimhoff (1902), comparant ses spécimens aux espèces endo-
gées étudiées par Grassi et par Hansen, fut particulièrement
frappé de leur grande taille (jusqu’à 4 mm. avec la flagelle) et
l’élongation de certains de leurs appendices « due peut-être à la vie
cavernicole », et il nomma Koenenia spelaea cette remarquable
forme inédite.
Si l’on excepte les deux Koenenia indéterminées vues par Jeannel
(1926 et i? i Jeannel et Racovitza 1912) dans la grotte d’Albarea,
près de Sospel (Alpes-Maritimes), aucun Microtéliphonide caver¬
nicole n’a été signalé des Alpes françaises jusqu’à une date toute
récente. En 1954 en effet, R. Ginet et L. C. Genest mentionnent
des « Palpigrades » pris en août 1953 dans la grotte de Pré-Martin,
sur le flanc méridional du plateau des Presles, dans le Vercors
occidental.
II. Ginet m’ayant demandé de déterminer un spécimen de Pré-
Martin et deux autres récoltés par lui en juillet 1954 à la grotte du
Tïa, dans les Royans, j’ai été conduit à reprendre l’étude de K. spe¬
laea dont la description ne répondait plus aux exigences de la systé¬
matique actuelle. Grâce à l’amabilité de M. le Pr. M. Vachon, j’ai
pu examiner deux des exemplaires vus par de Peyerimhoff qui
sont conservés dans les collections du Laboratoire de Zoologie (Vers
et Crustacés) du Muséum de Paris ; l’un de ces animaux, portant la
mention « cotype », est en excellent état et m’a permis les plus fines
observations.
Je suis donc en mesure d’apporter un bon nombre de faits nou¬
veaux qui expliquent notamment certaines singularités apparentes
de faire génitale et permettent d’établir les affinités réelles de cette
espèce que Hansen (1926) rapprochait de sa K. pyrenaica. Je
décrirai d’abord le cotype, puis je lui comparerai les 4 autres spéci¬
mens que j’ai eus sous les yeux.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 2, 1956.
200 —
1° Koenenia spelaea de Peyerimhofï 1902, $ adulte cotypique.
Etiquette : Koenenia spelaea Peyrimhofï (cotype), grotte de Saint-
Vincent-de-Mélan, octobre 1902. Env. de Digne, E. Simon 1903.
Discussion. De Peyerimhoff (1902, p. 281) écrit en tête de sa
description : « six exemplaires : deux femelles adultes, dont l’une
pourvue de son flagellum, et quatre larves femelles, l'une également
Fig. 1. — Koenenia spelaea de Peyerimhoff, £ adulte cotypique de la grotte de Saint-
Yincent-de-Mélan. .4. Organe frontal médian du prosoma. — B. Organes latéraux
gauche et droit du prosoma. — C. Volets génitaux. — D. Extrémité distale du lobe
gauche du 3e volet génital. *4, B, C X 1100 : D X 2100.
pourvue de son flagellum ». Bien que l’auteur ne le précise pas ici,
5 de ces spécimens au moins, et peut-être aussi le sixième, provien¬
nent de la grotte Saint-Vincent qui doit être tenue pour la station
type. De Peyerimhoff écrit en effet un peu plus tard (1906,
p. 205) : « ... l’espèce est à peu près exclusive à la grotte de Saint-
Vincent, car le seul exemplaire rencontré au « Traou de Guille »
(v. infra) où il courait sur une plaque stalagmitique, a été égaré,
et l’espèce n’a plus été revue dans cette caverne » ; dans sa descrip-
201
tion du Traou de Guille ( loc . cit., p. 210), de Peyerimhoff note
encore : « Peu de jours après 1, sous une plaque de calcaire stag-
matique soulevée par des racines, je recueillais Kaenenia (sic)
spelaea Peyrh. bientôt égarée d’ailleurs... ». Il est fort peu vraisem¬
blable que de Peyerimhoff ait pu reconnaître le stade de développe¬
ment et le sexe de l’unique Koenenia du Traou de Guille, et qu’il
l’ait donc inclus dans le matériel utilisé pour décrire l’espèce.
La description et la figure que de Peyerimhoff donne de faire
génitale montrent clairement qu’il a eu affaire à un $ adulte et non
à une Ç comme il l’écrit (1902) et comme il le répète à deux reprises
(1906, p. 205 ; 1908, p. 193), suivi en cela par Roewer (1934, p. 693)
qui inclut spelaea dans sa clé de détermination des Koenenia $.
L’examen du cotvpe confirme cette confusion et il est absolument
certain que le type lui aussi était un 2. Parmi les « quatre larves
femelles », il se trouvait au moins une $ adulte qui m’a été soumise
et dont il sera question plus loin.
Longueur. — 2 mm., sans le flagelle qui est perdu.
Prosoma. — Organe frontal médian étroit, environ 3 fois 1/2 aussi
long que large, l’extrémité distale de ses branches acuminée. L’or¬
gane latéral gauche comprend 6 éléments fusiformes, acuminés,
environ 5 fois aussi longs que larges, dont un est brisé vers son
1/3 proximal ; l’organe droit n’a que 5 éléments.
Le bouclier dorsal porte 20 soies relativement courtes formant
6 rangées transverses ; segment libre avec une rangée de 3 -j- 3 poils,
les intermédiaires presque 2 fois aussi longs que les submédians qui
sont eux-mêmes un peu plus courts que les latéraux.
4 soies deuto-tritosternales disposées en un V largement ouvert.
Chélicères pourvues de 8 dents à chaque mors.
Pédipalpes, pattes locomotrices 1 et IV. Longueurs relatives des
articles : cf. tableau infra. Aux pattes I, la soie raide du 3e basitarse
est un peu plus courte que le bord tergal de l’article et est insérée
vers le tiers distal du bord sternal. Aux pattes IV, la soie raide du
basitarse est environ 2 fois 1/3 plus courte que le bord tergal de
l’article et est insérée très légèrement en deçà du milieu de ce bord,
son extrémité distale n’atteignant pas celle de l’article.
Pas de soies lancéolées sur les hanches des pattes II à IV.
Opisthosoma. — Le premier volet génital porte une rangée pro¬
ximale de 2 + 2 soies et une rangée moyenne de 4 + 4 soies ; son
bord distal présente une paire de gros tubercules, séparés par une
profonde échancrure sagittale, et pourvus chacun de 4 soies sub¬
apicales et de 2 expansions sétiformes apicales plus épaisses
(? fusules), à la base de chacune desquelles aboutit un fin canalicule.
1. Après le 22 septembre 1901.
2. Le type ne se trouve pas au Muséum et j’ignore s’il existe encore.
202
Chaque lobe du deuxième volet est subtriangulaire, brusquement
rétréci vers son tiers distal et brièvement bifurqué à l’apex ; les
2 branches sont coniques et progressivement atténuées, l’interne
étant un peu plus grêle que l’externe. Au niveau du rétrécissement,
chaque lobe porte 3 soies sternales disposées en un V à pointe dirigée
vers l’extrémité distale de l’appendice et correspondant aux soies
a, b, c de K. mirabilis Grassi et K. Berlesei Silvestri (Remy, 1949).
Les lobes du troisième volet ressemblent, par leur forme générale,
à ceux du deuxième ; toutefois leur région apicale est bien différente,
car les deux branches sont ici beaucoup plus longues et de formes
très distinctes : l’interne est sétiforme, grêle et complètement glabre,
tandis que l’externe, plus robuste, a son apex dilaté en une palette
pubescente, le reste du processus étant glabre. Sur chaque lobe se
Fig. 2. — Koenenia spelaea de Peyerimlioff, adulte cotypique. Chétotaxie sternale
du VIe segment opisthosomien. X 1100.
trouvent 1 soie proximale sternale et 3 soies distales, 2 de celles-ci
étant latérales et la troisième tergale
Chacun des segments IV, V et VI porte, face sternale, une rangée
transversale de 3 -j- 3 poils pubescents épais (a1 à a3), comprise
entre 2 + 2 poils pubescents un peu plus minces (s1; s2) ; l'inter¬
valle a 3 Sj est toujours beaucoup plus important que l’intervalle
a1 a3, lui-même inférieur, ou tout au plus égal, à l’écartement des av
Segment VII avec 3 + 3 poils sternaux.
Face tergale, le segment II présente une rangée transversale de
2 + 2 poils à large embase (a1, a3), comprise entre 1+1 poils à
embase réduite et à tige légèrement plus grêle que celle des précé¬
dents (s) ; a3 est un peu plus long que a±, lui-même légèrement plus
long que s. Chacun des segments III à V porte une rangée transver¬
sale de 3 + 3 poils à large embase (ax à a3 ), comprise entre une paire
de poils s ; les a3 sont presque 2 fois plus courts que les a3, eux-mêmes
sensiblement plus longs que les av qui sont un peu plus courts que
les. s ou au plus égaux à eux. Au segment VI, il y a en plus un poil
203
médian environ de même longueur que les a2. Segment VII avec
une rangée de 7 poils, le médian plus long qu’en VI, les autres de
longueurs croissantes de a1 à a3.
Les segments VIII à XI doivent être étudiés séparément, car à
leur niveau le corps devient subcylindrique, sans régions pleurales
Fig. 3. — Koenenia spelaea de Peyerimlioff, adulte cotypique. Chétotaxie tergale
des segments opisthosomiens V à VII. X 480.
distinctes ; il est donc préférable d’indiquer le nombre total de
poils portés par chaque segment sans chercher à isoler une portion
tergale et une portion sternale. Segment VIII avec 15 poils dis¬
posés de la façon suivante : 1 médian tergal (t) -f- 6 -f- 1 médian
sternal (s) + 7 ; segments IX et X avec chacun 12 poils : If — }— 5 — (—
ls -f- 5 ; segment XI avec 10 poils : It + 4 + ls -|- 4. En résumé,
il y a 1 poil médian tergal aux segments VI à XI et 1 poil médian
sternal aux segments VIII à XI.
204
Remarque. — II existe un certain nombre de divergences entre
cette description et la diagnose originale, les unes relevant de la
variation individuelle, les autres imputables à des confusions. Parmi
les premières, je place le nombre d’éléments des organes latéraux du
prosoma (6 et 5 au lieu de 4) 1, le nombre de soies deuto-tritoster-
nales (4 au lieu de 5), le poil médian tergal du segment VI et peut-
être aussi l’allongement de l'organe frontal médian (3 fois 1/2 au
lieu de 2 fois aussi long que large) ; parmi les secondes, je range ce
qui se rapporte à la soie raide de la patte I, car la fig. VIII prouve
que le phanère (tergal) considéré par de Peyerimhoff n’est pas
celui (sternal) utilisé par Hansen et moi-même, et ce qui concerne
les 2e et 3e volets génitaux qui ont été pris pour un seul et décrits
très approximativement sous le nom de « lobes du 3e segment ».
J’ajoute encore que le texte indique « les trois derniers segments
présentant une soie médiane », tandis que la fig. I n’en représente
une tergale qu’au XIe et que la fig. II en montre une sternale à
chacun des segments VIII à XI, ce dernier point étant confirmé par
l'examen du cotype.
2° Koenenia spelaea de Peyerimhoff, Ç adulte topotypique.
L’étiquette porte les mêmes indications de localité et de date que
celle du $ cotvpique. Le spécimen est en mauvais état de conserva¬
tion, Faire génitale notamment dont le volet antérieur est froissé.
On retiendra seulement les points suivants. L’organe latéral gauche
du prosoma a 5 éléments, le droit 4 seulement. Les différents articles
des pédipalpes et des pattes locomotrices sont tous très légèrement
plus courts que ceux du $ (cf. tableau infra). Aux pattes IV, la
soie raide du basitarse est insérée un peu au delà du milieu du bord
tergal de l’article et l’extrémité distale du phanère dépasse un peu
celle de l’article. Réceptacle séminal circulaire en vue de dessus et
tout à fait identique à celui de la Ç du Vercors, décrit plus loin.
10 poils au XIe segment opisthosomien.
(A suivre.)
1. Dans son tableau de détermination des Koenenia paléarctiques, de Peyerimhoff
(1908, p. 193) en indique 4 ou 5 chez K. spelaea. Chez un spécimen de Roumanie, qui*
j’ai rapporté à K. austriaca Hansen, il y avait 2 éléments à l’organe gauche et 3 au
droit (1954, p. 146).
— 205
Observations sur les Oribates (34» série,.
Par F. Grandjean.
I. - Saxicolestes corsicanus n. sp.
J ai trouvé cette espèce en Corse, au mois de juin 1937, en brossant
des rochers à maigres lichens exposés au soleil, dans un ravin du
monte d’Oro, près de Yizzavona. Les conditions œcologiques étaient
les mêmes qu’à Banyuls et Collioure pour Saxicolestes auratus, sauf
l’altitude (1.400 m.). Il n’y avait pas de nymphes et de larves sur
ces rochers, vraisemblablement à cause de la saison trop tardive,
et les adultes étaient rares. J’en ai recueilli 7 seulement, dont
2 récemment éclos.
Le tube digestif des 7 adultes était rempli de pollen, sans mélange
avec autre chose. Les grains de pollen, tous intacts (avalés tels
quels), appartenaient à des essences très diverses et parmi eux
abondaient, comme à Banyuls, les gros grains de conifères à deux
boursouflures latérales.
Auratus a été récemment décrit (1, p. 24 à 31, flg. 6 à 8). Corsi¬
canus lui ressemble beaucoup mais il en diffère fortement par
2 caractères :
1. Son cérotégument est partout normal, à granules ronds et
pleins. On ne voit aucune trace, sur le notogaster ni ailleurs, des
écailles polygonales d 'auratus. En lumière réfléchie la surface est
brillante ou un peu ternie, selon que le cérotégument est enlevé
ou non, mais elle n’a pas de reflet métallique.
2. Ses poils rostraux ne sont pas logés dans des niches, ni diffé¬
renciés. Ils sont semblables aux poils lamellaires et implantés
dorsalement sur le limbe du tectum rostral, près du bord b de ce
limbe (fig. 1 A. 1 B, 1 C, 1 D).
L’extrémité du rostre, chez auratus, est très singulière. Chez
corsicanus elle est apparemment plus simple. Sa structure n’est
cependant pas en relation claire et évidente avec celle d’auratus,
alors qu’elle le devrait, les deux espèces étant voisines. Corsicanus,
en effet, a une forte carène sous-rostrale, désignée par csr sur la
figure 1 B et cette carène a sa plus grande hauteur à son extrémité
distale. La question qui est posée est de savoir si les niches d’auratus
sont creusées dans la carène sous-rostrale (qui existe aussi dans cette
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 2, 1956.
— 206
espèce) ou si elles représentent une dépression primitivement
dorsale qui a changé d’orientation pour s’incliner vers le bas. Dans
la première hypothèse le toit des niches est une partie du limbe
rostral et le bord de ce toit est le bord b du limbe. Dans la deuxième
Fig. 1. — Saocicolestes corsicanus n. sp. — A (X 245), propodosoma vu de dessus ; le
notogaster a été enlevé ainsi que les pattes. — B ( X 385), région antérieure du corps,
vue latéralement ; le notogaster, les pattes et le gnathosoma ont été enlevés. — Cet
D (X 480), rostre vu de devant dans deux inclinaisons différentes, d’après 2 indi¬
vidus différents. — E (X 175), notogaster séparé et vu à plat. — -F (X 565),
une papille génitale. — b, bord du tectum (et du limbe) rostral ; base du limbe ros¬
tral (le limbe est entre \ et b) ; bt, bord postérieur de la cloison rostrale ; csr, carène
sous-rostrale; pa, carène pariétale ; t, tendon.
le toit des niches est une carène transversale et laminifornie qui
s’est formée secondairement derrière les bases des poils rostraux, le
bord b du limbe rostral étant devenu le bord inférieur des niches.
La deuxième hypothèse est la plus logique, surtout si l’on tient
— 207 —
compte de Belorchestes planatus, car planatus a une profonde
fossette devant ses poils rostraux (1, p. 19, fig. 3 A, 3 B, 3 C). La
diiliculté qu’elle rencontre est que le bord b, qui est supposé atteindre
l’extrémité infradistale de la carène csr chez auratus, est placé autre¬
ment chez corsicanus. Pourquoi, dans ces conditions, la carène a-t-elle
dans les deux cas le même aspect, lorsqu’on l’observe latéralement ?
La ligne en V renversé que j’ai dessinée sur la figure 1 B, à l’extrémité
de la carène, s’expliquerait si elle représentait le fond d’une niche,
mais la niche n’existe pas chez corsicanus.
En projection frontale (fig. 1 C et 1 D) la structure qui donne lieu
à la ligne en V renversé ne se trahit par aucun caractère. On constate
que la carène sous-rostrale est mince en avant, pleine. Elle n’est pas
homogène en coupe optique. Elle a plutôt l’apparence d’un pli fermé
ou quasi fermé. On voit aussi que la surface dorsale est assez forte¬
ment, mais largement déprimée, sans limite précise, dans la région
où sont implantés les poils rostraux. Pour le reste les figures 1 C, et
1 D n’ont pas de valeur explicative. .J’ai seulement marqué sur
elles la position du bord b. Les observations sont gênées par la dissy¬
métrie, qui est très forte, et par les variations individuelles.
Il y a d’autres différences entre corsicanus et auratus. Elles con¬
trastent, parce qu’elles sont de types normaux, habituels, avec les
deux différences principales et bizarres dont je viens de parler. En
voici la liste :
Le bord rostral, en avant, est en moyenne plus arrondi chez
corsicanus.
Au notogaster le bord antérieur est moins creusé entre l’épaule
et la convexité médiane ; le sillon huméral est encore plus effacé;
la lyrifissure im est moins en arrière et un peu moins grande ; le
nombre des poils est seulement 14. Ce sont les poils p d 'auratus, les
plus postérieurs, qui manquent.
Le croupion ventral, celui qui est derrière l’ouverture anale, est
moins proéminent.
La carène dorsale de la mandibule est plus haute sur certains indi¬
vidus et plus brusquement terminée en arrière.
Aux pattes la chaetotaxie ne diffère de celle A’ auratus que par
l’absence de pu’ à tous les tarses et de ft' au tarse I. Remarquons que
ces poils sont normalement forts, d’origine larvaire. Les soléni-
diotaxies ne diffèrent pas non plus mais <p2 est aléatoire. Toutes les
phanères ont des formes presque identiques, sauf p” I et les rj. Le
poil p” du tarse I est palmé comme p\ Tous les poils proraux sont
donc semblables et palmés, de I à IV, chez corsicanus, et les eupathi-
dies manquent totalement. Les petits solénidions u sont souvent
elaviformes (franchement à ou peine).
A chaque fémur il y a 2 aires poreuses largement séparées. L’une,,
la plus petite, est paralatérodorsale (plutôt dorsale à III et IV)
— 208 —
et l’autre, la plus grande, est paralatéroventrale. Cette dernière
atteint, du côté antiaxial, la base du poil bv ” ou du poil ev .
Les fémurs sont un peu moins allongés, tandis que le tibia et le
tarse, à IV, le sont un peu plus.
Je ne crois pas qu’il y ait d’autres différences car j'ai passé en
revue tous les caractères extérieurs. Les tailles (410 à 500 p. pour
corsicanus ) sont les mêmes et les faciès aussi. Le gnathosoma très
particulier d ’auratus se retrouve exactement chez corsicanus avec
la même mandibule aberrante (spécialisée) et le grand pharynx.
On retrouve les mêmes prétarses, la même fossette au tarse I
entourée des 3 solénidions caractéristiques, le même famulus
prolongé intérieurement, la même absence totale de dorsophragmas
(c’est-à-dire de processus opisthophragmatiques) et de pleurophrag-
mas. Les organes génitaux ne paraissent pas différer non plus de
ceux d ’auratus. L’ovipositeur est très long, à 18 poils.
Les papilles génitales ont des caractères exceptionnels qui existent
aussi chez auratus et d’autres Zétorchestidés, mais que je n’avais
pas remarqués lors de mon travail de 1951. Elles sont courtes, à
paroi mince et à côtes longitudinales (fig. 1 F).
Les chaetotaxies ventrales sont les mêmes. Corsicanus n’a qu’un
poil adanal, de chaque côté, et qu’un poil anal, accompagné souvent
d’un vestige de l’autre poil anal. Le vestige est commun et je l’ai
vu plusieurs fois symétriquement. 11 est placé comme sur la figure 6 B
d ’auratus, mais plus près du plan de symétrie.
J’ai constaté de fortes variations individuelles, chez corsicanus,
dans la saillie que fait en avant la carène pariétale, dans les positions
des poils q, r et s du notogaster, dans l’orientation et la place de la
lyrifissure im, dans le croupion gastronotique (toujours très faible
et souvent nul), dans celui qui porte les poils adv dans la chaeto-
taxie ventrale de l’idiosoma et dans les formes des articles des pattes,
aux tibias spécialement. Ces variations tiennent peut-être à la spécia¬
lisation œcologique du genre Saxicolestes et à l’isolement qui en est
la conséquence. Les 7 individus n’ont pas été tous recueillis sur le
même rocher et le passage d’un rocher à l’autre est sans doute
incommode ou périlleux.
Remarques. — 1. Corsicanus oblige à supprimer, dans la diagnose
que j’ai donnée en 1951 pour le genre Saxicolestes (1, p. 24 et 25),
tout ce qui concerne le cérotégument, la forme des poils rostraux et
la présence d’une niche ou fossette rostrale.
2. Les poils anaux, adanaux et pseudanaux sont fortement
réduits en nombre dans le genre Saxicolestes et leur suppression ne
s’est pas faite au hasard. Elle a obéi à une règle de priorité. Le poil
le plus fort, de chaque côté, est le postérieur, celui qui est le plus
209
près de la ligne dorso-sagittale (j’appelle ainsi l’intersection de la
surface dorsale, prolongée jusqu’à l’ouverture anale , avec le plan
de symétrie). Chez auratus les poils an, ad et p des figures 6 A et 6 B
ne peuvent être que anx, ad1 et psv le vestige anal ve représentant le
poil an2. Chez corsicanus la régression est au même stade dans les
rangées anale et adanale. Elle est allée plus loin dans la région
pseudanale puisque ps1 manque, tous les poils pseudanaux étant
supprimés.
Précisons la règle en admettant que, dans une quelconque des
3 rangées, s’il y a plusieurs poils et que l’un d’eux soit supprimé,
c’est toujours celui de plus grand indice. On a numéroté les poils à
partir de la ligne dorso-sagittale. Plus l'indice est grand plus le poil
est faible. Cette règle n’est pas générale mais elle convient, dans
l’état de nos connaissances, à tous les Zétorchestidés.
Étendons-la à la rangée qui précède la pseudanale, c’est-à-dire
aux poils h. La rangée h est beaucoup moins régressive que la pseu¬
danale et les 3 poils h existent chez tous les Zétorchestidés étudiés
dans mon travail de 1951, sauf peut-être chez Saxicolestes. Or ce
qui oblige à mettre des lettres quelconques ( q , r, s) sur les 3 poils
gastronotiques d 'auratus et de corsicanus compris entre p et Im ,
c’est qu’on devrait trouver là 4 poils (hv h2> h3, Ip) et qu’on ne sait
pas lequel des 4 est supprimé. La règle nous fait présumer que q, r
et s sont respectivement hx, h2 et Ip.
Elle ne nous autorise pas à affirmer qu’il en est ainsi, car Ip est
peut-être absent, mais retenons que, des deux hypothèses, l’absence
de li3 ou celle de Ip, la première a l'avantage de s’expliquer comme
nous venons de le faire, par une orthogenèse, le genre Saxicolestes
n’ayant rien de spécial à cet égard parmi les Zétorchestidés, sinon
d’être arrivé à un stade plus régressif de cette orthogenèse, tandis
que la deuxième suppose une particularité de Saxicolestes qui ne
se rattache à rien.
IL — - Le squelette chitineux de l’organe génital mâle
chez Damaeus onustus Koch.
Le squelette chitineux de l’organe génital mâle (j’appelle ici ce
squelette, pour abréger, l’organe mâle) est en général très petit
chez les Oribates supérieurs et il est incommode à étudier car il
n’émerge que dans la chambre prégénitale, sous les volets génitaux.
Il est resté presque inconnu. J'en ai donné récemment une descrip¬
tion assez détaillée mais encore très insuffisante, chez Podacarus
Auberti (2, p. 119 à 121, fig. 4 B, 4 C, 5 A). Je le décris maintenant,
à titre de deuxième exemple, chez Damaeus onustus.
La figure 2 A montre l’organe en place, à faible grossissement.
On distingue son contour ovale, ses 7 paires de poils et une bande
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 2, 1956.
14
210 —
sagittale très foncée, presque noire, à bords précis et parallèles, qui
le traverse en avant sur les deux tiers de sa longueur.
Extrayons l’organe et observons-le dans toutes les directions.
Pour le décrire, rapportons à lui seul les mots qui expriment des
rapports de position. Nous dirons que sur la figure 2 C nous avons
mis en haut sa région dorsale, en bas sa région ventrale, à droite sa
région antérieure ou distale et à gauche sa région postérieure ou
proximale. La base de l’organe sera son contour ovale, celui par lequel
il s’attache à la cuticule m de la cavité prégénitale. Son sommet sera
son extrémité antérieure, la proéminence apicale dont je parle
plus loin.
La paroi extérieure de l’organe est lisse. Bien qu’elle n’ait qu’une
faible épaisseur, elle a une consistance ferme, comme si elle était
scléritisée. Je ne lui ai cependant pas vu d’ectostracum coloré, sauf
à sa base, dans la zone annulaire étroite qui est désignée par a sur
la figure 2 C. L’épaisseur de la chitine ectostracale, dans cette zone,
diminue graduellement de gauche à droite, jusqu’à zéro.
Le contour apparent latéral (fig. 2 C) bossu dorsaleinent, est
accentué, sauf dans la proéminence apicale où il est très pâle et
finement denticulé. Cette proéminence diaphane et incolore a des
parois très minces qui ne supportent pas bien le chauffage dans
l’acide lactique. 11 vaut mieux, pour la voir correctement, préparer
l’organe à froid. Dans les orientations des figures 2 D et 2 B on
constate qu’elle est assez large et qu’elle est traversée dans le plan
de symétrie par la fente eugénitale.
De la paroi extérieure de l’organe partent les prolongements
internes P, AI et S. Les formes de ces prolongements, surtout celles
de P et de M sont susceptibles de variations individuelles considé¬
rables.
La pièce P, très grande et fortement colorée en brun, est en chitine
ectostracale. Elle est aplatie transversalement à son extrémité
libre, spatulée, un peu courbée, sculptée en éventail par des inser¬
tions musculaires profondes (fig. 2 C, 2 D, 2 E). Plus loin elle est
aplatie longitudinalement, puis devient franchement laminiforme.
La lame P va jusqu’au bord antérieur de l’organe et jusqu’à la base
de la proéminence apicale. Dorsalement sa limite est la ligne d de
la figure 2 C. Vue de l’avant sur sa tranche elle donne lieu, dans
l’orientation des figures 2 A et 2 B, au caractère très apparent signalé
plus haut, celui de la bande sagittale presque noire.
La pièce S, qui est petite, est aussi en chitine ectostracale forte¬
ment colorée. Elle est à peu près droite, en forme de bâton, et
creusée dorsalement d’une gouttière. Des muscles dont on voit bien
les tendons sont fixés à son extrémité libre. A l’autre bout elle atteint
la base de la proéminence apicale.
La pièce AI, très grande, a la forme générale d’un cône largement
211 —
ouvert à l’intérieur du corps et aboutissant en avant à la proémi¬
nence apicale, mais sa forme exacte, que j’ai essayé de rendre par
les figures 2 C, 2^D et 2 E, n’est pas simple. Du côté dorsal elle est
Fig. 2. — Damaeus onustus Koch, squelette chitineux de l’organe génital mâle. - —
A (X 185), l’organe en place, vu de l’extérieur, l’animal étant dans l’orientation
ventrale habituelle ; bien que les volets génitaux soient entr’ouverts la cavité pré-
génitale est close ; on a supposé, pour n’avoir pas à représenter tout l’organe en
pointillé, que la paroi de cette cavité était enlevée dans la région centrale de la
figure. — B (X 410), l’organe isolé et projeté comme en A, plus grossi. — C(X 410),
le meme organe, orienté latéralement. — D (X 280), le même organe vu dorsale-
ment (dans la direction de la flèche / de la figure C). — E (X 385), le même organe
vu de l’intérieur, a peu près dans la même direction que sur les figures A et B.
bombée en arrière. Le bombement est flanqué latéralement de deux
dépressions symétriques. Vers le milieu de l’organe, c’est l’inverse.
La ligne e de la figure 2 C est le contour apparent d’un bombement
latéral vu par transparence. Au-dessus de ce bombement les pièces
— 212 —
M et P se rejoignent et se soudent l’une à l’autre dans le plan de
symétrie. Du côté ventral M rejoint aussi S, en avant, tandis qu’en
arrière S est libre, encadré seulement par M, latéralement, comme le
montrent les figures 2 E et 2 G. Je crois que le cadre est ouvert sous S,
à moins que la paroi de M, à cet endroit, ne soit réduite à une pelli¬
cule extrêmement mince.
Sauf peut-être dans sa région dorsale r, la pièce M n’est pas en
chitine ectostracale. Sa paroi est mince et presque incolore, trouble
par défaut d’homogénéité (je l’ai ponctuée sur la figure 2 C). Elle
diffère complètement aussi des pièces P et S parce qu’elle est prolongée
longuement à l’intérieur du corps, du côté dorsal notamment, par
des pellicules diaphanes. Ces pellicules presque indiscernables ne
peuvent être que des intima chitineux de parois vivantes.
Les 14 poils sont lisses, eupathidiques (canaliculés), robustes, assez
pointus, non effilés. Ceux de la paire t2 sont plus longs que les autres
et plus courbés. Six d’entre eux, de chaque côté, sont placés comme
chez Auberti. Je crois que ce sont les poils des lobes de sorte que je
leur ai mis des notations en ■z et ’!>. Le 7e poil, désigné par kx, est
dans cette hypothèse un poil de la couronne, plus faible que les
autres (il manque chez Auberti).
L’ouverture (ou fente) eugénitale est dans le plan de symétrie.
Nous avons vu qu’elle traverse la proéminence apicale. Ventrale-
ment elle s’arrête, avant les poils tlq, ce qui est logique. De l’autre
côté, elle continue jusqu’à l’extrémité postérieure du bord dorsal
fig. 2 D) mais ce n’est plus une véritable ouverture, c’est une fente
bouchée, un sillon, car la pièce P. bien qu il y ait un interstice dans
son épaisseur en prolongement du sillon, ne se divise pas en deux
moitiés symétriques lorsqu’on cherche à la disséquer. L’interstice
disparaît en profondeur.
Cette structure conduit à penser que la pièce P, dans toute la
région où elle est plate et sagittale, est le résultat d’une soudure entre
deux sclérites symétriques l’un de l’autre, ceux qui tapissaient les
faces paraxiales des deux lobes latérodorsaux lorsque ces lobes
étaient encore séparés.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
1. Grandjean (F.). — Étude sur les Zetorchesticlae [Mém. Mus. nat.
Hist. natur. Paris, nouvelle série, Zool. A, t. 4, p. 1 à 50, 1951).
2. Id. — Sur un Acarien des îles Kerguelen, Podacartis Auberti [Mém. Mus.
nat. Hist. natur. Paris, nouvelle série, Zool. A, t. 8, p. 109 à 150,
1955).
Sun quelques Pauropodes de Nouvelle-Zélande
Par Paul A. Remy.
Ces animaux, comme ceux que j’ai étudiés dans les Records oj the
Canterbury Muséum en 1952 et 1956, et dans le Bulletin du Muséum
d’Hist. nat. de Paris en 1954, m’ont été obligeamment communiqués
par le Dr R. R. Fors ter, Assistant-Director et Zoologiste du Can¬
terbury Muséum.
Pauromdae.
Stylopauropoides, n. g.
Le rameau antennaire sternal n’est pas très fortement tronqué
dans la région antéro-distale, ni dans la région postéro-distale (dans
celle-ci beaucoup moins que chez Stylopauropus pedunculatus Lubb) ;
la longueur de son bord antérieur diffère peu de celle de son bord
postérieur ; quand la longueur du pédoncule de son globule est plus
grande que la largeur de celui-ci, il ne la dépasse pas considérable¬
ment. La chétotaxie des tergites troncaux et celle du pygidium sont
comme chez Stylopauropus pedunculatus ; les styles sont assez
éloignés de la plaque anale ; celle-ci est divisée par une incision
médio-postérieure très large et très profonde en 2 branches pourvues
chacune d’un appendice inséré sur la région distale.
Génotype : Stylopauropoides Tiegsi Remy.
Dans ce genre, je place mes Stylopauropus Tiegsi d’Australie et
de Nouvelle-Zélande, S. duplex, S. infidus, Pauropus hirtus, de
Nouvelle-Zélande, Allopauropus Delamarei de Côte-d’Ivoire et une
espèce malgache dédiée à l’entomologiste J. Vadon, dont la dia¬
gnose paraîtra prochainement dans les Mémoires de V Institut scienti¬
fique de Madagascar • toutes ces formes — un nouvel examen de
cotypes me l’a montré — présentent les caractères du nouveau
genre ; dans celui-ci, je mets également S. lambda n. sp., décrit plus
loin ; peut-être faudra-t-il y placer aussi mon P. furrillatus, de Nou¬
velle-Zélande, dont le type, qui est au Canterbury Muséum, n’a pu
être examiné à nouveau.
Stylopauropoides Tiegsi Remy. Karamea Rluff, Nelson, feuilles
mortes 6-xi-1950, G. W. Southgate, 2 ind. à 9 pp. 1 Seddon-
1. Abréviations. — Ind. à ... pp. = individu à ... paires de pattes locomotrices ;
p. I. ... = patte locomotrice de la lre ... paire ; sexe ? = sexe non reconnu.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVIII, n° 1, 1956.
— 214
ville, Neslon, 6-xi-1950, G. W. Southgate, 2 ind. : 1 à 9 pp.
1 à 8 pp. sexe ?. — Mount Grey, Canterbury. mousse, 27-iii-1951,
R. R. Forster, 1 ind. à 9 pp. sexe ?. — Cass, Canterbury, mousse,
23-xii-1950, R. R. Forster 2 ind. à 8 pp. sexe ?. — Halfmoon
Ray, Stewart Is. , feuilles mortes, 19-1-1951, G. A. Knox, 1 ind. à
9 pp. Ç.
Chez tous ces spécimens, un appendice oblong, beaucoup plus long
que large, est inséré par l’intermédiaire d’un pédicule court et mince,
perpendiculaire à son grand axe, sur le bord postéro-externe de
chaque moitié de la plaque anale. J’ai observé cette formation chez
.'1 des spécimens étudiés en 1952, tout en me demandant alors s'il
s’agissait bien d’un appendice de la plaque plutôt que d’un corps
étranger qui aurait adhéré à la pubescence de celle-ci.
Un exemplaire en très mauvais état, provenant de Lake Rubicon,
mousse, 19-H-1950, R. R. Forster, appartient très vraisemblable¬
ment à cette espèce.
S. Tiegsi est connu de Belgrave (Australie méridionale) et de
plusieurs localités de Nouvelle-Zélande.
Stylopauropoides lambda n. sp. — Halfmoon Ray, Stewart Is.,
feuilles mortes, 19-1-1951, G. x\. Knox, 1 ind. à 9 pp. Ç, long
de 0,88 mm.
Tête. - — • Organes temporaux un peu plus courts que leur écartement.
Poils tergaux à région distale légèrement renflée ; à la lre rangée, a1 = a2 =
"iai — rtia2 = 20 et 22 ; à la 2e, a1 = 17, a2 = a1a1 = 34, = 21 ;
à la 3e, «j = 18, a2 = 24, a1a1 = 22, «ta2 = 25 ; à la 4e, <q = 25, a1a1 = 21.
Antennes. • — Poils de l’article IV : p = 65 ; p’ = 40 ; p” = 32. Le
rameau tergal f, environ 2 fois 3/5 aussi long que large, plus court que le
poil p, est égal aux 7/25 de son flagelle F. et à peu près égal au rameau
sternal s. Celui-ci, dont la région antéro-distale est un peu plus tronquée
que la région postéro-distale, est presque 2 fois aussi long que large et
légèrement plus long (10/9) que son poil sternal q ; il est égal aux 5/13
de son flagelle postérieur F3 qui est un peu plus court que F1 ; la largeur
du globule g est égale aux 3/4 de la longueur totale de l’organe, elle-même
égale à la largeur du rameau tergal.
Tronc. — Les 2 poils postérieurs du tergite VI sont égaux à un
peu moins de la 1/2 de leur écartement et à un peu moins de 2 fois
les soies pygidiales av Trichobothries I, II et IV relativement épaisses
dans leur région basilaire puis devenant extrêmement ténues ; leur pubes¬
cence, dense, raide, simple, oblique sur la région basilaire, devient espacée,
fine, ramifiée, normale à l’axe sur la région distale, où celui-ci est très
grêle ; tr. III analogues aux précédentes, mais sur la région épaisse, la
pubescence est relativement plus longue que chez celles-ci ; tr. V effilées,
à pubescence courte, raide, simple, oblique. Poil coxal et poil trochantérien
des p. I à VIII paraissent simples, sauf semble-t-il le poil coxal de la p. IV
gauche, qui m’a paru porter un rameau extrêmement court, mais peut-
être celui-ci existe-t-il aussi aux autres poils précédents, et n’aurait pù
— 215 —
Ôtre discerné ; poil coxal et poil trochantérien des p. IX sont bifurqués,
les 2 rameaux étant bien développés ; au tarse des p. IX, le poil proximal
est égal à un peu moins de la 1/2 de la longueur de l’article et à un peu plus
de 2 fois le poil distal.
Fig. 1. — Stylopauropoides lambda n. sp. à 9 pp. Ç. —
Rameaux de l’antenne droite, face tergale.
Pygidium. — Tergum présentant un lobe médio-postérieur large, peu
proéminent, dont le bord postérieur très légèrement concave. Soies amin¬
cies vers l’extrémité, les a1 très faiblement, les a2 pointues, les a3 émous-
Fig. 1 bis. — 2. Stylopauropoides lambda n. sp. à 9 pp. $. — Portion du pygidium,
face tergale. — 3 . Brachypauropoides cf. pistillifer Remy à 9 pp. $, Camerons. Poil#!
de la rangée postérieure du tergite VI.
sées ; les cix égales à presque la 1/2 (15/33} de leur écartement, aux 5/12
des a2 et aux 3/10 environ des a3 ; les ax sont en avant des a2, qui sont en
avant des a3 ; l’écartement des a2 est les 7/12 de celui des a1 et les 6/7 de
celui des a3. Styles st minces, un peu arqués l’un vers l’autre, très faible-
216
ment pubescents, égaux à un peu moins du 1/3 (5/18) de leur écartement
et à un peu plus de la 1/2 (17/30) des av
Sternum présentant 2 paires de lobes latéro-postérieurs arrondis. Les
soies bv qui sont très amincies vers l’extrémité, un peu plus longues
(environ 6/5) que leur écartement, sont insérées sur les plus latéraux de ces
lobes ; pas de soies b2 ni de soies b%. La plaque anale est en forme de A,
ce qui a valu à l’animal son appellation ; les bras de cet organe portent
une pubescence longue, raide, normale à la surface ; sur leur région distale,
qui est épaissie, est inséré un appendice dont les contours rappellent ceux
d’une pantouffle ; cette formation, qui paraît pourvue d’une pubescence
modeste, dépasse un peu le bord distal du bras et très fortement son bord
distal-interne.
Affinités. — L’animal est plus proche des Stylopauropoides
Tiegsi, duplex, infidus et hirtus que des deux autres ; il s’en distingue
immédiatement par les caractères de la plaque anale.
Stylopauropoides hirtus Remy. — Peel Forest, Canterbury, feuilles
mortes, 19-1-1951, R. R. Forster, 1 ind. à 9 pp. Ç.
Pauropus confiais Remy. — Seddonville, Nelson, 6-ii-1950,
G. W. Sou th g ATF., 1 ind. à 5 pp.
N’était connu avec certitude que par un ind. à 9 pp. Ç de Nouvelle-
Zélande.
Allopauropus maoriorum Remy. — Avec le précédent, 1 ind. à
9 pp. $.
N’était connu que par 9 ind. d’une localité de Nouvelle-Zélande.
ScLF.ROPAUROI'ID AE.
Scleropaurupus (S.) Dugdalei Remy. — Avec les 2 précédents,.
1 ind. à 9 pp. $.
Les 2 poils postérieurs du 6e tergite troncal sont presque aussi
grands (9/10) que leur écartement. Les trichobothries III, d’abord
épaissies légèrement à partir du bulbe, s’amincissent ensuite pro¬
gressivement jusqu’à leur extrémité sans toutefois devenir très
ténues ; leur pubescence est assez courte, raide, simple, oblique sur
toute leur étendue (elle devient presque normale à la soie tout près
de l’extrémité).
Au pygidium, les soies a1 sont un peu plus longues (9/8) que les
a3 et égales aux 7/10 des a2 qui sont pointues, pubescentes ; les hv.
d’abord subcylindriques, sont légèrement épaissies dans la région
tout à fait distale. Les styles sont à peine amincis vers l’extrémité,
l’un d’eux étant rectiligne, l’autre un peu arqué vers l’extérieur,
mais cette différence d’aspect est peut-être due à une différence
d’orientation.
217 —
Affinités. — L’animal est très voisin de S. caesariatus que je viens
de décrire de Dundo (Angola). On le distinguera de cette forme en
faisant les observations suivantes : 1° les 2 poils postérieurs du 6P ter-
gite troncal ne sont qu’à peine plus courts que leur écartement chez
S. D., alors qu’ils sont égaux aux 5/7 de celui-ci chez S. c. ; 2° la
région distale des trichobothries III n’est pas extrêmement ténue
et est pourvue d’une pubescence dense, courte, simple et oblique
chez S. D., alors que chez S. c. cette région est très grêle sur une
longueur notable et a une pubescence peu dense, longue, ramifiée,
normale à l’axe ; 3° la région médio-postérieure du tergum pygidial
forme un lobe subtriangulaire à sommet arrondi chez S. 1)., un lobe
subtriangulaire pointu, situé entre 2 lobes arrondis chez S. c.
Brachypauropidae.
Brachypauropuides ef. pistillifer Remy. — Camerons, Westland,
mousse, 5-ix-1950, R. A. Chapman, 2 ind. à 9 pp. (<J, $). — - Tara-
makau n° 4 Ilut, feuilles mortes, 6-iv-1953, J. Dugoale, 3 ind. en
mauvais état : 2 à 9 pp. (J, 1 à 5 pp. — Franz Josef, Westland,
26-iv-1951, R. R. Forster, 3 ind. : 1 à 9 pp. 2 à 8 pp. sexe ?
B. pistillifer n’a été rencontré qu’en Nouvelle-Zélande. Dans mon
travail de 1955, j’ai placé 2 ind. à 9 pp. $ provenant, l’un de Iloods
Rush, l’autre de Franz Josef, dans cette espèce qui n’était connue
jusqu’alors que par un ind. à 8 pp. provenant de Moana.
Chez les 2 spécimens de Camerons, le dernier tergite porte 2 ran¬
gées de chacune 4 poils, et il en est ainsi chez un des q de Taramakau,
tandis que chez la 2 de Franz Josef et chez celle de Hoods Bush,
le dernier tergite porte une rangée antérieure de 4 poils et une pos¬
térieure de 2 (les autres échantillons sont en trop mauvais état
pour que leur dernier tergite ait pu être examiné).
Tous les animaux énumérés ci-dessus appartiennent-ils à une
même espèce ? Et celle-ci est-elle B. pistillifer ? Des élevages et de
nouvelles récoltes, en particulier celles d’ind. à 8 et 9 pp. provenant
de la station originelle, s’imposent.
218
Sur Calcinus nitidus Heller et C. rosaceus Heller
( Cru ST . Paguridae).
Par .Jacques Forkst.
L’identification de la plupart des Pagurides indo-pacifiques du
genre Calcinus ne présente pas de grandes difficultés. Les caractères
morphologiques — forme et ornementation des chélipèdes, pro¬
portion des articles des pattes ambulatoires, ou pilosité — sont
souvent sujets à des variations importantes et ne suffisent pas
toujours à séparer les espèces, surtout lorsqu’il s’agit d’individus
jeunes, mais la présence de taches ou de bandes de couleurs vives,
dont l’arrangement est spécifique et qui persistent dans le milieu
conservateur permet en général de reconnaître immédiatement
l’espèce à laquelle on a affaire. C’est le cas, par exemple, pour
Calcinus lierbsti de Man, pour C. elegans II. Milne-Edwards ou pour
C. seurati Forest.
Par contre, lorsqu’il s'agit de spécimens peu colorés, dont la
pigmentation disparaît plus ou moins complètement au bout d'un
court séjour dans l’alcool, la détermination est beaucoup plus
malaisée.
Ce sont les difficultés rencontrées dans l’étude des Calcinus de
F Institut Océanographique de Nhatrang (Viêt-Nam) qui m’ont
amené à rédiger, au préalable, une mise au point sur deux espèces
de l’ Indo-Pacifique très rarement signalées, ce qui est peut-être en
relation avec le caractère imprécis des descriptions originales et
avec le fait qu’elles n’ont jamais été figurées de façon satisfaisante.
Ce sont deux Calcinus décrits par Heller : C. nitidus et C. rosa¬
ceus.
Le matériel examiné comprend un C. nitidus recueilli à Tahiti
par M. Chabouis et deux C. rosaceus déjà signalés par Nobili.
En outre, j’identifie à cette seconde espèce, le type, conservé au
Muséum, de C. nitidus var. australis Bouvier.
Calcinus nitidus Heller.
Fig. 1-4.
Calcinus nitidus, Heller, C., 1865, p. 89, pl. VII, fig. 4.
Calcinus nitidus, de Man, J. G., 1890, p. 111.
Calcinus nitidus, Ortmann, A., 1892, p. 293.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 2, 1956.
219
Spécimen examiné. — Tahiti, 1 $ de 10,5 mm (longueur de la
carapace), F. Chabouis coll. 1953.
Description. — Ecusson céphalothoracique plus long que large, le
rapport de ses dimensions égal à 7/6 environ. Rostre large, obtus, arrondi
au sommet, dépassant nettement l’alignement des pointes latérales du
Fig. 1-4. — Calcinus nitidus Heller o -
1, écusson céphalothoracique et appendices céphaliques antérieurs, X 6 ; 2, chélipède
droit, X 5 ; 3, chélipède gauche, X 5 ; 4, troisième patte thoracique gauche, X 5.
Les poils n’ont été représentés que sur la fig. 4.
front. Pédoncule oculaire droit manquant; le gauche plus long que l’écus¬
son, présentant un diamètre minimum égal au dixième environ de sa
longueur, au niveau du tiers proximal. Ecailles oculaires très écartées, biden-
tées. Pédoncules antennaires et antennulaires dépassant respectivement le
milieu et le quart distal du pédoncule oculaire. Écailles antennaires
dépassant largement la base du dernier article pédonculaire et armées
de fortes dents (fig. 1).
Chélipède droit (fig. 2) plus petit que le gauche. Mérus avec, sur la face
externe, deux fortes dents dans la région distale du bord inférieur, et, sur
la face interne, quelques denticules sur la moitié distale du bord inférieur.
Bord supérieur du carpe armé d’une forte dent distale suivie d’une seconde
dent un peu plus petite et de deux denticules. Main comprimée, avec sept
fortes dents à sommet corné arrondi sur le bord supérieur et quelques
tubercules cornés sur la région palmaire, en arrière du doigt mobile qui
est aussi armé de dents et de tubercules cornés. Ongles en cuillers ; hiatus
interdigital peu important.
Chélipède gauche (fig. 3) dépassant le droit de la moitié de la longueur
des doigts. Mérus avec quelques denticules sur le bord inférieur des faces
interne et externe. Carpe court, lisse, le tubercule médian de la face
externe peu développé. Main un peu plus de deux fois plus longue que
haute, son bord inférieur concave dans la région palmaire. Ongle du doigt
mobile faiblement excavé, celui du doigt fixe, brisé. Surface de la main
paraissant lisse à l’œil nu.
Deuxièmes pattes ambulatoires dépassant le grand chélipède de la
moitié de leur dactyle. Une épine distale sur le bord supérieur du carpe ;
la longueur du bord supérieur de cet article égale au 7/3 de sa hauteur
maximum. Propode très allongé, peu comprimé, de section uniforme ; sa
longueur, supérieure à celle de l’écusson céphalothoracique, égale à cinq
fois sa hauteur. Dactyle égal aux trois-quarts du propode, également peu
comprimé, armé par dessous de six épines cornées, en arrière de l’ongle,
petit et peu arqué.
Troisièmes pattes ambulatoires (fig. 4) différant des précédentes par la
compression plus marquée du propode qui est quatre fois plus long que
haut et par la présence de huit épines cornées sous le dactyle de l’appendice
droit.
Pilosité faible : il n’y a, sur les pattes ambulatoires, que des poils dis¬
posés en maigres faisceaux isolés, plus longs sur la région inférieure des
appendices ; certains poils, parmi les plus longs, portent de courtes bar-
bules.
Coloration blanchâtre avec des taches et zones colorées rouge-orange :
une large tache sur la région antérieure de l’écusson céphalothoracique,
sur les faces interne, externe et inférieure du mérus, sur la moitié proxi¬
male et sur les faces interne et externe du propode des chélipèdes. Dactyle
et région distale du propode des pattes ambulatoires d’un rouge-orange
intense ; le reste de ces appendices rose-orangé.
Remarques. — La description originale de Calcinus nitidus pour¬
rait, dans sa presque totalité, s’appliquer à d'autres Calcinus.
IIeller indique par exemple- que l’espèce nouvelle diffère de C.
latens par la forme du grand chélipède, mais cet appendice, tel
qu’il le décrit, pourrait aussi bien appartenir à un grand C. latens
L’identification du Calcinus recueilli par M. Chabouis à Tahiti
est cependant justifiée, car ce spécimen présente la coloration
caractéristique observée par IIeller sur le type : il y a, dans les
deux cas, les mêmes grandes taches pigmentaires sur le mérus, le
carpe et la main des chélipèdes et les pattes ambulatoires sont assez
fortement colorés ; la différence de teinte — rouge-orange ici, au
— 221 —
lieu de brun-jaune — peut être attribuée à un état de conservation
différent. Je ne pense pas qu'il faille, par ailleurs, attacher une
grande signification au fait que le bord supérieur de la main gauche
porte 3-4 dents d’après Heller, alors qu’il en existe 7 sur notre
spécimen.
D’autre part, ce dernier — comme le type de C. nitidus — pro¬
vient de Tahiti, et c’est une raison supplémentaire de considérer
qu’il s’agit bien de la même espèce.
En 1890, de Man a redécrit C. nitidus d’après trois petits spéci¬
mens dont l’un provenait également de Tahiti, alors que les deux
autres étaient de localité inconnue. 11 a précisé la coloration de
l’espèce qui correspond exactement à celle que j’ai relevée, à l’ex¬
ception de grandes taches rouge-jaunâtre sur les pédoncules oculaires,
taches dont il n’y a plus trace sur notre exemplaire.
En 1892, A. Ortmann a identifié des C. nitidus provenant encore
de Tahiti.
Des variétés de Calcinus nitidus ont été signalées à deux reprises.
Il s’agit d’abord d’un spécimen de Madagascar (Lenz, H. et Ricn-
teh, F., 1881). De Man a déjà noté qu’il ne s’agissait probablement
pas de l’espèce de Heller. La présence d’une bande proximale
bleu-marine sur le dactyle des pattes ambulatoires permet de
supposer qu’il s’agissait en réalité de C. latens.
En 1915, E. L. Bouvier a décrit et figuré un Calcinus nitidus var.
australis de l’île Maurice, qu’il a identifié à la variété de Lenz et
Richter, ce qui me semble inexact en raison notamment de la
différence de coloration. Au contraire, la forme décrite par Bouvier
présente la même pigmentation que C. rosaceus Heller et je crois
qu'il faut la rattacher à cette dernière espèce (voir p. 00).
Calcinus nitidus Heller appartient au groupe des Calcinus qui ne
présentent pas de pilosité spéciale sur le propode des pattes ambu¬
latoires. On le distingue aisément de C. latens non seulement par la
coloration, mais par de nombreux caractères, notamment par les
pédoncules oculaires très allongés, dépassant de la moitié de leur lon¬
gueur les pédoncules antennaires, par l’aspect tout différent des pattes
ambulatoires dont le dactyle est bien plus court que le propode.
Il est beaucoup plus proche de C. minimus Buitendijk et de C.
rosaceus Heller.
De nombreux C. minimus figurent dans la collection de Pagurides
de Nhatrang. Dans cette espèce, on observe aussi un dimorphisme
sexuel important portant sur le chélipède gauche, dimorphisme qui
n’a pas été signalé par A. Buitendijk (cet auteur a figuré un spéci¬
men qui présente des caractères juvéniles) et sur lequel je reviendrai
au cours de l’étude des Calcinus du Viêt-Nam.
C. minimus ne présente pas de grandes taches colorées sur les
99.9
ehélipèdes, ses pédoncules oculaires sont., au plus, égal à l’écusson
céphalothoracique, ses pattes ambulatoires sont moins allongées :
le propode des deuxièmes pattes ambulatoires notamment est, au
maximum, quatre fois plus long que haut.
C. nitidus sera comparé à C. rosaceus dans les remarques relatives
à cette dernière espèce [infra, p. 000).
La seule localité certaine de C. nitidus est Tahiti d’où proviennent
le type de Helleiî, l’un des spécimens de de Man, ceux de Ort-
mann et celui qui est décrit ici. C’est une forme assez rare, au moins
dans la zone intercotidale, puisqu’elle ne figurait pas dans l’impor¬
tante collection des Pagurides recueillis par M. Ranson à Tahiti
et aux Tuamotu (cf. Forest 1954) ni parmi les récoltes de Seurat
dans la même région, étudiées par G. Nobili en 1907.
Calcinus rosaceus Ileller.
Fig. 5-9.
Calcinus rosaceus, Ileller, C., 1861, p. 23 ; 1862, p. 253.
Calcinus rosaceus, Hilgendorf, F., 1869, p. 111.
Calcinus rosaceus, de Man, J. G., 1881, p. 102.
Calcinus rosaceus, Nobili, G., 1906 a, p. 84, pl. Y, fig. 21 ; 1906 b,.
p. 117.
Calcinus nitidus var. australis, Bouvier, E. L., 1915, p. 207 (30)..
fig. 12-13.
Spécimens examinés. — Rade de Mukalla (Golfe Persique),
1 $ de 8,5 mm, ,J. Bonnier et Ch. Gravier coll. 1901 ; îles Moucha,
1 Ç de 8 mm, Ch. Gravier coll. 1904 (Nobili det.).
Le Chaland (Ile Maurice), 1 de 9 mm (Type de C. nitidus var.
australis Bouvier).
Description. — Écusson céphalothoracique : comme chez C. nitidus.
Pédoncules oculaires aussi longs ou un peu plus courts que l’écusson,
amincis dans la région médiane, leur diamètre à ce niveau compris de
8,5 à 9 fois dans leur longueur. Écailles oculaires assez écartées, bidentées,
sauf chez le spécimen Ç figuré où la droite est unidentée. Proportions
des pédoncules antennaires, antennulaires et oculaires comme chez C.
nitidus. Écailles antennaires dépassant de peu la base du dernier article
du pédoncule, armées par-dessus de 6 à 7 dents (fig. 5).
Mérus des ehélipèdes présentant à peu près la même denticulation
que chez C. nitidus. Carpe droit avec une dent distale aiguë suivie de deux
denticules sur la région supérieure. Main droite peu comprimée, avec
5 dents cornées sur la bord supérieur. Doigts en cuillers à l’extrémité,
séparés par un faible hiatus (fig. 7).
Carpe et main gauches présentant des différences liées au sexe.
Chez les femelles, carpe pourvu d’un fort tubercule conique distal sur
le bord supérieur et de quelques tubercules moins développés disposés sur
la région supérieure et sur le bord antérieur ; en avant de la dépression
223
oblique habituelle, un tubercule assez aigu. Bord supérieur du propode
marqué par une ligne de tubercules coniques. Main courte : sa hauteur
nettement supérieure à la moitié de sa longueur ; une grande partie de sa
Fig. 5-8. — Calcinus rosaceus Hcller, Ç.
5, spécimen de Mukalla, écusson, céphalothoracique et appendices céphaliques
antérieurs, X 7 ; G, id ., chélipède gauche, X 9 ; 7, spécimen des îles Moucha, cliéli-
pède droit, X 7 ; 8, id.t troisième patte thoracique gauche, X 6.
Fig. 9. — Calcinus rosaceus Hcller, d (type de C. nitidus var. australis Bouvier),
chélipède gauche, X 6.
Les poils n’ont été représentés que sur la fig. 8.
face externe, les doigts notamment, recouverte de granules aplatis ;
hiatus interdigital faible (Fig. 6).
Chez le mâle , carpe gauche lisse, sans dent distale au bord supérieur ;
la protubérance médiane très émoussée. Main plus allongée que chez les
femelles, près de deux fois plus longue que haute ; sa place externe lisse ;
— 224 —
sur le bord supérieur une faible serrulation invisible à l’œil nu. Ongles en
cuiller ; un large hiatus interdigital (fig. 9).
Deuxièmes pattes thoraciques dépassant de peu le grand chélipède.
Sur le bord supérieur du carpe, deux dents distales placées côte à côte,
l’externe plus petite que l’interne ; longueur du bord supérieur de cet
article égal au double de sa hauteur maximum. Propode peu comprimé ;
sa hauteur représentant le quart de sa longueur et celle-ci égale aux 4/5
de celle de l’écusson céphalothoracique. Dactyle plus court que le propode ;
celui de droite armé, par dessous, de 7 ou 8 épines cornées, celui de gauche
avec 6 ou 7 épines cornées.
Troisièmes pattes thoraciques (fig. 8) différant des précédentes par
la présence d’une seule épine distale sur le carpe et par la compression
plus accentuée du propode dont la hauteur maximum est comprise trois
fois au plus dans la longueur. Sous le dactyle droit 9 ou 10 et sous le
gauche 7 ou 8 épines cornées.
La pilosité est faible.
Les spécimens examinés, dans l’alcool depuis 40 ou 50 ans, présentent
une coloration rosée des régions calcifiées, avec des zones blanches dis¬
cernables sur les pédoncules oculaires, juste en arrière de la cornée, sur le
dactyle des pattes ambulatoires, en arrière de l’ongle, et sur le bord anté¬
rieur du propode de ces appendices. Les plus gros tubercules des chéli-
pèdes sont blancs également.
Remarques. — Calcinus rosaceus a été décrit — mais non figuré —
en 1861 par Heller d’après un spécimen de 9 mm environ (longueur
de la carapace) provenant de Mer Rouge. IIilgendorf, en 1869, et
de Man, en 1881, citent l’espèce sans signaler de capture nouvelle.
En 1905, G. Nobili identifie deux C. rosaceus provenant l’un de
Mukalla (côte sud d’Arabie) et l’autre des îles Moucha (Djibouti).
Ces deux spécimens se trouvent dans les collections du Muséum et il
y a tout lieu de penser que la détermination est exacte : ils corres¬
pondent bien à la description originale, notamment par la forme et
l’ornementation des chélipèdes, par l’allongement des deuxièmes
pattes ambulatoires, dont le carpe porte les deux dents distales
signalées par Heller et enfin par la coloration.
Nobili a figuré le chélipède droit de l’un des spécimens (Nobili,
1905 a, pl. V, fig. 21), mais ce dessin comporte quelques inexacti¬
tudes, et laisserait supposer qu’il y a trois dents sub-égales sur le
carpe, alors que la première seule est forte, les autres étant plutôt
des denticules. Cet appendice est de nouveau représenté ici (fig. 7).
La description de l’espèce donnée plus haut n’a pas été établie
seulement d’après les deux femelles précédemment déterminées par
Nobili : un troisième spécimen — un mâle celui-là — que j’identifie
à C. rosaceus , est le type de C. nilidus var. australis Bouvier, pro¬
venant de l’île Maurice. Bouvier rattachait ce spécimen à C. nilidus
en se basant sur des caractères qui ne sont pas propres à cette espèce :
chélipède à main unie par-dessus et par-dessous, pattes ambulatoires
longues, presque nues. Après avoir identifié — à tort — cette forme
au C. nitidus var. de Lenz et Richter, il proposait d’en faire une
variété australis. Sans avoir entre les mains de véritable C. nitidus,
en se basant sur la seule description de IIeller, la différence de
coloration, portant non seulement sur la teinte mais sur la disposition
des taches pigmentaires, était cependant un motif suffisant pour
considérer que le spécimen de l’ Ile Maurice appartenait à une autre
espèce.
Bouvier n’établissait aucune comparaison avec C. rosaceus, en
raison, peut-être de l’aspect du chélipède gauche : granuleux et
tuberculé par-dessus chez C. rosaceus, lisse chez C. nitidus var.
australis. Or ces différences — si frappantes qu’elles soient — n’ont
pas de signification spécifique : chez beaucoup de Pagurides il
existe un dimorphisme sexuel qui porte sur la forme et l’ornementa¬
tion des chélipèdes. Chez les Calcinus, la main gauche est souvent
allongée et lisse chez le mâle, alors que, chez la femelle, elle est plus
courte et recouverte de granules devenant de véritahles dents sur le
bord supérieur. Ce qui est vrai pour C. latens (cf. Forest, J., 1951,
p. 95 : (J, fig. 14 et Ç, fig. 15) l’est aussi pour C. rosaceus. Les spéci¬
mens à main gauche tuberculée et dentée — c’est-à-dire les C. rosa¬
ceus de Nobili et probablement le type de Heller, bien que le
sexe n’en soit pas précisé, sont des femelles. Quant à C. nitidus var.
australis, dont la main gauche est lisse, c’est simplement la forme
de l’espèce. En effet, les seules différences notables portent sur le
grand chélipède. Le fait que la coloration est à peu près la même dans
les deux cas est significatif : Nobili décrit ainsi celle du premier
C. rosaceus qu’il a examiné : « la partie calcifiée de la carapace et
une partie des pinces sont d’un rouge corail très vif ; la partie distale
des pinces violette, la base des pattes ambulatoires a aussi la même
couleur, qui passe successivement au violet brillant qui revêt presque
toute la patte. L’extrémité des dactylopodites est cerclée d’un anneau
blanc. Les pédoncules oculaires passent graduellement du rouge à la
base au violet, et offrent avant les cornées un anneau blanc ». Dans
l’ensemble, cette coloration est voisine de celle de C. nitidus var.
australis qui, d’après Bouvier, était la suivante : « Les pédoncules
oculaires, les chélipèdes et les pattes ambulatoires d’un vieux rouge
foncé qui tend au violet sur les derniers articles des pattes ambula¬
toires ; une légère zone blanche au bout des pédoncules oculaires,
des doigts des pinces et avant la griffe noire des pattes ambula¬
toires ».
C’est avec Calcinus nitidus Heller et avec C. minimus Buitendijk
que C. rosaceus paraît présenter le plus d’affinités. Il diffère du
premier par la coloration, et par la longueur moins grande des
pédoncules oculaires et des pattes ambulatoires. La comparaison
entre le C. rosaceus et l’unique spécimen de C. nitidus examiné,
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 2, 1956.
15
— 226
un mâle également, fait apparaître une différence dans l’aspect du
grand chélipède plus allongé et à bord inférieur concave dans la
région palmaire chez C. nitidus, mais ce caractère peut être en rela¬
tion avec la plus grande taille de ce dernier.
C. minimus ressemble beaucoup à C. rosaceus, et on ne peut guère
distinguer les deux espèces que par la coloration ; celle des pattes
ambulatoires de C. minimus est tout à fait caractéristique et ne
s’atténue que faiblement dans l’alcool : le dactyle de ces appendices
est d’un rouge orange vif et les autres articles blancs avec des taches
oranges.
La présente mise au point avait pour but de préciser les caractères
de deux Calcinus de la région indo-pacifique rarement signalés,
C. nitidus Heller et C. rosaceus Heller, apparentés à C. minimus
Buitendijk. On peut présumer, pour l’instant, que les aires de
répartition de ces espèces ne se chevauchent pas. Les régions où
elles ont été signalées sont respectivement les suivantes :
C. nitidus : Tahiti.
C. rosaceus : Est de l’Océan Indien (Mer Rouge, Djibouti, côte
sud d’Arabie, lie Maurice).
C. minimus : Indonésie, Indochine (Nhatrang).
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
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Laboratoire de Zoologie (Vers et Crustacés ) du Muséum.
228
Un Aeolidien soliveau DES MERS TROPICALES :
Aeolidiopsis ransom .y. g., .y. SP.
Par A. Pruvot-Fol.
Parmi les récoltes de M. Gilbert Ranson dans File Kaukura
en 1952, s’est trouvé un Zoanthaire encroûtant, que Pax et Muller
ont nommé : Palythoa ceresina n. sp. Entre les individus de ce Coe-
lentéré colonial, Pax et Müller ont trouvé six échantillons d’un
Aeolidien que M. Ranson me remit à fins de détermination.
11 était visible, au premier coup d’œil, que cet animal n’appar¬
tenait à aucune espèce connue. La forme externe se faisait remar¬
quer par l’absence de pied séparé par un rebord de la sole, qui est
ici arrondie, sans limites latérales, par la forme svelte, par le fait
qu’il n’y a de chaque côté du dos qu’une seule série de papilles,
et par le bord du dos, relevé verticalement comme pour servir à
protéger ces papilles, si le Mollusque devait se glisser dans des
passages étroits.
Ces échantillons étant conservés, on pourrait se demander si
cette disposition des bords dorsaux n’avait pu se produire lors de la
mort du Mollusque ; mais elle était si uniforme chez tous les individus
et sur tout le pourtour, que l’on peut, je pense, affirmer qu’elle est
naturelle. Ce bord relevé est légèrement onduleux. Les papilles,
serrées contre lui, sont aplaties, piriformes un peu irrégulières, mais
diffèrent peu de taille d’une extrémité à l’autre. Elles se recouvrent
légèrement. Elles contiennent des lobes du foie, mais pas de cnido-
sacs. Les palpes sont simples, courts, arrondis au bout, et les rhino-
phores sont analogues. Entre les palpes, un léger voile buccal.
Vers le milieu de la longueur du dos, un peu en avant (probable¬
ment nettement en avant chez le vivant), est l’anus, a (fig. 1 et 3),
sous forme d’un petit tube élargi en papille plissée ; il est situé un
peu à droite, en dedans de la ligne des papilles ; et devant lui, à
petite distance, est le pore urinaire (mêmes figures : u). Ce dos est
granuleux, par très petits tubercules épars.
Chez cinq échantillons, les orifices de la génération étaient invi¬
sibles ; chez le sixième, un petit bourrelet avec un prolongement se
terminant en filament long et fin se trouvait à l’emplacement où
ces orifices devaient être cherchés (fig. 1, p ?).
La couleur générale des animaux était rouge, et cette coloration
était résistante dans les liquides conservateurs ; elle n’était pas
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 2, 1956.
— 229
répartie également et n’appartenait pas au tégument : cette couleur,
d’un aspect granuleux, formait deux traînées ventrales séparées par
Fig. 1. Partie antérieure de Aeolidiopsis ransoni, vue du côté droit, p ? probablement
le pénis. — Fig. 2. Le même objet vu en-dessous. — Fig. 3. Vue dorsale de l’animal
entier. — Fig. 4. Le mémo, vu du côté gauche. — Fig. 5. Coupe transversale (sché¬
matique). — Fig. 6. Forme des papilles. — Fig. 7. Le bulbe buccal vu en-dessous. - —
Fig. 8. Quatre dents radulaires.
230
une strie blanche, et se voyait par places sur les côtés et le dos et
dans les papilles. Il semble très vraisemblable qu'il s’agit là de
nourriture contenue dans le tube digestif et de ses prolongements
dans les papilles. Les individus de Palythoa semblent, parait-il,
rongés par ces Aeolidiens. L’appareil digestif de ces derniers contient
donc des grains de sable. Il aurait fallu décalcifier les fragments
avant de les couper au microtome. Ceci n'ayant pas été fait, les
coupes sont en grande partie déchiquetées et leur lecture est devenue
impossible.
Si les téguments ont contenu d’autres pigments, il n’en est rien
resté ; ils sont devenus incolores et transparents.
Fig. 9. Le système nerveux central. — Fig. 10. La mâchoire gauche,
Fig. 11. Le pénis (?)
Le plus grand individu mesurait, conservé, 8,5 mm. Son bulbe
buccal, prélevé, montrait la forme habituelle, mais sans prolonge¬
ment, représentant une gaine radulaire : celle-ci est entièrement
contenue dans son intérieur. La radula comptait, chez cet échantil¬
lon, 19 ou 20 dents, ne croissant que peu d’avant en arrière. Ces
dents, très arquées, pas très larges, portaient 14 à 15 denticules
très pointus, assez longs ; mais le tout est faible, incolore, et très
transparent. Au contraire les mâchoires, transparentes aussi, sont
grandes et relativement fortes. Le bord dit « masticateur » va en
s’élargissant, est moyennement allongé et tout à fait lisse, et le corps
de mâchoire, ovale comme dans le genre Aeolidina.
Le système nerveux central est nettement divisé, comme chez
d’autres Aeolidiens, en deux masses : les ganglions céphalo-viscéraux
et les ganglions pédieux ; les deux masses sont très allongées antéro-
postérieurement, et, en avant, prolongées par un gros nerf qui
s’élargit en ganglion rhinophorien. La seule chose qui distingue ce
système du plus grand nombre de ceux que je connais ailleurs, c’est
la situation des yeux ; ceux-ci sont sessiles et placés entre les gan¬
glions antérieurs et les pédieux, du côté externe, à côté des stato-
cystes, qui sont situés en dedans par rapport aux yeux. Ceux-ci
sont donc, contrairement à l’habitude, très éloignés des nerfs rhino-
phoriens et ils n’ont pas de ganglions optiques distincts, visibles à la
dissection ; ils ne se voient pas de l’extérieur.
Où faut-il placer cet Aeolidien dans le système ? Il n’a pas de
parent proche ; mais il a quelques points d’analogie avec les Aeoli-
dinae : la forme aplatie des papilles, la dent pectinée, sans cuspide,
le bord masticateur lisse ; par contre, sa forme est très aberrante,
ainsi que la position de l'anus, la série unique de papilles et l’absence
de cnidosacs. 11 donne l’impression d’être assez étroitement adapté
à la vie et à la nutrition dans le milieu indiqué plus haut. Ce n’est pas
du parasitisme, mais c’en est l’imitation la plus approchante qu’on
en connaisse chez un Aeolidien.
Cette nourriture n’explique pas l’absence chez lui de cnidosacs.
Calma glaucoïdes, qui n’en a pas non plus, se nourrit d’œufs de
poissons ; les Janolidae, qui se nourrissent de Bryozoaires et n’ont
guère avec les Aeolidiens qu’une ressemblance superficielle, n’en ont
pas non plus. Mais il est malgré tout quelques formes d’ Aeolidiens
qui n’en ont pas, bien que faisant leur nourriture d'animaux qui en
possèdent : les Doto, Embletonia...
Palythoa possède des nématocystes variés dans les tentacules et
dans le coenenchyme. Il faut donc que Aeolidiopsis ait trouvé le
moyen de les neutraliser ou de les évacuer sans dommage pour lui.
Nous pouvons encore mentionner Fiona qui peut varier sa nourri¬
ture (Anatifes, Vélelles, Porpites), et qui n'a pas davantage de cnido¬
sacs. Cette possession n’est donc pas liée forcément à la nutrition
au moyen de proies à nématocystes, bien qu’inversement l'on ne
connaisse aucun Aeolidien à cnidosacs qui ne tire ses nématocystes
de sa proie.
Ce nouvel Aeolidien parait avoir surtout subi une transformation
dans sa forme externe, transformation qui lui permet de se glisser
sans dommage dans de petits intervalles entre les individus rendus
plus rugueux par le sable, ou dans des trous qu il a produits lui-
même dans la surface de leurs corps.
Laboratoire de Alalacologie du Muséum .
BlFLUSTRA RAMOSA D'OrBIGNY 1852 HT LE GENRE BlFLUSTRA
D'ORBIGNY 1852 (Bryozoa Cheilostomata, Membraniporidae;.
Par E. Buge.
Résumé : B. ramosa d’Orbigny 1852 a été désignée par Bassler en 1934
comme le génotype de Biflastra. Cette espèce des Philippines, dont le
type n’avait jamais été figuré, est synonyme de Flustra savartii (Savignv-
Audouin 1826), génotype de Acanthodesia Canu et Bassler 1919. Ce der¬
nier genre est donc synonyme subjectif de Biftustra.
Le genre Biflustra a été créé par cI’Orbigny en 1852 (6, p. 241)
pour réunir des espèces ayant des « cellules sur plusieurs lignes de
chaque côté ». Il ne désigne pas de génotype, mais y place 63 espèces,
la plupart crétacées. Il a été utilisé par plusieurs auteurs de la fin
du xixe siècle, puis a été abandonne, dès la fin de cette période, par
suite de son absence de définition précise. La désignation d’un géno¬
type, effectuée par B. S. Bassler en 1934 (1, p. 57), B. ramosa
d’Orbigny 1852, permet de le définir exactement d'après les carac¬
tères de cette dernière espèce. L’examen des échantillons conservés
dans la Collection d’Orbigny, effectué conjointement par M. R. La-
ga aij et nous-même, nous a conduit à la conclusion que B. ramosa
est en réalité une espèce décrite auparavant par Savigny et Aüdouin
en 1826 : Flustra savartii , type désigné du genre Acanthodesia
Canu et Bassler 1919. Il reste donc, pour valider le genre Biflustra,
à décrire et figurer son génotype, comme le soulignait R. Lagaai.i
en 1952 (5, p. 19). Ce travail fait l’objet de la présente note.
I. Historique.
A. d’Orbigny a créé en 1852 le genre Biflustra qu’il place dans sa
nouvelle famille des Flustrellaridae. Il le définit par la diagnose
suivante :
« Colonie non articulée, entière, libre, testacée, fixée par la base cal¬
caire, d’où partent des rameaux ou des lames, comprimées, représentant
un ensemble dendroïde ou lamelleux. Cellules juxtaposées sur deux plans
opposés, adossées les unes aux autres latéralement, plus ou moins égales
et régulières, rondes ou ovales, placées par lignes longitudinales et en quin¬
conce les unes près des autres, circonscrites d’un cadre élevé le plus
souvent particulier et distinct. Ouverture ronde ou ovale, occupant la
Bulletin du Muséum, 2e série, t. X X VI II, n° 2, 1956.
233
plus grande surface extérieure du cadre ou souvent presque aussi large
que la cellule. Point de pores ovariens, souvent des vésicules ovariennes
en avant des cellules ; rarement des cellules accessoires, alors elles sont
infiniment plus grandes que les cellules ordinaires et placées au milieu
d’elles. Telle est la dépouille testacée fossile, mais il y a, comme aux
Membranipora, une membrane cornée ou charnue qui recouvre cette
ouverture en laissant seulement une ouverture spéciale antérieure, trans¬
verse. Ce dont nous nous sommes assurés sur des espèces vivantes. Les
cellules communiquent entre elles par deux ou trois pores latéraux
internes, toujours ouverts. » (d’ORBiGNY 1852, 6, pp. 241-242.)
D’Orbigny ne désigne pas de génotype et place dans son genre
63 espèces, dont 59 provenant du Crétacé d’Europe. Trois d’entre
elles sont actuelles, dont B. ramosa, première espèce citée.
En 1905, A. W. Waters (7, p. 5) révise les Bryozoaires actuels
de la collection de d’Orbigny et, à propos de Biflustrci ramosa,
écrit : « Manda. = Membranipora Savartii group. I hâve this erect
branching form from Palm Island, N. E. Australia. » Ainsi, dès cette
époque, le statut générique de l’espèce de d’Orbigny était parfaite¬
ment établi.
C’est en 1919 que C.anu et Basslf.r (2, p. 79) créent le genre
Acanthodesia (génotype désigné : Flustra savartii Savigny-Audouin
1826) avec la diagnose suivante : « No ovicell. The opesium is gar-
nished laterally by small spinous processes and inferiorly by a serrate
denticle. 15 tentacles. »
Le genre Acanthodesia est dès lors admis par la plupart des auteurs
et notamment par S. F. Harmer qui, en 1926 (4, p. 213), complète
parfaitement sa diagnose en y incluant des caractères génériques
passé sous silence par Canu et Bassler. Dans cette même publica¬
tion, Harmer place Bifluslra ramosa en synonymie de A. savartii
ur la foi, semble-t-il, sdes affirmations de Waters.
En 1929, Canu et Bassler (3, p. 62) exposent leurs conceptions
sur la validité du genre Bifluslra et sur l'opportunité de la création
du genre Acanthodesia. Ils déclarent pouvoir reconnaître Bifluslra
avec comme génotype F. savartii, mais, pour des raisons pratiques,
étant donné la confusion régnant au sujet de ce genre, préférer
utiliser Acanthodesia avec, comme type, la même espèce, F. savartii
Savigny-Audouin 1826.
Cette désignation de génotype ne peut être acceptée car Flustra
savartii ne figure pas dans la liste originale des espèces du genre
Bifluslra. Il faudra attendre 1934 pour que R. S. Bassler choisisse
un génotype valable : B. ramosa d’Orbigny 1852 (Bassler, 1, p. 57).
Le choix de cette espèce permet dès lors une discussion des affinités
et de la validité du genre.
234
II. Le genre Bifliislra.
Le fait que, dès 1905, A. W. Waters ait signalé les affinités entre
Biflustra ramosa d’Orbigny 1852 et Flustra savartii Savigny-Audouin
1826 pose le problème des rapports entre le genre Biflustra et le genre
Acanthodesia, dont F. savartii est le type. Cette question de nomen¬
clature est d’autant plus importante que Acanthodesia est un genre
important groupant de nombreuses espèces et dont le type est une
forme extrêmement commune dans le Tertiaire mondial et les mers
actuelles.
L’examen des échantillons de B. ramosa conservés dans la Collec¬
tion d’Orbigny sous le numéro 13701, effectué en collaboration
avec M. R. Lagaaij, nous a conduit aux conclusions suivantes :
a) B. ramosa d’Orbigny 1852 appartient indiscutablement au
groupe de Flustra savartii Savigny-Audouin 1826.
b) Ses caractères zoéciaux et ses dimensions micrométriques per¬
mettent même de la considérer comme synonyme de l’espèce de
Savigny-Audouin. Elle se rapproche plus particulièrement de la
forme décrite par Canu et Bassler, et provenant de la même
région, les Philippines.
c) Les deux genres, Biflustra d’Orbigny et Acanthodesia Canu
et Bassler 1919, ont pour génotype la même espèce, Flustra savartii
Savigny-Audouin 1826, probablement sous forme de deux races géo¬
graphiques distinctes. Ils doivent donc être considérés comme des
synonymes subjectifs et la priorité doit être donnée au terme le plus
ancien, celui créé par d’ORBiGNY. Pour valider définitivement ce
dernier, nous devons donner sa diagnose actuelle et décrire et
figurer son génotype.
Diagnose émendée et complétée du genre Biflustra d’Orbigny 1852. — •
Zoarium encroûtant ou dressé et de forme variable. Zoécies généralement
sans gymnocyste, à cryptocyste plus développé dans la région proximale,
qui porte parfois un processus pectiné ou denticulé saillant au-dessus de
l’opésie. Pas d’épines marginales ou orales typiques, mais présence fré¬
quente de spiculés sur le cadre. Pas d’ovicelles, d’aviculaires adventifs
ou de diételles. Des aviculaires interzoéciaux ont été sporadiquement
observés ebez certaines espèces. Septules peu nombreuses.
III. Biflustra ramosa d’Orbigny 1852.
1852 — Biflustra ramosa d’Orbigny (6), p. 244.
Lectotype : Laboratoire de Paléontologie du Muséum, Collection
d’Orbigny, n° 13701 a.
Actuel, Baie de Manille, Philippines. (Echantillon figuré).
235
Autre matériel : ibid., n° 13701 b. Actuel, Baie de Manille, Philip¬
pines. Trois fragments de zoaria.
Diagnose originale : Espèce dont la colonie est formée de rameaux
comprimés, arrondis sur les côtés, larges d’un à trois millimètres,
divisés par des dichotomisations éloignées sur le même plan. Cellules
sur cinq à dix lignes longitudinales et en quinconce de chaque côté,
ovales régulières, pourvues d’un léger cadre élevé. Ouverture
occupant presque toute la cellule, formant un ovale très régulier.
Prise sur le mouillage, dans la rade de Manille (d’Orbigny 1852,
6, p. 244).
Fia. 1. — Biflustra ramosa d’Orbigny, 1 852. Leclotype. a : une zoécie montrant ia
plaque dcnticulaire distale et l'ornementation du cadre, b : fragment du zoarium
montrant l’agencement des zoécies (X 53).
Description d’après le leclotype : Zoarium bilamellaire formant des
frondes aplaties. Zoécies placées en files longitudinales alternes très
régulières. Elles sont séparées des zoécies adjacentes par un très fin
sillon. L’accroissement du zoarium se fait par bourgeonnement :
une zoécie donne naissance à deux zoécies plus petites situées dis-
talement et de taille plus petite que la zoécie-mère. La forme géné¬
rale des zoécies est quadrangulaire ou plus ou moins hexagonale.
L’opésie est de grande taille, de forme ovale, ou plus exactement
trapézoïdale à angles très arrondis. Elle occupe environ les trois
quarts de l’area frontale. Le cryptocyste n’est vraiment développé
que dans la région proximale de la zoécie, où il est plat et orné de
minuscules ponctuations. Le cadre zoécial, observable dans les
régions latérales et distale de la cellule, est bien différencié et orné
236 —
de très petits tubercules pratiquement jointifs. Pas de gymnocyste.
Sur la plupart des zoécies on peut observer un processus denticulé ,
assez massif-, dont le bord distal présente de petites dents peu accen¬
tuées. Il n’y a ni aviculaires, ni ovicelles.
Dimensions : Longueur des zoécies = 0,34 — 0,54 mm (moyenne
0,425 mm), (voir courbes).
Fig. 2. — Courbes de variabilité de la longueur zoéciale chez Bi /lustra ramosa d’Or-
bigny, 1852 (lectotype) et deux zoaria de Biflustra savartii (Savigny-Audouin 1826)
des Iles Philippines (détermination de Caxu et Bassler). M = moyenne de la
courbe.
Largeur des zoécies = 0,30-0,35 mm.
Hauteur de l’opésie = 0,23-0,35 mm.
Largeur de l’opésie = 0,17-0,22 mm.
Longueur maximum du processus denticulé = 0,035 mm.
Affinités : Il est absolument indiscutable que cette espèce appar¬
tient bien au groupe de Flustra savarlii Savigny-Audouin 1826.
Cette dernière présente un grand nombre de « formes », stratigra-
phiques et géographiques, qui se différencient essentiellement par
leurs dimensions micrométriques et certains détails de structure :
237
présence ou absence des spiculés ou du processus denticulé, nature
du cadre, présence ou absence de tubercules, etc.
C’est ainsi que les échantillons de d’Orbign y se rapprochent d’une
manière parfaite de ceux décrits par Canu et Bassler en 192!) sous
le nom de Acanthodesia savarlii, (Savigny- A udouin 1826) et provenant
de la mer de Jolo et de la mer de Célèbes. Les dimensions des zoécies
sont pratiquement identiques comme le montrent les courbes de la
figure 2 : celles se rapportant à Biflustra ramosa (lectotype) et à
.1. savartii de la station 5137 de Canu et Bassler sont presque
exactement superposables. Les caractères morphologiques des
zoécies sont également identiques : zoarium bilamellaire à frondes
aplaties, zoécies subhexagonales, processus denticulé proximal,
absence de spiculés, cadre de même nature.
Il résulte de ces faits que les deux genres Biflustra d’Orbigny 1852
et Acanthodesia Canu et Bassi.er 1919 ont pour types deux espèces
identiques. Ce sont donc des synonymes subjectifs et la priorité
doit être donnée au genre le plus ancien. Nous conserverons donc
le genre Biflustra avec comme génotype B. ramosa d’Orbigny 1852
( — : Flustra savartii Savigny- Audouin 1826).
BIBLIOGRAPHIE
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collection. Ann. Mag. nat. Hist., série 7, XV, pp. 1-16, 1 pl.
238
Plantes nouvelles, rares ou critiques
DES SERRES DU MUSÉUM.
(Notules sur quelques Orchidées d’Indociiine. XIII).
Par A. Guillaumin.
241. Bulbophyllum affine Lindl. in Wall. — Annam : Dalat
( C . R. S. T. n° 68/ EP = 267/ Sig., Frère Exupèhe leg., f. 19,1,
1955).
Pseudobulbe allongé (6 cm X 1,5 cm), surmonté de 1 feuille
coriace de 20 cm X 4,5 cm., pédicelle long de 3—4 cm., sur le rhizome,
jusqu’à 1,5 cm. du pseudobulbe : fleur jaune clair taché de brun.
Espèce indienne connue jusqu’ici en Indochine uniquement du
,\P Bavi.
242. B. ebulbuni King et Pantl. — Annam : Dakson (Bannth-
mot) (C. R. S. T.), n° 236 / Sig, de Sigaldi leg., f. 174, 1955).
Pas de pseudobulbes ; feuilles épaisses, espacées, de 25 cm. X
4 cm. ; fleurs blanc crème à odeur attirant les mouches.
N’était encore connu que de l’Inde (cfr. King et Pantl., Ann.
But. Gard. Calcutta , VIII, p. 83).
243. Sarcanthus Crochetii Guillaum. sp. nov.
Epiphytica, 4 cm. alla ; foliis distichis. crassissimis, 6 cm. longis , supra
profunds in 1" excavatis, subtus carinatis, apice truncalis, lutescentibus,
atro Cl ri 4 i bus marginibus malvaceis , aliquando supra malvaceis. Inflores-
centia basilaris , 10-20 cm. loriga, paniculata, tamis 2-3, ad apicem tantum
florigeris, bracteis mini mis, floribus vix 5 mm latis, c.olumna malvacea excepta
albis, pedicello ovarioque 4 mm longis, sepalis ovatis, 3-nerviis, 4 mm longis,
petalis ovatis, 3 mm. longis, 3-nerviis, labello 5 mm. longo, 3-lobato, lobis
lateralibus erectis, fere quadratis, antice stricte acuminatis, terminait triangu-
lari, tenui, calcare pendulo, auguste conico, apice rotundato, lamina minute
papillosa incomplète divisa, postice callo minute papilloso, medio sulcata, basi
utroque latere minute cornuto obstructo, columna brevissima ( 1,5 mm longa),
basi lobulis rotundatis minute papillosis incrassata... Capsula cylindrica
(25 mm X 3 mm), costata.
Annam : Chutes du l)a Queyon, 910 m., sur un feuillu isolé dans
la clairière (C. R. S. T. n° 270 / Sig., Médecin-Commandant Cro¬
chet lég., 9-X-1955).
Représente en Indochine, avec le .S’, dalatense Guillaum., les
espèces à feuilles épaisses, en V, alors que, dans la Flore d’ Indochine,
ne figuraient que des espèces à feuilles aplaties ou cylindriques ; se
Bulletin du Muséum, 2e série, l. XXVII f, n° 2, 1056.
239
distingue du S. dalatensis notamment par la forme très différente
du labelle.
244. S. manlinensis Guillaum. sp. nov.
Epiphytica, foliis imbricatis , complanatis ,... (10-12 cm X 2 cm.), apice
truncatis , 2-lobatisque... Inflorescentia basilaris, 12 cm longa, racemosa, aile
florigera , bracteis minimis , floribus 6 mm latis, sepalis petalisque luteis,
brunneo 2-fasciatis, labello albo, pedicello ovarioque gracilibus, 4 mmlongis,
sepalis ovatis , 3 mm longis, 3-nerviis , superiore cucullato, petalis ovatis
sepalis leviter minoribus , labello 4 mm longo. 3-lobato, lobis lateralibus
minutis, antice erectis, acute cornutis , tenuibus , terminali late triangulari,
crasso, basi calloso, calcare pendulo, cylindrico, apice rotundato, postice callo
sulcato haud papilloso obstructo. lamina suprema parte papillosa, columna
brevissima, apoda..., polliniis globosis, stipite tenui...
Annam : Manline, sur les feuillus (C. R. S. T. n° 240 / Sig., de
Sigalui leg.
Semble se rapprocher surtout de S. pallidus Lindl.
245. S. récurons Rolfe ex Downie — Annam : Langhanh (C. R. S. T.
n° 25G / Sig., de Sigaldi leg., f. 180, 1955).
Feuilles filiformes, longues de 8 cm. environ, épaisses de 1-2 cm,,
coriaces. Pétales étalés, mauves, labelle blanchâtre avec une corne
violette.
N’avait encore été signal qu’au Siam au Doi sutep.
246. Saccolabium triflorum Guillaum. sp. nov.
llerba usque ad 8 cm alla, radicibus crassis, caille 3 mm crasso, foliis
omnino vestito, foliis usque ad 20, carnosis, lineari bus (2-3 cm X 0,3 cm),
subtus semi teretibus, supra in V canaliculatis, apice acutis, vaginibus
3-4 mm longis. Inflorescentia basi lateralis, racetnose jere corymbiformis,
1,5 cm longa, scapo 4-7 mm longo, 4 a* infima parte scariose squamoso,
bracteis minute triangulribus, appressis, flores 2-7, brunneo virides, calcare
albo, labelli lamina alba minute violaceo signala 1, sepalo superiore peta¬
lisque elliptico-linearibus, 3 mm longis, apice rotundatis, sepalis lateralibus
leviter falcatis, labello 3 mm longo, 3-lobato, supra papilloso, lobis lateralibus
ovato-triangulari bus, medio vix longiore, triangulari, acuto, calcare cylin¬
drico, pendulo, 4mm longo, ore ciliolato, superiore parte intus villoso
columna fero 0, antherae operculo convexo, fere orbiculari, polliniis 2, cau-
diculo recto, arigusto, glarulula circulari, ovario pedicello indistincto, cal¬
care aequi longo ; capsula ellipsoidea (8 mm X 3 mm), 3-costata.
Annam : Djiring : Bross Deum (C. R. S. T. n° 209 / Sig., f. 158,
1955; .
247. Cleisostoma Fratrum Guillaum. sp. nov.
Caulis circa 6 cm longus, simplex, apice tantum foliosus, folia angusle
linearia (5,5 cm X 0,3 cm), crassa, apice acuta. Inflorescentiae latérales,
uvque ad 8 cm longae, apice fere corymbosae, vagi ni bus 2-3, parvis, tubuloso
1. Les fleurs seraient mauves d’après le collecteur.
240
truncatis, bracteis squamosis, acutis, floribus 5 mm latis, suaveolentibus,
dilate luteis calcare roseo, pedicello ovarioque 3 mm longis, sepalis 3-nerviis ,
superiore ovato-spthulato apice rotundato , lateralibus aequilongis , oblique
triangularibus, petalis sepalis vix longioribus, linearibus, 1 mm latis , apice
rotundatis , 3-nerviis, labelli lobis lateralibus erecteis, ovato-rhombeis , apice
rotundatis , 2 mm longis, tenuibus, margine ciliolulatis, medio triangulari-
acuto, valde minore, crassiore, supra papilloso, calcare pendulo, rotundate
saccato, brevi, inter calcaris orem et lobi terminalis basin, callo lamelloso
papilloso...
Annam : Dalat {C. R. S. T. n° 40 / K P = 162 / Sig., Frères
Exupère et Paul leg., f. 167, 1955).
Distinct des autres espèces à feuilles non cylindriques parla forme
du labelle ; paraît se rapprocher surtout de C. sutepense Rolfe ex
Downie.
248. Agrostophyllum khasianum Griff. — Annam : Dalat (C. R.
S. T. n° 24 / SM, f. 210, 1953).
Fleurs blanches au milieu des bractées sèches persistant des
floraisons antérieures. N’avait encore été récolté en Indochine qu’en
Cochinchine.
193. Uncifera Maxilla-leonis Guillaum. — - Annam : Langhanh,
900 m., forêt claire de Pentacme siamensis (C R. S. T. n° 246 / Sig.,
de Sigaldi leg., f. 178, 1955).
Bractées jaune-verdâtre avec nervure et acumen bruns, sépale
dorsal mauve noirâtre à raie jaune, pétales bruns.
249. Habenaria commelinifolia Wall, apud Lindl. — Annam : bas
fonds de Langhanh (C. R. S. T. n° 242 / Sig., de Sigaldi leg., f. 178,
1955).
Bulbes petits, allongés, fleurs roses à pétales bruns.
Gougah, 900 m., bas-fonds boueux, anciennes rizières (C. R. S. T.
n° 103 / TS, de Sigaldi et Truong vax Len leg.).
Fleurs blanches à extrémités verdâtres.
. Dans l’Inde, les fleurs seraient blanches.
N’avait encore été signalé en Indochine qu’en Cochinchine.
250. II. constricta Ilook. f. — Annam : fonds de Langhanh (C. R.
S. T. n° 231 / Sig./, de Sigaldi leg., f. 166, 1953).
Fleurs jaune verdâtre. Evrard qui avait déjà trouvé cette espèce
en Annam, près de Djiring, a noté (in herb.) que les fleurs étaient
blanches, ce qui concorde avec la planche 429 de King et Pantling
{Ann. bot. Gard. Calcutta VIII) mais Hooker fils {Fl. brit. Ind.,
VI, p. 161) les dit jaunâtres.
251. II. Galeandra Ilook. var. annamica Gagnep. — Annam :
Dalat {C .R. S. T. n° 237 / Sig., f. 174, 1955).
Bulbe allongé ; fleurs verdâtres à labelle blanc orné de violet.
241
Avait déjà été découvert près de Dalat et retrouvé au Lang bian.
252. II. laotica Gagnep. = Brachycorythis laotica Sunmierh. —
Annam : Dalat (C. U. S. T. n° 45 / EP = 248 / Sig., Frère
Exupère leg., f. 180, 1955.
Feuilles vert clair à gaine mauve ; fleur blanche à labelle jaune à
la base, staminodes mauves.
253. Pholidota articulata Lindl. ? • — Annam : Dalat ( C . R. S. T.
n° 251 / Sig., de Sigaldi leg., f. 180, 1956).
Signalé dans toute l’Indochine, sauf en Cochinchine et au Tonkin.
254. P. recurva Lindl. — Annam : environ de Dalat (C. R. S. T.
n° 252 / Sig., 45 / EP, Frère Exupère leg., f. 180, 1955).
Fleurs de bonne odeur. N’a encore été trouvé en Indochine que
dans cette région.
134. Eria dalatensis. — Annam : Manline (C. R. S. T., n° 239,
de Sigaldi leg., f. 174 ?, 1955).
Tiges dressées, feuilles lancéolées ; fleurs jaunes à labelle marqué
à l’intérieur de 2 points bruns et légèrement nervé de brun, ce qui
confirme ce qu’avait déjà noté de Sigaldi (Voir Bull. Mus., 2e sér.,
XXV, p. 509).
N’a encore été trouvé qu’aux environs de Dalat.
255. E. Evrardii Gagnep. — Annam : Dalat : Arbre broyé (C. R.
S. T. n° 254 / Sig., Caïn, leg., f. 180, 1955).
Tige rampante, feuilles orbieulaires ; fleurs jaune à labelle taché
de mauve au centre et non pourpre noir ainsi que l’a noté Evrard
(in herb.).
N’avait encore été trouvé qu’une seule fois, précisément à Dalat,
mais un échantillon d’herbier : Laos : Xieng Kouang (Kf.rr, 0981),
rapporté à E. dasyphylla Par. et Reichb. f., espèce qui ne figure pas
dans la Flore d’ Indochine en paraît bien voisin.
256. Cirrhopetalum Eberhardtii Gagnep. — Je crois devoir rap¬
porter à cette espèce qui n’est connue que par l’aquarelle inédite
55 B d’EBERHARDT les plantes : Annam : hauts plateaux, 1.500 m.
(C. R. S. T. n° 98 / TS = 17 / SM ; de Sigaldi leg., f. 156, 1953) ;
Prenn, 1.000 m. ; au bord des cours d’eau ( C . R. S. T. n° 151 / Sig.,
f. 114, 1954), la première ayant fleuri en plein air, au Cap d’ Ail
(Alp.-Marit.), chez M. de Sigaldi père, en juillet 1955.
Inflorescence atteignant 10 cm. et comportant jusqu’à 15 fleurs,
blanc finement tacheté de pourpre, plus foncé au centre, sépale
dorsal à 5 nervures, lame constituée par la partie soudée de sépales
latéraux à 10 nervures, pétales tantôt garnis tantôt dépourvus de
cils.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVIII, n° 2, 1956. 16
— 242 —
257. Oberonia anceps Lindl. — Annam : région de Bellevue (C. R.
S. T. n° 275 / Sig., de Sigaldi leg., f. 206, 1955).
N’avait encore été trouvé en Indochine qu’à Cana en Annam.
258. O. Evrardii Gagnep. — - Annam : Dalat : fonds de Langhanh
(C. R. S. T. n° 258 / Sig., de Sigaldi leg., f. 180, 1955).
Déjà trouvé à Dalat par Evrard.
259. Dendrobium crumenatum Reichb. f. — Annam : région de
Blao (C. R. S. T. n° 274 / Sig., de Sigaldi leg., f. 207, 1955).
Tiges de hauteur très variable (20 cm-1 m.), renflées à la base en
pseudobulbes de 5-7 cm. X 2,5-3 cm.), bruns à 2-3 lignes transver¬
sales jaunâtres, couverts d’une membrane blanchâtre, à 8 côtes
saillantes et, au-dessus cylindriques, les jeunes feuillées, les anciennes
encore feuillées à la floraison, feuilles coriaces, elliptiques (6 cm. X
2 cm.), sessiles, légèrement 2-lobées au sommet ; fleurs de 2 cm.,
blanchâtres.
260. Dendrobium fallax Guillaum. sp. nov.
Caules lutescentes, erecti, usque ad 10 cm alti, auguste fusiformes, basi
graciliores, apicem versus fere cylindrici, articulis ultra 5, circa 1,5 cm longi
profonde sulcatis, apicem versus foliacei ; folia sessilia, angustissime lanceo-
lata, usque ad 9 cm X 0,3 cm, tenuia, rigida, apice acutissima, complanata
et supra in V canaliculata ( sed in sicco adspecta teretia ) 1 vaginis primum
sparse nigro pilosis ; flores luteo viridescentes, subtiliter brunneo nervatis,
labello apice subtus viridi punctato, columna alba, joliis oppositis singuli
et 1-2 terminales, 3cm, longi, bracteis pluribus, scariosis, ovatis, apiculatis,
2 mm longis, pedicello ovarioque usque ad 5 mm longis, apice crassioribus,
sepalis superiore ovato, apiculato, 5 mm longo, 7-nervio, lateralibus oblique
triangularibus , apiculatis, 1 cm longis, 7-nerviis, mentum brevem ( 4mm)
saccatum formantibus, petalis linearibus, apice apiculatis, sepalis aequi-
longis 1-nervis, labello spathulato, anguste unguiculato, lobis lateralibus
rotundatis, inflexis, terminali rotundato emarginatoque, lamina 2- costata.
Annam : région de Blao (C. R. S. T. n° 235 / Sig., A’Brie leg.,
f. 174, 1955).
Rentre dans la section IV de Gagnepain, au voisinage de D.
stenoglossum Gagnep. Très remarquable par ses feuilles.
261. D. hymenanthum Reichb. f. — Annam : Langhanh : forêt claire,
sur les feuillus (C. R. S. T. n° 249 / Sig., de Sigaldi leg., f. 180,
1955).
Cette espèce n’était connue que des Philippines.
Tiges en touffes, d’abord ovoïdes puis en massue longue de
5-8 cm., très mince à la base (3 mm.), renflée (0,5-1 cm.) au sommet,
jaune, feuilles 2, opposées, charnues, ovales (2-3 cm. X 1-1,5 cm. X
0,2 cm.), côte en V en dessous, obtusément carénée en dessous.
1. D’où le nom de fallaa:.
— 243
Fleur 1, fugace, à l’extrémité de la tige feuillée, blanchâtre, de
bonne odeur, pédicelle et ovaire longs de 1,5 cm., filiformes ; sépales
le supr ovale-triangulaire (4 mm. X 2 mm.) aigu au sommet, à
3- nervures, les latéraux triangulaires-falciformes, longs de 6 mm.,
aigus au sommet, à 5 nervures, formant un menton long de 1 cm.,
en croissant étroitement conique ; pétales linéaires, larges de 0,5 mm.,
aussi longs que le sépale supr., arrondis au sommet, à 1-nervure ;
labelle entier, spatulé, onguiculé à la base, long de 6 mm., arrondi en
avant, ondulé sur les bords, sans ornements, à nombreuses nervures
fines.
Dans la classification de Gagnepain [Fl. Indochine, VI, p. 195)
se rangerait dans la section II puisque le labelle est entier, cependant
la forme du labelle de D. hymenanthum est très comparable à celle
du labelle de D. dalatense (l. c., p. 233, f. 20, 8) que Gagnepain place
dans la section IV qui le labelle à lobes latéraux au sommet.
Dans la classification de Kranzlin ( Pflanzenreich , IV, 50, 11,
B. 21) le D. hymenanthum est placé dans le sous-genre Bolbodium
qui serait monophylle bien que sa description ( l . c., p. 288) dise que
le D. hymenanthum a 2 feuilles.
262. D. negletum Gagnep. — Annam : région de Blao (C. R. S. T.
n° 280 / Sig. , de Sigaldi leg., f. 297, 1955).
Pseudobulbes jeunes jaune verdâtre, les anciens jaune d’or ;
labelle papilleux en dessus dans sa partie antérieure, les 2 crêtes
saillantes sont lisses ; c’est entre leurs extrémités antérieures que part
la crête triangulaire formée, en réalité, de 3 tubercules disposés en
triangle, papilleux de couleur brune tranchant sur le blanc pur du
reste de la fleur.
Cette espèce décrite (Bull. Mus., 2e sér., XXI, p. 746, 1946)
postérieurement à la Flore d’ Indochine avait déjà été trouvée en
Annam près de Djiring et entre Dankia et Danglé.
263. D. salicornioides Teijsm. et Binn. — Annam : Dalat-ville
(C. R. S. T. n° 234 / Sig., Mme de Sigaldi leg., f. 174, 1955).
Fleurs terminales sur tiges défeuillées, par 4-6, agréablement
odorantes, blanc crème à labelle jaunâtre au centre et légèrement
strié de pourpre sur le dos.
Signalé à Sumatra, à Krakatau et en Cochinchine sans précision
de localité.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 2, 1956.
16.
— 244 —
Une espèce nouvelle de Pycnodonta du Crétacé
SUPÉRIEUR ALGÉRIEN : PYCNODONTA MAGNEI NOV. SP.
Par Suzanne Freneix et Jean Magné.
A. — INTRODUCTION GÉOLOGIQUE — GISEMENTS
(par J. Magné 1).
L’espèce nouvelle de Pycnodonta dont la description va suivre
provient surtout de deux gisements voisins. Le premier est
situé dans la vallée de l’oued Sidi-Amar, à 5 km. 300 au N.-E.
du village de Tleta-des-Douairs (feuille au 1/50. 000e Boghar ;
coordonnées Lambert N. Algérie : x = 529, 30 ; y = 298, 75). Le
second se trouve dans la même région, à 4 km. au N.-W. du précé¬
dent et à 3 km. 500 au N.-E. de Tleta-des-Douairs (même feuille
— coordonnées : x = 527, 45 ; y = 299,40).
Des niveaux marneux prélevés au premier point nous ont fourni
une riche microfaune de Foraminifères avec notamment :
Globotruncana elevata stuartiformis Dalbiez, G. eleoata elevata
(Brotzen), G. linnei (d’Orbigny), G. fornicata Plummer, G. globi-
gerinoides (Marie), Gumbelina plummerae Loetterle et des Cibicides,
Palmula, Linticulina, Gaudryena , etc.
Cette microfaune permet d’attribuer ces affleurements au Campa-
nien.
Au point de vue géologique la région de Tleta-des-Douairs, située
dans le Titteri (départ. d’Alger), fait partie de la zone sud-tellienne
dont la tectonique particulièrement complexe a été débrouillée
récemment par M. Mattauer et ,1. Polvêche à l'ouest de Boghar, et
par les géoloques de la S. N. Repal à l’est. Nous remercions ici l’un
d’eux, F. de Chevilly, qui, au cours du lever de la feuille Boghar,
nous a signalé les gisements fossilifères mentionnés dans cette note.
B. — ÉTUDE DE Pycnodonta magnei nov. sp. (par S. Freneix).
Introduction — Attribution au genre. — Les individus d’Os-
treidés qui représentent l’espèce nouvelle faisant l’objet de cette
note appartiennent au genre Pycnodonta Fisher de Waldheim. Ce
1. Chef du Laboratoire de Géologie de la Société Nationale de Recherche et
d’exploitation des Pétroles en Algérie. (Note publiée avec l’autorisation de la
Direction de la S. N. Repal.).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVIII, n° 2, 1956.
— 245 —
sont des Pycnodonta plissées qui ont extérieurement de grandes
analogies avec les Lnpha.
Leurs caractéristiques de genre Pycnodonta sont nets : crénelures
vermiculées de part et d’autre de l’aréa ligamentaire et structure
particulière du test. A l’intérieur des valves, à la surface des régions
érodées, on peut observer des vacuoles arrondies, blanchâtres : ce
sont les couches crayeuses vacuolaires spéciales au genre.
Descrivtiox. — Le matériel examiné comporte 7 valves gauches,
1 valve droite en bon état et d'autres exemplaires encroûtés.
Les coquilles sont d’assez grande taille. Le plus grande valve
gauche mesure 65 cm. de diamètre umbono-palléal, 60 cm. de dia¬
mètre antéro-postérieur et 30 cm. de convexité.
Comme chez toutes les huîtres, la forme est variable. Dans l’en¬
semble les valves gauches sont allongées, assez larges, peu rétrécies
dans la région du sommet, d’aspect externe bosselé. Le test est épais,
les valves sont modérément creuses, leur maximum de convexité
est au niveau du muscle (un peu antérieurement à celui-ci), la
convexité et l’épaisseur du test diminuent vers la région anale. Le
crochet est très légèrement contourné vers le bord postérieur. De
part et d’autre du crochet, plus développées du côté antérieur,
des proliférations lamellaires du test élargissent les valves à leur
sommet.
L’ornementation consiste en plis ou grosses côtes irrégulières,
accentuées sur la région umbonale, qui s’affaiblissent ou dispa¬
raissent vers la région palléale. Leur nombre varie de 4 à 6. Elles
sont largement espacées et les intervalles sont parcourus de plis plus
fins et de fines striations radiales. Ces plis n’aboutissant pas au
bord palléal ne le découpent pas.
Les lamelles d’accroissement, largement espacées, sont assez
saillantes et se soulèvent parfois en squames ou tubulures sur le
dos des côtes.
L’aréa ligamentaire, triangulaire, est à large base ; le bord du
plateau ligamentaire est presque rectiligne, peu indenté par la fos¬
sette ligamentaire, qui n’est que légèrement creuse, et par les bourre¬
lets adjacents, peu élevés. Fossette et bourrelets sont de même
largeur. Des crénelures vermiculées sont situées de part et d’autre
du crochet, entre les bourrelets ligamentaires et les proliférations
lamellaires du test. Elles ne sont pas nettement observables sur
toutes les valves et ne s’étendent guère au delà du plateau ligamen¬
taire.
L’impression musculaire est enfoncée, de forme plus ou moins
circulaire, et située légèrement au-dessus et en arrière du centre
de la valve.
Le limbe est large et plat.
— 246 —
La valve droite est arrondie, operculaire et légèrement concave.
L'ornementation est principalement lamellaire, les plis radiaux sont
peu marqués, tout au moins sur la seule valve que nous avons pu
examiner. Le limbe est légèrement relevé vers l’extérieur.
Diagnose. — Taille moyenne, test épais, crochet droit. Valve
gauche creuse, forme allongée, assez convexe ; ornementation
radiale de 5 grosses côtes environ, irrégulières, largement espacées,
s’estompant vers le bord palléal ; lamelles d’accroissement concen¬
triques assez largement espacées, plus ou moins squameuses au
niveau des côtes. Aréa ligamentaire triangulaire assez développée
et plate, à fossette de largeur égale à celle des bourrelets, à bord
inférieur sub-rectiligne. Crénelures marginales le long de l’aréa liga¬
mentaire, en marge des bourrelets ligamentaires. Impression muscu¬
laire arrondie, enfoncée, située légèrement au-dessus du centre de la
valve et postérieurement à celui-ci. Valve droite operculaire à orne¬
mentation principalement lamellaire, ornementation radiale atté¬
nuée.
Localités : Gisements de la région de Tleta-des-Douairs, vallée
de l’Oued Sidi-Amar et abords (Titteri), département d’Alger.
Niveau : Campanien.
Rapports f.t différences. — Cette espèce est comparable à
Pycnodonta devillei (Coquand) provenant du Campanien de Meudon
en France et de Ciplv en Belgique (1869, p. 44, pi. 28, fig. 16-21) ;
elle s’en rapproche par son ornementation de 5 grosses côtes. P.
devillei a une forme différente, triangulaire ; elle ne présente qu'une
expansion auriforme du côté postérieur, sa costulation est accen¬
tuée jusqu'au bord palléal qu’elle découpe fortement et de petits
plis gaufrés ondulent le bord postérieur.
P. devillei est une espèce dont l’aspect se rapproche davantage
encore des Lopha que notre espèce nouvelle, par ses côtes indentant
fortement le bord des valves. H. Coquand compare son espèce à
O. semiplana Sowerby, qui est considérée par de nombreux auteurs
comme une Lopha. Nous avons pu vérifier sur des exemplaires de
semiplana provenant de Ciply que cette espèce présente toutes les
caractéristiques de Pycnodonta. Déjà en 1941 semiplana Sowerby
et devillei Coquand avaient été classées par G. Ranson parmi les
Pycnodonta.
Explication de la planche.
Pycnodonta magnei n. sp. — Tleta-des-Douairs. Campanien d’Algérie.
Fig. 1. Valve gauche, face externe X 1. — Fig. 2. Valve gauche, face interne X 1. —
Fig. 3a. Valve gauche, face externe X 1. — Fig. 36. Valve gauche, face interne
X 1. — Fig. 4. Valve droite, face interne (accolée à une valve gauche). — Fig. 5.
Portion de la face interne d’une valve gauche, montrant la couche crayeuse vacuo-
laire X 3.
Planche I
— 247 —
Ainsi il est probable qu’un certain nombre d'espèces d’huîtres
plissées du Crétacé, après vérification de leurs caractères internes et
structuraux, devront être séparées des Lopha pour entrer dans le
groupe des Pycnodontes plissées et être rattachées à la branche
phylogénétique martinsi (d’Archiac) du Nummulitique, squarrosa
(de Serres) du Néogène et hyotis (Linné) du Quaternaire- Actuel.
D’Amérique, nous trouvons décrites des espèces comparables à
P. magnei, comme, par exemple, O. subradiata (Cragin), figurée par
L. W. Stephenson (1952, pl. 18, fig. 7-11), provenant de la « Wood-
bine formation » (Cénomanien) du Texas. Mais, par sa forme plus
plate et ses côtes plus fines et plus nombreuses, elle s’éloigne de notre
espèce.
BIBLIOGRAPHIE (références citées).
Coquand H., 1869. — Monographie du genre Ostrea, terrain Crétacé.
Marseille, H. Seren.
Ranson G., 1939-1941. Les Huîtres et le calcaire (I. Formation et struc¬
ture des « chambres crayeuses ». — Introduction à la révision du genre
Pycnodonta. F. de W. — Bull. Mus. nat. Ilist. nat„ 2e s., XI, n° 5,
p. 467 (1939) ; 2e s., XII, n° 7, p. 426 (1940) ; 2* s., XIII, n° 1, p. 49
(1941).
Stephenson L. W., 1952. — Larger Invertebrate fossils of the Woodbine
formation (Cenomanian) of Texas. Geol. surv. Profession. Paper n° 242.
— 248
Nouvelle espèce /j Unio plissé i>u Crétacé supérieur
du Soudan Français : Pi.icatounio radieri nov. sp.
Par .J. Go UMARD.
Superfamille : UNIONACEA.
Famille : UNIONIDAE (d’Orbigny) Ortmann.
Sous-famille : Unioninae (Swainson) Ortmann.
Genre : Plicatounio, Kobayashi et Suzuki, 1936.
Génotype : Plicatounio naktongensis. Japon.
Naktong-Wakino sériés (sommet du Jurassique supérieur).
Plicatounio radieri nov. sp.
Introduction géologique (Gisement). — Parmi les échantillons
que M. H. Radier, Ingénieur-Géologue D. F. M. G. à Dakar, a fait
parvenir au Centre d’Études et de Documentation Paléontologiques
du Muséum de Paris, au mois de juillet 1955, nous trouvons plusieurs
empreintes et moules d’un grand lamellibranche costulé ; la roche
et les moules eux-mêmes sont constitués par une argile sableuse
gris-verdâtre ; l’argile proprement dite y est d’ailleurs en petite
quantité, et le sable — très fin — représente la plus grande partie
de la roche. Cette argile sableuse est micacée. La roche est tendre et
friable. Elle est constituée en strates très nettes, se clivant facile¬
ment. Dans l’un des échantillons, on voit des débris végétaux
(fragments ligneux de couleur gris-foncé) avoisinant les empreintes
du fossile.
Cette découverte a été faite lors du forage d’un puits
(Puits d’In-Takach, à 150 km. E. S. E. de Gao, Soudan français),
dans les formations remplissant le fossé de subsidence du Crétacé
moyen et supérieur (cf. Radier, R. S. G. F. (6) III, 1953, pp. 677-
695). Lès blocs contenant ces échantillons ont été récoltés à 56 mètres
de profondeur, dans le Crétacé supérieur (niveau à Pseudocucullaea
lens Solger, var. obliqua Solger, du Crétacé supérieur du Cameroun).
