Tome XXIX
2* Série
JANVIER 1957
- —
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL
\
D’HISTOIRE NATURELLE
PARIS
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, Rue Cuvier, 5e
SOMMAIRE
Pagei
Liste des Associés et Correspondants nommés en 1956 . 5
Travaux faits dans les laboratoires pendant Vannée 1956 . 9
G. Kuhnholtz-Lordat. L’Écologie, travail d’équipe. Leçon inaugurale du
cours d’ Ecologie et Protection de la nature . 70
Communications :
P. Lepesmf. et St. Breuning. Deux nouveaux Callichromides de l’Ouest africain
(Col., Ceramb.) . 81
M. Vachon. Notes biologiques sur quelques Scorpions en captivité (jeûne,
sommeil, reproduction) . 83
F. Grandjean. Observations sur les Oribates (37e série) . 88
J. M. Démangé. Myriapodes Diplopodes du Tchad (A.E.F.) nuisible au
Cotonnier . 9G
A. Tixier-Durivault. Les Alcyonaires du Muséum. IV. Genre Lobophytum
(suite et fin) . 106
Ed. Bourf.au. Étude paléoxylologique du Sahara (XXIII). Sur une nouvelle
espèce de bois fossile de Sterculiaceae récoltée à Ouaou en Namous (Libye) :
Sterculioxylon Freulonii n. sp . 112
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL
D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome XXIX
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1957
PARIS
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, Rue Cuvier, 5e
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1957. — N° 1.
418e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
10 JANVIER 1957
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
LISTE DES ASSOCIÉS ET CORHESPONDANTS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
NOMMÉS EN 1956
ASSOCIÉS
Marnier-Lapostolle (Julien), présenté par MM. les Professeurs
Roger Heim et A. Guillaumin.
M. Julien Marnier-Lapostolle est actuellement en France l’un des
premiers animateurs des Jardins exotiques, et il a su réunir au Cap Ferrât,
après de patients et très coûteux efforts, l’une des plus vastes et des plus
somptueuses collections de végétaux rares du monde. Ce domaine uni¬
versellement réputé honore grandement à la fois le pays qui le possède
et le réalisateur qui en a été l’artisan désintéressé ; celui-ci en dehors de
tout subside ou de toute aide des pouvoirs publics, a su accepter les lourds
sacrifices matériels qu’une telle entreprise sans cesse nécessitait. Bien
mieux, le Muséum a pu très largement en profiter, M. Marnier-Lapos¬
tolle à tout instant enrichissant les serres et les collections vivantes de
notre Maison d’apports de toute première valeur. C’est à la fois le généreux
correspondant, le botaniste distingué, le créateur passionné, le maître
d’un incomparable Jardin Botanique, que l’Assemblée des Professeurs,
unanime, a désiré honorer en lui conférant le titre le plus apprécié dont
elle puisse disposer.
(Roger Heim).
6
Sandoz (E.-M.), présenté par M. le Professeur Roger Heim.
M. E.-M. Sandoz, Membre de l’Académie des Beaux-Arts, a apporté à
de nombreuses reprises au Muséum le témoignage d’un intérêt exceptionnel
qui s’est traduit par de précieux conseils relatifs à l’organisation du Jardin
Alpin, du Vivarium et de la Ménagerie, et par des dons importants dont
l’aménagement de notre Maison a pu profiter. L’Assemblée des Professeurs,
unanime, a décidé de lui exprimer sa gratitude en nommant M. E.-M.
Sandoz membre Associé. Elle a tenu par ce geste à l’égard du généreux
donateur à louer également dans l’éminent statuaire et dans le peintre
fidèle le traducteur passionné de la vie animale et le coloriste fulgurant
des parterres fleuris.
(Roger Heim).
CORRESPONDANTS
Llabador (F.), présenté par M. le Professeur E. Fischer.
M. F. Llabador, né à Oran le 19 juin 1906, est Docteur en Pharmacie,
Officier de l’Instruction Publique et Lauréat de la Commission d’Islamo-
logie du Gouvernement général de l’Algérie. Il a fourni souvent des
matériaux au Laboratoire de Malacologie. Parmi les 50 publications qu’il
a faites ou qui sont en préparation, 15 (dont 12 publiées et 3 en prépara¬
tion) sont relatives aux Mollusques et aussi aux Echinodermes, Vertébrés,
etc... de l’Afrique du Nord, les autres étant principalement des ouvrages
d’Hydrologie et d’Histoire. M. Llabador a créé à Nemours un intéressant
Musée.
( E. Fischer ) .
Brunel (Jean), présenté par M. le Professeur J. Berlioz.
M. Jean Brunel, Agronome, a consacré une partie de sa carrière à des
recherches en Afrique tropicale (Cameroun et A. O. F.) et, après un stage
d’étude au Muséum, il a envoyé à notre établissement, de ses résidences
en Côte-d’Ivoire et au Dahomey, d’intéressantes collections documen¬
taires d’Oiseaux et de Mammifères. Il a publié aussi une étude sur la
biologie des Oiseaux de la Côte-d’Ivoire et a fait don à la Ménagerie du
Muséum de plusieurs spécimens de Primates. Excellent observateur et
ornithologiste de terrain, sa contribution personnelle à l’enrichissement
des collections du Muséum est digne de considération.
(J. Berlioz).
Celis (R. P. Marie- Jules), présenté par MM. les Professeurs R. Jean-
nel et E. Séguy.
Le Révérend Père Marie-Jules Celis, Prêtre assomptionniste, Pro¬
fesseur au Collège d’ Agriculture de Butembo (Congo belge) s’est acquis
un nom dans la zoologie. Il est d’abord professeur et le succès de son
enseignement a un vif retentissement. Il s’est ensuite spécialisé dans la
— 7
récolte et l’étude des Insectes Coléoptères. Il ne cesse depuis plusieurs
années d’envoyer bénévolement, souvent par avion, pour le Muséum, des
collections précieuses parfois très importantes, recueillies souvent dange¬
reusement, dans des régions peu sûres de l’Afrique centrale. C’est un
correspondant fidèle et dévoué. Son désintéressement a considérable¬
ment enrichi la documentation entomologique du laboratoire.
(R. Jeannel et E. Séguy).
Montagnac (P.), présenté par MM. les Professeurs A. Guillaumin,
H. Humbert et R. Portères.
M. P. Montagnac, du Service de l’Agriculture à Tuléar (Madagascar),
s’efforce depuis plusieurs années d’augmenter les collections de plantes
vivantes du Muséum en envoyant des spécimens des végétaux si parti¬
culiers de sa région.
(A. Guillaumin).
Doinet (J.), présenté par M. le Professeur A. Guillaumin.
M. J. Doinet, Horticulteur à Glain-lez-Liège (Belgique), est à la tête
de la plus importante maison de culture de plantes grasses en Belgique ;
il a, à plusieurs reprises, complété les collections du Muséum en lui
faisant don notamment de toute une série de cristations et d’un hybride
d’Euphorbes de son obtention.
(A. Guillaumin).
Fauvel (Camille), présenté par M. Le Professeur Roger Heim.
En désignant comme correspondant du Muséum M. Camille Fauvel,
nous voulons remercier tout d’abord un ami sûr de cette Maison, le myco¬
logue qui a su manifester en de multiples circonstances sa sympathie au
Laboratoire de Cryptogamie, le chroniqueur alerte qui depuis 20 ans
apporte sa collaboration régulière à la Revue de Mycologie, l’un des
précurseurs de la mycogastronomie, enfin l’essayiste et l’humaniste dont
les jugements vont de Rabelais à Huysmans et dont les anecdotes, propres
aux causes judiciaires dont sa profession lui a fait vivre les plus célèbres,
sont marquées bien souvent par l’esprit et l’attention du naturaliste et
de l’observateur passionné.
(Roger Heim).
Rruneau de Miré (Philippe), présenté par M. le Professeur R. Por¬
tères.
M. Bruneau de Miré fut engagé en 1946 comme agent scientifique
contractuel à l’Office National Anti-Acridien, et fit un stage à l’Ecole
Nationale d’ Agriculture de Maison Carrée jusqu’en janvier 1947, sous la
direction du Professeur Pasquier. Il fut ensuite détaché, en janvier 1947,
au Service de la Protection des Végétaux du Maroc pour participer à la
campagne de lutte anti-acridienne. D’août 1947 à mars 1948, il accomplit
une mission d’information du Gouvernement Chérifien en Mauritanie,
— 8
puis de juin 1948 à février 1949, une deuxième mission en Mauritanie
au titre de l’O.N.A. En mai-juin 1949 il était chargé de prospection dans
les confins Algéro-marocains. De juillet 1949 à janvier 1950 il effectue une
mission au nord-Tchad. Nommé chef du secteur de Prospection et de
signalisation acridienne au Niger en 1952, il occupe ce poste jusqu’en
1956, ayant alors demandé à résilier son contrat.
M. Philippe Bruneau de Miré a publié diverses Notes d’Entomologie
dont certaines avec description d’espèces nouvelles (Contribution à l’étude
des Dyschiririae d’Afrique, Contribution à l’étude des Banbidiinae
d’Afrique, Contribution à l’étude des Riicheia d’Afrique du Nord), un
rapport de prospection en Mauritanie et de prospection biospéléologique
du département de l’Ardèche en collaboration avecBALAZuc, Theodorides,
Pierre, etc..., une contribution à l’étude de la Flore du Massif de l’Aïr
en collaboration avec H. Gillet.
(R. Portères).
TRAVAUX FAITS DANS LES LABORATOIRES
ET
ACCROISSEMENT DES COLLECTIONS
DU MUSÉUM NATIONAL d’hISTOIRE NATURELLE
PENDANT L’ANNÉE 1956.
Anatomie comparée.
J. Millot, Professeur et J. Anthony. — Note préliminaire sur le thymus
et la glande thyroïde de Latimeria chalumnae (Crossoptérygien
coelacanthidé). C. R. Acad. Sc., Paris, 242, 16.1.1956, pp. 560-
561.
— • — L’organe rostral de Latimeria. Ann. Sc. nat. Zool., Paris, 11e sér.,
18, 1956, pp. 381-389, 1 fig., 7 pl. h. t.
- Considérations préliminaires sur le Squelette axial et le Système
nerveux central de Latimeria chalumnae Smith. Mém. Inst. Sc.
Madagascar. Tananarive, 1956, pp. 167-188, 12 pl. h. t.
— Ed. Le Danois et alii. — Poissons. Horizons de France, Paris, 1956,
in-4°, 192 p., 96 pl.
M. Friant, Sous-Directeur. — Les premiers stades de développement
des fosses nasales et de la bouche chez le Lapin ( Oryctolagus cuni-
culus L.). Le bec-de-lièvre d’un foetus de Lapin. Viertelj. d. Naturf.
Gesellsch. Zürich, 100, 1955, p. 206.
— Du Chien néolithique de Bundsô (Danemark), au Chien des Vikings
et au Chien des Incas. Viertelj. d. Naturf. Gesellsch. Zürich, 100,
1955, p. 202.
— Le Cerf géant des Cavernes. La Nature, n° 3249, 1956, p. 1738.
— Les sillons fondamentaux du cortex cérébral, des Mammifères inférieurs
jusqu’à l’Homme. Les sillons cérébraux particuliers aux Primates.
Acta anatomica, 25, 1955, p. 18.
— The fossil Man of Memer (Aveyron, France). J. Palveontol. India, 1,
1956, p. 113.
— Sur la résorption des racines des dents temporaires. C. R. Acad. Sc.,
241, 17.10.1955, p. 1075.
— Sur le développement des racines dentaires. C. R. Acad. Sc., 242,
16.1.1956, p. 412.
— Sur les odontoblastes transformés en « odontoclastes », avant la chute
des dents temporaires. Actual. odonto-stomatol., n° 32, 1955, p. 495.
— Histogenèse d’un tissu corné. C. R. Acad. Sc., 242, 12.3.1956, p. 1524.
— Les Proboscidiens quaternaires de l’Europe occidentale. I. Les Masto¬
dontes. Revue anthropologique. N. S. 2e année, 1, 1956, p. 12.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 1, 1957.
2
— 10
— L’extension progressive de 1 ’insula cérébrale, des Singes inférieurs
aux Anthropoïdes et à l’Homme. International Meeting of Neuro-
biologists. Groningen, 3-7 août 1955. Progress in Neurobiology,
1956, p. 317.
— Le cerveau des Mammifères euthériens. I. Séries des Insectivores et
des Carnassiers. Ann. Soc. R. Zool. Belgique, 86, 1955-56, p. 249.
J. Anthony, Assistant. — Champ et limites de la Paléoneurologie.
Colloque international de Paléontologie, Sorbonne, Paris, avril 1955,
pp. 41-49.
J. Anthony et J. Millot. — Voir J. Millot.
R. Saban, Assistant. — Contribution à l’étude de la genèse et de la crois¬
sance de l’os temporal chez le Macaque. Mamalia , Paris, 19,
n° 3, décembre 1955, pp. 447-458, 7 flg.
— L’os temporal et ses rapports chez les Lémuriens subfossiles de
Madagascar. I. Types à molaires quadri-tuberculées, formes
archaïques. Mém. Inst. Sc. Madagascar, Tananarive, sér. A, 10,
1956, pp. 251-297, 22 fig.
— Les affinités du genre Tupaia Raffles 1821, d’après les caractères
morphologiques de la tête osseuse. Ann. paleontol., Paris, 42, 1956,
pp. 169-224, 26 fig.
J. Lessertisseur, Stagiaire de Recherches du C.N.R.S. — Traces fossiles
d’activité animale et leur signification paléobiologique. Mém. Soc.
géol. de France, Paris, nouv. sér., 34, fasc. 4, 1955, mém. n° 74,
150 p., 68 fig., 11 pl. h. t.
— Sur un bilobite nouveau du Gothlandien de l’Ennedi (Tchad, A.E.F.),
Cruziana ancora. Bull. Soc. géol. France, Paris, 6e sér., 6, 1956,
pp. 43-47, 1 fig., 1 pl. h. t.
— et G. Gardet. — Les Problematica rauraciens de Saint-Pierre de
Maillé (Vienne). Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 28, n° 3, 1956,
pp. 331-334, 1 fig.
F. K. Jouffroy (Mlle), Attachée de Rech. au C.N.R.S. — Le membre
antérieur d ’ Archaeolemur . Mém. Inst. Sc. Madagascar, Tana¬
narive, Sér. A, 11, 1956, pp. 189-198, 3 pl.
Ethnologie des Hommes actuels et des Hommesf ossiles.
(Musée de l’Homme).
H. V. Vallois, Professeur. — Syndesmologie, myologie ; in : Nomina
anatomica, révision du Comité international de la Nomenclature,
1 fasc. de 84 p., Paris, 1955.
— Le troisième Congrès panafricain de Préhistoire (Livingstone, 1955).
L’ Anthropologie, 59, n° 5-6, pp. 470-485, 3 fig.
— Les races humaines (A Raças humanas) ; traduction portugaise. 1 vol.
de 136 p., 11 fig., Sâo Paulo, 1956.
— Les théories sur l’origine de l’Homme. La Nature, n° 3252, avril 1956,
pp. 121-127, 7 fig.
— 11 —
— Le Musée de l’Homme. Médecine de France, n° 71, 1956, pp. 17-32,
23 fig.
— The pre-mousterian human mandible from Montmaurin. Amer. J.
Phys. Anthrop., n. s., 14, n° 2, 1956, pp. 319-323, 2 fig.
— Préface à G. Olivier : La population du Cambodge. 1 vol., Masson,
Paris, 1956.
— Adresse prononcée au Congrès des Ethnographes russes. Léningrad,
mai, 1956.
— Adresse prononcée au Congrès des Anthropologistes polonais. Cra-
covie, novembre, 1956.
— Un nouvel Homme moustérien en Crimée : le squelette d’enfant de
Staroseljé. L’ Anthropologie, 59, n° 5-6, pp. 555-561.
— Nouvelles recherches sur l’Oréopithèque. Ibid., 60, nos 3-4, pp. 364-
367.
— et E. Ackerknecht. — Franz Joseph Gall, inventor of phrenology
and his collection. Wisconsin Studies in Medical History, n° 1,
Madison, 1 fasc. de 86 p., 7 fig., 2 pl.
L. Pales, Sous-Directeur. — Considérations ethnographiques sur l’étio¬
logie des chéloïdes (avec D. Morel-Fatio). La Semaine des Hôpi¬
taux de Paris (Annales de chirurgie plastique), 32e an., n° 1, juin
1956, 7 p., 10 fig.
— Les problèmes alimentaires africains. Marchés Tropicaux du Monde,
12e an., n° 576, 24 nov. 1956, pp. 3010-3015, 5 fig.
— et P. F. Denoix, J. R. Schlumberger, etc. • — Le Cancer chez le Noir
en Afrique Française. Rapport présenté au Congrès international
de Kampala. 1956, 174 p., très nombreuses cartes.
P. Reichlen (Mme), Assistante. — Un crâne du sud de la Patagonie.
J. Soc. Américanistes , Paris, nouv. sér., 44, 1955 (paru en 1956), pp.
205-243, 2 pl., 1 fig., 7 tabl.
— Présence de la tache pigmentaire congénitale chez les métis de Caja-
marca (Pérou). C. R. somm. Inst. Franç. Anthrop., Paris, 8e fasc.,
n° 95, séance du 17 février 1954 (paru en 1956), pp. 7-10, 1 tabl.
D. Paulme (Mme), Assistante. — • Les Sculptures de l’Afrique Noire.
Presses Universitaires de France, Coll. « L’œil du connaisseur »,
Paris, 1956.
— Structures sociales en pays baga. Bull. I.F. A. N., sér. B, 18, nos 1-2,
1956, pp. 98-116.
• — • Peintures murales et pierres Kissi. Marco Polo, n° 20, juin 1956,
pp. 43-54.
— Oracles grecs et devins africains. A propos de « l’Oracle de Delphes
par M. Delcourt. Rev. Hist. des Religions, avril-juin 1956, pp.
145-156.
M. L. Pasquino (Mme), Assistante. — Les Arts et les Traditions popu¬
laires. Les Costumes, in La Yougoslavie. Ed. Odé, Le Monde en
couleurs, Paris, 1955, pp. 71-86, 153-156, 251-254, 287-290, 337-
340, 381-384, 435-438.
F. Girard (Mlle), Assistante. — The Buang of the Snake River (Austra-
12 -
lian New Guinea). Antiquity and Survival, n° 5, 1956, The Hague,
pp. 406-414, 11 fig.
— Nouvelle-Guinée. Haut-Morobé, Bas-Sépilc. 1 fasc., 24 p., 10 fig,,
8 pl. et 1 carte h. t., Ed. Soc. des Amis du Musée de l’Homme,
Paris, 1956.
H. Lehmann, Assistant. — • Poteries funéraires du Pérou, bijoux d’or
de Colombie, costumes du Guatemala. C. R. de l’Exposition du
Pavillon de Marsan. Arts, n° 560, mars 1956.
— Différentes formes de sacrifices humains pratiqués à Chicol (Guate¬
mala) selon les fouilles effectuées en 1954. Actes XXXIe Congrès
internat, des Américanistes , Sao Paulo, 1955 (paru en 1956), pp. 673-
682.
— Préface du Catalogue de la Collection Nathan Cummings d’Art ancien
du Pérou. Musée des Arts décoratifs, mars-mai 1956, pp. 2-9.
— Une semaine à Colotenange. Marco-Polo, n° 15, janvier 1956, pp. 22-32.
— Le linceul péruvien de Pucuche. Ibid., n° 15, janvier 1956, pp. 40-43.
— La renaissance d’une place forte Maya. Ibid., n° 18, avril 1956,
pp. 36-49.
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Mexico. Tribus, 4-5, Stuttgart, 1954-55 (paru en 1956), pp. 157-
176.
M. de Lestrange (Mlle) (voir Mme R. Gessain), Assistante. — L’en¬
terrement de Tyira, femme bassari. Marco-Polo, n° 18, avril 1956,
pp. 19-27, 12 fig.
— La main. Ibid., n° 21, juillet 1956, pp. 36-45, 7 fig.
— Les Koniagui et les Bassari parmi les autres populations de Haute-
Gambie. in G. Roure. La Haute-Gambie et le Parc National du
Niokolo Koba. Édit. G. I. A., Dakar, 1956, pp. 131-144, 5 fig.
— Guérisseurs de chez nous et d’ailleurs. Le Concours médical, 78e an.,
n° 3, 21 janv. 1956, pp. 321-322.
M. Gessain (Mme) (voir M. de Lestrange), Assistante. - — Ceinture bas¬
sari en feuille de rônier pyrogravée. Notes Africaines, I.F.A.N.,
Dakar, n° 72, octobre 1956, pp. 112-113, 4 fig.
— et R. Gessain — Les crêtes digitales et palmaires de 346 Français.
Bull, et Mém. Soc. Anthrop. Paris, Xe sér., 7, fasc. 3-4, 1956,
pp. 262-271.
M. Roussel (Mlle) (voir M. de Fontanes), Assistante. — Questionario
per lo studio delle fogge di abiti. La Lapa, Milan, sept.-déc. 1955
(paru en 1956), nos 3-4, pp. 107-109.
G. Rouget, Assistant. — A propos de la forme dans les musiques de tra¬
dition orale. Les colloques de Wégimont, 1954, Bruxelles, Elsevier,
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avril-mai 1956, pp. 138-141.
— Disque : Musique bantou d’A.E.F. Mission Ogooué-Congo. Musée
de l’Homme et Boite à Musique. Microsillon 25 cm.
— Disque : Musique pygmée de la Haute-Sangha. Mission Ogooué-Congo.
Musée de l’Homme et Boite à Musique. Microsillon 17 cm.
— 13 —
— Disque : Musique des Revenants. Dahomey. Mission Rouget 1952.
Musée de l’Homme et Contrepoint. Microsillon 30 cm.
J. Delange (Mme), Aide de Laboratoire. — • A Rushongo cup in the Musée
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A. Schaeffner, Maître de Recherches au C.N.R.S. — Ethnologie musi¬
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J. P. Lebeuf, Chargé de Recherches au C.N.R.S. — L’école des peintres
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Religions, avril-juin 1956, pp. 157-196.
— Magie et chasse à l’ours en Sibérie. Marco-Polo, n° 19, mai 1956,
pp. 45-56, 7 pl., 4 fig.
— Aux sources de l’Adonis. Ibid., n° 21, juil. 1956, pp. 2-13, 5 pl., 7 fig.
— Le Chaman et les Maîtres de la Vie. Ibid., n° 26, déc. 1956, pp. 47-59,
7 pl., 6 fig.
D. Ferembach (Mlle), Chargée de Recherches au C.N.R.S. — Constantes
crâniennes, brachycranie et architecture crânienne. Bull, et Mém. de
la Soc. d’Anthrop. de Paris, 10e sér., 7, fasc. 1-2, 1956, pp. 1-129,
47 fig.
H. Balfet (Mlle), Attachée de Recherches au C.N.R.S. — L’outil, pro¬
longement de la main. Problèmes, n° 32, Paris, 1956, pp. 44-46.
— La poterie des Ait Smail du Djurdjura, éléments d’étude esthétique.
Revue Africaine, 99, nos 444-445, 3e-4e trim. 1955 (paru en 1956),
Alger, pp. 289-340, 9 fig., 3 pl.
M. Palau-Marti (Mlle), Attachée de Recherches au C.N.R.S. — Méta¬
physique noire et psychologie. Revue de Psychologie des peuples.
Le Havre, 11e an., n° 2, 2e trim. 1956, pp. 174-180.
— 14
— et J. Chelhod. — Bibliographie africaniste. J. Soc. Africanistes,
Paris, 25, 1955 (paru en 1956), pp. 101-191.
S. de Felice (Mlle), Attachée de Recherches au C.N.R.S. — Recherches
sur l’Anthropologie des Françaises. C. R. Acad. Sci., 239, pp. 1317-
1319, 1954.
— Comparaison des Françaises avec quelques autres populations féminines
blanches pour les mesures du corps. Ibid., 1954, pp. 1862-1863.
— Quelques données sur la constitution de 140 Françaises. Biotypologie,
16, n°8 3-4, 1955, pp. 85-90, 5 fig.
A. Lebeuf (Mme), Attachée de Recherches au C.N.R.S. et J. P. Lebeuf.
— Monuments symboliques du palais royal de Logone-Birni.
J. Soc. Africanistes, 25, 1955 (paru en 1956), pp. 25-34, illustr.
M. C. Chamla (Mme), Attachée de Recherches au C.N.R.S. — La région
pétrotympanique chez les Anthropoïdes et chez l’Homme. L'An¬
thropologie, 60, n08 3-4, pp. 236-267, 9 fig.
M. M. Piquet (MUe), Attachée de Recherches au C.N. R. S. — Etude sur
la robustesse de la mandibule. Bull, et Mém. Soc. Anthrop. de
Paris, 10e sér., 7, fasc. 3-4, 1956, pp. 204-224, 6 fig.
— Note sur des restes humains trouvés près d’Ajaccio. Études corses,
n° 11, 1956, pp. 78-82.
G. Billy (Mme), Attachée de Recherches au C.N.R.S. — Recherches sur
les trous pariétaux. Bull, et Mém. Soc. Anthrop. de Paris, 10 e sér.,
6, fasc. 4-5, 1955, pp. 147-158, 1 fig.
T. Josien (Mlle), Attachée de Recherches au C.N.R.S. - — La faune chal-
colithique des gisements palestiniens de Bir-es-Safadi et Bir-Abou-
Matar. Israël Exploration J., 5, n° 4, 1955 (paru en 1956), pp. 246-
256.
— ■ Etude de la faune de gisements néolithiques (niveaux de Cortaillod)
du canton de Berne (Suisse). Arch. Suisses Anthrop. générale, 21,
n° 1, 1956, pp. 28-62.
— et B. Edeine. — Étude sur les sarcophages découverts à Caen, au
Mottet d’Argences (rue Eugénie). Bull. Soc. Antiquaires de Nor¬
mandie, 52, 1952-54 (paru en 1956), pp. 3-10.
J. L. Pelosse, Stagiaire de Recherches au C.N.R.S. — Rythmes de vie
en Norvège septentrionale. C. R. som. Inst. Franç. d’ Anthrop.,
8e fasc., n° 100, 1954 (paru en 1956), pp. 23-26.
— Ethnologie et Usages corporels. Revue des Sc. Médic., n° 26, 1956,
pp. 3-12.
— - Contribution à l’étude des usages corporels traditionnels. (Éléments
d’analyse des comportements moteurs socialisés en Ethnologie,
mouvements segmentaires). Rev. Internat. d’Ethno-psychologie
norm. et pathol., 1, n° 2, 1956, 38 p.
L. Trouette, Attaché de Recherches au C. N. R. S. — Les ossements
préhistoriques d’Orrouy, Oise. Bull, et Mém. Soc. Anthrop. de Paris,
10e sér., 6, fasc. 6, 1955, pp. 321-372, 11 fig.
A. Delattre et F. Fenart. — Le développement du crâne du Gorille
et du Chimpanzé comparé au développement du crâne humain.
Ibid., fasc. 4-5, 1955, pp. 159-173, 13 fig.
15 —
— Remarques sur le prognathisme : sa mesure. Ibid., 7, fasc. 3-4, 1956,
pp. 182-200, 14 fig.
G. Olivier. — Anthropologie de la clavicule ; X, La Clavicule des Hommes
néolithiques ; le problème de la différence sexuelle. Ibid., 6, 10e sér.,
fasc. 4-5, 1955, pp. 290-302, 2 fig.
— Anthropologie des Naga, chasseurs de têtes de l’Assam. Ibid., fasc. 6,
1955, pp. 373-417, 13 fig., 5 pl.
— Les populations du Cambodge. Masson, Paris, 1956, 1 vol. de 161 p.,
41 fig.
P. Vassal, A. Bellalouna et R. Massari. — I/oxycéphalie : un cas chez
un Nord-Africain. Bull, et Mém. Soc. Anthrop. Paris, 10e sér., 6,
fasc. 4-5, 1955, pp. 181-198, 5 fig.
M. Chabeuf. — Les ossements humains de l’Aven d’Aurélie, commune
de Lux (Côte-d’Or). Ibid., 10e sér., 7, fasc. 3-4, 1956, pp. 147-
167, 1 fig.
R. Gessain. — Les Munecos,s urvivances païennes au Mexique. Marco-
Polo, n° 24, octobre 1956, pp. 3-14, illustr.
• — ■ Statuettes eskimo composites à trois personnages. J. Soc. América-
nistes, nlle sér., 44, 1955 (paru en 1956), pp. 199-204, illustr.
— Jeux eskimo (The Eskimo at play). United States Lines, Paris Review,
1956, 2 p., 3 fig.
G. Heuse. — • Race et Glycémie. Bull, et Mém. Soc. Anthrop. Paris, 10e sér.,
7, fasc. 3-4, 1956, pp. 272-279.
R. Riquet. — Etude anthropologique des crânes de Baye. Ibid., 6, fasc. 4-5,
1955, pp. 235-281, 9 fig.
M. Bhatia, J. Thin, H. Debray et J. Cabanes. — - Étude anthropolo¬
gique et génétique de la population du Nord de l’Inde. Ibid.,
pp. 199-213, 5 fig.
Principales collections reçues.
a) Pièces de collectioji :
Département d’Afrique blanche : Vêtements marocains (don Mme Grauss) ;
soixante-quatre objets et bijoux marocains (achat) ; treize objets
algériens (achat) ; vêtements tunisiens (dépôt Dr Pales) ; trois
moulages (don Prof. L. Balodt) ; sept objets sahariens (don H.
Lhote) ; vêtements syriens (don Ciielhod) ; ceintures d’Arabie (don
F. Balsan) ; vêtements et objets syriens (achat) ; vêtements et
objets d’Égypte et Levant (don Mme L. Dreyfus-Barney).
Département d’ Afrique noire : Objets mobiliers peuls d’A.O.F. (don Mme G.
Vieillard) ; ceinture bassari (dont Mlle de Lestrange) ; peignes
du Congo (don Bergeaud) ; tissus et cuir d’A.O.F. (don M. Monod-
Herzen) ; appuie-tête owambo (don F. Balsan) ; etc...
Département d' Amérique : Vase en céramique chibcha de Colombie (don
M. de Ribon) ; deux statuettes en céramique tarasque et maya
(don H. Lehmann) ; vase en céramique chimu (don Mme Beha);
vases et statuette en céramique paracas et bijoux chimu du Pérou
(achat).
Département d’Asie : entrée de près de cinq cents objets dont trois cents
des populations montagnardes de l’Assam, du Laos et du Sud-
— 16 —
Vietnam : statues funéraires, masques et épouvantails du Sud-
Vietnam (don F. Laforest) ; ensemble folklorique assamais (don
Mme G. Bertrand) ; vêtements (don M. Monod-Herzen) ;
beaux vêtements et pièces de mobilier de l’Asie du Sud, de l’Iran
et du Japon (don Mme L. Dreyfus-Barney) ; couteau en bronze
de New-Delhi (don Prof. Rivet) ; etc.
Département d’Europe : 1 costume complet de femme de la Finlande de
l’Ouest (don du Gouvernement finlandais) ; céramiques et pièces
de vêtements de Slovaquie, Bulgarie et Roumanie (don Mme Louise
Weiss) ; vingt-quatre objets divers d’Albanie (don Mme de
Fontanès) ; œufs de Pâques peints (don Musée ethnographique de
Ljubljana, Yougoslavie).
Département d’Océanie : Outillage lithique des Marquises (don M. Théo
Meier) ; cent-deux armes et objets divers de Mélanésie (don
Mme Chandèze) ; ornement de tête australien (don M. Forgach) ;
vêtements et objets archéologiques de Nouvelle-Calédonie (don
R. P. O’Reilly).
Département d' Anthropologie : mandibule humaine fossile de Montmaurin
(Haute Garonne) (achat) ; 4 crânes et ossements anciens du Vietnam
(don M. Malleret) ; une momie péruvienne (échange) ; 4 têtes
osseuses d’Eskimo du Groenland (don Dr Gessain) ; 3 crânes
déformés anciens du Pérou (don B. Flornoy).
Département de Préhistoire : entrée de vingt-quatre collections, en parti¬
culier : récoltes au Tibesti et au Niger (don M. A. Bonnet) ; pièces
de la Vallée du Niari, Congo (don G. Bergeaud) ; fouilles mous-
tériennes d’El Gulttar, Tunisie (don Dr M. Gruet) ; fouilles cap-
siennes d’Ouargla (mission Guy de Beauchêne) ; fouilles des
environs de Bamako (don G. Szumowski et Centrifan Soudan) ;
fouille d’un tumulus néolithique du Gard (don Mme Roussel de
Fontanès) ; objets en bronze (coll. Taté, don James Townsend
Russel).
b) Photographies et clichés :
Mille cinq cents documents d’Indonésie (Mlle Cuisinier) ; cinq cents
documents d’Indochine (Mlle G. Martel) ; deux cents de Calabre
et d’Allemagne (Mme Roussel de Fontanès) ; cinquante d’A.O.F.
(Dr L. Pales) ; cinquante photos sur la Finlande ; etc.
Zoologie : Mammifères et Oiseaux.
J. Berlioz, Professeur. — Note complémentaire sur les Couroucous du
genre Pharomacrus. L’Ois, et Rev. fr. Orn., 1956, pp. 19-23.
— Quelques observations ornithologiques au cours d’un voyage dans
l’Inde. Ibid., pp. 31-53.
— Note sur trois spécimens d’Hypocolius ampelinus Bp. Bull. Mus.
Hist. Nat., Paris, 1956, pp. 177-179.
— Étude d’une collection d’Oiseaux du Dahomey. Ibid., pp . 261-264.
— La VIe conférence de la Section continentale européenne du C.I.P.O.
Bull. Soc. Orn. Fr., 1956, pp. vu-xi.
— 17
— Sunbirds and Humming-birds (en anglais). Journ. Bombay Nat .
Hist. Soc., 53, 1956, pp. 515-522 (6 figs).
— et J. Dobst. — • Quelle est l’identité du Bolborhynchus orbignesius
(Souancé) ? L’Ois, et Rev. fr. Orn., 1956, pp. 81-86 (1 pl.).
— et H. Gillet. — Note sur le Cossypha Heuglini Hartlaub (avec des¬
cription d’une sous-espèce nouvelle du Tchad). L’Ois, et Rev. fr .
Orn., 1956, pp. 135-138.
— et P. Rougeot. — Etude d’une nouvelle collection d’Oiseaux du
Gabon. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 28, 1956, pp. 504-508.
E. Bourdelle, Professeur honoraire. — Les parentés morphologiques des
Équidés caballins d’après les gravures rupestres du Sud-Ouest de
la France. Mammalia, 20, 1956, pp. 23-33 (12 figs.).
— Préface à MM. Mamy et Motte : « Le Vison — Méthodes d’élevage en
France et au Danemark ». Librairie de la Maison rustique, Paris,
1956.
— et L. Bognar. — Les Mammifères du Jardin animé du Cap-F errât.
Terre et Vie, 1956, pp. 22-27 (1 pl.).
J. Dorst, Sous-Directeur. — Les migrations des Oiseaux. Paris (Payot
éd.), 1956, 422 pp., 94 figs.
— Notes sur la biologie des Colaptes, Colaptes rupicola, des hauts plateaux
péruviens. L’Ois, et Rev. jr. Orn., 26, 1956, pp. 118-125.
— Étude biologique des Trochilidés des hauts plateaux péruviens. Ibid.,
pp. 165-193.
— Étude d’une collection d’oiseaux rapportée du Pérou central. BulL
Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 28, 1956, pp. 265-272.
— Étude d’une collection d’oiseaux rapportée des hauts plateaux andins
du Pérou méridional. Ibid., pp. 435-445.
— Quelques aspects biologiques de la faune du Pérou. Bull. Soc. zool.
France, 81, 1956, pp. 290-298.
— Recherches écologiques sur les oiseaux des hauts plateaux péruviens^
Trav. Inst. Fr. Etudes andines, Lima, 6, 1956.
— L’exploitation du guano au Pérou : La protection de la nature au ser¬
vice de l’économie humaine. La Terre et la Vie, 1956, pp. 49-63-
— Les Ourous, peuple du roseau. Science et Nature, n° 13, 1956,
pp. 21-25.
— Les oiseaux à guano des côtes péruviennes. Ibid., n° 14, pp. 13-16.
— Voyage autour de la faune péruvienne. Plaisirs de la chasse, n° 46,
1956, pp. 189-191.
— L’Autruche. N aturalia, n° 39, 1956, pp. 6-10.
— Les Mammifères dans le « Traité de Zoologie » publié sous la direction
de P. P. Grasse. Mammalia, 20, 1956, pp. 83-87.
— Traduction de : H. Kahmann et P. Gœrner : Les Chiroptères de
Corse. Mammalia, 20, 1956, pp. 333-389.
Chr. Jouanin, Assistant. — L’Oiseau que vous avez tué portait une
bague à la patte... Pourquoi ? Plaisirs de la chasse, n° 44, 1956,
pp. 93-94.
— 18 —
— Une capture méconnue de Puffinus puffinus Newelli Henschaw. Bull.
Mus. Hist. nat., 2e sér., 28, n° 3, 1956, pp. 273-274.
— , M.-H. Julien et J. Giban. — Bulletin des Stations Françaises de
Baguage, n° 8, 1956.
Fr. Petter, Assistant. — Comment le chameau résiste à la soif. La
Nature, juillet 1956, pp. 263-265.
— Un écureuil de Perse. Science et Nature, n° 17, sept.-oct. 1956, pp. 25-26.
— Caractères comparés de Gerbillus Allenbyi et de deux autres espèces du
genre Gerbillus. Mammalia, 20, 1956, pp. 231-237.
— Evolution du dessin de la surface d’usure des molaires de Gerbillus,
Meriones, Pachyuromys et Sekeetamys. Ibid., pp. 418-426.
R.-D. Etchecopar, Chef du C.R.M.M.O. — L’œuf et le naturaliste.
N aturalia, n° 31, avril 1956, pp. 21-27.
— Les mille aspects d’une forme parfaite : l’œuf. Science et Avenir,
avril 1956, pp. 167-171.
— Les oiseaux victimes. La santé de l’homme, août 1956, pp. 121-125.
— A nocao de réserva a sua evolucoa (en portugais). N aturalia, Portugal,
n° 5, Janeiro, 1956, pp. ix-xii.
— Les grandes réserves de la France métropolitaine. Rapport U. I.P. N.,
Congrès d’Edimbourg, 1956.
- — Données écologiques sur l’avifaune de la zone désertique Arabo-saha-
rienne. Rapport de l’UNESCO, 1956.
R. Didier, Associé du Muséum. — • Étude systématique de l’os pénien des
mammifères. Rongeurs. Fam. des Dasyproctidés, Hystricidés,
Caviidés, Cuniculidés, Chinchillidés, Hydrochoeridés. Mammalia,
20, 1956, pp. 238-247.
P. Dandelot. — Note sur le comportement de deux Cercopithèques de
L’Hoest en captivité. Mammalia, 20, 1956, pp. 330-331.
J. J. Petter et A. Petter-Rousseaux. — A propos du Lémurien mal¬
gache Cheirogaleus tricliotis. Mammalia, 20, 1956, pp. 46-48.
Collections reçues : Une importante collection d’Oiseaux et d’œufs d’Oi-
seaux de France (Coll. Lebeurier), acquise par le Muséum ; une
importante collection d’Oiseaux du Pérou (Mission J. Dorst) ;
une collection d’Oiseaux du Gabon, don de M. P. Rougeot, corres¬
pondant du Muséum ; une collection d’Oiseaux de Californie,
don de M. Dale Arvey ; une collection d’Oiseaux d’Afrique du
Sud (Mission J. Berlioz) ; une collection d’Oiseaux du Tchad,
don de MM. R. Malbrant, Associé du Muséum, et P. Receveur,;
une collection d’Oiseaux du Cameroun-Tchad, don de M. Ducroz ;
une collection d’Oiseaux du Dahomey, don de M. J. Brunel ; une
collection d’Oiseaux de l’Océan Indien, don de M. P. Paulian ;
une collection de Rongeurs de Corse, don du Prof. H. Kahmann
(de Munich) ; une collection de Mammifères de France, don de
M. Cantuel ; une collection de Mammifères de Camargue, don de
M. L. Hoffmann.
— 19
Éthologie des Animaux sauvages.
Achille Urbain, Professeur honoraire. — Les Girafes. Le Saint-Hubert,
avril 1956, p. 98.
— Jacques Nouvel, Professeur, Paul Bullier, Sous-Directeur et Jean
Rinjard, Assistant. — Rapport sur la mortalité et la natalité enre¬
gistrées au Parc Zoologique du Bois de Vincennes pendant
l’année 1955. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 28, n° 2, 1956,
pp. 164-176.
Jacques Nouvel, Professeur. — Note de Pathologie des Animaux de
Parc Zoologique. Paillart, édit., Abbeville, 1956.
— Sources animales du comportement humain, in l’Évolution humaine
— spéciation et relation. Flammarion, édit., Paris, 1956.
Jean Rinjard, Assistant. — ■ Mensuration d’un céphalophe bleu du Came¬
roun ( Philantomba caerula Schultzei Schwarz), né au parc Zoolo¬
gique du Bois de Vincennes. Mammalia, 20, 1956, p. 329.
Pierre L. Dekeyser, Assistant. — Documents pour servir à l’étude des
Parcs Nationaux. La notion de territoire. I.F.A.N., Protection de
la Nature, PN-XVII, 1956, 11 p. ronéo.
— Documents pour servir à l’étude des Parcs Nationaux. Une mono¬
graphie de R. Veeheyen sur l’Hippopotame. I.F.A.N. Protection
de la Nature, PN-XIX, 1956, 9 p. ronéo.
— (en collaboration avec A. Villiers). — Deux Missions zoologiques au
Parc National de Niokolo-Koba. La Terre et la Vie, n° 2, 1956,
pp. 64-76, 2 pl. photo.
- Notations écologiques et biogéographiques sur la faune de l’Adrar
Mauritanien. Mém. I.F.A.N., n° 44, Dakar, 1956, 223 p., 25 pl.,
35 fig.
— (en collaboration avec H. Bessac). Un cas d’ Albinisme chez Quelea
quelea. Notes Africaines, n° 70, avril 1956, p. 63.
Paul C. J. Rotii. — Les métamorphoses des Batraciens et leur signification
pour la Biologie générale. Scientia, mai 1956, pp. 1-5.
- — ■ La métamorphose expérimentale des Amphibiens en fonction des
antagonismes hormonaux et de l’influence du milieu ambiant.
75e Congrès de l’A. F. A. S., Dijon, 1956.
— (en collaboration avec P. Brocq). — Action de la corticotrophine
(ACTH) sur l’Axolotl, en fonction de la carence successive des
principaux sels du milieu ambiant. Ann. Endocrinol., 16, n° 5,,
1955, pp. 785-788.
— (en collaboration avec P. Brocq et J. Verne). — Influences d’un
régime alcalin et d’un régime acide sur les effets de l’implantation
de comprimés de dihydrofolliculine chez la lapine. Ann. Endo¬
crinol., 17, n° 1, 1956, pp. 100-103.
— 20 —
Zoologie : Reptiles et Poissons.
J. Guidé, Sous-Directeur. — Révision des espèces malgaches du genre
Phyllodactylus Gray. Mém. Inst. Scient. Madagascar. A, 10,
1956, 245-250. pp. 442-446.
— et M. Lamottf.. — Le statut systématique de Rana (Ptychadaena)
superciliaris Günther. Bull. Muséum, Hist. nat., 2e sér., 27, 1955,
pp. 363-367.
- - L’espèce Rana (Pt.) bibroni Hallowell. Ibid., pp. 357-362.
- Un nouveau ranide d’Afrique occidentale : Rana (Ptychadaena)
tournieri n. sp. Ibid., pp. 442-446.
J. Arnoult, Assistant. — Grenouilles et Crapauds géants. Sciences et
Nature, n° 15, mai-juin 1956, p. 13.
Y. Le Danois (Mlle), Chargée de Recherches, C.N.R.S. — A propos du
système muco-sensoriel des Poissons Orbiculates. C. R. Acad. Sc.
Paris, 242, 1956, pp. 684-686.
Collections reçues. — Collection de Poissons de Madère donnée par M. J. M.
Bassot. — Collection de Poissons du Golfe de Guinée {Croisière de la
Calypso^. — Reptiles et Batraciens de provenances diverses.
Entomologie.
E. Séguy, Professeur. — Introduction à l’étude biologique et morpho¬
logique des Insectes diptères. Rio de Janeiro Museu Nacional,
Publicacôes avulsas, n° 17, 1956, pp. 1-260.
— Diptères nouveaux ou peu connus d’Extrême-Orient. Rev. fr. Entom.,
23, n» 3, 1956, pp. 170-174, 1 fig.
— Sur le Coenomyia ferruginea et ses formes affines. Boll. Labor. Ent.
Agrar., Portici, 14, 1956, pp. 288-292.
— Mouches parasites de l’homme. Boll. Labor. Zool. gene. e Mgr., Portici,
33, 1956, pp. 542-545.
E. Jeannel, Professeur honoraire. — Psélaphides recueillis par N. Leleup
au Congo Belge, XII-XV, Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8°,
Zool., 43, 1956, 134 p.
— Sur un Bathysciite nouveau de la Sardaigne, Fragm. entom., Rome,
II, fasc. 10, 1956, pp. 105-114.
— Sur quelques Psélaphides nouveaux de l’Afrique intertropicale, Entom.
Arb., München, 7, 1956, pp. 359-377.
— Un nouveau genre de Bathysciites des monts Cantabriques, Rev. fr.
Entom., Paris, 23, 1956, pp. 5-10.
— Nouveaux Psélaphides recueillis sur le Ruwenzori par le R. P. Celis-
Ann. Soc. entom. Belg., Bruxelles, 27, 1956, pp. 297-311.
— Sur les genres Dimerus Fiori et Octomicrus Schaufuss. Rev. fr. Entom.,
Paris, 23, 1956, pp. 54-100.
— 21
— Les Psélaphides de Madagascar. Premier Supplément. Mém. Inst. sc.
Madagascar, série E, 7, 1956, pp. 1-53.
— Sur quelques Psélaphides nouveaux de l’Itombwe. Rev. jr. Entom.,
Paris, 23, 1956, pp. 147-150.
— Les Psélaphides de l’Afrique du Nord, Essai de biogéographie berbère.
Mém. Mus. Hist. nat., Paris, sér. A, Zool., 14, 1956, 233 p.
— Coléoptères recueillis par N. Leleup au lac Tumba, III, Psélaphides.
Rev. Zool. Bot. Ajr., Bruxelles, 4, 1956, pp. 187-197.
— Un nouveau genre de Psélaphides de l’ile Maurice. The Mauritius
Inst., Bull. Curepipe, 3, 1956, pp. 219-282.
L. Chopard, Professeur honoraire. — Les bactéries symbiotes des Blattes.
La Nature, n° 3250, février 1956, p. 47, 1 fig.
— South African animal life. Results of the Lund University Expédition
in 1950-1951, vol. IL Orthoptera Ensifera et Tridactyloidea,
Upsala, 1955, pp. 266-301, 32 fig.
• — Note sur un Grillon gynandromorphe provenant du Congo Belge.
Mém. Soc. Roy. entom. Belgique, 27, 1955, pp. 153-157, 2 fig.
— Un curieux auxiliaire de l’homme : l’Indicateur. La Nature, n° 3257,
septembre 1956, pp. 347-350, 4 fig.
— Les insectes des neiges éternelles dans l’Himalaya. La Nature, n° 3257,
septembre 1956, p. 343.
- — La régénération du nerf optique chez les Amphibiens. La Nature,
n° 3256, août 1956, p. 333.
— Some crickets from South America ( Grylloidae and Tridactyloidea).
Proc. U. S. Nat. Mus., 106, pp. 241-293, 6 fig.
— L’étude de la faune du sol. La Nature, n° 3260, décembre 1956, pp. 470-
475, 10 fig.
— et E. Mc C. Callan. — On an interesting new species of Tridactylus
Olivier. Proc. R. entom. Soc. Lond., (B) 25, pp. 98-102, 6 fig.
J. Bourgogne, Sous-Directeur. • — Particularités de deux aires contiguës
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déc. 1955, pp. 3-8, 10 phot.
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noire, sér. A., 18, n° 1, janv. 1956, pp. 80-82, 6 fig.
— Results from the Danish Expédition to the French Cameroons (1949-
1950). III, Hémiptères Réduviides et Hénicocéphalides. Bull.
Inst. Fr. Afr. noire, série A, 18, n° 2, avril 1956, pp. 583-591,
3 fig.
— Results from the Danish Expédition to the French Cameroons (1949-
1950), VII, Coléoptères Frotylidae ( Languriinae et Cladoxeninae.)
Bull. Inst. Fr. Afr. noire, sér. A, 18, n° 2, avril 1956, pp. 612-613.
— 22 —
— Contribution à l’étude du peuplement de la Mauritanie. Notes écolo¬
giques et biogéographiques sur la faune de l’Adrar (avec P. L.
Dekeyser). Mém. Inst. Fr. Afr. noire, n° 44, 1956, 225 p., 35 fig.,
15 pl. phot. h.-t., bibl.
— Contribution à l’étude du peuplement de la Mauritanie. Descriptions
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juillet 1956, pp. 834-842.
— La collection de Serpents de l’IFAN (acquisitions 1954-1955). — Bull.
Inst. Fr. Afr. noire, sér. A, 18, n° 3, juillet 1956, pp. 377-883.
— Coléoptères Languriinae et Cladoxeninae du Musée de Vienne (Col.
Erotylidae). Bull. Soc. enlom. France, 61, mars-avril 1956, pp. 80-
82, 3 fig.
— Les H énicocephalidae (Heteroptera) de la collection de l’Institut
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Vol. jubilaire, 1955 (1956), pp. 484-494, 5 fig.
— Deux missions zoologiques au Parc National du Niokolo-Koba (avec
P. L. Dekeyser). La Terre et la Vie, n° 2, avril-juin, 1956, pp. 64-
76, pl. IX et X, 1 carte.
— Un Crocodile nouveau pour le Sénégal : Osteolaemus tetraspis. Notes
africaines, n° 71, juillet 1956, pp. 80-81, 5 fig.
— Désinsectisation et équilibres naturels dans la presqu’île du Cap
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Nature. Procès-verbaux et Bapports de la Béunion technique,
Copenhague 1954. Copenhague, Schultz, 1956, pp. 144-146.
— Encore un Mamba noir au Sénégal. Notes africaines, n° 72, octobre
1956, p. 127.
— Notes d’Entomologie ouest-africaine, III, A propos du phototropisme
positif chez les Réduviides. Bull. Inst. Fr. Afr. noire, sér. A, 18,
n° 4, octobre 1956, pp. 1212-1214.
— Notes d’Entomologie ouest-africaine, V, Nouveaux hémiptères hété-
roptères. Bull. Inst. Fr. Afr. noire, sér. A, 18, n° 4, octobre 1956,
pp. 1215-1219.
— Le Parc National du Niokolo-Koba (Premier fascicule), I, Introduc¬
tion (avec P. L. Dekeyser). Mém. Inst. Fr. Afr. noire, n° 48,
1956, pp. 9-22, 1 carte, 16 fig., 10 pl. phot. h.-t.
— Le Parc National du Niokolo-Koba (Premier fascicule), V, Reptiles.
Mém. Inst. Fr. Afr. noire, n° 48, 1956, pp. 143-162, 3 fig.
— Le Parc National du Niokolo-Koba (Premier fascicule), VIII, Hémip¬
tères (lre note). Mém. Inst. Fr. Afr. noire, n° 48, 1956, pp. 171-181,
3 fig.
— Types déposés au Muséum National d’Histoire Naturelle par l’Institut
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28, n° 4, 1956, pp. 369-373.
— Nouveaux Hémiptères Beduviidae Tribelocephalinae du Musée Royal
du Congo Belge. Rev. Zool. Bot. afr., 54, 1956, 1-2, pp. 93-96, 2 fig.
L. Berland, Sous-Directeur honoraire. ■ — Les Sphex africains (Hyme-
noptera) . Bull. Inst. Fr. Afr. noire, série A, 28, n° 4, oct. 1956,
pp. 1161-1181, 4 fig., bibl.
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logiste, Paris, 12, n° 1, 1956, pp. 18-23, 1 carte.
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London, Londres, 107, 1955, pp. 373-379, 6 fig.
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Bull. Lab. Zool. gen. agr. « F. Silvestri », Portici, 33, 1956, pp. 460-
472, 5 fig.
— Position systématique et appareil stridulant de Pemphigostola syne-
monistis Strand, de Madagascar (Lep. Agaristidae) . Bull. Soc. ent.
France, Paris, 60 (1955), 1956, pp. 176-179, 5 fig.
— Description d’un Microlépidoptère spectaculaire de Madagascar
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3 fig.
— Étude des types de Microlépidoptères (Tineidae, s. 1.) malgaches de
Meyrick du Muséum de Vienne. Ann. Naturhist. Mus. Wien,
Vienne, 60 (1954-1955), 1956, pp. 279-286, 11 fig.
— Contribution à l’étude des Hepialidae (32e note). Hepialidae de la
Nouvelle-Guinée. Nova Guinea, Leiden, n. s., 7, 1956, pp. 41-58,
13 fig.
— Microlépidoptères de Madagascar nouveaux ou peu connus. Le
Natur. malg., Tananarive, 8, 1956, pp. 107-127, 15 fig.
— Description de nouvelles espèces de Noctuelles quadrifides de Mada¬
gascar (Lep. Noctuidae). Mém. Inst, scient. Madag., Tananarive,
E, 7, 1956, pp. 117-139, 9 fig.
— Nouveaux Microlépidoptères de Madagascar. Bull. Soc. zool. France,
Paris, 81, 1956, pp. 88-98, 8 fig.
— Nouveaux Microlépidoptères du Massif de l’Ankaratra (Madagascar
centre) (Lep. Tineoidae) . Rev. (rang. Entom., Paris, 23, 1956,
pp. 179-188, 9 fig.
— Sphingides nouveaux ou peu connus de Madagascar (Lep.) Lambillio-
nae, Bruxelles, 56, 1956, pp. 59-62, 3 fig.
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par la mission Paulian-Delamare. Bull. Inst. fr. Afr. Noire, série A,
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H. de Lesse. — Attaché de recherches du C.N.R.S. — Une nouvelle
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(Lépidoptères Satyrinae ). C. R. Acad. Sc., Paris, 241, 1955,
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— Notes on the species-groups in the genus Erebia : a reply. The Entomo-
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— Étude cytologique des Lysandra fixés par M. H. Beuret. Mitt. ent.
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— Fixation de lectotypes et description d’une nouvelle sous-espèce dans
le groupe d ’Erebia tyndarus Esp. (Lepid. Nymphalidae Satyrinae).
Rev. \r. de Lep., 15, n° 6, 1956, pp. 147-150.
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Guignot (F.). — Coléoptères Dystiscides et Gyrinides du Soudan fran¬
çais. — Bull. Inst. Fr. Afr. noire, sér. A, 18, n° 1, janv. 1956,
pp. 83-92, 2 fig.
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Afr. noire, sér. A, 18, n° 3, juil. 1956, pp. 792-793.
— Le Parc National du Niokolo-Koba (Premier fascicule), Coléoptères
hydrocanthares. — Mém. Inst. Fr. Afr. Noire, n° 48, 1956, pp. 211-
223, 8 fig.
— Contribution à la connaissance de la faune dytiscidienne malgache,
Le Natur. malg., 8, fasc. 1, 1956 pp. 75-80, 4 fig.
Cl. Herbulot, Attaché. — Nouvelles additions au Catalogue des
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— Nouveaux Sterrhinae malgaches (Lép. Geometridae). Le Natur. malg.,
Tananarive, 7, (1955), 1956, pp. 181-189, 11 fig., 1 pl.
— Un nouveau Dioptrochasma d’Afrique équatoriale (Lep. Geometridae
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Lambillionea, Bruxelles, 56, 1956, pp. 27-30.
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P. Lepesme. en collaboration avec Step. Brenning, — Longicornes
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Bull. Inst. Fr. Afr. noire, sér. A, 18, n° 4, oct. 1956, pp. 1130-
1134, 1 fig.
— Deux nouveaux Callichromini de Côte d’ivoire (Col. Cerambycidae) .
— 25 —
Bull. Inst. Fr. Afr. noire, sér. A, 18, n° 4, oct. 1956, pp. 1135-
1136.
— Note sur quelques Cérambycides de la Côte d’ivoire (Col.). Rev. fr.
Ent., 23, fasc. 1, pp. 13-14, 1 fig.
— Un nouveau genre de Callichromini de Côte d’ivoire (Col. Ceramb.).
Rev. fr. Ent., 23, fasc. 3, pp. 154-155, 1 fig.
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cidae) de Côte d’ivoire. Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 28, pp. 89-
91, 2 fig.
H. Marion. — Pyrales nouvelles de Madagascar, (Lép.). Rev. fr. Ent.,
23, fasc. 1,'pp. 15-20, 7 fig.
— Pyrales nouvelles de Madagascar. Les Cataclysta (Lep. Pyraustidae
Nymphulinae). Bull. Soc. ent. France, 61, nos 5-6, pp. 120-125, 5 fig.
— Pyrales de Madagascar nouvelles ou peu connues (Lepidoptera) .
Mêm. Inst, scient. Madag., E, 7, 1956, pp. 77-115, 40 fig., 1 pl. h.-t.,
bibl.
E. Rivalier. — Acimerus Schaefferi Leicharting, en forêt de Loches
(Col. Cerambycidae) . — Bull. Soc. ent. France, 61, nos 1-2, p. 25.
A. Roudier. — Remarques sur quelques Curculionides d’Afrique Occi¬
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— Contribution à la systématique des Torneumatini (Coll. Curculionidae),
Bull. Soc. ent. France, 61, nos 5-6, pp. 132-134.
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islands (4 th. note). Ann. Mag. Nat. Hist., London, 12, 9, 1956,
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— Description d'Arctiides nouveaux de Madagascar (5e note). Rev.
fr. Ent. Paris, 23, 1956, pp. 128-131, 2 fig., 1 pl.
H. Stempffer, Correspondant. — Le Parc National du Niokolo-Koba
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Mém. Inst. Fr. Afr. Noire, n° 48, 1956, pp. 207-208.
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1955, pp. 79-84.
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— Les Pycnogonides du genre Nymphon. Galathea Report, 2, pp. 159-165.
— - Would an international Organization of Marine Biologists be worth*
while ? Union Internat. Sci. biol., série B, n° 28, 1955, p. 129.
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and Oceanography, pp. 40-44.
M. Vachon, Professeur. — Leçon d’ouverture du Cours de Zoologie. Bull.
Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 28, n° 4, 1956, pp. 343-368.
— Contribution à l’étude de la biologie de l’Hyménoptère Baeus semi-
lunum (Hal.) parasite des œufs d’Araignées. Ann. Soc. entom. Fr.,
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J. Forest, Assistant. — Sur Calcinas nitidus Heller et C. rosaceus Heller
(Crust. Paguridae). Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 28, n° 2, 1956,
pp. 218-227, fig. 1-8.
— Sur une collection de Paguridae de la Côte de l’Or. Proc. Zool. Soc.
London, 126, 3, pp. 335-367, fig. 1-4.
— Les Crustacés. Nouvelles littéraires, n° 1514, 6. 9. 1956, p. 5.
— Les Pagures du Viêt-Nam. I. Le genre Diogenes Dana. Bull. Mus.
Hist. nat., Paris, 2e sér., n° 6, 1956, pp. 524-532, fig. 1-14.
— La faune des Iles Cocos-Keeling. Paguridea. Bull. Raffles Mus., Sin-
gapore, n° 27, 1956, pp. 45-55, pl. h.-t.
— et D. Guinot, Assistante. — Sur une collection de Crustacés Décapodes
et Stomatopodes des mers tunisiennes. Bull. St. océanogr. Salammbô,
n° 53, 1956, pp. 24-43, 1 carte, fig. 1-5.
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Projet de Catalogue des Crustacés Décapodes de la Méditerranée
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11, 10, 1955 (1956), pp. 307-321.
Fr. Grand jean, Membre de l’Institut. — Caractères chitineux de l’ovi-
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Zool. exp. gén., 93, n° 2, 1956, pp. 96-106, 4 figs.
— Sur deux espèces nouvelles d’Oribates (Acariens) apparentées à
Oripoda elongata Banks, 1904. Ibid., fasc. 2, 1956, 9 figs.
— Observations sur les Oribates (33e sér.). Bull. Mus. nat. Hist. nat.,
2e sér., 28, n° 1, 1956, pp. 111-118, 2 figs.
— ld. (34e sér.). Ibid., n» 2, 1956, pp. 205-212, 2 fig.
— Id. (35e sér.). Ibid., n» 3, 1956, pp. 282-289, 2 fig.
— Observations sur les Galumnidae. lre série (Acariens, Oribates).
Rev. Fr. entomol., 23, fasc. 3, 1956, pp. 137-146, 2 figs.
— Galumnidae sans carènes lamellaires (Acariens, Oribates), lre série.
Bull. Soc. Zool. Fr., 81, 1956, n08 2-3, pp. 134-150, 4 figs.
— Observations sur les Oribates (36e sér.). Bull. Mus. Hist. nat., Paris,
2e sér., 28, n° 5, 1956, pp. 450-457.
27 —
J.-M. Démangé, Attaché. — Myriapodes cavernicoles de France avec la
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— Contribution à l’étude de la biologie, en captivité, de Lithobius piceus
gracilitarsis Brôl. (Myr. Chil.) . Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér.,
28, n° 4, 1956, pp. 388-393.
J. Denis, Attaché. - — Capture dans le Pas-de-Calais d’une Araignée
d’Europe centrale. L’ Entomologiste, 11„ 1955, p. 138.
— Notes d’Aranéologie marocaine. VI. Bibliographie des Araignées du
Maroc et addition d’espèces nouvelles. Bull. Soc. Hist. nat. Maroc,
35, 1955, pp. 179-207.
— Araignées, in : Microfaune du sol de l’Eque, Groenland, vol. 1, Arach¬
nides. Explor. pol Franç., Missions Paul-Émile Victor, 7, 1955,
pp. 65-68.
— Notes d’Aranéologie marocaine. V. Araignées recueillies au Maroc
par M. J. Théodoridès. L’Entomologiste, 12, 1956, pp. 26-28.
— (Notes d’Aranéologie marocaine. VII). Spiders collected in French
Morocco by the Durham Colleges Expédition Club 1952. Proc.
Zool. Soc. London, 126, 1956, pp. 275-281.
Ed. Dhesco, Attaché. — Tegenaria henroti, espèce nouvelle des grottes
de Sardaigne [Araneae, Agelenidae]. Fragm. Entom., 2, fasc. 11,
1956, pp. 115-119.
— Araignées et Opilions des cavités du département de la Côte d’Or
(lre note). Sous le plancher, Organe du Spéléo-Club de Dijon,
nos 5-6, 1956, pp. 1-10.
— • et L. Derouet. — Études sur la grotte de Pêne blanque. I. Faune et
Climats, Notes biosp., 10, fasc. 2, 1955, pp. 123-131.
- Recherches souterraines dans les Monts Csntabriques (Espagne,
1954). Notes de chasse. — Compte rendu des températures rele¬
vées. Speleon, Ano VI, n° 3, 1956, pp. 1-22.
— Contribution à l’étude du genre Nephila. Sur la variabilité des mâles
de Nephila irraurata (Walck.). Bull. Soc. entom. Fr., 61, nos 1 et 2,
1956, pp. 9-16.
Collections reçues :
Myriapodes, A. O. F. (IFAN).
Arachnides : Pseudoscorpions, Madagascar (Prof. J. Millot) ; Came¬
roun (J. Mouchet, J. Rageau) ; Angola (A. de Baiiros-Machado) ;
Turquie (J. Bitsch, M. Coifffait) ; Italie (M. Pavan) ; Angleterre
(O. Gilbert) ; Suisse (V. Aellen, M. Strinati) ; Espagne (Ed.
Dresco) ; Canaries (J. Mateu) ; France (M. Coiffait, Leseigneur,
J. Balazuc) ; Maroc (Gattefossé) ; Israël (Schulov). — Scor¬
pions, Cameroun (J. Mouchet, V. Aellen) ; Maroc (J. Malhomme) ;
Angola (A. de Barros-Machado) ; Turquie (J. Bitsch, M. Coif¬
fait) ; France (V. Aellen, J. Balazuc) ; Espagne (Mateu) ;
Sardaigne (H. Henrot) ; Grèce (M. Bertrand). — Araignées,
Iles Marquises (M. Berland).
— - 28 —
Crustacés : Décapodes et Stomatopodes, Tunisie (E. Postel) ; Hapalo-
carcinidae et Copépodes, Viêt-Nam (Inst. Océanogr. Nhatrang) ;
Porcellanes, Guinée et Sénégal (J. Forest).
Chaetognathes, Viêt-Nam (Inst. Océanogr. Nhatrang).
Foraminifères, Bryozoaires, Annélides, Crustacés, etc., Afrique occiden¬
tale (Croisière Calypso 1956).
Malacologie.
E. Fischer-Piette, Professeur. — Sur les déplacements de frontières
biogéographiques intercotidales actuellement en cours en Espagne :
situation en 1956. C. R. Acad. Sri., 242, 4.6.56, pp. 2782-2784.
— • et M. Prenant. — Distribution des Cirripèdes intercotidaux d’Es¬
pagne septentrionale. Bull. Centre Et. Rech. sci. de Biarritz, 1,
1956, fasc. 1, pp. 17-19.
— et J. Gaillard. — Sur l’écologie comparée de Gibbula umbilicalis Da
Costa et Gibbula Pennanti Phil. J. Conchyl., 1956, fasc. 3, pp. 115-
118, 1 fig.
G. Ranson, Sous-Directeur. — Observations sur l’appareil génital de
Biomphalaria smithi Preston. Bull. Soc. Zool. France, 81, 1956,
p. 35.
— et Mlle de Medeiros. — • Observations sur l’anatomie de Planorbis
planorbis (Linné). Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 27, 1955, n° 6,
p. 454.
— Observations on the habits of the Pearl Oyster (Pinctada margariti-
fera L.) in relation to its environment. Papers presented to the
International technical Conférence on the conservation of the
living resources of the sea. Rome, 18.4-10.5.1955, United Nations.
New York, 1956.
A. Franc. — • Résultats scientifiques des campagnes de la « Calypso »,
fasc. 2, IX, Mollusques marins. Ann. Inst. Océanogr. Monaco,
32, pp. 19-60.
G. Cherbonnier. — Les Echinodermes de Tunisie. Bull. Stat. Océanogr.
Salammbô, n° 53, 1956, pp. 1-23, 1 carte.
— La conchyliologie ou science des coquilles. Science et Nature, n° 16,
1956, pp. 21-24, 2 figs. et photos.
— La conchyliologie ou science des coquilles. Ibid., n° 17, 1956, pp. 27-
30, photos.
— Note sur Thyonacta sabanillaensis Deichmann. Bull. Mus. Hist. nat.,
2e sér., 28, 1956, n° 6, pp. 537-540, 2 fig.
A. Tixier-Durivault. — Les Alcyonaires du Muséum. I. Famille des
Alcyonidae, 4 Genre Lobophytum. Bull. Mus. His. nat., 2e sér., 28,
nos 4-5-6, pp. 401-405, 476-482, 541-546.
A. Pruvot-Fol. — Un Aeolidien nouveau des mers tropicales : Aelidiopsis
ransoni n. sp. Bull. Mus. Ilist. nat., 2e sér., 28, n° 2, p. 228.
M. Denis. — Catalogue des Achatininae existant au Muséum de Paris.
J. Conchyl., 95, fasc. 4, 1956, pp. 127-139.
29 —
Collections reçues. — Mollusques marins d’Afrique occidentale dont
5 échantillons « types » (I.F.A.N.). Un lot de Clausilies (Mr. M. De¬
nis). Planorbes et Bulins d’Afrique et de Madagascar (Dr Binson,
Dr Tito de Morais, Dr Azevedo, Dr Brygoo). Coelentérés, Echi-
nodermes du Golfe de Guinée (expédition de la « Calypso », 1956).
Anatomie comparée des Végétaux vivants et fossiles.
A. Loubière, Professeur. — Sur un nouveau genre de Mésocaryales
paléozoïques. Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 28, 1956, p. 92.
— Considérations sur la morphologie et sur les affinités d’un Blastosporé.
Bull. Soc. Linn. Lyon, n° 4, 1956, p. 109.
Ed. Boureau, Sous-Directeur. — Sur l’origine des flores continentales.
C. R. Soc. Biogéogr., 288, 1956, pp. 53-55.
— Anatomie végétale, tome II ; pp. i-vii, 333-524 ; figs. 177-286,
pis. VII-XII ; Les Presses Universitaires de France, 1956.
— Contribution à l’étude des Flores jurassiques d’Asie. II. Sur des Coni¬
fères nouveaux d’Arabie Séoudite. Bull. Soc. Géol. Fr., 6, fasc. 6,
1956, p. 653-657, 2 fig.
— Paléobotanique et Botanique. C. R. Soc. Biogéogr., 286, 1956, p. 25.
— Sur la Paléocarpologie de l’Afrique Nord-Equatoriale et sur un nou¬
veau fruit tertiaire du Fezzan oriental. Bull. Mus. Hist. nat., 28,
fasc. 6, 1956.
— Paléobotanistes du Monde. Taxon, 5 (7), 1956, pp. 168-180.
— World Report on Palaeobotany (1950-1954). Taxon, 5 (1), pp. 13-14,
1956 et Regnum vegetabile, pp. 1-101, déc. 1956.
— et Rudolf Florin. — The International Organization of Palaeo¬
botany (I.O. P.), Taxon, 5, n° 3, 1956, p. 56.
Ch. Ginieis, Assistant. — Considérations générales sur la morphologie et
l’anatomie des embryons de Palmiers. Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér.,
28, n° 6, pp. 550-554.
Collections reçues. — Bois fossiles. Permien de l’Amazone (Aubert de
la Rue). Jurassique de la Nouvelle Guinée hollandaise (Jong-
mans), de Normandie (Brun). Stampien de la Gironde (Sciioel-
ler) .
Phanérogamie.
H. Humbert, Professeur, Membre de l’Institut. — Contributions à l’étude
de la flore de Madagascar et des Comores (fascicule 5). Notulae
Syst., Paris, 15, 1956, pp. 113-134, 6 fig.
— Flore de Madagascar et des Comores (Plantes vasculaires). Fam. 58, 59,
59 bis, 174, 174 bis : Santalacées, Olacacées, Opiliacées (A. Cavaco
et M. Keraudren). Verbénacées, Avicenniacées (H. N. Moldenke),
1956, 318 p., 47 pl., 2 fig.
— et J. Leandri, Marcel Pichon, 1921-1954. Notulae Syst., Paris, 15,
1956, pp. 107-112, 1 fig.
— 30 —
M.-L. Tardieu-Bi.ot (Mme), Sous-Directeur. — Sur les Dryopteris sensu
stricto malgaches du groupe inaequalis, avec description d’espèces
nouvelles. Notulae System., Paris, 15, 1956, pp. 160-164.
— Deux Polystichum nouveaux de Madagascar. Ibid,., pp. 165-167,
1 fig.
— Les genres Polystichopsis et Rumohra à Madagascar et aux Masca¬
reignes. Ibid., pp. 168-176, 4 fig.
— Sur les Oleandra et les Davallia de Madagascar, et description d’un
Tectaria nouveau. Ibid., pp. 177-180, 1 fig.
— Un Schizoloma et un Sphenomeris nouveaux de Madagascar, Ibid.,
pp. 180-183, 1 fig.
— Sur le genre Cornopteris Nakaï et les Cornopteris malgaches. Mém.
Inst. Scient. Madag., Tananarive, sér. B, 7, 1956, pp. 27-32,
2 fig.
— Sur les Lindsayoideae malgaches, avec description de deux genres
nouveaux. Ibid., pp. 33-39, 1 fig.
— Sur les Polystichum du groupe aculeatum de la région malgache. Ibid.,
pp. 41-46, 2 fig.
— Asplénium malgaches. I. Sur le polymorphisme de certains Asplénium,
mise au point systématique. II. Quatre Asplénium nouveaux.
Ibid., pp. 47-53, 6 pl.
— et H. des Abbayes. — Contribution à la flore des Ptéridophytes
d’A.O.F. III. Bull. I.F.A.N., Dakar, 18, 1956, pp. 372-74.
— Voir Boureau.
J. Leandri, Sous-directeur. — - Sur les Euphorbiacées du massif du Maro-
jejy, in H. Humbert, Une merveille de la Nature à Madagascar,
Mém. Inst. Scient. Madag., Tananarive, série B, 6, 1955, pp. 269-
271.
— Voir Humbert ; Marnier-Lapostolle.
F. Pellegrin, Sous-Directeur honoraire. — Sapindacées nouvelles du
Gabon : Chytranthus Hook. f., Pancovia Willd., Pseudopancovia
Pellegr. et Placodiscus Radlk. Bull. Soc. Bot. Fr., Paris, 102, 1955,
pp. 226-229, 1 fig.
— Plantae Letestuanae novae XXXI, Ibid., pp. 328-331, 1956.
P. Jovet, Assistant. — A propos d’un Colloque sur les Divisions écolo¬
giques du Monde. C. R. somm. Séanc. Soc. Biogèogr., 283, 1956,
pp. 129-135.
— Le tricentenaire du grand naturaliste Tournefort (1650-1708).
Rev. Gén. des Sci., 63, 3-4, 1956, pp. 101-104.
— A propos du Barlia longibracteata Parlât, var. chlorantha P. Jovet.
Bull. Soc. Bot. Fr., 103, 3-4, 1956, pp. 151-152.
— Apparition à Biarritz d’une Composée adventice : le Galinsoga
aristulata Bicknell. Bull. Cent. Et. Rech. Sci. Biarritz, 1956,
I, pp. 103-120, 6 fig.
— et G. Aymonin. — Activité de quelques végétaux après l’hiver 1955-56,
Notes phénologiques : Biarritz, février et avril 1956. Ibid., pp. 57-
VI, 2 fig.
— 31 —
J. Arènes, Assistant. — Centaurea X Pailleri, hybride nouveau pour la
flore du Maroc et pour la science. Bull. Mus. Hist. Nat. Paris, 2e
sér., 28, 1, 1956, p. 149.
— Contributions à l’étude des Sterculiacées de Madagascar VII. Sur le
genre Helmiopsis H. Perr. Mèm. Inst. Scient. Madag., Tananarive,
sér. B, 7, 1956, pp. 55-57. — VIII. Sur le genre Nesogordonia
(H. Bn.) H. Perr., Ibid., pp. 57-65, 2 pl. — IX. Dendroleandria
g. n. madagascariensis. Ibid., pp. 65-66, 1 fig. — X. Sur deux nou¬
velles espèces malgaches de Melochia. Ibid., pp. 66-71, 1 fig. —
XI. Nouvelle note sur le genre Sterculia. Ibid., pp. 71-76, 1 fig.- — XII.
Sur Heritiera littoralis Ait. Ibid., pp. 76-78, 1 fig. — XIII. Variations
du Rulingia madagascariensis. Ibid., pp. 78-81, 1 pl. — XIV. Sur la
présence à Madagascar du genre Keraudrenia J. Gay (Lasiopéta-
lées). Ibid., pp. 82-84. — XV. Révision des Byttneria malgaches.
Ibid., pp. 84-111, 6 pl. — XVI. Additions au genre Melhania
Forsk. Ibid., pp. 111-121, 1 pl. — XVII. Les espèces malgaches
du genre Hildegardia, Ibid., pp. 121-124, 1 fig.
— Contributions à l’étude des Sterculiacées de Madagascar. XVIII. Un
genre malgache de Sterculiacées, nouveau pour la science. Bull.
Mus. Hist. Nat. Paris, 2e sér., 28, 1, 1956, pp. 150-152.
— Contributions à l’étude des Sterculiacées de Madagascar. XIX. Mise
au point sur le genre Helmiopsis H. Perr. Ibid., 28, 4, pp. 412-418.
— et G. Depape. — La flore burdigalienne des îles Baléares (Majorque).
Rev. Gén. Bot., 63, 1956, pp. 1-43.
f Marcel Pichon, Assistant, H. W. Rickett et T. A. Sprague. — Rapport
du Comité spécial pour les questions d’Orthographe, in Rapports
et Comm. 8e Congrès Int. de Bot. 1954, sect. 2, 1956, pp. 167-172.
Mlle M. Keraudren, Assistante. Voir Cavaco.
A. Guillaumin, Professeur au Muséum. — Plantes nouvelles, rares ou
critiques des serres du Muséum (notules sur quelques Orchidées
d’Indochine, XII, XIII et XIV). Bull. Mus. Histoi Nat., Paris,
2e sér., 27, 5, 1955 (paru en 1956), pp. 394-398, 28, 2, 1956, pp. 238-
243 et 5, pp. 483-488.
— Contributions à la Flore de la Nouvelle-Calédonie. CIX, CX, CXI
et CXII. Plantes récoltées par M. Mac Kee [suite). Ibid., 27,. 6, 1955,
pp. 469-476 ; 28, 1, 1956, pp. 129-134 ; 28, 3, 1956, pp. 307-314 ;
28, 4, 1956, pp. 406-411.
— Contribution à la flore des Nouvelles-Hébrides. Plantes récoltées par
Miss Cheesman. Bull. Soc. Bot. Fr., Paris, 103, 1956, pp. 278-282.
Ed. Boureau, Sous-Directeur de Laboratoire au Muséum, et Mme Tar-
dieu-Blot. — Répartition géographique des Diptérocarpacées
vivantes et fossiles. C. R. Soc. Biogéogr. Paris, 282, 1956, pp. 107-
114, 1 carte h.-t.
H. Gillet, Assistant au Laboratoire d’ Agronomie tropicale. — L’Amorpha
jruticosa L. dans le marais de Souppes-sur-Loing (Seine-et-Marne),
Bull. Soc. Bot. Fr., Paris, 103, 1956, pp. 153-156.
H. Perrier de La Bâthie, Directeur honoraire de Recherches du C.N.
R. S., Correspondant de l’Institut. — Les Orchidées du massif
— 32 —
du Marojejy et de ses avant -monts. Mém. Inst. Scient. Madag.,
Tanpnarive, sér- B, 6, 1955, pp. 253-268, 4 fig.
J. Cuatrecasas, Investigator à la National Science Foundation, Etats-
Unis, Associé du Muséum. — Nouvelles espèces de l’Amérique du
Sud récoltées par le Professeur Henri Humbert (lre note).
Notulae Syst., Paris, 15, 1956, pp. 233-240, 3 fig.
Mlle A. Camus, Attachée au Muséum, Chargée de Recherches. — Quel¬
ques Graminées de Madagascar et de l’île Maurice. Bull. Soc. Bot.
Fr,. Paris, 102, 1955, pp. 347-349.
— Loudetia et Sporobolus nouveaux de Madagascar. Ibid., pp. 532-
534.
— Contribution à l’étude du genre américain Leptosaccharum (Graminées).
Ibid., 103, 1956, pp. 142-147.
— Le genre Viguierella A. Camus et Stapf et une sous-tribu nouvelle.
Ibid., pp. 272-274.
— Graminées nouvelles des genres Craspedorhachis , Agrostis et Bromus.
Notulae Syst., Paris, 15, 1956, pp. 134-137.
— Les Graminées du massif du Marojejy et de ses avant-monts, in Mém.
Inst. Scient. Madag., Tananarive, sér. B, 6, 1955, pp. 245-251, 2 fig.
— Notes sur quelques Fagacées. Journ. Agr. Tropic. et Bot. appl., 3,
1-2, 1956, pp. 82-86.
— Le genre Quercus dans les Alpes maritimes etleVar . Riviera scientij.,
1955-56, p. 18.
A. Cavago, Chargé de Recherches du C. N. R. S. et M. Keraudren,
Assistante. — Le genre Bhopalopilia (Opiliacées) et cinq Thesium
(Santalacées) nouveaux à Madagascar. Bull. Soc. Bot. de Fr., Paris,
102, 1955, pp. 209-212.
— - — Xylopia (Annonacées) de Madagascar et des Comores. Ibid., 103,
1956, pp. 274-277.
- Santalacées, Olacacées, Opiliacées, in H. Humbert, Flore de
Madagascar et des Comores, fam. 58-59 bis, 40 p., 6 pl., 1956.
Mlle A. Lourteig, Chargée de Recherches du C. N. R. S. — La distribu¬
tion géographique des Renonculacées en Amérique du Sud. C. R.
Soc. Biogéogr., 287, 1956, pp. 29-31.
- — Ranunculaceas de Sudamerica tropical. Mém. Soc. C. Nat. La Salle,
16, Caracas, 1956, pp. 19-88; 125-228, 10 pl., 44 fig.
— El Salon del Hongo. Ciencia y Investig., Buenos-Aires, 1956, pp. 29-30.
— et C. A. O’Donell. — Las Celastraceas de Argentina y Chile. Natura,
Buenos-Aires, 1955, pp. 182-235, 9 fig., 12 pl.
R. Virot, Attaché de Recherches du C.N.R.S. — Une nouvelle localité
extra-méditerranéenne du Lithospernum apulum Yahl. Cahiers des
Naturalistes (Bull. Nat. Paris.), n. sér., 12, 1, 1956, pp. 20-26,
1 fig.
— Le Vicia melanops Sibth. et Sm. dans la vallée du Loing. Note suivie
de quelques considérations sur la florule et la végétation des
environs de Fontenay et de Ferrières (Loiret). Ibid., 12, 2, pp.
45-52.
33
Cl. Ch. Mathon, Attaché de Recherches du Ç. N. R. S. — Recherches
méthodologiques sur l’écologie du développement de diverses
variétés de Triticum lurgidum compositum (Blé Poulard Branchu)
(seconde note). Bull. Mus. Hist. Nat., Paris, 28, 3, 1956, pp. 315-
318.
— Encore sur le Genista Villarsii Clem. Bull. Soc. Bot. de Fr., Paris, 102,
1955, pp. 356-359.
— Tératogénèse expérimentale par modification de la photopériode.
Recherches sur la descendance. Ibid., 103, 1956, pp. 126-131.
• — Note pour attirer l’attention sur des particularités du comportement
des populations monospécifiques denses. C. R. Soc. Biogéogr.,
Paris, 284, 1956, pp. 9-12.
Mme M. Van Campo, Chargée de Recherches du C.N. R. S. et H. Eliiai.
— Étude comparative des pollens de quelques chênes. Application
à une tourbière normande. Bull. Soc. Bot. de Fr., Paris, 103, 1956,
pp. 254-260, 6 fig., 2 pl.
A. Aubréville, Inspecteur général honoraire des E. et F. — Les Sapo-
tacées africaines à fruits déhiscents. Bull. Soc. Bot. de Fr., Paris,
103. 1956, pp. 8-12, 2 fig.
— La disjonction africaine dans la flore forestière tropicale. C. R. Soc.
Biogéogr., Paris, 278, 1955, pp. 42-49.
R. P. Ch. Tisserant. — Les Cochlospermum de l’Ouest Africain (Coch-
lospermacées). Bull. Soc. Bot. Fr., Paris, 102, 1955, pp. 340-345.
— Les Homalium de i’Oubangui-Chari (Samydacées). Ibid., pp. 345-347.
— Matériaux pour la flore de l’Oubangui-Chari (Crucifères). Notulae
Syst., Paris, 15, 1956, pp. 183-184.
— Matériaux pour la flore de l’Oubangui-Chari (Nymphéacées). Ibid.,
pp. 184-187.
— Matériaux pour la flore de l’Oubangui-Chari (Violacées). Ibid., pp. 187-
194.
- — Matériaux pour la flore de l’Oubangui-Chari (Renonculacées). Ibid.,
pp. 195-196.
— et R. Sillans. — Matériaux pour la flore de l’Oubangui-Chari (Cappa-
ridacées). Ibid., pp. 197-206.
- Matériaux pour la flore de l’Oubangui-Chari (Rosacées). Ibid., pp.
206-212.
R. Gombault. — Contribution à la connaissance de la flore de la Djézireh
syrienne et du Jebel Abd El Aziz. Bull. Soc. Bot. Fr., Paris, 102,
1955, pp. 332-339, 1 fig.
— Notes d’un méhariste. L' Ethnographie, n. sér., 50, 1955, pp. 159-162.
R. P. P. Mouterde, Professeur à l’Université S4-Joseph, Beyrouth
(Liban). — Contribution à l’étude de la flore syrienne et libanaise
(suite). Bull. Soc. Bot. Fr., Paris, 103, 1956, pp. 22-30.
A. Labbe, Chargé de cours à l’École des Hautes Études, Tunis. — Con¬
tributions à la connaissance de la flore phanérogamique de la
Tunisie. 6. Espèces et stations nouvelles trouvées à partir de 1944.
Bull. Soc. Scienc. Nat., Tunis, 8, 1955, pp. 193-208.
— 34 —
Raymund-Hamet. — Sur deux Kalanchoe de l’herbier de Dahlem-Berlin,
l’un nouveau, l’autre peu connu. Bull. Soc. Bot. Fr., Paris, 102,
1955, pp. 239-240.
J. Adam. — Éléments pour la phytosociologie de l’Afrique occidentale.
Bull. Soc. Bot. de Fr., Paris, 103, 1956, pp. 12-21.
— La végétation de l’extrémité occidentale de l’Afrique : la pointe des
Almadies, aux environs de Dakar. Bull. I.F.A.N, sér. A, 18, 1956,
pp. 685-702, 1 fîg.
— Le parc forestier et zoologique de Hann. 1er Supplément des collec¬
tions botaniques. Dakar, 1956, 11 p.
J. Bosser, Chargé de Recherches de l’Institut scientifique de Madagascar.
— Cypéracées nouvelles de Madagascar, Naturaliste malg., Tanana-
rive, 7, 2, 1955, pp. 119-121.
— Un nouveau genre malgache de Lentibulariacées. Ibid., 8, 1, 1956,
pp. 27-30, 1 fig.
J. de Carvalho e Vasconcellos, Conservateur à l’Institut supérieur
d’ Agronomie de Lisbonne, et J. Do Amaral Franco. — Les Chênes
du Portugal. Notulae Syst., Paris, 15, 1956, pp. 215-220, 1 fig.
J. do Amaral Franco, Professeur à l’Institut supérieur d’ Agronomie
de Lisbonne. — Identification du Quercus lusitanica Lam. Notulae
Syst., Paris, 16, 1956, pp. 212-214.
H. N. Moldenke, ancien Conservateur au Jardin botanique de New
York. — Verbénacées, Avicenniacées, in H. Humbert, Flore de
Madagascar et des Comores, fam. 174-174 bis, 278 p., 41 pl., 2 fig.,
1956.
Y. Kimura, Professeur à l’Université de Tokyo. — Système et phylogénie
des Monocotylédones. Notulae Syst., Paris, 15, 1956, pp. 137-159,
3 fig.
M. Fukarek, Chargé de cours à l’Université de Sarajevo. — Contribution
à la connaissance du genre Fraxinus. C. R. 8e Congr. Int. Bot.
Paris 1954, 13, 1956, pp. 63-65.
H. Bouby. — Notes détachées sur la flore parisienne (I, II). Cahiers des
naturalistes, N. S., 12, 2, 1956, pp. 41-45.
— Notes détachées sur la flore parisienne (III). Ibid., 3, 1956, pp. 89-
90.
G. Aymonin. — Quelques aspects hivernaux de la végétation du Pays
basque français. Bull. Cent. Et. Rech. Sci. Biarritz, 1956, 1, pp. 73-
90, 4 ph., 3 t.
J. Marnier-Lapostolle et J. Leandri. — Résurection de VEuphorbia
leuconeura Boiss., Cactus, 51, 1956, pp. 83-86, 6 fig.
Principales acquisitions nouvelles : Plantes de France et d’Algérie (herbier
Barat) , 4.000 parts ; plantes d’Afrique reçues à titre d’échange : des
Royal Botanic Gardens, Kew, du British Muséum, de l’Université
d’Oxford, de l’I. N. E. A. C. (Congo belge), de l’I.F.A.N. (Dakar), des
herbiers de Pretoria et de Nairobi et de M. Nozeran (Montpellier) :
1.264 parts ; plantes de Madagascar : Service des Eaux et Forêts,
2.845 parts ; Conservation des Réserves naturelles : 904 parts ;
— 35 —
M. Déquaire : 1.045 parts ; plantes d’Asie : reçues à titre d’échange
du British Muséum, des Royal Botanic Gardens (Kew), du Botanic
Garden, Singapore, des Herbiers del’État, Japon : 815 parts ; plantes
d’Amérique, reçues de l’Herbier d’Ottawa, de l’Académie des
Sciences, Philadelphie, du New- York Botanical Garden, de l’Arnold
Arboretum et du Gray Herbarium, Cambridge (Mass.), delà Smith-
sonian Institution, Washington, de l’Université de Californie,
Berkeley, du Jardin botanique de Rio de Janeiro, du Service des
Eaux et Forêts de la Guyane, de l’Herbier de Copenhague : 2.850
parts ; plantes de Nouvelle-Calédonie (collection Mac Kee) : 1.858
parts ; autres plantes d’Océanie reçues des herbiers de Bogor (Java)
du British Muséum et de Kew : 1.521 parts.
Laboratoire du Muséum a Biarritz.
Bulletin du Centre d’Etudes et de Recherches Scientifiques de Biarritz,
1er semestre, 1956 :
P. Jovet, Directeur du Laboratoire. — Apparition à Biarritz d’une Com¬
posée adventice : le Galinsoga aristulata Bickn., pp. 103-120, 2 pl.
E. Fischer-Piette et M. Prenant. — Distribution des Cirripèdes inter-
cotidaux d’Espagne septentrionale, pp. 7-19.
R. Soyer. — Sur une faunule malacologique terrestre de Biarritz, pp. 51-
52.
P. Jovet et G. Aymonin. — Activité de quelques végétaux après l’hiver
1955-56. — Notes phénologiques, pp. 57-71, 2 fig.
G. Aymonin. — Quelques aspects hivernaux de la végétation au Pays
Basque français, pp. 73-90, 4 photos, 3 tabl.
C. et M. Moreau. — Deux Didymosphaeriacées sur rameaux de Spartium
junceum L., pp. 97-102, 2 pl. de fig.
Cryptogamie.
Roger Heim, Professeur, Membre de l’Institut. — - Les champignons
divinatoires utilisés dans les rites des Indiens Mazatèques, recueillis
au cours de leur premier voyage au Mexique, en 1953, par Mme Va-
lentina Pavlovna Wasson et M. R. Gordon Wasson. C. R. Acad.
Sc., 242, 1956, pp. 965-968.
— Les champignons divinatoires recueillis par Mme Valentina Pavlovna
Wasson et M. R. Gordon Wasson au cours de leurs missions
de 1954 et 1955 dans les pays mije, mazatèque, zapotèque et
nahua du Mexique méridional et central. C. R. Acad. Sc., 242, 1956,
pp. 1389-1395.
— Notice biographique sur M. Auguste Chevalier. C. R. Acad. Sc.,
242, 1956, pp. 2785-2789.
— Auguste Chevalier (1873-1956). C. R. Séances Acad. Agric. France ,
1956, n° 11, pp. 550-552.
— Les conséquences humaines et sociales de l’exploitation de la nature
et de ses ressources. Les Presses Jurassiennes, 1956, 28 p.
— 36 —
— La langue française et la science. Arts et Manufactures, n° 55, 1956,
pp. 17-20.
- — Allocution prononcée par M. Roger Heim. Mém. Soc. Nat. Sc. nat.
malh. Cherbourg, 96, 5e sér., 6, 1952-1954, pp. 6-10 (1956).
— Inleiding, à V Atlas der N alurreservaten, pp. 11-13, Elsevier ed., Ams¬
terdam, 1956.
Pierre Bourrelly, Sous-Directeur. — Initiation pratique à la systéma¬
tique des Algues d’eau douce. V. Bull. Microsc. appl. (2), 6,
1956, pp. 122-141, 4 pl.
- — et R. Leboime. — Contribution à la flore algale d’eau douce de Mada¬
gascar : le Massif du Marojejy (Nord-Est). Mém. Inst. Scient.
Madagascar, sér. B, 6, 1956, pp. 211-212.
— et W. Krieger. — Desmidiacées des Andes du Vénézuela. Ergeb-
Deutsch. Limnol. Venezuela-Exped. 1952, 1, pp. 141-195, 12 pl.
de 131 fîg. (1956).
Robert Lami, Sous-Directeur honoraire. — J. B. Charcot et le Labora¬
toire maritime du Muséum. En_ souvenir du 16 septembre 1936.
Bull. Labor. Marit. Dinard, 42, 1956, p. 3.
— Fréquence de Cyclopterus lumpus L. en 1955 et 1956. Ibid., 1956, p. 87.
— Emploi des filtres à bandes multiples en microscopie algologique.
Ibid., 1956, p. 91.
— - Sur la flore terrestre de Pilot du Grand-Chevreuil en 1955. Ibid., 1956,
p. 88.
— Nouvelles du Laboratoire. Ibid., 1956, p. 1.
— et P. Bourrelly. — Revue Algologique, N. Sér., 11.
- — et Roger Heim. — Bulletin du Laboratoire Maritime de Dinard, fasc. 42.
— et M. L. Priou. — Sur la zone émergente de Bijurcaria tuberculata
dans la région malouine et l’apparition de Bornetia secundiflora.
Bull. Labor. Marit. Dinard, 42, 1956, p. 89.
Suzanne Jovet-Ast (Mme), Assistant. — Trois Hépatiques marocaines.
Rev. Bryol. et Lichénol, 25, 1-2, 1956, pp. 128-133, 3 pl. de 29 fig.
— Hépatiques du Liban et de Chypre. Ibid., 1956, p. 187.
— Essai sur la distribution des Hépatiques au Maroc. Ibid., 1956, pp. 136-
158, 5 tabl., 4 fig., 22 cartes, 15 phot.
— Deux Colura nouveaux de Madagascar. Ibid., 25, 3-4, 1956, pp. 272-
276, 2 pl. de 39 fig.
— Diplasiolejeunea galloana, espèce nouvelle d’Amérique tropicale.
Ibid., 1956, pp. 277-279, 1 pl. de 21 fig.
— Les Hépatiques marocaines : éléments géographiques, distribution,
stations. C. R. Soc. Biogéogr., 286, 1956, p. 26.
— Deux Riccia (Hépatiques), nouveaux pour le Pays Basque Français.
Bull. C.E.R.S. Biarritz, 1, 1956, p. 139.
— et Mme V. Allorge. — Targionia Lorbeeriana K. M. dans la Péninsule
ibérique, aux Açores et aux Canaries. Rev. Bryol. et Lichénol, 25,
1-2, 1956, pp. 134-135, 1 carte.
- Cololejeunea azorica Y. A. et S. J. A., Lejeunéacée nouvelle de
l’Ile San Miguel, Mitt. Thiiring. Bot. Gesells., Theodor Herzog
Fetschrift, 1, 2-3, 1955, pp. 17-22, 27 fig.
— 37 —
Jacqueline Nicot (Mme), Assistant. — Quelques Hyphomycètes corticoles
de Côte d’ivoire. Rev. Mycol., 20, Suppl, colon., n° 2, 1955, pp. 123-
131.
— A propos d’un guide de Mycologie médicale. Rev. Mycol., 20, 3, 1955,
pp. 252-256.
• — ■ Répartition verticale des Champignons microscopiques dans un so
de daya. C. R. Acad. Sc., 242, 1956, pp. 1067-1069.
— - Observations sur la mycoflore du sol du Bois des Rièges (Camargue).
Ibid., 243, 1956, pp. 820-822.
— Sur un livre de Microsociologie. Rev. Mycol., 21, 1956, pp. 85-87.
— La pollution de l’atmosphère. La Santé de l’Homme, 95, 1956, pp. 109-
111.
— Le Salon du Champignon. Revue de Paris, 63, 1956, pp. 167-168.
• — Les Champignons (2e partie). Film d’enseignement Larousse. CG B-2,
1956.
Michel Denizot, Assistant. — Un essai de montage rapide des Algues.
Rev. Algol., N. S., 11, 1-2, 1956, pp. 134-135.
Mireille Moreau, (Mme). Assistant. — Recherches sur les maladies de
dépérissement causées par les Champignons. Étude particulière du
dépérissement des œillets. Thèse Fac. Sc., Paris, 346 pp. dactylogr.,
30 fig., 1956.
— Réaction de défense de l’Œillet aux attaques de Champignons para¬
sites et analogie avec l’action de dérivés, chlorés du crésol. C. R.
Acad. Sc., 242, 1956, pp. 2855-2857.
— et Cl. Moreau. — Voir Cl. Moreau.
Marcelle Le Gal (Mme), Chargée de recherches du C.N.R.S. — Promenades
mycologiques, guide pratique du chercheur de champignons. Bail¬
lière, Paris, 390 pp., 8 pl. aquarelle, 112 pl. de fig., 4 phot., 1956.
- — - Les champignons dans leur milieu naturel. Science et Nature, 17, 1956,
pp. 3-11, 16 phot.
• — et François Mangenot. Contribution à l’étude des Mollisioïdées, I,
Note préliminaire : les formes conidiennes. Rev. Mycol., 21, 1,
1956, pp. 3-13, 5 pl. de 13 fig.
Charalambos Zambettakis, Chargé de recherches du C.N.R.S. — • La
valeur systématique du stroma chez les Micromycètes hémipa¬
rasites. Bull. Soc. Myc. Fr., 71, 2, 1955, pp. 126-134.