Description. — Le matériel examiné comporte plusieurs
empreintes externes, un moule interne d’une valve droite, et un frag¬
ment de moule interne impressionné d’une valve gauche ; o’est le
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 2, 1956.
— 249 —
moule interne de la valve droite qui fournit le plus d’indications,
et c’est lui que nous allons décrire en premier lieu.
Cet échantillon est de grande taille : Diamètre antéropostérieur :
120 mm. (ou un peu plus, car le bord postérieur présente une cas¬
sure). Diamètre umbono-palléal : 82 mm. environ. Rapport du dia¬
mètre umbono-palléal au diamètre antéropostérieur : 0,68. Convexité
d’une valve : 28 mm.
La forme générale de la coquille est une de celles les plus cou¬
rantes chez les Unio. Les crochets, situés entre le premier quart et
le premier cinquième antérieurs de l’animal, sont puissants, obtus et
nettement prosogyres. La coquille est transverse, ovale, moyenne¬
ment renflée. Le maximum de convexité de la coquille se situe à peu
— 250
près à 1,5 cm. en arrière de l'extrémité du crochet. Le bord antérieur
de la coquille est court, arrondi régulièrement. Le bord palléal, dont
seule la partie tout à fait antérieure est visible dans notre échan¬
tillon, semble se raccorder par un angle assez brusque avec un bord
postérieur long, légèrement convexe.
La costulation est extrêmement caractéristique : toute la partie
postérieure de l’animal est couverte de grosses côtes rayonnantes
ou plis. On compte 7 plis rayonnants, d'abord larges et espacés
sur la partie médiane de l’animal, et devenant de plus en plus
étroits et serrés à mesure qu’ils se rapprochent du bord postérieur.
Ces plis sont très nets près du bord palléal, et s’estompent en se
rapprochant du crochet ; sur le moule interne ils disparaissent même
totalement à une petite distance de celui-ci, distance variable pour
chacun d’eux. Les plus antérieurs disparaissent plus tôt que les
autres, le premier n’ayant couvert que les 2/3 de la distance du bord
Fig. 2. — Plicatounio radieri , valve droite vue par le crochet ( X 3/4).
palléal au crochet, et les suivants arrivant au contraire de plus en
plus près du crochet. Ce caractère toutefois n'a pu être observé sur
d’autres exemplaires et est peut-être imputable à l’état de conserva¬
tion de notre spécimen.
Ces plis convergent vers le crochet, ou, plus exactement vers un
point situé très légèrement en dedans de l’umbo.
Sur le moule interne de la valve droite ne sont visibles ni plis
concentriques, ni stries d’accroissement. Par contre, sur le fragment
de moule impressionné de la valve gauche, on peut observer de
grosses stries d’accroissement très nettes, qui recoupent les plis
radiaires dans la région postérieure de l’animal, conservée sur notre
fragment; les stries d’accroissement sont onduleuses au niveau des
plis, et dessinent des sinuosités arrondies, convexes vers l’umbo sur
les côtes radiaires et concaves vers l’umbo dans les espaces inter¬
costaux.
La partie antérieure de l’animal est tout à fait dépourvue de côtes.
Nous n’avons aucune indication sur la charnière, qui n’est visible
dans aucun des échantillons.
— 251 —
On peut observer une grande impression du muscle adducteur
antérieur, de forme ovalaire, située sous la région umbonale, et une
ligne palléale très marquée, qui part tangentiellement du bord
inférieur de cette impression musculaire, et s’incurve parallèlement
au bord palléal, en le longeant à une distance de 15 inm. environ ;
la cassure de l’échantillon empêche de la décrire plus complètement.
Rapports et différences. — Ce fossile, par sa forme générale
rappelle un peu les Cardita. Mais aucune espèce de Cardita n’atteint
la taille de nos échantillons. L’allure des plis est en outre très
différente.
Par contre, les formes innombrables d’Unio qui se sont succédé
Fig. 3. — Plicatonio radieri, fragment de valve gauche montrant les stries
d’accroissement onduleuses (X 3/4).
depuis le Purbeckien jusqu’à nos jours présentent de grandes
affinités avec ces derniers et il paraît indéniable que notre espèce
doive leur être rapportée. Les Unios sont, en effet, de façon très
générale, des formes pourvues seulement de stries et de bourrelets
concentriques, avec ça et là des nodosités. Mais à toutes les époques
géologiques et spécialement au Crétacé, on voit apparaître des
formes plus ou moins costulées. Cette costulation est souvent
d’ailleurs à peine indiquée : elle consite en une carène mousse,
située aux 2/3 postérieurs de l'animal, et en un ou deux plis autour
de cette carène. Dans d’autres espèces plus évoluées, les plis devien¬
nent plus nombreux, mais restent toujours, sauf exceptions très
rares, localisés à la partie arrière de l’animal. Ces plis ont d’ailleurs
— 252 —
une direction assez variable. Le plus souvent, leur axe converge
vers un point situé dans la région du crochet eu en arrière de celui-ci.
D’autres fois ( Unio multiplicatus Lea, actuel), le faisceau des plis
passe tout entier sous le crochet.
Notre espèce ressemble un peu à Unio belliplicatus Meeck, du
Crétacé des États-Unis (White, 1881-1882, p. 430, pl. 6, fig. 1-3) ;
mais cette ressemblance est superficielle : U. belliplicatus possède
une carène dorsale, et des plis qui divergent légèrement à partir de
cette carène, les deux séries de plis venant, après une inflexion,
encadrer le crochet ; dans notre espèce au contraire, il n’v a pas
trace de carène, et les côtes sont tout à fait rectilignes, se dirigeant
vers la région umbonale sans la moindre inflexion.
La ressemblance est beaucoup plus grande avec un Unio plissé
du Sénonien de l’Indochine : Plicatounio Suzuki Ilofïet (J. H. Hof-
ff.t, 1937, p. 15, pl. IV, fig. 1-5). h’Unio d’Indochine, à la différence
de notre espèce, est entièrement couvert de côtes, aussi bien dans la
région antérieure que dans la région postérieure. Mais si l’on fait
abstraction des 28 côtes fines de la région antérieure et moyenne, on
remarque que les 5 larges côtes postérieures ont une grande analogie
avec celles de notre échantillon.
Mais c’est avec un Plicatounio du Jurassique supérieur du Japon
(le génotype même de ce genre), Plicatounio naktongensis Kobayashi
et Suzuki, que les affinités sont les plus nettes (Kobayashi et
Suzuki 1936, pp. 250-252, pl. XXV III, fig. 1-4, 6-8).
Comme notre espèce, P. naktongensis est complètement dépourvu
de plis rayonnants dans la région antérieure ; de plus, dans la région
postérieure, on voit 5 gros plis radiaires, rayonnant de la région
umbonale, et tout à fait semblables à ceux de nos échantillons. Enfin,
les stries concentriques, subrectilignes dans la région antérieure,
présentent au niveau des plis, des sinuosités arrondies qui ont une
analogie frappante avec celles de notre fragment de moule interne
impressionné. La forme des crochets, d’autre part, est le même. Par
contre, P. naktongensis a une forme plus transverse que notre
espèce, et, surtout, le crochet est situé au tiers antérieur de l’animal,
au lieu d’être au quart antérieur comme dans la nôtre. Cette réduc¬
tion considérable de la région antérieure fait que la zone lisse de
l’avant occupe sur notre échantillon une surface beaucoup moins
grande que dans l’espèce japonaise.
Malgré ces quelques différences, les affinités entre les deux espèces
sont indiscutables.
Un unionidé du Crétacé supérieur de Mongolie (désert de Gobi),
Pseudohyria gobiensis Mac Neil (E. K. Morris 1936, pp. 1514-1515,
pl. 2, fig. 1-3), présente également des analogies avec le nôtre :
la forme générale des côtes est la même : grands plis rectilignes
partant du sommet. Mais à la différence de notre espèce, ces plis
253 —
sillonnent la surface entière de la coquille, aussi bien à l’avant qu’à
l’arrière, et l’on peut en compter 18, au lieu de 7 seulement dans
notre espèce. Les stries d’accroissement présentent là encore la
même allure onduleuse sur les plis. Quant à la forme générale elle
est très différente, les crochets étant ici subcentraux, et le contour
général de la coquille, subquadrangulaire.
En outre, des dépôts du crétacé supérieur de Mongolie, M. Mar¬
tinson a décrit deux espèces nouvelles d’Unionidés appartenant au
nouveau genre Protounio : P. cardiiformis sp. nov. et P. mongolensis
sp. nov. (Martinson, 1933, pp. 167-170, fig. 1-3). Ces Protounio
sont, eux aussi, costulés, mais les côtes radiaires sont obsolètes dans
la partie antérieure de l’animal et, dans la partie postérieure, « elles
s’aplatissent et disparaissent vers le centre de la coquille ». Le bord
palléal est cependant gaufré par ces indices de côtes sur toute sa
longueur. Les crochets sont, ici, sub-centraux.
Signalons qu’au Miocène on retrouve une ornementation compa¬
rable dans un Unio plissé du Miocène du Portugal, Unio ribeiroi
Fontannes (Fontannes 1883).
Rappelons également que D. Mongin a signalé dans une note
récente, l’existence, en Afrique, de coquilles ferrugineuses d’Unio¬
nidés à grosses côtes, découvertes par J. Ph. Lefranc, et coexistant
avec des Desertella foureaui dans le gisement de Fort-Flatters, au
Nord du Hoggar, dans les séries argilo-gréseuses du « Continental
intercalaire », où « grès de Nubie » (s. str.) du Sahara (d’âge Crétacé
inférieur et moyen). Aucune description ni figuration n’ayant encore
été donnée de ces dernières nous ne pouvons faire de comparaison.
Diagnose. — Grande taille. Crochets très antérieurs, puissants, obtus,
prosogyres. Coquille transverse, ovale, moyennement convexe (maximum de
convexité à 15 mm. en arrière des sommets).
Région antérieure lisse. Région moyenne et postérieure couverte de 7 gros
plis rectilignes rayonnants, convergeant vers Vumbo. Fortes stries d’ accroisse¬
ment, onduleuses dans la région postérieure au niveau de leur intersection
avec les plis.
Impression de l’adducteur antérieur grande, ovalaire, et impression
palléale très marquée, distante de 15 mm du bord de la coquille.
BIBLIOGRAPHIE (références citées).
Fontannes, Ch. F, 1883. Note sur la découverte d’un Unio plissé dans le
Miocène du Portugal. H. Georg., Lyon, 22 p., 1 fig., 1 pl.
IIoffet, J. H., 1937. Les Lamellibranches saumâtres du Sénonien de
Muong-Phalane (Bas Laos). Bull. Serv. Geol. Indochine, XXIV, fasc. 1,
Hanoï, 1937.
Kobayashi et Suzuki, 1936. Non marine shells of the Naktong-Wakino
sériés. Japanese J. Geol. Geogr., XIII, n° 3-4, Tokyo, octobre 1936.
— 254 —
Martinson, G. G., 1953. Nouveaux Unionidae des dépôts du Crétacé-
supérieur de Mongolie. Dokl. Akad. Nauk SSSR, t. 89, n° 1, pp. 167-
170, 3 fig. (trad. Ketchian, n° 776).
Mongin, D., 1954. Sur divers Lamellibranches d’eau douce récoltés dans
le « Continental intercalaire » du Sahara. C. R. Acad. Sri., t. 239, pp. 771-
773.
Morris, F. K., 1936. Central Asia in Cretaceous Time. Bull. geol. Soc
Amer., vol. 47, septembre 1936.
Radier, H., 1953. Contribution à l’étude stratigraphique et structurale
du détroit soudanais. Bull. Soc. Geol. Fr., Paris, sér. 6, t. III, fasc. 7-8,
pp. 677-696, 3 fig.
White, C. A., 1881-1882. A review of the non marine fossil Mollusca of
North America. Third Ann. Rep. U. S. States geol. Suro., Washington,.
1883.
— 255 —
Lambeau d' alluvions anciennes dans la vallée
du Grand Morin a Voui.angis (Seine-et-Marne)
Par René Abrard.
A 1.400 m. environ au S.-E. de Voulangis, le creusement d’un
puits au pied du coteau, sur Ja rive gauche du Grand Morin, au
lieudit « la fontaine Serrien » en un point où il paraissait normal
de rencontrer les sables de Beauchamp a permis de recouper les
assises suivantes, de haut en bas : 1) éboulis de pentes, 0 m. 60 ;
2) limon, 6 m. 40 ; 3) alluvions à éléments moyens, plus sableuses
vers la base, 2 m. 10.
L’emplacement en question est situé très au-dessus de la plaine
alluviale moderne sur le début de la pente du flanc de la vallée ;
d’après le plan directeur au 20.000e, feuille de Meaux, il serait
proche de la cote -\- 63 et la plaine alluviale à + 55 environ.
Il n’y a pas de doute que l’on se trouve en présence d’un lambeau
d’alluvions anciennes, symétrique à la frange qui s’observe en face
sur la rive droite.
Ces alluvions qui se sont montrées aquifères (48 m3 h.) sont princi¬
palement constituées par des sables de Beauchamp, avec galets
de calcaire de Champigny. Elles renferment des Cérithes arrachés
à l’Éocène. Les vestiges de meulières de Brie n’y paraissent pas
abondants. Le limon qui les recouvre est très différent de celui des
plateaux ; sa partie supérieure est peut-être due au ruissellement
sur les pentes, mais il n’est pas exclu qu’il soit fluviatile vers la base.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 1, 1956.
— 256 —
Note écologique sur l’aquarium marin
du Laboratoire des Pêches Coloniales du Muséum.
Par Yves Plessis.
Parmi les divers aspects que présente l’aquarium marin du Labo¬
ratoire des Pêches Coloniales du Muséum, la variation de « poten¬
tialité biologique » des différents bacs mérite de fixer l’attention.
Cette installation, progressivement réalisée depuis 1951, présente
actuellement un état d équilibre particulier.
L’eau circulant dans les bacs irrigue successivement un certain
nombre d’habitats. Ceux-ci, par leur position respective, sont soumis
à des conditions qui leur sont spécifiques ; de celles-ci dépend leur
état d'équilibre. Il en résulte qu'ils ne peuvent être réciproquement
déplacés sans perturber gravement leur faune et leur flore.
Dans la plupart des bacs ont été placées un certain nombre d’algues
dont quelques espèces se maintiennent bien vivantes. En outre la
microflore, constituée surtout de diatomées envahit plus ou moins
les parois de verre et les rochers. On peut penser que cette flore
contribue largement à l’oxygénation de l’eau. Malheureusement, si
sa part n’est pas négligeable, elle n’est pas déterminante dans ce
facteur capital du renouvellement d’oxygène. Un schéma très simple
permet de suivre la variation de la quantité d’oxygène dissous dans
l’eau au cours de son circuit.
La méthode de dosage utilisée est celle de Winkler, modifiée par
Nicloux. Cette méthode n’a peut-être pas l’avantage d’une très
grande précision mais elle m’a donné des résultats assez constants.
Emploi d’ampoules scellées. — - Pour titrer l’iode libéré par l’hy¬
drate manganique en présence de l’iodure de potassium, j’utilise
une solution N/100 exactement ajustée d’hyposulfite de sodium.
Cette solution est faite avec grand soin, en quantité suffisante pour
un très grand nombre de dosages, à partir d’hyposulfite pur et
d’eau bidistillée. Elle est mise en ampoules de verre neutre d’une
contenance de 10 cc. Des ampoules vieilles de deux ans n’ont pas, à
l’analyse, permis de déceler la moindre altération. Cette technique
est surtout utile sur le terrain où il est plus facile d’emporter une
boîte d’ampoules que de vérifier le titre d’une solution.
Résultats des dosages. — Les dosages ont été effectués à une
température variant de 15° à 17° C ; l’eau de l’aquarium a une den-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 2, 1956.
— 257 —
sité de 1.019 gr. à 15° C. Dans le circuit de l’eau de mer, les résultats
suivants ont été obtenus, en février 1956, à 16 heures :
Ces résultats permettent de déduire les conclusions suivantes :
De l’exhausteur au troisième bac, oïl constate une chute progres¬
sive de la quantité d’oxygène. Cette chute progressive est due à la
densité de la faune dont la consommation en oxygène est supérieure
au renouvellement, au niveau des bacs. Au contraire, dans la réserve
où la densité de la faune est beaucoup plus faible, le renouvellement
en oxygène compense largement la consommation.
Les nombreux dosages, faits le matin et le soir, indiquent tous
sinon les mêmes chiffres, du moins le même caractéristique : le
matin, la quantité d'oxygène est beaucoup plus faible que le soir.
Il semble bien que l’assimilation chlorophyllienne se fasse sentir
aussi bien dans les bacs éclairés que dans la réserve où ne pénètre
qu'une lumière très diffuse. Les bacs sont éclairés sept heures par
jours, par deux tubes fluorescents de 1 m. 20 de longueur à environ
50 cm. au-dessus d’eux.
Répartition de la faune L — Dans ces conditions et après de nom¬
breux tâtonnements, la répartition des animaux est la suivante :
L'installation comprend cinq séries de bacs superposés. La super¬
position correspond au schéma ; on a donc des bacs en position
B, C, et 1).
Dans les bacs B vivent des animaux réclamant un terrain sableux ;
ces bacs sont en effet remplis de sable aux deux tiers et le courant
d’eau s’y fait de bas en haut. Dans ces bacs prospèrent aussi les
animaux les plus fragiles.
Des Ophiures : Acrocnida brachiata (Montagu), complètement
enfoncé dans le sable. — Ophiura texturata Lamark, dont seules les
1. Je tiens à remercier tout particulièrement G. Cherbonnier et J. Forest qui
m’ont trè aimablement apporté leur concours dans la détermination de plusieurs
espèces ainsi que G. Da Lage qui a bien voulu me procurer des espèces particulière¬
ment intéressantes.
Centimètres cube d'oxygène par litre
— 259 —
extrémités des bras sont dégagées du sable ; l’animal est prêt à
bondir sur tout ce qui passe à proximité. — Ophiocomina nigra
(O. F. Müller), de préférence dans les endroits sombres d’un bac et
isolé à cause de sa très grande voracité. — Amphipholis squamata
(Delle Chiaje), dans les coquilles vides.
Des Etoiles de mer : Asterina gibbosa (Pennant) dont j'ai
observé le développement complot. — Asterias rubens L. —
Astrupeclen irregularis (Linck).
Des Oursins : Psammechinus miliaris (Gmelin).
Des Crustacés : Inachus dorsettensis (Penn.) et Pisa gibbsi Leach,
Diogenes pugilator (Roux), peu fragiles mais trouvant ici un fond
sableux.
Un Scaphopode : Dentalium dentalis L.
Les bacs de la série C renferment des Anémones : Actinia equina L.,
l’une d’elle est au laboratoire depuis 1951. — Anemonia sulcata
Penn. — Sagartia troglodites Heider.
Des Pagures : Diogenes pugilator (Roux). — Eupagurus bern-
hardus (L.). — - Chbanarius misanthropus (Risso).
Des Porcellanes : Porcellana longicornis (Penn.). — Porcellana
platycheles (Penn.).
Des crabes : Portunus puber (L.). — Portunus marmoreus Leach. —
Carcinus maenas (L.). — Pilujnnus hirtellus (L.).
Des Galatbées : Galathea squamifera Leach.
Les bacs de la série D renferment une faune plus pauvre :
Anémones de mer : Actinia equina.
Echinodermes (Holothuries) : Cucumaria lefeorei Rarrois. —
Cucumaria montagui Flem. — Cucumaria planchi Brandt.
Crustacés : Clibanarius misanthropus (Risso).
Tuniciers : Clavellina.
Les Crinoïdes Antedon bifida (Pennant) semblent très peu exigeants
et s’accommodent très bien des bacs de la série C et D. Toutefois,
la lumière diffuse de la réserve paraît être pour eux le meilleur
habitat.
Les bacs et la réserve sont envahis par des larves scyphistomes
de Méduses Acalèphes. Elles sont localisées soit dans les endroits où
le courant est le plus fort, soit dans les emplacements les plus sombres.
Des colonies de Bryozoaires (, Scrupocellaria scruposa L.) sont
réparties un peu partout dans la réserve ; leur densité est plus grande
sur les surfaces en surplomb que sur les surfaces verticales. Ils sont
pratiquement inexistants ailleurs.
Des Archiannélides (Donophilus gyrociliatus ) se multiplient abon¬
damment partout où des matières organiques s’accumulent.
La réserve, d’une contenance de 400 litres, par sa grande stabilité
thermique et son faible éclairement, semble mieux convenir que les
260 —
bacs d’élevage à certains animaux. Non seulement Scyphistomes,
Bryozoaires, Crinoïdes y manifestent une activité plus grande
qu’ailleurs, mais cet endroit constitue le seul habitat viable pour les
Gorgones ( Gorgonia verrucosa Pal!.). Dans les bacs B elles survivent
mais en régressant lentement ; dans la réserve elles s’accroissent et
des fragments accidentellement arrachés par des Décapodes du genre
Pisa, sont capables de reformer de jeunes colonies.
On voit par cet aperçu très sommaire que l’ensemble de l’installa¬
tion comporte des éléments distincts où la faune a une physionomie
particulière. La connaissance des différents constituants de ce milieu
permettrait de définir certains facteurs importants dans le choix de
l’habitat. Il resterait à établir dans quelle mesure un séjour forcé
dans un aquarium ne se prolonge pas pour des animaux grâce à
leur résistance, mais parce qu’ils y trouvent un milieu favorable.
Laboratoire des Pêches Coloniales du Muséum.
Le Gérant : Jacques Forest.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART. - 30-5-1956.
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crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations.
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d’ Entomologie, 45 bis, rue de Buffon, Paris-5e, depuis 1934 ; trimes¬
triel ; abonnement, France, 1000 fr., Étranger, 1.800 fr.
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Journal d’ Agriculture tropicale et de Botanique appliquée, suite de Revue
internationale de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale depuis
1954. Laboratoire d’Entomologie agricole coloniale, 57, rue Cuvier,
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nérogamie, 14, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1909 ; trimestriel,
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Revue Algologique. Directeur : M. R. Lami, Laboratoire de Cryptogamie,
12, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1924 ; abonnement, France, 1.000 fr.,
Étranger, 1.200 fr.
Revue Bryologique et Lichénologique. Directeur : Mme V. Allorge, Labo¬
ratoire de Cryptogamie ; depuis 1874 ; abonnement, France, 1.500 fr.,
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Revue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Crypto¬
gamie ; depuis 1928; abonnement, France et territoires d’Outre-Mer,
1.400 fr., Étranger, 2.000 fr.
ABBEVILLE. * — IMPRIMERIE F. PAILLART. - 30-5-1956.
SOMMAIRE
Pages
Communications :
J. Berlioz. Étude d’une collection d’Oiseaux du Dahomey . 261
J. Dorst. Etude d’une collection d’Oiseaux rapportée du Pérou Central. . . . 265
Chr. Jouanin. Une capture méconnue de Pufpnus puffinus Newelli Henshaw. . . 273
II. Bertrand. Les Larves des Anchytarsini {(Col. Dascillidae) . 275
F. Grandjean. Observations sur les Oribates (35e série) . 282
L. Face. Sur deux espèces de Pycnogonides du Sierra Leone . 290
P. A. Remy. Pauropodes d’Afrique du Sud . 296
A. Vandel. Remarques complémentaires et rectifications relatives à Tri-
chorhina boliviana (Vandel 1952) (Crustacés ; Isopodes terrestres) . 300
M. Blanc. A propos de la lutte contre l’onchocercose en Afrique Noire . 303
A. Guillaumin. Contribution à la flore de la Nouvelle-Calédonie. — CXI. Plantes
recueillies par M. MacKee (suite) . 307
Cl. Ch. Mathon. Recherches méthodologiques sur l’écologie du développement
de diverses variétés de Triticium turgidum cornpositum (Blé Poulard branchu)
(seconde note) . 315
P. Balavoine. Quelques Bryozoaires éocènes du bassin de Paris et du Cotentin
de la collection Gustave-F. Dollfus . 319
M. Van Campo et A. Leroi-Gourhan (Mmes.) Note préliminaire à l’étude des
pollens fossiles de différents niveaux des grottes d’Arcy-sur-Cure . 326
G. Gardet et J. Lessertisseur. Les « Problematica » rauraciens de Saint-Pierre-
de-Maillé (Vienne) . 331
Abdolkarim Gharib. Sur les formes géométriques des cristaux d’apatitc,
d’oligiste et de pyroxène de l’îlc Hormoz (Iran) . 335
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1956. — N° 3
414e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
3 mai 1956
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR A. GUILLAUMIN
COMMUNICATIONS
Étude d’une collection D'Oiseaux du Dahomey
Par J. Berlioz.
Si la connaissance détaillée de l’avifaune en Afrique occidentale
a fait au cours de ces dernières décennies de grands progrès dont
témoignent tant d’excellents ouvrages contemporains, il est une
partie de ce vaste domaine qui marque encore une lacune partielle
dans cette connaissance : c’est le Dahomey, zone précisément inter¬
médiaire à la grande aire forestière de l’Ouest (de la Sierra Leone
à la Gold Coast) et à celle de l’Afrique équatoriale (Nigeria-Came¬
roun-Gabon-Congo). Or le Muséum a reçu récemment de ce pays,
grâce à l’activité et à la générosité de M. J. Brunei., qui en est
l’auteur, une petite collection d’Oiseaux dont l’étude présentée
ici apportera donc quelque complément d’information non dénué
d’intérêt. Cette collection a été faite entièrement aux environs de
Pobé, dans le bassin inférieur de l’Ouhemé (par environ 7° de lati¬
tude Nord et 2° de longitude Est), au milieu de forêts entrecoupées
de savanes, de caractère secondaire les unes comme les autres.
1° Non-Passeres.
Xiphidiopterus albiceps (Gould), $ ad., bords de l’Ouhemé, à Arlhan,
janvier 1955.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 3, 1956.
17
262
Actitis hypoleucos (L.), ad., bords de l’Ouhemé, janvier 1955.
Contrairement au précédent, cet Oiseau, nicheur bien connu
des régions nordiques, n’est qu’un migrateur hivernant en Afrique
tropicale.
Poicephalus senegalus Versteri Finsch, ad., Pobé (en savane),
juillet 1955.
Spécimen dont le plumage ventral fortement teinté de rouge
orangé est tout à fait typique de la sous-espèce Versteri.
Turacus persa persa (L.), ad., Pobé (en forêt), janvier 1955.
Ce spécimen présente dans sa livrée un détail assez singulier :
quelques-unes des longues plumes de la huppe sont pointées d’une
petite tache rouge terne rappelant un peu ce même caractère
(beaucoup plus développé) qui définit le Tur. Verreauxi (Schl.).
Crinijer piscator (Bodd.), ad., Pobé (en savane), février 1955.
Centropus epomidis Bp., Ç ad., Pobé (dans une palmeraie), juin 1955.
Espèce assez rare ou du moins localisée, caractéristique, sem¬
ble-t-il, de cette région de la Gold Coast à la Nigeria.
Trachylaemus purpuratus togoensis Rchw., $ ad., Pobé (en forêt),
janvier 1956.
Ce spécimen, particulièrement intéressant, s’accorde parfai"
tement avec la description, publiée par A. Reichexow en 1891
( Journ . fur Orn., pp. 379 et 394), d’un Oiseau du Togo du type
Trach. Go/fini, resté depuis lors, semble-t-il, assez mal connu.
On peut en effet se montrer surpris que certains ouvrages
modernes aient pu mettre en doute la validité de cette sous-espèce,
presque aussi différente de Gu/fini qu’elles le sont elles-mêmes
toutes deux de Tr. purpuratus, qui les remplace en « Basse-Gui¬
née ». Bannerman, dans le supplément à son grand ouvrage
( Birds of trop. West Afr., vol. VIII, 1951, p. 346), a fort exacte¬
ment rétabli les faits en réunissant d’ailleurs conspécifiquement
les trois formes. Notre record, le premier pour le Dahomey,
complète donc la distribution géographique connue de Tr. togoensis,
qui s’étend du Togo au delta du Niger. On peut noter, comme
il arrive souvent, pour la faune de ces régions, que c’est la popu¬
lation subspécifique du Togo- Dahomey, intermédiaire géogra¬
phiquement aux deux autres, qui se montre aussi la moins inten¬
sément pigmentée des trois.
(Comparé à huit spécimens de Tr. Goffini, de Gold Coast, de
Sierra Leone et du Fouta-Djalon — un spécimen récolté par le
Dr Maclaud — et à vingt spécimens de Tr. purpuratus, du Came¬
roun, du Gabon et du Congo).
Eurystomus af. afer (Lath.), ad., Pobé, février 1955.
263
Halcyon leuc. leucocephcda (Müll.), ad., sur l’Ouhemé à Arlhan,
janvier 1955.
Merops malimbicus Shaw, (J ad., février, et un juv., juillet 1955,
Pobé.
La présence de ce spécimen juvénile, apparemment âgé au
plus de quelques semaines, en raison de son bec court et encore
presque rectiligne ainsi que de Ses rectriees médianes plus courtes
que les autres et arrondies au sommet, indique évidemment la
nidification de l’espèce en cette région. Sa livrée ne correspond
pas exactement à celle qui est décrite pour ce stade dans l’ouvrage
classique de Bannerman : il possède déjà exactement la même
apparence que l’adulte, mais avec des teintes beaucoup plus
ternes, entre autres celle, rosée, du dessous du corps.
2° Passeres.
Hirundo Sm. Smithi Leach, imm., Pobé, 4 mars 1956.
Spécimen évidemment immature, en plumage plus terne que
celui d’adulte et comportant des rectriees latérales encore incom¬
plètement développées, mais dont, les « filets » distaux sont pour¬
tant très amincis, plus que chez aucune autre espèce d ’ Hirundo,
— caractère typique, avec la coloration de la tête, d’//. Smithi.
Terpsiphone Smithi Fagani (Bann.), $ ad., Pobé (dans un bois
de Tecks), 28 mai 1955.
Spécimen typique de la sous-espèce Fagani, bien caractérisée
par la teinte du plumage dorsal, et. probablement assez localisée
dans la région Dahomey- Nigéria, bien qu’apparemment encore
très imparfaitement connue, même dans les collections de Musées.
Chaunonotus Sab. Sabinei (Gr.), ad., Pobé (en forêt), mars 1955.
Dicrurus adsimilis atactus Ob., Ç ad., env. de Pobé, mai 1955.
Chalcomilra Adelberti eboensis (Jard.), $ ad., Pobé, 22 février 1956.
Cette espèce de Nectariniidé est l’une des plus caractéristiques
de l’avifaune d’Afrique occidentale, car, fait assez rare, elle ne
possède aucun homologue en Afrique équatoriale et reste très
différenciée. La forme eboensis, propre au Togo, au Dahomey
(d’où le Muséum de Paris possède déjà quelques exemplaires)
et à la Nigéria, se distingue nettement de la forme typique,
plus occidentale, par la teinte plus sombre de son plumage ventral.
Cyanomitra olioacea Ragazii ^ guineensis, $ ad., Pobé, juin 1955.
Anthreptes collaris subcollaris (Hartl.), çJÇ ad., Pobé, 24 mars 1955.
Chez cette espèce comme chez la précédente, les distinctions
subspécifiques, basées sur de subtiles et inconstantes différences de
— 264 —
teinte, sont mal définies, les populations respectives de Haute
et de Basse-Guinée différant en fait fort peu les unes des autres.
— Cette même remarque s’applique d’ailleurs tout aussi bien
à l’espèce de Ploceidé suivante :
Malimbus rubricollis Bartletti Sharpe, deux ad., février et
1er mai 1955.
Ploceus castaneofuscus Less., ? ad. (étiqueté originellement Ç),
Pobé, février 1955.
Nigrita can. canicapilla (Strickl.), $ ad., 22 février 1956.
Ce spécimen est, du fait de la couleur très pâle et contrastée
de l’uropygium ainsi que du nombre des taches blanches sur les
ailes (ces taches étant par contre assez petites), certainement
bien plus voisin de la forme typique de l’espèce, c’est-à-dire la
population d’Afrique équatoriale (Nigéria, Cameroun, Gabon,
etc.), que de la forme occidentale N. c. Emiliae Sharpe, dont l’habi¬
tat s’étend, selon Bannermàn, de la Guinée française au Togo.
Les deux sous-espèces étant bien différenciées en livrée d’adulte,
il est assez curieux et imprévu de trouver entre elles une limite
aussi précise que celle qui séparerait le Togo du Dahomey : ce
serait en tout cas un des rares exemples où la forme dahoméenne
se rattacherait plus étroitement aux populations d’Afrique équa¬
toriale qu’à celles d’Afrique occidentale. Toutefois le plumage
juvénile ne comportant chez les unes comme chez les autres
aucune trace de maculatures blanches sur les ailes, il n’est pas
impossible qu’il y ait là également un,e population un peu inter¬
médiaire, que ce seul spécimen est bien insuffisant à définir.
Lamprocolius spl. splendidus (Vieill.), ad., Pobé (en forêt),
mars 1955. « Iris blanc ».
Oriolus nigripennis J. et E. Verr., Ç ad. (œufs en formation), Pobé,
février 1955.
Cette espèce de Loriot est assez remarquable par la similitude
apparente presque absolue des deux sexes, la Ç étant tout aussi
pigmentée que le
Oriolus aur. auratus Vieill., ad., Arlhan (en savane boisée),
février 1956.
— 265
Étude d'une collection D'Oiseaux
RAPPORTÉE DU PÉROU CENTRAL 1.
Par Jean Dorst.
Au cours d’une récente mission, nous avons eu l’occasion en
décembre 1954 et janvier 1955 de parcourir le Pérou central, et
principalement les hauts plateaux de la région du lac Junin et les
environs de la localité de Huaron, Dept de Pasco, où nous avons
bénéficié de l’hospitalité des Mines françaises qui y sont établies.
Nous tenons avant tout à exprimer notre gratitude à la Compagnie
des Mines de Huaron , et spécialement à son directeur, M. P. Gar¬
rigue, pour les facilités qui nous ont été si généreusement offertes.
A partir de Huaron, nous avons étendu nos recherches vers les
zones tempérées et subtropicales, aussi bien sur le versant pacifique,
entre la petite ville de Canta et le col de la Viudad, que sur le versant
amazonien, en descendant la vallée du rio Paucartambo (Dept de
Pasco). Nous avons pu ainsi étudier la succession des zones bio¬
logiques sur l’un et l’autre des versants des Andes. Si notre collec¬
tion comprend une majorité d’oiseaux caractéristiques des hauts
plateaux andins, des types propres aux zones tempérées et subtro¬
picales y figurent également : citons les Trochilidés Metallura Phœbe,
Leucippus chionogaster , le Furnariidé Upucerthia serrana, le Tyran
Ochthoeca leucophrys, les Cœrebidés üiglossa carbonaria et Coni-
rostrum cinereum et le Fringillidé Atlapetes Nationi.
La majeure partie de nos collections provient cependant des
hauts plateaux, où nous n’avons malheureusement pu collecter,
faute de moyens, un certain nombre d’oiseaux d’eau, abondants
sur toutes les lagunes. Ces collections nous ont néanmoins permis
d’apprécier les caractères de cette avifaune de transition entre celle
qui peuple l’Ecuador et le Nord du Pérou et celle de régions plus
méridionales. Le Pérou central constitue par ailleurs la limite de
répartition d’assez nombreuses espèces ; on y trouve en particulier
la limite de l’extension vers le nord d’un certain nombre d’oiseaux
d’affinités méridionales comme la Bernache Chloephaga melanoptera,
les Furnariidés Upucerthia oalidirostris , Cinclodes atacamensis,
Geositta cunicularia, le Fringillidé Diuca speculifera.
Le cloisonnement dû à la complexité des chaînes andines a d’autre
1. Résultats d’une mission scientifique au Pérou sous l’égide de l’Institut français-
d’études andines de Lima. Note n° 2.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVIII, n° 3, 1956.
266 —
part provoqué la spéciation de nombreux types d’oiseaux étroite¬
ment localisés, dont le Pérou central n’est pas avare : c’est le cas,
parmi les oiseaux collectés, du Formicariidé Grallaria andicola,
du Furnariidé Geositta saxicolina, sans compter bien entendu les
nombreuses sous-espèces propres à cette région que l’on peut dis¬
tinguer parmi les oiseaux à plus large distribution. Tous les stades
d’évolution se rencontrent donc dans les Andes, dont chaque
compartiment abrite une avifaune quelque peu différenciée.
Lariformes.
Larus serranus Tschudi.
Huaron : 1 $, 7 décembre.
Charadriiformes.
Capella Paraguaiae andina (Tacz).
Huaron : 2 3, 23 et 27 décembre.
Erolici Bairdi (Coues).
Pampa de Junin : 1 3, 22 décembre.
Ce Bécasseau est un migrateur nord-américain en hivernage sur
les hauts plateaux.
Ptiloscelis resplendens (Tschudi).
Pampa de Bonbon : 1 $, 6 décembre.
Ardéiformes.
Nycticorax nycticorax cyanocephalus (Molina).
Col de la Viudad : 1 ? juv., 5 décembre.
Ansériformes.
Lophonetta specularoides alticola (Mén.).
Petits lacs dans la région de Huaron : 2 3, 1 9, 5 et 8 décembre.
Ce Canard est abondant sur de nombreux lacs des hauts plateaux,
même les plus profonds qu’évitent les autres espèces d’Anatidés.
Chloephaga melanoptera Eyton.
Huaron : 1 3, 3 janvier.
Les pattes de cette Bernache propre aux hauts plateaux andins
sont rouges, son bec rose vif.
Falconiformes.
Phalcobaenus albogularis megalopterus (Meyen).
Huaron : 1 Ç imm., 4 janvier.
267
Strigiformes.
Speotyto cuniculciria juninensis Berl. et Stolz.
Pampa de Junin : 1 <?, 1 Ç, 8 décembre.
PlCIFORMES.
Colaptes rupicola puna Cab.
HuarOn : 1 3, 1 Ç, 8 et 31 décembre.
Trochiliformes.
Metallura Phœbe (Lesson et Del.).
Au-dessus de Canta, vers 3.200 m. : 2 cj, 5 décembre et 6 janvier.
Leucippus ch. chionogaster (Tschudi).
Paucartambo : 1 d, 30 décembre.
Chalcostigma olivaceum pollens Carriker.
Huaron : 1 3, 8 1 Ç, et 12 décembre.
Passé ri formes.
Formicariidés.
Grallaria andicola (Cab.).
Quebrada Victoria (Route de Carhuamayo à Paucartambo) : 1 3 ad.,
1 3 juv., 8 décembre ; Huaron : 1 ?, 1 juv., 16 et 18 décembre.
Cette Grallaire est propre aux régions tempérées du Pérou cen¬
tral et septentrional, où elle se tient uniquement dans des ravins
encombrés de végétation buissonnante et d’éboulis rocheux. La
description des divers plumages donnée par Taczanowski ( Orn .
Pérou, 2, p. 85, 1884) s’applique parfaitement à nos spécimens.
Furnariidés.
Geositta cuniculciria juninensis Tacz.
Lac Junin : 3 Ç, 24 décembre.
Ces oiseaux, dont les allures et l’apparence rappellent celles des
Traquets du genre Œnanthe, appartiennent à la race propre au Pérou
«entrai, caractérisée par l’intensification de la coloration des parties
supérieures, le plus souvent fortement teintées de gris. Cette colo¬
ration grise semble cependant assez variable selon l’époque de
l’année, comme en témoignent certains spécimens de la collection
du Muséum.
Nous n’avons jamais rencontré cette espèce en dehors des pampas
dégagées qui entourent le lac Junin : bords du lac lui-même, pampa
de Junin, pampa de Bonbon. On la reconnaît facilement aux taches
rousses de ses ailes bien visibles dès que l’oiseau prend son vol.
268
Geositta saxicolina Tacz.
Huaron : 3 d, 2 Ç, 1 juv., 12 au 30 décembre.
Cette espèce propre à la région de Junin se distingue aisément
de la précédente, même sur le terrain, à la couleur noirâtre de ses
ailes, d’ailleurs plus longues. Il existe certainement, comme dans
le cas de G. cunicularia, des différences saisonnières dans la colo¬
ration du plumage, comme le révèle la comparaison de notre série
avec des spécimens collectés à d’autres périodes de l’année. Nous
avons communément rencontré cette espèce aux environs mêmes
de Huaron, dans toutes les régions accidentées que paraît éviter
G. cunicularia juninensis , propre aux pampas.
Cinclodes fuscus albiventris (Phil. et Landb.).
Huaron : 3 3, 2 ?, 7 au 23 décembre.
Cette espèce est, ici comme partout sur les hauts plateaux péru¬
viens, la plus commune de tous les Passereaux.
Cinclodes a. atacamensis (Phil.).
Huaron : 2 Ç, 26 et 31 décembre.
Upucerlhia validiroslris Jelskii (Cab.).
Huaron : 1 S, 2 Ç, 13 au 18 décembre.
Cette race propre au Pérou central se différencie de celle du Pérou
méridional ( pallida Tacz.) par l’absence de teinte rousse, surtout
visible sur les parties inférieures.
Upucertliia serrana Tacz.
Paucartambo : 1 Ç, 29 décembre.
Cette espèce bien définie, quoiqu’apparentée à U. andaecola Lafr.
et d’Orb. de Bolivie, est propre aux régions andines tempérées ;
elle vit au milieu des buissons, faisant entendre un curieux cri
d'alerte, sorte de sifflement sonore. Remarquons que ce spécimen,
quoiqu’en plumage usé, est très pigmenté, particulièrement sur les
parties supérieures et les flancs.
Asthenes h. humilis (Cab.).
Huaron : 2 d, 2 Ç, 11 au 26 décembre.
Les stries noirâtres qui marquent les parties supérieures varient
beaucoup en intensité ; elles sont toujours visibles, quoique Souvent
obsolètes.
Asthenes flammulata Taczanowskii (Berl. et Stolz.).
Huaron, Bosque de Piedras : 3 1, 1 Ç, 2 au 4 janvier.
Cette race propre aux Andes du Pérou septentrional et central
(limite méridionale de distribution de l’espèce) est bien caracté¬
risée par la disparition presque complète des stries des parties infé-
— 269
rieures du corps, qui ne se maintiennent que sur la gorge et les
flancs. La tache mentonnière rousse est très intensément pigmentée.
Tyrcinnidés.
Lessonia rufa oreas (Sel. et Salv.).
Huaroncocha : 1 3 imm., 7 décembre ; lac Junin : 1 3 ad., 2 juv.,
24 décembre.
Le mâle immature a déjà le manteau roux marron bien pigmenté,
mais les plumes de la tête et surtout des parties inférieures sont
encore brunâtres. Les deux jeunes sont presque uniformément beige
brunâtre, plus foncé sur la tête, plus clair sur la gorge. Rémiges et
rectrices sont aussi foncées que chez l’adulte.
Agriornis montana insolens Sel. et Salv.
Huaron : 1 <?, 13 décembre.
Ce spécimen présente les 3 paires de rectrices externes entière¬
ment blanches ; la 4e et la 5e Sont marquées à leur vexille interne
d’une plage brun noirâtre, réduite sur la 4e, plus développée sur
la 5e.
Muscisaxicola alpina grisea Tacz.
Huaron : 1 <J ad., . 3 imm., 15 et 16 décembre.
Le jeune se distingue immédiatement de l'adulte par la présence
de larges bordures rousses aux couvertures des ailes et des rémiges
tertiaires. La coloration de ses parties supérieures est d’une manière
générale plus ocrée.
Ochthoeca œnanthoides polionota Sel. et Salv.
Huaron : 2 3, 1 Ç, 11 au 22 décembre.
Nos oiseaux peuvent être considérés comme appartenant à cette
race propre aux Andes du Pérou en raison de l’intensité de leur
pigmentation. Les bordures rousses des grandes couvertures des
ailes et des rémiges tertiaires sont toutefois bien visibles. Ce Tyran
nous a paru caractéristique des régions les plus élevées.
Ochthoeca leucophrys leucometopa Sel. et Salv.
Route de Canta au col de la Viudad, à environ 3.500 m. : 1 Ç, 6 janvier.
Contrairement à la précédente, cette espèce jamais rencontrée
sur les hauts plateaux est plutôt caractéristique de la zone tempérée.
Ilirundinidés.
Petrochelidon andecola (Lafr. et d’Orb.).
Huaron : 1 3, 1er janvier.
La race Oroyae décrite par Chapman d’Oroya, Dép4 de Junin,
et à laquelle appartient géographiquement notre spécimen, n’est
à notre avis pas valable. Les caractères de pigmentation, et notam-
270
ment l’intensité de la métallisation des parties supérieures, est
éminemment variable selon l’âge ; notre spécimen ne se distingue
en rien du type de l’espèce (venant de la Paz, Bolivie) et d’autres
spécimens boliviens.
Cette Hirondelle propre aux hautes Andes du Pérou et de Bolivie,
est particulièrement abondante dans le « Bosque de Piedras »,
massif isolé de rhyolite aux formes d’érosion très particulières ;
elles montrent une prédilection toute marquée pour de petites
niches creusées dans la roche, véritables nichoirs naturels où sont
disposés les nids.
Turdidés.
Turdus ch. chiguanco Lafr. et d'Orb.
Route de Canta au col de la Viudad, environ 3.500 m. : 1 t?, 6 janvier.
Le plumage de cet oiseau est très usé, en particulier sur la face
inférieure du corps. Aussi est-il difficile de préciser sa coloration
qui paraît toutefois claire.
Troglodytidés.
Troglodytes musculus puna Berl. et Stolz.
Huaron : 2 10 et 21 décembre.
L’intensification de la coloration, caractéristique de cette race
propre aux hauts plateaux péruviens, apparaît surtout sur les
parties inférieures.
Cœrebidés.
Diglossa carbonaria brunneioentris Lafr.
Paucartambo : 1 1 $, 28 et 30 décembre ; route de Canta au col
de la Viudad, à environ 3.500 m. : 1 $, 6 janvier.
Cette espèce est caractéristique de la zone tempérée qu’elle habite
au Pérou aussi bien sur le versant pacifique que sur le versant oriental
des Andes, sans différences appréciables entre les oiseaux de l’un
et l’autre versant.
Conirostrum c. cinereum Lafr. et d’Orb.
Paucartambo : 1 3, 30 décembre.
Cette espèce est elle aussi caractéristique de la zone tempérée
andine. La race typique, à laquelle appartient notre spécimen, se
caractérise principalement par sa coloration foncée, surtout sur les
parties supérieures, qui sont gris ardoise.
Motacillidés.
Antlius ? correndera calcaratus (Tacz.).
Huaron : 1 22 décembre.
Nous rattachons ce spécimen à cette espèce en raison de sa
pattern et de sa coloration, mais il s’agit d’un jeune qu’il est difficile
d’identifier avec certitude.
271
Fringillidés.
Catamenia inornata minor Berl.
Paucartambo : 1 <?, 30 décembre.
Nous avons trouvé cette espèce en zone tempérée sur le versant
oriental des Andes, où elle était assez abondante parmi les peuple¬
ments arbustifs.
Spinus magellanicus paulus Todd.
Région de Canta : 1 S imm., 4 décembre.
Cette espèce est caractéristique de la zone tropicale et sub¬
tropicale.
Spinus atratus (Lafr. et d’Orb.).
Huaron : 3 -J, 5 au 21 décembre.
Ce Tarin au plumage noir varié de jaune vif est caractéristique
des hauts plateaux, contrairement au précédent.
Sicalis uropygialis Sharpei (Berl. et Stolz.).
Huaron : 4 3 $, 8 décembre au 3 janvier.
Les flancs de cette race sont d’une manière générale plus clairs,
moins gris et plus olivâtres que ceux de la sous-espèce typique du
Sud du Pérou. Mais les caractères différenciels sont cependant peu
constants. La coloration du manteau est variable chez les mâles :
si elle est souvent grise, légèrement teintée d’olivâtre avec des stries
rachidiennes noirâtres chez les adultes, certains d’entre eux sont
nettement brunâtres avec de larges taches foncées sur le milieu des
plumes.
Diuca s. speculifera (Lafr. et d’Orh.).
Huaron : 1 $, 10 décembre.
Nous n’avons observé qu’à une seule reprise cette espèce de
grande taille (notre spécimen a une longueur d’aile de 118 mm.)
caractéristique des hauts plateaux, qui atteint au Pérou central
sa limite septentrionale d’extension.
Phrygilus Gayi chloronotus Berl. et Stolz.
Huaron : 2 <?, 2 Ç, 9 au 26 décembre.
Seul un des mâles pleinement adulte de notre série permet d'établir
la distinction avec la forme punensis du Sud du Pérou. Il est en effet
moins richement pigmenté, son capuchon céphalique est d’un gris
plus clair, le ventre étant d’un jaune moins foncé.
Phrygilus Fruticeti peruvicinus Zimmer.
Région de Canta, vers 3.500 m. : 1 9, 6 janvier.
Nous n’avons jamais rencontré cet oiseau à grande altitude au
Pérou central ; il était par contre abondant dans la zone tempérée
272
aux alentours de 3.500 m. Notons que la race peruvianus nous-
semble très mal définie, les spécimens péruviens que nous avons
vus ne se distinguent pas de ceux de Bolivie et du nord du Chili.
Notre matériel est cependant trop peu abondant pour nous per¬
mettre de nous prononcer avec certitude.
Phrygilus umcolor inca Zimmer.
Huaron : 3 <J, 2 9, 11 décembre au 2 janvier.
Ces Fringilles sont très pigmentés par rapport aux races voisines ;
les adultes sont en effet gris ardoise très foncé, à peine plus clair
sur les parties inférieures. Il n’y a aucun dimorphisme sexuel entre
oiseaux parfaitement adultes. Mais les femelles perdent toutefois
les stries noirâtres des premiers plumages plus tardivement que
les mâles. Les dimensions de l’aile de nos spécimens sont les sui¬
vantes : 82-88 ; Ç, 84, 85.
Phrygilus p. plehejus Tschudi.
Huaron : 2 S, 1 9> 14 au 20 janvier.
Nos spécimens ont tous un bec plus court que des spécimens
d’Ecuador, appartenant à la race ocularis Sel., chez lesquels les
stries sont par ailleurs beaucoup plus visibles.
Atlapetes N. Nationi (Sel.).
Route de Canta au col de la Viudad, vers 3.600 m. : 2 ad., 6 janvier.
Ces Fringilles qui font partie d’un groupe d’ Atlapetes répartis
au flanc des Andes, dans les zones subtropicales et tempérées, sont
localisés dans les Andes occidentales du Pérou central, où ils fré¬
quentent les terrains couverts de buissons et d’arbustes.
Zonotrichia capensis peruviensis (Lesson).
Huaron : 2 <J, 1 9, 14 au 24 décembre.
Espèce familière très commune sur les hauts plateaux, à allure
de Moineau, ces Fringilles appartenant à la race peruviensis, sont
difficiles à distinguer de ceux du Sud du Pérou, sinon par une taille
quelque peu inférieure (longueur d’aile : <$, 71, 72 ; Ç, 66).
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux ).
— 273
Une capture méconnue
DE PUFFINUS PUFFINUS NEWELLI IlENSHAW
Par Christian Jouanin.
Une note récente de F. Richardson (1955) a attiré l’attention
sur la survivance d’un Pullin décrit comme particulier aux îles
Hawaï, Puffinus Newelli Henshaw, que l’on tenait pour éteint
depuis plusieurs décennies (Peters, 1931) à la suite de l’acclima¬
tation fâcheuse des mangoustes sur ses lieux de reproduction. Le
Pufîin de Newell, que R. C. Murphy a réuni (1952) dans un même
ensemble spécifique avec le Pullin des Anglais, Puffinus puffnus
puffinus Rrünnich, propre à l’Atlantique nord, se différencie de
celui-ci par le noir profond des parties supérieures et la séparation
particulièrement abrupte sur les côtés du cou entre cette teinte
noire des parties supérieures et le blanc des parties inférieures.
Le Puffin de Newell n’étant connu que par un très petit nombre
de dépouilles naturalisées, nous croyons utile de signaler la présence
dans les collections du Muséum de Paris d’un spécimen qui lui est
référable et qui jusqu’à présent est resté ignoré des chercheurs
bien qu’il ait été collecté antérieurement au type de Henshaw.
Nous ne disposions pas d’un matériel de comparaison suffisant pour
distinguer à coup sûr, d’après les descriptions de la littérature,
Puffmus puffinus Newelli d'une forme voisine, originaire de la région
• californienne, P. p. auricularis Townsend, de taille plus petite en
moyenne avec les sous-caudales plus largement noires et les côtés
du cou plus tachetés ; aussi avons-nous adressé le spécimen en cause
au spécialiste réputé de ce groupe systématique, Mr. R. C. Murphy,
qui a bien voulu l’examiner à notre intention et nous faire part
des réflexions que cet oiseau lui a inspirées : qu’il trouve ici l’expres¬
sion de nos meilleurs remerciements.
Outre l’extrême rareté de la sous-espèce à laquelle il appartient,
le spécimen de Paris offre un autre élément d’intérêt : son origine
géographique, différente de celle de tous les autres spécimens de
P. p. Newelli jusqu’à présent mentionnés. Il a en effet été collecté
à l’île Saipan, en mai 1887, par le voyageur Alfred Marche, qui
effectua dans l’archipel des Mariannes un long séjour de deux ans
pour le compte du Muséum. E. Oustalet, dans la publication qu’il
a consacrée à la collection de Mammifères et d’Oiseaux réunie par
Marche aux îks Mariannes, l’a désigné sous le nom de Puffinus
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 3, 1956.
274 —
obscurus (Gmelin), favorisant ainsi une confusion avec un groupe
de Puffins tropicaux de pattern semblable mais de taille beaucoup
plus faible.
L’oiseau de Marche est une $ en plumage très frais, aux pennes
neuves et lustrées ; il est aisément séparable des Puffins des Anglais
auxquels nous l’avons comparé par les caractères invoqués plus
haut. Ses mensurations (aile : 247 mm. ; rectrices médianes : 84 ;
tarse : 47 ; doigt médian armé : 50.5 : culmen : 33) sont très voisines
de celles que Richardson (loc. cil.) a publiées pour la Ç capturée
à Oahu (Hawaï), le 22 mai 1954.
Nous sommes malheureusement dépourvus de toute indication
sur les circonstances mêmes de la capture de Marche qui n’autorise
en aucune façon à penser que P. p. Newelli aurait niché ou nicherait
en quelque point de l’archipel des Mariannes : ces îles ne se trouvent
pas si éloignées des Hawaï que l’aire normale de distribution péla¬
gique des Procellariens natifs de ces dernières ne puisse s’étendre
jusqu’à Saipan.
Quoi qu’il en soit, la Ç en peau conservée au laboratoire d’Orni-
thologie du Muséum de Paris porte à quatre le nombre des Pufjinus
puffmus Newelli Henshaw actuellement connus en collection.
R. C. Murphy, en 1952, d’après des recherches inédites de D. Ama-
don, indiquait que sept spécimens seulement en avaient jamais
été signalés mais qu’on avait perdu la trace de cinq d'entre eux,
les deux autres étant déposés au Rishop Muséum d’Honolulu.
A ces deux individus il convient donc d’ajouter le spécimen de
Richardson conservé à F American Muséum of Natural Ilistory
de New York et celui de Marche au Muséum de Paris.
TRAVAUX CITÉS
Murphy, R. C. (1952). — The Manx Shearwater, Puffmus puffinus , as
a species of world-wide distribution. Amer. Mus. Novit., n° 1586.
Oustalet, E. (1896). — Les Mammifères et les Oiseaux des îles Mariannes.
Nouv. Arch. Mus. (3), 8 : 25-74.
Peters, J. L. (1931). — Check-list of ’the Birds of the World, 1. Cam¬
bridge.
Richardson, F. (1955). — Reappearance of Newell’s Shearwater in Hawaii.
Auk, 72 : 412.
Les larves des Anchytarsim (Col. Dascillidae)
Par Henri Bertrand.
Il y a longtemps déjà, Bôving (1929) a figuré la larve de Anchy-
tarsus bicolor Melsh., Coléoptère Bascillide. Les mêmes illustrations
(larve vue par la face dorsale et divers détails : tête, pièces buccales,
extrémité de l’abdomen, patte, stigmate), dues à J. A. Hyslop
avec en plus la mandibule, ont été reproduites peu après dans le
synopsis des larves de Coléoptères de Bôving et Craighead (1931).
Bôving (1929) et Bôving et Craighead (1931), s'appuyant sur
les caractères larvaires ont séparé — en compagnie de Ptilodactyla
(P. serricollis Say) — le genre Anchytarsus des Dascillidae, l’isolant
même de la série des Dascilloidea — pour en faire la famille des
Ptilodactylidae, qu’ils incorporent, ainsi qu’ Eurypogon (Eurypo-
gonidae) dans le groupe des Dryopoidea.
Nous n’entrerons pas ici dans la discussion de ces conceptions
nouvelles qui bien que basées sur un principe valable restent encore
contestables ; nous-mêmes, avons dit ailleurs (Bertrand, 1939, 1956)
ce que nous pensions du groupement Dryopoidea tel qu’il est compris
par ces auteurs, et pour nous en tenir aux seules larves aquatiques,
la seule unité homogène à retenir nous semble être les Dryopidae
(s. lai).
Quoiqu’il en soit, les larves des Anchytarsus — quoique aqua¬
tiques — offrent, comme d'ailleurs celles des Dryopinae (Dryopidae
partim ) le faciès général de larves terrestres. Tout comme ces der¬
nières, elles présentent l’aspect de larves d’Élaterides on de Tene-
brionides ; tout au plus, se font-elles remarquer par le développement
plus grand des antennes, caractère d’ailleurs noté par Bôving et
Craighead ; « antenna comparatively long », disent ces auteurs,
dans leur synopsis des familles et sous-familles, en définissant les
Ptilodactylidae.
Le corps est allongé, subcylindrique dans l’ensemble, le thorax
grand, l’abdomen comptant neuf segments bien développés — seuls
visibles en dessus.
La capsule céphalique est reliée au prothorax par une région
membraneuse, exsertile ‘ d’après Bôving, comme chez quelques
larves de Cebrionidae et Plasloceridae (Hyslop, p. 23). En arrière
de cette membrane on trouve ventralement un vaste sternum,
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 3, 1956.
276
formé de deux sclérites affrontés, mais les cavités coxales restent
ouvertes, et on ne trouve pas de pièces pleurales latérales diffé¬
renciées.
Les pattes sont courtes, à segments larges et aplatis, la cuisse
très élargie en avant, le tibia à peu près de même longueur que le
trochanter, le tarse médiocre, plus étroit, la griffe assez longue ;
trochanter et tibia portent des rangées de fortes épines, formant
des « peignes » caractéristiques.
Les segments abdominaux sont subparallèles, à peu près cylin¬
driques, toutefois un peu déprimés sur la face ventrale, avec des
plis pleuraux, délimitant des sternites, disposition commune avec
les larves des Dryopinae, mais s’étendant ici jusqu’au niveau du
septième segment. Le neuvième segment est légèrement déprimé
dorsalement et l’on distingue assez bien des arêtes latérales, ce qui
différencie ces larves de celles des Tenébrionides, comme de celles
des Dryopini, le même trait se retrouvant par contre chez les Limni-
chinae ( Dryopidae partim, cf. Bertrand, 1956). La région ventrale
est bien développée, mais cette zone sternale, enchâsse en arrière
un « segment anal », surplombé comme d’un toit par la région
dorsale, tergale ; nous reviendrons plus loin sur la constitution par¬
ticulière de ce segment anal.
Le tégument dans ses parties sclériflées est rigide, lisse et luisant,
d’une teinte jaune doré passant au brun par places ; vu à un gros¬
sissement approprié il se montre finement « ponctué », et le bord
postérieur des tergites et sternites est longitudinalement strié,
structures que l’on retrouve chez bien des larves, souvent xylo¬
phages, et parmi les aquatiques chez celles des Dryopinae ; tout
comme chez ces dernières, on peut remarquer que les amincissements
ou ponctuations, peuvent s’ordonner en lignes transverses, plus
ou moins flexueuses, dessinant comme des rides ou écailles. Comme
chez les Dryopinae encore, on trouve çà et là, de longues soies, ces
soies généralement groupées par trois, sur de petites plages brunes,
plus fortement sclériflées.
Les stigmates — de type biforia — , sont au nombre de neuf
paires, une mésothoracique et huit abdominales, toutes latérales.
La capsule céphalique, notamment les pièces buccales, offrent
quelques caractéristiques sur lesquelles Bôving a attiré l’attention.
Courte, assez globuleuse, elle montre en dessus une suture épicra¬
nienne courte, la suture frontale triangulaire, la région gulaire bien
développée ; il n’y a pas de surface articulaire mandibulaire ( rriaxil -
lary articulating area, Boving et Craighead). Il existe un seul
ocelle, d’ailleurs très grand, tranversalement allongé, en arrière
de l’antenne, non loin de l’articulation dorsale de la mandibule,
ocelle ventral présent, on le sait chez les larves des Dryopinae, des
Limnichinae (Dryopidae) et aussi chez celle des Eubrianax, des
— 277
Ptilodactyla (Dciscillidae) mais non chez celles des Psephenus
( Psepheninae auct. s. sir .).
L’antenne est grande, mais presque entièrement constituée par
les deux premiers articles, étroits et longs, le deuxième portant à
son apex un tout petit troisième article flanqué d’un article latéral h
Fig. 1. — Larve d’Anchytarsus bicolor Melsh. — A, B, C, tête vue de profil, de face
et en-dessous ; E, stigmate ; F, vue dorsale, ensemble ; D, II, extrémité de l’abdo¬
men, vue latérale, ventrale (tergite en bas) (d’après Bôving).
La labre, transverse, avec deux fortes soies, n’offre guère de par¬
ticularités, elle recouvre un épipharynx spinuleux avec quelques
sensilli, sans différenciations particulières. Les mandibules sont
robustes, massives, tridentées à l’apex, leur face interne porte une
touffe de poils et surtout un filament « prostheca », formation pré¬
sente également chez les larves de beaucoup de Dryopides, mais
1. Plus développés chez une jeune larve du Congo.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 3, 1956.
18
278
non de tous — comme l’ont indiqué par erreur Bôving et Craighead,
car la prostheca fait défaut chez les larves xylophages mineuses
des Dryopinae. Quant au complexe maxillolabial, il diffère, bien
entendu, complètement de celui des larves des Elatérides, chez
lesquelles il y a allongement et soudure du menton et des stipes
maxillaires ; les maxilles sont au contraire ici bien dégagées dès le
cardo ; quant au menton, il faut remarquer son grand développe¬
ment : élargi en avant il déborde de beaucoup sur les côtés les points
d’insertion des palpes labiaux (développement que l’on retrouve
chez Ptilodactyla). La galea et la làcina, accolées, sont lamelliformes ;
la première porte de petites soies au bord interne, quelques épines
à l’apex, la seconde est surtout remarquable par la présence de
longues baguettes, recourbées distalement, ordonnées en plusieurs
rangées transversales sur la face ventrale, le bord dorsal muni en
outre de poils plus longs encore et un peu plus redressés, disposition
rappelant quelque peu la maxille des larves des Ilelodidae. La région
antérieure du mentum recouvre plus ou moins le promentum à
bord saillant un peu bilobé, s’avançant entre deux palpes biarti-
culés avec palpigère.
En ce qui concerne le segment anal, Bôving ( loc . cit.) en parle
d’abord comme d’un caractère commun aux larves de Ptilodactyla
et Anchytarsus, « large, tliick and fleshy tenth abdominal segment ,
protruding from below the ninth tergite », position que nous avons
signalée ci-dessus ; plus tard, dans le Synopsis (Bôving et Crai-
ghead 1931), il est question pour ces mêmes larves d’un dixième
segment « with a pair of large lobes, usually carrying spinose diver-
ticles », la larve à’ Anchytarsus se distinguant de celle de Ptilodactyla
par la présence de branchies (gills).
Si nous nous reportons aux figures données par Bôving : vue
de face et vue latérale de l’extrémité abdominale, on remarque
que cette dernière comporte en effet deux gros lobes ventraux
de part et d’autre de l’anus : lobes sans sclérifications indiquées
mais munis de poils ventraux ; à l’apex du lobe, existe un groupe
de crochets (douze) et au-dessous deux saillies coniques. Sur la
ligne médiane, au-dessus de l’anus, il y a une autre saillie conique,,
suivie de chaque côté de saillies cylindriques, tronquées à l'apex,
au nombre de deux, précédant un groupe de six saillies de même
apparence ; ce sont là certainement les formations que les auteurs
considèrent comme des branchies.
Le genre Anchytarsus, qui dans le catalogue de Junck (1914)
n’est mentionné que du continent américain, y est représenté par
deux espèces : A. bicolor Melsh. des Etats-Unis et A. substriatus
Champ, du Nicaragua h
1. Le second genre de la tribu des Anchytarsini est Tetraglossa de l’Amérique Centrale-
279
Le matériel du Musée National de Washington, utilisé par Bôving
et Craighead, comprend des larves de Round Ivnol (North Caro-
lina) recueillies en juin 1893, puis d’autres de Falschurch (Vancou¬
ver) de septembre 1919, enfin de Pulchard Mill (Pr. R. S. Cookes,
octobre 1923), enfin une préparation sur lame, faite d’après une larve
de Ceylan. Sauf pour ce qui concerne la préparation, tout ce matériel
ne peut être rapporté qu'à l’espèce nord-américaine ; ajoutons que
les larves de la Caroline du Nord sont accompagnées d’exuvies lar¬
vaires, de nymphes et d’imagos, justifiant la diagnose. D’après
les renseignements qui nous ont été donnés, les larves ont été recueil¬
lies sur des végétaux (dont Amherstia nobilis ) et sur des bois pourris
dans le lit des torrents.
Nous avons examiné tout ce matériel, et c’est d’après lui que,
dans un chapitre préliminaire de notre travail sur les larves de
Dryopides paléarctiques (Bertrand, 1939), nous avons donné les
figures d’ensemble de la larve et de la nymphe de Y Anchytarsus
bicolor Mels. La nymphe, à tégument souple et pileux avec des orne¬
ments chitineux sur plusieurs segments abdominaux, ressemble
un peu aux nymphes des Dryopinae (Dryops et Ilelichus), mais,
par contre, elle est munie de cerques pairs et de filaments pronotaux
postérieurs.
En mars 1931, lors de leur voyage en Côte d’ivoire, Alluaud
et Ciiappuis ont recueilli dans les rapides du Bouan, à Danané,
deux larves offrant toutes les caractéristiques signalées ci-dessus
et il paraît probable qu’elles appartiennent à un Anchytarsus qui
serait à rechercher (Bertrand, 1935).
Beaucoup plus récemment, M. M. Lamotte et Roy, au cours
de leur mission de 1951 dans la Réserve Intégrale du Mont Nimba,
en Guinée française, ont récolté dans toute une série de stations
lotiques, parfois en compagnie de larves de Potamodytes (Dryo-
pidae) et d ’ Eubrianax ( Dascillidae ), des larves tout à fait analogues
aux larves de la Côte d’ Ivoire, mais en différant toutefois par l’absence
de branchies (cf. Bertrand, 1952) ; ces larves se tenaient souvent
sur des bois immergés h
Enfin, une larve très petite, peut-être néonate, semblable aux
larves de Guinée, a été récoltée à l’embouchure de la rivière Makelele
dans le lac Kivu, au Congo Belge (Mission Verbeke 1953-1954).
A la suite de la découverte des larves de Guinée et du Congo Belge,
on ne peut désormais plus indiquer comme caractéristiques, sinon
des larves des Anchytarsus, au moins des larves de genres voisins
(Anchytarsini), l’existence de branchies, comme indiqué dans le
1. Ces stations sont les suivantes : Mien à Bié, Nya Ya, Cavally, entre Zouguepo
et Serengbara, marigots de plaine, Zié à Ziela, près du Centre de l’I.F.A.N. et à
600 mètres en amont, Gouan, torrent à 650 mètres, source en forêt près du Camp 2,
à 1.610 mètres (juillet, août, novembre et décembre 1951).
— 280 —
synopsis de Bôving et Craighead. Notons d’ailleurs à ce propos
que, chez bien des larves aquatiques, les branchies, comme d’ailleurs
d’autres structures adaptatives et secondaires (soies natatoires par
exemple) peuvent non seulement faire défaut mais encore n’appa-
Fig. 2. — Larves des Anchytarsini. — A : antenne, larve jeune du Congo; B, pièces
buccales, larve de Guinée ; C, tégument, larve du Musée de Washington ; D, E, extré¬
mité abdominale, vue de face et latéralement, larve de Guinée : 9, 9e segment ;
S 10, sternite du 10e segment ; b, pièce basilaire ; p, pied ; c, crochets ; m, mamelon
ou lobe latéral ; l, lobe dorsal.
raître en totalité ou en partie qu’au cours de la vie larvaire (larves
des Hygrobia (Hygrobiides, des Helmis (Dryopides) ; cf. Ber¬
trand, 1956).
Par ailleurs il nous paraît utile de préciser les détails de structure
du segment anal, notamment en ce qui concerne les divers sclérites
non mentionnés par Bôving.
281 —
Ce segment anal, dont nous donnons ci-contre deux figures, est
caractérisé, comme indiqué par Bôving et Craighead, par deux
gros mamelons hémisphériques entre lesquels s’ouvre la fente anale,
longitudinale ; au-dessus, en dessous du toit tergal, s’avance un
long diverticule en doigt de gant, latéralement et ventralement
la bordure striée du neuvième segment entoure en l’enchassant
l’ensemble du segment anal. Débordant légèrement cette dernière,
et au milieu de la face ventrale, décelée de chaque côté par un fort
poil partant de leur bord postérieur, on remarque deux pièces
faiblement sclérifiées, représentant le sternite du segment ; leur
ligne de suture, aboutit à un espace membraneux sous-jacent à
l’orifice anal. De part et d’autre on voit une lame sclérifiée soute¬
nant en dessous chacun des lobes et qui en se repliant du côté externe,
arrive au contact d’un autre sclérite, armature du pied anal lui-même
dont, la sole est garnie de forts crochets brun noir, assez irrégulière¬
ment disposés, la plupart bordant cette sole. Ventralement, dans
l’intervalle membraneux compris entre le pied anal et le bord anté¬
rieur du premier sclérite que l’on peut qualifier de « basilaire », se
dressent deux petits diverticules coniques, arrondis à l'apex, que
l’on voit bien sur les figures de Bôving.
BIBLIOGRAPHIE
Bertrand (H.). — I jes larves et les nymphes des Dytiscides, Hygro-
biides, Haliplides. Encycl. ent., 1928, Lechevalier, éd.
— Voyage de Ch. Alluaud et de P. A. Chappuis dans l’Afrique occiden¬
tale française. Rev. française Ent., III, f. 2, pp. 132-.40, 1935.
— Les larves et les nymphes des Dryopides paléarctiques. Ann. Sc. nat.
(Zool.), 11 de sér., II, 3-4, pp. 299-412, 1939.
— Tableau des larves de Coléoptères aquatiques. L’ Entomologiste, VII,
f. 3-4, pp. 95-110, 1952.
— Les Insectes aquatiques d’Europe (Genres : Larves, Nymphes, Imagos),
vol. I. Encycl. ent., XXX, 1954, Lechevalier, éd.
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ent. France, 14, pp. 97-138, 1956
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characters. Bull. Brooklyn Ent. Soc., XXIV, 2, pp. 58-80, 1929.
Bôving (A. G.) et Craighead (F. C.). — An illustrated synopsis of the
principal larval forms of the order Coleoptera. Brooklyn Ent. Soc.,
Brooklyn, 1931.
Hyslop (J. A.). — The présent status of Plastoceridxe. Proc. ent. Soc.
Washington, 25, pp. 156-160, 1923.
Pic (M.) . — Dascillidae, Helodidae, Eucinetidae, in Catalogue Junk,
pars 58, 1914.
Laboratoire d’ Entomologie du Muséum et
Laboratoire d’Entomologie économique de
l’École Pratique des Hautes Études.
Observations sur les Oribates (35® série)
Par F. Ghandjeax.
I. — Au sujet de la diagastrie.
Un Oribate est diagastrique, ou diagastre, si, à la stase adulte,
la scléritisation de sa région gastronotique se prolonge sans interrup¬
tion entre les ouvertures génitale et anale en traversant le plan de
symétrie. L’adulte a un notogaster anormal, à bord latéral incom¬
plet, ou il n’a pas de notogaster.
La diagastrie est rarissime. Elle n’existe même véritablement,
chez les Oribates, que dans une seule famille, les N anhermanniidae.
L’autre famille qui est qualifiée aussi de diagastrique, les Euloh-
manniidae, n’a qu’une diagastrie approchée.
Eulohmanniidae. — La région anogénitale d ' Eulohmannia ribagai
se présente comme l’indique la figure 1 A. La surface de î’hystérosoma
est réticulée, à mailles convexes (le réseau polygonal est en creux),
sauf dans 3 bandes où elle est lisse. Le segment adanal est parfai¬
tement individualisé, comme l'anal, par cette microsculpture. Entre
ces 2 segments passe la bande de plicature anale bpa. Entre l’adanal
et le notogaster passe la bande de plicature ventrale bpv. Les
bandes bpa et bpv sont les flancs antiaxiaux de 2 vallées qui suivent
2 sillons postérieurs de la segmentation primitive.
La 3e bande, désignée par na, sépare le notogaster de la région
aggénitale et elle continue en avant jusqu’à l’épaule de l’hystéro-
soma. A la différence des 2 autres elle n’a rien de primitif dans son
tracé.
La bande na, comme les bandes bpa et bpv, est une zone de pli¬
cature ou de déformabilité. Avec la bande bpv elle définit un noto¬
gaster qui s’avance en angle aigu, de chaque côté, dans la direction
du plan de symétrie, mais sans le traverser ni même l’atteindre.
E. ribagai n’est donc pas diagastrique. Disons qu’il est pseudo-
diagastrique puisque son notogaster est anormal par un caractère
qui serait celui de la diagastrie s il était plus accentué.
La pseudodiagastrie a été confondue avec la diagastrie parce
que la réticulation superficielle n’a pas été bien observée. L’erreur
est aussi venue de ce qu’on ne voit pas en quoi consiste la sclériti¬
sation chez E. ribagai, bien que l’animal soit épaissement chitinisé.
Sa cuticule est incolore, limpide, sensiblement de même épaisseur
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 3, 1956.
283 —
dans les bandes lisses et dans les régions réticulées. Des différences
existent, bien entendu, mais elles ne sont pas faciles à voir. J’ai
essayé quelques colorants. Plusieurs sont mieux absorbés par les
surfaces réticulées que par les bandes. L’inégalité de teinte ainsi
obtenue, quoique très nette, est malheureusement insuffisante pour
être discernable dans des coupes et même dans l’examen ordinaire
par transparence, sauf à faible grossissement. Par cuisson dans
l’acide lactique on peut détacher une partie superficielle et mince
Fig. 1. — Opisthosomas vus do dessous pour montrer la pseudodiagastric (A) et la
diagastrie (B). — A ( X 300), Eulohmannia ribagai Bf.rl ; exemplaire du Mcncz-TIom
(Finistère) ; t, tendon. — B (X 200), Nanhermannia nanus (Nie.) ; exemplaire du
bois de Saint-Cloud (Seine).
de la cuticule. Cette partie (l’épiostracum ?) est plus réfringente
que le reste et elle porte, naturellement, la réticulation.
La figure 1 A montre les poils et les lyrifissures. De chaque côté
il y a 4 poils anaux, 4 adanaux et 9 génitaux. Entre les deux bandes
na symétriques le plastron ventral est parsemé de poils en plé-
thotaxie. 11 se prolonge sans interruption avec le même caractère
à travers le métapodosoma jusqu’à la coupure séjugale. Je n’ai pas
mis leurs notations aux poils du notogaster à cause de certaines
difficultés sur lesquelles je reviendrai.
Il faudra revenir aussi sur la sexualité d’E. ribagai car il me semble
avoir rencontré un mâle au cours de la présente étude. Ce mâle
284
possible était abîmé et je n’ai pu l’étudier convenablement, mais
j’ai conçu des doutes (peut-être à tort) sur les observations à la
suite desquelles, en 1941, j’ai placé E. ribagai dans le groupe P,
ou parthénogénétique (3, p. 466).
Nanhermanniidae. — Chez Nanhermannia nanus (fig. 1 B) on
voit le notogaster traverser franchement et largement le plan de
symétrie entre les ouvertures anale et génitale, de sorte que la défi¬
nition de la diagastrie est satisfaite. La cuticule est brune et épaisse,
normalement seléritisée.
La bande bpa n’existe pas. La région adanale, très saillante,
est totalement soudée, sans suture observable, à la région pseudanale.
Une bande na de cuticule non seléritisée borde latéralement le noto¬
gaster depuis l’épaule jusqu’en k et se termine là brusquement.
Quant à la bande bpa, elle existe et il le faut bien car les volets
anaux ne pourraient s’ouvrir et se fermer sans elle.
Le notogaster est donc triplement anormal, d’abord par diagas¬
trie, ensuite parce qu’il est incomplètement séparé de la région aggé-
nitale, enfin parce qu’il contient le segment adanal et porte les poils
adanaux.
J’ai observé les mêmes caractères chez d’autres espèces de Nanher¬
mannia, européennes et exotiques, et aussi chez Posthermannia
nematophora (7, p. 301, fig. 1 B, et p. 302).
Remarques. — 1. La diagastrie et la pseudodiagastrie sont des
caractères néoténiques. Elles font ressembler des adultes à des
nymphes. L’adulte diffère cependant toujours de ses nymphes,
dans les cas actuellement connus, parce qu’il a un notogaster
défini dans le métapodosoma et dans la partie antérieure de l’opis-
thosoma. La bande na n’apparaît qu’à la stase adulte chez les
Nanhermannidae. Chez E. ribagai elle manque aussi aux stases
immatures tandis que la bande bpa existe toujours.
2. E. ribagai est un Oribate singulier. Aux stases immatures
le tégument de l’hystérosoma est aussi épais, relativement, qu’à
la stase adulte, aussi résistant à la déformation, constitué par les
mêmes chitines et réticulé superficiellement de la même façon.
Il faut cependant qu’il soit extensible autrement que par les bandes
bpa et Ipa. Peut-être est-il partout extensible, malgré son épais¬
seur, et n’est-il vraiment scléritisé à aucune stase, l’adulte compris ?
Nous n’avons encore aucun critérium général et sûr pour distinguer
ce qui est scléritisé de ce qui ne l’est pas.
3. La vraie diagastrie est toujours accompagnée en fait, dans
l’état de nos connaissances, par la soudure de la région adanale
au notogaster, mais cette soudure n’est pas une conséquence de
la diagastrie. Il n’y a pas non plus de séparation adano-gastrono-
t.ique à la stase adulte chez Parhypochthonius et Mesoplophora et
285 —
ces Acariens ne sont pas diagastres 1. La soudure accompagne la
diagastrie parce qu’elle existe chez les N anhermanniidae et que les
Nanhermanniidae sont seuls diagastres.
4. Cette soudure est très exceptionnelle chez les OribateS, qu’ils
soient ou non diagastres. Il faut l’inscrire dans la diagnose des
Nanhermanniidae puisqu’elle existe aussi dans le genre Posther-
mannia. Tenant compte, en outre, de ce que nous a appris, pour
d’autres caractères, la description de P. nematophora (7), je propose
de remplacer l’ancienne diagnose, celle que j’ai donnée en 1953
(5, p. 431), par la suivante :
Nanhermanniidae. N anhermannia, M asthermannia, Posther-
mannia. Unidéficience nymphale et adulte (/j n’existe qu’à la stase
larvaire). Diagastrie et soudure adano-gastronotique. BoRasc. Or 3.
At 3. Ian. Palpe à déficiences pileuses et à trochanter réduit, ou
fusionné avec le fémur. Mandibule à poil postérieur dorsal beaucoup
plus petit que l’antérieur, ou vestigial.
5. Dans la diagnose des Eulohmanniidae (5, p. 429) il faut rem¬
placer diagastrie par pseudodiagastrie.
II. — Tectums de protection articulaire, aux pattes.
J’ai désigné autrefois par collerette (1, p. 226, 229, fig. 2) ce que
j’appelle maintenant crispin. Un crispin est une collerette proximale,
c’est-à-dire portée par l’extrémité proximale d’un article. Sa base
n’est pas tout à fait au bord de l’article. Elle en est assez éloignée
pour qu’il y ait, sous le crispin, une gorge plus ou moins profonde,
comme l’indique la figure schématique 2 A, à gauche, et celle d’Ar-
throdamaeus dans mon travail de 1954 (6, p. 206, fig. 1 A.) Dans
la gorge pénètre l’extrémité distale de l’article adjacent. Les cris-
pins sont donc toujours des tectums dirigés en arrière (à l’opposé
de la flèche qui indique, sur la figure 2 A, la direction de la griffe).
Ce sont des rétrotectums.
Les crispins ne sont pas rares à la stase adulte. Ils peuvent exister
à tous les articles, sauf l’apotèle. Ils sont périphériques ou partiels.
Je propose d’appeler manchette une collerette qui serait distale,
comme sur la figure schématique 2 A, à droite. Ce serait un tectum
protecteur dirigé en avant, un protectum. Une manchette différe¬
rait d’un crispin, en outre, parce qu’il n’y aurait aucune gorge entre
elle et l’extrémité distale de l’article.
Je n’ai pas encore vu de manchette périphérique à un article
de patte. C’est pourquoi j’emploie le conditionnel pour en parler.
Mais il y a des manchettes partielles, des protectums qui ne pro-
1. Ils ont tous deux, à cette stase, un notogaster anormal, Parhypochthonius par
excès et Mesoplophora par défaut.
— 286
longent qu’une partie du bord distal d’un article. Les figures 2 B,
2 C, 2 E, 2 F en donnent un exemple. Le bord distal du trochan¬
ter IV, dans cet exemple, n’est prolongé en tectum que ventral:-
ment entre les dents d’articulation A' et A". Le protectum ventral
occupe cependant aussi une situation paraxiale, car il s’étend de
ce côté-là, formant un grand lobe. Il ressemble à une cuiller.
Fig. 2. — A, un article de patte portant en arrière un crispin et en avant une man¬
chette (schéma théorique). — B à F ( X 300), Platyliodes scaliger (Koch), exemplaire
de Trente (Italie) ; le trochanter IV gauche avec l’extrémité proximale du fémur.
— B, les deux articles ensemble, vus dorsalement. — C et D, les deux articles séparés,
vus dans la meme orientation ; on a déplacé le trochanter par translation. — E, l’ex¬
trémité distale du trochanter en projection paralatérodorsale. — F, la même extré¬
mité en projection paraxiale. — L’articulation Irochantéro-fémorale est protégée
dorsalement et antiaxialement par le crispin du fémur ; elle est protégée vcntrale-
ment et paraxialement par la manchette cochléariforme du trochanter ; le trochanter
a un crispin, comme le fémur, mais ce crispin, plus partiel, est seulement antiaxial ;
w, contour apparent d’une membrane synarthrodiale ; at, ligne d’attache de la mem¬
brane.
Le mot manchette s’oppose et s’associe à celui de crispin. Un
crispin part d’un gant, en arrière, et protège le poignet. Une man¬
chette part d’une manche, en avant. Ces mots pourraient être rem¬
placés, s’ils déplaisaient, par rétro- et protectum, respectivement,
ou bien par tectum articulaire proximal et tectum articulaire distal.
On risquerait cependant alors de croire, ou de faire croire, que les
deux sortes de tectums ne diffèrent que par leur orientation et leur
287
présence à l’un ou l’autre bout d’un article. Il faut aussi noter
qu’un crispin est un tectum carénai (une exagération de carène)
tandis qu’une manchette est un tectum de bordure (une extension
de sclérite). Par deux mots tout à fait distincts on marque mieux
cette différence d’origine.
III. — Rectifications et additions.
A propos de l’évolution augmentatrice ou diminutrice
de taille. — Damaeus onustus, anciennement D. geniculatus, ou
geniculosa, est l'espèce de Belbidé la plus évoluée en ce qui concerne
la régression des poils d aux génuaux et aux tibias, ces poils ayant
totalement disparu à la stase adulte. Cette remarque, faite dans
un travail de 1936 (2, p. 68), est juste, mais elle ne m’autorisait
évidemment pas à décider qu 'onustus marche en tête d’autres évo¬
lutions, et, en particulier, parce qu’il est le plus grand des Belbidés,
d'une évolution par accroissement de taille (2, p. 69).
J’ai été vraisemblablement poussé à cette conclusion par les
caractères des acanthoïdes (c’est-à-dire des eupathidies) chez les
Belbidés, mon idée étant alors que les acanthoïdes étaient d’origine
secondaire, de sorte que, plus il y en avait et plus elles étaient pré¬
coces, moins l’espèce était primitive. J’ai corrigé cette opinion
en 1946 (4, p. 17 à 20) et l’argument doit être renversé. Avoir
5 eupathidies au premier tarse, comme D. onustus, est plus primitif
qu’en avoir 3 comme Porobelba spinosus et Metabelba papillipes.
Rien ne prouve que les Belbidés, ni aucune autre famille conte¬
nant de grandes espèces, évolue par accroissement de taille. 11 serait
même probablement plus facile de soutenir la thèse contraire en
considérant des familles composées principalement d’espèces minus¬
cules, par exemple les Microzetidae, les Suctobelbidae, les Oppiidae,
les Licneremaeidae, les Passalozetidae. Les Oribates de ces familles
ne sont évidemment pas primitifs. Ils abondent en caractères de
forte évolution, progressifs ou régressifs.
Le plus sage, pour le moment, est de ne rien conclure. La question
reste intéressante, cependant, de savoir si, dans un groupe phylé-
tiquement homogène d’espèces de tailles différentes, les caractères
qui sont plus primitifs que les autres sont plus communs dans
les grandes espèces que dans les petites, ou si c’est l’inverse. Il faut
s’attendre à ce que la réponse ne soit pas indépendante du caractère
que l’on étudie, et aussi du groupe, mais la discordance des résultats
n’est peut-être pas tellement forte qu elle ne laisse voir aucune ten¬
dance générale.
A PROPOS DE LA LOI DITE BIOGÉNÉTIQUE FONDAMENTALE. — Dans
mes anciennes publications j’ai appliqué plus ou moins inconsciem
288 —
ment, mais effectivement, la loi dite biogénétique fondamentale,
ou de parallélisme onto-phylogénétique. J’ai souvent qualifié de
récents, ou secondaires, des caractères d’un adulte parce qu’ils
apparaissent tardivement dans l’ontogenèse de cet adulte. Inverse¬
ment, j’ai qualifié d’anciens, ou primitifs, certains caractères, parce
qu’ils sont précoces, en particulier parce qu’ils existent déjà à la
stase larvaire.
Cette façon de comprendre les rapports des ontogenèses avec les
évolutions est radicalement fausse. En 1947 je l’ai remplacée par la
notion de pluralité des phylogenèses, laquelle oblige à considérer
deux sortes de temps indépendantes l’une de l’autre. Si l’évolution
ne se fait pas en vue de l’adulte, mais à chaque âge de l’ontogenèse
en fonction de cet âge et pour cet âge, comme je le crois, la loi bio¬
génétique n’existe pas. Je renvoie pour ce sujet à mon travail
de 1954 (8).
L’erreur que l’on fait le plus souvent lorsqu’on applique la loi
biogénétique, est d’appeler secondaire un caractère primitif parce
qu’on se refuse à croire qu’à la fin de l’ontogenèse, quand l’animal
est adulte, un caractère primitif jusqu’alors absent puisse appa¬
raître.
Les Oribatologues, par exemple, ont cru jusqu’à une date récente
qu’une griffe monodactyle était plus primitive qu’une griffe tri-
dactyle. C’est parce qu’on voit toujours, dans une ontogenèse
d’Oribate, s’il y a un changement, la griffe monodactyle d’abord
et la griffe tridactvle ensuite. Il est cependant certain que c’est la
griffe tridactyle qui est primitive. Une étude générale des Oribates
le démontre. Le caractère précoce, ou le moins tardif, la monodac-
tylie, est secondaire. S’adresser aux stades jeunes pour savoir ce
qui est primitif est un conseil souvent donné dans les livres. Ce conseil
peut être excellent. Il peut aussi nous fourvoyer.
Voici un 2e exemple où il est mauvais. Chez Scutovertex minutus,
au tibia I, les poils V et l" (les latérodorsaux) sont très élargis,
« en feuille », mais seulement chez les larves et les trois nymphes.
A la stase adulte ces mêmes poils n’ont rien de particulier. Ils ont
la forme ordinaire des autres poils. C’est évidemment la forme ordi¬
naire qui est primitive. Le caractère primitif apparaît donc, comme
dans l’exemple précédent, à la fin de l’ontogenèse.
Je donne ces 2 exemples à dessein, parce qu’ils se ressemblent,
mais diffèrent profondément par leur aptitude à nous tromper.
Dans le cas du 1er exemple rien n’avertit simplement de l’erreur
que l’on commettrait si l’on croyait à la loi biogénétique. Il n’y a
rien de choquant dans l’idée qu’une griffe est d’abord monodactyle,
puis acquiert ou n’acquiert pas, au cours de l’évolution, des ongles
latéraux. Dans le cas du 2e exemple on est au contraire averti par
le sens commun. Aucun acarologue ne peut penser que des poils
— 289 —
■ont été primitivement en feuille et qu’ils sont devenus des poils
ordinaires secondairement.
Lorsqu’on étudie les petits organes on trouve beaucoup d'exemples
du 2e cas. Ce sont ceux de déspécialisation dans l’ontogenèse. Ils ont
l’avantage sur ceux du 1er cas de démontrer directement la fausseté
de la loi biogénétique.
La déspécialisation n’est qu’une apparence. C’est une spéciali¬
sation qui affecte les bas niveaux et épargne les niveaux élevés.
Les poils V et l" du tibia I, chez les ancêtres de Scutovertex minutus,
étaient des poils ordinaires à toutes les stases. Ils sont restés des
poils ordinaires à la stase adulte. Aux autres stases ils sont devenus
des poils en feuille.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
1. Grandjean (F.). — Le genre Licneremaeus Paoli [Bull. Soc. Zool.
France, t. 56, pp. 221 à 250, 1931).
2. Id. — Les Oribates de Jean Frédéric Hermann et de son père (Ann.
Soc. entom. France, t. 105, pp. 27 à 110, 1936).
3. Id. — Statistique sexuelle et parthénogenèse chez les Oribates (Comptes
rendus Acad. Sciences, Paris, t. 212, pp. 463 à 467, 1941).
4. Id. — Les poils et les organes sensitifs portés par les pattes et le palpe
chez les Oribates (3e partie) (Bull. Soc. zool. France, t. 71, pp. 10
à 29, 1946).
5. Id. — Essai de classification des Oribates (Bull. Soc. zool. France,
t. 78, pp. 421 à 446, 1953 [1954]).
6. Id. — Observations sur les Oribates (28e série) (Bull. Mus. nat. Hist.
natur. Paris, 2e série, t. 26, pp. 204 à 211, 1954).
7. Id. — Posthermannia nematophora n.g., n.sp. ( Revue française Entom.,
t. 21, pp. 298 à 311, 1954).
8. Id. — Les deux sortes de temps et l’évolution (Bull. biol. France et
Belgique, pp. 413 à 434, 1954).
290 —
Sur deux espèces de Pycnogonides du Sierra Leone.
Par Louis Fage.
Je dois à l’amabilité de M. Alan Longhurst d’avoir pu examiner
quelques Pycnogonides récoltés par lui-même et par M. V. Bain bridge
au voisinage de Freetown ou dans l’estuaire du Sierra Leone. Dans
le lot qui m’a été remis ne se trouvaient que deux espèces, dont
l’examen, il est vrai n’a pas été sans intérêt : il s’agit d’une variété
nouvelle du Nymphon adami Giltay et d’une espèce encore inédite
que je rapporte au genre Propallene, à ajouter à la liste que j’ai
précédemment donnée (Fage, 1953) des espèces peuplant la côte
africaine de Gibraltar au Congo.
Nymphon adami Giltay
(ûg- 1).
Localité. — Sierra Leone, au large de Freetown, van Veengrabr
1 <$ ; estuaire du Sierra Leone, à la drague par 5 m. de profondeur,
2 Ç, 1 (J. Septembre-octobre 1955.
Ces exemplaires correspondent parfaitement à la description île
Giltay (1937), sauf sur les points suivants : la taille est plus faible,
la longueur du corps fait, pour les mâles, 3,5 mm. et, pour les
femelles, 4 mm. ; les doigts des chélicères sont plus courts et armés
seulement de 16-17 dents sur le doigt fixe et de 15 dents sur le doigt
mobile chez les mâles, au lieu de 20 à 26 sur les deux doigts pour
les femelles ; la griffe des ovigères ne porte que 6 dents chez les
femelles et 2 à 3 dents chez les mâles, au lieu de 10.
Les autres caractéristiques — grand développement des prolon¬
gements latéraux, séparés par des intervalles au plus égaux à leur
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI II, n° 3, 1956.
291
diamètre ; cou allongé ; tubercule oculaire et abdomen dressés ;
bosse du bord supérieur du doigt fixe des chélicères ; brièveté rela¬
tive de l’article 4 des palpes ; article 4 des ovigères nettement
incurvé, article 5 pourvu d’un tubercule distal orné d’épines rétro-
versées, épines spéciales au nombre de 32 à 35 ; absence de tuber¬
cules sur la partie distale des tibias 2 ; tibias 1 et 2 égaux ; tarses
plus courts que les propodes ; griffes auxiliaires très courtes — - sont
celles du N. adami.
Cette espèce, très voisine du N. Gruveli Bouvier, n’était pas connue
au sud du Sénéral. On voit que son aire de répartition s’étend au
moins jusqu’au Sierra-Leone, où elle est représentée par des indi¬
vidus de plus petite taille.
Propallene stocki, nov. sp.
(fig. 2 à 6).
Localité. — Pêche pélagique dans la rivière Sierra Leone : 30 exem¬
plaires dont 2 Ç avec, des œufs visibles dans les fémurs, 8 Ç sub¬
adultes, 6 çj et 14 jeunes.
Description. — Femelle. — Corps lisse, segmenté. Prolongements
latéraux séparés par des intervalles égaux à environ la moitié de
leur diamètre, plus étroits entre la troisième et la quatrième paire.
Abdomen court, son extrémité atteignant le tiers proximal des
quatrièmes prolongements latéraux.
Céphalon faisant environ la moitié de la longueur du tronc ;
cou relativement court, sa largeur, à la base, égale à la moitié de
celle du bord frontal ; tubercule oculaire arrondi, peu saillant, por¬
tant quatre yeux non pigmentés.
Trompe courte, arrondie au sommet, présentant un léger étran¬
glement annulaire près de son tiers basal ; la bouche entourée de
poils courts et très fins.
Chélicères courtes et robustes ; scape sensiblement de même
longueur que la pince et composé de deux articles inégaux, le basal
faisant un quart de l’article distal ; main plus courte que les doigts
et ornée de longues soies, doigt fixe armé de quatre dents spiniformes
régulièrement espacées, doigt mobile, de trois dents semblables.
Palpes absents.
Ovigères à 10 articles : les quatrième et cinquième subégaux ;
les quatre derniers articles portant respectivement 8 à 9 — -6 —
7 — 8 à 9 larges épines palmées ; pas de griffe terminale.
Pattes relativement courtes, épineuses : premières coxas de même
longueur que les troisièmes, plus longues que les prolongements
latéraux ; leur ensemble légèrement supérieur aux deuxièmes coxas ;
fémurs dilatés par les œufs, plus longs que les tibias ; les premiers
tibias plus courts que les seconds ; propodes droits, précédés d’un
court talon portant, deux à trois épines, et armés à la base de deux
fortes épines, la distale plus longue, sole portant 14 à 15 soies épi¬
neuses grêles ; griffe puissante, légèrement recourbée, pas de griffes
auxiliaires.
Fig. 2. Propallene stocki Ç. — Fig. 3. Cephalon vu de dessous. —
Fig. 4. <$, Cephalon vu en dessous. — Fig. 5. Chélicères <$ et
— 293 —
Orifices sexuels sur les deuxièmes coxas des quatre paires de
pattes.
Longueur du corps : 1,9 mm.
Mâle. — Céphaion plus allongé par rapport au tronc. Scape des
chélicères à un seul article. Palpes rudimentaires, formé d’un article
distal trois fois plus long que large et d’un très court article proxi¬
mal. Cinquième article des ovigères pourvu d’un fort tubercule
distal, arrondi et muni d’une soie à son sommet ; les épines spéciales
des quatre articles distaux plus courtes et irrégulièrement denticu-
lés. Sole des propodes pourvu seulement d’une dizaine d’épines.
Orifices sexuels non visibles.
Longueur du corps 1,5 mm.
Dimensions en millimètres.
Affinités. — Malgré la présence de deux articles au scape des
chélicères de la femelle, cette espèce peut être rangée, au moins
provisoirement, dans le genre Propallene Schimkewitsch (1909).
Parmi les Pallenidae dépourvus aux pattes de griffes auxiliaires,
de griffe terminale aux ovigères et dont la trompe est courte et
conique, c’est-à-dire parmi les genres Metapallene, Propallene,
Pallenoides, il est le seul dont les mâles ont un palpe à deux articles.
Cet organe fait entièrement défaut aux mâles de Pallenoides et n’est
représenté que par une faible ébauche chez les mâles de Metapallene.
Les espèces jusqu’ici rapportées à ces trois genres ont toutes le
scape des chélicères formé d’un seul article. Mais, il convient de
remarquer que les 2 exemplaires connus du g. Pallenoides sont des
mâles et que le génotype de Metapallene, le seul dont le sexe soit
précisé, est également un mâle.
Sans doute, Schimkewitsch (1909) a proposé un nouveau genre
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVIII, n° 3, 1956.
19
— 294 —
Pallenella pour le Pallene laevis lioek 1881 (la femelle seule est
connue) qui a deux articles au scape des chélicères. Le même auteur
souligne qu’on trouve dans le genre Pallenopsis des espèces à scape
segmenté et d’autres à scape indivis.
Or, chez Propallene stocki l'article proximal du scape des ché¬
licères n’est bien individualisé que chez la femelle complètement
mûre, dont les fémurs sont déjà dilatés par les œufs qu’ils con¬
tiennent. Chez les mâles examinés et qui ont cependant toute l’appa¬
rence d'être adultes, je n’ai pu reconnaître les orifices sexuels.
Peut-être leur manque-t-il une dernière mue à la faveur de laquelle
apparaîtrait aussi, chez eux, l’article proximal du scape en même
Fig. 6. — Propallene stocki. Ovigère <3 et épine spéciale et $.
temps qu’une fragmentation plus complète des palpes. Ce sont là
les raisons qui, pour le moment, m’inclinent à laisser dans le genre
Propallene l’espèce du Sierra Leone.
En réalité, malgré le grand effort fait par Schimkewitsch et aussi
par Stock (1951) pour mettre de l’ordre dans cette grande famille
des Pallenidae, il est certain que le résultat ne paraît pas satisfai¬
sant et qu’il faut attendre la récolte de nouveaux matériaux pour
établir des coupures génériques valables.
Actuellement, on place dans le genre Propallene trois espèces :
P. longiceps (Bdhm) du Japon. P. kempi (Caïman) de l’Inde, Golfe
de Manaar, Madras et P. similis K. H. Barnard de l’Afrique du Sud
(Algoa bay).
295
Le P. stocki diffère d’abord de toutes ces espèces par la consti¬
tution très spéciale du scape des chélicères de la femelle, par le
tubercule du 5e article de l’ovigère du mâle qui est unique, dorsal
et arrondi au sommet pourvu d'une soie. 11 se distingue des P. lon-
gipes et similis par la brièveté de l'article proximal des palpes du mâle,
en quoi il ressemble au P. kempi.
OUVRAGES CITÉS
1954. Barnard (K. H.). — South African Pycnogonida (Ann. South
Afric. Mus., 41, part 3, p. 81).
1955. — — Additions to the Fauna-List of South African Crustacea
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1951. Sto ck (J. H.). — Pantopoda. Résultats des Croisières du « Mer-
cator » ( Mem . Mus. roy. Hist. nat., série 2, vol. V, fasc. 43).
— 296 —
Pauropodes d'Afrique du Sud
Par Paul A. Remy.
Ces récoltes ont été faites par le Dr P. Graiiam dans TAlbany
District, Cape Province, en août 1954.
Pauropidae.
Allopauropus danicus Hansen, 1 ind. 1 à 6 pp.
Espèce à très vaste répartition géographique : Europe, Afrique
du Nord, Afrique tropicale, Madagascar, la Réunion.
Allopauropus Grahami n. sp., 1 ind. à 9 pp. long de 0,70 mm.
Tête. — Organes temporaux égaux à leur écartement. Poils tergaux :
à la lre rangée, ax = a2 = a1a1 = ci1a2 = 15 à 17 ; à la 2e, ax = 1/2 de
a1a1 = a2 ~ 32 ; à la 3e, ax = 14, a2 = a1a1 = a1a2 = 20 ; à la 4e,
ax = 16, a2 = 37, a1a1 = 10, a1a2 = 40 et 45.
Antennes. — Poils tergaux de l’article IV : p = 24 : p’ = 9 ; p” = 7 ;
r = 14. Le rameau tergal t, 1 fois 1/3 aussi long que large, est égal aux
2/5 environ du poil p, au 1/6 de son flagelle F 1 et aux 2/3 du rameau
sternal s. Celui-ci, environ 1 fois 3/4 aussi long que large, est égal au 1/4
de son flagelle postérieur F3 qui est égal à environ 2 fois 1/2 le flagelle
antérieur F2 et à peine plus court (24/25) que F1 ; la largeur du globule gy
dont le pédoncule est très court, est très légèrement plus grande que celle
du rameau tergal.
Tronc. — Les 2 poils postérieurs du tergite VI sont égaux aux 2/3 de
leur écartement et légèrement plus courts (8/9) que les soies pygidiales ar
Trichobothries I, II et IV ténues, à pubescence dense, assez courte, raide,
simple, très légèrement oblique sur la région proximale, espacée, fine,
assez longue, ramifiée, normale ou presque normale à l’axe sur la région
distale ; les tr. III sont épaissies progressivement et fortement à partir du
bulbe sur environ leurs 5/7 proximaux au point de former finalement une
boule ovoïde, puis elles deviennent brusquement très ténues et le restent
jusqu’à leur extrémité ; leur pubescence, dense, courte, raide, simple,
oblique sur les 5/7 proximaux, est fine, longue, ramifiée, normale à l’axe
sur les 2/7 distaux ; tr. V. effilées, assez grêles, à pubescence raide, oblique
partout. Poil coxal et poil trochantérien des p. I et des p. III à VIII ainsi
que le poil trochantérien des p. II et IX paraissent simples ; le poil
1. Abréviations. — Ind. à ... pp. = individu à ... paires de pattes locomotrices ;
p. I. ... = patte locomotrice de la lre ... paire ; sexe ?, stade ? = sexe, stade non
reconnus.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 3, 1956.
- 297 —
coxal des p. II et IX est bifurqué, les 2 rameaux étant bien développés ;
au tarse des p. IX, le poil proximal est égal au poil distal et au 1/5 de la
longueur de l’article. Pénis subtriangulaires, à peu près aussi longs que
larges, à bords latéraux légèrement convexes.
Pygidium. — Tergum présentant un lobe médio-postérieur arrondi, peu
proéminent. Soies très légèrement renflées vers l’extrémité, les ax un peu
plus longues (5/4) que leur écartement et que les a2 (5/4), et un peu plus
courtes (25/27) que les a3 ; les a2 sont plus près des a3 que des av l’inter¬
valle a1a2 étant égal à l’écartement des aL. Styles st arqués l’un vers l’autre,
elaviforines, striés transversalement, égaux à presque les 3/5 de leur
écartement qui est plus grand (8/5) que celui des av
Sternum. Soies b1 égales à 1 fois 1/4 leur écartement ; soies &2 très
légèrement renflées vers l’extrémité, à peine plus longues (28/25) que les av
Fie. 1. — Allopauropus Grahami n. sp. . — 1. Rameaux de l’antenne droite, face
tergale. — 2. Trichobotliric III. — 3. Pénis droit, face antérieure. — 4. Portion du
tergum pygidial. — 5. Plaque anale, face sternale (la région médio-postérieure a été
mal vue).
un peu plus courtes (7/8) que l’intervalle b1b2 ; pas de soies b3. Plaque
anale subrectangulaire, plus longue que large, à bords latéraux légère¬
ment concaves, à région postérieure formant une paire de lobes arrondis
et portant une paire d’appendices claviformes, annelés, égaux à la lar¬
geur maximum de l’organe.
Affinités. — L’animal fait partie du groupe d ’A. vidgaris
Hansen, et est proche de celui-ci. Il s’en distingue par les caractères
suivants : les organes temporaux, égaux à leur écartement chez
A. G., sont plus longs que lui chez A. v. ; le renflement maximum des
trichobothries II! est plus grand chez le 1er que chez le 2e; aux
p. IX, le poil coxal seul a 2 rameaux bien développés chez A. G.
tandis que chez A. e. poil coxal et poil trochantérien présentent ce
caractère.
— 298 —
Allopauropus adjacens n. sp., 1 ind. à 9 pp. Ç, long de 0,G6 mm.
Tête. — Poils tergaux de la 4e rangée : a1 = 32, a la1 = 19, a2 = 50,
a1a2 = 45 et 47.
Antennes. — Poils de l’article IV : p = 17 ; p' = 8 ; p” = 5. Le rameau
tergal t, 2 fois 1/2 aussi long que large, est égal à environ les 4/7 du poil p,
aux 4/17 de son flagelle F± et au rameau sternal s. Celui-ci, 2 fois 1/5 aussi
long que large, un peu plus court (8/9) que son poil sternal q, est à peu près
égal aux 2/3 (40/57) de son flagelle antérieur F2 et égal au 1/4 de son
flagelle postérieur F3, lui-même égal aux 16/17 de F±; la largeur du glo¬
bule g, dont le pédoncule est très court, est égale à celle du rameau tergal.
Tronc. — Les 2 poils postérieurs du tergite VI sont égaux à leur écar¬
tement et légèrement plus longs (9/8) que les soies pygidiales av Tricho-
bothries I, II, IV et V effilées, la région distale étant très ténue ; les I, II
Fig. 2. Allopauropus adjacens n. sp. $ à 9 pp. — 1. Rameaux de l’antenne droite, face
sternale. — 2. Trichobothrie III. — 3. Phanères du tergum pygidial en leurs empla¬
cements respectifs ; la soie ax droite n’est représentée que par son embase. —
4. Plaque anale, face sternale.
et IV ont une pubescence dense, raide, simple, un peu oblique sur la région
basilaire, devenant ensuite rapidement espacée, fine, ramifiée, normale à
l’axe ; les tr. III sont épaissies progressivement et fortement à partir du
bulbe sur environ leurs 2/3 proximaux, puis elles deviennent bientôt très
ténues et le restent jusqu’à leur extrémité ; leur pubescence, dense, courte,
raide, simple, oblique sur la région claviforme, est espacée, longue, fine,
ramifiée, normale à l’axe sur la région ténue ; tr. V à pubescence peu dense,
courte, très oblique. Poil coxal et poil trochantérien des p. I à VIII et poil
trochantérien des p. IX paraissent simples ; le poil coxal des p. IX est
bifurqué, les 2 raïneaux étant bien développés ; à ces dernières, le poil
proximal du tarse est égal aux 7/17 de la longueur de l’article et à 2 fois 1/4
le poil distal.
Pygidium. — Soies subcylindriques, les a1 plus longues que leur écar¬
tement, un peu plus longues (8/7) que les a2 et un peu plus courtes (8/9)
que les o3 ; l’intervalle a1a2 est égal à 1 fois 1/2 l’intervalle a2a3. Styles st
299 —
épaissis vers l’extrémité, en forme d’ S à courbures peu marquées, égaux
aux soies a2.
Sternum. Soies b1 subcylindriques, égales à un peu plus de 2 fois 1/2
les a1 ; soies b2 égales à 1 fois 1/4 les a, et à 1 fois 2/3 l’intervalle bl b2 ;
pas de soies b3. Plaque anale subrectangulaire, notablement plus longue
que large, à région postérieure divisée en une paire de lobes par une
incision assez marquée ; cette région porte une paire d’appendices latéraux
subcylindriques, annelés, un peu plus longs que la largeur maximum de la
plaque et une paire de courtes tiges sublatérales, sternales.
Affinités. — A. adjacens fait partie du groupe d’A. gracilis
Hansen et est à placer au voisinage de mes A. subminutus, A. Brôle-
manni, A. Lacroixi, *4. notabilis, desquels il se distingue par les
caractères des trichobothries III, de la chétotaxie pygidiale et de la
plaque anale.
Polypauropus Duboscqi var. inflatisetus Remy, 5 ind. : I à 9 pp. Ç,
1 à 8 pp. sexe ?, 3 st ? sexe ?
Cette variété a été signalée d’Europe méridionale, d’Afrique du
Nord, d’Afrique orientale britannique, de Madagascar et de la
Réunion.
— 300
Remarques complémentaires et rectifications
RELATIVES A TRICHORHINA BOLIVIANA (V ANDEL 1952J
( Crustacés , Isopodes terrestres).
Par A. Vandel
ASSOCIÉ DU MUSÉUM
■J'ai décrit (Vandel, 1952 a, p. 526), sous le nom de Phalloniscus
bolivianus n. sp., un Isopode recueilli à Cochabamba (Bolivie) par
le Professeur II. Marcus. L’unique exemplaire examiné était une
femelle dépourvue d’antennes. J’avais été tenté, en premier examen,
de classer cet Oniscoïde dans le genre Trichorhina ; mais, la présence
de pores glandulaires m’avait conduit à le tenir pour un représen¬
tant du genre Phalloniscus.
Encore que classés dans deux familles différentes : Trichorhina
parmi les Squamijeridae et Phalloniscus parmi les Oniscidae, ces
deux genres paraissent fort voisins l’un de l’autre. J’écrivais déjà,
en 1952, (Vandel, 1952 b, p. 93 ) : « Trichorhina se rattache égale¬
ment, par sa squamulation, au genre Phalloniscus ; de nombreuses
confusions entre les deux genres ont été commises... ». En fait, ce
n’est pas seulement la squamulation qui rapproche ces deux genres ;
la plupart des caractères de Trichorhina se retrouvent chez Phallo¬
niscus sous une forme semblable ou du moins analogue. Le seul
critère qui distingue de façon nette Trichorhina de Phalloniscus
réside dans le nombre de segments du flagelle qui est égal à deux
dans le premier genre et à trois dans le second. J’avais déjà montré
(Vandel, 1952 b, p. 146) que l’emploi du nombre d’articles flagel-
laires pour classer les Oniscoïdes est certes commode, mais que la
valeur de ce critère a été surestimée. Les variations du nombre
des segments flagellaires qui ne sont même pas de véritables articles
puisqu’ils sont dépourvus d’une musculature autonome, ne pré¬
sentent qu’une importance minime. Arcangeli (1954) a rejeté
ces conclusions ; mais les faits rapportés dans la présente note
apportent une nouvelle confirmation à la thèse que je soutiens.
Il paraît justifié d’assimiler le segment distal du flagelle de
Trichorhina qui est beaucoup plus long que le proximal, aux deux
segments distaux du flagelle de Phalloniscus, et de tenir la dispo¬
sition propre à Trichorhina comme le résultat d’un arrêt de crois¬
sance qui s’est opposé à l’achèvement de la division du segment
distal. Cette interprétation se fonde sur l’observation suivante.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 3, 1956.
— 301 —
Lorsque l’article distal du flagelle de Trichorhina (comme c’est le
cas chez papillosa, bonadonai et eburnea) porte une paire d’aesthe-
tascs, celle-ci s’insère au milieu de l’article, alors que normalement
les aesthetascs sont fixés à la base de l’article. Cette disposition
semble prouver que l'article distal de Trichorhina est potentielle¬
ment double.
J’ai eu l’occasion d’étudier à nouveau cette espèce bolivienne en
passant en revue les collections rassemblées par le Professeur
bf. Marcus et conservées au Musée de Münich, collections qui m’ont
été aimablement communiquées par le Dr Wolfgang Engelhardt.
L’examen d’un mâle pourvu d’antennes m’a permis de constater
que le flagelle de l’antenne est formé de deux segments. Il convient
donc de classer la forme bolivienne dans le genre Trichorhina et
non dans le genre Phalloniscus qui possède un flagelle trisegmenté.
L’espèce qui fait le sujet de cette note doit donc porter le nom de :
Trichorhina boliviana (Vandel 1952).
Cependant, en raison de l’existence de pores glandulaires, cette
espèce représente un terme de passage entre le genre Trichorhina
dont on ne connaissait jusqu’ici aucun représentant possédant des
pores glandulaires, et le genre Phalloniscus chez lequel le système
glandulaire est à l’ordinaire développé.
— 302 —
L’étude de ce nouvel exemplaire me permet également de donner
des figures du premier (1) et du second (2) pléopodes mâles.
Trichorhina boliviana se rapproche de T. papillosa Budde-Lund
et de T. ambigua Budde-Lund, deux espèces très voisines l’une de
l’autre que Budde-Lund a réunies dans un genre mal caractérisé,
le genre Gedania, qui ne saurait être retenu pour l’instant.
Trichorhina boliviana diffère de T. papillosa par les caractères
suivants :
1) par la présence de pores glandulaires, déjà évoquée dans les
lignes précédentes ;
2) par sa taille un peu plus grande ;
3) par la ligne supra-antennaire faiblement indiquée (mais non
pas nulle, comme je l'indiquais dans ma première note) ;
4) par l’exopodite du premier pléopode mâle pourvu d’un lobe
interne court (complètement absent chez papillosa ; cf. Vandel,
1952 b, fig. 24 A, p. 103) ;
5) par l’endopodite du second pléopode mâle très court, dépassant
à peine l’exopodite (nettement plus long chez papillosa ; cf. Vandel,
1952 b, fig. 24 B, p. 103).