— Phaeostagonosporopsis Zeae (Schw.) Wor., ses variétés. Rev. Mycol,.
21, Suppl, colon., n° 1, 1956, pp. 31-36.
— Fusariurn oxysporum Schl. f. vasinfectum (Atk.) S. et H. Flétrissement
du Cotonnier. Ibid., Fiche de Phytopathologie tropicale, n° 14,
1956, pp. 1-7.
Claude Moreau, Chargé du Centre de déterminations phytopathologiques
de l’O.R.S.T.O.M. — Premiers essais en vue de l’utilisation des"
albotènes dans la lutte contre les pourritures des agrumes. C. R.
Congrès protect. végét. climats chauds, Marseille, 21-24 sep¬
tembre 1954, pp; 347-348 (1956).
— Les bases de la systématique chez les Pyrénomycètes. C. R. Séances
, 8e Congrès Intern. Rot., , 1954, Sect. 19, pp. 23-24 (1956).
— 38 —
— Les maladies parasitaires des principales cultures coloniales. Revue
bibliographique, XYI. Rev. de Mycol., 20, Suppl, colon., n° 2, 1955,
pp. 144-159.
— là., XVII. Ibid., 21, Suppl, colon., n° 1, 1956, pp. 39-56.
— Les composés organiques du Bore (albotènes), leur intérêt dans le
traitement des agrumes en entrepôts. Fruits, 11, 9, 1956, pp. 375-
379.
— et Roger Heim. — Une moisissure des noix de Kola. Rev. Mycol., 21,
Suppl, colon., n° 1, 1956, pp. 37-38.
— et Mireille Moreau. — Ascomycètes de Côte d'ivoire, II. Trois Asco¬
mycètes foliicoles du Macaranga. Rev. Mycol., 20, Suppl, colon.,
n° 2, 1955, pp. 113-122, 4 fig.
- Id., III. Une mycocécidie foliaire de l'Hippocratea. Ibid., 21,
Suppl, colon., n° 1, 1956, pp. 22-30, 4 fig., 1 pl. h.-t.
- Examen comparatif du mycélium et des sclérotes chez diverses
souches de Rhizoctonia solani Kühn. et Morchella hortensis Boud.
Bull. Soc. Bot. Fr., 103, 1956, 3-4, pp. 117-120, 2 fig.
- Deux Didymosphaeriacées sur rameaux de Spartium junceum L.
Bull. C.E.R.S. Biarritz, 1, 1, 1956, pp. 97-102, 2 fig.
Micheline Jacques-Félix (Mme), Attachée de recherches du C.N.R.S.
et Gilberte Legrand (Mlle). — La phénolase acide d’ Armillariella
mellea. I. Substrats et pH optimum. Bull. Soc. Chimie Biol., 38,
1956, pp. 165-174.
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Bigorre (Pyrénées Centrales). Rev. Bryol. et Lichénol, 25, 3-4, 1956,
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— et P. W. Richards. ■ — Bryophytes collected in Spain during the tenth
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1953. Verof. Geobotan. Institutes Rübel Zürich, 31, 1956, pp. 250-
267.
— et S. Jovet-Ast (Mme). — Cololejeunea azorica V. A. et S.J.-A., Lejeu-
néacée nouvelle de l’ Ile San Miguel. Mitt. Thüring. Bot. Gesells.,
Theodor Herzog Festschrift, 1, 2-3, 1955, pp. 17-22, 27 fig.
- Targionia Lorbeeriana K. M. dans la Péninsule Ibérique, aux
Açores et aux Canaries. Rev. Bryol. et Lichénol., 25, 1-2, 1956,
pp. 134-135.
Raymond Gaume, Attaché au Muséum. — Catalogue des Muscinées de
Bretagne d’après les documents inédits du Dr F. Camus (suite
et fin). Rev. Bryol. et Lichénol., 25, 1-2, 1956, pp. 1-155.
— Quelques localités ou stations nouvelles de Mousses dans la Région
parisienne. Cahiers des Nat. Bull. N. P., n. s., 12, 1956 p. 64.
— Excursions botaniques dans la Région Parisienne. X. La Butte d’Es-
mans près Montereau (Seine-et-Marne). Ibid., 1956, pp. 87-88.
Marius Chadefaud, Associé du Muséum. — Sur les physodes et les oléo-
corps des Dictyotacées. Rev. Algol., N. S., 11, 1956, pp. 3-25.
— 39 —
— Les asques et la position systématique de l’ Ophiobolus graminis. Bull .
Soc. Myc. Fr., 71, 1955, pp. 325-337.
— Sur l’appareil plastidial d’un Anthoceros. Bull. Soc. Bot. Fr., 103,
1956, pp. 240-247.
— Sur un Labyrinthula de Roscofî. C. R. Acad. Sc., 243, 1956, pp. 1794-
1797.
— Biologie de la mort, I et II. Naturalia, nov. et déc. 1956.
Robert Potier de La Varde, Correspondant du Muséum. — Sur la pré¬
sence de Tortula laevipilaejormis de Not. dans la Manche. Mém.
Soc. Nat. Sc. nat. math. Cherbourg, 96, 1952-1954, pp. 75-80, (1956).
— Les Muscinées du massif de Marojejy et des montagnes environnantes»
Mém. Inst. Scientif. Madagascar ; série B, 6, 1956, pp. 213-218.
— Nouveaux Fissidens aux Açores. Mitt. Thüring. Bot. Gesells., Theodor
Herzog Festschrift, 1, 2-3, 1956.
— Contribution à la Flore Bryologique d’Israël. Rev. Bryol. et Lichénol.,
25, 1-2, 1956, pp. 120-123, 21 fig.
— Notes on african mosses. Fissidentaceae and Archifissidentaceae from
Nigeria and the british Cameroons ; with introduction by P. W.
Richards. Trans. Brit. Bryol. Soc., 3, 1956, pp. 85-97, 2 fig.
— et Fernand Demaret. — Deux Hookeriacées nouvelles du Ruwen-
zori. Bull. Jard. Bot. Etat, 25, 1956, pp. 353-356, 2 fig.
- Quelques taxa nouveaux de mousses du Ruwenzori. Bull. Jard.
Bot. Etat, 26, 3, 1956, pp. 265-275, 5 fig.
Henri Romagnesi, Attaché au Muséum. — Nouvel Atlas des champi¬
gnons, t. I, 96 pp., 22 fig., 79 pl, couleurs, Bordas Ed., 1956.
— Les Rhodophylles du Congo belge d’après les récoltes de Mme Goosens-
Fontana. Bull. Jard. Bot. État, 26, 2, 1956, pp. 137-182, fig. 43-57,
Bruxelles.
— — Une Russule nouvelle de l’aunaie subalpine (R. alnetorum Romagn.).
Bull. Soc. Linn. Lyon, 25e année, 7, 1956, pp. 181-182.
— et H. Kühner. — Compléments à la Flore analytique. I. Espèces
nouvelles ou critiques de Rhodophyllus (2e partie). Rev. Mycol.,
22, 3, 1955, pp. 199-320, fig. 12-24, 1 pl. couleurs.
Marcel Locquin, Attaché au Muséum. — Recherches sur les Coprins
(II). Bull. Soc. Myc. Fr., 71, 1955, pp. 5-18.
— Les colorations et les pigments chez les champignons supérieurs. Bull »
Soc. Myc. Fr., 71, 1955, pp. 326-331.
— Recherches sur l’organisation et le développement des Agarics, des;
Bolets et des Clavaires. Ibid., 1955, pp. 389-402.
— Le contraste de phase et le contraste interchromatique : Nouvelles
méthodes d’observation en microscopie électronique. C. R. Acad.
Sc., 242, 1956, pp. 1713-1716.
— Les anisotropies biologiques. Bull. Microscopie appl., 6, 1956,.
pp. 33-46.
— Les erreurs de mesure au microscope. Ibid., 1956, pp. 106-115.
— Petite Flore des Champignons de France, t. I, 350 pp., 20 pl. h.-t,.
Paris, 1956.
— 40 —
, — A. Policard et M. Bessis. — Traité de microscopie ; instruments et
techniques, 700 pp., 220 fig., Paris, 1956.
Pierre Baudin, Phytopathologiste de l’O.R.S.T.O.M. — Les maladies des
plantes à parfum tropicales. Rev. de Mycol., 20, Suppl, colon., n° 2,
1955, pp. 73-112.
Collections reçues. — Bryophytes : Bryophyta Danica Exsiccata, 50 spéci¬
mens ; Hépatiques des Antilles françaises, R. P. Le Gallo,
1.000 spécimens ; Cryptogamae Exsiccatae a Museo V indobonensis ,
decas 84-90 ; 20 spécimens de Mousses du Japon (Ando) ; 40 spéci¬
mens de Muscinées du Mexique méridional (R. Heim).
Algues : M. Serpette : Cyanophycées et Algues d’eau douce de Nouvelle-
Calédonie ; R. Leboime : préparations et Diatomées isolées fos¬
siles, marines et lacustres ; Mission Calypso : Algues marines de
San Tomé, Principe, Annobon ; P. Bourrelly : algues d’eau douce
de Finlande ; R. P. Le Gallo : Algues d’eau douce des Antilles
françaises.
Lichens : Lichens africains de O. Almborn.
Champignons : 204 spécimens de Côte d’ivoire (G. Viennot-Bourgin) ;
Commonwealth Mycological Institute, 43 spécimens ; G. Metrod,
6 Inocybe ; 34 champignons de St-Barthélemy (R. P. Le Gallo) ;
25 spécimens du Jardin Botanique de Rio de Janeiro ; 500 spéci¬
mens de champignons du Mexique méridional (R. Heim).
Laboratoire Maritime de Dinard.
R. Lami, Directeur-adjoint du Laboratoire. — J.-B. Charcot et le Labo¬
ratoire maritime du Muséum. Bull. Labor. marit. Dinard, 1956, p. 3.
— Sur la flore terrestre de l'ilot du Grand-Chevreuil, en 1955. Ibid.,
1956, p. 88.
— Emploi des filtres à bandes multiples en microscopie algologique. Ibid.,
1956, p. 91.
— Fréquence de Cyclopterus lumpus L. en 1955 et 1956. Ibid-, 1956,
p. 87.
— et M. L. Priou. — Sur la zone émergente de Bi/urcaria tuberculata
dans la région malouine et l’apparition de Bornetia secundiflora.
Ibid., 1956, p. 89.
J. et J.-M. Gaillard. — Au sujet de la luminescence chez Pholas dactylus
L., Ibid., 1956, p. 5.
J.-M. Gaillard, Préparateur à l’Ecole Pratique des Hautes Études. —
Variation des peuplements de Philine aperta L. et de Dentalium
vulgare da Costa. Ibid., 1956, p. 86.
— Fréquence de Sepia officinalis L., Octopus vulgaris Lk. et Loligo vul-
garis Lk. en 1955 et 1956. Ibid., 1956, p. 86.
— Phoca vitulina L. échoué à Cancale. Ibid., 1956, p. 87.
— J. Vovelle. — Processus glandulaires impliqués dans la reconstitution
du t ube chez Potanioceros triqueter L., Annélide Polychète (Ser-
pulidae). Ibid., 1956, pp. 10-33.
41 —
P. Balavoine. — Procédé de coloration des Bryozoaires pour l’étude et
la photographie. Ibid., 1956, pp. 33-35.
— Sur deux Bryozoaires de la région Nord de Saint-Malo. Ibid., 1956,
pp. 35-40.
J.-M. Tubmel. — Ecologie des prés-salés. Morphologie. Circulation et
salinité des eaux. Ibid., 1956, pp. 41-50.
B. Corillion. — Végétation des halipèdes et étages de végétation
littorale armoricaine (Côte de Bretagne-Nord). Ibid., 1956,
pp. 50-55.
— Plantago ramosa (Gilib.) Asch. sur la côte Nord de la Bretagne. Ibid.,
1956, p. 87.
A. Bobel. — Quelques zones de végétation facultatives sur le littoral
de la région de Trébeurden (C.-du-N.). Ibid., 1956, pp. 56-61.
E. Manguin. — Les Diatomées de l’estuaire de la Rance. Ibid., 1956,
pp. 62-76.
L. Walter-Levy et R. Strauss. — Etude chimique de quelques Algues
calcaires. Ibid., 1956, pp. 77-80.
J. Grivet. — Exocet recueilli à l’embouchure de la Rance. Ibid., 1956,
p. 85.
M. -L. Priou, Attachée de recherches au C.N.R.S. — Action du froid
sur les Algues de la zone des marées. Ibid., 1956, p. 89.
— Permanence d’une station intercotidale de Zanardinia Prototypus
Nardo. Ibid., 1956, p. 90.
Ph. Hagene. — Acide ascorbique, réaction de Molish et concentration en
ions Hydrogène dans le limbe foliaire de Beta maritima. Ibid.,
1956, pp. 81-84.
Culture.
A. Guillaumin, Professeur. — Contributions à la flore de la Nouvelle-
Calédonie, CX, CXI, CXII. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér.,
28, 1956, pp. 129-134, 307-314, 406-412.
— Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum. (Notules
sur quelques Orchidées d’Indochine, XIII, XIV, XV). Ibid.,
pp. 238-243, 483-488, 547-549.
— Contribution à la flore des Nouvelles Hébrides : plantes récoltées par
Miss Cheesemann. Bull. Soc. Bot. Fr., Paris, 103, 1956,
pp. 278-283.
— Bulbophyllum Jacquetii. Orchid. Bev., London, 64, 1956, pp. 88, 1 fig.
— - Un Bulbophyllum ornemental. Bevue Horticole, Paris, n° 2212, 1936,
p. 1491, 1 photo.
— Quelques plantes employées autrefois dans la pharmacopée indigène
aux îles Loyalty (Nouvelle-Calédonie). Journ. Agric. trop, et
Bot. appl., Paris, 2, 12, 1955, p. 684.
— Le jardin du Roi. La montagne Ste-Geneviève et ses abords, Paris, 1956,
pp. 1-8.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIX, n° 1, 1957.
4
— 42 —
— Euphorbia X Doinetiana. Bull. Hort., Liège, 11, n° 3, 1956, p. 77,
1 fig.
— Une nouvelle Euphorbe cactiforme hybride : Euphorbia X Doinetiana.
Cactus, Paris, n° 48, 1956, pp. 19-20, 2 photos.
— Une curieuse fleur des Nouvelles Hébrides. Naturalia, Paris, n° 36,
1956, p. 42, 1 photo.
— et H. Rose, Aide technique. — Floraisons les plus intéressantes
observées dans les serres du Muséum en 1955. Bull. Mis. Hist.
nat., Paris, 2e sér, 28, 1956, pp. 135-139.
— J. Weill, Jardinier en Chef et A. Fargeas, Aide technique. — Index
seminum Horli Parisiensis, 1956.
J.-L. Hamel, Sous-Directeur. — A propos des Saxifrages et de leurs
caractères taxinomiques. Plantes de Montagne, Bull. Soc. Jard.
Alpins, Paris, 2, n° 20, 1956, pp. 81-86, 1 photo, 15 dessins.
J.-M. Turmel, Assistant. — Ecologie des prés-salés, morphologie, circula¬
tion et salinité des eaux. Bull. lab. marit. Dinard, n° 42, 1956,
pp. 41-50, 3 fig.
J. Weill, Jardinier en Chef. — Observations sur la récolte des plantes
alpines. Plantes de Montagne, Bull. Soc. Jard. alpins, Paris, 2,
n» 18, 1956, pp. 26-28.
— Les plantes de rocailles dans la nature et dans les jardins : Fritillaria
pyrenaica L., Trollius europaeus L., Eryngium Bourgatii Gouan,
Iris xuphioïdes Ehrh., Iberis sempervirens L. Ibid., 2, n° 19, 1956,
pp. 66-70, 5 fig.
E. Manguin, Jardinier en Chef. — Cf. Cryptogamie.
V. Chaudun, Secrétaire. — • Les Floralies internationales de Nantes.
Science et Nature, Paris, n° 15, 1956, pp. 3-4, 2 fig.
— Conifères d’ornement. La Maison Rustique, Paris, 1956, 168 p., 25 pl.
couleur, 34 photos, 12 dessins.
— Ornemental Conifers (traduction anglaise par Vera Higgins). Crosby
Lockwood, London, 1956, 114 p., 59 planches dont 23 en couleur.
— Mes Sapins et autres Conifères. La maison Rustique, Paris, 1956,
32 p., 17 fig.
H. Rose, Aide technique et M. Lecoufle. — Orchidées. Lu maison Rus¬
tique, Paris, 1956, 166 p., 10 pl. couleur, 44 photos, 8 dessins.
A. Wattier, Jardinier auxiliaire permanent. — Les lis dans nos rocailles.
Plantes de Montagne, Bull. Soc. Jard. Alpins, Paris, 2, n° 19, 1956,
pp. 50-54, 4 dessins, 2 photos.
— Les lis, plantes reines de nos jardins. Jardins de France, Paris, n° 5,
1956, pp. 170-174, 2 photos.
A. Bertrand, Correspondant du Muséum. — Les cactées en appartement.
Ibid., n° 1, 1956, pp. 8-10, 1 photo.
— Un genre nouveau de Liliacées-Aloïnées de Madagascar. Cactus,
Paris, n° 49, 1956, pp. 41-42, 2 photos.
J. Marnier-Lapostolle, Correspondant du Muséum. — Les Stapéliées.
Ibid., nos 46-47, 1955, pp. 257-262, 7 photos.
— 43 —
— Quiabentia chacoensis. Ibid., p. 272, 2 photos.
— et J. Soulaire. — Monographie du genre Parviopuntia. Ibid., noa 46-
47, pp. 225-236 et n° 48, pp. 9-12, 29 photos.
P. Hoang Ho. — Étude de la mitose et spécialement du mégachromo¬
centre chez quelques Muscinées. Rev. gén. Bot., 63, 1956, pp. 237-
280, 41 dessins.
NOMBRE D’ESPÈCES DE PLANTES RARES
REÇUES PAR LE SERVICE DE CULTURE PENDANT l’aNNEE 1956.
— 44 —
Écologie et Protection de la Nature.
G. Kuhnholtz-Lordat, Professeur. — Le Paysage et la Protection de
la Nature. Congrès international de l’U. I.C. N. à Edimbourg, 1956.
— U.I.P.N./2G-5/R. T. 6/IV/16 (2 pages).
J. -P. Barry, Assistant. — La Cartographie Parcellaire dans ses rapports
avec l’aménagement du territoire. Congrès International de
l’U. I.C. N. à Edimbourg, 1956 (5 pages à l’impression).
Paléontologie.
C. Arambourg, Professeur. — Discours présidentiel. Bull. Soc. Préh. Fr.,
Paris, 53, 1956, pp. 5-7.
— Une 3e mandibule d’ « Atlanthropus » découverte à Ternifme. Quater-
naria, Roina, 3, 1956, pp. 1-4, 3 pl.
— Deuxième supplément à la notice sur les Travaux Scientifiques. Tyme
Ofîset, Paris, 1956, 19 p., 15 fig.
— Considérations sur l’état actuel des origines de l’Homme. Colloques
internationaux du Centre National de la Recherche Scientifique,
LX, Les Problèmes actuels de la Paléontologie (Paris, 1955), 1956,
pp. 135-147.
— Le gisement pléistocène de Ternifine et V Atlanthropus. Bull. Soc.
belge Géol. Paléont. Hydrol., Bruxelles, 65, 1, pp. 132-136, 2 fig.
— Fossil human remains from the Paleolithic site of Sidi Abd er Rahmane.
Am. I . Phys. Anthrop., 14, 1956, pp. 467-487, 6 fig., 1 pl.
J. P. Lehman, Professeur. — L’évolution des Dipneustes et l’origine des
Urodèles. Colloques Internationaux du Centre National de la Recher¬
che Scientifique, LX, Les Problèmes actuels de la Paléontologie
(Paris, 1955), 1956, pp. 69-75.
— Les Arthrodires du Dévonien supérieur de Tafilalet. Notes Mém.
Sera. Géol. Maroc, Rabat, n° 129, 1956, pp. 1-118, 15 fig., 24 pl.
hors-texte.
— - Titres et Travaux Scientifiques de M. Jean- Pierre Lehman, Paris, 1956.
R. Lavocat, Directeur à l’École Pratique des Hautes Études. — Titres
et Travaux Scientifiques de M. l’Abbé René Lavocat, Paris,
1956.
R. Hoffstetter, Maître de Recherches au C.N.R.S. — Caractères ances¬
traux et Phylogénie des Edentés Xénarthres. Colloques Internatio¬
naux du Centre National de la Recherche Scientifique, LX, Problèmes
actuels de Paléontologie (Paris, 1955), 1956, pp. 87-99.
— - Titres et Travaux Scientifiques de M. Robert Hoffstetter, Paris,
1956.
— et al. — Lexique Stratigraphique International, vol. V, Amérique
Latine (éd. C.N.R.S.) : fasc. 2 b — Antilles (moins Cuba), par
J. P. Beckmann, J. Butterlin, D. H. Cederstrom, R. A. Ciirist-
man, J. L. Chubb, R. Hoffstetter, H. G. Kugler, P. H. A.
Martin-Kaye, J. C. Maxwell, R. C. Mitchell, R. Ramirez,
— 45
H. R. Versey, J. D. Weaver, J. H. Westermans et V. A. Zans,
1956, 495 p., 5 cartes ; fasc. 3 — Venezuela, par une Commission
de Rédaction de 35 auteurs. 1956, 741 p., 2 cartes ; fasc. 5 a —
Ecuador, par R. Hoffstetter, 1956, 191 p., 2 cartes ; fasc. 5
b, — Peru, par R. Rivera, 1956, 123 p., 1 carte.
— Contribution à l’étude des Orophodontoidea, Gravigrades cuirassés de
la Patagonie. Ann. Paléont., 42, pp. 27-64 (= l-40j, 8 fig.
— et R. Brun. — Un Dinosaurien Stégosauriné dans le Callovien du
Calvados. C. R. Ac. Sc., 243, n° 21, 1956, pp. 1651-1653.
E. Dartevelle, Correspondant au Muséum et Ph. Brebion. — Mol¬
lusques fossiles du Crétacé de la Côte occidentale d’Afrique du
Cameroun à l’Angola. I. Gastropodes. Ann. Mus. Roy. Congo
Belge Tervueren, Belgique, sér. in-8°, Sci. Géol., 15, 1956.
E. Buge, Chargé de Recherches. — Biflustra ramosa d’Orbigny et le genre
Bifluslra d’Orbigny 1852 (Bryozoa Cheilostomata, Membranipori-
dae). Bull. Mus. Hist. Nat., sér. 2, 28, n° 2, pp. 232-237, 2 fig.
P. Calas, Chargé de Recherches. — Quelques remarques sur la faune
malacologique du niveau de Saint-Cosme. Bull. Sera. Carte Géol.
Alsace-Lorraine, 9, n° 1, pp. 13-18.
Ph. Brebion, Attaché de Recherches. — Gastéropodes crétacés du Bas-
Congo récoltés par H. Piérard. Ann. Mus. Roy. Congo Belge
Tervueren, Belgique, sér. in-8°, Sci. Géol., 1956, 17, pp. 81-94,
tableau, pl. 1.
David, L., Chef de Travaux Fac. Sc. Lyon et Sornay, J., Chargé de
Recherches. — Sur une nouvelle faune d’Ammonites du Coniacien
de l’Est constantinois (d’Algérie). C. R. Acad. Sc., 1956, 242, n° 4,
pp. 532-533.
Sornay, J. — Fiches de Paleontologia Univ., 4e sér., nos 1-26 (Ammonite
Crétacée), 1956.
J. Drot (Mlle), Attachée de Recherches. — Quelques Brachiopodes nou¬
veaux ou rares du Dévonien marocain. Bull. Soc. Géol. France,
1956, sér. 6, 5, fasc. 7-9, pp. 563-570, 1 fig., pl. 27.
— Faune de l’Aalénien de Mamers (Sarthe), lre partie : Lamellibranches,
Brachiopodes, Bélemnites. Annales C.E.D.P., Paris, 1956, n° 16
(en collaboration avec S. Freneix et M. Delattre).
L. Ginsburg, Attaché de Recherches. — Sur l’âge des conglomérats
andésitiques du Sud des Alpes-Maritimes. C. R. Som. Soc. Géol.
Fr., Paris, 1956, n° 10, pp. 162-163.
- — Affinités et originalité structurale de Sansanosmilus palmidens Bl.
C. R. Ac. Sc., Paris, 242, pp. 2654-2656.
— Observations nouvelles sur le Miocène de Vence (Alpes-Maritimes).
C. R. Ac. Sc., Paris, 242, pp. 3094-3095 (en collaboration avec
MUe D. Mongin).
J. Roman, Attaché de Recherches. • — Fiche de Palaeontologia Univer-
salis n° 275 : Scutella striatula, fig. 1 et 2 (1956).
— Éléments d’une étude biométrique de quelques espèces d’Echino-
lampas éocéniques. Bull. Soc. Geol. Fr., Paris (6), 6, pp. 135-
150, fig. 1 et 2.
— 46 —
— Ophiurites ( Ophiomusium ?) lamberti n. sp. de l’Éocène inférieur
du Dahomey. Bull. Mus. Nat. Hist., 2e sér., 28, n° 4, pp. 428-432,
1 fig.
S. Freneix (Mme), Aide-technique au C.N.R.S. — • Lamellibranches du
Crétacé de la côte occidentale d’Afrique (du Cameroun à l’Angola).
Interprétation stratigraphique et paléoécologique. Thèse de Doc¬
torat d’État. Paris, 1956.
— - Lamellibranches crétacés du Bas-Congo récoltés par H. Piérard.
Ann. Mus. Roy. Congo Belge Tervueren, Sci. Géol., 17, 1956.
— Faune de l’Aalénien de Mamers (Sarthe). Lamellibranches. Ann.
Centre Et. Docum. paléontol., n° 16, 1956.
— Une espèce nouvelle de Pycnodonta du Crétacé supérieur algérien.
Bull. Mus. Hist. Nat., Paris, 2e série, 28, n° 2, 1956.
Collections reçues. — Artlirodires du Sud Marocain, de la région de l’Oued
Saoura ; Poissons fossiles et Stégocéphales du Trias de Madagascar
(Lehman) ; acquisitions de moulages d 'Agnathes et de Crossop-
térygiens fossiles (échange avec le Naturhistoriska Riksmuseet de
Stockholm) ; acquisition de moulages de Stégocéphales, de Dino¬
saures et d1 Indricothérium (échange avec l’Institut Paléozoolo¬
gique de l’Académie des Sciences de l’U. R. S. S.) ; Poissons fossiles
du Liban (don Dubertret) ; Mammifères fossiles de Palikao
(C. Arambourg) ; collection de dents de Sélaciens et Téléostéens
(Dr Imhoff) ; Mammifères fosiles des environs de Constantine
(mission Ginsburg), etc.
Géologie.
R. Abrard, Professeur. — Contribution à l’étude hydrogéologique du
Bassin de Paris. Cinquième supplément. Bull. Mus. Hist. nat.,
2« sér., 27, 1955, pp. 500-509.
— Révision de la feuille de Beauvais au 80.000e. Bull. Serv. Carte Géol.
France, 53, n° 246 A., 1955, pp. 173-176.
— - Considérations sur le « calcaire pisolithique » de Vigny. Réunion
extraordinaire dans le Bassin parisien. C. B. som. S. G. F., 1955,
pp. 347-350.
— La falunière de Grignon. Ibid., 1955, pp. 352-353.
— Allocution présidentielle. Ibid., 1955, pp. 397-398.
— Lambeau d’alluvions anciennes dans la vallée du Grand Morin à
Voulangis (Seine-et-Marne). Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 28,
1956, p. 255.
— Une Operculine cordelée de l’Éocène inférieur de la Côte-d’Ivoire.
Operculina ( N ummulitoides ) tessieri, n. subgen. n. sp. Bull. S. G. F.,
(6), 5, 1955, pp. 489-493, 1 fig., 1 pl.
• — - Observations sur le havre de Carteret, consécutives à une note de
MUe S. Durand et A. Pelhate. Ibid., (6), 6, 1956 pp. 97-98.
— Discocyclina senegalensis nov. sp. du Lutétien du Sénégal. Ibid., (6),
6, 1956, pp. 237-241, 1 fig.l pl.
— 47
R. Furon, Sous-Directeur. — L’évolution de la Géologie au xxe siècle.
Rev. gén. Sc. pures et appl., 63, 1956, pp. 27-47. Traduit en portu¬
gais : Evoluçao da Geologia no seculo XX. Anhembi, Sao Paulo,
1956, 24, pp. 228-248.
• — - Géographie de l’Afrique préhistorique. Bol. Soc. Geogr. Lisboa, 1955,
pp. 447-460.
— Si les glaciers fondaient. Géographia, 1956, pp. 2-5, 3 flg. Traduction
italienne : Sapere, nos 519-520, pp. 342-343, Milano, août 1956.
— - Les tremblements de terre. Géographia, juillet 1956, pp. 2-5 ; août
1956, pp. 2-5.
— Méthodes et résultats de la Géochronologie. C. R. Congrès Chronométrie,
Paris, 1954, pp. 435-445.
- — Pâques géologiques. Naturalia, n° 31, 1956, pp. 39-42, 2 flg.
— La structure géologique de l’Afrique. Garcia de Orta, Lisboa, 3, 1955,
n° 3, pp. 359-375, 4 cartes.
— Une cause de décadence de la science française : l’insuffisance des
traitements. Rev. gén. Sc. pures et appl., 63, 1956, pp. 105-110.
— Du Tertiaire connu à l’inconnu actuel. C. R. Soc. Biogéogr., 1956,
pp. 24-25.
— La 5e Assemblée générale de l’Union internationale pour la protection
de la Nature (Edimbourg, 18-29 juin 1956). Rev. gén. Sc. pures et
appl., 63, 1956, pp. 196-197.
— - Lexique stratigraphique international. Volume IV : Afrique, fasc. 2 :
Sahara. Afrique occidentale française et portugaise (en collabora¬
tion avec H. Faure, M. Lelubre, Th. Monod, J. M. Pires
Soares, J. Sougy, F. Tessier). 1 fasc., 77 pages, 1956 (Editions
du C.N.R.S.).
— Lexique stratigraphique international. Vol. IV : Afrique, fasc. 6 :
Afrique équatoriale française et Cameroun français (en collabora¬
tion avec M. Nickles). 1 fasc., 58 pages, 1956. (Editions du
C.N.R.S.).
— Carte structurale de l’Afrique, au 1/5. 000. 000e (en collaboration avec
G. Daumain). 1 feuille en 14 couleurs. Tirage restreint destiné au
Congrès géologique international de Mexico (septembre 1956).
— Le XXe Congrès géologique international de Mexico. Rev. gén. Sc.
pures et appl., 63, 1956, pp. 257-258.
R. Soyer, Assistant. — Le régime de l’Yvette et la composition de ses
alluvions dans la partie centrale de la vallée de Chevreuse. Cah.
Natur., N. S., 12, fasc. 2, 1956, pp. 53-56, 1 carte.
— - Sur une faunule malacologique terrestre de Riarritz. Bull. C.E.R.S.,
1, fasc. 1, 1er sem. 1956, pp. 51-52.
— V. Malycheff, R. Abrard et P. Marie. — Excursion B : Vigny,
Grignon, Trappes, Sondage de Maule. Réun. Extraord. Soc. Géol.
France dans le Bassin parisien. C. R. som. S. G. F., n° 17, 1955,
pp. 347-358.
— A. Cailleux et G. Deicha. — Excursion E. Neuilly-Plaisance, Chelles,
Yerres, Valenton. Ibid., 1955, pp. 383-387.
— 48 —
— et R. Abrard. — Carrières souterraines du Jardin des Plantes. Ibid.,
1955, pp. 387-389.
— et G. Deicha. - — - Excursion G. Cormeilles-en-Parisis. Ibid., 1955,
pp. 394-396.
P. Balavoine, Collaborateur technique du C.N.R.S. • — • Quelques Bryo¬
zoaires éocènes du Bassin de Paris et du Cotentin de la collection
G. F. Dollfus. Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 28, n° 3, 1956,
pp. 319-325.
— Le gisement fossilifère de Saint-Gervais. Ibid., 1956, n° 4, pp. 419-
427.
— Bryozoaires recueillis dans le Calcaire de Vigny (Seine-et-Oise), par
M. A. Huilleret. Bull. S. G. F. (6), 6, 1956, pp. 159-161, pl. VI.
E. Aubert de La Rüe, Associé du Muséum. — Contribution à l’étude des
Établissements français d’Océanie. C. R. somm. S. G. F., 1956,
p. 87.
— • Contribution à la connaissance de la géologie des Établissements
français d’Océanie. C. R. Ac. Sc., 242, 1956, pp. 2243-2245.
— Sur les différentes séries de laves et les roches intrusives associées de la
Péninsule Courbet (Archipel de Kerguelen). Bull. Volcanol., Assoc.
de Volcanol. Union géod. géophys. intern., sér. II, 18, 1956, pp. 133-
137. 5 pl.
M. Girard d’Albissin (Mlle), Boursière de recherches au C.N.R.S. —
Essai de Paléogéographie de l’Ile-de-France au Sannoisien. Bull.
Soc. Géol. France, (6), 6, 1956, pp. 57-69, 1 pl.
L. Feugueur, Attaché au Bureau de Recherches géologiques, géophy¬
siques et minières et A. Bonte. — - Projet d’extension du port de
Boulogne-sur-Mer. C. R. som. S. G. F., 1956, p. 170.
J. Blanchard. — Les déplacements des pôles peuvent-ils être utilisés
pour la mesure des durées géologiques. Actes Ve Congrès Intern.
Chronométrie, 1954 (1956), pp. 489-495.
Collections reçues. — Roches et Fossiles du Portugal recueillis par M. R.
Furon (Collection 54-1 suite). — Roches de la région de Gao
(Soudan français) recueillies par M. Radier (Coll, cataloguée sous
le n° 56-1). — • Roches des Établissements français d’Océanie,
recueillies par M. E. Aubert de La Rüe (Coll, cataloguée sous le
n° 56-2). — Foraminifères de l’Éocène de la Côte-d’Ivoire et du
Sénégal décrits dans le Bulletin de la Société Géologique de France,
en 1955 et 1956.
Minéralogie.
J. Orcel, Professeur. — Notice sur les titres et travaux scientifiques de
M. J. Orcel, nouv. édit., Paris, 10 janvier 1956.
— L’état métamicte (le désordre structural dans les minéraux radio¬
actifs et son étude expérimentale) (Conférence donnée à l’Univer¬
sité de Bruxelles le 21 mars 1956) Bull. Soc. Belge Géol. Paléont.
Hydrol., 65, 1956, pp. 165-194.
49 —
— Le concept d’espèce et les classifications en Minéralogie et en Pétro¬
graphie (leur histoire en fonction des progrès de la Physique, de la
Chimie et de la Cristallographie). Conférences données à l’Univer¬
sité de Bruxelles, les 22 et 23 mars 1956.
— Participation à la Conférence scientifique sur les dangers atomiques
(au Muséum, 1 et 2 juillet 1955 : Les nuages radioactifs (leurs
déplacements comparés aux mouvements des nuages de cendres
dans les explosions volcaniques) ; quelques remarques liées aux
données de la géochimie ; à propos de la condensation de la vapeur
d’eau atmosphérique par les poussières. — In : La semaine des
Hôpitaux ; pathologie et biologie , 32e ann., avril 1956, n° 7, pp. 457,
460, 466.
— Louis Vésignié (1870-1954). Bull. Soc. Fr. Min. et Crist ., 79, 1956,
pp. 1-6.
— Albert Michel-Lévy (1877-1955). Bull. Soc. Géol. Fr., 6e sér., 6, 1956,
pp. 597-621.
— Les météorites. — Encyclopédie française, t. III, Le Ciel et la Terre ,
3-06-16 (Paris, 1956).
— ■ S. Héni.n et S. Caillère. — Sur la présence de l’anauxite en France.
Bul. Soc. Fr. Min. et Crist., 79, 1956, pp. 435-443.
S. Caillère (MUe), Sous-Directeur. — - Allocution présidentielle à la
Soc. Fr. Min. et Crist., séance de janvier 1956. — Bull. Soc. Fr.
Min. et Crist., t. 79, 1956, pp. xxix-xli.
— Sur quelques minéraux des Établissements français d’Océanie. —
Bull. Soc. Fr. Min. et Crist., t. 79, 1956 (sous presse).
— et S. Hénin. — Les sépiolites ; in X-ray, identification and structure
of Clay minerais. — - Deuxième édition complétée, Londres, The
Mineralogical Society (sous presse).
- Les palygorskites ; in X-ray. Identification and structure of
clay minerais. — Deuxième édition complétée, Londres, The
mineralogical Society (sous presse).
- La classification des argiles. — C. R. Congr. Géol. Inter. Mexico ,
section CIPEA (sous presse).
- Sur la présence de la berthiérine dans une diaclase du gisement
de Diélette. — C. R. 81e Congr. Soc. Sav. Rouen, 1956, pp. 5-8.
- Un problème de nomenclature : les montmorillonites magnésiennes.
— Bull. Gr. Fr. Argiles, 1956 (sous presse).
— — Les phyllites des minerais de fer sédimentaires et leurs conditions
de genèse. — Rés. des comm. ; Congr. Géol. Inter. Mexico, 1956,
(sous presse).
- et J. Esquevin. - — Étude expérimentale du mécanisme de la
formation des antigorites nickelifères. Bul. Soc. fr. Min. et Crist.,
79, 1956, pp. 408-420.
— — - — • Transformation expérimentale de chlorites en montmorillo¬
nites. Clay Minerais Bul., 2, n° 12, 1956, pp. 166-170.
— - Essai de cinétique de la formation des argiles. C. R. 6e Congr.
Sc. Sol, Paris, 1956, pp. 159-163.
— et A. Oberlin. — Étude au microscope électronique de quelques
— 50
silicates phylliteux obtenus par synthèse à basse température. —
Clay Minerai Bul., 2, n° 12, 1954, pp. 146-156.
— et F. Kraut. — Etude minéralogique du gisement de fer de Segré
(Maine-et-Loire). C. R. 81e Congrès Soc. Sav. Rouen , 1956, pp. 1-4.
— — Quelques remarques sur la genèse du gisement de fer de Segré
(Maine-et-Loire). C. R. Acad. Sci., 242, 1956, pp. 1499-1501.
— • — Considérations sur la genèse des minerais de fer primaires de l’Anjou
et de Normandie. Rés. Comm. Congr. Géol. Inter. Mexico section
6 p.
— — - Les gisements de fer du Bassin Lorrain, 2e Edition complétée.
Mémoires Muséum, Nlle Série, 1956 (sous presse).
— et P. Routhier. — Etude géologique minéralogique et structurale
des minerais de chrome de la mine de Tiébaghi (Nouv .-Calédonie).
Bull. Soc. Géol. France, 6, fasc. 1-3, 1956, pp. 169-188.
— G. Petter et A. Oberlin. — Etude de quelques argiles de la région de
Béni Abbés. Bull. Soc. Fr. Min. et Crist., 79, 1956, pp. 174-176.
— et M. Foëx. — Essais de traitement des roches silico-magnésiennes
(serpentines) en vue d’obtenir des produits à haute teneur en for-
stérite. — Ib’d., pp. lxxi.
J. Prouvost, Assistant. — - Transformation par frittage de quelques miné¬
raux sulfurés. C. R. 81e Congr. des Soc. Sav., 1956, pp. 17-21.
— et F. Kraut. — Sur les caractères morphologiques des cristaux d’apa-
tite dans les granités minéralisés des environs d’Empury (Nièvre).
Bull. Soc. Fr. Min. et Crist. (sous presse).
E. Jérémine (Mrae). — L’ankaratrite à hauyne de Djebel Tourguejid (H‘-
Atlas de Midelt). Serv. Géol. du Maroc, 12, 1955 (1956), pp. 59-75.
— G. Choubert et A. Faure-Muret. — Sur les massifs éruptifs du Djebel
Tarfafa (IR-Atlas Oriental) leurs contacts et leurs enclaves. C. R.
Acad. Sc ., 243, 1956, pp. 394-397.
— M. Lelubre et A. Sandréa. — La météorite d’Issoulane-n-Amahar
(NNE fort de Polognac, confins algéro-fezzanais). Ibid., 242, 1956,
pp. 2369-2372.
P. Renaud. — Une échelle de simplicité fondée sur les groupes de Symé¬
trie. Conférence Interscience (de M. Bouligand). Rev. Gén. des
Sci., 1955 (1956), 62, p. 328.
• — - L’invention rationnelle. Décomposition des systèmes physiques.
Conférence Interscience (de M. Bouligand), mai 1956. Ibid, (sous
presse).
— Les bases philosophiques de l’invention rationnelle. Congr. de l’Assoc.
jr. pour l'avanc. des Sci. Dijon, juillet 1956, publié sous la prési¬
dence du G1 Feydenberg dans la Revue de Défense Nationale,
1956 (sous presse).
— M. Joly et D. G. Dervichian. — Sur certaines hypothèses simplifi¬
catrices qui engendrent la notion de conservation de l’énergie dans
les domaines où elles sont appplicables. C. R. Acad. Sci., 243, 1956,
pp. 24-26.
— et Robert Fouquet. — Utilisation des liaisons thixotro piques pour la
séparation des poussières de charbon et d’argile. Sté de Phys, et
— 51 —
Chim., séance du 3 nov. 1955. J. Chimie Phys., 53, n° 5, mai 1956,
p. 413.
F. Kraut. — Quelques remarques sur l’orientation des cristaux dans les
quartzites. Bull. Soc. Fr. Min. et Crist., 79, 1956, p. lui.
C. Lévy. — La stannite jaune du gisement de Vaulry (Hte-Vienne). Ibid.,
p. 383.
A. Sandréa. — Sur la présence de quartzites et de chloritoïdites dans deux
îles de la baie de Morlaix, les Duons et les Menk (Finistère). C. B.
Acad. Sci., 242, 1956, p. 1639.
■ — Appareillage et méthode d’analyse microspeotrographique d’émission
de fluorescence, applicable aux minéraux. Bul. Soc. Fr. Min. et
Crist., 79, 1956, p. 325.
— Sur un zircon voisin du gisement de thortveitite de Befanamo (Mada¬
gascar). Ibid., p. 118.
J. Esquevin. - — Synthèse de la berthiérine zincifère. — C. R. Acad. Sci.,
242, 1956, p. 2967.
— Synthèse de la calamine et de la willémite à basse température. Ibid.,
243, 1956, p. 1334.
— Sur la composition minéralogique des moresnetites et l’existence
probable d’une nouvelle phyllite zincifère). Ibid., 244, 1956, p. 215.
— Synthèse des phyllites zincifères. — Groupe français des Argiles,
mai 1956.
— • Coordinence des ions et synthèses des silicates. Bull. Soc. Fr. Min. et
Crist. (à paraître).
Mue Sainz de Amor. — Etude minéralogique de quelques argiles d’Es¬
pagne, prélevées dans des dépôts tertiaires. Ibid., 79, 1956, p. 352.
P. Pellas. — Les déterminations d’âge absolu des minéraux et des roches.
Encyclopédie française, t. III, Le Ciel et la Terre, p. 3.30. 11 (Paris,
1956).
Principales collections reçues. — Pendant l’année 1956, la collection de
météorites s’est enrichie d’une très belle chondrite de Isoulane-n-
Amahar (sud algérien) pesant 72 kg., donnée par M. Lelubre
et d’un fragment d’une météorite de Monte das Fortes au Portu¬
gal, donnée par le Service Géologique du Portugal.
Par échange avec le Professeur E. L. Krynov, Président du
Comité des Météorites de l’Académie des Sciences de l’U.R.S.S., nous
avons reçu deux fragments d’une octaédrite de Sikhote-Alinsky
(Sibérie orientale, chute du 12 février 1947) dont les poids sont
respectivement 1.965 gr. et 1.043 gr. Cet échange comportait
également quatre chondrites recueillies à : Zhovtnevyi, Elenovka,
Saratov et Kounachakh, région de Tcheljabinskaïa.
De Madagascar il est entré dans la collection de minéraux un très
bel échantillon de hibonite, ainsi qu’une série de minéraux radio¬
actifs donnés au Muséum par M. Bésairie et M. Béhier.
M. Sandréa au cours d’une mission exécutée dans la sud de la
Grande Ile (Fort Dauphin, Tranomaro, Betroka, Malakialina),
a rapporté plusieurs centaines d’échantillons. Signalons en parti-
52 —
culier une série de monazites, en gros cristaux, des thorianites dont
quelques-unes de tailles exceptionnelles, ainsi que de beaux échan¬
tillons de bastnaésite, xénotime, diopside, scapolite, sphène et
corindon.
Il faut noter d’autre part qu’une très importante série de mine¬
rais plombo-argentifères, qui ont pu être recueillis sur place par
M. Orcel et Mlle Caillère dans les mines d’argent de Pachuca
et Zimapan au nord-est de Mexico complète très utilement la
collection de minerais métalliques.
Ajoutons encore que Mlle Cait.ère et M. Kraut ont rapporté des
échantillons typiques des mines de fer de Diélette (Manche) et de
May-sur-Orne (Calvados).
Enfin une petite statuette en obsidienne (travail moderne) a été
achetée à Tepexpam, région de Teotihuacan (District de Mexico)
et incorporée dans la grande collection de la Galerie.
Physique appliquée.
Y. Le Grand, Professeur. — - Au sujet du mécanisme de l’adaptation.
Ann. Opt. Oculaire, Paris, 3, n° 5, 1955, pp. 123-126.
— Les congrès de Heidelberg et de Zürich. Ibid., pp. 127-131.
— Le problème de la diplopie monoculaire. Ibid., n° 6, 1955, pp. 154-
161.
— La distorsion en optique de lunetterie. Ibid., 5, n° 1, 1956, pp. 1-8,
2 fig.
— ■ Photochimie rétinienne, Séméiologie et Thérapeutique, Paris, 38,
1956, pp. RP 1642-1643.
— Les bases physiologiques d’un éclairage rationnel, Lux, Paris, 24,
n° 1, 1956, pp. 6-7.
— Remarque sur la métrique des couleurs, Die Farbe, Gôttingen, 4,
U»» 4-6, 1955, pp. 249-250, 1 fig.
— Physiologie de quelques phénomènes visuels, J. de Psychol., Paris,
53, n° 1, 1956, pp. 1-9.
— Courants électriques et différences de potentiel dans la mer, Bull.
lnf. Comité cent. Océanog. et Études des Côtes, Paris, 8, n° 1, 1956
pp. 11-20, 1 fig.
— - L’énergie électromagnétique des Océans, 4ea Journées de V Hydraulique,
Paris, 2, n° 6, 1956, pp. 301-304.
— Les Théories de la vision, Conférence Polytechnicienne, Paris, 22° série,
1955, 5 p.
— Philosophie de la couleur, Journées de V Éclairage, Paris, 1956, pp. 218-
226.
— La vision en lumière naturelle, L’opticien-Lunetier, Paris, n° 36,
1955, pp. 32-33.
— La vision en lumière artificielle. Ibid., n° 37, 1956, pp. 5-6.
— La vision à travers les instruments. Ibid., n° 38, 1956, pp. 22-23.
— Recherches sur la fluorescence des milieux oculaires. Ibid., n° 46,
1956, pp. 23-27, 3 fig.
53 —
— La presbytie nocturne. Ibid., n° 47, 1956, p. 17.
— et E. Baumgardt. — La fatigue visuelle. Travail et Sécurité, Paris,
8, n° 5, 1956, pp. 163-164.
A. Ivanoff, Sous -Directeur. — Night Binocular Convergence and Night
Myopia. J. Opt. Soc. Amer., 45, n° 9, sept. 55, p. 769.
— Au sujet de la pénétration de la lumière dans la mer. C. R. Ac. Sci.,
241, n° 22, nov. 55, p. 1612.
— Au sujet du facteur de polarisation de la lumière solaire dans la mer.
Ibid., n° 24, déc. 55, p. 1809.
— • Ein Vorsatzobjektiv zum Fotografîeren unter Wasser. Optik, 13, n° 2,
1956, p. 54.
— Au sujet de l’aberration sphérique de l’oeil. Optica Acta, 3, n° 1, mars
1956, p. 47.
— La conquête du monde sous-marin. Point de Vue-Images, n° 407,
mars 1956, p. 16.
— Degree of Polarization of Submarine Illumination. J. Opt. Soc. Amer.,
46, n° 5, mai 1956, p. 362.
— Etude de pénétration de la lumière solaire dans la mer. Ann. Géophys.,
12, n° 1, 1956, p. 32.
— Facteur de polarisation du résidu sous-marin de lumière du jour.
Ibid., p. 45.
— Actions réflexes de la rétine sur la dioptrique oculaire. Problems in
Contemporary Optics, Istiluto N azionale di Ottica, Arcetri Firenze,
1956, p. 669.
— Couleurs sous-marines. Photo-Cinéma, n° 658, août 1956, p. 162,
— About the Spherical Aberration of the Eye. J. Opt. Soc. Amer.,
46, n° 10, oct. 1956, p. 901.
— Aberration sphérique de l’œil. Coloquio sobre problemas opticos de la
vision, tome II, C. Bernejo Editeur, Madrid, p. 119.
- — ■ Convergence des yeux aux faibles luminances. Ibid., p. 77.
— Au sujet du facteur de polarisation du résidu sous-marin de lumière
du jour, dans la région de Roscoff. C. R. Acad. Sci., 243, n° 18,
oct. 1956, p. 1345.
— Au sujet du facteur de polarisation du résidu sous-marin de lumière
du jour, sur la côte ouest de la Corse. Ibid., n° 19, p. 1430.
- — Au sujet des propriétés optiques de l’eau de mer à Roscoff et en Corse.
Ibid., n° 20, nov. 1956, p. 1543.
R. Crouzy, Assistant. — Au sujet de la variation du seuil différentiel
successif de luminance, en fonction de la luminance, dans le domaine
scotopique. C. R. Acad. Sci., Paris, 243, n° 13, 1956, pp. 920-
923, 2 fig.
J. Lenoble, Chargée de Recherches du C.N.R.S. — Remarque sur la
couleur de la mer. C. R. Acad. Sci., Paris, 242, 1956, p. 662.
— Sur le rôle des principaux sels dans l’absorption utraviolette de l’eau
de mer. Ibid., p. 806.
— Sur la dépolarisation du rayonnement dans un milieu diffusant. Ibid.,
p. 1865.
— 54 —
— Sur la pénétration du rayonnement ultraviolet dans les eaux côtières
de Bretagne. Ibid., 243, 1956, p. 668.
— Sur la pénétration du rayonnement ultraviolet dans les eaux méditer¬
ranéennes. Ibid., p. 1781.
— Application de la méthode de Chandrasekhar à l’étude du rayonne¬
ment diffusé dans le brouillard et dans la mer. Rev. Opt., Paris, 35,
1956, pp. 1-17.
— L’absorption du rayonnement ultraviolet par les ions présents dans la
mer. Ibid., pp. 526-531.
— Adaptation d’un multiplicateur d’électrons à un spectrographe à
plaques, Optica Acta, Paris, 3, 1956, pp. 95-97.
— Etude de la pénétration de l’ultraviolet dans la mer ; nouvelles mesures-
Ann. Géophys., Paris, 12, 1956, pp. 16-31.
- — Calcul du rayonnement diffusé dans une couche de brume. J. Sci .
Météo., Paris, 8, 1956, pp. 23-28.
— Angular distribution of submarine daylight in deep water. Nature ,
Londres, 178, 1956, pp. 756-757.
— Mesure de l’absorption de l’infrarouge par le cristallin. Nuovo Cimenta,
Rome, série X, 2, n° 3, suppl., 1955, pp. 785-787.
— et J. Chanu. — Étude de l’effet Soret dans les solutions ioniques :
I. Méthode optique et résultats pour Cl K. J. Chim. Phys., Paris,
1956, pp. 309-315.
J. Chanu, Attaché de Recherches du C.N. R. S. — Potentiel thermoélec¬
trique stationnaire dans les solutions ioniques en équilibre Soret.
C. R. Acad. Sci., Paris, 243, 1956, pp. 239-241.
B. Saint-Guily. — Sur la théorie des courants marins induits par le vent.
Ibid., 242, n° 3, 1956, p. 403.
— Sur la théorie des courants marins induits par le vent. Bull. Inf. Com.
cent. Océanog. et Etudes des Côtes, Paris, 8, n° 3, 1956, pp. 111-
123, 12 fig.
— Sur la théorie des courants marins induits par le vent. Ann. Inst _
Océan., Paris, n. série, 33, n° 1, 1956, 64 p., 25 fig.
K. Takano. — Influence des échanges thermiques, de la précipitation et
de l’évaporation sur la circulation générale dans les océans. C. R.
Acad. Sci., Paris, 242, 1956, pp. 2245-2247.
E. Denton. — Absorption du cristallin de Rana esculenta et d’ Anguilla
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425, 7 fig.
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Bull. Inst. Océanog., Monaco, n° 1071, 1956, 10 p., 3 fig.
Océanographie physique.
H. Lacombe, Professeur. — - L’Océanographie, travail d’équipe, leçon
inaugurale du cours d’Océanographie Physique. Bull. Mus. Ilist .
nat., 2e sér., 28, n° 1, 1956, pp. 69-83.
— 55 —
— Fluctuations de niveau sur la côte marocaine en 1953. Bull. Inf.
C.O.E.C., 8, n° 3, 1956, pp. 124-128, 7 fig.
— Quelques éléments de l’extension des eaux méditerranéennes dans
l’Océan Atlantique. Ibid., n° 5, 1956, pp. 210-224, 9 fig.
• — Contribution à l’étude de la Méditerranée Occidentale. Aperçu dyna¬
mique. Ibid., n° 9, 1956, pp. 455-463, 6 fig.
— Rapport général sur l’énergie mécanique de la houle, état dans la
nature. IVes Journées de l’Hydraulique. « Les Energies de la Mer ».
Société Ilydrotechnique de France, juin 1956, 8 pp.
■ — Le radionavigateur Rana ; caractéristiques, essais et emploi d’une
chaîne de radionavigation. Rcvisla de Publicaciones navales, n° 526,
sept.-oct. 1955. Ministerio de Marina. Ruenos-Aires (Argentine),
5 fig.
J. Martin, Contractuel du C.N.R.S. — Utilisation du courantomètre
électrique à électrodes remorquées. lre partie. Bull. Inf. C.O.E.C.,
8, 1956, pp. 355-398, 6 pl.
— Id., 2e partie. Ibid., 9, 1956, pp. 465-505, 8 pl., 11 tabl.
P. Tchernia, Sous-Directeur. — Contribution à l’étude hydrologique de
la Méditerranée Occidentale. — Hydrologie. Ibid., 1956, pp. 425-
454, 11 planches.
Chimie appliquée aux Corps organiques.
f C. Sannié, Professeur. — Le rôle des sapogénines stéroliques dans la
synthèse des hormones cortico-surrénales et génitales. ■ — Hommage
au doyen René Fabre, 1956, pp. 377-Sedes édit., Paris.
— et I. Prasad Yarsiiney. — Le saponoside de Randia dumetorum hamk. ,
C. R. Acad. Sci, 242, pp. 2393-2395.
— et J. J. Panouse. — Recherches sur la synthèse totale du noyau
stérolique. — III. Acide céto-3 cyclohexène-1 acétique-1 et dérivés.
Bull. Soc. Chim., 1956, pp. 1272-1279.
- Id. — IV. Aminocétones cycliques insaturées-1) sur les méthyl-2
(amino-2' ethyl-l')-l cyclohexène-lones-3. Bull. Soc. Chim., 1956,
pp. 1279-1284.
- Id. — V. Aminocétones cycliques insaturées. 2) sur les amino-1
cycléne-1 ones-3N-disubstituées. — Ibid., pp. 1374-1378.
- Id. — VI. Aminocétones cycliques insaturées. 3) Produits d’addition
des méthyl-2 amino-1 cyclopentène-1 ones-3 N-disubstituées et
de l’hydroquinone. Ibid., pp. 1379-1381.
— • — Id. — VII. Synthèses de cétones à noyau cyclopentanonaphtalé-
nique hydrogéné-1). Ibid., pp. 1429-1435.
- et Colette Neuville. — Id. — VIII. Synthèse de cétones à
noyau cyclopentanonaphtalénique hydrogéné-2). Ibid., pp. 1435-
1438.
M. Frérejacque, Sous-Directeur. — La Thévéfoline et la Thévénériine,
digitaliques mineurs nouveaux des graines de Thevetia neriifolia
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— H. P. Sigg et T. Reichstein. — Néotanghiférine. Helvetica Chimica.
Acta , 39, 1956, p. 1900.
V. Plouvier. — Sur la présence d’aspéruloside chez les Escallonia et de
dulcitol chez le Brexia madagascariensis Thou. (Saxifragacées).
C. R. Acad. Sci, 242, p. 1643.
• — Sur la recherche de quelques eyclitols : viburnitol, scyllitol, pinitol.
Ibid., 242, p. 2389.
— Sur un cyclitol nouveau, le l -pinitol isolé d’ Artemisia Dracunculus L.
(Composées). Ibid., 243, p. 1913.
I. Prasad Varshney. — Étude des Sapogénines d’Albizzia lebek Benth.
Thèse doctorat es Sciences à.’ État, Paris, 1956.
J. J. Panouse. — Corrélations entre les spectres d’absorption et les struc¬
tures chimiques de composés à noyaux aromatiques et à doubles
liaisons conjuguées. Bull. Soc. Chim., 1956, pp. 1568-1573.
Physiologie générale
M. Fontaine, Professeur. — Analyse expérimentale de l’instinct migra¬
teur des Poissons dans « L’instinct dans le comportement des
animaux et de l’homme ». Rapport du Colloque organisé sous les
auspices de la Fondation Singer-Polignac. Masson, édit., 1956,
pp. 151-175.
— Radiations atomiques et vie aquatique. La Semaine des Hôpitaux,
1956, n° 7, pp. 172-179.
— Les océans et les dangers résultant de l’utilisation de l’énergie ato¬
mique. J. Conseil inlern. Explor. de la mer, 1956, 21, pp. 241-249.
— L. Arvy et M. Gare. — Modifications histologiques de l’organe sous-
commissural au cours du cycle évolutif de Salmo salar L. Arch. Anat.
Microsc. et Morphol. Expér., 1955, 44, pp. 313-322.
- - — Modification de la voie neurosécrétrice hypothalamo hypo¬
physaire de Salmo salar L. au cours du cycle évolutif. C. R. Assoc.
anat., 1955, 42, pp. 224-233.
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roïdien d’un Téléostéen amphibio tique : Periophtalmus Koelreuteri.
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trope par la mesure de la fixation du radioiode par la thyroïde de
l’Anguille hypophysectomisée. Arch. Sci. physiol., 1956, 10, pp. 201-
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Sci. physiol., 1956, 10, pp. 229-247.
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logiques dans les Monts Cantabriques (Espagne, 1954). Énumération
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72.
M. Olivereau. — - Influence de quelques colorants en histoautoradiogra-
phie. Bull. Microsc. appl., 1955, 6, pp. 100-105.
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P. Budker, Sous-Directeur. — • L’œuf des Sélaciens. Naturalia. Paris,
n° 31, avril 1956, pp. 30-32, 2 fig.
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sur les Poissons. Médecine Tropicale, Marseille, 16, 1, 1956, pp. 93-
100.
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Volta (février-mars 1956). Médecine Tropicale, Marseille, 16, 3,
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— A propos de la lutte contre l’onchocercoce en Afrique Noire. Bull.
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— La protection des Poissons dans la lutte contre l’onchocercose. 5e Assem¬
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P. Paulian). — Poissons du bassin du Tchad (coll. J. Blache et
A. Stauch). Poissons du Tibesti (coll. Bbuneau de Miré et
Quézel).
Laboratoire d’Helminthologie Coloniale et de Parasitologie comparée
de l'École Pratique des Hautes Études,
Robert Ph. Dollfus, Directeur. — Parasites (des Siréniens), in Traité de
Zoologie de Pierre P. Grasse, 17, fasc. 2, 1955, Addendum, pp. 2208-
2209.
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Fichier ichthyologique du Maroc Atlantique ». Supplément à
Travaux de l’Institut Scientifique Chérifien, sér. zool., n° 6, Rabat,
mars 1956, 4 p.
— - Système de la sous-classe des Aspidogastrea E. C. Faust et C. C. Tang,
1936. Ann. Parasitol. hum. et comp., 31, n08 1-2, 9.5.1956, pp. 11-13.
— Maturité génitale provoquée expérimentalement chez Codonocephalus
urniger (Rudolphi) (Trematoda, Strigeidae). — (En collaboration
avec Jean Timon-David et Jacques Rebecq). C. R. Acad. Sci.,
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— Distoma arenula F. C. FI. Creplin 1825, distome peu connu, trouvé
chez la Poule d’eau, Gallinula chloropus (L.), à Richelieu (Indre-et-
Loire). Ann. Parasitol. hum. et comp., 31, n° 3, 10.7.1956, pp. 182-
188, fig. 1.
— • A propos de nouvelles localités françaises pour Codonocephalus urniger
(Rudolphi 1819) (Trematoda, Strigeidae). Que sait-on de sa distri¬
bution géographique ? (En collaboration avec le Dr René Patay).
Ibid., pp. 188-189.
— Une nouvelle espèce d ’Ascarophis (Nematoda, Spirurinae) chez Gadus
luscus L. Révision du genre. (En collaboration avec Mme Yvonne
Rouget-Campana). Ibid., n° 4, 29.10.1956, pp. 384-404, fig. 1-A4.
— Un hôte nouveau pour le cystique polycéphale de Taenia ( Multiceps )
endothoracicus Ja. D. Kirschenblatt 1947. Bull. Soc. Path. exot..
— 59 —
Paris, 49, n° 2, séance du 14.3.1956 (paru 25.7.1956), pp. 281-284,
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sultane Porphyrula Alleni (T. R. H. Thomson 1842), du Congo.
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— Liste des parasites animaux du Hareng ( Clupea harengus L. 1758)
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1956, pp. 58-65.
— Un Diplotriaena de Galliforme (Nematoda Filarioidea) . Ann. Parasitol.
hum. et comparée, 31, n° 5, 1956, pp. 663-664, fig. 1-3.
— Mission M. Blanc-F. d’Aubenton (1954). Acanthocéphales de Pois¬
sons du Niger (en collaboration avec Yves Golvan). Bull. I. F.
A. N., sér. A, Sc. nat., 18, n° 4, oct. 1956, pp. 1085-1109, pl. I-III,
fig. A-O.
Paul Chabanaud, Directeur honoraire. — Sur cinq espèces du genre
Symphurus, dont trois sont inédites. Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér.,
27, 1955, pp. 368-370.
— Rectifications afférentes à la nomenclature et à la systématique des
Pleuronectiformes du sous-ordre des Soleoidei. Ibid., pp. 447-452.
— Sur la répartition circumafricaine de diverses espèces de la famille
des Soleidae. C. R. Soc. Biog., 281, pp. 99-106, 2 cartes géogr.,
2 fig.
Alain G. Chabaud, Directeur-adjoint. — Remarques sur le cycle évolutif
des filaires du genre Diplotriaena et redescription de D. monticel-
liana (Stossich 1890). Vie et Milieu, 6, 1955, pp. 343-347, fig. 1-4.
• — Remarques sur la symétrie céphalique des Nématodes et hypothèses
concernant l’évolution de cette symétrie chez les Phasmidiens
parasites. Bull. Soc. zool. France, 81, 1956, pp. 314-323, fig. 1-3.
— Essai de révision des Physaloptères parasites de Reptiles. Ann. Para¬
sitol. hum. et comp., 30, 1955, pp. 29-52, fig. 1-2.
— Structure céphalique dè Gendria tilapiae Baylis 1930. Ibid., 31, 1956,
pp. 310-311, fig. A-B.
— Remarques sur les Nématodes parasites du caecum des éléphants,
milieu très préservé des phénomènes de sélection. C. R. Acad.
Sci., 24 3, 1956, pp. 436-439.
— Redescription du nématode Physalopteriata citilli (Rud. 1819) et
remarques sur les physaloptères parasites de rongeurs. Bull. Soc.
Zool. France, 131, 1956, pp. 52-62, fig. 1-4.
- — • et Yvonne Campana-Rouget. — Le genre Ortleppina Schulz 1927,
parasite d’Apodes et non de serpents, est synonyme du genre Heli-
conema Travassos 1919. Ann. Parasitol. hum. et comp., Notes et
inform., 31, 1956, pp. 308-309.
— et Yves Golvan. — Nouvelle filaire parasite des grives en France,
Ibid., pp. 405-413, fig. 1-3.
— 60 —
- - et R. Rousselot. — - Description du Trématode Strigea geoduboisi
n. sp., parasite d’un Ciconiiforme africain. Ibid., pp. 543-551, fig. 1-5.
- — - et S. Gretillat. — Metastrongylus madagascariensis n. sp., quatrième
espèce de Strongle pulmonaire chez le porc domestique. Ibid.,
pp. 572-577, fig 1 A-4 R.
— et J. Mouchet. — A propos d’un Spiruride Parabronema ajricanum
Raylis 1921, présent dans le cœur et le foie d’un Éléphant, remar¬
ques sur la filiation des cycles évolutifs entre Spirurides et Filaires.
Bull. Soc. Path. exot., 49, ll.iv.1956, pp. 388-397, fig. 1-4.
— et R. Rousselot. — Sur quelques filaires d’Afrique équatoriale.
Ann. Parasitol. hum. et comp., 30, 1955, pp. 53-98, fig. 1-23.
— — - Description d’un nouvel Acuariide d’Afrique équatoriale : Schisto-
gendra incisa n. gen., n. sp. Ibid., £1, 1956, pp. 242-247, fig. 1-13.
- Pygarginema africana n. sp. ( Nematoda : Ascaropsinae) parasite
d’un céphalophe africain. Ibid., pp. 248-254, fig. 1-3.
- Deux nouveaux Rictularia ( N ematoda : Thelaziidae) d’Afrique équa¬
toriale. Ibid., pp. 255-265, fig. 1-5.
- Nématodes parasites d’un éléphant du Moyen Congo. Ibid.,
pp. 578-579, fig. 1 A-17 C.
— — - Un nouveau spiruride parasite du Gorille Chitwoodspirura wehri
n. g. n. sp. Bull. Soc. Path. Exot., 49, 1956, pp. 467-472, fig. 1-2.
Claude Dupuis, Chef de Travaux. — Études récentes des sources de
bibliographie entomologique. Abstracts lOth Intern. Congress o[
Entom., Montreal, Canada, Aug. 17-25, 1956. Sect. 1, System.,
1 folio non paginé.
— - Sur les principes d’une codification de la terminologie anatomique et
morphologique relative aux Insectes. Ibid., Sect. 2, Morphol. and
Anat., 1 folio non paginé.
— - Titres et Travaux scientifiques de Claude Dupuis. 1 broch. h. comm,
ronéo., 32 pp., mars 1956.
— - et José C. M. Carvaliio. — Heteroptera. In S. L. Tuxen : Taxono-
mist’s Glossary of Genitalia in Insects, Copenhagen, 1956, pp. 158-
169.
— et D. Rapilly. — Activités des Naturalistes Parisiens. Comptes rendus
des principales excursions de l’année 1955. Cah. des Naturalistes,
Bull. N. P., n. s., 11, fasc. 4 (1955), 1956, pp. 101-111.
Yves Golvan. — La rétraction des microfilaires sanguicoles dans les
gouttes épaisses, ses modalités, sa valeur diagnostique. Ann.
Parasitol. hum. et comp., 31, 1-2, 1956, pp. 139-146, fig. 1, pl. I.
— - Acanthocéphales d’Oiseaux. Première note. Description d’ Arhythmo-
rhynchus longicollis (Villot 1875) et révision du genre Arhythmorhyn-
chus Lühe 1911 (Acanthocephala). Ibid., 3, pp. 199-224, p. I-III.
— Une espèce et une variété nouvelles d’Acanthocéphales parasites des
poissons de mer des côtes du Sénégal et redescription de Serra-
sentis socialis (J. Leidy 1851) Yan Cleave 1924. Ibid., pp. 225-239,
fig. 1, pl. I-IV.
— Acanthocéphales d’Oiseaux. Troisième note. Révision des espèces euro-
— 61 —
péennes de la sous-famille des Plagiorhynchinae Meyer 1931 (Poly-
morphidae). Ibid., pp. 350-384, fig. 1, pl. I-IV.
— Acanthocéphales d’Amazonie. Redescription d’ Oligacanthorhynchus
iheringi Travassos 1916 et description de N eoechinorhynchus butt-
nerae n. sp. (Neoacanthocephala, Neoechinorhvnchidae). Ibid.,
5-6, pp. 500-524, fig. 1-15.
— Acanthocéphales d’Oiseaux. Quatrième note. Considérations sur le
genre Pseudoporrorchis Ch. Joyeux et .1. G. Baer (Polymorphidae
Porrorchinae) et redescription de Pseudoporrorchis centropi (A. Porta
1910). Bull. Soc. Zool. France, 81, 1, 1956, pp. 62-71, fig. 1-8.
• — Acanthocéphales d’Oiseaux. Cinquième note. Les espèces du genre
Oligacanthorhynchus Travassos 1915 (Archiacanthocephala, Oli-
gacanthorhynchidae) dans l’Ancien Monde. Ibid., 81, 5-6, pp. 344-
353, fig. 1-6.
— Acanthocéphales d’Oiseaux. Note additionnelle. Pseudoporrorchis
rotundatus (O. von. Linstow 1897) (Palaeacanthocephala, Poly¬
morphidae), parasite d’un Cucullidae Centropus madagascariensis
(Briss). Ibid., 81, 5-6, pp. 339-344, 1 fig. 1 pl.
— Parasites des poissons de mer ouest-africains récoltés par J. Cadenat.
Acanthocéphales. Bull. I. F. A. N., sér. A, 18, n° 2, 1956, pp. 467-
481, fig. 1-14, pl. I-III.
— Le genre Ccntrorhynchus Liihe 1911 (Acanthocephala, Polymorphidae).
Révision des espèces européennes et description d’une nouvelle
espèce africaine parasite de Rapace diurne. Ibid., n° 3, pp. 732-791,
fig. 1-11, pl. I-VI.
— et Jean Theodorides. — Le Hérisson (Erinaceus europaeus L.)
prédateur des larves d’un Culicide ( Aedes rusticus Rossi 1790).
Ann. Parasitol. hum. et comp., 30, 4, 1955, p. 421.
— H. Galliard et P. Bryc.oo. - — Description de la Microfilaire de
Wuchereria bancrofti var. vauceli Galliard et Brygoo 1955. Ibid.,
5-6, 1955, pp. 481-487, fig. 1-3.
Entomologie Agricole Coloniale.
P. Vayssière, professeur. - — L’Afrique et les Sauterelles, Encyclopédie
mensuelle d' Outre-Mer, 73, sept. 1956, pp. 346-350.
J. Carayon, Sous-Directeur. — Trois espèces africaines de Physopleurella
(Hémipt. Anthocoridae) dont Tune présente un nouveau cas de
viviparité pseudoplacentaire. - — Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér.,
28, 1956, 14, pp. 102-110.
— Anthocoridae Scolopini nouveaux d’Afrique tropicale (Hémipt. Hété-
ropt.). Ibid., 28, 2, pp. 183-190.
— Les Punaises-Moustiques, fléau des cultures tropicales. — Science
et Nature, 18, 1956, pp. 3-8.
J. R. Steffan, Assistant. - — Note sur deux parasites d’une Pyrale sud-
africaine d’importance économique, Loxoste ge jrustalis Zell. Bull.
Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 28, 2, 1956, pp. 191-198.
— La Polyembryonie. — Naturalia, n° 31, 1956, pp. 33-37.
— 62 —
— Ennemis animaux des cultures tropicales des territoires d’outre-mer.
— Comptes rendus du Congrès de la Protection des Végétaux sous les
climats chauds, Marseille (sept. 1954), 1956, pp. 63-67.
— Note sur la biologie d ’Harmolita romana Walk. (Hym. Eurytomidae) . —
Bull. Soc. ent. Fr., 61, 162, 1956, pp. 34-35.
— et V. Delucchi. — Gugolzia harmolitae, nouveau genre, nouvelle
espèce, parasite de Harmolita romana Walk. (Hym. Pteromalidae) .
Bull. Soc. ent. Fr., 61, 1-2, 1956, pp. 30-34.
R. Pujol, Assistant. — La Guinée française : ethnographie, danses et
rites, faune. Coll. Actualités et Documents scientifiques d’ Enseigne¬
ment (Office de Documentation par le Film = O.D.F.), n° 33,
avr. 1956, 26 photos, 2 fig.
— et G. Tendron. — Les insectes dans la maison. — Ibid., n° 30, janv.
1956, 27 photos, 15 fig.
- La Guinée française : géographie physique et économique. Ibid.,
n° 31, fév. 1956, 29 photos, 1 fig.
— — Les arbres de nos forêts : les conifères. Ibid., n° 34, mai 1956,
22 photos, 3 fig.
— — Les Arbres de nos forêts : les feuillus. Ibid., n° 35, juin 1956,
25 photos, 10 fig.
J. Lhoste, Attaché. — Les traitements insecticides et leur incidence
secondaire sur la physiologie des plantes et des animaux. (Confé¬
rence faite au Conservatoire National des Arts et Métiers. Chaire
d’ Agriculture du Prof. J. Dufrénoy). J. Agric. trop, et Bot. appl.,
3, 5-6, 1956, pp. 265-291.
— Insecticides organiques de synthèse. Fascicule édité par O.R.S.T.O.M.,
1956, 81 pages.
— Le problème des « Résidus » des traitements insecticides dans l’ali¬
mentation. La Santé de l’Homme, 95, 1956, pp. 22-123.
— La lutte chimique contre les ravageurs généraux. C. B. du Congrès de
la Protection des Végétaux et de leurs produits sous les climats chauds,
1956, pp. 441-442.
— et J. Delasnerie. — Appareils épandeurs de pesticides. Ibid., pp. 273-
275.
— Gérard et Leibovici. — Contribution à l’étude du thirame pour les
traitements des arbres fruitiers contre la tavelure. Phytiatrie-Phyto-
pharmacie, 2, 1956, pp. 67-71.
— et Raucourt. — Vers la normalisation des tests biologiques dans le
domaine agricole. Cours-Conférence du Centre de Perfectionnement
Technique, n° 3546.
— Lésion des ganglions cérébroïdes consécutive à l’intoxication par l’hep-
tachlore, chez Blabera fusca RR. (en coll. avec A. Roche). Bull.
Soc. Zool. France, 1956, LXXXI (2-3), 172-173.
Acquisitions nouvelles. — Parasites de Loxostege frustalis Zell. en Afrique
du Sud. Insectes nuisibles aux caféiers de l’Angola, Kenya, Mada¬
gascar, au cotonnier de Madagascar et du Tchad, aux graminées
63
cultivées (canne à sucre, maïs, riz), aux graminées sauvages de :
Réunion, Soudan, Dahomey, aux cultures fruitières, vivrières et
potagères de : Mauritanie, Maroc, Turquie, Réunion, Martinique,
Tchad, Angola, en particulier sur : Oranger, Ananas, Bananier,
Palmier-Dattier, Vigne, Pistachier, Ficus carica, Manioc, Haricot,
Pois, Embérique, Choux, Badamier, Anonacées diverses, etc.
— Insectes nuisibles aux cultures industrielles et aux essences
forestières du Cameroun, Soudan, Côte d’ivoire, Gabon, Chili,
Argentine, Grande Canarie, etc., principalement sur : Kolatier,
Acajou du Sénégal, Flamboyant, Niangon, Quebracho, Baouéfou,
etc.
— Insectes polyphages des denrées entreposées, des poissons
séchés, reçus de diverses contrées africaines.
Agronomie tropicale.
Roland Portf.res, Directeur. — Un riz précoce estimé en petite culture
dans l’Ouest-africain : le Toulou-Oulé ou Konko (O. sativa L,). J.
Agric. trop, et Bot. appl., 3, nos 1-2, 1956, pp. 50-59.
— Histoire de la Génétique. Les lois de Mendel et de Naudin auraient
pu être établies dans le premier quart du xixe s. Ibid., pp. 92-93.
— Phyllotaxie et origine ontogénétique de la panicule dans le genre
Oryza. Ibid., nos 3-4, pp. 142-162.
— Nécrologie Auguste Chevalier (1873-1956). Ibid., pp. 218-219.
— Types de ramification des inflorescences dans le genre Oryza. Ibid.,
n»s 5.6, pp. 248-264.
— Taxonomie agrobotanique des riz cultivés O. sativa L. et O. glaberrima
Steudel. Ibid., n°8 7-8, 9-10, 11, 12.
— Taux sexuel chez Mercurialis annua L. Ibid., n08 7-8, pp. 443-445.
— Prairies de Côte d’ivoire. Ibid., n08 9-10, pp. 537-590.
— État des recherches sur la nutrition et l’alimentation au Sénégal.
Ibid., n° 11, 8 p.
— L’agriculture flottante congolo-tchadienne des Savanes de l’Oubangui.
Ibid., 8 p.
— Une forme spectaculaire d’érosion à Madagascar : la Lavaka. Science
et Nature, n° 14, 1956, pp. 11-12.
— L’anagrafe degli alberi. Epoca, 7, n° 306, 12.8.1956, pp. 13-14. Milano.
— Les souches génétiques du Riz et le problème de leurs affinités. Riz
et Riziculture, 11, n° 1, 1956, 4 p.
Jean F. Leroy, Sous-Directeur. — Origine de la classification naturelle et
Cartésianisme chez Touhnefort. C. R. Acad. Sri., 242, pp. 2373-5.
— Un livre de Hauiiricourt et Mme Brunhes-Delamare sur l’origine
et l’histoire des Araires et charrues. J. Agric. trop, et Bot. appl.,
3, n08 1-2, 19 5 6, pp. 87-91.
— Le Prof. E. D. Merrill (1876-1956). Ibid., n08 3-4, p. 220.
— La découverte botanique du Marojejy. Ibid., n08 7-8, pp. 446-449.
— 64 —
— - Après le Colloque international sur la contribution française à l’étude
de la flore nord-américaine avant 1850. Ibid., nos 9-10.
— Floralie. Éditorial de Science et Nature, n° 15, 1956.
— Le Prof. Auguste Chevalier n’est plus. Ibid., n° 17, 1956.
— Tournefort (1656-1708). Rev. Ilist. Sci., pp. 350-354.
— Réflexions sur l’éducation dans l’enseignement secondaire. Discours
présidentiel de la séance de distribution des Prix du Collège de
Fiers. Bull. Assoc. Anciens Élèves.
— Cours polycopié d’ Anatomie du Bois (résumé de 51 p. à l’usage des
élèves de l’École Sup. du Bois), E. S. B., 1955.
Hubert Gillet, Assistant. — L’ amorpha fructicosa L. dans le marais de
Souppes-sur-Loing (Seine-et-Marne). Bull. Soc. Bot. Fr., 103,
n°s 3-4, 1956, pp. 153-156.
— et J. Berlioz. — Note sur le Cossypha Heuglini Hartlaub (avec des¬
cription d’une sous-espèce nouvelle du Tchad). L’Oiseau et B. F. O.,
Y, 26, 2e trim., 1956.
— et Ph. Bruneau de Miré. — Contribution à l’étude de la Flore du
Massif de F Air. J. Agric. trop, et Bot. appl., 3, nos 5-6, 1956, pp. 221-
247 ; nos 7-8, pp. 422-438 ; n° 11, p. 45.
Philippe Bruneau de Miré. — Le 18e parallèle constitue-t-il une limite
floristique en Afrique occidentale ? Ibid., 3, 1956, nos 7-8, pp. 439-
442.
A. G. Haudricourt. — Une visite à l’Institut Botanique de Pékin. Ibid.,
3, nos 1-2, 1956, pp. 86-87.
— Travaux récents sur les Plantes cultivées en U.R.S.S. Ibid., nos 3-4,
pp. 210-212.
Auguste Chevalier, Professeur honoraire, Membre de l’Institut. • — Le
Jardin des Roses de H. Nonin et Fils à Chatillon près de Paris.
Ibid., 3, nos 1-2, 1956, p. 92.
J. Barrau. — Les Plantes alimentaires de base des Mélanésiens. Ibid.,
3, n°s 1-2, 1956, pp. 32-49.
— Les Ignames alimentaires des Iles du Pacifique Sud. Ibid., nos 7-8,
pp. 385-401.
Collections reçues en 1956. — Herbiers de Martin-Grenel (Tchad), de
M. Vaillant (Cameroun), Dequaire (Madagascar), Levasseur
(Soudan Français), Gillet et de Miré (Air, Tibesti), ayant trait
aux plantes cultivées, aux pâturages, aux plantes médicinales, etc.
Muséologie.
Goerges Bresse, Chef du Service et Christian Schlec.el. — • Hygiène,
1 vol., 470 p., 384 fig., J. B. Baillère et Fils édit.
Franck Bourdier, Chef-Adjoint. — Remarque sur les loess rissiens du
bassin du Rhône et leur faune. C. R. som. Soc. Géol. France, 1956,
pp. 43-44.
— 65 —
— et F. Bordes. — Quaternaire de la Somme. Ibid., 1955, pp. 391-393.
— et H. de Lumley. — Magdalénien et Romanello-Azilien en Dauphiné,
Bull. Mus. Anthr. Préhist., Monaco, n° 3, 1956, pp. 123-176, 18 fig.
86 réf.
— - et Cl. Bursez. — La station néolithique du Cot-de-Régnier à Salles
d’Angles (Charente). Bull. Soc. Préhist. Franc., 35, 1956, pp. 316-
325, 3 pl.
Georges Tendron. — Photographie instantanée dans l’obscurité. Photo¬
almanach Prisma n° 6, 1954, pp. 226-234.
— For or Against Nature. Tree and Life. 20, n° 1, July 1956, pp. 11-14.
— Catalogue Man against Nature. The Men of the Trees. Southampton.
July 1956, 24 pages.
— L’Uomo contra la natura. Marco Paulo Turismo scolastico del Touring
Club Italiano. Anno VII, n° 2, marzo 1956, pp. 54-55.
— L’Homme contre la Nature. La Santé de V Homme, n° 95, juillet-août
1956, pp. 107-108.
— L’Exposition du Muséum National d’Histoire Naturelle « L’Homme
contre la Nature ». La Santé de l’Homme, n° 95, juillet-août 1956,
p. 108.
— et Raymond Pi jol. — Collection Actualités et Documents Scienti¬
fiques d’ Enseignement — • O. D. F., Paris : L’insecte et la fleur,
n° 26, sept. 1955. — Les Champignons, n° 27, oct. 1955. • — Les
insectes dans la maison, n° 30, janv. 1956. — La Guinée française :
géographie physique et économique, n° 31, févr. 1956. — Les arbres
de nos forêts : les conifères, n° 34, mai 1956. — Les arbres de nos
forêts : les feuillus, n° 35, juin 1956.
Cl. Sittler et J. Sittler-Becker. — Observations nouvelles relatives
aux flores polliniques pliocènes et quaternaires du bassin du
Rhône. Bull. Service Carte Géol. Alsace et Lorraine, 9, fasc. 1,
1956, 12 p., 29 réf.
J. Marcel Rémy. — Pagurus bathonicus, nov. sp. et Graptocarcinus
texamis Roemer, Crustacés décapodes du Secondaire de la. France,
Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2e sér., 27, n° 2, 1955, pp. 160-163.
- - Observations sur des vols de Cigognes au Sahara Central. L’Ois.
et Rev. jranç. Ornithol., 26, n° 2, pp. 152-153.
M. Jacquot. — Corrélations entre proportions céphaliques et cérébrales
chez les Anoures (Vue d’ensemble et comparaison avec les Uro-
dèles). Bull. Mus. Hist. Nat., 2e sér., 28, n° 4, 1956, pp. 374-383.
J. M. Baufle et G. Calderon. — Techniques de la cinématographie des
oiseaux dans la Nature. Research Film, 2, n° 3, juillet 1956.
— — - Le laboratoire maritime de Roscoff. Point de vue, n° 427,
août 1956.
— — La chasse photographique. Ibid., n° 429, août 1956.
— — La Camargue. Prestige français, juillet 1956.
— 66
Bibliothèque centrale.
— Communications en 1956 de 6.749 ouvrages, non compris les ouvrages
de référence.
— Prêt de 9.311 ouvrages aux laboratoires du Muséum, à l’Université,
au C.N.R.S. et à divers organismes.
— Inscription de 1.220 ouvrages et brochures (dans ce chiffre ne sont pas
compris les dépouillements de périodiques).
— Inscription de 346 documents iconographiques.
— Inscription de 66 périodiques nouveaux dont la liste suit :
Périodiques nouvellement inscrits en 1956.
Acta zoologica mexicana. — Mexico, 1955 —> In-8°. 1 (1955) -> Pr 5533
Actualités pharmacologiques. — Paris, 1949 — > In-8°. 8 (1955). Pr 1250
Allionia. — Torino. In-8°. 2 (1955), n° 2 — > . Pr 5525
Annales d’histochimie. — Nancy, 1956 — > In-8°. 1 (1956) — > . Pr 3407
Bauhinia. — Basel, 1955 — > In-8°. 1 (1955) — > . Pr 5523
Biocytologia. — Paris, 1955 -> In-8°. 1955 . Pr 2649
Boletim do Museu municipal do Funchal. — • Funchal, 1945 — >In-8°.
n° 2 (1946) . Pr 5534
Boletin del Laboratorio de la clinica « Luis Bazetti ». — Caracas, In-8°,
nos 33-34 (1951) . Pr 3405
Boletin del Museo de ciencias naturales. — Caracas, 1955 — > In-8°. 1
(1955) ->■ . Pr 5908
British journal of herpetology. — London, 1948 -> In-8°. 1 (1948-
55) — > . Pr 5909
Bulletin de V Académie internationale de philosophie des sciences. — Paris,
1948 -» In-8°. 1 (1948) . Pr 5911
Bulletin des bibliothèques de France. — Paris, 1956 — > In-8°. 1 (1956) — >
Pr 5288
Bulletin du Muséum d'histoire naturelle du pays serbe. Série A. Minéralogie,
géologie, paléontologie. — Beograd, 1948 — > In-8°. 1 (1948) — >
Pr 1389 A
Bulletin of the Florida State muséum. Biological sciences. — Gainesville,
1956 In-8°. 1 (1956) -> . Pr 3406
Bulletin of the Scripps institution of oceanography of the University of
California, La Jolla. — Berkeley, 1927 — > In-8°. 1 (1927-8) — >
(lacunes) . Pr 603 X
Cahiers encyclopédiques d’outre mer. — Paris, In-4°, n° 1 (s. d.) — >■ Pr 2810 A
Congo belge et Ruanda-Urundi. Service géologique. Mémoire. — Léopold-
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Radioisotope conférence. 2. Oxford, 1954. Proceedings . Pr 5492
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(Ministère de la France d’outre-mer). ■ — Paris, 1995 — X In-4°.
1955 — . Pr 1502 C
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Research film. — Gottingen, 1952 — x In-8°. 1 (1952) Pr 5568
Revista de la Sociedad mexicana de entomologia. — Mexico, 1955 > ■
In-8°. 1 (1955) . Pr 5532
Revue des sociétés savantes de Haute-Normandie. — Rouen, 1956 —
In-8°. N° 1 (1956) . Pr 3395
Science and freedom. — Manchester, 1954 — x In-8°. 1 (1954) — . . Pr 5912
Slovenskà akadémia vied :
■ — Riolôgia. — Bratislava, 1946 — x In-8°. 4 (1949) — x . Pr 5914
— Biologické pràce. — Bratislava, 1955 — x In-8°. 1 (1955). - > Pr 5914 A
■ — Geologickij sbornik. — Bratislava, 1950 — x In-8°. 1 (1950) -x
Pr 5914 B
Stavanger muséum. Sterna. ■ — Stavanger. In-8°. N° 14 (1954).— xPr 5200 A
Studii si cercetari de fiziologie §i neurologie (Institutul de neurologie « I. P.
Pavlov » ) . — Bucuresti. In-8°. 5 (1954) nos 3-4 — x . Pr 3394
Territoire du Cameroun. Rapport annuel du Service géologique. — Paris.
In-4°. 1954 . Pr 1635 C
Trudi... — [Travaux de l’Institut de morphologie animale « A. N. Sever-
cov »]. — Moscou. In-8°. N° 14 (1955) -x . Pr 5950
Tulane studies in zoology. — New Orléans, 1953 — x In-8°. 1 (1953-4) -x
Pr 5906
Unsere Tiere. — Zürich, 1946 — x In-4°. N° 61 (1956) —X. Pr. 1679
Vestnik... — [Bulletin de l’Université de Léningrad]. — Léningrad,.
1946 -x. In-8°. 1956 -> . Pr 5794
Vopros’i... — [Questions de minéralogie sur les formations sédimentaires
(Université « Jean Franco » de Lvov], — Lvov. In-8°. 2 (1955) — x
Pr 5499 A
Publikasi keilmuan (Djawatan geologi). Bandung, 1924 — x In-4°,
in-8°. 1 (1924) — > (lacunes) . Pr 5362 A
Wissenschatiche Zeitschrif tder Pcidagogischen Ilochschule. Potsdam
Mathematisch — natuiwissenschaftliche Reihe. — Potsdam, 1954— x
In- 4». 1 (1954-5) . Pr 1678
Zeszyty problemove « Kosmosu » (Polskie towarzyslwo przyrodnikôw im.
Kopernika ). — Warszawa. In-8°. 4 (1956) . Pr 1804 R
*1 RAV AUX PARUS EN 1956 DANS LES ÉDITIONS NON PERIODIQUES
du Muséum
— Dans les Mémoires du Muséum, nouvelle série :
A. Zoologie :
Tome 8, fasc. 5. — H. Coiffait. — Les Staphylinus et genres voisins d&
* Pour la vente ou l’échange de ces publications s’adresser à la Bibliothèque cen¬
trale du Muséum national d’Histoire naturelle, 36, rue Geoffroy-Saint-Hilaire, Paris, Ve.
— 69 —
France et des régions voisines. Essai de paléobiogéographie,
pp. 177-224, 22 pl.
Tome 8, fasc. 6. — F. Pax et I. Müller. — • Zoantharien der « Mission
Ranson en Océanie », 1952, pp. 225-248, 12 pl.
Tome 11, fasc. unique. — E. Vaillant. — Recherches sur la faune madi-
cole de France, de Corse et d’Afrique du Nord, pp. 1-258, 6 pl.
Tome 12, fasc. unique . — • R. Condé. — • Matériaux pour une monographie
des diploures campodéidés, pp. 1-202.
Tome 14, fasc. unique. R. Jeannel. — Les Psélaphides de l’Afrique du
Nord, pp. 1-233.
— 70
L'Écologie, travail d’équipe.
Leçon inaugurale du cours D'Écologie
et Protection de la nature
PRONONCÉE LE 7 DÉCEMRRE 1956.
par G. Kuhnholtz-Lordat.
Professeur au muséum national d’histoire naturelle.
Monsieur le Directeur.
Mes chers Collègues,
Mesdames, Messieurs.
La création d’une chaire dispense le nouveau titulaire de la
redoutable mission de faire un éloge. Aussi bien devrai-je me con¬
tenter de vous soumettre, en cette leçon inaugurale, les grandes
lignes du programme de mon enseignement et des recherches qui
seront faites en étroite union d’esprit avec mes collaborateurs ;
car l’écologie peut se concevoir de deux manières : par un seul esprit
spécialisé ou par une équipe qui s’efforce précisément de mettre
en relief l’étude synthétique de ce que l’on appelait 1’ « habitation »,
au temps d’Alphonse de Candolle et que nous appelons aujour¬
d’hui l’habitat, c’est-à-dire l’environnement tant minéral qu’orga¬
nique, tant mort que vivant, de l’être qui y prend naissance, s’y
développe et y meurt, s’il est un végétal. Il peut y faire des séjours
accidentels, périodiques ou même permanents s’il est animal.
Cette science de l’habitat est bien en effet la science de l’otxoç
ou o'.x'.a des Grecs, vocables qu’ils employaient pour désigner cet
environnement de protection temporaire qui s’appelle une maison.
L’homme a toujours éprouvé le besoin de se protéger, comme tout
animal, et les écologistes ont, aujourd’hui plus que jamais, hélas !
le devoir de protéger d’abord ceux pour qui la défense est interdite
sous forme de mouvement : les végétaux supérieurs fixés au sol
par leurs racines et développant dans l’atmosphère leur surface
chlorophyllienne épuratrice, donc conservatrice de notre propre
habitat, où qu’il soit. Je dis bien conservatrice et non plus protec¬
trice, puisque, depuis le Congrès d’Edinburgh (1956) l’Union pour
la protection de la Nature est devenue l’Union pour la conservation
de la Nature. Un nouveau slogan est né en Écosse : « Conservons et
restaurons pour mieux protéger. »
Aussi, quel naturaliste ne fait-il point de l’écologie ! Je vous avoue
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 1, 1957.
— 71 —
que j’éprouve quelque malaise à venir m’adjoindre ainsi à tous les
hommes éminents qui, dans leur spécialité se penchent sur le fait
écologique propre à tel animal, à telle plante..., jusqu’à l’homme
lui-même. Si la chaire de Brunoy a été créée, c’est donc qu’elle doit
éviter un double emploi avec l’une quelconque des chaires existantes
et cela nous met très exactement en face du problème qui lui incombe
— extraire des spécialisations ce qui leur est commun — et constitue
le paradoxe de professer, dans un sens strict, une science de géné¬
ralités.
Un cerveau ne peut y suffire à lui seul. Cela justifie le titre même
de ce premier propos inspiré de la leçon inaugurale de mon collègue
océanographe. La science de la mer ne peut être bâtie en effet que
par une équipe en raison même de la diversité des problèmes qu’elle
pose. La présente introduction en fait également apparaître la
nécessité pour l’écologiste. Je donnerai plus loin un exemple spéciale¬
ment choisi pour cette démonstration, exemple qui nécessitera
les efforts conjugués du botaniste, du zoologiste et. du pédologue.
Franklin Pierre avait déjà déclaré l’écologie « Science d’équipe
par excellence », pour les études qu’il entreprenait sur la vase (1951).
Pourquoi ? Parceque la vase est un complexe.
L’Ecologie est une science trop vaste pour en montrer toute
l’étendue en soixante minutes. Trois années ne seront pas de trop
pour dire ce qu’est un habitat, comment l’imprévoyante humanité
le détruit et comment les écologistes envisagent sa restauration.
C’est en effet là le programme qui sera celui de mon enseignement.
Pour aujourd’hui, je voudrais simplement choisir en une première
partie, deux idées maîtresses qui présideront à l’enchaînement de
mes leçons. L’une d’elles (la fragilité écologique) n’est à vrai dire
qu’un corollaire de l’autre (La fonction écran). Dans la deuxième
partie je montretai par un exumple encorei nédit comment l’écologie
doit être prise en considération pour conserver efficacement les
sites compromis par les abus des hommes. Enfin, quelques projec¬
tions indiqueront comment peut être illustré le cours que je me
propose de faire b
La fonction écran commande l’évolution du tapis végétal. La
méconnaître est donc une grave lacune pour la restauration de ce
tapis lorsqu’il est compromis. C’est la propriété que possède un
végétal de s’interposer entre la source d’un facteur écologique et
l’être sur lequel il agit. La fonction écran la plus générale et la
plus efficace vis-à-vis des chlorophylliens est celle qui fait varier la
1. La photothèque constituée à Brunoy dès le mois de mai 1956 ne comporte pas.
moins de 700 clichés.
— 12 —
luminosité. Tout végétal plus grand qu’un autre sur lequel il fait
agir son écran, entrave la croissance de ce dernier s’il ne lui assure
pas son optimum photique ; par contre il la favorise, parfois même
à ses propres dépens s’il permet cet optimum. Les écologistes tra¬
duisent cette réponse du végétal à l’écran par deux mots : hélio-
plulie (nécessité des rayons lumineux du spectre solaire pour l’ac¬
complissement de la fonction chlorophyllienne) et sciàphilie (néces¬
sité d’une atténuation spécifique de la luminosité). En gros ; plantes
amies du soleil et plantes amies de l’ombre 1.
On a essayé, bien entendu, de préciser ces observations (auxquelles
on reproche d’être par trop subjectives) en enregistrant par des
appareils appropriés les valeurs du facteur étudié, pour les inter¬
préter ensuite avec plus ou moins de bonheur. Cet idéal peut conduire
en effet à des déboires lorsqu’il se montre incapable de se substituer
à une observation bien faite. On a voulu remplacer Y écologie d’obser¬
vation par l’écologie expérimentale, alors qu’aucune des deux ne peut
remplacer l’autre.
L’appareil enregistreur d’un facteur écologique a pour rôle essen¬
tiel d’isoler celui-ci de toutes les autres conditions de l’habitat. Par
contre, une observation in situ pallie souvent cette carence voulue,
mais à une condition : elle doit être le fruit d’une éducation spéciale,
éducation qui peut durer autant que la vie d’un naturaliste et lui
confère le qualificatif enviable d’homme du terrain. L’aventure du
Teucrium scorodonia que je vais vous conter n’estpoint faite pour
me faire changer d’avis.
L’auteur 2 d’une étude intitulée : Ecologie végétale, sur les
variations saisonnières de la pression osmotique chez quelques
phanérogames « atlantiques » (je lis bien atlantiques), a employé
la méthode de la mesure cryoscopique des sucs cellulaires extraits
sous pression d’échantillons fixés au préalable à 100°. Le Teucrium
scorodonia a été étudié en deux habitats différents : au soleil et à
l’ombre, et en deux lots pour chacun d’eux : un lot de feuilles âgées
et un lot de feuilles jeunes. Retenons que sous le climat étudié (dans
les Monts-Dores) « la pluviosité augmente assez régulièrement de
juillet à décembre avec un net appauvrissement automnal des
tissus en amidon ». Cette dernière remarque n’est pas sans importance,
car la fonction écran préside spécifiquement soit à une diminution
de vitalité qui se traduit par les aspects très divers de V étiolement
(jusqu’à la stérilité), soit à un équilibre physiologique optimal que
les agronomes désignent sous le vocable aoûtement. Or celui-ci doit
être envisagé, comme l’étiolement, sous le double point de vue
histologique et physiologique : la carence automnale en amidon sous
climat atlantique mériterait donc d’être confirmée sous climat médi-
1. Hêlios, le soleil — Skia , l’ombre (on écrit aussi sciophilie).
2. C. R. Acad. Sc., t. 210, p. 485, 1940.
— 73 —
terranéen, car notre Scrofulariacée se comporte comme une plante
sociale, dans sa pleine vitalité, tout prés des rives de la Méditer¬
ranée où je l’ai signalée dans une étude sur la Costière de Nîmes.
Elle était déjà connue dans des forêts de Chêne vert des Cévennes 1
et de Chêne pubescent en Suisse (W. Lüdi) 2. Dans le Bassin parisien
elle est présentée comme « caractéristique » de la forêt de Chêne
sessile 3, mais elle existe en d’autres stations dans le Valois (P. Jovet).
Et voilà que récemment elle vient d’être qualifiée de montagnarde 4,
sans doute parce qu’elle est une relique de l’extension würmienne
des glaciers 5. On voit pourquoi l’écologie, qu’elle soit expérimentale
ou d’observation doit être conduite avec une extrême circonspection.
Il convenait je crois de préciser que l’un des principaux soucis de la
nouvelle chaire sera d’éviter les embûches auxquelles se heurte sans
cesse la prospection de l’habitat, particulièrement à l’aide de la
statistique qui, dit P. P. Grasse « donne parfois au naturaliste
une idée fausse du groupement en accordant à celui-ci une sorte d’au¬
tonomie, de personnalité, qu’il ne possède point » 6.
C’est cette prospection de l’habitat par l’observation qui néces¬
site le travail en équipe, même si l’un des facteurs écologiques
demandait à être précisé expérimentalement ; car il serait nécessaire
au préalable de procéder à la mise en place des appareils et cela ne
pourrait être valablement réalisé que par un spécialiste, pédologue,
botaniste ou zoologiste.
M’inspirant des travaux de R. Paulian 7 qui a discerné surtout,
en un même lieu sylvestre, la clairière, le sous-bois et la voûte, je
voudrais, en accord avec mes collaborateurs, prospecter plus spéciale¬
ment la lisière, prospection qui sera l’un des fils conducteurs de nos
recherches, en harmonie avec le plan de notre cours : étude générale
du biotope, sa destruction et sa restauration.
Ces préoccupations ont pour origine mon transfert des régions
méditerranéennes, où j’ai cherché en vain dans nos garrigues des
forêts à lisières, au Bassin parisien où celles-ci sont souvent bien
individualisées. .J’en veux pour preuve l’étonnement que fait éprouver
1. Cévennes méridionales, Thèse Univ. Montpellier, 1915 (Braun-Blanquet).
2. Cahiers de l’Institut Rübel (Zurièh), n° 12, 1935, pp. 212-239.
3. Gaume (R.), 1924. Bull. Soc. bot. France, t. XXIV, p. 161. — Confirmé par :
Iablokoff dans son étude sur les réserves de la Forêt de Fontainebleau, Paris, Aedes,
1953, p. 49. P. Jovet a montré que notre Teucrium pouvait coloniser des friches, des
pierrailles, des déblais (Bull. Soc. bol. France , 1934, pp. 749-757).
4. Congrès Intern. de bot., 1954 (1956).
5. Travaux de la Station Géobotanique, n° 16, p. 8, 1932.
6. Soc. biogéogr., 1929.
7. Observations écologiques en forêt de Basse-Côte d’ivoire, Paris, Lechevalier,
1947, 147 p., 52 fig., 2 pl. H.T.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIX, n° 1, 1957. 6
— 74 —
à un méridional l’extension parfois prodigieuse d’une plante bien
banale (mais plus sporadique dans le Midi de la France), la Cléma¬
tite Vigne-blanche h Elle participe en effet à la création du bio¬
tope « lisière » et devra retenir notre attention à ce titre, ainsi que
ses compagnes habituelles, créatrices de cet habitat : le Prunel¬
lier 1 2 et le Cornouiller sanguin 3 4.
Indépendamment de l’action verticale de la fonction écran sur
le tapis végétal il existe une action latérale dont le rôle est capital, à
la lisière, par la transformation qu’elle provoque entre la forêt elle-
même et son environnement. Dans les forêts tropicales étudiées par
Paulian, il n’y a pas de milieu intermédiaire. D’où les localisations
écologiques typiques telles que les orchidées héliophiles dont les
biotopes sont artificiellement créés par l’ouverture des pistes. En
forêt méditerranéenne de garrigue c’est le menu bétail (ovins et
caprins) qui multiplie les pistes, détruit le biotope de l’orée originelle
et permet à la lumière, au vent, au feu, à la pluie d’étendre leur
action en profondeur. A la lisière fermée (fig. 1) brutalement dressée
contre la Savane, telle que l’a décrite Stomps 4 s’oppose ainsi la
lisière ouverte si caractéristique de l’économie sylvo-pastorale
circum-méditerranéenne.
Dans le bassin parisien, il existe sur les surfaces planes des limons
de plateau, un paysage bien particulier que nous appellerons pro¬
visoirement « paysage de garennes ». Il est dû à plusieurs types de
bosquets fermés : la végétation dont ils sont formés se répartit en
une sorte de zonation accompagnée de stratification ; car les trois
espèces synergiques que nous venons de signaler différencient une
ceinture basse parfois très compacte (fig. 2, 3) ; c’est elle qui ferme
la lisière et créé, à ce niveau un biotope très spécial franchi par des
insectes, des petits mamifères, et même des oiseaux qui n’aiment pas
de s’exposer à la vue des hommes. Contrairement à la forêt dense
tropicale la fermeture ne gagne pas les cimes des essences (chênes,
ormeaux, tilleuls...) dont les frondaisons s’élèvent sans entraves,
créant un nouveau biotope favorable à la faune avicole sylvestre
pour laquelle elles constituent un reposoir de choix, particulièrement
pour les migrateurs, à l’instar de ces grands arbres où l’on installe
dans le Sud-Ouest, des palombières (fig. 2). Si l’un de ces arbres
vient à mourir en cime, ses hautes branches dénudées deviennent
des miradors possibles pour ces fins observateurs que sont les
rapaces (fig. 3).
1. Clematis vitalba L.
2. Prunus spinosa sensu lato.
3. Cornus sanguinea L.
4. Stomps (Th. L.). Patanas alpine Grasfluren auf Ceylon (Geobot. Inst. Itiibel,
Zurich, 1925, H. 3, pp. 252-264, a-vec photographie.
— 75 —
Dans la pénombre intérieure (fig. 3), se développent des végétaux
Sciaphiles émergeant d’un tapis de lierre, nouveau biotope parfaite¬
ment individualisé grâce à la ceinture arbustive peu perméable aux
rayons horizontaux du soleil couchant ou levant ; il n’y a aucune
place pour les héliophiles à moins d’ouvertures plus souvent voulues
qu’accidentelles ; car les obturateurs de lisière appartiennent à des
types biologiques leur permettant d’augmenter l’épaisseur de la
ceinture par une exploration souterraine centrifuge, toujours vers
4 Cf R . JALri/j
le soleil. Cette progression malfaisante est souvent enrayée par des
interventions chirurgicales énergiques (fig. 4) destinées à maintenir
intacte la surface des parcelles d’exploitation. Mais alors le biotope
est transformé.
Nous devons faire intervenir ici la notion de fragilité écologique.
Elle est la conséquence inévitable de l’amplitude écologique.
Si nous nous en tenons encore au facteur « luminosité » toute
intervention qui modifie son action en deçà ou au delà des optima
photiques spécifiques se répercute sur la vie des occupants de
— 76 -
l’habitat. Une garenne dont la ceinture arbustive est élaguée peut
ne plus conserver les premiers occupants et favoriser la venue d’éven¬
tuels remplaçants. Il y aura donc lieu d’étudier d’abord l’habitat
fermé dont les exemples ne manquent pas (sur les plateaux de Ris-
Orangis, ou de Toussus-le-Noble par exemple).
Or, c’est en arrière de la ceinture arbustive que s’installent comme
en une sorte de refuge, les espèces végétales ou animales qui exigent
sa protection ; et c’est cette protection due à la lisière qui permet de
mesurer la fragilité des êtres sur lesquels elle exerce son influence.
Si l’on veut apporter quelque précision à ce sujet, il suffit de penser
au Petit houx (Ruscus aculeatus L.) dont la fonction chlorophyl¬
lienne est impuissante à maintenir un métabolisme normal, en cas
d’insolation prolongée ; la plante fait alors une véritable maladie
dont le test est un jaunissement général. Par contre, la fermeture
d’une garenne provoque l’étiolement, étiolement qui, lui aussi est
le test d’un déséquilibre du métabolisme. C’est le cas du Viburnum
lantana L. emprisonné dans quelques garennes des plateaux. Nul
doute qu’il en soit ainsi pour des animaux d’une extrême sensibilité
à la disparition de leurs écrans protecteurs. Mais chez eux, la fragi¬
lité écologique se traduit par des déplacements lorsque l’habitat ne
répond plus à leurs exigences. Nous rappelons ici les beaux travaux
d’André Reymond d’après lesquels le tigre se localise dans les
régions où il trouve encore (en plus évidemment de ses besoins
alimentaires) le couvert de la jungle (au Turkestan chinois par
exemple) ; le couvert agit ici comme facteur écologique déter¬
minant 1.
C’est d’ailleurs par le truchement des besoins alimentaires que
la fragilité écologique trouve sa plus haute signification si on l’ap¬
plique à ce que l’on est convenu d’appeler maintenant un « équilibre
biologique », au sens le plus large, c’est-à-dire entre tous les êtres
d’une même région, qu’ils soient animaux, végétaux ou même
microbes. C’est au nom de cette fragilité que l’on a constitué des
réserves intégrales ; car l’on s’est aperçu qu’une atteinte aux équi¬
libres naturels pouvait entraîner leur détérioration irréversible.
La querelle des interventionnistes et des non-interventionnistes
ne paraît pas prête de s’éteindre ; il semble, cependant que, comme
toutes les querelles, il suffit de s’entendre sur le but poursuivi, pas
obligatoirement identique pour chaque territoire à protéger.
Il faudra ensuite situer la garenne dans son cadre économique,
dans cet environnement humain que les phytosociologues les plus
orthodoxes prétendent pouvoir être négligé lorsqu’ils essaient de
1. Soc. de Bio géographie, Mém. VI, pp. 53-65, Paris, P. Lechevalier, 1938.
— 11 —
répondre à la question préalable « Que se passerait-il si l’homme
n’existait pas ? »
Le facteur humain, dans nos pays de vieille civilisation, transforme
et parfois commande l’habitat au point que son influence ne peut
plus être séparée des facteurs naturels. C’est pour cela d’ailleurs
que les termes « Protection de la Nature » ont été associés à celui
d’écologie lorsque la chaire de Brunoy a été créée ; c’est pourquoi
aussi l’agronome et le forestier ont toujours leur mot à dire dans une
étude écologique. Pour s’en rendre compte il suffit d’étudier la
structure rurale dans laquelle s’incorporent les garennes. Si l’on
adopte la notion de l’équilibre agro-sylvo-pastoral, telle qu’elle
ressort de tous les travaux d’équipe auxquels j’ai eu le plaisir de
collaborer, on s’aperçoit qu’une garenne peut être jouxtée (fîg. 4)
soit par des champs assolés (ager), soit par des herbages pâturés
(saltus) soit, plus rarement ici, par une jachère et encore moins par
une friche à l’abandon. On conçoit que les échanges varieront sui¬
vant les exigences alimentaires des animaux, auxquels elle sert de
refuge (granivores, herbivores, carnivores amateurs divers des
terres labourées etc.). Des observations de ce genre ont été rarement
faites sauf pour des animaux nuisibles ; le rôle des garennes a été
parfaitement mis en évidence dans les études relatives au cycle du
hanneton 1.
Le programme est suffisamment vaste pour justifier l’étroite
collaboration de coéquipiers. J’insiste sur la nécessité de la pédo¬
logie à cause de la diversité des substrats sur lesquels les garennes
sont implantées. On aura l’occasion d’observer et d’interpréter de
beaux profils de sols dans le réseau de drainage parfaitement entre¬
tenu dans l’épaisseur des limons.
Protéger la Nature n’est pas seulement lutter contre les diverses
formes de l’érosion qui conduisent la terre arable à la mer. C’est
aussi maintenir ou améliorer sa fertilité. L’eau qui demeure et l’eau
qui passe peuvent devenir, toutes deux, causes d’improductivité ;
or la protection de la Nature postule avant tout la chasse aux
incultes. Ce n’est certes pas dans cette enceinte, au Muséum National
d’ Histoire Naturelle de Paris, qu’il y a lieu de souligner le drame
qui se joue sur la surface limitée de notre planète où l’inculture de
l’esprit veut faire retour, dans le sang, à l’inculture de la terre.
La culture de l’esprit ne saurait se dispenser d’une certaine
élégance à laquelle ne pourront jamais prétendre les robots les plus
1. Inst, de la rech. agron. Actualités agron. Série C> n° 1, 1954. Le problème du
Mange-Mil (quelea quelea) est lié à celui de la nidification grégaire meme sur des sup¬
ports morts. (De Keyser).
— 78 —
à chênaie degradee
C°W'0&
Fig. 5.
— 79 —
perfectionnés. Ceux que préoccupe la conservation de la Nature
s’honorent grandement en ajoutant aujourd’hui, et de plus en plus,
ce souci d’élégance à l’indispensable technique. Un courant se
dessine en effet vers l’embellissement des sites protégés 1, lorsque
la protection elle-même n’est pas suffisamment exclusive de laideur.
Mais V embellissement doit demeurer conforme aux règles de la biologie.
En 1955 j’ai reçu la visite d’un paysagiste qui avait pour mission
de dérober les méfaits de l’érosion aux yeux des estivants, dans
un vallon du département de l’Hérault, le Bitoulet affluent de l’Orb.
La rivière a creusé son lit au contact des schistes micacés ou séri-
citeux et des marnes triasiques, toutes roches de grande érodibilité
comme en témoignent les dépôts accumulés dans le barrage construit
en aval de la station balnéaire de La Malou-les-Bains, dépôts tels
qu’il a fallu chercher ailleurs une alimentation en eau. Mon visiteur,
M. Sgard, manifesta le désir de restaurer le paysage en ayant recours
le moins possible aux essences exotiques. Il voulait pour cela con¬
naître ce que j’avais eu l’occasion d’appeler « le potentiel végétal »
de la région. J’avais pu le mettre en évidence par une étude phyto-
dynamique bien antérieure à la visite du paysagiste. Cette étude
fut concrétisée par une carte encore inédite dont un fragment
schématique est reproduit ci-dessous (fig. 5) ; c’est en quelque sorte
la synthèse de l’évolution du tapis végétal rendu tangible après un
abandon de culture (parcelle cadastrale 803 de la Commune de
Taussac) 2. On y trouve rassemblés tous les éléments des stades qui
se succèdent pour aboutir à la chênaie mixte, dont de jeunes exem¬
plaires sont déjà en place (ronds noirs) — chêne vert, chêne pubes-
cent. La friche postculturale à Dactylis glomerata L. et Origanum
vulgare L. (pointillé), habituelle dans cette région est esquissée par
places. Le stade chaméphytique est représenté par deux Ericacées
souvent synergiques : la Bruyère cendrée ( Erica cinera L.) et la
Callune ( Calluna vulgaris (L.) Hull.) (traits verticaux). Les légumi¬
neuses arbustives marquent, comme d’habitude, les stades pré-
forestiers (contours festonnés). L’environnement de la parcelle est
une vaste garrigue fort dégradée d’où proviennent les semences.
La carte du paysagiste 3 montre l’emploi qu’il a fait de cette végé¬
tation naturelle et, plus discrètement, des exotiques (en particulier,
de Y Abies pinsapo Boiss. qui se régénère abondamment sur les
schistes environnants, dans les parcs d’agrément).
De telles études botaniques ne peuvent avoir leur plein effet,
c’est-à-dire recevoir une application pratique que si elles reposent
sur l’observation directe d’une végétation en pleine évolution, mais
1. Un bel exemple en est donné, entre autres, par les initiatives du Professeur
Benthem, d’Utrecht, pour la Hollande.
2. Chaque point représente l’emplacement d’une souche, équidistance de 1 m. 50.
3. Cette carte n’est pas reproduite ici.
80 —
on n’en trouve pas toujours d’aussi démonstratives. C’est à l’écolo¬
giste phytogéographe qu’il appartient de les découvrir pour
reconstituer les chaînons. Une simple analyse floristique statique le
conduirait inexorablement dans l’impasse d’une association conven-
tionnnelle difficilement ou incomplètement interprétable.
Quoi qu’il en soit, M. Sgard a pu élaborer successivement six
cartes qui l’ont mené à un projet de reconstitution du paysage dans
le respect de ce « potentiel végétal » dont j’ai parlé plus haut, c’est-
à-dire, en définitive, dans son véritable cadre régional.
A y regarder de près, de tels plans de paysage sont bien basés
sur l’auto-écologie à laquelle nous attacherons plus de prix, mes
collaborateurs et moi-même, qu’à une synécologie dont l’interpréta¬
tion exacte ne peut résulter que d’une étude préalable de son élabo¬
ration pour laquelle chaque individu joue un rôle déterminé. Aussi,
les photographies destinées à illustrer quelques-unes de mes leçons
et qui vont être projetées (planche h. t.) , seront-elles, somme toute,
une réhabilitation de l’individu trop délaissé, je crois, au profit
de collectivités souvent irréelles.
Monsieur le Directeur et mes chers Collègues, le site que vous
m’avez donné comme résidence répond amplement aux préoccupa¬
tions que je viens d’exprimer en cette leçon inaugurale. Le « Petit
Château » de Brunoy fut à l’origine un habitat où chaque chose et
peut-être chaque être paraissaient bien à leur place ; ce site char¬
mant fut ensuite détruit jusqu’à l’embroussaillement, et voilà que
le Muséum entreprend sa restauration...
Un historien (de la petite histoire, bien sûr) y découvrirait les
trois chapitres essentiels d’un cours d’écologie et de conservation
de la Nature tel que je viens d’en montrer quelques aspects.
Légendes des photographies :
1. Aspect général de l’érosion aux fosses de Fournès (Gard). La pelouse supérieure
installée après abandon de culture est entamée, rongée. Seules les touffes de Cam-
phorosma monspéliaca L. ralentissent un peu le phénomène, parleur double aptitude
à résister au déchaussement et au recouvrement par les coulées de boues. Étage
Plaisancien. 19 juin 1951. (Phot. Bernaux). — 2. Fosses de Fournès. Peuplement de
Bronius rubens L. dans les touffes de Camphorosma monspéliaca L. Stricte localisation
sur les pentes érodées. Camphorosma accumulatrice des boues plaisanciennes crée un
nouvel habitat favorable à l’installation du Brome, 19 juin 1951 (Phot. Bernaux). —
3. Ralentissement de l’érosion par une plante à rhizones ; Convolvulus lineatus L.
sur argiles blanches plaisanciennes des fosses de Fournès (Gard), 19 juin 1951
(Phot. Bernaux). — 4. Installation malencontreuse d’un ager sur une coulée boueuse
issue des argiles plaisanciennes aux fosses de Fournès. Érosion en nappe avec début
d’érosion en rigoles Vignoble-Verger avec labours mal orientés. 19 juin 1951 (Phot.
Bernaux).
Bernaux, phot.
1 - Camphorosma monspeliaca L. Fournès (Gard).
2 - Bromus rubens L. dans les touffes de Camphorosma.
3 - Convolvulus lineatus L. Mêmes marnes (Plaisancien)
— 81 —
COMMUNICATIONS
Deux nouveaux Callichromides de l’Ouest africain
(COL., CERAMB.)
Par P. Lepesme et St. Breuning.
Parmi les intéressants matériaux que M. R. Mussard a bien voulu
nous confier pour détermination, nous avons remarqué un Phi-
lematium nouveau de la région de Man. Nous remercions vivement
M. Mussard qui a bien voulu nous abandonner le type dont nous
donnons la description ci-dessous.
Philematium Mussardi, n. sp.
Long .: 22 mm. ; larg. : 4 mm. à la base des élytres. — Stature allongée,
les élytres rapidement rétrécis de la base à l’apex. Vert foncé, mat sauf
sur le pronotum, la région suturale des élytres et leur région humérale.
Antennes et pattes brun rouge.
Mandibules très longues, rectilignes, puis brusquement incurvées à
l’apex. Labre relativement allongé. Palpes très allongés, plus d’une fois
et demie aussi longs que les mandibules, densément pourvus de longues
soies. Front plat entre deux carènes longitudinales latérales, avec en
outre une carène longitudinale médiane plus faible ; assez grossièrement
et densément ponctué. Yeux volumineux, très finement et densément
facettés. Tubercules antennifères élevés, mais arrondis au sommet. Troi¬
sième article antennaire deux fois plus long que le scape, les articles sui¬
vants plus courts, subégaux. Pronotum pourvu de chaque côté d’une
forte épine latérale, très large à la base, et de deux légères carènes trans¬
versales de part et d’autre d’une faible ligne longitudinale médiane lisse ;
assez grossièrement et densément ponctué, en outre faiblement ridé dans
sa moitié basilaire. Écusson triangulaire, brillant comme les côtés des
calus huméraux. Élytres granulés-ponctués. Tous les fémurs très forte¬
ment échancrés, même les antérieurs.
Type de Côte d’ivoire : Man (R. Mussard, viii-1948), dans la
collection Lepesme.
Proche de Ph. calcaratum Chvrl., de Sierra Leone, Gold Coast,
Togo, Nigeria, Afrique centrale, mais en différant nettement par
une taille sensiblement plus allongée et par la livrée.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 1, 1957.
82 —
Tarsotropidus Rothi, n. sp.
Proche de speciosus Daim., de Sierra Leone, mais de stature nettement
moins allongée. Mandibules un peu moins longues. Scape densément et
assez grossièrement ponctué sur sa face dorso-apicale. Pronotum trans¬
verse. Élytres moins de trois fois plus longs que la tête et le pronotum
réunis. Tout le corps d’un vert métallique, les côtés du pronotum et le
disque des élytres couverts de pubescence vert foncé. Antennes jaune
rougeâtre.
Long. : 20 mm. ; larg. : 4 mm.
Type de Côte d’ivoire : Adiopodoumé (M. Roth, 1-iii-1954),
dans la collection Lepesme.
Deux exemplaires de Guinée française appartiennent sans aucun
doute à la même espèce, mais s’en distinguent par une pubescence
unicolore noire sur le pronotum et une pubescence noirâtre sur les
élytres (v. gu'neensis, nom).
Type de Guinée française : Konakry, 8-X-1912, dans la collection
Lepesme. — Un Paratype, idem.
— 83
Notes biologiques sur quelques Scorpions en captivité
(JEUNE, SOMMEIL, REPRODUCTION).
par Max Vachon.
L’élevage des Scorpions au laboratoire est difficile à réaliser et
tant que ne seront pas connues avec précision les conditions de vie
normale, l’écologie de ces animaux, l’étude de leur comportement en
captivité n’apportera que peu de satisfaction à celui qui les regarde
vivre. Et c’est pour cela que Maccary disait, déjà en 1810 (8) :
« Aucun insecte, dans l’immense république de la nature n’aime sa
liberté avec plus d’ardeur que le scorpion. Cette impossibilité de le
conserver vivant est la cause qui empêche de fixer d’une manière
précise la durée de sa vie ».
Depuis de nombreuses années, nous élevons des Scorpions au
laboratoire et notamment : Buthus occitanus (Am.), Androctonus
amoreuxi (Aud. et Sav.), Androctonus australis (L.), Odontobuthus
doriae (E. S.), Euscorpius carpalhicus (L.) et Euscorpius flavicaudis
(de Geer). A l’encontre de ce qu’affirmait Maccary, il nous a été
facile de les conserver vivants, sans apporter un soin excessif à
leur entretien, la condition essentielle étant de leur donner toujours
la possibilité de boire ou de se baigner dans de petits cristallisoirs
remplis d’eau. La privation de nourriture, les variations de tempé¬
rature n’ont aucun effet sur eux ; ils continuent de vivre, mais,
ainsi que nous le verrons, modifient grandement leur comporte¬
ment. De toute manière, que nos observations aient amené des
résultats positifs ou négatifs, nous avons jugé utile de les consigner
dans cette note.
Alimentation, jeûne et sommeil.
On sait depuis longtemps que les Scorpions jeûnent facilement
et Em. Blanchard (4), p. 68, rappelle que, dès 1817, L. Dufour
a pu garder vivant pendant 6 mois un scorpion languedocien sans
le nourrir. Pour ne citer que deux courtes références, nous avons
celles de Jacquet (6) et d’IcoNAMOPOULOs (5), les deux espèces :
Buthus occitanus et Androctonus australis ayant pu jeûner, la pre¬
mière 368 jours et la séconde 14 mois. De tels laps de temps ont
été couramment dépassés dans nos élevages mais le record fut atteint
par une $ de Buthus occitanus fécondée qui, sans nourriture, mais
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 1, 1957.
84 —
convenablement ravitaillée en eau, a vécu 36 mois (exactement
1.084 jours).
Des recherches sont actuellement entreprises sur les possibilités
étonnantes que possède le Scorpion dans ce domaine et les moyens
qu’il utilise pour stocker ses réserves qu’ultérieurement il réemploie
avec parcimonie. Il faut en premier lieu penser évidemment au
fait que le Scorpion, comme les autres Arachnides, digère ses ali¬
ments en deux fois, une première fois à l’extérieur de son corps et
une seconde à l’intérieur de son intestin. Les liquides alimentaires
qui pénètrent dans le corps du Scorpion sont déjà préparés ; ils
proviennent d’une dissolution de la proie, malaxée, triturée par les
chélicères mais enduite de sucs, de ferments diastasiques. Ainsi le
Scorpion n’absorbe que des aliments liquides déjà très concentrés
au point de vue nutritif et donc faciles à assimiler et à mettre en
réserve. Nous avons demandé à l’un de nos chercheurs de reprendre,
selon un plan méthodique, l’importante question de la digestion
externe chez les Arachnides et de préciser le rôle des glandes situées
au voisinage de la bouche et qui, chez le Scorpion par exemple,
remplissent totalement les processus maxillaires des pattes 1 et 2
ces processus collés les uns aux autres forment le plancher du vesti¬
bule buccal dont les parois latérales sont constituées par les hanches
des pattes-mâchoires et le plafond par le rostre. La bouche se trouve
au fond de ce vestibule et les observations que nous avons faites, sur
coupes en séries, de Scorpions en train de s’alimenter, nous laissent
penser qu’un rôle très important échoit aux deux gouttières creusées
dans les parois mêmes des processus maxillaires des pattes 2, gout¬
tières que A. Kaestner (7) appelle « pseudotrachealrinne ». Nous
sommes convaincus que ces gouttières permettent l’aspiration des
liquides même lorsque les processus maxillaires sont collés les uns
aux autres car elles débouchent toutes deux directement dans la
bouche dont elles sont, en réalité, le prolongement vers l’extérieur.
Ces gouttières sont renforcées de chitine et, en elles, aucune glande
ne s’ouvre. Par contre, les parois des processus où s’ouvrent les
glandes, sont recouvertes de soies réalisant ainsi un filtre ne laissant
point passer les particules solides. Chez les Scorpions comme chez
les Pseudoscorpions où nous l’avons déjà signalé (10) il existe des
conduits spécialisés, permettant aux liquides de sortir de la bouche
ou d’y rentrer (par le jeu des muscles du pharynx) sans que cesse
la dissolution de la proie et le triage des éléments solides.
Il serait bon, d’ailleurs que le rôle de ces conduits soient élucidés
car ils existent aussi chez les Opilions. A. Kaestner (7) en parle
dans sa description des pièces buccales des Palpatores et des Lania-
tores et note, à la face postérieure des processus des pédipalpes, la
présence d’une « pseudotrachéalerinne » ornementée d’un épaissis¬
sement en spirale. Nous avons, sur nos préparations retrouvé ces
— 85 —
conduits dont la position et le trajet rapellent ceux des Scorpions.
A. Kaestner dit ne pas connaître le rôle de ces formations et pré¬
cise que la digestion externe n’existe pas chez les Opilions. Nous
pensons qu’il importerait de revoir ce problème et de vérifier si
ces conduits ne représentent pas, lorsque l’animal mange, les seuls
passages possibles par où sont aspirés les liquides alimentaires
fournis soit par la dissolution des tissus de la proie, soit par sa
mastication ou son malaxage par les chélicères. Ces conduits, en
fait, représentent un prolongement antérieur, pair, en forme de Y,
du pharynx aspirateur.
Mais le second moyen qu’utilise le Scorpion afin de pouvoir jeûner
et donc de survivre — tout au moins en captivité — réside dans
les profondes modifications qu’il apporte à son rythme de vie. Le
Scorpion, en captivité et jeûnant, se met en état de vie ralentie et
réduit au maximum ses besoins et ses échanges. Nous avons maintes
fois constaté, au cours de nos expériences, que certains Scorpions
étaient dans un état proche de la catalepsie ; ils « dorment » d’un
sommeil profond dont on ne peut les réveiller que par des attouche¬
ments répétés. Plusieurs fois, chez Odontobuthus doriae, nous avons
remarqué, qu’en cet état, le Scorpion prend une position parti¬
culière ; il est « debout », soulevé sur ses pattes, la queue relevée ;
il reste, ainsi, de longues heures sans qu’aucun mouvement ne
l’agite.
Nous n’avons pas poursuivi ces observations qui datent de
plusieurs années, mais tenons à les rappeler ici car bien des travaux
parlent actuellement du sommeil chez les animaux, de l’hypnose
animale (acinésie) et les hibernants fournissent de nombreux sujets
d’actualité. Nous pensons que les Scorpions, lorsqu’ils ressentent
les effets du jeûne, se mettent eux-mêmes au repos, en vie ralentie
et réduisent autant qu’ils le peuvent leur métabolisme. Ce repos peut
aller jusqu’à un véritable sommeil et même dans certains cas jusqu’à
l’hypnose avec posture particulière Nous espérons que les recherches
en cours pourront préciser ces modifications dans le comportement
du Scorpion dès que la nourriture fait défaut ; les modifications
psychologiques s’accompagnent, sans nul doute, de modifications
physiologiques et il sera utile de comparer les Scorpions jeûnants
aux véritables hibernants. On sait que ceux-ci augmentent de
poids. Or, il est un fait qui nous a toujours frappé dans nos élevages
et dont nous ne pouvons actuellement préciser la cause : tous nos
Scorpions augmentèrent de poids au cours du jeûne. De plus, le
Scorpion supporte très bien le froid et l’anesthésie par le froid est
facile à réaliser et nous l’avons souvent utilisée dans nos recherches.
— 86
Reproduction et développement.
Malgré tous nos efforts, nous n’avons jamais pu observer comment
se reproduisent les Scorpions. Bien que nous ayions mis en présence
des Ç non fécondées et des <$, jamais nous n’avons pu assister à la
conclusion des pariades. De même, parmi toutes les Ç que nous
avons reçues et qui (ayant un spermatocleutrum, bouchon vaginal,
existant) avaient été fécondées, aucune ne pondit ni ne mit à bas
de jeunes Scorpions.
Tous les jeunes que nous avons élevés, et certains pendant plu¬
sieurs années, n’ont pour la plupart jamais mué et ce n’est que grâce
à des envois de jeunes venant de naître et accompagnés de leur mère
que nous avons pu, pour Euscorpius carpathicus, observer le déroule¬
ment des 2 ou 3 premières mues qui suivent la naissance. Ainsi,
en bien des aspects, le comportement normal du Scorpion est modifié
et il semble donc que grandes sont les répercussions de la captivité
sur la vie de cet animal. D’autres chercheurs ont été bien plus
heureux que nous en ce qui concerne la reproduction des Scorpions
puisqu’en moins d’un an, 5 d’entre eux — et chacun isolément —
ont trouvé la solution de ce problème tant de fois posé et constaté
l’existence d’un spermatophore : H. Angermann et F. Schaller (2)
et (3), A. J. Alexander (1), Lucrecia C. de Zolf.ssi (12) et A. Schu-
low h Ce mode de reproduction, qui ne nécessite aucun accouple¬
ment véritable, rapelle énormément celui que nous avons décrit
chez les Pseudoscorpion (11).
La construction du spermatophore est précédée de « préludes »
nuptiaux tant chez les Pseudoscorpions que les Scorpions et tout
récemment encore de curieuses danses ont été décrites chez un
Scorpion australien par R. Y. Southcott (9). Selon les espèces,
il semble donc que le comportement sexuel varie beaucoup et il y
a, dans ce domaine, bien des recherches à faire 1 2.
Les perturbations que la captivité entraîne dans la vie et le com¬
portement du Scorpion nuisent beaucoup à l’étude de la biologie
normale de cet animal. Par contre, il est certain que la recherche
précise de toutes ces variations dans le comportement et leurs réper¬
cussions physiologiques ont un grand intérêt. C’est pourquoi il nous
a paru utile de rédiger cette courte note, surtout lorsqu’il s’agit
d’animaux venimeux dont le venin n’est alors plus utilisé.
Laboratoire de Zoologie du Muséum National.
1. In litt. oct. 1956.
2. Mr. I. W. B. Thorton vient de publier un petit travail : Notes on the biology
of Leiurus quinquestriatus (H. et E. 1829). Brit. J. Animal Behaviour, vol. IV, n° 3,
pp. 92-3, 1956, dans lequel les préludes sont décrits.
— 87 —
TRAVAUX CITÉS
1. Alexander (A. J.). — Maiting in Scorpions. Nature, vol. 178, 1956.
2. Angermann (H.). — Indirekte Spermatophorenübertragung bei
Euscorpius italicus (Herbst). Naturwissenschaften, t. 42, fasc. 10,
1955.
3. Angermann (H.) et Schaller (F-.). — Die spermatophore von Eus¬
corpius italicus und ihre Ubertragung. V erhandl. Deuts. Zool.
Gesellsch. in Erlangen, 1955.
4. Blanchard (Em.). — L’organisation du règne animal. Arachnides,
15e livraison. Masson édit. Paris, 1851-1864.
5. Iconamopoulos (L. D.). — • A propos des mœurs des Scorpions.
Rev. scient., 1893.
6. Jacquet (M.) . - — Jeûne prolongé chez un Scorpion. Rev. scient., 1895.
7. Kaestner (A.). — Arachnida in Handbuch der Zoologie, 111, 2, (1) ».
1940.
8. Maccahy (A.). — Mémoire sur le Scorpion qui se trouve sur la mon¬
tagne de Cette. Gabon édit., Paris, 1810.
9. South cott (R. V.). — Some observations on tbe biology, including
mating and other behaviour of the australian Scorpion : Urodacus
abruptus Pocock. Trans. Roy. Soc. South Austr., vol. 78, 1955.
10. Vachon (M.) . — Sur la nutrition des Pseudoscorpions. Bull, scient.
Bourgogne, t. 4, 1934.
11. — Recherches anatomiques et biologiques sur la reproduction et le
développement des Pseudoscorpions. Ann. Sc. nat. Zool., série 11,
1938.
12. — Zolessi (Lucrecia L. de). Observiaciones sobre el comportamiento
sexual de Bothriurus bonariensis (Koch), Scorpiones, Bothriuridae _
Nota preliminar. Bol Fac. Agron. Montevideo, n° 35, 1956.
Observations sur les Orirates (3t> série).
Par F. Grandjean.
I. — Caractères dorsaux de l’infracapitulum chez Xenillus
clvpeator Rob.-Desv.
La figure que je donne ici est celle que j’ai annoncée récemment
lorsque j’ai attiré l’attention sur là glande dont le foramen de
Michael entoure l’orifice (3, p. 216 à 218). Cette figure représente
un infracapitulum éclairci par le traitement à l’acide lactique.
Pour l’obtenir j’ai procédé par étapes. On part de l’animal con¬
servé dans l’alcool. On le plonge dans l’acide lactique à froid, on
sépare son gnathosoma et on enlève ses mandibules. Ce qui reste,
c’est-à-dire ce que j’ai appelé d’abord le cône buccal, puis le sub-
capitulum ou V infracapitulum, est porté entre lame et lamelle sur
concavité et observé dans l’acide lactique, en préparation ouverte.
On oriente et on dessine. La préparation est peu transparente car
on n’a pas chauffé et beaucoup de caractères ne se voient pas. Le
dessin est incomplet, mais juste en général. On le complète en plu¬
sieurs fois après des chauffages successifs de plus en plus forts qui
rendent la préparation de plus en plus transparente.
Le procédé par étapes, long et pénible, car il faut après chaque
étape retrouver l’orientation primitive, est nécessaire quand on doit
dessiner des parties du corps dont la cuticule est très déformable
ou bien n’est pas capable, à cause de sa minceur, de se maintenir
en place après destruction totale des tissus. Pour un infracapitulum
c’est le labre qui est le plus délicat 1.
Glande infracapitulaire. — La figure 1 montre en og, derrière
le labre et devant la ligne at, à la surface dorsale de l’infracapitulum,
de chaque côté, le foramen de Michael et l’orifice de la glande.
Le foramen est un trou dans l’ectostracum. Par ce trou passe le
ductus. L’orifice est au sommet d’une très petite saillie de la cuticule
épiostracale.
1. Le labre est souvent déformé aussi par l’alcool. Il est alors anormalement con¬
tracté ou cabossé. Dans ce cas il revient presque toujours à sa vraie forme si on laisse
l’animal dans l’acide lactique à froid pendant 24 heures ou davantage car les tissus
gonflent et une pression interne se développe. Cette pression est trop faible pour abîmer
le labre et elle se borne à le décontracter. 11 faut naturellement que l’animal soit entier
et que sa cuticule soit intacte. On doit surveiller le gonflement. On peut l’accélérer
par un chauffage très léger.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIX, n° 1, 1957.
— 89 —
Désignons par infracapitulaire, ou subcapitulaire, la glande 1.
Son ductus dgs, qui est assez long, est chitineux. Il s’élargit en
entonnoir à son extrémité postérieure. L’entonnoir est certainement
une partie de la paroi glandulaire, la seule chitinisée. Cette partie
est très courte et sa chitine est extrêmement mince. Tout le reste
de la glande est dissous par l’acide lactique.
Sillon épimérique at et apodème capitulaire. — La
ligne at est le fond du mince intervalle entre les mandibules et l’in-
fracapitulum. C’est par elle que les mandibules s’attachent à l’infra-
capitulum. De la ligne at partent en avant, quand le gnathosoma
est entier, deux cuticules qui se touchent. Toutes les deux sont très
cachées mais font partie de l’exosquelette. L’une, représentée sur la
figure, est la dorsale de l’infracapitulum. L’autre, qui est enlevée,
est la coxale des mandibules. La cuticule dorsale de l’infracapi-
tulum est scléritisée, résistante, à forme définie bien qu’elle soit
mince, tandis que la cuticule coxale de la mandibule n’est qu’une
membrane très molle qui se replie sur elle-même, quand la mandi¬
bule recule.
Derrière at, ce qui est couvert de hachures horizontales inter¬
rompues est l 'apodème capitulaire, une cloison interne qui est
comparable à tous égards aux autres apodèmes. L’apodème capi¬
tulaire sépare ventralement 2 les deux premiers segments primi¬
tifs porteurs d’appendices, celui des mandibules et celui des palpes.
Nous voyons par là que la ligne at, qui est à la base de cet apodème,
est une ligne primitive, le fond du sillon épimérique entre les deux
segments précités. C’est le sillon épimérique sous-mandibulaire ou
sillon épimérique médian du capitulum.
Lorsqu’on enlève les mandibules d’un gnathosoma c’est toujours
la cuticule coxale membraneuse de celles-ci qui se déchire, natu¬
rellement, de sorte que l’apodème capitulaire reste fixé à l’infra-
capitulum. Il en prolonge en arrière le tégument dorsal sans aucune
articulation ni affaiblissement.
Du bord postérieur de l’apodème capitulaire partent des muscles.
Le plus gros faisceau musculaire est paraxial et ses tendons tiz
divergent en éventail comme une paire de moustaches. A un faisceau
plus petit correspondent les tendons tm.
1. Peut-être vaudrait-il mieux l’appeler salivaire ? Pour le moment je n’emploie
pas ce mot parce qu’il soulève des questions d’homologie qui ne sont pas résolues. Le
mot salivaire a été employé déjà pour désigner certaines glandes des Acariens.
2. La séparation n’est pas restée ventrale mais elle l’était en structure primitive.
Un infracapitulum orienté comme sur la figure 1 est orienté comme il l’est au repos,
à peu près, de sorte qu’on est en droit d’appeler dorsale celle de ses faces qui est main¬
tenant au-dessus de l’autre. Il ne faut cependant pas oublier qu’elle était autrefois
ventrale et devant l’autre. C’était la moitié antérieure de l’épimère du segment pal-
pien.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 1, 1957. 7
— 90
Nervure ne. — La nervure ne, une forte saillie interne, appar¬
tient à la cuticule dorsale de l’infracapitulum devant at, mais se
prolonge derrière at sous l’apodème. C’est un lieu d’insertions mus¬
culaires. Des muscles dilatateurs du pharynx, fixés en bas à la
Fig. 1. — Xenillus clypeator Rob.-Desv. ; infracapitulum séparé et vu dorsalement
(X 375).
paroi supérieure de cet organe, s’attachent en haut à la nervure ne,
de chaque côté.
Labre. — L’extrémité antérieure du labre est séparée du reste,
en dessous et latéralement, par une striction transversale. Elle
91 —
porte en avant et sur ses côtés un sillon que l’on ne voit pas bien
sur la figure car il se projette sur le contour apparent. La ligne rv
représente une autre striction transversale aussi accentuée que la
précédente, et même plus forte, qui est à la naissance du pharynx
de sorte qu’elle limite en arrière la surface ventrale du labre.
J’ai cherché surtout, en étudiant le labre, à apprendre quelque
chose sur sa scléritisation et ses mouvements. J’ai découvert avec
peine les tendons tb qui sont les tendons releveurs du labre, celui-ci
tournant autour d’un axe transversal passant par les commissures
Js. Les tendonc tb sont des tendons baguette que je n’ai pas pu
suivre en arrière. Je ne sais pas leur longueur ni vers quoi ils se
dirigent.
En avant, ces tendons s’attachent à un sclérite dorsal incolore
dont la limite postérieure est la ligne bs. Cette ligne traverse le plan
de symétrie en zs, au fond d’un golfe, et c’est là que le sclérite est le
plus épais. Il vaudrait mieux dire le moins mince car il est partout
très mince. Je n’ai pas réussi à voir nettement ses bords latéraux et
antérieur. Je suppose qu’il va en avant jusqu’à l’extrémité du labre
et qu’il s’arrête de chaque côté à la ligne pointillée que j’ai tracée
à droite parallèlement au bord.
Le sclérite dorsal du labre est vraisemblablement ectostracal,
comme les autres sclérites, mais il n’est pas recouvert directement,
sur toute sa surface, par l’épiostracum. En d’autres termes il n’est
pas superficiel ou du moins ne paraît pas l’être. C’est pour cela que
j’ai dessiné en pointillé, sur la figure, les lignes qui se rapportent à
lui. Sa forme est en toit et il a même une ligne de faîte, la ligne
sagittale cr, qui est précise sur certains individus. La ligne de faîte
s’efface en avant. En arrière elle s’efface aussi, probablement parce
que le faîte s’arrondit, ou s’aplatit quand il se rapproche de zs.
Au-dessus de zs, en trait plein, j’ai dessiné 3 lignes parallèles au
plan de symétrie. Ce sont de petites carènes locales à la surface
du labre.
Autres caractères. — FM est le fossé mandibulaire. Son fond
est occupé par une aire poreuse. Une autre aire poreuse (po. s),
derrière le palpe et l’épine e, peut être appelée supracoxale comme
cette épine. L’aire poreuse po. ma est celle du manubrium ; elle est
dorsale et paraxiale.
La figure montre aussi le peigne, ou brosse, du rutellum b La
ligne u, dessinée à gauche seulement, est la limite postérieure de
l’actinochitine. La ligne an est le contour apparent de l’infracapitulum
à l’extrémité antérieure du fossé mandibulaire. Devant an on tombe
1. Rutellum remplace maxille. Cette nouvelle terminologie est exposée dans un
travail en cours d’impression (5).
— 92
sur le rutellum. L est le contour apparent de la lèvre latérale gauche
(les lèvres latérales sont cachées par le labre).
La fossette fos, de chaque côté, est celle d’articulation du gnatho-
soma au podosoma. Contre elle s’appliquait le condyle k du podo-
soma quand l’infracapitulum était en place. Des muscles puissants
s’insèrent au-dessus de fos. Ils servent à relever le gnathosoma et
à le cacher sous le tectum rostral. J’ai dessiné leurs tendons.
Le pharynx et l’œsophage sont représentés sans détails.
IL — L’apodème capitulaire chez les Oribates.
J’ai constaté, observant au hasard des infracapitulums, qu’il est
normal pour un Oribate d’avoir un apodème capitulaire à toutes ses
stases. Les nymphes et la larve de Xenillus clypeator ont un apodème
capitulaire plus petit que celui de l’adulte, mais semblable et pourvu
des mêmes tendons.
En général, toujours peut-être chez les Oribates supérieurs et les
Nothroïdes, l’apodème capitulaire ne s’écarte guère de la forme
dessinée ici. Il est échancré en son milieu (comme l’apodème 1).
Antérieurement au présent travail je l’ai signalé et dessiné chez
Truncopes optatus (4, p. 210, fig. 9 A). Les tendons varient davan¬
tage. Il en part du fond de l’échancrure chez Carabodes.
Dans les groupes inférieurs je n’ai examiné l’apodème capitulaire
que chez des Phthiracaroïdes et des Enarthronota. Dans les genres
Phthiracarus, Steganacarus et Pseudotritia l’apodème capitulaire
n’est pas échancré. Il est au contraire prolongé en pointe dans le
plan de symétrie, et de la pointe partent des tendons. Chez les
Enarthronota les caractères de l’apodème capitulaire dépendent
fortement des familles. La coupole pharyngienne de Cosmochthonius
et d ’ Haplochthonius est un apodème capitulaire hypertrophié.
III. — L’organe préanal de Damaeus onustus Koch.
L 'organe préanal , ou pièce préanale, ou pièce de fermeture anale
antérieure, est une partie importante, plus ou moins cachée, de
l’exosquelette. J’en ai parlé à plusieurs reprises, notamment à propos
des Zetorchestidae, avec des figures (1, p. 46 et fig. 1E, 4B, 4C, 5A),
mais je ne l’ai vraiment décrit que plus récemment, chez Podacarus
Auberti (2. p. 119 et 120, fig. 5B, 5C). Je le décris maintenant chez
un autre Acarien de grande taille, Damaeus onustus, d’après des
individus récoltés aux environs de Strasbourg en août 1932. Plusieurs
de ces individus étaient récemment éclos, à chitine claire, circonstance
favorable, car la cuticule des individus ordinaires a une couleur
très foncée qui gêne beaucoup les observations.
L’organe préanal est un sclérite épais, rigide, impair, qui est
— 93 —
juste devant l’ouverture anale et qui remplit l’intervalle entre cette
ouverture et le bord antérieur du trou circumanal 1. En surface,
observé de l’extérieur comme sur les figures 2A et 2E, son contour
est trapéziforme. Si on l’oriente latéralement comme sur les figures
2B et 2D on constate que le sclérite superficiel en trapèze n’est pas
plat et qu’il porte, du côté interne, un grand processus creux, fermé
au fond, et servant d’attache à des muscles. Si on l’oriente comme
sur la figure 2C après l’avoir séparé du bouclier ventral on constate
que le processus est bifide.
L’organe préanal est mobile. Il est capable de tourner autour d’un
axe transversal a a qui passe par le contact entre la grande base du
trapèze et le bord du trou circumanal. Une bande étroite de chitine
incolore et déformable occupe ce contact.
L’axe a a ne suffirait pas pour que l’organe préanal pût tourner.
Il faut que les autres côtés du trapèze ne soient pas liés directement
à l’exosquelette. Ces côtés ne le sont en effet qu’indirectement, par
des membranes assez amples qui vont rejoindre les volets anaux.
J’appelle ici membrane la cuticule non scléritisée, souple.
Lorsque les muscles qui sont insérés sur le processus interne se
contractent, l’extrémité distale de ce processus est tirée en avant et
l’organe préanal pivote autour de l’axe aa, en relevant la petite base
du trapèze. Les membranes se replient sur elles-mêmes, en soufflet,
et entraînent les volets anaux jusqu’à ce que ceux-ci se touchent
à leur bord paraxial. L’orifice anal est alors fermé. Il s’ouvre par des
mouvements inverses, sous l’effet d’une pression interne, pourvu que
les muscles de fermeture soient relâchés.
Les membranes sont incolores, ou presque. Elles sont difficiles à
représenter sur des figures. Je ne les ai pas dessinées. J’ai cependant
marqué en bl une partie différenciée de ces membranes. La bande¬
lette bl, de chaque côté, est colorée en jaunâtre très clair ; elle est
donc renforcée, plus résistante. Elle est en outre grossièrement
ponctuée.
Sur sa tranche, à son contact avec les membranes ou avec la bande
incolore a a, le sclérite trapéziforme est strié comme l’indiquent les
figures. Les stries sont fines, précises, rayonnantes. Ce ne sont
pas des stries superficielles. Elles sont dans la cuticule, à la surface
de l’ectostracum du sclérite.
Le processus interne est d’origine secondaire, formé par invagina¬
tion. Il s’ouvre à l’extérieur par un trou qui est assez étroit transver¬
salement mais qui occupe en longueur au moins la moitié de la
dimension du trapèze.
1. Le trou circumanal est le trou qui reste au squelette ventral lorsqu’on a enlevé
les volets anaux et l’organe préanal. Je l’ai appelé jusqu’ici le trou anal mais ce
dernier terme prête à confusion et il vaut mieux l’abandonner. On risque de
confondre « trou anal » avec « ouverture anale ». L’ouverture anale est le débouché
du rectum entre les volets anaux.
— 94 —
De chaque côté du trou, à la surface extérieure du sclérite, on
remarque une forte carène co qui est de coaptation au bord du volet
anal. Au repos les volets anaux sont rabattus sur le trapèze et le
Fig. 2. — Damaeus onustus Koch ; organe préanal adulte. — A ( X 170), en place, dans
l’orientation ventrale de l’Acarien, les volets anaux partiellement ouverts ; le pro¬
cessus interne est visible en profondeur mais n’est pas représenté. — B (X 170),
id., dans l’orientation latérale, avec le processus interne. — C (X 290), séparé du
squelette et vu de devant, avec les volets anaux. — D ( X 290), séparé et vu latérale¬
ment du côté droit ; l’animal entier, s’il était orienté de la même façon, aurait son
capitulum en haut ; br , départ du bord antérieur du rectum. — E ( X 290), séparé
et projeté sur un plan passant à peu près par les bords de sa partie superficielle
trapézoïdale ; son bord postérieur est un peu plus relevé que dans l’orientation A.
cachent, sauf dans sa région centrale entre les deux carènes co. Le
trou reste libre, sauf en arrière.
Le bord supérieur du rectum est fixé au processus interne jus¬
qu’au point ea de la figure 2D. Sous le processus la figure montre un
épaississement er, en chitine claire ou peu colorée, qui appartient
— 95
au rectum. On voit ce même épaississement, par transparence, sur
la figure 2C. Les parois du rectum, lorsqu’on sépare l’organe préanal,
se déchirent habituellement au ras du processus et il n’en reste que
deux petites carènes symétriques l’une de l’autre, fort irrégulières
et variables. L’extrémité ea de ces carènes était particulièrement
saillante chez l’individu représenté par la figure 2D. En général
elle est plus effacée et l’épaississement er est un peu plus court.
L’organe préanal est couvert par une couche de cérotégument
granuleux, comme le reste du corps. Cette couche tapisse également
la paroi du processus, dans la cavité. Elle est épaisse, relativement,
de sorte que le processus est presque rempli.
La chitine de l’organe préanal est fortement colorée. Elle se colore
plus vite, à l’éclosion, que celle des volets anaux ou du bouclier
ventral. Sur certains individus elle a localement, en particulier à la
face postérieure du processus, une ponctuation de porosité, c’est-
à-dire accompagnée d’une striation interne. Les stries sont fines et
confuses.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
1. Grandjean (F.). — Étude sur les Zetorchestidae [ Mém . Mus. nat.
Hist. natur. Paris, Zoologie, t. 4, pp. 1 à 50, 1951).
2. Id. - — ■ Sur un Acarien des îles Kerguélen, Podacarus Auberti [Mém.
Mus. nat. Hist. natur., Paris, Zoologie, t. 8, pp. 109 à 150, 1955).
3. Id. — Observations sur les Oribates, 32e série [Bull. Mus. nat. Hist.
natur. Paris, 2e série, t. 27, pp. 212 à 219, 1955).
4. Id. — Sur deux espèces nouvelles d’Oribates apparentées à Oripoda
elongata Banks [Arch. Zool. expér. et générale, t. 93, pp. 185 à 218,
1956).
5. Id. — L’infracapitulum et la manducation chez les Oribates et d’autres
Acariens [Ann. Sc. natur., Zoologie, 11e série). En cours d’im¬
pression.
96 —
Myriapodes Diplopodes du Tchad (A.E.F.)
NUISIBLES AU COTONNIER.
par Jean-Marie Démangé.
M. le Professeur Vachon nous a confié l’étude d’un matériel de
Diplopodes récolté par MM. P. Galichet et Chapelle à la station
de Tikem dépendant de l’Institut de recherches du coton et des
Textiles exotiques.
L’examen de ce matériel nous a permis de découvrir deux espèces
nouvelles que nous sommes heureux de dédier aux collecteurs.
Les espèces étudiées sont les suivantes :
Aulodesmus falcatus (Karsch).
Graphidostreptus tumuliporus (Karsch).
Haplothysanus chapellei nov. sp.
Ophistreptus digitulatus (Karsch).
Peridontopyge spinosissima Silvestri.
Peridontopyge trauni Silvestri.
Peridontopyge galicheti nov. sp.
Nous avons eu l’occasion d’examiner des femelles de Aulodesmus
falcatus (K.) et à notre connaissance, le sexe femelle de cette espèce
n’a jamais été publié. Nous en profiterons pour le décrire et dessiner
la vulve complexe et curieuse de ce Myriapode. De plus nous donne¬
rons une nouvelle description du mâle comportant des détails
inconnus, particulièrement dans les gonopodes.
Haplothysanus chapellei nov. sp.
(Planche I)
(J 61 segments dont 1 apode.
(J 61 segments dont 1 apode.
(J 61 segments dont 1 apode.
Coloration brun foncé soulignée de gris bleu, avec partie postérieure
des anneaux jaune brun plus clair. Antennes foncées à l’extrémité.
Tête lisse. 7 fossettes pilifères. Sillon occipital très fin. Antennes dépas¬
sant le 4e segment, au dernier article en massue avec 4 quilles sensorielles.
Ocelles bien formés en 8 rangées (11, 11, 10, 9, 7, 6, 4, 1).
Col brillant, lobes relativement larges (fig. 6). Le bord antérieur est
marginé à partir des yeux ; l’angle antérieur est en angle droit saillant.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 1, 1957.
Planche I. — Haplothysanus chapellei nov. sp.
Fig. 1. Gonopodes. — Fig. 2. Portion supérieure du tarse vue de profil. — Fig. 3.-
Télopodite du gonopode face postérieure. — Fig. 4. Extrémité de la branche tarsale-
— Fig. 5. Dernier segment. — Fig. 6 Extrémité antérieure d’un mâle adulte.
Signes conventionnels communs à toutes les figures : a, épine tarsale,; 6, épine
accessoire ; c, lobe tarsal saillant ; d, lame tarsale ; e , extrémité distale de l’épaisisse-
ment médian ; /, capuchon distal ; g, crochet tarsal.
— 98
3 sillons en gradins sur la surface. Le sillon supérieur est peu sinueux,
presque rectiligne ; le moyen, incomplet, horizontal, à extrémité distale
relevée en angle obtus ; l’inférieur est arqué et suit le bord latéral.
Téguments lisses sur le dos, fortement striolés sur les flancs et sur le
ventre, sillon suturai complet, visible même sur le dos. Premier pore sur
le 6e segment.
Dernier segment long, à surface chagrinée, son bord postérieur est
étiré en pointe relativement longue (fig. 5). Valves anales en amande,
bombées, à bords parcourus par un sillon délimitant un bourrelet, conti¬
nués par de fortes épines. Sternite préanal en triangle large et court.
Gonopodes. Coxites très écartés. Le feuillet antérieur est large et
sinueux, à bord interne fortement élargi et à bord externe saillant en
bosse tronquée (fig. 1). Le sommet du feuillet postérieur est fortement
élargi en cuillère dirigée vers l’intérieur. De la partie médiane de ce lobe
naît une forte et longue épine sinueuse, en forme de S (pointe dirigée vers
l’intérieur).
Télopodite (fig. 3). Branche distale du fémur (au delà de la grande
courbure) longue, à torsion, de la partie ventrale de laquelle se détache
une longue épine robuste dirigée vers le haut. Tarse fortement gonflé
(fig. 2 et 3) à la base, portant deux épines. L’épine (a) est robuste, longue
et sinueuse, l’épine (b) petite et mince. Face à l’épine (a) se place un lobe
saillant robuste, fortement convexe (c) . Le gonflement tarsal s’amincit
progressivement et se transforme en une longue lame large et envelop¬
pante (d) au fond de laquelle se détache un épaississement médian portant
dans sa moitié distale une épine en crochet (g) de couleur foncée, dont
l’extrémité entoure le rameau séminal et le maintient en place dans la
gaine formée par les bords latéraux de la lame ( d ) . Cette lame se termine
en capuchon dont l’armure est l’extrémité distale de l’épaississement
médian faisant saillie en pointe (e). Un deuxième capuchon [f) prend
naissance à cet endroit et recouvre le premier en partie. Le rameau sémi¬
nal après être parti de la base du tarse se couche dans la gaine de la lame
tarsale jusqu’au crochet (g), puis s’en échappe. Son extrémité distale
est en hameçon.
Cette espèce est voisine de Haplothysanus cycliger Att., mais
s’en distingue par de nombreux caractères.
Nous dressons ci-dessous un tableau comparatif.
H. cycliger Att.
Coxites des gonopodes élancés
et simples.
Epine coxale droite.
2 épines au tibia.
Griffe en crochet absente.
Pas de capuchon double à l’ex¬
trémité de la lame tarsale.
H. chapellei nov. sp.
Coxites larges, sinueux, avec
bosse externe importante.
Épine coxale longue, étroite et
sinueuse.
2 épines et un lobe saillant.
Griffe en crochet présente (g).
Double capuchon à l’extrémité
de la lame tarsale.
99
Peridontopyge galicheti nov. sp.
(Planche II)
72 segments dont 1 apode.
72 segments dont 1 apode.
Planche II. — Peridontopyge galicheti nov. sp.
Fig. 1. Gonopode. — Fig. 2. Extrémité antérieure d’un mâle adulte. — Fig. 3. Der¬
nier segment. — Fig. 4. Extrémité du télopodite.
Signes conventionnels communs à toutes les figures : a, épine coxale ; 6, encoche
coxale ; c, extrémité du fémur ; d, éperon tarsal ; e, épanouissement tarsal ; /, angle
saillant du rameau séminal ; g, éperon ventral ; h., crochet, ; éperon tibial.
Corps foncé, gris bleu à bande jaune à la partie postérieure de chaque
anneau. Valves anales foncées sauf les bourrelets et la partie dorsale qui
sont jaune rouge. Bords du sternite du segment préanal et des valves
rouge vif. Pointe dorsale du dernier segment de même couleur ainsi que
le col. Antennes noires, pattes fauves.
— 100 —
Tète bombée et brillante, fossettes antennaires peu profondes. Champs
ocellaires à peu près triangulaires et à pointe cachée sous le collum.
Antennes longues dépassant le 4e segment, à articles épais, particu¬
lièrement les distaux. Deux sillons sur le dessus de la tête près du col,
fins, mais bien marqués, rejoignant le sillon médian.
Col brillant, lobes à angles aigus (fig. 2). Sur la surface, 3 sillons pro¬
fonds en gradins. Le sillon antérieur est presque rectiligne, le médian
légèrement courbé, le postérieur presque en demi-cercle, éloigné de l’angle
saillant du lobe. En outre un sillon marginal ne remontant pas le long du
bord marginal.
Prozonites avec nombreuses stries circulaires fines. Suture bien marquée.
Sillons longitudinaux bien marqués seulement ventralement, s’atténuant
latéralement pour disparaître complètement. Dans les premiers segments
l’extrémité distale de ces sillons s’incurve et remonte le long du segment
pour disparaître sous le segment suivant, dans la région latérale de
l’anneau.
Dernier segment et valves anales finement ponctués (fig. 3), chagrinés.
Valves globuleuses, saillantes. Sternite préanal en angle très ouvert,
émoussé. Pas de bourrelets.
Gonopodes : flanches longues (fig. 1), à bords à peu près parallèles,
légèrement amincies à l’extrémité qui porte au bord externe une très forte
épine dirigée vers le bas (a). Le bord interne du feuillet antérieur, très
chitinisé et épaissi dans le 1/3 apical, se recourbe vers l’intérieur et dessine
une encoche avec le rebord du sommet (6) . F euillet postérieur à bord interne
échancré dans le tiers antérieur et dessinant un lobe important. Son
sommet, qui fait corps avec celui du feuillet antérieur, fournit une épine
épaisse jusqu’à la pointe et dirigée obliquement vers l’arrière (a).
Télopodite (fig. 4). La branche apicale du fémur, au delà de la grande
courbure, est longue ; son extrémité est peu renflée et s’accompagne
ventralement d’un anneau chitineux à contours très nets (c). Au delà de
cet anneau est une lacune de couleur clair moins chitinisée.
Éperon tibial (t) très épais et long, à pointe émoussée, bien détaché
du reste de l’appareil sur presque toute sa longueur. Épanouissement
tarsal peu important, en forme de pointe dirigée vers l’extrémité de
l’article [d) ; à sa base se trouve une petite plage lamellaire (e) à talon
important, de forme à peu près rectangulaire et dont la position est trans¬
versale par rapport à l’éperon lui-même. Sur la même face postérieure,
on peut voir le rameau séminal surgir du tibia. Il s’accompagne, à la base,
d’un lobe triangulaire fortement saillant (/), au delà il est aminci pro¬
gressivement pour se terminer en pointe grêle. Le reste de l’organe est
formé de feuillets hyalins concaves où l’on remarque ventralement une
longue épine à base large (g) et, à l’extrémité distale, un épaississement
en crochet [h).
Cette espèce se rapproche de Peridontopyge volzi Cari dont elle se
distingue par les caractères suivants :
— 101 —
P. volzi Cari
Épine coxale peu importante et
courte.
Processus à la base de l’éperon
long et mince, filiforme.
Épine tarsale absente (?)
P. galicheti nov. sp.
Épine coxale très épaisse et
longue.
Processus (e) en plage courte et
large.
Épine tarsale (g) et un crochet
(h).
Aulodesmus falcatus (Ivarsch).
(Planches III et IV)
Coloration brunâtre avec carènes et bandes dorsales jaunes.
Pores sur les segments 5, 7, 9 à 19.
Tète lisse, glabre, excepté à la partie antérieure du labre.
Bourrelets sous antennaires médiocrement bombés se terminant brus¬
quement au bord de la fosse antennaire par une saillie arrondie. Les
antennes sont insérées à fleur de tête. Yertex peu bombé. Sillon occipital
net et profond, atteignant la base des antennes où il se perd. Antennes
assez longues peu épaisses, non renflées à l’extrémité. 4 quilles senso¬
rielles.
Col convexe transversalement, à bord antérieur faiblement arqué ;
bord postérieur échancré au milieu et infléchi vers l’avant sur les côtés.
Surface lisse.
Surface également lisse sur les segments suivants. Les carènes, vues de
profil, sont légèrement relevées vers le dessus, à angles postérieurs pointus
et allongés vers l’arrière. Bourrelet marginal large et aplani, plus large à
la partie antérieure qu’à la partie postérieure. Les pores s’ouvrent dans
le milieu.
Ventralement ; au 6e segment, entre les pattes une protubérance large,
s’amincissant rapidement et présentant un épanouissement distal en
forme de trèfle (fig. 4).
Au 15e segment, une protubérance triangulaire profondément divisée
par une empreinte longitudinale.
Orifice gonopodial oval, présentant à son bord postérieur, entre les
pattes et contre les hanches de celles-ci, deux excroissances en angle droit,
dirigées vers le sol.
Gonopodes : Hanches longues. Pilosité de la face antérieure longue et
dense.
Télopodite. Région tibiale droite recourbée fortement à sa partie distale
et terminée par un renflement important situé ventralement. Deux longues
épines sont visibles dorsalement. L’épine externe prenant naissance sur
la face dorsale, tandis que l’interne appartient à une protubérance interne
latérale du gonflement ventral. Cette protubérance interne est allongée
vers le tibia et porte 2 à 3 pointes distales. Partie externe du gonflement
tibial dessinant une excroissance pointue et présentant ventralement,
contre le tibia, 2 épines (fig. 1 et 2).
Rameau séminal, long, recourbé vers le haut et présentant avant l’ex¬
trémité une excroissance dentiforme (fig. 5). Partie distale en bonnet
— 102
portant à la partie externe l’extrémité du rameau séminal, longue et
montrant une petite dent. Ce bonnet, vu de dessus, a une forme semi-
triangulaire (fig. 3 et 5).
Planche III. — Aulodesmus falcatus (Karsch)
Fig. I. Gonopode, profil interne. — Fig. 2. Extrémité du gonopode, profil externe. —
Fig. 3. Extrémité du rameau séminal vue dorsale. — Fig, 4. Protubérance ventrale-
du 6e segment. — Fig. 5. Extrémité du rameau séminal vue de profil.
Chez la femelle, la couleur du corps est plus terne, sans bandes ni
carènes jaunes. La paire de pattes 2 (fig. 2) présente des prolongements-
coxaux latéraux courts et médians très longs et épais.
103
Vulves : La vulve examinée dans sa position naturelle, à la base des
hanches, se présente dans une forme semi-ronde avec un épaississement
important de couleur foncée, bosselé, comprimé latéralement, les valves
[m et n), comme un disque vu par la tranche (fig. 1 et 4). Aux parties
gauche et droite, on peut distinguer une zone plissée (a) et une zone lisse
Planche IV. — Aulodesmus falcatus (Karsch) Ç.
Fig. 1. Vulve dans sa position naturelle. — Fig. 2. Paire de pattes 2, face postérieure
avec les vulves schématisées (Les soies de la partie gauche du dessin ne sont pas
représentées). — Fig. 3. Vulve dans sa position naturelle débarrassée de ses enve¬
loppes. (Pour la clarté du dessin, la partie droite de la vulve a été écartée pour
dégager l’orifice antérieur). — Fig. 4. Vulve présentée le gorgerin face à l’obser¬
vateur.
Signes conventionnels communs à toutes les figures : a, zone plissée ; b, zone lisse ?
c, fond de l’invagination vulvaire ; d, oviducte ; e, chitine transparente à 2 parois ;
/, cimier ; g, gorgerin ; m et n, valves.
104 —
■fî>) de chitine transparente. La première zone plissée prend naissance sur
une pièce (g) fortement chitinisée de couleur foncée, à bords découpés, le
gorgerin. Cette zone se continue en avant pour rejoindre la deuxième
zone (b) qui s’insère, elle, à la partie centrale du cercle chitinisé. Sous
le gorgerin, on peut reconnaître l’endroit où débouche l’oviducte (d).
L’appareil vulvaire, vu de face, gorgerin en avant (fig. 4), présente une
plaque chitinisée qui est le gorgerin dont nous avons déjà parlé et le cercle
chitinisé épais, les valves [m et n) qui disparaissent entre les zones plissée
et lisse (a et 6). Ces deux zones constituent une sorte de sac (c) dans
lequel s’abrite la vulve dont la partie distale avec l’opercule (o) se situe
vers le bas, sous le gorgerin. Il y a donc une sorte de renversement.
La vulve débarrassée de ses enveloppes est enroulée sur elle-même
(fig. 3). Le gorgerin (g) revient latéralement et recouvre une partie de
l’organe vu de profil. Les deux valves [m et n) sont soudées au niveau du
gorgerin et ne se séparent que dans le 1/3 antérieur environ, réunies
toutefois par une chitine mince, un peu épaisse au centre, le cimier (/).
Celui-ci a une forme triangulaire. L’extrémité distale de la vulve s’évase,
encadrant l’orifice de l’oviducte. L’opercule (o) est petit et inséré à la
base. Deux membranes de fine chitine transparente (e) comblent le vide
laissé par les valves et le gorgerin dans leur enroulement. C’est entre
ces deux feuillets que se place l’oviducte qui arrive sous le gorgerin et se
termine à la base de l’opercule.
En ce qui concerne le fonctionnement de cet appareil, nous pensons que
lors de l’accouplement, la vulve s’évagine (la zone plissée témoigne d’une
certaine ampleur des enveloppes) et se déroule, présentant l’orifice de
l’oviducte au gonopode mâle.
Les espèces que nous avons étudiées, sauf une, n’ont pas encore
été signalées comme étant nuisibles aux semis de cotonniers. Nous
connaissions seulement trois espèces de Diplopodes :
Ophistreptus contortus Brôl.
Peridontopyge spinosissima Silv.
Syndesmogenus mimeuri Brôl.
Le fait que ces Myriapodes ont été récoltés dans des plantations
de cotonniers et y occasionnent des dégâts importants n’implique
pas que ce sont des animaux qui y vivent constamment. Ces Diplo¬
podes ayant un régime exclusivement végétal trouvent dans les
semis de coton une nourriture fraîche et tendre qu’ils affectionnent
particulièrement. D’ailleurs, en principe, leurs attaques doivent
disparaître lorsque les plantes se lignifient.
BIBLIOGRAPHIE
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nach Zentralafrika Dezember 1909 bis Februar 1911. Ann. Naturhis.
Mus. Wien, Bd. 41, 1927.
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tiden orbis terrarum. Zoologica, H. 65-66, 1914.
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Vayssière B. et Mimeur J. — Insectes et Myriapodes récoltés sur les
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France, 1924.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 1, 1957.
8
— 106 —
Les Alcyonaires du Muséum,
i. Famille des Alcyoniidae, — iv. Genre lobophytum
( fin) l.
par A. Tixier-Durivault.
28. — Lobophytum pauciflorum var. philippinense Moser.
Synonymie : 1919, Lobo. pauciflorum var. philippinense, J. Moser.
Mitt. Zool. Mus. Berlin, Bd. 9, p. 281, fig. 21. — 1933, Lobo. pauciflorum
var. philippinense, H. A. Roxas. Philip. Journ. Science, vol. 50, p. 368.
Diagnose. — Colonie : Disque couvert de hautes digitations
entières, arrondies, disposées radiairement.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : tonne¬
lets et cylindres (0,14 à 0,21 mm de long), à quatre verticilles ou
plus habituellement pointus aux deux extrémités ; aiguilles à nom¬
breuses verrues (0,35 mm de long) ; b) dans la zone corticale :
aiguilles de 0,12 mm de long. 2° dans le capitule : aiguilles très verru-
queuses (0,24 mm de long).
Polypes : grands autozoïdes noirs, siphonozoïdes gros et nets.
Coloration de la colonie : gris foncé.
Distribution : Mer Rouge, Palawan.
29. — • Lobophytum pulchellum N. Sp.
Diagnose. — Colonie : Pied cylindrique supportant un capitule
formé de lobes subhémisphériques.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : cylin¬
dres peu verruqueux (0,2 mm de long), aiguilles tuberculées (0,22
à 0,27 mm de long) et larges massues (0,15 mm. de long) ; b) dans
la zone corticale : minces massues (0,1 mm de long). 2° dans le capi¬
tule : aiguilles verruqueuses (0,27 à 0,38 mm. de long) et bâtonnets
effilés (0,1 à 0,23 mm de long).
Polypes : nombreux autozoïdes (7 à 9 au cm) ; 3 siphonozoïdes
entre deux autozoïdes.
Coloration de 'la colonie dans l’alcool : pied blanc et capitule
blanc et brun’
Localité : 1 exemplaire provenant de Onrust (M. Mortensen,
1929).
1. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2e sér., 28, n° 4, 5, 6.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIX, n° 1, 1957.
— 107 —
30. • — Lobophytum radiatum N. Sp.
Diagnose. — Colonie : Pied cylindrique supportant un capitule
à gros lobes épais.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : tonnelets
verticillés (0,2 à 0,26 mm de long), haltères tuberculées (0,17 à
0,19 mm de long) ; b) dans la zone corticale : sclérites clairs (0,14 mm
de long). 2° dans le capitule : grandes aiguilles verticillées (0,23
à 0,28 mm. de long) et courts bâtonnets (0,14 mm de long).
Polypes : autozoïdes variables (5 à 10 au cm.) ; 1 ou 2 siphono¬
zoïdes entre deux autozoïdes.
Coloration de la colonie dans l’alcool : gris moyen.
Localité : 1 exemplaire, Nhatrang (M. Krempf, 1910).
Cette espèce possède des spiculés lobulaires si caractéristiques qu’ils
permettent de la distinguer facilement de toutes les autres espèces de
Lobophytum connues tout en la rapprochant de L. carnatum.
31. — Lobophytum ransoni N. Sp.
Diagnose. - — Colonie : massive, basse, à gros lobes charnus et
arrondis.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : gros
tonnelets courts et larges (0,25 mm de long) ; b) dans la zone corti¬
cale : bâtonnets (0,2 mm de long) et massues (0,16 mm de long).
2° dans le capitule : minces aiguilles tuberculées (0,28 à 0,38 mm de
long), bâtonnets (0,11 à 0,3 mm de long) et massues (0,1 mm de
long).
Polypes : autozoïdes peu serrés (3 à 8 au cm) ; 1 à 6 siphonozoïdes
entre deux autozoïdes.
Coloration des colonies à sec : gris jaunâtre.
Localité : 1 exemplaire, Baie de Cauda (M. Ranson, 1953).
Les diverses colonies de cette espèce sont caractérisées par la forme
globuleuse de leurs lobes capitulaires et se rapprochent de L. undatum
par ses sclérites basilaires et lobulaires.
32. — Lobophytum robustum N. Sp.
Diagnose. — Colonie : Pied large et capitulaire à gros et grands
plis épais.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : gros
tonnelets verticillés (0,2 mm de long) et petits sclérites peu verru-
queux (0,16 mm de long) ; b) dans la zone corticale : petits spiculés à
rares protubérances (0,17 mm de long). 2° dans le capitule : aiguilles
minces tuberculées (0, 25 à 0,33 mm de long) et bâtonnets épineux
(0,17 mm. de long).
Polypes : gros autozoïdes (2 à 6 au cm) ; 1 à 4 siphonozoïdes entre
deux autozoïdes.
— 108 —
Coloration des colonies à sec : brun jaunâtre.
Localité : 1 exemplaire, Baie de Cauda (M. Ranson, 1953).
La forme, la taille et la disposition des plis du capitule permettent de
définir facilement cette espèce qui, par ailleurs, se situe auprès de L.
altum par ses tonnelets basilaires.
33. — Lobophytum rotundum N. Sp.
Diagnose. — Colonie : Petite, à pied conique et à capitule à lobes
radiaires minces.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : tonne¬
lets tuberculés (0,18 mm de long), aiguilles verruqueuses (0,26 à
0,42 mm de long) ; b) dans la zone corticale : petites massues
rugueuses (0,18 mm de long). 2° dans le capitule : aiguilles à aspérités
(0,25 à 0,38 mm de long), grandes massues (0,17 mm de long).
Polypes : petits autozoïdes (4 à 5 au cm) ; minuscules siphono-
zoïdes (1 à 2 entre deux autozoïdes).
Coloration de la colonie dans l’alcool : blanc rosé.
Localité : 1 échantillon provenant de Mansfield Eiland.
Les lobes minces de la colonie de cette espèce, la taille de ses tonnelets,
la répartition et la conformation de leurs tubercules permettent de dis¬
tinguer L. rotundum de L. crassospiculatum et L. jæckeli, les deux espèces
les plus voisines.
34. - — - Lobophytum roxasi Moser.
Synonymie : 1933, Lobo. roxasi, H. A. Roxas. Philip. Journ. Science,
vol. 50, p. 364.
Diagnose. — Colonie : Pied stérile et capitule à grands lobes
digités arrondis ou coniques, aplatis latéralement.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : minces
cylindres courts (0,2 mm de long) à quatre rangées de tubercules ;
b) dans la zone corticale : bâtonnets clairs ou verruqueux (0,1 à
0,17 mm de long). 2° dans le capitule : grandes aiguilles minces
(0,24 à 0,37 mm de long) ; grandes pseudomassues (0,2 à 0,28 mm
de long).
Polypes : Petits autozoïdes (6 à 7 au cm) ; très petits siphono-
zoïdes (2 à 3 entre 2 autozoïdes).
Coloration des colonies : jaune grisâtre à jaune brunâtre.
Localité : 3 exemplaires, Nouméa (M. Ranson, 1953).
35. — Lobophytum sarcophytoides Moser.
Synonymie : 1919, Lobo. sarcophytoides, J. Mosf.r. Mitt. Zool. Mus.
Berlin, Bd IX, p. 267, fig. 13, pl. VI. fig. 16. — 1933, Lobo. sarcophytoides,
H. A. Roxas. Philip. Journ. Science, vol. 50, p. 361.
Diagnose. — Colonie : Dure, à pied assez élevé et à capitule
composé de lobes centraux digités et de lobes périphériques plissés.
— 109 —
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : larges
aiguilles verruqueuses (0,23 à 0,33 mm de long) ; b) dans la zone
corticale : bâtonnets épineux (0,19 mm. de long) et massues (0,12 mm.
de long). 2° dans le capitule : minces bâtons tuberculés (0,3 mm de
long) ; massues (0,1 à 0,2 mm de long).
Polypes : autozoïdes serrés (10 à 12 au cm) ; très petits siphono¬
zoïdes (1 entre deux autozoïdes).
Coloration de la colonie dans l’alcool : blanc jaunâtre.
Distribution : Philippines, Nouvelle Calédonie.
36. — Lobophytum schœdei Moser.
Synonymie : 1919, Lobo. schœdei, J. Moser. Mitt. Zool. Mus. Berlin,
Bd IX, p. 276, fig. 18, pl. VI, fig, 14.
Synonymie : 1933, Lobo. schœdei, H. A. Roxas. Philip. Journ. Science,
vol. 50, p. 362.
Diagnose. — Colonie : charnue, à pied élargi vers le haut et à
capitule formé de longs lobes radiaires.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : aiguilles
verticillées (0,2 à 0,3 mm de long) ; bâtons presque lisses (0,26 mm
de long) ; b) dans la zone corticale : bâtonnets (0,2 mm de long) et
massues épaisses (0,1 mm de long). 2° dans le capitule : aiguilles
minces (0,3 mm de long), bâtonnets (0,2 mm de long) et massues
(0,1 mm de long).
Polypes : autozoïdes réguliers (8 au cm) ; 1 à 3 petits siphonozoïdes
entre deux autozoïdes.
Coloration des colonies dans l’alcool : blanc crème ou jaunâtre.
Distribution : Bougainville, Mers de l’Inde et Nouvelle Calédonie.
37. — ■ Lobophytum strictum N. Sp.
Diagnose. — Colonie : Pied bas surmonté d’un capitule à nom¬
breux lobes digités serrés.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : courts
cylindres (0,17 à 0,2 mm de long] ; b) dans la zone corticale : petits
sclérites presque. lisses (0,12 mm de long). 2° dans le capitule : courtes
aiguilles (0,2 mm de long) et bâtonnets clairs ou verruqueux (0,13 à
0,18 mm de long).
Polypes : autozoïdes peu nombreux (4 à 5 au cnn) ; quatre à sept
siphonozoïdes entre deux autozoïdes.
Coloration de la colonie : gris brunâtre.
Localité : 1 exemplaire, Baie Cauda (M. Ranson), 1953.
Cette espèce se distingue facilement de ses voisines par son capitule
à lobes serrés, ses spiculés basilaires et lobulaires.
— 110 -
38. — Lobophytum tenerum N. Sp.
Diagnose. — Colonie : petits champignons à capitule lisse.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : aiguilles
tuberculées (0,23 à 0,4 mm de long), tonnelets verticillés courts
(0,19 mm de long) ou allongés (0,28 mm de long) ; b) dans la zone
corticale : tonnelets (0,17 mm de long) et bâtonnets (0,2 mm de long).
2° dans le capitule : minces aiguilles (0,39 mm de long) et bâtonnets
(0,24 mm de long).
Polypes : très nombreux autozoïdes (10 à 12 au cm) ; un seul
siphonozoïde entre deux autozoïdes.
Coloration de la colonie dans l’alcool : gris brunâtre.
Localité : 1 exemplaire, Baie de Cauda (M. Ranson, 1953).
Se distinguant facilement des autres espèces de Lobophytum par sa
forme de champignon, elle se différencie encore des espèces voisines par
ses spiculés basilaires et capitulaires.
39. — Lobophytum undatum N. Sp.
Diagnose. — Colonie : en champignon à capitule bosselé sur les
bords et creux au centre.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : tonne¬
lets verticillés (0,24 mm de long) ; b) dans la zone corticale : spiculés
irréguliers et lisses. 2° dans le capitule : aiguilles minces ou larges
(0,28 à 0,4 mm de long), massues (0,23 mm de long).
Polypes : autozoïdes serrés (4 à 7 au cm) ; petits siphonozoïdes
(1 entre deux autozoïdes).
Coloration de la colonie dans l’alcool : brun foncé.
Localité : 2 échantillons de la Baie de Canda (M. Ranson, 1954).
Cette espèce se distingue nettement des autres espèces de Lobophytum
par sa forme extérieure et se rapproche par ses tonnelets verticillés basi¬
laires larges de L. lævigatum.
40. — Lobophytum variatum N. Sp.
Diagnose. — Colonie : basse, dure, à pied inégal et à capitule
étalé.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur, : aiguilles
émoussées à 4 ou 6 verticillés (0,2 mm. de long), bâtons verruqueux
(0,2 mm de long), croix tuberculées et massues épaisses (0,19 mm
de long) ; b) dans la zone corticale : bâtonnets lisses (0,14 mm de
long) et massues (0,12 mm de long). 2° dans le capitule : spiculés
entièrement comparables à ceux du pied.
Polypes : autozoïdes petits (2 à 5 au cm) ; siphonozoïdes peu dis¬
tincts (1 à 3 entre deux autozoïdes).
Coloration de la colonie dans l’alcool : beige jaunâtre.
Localité : 1 exemplaire, Nouméa (M. Ranson, 1952).
— 111 —
Cette espèce se caractérise très facilement par l’uniformité de ses
types de spiculés dans l’ensemble de la colonie. Ses sclérites permettent
aussi, par leur forme particulière, de la distinguer de toutes les autres
espèces connues de Lobophytum.
41. — Lobophytum venustum N. Sp.
Diagnose. — Colonie : petite, ayant un capitule évasé à hauts
bords festonnés.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : ton¬
nelets plus ou moins tuberculés (0,23 mm de long) ; b) dans le cortex :
massues (0,09 à 0,16 mm de long). 2° dans le capitule : aiguilles
verruqueuses (0,24 mm de long) et massues (0,09 à 0,17 mm de
long).
Polypes : nombreux autozoïdes (8 à 10 au cm) ; 1 ou 2 siphono-
zoïdes entre deux autozoïdes.
Coloration de la colonie dans l’alcool : blanc grisâtre.
Localité : 1 exemplaire de l’ Ile d’Aldabra (M. Cherbonnier, 1954).
La forme de L. venustum permet de la reconnaître facilement alors que
ses aiguilles capitulaires émoussées et ses massues la distinguent aisé¬
ment des espèces voisines.
42. — Lobophytum catalai N. Sp.
Diagnose. — Colonie : pied assez élevé et capitule à lobes digités.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : ton¬
nelets à six verticilles (0,21 à 0,27 mm de long) et bâtons clairs
(0,26 mm de long) ; b) dans la zone corticale : sclérites lisses ou ver-
ruqueux (0,18 mm de long). 2° dans le capitule : grandes aiguilles
(0,28 à 0,33 mm de long) et spiculés minces (0,24 à 0,29 mm de
long).
Polypes : 4 ou 5 autozoïdes au cm ; abondants siphonozoïdes
(4 à 8 entre deux autozoïdes).
Coloration des colonies à sec : gris beige ; dans l’alcool : jaune
brunâtre.
Localité : 4 échantillons originaires des Iles Fidji (M. Filhol,
1876).
Cette espèce se rapproche par la régularité de ses verrues spiculaires de
L. pauciflorum ; un examen du type de la variété philippinense permettrait
d’en préciser les rapports et les différences.
— 112 —
Étude paléoxylologique du Sahara (XXIII;. Sur une
NOUVELLE ESPÈCE DE BOIS FOSSILE DE STERCULIACEAE
RÉCOLTÉE A 0UAOU EN NaMOUS (LlBYE) : STERCULIOXYLON
Freulonii N. SP.
par Édouard Boureau.
Les études paléoxylologiques doivent donner, à partir de fragments
fossiles de bois secondaires, l’évaluation la plus rigoureuse possible,
qualitative et quantitative des différents types cellulaires, classés
de préférence suivant un plan descriptif uniforme. Ce n’est que ce
premier objectif atteint, que l’on peut espérer pouvoir établir des
comparaisons utiles avec les autres structures connues et ainsi
déduire d’un plan ligneux bien défini, la morphologie de la fleur
sur laquelle est basée la classification.
Le bois silicifié qui fait l’objet de cette nouvelle Note a été récolté
à Ouaou en Namous, en Libye, par M. Freulon que nous remercions
vivement.
Cet échantillon se présente sous l’aspect d’un bloc fortement
minéralisé, très difficile à user et à polir. Il est de couleur brune. La
structure cellulaire est bien conservée. Il est typiquement d’âge
post-éocène.
FAMILLE DES STERCULIACEAE
SOUS-FAMILLE DES StERCULIEAE.
Groupe des Sterculia B.
Sterculioxylon Freulonii n. sp,, Boureau.
Échantillon n° 266 B.
I. ÉTUDE ANATOMIQUE
Bois hétéroxylé d’ Angiosperme.
Les zones d’accroissement ne sont pas marquées de façon très
régulière. La fin de la période du développement des tissus est
souvent indiquée par des tissus traumatiques et notamment par
des canaux secréteurs verticaux.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIX, n° 1, 1957.
— 113 —
Les tissus voisins de la file tangentielle de canaux traumatiques
deviennent moins riches en lignine. On y observe une plus grande
proportion du tissu parenchymateux, réparti en bandes plus res¬
serrées et très souvent, l’étranglement des longues files vasculaires
dont les éléments intermédiaires diminuent fortement leur calibre.
Les rayons presque parallèles, attestent que l’échantillon provient
d’un tronc volumineux de diamètre approximatif 0,7 m.
— A. Vaisseaux. 1. Arrangement. Les pores sont diffus, dispo¬
sés sans ordre apparent. Ils sont surtout solitaires (65 %) ; plus
rarement groupés en séries radiales de 2 (20 %), de 3 (10 %) ou
des séries plus longues (5 %), allant jusqu’à 12 vaisseaux. Dans
le cas des longues files radiales de vaisseaux, le diamètre tan-
gentiel est moindre pour leséléments intermédiaires, ceux des
extrémités gardant seuls le calibre des vaisseaux isolés. En coupe
transversale, ces séries de vaisseaux semblent étranglées dans leur
partie moyenne.
2. Dimensions des pores.
a. Pores solitaires (diamètre tangentiel X diamètre radial).
120 p X 200 p ; 130 p X 210 p ; 170 p X 250 p ; 180 p X 230 p ;
180 p X 250 p ; 180 p X 300 p ; 200 p X 200 p ; 200 p X 250 p
(moyen) ; 200 p X 300 p.
b. Pores sériés (tg X rd).
2 — - sériés : (180 p X 200 p) + (120 p X 150 p).
3 — sériés : (220 p X 240 p) + (220 p X 120 p) + (180 p X 120 p.).
11 — sériés : (200 p X 200 p) (70 p X 120 p) + (100 p X 30 p)
+ (80 p x 50 p) +(80 p X 40 p) + (80 p X 50 p) + (30 pX 30 p)
+ (50 p x 50 p.) + (120 p x 100 p) + (140 p x 50 p)-
+ (100 p X 60 p).
Les vaisseaux sont donc surtout de taille « moyenne » L
Il est à remarquer que ces files de vaisseaux de taille très inégale,
se rencontrent principalement au voisinage des lignes limitant les
zones périodiques du bois.
La paroi des vaisseaux a une épaisseur de 8 p.
3. Abondance des pores ou groupes de pores.
On compte en moyenne 2 éléments de vaisseaux ou groupes de
vaisseaux au mm2. Ils sont rares.
4. Aspect longitudinal des éléments de vaisseaux. Les vaisseaux
ont un trajet rectiligne. La cloison terminale porteuse d’une perfora-
1. Voir Boureau. Ed., 1956, Anatomie végétale, vol. III, pp. 525-741, fig. 287-370,.
pl. XIII-XXII. Les Presses Universitaires de France, Paris, 1956.
114 —
tion simple, est horizontale ou presque horizontale. Les éléments de
vaisseaux ont une longueur allant de 250 |x à 300 (X. Les ponctuations
intervasculaires sont au nombre de 16 à 18 pour 625 (J,2. Leur dia¬
mètre va de 5 [J. à 6 [X. Elles sont alternées, le plus souvent.
Fig. 1. — Sterculioxijlon Freulonii n. sp., Boureau. Schéma montrant la répartition des
tissus dans la coupe transversale.
1 : ligne limitante des couches d’accroissement.
B. Parenchyme ligneux. — Le parenchyme ligneux est prin¬
cipalement disposé en bandes concentriques indépendantes des pores,
mais du parenchyme vasicentrique plus ou moins aliforme accom¬
pagne également les vaisseaux. L’arrangement du parenchyme est
surtout régulier au niveau des lignes à canaux secréteurs.
A partir de cette ligne, les bandes ont les largeurs successives
suivantes :
— 115
1. Bande de parenchyme traumatique à canaux secréteurs :
largeur : 130 p, 7 cellules.
2. Bande de fibres ligneuses allant jusqu’à 70 [JL.
3. Bande de parenchyme de largeur inégale, quelquefois en contact
avec la bande 1, allant de 40 p. (2 cellules) à 100 p (6 cellules).
4. Bande de fibres de 100 p.
5. Bande de parenchyme allant de 50 p (2 cellules) à 120 p (5 cell.).
6. Bande fibreuse de 100 p .
7. Bande parenchymateuse de 100 p (5 cellules).
8. Bande fibreuse de 150 p.
9. Bande parenchymateuse de 150 p.
10. A cette distance de la ligne des canaux verticaux, les bandes
sont moins nettes et la présence de vaisseaux du xylème per¬
turbent davantage l’agencement en bandes du parenchyme.
Les bandes de parenchyme ont une largeur qui atteint 100 p
(4 cellules) et elles sont séparées par des intervalles ligneux
de 200 p. Des cellules de parenchyme isolées et dispersées
peuvent s’observer entre les rayons.
Les cellules parenchymateuses, observées en coupe transversale,
sont disposées en files radiales et placées en alternance très régulière
d’une file à l’autre. Observées en coupes longitudinales, elles appa¬
raissent entièrement étagées et septées. Elles sont larges de 25 p
et longues de 280 p.
Les cloisons isolent 4 parties longues de 70 p.
C. Canaux secréteurs. — Des canaux secréteurs verticaux peu¬
vent se localiser au début (ou à la fin) de la zone d’accroissement,
dans la première bande de parenchyme. Leur présence n’est pas
constante, et reste sous l’influence d’un milieu extérieur trauma¬
tisant. Il s’agit de formations lysigènes dont les dimensions sont
conditionnées par l’écartement des rayons. En mesurant les canaux
successifs, on a trouvé (diamètre tangentiel X par diamètre radial) :
80 (x X 60 p ; 170 p X 140 p ; 150 p X 110 p ; 130 p X 110 p ;
120 p X 80 p ; 130 p X 100 p, etc.
D. Rayons ligneux. — D’une observation assez difficile en raison
d’une conservation peu favorable, ils apparaissent néanmoins
en coupe tangentielle comme des formations fusiformes, fréquem¬
ment tronquées par l’élongation apicale des fibres voisines. Ils sont
presque tous plurisériés, les rayons unisériés restant extrêmement
rares (largeur 20 p). Pour les rayons plurisériés on peut obtenir les
mensurations suivantes :
Rayon 1 : hauteur = 950 p ; largeur = 130 p. — Rayon 2 :
h. = 1.500 p ; 1. = 130 p. — Rayon 3 : h. = 1.620 p ; 1. = 81 p.
— Rayon 4 : h. = 900 p ; 1. = 100 p (6 cellules).
— 116 —
Les rayons sont courts et très courts. Ils sont de largeur moyenne et
quelquefois larges.
On compte en coupe transversale, par millimètre tangentiel, un
nombre de rayons allant de 2 à 4, surtout 3. Ils sont donc rares.
Les rayons sont hétérogènes avec des cellules bordantes très nettes.
Ils rentrent dans les types II A ou II B définis par Kribs h
E. Fibres ligneuses. — Elles semblent pourvues de ponctuations
simples (Fibres simpliciponctuées ou libriformes). Il n’y a aucune
trace d’étagement dans les fibres qui ont un diamètre transversal
de 20 p..
Fig. 2. — Sterculioxylon Freulonii n. sp., Boureau. Schéma montrant, en coupe tan-
gentielle, l’étagement du parenchyme (par.), la disposition et la structure des rayons
(r.). F : fibres ligneuses.
F. État d’évolution du plan ligneux fossile. — Par ses
caractères qu’une comparaison avec ceux de l’ensemble des Dicoty¬
lédones permet d’évaluer, notre échantillon apparaît comme parti¬
culièrement évolué : présence de parenchyme étagé formant de
larges bandes concentriques dans le plan ligneux tranversal, élé¬
ments de vaisseaux courts à perforation horizontale simple et à
ponctuations latérales alternées, fibres à ponctuations simples.
1. Kribs, D. A. Salient lines of structural specialization in the wood rays of dicoty-
ledons. Bot. Gaz., 96, pp. 547-557, 1935.
— 117 —
Cet état d’évolution des structures est en rapport avec l’âge géolo¬
gique relativement récent de l’échantillon.
On sait que de nombreuses corrélations viennent confirmer un
tel sens de l’évolution, établi pour de nombreux caractères anato¬
miques. Le plus caractéristique consiste en une réduction évolutive
de la longueur de l’initiale cambiale qui se trouve, dans le cas de ce
plan ligneux partiellement étagé, égale à la longueur des files verti¬
cales de cellules parenchymateuses h
II. AFFINITÉS
Les familles actuelles ayant des espèce à canaux secréteurs verti¬
caux d’origine traumatique et du parenchyme étagé, sont les sui¬
vantes 1 2 :
1. Ampelidaeeae
2. Bombacaceae
3. Boraginaceae
4. Burseraceae
5. Caesalpiniaceae
6. Elaeagnaceae
7. Elaeocarpaceae
8. Malvaceae
9. Meliaceae
10. Mimosaceae
11. Moringaceae
12. Papilionaceae
13. Rutaceae
14. Simarubaceae
15. Sterculiaceae
Les familles 1 et 6 doivent être éliminées en raison de la taille
petite ou grande de leurs vaisseaux. La disposition du parenchyme
de notre échantillon diffère de celle d’espèces des familles 2, 4, 7, 8, 14,
bien que ces dernières espèces puissent avoir certains autres carac¬
tères assez nombreux communs avec lui. Certaines familles signalées
plus haut, ne possèdent pas d’espèces connues ou coexistent tous les
caractères rassemblés dans notre échantillon, notamment en ce qui
concerne les canaux (famille 3), les rayons (familles 5, 11, 12) ou
l’étagement des structures (familles 9, 10, 13).
Les nombreux points communs entre notre plan ligneux fossile et
ceux des espèces vivantes de la famille 2 des Sterculiaceae viennent
confirmer la validé des éliminations auxquelles nous venons de
procéder. Notre échantillon fossile est une Sterculiaceae typique ;
les Buettnerieae étant éliminées également, on peut même préciser
qu’il s’agit d’une Sterculieae.
Nos connaissances d’anatomie du bois secondaire des Sterculiaceae
ont fait de gros progrès depuis les travaux de M. Chattaway 3.