BIBLIOGRAPHIE
Arcangeli (A.). — 1954. I rappresentati délia famiglia dei Porcellionidae
(Crostacei Isopodi terrestri) hanno sempre il flagello delle antenne esterne
composto di due articoli. — Boll. Ist. Mus. Zool. Univ. Torino, IV,
n° 7, pp. 119-122.
Vandel (A.). — 1952 a. Phalloniscus bolivianus n.sp. (Crustacé Isopode
terrestre). — Bull. Mus. H ist. Nat. Paris (2), XXIV, pp. 529, 3 fig.
Vandel (A.). — 1952 b. Etude des Isopodes terrestres récoltés au Véné-
zuéla par le Dr. G. Marcuzzi, suivie de considérations sur le peuplement
du Continent de Gondwana. — Mem. cl. Mm. Civ. Stor. Natur. Verona,
III, pp. 59-203, 97 fig.
303
A PROPOS DE LA LUTTE CONTRE L’ONCHOCERCOSE
en Afrique Noire
Par Maurice Blanc.
Il existe actuellement dans plusieurs régions d’Afrique Noire,
et particulièrement en Haute-Volta, une redoutable maladie tro¬
picale, appelée onchocercose, causée par la présence dans les tissus
humains d’une microfilaire appartenant à l’espèce Onchocerca ool-
vulus. Cette maladie se traduit d’abord par l’apparition de kystes
et de lésions cutanées, puis par des troubles oculaires pouvant
aboutir à la cécité totale. Elle est transmise uniquement par la
piqûre de petits insectes diptères appelés Simulies (en particulier
l’espèce Simulium damnosum ) et dont les larves aquatiques vivent
dans les cours d’eau assez rapides.
Ea meilleure façon de combattre actuellement cette maladie
en Afrique Noire semble être la destruction des agents vecteurs,
c’est-à-dire des Simulies, à un stade quelconque de leur développe¬
ment, de préférence au stade de larve aquatique. Mais cette des¬
truction est très délicate et doit être effectuée avec beaucoup de
prudence, comme d’ailleurs toutes les opérations nécessitant
l’épandage d’insecticides dans la nature et susceptibles de rompre
un équilibre biologique naturel.
En 1955, une opération d’assez grande envergure, mais trop
prématurée, a été tentée par le Service de Santé, sans étude préa¬
lable, dans la région du Mayo-Kebbi (Territoire du Tchad). Le résul¬
tat fut loin d’être satisfaisant malgré l’importance des crédits
engagés. Les Simulies qui semblaient provisoirement avoir disparu
revinrent très vite dans la zone traitée. De plus, d'importants dégâts
furent causés dans la faune piscicole par le traitement larvicide.
Le produit actif utilisé était le gammexane ou lindane.
A la suite de cet échec et avant d’entreprendre une nouvelle
campagne de lutte contre les larves de Simulies, en Haute-Volta
cette fois, une mission hydrobiologique de deux mois (février-
mars 1956) dans ce Territoire m’a été confiée par le Service de Santé
de la France d’Outre-Mer, en vue de chercher à éviter la destruc¬
tion de la faune piscicole et conserver à la population cette impor¬
tante source de protéines animales.
Mon voyage en Haute-Volta fut précédé de quelques essais pré¬
liminaires effectués à Paris, dans les aquariums du Laboratoire
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 3, 1956.
— 304 —
des Pêches Coloniales, avec l’aide de M. F. d’AuBENTON. Ces expé¬
riences ont montré :
1° que le gammexane, essayé sous forme de lindamul, est un
produit très toxique vis-à-vis des Poissons et que la dose de 1 mg/1.
d’eau débité à la minute, maintenue pendant 30 min., suffit à intoxi¬
quer et même à tuer les poissons, alors que cette dose est insuffisante
pour détruire les larves de Simulies de façon certaine.
2° que le D.D.T., essayé soit sous forme de dedemul, soit sous
forme de néocide, ne gêne les Poissons qu’à partir d’une dose supé¬
rieure à 8 ou 10 mg/1. De plus, les poissons peuvent supporter sans
inconvénient plusieurs traitements successifs au D.D.T., alors
qu’avec le lindamul la Sensibilité des rescapés augmente à chaque
traitement.
Bien entendu, ces recherches en laboratoire, ne constituaient
qu’une sorte de préface aux recherches qui devaient être effectuées-
sur place en Haute-Volta, dans les conditions exactes de la future
campagne antilarvaire.
Le Laboratoire d’Entomologie Médicale du Service Général
d’IIygiène Mobile et de Prophylaxie (S.G.H.M.P.) de l’A.O.F.,
à Bobo-Dioulasso, fut choisi comme base pour ma mission, qui
comprenait également le Dr M. Ovazza, Entomologiste-Médical
de l’O.R.S.T.O.M., détaché auprès du S.G.H.M.P. pour la lutte
contre l’onchocercose. De plus, M. Jacques Daget, Chef du Labo¬
ratoire d’ Hydrobiologie de l’IFAN à Diafarabé, s’était joint à nous
bénévolement.
Notre premier travail en Haute-Volta fut. de poursuivre les
expériences préliminaires commencées à Paris. Les essais de sensi¬
bilité au D.D.T. effectués sur le terrain, en collaboration avec le
Dr M. Ovazza et avec l’aide du Service des Eaux et Forêts de Haute-
Volta, confirment pleinement nos premières expériences. Dans les-
bassins de la Station de Pisciculture de Bérégadougou (cercle de
Banfora), tous les Poissons ont supporté sans inconvénient une
concentration de D.D.T. de 8 mg/1. pendant près de deux heures,
alors qu’une concentration de 4 mg/1. maintenue pendant 30 min.
a provoqué la destruction des larves de Simulies qui habitaient le
canal d’alimentation de ces bassins. Le produit utilisé était une
poudre mouillable à 75 % de D.D.T. technique, mélangée à trois
fois son volume de latérite finement tamisée.
Nous avons ensuite profité de cette mission en Haute-Volta pour
étudier les eaux et les poissons des principaux cours d’eau : la partie
amont du bassin de la Comoé, le cours de la Volta Noire et de la
Bougouri-Ba, les cours de la Volta Rouge et de la Volta Blanche,
et enfin celui de la Pendjari, ce qui nous a obligés à effectuer une
légère incursion dans la partie nord du Dahomey (massif de l’Ata-
305 —
■•cora) qui au point de vue hydrographique dépend du bassin des
V oltas.
Nous pouvons actuellement classer, d’une façon sommaire, ces
cours d’eau en deux groupes :
a) ceux qui, même en saison sèche, ont un courant ininterrompu
(ex. : la Comoé, la Volta Noire, etc...). Ce sont alors des eaux géné¬
ralement acides (pli = 5,8 à 6,5), à degré hydrotimétrique faible
(1 à 3) et à S.B.V. assez bas (0,2 à 0,5). Elles renferment des larves
de Simulies toute l’année.
b) ceux qui, en saison sèche, ont un cours complètement inter¬
rompu et sont par conséquent réduits, à cette époque, à une série
de mares stagnantes (ex. : Volta Rouge, Volta Blanche, etc.). Le pH
y est plus élevé (6,5 à 7,5), le degré hydrotimétrique plus fort
(3 à 6,5) et le S.B.V. plus important (0,7 à 1,25). Ce sont des eaux
• entièrement dépourvues de larves de Simulies en saison sèche, en
raison de l’absence de courant à cette époque.
Au cours de la mission, plus de quatre-vingt espèces de Poissons
ont été récoltées. Cette collection va faire l’objet d’une étude
: spéciale qui sera publiée ultérieurement, en collaboration avec
M. J. Dagut, en même temps que tous les caractères physico¬
chimiques des eaux.
Conclusions.
Les essais effectués montrent qu’il doit être possible d’arriver
à détruire les larves de Simulies sans causer de préjudices impor¬
tants à la faune piscicole à condition d’utiliser comme larvicide
le D.D.T. au lieu du gammexane. Il faudra toutefois opérer avec
beaucoup de prudence et en particulier faire mesurer par un hydro¬
logue, avant chaque déversement, le débit de la rivière à traiter,
afin de pouvoir calculer aussi exactement que possible les doses
■de produit à utiliser. Il sera bon également de tester le larvicide
avant l’emploi afin d’en vérifier le titre. Enfin, de nombreux points
obscurs subsistent encore dans la biologie des Simulies et un trai¬
tement efficace ne pourra être entrepris que lorsque les études pour¬
suivies actuellement par le Dr M. Ovazza nous auront apporté des
précisions suffisantes sur la vie de ces animaux.
L’exploitation des eaux douces est malheureusement peu poussée
en Haute-Volta ; il faut avouer que les rives de nombreux cours
• d’eau sont d’accès difficile (rives encaissées, végétation impéné¬
trable) et de vie très pénible (abondance des tsés-tsés et des simu¬
lies). Loin de détruire le poisson, il serait au contraire intéressant
•de contribuer à développer la pêche et la pisciculture dans ces régions
— 306
peu favorisées au point de vue alimentaire, et la lutte contre l’on¬
chocercose, si elle est effectuée méthodiquement, ne pourra que
favoriser ce développement.
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
Blanc (M.) et d’AuBENTON (F.). — Observations préliminaires relatives
à une campagne de lutte contre Fonchocercose. Action de quelques
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Premier rapport du Comité d’ Experts de l’Onchocercose (Mexico, 1953).
— World Health Organization, 1954, 49 pages dactylogr.
L’Onchocercose, fléau social en Afrique. Première opération prophylac¬
tique d’envergure en Afrique Equatoriale Française. — Edité par le
Comité de l’Entente Française, Paris, 1955, 40 p., 8 photos, 1 carte~
Laboratoire des Pêches Coloniales du Muséum.
307 —
Contributions a la Flore de la Nouvelle-Calédonie. —
cxi. Plantes recueillies par M. MacKee (Suite)
Par A. Guillaumin.
Tetracera euryandra Vahl. — Nouméa : Ouen Toro (3321).
Ii. altigena Schltr. — Sommet du Mont Mou (3549).
II. Brongmartu Gilg. — Dumbéa nord (3437).
//. emarginata Guillaum. — Montagne des Sources (223).
II. lucida Schltr. ex Guillaum. — 12 km. au S. de la Rivière des
Pirogues (3235) ; Dumbéa nord (3446).
II. ngoyensls Schltr. — Près du confluent de la Tontouta et de
la Kalouéhola (2276, 3275, 3278).
II. oubatchensis Schltr. — Route de Yaté (3371) ; près du con¬
fluent de la Tontouta et de la Kalouéhola (3306 A).
H. pulchella Schltr. — Plaine des Lacs (3603).
II. patula Guillaum. — Sommet du Mont Mou (3543).
II. podocarpifolia Schltr. — Vallée de la Dumbéa (3310) ; près
du confluent de la Tontouta et de la Kalouéhola (3277, 3279).
II. scabra Brong. et Gris. — Dumbéa nord : près de la Mine aban¬
donnée (3338) ; pentes S. du Mont Mou (3510).
H. tontoutensis Guillaum. — Près du confluent de la Tontouta
et de la Kalouéhola (3274) ; basse Tontouta (3456).
H. Vanierei Beauvis ? — Vallée de la Kalouéhola (3469) ; près
de son confluent avec la Tontouta (3293).
Bubbia Pancheri Burtt. — Vallée de la Thy (3200).
Zygogynum Balansae v. Tiegh. — Vallée de la Thy (3199).
Xylopia Pancheri Ba.il! . — Route de Yaté : Km. 40 (3604) ;
vallée de la Kalouéhola (3465).
X. Vieillardii Baill. — Route de l’Hermitage (3693).
Melodorum punctulatum Baill. ? — Près du confluent de la Kaloué¬
hola et de la Tontouta (3656).
Cakile maritima Scop. — Nouméa : Anse Vata (3131).
Senebiera integrifolia DC. — Nouméa : Anse Vata (3133).
Byssopteris discolor Gdr. — - Haute Tontouta (3482).
Boronella crassijolia Guillaum. — Route de la Montagne des
Sources (3250).
B. Pancheri Baill. — Route de Yaté : Km. 25 (3376) ; Plaine des
Lacs : Lac en 8 (3381).
B. verticillata Baill. ex Guillaum. — Plaine des Lacs : croisement
de la route du Carénage et du creck Pernod (3379).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 3, 1956.
308 —
B. sp. cfr. crassifolia Guillaum. — Montagne des Sources (3256) ;
Plaine des Lacs : croisement de la route du Carénage et du creek
Pernod (3380).
B. sp. nov. ? — Plaine des Lacs : au passage de la Rivière des Lacs
(2602, 2603, 2604, 2605, 2607).
Ces échantillons sont semblables au n° 2069 que j’avais [Bull.
Mus., 2e sér., XXVII, p. 324) déterminés B. verticillata à cause des
fleurs complètement glabres à l’intérieur, à pétales ovales, malgré
les feuilles obovales ne mesurant pas plus de 1 cm. de longueur qui
ressemblent à celles du B. Pancheri mais qui a des fleurs présentant
d’abondants poils sur le disque, [ce que n’indique pas la diagnose
de Bâillon ( Adansonia , X, p. 303)].
Melicope triphylla Merr. — Vallée de la Thy : au-dessus de Saint-
Louis (3169).
Myrtopsis macrocarpa Schltr. ? — Nouméa : Ouen Toro (2646).
Comptonella drupacea Guillaum. — Sans étiquette.
Micromelum minutum W. et Arn. — Plum (3590).
Acronychia laevis Forst. — Basse Tontouta (3460).
Murraya paniculata Jack. — Nouméa : Ouen Toro (3144).
Phelline lucida Vieill. — Mont Mou (3524).
Soulamea fraxinifolia Brong. et Gris. — Plaine de la Tontouta
(3560).
S. Pancheri Brong. et Gris. — 12 km. au S. de la Rivière des
Pirogues (3237) ; Dumbéa nord (3432).
Xylosma nervosa Guillaum. — Vallée de la Kalouéhola (3462,
3464).
Agation Deplanchei Brong. et Gris. — Près du confluent de la
Tontouta et de la Kalouéhola (3269).
Hybanthus austro-caledonicus Schinz et Guillaum. — Route de
l’Hermitage (3681).
Pittosporum loniceroides Brong. et Gris. — Dumbéa nord (3428).
P. mouanum Guillaum. — Mont Mou (3526).
P. poueboense Guillaum. — Nouméa : Ouen Toro (3139) ; vallée
de la Thy (3175).
P. pronyense Guillaum. — Mont Mou (3512).
P. pronyense Guillaum. ? — Plaine des Lacs : Lac, en 8 (3393).
P. Simsonii Montr. — Vallée de la Thy : au-dessus de Saint-Louis
(3164).
Montrouziera spaeroidea Panch. ex PI. et Tr. — Vallée de la
Kalouéhola (3468).
Garcinia neglecta Vieill. — 7 km. au S. de la Rivière des Pirogues
(3230) ; Dumbéa nord (3444) ; basse Dumbéa (3565).
Strasburgeria calliantha Baill. — Sommet du Mont Mou (3540).
Microsemma salicifolia Labill. — Basse Dumbéa (3566) ; vallée
de la Kalouéhola (3470).
— 309
Solmsia calopliylla Baill. var. chrysopliylla Guillaum. — Dumbéa
nord : près de la Mine abandonnée (3350).
Elaeocarpus oreogenus Schltr. — Sommet du Mont Mou (3538).
E. persicaefolius Brong. et Gris. — Vallée de la Thy (3615).
E. pulchellus Brong. et Gris ? — Route de la Montagne des
Sources (2695).
E. rotundifolius Brong. et Gris. — Vallée de la Thy (3631) ; Dumbéa
nord (3436).
Dubouzelia campanulata Panch. ex Brong. et Gris. — Vallée de
la Kalouéhola (3461).
— var. glabrescens Virot. — Près du confluent de la Tontouta et
de la Kalouéhola (3287).
Hugonia Penicillanthemum Baill. — Dumbéa nord (3452) ; près
du confluent de la Tontouta et de la Kalouéhola (3299).
Dysoxylum Lessertianum C. DC. — Nouméa : Anse Vata (3320).
D. Pancheri C. DC. — Vallée de la Thv (3178).
Aglaia elaeagnoides Benth. — Nouméa : Anse Vata (3317).
MenepetalUm Balansae Loes. — Dumbéa nord : près de la Mine
abandonnée (3361).
Ventilcigo neo-caledonica Schltr. — Basse Rivière des Pirogues
(3594) ; Dumbéa nord (3433) ; Haute Tontouta (3492).
Rhamnella vitiensis A. C. Sm. — • Nouméa : Ouen Toro (3322).
Colubrina asiatica Brong. — Nouméa : Ouen Toro (3327) ; Tiaré
(3582).
Emmenospermum Pancherianum Baill. — Nouméa : Ouen Toro
(3161, 3332).
llex Sebertii Panch. et Seb. — Basse Rivière des Pirogues (3595),
Dumbéa nord (3440).
Oncotheca Balansae Baill. — Bords du Boulari au croisement de
la route de la Montagne des Sources (3597) ; Dumbéa nord (3439).
Peripterygia marginata Loes. — 12 km. au S. de la Rivière des
Pirogues (3240).
Podonephelium Llomei Radlk. — Plum (3589).
Guioa villosa Radlk. — Vallée de la Thv (3173) ; Dumbéa nord
(3424).
Cupaniopsis petiolulata Radlk. — Vallée de la Thy (3168).
Loxodiscus coriaceus Hook.f. — Dumbéa nord (3453).
Euroschinus verrucosus Engl. — Vallée de la Thy (3179, 3617).
Semecarpus atra Vieill. — Yahoué (3265) ; Tiaré (3573).
S. neo-caledonica Engl. — 5 km. au Sud de la Rivière des Pirogues
(3219).
Desmodiurn umbellatum DC. — Nouméa : Ouen Toro (3160).
Tephrosia oillosa Pers. — Nouméa (3611).
Phaseolus luteus Bl. — Nouméa : Anse Vata (3135).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 3, 1956. 20
— 310
Caesalpinia Crista L. — ■ Tiare (3575).
Storckiella Pancheri Baill. — Dumbéa nord (3445).
S. Pancheri Baill. ? — 5 km. au Sud de la Rivière des Pirogues
(3224).
Desmanthus virgatus Willd. — Plaine de la Tontouta (3562).
Acacia spirorbis Labill. — Près du confluent de la Tontouta
et de la Kalouéhola (3296).
Albizzia glandulosa Guillaum. — Vallée de la Dumbéa (3308).
Licania Balansae Guillaum. — Plaine des Lacs : Lac en 8 (3394).
L. rhamnoides Guillaum. — Dumbéa nord (3447).
Rubus rosaefolius Sm. — Route de l’Lfermitage (3692).
Argophyllum brevipetalum Guillaum. — Vallée de la Tontouta
près du confluent de la Kalouéhola (3272).
A. laxum Schltr. — Dumbéa nord (3451).
Codia albifrons Vieill. ex Guillaum. — Dumbéa nord : près de
la Mine abandonnée (3348).
C. discolor Guillaum. — Route de T Hermitage (3689).
— var. cinerascens Guillaum. — Sommet du Mont Mou (3547).
C. nitida Schltr. — Plaine des Lacs : Lac en 8 (3396) ; Dumbéa
nord (3429).
Pancheria alaternoides Brong. et Gris. — Dumbéa nord (3430) ;
vallée de la Tontouta près du confluent de la Kalouéhola (3284).
P. elegans Brong. et Gris. — Dumbéa nord (3431).
P. elliptica Pampan. — Plaine des Lacs : Lac en 8 (3389).
P. Engleriana Schltr. — Route de la Montagne des Sources (3249) -,
sommet du Mont Mou (3548).
M. insignis Schltr. — Sommet du Mont Mou (3537).
P. rivularis Schltr. ? — Forêt au-dessous de l’Hermitage (2308).
P. ferruginea Brong. et Gris. — Dumbéa nord (3434).
Geissois montana Vieill. ex Brong et Gris. — Vallée de la Thy
(3178).
Cunonia atrorubens Schltr. — Pentes S. du Mont Mou (3511).
C. austro-caledonica Brong. ex Guillaum. — Vallée de la Thy
(3174).
C. purpurea Brong. et Gris. — Col de Plum (3242) ; vallée de la
Tontouta près du confluent de la Kalouéhola (3286).
Drosera neo-caledonica Hamet. — Vallée de la Thy (3215).
Crossostyiis biflora Forst. — Plum (3246).
C. grandiflora Brong. et Gris. — Vallée de la Thy (3618).
Baeckea ericoides Brong. et Gris. — Basse Tontouta (3458).
— form. tetrasticha Dânik. — Plaine des Lacs : Lac en 8 (3390).
B. virgata Andr. — Nouméa : Ouen Toro (3329, 3330).
Callistemon gnidioides Guillaum. — Dumbéa nord près de la
Mine abandonnée (3354).
311 —
Melaleuca gnidioides Brong. et Gris. — Route de Yaté : près du
barrage (3602).
Tristania eapitulata Panch. ex-Brong. et Gris. — Plaine des Lacs :
Lac en 8 (3395) ; Dumbéa, près du barrage (3313).
T. Guillainii Ileck. var. — Plaine des Lacs : près de la Mine
Anna-Madeleine (3408) ; vallée de la Tontouta près du confluent
de la Kalouéhola (3294).
Moorea angustifolia Guillaum. — Vallée de la Tontouta près du
confluent de la Kalouéhola (3262, 3290).
Al. canescens Beauvis. — Haute Tontouta (3486) ; vallée de la
Tontouta près du confluent de la Kalouéhola (3289).
AI. floribunda Guillaum. — Route de l’Hermitage (3690).
Spermolepis gummifera Brong. et Gris. — Route de Yaté : près
du barrage (3598).
Metrosideros Engleriana Schltr. — Haute Tontouta (3479) : vallée
de la Tontouta près du confluent de la Kalouéhola (3285).
— var. microphylla Schltr. — Mont Mou (3519).
Al. laurijolia Brong. et Gris. — Route de l’Hermitage (3679).
Al. nitida Brong. et Gris. — Route de F Hermitage (3680).
Mearnsia porphyrea Diels. — Sommet du Mont Mou (3539).
Xaiithostemon Francii Gaillaum. — Vallée de la Tontouta près
du confluent de la Kalouéhola (3295).
X. longipes Guillaum. — Vallée de la Tontouta près du confluent
de la Kalouéhola (3268).
A', rubrum Ndzu. — Haute Tontouta (3487).
Rhodamnia andromedoides Guillaum. — Route de Yaté : Km. 45
(3372).
Alyrtus rujo-punctcitus Panch. ex Brong. et Gris. — Dumbéa nord :
près de la Mine abandonnée (3343, 3344).
Al. supra-axillaris Guillaum. — Haute Tontouta (3483).
Al. thymifolius Guillaum. — Dumbéa nord : près de la Mine aban¬
donnée (3334).
Eugenia Gacognei Montr. — Dumbéa nord (3418).
E. Panclieri Brong. et Gris. — Route de la Montagne des Sources
(3247) ; Dumbéa nord : près de la Mine abandonnée (3340).
E. stricta Panch. ex-Brong. et Gris. — Dumbéa nord (3415).
E. cfr. stricta Panch. ex. Brong. et Gris. — Dumbéa nord : près
de la Mine abandonnée (3360).
Syzygium auslro-caledonicum Guillaum. — Dumbéa : près de la
Mine abandonnée (3352).
5. lateriflorum Brong. et Gris. — Yahoué (3262, 3263) ; Basse
Dumbéa (3564).
S. ngoyensis Schltr. — Route de Yaté : près du barrage (3599).
— 312 —
* Caryophyllus laxeracemosus Guillaum. sp. nov.
Frutex humifusus, ramis gracilibus (2 mm. diam.), griscis ; fcUis coriaceis,
ovatis (7-10 cm. x 3-5 cm.), apice obtusis vel obtuse acuminctis, basi
cuneatis, pctiolo sat robusto, 1 cm. longo, lamina supra subtusque atro viridi,
nervis crebris venis vix crassioribus, marginali distincta. 1 nflorescentia
longissime et laxe racemosa, usque ad 40 cm. longa, gracilis, pendula,
pedicellis 0,5-1, 5 cm. longis ; floris infima parte cylindrica, fere 1 cm. longa,
0,1 cm. crassa, subito in supremam cylindricam ( 1 cm. X 0,5-0, 7 cm.)
incrassata, longitudinaliler striata, calycis tubo 1,2 cm. longo, truncato,
lobis brevissimis (1 mm.), rotundatis, petalis discoicleis, 4 mm. longis,
staminibus haud in disco insertis, stylo subulato calycis orem attingente.
Traînant sur le sol à l’ombre des autres arbustes, sur les pentes
rocheuses des collines, vallée de la Tontouta près du confluent de
la Kalouéhola, 150 m. ?, 25-xii-1955 (3653).
C. multipetalus Guillaum. — Basse Tontouta (3635).
Barringtonia integrifolia Guillaum. — Vallée de la Thy (3616).
Pemphis acidula Forst. — Tiaré (3579).
Jussiaea suffruticosa L. — Dumbéa nord (3443).
Casearia Melistaurum Spreng. — Dumbéa (3312) ; Dumbéa
nord : prés de la mine abandonnée (3339).
— var. minor Briq. — Nouméa : Ouen Toro (2436).
Homalium arboreum Warb. — Nouméa : Anse Vata (3319).
II. F rancii Guillaum. — Route de l’Hermitage (3686).
Passiflora fœtida L. — Basse Tontouta (3642).
Melothria pentaphylla Naud. — Plaine de la Tontouta (3504).
Tetragonia expansa Murr. — Nouméa : Anse Vata (3132).
Sesuvium Portulacastrum L. — Tiaré (3578).
Apium Amnii Urb. — Nouméa : Anse Vata (3318).
Centella asiatica Urb. — Nouméa : Anse Vata (3156).
Myodocarpus simplicifolius Brong. et Gris. — Vallée de la Ton¬
touta près du confluent de la Kalouéhola (3651) U
Meryta coriacea Baill. — Route de la Montagne des Sources
(3244).
M. cfr. pachycarpa Baill. — Dumbéa nord : près de la Mine aban¬
donnée (3365).
Schefflera cfr. Le-Ratii R. Vig. — Sommet du Mont Mou (3546).
Tieghemopanax austro-caledonicus R. Vig. — Nouméa : Ouen
Toro (3147).
T. dioicus R. Vig. — • Montagne des Sources (3255).
T. Harmsii R. Vig. — Vallée de la Tontouta près du confluent
de la Kalouéhola (3301).
T. simabaefolius R. Vig. — Dumbéa nord (3416).
T. cfr. simabaefolius R. Vig. — Vallée de la Tontouta près du
confluent de la Kalouéhola (3300).
1. Araliacées déterminées par M. Baumann.
— 313 —
Plectronia odorala F. Muell. — • Nouméa : Ouen Toro (3142).
Bikkia campanidata Schltr. — Route de la Montagne des Sources
(3245).
Coelospermurn Billardieri Dânik. — Plaine des Facs : près de la
Mine Anna-Madeleine (3404).
Randia ngoyensis Iluteh. ex S. Moore. — Plaine des Lacs : près
de la Mine Anna-Madeleine (3412).
Gardénia AubryL Vieill. — Vallée de la Kalouéhola au-dessus
du confluent do la Tontouta (3466).
Guettarda hypolasia Bail!. — Plaine des Lacs : près de la Mine
Anna-Madeleine (3411).
G. ioensis Baill. — Route de l’Hermitage (3691).
G. platycarpa Guillaum. — Dumbéa nord (3441) ; vallée de la
Tontouta près du confluent de la Kalouéhola (3283).
Cyclophyllum Francii Guillaum. — Dumbéa nord (3419).
Chomelia leioloba Guillaum. — Route de Yaté : près du barrage
(3600).
C. microcarpa Guillaum. — Basse Tontouta (3500) ; vallée de la
Tontouta près du confluent de la Kalouéhola (3282).
Morinda Candollei Beauvis. var. aillosa Guillaum. — Vallée de
la Dumbéa : près du barrage (3311) ; Basse Tontouta (3645).
M. citrifolia L. — Sans étiquette.
M. Forsteri Scem. — Nouméa : Anse Vata (3149).
Psychotria Baillonii Schltr. — Vallée de la Thy (3620, 3622).
P. collina Labill. — Plaine de la Tontouta (3558).
P. Deplanchei Guillaum. — Route de l’Hermitage (3677).
P. Ferdinandi-Muelleri Guillaum. — ■ Vallée de la Dumbéa près
du barrage (3307).
P. oleoides Schltr. — Plaine des Lacs : près de la Mine Anna
Madeleine (3402).
P. Pancheri Schltr. — Yahoué (3260).
P. rupicola Schltr. — Plaine des Lacs : Lac en 8 (3388) ; Dumbéa
nord : près de la Mine abandonnée (3347) ; vallée de la Kaouéhola :
5 km. au-dessus de son confluent avec la Tontouta (3476).
Lagenophora Billardieri Cass. — Vallée de la Thy (3741).
Helichrysum neo-caledonicum Schltr. — Mont Mou (3509).
Wedelia uniflora S. Moore. — Nouméa : Anse Vata (3136).
Scaevola frutescens Krause. — Nouméa : Ouen Toro (3159).
S. montana Labill. — Col de Plum (2020).
Wahlenbergia gracilis A. DC. — Vallée de la Thy (3211).
Leucopogon dammarifolius Brong. et Gris ? — • Vallée de la Ton¬
touta près du confluent de la Kalouéhola (3292).
L. enervis Guillaum. — Vallée de la Tontouta près du confluent
de la Kalouéhola (3291) ; Haute Tontouta (3493).
Dracophyllum ramosum Panch. ex Brong. et Gris. — 12 km.
— 314 —
au sud de la Rivière des Pirogues en regardant vers Prony (3236).
D. verticillatum Labill. — Vallée de la Thy (3191).
Chrysophyllum sp. — Haute Tontouta (3488).
Planchonella cinerea v. Royen. — Nouméa : Ouen Toro (3217,
3321).
P. lasiantha Dub. — A 5 km. du Grand Lac en direction de Goro
(3387).
P. cfr. lasiantha Dub. — A 5 km. du Grand Lac en direction
de Goro (3386).
P. neo-caledonica Dub. — Rasse Tontouta (3499).
P. Wakere Pierre. — Vallée de la Thy au-dessus de Saint-Louis
(3165).
Maba fasciculosa F. Muell. — Nouméa : Ouen Toro (3157) ;
Yahoué (3264).
M. glauca Montr. — Dumbéa nord : près de la Mine abandonnée
(3355) ; Haute Tontouta (3485).
M. ruminata Hiern ? — Nouméa : Ouen Toro (3143).
M. yahouensis Schltr. — Vallée de la Dumbéa : près du barrage
(3314).
Diospyros macrocarpa Hiern. — - Dumbéa nord : près de la Mine
abandonnée (3362).
Symplocos flavescens Brand. • — Route de l’ Hermitage (3687).
S. montana Brong. et Gris. — Montagne des Sources (3252).
Osmanthus auslro-caledonicus Guillaum. — Vallée de la Tontouta
près du confluent de la Kalouéhola (3271).
Melodinus scandens Forst. — Ile des Pins : presqu’île de Kuto
(3555). [Peters leg.]
Rauwolfia semperflorens Schltr. — Plaine de la Tontouta (3561).
Podochrosia Balansae Baill. ? — - Plaine des Lacs : près de la
Mine Anna Madeleine (3409).
Alyxia celastrinea Schltr. • — Nouméa : Ouen Toro (3140).
A. clusiophylla Guillaum. — Haute Tontouta (3384).
A. cylindrocarpa Guillaum. — Dumbéa nord (3417).
A. Johnsonae S. Moore. — Vallée de la Thy (3632).
A. nummularia S. Moore. • — Vallée de la Tontouta près du con¬
fluent de la Kalouéhola (3658).
Cerbera Odollam Gaertn. — Nouméa : Ouen Toro (3325).
Cerberiopsis Candelabrum Vieill. ex Panch. et Seb. — 7 km. au
sud de la Rivière des Pirogues (3232).
Excavatia Balansae Guillaum. — Route de l’Hermitage (3682).
Alstonia Balansae Guillaum. — Ile des Pins : presqu’île de Kuto
(3557).
A. lanceolifera S. Moore ? — Route de l’Hermitage (3567).
— 315 —
Recherches méthodologiques
SUR L’ÉCOLOGIE DU DÉVELOPPEMENT DE DIVERSES VARIÉTÉS
de Triticum turgidum compositum (Blé Poulard BRANCIIU)
(Seconde Note ^).
Par Claude-Charles Mathon.
Classification stadiale sommaire par semis estival.
Dans une précédente note, nous avions étudié les conditions d’ac¬
complissement du thermostade et du photostade de quelques variétés
de Blés Poulard branchus.
Nous avions rapporté alors, entre autres, les enseignements qui
découlaient de l’étude d’un simple semis estival. Les mêmes variétés
semées dans les mêmes conditions ont fourni des indications iden¬
tiques en 1955.
Deux nouvelles formes à épis ramifiés ont également été étudiées :
mirabile Kôrn. et columbinum Kôrn. (provenant toutes deux de
l’E.N.S.A. Toulouse, et dues à l’obligeance de M. le Pr. Diehl).
Ces deux variétés semées fin mai n’ont pas épié. Par conséquent,
on ne peut pas les considérer comme étant à la fois à thermostade
chaud (tiède ou « indifférent ») et bref, et à photostade de jour
long ou « indifférent », de brève durée (ou de jour court).
Nous avions déjà obtenu un résultat analogue avec la variété
mirabile « Irhweter » provenant du Jardin Botanique de l’Univer¬
sité de Bucarest, l'année précédente.
A titre de comparaison, signalons que si nous avons rencontré
des variétés à thermostade chaud et des variétés à thermostade
froid chez les Blés Poulard ramifiés, il est remarquable cjue nous
n’avons encore décelé aucune forme étant à la fois à thermostade
chaud (tiède ou « indifférent ») et bref, et à photostade de jour long
ou « indifférent », de brève durée (ou de jour court) chez les Blés
Poulard à épis simples (par exemple : Taganrock (INBA), iodurum
Korn., gentile Ivorn., dinurum Kôrn. (ENSAT).
1. Bull. Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 6, 1954, 695-702. Voir également : Mathon
C.-C. et Stroun M., Les Blés branchus , essai mitchourinien, août 1954 et Études mit-
chouriniennes sur les céréales, juillet 1955 ; Mathon C.-C., Nota sui grani a spiglie
ramificate, JSuouo Giornale Botanico ltaliano, n. s., LXI, 2-3, 1954, 345-356.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 3, 1956.
— 316 —
Influence de la lumière atténuée
(Quatrième stade présumé).
De récents travaux (Kouperman, Novikov, etc.) considèrent
que l’accomplissement du quatrième stade du développement, au
moins chez les céréales, est régi essentiellement par l’intensité
lumineuse. (Le troisième étant déterminé principalement par la
longueur d’onde des radiations lumineuses).
Déjà en 1910, Raoul Combes distinguait « l’optimum écologique
de lumière », au cours du développement. Plus tard Lucien Daniel
(1932-1937) retardait la floraison et obtenait des variations des
inflorescences en atténuant l’intensité lumineuse chez le Poireau.
Nous avons cherché à connaître l’influence de faibles intensités
lumineuses après l’achèvement du photostade chez les Blés Poulard
branchus.
Des pieds de Triticum turgidum compositum à thermostade plutôt
froid (notre variété « P 10 ») ont été sélectionnés pour leur homo¬
généité le 4-V-55 parmi un grand nombre de pieds qui avaient
été semés en pots le 28-iii-55 après que les semences aient subi
8 jours de vernalisation à la température naturelle extérieure froide.
Quatre lots ont été prélevés parmi cette sélection afin d’effectuer
un test de réactivité au raccourcissement de la durée du jour (déter¬
mination du photostade-Méthode « Pivnovski-.Mathon »).
Tous les quatorze jours et pour quatorze jours, l’un de ces lots
était placé en jour court de 8 h. 30.
A. La première série, mise en jour court du 4 au 18-v a épié au
7-vii.
B. La seconde série, mise en jour court du 18-v au 1-vi a épié
au 12-vn.
C. La troisième série, mise en jour court du 1 au 15-vi a épié
au 12-vn.
1). La quatrième série, mise en jour court du 15 au 29- vi a épié
au 15-vii L
Les témoins, n’ayant subi aucune mise en jour court, ont épié
au 3-VH-55.
Le début de la période où la plante réagit à la modification de
durée d’éclairement quotidien en modifiant sa date d’épiaison
(Photostade) se situerait donc entre le 4 et le 18-v ; tandis que la
fin de cette période précéderait de peu l’épiaison.
Le 28-vi-55, on a prélevé 3 lots de 15 plantes homogènes, chacun,
non utilisées dans l’essai précédent.
1. Il convient de noter un phénomène curieux : les épis de la série A présentaient
des arêtes moyennes ; ceux de la série B, des arêtes courtes ; ceux de la série C, des
arêtes longues. Les épis de la série D, se sont mal dégainés et n’ont pas permis une
observation comparative satisfaisante.
— 317 —
A. Le premier lot a été mis en lumière atténuée 1 2 du 28-vi au 7-vii.
Tous les épis étaient stériles sauf un.
B. Le seeond lot a été mis en lumière atténuée du 7 au 15-vu.
Tous les épis étaient fertiles sauf 3 (1/5 stérile).
C. Le troisième lot a été mis en lumière atténuée du 15 au 23-vii.
Tous les épis étaient fertiles sauf 5 (1/3 stérile).
Compte tenu du petit nombre de plantes utilisées dans cette
expérience, on peut cependant considérer que la mise en lumière
atténuée du 28-vi au 7-vii correspond à une chute brutale de la
fertilité. Cette période pour laquelle la plante devient plus ou
moins stérile sous une faible intensité lumineuse paraît succéder
au photostade. Malheureusement, les moyens rudimentaires dont
nous disposions n’ont pas permis de préciser si cette succession est
directe ou comporte un intermédiaire a.
Nous avons procédé de manière analogue avec la même variété
(P 10) et aussi avec une autre variété à thermostade plutôt chaud
(P 11), mais cette fois à partir e semis de graines, non préalable¬
ment traitées au froid, le 28-1-55.
En ce qui concerne la variété P 10, la sensibilité à la réduction
de la durée de l’éclairement quotidien est encore grande du 18-v
au 1-vi (épiaison au 22-vi), et diminue du 1-vi au 15-vi (épiaison
au 15-vi), tandis que les témoins dans les conditions naturelles
épient le 8-vi 3.
Deux lots de plantes homogènes ont été prélevés. Le premier
a été mis en lumière atténuée du 8 au 16-vi, le second du 16 au 24-vi.
On n’a pas observé de différence significative entre le rendement
des deux lots. Nous estimons que cela est dû à une intervention trop
tardive. En effet, dans l’expérience précédente, la mise en lumière
atténuée précédait l’épiaison, tandis que dans cette expérience, elle
lui succédait. Ceci nous donne à penser que la période succédant,
immédiatement ou non, à l’achèvement du photostade, et pour
laquelle la plante réagit par une chute de fertilité à la mise en
lumière atténuée, est très courte.
En ce qui concerne la variété Pli, semée le 28-1-55, la sensibilité
à la réduction de la durée de l’éclairement quotidien est encore
1. Sous double treillis de toile de jute à maille large, à l’ombre d’un arbre. L’inten-
site lumineuse était ainsi atténuée du 1/3 au 1/10 selon l’heure et l’insolation.
2. Le fait que la série 1) a mal dégainé ses épis (ce qui a entraîné un retard assez
considérable à l’épiaison) ne facilite pas l’interprétation à cet égard, bien que les récents
travaux de Koupf.rman et de Novikov fassent penser à l’existence d’un stade inter¬
médiaire.
3. Notons (jue les épis sont plus gros pour les périodes de mise en jour court du
4 au 18-v et du 18-v au 1-vi, et présentent une p»us nette tendance à la ramification
(jue pour la période de mise en jour court allant du 1er au 15-vi. Ce phénomène se
retrouve avec la variété P 11 : les épis des plantes ayant subi la mise en jour court le
plus tard (avant l’épiaison) sont plus faibles que ceux des plantes de la période pré¬
cédente de mise en jour court.
— 318 —
grande du 4 au 18-v (épiaison au 13-vi), faible du 18-v au 1-vi
(épiaison au 4-vi), tandis que les témoins épient au 1-vi.
Deux lots de plantes homogènes ont été prélevés le 8-vi et mis
en lumière atténuée, le premier du 8 au 16-vi, le second du 16
au 24-vi. On a observé une chute de rendement approchant du 1/3
dans le second lot par rapport au premier, mais nous ne pouvons
affirmer que cette différence soit significative dans les conditions
de notre expérience.
RÉSUMÉ
1° Des renseignements sur les exigences thermostadiales et photosta-
diales de variétés de Triticum turgidum compositum nouvellement étudiées,
ainsi que la confirmation des indications contenues dans la précédente
note sont données.
2° Une étude est faite de l’influence de l’atténuation de l’intensité
lumineuse sur le développement des Blés Poulard branchus. La période
de sensibilité à la diminution de l'intensité lumineuse se situerait entre
le moment qui succède à l’achèvement du photostade et le début de
l’épiaison. La mise en lumière atténuée pendant cette période se traduit
par une c'hute importante dans la fertilité des épis.
Laboratoire de Culture du Muséum.
319 —
Quelques Bryozoaires éocènes du Bassin de Paris
ht du Cotentin de la collection Gustave-F. Dollfus
Par Pierre Balavoine.
Une grande partie des Bryozoaires récoltés par G. F. Dollfus
fut étudiée par F. Canu [1, 2], Un reliquat de collection a été retrouvé
par son fils, Bobert-Ph. Dollfus, directeur de Becherches au
■C.N.R.S., qui a bien voulu m’en confier l’étude.
Ce lot comprend : 1. — Des Bryozoaires non triés dans des tubes,
que j’ai séparés et déterminés. 2. — Quelques spécimens lui furent
transmis par Pergens, et d’autres furent déterminés par G. -F. Doll¬
fus. 3. — Des spécimens provenant de l’Eocène du Cotentin, publiés
par Vieillard et Dollfus en 1875 [5]. 4. — Des échantillons men¬
tionnés dans le travail de Dollfus sur les terrains tertiaires de la
Normandie à l’occasion de l’exposition géologique du Havre
■ en 1877 [4],
Les espèces correctement identifiées par G.-F. Dollfus sont indi¬
quées.
Cette collection nous fait connaître aussi un grand nombre de
localités nouvelles, et une répartition stratigraphique plus grande
de quelques espèces.
A) BASSIN DE PARIS
CuiSIEN.
Entalophora proboscidea (H. Milne Edwards 1838). — Gisors
■f(Eure) : 4 exemplaires.
Ramphonotus Meunieri (F. Canu 1907). — Cuise-la-Motte (Oise) :
Petite colonie encroûtant un fragment de Lamellibranche.
Lunulites radiata Lmk. 1816. — Gisors (Eure) : Nombreux frag¬
ments ; déterm. Dollfus.
Lunulites urceolata G. Cuvier 1822. — Aizy-Noailles (Aisne) :
4 fragments en bon état ; déterm. Dollfus. — Cuise-la-Motte
(Route de Pierrefond) (Oise) : fragments ; déterm. Dollfus. —
Cuise-la-Motte (Butte des Usages) (Oise) : fragments. ; déterm.
Dollfus. — Cuise-la-Motte (Oise) : fragments ; déterm. Dollfus.
- Heilles (Oise) : un fragment ; déterm. Dollfus.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 3, 1956.
320 —
Meniscopora milleporacea (H. Milne Edwards 1836). — Barisis
près Chauny (Aisne) : un exemplaire ; déterm. Dollfus.
Adeonellopsis ( Poricella) Sutneri (Koschinsky 1885). — Gisors
(Eure) : 5 exemplaires libellés Eschara Gisoriensis G. -F. Dollfuss mss.
— Gisors (Eure) : 1 exemplaire libellé Eschara milleporacea Edw.
Adeonellopsis ( Poricella ) elongata (F. Canu 1908). — Barisis
près Chauny (Aisne) : un exemplaire.
Lutétien.
Crisia pulchella F. Canu 1909. — Villiers-sur-le- Roule (Eure) :
Zone IV à O. complanatus : un exemplaire.
Crisia sp. — Villiers-sur-le-Roule (Eure) : Zone IV à O. compla¬
natus : un exemplaire libellé Crisia angulata Doli.fus 1879 (Bull.
Soc. Géol. Normandie, t. VI, p. 485).
Crisia Edwardsi A. Reuss 1847. — Chaussy (Seine-et-Oise) :
un exemplaire. — Le Vivray (Oise) : 6 exemplaires.
Reticulipora plicata Canu 1910. — Mattcncourt près Abbecourt
(Oise) : un exemplaire.
Idmidronea coronopus (J. Defrance 1822). — Cahaignes (Eure) :
2 exemplaires ; déterm. Dollfus. — Chaussy (Seine-et-Oise) :
nombreux spécimens ; déterm. Dollfus. — Chaumont-en-Vexin
(Oise) : 2 exemplaires. — Grignon (Seine-et-Oise) : 2 colonies ;
déterm. Dollfus. — Mattencourt près Abbecourt (Oise) : un exem¬
plaire. — Le Vivray (Oise) : un exemplaire libellé Id. suhcoronopus
d’Orb. — Villiers-sur-le-Roule (Eure), zone IV à O. complanatus :
6 exemplaires ; déterm. Dollfus.
Idmonea Giebeli F. Stoliczka 1862 (= I. Milneana d’Orb. 1829).
— Chaussy (Seine-et-Oise) : 10 exemplaires libellés Id. dorsata
var. jaxensis M. et P. — Mattencourt près Abbecourt (Oise) :
un exemplaire. — Villiers-sur-le-Roule (Eure), zone IV à O. compla¬
natus : 3 exemplaires libellés Id. dorsata var. jaxensis M. et P.
— Chaussy (Seine-et-Oise) : une colonie.
Enlalophora macrostoma (II. Milne Edwards 1838). — Cahaignes
(Eure) : nombreux exemplaires ; déterm. Dollfus. — Chaumont-
en-Vexin (Oise) : 4 exemplaires. — Chaussy (Seine-et-Oise) : nom¬
breux exemplaires. — Fontenay-en-Vexin (Eure) : un exemplaire.
— - Mériel (Seine-et-Oise) : un exemplaire. — Parnes (Oise). —
Villiers-sur-le-Roule (Eure), zone IV à O. complanatus : 4 exemplaires
libellés E. gracilis Edw. [Bull. Soc. Géol. Normandie, t. VI, p. 485).
Enlalophora proboscidea IL Milne Edwards 1838. — Chaussy
(Seine-et-Oise : 5 exemplaires ; déterm. Dollfus. — Mattencourt
près Abbecourt (Oise) : 2 exemplaires. — Villiers-sur-le-Roule
(Eure), zone IV à O. complanatus : un exemplaire ; déterm. Dollfus.
— 321 —
Actinopora pileolus (A. Reuss 1869). — Chaussy (Seine-et-Oise) :
«n exemplaire très bien conservé (très rare).
Hornera crispa J. Defrance 1821. — Cahaignes (Eure) : un exem¬
plaire. — Chaussy (Seine-et-Oise) : vingt exemplaires très bien con¬
servés. — Mouchy-le-Châtel (Oise) : un exemplaire. — Parnes
(Oise) : trois exemplaires.
Hornera Hippolyta J. Defrance 1821. — Cahaignes (Eure) : un
-exemplaire. — Chaussy (Seine-et-Oise) : nombreux exemplaires
bien conservés ; déterm. Dollfus. — Parnes (Oise) : 4 exemplaires
bien conservés.
Lichenopora Defranciana E. Michelin 1845. — Chaussy (Seine-
et-Oise) : un exemplaire bien conservé libellé L. turbinata Defrance.
— Chaussy (Seine-et-Oise) : vingt-six exemplaires. — Parnes (Oise) :
un exemplaire libellé L. pocillum d’Orb. — Villiers-sur-le-Roule
(Eure), zone IV à O. complanatus : 6 exemplaires libellés Lich.
■turbinata (Bull. Soc. Géol. Normandie, t. VI, p. 485).
Lichenopora grignonensis (H. Milne Edwards 1838). — Chaussy
(Seine-et-Oise) : 18 exemplaires. — Ferme de l’Orme (Seine-et-
Oise) : 2 exemplaires. — Grignon (Seine-et-Oise) 2 exemplaires.
— Parnes (Oise) : un exemplaire très bien conservé ; déterm. Doll-
FUS.
Lichenopora turbinata J. Defrance 1823. — Ferme de l’Orme
(Seine-et-Oise) : 3 exemplaires.
Trochopora ovalis A. d’Orbigny 1851. — Cahaignes — Fours
(Eure) : nombreuses colonies de chaque localité.
Vincularia fragilis J. Defrance 1829. — Cahaignes (Eure) :
-colonies de tous âges. — Chaussy (Seine-et-Oise) : nombreux articles
bien conservés ; déterm. Dollfus. — Villiers-sur-le-Roule (Eure),
zone IV à O. complanatus (Bull. Soc. Géol. Normandie, t. VI, p. 485).
V incularia polymorpha (F. Canu 1907). — • Cahaignes (Eure) : plu¬
sieurs bâtonnets typiques mélangés avec V. fragilis Defr. et Nellia
.tenella Lmk.
Stamenocella dimorpha (F. Canu 1907). — Le Vivray (Oise) :
nombreux fragments.
Onychocella parisiensis (A. d’Orbigny 1852). — Chaussy (Seine-
et-Oise) : 2 spécimens.
Smittipora fragilis (A. d’Orbigny 1851). — - Villiers-sur-le-Roule
(Eure), zone IV à O. complanatus : 3 fragments.
Lunulites radiata Lmk. 1816. — Courtagnon (Marne) : 2 colonies
complètes et des fragments. — Mattencourt près Abbecourt (Oise) :
10 fragments.
Lunulites urceolata G. Cuvier 1822. — Acy-en-Multien (Oise) :
fragments ; déterm. Dollfus. — Chaumont-cn-Vexin (Oise) :
— 322
nombreux fragments ; déterm. Dollfus. — Parues (Oise) : plusieurs-
colonies. — Parnes (Les Boves) : une colonie entière de grande taille.
Gaudryanella variabilis F. Canu 1907. — Villiers-sur-le-Roule
(Eure), zone IV à O. complanatus : un exemplaire.
Rhagasostoma prominens F. Canu 1907. — Chaumont-en-Vexin
(Oise) : 6 fragments bien conservés.
Rhagasostoma Rothpletzi F. Canu 1907. — Le Vivray (Oise) :
un exemplaire.
Nellia tenella Lmk. 1816. — Cahaignes (Eure) : un exemplaire
parmi V. fragilis et V. polymorpha. — Le Vivray (Oise) : un exem¬
plaire.
Dakaria Beyrichi (F. Stoliczka 1862). — Grignon (Seine-et-Oise) :
une très belle colonie.
Hippoporina cribrovicellosa F. Canu 1908. — Chaumont-en-Vexin
(Oise) : nombreux spécimens de grande taille et deux fragments
avec ovicelles brisées.
« Hippaliosina » angistoma (A. Reuss 1869). — Fontenay-en-
Vexin (Eure) : une colonie. — Parnes (Oise) : 5 colonies encroûtant,
des Mollusques. Cette forme représente des Adeonellopsis (Sensu
lato ) encroûtant.
Smitlina variabilis (F. Canu 1908). — Ferme de l’Orme (Seine-
et-Oise) : 2 exemplaires. — Parnes (Oise) : une colonie encroûtante. -
Tubucella mamillaris (H. Milne Edwards 1836). — Cahaignes
(Eure) : nombreux spécimens libellés sous le synonyme d’ Es char a
papillosa Reuss. par Dollfus. — Fontenay-en-Vexin (Eure) : un
spécimen. — Grignon (Seine-et-Oise) : un exemplaire. — Matten-
court près Abbecourt (Oise) : un fragment. — Villiers-sur-le-Roule
(Eure), zone IV à O. complanatus libellés Eschara bifurcata Desm..
et Les. (Bull. Soc. Géol. de Normandie, t. VI, p. 485).
Bracebridgia parisiensis (F. Canu 1907). — Parnes (Oise) : 6 exem¬
plaires bien conservés libellés Ponna bifurcata Desm. et Les.
Meniscopora milleporacea (H. Milne Edwards 1836). — Cahaignes
(Eure) : nombreuses colonies ; déterm. Dollfus. — Parnes (Oise) t
4 exemplaires libellés Porina bifurcata Desm. et Les.
Schizostomella parnense (A. d’Orbigny 1851). — Grignon (Seine-
et-Oise) : 3 spécimens dont deux très bien conservés.
Smittistoma micropora F. Canu 1908. — Chaussy (Seine-et-Oise) :
un exemplaire. — - Ferme de l’Orme (Seine-et-Oise) : 2 exemplaires.
Kionidella dactylus (A. d’Orbigny 1851). — Cahaignes (Eure) -
un exemplaire. — Chaussy (Seine-et-Oise) : 8 exemplaires. — Vil¬
liers-sur-le-Roule (Eure), zone IV à O. complanatus : un exemplaire-
libellé Conescharellina Vieillardi Dollfus 1879 (Bull. Soc. Géol .
Normandie, t. VI, p. 485).
323
Bartonien.
Lichenopora Gregoryi F. Canu 1910. — Ver (Oise) : nombreux
exemplaires. — Le Guespelle (Seine-et-Oise) : nombreuses colonies
très bien conservées et ovicellées.
Conopeum Baculinum F. Canu 1925. — Ver (Oise) : 5 colonies.
Conopeum buski (J. W. Gregory 1892). — Auvers-sur-Oise (Seine-
et-Oise) : une colonie encroûtante sur huître. — Méry-sur-Oise
(Oise), zone à Avicula fragilis : une colonie encroûtante libellée
Membranipora micro granulata Dollfus sur Ampullina pcirisiensis
Desh.
Taphrostoma grandis F. Canu 1925. — Mortefontaine (Oise) :
un fragment.
Taphrostoma hirsuta (F. Canu 1907). — Ver (Oise) : 6 exemplaires.
Taphrostoma spinosum F. Canu 1908. — Ver (Oise) : 2 colonies
encroûtant Ampullina parisiensis Desh. — ■ Mortefontaine (Oise) :
un fragment en bon état.
Schizostomella auversiana F. Canu et F. Caillot (3). — Ezanville
(Seine-et-Oise) : un spécimen bien conservé.
Adeonellopsis sp. — La Frette (Seine-et-Oise) : « Sables de Beau-
champ » : 2 exemplaires bilamellaires d’une conservation trop insuf¬
fisante pour une détermination spécifique.
Umbonula hartonense J. W. Gregory 1892. — Ezanville (Seine-
et-Oise) : petite colonie bien conservée sur fragment de coquille.
B) COTENTIN
Lutétien.
Cri.sia Edwardsi A. Reuss 1847. — Orglandes : un exemplaire.
Idmidronea coronopus (J. Defrancc 1828). — Fresville : 3 exem¬
plaires. — Orglandes : 8 exemplaires. — Port-Brehay : 8 exemplaires,
Vieillard et Dollfus, p. 78.
Idmonea Giebeli F. Stolickza 1862 (= Id. milneana d’Orb. 1829).
— Fresville : un exemplaire libellé Id. dorsata var. faxensis P. et M.
Tervia filiformis A. d’Orbigny 1852. — Fresville : un exemplaire
libellé « Filisparsa sp. » Vieillard et Dollfus, p. 78.
Semitubigera Dollfusi F. Canu 1910. — Fresville : un fragment
de colonie.
Entalophora macrostoma (H. Milne Edwards 1838). — Fresville
— Port-Brehay : un exemplaire de chaque localité.
Lichenopora Defranciana E. Michelin 1845. — Orglandes : un
— 324 —
exemplaire libellé Lich. grignonerisis Edw. — Port-Brehay : 3 exem¬
plaires libellés Lich. turhinata Defr., Vieillard et Dollfus, p. 80.
Lichenopora erecta F. Canu 1910. — Fresville : un exemplaire.
Planicellaria sp. — Port-Brehay : un exemplaire, Vieillard et
Dollfus, p. 79. Il s’agit peut-être d’une jeune colonie de Stame-
nocella Midwayanica C. et B. 1920 avec zoécies calcifiées.
Vincularia fragilis J. Defrance 1821. — Fresville : 7 exemplaires.
— Orglandes : 12 exemplaires.
Vincularia monstruosa (F’. Canu 1907). — Orglandes : 12 exem¬
plaires libellés « Biflustra sp. », Vieillard et Dollfus, p. 79.
Smittipora fragilis (A. d’Orbigny 1851). — Orglandes : 5 exem¬
plaires libellés Eschara fluslrinoides, Vieillard et Dollfus 1875,
p. 79. — Port-Brehay : 2 exemplaires libellés Eschara flustrinoides,
Vieillard et Dollfus 1875, p. 79. — Port-Brehay : 1 exemplaire
libellé Planicellaria sp. — Fresville : un exemplaire libellé Plani¬
cellaria sp. : 3 exemplaires.
Graudryanella aariahilis F. Canu 1907. — Port-Brehay : un
exemplaire.
Setosella cellarioides F. Canu 1907. — Fresville : une grande
colonie cylindrique.
Nellia tenella (Lmk 1816). — Croslay : 2 fragments. — Orglandes :
un fragment.
Tubucella hipartita (A. Reuss 1869). — Fresville : un exemplaire.
Tubucella mamillaris (H. Milne Edwards 1836). — Orglandes :
8 exemplaires libellés Eschara damœcornis Mich. — • Calcaire sableux
noduleux, Vieillard et Dollfus, p. 79. — Orglandes : 5 exemplaires
très bien conservés. — Fresville : 4 exemplaires. — Port-Brehay :
un très bel exemplaire uniquement formé de génésies libellés Tubes-
chara bifurcata Desm. (Vieillard et Dollfus, p. 79).
Kionidella dactylus (A. d’Orbigny 1851). — Port-Brehay : 3 exem¬
plaires libellés Conescharellina nov. sp., Vieillard et Dollfus,
p. 79. — Orglandes : 12 exemplaires dont quelques uns ovicellés.
BIBLIOGRAPHIE
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Ann. de Paléont., 163 p., 18 pl., 1907-1910.
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Soc. Géol. Fr., 4e sér., t. XXV, pp. 74.-761, pl. XXVI-XXX,
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3. Canu, F. et Caillot, F. — Les Adéones d’Ezanville (Seine-et-Oise).
Bull. Soc. Sc. Seine-et-Oise, 2e scr., t. XIII, îasc. 1, pp. 3-15,
2 pl., 1932.
— 325 —
4. Dollfus, G.-F., in Lennier. — Esquisse des terrains tertiaires de
la Normandie. — Exposition Géologique et Paléontologique du
Havre en 1877. Bull. Soc. Géol. Normandie, 2e sér., t. VI, pp. 478-
520, 1879 (1880).
5. Vieillard, E. et Dollfus, G. -F. — Étude géologique sur les terrains
crétacés et tertiaires du Cotentin. Bull. Soc. Linn. de Normandie,
2e sér., t. IX, 184 p., 1 carte, 1 pl. de Coupes, Caen, 1875.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVIII, n° 3, 1956,
21
— 326 —
Note préliminaire a l étude des pollens fossiles
DE DIFFÉRENTS NIVEAUX DES GROTTES D'ArCY-SUR-CuRE
Par Madeleine Van Campo et Arlette Leroi-Gourhan.
Les auteurs ont entrepris l’analyse pollinique des sédiments
récoltés dans les différents niveaux des grottes d’Arcy-sur-Cure.
Il a semblé nécessaire avant d’interpréter les résultats obtenus
de faire un examen critique, au moins fragmentaire, des différents
phénomènes qui contribuent à l’apport du pollen dans les grottes.
Le vent et l’eau sont considérés comme les principaux agents de
transport des grains de pollen dans les dépôts formés à ciel ouvert ;
en est-il de même en grotte ? Un essai de réponse à cette question
constitue l’objet de cette note.
Il est facile, en recueillant sur des lames enduites de gélatine
glycérinée les pollens que le vent entraîne dans les galeries, d’appré¬
cier quantitativement l’apport des pollens par le vent. Les lames
ont été exposées au printemps de 1955 dans les conditions suivantes :
les lames enduites d’une même surface de gélatine glycérinée colorée
au vert de methyl ont été placées les unes 24 heures, les autres
3 jours sur des saillies des parois entre 50 cm. et 1 m. de hauteur
(quelques lames placées par terre pour contrôle ont été léchées par
des animaux). On a procédé au comptage des pollens sur toute la
surface enduite.
Lame 1, placée au bord de la rivière, dans un endroit découvert,
847 pollens.
Lame 2, à l’entrée de la grotte de l’Ours, sur une paroi face au
vent dominant, 567 pollens.
Lame 3, dans les mêmes conditions mais non exposée au vent,
402 pollens.
Nous avons poursuivi les comptages en plaçant des lames à l’in¬
térieur de trois grottes.
Grotte du Trilobite. — Cette grotte a une entrée large et haute,
6 m. de large sur 5 m. de hauteur environ ; à 20 m. de profondeur
le couloir n’a plus que 2 m. de large sur 1 m. de haut.
Lame 4, à l’intérieur de la grotte, à 1 m. de l’entrée, 102 pollens.
Lame 5, à 10 m. de l'entrée, environ 35 pollens.
Lame 6, laissée 3 jours, à 18 m. de l'entrée (correspond à l'endroit
rétréci de la galerie), 2 pollens.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 3, 1956.
327 —
Schéma des grottes d’Arcy-sur-Cure dont il est fait mention dans ce travail.
Nombre de pollens, apportés par les courants atmosphériques, comptés sur des
surfaces égales enduites de gélatine glycérinée : lame 1 (847 pollens), 2 (567), 3 (402),
4 (102), 5 (35), 6 (2), 7 (16), 8 (97), 9 (53), 10 (15), 11 (8), 12 (24), 13 (3), 14 (1), 15 (3),
16 (4).
Grotte du Renne, en a, 3 à 25 pollens fossiles par lame, en b et c, moyenne de 20 à
70 pollens fossiles par lame.
— 328 —
Grotte de VOurs. — L’entrée en est large (7 m.) mais la hauteur
de la voûte est de 2 m. seulement.
Lame 7, à 5 m. de l’entrée, 16 pollens.
Grotte des Fées. — L’entrée a 6,5 m. de large sur 7 m. de haut
environ, la voûte de la galerie s’abaisse à 47 m. de profondeur,
elle mesure alors 2,50 m. de hauteur ; à 100 m. de profondeur, le
passage n’a plus que 1,25 m. de large sur 0,80 m. de haut :
Lame 8, à 1 m. de l’entrée de la grotte, 97 pollens.
Lame 9, à 7 m., 53 pollens.
Lame 10, à 7 m. également, dans un couloir en contre-bas,
15 pollens.
Lame 11, à 12 m., dans un couloir en contre-bas, 8 pollens.
Lame 12, à 25 m., 24 pollens. Notons ici que, contrairement
à la grotte du 'lrilobite, ia grotte des Fées est parcourue par un
courant d’air.
Les lames 13, 14, 15 et 16, placées respectivement à 50 m., 68 m.,
94 m., et 112 m. ont été laissées 3 jours, elles portent 3, 1, 3 et
4 pollens.
Ces chiffres indiquent que l’apport du 'pollen par les vents est
considérable à l’entrée des grottes jusqu’à une profondeur de 10 m.
environ si la voûte est assez haute et large. Les pollens peuvent
être apportés en abondance jusqu’à une trentaine de mètres, lame 12,
dans le cas où la galerie est parcourue par un courant d air.
Il est évident que le sol des grottes ne constitue pas toujours
un milieu idéal pour la conservation des pollens que le vent apporte.
La nature du terrain a une importance capitale pour la préservation
des pollens : ainsi les plus beaux échantillons ont été trouvés dans
un os de Bos enrobé dans une croûte ferro-manganique noire, niveau
préwurmien ; en général les pollens sont assez abîmés ; les causes
d’erreurs sont donc augmentées par rapport à celles classiquement
admises pour les tourbes par exemple. Le volume de sédiment étudié
représente en général une très longue durée de dépôt et, par-là
encore, les résultats des analyses en grotte ne sont pas directement
comparables aux résultats obtenus dans des dépôts à ciel ouvert.
Les difficultés d’interprétation sont encore accrues, par le fait
que les sédiments sont parfois remaniés par les eaux d’infiltration
ou par les eaux courantes.
Lorsque le plafond de la grotte est formé par une voûte rocheuse,
les eaux d’infiltration n’entraînent pas beaucoup de terre sur le
sol de la grotte. Mais lorsque les eaux ont provoqué un effondrement
du plafond il faut distinguer dans les analyses les pollens de diverses
provenances ce qui est délicat, il suffit pour s’en convaincre de lire
le travail de M. Welten sur la grotte de Bruggli.
Les eaux de la Cure ont dû envahir les grottes par l’entrée,
entraînant des pollens mais aussi remaniant les couches. Dans les
329
couches remaniées on peut souvent admettre que les pollens contem¬
porains sont dans le même état de conservation et ainsi distinguer
les pollens de plusieurs provenances.
Dans le niveau 25 par exemple qui est formé de sable mélangé
de petites lentilles d’argile, nous trouvons sur les lames deux sortes
de pollens : des pollens très abîmés et des pollens remarquablement
conservés qui sont ceux contenus dans les lentilles d’argile. Nous
pouvons même dater approximativement ces argiles du Tertiaire
supérieur puisqu’elles contiennent des pollens de Carya, à.' Epicéa-,
et de deux palmiers, l’un à exine lisse et à sillon trichotomosulqué,
l’autre, très semblable au pollen de Chamaerops humilis. Nous pou¬
vons facilement déceler dans ce cas l’apport de sédiments extérieurs.
La densité des pollens trouvés sur les lames préparées à partir
des sédiments par les méthodes modernes 1 est parfois considérable
et nous nous sommes demandées si ces pollens avaient tous une ori¬
gine éolienne. Des prélèvements ont été effectués dans les grottes
pour vérification.
Dans la grotte de l’Hyène, dans la même salle et pour la même
couche, les pollens comptés par lame, toujours sur une surface
de 22 X 22 mm., sont en nombre décroissant à mesure que l’on
s’éloigne vers le fond de la grotte, de 5 à 20 pollens dans les premiers
mètres et de 3 à 5 pollens vers 10 mètres dans la galerie.
Dans la grotte du Renne, près de l’ancienne entrée, les propor¬
tions sont à peu près les mêmes que précédemment, en a, de 3 à
25 pollens par lame. Cette grotte forme une grande salle profonde
d’environ 20 m., elle se continue par une petite galerie qui avait,
lors du dépôt du dernier sol utilisé par les hommes du paléolithique,
60 cm. de hauteur sur 80 cm. de largeur ; cette galerie débouche
sur la salle à angle droit. Dans 6 couches de sédiments prélevés
en b et en c nous avons trouvé une moyenne de 20 à 70 pollens par
lame, c’est-à-dire beaucoup plus qu’à l’entrée de la grotte. Ceci
peut s’expliquer par le fait que ce couloir donne accès à une salle
qui a été très habitée, des milliers d’os et de silex en témoignent ;
des passages nombreux d’hommes et sans doute d’animaux ont poli
le rocher qui forme le coin du couloir et c’est justement dans le
terrain à la base du rocher, juste avant le tournant, que nous avons
trouvé la plus grande densité de pollens avec des plaques contenant
jusqu’à 120 pollens.
Ces pollens apportés par les pieds, les mains, les pattes ou bien
les fourrures ne sont pas ceux des plantes les plus anémophiles mais
au contraire plutôt ceux de plantes herbacées et de plantes aqua¬
tiques ou du bord des eaux, pollens ramenés avec la boue humide
du bord de la rivière.
1. Voir I\. Faegri et J. Iversen. — Text book of modem pollen analysis, pp. 62-63.
— 330 —
Il faudra tenir grand compte de ces remarques lors de l’interpré¬
tation des diagrammes.
On a indiqué que des pollens pouvaient être contenus dans les
excréments des animaux, notons à ce propos que les grottes ont été
habitées surtout par des carnivores, l’Ours mis à part.
Lors de quelques analyses nous nous sommes demandées si les
litières qu’ont dû apporter les hommes habitant les grottes, Fou¬
gères, Scirpes avec Butomes, n’avaient pas contribué à enrichir
les dépôts polliniques, les spores ou pollens de ces plantes étant
présentes en nombre très important dans quelques dépôts où des
restes humains ont pu être identifiés.
En conclusion, les diagrammes polliniques établis à partir de l'étude
des sédiments plus ou moins détritiques des sols de grottes ne peuvent
s’interpréter de la même façon que ceux établis à partir de sédiments
à ciel ouvert ; une grande prudence s’impose ; la détermination
spécifique d’un plus grand nombre de pollen semble nécessaire.
Les travaux entrepris sont longs et délicats mais apporteront, avec
les études sédimentologiques, typologiques..., avec l’étude des faunes
et des restes humains... une contribution qui n’est pas négligeable
à la connaissance d’une partie des temps quaternaires dans ces
régions.
BIBLIOGRAPHIE
Derville H. et F. Firtion. — 1951, Sur la palynologie d’un dépôt de
comblement d’un abri sous roche de Haute-Auvergne. Comptes rendus
de l’Académie des Sciences, 233, 1951, p. 423.
Ebdtman G. — 1954, An Introduction to pollen analysis Waltham,
Mass., U. S. A., 2e éd.
Faegri K. et J. I versen. — • 1950, TeXt-book of modem pollen analysis,
Copenhague.
Fedorova R. Y. — 1952, Dissémination des pollens et des spores par les
eaux courantes. Trav. Inst. Geogr., t. 52, Données sur la géomorphologie
et la paléogéographie d’URSS, Acad. N .S SS R., n° 7, pp. 46-72.
Schutrumpf R. — 1939, Die pollenanalytische Datierung der altftein-
zeitlichen funde von Mauern. Bericht über die Kieler Tagung 1939 der
Forschungs und Lehrgemeinschaft « Das Ahnenerbe ».
Welten M. — • 1954, Pollenanalytische Untersuchungen an Hôhlensedi-
nienten verschieidener entstehungsweise in der Brügglihôhle, pp. 66-70,
2 tabl., in Die Brôgglihôhle an der Kohlholzhalde bei Nenzlingen (Kt.
Bern), eine neue Fundstelle des Spâtmagdalénien im untern Birstal.
Jahrbuch des Bernischen Historischen Muséums in Bern, XXXII und
XXXIII, Jahrgang 1952 und 1953. Bern, 1954.
Laboratoire de Culture du Muséum.
Service de Palynologie.
331 —
Les « Problematica » rauraciens
DE SaINT-PiERRE-DE-M AILLÉ (VIENNE)
Par G. Gardet et J. Lessertisseur.
Sur la rive gauche de la Gartempe, entre Saint-Pierre-de-Maillé
et la Bussière (Vienne), la route départementale et, en contre-bas,
la rivière longent le pied d'un escarpement vertical d’oolithe rau-
racienne, au sommet duquel est construit le château de la Guittière
appartenant à M. le Comte d’fïardivillier (485-185 1/2 : Châtelle-
rault S.-E. au 1/50.000°). Un peu en aval s’observe le classique
château de la « Roche à Guet », rive droite.
L’étranglement de la vallée de la Gartempe, entre les deux abrupts
ruiniformes est provoqué : d’une part, par le franchissement d’un
léger anticlinal d’orientation sensiblement E.-W., donc perpendi¬
culaire au cours de la rivière ; d'autre part, par la traversée d’une
série calcaire résistante surmontant des faciès relativement tendres.
En effet, en dessous du château de la Guittière, le talus W. de
la route montre des assises grisâtres, finement litées où alternent des
bancs calcaires et des marno-calcaires riches en débris de tiges de
Millericrinus horridus d’Orbigny, en radioles fragmentées de Para-
cidaris florigemma (Phillips), de Plegiocidaris blumenbachi (Münster),
ainsi qu’en Polypiers de texture variée. Ces assises, en direction N.,
plongent rapidement sur Saint-Pierre-de-Maillé ; dans le sens con¬
traire, le pcndage inverse est beaucoup moins accusé. Une surface
durcie, aplanie, marque un temps d’arrêt dans la sédimentation
marine de l'époque et les sédiments de couverture, massifs et de
coloration jaunâtre ou brun-jaunâtre, s’en séparent nettement.
Il y a donc ici une fenêtre argovienne classique de 1-2 m. de hauteur
au-dessus de la route, surmontée par du Rauraeien de base, de com¬
position pétrographique bien différente.
Or, à quelques mètres au S. du pylône du transformateur, on
observe de très curieuses formations sédimentaires à la base du
Rauraeien (fig. 1) : on dirait une gerbe de végétaux constitués par
des filaments cylindriques, coupés à intervalles sensiblement régu¬
liers par des cloisons horizontales. D’une base large s’élèvent des
pseudo-tiges représentées par des empreintes en creux, lisses, de 4 à
6 cm. de diamètre, d’abord verticalement, puis se couchant progres¬
sivement à l’horizontale, pour finir par s’infléchir vers le bas après
s’être amenuisées à l’extrême. Aucune trace de dépôt charbonneux
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 3, 1956.
— 332
n’a pu être décelée dans ces cannelures toujours identiques ; aucune
anfractuosité ou bosse n’a permis d’y déceler le moulage externe
d’une tige résistante et noduleuse d’une plante quelconque ; aucune
cannelure longitudinale, aucune trace de septes ne permet de songer
à un Polypier branchu en colonie massive. Les pseudo-cloisons ne
sont que des étranglements consolidés sans trace apparente de texture
végétale.
Que représentent ces vestiges fossiles ? Ils ne sont pas exclusive¬
ment superficiels car une encoche dans le coteau escarpé (S du
Fig. 1. — Les problernatica de St-Pierre-dc-Maill&. Vue d’ensemble d’une « gerbe »
d’après une photographie de G. Gardet. X env.
50
transformateur) montre bien qu’ils constituent un massif homogène
de 8 à 10 m. de hauteur, large d’autant à la base.
On voit de belles colonies de Polypiers coloniaux branchus
(phacéloïdes), en place, à quelque 100 mètres au S. du transformateur
dont Calamophylliopsis crassi-costata (de Fromentel), à tiges épaisses,,
noduleuses, striées longitudinalement, mais de moins de 1 m. de
hauteur. Au reste l’extrémité des tiges est renflée, non amenuisée.
Ce ne sont pas des Spongiaires calcaires (Pharétrones) car tout
s’oppose à cette affiliation : dimensions, symétrie, absence d’oscules,
etc.
S’agit-il d’une structure pseudo-organique d’origine physique et
chimique due à un phénomène d’érosion ? Nous ne le pensons pas
car, d’abord, la falaise est orientée vers l’Est, donc à l’abri des vents
— 333 —
dominants et de la pluie ; de plus, c’est en « sciant » verticalement
l’éperon rocheux pour permettre le passage de la route départe¬
mentale qu’on a mis en relief l’organisation interne du massif cal¬
caire.
Il ne reste donc qu’une solution possible. Dans l’Oxfordien, l’Argo-
vien et le Rauracien de la Vienne abondent les Algues calcaires
fossiles rapportées par l'un de nous (4) à des Solénopores, quoique
ces formes à zones concentriques épaisses et écartées soient diffé¬
rentes de celles du Jurassique moyen de Saint-Savin-sur-Gartempe
( Solenopora jurassica Nich. typique). Rien d’extraordinaire, donc,
que pendant une phase de tranquillité relative le fond marin ne
se soit couvert ici d’Algues filamenteuses, gélatineuses, comme le
sont les Cladopliora, Spirogyra, V aucheria , etc., de nos eaux douces
actuelles, les Lyngbya, Enteromorpha. Bornelia, etc., des eaux marines
et littorales. De telles formations sont connues à diverses époques
géologiques, de l’Antécambrien au Quaternaire, sous le nom, à signi¬
fication très générale, de Stromatolites. Elles comprennent de
nombreux « genres » ou « pseudo-genres » ( Collenia, Conophyton,
Newlandia , Stylostroma...). Des apparences très diverses peuvent
résulter d’une même origine : il existe des Stromatolites en forme
de colonnes, de tiges, de miches, de nuages, de cônes (1). Toutes
peuvent être considérées comme des concrétions produites par l’acti¬
vité vitale de cénoses d’Algues inférieures, souvent avec une parti¬
cipation considérable de facteurs inorganiques (sédimentation chi¬
mique et mécanique des carbonates) ; la diversité des formes s’ex¬
pliquerait par la diversité des Algues ou associations d’Algues qui
les ont produites. On en connaît dans des faciès marins, saumâtres
et même lacustres. Dans l’actuel, leur formation a été étudiée en
particulier par Black, en 1933, aux îles Bahamas (2).
Ces colonies puissantes, ensevelies progressivement sous des boues
fines, ne pouvaient laisser subsister, après leur rapide décompo¬
sition, que des moulages en creux où nulle structure végétale n’a pu
se conserver. Il ne subsiste donc ici, dès l’origine, que des vases
consolidées ayant séparé des tiges parallèles, non coalescentes,
pourvues d’étranglements régulièrement espacés. Inutile, dans ces
conditions, de vouloir retrouver trace de l’organisation interne des
Algues.
Conclusions. — Les « Problematica » rauraciens de Saint-Pierre-
de-Maillé sont à rechercher systématiquement dans toute cette
région NE de la Vienne. Peut-être arrivera-t-on à trouver des ves¬
tiges mieux conservés dans des séries oolithiques compactes, imper¬
méables aux eaux d’infiltration. Les Solénopores ne sont vraiment
identifiables que quand on réussit à les extraire d’un récif coralli-
gène compact absolument imperméable. Exemple : Solenopora
334 —
jurassica Nich., var. lingonensis G. Gardet et J. Mercier, inclus dans
les récifs de la zone à Cadomites blagdeni du Bajocien inférieur du S. de
Langres. En tout cas, présentement, ils offrent un réel intérêt,
car ils démontrent combien fut complexe le mode de sédimentation
des dépôts marins sur cette bordure orientale du seuil limousin
du Poitou.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES SOMMAIRES
(1) Maslov V. P. — Principes de nomenclature et de systématique des
Stromatolites. — Izo. Ak. N. SSSR., sér. géol., n° 4, pp. 105, 1953
(en russe).
(2) Black M. — The algal sédiments of Andros Island, Bahamas. —
Phil. Trans. Roy. Soc. London, sér. B, V. 222, 1933.
(3) Gardet G. et Mercier J. — Sur la présence de Solénopores dans le
Bajocien inférieur (Lédonien) du Plateau de Langres. — R. S. G. F.,
sér. 5, t. 16, pp. 491-496, pl. XIII, 1946.
(4) Gardet (G. — Sur la présence de Solénopores dans le Jurassique
de la Vienne. — C. R. somm. S. G. F., n° 16, pp. 291-293. 1950.
— 335 —
Sur les formes géométriques des cristaux d’apatite,
D'OLI CISTE ET DE PYROXÈNE DE L'ILE HORMOZ (IRAN1)
Par Abdolkarim Gharib.
Les beaux cristaux d'apatite, d’oligiste et de pyroxène que j’ai
trouvés dans l’ile de Hormoz (Ormuz) ont une forme spéciale qui
est digne de faire l’objet d’une étude particulière. Leur gisement
est dans les roches éruptives acides et neutres intercalées dans les
formations salifères du Cambrien et du Silurien.
I. Apatite.
Les cristaux de l’apatite de l’île de Hormoz ont une forme pris¬
matique, un peu allongé ; souvent, ils sont deux fois plus longs
que larges. Leur prisme dodécagonal porte à l’une de ses extrémités
la base p et les faces du protoisocéloèdre b1, qui sont en zone avec p
et m. Ils ont une longueur qui varie de 2 à 4,5 centimètres et une
section dodécagonale de 0,5 à 0,7 centimètre de côté.
Dans certains cristaux l’une des faces b 1 a pris un grand dévelop¬
pement, de sorte qu’elle fait disparaître complètement l’une des
faces voisines. Quelquefois les deux faces voisines b 1 se développent
d’une manière spéciale pouvant ainsi effacer toutes les autres faces.
Les 12 faces du prisme sont alternativement les faces m et h1.
Les faces h,1 sont en zone avec les faces m. L’angle mesuré entre
chacune des deux faces de ce prisme dodécagonal est 30°.
A propos des faces latérales du prisme, on ne peut pas conclure
tout de suite qu’elles sont alternativement les faces m et h1. Car,
dans certaines de ces apatites les faces p ont tout à fait disparu,
et en outre, dans quelques cristaux, A. de Lapparent a considéré
entre elles des angles de 30°. Donc, pour montrer que les faces laté¬
rales du prisme sont m et h,1, il faut calculer les angles que font les
faces m et h 1 avec les faces b 1 et comparer le résultat avec les mêmes
.angles mesurés à l’aide du goniomètre.
1. Je tiens à remercier mon maître M. le Pr. Sahabi, Professeur à la Faculté des
Sciences de Téhéran qui m’a guidé dans mes recherches et dans la rédaction de ce
.travail.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 3, 1956.
336 —
Angle b 1 h 1 calculé : 55° 54' 33".
Angle mesuré par goniomètre : 56° 3' ; ce qui concorde avec l’angle
calculé.
Angle bxm calculé : 49° 40' 8".
L’angle mesuré est 49° 45', qui est en concordance avec l’angle
calculé.
Ces deux calculs montrent que les faces latérales du prisme sont
alternativement m et h 1 et non
1 1
h* et ~ h\
2 2
Fig. 1.
Les formes habituelles des cristaux d’apatite connues jusqu’à ce
jour, sont les suivantes :
1 11
pmb1, mb1, pmb^a1 - A, p ma1 IA b2h 1, prnb1 b a1 r A, pmb1
2 2 2
b- a1 - A', p mb1 h,1 /i4, pmb1 b - b2 h1 a1 - A - A' v, p b 2 h1 pb1.
AA A A A
Ce qui montre que les combinaisons p mb1 h 1 et mb 1 h 1 sont
des formes nouvelles dans l’apatite des Hormoz.
IL Oligiste.
Dans l’île de Hormoz j’ai trouvé de beaux cristaux d’oligiste
avec des formes très variées. Ces cristaux sont longs de 0,8 à 4 cen¬
timètres et de section hexagonale, de 0,2 à 1,5 centimètres de côté.
Quelques formes sont, parmi eux, toutes nouvelles.
Les différentes faces des cristaux de l’oligiste de Hormoz sont
les suivantes :
A) Les faces situées sur le sommet a :
a) Base a1 : La plupart des cristaux d’oligiste de Hormoz portent
la face a1 (fig. 2, 3, 4).
Ces faces a 1 sont souvent striées parallèlement à leurs intersections
— 337 —
a.vec p ; et lorsqu’elles ne sont pas striées, elles sont plus brillantes
que les autres faces.
b) Rhomboèdre direct a 4 (fig. 2, 3, 4) :
J’ai supposé d’abord que la notation de cette face qui est aussi
striée parallèlement aux stries de la face a1, soit am. La mesure
■de l’angle a formé entre deux faces voisines am, situées en haut,
•est : 64° 30'.
Par le calcul de l’angle a formé entre deux faces voisines am
j’ai trouvé :
m = 4.014 = 4
Pour vérifier cette notation j’ai calculé l’angle formé entre deux
1
faces voisines o4 et les angles formés entre la face a4 et les faces e 2
(fig. 2, 3), e3 (fig. 3, 4), a4 (fig. 2, 3, 4) :
Fig. 2, 3, 4.
1° Angle a4 a4 : Calculé : 64° 38' 24"
Mesuré : 64° 30'
1
2° Angle e2(i4 : Calculé : 46° 53' 51"
Mesuré : 46° 49' - — -
3° Angle a4 a1 : Calculé : 38° 8' - — •
Mesuré : 38° 5' — •
4° Angle e3 a4 : Calculé : 31° 59' 37"
Mesuré : 32° — - • — ■
Dans les 4 cas l’angle mesuré concorde avec l’angle calculé.
B) Les faces situées sur le sommet e :
Les faces que j’ai trouvées sur le sommet e sont de trois genres :
a) Les faces de l’isocéloèdre.
b) Les faces du scalénoèdre.
c) Les faces du rhomboèdre inverse.
— 338 —
a) Les faces de l’isocéloèdre : Sur le sommet e j’ai trouvé 2 sortes
d'isocéloèdre : l’un qui est moins aigu : e3, et l’autre plus aigu : E.
L’isocéloèdre e3 est établi par le calcul et la mesure des angles
1
formés entre cette face et les faces a \ e2, p , d1, a4.
J’ai déterminé par le calcul la notation de l’isocéloèdre plus
_ 3 i
aigu et j’ai obtenu E = (1 - - ) ou (4 6 1).
2 4
Pour vérifier cette notation j’ai calculé les angles formés entre
les différentes faces E, et les angles que la face E fait avec les faces d1
et a1.
1° Angle E avec E : Calculé : 58° 27' 9"
Mesuré : 58° 30'
2° Angle E avec d1 : Calculé : 12° 28' —
Mesuré : 12° 30' —
3° Angle E avec a1 : Calculé : 77° 33' 17"
Mesuré : 77° 30' — -
Dans les 3 cas l’angle calculé concorde avec l’angle mesuré.
b) Les faces du scalénoèdre em :
Ce scalénoèdre est aigu, par conséquent, il n’est pas réalisé sur
le sommet a ou sur l’arrête b qui donnent des scalénoèdres surbais¬
sés. Donc, il peut être réalisé sur d ou e. J’ai supposé qu’il est réalisé
sur e avec la notation em.
14
J’ai trouvé par le calcul m = 2.808 ou à peu près — .
14
Vérification des angles formés entre différentes faces e 5 :
14 14
1° Angle e 5 avec e 5 : Calculé : 49° 12'
Mesuré : 49° 10'
— 339 —
14
2° Angle e 5 avec a 1 : Calculé : 61° 33'
Mesuré : 61° 45'
14
3° Angle e"5 avec p : Calculé : 27° 33'
Mesuré : 27° 35'
î
C) Les faces du rhomboèdre inverse e2 :
Dans les cristaux de l’oligiste de Iïormoz la face du rhomboèdre
î
inverse ez est fréquente ; souvent il se confond avec la face p, parce
1
que l’angle formé entre deux faces voisines e 2 est égal à l’angle formé
1
entre deux faces voisines p. Mais les faces ez dans l’oligiste ne sont
pas striées tandis que souvent les faces p sont striées suivant la
pente de la face p ; de plus, si, dans le cristal représenté par la figure 2
1
nous intervertissions les faces p et e", nous serions obligés d’inter¬
vertir les faces «4 à b1. Mais nous ne pouvons pas accepter ce dernier
changement parce que les faces a4 sont bien précisées par leurs stries
parallèlement à l’intersection a 1 et a4.
Pour vérifier cette notation j’ai calculé ci-dessous les angles for-
1
més par deux faces voisines e 2 et l’angle que forme cette face avec a1,
qui concordent bien avec les angles mesurés :
î
1° Angle ez e1 : Calculé : 93° 49' 49"
Mesuré : 94° — —
1
2° Angle e2 a1 : Calculé : 73° 13' 11"
Mesuré : 73° 10' —
C) Les faces situées sur l’arête b :
Parmi les cristaux de l’oligiste de Lformoz le rhomboèdre inverse b1
est très fréquent.
D) Les faces situées sur l’arête d :
Parmi ces oligistes j’ai trouvé certains cristaux qui portent les
faces du prisme hexagonal (fig. 7). Ces faces appartiennent au deu-
téroprisme d 1 et non au protoprisme e2, parce que dans quelques
cristaux qui portent la base a1, on en voit qui sont striées suivant
l’intersection des faces p et a1. Par conséquent, si les faces pris¬
matiques sont e2, il est nécessaire que l’intersection e2 et a1 soit
alternativement parallèle à ces stries. Mais dans ces cristaux les
stries de la face a1 ne sont pas parallèles à l’intersection des faces
e2 et a1. Ces prismes sont donc, nécessairement, le deutéroprisme
inverse d1.
— 340
Vérification de cette notation :
1° Angle d 1 avec e3 : Calculé : 28° 54' 25"
Mesuré : 29° — —
2° Angle d 1 avec p : Calculé : 43° 3' 49"
Mesuré : 43° — —
E) Les macles :
Parmi les cristaux de cet oligiste les macles de deux ou de trois
isocéloèdres E = (431) avec e2 pour plan de macle, ne sont pas
rares (fig. 8). Quelquefois deux prismes d1 sont maclés suivant a1.
i
e
Fig. 7, 8.
Souvent des écailles minces, aplaties suivant la base a1, se
groupent à axes imparfaitement parallèles pour donner des rosettes.
En résumé, les différentes combinaisons observées par moi comme
formes nouvelles dans l’oligiste de Hormoz sont les suivantes :
Il 1 14
aïaïez, cdcfteï e3, «Ve3, cde3, ale 2, e^pd1, éPE, E, axe 5 , cdd1.
III. Pyroxène.
J’ai trouvé dans l’île de Hormoz deux sortes de cristaux prisma¬
tiques : les uns d’aspect nettement monoclinique portent deux
faces om et am avec des pentes différentes. Mais d’autres portent
deux faces avec des pentes semblables qui donnent aux cristaux
un aspect orthorhombique. Le prisme porte des faces m et h1, et
— 341
certains cristaux ont en plus une trace de la face g1. Leurs dimen¬
sions sont variables : leur longueur varie de 0,4 à 1,5 centimètres,
leur orthodiagonal varie de 0,5 à 1,4 centimètres et leur elinodia-
gonal de 0,4 à 0,7 centimètres. L’angle m m = 92° 50'.
l’ai trouvé par le calcul pour la notation om et am.
m = 3.0504 = 3
Par conséquent la notation de ces faces sont o* = (113) et
«3 = (113).
Pour vérifier ces notations j'ai calculé quelques angles que forment
ces hémiorthodômes avec les faces h1 et rn :
Dans certains cristaux qui ont l’aspect d’une symétrie orthorhom-
bique, les deux faces de l’héraiorthodôme ont une pente égale et
1
chacune des faces forme avec h1 un angle égal à 68° Mais l’examen
microscopique de la lame mince, taillée parallèlement à g1, montre
que chaque cristal est en réalité formé de deux individus maclés
suivant le plan h1.
J’ai déterminé par le calcul m — 5.032 = 5 pour la notation o"K
Par conséquent, la notation de cette face est. o5 — (115) et les
calculs des angles que forme cette face avec les faces h1 et m, con¬
cordent bien avec les quantités mesurées au goniomètre :
1° Angle h1 avec o5 : Calculé : 68° 35' 13"
Mesuré : 68° 30'
2° Angle m avec o5 : Calculé : 75° 18' 55"
Mesuré : 75° 30' —
Calcul des angles m h 1 et m g1 :
Angle m h 1 : Calculé : 46° 25' 4"
Mesuré : 46° 30' —
Angle mg1 : Calculé : 43° 35' 20"
Mesuré : 43° 30' —
Autres propriétés de ces cristaux :
Clivage : m plus ou moins parfait et facile.
Dureté : 5,5 Densité : 3,43
Analyse chimique :
43, 4 % Si O2, 0,9 % Al, 03, 25, 9 % Fe, 0„
20, 45 % CaO, 5, 0 % MgO, 4, 35 % perte au feu.
Les propriétés optiques sont intéressantes : les lames g1 ont
Lextinction oblique, l’angle d’extinction est égal à 52°, les lames h1
et p ont l’extinction droite.
Biréfringence B (gi) = 19.
Cassure écailleuse. Couleur noire. Poussière verdâtre.
Conclusion.
Ces propriétés cristallographiques, chimiques et optiques indiquent
que ces cristaux doivent appartenir à l’hédenbergite (variété de
pyroxène monoclinique).
Laboratoire de Minéralogie et de Pétrographie
de la F. des S. de Téhéran.
Le Gérant : Jacques Forest.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART.
5-9-1956.
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pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
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crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations.
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Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (paraît depuis 1895.
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Mémoires du Muséum national d'Histoire naturelle (paraissent depuis 1936.
Depuis 1950, nouvelle série en 3 parties : A, Zoologie ; B, Botanique ;
C, Sciences de la terre. Sans périodicité).
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Directeur : M. Ed. Bourdelle, Laboratoire de Zoologie des Mammifères,
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Revue française d’ Entomologie. Directeur : M. R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie, 45 bis, rue de Buffon, Paris-5e, depuis 1934 ; trimes¬
triel ; abonnement, France, 1000 fr., Étranger, 1.800 fr.
Index Seminum Horti parisiensis. Laboratoire de Culture, 61, rue de Buffon
Paris-5e ; depuis 1882 ; échange.
Journal d’ Agriculture tropicale et de Botanique appliquée, suite de Revue
internationale de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale depuis
1954. Laboratoire d’Entomologie agricole coloniale, 57, rue Cuvier,
Paris-5e ; abonnement, France, 1.500 fr., Étranger, 2.000 fr.
Notulae Systematicae. Directeur : M. H. Humbert, Laboratoire de Pha-
nérogamie, 14, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1909 ; trimestriel,
abonnement, France, 600 fr. ; Étranger, 900 fr.
Revue Algologique. Directeur : M. R. Lami, Laboratoire de Cryptogamie,
12, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1924 ; abonnement, France, 1.000 fr.,
Étranger, 1.200 fr.
Revue Bryologique et Lichénologique. Directeur : Mme V. Allorge, Labo¬
ratoire de Cryptogamie ; depuis 1874 ; abonnement, France, 1.500 fr.,
Étranger, 2.000 fr.
Revue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Crypto¬
gamie ; depuis 1928; abonnement, France et territoires d’Outre-Mer,
1.400 fr., Étranger, 2.000 fr.
ABBEVILLE. ' — IMPRIMERIE F. PAILLART. - 5*9*1956.
Tome XXVIII
2e Série
JUIN 1956
SOMMAIRE
Pages
M. Vachon. Leçon d’ouverture du Cours de Zoologie faite au Muséum National
d’Histoire naturelle le 23 avril 1956 . 343
Communications :
A. Vili ters. Types déposés au Muséum National d’Histoire naturelle par l’Ins¬
titut Français d’Afrique Noire (6e liste) . 369
M. Jacquot. Corrélations entre proportions céphaliques et cérébrales chez les
Anoures (vue d’ensemble et comparaison avec les Urodèles) . 374
P. Lepesme et St. Breuning. Cérambycides récoltés en Afrique tropicale . 384
J.-M. Démangé. Contribution à l’étude de la biologie, en captivité, de Litliobius
piceus gracililarsis Brôl. (Myriapode-Chilopode) . 388
C. Juberthie. Une nouvelle espèce d’Opilions Sirionidae de France et d’Es¬
pagne : Parasiro coiffaiti n. sp . 394
A. Tixier-Durivault. Les Alcyonaires du Muséum. — I. Famille des Alcyoni -
dae. IV. Genre Lobophytum . 401
A. Guillaumin. Contribution à la flore de la Nouvelle-Calédonie. — CXII.
Plantes recueillies par M. MacKee [suite) . 406
J. Arènes. Contribution à l’étude des Sterculiacées de Madagascar. — XIX.
Mise au point sur le genre Helmiopsis H. Perr . 412
P. Balavoine. Le gisement fossilifère de Saint-Gervais (Seine-et-Oise) . 419
J. Roman. Ophiurites ( Ophiomusium ?) lamberti , n. sp. de l’Eocène inférieur
du Dahomey . 428
Y. Plessis. Le transport d’animaux marins et leur adaptation en aquarium .... 433
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1956. — N° 4.
415e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
7 juin 1956
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR A. GUILLAUMIN
Leçon d'ovverture du Cours de Zoologie
faite au Muséum National D’Histoire naturelle
le 23 Avril 1956
Par Max Vachon.
PROFESSEUR
Monsieur le Directeur
Mes chers Maîtres
Mes chers Collègues
Mesdames, Messieurs.
Chacun d’entre vous, mes chers Collègues, en son heure et en son
temps, est venu ici-même, en cette même salle et mieux que qui¬
conque vous saurez comprendre et excuser les imperfections de ce
premier contact car les sentiments qui me pénètrent aujourd’hui
sont de ceux que les mots expriment difficilement. Une leçon
inaugurale n’est pas une leçon comme les autres et je me laisserai
facilement entraîner par cette agréable tradition de notre Maison :
le premier cours, en réalité, n’en est pas un mais une halte, un repos,
avant le professoral départ ! Il est alors permis, devant un auditoire
idéal en nombre et en disposition intérieure, de parler de soi, de
rappeler le passé pour éclairer le présent et envisager l’avenir, de se
laisser aller aux confidences, d’évoquer des souvenirs sans pour
autant paraître puéril ou trop sentimental ! Souvenirs récents qui
me sont personnels, souvenirs anciens qui appartiennent à cette chaire
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVIII, n° 4, 1956.
22
— 344
de laquelle aujourd’hui je vous parle, je les réunirai tous pour vous
les présenter en cette première leçon.
Mais c’est d’abord sous le signe de la reconnaissance que je vou¬
drais placer ce premier contact. Mes chers Collègues, Messieurs les
Membres de l’Académie des Sciences, c’est à vous que je dois l’hon¬
neur de parler aujourd’hui et je me plais à vous l’exprimer ici publi¬
quement. Et que mon Maître, le Professeur Louis Fage, trouve ici,
en ces simples mots, l’expression bien imparfaite de ma profonde
reconnaissance.
4 4
Si je recherche en mon passé ce qui put me conduire et me pré¬
parer aux responsabilités qui me sont aujourd’hui confiées, je ne
vois en moi aucun signe précis et décisif sinon celui d’un amour
ardent des choses de la Nature ; mon enfance, passée tout près
des lieux où vécurent Buffon et Daubenton, est teintée de cet
involontaire besoin d’aller dans les champs et les bois y découvrir la
vie cachée des bêtes et des fleurs. J’ai toujours aimé les promenades
solitaires au travers des raidillons boisés de ma Bourgogne natale,
tout au long de ses plateaux ensoleillés semés de laves, ses vallons
humides où le brouillard persiste en nappes argentées ! La Natur„
semble être là, ce qu’elle fut dans le passé, âpre, sauvage et jalouse
de ses trésors ! C’est dans son livre, directement, que j’ai appris à
lire, guidé en cela par un grand-père, poète à ses heures, et pour qui
la forêt, son sous-bois, n’avaient pas de secrets. Mais c’est surtout
à mes deux premiers Maîtres en Zoologie, les Professeurs Edmond
Hesse et Paul Paris, de la Faculté de Dijon, que je dois mes pre¬
miers élans de naturaliste. Que pourrais- je dire de mieux pour
évoquer leur souvenir et souligner ce que je leur dois que de reprendre
pour mon compte les paroles mêmes de Gaston Roupnel, leur ami :
« Paul Paris et Edmond Hesse les deux amis, les deux collaborateurs
les deux inséparables compagnons, si semblables en leurs goûts,
leurs mérites, si rapprochés par leur même générosité fraternelle,
ces deux-là m’ont toujours donné la même impression. Je n’ai jamais
pu écouter leurs libres et savantes confidences sans sentir soudain
s’effondrer en moi le monde abstrait construit par les livres et, à sa
place, renaître, comme sur un sol affranchi, les souvenirs originaires
et créateurs émergés de la primitive mémoire. Il fallait entendre
Hesse et Paris vous parler de leurs poissons et leurs oiseaux, vous
faire entendre les nageoires fouetter l’eau, les ailes battre l’air, la vie
et l’élément agir et réagir l’un sur l’autre. Avec eux, une simple
mouche devenait un étonnant acteur qui vibrait d’art inconnu et
d’intuitions étrangères. Avec eux, l’Insecte sous sa brindille, l’Oiseau
dans son ciel, devenaient des vies expliquées, le Bousier sous sa
— 345 —
sannie et le Ver sous sa glaise, entraient dans la révélation ; et il
n’était pas jusqu’aux champignons qui n’aient eu quelque chose
à vous confier sous le chapeau ! Oui, vraiment, à les entendre, ces
deux-là, il me semblait que jamais, avant eux, la vie sur terre ne
m’avait encore vraiment parlé avec son accent naturel et de toute
l’autorité d’un ordre sensible et d’une vérité intelligible ! » (17),
pp. 9-10.
C’est à Edmond Hesse et Paul Paris que je dois d’avoir senti et
compris la certitude de ma vocation au contact de leurs enthou¬
siasmes. J’avais trouvé ma voie grâce à leur exemple et je m’y
dirigeai, non plus seul, mais aidé par ceux à qui je venais confier
mes espoirs. François Picard, le premier, reçut mes confidences ;
l’amitié dont il m’entoura tant à Dijon où chaque année je le voyais
au laboratoire et en famille, qu’à Paris où je lui rendais souvent
visite, fut pour moi la raison première d’espérer en un avenir qui,
du côté matériel, se dessinait peu favorablement. Grâce à lui, je fus
présenté aux Professeurs Louis Fage, François Mesnil, Charles
Perez, Maurice Caullery, Octave Duboscq et Jacques Millot.
J’obtins alors une bourse de la Caisse Nationale des Sciences pour
terminer ma thèse et c’est dire tout ce que je leur dois. Ce n’est pas
sans émotion que je me souviens du jour où, dans son laboratoire
du Boulevard Raspail, le Professeur Caullery, qui fut mon prési¬
dent de thèse, m’a reçu pour la première fois ; j'ai senti, dès cet
instant, toute la sympathie, je dirai même toute l’affection dont il
m’a constamment entouré tout au long de ma carrière. J’aime à le
redire ici et combien me fut aussi précieuse et réconfortante l’aide
et l’amitié de son successeur le Professeur P. P. Grasse.
Et que le Professeur P. Portier trouve ici, lui aussi, l’expression
de ma profonde gratitude. La douceur de son amitié, sa sollicitude
ont toujours été pour moi un réel soutien.
Et ce fut alors toute la période de préparation de ma thèse,
à Dijon sous la direction du Professeur Robert Denis et à Paris
près du Professeur Fage et du Professeur Millot. Le Profes¬
seur Denis connait mes sentiments et ma déférente reconnais¬
sance ; si je les souligne ici, publiquement, devant lui, c’est pour dire
toute la fierté que j’éprouve d’avoir été et d’être encore, l’élève de
l’un des Maîtres incontesté de la morphologie des Arthropodes.
Regarder vivre et agir les animaux, en étudier le comportement,
quelle joie en ces recherches qui vous prennent et vous passionnent
tant elles sont attirantes ! Mais que dire de l’anatomie, de la morpho¬
logie pour lesquelles l’aridité n’a d’égale que la valeur ! C’est grâce
au Professeur Denis, à ses côtés, que j’ai appris à connaître et à
aimer ces disciplines nécessaires.
— 346
Et c’est pourquoi, cher Monsieur Millot, je puis aussi vous dire
ma reconnaissance puisque c’est vous qui m’avez enseigné l’histo¬
logie des Arachnides, à quelques pas d’ici, dans votre laboratoire
du P. C. B.
Dans sa leçon inaugurale, le Professeur Millot soulignait « qu’on
ne saurait mieux commencer un enseignement qu’en faisant le
point de l’œuvre déjà accomplie, qu’en rendant à ses prédécesseurs
l’hommage qu’ils méritent. C’est, pour soi-même, une indispensable
discipline avant d’entreprendre une œuvre personnelle que d’ap¬
profondir l’état antérieur des connaissances, les voies par lesquelles
les progrès se sont effectués, la psychologie de ceux qui en furent les
maîtres artisans » (13) p. 261.
Ce travail, cette nécessaire recherche, chacun d’entre vous, mes
chers Collègues, les a accomplis lors de son premier cours et est allé
puiser, dans les Archives de son laboratoire ou de notre inestimable
Bibliothèque centrale, aux sources mêmes de la Science qu’il aurait
à enseigner ! Pour ma part, si je tiens compte des groupes d’inver¬
tébrés dont je suis dès lors responsable, la lignée de mes prédécesseurs
est imposante puisque la Chaire des Vers et Crustacés, créée en 1917,
rapprochait des éléments dissociés à la mort de Lamarck. Il faut,
en fait, remonter jusqu’à Lamarck c’est-à-dire à la première et
unique chaire des animaux sans vertèbres. Le tableau ci-inclus et
dans lequel j’ai fait inscrire les principaux groupes d’invertébrés
et les chaires dont ils dépendent aujourd’hui, indiquera, mieux qu’un
long commentaire, la destinée de la chaire de Lamarck et l’origine
des trois chaires qui en sont les descendantes.
Résumer et commenter, même brièvement, l’œuvre de tant de
prédécesseurs n’est point possible en une leçon, serait-elle inau¬
gurale ! Il m’a semblé préférable de vous entretenir, non point de
leurs travaux, mais du cadre matériel et psychologique dans lequel
chaque nouveau titulaire s’est trouvé au moment de sa désignation.
Il sera plus aisé de comprendre son état d’âme, ses dispositions
et le sens dans lequel il a poursuivi ses recherches. C’est en quelque
sorte, esquisser l’évolution psychologique d’une chaire et je demande
à mes collègues les Professeurs Fischer, Jeannel, Chopard et
Seguv de me pardonner si je rappelle ici, trop succinctement l’his¬
toire de ceux qui furent nos communs ascendants (7), (8) et (3).
La Convention vient de signer le décret du 10 juin 1793 ; le Muséum
d’Histoire naturelle est créé, ses 12 Professeurs-administrateurs
désignés. La plupart d’entre eux conserveront leurs disciplines, le
347
géologue Faujas de Saint-Fond, les botanistes Desfontaines,
de Jussieu et Thouin, le zoologiste Lacépède, le chimiste de Four-
croy, les anatomistes Mertrud et Portal ; mais quelques-uns
orientent leur activité en un autre domaine : l’anatomiste Dau-
benton, collaborateur de Buffon, est chargé de la minéralogie,
le jeune Etienne Geoffroy Saint-Hilaire abandonne la cristallo¬
graphie pour la zoologie des Vertébrés. Enfin, Lamarck, botaniste
devient zoologiste « par ordre de la Convention » et son domaine est
celui des Invertébrés, c’est-à-dire des Insectes, des Vers et animaux
microscopiques. Monde ignoré, mal classé et dont Daubenton
pouvait dire en 1796 : « Toutes les fois que j’arrivais aux Insectes
— 348 —
et aux Vers, après avoir considéré les animaux des premiers ordres
(les Vertébrés), je croyais être dépaysé ; il me semblait voir des
êtres d’une autre nature, dont l’organisation était très différente ;
je trouvais grand nombre de volatiles qui avaient des ailes, sans os
et sans plumes, j’apercevais dans les eaux des êtres vivants qui
n’étaient pas des poissons, des êtres mouvants qui marchaient sans
être ni quadrupèdes, ni oiseaux, ils s’en présentaient d’autres qui
n’avaient ni tête, ni membres ; on me disait que tous ces êtres, dont
la multitude est infinie, étaient essentiellement des animaux comme
ceux des six autres ordres, j’en doutais, au point de tracer une double
ligne de séparation entre l’ordre des Poissons et celui des Insectes »
(4), p. 7.
C’est dans ce domaine entièrement neuf, et qui à lui seul représente
les 9/10 du règne animal, à peine déchiffré, que Lamarck doit
exercer son savoir. D’ailleurs, et l’un de ses confidents l’affirme :
« A l’exception des coquilles dont il avait une connaissance parfaite,
M. de Lamarck était tout à fait étranger au genre d’études qu’exi¬
geait sa nouvelle chaire ». Mais s’il accepte cette charge — et l’époque
était favorable à de tels changements — s’il abandonne la botanique
où il avait brillé avec tant d’éclat, c’est parce qu’il sentait combien
les Invertébrés, mieux encore que les plantes, l’aideraient à cons¬
truire son œuvre. Et ne dit-il pas lui-même : « Ce qu’il y a de sin¬
gulier c’est que les phénomènes les plus importants à considérer
n’ont été offerts à nos méditations que depuis l’époque où l’on s’est
attaché à l’étude des animaux les moins parfaits et où les recherches
sur les différentes complications de l’organisation de ces animaux
sont devenues le principal fondement de leur étude. Il n’est pas
moins singulier d’être forcé à reconnaître que ce fut presque toujours
de l’examen suivi des plus petits objets que nous présente la Nature
et de celui des considérations qui nous paraissent les plus minu¬
tieuses, qu’on a obtenu les connaissances les plus importantes pour
arriver à la découverte de ses lois et de ses moyens et pour déter¬
miner ses marches » (10), p. 22.
Mais du fait de cette absence de préparation à l’étude des Inver¬
tébrés et des animaux en général, Lamarck n’a, pour construire,
que ses observations personnelles et ne fait qu’utiliser les moyens
couramment employés : examen des pièces, comparaison des
caractères externes etc... Comme le dit Daudin (et ceci est important
pour comprendre l’œuvre de Lamarck) : « Jamais, à aucun moment
de sa vie, il ne semble avoir eu l’idée d’entreprendre la plus simple
dissection, attitude aisément explicable, en somme, si on se rappelle
qu’il appartient, par l’époque de sa formation scientifique, à une
génération dans laquelle botanistes et même zoologistes regardaient
cette tâche comme étrangère à leurs obligations, aussi bien qu’à leur
préparation technique ». (5), t. 1, p. 48.
— 349
Et c’est pour ces raisons que Lamahck construit une systéma¬
tique nouvelle, ordonne, rapproche les caractères tirés de la morpho¬
logie externe et peut, parce qu’il n’a qu’un nombre relativement
restreint de critères, diviser, grouper harmonieusement les formes
animales et en souligner les rapports naturels. Mais pour compenser
le petit nombre de caractères utilisés, et bien qu’il fasse quelque
peu appel aux documents tirés de l’anatomie, il possède cet admirable
don, ce sens inné de la classification. Bien des groupements créés
par lui, ont résisté à l’atteinte du temps, les Annélides par exemple ;
c’est lui qui a créé le terme d’ Arachnides et, dans son ensemble, fort
bien conçu sa valeur systématique. C’est Lamarck qui, le premier
attire l’attention sur les « Cirrhipèdes » et leur parenté avec les Crus¬
tacés, sur les Tuniciers et leur situation originale.
Ce besoin de l’ordre, imposé par les circonstances, conduit
Lamarck a préciser ce qu’est l’espèce, cette pierre fondamentale
de tout édifice systématique ; il en découvre toutes les variations,
les nuances et alors, en son esprit, l’idée d’évolution organique
se précise. Dès lors, son œuvre quitte les bases simples et maté¬
rielles de la classification pour gagner les régions élevées de la philo¬
sophie ; Lamarck médite et fait surgir des faits, les idées généra¬
trices d’explication ; la notion de variation, de transformation,
introduit le temps dans l’explication d’un monde en perpétuelle
évolution.
Lamarck ne se fait aucune illusion sur le crédit que ses travaux,
qu’il faisait imprimer à ses frais, recueillerait près de ses contem¬
porains. Il pense à l’avenir et juge inutile de combattre. « Comme
Kepler, composant son Organique du Monde, il écrit pour la posté¬
rité » (9), p. 86, peu lui importe le présent ! Et c’est là, peut-être,
la raison même du courage inébranlable qui le soutient, malgré
l’incompréhension de ses collègues, l’opposition de Cuvier.
Aveugle, et cela pendant près de 10 années, il dicte les principes
de sa Philosophie Zoologique sans jamais perdre sa sérénité, sa joie
et sa confiance. Il ne connaît pas le doute ayant, malgré la nuit dont
son regard ne pouvait s’évader, la conviction profonde que, devant
lui, s’était levé « le voile qui cachait le secret de l’origine des êtres »
(9), p. 9.
Pierre- André Latreille succède à Lamarck le 10 mars 1830, mais
il en était le collaborateur et l’adjoint depuis le 19 juillet 1798
date à laquelle « le citoyen Latreille, Membre de l’Académie des
Sciences offrait de travailler à l’arrangement des collections du
Muséum sous la direction du Professeur-administrateur Lamarck »
(15), p. 3. Ce mandat de non-titulaire devant être renouvelé tous les
— 350 —
3 mois avec un traitement journalier de 4 fr. 20 centimes et réglé
seulement une fois le trimestre accompli, afin de pouvoir vivre,
Latreille accepte maints travaux de librairie : il rédige l’Histoire
naturelle des Singes dans l’édition des œuvres de Buffon de 1801,
celle des Salamandres, des Reptiles, des Crustacés, des Insectes
dans les suites à Buffon de 1802 à 1808 et, en 1824, fait éditer une
distribution générale des Mollusques. Cette vie difficile, supportée
avec résignation, Lamarck tente de l’améliorer et, en 1805, grâce à
l’aide du chimiste Fourcroy, Latreille devient aide-naturaliste
avec un traitement fixe mais peu élevé encore. Bien que démons¬
trateur au cours de Lamarck, professeur à l’École d’Alfort où il
enseigne les Vers intestinaux, Latreille, Membre de l’Académie
des Sciences depuis novembre 1814, doit vendre ses livres pour sub¬
sister. En 1818, il remplace Lamarck, très fatigué, dans la direction
du laboratoire puis, en 1820, il le supplée totalement. Mais à son
tour, Latreille qui aura bientôt 60 ans, lutte contre la maladie
et en 1824 fait appel, à son tour, à Victor Audouin, partageant avec
lui ses modestes appointements.
Le 20 décembre 1829, Lamarck, meurt ; dès le 22 décembre,
Latreille pose sa candidature ; le 15 janvier 1830, à l’unanimité,
il est proposé comme successeur et, dans le cas d’une scission ulté¬
rieure de la chaire, devrait obtenir la direction de la chaire d’ Ento¬
mologie. Georges Cuvier intervient alors ; l’influence du Directeur
du Muséum est décisive ; le 7 février 1830, Charles X signe l’or¬
donnance instituant 2 chaires l’une pour Latreille et comprenant
les Insectes, les Arachnides et les Crustacés, l’autre pour Blainville
avec les Vers, les Mollusques et les Zoophytes.
Si j’ai retracé, dans le détail, la carrière administrative de
Latreille, ce n’est point pour faire œuvre de compilation mais
afin de souligner, par des faits très simples, la vie matérielle de cer¬
tains des premiers Professeurs au Muséum et ne point dissocier
l’homme du savant. Pour Latreille, il semble que la vie ait tou¬
jours été difficile. Fils naturel du Général Sahuguet d’Amarzit,
baron d’Espagnac, gouverneur des Invalides, il ne doit son nom de
La Treille qu’au pampre légendaire sous lequel il fut caché et
abrité lors de sa venue au monde trop rapide dans un petit bourg de
la Corrèze. Entré dans les ordres et incarcéré à Bordeaux comme
prêtre proscrit, il ne doit d’échapper à la mort qu’à la trouvaille — -
combien providentielle et significative — d’un Coléoptère inconnu
dans le plancher de sa prison ; cet insecte, la Necrobia rufficolis,
donné à l’aide chirurgien qui, dans la même cellule panse les plaies
d’un vieil évêque son codétenu, arrive entre les mains du naturaliste
bordelais Bory de Saint-Vincent. Celui-ci, enthousiasmé par la
trouvaille, prend en affection Latreille et le fait évader le jour
même de son embarquement pour la Guyane. Et le navire, chargé
— 351 —
de prêtres, sombre au sortir de la Gironde ; il n’y a aucun survi¬
vant.
Lamahck incompris de ses contemporains, isolé par la lutte
inégale qu’il devait mener au sein même du Muséum et de l’Institut,
réfugié en lui-même et comme emmuré par les principes qu’il expose,
sans fortune, délaissé et aVeugle, n’a cependant jamais perdu son
enthousiasme et ses espoirs ! Latreille, académicien lui aussi,,
sans fortune et de santé délicate, n’a jamais perdu confiance.
Aussi, Cordier, Directeur du Muséum, dira de lui au jour des
obsèques : « Les infirmités, les maux dont il a été successivement
frappé et auxquels il a fini par succomber, n’ont jamais pu ébranler
sa force d’âme, n’ont point troublé l’aménité de son caractère ; il a
su souffrir et mourir comme il avait vécu c’est-à-dire avec une philo¬
sophie plus profonde qu’elle a pu paraître car, si elle était ingénieuse
à ne rien dissimuler, elle savait aussi braver les souffrances et
dominer les inquiétudes les plus pénibles » (15), p. 11.
La vie, pour Latreille, ne fut ni un jeu, ni un repos et ce que
je vous ai dit de sa carrière au Muséum le montre bien. Les sentiments
<'e calme, de joie, de plénitude, que l’on ressent à la lecture de ses
œuvres, il faut en rechercher la source vive dans son travail même ;
c’est au contact de ses Insectes et de ses livres, qu’il retrouve son
équilibre et sa sérénité.
Dès 1822, celui que l’on appela plus tard le Prince de l’Entomo¬
logie, avait en fait, c’est-à-dire 8 ans avant sa nomination effective
et en tant que suppléant de Lamahck, prononcé sa leçon inaugurale,
son discours d’ouverture, et il me plaît de vous en lire quelques pas¬
sages. Alors que Lamarck, dans ses cours, ne parle que très peu de
ceux qui l’ont précédé dans la recherche zoologique et semble seul
à exposer, à construire ses principes et imaginer ses concepts,
les yeux fixés sur l’avenir, Latreille, par contre, semble plus près
de nous, peut-être parce qu’il est moins grand que Lamarck ! Dès le
début de son discours, il rapproche autour de lui, comme pour s’en
faire des protecteurs et des amis, tous ceux qui, avant lui, ont
peiné pour donner à la Science plus de clarté et plus de certitude.
« Lorsqu’on voit pour la première fois, dit-il, un grand monument
ou un tableau, un sentiment de respect et de reconnaissance s’em¬
pare aussitôt de nous et nous nous empressons de demander le nom
de l’architecte ou du peintre auxquels on doit ces chefs d’œuvre
de l’art. Qu’il me soit permis d’offrir à votre mémoire les noms
des hommes qui ont illustré la science aimable dont nous traiterons,
de vous exposer leurs travaux et d’exalter envers eux votre reli¬
gieuse gratitude. Vous le savez, l’espérance de trouver dans nos
contemporains ou dans la postérité, de justes appréciateurs de nos
efforts littéraires, est souvent notre unique récompense et notre
— 352 —
plus douce consolation » (11), p. 463. Et Latreille de poursuivre
son discours, en peignant une fresque vivante et dynamique de toute
l’histoire entomologique ; il développe le thème de la chaine inin¬
terrompue des chercheurs qui, d’ARisTOTE à Cuvier, et quelle que
soit leur discipline, sont tous solidaires en une même destinée ; pour
lui, la parfaite connaissance du passé est l’élément capital du progrès
et, pour terminer, Latreille envisage l’avenir et conclut : « Que de
découvertes à faire sur l’anatomie et la physiologie des animaux,
sur leurs métamorphoses et leurs habitudes ? Encore quelques
années et la plupart des soutiens actuels de la science n’existeront
plus qu’en souvenir. C’est vous, dont les travaux et les années n’ont
point affaibli les forces et qui héritez de tant de connaissance,
que la Science appelle à son secours. Puissiez-vous répondre avec
empressement à ses tendres invitations et vous rendre dignes, par
un zèle persévérant, de ses faveurs ainsi que de la reconnaissance
de la postérité » (11), p. 482.
Latreille non seulement convie ses élèves du haut d’une chaire,
par ses écrits, où tant de flamme et de conviction éclatent, il charme
et il attire. Il est regrettable que cet écrivain captivant, par suite
d’une malformation du maxillaire supérieur, ait été mauvais orateur.
Les discours de Lamarck, si pleins et si profonds soient-ils, sont
froids et dogmatiques en regard de ceux de Latreille. Dans la
préface de son « Histoire naturelle générale et particulière des Crustacés
et des Insectes », Latreille d’ailleurs précise comment il entend
rédiger son œuvre : « D’autres l’auraient revêtue de la qualité fas¬
tueuse de philosophie, car l’on sait combien ce mot en impose et
combien il a d’influence. Il ne sied qu’à des génies extraordinaires,
à des hommes placés au premier rang dans la carrière des sciences,
d’appeler leurs conceptions des idées philosophiques. Tel est l’apa¬
nage naturel des Chaptal, des Fourckoy, des Fabricius, des
Jussieu, des Lamarck, des Cuvier, des Lacépède... Pour nous,
marchons modestement avec les littérateurs plébéiens » (12),
pp. xii-xiii ; puis plus loin il ajoute : « Il faut d’abord présenter au
lecteur des tableaux agréables et captiver son imagination ; une fois
éprise d’amour pour son objet, elle dévorera sans peine les moments
d’ennuis, malheureusement inséparables de la nomenclature ».
C’est alors, sans peine, que l’on se laisse entraîner à l’étude des
organes de la nutrition chez les Insectes lorsqu’ainsi le tableau en
est présenté : « Suivez une jeune abeille qui vole à la besogne, voyez-
là pénétrer et se plonger dans les festons d ntelés d’un œillet, sans
perdre un seul instant, ni adresser aucun hommage à son hôte
radieux, sur l’éclat de son damas panaché ou sur la suavité de son
haleine, elle déploie brusquement hors de son fourreau, une trompe,
auparavant repliée sur elle-même et cachée entre les mandibules
et la bouche » (12), pp. 116-7. On trouve déjà, en ces textes, tout
— 353 —
ce qui fera plus tard le charme des souvenirs entomologiques de
Fabre.
S’il me faut maintenant faire revivre devant vous Henri Ducro-
tay de Blainville, le premier successeur de Lamarck dans la
chaire nouvelle des animaux sans vertèbres, c’est que certains de
ses travaux sur les Crustacés Entomostracés (1822), les Vers para¬
sites (1823), les Sangsues (1827) en font un de mes prédécesseurs.
Ses mémoires sur l’organisation générale des animaux, leur classi¬
fication, Font amené enfin à traiter de la systématique des Inver¬
tébrés. Choisi par Cuvier comme élève dès 1811, Blainville ne
tarde pas à rejeter une tutelle qui lui paraît trop lourde et ce n’est
que par sa ténacité, sa puissanc énorme au travail qu’il parvient,
un jour, comme il l’avait prédit « à s’asseoir devant Cuvier et
malgré Cuvier », d’abord à l’Institut en 1825, puis au Muséum
en 1830. Notre Collègue Jacques Millot, dans sa leçon inaugurale
(13), a magistralement brossé la vie extraordinaire de ce gentil¬
homme ruiné à 27 ans, élève à l’Ecole de guerre, puis musicien au
Conservatoire, peintre et comédien. Je ne ferai que rappeler ici
quelques traits de celui qui fut un Alceste impénitent, toujours
agressif mais d’âme généreuse et incorruptible et qui, deux ans
seulement, fut titulaire de la chaire des animaux sans vertèbres.
11 y a, entre Latreille et Blainville, tant d’opposition qu’il
semble vain de vouloir les comparer. Latreille, dans les difficultés
de la vie, trouve le calme et la sérénité en se penchant sur les Insectes
qu’il étudie, pour eux et non pour lui. Blainville, au contraire,
devant chaque obstacle se cabre, serait-ce l’opposition même du
puissant Cuvier ; il trouve, en ces occasions où d’autres auraient
faibli, un soutien, un aiguillon pour son génie et, d’emblée, se hausse
à la mesure de celui qui lui tient tête. « Quel bien, dira-t-il, m’a fait
Cuvier en me retirant sa faveur et sa protection ! Je lui dois ce
redoublement d’ardeur pour le travail, ce feu dévorant qui me per¬
mettront, je l’espère, de m’élever à sa hauteur et me donneront,
peut-être, des droits à lui succéder. Sans cette rupture qui m’afflige,
je me serais engourdi et ne serais qu’un protégé » (14), p. 57.
Et c’est pourquoi, afin de lutter à armes égales, Blainville
sort du cadre de la spécialisation et de la simple description des
faits pour gravir les sommets où Cuvier l’entraîne. C’est alors le
domaine de la spéculation, de la métaphysique où Science et Beli-
gion s’affrontent et tentent de se soutenir. Comme Lamarck,
mais avec beaucoup plus d’éloquence et d’agressivité, face à Cuvier,
Blainville construit son édifice de penseur et entrevoit à sa manière
l’unité du monde animal, la création simultanée de toutes les
espèces vivantes et les causes naturelles de leur progressive dispa¬
rition au cours des âges. Blainville, « professeur étincelant, fasci-
— 354 —
nateur », fut, pour la chaire des Invertébrés, un titulaire illustre
mais éphémère, un théoricien dominateur et non un réalisateur.
Jusqu’alors la science des Invertébrés avait eu en Lamarck,
et Blainville, ses architectes et ses ordonnateurs, ses théoriciens
et ses philosophes. Avec Latreille, elle redevient moins abstraite,
plus accessible parce que plus près des réalités et s’anime au contact
même de la vie dont elle tire sa substance. En Victor Audouin,
la chaire des Articulés trouve un brillant titulaire ; comme son pré¬
décesseur, il reste dans le domaine de la réalité, complète et étudie
les collections accumulées et, le premier, oriente la recherche du côté
pratique et économique.
Victor Audouin a 35 ans lors de sa nomination mais ses
mémoires sur les Articulés avaient attiré l’attention de l’Académie
des Sciences ; son enthousiasme, ses qualités professorales lui font
obtenir d’emblée le succès auprès de ses élèves auxquels il sait com¬
muniquer l’ardeur de sa jeunesse. Académicien à 41 ans, que serait
devenue cette chaire si une mort brutale, 2 ans plus tard, n’avait
interrompu une carrière si prometteuse, carrière née, cependant,
d’une simple rencontre et d’un hasard ? C’est lors d’une excursion
dans le bois de Meudon que le jeune Audouin, passionné d’insectes,
rencontre Alexandre Brongniart, Professeur de minéralogie au
Muséum et obtient toute facilité pour consulter les collections du
Musée tout en continuant ses études de médecine. Protégé de
Brongniart, il en devient bientôt le gendre. Le hasard et l’insecte
avaient, une fois encore, décidé de la carrière même d’un titulaire
au Muséum.
L’œuvre trop courte, et pourtant si remplie de Victor Audouin,
n’est point faite de discussions de concepts et de principes. Il est
un réalisateur de la systématique des Crustacés, des Arachnides
notamment ceux de l’Egypte et de la Syrie ; il met de l’ordre dans
les quelque 500.000 spécimens des collections du laboratoire. Mais
il reste cependant anatomiste, morphologiste averti des questions
générales. Sa thèse et nombre de ses travaux le prouvent. Il est l’un
des premiers à souligner l’importance systématique des organes de
la reproduction et de leurs appareils chitineux lorsque s’avère
difficile une distinction basée sur la morphologie externe. Mais son
œuvre revêt, en outre, un aspect très personnel et fort original.
Comme l’a dit plus tard Émile Blanchard, « Victor Audouin
étudie les animaux dans la plénitude de leur vie ». (1), p. 294. C’est
d’une amicale collaboration avec Henri Milne Edwards que naît
cette nouvelle activité ; les deux naturalistes et leurs deux épouses,
très amies, forment une équipe parfaite de chercheurs. Tous quatre
étudient en commun le long des côtes de la Manche, les animaux
marins : Crustacés, Annélides et, de ces recherches entreprises dans
— 355
l’enthousiasme, nait l’Histoire naturelle du littoral de la France ou,
pour la première fois, sont reconnues diverses zones grâce aux êtres
vivants qui les composent : animaux, plantes, milieu ; tout cet ensem¬
ble crée un aspect particulier, un faciès et, dès 1832, cette notion
complexe est déjà exprimée et sera plus tard reprise dans celle de
biome.
Quelques années s’écoulent et Victor Audouin, seul cette fois,
s’engage délibérément dans une voie nouvelle, celle des applica¬
tions de l’Entomologie à l’Agriculture. De 1835 à 1837, il engage la
lutte contre la muscardine qui ravage les magnagneries françaises,
contre les Scolytes, la Pyrale de la vigne et est, à ce titre, le précur¬
seur de l’Entomologie appliquée. Il est, le premier, à donner à la
science dont il était le responsable, le rôle pratique prévu déjà par
Lamarck dans son projet de 1790.
Henri Milne Edwards succède à Victor Audouin le 18 décembre
1841, bien que la Société Entomologique de France, par de multiples
lettres et démarches, tente d’imposer les candidatures de Lacor-
d aire et de Léon Dufour. Henri Milne Edwards est systémati-
cien et les 3 volumes de son Histoire naturelle des Crustacés le prou¬
vent ! C’est une œuvre, maintenant classique, édifiée sur les inesti¬
mables collections du laboratoire.
L’orientation de la chaire est, à vrai dire, toujours celle donnée
par Victor Audouin. Henri Milne Edwards se souvient des décou¬
vertes effectuées dans le domaine marin mais il étend ses recherches
en des missions plus éloignées ; de Sicile, il rapporte des matériaux
qui lui permettront d’imaginer une nouvelle et fort intéressante
classification des Mollusques gastéropodes. Aussi, Émile Blan¬
chard pourra-t-il écrire plus tard : « Il y a quarante et quelques
années, Monsieur Milne Edwards, que j’ai l’honneur de vous con¬
naître. Dans le temps, on parlait beaucoup de vos découvertes dans
l’organisation des animaux marins en collaboration avec votre ami
Victor Audouin. En général les naturalistes avaient étudié les
animaux marins dans le cabinet, vous eûtes l’idée qu’il serait
mieux de les observer sur leur domaine, dans les actes de leur vie.
Le monde savant avait applaudi... vous apportiez à la science une
lumière nouvelle ; vous montrez, pour la première fois comment
s’accomplissent certaines fonctions de la vie lorsque les appareils
organiques demeurent dans un état d’imperfection relative. Bientôt
vous réussissez à fournir mille preuves que le signe du plus haut
perfectionnement des organismes, se manifeste par la division du
travail physiologique » (1), p. 302.
En plus de ce déplacement de la recherche du laboratoire sur le
terrain même de la vie, Henri Milne Edwards oriente son activité,
toujours croissante, vers la synthèse et la mise au point des sujets
— 356 —
qui le passionnent. Dans un monumental ouvrage en 14 volumes,
dans ses Leçons sur la Physiologie et V Anatomie comparée, le cadre
de la chaire des Articulés est dépassé, toute la science y est exposée,
autant dans ses imperfections que dans ses certitudes. Ce n’est pas
là œuvre abstraite mais concrète et source inépuisable de renseigne¬
ments pour les chercheurs futurs.
A la mort d’Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, en 1861, Henri
Milne Edwards désire reprendre la chaire des Mammifères et
Oiseaux ; il en devient le titulaire en 1862 et, dans cette nouvelle
sphère, continue son œuvre et puise, dans le passé, ce qui permet de
mieux comprendre les conditions mêmes des découvertes scienti¬
fiques et le dur chemin par où passe l’esprit qui recherche ! Quelques
mois avant sa mort, il écrivait ces lignes que je me permets de vous
lire car elles vous peindront et l’homme et le savant : « En voyant
comment les découvertes ont été préparées et accomplies, comment
elles s’enchaînent et s’engendrent, comment le besoin de savoir
grandit à mesure que le domaine de l’inconnu recule, on apprend
à aimer les fruits de l’étude, à marcher d’un pas sûr dans la voie de
l’investigation et à découvrir des vérités nouvelles... J’ai toujours
pensé que, dans l’enseignement de ces sciences, il importait beaucoup
de montrer comment leurs richesses ont été acquises et, dans maintes
circonstances, j’ai adopté avec profit la méthode historique pour
faire l’exposé de l’état actuel de nos connaissances relatives à la
physiologie des animaux et à leur organisation. Pendant longtemps,
j’ai caressé l’idée d’écrire une histoire générale des Sciences naturelles
mais la vieillesse est arrivée et ce serait folie que d’entreprendre
l’accomplissement d’un tel travail... je dois donc y renoncer » (1),
p. 305.
Jusqu’à ses derniers jours, Henri Milne Edwards donne l’exem¬
ple d’une rare constance dans l’effort et à son œuvre une élévation
de plus en plus grande. On ne peut qu’admirer ce savant de santé
délicate et, cependant, que rien n’abat. A sa grande faiblesse il
oppose sans cesse une incroyable énergie. Ce fut un méditatif
autant qu’un réalisateur, il donne à sa vie comme à son œuvre
la plénitude et l’équilibre qui en assurent et la valeur et la péren¬
nité.
Un mois après le départ d’Henri Milne Edwards, le 25 juin
1862, Émile Blanchard est titulaire de la chaire des Animaux
articulés, il le restera durant 33 années. Comme lé souligne le Pro¬
fesseur René Jeannel dans sa leçon inaugurale : « On est en droit
de regretter qu’E. Blanchard qui était un bon entomologiste
et un dessinateur hors ligne, n’ait pas suivi l’exemple de ses prédé¬
cesseurs dans l’administration du laboratoire. Depuis ses débuts,
le laboratoire d’Entomologie du Muséum n’avait cessé de faire
357 —
appel à toutes les bonnes volontés, seul moyen de surmonter les
difficultés toujours croissantes, tenant à la perpétuelle augmen¬
tation des collections. Blanchard fermera le laboratoire aux Ento¬
mologistes amateurs, il fit cesser toute collaboration avec la Société
entomologique. Il est pénible de devoir constater qu’en 1895, sa
succession apporta à Bouvier des collections terriblement amoin¬
dries, non seulement, par la perte de tous les Insectes détruits,
faute de soins indispensables mais aussi en raison du retard dans la
préparation et la détermination des matériaux » (8), p. 142. Il est
difficile d’expliquer cette stagnation dans l’évolution de la chaire.
Emile Blanchard avait été l’élève, le collaborateur d’H. Milne
Edwards et lors du centenaire de la fondation du Muséum écrivait
textuellement ceci : « Je dois dire de quelle manière j’ai conçu mon
enseignement et comment, aussi, j’ai compris le classement des col¬
lections. A l’égard de l’enseignement, j’ai toujours tenu à insister,
chaque année, sur un certain ordre de faits et sur un ensemble de
vues particulières, il m’arrive de consacrer une partie du cours à la
comparaison des faunes actuelles avec les faunes des différents âges
géologiques. Une application de la science à la géographie physique
me préoccupe certains jours ; je démontre combien les êtres des
différents groupes caractérisent certaines régions. A l’égard de l’his¬
toire du globe, cette application, d’un caractère vraiment grandiose,,
a pour point de départ mes études communiquées à l’Académie des
Sciences, touchant les changements survenus dans la configuration
des terres et des mers pendant l’âge moderne de la terre ».
« Quant aux collections, j’ai adopté un plan qui me paraît devoir
répondre à toutes les exigences. Pour chaque espèce, après la forme
typique, sont placées les variétés afin de bien faire reconnaître
l’étendue et les limites de la variation. Dans un temps où les idées
de transformisme ne cessent de se manifester, on conçoit de quelle
importance est une exposition de la variabilité plus ou moins grande
de toutes les formes les mieux définies. Pour chaque espèce encore,
sont placées dans un ordre les individus des différentes provenances,
à telle fin de montrer chaque espèce dans son aire géographique et,
de la sorte, rendre particulièrement instructives les comparaisons
entre les différentes régions du monde ». (1), pp. 306-7.
Il est regrettable que de telles résolutions n’aient pas eu de suites^
effectives ou aboutirent à des résultats inescomptés ! Retenons
simplement qu’ Émile Blanchard orienta les recherches dans les
domaines de la biogéographie et de la paléogéographie. Si son
activité est surtout cell d’un entomologiste, il a cependant publié
sur d’autres groupes d’invertébrés et notamment les Arachnides.
Sa synthèse, Y Organisation générale du Règne animal, véritable
traité de Zoologie, malheureusement incomplet et qui ne sera jamais
terminé, reste cependant un travail fondamental.
— 358 —
Je vais, durant quelques instants, délaisser les successeurs de
Latreille pour parler de ceux de Blainville. En 1832, Achille
Valenciennes succède à Blainville et au cours de ses 32 années de
professorat, publie peu sur les groupes d’invertébrés dont il a
la charge. Il reste, en fait, le collaborateur de G. Cuvier dans la
rédaction de son œuvre capitale, l 'Histoire naturelle des Poissons.
Mais il a le mérite d’augmenter considérablement les collections du
laboratoire pour lesquelles il utilise le premier l’alcool et transmet
un héritage important à son successeur Henri de Lacaze-Duthiers,
en 1865. C’est à ce dernier, prestigieux inalacologiste, que l’on doit
aussi l’Histoire des Brachiopodes méditerranéens ; il ne reste que
4 années et en 1869, P. Deshayes, âgé de 74 ans, prend la direction
de la chaire. Et durant 7 années encore, cet infatiguable chercheur
se donne comme essentiel travail, la mise en ordre des collections.
D’ailleurs ses travaux antérieurs le destinaient à cette œuvre ; il
avait, en collaboration avec Henri Milne Edwards publié la
2e édition, revue et commentée, de l 'Histoire naturelle des animaux
sans vertèbres de Lamarck et notamment, en 1838, le tome V com¬
prenant les Arachnides, les Crustacés, les Annélides et les Cirripèdes.
En 1876, Edmond Perrier succède à Deshayes ; il n’a que 30 ans ;
professeur remarquable, vulgarisateur inégalé, adepte enthousiaste
des théories évolutionistes dont son ouvrage, Les colonies animales
et la formation des organismes est le reflet vivant, créateur avec
Ch. Gravier de la notion de tachygénèse, Edmond Perrier publie
aussi d’importants travaux sur les Oligochètes et quelques mémoires
sur les Tuniciers et l’Amphioxus. Mais c’est par son élève et colla¬
borateur Ch. Gravier à qui il confie l’étude des Annélides Poly-
chètes, que l’avenir se préparait. En 1903, Edmond Perrier,
comme l’avait fait Blainville, obtient de s’asseoir dans le fauteuil
de Cuvier comme titulaire de la chaire d’ Anatomie comparée.
A cette époque, il semble difficile de faire le point dans l’évolu¬
tion de la chaire de Lamarck. Le départ d’Henri Milne Edwards
délaissant les Articulés pour les Mammifères et Oiseaux, l’activité
réduite d’Emile Blanchard, le départ d’Edmond Perrier, deman¬
dant et obtenant son transfert en Anatomie comparée, tout ceci
crée une instabilité réelle en deux chaires complémentaires et qui
semblent ne plus retenir l’affection de leurs titulaires !
Est-ce au contact de tant de disciplines diverses, des difficultés
matérielles dues aux collections accumulées et l’absence de cher¬
cheurs qualifiés, que les responsables de ces deux chaires sentent
leur vocation faiblir ? Je ne sais. L’époque, il est vrai, est celle des
âpres discussions, Darwin succède à Lamarck et nul n’est porté à
— 359 —
revenir dans les sphères matérielles que sont les collections et le
domaine aride des diagnoses et description d’espèces !
Mais le sort redevient favorable ! Eugène-Louis Bouvier succède
à Émile Blanchard en 1895 et Louis Joubin à Edmond Perrier
en 1903. Ces deux nouveaux titulaires, conscients des difficultés
devant lesquelles ils se trouvent, remettent de l’ordre dans leur
maison et conjuguent leurs efforts.
Avec Eugène-Louis Bouvier et Louis Joubin commence une
période pour moi plus facile à décrire parce qu’il m’a été donné de
connaître l’un et l’autre. J’ai eu peu de contacts personnels avec
Louis Joubin qui, à part quelques travaux sur les Brachiopodes et
les Némertes fut essentiellement un malacologiste ! C’est à Eugène
Bouvier que remontent mes premiers souvenirs au Muséum ;
il avait publié quelques notes sur les Arachnides et les Pseudo-
scorpions ; j’étais à ce sujet entré en relation avec lui. Je connaissais
les admirables travaux sur les Mollusques, les Péripates, les Pycno-
gonides, les notes sur les Myriapodes et les Araignées, de celui qui,
dégagé des charges de l’Entomologie, venait chaque jour, inlassable¬
ment au laboratoire du Professeur Gravier poursuivre ses recherches
sur les Crustacés !
Et je me rappelle encore cette première entrevue ! Je savais
que Bouvier était d’abord un peu froid, sévère, qu’il avait su,
par son exemple imposer dans son laboratoire la dure leçon du
travail bien fait ! Provincial que j’étais, il représentait pour moi le
savant chrétien auréolé de prestige, académicien à 46 ans et seul
artisan d’une carrière brillante et noblement méritée ! Que pourrait-
il penser de mes premiers essais sur les Pseudoscorpions et de mon
désir d’y voir le sujet d’une thèse ! Bouvier parcourt mon mémoire
et je devine en son regard tant de bonté, que mes appréhensions
disparaissent et je l’entends encore me dire avec un sourire presque
paternel : « Je vous félicite, mon ami, mais voyez-vous, ce qui me
fait le plus plaisir c’est de retrouver en vous le gringalet que j’étais
à votre âge ! » La glace était rompue et ma thèse fut imprimée
dans les Annales des Sciences naturelles que dirigeait Bouvier !
Et j’ai compris, encore mieux par la suite, comment par ses
qualités d’homme autant que par celles de savant, Bouvier avait
redonné au laboratoire assoupi d’Émile Blanchard toute sa vie et
transmis à son successeur le Dr. Bené Jeannel un héritage imposant
à l’étude duquel amateurs et mécènes étaient conviés.
Bouvier malgré l’attachement qu’il avait pour certaines de ses
spécialités — et je veux parler des Crustacés, des Péripates, des
Pycnogonides, n’hésita pas, en 1917, à s’en séparer afin de mieux
équilibrer son laboratoire et lui donner des horizons précis.
De son côté, Louis Joubin, éloigna des étagères de son labora-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 4, 1956.
23
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toire, les Vers, les Bryozoaires, les Brachiopodes. Et c’est ainsi, par ce
double apport, que furent constitués les premiers éléments matériels
d’une chaire nouvelle dite des Vers et Crustacés.
En 1917, trois chaires devenaient donc les héritières de celle de
Lamarck. C’est à Bouvier et Joubin que revient cette initiative,
ce franchissement d’une nouvelle étape dans l’évolution de la chaire
lamarckienne des animaux sans vertèbres ! Un progrès considérable
en est résulté surtout en ce qui concerne l’Entomologie, aux fron¬
tières maintenant bien précises. Mais — et le Professeur Face, l’a
souvent répété : « ce progrès ne doit être considéré que comme une
étape vers une organisation plus rationnelle et plus efficace des autres
services d’invertébrés » ! (6), pp. 141-2.
Quoi qu’il en soit, en 1917, Charles Gravier se trouve à la tête
d’un laboratoire où les Protozoaires voisinent avec les Crustacés,
les Arachnides, les Myriapodes, les Vers, ensemble tout adminis¬
tratif et qu’aucun lien zoologique ne réunit si ce n’est l’absence de
Vertébrés.
Le Professeur Fage, dans sa leçon inaugurale, a longuement
parlé de celui dont il fut le successeur (6). J’ai très peu connu Charles
Gravier. Elève et collaborateur d’Edmond Perrier, ses travaux
sur les Polychètes le destinent à succéder à son maître. Il en est
autrement et Joubin est désigné. Ce désarroi dans la carrière de
Gravier marque le point de départ d’une orientation nouvelle de
ses recherches ; il sollicite une mission lointaine et part en Somalie
oublier dans le travail ses espoirs déçus. Si je rappelle ces faits,
c’est pour souligner comment et pourquoi, Gravier à la suite de ses
missions en Mer Bouge, dans le Golfe de Guinée, s’impose comme
spécialiste des Polychètes, des Coraux, des Madrépores, des Alcyon-
naires. Il étudie des animaux dont il connaît la vie et le milieu d’exis¬
tence. Peu à peu, à ses collections personnelles, viennent se joindre
celles qu’il reçoit d’un peu partout dans le monde.
Accueillant certes, mais involontairement timide, parlant peu,
à le voir seul, assis à sa petite table de travail, du matin jusqu’au
soir, on aurait pu le croire un savant de laboratoire. Il en est tout
autrement. C’est un infatiguable voyageur, utilisant ses vacances
à des séjours d’études en France ou à l’étranger, connaissant toutes
les capitales d’Europe, le Canada, les Etats-Unis. Systématicien,
certes Gravier l’est et combien scrupuleux mais il est aussi biolo¬
giste et peintre des phénomènes de la vie et de la reproduction. Il y a
dans son œuvre, un équilibre et une profondeur qui remplit d’admi¬
ration celui qui, à nouveau, se penche sur les mêmes sujets. Malgré sa
timidité, et son désir de ne point se mettre en valeur, Gravier est
un exemple et de savant et d’organisateur. C’est sous sa direction
et avec l’aide capitale et combien constructive de son collaborateur
— 361 —
Marc André, que sont imaginées et réalisées les collections de
nos galeries d’exposition, situées dans le bâtiment central du Jardin
des Plantes : elles font l’admiration des visiteurs... lorsque, lumière
et température permettent d’accéder au 3e étage.
Et c’est à Gravier que furent confiées, parmi tant de collections,
les 3 joyaux qui font du laboratoire l’un des plus riches du monde,
les Arachnides d’Eugène Simon, les Crustacés Amphipodes d’Ed¬
mond Chevreux et les Myriapodes d’Henry Brôlemann, dons
somptueux faits par d’éminents spécialistes qui, totalement indé¬
pendants, avaient consacré leur fortune et leur temps à l’étude de
leur spécialité.
Et me voici, Mesdames et Messieurs, arrivé à un moment périlleux.
J’ai, jusqu’alors suivi le cours inexorable du temps et il me faut parler
maintenant de celui qui fut le successeur de Ch. Gravier, de mon
Maître le Professeur Louis Fage.
Avant d’aborder ce carrefour, permettez-moi encore de me
pencher quelques instants sur le passé et, rapidement, de retracer
les essentiels chemins par lesquels, au Muséum, la Science des Inver¬
tébrés est arrivée jusqu’à nous.
Avec Lamarck et Blainville, le monde des Invertébrés conquiert
la place qu’il doit avoir dans le règne animal ; Ses limites en sont
tracées ; sa composition, son ordonnance deviennent des réalités
et ces deux premiers architectes, comme bien des précurseurs,
imposent à la fois leur classification et leurs concepts. Créateurs, ils
mesurent l’importance d’une œuvre qu’ils ne peuvent eux-mêmes
réaliser mais dont ils prévoient toute la destinée et la grandeur.
L’espèce est conçue dans l’espace et dans le temps par son évolution ;
elle peut et doit servir de thèmes aux recherches futures et c’est là
l’héritage prestigieux que trouvent les successeurs de Lamarck et de
Blainville. »
Il n’est pas question pour Latreille de suivre la voie tracée
par Lamarck, voie où seul pouvait s’engager une personnalité aussi
prestigieuse que celle du fondateur du transformisme scientifique.
Latreille délaisse, parce qu’il n’est point fait pour elle, la science
dogmatique, enseignante de principes ; il se penche sur les manifes¬
tations mêmes de la Vie, sur ce qu’il voit et n’écoute point les rêves
de la raison. Il fait de l’espèce, non plus le concept discuté ou accepté
des bases d’une philosophie ou d’une classification, mais une réalité
vivante qui nait, vit, se reproduit et meurt, une réalité qui, parce
— 362
qu’elle est, doit être étudiée pour elle-même et en elle-même. Ainsi
l’édifice lamarckien se maintient, se précise, les Invertébrés devien¬
nent mieux connus et la science entomologique y gagne en charme
et en attrait. Le monde des Invertébrés s’anime en sa maison
nouvelle.
Avec Audouin et son ami Milne Edwards, le naturaliste, pour¬
suivant toujours l’analyse des groupes et des espèces, voit plus loin
que la forme et les manifestations extérieures de la Vie, il demande
à l’anatomie fonctionnelle, à la physiologie c’est-à-dire à la vie inté¬
rieure de l’animal, à la répartition et au milieu de vie, les documents
nouveaux permettant de meilleures descriptions spécifiques. Et,
en même temps, comme pour se réunir et pour se clarifier, les pro¬
blèmes généraux de la Vie, à nouveau, d’eux-mêmes se posent et
s’extériorisent. La Science, par cet autre chemin, trouve des lois
nouvelles et s’élève au-dessus des disciplines qu’elle utilise et les
assemble et les rend solidaires. La biologie, créée par Lamarck,
offre son champ immense à la recherche théorique et pratique.
Puis vient une période d’apparent repos où les deux chaires
d’Animaux sans vertèbres semblent vivre au dépens de leur gloire
passée et peinent, en leur montée, de la diversité trop grande des
éléments qui les composent. Un nouvel équilibre s’avère nécessaire
en ce monde si varié des Invertébrés et qu’étudient avec des tempé¬
raments et des fortunes divers, Blanchard, Valenciennes, Lacaze-
Duthiers, Deshayes, Perrier. Grâce à Bouvier et Joubin, cet
équilibre est enfin réalisé. Plus proches des réalités que leurs prédé¬
cesseurs immédiats, tous deux redonnent à l’organisation matérielle
la priorité : une chaire est créée, une nouvelle étape est franchie et
de nouveau avec eux, la Science redevient constructive, les col¬
lections augmentent et trois titulaires se partagent l’héritage lamar-
ckien.
Et c’est alors l’œuvre de Gravier ; la chaire acquiert des res¬
sources d’une inestimable valeur, Systématique et Biologie sont
menées de front dans les groupes étudiés, malheureusement peu
nombreux. L’examen, au laboratoire, se double d’une étude dans la
nature même ; le chercheur est à la fois explorateur et homme de
laboratoire, morphologiste et biologiste. Une telle pratique de la
recherche dans laquelle s’équilibrent et la détermination des col¬
lections c’est-à-dire des documents non vivants et l’étude des
êtres dans les milieux mêmes de leur existence c’est-à-dire de la
Vie, est, par ses qualités, source de progrès. Réalisée dans tous
les groupes, elle donnerait aux travaux de Musée leur véritable et
universelle valeur.
Le Professeur Fage continue en cette voie et plus encore que
ses prédécesseurs. Pour lui, systématique et biologie ont même
363 —
résonnance et, comme l’a récemment souligné notre Directeur, « il
définit la taxonomie, non pas en spécialiste muni d’œillères, mais
en véritable fidèle de l’universalité de la Science, comme un biolo¬
giste au sens le plus large du mot, servant là les doctrines dont les
grands naturalistes de notre Maison avaient fait leur profession
de foi » (19), pp. 29-30. Et par là, le Professeur Fage a poursuivi,
et poursuit, l’œuvre de ses prédécesseurs, la renforçant et l’affermis¬
sant tant dans les domaines de la systématique, de la morphologie,
de la biologie que ceux de l’océanographie et de la biogéographie.
Et pour lui donner place, en cette fresque que je tente de dérouler
devant vous, il me faut le considérer comme Maître et comme
Serviteur de la Science.
Pour lui, en effet, la Science est essentiellement une œuvre col¬
lective non seulement en sa matière, si je puis m’exprimer ainsi,
puisqu’elle utilise de multiples et complémentaires disciplines, mais
en son esprit et en ses manifestations. Le progrès serait-il possible
si chaque chercheur, quelle que soit sa valeur personnelle, s’enferme
en une tour d’ivoire ? Le Professeur Page a brisé ces barrières qui
font souvent d’un grand savant, un solitaire, et l’universalité de la
Science dont le Professeur Roger Heim a parlé, il l’a effectivement
réalisée. C’est là, son apport à l’héritage qu’il me confie, apport
qu’il a réalisé tout au long de sa vie non seulement dans le domaine
technique, mais aussi dans le domaine social.
Si le Professeur Fage a rendu son œuvre féconde c’est, selon
ses propres termes parce que « conscient de tout ce qu’il devait aux
autres, il n’avait pas le droit de se dérober — quand ils lui étaient
offerts — à des postes où a des fonctions, quelque absorbantes
qu’elles fussent d’où il pouvait, à son tour, aider et conseiller les
jeunes » (19), p. 57.
Académie des Sciences, Muséum, Institut Océanographique,
C. N. R. S., Commissions de la Calypso, du Bathyscaphe, direction
des Archives de l’Institut Océanographique, des Archives de Zoologie
expérimentale et générale, Secrétaire-général fondateur de la Société
de Biogéographie... voilà quelques-uns des domaines où il a œuvré
et est toujours présent. Que dire alors de son rôle international qui
fait de lui le conseiller écouté de tant d’organismes étrangers et lui
attire en de multiples Académies, et au delà de nos frontières, tant
d’honneurs mérités !
Jusqu’alors il me semblait qu’une œuvre, pour être efficiente,
était comme ces sources près desquelles il faut s’approcher pour en
découvrir la richesse et goûter les vertus, que l’œuvre se suffisait
à elle-même pour s’imposer et qu’elle avait ainsi rempli son rôle.
Je pense qu’il en est autrement et qu’en plus de l’œuvre, il y a le
Chercheur et qu’un Chercheur ne peut être dissocié de ceux qui,
comme lui, peinent le long d’un même chemin. Certes, notre œuvre
— 364 —
nous rend solidaire des autres, puisqu’en fait elle fournit, ou peut
fournir, les éléments du progrès technique mais il y a cette autre
solidarité, dans le domaine social, cette autre responsabilité qui
touche aux frontières mêmes de la Charité, et qui nous oblige, pour
que notre rôle soit parfaitement rempli, à conseiller, à aider, à relier
les Chercheurs entre eux, à être un serviteur de la Science.
Et ces phrases de Saint-Exupéry me reviennent à la mémoire,
en pensant à mon Maître : « La grandeur d’un métier est peut-être,
avant tout, d’unir les hommes. Il n’est qu’un luxe véritable et c’est
celui des relations humaines. En travaillant pour les seuls biéns
matériels, nous bâtissons nous-mêmes notre prison. Nous nous
enfermons, solitaires, avec notre monnaie de cendre qui ne procure
rien qui vaille de vivre. Être Homme, c’est précisément être respon¬
sable ; c’est connaître la honte d’une misère qui ne semblait pas
dépendre de soi. C’est être fier d’une victoire que les camarades ont
remportée. C’est sentir, en posant sa pierre, que l’on contribue à bâtir
le monde » (18).
Tel est donc, Mesdames et Messieurs, le palier atteint aujourd’hui
par la chaire des Invertébrés au cours de son évolution. Vous sentez
avec moi le poids de l’héritage qui m’est alors confié !
Il est d’usage, en fin de leçon inaugurale, d’envisager l’avenir.
Si j’ai, depuis l’heure où me fut confiée une chaire si forte dans le
passé, tenté d’en rechercher la vie, d’en évoquer quelques souvenirs,
ce n’est point pour satisfaire., en mon esprit et en mon cœur, un légi¬
time sentiment de fierté mais pour en tirer une leçon et un enseigne¬
ment. Car, voyez-vous, les souvenirs, pour remplir leur véritable
rôle, doivent être arrachés au passé auquel ils sont intimement
soudés, replacés dans le présent et projetés dans l’avenir ; ils gagnent
en ceci leur vraie valeur d’éternité !
Mon passé, ma formation universitaire, les leçons et les exemples
que j’ai reçus de mes Maîtres, la vie et l’œuvre de ceux dont je suis
le successeur, dirigent maintenant et malgré moi, mes actes et mes
recherches. Systématique, anatomie, morphologie, biogéographie
sont des disciplines que je ne puis comprendre et exposer, sans le
secours de la vie passée et présente c’est-à-dire de l’Embryologie,
de la Biologie et de la Paléontologie, sans le secours de cette 4e dimen¬
sion qu’est le temps.
Il n’est pas question pour moi de vouloir connaître et pratiquer
tous les groupes d’invertébrés dont j’ai la charge ! Mais j’ai autour
— 365
de moi des collaborateurs excellents et enthousiastes, de jeunes
chercheurs qui préparent leur thèse, des attachés de laboratoire
dont quelques-uns, je le dis avec fierté, sont mes élèves ; leur valeur
scientifique, leur dévouement et leur passion m’assurent qu’existe
encore cette lignée féconde des naturalistes nés et non profession¬
nels ! J’ai l’espoir que, peu à peu, les groupes inétudiés de la chaire
auront leurs spécialistes et ne seront plus des mondes inexplorés,
mais des trésors utilisés et vivants.
Responsable d’une chaire aux horizons multiples, je désire donner
à mes travaux et à mon enseignement, non point ce caractère de
spécialisation poussée, si facile à réaliser mais qui, je le souligne, ici
avec netteté, est contraire au progrès de la véritable Systématique.
Il me faut — et cela est nécessaire si je veux conserver en cette
chaire l’équilibre indispensable des recherches — - dégager de l’ana¬
lyse et de la description minutieuse des formes animales, de leur
biologie, les idées générales, les lois qui replacent la recherche dans
le plan supérieur qu’elle doit avoir pour être universelle. C’est, en
définitive, désirer qu’en mon laboratoire les travaux sortent du cadre
même des spécialités d’où ils émergent, et entrent en un domaine
où les chercheurs, quelles que soient leurs disciplines, peuvent les
utiliser.
J’ai, cette année, désiré parler en premier cours des Principes de
classification, voulant par là montrer que je place la Systématique
et le problème de l’espèce au premier rang des préoccupations d’un
titulaire de chaire à collections. Mais je ne traiterai pas ce problème
en Arachnologiste mais en Zoologiste !
J’aimerais, en d’autres cours, rechercher ce que sont devenus
actuellement les grands problèmes de la morphologie et, notamment
celui de la métamérisation et de leur répercussion possible sur les
caractères taxonomiques. Je parlerai un jour de l’embryologie des
Arachnides, des Onychophores, des Pycnogonides, de ce qu’elles
apportent à l’embryologie générale dans ses rapports avec la phylo¬
génie et la systématique. J’aimerais aussi vous entretenir de la
Biogéographie, de ses tendances actuelles et de son utilité pour une
Systématique rationnellement conçue.
Les mœurs, la biologie des Arachnides et des groupes voisins sont
riches de sujets passionnants et inédits ; la vie sexuelle, les modes
d’alimentation, d’adaptation au jeûne, la régénération, la tératologie,
les venins et leur origine, n’ont pas révélé tous leurs secrets et peu¬
vent faire l’objet de mises au point profitables à tous ! Il est aisé,
je crois, de rendre ses travaux utiles s’ils se libèrent du cadre étroit
de leur spécialité.
Pour conférer aux recherches leur valeur réelle, c’est-à-dire imper¬
sonnelle, il faut créer, en chaque spécialiste, en chaque travailleur
366 —
d’un même laboratoire, ce besoin, ce désir de la solidarité dans
l’efïort et la certitude du même but à poursuivre. J’ai cette faveur
et je la dois à Monsieur Face, d’avoir à mes côtés, d’un bout à
l’autre de l’échelle administrative, des collaborateurs qui aiment
leur laboratoire, et chacun en sa sphère, sentent leur responsabilité.
Je leur rends ici cet hommage en les réunissant tous en une même et
très cordiale pensée.
Mais, et c’est là mon grand désir, j’aimerais que le laboratoire
devienne pour les spécialistes un centre de coordination ; son passé,
la richesse de sa documentation, la valeur de ses collections, le per¬
mettent et l’exigent. Un laboratoire du Muséum ne peut rester isolé
mais, par ses relations avec l’Université, le Centre National de la
Recherche Scientifique et les grands Etablissements scientifiques
de notre Pays, doit tenir sa place comme la tient aussi, dans un plan
plus élevé, notre grande Maison.
Mais il faut aussi, à notre époque, concevoir la recherche sur le
plan international. C’est un besoin et une nécessité dont j’ai, chaque
jour, les preuves. La voie, en cette direction, me sera facile à suivre
car mon Maître, par sa vie et son action personnelle, a déjà préparé
le chemin et je n’ai qu’à le suivre. J’ai récemment jeté les bases d’un
Centre international de coordination des Recherches arachnolo-
giques : l’enthousiasme de mes Collègues spécialistes est mon plus
sûr soutien en cette œuvre délicate mais nécessaire et qui doit sup¬
primer, en une discipline, l’isolement des chercheurs. Un Groupe
d’études carcinologiques vient d’être créé ; il a son siège au labora¬
toire et réunit les spécialistes de trois pays différents.
Au terme de cette première leçon, il est doux, voyez-vous, de se
sentir entraîné par le rêve, mais j’ai, pour m’en excuser, tout ce passé
que j’ai fait revivre et dont je suis maintenant solidaire. Mais ce rêve
n’éloigne point de moi les problèmes du présent, ceux qui se rat¬
tachent aux questions financières, à la modicité de mon budget,
à l’aménagement des collections, des salles destinées aux travailleurs
et, surtout, celui que pose cette impossibilité administrative d’avoir
autour de soi un nombre suffisant de collaborateurs. Ces problèmes,
si angoissants soient-ils pour un laboratoire trop petit par rapport
aux richesses qu’il contient, je les regarde sans appréhension, con¬
naissant celui qui, actuellement, tient entre ses mains expertes, les
destinées de notre Maison et la solidarité qui me lie avec vous, mes
chers Collègues, mes difficultés ressemblant beaucoup aux vôtres !
Cette tâche, si lourde soit-elle, me semble cependant légère car
j’ai la joie, le réconfort, chaque jour répété, d’avoir, à mes côtés,
celui dont l’œuvre m’est confiée. Alors vous comprendrez que, sou-
— 367
tenu et conseillé par lui, au souvenir du passé et de ce qui a été fait,,
je puis regarder l’avenir avec confiance, avec sérénité et, faisant
miennes les paroles mêmes de Pierre Curie, vous dire : « J’avais fait
de ma vie un rêve mais je puis, maintenant en faire une réalité ».
TRAVAUX CONSULTÉS
(1) . Blanchard (Em.j. Chaire de Zoologie (Animaux articulés). Vol. Cent.
Fondation Mus. Hist. nat. Paris, pp. 289-307, 1893.
(2) . Bourdon (I.). Dict. Sc. méd. (Biographie médicale), t. 5, 1822 (article
Lamarck, pp. 483-9).
(3) . Chopard (L.) . Leçon inaugurale du cours d’Entomologie faite le
1er décembre 1951. Bull. Mus. Nat. Hist. nat. Paris, t. 23, n° 6,
pp. 573-95, 1951.
(4) . Daubenton (L. J. M.). Observations sur la division générale et métho¬
dique des productions de la Nature, lues à la Société philomathique,
le 25 thermidor, an IV, Mag. encyclop., 2e année, t. 3, pp. 7-10,
1796.
(5) . Daudin (H.). Cuvier et Lamarck : Les classes zoologiques et l’idée
de série animale (1790-1830). Alcan édit. Paris, 1926.
(6) . Fage (L.). Leçon d’ouverture du cours de Zoologie faite au Muséum
National d’Histoire naturelle le 25 février 1938. Bull. Mm. Nat.
Hist. nat., Paris, t. 10, n° 2, pp. 139-58, 1938.
(7) . Fischer (Ed.) . Histoire de la chaire de Malacologie (Leçon inaugurale
faite au Muséum le 22 novembre 1944). Bull. Mus. Nat. Hist. nat.
Paris, t. 16, n° 6, pp. 385-404, 1944.
(8) . Jeannel (R.). Leçon d’ouverture du cours d’Entomologie faite au
Muséum National d’Histoire naturelle le 29 janvier 1932. Bull.
Mus. Nat. Hist. nat. Paris, t. 4, n° 2, pp. 133-43, 1932.
(9) . Landrieu (M.) . Lamarck, le fondateur du transformisme; sa vie,
son œuvre. Mém. Soc. Zool. France, t. 21, 477 pp., 1909 (1908).
(10) . Lamarck (J. B. de). Philosophie zoologique. Martins édit. Paris,
1873.
(11) . Latreille (P. A.). De l’origine et des progrès de l’Entomologie.
Mém. Mus., t. 8, pp. 461-82, 1822.
(12) . Latreille (P. A.). Histoire naturelle générale et particulière des
Crustacés et des Insectes. F. Dufart édit. Paris, 394 pp., 1804
(an XII).
(13) . Millot (J.). Leçon inaugurale du cours d’ Anatomie comparée faite
le 12 mai 1944. Bull. Mus. Nat. Hist. nat. Paris, t. 16, n° 5, pp. 260-
86, 1944.
(14) . Nicard (P.). Étude sur la vie et les travaux de M. Ducrotay de
Blainville. Baillère et fils, édit. Paris, 253 pp., 1890.
(15) . Nussac (L. de). Le centenaire de Pierre-André Latreille. Arch.
Mus., 6e série, t. 11, n° 1, pp. 1-12, 1934.
— 368
(16) . Revault d’Allones (G.). Lamarck. Coll. : Les grands philosophes
français et étrangers. L. Michaud édit. Paris, 222 pp. (1910).
(17) . Roupnell (G.). Paul Paris. Plaquette éditée à Dijon, lmp. Vve Paul
Berthier, sans date.
(18) . Saint-Exupéry (A. de). Terre des Hommes. Gallimard édit. Paris.
(19) . Jubilé scientifique de L. Fage, Membre de l’Institut. Paillart édit.
Abbeville, 58 pp., 1953.
— 369
COMMUNICATIONS
Types déposés au Muséum National D’Histoire naturelle
par l'Institut Français d’Afrique Noire
(6e listé)
Par A. VlLLIERS.
Dans cinq listes précédentes 1 nous avons énuméré 532 types
de plantes ou d’animaux remis au Muséum. La présente liste désigne
119 types déposés en 1955-1956, ce qui porte le total du dépôt à
651 types.
VÉGÉTAUX
Fam. Asclepiadaceae :
Ceropegia senegalensis H. Huber. — Sénégal : Dakar.
ANIMAUX
Foraminifères.
Cyclammina senegalensis Colom. — Côtes du Sénégal (paratype).
Mollusques.
Fam. Fossaridae :
Couthouyia senegalensis Knudsen. — Guinée-Française : Iles de Los.
Fam. Mitridae :
Mitra monodi Knudsen. — Sénégal : Baie de Corée.
Fam. Conidae :
Drillia nicklesi Knudsen. — Sénégal : au large de la presqu’île du Cap
Vert.
Drillia dakarensis Knudsen. - — Sénégal : au large de la presqu’île du
Cap Vert.
Philbertia marchadi Knudsen. — Guinée française : Iles de Los.
1. Bull. Muséum (2), XX, n° 3, 1948, pp. 260-262. — - Idem., XXI, n° 6, 1949,
pp. 700-706. — Idem, XXIII, n° 4, 1951, pp. 342-346. — Idem, XXV, n° 2, 1953,
pp. 163-168. — Idem, XXVI, n° 4, 1954, pp. 457-459.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 4, 1956.
— 370
Crustacés.
Fam. Porcellanidae :
Petrolisthes monodi Chace. — Sénégal : Gorée.
Polyonyx quadratus Chace. — Guinée.
Polyonyx senegalensis Chace. — Sénégal : Gorée (paratype).
Porcellana platycheles ajricana Chace. — Sénégal : Gorée.
Fam. Ergasilidae :
Lamproglena wilsoni Capart. — Soudan Français : Gourao (Syntype).
Lamproglena elongata Capart. — Soudan Français : Gourao (Syntype).
Fam. Harpacticidae :
Diagoniceps monodi Chappuis et Kunz. — • Sénégal : Dakar (syntype).
Myriapodes.
Fam. Strôngylosomidae :
Duseviulisoma volzi dolabratum Schubart. — Guinée Française : Mont
Nimba.
Duseviulisoma malinkeense Schubart. — Guinée Française : Gouéké.
Duseviulisoma monodi Schubart. — Guinée Française : Mont Nimba _
Fam. Oxydesmidae :
Oxydesmus dubitabilis Schubart. — Guinée Française : Fenaria.
Oxy desmus ustus Schubart. — • Côte d’ivoire : Man.
Oxydesmus villiersi Schubart. — Côte d’ivoire : Yapo.
Oxydesmus luridomaculatus Schubart. — Côte d’ivoire : Yapo.
Oxydesmus occallatus Schubart. — Côte d’ivoire : Mont Tonkoui.
Cordyloporus studeri nimbanus Schubart. — Guinée Française : Mont
Nimba.
Cordyloporus calathus Schubart. — Côte d’ivoire : Mont Tonkoui.
Cordyloporus quadrilobatus Schubart. — Côte d’ivoire : Yapo.
Pallophorus yapoensis Schubart. — Côte d’ivoire : Yapo.
Fam. Vanhoeffeniidae :
Eburodesmus cyrtus Schubart. — Côte d’ivoire : Mont Tonkoui.
Fam. Cryptodesmidae :
Stiodesmus puerilis Schubart. — Guinée Française : Mont Nimba.
Fam. Stylodesmidae :
Euhercodesmus helvus Schubart. — Guinée Française : Mont Nimba.
Diceratodesmus mimicus Schubart. — Guinée Française : Mont Nimba.
Fam. Oniscodesmidae :
Afrodesmus nimbanus Schubart. — Guinée Française : Mont Nimba.
— 371 —
Aranéides.
Fam. Gnaphosidae :
Anagrina nigritibialis Denis. • — ■ Niger : Air.
Megamymecium pallescens Denis. — Niger : Air.
Herpyllus haplodrassoides Denis. — Niger : Aïr.
Zelotes fagei Denis. • — Niger : Aïr.
Camillina villiersi Denis. — Niger : Aïr.
Berlandina chopardi Denis. — Niger : Aïr.
Berlandina asbenica Denis. — Niger : Aïr.
Fam. Thomisidae :
Philodromus immaculatus Denis. — Niger : Aïr.
Fam. Salticidae :
Myrmarachne consobrina Denis. — Niger : Aïr.
Heliophanus milloti Denis. — Niger : Aïr.
Afraflacilla scenica Denis. — Niger : Aïr (Holotype et allotype).
Menemerus lesserti Denis. — Niger : Aïr.
Mogrus incertus Denis. — Niger : Aïr.
Philaeus senilis Denis. — Niger : Aïr (Holotype et allotype).
Fam. Theridiidae :
Teutana minima Denis. — Niger : Aïr.
Fam. Tetragnathidae :
Telragnatha nubica Denis. — Niger : Aïr.
T etragnatha oculata Denis. — Niger : Aïr.
Fam. Argiopidae :
Araneus asbenicus Denis. — Niger : Aïr.
Araneus aïrensis Denis. — Niger : Aïr.
Fam. Oxyopidae :
Peucetia diversipes Denis. — Niger : Aïr.
Oxyopes fallax Denis. — Niger : Aïr (Holotype et allotype).
Fam. Dictynidae :
Dictyna bifida Denis. - — • Niger : Aïr.
Odonates.
Fam. Libellulidae :
Orthetrum guineense Longfield. — Guinée Française : Kindia (allo¬
type dét. par Fraser).
Coléoptères.
Fam. Meloidae :
Mylabris fisselensis var. bafrechiensis Pic. — Mauritanie : Bafréchié.
Mylabris fisselensis var. villiersiana Pic. • — • Mauritanie : Bafréchié.
Mylabris fisselensis var. trinotata Pic. — Mauritanie : Bafréchié.
— 372 —
Fam. Anthicidae :
Anthicus (Brevicomus) subarcuatus Pic. — Mauritanie : Bafréchié.
Anthicus fortepunctatus var. similior Pic. — Mauritanie : Bafréchié.
Anthicus villiersi Pic. — Mauritanie : Bafréchié.
Anthicus villiersi var. paulodiversus Pic. — Mauritanie : Bafréchié.
Anthicus jumosus var. bafrechiensis Pic. — Mauritanie : Bafréchié.
Anthicus basisignatus Pic. - — Mauritanie : Bafréchié.
Anthicus ( Gyclodinus) subconiceps Pic. — Mauritanie : Bafréchié.
Tomoderus villiersi Pic. — • Mauritanie : Bafréchié.
Leptaleus punctissimus var. trisignatus Pic. — Mauritanie : Bafréchié.
Fam. Mordellidae :
Mordellistena villiersi Franciscolo. — Guinée Française : Mont Nimba.
Mordellistena xanthonota Franciscolo. — Sénégal : Bambey.
Mordellistena bambeyana Franciscolo. ■ — Sénégal : Bambey.
Mordellistena dahomeyana Franciscolo. — Dahomey :
Mordellistena (Pseudomordellina) agadeziana Franciscolo. — Niger :
Air.
Mordellistena ( Pseudomordellina ) pumilioides Franciscolo. — Sénégal :
Richard-Toll.
Stenalia occidentalis Franciscolo. — Sénégal : Missirah.
Trichotomoxia grosseantennalis Franciscolo. — Côte d’ivoire : Mont
Tonkoui.
Fam. Anobiidae :
Mesocoelopus minimus Pic. — Mauritanie : Bafréchié.
Fam. Coccinellidae :
Clilostethus flavotestaceus Mader. — Casamance : Bignona.
Pullus villiersi Mader. — Casamance : Bignona.
Scymnus assimilis Mader. — Sénégal : Hann.
Scymnus senegalensis Mader. — Sénégal : Sangalkam (Holotype et
allotype).
Fam. Chrysomelidae :
Lema bessaci Pic. — Mauritanie : Bafréchié.
Hespera dalabensis gracilior Bechyne. — Soudan : Kati.
Altica lucida miokoensis Bechyne. — Fernando-Poo : Mioko.
Chaetocnema villiersi Bechyne. — Sénégal : Richard-Toll.
Phygania monodi Bechyne. — Tanganyika : Ngorongoro.
Gabonia villiersi Bechyne. — Togo : Klouto.
Dactylispa senegalensis Uhmann. — Sénégal : Saint-Louis.
Fam. Staphylinidae :
Zyras bramlonus Last. — Sénégal : Dakar.
Fam. Scarabaeidaf. :
Adraria monodi Villiers. — Mauritanie : Atar.
Fam. Carabidae :
Abacetus cavicola Stranéo. — Guinée Française : Dalaba.
— 373 —
Fam. Dytiscidae :
Hydrovatus (Vathydrus) guignotianus Balfour-Browne. — Soudan :
Diafarabé (Allotype det. par F. Guignot).
Hydrovatus (Vathydrus) villiersi Guignot. — Mauritanie : Bafréchié.
Derovatellus macrocolus Guignot. — Soudan : Diafarabé.
Liodessus antrias Guignot. — Guinée Française : Grotte de Ségéa.
Guignotus desertorum Guignot. — Mauritanie : Bafréchié.
Canthydrus koppi ab. sexmaculatus Guignot. — Mauritanie : Bafréchié.
Canthydrus irenicus Guignot. — • Guinée Française : Kindia (allotype)..
Laccophilus amicus Guignot. — Guinée Française : Kindia.
Laccophilus cayarensis Guignot. — Sénégal : Cayar.
Copelatus jactator Guignot. — Guinée Française : Kindia.
Copelatus scytalotus Guignot. — • Guinée Française : Kindia.
Copelatus ateles Guignot. — Guinée Française : Kindia.
Copelatus parabaptus Guignot. — Guinée Française : Kindia.
Copelatus guineensis Guignot. — Guinée Française : Kindia.
Copelatus luteocinctus Guignot. — Guinée Française : Kindia.
Diptères.
Fam. Ciiironomidae :
Polypedilum aïrense Freeman. — Niger : Aïr.
Poissons.
Fam. Cromeriidae :
Cromeria nilotica occidentalis Daget. — Guinée Française : Faranah.
Fam. Moryridae :
Mormyrops oudoti Daget. — Soudan' Français : Bamako.
Marcusenius petricolus Daget. ■ — Soudan Français : Markala.
Fam. Citharinidae :
N annocharax niloticus gracilis Daget. — - Guinée Française : Dabola..
Fam. Cyprinidae :
Barbus macinensis Daget. — Guinée Française : Faranah.
Barbus punctitaeniatus Daget. — • Guinée Française : Faranah.
Barbus sublineatus Daget. — Guinée Française : Bissilcrima.
Barbus kissiensis Daget. — Guinée Française : Kissidougou.
Chelaethiops elongatus brevianalis Daget. — Soudan Français : Diafa¬
rabé.
Fam. Bagridae :
Bagrus docmac niger Daget. — Soudan Français : Bamako.
Clarotes macrocephalus Daget. — Soudan Français : Diafarabé.
Fam. Mochocidae :
Synodontis gobroni Daget. — - Soudan Français : Mopti.
Fam. Cyprinodontidae :
Aplocheilichthys pfaffi Daget. — - Soudan Français : Diafarabé.
Fam. Cichlidae :
Tilapia monodi Daget. — Soudan Français : Diafarabé.
Institut Français d’Afrique Noire à Dakar.
— 374 —
Corrélations entre proportions céphaliques et cérébrales
chez les Anoures (vue d'ensemble et comparaison avec
les Urodèles).
Par Marcel Jacquot.
Nous avons déjà formulé de telles corrélations pour les Urodèles
(Bull. Mus., 2e sér., T. XXVI, N° 3, 1954, pp. 307-317). C’était sur
des Anoures qu’en 1946 nous en avions fait les toutes premières
constatations. Mais chez ceux-ci le nombre des espèces à comparer
était sensiblement plus élevé. D’autre part des points de vue systé¬
matique et transformiste, un aperçu suffisant des Urodèles, plus
primitifs, nous a semblé devoir précéder celui des Anoures, plus
spécialisés.
Nous avons étudié :
I. — Depuis le stade sans membres et à branchies internes :
Rana esculenta, R. dalmatina (= agilis), R. temporaria, Discoglossus
pictus, Pelodytes punctatus, Hyla arborea, Alytes obstetricans, Bufo
bufo (= vulgaris ) et B. calamitu.
II. — A l’état adulte seulement, de nombreuses espèces exotiques
dont, ici, nous citerons les suivantes : Pipa americana, Ceratophrys
cornuta, Rana occipitalis, R. oxyrhynchus, R. catesbyana, Phyllo-
medusa bicolor, Bufo raddei et B. boreas.
Nous avons naturellement effectué les mêmes mesures et calculs,
suivi la même méthode que pour les Urodèles. Mais la région pré¬
maxillaire et les parois céphaliques latérales, chez ceux-ci toujours
à peu près verticales, sont ici souvent plus ou moins obliques. Ce
qui nous a amené à considérer séparément les longueurs totales
dorsale (de la narine à l’occiput. Soit LTd) et ventrale (de la lèvre
supérieure à l’occiput. Soit LTV) de la tête, les largeurs dorsale
(entre les bords supérieurs des parois céphaliques latérales) et
ventrale (entre les bords inférieurs de celles-ci) des régions nasale
(soient Ind et Inv) et post-oculaire (soient Ipod et Ipov) ; et à calculer
LT d Ind Ipod .
773--,= — , - , expressions, avec la hauteur céphalique, de cette
lAv Inv Ipov
obliquité, autrement dit de l’évasement, de l’aplatissement du profil
-et de la face.
Au stade sans membres et à branchies internes les proportions
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVIII, n° 4, 1956.
— 375 —
longitudinales tant céphaliques que cérébrales sont pratiquement
communes à toutes les espèces en question, ce qui bien entendu ne
signifie pas à tout l’ordre des Anoures.
On a :
LTv 0,80
Quotients par LT A des longueurs :
Nasale (Ln) : 0,25
Interoculaire ou frontale ( Lf ) : 0,28
Post-oculaire ou pariéto-occipitale ( Lpo ) : 0,47.
Longueur totale de V encéphale (LE)
~ ~LTd = °’95
Quotients par LE des longueurs :
du Télencéphale ( Lt ) : 0,27
du Diencéphale (LA) : 0,27 dont environ 0,09 encadré par les
hémisphères et 0,04 recouvert par le
mésencéphale.
du Mésencéphale (Lm) : 0,27
du Bulbe rachidien ( Lb ) : 0,36, dont environ 0,04 recouvert
par le mésencéphale.
Souvent toutefois chez Pelodytes punctatus, plus rarement chez
Bujo bufo, nous avons noté un museau plus court et une région post¬
oculaire plus longue d’autant : Ln = 0,14 LT d et Lpo = 0,58 LTcf.
Variante que nous désignons « PP » comme nous avons désigné
« TV » son analogue chez les Urodèles observée dans le développe¬
ment de Triturus vulgaris. Mais ici pas de variante correspondante
pour les proportions cérébrales. Simplement modification évidente
de la localisation des centres cérébraux par rapport aux régions
céphaliques (recul général égal à 0,11 LT<f).
Toutes les proportions transversales sont au contraire nettement
variées.
On a :
Quotients par LT A des largeurs :
Nasale dorsale (Ind) : de 0,70 (R. agilis. P. punctatus) à 1
(Hyla, D. pictus ) en passant par 0,82 (R. esculenta, R. temporaria
Alytes, Bufo).
Nasale ventrale (Inv) : de 1 (Hyla) a 1,30 (R. temporaria,
D. pictus et P. punctatus) en passant par 1,06 (R. agilis) et
1,22 (R. esculenta, Alytes, Bufo).
I Interoculaire ou frontale (lf) : de 0,50 (R. agilis, Pelodytes)
à 0,72 (Hyla) en passant par 0,57 ( Alytes , Bufo) et 0,65 (R. escu¬
lenta, R. temporaria, D. pictus).
Post-oculaire dorsale (Ipod) : pratiquement indéterminable
à ce stade, les bords supérieurs des parois latérales post¬
oculaires étant indistincts (tête globuleuse).
Post-oculaire ventrale (Ipov) : de 1,04 (Hyla) à 1,66 (D. pictus)
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 4, 1956.
24
376
Tète
Cerveau <
en passant par 1,32 (R. agilis ), 1,40 (R. esculenta), 1,50 ( Alytes ,
Bufo ) et 1,56 (R. temporaria, Pelodytes) .
Ind : de 0,53 ( Pelodytes ) à 1 ( Hyla ) en passant par 0,63
Inv (R. temporaria), 0,66 (R. agilis) ou 0,67 (R. esculenta,
Alytes, Bufo) et 0,76 ( D . pictus).
Quotients par LE des largeurs :
du Télencéphale (II) : de 0,30 (R, esculenta, Pelodytes) à 0,38
( Alytes ) en passant par 0,34 (R. agilis) et 0,36 (R. temporaria,
D. pictus, Bufo).
du Diencéphale (Id) et du Bulbe rachidien ( Ib ) / : respective¬
ment 0,27 et 0,36 pour tous.
mais du Mésencéphale ( Im ) : de 0,38 (R. temporaria, D. pictus )
à 0,50 (R. esculenta) en passant par 0,41 ( Pelodytes , Alytes,
Bufo) et 0,44 (R. agilis).
Jusqu’à l’achèvement du membre postérieur il y a pour tous :
croissance harmonique de la tête, qui conserve toutes les propor-
, . , . LTd .
tions susdites, sauf une faible augmentation de j-— qui atteint
JLi 1 V
jusqu’à 0,85, l’élongation céphalique étant un peu plus forte dorsale-
ment que ventralement d’où un léger redressement du profil —
L t
Elongation du télencéphale vers l’avant, portant — - à 0,36 au début
Lit
du membre postérieur, puis à 0,42 à son achèvement et réduisant
les proportions du diencéphale et du bulbe rachidien aux 8/9es, puis
aux 8/10es de leur valeur initiale — Élargissement du télencéphale
et croissance générale du mésencéphale, tous deux harmoniques,
conservant les proportions initiales pour It, L m et Im.
Selon la formule déjà employée pour les Urodèles nous dirons
qu’en fonction des proportions relatives, soit étant à chaque stade
considéré comme fixe l’élément le plus diminué par rapport à LT d.
ou LE, il y a élongation céphalo-cérébrale en progression arithmé¬
tique de raison LTd initiale /8 et de termes constitués ici par des
étapes du membre postérieur. Mais cette élongation n’est révélée
que par l’encéphale, complètement masquée pour la tète par l’élar¬
gissement et l’accroissement oculaire qui l’accompagnent.
Après l’achèvement du membre postérieur il y a dysharmonie
et diversification de l’évolution céphalique :
Jusqu’à l’achèvement du membre antérieur l’élongation se pour¬
suit, partagée à peu près également en nasale et post-oculaire,
Légende de la Figure. — Évolution céphalo-cérébrale chez les Anoures indi¬
gènes : n, f, po, t, d, m, b — régions considérées (v. texte). — En haut : Super¬
position de Hyla (H) et Bufo (B). A et G = Contours particuliers a Alytes et B.
calamita (par ailleurs cf. Bufo). — En bas : Idem pour II. esculenta (E). R. agilis (A)
et B. temporaria (T). P = Contours particuliers à Pelodytes. I, stade sans membre ;
II, à 2 membres ; III, à 4 membres ; IV, Métamorphose ; V, Adulte.
— 378
augmentant encore quelque peu — qui atteint 0,90, conservant
.Li 1 V
la proportion initiale de la longueur nasale mais réduisant à leurs
7/8es toutes les proportions transversales, sauf cependant chez Hyla
où un élargissement harmonique les maintient encore — Les limites
supérieures des parois latérales post-oculaires se précisent, la tête
tendant à devenir anguleuse, donc Ipod déterminable. Son quotient
par LT d varie de 0,80 (R. esculenta) à 1,20 (Bufo) en passant par
0,95 (R. temporaria, Pelodytes, Alytes ) et 1 (Hyla), et p — de 0,66
(R. esculenta ) à 1 (Hyla) en passant par 0,70 (R. temporaria, Pelo¬
dytes), 0,73 (Alytes) et 0,92 (Bufo). A cela s’ajoute enfin chez tous
un net accroissement oculaire qui porte — — à 0,35 au moins, donc
LTa
L n + L / (somme naso-oculaire) à 0,60 LT d et L po à 0,40 LT d,
toutes deux pratiquement à 0,50 dans le cas de la variante PP.
Plus aucun alors des processus cérébraux précédents mais exten-
LE
sion du nerf olfactif vers l’avant, réduisant à 0,87, et du télen-
céphale vers l’arrière, encadrant le diencéphale et portant — — à 0,45.
LL
De l’achèvement du membre antérieur à la métamorphose com¬
plète (soit pendant la régression caudale) l’élongation céphalique
(LE \
stabilité de —-5 . Mais la transformation buccale
LTdJ
et la régression branchiale réduisent toutes les dimensions ventrales,
. . . LT d . . Inv , , . _r îpoe
Ainsi — — croit encore jusqu a U,9o, — - tombe a 0,/o et T „ , a 1,10.
Lie Lia Lia
L’accroissement oculaire continue, portant à 0,42 au moins,
Lia
à 0,21 et à 0,37 (respectivement 0,10 et 0,48 dans le cas de
LTa L ici
la variante PP). Mais transversal aussi et non plus seulement
longitudinal, il réduit à 0,25 chez R. esculenta, R. agilis, D. pictus
•v#*.-. '■LTa
Alytes, et à 0,35 chez R. temporaria, Hyla, Bufo. — • Il n’y a plus
d’autre évolution cérébrale que l’extension du télencéphale vers
Lt
l’arrière, qui porte à 0,50.
LL
Enfin, de la métamorphose complète au gros adulte, l’élongation
céphalique réintervient très fortement. Il y a croissance harmonique
longitudinale, conservant exactement les longueurs relatives finale-
— 379 —
ment acquises sauf une légère réduction de
=-=- qui revient à 0,85
L 1 v
chez Rana et Pelodytes, vers 0,90 chez D. pictus, Alytes, Bufo, à peine
autant chez Hyla, l’élongation étant cette fois un peu plus forte
ventralement que dorsalement, d’où un applatissement plus ou moins
net du profil. — ■ Par contre les largeurs relatives nasale-dorsale
chez tous, et frontale chez Rana (particulièrement R. esculenta) et
D. pictus tombent aux 7/ 10es de leurs valeurs précédentes. — Chez
tous, les largeurs ventrales, et chez Hyla. Alytes et Bufo, la largeur
frontale, montrent un accroissement compensateur qui tend plus ou
moins à conserver leurs proportions de la métamorphose ou à recons¬
tituer celles de stades larvaires.
On a finalement :
: de 0,85 (cf. achèvement du membre postérieur) chez Rana et
J-j 1 V
Pelodytes, à 0,92 (Hyla) en passant par 0,90 (cf. achèvement du membre
antérieur) chez D. pictus, Alytes et Bufo.
Quotients par LT d des longueurs :
Nasale ( Ln ) : pour tous 0,21 (0,10 dans le cas de la variante PP) cf.
métamorphose.
Interoculaire ou frontale (L/) : pour tous 0,42 au moins (cf. métamor¬
phose) ;
Post-oculaire ou pariéto-occipitale (Lpo) : pour tous 0,37 (0,48 dans le
cas de la variante PP) (cf. métamorphose).
Quotients par LT d des largeurs :
Nasale dorsale ( Ind ) : de 0,42 (R. agilis, Pelodytes ) à 0,70 (Hyla) en
passant par 0,49 (R. esculenta, R. temporaria, Alytes, Bufo) et 0,60 (D.
pictus, certains gros spécimens de B. bufo chez qui il peut y avoir eu élar¬
gissement naso-dorsal).
Nasale ventrale (lm>) : de 0,70 (R. agilis ) à 1 chez Hyla (cf. son stade
initial Jet les plus gros B. bufo, en passant par 0,75 (cf. métamorphose)
chez D. pictus et Pelodytes et 0,86 (R. esculenta, R. temporaria, Alytes,
Bufo) .
Interoculaire ou frontale ( If ) : de 0,17 (R. esculenta, R. agilis, D. pictus,
certains B. calamita dont le fort développement oculaire rétrécit particu¬
lièrement cette région) à 0,50 (cf. achèvement du membre antérieur),
observé chez une énorme femelle de B. bufo, en passant par 0,22 (cas de
léger élargissement frontal chez R. agilis et D. pictus, Pelodytes) 0,25
(R. temporaria, B. calamita ) 0,30 (Alytes) 0,37 (B. bufo) et 0,44 (Hyla).
Post oculaire dorsale (Ipod) : de 0,80 ( Pelodytes ) à 1,30 (gros B. bufo)
en passant par 0,85 (R. esculenta) 0,90 (D. pictus) 1 (R. agilis. R. temporaria,
Bufo) 1,10 (Alytes), 1,14 (Hyla).
Post-oculaire ventrale (Ipov) : de 1,07 ( Pelodytes ) à 1,70 (chez la femelle
de B. bufo susdite) en passant par 1,25 (R. temporaria, D. pictus, B. cala¬
mita) 1,30 chez R. agilis (cf. son stade initial) 1,35 (Hyla, Alytes, B. bufo)
— 380 —
1,40 chez if. esculenta (cf. son stade initial) et 1,50 chez certains gros
B. bufo (idem).
I— : de 0,56 (if. esculenta, if. temporaria, Pelodytes, Alytes, Bufo) à
Inv
0,80 (D. pictus) en passant par 0,60 (B. agilis, gros B. bufo) et 0,70
( Hyla ).
: de 0,60 (if. esculenta ) à 0,86 (gros if. bufo) en passant par 0,72
Ipov
(D. pictus) 0,74 ( Pelodytes , B. bufo) 0,76 (if. agilis) 0,80 (if. temporaria,
Alytes et B. calamita) et 0,84 (Hyla).
En même temps que l’élongation céphalique réintervient celle du
LE
nerf olfactif qui réduit r— - à 0,60 — Chez Rana et Discoglossus les
Lia
proportions cérébrales demeurent celles de la métamorphose mais
chez Pelodytes, Hyla, Alytes et Bufo (particulièrement B. calamita )
nous avons vu l’extension du télencéphale vers l’arrière se poursuivre,
Lf
encadrant le quart antérieur du mésencéphale, —— atteignant alors
LE
0,57. Sauf chez Pelodytes, il s’y ajoute un notable élargissement qui
It
porte — à 0,42 ( Alytes ) 0,47 (Hyla, B. bufo ) et 0,50 (B. calamita).
LE
Comme chez les Urodèles on peut parler d’antagonisme entre
tendances à Y altération et à la conservation ou à la reconstitution du
type céphalique initial ; entre réduction ^ par celle de et accrois¬
sement
par celui de p-p
LE
Lf
de — r- - , . Mais chez ceux-ci l’élongation
Lia
céphalique, en particulier post-oculaire, se montrait le seul processus
d’altération et les autres accroissements ne reconstituaient jamais
les proportions initiales (au plus celles du stade à deux membres) ;
ainsi la simple comparaison des deux stades extrêmes révélait chez
tous l’élongation (œil relativement plus petit et tête plus étroite
chez l’adulte qu’à l’éclosion). D’autre part pour l’accroissement
LTa
dominait toujours (de 0,20 initialement à 0,30 au moins, 0,50 au plus
finalement). — Ici l’accroissement oculaire, beaucoup plus fort
devient processus d’altération considérable, et les élargissements
céphaliques peuvent reconstituer et même dépasser les proportions
initiales ; la comparaison des stades extrêmes ne révèle donc pas
toujours l’élongation, ainsi masquée (œil relativement beaucoup plus
gros et tête parfois aussi large, voire plus, chez l’adulte que chez le
têtard) ; d’autre part pour — il y a presque stabilité (de 0,27 ini-
l_j 1 CL
— 381 —
tialement à 0,34 au plus finalement), autrement dit équilibre entre
réduction et accroissement du fait d’une élongation céphalique
totale plus forte que chez les Urodèles pour une même élongation du
télencéphale.
Les divers élargissements céphaliques sont assez indépendants
entre eux : comme pour les Urodèles on ne peut préciser de « récapi¬
tulation à rebours » de la première phase par la seconde que séparé¬
ment pour chaque cas et chaque proportion.
Les proportions céphaliques longitudinales des stades initial et
terminal sont ici respectivement, et très précisément, de l’ordre de
celles des stades terminal et initial d’un Urodèle supérieur dans notre
classification selon le développement cérébral (en particulier Triturus
cristatus ). De ce point de vue typologique, l’évolution ontogénétique
de nos Anoures récapitule donc entièrement, à rebours, celle d’un tel
Urodèle. Mais la longueur relative terminale du télencéphale est la
même dans les deux cas. Par conséquent, elle est pour chacun à peu
près dans le même rapport vis-à-vis des proportions céphaliques
terminales que pour l’autre vis-à-vis des proportions céphaliques
initiales : on a, exactement :
/ [ clicz les
terminal X 7/9 à 8/9 Anouresen
U . Ln + L/ 1 initial X 8/8 à 9/8 question
— terminal de l’ordre de : — T -, — < , , ,
LE LTd terminal X 5/5 à 6/5 chez les
f initial X 5/7 à 5 /6 j UrodeIes
\ ( supérieurs
Même inversion pour la longueur relative du mésencéphale. On a :
I terminal X 2/3 ( chez les Anoures
l initial ? en question
L m L f 1 Ipo
terminal de l’ordre de : T „ , < terminal X ,
I . lA L 1 u J .1 j 1 (l
I initial X 2/6 à 7/10
\ (en moyenne 1 /2)
^ chez les
, Urodèles
' supérieurs
En revanche, pour la largeur relative du télencéphale, on a comme
chez les Urodèles :
U
U
terminal de l’ordre de
Ipo
Tiw-, terminal X
Lia
5 P POur Lg
, Lt
5/6 pour — -
maximum
minimum
Enfin, chez les Urodèles, les proportions cérébrales transversales
étaient initialement, comme les longitudinales, communes à des
espèces très diverses et se différenciaient tardivement. Le type
cérébral définitif était constitué à la métamorphose, la largeur rela¬
tive du mésencéphale restait pratiquement commune à tous, le
— 382 —
développement du télencéphale étant seul critère essentiel de notre
classification. Ici, les proportions cérébrales transversales sont
initialement variées et leur valeur terminale est, dès alors, à peu près
acquise. Cependant, chez certaines formes, le type cérébral évolue
encore après la métamorphose (élargissement des hémisphères). La
largeur relative du mésencéphale, très variée, se combine au déve¬
loppement du télencéphale comme critère de classification. On a :
U
— de l’ordre de
Im
Ipod,
Ipov
là où ce rapport <( 0,80
1 au moins là où
Ipod, .
Ipov '
0,80
Tout comme pour les Urodèles, les adultes, là où ils nous sont
seuls connus, participent très diversement de tous les stades des
espèces dont nous avons pu suivre le développement. Ce qui rend
probables l’existence de types initiaux également composites, la
constitution de plusieurs types terminaux à partir d’un même type
initial et inversement, et confirme l’indépendance relativement
grande des divers processus entre eux. Il n’y a de récapitulations
précises du groupe par les ontogénèses que séparément pour chaque
cas et chaque proportion.
Certains de ces adultes (Pipa, Ceratophrys ) présentent pour la
somme naso-oculaire la proportion initiale des espèces ici compa¬
rées, donc terminale d’un Urodèle supérieur (environ 0,50 LTd).
. .. L t . Ln + L/ .
Mais ils conservent entre — = terminal et — T — terminal le meme
LE Lia
rapport que les adultes de celles-ci. Leur longueur relative du télen¬
céphale égale donc celle d’un Urodèle inférieur, soit de nos Anoures
indigènes à l’achèvement du membre postérieur (environ 0,42 LE).
L’évolution décrite ici n’est pas généralisable à tout l’ordre mais
caractérise des types supérieurs. On ne saurait, en tout cas, parler
« d 'accroissement oculaire considérable » comme processus essentiel
chez Pipa ! Mais pour tous, en termes descriptifs : La longueur rela¬
tive du télencéphale varie dans une certaine mesure comme celle de la
somme museau + œil. Sa largeur par rapport à sa longueur comme la
largeur relative dorsale de la tête ( cf . U rodèles ) et, en outre par rapport
à celle du mésencéphale à l’inverse de l’obliquité des parois céphaliques
latérales, de V évasement ventral de la face.
Concluons : chez les deux grands ordres d’Amphibiens, la typo¬
logie céphalique est précocement révélatrice du degré terminal
d’évolution cérébrale. Les formes aux plus gros yeux et aux têtes les
plus larges et les moins évasées ventralement, se placent au sommet
d’une classification par ordre de développement cérébral, et particu-
— 383 —
lièrement télencéphalique, croissant. Mais, chez les Urodèles, elles
correspondent à la moindre altération des types céphaliques les plus
juvéniles, chez les Anoures supérieurs à leur plus forte altération.
La connaissance de séries larvaires complètes chez les Anoures pri¬
mitifs préciserait le niveau systématique de cette inversion et les
modalités du cycle typologique constaté ici.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.
Cêrambycides récoltés en Afrique tropicale
Par P. Lepesme et St. Breuning.
Le Laboratoire d’Entomologie Agricole Coloniale ayant enrichi
ses collections d’une série de Longicornes dont les larves de la
plupart d’entre eux vivent aux dépens de végétaux cultivés, a bien
voulu nous en communiquer une première série. Nous donnons ci-
dessous le résultat de leur étude en faisant remarquer que la plus
grande partie des espèces ont été récoltées par Mr. Pujol au cours de
ses séjours en Guinée.
Subfam. CERAMBYCINAE ( sensu Lep. et Br.).
Supertribu CERAMBYCIN A Lep. et Br.
Œmini.
Xystrocera dispar Fahr. : Guinée française, Kissidougou (R. Pujol,
1950, n° 769 1).
Xystrocera femorata Chevr. : Guinée, Macenta (R. Pujol, 1953,
n° 759 et n° 768).
Xystrocera sp. : Guinée, Macenta (R. Pujol, 1953, n° 749).
Cerambycini.
Plocaederus denticornis F. : Guinée, Kissidougou (R. Pujol, 1950,
n° 773).
Cette espèce qui se rencontre en Afrique intertropicale, du Sénégal
æu Mozambique, a été observée comme nuisible au caféier ( Coffea robusta
et Coffea canephora ) en Région forestière de Guinée.
Plocaederus Vayssierei, n. sp.
Proche de basalis Gah. et de chloropterus Chevr., mais se séparant
du premier par les rides du pronotum régulièrement transversales et du
second, qui possède des rides semblables, par sa ponctuation extrêmement
dense comme chez basalis Gah.
Type de Guinée Française, Macenta (R. Pujol, 1953, n° 767) ; au
Muséum de Paris.
Derolus arciferus Cah. : Guinée, Kissidougou (R. Pujol, 1950,
n° 761).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 4, 1956.
— 385 —
Hesperophanini.
Hesperophanes fasciatus Billb : Guinée, Kissidougou (R. Pujol,
1950, n° 760).
Cerasphorus hirticornis Serv. : Guinée, Kissidougou (R. Pujol,
1950, n° 771).
Callichromini.
Conamblys latus Qued. v. rubrofemoralis nova.
Comme la forme typique, mais la massue des fémurs antérieurs et
médian brun rouge.
Type du Moyen-Congo (Mooquerys), dans la collection Lepesme ;
un cotype de Guinée française, Kissidougou (R. Pujol, 1950, n° 770).
Supertribu AUXESINA Lep. et Br.
Parauxesis cicatricosa Auriv. : Guinée française, Macenta (R.
Pujol, 1953, n° 758).
Subfam. LAMIINAE
Prosopocerini.
Prosopocera (s. s.) antennata Gah. : Guinée française, Macenta
{R. Pujol, 1953, n° 765).
Prosopocera (s. s.) lactator F. : Guinée française, Kissidougou,
(R. Pujol, 1950, n° 764).
Prosopocera (Alphitopola) Pujoli n. sp.
Type du Moyen Congo (Mocquerys), dans la collection Lepesme ; un
cotype de Guinée française, Kissidougou (R. Pujol, 1950, n° 770).
Proche de Gahani Auriv., mais plus petit, les lobes inférieurs des yeux
cinq fois plus longs que les joues, le pronotum sans épine latérale, les bandes
blanches prothoraciques non interrompues par des tâches, la deuxième
tâche blanche des élytres plus grande et surtout plus longue, non dentelée
sur ses bords et non interrompue par une tâche brun rougeâtre.
Long. : 10 mm., large 3 mm.
Type de Guinée française, N’Zappa (R. Pujol, 25-V-1953, n° 752).
au Muséum de Paris.
Sternotomini.
Zographus regalis Brown. : Guinée, Macenta, ix-1953 (R. Pujol
n° 766).
— 386
Tragocephalini.
Chariesthes bella Daim. : Guinée française, N’Zappa (R. Pujol,
25-V-1953). Commun sur Caféier.
Murosternum pulchellum Daim. : Moyen-Congo, Etoumbi, V-vi-
1947 (Lestanc, n° 745). Sur Palmier.
Armatosterna buquetiana White. : Guinée française, Macenta,
(R. Pujol, 1953, n° 750).) Espèce peu commune sur Caféier en
Région forestière de Guinée.
Phosphorus virescens 01. v. Jansoni Chevr. Guinée française,
Macenta. (R. Pujol, xii-1953, n° 772).
Larves nuisibles au Kolatier ( Cola acuminata et nitida. ) Elles minent
les rameaux du Kolatier ; les galeries sont le plus souvent ascendantes ;
ces galeries affaiblissent le Kolatier attaqué ; le plus souvent les branches
se déssèchent et meurent. (D’après les observations de R. Pujol en Région
forestière de Guinée).
Crossotini.
Dichostathes lobatus Jord. : Moyen-Congo, Etoumbi, V-vi-1947
(Lestanc, n° 747). Sur Palmier.
Phrynetini.
Phrynetopsis fuscicornis Chevr. : Guinée française, Macenta
(R. Pujol, 12-X-1953, n° 762).
Phryneta hecphora Thoms. : Guinée française, Macenta (R. Pujol,
1953, n° 763).
Apomecynini.
Apomecyna parumpunctata Chevr. : Moyen-Congo, Etoumbi,.
V-vi-1947 (Lestanc, nos 744-748). Sur Palmier.
Enaretta Castelnaudi Thoms. : Côte d’ivoire, Bouaké (P. Malzy,.
n-1956, n° 729).
Ropica congoana Br. : Cameroun, Baigom, région Bamoun (J.
Carayon, 1947, n° 774).
IllPPOPSINI.
Hippopsicon puncticolle Auriv. : Guinée française (R. Pujol, 1953,.
n° 755).
Saperdini.
Glenea (s. s.) giraffa Daim. Guinée française, Macenta (R. Pujol,
n° 754). Sur Cacaoyer (Macenta).
— 387 —
Glenea (s. s.) leucospila Kord. : Guinée française, Macenta (R.
Pu jol, 1953, n° 751).
Glenea ( Volumnia ) apicalis Chevr. : Guinée française, Macenta
(R. Pu jol, n-1953, n° 756). Cameroun (P. Malzy, 1950, n° 775).
Obereopsis obscuritarsis Chevr. : Guinée française (R. Pujol, 1953,
n° 757).
Astathini.
Hecphora testator F. : Moyen-Congo, Etoumbi, V-vi-1947 (Les-
tanc, n° 746). Sur Palmier.
— 388 —
Contribution a l’étude de la biologie, en captivité,
de Lithobius pigeus gracilitarsis B bol.
(M Y RIAPODE-ClIILOPODE ) .
Par Jean-Marie Démangé.
Les espèces du genre Lithobius, sont très difficiles à déterminer
lorsque l’on a affaire à des exemplaires immatures ; cela est même
impossible s’il s’agit d’individus très jeunes ou de petite taille.
Ces difficultés, que nous rencontrons constamment, nous ont con¬
duit à tenter quelques élevages afin d’obtenir des jeunes d’une espèce
donnée et d’en connaître la morphologie. Ces élevages ne nous ont
pas donné tous les résultats escomptés mais, néanmoins, ils nous ont
permis quelques observations intéressantes qui font l’objet de cette
note.
Le premier obstacle rencontré fut celui de garder vivants pendant
assez longtemps, des couples capables de se reproduire en captivité,
car les Chilopodes demandent beaucoup d’humidité et ne se nour¬
rissent que de proies vivantes.
Le 5 février 1955 une vingtaine d’exemplaires de Lithobius piceus
gracilitarsis Brôl. ont été capturés à Saint-Rémy-les-Chevreuse, où
l’espèce est abondante dans cette station située aux environs de Paris.
Nous avons prélevé, sur le terrain même, la terre où reposaient les
pierres sous lesquelles vivaient ces Myriapodes. Cette terre fut tassée
dans le fond de petites cages de verre (terre légèrement imperméable, de
couleur jaunâtre, choisie de préférence au terreau noirâtre risquant de
dissimuler les œufs éventuels, très petits). Afin d’entretenir une certaine
humidité nous avons mis dans les cages de petits tas de mousses que nous
arrosions chaque jour.
On sait que les Lithobius recherchent l’obscurité. Afin de vérifier si cela
est vrai, nous avons placé dans nos cages, à différents endroits, de petites
plaques de verre blanc et noir et cinq couples ont été choisis et rassem¬
blés dans un terrarium.
I. Comportement, phototropisme.
Il semble que dans leur position préférée, les Lithobius aient
toujours le corps parfaitement allongé ainsi que les pattes, les
antennes formant un V ; ils restent, ainsi, immobiles, pendant des
heures.
Très souvent, l’animal passe de longs moments à se nettoyer les
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVIII, n° 4, 1956.
— 389 —
antennes et les pattes. Pour ce faire, les forcipules s’ouvrent large*
ment et amènent l’antenne ou la patte en contact avec la 2e paire de
mâchoires dont les membres sont allongés et portent à leur extré¬
mité distale une brosse épaisse de soies longues. L’antenne, ou la
patte, maintenue par les forcipules, est brossée énergiquement à
l’aide des appendices des mâchoires et ceci alternativement c’est-à-
dire un peignage du membre droit, un peignage du membre gauche,
toujours dans le même sens vers la bouche. En ce qui concerne les
antennes le brossage commence toujours par la base.
Les Chilopodes ont la réputation de craindre la lumière, mais
nos observations semblent prouver le contraire. Nous devons pré¬
ciser que les cages ont toujours été maintenues à l’ombre. Nous avons
mis, sur le sol, des plaques de verre teintées en noir ou non ; nos pen¬
sionnaires se réfugiaient aussi bien sous les unes que sous les autres.
Bien plus, un couple est resté pendant plusieurs jours Sous la même
plaque de verre blanc. D’autres couples ont même élu domicile sous
l’une d’entre elles pour s’y reproduire. De nombreuses fois nos Litho¬
bius ont attaqué et dévoré, en plein jour à terrain découvert, les
proies que nous leur donnions, dédaignant parfois celles qui s’éga¬
raient dans la mousse. Nous avons observé, vivant pendant plusieurs
jours et sans trace de blessure, une larve qui s’était cachée sous la
mousse au milieu des Lithobius. On ne saurait donc parler en ce
qui concerne Lithobius piceus gracilitarsis de phototropisme négatif
ou positif.
IL Nourriture et cannibalisme.
Les Lithobius se nourrissent de proies vivantes et en février
il nous était difficile de leur offrir des Insectes ou des larves propor¬
tionnés à leur taille. Faute de mieux, nous leur avons donné des
larves de Tenebrio molitor.
Dès le 1er jour de captivité, nous avons introduit, dans les cages,
plusieurs proies. Après bien des hésitations, quelques Lithobius ont
fait leur apparition à l’air libre et ont attaqué les grosses larves,
mordillant celles-ci avec leurs forcipules. Les téguments étant
résistants, les attaques ont été très brèves, mais, peu à peu, la larve
s’affaiblissant, les Lithobius s’accrochèrent à elle et, en quelques
minutes, une plaie fut ouverte qui s’aggrandit peu à peu.
Nous ne pensons pas que les forcipules aient perforé la chitine ;
l’affaiblissement de la larve semble ne point provenir du venin,
mais des efforts qu’elle faisait pour s’échapper. Le Myriapode s’ac¬
croche à la proie par ses forcipules et les mandibules déchirent alors
la chitine au niveau de l’articulation (tout au moins en ce qui con¬
cerne les proies que nous avons données). La larve, de ce fait, se
trouve coupée en deux tronçons et vidée alors de sa substance.
390
Les forcipules jouent un grand rôle dans l’absorption de la nourri¬
ture. Elles sont plongées dans la masse nourrricière et brassent celle-
ci, aidant en celà la paire de 2es mâchoires qui amène cette substance
à la bouche. Ici encore les 2es mâchoires agissent alternativement.
Il arrive souvent que des animaux carnivores se dévorent entre
eux et des auteurs l’ont souvent dit pour les Chilopodes. Nous
n’avons jamais, quant à nous, constaté de cas de cannibalisme en
nourrisant convenablement nos pensionnaires. Ils ont toujours
vécu en bonne intelligence et se côtoyaient sans heurts. Il nous
semble donc que le cannibalisme, signalé par les auteurs, soit dû à
un jeûne prolongé et à un déséquilibre dans les possibilités alimen¬
taires. Nous avons, pour celà, tenté une expérience. De fin février
au 9 avril 1955, nous avons cessé d’alimenter nos Lithobius. Leur
activité s’est alors considérablement ralentie, chaque individu
restant des jours entiers à la même place. Nous n’avons jamais
observé de combats. Toutefois, au bout d’un mois de jeûne, le 9 avril,
nous avons jugé que notre expérience était concluante et que le pré¬
tendu cannibalisme des Lithobius était, tout au plus, accidentel.
C’est alors, qu’à nouveau, nous avons donné des larves comme nour¬
riture. A ce moment, l’attitude des Myriapodes a changé et nous
avons pu assister à des combats farouches pour s’approprier les
diverses proies. Des pattes furent arrachées, des antennes coupées.
Le seul fait que deux individus se croisaient, donnait prétexte à une
lutte intense. Nous n’avons jamais vu nos captifs aussi belliqueux.
Lorsque chacun des combattants est rassasié, tout redevient calme
à nouveau ; les Lithobius vivent ensemble et se côtoient sans se
battre.
Cette possibilité de combats entre Lithobius, lors de l’arrivée
de proies en une période de jeûne, semble expliquer les cas trouvés
par nous — et cela souvent — d’individus mutilés. Mais, jusqu’à
plus ample informé, nous ne pensons pas que ce soit le résultat
•d’une tendance au cannibalisme.
III. Mue.
Nous avons étudié la mue chez Lithobius forficatus L. (1944) et
nous nous proposions de compléter nos données sur ce sujet à l’oc¬
casion de nos élevages. Des mues se sont produites ; malheureuse¬
ment nous n’avons jamais retrouvé d’exuvie, les Myriapodes dévo¬
rent donc celle-ci. Ce fait ne peut nous surprendre car il se produit
dans bien des groupes.
IV. Reproduction.
En soulevant une des plaques de verre, un couple de Lithobius s’y
trouvait. Notre attention fut immédiatement attirée par deux petites
— 391 —
boules blanches au niveau du sol. En examinant au microscope cette
partie du terrain, nous avons alors constaté que les deux petites
boules étaient posées sur une sorte de toile, très lâche, qui les isolait
du sol humide. Après étude du contenu d’une des boules, nous avons
acquis la conviction qu’il s’agissait de sperme ; nous avons, d’ail¬
leurs, par la suite, eu l’occasion d’observer plusieurs de ces boules.
Le spermatophore dont la taille est inférieure à 1 mm (fig. 1), est
d’un gris blanchâtre, brillant, collant aux pinces par simple contact
et est extrêmement fragile. A la dissection, nous n’avons pu retrou¬
ver de membrane. Nous pensons que l’enveloppe est simplement due
à une solidification à l’air du liquide enrobant le sperme et qu’il ne
s’agit, peut-être, que de simples gouttelettes de sperme.
Groupant différentes observations, il nous est possible d’avoir
une idée assez précise du comportement des couples pendant cette
période nuptiale. Dès le mois de février-mars 1 les couples s’isolent.
Le (J, en présence de la Ç qui lui fait face, tisse une toile sur
laquelle il dépose ses spermatophores. La Ç s’empare de l’un d’entre
eux avec ses griffes génitales. A ce moment — et nous avons pu le
voir — les gonopodes deviennent turgescents et sont animés de mou¬
vements continuels. Un liquide visqueux est émis et entoure le sper¬
matophore. Lorsque ce liquide devient trop abondant, la Ç se
retourne et en absorbe une partie. La sécrétion continue et la Ç
absorbe, à nouveau, le surplus. Nous présumons, qu’à cet instant, le
sperme gagne les voies génitales Ç et que la fécondation peut s’ac¬
complir.
Au bout de quelques temps, la $ pond un œuf qui demeure dans
les griffes de ses gonopodes et l’enrobe de terre humide. L’œuf dis¬
paraît complètement dans sa gangue qui prend une forme très
spéciale. En effet, la forme générale de ce petit appareil de protection
ou oothèque, est lenticulaire avec, en son centre, un petit renfle¬
ment. La $ tient cette petite lentille dans le sens vertical c’est-à-dire
que le disque est vu en entier quand l’animal est de profil (fig. 2).
Nous avons remarqué que la $, portant son oothèque, évite à ce
moment de se montrer à découvert et s’enfouit au plus profond de la
mousse, recherchant l’humidité. Toutefois, il est à signaler qu’elle
tient le disque en l’air, lui évitant tout contact avec le sol et prend
de grandes précautions afin d’éviter les chocs ; serait-ce à cause de la
grande fragilité de l’appareil ? Au bout d’un certain temps la $
dépose son oothèque terreuse dans un endroit modérément humide
et ne s’en occupe plus. Dans une seule cage, habitée par un seul
couple, nous avons recueilli une quinzaine de ces petits disques.
Malheureusement, malgré tous nos efforts et notre souci constant
d’entretenir l’humidité dans les tubes où nous avions abrité les
1. Nous avons, en effet, fréquemment rencontré des couples isolés, vers cette époque,
lors de nos différentes chasses.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVIII, n° 4, 1956. 25
— 393 —
œufs, aucun n’a éclos. Dans le terrarium, par contre, nous avons eu
une éclosion mais n’avons pu observer le premier stade car le jeune
Lithobius s’est caché longtemps dans les fentes du sol, ou dans la
mousse, avant d’apparaître. Un seul œuf, sur plus d’une cinquan¬
taine, a donc éclos. Une meilleure connaissance des conditions écolo¬
giques dans lesquelles doivent être conservés les œufs abrités, nous
permettra, à l’avenir, d’obtenir de meilleurs résultats. Sans aucun
doute, il doit s’agir du degré hygrométrique.
Nous tenterons donc, dès que possible, de nouveaux élevages, afin
de compléter les données que nous venons d’exposer.
Conclusions.
1° Lithobius piceus gracilitarsis ne semble pas rechercher particu¬
lièrement l’obscurité ; il sort volontiers de sa cachette si la lumière n’est
pas trop vive et se comporte normalement ; il chasse en plein jour et peut
se reproduire à la lumière ; s’il s’enfonce sous terre, c’est pour y rechercher
l’humidité nécessaire. Un Lithobius isolé dans un tube de verre, sans eau,
meurt rapidement par dessication.
2° Après chaque mue, Lithobius piceus gracilitarsis dévore son exuvie.
3° La fécondation s’accomplit par l’intermédiaire d’un ou deux sper-
matophores sphériques déposés par le £ sur une petite toile qui les isole du
sol (fig. 1).
4° Les Q, en saisissant elles-mêmes les spermatophores, se fécondent
et, une fois fécondées, pondent l’un à la suite de l’autre une quinzaine
d’œufs qu’elles enrobent successivement de terre humide. L’oothèque
construite à la forme d’un disque renflé en son centre et est déposé sur le
sol par la Ç pondeuse (fig. 2).
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Démangé, J.-M. — Quelques mots sur la mue de Lithobius forficatus L.
(Myr. Chil). Bull. Mus. Nat. Hist. nat., t. XY, n° 4, 1944.
— Le portage des œufs par les femelles de Lithobius forficatus L. (Myr.
Chil.). Bull. Mus. Nat. Hist. nat., 2e sér., t. XVIII, n° 3, 1945.
Fabre, J. H. — Recherches sur l’Anatomie des organes reproducteurs et
sur le développement des Myriapodes. Thèse doct. sciences. L. Mar¬
tinet éd., 1855.
Plateau, F. — Recherches sur les phénomènes de la digestion et sur la
structure de l’appareil digestif chez les Myriapodes de Belgique.
Bruxelles, 1876.
— Recherches sur la perception de la lumière par les Myriapodes aveugles.
Journ. Anat. Physiol., t. XVII, 1886.
— 394 —
Une nouvelle espèce d'Opilions Sironidae de France
et d'Espagne ■. Parasiro coiffaiti n. sp.
Par C. Juberthie.
Le genre Parasiro n’est, jusqu’ici, représenté que par une seule
espèce, Parasiro corsicus E. Simon, de Corse. Cette note est consa¬
crée à l’étude d’Opilions endogés, récoltés par M. H. Coiffait dans
plusieurs stations des Pyrénées-Orientales (France) et de la Pro¬
vince de Gérone (Espagne), qui appartiennent tous à une espèce
nouvelle, Parasiro coiffaiti, que nous dédions avec reconnaissance à
celui qui l’a découverte.
Parasiro coiffaiti n. sp.
Spécimens étudiés.
Espagne (Province de Gérône : Porto de Santigoso, 5 et 4 Ç,
30-xii-1955; Ribas de Freser, 1 (J, 3 $, 2 jeunes, 26-xn-55 ; Col de
Courbet, 1 çj, 28-xii-55 ; Olot, 1 jeune, 30-xii-55. (Types et para-
types, conservés au Muséum National de Paris).
France (Pyrénées-Orientales) : Col de Llauro, 4 3 Ç, 4-iii-1956 :
Montbollo, 1 5 Ç, 4-iv-56.
DeSCRIPTION DU MÂLE.
Couleur. Corps brun rouge foncé ; tubercules des glandes odoriférantes
et appendices fauve rouge.
Corps. Longueur 1,56 — 1,62 mm. ; largeur maximum, 0,80 — 0,85 mm..
Forme donnée parla fig. 1 ; céphalothorax avec une faible saillie de chaque
côté des chélicères ; tubercules des glandes odoriférantes assez longs et
grêles, très divergents, légèrement inclinés vers le sol, s’élevant sur le bord
céphalothoracique du scutum dorsal (fig. 2) ; dernier segment dorsal et
limite entre le céphalothorax et le premier segment abdominal régulière¬
ment arrondis.
Corona analis. Tergite 10 en clapet plus ou moins arrondi ; sternite 9
et tergite 10 très étroits, en forme de demi-couronne entourant le tergite
10 (fig. 3).
Planche 1. — Parasiro coiffaiti n. sp. Fig. 1 : Corps, face dorsale ; fig. 2 : Corps et
tubercules, vue frontale ; fig. 3 : Corona analis du $ ; fig. 4 : Corona analis de la $ ;
fig. 5 : Chélicère, face externe ; fig. 6 : Patte 1 ; fig. 7 : Patte 2 ; fig. 8 : Patte 3 ;
fig. 9 : Patte 4, tarse du $ ; fig. 10 : Patte 4, tarse de la 9- (Échelles des figures 1-2
= ex ; 3-4 = e2 ; 5-10 = e3).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 4, 1956.
— 396
Orifice génital. Plus large que long, arrondi antérieurement et surmonté
de chaque côté, vers les 3/4 antérieurs, d’une proéminence conique.
Hanches 4 contiguës, en avant de l’orifice, sur une longueur égale aux 3/4
de celle de ce dernier (fig. 15).
Ornementation. Téguments ornés de deux sortes de granulations : gros
mamelons à sommet plat et lisse, visibles à faible grossissement et très
petites et très fines denticulations situées entre les mamelons et sur leurs
faces latérales, visibles à très fort grossissement (fig. 16). Corps couvert de
petites soies blanches plus longues sur les tubercules et dans la région
postérieure.
Chélicères. Lisses et sans granulations. Premier article court, tronqué
à son extrémité et pourvu de deux proéminences, une ventrale et une médio
dorsale ornée d’une courte soie ; couvert dans sa région basale d’écailles
imbriquées peu saillantes. Second article orné de soies dont l’emplacement
est indiqué dans la figure 5.
Pédipalpes. Lisses, ornés de grands poils raides et terminés par une
griffe droite ; tarse orné, de plus, de quelques soies raides, couchées et de
4 soies courbées, situées vers l’apex.
Pattes. Ornées de grands poils raides. Cuticule des tarses 1 à 4 et des
métatarses 1 et 2 (exception faite pour leur partie dorso-basale) lisse,
laissant voir à fort grossissement la forme polygonale des cellules hypo¬
dermiques (fig. 17) ; cuticule des autres parties des pattes ornée, comme le
corps, de grosses granulations et de très petites denticulations. Tarse 1
(fig. 6) et tarse 2 (fig. 7) ornés de grands poils raides sur toute leur surface,
de petites soies couchées à la face inférieure, de dix à quinze soies courbées
vers l’extrémité à la face dorsale, d’une très grosse épine dorsale dirigée
vers la griffe et de trois petites soies raides en avant de cette épine. Tarse 3
(fig. 8) orné seulement de grands poils raides et de quelques soies couchées
à la face ventrale. Tarse 4 (fig. 9) bombé, très haut, lisse, orné de grands
poils raides et de quelques soies couchées à la face inférieure ; apophyse
de la glande tarsale conique, recourbée vers la griffe, surmontée d’une épine
aplatie latéralement et déportée vers l’extérieur à la base de laquelle
débouche le canal de la glande tarsale. Griffes grandes et augmentant de
taille de la première à la quatrième ; première toujours sans dents, seconde
avec le plus souvent une dent, troisième avec en général deux dents ven¬
trales et une latérale, quatrième avec ou sans dent.
Pénis. Le pénis, non segmenté et faiblement chitinisé, a la forme d’un
cylindre très court prolongé par un petit mamelon. La partie cylindrique,
aplatie dorso-ventralement, est tronquée obliquement à l’apex, la face
dorsale étant la plus courte (longueur dorsale, 0,11 mm. ; long, ventrale,
mamelon compris, 0,22 mm. ; diamètre latéral, 0,15 mm. ; diamètre dorso-
ventral ; 0,10 mm.) ; (fig. 12 et 13). Il présente dorsalement une demi-
P1 anche 2. — Parasiro coiffaiti n. sp. Fig. 11 : Ovipositeur, face dorsale ; fig. 12 : Pénis,
face dorsale ; fig. 13 : Pénis, face dorsale, détail de la région interne ; fig. 14 : Écailles
de la lame chitinisée ; fig. 15 : Orifice génital du $ ; fig. 16 : Ornementation des tégu¬
ments du corps ; fig. 17 : Ornementation des téguments du tarse 4 du <$ ; fig. 18.
Pédipalpe ; fig. 19 : Orifice génital de la $. (Échelles des figures : 15-19 = ex ; 11-12,
18 = e2 ; 13 = e9 ; 14, 16, 17 = e4).
— 398 —
couronne, incurvée vers l’arrière et composée de huit poils dont les deux
médians s’entrecroisent près de leur base. Les poils, portés par de gros
tubercules, cylindriques à la base, s’aplatissent rapidement dans le sens
dorso-ventral. Il est orné ventralement de trois poils courts, un médian
sub-terminal et deux terminaux.
La portion apicale du pénis renferme de la face dorsale à la face ven¬
trale, encerclées par les poils des deux faces, les parties suivantes : —
2 crochets médians, grêles, élargis à la base en deux lames membraneuses
disparaissant à la hauteur du second tubercule dorsal ; leur extrémité
recourbée latéralement en crosse arrive à la hauteur de la base des deux
poils terminaux de la face ventrale — 2 tubercules latéraux, situés sur le
même plan que les crochets, tronconiques, courts, assez minces, ornés, le
plus souvent, de quelques denticulations latérales et terminales. — Une
lame chitinisée, réniforme, recouverte d’écailles pointues et imbriquées
(fig. 14).
— Un mamelon triangulaire, bordé de deux replis membraneux peu
visibles, aplati dorso-ventralement, terminant le pénis à l’avant et orné
de 4 soies terminales.
Description de la femelle.
Identique au mâle sauf sur les points suivants : couleur plus variée,
du rouge orange au rouge brun très foncé ; tergite 10 de la corona analis
plus grand, plus bombé, sternite 9 plus incurvé (fig. 4) ; arifice génital plus
long, presque carré, sans proéminences ; hanches 4 non contiguës en avant
de cet orifice (fig. 19) ; tarse 4 non bombé, sans apophyse ni glande tarsale
(fig. 10).
Ovipositeur. L’ovipositeur a la forme d’un cylindre, segmenté, chitinisé,
aplati dorso-ventralement, formé de 10 segments dont le premier est
subdivisé longitudinalement en deux lobes mobiles et indépendants.
Longueur au repos dans l’abdomen, 0,65 mm. ; diamètre latéral, 0,17 mm. ;
diamètre dorso-ventral 0,14 mm. ; (fig. 11). Chaque segment, plus étroit
à la base qu’au sommet ce qui lui permet de s’emboiter dans le segment
qui lui est postérieur, porte, exception faite pour les neuvième et dixième,
à mi-hauteur de chaque face, une rangée transversale de 4 poils. Ces poils
augmentent régulièrement de taille de la base à l’apex de l’ovipositeur,
ceux du segment postérieur au lobes (deuxième segment) sont particulière¬
ment longs. — Les lobes, deux fois plus longs que le second segment,
portent : 1 poil basal sur la face ventrale ; 1 à 3 poils médians, 1 poil sub¬
terminal près du bord interne et 1 poil terminal interne sur la face dorsale ;
enfin, en général, 4 poils terminaux et externes à l’emplacement du mame¬
lon pileux présent chez les Siro. — Les réceptacles séminaux, logés dans la
moitié basale de chaque lobe, sont courts, subdivisés en deux dans leur
portion basale et débouchent à mi-hauteur de la face interne des lobes ;
ils font partiellement saillie entre les lobes lorsque ceux-ci s’écartent.
Remarques et affinités.
La plus importante remarque qu’il nous faut souligner se rapporte
à la variabilité de certains caractères. Certains caractères spécifiques
sont absolument constants : dans les deux sexes, par exemple,
399 —
l’emplacement des tubercules des glandes odoriférantes (propre au
genre), la forme des tergite et sternite 9 de la corona analis, l’absence
de dent à la griffe de la première paire de pattes ; chez le mâle,
l’aplatissement de l’épine de l’apophyse tarsale, la forme des cro¬
chets du pénis, les 4 poils du mamelon et les 8 poils de la demi-
couronne de ce dernier ; chez la femelle, la subdivision des récep¬
tacles séminaux et les 10 segments de l’ovipositeur. — D’autres
caractères, importants du point de vue systématique, présentent,
par contre une certaine variation qui reste toutefois de faible ampli¬
tude. Ce sont notamment, dans les deux sexes : l’absence ou la
présence d’une seule dent à la griffe 4 chez les individus de la Pro¬
vince de Gérone (Espagne) et la présence de 2 ou 3 dents à cette
même griffe chez les individus des Pyrénées-Orientales (France)
chez le mâle, la longueur de l’épine de l’apophyse tarsale, la denti-
culation des tubercules latéraux et la disposition des 2 ou 3 épines
sur la face ventrale du pénis ; chez la femelle, le nombre de poils à
l’extrémité externe des lobes, presque toujours de 4, mais qui peut
être de 3 ou de 5 sur un des lobes. Par contre, le nombre des poils
médians, sur la face dorsale des lobes, est trop variable pour pré¬
senter un intérêt systématique.