On sait que les principaux genres dé Sterculieae sont les suivants :
1, Argyrodendron , 2, Brachychiton ; 3, Cola ; 4, Eribroma ; 5, Firmiana ;
1. Boureau Ed. Anatomie végétale. Les Presses Universitaires de France , t. II,
Paris, 1956 ; voir p. 364 et tome III, 1957, voir p. 658.
2. Metcalfe Ch. et Chai.k L., Anatomy of the Dicotyledons, 2 vol.
3. Chattaway MM., 1937. The wood anatomy of the family Sterculiaceae. Phil.
Irans. Roy. Soc. of London, B, 228 : 313-366, 1937.
— 118 -
6, Heritiera ; 7, Octolobus ; 8, Pterocymbium ; 9, Pterygota ; 10, Sca-
phium ; 11, Sterculia ; 12, Tarrietia. Les canaux sécréteurs verticaux
d’origine traumatique ont été signalés dans un certain nombre de
genres : 2, 5, 6, 8, 10, 11 12 et dans une Buettnerieae (le Theobroma )
que nous éliminons en raison de ses ponctuations intervasculaires assez
grandes, alors que celles de notre bois fossile sont petites l'c’est-à-
dire d’un diamètre compris entre 4 et 7 p). Parmi ces genres, seuls
le genre 5 ( Firmiana ), en partie, et le genre 11 (Sterculia B) pos¬
sèdent les larges bandes de parenchyme metatracheal associées à du
parenchyme paratrachéal.
MM. Ctiattaway a divisé le genre Sterculia en deux groupes basés
sur l’anatomie de leur bois secondaire. Le groupe B auquel nous
rapportons notre échantillon contient les espèces suivantes : S.
appendiculata K. Schum. ; S. blancoi Bolfe ; S. blumei G. Don. ;
S. cinerea A. Bich. ; S. coccinea Roxb. ; S. elegantiflora Hutch. et
Dalz. ; S. oblonga Mast. ; S. pollens Wall. ; S. qumqueloba K. Schum. ;
S. rhinopetala K. Schum. ; S. urens Roxb.
Le genre Firmiana possède parfois un plan ligneux ressemblant.
C’est le cas de Firmiana fulgens Wall. 1 (p. 30, fig. 33) dont la struc¬
ture peut être mise en parallèle avec celle du Sterculia pallens
Wall.
Une confrontation avec ses autres caractères anatomiques vient
confirmer l’appartenance hautement probable du bois fossile au
groupe des Sterculia B : 1° Les ponctuations intervasculaires ont
permis à MM. Chattaway de définir plusieurs ensembles basés sur
leur nombre par unité de surface. Un groupe II comprend les genres
ayant, comme notre échantillon fossile, un nombre de ponctuations
intervasculaires allant de 6 à 10 dans une surface de 275 p.2 : Cola,
Eribroma, Firmiana, Scaphium, Sterculia B (sauf S. quinqueloba et
S. coccinea), Tarrietia. — 2° La longueur des éléments de vaisseaux
de notre échantillon fossile (de 250 à 300 p) est sensiblement en
rapport avec ce que les travaux de MM. Chattaway ont fait con¬
naître pour la marge de variation de la longueur des éléments de
vaisseaux dans les espèces actuelles de Sterculia B (337 p ^ 32,8 p) 2
et des Firmiana (420 p i 95,5 p) 2. — 3° Les Sterculia B ont en
outre des rayons unisériés rares, alors qu’ils sont plus nombreux dans
les Firmiana.
D’après MM. Chattaway, il y a une corrélation entre la présence
de larges bandes parenchymateuses, de files verticales de 4 cellules
parenchymateuses et d’éléments de vaisseaux courts, comme c’est le
cas dans notre échantillon fossile.
Les figurations connues des Sterculiaceae viennent confirmer le
rapprochement que nous faisons et notamment les suivantes :
1. Ibid.
2. Longueur moyenne ^ déviation standard.
— 119 —
Sterculia tragacantha Lindl. (cf. Normand 1, pl. C 1 1 1) , St. rhinope-
tala K. Schum. (Cf. Ibid., pl. CIV) et surtout, Sterculia elegantiflora
Hutch. et Dalz. (Ibid., pl. CIV).
Comparaisons avec tes Sterculioxylon fossiles. — On connaît plu¬
sieurs espèces fossiles de Sterculiaceae de la sous-famille des Ster-
culieae 2.
1. Sterculioxylon aegyptiacum (Unger) Krâusel 3. — Ce bois
fossile, rangé autrefois dans le genre Nicolia, a une vaste répartition
en Afrique où il va surtout de l’Oligocène inférieur au Miocène
inférieur, quand il a pu être daté avec précision.
Nous avons pu distinguer dans cette espèce deux formes dis¬
tinctes 4 5 :
— forme a Boureau : le parenchyme est surtout juxtavasculaire.
Les plages sont peu étendues, aliformes et rarement confluentes.
— forme (3 Boureau : le parenchyme est disposé en bandes circum-
médullaires très rapprochées comme dans notre échantillon, mais il
n’est nullement étagé, ce qui est un important caractère distinctif.
Cette autre forme a pour type un échantillon décrit par Chiarugi
et qui provient de la basse vallée du Darror en Somalie 6.
On ne saurait donc rapprocher notre échantillon fossile de Libye
des formes connues de Sterculioxylon aegyptiaca.
2. Sterculioxylon giarabubense (Chiarugi) Krâusel 3. — Cette
espèce est également différente. Le parenchyme est beaucoup plus
juxtavasculaire et dépourvu de confluences, alors que dans notre
échantillon, il est réparti en bandes concentriques bien marquées.
3. Sterculioxylon rhenanum W. R. et H. Muller Stoll 6. — Il en
est de même de cette espèce où la disposition en bandes est moins
marquée que dans l’échantillon libyen fossile.
4. T arrietioxylon sumatrense Krâusel 7. — Cette espèce rappro¬
chée des Tarrietia actuels provient de Sumatra et diffère de notre
échantillon fossile.
Notre échantillon minéralisé a une structure qu’on ne peut rap-
1. Normand, D., Atlas des bois de la Côte d’ivoire, tome II, pp. 147 à 262, pl. h. t-
57 à 112. Public. n° 9 du Centre Technique forestier tropical, 1955.
2. Boureau Ed., 1957. Anatomie végétale, tome III, 1957 ; V, p. 679.
3. Krâusel, R., 1939. Ergebnissc der Forschungsreisen Prof. E. Stromers in den
Wüstens Aegyptens. IV. Die fossilen Floren Agvptens. Abh. der Bayer. Akad. Wiss .,
Math.-Naturw. N. F., Heft 47, pp. 1-40, 33 fig., pl. 1-23, 1939.
4. Boureau, Ed., 1949. Étude paléoxylologique du Sahara (VI). Sur une forme nou¬
velle de Sterculioxylon ( Nicolia ) aegyptiacum (Unger) Krâusel des couches post-
éocènes du Tibesti. Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2e s., t. XXI, n° 6, pp. 776-787, 1949-
5. Chiarugi, A., 1933, Legni fossili délia Somalia Italiana. Paleont. Ital., vol.
XXXII, suppl. 1, pp. 97-167, 48 fig., pl. IX-XXII, 1933.
6. Muller-Stoll, W. R. et H., 1949. Sterculioxylon rhenanum nov. aus dem Altter*-
tiâr Südwestdeutschlands (Studien über Fossile Laubhôlzer I). Paleontographica B^
pp. 204-217, fig. 1, pis. XIX-XX, 1949.
7. Krâusel, R., 1922. Fossile Hôlzer aus dem Tertiâr von Süd-Sumatra. Verh~
Geol. — Mijnbouwk. Gen. Nederl. ( Geol. Ser.), 5, 1922.
120 —
procher des plans ligneux fossiles antérieurement décrits. Nous la
désignerons par l’appellation de Sterculioxylon Freulonii en hommage
à son collecteur.
III. DIAGNOSE
Bois hétéroxylé d’ Angiosperme. V aisseaux diffus, rares, surtout
solitaires, de taille moyenne, à cloison terminale horizontale, de
longueur 260 à 300 [i,, à perforation simple, à ponctuations latérales
alternées. Parenchyme ligneux disposé en bandes concentriques
indépendantes des pores (métatrachéal ou circummédullaire),
surtout auprès d’une ligne de canaux d’origine traumatique, mais
s’accompagnant de parenchyme paravasculaire plus net au voi¬
sinage de vaisseaux plus éloignés de la ligne de canaux. Parenchyme
étagé formant des fdes verticales septées. Canaux secréteurs lysi-
gènes traumatiques. Rayons plurisériés courts et très courts, de
longueur moyenne quelquefois larges, rares, accompagnés de
quelques rayons unisériés, du type IIA ou IIB définis par Kribs.
Fibres à ponctuations simples
IV. CONCLUSION
La présente Note montre l’intérêt des études paléoxylologiques.
Dans certains cas favorables comme celui dont il vient d’être
question, il est possible d’atteindre une grande précision dans la
détermination des espèces fossiles alors que d’autres documents
paléobotaniques tels que les pollens, les empreintes de feuilles ou les
fruits fossiles ne permettent pour la même famille qu’une approxi¬
mation beaucoup plus vague et une détermination beaucoup plus éloi¬
gnée de l’espèce linnéenne. Comme les bois minéralisés représentent
pratiquement les seuls échantillons fossiles suffisamment répandus
dans le Sahara, on conçoit l’intérêt des études paléoxylologiques
entreprises dans de telles régions.
Laboratoire d' anatomie comparée des végétaux vivants et fossiles.
Planche I. — (Publiée avec le concours du C.N.R.S.). Sterculioxylon Freulonii n. sp.,
Boureau.
1. Portion de coupe transversale montrant la disposition du parenchyme circum¬
médullaire et une ligne tangentielle de canaux secréteurs traumatiques.
2. Portion de coupe tangentielle montrant les rayons et le parenchyme vertical
étagé.
Le Gérant : Jacques Forest.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART. - 14-6-1957
BULL. MUS. NAT. HIST. NAT.
Planche I
A. Barry imp
Clichés Ed. Boureau
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ratoire de Cryptogamie ; depuis 1874 ; abonnement, France, 1.500 fr.,
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gamie ; depuis 1928 ; abonnement, France et territoires d’Outre-Mer,
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ABBEVILLS. ' — 1UPRIMBR1I F. PAILLÀRT. - 14-6-1957.
Tome XXIX
2* Série
MARS 1957
SOMMAIRE
Page*
Communications :
F. K. Jouffroy et J. Lesskrtisseur. Particularités musculaires de l’avant-bras
et de la main chez un Chimpanzé, Pan troglodytes (Owen) . 121
J. Dorst. Étude d’une collection d’oiseaux des hauts plateaux andins du Pérou
méridional . 127
Ph. Brune au de Miré. Observations sur la faune avienne du Massif de P Aïr. . . 130
J. Guibé. Reptiles d’Iran récoltés par M. Francis Petter. Description d’un
Vipéridé nouveau : Pseudocerastes latirostris n. sp . 136
E. Postel. Une nouvelle station à Hemichromis bimaculatus en Afrique du
Nord : La Mare de Ivébili en Tunisie . 143
B. Condé. Protoures et Diploures des Açores et de Madère . 145
F. Grandjean. Belorchestes gebennicus n. sp., nouvel Oribate sauteur . 148
J.-M. Démangé. Un nouveau Myriapode Diplopode de Côte-d’Ivoire : Péri -
dontopyge vachoni, nov. sp . 156
A. Vandel. Sur une nouvelle espèce de Metopornothus appartenant au sous-
genre Soteriscus. (Isopodes terrestres) . 159
G. Cherbonnier. Ophiures rares ou nouvelles des côtes de Sierra-Leone . 163
A. Tixier-Durivault et M. Prevobsek. Validité du genre Sport godes Lesson
1831 . 172
A. Guillaumin. Contributions à la flore de la Nouvelle-Calédonie. CX1II.
Plantes récoltées par M. M. Schmid . 180
A. Camus. Un Bromus hybride des dunes du Cotentin . 184
— Graminées nouvelles du Viêt-Nam et du Cambodge . 186
P. Balavoine. Nouveaux gisements de Bryozoaires dans le Lutétien du Bassin
do Paris . 190
R. Abrard et R. Soyer. Échantillons provenant de sondages et forages entrés
en 1955-1956 dans les collections . 193
R. Abrard. Précisions sur quelques points de la Géologie du Bassin de Paris. . . 194
L. Feugueur. Un cas d’éboulement argileux au pied d’une falaise calcaire pen¬
dant le quaternaire ancien à Seine- Port (S.-et-M.) . 197
I. Marche-Marchad. Description de cinq Gastropodes marins nouveaux de la
Côte occidentale d’Afrique . 200
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1957. — N° 2.
419e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
7 MARS 1957
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
COMMUNICATIONS
Particularités musculaires de vavant-bras
ET DE LA MAIN CHEZ UN CHIMPANZÉ, PAN TROGLODYTES (OWEN.)
Par F. K. Jouffroy et J. Lessertisseur.
Introduction.
Nous avons jugé intéressant de signaler ici quelques particularités
observées au cours de la dissection d’une jeune femelle de Chim¬
panzé, Pan troglodytes (Owen), n° 1956-158 dp Catalogue du Labo¬
ratoire d’ Anatomie Comparée du Muséum. Ces particularités con¬
cernent trois muscles de l’avant-bras et de la main : 1° court supi¬
nateur ; 2° fléchisseur superficiel des doigts ; 3° long fléchisseur du
pouce.
Toutes n’ont pas la même signification. Les deux premières sont
de simples anomalies individuelles, d’ailleurs unilatérales. La
troisième, quoique constituant, pour le Chimpanzé, une disposition
normale, peut-être présentée comme particularité spécifique, en ce
sens qu’elle distingue cet Anthropomorphe de la plupart des autres
Primates et particulièrement de l’Homme. Les deux anomalies
vraies décrites ici ne l’avaient pas été encore à notre connaissance.
Une conclusion d’ensemble ne pouvant être envisagée, une inter¬
prétation sera proposée indépendamment après chaque cas étudié.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 2, 1957.
9
122
I. — Faisceau inférieur du court supinateur renforçant
LE TENDON DU LONG SUPINATEUR.
Cette anomalie (fig. 1) a été observée seulement à l’avant-bras
droit. A gauche, les deux muscles demeuraient normalement dis¬
tincts.
Un faisceau charnu assez important du court supinateur, s’isolant
à sa partie inférieure, mais conservant la même direction générale
que lui, croisait le radius parallèlement aux muscles long abducteur
et court extenseur du pouce. Il était accolé au premier de ces muscles,
mais nullement confondu avec lui. Ce faisceau, tout en donnant
naissance très tôt à un tendon, restait charnu par quelques fibres
jusqu’au niveau où il croisait les muscles radiaux, à 1,5 cm environ
Fig. 1. — Anomalie du court supinateur.
Avant-bras droit, vue postéro-externe. Les muscles suivants : 1er et 2e radiaux exter¬
nes, extenseur commun des doigts, extenseur propre du Y, cubital postérieur, ont
été partiellement ou totalement réséqués. — 1. Long supinateur. 2. Court supina¬
teur, avec X, faisceau renforçant le long supinateur. 3. Long abducteur du pouce.
4. Court extenseur du pouce. 5,5. Premier radial externe. 6,6. Deuxième radial
externe. 7. Long extenseur du pouce. 8. Extenseur de l’index et du médius. 9. Exten¬
seur commun des doigts (érigné).
au-dessus du point où le long abducteur du pouce croise ces mêmes
muscles. Le tendon allait ensuite rejoindre le tendon plat du long
supinateur, au 1/5 distal environ de la longueur du radius.
De cette manière, le long supinateur, habituellement surtout
fléchisseur de l’avant-bras, et supinateur seulement lorsque la
main est placée en pronation complète, accroissait dans une certaine
mesure son pouvoir supinateur par l’action renforçante de ce fais¬
ceau d’un muscle synergique placé plus en arrière que lui.
Bien que le court supinateur ait fait, du moins chez l’Homme,
l’objet d’études spéciales (Reinhold [1923] a disséqué à ce point
de vue 108 sujets), cette anomalie était, nous semble-t-il, inconnue
(cf. aussi Ledouble, 1897).
— 123 —
II. — Triplicité du tendon du fléchisseur commun super¬
ficiel DES DOIGTS DESTINÉ AU MEDIUS.
Cette anomalie (fig. 2) a été observée seulement à l’avant-bras
gauche.
Comme chez l’Homme, il existe des deux côtés, pour le muscle
long fléchisseur, un plan superficiel, correspondant aux faisceaux
des tendons perforés du médius et de l’annulaire, et un plan profond,
donnant le tendon perforé de l’index. En revanche, le faisceau
destiné à l’auriculaire, au lieu de provenir de ce plan profond, est
entièrement distinct. Le fléchisseur commun superficiel est ainsi
formé de trois muscles.
Avant-bras gauche, vue antérieure. — 1,1. Grand palmaire (réséqué et érigné en
dehors). 2. Fléchisseur perforé de l’index, 2e ventre. 3 et 4. Fléchisseurs perforés des
3e et 4e doigts : a, b, d, faisceaux pour le médius, c, faisceau pour l’annulaire. 5. Flé¬
chisseur perforé de l’auriculaire (réséqué et érigné en-dedans). 6. Cubital antérieur.
II, III, IV, V. Tendons fléchisseurs (perforants et perforés) des doigts II à V. E.
Epitrochlée.
a) Le fléchisseur superficiel des doigts 111 et IV, de beaucoup le
plus volumineux, s’insérait aux deux bras le long du radius et échan¬
geait proximalement, jusqu’au 1/3 inférieur de cet os, des fibres
avec le muscle long palmaire.
Du côté droit, il donnait normalement naissance à deux faisceaux
dont les tendons se rendaient respectivement au médius et à l’annu¬
laire, en croisant par-dessus le faisceau fléchisseur de l’index. Le
faisceau du médius, le plus important, demeurait charnu jusqu’au
niveau du scaphoïde, tandis que celui de l’annulaire s’amincissait
plus vite et devenait tendineux assez en-deçà du carpe.
Du côté gauche au contraire (fig. 2), le muscle se divisait en quatre
faisceaux, devenant tendineux de plus en plus tôt, du plus externe
au plus interne : le premier (a) au niveau de la tête du métacarpe ;
124
le second (b) un peu au-dessus de la gouttière métacarpienne ;
le. troisième (c) au 1/3 inférieur de l’avant-bras ; le dernier (d) vers
sa moitié. L’ensemble présentait ainsi une disposition en dents de
scie. Trois de ces faisceaux (a, b, et c), plus superficiels, cachaient
partiellement le quatrième (d), lequel reposait ainsi sur le fléchisseur
de l’index (plan profond). Les tendons des faisceaux (a) et (b) s’unis¬
saient au niveau de la tête du métacarpe pour former le perforé du
doigt III ; le faisceau (c) fournissait le perforé du doigt IV ; le fais¬
ceau (d) enfin envoyait un tendon de renforcement au perforé du
médius, tendon qui s’unissait au tendon (b) avant son union avec le
tendon (a).
b) Le fléchisseur perforé de l’index, le plus profond, s’insérait
sur l’épitrochlée à sa face postérieure, sous le faisceau huméral du
cubital antérieur et sous celui du fléchisseur superficiel des doigts
III et IV, qu’il croisait en-dessous. Il présentait une disposition
typiquement digastrique, la séparation des deux ventres, bien nette,
se situant très haut, à peu près au 1/3 proximal de l’avant-bras.
Le tendon d’origine du premier ventre se perdait ensuite à la face
interne du second, tandis qu’un autre tendon, naissant dans la
partie la plus large du second ventre, à sa face externe, formait le
tendon perforé de l’index, qui s’isolait un peu au-dessus du carpe.
La disposition digastrique du muscle fléchisseur perforé de l’index
est normale aussi chez l’Homme. Rappelons toutefois que ce muscle
fournit en outre chez celui-ci le tendon perforé de l’auriculaire.
c) Le fléchisseur perforé de l’auriculaire semblait naître à sa
partie proximale du cubital antérieur, par son chef huméral ; il
avait en outre en haut de nombreuses fibres communes avec le
muscle fléchisseur des doigts III et IV, ces trois muscles étant rela¬
tivement confondus à leur partie supérieure. Le muscle demeurait
ensuite superficiel et bien individualisé tout au long de son trajet
jusqu’au contact du faisceau du fléchisseur profond (perforant)
correspondant.
Les variations de la disposition des faisceaux du fléchisseur com¬
mun superficiel des doigts chez l’Homme et les Anthropomorphes
sont nombreuses [cf. Ledouble 1897, Sperino 1897]. L’indépen¬
dance du faisceau destiné à l’auriculaire est déjà connue, à titre
anormal, chez le Chimpanzé [Hepburn 1892], chez l'Orang [Duver-
noy 1856] et même chez l’Homme [Wood, cité par Ledouble II,
p. 96]. Par contre, la triplicité du tendon destiné au médius nous
paraît originale, sans toutefois qu’on puisse lui attribuer une signifi¬
cation précise.
125
III. — • Atrophie du long fléchisseur du pouce.
On sait depuis longtemps [Duvernoy 1855-56, Champneys 1872,.
Hepburn 1892, Keith 1894, Sperino 1897...] que, chez les Anthro¬
pomorphes (à l’exception peut-être des Gibbons), l’absence ou
l’atrophie de ce muscle est la règle. Lorsqu’il n’est pas entièrement
disparu, il est représenté « par un tendon dont les insertions, comme
celles du tendon de tout muscle en voie de disparition, n’offrent rien
de fixe » (Ledouble, II, pp. 103-4). Il peut naître « soit du tendon
du fléchisseur de l’index, soit du fascia palmaire, du trapèze et du
métacarpe, soit de l’articulation du poignet » ( id .).
Fig. 3. — Atrophie du long fléchisseur du pouce.
Main gauche, face palmaire. — 1, 1, 1. Long fléchisseur du pouce, atrophié, avec g,
sa gaine. 2. Opposant. 3. Court abducteur. 4. Court fléchisseur. 5. Adducteur oblique.
6. Adducteur transverse.
Chez notre individu, il était présent sous forme d’un tendon très
grêle provenant d’une aponévrose plaquée contre le ligament du
carpe, au niveau du scaphoïde ou du trapèze. Cette aponévrose
formait l’enveloppe la plus interne du ligament annulaire (compte
tenu du fait que ce ligament forme un sinus replié sur la face pal¬
maire du carpe). A la main droite, ce muscle atrophié naissait par
un seul tendon, à la main gauche (fig. 3) par deux tendons distincts.
Le tendon résultant s’insinuait ensuite entre l’ensemble musculaire
constitué par le court fléchisseur et l’opposant d’une part, et le
faisceau externe ou oblique de l’adducteur du pouce d’autre part.
Des deux côtés, il s’insérait distalement, après s’être élargi en une
aponévrose, à l’extrémité de la base de la deuxième phalange, où il se
confondait plus ou moins avec le tendon le plus externe de l’ad¬
ducteur (faisceau oblique). Au pouce gauche, celui-ci lui formait
126
même, en s’accolant avec un ligament métacarpo-phalangien, une
véritable gaine qui l’entourait presque complètement.
Il est admis que l’absence ou l’atrophie du long fléchisseur du
pouce est en rapport, chez les Anthropomorphes, (ainsi que la
réduction du pouce lui-même) avec le mode habituel de locomotion
suspendue ou brachiation. Seuls interviennent en effet dans ce mode
les quatre doigts internes formant crochet.
Laboratoire d’ Anatomie Comparée.
OUVRAGES CITÉS
Champneys (Fr.), 1872. On the muscles and nerves of a Chimpanzee
(■ Troglodytes niger) and a Cynocephalus anubis. J. Anal, and Physiol.,
vol. VI, pp. 176-211.
Duvernoy (M.) , 1855-56. Mémoires sur l’anatomie comparée des grands
singes. Archives du Muséum, vol. VIII, pp. 1-248.
Hepburn (D.), 1892. The comparative anatomy of the muscles and
nerves of the superior and inferior extremities of the anthropoid Apes.
J. Anat. and Physiol., vol. XXVI, pp. 149-186.
Keith (A.), 1894. The various arrangements of the flexor profundus
digitorum in the hand and foot of Primates. Ibid., vol. XXVIII, pp. 333-
339.
Ledouble (A. F. Dr.), 1897. Traité des variations du système musculaire
de l’Homme et de leur signification au point de vue de l’Anthropologie
zoologique. Paris (Reinwald-Schleicher), vol. II, 516 pages.
Reinhold (P.), 1923. Sur le court supinateur. Comptes rendus de V Asso¬
ciation des Anatomistes, 18e réunion (Lyon), pp. 451-458.
Sperino (G.), 1897. Anatomia del Cimpanzè, in rapporto con quella degli
altri Antropoidi e dell’Uomo. Torino, 361 pages.
— 127
Etude d’une collection d'oiseaux
DES HAUTS PLATEAUX ANDINS DU PÉROU MÉRIDIONAL.
Par Jean Dorst.
Au cours d’une mission au Pérou, nous avions eu l’occasion
de séjourner sur les hauts plateaux de la partie la plus méridionale
de ce pays, et principalement sur le territoire de la hacienda Checa-
yani, près d’Azângaro, dept. de Puno, et d’y réunir une collection
qui a fait l’objet d’une note dans un des précédents numéros de
cette revue [Bull. Muséum, 2e série, 28, n° 5, pp. 435-445, 1956).
Nous n’avions cependant pas eu la possibilité de collecter toutes
les espèces peuplant ce district des hautes Andes ; quelques-unes
avaient même échappé à toutes nos investigations. Ce sont ces
lacunes que s’est attaché de combler notre ami le Dr. Hernando de
Macedo, propriétaire du domaine de Checayani et Directeur de la
Station biologique qu’il a créée. La liste des oiseaux que nous publions
ici comprend toutes les espèces qu’il nous a envoyées depuis notre
précédente publication, qu’elle complète donc quant à l’inventaire
faunistique de cette région, s’étageant à partir de 3.800 mètres
d’altitude environ. Cet inventaire est particulièrement important
à dresser, car il concerne une zone limitée dont on arrivera ainsi peu
à peu à connaître la faune avienne toute entière, prélude à tout
travail écologique sérieux. Que ce soit pour nous l’occasion de remer¬
cier une fois de plus le Dr. H. de Macedo de l’intérêt qu’il porte
à l’ornithologie en même temps qu’à l’accroissement des collections
du Muséum de Paris.
Ansériformes.
Chloephaga melanoptera Eyton.
Munani : 1 q*, 7 juin 1956.
Charadriiformes.
Oreophilus ruficollis (Wagler).
Checayani : 1 20 mai 1956.
La date de collecte ne permet pas de savoir s’il s’agit d’un individu
faisant partie de la population nidificatrice du Sud du Pérou (limite
nord de l’aire de reproduction de cette espèce) ou au contraire d’un
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 2, 1957.
- 128 —
migrateur venu de régions plus méridionales. Les populations pata-
goniennes sont en effet migratrices et se répandent pendant l’hiver
austral jusqu’au sud de l’Ecuador. Ce spécimen, en plumage frais,
a été tué selon le collecteur à grande altitude dans un milieu très
sec ; son estomac contenait des Ténébrionides.
Tinamiformes.
Nothoprocta o. ornata (G. R. Gray).
Checayani : 1 $, 7 septembre 1956.
Falconiformes.
Cathartes aura jota (Molina).
Checayani : 1 $, 6 juin 1956.
Strigiformes.
Bubo virginianus nacurutu (Vieillot).
Checayani : 1 d, 7 juin 1956.
CoLUMBIFORMES.
Zenaida auriculata hypoleuca (Bp.).
Ayllu de Cupisco, entre Putina et Huancané : 1 J, 5 juin 1956.
Cette race, propre aux zones tropicale et tempérée de l’Ecuador
et du Pérou, a pénétré jusque dans le district du lac Titicaca en raison
du caractère tempéré de son climat. La coloration des parties infé¬
rieures est assez foncée chez notre spécimen, tendance très nette à
ce que l’on observe chez la forme auriculata du Chili. Ce caractère
de coloration paraît toutefois très variable à l’intérieur d’une même
population.
Passériformes.
Tyrannidés.
Agriornis montana interrnedia (Hellmayr).
Checayani : 1 $,15 juillet 1956.
Muscisaxicola flavinucha Lafr.
Hacienda Lacca, province de Macusani, 4.500 m. : 1 <J> 25 avril 1956.
Ce Tyran à allure de Traquet est un migrateur venu du Chili ou
d’Argentine pour passer l’hiver austral sur les hauts plateaux péru¬
viens. Notre spécimen termine sa mue ; son plumage remarquable-
— 129 —
ment frais comporte encore les premières rémiges primaires en tube.
Sa coloration est très foncée, notamment sur le dessus du corps
qui est gris soutenu, au contraire des spécimens auxquels nous avons
pu le comparer, à dominante beige.
T urdidés.
Turdus ch. chiguanco Lafr. et d’Orb.
Checayani : 1 d, 11 septembre 1956.
Fringillidés .
Spinus atratus (Lafr. et d’Orb.).
Checayani : 1 cî, 25 mai 1956.
Laboratoire de Zoologie [Mammifères et Oiseaux) du Muséum .
130 —
Observations sur la faune avienne du Massif de l'Air.
Par Ph. Bruneau de Miré.
A l’occasion d’une rapide excursion, en février et mars 1954,
à travers la chaîne de l’Aïr, nous avons noté la répartition des
espèces d’oiseaux sédentaires les plus courantes rencontrées au long
de notre périple. Ces observations, si incomplètes qu’elles soient,
permettent cependant de dessiner à grands traits les différents
aspects, dans le cadre de la géographie régionale, de la population
avienne de cette région, chose qui n’avait pu être faite jusqu’alors,
les massifs les plus septentrionaux étant restés pratiquement inex¬
plorés.
L’Aïr, situé en bordure du désert, sur les confins méridionaux
du Sahara, se présente comme une région montagneuse relativement
basse comparée à ses grands voisins le Tibesti et le Hoggar, cons¬
tituée par une série de massifs axiaux granitiques ou éruptifs,
d’altitude moyene variant de 1.000 à 1.500 mètres mais s’appro¬
chant parfois localement de la cote 2.000. Ces massifs sont disposés
selon un axe nord-sud et inclus dans un rectangle allongé compris
entre 8° et 9° E de longitude et 17° et 20° 20 N de latitude. Ils
émergent d’une pénéplaine de gneiss et de schistes cristallins,
accidentée, souvent montagneuse elle-même, mais d’altitude tou¬
jours plus faible. Beaucoup plus développée sur le flanc ouest de la
chaîne axiale, cette pénéplaine est elle-même flanquée de reliefs
gréseux en partie érodés.
Par suite de cette disposition T Air ne bénéficie pas d’un climat
homogène et les précipitations, seules données climatiques dont
nous disposons, décroissent rapidement en importance au fur et à
mesure qu’on se déplace du sud vers le nord. De 154 millimètres à
Agadez, dans le sud du massif, la quantité moyenne annuelle de
pluie tombe à 63 millimètres à Iférouane vers 19° N et devient
certainement beaucoup plus faible au-delà. De même, si les pluies
augmentent régulièrement en moyenne de mai à août à Agadez, à
Iférouane au contraire on remarque un maximum secondaire en mai,
phénomène qui dans une certaine mesure rappelle la répartition des
pluies sur le versant nord du Tibesti h
A cette particularité viennent s’ajouter des différences entre
1. Cf. Monod, 1950. Études sur la Flore et la Végétation du Tibesti, Mém. I.F. A. N.,
n° 8, pp. 80-84.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 2, 1957.
131 —
l’est et l’ouest. L’Aïr, ou plus exactement la série de massifs axiaux
qu’il comporte, semble former barrière à la progression vers l’est
du vent de mousson venant du sud-ouest, ce que paraît traduire la
grande aridité du versant est tandis que les sommets et le flanc ouest,
si l’on en juge par la composition et l’abondance relative de la végé¬
tation, reçoivent certainement des pluies plus nombreuses. Enfin le
pendage faible mais sensible vers l’ouest de la pénéplaine cristalline,
qui constraste avec l’abrupt flanc est, crée un réseau hydrographique
et des zones d’épandage beaucoup plus développés côté ouest.
C’est cet important réseau hydrographique qui, en créant une
grande diversité de biotopes, commande la répartition de la faune
avienne. Malgré la faiblesse des précipitations les lits d’oued bien
tracés collectent l’eau des massifs et coulent régulièrement tous
les ans. Aussi se forme-t-il souvent sur les berges des boisements
denses d’épineux et de palmiers ( Hyphaene thebaicà) qui s’opposent
à l’aridité des reliefs où des éboulis de roches noires n’abritent
que de rares sous-arbrisseaux. Mais, surtout dans la moitié nord de
la chaîne, là où un relief atténué et des pluies insuffisantes ne per¬
mettent pas un bon collectage de l’eau, les ouadi ne sont plus que
rarement fonctionnels et s’étalent en de larges plaines limoneuses
parfois ensablées où la végétation pérenne se réduit à des buttes de
paille ( Panicum turgidum) et à quelques arbustes et arbrisseaux en
boisements très clairs. Enfin plus au nord encore, ou sur la péri¬
phérie, apparaît le modelé désertique où l’action de la désagrégation
mécanique et du vent prime sur celle de l’eau. La végétation devient
très éparse et localisée, le pays prend une physionomie purement
saharienne.
Les conditions écologiques imposent trois limites successives
à une faune avienne qui emprunte une grande part de ses éléments
à la région tropicale, éléments pour la plupart caractéristiques des
savanes xérophiles à mimosées, la zone sahélienne des phytogéo-
graphes. Ces limites faunistiques nous ont paru mériter d’être souli¬
gnées, car elles constituent en quelque sorte une introduction à la
biogéographie régionale de la chaîne.
Une première zone, que nous appellerons Air méridional, est
jalonnée par les limites des espèces suivantes :
Lophoceros erythrorhynchus.
Cercotrichas podobe.
Lagonosticta senegaia brunneiceps.
Mesopicos Gœrtae Kœnigi.
Dendropicos elachus.
Cette zone comprend grossièrement les massifs de Tarawadji,
de Bagzan, de Timia et s’étend à leur réseau hydrographique.
Elle est caractérisée par ailleurs par des couverts denses et continus
132 —
le long des ouadi auxquels les éléments ci-dessus paraissent liés
dans l’Aïr. Le tapis graminéen qui escalade souvent les éboulis
et les hauteurs semble indiquer ici des chutes de pluie plus impor¬
tantes.
Une deuxième zone, ou Air moyen, correspond à l’extension des
espèces :
Colins macrourus.
Lybius Vieilloti Buchanani.
Pogoniulus chrysoconus Schubotzi.
Corvus albus.
Pycnonotus barbatus Arsinoe.
Lamprocolius chalybaeus.
Spreo pulcher.
Nectarinia pulchella.
Hedydipna platura.
Cette zone, qui est également habitée dans les montagnes par le
Rhinocorax rhipidurus et par les singes Erythrocebus patas et Papio
doguera, correspond à l’extrême limite nord atteinte par les espèces
de la zone sahélienne et s’étend jusqu’au massif des Tamgak et son
réseau hydrographique. Ici de grands arbres existent toujours le
long des ouadi, mais les couverts sont discontinus et ne forment
jamais qu’une bande étroite. Beaucoup d’ouadi ne sont plus que
rarement fonctionnels, la végétation à base de graminées cespiteuses
xérophiles prend une grande extension et marque la physionomie
du pays. Il faut noter que la répartition de certains oiseaux semble
être liée à celle d’espèces végétales. C’est le cas d ’ Hedydipna platura
dont les limites coïncident avec celles du Loranthus globiferus dont il
suce le nectar des fleurs.
Enfin la dernière zone comprend l’Aïr septentrional et la bordure
de la chaîne. Elle est caractérisée par l’abondance de formes déser¬
tiques typiques comme Alaemon alaudipes, mais la proximité des
régions tropicales se signale encore par la présence de Cercomela
melanura airensis dans les vallées du massif du Gréboun.
Pour terminer il faut noter que certaines espèces qu’on peut
considérer comme sahariennes occupent l’ensemble de l’Air sur les
pentes rocailleuses à végétation très réduite. C’est le cas par exemple
de :
Ammomanes deserti mya.
Œnanthe leucopyga.
Bucanetes githagineus Zedlitzi.
Fringillaria striolcta sahari.
Passer simplex.
Ce dernier se rencontre également dans les aires sablonneuses
dénudées.
133 —
Parallèlement, des éléments propres à la zone sahélienne et au
Sahara méridional pénètrent dans presque tout le massif à la faveur
des grands ouadi sablonneux peu boisés :
A. — Limites de Lophoceros erythrorhynchus , Cercotrichas podobe , etc.
B. — Limites de Colius macrourus, Lybius Vieilloti, etc.
Eremopterix nigriceps albifrons
Eremalauda Dunni.
— 134 —
Argya fulva Buchanani.
Neotis caffra Denhami.
Spiloptila clamans.
Enfin sur les reg toujours de peu d’étendue on rencontre princi
paiement l’espèce désertique Cursorius cursor cursor.
Nous avons fait appel ici à des espèces communes et facilement
identifiables à distance. Il va sans dire que les limites qu’elles des¬
sinent n’ont rien d’absolu pour des animaux ayant de grandes possi¬
bilités de déplacement et qu’elles sont sans doute franchies par des
individus isolés. Mais la mobilité souvent plus grande chez les
oiseaux que chez d’autres espèces animales rend particulièrement
significatives les indications que donne leur répartition et permet de
définir aisément des zones écologiques 1.
On voit qu’en ce qui concerne l’Aïr on peut dégager plusieurs
grands types de milieux, déjà mis en évidence pour sa moitié méri
dionale par MM. Chopard et Villiers 2.
1° des milieux communs à l’ensemble de l’Aïr et liés au substrat :
— ouadi et bas-fonds sablonneux à sol plus ou moins fixé par
une végétation diffuse de graminées cespiteuses et à boisement
bas et très lâche, peuplés par une faune d’arénicoles et de grami-
nicoles en général propres à la zone sahélienne et au Sahara méri¬
dional.
— éboulis et pentes rocheuses à végétation rare peuplés d’espèces
xérophiles lapidicoles d’appartenance saharienne,
— reg nus ou à tapis graminéen bas avec une espèce caractéris¬
tique saharienne.
2° des milieux liés à l’importance des précipitations et au col¬
lectage de l’eau :
— boisements-galeries à couverts denses le long des oued de
l’Aïr méridional,
— boisements ouverts de F Air moyen ou situés en bordure de la
formation précédente, tous deux peuplés par des éléments franche¬
ment éthiopiens, propres aux savanes xérophiles à mimosées, les
premiers étant liés aux couverts denses dans F Air,
— zones à modelé désertique où le collectage de l’eau est nul ou
presque nul et où les précipitations perdent leur caractère régulier,
peuplées par des espèces sahariennes.
1. « Les oiseaux, doués d’une grande mobilité, et très sensibles aux conditions
du milieu ambiant, fournissent un critérium écologique précis. Ils constituent en
quelque sorte des tests écologiques ». — H. Heim de Balsac, 1936, Biog. des Mammi¬
fères et Oiseaux de l’Afrique du Nord. Bul. Biol. France Belgique , suppl. XXI, p. 1.
2. Chopard L. et Villiers A., Contribution à l’étude de l’Aïr, 1950, Introduction
et Biogéographie, Mém. I.F.A.N., n° 10, pp. 21-26.
135 —
Cette analyse pourrait évidemment être poussée plus avant.
On pourrait ainsi considérer les biotopes de montagne, ceux liés à
l’homme et à l’eau de surface. Mais tel n’est pas le propos de cette
note où nous nous sommes contentés de chercher à déterminer des
limites faunistiques en fonction des particularités régionales du
climat, où se trouvent réunis côte à côte des milieux d’un caractère
purement tropical et des conditions d’habitat déjà fort proches de
celles du milieu saharien.
136
Reptiles d'Iran récoltés par M. Francis Petter.
Description D’un Vipéridê nouveau :
PSEUDOCERASTES LATIROSTRIS, N. SP.
Par Jean Guibé.
Chargé de mission par le Muséum, Mr. Francis Petter, Assistant
au Laboratoire de Mammalogie, a bien voulu me confier le matériel
erpétologique qu’il a récolté durant les trois derniers mois de l’année
1955-1956, au cours de deux missions itinérantes de l’Institut
Pasteur d’Iran, en Irak et en Iran. Ces deux missions, rendues pos¬
sibles grâce à l’aide apportée par l’U.N.E. S.C.O. et par l’O.M.S.,
ont été dirigées par les Docteurs Mostachfi et Seydian, de l’Ins¬
titut Pasteur d’Iran. J’adresse tous mes remerciements à tous les
membres de ces missions et tout particulièrement à Mr. F. Petter,
dont les observations biologiques concernant les espèces capturées
offrent un grand intérêt.
AMPHIBIA
Bufo viridis viridis Laurenti. — Robat-i-Quarabil, 100 km à l’est
de Gombad.-i-Qabous (29-10-56). 1 2 $. Ces exemplaires ont été
pris au piège à l’orifice de terriers de Rhombomys opimus (Rongeurs,
Gerbillidés) dans lesquels ils font leur abri.
Hyla arborea savignyi Audouin. — Ivasvin, 140 km à l'ouest de
Téhéran (10-9-55). 1 Ç.
REPTILIA
Sauria.
Teratoscincus scincus scincus (Schlegel). — - Tasuki, 120 km après
Zabol, sur la route de Zahédan (27-11-56). 2 ex.
T erato scincus microlepis Nikolsky. — Même origine. 1 ex.
Ces intéressants Gekkonidés vivent dans de longues galeries
creusées dans des dunes de sables. L’orifice de ces terriers se signale
par les déblais, et les empreintes de pattes. Ces lézards sont des
formes nocturnes qui se déssèchent rapidement au soleil. Très
agressifs ils prennent une posture d’intimidation en se dressant sur
leurs pattes et bondissent pour mordre.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 2, 1957.
137 —
Ceramodactylus doriae Blanford, — 2 exemplaires £ de Bender
Abbas (14-12-56).
Hemidactylus turcicus turcicus (Linné). — Kasvin, 140 km à
l’ouest de Téhéran (10-56). 2 $.
Agama agilis isolepis Boulenger. — Gombad-i-Qabous, Iran N. E..
1 (J, 1 Ç capturés à l’orifice d’un terrier de faible profondeur. Le
mâle est en parure de noce avec la gorge d’un bleu intense et les
pores préanaux en pleine sécrétion.
Chez 3 exemplaires juvéniles, provenant de la même station, les
striations grises de la gorge et de la poitrine s’étendent sur l’abdomen
et, moins nettement sur la face inférieure des cuisses. Le plus petit
exemplaire (39 mm) offre des traces très nettes de cicatrice ombi¬
licale.
Agama nupta de Fil. — Langarak, 60 km à l’est de Meched, sur la
route de Sarakhs (3-11-56). 2 ex. — Sarakhs, Iran N. E. (8-11-56).
1 ex. Tous ces individus sont des juvéniles, mesurant de 39 à 47 mm,
dont la cicatrice ombilicale est encore parfaitement nette. Les plis
gulaires et les groupes d’épines caractéristiques des adultes sont
encore peu développés.
Agama caucasica mucronata subsp. nov. — Langarak, 60 km à
l’est de Meched, sur la route de Sarakhs (3-11-56). 3 $.
Ces trois individus, dépourvus d’écailles occipitales élargies et à
queue garnie de verticilles formés de 2 écailles épineuses sont très
proches d’A. caucasica ; ils offrent cependant certains caractères
susceptibles de justifier la création d’une sous-espèce nouvelle.
Le tympan superficiel est nettement plus large que le diamètre
oculaire ; il est bordé en avant en dessus et en dessous par de lon¬
gues épines ; non loin de son bord inféro-postérieur on remarque
une grosse saillie globuleuse hérissée d’épines. Le cou est garnie du
côté dorsal d’une double rangée de grosses saillies épineuses et du
côté ventral une rangée d’épines borde le repli gulaire et se prolonge
sur l’angle des mâchoires. La région dorsale du tronc est recouverte
de grandes écailles plus ou moins quadrangulaires, imbriquées,
très fortement carénées, longuement mucronées et crénelées sur leur
pourtour. Latéralement il existe une série longitudinale de saillies
globuleuses surmontées par une écaille spiniforme. Les écailles des
flancs sont plus petites que les dorsales et les ventrales. Ces der¬
nières sont carénées et mucronées, plus larges que les dorsales. Il
existe un gros amas de pores préanaux et abdominaux.
La coloration générale est grise en alcool, jaune sur le vivant,
avec de nombreuses ponctuations et dessins linéaires d’un noir
intense sur le dos et les flancs. On reconnaît deux bandes transver¬
sales noires sur les bras, la plus antérieure au niveau de sa racine ;
les doigts et les orteils sont distinctement barrés transversalement
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 2, 1957.
10
138
de noir. Sous le menton il existe 2 ou 3 barres noirs en Y largement
ouvert vers l’avant ; la poitrine est teintée de noir. La queue porte
des barres noires peu distinctes ou des dessins linéaires analogues
à ceux du dos.
Il existe dans nos collections un exemplaire tout à fait comparable
provenant d’Abghale, région de Khorassan, que nous avait expédié
le Dr Baltazard, de l’Institut Pasteur d’Iran, et que nous avions
alors rapporté à A. caucasica.
Tous ces exemplaires se distingue de la forme typique par leurs
écailles carénées et mucronées sur l’ensemble du corps, par leur colo¬
ration différente, en particulier sous la gorge. Ils ont été récoltés
dans des endroits pierreux, parmi les éboulis.
Phrynocephalus scutellatus (Olivier). — Lar, route de Bender-
Abbas à Lar (15-12-56). 1 (J. Cet individu est caractérisé par une
grande tache dorsale de teinte lilas et des teintes roses au niveau du
coude, de la main, du talon et du pied. La queue est ornée de
7 anneaux noirs complets, son 1/3 distal est blanchâtre.
— Tasuki, 120 km après Zabol, sur la route de Zahédan (27-11-56).
1 Ç. La grande tache dorsale lilas fait défaut chez cet exemplaire
dont le dos est orné de petites macules aérolées plus ou moins nettes ;
les mêmes teintes roses s’observent sur les membres comme chez le
mâle. La queue porte 5 anneaux noirs complets.
— Maine, Iran N. E. (15-11-56). 3 <J.
Phrynocephalus helioscopus (Pallas). — Kasvin, à 140 km à l’ouest
de Téhéran (10-55). 1 ex. — Gombad-i-Qabous, Iran N. E. (16-11-56).
1 ex. — Dash Bouroun, poste frontière sur l’Atrek, au N. E. de
Gombad-i-Qabous. 3 ex. — Tasuki, 120 km après Zabol, sur la route
de Zahédan (27-11-56). 1 ^x.
On remarque sur le dos de ces exemplaires des groupes saillants
d’écailles irrégulièrement répartis, chaque groupe se terminant par
une épine. Il existe en général 3 écailles entre les nasales. Une tache
rouge et bleue est nettement marquée dans la région scapulaire.
Le 1/3 distal de la queue est rouge carmin en dessous. Ces Phryno-
céphales courent la queue redressée de façon à mettre en évidence
cette coloration rouge.
Eremias velox strauchi Kessler. — Dash Bouroun, poste frontière
sur l’Atrek, au N. E. de Gombad-i-Qabous. 2 ex. — Gombad-i-
Qabous, Iran N. E. (16-10-56). 1 ex.
L’existence d’une écaille internasale nettement plus large que
longue, d’une interpariétale plus longue que la suture entre les
pariétales, permet de rapporter ces échantillons à la sous-espèce
strauchi, bien que le nombre des écailles autour du corps soit rela¬
tivement élevé : de 68 à 70.
139 —
Eremias arguta (Pallas) (subsp. indeterm.). — Sarakhs (8-11-56).
6 ex. — Mainé. Iran N. E. (15-11-56). 12 ex.
Eremias guttulata watsonana Stoliczka. — Langarak, à 60 km à
l’est de Meched, sur la route de Sarakhs (3-11-56). 1 ex. — Tasuki,
à 120 km de Zabol, sur la route de Zahédan (27-11-56). 1 ex. —
Zahédan (29-11-56). 1 ex.
Ophisops elegans elegans Ménétries. — Kasvin, 140 km à l’ouest
de Téhéran (10-55). 7 ex. — • Penjwin, Kurdistan d’Irak (11-55).
1 ex.
Lacerta strigata Eichw. — Gombad-i-Qabous, Iran N. E. (16-10-56
1 juv. — Environs de Mazandéran. 1 ex.
Ophisaurus apodus Pallas. — Penjwin, Kurdistan d’Irak (10-55).
1 ex. — Près de Gombad-i-Qabous, des débris provenant de cette
espèce ont été trouvés dans les pelotes de réjections d’un rapace.
Serpentes.
Eryx jaculus familiaris Eichw. — - Sarakhs, Iran N. E. (8-11-56).
I — I) : 47 — V : 194. — A : 1. — Sc : 30. Longueur du corps :
55 cm ; de la queue : 4,5 cm. Un second exemplaire de la même pro¬
venance en mauvais état.
Ces exemplaires ont été capturés en creusant le sable des terriers
de Meriones meridianus. D’autres individus, encore actuellement
vivant ont été trouvés en creusant la terre sableuse des terriers de
Meriones crassus à Mainé, à 30 km au sud de Thorbat-i-Haïdari,
Iran N. E.
Coluber ( Platyceps ) karelini (Brandt). — Dash Bouroun, poste
frontière sur l’Atrek, au N.-E. de Gombad-i-Qabous. 1 $ — D :
21-19-13. — V : 201. — A : 1/1. — Sc : 94/94. Longueur du corps :
35 cm. de la queue : 12,5 cm.
Cet échantillon possède 2 sous-oculaires antérieures ; 48 taches
transversales d’un noir intense sur le dos, alternant avec des taches
plus petites sur les flancs. Une bande noire, à contours irréguliers
est étendue de la préfrontale à la première tache dorsale. La face
ventrale est entièrement pâle.
— Sarakhs, Iran N.-E. (8-11-56). 1 $ — D : 21-19-13. — V :
204. — A : 1/1. — Sc : 99/99. Longueur du corps : 47 cm; de la
queue 17,5 cm. Il n’existe chez cet exemplaire qu’une seule sous-
oculaire antérieure ; sa coloration est beaucoup plus pâle et ne com¬
porte que 41 taches dorsales et pas de bande noire sur le dessus
de la tête. La face ventrale est de teinte saumonée sur le vivant.
Natrix tessellata (Laurenti). — Penjwin, Kurdistan d’Irak (11-55).
3 ex. 1 31 — D : 19. — V : 174. — A : 1/1. — Sc : 69/69. — 1
— 140
— D : 19 — V : 172. — A : 1/1. — Sc : 62/62. — 1 $ — D : 19 —
V : 167 — A : 1/1 — Sc : 67/67.
Telescopus fallax iberus (Eichw.). — Kasvin, à 140 km à l’ouest de
Téhéran (10-55). 1 $ — D : 24-19-15. — V : 209. — A : 1. — 'Sc : 58/58.
Longueur du corps : 28 cm ; de la queue : 5,5 cm. Le tronc est orné
de 56 taches noires, les antérieures plus larges et plus nettes que les
postérieures. La face ventrale est noire, sauf sur le 1/4 antérieur
où des taches blanches apparaissent et sous la tête qui est entière¬
ment blanc.
Malpolon monspessulanus insignitus (Geoffroy). — Kasvin, à
140 km à l’ouest de Téhéran (10-55). 1 $ — D : 21-17-14. — V : 172.
— A : 1/1. — Sc : 82/82.
Pseudocerastes latirostris n. sp.
Pseudocerastes persicus (Dum. et Bib.). — Route de Bender Abbas
à Lar, à 50 km de Lar (15-12-56). 1 $ — D : 24. — V : 146. — Sc :
41. Longueur du corps : 61 cm ; de la queue : 9 cm. Ce vipéridé a été
capturé deux heures après la tombée de la nuit, alors qu’il traversait
lentement une route.
Pseudocerastes latirostris n. sp. — Tasuki, 120 km après Zabol,
sur la route de Zahédan (27-11-56). 1 $ — Ilolotype n° 57-62,
Collection Muséum Paris.
Corps épais à queue très courte. Tête allongée, sa plus grande largeur est
égale à la distance comprise entre l’angle postérieur de la mâchoire et le
bord antérieur de l’œil. Narine entre 2 nasales dont l’antérieure très
grande, plus ou moins semi-lunaire. L’espace occupé par ces 2 écailles
nasales est plus large que le demi diamètre oculaire. Le museau (fig.)
141
est largement tronqué ; la rostrale plus large que haute est entouré par
7 écailles. Parmi celles-ci, la seconde à partir du rebord labial est ovalaire,
déprimée en son centre, disposée transversalement ; elle prolonge ainsi la
troncature dûe à la rostrale et forme un rebord saillant en avant de
l’espace nasale. Ce dernier est surplombé par 2 écailles sus-nasales agran¬
dies ; l’antérieure est la plus développée et forme un rebord saillant qui
rejoint en avant celui de la seconde péri-rostrale. Sous ce rebord s’ouvre
la fente de la fossette sensorielle caractéristique des Pseudocerastes.
La nasale antérieure est séparée de la rostrale par 1 rang d’écaille et
des labiales par 1 rang d’écaille également. L’oeil est entouré d’un cercle
de 18 écailles. Il n’existe aucune trace de prolongement écailleux en forme
de corne sus-oculaire sur la paupière. Entre l’oeil et les labiales on
compte 4 rangs d’écailles sous-orbitaires (les écailles péri-orbitaires non
comprises). Labiales supérieures : 14 à gauche, 16 à droite. Labiales infé¬
rieures : 18 dont une seule en contact avec l’unique gulaire.
Écaillure : D : 29-27-19. — V : 147. — A : 1. — Sc : 30/30.
Les 6 ou 7 premiers rangs latéraux d’écailles sont d’aspect granuleux,
non carénés, les autres écailles dorsales et céphaliques sont fortement
carénées.
Coloration. En alcool la teinte générale est pâle, sable gris, avec de
petites ponctuations noires, plus nettes sur le dessus de la tête et l’avant
corps. Vers l’arrière apparaissent progressivement des taches foncées plus
larges qui deviennent sur le 1 /3 postérieur du tronc et le 1 /3 antérieur
de la queue des barres transversales nettes, égales à l’intervalle clair qui
les sépare. Sur les flancs il existe de petites taches noires, de la valeur
d’une à deux écailles, beaucoup plus nettes sur la moitié postérieure du
tronc. Une barre noire est étendue entre l’œil et la commissure buccale.
Les 2/3 postérieur de la queue sont d’une teinte orangée très marquée
sur le vivant. La face inférieure est uniformément blanchâtre.
Longueur du corps : 280 mm ; de la queue : 24 mm.
L’exemplaire renfermait dans ses oviductes de petits ovules de 1 mm de
diamètre environ.
Cet espèce a été capturée dans un biotope de dunes de sable sur
substratum argileux après avoir suivi sa trace durant près d’une
heure. Cette trace escaladait les dunes, pénétrait dans les buissons
de Salsolacées puis finalement elle suivait une direction parfaite¬
ment rectiligne, sur une distance de 2 mètres de distance environ
pour atteindre, à 1 mètre au-dessus du point de départ, l’orifice
d’un terrier, sans doute de lézard, au fond duquel l’animal s’était
réfugié.
Le genre Pseudocerastes n’était connu jusqu’à présent que par les
espèces suivantes : Ps. persicus (Dum. et Bib.) de l’Iran et du Belout-
chistan, Ps. bicornis Wall du Waziristan (seul le type, en très mau¬
vais état a été décrit), Ps. fieldii K. P. Schmidt de Transjordanie,
de Palestine, du Sinaï et d’Arabie centrale. Ps. latirostris du N.-E.
de l’Iran est nettement distinct des formes précédentes ainsi qu’il
ressort de l’examen du tableau suivant.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.
Institut Pasteur de l'Iran.
— 143
Une nouvelle station a Hemichromis bimaculatus
en Afrique du Nord ■. La Mare de Kébili en Tunisie.
Par E. Postel.
Hemichromis bimaculatus Gill, Cichlidé largement répandu
dans les bassins fluviaux de l’Afrique intertropicale, existe égale¬
ment en Afrique du Nord. Pellegrin le dit même abondant dans
le Sud-algérien.
Aucune mention n’en ayant été faite jusqu’à maintenant en Tunisie
j’ai été étonné au mois de septembre dernier d’en trouver quelques
exemplaires dans un aquarium d’ornement que M. Adam, membre
de la Société des Sciences Naturelles, entretenait dans son appar¬
tement de Gabès. M. Adam accepta de me conduire à l’endroit où
il avait lui-même pêché ces poissons quelques jours avant : l’oasis
de Kébili au sud du Djérid.
Une mare ou plus exactement un système de mares (quatre au
total) plus ou moins grandes, reliées entre elles par des canaux,
occupe une dépression située en bordure de la palmeraie. La plus
étendue, sensiblement circulaire, mesure environ une quarantaine
de mètres de diamètre et atteint en son milieu trois à quatre mètres
de profondeur. Les autres s’échelonnent en chapelet. La plus petite
ne dépasse guère cinquante mètres carrés.
L’eau était douce et les Hemichromis nombreux. Nous avons pu,
avec un simple sac, capturer une dizaine d’individus qui n’ont
malheureusement pas supporté le voyage de retour à Salammbô
(banlieue de Tunis) où je comptais les entreposer à la Station Océano¬
graphique.
Il est probable que le complexe de Kébili, système entièrement
endoréique, présente au point de vue biogéographique un certain
intérêt. L’inventaire complet de sa faune et de sa flore mériterait
d’être entrepris. Les biologistes qui s’y attaqueront ne manqueront
certainement pas de noter l’extraordinaire abondance d’un crustacé
bien connu, Palaemonetes varions, dont la présence laisse croire à
une possible euryhalinité du milieu.
(Muséum. Laboratoire des Pêches Coloniales) .
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 2, 1957.
144 —
BIBLIOGRAPHIE
1951. Bertin (L.) . — Ichthyogéographie de l’Afrique du Nord. C. Ii.
som. Séances Soc. Biogéogr., 242.
1921. Pellegrin (J.). — Les Poissons des eaux douces de l’Afrique
du Nord française (Maroc, Algérie, Tunisie, Sahara). Mém. Soc.
Sc. Nat. Maroc, I, 2.
— 145
Protoures et Diploures des Açores et de Madère.
Par B. Co N D É .
J’étudie ici des matériaux recueillis d’une part sur 4 îles du
groupe des Açores (Terceira, Pico, Sâo Miguel, Santa Maria) par
M. l’Abbé H. Hœstlandt et d’autre part à Madère par M. J. M.
Bassot, la récolte de ce dernier m’ayant été communiquée par mon
ami Cl. Delamare De boutte ville. Bien que très maigre, le pro¬
duit de ces chasses présente un grand intérêt puisque les 5 spécimens
réunis se répartissent entre 4 espèces : 2 Protoures, dont l’un est
inédit, et 2 Campodéidés ; ce sont, de plus, les premiers représentants
de ces groupes signalés sur ces îles.
Protoures.
1. Acerentulus cf. gerezianus da Cunha 1952.
Ile de Sâo Miguel, hameau de Lagoa das Furnas, commune de ce
nom, ait. 300 m, en forêt : 1 larve I (9 segments abdominaux) ;
28-VUI-55.
Cet exemplaire se rapproche beaucoup de VA. gerezianus da Cunha
par les caractères du labre, du filament de soutien de la glande
maxillaire et surtout du tarse I ; à cet article, toutefois, le sensille c
est un peu plus court que d (27/35), ces deux phanères étant subé¬
gaux chez les gerezianus typiques ; les dimensions des autres sen-
silles concordent avec la diagnose de gerezianus : a = 25, b — 19,
/ = 38, e et g — 23.
Décrit des sierras de Gerez et de Sintra, d’après des adultes des
deux sexes et des larves II, A. gerezianus n’avait pas été retrouvé
ailleurs.
2. Acerentulus maderensis n. sp.
Madère, Caldeirao Yerde, près de Quiemadas, dans l’humus d’un
sous-bois de Bruyères arborescentes : 1 larve II (10 segments abdo¬
minaux) ; viii-56.
Tête. — Labre très réduit. Filament de soutien de la glande
maxillaire court ; la position de son renflement apical par rapport
à la branche maxillaire des fulcres n’a pu être précisée.
Thorax. — Le pronotum porte une rangée de 4 poils dont les
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 2, 1957.
fl
— 146
latéraux sont un peu plus courts que les submédians. Le méso- et le
métanotum, avec leurs régions pleurales, ont respectivement 20
et 18 poils.
Tarse I. Long. : 35,7 p.. Griffe : 11,5 p.. TR = 3,1. Appendice
empodial et sensille subsétiforme prétarsal s normaux.
La face tergale du tarse porte 3 sensilles : un proximal tx clavi-
forme, rectiligne ; un distal t3 bacilliforme ; un intermédiaire t3
subsétiforme, court.
Face postérieure avec 7 sensilles de calibres différents, a et d
étant beaucoup plus épais que les autres, et de longueurs inégales :
a est court (17), son apex n’atteignant pas l’embase de t2 ; b et g
Acerentulus maderensis n. sp., larve II. — A. Filaments de soutien des glandes maxil
laires. — B. Tarse I droit, face postérieure ; le groupe des sensilles tlt t2, a ’ et le
sensille f 8 vu de profil sont empruntés au tarse gauche.
sont subégaux (12) et plus courts que tous les autres ; c (16) est
à peine moins long que a ; d est le plus long de tous (26) ; e est
identique à c ; / est de longueur intermédiaire (20) entre a et d.
Face antérieure avec 2 sensilles (b’ manque toujours chez la
larve II) ; a’, relativement épais et légèrement styliforme, s’insère
un peu plus distalement que tv
Abdomen. — Chétotaxie typique du stade IL Appendices II et III
munis chacun de 2 soies, la subapicale plus longue que l’apicale.
Affinités. — L’espèce est immédiatement reconnaissable par les
caractères de son tarse I et tout spécialement par la forme insolite
du sensille t3 qui est bacilliforme, et non lancéolé comme il est de
règle chez les représentants du genre Acerentulus.
147 —
Diploures Campodéidés.
3. Campodea ( Monocampa ) quilisi Silvestri 1932.
Ile de Terceira, monte Brazil, commune d’Angra, ait. 100 m : 1 $ ;
28-ix-55.
Ile de Pico, hameau de Cais do Pico, commune de Sâo Roque,
ait. 100 m : 1 Ç; 21-ix-55.
Ces spécimens, amputés de leurs cerques, ressemblent beaucoup
à ceux que j’ai déterminés de Corse et du Maroc occidental. Les types
de l’espèce sont d’Espagne (Grenade).
4. Eutrichocampa hispanica Silvestri 1932.
Ile de Santa Maria, hameau de Farropo, commune d’Almagreira,
ait. 200 m : 1 Ç ; ll-vm-55.
Décrite d’Algésiras d’après des Ç, cette forme a été citée des
environs de Lisbonne (Lumiar, Serra de Monsanto) par Wygod-
zinsky (1944), sans mention du sexe des nouveaux spécimens.
Les antennes de notre exemplaire ont 22 articles (19-22 chez
les types) et le sensille bacilliforme de l’article III est postéro-
sternal, inséré entre les phanères d et e.
Faculté des Sciences de Nancy, Zoologie générale.
BIBLIOGRAPHIE
1952. Da Cunha (A. X.). — Quelques Protoures inédits de la Faune
Portugaise. Mem. e Est. Mus. zool. Univers. Coimbra, 212, 15 p.
1932. Silvestri (F.). — • Campodeidae ( Thysanura ) de Espana. Parte
primera. Eos, 8, pp. 115-164.
1944. Wygodzinsky (P. W.). - — Contribuiçao ao conhecimento dos Ento-
trophi e Thysanura ( Apterygota Insecta) de Portugal. I. Intra-
duçao. Familia Campodeidae [Entotrophi) . Rev. brasil. Biol., 4,
pp. 501-512.
148 -
BELORCHESTES GEBENNICUS A'. SP., NOUVEL ORIBATE SAUTEUR.
Par F. Grandjean.
Lorsque j’ai défini Belorchestes planatus en 1951 (1, pp. 18 à 20.
fig. 3 A à 3 D) je ne disposais que d’un exemplaire de cette espèce
aplatie, qui était la seule du genre et qui avait de nombreux caractères
communs avec une autre espèce aplatie de Zétorchestidé, Litholestes
altitudinis, seule espèce également du genre Litholestes. L’espèce
que je décris maintenant sous le nom de Belorchestes gebennicus est
intéressante parce qu’elle est normalement épaisse et qu’elle a néan¬
moins tous les caractères que j’ai attribués en 1951 au genre Belor¬
chestes. Elle les a même à un degré plus haut que planatus. Elle
confirme, par conséquent, la diagnose qui est donnée pour Belor¬
chestes dans le tableau générique des Zétorchestidés (1, p. 32).
L’aplatissement étant une adaptation à des conditions particulières
d’existence, gebennicus aurait été un meilleur type pour Belorchestes.
Fondée sur 3 exemplaires, la présente description est plus détaillée
que celle de planatus. J’ai pensé aussi, en la faisant, qu’il vaudra
sans doute mieux comparer les espèces encore inconnues de Belor¬
chestes, si l’on en découvre plus tard, à gebennicus qu’à planatus.
Les 3 exemplaires (un mâle et deux femelles) avaient été con¬
fondus dans ma collection avec des Diorchestes 1. Ils en ont exacte¬
ment le faciès et la forme générale. Je les ^i trouvés dans des mousses,
à terre, en septembre 1924, dans une localité des Cévennes (rochers,
de Païolive, près de Yagnas, Ardèche). Il n’y avait, dans la récolte,
aucune nymphe ou larve.
Description de l’adulte.
Taille, cuticule, poils. — Longueur : 325 à 345 p,. Couleur très
claire, jaunâtre ; je ne sais pas si ce caractère est spécifique ou vient
de ce que les 3 exemplaires étaient récemment éclos. L’animal est
terne en lumière réfléchie. Il est couvert par du cérotégument en
couche très mince. Sous le cérotégument la cuticule est brillante,
sans microsculpture, inégale, à légères dépressions ou bosses irrégu¬
lièrement réparties. Ces inégalités sont larges et très peu profondes.
1. Diorchestes Grandjean 1951 doit être remplacé par Microzetorchestes Balogh
1943 (2, p. 218). Je dis encore ici Diorchestes et Diorchestinae pour faciliter les références,
à mes publications antérieures, où le mot Diorchestes est seul employé.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 2, 1957.
— 149 -
On ne les voit que sur de fortes pentes en lumière transmise ou par
éclairage tangentiel en lumière réfléchie.
Les poils du corps, à l’exception des rostraux, des lamellaires et
des bothridiques, sont petits, fins, effilés, lisses.
Fig. 1. — Belorchestes gebennicus n. sp. — A (X 285), dorsal. — B (X 285), ventral ;
l’acétabulum IV est supposé vide. — C (X 700), l’organe préanal vu de dessus, les
volets anaux étant séparés du bouclier ventral et orientés verticalement ; de l’extré¬
mité bilobée partent des tendons très fins qui ne sont pas représentés. — D (X 700),
id., en projection sur le plan de symétrie.
Prodorsum. — Les lamelles LA, prolongées par les prolamelles
PR, sont de fortes carènes (fig. 2 B, 1 A, 2 A). Entre elles sont les
deux carènes CM, dites médianes, qui sont fortes aussi. Les tuber¬
cules d’où partent les poils rostraux sont indépendants des carènes
CM et logés dans l’espace étroit qui les sépare. Devant les tubercules,
jusqu’au bord du rostre, entre les deux carènes CM, est la fossette
ros traie /r.
— 150 —
Les poils rostraux, semblables à ceux des autres Diorchestinés,
sont couchés et partiellement contenus dans la fossette. A leur base
on ne les voit que par transparence quand l’Acarien est orienté
latéralement (fig. 2 A). Les lamellaires ont des barbules que l’on
voit beaucoup mieux dans l’orientation latérale que dans la dorsale.
Les interlamellaires sont lisses et petits comme ceux du notogaster.
Les sensilli sont en massue, largement barbelés, ou plutôt ciliés.
Les cils sont épais, longs, serrés et ils descendent bas sur la tige,
comme l’indique la figure 2 C. Je ne suis pas sûr d’avoir bien observé
leur forme car ils étaient peu distincts les uns des autres (parce
qu’ils étaient salis ? ; ou englués par du cérotégument ?). La massue
est à paroi mince. Elle est ovoïde et assez aplatie, car sa largeur,
comparée à sa longueur, varie du simple au double quand on l’ob¬
serve dans les différentes orientations (fig. 1 A, 2 A, 2 C).
Le bord bothridique est prolongé du côté antiaxial par une sorte
de plateau assez épais et très saillant (fig. 1 A, 2 A).
Le prodorsum est soudé complètement au notogaster. La ligne
de contact (je l’appelle la grande suture) est apparemment effacée,
sauf dans sa partie antiaxiale, derrière les bothridies.
La région dorsoséjugale est marquée par de grandes impressions
musculaires dont les formes varient beaucoup d’un individu à
l’autre. Il y en a 6 (trois paires). La paire postérieure hd, à la diffé¬
rence des deux autres, n’est pas à la surface interne de la cuticule.
Elle représente le dorsophragma ( hl , plus antiaxial, est le pleuro-
phragma).
Je rappelle qu’un dorsophragma (le processus opisthophrag-
matique de Michael) est une lame qui prolonge ou prolongeait le
sillon dorsoséjugal à l’intérieur du corps. Elle est de nature apodé-
matique et elle sert d’attache à des muscles. Ici elle est divisée en
deux moitiés, comme le plus souvent chez les Oribates supérieurs,
et on la voit partir de la cuticule sous un petit angle, en arrière,
quand on observe l’Acarien latéralement.
Ayant repéré par cet examen la base du dorsophragma et ayant
replacé l’Acarien dans l’orientation dorsale, on constate, pourvu
que l’on regarde très attentivement et que tous les muscles aient été
éliminés par l’acide lactique, que la grande suture n’a pas complète¬
ment disparu. Il en reste encore une trace entre les bases des deux
moitiés du dorsophragma et surtout du côté antiaxial de celles-ci.
Cette trace est plus ou moins nette et sujette, cela va de soi, à de
notables variations individuelles.
Notogaster. — Les 20 poils (fig. 1 A) ne sont pas ceux de la
notation Dometorina. Je leur ai mis la notation d’unidéficience en
supposant, ce qui est quasi certain, que les poils manquants sont
Cg, dttj dïïij dp et ps^t
151 —
Le sillon huméral existe, de chaque côté, mais il est tellement
effacé qu’on ne le voit qu’en lumière réfléchie et avec peine.
On remarque surtout dans la région humérale, au bord du noto-
Fig. 2. — Belorchestes gebennicus n. sp. — A (X 285), latéral ; le gnathosoma, les
volets génitaux et les volets anaux ont été enlevés ; les pattes aussi, sauf les trochan¬
ters I et II, lesquels sont représentés schématiquement par un cercle. — B (X 380),
de devant, id., pour montrer le bord rostral, les carènes et les tecta ; le poil rostral
gauche a été supprimé. — C ( X 700), le sensillus droit projeté en plus grande longueur
et en plus grande largeur de sa massue. — D (X 480), patte IV gauche ; elle n’a pas
été séparée du corps ; l’animal est de profil et renversé obliquement sur le dos afin
que la patte IV soit à plat, c’est-à-dire puisse être mise au point simultanément sur
toute sa longueur ; si l’animal était orienté comme en A cette patte serait dirigée
en avant jusqu’au génual puis dressée verticalement ; on a dessiné ce qui est devant
et au-dessus de l’acétabulum afin que l’on puisse comparer à la figure A.
gaster, près de la bothridie, une forte saillie anguleuse. C’est la
plus forte que j’aie vu jusqu’ici chez les Zetorchestidés. Je la désigne
par processus huméral. Elle dépasse un peu, en le surmontant, le
plateau de bordure de la bothridie. Sur la figure 1 A on ne la voit
152
à droite qu’incomplètement, parce que le sensillus est projeté sur
elle. On la voit mieux à gauche et sur la figure 2 A.
Le processus huméral n’appartient pas seulement au notogaster.
Il appartient aussi à la cuticule pleurale car il se rattache sans solu¬
tion de continuité à la grande carène kj (fig. 2 A). La soudure du
notogaster au prodorsum va jusqu’à lui.
Caractères latéraux et ventraux. — Entre la carène LA-
PR et le premier pedotectum, de chaque côté, passent 2 tecta, l’un
grand, qui est le tutorium TU, et l’autre petit, parallèle au précédent,
que j’appelle provisoirement le sous-tutorium (ST U). A leurs extré¬
mités postérieures ces deux tecta sont réunis par une arête précise
en faible saillie. A leurs extrémités antérieures ils atteignent, ou
presque, comme la prolamelle et la carène médiane, le bord du
camérostome, de sorte que l’animal, observé de devant (fig. 2 B)
a un curieux aspect. Entre les pedotecta I on compte 8 carènes
ou tecta. Avec les pedotecta I et II, qui complètent la série en
arrière, on en a 12, tous au propodosoma.
Le pedotectum I, désigné par PDI sur la figure 2 B, à droite,
est « composé ». Sa partie postérieure ressemble au sous-tutorium.
Elle est distincte de l’antérieure en avant car elle vient mourir
à la surface antiaxiale de cette dernière sans s’y raccorder (fig.
2 A).1
Le pedotectum II, non représenté sur la figure 2 B, est de style
tout à fait normal.
L’acétabulum III est assez particulier, mais c’est surtout l’acéta-
bulum IV qui attire l’attention, car il est beaucoup plus grand que
les autres. Il n’est pas aligné sur eux (fig. 2 A). Si l’on a réussi à le
vider sans l’abîmer, c’est-à-dire à en extraire la partie du trochanter
qu’il contient, on constate que son ouverture ne ressemble pas du
tout à celle d’un acétabulum IV ordinaire. Elle est exactement et
simplement limitée, de forme oblongue et les deux bords les plus
longs sont sensiblement rectilignes et parallèles. Le pédoncule du
trochanter, à l’endroit où il pénètre dans l’acétabulum, ne peut pas
avoir cette forme puisqu’il doit tourner. Il est rond, en effet, et son
diamètre est égal à la dimension transversale de l’ouverture. On
imagine, par conséquent, qu’il peut coulisser de haut en bas ou de
bas en haut, et qu’il le fait quand l’animal saute 2.
Les muscles du saut s’attachent au 4e trochanter par des tendons
1. En 1951, j’ai dessiné le pedotectum I de planatus comme s’il était simple (1, fig.
3 C). Ce pedotectum est semblable, en réalité, à celui de gebennicus.
2. Ce n’est qu’une hypothèse, mais que la patte IV soit capable de tourner d’un
très grand angle est une certitude. Les orientations extrêmes des trochanters IV,
sur mes 3 individus de gebennicus, morts par immersion dans l’alcool, différaient
de 160°. J’ai observé des différences analogues, peut-être même plus grandes, chez
Diorchestes et Zetorchestes.
153
très nombreux formant plusieurs groupes. A leur autre bout ces
muscles sont fixés au bouclier ventral, la région occupée par leurs
insertions allant jusqu’au 1er épinière en avant et au delà du pont
anogénital en arrière. J’ai représenté ces muscles, d’une manière
schématique et approximative, par des lignes pointillées rayon¬
nantes (fîg. 1 B, 2 A). Un faisceau pleural, derrière l’acétabulum IV
m’a paru séparé du grand faisceau ventral près du trochanter. En
arrière, ses impressions cuticulaires font suite, sans zone vierge
intercalée, à celles du grand faisceau ventral (fig. 2 A).
Sur la figure 1 B la réticulation qui est du côté gauche représente
les impressions musculaires du faisceau ventral. Elle n’est dessinée
qu’incomplètement (elle va plus loin en avant et sur les côtés).
La région pleurale est traversée verticalement par la grande
carène kj (fig. 2 A). Entre cette carène et la surface en retrait qui
est sous la bothridie et qui porte le poil exobothridique, la cuticule
est vue sur sa tranche dans l’orientation latérale, car elle est presque
perpendiculaire au plan de symétrie. Elle n’est certainement pas
convexe en avant, mais plutôt concave. La carène kp, oblique
et beaucoup moins saillante que kj, se dirige vers le 4e acétabulum.
Les poils épimériques répondent à la formule (3 — 1 — 3 — 3).
Ils sont tous devant les volets génitaux (fig. 1 B).
L’apodème 3 a une base très courte qui se projette ventralement
sur l’extrémité de la petite carène es. Cette carène est précise et très
peu saillante.
L’ovipositeur est long et semble normal, mais je l’ai mal vu.
Il n’y a que 2 paires de poils adanaux (la paire ad3 manque).
L’organe préanal (fig. 1 B, 1 C, 1 D) est creux, en caecum arrondi
au bout, comme celui des autres Zetorchestidés. Le caecum est
bilobé. La cavité peut être obstruée partiellement par des excrois¬
sances chitineuses. Sur l’individu dessiné elle était coupée par une
cloison transversale.
Gnathosoma. — La mandibule est courte, robuste, à dents
fortes et normales. Les dents ne sont pas plus colorées que le reste
des mors. Les poils a, m et h sont petits, minces, lisses. Le palpe n’a
rien de particulier.
Pattes. — Leurs formules de I à IV, pour les poils et les solé-
nidions, sont les suivantes : trochanters (1 — 1 — 2 — 1) ; fémurs
(4 — 4 — 3 — 2) ; génuaux (2 — 2 — 1 — 1) et (1 — 1 — 1 — 0) ;
tibias (3 — 3 — 2 — 3) et (2 — 1 — 1 — 1) ; tarses (17 — 14 — 13 —
12) et (3 — 2 — 0 — 0). Ce sont les mêmes que pour planatus.
Tous les ambulacres sont pareils et monodactyles, à ongle bien
formé, quoique minuscule. L’ongle IV est le plus petit (fig. 2 D).
Les ongles I et II sont un peu plus grands. L’ongle III est intermé¬
diaire entre II et IV.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 2, 1957.
11
— 154 —
Aucun poil p, aux tarses, n’est palmé. Les poils p sont très petits,
simples. Je n’ai pas réussi à voir s’ils ont ou non des encoches à leur
extrémité.
Les aires poreuses sont comme chez planatus et L. altitudinis.
Je ne les ai pas représentées sur la figure 2 D.
Pour les formes des articles et la chaetotaxie on peut se reporter
à ce que j’en ai dit et figuré chez altitudinis (1, fig. 5 A à 5 F).
J’indique plus loin quelques différences. Numériquement, en ce qui
concerne les phanères, elles se réduisent à la présence, chez geben-
nicus, de 3 poils qui manquent à altitudinis. Les 3 poils sont it’I,
it’ II et le poil antilatérodorsal du fémur III.
Aux pattes I le fémur est caréné en avant, à son bord ventral.
Le solénidion cp 2 a la longueur du tibia et <p 1 est très long, tactile.
Le famulus est couché dans une fossette, exactement comme sur
la figure 5 E de 1951 (celui de planatus, d’après la figure 3 D, est
dressé). Le poil s du tarse a la position et la forme eupathidiques,
comme sur la figure 1 G de 1951 (relative à Zetorchestes), tandis que
ce poil est un poil ordinaire implanté derrière les a chez planatus.
A cela près et en ajoutant pour gebennicus un poil it’ placé comme,
sur la figure 1 G précitée, on aurait ici pour le tarse une figure sem¬
blable à la figure 2 G de Diorchestes.
Je n’ai pas vu le canal de s ni celui des p mais ces 3 poils se com¬
portent comme des eupathidies.
Le solénidion cù 2 est très long, tactile. Le solénidion m 1, beau¬
coup plus court, est baculiforme et sans compagnon à sa base. Le
poil /t” a donc disparu.
Aux pattes II le fémur a une grande lame ventrale et c’est le
génual qui porte le solénidion tactile. Le tibia n’a qu’un solénidion
baculiforme. Une figure de gebennicus reproduirait ma figure 5 D
de 1951. Au tarse on a ici le poil it’ comme à I.
Aux pattes III le fémur a aussi une lame ventrale, plus grande
qu’à II et allant d’un bout à l’autre du fémur.
Pour les pattes IY la figure 2 D du présent travail donne les
principaux caractères. Le poil ft” est un gros calcar de saltation.
Le poil VT est aussi un calcar, plus petit. Les poils v’T et pv sont
épais, spiniformes. Le poil a” est plus gros que le poil a’.
Le trochanter IV est le plus grand que j’aie vu chez les Dior-
chestinés. Il est coapté dorsalement au fémur car il le moule par la
concavité de son processus. Les bords de la concavité sont deux tecta
pseudosymétriques qui vont de l’articulation à la pointe du processus.
Celui des deux tecta qui est paraxial est plus développé que l’autre.
155 —
Comparaison et remarque.
1. Gebennicus diffère de planatus par sa forme non aplatie et par
les caractères suivants :
L’acétabulum IV est plus grand, le trochanter IV est plus large,
plus prolongé dorsalement sur le fémur, et l’ergot principal de sal-
ration ft” est plus gros. Gebennicus est donc un sauteur plus puissant
que planatus.
Le sensillus est largement empenné sur sa tige, celle-ci est beau¬
coup plus longue et la massue est notablement comprimée, moins
ovoïde.
Les carènes médianes du prodorsum sont plus allongées et plus
rapprochées l’une de l’autre. La fossette rostrale est plus déclive
de sorte qu’on la voit bien dans l’orientation dorsale. Le processus
huméral est plus saillant. Le tutorium atteint le bord rostral, ou
presque. Le sous-tutorium est joint au tutorium, en arrière, par une
ligne en relief. Le trou circumgénital est plus près du trou circu-
manal. L’organe préanal est bilobé. Le poil s du tarse I est eupa-
thidique par sa forme et sa position.
2. J’ai désigné par y, sur la figure 2 A, non loin du bord bpv du
bouclier ventral, sur l’opisthosoma, un groupe d’insertions tendi¬
neuses. Les tendons qui en partent, bien visibles par transparence,
font avec la cuticule un grand angle et les muscles correspondants
ne se dirigent pas du tout vers la 4e patte. Dans la même région,
chez la plupart des Oribates supérieurs, peut-être chez tous, on
observe un groupe de même apparence, mais il est plus près du
4e acétabulum. Le groupe y aurait-il reculé chez gebennicus afin de
laisser place aux muscles de saltation du faisceau pleural ? C’est une
hypothèse à faire, car elle est logique.
La même hypothèse conviendrait vraisemblablement aussi pour
les insertions 3, celles qui sont entre le volet génital et la 4e patte,
de chaque côté. Ici fi est voisin du bord génital, devant le poil ag
(fig. 1 B).
Les insertions fl et y sont chez planatus aux mêmes emplacements
que chez gebennicus. Il faudra voir où elles sont chez les autres
Oribates sauteurs.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
1. Grandjean (F.). — ■ Étude sur les Zetorchestidae (Mém. Mus. nat. Hist.
natur. Paris, nouvelle série, Zoologie, t. 4, pp. 1 à 50, 1951).
2. Id. — Observations sur les Oribates, 32e série (Bull. Mus. nat. Hist.
natur. Paris, 2e série, t. 27, pp. 212 à 219, 1955).
156
Un nouveau Myriapode Diplopode df. Côte D'Ivoire
Peridontopyge vachoni, NOV. SP.
Par Jean-Marie Démangé.
Monsieur le Professeur Vachon nous a remis aux fins de déter¬
mination un certain nombre de Myriapodes d’Abidjan (Côte-
d’Ivoire) parmi lesquels nous avons reconnu l’existence d’une espèce
nouvelle que nous sommes heureux de lui dédier.
Peridontopyge vachoni Nov. Sp.
^ 67 segments dont 1 apode.
Coloration brun rouge avec bande foncée à chaque segment. Dernier
article du corps rouge, pattes jaune clair ainsi que les antennes et la partie
labiale de la tête.
Labre avec échancrure médiane déprimée, abritant une grosse dent
courte. 6 fossettes pilifères prélabiales. Sillon occipital profond rejoignant
en avant deux sillons transverses étendus jusqu’aux champs ocellaires et
débutant en arrière à partir de deux autres sillons transverses. Ces sillons
délimitent deux plages symétriques de couleur plus foncée, s’arrêtant
latéralement aux champs ocellaires. Champs ocellaires relativement petits,
placés très près de la fossette antennaire, très écartés l’un de l’autre, (de
près de trois fois le grand diamètre de l’un d’eux). Ocelles aplanis au
nombre de 48 (11, 11, 10, 8,5, 3). Antennes longues, dépassant le 5e seg¬
ment. Stipes mandibulaires avec partie antérieure saillante.
Col brillant. Lobes carrément taillés, à angles antérieurs fortement
saillants, en pointe (fig. 2). Surface creusée, en plus du sillon marginal
en angle aigu, de deux sillons en gradins presque rectilignes. Bord des
stipes mandibulaires fortement saillant en carré.
Stries circulaires très régulières, fines, se rejoignant sur le dos. Sillon
suturai profond. Les pores débutent au 5e segment, écartés du sillon sutu¬
rai. Sillons longitudinaux bien imprimés, peu nombreux, au 2e segment,
5 à 6. Ils sont plus nombreux (environ une quinzaine) vers le milieu du
corps et bien imprimés.
Dernier segment et valves couverts de ponctuations denses et fines.
Dernier segment ridé dorsalement et latéralement et rétréci brusque¬
ment en arrière (fig. 3). Valves saillantes, sans trace de bourrelets ni de
dénivellation, bords non en contact. Epines dorsales grosses et relevées
vers le haut. Deux crins sur chacun des bords. Sternite préanal en demi-
cercle.
Gonopodes. — Hanches longues et étroites, à bords à peu près paral¬
lèles (fig. 1), fortement écartées l’une de l’autre. Extrémité du feuillet
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 2, 1957.
Peridontopyge vachoni nov. sp.
Fig. 1. Gonopodes, face antérieure. — Fig. 2. Tête et col. — Fig. 3. Dernier segment. —
Fig. 4. Extrémité du télopodite, face postérieure. — Fig. 5. Extrémité du télopodite,
face antérieure. — Fig. 6. Extrémité de la hanche du gonopode gauche, face posté¬
rieure.
— 158
antérieur portant un lobe chitineux pointu, transparent (a), supportant
une petite épine dirigée latéralement (fig. 6). Feuillet postérieur (fp)
prenant naissance à la base du feuillet antérieur entre les deux branches
coxales, pour disparaître sous le feuillet antérieur. Son extrémité distale
s’épanouit en lobe dirigé postérieurement (6) et terminé en pointe
aiguë (fig. 6).
La branche apicale du fémur (fig. 4 et 5), au-delà de la grande cour¬
bure est courte, son extrémité n’est pas renflée, mais s’accompagne d’un
talon épais (c) dont la courbure est très nette. Pas d’épine tibiale. Pro¬
cessus tarsal lamellaire, très important, présentant à la base une pointe
large dirigée vers l’extrémité de l’article (d) . Cette base s’amincit brusque¬
ment et se réduit à une branche étroite s’épanouissant à l’extrémité en
un processus complexe (e) portant à la base une forte pointe également
dirigée vers l’extrémité de l’article. Le processus tarsal tout entier est
enveloppant et le lobe distal se retourne pour recouvrir la base du rameau
séminal. C’est pour cette raison que dans la figure 4 nous n’avons pu
dessiner cette partie que vue de face ce qui donne à l’organe un contour
différent de celui de la figure suivante.
Rameau séminal à base très importante en dent épaisse et large (/)
dirigée vers l’avant. Sous le rameau séminal, on peut remarquer un talon (g)
Une deuxième dent se place au bord du rameau séminal (h). Ensuite
l’organe s’amincit progressivement vers l’extrémité. Le reste du gonopode
est constitué par des feuillets hyalins s’élargissant vers l’extrémité et
possédant trois épaississements chitineux plus ou moins pigmentés,
pointus et lobés (p). De plus sur la face opposée on remarque une crête
plissée (i) . L’extrémité de l’organe se retourne vers la base.
Cette espèce est voisine de Peridontopyge aberrans Att., mais elle
s’en distingue par différents caractères :
P. vachoni possède 6 fossettes pilifères. Les lobes latéraux du
collum portent deux sillons très profonds et un troisième au bord
antérieur en plus du sillon marginal fin alors que P. aberrans n’a
que deux sillons. Le bord des stipes possède un prolongement carré
qui manque chez aberrans L
Le feuillet coxal se divise en deux lobes, l’un arrondi portant
une longue épine, l’autre en forme de crochet chez aberrans, alors
que chez vachoni les deux lobes sont arrondis, larges et se terminent
chacun par une pointe (fig. 6 « et b).
En ce qui concerne le télopodite, le talon du rameau séminal
est plus important et ne porte qu’une seule dent chez vachoni.
Le processus tarsal est plus complexe chez la nouvelle espèce et ne
se termine pas en pointe. Il porte une forte excroissance tarsale
pointue que ne possède pas aberrans. D’autre part, la crête du tarse
est différente.
Laboratoire de Zoologie [Vers et Crustacés) du Muséum.
1. C. Attems est un trop bon observateur pour avoir négligé un détail aussi
important. Si ce lobe avait existé sur les spécimens qu’il a examinés il n’aurait pas
manqué d’en faire mention.
159 —
Suit UNE NOUVELLE ESPÈCE DE METOPONORTHUS
APPARTENANT AU SOUS-GENRE SOTERISCUS.
(ISOPODES TERRESTRES).
Par A. Vandel.
ASSOCIÉ DU MUSÉUM
J’ai reconnu, dans une étude précédente (Vandel, 1956), la néces¬
sité d’instituer, dans le grand genre Metoponorthus, une nouvelle
coupure s’ajoutant à celles qui avaient été précédemment proposées
(Vandel, 1946). Ce sous-genre qui a reçu le nom de Soteriscus,
peuple l’archipel des Canaries, Madère, l’extrême sud de l’Espagne,
le Maroc, et l’Algérie. Cette répartition géographique est remarquable
en ce sens qu’elle prouve la parenté qui relie les Metoponorthus
macaronésiens aux représentants de la faune bético-rifaine.
Depuis la publication de cette étude, j’ai eu l’occasion d’examiner
les récoltes rassemblées par M. J. Mateu, dans l’archipel du Cap-
Vert. Ce matériel renferme un nouveau représentant du sous-genre
Soteriscus. Il est proche des espèces déjà décrites, mais il appar¬
tient incontestablement à une unité spécifique distincte. L’existence
de cette espèce, propre aux îles du Cap-Vert, confirme et renforce
les conclusions biogéographiques qui ressortaient de l’étude du
matériel isopodologique reucilli par M. J. Cadenat dans cet
archipel. Cet examen conduisait à reconnaître « l’existence d’une
faune endémique, propre à l’archipel du Cap-Vert, encore que réduite
et étouffée par l’invasion des ubiquistes et des cosmopolites ». « La
présence d’incontestables endémiques [dans cet archipel] s’oppose
à l’idée d’un peuplement accidentel » ; elle permet de dénier « aux
îles du Cap-Vert, la qualité à’ îles océaniques ». On est obligé « d’ad¬
mettre que les îles du Cap-Vert ont été autrefois réunies aux Canaries
et à Madère, et par leur intermédiaire, à la péninsule ibérique ».
(Vandel, 1954).
Metoponorthus (Soteriscus) mateui n. sp.
Stations. — 1) San Vicente. — Monte Verde ; 774 m d’alt. —
6. 11-1955. J. Mateu leg. : 2 4 Ç dont 2 ovigères.
2) Santo Antao, — Chao de Lagoa ; 1.250 m d’alt. — 12-15.
III. 1955. J. Mateu leg. : 1 <?, 2 $.
Si l’on en juge par ces récoltes, cette nouvelle espèce semble cor-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 2, 1957.
160 -
respondre à une forme d’altitude. C’est l’une des rares rélictes de
la faune originelle qui ait subsisté jusqu’à nos jours dans l’archipel
caboverdien, en dépit des bouleversements survenus depuis la
venue de l’homme.
Description. — Taille : 6 X 2 mm.
Coloration : brunâtre ; une série de taches blanches sur la ligne
médiane ; zones de linéoles très apparentes ; pleurépimères pig¬
mentés ; noduli latérales bien apparents sous la forme d’un point
blanc. Pléon foncé, sauf à la base. Péréiopodes et pléopodes pig¬
mentés.
Œil : normal, formé de trois rangées d’ommatidies.
Caractères tégamentaires. — a) Téguments parfaitement lisses,
brillants, dépourvus de toute trace de granulations.
b) Carapace dépourvue de pruinosité, et revêtue d’écailles imbri¬
quées peu nombreuses.
c) Un sillon latéral net, peu profond, mais bien apparent au bino¬
culaire.
d) Un champ glandulaire allongé, occupant toute la marge,
renfermant un petit nombre de pores (voir Tableau). De plus, de
nombreux pores sont dispersés à la surface des tergites, entre les
soies-écailles (Fig. 1).
e) Noduli latérales situés presque sur une même ligne, les écarts
par rapport à la moyenne étant faibles (voir Tableau). Cependant,
le nodulus IV occupe la position la plus excentrique, comme il est de
règle chez les Porcellionidae.
Tableau des Valeurs numériques relatives aux
Caractères tégumentaires.
Dans le Tableau, b indique la distance qui sépare le nodulus du bord
postérieur du segment, et d, la distance qui sépare le nodulus du bord
latéral ; c est la longueur du métatergite ramenée à 100.
Caractères somatiques. — a) Céphalon : appartenant au type
Metoponorthus. Ligne frontale arquée, mais ne formant point de lobe
médian. Lobes latéraux à peu près inexistants.
— 161 —
b) Péréion : pleurépimères étroits ; bord postérieur du premier
péréionite régulièrement arrondi ; pas d’impression transversale.
c) Pléon (Fig. 2) : en léger retrait par rapport au péréion ; néo-
pleurons grands, étalés.
à ) Telson (Fig. 2) : terminé par une pointe courte, réunie à la
base par des angles nets.
Appendices. — Uropodes (Fig. 2) : courts.
Caractères sexuels mâles. — a) Une forte brosse carpienne (mais
qui ne se continue point sur le méros) est présente sur les trois
premières paires de péréiopodes.
b) Péréiopode VII : non différencié.
c) Premier pléopode : exopodite (Fig. 3) à lobe interne largement
tronqué à son extrémité ; bord interne garni de fortes tiges.
Affinités. ■ — Cette nouvelle espèce se rapproche de :
1) stricticauda Dollfus, par le faible nombre de pores marginaux,
par l’emplacement du premier nodulus, et par la forme de l’exopodite
du premier pléopode mâle ;
2) de gaditanus Vandel, et de juscovariegatus (Lucas), par les
valeurs des coordonnées des noduli latérales.
— 162
3) de fuscovariegatus (Lucas), par la brièveté des uropodes.
Par ailleurs, la nouvelle espèce peut être distinguée des quatre
autres espèces connues grâce au Tableau suivant :
Tableau de détermination des espèces de Metoponorthus
appartenant au sous-genre Soteriscus.
A. — Exopodite des uropodes très long et très étroit . B
Exopodite des uropodes fusiforme . D
B. — Longueur de l’exopodite de l’uropode supérieure à celle du pléon.
Champs latéraux renfermant de nombreux pores . C
Longueur de l’exopodite de l’uropode égale à celle du pléon.
Champs latéraux dépouvus de pores, wollastoni Paulian de Félice.
C. — Lobes céphaliques latéraux absents. Lobe interne de l’exopodite
du premier pléopode mâle court et arrondi, stricticauda Dollfus
Lobes céphaliques latéraux individualisés. Lobe interne de l’exo¬
podite du premier pléopode mâle formant une pointe très
allongée, triangulaire . gaditanus Vandel
D. ■ — Lobes céphaliques latéraux individualisés. Lobe interne de l’exo¬
podite du premier pléopode mâle formant une pointe très
allongée . fuscovariegatus (Lucas)
Lobes céphaliques latéraux absents. Lobe interne de l’exopodite
du premier pléopode mâle tronqué . mateui n. sp.
BIBLIOGRAPHIE
Vandel (A.). — 1946. — Crustacés Isopodes terrestres (Oniscoidea)
épigés et cavernicoles du Portugal. — Etude des récoltes de Monsieur A.
de Barros Machado. • — Anaïs Faculd. Cienc. Porto, XXX, pp. 135-427.
Vandel (A.). — 1954. — Mission J. Cadenat aux Iles du Cap-Vert. —
Isopodes terrestres. — Bull. Inst, franç. Afrique Noire, XVI, sér. A,
pp. 466-478.
Vandel (A.). — 1956. — Sur un nouveau sous-genre de Metoponorthus et
son intérêt biogéographique. (Crustacés ; Isopodes terrestres). — Rev.
franç. Entomologie, XXIII, pp. 21-30.
163
Ophiures rares ou nouvelles des côtes de Sierra-Leone.
Par Gustave Cherbonnier.
M. Alan Longhurst, du West African Fisheries Research Insti-
tute de Freetown, me fit parvenir récemment une petite collection
d’Echinodermes récoltés par lui sur les côtes de Sierra-Leone.
Bien que de peu d’importance puisqu’elle ne renferme que 25
exemplaires, cette collection est très intéressante en ce qu’elle
apporte des documents rares sur une région encore mal connue.