Au point de vue affinités, Parasiro coiffaiti est voisin de Parasiro
corsicus E. Simon 1 dont nous avons pu examiner les types du
Muséum national d’Histoire naturelle de Paris grâce à M. le Pro¬
fesseur M. Vachon qui a eu l’obligeance de les mettre à notre dispo¬
sition ; qu’il trouve, ici, l’expression de nos remerciements.
P. coiffaiti diffère néanmoins de P. corsicus par : l’absence de dent
à la griffe 1 ; la forme du sternite de la corona analis ; la forme du
tarse 4 chez le mâle ; l’aplatissement de l’épine de l’apophyse tarsale ;
le pénis (8 poils à la demi-couronne, 4 poils au mamelon, faible
longueur du mamelon, forme des crochets, présence de tubercules
latéraux) ; l’ovopositeur (4 poils à l’emplacement des mamelons
pileux, réceptacles séminaux subdivisés).
Laboratoire de Zoologie du Muséum
et Laboratoire souterrain du CNRS, Moulis ( Ariège ).
BIBLIOGRAPHIE DU GENRE Parasiro Hansen et Sœrensen.
Hansen, H. et Sœrensen, W., 1904. On two order of Arachnida. Cam¬
bridge University Press, pp. 1-182.
Hinton, H. E., 1938. A Key to the suborder Cyphophthalmi with a des-
1. Il nous est apparu à l’examen des types de P. corsicus que deux formes, vrai¬
semblablement deux espèces, une grande et une petite, sont confondues sous la déno¬
mination P. corsicus et il est certain que la description de E. Simon se rapporte à la
grande forme (longueur = 1,76 mm.). Nous nous proposons de réviser le genre Parasiro-
dans un prochain travail.
— 400 —
cription and figures of Nogovea immsi gen. nov., sp. n., Ann. Mag.
nat. Hist., sér. 11, 2, pp. 331-338.
Rœwer, C. F., 1923. Die Weberknechte der Erde. G. Fischer , Jena, pp. 1-
1116.
Rœwer, C. F., 1927. Cyphophtalmi, Phalangodidae, Assamidae. Abhand.
her. Natur. ver. Bremen , 26, pp. 261-402.
Rosas Costa, 1950. Sinopsis de los generos de Sironinae, con la descrip¬
tion de dos generos y una especie nuevos (Opiliones Cyphoph-
thalmi). Arthropoda, Buenos Aires 1, 2, 4, pp. 127-151.
Simon, E., 1872. Cyphophthalmus corsicus sp. n. Ann. soc. Ent. Fr., 2,
pp. 240-241, PI. 12.
Simon, E., 1879. Les Arachnides de France, T. 7, pp. 144-147.
— 401 —
Les Alcyonaires du Muséum.
î. Famille des Alcyonidae. — iv. Genre Lobophytum
Par A. Tixier-Durivault.
La révision du genre Lobophytum s’ajoute à celles des genres
précédemment 1 décrits : Lobularia, Simalaria et Sarcophytum.
Le genre Lobophytum a été établi par E. von Marenzeller
en 1886 par ses descriptions de L. crassum et L. crebriplicatum.
Tout en se rapprochant de Sarcophytum ce genre s’en distingue
cependant par les particularités suivantes :
1° Caractères morphologiques : colonie de forme variable, encroû¬
tante, en forme de champignon ou dressée ; pied stérile de hauteur
variable supportant un capitule plus ou moins débordant à lobes
digités ou plissés.
2° Caractères anatomiques : colonies dimorphes à autozoïdes et
siphonozoïdes petits ; système externe de canaux très réduit,
système interne bien développé.
3° Caractères généraux des spiculés : à l’intérieur du coenenchyme
basilaire tonnelets ou cylindres de 0,11 à 0,3 mm. de long, générale¬
ment ornés de verrues verticillées ; spiculés capitulaires en aiguilles
tuberculées. Sclérites corticaux en bâtonnets verruqueux et en
massues épineuses.
Parmi les 40 espèces du genre Lobophytum, 12 d’entre elles
ont été précédemment décrites : L. batarum, L. crassospiculatum,
L. crassum, L. crassum var. borbonicum, L. crebriplicatum, L. cris-
tagalli, L. gazellae, L. hedleyi, L. lighti, L. pauciflorum, L. pauci-
florum var. philip pinense, L. roxasi, L. sarcophytoides et L. schuedei,
alors que 28 autres sont des espèces nouvelles : L. altum, L. angulatum
L. caledonense, L. carnatum, L. compactum, L. denticulatum, L.
durum, L. hirsutum, L. ignotum, L. jaeclteli, L. laeoigatum, L. lamar-
cki, L. meandriforme, L. microspiculatum, L. mirabilis, L. oblungum,
L. patulum, L. pulchellum, L. ransoni, L. radiatum, L. robustum,
L. rotundum, L. strictum, L. tenerum, L. undatum, L. variatum et
L. venustum.
En nous basant sur la forme et la taille des sclérites basilaires nous
avons pu établir un tableau comparatif mettant en évidence les
1. Bull. Mus. Nat. Hist. nat., 2 s., t. XV, n° 6 ; t. XVI, n° 3, 5, 6 ; t. XVII, n° 1, 2, 3,
4 ; t. XVIII, n° 1, 2, 4.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVIII, n° 4, 1956.
402
rapports entre les différents groupes d’espèces du genre Lobo
phytum 1.
Tableau des espèces du genre Lobophytum
I. — Spiculés basilaires en aiguilles.
A. • — Aiguilles longues et minces.
al — - Colonie à pied assez élevé et à capitule couvert de nombreux lobes
aplatis. Aiguilles verruqueuses (0,4). Massues tuberculées (0,11 — 0,25)
1 siphonozoïde entre 2 autozoïdes . 1 — L. batarum Moser
B — Aiguilles trapues.
bl — Colonie à pied assez élevé et à capitule formé de lobes digités et
plissés. Aiguilles verruqueuses (0,23 • — 0,33). Bâtonnets et massues (0,12).
1 siphonozoïde entre 2 autozoïdes . 2 — L. sarcophytoides
II. — Spiculés basilaires en aiguilles et en tonnelets oerticillés.
A. — Colonie basse.
al — • Colonie à pied bas et à capitule étalé. Aiguilles émoussées (0,2).
Massues épaisses (0,19). 1 à 3 siphonozoïdes entre 2 autozoïdes .
3 — L. var latum N. Sp.
B. — ■ Colonie dressés.
bl. — Colonie à pied large et à longs lobes radiaires. Aiguilles tuberculées
(0,2 — 0,3). Massues épaisses (0,1). 1 à 3 siphonozoïdes entre 2 autozoïdes.
4 — L. schoedei Moser
b2 — Colonie à pied bas et à capitule à grands lobes découpés. Aiguilles
tuberculées (0,3) et tonnelets (0,11-0,27). Massues (0,1). 1 siphonozoïde
entre 2 autozoïdes . 5 — L. denticulatum N. Sp.
C. — Colonie en forme de champignon.
cl. — Capitule à lobes aplatis ou digités. Tonnelets massifs (0,22 —
0,28) et aiguilles pointues (0,31). Bâtonnets (0,14 — 0,18). 1 à 3 siphono¬
zoïdes entre 2 autozoïdes . 6 — - L. Ignotum N. Sp.
c2 — Capitule lisse. Tonnelets courts ou allongés (0,19 — 0,28) et aiguilles
tuberculées (0,23 — 0,4). Tonnelets (0,17) et bâtonnets (0,2). 1 siphono¬
zoïde entre 2 autozoïdes . 7 — L. tenerum N. Sp.
III. — Spiculés basilaires en tonnelets.
A. — ■ Tonnelets à quatre rangées de tubercules verticillés.
a. — Colonie en forme de champignon,
al — Capitule à gros lobes. Tonnelets (2,25). Massues tuberculées (0,14).
1 siphonozoïde entre 2 autozoïdes . 8 — L. carnatum N. Sp.
1. Les chiffres notés dans le tableau indiquent en mm les limites entre lesquelles
varient les longueurs totales des sclérites.
— 403 —
a2. — Capitule à gros lobes épais. Tonnelets (0,2 — 0,26). Sclérites
clairs (0,14). 1 à 2 siphonozoïdes entre 2 autozoïdes. 9 — L. radiatum N. Sp.
6. — Colonie surbaissée.
61 ■ — Capitule aplati et bosselé. Gros tonnelets (0,2 — 0,26). Petits
sclérites peu verruqueux (p,ll — 0,17). 1 à 2 siphonozoïdes entre 2 auto¬
zoïdes . 10 — L. patulum N. Sp.
62. — Capitule plat et bosselé. Tonnelets (0,25). Haltères verruqueux
(0,19). 1 à 3 siphonozoïdes entre 2 autozoïdes ... .11 — L. laevigatum N. Sp
c. — Colonie en forme de coupe.
cl. - — Capitule bosselé sur les bords. Tonnelets (0,24). Spiculés lisses.
1 siphonozoïde entre 2 autozoïdes . 12 — • L. undatum N. Sp.
d. — Colonie massive.
di. ■ — Colonie basse, capitule à gros lobes charnus arrondis. Gros ton¬
nelets (0,25). Massues (0,16). 1 à 6 siphonozoïdes entre 2 autozoïdes.
13. — L. ransoni N. Sp.
d2. — Capitule à lobes radiaires épais. Larges tonnelets (0,26). Sclérites
peu verruqueux (0,17). 2 à 3 siphonozoïdes entre 2 autozoïdes .
14 — L. altum N. Sp.
d3. — Capitule à gros et grands plis épais. Tonnelets (0,2). Sclérites peu
verruqueux (0,17). 1 à 4 siphonozoïdes entre 2 autozoïdes .
15. — • L. robustum N. Sp.
B. — Tonnelets à six rangées de tubercules verticillés.
a. — Colonie étalée à lobes digités.
ai. — Pied bas. Lobes arrondis ou pointus. Tonnelets (0,2 — 0,26).
Bâtonnets peu verruqueux (0,15 — 0,19). 2 siphonozoïdes entre 2 auto¬
zoïdes . 16 — L. pauciflorum (Ehrbg)
a2. - — • Pied bas, lobes arrondis. Tonnelets (0,14 — 0,21). Aiguilles (0,2).
Gros siphonozoïdes. . . 16 bis — L. pauciflorum var. philippinense
Moser.
a3 — Pied assez élevé. Lobes épais. Tonnelets (0,21 — 0,27). Sclérites
lisses (0,18). 4 à 8 siphonozoïdes entre 2 autozoïdes. 17 — L. catalai N. Sp.
6. — Colonie dressée à capitule discoïde.
61. — Pied élevé, Lobes radiaires épais. Tonnelets (0,27). Massues (0,17).
2 siphonozoïdes entre 2 autozoïdes . 18 — L. crassospiculatum
Moser.
62. — Pied conique. Lobes radiaires minces. Tonnelets (0,18). Massues
(0,18). 1 ou 2 siphonozoïdes entre 2 autozoïdes .
19 — L. rotundum N. Sp.
63. — Pied cylindrique. Lobes épais. Courts tonnelets (0,2). Spiculés
peu tuberculés (0,12 — 0,18). 1 siphonozoïde entre 2 autozoïdes .
20 — • L. jaeckeli N. Sp.
C. — Tonnelets à rangées irrégulières de tubercules,
a. — Colonie massive.
ai ■ — Pied bas, Lobes épais, plissés, couchés. Tonnelets (0,15 — 0,2).
Sclérites peu verruqueux (0,15 — 0,17), 4 à 6 siphonozoïdes entre 2 auto¬
zoïdes . 21 — L. lamarckl N. Sp.
— 404 —
a2. — Pied bas. Lobes courts, dressés. Tonnelets (0,18 — 0,24). Spiculés
peu verruqueux (0,12 — 0,14). 5 à 15 siphonozoïdes entre 2 autozoïdes.
22 — L. meandriforme N. Sp.
a3. — Pied bas. Lobes lamelleux et minces. Tonnelets (0,19 — 0,23).
Spiculés peu verruqueux (0,19). 1 à 5 siphonozoïdes entre 2 autozoïdes.
23 — L. oblongum N. Sp.
a4. — Pied élevé. Lobes digités subdivisés. Tonnelets (0,17). Petits
sclérites (0,12). 2 siphonozoïdes entre 2 autozoïdes. 24 — L. compactum
N. Sp.
b. — — Colonie en forme de coupe.
61. — Capitule évasé, à bords festonnés. Tonnelets (0,23). Massues (0,09
— 0,161. 1 ou 2 siphonozoïdes entre 2 autozoïdes. 25 • — - L. venustum
N. Sp.
c. — • Colonie encroûtante.
cl. — Pied bas, lobes subdivisés au sommet. Tonnelets (0,2 — 0,24).
Spiculés presque lisses (0,14). 2 à 5 siphonozoïdes entre 2 autozoïdes.
26 — L. lighti Moser.
d. — Colonie surélevée.
d\ . — Haut pied cylindrique. Lobes dressés et allongés. Tonnelets
(0,15 — 0,21). Petits sclérites verruqueux (0,13 — 0,2). 1 à 6 siphono¬
zoïdes entre 2 autozoïdes . 27 — L. gazellae Moser
d2. — Pied cylindrique. Lobes subhémisphériques. Tonnelets (0,2).
Petites massues (0,1). 3 siphonozoïdes entre 2 autozoïdes .
28 — L. pulchellum N. Sp.
e. — • Colonie étalée.
el. — Pied bas. Minces lobes dressés. Tonnelets (0,2 — ■ 0,23). Bâton¬
nets plus ou moins verruqueux (0,11). Très petits siphonozoïdes disposés
en couronnes. 29 — L. durum N. Sp.
a2. - — Pied bas. Minces lobes élevés et serrés. Tonnelets (0,19 — 0,24).
Massues (0,16). 2 à 3 siphonozoïdes entre 2 autozoïdes .
30 ■ — L. angulatum N. Sp.
IV. — Spiculés basilaires en cylindres.
A. — Cylindres gros et courts.
ai. — Colonie petite. Nombreux lobes ondulés en crête de coq. Cylindres
(0,15 — 0,2). Massues épineuses (0,12). 2 siphonozoïdes entre 2 autozoïdes.
31 — L. cristagalli Marenzeller
a2. — • Grande colonie. Nombreux lobes serrés épais. Cylindres (0,19).
Massues verruqueuses (0,12). 1 à 3 siphonozoïdes entre 2 autozoïdes. . . .
32 — L. caledonense Tix.-Dur.
a3 — Colonie dressée. Grands lobes digités souvent subdivisés. Cylin¬
dres (0,18). Bâtonnets clairs (0,11 — 0,15). 1 à 3 siphonozoïdes entre 2 auto¬
zoïdes . 33 — L. hedleyi Whitelegge.
a4 — Colonie à pied large. Minces lobes serrés. Cylindres (0,15 — 0,18).
Bâtonnets verruqueux (0,08). 2 à 4 siphonozoïdes entre 2 autozoïdes. . . .
34 — L. mirabile N. Sp.
— 405 —
B. — Cylindres minces et courts.
61 — Colonie plus ou moins haute. Nombreux lobes serrés. Cylindres
(0,14-0,24). Sclérites presque lisses (0,16). 1 ou 2 siphonozoïdes entre
2 autozoïdes . 35 — L. crebriplicatum Marenzeller
62 — Colonie basse. Lobes aplatis. Cylindres (0,2). Bâtonnets peu verru-
queux (0,13-0,15). 2 à 5 siphonozoïdes entre 2 autozoïdes .
36 — L. hirsutum N. Sp.
63 — Colonie basse. Nombreux lobes digités, serrés. Cylindres (0,17 —
0,2). Petits sclérites presque lisses (0,12). 4 à 7 siphonozoïdes entre 2 auto¬
zoïdes . 37 — L. strictum N. Sp.
64 — ■ Lobes digités arrondis ou coniques. Cylindres (0,2). Bâtonnets
clairs ou verruqueux (0,1 — 0,17). 2 à 3 siphonozoïdes entre 2 autozoïdes.
38 — L. roxasi Moser.
65. — Hauts lobes allongés. Minces et courts cylindres (0,15 — 0,2).
Petites massues (0,22). Bâtonnets presque lisses (0,12 — 0,19). 1 à 3
siphonozoïdes entre 2 autozoïdes . 39 — L. crassum Marenzeller
66. — Hauts lobes allongés. Courts cylindres (0,15). Sclérites'verticillés
(0,21 — 0,26) . . . 39 bis — L. crassum var.
borbonicum Marenzeller
67. — Minces lobes festonnés. Cylindres courts (0,15). Bâtonnets ver¬
ruqueux (0,14 — 0,17). Massues épineuses (0,15). 1 à 5 siphonozoïdes entre
2 autozoïdes . 40 — L. microspiculatum N. Sp.
406 —
Contribution a la flore de la Nouvelle-Calédonie
CXII — Plantes récoltées p\r M.MacKee (suite).
Par A. Guillaumin.
Alstonia Lenormandii v. Heurck et Müell.-Arg. — Dumbéa nord :
près de la Mine abandonnée (3349).
A. plumosa Labill. — Vallée de la Thy au-dessus de Saint-Louis
(3167) ; vallée de la Dumbéa (3563, 3720).
A. stenophylla Guillaum. - — Dumbéa nord : près de la Mine aban¬
donnée (3336).
Folliculis 6-7 cm. longis, 0,5 cm. crassis.
A. undulata Guillaum. - — Vallée de la Tontouta près du confluent
de la Ivalouéhola (3657) ; Basse Tontouta (3457, 3646).
Feuilles jeunes linéaires (environ 10 cm. X 0,6 cm.) aiguës au
sommet, très aiguës à la base en petiole indistinct, très comparables
aux feuilles adultes d’M. stenophylla, passant brusquement à des
feuilles ovales-lancéolées (environ 1 cm. X 2-3,5 cm.), aiguës ou
obtuses au sommet, en coin à la base avec pétiole distinct long de
1,5 cm. ; feuilles définitives largement ovales, atteignant 25 cm.
X 15 cm., arrondies au sommet, ondulées sur les bords, brusquement
contractées en pétiole épais, long de 6 cm.
Pagiantha cerifera Mgf. - — Plaine des Lacs : près de la Mine Anne
Madeleine (3400).
Artia Balansae Pichon — Dumbéa nord (3420) et près de la Mine
abandonnée (3351).
Marsdenia ericoides Schltr. — • Montagne des Sources (3257).
Geniostoma Balansaeana Baill. • — • Montagne des Sources (3251) ;
Mont Mou (3522).
G. densiflora Baill. — Dumbéa nord (3438).
G. oleifolia S. Moore. — 12 km. au Sud de la Rivière des Pirogues
en regardant Prony (3239).
Fagraea Schlechteri Gilg et Ben. — Vallée de la Thy (3633).
Erythaea australis R. Br. — Dumbéa nord (3449).
Cordia Myxa L. — Tiaré (3577).
Solanum noumeanum Bitter. — Haute Tontouta (3481).
Duhoisia myoporoides R. Br. — Vallée de la Tontouta près du
confluent de la Kalouéhola (3270).
Coronanthera aspera C. B. Clarke. — Dumbéa nord : près de la
Alina abandonnée (3342).
C. deltoidifolia Vieill. ex C. B. Clarke. — Vallée de la Thy (3177).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 4, 1956.
— 407 —
Pseuderanthemum Comptonii S. Moore. ■ — Vallée de la Dumbéa :
près du barrage (3316).
Vitex trifolia L. — Tiaré (3580).
*Oxera pittosporifolia Guillaum. sp. nov.
Frutex divaricatus , 1 m. altus, ramis griseis crebrissime nigro lenticellatis ;
foliis subverticillatis, valde coriaceis, densissimis, spathulatis ( 5-9 cm. X
1-2,5 cm.), apice rotundatis, basi in petiolum indistinctum cuneatis, nervis
immersis inconspicuis vel vix prominentibus , supra subtusque luteo-viridibus .
Inflorescentiae in ligno vetere aliquando usque ad ramulorum basin, 6-7 cm.
longae, dense racemosae, brunneo puberulae, pedicellis 5-8 mm. longis, apice
articulatis, calyce cupulato, brevissime 5-dentato, extra reticulatim sul-
phureo puberulo, intus glabro, corolla circa 3 cm. longa, tenui, incurvata,
tubulosa ad superiorem partem leviter dilatata, lobis minimis, rotundatis,
2 mm. longis, extra sulphureo puberula, intus glabra, staminibus fertilibus 2,
meclio tubi insertis, longe [2 cm.) exsertis, staminodiis filiformipus, ovario
4- lobo, basi glabro, lobis sulphureo puberulis, stylo filiformi staminibus
aequilongo.
Vallée de la Kalouéhola, 0-5 km. au-dessus du confluent de la
Tontouta, 150 m., 19-xi-1955 (3463) ; basse Tontouta, 20 m..
25-xii-1955 (3661). Ressemble surtout à O. sulfurea Dub. mais
feuilles très coriaces et non seulement parcheminées et de forme
différente.
Gmelina neo-caledonica S. Moore. — Haute Tontouta (3484).
Avicennia officinalis L. — Nouméa : Anse Vata (3153).
Plectranthus parviflorus Willd. — Tiaré (3581).
Plantago major L. — Plum (3587).
Calpidia gigantocarpa Heimerl. — - Vallée de la Thy (3180).
Achyranthes aspera L. — Nouméa : Ouen Toro (3158).
Chenopodium ambrosioides L. — • Rivière des Pirogues (3596).
Salsola Kali L. — Nouméa : Anse Vata (3154).
Piper austro-caledonicum C. DC. — Vallée de la Thy (3176) ;
route de l’Hermitage (3688) ; Mont Mou (3523).
Ascarina rubricaulis Solms. • — - Montagne des Sources (3254).
Cryptocary a odorata Guillaum. — - Vallée de la Dumbéa (3613).
Litsea uniflora Guillaum. — Vallée de la Kalouéhola, à 5 km.
au-dessus du confluent de la Tontouta (3475).
Beauprea diversifolia Brong. et Gris. — A 5 km. du Grand Lac
en direction de Goro (3398) ; Mont Mou (3556).
B. elegans Brong. et Gris. — Haute Tontouta (3489).
B. paniculata Brong. et Gris ex S. Moore. — • Dumbéa nord :
près de la Mine abandonnée (3345).
Grevillea sp. — Vallée de la Tontouta près du confluent de la
Kalouéhola (3305).
Stenocarpus Dielsianus Schltr. — Plaine des Lacs : près de la
Mine Anna Madeleine (3407).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVIII, n° 4, 1956. 26
— 408
S. tremuloides Brong. et Gris. — Vallée de la Dumbéa : près du
barrage (3315) ; Haute Tontouta (3491).
5. umbellatus Schltr. var. Billardieri Guillaum. — Dumbéa nord
(3435).
Exocarpus neo-caledonicus Schltr. et Pilger. — Haute Tontouta
(3490).
E. phyllanthoides Endl. var. artensis Pilger. — Haute Tontouta
(3484).
E. Pseudo-Casuarina Guillaum. — Mont Mou (3521).
Balanophora fungosa Forst. — Nouméa : Ouen Toro (3148).
Hachettea austro-caledonica Baill. — Mont Mou (3527).
Euphorbia obliqua Bauer. — Nouméa : Anse Vata (3130).
Phyllanthus baladensis Baill. — Vallée de la Thy (3185).
P. caudatus Müll.-Arg. — Route de l’Hermitage (3678).
P. chamaecerasus Baill. — Nouméa : Ouen Toro (3138).
P. Pancheriana Baill. — Vallée de la Kalouéhola au-dessus du
confluent de la Tontouta (3473).
P. peltatus Guillaum. ? — Vallée de la Kalouéhola au-dessus du
confluent de la Tontouta (3471).
P. simplex Retz. var. pratensis Müell.-Arg. — Vallée de la
Kalouéhola au-dessus du confluent de la Tontouta (3472).
Breynia disticha Forst. var. neo-caledonica Müell.-Arg. — Plaine
de la Tontouta (3559).
Longetia buxoides Baill. — Vallée de la Tontouta près du confluent
de la Kalouéhola (3288, 3461).
Bureavia carunculata Baill. — Basse Tontouta (3634) ; vallée de
la Kalouéhola au-dessus du confluent de la Tontouta (3477).
Aleurites moluccana Wilïd. — Nouméa : Anse Vata (3586).
Baloghia sp. cfr. pulchella Schltr. — Plateau de la Montagne des
Sources $ (3246), fruit (2719).
Fontainea Pancheri Heck. — Nouméa : Ouen Toro (3162).
Bocquillonia sessiliflora Baill. — A 5 km. au Sud de la Rivière
des Pirogues (3220) ; Dumbéa nord (3442).
B. spicata Baill. — Plaine des Lacs : près de la Mine Anna Madeleine
(3413).
Cleidion angustifolium Pax et Hoffm. — Vallée de la Tontouta
près du confluent de la Kalouéhola (3649) ; vallée de la Kalouéhola
au-dessus du confluent de la Tontouta (3467).
C. lasiophyllum Pax et Hoffm. — Saint-Louis (2627), vallée de
la Thy (3186).
C. Vieillardii Baill. var. genuinum Müll.-Arg. — Route de
l’Hermitage (3675) et sans étiquette.
Macaranga alchorneoides Pax et Liegelsh. — Route de l’Hermi-
tage (3568).
— 409 —
AT. coriacea Müll.-Arg. — • A 5 km. au Sud de la Rivière des
Pirogues (3221) ; Dumbéa nord (3450).
M. coriacea Müll.-Arg. ? — A 5 km. au Sud de la Rivière des
Pirogues (3222).
M. fulvescens Schltr. — Vallée de la Thy (3184).
M. Vedeliana Müll. — ■ Arg. — Basse Rivière des Pirogues (3593).
Celtis conferta Planch. — Tiaré (3576).
Tréma Vieillardii Schltr. — - Basse Rivière des Pirogues (3592).
Malaisia tortuosa Blanco. — • Nouméa : Ouen Toro (3218).
Ficus 1 asperula Bur. — Basse Tontouta (3639).
F. — p foliacea Bur. — Yaté (2643).
F. austro-caledonica Bur. — Route de la Montagne des Sources
(3243) à 5 km. au Sud de la Rivière des Pirogues (3231).
F. dzumacensis Guillaum. — Route d’Yaté après le col des
Dalmates (2661).
F. edulis Bur. — Vallée de Thy au-dessus de Saint-Louis (3166).
F. — p. elliptica Bur. — Dumbéa nord (3421).
F. prolixa Forst. - — - Tiaré (3574).
F. racemigera Bur. — Route de F Hermitage (3685).
F. Webbiana Miq. — Vallée de la Thy (3183).
Cudrania javanensis Trécul. — Nouméa : Ouen Toro (3267).
Procris pedunculata Wedd. — Vallée de la Thy (3630).
Casuarina Chamaecyparis J. PoisS. — Vallée de la Tontouta près
du confluent de la Kalouéhola (3648).
C. Cunninghamiana Miq. — Yahoué (3261) ; La Bruyère [dernière
habitation dans la valle de Boulari] (3609, 3610).
C . Deplancheana Miq. — La Bruyère (3607) ; Haute Tontouta (3495).
C. Deplancheana var. crassidens J. PoisS. — La Bruyère (3608).
C. — var. valida J. Poiss. — ■ Basse Tontouta (3638).
C. equisetifolia Forst. var. incana Benth. - — - Plum (3674).
C. leucodon J. Poiss. — - Plaine des Lacs : route du Carénage au
croisement du creek Pernod (3378) ; vallée de la Tontouta près du
confluent de la Kalouéhola (3280, 3281).
C. nodiflora Forst. — Vallée de la Thy (3621).
Thalassia Hemprichii Aschers. — Nouméa : Anse Vata (3155).
Bulbophyllum ngoyense Schltr. — Plaine des Lacs : près de la
Mine Anna Madeleine (3399) ; Dumbéa nord : près de la Mine aban¬
donnée (3370).
Cirrhopetalum uniflorum Schltr. — - Sommet du Mont Mou (3542).
Spathoglottis Vieillardii Reichb. f. — - Dumbéa (3427).
Earina Deplanchei Reichb. f. — Montagne des Sources (3253).
E. sp. afï. Deplanchei Reichb. f. — Sommet du Mont Mou (3535).
Dipodium punctatum R. Br. var. squamatum Finet. — Vallée de
la Thy (3214).
1. Corner detcrm.
— 410 —
Luisia teretifolia Gand. • — Dumbéa nord (3423).
Microtatorchis fasciola Schltr. — Sommet du Mont Mou (3584).
Eriaxis rigida Reichb. f. • — Vallée de la Tontouta près du con¬
fluent de la Kalouéhola (3302).
Thelymitra longifolia Forst. — • Vallée de la Thy (3212).
Microtis sp. — Vallée de la Thy (3213).
Coilochilus neo-caledonicus Schltr. — Sommet du Mont Mou (3536).
Liperanthus gigas Reichb. f. — - Plaine des Lacs : près de la Mine
Anna Madeleine (3403).
Smilax plurifurcata Forst. — Basse Tontouta (3644).
S. purpurata Forst. — Basse Tontouta (3643).
S. — var. concolor A. DC. ; ? S. neo-caledonica Schltr. — Vallée de
la Kalouéhola au-dessus du confluent de la Tontouta (3474).
Xerotes Banksii R. Br. form. neo-caledonica Guillaum. — Dumbéa
nord : près de la Mine abandonnée (3364).
Taetsia neo-caledonica Guillaum. — Plaine des Lacs : près de la
Mine Anna Madeleine (3405).
Arthropodium neo-caledonicum Bak. — Dumbéa nord (3422).
Dianella intermedia Endl. — Nouméa : Ouen Toro (3137) ; vallée
de la Tontouta près du confluent de la Kalouéhola (3303).
D. pendula Schlitter ? — Dumbéa nord : près de la Mine aban¬
donnée (3363).
D. sp. — Vallée de la Tontouta près du confluent de la Kalouéhola
(3304).
Flagellaria neo-caledonica Schltr. — - Plaine des Lacs : près de
la mine Anna Madeleine (3406).
Juncus pallidus R. Br. — Vallée de la Thy (3209).
J. pauciflorus R. Br. — Mont Mou (3513).
Freycinetia graminifolia Solms. — Vallée de la Thy (3182).
F. longispica Martelli. — Route de la Montagne des Sources
(3716) ?. _
Pandanus macrocarpus Vieill. — 7 km. au Sud de la Rivière des
Pirogues (3229).
P. tectorius Soland. — Plum (3666, 3667).
Eriocaulon longepedunculatum Lee. — - Plaine des Lacs : Grand
Lac (3373).
E. neo-caledonicum Schltr. — Plaine des Lacs : Lac en 8 (3383).
Mariscus cyperinus Vahl. — • Vallée de la Thy (3627).
Killinga brevifolia Rottb. — Vallée de la Thy (3208).
Fimbristylis diphylla Vahl. — Basse Tontouta (3459).
F. ferruginea Vahl. — Plaine de la Tontouta (3503).
Schœnus juvensis C. B. Clarke. — 12 km. au Sud de la Rivière
des Pirogues en regardant Prony (3234).
Lophoschœnus xyridioides Guillaum. — 7 km. au sud de la Rivière
des Pirogues (3225).
— 411 —
Cladium articulatum R. Br. - — Plaine de la Tontouta (3502).
C. junceum R. Br. — - Vallée de la Tontouta près du confluent
de la Kalouéhola (3298).
C. rubiginosum R. Br. — 7 km. au sud de la Rivière des Pirogues
(3228) ; vallée de la Tontouta près du confluent de la Kalouéhola
(3297).
Lepidosperma perplanum Guillaum. — 7 km. au Sud de la Rivière
des Pirogues (3227).
Gahnia aspera Spreng. • — • Basse Tontouta (3501).
Chorizandra cymbaria R. Br. — - 7 km. au sud de la Rivière des
Pirogues (3226).
*C. sphaerocephala R. Br. ? — Plaine des Lacs : Grand Lac (3375).
Scleria neo-caledonica Rendle. • — • Vallée de la Thy (3625).
Carex appressa R. Br. — - Vallée de la Thy (3626).
Botriochloa 1 decipiens Hubb. — Nouméa : Ouen Toro (2452).
Eragrostis elongata Jacq. • — Vallée de la Thy (3210).
E. pilosa Beauv. — - Nouméa : Ouen Toro (2445).
Phragmites communis Trin. — - Vallée de la Dumbéa nord (2470) ;
Montagne des Sources (3554).
A. Rulei F. Müell. — - Mont Mou (3544, jeune 3545).
Libocedrus austro-caledomcus Brong. et Gris. — Montagne des
Sources (3569) ; Rivière bleue (3552).
Podocarpus Comptonii Buchh. — Mont Mou (3516).
P. decumbens N. E. Gray. ■ — Montagne des Sources (3570).
P. ferrugnioides Compton. • — Rivière bleue (3551).
P. N ovae-Caledoniae Vieill. ex Brong. et Gris. — - Dumbéa nord
(3448).
P. palustris Buchh. — Plaine des Lacs : route du Carénage au
croisement du creek Pernod (3377), Lac en 8 (3382).
P. sylvestris Buchh. - — Mont Mou (3518).
P. ustus Brong. et Gris. - — Haute Rivière bleue (3505).
P. Vieillardii Parlât. — • Dumbéa nord : près de la Mine aban¬
donnée (2353).
Acmopyle alba Buchh. - — Plaine des Lacs : forêt du Mois de mai
(3454).
A. Pancheri Pilger. — Mont Mou (3517).
N eocallitropsis araucarioides Florin. — Plaine des Lacs : Lac
en 8 (3506).
Dacrydium Balansae Brong. et Gris (sans étiquette).
D. Guillauminii Buchh. — A 5 km. du Grand Lac en direction
de Goro (3385).
D. lycopodioides Brong. et Gris. — Mont Mou (3514, 3515).
D. taxoides Brong. et Gris. — Sommet du Mont Mou (3541).
1. Graminées déterminées par Mlle A. Camus.
412
Contribution a l’étude des Sterculiacées
de Madagascar.
Par J. Arènes.
xix. Mise au point sur le genre Helmiopsis ii. perr
Le genre Helmiopsis fut créé en 1944 par H. Perrier de la
Bâthie (in Bull. Soc. Bot. Fr., XCI, 9, p. 230, 1944) ; il comportait
alors une espèce unique, H. inversa H. Perr., avec les 2 variétés
arenicola H. Perr. et calcicola H. Perr. Nous avons montré, en 1956
(in Mém. Inst, scient. Madag., sér. B, VII), que la variété arenicola
doit être considérée comme espèce distincte : IL arenicola (H. Perr.)
J. Ar. Cependant, on va le voir, le genre Helmiopsis ne se limite pas
à ces 2 espèces. Son histoire est liée à celle du « genre » Trochetia
créé par De Candolle (in Mém. Mus. Hist. Nat., X, p. 106, 1823).
Ce genre Trochetia DC était fondé sur 2 espèces, T. uniflora
DC et T. triflora DC, endémiques des Mascareignes. Par la suite, il
s’est enrichi de 14 binômes parmi lesquels : T. Boivini H. Bn, T.
decanthera Benth., T. laurijolia Benth., T. pentaglossa Bak., T,
Richardii H. Bn et T. Thouarsii H. Bn. Cet ensemble s’est trouvé
disjoint par des auteurs successifs.
1. T. Boivini H. Bn (in Adansonia, X, p. 109, 1871) est devenu
Dombeya Boivini (H. Bn) H. Bn, in Bull. Soc. linn. Paris, I, p. 500,
1885 ; Hochr. in Candollea, III, p. 53, 1926.
2. T. decanthera (Cav.) Benth. (in Journ. linn. Soc., VI, p. 116,
1862), primitivement Dombeya decanthera Cav. (Diss., III, p. 126,
t. 40, f. 2. 1787), puis Melhania decanthera (Cav.) DC (in Prodr., Ir
p. 499, 1825) a fait finalement retour au genre Dombeya (Hochr. in
Candollea, III, p. 26, 1926).
3. T. laurifolia Benth., loc. cil., a donné successivement Melhania
laurijolia (Benth.) Boj. in Ann. Sc. nat., sér. 2, XVIII, p. 192,
1883, puis Dombeya laurijolia (Benth.) H. Bn, in Bull. Soc. linn.
Paris, I, p. 494, 1885 ; Hochr., loc. cit., p. 43, 1926.
4. T. pentaglossa Bak. in Journ. linn. Soc. Lond., XX, p. 102,
1884 (= T. Thouarsii H. Bn in Adansonia, X, p. 110, 1871) est
devenu Dombeya Thouarsii (H. Bn) H. Bn, in Bull. Soc. linn. Paris,
I, p. 500, 1885, puis Nesogordonia Thouarsii (H. Bn) B. Capuron, in
Notul. Syst. Paris, XIV, 4, p. 259, 1952.
5. T. Richardii H. Bn (in Adansonia, X, p. 108, 1871) a donné
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVIII, n° 4, 1956.
— 413 —
Dombeya Richardii (H. Bn) Hochr. (in Candollea, III, p. 54, 1926),
puis Helmiopsis Richardii (H. Bn) B. Capuron, in Notul. Syst. Paris,
XIV, 4, p. 263, 1952.
En fait, il convient de ne retenir dans cette nomenclature très
complexe, que les dénominations suivantes valables et définitives :
1. Nesogordonia Thouarsii (H. Bn) B. Capuron ; 2. Helmiopsis
Richardii (H. Bn) B. Capuron ; 3. Dombeya decanthera Cav. ; 4. Dom¬
beya laurifolia (Benth.) H. Bn. La cinquième, Dombeya Boivini
(H. Bn) H. Bn, doit être modifiée en tenant compte des faits suivants
1° L’espèce à laquelle elle se rapporte participe, dans le genre Dom¬
beya tel que l’a conçu Hochreutiner (in Candollea, III, pp. 5-115,
1926), à la section Trochetiella H. Bn du sous-genre Eudombeya
K. Schum., avec les D. Bernieri H. Bn (in Bull. Soc. linn. Paris, I,
p. 500, 1885), D. Pseudo-Populus H. Bn., loc. cit., et D. Richardii
(H. Bn) Hochr. (in Candollea, III, p. 54, 1926) ; 2° R. Capuron,
en 1952, a transposé ces 2 dernières espèces dans le genre Helmiopsis :
H. Pseudo-Populus (H. Bn) R. Capuron et H. Richardii (H. Bn)
R. Capuron (in Notul. Syst. Paris, XIV, 4, p. 263) ; 3° Nous avons
rejeté en 1956 (in Mém. Inst, scient. Madag., sér. B, 7) les précé¬
dentes conclusions, mais nous reconnaissons aujourd’hui que, si le
fruit et les graines font défaut sur les échantillons étudiés des
4 espèces de la section Trochetiella sus-nommées, les ovules en sont
pourvus d’une aile supère dressée, caractère majeur du genre Hel¬
miopsis.
Indiscutablement, les 4 espèces en cause doivent être mutées dans
ce genre, le Dombeya Boivini (H. Bn) H. Bn devenant Helmiopsis
Boivini (H. Bn) J. Ar. et la section Trochetiella disparaissant inté¬
gralement du genre Dombeya.
Cependant, 2 d’entre ces espèces ayant été primitivement dénom¬
mées Trochetia Boivini et Trochetia Richardii par Bâillon, nous nous
sommes demandé si le nom générique de Trochetia ne devait pas être
maintenu. Le texte établi par De Candolle (in Mém. Mus. Hist.
Natur., X, 1823), créateur du genre, apporte à cette question (p. 107)
une réponse négative : « ... les graines sont dépourvues d’ailes ».
Effectivement, chez les T. uniflora et T. triflora, ovules et graines
sont aptères ; le nom à’ Helmiopsis proposé par Perrier de la
Bâthie pour un genre avant tout caractérisé par sa « graine dressée,
à aile supérieure » est par suite légitime : il convient donc d’ad¬
joindre, dans ce genre, aux Helmiopsis inversa H. Perr. et H. cal-
cicola (H. Perr.) J. Ar., aux Helmiopsis Richardii (IL Bn) R. Capu¬
ron et H. Pseudo-Populus (II. Bn) R. Capuron, les Helmiopsis
Bernieri (H. Bn) J. Ar. et H. Boivini (H. Bn) J. Ar.
A ces 6 espèces, il faut en ajouter 2 nouvelles, Helmiopsis gla-
berrima J. Ar. et H. Hily J. Ar. décrites plus loin. La seconde de
ces plantes est particulièrement remarquable : alors que chez les
— 414 —
7 autres espèces du genre les fleurs sont 5-carpellées (ovaire 5-locu-
laire ; style 5-fide), VH. Hily présente une fleur 3 (-4)-carpellée
avec un ovaire 3(-4)-loculaire et un style 3(-4)-fide ; en outre, dans
les loges ovariennes 2-ovulées, les ovules sont distinctement tétra-
gones alors qu’ils sont comprimés chez les 7 autres espèces. Ainsi
trouve-t-on dans le genre Helmiopsis des variations florales compa¬
rables à celles des Dombeya : chez ces derniers, on observe des types
à fleurs 2-3-carpellées (avec conjointement parfois des fleurs 4-
ou même 5-carpellées) [sous-genre Xeropetalum ] et des types à fleurs
5-carpellées (avec conjointement parfois des fleurs 4- ou même
3-carpellées) [sous-genre Eudombeya ].
En raison de ces divergences, nous partagerons le genre Helmiopsis
en 2 sous-genres : sous-genre Phelmiosis (le seul H. Hily ) à ovaire
3(-4)-loculaire et style 3(-4)-fide, et sous-genre Mihelopsis à ovaire
5-loculaire et style 5-fide (les 7 autres espèces). Parmi ces dernières,
3 se rapprochent à la fois par leurs pétales glanduleux inférieurement
en dedans, par leurs feuilles plus ou moins largement ovales, rela¬
tivement larges (jusqu’à 8-10 cm.), par leurs étamines au nombre
de 10-15 : nous en ferons la section Glandulipetalae ; les 4 autres
ont, au contraire, des pétales totalement églanduleux en dedans,
des feuilles ovales, ovales-elliptiques ou ovales-oblongues, relative¬
ment étroites (au plus 45 mm.), des étamines au nombre de 15-30 :
ce sera la section Nudipetalae. En raison de l’introduction de VH.
Hily dans le genre, la description de ce dernier devra subir quelques
modifications.
Helmiopsis (H. Perr. in Bull. Soc. Bot. Fr., 91, p. 230, 1944) J. Ar.
emend. — Arbuste élevé ou arbre. Feuilles simples, entières, alternes,
stipulées ; stipules latérales, très caduques, petites. Inflorescerices axil¬
laires, écailleuses, en cymes ou ombelles ; parfois, fleurs solitaires. Fleurs
hermaphrodites. Sépales 5, valvaires, égaux, caducs. Pétales 5, tordus,
caducs, Androcée monadelphe, 1-sérié : 10-30 étamines fertiles réparties
en 5 groupes alternant avec 5 staminodes oppositipétales, les unes et les
autres concrescents en couronne à la base ; anthères biloculaires. Ovaire
écailleux, supère, sessile, 3-5 loculaire ; style 1, 3-5-fide au sommet ;
ovules 2-6 par loge, insérés vers la base des loges, ascendants. Capsule
coriace, loculicide à 3-5 valves. Graine 1 par loge, ailée supérieurement,
dressée ; embryon entièrement replié le long de la radicule accombante ;
albumen peu épais ; cotylédons repliés, sinués.
Genre endémique malgache. Fluit espèces. Espèce type : H. inversa
H. Perr.
Clé des espèces.
I. Ovaire 3-4-loculaire. Style 3-4-fide
I’. Ovaire 5-loculaire. Style 5-fide....
Sous-genre Phelmiosis
1. H. Hily
Sous-genre Mihelopsis
— 415 —
2. Pétales glanduleux inférieurement en dedans. Feuilles i largement
ovales, atteignant 8-10 cm. de large. Etamines 10-15 .
Section Glaisdulipétalae
3. Pétales relativement grands, longs de 15-17 mm., larges de 13
mm. Loges ovariennes 6-ovulées. Pédicelles très courts (2-3 mm.) .
2. H. Bernleri
3’. Pétales relativement petits, longs de 8-10 mm., larges de 5-6 mm.
Loges ovariennes 2-ovulées. Pédicelles longs de 10-15 mm.
4. Couronne staminale presque nulle . ...3. H. Richardii
4’. Couronne staminale haute de 2 mm.. 4. H. Pseudo-Populus
2’. Pétales non glanduleux en dedans. Feuilles ovales, ovales-ellip-
tiques ou ovales-oblongues, larges au plus de 45 mm. Étamines 15-30. . . ,
Section Nudipetalae
5. Feuilles très glabres sur les 2 faces. Étamines plus courtes que les
staminodes . 5. H. glaberrima
5’. Feuilles écailleuses au moins en dessous. Étamines les plus longues,
plus longues que les staminodes.
6. Pétales relativement petits, deltoïdes, longs de 6-7 mm., larges
de 4-6 mm. Étamines subégales ; couronne staminale presque nulle .
6. H. Boivini
6’. Pétales relativement grands, obovales, longs de 11-17 mm.,
larges de 6-11 mm. Étamines inégales ; couronne staminale haute de-
1-3 mm.
7. Pétiole arrondi. Limbe foliaire écailleux sur les 2 faces,
davantage en dessous. Étamines 15-20 ; couronne staminale haute de 1 mm.
7. H. inversa
7’. Pétiole trigone, à faces fortement déprimées. Limbe foliaire
écailleux en dessous, velu-étoilé en dessus. Étamines 25-30 ; couronne
staminale haute de 3 mm . 8. H. calcieola
Subgenus PHELMIOSIS J. Ar. subgen. nov.
Flores 3(4-)- carpellati ; ovarium 3(-4)~ loculaire ; Stylus 3(-4)- fidus ..
1. Helmiopsis Hily J. Ar. spec. nov.
Rami novelli dense squamati, vetusti teretes cortice subgriseo striato glabro
lenticellis pallidioribus inaequalibus modice prominentibus instructo.
Folia caduca ; limbus ovato-lanceolatus, usque 7 cm. longus et 16 mm. latus,.
inleger, basi rotundatus, apice obtusus, coriaceus, discolor, subtus dense
lepidotus subalbidus, supra glaberrimus ; Costa subtus elevata, supra depressa-,
nervi secundarii pinnati, multi, paulum distincti ; nervuli in reticulo tenui
polygonali denso ; petiolus teres, dense squamatus, subalbidus, 5-10 mm lon¬
gus. Flores in cymis vel umbellis parvis 2-5-floris dispositi, raro solitarii ;
pedunculi et pedicelli squamati, brèves, graciles, angulati ; pedunculi 1 cm
haud excedentes ; pedicelli articulati, basales y ; 6 mm longi, florales 1 mm
longi. Sepala lanceolata, obtusa, 6-7 mm longa, 1,5-2 mm lata, intus glabra,
extus lepidota. Petala obovata, 15 mm longa, 7 mm lata. Corona staminalis
1, 5-2 mm alta ; stamina 15, filamentis subaequalibus 4-4, 5 mm longis,
antheris linearibus 4,5 mm altis ; staminodia 5, spathulata, 4 mm alta..
— 416 —
Ovarium oblongum, 4 mm altum, fortiter Z-h-costulatum, squamatum,
Z-h-loculare loculis 2-ovulatis ; Stylus 6 mm longus, squamatus, superne
3-4 -fidus, ramulis longis ( ± 2,5 mm) spiraliter implicatis ; ovulum obscure
trigonum, ala quam illid vix longiora instructum. Fructus ignotus. — Typus
in Herb. Mus. Paris., Service Forestier 7226.
Madagascar. — Ouest : Betsipotika-Analaiva-Morondava, Service
Forestier 7226.
Vern. : Hily.
Subgenus MIHELOPSIS J. Ar. subgcn. nov.
Flores 5-carpellati ; ovarium 5-loculare ; Stylus 5-fidus.
Sectio Glandulipetalae J. Ar. sect. nov.
Foliorum limbus A lato ovatus , relative latus (usque 8-10 cm). Petala
intus infernecque glandulosa. Stamina 10-15.
2. Helmiopsis Bernieri (H. Bn) J. Ar. comb. nov. — Dombeya
Bernieri H. Bn in Bull. Soc. linn. Paris, I, p. 500, 1885.
Madagascar. — Ouest (Secteur Nord) : Lingvatou, Bernier (2e envoi)
338 (type). Baie de Bigny, Boivin 2603.
Fruit et graine sont inconnus mais l’ovule comprimé est Surmonté
d’une aile 6 fois plus haute que lui.
3. Helmiopsis Richardii (H. Bn) R. Capuron in Notul. Syst. Paris,
XIV, (4), p. 263, 1952. — Trochetia Richardii H. Bn in Adansonia,
X, p. 108, 1871. ■ — Dombeya Richardii (H. Bn) Hochr. in Candollea,
III, p. 54, 1926.
Madagascar. — • Sambirano : Nossi-Be, Richard 343 (Type), 317.
Le fruit et la graine sont inconnus mais l’ovule comprimé est Sur¬
monté d’une aile 3 fois plus haute que lui.
4. Helmiopsis Pseudo-Populus (H. Bn) R. Capuron in Notul.
Syst. Paris, XIV, (4), p. 263, 1952. — Dombeya Pseudo-Populus
H. Bn in Bull. Soc. linn. Paris, I, p. 500, 1885.
Madagascar. — Ouest (Secteur Nord) : Lingvatou, Bernier (2e envoi)
339 (Type). Madagascar, Boivin sans n°. Plateaux calcaires de l’Ankarana
du nord entre Ambilobe et Anivorano, forêt tropophile sur calcaire juras¬
sique, ait. 200-350 m., Humbert et Capuron 25558. Ankarana-Diego-
Suarez, Service Forestier 9389. Antafianiatso-Diego, Service Forestier
9432.
Vern. : Hafomena, Miriky.
Le fruit et la graine sont inconnus mais l’ovule comprimé est
surmonté d’une aile 3 fois plus haute que lui. Les Helmiopsis Richar¬
dii et II. Pseudo-Populus Sont très voisins ; outre leur répartition
— 417 —
géographique bien distincte (l’une habite le Sambirano, l’autre le
secteur nord du domaine de l’ouest), on note comme caractères
différentiels :
Inflorescences
Pétales
Couronne
staminale
Anthères
H. Richardii
Cymes ^ contractées ;
pédoncules à ramifica¬
tions subdressées, les
primaires relativement
courtes (au plus 1 cm.),
les suivantes très
courtes (auplusBmm.).
Obovales (5-6 X 8 mm.).
Presque nulle.
Linéaires, hautes de
4 mm.
H. Pseudo-Populus
Cymes ^ diffuses ; pé¬
doncules à ramifica¬
tions H: divariquées,
les primaires relative¬
ment longues (jusqu’à
2 cm.) ainsi que les
suivantes (15 mm. ou
moins).
Etroitement obovales
(5-6 X 10 mm.).
Haute de 2 mm. et mas¬
quant à peu près tout
l’ovaire.
Ovales, hautes de 2 mm.
Seetio Nudipetalae J. Ar. sect. nov.
Foliorum limbus ovatus vel ovato-ellipticus vel ovato-oblongus, rela¬
tive angustus (summum 45 mm). Petala intus omnino eglandulosa.
Stamina : 15-30.
5. Helmiopsis glaberrima J. Ar. spee. nov.
Rami novelli laxe squamati, vetusti teretes cortice atro-jusco, striato,
glaberrimo, lenticellis sparsissimis pallidioribus elevatissimis instructo.
Foliorum limbus ovato-oblongus , usque 7 cm longus et 25 mm latus, integer,
basi leviter cordatus, apice obtusissimus rotundatusve, curiaceus, concolor,
utrinque glaberrimus ; Costa subtus elevata, supra depressa ; nervi basilares 5,
palmati, secundarii ( utrinque 5-6) paulum conspicui ; nervuli in reticulo
tenui polygonali ; petiolus teres, glaber, 5-25 mm longus. Flores in umbellis
parvis 2-3 -floris dispositi ; pedunculi pedicellique laxe squamati, brèves,
relative crassi, vix angulati ; pedunculi 15 mm haud excedentes ; pedicelli
articulati, basales ^ 5 mm longi, florales 1 ,5-2 mm longi. Sepala ovata,
obtusiuscula, 7-8 mm longa, 2 mm lata, intus glabra, extus lepidota. Petala
obovata, 14 mm longa, 10 mm lata. Corona staminalis 1,8 mm alla ; stamina
15, filamentis brevibus (1 mm) supra coronam per 3 inter staminodia
spathulata 7 mm alta connatis. Ovarium ovoideum, 2 mm altum, 5-costulatum,
squamatum, b-loculare loculis 2-ovulatis ; Stylus 4,5 mm longus, tantum
basi squamatus, ramulis 5 arcuato-suberectis J; 2 mm longis ; ovulum
compressum, ala quam illid duplo longiore instructum. Fructus ignotus. —
Typus in Herb. Mus. Paris. Service Forestier 9423.
Madagascar. — Ouest (Secteur Nord) : Analamerana-Diego, Service
l’orestier 9423.
— 418 —
6. Helmiopsis Boivini (H. Bn) J. Ar. comb. nov. — ■ Trochetia
Boivini H. Bn in Adansonia, X, p. 109, 1871. — • Dombeya Boivini
(H. Bn) H. Bn in Bull. Soc. linn. Paris, I, p. 496, 1885 ; Hochr. in
Candollea, III, p. 53, 1926.
Madagascar. — Ouest : Ambongo, Pervillé 642 (Type).
Il s’agit bien de F Ambongo de Madagascar. Hochreutiner indique
(in Candollea, III, p. 53, 1926) cette plante comme appartenant à la
flore des Seychelles : c’est une erreur. C’est une excellente espèce
malgache ; l’étiquette d’herbier originale porte : Trochetia, Mada¬
gascar- Ambongo (Pervillé n. 642), Bernier comm., 1846. Le fruit
et la graine sont inconnus mais l’ovule comprimé est surmonté d’une
aile 2 fois plus haute que lui.
7. Helmiopsis inversa H. Perr. in Bull. Soc. Bot. Fr., 91 (9),.
p. 230, 1944.
Yar. inversa 1.
Madagascar. — Ouest : Ampasimarina, au nord de Majunga, sur les
sables littoraux, Perrier 13838 et 17986 (Types) ; Ambato-Boeni,
Ankarafantsika, forêt sablonneuse, Réserves Naturelles 2067 et 2280,
Service Forestier 67 et 83 ; Tsaramandroso, Réserve Naturelle VII, forêt
sablonneuse, Réserves Naturelles 2568, 2832 et 2944.
Vern. : Mainaty.
Var. arenicola H. Perr., loc. cit., p. 231.
Madagascar. — Ouest : Ambongo, forêt tropophile sur sols sablonneux,
vers 50 m. d’alt., Manongarivo, Perrier 1695 (Type).
8. Helmiopsis calcicola (H. Perr.) J. Ar. in Mém, Inst, scient.
Madag., sér. B, 7, 1956. — H. inversa var. calcicola H. Perr. in
Bull, Soc. Bot. Fr., 91 (9), p. 231, 1944.
Madagascar. — Ouest : Kama-Kama, sur le plateau d’Ankara (Boina),
forêt tropophile sur rocailles calcaires, vers 100 m d’alt., Perrier 1018
(Type)-
Le nombre des étamines, chez cette plante, est variable (25-30 et
non 24 comme l’a écrit Perrier). Le limbe foliaire, écailleux en
dessous, est velu-étoilé en dessus : c’est la seule espèce du genre
offrant ce caractère.
1. Pour la différenciation des 2 variétés, cf. J. Arènes, in Mém. Inst, scient. Madag. y
sér. B, 7, 1956.
419 —
Le gisement fossilifère de Saint-Gervais (Seine-et-Oise)
Pa,r Pierre Balavoine.
La, localité de Saint-Gervais, près Magny-en-Vex,in, semble citée
pour la première fois en 1850 dans l’ouvrage de l’abbé Sorignet (27)
qui décrivit les Echinides de ce gisement. Ph. Fritel signale du
Cuisien en 1910 (3), dont la faune de Mollusques fut étudiée en 1945
par L. Feugueur (2), qui donne aussi une coupe.
La faune lutétienne de cette localité n’a jamais été étudiée,
excepté les Echinides par l’abbé Sorignet, et quelques espèces
citées par L. Feugueur.
De Magny-en-Vexin, prendre la route Nationale 14 vers le Petit
Saint-Gervais. Prendre ensuite à droite la route de Gisors, et après,
à gauche, la route montante, on laisse en haut une première carrière
de Lutétien, visible à droite de la route. A 500 m. de là environ,
avant le premier tournant dangereux dans la descente, on observe
une falaise de Calcaire glauconieux, à droite de la route.
Le gisement étudié se trouve donc très exactement à 1.100 m.
du Petit-Saint-Gervais, sur la route de Gisors, à la cote 98 au lieudit
« La Côte Rôtie » ou « Le Rocquet » de la carte géographique d’Etat -
Major au 1/20. 000e1.
J’ai relevé la coupe suivante :
9 — Terre végétale .
8 — Rognons glauconieux clairs informes
7 — Bancs ou sables, jaunâtre ou glauco¬
nieux, fossilifères par places, à T. mamil-
laris et Cirripèdes .
6 — Calcaire peu glauconieux, irrégulière¬
ment endurci, rosâtre, très fossilifère à
T. mamillaris et Lich. Defranciana .
5 — Sable glauconieux avec galets de glau¬
conie à Lamellibranches et dents de
Squales .
4 — Sable fauve clair azoïque .
3 — Sable fauve fossilifère .
2 — Sable gris fossilifère en lentilles dans
les sables fauves .
1 — Sable fauve foncé fossilifère visible sur
1. Orthographié « Le Rocquet » sur la susdite carte parue en 1952 et non Le
Roquet » comme l’écrivent Fritel et Feugueur.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVIII. n° 4, 1956.
0 m. 30
0 m. 60
/
3 m. 50 ^
0 m. 30
0 m. 30
0 m. 70 i
0 m. 30 [
0 m. 50 (
0 m. 50 \
Lutétien
Calcaire
en bancs
Entrée de
la
Sablière
Cuisien
surmonté
par le luté¬
tien en
bancs, au
milieu de la
falaise.
— 420 —
Je donne une liste de références utilisée pour l’étude de la faune
qui est très variée.
Étude des faunes récoltées.
Cuisien.
Feugueur note la présence de Bryozoaires dans le Cuisien. J’ai
récolté les formes suivantes : Membranipora sp., Adeonellopsis
( Lobopora ) Coscinophora Reuss ; Ad. ( Poricella ) elongata Canu ; Ad.
(Poricella) Sutneri Koschinsky ; Bracebridgia incisa Canu. Remar¬
ques :
Ad. ( Poricella ) elongata Canu est cantonné, jusqu’à présent, dans
le Cuisien.
Ad. ( Poricella ) Sutneri Koschinsky et Bracebridgia incisa Canu
se trouvent à la fois dans le Cuisien et le Lutétien. Les quelques
espèces récoltées indiquent donc du Cuisien supérieur. La conclusion
donnée par L. Feugueur avec l’étude des Mollusques s’avère donc
exacte (Cuisien supérieur. Niveau d’Hérouval).
Lutétien.
Le Cuisien est raviné par le Lutétien transgressif (couche 5 de la
coupe), qui débute par un sable glanconieux avec galets de même
composition, contenant des dents de Squales et des Lamellibranches
parmi lesquels dominent les Carditidae. J’ai récolté les espèces sui¬
vantes : (quelques exemplaires de chaque espèce) :
Foraminifères : Nummulites planulatus Lmk (remaniée).
Polypiers : Diplohelia raristella Defr. ; Circophyllia truncata ; Turbi-
nolia sulcata Lmk, Sphenotrochus crispus Lmk.
Bryozoaires : Entalophora proboscidea Mil. Ed., E. macrostoma Mil.
Edw., Idmidronea coronopus Defr., Lichenopora Defranciana Mich.,
Lunulites urceolata Cuvier, Collarina radiata Reuss, Escharoides alifera
Reuss, Smittina variabilis Canu, Tubucella mamillaris Mil. Edw., Adeonel¬
lopsis (Lobopora), Coscinophora Reuss, Ad. (Poricella) Sutneri Kos¬
chinsky, Meniscopora milleporacea Mil. Edw.
Brachiopodes : Terebratula bisinuata Lmk, Cistella puncticulata
Desh.
Lamellibranches : Corbula sp., Meretrix elegans Lmk., Crassatella
semistriata Desh., Venericardia planicosta Lmk (F.) 1, V enericardia acuti-
costata Lmk. (F.) b Cardita calcitrapoides Lmk., Cardita asperula Desh.,
Cardita ( Miodon ) decussata Lmk., Limopsis granulata Lmk., Area
appendiculata Sow., Chlamys parisiensis d’Orb., Ostrea cymbula Lmk.,
Pycnodonta cariosa Desh. (F.) b
Gastéropodes : Homalaxis bifrons Lmk (F.) b
Cirripèdes : Scalpellum fischeri Bertrand (Scutum — 1 pièce).
1. Espèces citées par Feugueur 1945.
— 421 —
Stellérides : Teichaster poritoides Desm.
Echinides : Scutellina obovata Ag., Sc. supera Ag. radioles de Spatan-
gidae.
Poissons : Odontaspis cuspidata Ag., O. macrota Ag., O. elegans Ag.,
Galeus minor Ag.
La couche 6 qui surmonte 'ce niveau est constituée par un calcaire
peu glauconieux, irrégulièrement endurci, rosâtre, très fossilifère.
J’ai récolté les espèces suivantes 1 :
Foraminifères — Nummulites planulatus Lmk (remaniée) (C. C.),
Alveolina oblonga Desh. (remaniée) (T. R.), Cibicides robustus Le Calvez
(T. R.), Rotalia trochiformis (T. R.) Lmk. Rotalia sp. (C. C.), Bulimina
(plusieurs espèces, etc... (T. R.).
Spongiaires — Cliona sp. (T. R.).
Polypiers — Acropora ornata Defr. (T. R.), Diplohelia raristella
Defr. (T. R.), Circophyllia truncata Golf. (R.), Turbinolia sulcata Lmk.
(C.), Sphenotrochus semigranosus Mich. (remanié) (T. R.), Sph. crispus
Lmk. (R.), Porites parisiensis Mich. (T. R.), Eupsammia trochiformis
Pallas (T. R.) — Hydrocoralliaire : Distichopora antiqua Mich. (T. R.).
Bryozoaires — Cyclostomes : Crisia Edwardsi Reuss (C. C.), Berenicea
excentrica Canu (T. R.), B. suborbicularis Hincks (T. R.), B. tenuis
Reuss (R.), Reticulipora plicata (C. C.), Stomatopora granulata Mil. Edw.
(R.), St. parnense Canu (T. R.), Idmidronea coronopus Defr. (C. C.), Enta -
lophora macrostoma Mil. Edw. (C.), E. proboscidea Mil. Edw. (D.) , Mesen-
teripora parisiensis nov. sp. (T. R.) (= M. meandrina Canu non Wood) —
Paratretocyclaecia parisiensis Buge et Balav. Un seul spécimen en très bon
état. N’est connu que de Guitry (Eure) (9). Lichenopora convexa Canu (C.)
— L. Defranciana Mich. (C. C.), L. turbinata Defr. (T. R.), L. Grignonensis
Mil. Edw. (T. R.).
Clieilostomes : Conopeum Lacroixii Aud. (T. R.), Acanthodesia Savartii
Aud. (T. R.), Trochopora ovalis d’Orb. (R.), Onychocella parisiensis d’Orb.
(C. C.), Lunulites urceolata Cuvier (C.), Poricellaria alata d’Orb. (C. C.),
Gaudryanella variabilis Canu (C.), Rhagasostoma prominens Canu (T. R.)^
Entomaria dutempleana d’Orb. (T. R.), Nellia tenella Lmk. (T. R.),
Cribilina subpunctata Canu (T. R.).
Membraniporella ulrichi Canu et Bassler (C. et B., 1920, pl. 41, fig. 4)
(12) (C.). Spécimens uni-, bilamellaires, et ovicellés. Aspect identique ;
toutefois mesures micrométriques plus faibles (long : 0,80-0,90 mm.
contre 1,00 mm.). Commune dans le Jacksonien (Eocène supérieur des
U. S. A.).
Cribrilaria radiata Moll (T. R.) ; Collarina radiata Reuss (C.) (12) :
Espèce connue que de Parnes et de Chaussy, retrouvée à Tourly. Elle
existe aussi dans le Bruxellien de Belgique (Canu et Bassler, 1929, pp. 75-
76).
Pliophloea auriculata Canu et Bassler (C. et B.), 1929, pl. 2, fig. 14) (12).
Un spécimen bilamellaire très bien conservé. Connue que du Laekenien
de Saint-Gilles (Belgique).
1. C. C. = spécimens par centaines — C = une vingtaine de spécimens — R = 5 à
10 spécimens — T. R. = 1 à 3 spécimens.
422
Hippoporina cribrovicellosa Canu (T. R.), Bujfonellodes incisa Canu
(T. R.), Escharoides alifera Reuss (C.) , E. coccinea Abd. (C.) , Mucronella
sp. (T. R.), Perigastrella sp. (T. R.), Smittina chilopora Reuss (C.), S. varia-
bilis (C. C.), Tubucella mamillaris Mil. Edw. (C. C.), Adeonellopsis ( Pori -
cella) Sutneri Koschinsky (C.), Bracebridgia parisiensis Canu (T. R.),
Stichoporina Réussi Stol. (T. R.).
Bracjiiopodes — Terebratulina squamulosa Baudon (T. R.), Cistella
puncticulata Desh (R.), Terebratula bisinuata Lmk. (T. R.).
Annélides — Pomatoceros sp. (R.) — 1 espèce. Serpula sp. (C.) — ■
1 espèce. Protula sp. (T. R.) — 2 espèces. Opercules de Serpules (T. R.).
Lamellibranches — Chlamys multistriata Desh. (T. R.), Chl. infufhata
Desh. (T. R.), Chl. plebeia Lmk. (T. R.), Anomia tenuistriata Lmk. (T. R.),
Ostrea cymbula Lmk (R .), Pycnodonta cariosa (R.), P. elegans Lmk (T. R.).
Céphalopodes — • Beloptera Belemnitoidea Blainv. (T. R.).
Décapodes — • Pinces de Brachyures (C.).
Ostracodes — Carapaces (R.).
Cirripèdes — Aporolepas recurvata Bertrand (Carinae- 3 pièces) (Scu-
tum-1 pièce) — Euscalpellum corner Bertrand ( Carinae-3 pièces).
Stellerides — Teichaster poriloides Desm. (C.).
Echinides — Cidaris seminota Sorignet (Cotteau) 1. C. gervaisiana
Sorignet (Cotteau), Pygorliynchus grigonensis Defr. (2 ex.), Echinanthus
issyavensis Klein (Cotteau), Galerolampas Sorigneti (Cotteau), Echino-
lampas calvimontanus Klein, (Cotteau), Scutellina lenticularis LmK.
(T. R.), Sc. obovata Ag. (C. C,), Sc. supera Sg. (T. R.), Lenita patellaris
Leske (C. C.), Maretia grignonensis Desm. (Cotteau), Euspatangus subo-
vatus Sorignet (Cotteau), Macropneustes Deshayesi Ag. (Cotteau).
Radioles de Spatangidae (C.).
Poissons — Odontapsis elegans (T. R.).
Au-dessus de cette couche, on trouve des sables meubles, glauco-
nieux, passant latéralement à des calcaires jaunâtres d’aspect gru¬
meleux, localement fossilifères. A la surface de l’un de ces bancs
éboulés, j’ai découvert une faune intéressante, contenant en parti¬
culier de nombreuses plaques calcaires de crustacés cirripèdes
(couche 7 de la coupe). J’ai récolté les espèces suivantes :
Foraminifères — Nummulites planulatus Lmk. (C.), Alveolina oblonga
Desli. (R. R.) (remaniées).
Polypiers — Sphenotrochus crispas Lmk (R.), Eupsammia trochi-
jormis Pallas (roulé) (T. R.).
Bryozoaires — Crisia Edwardsi Reuss (C.), Berenicea tenuis Reuss
(R.), B. suborbicularis Hincks (T. R.), Stomatopora major Johnston
(T. R.), Entalophora proboscidea Mil. Edw. (C. C.), E. macrostoma Mil.
Edw. (C. C.), Idmidronea coronopus Defr. (C.), Reticulipora plicata (T. R.),
Liclienopora Defranciana (C.), /.. Grignonensis Mil. Edw. (T. R.), Acantho-
desia Savartii Aud. (T. R.), Vincularia fragilis Defr. (T. R.) ; Stameno-
1. Les espèces avec Cotteau entre parenthèses sont citées de la Paléontologie
Française, et mises dans cette couche de manière conventionnelle, ce qui n’exclut pas
.la possibilité de les trouver aussi dans la couche supérieure ou inférieure.
423
cella Midwayanica Canu et Bassler 1920 (11) : Espèce cantonnée dans Ja
couche à Cirripèdes. Forme bilamellaire, dressée, épineuse. (Une dizaine
de spécimens). (Les mesures micrométriques que j’ai relevé sont identiques
à celles de Canu et Bassler, 1920).
Onychocella parisiensis d’Orb. (C. C.) , Lunulites urceolata Cuvier (C.),
Membraniporella ulrichi C + B (T. R.), Cribrilina sp. (T. R.), Collarirui
radiata Reuss (C.), Smittina variabilis Canu (C. C.), S. chilopora Reuss (C.),
Tubucella mamillaris Mil. Edw. (C. C.), Adeonellopsis (Poricella) Suineri
Kosch. (R.), Stichoporina Beussi Stol. (T. R.).
Brachiopodes — Cistella puncticulata Desh. (T. R.), Cistella Douvillei
de Morgan (T. R.).
Annélides — Pomatoceros sp. (T. R.).
Lamellibranches — Chlamys multistriata Lmk. (T. R.), Ch. pari¬
siensis d’Orb. (T. R.), Anomia tenuistriata Lmk. (T. R.) Ostrea cymbula
Lmk. (T. R.), Pycnodonta elegans Desh. (T. R.).
Décapodes — - Pinces de Brachyures (R.).
Cirripèdes — • Aporolepas recurvata Bertrand Carinae (7 pièces) —
Scutum (18 pièces) — Tergum (6 pièces) — Basse latera (2 pièces) — Bos-
trum (8 pièces) — Ap. angulata Withers — Carinae (11 pièces) — Euscal-
pellum vomer Bertrand — Carinae (4 pièces) — Tergum (4 pièces) - — latus
rosirai (2 pièces) — Scalpellum fischeri Bertrand — Carinae (5 pièces) —
Scutum (2 pièces) (23).
Ces organismes ne sont connus, dans le Lutétien du Bassin de Paris,
d’après Withers, que de Chambors, Chaumont-en-Vexin, Ferme de
l’Orme, Le Fayel, Mouchy-le-Châtel, Pâmes, Trye-Château et Vaudan-
court.
Crinoïdes — Antedon sp. (un calice) (24). Spécimen de même taille
que celui de Villers-sur-le-Roule (Eure).
Stellérides — - Teichaster poritoides Desm. (C. C.), Afï. Calliderma sp.
(T. R.), Aff. Pycinaster sp. (T. R.), pièces diverses (25).
Echinides — Cidaris sp. (C.), Scutellina supera Ag. (C.), obovata Ag.
(C. C.), Lenita patellaris Leske (C. C.), Linthia Subglobosa Lmk. (C. C.)
(nombreux fragments.) Radioles de Spatangidae (R.).
Poissons — Odontaspis elegans Sg. (T. R.).
Analyse de la faune.
1. Bathymétrie.
Par sa faune de Lamellibranches, la première couche représente
un sédiment déposé dans la zone de balancement des marées (couche
5 de la coupe).
La deuxième, (couche 6 de la coupe) semble s’être déposée en
dehors de la zone de balancement des marées, ce que souligne l’abon¬
dance des Lichenopora. Protula (Serpule à lignes d’accroissement
concentriques ici), avec Pr. intestinum Lmk des mers d’Europe,
(par comparaison) « vivant probablement érigé et fixé sur des Ser-
pules, Bryozoaires, Balanes, Coraux et Anémones » (Mac Intosh —
Bulletin du Muséum, 2e série, 1. XXVIII, n° 4, 1956.
27
424
British Marine Annelids — Ray Society, vol. IV, part II, p. 337,
1923) et Eupsammia, polypier vivant à une profondeur ne dépassant
pas 50 m. (Alloiteau, Traité, p. 679), profondeur probable : —
5 m. à — 50 m. (7).
La troisième couche paraît être encore plus profonde (couche 7
de la coupe). On obtient quelques indices avec les Cirripèdes qu’elle
contient.
Eliminons Aporolepas qui présente (Withers, p. 116) des affinités avec
Zeugmatolepas genre crétacé. Scalpellum Stearnesi Pilsbry, forme affine de
Sc. fischeri Bertrand, vit d’après Pilsbry (22) et Hiro (21) à des profon¬
deurs de — 100 m. à — 200 m. dans les mers du Japon (Pacifique) et le
détroit de Bering. Euscalpellum rostrum Darwin, forme affine de E. vomer
Bertrand, est une espèce Indo-Pacifique, draguée entre — 15 m. et —
113 m. de profondeur. Entalophora proboscidea Mil. Edw. est un bryo-
zoaire abondant et très bien conservé dans cette couche ; dans les mers
actuelles, il atteint son maximum d’exubérance vers 100 m. de profon¬
deur et peut descendre jusqu’à 330 m. (Canu et Bassler, 1920, p. 727) —
profondeur probable : — 50 m. à — 100 m.
Donc, au Lutétien, dans cette région du Bassin de Paris, la pro¬
fondeur de la mer a été en s’accentuant constamment.
2. Relations fauniques.
Si on examine les faunes de Bryozoaires publiées par F. Canu (10)
en 1907-1910, on voit que c’est avec Parnes (Hameau de Beauvoir)
que la localité de Saint-Gervais présente le plus d’affinités. Sur les
51 espèces de Parnes, 30 se retrouvent à Saint-Gervais. Les rela¬
tions sont, encore plus étroites si l’on examine quelques espèces.
Stomatopora parnense Canu et Lichenopora convexa Canu n’existent
que dans ces deux localités. Onychocella parisiensis d’Orb. et surtout
Tubucella mamülaris Mil. Edw. sont d’une abondance insolite dans ces
deux gisements, car c’est seulement dans la zone IV à O. complanatus
qu’elle est commune.
Notons également que Beauvoir est à la cote + 96 m. et Le Rocquet
+ 98 m.
C’est un des plus riches gisements fossilifères à Bryozoaires,
actuellement accessible, du Lutétien du Bassin de Paris ; celui de
Chaussy, d’après Canu 1907-1910, a fourni 78 espèces. Celui de
Parnes (Beauvoir) 51, et celui de Rocquet en contient 46.
3. Stratigraphie.
La couche à Lamellibranches et dents de Squales me semble
représenter la Zone I, dont toutes les espèces de Bivalves se retrou¬
vent à Parnes, Chaumont-en-Vexin, Laincourt-Saint-Pierre.
La zone II semble avoir été détruite par la zone III à EchinideS,
car on observe des Bryozoaires consolidés dans cette couche qui
— 425
n’appartiennent pas à la faune autochtone. Cette lacune n’est peut-
être que locale. Les couches 6-7 représentent donc la zone III à
E. Calvimontanus et E. Issyavensis.
Enfin, la zone IV à O. complanatus est visible à Etrez sur le pla¬
teau, où l’on peut encore observer les anciennes carrières de pierres
de taille, comprises entre les cotes -f- 110 m. et -f- 120 m.
BIBLIOGRAPHIE
Stratigraphie.
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stratigraphique, 388 p., 7 coupes et cartes, Angers , 1925.
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d’Hérouval (Cuisien). Bull. Mus. Hist. Nat., 2e sér., t. XVII,
n° 3, pp. 279-281, 1945.
3. Fritel, PJi. — Guide géologique et paléontologique de la Région
Parisienne dans un rayon de 100 Km., 356 p., 162 fig., 25 cartes,
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4. Fornasini, C. — Illustrazione di specie Orbignyane di Foraminiferi
istituite nel 1826. Memorie R. Accad. Sci. Istit. di Bologna, sér. VI,
t. I, pp. 3-17, 4 Tav., Bologna, 1904.
— Illustrazione etc... Miliolidi, ser. VI, t. II, pp. 59-70, 4 Tav., Bologna,
1905.
— Illustrazione etc... Rotalidi, ser. VI, t. III, pp. 61-70, 4 Tav., Bologna,
1906.
5. Le Calvez, Y. — Révision des Foraminifères lutétiens du Bassin de
Paris. Mém. Carte Géol. détail. France. I. Miliolidae, 45 p., IV pl.,
1947 ; II. Rotaliidae et familles affines, 54 p., VI pl., 1949 ; III.
Polymorphinidae, Buliminidae, Nionionidae, 64 p., IV pl., 1950 ;
IV. V alvulinidae, Peneroplidae, Ophtalmidiidae, Lagenidae, 64 p.,
IV pl„ 1952.
6. Terquem, O. — Mémoire sur les Foraminifères de l’Éocène des envi¬
rons de Paris. Mém. Soc. Géol. Fr., 3e sér., t. II, 193 p., 20 pl., 1882.
Polypiers.
7. Alloiteau, A. — Polypiers in Traité de Paléontologie. Piveteau, II.
Madréporaires post-paléozoïques, pp. 539-684, 130 fig., 10 pl.,
tome I, Paris Masson, 1952.
8. Milne-Edwards, A. et Haime, J. — Histoire Naturelle des Coral-
liaires et Polypes proprement dits, 3 vol. de texte, 326 p., + 633 p.
-(- 560 p., 31 pl., Paris Roret, 1857-1860.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 4, 1956.
27'
426 —
Bryozoaires
9. Buge, E. et Balavoine, P. — Sur un nouveau genre de Bryozoaire du
Lutétien du Bassin de Paris : Paratretocycloecia parisiensis nov.
gen. nov. sp... Bull. Soc. Géol. Fr., (6), t. 1, pp. 101-103, 1 pl., 1951.
10. Canu, F. — Bryozoaires des terrains tertiaires des environs de Paris,
Ann. Paléont., 164 p., 18 pl., 1907-1910.
11. — Canu, F. et Bassler, R. S. — North American Early Tertiary
Bryozoa, U. S. Nat. Mus. Bull., n° 106, 879 p., 106 pl., 279 fig.,
1920.
12. Id. — • Bryozoaires Eocènes de la Belgique. Mus. Roy. Hist. Nat.
Belgique, Mém. n° 39, 70 p., 5 pl., 1929.
Brachiopodes.
13. Voir Cossmann, M. et Pissaro, G. (14).
Mollusques.
14. Cossmann, M. et Pissaro, G. — Iconographie complète des Coquilles
fossiles de l’Eocène des environs de Paris. Tome I : Pélécypodes,
45 pl., Paris 1904-1906. Tome II : Scaphopodes, Gastéropodes,
Céphalopodes. Brachiopodes et supplément, 65 pl., Paris, 1910-
1913.
Serpules.
15. Chenu, J. C. — Illustrations Conchyliologiques ou descriptions et
figures de toutes les coquilles connues, vivantes et fossiles. Tome I
(Serpules et Spirorbes, 13 pl), in-4°. A. Franck, libraire-éditeur et
Masson, 1842 (1843).
16. Rovereto, G. — Serpulidae del Terziaro e del Quaternario in
Italia Paléontographia Italica., Mém. di Paleont., vol. IV, pp. 47-
92, 2 tav., Pisa, 1898.
17. Rovereto, G. — - Studi monografici sugli Anellidi fossili. I. Terzia-
rio ; Paléontographia Italica, Mém. di Paleont., vol. X, 74 p., 4 pl.,
2 fig., Pisa, 1904.
18. Wrigley, A. — Les Opercules de Serpulidés de l’Éocène du Bassin
de Paris. Bull. Soc. Géol. Fr., (5), t. XIX, pp. 499-505, fig., 1949.
Ostracodes.
19. Bosquet, J. — Description des Entomostracés fossiles des terrains
tertiaires de la France et de la Belgique, 142 p., 6 pl., Bruxelles,
1852.
Décapodes.
20. Milne-Edwards, A. — Histoire des Crustacés podophtalmaires
fossiles, 222 p., 16 pl., Paris, Martinet, 1861.
— 427 —
Cirripèdes.
21. Hiro, F. — Report on the Cirripedia collected by the Surveying
Ships etc... Records of océanographie Works in Japan, vol. V,
pp. 11-84, 22 fig., 3 pl., 1933.
22. Pilsbry, H. A. — Barnacles of Japan and Bering Sea. Bull. Bur.
Fischeries , vol. XXIX, n° 739, pp. 62-84, pl. VlII-XVin, 1909
(17 février 1911).
23. Withers, Tu. H. — Catalogue of fossil Cirripedia in the départ, of
Geology (British Muséum), vol. III. Tertiary. 396 p., 105 fig., 64 pl.,
London, 1953.
Eehinodermes.
A) Crinoïdes.
24. Balavoine, P. — Sur la présence du genre Antedon dans le Lutétien
de l’Eure. Bull. Soc. Géol. Fr., (5), t. XX, p. 49, pl. 11 b, 1950.
B) Stéllerides.
25. Valette, Dom A. — Note sur la présence de trois Stéllerides fossiles
recueillis dans le Bassin de Paris. Bull. Soc. Géol. Fr., (4), XXV,
pp. 517-522, 3 fig., 1925 (1926).
C) Echinides.
26. Cotteau, G. — Paléontologie française, Terrains tertiaires ; I. Échi-
nides Éocènes, 2 vol., 692 p. 789 p., 384 pl., Paris Masson, 1885-
1894.
27. Sorignet, Abbé. — Oursins fossiles de deux arrondissements du dépar¬
tement de l’Eure (Bouviers et Andelvs), 84 p., Vernon, 1850.
Poissons.
28. Leriche, M. — Contribution à l’étude des Poissons fossiles du Nord
de la France et des régions voisines. Mém. Soc. Géol. Nord, t. V,
Mém. I, 430 p., 79 fig., 17 pl., 1908.
— 428 —
OpHIURITES (OpHIOMUSIUM ?) LAMBERTI,
jv. sp. de l’Eocène inférieur du Dahomey
Par Jean Roman.
Sommaire. — Description d’une espèce nouvelle d’Ophiure,
caractérisée essentiellement par son disque circulaire, ses pièces
buccales angulaires losangiques et ses plaques latérales se rejoignant
sur la ligne médiane des bras et portant des épines.
Le Centre d’Etudes et de Documentation paléontologiques ayant
reçu de M. Lambert, du Bureau minier de la France d’Outre-mer,
une Ophiure pour détermination, M. Roger, Directeur de ce Centre,
m’en a confié l’étude1. Ce spécimen provient de Akpé (Dahomey),
où il a été recueilli dans un puits à 4 m. de profondeur, dans des
couches attribuées à l’Eocène inférieur ou plus précisément au
Paléocène.
Conditions de fossilisation. L’échantillon mesure environ
30 mm. de diamètre. Il se détache en rouille à la surface d’une argile
feuilletée beige-clair très friable. C’est un moule externe complet
de la face ventrale, imprégné d’oxyde de fer, étendu suivant la fine
stratification. Cependant, à leur extrémité distale, les bras qui
n’occupent pas exactement le même plan que le disque central
s’enfoncent plus ou moins sous un feuillet d’argile, et à la surface
on distingue leur trajet à un léger bombement. Le fossile lui-même a
disparu.
Son extrême fragilité interdisant le moulage pour obtenir une res¬
titution de la face ventrale en positif, on pouvait en revanche espérer
connaître le tracé des bras jusqu’à leur extrémité par le moyen d’une
radiographie. Celle-ci a été effectuée par les soins de M. Roger, mais
n’a pas fourni de détails supplémentaires sur l’Ophiure, celle-ci
étant trop faiblement minéralisée. Par contre elle a révélé l’exis¬
tence d’une structure dans des éléments allongés semblant remplis
de pyrite de fer oxydée, qui traversent obliquement l’échantillon
d’argile où se trouve l’Ophiure. M. Roger pense qu’il s’agit de débris
végétaux.
Il faut noter que si le moule externe est conservé dans son entier,
les fins détails de structure et d’ornementation ont dans l’ensemble
disparu.
1. Je remercie M. Lambert de m’avoir autorisé à publier la présente note et à con¬
server l’échantillon décrit dans les collections du Laboratoire de Paléontologie du
Muséum.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVIII, n° 4, 1956.
429
Description. Dimensions : diamètre du disque : 6 mm., longueur
d’un bras (y compris la partie engagée dans le disque, soit 2 mm.) : 13 mm.,
largeur d’un bras au départ du disque : 1,5 mm.
Disque régulièrement circulaire, les côtés interradiaux étant nettement
convexes. Un large bouclier oral de forme pentagonale allongée occupe
chacun des espaces interradiaux. Il paraît dépourvu d’une quelconque
ornementation ou du moins celle-ci n’est pas conservée distinctement.
De chaque côté des bras on arrive à distinguer un bourrelet losangique
allongé qui représente sans doute la fente génitale. Il n’y en a qu’une seule
paire par interradius.
La bouche est en forme d’étoile à cinq branches, dont chacune est aussi
étroite au voisinage du centre qu’à son extrémité distale. A l’intérieur de
ses angles interradiaux se trouvent cinq paires de plaques losangiques
représentant les pièces buccales angulaires.
Les bras sont assez grêles et relativement courts, la partie libre étant
égale à deux fois le diamètre du disque. Ils diminuent progressivement de
largeur à partir de leur partie proximale et s’effilent jusqu’à leur extré¬
mité. Un seul se laisse voir en entier. On ne connaît naturellement que leur
face externe ventrale. Les anneaux qui les constituent sont un peu plus
larges que longs ; toutefois, lorsque les bras se rétrécissent, leur largeur
arrive à égaler leur longueur. On ne distingue aucune trace de pores
pédieux à leur surface. Le long de leur axe, et, visible surtout dans la
partie proximale des bras, court une ligne (en saillie sur le moule) qui s’in¬
terrompt entre deux anneaux successifs. Il semble que ce soit la ligne de
430
suture des plaques latérales, les plaques ventrales étant alors complète¬
ment recouvertes par elles et rendues invisibles, au moins dans l’état de
conservation présent. Chaque plaque latérale porte un assez fort piquant
court, n’excédant pas sensiblement la moitié de la longueur d’une plaque
et implanté peu obliquement.
Position systématique. L’Ophiure décrite Semble à rapporter
à la famille des Ophiolepididae dont elle possède la paire de fentes
génitales unique (Delage et Hérouard 1903, p. 149) et les « piquants
courts, rabattus le long des bras» (Cuénot 1948, p. 264). Il est impos¬
sible de vérifier sur notre échantillon les autres caractères de cette
famille, relatifs notamment au squelette péristomien.
La détermination générique n’est pas moins incertaine, car fondée
sur les mêmes caractères. Cependant on doit noter l’analogie avec
Ophiomusium en ce qui concerne la structure des bras. Ce genre ne
possède de pores pédieux que sur la partie engagée dans le disque,
et les plaques latérales, très développées aux dépens des plaques
ventrales (et dorsales) très réduites, se réunissent au milieu de la
face ventrale des bras, ce que montre bien l’espèce vivante O.
lymani Thomson (Valette 1914, p. 19, fig. 7). Toutefois l’Ophiure
décrite possède des piquants relativement développés, alors qu’ils
seraient petits et vestigiaux (comme les plaques brachiales dorsales
et ventrales) selon Rasmussen (1950, p. 102). De plus elle ne pré¬
sente aucune trace de pores pédieux même Sur la partie engagée
des bras, mais cela doit provenir de la conservation insuffisante.
Rapports et différences. On connaît fort peu d’espèces
d’Ophiures dans l’Eocène. Sieverts-Doreck (1953), qui a étudié la
répartition des Ophiures tertiaires, signale seulement deux espèces
déterminées dans l’Eocène d’Europe et une dans celui des États-Unis.
Notre échantillon ne saurait être comparé à cette dernière, Ophio¬
musium stephensoni Berry (1942), de l’Eocène inférieur de l’état de
New-Jersey, qui n’est connue que par des plaques désarticulées,
et que Rasmussen (1950, p. 102) met avec un point de doute en
synonymie avec O. danicum Nielsen, du Danien supérieur du Dane¬
mark.
Il a quelques rapports avec Ophiura wetherelli Forbes (1852),
de l’Yprésien ( Londonton ) d’Angleterre, par ses dimensions et sa
forme générale, mais s’en distingue facilement par son disque circu¬
laire, non pentagonal, par ses bras plus courts (égaux à deux fois
le diamètre du disque au lieu de trois) et surtout par ses plaques
latérales se rejoignant sur la ligne médiane des bras, sans qu’on
puisse distinguer de plaques ventrales.
Ophiurites eocaenus Leriche (1931), du Panisélien (Yprésien
supérieur) de Belgique, dont on ne connaît bien que la face dorsale,
semble encore plus éloigné de notre échantillon. Il en diffère par ses
431 —
bras plus longs (égaux à trois ou quatre fois le diamètre du disque),
aux plaques ventrales bien développées, et ses piquants brachiaux
qui « n’ont pu être que fort petits » (Leriche, loc. cit., p. 118).
Outre les espèces éocènes, il importerait de comparer à l’Ophiure
étudiée celles du Sénonien et du Danien appartenant au même genre.
Ophiomusium danicum, du Danien supérieur du Danemark, ne
paraît pas beaucoup mieux connu que son synonyme présumé
O. stephensoni, au moins en ce qui concerne la forme générale et la
face ventrale, seule utilisable ici. Pourtant Rasmussen rapporte à
cette espèce l’empreinte sur un silex erratique de la face dorsale
d’un petit individu, dont il figure le moulage. Ce spécimen, au disque
sensiblement circulaire, est à peu près deux fois plus petit que le
nôtre. Il a le même aspect général, mais ses bras, du même ordre de
grandeur relative, paraissent un peu plus grêles. On ne peut guère
pousser plus loin la comparaison. Notons encore que O. danicum
est pourvu de piquants beaucoup plus petits sur les plaques latérales
des bras.
O. granulosum (Roemer), du Sénonien supérieur et inférieur d’Alle¬
magne et d’Angleterre, a aussi des piquants peu développés et des
bras plus longs et plus robustes.
Quant à O. subcylindricum (Hagenow), du Sénonien supérieur
du Danemark et de Rügen (Allemagne), aux plaques latérales dépour¬
vues de piquants et aux plaques ventrales des bras vestigiales ou
manquantes, il n’est connu que par des fragments de bras et des
plaques isolées.
En tout état de cause, et malgré sa conservation défectueuse
ne permettant pas de comparaisons poussées, l’Ophiure décrite
semble bien correspondre à une espèce nouvelle. Son attribution
générique n’étant pas absolument certaine, je préfère la désigner
sous le nom de Ophiurites, comme le conseille Ubaghs (1953, p. 824)
et je la dédie en témoignage de reconnaissance à M. Lambert.
Elle me semble caractérisée essentiellement par son disque circulaire,
ses pièces buccales angulaires losangiques et ses plaques latérales
se rejoignant sur la ligne médiane des bras et portant des épines.
BIBLIOGRAPHIE
Berry, Ch. T., 1942. A new Ophiuran from the Eocene of New-Jersey.,
Journ. Pal., t. 16, p. 393.
Cuénot, L., 1948. Embranchement des Echinodermes. Anatomie, étho¬
logie et systématique. In P. P. Grasse, Traité de Zoologie, t. 13,
Masson et Cie, Paris.
Delage, Y. et Hérouard, E., 1903. Traité de Zoologie concrète, t. 3. Les
Echinodermes. Schleicher frères et Cie, Paris.
432 —
Forbes, E., 1914. Monograph of the Echinodermata of the british Ter-
tiaries. Paleontographical Soc.
Leriche, M., 1930. Une Ophiure du « Panisélien » de la mer du nord
(Ophiurites eocaenus nov. sp.) . Bull. Soc. belge Pal. Hydrol., t. 40,
p. 109.
Rasmussen, H. W., 1950. Cretaceous Asteroidea and Ophiuroidea. Dan.
Geol. Undersogelse, sér. 2, n° 77.
Sieverts-Doreck, H., 1953. Zur Verbreitung kanozoischer Ophiuren.
Neues Jahrb. Geol. Pal., Mh., t. 6, p. 275.
Ubaghs, G., 1953. Classe des Stelléroides. In J. Piveteau, Traité de
Paléontologie, t. 3. Masson et Cie, Paris.
Valette, Dom A., 1914. Les Ophiures de la craie des environs de Sens.
Bull. Soc. Sc. hist. nat. Yonne.
— 433 —
Le TRANSPORT O' animaux marins et leur adaptation
EN AQUARIUM
Par Y. Plessis.
Dans un aquarium en circuit fermé, l’adaptation de certains ani¬
maux est une question qui pose bien des problèmes encore non réso¬
lus. Tandis que certains poissons tels les cottes, blennies, hippo¬
campes, des invertébrés comme les carcins, pagures, actinies, sont
peu exigeants et peuvent être introduits sans difficultés dans une
installation permanente, l’introduction de certaines espèces est
presque toujours vouée à l’insuccès. Bien plus, la différence de com¬
portement d’une même espèce d’un aquarium à l’autre est si
flagrante qu’au premier abord il ne semble pas y avoir d’explication
possible. Par exemple, l’oursin Psammechnius miliaris (Gmelin)
vit parfaitement pendant des mois dans un cristallisoir maintenu dans
un endroit frais pourvu que ce récipient soit couvert pour éviter
l’évaporation et que l’eau en soit renouvelée de temps en temps par
de l’eau de mer recueillie avec l’animal et maintenue en réserve. Par
contre, voulant introduire cette espèce dans l’installation perma¬
nente du Laboratoire des Pêches, je n’ai eu tout d’abord que des
insuccès. La raison de cette anomalie est très simple : beaucoup
d’animaux marins, surtout parmi les Invertébrés, sont particulière¬
ment sensibles aux brusques variations de température et de salinité.
Une installation permanente a une température et une salinité
définies, parfois très différentes de l’eau de mer d’où provient le
matériel vivant. Dès lors les précautions prises pendant le transport
sont tout à fait inutiles si l’on fait subir aux animaux, à l’arrivée,
un brusque changement de milieu.
Chaque fois que l’on veut transplanter des animaux très fragiles,
le meilleur moyen de les acclimater est de les transporter en même
temps qu’une assez grande quantité d’eau, soit dans le même réci¬
pient, soit séparément. Il faut éviter en cours de transport les change¬
ments rapides de température. J’utilise des bonbonnes de 10 litres
en matière plastique pour l’eau de mer et des récipients d’un litre
environ pour les animaux. A l’arrivée, après s’être assuré que l’eau
transportée et celle contenant les animaux sont à la même têmpé-
rature, le tout est mis dans un grand bac ; un diffuseur et, éventuelle
ment, un filtre à charbon sont installés dans ce bac. Au-dessus de
celui-ci, je place un récipient contenant de l’eau de l’aquarium.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVIII, n° 4, 1956.
— 434 —
Un siphon est alors amorcé de manière à mélanger les deux eaux.
Ce siphon a, au début de l’opération, un débit très faible ; son dia¬
mètre intérieur ne dépasse pas 1 mm. Après une demi-journée, le
siphon est remplacé par un autre d’un diamètre de 2 mm., je pour¬
suis cette opération pendant 24 heures et je termine ce mélange en
utilisant un siphon de 4 mm. de diamètre intérieur pendant deux
heures environ ; je préfère utiliser une série de siphons de diamètres
différents plutôt qu’un seul siphon du plus gros diamètre muni d’une
pince à lames parallèles pour en régler le débit. Dans ces conditions,
plus d’une centaine de litres d’eau provenant de l’installation per¬
manente, sont passés dans ce bac de stabulation où je maintiens
mes nouveaux pensionnaires pendant deux jours.
Le niveau de ce bac est maintenu constant grâce à un siphon qui
déverse le trop plein dans la réserve de l’aquarium. Par ce procédé
les animaux ainsi introduits sont très progressivement amenés à la
température et à la salinité de l’aquarium. Dans ces conditions, des
ophiures : Acrocnida hrachiata (Montagu), Ophiura texturata Lamarck,
Ophiocomina nigra (O. F. Müller), Amphipholis squamata (Delle
Chiaje), ont en 48 heures subi des différences de salinité atteignant
5 gr. par litre sans présenter les moindres troubles. Après ces pré¬
cautions prises, les pertes constatées sont très faibles. Il est impor¬
tant dans cette méthode de prendre pour la température la même
attention que pour la salinité.
Les modifications de température et de salinité peuvent être
grandes pourvu qu’elles se fassent très lentement. Beaucoup d’ani¬
maux peuvent subir des conditions sévères pendant la durée du trans¬
port pourvu qu’il ne soit pas trop long (augmentation de la tempé¬
rature, diminution d’oxygène etc...) mais bien peu supportent des
variations brusques. En Amérique x, des essais de transport de
homards ont même montré que ces animaux supportaient facilement
une augmentation de température d’environ 8°C (15° F) alors qu’une
diminution du même ordre leur était fatale. Il serait sans doute
intéressant de savoir si on ne peut imputer ces phénomènes aux
vitesses de variation de température plus qu’au sens de la varia¬
tion. Dans le transport, la condition essentielle est d’empêcher les
animaux de s’asphyxier et de veiller à ce qu’ils ne subissent aucune
variation brusque.
Laboratoire des Pcches Coloniales.
1. Mc Leese, D. W. et Wilder, D. G. (Conditions favorables pour garder les homards
en captivité). Fish. Res. Board Canad. — Progress Reports of the Atlantic Coast Stations.
n° 62, juillet 1955.
Le Gérant : Jacques Forest.
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nérogamie, 14, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1909 ; trimestriel,
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Tome XXVIII
2’ Série
OCTOBRE 1956
SOMMAIRE
Pages
Communications :
J. Dorst. Étude d’une collection d’oiseaux rapportée des hauts plateaux
andins du Pérou méridional . 435
J. Denis. Description de deux Araignées nouvelles de la Mer Rouge . 446
F. Grandjean. Observations sur les Oribates (36e série) . 450
M. Rose. Les Copépodes pélagiques de la Baie de Cauda (Viêt-Nam) . 458
M. Hamon. Chétognathes recueillis dans la Baie de Nhatrang-Cauda . 466
E. Leloup. Siphonophores Calycophorides de la Baie de Nhatrang-Cauda . 474
A. Tixier-Durivault. Les Alcyonaires du Muséum. I. Famille des Alcyonidae.
4. Genre Lobophytum (suite) . 476
A. Guillaumin. Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum.
(Notules sur quelques Orchidées d’Indochine XIV) . 483
Ph. Brébion. Découverte d’une espèce nouvelle de Gastéropode dans le Séno-
nien inférieur du Gabon : Pugnellus hourcqui . 489
A. Loubière. Sur un nouveau genre de Mésocaryales paléozoïques . 492
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1956. — N° 5
416e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
4 OCTOBRE 1956
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. RERLIOZ
COMMUNICATIONS
Étude d’une collection d'oiseaux rapportée
DES HAUTS PLATEAUX ANDINS DU PÉROU MÉRIDIONAL \
Par Jean Dorst.
Au cours d'une récente mission au Pérou, nous avons séjourné
sur les hauts plateaux de la partie la plus méridionale de ce pays
pendant les mois de janvier et février 1955, afin d’y étudier les
oiseaux qui vivent à ces altitudes. La présente collection a été réunie
dans cette région, et, principalement sur le territoire de la hacienda
Checayani, près d’Azangaro, Dépt. de Puno, dont les terres, s’éta¬
geant à partir d’environ 3.800 m., présentent tous les biotopes sus¬
ceptibles d’être rencontrés dans les hautes Andes, y compris les
biotopes aquatiques. Que ce soit pour nous l’occasion de remercier
une fois de plus notre ami le Dr Hernando de Macedo, qui a bien
voulu nous accorder la plus généreuse hospitalité dans son domaine
et à la Station biologique qu’il y a créée. D’autres collections ont été
faites aux bords mêmes du lac Titicaca (3812 m). Tous les lieux de
collecte sont donc situés en pleine zone interandine — la puna des
Péruviens — aux caractères écologiques si particuliers.
On ne manquera d’être frappé de l’appauvrissement de cette
1. Résultats d’une mission scientifique au Pérou, sous l’égide de l’Institut français
d’études andines de Lima. Note n° 5.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVIII, n° 5, 1956.
28
— 436
avifaune, dû aux dures conditions qu’impose ce milieu aux ani¬
maux. Certains types nettement tropicaux y ont cependant pénétré,
comme par exemple les Psittacidés et les Trochilidés. Parmi les
Passereaux, les types dominants sont les Furnariidés et les Frin-
gillidés, dont certains genres sont même propres aux hautes Andes.
On remarquera également la richesse tant spécifique que numérique
de la faune aquatique en rapport avec l’existence d’innombrables
lacs qui parsèment les hauts plateaux.
Dans l’ensemble, les oiseaux qui peuplent ces régions du Pérou
méridional font partie d’une avifaune répandue sur une bonne
partie des territoires andins, depuis l’Ecuador et même la Colombie
jusqu’en Patagonie. Cette avifaune est cependant plus ou moins
différenciée. Certains oiseaux atteignent dans le bassin du lac Titi-
caca les limites septentrionales de leur répartition : tel l’Ictéridé
Agelaius thilius. Certaines autres espèces sont localisées dans cette
région, comme par exemple le Grèbe Centropelma micropterum,
endémique du lac Titicaca aux ailes atrophiées. Divers caractères
fauniques permettent donc de distinguer une faune interandine
propre à une aire dont la limite septentrionale est formée par la
chaine du Vilcanota. Ce sont les représentants de cette faune qui
font l’objet de la présente collection.
P ODICIPITIFORMES.
Podiceps rolland chilensis (Lesson). — Checayani, lac Yanakearea :
1 <J. 1 Ç, 20 et 26 janvier.
Ce petit Grèbe à l’iris carmin est caractéristique de la zone encombrée
de végétation amphibie qui ceinture la plupart des lacs des hauts pla¬
teaux.
Podiceps occipitalis juninensis (Berl. et Stolz.). — Lac Titicaca,
au large de Chucuito : 3 cj 1 $, 2 pull., 28 février.
Ce Grèbe à très vaste distribution dans les Andes possède un œil rouge
vermillon très vif, déjà bien pigmenté chez les jeunes âgés d’une semaine
environ.
Centropelma micropterum (Gould). — Lac Titicaca, au large de
Chucuito : 1 (J, 1 $, 28 février.
Ce Grèbe d’assez grande taille possède des parties nues vivement pig¬
mentées : iris brunâtre, tarses jaunes à l’intérieur, noirs à l’extérieur ;
doigts en grande partie jaunes à la face supérieure et noirs à la face infé¬
rieure. Le bec comporte une mandibule supérieure brun-rougeâtre et une
mandibule inférieure jaune.
437
PÉlÉCANIFORMES.
Phalacrocorax b. brasilianus (Gm.), — Checayani, lac Yana-
kearea : 2 Ç, 20 janvier, 5 février.
Nos spécimens ont le bec remarquablement court et gracile (37,40 mm),
comme beaucoup d’individus de cette espèce provenant des lacs de grande
altitude. Murphy ( Oceanic birds of South America) avait déjà remarqué
la faible dimension du bec chez ces oiseaux. En dépit de l’abondant
matériel que nous avons pu étudier, il nous semble impossible de séparer
une race spéciale de Cormorans propre aux hauts plateaux péruviens,
en raison des grandes variations que l’on observe chez les autres popu¬
lations de cette espèce. Tout ce qu’on peut dire est que d’une manière
générale les populations des hauts plateaux ont un bec très gracile, alors
que la majorité des autres populations ont un bec plus long et plus fort
que celles-ci.
Ardéiformes.
Plegadis Ridgwayi (Allen). — Checayani : 3 (J, 2 $ juv., 25 et
29 janvier.
Les jeunes de cette espèce ont le dessous du corps gris brunâtre très
foncé, alors que ces parties sont gris noirâtre, plus ou moins pourpré
chez l’adulte. Chez un de nos adultes, qui présente par ailleurs une métal¬
lisation très intense des parties supérieures et des couvertures de l’aile,
le dessous du corps est varié de plumes rousses répandues sur toutes
les parties inférieures. Il est possible que les plumes prennent cette cou¬
leur juste avant la mue ; toutes les plumes rousses paraissent en effet très
usées et prêtes à être remplacées.
Theristicus Branickii Berl. et Stolz. — Muîiani : 1 Ç, 1 ad. sexe non
dét., 30 janvier.
A l’inverse de la précédente espèce, cet Ibis, lui aussi propre aux hauts
plateaux andins, vit principalement dans les endroits secs et notamment
parmi les rochers. Ses pattes sont rouge corail.
Ansériformes.
Phoenicopterus chilensis Molina. — Laguna de Salinas, près
d’Azangaro : 1 3 mai.
Une colonie de Flamants se tient sur ce lac d’eau saumâtre où prospèrent
de nombreux petits Crustacés propres à ce milieu.
Anas puna Tschudi. — Checayani, lac Yanakearea : 1 1 Ç,
20 et 25 janvier.
Le bec de ce Canard propre aux hautes régions andines est d’un bleu
très intense, aussi bien chez le mâle que chez la femelle. Les caractères
indiqués pour la distinction des sexes, la femelle ayant des teintes moins
vives, notamment, sur le miroir alaire, semblent peu constants et se rap¬
portent à notre avis bien plus à des différences selon l’âge.
— 438 —
Anas spinicauda Vieillot. — Checayani : 2 g, 2 $, 23 janvier au
4 février.
Ce canard d’allure comparable à notre Pilet a un bec jaune citron, à
l’exception du culmen et des bords des mandibules supérieure et inférieure
qui sont noirs. La femelle se distingue aisément du mâle par l’absence
d’une bande noire au miroir, cette couleur étant remplacée par du brun.
Anas flavirostris oxyptera Meyen. — - Checayani : 1 <$, 3 $, 26 jan¬
vier au 4 février.
Cette petite Sarcelle à bec jaune vif, sauf le culmen noir, montre une
prédilection marquée pour les rivières au cours tranquille.
Anas cyanoptera orinomus (Oberholser). — Checayani : 3 2 Ç,
26 janvier au 20 février.
Cette race de Sarcelle à ailes bleues propre aux hauts plateaux du sud
du Pérou, de la Bolivie et du nord du Chili, est d’une taille supérieure à
celle de la race typique, ce que confirment nos spécimens. Il n’y a par
contre aucune différence constante dans la coloration.
Oxyura f. ferruginea (Eyton). — Checayani : 2 1 $, 20 janvier,
5 février.
La plage blanche qui orne le menton de ce Canard est d’étendue très
variable ; chez l’un des mâles, elle est réduite et tend à former une petite
tache directement placée sous le menton, alors que chez l’autre, elle forme
une vaste plage où les plumes blanches sont mêlées de plumes noires et
rousses. Ces différences paraissent en rapport avec l’âge.
Lariformes.
Larus serranus Tschudi. — Checayani, lac Yanakearea : 2 1 Ç
juv., 25 janvier. 5 février,
Charadriiformes.
Ptiloscelis resplendens (Tschudi). — Checayani : 1 <$, 4 février.
Les pattes de ce Vanneau sont rose carminé vif, son iris rose vif, son
bec rose carminé à pointe noire.
Capella Paraguaiae andina (Tacz.). — Checayani 1 1 $, 29 jan¬
vier.
Cette race, propre aux hauts plateaux, est bien caractérisée par une
taille moindre et surtout par la faiblesse et la brièveté très apparente
de son bec (les becs de nos spécimens ont une longueur respective de 57 et
tiO mm).
Tringa melanoleuca (Gm.). — Checayani : 3 21 janvier, 4 février.
Erolia melanotos (Vieillot). — Munani : 1 $, 30 janvier ; lac Titi-
caca, dans une île flottante au large de Chucuito : 1 Ç, 28 février.
Ces deux Limicoles sont des migrateurs nord-américains en hivernage
— 439 —
sur les hauts plateaux péruviens. Ils nous ont semblé abondants tous les
deux, surtout le premier qui se tenait par troupes importantes.
Rallifohmes.
Gallinula chloropus Garmani Allen. — Checayani, lac Yanakearea :
1 25 janvier.
Cette race propre aux hauts plateaux du sud du Pérou, du nord du Chili
et de la Bolivie, est très facilement reconnaissable à sa grande taille
(l’aile de notre spécimen mesure 124 mm) et à son intense pigmentation ;
le plumage est en effet presque entièrement gris très foncé, à peine lavé
d’olivâtre sur le dos. La plaque frontale et la base du bec sont eux aussi
très intensément colorés en rouge vif, l’apex du bec étant jaune verdâtre.
Fulica americana peruviana A. Morrison. — Checayani, lac Yana¬
kearea : 1 <J, 1 Ç juv., 26 janvier.
Cette race, décrite du lac Junin, étend sa répartition sur une bonne
partie des Andes depuis le sud de la Colombie, jusqu’au nord du Chili et
de l’Argentine. Ses caractères morphologiques sont particulièrement
nets : d’une part sa très grande taille (notre <? ad. a une longueur d’aile
de 245 mm, un maximum pour cet oiseau), d’autre part l’intensité de sa
pigmentation qui se traduit par une coloration générale gris très foncé
et surtout par la disparition complète de la terminaison blanche des rémiges
secondaires. Notons que le bec de ce spécimen est jaune orangé, le culmen
étant blanchâtre, l’apex vert clair ; la plaque frontale est brun rougeâtre.
Les pattes sont noirâtres, teintées de verdâtre. Le spécimen juvénile est
d’une taille inférieure (aile : 225 mm). Son plumage, beaucoup plus clair,
est barré de blanchâtre dessus (bord des plumes). Son bec et sa plaque
frontale peu développée rappellent par leur couleur ceux de l’adulte,
mais ne sont que très peu colorés.
Fulica gigantea Eydoux et Souleyet. — Checayani, lac Yana¬
kearea : 1 (J, 2 $, 25 janvier.
Cette Foulque, la géante du groupe, est propre aux lacs de grande alti¬
tude du Pérou, de la Bolivie et du nord du Chili. Sa plaque frontale et son
bec sont très intensément colorés ; mais comme les auteurs sont loin d’être
d’accord sur ces couleurs, nous croyons utile de transcrire nos notes
sur ce point : « partie centrale de la mandibule supérieure blanche, se pro¬
longeant vers le milieu de la plaque frontale de la même couleur. Cette
plaque frontale comporte de chaque côté une large plaque jaune vif,
descendant sur le bec ; commissures du bec et apex noir rougeâtre. Man¬
dibule inférieure rougeâtre à la base, passant au noirâtre vers l’apex. Les
pattes sont rouge corail ».
Rallus sanguinolentus Tschudii (Chubb). — Checayani : 1
29 janvier, Munani : 1 Ç, 30 janvier.
Cette sous-espèce, propre aux régions d’altitude du Pérou, est de grande
taille ; son bec est particulièrement allongé, 60 mm chez le d ad. Le bec
de notre <J ad. est très intensément coloré : partie proche du front bleu
— 440
clair, partie médiane rouge, partie terminale vert jaune vif. Les pattes
sont rouge corail.
Tinamiformes.
Nothura maculosa Agassizi Bangs. — Checayani : 1 Ç ad., 1 Ç juv.,
5 février.
COLUMBIFORMES.
Metriopelia m. melanoptera (Molina). — Checayani : 1 $, 16 février.
Ce spécimen possède bien la coloration relativement peu intense
qui caractérise les populations les plus méridionales de cette espèce.
Gymnopelia Ceciliae gymnops Chubb. — Checayani : 1 c?, 1 $,
23 janvier.
Cette Tourterelle est elle aussi plus claire que ses congénères vivant
plus au nord, à partir du Pérou central.
Falconiformes.
Phalcobaenus albogularis megalopterus (Meyen). — Checayani : 1 Ç,
24 janvier.
Ce Caracara propre aux hautes régions andines possède une poche
gulaire nue de couleur jaune avec une bande médiane jaune orangé vif.
Notons que notre spécimen présente une fracture consolidée du radius,
paraissant ancienne.
Circus cyanus cinereus Vieillot. — Checayani : 1 $, 11 février.
Falco sparverius cinnamominus Swainson. — Checayani : 1
3 février.
La distinction entre cette race qui atteint la partie sud-est du Pérou
et la forme peruvianus (Cory) nous semble souvent difficile à établir. Notre
individu, un 3 bien adulte, se rapproche par sa taile de cinnamominus,
mais la réduction des stries noires du dos rappelle par contre la race péru¬
vienne.
Buteo poecilochrous Gurney. — Checayani : 1 ^ 1 Ç, 4 février,
28 avril.
Le statut de cette Buse de grande taille est encore assez mal déterminé
par rapport à une espèce voisine, B. polyosoma (Quoy et Gaimard) qui
habite les mêmes territoires. Nos spécimens appartiennent incontestable¬
ment à cette espèce, en raison de leur formule alaire (Taile est très arron¬
die, la 5e rémige étant plus longue que la 3e) et de leur forte taille : la
longueur de Taile atteint 460 mm chez notre $, et 425 chez le 3- La
femelle est en plumage « normal », le manteau étant roux vif, la gorge et la
poitrine blanches, le ventre teinté de roux et barré de brunâtre. Le mâle
est par contre entièrement brun noirâtre dessus, les rémiges tertiaires
étant marquées de roux ; le dessous est fortement lavé de roux, le ventre
étant barré de brun foncé.
— 441 —
Strigiformes.
Tyto alba contempta (Hart.). — Putina : 1 <$, 1 Ç, 15 février.
Speotyto cunicularia juninensis (Berl. et Stolz.). — Pampa de
Munani : 1 30 janvier.
PsiTTACIFORMES.