Les Ophiures, qui font l’objet de ce présent travail, sont
au nombre de 21. On y dénombre une espèce nouvelle : Amphio-
plus ailsaclarki nov. sp. et d’autres qui n’avaient jamais été
retrouvées depuis leur description originale, comme Acrocnida
semisquamata (Kœhler), Amphiura sculpta A. M. Clark et Ophiop-
teron atlanticum Kœhler. L’unique échantillon adulte que j’ai pu
étudier de cette dernière espèce m’a permis de préciser qu’elle
appartient vraiment au genre Ophiopteron et qu’il ne s’agit pas d’une
espèce d’ Ophiothrix dont les jeunes passent par un stade Ophiopteron,
ainsi que l’ont démontré H. L. Clark et Th. Mortensen pour
quelques espèces Indo-Pacifiques.
Ordre OPHIURAE Muller et Troschel.
Famille Ophiothrichidae.
Ophiopteron atlanticum Kœhler, 1914.
(Fig. 1, A, B, C).
Ophiopteron atlanticum, Kœhler, 1914, p. 212, pl. X, fig. 6, 7,
11 et 12 ; Mortensen, 1932, p. 19 ; A. M. Clark, 1955, p. 24.
Sierra-Leone, station D. 8, le 16-ii-1954, dragage, 1 ex.
L’unique exemplaire est assez mal conservé. Trois de ses bras
sont coupés presque à ras du disque ; les deux autres, incomplets,
à peu près de même taille, mesurent environ 10 mm. de long et
possèdent respectivement 22 et 24 articles ; compte-tenu des obser¬
vations et des photos de Kœhler qui attribuent aux bras des
syntypes une longueur égale à trois fois et demie le diamètre du
disque, il est vraisemblable que la taille des bras de notre échantillon
ne dépassait pas 18 mm.
Le disque (fig. 1, C) a un peu plus de 5 mm. de diamètre et est donc
nettement plus développé que celui des exemplaires de Kœhler dont le
plus grand n’atteignait pas 4 mm. Sa face dorsale est couverte de plaques
légèrement imbriquées et une seule d’entre elles porte un de ces longs
Rulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 2, 1957.
164
piquants signalés en plus ou moins grande abondance chez les syntypes ;
comme ces piquants se détachent très facilement, il est possible qu’ils
aient disparus lors de la capture ou durant le transport. Le milieu du
disque est occupé par une très grande centro -dorsale légèrement conique,
cerclée de deux rangs de plaques inégales. Les aires interambulacraires
sont couvertes de grandes plaques allongées qui diminuent de taille vers la
périphérie du disque où elles disparaissent sous un revêtement de longs
bâtonnets dont le sommet se termine par trois ou quatre spinules. Les
boucliers radiaux sont très grands, triangulaires, trois fois plus longs
que larges ; ils sont contigus en dehors sur près de la moitié de leur lon¬
gueur, et séparés en dedans par une rangée de plaques lancéolées ; ces
plaques et les boucliers sont totalement dépourvus de traces de piquants.
Les plaques brachiales dorsales (fig. 1, G) sont petites, ovalaires, mas¬
sives, à surface très convexe ; les huit ou dix premières sont contiguës,
les autres deviennent nettement séparées ; je n’ai pas constaté la pré¬
sence, sur leur bord distal, des deux minuscules piquants indiqués par
Kœhler, mais qui n’existent pas sur tous ses échantillons.
La face ventrale du disque (fig. 1, A) porte des bâtonnets plus courts
et plus graciles que ceux de la face dorsale ; chacun d’eux s’articule sur
un mamelon porté par une petite plaque circulaire ou ovoïde. Les boucliers
buccaux sont losangiques, plus larges que longs ; ils sont souvent séparés
de la première plaque brachiale ventrale par un prolongement, parfois
assez large, des plaques adorales. Les fentes génitales sont larges mais
assez courtes par suite de la présence de plaques génitales très déve¬
loppées. Les plaques brachiales ventrales sont plus longues que larges,
avec un bord distal d’autant plus excavé que l’on s’éloigne davantage
du bord du disque ; les trois ou quatre premières plaques sont contiguës
alors que les suivantes sont plus ou moins nettement séparées ; certaines
portent une esquisse de sillon longitudinal médian. Le pore tentaculaire
est très grand alors que l’écaille tentaculaire est petite, triangulaire,
parfois terminée par deux ou trois petites pointes parallèles ou divergentes.
Les plaques latérales portent d’abord huit piquants (fig. 1, B) qui se
réduisent à six à partir du septième article. Le premier piquant ventral
est très court et prend rapidement la forme d’un crochet armé de 2 à
3 spinules aiguës ; le deuxième, un peu plus long, est élargi et épineux au
sommet ; le troisième est bien plus long, plus grêle et son sommet légère¬
ment élargi porte 2 à 3 spinules ; les cinq autres piquants, longs, fins et
lisses, sont réunis par la membrane caractéristique du genre Ophiopteron ;
cette membrane réunit encore les trois derniers piquants du 24e article,
alors qu’elle disparaissait dès le douzième article dans les échantillons de
Kœhler.
Répartition géographique : Sénégal, Sierra-Leone, Côte de l’Or,
Congo français, Angola, entre 11 et 64 mètres.
Observations sur les diverses espèces d’ Ophiopteron et sur la validité
de ce genre.
Le genre Ophiopteron a longtemps contenu sept espèces indo¬
pacifiques : O. elegans Ludwig, O. gratum, 0. puncto-coeruleum,
166
0. sibogae et O. oitiense Kœhler, 0. alatum A. H. Clark, 0. gymnatum
Mac Intosh, et une seule espèce vivant sur les côtes occidentales
de l’Afrique équatoriale : O. atlanticum Kœhler. Ces espèces diffèrent
essentiellement de celles rangées dans le genre Ophiothrix par la
présence d’une membrane unissant un certain nombre de piquants
des plaques latérales, membrane qui manque complètement chez les
exemplaires Adultes à' Ophiothrix.
Dès 1921, H. L. Clark remarquait que les piquants des jeunes
exemplaires à' Ophiothrix striolata Grube étaient réunis par une
membrane qui se résorbait progressivement pour disparaître com¬
plètement chez les exemplaires adultes. Une étude comparée de
nombreux échantillons l’amenait à conclure que Ophiopteron
puncto-coeruleum Kœhler n’était autre chose qu’une forme jeune
de Ophiothrix striolata Grube.
En 1932, Mortensen reprenait cette question d’un stade Ophiop¬
teron présenté par certaines espèces A’ Ophiothrix. Un abondant
matériel lui permit d’arriver à la conclusion suivante : Ophiopteron
gratum et O. gymnatum ne sont que de jeunes individus A’Ophio-
thrix martensi Lyman ; Ophiopteron elegans et O. vitiense, dont les
piquants sont toujours réunis par une membrane, quel que soit
l’âge de l’animal, sont de vrais Ophiopteron. Ne connaissant les
autres espèces que par la description des auteurs, il ne pouvait se
prononcer sur leur appartenance générique. Or, l’individu A'Ophiop-
teron atlanticum que je possède est adulte et, comme la membrane
persiste, on peut affirmer qu’il s’agit effectivement d’un Ophiopteron.
Ce dernier genre se limiterait donc actuellement à trois espèces
certaines : O. elegans, O. viliense et O. atlanticum et à deux douteuses :
O. alatum et O. sibogae.
Si certaines espèces A’ Ophiothrix passent par un stade Ophiopteron,
d’autres, comme Y Ophiothrix fragilis de nos côtes, est toujours
dépourvue de membrane ; il est certain que de nombreux Ophio¬
thrix sont dans ce cas. Il est donc à peu près certain que le vaste
genre Ophiothrix devra être démembré, mais les observations ne
sont pas encore assez nombreuses et le matériel trop peu abondant
pour permettre de préciser les caractéristiques de ce ou de ces nou¬
veaux genres.
Famille Ophiactidae.
Ophiactis lütkeni Marktanner-Turneretscher.
Ophiactis lütkeni, Marktanner-Turneretscher, 1887, p. 298,
pl. 12, fig. 7-8 ; H. L. Clark, 1915, p. 266 ; A. M. Clark, 1955,
p. 34, fig. 11.
Ophiactis africana, Kœhler, 1911, p. 17, pl. III, fig. 4-5 ; 1914,
p. 182.
— 167
Sierra-Leone, 1 ex.
Répartition géographique : Sénégal, Sierra-Leone, Libéria, Côte
de l’Or, Congo français, Angola ; profondeur 0-15 mètres.
Famille Amphiuridae.
Amphipholis nudipora Kœhler.
Amphipholis nudipora, Kœhler, 1914, p. 193, pl. VIII, fig. 15-16 ;
Mortensen, 1936, p. 293 ; A. M. Clark, 1955, p. 39, fig. 15.
Sierra-Leone, station D. 4/CD, dragage, 5 ex.
Répartition géographique : Sierra-Leone, Cote de l’Or ; profon¬
deur 9-15 mètres.
Amphiura sculpta A. M. Clark.
Amphiura sculpta, A. M. Clark, 1955, p. 49, fig. 22.
Sierra-Leone, station D. 8, le 16-xi-1954, dragage, 1 ex.
Répartition géographique : Sierra-Leone, Côte de l’Or ; profondeur
44 mètres.
Acrocnida semisquamata (Kœhler).
Amphiocnida semisquamata, Kœhler, 1914, p. 187, pl. VIII, fig.
17-19.
Acrocnida semisquamata, Gislen, 1926, p. 10 ; A. M. Clark, 1955,
p. 25.
Sierra-Leone, station D. 3/1, le 18-X-1954* dragage, 3 ex.
Répartition géographique : Sierra-Leone, Côte de l’Or ; profon¬
deur 8 mètres.
Amphioplus cincta (Kœhler).
Amphiodia cincta Kœhler, 1914, p. 197, pl. VIII, fig. 13, 14, 20.
Amphioplus cincta, A. M. Clark, 1955, p. 42, fig. 18.
Sierra-Leone River, le xii-1954, 1 ex. ; Sierra-Leone, le 12-xii-
1954, station D. 18, dragage, 1 ex.
Répartition géographique : Sierra-Leone, Libéria, Côte d’ivoire,
Dahomey ; profondeur 7-11 mètres.
Amphioplus ailsaclarki nov. sp.
(Fig. 2, A, R ; fig. 3, A, B.).
Sierra-Leone, station D. 7, le 10-xi-1954, dragage, 1 ex.
L’holotype est en parfait état de conservation. Le disque mesure
un peu plus de 8 mm. de diamètre et les bras, robustes jusqu’à leur
extrémité, atteignent 50 mm. de longueur.
Le disque est arrondi mais présente cinq profondes encoches radiales.
Sa face dorsale est couverte de petites plaques imbriquées, de taille
Fig. 2. — Amphioplus ailsaclarki nov. sp.
A, face dorsale du disque ; B, piquants des plaques latérales.
— 169 —
inégale, parmi lesquelles on distingue : une rosette de cinq plaques pri¬
maires séparées d’une grande centro-dorsale par cinq ou six cercles de
petites plaques ; une série de trois rangées de grandes plaques allongées
et fortement imbriquées, partant du milieu externe d’un bouclier radial
pour rejoindre le milieu externe de celui lui faisant face, en formant un V
Fig. 3. — Amphioplus ailsaclarki nov. sp.
A, face ventrale du disque, éch. 1 ; B, détails des papilles buccales, éch. 2.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 2, 1957. 12
— 170 —
très ouvert (Fig. 2, A). Les boucliers radiaux sont grands, trois fois plus
longs que larges et contigus sur tout leur longueur. Les plaques bra¬
chiales dorsales, bien plus larges que longues, sont très grandes et elles
couvrent à peu près toute la face dorsale des bras ; elles sont contiguës ;
leurs côtés sont légèrement convexes et leur bord distal, arrondi sur les
premières plaques, devient presque droit par la suite.
La face ventrale du disque (Fig. 3 A) est couverte de très petites plaques
imbriquées. Les boucliers buccaux sont grands, beaucoup plus longs que
larges ; ils sont triangulaires proximalement et possèdent un important
lobe distal. Les plaques adorales, assez grandes, se touchent par leur bord
proximal. Il y a quatre papilles buccales (fig. 3, B) : la première est subrec¬
tangulaire, ainsi que la seconde qui est légèrement plus étroite ; la troi¬
sième est très large et la quatrième, nettement séparée de la troisième,
est petite et triangulaire. Les fentes génitales sont bien apparentes.
La première plaque brachiale est relativement grande ; les suivantes
sont subhexagonales, plus larges que longues, à côtés légèrement con¬
vergents, à bord distal droit. Il y a deux écailles tentaculaires : l’écaille
externe est triangulaire à sommet arrondi ; l’écaille interne, plus grande,
est subrectangulaire.
Les plaques latérales portent trois piquants subégaux, un peu plus
grands que l’article (fig. 2, B) ; ces trois piquants persistent jusqu’à l’ex¬
trémité des bras.
Rapports et différence . — Cette nouvelle espèce d’ Amphioplus
fait partie du groupe de celles possédant une rosette de cinq plaques
primaires bien apparente, trois piquants brachiaux, deux écailles
tentaculaires et quatre papilles buccales dont la quatrième est
nettement séparée des trois autres. Elle est donc nettement dis¬
tincte de toutes les espèces connues des côtes atlantiques du Maroc
jusqu’à l’Angola, notamment de A. congensis Studer, A. cincta
(Kœhler), A. aurensis A. M. Clark, A. archeri A. M. Clark, A. acicu-
latus Mortensen et A. occidentalis Kœhler. Elle présente certaines
affinités avec Amphioplus integer (Ljungman), des côtes Sud-
Africaines.
Famille Ophiolepidae.
Ophiolepis affinis Studer.
Ophiolepis affinis, Studer, 1882, p. 6, pl. I, fig. 3 ; Kœhler,
1914, p. 175, pl. IX, fig. 15, 16, 20 ; A. M. Clark, 1955, p. 28.
Sierra-Leone, station 16, dragage, 3 ex.
Répartition géographique : Sierra-Leone, Libéria, Togo, Dahomey,
Congo français ; profondeur 11-30 mètres.
Ophiura af ricana (Kœhler).
Ophiocten africanum, Kœhler, 1923, p. 15, fig. 6, 7.
Ophiura africana, A. M. Clark, 1955, p. 50, fig. 23.
171 —
Sierra-Leone, station D. 15/A, le 9-xii-1954, dragage, 2 ex.
Répartition géographique : Sierra-Leone, Côte de l’Or, Angola ;
profondeur 41-64 mètres.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
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348, fig. 1-53, pl. I-IX.
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Phys. Abh. K. Akad. LEiss., pp. 1-37, pl. 1-3.
Validité du genre Spongodes Lesson 1831.
Par A. Tixier-Durivault et M. PrevorSek.
Étudiant actuellement les très nombreux échantillons de Neph-
theidæ réunis au Laboratoire de Malacologie du Muséum nous
avons examiné l’espèce type du genre Spongodes créé par Lesson :
S. celosia rapportée en 1823 par la Mission Lesson et Garnot de la
Baie de Kajéli dans l’ Ile Boeroe (Moluques). C’est en 1831 que
Lesson décrivit et figura cet exemplaire dans les Illustrations de
Zoologie et le Voyage autour du Monde (« La Coquille »). Ce spécimen
Fig. 1. — Colonie de Spongodes celosia Lesson.
mérite une étude minutieuse car sa position systématique a été
fréquemment discutée par suite de l’unique examen superficiel et
incomplet qui en a été tracé.
C’est une colonie arborescente, souple, atteignant 85 mm de
diamètre maximum et 70 mm de hauteur totale (fig. 1). Court et
cylindrique son pied mesure 25 mm de diamètre et 8 à 10 mm de
haut ; sa base est encroûtante et sa surface latérale irrégulièrement
plissée tant longitudinalement que transversalement. Ce tronc
donne rapidement naissance à quatre grosses branches principales
et à plusieurs petits rameaux de moindre importance. Chacune de
ces branches, molle, se subdivise en un grand nombre de ramifi-
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIX, n° 2, 1957.
173 —
cations de longueur et de grosseur variables, disposées sans aucun
ordre apparent.
De couleur vieux rose ces rameaux inégaux sont hérissés de
Fig. 2. — Spongodes celosia Lesson.
a : Détail d’une portion de colonie.
b : tentacule d’un polype.
c : polype.
polypes groupés en épis lâches très différents des chatons des espèces
du genre Nephthea Audouin 1826. Certains zoïdes demeurent isolés
sur les branches principales alors que d’autres forment de petits
amas comportant deux à cinq individus plus ou moins espacés
(fig. 2, a). Les épis, de taille très inégale et de forme irrégulière,
— 174 —
ont toujours cette belle teinte vieux rose parfaitement indiquée
par Lesson dans sa planche en couleur. Cette pigmentation pro¬
vient de la coloration des spiculés corticaux coloniaux, pédonculaires
et polypaires..
La consistance générale de la colonie est molle car les branches
principales et le pied sont abondamment traversés de canaux gas¬
trovasculaires de grande ouverture limités par des parois minces.
Les éléments squelettiques sont répandus dans la colonie tout
entière. Comme dans toutes les espèces du genre Spongodes le cortex
des branches principales et du tronc renferme un grand nombre
de spiculés. Ceux-ci ont en général la forme d’aiguilles effilées,
plus ou moins régulièrement alignées en rangées transversales (fig. 2,
a). Les unes, roses, plus fréquentes dans les rameaux supérieurs
que dans les branches inférieures, atteignent 1,4 mm de long (fig. 3, /):
ces aiguilles, pauvrement parsemées de petites protubérances
aplaties, présentent deux extrémités pointues presque lisses (fig. 3, s).
Les autres, blanches, plus courtes, ne dépassent pas 1 à 1,2 mm
de long (fig. 3, e) ; généralement courbes elles montrent deux termi¬
naisons émoussées et sont ornées d’aspérités plus accentuées et
plus nombreuses (fig. 3, d ).
Dans le cortex pédiculaire, des aiguilles blanches de même aspect
que les précédentes, plus irrégulièrement alignées et plus courtes,
se mêlent à des spiculés blancs peu épineux, longs de 0,38 mm
(fig. 3, Z), à des bâtonnets blancs, lisses, longs de 0,16 à 0,2 mm
(fig. 3, k, m) et enfin à des sclérites blancs, très irréguliers, longs
de 0,13 à 0,19 mm et pourvus de larges verrues proéminentes (fig. 3,
o, p).
Les parois des cavités gastrovasculaires contiennent des aiguilles
blanches, droites (fig. 3, r) ou courbes (fig. 3, q) atteignant 0,38
à 0,52 mm de long et 0,07 à 0,1 mm de large, irrégulièrement garnies
de tubercules proéminents. A ces spiculés se mêlent quelques sclé-
rites blancs, lisses, longs de 0,42 mm (fig. 3, n ).
Les zoïdes naissent plus ou moins éloignés les uns des autres,
sans aucun alignement défini ; ils comportent une tête globuleuse,
haute de 0,7 mm et large de 0,5 mm, faisant un angle aigu avec le
pédoncule (fig. 2, c). Ce dernier, très court, est entièrement engainé
par de fortes aiguilles groupées en un faisceau de six à huit spiculés,
très serrées les-unes contre les autres, et disposées en chevron.
Coloriées en rose et atteignant 1,45 à 2 mm de long, droites (fig. 3, a)
ou légèrement courbes (fig. 3, b), elles sont caractérisées par leurs
extrémités obtuses lisses (fig. 3, c) et leur portion médiane abon¬
damment ornée de petites verrues arrondies peu proéminentes. Ces
aiguilles constituent le faisceau de soutien qui, dans cette espèce, ne
dépasse que légèrement au-delà de la tête du polype.
La tête des différents zoïdes (fig. 2, c) est ornée de huit chevrons
Fig. 3. — Spongodes celosia , Leason.
a, b : spiculés du faisceau polypaire (x 85 X 1/3).
c : spiculé du faisceau polypaire (x 210 X 1/3).
g, h, j : spiculés polypaires (x 210 X 1/3).
i : spiculé tentaculaire (x 210 X 1/3).
e , / : spiculés corticaux coloniaux (x 85 X 1/3).
d, s : spiculés corticaux coloniaux (X 210 X 1/3).
k, l, m, o, p : spiculés corticaux inférieurs (x 210 X 1/3).
n, q,r : spiculés des canaux (x 210 X 1/3).
composés de cinq à sept petites aiguilles roses, droites (fîg. 3, h )
ou légèrement courbes (fig. 3, g, /) mesurant 0,26 à 0,48 mm de long
et garnies de quelques fines protubérances. Les tentacules eux-
mêmes (fig. 2, b) sont sillonnés de spiculés en nombre variable,
tantôt disposés en chevrons, tantôt alignés transversalement.
Blancs, lisses, mais de contour irrégulier (fig. 3, ï), ces bâtonnets
ne dépassent pas 0,16 mm de long. La disposition particulière des
sclérites du faisceau et du zoïde constitue l’un des éléments de déter¬
mination de l’espèce.
C’est donc par une description sommaire de cette espèce que
Lesson définit ainsi le genre Spongodes : « Animaux à huit bras,
simples, mamelonnés, unis, renfermés dans un corps oviforme, petit,
régulier, formé de huit côtes spiculifères soudées par les côtés, un
peu renflées au sommet, où existe au milieu de huit petits mamelons
une ouverture arrondie. Ces corps, façonnés en clochette, se rétré¬
cissent à leur base et s’attachent à des faisceaux de spiculés cylin-
dracés, très atténués aux deux extrémités, hérissonnés de petits
mamelons à leur surface, et formant par leur réunion des épis
sur les branches membraneuses, au nombre de cinq, ordinairement
d’une masse commune charnue, fixée par la base aux rochers et
composée de cellules aboutissant à un axe central, et toutes séparées
par des cloisons rayonnantes ». Lesson ajoutait encore qu’une diffé¬
rence certaine existait entre Spongodes et Nephthea Audouin 1826,
genres qui ne comprenaient l’un et l’autre qu’une seule espèce
et formaient à eux deux la famille des Nephthæ.
Antérieurement Esper (1791-1795) et Lamarck (1816) avaient
placé un représentant du genre Spongodes (S. florida) l’un parmi les
Alcyonium et l’autre parmi les Xenia. De telles erreurs devaient se
poursuivre quelques années encore puisque Blainville (1834),
Ehrenberg (1834) et Targioni-Tozzetti (1872) attribuèrent au
genre Nephthea les quelques échantillons de Spongodes qu’ils exami¬
nèrent. Dana (1846) sans raison apparente changea brusquement
Spongodes en Spoggodia alors que Gray replaça en 1859 Spoggodia
dans Nephthea et créa le genre Morchellana en 1862 tout en recon¬
naissant la valeur du genre Spongodes dans lequel il fit deux sous-
genres Spoggodes et Spoggodia. A leur tour Wright et Studer
en 1889 subdivisèrent Spongodes en trois groupes les Spicatae
(correspondant en grande part à des Nephthea), les Glomeratæ
(équivalents de Spongodes Gray) et les Divaricatæ (rassemblant
Spoggodia Gray). Dès 1895 Holm réunit à nouveau Spongodes et
Nephthea tout en adoptant Spongodes pour nom de genre et en le
divisant en quatre sous-genres : Nephthea, Panope, Spongodia et
Spongodes. Malgré l’emploi de Spongodes par la plupart des auteurs
(Verrill [1864, 1865], Klunzinger [1877], Bidley [1887], Studer
[1888], Holm [1904]) la plus grande confusion régnait dans ce genre,
— 177 —
aussi Kükenthal en 1896 sépara-t-il définitivement Nephthea de
Spongodes qu’il divisa en Spongodes et Spongodia, tout en classant
S. celosia dans les Nephthea. Puis Burchardt (1898), May (1899),
Hikcson et Hiles (1900), Putter (1900), Hickson (1903), Thomson
(1905), Thomson et Henderson (1906), Thomson et Macqueen
(1907) décrivirent de nouvelles espèces de Spongodes.
En 1905 Kükenthal fit la révision du genre Spongodes et le
divisa en deux nouveaux genres : Dendronephthya et Stereoneplithya.
Dès lors les divers auteurs — Thomson et Henderson (1909),
Thomson et Mackinnon (1909), Shann (1912), Sherriffs (1922),
Nutting (1923), Thomson et Dean (1931), Roxas (1933), Macfa-
dyen (1936), Boone (1938) et Utinomi (1952) — adoptèrent cette
nouvelle division.
Les différences entre les genres voisins Nephthea, Dendronephthya
et Sterconephthya peuvent se résumer ainsi :
genre Nephthea : Nephthyidés à colonies buissonnantes ou arbo¬
rescentes présentant des parois de canaux minces. Toujours disposés
en lobes ou en chatons les polypes sont pourvus d’un faisceau spicu-
laire.
genre Dendronephthya : Nephthyidés à colonies arborescentes
présentant des parois de canaux minces. Isolés ou disposés en
groupes ou en paquets les polypes sont pourvus d’un faisceau spicu-
laire.
genre Stereonephthya : Nepthyidés rigides à colonies peu ou pas
ramifiées présentant des parois de canaux minces. Isolés sur le tronc
et les branches principales et secondaires les polypes sont pourvus
d’un faisceau spiculaire et ne forment jamais de lobes, de chatons,
de paquets ou de groupes.
Le genre Dendronephthya se divise en trois parties distinctes :
1. — Glomeratæ : groupe d’espèces à colonies de contour irré¬
gulier, faiblement ramifiées. Polypes isolés ou en paquets formant
des épis ou des boules terminales cachant plus ou moins les branches
principales.
2. — Divaricatæ : groupe d’espèces à colonies très ramifiées
à branches longues et minces. Polypes parfois isolés et presque
toujours en paquets divergents situés aux extrémités des branches
terminales.
3. — Umbellatæ : groupe d’espèces à colonies très ramifiées
et à branches terminales en ombelles. Polypes disposés à la surface
extérieure du capitule et groupés en paquets au sommet des ombelles.
Kükenthal reconnaît dans chacune de ces divisions des groupes
d’espèces qui, pour les Glomeratæ, sont les suivantes :
a — groupe Savigny : Espèces à colonies arborescentes à branches
secondaires en forme de lobes ou d’épis. Polypes tantôt isolés sur
— 178
les branches principales et le tronc, tantôt groupés sur les branches
terminales.
b — groupe Hemprichi : Espèces à colonies arborescentes à tronc
massif et à branches courtes, fortes et obtuses. Nombreux bouquets
hémisphériques de polypes formant la portion la plus importante de
la colonie.
c — groupe Studeri : Espèces dont le tronc et les branches prin¬
cipales forment la majeure partie de la colonie. Polypes parfois
isolés, plus généralement groupés directement sur le tronc et les
branches.
Ainsi la différence principale entre Nephthea et Dendronephthya
est essentiellement basée sur la présence ou l’absence de chatons
dans la colonie. Seul le dessin de Spongodes celosia figuré par Lesson
a pu faire croire aux divers auteurs à la présence de chatons à
l’extrémité des branches terminales dans cette espèce. En fait
l’examen de l’échantillon prouve que le spécimen ne possède pas de
chatons mais bien des polypes isolés sur le tronc et les branches
principales ainsi que des zoïdes groupés en paquets sur les branches
secondaires. S. celosia n’appartient donc pas au genre Nephthea
mais il est bien le représentant d’un genre nouveau en 1831, Spon¬
godes, qui d’après les règles actuelles de la nomenclature, reste seul
valable car ce genre a été créé et défini pour une seule espèce,
décrite et figurée. De plus S. celosia prend tout naturellement sa
place parmi les Glomeratæ, dans le groupe de l’espèce Sooigny.
Non seulement Dendronephthya doit disparaître mais encore est-il
nécessaire de le démanteler. En effet ce genre compte actuellement
plus de deux cents espèces réunies arbitrairement comme nous
l’avons exposé précédemment en trois groupes : les Glomeratæ,
les Dioaricatæ et les Umbellatæ tout aussi éloignés les uns des
autres qu’ils le sont de Nephthea et de Stereonephthya. Cette possi¬
bilité de diviser le genre Dendronephthya en trois genres distincts
a été émise dès 1933 par Roxas. Ayant examiné environ deux cents
échantillons nous pouvons établir trois nouveaux genres, corres¬
pondant, le premier, Spongodes, aux Glomeratæ, le second, Roxasia,
aux Divaricatæ et le troisième, Morchellana, aux Umbellatæ. Nous
reprenons ici le nom Morchellana car en 1862 Gray définit ce genre
pour une espèce figurée appartenant aux Umbellatæ, M. spinulosa,
dont le type fut examiné et décrit par la suite par Kükenthal en
1905.
genre Spongodes Lesson 1831 : Nephthyidés à colonies arbores¬
centes peu ramifiées présentant des parois de canaux minces.
Polypes isolés sur le tronc et les branches principales et zoïdes
en paquets formant des épis ou des boules terminales cachant plus
ou moins les branches principales et donnant à l’ensemble un con-
179 —
tour irrégulier. Les polypes sont pourvus d’un faisceau spiculaire.
(espèce type du genre : S. celosia Lesson).
genre Roxasia gen. n. : Nephthyidés à colonies arborescentes
très ramifiées à branches longues et grêles présentant des parois
de canaux minces. Polypes parfois isolés mais presque toujours en
paquets divergents situés aux extrémités des branches terminales
et donnant à l’ensemble un contour régulier ou irégulier. Les
polypes sont pourvus d’un faisceau spiculaire (espèce type du genre :
R. divaricata Gray).
genre Morchellana Gray 1862 : Nephthyidés à colonies arbores¬
centes très ramifiées à branches terminales en ombelles et présen¬
tant des parois de canaux minces. Polypes disposés à la surface
extérieure du capitule et groupés en paquets au sommet des ombelles.
Les polypes sont pourvus d’un faisceau spiculaire (espèce type du
genre : M. spinulosa Gray).
Laboratoire de Malacologie.
— 180 —
Contributions a la flore de la Nouvelle-Calédonie
Cxiii. Plantes récoltées par M. M. Sciimid.
Par A. Guillaumin.
M. Maurice Schmid, ingénieur agronome, ayant été chargé d’une
mission pédologique en Nlle-Calédonie a récolté à la Grande Terre
et aux Loyalty, un certain nombre de plantes qu’il a bien voulu
offrir au Muséum, accompagnées d’intéressantes précisions de station.
Aglaia eleagnoides Benth. — Lifou et Ouvéa, très commun dans
les forêts.
Podonephelium Homel Radlk. — Ouvéa. Pas encore signalé dans
cette île.
Guioa villosa Radlk. — Nlle-Calédonie : Chaîne centrale, versants
orientaux, commun en lisières et en savanes.
Schinus terebenthifolius Raddi. — Iles Loyalty sans précision,
versants marins.
Lotus australis Andr. — Ouvéa : rochers du bord de la mer.
Tephrosia Le-Ratiana Harms. — Ouvéa : cocoteraies.
T. villosa Pers. — Sans indication de provenance.
Desmodium adscendens DC. — - Nlle-Calédonie : Nouméa « Pois
collant ».
D. umbellatum DC. — Ouvéa.
Pueraria Thunnbergiana Benth. — Nlle-Calédonie : au-dessus
de Poté.
Pterocarpus Draco L. — « Sang dragon ». Employé comme arbre
de couverture pour les Caféiers surtout dans le N.-E. de la Grande
Terre où je l’avais déjà remarqué 1 mais n’y fleurit jamais.
Parkinsonia aculeata L. — Nlle-Calédonie : propriété Loucheron.
Cassia pumila Lamk. — NUe-Calédonie : région de Nouméa.
N’avait pas encore été signalée en Nlle-Calédonie, sans doute d’in¬
troduction récente.
Pithecolobium Fournieri Benth. — - Nlle-Calédonie : vallée de la
Tchamba.
P. Schlechteri Guillaum. — Nlle-Calédonie : col des Roussettes.
Pancheria ferruginea Brong. et Gris. — Nlle-Calédonie : chaîne
centrale, maquis à Melaleuca Leucadendron L. var. ruina Brong. et
Gris ex Guillaum. sur latérites podzolisées.
t. Cf. C. R. Acad. Agr., XXXVII, p. 489, 1951.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 2, 1957.
— 181
P. obovata Brong. et Gris. — Nlle-Calédonie.
Codia sp. — Nlle-Calédonie : piste de Poté à Houaïlou.
Baeckea ericoides Brong. et Gris. — NUe-Calédonie : col d’Amieu
et autres localités non précisées.
B. parvula DC. — Nlle-Calédonie : route de Koumac à Poume, sols
podzoliques sur phtanites.
B. virgata Andr. — Nlle-Calédonie.
Melaleuca Leucadendron L. var. latifolia Guillaum. — Région de
Koumac et route de Koumac à Poume. Très commun dans la région
nord mais n’avait encore été récolté qu’à Arama.
Tristania Callobuxus Ndzu. — Nord delà Nlle-Calédonie : podzols
sur phtanites.
T. Guillainii Heck. — Nlle-Calédonie : Yaté.
Metrosideros operculata Labill. ■ — Nlle-Calédonie : côte Est,
rochers dans les ruisseaux.
Purpureostcmon ciliatum Gugerli. — Nlle-Calédonie : route de
Koumac à Poume.
Eugenia bullata Panch. ex Guillaum. — Pic Ouilchambo, élément
le plus important du sous-bois.
Melastoma denticulatum Labill. — Nlle-Calédonie : col d’Amieu et
Côte Est.
Passiflora suberosa L. — Iles Loyalty sans précision ; très com¬
mune et envahissante dans les cocoteraies.
Trachymene Homei Seem. - — NIle-Calédonie, sable des plages.
Strobilopanax macrocarpa R. Vig. — Nlle-Calédonie : Pic Ouil¬
chambo.
Dyzygotheca leptophy m Hemsl. — • Nlle-Calédonie : Chaîne cen¬
trale. N’est probablement qu’une forme de jeunesse d’une autre
espèce.
Tieghemopanax sp. forme de jeunesse. — Nlle-Calédonie : col. des
Roussettes.
Aster squamatus L. — Ouvéa. N’avait encore été signalé qu’à la
Grande Terre.
Scaevola cylindrica Schltr. et Krause. — Nlle-Calédonie : col
d’Amieu.
Leucopogon Cymbulae Labill. — Nlle-Calédonie : piste de Poté à
Houaïlou, très commun en lisière des forêts.
Dracophyllum ramosum Brong. et Gris. — Nlle-Calédonie : route de
Yaté : maquis des terrains serpentineux.
Lysimachia mauritiana Lamk. ■ — - Iles Loyalty sans précision ;
rochers calcaires littoraux.
Maba jasciculosa F. Muell. — Nlle-Calédonie : Ouégoa. « Faux
caféier » nom appliqué aussi à des plantes d’autres familles.
Alyxia brevipes v. Heurclc et Mull.-Arg. — Nlle-Calédonie :
chaîne centrale.
— 182 —
Alstonia Vieillardii v. Heurck et Mull.-Arg., var. galberrima
Guillaum. — Nlle-Calédonie : col des Roussettes, très commun sur
les lisières.
Cordia Myxa L. - — Nlle-Calédonie : Bourail et Région nord « Gom¬
mier ».
Datura arborea L. — Nlle-Calédonie, sur alluvions fraîches et
riches.
Lantana Sellowianci Link et Otto. — Nlle-Calédonie : environs de
Nouméa, sur sols à croûte calcaire. N’a encore été signalé que dans
cette région mais je l’ai trouvée en d’autres endroits.
Lippia nodiflora Michx. — Ouvéa : très commun dans les coco-
teraies.
Teucrium inflatum. Sw. — Nlle-Calédonie : région de Poté, dans
les caféières.
Sueda australis Moq. — Nlle-Calédonie : route de Ouégoa à Pam. ;
sols salés.
Hedycarya rioularis Guillaum. — Nlle-Calédonie : piste de Poté
à Houaïlou, sur le versant E de la chaîne, au bord d’un ruisseau.
Grevillea Gülivrayi Hook. — Nlle-Calédonie : Mt Dore.
G. Meissneri Montr. — Nlle-Calédonie : Ouaco, sur argile à croûte
magnésienne.
Breynia disticha Müell.-Arg. var. neo-caledonica Müell.-Arg.
— Ouvéa.
Codiaeum Inophyllum Müll.-Arg. — Nlle-Calédonie : Noelli.
Casuarina Deplancheana Miq.-Nlle-Calédonie : Yaté.
C. equisetifolia Forst. var. incana J. Poiss. — Ouvéa : près de
l’aérodrome, sols à croûte.
Juncus pauciflorus R. Br. — Nlle-Calédonie : col d’Amieu.
Epipremnum pinnatum Engl. — Sans provenance.
Freycinetia ! novo-caledonica Martelli ? — Nlle-Calédonie : col
des Roussettes, forêts.
Pycreus polystachyos Beauv. — Nlle-Calédonie : col d’Amieu.
Cyperus flabelliformis Rottb. — NUe-Calédonie : côte O.
Mariscus jamaicensis Britt. — Nlle-Calédonie : Thio, Col d’Amieu.
Scleria margaritifera Willd. — Nlle Calédonie : Thio, marais à
Melaleuca.
Carex annua Boot, var. lobolepis Kükent. — Nlle-Calédonie : Col
d’Amieu.
C. Dietrichiae Boeck. — Nlle-Calédonie : Col d’Amieu.
Rhynchospora corymbosa Britt. — Nlle-Calédonie : Thio, marais à
Melaleuca.
Fimbristylis marginata Labill. — Nlle-Calédonie : Ouégoa et
ailleurs, sols plus ou moins salés.
Abilgaardia monostachya Vahl. — Nlle-Calédonie : Ouaco, sols
hypermagnésiens.
Schoenus comosus C. B. Clarke. — - Nlle-Calédonie : Col d’Amieu et
de Poté à Houaïlou.
Lepidosperma perteres C. B. Clarke. — Sans indication de localité,
maquis des terrains serpentineux.
Ischaemum murinum Forst. — Lifou, rochers au bord de la mer.
Cymbopogon refractus A. Cam. — Nlle Calédonie : piste de Poté
à Houaïlou : chaîne centrale.
Dicanthium caricosum A. Cam. — Nlle-Calédonia : route de Voh.
Paspalum orbiculare Forst. — Nlle Calédonie : Bourail, redzines.
P. pawculatum L. - — • Nlle-Calédonie : côte O. et côte E., très
commun.
Echinochloa ervciformis Koch. — Nlle-Calédonie ; côte 0, sur
sols alluvionnaires.
Oplismenus aemulus Kunth. — Nlle-Calédonie : Gomen.
Brachiaria repens Gardn. et Hubb. — Nlle-Calédonie : Bourail :
propriété Bima.
Stenotaphrum subulatum Trin. — Lifou, terrains calcaires, salés.
Eragrostis ciliata Nees. — Lifou. N’avait encore été signalé qu’à
la Grande Terre.
E. pilosa Beauv. — Lifou.
Lepturus repens R. Br. — Lifou : plages.
184 —
Un Bromus hybride des dunes du Cotentin.
Par Aimée Camus.
L’hybride que je décris est issu du croisement du B. mollis L.
et du B. Thominii Hardouin (ou B. hordeaceus L.).
Le B. Thominii Hardouin in Congrès Sc. Fr., I (1833) p. 56, qui
n’est pas rare dans les dunes de l’Ouest, surtout dans le Cotentin,
est une espèce parfois confondu avec le B. mollis, type (L., Sp.
pl. éd. 2, 1762, p. 112). Le B. Thominii diffère du B. mollis par son
port court, ses chaumes bas, fasciculés, étalés, genouillés-ascendants,
vivant en touffes denses, sa panicule contractée, à rameaux courts,
ne portant ordinairement qu’un seul épillet, ses épillets glabres et
luisants, ses glumelles à arête plus courte qu’elles. Il est probable¬
ment propre aux dunes et a d’ailleurs été nommé B. arenarius par
Thomine in Mém. Soc. I.inn. Norm., I, p. 40, non Lab.
Depuis longtemps le B. Thominii Hard. a été distingué comme
espèce (de Brébisson, Gren. et Godr.), ou sous-espèce (Husnot),
ou variété (B. mollis var. hordeaceus Fries, Nov. fl. suec. éd. 2
[1814-23], p. 16).
Certains agrostographes, comme le regretté M. Jansen, lui
donnent le nom de B. hordeaceus L., Sp. éd. 1 (1753), p. 77, le dis¬
tinguant nettement du B. mollis L., Sp. pl. éd. 2 (1762), p. 112,
mais la description princeps du premier manque de précision et le
binôme a été appliqué souvent à des plantes différentes, c’est pour¬
quoi j’ai cru préférable d’adopter le nom de B. Thominii Hardouin
qui ne laisse aucune équivoque pour la plante des dunes.
Bromus Jansenii A Camus in litt. (1938), ap. Jansen, Flora Neer-
land. (1951), p. 37 — B. mollis X Thominii A. Camus. — B. mollis
X hordeaceus Jansen, l. c. (1951) ; Jansen et Wachetr. in Overgedr.
uit het Nederland. Eruidk. Arch. Deel. (1938), p. 48.
Culmi erecti, 20-30 cm. alti, graciles, puberuli. Foliorum lamina angusla,
linearis, plana, pilosa. Vaginae tomentosae. Ligulae truncatae. Panicula
oblonga, 3,5-5 cm. longa, angusta, paucispiculata ; rami erecti, tomentosi.
Spiculae 16-17 mm. longae, tomentosae. Glumae inaequales, inf. 7 mm.
longa, tomentosa, sup. 8 mm. longa, obtusa vel subobtusa, mutica vel mucro-
nata. Glumellae 7-8 mm. longae, tomentosae, 7-9 -nerviae ; arista 4-7 mm.
longa.
Manche : Quinéville, dans les dunes avec les deux parents pré¬
sumés qui sont répandus (A. Camus in herb. E. G. Camus). — Hol¬
lande, cf. Jansen, Flora Neerland. (1951), p. 37.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIX, n° 2, 1957.
— 185
Cet hybride ne doit pas être rare dans les dunes lorsque les parents,
qui ont entre eux de grandes affinités, vivent ensemble. Ses chaumes
moins rapprochés en touffes que ceux du B. Thominii, sont souvent
peu hauts, sa panicule est assez étroite, plus dense et à rameaux plus
courts que le B. mollis , ne portant souvent qu’un épillet, mais par¬
fois plusieurs, les épillets sont plus ou moins tomenteux, ordinaire¬
ment moins que dans le B. mollis. C’est un hybride très peu fertile.
J’ai été heureuse de dédier ce Bromus au regretté P. Jansen,
botaniste hollandais bien connu pour ses travaux sur les Graminées
et qui a traité cette famille dans la très importante flore de Hollande
qui vient de paraître.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 2, 1957,
13
Graminées nouvelles du Viêt-Nam et du Cambodge
Par Aimée Camus.
Les Andropogonées que nous décrivons ici ont été récoltées, entre
1954 et 1956, par M. Schmid, du Centre de Recherche agronomique
et pastorale de Saigon.
1. Germainia Schmidiana A. Camus, spec. nov.
Culmi graciles, 70 cm. alti altioresve, superne longe nudi, glabri, infra
racemum subincrassati, simplices, inferne compressi, 4-5 mm. diam., nodi
puberuli, internodiis supremo (pedunculo) usque ad 14-15 mm. longo. Folia
basalia ignota ; vaginae intermediae laeves, basi glabrae, superne strialae,
sericeae, pilis albis tectae, nodis puberulis. Laminae e basi attenuatae,
parum distinctae lineares, apice acuminatae, 22-28 cm. longae, 5 mm. latae,
planae vel plicatae, rigidae, erectae, longe pilosae, margine ciliato-scaberulae ;
Costa media valde carinata ; laminae sup. involutae, 1,5-4 mm. longae,
3 mm. latae. Racemus capituliformi in culmi apice solitarius, oblongus,
demtis aristis 2 cm. longus, spicularum paria 2 infima, superposita, invo-
lucrum spurie verticillatum formantes, spiculis sessilibus muticis <?. Spi-
culae S ; gluma inf. 17-18 mm. longa, coriacea, oblonga, nitida, apice
truncata, obtuse dentata, dorso convexa, glaberrima ; gluma sup. membra-
nacea, glabra ; fl. inf. : glumella spiculam subaequans ; palea bidentata ;
fl. sup. S ■ glumella spiculam aequans, membranacea, linearis, mucronata,
glabra ; palea glumella m aequans. Spiculae $ uniflorae, aristatae, lineares,
subcylindricae, fuscae, cum callo 1,8-2 cm. longo acutissimo barbato
11-12 mm. longae ; gluma inf. convoluta, coriacea, obtusa, dorso pilosa, sup.
subcoriacea ; fl. inf. : glumella hyalina ; fl. sup. $ : glumella stipitiformis,
e basi oblonga, aristata. Arista perfecta, geniculala, 6-7 cm. longa, longe
pilosa. Stigmata 6-7 mm. longa, pilosa, apice exserta.
Centre Viêt-nam : Ba-Ngoi, au sud de Nha-trang, Schmid 2349. — -
Sables littoraux, terrains dunaires.
La souche et les feuilles basales manquent. Le chaume est très
longuement nu au sommet. La nervure médiane des feuilles est très
saillante sur la face inférieure et se prolonge un peu à la partie supé¬
rieure de la gaine.
La forme tronquée de la glume inférieure dans les épillets est
caractérisée par les dents latérales obtuses, non longues et aiguës
comme dans le G. capitata Bal. et Poitr., ni acuminées comme dans le
G. Thorelii A. Camus. La colonne de l’arête est munie de longs poils
blancs, la subule est nettement plus courte que la colonne.
Cette espèce nouvelle dillère du G. capitata par son port bien
moins robuste, ses chaumes peu recouverts de feuilles, glabres et
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIX, n° 2% 1957.
187
lisses, peu renflés sous l’inflorescence, les limbes foliaires à nervure
médiane fortement carénée en dessous, la glume inférieure des
épillets involucrants moins longue, de 17-18 mm., lisse, non ou à
peine nervée, entièrement glabre ou munie de très rares poils à la
base, à dents latérales assez obtuses, non aiguës. L’inflorescence
atteint 18-20 mm., sans les arêtes, non 30 mm.
Se distingue du G. Thorelii A. Camus, des bords du Mékong,
par ses chaumes moins grêles ; ils ont 1 mm. de diam. vers la base,
dans le G. Thorelii, paraissant non rameux dans les quelques échan¬
tillons, à limbe bien plus long, par la forme des pointes de la glume
inférieure des épillets involucrants, par barète plus longuement
poilue.
Le G. Schmidiana n’a pas le même habitat que le G. capitata, le
premier vit sur les sables dunaires du littoral, souvent avec les
Eremochloa, alors que le second a été récolté vers 1.000 m. d’altitude.
Apocopis Schmidianus A. Camus, spec. nov.
Gramen annuum (?), humile. Culmi graciles, usque 15-18 cm. alti,
ascendentes, ramosi, geniculati, plurinodes, glabri, superne longe nudi.
Foliorum vaginae striatae, inf. 6-8 mm. longae, a culmo solutae, carinatae,
laxae, compressae, internodiis braviores, superne pilosae, superiores elon-
gatae, culmum amplectentes , subinflatae cum lamina brevissima vel subob-
soleta. Ligula membranacea, alba, triangulareis . Foliorum laminae augustae-
lineares, in apicem acuminatum altenuatae, basi attenuatae, usque 2 cm.
longae, 1,5-2 mm. latae, utrinque asperulae, marginibus scaberulae, nervio
mcdio crasso, nervis lateralibus primariis utrinque 2-3 ; laminae superiores
vestigiales. Racemi gemini, erecti. 3 cm. longi, in apice culmorum ; articuli
racheos lineares marginibus sulcati, pilis albis. Spiculae sessiles arcte
imbricatae, 4,5-5 mm. longae, biflorae, flore inferiore 3, superiore $. Gluma
inf. 3,5-4 mm. longa, 2 mm. lata, obovata, superne late truncata, integra
vel subintegra, coriaceo-chartacea, sub-1 -nervia, dorso planiuscula, glabra ;
gluma sup. 5 mm. longa, angusta, oblonga, subacuminata, laevis, brunnea,
glabra. Fl. inf. 3 : glumella hyalina, lanceolato-oblonga, truncata ; palea
similis, brevis. Fl. sup. Ç : glumella 2,8-3 mm. longa, alba, hyalina, superne
bidenlata ; in aristam validam 12-14 mm. longam producta ; columna
brunnea, torta ; subula minutissime puberula. ■ — Pedicellus gracilis,
ciliatus ; spiculae pedicellatae O.
Cambodge : plaine du Tonie Sap ; route de Phnom Penh à Pursat,
ait. 50 m. ; terrains sablonneux humides. — Associé à des Eriocaulon
(Schmid, sans n°) ; herb. Mus. Paris.
Les chaumes sont genouillés aux nœuds, non dressés et simples
comme dans VA. cochinchinensis A. Camus, mais anguleux, souvent
longuement nus au sommet (parfois sur 4 cm.), les nœuds inférieurs
sont souvent rapprochés.
Les gaines inférieures sont assez rapprochées, un peu comprimées,
presque carénées par la prolongation de la nervure médiane du
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIX, n° 2, 1957. 13.
— 188
limbe, portant des poils blancs épars vers le haut, la supérieure a un
limbe rudimentaire assez poilu. Le limbe est nettement rude entre
les poils épars, assez longs, disséminés, surtout vers la gorge, un
peu caréné par la nervure médiane.
Le pédoncule (dernier entre-nœud du chaume) atteint jusqu’à
4 cm., il est très grêle et glabre. Les paires de grappes contiguës,
apprimées, sont longues de 1-1,5 cm. (sans les arêtes) de 3 cm. (avec
arêtes) ; les articles de la rachéole sont longs de 2,5 mm. env., angu¬
leux, munis de poils blancs.
Dans la glume inférieure, les faibles nervures se terminent sous le
sommet ; cette glume est bordée de jaune pâle et, en dehors, elle a
une marge étroite, scarieuse, d’un fauve rougeâtre. Le glume supé¬
rieure dépasse un peu l’inférieure ; elle est étroite, oblongue, glabre.
La fleur inférieure est à paléa un peu plus courte que la glumelle.
La fleur supérieure est Ç : sa glumelle est longue de 2,8-3 mm.,
hyaline, bifide au sommet, se terminant entre les lobes étroits en
une arête glabre ou très brièvement pubérulente longue de
12-14 mm., à peine coudée, à subule plus longue que la base.
Le pédicelle, un peu plus court que la glume inférieure, est grêle,
portant des poils blancs ; l’épillet pédicellé doit être caduc ou man¬
quer le plus souvent.
Cet Apocopis a des affinités avec 1.4. cochinchinensis A. Camus
ap. E.-G. Camus et A. Camus, Fl. gen. Indo-Chine, VII, 3 (1922),
p. 292, mais ses charmes sont plus bas, non dressés de la base, sou¬
vent coudés aux nœuds, ses feuilles plus rudes sur les faces, à poils
allongés peu nombreux, la glume inférieure de l’épillet $ est non
allongée, enroulée, mais obovale plus large, l’arète est plus courte,
presque glabre.
Diffère davantage de l’A. pulcherrimus Bor in Kew Bull. (1951),
p. 168, de Birmanie, par la glume inférieure de l’épillet ,-J, longue de
4,5 mm., large de 2 mm., non large de 4 mm., la glumelle de la fleur
supérieure longue de 2,8-3 mm., non de 5,5 mm., l’arète plus courte,
de 1,2-1, 4 mm., non de 40 mm., glabre ou presque, le pédicelle,
cilié sur les bords de poils blancs, non brun doré.
L’A. Schmidianus A. Camus diffère de VA. siamensis A. Camus,
ap. E.-G. Camus et A. Camus, l. c., p. 293, par les 2 épis bien plus
contigus, plus courts, les chaumes entièrement glabres, non pubé-
rulents sous l’inflorescence ni aux nœuds, le limbe foliaire large de
1,5-2 mm., les poils des feuilles non très renflés à la base, la glume
inférieure de l’épillet sessile faiblement nervée, élargie et très
arrondie au sommet, non très étroite et fortement dentée.
Se distingue de Y A. burmanicus Narayanaswami ap. Bor, Kew
Bull. (1951), p. 169, par sa ligule à bord supérieur entier, non lacéré,
la glume inférieure des épillets sessiles obovale, non elliptique-
oblongue, nettement plus large au sommet qu’à la base, non sensi-
189
blement dentée à la partie supérieure, l’arète plus courte, moins
robuste, glabre ou presque.
L’A. vaginatus Hackel, de l’Inde, dont il se rapproche par son
port court, un peu couché à la base, en diffère par les gaines foliaires
très renflées, celle de la feuille supérieure engainant la base de
l’inflorescence, la ligule très étroite, lacérée, le rachis des grappes à
articles munis de longs poils bruns, la glume inférieure de l’épillet
sessile à bord supérieur hyalin, lacéré ou fîmbrié, à dos convexe,
muni de poils nombreux, brun doré ou châtain.
Enfin VA. collinus Balansa, de Cochinchine, du Siam et de Bornéo,
est une plante vivace, cespiteuse, bien plus robuste, atteignant
40 cm. de haut, à limbe long de 5 cm., large de 3,5 mm., à faux-épis
divergents, souvent plus longs (2-5 cm.) ; la glume inférieure de
l’épillet sessile est plus longue (5,5-6 mm.), plus large (3,5 mm.),
plus arrondie au sommet, granuleuse sur le dos, glabre, à nervures
anastomosées, n’atteignant pas le bord supérieur, à arête très rudi¬
mentaire ou nulle.
Variétés du Kerriochloa siamensis Hubbard.
Le Kerriochloa siamensis Hubbard ap. Hooker, Icon. plant.,
pl. 3494 (1950) est une très curieuse Andropogonée, décrite sur une
plante du Siam et qui ne paraît pas avoir été récoltée avec M.
Schmid en dehors du Siam. • — Ce genre est jusqu’ici monotype.
L’unique espèce a un port grêle, très couché à la base ; la spathe
embrasse une partie de la grappe spiciforme ; l’épillet pédicellé est
très petit, réduit à la glume inférieure, persistant au sommet d’un
pédicelle allongé et poilu.
Kerriochloa siamensis Hubbard var. sabulicola A. Camus, var. nov.
Culmi gracillimi, 25 cm. alti, e basi longe prostrati, ascendentes ; spathae
glabrae, anguste lanceolatae, 6-6,5 cm. longae, apice longe acuminatae,
plicatae, glabrae.
Cambodge : sables de Kompong Thom, ait. 50 m., M. Schmid,
type herb. Mus. Paris. — Cette plante est plus lâchement traçante
que la suivante ; elle vit dans les endroits secs.
Kerriochloa siamensis Hubbard var. dalatensis A. Camus, var. nov.
Culmi graciles, 35-40 cm. alti, breve prostrati ; laminae 1,5-1 ,8 cm.
longae ; spathae pubescentes, villosae, 5,5 cm. longae, apice longe acumi¬
natae, pilis albis usque 0,6-0, 8 mm. villosae.
Viêt-nam : Dalat, ait. 1.400 m. (Schmid, type herb. Mus. Paris.
Cette variété a les chaumes moins grêles, moins traçants que la
précédente, du Cambodge ; elle forme de grosses touffes et est très
répandue de Dalat, ait. 1.600 m., au Cambodge (Haut Chlong,
vers 800-1.000 m.), d’après M. Schmidt. A Dalat, elle semble être
à sa limite d’altitude.
— 190 —
Nouveaux gisements de Bryozoaires dans le Lutétien
du Bassin de Paris.
Par Pierre Balavoine.
Les gisements de Bryozoaires signalés ici sont situés dans le
Lutétien du Bassin de Paris. Ils appartiennent à deux faciès : l’un,
coquillier, comprend les localités de Guitry à Thivernal ; l’autre,
un faciès à Kionidella dactylus, est riche en Bryozoaires bien con¬
servés.
Localités étudiées. ■ — Guitry (Eure) ; Tourly (Oise), zone I et II,
Ecos (Eure), zone III à Echinides (Chemin des Rouliers) ; Saint-
Lubin-de-la-Haye (Seine-et-Oise), zone IV (don de Mr. Huilleret),
Thionville-sur-Obton (Seine-et-Oise), zone IV ; Villiers-Saint-
Frédéric (Tranchée de chemin de fer) (Seine-et-Oise), zone IV,
Thivernal (propriété privée) (Seine-et-Oise) zone II à IV ; Fontenay-
Saint-Père, zone IV transgressive. Le gisement étudié est situé
au Hameau de la Mairie, en haut de la rue du Moulin (Seine-et-
Oise) ; Limay, près de Mantes (carrière Lafarge), zone IV ; Guitran-
court (Seine-et-Oise), zone IV. Sailly (Seine-et-Oise) : le gisement se
trouve à 200 m de la sortie de Sailly sur la route de Breuil-en-Vexin
(Faciès zoogène dans les quatre dernières localités).
Espèces recueillies.
Cyclostomes.
Crisia edwardsi Reuss 1847 : Saint-Lubin, Fontenay-Saint-
Père ; Guitrancourt ; Limay (C.).
Berenicea sarniensis (Norman 1864) : Saint-Lubin (6 exemplaires).
Reticulipora plicata Canu 1910 : Guitry (1 exemplaire) ; Saint-
Lubin (1 spécimen) ; Fontenay-Saint-Père (2 exemplaires).
Idmonea Giebeli F. Stolczka 1862 : Ecos (1 exemplaire) ; Limay
(4 exemplaires) ; Sailly (3 exemplaires).
Entalophora macrostoma (Milne-Edwards 1838) : Guitry (8 exem¬
plaires) ; Ecos (9 exemplaires) ; Tourly (1 exemplaire) ; Thionville
(1 colonie) ; Fontenay-Saint-Père (8 exemplaires) ; Limay (C.) ;
Guitrancourt (11 exemplaires) ; Sailly (C. C.).
Entalophora prohoscidea (Milne-Edwards 1838) : Ecos (très abon¬
dante et bien conservé) ; Guitry (8 exemplaires) ; Tourly (1 exem¬
plaire).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 2, 1957.
— 191 —
Prosthenoecia laleralis (A. d’Orbigny 1851) : Fontenay-Saint-Père
(1 exemplaire).
Hornera hippolyta J. Defrance 1821 : Fontenay-Saint-Père
(1 exemplaire (C.) ; Limay (36 exemplaires).
Lichenopora defranciana E. Michelin 1845 : Fontenay-Saint-
Père (8 exemplaires) ; Limay (16 exemplaires) ; Sailly (14 exem¬
plaires).
Lichenopora grignonensis (H. Milne-Edwards 1838) : Guitry
(1 colonie et 1 fragment) ; Villiers-Saint-Frédéric (1 fragment) ;
Fontenay-Saint-Père (2 exemplaires) ; Limay (2 exemplaires) ;
Sailly (2 exemplaires).
Cheilostomes.
Trochopora ooalis (A. d’Orbigny 1851) : Guitry (C. C.) ; Tourly
(4 exemplaires) ; Ecos (4 exemplaires).
Vincularia fragilis J. Defrance 1824 : Saint-Lubin (6 bâtonnets) ;
Fontenay-Saint-Père ; Limay ; Guitrancourt ; Sailly (C.).
Vincularm subsymmetrica (F. Canu 1907) : Fontenay-Saint-Père
(1 exemplaire bien conservé).
Vibracellina confluens F. Canu 1907 : Fontenay-Saint-Père
(1 fragment).
Onychocella concatencla F. Canu 1907 : Tourly (2 exemplaires) ;
Fontenay-Saint-Père (1 exemplaire bien conservé).
Onychocella angulosa Reuss 1847 var. parisiensis (A. d’Orbigny
1851) : Fontenay-Saint-Père (3 exemplaires).
« Smittipora » fragilis (A. d’Orbigny 1851) : Fontenay-Saint-Père
(2 exemplaires) ; Limay (C.) ; Guitrancourt (3 exemplaires) ; Sailly
(6 exemplaires).
Lunuliles urceolata Cuvier et Brongniart 1822 : Guitry (nombreux
fragments bien conservés) ; Ecos (fragments) ; Thivernal (fragments);
Tourly (4 fragments) ; Fontenay-Saint-Père (zoarium entier et
nombreux fragments bien conservés).
Poricellaria alata A. d’Orbigny 1851 : Fontenay-Saint-Père
(4 bâtonnets) ; Guitrancourt (1 bâtonnet).
Steganoporella variabilis F. Canu 1907 : Fontenay-Saint-Père
(8 colonies bien conservées) ; Sailly (1 exemplaire; ; Guitrancourt
(2 exemplaires).
Rhagasostomc. firma Reuss 1860) : Tourly (1 exemplaire) ; Thi¬
vernal (1 exemplaire) ; Fontenay-Saint-Père (1 exemplaire).
Entomaria Dutempleana A d’Orbigny 1851 : Guitry (4 colonies) ;
Tourly (1 fragment) ; Villiers-Saint-Frédéric (1 exemplaire) ; Fon¬
tenay-Saint-Père (5 exemplaires).
Setosella cellarioides F. Canu 1907 : Sailly (1 exemplaire).
— 192
Setosella fragilis F. Canu 1907 : Villers-Saint-Frédéric (1 Frag¬
ment).
Nellia bituberculata (F. Canu 108) : Fontenay-Saint-Père (3 exem¬
plaires).
Hippoporina cribroviccllosa F. Canu 1908 : Guitry (6 exemplaires) ;
Tourly (3 exemplaires) ; Fontenay-Saint-Père (4 exemplaires).
Escharoides alifera (A. Reuss 1869) : Fontenay-Saint-Père (3 exem¬
plaires bien conservés) ; Sailly (1 exemplaire).
Smittina variabilis (F. Canu 1908) : Ecos (1 exemplaire) ; Fon-
tenay-Saint-Père (2 exemplaires dont un avec ovicelles brisés) ;
Limay (8 exemplaires).
Tubucella mamillaris (H. Milne-Edwards 1838) : Ecos (1 exem¬
plaire) ; Saint-Lubin (1 fragment) ; Villers-Saint-Frédéric (4 exem¬
plaires) ; Thivernal (1 exemplaire) ; Fontenay-Saint-Père (C. C.) ;
Guitrancourt (C. C.) ; Sailly (C. C.).
Lobopora coscinophora (A. Reuss 1847) (in Canu 1909) : Guitry
(6 fragments de colonies) ; Ecos (2 exemplaires) ; Tourly (exem¬
plaires) ; Thionville (2 exemplaires) ; Saint-Lubin (1 colonie) ;
Fontenay-Saint-Père (5 exemplaires dont une colonie entière,
récoltée par M. Marcel David).
Poricella Sutneri (Koschinsky 1885) : Guitry (4 exemplaires).
Bracebridgia parisiensis (F. Canu 1910) : Tourly (1 exemplaire) ;
Thionville (2 fragments) ; Saint-Lubin (4 fragments) ; Fontenay-
Saint-Père (commune).
Meniscopora bifurcata (Desm. 1814) : Thionville (1 colonie) ;
Villiers-Saint-Frédéric (4 fragments) ; Fontenay-Saint-Père (com¬
mune).
Schizostomella parnense (A. d’Orbigny 1851) : Villiers-Saint-
Frédéric (1 fragment) ; Fontenay-Saint-Père (un exemplaire bien
conservé avec 10 génésies).
Smittistoma mortisaga (F. Stoliczka 1861) : Fontenay-Saint-Père
(1 exemplaire).
« Smittistoma » micropora F. Canu 1908 : Guitry (1 colonie) ;
Villiers-Saint-Frédéric (1 fragment).
Kionidella dactylus (A. d’Orbigny 1851) : Fontenay-Saint-Père
(3 exemplaires) ; Limay (C. C.) ; Sailly (C. C. C.).
BIBLIOGRAPHIE
Canu F. — Bryozoaires des terrains tertiaires du Bassin de Paris ;
Ann. Paleont., 1907-1910, 163 p., 18 pl.
Feugeur L. — Contribution à l’étude du niveau d’Hérouval (Cuisien)
dans le Vexin français Bull. Soc. Géol. Fr., (5), XIV, 1941,
pp. 375-380.
— Note sur le cuisien de la région de Gisors Bull. Soc. Géol. Fr. (5) ,
t. XVII, 1947, pp. 437-443, fig. 1.
193
Échantillons provenant de sondages et forages
ENTRÉS EN 1955-1956 DANS LES COLLECTIONS.
Par R. Abbard et R. Soyer.
Depuis le 1er juin 1955, date du premier inventaire des séries
d’échantillons de sondages, forages et puits, les collections du
Service de Géologie se sont enrichies d’un certain nombre de séries
de carottes provenant, soit de campagnes de sondages importantes
pour étude de sous-sols ou recherches minières, soit d’échantillons
ordinaires extraits dans les puits. Ils occupent 17 tiroirs, portant
à 137 le nombre de ceux qui sont affectés à ces séries, à la date du
1er janvier 1957.
S = sondage F = forage P = puits imp. = série importante,
par. = série partielle isol. = échantillons isolés
68 Haut-Rhin.
68 1 à 8 S isol.
75 Seine (Paris).
75 P I : 1, rue Saint-Denis P imp.
75 P. I : 2, rue Saint-Denis (sondage oblique) S imp.
75 P I : 3, rue Saint-Denis. S imp.
75 P IV : 1, rue de Lutèce. P imp.
75 P VI : 1, place Saint-Michel. S imp.
75 P VI : 2, place Saint-Michel. P imp.
75 P VI : 3, place Saint-Michel (sondage oblique). S imp.
Ces séries proviennent de la galerie téléphonique en construction
sous la Seine.
75 P XX 1 à 10 Roulevard Sérurier. S imp.
78 Seine-et-Oise.
78 25 7-1 Banthelu. S par.
78 26 23-1 Longuesse. S isol.
78 38 6-1 Beynes. S isol.
78 39 1-3 Rambouillet. S isol.
Nous adressons tous nos remerciements au Service Technique
des Travaux Neufs et du Métropolitain (Direction générale des
Services Techniques du Département de la Seine), à la C.E.P. (ex
S.N.P.L.M.), et à la Direction des Mines Domaniales de Potasse
d’Alsace, qui ont bien voulu offrir au laboratoire ces séries extraites
de 29 puits ou sondages.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIX, n° 2, 1957.
— 194
PRÉCISIONS SUR QUELQUES POINTS DE LA GÉOLOGIE
du Bassin de Paris.
Par René Abbard.
Les observations qui suivent, effectuées sur des feuilles au
80.000e de la Carte géologique de la France présenteront leur
intérêt lors de la mise en chantier des cartes au 50.000e.
Feuille de Paris, n° 48. — Une frange d’alluvions anciennes,
correspondant à un lambeau compris entre les marnes et sables
infragypseux et le limon des plateaux est, sur la feuille de Paris
indiquée au NE d’Aulnay-sous-Bois. A droite du chemin départe¬
mental n° 50 conduisant à Villepinte, dans la partie S non utilisée
du cimetière nord, dans la parcelle n° 24 au lieudit « les Coutures
Sevin », on a, en 1956, recueilli à la cote 53 environ, dans ces allu-
vions, une première phalange et la partie distale d’un radius d’Equus
caballus L.
Feuille d’Auxerre, n° 96. — Des fouilles exécutées au S du
cimetière de Saint-Aubin-sur-Yonne, ont rencontré non les allu-
vions anciennes portées sur la Carte géologique au 80.000e, mais,
sous quelques centimètres de terre végétale, la craie turonienne
supérieure, blanche et sans silex correspondant à la zone à Micraster
Leskei Desm. = M. breviporus Agassiz. Il est probable que toute
l’agglomération est située sur cette même craie.
Feuille d’Avallon, n° 111. — En vue de la construction d’un
Groupe scolaire, trois fouilles ont été exécutées en 1956, à la limite
NE de la ville d’Avallon, au S de la voie ferrée, au lieu dit « Bois
Saint Ladre », sur la parcelle cadastrée A7-75 p. Elles ont permis
d’observer des coupes de l’Hettangien qui ne se voit plus que diffi¬
cilement dans la région.
La constitution lithologique du sous-sol se montre absolument
différente de ce qu’on pouvait penser d’après la Carte géologique
au 80.000e. D’après celle-ci, on serait sur l’Hettangien à une cen¬
taine de mètres au N de son contact avec la granulite, ce Lias infé¬
rieur comprenant à sa base la « lumachelle de Bourgogne » plus ou
moins silicifiée et au sommet le « calcaire foie de veau », ensemble
calcaire ou calcaire imprégné de silice.
Or, les trois fouilles montrent un sous-sol formé essentiellement
d’une marne argileuse grise ou jaune, souvent avec petits grains
calcaires, coupée de trois bancs calcaires de quelques centimètres
d’épaisseur, noduleux, corrodés et discontinus, renfermant de nom¬
breux Lamellibranches et notamment des Ostréidés indéterminables,
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 2, 1957.
195 —
et se tenant respectivement dans la fouille orientale aux profondeurs
de 0 m. 65, 1 m. 50 et 1 m. 75. Au fond, un banc plus continu de
0 m. 20 à 0 m. 30 d’épaisseur est formé de dalles de calcaire gris avec
veines marron, sous lequel dans les deux autres fouilles, on observe
une argile un peu sableuse stratifiée. Les marnes argileuses de ce
Lias inférieur n’étant pas rubéfiées et se montrant stratifiées, ne
paraissent pas correspondre à un faciès d’altération de l’Hettangien,
sauf peut-être en ce qui concerne celles qui sont en contact avec les
bancs calcaires discontinus. Ces marnes et calcaires noduleux corres¬
pondent très vraisemblablement aux assises analogues à Ostrea
sublamellosa Dunk. et Mactromya lias'na Terquem, attribuées par
R. Mouterde 1 à l’Hettangien supérieur.
Une des bétoires les plus importantes de la région et peut-être
même du Bassin de Paris, s’observe sur le territoire de la commune
de Vermenton, à proximité du hameau de Chatenay, au N d’une
ligne le reliant à Yaugermain. Il s’agit d’un vaste puits circulaire
d’effondrement de 50 m. de diamètre environ, dans des calcaires
du Séquanien inférieur correspondant en grande partie au calcaire
de Bazarnes. Il est difficile, sous les éboulis et la végétation, d’ap¬
précier sa profondeur qui paraît être d’une vingtaine de mètres.
D’après les habitants de Chatenay, ce gouffre s’est ouvert en
1872 à la suite d’un violent orage, en une zone basse au fond de
laquelle les eaux étaient absorbées avant qu’il soit formé. Cet
effondrement ne jalonne pas obligatoirement un cours d’eau souter¬
rain, sa formation per descensum résultant de la percolation des
eaux sur des plateaux subkarstiques de formations fissurées et
diaclasées. Il faut cependant noter que les grandes circulations
diaclasiennes dans les calcaires lusitaniens ne sont pas limitées
aux vallées ; leur complexité est montrée par le fait que des eaux
de pertes du Serein, colorées à la fluorescéine ont réapparu dans
la vallée de la Cure près de Yermenton, ce qui correspond à un
cheminement d’une dizaine de kilomètres sous les plateaux pour
passer d’une vallée à l’autre.
Le lambeau d’alluvions anciennes de la Cure à Accolay, doit
être prolongé d’au moins 600 m. vers le NE, ainsi que le montre une
exploitation abandonnée près du cimetière. Ces alluvions sont
sableuses et graveleuses, avec prédominance d’éléments jurassiques
auxquels s’ajoutent des roches anciennes du Morvan. Elles sont
surmontées par un limon rubéfié, qui, dans leur partie basse observée
dans une fouille, dépasse 2 m. d’épaisseur. Leur substratum est
constitué par les calcaires hydrauliques rauraciens de Vermenton.
Feuille de Bourges, n° 122. — Un assez important lambeau de
1. R. Mouterde. Études sur le Lias et le Bajocien des bordures nord et nord-est
du Massif Central Français. Bull. Sera. Carte Géol. France , T. L, n° 236, 1952, voir
Avallon, pp. 189-192.
196
sables de Vierzon, du Cénomanien supérieur, décelé par une végéta¬
tion psammophile, a subsisté au NW de Saint-Georges-sur-la-Prée,
sur les marnes qui représentent la craie cénomanienne. Une fouille
en bordure du chemin reliant le chemin des Gouais à la route de
l’Ocrerie a entamé un sable assez grossier, plus ou moins rubéfié,
devenant de plus en plus argileux vers la base où il passe à des
marnes grises correspondant à la craie cénomanienne. Sous celle-ci,
à une profondeur de 8 m., viennent les sables de la Puisaye.
Feuille d’Issoudun, n° 134. — Une fouille effectuée au lieudit
« l’Espinasse », à 500 m. au SW du bourg de Maisonnais, à gauche du
chemin vicinal ordinaire n° 3, a recoupé sur 2 m. des sables grossiers
à galets de quartz de la formation de la Sologne dont les contours
doivent donc être avancés de 1.100 m. en suivant le chemin vers la
route nationale. Ces sables surmontent, probablement sans les
déborder, les argiles pliensbachiennes sur presque toute la croupe
comprise entre la cote 204 et la route nationale. Il faut cependant
dire qu’une deuxième fouille, à 350 m. seulement au SW de Maison¬
nais a montré une argile sableuse rubéfiée qui peut être attribuée
soit au Lias moyen altéré, soit aux argiles de la Sologne.
Au N de l’agglomération de Vornay, au lieudit « l’Enclos », les
calcaires rauraciens sont surmontés par un limon rubéfié de décal¬
cification épais de 3 m., qui est peut-être en continuité vers l’ESE
avec le lambeau étendu de aH porté sur la Carte géologique au
80.000e entre Vornay, Osmery et Raymond. Ce limon de Vornay
paraît résulter de la destruction sur place du Rauracien et ne
semble pas avoir subi les influences d’un climat périglaciaire signa¬
lées aux environs de Bourges par Mme G. Bouillet L
Le ruisseau temporaire « la Miracle » prend sa source à environ
1 km. 5 au SSW du bourg de Bussy, dans un bois de peupliers,
en zone marécageuse étalée sur les calcaires rauraciens. Le sous-sol
est en grande partie un limon argilo-sableux renfermant de nom¬
breux Mollusques terrestres et fluviatiles, Cyclostoma, Hélix, Lim-
nea, Planorbis, Succinea, Pisidium, Cyclas, qui abondent dans les
labours entourant le bois. Ces formations correspondent très vrai¬
semblablement au fond d’un ancien étang et doivent être rapportées
aux alluvions modernes a 2 et non aux limons a1!.
Le bourg de Nozières est, d’après ses habitants, construit sur une
assise sableuse qui surmonte les marnes du Lias supérieur. Une
fouille serait nécessaire pour la découvrir. Il serait intéressant de
vérifier s’il ne s’agit pas d’un lambeau d’alluvions anciennes de 55 m.
au-dessus du Cher, analogue à celui qui est conservé un peu au-
dessous et à l’E de la cote 209, au N de Nozières.
1. Mme G. Bouillet. — Observations sur les « limons » des environs de Bourges.
B.S.G.F., (5), XVII, pp. 315-320, 1947.
197 —
Un cas d'éboulement argileux
AU PIED D'UNE FALAISE CALCAIRE
PENDANT LE QUATERNAIRE ANCIEN A SeINE-PûRT ( S.-ET-M .).
Par L. Feugueur.
M. R. Soyer a signalé des cas de falaises éboulées le long des
berges de la Seine à Villennes-sur-Seine (Seine-et-Oise) (5) à Ivry-
sur-Seine (4) et des éboulis divers affectant particulièrement les
assises supérieures argilo-gypseuses (3).
1 Calcaire de Saint-Ouen. — 2 Calcaire de Champigny. — 3 Argiles et marnes du
Ludien-Sannoisien. — 4 Alluvions anciennes. — 5 Argile éboulée. — 6 Alluvions
modernes. — 7 éboulis récents sur les pentes et terre végétale.
J’ai également étudié un éboulement d’assises sannoisiennes
contre la masse du gypse exploitée souterrainement, sur le flanc
de la vallée de la Seine, à Port-Maryon, commune de Vaux-sur-Seine
(Seine-et-Oise) (2).
Je décris ici un éboulement de marnes vertes sannoisiennes situé
au pied d’un talus de calcaire de Champigny. Cet éboulement, invi¬
sible en surface, a été reconnu lors du creusement d’un puits. Celui-
ci aurait dû traverser normalement les calcaires de Champigny que
l’on retrouve au même niveau tout le long de la rive droite de la
Seine sous le plateau de Sainte-Assise. D’autres « paquets » d’argile
sannoisienne ont pu glisser ainsi pendant une période quaternaire qui
pourrait être déterminée à la suite de patientes et minutieuses
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIX, ne 2, 1957.
— 198 —
recherches. Ces bourrelets argileux au pied des falaises calcaires
sont gênants, tant pour la recherche de l’eau (écran imperméable)
que pour la construction d’ouvrages d’art (cas des ponts qui s’ap¬
puient souvent sur les talus naturels d’érosion).
Les argiles sannoisiennes éboulées sont situées au pied de l’es¬
carpement que domine le château de Saint-Assise, vis-à-vis de
Ponthierry L Le puits qui les a traversées (fig. 1) est situé à environ
90 m. de la Seine, sur la pelouse S. du château. Au lieu de traverser
les calcaires de Champigny (Ludien), que l’on attendait, cet ouvrage
a percé des marnes sannoisiennes reposant directement sur les
calcaires et marnes en bancs du faciès Saint-Ouen (Lédien). La
végétation et les éboulis récents masquent l’extension de ce lambeau
glissé.
Nous verrons dans la coupe qui suit qu’une certaine stratification
a été conservée dans ce paquet glissé :
Coupe du puits (sol + 42 1 2)
Sol actuel.
14 Terre végétale . 0 à 0,50
Éboulis de pentes ( Quaternaire récent).
13 Argile sableuse jaune rougeâtre avec blocs de meu¬
lières . 0,50 à 2,20
Éboulement ( Quaternaire ancien).
12 Argile gris vert . 2,20 à 5,60
11 Argile verte plastique . 5,60 à 6,20
10 Argile jaunâtre . 6,20 à 8,40
Allumions anciennes ( Quaternaire ancien)
9 Sables et graviers d’alluvions à éléments essen¬
tiellement siliceux avec galets de calcaire ter¬
tiaire . 8,40 — 9,55
Bed rock démantelé.
8 Blocs de calcaire épars isolés les-uns des autres par
des marnes remaniées . 9,55 — §^0,13
1. Feuille de Melun aux 1/50.000® et 1/20.000® n° 1. Feuille géologique, Melun, n° 65
au 1/80. 000e.
2. Cote approximative évaluée d’après la carte au 1/20.000®.
199
Tertiaire in situ (Calcaire de St. Ouen).
7 Marne calcaire . 10,13 — 10,45
6 Calcaire tendre blanchâtre . 10,45 — 11,20
5 Calcaire dur fissuré, blanc . 11,20 — 12,40
4 Calcaire blanc marbré de jaune . 12,40 — 12,70
3 Calcaire tendre jaunâtre . 12,70 — 13,10
2 Marne et calcaire . 13,10 — 13,30
1 Calcaire marneux jaunâtre tendre . 13,30 — 14,00
La série argileuse n° 10 à 12, non en place, a 6,20 m. d’épaisseur ;
elle est recouverte par un manteau d’éboulis plus récents, hétéro¬
gènes, épais de 2,20 m. Cette argile a son origine dans les assises
qui surmontent les calcaires de Champigny et contre lesquels elle
est indubitablement plaquée (voir fig. 1). La série en place a été
traversée par un forage situé sur le plateau dans la même propriété
et à quelques centaines de mètres de l’éboulement. La base de la
série argileuse (Ludien-Sannoisien), c’est-à-dire le toit des calcaires
de Champigny, est à la cote 57,5 alors qu’ici l’argile glissée est aux
cotes 40,30 à 34, 10.
Je crois inutile d’insister sur l’utilité de connaître et de localiser
de tels éboulements au point de vue Génie Civil. Ces éboulements
encore peu étudiés, permettraient par une étude d’ensemble, de
préciser la nature et l’ampleur des phénomènes glaciaires et péri-
glaciaires du Quaternaire. Il est probable que ce glissement est dû
à un dégel interglaciaire, correspondant à un excès d’eau dans les
assises aquifères supérieures (nappes suspendues).
La recherche de tels éboulements s’impose, lorsqu’il s’agit d’établir
des plans d’aménagement (M. R. L. Ponts et Chaussées, etc...).
BIBLIOGRAPHIE
1 Dollfus (G. F.) 1885. — Notice sur une nouvelle carte géologique
des environs de Paris. ■ — Berlin, Congr. Géol. Internat.
2 d’ALBissiN (Mlle) et Feugueur (L.), 1954. — • Présence du calcaire
de Sannois à Vaux-sur-Seine (S.-et-O.). C. R. somm. S. G. F., 12,
pp. 253-254.
3 Soyer (R.). 1939. — - Phénomènes d’érosion dans les vallées quater¬
naires de la région parisienne, cas du Lutétien et du Sparnacien
d’Yvry-sur-Seine (Seine). Rev. géog. phys. et de Géol. dynarn.,
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■6 Soyer (R.). 1952. — Les éboulis dans la région parisienne. Feuille des
Naturalistes, N. S., t. VII, fasc. 7-8, pp. 57-59.
200 —
Description de cinq Gastropodes marins nouveaux
de la Cote occidentale d’Afrique.
Par I. Marche-Marchad.
Le matériel faisant l’objet de cette note, à l’exception de quel¬
ques exemplaires aimblement communiqués par A. R. Longhurst,
de la W.A.F.R.I. (Sierra Leone), ainsi que par le Capitaine de
frégate F. Guyot commandant l’aviso hydrographique Beautemps-
Beaupré et par quelques autres collaborateurs bénévoles, provient
généralement des dragages que l’auteur a effectué dans la région
du Cap Vert à bord du Gérard-Tréca chalutier attaché à la Section
technique des Pêches (Direction de l’Élevage et des Industries
animales d’A.O.F.). Quelques exemplaires ont été également récoltés
au cours des opérations effectuées avec le concours du Léon Cour-
sin (Commandant Ronzon), bâtiment affecté à la Mission hydro¬
graphique des T. P. de l’A.O.F.
Les types des espèces décrites dans ce travail ont été déposés
au Muséum National d’Histoire Naturelle à Paris.
Astraea (Bolma) jacquelineae sp. nov.
(pl. I, fig. 1 et 2).
1957, Marche-Marchad. Nouveau catalogue de la Collection des
Mollusques testacés marins de l’Afrique occidentale, p.
Matériel. — Au large de Sierra Leone, 20 milles à l’Ouest de
Freetown, dragage par 25 m, sable coquiller (9 décembre 1954) :
2 exemplaires vivants (A. R. Longhurst coll.).
Parages de l’île du Prince (Afrique occidentale portugaise), drag.
par 75 m de fond (1er novembre 1955) : 1 coquille juv. ( Beautemps
Beaupré, F. Guyot coll.).
Description. — Coquille très solide, épaisse, conique, trochoide,
imperforée, légèrement plus haute que large. Angle apical : 77° environ.
Spire obtuse au sommet composée de 8 tours, plans ou faiblement con¬
caves, tectiformes. Les tours portent une carène légèrement épineuse située
en arrière de la suture abapicale (antérieure). Hauteur du dernier tour
égale à environ deux tiers de la hauteur totale. Protoconque déprimée,
presque plane, lisse, carénée, formée de deux tours et demi. Les tours
suivants jusqu’au cinquième inclus présentent de gros plis noduleux
légèrement obliquees qui deviennent obsolètes et disparaissent après le
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIX, n° 2, 1957.
- 201
5e tour. L’ornementation spirale est faite de 6 rangées ou moins de petites
granulations serrées et régulières. A partir de l’avant dernier la carène
se détache progressivement de la suture abapicale laissant apparaître
un espace dont le milieu est occupé par un double cordon granuleux. C’est
cette nouvelle position de la carène qui tend à donner aux tours un profil
tectiforme. La périphérie de la base est marquée par une 2e carène ; l’une et
l’autre de ces carènes sont garnies d’une quinzaine d’épines courtes mais
aiguës, inclinées vers l’avant. La base, imperforée, est ornée de 5 rangées
concentriques de tubercules relativement gros, surtout ceux de la rangée
la plus excentrique, qui prennent l’allure de petites épines. Toute la sur¬
face de la base, y compris les tubercules, est couverte de stries rayonnantes
fines et serrées. Callosité ombilicale relativement peu étendue. Columelle
arquée portant a sa base une forte callosité en forme de dent. Ouverture
subarrondie, oblique ; intérieur nacré. Bord abaxial (labre) taillé en biseau.
Coloration : les premiers tours sont blancs, les autres d’un rouge violacé
tirant sur lie de vin.
L’opercule, qui est oval, possède une face interne plane, à nucléus
subventral ; sa face externe est bombée, chagrinée, lie de vin.
Dimensions de l’holotype : Longueur totale, 31 mm. ; Largeur, 30 mm. ;
Hauteur du dernier tour, 21,5 mm. ; Hauteur de l’ouverture, 18,5 mm. ;
Dimension de l’opercule, 11 X 9,5 mm.
Remarques. — Notre espèce est proche d ’Astralium johnsoni
Odhner connu par quelques exemplaires dragués au large de Porto
Alexandre (Angola). Elle en diffère par son galbe nettement plus
élancé, ses épines beaucoup plus étroites et courtes, sa sculpture
spirale plus line et plus régulière.
Distribution. — Sierra Leone et Ile du Prince.
Polynices grossularia sp. nov.
(pl. I, fig. 3).
Matériel. — Stn. 55.7.5 C (5 juillet 1955), au sud du Cap Vert,
14° 22’N, 17°32’ W environ, par 130-132 m, fond de sable vasard et
de débris coquillers : 1 exemplaire vivant et 2 coquilles (drag.
Gérard- Tréca).
Stn. 54.2.18 DE (18 février 1954), au sud du Cap Vert, dans le 198°
vrai, par 95-98 m., fond de sable vasard : 2 exemplaires vivants
(drag. Gérard-Tréca ).
Stn. 57.1.17 D (17 janvier 1957), au sud du Cap Vert, 14°20’N,
17°24’W par 80 m., fond de sable vasard : 1 coquille (drag. Léon-
Coursin ).
L’exemplaire de la station 57.1.17 D a été choisi comme holotype.
Diagnose. — Coquille de galbe arrondi, un peu moins large que haute,
légère, mince, lisse et brillante, transparente, ombiliquée, formée de
5 tours convexes, le dernier étant ., • ès renflé. Stries d’accroissement peu
— 202 —
apparentes, légèrement plus accusées dans la région de la suture qui est
simple, linéaire. La spire est courte, sans être déprimée, sa hauteur n’excé¬
dant pas 1/5 de la hauteur totale de la coquille. La protoconque est très
petite, mesurant environ 0,2 mm. et nettement plus foncée que les tours
qui la suivent. Ouverture ovale faiblement atténuée vers le coté ada-
pical où son bord adaxial (columellaire) devient légèrement sinueux
par suite de la saillie que fait le dernier tour à l’intérieur. Le bord abaxial
de l’ouverture (labre) fait à l’arrière, à l’endroit où il se raccorde avec le
dernier tour, un angle d’environ 90° avec l’axe de la coquille. La callosité
pariétale, qui est large, a sa limite adaxiale concave et amincie au milieu ;
son bord abapical se réfléchit sur l’ombilic qui est étroit et profond, le
masquant en partie.
Coloration : Sur le fond jaune rosé du dernier tour se détachent 5 rangées
spirales à peu près équidistantes de tâches marron pourpre. La rangée
postérieure située à faible distance de la suture, bordée d’une mince ligne
blanche, est formée de taches allongées en forme de chevrons ou de vir¬
gules. Les taches composant les 4 autres rangées sont plus ou moins
rectangulaires. Sur les tours de spire, seules apparaissent la rangée sub-
suturale et la moitié supérieur de la rangée suivante. Le bord abapical
(antérieur) de la callosité pariétale, le bord adaxial (columellaire) ainsi
que l’ombilic sont typiquement d’un marron pourpre foncé. Le bord
adaxial et les parties épaissies de la callosité pariétale sont parfois recou¬
verts, chez certains exemplaires adultes, d’une mince couche d’émail
blanc. Une large tache marron violacé, diffuse et généralement peu visible
mais paraissant constante, existe au milieu de la face ventrale du dernier
tour, au voisinage du callus pariétal.
L’opercule est corné, de couleur jaunâtre, légèrement arrondi vers
l’avant (du côté du nucléus) et atténué vers l’arrière où son bord colu¬
mellaire présente une petite concavité correspondant à la saillie du dernier
tour dans l’ouverture de la coquille.
Dimensions du type : Longueur totale, 15 mm. — Longueur, 12,5 mm.
— Hauteur du dernier tour, 14 mm. — Hauteur de l’ouverture, 12,5 mm.
Dimensions des paratypes (longueur X largeur), 13 X 11,5, 16 X 14,
15 X 13 mm.
Remarques. — Notre espèce est bien différente de tous les
Naticidae connus en Afrique Occidentale. Elle présente quelques
ressemblances avec le Natica nitida Donovan (= alderi Forbes)
en ce qui concerne la forme de l’ombilic, l’étendue de la callosité
pariétale et la présence de 5 rangées de taches sur le dernier tour.
Elle en diffère par l’extrême légèreté du test, un galbe plus trapu,
une spire plus courte, la minceur des parties calleuses et enfin par
la coloration très particulière qui suffit à elle seule à distinguer
les deux espèces.
Distribution. — Sénégal.
— 203
Natica monodi sp. nov.
(pl. I, fig. 6a, 6 b et 7).
1957, Marche-Marchad. Nouveau Catalogue de la collection des
Mollusques testacés marins de l’I.F.A.N.
Matériel. — Stn. 56.1.10 BC (10 janvier 1956), au sud du Cap
Vert, 14° 27’N et 17°33’W, fond de sable vasard, par 170-200 mètres :
2 exemplaires vivants (drag. Gérard-Tréca ).
L’un des deux exemplaires a été choisi comme holotype.
Diagnose. — Coquille subglobuleuse, à peine plus haute que large,
mince, légère, assez brillante, à spire saillante formée de 5 tours, le dernier
étant très grand et renflé. Les tours supérieurs portent dans la région
suturale de fins sillons réguliers, équidistants, qui suivent la direction des
stries d’accroissement et s’effacent sur le dernier tour. L’ombilic, étroit
et profond, est en partie comblé par un funicule séparé du bord abapical
de la cavité ombilicale par un sillon très étroit. La callosité parétal, qui
est relativement large mais peu épaisse, a sa limite extérieure légèrement
concave. Elle est séparée du funicule par un espace plus étroit qu’elle.
La coloration du dernier tour consiste en deux séries spirales de fascies
irrégulières, de couleur brun pourpre, à contour estompé, allongées dans
la direction des stries d’accroissement. Ces fascies se détachent sur un
fond jaune marron formé de lignes foncées, irrégulières et très fines. La
suture est soulignée d’une étroite zone blanche ; une autre bande de même
couleur, mais beaucoup plus large, entoure également l’ombilic. Celui-ci
est blanc de même que l’intérieur de la coquille.
Il subsiste par endroits une épiderme mince et adhérent de couleur
rouille.
L’opercule est calcaire. Il porte du coté abaxial (externe) deux fortes
côtes séparées par un sillon étroit et assez profond. Un autre sillon à la
fois plus large et plus profond que le premier sépare la côte la plus externe
du reste de l’opercule qui est lisse brillant et légèrement teinté de jaune.
Un mince callus gris sale recouvre la région du nucléus.
Dimensions du type : Longueur totale : 25 mm. — Largeur : 24 mm. —
Hauteur du dernier tour : 23 mm. — Hauteur de l’ouverture : 20 mm.
Distribution. — Sénégal.
Natica acinonyx sp. nov.
(pl. I, fig. 4 et 5).
1957, Marche-Marchad. Nouveau Catalogue des Mollusques
testacés marins de l’IFAN, p.
Matériel. — Stn. 55.7.5C (6 juillet 1955), au sud du Cap Vert,
14° 22’N et 17°32’W environ, par 130 à 132 m, fond de débris
coquillers : 1 exemplaire vivant et 2 coquilles roulées (drag. Gérard-
Tréca).
— 204
Stn. 55.9.9. AB (9 septembre 1955), au sud du Cap Vert, 14°27’N
et 17°33’W env., par 190-220 m. Fond à Xenopliora mediterranea :
3 ex. et 1 coquille (drag. Gérard-Tréca).
Stn. 56.1.10 B (10 janvier 1956), station très voisine de la précé¬
dente, par 170 à 200 m, 4 exemplaires vivants et plusieurs coquilles
agglomérées à des Xenophora. (drag. Gérard-Tréca).
Diagnose. — Coquille trapue, plus large que haute, épaisse et solide,
ombiliquée, formée de 5 tours convexes avec des stries d’accroissement
particulièrement accusées sur les premiers tours. Le dernier tour est
déprimé, parfois même légèrement concave sous la suture qui est simple.
Ombilic large et très profond laissant apparaître un certain nombre de
tours. Funicule assez mince, submédian, légèrement rapproché du bord
abapical de la coquille. La callosité pariétale épaisse, remarquablement
étroite, est séparée du funicule par un espace plus large qu’elle. Ouverture
assez régulièrement semi-lunaire, au bord adaxial (columellaire) rectiligne
et au bord abaxial (labre) taillé en biseau. Bourrelet periombilical assez bien
différencié et calleux.
La coloration consiste en de grosses taches brun-pourpre plus ou moins
arrondies, parfois concrescentes, se détachant sur un fond jaune vif
lorsque la coquille est fraîche. Ces taches couvrent toute la surface de la
coquille, s’arrêtant au bourrelet periombilical qui reste blanc, ainsi que
l’ombilic. L’intérieur de la coquille est généralement blanc, parfois lavé
de marron.
L’opercule calcaire est pourvu sur sa face externe de 3 côtes allant
en s’amincissant de l’extérieur vers l’intérieur. Ces côtes sont séparées
entre elles et du reste de l’opercule par trois sillons égaux et profonds.
Les côtes et les sillons sont couverts de fines aspérités ou de guillochures
qui rendent leur surface granuleuse. Un callus proéminent gris sale recouvre
le nucléus.
Dimensions du type : Longueur totale, 21 mm, 5. • — Largeur, 22 mm, 5.
— Hauteur du dernier tour, 19 mm, 5.
Remarque. — Cette espèce ressemble par sa coloration à certaines
variétés de Natica janel (Ad.) Recluz, mais elle en diffère par la
forme de la callosité pariétale et celle de l’ombilic, la couleur et la
position du funicule et surtout par son opercule.
Distribution. - — Sénégal.
Marginella desjardini sp. nov.
(pl. I, fig. 8a et 8b).
1957, Marche-Marchad. Nouveau Catalogue de la collection des
Mollusques testacés marins de l’I.F.A.N.
Matériel. — Stn. 55.7. BC (5 juillet 1955), sud du Cap Vert,
14°22’N et 17°32’W environ, par 130-132 m, fond de sable vasard et
de débris coquillers : 1 exemplaire vivant (drag. Gérard-Tréca).
Stn. 56.1.10 B (10 janvier 1956), sud du Cap Vert, 14°27’N et
205 —
17°33’W par 170 à 220 m, fond de sable vasard : 3 exemplaires
vivants, (drag. Gérard-Tréca).
Un exemplaire immature, provenant d’un chalutage effectué au
nord des Almadies, le 17 mai 1955, par 135 à 300 m. (Metral leg.).
Deux exemplaires provenant d’un chalutage effectué au Sud de la
« fosse » de Cayar, près Dakar, le 19 octobre 1952, par 200 m (Postel
leg.)-
Un exemplaire provenant de la Stn 56.1.10 B a été choisi comme
holotype.
Description. — Coquille de très grande taille pour le genre, épaisse,
très brillante, étroitement fusiforme. Spire formée de 6 à 7 tours au profil
presque plan, le dernier tour de spire (le pénultième de la coquille) étant
légèrement convexe dans le bas. Le dernier tour, très développé et égal
en hauteur à plus de 4 fois le reste de la coquille, est légèrement atténué
et déprimé au niveau de la suture qui est linéaire et très peu accusée ;
le dernier tour va également en s’atténuant vers le bas jusqu’au canal
abapical (antérieur) qui est tronqué. Sommet obtus, mamelonné, peu dis¬
tinct. Ouverture égale à plus des 2/3 de la hauteur totale, étroite, rétrécie
vers le haut, légèrement élargie vers le bas. Labre fortement marginé à
l’extérieur, épaissi à l’intérieur, sauf vers son bord adapical où cet épais¬
sissement s’atténue, laissant une gouttière en relation avec le canal. Cet
épaississement porte vers le milieu une dizaine de denticulations obtuses,
parfois davantage ,dont la base commune contribue encore à épaissir le
milieu du bord interne du labre. Ces denticulations disparaissent ou
s’atténuent aux deux extrémités de la coquille. Columelle oblique à peu
près rectiligne, munie de 4 plis dont les deux adapicaux sont particu¬
lièrement épais et écartés. Chez les exemplaires bien adultes, il existe en
outre de petits plis intercalaires plus ou moins nets. Bords adaxial (colu-
mellaire) caïeux, étalé et bien limité vers l’avant, se reliant avec la marge
aborale.
La coloration consiste en un fond jaunâtre lavé de beau rouge carnéolé
sur lequel se détachent deux zones dont une d’un rouge plus sombre et
irrégulièrement maculée de blanc. Une zone plus étroite, de la même teinte
rouge et striée de blanc, s’étend à faible distance autour de la suture.
Cette zone apparaît aussi sur les tours de la spire, qui sont généralement
de teinte verdâtre.
Dimensions de l'holotype : Longueur totale, 70 mm. — Largeur, 28,5 mm.
— Hauteur du dernier tour, 60 mm. — Hauteur de l’ouverture, 53,5 mm.
Dimensions des paralypes (longueur X largeur) : 64 X 27 mm. — 60 x
26 mm.