Bolborhynchus aurifrons Margaritae Berlioz et Dorst. — Checa-
yani : 1 1 $, 21 janvier, 25 avril.
Ce petit Perroquet, dont la synonymie est des plus confuses (voir Ber¬
lioz et Dorst, Oiseau et R. F. O., XXVI : 81-86, 1956) est localement
abondant sur les hauts plateaux.
PlCIFORMES.
Colaptes rupicola puna Cab. - — Checayani : 1 1 $, 13 février.
Trochiliformes.
Oreotrochilus Estella (d’Orb. et Lafr.). — Checayani : 1 2 Ç,
1 juv., 26 janvier au 18 février.
Colibri coruscans (Gould). ■ — Checayani : 3 <J, 9 au 18 janvier.
Passéhiformes.
Furnariidés.
Geositta cunicularia Titicacae Zimmer. — Bives du lac Titicaca,
entre Pomata et Juli : 2 1 $, 26 février.
Cette race de coloration assez foncée est propre aux bords du lac Titi¬
caca. Elle se différencie de la forme juninensis Tacz. du Pérou central
par une coloration à dominante grise sur le dos, plus foncée aussi bien
sur les rémiges que sur les plumes de contour. Le bec a tendance à être
plus long et les taches pectorales un peu mieux marquées. Ces différences
n’apparaissent cependant pas toujours nettement et certains spécimens
ne se distinguent pratiquement pas de sujets provenant de la région du
lac Junin. Comme d’autres Passereaux des hautes Andes, on assiste en
allant du nord au sud à une mélanisation du plumage dont les différentes
races décrites ne marquent que les principales étapes. Mais il ne faut pas
s’étonner de trouver des variations individuelles rendant parfois les sépa¬
rations illusoires.
Geositta tenuirostris (Lafr.). — Hauts plateaux entre Checayani
et Munani : 1 Ç, 15 février.
Nous n’avons rencontré cette espèce que sur les plateaux au climat
particulièrement rude, à grande altitude aux environs de 4.400 m.
— 442 —
Cinclodes fuscus albiventris (Phil. et Landb.). — Checayani : 3 (J,
2 $, 2 au 17 février.
Cet oiseau est sans conteste le plus commun de tous ceux qui habitent
les hauts plateaux. La race albwentris , propre au Pérou, à la Bolivie et
au Chili septentrional, est intermédiaire à celle qui peuple l’Ecuador
(albidiventris Sel.) et celle du Chili (fuscus Vieillot), comme il ressort de
l’étude de séries de peaux provenant de diverses régions andines. On
observe un gradient dans la couleur des parties supérieures qui deviennent
de plus en plus roux châtain vers le nord, et de plus en plus grises vers le
sud. Les sujets du Pérou méridional sont exactement à mi-chemin de ces
deux tendances.
Cinclodes a.atacamensis (Phil.). — Checayani. : 1 $, 10 février.
Cette espèce de plus grande taille que la précédente est beaucoup moins
répandue, manifestant des préférences écologiques plus strictes. Remar¬
quons que les mêmes variations géographiques dans la coloration s’obser¬
vent que chez C. fuscus Cette espèce, qui atteint au Pérou central sa
limite septentrionale, y est moins pigmentée que dans le sud de son habi¬
tat (forme schocolatinus Reich.).
Upucerthia validirostris pallida Tacz. — Checayani : 1 Ç, 26 avril.
Ce Furnariidé au long bec courbe, assez abondant en certains lieux,
appartient à une race peu différenciée par rapport à ses congénères plus
méridionaux (validirostris (Burm.)) ; il se différencie par contre mieux
de ceux du Pérou central (Jelskii (Cab.)) au plumage moins lavé de roux.
Phleocryptes melanops schoenobaenus Cab. et Heine. — Checayani,
lac Yanakearea : 3 dont 2 juv., 1 $ juv., 20 janvier-5 février.
La taille des oiseaux appartenant à cette race propre aux hautes régions
des Andes du Pérou, de la Bolivie et du nord du Chili, est très variable et
ne constitue pas un critère subspécifique valable. Le meilleur caractère
difîérenciel est incontestablement la coloration des parties inférieures,
beaucoup plus intense que chez la race typique, propre aux régions
basses. La coloration des parties supérieures est par contre variable et ne
permet pas de distinction, pas plus que la longueur du bec.
Les jeunes présentent une coloration comparable à celle des adultes,
notamment en ce qui concerne le manteau. Mais ils présentent aussi
de notables différences. Les plumes de leur tête sont marquées d’une strie
médiane rousse. La pattern individuelle des plumes de la nuque et des
parties inférieures diffère largement en raison de la présence d’une bor¬
dure noirâtre. Les plumes de la poitrine sont beige roussâtre en leur
milieu, formant ainsi une sorte de collier foncé tranchant nettement
sur la gorge et la poitrine à dominante blanchâtre, en dépit des bordures
foncées des plumes.
Leptasthenura andicola peruvianci Chapman. — Checayani : 1 Ç,
26 janvier.
Le spécimen, une femelle bien adulte, présente d’assez notables diffé¬
rences par rapport à des oiseaux provenant d’Ecuador. Son plumage est
en effet d’une manière générale plus clair (plumes de la tête beige cannelle
— 443 —
clair, stries médianes blanches du manteau et des parties inférieures
nettement plus larges).
Nous n’avons observé qu’à une seule reprise ce Furnariidé, qui nichait
dans un Pouya ( Puya cf Raimondiï).
Asthenes d’Orbignyi Arequipae (Sel. et Salv.). — Checayani : 2 rj,
1 $, 8 et 20 février.
Nos spécimens appartiennent à la race Arequipae dont ils ont l’intensité
de la coloration des parties supérieures ; les rémiges sont même plus pig¬
mentées, étant noirâtres et non brunâtres comme chez les spécimens en
provenance d’Arequipa. Les épaulettes roux cannelle vif sont toutefois
mieux pigmentées que chez ces derniers, rappelant ainsi la forme conso-
brina Hellm. de Bolivie dont nos spécimens se différencient nettement par
ailleurs.
Tyrannidés.
Tachuris rubrigastra alticola (Berl. et Stolz.). — Checayani, lac
Yanakearea : 1 25 janvier.
Ce petit Tyran au plumage bigarré vit uniquement parmi les associations
de Scirpes ( Scirpus riparius) qui encombrent de nombreux lacs des hauts
plateaux, où il est d’ailleurs rare, à l’inverse des populations habitant
les basses régions du Chili et de l’Argentine. Notons que notre spécimen
ne présente pas de noir aux rectrices externes, qui sont entièrement
blanches, tout comme chez les individus appartenant à la sous-espèce
typique.
Ochthoeca oenanthoides polionota Sel. et Salv. — Checayani : 1
22 février.
Notre spécimen présente tous les caractères de cette race propre au
sud du Pérou, et notamment l’intensification marquée de la coloration du
plumage.
Lessonia rufa oreas (Sel. et Salv.). — - Checayani : 1 <$, 30 avril.
Ce petit Tyran terrestre ne fréquente que les bords des lagunes, mani¬
festant ainsi des préférences écologiques très étroites.
T roglodytidés.
Troglodytes musculus puna Berl. et Stolz. — Checayani : 1 $ juv.,
I juv. sexe non dét., 2 et 18 février.
Ces jeunes, dont les rectrices ne sont encore que très courtes, présentent
cependant déjà toutes les particularités de l’adulte, notamment l’intensi¬
fication de la coloration du plumage, surtout visible sur les parties infé¬
rieures.
Motacillidés.
Anthus correndera calcaratus Tacz. — Checayani : 1 Ç, 17 février.
Cet oiseau, peu commun dans le territoire étudié, présente les caracté¬
ristiques de l’espèce, et en particulier la coloration des parties supérieures.
II se tient surtout dans les parties les plus humides.
— 444 —
Anthus furcatus brevirostris Tacz. — Checayani : 1 21 janvier.
Cet oiseau se reconnaît aisément de la précédente espèce, même dans
la nature, à une coloration beaucoup plus terne, à dominante gris
brunâtre, et à des ailes plus longues. Il ne nous a pas été possible
de mettre en évidence des différences écologiques par rapport à son congé¬
nère.
Ictéridés.
Agelaius thilius alticola Todd. — Checayani : 3 1 $, 19 janvier-
17 février.
Cet Ictéridé, propre à la partie méridionale de l’Amérique du Sud, est
remonté au Pérou à la faveur de l’altitude. Dans ce pays, il ne vit que dans
la partie la plus méridionale des hauts plateaux, où il se tient uniquement
dans les massifs de Scirpes. La race alticola, propre à cette région, se diffé¬
rencie par une plus grande taille (nos spécimens ont une longueur d’aile de
97, 98, 99 mm ( d) et 98 ( $) et surtout par l’intensification de la pigmen¬
tation, surtout apparente chez la femelle.
Fringillidés.
Phrygilus Gayi punensis Ridgway. — Checayani : 3 3 $, 2 au
20 février.
Nous référons ces oiseaux, localement communs sur l’altiplano, à la
sous-espèce punensis, dont la localité typique est La Paz, Bolivie. Il n’y a
en réalité que peu de différences entre nos spécimens et ceux que nous
avons collectés au Pérou central. Seul un sujet mâle présente un capu¬
chon céphalique plus foncé, nettement olivâtre, un dos lavé de roussâtre,
en contraste avec le croupion olivâtre, toutes colorations caractéristiques
de la race punensis, qui se rapproche ainsi de la forme atriceps (Lafr. et
d’Orb.) du Chili et de l’extrême sud-ouest du Pérou. Les autres spécimens
se rapprochent beaucoup des oiseaux provenant du Pérou central apparte¬
nant à la forme chloronotus (Berl. et Stolz.).
Phrygilus Fruticeti peruvianus Zimmer. — Puno : 1 1 $,
3 mars.
Ces deux spécimens présentent tous les caractères de la race décrite par
Zimmer, notamment en ce qui concerne les stries accentuées du plumage
et la longueur relativement courte de l’aile ( 7 : 97, Ç : 88). Cette espèce
plus caractéristique des zones tempérées que de la puna, n’a été rencontrée
par nous sur l’altiplano que sur les bords du lac Titicaca.
Phrygilus p. plebejus Tschudi. — Checayani : 2 <$, 19 janvier,
17 février.
Cette espèce, caractéristique des hauts plateaux, est partout abondante,
quelque soit le biotope.
Phrygilus alaudinus excelsus Berl. — Checayani : 4 2 Ç, 19 jan¬
vier au 21 février.
Tous nos spécimens mâles, à l’exception d’un seul, ont les parties supé-
— 445
rieures entièrement gris ardoise sur lequel tranchent les stries noires. La
gorge et la poitrine sont aussi très intensément colorés en bleu gris ardoise,
-en contraste avec le ventre blanc sale, passant au beige sur les flancs.
La taille est en général grande, les ailes des d mesurant : 82, 83, 85,
86 mm, et celles des $ : 75, 76 mm.
Zonotrichia capensis pulacayensis Ménégaux. — Checayani : 1 <J,
1 juv., 6 février, 19 janvier.
Ce petit Fringille est très commun sur l’altiplano, notamment au voisi¬
nage des habitations où il vit en commensal de l’homme. Le mâle adulte
ne se distingue guère, sinon par sa taille (aile du mâle : 80 mm) de spéci¬
mens rapportés du Pérou central et appartenant à la sous-espèce peru-
■viensis (Less.).
Sicalis u.uropygialis (Lafr. et d’Orb.). — Checayani : 1 8 février.
Ce sujet, un mâle complètement adulte, présente les caractères de colo¬
ration de la forme typique de cette espèce, notamment la couleur grise
ardoise des flancs, qui fait place à du jaune olivâtre chez la forme Sharpei
(Berl. et Stolz.) du Pérou central. Sa taille est cependant faible (aile :
78 mm). La distinction entre les deux formes nous semble très minime.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum .
446 —
Description de deux Araignées nouvelles
de la Mer Rouge.
Par Jacques Denis.
Au cours d’un voyage dans la Mer Rouge à bord du navire de
recherches « Xarifa » appartenant à F Internationales Institut für
submarine Forschung à Vaduz, Liechtenstein, M. P. Strinati, de
Genève, a eu l’occasion de recueillir quelques Araignées sur le littoral
soudanais au voisinage de Suakin. Je le remercie d’autant plus vive¬
ment de m’en avoir confié l’étude qu’il m’a laissé la disposition de
ce matériel de sorte que j’ai pu remettre les types des deux espèces
décrites ci-après au Muséum. Car il est remarquable de constater,
étant donné le nombre très restreint des exemplaires récoltés, que
les deux seules espèces identifiables avec certitude sont nouvelles.
Ce simple fait suffit à démontrer combien la faune arachnologique
de cette région est mal connue encore.
Prodidomus bicolor n. sp. [Fam. Prodidomidae ].
Ç. Céphal. 1,3 mm. ; long. tôt. (sans les filières) 3,6 mm.
Coloration : Céphalothorax jaune légèrement orangé, bordé d’une très
fine ligne marginale brun rouge clair, épaissie et plus foncée au niveau
des hanches, présentant de très vagues traces de marbrures sur les côtés
et en avant, revêtu d’une très courte pubescence blanchâtre, quelques
longs crins noirs dressés sur les côtés en arrière et en avant. Sternum
jaune pâle, liseré de brun rougeâtre clair, garni de poils fins peu denses.
Pièces buccales et chélicères jaunes. Pattes jaunâtres, la patte-mâchoire
fauve clair. Abdomen brun rougeâtre vineux, revêtu de courts crins noirs,
présentant en avant une tache ovale claire, suivie d’une étroite bande
transverse, puis de trois petites taches disposées en chevron transverse
très ouvert ; une tache rectangulaire au-dessus des filières, flanquée de
chaque côté par une très petite tache arrondie (quoique légèrement dissy¬
métriques, ces taches ne paraissent pas être de simples accidents tégu-
mentaires) ; face ventrale très éclaircie ; filières jaunâtres.
Céphalothorax plat, assez large, Ic = 1,314.
Groupe oculaire plus large que haut, B : H = 1,412, les yeux médians
antérieurs largement cerclés de noir et séparés de leur diamètre qui est
égal aux deux-tiers de celui des latéraux. Intervalle des yeux médians
postérieurs égal à leur petit axe. Hauteur du bandeau égale aux trois-
quarts du diamètre des yeux médians antérieurs.
Sternum régulièrement ovale, les hanches IV séparées des deux-tiers
de leur diamètre. Pièce labiale plus large que longue. Lames-maxillaires
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 5, 1956.
— 447 —
larges, non acuminées, obliquement tronquées à leur extrémité interne.
Chélicères obliques et peu divergentes, régulièrement arquées.
Hanche et trochanter IV d’égale longueur. Patte-mâchoire et pattes
antérieures mutiques. Tibia III armé en dessous d’une épine subbasale
assez faible et de 2 épines apicales plus fortes, métatarse III d’une épine
subbasale et de 2 apicales, tibia IV d’une épine subbasale, d’une sub¬
médiane et de 2 apicales, métatarse IV de 2 épines subbasales, d’une sub¬
médiane et de 3 apicales.
Abdomen assez court, tronqué en avant, puis régulièrement dilaté et
arrondi en arrière. Filières supérieures très grosses.
Plaque génitale (fig. 1) brièvement et densément pileuse, divisée en deux
grandes zones elliptiques nettes seulement en avant, par une carène
chitinisée brusquement dilatée en arrière en T transverse constitué par
un léger bourrelet échancré au milieu de son bord postérieur.
2
Fig. 1. — Prodidomus bicolor n. sp., épigyne.
Fig. 2. — Strinatinella spinosa n. sp., pièces buccales.
Fig. 3. — Id., épigyne.
Two Islets (îlots coralliens inhabités de l’Archipel de Suakin),
1 Ç, 18-11-1956.
Très largement distribué, le genre Prodidomus est représenté
par des espèces nombreuses, mais qui paraissent rares. En effet,
à l’exception du génotype Pr. amaranthinus (Lucas), la plupart sont
connues par un très petit nombre d’individus, parfois par un exem¬
plaire unique. Aussi ne doit-on pas s’étonner de rencontrer une
espèce nouvelle dans la région de la Mer Rouge bien que quatre
espèces en aient déjà été décrites : djiboutensis Dalmas, et robus-
tus Dalmas, de Djibouti, aurantiacus Simon et nigellus Simon,
•d’Aden. C’est de ce dernier que Pr. bicolor se rapproche le plus,
— 448 —
avec un type d’épigyne très semblable ; il en diffère entre autres
par la coloration et la chétotaxie ; celle-ci est plus complète que
chez aurantiacus, qui jusqu’à présent semblait être la seule espèce
du genre à posséder trois épines à l’extrémité du métatarse IV.
Strinatinella spinosa n. gen., n. sp. [Fam. Dictynidaé],
Ç Céphal. 1,7 mm. ; long. tôt. 3 mm.
Coloration : Céphalothorax fauve rougeâtre assez clair. Sternum jaune
pâle, très vaguement plus coloré vers la marge mais sans ligne définie,
parsemé de longs crins noirs espacés. Pièces buccales brunâtres, légère¬
ment éclaircies à l’apex. Chélicères fauve rougeâtre, présentant de longs
crins dressés sur leur face antérieure. Pattes et patte-mâchoire jaune pâle.
Abdomen ovale allongé, brunâtre, densément revêtu de fine pubescence
fauve pâle et présentant quelques crins noirs dressés ; filières brun rou¬
geâtre.
Céphalothorax plat, la tête à peine convexe mais bien délimitée vue
en dessus, large, Ic = 1,415, le front large, sa largeur à peine inférieure
d’un tiers à la plus grande largeur du céphalothorax ; strie thoracique fine
et droite.
Groupe oculaire occupant un peu moins des deux-tiers de la largeur
du front. Yeux antérieurs disposés en ligne droite par leurs bases, les
médians séparés des trois-quarts de leur diamètre, leur intervalle aux
latéraux à peine égal au quart de leur diamètre ; les yeux latéraux ovales,,
leur grand axe d’un quart plus grand que le diamètre des médians. Yeux
postérieurs égaux, mais les latéraux légèrement ovales, leur diamètre
d’un quart plus grand que celui des médians antérieurs, disposés en ligne
à peine récurvée, les médians séparés de leur diamètre, leur intervalle aux
latéraux égal à 0,400 diamètre. Ligne oculaire postérieure à peine plus
large que la ligne antérieure (dans le rapport 1,087), les latéraux des deux
lignes disjoints par un intervalle égal à celui qui sépare médians et laté¬
raux postérieurs. Trapèze des yeux médians plus étroit en avant qu’en
arrière, B : b = 1,363, sa hauteur égale à la moyenne des deux bases.
Hauteur du bandeau égale au diamètre des yeux médians antérieurs.
Sternum cordiforme large, tronqué en avant, atténué en arrière en
courte pointe obtuse à peine prolongée entre les hanches IV qui sont
séparées de 0,6 diamètre.
Pièce labiale (fig. 2) aussi large que longue, mais régulièrement atté¬
nuée vers l’avant, dépassant le milieu des lames-maxillaires qui sont
larges, dilatées en avant, et dont le bord externe n’est pas échancré
au niveau de l’insertion du trochanter de la patte-mâchoire.
Chélicères robustes, leur face antérieure très convexe à la base, sans
tache basale, les marges longuement obliques, la marge supérieure armée
de 3 dents dont la médiane est plus forte, la marge inférieure de 2 courtes
dents coniques très reculées et très distantes l’une de l’autre.
Pattes et patte-mâchoire garnies de nombreux poils, les uns courts
et fins, d’autres longs et courbes, certains droits et dressés ; quelques
longs crins spiniformes courbes sur les fémurs et les patellas, aussi sur le
tibia et le tarse de la patte-mâchoire. Tibia I mutique ; métatarse I armé
— 449 —
d’une épine submédiane et d’une épine apicale infères ; tibia II armé de
2 épines latérales du côté antérieur ; métatarse II armé de 2 épines infères,
l’une implantée vers le tiers basal, l’autre apicale, et d’une épine supère
située vers le tiers proximal. Pattes III et IV armées d’épines beaucoup
plus fortes et plus nombreuses : tibia III avec une épine infère subbasale,
tibia IV avec une épine subbasale et 2 submédianes ne se faisant pas vis-à-
vis, infères ; de plus tous deux avec deux épines latérales de chaque côté
et une épine supère subbasale ; métatarses III et IV armés de nombreuses
épines irrégulièrement disposées, infères, latérales et supères, celles de
l’apex et de la base formant des verticilles. Calamistrum composé d’une
rangée de crins courbes occupant presque le tiers de la longueur de l’article,
s’étendant de 0,255 à 0,544. Griffes supérieures longues et peu courbées,
leur concavité garnie de longues dents fines dans les deux-tiers proximaux ;
griffe impaire brusquement coudée à moitié de sa longueur où elle présente
une dent assez forte.
Epigyne (fig. 3) en grande plaque brunâtre assez indistincte, cordiforme,
son bord antérieur rentrant, masquée par une longue pilosité abondante.
Cribellum indivis, subrectangulaire transverse (dans le rapport 1,417),
à peine atténué en avant, le bord postérieur très légèrement courbe.
Long Island (îlot corallien inhabité de l’Archipel de Suakin),
1 Ç 1 juv., 20-11-1956.
Cette espèce est remarquable par le nombre et la robustesse des
épines, ce qui la rapproche des Amaurobius ; mais le cribellum
indivis et le calamistrum unisérié l’en éloignent. C’est pourquoi je
propose pour elle le genre nouveau Strinatinella caractérisé par
la forme et les dimensions du cribellum et la chétotaxie beaucoup
plus complète que dans les autres genres de Dictynides à pattes
épineuses.
La petite collection de M. Strinati contient encore quatre
jeunes Araignées recueillies sur du guano de Chauve-Souris dans
une maison abandonnée de Suakin (16-11-1956). Deux d’entre elles
sont des Minosiella dont la coloration conviendrait à M. spinigera
(Simon), d’Aden, mais dont les patellas III sont moins épineuses.
Quant aux autres, ce sont de très jeunes Pholcides dont la dispo¬
sition oculaire peu nette ne permet même pas une détermination
générique.
Laboratoire de Zoologie (Vers et Crustacés) du Muséum.
— 450 —
Observations sur les Oribates (36e série).
Par F. Grandjean.
I. — Joelia Fiorii (Coggi).
J’ai eu la surprise, en triant cette année d’anciennes récoltes
que j’avais cru perdues mais qui n’étaient qu’égarées, de trouver
presque communément cette espèce. Les nouveaux exemplaires
sont italiens et bretons. Les italiens viennent des jardins publics de
Florence (Boboli, Cascine) et des environs d’ Assise. Les bretons
ont été recueillis dans le Finistère, principalement dans la forêt de
Crânou. Macfarlane, d’autre part, a trouvé récemment Fiorii
en Angleterre, dans le Cumberland, et Mihelcic vient de le signaler
d’Espagne, avec doute, aux environs de Santander (5, p. 211,
fig. 11). Fiorii n’est donc pas si rare qu’on le croyait auparavant
et son aire de répartition géographique est grande.
Ses biotopes sont très variés et n’apprennent rien sur ses exigences.
On rencontre Fiorii dans l’humus et les débris végétaux, à terre ou
sur du bois pourri, en terrain boisé ou non. Les rencontres en terrain
boisé et humide sont les plus nombreuses.
Adulte.
Les exemplaires initiaux, ceux de Coggi, provenaient des environs
de Bologne et mes exemplaires toscans leur sont vraisemblablement
identiques. J’ai comparé ces exemplaires entre eux, à mes anciens
de Belabre (Indre) et aux nouveaux de Crânou. Il y a des différences,
mais elles sont individuelles : l’échancrure sagittale du plateau
lamellaire, toujours très profonde et étroite, a des bords qui peuvent
se toucher ou non en avant, et former là, de chaque côté, entre le
plan de symétrie et la base du poil lamellaire, un cuspis très franc,
quoique très court, ou au contraire ne former aucun cuspis comme
sur la figure A du présent travail ; les carènes an n’ont pas toujours
le même tracé que sur cette figure ; elles divergent souvent beaucoup
moins ; les poils lamellaires dépassent ou non, en avant, les grands
cuspis antiaxiaux ; les autres poils, ceux du dessous du corps en
particulier, n’ont pas toujours les mêmes longueurs ; etc...
Les tailles varient, au total, entre 430 et 515 p,, savoir : 445 à
500 p pour les exemplaires toscans (Coggi dit 480 p), 430 à 480 p
pour ceux de l’Indre et 445 à 515 p pour ceux du Finistère.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 5, 1956-
451 —
J’ai parlé tout récemment de Joelia Fiorii afin de corriger une
erreur faite autrefois sur les caractères du gnathosoma et j’ai donné,
à cette occasion, quelques indications descriptives et une figure
latérale de l’animal entier (3, p. 115 à 118, fig. 2A à 2D). J’ajoute
ici des figures dorsale et ventrale (fig. A, B, C).
Joelia Fiorii (Coggi) (X 192). — A, dorsal. — B, ventral ; à gauche on a supprimé
le ptéromorphe et une partie du notogaster ; les pattes sont enlevées. — C, ventral,
partiel. — Les figures A et B représentent un individu jeune, de couleur claire et la
figure C un individu vieux, de couleur foncée. La tache pectorale Pe est plus grande
en C qu’en B et de forme différente.
La belle microsculpture à costules, sur la face ventrale du podo-
soma, s’efface en avant et elle est remplacée par une ponctuation
fine à points enfoncés. Le menton est ponctué aussi, à points plus
gros. En arrière, les costules vont jusqu’à l’ouverture génitale et elles
recouvrent les bases des apodèmes sj et 3. Les volets génitaux sont
striato-ponctués, la striation étant très fine et la ponctuation égale-
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVIII, n° 5, 1956.
29
— 452 —
ment. On retrouve à l’opisthosoma, sur toute la surface ventrale, la
même striation très fine et la même ponctuation. Les points sont
souvent plus visibles que les stries. Sur les volets anaux on ne voit
guère que les points. Les costules ventrales du podosoma se prolon¬
gent sur le pedotectum I et en couvrent entièrement la surface
antiaxiale. Elles couvrent en partie la surface antiaxiale du pedo¬
tectum IL
Le plateau lamellaire est orné sur ses deux faces. Dessus, il est
fortement costulé et strié parallèlement à son bord, du côté antiaxial.
Les stries deviennent rapidement très fines et obliques quand on se
rapproche du plan de symétrie. Le dorsovertex est couvert des mêmes
stries très fines, souvent effacées. Dessous, le plateau lamellaire
porte des stries et costules plus grossières que dessus, transversales,
de sorte qu’on voit par transparence, à certains endroits, un qua¬
drillage. Je n’ai dessiné les costules transversales qu’en arrière,
où elles sont le plus accentuées, mais il y en a jusqu’au niveau des
bases des poils lamellaires. Quant aux stries fines, je n’ai pas pu
les dessiner car elles sont trop rapprochées les unes des autres
à l’échelle de la figure. Je ne les ai pas dessinées non plus, pour le
même motif, sur la figure B où elles couvrent, comme il est dit plus
haut, toute la surface ventrale de l’opisthosoma.
Le rostre est granuleux. Le notogaster est ponctué. Les ptéro-
morphes sont ponctués au centre et costulés au bord.
Les poils rostraux sont pectinés latéralement. Les poils la et in
sont rugueux plutôt que barbelés. Les sensilli sont presque lisses.
Les lignes pointillées an de la figure A sont des carènes de la
surface inférieure du plateau lamellaire. Près d’elles ou contre elles,
en projection, on voit le canal du poil la, creusé dans l’épaisseur
du plateau. Ce canal n’est pas représenté sur la figure. Il est tantôt
très apparent, tantôt presque indiscernable. Il est très long car le
plateau est une lame de chitine qui est pleine. Pour déboucher dans
l’intérieur du corps le canal doit atteindre la racine du plateau
c’est-à-dire la limite triangulaire ou trapéziforme (hachurée sur la
figure) du dorsovertex.
Les pleurophragmas hl sont grands mais les dorsophragmas sont
quasi nuis, réduits à une petite saillie qui ne dépasse pas en arrière
le bord postérieur du prodorsum et dont la longueur varie entre la
moitié et les deux tiers de la distance entre les bases des poils in.
De la saillie partent des muscles.
Le notogaster est libre en avant. Il n’a pas de tache claire. Sur
tous les vieux individus il porte l’anneau foncé transversal. Ses poils
ne sont pas barbelés, ni lisses. Ils ont des aspérités semblables à
celles des poils la et in, moins fortes. Ses 8 aires poreuses sont arron¬
dies. En général c’est l’adalaire qui est la plus grande. Sur certains
individus c’est A3.
— 453 —
Il y a une petite aire poreuse bothridique. J’ai dessiné ses cana-
licules sur la figure A, à gauche, au-dessus de la bothridie, devant lû.
Elle est vue par transparence à travers le notogaster. Deux autres
aires poreuses, de chaque côté, les aires poreuses humérales, ou sous-
alaires, sont également vues par transparence, en Am et Ah. Ces
aires occupent des dépressions à la surface pleurale de l’idiosoma,
sous le ptéromorphe. Elles sont plus grandes que les aires poreuses
du système octotaxique. L’aire poreuse Ah, la plus postérieure des
deux, est ronde en projection latérale (3, fig. 2A).
Pour bien voir le tutorium il faut observer l’animal de profil
(3, fig. 2A, en TU). De dessus le tutorium est caché par le plateau
lamellaire, sauf à son extrémité distale. Sur la figure A, à droite,
j’ai représenté cette extrémité (entre les grands cuspis) et je l’ai
hachurée obliquement.
Le pedotectum I est quelquefois plus écarté du corps, en avant,
que sur les figures A et B. Cette variation est peut-être individuelle
mais elle doit dépendre surtout de l’état plus ou moins dilaté ou
contracté dans lequel a été mis l’animal par le milieu de conservation
et le traitement subi.
Le pedotectum II est prolongé en haut, le long de la surface pleu¬
rale, par une partie qui revient un peu en arrière et fait bosse. Pour
bien comprendre sa forme il faut l’observer latéralement. J’ai dessiné
sa silhouette dans cette orientation, comme on la voit à travers le
ptéromorphe, c’est-à-dire mal (3, fig. 2A). Le dessin aurait été
meilleur si le ptéromorphe avait été enlevé, ainsi que les pattes.
Dans l’orientation ventrale (fig. B) ce pedotectum n’a pas du tout,
si l’on en juge par son contour antiaxial, l’aspect qu’il a d’ordinaire
chez les Oribates supérieurs.
Derrière le pedotectum II, au niveau du 3e acétabulum, on
remarque une échancrure arrondie séparant deux dents. La dent
postérieure est la dent custodiale, issue du discidium. On pourrait
croire que l’arête circumpédieuse cir va jusqu’à la pointe de la dent
custodiale (fig. B) mais ce n’est pas vrai. Elle ne va que jusqu’à sa
base. On s’en rend compte en observant l’animal de profil et on cons¬
tate que la dent custodiale passe obliquement par-dessus l’extré¬
mité antérieure de l’arête circumpédieuse.
Au-dessus de l’acétabulum IV, un peu derrière lui, un sillon
courbe assez fort détache en avant une partie bombée de la surface
pleurale. J’ai dessiné ce sillon sur la figure B. Dans l’orientation
latérale il est à peine discernable.
Sous le corps, la distance est grande entre le menton et les volets
génitaux. L’apodème 1 s’étend très loin en arrière. Les poils des
épimères ont la formule (3 — 1 — 3 — 2) mais 1 c est vestigial,
souvent nul. Les poils 4 c manquent. Les poils 1 h sont loin devant
les poils 1 a. Tous les poils épimériques sont petits sauf 3 c et 4 a.
— 454 —
Le poil 3 c est grêle, courbé, très latéral, de sorte qu’on ne voit sa
base, sur la figure B, que par transparence (je n’ai dessiné ce poil
qu’à gauche). Le poil 4 a, tout différent, est épais, droit, barbelé,
non effilé. Les poils aggénitaux sont comme les poils 4 a. Les poils
génitaux (6 paires) sont très petits et notablement apobasés 1.
Dans la région ano-adanale j’ai constaté une fois l’absence du
poil ad2, une fois celle de ad3 et deux fois la présence d’un 3e poil
anal. Le 3e poil anal était entre les deux normaux, à égale distance
de ceux-ci. Tous ces écarts étaient dissymétriques.
L’aire poreuse postanale est très petite, de forme ovale, bien
limitée, à pores nets.
Ce qu’on voit en Pe sur l’épimère I, de chaque côté, par trans¬
parence (fig. B et C), représente une dépression qui est au fond de
l’espace compris entre le pedotectum I et la paroi latérale du corps.
J’ai dessiné déjà cette dépression, sans attirer toutefois l’attention
sur elle (3, fig. 2A, au-dessus du poil lb, un peu derrière l’acéta-
bulum I). Je l’appelle ici provisoirement, à cause de son apparence
lorsqu’on regarde l’animal de dessous, la tache pectorale. Au centre,
dans une région plus claire et de forme très variable, presque quel¬
conque, elle est grossièrement ponctuée. La région plus claire est
celle où le fond de la dépression, qui est en haut dans l’orientation
des figures, est vu à plat. Je crois que sa ponctuation est céroté-
gumentaire car le fond de l’espace précité et ses parois latérales
sont tapissés chez Joelia, comme en général chez les Oribates supé¬
rieurs, par une couche granuleuse de cérotégument.
La tache pectorale n’est pas spéciale au genre Joelia. On la
retrouve chez Oribatella et Ophidiotrichus. Peut-être existe-t-elle
chez d’autres Oribates. J’ai cru d’abord qu’elle se rapportait à la
manière dont la patte I se loge sous le pedotectum, mais cette expli¬
cation n’est pas justifiée par la forme du fémur, ni par les poils.
Nymphe.
Dans une récolte, la principale de la forêt de Crânou, une deuto-
nymphe accompagnait 9 adultes. Elle avait le faciès habituel des
nymphes d’Oribatellidés. Je l’attribue à Fiorii, sous réserve de
confirmation ultérieure, pour les raisons suivantes :
Elle ne peut appartenir au genre Ophidiotrichus puisque ses poils
da ne sont pas serpentiformes. Elle a des mandibules relativement
longues, beaucoup moins longues que celles de Fiorii adulte, mais
beaucoup plus longues que celles des nymphes d 'Oribatella et
1. Ce n’est pas indiqué sur la figure, le grossissement trop faible ne le permettant
pas. Plus généralement il ne faut pas conclure, de ce qu’un poil est dessiné à la façon
conventionnelle, qu’il n’est pas apobasé. Chez Fiorii, comme chez beaucoup d’autres
Oribates supérieurs, les poils ventraux sont tous plus ou moins apobasés.
— 455 —
d’Ophidiotrichus. Ses poils da sont de même taille que ses poils dm
et dp, tandis que les poils da sont différenciés (plus petits que dm
et dp) sur toutes les nymphes d ’Oribatella que j’ai vues jusqu’ici.
Je rappelle que cette différence de taille a une signification car les
poils da, chez Oribatella, servent à maintenir les scalps sur le dos
des nymphes (1, p. 474, fig. 2).
La deutonymphe de Crânou étant trop abîmée pour être dessi-
nable je me borne à donner quelques renseignements sur elle.
Poils du prodorsum tous très grands, les exobothridiques compris,
et tous fortement barbelés. Sensillus long (85 p) en bâton rugueux,
à aspérités précises et fortes, éloignées les unes des autres. De la
base au sommet il augmente progressivement d’épaisseur jusqu’à
un maximum de 2,5 à 3,5 p. qu’il atteint presque vers son milieu.
Ensuite l’épaisseur reste constante. Vers l’extrémité distale elle
diminue et le sensillus finit en pointe obtuse. Poils du notogaster
tous grands aussi, non barbelés, apparemment lisses. Ils sont en
réalité rugueux comme le sensillus, mais à aspérités plus faibles
et plus denses. Les poils da, dm et dp sont semblables, dressés, cour¬
bés en arrière, équidistants et formant deux rangées longitudinales
parallèles.
Les grands poils dorsaux n’étaient surmontés d’aucun scalp,
peut-être parce que les nymphes sont nues chez Fiorii, peut-être
parce que les scalps étaient accidentellement tombés. Tout ce qu’on
peut dire, en attendant de nouvelles observations, c’est que les poils
da, s’ils servent à la fixation des scalps comme chez les autres Ori-
batellidés, ne le montrent en aucune manière.
Remarques.
1. Nous ne pouvons pas savoir si l’Oribate recueilli à Santander
par Mihelcic est ou non Joelia Fiorii parce que l’auteur ne le décrit
pas sérieusement et ne joint à sa description qu’un croquis sommaire.
La taille indiquée (610 p.) est notablement supérieure à celle du
plus grand de mes exemplaires (515 p). Nous voyons seulement que
les caractères de Joelia sont présents au prodorsum et que l’animal,
s’il n’est pas Fiorii, est voisin de Fiorii.
2. J’ai fait deux figures (B et C) pour représenter les deux aspects
de la tache pectorale dans mes récoltes de Fiorii. Trois récoltes, les
plus riches, une de Boboli, une de Cascine et une de Crânou, conte¬
naient des adultes clairs et d’autres très foncés, sans intermédiaires.
Elles dataient de mai 1934 (Boboli et Cascine) et de juin 1932 (Crâ¬
nou). Les adultes clairs n’étaient pas éclos depuis longtemps et les
foncés étaient vraisemblablement de la génération précédente, celle
qui avait passé l’hiver. J’ai observé tous les individus (30 au total)
dans les trois récoltes. J’ai constaté, bien entendu, de fortes varia-
— 456 —
tions individuelles de la tache pectorale. Malgré ces variations,
cependant, les 30 individus se sont départagés en B et C, indépen¬
damment du sexe, tous les clairs ayant une tache pectorale arrondie
et relativement petite, comme sur la figure B, et tous les sombres
une tache pectorale plus grande et non arrondie, comme sur la
figure C.
La tache pectorale change donc avec l’âge. Cela m’a d’abord
intrigué, mais reconnaissons que de tels changements n’ont rien
d’extraordinaire pourvu qu’ils se fassent du côté interne delà cuticule.
Le squelette d’un Oribate n’est pas complètement achevé à l’éclo¬
sion, quand l’adulte émerge de l’exuvie tritonymphale. Ici, par
exemple, j’ai constaté qu’un individu clair a son ouverture génitale
bordée par un bourrelet de chitine qui est bien limité latéralement
et en arrière (fig. B). Sur un individu foncé on ne voit pas cette
limite, ou bien on la discerne à peine, tant elle est floue. C’est parce
que le bourrelet s’est raccordé à la cuticule ventrale qui l’entoure,
la pente entre lui et cette cuticule s’étant adoucie par un dépôt de
chitine.
Un dépôt de chitine, au lieu d’effacer une limite, peut l’accentuer
ou la déplacer. Les bordures épimériques ne sont souvent obser¬
vables que si l’animal est vieux. Chez les Galumnidés l’aile d’un
individu très clair diffère notablement, par ce qu’on appelle ses ner¬
vures, de ce qu’elle sera plus tard, quand l’individu aura pris sa
couleur normale.
3. D’après les mêmes 30 individus il n’y a qu’exceptionnellement
des débris de matières solides dans le tube digestif de Fiorii. Trois
individus seulement, peut-être quatre, contenaient du mycélium
d’aspect ordinaire, en faible quantité. Une particularité de régime
ne serait donc pas surprenante. Elle pourrait être en corrélation
avec les particularités morphologiques du gnathosoma.
D’autres particularités de régime existent probablement chez les
Oribatellidés. J’ai observé à de nombreuses reprises chez Ophi-
diotrichus, et aussi chez Oribatella, mais beaucoup moins souvent,
que le tube digestif était rempli, à l’exclusion de toute autre chose,
par des spores de lichens ou de champignons ascomycètes.
II. — Posthermannia hirsuta (Hartman).
Lors de ma récente publication sur Posthermannia nematophora
j’ignorais la découverte, faite auparavant par A. G. Hartman *,
d’une espèce du même genre décrite sous le nom de Nanhermannia
1. Je remercie Mr. Tyler A. Woolley de m’avoir signalé le travail de Hartman
et de m’en avoir envoyé une copie.
— 457
hirsuta (4). Hirsuta ressemble beaucoup à nematophora et il a, en
particulier, les mêmes poils extraordinaires en T. Il en diffère par son
hystérosoma plus court, à mamelons effacés, à alvéoles plus angu¬
leux, occupant toute la surface. Chez nematophora les alvéoles man¬
quent sur les mamelons de sorte qu’une zone à surface unie entoure
les poils en T à leur base (2, fig. IA, 1 B, 2 A). Il y a sûrement d’autres
différences mais il faudrait comparer des individus pour les décrire.
Hartman n’a fait qu’une figure A’hirsuta, dorsale. C’est d’après cette
figure, qui est bonne et soignée, que j’indique des différences.
L’exemplaire de Hartman était contracté tandis que les miens
étaient dilatés. Le chevauchement du notogaster par la carène pos¬
térieure du prodorsum et sa paire de grandes apophyses, sur la
figure A'hirsuta, est certainement dû à cette circonstance car tous les
Nanhermanniidés ont une bande de peau molle dorsolatérale (2,
fig. 2 A, en na ) en bordure du notogaster. Par le repliement ou l’ex¬
tension de cette bande la distance est capable de changer beaucoup
entre les grandes apophyses et les poils c du notogaster.
Un seul exemplaire A’hirsuta a été trouvé, dans des conditions
probablement anormales (dans un nid de tatou, au Texas). Je n’ai
rencontré moi-même qu’une seule fois nematophora, dans une souche
pourrie de pin, en France. Mastherrnannia mammillaris a été récolté
par Berlese dans un parc au bord de l’Arno, en Italie, et il n’a été
signalé par aucun autre Acarologue. Ces 3 espèces sont les seules
connues pour avoir des poils en T à grands bras. Dans leur isole¬
ment et leur dispersion il y a quelque chose de bizarre et d’intéres¬
sant.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
1. Grandjean (F.). — Observations sur les Oribates, 27e série (Bull.
Mus. nat. Hist. natur. Paris, 2e série, t. 25, pp. 469 à 476, 1953).
2. ld. — Posthermannia nematophora n. g. n. sp. (Revue franç. Entom.,
t. 21, pp. 298 à 311, 1954).
3. ld. — Observations sur les Oribates, 33e série (Bull. Mus. nat. Hist.
natur. Paris, 2e série, t. 28, pp. 111 à 118, 1956).
4. Hartman (A. G.). — A new species of N anhermannia, with notes on the
genus (Proc. Ent. Soc., Washington, t. 51, pp. 169 à 171, 1949).
5. Mihelcic (F.). — Oribatiden Südeuropas IV (Zool. Anz., t. 156,
heft 7/8, pp. 205 à 226, 1956).
— 458 —
Les Copépodes pélagiques
de la Baie de Cauda (Viêt-Nam).
Par Maurice Rose.
PROFESSEUR HONORAIRE DE LA FACULTÉ DES SCIENCES d’aLGER.
J’ai eu à étudier depuis 1920 environ, des pèches pélagiques
marines recueillies sur les côtes d’Annam, dans la baie de Cauda.
où le gouvernement d’Indochine a édifié une Station Océano¬
graphique à Nha-Trang. Ces récoltes m’ont été confiées pour la
détermination systématique des Copépodes pélagiques qu’elles con¬
tenaient.
J’ai reçu d’abord une collection de 54 tubes de plankton recueilli
par MM. A. Krempf et R. Tollard. L’analyse en a paru sous le
titre : « Quelques remarques sur le plankton des côtes d’Annam et
du golfe de Siam ». Note N° 3. Publications de l’Institut Océano¬
graphique d’Indochine et dans les « Communications au Congrès
Panpacifique de Honolulu, 1924 ».
Récemment, M. G. Ranson, Sous-directeur au Laboratoire de
Malacologie du Muséum, m’a confié une petite collection de récoltes
planktoniques recueillies par lui-même dans la baie de Cauda, en
décembre 1953 et janvier 1954.
Ce matériel a fait l’objet d’une note au Bulletin du Muséum d’His-
toire Naturelle de Paris, 1955, 2e série, T. XXVII, n° 5, p. 387.
Enfin M. Serène, Directeur adjoint actuel de l’Institut Océano¬
graphique de Nha-Trang, m’a fait parvenir une collection de tubes,
contenant des Copépodes triés, accompagnée d’une liste répertoire,
datée de septembre 1954 b
Ces crustacés ont été capturés à Nha-Trang soit de jour, soit de
nuit, du 22-3-35 au 30-12-35, sur le rythme d’une pêche par semaine.
Ils étaient répartis en une soixantaine de tubes : vingt deux corres¬
pondant à des pêches nocturnes effectuées à la lumière selon la
technique décrite par R. Serène dans la 32e note intitulée : « Rap¬
port sur le fonctionnement de l’Institut Océanographique d’Indo¬
chine pendant l’année 1935-36 » (p. 10 et pl. VI). Ces captures ont
toujours été effectuées au même endroit de 19 heures à 19 h. 30.
1. Lors de sa mission à Nhatrang en 1953-54, M. G. Ranson a attiré l’attention
de M. Serène sur l’intérêt qu’il y aurait à étudier tous les matériaux anciens, con¬
servés à l’Institut océanographique et s’est chargé de trouver les spécialistes suscep¬
tibles de mettre en valeur ces matériaux. J’ai cédé à l’amicale insistance de M. G. Ran¬
son et accepté d’examiner ce nouveau lot de Copépodes de la Baie de Nhatrang. J’ai
demandé à Mlle Hamon d’étudier les Chétognathes.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVIII, n° 5, 1956.
— 459
Les récoltes diurnes ont été faites dans des conditions toujours
les mêmes, en surface, et comprennent 38 tubes.
En pratique, si l’on abstrait, janvier et février, ce matériel couvre
toute l’année. Les récoltes de M. Ranson, d’ailleurs, comblent la
lacune décembre-janvier.
En combinant les analyses que nous avons faites à différentes
époques, il nous est actuellement possible de donner une vue d’en¬
semble de la faune de Copépodes pélagiques marins de la région de
Nha-Trang.
Nous suivrons ici la classification des Copépodes donnée par
M. Rose dans le Traité de Zoologie dirigé par P. P. Grasse, édité
par Masson, Paris.
COPEPODA
I. S. O. CALANOIDA
1. Calanina, Gurney.
A. — - Calanidae.
Genre Nannocalanus Sars.
Nannocalanus minor Claus.
Espèce assez commune sous ses 2 formes : minor et major distin
guées par S. Sewell.
Genre Canthocalanus, A. Scott.
Canthocalanus pauper Giesbrecht.
Genre Undinula A. Scott.
Undinula vulgaris Dana.
U. Darwini Lubbock.
B. — Eucalanidae.
Genre Eucalanus, Dana.
Eucalanus attenuatus Dana.
E. pseudattenuatus Sewell.
E. elongatus Dana.
E. crassus Giesbrecht.
E. sub-crassus Giesbrecht.
E. monachus Giesbrecht.
E. tenuis,
E. subtenuis Giesbrecht.
Genre Rhincalanus Dana.
Rhincalanus cornutus Dana.
R. nasutus Giesbrecht.
— 460 —
2. Paracalanina Gurney.
C. — Paracalanidae.
Genre Paracalanus Boeck.
Paracalanus aculeatus Giesbrecht.
P. denudatus Sewell.
P. parvus, Giesbrecht.
P. serratipes Sewell.
P. crassirostris Dahl.
P. dubia Sewell.
Genre Acrocalanus Giesbrecht.
Acrocalanus gracilis Giesbrecht.
A. longicornis Giesbrecht.
A. gibber Giesbrecht.
A. monachus Giesbrecht.
D. — Pseudocalanidae.
Genre Calocalanus Giesbrecht.
Calocalanus pavo Dana.
C. styliremis Giesbrecht.
Genre Clausocalanus Giesbrecht.
Clausocalanus arcuicornis Dana.
C. furcatus Brady.
3. Euchaetina Gurney.
E. — Euchaetidae.
Genre Euchaeta Philippi.
Euchaeta concinna Giesbrecht.
E. eonsimilis Farran.
E. marina Prestandrea.
E. spinosa Giesbrecht.
4. Centropagina, Gurney.
F. — Centropagidae.
Genre Centropages Krôyer.
Centropages orsinii Giesbrecht.
C. furcatus Dana.
461
5. Temorina, Gurney.
G. — Temoridae.
Genre Temora Baird.
Temora turbinata Dana.
T. discaudata Giesbrecht.
T. longicornis Baird.
T. stylifera Dana.
G’. — Mazellinidae (Nouvelle famille).
Genre Mazellina Rose.
Mazellina Galleti Rose.
M. bulbi/era Rose.
M. ornala Rose.
(La description de cette famille nouvelle, du genre type Mazellina
■et de ses trois espèces est actuellement en voie d’impression).
6. P ONTELLINA.
H. — Arietellidae.
Genre Phyllopus Brady.
Phyllopus impar Farran.
P. Helgae Farran.
I. — Pontellidae.
Genre Calanopia Dana.
Calanopia elliptica Dana.
C. Herdmanni Thompson et Scott.
C. Thompsoni Scott.
C. media Gurney.
C. minor A. Scott.
C. Aurivillei Clève.
Genre Labidocera, Lubbock.
Labidocera acuta Dana.
L. minuta Giesbrecht.
L. detruncata Dana.
L. pavo, Scott.
L. Kroyeri Brady.
L. bataviae Scott.
L. acutifrons Dana.
Genre Pontella Dana.
Pontella spinipes Giesbrecht = securifer Brady.
P. forficula Scott.
— 462 —
Genre Pontellopsis Brady.
Pontellopsis regalis Dana.
P. strenuus Dana.
P. Herdmanni Thompson et Scott.
P. Andersoni Sewell.
7. Candacina, Rose.
J. — Candacidae.
Genre Candacia, Dana.
Candacia simplex Giesbrecht.
C. Bradyi Scott.
K. — Acartiidae.
Genre Acartia Dana.
S. G. Acanthacartia Steuer.
Acartia (Acanthacartia) Pietschmani Pesta.
A. (A.) bifilosa Giesbrecht.
S. G. Odontacartia Steuer.
Acartia (Odontacartia) amboinensis Cari.
A. (O.) erythrœa Giesbrecht.
A. (0.) Lilljeborgi Giesbrecht.
A. (O.) pacifica Steuer.
A. (O.) spinicauda Giesbrecht.
A. bispinosa Cari.
Genre Tortanus Giesbrecht = Corynura.
Tortanus barbatus Giesbrecht = Corynura denticulata Giesbrecht.
T. brevipes Scott.
T. Murrayi Scott.
Genre Corynura.
Corynura recticauda Giesbrecht.
II. S. 0. MONSTRILLOÏDA
I. Genuina.
L. — Monstrillidae.
Genre Monstrilla Dana.
Monstrilla longicornis J. Thompson.
M. anglica Lubbock.
M. grandis Giesbrecht.
— 463 —
Genre Cymbasoma J. C. Thompson.
Cymbasoma rigidum J. C. Thompson.
C. longispinosum Bourne.
Genre Haemocera Malaquin.
Hœmocera Danae Malaquin.
H. morii, Tokioka.
III. S. O. HARPACTICOÏDA, Sars.
^ 1. Achirota.
M. — Ectinosomidae.
Genre Microsetella Brady et Robertson.
Microsetella rosea Dana.
M. norvegica Boeck.
N. — Macrosetellidae.
Genre Macrosetella A. Scott.
Macrosetella gracilis Dana.
2. Chirognatha.
O. — Tachidiidae.
Genre Euterpina Norman.
Euterpina acutifrons Dana.
P. — Clytemnestridae.
Genre Clytemnestra Dana.
Clytemnestra scutellata Dana.
C. rostrata Brady.
Q. — Harpacticidae.
Genre Harpcicticus M. Edwards.
Plusieurs espèces benthiques non déterminées.
On a capturé aussi dans le plankton des individus isolés appar
tenant aux genres Thalestris (Thalestridae), Amphiascus ( Diosac
.cidae), Métis (Metidae), dont on n’a pu faire une étude correcte.
— 464
IV. S. 0. CYCL0P0ÏDA
1. Gnathosto.wa.
R. — Oithonidae.
Genre Oithona Baird.
Oithona nana Giesbrecht.
0. plumifera Baird.
0. rigida Giesbrecht.
0. similis.
2. POECILOSTOMA.
S. — Oncaeidae.
Genre Oncaea Philippi.
Oncaea mediterranea Claus.
0. venusta Philippi ; f. typica et f. tenella Farran.
0. conifera Giesbrecht.
O. media Giesbrecht : f. major et f. minor Sewell.
O. clevei Früchtl.
0. minuta Giesbrecht.
T. — Sapphirinidae.
Genre Sapphirina Thompson.
Sapphirina angusta Dana.
S. iris Dana.
S. ovatolanceolata Dunn-gemma, Dana.
Genre Copilia Dana.
Copilia mirabilis Dana ; f. typica Dana et f. platyonyx .
C. mediterranea Giesbrecht.
C. quadrata Dana.
U. — Corycaeidae.
Genre Corycaeus Dana.
S. G. Corycaeus M. Dahl.
Corycaeus ( C.) crassiusculus Dana.
C. (C.) speciosus Dana.
S. G. Urocorycaeus M. Dahl.
Corycaeus (U.) longistylis Dana.
C. (U.) furcifer Claus.
— 465 —
S. G. Ditrichocorycaeus M. Dahl.
Corycaeus (Ditrichocorycaeus) asiaticus F. Dahl.
C. (D.) lubbocki Giesbrecht.
S. G. Agetus Krôyer.
Corycaeus ( Agetus ) typicus Krôyer.
C. (A.) flaccus Giesbrecht.
S. G. Onychocorycaeus M. Dahl.
Corycaeus (Onychocorycaeus) agilis Dana = C. agilis Dana.
C. (0.) paci ficus F. Dahl.
C. (0.) catus F. Dahl. = C. obtusus Dana.
C. ( O.) latus Dana.
C. ( 0.) ovalis Claus.
S. G. Corycella Farran.
Corycaeus (Corycella) gibbulus, Giesbrecht.
Il me reste quelques spécimens de Monstrilla, Phyllopus, indéter¬
minés, qui sont vraisemblablement des espèces nouvelles et dont la
détermination ou la description ne pourra sans doute se faire que
beaucoup plus tard.
Epibiontes.
Sur un assez grand nombre d’individus appartenant aux genres :
Calanus, Undinula, Eucalanus, Clausocalanus, Euchaeta, Centro-
pages, Temora, Calanopia, Labidocera, Pontellopsis, Acartia, Euter-
pina, et Corycoeus, j’ai observé des épibiontes assez variés et parfois
très nombreux. Ce sont surtout des Acinétiens appartenant à la
famille des Ephelotidae, ou aux genres Acineta et Paracineta ; des
phytoflagellés enkystés ; des kystes d’infusoires ciliés apostomes :
des Vorticellides, Zoothamnium ; des Diatomées, etc.
Parasites.
Ce sont surtout des Blastodinides avec les genres Blastodinium,
Syndiniurn, etc. J’ai rencontré aussi des Ellobiopsidés sur Clauso¬
calanus, Acartia, etc.
— 466 —
Chétognathes recueillis
dans la Baie de Niiatrang-Cauda (Viêt-Nam),
Par Maryvonne Hamon.
D’accord avec M. Serene, Conseiller technique à l’Institut
océanographique de Nhatrang, M. Rose, Professeur honoraire à la
Faculté des Sciences d’Alger, a bien voulu me confier, pour étude
systématique, une collection de 58 tubes contenant des Chéto¬
gnathes, reçue de la Station océanographique.
Les échantillons, recueillis en 1935, étaient, depuis cette date,
conservés dans l’eau formolée et leur état de conservation laissait
beaucoup à désirer. Dans de nombreux tubes une forte proportion
d’individus était altérée et souvent indéterminable. Parfois il n’y
avait qu’un petit nombre de spécimens (4-7) dans le flacon. Ce
matériel ne concernait que des pêches de surface effectuées en 1935.
Les récoltes ont été poursuivies régulièrement pendant huit ans
et celles des autres années restent à examiner. Les pêches que j’ai
étudiées se composent, d’une part, de 34 prélèvements diurnes, faits
entre 6 h. 30 et 7 h. 30 ; d’autre part, de 24 pêches nocturnes, faites
à la lumière, entre 19 heure et 19 h. 30. Les premières s’échelonnent
à peu près toutes les semaines, entre les 5-m-35 et 30-xn-35 ; les
secondes, à intervalles moins réguliers, entre les 22-m-35 et 26-xn-
35.
J’indiquerai séparément les résultats de ces deux catégories, car
ils sont très différents.
D’un autre côté, M. Rose m’a également confié l’étude des Chéto¬
gnathes récoltés à Nhatrang, en décembre 1953 et janvier 1954,
par M. G. Ranson, sous-Directeur du Laboratoire de Malacologie
du Muséum ; ils proviennent de 17 pêches, faites entre 9 heures et
12 heures. J’ajoute, à part, les résultats observés à ceux des deux lots
précédents.
I. Chétognathes récoltés dans les pèches diurnes.
Onze espèces ont été reconnues, dont certaines en très peu d’exem¬
plaires ; elles se répartissent en trois genres. Elles se rangent, par
ordre d’abondance décroissant, de la façon suivante :
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVIII, n° 5, 1956.
— 467 —
Tableau I.
Les exemplaires abîmés et jeunes sont en majeure partie de petites
formes de 1,5 mm à 2,5 mm de longueur ; les autres ont 3,5 mm à
7 mm environ et sont très altérés. Pour autant qu’on en puisse juger,
ils appartiennent pour la plupart au groupe neglecta (Tokioka,
1952), reconnaissable à la forme de la tête et des yeux ; mais il est
impossible de les rattacher à S. neglecta, oceania, regularis ou bed-
jordii en toute certitude. Il peut s’y trouver aussi de très jeunes
5. robusta. Ce ne sont, en tous cas, ni des S. inflata, ni des K. pacifica,
identifiables même abîmés, à côté d’individus en bon état.
S. inflata est de petite taille dans toutes les récoltes ; la maturité
sexuelle commence vers 8-9 mm, les exemplaires dépassant 10 mm
sont rares, un seul atteint 18 mm. On rencontre les différentes étapes
de la maturation des ovaires signalées par Ghirardelli en 1951 ;
les stades I et II sont les plus fréquents. Les deux formes, à ovaires
longs et à ovaires courts (selon la distinction faite par Ghirardelli,
1952) sont reconnaissables, à peu près en nombre équivalent dans les
mêmes pêches.
S. neglecta appartient, en presque totalité, au type lagunaire dis¬
tingué par Tokioka aux îles Palao (1942). La forme océanique
typique, à collerette épaisse, reconnue par l’auteur, n’a été trouvée
que dans deux ou trois pêches, en petit nombre. La longueur maxi-
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVIII, n° 5, 1956. 30
— 468 —
male mesurée est de 7 mm. La maturité sexuelle de la forme lagu-
naire (à collerette mince) est atteinte à une taille comprise entre
5,5 mm et 7 mm (plus petite qu’à Palao). Des ovaires à moitié déve¬
loppés s’observent chez des individus de 3 à 5 mm de longueur. On
note certaines variations anatomiques : les deux types de corona
décrits par Tokioka (1942) sont représentés ; on trouve aussi une
corona intermédiaire entre celles de 5. neglecta et de S. oceania,
avec 6 taches sensorielles au lieu de 5 ou 7 respectivement ; la taille
des yeux peut, aussi, être comprise entre celles des yeux de ces deux
espèces. Chez les jeunes individus, il est parfois impossible de savoir
de quelle forme il s’agit. On remarque une autre variation chez
certaines S. neglecta, assez nombreuses dans quelques pêches : les
yeux sont placés plus en arrière que normalement et se trouvent au
niveau de la base des crochets. Le rapport de la longueur du segment
caudal à la longueur totale est en général compris entre 29 et 31 %
au lieu de 31,5 à 34,4 % à Palao (Tokioka). Les pêches les plus
abondantes de l’espèce ont été faites entre le 15 juillet et le 30
décembre.
S. ferox est presque toujours très petite : 2 à 5 mm ; un seul exem¬
plaire mesurant 9 mm 5, a des ovaires assez développés.
J’examinerai les cas de S. robusta et S. oceania à propos des
pêches à la lumière. Les autres Sagitta sont rares : S. serratodentata-
pacifica est conforme aux données de Tokioka (1952) ; les 5. born-
bayensis ne sont pas assez bien conservées pour pouvoir affirmer
d’une façon absolue leur identité.
Krohnitta pacifica est plus abondante en juillet et en août (9 à
32 par pêche) que le reste de l’année (0 à 4 par pêche).
L’exemplaire de P. draco est mal conservé, la collerette manque.
J’ai recherché S. tropica décrite par Tokioka dans son matériel
de Palao, mais, malgré ses caractères très distincts, je n’ai pas cons¬
taté sa présence parmi les exemplaires mal conservés.
Les parasites de Chétognathes sont rares dans le matériel examiné,
puisque je n’ai rencontré que deux Trématodes dans la cavité géné¬
rale de S. inflata. Il n’était évidemment pas possible de rechercher
des Protistes chez des échantillons non fixés, conservés depuis
21 ans.
IL Chétognathes récoltés a la lumière.
Les pêches nocturnes diffèrent beaucoup des prélèvements mati¬
naux. Leurs caractéristiques sont les suivantes : bon ou excellent
état de conservation des individus ; présence exclusive ou dominante
d’une ou deux espèces de Sagitta : S. robusta et oceania, avec une
forte proportion d’individus à maturité sexuelle. Beaucoup ont émis
— 469
leur sperme que l’on trouve en paquets collés à de nombreux indi¬
vidus. Deux autres espèces peuvent se trouver présentes également
dans quelques pêches, mais en petit nombre : S. inflata et S. neglecta
(forme lagunaire). Voici les chiffres correspondant aux 24 pêches
examinées.
Tableau II.
Dans ces récoltes, S. robusta correspond à la description de S. ai,
donnée par Tokioka en 1942, reconnue ensuite comme synonyme de
robusta par l’auteur (1952). Je confirme cette façon de voir, car les
différences entre les deux espèces considérées sont minimes (dis¬
tance entre les nageoires caudale et postérieures ; forme et volume
des vésicules séminales mûres ; forme des yeux décrits comme
arrondis chez robusta et figurés allongés chez ai) et on trouve dans
une population de 200-300 individus des stades de transition faisant
le passage entre les deux types.
Dans les eaux de Nhatrang, la maturité sexuelle est atteinte à
partir de 7,25 mm, mais la majorité des individus recueillis mûrs
(ovaires atteignant le cou et sperme expulsé au moins d’un côté)
mesure de 8 à 9 mm, tandis que les spécimens de la mer Arafura
(près de la terre d’Arnhem) sont mûrs entre 10,1 mm et 14,45 mm
et qu’à l’ouest du Japon ils sont encore plus grands (17-21 mm).
Il y a là un exemple qui confirme la maturation plus précoce dans les
eaux littorales chaudes et éclairées, que l’on observe en général chez
les Chétognathes. C’est aussi le cas des S. inflata pêchées au même
endroit.
Il semble en être de même pour S. oceania qui est mûre entre
6 mm et 8,5 mm, tandis qu’à Palao, où il s’agit aussi d’eau littorale
et lagunaire, les individus mûrs ont de 7 à 9 mm (Tokioka). Par
— 470 —
ailleurs, l’espèce correspond aux données de l’auteur concernant
5. lacunae Tok. 1942, reconnue en 1952 comme synonyme de S.
oceania Grey (et non oceanica comme l’écrit Tokioka).
L’abondance de ces deux espèces dans le plancton nocturne
apparaît comme un fait intéressant. En effet, d’une façon générale,
les Sagitta ne sont pas des animaux phototropiques attirés et orien¬
tés par la lumière (M. Rose, 1925). Mais, à ma connaissance du
moins, on n’a pas expérimenté sur ces formes tropicales, qui pour¬
raient faire exception à la règle. Il faudrait expérimenter sur le
vivant pour étudier les réactions physiologiques des deux espèces
en cause.
Par contre, on a maintes fois signalé que les Sagitta sont adaptées
à une intensité lumineuse définie (photopathie) et se localisent dans
la couche où cette intensité optimum est atteinte. Comme la profon¬
deur de cette couche varie avec l’éclairement, les animaux montent
et descendent selon les heures de la journée (Russell, 1931). Inver¬
sement, s’il fait jour pendant les 24 heures, au cours de l’été polaire,
la répartition verticale ne varie guère (Rogorov, 1946).
Les eaux diurnes de surface présenteraient l’éclairage photopa-
thique recherché par S. inflata et S. neglecta, communes le jour et
absentes ou rares le soir ; chez ces espèces il s’ajouterait des phé¬
nomènes de photocinèse (déclenchement des mouvements par la
lumière, sans orientation particulière) et l’arrêt du mouvement, d’où
chute, à l’obscurité : le soir les individus se laissent tomber. Le fait
n’est pourtant pas général pour S. inflata, car les pêches nocturnes
effectuées en Méditerranée sont, en moyenne, aussi abondantes
que les pêches diurnes (Mme M. L. Furnestin, 1953) dans les
récoltes du « Président Théodore Tissier » en juin-juillet 1950.
S. robusta et S. oceania seraient, à Nhatrang, au dessus de leur
optimum photopathique dans les eaux .diurnes et plongeraient ;
remonteraient le soir et à la lumière artificielle beaucoup moins
intense et atteindraient la surface. Ces hypothèses sont étayées
par la grande taille des yeux qui rend les deux espèces plus sensibles
à l’intensité lumineuse. Des pêches à différentes profondeurs aux
mêmes endroits aideraient à rendre compte des phénomènes. Il
serait intéressant de vérifier si S. tropica Tokioka 1942, qui possède
de plus grands yeux que les précédentes espèces, aurait le même
comportement.
Toutefois le facteur lumineux n’est peut-être pas le seul à inter¬
venir dans ces déplacements verticaux ; la température pourrait
aussi jouer un rôle. Les expériences de M. Rose (1925) montrent
une sensibilité thermique très fine chez un Chétognathe de Roscoff ;
néanmoins, des recherches à cet égard ne semblent pas avoir été
faites dans les conditions naturelles.
En ce qui concerne l’émission fréquente des spermatophores des
471 —
individus récoltés, elle s’explique par le fait que, du moins chez
certaines Sagitta, l’accouplement se produit la nuit et est de courte
durée (Van Oye, 1931, in Ghirardelli, 1953).
III. Chétognathes récoltés par M. Ranson en
DÉCEMBRE 1953-JANVIER 1954.
Le matériel est bien conservé dans l’ensemble, bien que les organes
sensoriels soient souvent abimés. Il y a onze espèces, parmi les¬
quelles S. pulchra Doncaster 1902 et S. regularis Aida 1897 n’ont
pas été reconnues dans les pêches de 1935. Voici la liste correspon¬
dante :
Tableau III.
Ces récoltes, faites entre 9 heures et 12 heures en différents endroits
des baies de Nhatrang et de Cauda, appellent également quelques
remarques. Les S. inflata en voie de maturation appartiennent en
grande majorité au type à ovaires longs, de taille plus élevée, en
moyenne que le type à ovaires courts ; des individus de 14 à 18 mm
ne sont pas rares, et l’un atteint 26 mm de longueur.
S. neglecta appartient au type lagunaire (Tokioka, 1942) sauf
trois exemplaires de type normal.
S. ferox n’a pas été trouvée à maturité complète ; S. bedoti minor
non plus, même quand elle atteint 10 mm de longueur. S. oceania
— 472
est difficile à séparer de 5. neglecta dans les stades juvéniles et on
retrouve des formes qui paraissent intermédiaires entre les deux
espèces, comme je le signale plus haut.
S. regularis est assez fréquente parmi les formes juvéniles, mais,
en général, elle a perdu sa collerette caractéristique, conservée par
les plus grands exemplaires (4,5 mm — 5,5 mm).
Les parasites sont plus nombreux dans ce matériel moins ancien.
J’ai trouvé deux Distomes chez S. inflata et des cysticercoïdes
(semble-t-il) chez S. inflata, bedoti et neglecta. Il y avait, de plus,
deux S. inflata parasitées par la Grégarine Lanhesteria sagittae, et
trois exemplaires dont le tube digestif contient des spores qui ne
semblent pas avoir été signalées dans le groupe.
J’avais, l’année dernière, indiqué à M. M. Rose (1955) les espèces
reconnaissables à première vue dans les pêches de M. Ranson, et
mentionné S. hispida = S. jerox. Or Tokioka a bien établi (1955)
qu’il s’agissait de deux espèces distinctes, la première atlantique et
la seconde exclusivement indo-pacifique. La liste que j’établis ci-
dessus corrige mon erreur. En revanche, Tokioka (novembre 1954)
pense que les Sagitta neglecta des récoltes de M. Ranson aux îles
Tuamotou en 1952 et signalées par M. Rose en 1953 (Tokioka
écrit R. Maurice par erreur), doivent être des S. oceania. Cette
diagnose avait été faite par moi et je confirme qu’il s’agit bien de
S. neglecta Aida 1897. La forme typique, à collerette épaisse est
abondante et la forme lagunaire également, autant qu’on en puisse
juger sur un matériel assez altéré.
Les Chétognathes de ces deux collections sont, dans l’ensemble
des formes côtières et lagunaires, particulières au Pacifique tropical,
accompagnées sporadiquement par des formes océaniques (S. serra-
todentata-pacifica, S. ferox, S. pulchra, P. draco ) et d’une façon
régulière, constante, par l’espète cosmopolite des mers chaudes et
tempérées : S. inflata.
Comme la collection de 1935 n’est pas complète pour l’année
et fait partie d’un ensemble beaucoup plus important, je ne tirerai
aucune conclusion concernant la fréquence saisonnière des espèces.
Je remercie M. le Professeur Rose, M. Sehene et M. Ranson,
dont l’aide m’a permis de mettre au point ce travail ; et aussi
Mme F.Rernard, pour avoir mis sa bibliographie sur les Chétognathes
du Pacifique à ma disposition.
BIBLIOGRAPHIE
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Zooplancton in Polar seas (Sears Found. Jour. mar. Res. VI, 25-32).
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Golfo di Napoli. (Pubbl. Staz. Zool. Xapoli, XXIII, 296-312).
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problème des migrations journalières. (Arch. Zool. exp. et gén. 64,
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par M. G. Ranson, dans la baie de Nhatrang-Cauda (Viêt-Nam) :
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mar. Sci. Gulf and Caribbean. 5, 52-65).
Laboratoire de Biologie générale et appliquée, Faculté des Sciences d’Alger.
— 474 —
SlPHONOPHORES CALYCOPHORIDES
de la Baie de Niiatrang-Cauda.
Par Eugène Leloup.
En 1953, M. R. Serène, Directeur de la Station maritime de
Cauda, Nhatrang (Annam), Viêt-Nam, m’a fait parvenir, pour
examen, une collection de Siphonophores récoltés dans la baie de
Nhatrang. Cette collection ne renferme pas des spécimens de grande
taille : en effet, les individus mesurent au plus un centimètre de
longueur.
Seuls, les Calycophorides ont retenu mon attention, car les
Physophorides, trop fragmentés, n’ont pu faire l’objet d’investi¬
gations approfondies.
Ils furent recueillis au cours de pêches planctoniques métho¬
diques (R. Serène, 1948) 1, faisant suite à celles réalisées par
C. Dawydoff (1936) qui furent l’objet d’une étude générale 2.
Dans la baie de Nhatrang, le zooplancton n’existe que pendant
une période limitée. Selon C. Dawydoff (1936), « le cycle annuel
« de la vie pélagique dans les eaux superficielles se divise en deux
« périodes bien définies et coïncidantes avec les saisons météoro-
« logiques déterminées par les moussons ». Dans cette baie peu
profonde (25-50 m), la température des eaux de surface se montre
assez constante (moyenne : 28-29° C avec maxima 31-31,4° C)
pendant la mousson estivale du S. O. ; elle s’abaisse, pendant la
période hivernale, jusqu’à 24-23° C (avec maxima : 22-21° C). Quant
à la salinité normale de 31-34 °/°°, elle tombe jusqu’à 28-25 °/°°
pendant la période de la mousson du N. E., par suite de pluies torren¬
tielles et d’un apport considérable d’eau douce par tous les cours
d’eau.
En résumé, de mars au début septembre, le plancton riche et varié
manifeste un caractère zoologique prépondérant, tandis que, de fin
septembre à décembre, il est pauvre avec prédominance de phyto-
plancton. De janvier à février, le zooplancton réapparaît et, par
suite d’afflux de formes animales de haute mer, la faune pélagique
s’accroît considérablement.
Grâce à des observations méthodiques exécutées de 1938 à 1942,
R. Serène (1948) a figuré, sous forme de graphiques, les sommes
1. Serène, R., 1948. Résultats des pêches planctoniques effectuées par l’Institut
océanographique de l’Indochine à Nhatrang (période 1938-1942) (Inst. Océan. Indo¬
chine, Nhatrang, 44e note).
2. Dawydoff, C., 1936. Observations sur la faune pélagique des eaux indochinoises
de la mer de Chine méridionale (Bull. Soc. Zool. de France, LXI, pp. 469-470).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 5, 1956.
— 475 —
mensuelles des siphonophores récoltés au cours de pêches plancto-
niques diurnes et nocturnes, ainsi que les sommes annuelles des
siphonophores récoltés dans les pêches planctoniques faites à diffé¬
rentes heures d’une journée chaque mois. L’examen de ces gra¬
phiques démontre que le comportement des siphonophores confirme,
pour les années 1938-1939 et 1939-1940, le rythme annuel général
décrit par C. Dawydoff, alors que les résultats, pour 1940-1941 et
1941-1942, n’y apportent aucun élément justificatif.
Au cours d’une journée, les siphonophores se récoltent surtout
le matin et à la fin de l’après-midi ; ils n’apparaissent guère dans le
plancton de surface au cours de la nuit.
Outre des Chondrophorides Velella (F. lata ) (= F. velella) Porpita
umbella (= P or. porpita ) et Porpema, le Cytonectide : Physalia
utriculus (= Ph. physalis), C. Dawydoff (1936) mentionne les
Physonectides : Rhizophysa eysenhardtii, Cupulita Picta (= Nano-
mia bijuga), Physophora hydrostatica, Halistemma (= Stephanomia)
rubra, Crystallomia polygonata (= Agalma okeni), Forskalia conforta,
Agalmopsis et Agalma.
Les spécimens que j’ai examinés (1948) permettent d’établir
que, dans la baie de Nhatrang, R. Serène a récolté les 21 espèces
de Calycophorides suivantes :
Hippopodius hippopus (Forskâl, 1776).
Galetta chum (Lens et Van Riemsdyck, 1908).
Sulculeolaria monoica (Chun, 1888). — - S. quadrivalvis Blainville,
1830 j'o).
Lensia campanella (Moser, 1917). L. cossack Totton, 1941. —
L. hotspur Totton, 1941. — L. meteori (Leloup, 1934). — L. subtilis
(Chun, 1886). — - L. subtiloïdes (Lens et Van Riemsdyck, 1908).
Chelophyes appendiculata Eschscholtz, 1829.
Eudoxoïdes spiralis (Bigelow, 1911),
Diphyes bojani (Eschscholtz, 1825). — - D. chamissonis Huxley,
1859. — D. dispar Chamisso et Eysenhardt, 1821.
Abyla leuckarti Huxley, 1859. — A. trigona Quoy et Gaimard
1827 (H).
Abylopsis eschscholtzi (Huxley 1859) (1 c). — A. tetragona (Otto,
1823).
Enneagonum hyalinum Quoy et Gaimard, 1827.
Bassia bassensis Quoy et Gaimard, 1834 (1 d).
Selon C. Dawydoff (1936), le prayide Rosacea médusa (Metsch-
nikofî, 1870) ( Lilyopsis rosea Ch.) fréquente également les eaux
côtières de l’Indochine.
Institut royal des Sciences naturelles de Belgique.
1. Signalés par C. Dawydoff (1936) sous le nom de : a) Galeolaria aurantiaca Vogt ;
b) Amphirhea dispar (= eudoxie ) ; c) Abylopsis quicunx Ch. ; d) Sphaenoides australis
Huxl. (= eudoxie).
— 476
Les Alcyonaires du Muséum,
i. Famille des Alcyoniidae. — iv. Genre lobophytum
(suite) 1.
Par A. Tixier-Durivault.
1. — Lobophytum altum N. Sp.
Diagnose. — Colonie : pied étalé et haut supportant un capitule
à lobes radiaires épais.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : ton¬
nelets verticillés larges (0,26 mm de long) et sclérites très peu verru-
queux (0,17 mm de long) ; b) dans la zone corticale : spiculés épi¬
neux (0,14 mm de long) et massues (0,09 mm de long).
2° dans le capitule : grandes aiguilles tuberculées (0,3 mm de
long) et massues (0,2 mm de long).
Polypes : petits autozoïdes nombreux (4 à 8 au cm) ; 2 à 5 sipho-
nozoïdes entre 2 autozoïdes.
Coloration de la colonie dans l’alcool : blanc grisâtre.
Localité : 2 exemplaires des Iles Seychelles (M. L. Rousseau,
1841).
Cette espèce se rapproche de L. ransoni dont elle diffère par ses
tonnelets basilaires et ses aiguilles capitulaires.
2. — Lobophytum angulatum N. Sp.
Diagnose. — Colonie : pied recouvert de lobes élevés, minces et
serrés.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : cylindres
verticillés (0,19 à 0,24 mm de long) et haltères (0,17 à 0,19 mm de
long) ; b) dans la zone corticale : bâtonnets (0,15 mm de long) et
massues (0,16 mm de long). 2° dans le capitule : grandes aiguilles
(0,25 à 0,32 mm de long) et bâtonnets (0,17 mm de long).
Polypes : gros autozoïdes (5 au cm) ; 2 ou 3 siphonozoïdes entre
2 autozoïdes.
Coloration : de la colonie dans l’alcool : brun rougeâtre.
Localité : 1 exemplaire de Nhatrang (M. Ranson, 1953).
3. — Lobophytum batarum Moser.
Synonymie : 1919 Lobo. batarum, J. Moser. Mitt. Zool. Mus. Berlin,
Bd IX, p. 243, text-fig. 14, pi. VI, fig. 13. — 1933 Lobo. batarum, H. A.
Roxas, Philip. Journ. Science, vol. 50, p. 362.
1. Bull. Mus. Nat. Hist. nat., 2e s., t. XXVIII, 1956, pp. 401-405.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 5, 1956.
— 477
Diagnose. — Colonie : charnue, à pied assez élevé et à capitule
•couvert de nombreux lobes aplatis.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : grandes
aiguilles verticillées (0,4 mm de long) ; b) dans la zone corticale :
courtes aiguilles et bâtonnets épineux (0,25 à 0,28 mm de long) ;
grandes massues verruqueuses (0,11 à 0,25 mm de long). 2° dans le
capitule : bâtons rugueux (0,35 à 0,43 mm de long), grandes massues
tuberculées (0,13 à 0,23 mm de long).
Polypes : autozoïdes nombreux et rapprochés (12 au cm) ; minus¬
cules siphonozoïdes (1 entre 2 autozoïdes).
Coloration des colonies dans l’alcool : brun jaunâtre.
Localité : 1 exemplaire de la Baie de Cauda (M. Ranson, 1954).
Distribution : Palawan et Baie de Cauda.
4. — Lobophytum caledonense N. Sp.
Diagnose. — Colonie : base à capitule abondamment pourvu de
lobes serrés et sinueux.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : tonne¬
lets verticillés (0,19 mm de long) à col bien marqué ; b) dans la
zone corticale : massues verruqueuses et bâtonnets presque lisses
(0,12 mm de long). 2° dans le capitule : aiguilles à petites protubé¬
rances (0,26 mm de long) et grandes massues (0,2 mm de long).
Polypes : assez gros autozoïdes (3 au cm) ; 1 à 3 siphonozoïdes
entre 2 autozoïdes.
Coloration des colonies : jaune brunâtre.
Localité : 3 exemplaires originaires de Nouméa (M. Ranson,
1952).
Bien que ressemblant au premier abord à L. cristagalli par l’allure de sa
colonie et la forme générale de ses spiculés L. caledonense s’en distingue
cependant parla forme de ses lobes capitulaires, la taille et l’ornementation
de ses sclérites basilaires et lobulaires.
5. — Lobophytum carnatum N. Sp.
Diagnose. — Colonie : jeune, en forme de champignon bosselé ;
capitule à gros lobes dans les colonies plus âgées.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : tonne¬
lets verticillés (0,25 mm de long) et rares aiguilles verruqueuses
(0,24 mm de long) ; b) dans la zone corticale : bâtons rugueux
(0,22 mm de long) et massues tuberculées (0,14 mm de long). 2° dans
le capitule : longues aiguilles verruqueuses (0,23 à 0,38 mm de long)
et bâtonnets épineux (0,06 à 0,22 mm de long).
Polypes : nombreux autozoïdes (8 au cm) : 1 siphonozoïde entre
i2 autozoïdes.
Coloration de la colonie dans l’alcool : blanc grisâtre.
— 478 —
Localité : 1 exemplaire originaire de Nhatrang (M. Krempf,.
1910).
Cette espèce se rapproche de L. radiatum par ses spiculés basilaires
mais en diffère par ses sclérites lobulaires.
6. — Lobophytum compactum N. Sp.
Diagnose. — Colonie : de taille moyenne, massive, à lobes grou¬
pés souvent subdivisés.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : ton¬
nelets verticillés (0,17 mm de long) ; b) dans le cortex : petits spi¬
culés (0,12 mm de long). 2° dans le capitule : aiguilles tuberculées (0,19
à 0,31 mm de long) et massues effilées (0,16 à 0,23 mm de long).
Polypes : nombreux autozoïdes (7 au cm) ; 2 siphonozoïdes entre
2 autozoïdes.
Coloration des colonies à séc ou dans l’alcool : brun grisâtre.
Localité : 1 exemplaire de la Raie de Cauda (M. Ranson, 1954).
Cette espèce se caractérise par ses courts et larges tonnelets basilaires.
7. — Lobophytum crassospiculatum Moser.
Synonymie : 1898 Lobo. crassum var. sansibaricum, W. May (part).
Miit. Mus. Hamburg, v. 15, p. 28. — 1899 Lobo. crassum var. sansi¬
baricum, W. May (part). Jena. Zeilsch. Naturw., v. 33, p. 119. — 1919
Lobo. crebriplicatum var. crassospiculatum, J. Moser. Mitteil. Zool. Mus.
Berlin, Bd 9, p. 273, text-fig. 16. — 1933 Lobo. crebriplicatum var. crassos¬
piculatum, H. Roxas. Philip. Journ. Science, vol. 50, p. 363.
Diagnose. — Colonie : capitule à lobes dressés, épais, bas et
radiaires.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : ton¬
nelets à 4 (0,2 à 0,4 mm de long) ou à 6 verticilles (0,27 mm de
long) ; b ) dans le cortex : petits bâtonnets (0,17 mm de long) et
massues. 2° dans le capitule : longues aiguilles claires ou tubercu¬
lées (0,28 à 0,44 mm de long) et minces bâtonnets pointus (0,2 mm
de long).
Polypes : 3 à 4 autozoïdes au cm : 2 siphonozoïdes entre 2 auto¬
zoïdes.
Coloration de la colonie dans l’alcool : blanc crème.
Distribution : Puerto Galera Bay, Mindoro, Philippines et Zanzibar.
8. — Lobophytum crassum Marenzeller.
Synonymie : 1846 Alcyonium murale, J. D. Dana. Zooph. Philadelphie,
p. 622, t. 58, fig. 3. — - 1886 Lobo. crassum, E. von Marenzeller. Zool.
Jahrb., Syst. 1, p. 363. — 1886 Lobo. crassum var. proliféra, E. von Maren¬
zeller. Zool. Jahrb., Syst. 1, p. 365, pl. IX, fig. 11. — 1899 Lobo. crassum,.
W. May (part). Jena. Zeitschr. Naturw., v. 33, p. 119. — ■ 1899 Lobo.
crassum var. australicum, W. May (part). Jena. Zeitschr. Naturw., v. 33,
p. 119. — 1900 Lobo. crassum, S. J. Hicksox et H. L. Hiles. Willey’s
479 -
2,ool. Results, pt 4, p. 506. — 1903 Lobo. pauciflorum, E. M. Pratt.
Alcyon. Maldives, pt 2, p. 513 ; pl. 29, fig. 12. — 1908 Lobo. crassum,
M. Cohn. Wissensch. Ergebnisse, Bd 2, Heft 3, p. 224. — 1909 Lobo.
crassum, J. A. Thomson, J. J. Simpson et H. Henderson. Alcyon.
Investigator, p. 4. — 1910 Lobo. crassum, J. A. Thomson et D. C. Mackin-
non. Trans. Linn. Soc. London, 2 s., vol. 13, Zool., p. 175. — 1914 Lobo.
crassum var. sansibaricum, J. Luttschivager. Arch. Naturg., Abt. A,
Heft 10, p. 29. — 1919 Lobo. crassum, J. Moser, Mitt. Zool. Mus. Berlin,
Bd 9, p. 282, text-fig. 22. — 1931 Lobo. crassum, J. A. Thomson et L. M. I.
Dean. Siboga-Expeditie. Monogr. XIII d, Livre CXY, p. 65. — 1933
Lobo. crassum, H. A. Roxas, Philip. Journ. Sciences, vol. 50, p. 365. —
1936 Lobo. crassum, L. M. I. Macfadyen. Créât Barrier Reef Expédition,
1928-29. Scientific Reports, vol. 5, n° 2, p. 43.
Diagnose. — Colonie : pied supportant un capitule à hauts
lobes allongés, entiers ou légèrement subdivisés.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : cylin¬
dres minces et courts (0,15 à 0,2 mm de long) ; b) dans la zone cor¬
ticale : bâtonnets et minces massues (0,13 mm de long).
2° dans le capitule : longues aiguilles (0,22 à 0,29 mm de long)
«t courts cylindres (0,14 mm de long) ; minces massues (0,22 mm
de long) et bâtonnets presque lisses (0,12 à 0,19 mm de long).
Polypes .petits autozoïdes (4 à 7 au cm) ; 1 à 3 siphonozoïdes entre
2 autozoïdes.
Coloration des colonies : crème, jaune brunâtre ou jaune grisâtre.
Localité : un exemplaire provenant de Poulo Condor (M. Har-
mand, 1877) ; deux spécimens originaires de Nouméa (Nouvelle
Calédonie, M. Ranson, 1953).
Distribution : I. Réunion, Port Denison, Praslin (I. Seychelles),
I. Maurice, I. Loyalty, Pedro Shoal, I. Tonga, N. E. Australie,
Tamatave, E. Afrique, Zanzibar, Philippines, Low Isles (Grande
Rarrière australienne), Ceylan, Savu, I. Paternoster, Kwandang
Bay, Great Sangir Island, Obi Major, I. Waigen, Saleyer, Tuai,
Nouméa, Poulo Condor.
9. — Lobophytum crassum var. Borbonicum Marenzeller.
Synonymie : 1886 Lobo. crassum var. borbonicum, E. von Marenzeli.er.
Zool. Jahrb., Syst. 1, p. 364, pl. IX, fig. 9. — 1914 Lobo. crassum var.
borbonicum, J. Luttschivager, Arch. .\aturg., Abt. A, heft 10, p. 30,
text-fig. 2. — 1919 Lobo. crassum var. borbonicum, J. Moser, Mitt. Zool.
Mus. Berlin, Bd IX, p. 287, text-fig. 24. — 1933 Lobo. crassum var.
■borbonicum, H. A. Roxas. Philip. Journ. Science, vol. 50, p. 366.
Diagnose. — Colonie : de même habitus queL. crassum.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : ton¬
nelets courts (0,15 mm de long) ; b) dans le cortex : spiculés épi¬
neux ; 2° dans la capitule : sclérites verticillés (0,21 à 0,26 mm de
long).
— 480 —
Distribution : I. Réunion, Taytay Bay.
10. — Lobophytum crebriplicatum Marenzeller.
Synonymie : 1886 Lobo. crebriplicatum, E. von Marenzeller. Zool.
Jahrb., Syst. 1, p. 302, t. 9, fig. 7. • — 1914 Lobo. crebriplicatum, J. Lutts-
chwager. Arch. Naturg., Abt. A, heft 10, p. 34. — 1919 Lobo. crebripli¬
catum, J. Moser. Mitt. Zool. Mus. Berlin, Bd IX, p. 272, text-fig. 15. —
1933 Lobo. crebriplicatum, H. Roxas. Philip. Journ. Science, vol. 50,
p. 362. — 1936 Lobo. crebriplicatum, L. M. I. Macfadyen. Great Barrier,
vol. 5, n° 2, p. 45.
Diagnose. — Colonie : pied plus ou moins élevé portant un capi¬
tule à nombreux lobes serrés.
Spiculés : 1° dans la base de cœnenchyme : a ) à l’intérieur : cylin¬
dres allongés (0,14 à 0,24 mm de long) à protubérances finement
denticulées ; b) dans la zone corticale : bâtonnets (0,16 mm de long)
et sclérites presque lisses. 2° dans le capitule : aiguilles épineuses
(0,22 mm de long) et longues massues verruqueuses (0,16 mm de
long).
Polypes : Nombreux petits autozoïdes (8 au cm) ; un ou deux
siphonozoïdes entre deux autozoïdes.
Coloration de la colonie dans l’alcool : blanc crème à jaune bru¬
nâtre.
Localité : 2 exemplaires provenant de Poulo Condor (M. Har-
mand, 1877), 1 spécimen originaire de Nouméa (Nouvelle Calédonie,.
M. Ranson, 1953).
Distribution : Tonga, Poulo Condor, Low Isles, Zanzibar.
11. — Lobophytum cristagalli Marenzeller.
Synonymie : 1886 Lobo. crassum var. cristagalli, E. von Marenzeller.
Zool. Jahrb. Syst. 1, p. 365, pl. IX, fig. 10. — 1914 Lobo. crassum var.
cristagalli, J. Luttschwager. Arch. Naturg., Abt. A, Heft 10, p. 30. —
1919 Lobo. crassum var. cristagalli, J. Moser. Mitt. Zool. Mus. Berlin,
Bd 9, p. 286, text-fig. 23. — 1933 Lobo. crassum var. cristagalli , H. Roxas.
Philip. Journ. Science, vol. 50, p. 365.
Diagnose. — Colonie : pied assez élevé, supportant un capitule
à nombreux lobes ondulés en crête de coq.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : ton¬
nelets verticillés à rétrécissement transversal (0,15 à 0,2 mm de
long) ; b) dans la zone corticale : bâtons verruqueux (0,17 à 0,2 mm
de long) et massues épineuses (0,12 mm de long) ; 2° dans le capi¬
tule : aiguilles tuberculées (0,19 à 0,28 mm de long) et minces massues
(0,12 à 0,2 mm de long).
Polypes : autozoïdes assez nombreux (7 au cm) ; 2 petits siphono¬
zoïdes entre 2 autozoïdes.
Coloration de la colonie dans l’alcool : gris brunâtre.
Distribution : Tonga, Zanzibar, Ceylan, Nouvelle Guinée.
— 481 —
12. — Lobophytum denticulatum N. Sp.
Diagnose. — Colonie : dure, petite, à pied bas et à capitule à
grands lobes découpés.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : aiguilles
tuberculées (0,3 mm de long), tonnelets verticillés (0,11 à 0,27 mm
de long), massues verruqueuses (0,3 mm de long) et bâtonnets
clairs (0,2 mm de long ; b) dans la zone corticale : bâtons rugueux
(0,17 mm de long) et nombreuses massues (0,1 mm de long). 2° dans
le capitule : aiguilles verruqueuses ou épineuses (0,3 mm de long),
massues tuberculées (0,1 mm de long).
Polypes : très nombreux autozoïdes (15 au cm) ; un seul siphono-
zoïde entre 2 autozoïdes.
Coloration : de la colonie à sec : gris jaunâtre.
Localité : 1 exemplaire provenant de Madagascar (M. Decary).
La configuration de ses tonnelets basilaires permet de rapprocher
cette espèce de L. carnatum dont elle s’éloigne par ses aiguilles pédiculaires
et ses lobes découpés.
13. — Lobophytum durum N. Sp.
Diagnose. — Colonie : pied bas et minces lobes dressés, feston¬
nés et distants.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : cylindres
verticillés (0,2 à 0,23 mm de long) ; b) dans la zone corticale : bâton¬
nets plus ou moins verruqueux (0,11 mm de long).
2° dans le capitule : aiguilles pointues (0,2 à 0,3 mm de long),
massues tuberculées (0,18 mm de long).
Polypes : nombreux autozoïdes sur les lobes (10 au cm) ; très
petits siphonozoïdes.
Coloration des colonies dans l’alcool : brun clair et brun foncé.
Localité : 1 échantillon provenant de la Baie de Cauda (M. Ranson,
1953).
La colonie, les spiculés basilaires et lobulaires de cette espèce la dis¬
tinguent de toutes les autres espèces connues.
14. — Lobophytum gazellae Moser.
Synonymie : 1878 Sarcophytum glaucum, Th. Studer. Monatsb. Akad.
Wtss. Berlin, p. 634. — 1889 Sarc. glaucum, Th. Studer. Forschungsreise
Gazelle, vol. 3, p. 249. — 1919 Lobo. gazellae. L. Moser. Mitt. Zool. Mus.
Berlin, Bd IX, p. 274, text-fig. 17, pl. 5, fig. 12. — 1933 Lobo. gazellae,
H. A. Roxas. Philip. Journ. Science, vol. 50, p. 363. — 1936 Lobo. gazellae,
L. M. I. Macfadyen. Scientific Reports of Créât Reef Exped., vol. 5,
n° 2, p. 46.
Diagnose. — Colonie : haut pied cylindrique surmonté d’un capi¬
tule à lobes allongés, dressés.
482 —
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : ton¬
nelets (0,15 à 0,21 mm de long) ornés de quatre à six verticilles
tuberculés ; b) dans le cortex : petits sclérites verruqueux (0,13 à
0,2 mm de long). 2° dans le capitule : grandes aiguilles (0,23 à 0,4 mm
de long), pseudomassues (0,25 mm de long).
Polypes : autozoïdes peu visibles (10 au cm) ; nombreux siphono-
zoïdes (1 à 6 entre deux autozoïdes).
Coloration des colonies dans Falccol : blanc gris et blanc crème.
Distribution : Nouvelle Irlande, Puerto Galera, Mindoro, Low
Isles, Onrust.
( A suivre )
483 —
Plantes nouvelles, rares ou critiques
des serres du Muséum.
(Notulcs sur quelques Orchidées d’Indochine. XIV).
Par A. Guillaumin.
197. Dendrobium bellatulum Rolfe. — Annam : Dalat (de Sigaldi,
f. 212, 1955).
Plusieurs plantes, les unes à labelle typique uniformément ver¬
millon comme le montre la planche 7.985 du Botanical Magazine
et les aquarelles inédites (in Herb. Mus. Paris) 0.727 et 69-B d’EBER-
hardt, les autres à labelle à base et lobes latéraux vermillon, le lobe
médian étant jaune. L’aquarelle inédite de Simond n° 177 repré¬
sente une fleur à labelle marbré d’orange. La plante ( C.R.S.T .
n° 13, f. 183, 1954) avait le labelle blanc avec une large tache orangée,
parcourue de crêtes pourpres.
264. D. hemimelanoglossum Guillaum. sp. nov.
Cespitosa, circa 20 cm alta, articulis cylindraceis levissime compressis,
8 mm crassis, vaginibus membranaceis arcte obleclis ; foliis apice congestis,
membranaceis, lineari-lanceolatis (1 cm X 0,7 cm), apice vix asymmetrice
acutis ; racemis e folii superioris axilla orientibus, usque ad 20 cm longis,
gracillimis, nutaniibus, vaginibus anguste lanceolatis, membranaceis,
floribus 9 mm longis, viridibus labelli dimidio anteriore nigro violaceo
excepto, sepalis anguste lanceolatis, acutis, 3-viridiore nervatis, lateralibus
leviter latioribus et leviter falcatis, mentum brevissimum formantibus, sub
b-nervatis, petalis sepalo superiore similibus sed leviter angustioribus,
labello leviter recurvo, articulato, carnosulo, lobis lateralibus fere inconspi-
cuis, anteriore lineari ovato, explanato ovato, medio constricto, marginibus
valde crispatis, lamellis 3 per discum integris, anteriore parte crispatis,
apicem obtusum haud attingentibus, columna apice minute 2-dentata,
anthera rotundata, luteo viricli.
Annam : Dalat ( C.R.S.T . n° 201/Sig., Frère Exupère leg. ;
f. 134, 1955).
Rentre dans la section Stachyobia de la Monographie de Kranzlin
au voisinage de D. cespitosum King et Pantl. et dans la section II
de Gagnepain (Fl. Indochine VI).
265. D. parciflorum Reichb. f. ex Lindl. — Annam : Dalat
(C.R.S.T. n° 234/Sig, f. 174, 1955).
Cette espèce ne figure pas dans la Flore d’ Indochine bien qu’elle
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVIII, n° 5, 1956. 31
— 484 —
ait déjà été récoltée en Annam à Blao (Poilane 22.759) et dans la
région de Phan rang (d’ALLEizETTE).
Hooker fds dans la Flora of british India (V, p. 725) dit la fleur
isolée et terminale et dans ses Icônes (t. 2021), ligure une plante
caulinaire ; l’échantillon de d’ALLEizETTE a une fleur isolée naissant
sur le côté de la tige mais celui de Poilane des fleurs terminales
par 2.
La plante qui vient de fleurir dans les serres du Muséum a 2 fleurs
terminales, longues de 3 cm., larges de 2, légèrement odorantes,
blanches avec du jaune au menton et seulement une bande longitu¬
dinale jaune d’or au milieu du labelle comme l’avait d’ailleurs
noté Poilane. Le labelle est nettement émarginé au sommet comme
le montre Kranzlin ( Pflanzenreich IV, 50, II, B, 21, p. 223).
266. D. Parishii Reichb. f. — Laos : forêt dense en bordure de la
Nam Mang et du village de Tha bok au Km 90 de la route Vientiane-
Paksane (Tixier, Dendrobium n° 5, f. 199, 1955 ; f. 200 bis, 1955) ;
Annam : vallée de Prenk et tous les bas fonds de Dalat (1.200-1.500 m
(Grillet n° 84, f. 197, 1956).
Fleurs très odorantes, labelle à 2 macules rouge foncé presque
noires à partie postérieure nettement rayée transversalement de
rouge sur fond rose.
171. D. Pierardii Roxb. — Laos : Vientiane (Tixier f. 199 et
200 bis 1953) ; forêt dense en bordure de la Nam Mang et du village
de Tha bok, au Km 90 de la route Vientiane-Paksane (Tixier,
Dendrobium n° 6a, f. 137, 1955).
Correspond tout à fait à la planche de King et Pantling [Ann.
bot. Gard. Calcutta VIII, t. 72), c’est dire que le labelle est à peine
teinté de jaune.
Une fleur présente un pétale auquel est soudé latéralement un
demi labelle.
231. D. porphyrophyllum Guillaum. — Annam : Kréan, épiphyte
sur Diptérocarpacées ( C.R.S.T . n° 247/Sig. ; f. 178, 1955).
175. D. secundum Lindl. in Wall. • — Laos : Vientiane (Tixier,
n° 8, f. 192, 1955).
Fleurs violettes à labelle orangé à l’extrémité comme celle de la
plante provenant de l’Annam : région de Lang hanh ( C.R.S.T .
n° 225/Sig., f. 153, 1955).
267. D. tenellum Lindl. var. setifolium Guillaum. comb. nov. =
D. setifolium Ridley.
KrAnzLiN ( Pflanzenreich IV. 50 IL B. 21 p. 230), comme Ridley
lui-même (Fl. Alalay. Penins. IV., p. 41) identifie le D. tenellum
Lindl. = D. gracile Lindl. avec D. setifolium Lindl. Si les fleurs
— 485 —
■sont identiques, les 2 plantes diffèrent : D. setifolium est de taille
bien plus réduite (5 cm), le renflement de la tige est à la base et bien
plus petit (0, 5 cm) et les feuilles sont filiformes. Ce ne peut être
une forme géographique car les 2 plantes se rencontrent ensemble.
Annam : Dalat : Manline ( C.R.S.T . n° 268/Sig., f. 193, 1955,
K’Brie leg.). Assez commun dans les forêts denses vers 1.600 m.
■C’est à cette variété que se rapporte l’échantillon : Dalat (Evrard
1030) et environs de Nha trang (d’AixEizETTE) que Gagnepain
considérait comme D. tenellum Lindl.
La tache de poils sur le lobe médian du labelle est jaune.
268. Bulbophyllum bryoides Guillaum. sp. nov.
Epiphytica, pseudobulbis pisiformibus f 0,3 -0,5 cm), luteoviridibus,
contiguis, moniliformibus, ultimo 1-folioso, folio ovato (1 cm X 0,9 cm), atro
viridi, sessili, apice basique obtuso. Inflorescentia axillaris, erecta, 2,5 cm
alla, capillaris, medio tantum 1-vaginata ; flos 1, patulus, aurantiacus
nervis brunneis, labello atro brunneo rubro, sepalis superiore ovato (3 mm X
1,5 mm), lateralibus ovato-spathulatis Ci mm X 3 mm) ; 5 -nerviis, mentum
O, petalis minimis, lanceolato-linearibus fl, 5 m X 1 m) 3 -nerviis, labello
columnae pede articulato, linguiformi, 2 mm longo, basi canaliculato, supra
ieviter verrucoso, columna 2 mm alta, stelidiis elongatis, acute falciformibus
columna aequilongis, antherae operculo basi cordato, apice mucronato.
Annam : Chutes de Da Kayon ( C.R.S.T . n° 228/Sig., f. 162,
1955).
N’est pas sans rappeler le B. moniliforme Par. et Reichb. f., du
Ténasserim, par ses petits pseudobulbes alignés en ligne droite les uns
-à côté des autres ; la fleur avant son épanouissement simule tout à
fait une fructification de Mousse.
269. B. Jacquetti Gagnep. — Annam : Dalat : Arbre broyé
(C. B.S.T. Orchidée n° 7, f. 138, 1952, de Sigaldi et Lên leg.).
Pedicelle et ovaire glauques, sepales jaune verdâtre, les latéraux
restant cohérents vers le 1/3 terminal mais libres dans les 2/3 infé¬
rieurs et au sommet et ne se séparant complètement l’un de l’autre
■que tardivement, labelle brun rouge violacé (ce que n’indique pas
Gagnepain mais ce qu’à noté Poilane sur les échantillons 23956
récolté dans le massif de Braïan près de Djiring et 32.941 récolté
dansl a province de Kontum, à Ngok pen oei, près du village de Dak
ban Khong, à l’Ouest de Dak gley), abondamment papilleux en
dessus mais non verruqueux, colonne pointillée de brun rouge.
Cette espèce a été aussi récoltée entre Dankia et Yanglé (Poi-
xane, 23.429) et aux environs de Nho Rang (d’ALLEizETTE).
220. Saccolabium rubescens Rolfe. — Annam : Dalat (C.R.S.T.,
f. 183, 1952, n° 5, Lambert leg., f. 108, 1953, n° 353/Lên ; de
Sigaldi, n° V, f. 25, 1956).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 5, 1956. 31*
— 486 —
270. Cirrhopetalum bootanense Grifï. — Annam : Dalat ( C.R.S.T _
Cirrhopetalum n° 2, f. 158, 1954).
Pas encore signalé en Indochine, correspond bien à la planche
de King et Pantling (Ann. bot. Gard. Calcutta, VIII, t. 123).
271. Epicrantes annamensis Guillaum. sp. nov.
Rhizoma repens, 3 mm diam., vaginis membranaceis deinde fibrillosis
omnino vestitus , pseudobulbis sat approximatis, ovoideis (10 mm X 3 mm),
folio 1, sessili, lanceolato ( 2,5 cm — 4 cm X 1-1,5 cm), basi cuneato, apice
valde acuto et fere symmetrico, carnoso, supra atro viridi, subtus rubelle
punctulato, Costa supra impressa subtus parum vel haud prominente. Flos
singulus, 1 cm latus, pseudobulbi basi nascens, pedunculo 1 cm longo,
vaginibus triangularibus scariosis vestito, sepalis liberis, patulis, aequalibus,
lanceolatis, 5 mm longis, atro purpureis, petalis filamentis 3-5, cylindricis,
sepalis vix aequilongis, brevissime papillosis, nigris, suffectis, columna
brevi, pede sat brevi, incurvo desinente, labello atro purpureo, horizontalir
articulato, carnoso, auguste triangulari, 2 mm longo, basi leviter auriculato,
dimidio basilari ï-costato, dimidio anteriore abunde papilloso, apice acuto,
polliniis...
Annam : Station expérimentale forestière de Langhanh, près des
chutes de Pongour ( C.R.S.T . n° 213/Sig., f. 138, 1955) Rare. (A
fleuri dans les serres du Muséum en 1955).
Ce genre qui est parfois considéré comme une simple section de
Bulbophyllum s’en distingue par ses sépales latéraux libres et ses
pétales remplacés par des fdaments.
Une espèce existe au Ténasserim, dans la Péninsule malaise
et à Java mais le genre n’avait encore jamais été signalé en Indo¬
chine.
272. Eria dasyphylla Par. et Reichb. f. — Annam : environs de
Dalat (C.R.S.T. n° 4/Grillet = 277/Sig., famille Grillf.t leg.,
f. 207, 1955).
Correspond exactement à la planche de King et Pantling (l. c.,
t. 177). Cette espèce, qui ne figure pas dans la Flore d’ Indochine et
dont E. Evrardii Gagnep., trouvé à Dalat et au Laos à Pak lay,
semble très voisin avait été récoltée au Laos à Xieng Kouang
(Kerr 0981).
273. E. floribundoides Guillaum. sp. nov.
Caules usque ad 20 cm alti, apice circa 1 cm, basi circa 0,7 cm crassi,
foliorum presentium deciduorumque vaginibus membranaceis, 4-5 cm
longis omnino obtecti, apice foliosi ; folia circa 4, lanceolata ( 12 cm X 2-3 cm)
in vaginibus longis sessilia, basi valde acuta, apice asymmetrice sub-obtusa,
1-nervia, Costa immersa, viridia, subtus sparse nigro punctulata. Racerni
plures, leviter recurvi, oppositifolii, e cauli et caulis versus apicem orientes,
usque ad 23 cm longi, rachi fere usque ad basin florifero, breviter lanuginoso,
bracteis ovato-triangularibus, acutis, 5 mm longis, pendulis, glabris, pedi -
— 487 —
cellis patulis ad apicem erectis, ut rachi lanuginosis, floribus numerosis,
6-7 mm latis, pallidissime rufo-luteis, sepalis intus glabris, extra breviter
rufo lanuginosis, 3-nerviis, superiore ovato, 3-4 mm longo, obtuso, lateralibus
ovato-lanceolatis , 6 mm longis, subacutis, basi mentum rotundatum, 2 mm
longum, formantibus, petalis lanceolatis, sepalo superiore fere aequilongis,
glabris, \-nervis, labello 4 mm longo, basi late unguiculato, lobis lateralibus
minutis, ovatis, ad medium insertis, terminali transverse elliptico, recurvo,
margine undulato, supra minutissime papilloso, luteore, gynostemio brevi,
sat lato, pallide luteo.
Annam : Hauts plateaux, 1500 m ( C.R.S.T. , Orchidée n° 5/SM,
f. 156, 1953).
Par le port, ressemble tout à fait à E. floribunda Lindl. mais
les feuilles sont moins allongées et proportionnellement plus larges
et le labelle est bien différent, de plus la fleur de cette espèce est
blanche teintée de rose avec gynostème violet.
274. E. pannea Lindl. — Annam : Dalat (de Sigaldi f. 25, 1956).
Le type n’avait encore été signalé en Indochine qu’au Siam.
La fleur ressemble tout à fait à la planche de King et Pantling
( l . c., t. 176) mais l’intérieur est presqu’uniformément brun foncé
noirâtre.
275. E. subaliena Gagnep. • — Annam : Langbian, région de Dalat
(Lemai, 1951).
Inflorescence vers la partie supérieure des pseudobulbes, au-
dessous des feuilles, fleurs blanc pur avec un œil central violet noir
constitué par l’opercule de l’anthère et la partie supérieure de la
colonne.
N’avait encore été trouvé qu’une fois à Dalat.
276. Liparis disticha Lindl. ? — Annam : environs de Dalat
(C.R.S.T. n° 3/ Gillet = 279/Sig. Gillet leg., f. 207, 1955).
L’espèce n’est pas citée dans la Flore d’ Indochine bien qu’elle y
ait été récoltée par Poilane (n° 22.123).
277. L. Mannii Reichb. f. — Annam : près de Dalat : Finmoun
( C.R.S.T . n° 238/Sig. Mme de Sigaldi leg., f. 174, 1955) ; Lieukhat
(C.R.S.T. n° 260/Sig., Mme de Sigaldi leg., f. 180 bis, 1955).
Inflorescence de minuscules fleurs jaunes à labelle rougeâtre
et colonne blanche naissant sur les jeunes pseudobulbes. En Indo¬
chine, n’avait encore été trouvé qu’à Dalat.
La planche de King et Pantling ( l . c., t. 51) montre des fleurs
nettement vertes.
278. L. pusilla Ridley. — Annam : Langhanh ( C.R.S.T . n° 255/
Sig. , de Sigaldi leg., f. 180, 1955).
Les bulbes ne portent qu’une unique feuille comme l’indiquent
King et Pantling (l. c., t. 41) et non 2 comme le dit Gagnepain
— 488 —
(Fl. Indochine VI, p. 176) jaune verdâtre, de 3-5 cm X 1 cm. Signalé
en Indochine au Siam, en Cochinchine et au Tonkin mais pas en
Annam.
279. Cymbidium eburneum Reichb. f. var. Parishii Hook. f. —
Annam : Dalat ( C.R.S.T . n° 1/MEP, f. 138, 1955).
Fleur blanc pur sauf des taches brun violacé foncé sur le labelle,
comme le montre YOrchid Album, pl. 25, mais la bande jaune du
lobe médian est étroite et seulement dans le prolongement des crêtes
plus foncées.
280. C. giganteum Wall. var. Lowianum Reichb. f. — Annam :
Dalat (Mme de Sigaldi f. 96, 1956).
Le type avait déjà été trouvé à Dalat par M. de Sigaldi et la
variété une seule fois en Indochine, précisément à Dalat par Evrard.
281. Coelogyne Lawrenceanum Rolfe = C. Fleuryi Gagnep. —
Annam : Dalat ( C.R.S.T . n° II, f. 25, 1956. )
N’a encore été récolté qu’en Annam, dans la région de Dalat et
à Cana ; introduit en Angleterre par Sander avait été découvert
vraisemblablement par Micholitz.
282. Biermannia bimaculata King et Pantl. — - Annam : Lang-
hanh, forêt claire, épiphyte sur feuillus ( C.R.S.T . n° 250/Sig.,
f. 180, 1955, de Sigaldi leg).
Ne diffère de la plante du Sikkim (King et Pantling l. c., t. 267)
que par les taches du labelle violacées au lieu d’être jaunes et les
inflorescences atteignant 10 cm de longueur. De plus King et Pant-
ling disent le labelle charnu alors qu’il est creux à parois minces.
Les fleurs distiques sur une hampe aplatie ne durent que peu de
temps, passant du blanc au jaunâtre ; les fruits sont triangulaires.
130. Thrixspermum Centipeda Lour. — Annam : Dalat (C.R.S.T.,
n° 19/SM., f. 156, 1953).
Feuilles marbrées de rouge noirâtre en dessus ; fleurs agréable¬
ment parfumées, orangé vif sauf le labelle à lobes latéraux et ter¬
minal blancs et une bande de ponctuations rouge orangé en travers
à la base du lobe médian.
— 489 -
Découverte D'une espèce nouvelle de Gastéropode
DANS LE SÉNONIEN INFÉRIEUR DU GABON :
PüGNELLUS HOURCQUI NOV. SP:
Par Ph. Brébion.
Le genre Pugnellus de la famille des Strombidae est intéressant
à la fois par son aspect étrange et par sa répartition ; il est en effet
localisé dans le Crétacé supérieur ; les nombreuses découvertes
d’espèces nouvelles ont permis d’étendre son aire de dispersion à
toutes les parties du monde sans jamais modifier sa position stra-
tigraphique.
Matériel : L’espèce ci-dessous décrite nous est connue par un
grand nombre d’exemplaires que nous a communiqués Monsieur
V. Hourcq L Ces exemplaires sont presque toujours incomplets.
Nous avons choisi comme type le plus grand qui est de plus le mieux
conservé.
Provenance : Notre matériel provient des berges de la Rivière
Rembo N’Komi, près de la lagune Fernan Vaz au Gabon (Points S.
38 et S. 40).
Age : Au Pugnellus est associé un autre gastéropode bien connu
en Afrique : Ampullina (Pseudamaura) bulbiformis Sow. que l’on
rencontre dans le Turonien et le Sénonien de la plupart des gisements
africains.
Madame Fréneix qui a étudié les Lamellibranches du gisement
cite : Trigonarca camerunensis Riedel., Pseudocucullaea lens Solger,
Liostrea cf. rouvillei Coq., Fragurn perobliquum Koenen, et pense
qu’il faut leur attribuer un âge Coniacien.
Description : Longueur : 68 mm. ; largeur : 53 mm. L’angle
spiral est d’environ 60°. On distingue 4 ou 5 costules généralement
arrondis. Les bords de l’ouverture sont parfaitement parallèles.
Un gros renflement calleux borde le bord columellaire et s’étend sur
une partie de la spire. L’aile présente sur la face de l’ouverture une
crête aigue qui s’étend d’une extrémité à l’autre de celle-ci. On dis¬
tingue 2 lobes : le postérieur est relativement peu développé et est
disposé normalement à l’axe de la coquille, l’antérieur est faible,
1. J’adresse tous mes remerciements à Monsieur V. Hourcq pour la communication
du matériel et je lui dédie cette nouvelle espèce africaine.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 5, 1956.
— 490 —
il est en saillie sur le flanc extérieur de la crête. Le rostre de la coquille
n’est pas conservé.
Comparaisons : En Afrique nous ne voyons que P. incertus
Riedel (p. 99, pl. XX, fig. 9-9a) du Sénonien du Cameroun qui puisse
être comparée à notre espèce, mais celle-ci s’en distingue par l’exis¬
tence d’une digitation antérieure, par la forme du lobe postérieur
beaucoup plus étroit à la base et non tordu vers l’arrière, enfin
par la présence de costules sur le dernier tour.
Plusieurs espèces américaines offrent des affinités avec P. hourcqui.
P. robustus Stephenson (p. 312, pl. LVIII, fig. 1-4) du « Navarro
group » du Texas diffère par ses sutures cachées par le développement
Pugnellus hourcqui nov. sp. — Deux vues du type ( X 3 /4) .
du cal, l’absence de costules et de callosité paracolumellaire, surtout
par son aile dont le lobe postérieur est dans le prolongement de la
crête.
P. abnorrnalis Wade (p. 149, pl. LU, fig. 6-7) de la « Ripley for¬
mation » du Tennessee présente un développement calleux plus
éloigné du bord columellaire, le lobe postérieur est tordu en arrière,
il n’existe pas de costules, la spire est plus aigue, il n’y a pas de digi¬
tation antérieure.
Enfin P. fusiformis Stanton (p. 148, pl. XXXI, fig. 7-11) de la
« Colorado formation » est la forme la plus voisine de notre espèce,
toutefois sa taille est deux fois moindre, le lobe postérieur est plus
allongé et recourbé en arrière, la callosité est plus éloignée de l’ou¬
verture.
BIBLIOGRAPHIE
1956. Fréneix (Mme S.). — Lamellibranches du Crétacé de la côte occi¬
dentale d’Afrique. — Thèse. Paris.
1932. Riedel (L.). — Die Oherkreide vom Mungofluss in Kamerun und
ihre Fauna. Beitr. Geol. Erforsch. deut. Schutzgeb, vol. 16, Berlin.
1893. Stanton (T. W.). — • The Colorado Formation and its Invertebrate
Fauna. U. S. geol. S urv. Bull. 106.
1941. Stephenson (L. W.). — The larger Invertebrate fossils of the
Navarro group of Texas. Univ. Texas Publ. n° 4.101.
1926. Wade (B.). — The fauna of the Ripley formation. — Tennessee
U. S. Geol. Surv. Prof. Paper 137, Washington.
Sur un nouveau genre de Mésocaryales paléozoïques
Par A. Loubière.
La graine pétrifiée du genre Conocaryon a été rencontrée dans un
fragment de roche siliceuse du Stéphanien de Grand’Croix ; elle a la
forme d’un ellipsoïde dont les dimensions peuvent atteindre 7 milli¬
mètres de longueur sur 4 de largeur. C’est l’une des plus petites
Radiospermées lisses que nous connaissions dans l’étage supérieur
du Carbonifère.
Il n’est pas inutile de rappeler que la structure des graines
silicifiées, appartenant à cette époque lointaine, ne peut malheu¬
reusement pas être décrite d’une manière aussi complète qu’on le
désirerait, toutes les parties intérieures de ces organes formées d’un
tissu cellulaire délicat, comme l’embryon et le périsperme, ayant été
détruites par l’action minéralisante de l’eau qui a déterminé la
pétrification de leurs enveloppes membraneuses plus résistantes.
Quand on parvient au moyen de coupes minces, convenablement
dirigées, à étudier au microscope la constitution anatomique des
graines paléozoïques, il importe donc de tenir compte, comme pour
les autres portions de végétaux pétrifiés, de leur état de conserva¬
tion. Notons, d’autre part, que l’aide d’un trop fort grossissement,
dont on se servira avec beaucoup de circonspection, obscurcit aussi¬
tôt l’exacte interprétation.
Cela étant, le genre Conocaryon est fondé sur la structure de son
nucelle dressé, terminé supérieurement par une sorte de papille
saillante, affectant la forme d’un cône très surbaissé, immédiate¬
ment placé sous le canal micropylaire.
Le testa est dense et mince ; il s’épaissit dans la région micropy¬
laire et près de la chalaze. Sa structure, en raison de l’opacité de la
coupe, est assez difficile à reconnaître. Cependant, en un point
privilégié de la préparation, on peut y distinguer deux couches très
différentes, séparées d’une manière très nette.
La zone interne est constituée par des fibres allongées dans le
sens longitudinal ; on n’v voit pas de lame à structure tissée faite
de filaments obliques et transverses entrecroisés, dont on constate
la présence chez les Tripterospermum, les Pachytesta, etc... L’assise
externe est composée de cellules prismatiques quadrangulaires,
étroitement ajustées et disposées perpendiculairement à la sur¬
face de la couche fibreuse. Cette dernière est recouverte intérieure¬
ment par un épiderme formé de cellules étirées en long, fortement
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 5, 1956.
— 493 —
unies entre elles latéralement. Enfin, le testa se montre dépourvu
du tissu superficiel et charnu du sarcotesta, contrairement à ce
que l’on observe chez les Desmospermées.
On a donc affaire là à un tégument unique, réduit à son scléro-
testa, d’apparence dure et solide, comme on le voit parmi les
Coléospermées chez le genre Sphærospermum 1, en particulier.
Nous n’avons, jusqu’à présent, que des données imparfaites sur le
faisceau vasculaire qui traverse la base de la coque scléreuse pour
se rendre au disque chalazien, un peu saillant.
CONOCARYON.
Fig. 1. — Graine du Conocaryon Renaülti, de grandeur naturelle. — Fig. 2. — Coupe
longitudinale, grossie 6 fois, passant par l’axe de cette graine, dont la région micro-
pylaire a été détruite par la taille. — t : testa ; k : micropyle tubuleux ; b : chalaze ;
n : nucelle ; cp : cavité du sommet du nucelle avec prothalles mâles ; pn : cône
nucellaire ; e : traces de périsperme altéré. — Fig. 3. — Partie de la figure précédente,
représentant la cavité du dôme nucellaire, et vue avec un grossissement plus fort. —
m : anthéridie ; c et c* : cellules anthéridiennes après leur déhiscence ; c” : cellule
anthéridienne d’une autre anthéridie montrant en section oblique deux anthéro¬
zoïdes a et a’.
Le nucelle, remarquablement indépendant du tégument, est intime¬
ment uni à ce dernier dans sa partie basale. Il est libre latéralement
et en haut d’avec la coque : il est donc semi-inférieur. Cet important
caractère diagnostique détermine la place du genre Conocaryon dans
le groupe des Ptéridospermes-Mésocaryales 2.
Le mode d’attache du nucelle dans le lobe séminal est inférieur
chez les Nertocaryales, tandis qu’il est supérieur dans les Acro-
caryales, représentées, jusqu’ici, par le seul genre Leptotesta 3,
1. A. Loubière. Sur la structure d’une nouvelle Coléospermée : le genre Sphæros¬
permum (Brgnt.) Loub. (Graine probable d’un Callipteridium) Ann. Soc. Nat. 10e sér.,
t. XV, 1933.
2. Id. Classification des Ptéridospermes, fondée sur l’anatomie comparée de leurs
seules graines. Bull. Soc. Bot. de France, t. LXXX, 1933.
3. Id. Étude anatomique et comparée du Leptotesta Grand’ Euryi (n. gen. et sp.).
(Graine silicifiée du Pecopteris Pluckeneti Schlotheim). Rev. Gen. de Botanique,
t. XLI, 1929.
— 494 —
genre au sujet duquel en 1935 Seward écrivait : « we find, for example,
the type like Leptotesta in a few Conifers at the présent day, but
there is nothing, I think, comparable to day in the Cycads » h
Dans la graine qui nous occupe, la paroi du nucelle suit à peu de
distance la surface interne du tégument. Le dôme nucellaire, portant
un étranglement circulaire un peu au-dessous de la moitié supé¬
rieure, présente une cavité circonscrite par un tissu lâche et épais.
Ce conceptacle protecteur et nourricier renferme de petits organes
elliptiques, entourés d’une membrane bien définie, assez colorée et
marquée d’un réseau régulier, qu’il est bien difficile de ne pas consi¬
dérer comme des anthéridies semblables à celles du Coleospermum
et du Gnetopsis 2.
On remarque à la surface de ces anthéridies isolées, arrivées à
maturité, une ouverture ronde ou ovale, à bords irréguliers, parfois
déchiquetés, par où s’échappaient probablement deux cellules
anthéridiennes contenant chacune deux anthérozoïdes, comme cela
arrive chez un autre type de Mésocaryales, le Coleospermum 3. Ces
éléments font songer aux corpuscules qui ont été signalés dans la
chambre pollinique de deux genres de Nertocaryales : le Lagenostoma 4
et le Physostoma 5.
Ainsi les prothalles mâles, qui séjournaient un temps plus ou
moins long dans la cavité du dôme nucellaire de graines appropriées,
donnait naissance à des anthérozoïdes, réalisant ainsi un mode de
fécondation intermédiaire entre celui des Exoprothallées et celui des
Endoprothallées.
La zoïdogamie, que nous avons observée autrefois chez le Coleos¬
permum, paraît donc de plus en plus vraisemblable chez les Ptérido-
spermes-Mésocaryales par l’étude que nous venons de faire de
l’échantillon stéphanien sur lequel est établi le nouveau type géné¬
rique Conocaryon. Les caractères de ce genre se confondent actuel¬
lement avec ceux du C. Renaulti, dédiant cette espèce à la mémoire
de B. Renault, qui a apporté une importante contribution à l’étude
des graines silicifiées paléozoïques.
1. In litt.
2. A. Loubière. Recherches sur l’anatomie comparée des graines de Ptéridospermes.
Arch. Mus. nat. Hist. nat., pl. II, fig. 8 et 9 ; pl. VII, fig. 9, 6e sér., t. XV, 1938.
3. Id. Anatomie comparée d’un nouveau genre de Radiospermées. Rev. Gén. de Bota¬
nique, t. XLII, 1931. — Sur la découverte de la zoïdogamie et du caractère stigmaté
intraovulaire chez le Coleospermum (Ptéridosperme-Mésocaryale). 67e Cong. Soc .
sav. 1934.
4. M. Benson. On the contents of the pollen-chamber of a specimen of Lagenostoma
ovoides. Bot. Gaz., LX, 1908.
5. F. W. Oliver. On Physostoma elegans Will., an archaic type of seed from Palae-
ozoic rocks. Ann. Bot., XXIII, 1903.,
Le Gérant : Jacques Forest.
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F. PAILLART. - 18-1-1957
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gamie ; depuis 1928; abonnement, France et territoires d’Outre-Mer,
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ABBEVILLE. — IMPRIMERIE P. PAILLART. - 18-1-1957.
SOMMAIRE
Fages
Communications
A. Villiers. Liste des types déposés au Muséum national d’Histoire naturelle
par l’Institut Français d’Afrique Noire (7e liste) . 495
Y. A. Fontaine. Mise en évidence et dosage du pouvoir thyréotrope dans
l’hypophyse de Girafe. Comparaison avec les résultats obtenus chez d’autres
Mammifères . 500
J. Berlioz et P. Rougeot. Étude d’une nouvelle collection d’Oiseau du
Gabon . 504
E. Postel. Note succincte sur quelques Espadons tunisiens . 509
B. Condé. Microtéliphonides cavernicoles des Alpes de Provence et du Vercors
(suite et fin) . 512
P. A. Remy. Description d’un nouveau Pauropode de Nouvelle-Calédonie. . 519
J. Forest. Les Pagures du Viêt-Nam. I. Le genre Diogenes Dana . 524
A. Vandel. Description d’une nouvelle espèce d’ Armadillidium (A. pardoi
n. sp.) provenant du Rif . 533
G. Cherbonnier. Note sur une Holothurie dendrochirote : Thyonacta saba-
nillaensis (Doichmann) . 537
A. Tixier-Durivault. Les Alcyonnaires du Muséum : I. Famille des Alcyo-
nidæ. 4. Genre Lobophytum (suite) . 541
A. Guillaumin. Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum.
(Notules sur quelques Orchidées de l’Indochine. XV) . 547
Chr. Ginieis. Considérations générales sur la morphologie et l’anatomie des
embryons de Palmiers . 550
Pli. Brébion, E. Buge, P. Calas et J. Goumard. Un nouveau gisement de
Miocène fossilifère (Helvétien) entre Cléré-les-Pins et Saint-Symphorien
(I.-et-L.) . 555
Ed. Boureau. Sur la paléocarpologie de l’Afrique Nord-Équatoriale et sur
un nouveau fruit tertiaire du Fezzan oriental . 558
R. Abrard. Contribution à l’étude hydrogéologique du Bassin de Paris.
Sixième supplément . 565
J. Roger. Le Congrès géologique international de Mexico : le Lexique Strati-
graphique International et les fiches de Palaeontologia Universalis . 580
Y. Plessis. Note sur le contrôle de la salinité en milieu marin artificiel. . . . 583
Actes administratifs . 590
Distinctions honorifiques . 590
BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1956. — N° 6
417e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
6 DÉCEMBRE 1956
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. RERLIOZ
COMMUNICATIONS
Liste des types déposés au Muséum National D’Histoire
Naturelle par l'Institut Français d’Afrique Noire
P‘ LISTE).
Par A. \ illiers.
La présente liste énumère 114 types déposés au Muséum par
l’Institut Français d’Afrique Noire de Dakar, portant ainsi le
nombre total des types remis depuis 1948 à 765 1.
Coléoptères.
Famille Dytiscidae :
Laccophilus castaneus Guignot. — - Sénégal : Niokolo-Koba.
Laccophilus septicola Guignot. — Sénégal : Niokolo-Koba.
Hydrocoplus badicus Guignot. — Sénégal : Niokolo-Koba.
Hydrocoptus timidus Guignot. — Sénégal : Niokolo-Koba.
Hydrovatus (Vathydrus) cessatus Guignot. — Sénégal : Niokolo-
Koba.
1. Cf. Bull. Mus. (2), XX, n° 3, 1948, pp. 260-262. — Ibidem, XXI, n° 6, 1949,
pp. 700-706. — Ibidem, XXIII, n» 4, 1951, ppf 342-346. — Ibidem, XXV, n° 2, 1953,
pp. 163-168. — Ibidem, XXVI, n» 4, 1954, pp. 457-459. — Ibidem, XXVIII, n° 4,
1956, pp. 369-373.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 6, 1956.
32
— 496 —
Hydrovatus (Vathydrus) patens Guignot. — Sénégal : Niokolo-
Koba.
Hydrovatus (Vathydrus) niokolensis Guignot, — Sénégal : Nio¬
kolo-Koba.
Hydrovatus (Vathydrus) difficilis Guignot. — Sénégal : Niokolo-
Koba.
Uvarus omalus Guignot. — Sénégal : Niokolo-Koba.
Copelatus compertus Guignot. — Sénégal : Niokolo-Koba.
Copelatus dolosus Guignot. — Sénégal : Niokolo-Koba.
Lépidoptères.
Fam. Lycaenidae :
Hypolycaena condamini Stempfïer. — Sénégal : Niokolo-Koba.
Hémiptères.
Fam. Cercopidae :
Locris villiersi Lallemand. — Guinée Française : Savane de Yen-
tedou.
Fam. Jassidae :
Agallia mauritanica Villiers. — Mauritanie : Terjit.
Cephalius dekeyseri Villiers. — Mauritanie : Chinguetti.
Hecalus ribauti Villiers. — Mauritanie : Hamdoun.
Parabolocratus monodi Villiers. — Mauritanie : Molomhar.
Exitianus arenaceus Villiers. — Mauritanie : Chinguetti.
Fam. Dictyophoridae :
Dictyophora rupuaris Lallemand. — Dahomey : Zaguanado.
Fam. Hydrometridae :
Heterocleptes tuberculatus Villiers. — Guinée-Française : Mont
Nimba.
Fam. Reduviidae :
Coniophyrta dekeyseri Villiers. — Sénégal : Richard-Toll.
Paramphibolus bechynei Villiers. — Guinée Française : Kindia.
Aphonocoris milleri Villiers. — Sénégal : Bambey.
Rhinocoris rodriguesi Villiers. — Guinée Portugaise : Biombo.
Rhinocoris murati var. dugasti Villiers. — Soudan Français :
Soninkoura.
Sphedanolestes kerandeli var. ivorensis Villiers. — Côte d’ivoire :
Yapo.
Sphedanolestes dekeyseri Villiers. — Côte d’ivoire : Mont Tonkoui.
Sphedanolestes liberiensis Villiers. — Liberia : Ziabli.
— 497 —
Sphedanolestes holasi Villiers. — Liberia : Pènokè.
Sphedanolestes guerze Villiers. — Guinée Française : Mont Nimba.
Mastigonomus joveri Villiers. — Côte d’ivoire : Adiopodoumé.
Mastigonomus togoensis var. tohounensis Villiers. — Togo :
Tohoun.
Mastigonomus lobatus Villiers. — Guinée Française : Kindia.
Mastigonomus brasseuri Villiers. — Togo : Tohoun.
Endochus delattrei Villiers. — Côte d’ivoire : Bouaké.
Cleptria (Cleptriola) mercieri Villiers. — Dahomey : Atakora.
Cleptria ( Cleptriola ) johnsoni Villiers. — Togo : Aledjo.
Cleptria (Cleptriola) sowi Villiers. — Togo : Tohoun.
Maraenaspis freyi Villiers. — Guinée française : Dalaba.
Joveria mangenoti Villiers. — Côte d’ivoire : Adiopodoumé.
Reduvius biplagiatus Villiers. — Niger : Aïr.
Reduvius somba Villiers. — Dahomey : Atakora.
Holotrichius mauritanicus Villiers. — Mauritanie : Akjoujt (Holo-
type) et Atar (allotype).
Holotrichius chopardi Villiers. — Niger : Aïr.
Holotrichius flavomarginatus Villiers. — Mauritanie : Atar.
Leptacanthaspis marginalis Villiers. — Guinée Française : Mont
Nimba.
Leptacanthaspis bechynei Villiers. — Guinée Française : Dalaba.
Phonergates (Clopophora) guitati Villiers. — Soudan Français :
Markala.
Hermillus limbatus var. cachani Villiers. — Côte d’ivoire : Adio¬
podoumé.
Putoniola atakorensis Villiers. — Dahomey : Atakora.
Pygolampis satanas Villiers. — Togo : Tohoun.
Pygolampis griaulei Villiers. — Soudan Français : Sanga.
Sastrapada lepesmei Villiers. — Côte d’ivoire : Nzida.
Muizonius gabonicus Villiers. — Gabon : Bilagone.
Tribelocephala dahomeyensis Villiers. — Dahomey : Atakora.
Tribelocephala nimbana Villiers. — Guinée Française : Mont
Nimba.
Tribelocephala bambara Villiers. — Soudan Français : Ségou.
Polytoxus muizoni Villiers. — Gabon : Bilagone.
Stenolaemus dakarensis Villiers. — Sénégal : Dakar.
Stenolaemus mirabilis Villiers. — Dahomey : Atakora.
Orthunga delattrei Villiers. — Côte d’ivoire : Bouaké.
Schidium mougini Villiers. — Soudan Français : Tilembaya.
Schidium koba Villiers. — Sénégal : Badi.
Fam. FIenicocephalidae :
Trarza seguyi Villiers. — Mauritanie : Bafréchié.
Didymocephalus jeanneli Villiers. — Guinée Française : Simandou.
— 498
Fam. Miridae :
Campylomma incerta Villiers. — Mauritanie : Chinguetti.
Helopeltis villiersi Delattre. - — Côte d’ivoire : Yapo.
Collaria villiersi Carvalho. — . Côte d’ivoire : Mont Tonkoui.
Eurystylus gallouedeci Villiers. — Mauritanie : Atar.
Proboscidocoris dahomeyensis Carvalho. — Dahomey : Zagna-
nado.
Proboscidocoris piceus Carvalho. — Fernando-Poo (Holotype et
allotype).
Proboscidocoris castaneus Carvalho. — Côte d’ivoire : Réserve
du Banco.
Fam. Anthocoridae :
Xylocoris deserti Villiers. — Mauritanie : Atar.
Fam. Myodochidae :
Geocoris massoni Villiers. — Mauritanie : Chinguetti.
Pachygrontha af ricana Slater. — - Dahomey : Bassila (para type).
Pachygrontha parvus Slater. — Casamance : Bignona.
Opistholeptus jordani Slater. — Sénégal : Messira.
Opistholeptus capeneri Slater. — South Africa : Rustenburg (para-
type).
Fam. Pyrrhocoridae :
Sericocoris acromelanthes var. bifasciata Villiers. — Guinée Fran¬
çaise : Mont Nimba.
Sericocoris acromelanthes var. nigrithorax Villiers. — Côte d’ivoire :
Mont Tonkoui.
Cenaeus roseus Villiers. — Guinée Française : Mont Nimba.
Cenaeus montanus Villiers. — Côte d’ivoire : Mont Tonkoui.
Fam. Coreidae :
Sulpicia yapoensis Villiers. — Côte d’ivoire : Yapo.
Holopterna dekeyseri Villiers. — Liberia : Poutouké (Holotype
et allotype).
Plectropoda bubi Villiers. — Fernando-Poo (Holotype et allotype).
Prismatocerus depressicornis Villiers. — Dahomey : Abomey.
Latimbus holasi Villiers. - — ■ Liberia : Diolébâ.
Prionotylus meridianus Villiers. — Niger : Air.
Risbecocoris airensis Villiers. — Niger : Air.
Stenocephalus elegantulus Villiers. — Niger : Air.
Stenocephalus berlandi Villiers. — Mauritanie : Atar.
Stenocephalus alboscutellatus Villiers. — Mauritanie : Molomhar.
Stenocephalus haoussa Villiers. — Niger : Zinder.
Dulichius macrocephalus Villiers. — Côte d’ivoire : Man.
Hypselophus spinosus var. chopardi Villiers. — Niger : Air.
— 499 —
Fam. Pentatomidae :
Kayesia ifanensis Villiers. — Guinée Française : Mont Nimba.
Scotinophora monticola Villiers. — Côte d’ivoire : Mont Tonkoui.
Moffartsia condamini Villiers. - — Sénégal : Nema.
Mecidea cadenati Villiers. — Soudan Français : Diafarabé.
Phricodus ornatus Villiers. — Togo : Tohoun.
Phricodus brouini Villiers. — - Niger : Maradi.
Diploxys angusta Villiers 1. — Guinée Française : Simandou.
Carbula viridis Villiers. — Guinée Française : Kindia.
Durmia atakorensis Villiers. — Dahomey : Atakora.
Menida izzardi Villiers. — Guinée Française : Dalaba.
Actuarius graftoi Villiers. — Sénégal : Ouakam.
Aspongopus bechynei Villiers. — Guinée Française : Kindia.
Reptiles.
Fam. Typhlopidae :
Typhlops koniagui Villiers. — Guinée Française : Youkounkoun.
1. Diploxys angusta Villiers = Aneyrocoris holubi Horvàth (nov. syn.).
— 500 —
Mise en évidence et dosage du pouvoir thyréotrope dans
L'HYPOPHYSE DE GIRAFE (GlRAFFA CAMELOPARDALIS L.).
Comparaison avec les résultats obtenus chez d’autres Mammifères.
Par Y. A. Fontaine.
L’hypophyse de Girafe 1 dont nous avons disposé provenait d’un
animal adulte du sexe mâle, mort, semble-t-il, accidentellement,
l’autopsie n’ayant révélé aucune lésion organique. Le poids de cet
animal a été estimé à environ 1 tonne. Sa tête ayant été trans¬
portée au laboratoire du Professeur J. Millot, l’hypophyse, prélevée
par M. Anthony, que nous remercions vivement 2, fut réservée
pour cette étude endocrinologique.
Recueillie dans l’acétone, la glande a été ensuite desséchée sous
vide, réduite en poudre, et conservée à basse température (4°).
La séparation et même la distinction des lobes s’étant révélée dif¬
ficile après le séjour dans l’acétone, nous avons utilisé l’hypophyse
entière.
Après évaporation de l’acétone, la glande sèche pesait 630 mg.
L’hormone thyréotrope ou T. S. H. a été décelée grâce à une méthode
décrite précédemment : l’extrait salin d’hypophyse de Girafe a été
administrée à de jeunes souris nourries depuis 9 jours d’un régime
contenant de la caséine iodée (cette dernière met la thyroïde au
repos et la sensibilise à la T. S. H. exogène). La dose totale est divisée
en 4 injections espacées d’environ 12 heures. Trois microcuries d’iode
radioactif sont ensuite injectées. Vingt-quatre heures après, les
animaux sont sacrifiés, la thyroïde est prélevée, dissoute dans la
soude, et sa radioactivité mesurée.
La fixation de 131 I par la thyroïde, exprimée en % de la dose
d’isotope injectée, est, dans ces conditions, statistiquement propor¬
tionnelle au logarithme de la dose de T. S. H. administrée, dans un
certain intervalle du moins.
Après une expérience préliminaire destinée à indiquer approxima¬
tivement le pouvoir thyréotrope de l’hypophyse de Girafe, nous
avons injecté à 6 lots de Souris 3 doses croissantes respectivement
de T. S. H. standard 3 et d’hypophyse. Voici les résultats obtenus :
1. Animal appartenant au cirque Bouglione.
2. Nous remercions également M. Anthony pour les suggestions qu’il a bien voulu
nous faire et qui nous ont été utiles dans la rédaction de cette note.
3. T. S. H. fournie par la firme Organon et titrant 8,6 u.J.S. /mg.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 6, 1956.
501 —
Tableau 1.
* Fixation moyenne en % de la dose injectée ± erreur standard de la moyenne.
Si l’on porte en abscisse le logarithme de la dose injectée et en
ordonnée la fixation mesurée, on constate que les pentes des deux
droites de régression ainsi obtenues, respectivement pour le produit
standard et l’hypophyse de Girafe, sont très voisines, ce qui est
un indice de la similitude des substances actives dans les deux cas.
L’analyse statistique de ces résultats se fait par analyse de cova¬
riance :
1. Les pentes des deux régressions ne sont pas statistiquement
différentes :
Test de parallélisme : F = 0,289 nl = 1 n2 = 24.
2. On peut donc calculer un rapport d’activité indépendamment
du niveau de dose choisi. Ce rapport est d’environ 0,007 (les limites
correspondant à p = 0,95 étant 0,0045 et 0,011). Cette hypophyse
possédait donc un pouvoir thyréotrope équivalent à 0,061 unités
Junkmann Schoeller (u J. S.) par mg. de poids sec. (limites : 0,039
et 0,095).
L’hypophyse ayant été prélevée seulement 36 heures après la
mort, nous nous sommes demandés s’il ne pouvait pas s’être produit
une destruction importante de l’hormone. Pour répondre à cette
question nous avons dosé la T. S. H. dans des hypophyses de Rats
prélevées les unes immédiatement après la mort, les autres 36 heures
après, les animaux ayant été laissés pendant ce temps à la tempéra¬
ture ambiante (15°. à 20°). Aucune différence significative n’ayant
été observée entre les fixations produites par 200 pg de l’un ou
l’autre des deux lots d’hypophyses (7,29 ±1,12 et 8,69 ± 1,35),
il semble que le chiffre obtenu ci-dessus n’ait pas à être corrigé du
fait du délai écoulé entre la mort et le prélèvement.
Comparons ces résultats avec ceux obtenus sur les hypophyses
d’autres Mammifères :
1. Le parallélisme entre les régressions correspondant à la T. S. H.
Organon et à l’hypophyse de Girafe est excellent. Seule parmi
les hypophyses précédemment étudiées celle de Bœuf donnait un
résultat analogue. Remarquons aussi, d’une part que la T. S. H. Orga-
— 502 —
non est préparée à partir d’hypophyse de bœuf, d’autre part que
Girafïïdés et Bovidés occupent, à l’intérieur du sous-ordre des Rumi¬
nants, des positions systématiques très voisines. Ces faits semblent
confirmer qu’il existe un certain rapport entre les pentes des régres¬
sions log dose-fixation, et les positions systématiques des espèces
donneuses.
2. Les teneurs en T. S. H. des hypophyses de diverses espèces,
déterminées précédemment par la méthode utilisée ici, sont rassem¬
blées dans le tableau 2.
Tableau 2.
Pouvoir thyréotrope approximatif des hypophyses
DE DIFFÉRENTS MAMMIFÈRES.
1. Fontaine (Y. A.). Arch. Sci. Physiol., 1955, IX, 183-207.
2. — Données inédites.
3. — Données inédites, en collaboration avec Y. Charnot.
Ces chiffres ne nous donnent évidemment que des ordres de gran¬
deur, car la teneur en T. S. H. peut varier, à l’intérieur d’une espèce
donnée, suivant l’âge, l’état physiologique ou le genre de vie,
mais, semble-t-il, dans un intervalle assez étroit.
Le tableau 2 montre qu’il peut exister, à côté de ces variations
intraspécifiques, des différences spécifiques beaucoup plus impor¬
tantes, même entre des espèces appartenant à un même ordre. Ceci
est particulièrement net dans le cas des Rongeurs : l’hypophyse
de Rat est extrêmement riche en T. S. H. Au contraire, celle de Cobaye
est très pauvre, au moins cent fois moins active que celle de Rat.
Les teneurs déterminées pour trois Ongulés très voisins (apparte¬
nant tous au sous-ordre des Ruminants) sont beaucoup plus voisines
les unes des autres qu’elles ne le sont pour divers représentants de
l’ordre des Rongeurs.
503 -
Notons encore que le chiffre trouvé ici pour l’hypophyse de
Girafe ne représente évidemment qu’un ordre de grandeur, l’état
physiologique de l’animal étant exceptionnel (captivité, mort sans
doute après stress).
Nous espérons qu’il nous sera possible d’obtenir dans l’avenir
quelques hypophyses d’individus sauvages et captifs nous permet¬
tant une comparaison intéressante.
Laboratoire de Physiologie Générale du Muséum.
— 504
Étude d'une nouvelle collection d'oiseaux du Gabon
Par J. Berlioz et P. Rougeot.
La collection faisant l’objet de cette nouvelle étude a été réunie
entièrement par l’un de nous (P. Rougeot) dans la région côtière
de Libreville, au Gabon, et complète en somme celle de la même
région qui a été déjà l’objet d’une publication antérieure dans
ce même périodique (J. Berlioz, Etude d’une collection d’Oiseaux
du Gabon, Bull. Mus., 1955, p. 185). Étant donné les conditions
matérielles difficiles de ces récoltes, il r.e saurait être question d’une
étude générale de l’avifaune gabonaise, mais seulement de consi¬
dérations inédites concernant des espèces encore assez peu connues
jusqu’à maintenant.
I. Non-Passeres.
Cursorius Temmincki (Sw.), ad., Libreville (sur le terrain d’aviation),
12 mars 1955.
Ainsi que l’un et l’autre de nous avons pu le constater dans la
nature en des circonstances diverses, cet Oiseau, lorsque vivant,
a les pattes d’un rose plus ou moins vif, contrairement aux
descriptions qui en sont généralement données dans les ouvrages
modernes, d’après des spécimens desséchés probablement.
Erolia testacea (Pall.), ad. (en plumage de transition), baie de la
Mondah, 12 mai 1955.
Il peut sembler surprenant de rencontrer cet Oiseau, nicheur
bien connu des régions boréales, à une époque de l’année aussi
tardive sur la côte gabonaise. Il s’y montrait d’ailleurs en bandes
nombreuses et même un peu plus tard, le 1er août de la même
année, il était encore très abondant dans la baie de la Mondah.
Parmi ces bandes ne figuraient qu’un petit nombre d’adultes
en plumage complet de noces roux vif.
Erolia minuta (Leisl.), ad., Libreville (sur le terrain d’aviation),
11 mars 1955, dans une petite troupe.
Espèce migratrice beaucoup moins commune que la précédente.
Capella media (Lath.), ad., savane d’Owendo, 3 décembre 1955.
Cette Bécassine est relativement abondante d’octobre à fin mars
aux environs de Libreville, dans les savanes d’Owendo d’une
part, et d’autre part dans les « plaines » de la pointe Denis, au
Bulletin du Muséum, 2e série, t.. XXVIII, n° 6, 1956.
-- 505
sud de l’estuaire. Elle affectionne les creux de terrain humides
et le voisinage des mares, s’aventurant pourtant parfois dans
l’herbe courte qui pousse en terrain sec et sablonneux. Un de
ces Oiseaux, observé le 28 mars à Owendo, s’est envolé en faisant
entendre le « bêlement » particulier à ses congénères.
Turnix n. nana (Sund.), 2 ÇÇ ad., savane d’Owendo, avril 1955;
Ç ad., Lastoursville, janvier 1956.
Cet Hémipode se trouve répandu dans toutes les savanes du
district de Libreville (Owendo, Pointe Denis, terrain d’aviation,
Cap Estérias) et en toute saison. On le rencontre également dans
l’intérieur du Gabon (Lastoursville, Mouila, Tchibanga, etc.).
Il paraît vivre ordinairement par paire, mais on fait parfois lever
simultanément trois ou quatre individus, le nombre des femelles
se montrant toujours bien supérieur à celui des mâles. Leur par¬
faite homochromie avec le milieu ambiant les rend très difficiles
à observer, sauf lorsqu’ils traversent les chemins de sable. L’exa¬
men d’un contenu stomacal a révélé la présence de petites graines,
de gravier et d’insectes.
Tyto alla affinis (Blyth), ad., Libreville, mars 1956 (en ville, dans
un meuble de bureau !).
Centropus Gr. Grilli (Hartl.), ad., savane d’Owendo, 28 mars 1955.
Cet Oiseau ne paraît guère se trouver au Gabon qu’en saison
humide, la première observation étant du 27 novembre, la der¬
nière du 20 avril (il s’agissait ici de plusieurs couples). On ne peut
le voir généralement que le matin de bonne heure ou le soir, car
à ces moments il a la curieuse habitude de se poster à l’extrémité
des branchettes ou des grandes Graminées, sous le couvert des¬
quelles il se dissimule tout le reste de la journée.
Verreauxia africana (J. et E. Verr.), Ç ad., Akok, 2 février 1956.
Yoici le premier spécimen qui parvienne au Muséum de Paris
de cette espèce de Pie à la taille si étonnamment réduite. Il faisait
partie d’un petit groupe de trois ou quatre individus qui, vers
16 h., visitait un fouillis de lianes, de buissons bas et de tiges
d’ Aframomum le long du sentier conduisant à la pépinière d’Akok.
Très peu farouches, ces Oiseaux minuscules poussaient de petits
cris rappelant assez ceux des Astrilds, avec lesquels la couleur
rouge carminé des parties nues de la face — couleur très visible
dans la nature — leur octroyait par ailleurs aussi, vus de loin,
quelque ressemblance. Il est à noter que les pattes, proportionnelle¬
ment très fortes, ont la même coloration rouge carminé, très vive,
ainsi que le dessus des doigts.
Trachylaemus purp. purpuratus (J. et E. Verr.), ad., Akok (en
forêt), 8 mars 1955.
— 506 —
Indicator maculatus Gray, 2 ÇÇ ad., forêt N’Koltang, avril 1955.
Contenu stomacal : cire et débris d’insectes parmi lesquels des
fourmis noires.
Indicator con. conirostris (Cass.), £ ad., forêt N’Koltang, 4 mai 1955.
Contenu stomacal : cire et fourmis.
Melittophagus bullockoides (Sm.), ad., Dom les Bam, 25 mai 1956.
Cette capture marque le premier record aussi septentrional
pour cette espèce australe, qui, au Gabon, n’avait pas été jusqu’à
maintenant signalée au Nord du Cap Lopez et de Mouila.
II. Passeres.
Smithornis ruf. rufolateralis Gray, ad., Akok, mars 1955 ; ad.,
La Koulounga, 13 août 1955.
Cet Oiseau ne fréquente que la forêt sombre. On le rencontre
ordinairement le matin d’assez bonne heure ou le soir au bord
des routes, perché, dans une attitude de gobe-mouches, sur des
branchettes à 6 ou 8 m. du sol. Il exécute de temps en temps
un vol circulaire très rapide et bruyant, d’un curieux effet, pour
revenir ensuite se brancher à la même place, aux aguets.
Alseonax Seth-Smithi (Van Som.), imm., Akok (en forêt),
28 avril 1955.
Ce Gobe-mouches à pattes jaunes paraît décidément commun
dans la forêt librevilloise.
Alseonax olivascens (Cass.), ad., route de Kango (en forêt sombre),
décembre 1955.
Ce spécimen d’une espèce particulièrement rare, et dont les
mœurs sont encore presque inconnues, a été trouvé vers 13 h.
en forêt, non loin de N’Toum, exactement au même endroit
qu’une femelle de même espèce obtenue le 22 août de l’année
précédente. Il était branché, à 4 ou 5 m. de hauteur, parmi le
feuillage d’un arbuste du sous-bois le plus obscur, et sa femelle,
non loin de là, faisait entendre de légers cris semblables à ceux
d’un Soui-manga. L’autopsie a révélé que le contenu stomacal
était composé en majeure partie de débris d’Orthoptères.
Diaphorophyia c. castanea (Fras.), $ ad., route de Kango (en forêt
sombre), 1er novembre ; çJÇ ad., forêt Bikelé, 9 décembre 1955.
Saxicola torquata salax (J. et E. Verr.), $ ad., N’Koltang, 20 mars
1956.
Ce spécimen, qui s’est révélé à l’autopsie être une femelle,
présente ce caractère assez surprenant de posséder un plumage
— 507 —
nettement plus andromorphique que celui des femelles de cette
espèce en général, bien que de couleurs moins accentuées que
chez les mâles adultes authentiques. Peut-être est-ce là un carac¬
tère subspécifîque de cette race congolaise, en relation avec l’am¬
biance tropicale humide, qui, comme l’on sait, favorise chez
beaucoup de types d’Oiseaux l’intensification des pigments.
Schœnicola brevirostsis Alexinae (Heugl.), ad., Owendo (dans les
marécages), novembre 1955.
Cette Fauvette aquatique n’est pas commune et ne se rencontre
qu’assez rarement à Owendo, dans les endroits marécageux cou¬
verts de hautes herbes.
Camaroptera superciliaris flavogularis Rchw., ad., Macoc, 25 mai 1956.
Criniger chlor. chloronotus Cass., $ ad., Koulounga, 21 mai 1956.
Ce grand Bulbul paraît posséder quelques traits de mœurs
des Grives : on le rencontre en effet de temps à autre à terre,
dans le sous-bois, à proximité des colonnes de fourmis, celles-ci
semblant constituer l’essentiel de sa nourriture. Parfois aussi on
le voit visiter en bandes peu considérables mais très bruyantes
les taillis, les troncs ou les broussailles.
Criniger ? Swainsoni Bannermani (Gyld.), ad., Akok, 19 juil¬
let 1955. « Yeux rouges. Pattes gris-bleu. »
Hylia prasina (Sw.), ad., Sibang, avril 1955.
Mirafra Fischeri Zombae O.-Gr., $ ad., Dom les Bam, 24 mai 1956.
Cette Alouette se trouve dans les vastes plaines de la région
Sud de l’estuaire, surtout dans les lieux brûlés en saison sèche,
au milieu desquels émergent les termitières qui lui servent cou¬
ramment de perchoirs. Son vol est très particulier : elle effectue
sa montée en décrivant deux ou trois grands cercles concentriques
et battant par instants bruyamment ses ailes l’une contre l’autre
sous l’abdomen. Ce vol peut être de très longue durée, puis, par¬
venu à une centaine de mètres de hauteur, l’Oiseau redescend
silencieusement.
Malimbus mal. malimbicus (Daud.), Ç ad., route d’Eloa, no¬
vembre 1955.
Malimbus Cassini (Eli.), Ç ad., Koulounga (en forêt), mai 1956.
Malimbus Racheliae (Cass.), $ ad., Akok (en forêt), 6 avril 1955
(contenu stomacal : insectes) ; Ç ad., Koulounga, 21 mai 1956.
Cette espèce de Malimbe vit le plus souvent en petites colonies,
qui se mêlent elles-mêmes volontiers aux troupes d’Oiseaux de
— 508 —
' nature composite qui visitent périodiquement la forêt. Elle paraît
aussi beaucoup plus localisée que la plupart des autres espèces
du même genre et manque dans de très vastes territoires. Comme
pour tous les Malimbes en général, sa nourriture se compose essen¬
tiellement d’insectes : fourmis et sauterelles surtout.
Quelea erythrops (Hartl.), ad., Macoc, 24 février 1956.
Amauresthes fringilloides (Lafr.), q ad. (plumage de transition),
environs de Libreville, 25 mai 1955 ; ad., Sibang, 3 juin 1956.
Ce Mange-mil, qui paraît devenir de plus en plus abondant
même ici à mesure que se développent les rizières dans le Sud
du Gabon, se rencontre maintenant parfois en bandes plus ou
moins considérables, surtout dans les clairières habitées, en
pleine forêt.
Ortygospiza atricollis gabonensis Lynes, 4 <§<$ 2 ÇÇ ad., Owendo,
20-29 avril 1955; Ç ad. (avec un œuf en formation), Owendo,
16 octobre 1955.
Cet Astrild-caille ne perche pas comme les autres Astrilds,
mais se tient toujours à terre : on le trouve en petites troupes le
long des routes et dans l’herbe rase, volontiers à proximité des
marécages, à l’existence temporaire desquels sa présence paraît
même essentiellement liée. Il se nourrit de petites graines de Gra¬
minées et se met en quête de nourriture dès l’aube, avec un repas
plus substantiel en fin d’après-midi. Lorsque ces Oiseaux sont
dérangés, ils s’envolent en cercle tous ensemble, puis se laissent
brusquement tomber à terre un peu plus loin, en faisant entendre,
tant à terre qu’en vol, de petits cris caractéristiques, bien diffé¬
rents de ceux des autres Astrilds.
En raison du spécimen Ç cité ci-dessus, obtenu en octobre,
on peut sans doute admettre que la nidification de cette espèce
a lieu à la saison des pluies, en octobre-novembre.
Parmoptila W. Woodhousei (Cass.) ; $ ad., Kouloungâ (en forêt),
21 mai 1956.
Ce petit Oiseau forestier, toujours assez rare, présente des
affinités systématiques assez ambiguës, bien qu’on le considère
maintenant comme plutôt apparenté aux Plocéidés. Ce spécimen
faisait partie d’un petit groupe de quatre ou cinq individus qui
visitaient les frondaisons d’un arbre bas dans le sous-bois le
plus sombre : ils émettaient fréquemment de petits cris aigus
non sans analogie avec ceux des Verreauxia. A l’autopsie, son
contenu stomacal a révélé surtout des débris de fourmis noires
arboricoles.
— 509 —
Note succincte sur quelques Espadons tunisiens
Par E. Postel.
L’Espadon ( Xiphias gladius L.) est largement répandu en Médi¬
terranée où il semble affectionner plus particulièrement les parages
voisins des détroits : Bosphore, Messine et Gibraltar.
Sans être aussi abondant qu’aux endroits précités il n’est pas
rare en Tunisie. Quelques captures sont régulièrement signalées
chaque hiver dans le golfe de Gabès. J’ai personnellement examiné
en février 1955, sur le marché de Sfax, un jeune spécimen de 120 cen¬
timètres (rostre compris) provenant d’une pêcherie côtière.
C’est Cependant en fin de printemps et dans les environs du détroit
de Sicile que les espadons tunisiens paraissent les plus nombreux.
La madrague de Sidi-Daoud, calée de fin avril à début juillet près
de l’extrémité N. W. du cap Bon, en capture chaque année une
vingtaine. En valeur relative et du point de vue commercial ce
chiffre présente assez peu d’intérêt (le nombre des Thons rouges
— Thunnus thynnus L. — pris pendant la même période est en
effet de l’ordre de 4.000 et celui des Thonnines — Euthynnus alle-
teratus Raf. — supérieur à 40.000). En valeur absolue et du point
de vue zoologique il est par contre loin d’être négligeable.
Si l’anatomie de l’Espadon (surtout celle de son tube digestif)
est assez bien connue (Raven et La Monte 1937) et si les premiers
stades de son développement ont été minutieusement décrits depuis
déjà longtemps (Sella 1911, Sanzo 1922), la littérature manque
totalement de données précises sur des points élémentaires comme
la taille et le poids d’individus adultes d’origine méditerranéenne.
C’est pour combler cette lacune que j’ai rapidement noté, lors
d’un séjour à Sidi-Daoud du 3 au 24 juin 1955, les caractéristiques
des 8 spécimens qu’il m’a été donné de pouvoir observer.
La mise au point de Rivas sur la biométrie des Istiophoridae-
Xiphiidae n’était pas encore parue. Je n’ai donc pu m’y conformer
et j’ai simplement retenu comme mensurations et pesées essentielles :
La distance de la pointe antérieure du rostre à la pointe du Y de
la caudale = RV.
La distance de la pointe antérieure de la mâchoire inférieure à
la pointe du V de la caudale = MV.
Le poids total = P.
Le poids des gonades = PG.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 6, 1956.
— 510 —
Toutes ces données sont condensées dans le tableau ci-dessous
qui indique le sexe dans le cas où il a pu être déterminé par examen
macroscopique des gonades et offre également un inventaire succinct
des contenus stomacaux (C.S.).
Les mesures, distances et poids, peuvent être entachées d’une erreur relative de
l’ordre de 1/50.
On notera que les trois exemplaires sexuellement déterminés sont
des femelles. Deux d’entre elles (6 et 7) possédaient des ovaires
fluents. Les gonades de la troisième étaient bourrées d’œufs par¬
faitement formés. La période de ponte s’étale donc sur les mois
de juin et juillet et il existe probablement près des côtes tunisiennes
une frayère qui s’ajoute à la liste de celles découvertes par le Dana
dont une étude détaillée vient d’être publiée sous la signature
de À. Vedel Tâning (1955).
Les jeunes sujets ont, malgré la saison, des glandes génitales peu
développées, constatation qui repousse, selon toute vraisemblance,
au delà de deux mètres la taille de première maturité.
Le rapport taille/poids est assez variable. La comparaison des
exemplaires 7 et 8 montre que l’hypothèse d’une influence possible
du sexe doit être éliminée.
L’examen des contenus stomacaux révèle une prédilection assez
nette pour les Céphalopodes.
J’ajouterai enfin que plusieurs parasites ont été récoltés chez les
trois femelles :
— 511 —
Postlarves d ' Hepaloxylon squali (H. S. Holten 1802).
Adultes de : Fistulicola xiphiae (Gmelin 1790). — Hirudinella
Poirieri (Romain Moniez 1891). — Contracaecum (Thynnascaris)
incurvum (Rud. 1819). — Pennela instructa Ch. Br. Wilson 1917.
Je dois leur détermination à R. Ph. Dollfus qui voudra bien
trouver ici l’expression de mes remerciements.
BIBLIOGRAPHIE
Arata, G. F., Jr (1954). — A contribution to the life history of the
swordfish, Xiphias gladius Linnaeus, from the south coast of the
United States and the Gulf of Mexico. Bull. Mar. Sci. Gulj and Carrib-
bean, 4 (3), pp. 183-243.
Raven, H. C. et La Monte, F. (1937). — Notes on the alimentary tracts
of the swordfish (Xiphias gladius). Amer. Mus. Nov. N. Y., 902,
pp. 1-13.
Rivas, L. R. (1956). — Définitions and methods of measuring and counting
in the billfishes (Istiophoridae, Xiphiidae). Bull. Mar. Sci. Gulf and
Caribbean, 6 (1), pp. 18-27.
Sanzo, L. (1922). — Uove e larve di Xiphias gladius L. Mem. B. Com.
Talassogr. Bal., 79, pp. 1-17.
Sella, M. (1911). — Contributo alla conoscenza délia riproduzione e
dello sviluppo del Pesce-spada ( Xiphias gladius L.) Mem. R. Com.
Talassogr., Bal., 2, pp. 1-16.
Tâning, À. Y. (1955). — On the breeding areas of the swordfish (Xiphias) .
Pap. Mar. Biol, and Océan., Suppl, to vol. 3 ofDeep SeaRes., pp. 438-450.
Laboratoire des Pêches et Productions Coloniales
d'origine animale du Muséum.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXVIII, n° 6, 1956.
33
— 512 —
M ICROTÉLIPIIONIDES CAVERNICOLES DES ALPES DE PROVENCE
ET DU VERCORS
( suite et fin)
Par B. Condé.
3° Euhoenenia 1 spelaea de Peyerimhoff 1902, ssp. Gineti nova,
adulte. — Vercors occidental, Plateau de Presles. Grotte de Pré-
Martin ( Biosp . 441), à 1 km 700 en amont de Pont-en-Royans,
commune et canton de ce nom (Isère), sur la rive droite de la Bourne,
19-vin-53 (R. Ginet).
Longueur. - — 1,5 mm sans le flagelle dont il ne subsiste que le
1er article.
Prosoma. - — Organe frontal médian environ 2 fois 1/2 aussi long
que large, l’extrémité distale de ses branches mousse. Les organes
latéraux comprennent chacun 5 éléments fusiformes, acuminés,
5 à 6 fois aussi longs que larges.
La chétotaxie du bouclier dorsal et du deuto-tritosternum est
identique à celle décrite chez le $ de la f. typ.
Chélicères comme chez la f. typ.
Pédipalpes, pattes locomotrices I et IV. — Tous les articles sont
sensiblement plus Courts que ceux du $ cotypique (cf. tableau
in/ra). Aux pattes I, la soie raide du 3e basitarse est très légèrement
plus longue que le bord tergal de l’article (67/64) et est insérée un
peu au delà du milieu du bord sternal (29/52). Aux pattes IV, la
soie raide du basitarse est un peu moins de 2 fois plus courte que
le bord tergal de l’article (62/109) et est insérée un peu au delà
du milieu de ce bord (59/109), l’extrémité distale de ce phanère
dépassant nettement celle de l’article.
Opisthosoma. — Au premier volet génital, la rangée moyenne
comprend 5 — (— 5 soies, au lieu de 4 + 4 chez le (J cotypique, les
2 phanères supplémentaires étant insérés tout à fait latéralement
et un peu en arrière des autres. A ce détail près, l’aire génitale est
identique à celle du cotype.
1. A. Pf.trunkevitch [1955, in R. C. Moore : Treatise on Invertebrate Paleontology,
part P, Arthropoda 2 (Chelicerates, Pycnogonid&), Gecl. Soc. Amer, and Univ. of
Kansas Press, pp. 116-118], remplace Koenenia Grassi et Calandruccio 1885 par
Eukoenenia Borner 1901, proposé comme sous-genre de Koenenia G. et C. en ignorant
que ce dernier nom était préoccupé par Koenenia Bcushausen 1884 (Mollusque).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVIII, n° 6, 1956.
— 513 —
Fig. 4. — Eukoenenia spelaea de Peyerimhofî, ssp. Gineti, adulte de la grotte de
Pré-Martin. A. Organe frontal médian du prosoma. — B. Organe latéral droit du
prosoma. — C. Basitarse de la IVe patte locomotrice droite, face antérieure ;
r = soie raide. — D. 1er volet génital. — E. Chétotaxie tergale des segments opis-
thosomiens VI et VII.
Eukoenenia spelaea de Peyerimhofî, $ adulte cotypique de la grotte de Saint -
Vincent-de-Mélan. F. Basitarse de la IVe patte locomotrice gauche, face postérieure ;
r = soie raide.
A, B, D X 1100 ; C, F X 900 ; E X 480.
— 514 —
A partir du VIe segment, on relève quelques divergences chéto-
taxiques par rapport au cotype. Segment YI sans poil médian tergal ;
segment VII avec une rangée tergale de 5 poils seulement, les a1
faisant défaut ; segment VIII avec un total de 13 poils disposés
de la façon suivante :lt-j-6 + 0*+6; segment X avec 11 poils :
1 t-f-5-j-0s-|-5; segment XI avec 9 poils : 0 t 4 + ls + 4.
Discussion. — Les divergences écartant ce spécimen du cotype
d 'Eukoenenia spelaea de Peyerimhofî peuvent sembler insigni¬
fiantes ; toutefois, les soies supplémentaires du 1er volet génital 1
et l’existence de 9 poils, au lieu de 10, au XIe segment opisthosomien,
doivent retenir l’attention, car ces différences ne paraissent pas
relever de la variation individuelle. Je crois donc convenable de
considérer le $ de Pré-Martin comme le type d’une sous-espèce
nouvelle, sous réserve de confirmation lorsque l’on aura pu étudier
une importante série de E. spelaea et connaître ainsi les modalités
et les limites de la variation chez cette espèce.
4° Eukoenenia spelaea de Peyerimhofî 1902, ? ssp., $ adultes. — -
Vercors occidental, Royans. Grotte du Taï2 ( Biosp . 309, 439), dans
le village de Saint-Nazaire-en-Royans, canton de Bourg-de-Péage
(Drôme), 6-vn-54 (R. Ginet).
Remarque. — Des 2 Ç récoltées (cf. Ginet, 1956, p. 86), l’une,
montée dans le baume (B), ne m’a permis qu’un nombre très res¬
treint d’observations ; l’autre (A), qui m’a été communiquée en
alcool, a fait l’objet d’une étude minutieuse ; sauf mention spéciale,
la description ci-dessous se rapporte au spécimen A.
Longueur. — 1,65 mm sans le flagelle dont il ne subsiste que les
2 premiers articles.
Prosoma. — Organe frontal médian environ 2 fois 1/2 aussi long
que large, l’extrémité distale de la branche gauche acuminée, celle
de la droite arrondie ; chez B, les deux branches sont acuminées.
Les organes latéraux comprennent chacun 4 éléments fusiformes,
acuminés ; l’organe droit de B possède 5 éléments, le gauche est
illisible.
La chétotaxie du bouclier dorsal est identique à celle des spécimens
étudiés plus haut.
5 soies deuto-tritosternales disposées en un V largement ouvert.
Chélicères comme chez le $ cotypique.
Pédipalpes, pattes locomotrices I et IV. — A deux exceptions près,
les articles sont légèrement plus courts que ceux de la Ç topotypique
(cf. tableau infra). Aux pattes I, la soie raide du 3e basitarse est un
1. Présentes aussi chez E. austriaca Hansen, f. typ. et E. V âgvôlgyii Szalay.
2. Et non du « Tïa » comme il est écrit par erreur dans la lre partie de ce travail
(Bull. Mus. nat. Hist. nat., 28, p. 199).
515 —
peu plus courte que le bord tergal de l’article (78/84) et est insérée
un peu au delà du milieu du bord sternal (39/68). Aux pattes IV,
la soie raide du basitarse est un peu plus de 2 fois plus courte que
le bord tergal de l’article (68/145) et est insérée un peu en deçà
du milieu de ce bord (68/145), l’extrémité distale du phanère dépas¬
sant nettement celle de l’article.
1. Abréviations : bta = basitarse ; ta = tarse ; ti = tibia.
Opisthosoma. — Le premier volet génital porte 10 -f- 10 soies
formant 5. rangées transversales : 4 sternales, comprenant respec¬
tivement 2 -f- 2,3 + 3,1 — |— 1 et 1 — (- 1 soies, et une 5e distale de
— 516 —
3 + 3 soies. A la rangée distale, les cq sont un peu plus courtes
que les a2, elles-mêmes un peu plus courtes que les a3, et l’intervalle
o2 «3 est environ 2 fois plus grand que l’intervalle ax a2. Une paire
Fig. 5. — Eukoenenia spelaea de Peyerimhoff, ? ssp., $ adulte de la grotte du Taï.
A. Organe frontal médian du prosoma. — B. 1er volet génital. — C. 2e volet génital,
réceptacle séminal en coupe optique. — D. Volets génitaux de profil, réceptacle
séminal en coupe optique. Toutes les figures X 1100.
d’expansions subtriangulaires, hyalines, prolongent le volet vers
l’arrière. 3 paires d’orifices (? glandulaires) s’ouvrant face interne
{= tergale) sont visibles par transparence.
— 517 —
Le deuxième volet génital est divisé par une profonde échancrure
médiane en 2 lobes subtriangulaires portant chacun 1 soie proximale
latéro-sternale et 2 soies subapicales tergales. 4 paires d’orifices
(? glandulaires) s’ouvrent sur la face interne (= sternale). Le récep¬
tacle séminal, vu en coupe optique et à plat, est subcirculaire ou
subovalaire ; sa paroi est épaisse et bien chitinisée, et son orifice
externe est une étroite fente longitudinale à lèvres indurées. Observé
de profil, ce réceptacle est piriforme et présente un goulot, menant
à l’extérieur, au niveau duquel la paroi s’amincit considérablement.
Un très volumineux manchon à paroi ridée transversalement entoure
une portion du réceptacle et s’étend vers l’avant au delà de la com¬
missure des volets.
Segment VI sans poil médian tergal ; segment VII avec 1 rangée
tergale de 7 poils ; segment VIII avec un total de 16 poils disposés
de la façon suivante : 1 t -{- 7 -f- 1 s,-f- 7 ; segments IX-XI comme
chez le cotypique ; la $ B porte aussi 10 poils au XIe.
Discussion. — Ces Ç appartiennent, sans aucun doute possible,
à E. spelaea s. lat. Toutefois, leur détermination subspécifique
demeure incertaine puisque la distinction entre la f. typ. et la ssp.
Gineti est fondée en partie sur la chétotaxie du 1er volet génital
du Si l’on s’en rapporte exclusivement à la chétotaxie du dernier
segment opisthosomien, qui est un critère d’espèce chez certaines
formes ( mirabilis Grassi et Berlesei Silvestri, par exemple, cf.
Remy 1949), des individus pourvus de 10 poils à ce segment ne
peuvent pas être attribués à la ssp. Gineti — dont le type ne possède
que 9 poils • — mais doivent être rapprochés de la f. typ. L’étude
d’un nouveau matériel, comprenant au moins un $ de la grotte
du Taï et une $ de celle de Pré-Martin, est nécessaire avant de se
prononcer définitivement.
Affinités de Eukoenenia spelaea. — Hansen (1926, p. 173)
rapproche E. spelaea de Peyerimhofî de son E. pyrenaica, de la
grotte de Castel-Mouly (Hautes-Pyrénées), et note un peu plus loin
(p. 178) que faire génitale £ de son E. austriaca, de grottes d Europe
centrale, possède en commun avec celle de pyrenaica une paire
d’expansions volumineuses (large, oblong, free plates). Toutefois,
la forme et la chétotaxie de ces pièces, qui appartiennent au 1er volet
génital, est bien différente chez les 2 espèces de Hansen : assez
grêles avec 10-11 soies chez pyrenaica, plus trapues avec 5-6 soies
chez austriaca. Au contraire, les caractères A' austriaca se retrouvent
exactement chez E. spelaea et chez E. V âgvôlgyii Szalay, décrite
tout récemment (1956) d’une grotte des environs d’Egerszôg en
Hongrie septentrionale. Les 2e et 3e volets génitaux, complexes
et difficiles à observer chez spelaea, n’ont pu être étudiés en détail
par Hansen (p. 177 et fig. 31) sur l’unique <§ A" austriaca dont il
— 518 —
disposait, mais il les dessine subtriangulaires et acuminés comme
chez spelaea ; chez Vdgvôlgyii par contre, Szalay (p. 441, fig. 2 b)
représente ces volets relativement courts et très obtus, ce qui est
assez insolite. Malgré ces divergences de détail, qui devront d’ailleurs
être précisées, les affinités des 3 espèces sont évidentes et confirmées
par l’étude de l’aire génitale Ç (volets et réceptacle séminal) qui
est sensiblement identique chez elles trois. Il est hors de doute
que E. spelaea, E. austriaca et E. Vdgvôlgyii constituent un groupe
naturel peuplant les cavernes des Alpes et des Carpathes, de la
France à la Roumanie (cf. Condé 1954 1).
Laboratoires de Zoologie de la Faculté des Sciences
de Nancy et du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
1954. Condé (B.). — Une Koenenia cavernicole de Roumanie. (Notes
biosp., 9, pp. 145-148).
1954. Ginet (R.) et Genest (L. C.). — • Faune cavernicole du Yercors. I.
Stations prospectées pendant la campagne 1953. (Bull. Soc. linn.
Lyon , 23, pp. 73-80).
1956. Ginet (R.). — Faune cavernicole du Vercors et du Diois. II. Sta¬
tions prospectées en 1954 et 1955. (Ibid., 25, pp. 86-88).
1926. Hansen (H. J.). — Biospeologica LIII. Palpigradi (deuxième série).
(Arch. Zool. exp. géra., 65, pp. 167-180).
1912. Jeannei (R.) et Racovitza (E. G.). — Biospeologica XXIV.
Énumération des grottes visitées (4e série). (Ibid. (5), 9, pp. 501-667).
1926. Jeannel (R.). — Faune cavernicole de la France. (Encyclop. ent.,
7, Lechevalier, Paris, 334 p.).
1902. Peyerimhoff (P. de). — Découverte en France du genre Kaenenia
(Arachn. Palpigradi). (Bull. Soc. ent. Fr., 1902, pp. 280-283).
1906. - — Recherches sur la faune cavernicole des Basses-Alpes. (Ann.
Soc. ent. Fr., 75, pp. 203-222).
1908. — Biospeologica VIII. Palpigradi (première série). (Arch. Zool. exp.
géra. (4), 9, pp. 189-193).
1949. Remy (P.). — Palpigrades de Corse. (Bull. Mus. nat. Hist. nat.,
2e s., 21, pp. 218-223).
1934. Roewer (C. Fr.) — Palpigradi, in Bronns : Kl. u. Ordn. Tierr., 5,
pp. 640-707.
1956. — Szalay (L.). - — Der erste Fund von Palpigraden in Ungarn.
(Ann. hist. nat. Mus. nat. hungarici (s. nova), 1, pp. 439-442).
1. Aux stations de K. austriaca mentionnées dans cette note, il convient d’ajouter
les deux suivantes : Drachenhiihle près Mixnitz (un exemplaire probablement Ç) et
Lurhôhle près Peggau (une Ç), toutes deux en Styrie [Vornatscher (J .), Koenenia
austriaca (Palpigradi) in den nbrdlichen Ostalpen, Spelàologische Milt., 1, 1946,
pp. 7-10],
— 519 —
Description d’un nouveau Pauropode
de Nouvelle-Calédonie
Par Paul A. Remy.
Mr. W. L. Brown, Jr, Associate Curator of Insects au Muséum
of Comparative Zoôlogy (Agassiz Muséum) de Harvard College,
Cambridge, Mass., a eu l’obligeance de me remettre un Eurypauro-
pidé rencontré parmi les micro-endogés que E. 0. Wilson a récoltés
à l’aide d’entonnoirs de Berlese en Nouvelle-Calédonie.
Ce Pauropode, qui est le premier que l’on connaisse de l’île, est
le type d’une nouvelle espèce de Samaraneopus que je dédie à
Mr. W. L. Brown.
Samarangopus Browni n. sp.
« Chapeau de Gendarme ( Yahoué) N. Caled. xn-1954, E. O. Wilson
valley-pocket for. », 1 (J à 9 paires de pattes locomotrices, bien étalé,
long de 1,23 mm.
Antennes. — Je ne suis pas parvenu à distinguer de globule
sur l’article III des hampes, qui sont d’ailleurs toutes deux assez
encrassées ; cet organe doit donc être peu saillant. Le rameau tergal t,
3 fois aussi long que large, est égal aux 2/5 de la hampe, à un petit
peu plus du 1/4 (9/11) du flagelle Fx et à 1 fois 1/8 le rameau sternal s.
Celui-ci, dont le bord antéro-distal présente une grande encoche
arrondie, est environ 2 fois 1/3 aussi long que large, égal à la 1/2 envi¬
ron de son flagelle antérieur F2 qui est égal à un peu plus de la 1/2 du
flagelle postérieur F3 ; la largeur du globule g est égale à la 1/2 de
la longueur totale de l’organe et aux 3/4 de la largeur du rameau
tergal.
Tronc. — Les tergites présentent un très remarquable réseau
superficiel primaire de travées épaisses, fauves, dont la forme et
les dimensions des mailles varient suivant leur position :
1° Sur la région antérieure des tergites II à VI, les mailles sont
irrégulières, arrondies, délimitées par des travées jaunâtre clair,
présentant à chaque nœud un amas de granules réfringents ; de
ces travées, il en part d’autres qui se dirigent en profondeur et que
je ne représente que par leur surface d’insertion sur le réseau super¬
ficiel ; il y a une paire de mailles latéro-antérieures M1 très grandes
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 6, 1956.
— 520 —
et très irrégulières, au moins à chacun des tergites III, IV et V 1 ;
2° Sur toute l’étendue du tergite I et sur la partie des tergites II
à VI située en arrière de la zone qui vient d’être décrite, les mailles
du réseau primaire sont triangulaires, quadrangulaires ou, très
rarement, pentagonales, les sommets de ces figures étant largement
arrondis, ou bien elles sont ovalaires ou subcirculaires ; grosso modo,
les mailles sont d’autant plus grandes que le nombre de leurs côtés
est plus élevé ; leurs travées sont jaunâtre foncé et montrent à
chaque nœud une éminence conique, terminée par une saillie en
Fig. 1. — Samarangopus Browni n. sp. à
face tergale. — 2. Trichobothrie III. —
représentée à part, en 4. — Échelles Ex
du reste.
9 pp. — 1. Rameaux de l’antenne gauche,
3. Sternum pygidial ; sa plaque anale est
et Ei = 10 p. ; E2 est celle de 3 ; Elt celle
forme de tête de clou et présentant des stries disposées suivant des
génératrices ; les mailles sont relativement plus grandes sur la
région moyenne des tergites I à V que sur la région postérieure de
ces boucliers 2. Presque toutes les mailles du réseau décrit dans
ce 2e paragraphe sont subdivisées par des poutres plus grêles, plus
pâles qui rayonnent à partir d’une zone plus ou moins excentrique,
en s’amincissant à mesure qu’elles s’éloignent de celle-ci ; le nombre
de ces trabécules de 2e ordre augmente avec les dimensions de la
1. La région antérieure des tergites II et VI étant couverte par le tergite précédent,
je n’ai pu voir si elle présente, elle aussi, une paire de telles grandes mailles.
2. Sur le tergite I, la zone à plus grosses mailles s’étend en avant de la mi-longueur
du bouclier, mais je n’ai pu voir jusqu’où elle va vers l’avant.
521 —
maille ; dans le réseau primaire, il y a une paire de mailles latéro-
postérieures M% plus grandes que les autres, irrégulières, non sub¬
divisées par des travées de 2e ordre ; de chaque éminence conique
clavigère et de chaque centre de rayonnement des trabécules de
2e ordre part une travée qui se dirige en profondeur. Les tergites
portent, à certains de leurs bords, des phanères en forme de lancettes
à pointe émoussée, normaux au bord du bouclier, insérés chacun
au fond d’un cratère creusé au sommet d’une éminence tronco-
conique ; le 1er en a 41 formant une rangée continue sur le bord
Fig. 2. — Samarangopus Browni n. sp. ^ à 9 pp. — Réseaux cuticulaires : 1, de la
région antérieure du tergite troncal III ; 2, de la région latéro-postérieure droite
du tergite troncal II. L’insertion des travées profondes est en ponctué ; ne sont pas
représentées celles qui partent des tubercules clavigères.
antérieur et les bords latéraux ; le 2e en a 13 ou 14 en arrière de cha¬
cune des gouttières du fond desquelles sont insérées les trichobo-
thries I (gouttières I) ; au 3e, on en trouve 8 en avant et 7 en arrière
de chacune des gouttières II ; le 4e en porte 8 en avant et 6 en arrière
de chaque gouttière III ; le 5e en possède 9 ou 10 en avant et 5 en
arrière de chaque gouttière IV, tandis que le 6e en a 8 en avant et
3 en arrière de chaque gouttière V ; entre ces 2 derniers groupes de
3 lancettes, le bord postérieur du 6e tergite présente une rangée
de 5 tubercules. Quand on examine la face sternale du bord antérieur
du tergite I et des bords latéraux des tergites I à VI, on voit que
les vallées qui séparent les uns des autres les troncs-de-cônes por¬
teurs de lancettes et les cônes porteurs de « clous » sont comblées
— 522 —
par une substance incolore, translucide, striée normalement à sa
surface. Les trichobothries I, II et V sont extrêmement ténues ;
les tr. III sont glabres, progressivement épaissies à partir du bulbe,
leur région apicale étant fortement dilatée, subovoïde. La segmen¬
tation des p. I à IX, le nombre, la répartition de leurs poils, la struc¬
ture de leur organe apical sont comme chez les adultes de mon
Samarangopus flabrarius, décrit dans les Mém. Inst, scient. Madag.,
A, 10, 1956, p. 219 ; tous leurs poils tergaux sont très pointus ;
la forme des poils coxaux et des poils trochantériens est comme
chez S. flabrarius, sauf peut-être celle du poil coxal des p. IX,
que j’ai très mal vu ; au tarse des p. IX, le poil proximal est égal
Fig. 3. — Samarangopus Browni n. sp. S à 9 pp. — 1. Bord gauche, face sternale,
du tergite troncal IV, immédiatement en arrière de la gouttière de la trichobothrie III ;
le bord postérieur de cette gouttière est à gauche. — 2. Tubercule submarginal,
clavigère du tergite troncal I, de profil. — 3. Embases des phanères du tergum pygi-
dial.
aux 3/5 de la longueur de l’article et au double du poil distal. Vus
latéralement, les pénis sont triangulaires, presque 1 fois 1/2 aussi
longs que leur largeur à la base.
Pygidium. — Tergum mal observé (déchiré) ; j’ai pu cependant
voir qu’il porte 4 paires de phanères : x, y, a2 et a3, dont je figure
l’emplacement ; as est subcylindrique, plus long que l’intervalle a2a3.
Sternum. Soies bx et b2 amincies vers l’apex, les b3 plus courtes
(0,77) que leur écartement, les b2 un peu plus courtes (4/5) que les bl
et presque égales à l’intervalle b1b2 ; soies b3 cylindriques, annelées,
égales à la 1/2 de leur écartement qui est les 7/10 de celui des bv
La plaque anale, aussi longue que large, à bords latéraux convexes,
présente une paire de cornes latérales grêles, cylindriques, diver¬
gentes, à peine arquées vers l’arrière, striées transversalement, et
— 523
une paire de prolongements postérieurs subparallèles, beaucoup
plus épais que les cornes, portant chacun un appendice terminal
foliacé, pubescent et, semble-t-il, une fine tige sternale qui longe
le bord interne de ce dernier.
Affinités. — L’extraordinaire réticulation des tergites troncaux
et la forme des phanères marginaux de ces boucliers permettent de
distinguer immédiatement S. Browni des 3 autres S. connus : S. Jacob-
soni Silvestri de Java et mes S. flabrarius et S. saproxylophilus de
Madagascar.
— 524 —
Les Pagures du Viêt-Nam. i. le genre Diogenes Dana
Par Jacques Forest.
Les Crustacés Paguridae du Viêt-Nam viennent de faire l’objet d’un
important travail de A. Fize et R. Serène (1955) b Les auteurs ont
exclu de leur étude un certain nombre de spécimens dont la déter¬
mination sur place s’avérait délicate, sinon impossible, faute surtout
de pouvoir les comparer aux types ou à des échantillons provenant
d’autres régions. M. R. Serène, Conseiller technique à l’Institut
Océanographique du Viêt-Nam, a bien voulu me confier cette partie
particulièrement intéressante de la collection de l’Institut à laquelle
je consacrerai une série de notes. Je joindrai éventuellement au
matériel provenant de Nhatrang des échantillons conservés au
Muséum.
La première note concerne des Diogenes du groupe II (cf. Forest,.
1952, p. 11), c’est-à-dire à pièce interoculaire entière. Ce groupe
renferme plusieurs espèces extrêmement variables ; d’autres sont
mal caractérisées par suite de l’imprécision des descriptions origi¬
nales. Ainsi les Diogenes provenant de Nhatrang ont été rattachés
à quatre espèces différentes mais une seule d’entre elles a pu être
identifiée avec certitude à une espèce déjà décrite, Diogenes avarus
Heller. Les trois autres seront décrites et figurées ici, ce qui per¬
mettra éventuellement de les comparer aux types d’espèces douteuses
s’ils existent encore. Ce sont Diogenes goniochirus, D. leptocerus et
D. serenei sp. nov.
Le numéro de récolte (Rte.) donné pour chaque échantillon est
celui d’enregistrement dans la collection de Nhatrang (cf. Fize
et Serène, loc. cit., p. iv et sequ.). La dimension indiquée est la
longueur de la carapace céphalothoracique.
Diogenes avarus Heller.
(Fig. 1-4.)
Diogenes avarus, Heller, C., 1865, p. 85, pl. VII, fig. 2.
Matériel examiné. — 9 <$, de 4,5 à 8,2 mm, et 1 Ç ovigère de
4,1 mm provenant des localités suivantes : Plage de Tourane, à
marée basse, sous 30 cm d’eau, fond de sable, 10-5-1948 (Rte. 1057).
— Raie de Ba Ngoi, récolte à marée basse, 28-12-1953 (Rte. 1423).
— Cua bé, sur le banc de sable, à marée basse, 17-5-1954 (Rte. 1455).
1. Un index bibliographique figurera à la fin de la seconde note sur les Pagures du
Viêt-Nam.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 6, 1956.
525 —
Fig. 1-4. — Diogenes avarus Heller.
1, région antérieure ; <$, X 8 ; 2, chélipède gauche, g de 8,2 mm, X 5 ; 3, id., $ de
6,1 mm, X 6 ; 4, id ., $, X 6.
Fig. 5-7. — Diogenes goniochirus sp. nov.
5, région antérieure, $, X 8 ; 6, chélipède gauche, X 8 ; 7, portion du dactyle de
p2 droit, face interne, X 26.
Les poils n’ont été représentés que sur la figure 7.
- 526 —
Description. — Pédonculaires oculaires renflés dans la région cor-
néer.ne, leur diamètre au milieu compris trois fois environ dans leur
longueur, et celle-ci égale aux trois quarts environ de celle de l’écusson
céphalothoracique ; pièce interoculaire un peu plus courte que les écailles
oculaires. Pédoncules antennulaires et antennaires dépassant les yeux
de la moitié environ de la longueur de leur dernier article (fig. 1).
Carpe et main du chélipède gauche plus ou moins allongés (fig. 2 et 3)
et face externe du carpe, du propode et du dactyle recouverte de petits
tubercules coniques, devenant des dents plus aiguës et plus fortes dans
le voisinage de la région supérieure de ces articles et sur la forte carène
longitudinale présente sur la face externe de la région palmaire.
Pattes ambulatoires grêles ; carpe présentant une forte épine distale
suivie d’épines plus petites ; région supérieure du carpe et du propode
recouverte de petits tubercules plus ou moins épineux, beaucoup moins
distincts sur les p3 que sur les p2.
Remarque. — Cette description s’applique à tous les spécimens
examinés à l’exception de la femelle et d’un petit mâle. Chez ces
deux exemplaires les pédoncules oculaires sont un peu plus minces,
leur diamètre au milieu étant compris près de 4 fois dans la longueur,
et plus longs par rapport à l’écusson céphalothoracique. La pièce
interoculaire est plus courte — elle ne dépasse pas le milieu des
écailles chez la femelle. Les pattes ambulatoires ont le dactyle
un peu plus grêle ; le propode et le carpe sont inermes, à l’exception
d’une ou deux petites épines distales sur le bord supérieur du second
de ces articles. Enfin la main gauche est particulièrement courte
(fig- 4)v
J’ai hésité à identifier purement et simplement ces deux individus
kD. avarus, mais des variations du même ordre existent chez d’autres
spécimens de la même espèce conservés au Muséum. Il s’agit des
Diogenes de la Mer Rouge et du Golfe Persique signalés par Nobili
1906 a, p. 76 et 1906 b, p. 119) sous le nom de D. pugilator Roux.
Nobili indiquait que ces Diogenes avaient déjà été déterminés par
E. L. Rouvier qui les avaient séparés en deux variétés : brevirostris
Stimpson et avarus Heller. En réalité, ces spécimens et ceux du
Viêt-Nam me semblent appartenir à la même forme.
On pourrait envisager de mettre en synonymie Diogenes avarus
Heller et Diogenes pugilator Roux, étant donné l’extraordinaire
variabilité de la seconde espèce (cf. Forest, 1955, p. 79, pl. II,
fig. 10 ; 1956 a, p. 349, fig. 3-6 ; 1956 b, p. 32, fig. 1-3). Mais cette
identité n’est pas une certitude : les D. avarus adultes examinés,
comparés à des D. pugilator de notre région, ont des pédoncules
oculaires un peu plus gros, plus renflés dans la région cornéenne,
une carène plus forte sur la main du chélipède gauche, des pattes
ambulatoires plus grêles par suite d’un plus grand allongement du
propode et du dactyle. Il faut donc se contenter pour l’instant de
— 527 —
noter la grande parenté des deux formes dont l’une est indo-paci¬
fique, l’autre atlantico-méditerranéenne.
Diogenes goniochirus sp. nov.
(Fig. 5-7)
Matériel examiné. — Long Hai, Cochinchine, Modest, 1907 :
28 (J de 5,2 à 12,0 mm, 3 Ç ovigères de 7,5, 8,5 et 9,5 mm, 5 $ non
ovigères de 4,8 à 6,5 mm (Syntypes). Cet échantillon, appartenant
à la collection du Muséum, est étiqueté : « Diogenes violaceus Heller ».
Indochine, sans autre indication : 1 Ç ovigère de 8,3 mm. Collec¬
tion Nhatrang.
Description. — Écusson céphalothoracique un peu plus long que large.
Pédoncules oculaires sub-cylindriques, leur diamètre au milieu compris
quatre fois environ dans la longueur, et celle-ci égale aux trois-quarts
de la longueur de l’écusson ; cornées peu renflées. Pièce interoculaire
plus courte que les écailles oculaires. Pédoncules antennulaires courts,
dépassant les yeux de la moitié au plus de leur dernier article. Pédoncules
antennaires épais, un peu plus long que les pédoncules antennulaires.
Écailles antennaires courtes, avec 4 à 6 dents sur le bord interne, attei¬
gnant le milieu de l’avant-dernier article (fig. 5).
Carpe et main du chélipède gauche (fig. 6) recouverts de tubercules
coniques, plus aigus sur le bord supérieur et sur une protubérance située
sur la face supérieure du carpe. Région palmaire sans carène longitudinale.
Une protubérance anguleuse marque l’extrémité distale du bord supérieur
de la main, au-dessus de l’articulation avec le dactyle.
Sur le bord supérieur du carpe des p2 une ligne de petites dents épineuses
qui se prolonge, souvent de façon très indistincte sur le propode. La même
denticulation sur le carpe des pattes suivantes dont le propode est inerme.
La pilosité de ces appendices est caractéristique : il y a une frange
de longues soies plumeuses sur les bords supérieur et inférieur du mérus,
sur le bord supérieur du carpe et du propode ; sur la face interne du mérus
une autre ligne longitudinale des mêmes soies part de la base du bord
supérieur et s’écarte progressivement de ce bord.
Sur la face interne du dactyle, on peut distinguer quatre lignes pili-
fères longitudinales (fig. 7) : il y a, près du bord supérieur, une ligne de
soies fines simples ; plus bas, une ligne de soies plus épaisses et plus longues
dont certaines sont plumeuses ; la troisième ligne est formée par des soies
fines, longuement plumeuses ; enfin, près du bord inférieur, une dernière
ligne est composée de soies simples. Sur la face externe il y a une ligne de
très longues soies simples près du bord inférieur et une ligne de soies
simples, fines, courtes, insérées au fond du sillon médian qui marque
cette face.
Remarques. — Cette espèce dont un seul spécimen m’a été
envoyé de Nhatrang, était déjà représentée dans les collections
du Muséum. Un bocal en renfermait 36 individus déterminés comme
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 6, 1956. 34
— 528 —
« Diogenes violaceus Heller » or, Heller n’a décrit sous ce nom spéci¬
fique qu’un Cénobite, et le Diogenes violaceus Henderson dont j’ai
vu les types au British Muséum, est une espèce bien différente,
appartenant au groupe des Diogenes à pièce interoculaire denti-
culée.
D. goniochirus est apparenté à Diogenes pugilator et à D. avarus.
Par ses pédoncules oculaires sub-cylindriques, à cornée très peu
renflée, ses pédoncules antennulaires et antennaires trapus, ses
écailles antennaires courtes, il semble même beaucoup plus proche
des D. pugilator de Méditerranée que ceux-ci ne le sont de D. avarus,
alors que ces deux espèces sont fort voisines. Mais la saillie anguleuse
au bord supérieur du propode du chélipède gauche, l’absence de
carène sur la face externe de cet article et la pilosité très particulière
des pattes ambulatoires séparent très nettement la nouvelle espèce
des deux autres.
Diogents leptocerus sp. nov.
(Fig. 8-11.)
Matériel examiné. — Embouchure de Cua bé, récolte à la main
sur fond de sable, sous 0,30 m d’eau, 14-4-1954 (Rte. 1448) : 3 $ de 5,2
à 6,1 mm, 2 Ç de 4,4 et 4,8 mm (Syntypes).
Description. — Écusson céphalothoracique nettement plus long que
large, le rapport des dimensions égal à 5/6 environ. Pédoncules oculaires
sub-cylindriques, leur diamètre minimum compris 4 fois environ dans
la longueur, celle-ci représentant un peu plus des deux tiers de celle de
l’écusson. Écailles oculaires très écartées, pièce interoculaire de même
longueur, en large triangle. Pédoncules antennulaires dépassant les yeux
du quart de la longueur de leur dernier article. Pédoncules antennaires
grêles, ne dépassant pas la base des cornées ; écailles antennaires étroites,
armées de 4 ou 5 dents, atteignant la base du dernier article pédonculaire.
Flagelles antennaires deux fois plus longs que les pédoncules oculaires,
le deuxième article au moins deux fois plus long que le premier (fig. 8).
Mérus du chélipède gauche armé de 4 à 6 fortes dents cornées sur le
bord supérieur et de 3 dents sur le bord antérieur, par-dessus. Carpe
avec 7 à 10 dents aiguës sur le bord supérieur et des dents plus petites
éparses sur la face supéro-externe. Main de 1,5 (chez les femelles) à 2 fois
(chez les mâles, fig. 9) plus longue que haute ; des dents épineuses sur les
bords supérieur et inférieur et d’autres plus petites sur la face externe,
disposées sur une ligne longitudinale médiane et sur le doigt fixe ; le bord
inférieur de la main légèrement concave chez les mâles, légèrement con¬
vexe chez les femelles.
Mérus du chélipède droit avec une épine distale au bord supérieur ;
quelques épines sur le carpe, dans la région distale ; main inerme ; hiatus
interdigital étroit, surtout chez les femelles.
Deuxièmes et troisièmes pattes thoraciques, grêles, avec une épine distale
au bord supérieur du carpe, les autres articles étant inermes (fig. 10).
Fig. 8-11. — Diogenes leptocerus sp. nov.
8, région antérieure, $, X 11 ; 9, chélipède gauche, cJ, X 7 ; 10, p3 gauche, face
externe, X 7 ; 11, telson, X 18.
Fig. 12-15. — Diogenes serenei sp. nov.
12, région antérieure, (?, X 9 ; 13, chélipède gauche, <$, X 7 ; 14, id., ?, X 11 ;
15, p3 gauche, face interne, X 7.
Fig. 16. — Diogenes gardineri Alcock, des Tuamotu : p3 gauche, face interne, X 7.
Les poils n’ont été représentés que sur les figures 10, 11, 15 et 16
.”vrST
— 530 —
Bord postérieur du telson obliquement tronqué, sans incision médiane
(fig. ni-
Pilosité constituée par de longues soies fines particulièrement abon¬
dantes sur la face externe de la main des chélipèdes et sur les pattes tho¬
raciques suivantes (fig. 10).
Remarques. — Ce Diogenes ne me paraît identifiable à aucune
espèce déjà décrite. Par ses pédoncules antennaires grêles et courts
et par l’aspect du chélipède gauche elle ressemble quelque peu
aux espèces du groupe gardineri, mais d’autres caractères fort nets
interdisent toute confusion : les écailles oculaires sont très écartées,
le telson a un bord postérieur rectiligne sans incision, le carpe des
pattes ambulatoires est armé d’une seule dent distale.
Diogenes serenei sp. nov.
(Fig. 12-15.)
Matériel examiné. — Baie de Cauda, en face du laboratoire,
sur le récif de coraux morts, pêche à la main à marée haute, 11-9-1953
(Rte. 1379) : 1 (J de 5,2 mm, 1 Ç de 4,4 mm (syntypes).
Description. — Ecusson céphalothoracique un peu plus long que
large, ses bords latéraux armés de fortes dents crochues. Pédoncules
oculaires grêles, à peine plus courts que l’écusson, leur diamètre minimum
compris six fois environ dans leur longueur. Écailles oculaires grandes,
armées de quatre dents aiguës, de taille décroissante, sur le bord antérieur.
Pièce interoculaire étroite, bifide : une forte épine s’insère par-dessous
mais, en vue dorsale, est cachée par la pointe principale. Pédoncules anten-
nulaires n’arrivant pas tout à fait au niveau des cornées. Pédoncules
antennaires atteignant le tiers distal des pédoncules oculaires ; écailles
antennaires aiguës, dépassant la base du dernier article du pédoncule,
armées de fortes dents épineuses, deux sur le bord interne, une sur le bord
externe.
Carpe et main du chélipède gauche avec de très fortes dents épineuses
disposées comme le montrent les figures 13 (mâle) et 14 (femelle).
Deuxièmes et troisièmes pattes ambulatoires avec une forte dent épi¬
neuse sur le bord supérieur, en plus de la dent distale (fig. 15).
Remarques. — Cette espèce est fort proche de Diogenes gardineri
Alcock, de Diogenes senex Heller, et de D. pallescens Whitelegge.
Diogenes gardineri a été décrit par Alcock (1905, p. 73, pl. VII,
fig. 3) des Maldives. Dans les collections du Muséum se trouvent
plusieurs spécimens des Tuamotu signalés par Nobili (1907, p. 366).
Ces spécimens correspondent assez bien à la description d’ Alcock.
Comme chez nos deux D. serenei, la pièce interoculaire présente
une épine accessoire insérée par-dessous. Chez D. gardineri, la taille
et le nombre des dents épineuses présentes sur les chélipèdes sont
— 531
variables aussi ne ferons-nous pas porter la comparaison entre les
deux espèces sur ces caractères. La comparaison des proportions
relatives des pédoncules antennulaires et oculaires semble présenter
beaucoup plus d’intérêt. Chez tous les D. gardineri des Tuamotu,
les pédoncules antennulaires dépassent les yeux du tiers au moins
de la longueur de leur dernier article ; sur le dessin donné par
Alcock les pédoncules sont légèrement moins longs mais dépassent
les yeux. Chez D. serenei, les pédoncules antennulaires n’atteignent
pas la base des cornées.
Des différences notables existent aussi dans les pattes ambula¬
toires ; le dactyle est plus grêle et moins recourbé chez les D. gardi¬
neri des Tuamotu. Le bord supérieur du carpe des p2 porte une épine
distale et une seconde épine sur la région proximale, dans les deux
espèces. AIcock ne mentionne pas cette seconde épine, mais il
en figure une, minuscule (Alcock 1905, pl. VII, fig. 3 a).
Sur le carpe des p3, il n’y a pas d’épine dans la région proximale
chez la plupart des ü. gardineri des Tuamotu, ce qui correspond
au dessin d’ALCocx. Parfois cependant, comme sur la patte repré¬
sentée (fig. 16) il existe une spinule peu visible car elle est couchée
dans une faible dépression du tégument. Chez D. serenei, l’épine
correspondante est très forte (fig. 15). Il faut encore noter que le
bord inférieur du propode du p3 gauche est faiblement serrulée
chez D. gardineri, lisse chez D. serenei.
Diogenes pallescens a été décrit des îles Funafuti par Whitelegge
(1897, p. 141, pl. VI, fig. 2 a-c). Si les dessins de cet auteur sont exacts,
D. pallescens serait caractérisé par le très grand écartement des
écailles oculaires et par la gracilité des p2 et p3 : la hauteur maxi¬
mum du propode du p3 figuré ( loc . cit., pl. VI, fig. 2 c) est égale au
sixième de la longueur de cet article, alors que chez D. serenei et
D. gardineri le rapport des deux dimensions est supérieur à 1/4.
Les Diogenes de Djibouti et de Suez identifiés a D. senex Heller
par Nobili et par Bouvier ont des pédoncules oculaires et antennu¬
laires sensiblement égaux. Comme chez D. gardineri, l’épine posté¬
rieure sur le carpe des p3 est très petite ou absente. En outre, trois
fortes dents déprimées, sur le bord palmaire supérieur du chélipède
droit, donnent à cette région un aspect en crête de coq que l’on
n’observe pas dans les espèces précitées. Enfin, la pièce interoculaire
ne présente pas d’épine accessoire par-dessous. Je ne pense pas,
par consé'quent, que ces spécimens soient identifiables à D. serenei.
Par contre, les D. senex signalés du Golfe d’Oman par Nobili
(1906 a, p. 78), dragués sur des bancs d’huîtres perlières, me semblent
appartenir à cette dernière espèce.
Nobili aurait donc confondu sous le nom de D. senex deux espèces
différentes, mais il n’est même pas certain que l’une des deux repré¬
sente l’espèce de Heller, dont la description et la figuration ori-
— 532 —
ginale pourraient s’appliquer aux quatre espèces citées plus haut :
en effet, Heller ne parle pas de la longueur des antennules et ne
les figure pas, pas plus qu’il ne figure d’épine postérieure sur le carpe
des p 2 et des p3.
Quant au D. senex d’HiLGENDORF (1878, p. 824) il est possible
que ce soit un D. gardineri ou un D. serenei ; on notera que ce spéci¬
men présente non pas une mais deux épines postérieures sur le
carpe des p 2 et que l’on observe le même caractère chez deux des
D. serenei du Golfe d’Oman.
Il est souhaitable que les types — ou à défaut des spécimens topo¬
typiques — de D. pallescens Whitelegge des Funafuti et de D. senex
Heller de Sydney soient redécrits et figurés avec précision ; ceci
permettrait de fixer la position systématique des quelques espèces
apparentées à C. gardineri Alcock.
Laboratoire de zoologie du Muséum.
— 533 —
Description d'une nouvelle espèce d'Aiîmadillidiiim
(A. PARDOI N. SP.), PROVENANT DU RlF
(Crustacés; Jsopodes terrestres )
Par A. Vandel.
ASSOCIÉ DU MUSÉUM
La faune isopodique du Rif était jusqu’ici complètement inconnue.
Grâce aux recherches de M. Anselmo Pardo, Instituteur à Melilla,
il est aujourd’hui possible d’avoir une vue d’ensemble sur les peu¬
plements des régions septentrionales du Maroc. Ce sujet fera l’objet
d’un autre mémoire. La présente note est consacrée à la description
d’une nouvelle espèce d’ Armadillidium qui jette un jour nouveau
sur l’origine de ce genre.
Armadillidium pardoi n. sp.
Station. - — Djebel Kerker, au sud de Melilla ; 1.000 m d’alt.
environ, x. 1950. A. Pardo leg. : 3 2 Ç.
Taille : 8 mm ; l’animal enroulé a un diamètre de 4 mm.
Coloration : jaune, taché de brun. La répartition du pigment est
variable suivant les individus. On observe, en général, une ligne
brune à la limite du pleurépimère et une bande foncée au bord
antérieur de chaque péréionite. L’écusson, les lobes céphaliques,
les antennes, le telson et les néopleurons sont pigmentés.
Œil, normal, constitué de 15-20 ommatidies.
Caractères tégumentaires. — a) La carapace est recouverte de
dépressions circulaires.
b) Sculpture. — Le corps est recouvert d’épines à sommet arrondi
qui correspondent à des granulations hypertrophiées. Chez les indi¬
vidus de grande taille, les épines sont courtes et obtuses ; chez les
exemplaires de moindres dimensions, elles sont aiguës, saillantes
véritablement spinescentes. Le vertex (Fig. A) est orné de trois
rangées d’épines dont l’antérieure ne comprend que deux éléments,
tandis que la postérieure est constituée de grandes épines qui
donnent au rebord céphalique l’aspect d’une roue dentée. Les tergites
péréiaux portent, soit quatre rangées (tergite I, Fig. B), soit trois
rangées (tergites II-VII) d’épines de tailles fort inégales et assez
irrégulièrement disposées. La rangée postérieure est composée d’élé¬
ments de grande taille dessinant une roue dentée. Chaque pléonite
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 6, 1956.
— 534
(Fig. C) porte une rangée d’épines, la paire médiane étant la plus
forte. Le telson porte deux épines à sa base.
Caractères somatiques. — a) Forme générale du corps : type pseudo-
sphérique ; le pleurépimère I, les néopleurons et l’extrémité du telson
sont retroussés vers le haut.
b) Céphalon (Fig. A), étroit, presque quadrangulaire en vue anté¬
rieure. Céphalon de type duplocaréné ; les deux lignes, frontale et
post-scutellaire, sont bien développées. L’écusson fait saillie au-des¬
sus du vertex ; il est séparé de lui par une profonde dépression.
L’écusson est occupé, sur sa face antérieure, par une dépression
triangulaire.
b) Pleurépimère I (Fig. B), fortement retroussé vers le haut, et
séparé du tergite par une profonde dépression. Cette dépression
se traduit, du côté interne, sous forme d’une carène arrondie. Cette
carène s’arrête un peu avant l’extrémité postérieure en formant une
bosse qui laisserait croire, à un examen superficiel, à l’existence
d’un schisma.
c) Telson (Fig. C) trapézoïdal, à bord postérieur tronqué et
retroussé vers le haut.
Appendices. — a) Antenne : premier article du flagelle beaucoup
plus court que le second.
535 —
b) Péréiopodes allongés et grêles, l’allongement étant essentielle¬
ment dû à la grande taille du basis.
c) Uropode (Fig. D ) : exopodite trapézoïdal,; endopodite en mas¬
sue.
Caractères sexuels mâles. — a) Péréiopode VII dépourvu de diffé¬
renciations particulières.
b) Premier pléopode. Exopodite (Fig. E) à pointe interne bien
développée, arrondie à son extrémité. Endopodite terminé par une
pointe garnie d’une rangée d’épines dont la dernière est particulière¬
ment forte.
La position systématique d’ A. pardoi
et l’origine des Armadillidium.
A. pardoi se rattache étroitement à une espèce, restée jusqu’ici
très isolée, A. serratum B.-L., forme propre à la Catalogne française
et espagnole. La nouvelle espèce se distingue de serratum par :
1) les épines plus fortes, plus saillantes et différemment disposées ;
2) le telson trapézoïdal et non triangulaire ; 3) l’endopodite de
l’uropode qui est claviforme et non fusiforme ; 4) le champ trachéen
des deux premiers pléopodes qui n’est pas indenté.
Ces deux espèces constituent un « groupe » que l’on peut désigner
sous le nom de « groupe serratum ». Il est caractérisé par : 1) le corps
qui est recouvert par de longues épines correspondant à des gra¬
nulations hypertrophiées ; 2) la forme pseudosphérique du corps ;
3) le céphalon très étroit, apparaissant presque quadrangulaire
lorsqu’il est vu de face et de type duplocaréné.
L’intérêt de ce groupe réside dans le fait que ses représentants
correspondent à un type certainement très primitif d’ Armadillidium
et encore très voisin du type éluméen, en particulier, de Cristar-
madillidium.
Le genre Armadillidium est particulièrement riche en espèces
dans la Méditerranée orientale, et, en particulier dans la région égéi-
dienne. Ce fait a conduit les isopodologues, et, en particulier,
Verhoeff et Strouhal, à placer le centre d’origine du genre Arma¬
dillidium sur l’ancienne Egéide. Cette conclusion n’est probablement
pas exacte. Que ce genre soit représenté par de nombreuses espèces
dans la région orientale de la Méditerranée, alors que le secteur occi¬
dental est beaucoup plus pauvre en Armadillidium, c’est là un fait
que l’on ne saurait contester. La raison en est que les conditions
climatiques propres à la Méditerranée orientale ont offert un milieu
plus favorable à la diversification des Armadillidium que les régions
occidentales à climat plus humide et plus uniforme. Mais, il con¬
vient de remarquer que les types les plus primitifs du genre Arma-
— 536
dillidium, c’est-à-dire ceux qui composent le groupe serratum dont
il vient d’être question, et le groupe pruvoti (avec les trois espèces,
mateui Yandel, racovitzai Vandel et pruvoti Racovitza), sont propres
à la Méditerranée occidentale, tandis que les formes spécialisées du
genre abondent en Méditerranée orientale. Une origine méditerra¬
néenne occidentale du genre Armadillidium n’est donc pas exclue.
— 537 —
Note sur une Holothurie dendrociiirote :
Thyonacta SABANILLAENSIS (DeICHMANN)
Par Gustave Cherbonnier.
En 1930, Miss Deichmann décrivait, sous le nom spécifique de
Thyone sabanillaensis, une Holothurie dendrochirote récoltée, en
mars 1884, sur les côtes atlantiques de la Colombie, au large de Saba-
nilla. Cette espèce, connue seulement par deux spécimens, n’avait
jamais été retrouvée depuis et c’est avec grand intérêt que je cons¬
tatai sa présence dans un lot d’Echinodermes provenant de la Guyane
française et envoyés en 1955, par M. Durand. Cet unique exemplaire
va me permettre de compléter la diagnose de Miss Deichmann
et de mettre en évidence, par des figures, quelques détails inté¬
ressants.
Thyonacta sabanillaensis (Dichmann).
Thyone sabanillaensis Deichmann, 1930, p. 178, pl. 17, fig. 4-9.
Thyonacta sabanillaensis (Deichmann), 1941, p. 101 ; Panning,
1949, p. 436.
L’échantillon, conservé à sec, mesure environ 8 centimètres de
long sur 17 millimètres de plus grand diamètre. Il est incurvé dor-
salement et légèrement effilé dans la partie anale (fig. 1, C). Son
aspect, très particulier, rappelle celui de certains Colochirus, notam¬
ment de Colochirus quadrangularis (Lesson). Le corps est à section
nettement pentagonale, surtout dans le premier tiers antérieur et
dans la région anale. Il est couvert de grosses papilles coniques répar¬
ties différemment suivant les régions et, parfois, mélangées à de
vrais pieds. A l’extrémité antérieure, les papilles sont réparties,
selon les radius, en deux rangées disposées en quinconce ; ces
papilles, aussi bien dorsales que ventrales, sont dépourvues de ven¬
touse. Puis, les papilles envahissent progressivement les interradius
pour couvrir entièrement le tégument au milieu du corps ; la face
ventrale porte alors, en plus des papilles, de longs pieds cylindriques
munis de ventouse mais sans disque terminal calcaire. Dans la région
postérieure, les pieds disparaissent, les interradius deviennent nus
et les grosses papilles se disposent à nouveau en quinconce le long
des radius. La bouche, terminale, est entourée de cinq grosses papilles
formant valves, comme cela a lieu chez les espèces du genre Colo-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 6, 1956.
538 —
chirus. L’anus est cerclé de cinq groupes de deux petits pieds radiaires,
surmontés chacun d’un pied un peu plus grand, mais il n’y a pas de
dents anales. Le tégument, très rigide, bourré de spiculés, est mince
et de couleur blanc jaunâtre parsemé de marron, aussi bien sur la
2.i _ i 100p.-
Thyonacta sabanillaensis (Deichmann).
Fig. 1. — C , échelle 1 ; A, B, échelle 2.
face ventrale que sur la face dorsale ; l’animal vivant devait être
uniformément marron clair et, vu la rigidité du tégument, ses dimen¬
sions à peu près égales à celles de l’animal conservé.
Les tentacules, rétractés, de couleur brune, sont au nombre de
dix, huit grands et deux très petits situés ventralement. La couronne
— 539 —
calcaire (fig. 2, i), bien calcifiée, a de larges interradiales triangulaires
et des radiales élargies, bifides au sommet, dont l’extrémité posté¬
rieure porte de petits prolongements. Une seule vésicule de Poli.
Thyonacta sabanillaensis (Deichmann).
Fig. 2. — k, q , échelle 1 ; a-f, échelle 2 ; g, h , l-p, échelle 3 ; i = X 3 environ ;
j = X 12 environ.
— 540 —
Le canal hydrophore est attaché au mésentère sur toute sa longueur
et seul, le gros madréporite est libre (fig. 2, /). Muscles rétracteurs
du pharynx gros et très courts. Organes génitaux formés de longs
tubes simples. Poumons très ramifiés.
Les spiculés du tégument sont de deux sortes. La couche super¬
ficielle est composée de corbeilles assez profondes, massives, de forme
souvent irrégulière (fig. 2, g, h, n, p) ; celles du tégument dorsal sont
parfois plus régulières (fig. 2, o). La couche profonde est constituée
de boutons épais, certains réguliers à quatre trous (fig. 2, a), les
plus nombreux à six-dix trous (fig. 2, b, c) ; d’autres sont plus déli¬
cats, à nodules moins gros et à perforations plus nombreuses (fig. 2,
d, e ) ; les boutons du tégument dorsal ont souvent des perforations
plus grandes accompagnées d’une diminution de la taille des nodules
(fig. 2, /). Les pieds sont renforcés par de grandes plaques lisses
très ajourées et incurvées (fig. 1, a et fig. 2, q ). Les spiculés du tronc
des tentacules sont de grands bâtonnets toujours lisses et ayant
tendance à prendre la forme de plaques quadrangulaires (fig. 1, B) ;
ceux des digitations sont de petits bâtonnets fortement incurvés
(fig. 2, k).
Il était difficile de laisser cette curieuse espèce dans le genre
Thyone, dont elle s’éloigne par de nombreux caractères morpholo¬
giques et anatomiques. Aussi, en 1941, Miss Deichmann, étudiant
une Holothurie du Golfe de Californie, espèce étroitement alliée
à celle des côtes atlantiques de Colombie, créa-t-elle le genre Thyo-
nacta avec, comme espèce type, Thyonacta sabanillaensis et comme
seconde espèce, Thyonacta mexicana Deichmann. Depuis, Panning
a inclus dans ce nouveau genre, Colochirus Loppeuthini Heding,
du Golfe d’Iran, et Pentacta trimorpha Clark, des côtes australiennes.
Je doute fort que ces deux dernières espèces dont, notamment,
les couronnes calcaires sont dépourvues de prolongements posté¬
rieurs, puissent être rangées dans le genre Thyonacta.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Deichmann, E., 1930. The Holothurians of the Western Part of the
Atlantic Océan. Bull. Mus. Comp. Zool., vol. LXXI, n° 3, Cambridge,
pp. 43-226, pl. 1-34.
— 1941. The Holothurioidea collected by the Velerio III during the
Years 1932 to 1938. Part I. Dendrochirota. Allan Hancock Pacific Exp.,
vol. 8, n° 3, Los Angeles, pp. 61-195, text-fig. 1-6, pl. 10-30.
Panning, A., 1949. Versuch einer Neuordnung der Familie Cucumariidae
(Holothurioidea, Dendrochirota). Zool. Jahrb., Iena, pp. 404-470,
fig. 1-62.
— 541
Les Alcyonaires du Muséum .• i. Famille des Alcyoniidæ.
4. Genre Lobophytum (suite) 1
Par A. Tixier-Durivault.
15. — Lobophytum hedleyi Whitelegge.
Synonymie : 1897 Lobo. hedleyi , Th. Whitelegge. Mem. Austr. Mus.,
p. 217, pl. 10, fig. 2 a-h. — - 1905 Lobo. hedleyi, E. M. Pratt. Ceylan Pearl
Oyster Rep. XIX, p. 252. — 1908 Lobo. hedleyi, L. Roule. Ann. Soc.
Zool. Suisse, p. 176, fasc. 2. — non 1908 Lobo. hedleyi, M. Cohn. Reise
in Ostafrika, Bd 2, p. 223. — 1914 Lobo. hedleyi, J. Luttschwager. Arch.
Naturg., Abt. A, heft 10, p. 33, text-fig. 3. — 1919. Lobo. hedleyi, J. Moser.
Mitt. Zool. Mus. Berlin, Bd. IX, p. 287, text-fig. 25. — 1931 Lobo.
hedleyi, J. A. Thomson et L. M. I. Dean. Siboga-Expeditie, monogr.
XlII-d, Livre CXV, p. 68. — 1933 Lobo. hedleyi, H. A. Roxas. Philip.
Journ. Science, vol. 50, p. 366.
Diagnose. — Colonie : Pied supportant un capitule à grands
lobes digités souvent subdivisés.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : cylindres
à tubercules irréguliers (0,18 mm de long) ; b) dans la zone corticale :
cylindres clairs (0,11 à 0,15 mm de long). 2° dans le capitule : minces
aiguilles verruqueuses (0,24 à 0,32 mm de long) et bâtonnets épineux
(0,08 à 0,15 mm de long).
Polypes : autozoïdes assez nombreux (4 à 5 au cm) ; 1 à 3 petits
siphonozoïdes entre deux autozoïdes.
Coloration de la colonie dans l’alcool : blanc grisâtre.
Distribution : Funafuti, Ceylan, Amboine, Nouvelle Irlande,
Philippines, Tamatave.
16. — Lobophytum hirsutum N. Sp.
Diagnose. — Colonie : pied bas supportant un capitule formé
de lobes aplatis.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : cylindres
allongés (0,2 mm de long) et tuberculés ; b) dans la zone corticale :
bâtonnets peu verruqueux (0,13 à 0,15 mm de long). 2° dans le capi¬
tule : minces aiguilles (0,27 à 0,36 mm de long) et massues épineuses
(0,14 à 0,18 mm de long).
Polypes : nombreux petits autozoïdes (8 au cm) ; 2 à 5 siphono¬
zoïdes entre 2 autozoïdes.
Coloration de la colonie : brun noirâtre.
1. Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2e s., t. XXVIII, n° 4 et 5.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVIII, n° 6, 1956.
— 542 —
Localité : 1 exemplaire, Baie de Cauda (M. Ranson, 1953).
Cette espèce se distingue facilement des espèces voisines par ses cylindres
basilaires allongés et ses minces aiguilles capitulaires effilées.
17. — Lobophytum ignotum N. Sp.
Diagnose. — Colonie : petite, à pied cylindrique et à capitule
à lobes aplatis ou digités.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : massifs
tonnelets (0,22 à 0,28 mm de long) et aiguilles pointues (0,31 mm
de long) ; b) dans la zone corticale : bâtonnets peu verruqueux
(0,14 à 0,18 mm de long. 2° dans le capitule : minces aiguilles (0,18 à
0,28 mm de long).
Polypes : nombreux autozoïdes (8 au cm) ; très petits siphonozoïdes
(1 à 3 siphonozoïdes entre 2 autozoïdes).
Coloration de la colonie dans l’alcool : blanc jaunâtre.
Localité : 3 échantillons d’origine inconnue.
Ses spiculés basilaires et lobulaires permettent de discerner cette espèce
de toutes les autres espèces tout en la classant près de L. tenerum.
18. — Lobophytum jœckeli N. Sp.
Diagnose. — Colonie : petite, à pied cylindrique supportant un
capitule à lobes épais.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : tonne¬
lets courts et larges (0,2 mm de long) ; b) dans la zone corticale :
spiculés verruqueux ou peu tuberculés (0,12 à 0,18 mm de long).
2° dans le capitule : aiguilles pointues ou émoussées (0,33 mm de
long) et massues épineuses (0,22 mm de long).
Polypes : gros autozoïdes (3 à 4 au cm) ; un seul siphonozoïde
entre 2 autozoïdes.
Coloration de la colonie dans l’alcool : blanc jaunâtre.
Localité : 1 exemplaire provenant de Bowen (Musée Godefïroy,
Port Denison).
Cette espèce trouve tout naturellement sa place auprès de L. rotundum
dont elle se distingue cependant par l’épaisseur des lobes, la forme et la
répartition des tubercules de ses tonnelets et de ses aiguilles.
19. — Lobophytum laevigatum N. Sp.
Diagnose. — Colonie : compacte, à capitule aplati et bosselé.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : tonne¬
lets tuberculés à col plus ou moins haut (0,25 mm de long) ; b) dans
la zone corticale : haltères verruqueux (0,19 mm de long). 2° dans le
capitule : aiguilles larges ou minces (0,34 mm de long).
Polypes : petits autozoïdes inégalement répartis (2 ou 3 au cm
au centre du disque et 4 au cm à la périphérie) ; minuscules sipho¬
nozoïdes (1 à 3 entre 2 autozoïdes).
— 543
Coloration de la colonie dans l’alcool : brun jaunâtre.
Localité : 1 exemplaire, Baie de Cauda (M. Ranson, 1953).
La forme extérieure de cette espèce ne ressemble à aucune autre et seuls
ses spiculés tant basilaires que lobulaires permettent d’en faire un Lobo-
phyturn et de la rapprocher de L. patulum et L. undatum.
20. — Lobophytum lamarcki N. Sp.
Diagnose. — - Colonie : Pied aplati, stérile, surmonté d’un capi¬
tule formé de nombreux lobes épais, plissés et couchés.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : petits
tonnelets (0,15 à 0,2 mm de long), verticillés ; b) dans le cortex :
spiculés tuberculés (0,15 à 0,17 mm de long) et sclérites peu verru-
queux (0,11 à 0,17 mm de long). 2° dans le capitule : grandes aiguilles
verticillées (0,19 à 0,34 mm de long), bâtonnets et massues (0,19 mm
de long).
Polypes : petits autozoïdes (3 ou 4 au cm) ; 4 à 6 minuscules sipho-
nozoïdes entre 2 autozoïdes.
Coloration de la colonie à sec : gris sale.
Localité : 1 exemplaire des Iles Seychelles.
La taille de la colonie et la disposition particulière des lobes permet
de distinguer facilement cette espèce de toutes les autres tout en la rappro¬
chant des espèces qui l’avoisinent, par la forme de ses tonnelets verticillés.
21. — - Lobophytum lighti Moser.
Synonymie : 1919 Lobo. lighti, J. Moser. Mitt. Zool. Mus. Berlin,
Bd. IX, p. 289, text-fig. 26 ; pl. V, fig. 11 et 7. — 1933 Lobo. lighti,
H. A. Roxas. Philip. Journ. Science, vol. 50, p. 366. — 1936 Lobo. lighti,
L. M. I. Macfadyen. Great Barrier Reef Expédition, vol. 5, n° 2, p. 46.
Diagnose. — Colonie : petite, encroûtante, à lobes subdivisés
au sommet.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : à) à l’intérieur : tonne¬
lets larges et verticillés (0,2 à 0,24 mm de long) et grandes massues
tuberculées (0,19 à 0,22 mm de long) ; b) dans la zone corticale :
sclérites presque lisses (0,14 mm de long). 2° dans le capitule : grandes
aiguilles verruqueuses (0,3 à 0,4 mm de long) et massues (0,2 à
0,25 mm de long).
Polypes : gros autozoïdes (6 au cm) ; 2 à 5 siphonozoïdes entre
2 autozoïdes.
Coloration de la colonie dans l’alcool : beige jaunâtre.
Distribution : Philippines, Low Isles.
22. — • Lobophytum meandriforme N. Sp.
Diagnose. — Colonie. : Pied bas, stérile, surmonté d’un disque
couvert de nombreux lobes courts, dressés, plus ou moins festonnés.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 6, 1956. 35
— 544 —
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : petits
tonnelets à quatre verticilles de tubercules (0,19 à 0,24 mm de long) ;
b) dans la zone corticale : courts bâtonnets presque lisses (0,12 à
0,14 mm de long) ; rares petites massues (0,1 mm de long). 2° dans
le capitule : aiguilles peu tuberculées (0,19 à 0,25 mm de long) et
petites massues (0,09 à 0,14 mm de long).
Polypes : 1 ou 2 autozoïdes au cm au centre du disque et 5 à 10
au cm au bord du capitule ; 5 à 15 siphonozoïdes entre 2 autozoïdes
voisins.
Coloration de la colonie à sec : jaune grisâtre.
Localité : 1 échantillon d’origine inconnue.
Caractéristique par son grand capitule à lobes courts cette espèce se
distingue facilement des autres espèces par ses grandes aiguilles larges
et peu tuberculées.
23. — Lobophytum microspiculatum N. Sp.
Diagnose. — Colonie : Pied bas portant de minces plis festonnés.
Spiculés : 1° dans le cœnenchyme basilaire : a) à l’intérieur :
courts cylindres (0,15 mm de long) à tubercules groupés ; b) dans
la zone corticale : bâtonnets peu verruqueux (0,14 à 0,17 mm de
long). 2° dans le capitule : minces aiguilles (0,22 mm de long), mas¬
sues épineuses (0,15 mm de long) et petits bâtonnets lisses (0,15 mm
de long).
Polypes : autozoïdes éloignés (2 à 5 au cm) ; 1 à 5 siphonozoïdes
entre 2 autozoïdes voisins.
Coloration de la colonie à sec : gris jaunâtre.
Localité : 1 exemplaire provenant de Madagascar.
Cette espèce se distingue de toutes les autres espèces de Lobophytum
par la petitesse et la forme de ses spiculés basilaires et lobulaires.
24. — ■ Lobophytum mirabile N. Sp.
Diagnose. — Colonie : Pied peu élevé surmonté d’un capitule
à minces lobes serrés.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : courts
tonnelets (0,15 à 0,18 mm de long) et cylindres allongés (0,23 mm
de long) ; b) dans la zone corticale : bâtonnets verruqueux (0,08 mm
de long). 2° dans le capitule : longues aiguilles pointues (0,29 mm
de long) et bâtonnets clairs (0,1 à 0,19 mm de long).
Polypes : autozoïdes peu nombreux (2 ou 3 au cm) ; 2 à 4 sipho¬
nozoïdes entre 2 autozoïdes voisins.
Coloration de la colonie dans l’alcool : blanc crème.
Localité : 1 exemplaire sans origine précise.
Cette espèce se rapproche de L. crebriplicatum par le nombre et la forme
générale de ses lobes mais s’en éloigne cependant par la taille, l’ornemen¬
tation de ses spiculés basilaires ainsi que par ses aiguilles capitulaires.