Remarques. — Cette magnifique marginelle, probablement la plus
grande de toutes celles actuellement connues, est voisine de Volula
glabella L. dont elle diffère par le galbe, la forme de l’ouverture, la
taille et la coloration ainsi que par sa répartition bathymétrique.
Distribution. — - Sénégal.
Laboratoire de Zoologie (Invertébrés)
Institut Français d’Afrique noire Dakar.
Le Gérant : Jacques Forest.
Légende de la planche
Fig. 1, Astraea jacquelineae sp. nov. — Fig. 2, id., opercule. —
grossularia sp. nov. — Fig. 4, Natica acinonyx sp. nov. — Fig.
Fig. 6 a et b, Natica rnonodi sp. nov. — Fig. 7, id., opercule.
Marginella desjardini sp. nov. {Photographies Braciier, I. F. A
Fig. 3, Polynices
5, id., opercule. —
— Fig. 8 a et 8 h,
..N.)
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internationale de Botanique appliquée et d' Agriculture coloniale depuis
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ratoire de Cryptogamie; depuis 1874; abonnement, France, 1.500 fr.,
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gamie ; depuis 1928; abonnement, France et territoires d’Outre-Mer,
1.400 fr., Étranger, 2.000 fr.
ABBEVILLE. — IMPRIMERIE F. PAILLART. - 28-6-1957.
Tome XXIX
2* Série
MAI 1957
SOMMAIRE
Page»
Communications :
J. Dorst. Description d’une espèce nouvelle de Tyran du genre Serphophaga
du Pérou septentrional . 207
G. J u behthie. Présence d’organes de stridulation chez deux Nemastomatidae . . 210
F. Grandjean. Observations sur les Palaeacaroïdes (4esérie ) . 213
P. A. Rem y. Palpigrades et Pauropodes du Natal (récoltes du Dr. R. F. Law¬
rence) . 221
J.-M. Démangé. Sur quelques Spirostrepsides de Côte d’ivoire et description
d’une sous espèce nouvelle (Myriapodes Diplopodes) . 226
A. Vandel. Sur une nouvelle espèce d’ H alo philo scia : II. (Stenophiloscia)
bitschi N. Sp., et son intérêt écologique et biogéographique (Crustacés ;
Isopodes terrestres) . 231
M. Rose. Description de Copépodes nouveaux du plankton marin de Nha-
Trang (Viêt-Nam) . 235
N. B. Eales. Révision of the species of Aplysia of the Muséum National
d’Histoire naturelle (Malacologie), Paris . 246
M. Blanc et F. d’AuBENTON. Sur une seconde mission relative à la lutte contre
l’Onchocercose en A. O. F . 256
A. Guillaumin. Contribution à la flore delà Nouvelle Calédonie. CXIV. Plantes
recueillies par A. S. Foster . 260
R. Decary. Sur le Nepenthes de Madagascar . 267
P. Ozenda et P. Quezel. Présence du Fagonia malvana en Afrique orientale et
description du ssp. Humbertii . 272
A. Camus. Contribution à l’étude des Graminées de Madagascar . 274
H. Gillet et A. Vaillant. Note sur les principales Cypéracées du Nord-Came¬
roun (région tchadienne) . 282
A. Cavaco. Deux Monimiacées nouvelles de Madagascar. Tambourissa deca-
ryana Cavaco et T. capurionii Cavaco . 287
M. L. Tardieu-Blot (Mme). I. Sur les Athyrium malgaches du sous-genre
Diplazium. Affinités et description d’espèces nouvelles. II. Deux Lonchitis
nouveaux de Madagascar . 289
R. Portères. Georges Ville (1824-1897) . 295
BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1957. — N° 3
420e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
2 mai 1957
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
COMMUNICATIONS
Description d’une espèce nouvelle de Tyran du genre
Serphophaga du Pérou septentrional.
Par Jean Dorst.
Au cours d’une mission au Pérou, nous avons séjourné dans le
bassin du Haut Maranon, entité géographique assez bien définie,
comprise entre les chaines principales de la Cordillère des Andes et
celles de la Cordillère orientale, qui la sépare de la grande forêt
amazonienne. Cette région au climat chaud mais sec, recouverte
d’une végétation à tendance xérophile bien différente de celle de
l’Amazonie proche, possède du fait même de ses particularités
écologiques et de son isolement relatif une avifaune assez particulière,
apparentée étroitement à celle des zones arides du Pérou et de
l’Ecuador occidental, en bordure du Pacifique. Elle comprend
également un certain nombre d’endémiques, parmi lesquels le mieux
caractérisé est la Grive Turdus maranonicus.
L’étude des oiseaux faisant partie de la collection que nous avons
pu recueillir lors de notre séjour nous a permis de constater qu’elle
comprenait une espèce de Tyrannidé apparemment non encore
* Résultats d’une mission scientifique au Pérou, sous l’égide de l’Institut français
d’études andines, Lima. Note n° 7.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 3, 1957.
14
208 —
décrite et qui se rattache incontestablement au genre Serphophaga 1
Gould. M. le Professeur Berlioz a d’ailleurs bien voulu
confirmer cette hypothèse après avoir examiné à cette intention les
collections du British Muséum, ce dont nous tenons avant tout à le
remercier très vivement.
Voici la description des caractères de ce Tyran pour lequel nous
proposons le nom de
Serphophaga Berliozi n. sp.
Front, tête et nuque gris foncé, avec la calotte marquée en son milieu
d’une sorte de huppe blanche très développée (les longues plumes de cette
partie de la tête blanches avec l’extrémité gris foncé). Lores et cercle
périoculaire blancs. Manteau gris olivâtre, plus nettement olive sur le dos
ainsi que sur les supra-caudales, celles-ci quelque peu teintées de jaune.
Rémiges brun gris foncé. Rémiges primaires bordées sur leur vexille
interne de blanchâtre lavé de jaune, formant une tache sous-alaire aux
contours peu définis cependant. Rémiges secondaires avec un liseré
externe jaunâtre. Grandes et moyennes couvertures largement bordées de
blanc jaunâtre, formant deux barres transversales obliques sur l’aile.
Rectrices brunâtres teintées d’olivâtre vers le bord externe. Menton blan¬
châtre, légèrement lavé de jaunâtre diffus ; jabot et haut de la poitrine
grisâtre lavé de jaune. Abdomen, sous-caudales, couvertures inférieures
des ailes, axillaires et flancs jaune soufre clair.
Bec fin et étroit, noirâtre, flanqué de vibrisses à la base. Pattes brun
noirâtre.
Mensurations (en mm.) : Culmen : 8,5 ; tarse : 15 ; aile : 55 ; queue : 55.
Type : 1 ^ ad., collecté à la Hacienda Morerilla, à 2 km. en aval de
Bagua Grande, dept. de Amazonas, 460 m. d’altitude ; 14 avril 1955.
Conservé dans les collections du Muséum de Paris.
Cette nouvelle espèce appartient sans aucun doute au genre
Serphophaga dont elle possède tous les caractères. On la reconnaîtra
à sa coloration générale olivâtre sur les parties supérieures, sauf la
tête qui est gris plus pur avec en son centre une sorte de huppe
blanche (d’ailleurs visible dans la nature sur l’oiseau vivant), et à
ses parties inférieures intensément colorées en jaune.
C’est de S. subcristata (Vieillot), du Brésil oriental, d’Argentine
et de Bolivie, que notre espèce se rapproche le plus. Elle rappelle
en effet beaucoup cette espèce par la pattern, la forme du bec et la
présence d’une huppe. Mais elle en diffère cependant nettement
par des proportions différentes (l’aile et la queue sont plus longues
chez Berliozi que chez subcristata) , une huppe blanche plus développée
1. Ces oiseaux sont souvent appelés Serpophaga en raison d’une erreur typogra¬
phique manifeste dans la désignation originale. Cette erreur doit être corrigée, comme
cela a déjà été proposé par Cabanis et Heine, en raison de l'étymologie de ce nom,
du grec aspepoç, moucheron.
— 209
(alors qu’elle est médiocrement indiquée chez subcristata), et une
coloration nettement plus intense, se traduisant par une suffusion
de jaune aussi bien sur les parties supérieures, qui sont olivâtres,
que sur le ventre, qui est franchement jaune. De plus les rectrices
externes ont leur vexille externe blanchâtre chez subcristata, en
contraste avec le vexille interne, tandis que les deux vexilles sont
uniformément bruns chez Berliozi.
Notre espèce a sans doute aussi quelque affinité avec S. inornata
Salv., de Bolivie et du Paraguay, qui nous est malheureusement
inconnue en nature. Cette espèce a elle aussi une grande abondance
de jaune dans son plumage. Mais elle se différencie de Berliozi
par la coloration de la tête, qui est moins grise et ne comporte aucune
trace de blanc chez inornata.
Le spécimen, malheureusement unique, de cette espèce a été
collecté dans un lambeau forestier en bordure du rio Utcubamba.
Nous en avons aperçu un autre dans un biotope similaire. Ces
oiseaux se tenaient l’un et l’autre perchés dans les grands arbres
qui constituent ces forêts hygrophiles, remontées le long du cours
de l’Utcubamba et du Maranon, sortes de forêts-galeries pénétrant
en région sèche au bénéfice de l’humidité plus grande des bords de
fleuves.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux)
du Muséum.
— 210
Présence d'organes de stridulation
CHEZ DEUX NEMASTOMATIDAE (O PILIONS).
Par C. Juberthie
Des organes de stridulation sont connus chez les Opilions Lania-
tores dans la famille des Triaenonychidae ; Lawrence, en effet, en
a décrit sur le second article des chélicères des genres Biacumontia,
Lawrencella, Cryptobunus, Lispomontia. Il n’en a pas trouvé dans
les autres familles d’Opilions d’Afrique du Sud.
Nous avons observé des organes qui rappellent les organes de
stridulation décrits par Lawrence, chez deux Opilions Palpatores
appartenant à la famille des N emastomatidae : Nemastoma dentipalpe
Auss. et N. argenteo-lunulatum E. Simon. Les spécimens que nous
avons étudiés proviennent des collections du Muséum national
d’Histoire naturelle de Paris 1.
Description des organes de stridulation.
Caractères communs aux deux espèces. — Ces organes existent
dans les deux sexes ; ils sont portés par les deux chélicères et sont
situés, tranversalement, dans la portion distale de la face interne
du premier article ou article basal (fig. 1, 2, 3). Ils se présentent sous
l’aspect d’épaississements chitineux disposés en une bande trans¬
versale, plane, arquée, à convexité antérieure. Cette bande se sub¬
divise en deux parties, d’aspect et de structure différents.
a) La partie inférieure, ressemblant à une râpe, est formée de
longues arêtes chitineuses (a), très étroites, serrées les unes contre
les autres (fig. 4), dont l’extrémité orientée vers l’apex de l’article
est presque arrondie tandis que l’autre s’effile très progressivement.
b) La partie supérieure est constituée par une série de grosses
arêtes (b), très espacées, environ trois fois plus larges que les précé¬
dentes (fig. 5), dont l’extrémité la plus large et la plus arrondie est
orientée vers l’apex de l’article. Ces arêtes se raccourcissent et s’élar¬
gissent au fur et à mesure de leur éloignement de la râpe (fig. 2).
Caractères différenciant les organes de stridulation de ces deux
espèces. — Chez Nemastoma argenteo-lunulatum (fig. 1) l’organe de
1. M. le Professeur Vachon a bien voulu nous confier ce matériel; qu’il veuille
bien trouver ici l’expression de nos remerciements.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIX, n° 3, 1957.
211 —
stridulation est simple. La râpe est formée d’environ 80 arêtes de
type a ; elle constitue la plus grande partie de l’organe de stridula¬
tion. Le reste de l’organe est formé d’environ 7 arêtes de type b.
Le nombre des arêtes n’est pas fixe ; il varie (75 à 85 pour les arêtes a
et 5 à 8 pour les b) de la chélicère droite à la gauche, d’un sexe à
Nemastoma argenteo-lunulatum E. S.
Fig. 1. Chélicères droite et gauche du mâle, face interne ; o. s. : organe de stridulation.
N emastoma dentipalpe Auss.
Fig. 2. Chélicère droite du mâle, face interne. — Fig. 3. Chélicère droite de la femelle,
face interne. — Fig. 4. Détail de quelques arctes de type a formant la râpe. —
Fig. 5. Détail de deux arêtes de type b.
l’autre, d’un individu à l’autre. Chez N. dentipalpe (fîg. 2, 3), la
râpe, petite, est formée d’environ 20 arêtes de type a. La majeure
partie de l’organe est constituée par les arêtes de type b, très espa¬
cées, au nombre de 8 environ. En arrière de l’organe proprement dit
se trouvent une centaine de petites arêtes, éparses, très courtes,
le plus souvent assez larges, orientées comme les arêtes a et b.
— 212
Mouvements dans l’espace des organes de stridulation. —
Les premiers articles droit et gauche des ehélicères, parallèles et à
peu près horizontaux au repos, sont situés dans le prolongement du
corps. Leur partie distale portant les organes de stridulation peut
seule entrer en contact. Les mouvements latéraux tendant à les
écarter l’une de l’autre sont de faible amplitude, de sorte que leurs
déplacements se font essentiellement dans le plan vertical.
Rôle. — Nous pensons que ces organes, en raison de leur ressem¬
blance avec ceux des Triaenonychidcie, représentent des organes de
stridulation, mais seule une étude sur du matériel vivant pourra
préciser leur rôle, et confirmer ou infirmer cette interprétation.
Comparaison avec les autres organes connus. — Ces organes
se rapprochent de ceux des Triaenonychidcie par leur structure
et l’appendice qui les porte (arêtes disposées en bande portée par
les ehélicères). Ils s’cn distinguent par l’article qui les porte (pre¬
mier article au lieu du second), et par leur plus grande complexité
(deux ou trois types d’arêtes).
Chez les autres Arachnides, possédant des ehélicères à trois
articles, Scorpions, Palpigrades, quelques Acariens, on ne connaît
pas d’appareil de stridulation porté par le premier article des chéli-
cères ; il en a été, par contre, décrit sur le second article dans le
groupe des Scorpions.
Laboratoire souterrain du C. N. R. S Moulis, Ariège,
et Laboratoire de Zoologie (Vers et Crustacés ) du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Lawrence (R. F.), 1931. The Harvest-spiders of South Africa. Ann.
S. A. Muséum , XXIX, p. 403, figs.
Lawrence (R. F.), 1937. New Harvest-spiders from Natal and Zululand.
Ann. Natal Muséum, VIII, 2, pp. 127-153.
Lawrence (R. P.), 1937. A stridulating Organ in Harvest-spiders. Annals
and Magazine Natural Hist., sérié 10, v. XX, pp. 364-369.
Pocock (R. I.), 1896. How and why Scorpions hiss. Natural Science, IX,
pp. 17-25.
— 213 —
Observations sur les Palaeacaroides (v série).
Par F. Grandjean.
I. — Stomacarus Macfarlani n. sp.
Des exemplaires de cette nouvelle espèce m’ont été envoyés
récemment par Donald Macfarlane, de l’Institut entomologique
du Commonwealth britannique, à Londres. Macfarlane les a
trouvés dans du matériel provenant de Tucuman (Argentine) et les
a reconnus pour appartenir à une espèce de Stomacarus qui est
voisine de Tristani (la seule autre espèce du genre) mais qui en
diffère notablement, en particulier par la longueur du poil dorsal /2.
Il y a 2 récoltes, une de janvier et une de mars 1953. La première
contient un mâle, une femelle et une tritonymphe. La deuxième
contient une femelle. Biotope : débris végétaux décomposés à la
surface du sol. Coll : P. Wygodzynsky.
Ces exemplaires sont intéressants à cause des femelles, inconnues
jusqu’ici dans le genre Stomacarus, et parce qu’ils sont en bon état.
Ils nous font voir, à l’ovipositeur, des poils hypertrophiés en forme
de griffes, caractère exceptionnel que nous connaissions seulement
chez Acaronychus Tragàrdhi. Le genre Stomacarus serait-il plus
voisin à’ Acaronychus que d’ Archeonothrus ? Je conclus plus loin
par la négative.
Dans la description qui suit je compare la nouvelle espèce, Mac¬
farlani, non à Tristani lui-même, car je n’ai plus de cet animal que
des restes inutilisables, mais à la description que j’ai donnée de
Tristani en 1952 (1, pp. 360 à 367, fig. 1 à 3). Je ne signale que les
différences. Si un caractère quelconque indiqué pour T ristani dans
le texte précité, ou par les figures, n’est pas mentionné ici, c’est
qu’on le retrouve exactement chez Macfarlani. Pour d’autres
caractères il n’y a pas comparaison. Ce sont ceux qui n’étaient pas
observables chez Tristani (l’unique exemplaire était décoloré,
abîmé par un trop long séjour dans l’alcool), ou que j’ai omis d’ob¬
server.
Adulte.
L’hystérosoma est un peu plus allongé, relativement, et le propo-
dosoma est un peu plus large au niveau des poils la. La longueur,
mesurée comme chez Tristani, varie de 340 à 385 p.
Je n’ai pu discerner aucune striation dorsale de la peau molle
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 3, 1957.
entre les selérites, même en observant dans l’eau après destruction
des tissus. Je n’ai vu cette striation que dans la région sternale,
entre les selérites coxaux.
Les selérites dorsaux et latéraux, à l’hystérosoma, sont repré¬
sentés par les figures 1 A et 2 F. Les différences avec Tristani ,
Fig. 1. — Stomacarus Maefarlani n. sp. — A (X 215), latéral, exemplaire mâle. —
B (X 745), tarse I droit vu de dessous, avec l’apotèle (ambulacre). — C (X 745),
tarse II droit vu latéralement, id.
très faibles, sont la réunion des poils f1 et /2, de chaque côté, par un
seul sclérite, et l’absence des petits selérites qui ne portent aucun
poil. J’ai constaté en outre, sur un individu, d'un côté, que le sclérite
de ps2 n’allait pas jusqu’à la base de psv Ce dernier poil était porté
par un sclérite indépendant et minuscule.
Les selérites sont colorés. Pour voir la couleur, qui est d’un brun
jaunâtre extrêmement pâle, il faut réduire l’animal à sa cuticule.
Une teinture artificielle sélective est indispensable si l’on veut pré-
215 —
ciser les contours de tous les selérites. J’ai procédé au bleu Unna,..
dans l’eau, comme pour Tristani.
Les poils sont bruns, les plus grands d’entre eux très fortement
colorés. C’est la partie isotrope qui est brune. La racine et une
très petite partie du poil, à sa base, est blanche et biréfringente,
actinochitineuse.
Sauf e1, qui est toujours un peu contourné, les grands poils dor¬
saux sont presque droits, un peu arqués. Ils sont tous barbelés,
les ro moins que les autres. Les petits poils sont apparemment
lisses.
Les différences de forme et de taille, pour les poils dorsaux, sont
considérables avec Tristani. Chez Macfarlani aucun poil, même
n’est en fouet, et c’est e1 qui est non seulement le plus long, mais le
plus épais. Le poil /2, au contraire, est beaucoup plus petit chez
Macfarlani. Le poil ps j est moins rapproché de ps2. Il y a d’autres
différences, indiquées par les figures.
Le sensillus filiforme et grêle m’a paru plus long chez Macfarlani,
mais ce n’est pas sûr car il faut tenir compte des orientations. Sur
l’individu dessiné (le mâle) il était dressé verticalement. Sur les
2 autres individus (les femelles) il était dirigé obliquement en
arrière.
Des muscles s’attachent à l’apophyse interne du poil ev Ce sont
des muscles longitudinaux très voisins de la surface. Un des muscles
part en avant et l’autre en arrière.
Le pénis1 a 11 paires de poils (fig. 2 D). Ce sont des poils peu
colorés, robustes, pointus, non effilés, creux dans leur région proxi¬
male. On les voit en raccourci sur la figure.
L’ovipositeur (fig. 2 A) porte aussi 11 paires de poils pourvu
que l’on compte avec eux, en qualité de vestige, la paire de marques
arrondies désignée par kr. Tous ces poils ont subi la différenciation
bulleuse (3, p. 191), faiblement ou fortement. Ils sont bruns et les
plus gros paraissent noirs à la loupe binoculaire. Quatre d’entre
eux, de chaque côté, ceux qui ont reçu la notation en t sur les figures
2 A et 2 B, sont de véritables griffes à large base. Ils sont même plus
différenciés que ceux d’ Acaronychus Tràgârdhi (3, p. 219, fig. 8 A,
8 B) car ils sont beaucoup moins ronds. Ils ont à leur surface laté¬
rale, du coté concave de leur courbure, une carène accentuée que l’on
peut appeler un tranchant (fig. 2 C). Les griffes t1 et t2 sont beaucoup
plus grosses que les deux autres. Les autres poils sont restés à peu
près droits et assez longs (fig. 2 B).
1. Les Oribates n’ont pas un vrai pénis intromittant mais je crois qu’on peut dési¬
gner sans inconvénient chez eux par pénis la partie de l’organe mâle qui fait ou est
capable de faire saillie entre les volets génitaux. Je crois aussi qu’on peut employer
sans inconvénient le mot fécondation en parlant du mâle. L’acte de fécondation, pour
le mâle, est la pose des spermatophores.
216 —
Une des femelles avait un ovipositeur déformé. J’ai dessiné celui
de l’autre femelle, qui était meilleur, mais que je n’ai pu faire sortir
qu’incomplètement, de sorte qu’un large bourrelet entoure la zone
Fig. 2. — Stomacarus Macfarlani n. sp. — A (x 665), ovipositeur vu de face, à peu
près dans la direction de son axe, sur l’animal entier ; celui-ci est dans l’orientation
ventrale habituelle ; l’ovipositeur n’est pas complètement en extension. — B ( X 1 260) ,
le môme, séparé et vu de derrière, partiel ; il est incliné de tjlle sorte que la griffe Tj
est sur le contour apparent. — C (X 1125), une des 2 grosses griffes, observée dans
une autre direction, pour montrer le tranchant du côté concave. — D (X 870),
pénis vu de face, comme l’ovipositeur en A. — E (X 745), extrémité antérieure
de la mandibule droite. — F (X 165), hystérosoma d’une femelle, dorsal, avec les
2 œufs symétriques.
centrale sur la figure 2 A et cache en partie les poils postérieurs sur
la figure 2 B. Ce bourrelet n’existerait pas si l’extrusion était com¬
plète.
Je suppose que la petite tache centrale non saillante, dans le
cercle qui limite la marque kr (fig. 2 A), est un reste de la racine
— 217
■d’un poil eugénital. C’est faute d’une meilleure hypothèse, car je n’ai
pu déceler aucune trace de biréfringence dans ce vestige.
Chaque femelle contient 2 gros œufs symétriques l’un de l’autre
et réunis transversalement par une espèce d’anse qui est fortement
colorée en brun (fîg. 2 F). J’ai couvert l’anse de hachures. Ce curieux
aspect n’est pas fortuit car il est exactement le même pour les
2 femelles bien que ces femelles n’aient pas été récoltées ensemble,
ni à la même époque de l’année. La matière brune est granuleuse
et résiste à l’action de l’acide lactique bouillant. Elle ne peut être
qu’un remplissage (posthume ou non ?) des deux branches de l’ovi-
ducte, entre les œufs et le vagin. Je n’en ai vu aucune trace hors de
ces deux branches.
Le rutellum (anciennement la maxille) est coloré à son extré¬
mité distale. Les mors de la mandibule sont colorés également. Leur
dentition (fig. 2 E) diffère assez notablement de celle de Tristani
mais les variations individuelles sont fortes. J’ai constaté l’existence,
sur les mandibules de Macfarlani, des lignes ~k et j3 d’A. natalensis
(2, p. 552, fig. 3 A).
Au palpe, les eupathidies m’ont paru tout à fait lisses. Les inéga¬
lités superficielles que j’ai signalées chez T ristani (p. 366 et figure 3 F)
étaient donc probablement dues à un dépôt de matière étrangère.
Les poils g' et r', au contraire, ne sont pas lisses chez Macfarlani.
Ils sont nettement barbelés, surtout g'.
Les pattes sont plus grosses, plus robustes (relativement) que
chez Tristani. Leurs poils sont lisses. Voici les formules, du tro¬
chanter à l’apotèle ; il y a 7 articles, le fémur étant divisé en deux :
1 (0 — 4 — 6 — 5 — 6 —37 — 3) et (2 — 4 — 4) ; 11(1 — 4 — 6 —
5 — 7 — 28 — 3) et (1 — 2 — 2) ; III (2 — 2 — 3 — 3 — 6 — 27
— 3) et (1 — 1 — 0) ; IV (3 — 3 — 3 — 4 — 5 — 25 — 3) et (1 —
2 — 0).
Les eupathidies sont au nombre de 12 à I, de 2 à II et il n’y en a
pas à III et IV. Celles du tarse I sont les mêmes que chez A. nata¬
lensis, savoir : les itérales, les prorales et les 8 qui sont représentées
sur la figure 1 B derrière les poils u' et u" . Celles du tarse II sont les
prorales.
J’ai dessiné le tarse II dans l’orientation latérale (fig. 1 G). Son
poil minuscule s x, qui est constant, ne peut être logiquement qu’un
famulus. C’est la première fois que je remarque un famulus au tarse II
d’un Oribate.
La partie spatulée des ongles latéraux est lisse comme la tige.
Aux pattes I les deux ongles latéraux ont la même taille. Aux autres
pattes l’un d’eux est un peu plus petit et plus courbé. On constate,
conformément à la loi d’homologie parallèle, que le plus petit ongle,
qui est le paraxial à II, est l’antiaxial à III et IV.
— 218
Tritonymphe.
Les organes génitaux mis à part, et à la taille près, la tritonymphe
est semblable à l'adulte. Il n’y a pas de différence dorsale, ni au
capitulum. Les coxas ont la formule (3* — 3 — 4 — 5) de sorte que
le poil 4 e n’est pas tritonymphal, contrairement à ce que j'avais
supposé. Il est donc probablement deutonymphal. Le poil 1 d man¬
quait d’un côté.
Je n’ai pas pu distinguer nettement les poils aggénitaux des
génitaux. Le total est 7 à droite et 8 à gauche, au lieu de 11 chez
l’adulte. Les anaux, adanaux et pseudanaux sont exactement
comme chez l’adulte.
Le palpe a la formule (0 — 2 — 1 — 3 — 16), le solénidion non
compris, et son tarse est plus court que celui de l’adulte. Des 16 poils,
8 sont des eupathidies. L’eupathidie de l’adulte qui est désignée
par sur la figure 3 F de Tristani (1, p. 365) est remplacée par un
poil ordinaire. Le poil noté l"p sur cette figure est absent et aussi
un des 3 poils ventraux désignés par s, v' et v" , le poil v' probable¬
ment.
Les formules des pattes sont les suivantes : I (0 — 4 — 6 — 5 —
6 — 30 — 3) et (2 — 4 — 4) ; II (1 — 3 — 6 — 5 — 7 — 22 — 3) et
(1 — 2 — 2) ; III ( 2 — 1 — 3 — 3 — G — 21 — 3) et (1 — 1 — 0) ;
IY (3 — 2 — 3 — 4 — 5 — 19 — 3) et (1 — 2 — 0).
Il n’y a donc de différences numériques qu’aux basifémurs et aux
tarses. Aux basifémurs le poil qui manque à II-III-IV est un poil
de position V . Aux tarses la différence est 7 à I et 6 à II-III-IV.
Six poils apparaissent à la stase adulte, à tous les tarses. Ce sont les
plus postérieurs des 6 alignements longitudinaux ( l ) (c) [v). Les tarses
de la tritonymphe sont plus courts que ceux de l’adulte, corréla¬
tivement. Pour I, le 7e poil est probablement celui désigné par s3
sur la figure 1 B.
Le tarse I n’a que 9 eupathidies. Les manquantes (remplacées
par des poils ordinaires) sont les 3 postérieures du groupe adulte
de 8. Le tarse II a les mêmes eupathidies prorales.
Remarques.
1. Sur les figures 2 A, 2 B et 2 D les notations que j’ai mises aux
poils eugénitaux ne sont pas sûres. Elles sont inspirées par l’idée
qu’il y a 4 poils sur chacun des trois lobes de l’ovipositeur (les poils z
et tl) et que les 10 autres poils (les poils k) sont ceux que j’ai appelés,
chez les Oribates supérieurs, les poils de la couronne (4, p. 102).
Il y aurait donc primitivement 10 poils k et les Oribates supérieurs
auraient perdu 4 poils k (deux paires).
Chez Tristani j’ai signalé et dessiné 20 poils eugénitaux. La paire
219
qui manque est probablement celle désignée par kz sur la figure 2 D
du présent travail. Remarquons que Tragârdhi possède encore un
des poils kz à titre aléatoire (3, fig. 7 B, en A*).
2. La figure 1 B du tarse I est donnée ici comme exemple d’un
type de désignation des poils ventraux et latéraux qui est purement
spatial, c'est-à-dire qui ne tient compte que des positions, chaque
poil placé derrière les («) et les (u) étant désigné par son alignement
et un indice numérique qui donne son rang. B y a 7 alignements
(s, v' , v" , c' , c", V , l"). Désigner les poils ainsi, à une stase, est néces¬
saire quand on ne connaît pas les autres stases et qu’on n’a pas
résolu, dans le groupe que l’on étudie, les problèmes d’homologie.
J’ai employé fréquemment la désignation spatiale en chaetotaxie,
en particulier èhez natalensis en 1952 (2, fig. 1 D et 4 B). Ce n’est
pas une notation. Si on l’emploie il vaut mieux remplacer les nota¬
tions s, (pi’) et (pi) par les désignations s1; (fq) et (Zj), respectivement.
3. Aux tarses de toutes les pattes, à la stase adulte de Macfarlani,
les poils latéraux sont disposés selon deux paires d’alignements,
les paires l'I" et c'c". Dans chacun des 4 alignements, derrière a'
ou a" , on compte uniformément 2 poils aux tarses II, III et IV.
Les mêmes tarses II, III et IV, à la stase tritonymphale, n’ont
qu’une paire d’alignements et dans chacun d’eux, derrière a' ou a" ,
on compte aussi 2 poils. Il faudra essayer de comprendre, lorsqu’on
disposera d’un Stomacarus ou d’un Archeonothrus à toutes les stases,
comment un tel cas s’accorde, pour le développement numérique
des poils accessoires, à celui des Nothroïdes et des Oribates supé¬
rieurs, où l’alignement latéral, de chaque côté, est toujours unique.
4. Le genre Archeonothrus nous est encore assez mal connu.
Il est cependant clair que le genre Stomacarus en est beaucoup plus
rapproché que du genre Acaronyclius. Citons la grande lèvre infé¬
rieure de la bouche, le bombement du prodorsum au niveau des
bothridies, les nervures qui encadrent ce bombement, l’apophyse
interne du poil e1 (c’est-à-dire de son tubercule de base), la forme
du grand famulus, le nombre des eupathidies, la chaetotaxie des
tarses, celle des joues labiales. Ces caractères se retrouvent exacte¬
ment dans les deux genres Stomacarus et Archeonothrus, ou presque
exactement. Ils manquent ou sont différents chez Acaronyclius.
On ne peut leur opposer que ceux des poils eugénitaux femelles,
mais l’opposition ne s'étend pas même à la forme de l’ovipositeur
car celui-ci n’a pas, chez Macfarlani, le grand lobe postérieur
surplombant que l’on remarque chez Tragârdhi (3, fig. 8 B).
Je crois ces raisons suffisantes pour justifier le maintien de Stoma¬
carus dans les Archeonothrinae, à condition de supprimer, dans la
diagnose de cette sous-famille (3, p. 196), les mots « Poils eugé¬
nitaux femelles normaux ».
5. Des différences entre Stomacarus et Archeonothrus (3, p. 197)
— 220 —
nous devons retrancher le caractère des « grands poils dorsaux lisses-
et relativement minces » et aussi, je crois, celui de la dentition des
mandibules. Nous devons ajouter le caractère des poils eugénitaux.
La séparation des deux genres est rendue meilleure par ces change¬
ments.
6. Les deux remarques précédentes supposent que la femelle
encore inconnue de Tristani a des poils eugénitaux en griffe, ou du
moins bulleux, exceptionnellement différenciés. Cette supposition
est raisonnable à cause de la forte ressemblance entre mâles. Si elle
était fausse Macfarlani ne serait pas un Stomacarus.
II. — Au sujet d’Archeonothrus natalensis.
J’ai choisi en 1952, pour redécrire A. natalensis, parmi les prépa¬
rations laissées par Tragardh, une préparation dite T (2, p. 547)..
Ce choix s’imposait car c’était la seule qui contint un exemplaire
dont l’état de conservation fût tel que sa description fût possible et
qui eût une étiquette sur laquelle on lise, écrit de la main de Trà-
gard h , le nom spécifique natalensis. En outre l’étiquette indiquait
une provenance du Natal (Durban) et portait la date de la décou¬
verte d’A. natalensis, 1905. Il lui manquait seulement le mot « type ».
Trâgârdh n’a écrit ce mot sur aucune des préparations.
Une difficulté subsiste, malheureusement, à cause de la mandibule.
Celle-ci n’a pas, dans la préparation T, les mêmes caractères de
dentition que dans d’autres préparations qui paraissent renfermer
aussi des natalensis. Elle n’a pas non plus les caractères qui lui ont
été assignés par Tragardh dans sa description de 1906.
Une première discussion, fondée sur les préparations de Trâ¬
gârdh, conduit à penser que la dentition mandibulaire est sujette
à de fréquentes variations individuelles chez natalensis et qu’elle a
ses caractères normaux sur la figure 3 E de mon travail de 1952.
(2, p. 552), laquelle n’est pas relative à la préparation T, mais à une
autre préparation, dite M. Je n’ai pas publié cette discussion et je
la reporte de nouveau, faute de place.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
1. Grandjean (F.). — Observations sur les Palaeacaroïdes, lre série
[Bull. Mus. nat. Hisl. natur. Paris, 2e série, t. 24, pp. 360 à 367, 1952).
2. Id. — Observations sur les Palaeacaroïdes, 3e série [Bull. Mus. nat.
Hist. natur. Paris, 2e série, t. 24, pp. 547 à 554, 1952 [1953]).
3. Id. — Etude sur les Palaeacaroïdes [Mém. Mus. nat. Hist. natur.
Paris, série A, Zoologie, t. 7, fasc. 3, pp. 179 à 272, 1954).
4. Id. — Caractères chitineux de l’ovipositeur, en structure normale,
chez les Oribates ( Arch . Zool. exp. et générale, t. 93. Notes et revue,,
pp. 96 à 106, 1956).
— 221 —
P ALPI GRADES ET PAUROPODES DU NATAL
(RÉCOLTES DU Dr. R. F. LAWRENCE).
Par Paul A. Remy.
I. Palpigrades.
Eukoenenia Lawrencei n. sp.
Drakensberg. — Champagne Castle Hôtel, 6.000 feet, jan¬
vier 1957, 2 adultes : 1 £ long de 0,70 mm, 1 Ç longue de 0,90 mm, sous
des pierres enfoncées dans le flanc humide d’un ravin, à pas plus de
2 ou 3 m l’un de l’autre.
Mâle. — • Prosoma. — Organe frontal médian à branches parallèles,
jointives, très pointues ; les groupes latéraux comprennent à droite 3,
à gauche 2 organes lancéolés, très pointus. Le deuto-tritosternum a
9 soies : 3 antérieures, insérées sur un V ouvert en avant, 6 postérieures
formant une rangée transversale, subrectiligne.
Pédip; lpes. ti 1 = 111 , bta I = 49, bta II = 51, ta I = 34, ta II = 38,
ta III = 68.
Pattes I. ti = 112, bta I + bta II = 98, bta III = 37, bta IV = 46,
ta I = 26, ta II = 40, ta III = 120. La soie raide du basitarse III est
égale à environ 2 fois 1/5 (83/37) la longueur du bord tergal de cet article
et est insérée au milieu du bord sternal.
Pattes IV. bta = 102, ta I = 46, ta II = 60 à une patte, 69 à l’autre.
La soie raide du basitarse est un peu plus courte (17/20) que le bord tergal
de l’article et est insérée à une distance de l’extrémité proximale de ce
bord égale au 1/5 de la longueur de celui-ci ; elle est égale à la soie raide
du basitarse III des pattes I.
Les soies de la hanche des pédipalpes et des pattes sont coniques.
Opisthosoma. — En avant du 1er volet génital, il y a une rangée trans¬
versale de 4 paires de soies pubescentes ; les submédianes a1 sont égales
à 2 fois leur écartement et à 1 fois 1/2 les sublatérales a2 ! l’intervalle
axa 2 est égal à la 1/2 de l’écartement des av
Chaque lobe du 1er volet génital est subrectangulaire, à angles très
arrondis, à région latéro-postérieure proéminente ; sa région distale, dont
le bord postérieur est à peine festonné, présente 2 expansions pubescentes
(excrétrices ?) à région basilaire renflée, conique, à région distale ténue ;
chacun de ces lobes porte en outre 2 rangées transversales de soies pubes¬
centes : une de 4 au bord distal, l’autre de 5 plus en avant.
La région apicale des 2 lobes du 2e volet génital a été mal vue ; elle m’a
1. Abréviations : bta = basitarse ; ta = tarse ; ti — tibia.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, ne 3, 1957.
— 222 — ■
paru être arrondie, non étirée en pointe ; chacun de ces lobes porte, face
antérieure, 5 soies pubescentes.
Chaque lobe du 3e volet génital présente une expansion subtriangulaire
dont la région apicale est brusquement rétrécie et se termine par 2 pointes
inégales, peu divergentes, la plus courte étant la plus proche du plan sagit¬
tal ; chacun de ces lobes porte 4 soies pubescentes : 2 (les plus proximales)
sur la face antérieure, les 2 autres sur la face postérieure.
Chacun des segments opisthosomiens IV, V et VI porte, face sternale,
une rangée transversale de 2 paires de poils ax et a2 pubescents, longs,
.relativement épais (excréteurs ?), qui est comprise entre 2 poils s-l, 6’2
pubescents, plus minces. Au segment IV, a1 = a2 = 55, a1a1 = 42, a xa2
Fig. 1. — Eukoenenia Lawrencei n. sp. S ad. Propeltidium, vue un peu oblique ;
l’organe frontal médian et les organes latéraux droits sont très obliques.
= 16 et 20, sx = 36, s2 = 27, a2 s1 = 50 et 58, = 35 ; au segment V,
ax = a2 = 57, axax = 33, axa2 = 26, Sj = 37, s2 = 30, = 46, sxs2
= 35 ; au segment VI, ax = 62 et 68, a2 = 60 et 65, axax = 22, axa2 = 12,
= 40, s2 = 30, a2sx = 38, SjSj = 50.
Le dernier (11e) segment opisthosomien porte 10 soies pubescentes.
Femelle. — • Prosoma. Organe frontal médian comme chez le <J ; le
groupe latéral gauche a 3 éléments lancéolés, très pointus, à contours un
peu irréguliers ; le droit n’a pu être observé (orientation défectueuse).
Soies du deuto-tritosternum comme chez le <?■
Pédipalpes. ti = 115, bta I = 45, bta II = 51, ta I = 34, ta II = 37,
ta III = 66.
Pattes I. ti = 112, bta I + bta II = 87, bta III = 39, bta IV = 41,
ta I = 27, ta II = 40, ta III = 120 et 125. La soie raide du basitarse III
— 223 —
(mesurée à un appendice seulement) est égale au double de la longueur
du bord tergal de cet article et est insérée au milieu du bord sternal.
Pattes IV. bta = 105 et 112, ta I = 46, ta II = 62 et 67. La soie raide
du basitarse est égale aux 4/5 du bord tergal de l’article et est insérée à
une distance de l’extrémité proximale de ce bord égale à un petit peu
moins du 1/5 (9/50) de la longueur de celui-ci ; elle est un peu plus courte
(17/20) que la soie raide du basitarse III des pattes I.
Les soies de la hanche des pédipalpes et des pattes sont coniques.
Fig. 2. — Eukoenenia Lawrencei n. sp. 1. Ç ad. Organes latéraux gauches du prosoma,
face tergale. — 2. 3 ad. Lobes gauches des 3 volets génitaux, face antérieure ; à celui
du 3e volet, le bord interne et la partie proximale du bord externe ont été mal vus.
Opisthosoma. — ■ Je n’ai pu étudier les volets génitaux, dont l’orien¬
tation est défectueuse.
Chacun des segments opisthosomiens IV et V porte une rangée
transversale de 2 paires de poils « excréteurs » av a2> semblables à ceux
du <J. Au segment IV, a1 — 50, a2 = 55 et 57, axax = 64, axa2 — 18 et 22 ;
au segment V, a1al = 54, axa2 = 15 et 21 ; le segment VI porte une rangée
transversale de 3 paires de poils av a2, a3, semblables aux précédents
mais subéquidistants, l’intervalle entre 2 poils voisins étant plus petit
que l’intervalle axa2 des 2 rangées précédentes. A ces 3 segments, j’ai mal
vu les poils minces entre lesquels sont insérés les poils « excréteurs ».
Le dernier (11e) segment opisthosomien porte 10 soies pubescentes.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIX, n° 3, 1957.
15
— 224 —
Affinités. — Parmi les Ç adultes d ’Eukoenenia chez lesquelles
on a signalé 10 soies sur le 11e segment opisthosomien, seule la Ç
d ’E. Lawrencei présente, face sternale de l’opisthosoma, 2 paires
de poils excréteurs sur chacun des segments IV et V, et 3 paires de
tels phanères sur le segment VI ; parmi les autres Eukoenenia $ pour¬
vues de 10 soies au 11e segment de l’opisthosome, on compte 2 paires
de poils excréteurs à chacun des segments opisthosomiens IV à VI
chez E. siamensis Hansen du Siam, 3 paires à chacun de ces seg¬
ments chez mes E. antanosa, bara et Chartoni de Madagascar ainsi
que chez E. spelaea Peyerh. du SE de la France, tandis que
E. angusta Hansen du Siam en possède 1 paire sur le 4e, 2 paires
sur le 5e et autant sur le 6e, et que subangusta Silv. d’Italie paraît
en avoir 3 paires sur le 4e et le 5e, et 2 paires sur le 6e.
D’autre part, les volets génitaux du $ d ’E. Lawrencei ressemblent
à ceux de mes E. delphini et E. Lauteli de Madagascar, espèces dont,
par ailleurs, les organes latéraux du prosoma comprennent, comme
chez l’espèce sud-africaine, 3 éléments lancéolés ; mais cette dernière
diffère de ces formes malgaches par de nombreux autres caractères :
position de la soie raide du basitarse III des pattes I (insérée au
milieu du bord sternal chez Lawrencei, en deçà de ce milieu chez
delphini, un peu au delà de ce point chez Lauteli), nombre des poils
excréteurs sur les segments IV et VI de l’opisthosoma (chacun de ces
segments en porte 2 paires chez Lawrencei, 3 paires chez les 2 autres),
nombre des soies du dernier segment opisthosomien (10 chez Law¬
rencei, 9 chez les 2 malgaches).
La nouvelle espèce occupe une place un peu à part parmi les formes
qui ne font pas partie du phylum E. mirabilis Grassi (région circum-
méditerranéenne, hauts plateaux de Madagascar) 1 - E. Berlesei,
Silvestri (Europe méridionale et Algérie) et dont le 11e segment de
l’opisthosoma possède 10 soies.
II. Pauropodes.
Pauropus Huxleyi Lubb. var. natalensis n. var.
Champagne Castle Hôtel, avec les Eukoenenia Lawrencei, 2 Ç
adultes, longues de 1,30 et 0,90 mm.
J’ai comparé ces animaux à des P. Huxleyi Lubb. (Remy emend.)
d’Europe, plus spécialement à des individus provenant des environs
du Karlssprung près de Saverne, Alsace (M. Aubertot leg.,
10 décembre 1937). Les seules différences appréciables que j’ai relevées
sont les suivantes :
1. Th. H. Savory [The Arachnide. London, E. Arnold et C° éd., 1935, xii -f 218 p.)
signale, p. 93, qu’i?. mirabilis a été trouvée en 1933 sur les pentes inférieures de Mont
Osmond, Adélaïde, Australie où l'espèce aurait été très probablement importée, dit-il.
La détermination de ce matériel demande confirmation.
225 —
les poils a1 de la rangée antérieure du tergite troncal VI sont
pointus, tandis qu’ils sont un peu élargis dans la région apicale
chez les spécimens de Saverne ;
les styles sont un peu arqués (convexité du côté sagittal), élargis
légèrement et progressivement vers l’apex, alors qu’ils sont recti¬
lignes, cylindriques chez les exemplaires vosgiens ;
Fig. 3. — 1. Eukoenenia Lawrencei n. sp. <$ ad. Poils sternaux alt a2, et s2 de la
moitié droite du 6e segment opisthosomien.
2 et 3. — Pauropus Huxleyi var. natalensis n. var. $ à 9 pp. 2. Portion du pygi-
dium, face sternale ; du sternum, seule la région médiane est représentée. — 3. a.
Poil tergal céphalique a2 de la 2e rangée, b. Poil postérieur du 6e tergite troncal.
c. Soie sternale bz du pygidium.
le fond de l’échancrure médiane de la plaque anale est un peu
plus large que chez ceux-ci.
P. Huxleyi typ. Remy emend. n’est signalé avec certitude que d’Eu¬
rope : France (plaine d’Alsace, chaîne des Vosges, environs de Nancy),
Bade (Forêt-Noire, Fribourg), Suisse 1, Italie (Bevagna), Rou¬
manie (région de Sinaïa), Nouvelle-Zélande.
1. Le spécimen dont la plaque anale a été dessinée par Gisin (Bull. Soc. ent. suisse,
20, 1947, pp. 597-604) et dont le lieu de capture n’est pas indiqué paraît bien appar¬
tenir à cette espèce ; on peut se demander si, sous l’appellation de Pauropus Huxleyi,
cet auteur n’a pas désigné aussi des P. lanceolatus Remy, forme qu’il ne cite pas de
Suisse, qui est répandue en Europe, du Danemark et de la Finlande aux Pyrénées,
et qui existe aussi en Australie et en Amérique du Nord ; ce Paurope n’est pas rare dans
le NE et l’E de la France ; je l’ai d’ailleurs signalé de Suisse sous l’appellation de
P. Huxleyi var. lanceolatus : Satigny près Genève où il avait été récolté par Carl
qui l’avait étiqueté P. Huxleyi. (cf. Remy, Ann. ent. Fennici, 3, 1937, pp. 140-145).
— 226 —
Sur quelques Spirostreptides de Côte D'Ivoire
ET DESCRIPTION D'UNE SOUS-ESPÈCE NOUVELLE
(Myriapodes Diplopodes).
Par J. M. Démangé.
Monsieur M. Barbier du laboratoire de M. le Pr. E. Lederer
de l’Institut de biologie physico- chimique, nous a remis quelques
spécimens de Myriapodes de la région d’Abidjan et a bien voulu
nous abandonner les éléments de la présente étude ce dont nous le
remercions vivement.
Les espèces examinées sont les suivantes :
Aulonopygus aculeatus Att. 1914.
Aulonopygus aculeatus barbieri subsp. nov.
Peridontopyge aberrans Att. 1914. ?
Aulonopygus aculeatus Attems 1914.
Une seule espèce est connue de ce genre originaire de la côte de
l’Or, Assinie. La diagnose originale et les dessins de l’auteur étant à
compléter, nous donnons une description de nos spécimens.
2 £ : 53 segments dont 1 apode.
Corps marron foncé à bandes plus claires. Dernier segment et
partie antérieure de la tête plus clairs. Pattes et antennes jaunâtres.
Tête lisse et brillante. Sillons du vertex à peine distincts. 4 fossettes
pilifères en arrière du labre qui est profondément échancré. Champs
ocellaires allongés, plus hauts que larges. Ocelles au nombre de
44 environ en 7 rangées (10, 9, 8, 6, 5, 4, 2).
Col uni (fig. 1), important, légèrement enveloppant. Angle anté¬
rieur du lobe collaire faiblement dilaté en angle aigu. 2 sillons pro¬
fonds, sinueux, sur la surface du lobe. Un troisième sillon moins
accusé épouse le bord marginal. L’impression des 2 sillons supérieurs
détermine au bord postérieur un crantage très net.
Pores à partir du 6e segment, éloignés de la suture qui est infléchie
à son niveau. Dans la partie postérieure du corps le pore s’éloigne
de la suture qui n’est pas sinueuse.
Métazonites lisses sauf dans la partie ventrale où se trouvent des
sillons longitudinaux plus ou moins imprimés. Dans les segments
antérieurs ces sillons sont très profonds constituant au bord des
somites une dentelure plus ou moins large suivant leur position le
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIX, n° 3, 1957.
Aulonopygus aculeatus Att.
Fig. 1, tête et col. — Fig. 2, dernier segment. — Fig. 3, valves anales vues de face. —
Fig. 4. Extrémité distale du télopodite. — Fig. 5. Bord postérieur des segments
2, 3 et 4.
Aulonopygus aculeatus barbieri subsp. nov.
Fig. 6. Extrémité du télopodite.
Peridontopyge aberrans Att. ?
Fig. 7. Télopodite face postérieure.
— 228
long des flancs (fig. 5). Plus on s’éloigne de la tète, plus les denticu-
lations sont fines et se situent plus loin sous le ventre.
Points jaunes des métazonites peu distincts.
Dernier segment et valves anales à surface lisse (fig. 2 et 3).
Valves globuleuses, à bord postérieur en demi cercle. Bourrelets (x)
très importants délimités par une dépression profonde (z) s’étendant
sous les valves elles-mêmes qui constituent un repli.
Des soles sous le tibia et le tarse des pattes antérieures.
Gonopodes. — Ceux-ci étant, en tout point, semblables à la des¬
cription d’AiTEMS, nous ne les décrirons pas.
Aulonopygus aculeatus barbieri, subsp. nov.
1 : 48 segments dont 1 apode.
Corps rougeâtre annelé de marron foncé. Valves et partie anté¬
rieure de la tête foncées. Pattes claires, jaunâtres.
Points jaunes des métazonites nettement visibles.
Gonopodes. — Ceux-ci diffèrent du type par la présence d’un lobe
allongé et concave remplaçant la « femorallappen » d’ATTEMs
(fl, fig. 10 et 11). Le lobe de l’extrémité du télopodite est arrondi.
D’autre part, le lambeau pointu (a) précédant le lobe distal chez
aculeatus fait complètement défaut ici (fig. 4 et 6).
En ce qui concerne la « coxaldorn » d’AïTEMS, l’extrémité distale
de celle-ci est pointue et non épanouie comme chez le type ( cd ).
Peridontopyge aberrans Attems 1914 ?
L’individu que nous classons ainsi montre avec le type récolté
en Assinie des différences dans les caractères des gonopodes. Étant
donné la pauvreté du matériel dont nous disposons, il nous est
malheureusement impossible de faire une étude morphologique des
gonopodes et de dire si les différences que nous avons constatées
sont dues à des variations au sein de l’espèce ou si nous avons
affaire à une sous-espèce ou une variété nouvelle.
Dans l’attente d’un matériel plus complet nous nous bornerons à
donner la description du spécimen en notre possession.
1 (J : 73 segments dont 1 apode.
Coloration marron rougeâtre clair, flancs jaunâtres ; tête plus
claire que le reste du corps.
Capsule céphalique lisse et brillante. 5 fossettes pilifères préla¬
biales. Sillon occipital bien marqué ainsi que les sillons interoculaires.
Ocelles distincts, au nombre approximatif de 42 en 7 rangées.
Antennes longues atteignant le bord du 4e-5e segment.
Lobes du col enveloppant, à bord antérieur subrectiligne. 2 pro¬
fonds sillons sinueux, en gradins, en plus du sillon marginal.
Métazonites sans sculptures caractérisées ; on reconnaît tout au
plus de fines strioles sous le ventre.
— 229 —
Premier pore sur le 5e segment, accolé à la suture. A partir du
7e ou 8e segment le pore s’écarte de la suture.
Dernier segment et valves anales à ponctuations denses. Dorsale-
ment le dernier segment est soulevé en bourrelet longitudinal plus
saillant à l’extrémité distale. Bord postérieur triangulaire, les côtés
légèrement concaves. Valves peu globuleuses, en amande, sans trace
face postérieure.
Aulonopygus aculeatus barbieri subsp. nov.
Fig. 10. Gonopodes face antérieure. — Fig. 11. Télopodite face postérieure.
— 230
de bourrelets. La partie antérieure est légèrement déprimée près
des épines qui sont longues. Pas d’épine ventrale. Sternite préanal
large et court à bord postérieur bien arqué, accolé aux valves.
Gonopodes. — Les figures qu’a publiées Attems en 1914 (Afrika-
nische Spirostreptiden nebst Ueberblicküber die Spirostreptiden orbis
terrarum. Zoologica, H. 65-66) sont schématisées et certains détails
sont peu précis.
Chez notre individu nous retrouvons les principales caractéris¬
tiques de l’espèce, mais dans des formes et des positions différentes.
Hanches à bords latéraux subparallèles. Le feuillet antérieur
n’a rien de particulier sinon qu’une portion distale interne se recourbe
sur ,1e feuillet postérieur (a, fig. 9). Feuillet postérieur se terminant
en lobe carré duquel naît une longue et forte épine (b) interne
recourbée vers l’intérieur. Sous cette épine on remarque un épaississe¬
ment chitineux constituant la base d’une excroissance en crochet
dont la pointe se retourne vers l’observateur (c).
Extrémité du télopodite différente (fig. 7 et 8). Talon du
rameau séminal ( d ) très allongé et sans la denticulation secon¬
daire de la figure 195 d’ Attems. Épanouissement de la base du tarse
très large, transparent, enveloppant le talon du rameau séminal
et se prolongeant en dent obtuse vers l’extrémité de l’appareil (e).
Processus terminé par une longue épine mince et sinueuse (/).
Le reste de l’organe est plus complexe chez notre individu mais
on y reconnaît une dépression entourée d’arêtes vives semblable
à celle figurée par Attems dans un des dessins déjà cités (g).
H. W. Brolemann a décrit, d’autre part, en 1919 (Myriapodes
recueillis par M. l’Administrateur adjoint Colomb en Guinée Fran¬
çaise. 3e note, Bull. Soc. Zool. France, T. 44.), un Peridontopyge
colombi dont les gonopodes sont a peu près semblables, dans leur
ensemble, à ceux de notre spécimen. Certains détails cependant
permettent de les distinguer, notamment l’absence de dent obtuse
(e), forme plus épaisse et régulière de l’appendice spiniforme (/) etc...
En résumé, l’espèce d’Abidjan a une position systématique
intermédiaire entre aberrans et colombi.
Conclusions.
Si l’on en juge par l’étude du matériel en notre possession, nous
pensons qu’il serait intéressant de connaître la faune de la région
d’Abidjan et d’y faire des récoltes systématiques en des lieux bien
déterminés et nettement circonscrits, humides, secs, boisés ou non
par exemple. Nous sommes persuadé qu’un matériel récolté ainsi
permettrait d’étudier assez complètement les différentes formes
peuplant cette région ainsi que les variations morphologiques qui
pourraient se rencontrer dans les gonopodes de chaque espèce.
Laboratoire de Zoologie ( Vers et Crustacés) du Aluséum.
— 231 —
Sur une nouvelle espèce l 'Halophiloscia :
Halophiloscia (Stenophiloscia) bitschi N. Sp„
ET SON INTÉRÊT ÉCOLOGIQUE ET BIOGÉOGRAPHIQUE
(Crustacés ; Isopodes terrestres).
Par A. Vandel.
ASSOCIÉ DU MUSÉUM
Monsieur J. Bitsch, Assistant à la Faculté des Sciences de Dijon,,
a recueilli, dans la région d’Izmir (anciennement Smyrne), un
petit lot d’Isopodes terrestres dont il a bien voulu me confier l’étude.
Les exemplaires recueillis se répartissent en une dizaine d’espèces
qui, toutes sauf une, sont largement réparties dans la région médi¬
terranéenne ou dans la moitié orientale de cette région. Deux exem¬
plaires appartiennent à une nouvelle espèce dont la diagnose est.
donnée ci-dessous.
Halophiloscia (Stenophiloscia) bitschi n. sp.
Localité. — Vallon de Claros, près d’Ahmetbeyli. ix. 1956 : 1 1 ÿ..
Taille : $, 3 mm ; 3, 2 mm.
Coloration : d’un brun clair assez uniforme. Zones de linéoles bien appa¬
rentes.
Caractères têgumentaires. — Téguments et antennes apparaissant
très écailleux au binoculaire. Sur préparations microscopiques, les ter-
gites péréiaux se montrent recouverts de 3-4 rangées de soies-écailles-
en bouton, coiffées d’un empilement conique d’écailles accessoires. La
figure 1 montre l’une de ces formations à l’état intact, la figure 2 après
écrasement. Les noduli latérales sont petits et très peu apparents.
Caractères somatiques. — Ils répondent à ceux du type générique.
Appendices. — ■ Antenne (Fig. 3) courte, garnie de tiges courtes et fortes,
encadrées d’écailles. Flagelle formé de trois articles courts, garnis de soies
longues.
Maxillipède (Fig. 4) : endite cilié à son extrémité, orné d’un pénicillé
à son angle interne, mais dépouvu de tige.
Péréiopodes (Fig. 5) portant un organe dactylien.
Caractères sexuels mâles. — Péréiopodes I (Fig. 5) et II, présentant
un carpos renflé couvert d’écailles hyalines, sur la moitié de sa face-
interne. Quelques écailles s’insèrent également à la face interne du pro-
podos.
Péréiopode VII dépourvu de différenciations sexuelles.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIX, n° 3, 1957.
232 —
Apophyse génitale (Fig. 6) bifurquée à son extrémité.
Premier pléopotle (Fig. 7) : endopodite portant à son extrémité un
bouton en forme de casque à pointe, flanqué d’un mucron cilié (Fig. 8).
Position systématique et affinités.
C’est à Verhoeff (1908) que l’on doit la création du genre Steno-
philoscia, genre qu’il a d’ailleurs par la suite, et avec raison, consi¬
déré comme un sous-genre d’Halophiloscia (Verhoeff, 1928). Ce
sous-genre renferme deux espèces très proches l’une de l’autre :
glarearum Verhoeff 1908 et zosterae Verhoeff 1928. Quant aux
autres espèces décrites par Verhoeff, l’une d’elles, dalmatica, paraît
synonyme de zosterae, et les trois autres ( salsilaginis , posidoniarum
et nodulosa), semblent avoir été fondées sur l’examen de mâles
immatures.
H. ( Stenophiloscia ) bitschi n. sp., s’apparente à zosterae. Elle en
diffère par la forme de l’extrémité de l’endopodite du premier pléo-
pode mâle, ainsi que l’indique le Tableau suivant.
— 233 —
Remarques écologiques.
Les représentants du genre Stenophiloscia n’avaient été jusqu’ici
récoltés que sur les rivages de la Mer Tyrrhénienne et de la Mer
Adriatique. Ce sont des formes strictement halophiles, vivant au
voisinage immédiat de la mer, dans les fentes des rochers, les gra¬
viers des plages ou parmi les amas de Posidonies.
L’intérêt de la nouvelle espèce ne réside point dans sa morpho¬
logie qui ne diffère que par des détails de celle des espèces déjà
connues. Par contre, son habitat franchement terrestre, et sa ren¬
contre au milieu d’espèces typiquement méditerranéennes et adaptées
au climat sec de ces régions ( Leptotrichus naupliensis (Verhoefî),
Porcellio laevis Latreille, P. ficulneus Budde-Lund, Armadillidium
vulgare (Latreille), Armadillo officinalis Duméril), est très différent
de celui des autres espèces du sous-genre.
En raison de l’intérêt que présente la connaissance exacte du
biotope fréquenté par la nouvelle espèce, j’ai demandé à M. Bitsch
de bien vouloir en fixer les caractéristiques. Je recopie la description
qu’il a bien voulu me donner de cette station : « Le vallon de Claros
est situé à proximité du village d’Ahmetbeyli, à 55 km au sud
d’Izmir. Les Isopodes ont été recueillis sous de grosses pierres enfon¬
cées, au pied du versant nord de la colline de Notion qui borde au
sud-est le vallon de Claros. Cette colline est recouverte d’un maquis
dense. A l’époque de la récolte (septembre 1956), le vallon était
extrêmement sec. Le lieu de récolte se place à environ 500 m. à vol
d’oiseau du bord de la mer. Dans ces régions, la mer n’exerce d’in¬
fluence écologique que sur une bande très étroite du continent, dix
mètres tout au plus. » De cette description, on doit conclure que cette
Stenophiloscia n’est certainement pas une forme halophile, et ne
peut même pas être qualifiée de littorale, car la zone qui renferme
les Isopodes littoraux ne dépasse pas une dizaine de mètres de large.
Le contraste que l’on relève entre l’habitat de la nouvelle espèce
et celui des autres représentants du sous-genre est d’autant plus
— 234 —
remarquable qu’il constitue le troisième exemple d’un type de dis¬
tribution dont on connaît déjà deux autres cas :
Halophiloscia ( Halophiloscia ) couchi (Kinahan) est une espèce
strictement halophile. Sa répartition est très vaste puisqu’elle com¬
prend toutes les côtes de la Méditerranée et de la Mer Noire, celles
de l’Atlantique, depuis le Cap Vert jusqu’à l’Ecosse, ainsi que les
rivages des archipels atlantiques. Mais, en Palestine, elle a été récoltée
sur les bords du lac de Tibériade, à cinquante kilomètres de la mer
(W. M. Tattersall, 1914).
Porcellio lamellatus (Uljanin) Budde-Lund est une espèce qui
ne s’éloigne jamais beaucoup du bord de la mer. Sa répartition est
très analogue à celle d 'Halophiloscia couchi (Vandel, 1957).
P. lamellatus s’apparente à P. penicilliger Verhoeff, propre à la Pales¬
tine et au Liban. Cette dernière espèce se rencontre loin dans l’in¬
térieur des terres ; au Liban, elle a été récoltée à 700-850 m. d’altitude,
dans la plaine de la Bekaa qui sépare la chaîne du Liban de celle de
l’Anti-Liban (Vandel, 1955).
Ainsi, St. bitschi représente le troisième exemple d’une réparti¬
tion caractérisée par l’existence de deux espèces voisines (ou de
colonies de la même espèce, dans le cas d’ Halophiloscia couchi) dont
l’une vit à l’intérieur des terres, en Asie Mineure, tandis que l’autre,
devenue halophile, s’est largement répandue sur les rivages de la
Méditerranée, et éventuellement de l’Atlantique. On est en droit de
se demander si les Isopodes dont il vient d’être question ne sont pas
originellement des formes terrestres qui sont devenues secondaire¬
ment des formes halophiles et qui ont acquis, de ce fait, une très
vaste dispersion, comme il est de règle pour les formes qui vivent
au bord de la mer (phénomène de l’étalement littoral ; Vandel,
1948).
BIBLIOGRAPHIE
Tattersall (W. M.). — 1914. — Amphipoda and Isopoda from the Lake
of Tiberias. — Jour. Assoc. Soc. Bengale. X ; 361-367.
Vandel (A.). — 1948. — ■ La Faune isopodique française (Oniscoïdes ou
Isopodes terrestres). Sa répartition, ses origines et son histoire. — Rev.
franç. Entomol. XV ; 101-139.
Vandel (A.). — 1955. — Mission Henri Coiffait au Liban (1951). —
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g én. XCI ; 455-531.
Vandel (A.). — 1957. — Etude d’une espèce polymorphe, Porcellio
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des glandes tégumentaires chez les Isopodes terrestres. — Bull. Soc.
Zool. France. LXXXI ; 359-368.
Verhoeff (K. W.). — 1908. — Ueber Isopoden. — -15 Aufsatz. — Archiv f.
Biontol. II ; 335-387.
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poden. — 37. Isopoden-Aufsatz. — Zool. Jahrb. Abt. System. LVI ; 93-172.
— 235
Description de Copepodes nouveaux
DU PLANKTON MARIN DE NHA-TRANG [V IET-N AM).
Par Maurice Rose.
PROFESSEUR HONORAIRE DE LA FACULTÉ DES SCIENCES d’aLGER
J’ai eu récemment l’occasion d’étudier une assez grande collection
de tubes de plankton ou de Copépodes pélagiques marins, recueillis
dans la région de Nha-Trang (Vietnam-sud). J’en ai donné l’analyse
dans des publications au Bulletin du Muséum d’Histoire Naturelle
de Paris (2* série, t. XXVII, n° 5, 1955, p. 387, t. XXVIII, n° 5,
1956, p. 458).
Mais, outre les formes signalées dans ces articles, j’ai rencontré
un certain nombre de spécimens qui m’ont paru originaux et que j’ai
isolés pour une étude approfondie. Certains étaient déjà connus ;
d’autres, au contraire, m’ont paru nouveaux, et j’en apporte ici la
description détaillée, d’autant plus précise et minutieuse que le
nombre d’exemplaires était plus grand. Il ne fut jamais très élevé :
4 femelles et 2 mâles au maximum.
Beaucoup de ces individus appartiennent au groupe des Mons-
trillides ; cela tient à l’abondance des pêches effectuées à la lumière.
Il ne fait pour moi aucun doute que dans le matériel qui reste à
examiner à la Station Océanographique de Nha-Trang, il se trouve
encore un assez grand nombre de types inédits. Les pêches nocturnes
à la lumière sont en effet un procédé très efficace pour trier et con¬
centrer les espèces des familles des Pontellides et des Monstrillides.
MAZELLINA, nov. gen.
Dans les pêches examinées, j’ai rencontré 4 femelles et 2 mâles
d’une forme qui m’a paru inédite et dont je propose de faire un genre
nouveau, baptisé Mazellina, du nom de MIle Mazella, qui m’a aidé
dans la préparation de ce travail.
Voici la diagnose de ce nouveau genre :
Tête plus ou moins soudée au 1er segment thoracique ; 4e et 5e anneaux
du thorax séparés. Fils du rostre souvent absents. Urosome à 4 segments
denticulés sur le dos dans les 2 sexes. Furca symétrique, la soie apicale
médiane, dans chaque branche, beaucoup plus longue que les autres.
lre antenne symétrique et à 20 articles chez la femelle ; dissymétrique,
.géniculée et préhensile, à droite, chez le mâle. Exopodite et endopodite
Bulletin du Muséum, 2° série, t. XXIX, n° 2, 1957.
— 236 —
de la 2e antenne sub-égaux. Les 2 rames des 4 premières paires de pattes
natatoires à 3 articles.
5e patte de la femelle symétrique, à une seule branche quadriarticulée
de chaque côté. Le segment terminal est très court et se termine par
3 épines.
5e patte du mâle très dissymétrique, plus longue et plus forte à droite ;
avec une seule branche de structure très compliquée de chaque côté.
Sac ovigère simple, ventral, sphérique ou aplati. Œufs gros, opaques,
de couleur brune très foncée.
Fig. 1. — Mazéllina galleti $.
Aj lre Antenne ; D, femelle vue de dos ; L, femelle vue de côté ; Abd, urosome, vu du
côté gauche.
Mazéllina Galleti nov. gen., nov. spec.
L’espèce est dédiée à Mlle Gallet, biologiste adjointe, qui a
monté les préparations et mis au net les figures illustrant cet article.
Description de la femelle.
En vue dorsale (D, fig. 1) le corps antérieur, plus de 2 fois plus long-
que large, régulièrement aminci en avant, se termine par un front ovoïde ;
— 237
en arrière, par 2 fortes pointes latérales légèrement écartées en dehors-
1er et 2e segments thoraciques soudés ; 5e avec 2 petites épines latéro-
dorsales.
Urosome (Abd, fig. 1), soies furcales non comprises, égal à la moitié
du corps antérieur. Segment génital allongé, étranglé au milieu, pourvu
un peu à gauche de l’axe vertical et sur le bord postérieur, d’une forte
épine dirigée en arrière et un peu courbée. Elle est en réalité formée de
Fig. 2. — Mazellina galleti Ç.
Md, Mandibule ; A2 2e antenne ; Mxplt maxillipède antérieur ; Mxp2, maxillipède
postérieur.
2 pointes inégales accolées sauf à leur base. Sur le côté droit, le bord pos¬
térieur dorsal du segment génital porte une rangée de courts aiguillons
de plus en plus grands vers le dehors. Cette disposition se retrouve sur
l’anneau suivant, égal à la moitié du segment génital. Le segment qui
suit, d’égale longueur, présente une couronne postérieure de fins aiguillons.
Le segment anal ne possède aucun ornement ni épine ; il est égal en lon¬
gueur à chacun des 2 précédents.
Les branches furcales sont minces, parallèles, plus de 10 fois plus-
— 238. —
longues que larges ; leur longueur est plus grande que la moitié de l’ab¬
domen. Elles sont richement ciliées sur le bord interne.
Les soies furcales sont de longueur variable : 3 sont à peu près égales
à la furca ; l’interne est très petite, et une, l’externe, est plumeuse d’un
seul côté. La soie apicale médiane est au moins 2 fois plus longue que les
autres. Sur la moitié basale elle est plumeuse ; le reste de la soie forme un
long fil nu.
En vue latérale, le front apparaît arrondi, sans rostre visible. Le sac
ovigère, unique et ventral, contient 2 rangées de gros œufs noirs, du
moins dans le matériel fixé.
Longueur totale du corps, soies de la furca non comprises = 1,2 mm.
Appendices. — Premières antennes (Ax, fig. 1). Elles atteignent environ
la fin du segment génital; sont à 20 articles réguliers, raccourcis du
3e au 9e, surtout le 5e et 6e ; un peu allongés vers l’extrémité. Elles sont
garnies de soies, toutes nues, dont certaines beaucoup plus longues que les
autres.
Deuxièmes antennes (A2, fig. 2). Bien développées, à 2 branches iné¬
gales, l’endopodite plus long que l’exopodite. 2e article de celui-ci renflé,
garni de soies courtes et nues.
Mandibule (Md, fig. 2). Tout à fait normale ; lame masticatrice forte,
un peu aplatie du bout, à dents éprisses grossières et foncées, quelques-
unes tranchantes et transparentes. Palpe petit, mal articulé, avec de
longues soies nues à ses 2 rames.
Maxillipède antérieur (Mxp1, fig. 2). De taille normale, à 5 lobes très
proéminents, surtout le dernier. Chacun d’eux est garni de 3 soies, dont
certaines aux lobes distaux, transformées, raccourcies en forme de sabre
denticulé en dehors. Article terminal petit, à 5 soies plus petites, molles et
nues.
Maxillipède postérieur (Mxp2, fig. 2). Courts et trapus, les 2 articles du
basipodite très larges; le 1er quadrangulaire presque carré porte 1 soie
plumeuse courte proximale, 2 soies internes, 1 grosse soie plumeuse,
1 aiguillon et 1 soie molle au bord distal interne ; 2e article fixé au 1er par
une base très étroite, renflé au milieu, une rangée d’épines et 3 soies nues
sur le bord interne.
Endopodite à 5 segments de taille décroissante et pourvus de 10 soies
molles, nues et courbées en dehors ; avec de plus 5 soies raides internes et
plus courtes.
Première paire de pattes (Px, fig. 3). 1er article du basipodite allongé,
portant 2 soies internes plumeuses ; 2e article plus court et nu.
Exopodite à 3 articles sub-égaux : le 1er avec une soie plumeuse interne,
1 aiguillon externe ; le 2e avec 1 soie interne plumeuse et sans aiguillon
externe ; le 3e avec 3 soies internes plumeuses, sauf l’apicale transformée
en un très gros et très long aiguillon. Sur ce 3e article, on trouve encore une
forte soie terminale grossièrement dentée, avec une petite épine à sa base
antérieure, et enfin 2 aiguillons nus et courts sur le bord externe.
L’endopodite est aussi à 3 articles ; le 1er et le 2e avec 1 soie plumeuse
interne. Le 3 article est garni de 6 soies plumeuses.
Dans toutes les pattes, les soies plumeuses présentent la même structure.
— 239 —
Elles comportent une hampe claire et nue, munie d’un fouet à 2 rangs
opposés de barbules (P1( fig. 3).
Deuxième paire de pattes (P2, fig. 3). 1er article basal raccourci, avec
une seule soie interne ; 2e article allongé, élargi. Endopodite à 3 articles,
le 1er le plus court avec 1 soie plumeuse interne ; le 2e avec 2 soies sem¬
blables ; le 3e le plus long, avec 8 soies plumeuses.
Exopodite à 3 articles, le 1er avec 1 soie plumeuse interne, 1 aiguillon
grossièrement denté externe ; le 2e armé de la même manière ; le 3e avec
un petit aiguillon au milieu de son bord externe ; un gros aiguillon denté
Fig. 3. — Mazellina galleti Ç.
Pu Pa : lre et 2e pattes thoraciques.
sub-terminal. Enfin une forte soie apicale dentée d’un seul côté termine
l’article, tandis que 5 soies plumeuses garnissent son bord interne.
Les articles de l’endopodite sont ciliés sur le bord externe.
Troisième et Quatrième paires de pattes (P3, fig. 3 bis). Elles sont cons¬
truites rigoureusement de la même manière, mais la soie externe du
3e article de l’exopodite est 2 fois plus longue dans la 4e patte, qui est un
peu plus petite que la 3e ; 3e article de l’endopodite de P3 â 8, de P4 à
7 soies Leur structure générale est tout à fait du même type que celle
de la 2e paire.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIX, n° 3, 1957. 16
— 240
Cinquième paire de pattes (P5, fig. 3 bis). Elle est symétrique et à une
seule branche de chaque côté.
Chaque branche comporte 4 articles. Le 1er court et basal, présente une
protubérance hémisphérique interne, qui s’appuie sur un processus iden¬
tique, émis par l’article basal de la patte opposée. A la face ventrale,
au-dessus de ce système, se trouve une sorte de T aplati.
Le 2e article est en pyramide tronquée, fixée par sa base au précédent.
Il porte une forte apophyse pointue, rabattue contre lui dont elle est
Fig. 3 bis. — Mazellina galleti $.
P3, P6 : et 5e pattes thoraciques.
séparée par une fente nette, bien visible sous certaines incidences. Quelques
poils couvrent le bord externe du segment. Le 3e article est cylindrique,
égal aux 2 précédents réunis. Il porte sur le bord extérieur une rangée
de poils et un aiguillon sub-terminal denté.
Enfin le 4e article très court se termine par 3 grosses soies tordues
ensemble à leur base. Deux sont courtes, ciliées, la 3e au moins 2 fois plus
longue est nue dans sa moitié terminale.
Les œufs sont pondus dans un sac ovigère arrondi, fixé à la face ven¬
trale du segment génital. Ils sont gros, opaques, brun très foncé, au nombre
d’une cinquantaine environ.
Fig. 4. — Mazellina galleti <$.
Abd, Urosome, vu de dos ; D, mâle, en vue dorsale ; L, mâle, vu du côté droit ; Ajdr,
lre antenne droite, préhensile ; A2, 2e antenne ; dl, branche droite de la 5e patte,
vue de côté ; dp, branche droite de la 5e patte, vue par la face postérieure ; P5,
5e patte, vue par la face antérieure.
— 242 —
Description du Mâle.
Corps vu de dos (D, fig. 4), plus de 2 fois moins large que long ; aminci
en avant en un front étroit et arrondi. Thorax terminé par 2 petites
pointes latérales ; 1er et 2e segments soudés. Urosome égal à la moitié
du thorax, étroit, à 4 articles, les 2 premiers avec épines interrompues
Fig. 5. — Mazellina galleti
Md, mandibule ; A2, 2e antenne ; Mxp,. Maxillipède antérieur ; Mxp2, Maxillipède
postérieur.
sur le dos ; en cercle complet sur le 3e ; furca (Abd, fig. 4) courte, ses
branches 3 fois plus longues que larges. Soie furcale externe plumeuse en
dedans seulement ; des 2 côtés chez les autres. Soie apicale double des
autres, nue sur sa moitié terminale.
Pas de rostre visible en vue latérale (L, fig. 4).
Longueur totale de l’animal, soies de la furca non comprises = 0 mm 95.
Appendices. — Premières antennes. Antenne gauche régulière rap¬
pelant celle de la femelle, atteignant la fin du segment génital. Antenne
— 243
droite (Ax dr, fig. 4) plus longue, à 19 articles, avec traces de soudure des
2e et 3e. Soies plus longues aux 4e, 6e, 8e, 12e et 14e ; élargies en sabres
aux 6e, 7e, 8e, 9e. Toutes les soies sont nues. Genou d’articulation entre
le 15e et 16e ; avec une double brosse très fine sur le 15e ; 19e article minus¬
cule.
Deuxièmes antennes (A2, fig. 5). A deux branches sub-égales ; toutes
2 biarticulées et pourvues de soies nues. Exopodite plus large que l’endo-
podite ; son 2e article renflé.
Mandibule (Md, fig. 5). Bien développée, avec lame masticatrice plate>
<?
Fig. 6. — Mazellina galleti
Pj, P2, P3, P4. Les 4 paires de pattes natatoires thoraciques.
grossièrement dentée. Palpe grand à 2 rames confusément articulées,
garnies de soies très longues, fines et nues.
Mâchoire. Très petite, mais normalement constituée ; sa lame masti¬
catrice étroite et allongée.
Maxillipède antérieur (Mxp1} fig. 5). De taille fort réduite, il présente
4 lobes très saillants, munis chacun de 3 soies, dont 2 sont plus courtes
et plus fortes sur le premier lobe. Endopodite confusément articulé,
pourvu de 5 soies, et suivant le 5e lobe rudimentaire réduit à une seule soie.
Maxillipède postérieur (Mxp2, fig. 5). Du même type que chez la femelle
mais plus mince et plus petit.
— 244 —
Première paire de pattes (P4, fig. 6). Elles ont 3 articles aux 2 rames.
1er article de l’exopodite avec 1 aiguillon médian, denté, rabattu le long
du bord externe et avec 1 soie interne ; 2e article plus court avec une soie
interne ; 3e article avec 2 aiguillons externes, 1 grosse soie dentée, ter¬
minale, 2 soies plumeuses apicales, 1 soie interne.
1er et 2e articles de l’endopodite sans soies ni aiguillons ; 3e un peu plus
long que les 2 précédents et portant 4 soies.
Deuxième paire de pattes (Pa, fig. 6). Les 2 rames à 3 articles : 1 soie
interne au premier article basal. Les 3 articles de l’exopodite avec une forte
épine externe grossièrement dentée ; le 1er et le 2e avec 1 soie plumeuse
interne ; 3e article avec 1 aiguillon externe supplémentaire plus petit,
une grosse soie terminale, dentée en dehors, et 5 soies plumeuses internes.
1er article de l’endopodite avec 1, 2e avec 2, 3e avec 8 soies plumeuses
et des cils fins sur le bord externe.
Troisième et Quatrième paires de pattes (P3 et P4, fig. 6). De structure
très proche de celle des 2 premières paires ; mais un peu plus fortes ;
l’aiguillon médian externe du 3e article de l’exopodite plus long, surtout
dans la P4.
Cinquième paire de pattes (P5, fig. 4). Très dissymétrique, plus longue
et plus forte à droite, avec une seule branche de structure très compliquée
de chaque côté.
A droite, (dl et dp, fig. 4), la branche est formée de 3 segments très
inégaux, fixée sur un appendice basal médian. Le premier article est
courbé à angle droit ; il porte, insérée sur une saillie de la face supérieure,
une grosse soie nue, en sabre, dont la pointe est courbée en dehors. Sur
la face inférieure et au bord distal interne, s’attache un appendice four¬
chu. La branche externe est courte, grosse, obtuse, garnie de 2 rangs de
fines épines divergentes. La branche interne est plus longue, plus mince,
un peu courbe ; elle se termine par une sorte de doigt mousse, à la base
externe duquel on voit une forte saillie hémisphérique sur laquelle est
fixée sur un petit bouton, une (peut-être 2) soies minuscules.
L’article suivant est court, plus large que long. Il porte du côté interne
sur son bord distal, une forte saillie arrondie, garnie de fines et longues
soies, 4 fois plus longues que lui. Cet appendice est recouvert en grande
partie par la base élargie du processus fourchu de l’article précédent.
Le 3e segment, 2 fois plus long que le précédent, montre un bord infé¬
rieur semi-circulaire sur lequel se fixe extérieurement une forte soie,
en sabre, raide et nue. Elle s’insère non loin de l’extrémité de l’article
qui se termine par un grand crochet courbe, bulbiforme à sa base, où
s’attache une petite soie.
La patte gauche, beaucoup plus simple, présente aussi 3 articles. La
soie terminale, en sabre, est forte, fragile et casse facilement.
Le premier segment, court, presque carré, ne présente aucun appendice
ni soie ; le 2e plus long, courbé à angle droit, se prolonge par une bosse
interne sur laquelle s’appuie une lame courbe venue de l’article suivant.
Celui-ci est creusé en cuiller dont le creux est tourné vers l’intérieur.
Le bord supérieur forme une lame épaisse, courbe, appuyée sur l’article
précédent. Elle porte en dehors un aiguillon grossièrement denté.
Le spermatophore est constitué par une sorte de bouteille cylindrique
— 245 —
à goulot allongé et mince. Sa longueur totale équivaut à peu près à celle
de l’urosome, furca comprise, en pleine extension.
Position systématique et affinités.
Le genre Mazellina ici décrit, ne peut se ranger, à ma connaissance
du moins, dans aucune des familles admises parmi les Copépodes
pélagiques. Grâce à l’antenne droite préhensile du mâle, on peut
l’inclure dans le groupe des Heterarthrandria de Giesbrec.ht,
groupe qui contient environ treize familles.
Aucune ne me paraît susceptible d’accueillir le nouveau genre,
dont les caractères essentiels sont tout à fait originaux : structure
des pattes natatoires tri-articulées dans les 2 rames, 5e patte uni-
ramée dans les 2 sexes et très compliquée chez le mâle, nombre
d’articles dans les antennes antérieures, armure des maxillipèdes
postérieurs, etc.
Aussi je propose d’en faire jusqu'à nouvel ordre, le type d’une
famille nouvelle : les Mazellinidae dont les caractères fondamen¬
taux se confondraient avec ceux du genre Mazellina, qui en serait
le seul représentant actuellement connu.
D’après certains détails (taille et coloration des œufs, soies spé¬
ciales, spinulation abondante) j’incline à penser que son habitat
est constitué par des eaux saumâtres ou à fortes et brusques varia¬
tions de salure, comme c’est le cas pour la baie de Nha-Trang au
moment de la mousson.
(à suivre).
— 246
Révision of the species of Aplysia of the
Muséum National d'IIistoire Naturelle
(Malacologie), Paris.
By N. B. Eales.
Aplysia brasiliana Rang 1828.
Synonyms : Tethys floridensis Pilsbry 1895. Probably only a
variety, as the two are similar in most respects. The Florida spéci¬
mens are darker, with somewhat larger parapodia. — A. livida
d’Orbigny 1837. — A. guadeloupensis Sowerby 1869, named from
the shell only. — A. cailleti ? Deshayes 1857.
Distribution : Atlantic Océan, from New Jersey in the North to
St. Helena in the South, from Florida, the West Indies and Brazil in
the West to Ghana in west Africa.
Large bulky body, self coloured or spotted, simple cephalic tentacles,
slender rhinophores set close together, long pike-shaped pénis, narrow
foot, very large parapodia joined low down posteriorly, tubular mantle
aperture, compound opaline gland with single aperture, simple radula.
Young specimens may hâve a hole in the mantle. Magenta sécrétion.
— Guadeloupe. M. Lherminier, 1826 (2 ex.) et 1836 (1 ex.).
M. Beauperthuy, 1844 (1 ex.).
— Mexique. M. Salle, 1835 (2 ex.). M. Schlumberger, 1858.
(1 ex.)..
— Rio de Janeiro. M. Gaudichaud, 1831. (1 ex.).
Aplysia cervina Dali and Simpson 1901.
Distribution : Atlantic seaboard from Eastern U. S. A., through
central America and the West Indies to Brazil.
Smaller and plainer than brasiliana, of moderate size, usually with
scattered brown spots on the sides of the body, vertical bands of dark
and light on the inner sides of the parapodia, small head and plain cephalic
tentacles, short broad flattened pénis, narrow foot, low joined parapodia,
small open papilla on the mantle, compound uniporous opaline gland,
constricted plate of the rhachidian tooth and bulbous heads of the laterals.
MacFarland monographed the species in 1909.
— Charleston, 1881. (1 ex.).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 3, 1957.
— 247 —
Aplysia californien Cooper 1863.
Synonym : A. ritteri Cockerell 1902.
Distribution : West coast of America, from California to the-
Gulf of California.
Very large, up to 375 mm. long, bulky, soft, clumsy. Foot broad with
long slender tail, short but mobile parapodia joined low posteriorly,,
closed mantle with papilla, purple glands, broad fiat shell with accessory
plate and no spire, radula with elaborate but irregular denticulations,
broad tapering pénis, eompound uniporous opaline gland.
— Golfe de Californie. M. Diguet, 1898. (1 ex.).
Aplysia dactylomela Rang 1828.
Synonyms : A. d. var. aequorea Heilprin 1888 ; allochroa
O’Donoghue 1928-30 (non Bergh 1908) ; angasi Hedley 1918 and
1923 Sowerby 1869, Syphonota keraudreni Angas 1867, non Rang ;
annulifera Thiele 1930 ; argus Rüppell and Leuckart 1828 ; benedicti
Eliot 1899, Bergh 1905, 1908 ; ? chierchiana Mazzarelli and Zuccardi
1892 ; fimbriata Adams and Reeve 1848 ; lobata ? Bergh 1908 ?
Juvénile ; megaptera Verrill 1901 ; var. ocellata d’Orbigny 1835-44 ;
operta Burne 1906 ; panamensis Pilsbry 1895 ; protea Rang 1828 ;
radiata Ehrenberg 1831 ; schrammii Deshayes 1857 ; scutellata
Ehrenberg 1831 ; sowerbyi Pilsbry 1895 ( A . tigrina Sowerby 1869) ;
tigrina Rang 1828 ; oelifer Bergh 1905 ? juvénile. — • Siphonota
viridescens Pease 1868. — Siphonota keraudreni Angas 1867.
Sowerby’s A. guadeloupensis may be dactylomela or brasiliana.
Distribution : World wide in warm seas. Recorded from Ber¬
muda, Florida, the west Indies, Mexico, Panama, Brazilj the Cana¬
ries, Cape Verde Islands, Ghana, Red Sea, Ceylon and India, Mauri¬
tius, South Africa, China, Japan, the East Indies, the Philippines,,
Samoa, Tonga, the Gilbert Islands, Australia and New Zealand.
Large Aplysias, bulky and coarse, usually with basic yellowish green
colour, large irregular rings on the sides of the bod yand often a single
ring on the middle line of the head. The rings bleach gradually with
préservation, but persist for a very long time. Rhinophores thick with
short notched apices. Foot broad with blunt tail. Parapodia well developed,
sometimes frilled on the edges and joined low down posteriorly. Pénis
broad, spatulate at the tip and spirally grooved. Compound trihedral
uniporous opaline gland. Purple sécrétion from the mantle glands. Latéral
teeth of the radula with long, straight smooth cusps.
248
— Ile de France. M. Desjardins, 1839. (5 ex.).
— Grande Salvage. M. Garreta, 1911. (2 ex.).
— Tolosa. M. Richard. (1 ex. juv.).
— Mer Rouge. M. Lefèvre. (3 ex. juv.).
— 1 ex. juv. sans origine.
— Mexique. M. Schiumberger, 1858. (1 ex.).
— Canaries. M. Ripoche. (1 ex.).
Aplysia (Tullia) juliana Quoy and Gaimard 1832.
Synonyms : A. badistes Pilsbry 1951. — .4. bipes Pease 1860 as
Siphonota. — A. capensis O’Donoghue 1928. — A. rangiana d’Or-
bigny 1832. — A. sandvichensis Sowerby 1869. — A. sibogae Rergh
1908. — A. petiti ? Risbec 1929. — A. woodii Bergh 1908.
A. brunnea Hutton 1875 and A. hamiltoni Kirk 1882 are probably
synonyms. A. sorex Rang 1828 is not the specimen in the Paris
Muséum, and if authentic is a juvénile.
Distribution : World wide from 40°N. to 40°S. Florida, Brazil,
the Canaries, Morocco, Ghana, Kenya, Mauritius, Madagascar, the
Seychelles, Pakistan, India, South Africa, China, Japan, the East
Indies, Formosa, Caroline Islands, Hawaiian Islands, Australia,
Tasmania, New Zealand, California, Galapagos, Peru, Chile.
The body is low and bulky, the foot broad with a posterior sucker
on the tail used for looping movements. Parapodia thick and natatory,
joined high up posteriorly forming a mantle cavity pocket. Mantle with
oval foramen. White sécrétion from the mantle glands. Opaline gland
simple, multiporous. Large radula with feeble denticulations. Broad sali-
vary glands. Caecum crozier-shaped. Pénis broad at the base, pointed at
the tip. Large bulbous pénis sheath, the lining of which is beset with
numerous spiny warts. Only in the sub-genus Tullia are these spiny
warts présent. Shell variable according to geographical location, both
broad and narrow shelled varieties occurring, the former from Japan
■to the Cape, the latter from Australia and the South Pacific.
— Bombay. M. Dussumier, 1835. (1 ex. juv.).
— Madagascar. (5 ex.).
— Tuléar, Madagascar. M. Grandidier, 1905. (2 ex.).
— Chili, M. Fontaine, 1834. (1 ex.).
— Fort Dauphin, Madagascar. (1 ex.).
— Océanie. (1. ex.).
— 2 ex. sans origine.
— Détroit de Cook. M. Filhol, 1875. (1 ex. var. melanic).
— Ile de Bourbon. M. Deshayes, 1870. (3 ex.).
— Maroc, M. Buchet, 1903. (3 ex.).
— Ile des Pins. (1 ex.).
- — Yokohama. Boucard, 1903. (19 ex.).
— 249 —
Aplysia pulmonica Gould 1852.
Distribution : Samoa, Hawaii, Australia, South-east Asia.
Has a "superficial resemblance to A. dactylomela, but is smaller and
shows no traces of the rings on the skin. Usually less than 150 mm. in
length, preserved about 85 mm. Rather broad and fiat. Skin moderately
soft but not flabby, may contract to form crocodile skin appearance. Skin
pattern reticulate or lined on a dark bronze green background. Foot dark,
inner sides of parapodia with dark blotches, mantle blotched ail over with
black. Head broad, neck short and thick, rhinophores short and stout,
close together. Foot broad with pointed tail, small parapodia joined low
down behind. Mantle with tubular foramen and usually starry rays,
opaline gland compound uniporous. Shell broadly ovate with oblique
apex. Radula simple. Pénis broad and fiat.
— Oahu, Hawaiian Islands. M. Ballieu. (1 ex.).
— Cochinchine. M. Germain, 1867. (1 ex.).
— Hawaiian Islands. M. Ballieu. (2 ex.).
Aplysia punctata Cuvier 1803.
Synonyms : see Pilsbry 1895, p. 71.
Distribution : Mediterranean, Atlantic Coasts from Greenland,
Norway and the Baltic to the Canaries. The cominon British species.
Of medium size, elongated when alive, humped in the « sitting hare »
position when preserved. Colour very variable, but usually olive green
or rich velvety brown, the colour of Laminaria weed. White or grey spots
common and black réticulations. Olive and brown colours are extracted
with préservation. Skin smooth and soft. Head elongated, cephalic ten-
tacles mobile, rhinophores long, tapering, eyes plain, on white areas.
Foot narrow and soft, adapted for crawling up the stipes of Laminaria.
Parapodia well developed, natatory, joined high up behind, forming a
mantle cavity pocket. Mantle thin, with oval, fiat aperture, large in young
animais. Anal siphon ample, purple glands secrete abundantly. Opaline
gland simple, multiporous, génital aperture smooth edged. Shell convex,
délicate, ovate, apex incurved, anal sinus long, shallow. Radula small,
about 40 rows and 15-18, 1. 15-18 teeth in a row. Caecum with only the
curved tip visible on the surface of the digestive gland. Ail the ganglia
of the nerve ring rounded and separate. Pénis short, broad, leaflike.
— Rade d’Hyères. M. Rousseau, 1858. (1 ex.).
— Méditerranée. (1 ex.).
— Sans origine. (1 ex.).
— Marseille. M. Desiiayes, 1874. (2 ex.).
— St. Vaast, 1900. (1 ex.).
— Marseille. M. Barbau. (1 ex.).
— 250
— Méditerranée. M. Lucas. (1 ex.).
— Nice. (1 ex.).
— Palerme. Ach. Caron, 1836. (2 ex.).
— Boulogne. M. Bouchard, 1845. (1 ex.).
— Messina. M. Constant Prévost. (1 ex. juv.).
— Cherbourg. M. Valenciennes, 1839. (1 ex.).
— 1 ex. juv. sans origine.
Aplysia parvula Môrch 1863 (Guilding MS).
Synonyms : allochroa Bergh 1908 (non O’Donoghue) ; anguilla
Cuming MS. Sowerby 1869 ; atromarginata Bergh 1905 ; australiana
Clessin 1899 ; concava Sowerby 1869 ; elongata Pease 1866 ; fusca ?
Tilesius 1812 ; intermedia Farran 1905 ; japonica Sowerby 1869 ;
lobata Bergh 1908 (or this may be young dactylomela) ; monochroa
Bergh 1908 ; nigrocincta Martens 1880 ; nigromarginata Risso 1818 ;
norfolkensis Sowerby 1869 ; orientalis Sowerby 1869 ; paeteliana
Clessin 1899 ; peasei Pilsbry 1895 as Tethys ; peregrina Thiele 1925 ;
punctata ? Hirase and Takahashi 1934 ; rosea Sowerby (non Rathke
1799) ; sieboldiana Clessin 1899 ; spuria ? Krauss 1848 ; subquadrata
Sowerby 1869 (non Gould) ; trigona Sowerby 1869. — Aplysiopsis
juanina Bergh 1898. — Siphonota punctata Pease 1866.
Distribution : World wide in warm seas, from approximately
40°N latitude to 40°S. Florida, many islands of the west Indies,.
Brazil, Morocco, Sénégal, the Azores and Madeira, Gulf of Aden and
Mauritius to the Cape, Japan, China, the East Indies, Samoa, the
Hawaiian Islands, the Society Islands, Australia, New Zealand,
Southern California.
Mostly small or very small Aplysias, rarely reaching more than 60 mm,
but when alive the tail may be elongated to give a greater length. Body
rounded and neat, typically higher than wide. Skin soft. Colour very
variable, purplish black, dark brown, tan, yellow, greenish grey or green,
speckled with white or cream. The variety nigrocincta has the mantle
foramen, siphon, parapodia, rhinophores and cephalic tentaeles, anterior
border of the foot and tip of the tail bordered with black and orange.
Head small, neat, neck long. Pénis broad at the base, tapering. Foot
narrow, pale, with slender pointed tail, often contracted to give a wavy
edge. Parapodia short, not very mobile, fused posteriorly high up. Mantle
thin, with a large oval foramen. Purple glands well developed. Opaline
gland simple, multiporous. Shell large for the size of the animal, oval or
nearly circular, deeply concave, the apex with a distinct spire, anal sinus
short and not deep. Typical radular formula 30 X 16. 1. 16.
Rhachidian tooth with characteristically short and deeply incised
plate and many denticulations. The nervous System is primitive in that
ail the ganglia of the nerve ring are distinct, the pleurovisceral cords are
rather short and the viscéral ganglia are separate.
— 251
— Nouvelle-Hollande. M. Verreaux, 1844. (2 ex.).
— 10 ex. sans origine.
— Golfe de Californie. M. Diguet, 1904. (1 ex.).
— Brésil. M. Classène, 1842. (2 ex.).
— Açores. M. Collot, 1892. (1 ex.).
— Sénégal. M. Heudelot. (1 ex.).
— Détroit de Cook. M. Filhol, 1875. (1 ex.).
— Setubal. M. Neuville, 1897. (3 ex. var. nigro-marginata.) .
Aplysia cornigera Sowerby 1869.
Distribution : India, Ceylon, Indo-China, the Philippines.
Of moderate size. Brownish olive with clear spaces and black spots
also fine réticulations. Mottled pigment on the inner sides of the parapodia
near the edges and the mantle. Skin smooth and not strongly contractile.
Rhinophores slender, rounded, set well back, close together. Pénis short,
fiat, sickle-shaped, the spermatic groove lying along its edge. Foot narrow
with long pointed tail. Parapodia with smooth or slightly sinuous margins,
United low down behind, but forming a low wall shutting in the mantle
cavity. Mantle with minute foramen or closed with radial markings around
the point of closure. Purple gland. Génital aperture smooth, crescentic,
pigmented, the duct raised beneath the mantle cavity floor. Opaline gland
simple, multiporous. Shell thin, délicate, deeply concave, broadly ovate,
anal sinus short and shallow. Radula 40 X 30. 1. 30, without spécial
features.
— Côte de Malabar. M. Dussumier, 1836. (6 ex.).
— Indochine. M. Krempf, 1910. (1 ex.).
Aplysia depilans L. 1767, Gmelin 1791.
Synonyms : see Pilsbry 1895, p. 69.
Distribution : Mediterranean, Atlantic coasts of France, Spain,
Portugal and occasionally Great Britain, Morocco, Rio de Oro,
Madeira, west Africa (Sénégal, Ghana, etc.).
Large, low and bulky, with fiat, pig-like head. Light brown, grey, or
dark with irregular white and grey blotches. Said to hâve an odour of
musk. Head broad, neck short and thick. Pénis broad, black, with spiny
warts on the lining of the sheath. Foot broad with a short blunt tail which
may be used as a sucker. Parapodia not large, united posteriorly high up,
enclosing a mantle cavity pocket. Mantle with oval or round, fiat aperture,
sometimes with rays. No purple, white sécrétion from the mantle glands.