— 545 —
25. — • Lobophytum oblongum N. Sp.
Diagnose. — Colonie : Petite à capitule à lobes lamelleux, minces
et ondulés.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : tonne¬
lets tuberculés (0,19 à 0,23 mm de long) ; b) dans la zone corticale :
petits sclérites peu verruqueux (0,14 mm de long). 2° dans le capi¬
tule : aiguilles effilées (0,33 mm de long), plus ou moins tuberculées ;
sclérites clairs (0,19 mm de long).
Polypes : gros autozoïdes (4 à 5 au cm) ; petits siphonozoïdes
(1 à 5 entre 2 autozoïdes).
Coloration de la colonie dans l’alcool : brun jaunâtre.
Localité : 1 exemplaire, Baie de Cauda (M. Ranson, 1953).
Le capitule de la colonie permet de distinguer très facilement à première
vue cette espèce de tous les autres Lobophytum mais ses tonnelets tuber¬
culés autorisent à la rapprocher de L. meandriforme.
26. — Lobophytum patulum N. Sp.
Diagnose. — Colonie : Basse, à capitule aplati et bosselé.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : gros
tonnelets verticillés (0,2 à 0,26 mm de long) ; b) dans la zone corti¬
cale : petits spiculés peu verruqueux (0,11 à 0,17 mm de long).
2° dans le capitule : tonnelets tuberculés (0,2 à 0,25 mm de long)
et massues verruqueuses (0,18 mm de long).
Polypes : autozoïdes nombreux (5 à 8 au cm) ; siphonozoïdes
minuscules (1 ou 2 entre 2 autozoïdes).
Coloration de la colonie à sec : jaune grisâtre.
Localité : 1 exemplaire originaire de la Baie de Diego Suarez
(Madagascar, M. Decary, 1929).
Cette espèce se rapproche par sa forme extérieure des différents Lobo¬
phytum en colonies surbaissées et s’en distingue facilement par ses tonne¬
lets basilaires et lobulaires.
27. • — • Lobophytum pauciflorum (Ehrenberg).
Synonymie : 1834 Lobularia pauciflora, G. C. Ehrenberg. Corallen-
thiere des Rothen Meeres, Berlin, p. 58. — 1846 Alcyonium pauciflorum ,
J. D. Dana. Zoophytes, Philadelphie, p. 616. — 1869 Amocella pauciflora,
J. E. Gray. Ann. Mag. Nat. Hist., vol. 3, s. 4, p. 124. — 1872 Lobularia
pauciflora, A. Targioni-Tozzetti. Atti. Soc. Ital., v. 15, p. 5. — 1877 Sar-
cophytum pauciflorum, G. C. Klunzinger. Die Korallenthiere des Rothen
Meeres, Berlin, vol. 1, p. 29, pl. 2, fig. 2. — 1883 Alcyonium submurale,
S. O. Ridley. Ann. Mag. Nat. Hist., s. 5, vol. XI, p. 251. — 1886 Lobo¬
phytum pauciflorum, E. von Marenzeller. Zool. Jahrb., Syst. 1, p. 367.
— 1886 Lobo. pauciflorum var. valida, F,, von Marenzeller. Zool. Jahrb.,
Syst. 1, p. 366. — 1888 Lobo. madreporoides, S. O. Ridley. Journ. Linn.
Soc., vol. 21, p. 225, pl. 17, fig. 7-11. — 1894 Lobo. pauciflorum, Th. Stu-
der. Alcyon. Samml. Lübeck, p. 122. — 1897 Lobo. pauciflorum var. vali-
546 —
durit, Th. Whitelegge. Austr. Mus. Sydney, Mem. III, p. 216. — 1899
Aleyonium rigidum, W. May. Jena. Zeitschr. Naturw., vol. XXXIII,
p. 109, pl. V, fig. 5, a, b, c, ■ — 1900 Lobo. pauciflorum, S. J. Hickson
et I. L. Hiles. Willey’s Zool. Results, pt 4, p. 505. — • non 1903 Lobo.
pauciflorum, E. M. Pratt. Alcyon. Maldives, pt. 2, p. 513, pl. 29, fig. 12.
— 1905 Lobo. pauciflorum, E. M. Pratt. Ceylon Pearl Oyster Rep., p. 253.
— 1906 Lobo. pauciflorum, J. A. Thomson et W. D. Henderson. Proc.
Zool. Soc. London, p. 421. • — 1906 Lobo. pauciflorum, S. J. Hickson
et I. L. Hiles. Willey Zool. Results, pt 4, p. 505. — 1908 Lobo. candela-
brum, L. Roule. Ann. Soc. Zool. Suisse, vol. 16, fasc. 2, p. 177, fig. 6-9.
— 1910 Lobo. pauciflorum, J. A. Thomson et D. L. Mackinnon. Trans.
Linn. Soc. London, 2 s., vol. 13, Zool., p. 175. - — 1913 Lobo. pauciflorum,
W. Kukenthal. Denks. Kaiser, vol. 29, p. 11. — 1914 Lobo. pauciflorum,
J. Luttschwager. Arch. Naturg., Abt. A, heft 10, p. 32, text-fig. 4. —
1914 Lobo. pauciflorum var. validum, J. Luttschwager. Arch. Naturg.,
Abt. A, heft 10, p. 34. — 1919 Lobo pauciflorum, J. Moser. Mitt. Zool.
Mus. Berlin, Bd IX, p. 277, text-fig. 19. — 1919 Lobo. pauciflorum var.
validum, J. Moser. Mitt. Zool. Mus. Berlin, Bd IX, p. 281, text-fig. 20.
— 1931 Lobo. candelabrum, J. A. Thomson et L. M. I. Dean. Siboga-
Expeditie, Monogr. XlII-d, Livre CXY, p. 65. • — 1931 Lobo. pauciflorum,
J. A. Thomson et L. M. I. Dean. Siboga-Expeditie, Monogr. XlII-d,
Livre CXV, p. 69. — 1933 Lobo. pauciflorum, H. A. Roxas. Philip. Journ.
Science, vol. 50, p. 367. — 1936 Lobo. pauciflorum, L. M. I. Macfadyen.
Great Barrier Reef Expédition, vol. 5, n° 2, p. 47, pl. III, fig. 1. — 1936
Lobo. pauciflorum var. validum, L. M. I. Macfadyen. Great Barrier
Reef Expédition, vol. 5, n° 2, p. 48.
Diagnose. — Colonie : Pied encroûtant surmonté de lobes digités
plus ou moins éloignés.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : tonne¬
lets allongés et verticillés (0,2 à 0,26 mm de long) ; b) dans la zone
corticale : bâtonnets peu verruqueux (0,15 à 0,19 mm de long).
2° dans le capitule : minces aiguilles tuberculées (0,31 mm de long)
et bâtonnets épineux (0,12 à 0,2 mm de long).
Polypes : assez nombreux autozoïdes (4 à 6 au cm) ; 2 siphono-
zoïdes entre 2 autozoïdes.
Coloration des colonies : brun clair.
Distribution : Mer Rouge, Talili Bay, I. Andaman, Tonga, Nou¬
velle Bretagne, Amboine, Nouvelle-Zélande, Molluques, Funafuti,
Maldives, Célèbes, Wright Bank, Philippines, Nouvelle-Calédonie,
Nouvelles-Hébrides, Viêt-Nam.
(à suivre)
— 547 —
Plantes nouvelles , rares ou critiques
DES SERRES DU MUSÉUM
(Notules sur Quelques Orchidées d’Indochine. XV).
Par A. Guillaumin.
283. Rhenanthera coccinea Lour. — Annam : route de Nha trang
à Tuy hoa (de Sigaldi n° 285/Sig, f. 189, 1956).
Le triangle de poils sur le lobe médian du labelle est rouge de
même que la pointe terminale de l’éperon.
284. T richoglottis retusa Bl. — Annam : Suoi Giao à 20 km de Nha
trang (de Sigaldi n° 286/Sig., f. 189, 1956).
Sépales et pétales abondamment marbrés de brun, labelle blanc
passant au jaune, à lobes latéraux marginés de violet en avant,
poils de la base étroite du lobe médian du labelle violet clair au
milieu, blancs sur les bords, se prolongeant sur la partie élargie en
losange par une bande violette.
285. Rhynchostylis retusa Bl. — Laos : bande de forêt dense en
bordure de la Nam hang et du village de Tha bok, au Km 90 de la
route de Vien-tiane à Paksane (Tixier f. 137, 1955 donné par
Eichhorn).
N’avait encore été signalé au Laos que dans le bassin du Bang
hieng.
286. Dendrobium dantaniense Guillaum. sp. nov.
Epiphytica, caules fasciculati , recti, 25-30 cm. longi, articulis 1.5-2 cm
longis, 0,5-1 cm. crassis, medio leviter incrassatis ; foliis circa 5, lanceolatis
f6-8 cm X 1.5 cm). Inflorescentiae in caulibus defoliatis, ad apicem laté¬
rales, floribus 5-6, brevissime (0,5 cm) racemosis et adspectu fasciculatis,
pallide albo aurantiacis malvaceo marmoratis ad apicem intensius, labello
aurantiaco ad apicem intensius, operculo albo, pedicello vix 0,5 cm, longo,
sepalis superiore late ovato (5 mm X 4 mm), obtuso, lateralibus rhombeis
(0 mm X 4 mm), acutis, basi mentum rotundatum brevissimum (2 mm)
formantibus, petalis ovatis (5 mm X 3,5 mm), apice acutis, labello late
unguiculato, tranverse ovato (3.5 mm X 3,5 mm), apice obtuso, lobis late-
ralibicj minimis, triangularibus, acutis, incurvis, columna brevi, operculo
rotundato, polliniis 4, 2 -nis, ellipsoideis, longitudinaliter sulcatis.
Annam : environs de Dalat : Dantania ( C.R.S.T . n° 261/Sig.,
f. 180 bis, 1955, Mme de Sigaldi leg.).
Remarquable par ses fleurs ressemblant à celles d ’Eria densé¬
ment groupées.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 6, 1956.
— 548 —
287. D. superbum Reichb. f. — Annam : région de Krong pha,
100 m., forêt de grand feuillus, très humide mais on trouve des sujets
dans les petites forêts de feuillus assez ensoleillées et très sèches en
saison sèche (Grillet 174, f. 231, 1956).
N’avait encore été signalé en Indochine qu’au Tonkin ; au Laos
et en Annam se trouve la var. Delacouri Gagnep. et Guillaum. à
fleurs pâles, blanc lilacé, les taches du labelle et l’anthère étant seules
violet foncé.
288. Cirrhopetalum bootanoides Guillaum. sp. nov.
Pseudobulbi g'obosi, 1,5 cm. diam., angulati, brunnei. Folium oblique ,
sessile, ovatum (3-4,5 cm X 2-2,5 cm), apice rotundatum emar ginalulumque,
basi rotundatum, crassum, supra atro yiride subtus pallidius, Costa supra
impressa. Inflorescentia lateralis, prostrata, scapo brevi. ( 0,5 cm), vagina
obtecto, flores 3, 3 cm X 1,3 cm, pedicello 1,5-2 cm longo, robusto, bracteis
membranaceis, lanceolatis, 1,3 cm. longis, sepalis pctalisque abunde atro
purpureo maculatis, sepalis superiore subdiscoideo (1,5 cm X 1 cm),
margine teviter eroso ciliolulaloque, pagina exteriore praesertim in maculis
purpureis minute verrucose papilloso, lateralibus 2.5 cm longis, 3 ■« infima
parte coalitis, 2 a liberis, 1 a coalitis et mentum acutum formanlibus, margine
haud ciliolulatis, pagina exteriore praesertim in maculis purpureis verru-
cosis, petalis oblique ovato-rhombeis (1 cm X 0,6 cm), apice obtusis, mar¬
gine leviter erosis ciliolutatisque, haud verrucosis, labello atro purpureo fere
nigro, crasso, triangulari (7 mm X 7 mm), integro, basi auriculis minimis
pilosis munito, longiter canaliculato , apice obtuso recurvoque, columna
longe pedunculata, ad apicem marginibus expansis, haud dentata, anlherae
operculo luteo, globoso, polliniis 4, 2 -nis, anguste ovoideis, lorigitudinaliter
sulcatis.
Annam : Dalat ( C.R.S.T . n° 203/Sig. ; f. 134, 1955).
Rentre évidemment dans le groupe qui ne comprenait jusqu’alors
que le C. bootanense Grifî. mais en est bien différent par la forme des
feuilles, ses fleurs plus grandes à sépale supérieur bien plus grand,
en forme de casque à petits cils raides sur les bords ainsi que sur
ceux des pétales.
289. Pholidota Tixieri Guillaum. sp. nov.
Pseudobulbi in rhizomate dense aggregati, virides, i-angulati, 2,5 cm
alti, 1,2 cm. crassi, 1-foliati. Folium lanceolatum (13 cm. X 3 cm), apice
obtusum, basi in petiolum brevem (vix 0,8 cm) cuneatum, 1-nervium, pallide
viride. Inflorescentia axillaris, gracillima, 10 cm alta, stricta, pedunculo
capillari haud vaginato, apicem versus 2 cm. florifera et supra 1 cm bracteis
brunneis, dense imbricatis sterilis ; floribus 8, albis, distichis, bracteis
membranaceis, brunneis, 3 mm. longis, triangulari ovatis, apice acutis,
cymbiformibus , multinerviis, pedicello bracteis aequilongo, sepalis superiore
ovato, 4 mm longo, apice rotundato, 3 -nervio, lateralibus oblique triangula-
ribus, aequilongis, apice acutis, dorso carinatis, petalis linearibus, sepalis
aequilongis, apice rotundatis, 1 -nerviis, labello profonde globose saccato,
5 mm. longo, lobis lateralibus erectis, rotundatis, medio recurvo, apice
— 549 —
2 -lobulato, lobulis semi-ovatis, margine undulatis, fundo tantum lineis
3 elevatis, brunneis munito, gynostemio late alato, rhomboideo.
Laos : Kieng Kouang (Tixier XIX, f. 178, 1956).
Se rapproche surtout de Ph. calceata Reichb. f. mais les pseudo¬
bulbes et les feuilles sont bien différents et les fleurs sont blanches
et non jaunes ou brunâtres.
290. Coelogyne Rossiana Reichb f. — Annam : Dalat (de Sigaldi
n° 1, f. 25, 1956).
Dans la Flore de V Indochine VI, p. 312, cette espèce n’est signalée
qu’en Cochinchine : Mt. Tamire (Pierre) ; depuis elle a été retrouvée
en Cochinchine : province de Bien Hoa : arboretum de Trang bom
(Poilane 23.648), province de Baria : Mts Dinh (Pierre 57) ; au
Cambodge : Kampot (Geoffroy 277) ; au Laos : Bassac (Thorel),
plateau des Boloven, 6 Km. de la Station agricole n° 27 (Poilane
28.655) ; entre le Mékong et Hué (Harmand 1921) [Gagnepain
det.]
140. Hahenaria arietina Hook. f. — Annam : marécages au
bas des pics du Lang bian (300 m) (Grillet 53, f. 231, 1956).
Sépales et pétales blancs, rayés, labelle verdâtre. Floraison en
juillet.
291. Saccolahium intermedium Grifï. ex Lindl. — Annam : Danhit,
180 m (Grillet, 145, f. 231, 1956).
Tige allongée ondulée d’un côté, peu de l’autre entre les feuilles ;
celles-ci à côte en dessus imprimée, rouge violacé ainsi que leurs
bords. Fleurs à fond jaunâtre, tachées de marron, labelle presque
blanc en avant avec une petite tache marron et des poils blanc sur le
bord.
Espèce de l’Inde pas encore signalée en Indochine.
— 550 —
Considérations générales sur la Morphologie
et L'Anatomie des embryons de Palmiers
Par Chr. Ginieis.
Quiconque souhaite étudier les tout premiers stades de la ger¬
mination d’une graine doit observer, avec le plus grand soin, l’em¬
bryon qu’elle contient. Cette remarque préliminaire prend une
valeur toute particulière quand il s’agit des Palmiers. La germina¬
tion de ces plantes a été classée par L. C. Richard (1811) puis par
Martius (1823-1850) en germination rémotive et germination admo-
tive. Dans la première, le cotylédon s’allonge beaucoup hors de la
graine et la plantule apparaît loin de celle-ci. Dans la seconde, le
cotylédon s’allonge peu, la plantule se développe au contact
de la graine. Mais ces constatations, faites dès le début du siècle
dernier, ne purent être expliquées que plus tard, quand on eut des
connaissances plus précises sur la morphologie et l’anatomie des
embryons. Dans les notes à venir, nous nous proposons une étude
détaillée de divers embryons de Palmiers ; actuellement, nous nous
bornons à quelques remarques préliminaires indispensables.
Il semble que l’étude des embryons de Palmiers n’ait pas été faite
d’une façon systématique. Seuls ont été surtout observés, par de
nombreux auteurs, les embryons de Dattier (Mohl, Mirbel, Payer,
Flahault), ceux de Mauritia flexuosa et Sagus taedigera (Mohl),
d’ Iriartaea praemorsa (Karsten), de Latania borbonica (Godfrin),
de Ptychosperma Alexandrae et Caryota sp. (Micheels), d’Areca
catechu (Osenbrüg).
Il y a lieu, croyons-nous, de diviser l’étude de l’embryon en trois
parties principales :
1° Situation et orientation de l’embryon dans la graine.
— On trouve en général dans la littérature peu de renseignements
sur la place de l’embryon dans la graine et sur son orientation. De
plus, certaines graines (Cocos, Orbignya) possèdent deux ou trois
embryons inclus dans un albumen commun ; leur orientation et leur
place ne sont pas toujours absolument fixes d’un individu à l’autre.
L’étude de ces divers embryons est nécessaire car tous ne sont pas
susceptibles de donner naissance à une plantule viable. L’orientation
de l’embryon mériterait plus d’attention car ce fait peut expliquer
certains aspects de la germination.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 6, 1956.
551 —
2° Morphologie. — Le cotylédon est une feuille embryonnaire
roulée sur elle-même ; ses tissus limitent une cavité dans laquelle
est logée la plantule. D’après L. C. Richard : « le cotylédon ( cotyledo)
étant unique est complètement clos, c’est-à-dire qu’il n’a ni incision
ni fente quelconque en aucun point de sa surface ». Rob. Brown
est beaucoup moins catégorique : il a constaté dans plusieurs
embryons une fente longitudinale correspondant à la gemmule,
mais ce caractère est, dit-il, assez rare. A. de Jussieu qui a recherché
spécialement cette fente du cotylédon affirme qu’elle existe au con¬
traire très généralement. Depuis cette date (1839) tous les auteurs
l’ont mentionnée et, dans plus de soixante espèces étudiées, nous
n’avons trouvé à cette règle aucune exception. La forme du coty¬
lédon est variable ; il est en général conique ou cylindro-conique,
parfois presque cylindrique, rarement il est subsphérique. Il est
le plus ordinairement droit, mais peut être diversement courbé ;
dans ces conditions, la plantule qu’il contient est courbée dans
le même sens et d'un arc égal. Quand le cotylédon est droit, la plan¬
tule est généralement droite et les axes des deux organes coïncident ;
il est cependant très fréquent (Washingtonia, Pritchardia) que la
plantule soit oblique alors même que le cotylédon qui la renferme
est droit ; les deux axes forment entre eux un angle variant suivant
les individus, mais dans des limites restreintes. Enfin, il n’est pas
rare de rencontrer, dans la cavité d’un cotylédon droit, une plantule
courbe, chez laquelle l’axe de la gemmule forme, avec celui de la
radicule, un angle presque constant d’un individu à l’autre ; la déter¬
mination de cet angle n’est d’ailleurs pas chose facile et il serait
préférable de considérer l’angle que forment, avec le plan du plateau
vasculaire, l’axe de la gemmule d’une part et celui de la radicule
d’autre part. On dispose ainsi, pour l’étude morphologique de
l’embryon, de deux plans principaux : 1°, l’un des plans passant par
l’axe du cotylédon ; 2°, le plan du plateau vasculaire commun à
la radicule et à la gemmule. Dans les embryons droits à plantule
droite, ces deux plans sont perpendiculaires l’un à l’autre. Dans les
embryons droits à plantule oblique, ils forment un angle inférieur
à 90° et variable avec les espèces. Dans ce deuxième cas, si la plan¬
tule est droite, il n’y a qu’un axe qui est commun à la radicule et
à la gemmule et qui est perpendiculaire au plan du plateau vascu¬
laire ; si la plantule est courbe, l’axe de la gemmule ne coïncide
pas avec celui de la radicule, de plus, ils font chacun, avec le plan
du plateau vasculaire, un angle qui leur est propre et qui, souvent,
n’a pas même valeur pour ces deux organes. Toutes ces caractéris¬
tiques paraissent avoir été, jusqu’à présent, totalement ignorées.
3° Anatomie. — Le cotylédon. — Le cotylédon est complètement
revêtu d’un épiderme que l’on peut considérer comme externe
bien qu’il se raccorde, sans solution de continuité, au niveau de
— 552 —
la fente cotylédonaire, à l’épiderme qui tapisse la cavité gemmulaire.
Cet épiderme est homogène ; seule, la région située face à la pointe
de la radicule présente une allure particulière due à la trace du
suspenseur. Les cellules en sont cylindriques, allongées perpendi¬
culairement à la surface de l’organe, leur membrane est mince*
leur cytoplasme dense et granuleux entoure un noyau relativement
volumineux. L’épiderme qui tapisse la cavité gemmulaire est
constitué par des cellules plus aplaties. Entre ces deux épidermes,
la masse du cotylédon est formée d’un tissu parenchymateux homo¬
gène à parois minces ; les cellules ont des angles arrondis et laissent
subsister entre elles de nombreux méats. C’est un conjonctif lâche
que la transformation en suçoir, lors de la germination, rendra
spongieux. Sous la plantule, il s’amincit et donne un massif de
cellules irrégulières et sans méats au sujet desquelles H. von Mohjl
écrivait : « Ad multorum embryonum basin e. g. Mauritia flexuosa,
Sago taedigera invenitur hemisphaerica in embryonem demissa majo-
rum pellucidarum cellularum massa, quarum ope embryo albuminis
operculo firmius adhaeret. »
Sans nous attarder à une étude détaillée des substances chimiques
contenues dans les tissus de l’embryon, il nous faut mentionner
l’existence de produits figurés car leur présence, remarquablement
constante dans une espèce donnée, peut parfois être considérée
comme une véritable caractéristique anatomique de celle-ci. D’après
Sachs, l’embryon contient une matière albumineuse et peut-être
une huile grasse ; cet auteur nie la présence d’amidon et de tannins
dans l’embryon au repos ; ces substances n’apparaissent que lors
de la germination. Nous avons constaté que l’amidon était très
abondant dans les plantules de toutes les espèces étudiées ; il se
localise à des régions bien déterminées ; Sachs a donné une figure
très éloquente de la répartition de l’amidon dans la plantule du
Dattier, il nous a été facile de vérifier l’exactitude de ses observa¬
tions sur des coupes longitudinales de plantules et nous sommes
en plein accord avec lui. Gris mentionne des « formations aleuriques»
dans les cellules du parenchyme cotylédonaire. Micheels et Osen-
brüg signalent la présence de raphides d’oxalate de calcium dans
la base du cotylédon de Ptychosperma Alexandrae et de Caryota sp. ;
nous avons aussi observé ces macles dans Caryota mitis, au même
endroit.
Au sein du parenchyme cotylédonaire, on aperçoit des faisceaux
procambiaux, ébauches des futurs faisceaux fibrovasculaires. Ils
partent du plateau vasculaire ; en ce point, leur nombre est peu
élevé, mais, en s’éloignant de ce plateau, ils se ramifient en se rap¬
prochant de la périphérie, ils viennent finalement se placer sous
l’épiderme ; leur ramification est souvent si confuse qu’on a pu
parler d’anastomoses entre les diverses branches, mais nous n’avons
— 553 —
jamais pu constater ce fait d’une façon indubitable. Les cordons
procambiaux ont été signalés par tous les auteurs depuis Mirbel,
qui écrivait notamment : « L’anatomie, aidée du microscope, montre
l’existence de vaisseaux mammaires qui vont du sommet du coty¬
lédon se joindre aux vaisseaux de la radicule. »
La gemmule. — L’embryon des Palmiers est dans un état de dif¬
férenciation peu avancé ; cependant, il est toujours possible, sinon
toujours aisé, de découvrir au moins la gemmule ; nous l’avons obser¬
vée même dans le genre Caryota au sujet duquel Mirbel écrivait
pourtant : « L’anatomie microscopique ne parvient pas à découvrir
dans ce germe le plus léger indice de radicule et de plumule. »
Il est vrai que le degré de différenciation de la plantule varie avec
son état physiologique : la graine a-t-elle été exposée à une chaleur
humide, durant son transport par exemple, elle a subi un début de
transformation qui est irréversible ; c’est pourquoi, on peut, de
bonne foi, affirmer que l’on étudie l’embryon d’une graine en vie
latente alors qu’il s’agit, en fait, d’une graine dont l’évolution,
commencée sous l’influence de facteurs favorables, s’est trouvée
très tôt inhibée par le retour à des conditions défavorables. Il est
pratiquement impossible en effet de se rendre compte si l’on se
trouve dans un cas ou dans l’autre. Si tous les embryons étudiés
par C. L. Gatin dans sa thèse sur la germination des Palmiers
étaient physiologiquement comparables, nous apprenons que, en
plus du méristème apical, la gemmule présente, soit trois feuilles
rudimentaires : Areca triandra, Jubaea spectabilis, etc..., soit deux
feuilles : Livistona chinensis, Washingtonia, Caryota urens, Areca
catechu, Cocos australis, etc..., soit, très rarement, une : Livistona
australis. Ces feuilles sont formées d’un parenchyme homogène.
La plus développée est en outre parcourue par des cordons procam¬
biaux.
La radicule. — La radicule est encore beaucoup moins différen¬
ciée que la gemmule : elle est réduite à son cylindre central et n’est
jamais séparée du cotylédon par une lacune ; elle affecte le plus
souvent la forme d’un cône très surbaissé limité, à son sommet,
par le massif hyalin mentionné par Mohl et, à sa base, par le plateau
vasculaire qui est toujours nettement visible grâce à la divergence
des faisceaux procambiaux qui en sont issus. Dans la concavité
de la zone hyaline, se trouve, la gaine radiculaire qui recouvre la
pointe de la jeune racine ; à l’intérieur de cette coléorhize se situe
une région méristématique très active qui représente, pour
C. L. Gatin, l’ensemble de l’écorce et de la coiffe.
Pratiquement, les divers auteurs se sont contentés de mentionner
le caractère très primitif de la radicule et il nous faut bien recon¬
naître qu’elle n’est guère susceptible de variations dans sa simplicité.
— 554 —
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
Flahault, Ch., 1878. — Recherches sur l’accroissement terminal de la
racine chez les Phanérogames. Thèse de la Fac. des Sc., Paris, 1878.
Gatin, C. L., 1906. — Recherches sur la germination des Palmiers.
Thèse de la Fac. des Sc. Paris,, 1906.
Ginieis, Chr., 1955. — Observations morphologiques et anatomiques
sur les graines de Palmiers : I) Les graines du genre W ashingtonia,
Bul. Mus. nat. hist. nat., 2e sér., t. XXVII, n° 5, 1955.
— Id. II) La graine de Pritchardia pacifica Seem et Wendl. Ibid., 2e sér.,
t. XXVII, n° 6, 1955.
Jussieu, A. de, 1839. — Mémoire sur les embryons monocotylés. Ann. Sc.
Nat. Bot., 2e sér., t. XI, p. 341.
Micheels, H., 1892. — Sur la forme des embryons de Palmiers. Bull.
Soc. Boy. Bot. Belg., t. XXXI, pp. 174-178.
Mirbel, B., 1809. — Nouvelles recherches sur les caractères anatomiques
et physiologiques qui distinguent les plantes monocotylédones des
plantes dicotylédones. Ann. Mus., 1809, t. XIII, p. 54.
Mohl, H. von, 1823-50. — « De Palmarum structura », dans Historia
naturalis Palmarum, Munich, 1823-1850, pp. xliii-xliv.
Richard, L. C., 1811. — Démonstrations botaniques ou analyse du fruit.
Considéré en général. Paris, 1811.
Sachs, J. 1862. — Zur Keimungsgeschichte der Dattel. Bot. Zeit., t. XX,
p. 241.
Laboratoire d’ Anatomie Comparée des Végétaux Virants et Fossiles.
— 555 —
Un nouveau gisement de miocène fossilifère (Helvétien)
ENTRE ClÉRÉ-LES-PiNS ET SaINT-SyMPHORIEN (InDRE-ET-
Loire)
Par P. Brèbion, E. Buge, P. Calas et J. Goumard.
En juillet 1956, nous avons consacré une tournée de quelques
jours, en compagnie de M. J. Roger, à visiter et étudier une série
de gisements helvétiens de Touraine et d’Anjou. M. J. Roger avait
déjà visité une carrière récemment ouverte (1952) et ne figurant
donc pas sur la carte géologique (feuille de Tours, n° 107, 2e édition,
par G. Lecointre, 1940). M. Ed. Boureau a bien voulu nous
y accompagner.
Ce gisement est intéressant en ce sens que, situé en dehors des
affleurements de Miocène fossilifère reconnus jusqu’ici, il permet
de préciser l’extension de ce terrain dans la région.
Cette carrière est située vers la limite des communes d’Avrillé-
les-Ponceaux et de Cléré-les-Pins, sur le territoire de cette dernière
commune, à 200 mètres environ de la route départementale n° 70
de Cléré à Saint-Symphorien (village dépendant de la commune
d’Avrillé). On y accède par un chemin qui part de cette route,
à 2,950 km à l’Ouest de la mairie de Cléré (distance relevée au
compteur automobile) (voir carte, fig. 1).
La partie la plus ancienne de l’exploitation, tout de suite à gauche
de l’entrée de la carrière, montre un front de taille d’environ 2 m
de haut à son maximum, sur 5 à 6 m de développement. Des bancs
consolidés plus ou moins discontinus y alternent avec des passées
meubles, assez fines, où l’on peut récolter des Lamellibranches assez
bien conservés avec leur test ( Venus cf. casina L. 1758).
Sous le fond gazonné de l’excavation une fouille récente a ren¬
contré une faciès fin, jaune, un peu argileux, très pauvre en fossiles.
La partie de la carrière à droite de l’entrée, beaucoup plus grande,
présente un développement de plus d’une centaine de mètres.
Malheureusement ce front de taille manque un peu de netteté en
raison du mode d’exploitation (pelle mécanique).
L’ensemble est de caractère savignéen. Dans les blocs consolidés
on observe des moules internes de Mollusques ( Cardium sp., Conus
sp.). Les parties plus meubles livrent des Bryozoaires : Hornera sp.,
Mesenteripora cerebriformis de Blainville 1834, Heteropora sp., Cri-
brilaria radiata (Moll 1803), Schizostomella (?) dubia (Busk 1859),
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVIII, n° 6, 1956.
— 556 —
Holoporella palmata (Michelin 1847), ainsi que des Lamellibranches
à test calciteux : Chlamys cf. radians (Nyst et Westendorp 1839).
Mais, localement, on peut observer diverses modifications de faciès :
— A l’extrémité la plus à droite du front de taille, par conséquent
au point le plus au sud de la carrière, on peut voir au sommet de
la coupe, en-dessous de la terre végétale, un faciès meuble, fin,
où les conditions de fossilisation ont été plus favorables. On y trouve,
avec leur test, des Gastropodes : Diodora italica (Defrance 1820),
Calliostoma tauromiliaris (Sacco 1896), Astraea (Bolma) granosa
(Borson 1821), Natica sp., des Lamellibranches : Corbula cf. carinata
Fig. 1. — Emplacement de la nouvelle carrière sur la route de Saint-Symphorien
à Cléré. Les affleurements faluniens de la carte géologique au l/80.000me (Tours,
1940, n° 107) sont figurés en pointillé. Échelle : 1/100. 000me.
(Dujardin 1837), C. cf. revoluta (Brocchi 1814), et des Bryozoaires,
notamment Lunulites conica (Defrance 1823) (2 zoaria). Cette der¬
nière espèce est exceptionnelle dans le faciès savignéen. Le faciès
de cette partie de la carrière paraît se rattacher au Pontilévien.
Notons toutefois que la faune de Mollusques est assez pauvre tant
en espèces qu’en individus. Nous n’avons du reste passé que fort
peu de temps à récolter ces coquilles et il est certain que de nouvelles
fouilles permettraient de compléter cette première liste élémentaire.
Il demeure qu’il y a entre ce gisement et les localités classiques du
Pontilévien une nette différence.
— Dans ce même secteur de la carrière, en retrait du front de
557 —
taille, à quelques mètres au nord-ouest du point précédent, on
peut voir un assez gros bloc de calcaire savignéen très consolidé.
Une cassure verticale de ce bloc montre la coupe longitudinale d’une
cavité cylindrique, sorte de « puits » de 20 cm de diamètre sur une
soixantaine de cm de longueur. Cette cavité est remplie de Chlamys
sp. en très grande quantité, dont le test a entièrement disparu et
qui ne subsistent que par des moules. Ici les conditions de fossili¬
sation ont donc été différentes, encore moins favorables que dans
le Savignéen typique puisque la dissolution a atteint jusqu’aux
tests calciteux de Mollusques et aux tests de Bryozoaires dont
cette zone ne montre aucun individu conservé.
Signalons que les travaux d’exploitation antérieurs ont mis à
jour un important fragment de stipe de Palmier (60 cm de long envi¬
ron), qui a été déposé à la mairie de Cléré par les soins de
M. Ed. Boureau. D’après ce dernier, un crâne d’une conservation
remarquable (Reptile ou Mammifère ?), découvert par les ouvriers
dans cette carrière, a été acquis par un amateur.
Cette carrière n’est, en somme, pas seulement intéressante par
son emplacement en dehors des affleurements reconnus jusqu’ici,
mais aussi en ce qu’elle montre de remarquables variétés de faciès.
Le problème des rapports entre les divers faciès est particulièrement
important. Dans tous les gisements connus, La Robardière exceptée,
le Pontilévien se trouve à la base du Savignéen, dans le cas présent
il semblerait que l’on ait l’inverse, le lambeau de Pontilévien (un
peu aberrant il est vrai) serait superposé au Savignéen. Mais il
faut reconnaître que les contacts entre les deux faciès sont peu
visibles.
Notons que des faciès à coquilles plus ou moins conservées ont
été observées dans plusieurs carrières de la région. C’est ainsi qu’à
la Robardière, au nord-ouest de Savigné-sur-Lathan 1, on observe
un faciès typiquement pontilévien avec nombreuses coquilles conser¬
vées (Area, Glycymeris ) , surmontant des marnes jaunes qui, d’après
M. G. Lecointre 2, représenteraient le Savignéen sous un faciès
particulier, qui n’est pas sans rappeler celui atteint par les fouilles
citées plus haut à l’entrée de notre carrière de Cléré.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
1. Pour plus de détails, cf. : Étude de quelques gisements helvétiens des bassins de
Noyant et de Savigné. A paraître dans les Publ. hors-série du C.E.D.P. , n° 2.
2. Lecointre (G.), 1947. — La Touraine. In Géologie régionale de la France. Actual.
Sci. Industr., n° 1027, p. 135.
Sur la paléocarpologie de l'Afrique Nord Équatoriale
ET SUR UN NOUVEAU FRUIT TERTIAIRE DU F EZZAN ORIENTAL
Par Edouard Boureau,
SOUS-DIRECTEUR AU MUSÉUM
La paléoxylologie nous apporte, à la suite d’une évaluation
minutieuse qualitative et quantitative des types cellulaires, une
connaissance importante de l’appareil végétatif, permettant, dans
beaucoup de cas, de déduire d’un plan ligneux donné, la morpho¬
logie de la fleur correspondante sur laquelle est basée la classification.
Cependant, on ne peut avoir une opinion directe de la structure
de l’appareil reproducteur que par l’étude des empreintes de fleurs
ou qu’à la suite de l’examen des fruits et des graines fossiles.
La paléocarpologie et la paléoxylologie sont donc deux disci¬
plines complémentaires, s’ajoutant aux études d’empreintes de
feuilles ou de fleurs et leurs apports conjugués sont, pour la paléo¬
botanique, déterminants, pour la reconstitution malheureusement
très lente des flores disparues du Crétacé et du Tertiaire.
Dans la présente Note, nous ferons le point sur les études de paléo¬
carpologie en Afrique Nord-Équatoriale, évidemment limitées consi¬
dérablement par la rareté du matériel, mais dont nous confronterons,
si possible, les résultats avec ceux que donneront les autres docu¬
ments paléobotaniques. Nous décrirons ensuite un fruit tertiaire
nouveau découvert dans le Fezzan oriental.
Il faut avant tout penser qu’un binôme d’espèce fossile n’a pas
de signification linnéenne contrairement à ce que signifie un nom
d’espèce vivante. On doit cependant tendre vers la reconstitution
complète du végétal disparu et par conséquent, vers l’espèce lin¬
néenne.
I. Paléocarpologie de l’Afrique Nord-Equatoriale.
Les fruits fossiles actuellement connus proviennent surtout de
gisements égyptiens. Il faut citer surtout les travaux de Bonnet,
1904 1, de R. Krausel, 2939 2, et surtout ceux plus récents de
1. Bonnet E., 1904, Sur un Nipadiles de l’Éocène d’Égypte. Bull. Mus. nat. Hist.
nat., Paris, 10 : 499-502, 2 fig., 1904.
2. Krausel R., 1939, Ergebnisse der Forschungsreisen Prof. E. Stromers in den
Wüsten Agyptens. IV. Die fossilen Floren Agyptens, 3. Die fossilen Pflanzen Agyptens.
Abh. d. Bayer. Akad. d. Wiss., N. F., 47 : 1-140, 1939.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 6, 1956.
— 559 —
M. E. J. Ciiandler, 1954 V En dehors de l’Égypte, on ne connaît
guère que les travaux de P. H. Fritel, 1921 2.
Les espèces décrites les plus caractéristiques, sont les suivantes :
1. Nipaceae. — Cette famille de Monocotylédones est représentée
par un fruit désigné par Brongniart sous le nom de Nipadites
Burtini. Cette appellation fut modifiée plus tard par E. M. Reid
et M. E. J. Chandler et le fruit doit, semble-t-il, s’appeler Nipa
Burtini. En effet, le Nipa fructicans actuel possède des cloisons
courtes longitudinales qui créent un sillon très net sur la graine.
Ce sillon étant toujours absent chez les fossiles, semblait justifier
l’appellation donnée par Brongniart (Nipadites). Mais pour
E. M. Reid et M. E. J. Chandler, ces différences ont une valeur
spécifique seulement et non une valeur générique. Le nom de genre
de Nipa doit donc être utilisé de préférence.
Le Nipa Burtini a été signalé en Égypte par M. E. J. Chandler,
en 1954, d’après des graines du Danien-Montien de Kosseir 1.
L’Éocène moyen (calcaire nummulitique) du Djebel Giûchi a
livré le Rubiaceocarpum markgrafi Krausel, 1939, qui d’après
M. E. J. Chandler serait également une graine de Nipa. De plus,
le Nipadites Sickenbergeri Bonnet, 1904, des mêmes couches, serait
encore un Nipa Burtini.
L’Éocène moyen de Bargny m’bote, au Sénégal a par ailleurs
livré un Nipadites aff. Burtini Brongniart, décrit par P. H. Fritel 2
(1921).
Le Nipa Burtini est un fruit connu dans les couches qui s’éche¬
lonnent du Danien (?) au Bartonien. On le connaît dans le Bassin
Anglo-parisien, dans les Basses-Pyrénées, File de Noirmoutiers, et
également dans l’Éocène belge et italien. Le genre est encore connu
dans l’Éocène de Bornéo ( Nipadites borneensis R. Krausel, 1923)
et d’Ukraine 3.
La découverte d’une espèce de Nipaceae en Égypte, s’accorde
bien avec la présence des différents Palmoxylon d’âges variés signalés
dans les territoires côtiers de l’Afrique :
Palmoxylon Stromeri Krausel, 1939 4, et P. Zitteli, 1938 5, du
Crétacé supérieur d’Égypte. Dans le Tertiaire, le P. Aschersoni
1. Chandler M. E. J., 1954, Some Upper Cretaceous and Eocene fruits from Egypt.
Bull. Brit. Mus. (Nat. Hist.), 2 (4) : 150-187, pl. 10-16, 1954.
2. Fritel P. H., 1921, Sur deux fruits fossiles trouvés au Sénégal dans l’Éocène
moyen. Bull. Comité Études Hist. et Sc., A.O.F.\ 4 : 549-552, 1921.
3. Reid (E. M.) et Chandler (M. E. J.), 1933, The London clay Flora, Public.
Brit. Mus. (Nat. Ilist.), pp. 118-131, 1933.
4. Krausel R., 1939, loc. cit.
5. Schenk A., 1883, in Zittel, Fossile Holzer. Beitrage zur Geol. und Paleont. der
Libysche Wüste. Dunker und Meyer. Palaeontographica, 30, pp. 1-20, 1883.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 6, 1956. 36
560 —
Schenk d’Égypte, du désert de Libye 1, de Tripolitaine 2 et d’Al¬
gérie 3.
P. libycum (Stenzel) Krâusel du Tertiaire d’Égypte 4 de Libye
et de Tripolitaine 2.
P. lacunosum (Unger) Félix de l’ Oligo-Miocène égyptien 4 et que
l’on retrouve en Sardaigne, dans l’Oligocène de France, et aux
U. S. A. 5.
P. scebelianum Chiarugi, P. benadirense Chiarugi et P. sornalense
Chiarugi 6 7 de Somalie.
2. Pandanaceae. — Renner O. 7 a décrit en 1907 un Teicho-
sperma spadiciflorum Renner rapporté aux Pandanaceae. Ce fruit
fut étudié à nouveau par Krâusel en 1924 4. Il provient des couches
de l’Oligocène inférieur de Fayoum, en Égypte. D’après M. E. J.
Chandler 8, un nouvel examen du fruit doit être envisagé.
3. Annonaceae. — • M. E. J. Chandler a décrit en 1954 8 un
Anonaspermum aegyptiacum. Cette graine ruminée typique provient
du Djebel Atshan, de la région de Kosseir, près de la Mer Rouge.
Elle est d’âge Dano-Montien (couches inférieure d’Esna).
Cette présence est confirmée par l’existence d’empreintes de
feuilles d’âge Crétacé provenant d’Assouan et décrites par Fritel 9,
Y Anona assouaniana Fritel. Un bois fossile d’Annonaceae bien carac¬
térisé a été récolté par M. F. Delany et déterminé par nous (inédit).
Il provient du Djebel Adaribab, haute montagne située à l’Ouest
de la vallée du Raraka, d’une coulée de laves basaltiques (Soudan
anglo-égyptien). En outre on connaît d’autres bois du Sahara sou¬
danais à déterminations très sûres : Y Annonoxylon striatum Boureau
1. Schenk A. 1883, in Zittel, loc. cit.
2. Chiarugi A., 1928, Prime notizie sulle foreste pietrificate délia Sirtica. Nuovo
Giorn. Bot. Ital., 35, 1928.
3. Boureau Ed., Sur la présence du Palmoxylon Aschersoni Schenk dans les couches
tertiaires de la vallée du Chélif (Algérie). Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2e s., 19 (2) : 230-236,
1947.
4. Krâusel R., 1924, Ergebnisse der Forschungsreisen Prof. E. Stromers in den
Wüsten. IV. Die fossilen Floren Agyptens. 3. Die fossilen Pflanzen Agyptens. C. Angios-
spermae, Monocotyledoneae. Abh. d. Bayer. Akad. d. Wiss., Math.-Naturw., 30 :
33-48, 1924.
5. Boureau Ed., 1947, Étude anatomique et paléogéographique du Palmoxylon
Lacunosum (Unger) Félix. Sa présence dans les couches tertiaires de Gignac (Vaucluse).
Bull. Mus. nat. Hist. nat., 19 (5) : 422-427, 1947.
6. Chiarugi A., 1933, Paléontologie délia Somalia. Legni fossili délia Somalia
Italiana. Palaeontographica Italica, vol. XXXII, suppl. 1, 1933.
7. Renner O., 1907, Teichosperma eine monokotylenfrucht aus dem Tertiàr Agyp-
tens. Beitr. Palàont. Geol. Ost.-Ung., 20 : 217-220, 1907.
8. Chandler M. E. J., 1954, loc. cit.
9. Barthoux J. et Fritel P. H., 1925, Flore crétacée du grès de Nubie. Mém.
Inst. Egypte, 7, 1925.
— 561 —
des couches probablement tertiaires du Tamaguilel 1 et Y Anno-
noxylon edengense Boureau 2, de l’Adrar Tiguirirt.
4. Nymphaeaceae. — R. Krausel a décrit, en 1939, un fruit
de Nymphaeacée, le Nymphaeaopsis bachmanni récolté sur la piste
qui joint le Caire à Mokattam. Il est d’âge Oligocène inférieur.
Chandler estime que ce fruit peut être comparé avec le Thiebaudia
rayaniensis Chandler. La présence d’une Nymphéacée serait en
rapport avec la présence d’un échantillon de Nelumbium Schwein-
furlhi Fritel 3, cependant d’âge différent (Cénomanien et Sénonien).
Le Nymphaeites desertorum Krausel, 1939, est également d’âge
crétacé. Toutefois une autre Nymphaeaceae, le ? Nymphaeites sp.,
décrit par Krausel, 1939, est également d’âge Tertiaire (Éocène
supérieur).
5. Euphorbiaceae. — Les fruits de cette famille signalés en
Egypte, dans la région de Kosseir, près de la Mer Rouge, ont déjà
été décrits dans les argiles de Londres. Ils appartiennent au genre
Lagenoidea Reid et Chandler, 1933. On connaît le Lagenoidea trilo-
cularis Reid et Chandler, 1933 (échantillons du Djebel Atshan et
du Djebel Durvi) et le Lagenoidea bilocularis Reid et Chandler, 1933
(Djebel Atshan).
D’autres fruits rapportés aux Euphorbiaceae, mais avec une
moins grande certitude, furent désignés antérieurement sous des
noms variés ( Diospyros schweinj urthi Heer, 1876 ; Royena desertorum
Heer, 1876) 4 5 et sont maintenant classés par Chandler sous le
nom de Palaeowetherellia schweinfurthi, 1954. Les divers échantillons
proviennent de plusieurs gisements égyptiens : Farafra (Danien
inf.) ; Djebel Tarawan et Dj. Um el Ghanaim ; dans l’Oasis de Kharga
(Dano-Montien) ; du Dj. Durvi et d’Abu Tundub, dans la région
de Kosseir (Dano-Montien des couches d’Esna inférieur).
En dehors des fruits, la famille est représentée par un bois fossile,
YEuphorbioxylon Lefrancii Boureau, de Fort-Flatters 6.
6. Icacinaceae. — - Le genre Icacinicarya Reid et Chandler, 1933,
a été créé pour des échantillons des argiles de Londres. En Egypte,
on connaît Y Icacinicarya Youssefi Chandler, 1954, du Djebel Atshan
1. Boureau Ed., 1950, Étude paléoxylologique du Sahara (XIII) : Sur un Anno-
noxylon striatum n. gen., n. sp., des couches de Tamaguilel (Sahara soudanais). Bull.
Soc. Géol. Fr., 20 : 393-397, 1950.
2. Boureau Ed., 1954, Étude paléoxylologique du Sahara (XX) : Sur un Anno -
.noxylon edengense n. sp., des couches post-éocènes du Sud-Ouest de l’Adrar Tiguirirt
(Sahara soudanais). Bull. Mus. nat. Hist. nat., 26 (2) : 286-291, 1954.
3. Barthoux J. et Fritel P. H-, 1925, loc. cit.
4. Heer O., 1876, Ueber fossile Früchte der Oase Chargeh. N. Denschr. Schweiz.
Ges. Naturtv., Zurich, 27 : 1-11, pl. I, 1876.
5. Boureau Ed., 1951, Étude paléoxylologique du Sahara (XX) : Sur un nouveau
bois minéralisé, Euphorbioxylon Lefrancii n. sp., récolté en Algérie, au Nord-Ouest
de Fort-Flatters. Bull. Mus. nat. Hist. nat., 23 (6) : 706-712. 1951.
— 562 —
et du Dj. Durvi, dans la région de Kosseir, près de la Mer Rouge
(Dano-Montien).
7. Flacourtiaceae. — Cette famille serait représentée (avec
doute toutefois) par le Thiebaudia rayaniensis Chandler, 1954, fruit
provenant de l’Ouadi Rayan, à l’Ouest du Désert égyptien. Il serait
d’âge Éocène (Lutétien ou un peu plus jeune).
8. Rignoniaceae. — Fritel a décrit un Kigelia proepinnata
Fritel, 1925, de Nianing (Sénégal) qu’il considérait comme éocène,
mais qui, en réalité, est d’un âge incertain.
9. D’autres fruits indéterminés, d’âge, Dano-Montien, ont été
décrits en Égypte provenant notamment du Djebel-el-Ter, de l’Oasis
de Kharga [Carpolithus hassani Chandler, 1954 ; Carpolithus sp.
( Icacinicarya sp.) Chandler, 1954] et du Djebel Atshan ( Carpoli¬
thus sp. Chandler, 1954).
II
Le fruit fossile dont il s’agit maintenant provient de Dor et Talah,
dans le Serir de Calancho, au Fezzan oriental. Il est d’âge tertiaire,
appartenant aux couches de passage de l’Éocène à l’Oligocène L
Il nous a été confié par J. Ph. Lefranc que nous remercions.
Famille des Apoeynaceae (ou Asclepiadaceae).
Genre Fezzania n. gen.
Diagnose. — Fruit ligneux, arrondi ovoïde, uniloculaire, pourvu
de nombreuses graines, disposées en files verticales, à placentation
pariétale. Paroi externe mince. Longueur du fruit : 22 mm 3 ; dia¬
mètre : 15 mm. Génotype : Fezzania calanchoensis n. sp.
Fezzania calanchoensis n. sp.
Diagnose. — Celle du genre.
Description. — Les restes fossiles sont au nombre de deux. L’un
contient encore deux files verticales de 7 à 8 graines arrondies,
hautes de 2 mm 5 et longues de 3 mm 5, comprimées les unes contre
les autres et attachées à un axe latéral et aplati. La coupe transversale
du fruit est ovale. Hautéur du fruit : 22 mm 3.
Le deuxième échantillon représente un reste de la paroi du fruit
montrant dans sa partie interne des empreintes aréolées formées
par des graines non conservées dans l’échantillon.
1. Bellair P., Freulon J. M. et Lefranc J. Ph., 1954, Découverte d’une forma¬
tion à Vertébrés et Végétaux d’âge tertiaire au bord occidental du Désert Lybique
(Sahara oriental). C. R. Acad. Sc., 239 : 1822-1824, Paris 1954.
— 563 —
Si on se base sur le nombre des graines conservées, sur la place
et le nombre des cicatrices funiculaires placentaires, sur la place
et le nombre des empreintes laissées sur la paroi interne du fruit
(échantillon II), on peut alors reconstituer le fruit dans son inté¬
gralité. On est ainsi amené à admettre qu’il possédait au plus.
6 files verticales de graines comprimées.
Fig. 1. — Fezzania calanchoensis n. gen., n. sp.
I- — Échantillon principal dessiné de profil (a) et en plan (b), montrant les graines (gr.)
fixées à un placenta pariétal (pl.), écrasées et disposées suivant des files verticales.
Remarquer sur le placenta les cicatrices des graines manquantes.
II. — Autre échantillon dessiné de face (c) et en plan (b), représentant une portion
de péricarpe (?) du môme fruit, montrant sur sa face interne concave (c) les
empreintes aréolées des graines manquantes du fruit.
Dans le spécimen I, le péricarpe (?) est conservé exclusivement
dans la partie ventrale du fruit. Il ne montre aucune trace visible
de déhiscence.
Affinités. — Les caractères de ce fruit monocarpellaire rappellent
fortement ceux des Apocynaceae ou des Asclepiadaceae, sans qu’il
soit possible de séparer l’une ou l’autre de ces deux familles. On sait
que dans de nombreuses espèces de ces groupes, les carpelles sont
disjoints alors que le style et le stigmate sont composés.
564
La famille des Apocynaceae est représentée dans les argiles éocènes
de Londres par Y Ochrosoidea sheppeyensis Reid et Chandler, 1933,
et par YOchrosella ovalis Reid et Chandler, 1933, l’une et l’autre
voisines des Ochrosia actuels.
Un autre fruit, le J enkinsella apocynoides Reid et Chandler, 1933,
est d’attribution douteuse dans l’une plutôt que dans l’autre des
deux familles : Apocynaceae ou Asclepiadaceae.
Le spécimen du Fezzan diffère de ces échantillons anglais et nous
le désignons sous le nom de Fezzania calanchoensis n. gen., n. sp.,
pour indiquer son origine.
Laboratoire d’ Anatomie Comparée des Végétaux Vivants et Fossiles.
565 —
Contribution a l'étude hydrogéologique
du Bassin de Paris
Sixième supplément 1.
Par René Abrard.
PROFESSEUR AU MUSÉUM
Aube.
La Chapelle-Saint-Luc. — - Forages de recherche d’eau exécutés
en 1956 par la Société « Eau et Assainissement » dans les alluvions
modernes de la Seine, entre la Haute-Seine et le canal Saint-Étienne.
Forage n° 1. — Cote 101 m. N.G.F.
Eau à 0 m. 50 du sol le 1.2.1956.
Forage n° 2. — Cote 100 m. 45. N.G.F.
Alluvions
modernes
5 m. 60
Cénomanien
Eau à 0 m. 30 du sol, débit 250 m3 h. le 3.2.1956.
1. Voir Bull. Muséum nat. Hist. nat., 2e sér., t. XXVII, pp. 500-509, 1955.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n" 5, 1956.
— 566 —
Eau à 0 m. 29 du sol le 7.2.1956.
Le débit de 30.000 m3 par jour est fourni par une batterie de cinq
puits destinée à l’alimentation de la zone industrielle ; il est égale¬
ment prévu de desservir la commune et de céder un débit complé¬
mentaire à la ville de Troyes, l’eau s’étant montrée de qualité satis¬
faisante et sans germes nocifs.
Nièvre.
La Nocle Maulaix. — Au Sud du domaine d’Aunat, deux sources
des « sables et argiles du Bourbonnais », attribués au Mio-Pliocène,
situées dans la vallée de la Cressonne, l’une sur la rive droite et l’autre
sur la rive gauche, et d’un débit de 15 m3 h. chacune, le 3 no¬
vembre 1955, ont des eaux spécialement agressives et d’un pH très
acide.
D’après une analyse de M. Corbet, au laboratoire accrédité de
Dijon, en date du 17 mars 1956, les chiffres sont les suivants :
Source Rive Droite : degré hydrométrique total, 2 ; pH, 5,8 ;
C02 libre, 13,2.
Source Rive Gauche : degré hydrotimétrique total, 2,5 ; pH, 5,2 ;
C02 libre, 13,2.
Il a été conseillé pour l’utilisation de ces sources par le Syndicat
intercommunal d’adduction d’eau potable du Val d’Aron, de charger
l’eau en calcaire en la faisant passer sur du marbre blanc concassé
— 567 —
ou en ajoutant du lait de chaux, et de prohiber, pour éviter les
accidents de saturnisme, l’emploi du plomb dans le réseau et dans
les branchements privés.
La formation des sables et argiles essentiellement siliceuse d’où
la qualité de ses eaux, peut être observée dans deux petites coupes,
à droite et à gauche de la route du domaine d’Aunat à la Nocle
Maulaix.
Oise.
Carlepont. — Forage pour l’alimentation de la commune exécuté
par Layne-France en 1955, à la cote 66 environ.
a été rencontré : Ns à 31 m., Nd à 80 m. pour un pompage à 480 litres
à l’heure. Le forage a été abandonné.
568 —
Seine-Et-Marne.
Chateau-Landon. — I. Puits communal exécuté en 1912 au
lieudit « Palleau », dans un vallon sec descendant au Fusain, à la
cote 76 m. 60.
Argile plastique, du sol à 3 m. 85, puis « castine » ou tête durcie
de la craie, jusqu’à 6 m. Ns à 3 m. Débit 25 à 30 m3 h. en 1955.
II. Forage à 2 m. 50 au SW du puits communal, exécuté par
Morin et Pérault en 1955.
Eau rencontrée à 8 m. Ns à 3 m. Débit inférieur à 5 m3 h., sans
influence sur celui du puits.
Il s’agit probablement, dans le puits et dans le forage, d’eaux
du calcaire de Chateau-Landon circulant dans le Sparnacien. A noter
l’épaisseur très variable de celui-ci, due à l’irrégularité et aux poches
de la surface de la craie durcie en « castine », expression impropre.
La carte géologique au 80.000e, feuille de Fontainebleau, due
à G. Denizot, comporte une erreur grossière en situant le puits
et le forage sur le calcaire de Chateau-Landon. Ce calcaire exploité
à peu de distance a sa base beaucoup plus haut, marquée par une
petite source vers le contact avec le Sparnacien, lequel ne présente
pas le faciès poudingue de Nemours au point étudié.
Diant. — Puits au hameau des Joncheries exécuté en 1955 par
Morin et Pérault pour la commune. Cote 130 m. environ.
Terre végétale argileuse . à 0,00 sur 1,00
I Argile brune et cailloux roulés.... 1,00 1,00
Tuf argileux et fragments calcaires. 2,00 0,80
Argile plastique panachée . 2,80 2,10
Sable quartzeux ténu, gris, argileux,
avec poches d’argile jaune . 4,90 5,30
Sable quartzeux ténu, jaunâtre,
maigre, avec rares cailloux noirs ;
lentilles d’argile jaune . 10,20 4,80
569 —
La craie correspond à l’horizon à Belemnitetta mucronata. Dia¬
mètre du puits, 1 m. 20 sur 12 m., puis 1 m. jusqu’à 30 m. et 1 m. 20
non cuvelé de 30 à 53 m. 50. Galerie avec radier à 47 m., en direc¬
tion de l’WNW, haute de 1 m. 80, longue de 8 m. Ns à 42 m. 40,
Nd à 47 m. 80 pour un débit de 12 m3 h., en octobre 1955.
Analyse de l’eau par la Station Agronomique de Seine-et-Marne
en date du 4 octobre 1955 : titre hydrotimétrique total 27°, 60 B. coli
par litre, probablement accidentels, pas de nitrites, 4 mmgr. de
nitrates.
Ns à la cote 62,05 ; Nd à la cote 61,01 à 10 m3 h. et à 60,80 à
18 m3 h. L’interprétation des marnes supérieures est assez arbitraire.
La terre rouge est plutôt un faciès d’altération des formations de
— 570
la Brie, qu’un limon des plateaux. L’épaisseur de 11 m. 25 attribuée
aux marnes vertes est peut-être exagérée, et il est possible que les
marnes grises soient, tout au moins en partie, du Sannoisien supé¬
rieur altéré ; elles sont différentes des marnes grises inférieures.
Melz-sur-Seine. — Puits exécuté par Morin et Pérault en 1955
pour l’alimentation de la commune, dans l’angle de la route dépar¬
tementale n° 18 et du chemin vicinal de Melz à Blunay, à la cote
64 m. 4.
Alluvions
anciennes
3 m. 20
Craie
campanienne
à
B. mucronata
sur 11 m. 20
Terre végétale . à 0,00 sur 1,00
Terre sableuse jaune et tuf blanc
dur . 1,00 2,20
Marne blanche tendre crayeuse. . . . 3,20 2,90
Marne blanche et craie blanche en
rognons, peu consistante . 6,10 2,10
Craie grisâtre, très tendre avec
rognons de craie plus ferme . 8,20 4,70
Craie blanche tendre sans silex. . . . 12,90
Fond du puits . 14,40
Diamètre du puits 1 m. 50. Ns à 3 m. 95, Nd à 7 m. 45 pour un
pompage à 10,5 m3 h.
Analyse de l’eau par la Station Agronomique de Seine-et-Marne,
en date du 6 août 1955 : degré hydrotimétrique total 32°, pas de
B. coli, composition bactériologique assez satisfaisante, eau assez
peu minéralisée.
Pontault-Combault. — Puits au SW de Combault, exécuté
par Huillet et Fils en 1956, pour la Société « Eau et Assainisse¬
ment », à la cote 106 m. N. G. F.
— 571 —
Marnes I Marne compacte à rognons calcaires. 54,80 1,40
infragypseuses l Calcaire marron et bleuâtre . 56,20 1,80
sur J Calcaire compact jaune . 58,00 0,50
5 m. 20 ( Marne bleue . 58,50 1,50
Fond du puits . 60,00
Diamètre du puits 1 m. 50. Débit 1.800 litres à l’heure, le
5 mai 1956, fourni uniquement par l’assise siliceuse comprise entre
54 m. 40 et 54 m. 80, l’ensemble du calcaire de Champigny étant
plus ou moins marneux et peu fissuré.
Au point de vue stratigraphique, le développement des marnes
bleues supragypseuses montre, une fois de plus, que, contrairement
à l’opinion soutenue par G. Denizot, le calcaire de Champigny
n’englobe pas ces marnes.
Saint-Sauveur-sur-École. — Il faut attribuer à cette commune
les renseignements portés par erreur à Soisy-sur-Ëcole dans le qua¬
trième supplément 1. Diamètre du puits 1 m. 50.
Composition du calcaire de Champigny : de 0 à 2 m., calcaire tufïacé,
blanc, tendre ; de 2 à 8 m., calcaire jaunâtre et grisâtre, dur, fissuré,
avec noyaux de calcédoine ; de 8 à 9 m. 50, calcaire très siliceux, fissuré
avec noyaux bréchiques grisâtres ; de 9,50 à 11 m. 20, calcaire siliceux
et tufïacé blanc-jaunâtre très fissuré et aquifère ; de 11,20 à 11,70 calcaire
très siliceux, dur, fissuré ; de 11,70 à 12 m. 30, calcaire marneux blanc,
surmontant la marne formant le fond du puits.
Analyse de l’eau par la Station Agronomique de Seine-et-Marne,
en date du 25 novembre 1955 : degré hydrotimétrique total 29°,
pas de B. coli, « eau assez peu minéralisée, de composition chimique
et bactériologique satisfaisante ».
Seine-et-Oise.
Éragny. — Forages de la Société Française de Distribution
d’Eau, exécuté par la S.A.D.E. en 1931-1932, à la cote 22 m. environ.
Cuisien
25 m. 50
Alluvions sableuses et caillouteuses
de l’Oise. . . . à 0,00 sur 2,50
Sable roux micacé très ténu avec
minces filets d’argile sableuse gris
verdâtre . 2,50 25,50
1. Bull. Mus. nat. Hist. nat., pp. 176-177, 1955.
— 572
Srble micacé gris à grain un peu plus
grossier que le précédent, un peu
argileux à la base . 28,00 8,00
! Argile grise sableuse collante avec
débris de fossiles sparnaciens
[Cyrena] très nombreux . 36,00 6,00
Argile grise collante avec mêmes
fossiles . 42,00 4,00
Argile grasse panachée . 46,00 3,00
Argile marneuse roussâtre avec
petits fragments de silex et de
craie, durcie à la base . 49,00 6,00
_ . ( Craie blanche tendre, assez grasse,
Campamen j avec silex . 55,00 95>40
Fond des forages . . . 150,40
Il y a deux forages distants de 5 m. Diamètre 240 mm. au fond.
Après acidification, le débit maximum a été de 26 à 27 m3 h. en 1933,
avec Ns à 2 m. 40 et Nd à 7 m. 90 dans le n° 1 et 8 m. 50 dans le
deuxième forage. Baisse continue du débit et des plans d’eau.
Une coupe résumée a été donnée par L. Feugueur1.
Survilliers. — Forage exécuté à la Cartoucherie Française
en 1956, par la « Société Parisienne pour l’Industrie Électrique ».
Cote 151 m.
Quaternaire : Limon argilo-sableux jaunâtre. ... à 0,00 sur 3,20
Marne blanchâtre mêlée de sable
jaune . 3,20 2,10
Marne jaunâtre avec concrétions cal¬
caires . 5,30 2,80
Calcaire blanchâtre un peu marneux.
Empreintes de Characées . 8,10 0,50
Calcaire très gréseux avec argile
feuilletée jaunâtre . 8,60 0,90
Calcaire compact jaunâtre et marno-
calcaire blanchâtre . 9,50 0,90
1. Bull. Serv. Carte Géol. France , t. LIII, n° 245, pp. 121 et 146, 1955.
— 573 —
Bartonien
28 m. 80
Lutétien
32 m. 80
1 Sables
de
Cresnes
2 m. 20
Calcaire
de
Saint-
Ouen
5 m. 65
Morte- (
J fontaine !
Ducy
l
!
Sables
moyens
19 m.
Grès calcareux gris avec
taches de rouille .
Sable jaunâtre glauco-
nieux aggloméré. Marne
feuilletée à la base...
Calcaires jaunâtres .
Argile feuilletée et cal¬
caire .
Marno-calcaire blanc et
calcaire siliceux brunâtre.
Calcaire lithographique
brunâtre . .
Marno-calcaires blancs . .
Sables clairs et marnes
verdâtres fossilifères. . . .
Marno-calcaires blancs,
calcaires siliceux et sables
jaune paille .
Sables blancs et grès gris-
clair .
Argile verte .
Sables jaunes ou ver¬
dâtres avec calcaire
gréseux blanchâtre, fossi¬
lifère .
Sable violacé très fossili¬
fère .
Sable jaune paille très
ténu fossilifère .
Sables et grès jaunâtres.
I Calcaire bréchique .
Calcaire crayeux .
Calcaire siliceux craquelé à cristalli¬
sations et marnes .
Marnes et calcaires crème .
Calcaire jaunâtre et blanchâtre sili¬
ceux. Empreintes de Cérithes. . .
Calcaire jaunâtre à Oolithes brunes.
Empreintes de Cérithes .
/ Marno-calcaires à Orbitolites com-
planatus .
Calcaires sableux jaunâtres à em¬
preintes de Mollusques .
Calcaire sableux jaunâtre à em¬
preintes d’ Algues et Mollusques
marins .
Calcaire gréseux crème, glauconieux.
1 Empreintes de grands Mollusques.
I Calcaire sableux glauconieux crème.
10,40
11,00
12,60
14,05
14,55
14,95
16,45
18,25
19,15
20,20
22,45
22,50
26,00
27.10
37.10
39,20
40,00
40,30
44,00
45,80
52,00
54,20
55,60
61,10
64,80
65,35
0,60
1,60
1,45
0,50
0,40
1,50
1,80
0,90
1,05
2,25
0,05
3.50
1,10
10,00
2,10
0,80
0,30
3,70
1,80
6,20
2,20
1,40
5.50
3,70
0,55
1,75
574
Lutétien
32 m. 80
Y présien
38 m. 00
Calcaire graveleux gréseux à ciment
vert-bouteille . 67,10 0,80
Calcaire siliceux glauconieux vert
pâle. Sable à la base . 67,90 4,10
Sables jaunes . 72,00 9,90
Argile plastique grise . 81,90 2,30
Sables gris . 84,20 18,30
Grès gris glauconifère . 102,50 5,60
Sable argileux glauconieux grisâtre. 108,10 0,30
Grès gris glauconifère . 108,40 0,70
Sable argileux glauconieux grisâtre. 109,10 0,90
Fond du forage . 110,00
Diamètre intérieur 1 m. 70 du sol à 64 m. 10, 300 mm. de 64 m. 10
à 110 m. Système filtrant annulaire à gravier de Loire calibré,
depuis 64 m. 10 jusqu’au fond, avec diamètre extérieur de 800 mm.
jusqu’à 100 m. 90. Ns à 67 m. ; Nd : 77 m. à 15 m3 h., 82 m. à 24 m3 h.,
83 m. à 30 m3 h., 86 m. à 32,7 m3 h. en février 1956. Analyse « Le
Strat » du 8 mars 1956.
Eau légèrement ferrugineuse, de degré hydrotimétrique total 39 ;
sulfates en SO3, 40 ; Fer 0,40. Pas de B. coli ni de germes suspects.
Cette coupe, relevée et communiquée par la Société Parisienne
pour l’Industrie Électrique est l’une des plus détaillées sur la région.
On y reconnaît notamment le petit horizon d’argile verte à Pota-
mides perditus Bayan et Nystia microstoma Desh. d’Ézanville, le
calcaire de Ducy, les sables de Mortefontaine à Avicula Defrancei
Desh. et les sables de Cresnes 1.
Themblay-lès-Gonesse. — Forage du Vert Galant, exécuté
en 1928, par la S.A.D.E. pour la Société Française de Distribution
d’Eau à la cote 62 m.
Alluvions V
modernes <
8 m. 00 /
Marnes v
infragypseuses (
Calcaire de (
Saint-Ouen /
Argile sableuse grise .
Argile sableuse plus noirâtre .
Sable gris-blanc .
Argile .
Sable gris-blanc .
Marne gris-blanc avec rognons ....
Calcaire avec passages de marnes . .
Fond du forage
à 0,00 sur 1,00
1,00 2,50
3.50 2,50
6,00 0,50
6.50 1,50
à 8,00 sur 10,50
18,50 10,50
29,00
Double tubage avec coulis de ciment jusqu’à 17 m. Ns à 5 m. 90 ;
Nd à 9 m. 45 au débit de 35 m3 h. en 1955.
1. Voir pour autres forages de la Cartoucherie Française, Bull. Mus. nat. Hist. nat
t. XXV, pp. 243-244, 1953 ; t. XXVII, p. 506, 1955.
— 575 —
Eau du calcaire de Saint-Ouen ; degré hydrotimétrique : 48,8
en 1928 ; 65 en 1955 avec tendance continue à s’accroître.
Ce forage qui sert à l’alimentation de la commune de Villepinte,
est situé à quelques mètres du forage au Sparnacien, appartenant
à la même Société, dont la coupe a été publiée par G. F. Dollfus 1
et qui n’a pas été utilisé par suite du degré hydrotimétrique de l’eau,
dû surtout à des sulfates : 141 et non 410 comme indiqué par Dollfus.
Vaujours. — I. Forage exécuté par HinterschIn en 1955, à la
cote 72 m. environ, près de la route de Meaux, pour l’Association
syndicale autorisée « Le Domaine du Vert Galant », commune de
Tremblaÿ-lès-Gonesse.
Marnes ^
infragypseuses ,
14 m. 85 I
Sables J
infragypseux (
Bartonien V
Calcaire '
de \
Saint-Ouen I
15 m. 95 f
Bartonien
Sables
de
Beauchamp
12 m. 05
Lutétien
40 m. 70
Terre végétale . à
Argile grise .
Terre noire (remblai) .
Argile et calcaire .
Calcaire et marne .
Marne et gypse .
Plaquettes de calcaire .
Marne sableuse et cailloux noirs..
Calcaire dur .
Calcaire grisâtre très dur .
Calcaire en plaquettes et marnes. . .
Calcaire très dur .
Forts rognons de grès et marnes
sableuses .
Calcaire grisâtre très dur; .
Marne noire tendre .
Sable argileux et rognons de grès. .
Calcaire et gypse très dur .
Marne et calcaire .
Calcaire et gypse dur .
Marne blanche et calcaire .
Calcaire grisâtre dur .
Marne et calcaire .
Marne grise tendre .
Calcaire et gypse très dur .
Rognons de calcaire lithographique
très dur et marne noire et blanche.
Calcaire lithographique et gypse. . .
Calcaire lithographique très dur ....
Calcaire chlorité et marnes .
Sable calcaire .
Calcaire lithographique très dur. .
0,00 sur
0,30
4,45
6,65
8,05
9,15
19,60
21.50
23.30
28,10
30.30
30.90
31,35
38,40
39,05
39,25
41,85
45,05
46,20
46.75
48,15
48.75
50.90
51.30
56,65
57,80
61,45
67.50
68,05
68,55
0,30
4,15
2,20
1,40
1,10
10,45
1,90
1,80
4,80
2,20
0,60
0,45
7,05
0,65
0,20
2,60
3,20
1.15
0,55
1,40
0,60
2.15
0,40
5,35
1,15
3,65
6,05
0,55
0,50
1,40
1. G. F. Dollfus, Notes géologiques et hydrologiques sur les Bassins de la Seine
et de la Loire. Bull. Serv. Carie Géol. France , t. XXXIII, n° 176, pp. 21-22, 1929.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 6, 1956.
37
— 576 —
Lutétien
40 m. 70
Sparnacien
sur
58 m. 40
I Marne tendre . 69,55 0,75
Calcaire lithographique très dur. . . 70,30 1,85
Rognons volumineux de calcaire
chlorité et marnes . 72,15 4,25
Calcaire siliceux grisâtre très dur. . 76,40 2,20
Marne et plaquettes de calcaire chlo¬
rité . 78,60 3,70
Calcaire siliceux dur . 82,30 1,15
Marne et plaquettes de calcaire chlo¬
rité . 83,45 5,30
Calcaire siliceux très dur . 88,75 0,70
| Marne tendre . 89,45 0,55
Calcaire siliceux très dur . 90,00 1,60
Argile noire . 91,60 0,45
Argile grise compacte . 92,05 1,10
Argile grise compacte avec pyrites. 93,15 2,30
Argile grise et brune, sèche et dure . . 95,45 10,55
Argile sableuse brune . 106,00 3,00
Sables du Soissonnais bruns . 109,00 11,00
Argile noire . 120,00 4,50
Argile noire avec pyrites . 124,50 6,50
/ Sable gris . 131,00 4,10
Argile noire sableuse . 135,10 1,40
Banc de grès très dur . 136,50 0,20
Sable grossier gris . 136,70 2,50
Argile noire . 139,20 0,90
Argile avec coquillages . 140,10 0,80
Argile noire sèche et dure . 140,90 0,70
Argile avec rognons de grès . 141,60 1,85
Argile grise . 143,45 6,55
Fond du forage . 150,00
Analyse de l’eau effectuée le 29 mai 1935 par le Laboratoire
agréé par le Ministère de la Santé Publique à Paris, dirigé par
M. Dimitri.
Analyse chimique. Résultats en milligrammes et par litre d’eau.
, ( solution acide . 1,125
1° en °xygene j solution alcaline . 1,1.25
2° en acide ( solution acide . 8,865
oxalique ( solution alcaline . 8,865
Azote ammoniacal . 0
Azote organique . 0
Nitrites . 0
Nitrates, en Az03H . 0
Acide phosphorique . 6
Acide sulfurique en S03 . 1,384,0
Chlorure de sodium en NaCl . 21,6
Chlore correspondant en Cl . 13,1
— 577
Analyse minérale.
Acide sulfurique en S03 .
Acide nitrique en Az03H .
Chlore en Cl . .
Fer en Fe203 .
Composition probable :
Sulfate de chaux en S04Ca .
Carbonate de chaux (
n , , , , . en CO,Ca .
Carbonate de magnésie ( 6
Chlorure de sodium en NaCl .
Nitrate de chaux en (Az03)2 Ca .
Fer en Fe203 .
Hydrotimètrie et alcalimétrie.
Degré hydrotimétrique total .
Alcalimétrie en C03Ca .
Concentration en ions hydrogènes pH .
1,384,0
0
13,1
7,5
2,352,0
292,0
21,6
0
7,5
176°0
292,0
7,1
Examen bactériologique.
Numération : 37 germes par centimètre cube.
Spécification : Micrococcus candicans.
Micrococcus radiatus.
Bacillus flavus.
Pas de B. coli ou autres germes suspects.
Eau impropre aux usages domestiques ou industriels. Forage
abandonné par suite du degré hydrotimétrique de l’eau, 176, pro¬
venant des sulfates.
II. Forage du « Domaine du Vert Galant », exécuté par Layne-
France en 1937, pour la Société Française de Distribution d’Eau,
à la cote 72 environ.
à 0,00 sur 2,00
2,00 4,50
6,50 14,50
21,00 2,00
23,00 14,00
37,00 0,70
37,70 4,50
42,50 6,00
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVIII, n° 6, 1956. 37.
Alluvions
Marnes infra-
gypseuses
Sables
infragypseux
Bartonien
Calcaire de
Saint-Ouen
14 m. 70
Bartonien
Sables
de Beauchamp
10 m. 50
Remblai .
Argile noire et grise .
• Argile jaune et calcaire.
J Argile jaune sablonneuse.
) Calcaire et silex .
j Argile bleue .
) Sable ténu .
j Calcaire et marnes.
— 578 —
( Gypse et calcaire» . 48,20 16,14
Lutétien 1 gat,]e e[ calcaire très dur . 64,34 3,36
43 m. 70 ^ Calcaire gris très dur . 67,70 24,20
' Argile noire . 91,90 14,60
I Argile grise . 106,50 4,00
i Sable brun grossier . 110,50 11,00
[ Argile noire . 121,50 9,35
I Sable blanc ténu, lignites . 130,85 4,00
Sparnacien / Argile noire et brune . 134,85 3,15
75 m. 10 ] Sable grossier brun gris . 138,00 1,80
J Argile noire avec coquillages . 139,80 2,50
J Argile rouge et grise .. ' . 142,30 10,70
! Grès très dur . 153,00 0,40
i Sables blancs ... . . 153,40 9,00
\ Argile rouge et jaune . 162,40 4,60
Campanien : Craie . 167,00 2,00
Fond du forage . 169,00
Diamètre : 450 mm. sur 9 m. ; 300 mm. sur 109 m. 50 ; 200 mm.
sur 22 m. 50. Bouchon de lavage à 123 m. 85, fond utile du forage.
Ns à 18 m., Nd à 34 m. pour un débit de 104 m3 h., le 30 dé¬
cembre 1937.
Interprétation du forage modifiée jusqu’au Sparnacien.
Analyse de l’eau effectuée par le Service de Contrôle des Eaux
de la Ville de Paris, en date du 17 février 1949.
Examen physique.
Température . 13°6 — Extérieure 4°
Turbidité (en gouttes de mastic) . 60
Résistivité électrique (en ohms à 18°) . 1.700
pH . 7,1
Analyse chimique (en mmgr. par litre).
Matières organiques en oxygène . 0,35
Ammoniaque en Azote ammoniacal . 0
Nitrites en Azote nitreux . 0
Nitrates en Azote nitrique . traces
Alcalinité en CaO . 184
Alcalinité en cm3N /10 . 65,7
Chlore des chlorures en Cl . 12
Sulfates en S03 . 35 (calculé)
Degré hydrométrique total . 37
Fer en Fe . 0,25
Analyse biologique.
Bacterium coli commuais par litre . 0
Réaction du rouge neutre . 0
Bactéries putrides par litre . 0
Bacillus perfringens par litre . 50
— 579
Conclusions : eau de minéralisation moyenne dont la qualité bac¬
tériologique est satisfaisante.
Ce forage, utilisé pour l’alimentation du « Domaine du Vert
Galant » n’est distant que d’une trentaine de mètres du forage 1.
La minéralisation très différente de l’eau — 37° hydrotimétriques
au lieu de 176° — provient de ce qu’il est rigoureusement étanche
jusqu’à sa pénétration dans le Sparnacien, l’eau du Calcaire grossier
rendue séléniteuse par des puits absorbants des exploitations de
gypse, étant éliminée ainsi que celle des assises supérieures.
— 580
Le Congrès géologique international de Mexico
Le Lexique Stratigraphique International
et les fiches de Palaeontologia Universalis.
Par J. Roger.
Il n’est pas de coutume de rendre compte d’une participation
à un Congrès scientifique, mais dans ce cas particulier, les deux
réalisations dont il est question ont été dirigées en France et plus
spécialement au Muséum.
Le Congrès géologique international qui, se réunissant tous les
trois ou quatre ans, a tenu en septembre 1956 sa XXe session à
Mexico, est donc une des plus anciennes (sans doute la plus ancienne)
des Unions scientifiques. Au programme de ses activités ce Congrès
a très tôt, dès 1900 et dès 1910, inscrit des publications d’intérêt
général, à allure documentaire, destinées à faire l’inventaire des
connaissances dans le domaine géologique, ou dans certaines disci¬
plines des Sciences de la Terre. Les deux publications dont je veux
parler rentrent précisément dans ce cadre.
Lexique Stratigraphique International. — C’est en 1910 qu’il fut
pour la première fois question d’un inventaire des termes utilisés
en Stratigraphie dans les divers pays du globe, avec leur définition
et information à leur sujet. Passant sur l’historique de cette publi¬
cation qui reçut le nom de Lexicon, ou Lexique Stratigraphique
International, je dirai simplement que sa réalisation entière est
maintenant pratiquement chose faite. En 1952, lors de la XIXe ses¬
sion du Congrès géologique international, je fus chargé du secréta¬
riat de ce Lexique. Il fut prévu de le diviser en volumes. Chacun
de ceux-ci comportant une série de fascicules suivant les pays.
Actuellement 34 de ces fascicules sont parus, c’est-à-dire un peu
moins de la moitié du nombre total et les conditions sont réunies
pour que la publication de l’ensemble soit terminée au cours de 1957.
L’édition est assurée par le Centre National de la Recherche Scien¬
tifique. Chaque fascicule comporte donc pour un pays donné, géné¬
ralement rangés dans l’ordre alphabétique de leurs noms, les termes
stratigraphiques utilisés. Chacun des articles qui leur est consacré
donne donc, outre l’historique du terme, sa définition, ses caractères
lithologiques et paléontologiques, sa répartition et les références
bibliographiques essentielles le concernant. En principe, tous les
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII, n° 6, 1956.
581 —
termes sont traités quels que soient leur importance, leur volume,
leur degré de généralité ou de pérennité. Des cartes et des index
ainsi qu’une bibliographie augmentent la valeur documentaire de
ces ouvrages. Naturellement la réalisation d’un tel travail a exigé
une collaboration nombreuse et active. On m’excusera de ne pas
citer tous les collaborateurs, étant donné la place qui m’est réservée.
Le conseil du Congrès Géologique ayant jugé l’intérêt de cette
publication a décidé de la rendre permanente, c’est-à-dire qu’une
seconde édition est déjà en vue. D’ailleurs dans tout travail de docu¬
mentation il est indispensable de prévoir des rééditions tenant
compte des progrès réalisés et des modifications introduites. De plus
il était nécessaire d’adjoindre à ce travail, essentiellement analy¬
tique, des compléments d’ordre synthétique relatifs à la géologie
des divers pays. Le principe est donc admis de susciter la publication
d’un manuel de géologie par pays. Ces manuels auraient comme
but de réunir en une synthèse les traits principaux de la structure
des diverses régions du Globe, de suivre l’histoire de leur développe¬
ment, tant du point de vue purement tectonique que paléogéogra¬
phique et paléontologique. En somme, de tels traités de géologie
seraient les préambules de la seconde édition des divers fascicules
de ce Lexique Stratigraphique International.
Palaeontologia Universalis. — C’est le besoin d’obtenir des informa¬
tions précises et assurées sur les types des espèces fossiles, surtout
celles anciennement décrites de façon trop sommaire et par trop
infidèle, qui a amené Oehlert en 1900 à proposer au Congrès Géo¬
logique d’éditer, sous forme de fiches, des informations relatives
à ces anciennes espèces. Cette publication reçut le nom de Palaeon¬
tologia Universalis. L’essentiel des réalisations s’est fait jusque
vers 1910. Ainsi 250 espèces furent traitées, mais ensuite l’activité
se ralentit beaucoup et quand je fis l’inventaire des travaux réalisés,
je n’ai trouvé que 257 espèces traitées et un certain nombre en
préparation. A partir de 1950 environ, nous avons repris dans le
cadre des activités du Centre d’études et de documentation paléon-
tologiques du Muséum la préparation de nouvelles fiches de Palaeon¬
tologia Universalis. Actuellement plus de 200 sont en cours d’im¬
pression, ou déjà sorties des presses.
Ce travail s’est intégré aux activités de l’Union Paléontologique
Internationale qui est étroitement associée au Congrès Géologique
International. Ayant décidé au Congrès de Mexico de redonner
à cette Union une activité plus grande nous lui avons donc proposé
des tâches précises dont l’aboutissement est justement la publica¬
tion des fiches de Palaeontologia Universalis.
Comme travaux préliminaires et parallèles nous avons aussi
décidé de pousser activement l’inventaire des types se trouvant
dans les diverses collections paléontologiques. Afin de rendre ces
inventaires immédiatement utilisables, il a été décidé de les centra¬
liser dans un fichier au Centre d’Études et de Documentation
Paléontologiques du Muséum. Afin de tenir compte des travaux
déjà réalisés dans ce sens, il a été conseillé que, dans chaque pays,
on fasse une bibliographie des listes de types des collections natio¬
nales déjà publiées. Le dépouillement de ces listes permettra donc
d’alimenter immédiatement un fichier central important. Cette
réunion de documents sur les collections, surtout anciennes, présente
un intérêt bien évident qu’il est inutile de souligner. En outre, il
ne doit pas se limiter aux fossiles invertébrés, mais s’étendre aussi
à l’ensemble des microfossiles, aux Vertébrés et à la Paléontologie
végétale. Il s’agit donc d’une collaboration à grande échelle, non
seulement à l’intérieur de la France, mais aussi sur le plan inter¬
national.
Que ce soit la réalisation du Lexique Stratigraphique International,
ou celle de ces inventaires des anciennes collections il est évident
que leur efficacité dépend essentiellement de l’esprit de participation
à des activités d’intérêt général, dont on fera preuve. Les résultats
positifs déjà obtenus dans ce sens peuvent laisser beaucoup d’espoir.
Laboratoire de Paléontologie.
583
Note sur le contrôle de la salinité
EN MILIEU MARIN ARTIFICIEL
Par Yves Plessis.
La réalisation d’un milieu artificiel expérimental permet de mesu¬
rer les divers éléments qui le caractérisent. Dans le cas particulier
d’une installation marine, la teneur en sels de l’eau est un des fac¬
teurs primordiaux. Elle peut être mesurée par différentes méthodes
donnant directement, selon les cas, la chlorinité, la salinité ou la
densité.
Technique du contrôle de Veau.
1. — Dans un élevage en circuit fermé l’eau de mer s’évapore
constamment, il est donc nécessaire d’ajouter à intervalles réguliers
de l’eau douce. Lïn trait de jauge peut être inscrit dans un endroit
convenable du bac d’élevage, il suffît alors de maintenir le niveau
constant par un apport d’eau douce ou mieux d’eau distillée. Au
bout d’un certain temps, pourvu que l’on ait noté soigneusement
la quantité d’eau ainsi utilisée, on peut alors définir l’évaporation
dans un temps donné. Si la méthode est simple, elle présente pour¬
tant un certain nombre d’inconvénients : elle ne tient pas compte
des pertes d’eau de mer inévitables (projections, prélèvements, etc...),
de sorte que le niveau de l’eau doit nécessairement baisser avec le
temps si l’on veut garder une salinité à peu près constante. En outre
cette méthode est évidemment longue autant qu’imprécise.
2. — Le contrôle de la densité au densimètre est la technique
la plus expéditive et la plus économique des méthodes fidèles. Il suffit
d’une table de correction de la densité en fonction de la tempéra¬
ture pour obtenir une approximation suffisante dans la plupart
des cas. Toutefois, pour arriver à une précision satisfaisante il faut
avoir recours à un appareil relativement fragile ; même ainsi la
mesure n’est pas suffisamment précise pour doser l’évaporation
dans un temps relativement court, ce qui est parfois nécessaire.
Dès lors, il est bien difficile d’analyser le phénomène de l’évaporation
que fait varier la température, l’humidité de l’air, la surface de
contact air-eau..., ces différentes valeurs pouvant varier considé¬
rablement pendant une observation prolongée. Enfin dernière consi¬
dération qui dépend évidemment du lieu de l’expérience : il n’est
pas toujours possible d’éviter l’intervention de personnes ou de
facteurs étrangers. Le résultat global alors obtenu risque de donner
une idée très lointaine de la réalité. Chaque fois qu’il est possible,
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVIII. n° 6, 1956.
— 584 —
le dosage de la chlorinité par la méthode de Mohr-Knddsen permet
de prévoir l’évolution du système avec une suffisante approximation
dans un minimum de temps et, dans les cas malheureux, d’évaluer
l’importance des facteurs étrangers qui peuvent intervenir à l’insu
de l’expérimentateur.
3. • — Le dosage de la chlorinité par la méthode de Mohr-Knudsen
qui utilise la réaction classique du nitrate d’argent formant un
précipité insoluble avec les halogènes, donne toute la précision
désirable pour cette étude particulière de l’évolution d’un aquarium
marin.
Rappelons qu’on appelle Chlorinité, Cl %0, la somme totale
exprimée en grammes du chlore, brome, iode, contenus dans un
kilogramme d’eau de mer, en supposant que le brome et l’iode
aient été remplacés par le chlore. Dans les mers, la proportion des
différents sels contenus étant pratiquement constante, on peut
déterminer la salinité à partir des résultats obtenus dans le dosage
de la chlorinité en utilisant la relation :
S = 0,030 + 1,8050 Cl.
On se souvient que la salinité, S %0, est définie comme la somme
totale, exprimée en grammes, des matières solides contenues dans
un kilogramme d’eau de mer quand ces éléments ont été desséchés
à 480° C jusqu’à poids constant et que le brome et l’iode ont été
remplacés par le chlore. Dans ces conditions, la plus grande partie
des ions carbonates et bicarbonates ont disparu, la matière organique
est entièrement oxydée.
Le poids spécifique et la densité de l’eau de mer sont des constantes
physiques déterminées par d’autres méthodes. En océanographie
le poids spécifique est toujours lié à sa relation avec l’eau distillée
à 4° C et pratiquement confondu avec la densité.
Valables pour l’eau de mer naturelle, les tables hydrographiques
donnent une relation entre la chlorinité et ces autres caractéristiques.
Dans un aquarium marin en circuit fermé, même lorsqu’à l’origine
l’eau est naturelle, il faut tenir compte des modifications possibles
dans la formule de l’eau de mer et n’utiliser les relations établies
par Knudsen dans ses tables entre Cl %0 et les autres constantes
qu’avec beaucoup de réserve.
Méthode utilisée.
La méthode utilisée ici est le dosage de la chlorinité b Les dosages
sont exprimés en Cl %0 et, pour les raisons que je viens d’indiquer,
1. Il m’est particulièrement agréable de remercier ici le Professeur Lacombe et
M. Tchernia de m’avoir si généreusement fait profiter des moyens dont ils disposent
pour le dosage de l’eau de mer. Je remercie bien vivement Madame Bessière dont la
compétence donne aux dosages cités toute la précision et la fidélité souhaitables.
585
586 —
ne sont pas traduits en salinité ou en densité. Cette méthode permet
de déterminer la variation de chlorinité et les besoins en eau douce,
d’un aquarium dans des limites de temps définies par l’expérience
(par exemple : limites de temps pendant lequel on a pu définir
la température et l’humidité de l’atmosphère).
Il faut titrer trois échantillons d’eau dans des conditions identiques
à l’exemple suivant :
1er échantillon : Cl %Q = 19,56.
2 e échantillon : Cl %0 = 19,62, 48 h. après. On constate une aug¬
mentation de chlorinité de 0,06 %0. Aussitôt après cette deuxième
prise on verse une quantité d’eau distillée connue, par exemple 800 cc.
48 h. après la deuxième prise, on prélève le troisième échantillon
d’eau de mer, on note dans l’exemple cité : Cl %Q = 19,60. Ainsi
on possède trois dosages de chlorinité, les deux premiers permettant
d’apprécier l’augmentation de la chlorinité en 48 h., soit :
Cl %0 19,62 — 19,56 = 0,06 %0.
L’apport de 800 cc d’eau distillée a fait tomber la chlorinité.
Normalement elle aurait du être aux environs de 19,68. 800 cc repré¬
sente donc une chute de chlorinité de : Cl %0 19,68 - — 19,60 = 0,08.
Ainsi 800 cc d’eau distillée compensent une augmentation de
Cl %0 0,08. Pour une augmentation journalière de 0,03 il faut
, 800 X 0,03
d°nC: 0,08 = 30°CC-
Il est important de remarquer que ce calcul n’est qu’une approxi¬
mation, valable dans les conditions suivantes :
1. - — La quantité d’eau utilisée doit être faible par rapport au
volume total de l’aquarium. (Ici, 800 cc = 1/500° du volume total.)
2. — Le rapport eau distillée de compensation et eau évaporée
voisin de un.
De toute façon, il faut, par contre-épreuve, obtenir la même
chlorinité à plusieurs jours d’intervalle en compensant la perte
d’eau par la quantité calculée.
Particularité de l'installation marine du Laboratoire.
L’évaporation de l’eau est relativement faible et varie peu, il
faut en chercher la cause dans plusieurs facteurs : grâce à une double
fenêtre et à la condamnation d’une porte, la pièce où se trouvent les
bacs d’élevage subit peu de variations de température. Le degré
hygrométrique de l’air est élevé et ses variations ne se font guère
sentir au voisinage des bacs, où il reste toujours très élevé. Ainsi,
quand l’air de la pièce est saturé à 70 %, au-dessus de la réserve
il n’a pas moins de 80 % de saturation d’eau.
Il n’y a pas dans les bacs de diffuseurs d’air et les exhausteurs
— 587 —
sont alimentés par une petite pompe électrique qui leur envoie
l’air humide de la pièce. (Il y a toutefois un diffuseur dans la réserve
pour accélérer le mélange d’eau distillée utilisée pour compenser
l’évaporation).
Des courbes ont été faites simultanément représentant la varia¬
tion de la température, du degré d’humidité de l’air et de la chlori-
nité : elles montrent que seules des variations saisonnières, c’est-à-
dire, des différences notables entre les moyennes modifient sensible¬
ment l’intensité de l’évaporation ; cette modification ne dépasse
pas 25 % entre les valeurs calculées d’une saison à l’autre. Dans
des installations différentes, construites toutefois sur le même prin¬
cipe, l’évaporation peut doubler l’été par rapport à l’hiver.
Lorsque l’on utilise l’air comprimé urbain, relativement sec,
l’évaporation peut devenir très importante, surtout si l’on fait
un large emploi de diffuseurs. L’aération de la pièce, la situation
des bacs dans celle-ci, sont des facteurs dont il faut tenir compte
dans l’étude des variations de salinité de l’eau de mer. L’humidité
de l’air et la température peuvent avoir alors une très grande influence
sur l’importance de l’évaporation.
Interprétation des résultats obtenus.
Si l’on veut obtenir une très grande précision sur l’évaporation
de l’eau dans un élevage marin en circuit fermé, il faut poursuivre
les dosages pendant un certain temps. On peut alors avec la plus
grande exactitude faire varier dans le sens que l’on veut la concen¬
tration des sels dissous dans l’eau de mer, ou bien stabiliser celle-ci
à une chlorinité définie.
Pendant plusieurs mois l’étude de la chloruration a été suivie
et a permis de réaliser une courbe continue des variations de chlo¬
rinité. Le temps est porté en abscisse, la chlorinité en ordonnée.
Dans la pratique, l’augmentation de la chlorinité est proportion¬
nelle au temps si aucun facteur extérieur n’intervient. C’est ce que
montre la courbe de la figure 1 :
25 mai 1956 à 18 h. Cl %0 = 19,58.
28 mai 1956 à 18 h. Cl %0 = 19,66.
La courbe de la figure 2 représente une augmentation de la
chlorinité régulièrement et journellement compensée par l’apport
de 300 00 d’eau distillée mis en une fois :
14 mai 1956 à 17 h. Cl %0 = 19,54 (point A).
15 mai 1956 à 10 h. Cl %0 = 19,565 (point B).
Immédiatement après la prise d’eau, addition de 300 cc d’eau
distillée (donc au point B). La partie en pointillé B,C' C représente
la chute de la chlorinité due à l’apport d’eau douce, la partie C' C est
— 588 —
théorique et correspond au temps de dilution de l’eau distillée.
Les prises d’eau sont faites chaque fois au même endroit, dans la
réserve qui reçoit également l’eau distillée de compensation. La
dilution de cette eau est accélérée par un diffuseur d’air. Il est très
important de respecter un temps de dilution et de prélever l’échan¬
tillon d’eau à analyser toujours au même endroit.
15 mai 1956 à 17 h. Cl %0 = 19,545 (point C).
16 mai 1956 à 10 h. 30 Cl %0 = 19,56 (point D).
Immédiatement après la prise d’eau addition de 300 cc d’eau
distillée.
16 mai 1956 à 17 h. Cl %Q = 19,545 (point E).
17 mai 1956 à 11 h. Cl %0 = 19,57 (point F).
Cette courbe est établie sur un aquarium ayant une grande réserve
d’eau de mer. Une installation qui aurait une surface air-eau iden¬
tique mais une petite réserve, aurait des variations de salinité
beaucoup plus grandes et plus rapides, alors que la même quantité
d’eau distillée serait nécessaire pour les compenser. Il est difficile
d’obtenir un apport régulier et automatique de 300 cc d’eau éche¬
lonné sur 24 h. On voit ici l’un des avantages que donne une grande
réserve d’eau dans le circuit d’une installation d’élevage : la stabilité
de la chloruration.
Courbe représentant une anomalie. Figure 3 :
24 mai 1956 à 10 h. 30 Cl %0 = 19,59 (point G).
24 mai 1956 à 15 h. Cl %D = 19,61 (point II).
Après avoir constaté cette montée anormale de la chlorinité,.
j’ai mis 30 0 00 d’eau distillée pour la compenser :
24 mai 1956 à 19 h. 45 Cl %0 = 19,59 (point I).
25 mai 1956 à 11 h. 15 Cl %0 = 19,62 (point J).
Dans le quadrilatère achuré de la figure 3, il n’est pas possible
de déterminer la courbe.
Deuxième exemple d’anomalie. Figure 4 :
13 mai 1956 à 17 h. Cl %0 = 19,58 (point K).
14 mai 1956 à 17 h. Cl %0 = 19,54 (point L).
15 mai 1956 à 10 h. Cl %0 = 19,565 (point M).
La figure 3 montre une augmentation anormale de la chlorinité,.
la figure 4 représente une diminution, cette fois l’anomalie est
inverse, le polygone d’incertitude dans lequel il n’est pas possible
d’inscrire la courbe est délimité par les points K, K', L, L'.
Conclusion.
L’eau de mer synthétique ou naturelle, dans un circuit fermé
d’un aquarium, a une concentration saline qui varie en fonction
— 589 —
d’un certain nombre de facteurs. L’emploi de la méthode de Mohr-
Knudsen pour le dosage de la chlorinité est si précise qu’elle ne
permet pas seulement d’étudier l’évolution du système, de prévoir
ses variations et de les compenser, mais aussi de détecter et de doser
des variations fortuites, même très petites, qui peuvent toujours
survenir à l’insue de l’expérimentateur.
L’application de cette méthode au cas particulier de l’aquarium
exige un certain nombre de précautions. Il ne faut pas oublier que
les relations établies entre Cl %0, S %Q, rs0, etc., peuvent ne pas
être exactes pour ce cas spécial. En un mot, la détermination indi¬
recte de la densité n’est pas possible avec la même exactitude, par
cette méthode, que pour un échantillon océanique.
Laboratoire des Pêches Coloniales du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Principaux ouvrages consultés :
1901, Knudsen (M.) . Hydrographical Tables. 2e édit. 1931, photocop.
par Tutein et Koch.
1902, Forch (C.) , Knudsen (M.), und Sorensen (S. P. L.). Berichte
über die Konstanbestimmungen zur Aufstellung der hydrogra-
phischen Tabellen. Del. Kong. Danske Vidensk. Selsk. Skrif., 6, XII,
n° 1, 5-151 (Kobenhavn 1904).
1928, Harvey (H. W.). Biological and Physics of Sea Water. Cambridge
Univ. Press, 1928.
1945, — Recent advances in the chemistry and biology of sea-water.
Cambridge Univ. Press, trad. par C. Francis-Bœuf et C. Lalou :
Chimie et biologie de l’eau de mer. Press. Univ. Fr., 1949.
1946, Sverdrup (H. U.), Johnson (M. W.), Fleming (R. H.). The Océans
their Physics, Chemistry and general Biology. N. Y., 1946, 1087 pp.,
7 c. h. t., nomb. tab., fîg., réf.
1948, Thomsen (H.). Instructions pratiques sur la détermination de la
salinité de l’eau de mer par la méthode de titrage Mohr-Knudsen.
Bull. Inst, océan. Monaco, n° 930 (7 mai 1948), 1-16.
Voir aussi : Circulaire du Centre de Rech. Etud. océan. Renseig. techn.
et biblio., n° 7 (janv. 1952). Détermination indirecte de la densité
de l’eau de mer, dosage de la chlorinité par la méthode Mohr-
Knudsen (Bibliographie).
- 590 —
ACTES ADMINISTRATIFS
M. Roger Heim est renouvelé dans ses fonctions de Directeur du Muséum
pour 5 ans à compter du 1er janvier 1956 (Décret ministériel du 14-iv-1956).
M. Eugène Séguy est nommé Professeur à la chaire d’ Entomologie
(D. m. du 9-iv-1956).
M. Jean-Pierre Lehman est nommé Professeur à la chaire de Paléon¬
tologie (D. m. du 26-V-1956).
M. Jacques Nouvel est nommé Professeur à la chaire d’Ethologie
des Animaux sauvages (D. m. du 14-viii-1956).
MM. les Professeurs Page, Urbain, Arambourg, Ciiopard sont nommés
Professeurs honoraires du Muséum (D. m. du 23-U-1956).
M. le Professeur Sannié est nommé Assesseur au Directeur pour
Tannée 1956 (Arrêté ministériel du 3-VH-1956).
M. A. Villiers est nommé sous-Directeur au laboratoire d’Entomo-
logie (A. m. du ll-vn-1956).
MM. Hissard et Reboussin sont chargés des leçons de dessin au Muséum
pour Tannée 1956 (A. m. du 23-m-1956).
Mlle Friedberg est nommée Assistante stagiaire au laboratoire d’ Agro¬
nomie coloniale (A. m. du 13-IV-1956).
M. Roger Sarret est nommé Surveillant général au Parc Zoologique
(A. m. du 24-V-1956).
Mlle M.-Th. Loubet est nommée Secrétaire comptable (A. m. du
27-vn-1956).
DISTINCTIONS HONORIFIQUES
Légion d’honneur.
MM. J. Millot et L. Chopard, Professeurs, sont nommés Officiers
de la Légion d’Honneur par décret du 26 janvier 1956.
M. E. Séguy, Professeur, est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur
par décret du 3 août 1956.
Ordre des Palmes académiques.
Par décret du 2 juillet 1956, sont nommés
Officiers :
MM. L. Pales, sous-Directeur de laboratoire ; L. Sezac, Aide-technique ;
R. Willmann, Technicien.
591 —
Chevaliers :
MM. P. Tchernia, sous-Directeur de laboratoire ; Mlle F. Girard,
Assistante ; MM. F. Coquil, P. Trémier, Aides de laboratoires ;
MUe L. Milo de Campobianco, Garçon de laboratoire.
Mérite agricole.
MM. A. Fargeas et H. Rose, Jardiniers permanents, sont nommés
Officiers du Mérite agricole par décret du 6 août 1956.
MM. J. Floirat, Aide de laboratoire spécialisé, A. Lalardie, Techni¬
cien adjoint, et L. Sarsat, Gardien de ménagerie, sont nommés Chevaliers
du Mérite agricole par arrêté du 30 juin 1956.
592 —
TABLE DES MATIÈRES
du Tome XXVIII. — 2 * Série.
Pages
Actes administratifs . 157, 590
Distinctions honorifiques . 158, 590
Liste des Correspondants nommés en 1955 . 5
Travaux faits dans les Laboratoires pendant l’année 1955 . 8
Communications :
Abrard (R.)- Lambeau d’alluvions anciennes dans la vallée du Grand Morin
à Voulangis (Seine-ct-Marnc) . 255
— Contribution à l’étude hydrogéologique du Bassin de Paris. Sixième
supplément . 565
Arènes (J.). Centaurea X Pailleri, hybride nouveau pour la flore du Maroc
et pour la science . 149
— Contributions à l’étude des Sterculiacées de Madagascar . 150, 412
Balavoine (P.). Quelques Bryozoaires éocènes du bassin de Paris et du Coten¬
tin de la collection Gustave-F. Dollfus . 319
— Le gisement fossilifère de Saint-Gervais (Seine-et-Oise) . 419
Berlioz (J.). Note sur les trois spécimens d ’Hypocolius ampelinus Bp . 177
— Étude d’une collection d’Oiseaux du Dahomey . 261
— et Rougeot (P.). Étude d’une nouvelle collection d’Oiseaux du Gabon. . 504
Bertrand (H.). Les premiers états des Potamophilinae (Col. Dryopidae) . . 92
— Les Larves des Anchytarsini (Col. Dascillidae ) . 275
Blanc (M.). A propos de la lutte contre l’onchocercose en Afrique Noire. . . . 303
Boureau (Ed.). Sur la paléocarpologie de l’Afrique nord-équatoriale et sur
un nouveau fruit tertiaire du Fezzan oriental . 558
Brébion (Ph.). Découverte d’une espèce nouvelle de Gastéropode dans le Séno-
nien inférieur du Gabon : Pugnellus hourcqui . 489
— Buge (E.), Calas (P.) et Goumard (J.). Un nouveau gisement de Miocène
fossilifère (Helvétien) entre Cléré-les-Pins et Saint-Symphorien (Indre-et-
Loire) . 555
Buge (E.). Biflustra ramosa d’Orbigny et le genre Biflustra d’Orbigny 1852. . . 232
Carayon (J.). Trois espèces africaines de Physopleurella (Hémipt. Anlhocoridae)
dont l’une présente un nouveau cas de viviparité pseudoplacentaire. . . . 102
— Anlhocoridae Scolopini nouveaux d’Afrique tropicale . 183
Cherbonnier (G.). Note sur une Holothurie dendrocliirote : Thyonacta saba-
nillaensis (Dcichmann) . 537
Condé (B.). Microtéliphonides cavernicoles des Alpes de Provence et du
Vercors . 199, 512
Démangé (J.-M.). Contribution à l’étude de la biologie, en captivité, de Lithobius
piceus graciliXarsis Brôl. (Myriapode-Chilopode) . 388
Denis (J.). Description de deux Araignées nouvelles de la Mer Rouge . 446
— 593 —
Dorst (J.). Étude d’une collection d’Oiseaux rapportée du Pérou Central. . . .
— Étude d’une collection d’oiseaux rapportée des hauts plateaux andins
du Pérou méridional .
Fage (L.). Sur deux espèces de Pycnogonides du Sierra Leone .
Fontaine (M.). Léon Bertin, 1896-1956 .
Fontaine (Y. A.). Mise en évidence et dosage du pouvoir thyréotrope dans
l’hypophyse de Girafe ( Giraffa camelopardalis L.). Comparaison avec
les résultats obtenus chez d’autres Mammifères .
Forest (J.). Sur Calcinus nitidus Heller et C. rosaceus Heller .
— Les Pagures du Viêt-Nam. I. Le genre Diogenes Dana .
Freneix (S.) et Magné (J.). Une espèce nouvelle de Pycnodonta du Crétacé
supérieur algérien : Pycnodonta magnei nov. sp .
Gardet (G.) et Lessertisseur (J.). Les « Probleniatica » rauraciens de Saint-
Pierre-de-Maillé (Vienne) .
Gharib (Abdolkarim). Sur les formes géométriques des cristaux d’apatite,
d’oligiste et de pyroxène de l’île Ilormoz (Iran) .
Ginieis (Chr.). Considérations générales sur la morphologie et l’anatomie des
embryons de Palmiers .
Goümard (J.). Nouvelle espèce d ’Unio plissé du Crétacé supérieur du Soudan
français . . .
Grandjean (F.). Observations sur les Oribates (33e série) .
— Id. (34e série) .
— Id. (35e série) .
— Id. (36e série) .
Guibé (J.). La position systématique des genres P seudohemisus et Scaphio-
phryne (Batraciens) .
Guillaumin (A.). Contributions à la flore de Nouvelle-Calédonie. CX. Plantes
récoltées par M. Mackee (suite) .
— Id. CXI .
— Id. CXII .
— Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum. (Notules
sur quelques Orchidées d’Indochine. XIII) .
— Id. (XIV) .
— Id. (XV) .
— et Rose (H.). Floraisons les plus intéressantes observées dans les serres
du Muséum pendant l’année 1955 .
IIeim de Balsac (H.). Le Jardin des Plantes, biotope inattendu du rare Chei-
roptère Pipistrellus nathusii Kays. et Blas .
Hamon (M.). Chétognathes recueillis dans la baie de Nhatrang-Cauda .
Jacquot (M.). Corrélations entre proportions céphaliques et cérébrales chez
les Anoures (vue d’ensemble et comparaison avec les Urodèles) .
Jouanin (Chr.). Une capture méconnue de Pufpnus Newelli Henschaw ....
Juberthie (C.). Une nouvelle espèce d’Opilions Sirionidae de France et
d’Espagne : Parasiro coiffaiti n. sp .
Lacombe (H.). L’Océanographie, travail d’équipe. Leçon inaugurale du cours
d’Océanographie physique .
Lavocat (R.). Sur des dents de Sciuridé du Miocène de Beni-Mellal .
— et Rf.y (R.). Découverte de restes importants de Carnassier Fissipède
dans l’Oligocène des Milles (B.-du-R.) .
Leloup (E.). Siphonophores Calycopliorides de la baie de Nhatrang-Cauda..
Lepesme (P.). Un remarquable genre nouveau de Longicornes ( Coleoptera ,
Cerambycidae) de Côte-d’Ivoire .
— et Breuning (St.). Cérambycides récoltés en Afrique tropicale .
Loubière (A.). Sur un nouveau genre de Mésocaryales paléozoïques .
265
435
290
161
500
218
524
331
335
550
248
111
205
282
450
180
129
307
406
238
483
547
135
84
466
374
273
394
69
153
155
474
89
384
492
594
Mathon (Cl. Ch.). Recherches méthodologiques sur l’écologie du développement
de diverses variétés de Triticum turgidum compositum (Blé Poulard
branchu) (seconde note) . 315
Nouvel (J.) et Rinjard (J.). Transport et acclimatement de Manchots des
Kcrguélen à Paris . 86
Plessis (Y.). Note écologique sur l’aquarium marin de laboratoire des Pèches
Coloniales du Muséum . . . 256
— Le transport d’animaux marins et leur adaptation en aquarium. . . . 433
— Note sur le contrôle de la salinité en milieu marin artificiel . 583
Postel (E.). Note succincte sur quelques Espadons tunisiens . 509
Pruvot-Fol (A.). Un Acolidien nouveau des mers tropicales : Aeolidiopsis
ransoni n. g., n. sp . 228
Remy (P. A.). Un nouveau Pauropode de l’île de la Réunion, Colinauropus regis
n. g., n. sp . 119
— Sur quelques Pauropodcs de Nouvelle-Zélande . 213
■ — Pauropodes d’Afrique du sud . 296
— Description d’un nouveau Pauropode de Nouvelle-Calédonie . 519
Roger (J.). Le Congrès géologique international de Mexico. Le Lexique Strati-
graphique International et les fiches de Paleontologia Unwerscdis . 580
Roman (J.). Ophiurites (Ophiomusium ?) lamberti, n. sp. de l’Éocène inférieur
du Dahomey . ' . 428
Rose (M.). Les Copépodes pélagiques de la baie de Cauda (Viêt-Nam) . 458
Steffan (J. R.). Note sur deux parasites d’une Pyraîe sud-africaine d’impor¬
tance économique, Loxostege frustalis Zell . 191
Stehlé (H.). Espèces rares ou spectaculaires de la flore des Antilles françaises
menacées de disparition et mesures à envisager en vue de leur protection. 140
Tixier-Durivault (A.). Les Alcyonaires du Muséum. — I. Famille des Alcyo-
nidae. 4. Genre Lobophytum . 401, 476, 541
Urbain (Ach.), Nouvel (J.), Bullier (P.) et Rinjard (J.). Rapport sur la
mortalité et la natalité enregistrées au Parc Zoologique du Bois de
Vincennes pendant l’année 1955 . 164
Vachon (M.). Leçon d’ouverture du Cours de Zoologie faite au Muséum National
d’Histoire naturelle le 23 avril 1956 . 343
Van Campo (M.) et Leroi-Gourüan (A.). Note préliminaire à l’étude des
pollens fossiles de différents niveaux des grottes d’Arcy-sur-Cure .... 326
Vandel (A.). Une nouvelle classification du genre Porcellio (Crustacés : Isopodes
terrestres) . 124
— Remarques complémentaires et rectifications relatives à Trichorhina
boliviana (Vandel 1952) (Crustacés ; Isopodes terrestres) . 300
— Description d’une nouvelle espèce d ’ Armadillidium (A. pardoi n. sp.)
provenant du Rif . 533
Villiers (A.). Types déposés au Muséum national d’Histoire naturelle par
l’Institut Français d’Afrique Noire (sixième liste) . 369
— Id. (septième liste) . 495
Le Gérant : Jacques Forest.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PA1LLART. - 15-4-1957
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pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour ^année. Les
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crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations.
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Revue française d’ Entomologie. Directeur : M. R. Jeannel, Laboratoire
d’ Entomologie, 45 bis, rue de Buffon, Paris-5e, depuis 1934 ; trimes¬
triel ; abonnement, France, 1000 fr., Étranger, 1.800 fr.
Index Seminum Horli parisiensis. Laboratoire de Culture, 61, rue de Buffon
Paris-5e ; depuis 1882 ; échange.
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internationale de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale depuis
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nérogamie, 14, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1909 ; trimestriel,
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Revue Algologique. Directeur : M. R. Lami, Laboratoire de Cryptogamie,
12, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1924 ; abonnement, France, 1.000 fr.,
Étranger, 1.200 fr.
Revue Bryologique et Lichénologique. Directeur : Mme V. Allorge, Labo¬
ratoire de Cryptogamie ; depuis 1874 ; abonnement, France, 1.500 fr.,
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Revue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Crypto¬
gamie ; depuis 1928; abonnement, France et territoires d’Outre-Mer,
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