Opaline gland simple multiporous. Génital aperture plain edged. Shell
rather narrow with deep, short sinus. Radula large, 80 X 33. 1. 33. Caecum
spirally coiled, crozier-shaped. This species should be included in the
subgenus Tullia Pruvot-Fol.
— 252 —
— La Rochelle. M. cI’Orbigny. (3 ex.).
— Brest. (1 ex.).
— Bassin d’Arcachon. Dr. Sigalas, 1927. (1 ex.).
— 1 ex. sans origine.
— 1 Sans origine. M. Coste. (1 ex.).
Aplysia extraordinaria Allan 1932.
Distribution : New South Wales, Australia, Hawaiian Islands.
Large, fleshy, active. Umber brown, with reticulate black veining and
scattered brown or black spots. Parapodial edges light, then dappled with
light and dark pigment. There may be light spots on the sides and vertical
white bands. Head long and narrow, small. Rhinophores pointed, close
together, set very far back. Pénis short, broad at base, pointed, curved.
Foot long and narrow, with slender tail, edges defined and project as a
flange. Parapodia large, rounded, flabby, unité behind low down forming a
platform-like extension of the mantle floor, edges sinuous. Mantle small,
with small foramen, anal siphon wide, purple glands. Mantle cavity open
at both ends. Ctenidium large, opaline gland simple, multiporous, génital
aperture small, smooth edged. Shell broadly ovate, anal sinus shallow.
Radula 70 X 32. 1. 32 with elaborate denticulations towards the middle
of the row.
— Hawaiian Islands. M. Ballieu, 1874. (1 ex.).
Aplysia inca d’Orbigny 1837.
Distribution : Pacific coast of Peru.
Medium to large, soft and flabby, shrinking considerably when pre-
served, when alive violet, with rounded white spots on sides and head.
Parapodia with a border of clear rose-violet and large rounded or angular
white blotches on a purple brown ground. Mantle violet. Head small, neck
very short. Cephalic tentacles very long and wide, flattened, rolled on the
edges. Eyes plain. Rhinophores conical, close together. Pénis short, broad,
pointed at the tip where it is fiat. Foot narrow, with pointed tail. Parapodia
large, rounded, smooth edged, joined behind to form a low wall around the
mantle cavity. Mantle thin, with small round aperture, sometimes closed.
Anal siphon thin, broad, short. ? purple glands. Opaline gland partly
compound, small, ducts grouped multiporous. Shell rather broad, ovate,
no spire, anal sinus well defined. No radula available.
— Pérou. MM. Eydoux et Souleyet, 1838. (1 ex.).
— Lima. M. cI’Orbigny, 1834. (1 ex. Type).
— 253 —
Aplysia kurodai Baba 1937.
Distribution : Japanese area, Formosa, Asiatic mainland.
Large, colour variable, brown or purplish black, with small irregular
greyish mottling ail over, foot dark. Skin soft, but not flabby. When
contracted assumes the « sitting hare » position. Head and neek long but
not large. Pénis and sheath small, the former narrow and fdiform. Foot
large, tough, with short, obtuse tail. Parapodia thin, rounded, flexible,
joined low down on the tail. Mantle with small foramen on a papilla,
anal siphon short, broad. Purple glands. Ctenidium small and neat.
Opaline gland simple, with many apertures. Génital aperture unusually
small, crescentic, smooth edged. Shell oval, narrow, sinus shallow. Radula
70 X 43. 1. 43, teeth with numerous irregular denticulations.
— Nouvelle-Hollande. M. J. Verreaux. (1 ex.).
— Port-Arthur, Nouvelle-Hollande. M. J. Verreaux, 1844. (1 ex.).
— Yokohama. M. Boucard, 1903. (1 ex.).
Aplysia fasciata Poiret 1789.
Synonyms : see Pilsbry 1895, p. 72.
Distribution : Red Sea, Mediterranean, Atlantic coasts from
France to Portugese West Africa (Angola), Canary Islands.
Large, high and narrow, firm. Black to grey, with or without white
flecks, sometimes red border to the parapodia. Skin soft. Cephalic ten-
tacles fimbriated, rounded over the mouth. Rhinophores long, conical.
Pénis fdiform. Foot narrow, pale, with pointed tail. Parapodia large,
natatory, free behind or joined low down. Mantle foramen small, flat to
tubular, may be rayed. Purple sécrétion. Opaline gland grape-like, uni-
porous. Génital aperture oblique, fimbriated. Shell large, convex, thin,
an elongated oval, anal sinus shallow. Radula 80 X 50. 1. 50 or more.
Denticulations weak.
— Maroc. M. Buchet, 1903. (1 ex.).
— La Rochelle. M. d’ORBiGNY. (3 ex.).
— Mer Rouge. M. Botta. (4 ex.).
— Bassin d’Arcachon. Dr. Sigalas, 1927. (2 ex.).
— Dakar. M. Chaper, 1895. (2 ex.).
— Sénégal. M. Heudelot. (5 ex.).
— I. Canaries. M. Ripoche, 1882. (2 ex.).
Aplysia oculifera Adams and Reeve 1848 (50).
Synonyms : hirasei Baba 1936 ; ? nodifera Ad. and Reeve 1850.
Distribution : Red Sea, Persian Gulf, Seychelles, Mauritius,.
— 254 —
Pakistan, Ceylon, East Indies, South Africa, Formosa, Riu Kiu
Islands, Japan, Wesst Australia.
Of medium size, low bulky shape when full grown but less bulky than
A. dactylomela, with which it is sometimes confused. Colour dull green or
yellowish brown, covered ail over the sides, but not on the mantle, ten-
tacles or foot, with small black or brown rings, subequal in size and avera-
ging 1 mm in diameter. There may be mottled areas between the rings,
centres buff to white. Mantle speckled or sooty. Inside of parapodia with
vertical bars of brownish green alternating with clear areas. Skin soft but
firm. Head and neck elongated, but strongly rétractile. Pénis short,
broad, spatulate or pointed, with a flap at the base. Foot fairly broad,
sharply marked olï from the sides of the body, tail long, pointed. Para¬
podia long, but not very high, frilled on the edges, coming close together
low down on the foot and either free or forming with the mantle cavity a
shallow platform. Mantle rather large and usually rough. No aperture
visible, occasionally a papilla. Purple glands. Opaline gland simple, with
numerous apertures, though some ducts may coalesce. Génital aperture
large, with a thickened and corrugated rim. Shell neat, ovoid, deeply
concave, anal sinus shallow. Buccal mass small, radula 60 X 38. 1. 38,
cusps curved, denticulate.
— Amboine. M. Vayssière, 1821. (2 ex.).
— Mer Rouge. M. Lefèvre. (1 ex. juv.).
— Golfe Persique. M. Leclancher, 1844. (1 ex.).
— Mer Rouge. M. Rotta, 1837. (2 ex.).
— Mer Rouge. M. Roux, 1839. (9 ex. juv.).
Aplysia maculata Rang 1828.
Distribution : Mauritius, East coast of Africa to the Cape.
Rather large, with long neck and narrow pointed tail. Colour variable,
brownish olive with black or light spots, radiating lines and occasionally
a few rings. Or an all-over grey efîect. Parapodial rims unpigmented.
Rhinophores set well back and close together. Pénis short, broad at the
base but tapering. Foot narrow, its latéral edges projecting as a flange
ail round. Parapodia large, extending from close behind the rhinophores
to the root of the tail, thin, lall and flexible but not fimbriated, natatory.
Mantle large, with small fiat foramen, which may close. Purple glands.
Opaline gland simple, multiporous. Shell elongated, thin and shallow,
with short, slight anal sinus. Radula 50 X 38. 1. 38 with deeply eut den-
ticles on the long cusped laterals.
— 1 ex. sans origine.
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• Laboratoire de Malacologie du Muséum
et IJniversity of Beading , England.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 3, 1957,
17
— 256 —
Sur une seconde mission
RELATIVE A LA LUTTE CONTRE L’ONCHOCERCOSE EN A. O. F.
Par Maurice Blanc et François cI’Aubenton.
A la suite des résultats obtenus par l’un de nous 1 au cours d’une
première mission hydrobiologique effectuée en Haute-Volta du
1er février au 31 mars 1956, dans le cadre des recherches organisées par
le Service Général d’Hygiène Mobile et de Prophylaxie (S.G.H.M.P.)
de l’A.O.F. à propos de la lutte contre l’onchocercose par des¬
truction des larves de Simulies, une seconde mission hydrobiolo¬
gique vient de nous être confiée par le même organisme, à la demande
du Médecin-Général Richet.
Cette seconde mission, qui s’est déroulée du 15 février au 17 avril
1957, avait pour but principal d’assister aux essais de traitement
des eaux effectués par les entomologistes et de veiller à la protection
de la faune piscicole. Nous avons profité de l’occasion pour com¬
pléter nos connaissances acquises l’an dernier 2 sur les caractères
des eaux, la composition et la répartition de la faune piscicole,
et l’importance économique de la pêche dans cette région.
Le Laboratoire d’Entomologie Médicale du S.G.H.M.P. de
l’A.O.F., à Bobo-Dioulasso, a de nouveau servi de base à la mission.
Par la suite, une seconde base a été installée à Diébougou. Toutes
les observations effectuées au cours de ce déplacement ont été faites
en compagnie du Dr. M. Ovazza, Entomologiste-Médical de
l’O.R.S.T.O.M., et de son adjoint, Mr. M. Valade, Agent-Technique
de l’O.R.S.T.O.M., tous deux détachés auprès du S.G.H.M.P. pour
la lutte contre l’onchocercose.
Observations hydrobiologiques.
A. — Étude du Régime des Eaux :
D’une façon générale, les cours d’eau que nous avons rencontrés
cette année, mais plus particulièrement la Bougouri-Ba, avaient
un niveau d’eau très bas, beaucoup plus bas que l’année dernière
1. M. Blanc. — A propos de la lutte contre l’onchocercose en Afrique Noire. Bull.
Mus. Nat. Hist. Nat., 2* s., 1956, XXVIII (3), pp. 303-306.
2. M. Blanc et J. Daget. — Les eaux et les poissons de Haute-Volta. Mémoires
I. F. A. N. (sous presse).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIX, n° 3, 1957.
— 257
à pareille époque, comme le prouvent les quelques mesures de débit
effectuées par les soins du Service Hydrologique de l’O.R.S.T.O.M.
Volta Noire, au pont de Samandéni :
14 avril 1956 : 3,2 m3/sec
4 avril 1957 : 2,55 m3/sec.
Bougouri-Ba, au pont de la route Diébougou-Léo :
14 avril 1956 : 3,4 m3/sec
30 mars 1957 : 0,125 m3/sec.
Ceci tient à ce que la dernière saison des pluies a été particulière¬
ment réduite par rapport à la normale. A Bobo-Dioulasso par
exemple, la quantité d’eau tombée en 1956 est de 970 mm alors
que la normale calculée sur de nombreuses années est de 1.162 mm ;
de même à Diebougou la quantité d’eau tombée en 1956 est de 843 mm
alors que la normale est de l’ordre de 1.127 mm.
Ce phénomène a eu deux conséquences importantes :
1) Les poissons que nous avons vus cette année étaient plus
petits et moins nombreux, et la pêche en eau douce bien moins
rentable que l’année dernière à pareille époque. On sait en effet que
dans ces pays, la période des hautes eaux est celle où les poissons
trouvent le plus de nourriture à leur disposition, s’accroissent plus
vite et se reproduisent ; or la saison des pluies ayant été escamotée,
il n’y a presque pas eu de zone d’inondation et la nutrition, la crois¬
sance et la reproduction des poissons ont été sérieusement gênées.
C’est ainsi que les pêcheurs installés à la Mare aux Hippopotames,
l’un des lieux de pêche les plus poissonneux de Haute-Volta, ont dû
pratiquement cesser leur activité et aller à la recherche d’autres
lieux de pêche qu’ils épuisaient d’ailleurs en quelques jours.
2) Certains cours d’eau tels que la Bougouri-Ba, qui avaient
l’an dernier un courant pratiquement ininterrompu, étaient cons¬
titués cette année d’une série de rapides peu profonds séparés par
d’immenses zones calmes où tout courant avait complètement
disparu. Or au point de vue onchocercose, une telle situation oblige
à traiter chaque rapide en particulier, car le produit larvicide
déversé juste en amont de l’un d’eux ne peut généralement pas
atteindre le suivant en raison de l’interruption de courant entre les
deux. De plus, il risque de venir s’accumuler plus ou moins dange¬
reusement à l’entrée de chaque zone stagnante, comme nous le
verrons plus loin.
B. — Étude des Caractères Physico-Chimiques des Eaux :
Nous avons effectué un certain nombre de dosages sur le terrain.
Il s’agit en général d’eaux acides, les valeurs de pH les plus fré¬
quentes étaient comprises entre 5,9 et 7 ; la plus forte valeur trouvée
— 258
au cours de la mission est 7,3. La dureté totale de l’eau oscille cette
année entre 1°5 et 7°, les valeurs les plus fréquentes étant de l’ordre
de 2°5 à 3°. Enfin, les valeurs extrêmes trouvées pour le S.B.V.
sont 0,2 et 1,4, les valeurs les plus fréquentes étant comprises entre
0,6 et 0,8.
Dans certains cas, nous avons pu constater des différences entre
les parties calmes et les parties courantes d’un même secteur. Par
exemple, dans la Bougouri-Ba, au gué d’Hemkoa (sud de Zambo),
le pH était de 6,8 dans les parties courantes et de 7,2 dans les parties
stagnantes. Nous avons également constaté des différences assez
sensibles en descendant un même cours d’eau d’amont en aval,
surtout lorsque son cours est un peu long. Par exemple, dans la
Yolta-Noire, à Samandéni, le pH était égal à 6,8, le degré hydroti-
métrique à 4,5 et le S.B.V. à 0,85, alors que dans le même cours
d’eau près de Manoa le pH était égal à 7,3, le degré hydrotimétrique
à 7 et le S.B.V. à 1,4.
Quant à la température de l’eau en surface, elle a varié pendant
ces deux mois entre 24° et 32° selon les endroits et selon les heures.
C. • — Étude de la Faune Piscicole :
La faune piscicole a fait l’objet d’une étude particulière, notam¬
ment dans la Bougouri-Ba. Rien que dans cette rivière, nous avons
pu dénombrer plus de 70 espèces, parmi lesquelles certaines de
grande taille sont particulièrement intéressantes pour l’alimentation
des africains.
11 y a en réalité dans la Bougouri-Ba deux types de faune pisci¬
cole, selon qu’il s’agit d’eaux courantes ou d’eaux calmes. Les zones
d’eau calme, souvent profondes et à fond très vaseux, renferment
principalement des Polypteridae, de nombreux Mormyridae, Gym-
narchus niloticus, Heterotis niloticus, Clarias anguillaris, Hetero-
branchus bidorsalis, Tilapia galilaea, Tilapia nilotica, Tetrodon
fahaka, et plusieurs espèces de Citharinus, de Bagrus et de Syno-
dontis. Les zones d’eau rapide, généralement peu profondes et à fond
rocheux, sont caractérisées notamment par la présence de Cromeria
nilotica, Phractura intermedia, Labeo parvus, Labeo coubie, Barilius
senegalensis, Barilius niloticus, Heterobranchus longifilis, Physailia
pellucida, Mastacembelus nigrornarginatus, Chiloglanis sp., Leptoti-
lapia irvinei, Pelmatochromis guntheri, etc...
Il y a évidemment aussi des espèces qui vivent indifféremment
dans les deux milieux ; citons par exemple : Lates niloticus, Tilapia
zilli, Ctenopoma kingsleaye, Hemichromis bimaculatus, Hemichromis
fasciatus, Malapterurus electricus, ainsi que les Hydrocyon, les Alestes
et les Micralestes.
Signalons enfin que quelques-uns de ces poissons ont été ramenés
— 259 —
vivants à Paris, par avion, dans des bidons calorifuges, pour l’Aqua¬
rium du Musée Permanent de la France d’Outre-Mer.
Contrôle des Traitements Larvicides.
Le contrôle des traitements larvicides qui constituait le but
même de notre déplacement a fait l’objet d’un compte rendu remis
au Service de Santé de la France d’Outre-Mer et dont nous ne ferons
que rappeler ici les principaux éléments :
Les expériences de traitement ont été effectuées principalement
sur la Bougouri-Ba et accessoirement sur la Volta Noire. Elles ont
été précédées d’un survol aérien à basse altitude effectué avec l’aide
du Médecin-Commandant Choumara et permettant de repérer
rapidement les principaux endroits intéressants. Une reconnaissance
de certaines parties de la rivière à l’aide d’un canot pneumatique
à moteur a ensuite permis de bien localiser les gîtes larvaires. Enfin
des essais à la fluorescéine nous ont montré la répartition précise des
courants dans les endroits choisis pour les expériences.
 la suite de nos observations antérieures, le lindane a été aban¬
donné en raison de sa grande toxicité vis-à-vis des Poissons et
tous les essais ont été effectués au D.D.T., avec des doses variant
entre 1,5 et 3 mgr de D.D.T. technique par litre d’eau, pendant
trente minutes.
Les contrôles entomologiques effectués ensuite ont montré la
disparition totale des larves de Simulies dans les rapides ainsi traités.
Les nymphes seules ont persisté, mais il suffirait dans la pratique
d’effectuer plusieurs traitements espacés d’une semaine chacun
pour arriver à toucher tous les individus au moment de leur passage
à l’état larvaire.
Le D.D.T. employé à ces doses n’a pas eu d’inconvénient direct
au point de vue piscicole, sauf lorsqu’il a été employé sous forme
d’émulsion dans du kérosène et que ce kérosène, qui n’est autre
que du pétrole lampant, est venu s’accumuler à l’entrée des zones
calmes faisant suite aux zones de rapides dans la Bougouri-Ba à
cette époque de l’année. Dans ces conditions particulières, un petit
nombre de poissons ont été touchés, la destruction étant toutefois
très localisée. Aucun accident n’a été constaté avec le D.D.T. sous
forme de poudre mouillable.
Ces expériences montrent donc que si le S. G. II. M. P. de l’A.O.F.
désire effectuer un traitement sur une grande échelle, il devra
choisir une forme de D.D.T. sans kérosène et ayant cependant une
densité favorable à une bonne répartition dans l’eau. Il devra tou¬
jours tenir compte des caractères hydrologiquès des cours d’eau à
traiter pour établir son programme de traitement général.
Laboratoire des Pêches Coloniales du Muséum.
— 260
Contribution a la flore de la Nouvelle Calédonie.
CX IV. PLANTES RECUEILLIES PAR A. S. FOSTER
Par A. Guillaumin. ,
Pendant un court séjour en Nouvelle-Calédonie de mai à juillet 1956,
le Dr A. S. Foster, de l’Université de Berkeley, a récolté une
petite série d’échantillons d’herbier qui ont été déposés à l’Herbier
de l’Université de Californie, à Berkeley. Le Prof. II. L. Mason,
directeur de cet herbier, a bien voulu m’en confier la détermination
et faire don à l’Herbier du Muséum de Paris de 162 doubles.
Clematis glycinoides DC. — Près de Paagoumène (188).
Zygogynum Balansae v. Tiegh. — Sentier du plateau de Dogny
(78).
Z. Balansae v. Tiegh. ? — Forêt des Electriques (209, 210, 211).
Z. pomiferum Baill. — Forêt de la Thy (218).
Z. \'ieillardii Baill. — Au-dessous du Plateau de la Montagne des
Sources (40, 41).
Bubbia amplexicaulis Dandy. — Sentier Oubatche-Gomen : pentes
du Mont Ignambi (167).
B. Pancheri Burtt. — Forêt de la Thy (92, 213, 215, 217).
Agation rufo-tomentosum Balf. f. — Sentier Oubatche-Gomen :
pentes du Mont Ignambi (164) ; Col de Parari entre Ouégoa et Balade
(144).
Pittosporum pronyense Guillaum. — Route Nouméa-Aaté : près de
Nouméa (121, 123).
P. thyense Guillaum. mss. — Vallée de la Thy (212).
Montrouziera Gabriellae Baill. — Route de la Forêt des Electriques
(203).
Garcinia amplexicaulis Vieill. ex. Pierre. — Route Nouméa-Yaté :
Plaine des Lacs (57).
Elaeocarpus alaternoides Brong. et Gris. — Route Nouméa-Yaté :
près de Nouméa (116).
Oxalis Elsae Knuth. — Mont Tiébaghi (184).
Antholoma monlana Labill. — Mont Tiébaghi (173).
Boronella crassifolia Guillaum. — Montagne des Sources (34, 35,
36).
B. Pancheri Baill. — Plaine des Lacs : Rivière Madeleine ( Cohic ).
Marais Kiki (12, 16), Pont de la Rivière des Lacs (63, 64, 66, 67).
B. verticillata Baill. ex. Guillaum. — Plaine des Lacs : croisement
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 3, 1957.
— 261 —
de la route de Yaté et de la Rivière des Lacs (20, 21, 23, 24, 30, 62),
Creek Pernod (68, 70, 71).
Eriostemon pallidum Schltr. — Plaine des Lacs : bords de la
Rivière des Lacs près du croisement de la route de Yaté (22,.
Comptonella drupacea Guillaum. — Col d’Amos : près de Ouégoa
(128) ; Col de Parari (151).
* Evodia ?Fosteri Guillaum. sp. nov.
Arbor parva , foliis decussatis, petiolo communi 2-2,5 cm. longo, j oliolis 3,
sessilibus , obovatis vel obovato-lanceolaris ( 4-5-8 cm. X 2-3 cm), apice
rotundatis obtusisve, terminali basi cuneato, lateralibus basi t’aide asym-
metricis, une latere auguste cuneato, altero rotundato fere auriculato, rigidis,
lierais primariis circa 5-jugis a secundariis parum distinctis bene disctinctis,
vends conspicuis. Inflorescentiae e ramis umbellatim dense cymosae, 2,5-3 cm
longae, subtiliter griseo puberulae, bracteis lanceolatis minimis, floribus albis,
pedicello 3 mm longo, subtiliter griseo pulverulento, sepalis 4, ovatis, apice
late rotundatis, fere 2 mm longis margine breviter ciliolulatis, petalis 4,
ellipticis, 3 mm longis, apice intus mucronatis, extra glabris, intus pilosis,
staminibus 4, petalorum 3am supremam partem attingentibus, antheris
filamentis glabris, 2 -plo brevioribus, disco indistincto, ovario profunde
b-lobato, piloso, staminum filamentis fere aequilongo, stylo robusto, piloso,
ovario leviter longiore, stigmate capitato, ovulis 2-nis, ab loculorum apice
pendulis.
Bords des forêts, le long du sentier du Plateau de Dogny vers le
sommet, 20-21-V-1956 (79).
Si c’est bien un Evodia, ce qu’on ne peut affirmer faute de fruits,
cette plante se rapprocherait des E. Baudouinii et oreophila, mais
si l’ovaire est velu, les filets staminaux sont glabres et la forme
des folioles latérales ressemble à celle de beaucoup de Dutaillyea.
Soulamea Muelleri Brong. et Gris. — Près de Paagoumène (191).
Dysoxylum chrysophyllinum Vieill. ex C.DC. — Près du barrage
de la Dumbéa (10a).
D. nitidum C.DC. — Route de la forêt de la Thy (104).
D. roseum C.DC. var. glabrum C.DC. — Route de la forêt du Mois
de mai (113).
Eloeodendron Cunninghamii Montr. — Sentier Oubatche-Gomen :
pentes du Mont Ignambi (168).
Elattostackys apetala Radlk. — Entre Balade et le Col d’Amos :
près d’Amos : (172) ; près de Ouégoa (126).
Storckiella Pancheri Baill. — Entre Balade et le Col d’Amos (170).
Mucuna gigantea DC. — Col de Parari (148).
Geissois pruinosa Brong. et Gris. — Route Nouméa-Yaté : Plaine
des Lacs (31).
Cunonia macrophylla Brong. et Gris. — Route Nouméa-Yaté : près
de Nouméa (124t.
— 262
C. purpurea Brong. et Gris. — Plaine des Lacs : Marais Kiki (13).
Codia obcordata Brong. et Gris. — Route de la forêt de la Thy (88).
Ceriops Candolleana Arn. — Près de Paagoumène (189).
Tristania Callobuxus Ndzu. — Au-dessus du barrage de la
Dumbéa (5).
Purpureostemon ciliatum Gugerli. — Sommet du Col d’Amos (131).
Xanthostemon aurantiacum Heck. — Route Nouméa-Yaté : près
de la Rivière des Pirogues (54).
A', flavum Sehltr. — Mont Tiébaghi (185).
Melastoma denticulata Labill. — Route de la forêt de la Thy (102).
Homalium Deplanchei Warb. — Près de Paagoumène (192).
* Homalium hirsutum Guillaum. sp. nov.
Frutex gracilis, ca. 1,5 m altus, ramis gracilibus glabris ; foliorum
petiolo 1-1,5 cm. longo, lamina ovata (ca. 10 cm X 5-6 cm), valde rigida,
apice latissime obtusa vel subrotundata, basi rotundata, margine integra,
nervis 6-7 jugis, gracilibus, ut venis supra subtusque valde distinctis. Inflo-
rescentiae 8-10 cm longae, sat graciles, pedunculo rachique sparsissme
hirsutis, floribus roseis, 1 cm. longis, bracteis acute lanceolatis, glabris,
calycis tubo basi longe obconico, valde brunneo hirsuto, lobis linearibus,
4 mm longis, apice valde acutis, marginibus brunneo hirsutis, extra breviler
pilosis, intus hirsutis, petalis similibus, staminibus circa 25-30, fasciculatim
oppositipetalis, filamentis glabris.
Bord de la route près de Paagoumène, 14-vi-195G (187).
Se rapproche d’H. arboreum quoique les feuilles soient entières
et plus grandes mais le tube du calice au lieu d'être recouvert de
petits poils argentés apprimés est fortement hirsute à poils brun
clair.
Meryta microcarpa Baill. — Sentier du Plateau de Dogny (76).
M. sp. — Route Nouméa-Yaté (74).
Tieghemopanax dioicus R. Vig. — Mont Tiébaghi (177).
Bikkia campanulata Guillaum. — Route Nouméa-Yaté : Plaine des
Lacs : Creek Pernod (69).
Gardénia Aubryi Vieill. — Route Nouméa-Yaté : Plaine des Lacs :
Km 22 (59).
Psychotria rubefcicta Guillaum. — Route de la Forêt des Electriques
(204).
P. semperflorens Panch. ex Beauvis. — Route Nouméa-Yaté :
Plaine des Lacs (55).
Normandia neo-caledonica Hook. — Route Nouméa-Yaté : Plaine
des Lacs (58) ; sentier Oubatche-Gomen : pentes du Mont Ignambi
(163).
Scaevola Beckii Zahlbr. — Près du barrage de la Dumbéa (1).
S. cylindrica Sehltr. et Krause. — Route Nouméa-Yaté : Plaine
— 263 —
des Lacs (58) ; sentier Oubatche-Gomen : pentes du Mont
Ignambi (163).
S. montana Labill. — Près de Paagoumène (186).
Leucopogon albicans Brong. et Gris. — Forêt de la Thy (85)
Route de la Montagne des Sources : près du pied de la Montagne
(32) ; Route Nouméa-Yaté : Col Mouirange à 30 Km environ de
Nouméa (43, 44, 45, 46, 47, 48, 195) ; au dessus du barrage de la
Dumbéa (3) ; vallée de la Dumbéa (4).
L. cymbulae Labill. — Baie de Prony {Cohic) ; Mont Tiébaghi
(179) ; sommet du col d’Amos (129, 130, 132, 138) ; sentier Oubatche-
Gomen : pentes du Mont Ignambi (152) ; Col de Parari (141, 142, 147,
150 propacte).
Le n° 141 présente des pousses très allongées à cataphylles rouges
sur le frais.
— var. angustifolius Brong et Gris. — Route Nouméa-Yaté :
près du barrage (28) ; Col d’Amos : au-dessus du sommet (135, 136,.
139).
L. dammarifolium Brong. et Gris. — Forêt de la Thy (83) ; Route
de la Montagne des Sources (42) ; Route Nouméa-Yaté : Col
Mouirange (50) ; route de la Forêt du Mois de mai (111) ; Route
Nouméa-Yaté : près de Nouméa (120).
Dans ce dernier n°, les feuilles juvéniles sont aciculaires (12 mm
X 1 mm), puis deviennent très rapidement étroitement lancéolées
très aiguës enfin passent à des feuilles définitives de 11,5 cm X 1,5 cm.
L. dammcirijolium Brong. et Gris ? — Route de Nouméa à la Mon¬
tagne des Sources (33).
Petit arbre de 4-6 m, remarquable par ses feuilles atteignant
jusqu’à 37 cm X 5 cm ; les bourgeons atteignent 30 cm de longueur
avec cataphylles rouge verdâtre sur le frais.
L. longislylis Brong. et Gris. — Route Nouméa-Yaté : Plaine des
Lacs : près du Marais Kiki (14, 17, 61), Creek Pernod (72).
L. Pancheri Brong. et Gris. — Forêt de la Thy (84) ; Route Nouméa-
Yaté : Col Mouirange (49, 56) ; Mont Tiébaghi (174, 175).
L. Pancheri Brong. et Gris. — Route Nouméa-Yaté (25).
L. salicifolium Brong. et Gris. — Route Nouméa-Yaté : près de la
Rivière des Pirogues (53), gorge de Yaté (26).
L. salicifolium Brong. et Gris ? — Crête allant à la forêt de la Thy
(89) ; Col de Parari (145).
L. septentrionale Schltr. — Près de Yaté (sans n°) ; Plaine des Lacs
Marais Kiki (19).
L. Vieillardii Brong. et Gris. — Près du barrage de la Dumbéa
(10) ; Mont Tiébaghi (176).
L. Vieillardii Brong. et Gris ? — Plateau de la Montagne des
Sources (37) ; Route Nouméa-Yaté : près de la Rivière des Pirogues
(51, 52, 53) ; barrage de la Dumbéa (7).
— 264 —
Dracophyllum gracile Brong. et Gris. — Route Nouméa-Yaté :
Plaine des Lacs : Marais Kiki (15).
D. ramosum Panch. ex Brong. et Gris. — Route Nouméa-Yaté :
en approchant de Yaté (27) ; près du barrage de la Dumbéa (2).
D. verticillatum Labill. — Plateau de Dogny (81).
Symplocos flavescens Brand. — Route Nouméa-Yaté : près de
Nouméa (122).
Podochrosia Balansae Baill. — Sentier Oubatche-Gomen : pentes
du Mont Ignambi (166).
Fruits verts devenant noirs à maturité, ovoïdes (2 cm X 1,2 cm).
Alstonia Lenormandii v. Heurck et Müll.-Arg. — Route Nouméa-
Yaté : près de Nouméa (115).
A. plumosa Labill. — Col de Parari (150 pro parte).
Fagraea Schlechteri Gilg et Ben. — Route Nouméa-Yaté : près de
Nouméa (125).
Duboisia myoporoides R. Br. — Route Nouméa-Yaté : Plaine des
Lacs (199).
Deplanchea speciosa Vieill. — Route Nouméa-Yaté : Plaine des
Lacs (197).
Oxera macrocalyx Dub. — Route Nouméa-Yaté : à 22 Km de Yaté
'(60).
O. neriifolia Beauvis. — - Près du barrage de la Dumbéa (10b).
O. robusta Vieill. — Forêt de la Thy (214).
Peperomia subpallescens C.DC. — Forêt de la Thy (96).
Nepenthes Vieillardii Hook. f. — Forêt des Electriques (205).
Ascarina rubricaulis Solms. — Forêt de la Thy (103).
A. Solmsiana Schltr. — Forêt de la Thy (93).
Litsaea Deplanchei Guillaum. — Près de Paagoumène (190).
Grevillea Deplanchei Brong. et Gris. — Route Nouméa-Yaté : près
de Nouméa (118).
G. heterochroma Brong. et Gris. — Au-dessus du barrage de la Dum¬
béa (6) ; Mont Tiébaghi (183).
G. Meissneri Montr. — Mont Tiébaghi (182).
G. rubiginosa Brong. et Gris. — Route de la Forêt de la Thy (87).
Stenocarpus gracilis Brong. et Gris var. ? — Route Nouméa-Yaté :
près de Nouméa (119).
S. umbelliferus St John var. Billardieri (Brong. et Gris). — Près
du barrage de la Dumbéa (8).
Amyema scandens Danser. — Route Nouméa-Yaté (74 a) ; Plaine
des Lacs (11).
Codiaeum Inophyllum Müll.-Arg. — Col d’Amos : près de Ouégoa
(127). .
Cleidion Vieillardii Baill. var. acutifolium Müll.-Arg. — sentier
’Oubatche-Gomen : pentes du Mont Ignambi (165) ;
— 265
Balanops Pancheri Baill. var. simplex Baill. — Mont Tiébaghi
(178).
B. Vieillardii Baill. — Forêt de la Thy (91, 94).
Casuarina Chamaecyparis J. Poiss. — Mont Tiébaghi (181).
C. Poissoniana Schltr. — Route Nouméa-Yaté : près de Nouméa
(117).
Calanthe Balansae Finet. — Forêt du Mois de mai (108).
Joinvillea elegans Gaud. — Forêt du Mois de mai (105).
Greslania circinnata Bal. — Montagne des Sources (39).
Agathis lanceolata Warb. — Route Nouméa-Yaté : Plaine des
Lacs (201) ; Forêt des Electriques (208).
Araucaria Balansae Brong. et Gris. — Mont Tiébaghi (180).
Austrotaxus spicata Compton. — Sentier du Plateau de Dogny
(77).
Dacrydium araucarioides Brong. et Gris forme jeune et forme
adulte. — Route Nouméa-Yaté : Plaine des Lacs (198).
Acmopyle Pancheri Pilger. — Forêt des Electriques (206).
Podocarpus Comptonii Buchh. — Sentier Oubatche-Gomen :
sommet du Mont Ignambi (160).
P. N ovae-Caledoniae Vieill. ex Brong. et Gris. — Route Nouméa-
Yaté : Plaine des Lacs (73).
P. palustris Buchh. — Route Nouméa-Yaté : Plaine des Lacs
(200). Echantillon récolté sur l’arbre même ayant servi de type à
Buchholz.
P. sylvestris Buchh. — Forêt des Electriques (207).
P. Vieillardii Parlât, forme jeune. — Rivière bleue : Plaine des
Vingt deuxième deux (202).
Trichomanes rigidum Sw. — Forêt de la Thy (100).
Hymenophyllum dimidiatum Mett. — Forêt du Mois de mai (106).
Cyathea Vieillardii Mett. — Route de la Forêt du Mois de mai
<U4).
Dipteris conjugata Reinw. — Route de la forêt de la Thy (86).
Davallia pyxidata Cav. — Col d’Amos : au dessous du sommet
.(1-34).
Lindsaya nervosa Mett. — Forêt du Mois de mai (107).
Blechnum capense Schl. — Forêt du Mois de mai (110).
B. obtusatum Mett. — Forêt du Mois de mai (109).
Polypodium Deplanchei Bak. — Forêt de la Thy (101).
P. Vieillardii Mett. — Forêt de la Thy (98).
Christopteris varians Cop. — Sentier Oubatche-Gomen : pentes du
Mont Ignambi (153).
Stromatopteris moniliformis Mett. — Près de Yaté (291).
Schizaea dichotoma Sm. — Route Nouméa-Yaté : Plaine des Lacs :
Marais Kiki (18).
S. laevigata Mett. — Près du barrage de la Dumbéa (9).
266 —
Angiopteris uncinata de Vriese. — ■ Forêt de la Thy (216).
Marattia attenuata Labill. — Sentier du Plateau de Dogny (75) ;
Col de Parari (143).
M. ternatea de Vriese. — Sentier Oubatche-Gomen : pentes du
Mont Ignambi (156).
Urostachys nutans Hert. — Sentier Oubatche-Gomen : pentes du
Mont Ignambi (162).
Lycopodium cernuum L. — Plateau de Dogny (80) ; sommet du Col
d’Amos (140).
L. clavaturri L. — Forêt de la Thy (95).
L. latérale R. Br. — Plateau de Dogny (82).
L. serratum Thunb. — Sentier Oubatche-Gomen : près du sommet
du Mont Ignambi (157).
Tsemipteris tannensis Bernh. — Sentier Oubatche-Gomen : pentes
du Mont Ignambi (154).
Psilotum triquetrum Sw. — Col d’Amos : au-dessous du sommet
(i37).
Selaginella hordeiformis Bak. — Forêt de la Thy (99) ; sentier
Oubatche-Gomen : pentes du Mont Ignambi (158).
Spirldens V ieillardii Sch. — Forêt de la Thy (97) 1.
1. Mme Jovet-Ast determ.
267
Sur le Nepenthes de Madagascar 1
Par Raymond Decary.
Associé du muséum
La zone d’expansion du Nepenthes madagascariensis Poiret ne
dépasse que très peu, vers le Nord, la latitude de Tamatave ; il
devient plus commun au Sud, pour atteindre son maximum d’abon¬
dance dans la région de Fort-Dauphin où il forme parfois des peuple¬
ments homogènes exclusifs d’autre végétation. Il abonde dans les
marais littoraux qui constituent son habitat normal, mais on le
rencontre aussi, aux environs de Fort-Dauphin, dans certaines zones
sablonneuses plus sèches, où son port se modifie. Exceptionnelle¬
ment enfin, il croît sur les rochers suintants que recouvre un peu
d’humus (près du Vinanibé).
La plante présente deux formes extrêmes : celle des terrains
humides ou inondés, à grandes feuilles, prolongées par des ascidies
en cornet régulier, longues de 10 à 12 cm., peut atteindre jusqu’à
près de 2 mètres de haut, avec des tiges qui deviennent volubiles
quand elle se trouve mélangée à des buissons : celle des terrains
secs ou siliceux, plus touffue, ne dépassant guère un mètre, avec
feuilles et ascidies plus petites ; celles-ci sont généralement en forme
d’outre ou d’ampoule, à ouverture plus étroite que la base qui est
nettement renflée. Duhard, qui a étudié cette dernière forme 2,
l’a décrite sous le nom de var. cylindrica, qui ne semble pas devoir
être maintenu. Tous les intermédiaires se rencontrent entre les deux
extrêmes, et des différences dans la forme des urnes peuvent exister
sur un même pied.
D’une façon générale cependant, les formes à ascidies ampullées
sont surtout fréquentes dans les habitats les moins humides. On
les trouve même surtout dans ceux où sont passés des feux de brousse,
et où elles semblent constituer des formes de remplacement.
A Belavenoke, où elles abondent, nous avons noté l’existence d'anciens
spécimens à grandes tiges avec ascidies en cornet, à demi calcinés,
et dont les souches donnaient des rejets nettement plus petits avec
ascidies ampullées. Cette même forme, cependant, sc voit aussi
1. Les observations qui suivent sont très fragmentaires ; elles n’ont pu être faites
d’une façon suivie, mais seulement au cours des quelques loisirs que me laissaient mes
fonctions administratives.
2. Dubard. Nepenthacées de Madagascar et de la Nouvelle Calédonie. Bull. Mus.
Hist. nat., 1906, n° 1, p. 62.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, ne 3, 1957.
— 268
çà et là dans certains habitats humides, mais non dans les vrais
marigots ; elle est assez fréquente le long de la route du Vinanibé,
où elle est à demi enfouie dans les Sphagnum ; les tout jeunes
exemplaires, dont les feuilles n’ont que deux ou trois centimètres,
ont déjà de minuscules outres. Rarement enfin, dans les habitats
humides, on peut observer quelques Nepenthes ayant à la base l’urne
ampullée et au sommet l’urne en cornet.
En résumé, et sans qu’il y ait de règle absolue, les ascidies ampul-
lées appartiennent surtout aux individus des stats les moins
humides, qu’ils proviennent directement de graines, ou qu’ils
soient issus d’anciennes souches sur lesquelles poussent de jeunes
rejets. Dans le premier cas, la plante est en quelque sorte « aérée »
avec feuilles espacées ; dans le second, les touffes sont toujours
très serrées, compactes et denses, et la plante reste basse avec un
aspect touffu particulier.
Nous donnons ici, aux 2/3 de la grandeur naturelle, quelques
dessins d’urnes utriculaires ou ampullées, provenant des environs
de Fort-Dauphin.
Fig. 1. — Urne rougeâtre. Deux côtes en saillie latérale avec
petits poils espacés ; hauteur des côtes, 1 mm. 5. Opercule rougeâtre
lavé de jaune verdâtre. Pétiole incurvé du côté opposé à l’attache
de l’opercule. Longueur du pétiole, 9 cm. 5 ; longueur de la feuille,
11 cm. 5.
Fig. 2. — Forme subcylindrique. Urne jaunâtre passant au ver¬
dâtre à la base, parsemée de quelques petits points rouges. Bord du
péristôme rougeâtre. Opercule jaunâtre, largement ponctué de rou¬
geâtre vineux. Pas de côtes, mais sur leur emplacement deux ner¬
vures légèrement saillantes, vaguement marquées de rouge, séparées
par une sorte de méplat. Base de l’urne prolongée par le pétiole,
incurvé du côté de la charnière. Longueur du pétiole, 6 cm. 5 ; lon¬
gueur de la feuille, 8 cm. 5.
Fig. 3. — Forme fortement renflée, courte et trapue, bossuée à la
base. Couleur rougeâtre sombre ; opercule de même couleur. Côtes
espacées de 8 mm. au sommet à 12 mm. à la base. Pétiole bien dans
l’axe de la « gouttière », laquelle est du côté opposé à la charnière.
Longueur du pétiole, 13 cm. ; longueur de la feuille, 10 cm. 5. Station
humide.
Fig. 4. — Urne jeune provenant d’une plante de petite taille née
de graine. Fortement renflée en bouteille, ayant presque un goulot.
Couleur rose lavé à la base de jaune verdâtre. Gouttière bien mar¬
quée et très large. Pétiole du côté opposé à l’attache de l’opercule,
long de 7 cm. 5. Feuille longue de 10 cm.
Fig. 5. — Très petit exemplaire ; plante à demi enfouie dans les
Sphaignes. Ascidie vert jaunâtre, longue de 20 mm. avec opercule
vert jaunâtre lavé de rougeâtre. Côtes développées, marquées sur
269 —
leur tranche d’une rangée de poils. Longueur de la feuille, 3 cm.
Toutes les formes nettement ampullées possèdent la gouttière
longitudinale ; quant au pétiole, qui se recourbe toujours du côté
opposé à celui de la charnière de l’opercule, il ne suit pas néces¬
sairement la ligne de la gouttière qui ne lui est d’aucune utilité
Fig. 1. Ascidie en ampoule. — Fig. 2. Ascidie subcylindrique. — Fig. 3. Ascidie en
ampoule, de station humide. — Fig. 4. Jeune ascidie en ampoule. — Fig. 5. Petite
forme en ampoule de station humide. — Fig. 6. Ascidie en cornet, non ouverte
(A-B : niveau du liquide). — Fig. 7-8. Jeune ascidie en cornet, et coupe à la base^
— 270 —
pour maintenir l’urne verticale. De plus, chez ces formes, jamais
le pétiole n’est recourbé en ressort, ainsi qu’il l’est normalement chez
les ascidies en cornet.
Chez celles-ci, il n’existe pas d’ailes délimitant la gouttière, mais
un léger méplat en marque seulement l’emplacement, ainsi qu’on
l’a noté plus haut chez la forme subcylindrique intermédiaire N° 2.
D’autre part, le pétiole de l’urne en cornet se recourbe du coté
de l’attache de l’opercule, et tandis que, chez la forme ampullée,
sa longueur ne dépasse guère celle de l’ascidie, il est notablement
plus long dans la forme conique. Le tissu du pétiole est très spon¬
gieux et gorgé d’eau.
Dans les ascidies en cornet, l'opercule, tant qu’il demeure fermé,
est toujours largement déprimé (Fig. 6). Les urnes très jeunes ont
une forme comprimée ; le côté correspondant à celui des côtes des
formes ampullées est plan (Fig. 7-8).
Le liquide des urnes jeunes et non ouvertes est tout à fait pur
et transparent. Quand l’opercule est sur le point de s’ouvrir, il
devient un peu moins limpide 1. La plante semble pouvoir vivre
privée de ses urnes. Des exemplaires ainsi amputés et mis en expé¬
rience étaient encore parfaitement vivants au bout d’une dizaine
de mois, et certains avaient fleuri normalement ; mon départ de
Fort-Dauphin a mis fin à l’observation. Du bleu de méthylène intro¬
duit dans les urnes ne s’était pas répandu au bout de quinze jours
dans les tissus du Nepenthes, mais cette observation, qui n’a pu être
continuée plus longtemps, est en réalité trop brève.
Le rôle biologique des urnes est encore controversé. H. Perrier
de la Bâtiiie, qui les a étudiées sur le vif, estime que tant que la
feuille est en voie active d’assimilation, l’urne contient des proies
qu’elle a digérées ; après cette période, la feuille et son urne passent
à l’état de vie ralentie, et le liquide, remplacé au moins en partie
par de l’eau pluviale devient alors bouillon de culture où foisonnent
bactéries et larves vivantes (2~3). Ainsi l’urne serait d’abord « esto¬
mac », puis simple « aquarium ». Il est certain en tout cas que l’urne
dont l’opercule est ouvert depuis deux ou trois mois a perdu par
évaporation une bonne partie du liquide initial (elle est presque vide
en fin de saison sèche), et qu'au contraire en saison des pluies, elle se
remplit partiellement d’eau de pluie malgré la présence de l’opercule
qui ne forme qu’une protection incomplète.
Les insectes noyés ou digérés sont, par ordre de fréquence décrois¬
sante : moustiques, mouches, formicides, petits hyménoptères,
1. Les échantillons de liquide recueillis en vue d’analyse ultérieure ont malheu¬
reusement été perdus.
2. H. Perrier de laBathie. Au sujet du rôle des urnes de Nepenthes. Rev. intern.
Bot. appl. et Agric. trop., nor 289-290, 1946, p. 656.
3. Le liquide frais a un goût fade, non sucré. Signalons toutefois que Perrier de la
Btahie lui a trouvé « une saveur très âcre ».
271 —
petits coléoptères, microlépidoptères. Dans les urnes inférieures, de
petits crabes s’introduisent quelquefois ainsi que des coléoptères
de taille moyenne, mais ils parviennent en général à perforer la paroi
et à s’enfuir b Les insectes paraissent surtout attirés par les urnes
plus ou moins tachées de rougeâtre ; certaines qui sont bien déve¬
loppées, mais restées bien vertes, ne contiennent pas un seul insecte.
La plante est dioïque. Dans la région de Fort-Dauphin, les pre¬
mières tiges florifères paraissent au début de septembre. La pleine
floraison des fleurs mâles a lieu au début d’octobre ; celle des fleurs
femelles est plus tardive d’environ trois semaines. A la date du
4 octobre, par exemple, pour une centaine de pieds mâles fleuris,
on n’observait qu’un seul pied femelle. Au total, les inflorescences
femelles sont beaucoup plus rares ; on peut compter qu’il n’y en a
pas plus d’une pour trente mâles. Toutes les fleurs possèdent des
cellules sécrétrices qui attirent les fourmis.
Signalons enfin qu’une araignée, Theridion decaryi Fage, vit en
commensale dans les urnes, dans lesquelles elle tisse une toile ver¬
ticale 2. L’animal se tient caché sous le rebord enroulé du péristome
où il dépose son cocon. Cet arachnide n’est cependant qu’un hôte
accidentel des Nepenthes, car on le retrouve dans le Nord de l’île
où la plante est inconnue. On sait qu’il existe par ailleurs des arai¬
gnées qui installent leur retraite exclusivement dans les urnes ;
telles sont Misumenops nepenthicola Pocock, de Singapour, et
Thomisus nepenthiphilus Fage, de Sumatra.
Notre connaissance du Nepenthes malgache est encore bien incom¬
plète. Divers points seraient à approfondir. D’abord l’étude chimique
du liquide de l’urne fermée et au moment de son ouverture, avec
examen de l’action sur la viande, le lait, etc. Puis l’intervalle de
temps pouvant séparer le moment où l’urne s’ouvre et celui où
apparaissent des organismes vivants ; l’étude complète de la faune
vivant dans les urnes ; l’influence attractive sur les insectes de la
coloration plus ou moins vive des urnes, etc.
1. R. Decary. Notes sur l’histoire et la biologie des Nepenthes de Madagascar.
Bull. Soc. linn. Lyon , n° 11, 1928, p. 91.
2. L. Fage. Au sujet de deux Araignées nouvelles trouvées dans les urnes de Nepen¬
thes. Treubia, vol. XII, 1930, p. 23.
18
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 3, 1957.
Présence du Fagonia malvana en Afrique Orientale
ET DESCRIPTION DU SSP. HUMBERTII.
Par P. Ozenda et P. Quezel.
Au cours d’une étude critique des Zygophyllacées d’Afrique
du Nord, et plus spécialement du genre Fagonia 1, nous avons été
amenés à préciser la valeur taxonomique et l’aire de répartition
des différentes espèces appartenant à cette famille, en Berbérie
et au Sahara français. Le matériel d’herbier du Muséum National
d’Histoire Naturelle, qui a été mis gracieusement à notre disposition
par son directeur M. le Pr. Humbert, nous a largement permis
de compléter les données auxquelles nous avaient conduits l’examen
de nos récoltes et celui de l’herbier d’Afrique du Nord du Labo¬
ratoire de Botanique générale de la Faculté des Sciences d’Alger.
Parmi les échantillons du Muséum, un certain nombre de parts
critiques, pour la plupart indéterminées, ont tout spécialement
retenu notre attention. C’est ainsi que nous avons pu, d’une part
constater l’identité de F. Jolyi Batt. et de F. Olivieri Boiss., d’autre
part rapporter à l’espèce F. malvana Maire et Weiller (in Maire
Contr. Fl. Af. du Nord N° 3132, 1940) un Fagonia récolté à Gageros
en Abyssinie par W. Schimper en 1854.
Cette constatation est pour le moins singulière. En effet, Fagonia
malvana est une espèce marocaine étroitement localisée dans la
haute vallée de la Moulouya, où elle n’est connue que dans une
seule localité des environs de Midelt (Maire, 1939). Certes, les
échantillons marocains et celui de Schimper ne sont pas absolument
identiques, mais ils doivent indiscutablement être rapportés à la
même espèce, caractérisée par ses feuilles inférieures trifoliolées, ses
stipules épineuses sensiblement aussi longues que les feuilles supé¬
rieures, ses capsules grandes, glabres ou seulement revêtues de poils
extrêmement courts, ses sépales caducs après l’anthèse, ses fleurs
épanouies larges de plus de 8 mm, ses folioles linéaires plus longues
que le pétiole.
Nous considérons toutefois la plante d’Abyssinie comme une
sous-espèce distincte, que nous sommes heureux de dédier au
Pr. Humbert.
Fagonia malvana Maire et Weiller ssp. Flumbertii nov. ssp. diffère
1. Les Zygophyllacées de l’Afrique du Nord et du Sahara, in Trav. de V Inst, de Rech.
sahariennes de l’Université d’Alger , t. XIV, pp. 23-83.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIX, n° 3, 1957.
— 273
en effet du type par les caractères suivants : Feuilles inférieures
trifoliolées, à folioles rubanées, planes et non crassiuscules, à pétiole
nettement plus long que chez le type (jusqu’à 12 mm, et non 6 mm
au plus), aiguës au sommet, mais non nettement piquantes,
pétales 10 X 6 mm et non 8x5. Capsules conformes à celles du
type mais plus petites, longues de 5-5,5 et non 6-7 mm.
A typo ssp. malvanae differt : Foliis inferioribus planis petiolo usque
12 mm longo, foliolis acutis nec apice in spinulam brevem pallidam, pun-
gentem, sensim attenuatis. Floribus majusculis petalis usque 10 mm (nec 8).
Capsulis 5-5,5 mm longis ( nec 6-7 ).
La plante présente, d’après l’échantillon étudié qui est très
complet, un port très ramifié, rappelant un peu celui de F. isotricha,
F. Olivieri ou F. Flamandi ; mais elle se distingue aisément de
F. isotricha par ses folioles rubanées, de F. Olivieri par ses feuilles
inférieures et moyennes trifoliolées et de F. Flamandi par ses épines
stipulaires longues.
Fagonia malvana était considérée jusqu’à présent comme une
endémique de la vallée de la Moulouya où, par ses exigences écolo¬
giques, elle doit être considérée comme une espèce steppique :
elle croît en effet dans la steppe à Lygeum spartum, Artemisia herba
alba et Noaea mucronata. L’existence de cette plante en Abyssinie
montre qu’il s’agit là en réalité d’une espèce à aire très disjointe,
comme il en existe déjà plusieurs dans la vallée de la Moulouya
( Salsola gemmescens, Anabasis prostrata en particulier).
Contribution a v étude des Graminées de Madagascar.
Par Aimée Camus.
Les échantillons du Nastus que je décris aujourd’hui ont été
récoltés en fin décembre 1948 et au début janvier 1949, alors que les
feuilles sont en partie tombées et que très peu de ses épillets sont
encore sur les chaumes. Avec quelques épillets persistant sur les
chaumes, j’ai pu, malgré tout, décrire cette espèce qui ne pouvait
qu’appartenir à ce genre si nettement caractérisé. Voici la des¬
cription de ce Nastus à feuilles caduques :
1. Nastus lokohoensis A. Camus in Mém. scientif. Madagasc.
sér. B, VI (1955), p. 251 ; sans diagn.
Culmi sarmentosi, graciles , ramosissimi, glabri, nodosi ; ramis fasciculato-
subverticillatis, 1,2-1, 8 mm. diam. Folia caduca, subfasciculata. Vaginae
angustae , superne glabrae vel breve pilosulae, longe ciliatae , pilis 8-12 mm.
longis. Ligulae inconspicuae. Foliorum laminae anguste lanceolatae, apice
attenuatae, acuminatae, planae vel plicatae, 4-5 cm. longae, 3-4,5 mm. latae,
supra parce puberulae vel glabrae, subtus pilosae, pilis elongatis, nervis
arcte approximatis, venis transversis nullis. Petiolus brevis. Spiculae
subsessiles, a latere compressae, 6,5-7 mm. longae, tolae deciduae, glabrae,
pallide virides, pauciflorae, fl. terminalis 0, ad basim flore pedicellato labes-
cente auctus. Glumae a latere visae lanceolatae, acutae, glabrae vel parce
pilosae, pallide virides, inaequales, inferior parva 3 mm. longa, superior
3,5-4 mm. longa. Fl. inf. : glumella subcoriacea, 4-5 mm. longa, a latere visa
lanceolata, explanata ovata, acuta, mucronata, 7 -^-nervis . Fl. sup. ÿ :
glumella 5,5-6 mm. longa, subcoriacea, a latere compressa, dorso carinata,
explanata ovato-lanceolala, acuta, glabra ; palea 5-5,6 mm. longa, dorso
sulcalo-bicarinala, apice subobtusa. Flos superior longe pedicellatus, minu-
tissimus.
Silve à lichens et végétation éricoïde ; gneiss et quartzite.
Domaine central de Madagascar : vallée de la Lokoho (N-E),
mont Ambatosoratra au N d’Ambalavoniho et de Belaoka,
ait. 1500-1600 m., janvier 1949, Humbert et Cours 22951 (typeinherb.
Mus. Paris) ; pentes orientales du massif de Marojejy (N-E), à l’Ouest
de la rivière Manantenina, affluent de la Lokoho, ait. 1500-1700 m.,
15-25 décembre, 1948. Humbert 22630 bis ■ vallée inférieure de l’An-
droranga, affluent de la Bemarivo (N-E) ; environs d’Antongondriha,
massif du Betsomanga, végétation éricoïde du sommet, ait. 1200-
1350 m., Humbert et Capuron 24339 bis.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIX, n° 3, 1957.
275
Les chaumes de ce Nastus sont très grêles, tortueux, sarmenteux,
intriqués, souvent très renflés aux nœuds et verticillés, glabres.
Le sommet des gaines porte parfois des poils courts et toujours
quelques très longs cils blancs, disséminés, persistants.
Les limbes foliaires sont assez coriaces, sans nervures transver¬
sales, ils portent à la face supérieure, quelques rares poils, à la face
inférieure des poils épars disséminés, assez longs et blancs.
Comme dans toutes les espèces du genre, les épillets ont un rudi¬
ment floral situé à l’extrémité de l’article supérieur très grêle de la
rachéole entre les 2 carènes de la paléa de la fleur supérieure .
Ce Nastus a quelques ressemblances avec le N. tsaratananensis
A. Camus, mais c’est une liane extrêmement rameuse, tortueuse,
à chaumes assez renflés aux nœuds, glabres à l’extrémité, presque
entièrement dépouvus de feuilles au début de janvier, ses feuilles
ont des nervures rapprochées, non tessellées, à bords lisses, non ciliés-
seabres, les nervures des glumes et glumelles sont bien moins mar¬
quées que dans le N. tsaratananensis , la glumelle de la fleur $ dépasse
à peine la paléa.
2. Lepturus androyens is A. Camus, spec. nov.
Gramen perenne P Cuirai graciles , fasciculati, usque 25-35 cm. alti, laxe
caespitosi, suberecti vel e basi procumbente geniculato-ascendentes, e nodis
radicantes, basi rarnosi, paucinodes, glabri, laeves, supernc longe midi ,
intermedio summo valde elongato, longe exserto. Foliorum vaginae striatae ,
glabrae, laeves, superne compressae, subcarinatae, in/, internodiis breviores ,
super, arcte appressae, elongatae, superne breviter auriculatae. Ligulae
brèves, 0,5-0, 7 mm. longue, ciliolatae. Laminae planae, auguste lanceolatae,
apice acuminatae, usque 7-8,5 cm. longue, 5-7 mm. latae, inferme longe
attenuatae, subtus asperulae, ruine, sparse pilosae vel glabrae, infer. basisensim
in pseudo-petiolum attenuatae, in costam mediam redaetae, marginis scabris,
nervis lateralibus utrinque 2. Spica erecta, rigida, 4-6 cm. longa (aristis
inclusis), submonoliformis ; rachis 1-1,5 mm. lata, articulata, striata, inter¬
nodiis compressis 3-4 mm. longis. Gluma inferior in spicula terminali
glumae superiori similis, in spiculis lateralibus nulla. Spiculae later.
solitariae, lateraliter compressae, 4 mm. longue, biflorae, callus 1 mm. longue,
glaber. Gluma superior 4 mm. longa, spiculam aequans, lanceolata, apice
acuminata, margine crassa, dorso subcarinata, multinervia. Fl. inf. 3 •'
glumella 3 mm. longa, ovato-lanceolata, pallida ; palea glumellam subac-
quans. Fl. sup. i : glumella 2,5 mm. longa, pallida, ovato-lanceolata,
ciliata, apice acuta, subcoriacea, margine ciliolata ; palea 2, 6-2, 7 mm. longa.
Spiculae termin. longe aristalae, 1 mm. longue. Glumae subaequales, lanceo¬
latae, superne attenuatae, lanceolato-oblongae, longe acuminatae, 7 mm.
longæ, apice in aristam 3,5-4 mm. longam scaberulam attenuatae, glabrae.
Sud : environs d’Antanimoro (Androy), 30 à 35 Km. au N. vers
Ambia, bush xérophile sur terrains cristallins, ait. 200-300 m.,
Humbert et Capuron, 28832 et 28838 ; type Mus. Hist. Nat. Paris).
— 276 —
Les chaumes sont ordinairement longuement nus au sommet ;
l’entre-nœud supérieur atteint parfois 7-10 (même 15 cm).
Le pseudo-pétiole des feuilles inférieures atteint 5-15 mm., les
feuilles moyennes ont souvent aussi un pseudo-pétiole, mais plus
court.
La glume supérieure des épillets latéraux a un dos un peu caréné,
la nervure médiane est la seule très marquée, les autres sont plus
fines.
Cette espèce, très intéressante, diffère du L. Humbertianus
A. Camus par ses chaumes moins feuillés, les feuilles très différentes
de celles des autres espèces du genre, planes, lancéolées, les inférieures
longuement atténuées à la base en un long pseudo-pétiole réduit à la
nervure médiane ou presque.
Se distingue du L. Perrieri A. Camus par les articles du rachis ne
portant qu’un seul épillet, la glume supérieure des épillets latéraux
acuminée ou subulée, les feuilles très différentes.
Du L. anadabolavensis A. Camus, que le Prof. H. Humbert a
récolté dans le sud et le sud-ouest de Madagascar, à basse altitude,
la nouvelle espèce diffère par les feuilles inférieures longuement et
insensiblement atténuées en pseudo-pétiole, les limbes foliaires plus
larges, les faux-épis moins grêles, plus épais, à glume supérieure des
épillets latéraux plus grande, plus acuminée, non obtuse-arrondie
au sommet.
3. Brachiaria fruticulosa A. Camus, spec. nov.
Perennis, fruticosa. Culmi injerne lignosi, usquc ad 60 cm. alti, basi
1,5 mm. diam., ramosissimi, multinodes, superne erecti, graciles , glabri,
ramulis ultimus gracilibus. Foliorum vaginae angustae, brevissime pubes-
centes. Ligulae brevissimae vel subnullae. Laminae planae, lineares vel
oblongae, basi rotundatae, apice acuminatae, 2, 5-4, 5 cm. longae, 3,5-4 mm.
latae, margine crassa, laeviuscula ; nervis secundariis utrinque 3-4 parum
prominulis, tertiariis crebris. I nflorescentia laxissima, depauperata, glabra ;
axis commuais gracilis, laevis, brevis, glaber ; rami filiformes, patentes,
3-4 cm. longi. Pedicelli glabri, terminales 2-3 mm. longi. Spiculae 2. 6-2, 7 mm.
longae, ovato-lanceolatae, inf. binae, glabrae. Gluma inferior lata, 1/3 spicu¬
lae aequans, 0,7-0, 8 mm. longa, (explanata) late rotundata, apice acuta,
3-nervis, nervis prominentibus ; gluma superior spiculae subaequilonga,
membranacea, lanceolata vel ovatc-lanceolata, glabra, 5-nervis, nervis
prominentibus. Fl. inf. : glumella 2 mm. longa, 5 -nervis, nervis prominen¬
tibus ; palea elliptico-oblonga, 1,8-2 mm. longa. Fl. sup. $ ; glumella spi-
culam aequans, coriacea, lanceolata, mucronata, laevis, glabra, marginibus
incurvatis paleam amplectens.
Est (Sud) de Madagascar : Mont Ankazovandamena, près de la
baie des Galions (Ranofotsy) au S-W de Fort-Dauphin, ait. 100-
150 m., Humbert et Capuron 29066, type herb., Mus. Paris.
Les racines de cette espèce sont longues et ligneuses. Sur un petit
277 —
chaume haut de 12 cm., deux racines atteignent 20 cm. de longueur.
Les chaumes, ligneux à la base sont nombreux, rapprochés, en
touffes denses, à nœuds très nombreux, extrêmement rameux, sans
chaume principal distinct. Les feuilles plus nombreuses vers le
sommet des rameaux, disposées presque distiquement sont espacées
de 4-10 mm. d’intervalle. Le limbe ne paraît pas de forme très
variable sur le même individu.
L’inflorescence, en état très avancé de maturité, m’a paru très
lâche, à rameaux assez étalés.
Trois espèces affines du genre Brachiaria Griseb.
Mez in Engler, Bot. Jahrb., 57 (1922) 185, en créant le Panicum
comorcnse, confondit certainement deux plantes : celle des Comores,
qui est bien représentée dans l’herbier du Muséum, répond à la
vague description princeps, présente les caractères suivants ; inflo¬
rescence extrêmement lâche, à rameaux peu nombreux, les infé¬
rieurs isolés, très espacés, portant des épillets disséminés et la
suivante.
Le savant Dr Pilger, de Berlin-Dahlem, sur ma demande,
m’envoya autrefois un fragment du co-type du P. comorense Mez,
provenant d’Usambara, Holst, n° 549, qui est une plante très
voisine, mais pourtant différente de celle des Comores, à inflo¬
rescence moins lâche, épillets plus petits, bien plus rapprochés.
Dans ce petit groupe, formé de trois espèces, nous pouvons dis¬
tinguer :
1° la plante des Comores, le Brachiaria comorensis A. Camus in
Rev. intern. Bot. appl. (1947) 280 (Panicum comorense Mez in Engler,
l. c. (1922) 185 : plante grêle, assez élevée, à chaumes mous, faibles ;
ligule longue, glabre ; inflorescence extrêmement lâche, portant
6-10 rameaux isolés, les inférieurs espacés, distants, non ou à peine
ramuleux ; épillets longs de 2 mm., glabres.
2° le Brachiaria Decaryana A. Camus sp. nov., plante assez robuste,
à chaumes durs, rigides ; ligule assez longue ; inflorescence assez
dense, longue de 25 cm., large de 11-12 cm., à rameaux nombreux,
les inférieurs souvent verticillés par 4-5, atteignant parfois la moitié
de la panicule, souvent ramuleux, à ramules atteignant parfois
12-20 mm., portant des épillets assez rapprochés, longs de 1,8-2 mm.
Ankaizinana endroits humides, ait. 1.000 m., Decary 2078.
3° Brachiaria Capuronii A. Camus sp. nov., plante grêle, parfois
assez haute ; chaumes faibles, souvent mous ; ligule courte ; inflo¬
rescence longue de 8-20 cm., étroite ou large de 6-7 cm., à rameaux
bien plus nombreux que dans B. comorense, dressés ou étalés-dressés,
les inférieurs parfois géminés ou plutôt isolés, longs de 2, 5-4, 5 cm.,
278
portant des épillets souvent jusqu'à la base, parfois ramuleux,
à ramules courts (0,8-1 cm.) ; épillets rapprochés, très petits, longs
de 1,2-1, 5 mm.
Sud-Ouest de Madagascar : forêt tropophile, bassin de l’Onilahy,
Humbert et Capuron 29688 Humbert, Bogue et Capuron, 29575 ;
type herb. Mus. Paris.
4. Brachiaria Decaryana A. Camus, spec. nov.
Culmi usque ad 80 cm. vel ultra alti, basi decumbentes, radicanles, geni-
culato-ascendentes , ramosi, striati, plurinodes, glabri, ad apicem usque foliati.
Foliorum vaginae tenuiter striatae, glabrae, inferiores subcarinatae , brèves,
superiores elongatae, angustae. Ligulae membranaceae, lanceolatae, 2,8-
3,2 mm. longue, glabrae. Laminae angusle lanceolatae, basi attenuatae,
apice breve acuminatae, usque 11-13 cm. longue, 8-10 mm. latae, planae,
virides, glabrae vel parce pilosae, marginibus scaberulis, nervis lateralibus
utrinque 4 prominentibus . Panicula ambitu pyramidalis, erecta vel subse-
cunda, usque 25 cm. longa, 9-10 cm. lata, taxe ramosa ; axis primarius
rigidus, erectis vel subnutans, angulosus, glaber ; rami remoti, dense spicu-
lati, stricti, erecti, inferiores 4-5 verticillati, elongati, erecti, usque ad 8-10 cm.
longi. Pedicelli glabri, bini, inferiores brevissimi vel nulli, superiores
2-3 mm. longi. Spiculae 1,8-2 mm. longue, oblongae, vel subellipticae
acutae, glabrae, dorso compressae. Glumae insequales, inf. 0,6-0, 7 mm. longa,
membranacea, ovata, truncata, 1-3 nervis; super, spiculae aequilonga,
oblonga vel subelliptica, acuta, 3 -nervis. Fl. inf. : glumella 2 mm., longa,
oblonga vel subelliptica, subacuta, 3-5 nervis. Fl. sup. g : glumella 2 mm.
longa, subelliptica, laevis, glabra, nilida, tenuiter coriacea ; palea glumellam
aequans, angusta, subcoriacea .■
Centre (N) de Madagascar : Ankaizinana, endroits humides,
ait. 1.000 m., Decary 2078, type herb. Mus. Paris.
Les feuilles portent des poils blancs, épars très disséminés ; la
nervure médiane est marquée, les 4 paires de nervures latérales assez
distinctes.
La glume inférieure est embrassante à la base, largement ovale,
tronquée, 1-nervée. La glume supérieure, comme la glumelle de la
fleur inférieure, a des nervures non tessellées.
Cette espèce diffère du B. comorensis A. Cam. par son port bien
plus robuste, ses chaumes rigides, la panicule très grande, à axe
principal assez droit, rameaux très longs, les inférieurs égalant
parfois la moitié de la panicule, très ramuleux, les épillets plus rap¬
prochés, souvent par petits groupes. — Paraît semblable à la plante
de FUsambara (Holst, 549).
5. Brachiaria Capuronii A. Camus, spec. nov.
Gramen annuum. Culmi usque ad 30-35 cm. alti, graciles, basi decum¬
bentes et radicanles , ramosi, superne erecti, tenuiter striati, 5-8-nodes, glabri,
laeves. Foliorum vaginae striatae, inferiores laxae, brèves, superiores angus-
279
tae, superne compressae, arcte appressae, glabrae, marginc breve ciliolatae,
internodiis subaequilongae vel breviores. Ligulae membranaceae, truncatae,
0,5-1, 5 mm. longae. Laminae planae, flaccidulae, basi, allenuatae, apice
acutae vel breve acuminatae, 3-6 (-8) cm. longae, 5-12 mm. latae, glabres-
cenles vel pilis longis appressis adspersae, nervis lateralibus utrinque 3 vix
prominentibus . Panicula gracilis, oblonga, 6-8 (-15) cm. longa vel pyrami-
dalis ; rami 2,5-4 cm. longi, inf. demum patentes ; ramuli 0,8-1 cm. longi. Pedi-
celli glabri, latérales brevissimi, terminales 2-4 mm. longi. Spiculae parvae,
1,5 mm. longae, pallidae, binae vel racemorum apicem versus solitariae,
a dorso visae ellipticae, acutae vel subacutae. Glumae inaequales, inferior
0, 3-0,4 mm. longa, latissima (explanata), rotundato-truncata, 0,3-0, 4 mm.
longa, 3-nervis, glabra ; gluma superior spiculae aequilonga, membranacea,
late elliplica vel ovato-lanceolata, 3 -nervis, glabra. Fl. inf. : glumella spiculae
aequilonga, ovato-tlanceolata, 5-7 nervis , glabra ; palea brevis, elliptica,
membranacea. Fl. sup. $ : glumella 1,2-1, 4 mm. longa, dorso elliptica,
acuta, submucromata, laevis, coriacea, glabra ; palea oblonga, coriacea ,
marginibus auguste inflexis.
Sud de Madagascar : vallée de Iiazoroa (bassin de l'Oiiilahy)
au Sud de Sakaraha, forêt tropophile, sur sables siliceux, ait. 500
600 m., Humbert et Capuron, 29688 ; (type au Muséum de Paris) ;
forêt de Zombitsy (Sakaraha) aux confins du Fiherenana et de l’( )ni-
lahy, forêt tropophile sur sables siliceux de l’Isalo, ait. 600-850 m.,
Humbert, Begue et Capuron 29575.
Ouest : Firingalava, Perrier 552.
Cette espèce, annuelle, à racines très grêles, chaumes un peu
rampants et radicants à la base, puis dressés, n'ayant guère à la base
que 1-1,5 mm. de diam, sont souvent feuillés jusqu’au sommet. La
ligule est très courte et tronquée, le limbe porte quelques rares poils
blancs apprimés sur les deux faces.
La panicule porte souvent 10 à 14 rameaux dressés ou étalés-
dressés, longs de 2,5-4 cm., les épillets sont plus petits que dans les
espèces affines, ils sont longs de 1,5 mm., pâles, la glume inférieure
est très embrassante et mince ; la glumelle de la fleur inférieure est
5-7 nervée, à nervure médiane forte ; la fleur supérieure, subellip¬
tique, aiguë, porte un mucron souvent pourpré ; son dos est lisse,
ses bords embrassent étroitement la paléa.
6. Eragrostis Capuronii A. Camus, spec. nov.
Gramen annuum usque ad 8-10 cm. altum. Culmi graciles, erecti vel basi
leviter geniculati, k-nodes, simplices vel inferne ramosi, glabri, laeves.
Foliorum vaginae striatae, infer. sublaxae, carinatae, pilosae, super, arcte
appressae, elongatae, pilosae, ore villoso-barbatae, pilis 1-1,5 mm. longis.
Ligulae brevissimae, subnullae. Laminae angustissime lineares vel fili¬
formes, subsetaceae, in acumen gracile attenuatae , 8-15 mm. longae, strictae
vel plus minusve curvalae, laxe hirtae, superne glabrae, pilis mollibus
1-1,5 mm. longis pubescentes. Panicula ambitu oblonga, 3-5 cm. longa,
7-12 mm. diam.; axis primarius strictus, rigidus, laevis, glaber ; rami
— 280 —
3-15 mm. longi, erecti vel leviter patentes, graciles, glabri, inferiores 2-4
(-5-) spiculati, distantez, zuperiorez breviores, simplices. Pedicelli latérales
0, 8-1, 5 mm. longi, glabri. Spiculae elliptico-oblongae, 4-7 mm. longae,
0,8-1 mm. latae, sessiles vel breviter pedicellatae, 10-lh-florae, glabrae,
subcompressae, virides vel violaceo tinctae ; rachilla persistons, glabra,
internoaiis 0,4-0, 5 mm. longis. Glumae inaequales, injerior parum brevior,
0,5-0, 7 mm. longa, acuta, glabra, 1 -nervis ; superior 1 mm. longa, oblique
lanceolata, acuta, glabra, 1 (-3-) nervis. Glumella a latere visa ambitu
auguste ovata vel ovato-oblonga, subacuta, mucronulata, laxe imbricata,
glabra, 3-nervia, nervis latérales supra medium evanescentibus . Palea brevior,
persistons.
Sud de Madagascar : cap Sainte-Marie (extrême Sud) et ses abords,
ait. 1-150 m. ; rocailles calcaires, Humbert et Capuron 29300 ; type
herb. Mus. Paris.
Cet Eragrostis est une plante basse, formant de petites touffes à
racines longues de 5-9 cm., assez fines. Les touffes réunissent sou¬
vent 6-8 chaumes avec quelques innovations munies à la base de
cataphylles courtes et brunes.
Le limbe foliaire est étroitement linéaire, presque filiforme,
acuminé au sommet, long de 8-15 mm. et porte surtout vers la base
et à la face inférieure de longs poils blancs, il est glabre vers l’ex¬
trémité, celui de la feuille supérieure est ordinairement rudimentaire.
L’inflorescence, de forme oblongue ou subelliptique, égale parfois
la moitié de la hauteur totale de la plante ; elle est plus ou moins
dense, les rameaux inférieurs, parfois par 2-4, sont assez espacés.
Les glumelles ont des nervures latérales assez faibles et sont caduques,
la paléa persiste un peu plus, la rachéole de l’épillet est persistante,
nettement en zigzag. Les caractères de la rachéole persistante,
tenace, les glumelles des fleurs tombant de la base de l’épillet au
sommet classent cette espèce dans le sect. Pteroessa.
7. Eragrostis betsileensis A. Camus, spee. nov.
Gramen perenne, dense caespitosum. Culmi erecti vel ascendentes, striati,
basi ramosi, dense foliati, paucinodes, glabri, laeves, cum panicula ad
16-20 cm. alti. V aginae inferiores laxae, brèves, striatae, pilosae, superiores
elongatae, angustae, sparse pilosae, ore longe barbatae. Ligulae ad seriem
ciliorum munitorum redactae. Laminae auguste lineares, apice in acumen
tenue longe attenuatae, 4-7 cm. longae, 2-2,5 mm. latae, rigidae, planae vel
siccitate convolutae, pilis longis basi tuberculatis laxe hirsutae. Panicula
laxa, 10-12 cm. longa, 3-5 cm. lata ; rami patuli, 1,2-1, 8 cm. longi, Pedicelli
latérales 3-4 mm. longi, terminales 9 mm. longi. Spiculae solitariae, laxe
dispositae, auguste lanceolatae vel oblongae, 6-7,5 mm. longae, 2, 2-2, 7 mm.
latae, lateraliter compressae, laxe 9-12-florae, glabrae; rachilla persistens,
glabra, internodiis 0,5 mm. longis. Glumae inaequales, inf. 0,8-1, 2 mm.
longa, acuta, sup. 1,3 mm. longa, acuta, 1 -nervis. Glumellae 2 mm. longae,
leviter patentes, a latere visae oblique lanceolatae, acutae vel subacutae,
chartaceae, nitidae, glabrae ; palea brevior, 1,3-1 ,4 mm. longa, tenuiter
— 281 —
membranacea, elliptica vel oblonga, anguste alata. Caryopsis subelliptica,
0,50 mm. longa.
Bois sur gneiss et quartzites.
Centre (Est) : pentes occidentales à l’Ouest d’Itremo (W Betsileo),
ait. 1500-1700 in., Humbert 30071 ; type herb. Mus. Paris.
La rachéole est très persistante ; les glumelles tombent de la base
au sommet de l’épillet.
Cette espèce a quelques affinités avec YE. Schweinfurthii Chiov.,
qui est répandu de l'Abyssinie à l’Afrique tropicale orientale, sur¬
tout dans les régions montagneuses, mais dans VE. betsileensis la
panicule est assez large et haute, occupant parfois la moitié de la
hauteur de la plante, plus lâche, à rameaux espacés, plus longs, les
glumelles sont moins imbriquées, assez aiguës, la rachéole visible
entre les fleurs au moins après l’anthèse, la paléa est nettement plus
courte et plus étroite.
— 282 —
Note sur les principales Cypéracëes du Nord-Cameroun
(Région Tchadienne)
Par H. Gillet et A. Vaillant.
La petite liste des Cypéracées mentionnées ici n’a pas la pré¬
tention d’atteindre le niveau d’une étude de la famille. Intention¬
nellement elle se borne à relater les espèces qui sont physio-
nomiquement dominantes ou qui jouent un rôle particulier, soit
en étant consommées par le bétail, soit en envahissant les cultures.
L’aire d’extension des Cypéracées est très vaste en Afrique.
On les trouve abondamment dans toutes les formations non boisées.
Elles affectionnent avant tout la lumière, l’insolation et l’humidité.
Leur présence est un indice d’acidité élevée du sol et souvent de
pauvreté. Grâce à leur résistance aux phénomènes anthropiques
(feux courants, sécheresse, inondation) elles arrivent à se maintenir
là où d’autres espèces disparaissent. Mais elles craignent l’ombrage
et le manque de lumière des formations boisées où elles dépérissent.
Aussi retrouve-t-on à peu près les mêmes espèces dans toute la
zone soudano-sahélienne, depuis la zone préforestière guinéenne
jusqu’aux sables sahélo-sahariens.
Certaines espèces sont plus ou moins abondantes au Cameroun
suivant les régions. C’est la lumière et l’insolation qui limitent leur
développement vers les régions forestières du Sud et le degré d’ari¬
dité qui limite leur extension vers les régions sahélo-sahariennes, au
Nord.
Nous donnons dans la liste ci-après les principales espèces pros¬
pectées à partir de Maroua (capitale ethnique du Nord Cameroun).
Les autres localités intéressées sont Garoua et la vallée de la Bénoué,
Yagoua et la vallée du Logone, Mokolo et les massifs du Mandara,
Fort-Foureau et la plaine Tchadienne.
Les Cypéracées affectionnent les terres légères, surtout les espèces
à système végétatif souterrain développé ( Cyperus maculatus Boeck
par exemple). D’autres préfèrent les mares d’eau, les zones inondées
( Cyperus rotondus Linn, Cyperus exaltatus Retz., Kyllingia erecta
Schum et Thonn...).
Certaines sont envahissantes et nuisibles 1 aux cultures : Cyperus
1. A. Vaillant. Observations sur deux cyperus envahissants des cultures tropicales
africaines. — Agronomie Tropicale , vol. XI, p. 112, 1956.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIX, n° 3, 1957.
— 283 —
maculatus Boeck. (cultures d’arachides), Cyperus rotundus Linn.
(rizières peu profondes).
Quelques-unes sont utiles comme Cyperus esculentus (Souchet
comestible). Plusieurs sont appétées par le bétail en période de
disette ( Cyperus exaltatus Retz).
Cyperus Papyrus Linn. est connu industriellement pour la pâte à
papier.
Beaucoup d’espèces (C. maculatus Boeck.) ont des tubercules
odorants qui font l’objet d’un commerce local comme succédané de
l’encens.
Végétation et multiplication : Le cycle normal des Cypéracées de la
zone soudano-sahélicnne au Cameroun s’étend du début des pluies
(mai-juin) à la fin des pluies (octobre) soit six mois environ.
Dans le Nord-Cameroun (Maroua), le départ végétatif a lieu dès
l’humidification de l'air par les premiers alizés venant du Sud
(rosées nocturnes).
Pour certaines espèces la croissance de la tige est très rapide
(5 à 10 mm. par jour pour le C. maculatus Boeck.).
Les espèces annuelles sont plus tardives et se développent en
pleine saison des pluies.
La floraison des espèces a lieu pendant la saison des pluies et se
prolonge jusqu’au début de la saison sèche.
Pendant la saison sèche, les annuelles et beaucoup d’espèces
vivaces dépérissent. D’autres espèces se maintiennent en végétation
dans les endroits frais et humides et dans les mares d’eau.
Les Cypéracées se multiplient par graines pour les espèces annuelles
et par les tubercules et les rhizomes pour les espèces vivaces.
Chaque année, les espèces vivaces émettent un certain nombre de
tubercules. Les tubercules sont couverts de fibres ou d’éeailles qui
abritent de nombreux bourgeons végétatifs. Le bourgeon situé vers
l’extrémité du tubercule donnera naissance à une tige, des feuilles
et une hampe florale.
Au cours du cycle végétatif, le bas de la tige s’épaissit et donne de
nombreux prolongements souterrains terminés par des tubercules.
Ces tubercules sont plus ou moins nombreux suivant les espèces.
Ils constituent autant de réserves alimentaires aux dépens desquels
se formeront de nouvelles plantes à la saison suivante.
Si par un labour on arrive à sectionner les prolongateurs qui relient
les jeunes tubercules au pied-mère ceux-ci font un nouveau départ
végétatif, parfois même en dehors du cycle normal de végétation
( Cyperus maculatus Boeck.).
— 284 —
Principales Cypéracées du Nord Cameroun (Maroua).
2197. — Bulbostylis abortiva C. B. CL
Petite Cypéracée à tiges très fines affectionnant les sables
humides. Espèce peu commune mais à large aire de disper¬
sion depuis la zone préforestière guinéenne.
2541. — Cyperus amabilis Vahl.
Cyperus annuel en petites touffes que l’on trouve dissé¬
miné sur les plages de sable et les terres arides de la saison des
pluies. Espèce commune de l’aire soudano-sahélienne.
2542. — Cyperus aristatus Rottb.
Petit Cyperus annuel des sables humides et des sols arides
de la saison des pluies. Remarquable par ses glumes à extré¬
mités recourbées. Espèce commune depuis la zone préfores¬
tière guinéenne. Remonte jusque dans l’Aïr.
287. — Cyperus esculentus Linn.
Souchet comestible. Watchudjé (f) b Les tubercules de forme
arrondie, de la grosseur d’un pois, sont comestibles. Ils ont
une saveur sucrée. Aire de dispersion localisée dans le Nord
Cameroun et les pays soudanais. Il existe des formes cultivées
à tubercules plus gros.
2537. — Cyperus exaltatus Retz = C. dives Del.
Kukuliwa (f). C’est l’un des plus grands et des plus beaux
Cyperus du Tchad, après Cyperus Papyrus. Sa hauteur atteint
1 m à 1 m 50. Il affectionne les mares profondes et les sols
riches. Les souches vivaces donnent de gros tubercules noirs
couverts de longues fibres scarieuses.
243. — Cyperus imbricatus Retz.
Sagodje (fulbé). Espèce commune appétée par le bétail
en saison sèche.
298. — Cyperus leucocephalus Retz.
Bubba dubbel (f), Dungél suadjo (f). Tubercules parfumés
utilisés comme succédané de l’encens.
216. — Cyperus maculatus Boeck.
Goyal (f). Espèce très commune et envahissante dans les
cultures. Elle diminue les rendements des cultures d’ara¬
chides et peut rendre les terres impropres à la culture. Aussi
est-elle considérée comme un fléau par les cultivateurs.
Les tubercules sont odorants et utilisés aussi comme encens.
1. En langue fulbé.
— 285 —
Cyperus Papyrus Linn.
Cette espèce ne se trouve qu’en bordure du Lac Tchad,
car plus au sud du Lac elle est détruite par les troupeaux de
bœufs qui pâturent en saison sèche.
Elle est exploitée industriellement pour la pâte à papier.
Elle a de nombreux usages dans la vannerie indigène.
2538. — Cyperus procerus Rottb.
Sagodje (f). Espèce commune dans les mares d’eau où elle
atteint 80 cm.
537. — Cyperus rotondus Linn.
Espèce très commune envahissant les rizières peu pro¬
fondes et les bonnes terres légères. Tubercules comestibles.
614. — F imbristyllis dichotoma Vahl.
Espèce commune (Yagoua).
486-288 èis-2539. — F imbristyllis exilis Roem.
Dungél suadjo (f). Remarquable par ses tiges fines et
arrondies. Espèce commune.
607. — Juncellus pustulatus C. R. cl.
Salak (Maroua). Les rachis de l’inflorescence se dénudent
de bonne heure. Espèce abondante dans les fossés humides
aux abords des routes.
2174. — Kijllingia erecta Schum. et Thonn.
Espèce envahissant les terres sableuses humides et les rizières
et marécages peu profonds. Hauteur 25-30 cm. Tubercules
odorants.
— Kyllingia odorata Yahl. var. angustifolia.
69. — Lipocarpha prieuriana Steud.
Large aire de dispersion, du Sénégal jusqu’au Kenya.
402-608. — Pycreus tremulus C. R. Cl.
Sagodje (f), Goyal Gadou (f). Espèce commune. Tubercules
comestibles après cuisson. Les Ranana de Yagoua l’appellent
bissna. Ils mélangent la pulpe des tubercules au tabac à
priser, contre la toux.
2540. — Rhynchospora Schroederi K. Schum.
Mokolo (Guétalé). Terres argilo-sableuses des bords de
mayo.
— Scirpus cubensis Poeppig et Kunth. Dondeniho (f de
Maroua).
618. — Scirpus praelongatus Poir.
Wurguho (f), Tingéeho (f) — Espèce commune. Mares
d’eau boueuse et « yaérés ». Supporte 40 à 50 cm d’eau.
— 286 —
2543. — Scleria canaliculato-triquetra Boeck.
Label burraka (f de Ygoua-Zilling). Terres sableuses
humides. Remarquable par ses tiges triquètres ailées et ses
petits fruits blancs ovoïdes à l’aisselle des bractées.
2178. — Scleria hirtella Swartz.
Bien particulier par son inflorescence en épi simple et ses
pièces florales d’un noir pourpre recouvertes de longs poils
clairs.
(Les numéros mentionnés au devant de chaque espèce sont ceux
figurant dans l’herbier Vaillant).
Les Cypéracées citées occupent une place certaine dans le paysage
du Nord-Cameroun, surtout à la saison des pluies. Leurs faibles
exigences vis-à-vis des conditions édaphiques qui leur permettent
de s’installer et de croître sur des sols extrêmement pauvres, leurs
fortes affinités pour l’eau ou pour les milieux saturés, leurs parfaites
adaptations quant au rythme végétatif correspondant à l’alternance
d’une saison sèche et d’une saison des pluies, font qu’elles trouvent,
dans la région basse du Nord-Cameroun, une région tout à fait
favorable à leur développement. Il suffit d’ailleurs de parcourir les
vastes étendues de Cyperus Papyrus qui ceinturent le Lac Tchad
ou de prospecter les fossés dans la zone des mayos pour s’en rendre
compte.
Du point de vue phytogéographique, ces Cypéracées ne nous
apportent guère de renseignements nouveaux. Comme beaucoup de
plantes liées à l’eau en Afrique, leur répartition intéresse toute la
zone tropicale. Vers le sud, quatre d’entre elles atteignent l’Afrique
du sud (Cyperus amabilis, Fimbristylis exilis, Kyllingia erecta,
Scleria hirtella). Vers l’est, celles qui sont propres au continent afri¬
cain atteignent quelquefois les Iles Mascareignes ( Cyperus maculatus,
Kyllingia erecta), les autres dépassent largement l’Indonésie.
8 espèces sont représentées en Amérique et 4 sont des cosmopolites
des pays chauds.
Vers le nord la plupart s’arrête à la zone soudanaise, à part les
cosmopolites des pays chauds ; seuls Cyperus aristatus, Pycreus
tremulus et Scirpus cubensis atteignent les confins du Sahara.
Le Tchad et les lagunes du Dahomey représentent l’extrême
avancée à l’Ouest du Cyperus papyrus sans que l’on puisse trouver
une interprétation à cet état de fait.
Sur les 23 espèces citées, 8 seulement se cantonnent à l’Afrique,
les autres sont plus ou moins subtropicales.
— 287
Deux Monimiacées nouvelles de Madagascar. :
Tambourissa decaryana Cavaco et T. capuronii Cavaco.
Par A. Cavaco.
En révisant la famille des Monimiacées pour la Flore de Mada¬
gascar et des Comores, j’ai trouvé deux espèces nouvelles dans le
genre Tambourissa Sonn. dont la diagnose latine est donnée ci-
dessous. Ce genre est particulier aux îles de Madagascar, des Comores,
Maurice et Réunion.
Tambourissa decaryana Cavaco, sp. nov.
Arbor ramulis pilosis. Folia ampla longe ovato-oblonga, acuminata,
basi subrotundata, apice acute-acuminata, 26-32,5 cm longa, 8,8-10,8 cm
lata, subcoriacea, supra glabra, subtus pilosa, petiolata, petiolo crasso,
piloso, c. 2 cm. Ion go ; nervis lateralibus 10-12, margine inter sese curvato-
conjunctis, nervis venisque supra parce subtus manifeste prominentibus .
lnflorescentia feminea racemosa, circiter 3 cm longa, pedicellis ut rachis
flavescenti vel fusco-flavescenti-lomentosae ; bracteae lineari-lanceolotae ,
5 mm longue, flavescenti-tomentosae ; flores feminei pedicellati, pedicello
circiter 7 mm longo ; receptaculum depresse-globoso-ficiforme, cire. 7 mm
diam., coriaceum, extus dense fusco-flavescenli-pilosum, ore minimo, vero-
similiter demum fisso, tepalis ut videtur nullis ; carpella numerosissima
dense conferla in receptaculum basi immersa ; stylis liguliformibus. Flores
masculi et fructus non visi.
Madagascar : domaine de l’Est : Mananjary, mont Vatovavy,
Decary 13.697 (holotype P).
Cette espèce est affine du T. tricophylla Bak. dont elle se distingue
aisément par ses feuilles beaucoup plus grandes ovales-oblongues
allongées, à base arrondie, glabre à la face supérieure, à poils appri-
més et très courts, par ses inflorescences plus vigoureuses à poils
jaunes claires, beaucoup plus longues et plus ramifiées.
Tambourissa capuronii Cavaco, sp. nov.
Arbor 25-30 m. alta ; rami compressi glabri. Folia petiolata, petiolo
12 mm longo, oblonga, 8,5-12,5 cm longa, 3, 2-4,4 cm. lata, apice breviter
acuminata vel acuta, basi cuneata, integra chartacea ulrinque glabra, nervis
venisque conspicuis, nervis lateralibus 10, prominentibus, margine inter sese
curvato-conjunctis . Flores fasciculati, caulini, unisexuales ; flores masculi
4-5 cm diam., pedicellis 4-4,5 cm. longis, glabris ; receptaculum crassum, in
lobos h-valvatos patentes profunde fissum ; stamina numerosissima, multi-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 3, 1957.
19
— 288 —
seriata ; antheris lanceolatis, acutis, apice plus minusve recurvis, 5 mm
longis, filamentis brevibus subsessiles ; flores feminei ignoti.
Madagascar : domaine de l’Est : massif du Betsomanga, vallon du
flanc S, vers 550 m., Capuron 820 SF. (holotype, P.).
Cette espèce a des affinités avec le T. hildebrandtii Perk. d’après
le type de l’inflorescence, dont elle se distingue par la morphologie
florale et foliaire. Le T. capuronii Cavaco montre un endémisme
accentué.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
289
/ Sur les Athyrium malgaches du sous-genre Diplazium.
Affinités et description d'espèces nouvelles.
II. Deux Lonchitis nouveaux de Madagascar.
Par Mme Tardif.u-Blot.
I
Les Athyrium du sous-genre Diplazium de la région malgache
ont été traités par Christensen dans les « Pteridophytes de Mada¬
gascar » 1 d’une façon qui ne nous semble pas tout à fait satisfaisante.
Les espèces malgaches présentent des affinités orientales incon¬
testables, ou, plutôt, semblent souvent constituer la limite orientale
de plusieurs espèces à très large répartition géographique telles que
Y Athyrium accedens (Bl.) Milde, l’A. asperum (Bl.) Milde, VA. arbo-
rescens (Bory) Milde. L’A. asperum (= A. polypodioides Milde) de
l’Inde, Malaisie, Australie tropicale, est connu aux Séchelles, qui
constituent leur limite Est ; il a été décrit par Baker sous le nom
A’ Asplénium sechellarum. Il est inconnu (jusqu’alors) à Madagascar
et aux Mascareignes. Plusieurs espèces du groupe assez confus de
Y Athyrium dilatation (Bl.) Milde existent aussi dans notre région.
Christensen 2 avait réuni sous le nom de Diplazium dilatation tout
ce qui était autrefois appelé D. maximum, avec 2 formes principales :
D. latifolium Don, et D. diversifolium Wall. D’autre part, Holttum
a décrit Y Athyrium simplicivenum (Holttum) 3 ( Diplazium simpli-
civenum Holttum), espèce de la Péninsule malaise, qui différerait
du D. dilatation par ses pinnules sessiles, à nervures simples ; ce
caractère ne me semble peut-être pas très constant car, en examinant
de nombreux échantillons, on voit que, suivant qu’il s’agit de pin¬
nules de la base ou du sommet, dans une même fronde, les nervures
sont simples ou bifurquées.
Quoi qu’il en soit, l’espèce d’HoLTTUM est tout à fait analogue à
Y Athyrium arborescent (Bory) Milde, dont elle n’est qu’un synonyme.
Bory a, en effet, décrit en 1804 4 sous le nom de Callipteris arbo-
rescens cette même plante en provenance de la Réunion. Les pin¬
nules du type ont une texture subcoriace, des nervures non bifur-
1. In Dansk. bot. Ark., 7, (1932).
2. Contributions U. S. nat. herb., 26, (1931), 301.
3. A revised Flora of Malaya, vol. II, Ferns of Malaya (1954), 573.
4. Bory, Voy., I, (1804), 283.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 3, 1957.
290 —
quées ; le premier sore costal est plus épais et plus long que les autres,
prenant naissance près du eosta. Il présente tous les passages vers
une forme plus coriace, plus découpéee, à pinnules pétiolulées,
cordées à la base, plus divisées (sur 1/2-1/3 de leur largeur) qui corres¬
pond à T ,4s. nemorale Bak. et à TAs. madagascariense Bak.
L’Athyrium mohillense (Fée) Tard. comb. nov. (basionyme D.
mohillense Fée, 8e mém., 1858, 85), trouvé par l’amiral de IIell
aux Comores, est aussi basé sur des échantillons incomplets. Le type
consiste en 2 pennes, longuement pctiolées, espacées de 7-8 cm,
ayant environ 18 cm sur 7 de large, à extrémité pinnatifido-pinna-
tifide, deltoïde, divisées à la base en pinnules subsessiles, subentières,
espacées de 1 ,5 cm, laneéolées-aiguës, longues de 3-4 cm sur 1 de
large, à base tronquée ou subauriculée, extrémité dentée, aiguë,
marges ondulées, texture subcoriace, nervures pennées, non anasto¬
mosées, sores allongés, occupant environ 1/2 de la longueur de la
nervure, le premier sore costal antérieur de chaque groupe partant
plus près du Costa et étant diplazioide. L’échantillon est très incom¬
plet, mais il se rapproche d’une forme du D. dilatation provenant de
Ceylan, et il s’agit peut-être seulement d’une variété de cette espèce
(espèce qui n’est du reste pas représentée ni à Madagascar ni aux Mas¬
careignes).
L ’Athyrium accedens (Bl.) Milde ( Callipteris proliféra (Lam.)
Bory, de Copeland), est une autre espèce à très large répartition
géographique, s’étendant de l’Afrique jusqu’à l’Australie tropicale.
Très fréquent à la Réunion et à Maurice (d’où provient le type),
plus rare à Madagascar et aux Comores, il donne, à la Réunion et à
Maurice, une forme à pennes lobées sur 2/3 de leur largeur, à lobes
séparés par des sinus arrondis, le lobe inférieur plus développé que
les autres ; cette forme a été décrite sous le nom de Diplazium proli-
feroides par Sort, de Digramrnaria robusta par Fée (type Bourbon,
de Montbrison, au Muséum de Paris). Nous faisons pour cette forme
la combinaison nouvelle Athyrium accedens (Bl.) Milde, var. proli-
feroides (Bory) Tard, (basionyme : Diplazium proliferoides Bory,
Bél. Voy. bot., 2, (1833), 38), c’est une variété de grande taille, à
pennes atteignant 40 cm de long sur 9-10 de large, lobées sur 2/3 de
leur longueur, ou même jusqu’au Costa ailé, à lobes arrondis, fine¬
ment crénelés, séparés par d’étroits sinus.
Réunion : ss. localité, Richard 258, Boivin 876, Barthe ;
voyage de Gaudichaud sur la Bonite ; plaine des palmistes, Héri-
baud.
Maurice : sans localité, Bélangé.
L 'Athyrium pinnatum (Blanco) Cop., décrit sous le nom de Callip¬
teris sylvatica Bory, en provenance de Maurice, s’étend vers l’Est
— 291 —
jusqu’en Polynésie et au Queensland. Il est inconnu à la Réunion
et à Madagascar.
Un échantillon incomplet de l’herbier Richard, marqué Bourbon,
Bory, a été déterminé A. esculentum. Les nervures anastomosantes
nous font penser que cette détermination est peut être juste mais
nous ne pouvons dire si le fragment est une penne ou toute la fronde ;
l’A. esculentum n’a pas été « retrouvé » aux Mascareignes ni à Mada¬
gascar.
Nous donnons pour finir la diagnose de trois Atliijrium ( Dipla -
zium) nouveaux de Madagascar :
Athyrium andapense Tardieu n. sp.
Rhizoma brève, erectum, paleis lanceolatis, nigris, e basi cordata, acumi-
natis, margine integris, densis instructum. Folia fasciculata, petiolata.
Petiolus nitidus, basi 0,7 cm crassus, 40-50 cm longus, ad basim versus
atratus, paleis iis rhizomatis aequalibus praeditus, supra griseus, canali-
culatus. Lamina bipinnato-tripinnatifida, 1 m longa, basi 60 cm lata, in
apicern pinnatifidum acuminata, chatarcea, pinnis 50 cm longis, 10-15 latis,
petiolatis (petiolo 1,5 cm longo) altérais, patentibus, 10 cm inter se remotis,
ambitu triangulari bus, acuminatis, pinnatis ; pinnulis 15 -jugis, interstitio
2,5 cm longo remotis, lanceolatis, 6-8 cm longis, 2,5 latis, sessilibus, ambitu
e basi cuneata lanceolatis, longe acuminatis, usque ad 1/2-1/3 pinnatifidis,
lobis rotundatis, integris ; rachibus costis, costulisque griseo-viridibus, supra
canaliculatis , paleis nitidis, angustis, sparse instructis ; nervis in lobis
pinnatis, 5-7 jugis, simplicibus ; sori angusti, marginem fere segmenti
attingentes, infirni antice diplazioidei, costulae contigui ; indusio integerrimo.
Forêt ombrophile, gneiss et granité.
Centre : massif de l’Anjanaharibe, à l’Ouest. d’Andapa, Humbert
24.614 {type, in herb. Mus. Paris) ; Cours 3688.
Du groupe de l’A. dilatatum (RL) Milde, en diffère par ses pétioles
et pétiolules noirs, lisses, densément recouverts d’écailles noires,
étroites, à base échancrée, formées de cellules à lumière brun rouge,
par sa texture très coriace, par la présence, sur les pétiolules, rachis,
costae, costulae lisses, d’écailles assez nombreuses, noires, fibril-
leuses, entières, ses sores atteignant presque la marge ; les nervures
sont simples.
A. zakamenense Tard. n. sp.
Rhizoma ascendens, joliis fasciculatis, paleis lanceolatis, crassis, prae-
ditum. Petiolus 30-40 cm longus, basim versus atratus, paleis sparsis
praeditus, supra canaliculatus, nudus, griseus. Lamina ambitu lanceolata,
40-60 cm longa, 25-35 lata, bipinnata, in apicem pinnatifidum acuminata,
utrinqve glabra, pinnis ^ 10-jugis, petiolatis, pinnatifidis, infirni s maximis,
— 292
longe petiolatis, alternis, interstitio 9 cm longo remotis, 15-17 cm longis,
5 lata, ambitu lanceolatis, pinnatis ; pinnulis rt 10-jugts, 1,5-2 cm. inter
se remotis , longe petiolulatis, (petiolulo 0,2-0, 3 cm longo) 3 cm lojigis,
1 latis, ambitu a basi cordata deltoideis, acuminatis, lobatis ; lobis rotundatis,
integris vel paulum dentatis ; colore in sicco nigricante ; rachibus, costis,
costulisque canaliculatis ; nervis in lobis 1-2 furcatis ; sori angusti, marginem
non attingentes, infimi antice diplazioidei, costulae contigui.
Forêt ombrophile.
Centre : massif de l’Andrangovalo, au S.-E. du lac Alaotra, réserve
naturelle de Zakamena, vers 1200 m/Humbert et Cours 17.866 ( type
in herb. Mus. Paris).
Cette espèce bipennée, à pinnules à peine lobées, se distingue par
sa texture mince, sa coloration noircissante, ses pinnules pétiolulées,
espacées, à base légèrement cordée, extrémité effilée. Le pétiole,
noir sur 1/2 de sa longueur, porte de nombreuses écailles noires,
lancéolées, à base légèrement échancrée, bords entiers, formées de
cellules à parois épaisses, brun noir, lumière jaune rouge.
A. marojejyense Tard. n. sp.
Rhizoma erectum, foliis fasciculatis, paleis crassis, brunneis, laceratis,
munitum. Petiolus 15-17 cm longus, cinereus, glaber. Lamina 50 cm longa,
20-25 lata, bipinnata, ambitu ovata, subcoriacea, utrinque glabra, in apicem
pinnatifidum acuminata ; pinnis ca. 10 -jugis, infimis reductis, defleclis,
longe petiolulatis, 5-6 cm longis, pinnatis, summis (5-6 jugis) sessilibus,
approximatis , lobatis, ceteris 12-15 cm longis, 4-5 latis, alternis, breve petio¬
latis, falciformibus, interstitio 5-6 cm longo remotis, lanceolatis, in apicem,
pinnatifidum acuminatis ; pinnulis sessilibus, oppositis vel suboppositis,
2,5 cm longis, 1 latis, 1 cm. inter se remotis, ambitu e basi cuneata lanceolatis ,
in alam angustam decurrentibus, margine lobatis, lobis obliquis, integris ;
rachibus, costis costulisque glabris ; nervis pinnatis, in lobis 3-5 jugis ;
sori costulae subcontigui, marginem segmenti non attingentes.
Forêt ombrophile, sur latérite de gneiss, 300-500 m.
Centre : contreforts occidentaux du massif du Marojejy, bassin
de la Lokoho, près d’Ambalava, Humbert 23.228 [type in herb. Mus.
Paris).
Assez voisin de VA. latisectum (Rosend.) Tard., en diffère par sa
fronde bipennée, à pennes inférieures progressivement réduites,
défléchies, longuement pétiolulées. Les pinnules sont éloignées les
unes des autres de plus de leur largeur, décurrentes sur le costa large¬
ment ailé, lobées, à extrémité arrondie, tous caractères qui le dis-
293 —
tinguent de l’M. zahamenense dont il se rapproche par sa taille et
sa division.
II
Lonchitis isaloensis Tard. n. sp.
Rhizomate erecto, foliis fasciculatis, pilis rufis densissime vestito ; stipi-
tibus 12-20 cm. longis, quadrangularibus, basin versus brunneis, superne
stramineis , pilis brunneis iis rhizomatis similibus et pilis mollibus, albidis ,
villosis. Lamina pinnata vel bipinnatifida, herbacea, ovata vel oblonga,
30 cm. longa, 25 lata, versus basim paulum angustata, versus apicem pinna-
tifida ; pinnis liberis 10- jugis, inferioribus paulum abbreviatis, 4-5 cm.
longis, breviter petiolulatis, lanceolatis, d: falciformibus, mediis altérais,
sessilibus, 3 cm. inter se remotis, lanceolatis, usque ad 10 cm. longis, 3 latis,
in parte media latissimis, apice acutis, lobatis, ad rachim pinnatifido-
lobatis ; lobis rotundatis ( rariter acutis ) decurrentibus , sinuatis ; rachidibus,
costis, costulis, venis, mar ginibus , paginisque pilis albidis molliter tomentosis ;
venulis inferne prominentibus inter costam et marginem areolam elongatam I,
et secus costulae seriem areolarum I formantibus ; soris parvis, semilunatis,
sinus crenarum occupantibus, rariter confluentibus ; indusiis hirsutis.
Ressemble au L. reducta C. Chr. par sa fronde de petite taille,
membraneuse, entièrement recouverte de poils mous, blanchâtres.
En diffère par les pennes profondément lobées jusqu’au costa ailé,
les lobes décurrents, espacés, généralement arrondis (parfois 1 ou
2 lobes aigus, généralement les médians du reste plus développés
que les autres) eux-mêmes sinués, les lobes acroscopes nettement
plus grands que les basiscopes. Les frondes jeunes, de très petite
taille, ressemblent parfois beaucoup au Lonchitis reducta. La pré¬
sence sur le pétiole, dans notre espèce, de poils de 2 sortes, les uns
bruns, épais, aciculaires, nettement pluricellulaires, les autres,
blancs, mous, semblables à ceux du limbe, est encore un caractère
distinctif. Spores monolètes, ovales, lisses, concavo-convexes,
sans périspore, à endospore épaisse, ayant 37 p. de diamètre.
Sables et grès siliceux.
Centre : plateaux et vallées de l’Isalo, à l’ouest de Ranohira,
Humbert 29.781 ( type in herb. Mus. Paris).
Lonchitis Coursii Tard. n. sp.
Rhizomate erecto, foliis fasciculatis, 2 m. altis, pilis rufo-brunneis vestito,
stipitibus 90 cm. longis, stramineis, nudis. Lamina bipinnata vel tripinna-
tifida ; pinnis pinnatis, oppositis, petiolatis ( petiolo, 2 cm. longo), 40-50 cm.
longis, 5-17 latis, apice pinnatifido-lobatis ; pinnulis altérais, lanceolatis,
breve petiolatis, 3,5-4 cm. inter se remotis, 8-9 cm. longis, 3 latis lanceolatis,
apice acutis, sinuatis, vel T: profunde lobatis, lobis rotundatis, basalibus
liberis, sinuatis ; rachidibus glabris ; costis, costulis supra crebre pilosis,
— 294 —
infra glabris ; paginis glabris ; textura coriacea ; colore in sicco pallide viridi
vel fusco-viridi ; venulis infra prominentibus, inter costarn et marginem
areolam 2-3 formantibus ; soris plerumque brevibus in sinubus dispositis,
sed etiam confluentibus et deinde continuis.
Forêt ombrophile.
Centre : massif de l’Andrangovalo, réserve n° 3, dite de Zakamena,
800-1.000 m., Humbert et Cours 17.723 (ti/pe in herb. Mus. Paris,!
et 17.736.
Lonchitis entièrement glabre, si ce n’est la très courte pubescence
raide brunâtre, très apprimée, de la face supérieure des costae et
costulae. Son aspect, sa texture coriace, sa coloration gris-verdâtre,
ses surfaces brillantes, le rapprochent un peu, en herbier, du Lon¬
chitis stipitata d’Alslon, mais il ne porte pas de poils noirs à la face
supérieure des costae et costulae. L’aspect, la division des pennes,
sont très variables et peuvent amener des confusions si les échantil¬
lons ne sont pas suffisants, certaines pennes étant entières, à peine
sinuées, à sores semi-lunaires, espacés, d’autres pennées, au moins à la
base, à sores faisant le tour des segments ; le polymorphisme est, du
reste, très fréquent chez les Lonchitis et explique leur synonymie
embrouillée. Les spores de notre espèce sont anisopolaires,
bilatérales, monolètes, piano-convexes, ayant 40 p. de diamètre,
lisses, laesura courte.
295
Georges Ville (18,24-1897).
Par Roland Portères.
Il y a exactement 100 ans, Georges Ville était nommé Professeur
au Muséum (4 mars 1857) à l’âge de 33 ans. Pendant 40 années il y
exerça ses fonctions et y mourut (22 février 1897).
En entrant au Muséum, Georges Ville était connu par ses recher¬
ches expérimentales sur la végétation. Il avait déjà montré expéri¬
mentalement, le premier, l’utilité du potassium et du magnésium
dans l’alimentation des plantes. En même temps que Boussingault
(1855), il avait démontré que le phosphore était de même indispen¬
sable au développement des plantes.
Ce sont ces faits d’absorption de matières minérales par les plantes
qui déclenchèrent, par la suite, les travaux de Raulin (1863-1869)
sur la nutrition du Sterigmatocystis nigra, et d’autres encore, pour
aboutir à la fameuse théorie exclusive de la Nutrition minérale de
Liebig.
Georges Ville est surtout connu par ses travaux expérimentaux
sur la fixation de l’azote de l’air par les plantes cultivées. Déjà
Priestley (1771) avait émis l’idée que certaines plantes supérieures
pouvaient être capables d’utiliser l’azote libre atmosphérique mais
cette opinion fut réfutée expérimentalement par de Saussure en
1804 et ultérieurement par d’autres chercheurs.
En 1837-1838, Boussingault montrait que des plantes cultivées
(Blé, Trèfle, Pois) étaient plus riches en azote que les graines dont
elles provenaient, mais d’autres séries expérimentales (1851-53)
conduisent cet Agronome à ne retenir comme telles que quelques
Légumineuses.
Georges Ville (1849) obtînt des gains d’azote élevés, tant chez
les Légumineuses que chez d’autres plantes (Blé, Tournesol).
Boussingault (1854) reprend les expériences de Georges Ville
et en conclut que Y azote libre de V air nest pas assimilé par les plantes.
Mais en 1856, Georges Ville montre que certaines plantes n’utili¬
sent l’azote de l’air que lorsqu’elles ont acquis un certain développe¬
ment et non au début de leur vie.
Cependant, la thèse de Boussingault prévalut, appuyée par de
nombreux expérimentateurs. Il fallut attendre Gilbert et Pegh à
Rothamsted qui s’inspirèrent des dispositifs expérimentaux de
Boussingault et de Georges Ville pour démontrer définitivement
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 3, 1957.
20
296 —
que les Légumineuses seules sont capables de fixer l’azote de l’air.
Avec Edouard Prilleux (1879), Hellriegel et Wilfarth (1886)
et E. Breal (1888), le gain d’azote est reconnu être le fait des bacté-
roïdes contenus dans les nodosités radicicoles des Légumineuses.
C’est à Pierre Maze (1899) que l’on doit enfin la démonstration de la
fixation de l’azote par le Rhizobium seul sur milieux de culture.
Georges Ville, plus tard, traita de son système de « Sidération
par les Légumineuses » dont l’idée maîtresse était l’obtention natu¬
relle, par la culture, d’un fertilisant coûteux : l’Azote.
Il était bon de rappeler que Georges Ville et Boussingault
furent ainsi, tout en se combattant, à l’origine d’acquisitions impor¬
tantes de la Science et du Progrès en Agriculture.
Le Gérant : Jacques Forest.
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F. PAILLART. - 25-9-1957
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d’Entomologie, 45 bis, rue de Buffon, Paris-5e, depuis 1934 ; trimes¬
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internationale de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale depuis
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Revue Bryologique et Lichènologique. Directeur : Mme V. Allorge, Labo¬
ratoire de Cryptogamie ; depuis 1874 ; abonnement, France, 1.500 fr.,
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Revue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Crypto¬
gamie ; depuis 1928; abonnement, France et territoires d’Outre-Mer,
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ABBEVILLE. ' — IMPRIMERIE F. PAILLART. - 25'9-1957.
SOMMAIRE
Fages
Communications :
J. Nouvel, P. Bullier et J. Rinjard. Rapport sur la mortalité et la natalité
enregistrées au Parc Zoologique pendant l’année 1956 . 297
A. Villiers. Les Réduviides de Madagascar. XI. — Saicinae . 310
J.-R. Steffan. Morphologie du pétiole abdominal des Chalcididae (Hymenop-
tera) . 315
J.-M. Démangé. Spirostreptus multisulcatus , Myriapode nouveau du Tchad
(Diplopode, Spirostreptidae) . 323
M. Rose. Description de Copépodes nouveaux du plankton marin de Nhatrang
(suite) . 328
A. Pruvot-Fol. Diagnose d’une Elysie peut-être nouvelle de la Méditerranée. . 337
J. Plessis. Observation sur la reproduction de Phyllodoce mucosa Oerstedt. . . 340
A. Guillaumin. Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum.
(Notules sur quelques Orchidées d’Indochine. XVI) . 345
A. Camus. Pterochloris (Graminées), genre nouveau de Madagascar . 349
A. Cavaco. Quelques espèces nouvelles de Madagascar : Monimiaceae et
Annonaceae . 351
M. Deflandre-Rigaud. Sur l’invalidité du genre Theelia Schlumb. synonyme
de Chiridotiles Defl.-Rig. (sclérites d’Iiolothuries fossiles) . 353
A. Loubière. Contribution à l’étude paléophytologique du bassin houiller
de Saint- Perdoux . 35^>
A. Huilleret. Observations sur l’Yprésien de Damery et de Chavot (Marne). 359
y
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1957. — N° 4.
421e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
20 JUIN 1957
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR E. SÉGUY
COMMUNICATIONS
Rapport sur la mortalité et la natalité
ENREGISTRÉES AU P ARC ZOOLOGIQUE
PENDANT L'ANNÉE 1956.
Par J. Nouvel, P. Bullier et J. Rinjard.
A. — MORTALITÉ
I. — Mammifères.
Le 1er janvier 1956 l’effectif était de 572 sujets. Il est ramené
à 523, le 31 décembre, à la suite d’un nombre important de ventes
d’animaux « en double », ou d’un intérêt zoologique restreint.
Au cours de l’année, nous avons perdu : 66 mammifères adultes
acclimatés, 3 sujets récemment importés (sur un total de 34),
15 sujets nés au Parc et âgés de 10 jours à 6 mois (dont 2 nés en 1955
et 13 en 1956), et 41 sujets mort-nés ou nouveau-nés âgés de moins
de 10 jours.
La répartition de cette mortalité dans le temps est donnée, par
catégories, dans le tableau ci-dessous.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 4, 1957. 20
— 298
Tableau 1
Voici la liste de ces pertes et la cause de celles-ci, à l’exception
de celles de la quatrième catégorie qui, en raison du très bref séjour
des animaux dans nos collections, ne seront signalées qu’en annexe
du rapport sur la natalité.
Ordre des Primates.
Famille des Anthropoïdes.
2 Chimpanzés, Pan troglodytes (L.) , dont une femelle, importée en 1950,
morte deux jours après l’expulsion d’un foetus de 5 à 6 mois, et un
jeune, importé depuis moins d’un an, qui a succombé à une pneu¬
monie.
Famille des Hylobatidés.
3 Gibbons à favoris blancs, Hylobales concolor leucogenis (Ogilby), dont
une femelle multipare, vivant au Parc depuis 1937, victime d’une
pneumonie contractée trois semaines après la naissance d’un jeune
qu’elle abandonne et qui ne peut être sauvé. Le troisième sujet
se noie dans le bassin limitant l’île sur laquelle il vit.
Famille des Papioïdés.
7 Babouins, Papio papio (Desm.), femelles, chez lesquelles nous relevons
un cas de péritonite, une entérite aiguë, une myocardite chronique,
trois pleuropneumonies et une victime de combats inter-spécifiques.
Malgré ces pertes la troupe importée en 1938 se maintient sans
nouvelle introduction.
299 —
Famille des Cercopithécidés.
3 Magots, Macaca sylvanus (L.) , parmi lesquels une femelle cachectique
victime du froid et deux mâles, dont les cadavres maigres et icté-
riques laissent supposer une infection à leptospires, déjà signalée
dans cet effectif.
Ordre des Carnivores.
Famille des Canidés.
1 Renard, Vulpes vulpes (L.), meurt cachectique pendant les grands
froids.
1 Fennec, Fennecus zerda Zimm., victime d’un accident de capture.
1 Chien viverrin. Nyctereutes procyonoïdes (Gray), importé en 1950,
atteint de myocardite chronique.
Famille des Félidés.
2 Lions, Panthera leo (L.), nés au Parc dont l’un était atteint d’encéphalo-
myélite chronique et l’autre, de malformation ombilicale chirurgi¬
calement traitée sans succès.
1 Tigre, Panthera tigris (L.), âgé, dont l’autopsie révèle une néphrite
et une myocardite chroniques.
2 Panthères, Panthera pardus (L.), récemment importées d’Afrique,
succombent au typhus des félidés.
2 Servals, Leptailurus serval Schreber, l’un victime du typhus quelques
jours après son importation et l’autre d’une fracture de ia colonne
vertébrale.
Famille des Ursidés.
1 Ours blanc, Thalarctos maritimus (Desm.), dont l’autopsie révèle une
myocardite, une sclérose du foie, et de la trichinose déjà signalée
dans cette espèce 1.
1 Ours à collier, Ursus thibetanus F. Cuvier, meurt accidentellement.
1 Ours malais, Helarctos malayanus Rafïles, succombe à une congestion
cérébrale.
Ordre des Pinnipèdes.
Famille des Phocidés.
1 Phoque, Phoca vitulina L., atteint de myocardite chronique.
3 Éléphants de mer, Mirounga leonina (L.), d’importation récente
(décembre 1955), dont l’autopsie révèle, pour l’un, une perforation
de l’estomac, et reste sans conclusion pour les deux autres, dont
les cadavres sont extrêmement maigres.
1. Ach. Urbain, J. Nouvel et J. Rinjard. Bull. Muséum , 1952, 24, p. 204.
— 300 —
Famille des Otariidés.
1 Otarie, Zalophus californianus (Lesson), atteinte d’obstruction pylo-
rique par corps étrangers.
Ordiie des Ongulés.
Sous-ordre des Périssodactyles.
Famille des Tapiridés.
1 Tapir terrestre, Tapirus terrestris (L.) , victime d’un prolapsus du
rectum, chirurgicalement réduit à plusieurs reprises.
Sous-ordre des Artiodactyles.
Famille des Suidés.
1 Phacochère, Phacochœrus aethiopicus Pallas, succombe à une pneu¬
monie accompagnée de congestion intestinale « a frigore ».
Famille des Bovidés.
1 Buffle brachycère, Syncerus cafjer nanus (Bodd.), vivant au Parc
depuis 1937, présente une échinococcose massive du foie.
1 Buffle de l’Inde, Bubalus bubalis (L.), atteint de tuberculose géné¬
ralisée.
9 Chèvres naines du Sénégal (espèce domestique) dont les autopsies
révèlent, quatre fois des lésions congestives, trois fois des lésions
inflammatoires de l’intestin, les deux dernières, âgées d’un et de
cinq mois, ayant succombé à des accidents digestifs imputables
au sevrage.
12 Mouflons de Corse, Ovis musimon (Pallas), chez lesquels nous notons,
pour les adultes, un accident de parturition, une myocardite chro¬
nique et deux indigestions par surcharge et pour les jeunes, six cas
d’entérite, une perforation traumatique de l'intestin grêle et un
cas d’accidents nerveux d’origine carentielle.
4 Mouflons à manchettes, Ammotragus lervia (Pallas), dont trois cas de
tuberculose, et une chute mortelle.
2 Gazelles cervicapres de l’Inde, Antilope cervicapra Pallas, victimes,
l’une de congestion cérébrale « a frigore », et l’autre, âgée de cinq
mois, d’une fracture du crâne.
4 Cobs de Bufïon, Adenota cob (Erxleb.), parmi lesquels deux sujets
présentent une entérite hémorragique, des phénomènes paralytiques
et de l’amaurose, dont l’étiologie un moment rapportée au botu¬
lisme n’a pu être démontrée ; les deux autres sujets ont été victimes
de l’apparition brutale d’un froid vif et persistant au début de
février.
1 Cob onctueux, Kobus defassa (Rüpp.), femelle, âgée, atteint de myo¬
cardite et de péricardite chroniques.
— 301 —
Famille des Camélidés.
1 jeune Girafe, Giraffa camelopardalis (L.), abandonnée par la femelle,
dès la mise-bas, succombe à une entérite aiguë dix-sept jours après
sa naissance.
1 Dromadaire, Camelus dromedarius L., âgé de 2 mois, présente, à l’au¬
topsie, des lésions congestives du péricarde de l’intestin et du foie.
Famille des Cervidés.
1 Biche de France, Cervus elaphus L., atteinte de tuberculose pulmonaire
et intestinale.
4 Daims, Dama dama (L.), qui succombent respectivement à une tuber¬
culose généralisée, à une indigestion par surcharge, à une entérite
aiguë et à une septicémie consécutive à des abcès de la région paro¬
tidienne.
1 Cerf pseudaxis, Sika hortulorum Swinhoë, atteint de congestion
intestinale.
3 Cerfs rusa, Rusa unicolor Iverr., dont deux sont tuberculeux, alors que
le troisième présente des lésions congestives du poumon et de
l’intestin.
1 Cerf d’Eld, Cervus eldi Guthrie, meurt à l’âge d’un mois, d’une entérite
aiguë.
Ordre des Rongeurs.
Famille des Castoridés.
1 Castor du Canada, Castor canadensis Kuhl, atteint de congestion
intestinale.
Famille des Hystricidés.
1 Porc-épic, Hystrix cristata L., dont l’autopsie révèle une dégénérescence
du foie accompagnée d’ascite.
Ordre des Marsupiaux.
Famille des Didelphidés.
1 Opossum, Didelphys marsupialis L., meurt de pleurésie.
Observations sur les causes de la mortalité.
1° Maladies à virus : trois cas de typhus des félidés (2 panthères
et 1 serval).
2° Maladies microbiennes : un chimpanzé (infection post abortum)
et un daim (septicémie).
3° La tuberculose persiste chez les mouflons à manchettes et les
— 302 —
cerfs rusa, les cerfs de France et les daims. Elle est apparue chez les
buffles de l’Inde.
4° Maladies parasitaires : un cas d’échinococcose chez un buffle
brachycère et un cas de trichinose chez un ours blanc.
5° Les affections de l’appareil respiratoire et du système nerveux
occupent, cette année, une place importante parmi les causes de
mortalité des mammifères, très probablement, en raison du froid
vif et persistant de février, qui a causé la perte d’un gibbon, d’un
magot, d’un renard, d’un phacochère, de deux Cobs de Bufïon et
d’une gazelle cervicapre de l’Inde.
La répartition des lésions organiques d’étiologie diverse sont
signalées dans le tableau ci-dessous.
Tableau II
— 303
II. • — - Oiseaux.
L’effectif qui était de 815 têtes au 1er janvier 1956, s’abaisse à 788,
le 31 décembre.
Le nombre des oiseaux morts, pendant l’année 1956, s’élève à 93.
Ils se répartissent ainsi : 50 sujets adultes acclimatés, 9 sujets récem¬
ment incorporés aux collections sur un total de 34, 8 sujets âgés
de 1 à 6 mois, tous nés en 1956, et 26 sujets nouvellement éclos.
La répartition mensuelle de la mortalité est indiquée dans le
tableau ci-dessous.
Tableau III
Voici la liste de ces pertes, avec indication de leurs causes, excep¬
tion faite pour les sujets éclos depuis moins d’un mois qui, en raison
de leur âge, ne seront signalés que dans le rapport concernant la
natalité.
Ordre des Strutiiioniformes.
Famille des Struthionidés.
9 Autruches, Slruthio camelus L., parmi lesquelles frois sujets adultes
qui succombent respectivement à une entérite hémorragique, à
une péritonite et à une fracture du tibia et quatre jeunes, obtenus
par incubation naturelle ou artificielle, qui sont victimes de frac¬
tures ou de luxations des membres inférieurs ; deux autres jeunes
sont morts quelques jours après leur naissance, à la suite d’un brusque
abaissement nocturne de la température.
— 304 —
Ordre des Spiiénisciformes.
Famille des Sphéniscidés.
7 Manchots royaux, Aptenodytes patagonica J. F. Miller, dont 5 sont
victimes d’aspergillose et d’entérite, parasitaire peu de temps après
leur arrivée et deux, du déséquilibre physiologique provoqué par
la première mue en captivité.
2 Manchots papous, Pygoscelis papua (Forster), meurent dans des condi¬
tions identiques : l’un d’aspergillose, l’autre au moment de la mue.
1 Gorfou doré, Eudyptes chrysolophus (Brandt), succombe à l’aspergillose,
quelques jours après son arrivée au Parc.
Ordre des Ciconiiformes.
Famille des Ardéidés.
1 Héron cendré, Ardea cinerea L., atteint d’une fracture de la colonne
vertébrale.
1 Héron garde-bœuf, Bubulcus ibis (L.), et 1 Aigrette garzette, Egretta
garzetta (L.), victimes du froid.
Famille des Ciconiidés.
2 Marabouts d’Afrique, Leptoplilos crumeniferus (Lesson), vivant au Parc
depuis 1935, dont l’autopsie révèle l’existence d’une myocardite
chronique chez le mâle et d’une ovarite compliquée de péritonite
secondaire chez la femelle.
Famille des Phénicoptéridés.
1 Flamant rose, Phoenicopterus antiquorum Tem., succombe à une frac¬
ture ouverte du tibia.
2 Flamants du Chili, Phœnicopterus chilensis Molina., présentent, à l’au¬
topsie, une sclérose du foie.
Ordre des Ansériformes.
Famille des Anatidés.
1 jeune Cygne sauvage, Cygnus cygnus (L.), âgé d’un mois et demi,
meurt après une violente pluie nocturne.
1 Cygne muet, Cygnus olor (Gmelin), succombe à un abcès du foie d’ori¬
gine traumatique.
1 Oie des moissons, Anser jabalis (Lath.), succombe à une péritonite.
3 Oies à tête barrée, Eulabeia indica (Lath.), âgées : sont respectivement
atteintes d’une arthrite chronique des membres inférieurs, d’une
péricardite et d’une péritonite provoquée par une plaie nécrotique
de la paroi abdominale.
305
3 Canes sauvages, Anas plalyrhynchos L., dont deux tuées au cours des¬
rivalités de la pariade et une victime d’un accident de ponte.
2 Canards d’Hartlaub, Pteronetta hartlaubii (Cassin), meurent, dans un
état de maigreur extrême, deux jours après leur arrivée du Came¬
roun.
1 Canard pilet, Anas acuta L. et 1 Sarcelle d’été, Anas querquedula L.,,
âgés, succombent avec des lésions sclérotiques du foie.
2 Sarcelles d’hiver, Anas crecca L., et 1 Dendrocygne veuf, Dendrocygna.
viduata (L.), meurent de froid au mois de février.
Ordre des Galliformes.
Famille des Phasianidés.
3 Paons ordinaires, Pavo cristatus L., parmi lesquels un sujet âgé atteint
de péricardite et de myocardite chroniques, un mâle victime d’une
hémorragie interne d’origine traumatique et un jeune tué par un
dindon sauvage.
1 Faisan à collier, Phasianus colchicus L., meurt accidentellement.
3 Faisans dorés, Chrysolophus pictus (L.), dont une femelle qui succombe
à une rupture d’oviducte et deux mâles tués et partiellement dévorés
par un animal non identifié (probablement un chat).
2 Perdrix du Maroc, Alectoris barbara Bonn., âgées, atteintes de myo¬
cardite chronique.
Famille des Méléagridés.
2 Dindons sauvages, Meleagris gallopavo L., jeunes : l’un atteint d’une
fracture ouverte du tibia, l’autre tué par un marabout.
Famille des Cracidés.
1 Hocco de Sclater, Crax fasciolata Spix., âgé, présente à l’autopsie,,
des lésions de dégénérescence du foie.
Ordre des Gruiformes.
Famille des Gruidés.
2 Grues couronnées, Balearica pavonina (L.), meurent au moment des
grands froids de Février.
1 Grue couronnée grise, Balearica pavonina regulorum (Bennett), victime
d’une fracture de l’humérus.
Famille des Rallidés.
1 Poule sultane de Madagascar, Porphirio madagascariensis (Latham),
et 2 Râles de la Guyane, Aramides cajanea (Müller), meurent de
tuberculose.
— 306 —
Ordre des Charadriiformes.
Famille des Laridés.
2 Goélands argentés, Larus argentatus Pontop., sont tués par des skuas,
Catharacta skua intercedens Mathews.
2 Mouettes rieuses, Larus ridibundus L., meurent accidentellement.
Ordre des Falconiformes.
Famille des Falconidés.
1 Buse variable, Buteo buteo L., âgée, dont le cadavre est cachectique.
Ordre des Psittaciformes.
Famille des Psitlacidés.
1 Ara ararauna, Ara ararauna (L.), vivant au parc depuis 1936, présente
des lésions chroniques de plusieurs organes.
Ordre des Piciformes.
Famille des Bhamphastidés.
1 Toucan à gorge jaune, Bhamphastos vitellinus I.ich., meurt cachectique
sans lésion apparente.
Ordre des Coraciiformes.
Famille des Bucérotidés.
1 Calao d’Abyssinie, Bucorvus abyssinicus Bodd., est tué par l’un de ses
congénères.
Observations sur les causes de la mortalité.
1° Nous n’avons observé cette année, dans nos collections d’oi¬
seaux, ni maladie à virus, ni maladie microbienne.
2° La tuberculose n’a été constatée que chez une poule sultane
de Madagascar et 2 râles de la Guyane qui vivaient dans la même
cage.
3° Les maladies parasitaires se limitent aux cas d’aspergillose et
d’entérite parasitaire (due à T etrabrothrius pauliani Joyeux et Baer)
relevés chez les manchots originaires des îles Kerguélen.
4° Les traumatismes et accidents divers occupent cette année la
première place parmi les causes de mortalité : le nombre des frac¬
tures des membres est très élevé et le froid exceptionnel de l’hiver
a causé la mort de sept oiseaux qui supportent les hivers normaux
»
307
de notre climat sans protection particulière. Les autres causes de
mort sont indiquées dans le tableau ci-dessous :
Tableau IV
Lésions anatomo-pathologiques ! Nombre de cas.
Maladies à virus . j
Maladies microbiennes (sauf tuberculose) . j
Tuberculose . j
Maladies parasitaires . I
Maladies de la nutrition et cachexie . I
Affections ) Intestin .
de l’appareil > Foie .
digestif. ) Péritoine . j
Affections j „ ,
, .. f Myocarde .
de l appareil ' _ , . ,
, . . \ Péricarde .
circulatoire '
Affections de l’appareil génital .
Affections de l’appareil locomoteur .
Traumatismes et accidents diy'ers .
Accidents de l’acclimatement .
Causes indéterminées (adultes) .
Jeunes et nouvellement éclos .
0
0
3
7
4
3
7
4
5
2
3
1
31
2
2
29
B. — NATALITÉ
Le nombre des mises bas enregistrées au Parc pendant l’année 1956
est de 148, parmi lesquelles 17 sujets mort-nés, 24 sujets morts
avant l’âge de 10 jours et 14 avant l’âge de 6 mois ; ce qui laisse
donc 93 sujets en vie au 31 décembre.
Chez les oiseaux, on note 120 éclosions, dont 26 sujets meurent
avant la fin du premier mois et 8 avant le sixième mois ; il nous
reste donc, en fin d’année, 86 sujets vivants.
La répartition mensuelle de ces naissances est exprimée dans le
tableau ci-dessous :
Tableau V
— 308 —
La liste zoologique des naissances de l’année 1956 est donnée
dans les deux tableaux suivants.
Tableau VI
Mammifères.
309
Tableau VII
Oiseaux.
En conclusion, la mortalité des mammifères est cette année
comparable à celle de l’année précédente, mais celle des oiseaux
est un peu plus importante.
Parmi les naissances, nous signalons plus particulièrement
2 Élands du Cap, 2 céphalophes bleus du Cameroun et un renne,
ainsi que l’éclosion de 6 autruches, dont 2 nées en couveuse et
4 obtenues par incubation naturelle. Paris est donc maintenant le
point le plus nord où l’incubation naturelle de l’autruche a été
observée. Des manchots de Humboldt et du Cap sont également nés
et ont été élevés dans nos collections.
— 310 —
Les Réduviides de Madagascar
XI. — Saicinae.
Par André Villiers.
La sous-famille des Saicinae n’était jusqu’ici connue de la région
malgache que par 3 espèces : Polytoxus luridus Bergroth (Mada¬
gascar), Polytoxus mascarensis Miller (Ile Maurice) et Polytoxus
debilis Miller (Ile Maurice). Trois espèces nouvelles sont décrites
ci-dessous, une appartenant au genre Polytoxus, les deux autres
appartenant, chacune, à des genres nouveaux et différents.
Tableau des genres.
1. Lobe antérieur du pronotum inerme . 2.
— - Lobe antérieur du pronotum avec deux épines en avant. . .
gen. Madecassosaica nov.
2 . Pattes antérieures armées de soies raides .
gen. Polytoxus Géné.
— Pattes antérieures armées de robustes épines .
gen. Vadonocoris nov.
Genre Polytoxus Géné 1842.
Genre largement répandu dans toutes les régions chaudes de
l’Ancien Monde. Les quatre espèces actuellement connues de la
région malgache peuvent se séparer à l’aide du tableau suivant :
1 . Corps en majeure partie testacé . 2.
— Corps en majeure partie rougeâtre, les épines du pronotum et
du scutellum noires à l’apex, le pronotum avec une bande
médiane testacée sur le lobe postérieur (Maurice). Long.
10,5 mm . P. mascarensis Miller.
2. Testacé, le scutellum brunâtre, cette coloration se poursuivant
en forme de bande longitudinale sur la moitié basale des
élytres (Comores) . P. mohelianus n. sp.
3. Petite taille (5,5 mm.). Testacé très pâle, la partie anteoculaire
de la tète faiblement teintée de brun (Maurice) .
P. debilis Miller.
- — Plus grande taille (12,5 mm.). Testacé avec les tarses sombres
(Madagascar) . P. luridus Bergroth.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 4, 1957.
311 —
Polytoxus mascarensis Miller 1956, The Mauritius Instituts
Bulletin, vol. III, part 5, pp. 307-309, fig. 1.
Ile Maurice : Valette, Beau Plan, Réduit.
Polytoxus luridus Bergroth 1906, Ann. Soc. Ent. Belg., 1, p. 268.
Madagascar Ouest : Ténérivo.
Polytoxus debilis Miller 1956, The Mauritius Jnstitute Bulletin,
vol. III, part 5, pp. 309-310, fig. 2.
Ile Maurice : Rose Hill.
Polytoxus mohelianus n. sp.
Long. 6 mm.
Testacé pâle avec les yeux noirs, les articles II et III des antennes,
le scutellum, le postcutellum et une courte bande longitudinale sur le»
élytres bruns. Tout le corps hérissé de longues soies testacées.
Tête courte, globuleuse, transverse ; lobe antérieur de la tête de peu
plus long que le postérieur ; face ventrale de la tête avec, de chaque côté,
trois très fines épines, l’une près de la base du rostre, les deux autres très
proches Tune de l’autre et situées un peu en arrière du niveau postérieur
du bord de l’œil. Deuxième article du restre avec des épines à son bord
interne.
Lobe antérieur du pronotum à angles collaires en forme de courte
protubérance arrondie, disque grossièrement trapézoïdal, plus large que
long, fortement échancré en arrière. Lobe postérieur du pronotum deux
fois et demie aussi large que long, portant de chaque côté, en avant du
milieu, une épine érigée verticalement et assez longue. Scutellum court,
muni d’une épine grêle érigée verticalement. Postscutellum concave avec,
à la base, deux petites protubérances ovalaires convergentes vers l’arrière,
au milieu une étroite carène, à l’apex une épine (brisée chez le type, mai»
vraisemblablement obliquement dressée). Prosternum inerme.
Fémurs et tibias antérieurs garnis, sur la totalité de leur bord interne,
d’une frange de soies spinuleuses.
Comores : Mohéli, Fomboni, vi-1954, J. Millot leg.
Type : une Ç unique à l’Institut Scientifique de Madagascar.
Par ses caractères, cette espèce mériterait peut-être la création
d’une nouvelle coupe générique. Toutefois, le mâle restant inconnu,
je crois préférable de réserver la question.
Genre Madecassosaica nov.
Génotype : M. ornata n sp.
Proche de Gallobelgicus Distant et Pristocoris Miller, diffère
de ces deux genres par la présence, en avant de la partie élevée du
lobe antérieur du pronotum, de deux fortes épines assez courtes
et mousses à l’apex. Tylus inerme. Fémurs antérieurs avec deux
rangées de fortes épines, l’une interne, l’autre inférieure. Tibias
— 312 —
-avec une rangée interne de très fortes épines. Trochanters épineux.
Face inférieure de la tête, premier article du rostre et prosternum
munis d’épines.
Madecassosaica ornata n. sp.
Long. 9-10,5 mm.
Tête brun jaunâtre clair à la base, allant en s’assombrissant vers l’apex ;
■ côtés et face inférieure brun de poix, une étroite bande brun de poix se
dirigeant obliquement de l’oeil vers l’arrière, sans atteindre la base. Pre¬
mier et deuxième article du rostre bruns, le troisième article testacé.
Premier article des antennes jaunâtre ; deuxième article jaunâtre avec
l’apex brun. Pronotum testacé, ses côtés avec une bande noire s'étendant
en avant jusqu’à l’épine prosternale et la saillie collaire et s’élargissant
en arrière sur toute la partie latérale de la base. Lobe antérieur du pro¬
notum avec les épines noires et une ligne médiane brune n’atteignant ni
la base ni l’apex. Lobe postérieur du pronotum avec la base plus ou moins
brunâtre et trois lignes longitudinales brunes, la médiane complète, les
latérales plus courtes, ces lignes plus ou moins nettes selon les individus
et pouvant parfois disparaître. Scutellum testacé avec une bande médiane
brune. Postscutellum testacé avec un bourrelet transverse médian noir.
Hanches, trochanters et tarses testacés. Fémurs antérieurs testacés avec
les épines et deux larges anneaux, l’un prémédian, l’autre préapical, brun
ele poix. Tibias antérieurs testacés avec trois anneaux noirs, l’un vers le
tiers basal, le second au milieu et le troisème à l’apex. Fémurs intermé¬
diaires testacés avec l’extrême base, un anneau submédian et un anneau
préapical brun de poix. Tibias intermédiaires et postérieurs avec l’apex
■et un anneau près de la base brun de poix. Fémurs postérieurs testacés
avec l’extrême base et un anneau préapical brun de poix. Élytres testacés
avec les taches brunes suivantes : une petite tache médiane près de la
base, une petite tache au milieu de la corie, une grande tache sur la corie,
contre la base de la cellule apicale externe, une petite tache correspon¬
dante à la base de la cellule apicale externe, une tache dans la petite
cellule apicale interne, une petite tache ovalaire un peu en arrière du
milieu de la cellule apicale externe, une tache latérale au niveau du quart
apical, une large fascie transverse partant de l’apex de l’épaississement
costal et gagnant presque le milieu de l’élytre. Abdomen testacé avec les
côtés bruns.
Tête assez allongée, à lobe postérieur un peu plus long que l’antérieur
et cou bien marqué. Yeux grossièrement granulés, gros et saillants, plus
larges, vus de dessus, que la moitié de l’espace qui les sépare. Sillon inter¬
oculaire presque droit. Sommet du premier article des antennes dépassant
en arrière la base du pronotum. Face inférieure de la tête avec une épine
de chaque côté de la base du rostre, une rangée de quatre épines entre
les yeux et deux épines assez rapprochées à la base du cou. Premier article
du rostre avec, à son bord interne, deux épines divergentes.
Pronotum allongé, son bord collaire à angles effacés, sa partie antérieure
élevée plus longue que large, fortement échancrée en arrière, tronquée
en avant, sillonnée en long au milieu avec ses côtés subparallèles en arrière,
-convergents en avant vers les épines antérieures, le disque luisant et striolé
— 313 —
transversalement sur les côtés, mat et microréticulé au milieu ; lobe
postérieur du pronotum à peu près deux fois aussi large que long, plan
en avant, concave à la base devant l’écusson, ses épines latérales diver¬
gentes.
Scutellum fovéolé au milieu, muni à l’apex d’une longue épine dressée
verticalement. Postscutellum convexe sur la moitié antérieure avec une
lame transverse relevée et pincée au milieu en une courte pointe et suivie
d’une aire canaliculée suivie elle-même d’une forte pointe obliquement
dressée. Fémurs antérieurs avec 6 à 8 tubercules spinifères au bord interne
et une dizaine de tubercules identiques au bord inférieur, ces tubercules
mêlés de longues soies. Tibias antérieurs avec 4 forts tubercules spinifères.
Bord apical du pygophore avec une longue épine dressée, sinuée, dilatée
en crochet à l’apex.
Madagascar : Maroantsetra Anbohitsitondrona (2 ^), Maroant-
setra Ambodivoangy (1 Ç), Maroantsetra Fampanombo (1 Ç),
Andapa (1 $).
Type : 1 £ à l’Institut Scientifique de Madagascar.
Genre Vadonocoris nov.
Génotype : V. striatus n. sp.
Proche de Madecassosaica Villiers, Gallobelgicus Distant et
Pristocoris Miller. Diffère de Madecassosaica par l’absence d’épines
au lobe antérieur du pronotum, de Gallobelgicus par la présence de
tubercules spinifères sous la tête et au prosternum et de Pristicoris
par le lobe antérieur du pronotum plus long que large alors qu’il est
subcarré chez Pristicoris.
Vadonocoris striatus n. sp.
Long. 7,5 mm.
Tète brun clair avec les côtés, de part et d’autre des yeux, noirs. Rostre
brun avec le troisième article testacé. Pronotum testacé avec les côtés
noirs, la base, une ligne longitudinale dilatée en arrière et parcourant
les deux lobes et deux bandes obsolètes sur le lobe postérieur brunes.
Scutellum roux avec une bande longitudinale noire. Postcutellum roux
avec une épine médiane noire. Fémurs postérieurs bruns avec la base
et un anneau postmédian testacés, l’apex blanchâtre. Tibias antérieurs
testacés avec un large anneau un peu après la base, un large anneau sub¬
médian et l’apex noirâtres. Flanches et trochanters de toutes les pattes
testacés. Fémurs intermédiaires testacés avec un anneau submédian peu
distinct et un large anneau préapical bruns. Fémurs postérieurs bruns avec
la base testacée et l’apex blanchâtre. Tibias intermédiaires et postérieurs
testacés avec l’extrême base blanchâtre, un anneau subbasal et l’apex
bruns. Elytres bruns. Abdomen roux et brun.
Lobe postérieur de la tête plus long que l’antérieur, à cou très marqué,
sillonné en long au milieu. Yeux grossièrement granulés, très gros et
saillants, plus larges, vus de dessus, que l’espace qui les sépare. Face
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 4, 1957. 21
— 314 —
ventrale de la tête avec, de chaque côté, deux tubercules spinifères, l’un
près de la base du rostre, l’autre au niveau du bord postérieur de l’œil et,
vers la ligne médiane, deux paires de soies spinuleuses, l’une entre les
yeux, l’autre à la base du cou. Pronotum étroit, à angles collaires arrondis
et saillants. Partie élevée du lobe antérieur plus longue que large, bilobée
en arrière, entièrement sillonnée en long au milieu, ses côtés légèrement
convexes et sinués avant les angles antérieurs qui sont arrondis et élevés,
son bord antérieur tronqué droit, son disque luisant et striolé obliquement
sur les côtés, mat et microréticulé au milieu. Lobe postérieur du prono¬
tum une fois un tiers aussi large que long, vermiculé en travers, fortement
incliné vers l’avant, échancré en courbe devant l’écusson, portant de
chaque côté, au niveau du tiers basilaire, une longue épine obliquement
dressée. Scutellum déprimé au centre et sur les côtés, armé d’une longue
et fine épine dressée. Postscutellum arrondi et convexe avec une courte
épine conique suivie d’une longue épine obliquement dressée. Fémurs
antérieurs avec 7 forts tubercules spinifères à leur bord interne et une
douzaine de tubercules semblables à leur bord inférieur. Tibias antérieurs
avec 4 forts tubercules spinifères. Bord apical du pygophore avec une forte
épine assez courte, fortement incurvée vers l’avant et crochue à l’apex.
Madagascar : Maroantsetra.
Type : 1 $ à l’Institut Scientifique de Madagascar.
Laboratoire d’ Entomologie du Muséum.
— 315 —
Morphologie du pétiole abdominal des Chalcididae
(Hymenoptera ) . 1
Par Jean-Renaud Steffan.
Au nombre des caractères fréquemment utilisés pour distinguer
les unes des autres les sous-familles de Chalcidoidea, et en parti¬
culier celles des Chalcididae, ligure la longueur du second somite
abdominal ou pétiole. Lorsque cet urite est petit, et, de ce fait,
presque invisible, on qualifie injustement l’abdomen de « sessile » ;
dans le cas contraire l’abdomen est dit « pétiolé ». Cette termino¬
logie serait, à la rigueur, acceptable, s’il n’existait pas des formes
de transition entre pétioles rudimentaires et pétioles franchement
allongés. En réalité, non seulement le développement du pétiole
varie beaucoup chez les différentes espèces de Chalcididae, mais sa
longueur apparente dépend encore de la manière dont l’insecte a
été préparé. Il en résulte le plus grand arbitraire dans la façon de
décrire l’abdomen et la systématique des Chalcidiens n’en est que
plus confuse, ainsi que l’écrit avec raison Domenichini (3). Par
ailleurs, il arrive que chez des genres fort voisins le pétiole soit très
inégalement développé. Ce n’est pas sa longueur, mais uniquement
sa structure toujours constante dans les groupes naturels, qui four¬
nit un bon critère de la sous-famille.
Le pétiole des Chalcididae se compose de deux parties essentielles
dont l’une, antérieure, s’emboîtant dans une grande cavité ménagée
dans le propodeum et le metasternum, demeure à peu près entière¬
ment cachée, tandis que la seconde, postérieure, de forme annulaire
(en noir, fig. 3 et 6), ou tubulaire (fig. 7 et 11), qui s’articule avec
le troisième somite abdominal, est au moins visible latéralement.
Chez les Brachymeriinae, que nous avons plus spécialement étu¬
diés, la partie antérieure du pétiole se présente comme un arceau
dorsalement différencié en deux rotules, parfois fusionnées, qui
glissent sur la face supérieure de la cavité propodéale (r, fig. 2).
En arrière des rotules s’insèrent une paire de puissants muscles,
probablement les homologues des élévateurs médians de l’abdomen
décrits par Snodgrass (7) chez l’Abeille. Ces rotules paraissent
identiques à la « côte médiane du plancher de la poche pétiolaire »
des Apoidea, côte que l’on observe également dans les super-familles
1. Ce travail est extrait d’une communication présentée au Xe Congrès International
d’Entomologie (Montréal, août 1956).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 4, 1957.
— 316 —
Fig. 1 à 3 : pétiole d’une Brachymeria (?) ; Pr. : propodeum ; Mst. : metasternum ;
2 T. : deuxième urotergite ; 2 S. : deuxième urosternite ; 3 T. : troisième urotergite ;
3 S. : troisième urosternite ; c : condyle latéral ; a : apophyse latérale ; r : rotule
dorsale ; / : fossette latérale. — Fig. 4 à 6 : pétiole d’une Allochalcis (?).
— 317 —
Fig. 7 et 8 : pétiole d’un Epitranus ($). — Fig. 9 et 10 : pétiole d’une Pareniaca. —
Fig. 11 et 12 : pétiole d’une Chalcis (?) ; St. stigmate.
des Vespoidea, des Sphecoidea (autres que les Sphecidae ), des Ichneu-
monoidea, etc., chez qui elle prend parfois un développement extrême.
Quant aux muscles latéraux moteurs dorsaux, ils semblent avoir
disparu chez les Brachymeriinae. Sur les côtés de ces rotules, et
318 —
un peu plus bas, sont situées une paire de petites apophyses (a, fig. 2)
butant sur la face antérieure de deux apodèmes du propodeum qui
coulissent eux mêmes dans les fossettes latérales du pétiole (/, fig. 2).
Ces apodèmes, médiocrement développés, doivent représenter la
fulcra, souvent très robuste, embrassant la côte médiane et les éléva¬
teurs médians des Apoidea et des super-familles mentionnées précé¬
demment. Sous les apophyses, enfin, sont attachées deux autres
paires de muscles que l’on peut considérer comme les latéraux moteurs
ventraux et les dépresseurs médians de l’abdomen qui, chez l’Abeille,
se fixent au second sternite abdominal. Actionnée par tous ces
groupes de muscles, la partie antérieure du pétiole est capable de
basculer autour d’un axe fictif passant au centre d’un triangle que
définissent les trois articulations et butées décrites ci-dessus. Le
mouvement de rotation de cette partie antérieure du pétiole — qui
chez les autres Chalcididae est assez peu différente de celle des
Brachymeriinae — se trouve encore guidé et limité par des dis¬
positifs accessoires caractéristiques de chaque sous-famille.
La partie postérieure du pétiole, fortement chitinisée et pigmentée,
se modifie au contraire de façon considérable dans les cinq sous-
famille des Chalcididae. Cette partie postérieure, et le troisième
urite, sont toujours très légèrement mobiles l’un par rapport à l’autre,
sauf chez les Dirhininae dont le pétiole s’est fusionné avec le sternite
suivant. C’est par l’intermédiaire d’une paire de processus latéraux
rappelant des condyles (c, fig. 1) que le pétiole s’articule d’une part
avec le troisième urotergite et, d’autre part, s’applique fermement
à l’urosternite correspondant, toujours renforcé au voisinage de ce
processus. Une telle articulation a été décrite par Grandi (4) chez
un Chalcidien de la famille des Agaonidae, Blastophaga psenes (L.),
dont le pétiole est réduit à sa portion tergale, le sternite demeurant
membraneux L
Masi (6) dans sa contribution à l’étude des Dirhininae, avait cru
devoir identifier la partie antérieure du pétiole avec le tergite du
second segment abdominal, et sa partie postérieure avec le sternite
du même segment. D’autres auteurs, James (5) et Bûcher (1),
dans leurs travaux sur la morphologie de Chalcidiens appartenant
aux familles des Eurytomidae et des Torymidae, chez qui la partie
postérieure du pétiole forme un anneau fermé, l’ont considéré comme
le résultat de la fusion des deuxièmes tergite et sternite abdominaux.
Tel est également l’avis de Domenic.hini (3) qui, s’il ne s’est pas
prononcé nettement en ce qui concerne les Chalcididae, a néanmoins
découvert l’individualité de ces deux sclérites chez un Tanaostig-
1. Faute de matériel frais, ou conservé dans l’alcool fort, nous n’avons encore étudié
les liaisons musculaires entre le pétiole et le somite post-pétiolaire que chez les Bra¬
chymeriinae. Le pétiole et le troisième urotergite de ces Chalcidiens ne sont unis que
par un petit muscle impair dorsal.
— 319
mide, Monopleurothrix kiefferi Mayr et les Leucospidae 1. Après avoir
écarté l’interprétation de Masi qui semble insoutenable, nous nous
rallions à l’hypothèse généralement admise, et la plus naturelle,
quoique chez les Chalcididae aucun argument décisif ne puisse être
invoqué en sa faveur. On peut toutefois remarquer que la trace
d’une petite suture sur la face apicale du pétiole, entre ses régions
dorsale et ventrale, et au niveau du condyle déjà mentionné, ainsi
que l’existence d’un petit stigmate (St., fig. 11 et 12) sur la partie
postérieure du pétiole des Chalcidinae, contrediraient l’opinion
suivant laquelle le stérilité seul prendrait part à la formation de
cette région. La recherche des homologies des pièces articulaires
et des muscles demeure toujours hasardeuse. Ainsi, chez les Sphe-
cidae , la partie antérieure du pétiole, uniquement formée du sternite,
porte une grosse apophyse médiane sur laquelle s’insèrent les
muscles élévateurs médians, tandis que ses côtés se transforment
en bras engagés dans le foramen propodéal. Or cette apophyse,
ces muscles, ces bras articulaires appartiennent au tergite chez
les autres Sphecoidea et les Vespoidea dont le pétiole allongé ( Belono -
gaster par ex.) semble, à première vue, identique à celui des Sphe-
cidae.
Particularités du pétiole chez les différentes sous- familles.
1. — Brachymeriinae. La partie antérieure du pétiole répond à
la description qui en a été donnée précédemment. La partie posté¬
rieure (en noir, fig. 3), très réduite dorsalement, est, sur les côtés,
creusée d’une dépression dont le fond porte un groupe de soies
chez les Cratocentrini. Cette partie postérieure s’ emboîte entièrement
dans la cavité propodéale et guide ainsi le mouvement de bascule
du pétiole.
Chez les Brachymeriini et les Phasgonophorini, la partie antérieure
du pétiole est nettement distincte de la partie postérieure bien déve¬
loppée ventralement (fig. 1 à 3) et fortement sculptée, surtout chez
les Phasgonophorini. Au contraire, chez les Cratocentrini, la limite
entre ces deux régions est plus imprécise et la partie sternale du
pétiole étant, de surcroît, assez étroite, celui-ci se présente sous la
forme d’un anneau régulier assez différent du second urite des autres
tribus.
2. — Haltichellinae. Il n’existe aucune différence essentielle entre
le pétiole des Haltichellini et celui des Hybothoracini, les deux tribus
de cette sous-famille. Si la partie antérieure de ce pétiole est sem¬
blable à celle observée chez les Brachymeriinae, il en va tout autre-
1. Chez les Leucospis, la partie postérieure du pétiole est distinctement formée
d’un urotergite et d’un urosternite (ventralement membraneux), séparés par une
suture. A ce dernier sclérite sont attachés les muscles sternaux classiques.
— 320 —
ment pour sa partie postérieure (en noir, fig. 6). Celle-ci, en forme
de carène de navire, au lieu d’être emboîtée dans la cavité propo-
déale, embrasse le metasternum qui s’engage dans une gorge annulaire
séparant les parties antérieure et postérieure du pétiole (fig. 4 et 5).
En fin de course, lorsque s’abaisse l’abdomen, le cadre du foramen
propodéal repose sur le fond de cette gorge plus ou moins profonde,
tandis que les parois latérales de la partie postérieure du pétiole
s’appliquent sur les flancs du metasternum. Deux petites apophyses
dorso-latérales butent sur la grosse côte limitant les côtés du propo-
deum (fig. 4 et 6), ou, s’évasant vers l’extérieur, s’articulent sur
l’extrémité de la même côte. Cette structure se conserve intégrale¬
ment chez les rares Haltichellinés à pétiole allongé, telles que les
Afrochalcis Schmitz.
A notre avis, il semble impossible que l’articulation si particulière
des H altichellinae puisse dériver de celle des Brachymeriinae , et
l’inverse paraît tout autant improbable. Chacune représenterait
plutôt l’aboutissement de deux types d’évolutions opposées à partir
d’une articulation primitive où, comme chez les Apides, le propo-
deum et le second urosternite n’ont pas encore de contacts étroits.
3. — Epitraninae. Le pétiole des Epitraninae se caractérise par
sa mobilité et le développement de sa partie postérieure cylindrique,
fortement sculptée. Dans sa région proximale, celle-ci se transforme
en rotule (fig. 8) qui, s’avançant sous la partie antérieure non modi¬
fiée, glisse sur la face ventrale de la cavité ménagée dans le propo-
deum et le metasternum.
L’articulation du pétiole et du segment abdominal suivant est
tout à fait remarquable et bien différente de celle des autres Chai-
cididae. Alors que chez ces derniers le pétiole s’applique sur les
troisièmes urotergite et urosternite, ou les emboîte légèrement, ici
c’est le pétiole qui se trouve emboîté. La région dorsale de la partie
postérieure du pétiole se prolonge en effet par un processus en forme
de cuiller (fig. 7) engagé dans une profonde invagination du troisième
tergite qui l’épouse intimement. La région ventrale de cette partie
postérieure est, de son côté, reçue dans une invagination du troi¬
sième sternite, un peu plus ample, semblable à une poche. Les
condyles latéraux du pétiole s’articulent avec ces deux invagina¬
tions (non représentées sur la fig. 7), dont le plancher et le toit sont
accolés et ne laissent subsister entre eux qu’une très étroite lumière
médiane où passent les viscères de l’insecte.
4. — Dirhininae. Comme celui des Epitraninae, l’abdomen des
Dirhininae s’articule essentiellement avec le thorax par l’intermé¬
diaire d’une rotule ventrale, mais cette rotule procède de la partie
antérieure du pétiole, et non de sa partie postérieure (fig. 10). La
partie postérieure, de forme annulaire, très robuste et fortement
321 —
sculptée, s’engrène avec le propodeum et le metasternum : les ailes-
du propodeum sont reçues dans une paire d’évidements latéraux du
pétiole dont la région ventrale vient buter contre le metasternum.
Cette partie postérieure et le troisième urosternite sont fusionnés,
sauf au voisinage des condyles latéraux ; le tergite correspondant
conserve sa faible mobilité.
5. - — Chalcidinae. Si dans les deux sous-familles précédentes au
metasternum très développé, le rôle le plus important de l’articu¬
lation pétiolaire revient à une rotule ventrale, chez les Chalcidinae
au propodeum convexe et au metasternum réduit, ce sont des pièces
dorsales qui permettent le mouvement de bascule de l’abdomen :
les rotules latérales de la partie antérieure du pétiole. Ces rotules,
parfois reployées en avant pour former une sorte de condyle supplé¬
mentaire médian, sont doublées par un coussinet. De là vient l’aspect-
unciniforme de la partie antérieure du pétiole (fig. 12).
La partie postérieure du pétiole, plus ou moins allongée et cylin¬
drique, est limitée proximalement par deux laminae ventrale et
dorsale dont la présence a été considérée par Burks (2) comme
l’un des caractères de la sous-famille. Exceptionnellement, ces
laminae peuvent prendre part à l’articulation pétiolaire en glissant
sur le propodeum. Chez de très nombreux Chalcidinae (sinon chez
tous), une paire de minuscules stigmates (St. fig. 11), dont nous
n’avons pu nous assurer s’ils étaient fonctionnels, s’ouvrent sur
les côtés de la partie postérieure du pétiole. De tels stigmates,
absents chez les autres Chalcididae, n’ont été jusqu’à présent décou¬
verts que chez un Tanaostigmide et un Encyrtide. Par l’intermé¬
diaire des condyles latéraux, enfin, la partie postérieure du pétiole
s’articule avec les troisièmes urotergite et urosternite qu’elle emboîte
légèrement.
En conclusion de cette brève étude, on peut retenir que chaque
sous-famille de Chalcididae se caractérise actuellement par un type
de pétiole si particulier, que celui de la forme ancestrale de la Famille
devait être à peine différencié.
Laboratoire d' Entomologie Agricole et Coloniale.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. Bûcher G. E. — The anatomy of Monodontomerus dentipes Boh.,
an Entomophagous Chalcid. Can. Jour. Res. 26, 1948, pp. 230-281.
2. Burks B. D. — Révision of the Chalcid-Flies of the tribu Chalcidini
in America North of Mexico. Proc. U. S. Nat. Mus., 88, 3082,
1940, pp. 237-354.
3. Domeniciiini G. — Studio sulla morphologia dell’abdome degli Hyme-
noptera Chalcidoidea. Boll. Zool. agr. Bachic., 19, 1953, pp. 183-298.
322
4. Grandi G. — Studio morphologico e biologico délia Blastophaga psenes
(L.) . Boll. Lab. Zool. Agr. Portici, 14, 1920, pp. 62-204.
5. James H. C. — The anatomy of a British Chalcidoid. Proc. Zool. Soc.
London, 1926, pp. 75-182.
6. Masi L. — Nuovo contributo alla conoscenza dei Dirhinini. Eos, 23,
1947, pp. 40-78.
7. Snodgrass R. E. — The skeleto-muscular mechanisms of the Honey-
Bee. Smith. Miscell. Coll., 103, 3688, 1942, pp. 1-120.
— 323 —
Spirostreptus multisulcatus,
Myriapode nouveau du Tchad [Diplopode, Spirostreptidae).
Par J. M. Démangé.
Au cours de l’étude d’un matériel récolté en Afrique Équatoriale
Française (Tchad), nous avons reconnu l’existence d’une espèce
nouvelle dont nous donnons ci-après la description.
Spirostreptus multisulcatus nov. sp.
Matériel étudié : ^ 60/1 apode.
^ 60/1 apode.
^ 62/1 apode.
58/1 apode.
Ç 60/1 apode.
$ 60/1 apode.
Ç 60/1 apode.
Oubangui-Chari : Station centrale de Boukoko par M’Baiki,
par Bangui. 111. 1957.
Couleur générale marron foncé (Prozonites châtain clair, métazo-
nites marron foncé). Partie antérieure du corps et dernier segment brun-
noir. Pattes et antennes brun-noir.
Corps atténué en avant. Téguments finement chagrinés sauf le collum
qui est lisse.
Tête lisse et brillante. Quatre fossettes prélabiales. Trois grosses dents
dans la concavité. Sillon occipital fin mais net. Sillon interoculaire indis¬
tinct. Yeux rapprochés. Ocelles convexes, en 8 rangées, au nombre de 75
à 78 (exceptionnellement 63) (14, 14, 13, 12, 9, 8, 4, 1 — 14, 13, 12, 11,
8, 2, 2, 1 — 14, 14, 14, 12, 10, 8, 4, 2). Antennes atteignant le bord pos¬
térieur du 2e segment.
Col grand, à lobes trapézoïdaux. Angle antérieur longuement prolongé.
Prolongement étroit et arrondi au sommet. Le bord antérieur du collum
paraît, de ce fait, fortement échancré. 6 à 8 sillons en gradins, à courbure
plus ou moins anguleuse, sur la surface. De ces sillons deux ou trois peuvent
être incomplets (fig. 1). Presque toujours un tronçon de sillon est visible,
issu du plus antérieur. Les deux derniers tantôt complets, la portion pos¬
térieure alors très fine et peu distincte, tantôt incomplets, la portion ter¬
minale butant contre le bord du prolongement collaire. Pas de bordure
marginale. Stipe maudibulaire rectangulaire, finement bordé, à angle
antéropostérieur fortement saillant et aigu.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIX, n° 4, 1957.
Fig. 1. Tête et collum. du <$. — Fig. 2. Gonopodes face antérieure. — Fig. 3. Hanche
gauche des gonopodes face antérieure. — Fig. 4. Extrémité du télopodite. — Fig. 5.
Vulve vue de profil. — Fig. 6. Vulve vue dejdessus.
— 325
Des soles aux tibia et tarses des pattes ambulatoires.
Prozonites marqués de sillons circulaires fins et très nets, aboutissant
aux sternites. Suture transverse très nette, complète, sinueuse au niveau
du pore, dans les segments antérieurs ; elle paraît indistinctement ponc¬
tuée. Pores débutant au 6e segment éloignés de la suture longitudinale.
Stries des métazonites fortes, très nombreuses, même dans les segments
du milieu du corps. Dans les segments antérieurs ces stries s’étendent
jusqu’au pore. La portion orale des stries s’incurve brusquement et remonte
le long du segment pour se perdre dans la suture transverse.
Dernier segment à bord postérieur saillant en angle très ouvert, arrondi,
couvrant, sans les dépasser, l’angle dorsal des valves. Angle postérieur
du triangle coupé d’une forte dépression. Valves très bombées ; les bords
libres, brillants et épaissis en bourrelets, séparés de la région bombée
par une large dépression. Dans les parties antérieure et postérieure des
Fig. 7. Vulve en place dans son sac vulvaire. — Fig. 7. Portion latérale du segment
sexuel ? ; n, nodule du sac vulvaire ; p2 et /i3, bases des 2e et 3e paires de pattes ;
sc, sclérite intercalaire brisé en son milieu.
valves cette dépression détermine des bourrelets. Sternite grand, large,
à bord postérieur plus ou moins anguleux.
Pattes relativement courtes, armées de fortes épines.
Gonopodes. — Sternite prolongé en pointe étroite, atteignant le tiers
de la longueur des hanches.
Hanches allongées, à bords externes élargis.
Feuillet antérieur à extrémité distale pointue et à bord latéral élargi
par un pli arqué extérieurement déterminant une saillie externe arrondie
et donnant au feuillet une forte concavité. De petites épines courtes,
à aréoles larges, situées près de l’extrémité et groupées en un champ,
s’étendant latéralement, faisant suite à celui plus important du feuillet
postérieur (fig. 2).
Feuillet postérieur élargi avant le sommet. Pointe de cet épanouisse¬
ment tronquée en carré, à bords latéraux fortement arrondis et se ter¬
minant en saillie prononcée dirigée vers le bas. Bord interne légèrement
sinueux, sans excroissance, à angle distal arrondi (fig. 2 et 3).
Eperon fémoral relativement long, droit et pointu. Au delà du sinus,
— 326 —
le télopodite est très long et rond, légèrement sinueux, aminci brusque¬
ment. Dans son tiers basal environ, une denticulation externe aiguë
est présente. Immédiatement avant l’extrémité il porte un lobe de forme
elliptique, concave, saillant extérieurement et recouvrant la branche ter¬
minale (fig. 2 et 4).
$. Mêmes caractéristiques morphologiques que le mâle, à l’exception
des particularités suivantes :
Lobes du col moins saillants ; bord antérieur peu échancré et angle
antérieur médiocrement prolongé, se terminant en pointe. Stipe mandi-
bulaire rectangulaire et finement bordé. Côté antérieur légèrement échan¬
cré, à angle postérieur abattu. Antennes plus courtes.
Hanches de la 2e paire de pattes incurvées vers l’avant et présentant
à leur base une impression profonde faisant suite au sac vulvaire. Latéra¬
lement se place une pièce fortement chitinisée, courbée en demi cercle
vue par la tranche. Cette partie que l’on peut considérer comme un sclérite
intercalaire (sc) est rattachée, latéralement, aux hanches des paires de
pattes 2 et 3 et enveloppe le vestibule vulvaire qui est ainsi nettement
circonscrit. La pièce intercalaire est plus importante dans la portion tou¬
chant les hanches de la troisième paire de pattes ; celle-ci ayant des coxites
plus petits. Vestibule vulvaire abritant un gros nodule (n) de chitine souple
et transparente présentant de gros plis 1 (fig. 7 et 8).
Sac vulvaire court. Vulve très volumineuse, plus large en avant qu’en
arrière et ébauchant un léger mouvement de torsion (fig. 5 et 6). Bourse
bien chitinisée. Les deux valves sont distinctes et fortement plissées dans
le sens de la longueur. Valve externe brusquement terminée en carré,
valve interne progressivement atténuée. Partie postérieure des deux valves
se chevauchant par suite du mouvement de torsion ; valve interne située
sur la valve externe. Cimier étroit et sinueux. Invagination apodématique
profonde. Fourches puissantes, en forme de V très ouvert, tordues à leur
extrémité distale. Orifice de l’oviducte fermé par un « appareil » triangu¬
laire de chitine transparente (opercule ?), issu du fond du sac vulvaire,
portant une saillie antérieure pénétrant dans son orifice et dont les bords
s’appliquent étroitement aux fourches.
Cette nouvelle espèce est proche de Spirostreptus informis Att.
et s’en différencie par les caractères suivants que nous avons réunis
dans un tableau comparatif.
S. informis.
Lobes collaires avec 3 sillons.
Partie distale du feuillet postérieur
peu élevée au-dessus du feuillet
antérieur.
S. mullisulcatus .
Lobes collaires avec 6 à 8 sillons.
Partie distale du feuillet postérieur
très haute.
1. Il s’agit probablement de la portion antérieure du sac vulvaire en partie évaginée.
Nous avons tenu à signaler la présence de ce nodule et en publier le dessin car celui-ci
est identique chez tous les specimens examinés. Nous retrouvons en particulier le-
pli (/>} le plus important à la base de l’organe et situé latéralement.
— 327 —
Soies du feuillet antérieur peu nom¬
breuses et ne s’étendant pas laté¬
ralement.
Pas de soies sur le feuillet posté¬
rieur. (?)
Pas de pli latéral au feuillet anté¬
rieur.
Pas de dent sur le télopodite des
gonopodes.
Soies du feuillet antérieur nom¬
breuses s’étendant sur la partie
latérale.
Des soies sur la partie distale du
feuillet postérieur.
Un pli important sur le feuillet
antérieur.
Une dent sur le télopodite des
gonopodes.
Nous avons longuement hésité sur la position systématique de
cette espèce, car d’après la présence de la dent du télopodite des
gonopodes, nous avions pensé avoir affaire à une nouvelle espèce
du genre Doratogonus Att.
En effet G. Attems a créé ce genre pour des espèces possédant
une « épine latérale » (Seitendorn) au télopodite, près de l’extrémité
distale. Bien entendu l’excroissance épineuse que montre multi-
sulcatus ne peut être une épine caractérisée mais plutôt une dent
et, qui plus est, éloignée de l’extrémité distale.
Toutefois C. Attems décrit in : « Neue Myriapoden des Belgischen
Congo ». Ann. Musée Royal Congo Belge Tervuren, vol. 18, 1952,
une espèce, Doratogonus scrobiculatus, différente de multisulcatus ,
mais dont l’épine est précisément au même endroit que notre excrois¬
sance dentiforme.
Ne possédant actuellement que quelques exemplaires de la seule
espèce multisulcatus présentant ce caractère, nous ne pouvons
conclure à l’existence d’un sous-genre nouveau de Spirostreptus .
bien que l’excroissance dentiforme nous incline à le penser.
En ce qui concerne la position géographique, notons que l’espèce
informis a été recueillie à Libenge, station située à une centaine de
kilomètres de M’Baiki, sur l’autre rive du fleuve Chari 1.
Laboratoire de Zoologie (Vers et Crustacés) du Muséum.
1. Diplopoden des Belgischen Congo. Polydesmoidea. 2. Nachtrag und Spirostrep-
toidea. I. Nachtrag. Rev. Zool. Bot. Afr., vol. XXXI, fasc. 2. 1938.
— 328 —
Description de Copepodes nouveaux
DU PLAN KTON MARIN DE NHA-TRANG (VIET-NAM) [suite)
Par Maurice Rose.
PROFESSEUR HONORAIRE DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DALGER
Mazellina bulbifera nov. spec.
Les récoltes étudiées m’ont fourni trois femelles voisines de
réelle que nous venons de décrire. J’en donne ci-dessous la diagnose
détaillée et l’iconographie complète.
Description.
Tous les individus récoltés appartiennent au sexe femelle.
Corps antérieur (D et L, fig. 7) vu de dos allongé, rétréci en avant en un
front arrondi un peu en arrière, et terminé par 2 fortes pointes latérales,
écartées en dehors. La plus grande largeur est à peu près 2 fois 1 /3 de la
longueur du corps antérieur. Tête et 1er segment thoracique en partie
fusionnés ; 4e et 5e anneaux soudés. Urosome égal à la moitié du thorax,
à 4 articles. Furca courte ; ses branches 4 fois plus longues que larges,
parallèles, ciliées en dedans. Soie furcale externe ciliée seulement du côté
interne ; les autres des 2 côtés. Soie apicale double des autres ; plumeuse
seulement sur sa moitié proximale. Segment génital en forme d’oignon
renversé, denticulé sur le bord postérieur ; anneau suivant beaucoup
plus petit, environ la moitié, avec aussi des épinules sur le bord postérieur ;
dont les médianes plus grandes. 3e segment encore plus court, à 3 épinules
médianes seulement. Segment anal égal aux 2 précédents réunis et sans
aucun ornement.
En vue latérale, front très bombé. Pas de rostre visible.
Longueur, soies de la furca non comprises = 1 mm 2.
Appendices. — Premières antennes (Ax, fig. 7). Très régulières,
à 22 articles atteignant à peine la furca.
Deuxièmes antennes (A2, fig. 8). Construites exactement sur le même
type que dans l’espèce précédente ; mais les 2 branches presque égales,
l’exopodite un peu plus long que d’endopodite, son 2e article renflé.
Mandibule (Md, fig. 8). Lame masticatrice très forte, ses dents trian¬
gulaires, avec leur bord libre, transparent et tranchant. Palpe mal articulé,
avec de longues soies à ses 2 branches.
Maxillipède antérieur (Mxplt fig. 8). De taille assez petite, à 5 lobes
proéminents, surtout le dernier. Chaque lobe pourvu de 3 soies dont la
-distale aux 3 derniers, épaisse, raccourcie en sabre finement barbulé.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 4, 1957.
329 —
Article terminal très court, vaguement segmenté, et pourvu de 5 soies
plus petites, molles et nues.
Maxillipède postérieur (Mxp2, fig. 8). Court et très trapu ; Bx quadra-
gulaire avec 8 soies sur le bord interne ; 2 proximales, 3 médianes et 3 dis¬
tales. L’une de celles-ci transformée en un long aiguillon courbe, une autre
Fig. 7. — Mazellina bulbifera $.
Aj, lre antenne ; D, femelle, vue de dos ; L, femelle, vue du côté gauche.
minuscule à sa base. B2 allongé, avec 3 longues soies et une rangée de fines
épines sur le bord interne. Endopodite à 5 articles garnis de soies épaisses
en' dedans ; de longues soies plumeuses à son extrémité.
Première paire de pattes (P1; fig. 9). Basipodite très grand, aussi long
que le reste de la patte ; son 1er article avec une soie interne plumeuse,
et double du 2° qui est nu. Exopodite à 3 segments : Rej égal aux 2 autres
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 4, 1957.
22
330 —
réunis, avec une courte soie nue externe, une bosse interne, sur le bord
distal de laquelle s’insère une longue soie plumeuse : Re2 court, avec
seulement une soie interne ; Re3 encore plus petit, avec 2 aiguillons nus
externes; une forte pointe terminale dentée finement en dedans et 5 longues
soies plumeuses dont les 3 apicales sont courbées vers le dedans. Endo-
Md, Mandibule, vue sous deux angles différents : a et b ; A2, 2e Antenne ; Mxp,, maxil-
lipède antérieur ; Mxp2, maxillipède postérieur.
podite égal à l’exopodite, à 3 articles sub-égaux, le 1er et le 2e avec 1 soie
plumeuse interne ; le 3e avec 5 soies, 1 interne, 1 externe et 3 terminales.
Deuxième paire de pattes (P2, fig. 9). Rasipodite à 2 articles sub-égaux ;
le 1er avec une soie plumeuse. Exopodite tri-articulé. Re2 avec 1 aiguillon
courbe externe, finement denté, atteignant presque la fin de Re^ qui,
comme le premier, porte une soie interne, un aiguillon externe, courbe,
denté et un peu plus long, et des cils sur le bord extérieur. Re3 plus allongé,
cilié en dehors, avec un court aiguillon externe, un autre plus long, denti-
— 331 —
culé, sub-terminal ; une soie terminale forte, aplatie et dentée en dehors
et 5 soies plumeuses internes. Endopodite un peu plus court que l’autre
rame, à 3 segments, le 1er avec une, le 2e avec 2, le 3e avec 8 soies plu¬
meuses. Ri2 et Ri3 ciliés en dehors.
Troisième et Quatrième paire de pattes (P4, fig. 9). Construites comme
la P2, mais plus fortes, avec quelques légères différences de détail. Le
3e article de l’endopodite de la 3e patte avec 8 soies ; 7 seulement dans la
4e patte.
Cinquième paire de pattes (P5, fig. 9). Symétrique et à une seule branche
à 5 articles de chaque côté. 1er article court, presque carré avec une petite
saille externe ; 2e plus long, trapézoïde, sa base supérieure élargie, avec
Fig. 9. — Mazellina bulbifera Ç.
Pj, P2, P4, P6, lre, 2e, 4e et 5e pattes thoraciques.
une protubérance interne, mais non détachée comme dans l’espèce précé¬
dente. 3e segment plus long et plus étroit, cilié en dehors avec un aiguillon
externe sub-terminal. 4e article très court muni d’une forte pointe denti-
culée tournée vers l’intérieur. 5e segment très petit, pourvu d’une longue
soie nue, en sabre, terminale, et d’une courte épine, interne, rabattue
contre elle.
Cette femelle appartient sans aucun doute au même genre que la
précédente : mais c’est une espèce distincte et très franchement
caractérisée, pour laquelle je propose le nom de Mazellina bulbifera,
à cause de la forme du segment génital, vu de dos.
— 332 —
Mazellina ornata nov. spec.
Une espèce différente des 2 types décrits ci-dessus, fait l’objet
de la diagnose qui suit, illustrée de dessins à la chambre claire. Je
lui donne le nom d 'ornata, à cause de la structure spéciale des soies
du maxillipède postérieur.
Fig. 10. — Mazellina ornata Ç.
A1? lre antenne ; D, femelle, vue de dos ; L, femelle, vue du côté gauche ; Abd, uro-
some, vue du côté droit.
Description.
Nous n’avons récolté qu’un seul individu femelle de cette forme.
Corps antérieur (D et L, fig. 10) vu de dos, ovoïde, fortement aminci
en avant. Front régulier, étroit : région oculaire bien marquée. Tête et
premier segment thoracique en partie soudés ; 4e et 5e fusionnés, avec
333
2 petites épines latéro-dorsales. Coins thoraciques arrondis. Urosome
large. (Abd, flg. 10), dépassant la moitié de la longueur du thorax. Seg¬
ment génital dissymétrique avec 2 protubérances inégales à gauche, une
seule à droite ; un peu plus long que large. Segment suivant plus court,
denticulé au bord postérieur, comme l’anneau génital, et l’article suivant
un peu plus court. Segment anal sans ornement. Branches furcales larges,
Fig. 11. — Mazellina ornata Ç.
Md, Mandibule ; A2, 2e antenne ; Mxplt maxillipède antérieur ; Mxp2, maxillipède
postérieur ; R, rostre.
un peu divergentes, ciliées en dedans, un peu plus de 2 fois plus longues que
larges.
Soies furcales grandes, presque égales à l’urosome, toutes plumeuses,
mais l’externe, du côté intérieur seulement. Soie apicale très longue, 2 fois
plus grande que l’abdomen, coudée en dehors, plumeuse jusqu’au coude,
nue et filiforme ensuite.
— 334 —
Vue de côté, la tête est large, rétrécie nettement au-dessus de la pre¬
mière suture. Rostre bien visible (R, fig. 11).
Sac à œufs unique, plat et allongé, ventral, atteignant la fin de la furca
et contenant de gros œufs noirs, peu nombreux, disposés sur 2 rangs.
Longueur totale, soies furcales non comprises = 2 mm.
Appendices. — Premières antennes (At, fig. 10). Courtes et trapues,
à 21 articles, atteignant le segment génital. Elles sont larges, les segments
garnis de soies, toutes nues, longues et rabattues souvent contre l’appen¬
dice.
Deuxièmes antennes ( A2, fig. 11). Elles sont grandes, les 2 branches
longues et grêles ; l’exopodite réduit à 3 articles, plus court que l’endopo-
dite.
Mandibule (Md, fig. 11). Lame masticatrice puissante, élargie, portant
2 sortes de dents, les unes transparentes et tranchantes, les autres forte¬
ment chitineuses. Palpe petit ; son endopodite confusément articulé.
Maxillipède antérieur (Mxp1; fig. 11). Court et massif, a ses lobes proé¬
minents, le dernier un peu plus gros, mais à peine plus saillant que les
autres. Chaque lobe est pourvu de 3 soies, qui sur les 4 premiers sont
longues et grêles, à barbules courtes et espacées. Le 5e lobe est pourvu de
2 fortes soies en sabre, garnies de fines barbules sur le bord interne.
Partie terminale du maxillipède vaguement segmentée, garnie de soies
plus petites et nues.
Maxillipède postérieur (Mxp2, fig. 11). Assez grand et de forme normale.
1er article du basipodite large portant 6 soies, barbulées et un fort aiguillon
vers l’extrémité distale. 2e article plus grêle et plus long, avec 3 soies
plumeuses sub-médianes, et une bordure d’aiguillons. Endopodite grand,
ses 3 premiers lobes saillants et bien détachés. Le premier est pourvu de
2 soies très spéciales. Elles sont aplaties en spatules dentées, transformée
à leur extrémité, tandis qu’une longue soie molle et nue s’attache vers le
milieu du bord externe. Le 2e lobe ne présente qu’une soie transformée
de la même manière, mais elle est plus grande, courbe, la crête dentée ne
contourne pas l’extrémité de l’organe : l’insertion de la longue soie molle
externe est descendue. Le 3e lobe n’a aussi qu’une soie transformée ; elle
est encore plus longue, crêtée sur le bord interne seulement, et sa soie
molle s’attache presque sur le lobe. La partie terminale de l’endopodite est
confusément articulée, garnie de longues soies minces, courbées et nues,
Première paire de pattes (P-,, fig. 12). De structure très particulière,
1er article du basipodite avec une soie plumeuse interne, un petit aiguillon
sur le bord externe ; 2e article nu. Les 2 rames natatoires à 3 articles.
Le 1er de l’exopodite, avec des cils et une longue soie plumeuse sur le bord
interne, une forte épine au milieu du bord externe. Ce segment égal aux
2 suivants réunis. 2e article avec seulement une soie plumeuse interne ;
3e article plus court, aussi large que long, avec 2 petits aiguillons externes ;
une courte soie plumeuse apicale, accompagnée de 2 autres longues ren¬
flées en bulbe à la base ; une longue soie interne.
Endopodite avec son 1er article très allongé, plus long que les 2 sui¬
vants réunis, et pourvu d’une soie interne ; 2e article avec une soie plu¬
meuse interne ; un peu plus long que le 3e, presque carré et garni de
6 soies : 4 internes plumeuses ; une apicale très grande, forte et large.
336
un peu courbée du bout et garnie de petites barbules régulières et raides,
sur les 2 côtés, sauf vers l’extrémité où il n’y en a qu’une rangée. Cette
soie apicale est aussi longue que la patte toute entière.
Deuxième paire de pattes (P2, fig. 12). De structure très normale, large
et forte, avec son basipodite large et grand. Son 1er segment cilié en
dedans, avec 1 soie plumeuse interne et quelques aiguillons externes ;
2e article avec seulement de longs cils sur le bord interne. Exopodite à
3 segments ; les 2 premiers avec cils et soie interne ; un aiguillon mousse
et denté sur le bord externe. Le 2e article est cilié en dehors.
3e article court, en palette, avec 5 soies plumeuses internes, 1 forte
soie apicale, en scie, à pointe mousse ; à sa base on trouve un aiguillon
aux deux bords crénelés ; vers le milieu externe du segment, un petit
aiguillon courbe, crénelé, des cils au bord proximal externe de l’article.
Endopodite tri-articulé ; le 1er segment avec une, le second avec 2 soies
internes et des cils externes. 3e article avec 8 soies : 4 internes, 2 apicales,
2 internes.
Troisième paire de pattes (P3, fig. 12). De même structure générale,
mais un peu plus longue.
Quatrième paire de pattes (P4, fig. 12). Construite de la même façon,
mais les aiguillons crénelés externes de l’exopodite, plus forts et plus
grands ; 3 e article de l’endopodite court à 7 soies seulement.
Cinquième paire de pattes (P5, fig. 12, Presque symétrique, courte et
trapue, avec une seule branche à 4 articles de chaque coté. 1er segment
court, presque carré ; 2e article plus allongé, avec, du côté droit, une forte
apophyse interne, conique, rabattue contre le segment suivant. Cette
apophyse n’existe pas sur la branche gauche, où elle est cependant indi¬
quée par une saillie obtuse. 3e article allongé, deux fois moins large que
long, avec de petits aiguillons sur le bord interne, et une forte épine
externe sub-terminale. 4e article très bref, rétréci à sa base et terminé
par 3 fortes épines ; l’interne, très spéciale, aussi longue que l’article, est
aplatie, pointue, bordée par une large lame interne, transparente, finement
et très régulièrement denticulée. Une membrane beaucoup plus mince,
striée, borde le côté opposé. L’épine médiane, apicale, beaucoup moins
large, mais d’égale longueur, est de structure normale, sauf qu’elle porte
à sa base une pointe assez longue. La 3e épine égale à la moitié des précé¬
dentes, se trouve sur le bord distal externe.
Mâle inconnu.
Il me reste entre les mains, un certain nombre de préparations de
Monstrillides mâles et femelles. Leur étude sera longue et minutieuse.
Peut-être y a-t-il parmi elles des formes inédites. Dans ce cas, elles
feront l’objet d’un autre travail.
— 337 —
Diagnose d'une Elysie peut-être nouvelle
de la Méditerranée.
Par A. Pruvot-Fol.
Elysia translucens n. sp. (?)
Dans un lot d’une quinzaine d 'Elysia virldis (Mtg.) reçues récem¬
ment de Banyuls à fins de recherches anatomiques, fixées au formol
par le Professeur Portmann, s’est trouvé un exemplaire aberrant
par sa couleur, ou, pour mieux dire, par son absence de toute
coloration. En effet, cet exemplaire s’est montré, sous la loupe,
parfaitement translucide dans toutes ses parties, et seuls les yeux
se détachaient en noir, tandis que le bord des parapodies était sou¬
ligné d’un liseré opaque, blanc de neige.
Habituée à regarder la coloration des Opisthobranches comme
variable dans une large mesure, et sachant que des échantillons
décolorés ne sont pas rares dans ce groupe, je disséquai cet individu
sans prendre la précaution de le représenter ; bien que le mode de
fixation eût été le même pour tous les individus (sauf une différence
dans le pourcentage de formol), un échantillon pouvait avoir subi
une décoloration, bien que les autres eussent conservé la couleur
des animaux en vie.
Le système génital me parut présenter quelques différences, bien
difficiles à vérifier au moyen d’un seul petit individu ; mais par
contre le bulbe buccal, très volumineux chez viridis, était ici minus¬
cule, difficile à voir à la loupe ; et les dents se sont montrées diffé¬
rentes par leur taille et par leur forme. C’est ce qui me paraît justi¬
fier la création d’une variété ou même d’une espèce pour cet individu
malheureusement unique.
Description. - — La taille et la forme sont celles d’une E. viridis adulte
moyenne. Les rhinophores sont semblables, tout au moins chez l’animal
conservé. L’échantillon est parfaitement incolore et translucide, à l’excep¬
tion des deux points noirs (piriformes), qui sont les yeux, et d’un liseré
blanc, opaque, autour des parapodies. Il n’y a aucune trace de pigments
ni dans le tégument de la bosse péricardique, ni sur les rhinophores, ni
sur la queue ; et les ramifications du foie sont parfaitement incolores.
Par transparence, le bulbe buccal, très petit, l’ampoule du conduit génital
et les glandes annexes sont, grâce à leur épaisseur, légèrement opaques,
mais incolores.
Les dents sont beaucoup plus petites que celles du type ; la ligne dorsale
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 4, 1957.
— 339 —
de la dent moins arrondie ; la pointe plus aiguë ; la base a une forme diffé¬
rente, avec un éperon d’engrenage beaucoup plus saillant. Enfin la serru-
lation de la crête médiane est plus grossière que chez E. viridis chez qui
elle ne se voit qu’à un fort grossissement.
Discussion. — Il n’y a jusqu’ici que trois Elysies vraies connues
dans la Méditerranée, E. viridis, E. timida et la forme douteuse
E. fusca Philippi 1. Les deux premières ont été rarement confondues
et sont parfaitement distinctes. La seconde est exclusivement
méditerranéenne. L’échantillon dont il est question ici ne peut être
viridis ; pourrait-elle être un échantillon décoloré de timida ? Cela
ne paraît pas tout à fait impossible. La coloration, cependant bien
caractéristique, de cette espèce, pourrait être plus fragile, sensible
à la solution formolée. De plus, sa dent est plus grêle que celle de
viridis. Cependant la serrulation, bien marquée ici et relativement
grossière, n’a pas été signalée chez timida.
On pourrait enfin se demander si un jeûne prolongé ne serait pas
responsable de cette décoloration si frappante. En ce qui concerne
les lobes du foie, elle pourrait en effet s’expliquer ainsi ; mais que
toute pigmentation tégumentaire ait disparu pour cette raison est
invraisemblable, et l’échantillon s’est nourri jusqu’à atteindre la
taille d ’E. viridis. L’espèce, si elle est valable, doit attendre de
nouvelles investigations.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
1. Plus E. hopei (Ver.) qui appartient au genre Thuridilla Bgh.
— 340
Observations sur la reproduction
de Phyllodoce mucosa Oerstedt (Annélide Polychète).
Par Jacqueline Plessis.
Dans son travail d’ensemble sur les Phyllodociens, Gravier (1896)
s’est particulièrement attaché à l’étude de l’anatomie, de la repro¬
duction et du développement de ces Polychètes. L’étude de leur bio¬
logie offre encore beaucoup de sujets de recherches. Aussi j’ai pensé
qu’il serait de quelque intérêt d’apporter une contribution à l’étuda
de la sexualité de l’un d’eux : Phyllodoce mucosa Œrstedt.
Méthodes d’élevage : tous les individus étudiés ont été recueillis
à Luc-sur-Mer (Calvados). Très abondants dans toute l’étendue de
la zone à Fucus, les Phyllodoce mucosa sont surtout localisés dans
le sable à la face inférieure des pierres et aussi dans la vase des
bancs de Mytilus edulis.
Les animaux récoltés sont placés au laboratoire soit en grand
nombre (350 environ) dans un grand bac à circulation d’eau de mer,
dont le fond est recouvert de sable et de débris coquilliers, soit isolé¬
ment ou par couple, dans des cristallisoirs contenant environ
100 cm3 d’eau de mer ; la température de l’eau d’élevage est de
8° C A 2 dans le premier cas, de 17° C ± 2 dans le second.
Le problème de la nourriture à fournir à ces annélides est très
facile à résoudre. Des fragments de Crabes (Carcinus maenas)
sont jetés tous les deux à trois jours dans les bacs. Au bout de
quelques minutes la plupart des individus sont rassemblés autour
de la nourriture et prélèvent à l’aide de leur trompe les fractions
les plus molles, l’hépatopancréas en particulier. On peut également
leur donner des moules, sorties de leurs coquilles.
Sex ratio : à part la coloration verte des femelles, les Phyllodoce
mucosa n’ont aucun dimorphisme sexuel. Les œufs, même avant
la maturité, se voient par transparence au microscope. Une ponction
dans le contenu cœlomique permet de déterminer les mâles. On
trouve spermatocytes, spermatides, spermatozoïdes, souvent ces
trois stades en même temps chez le même individu. En dehors de
leur période de reproduction, mâles et femelles ne sont pas identi¬
fiables, il faut donc établir le sex ratio au mois de mars ou avril.
Sur 100 individus récoltés au hasard, j’ai identifié 75 femelles et
25 mâles.
Reproduction : dans la nature, à Luc-sur-Mer, la période de repro-
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIX, n° 4, 1957.
— 341 —
duction s’étend de février à mai. Durant toute cette période on
rencontre des pontes en grande abondance dans toute la zone inter-
cotidale. Ovoïdes, de couleur verte, ces pontes sont très caracté¬
ristiques et ont été décrites par Gravier.
Mode de ponte. — En observant les individus qui émettent leurs
gamètes j’ai pu d’abord déceler des sortes de « danses nuptiales »
qui peuvent être rapprochées de celles décrites par Fage et Legendre
(1923) et par Herpin (1925) chez les Néréidiens. Avant la ponte,
mâles et femelles exécutent de violents mouvements ; la femelle,
placée en général sur le mâle, épouse les ondulations qu’effectue le
corps de ce dernier. Cette excitation de la femelle par le mâle semble
nécessaire à la ponte. En effet, des femelles isolées n’émettent que
quelques œufs. La plupart d’entr’elles d’ailleurs s’autotomisent de
la partie postérieure de leur corps ou bien les ovocytes contenus
dans le cœlome subissent une dégénérescence.
Je n’ai pu savoir si, comme chez les Néréidiens, l’émission des
ovules détermine l’éjaculation du mâle. (Herpin).
Après cette phase d’activité, mâle et femelle placés l’un sur l’autre
émettent leurs produits génitaux tout en sécrétant un abondant
mucus qui enrobe les ovules fécondés au fur et à mesure de leur
libération. Un examen à la loupe fait aussitôt après la ponte montre
ce long ruban de mucus enroulé en pelote (fîg.). La ponte dure
une dizaine de minutes et peut avoir lieu de jour ou de nuit, cepen¬
dant elle est plus fréquente la nuit. La sortie des gamètes s’effectue
par les néphridies.
Survivance des parents. — - Gravier a déjà montré que mâles
et femelles survivaient à la reproduction. J’ai pu à nouveau vérifier
ce fait par l’observation de couples isolés dans des cristallisoirs.
D’autre part j’ai constaté que mâles et femelles pouvaient subir
plusieurs maturations successives. Ce fait a été établi par des
observations in situ et des examens microscopiques de contenu
cœlomique.
Un mâle pris après émission de spermatozoïdes est capable de
féconder une nouvelle ponte 39 jours plus tard. L’examen périodique
des produits génitaux révèle qu’une nouvelle poussée de spermato¬
cytes s’effectue après l’émission des spermatozoïdes. Un mâle peut
donc avoir au moins deux maturités sexuelles pendant une période
de reproduction.
Il en est de même pour les femelles. Un individu isolé a pondu
à deux reprises et à environ deux mois d’intervalle. Vingt-quatre
jours après la première ponte, on constate, dans le contenu cœlo¬
mique, la présence d’ovocytes mûrs, n’ayant pas été émis, et
d’autres plus petits, en voie de maturation.
Rythme lunaire. — Dans un grand bac à circulation d’eau de
— 342 —
mer contenant 392 individus, j’ai récolté et compté journellement
les pontes. Pendant les mois de mars et avril, j’ai récolté 400 pontes,
soit de 0 à 31 par 24 heures. Une courbe, portant en abcisses le temps
(24 h.) et en ordonnées le nombre des pontes, montre au mois de
mars deux maxima correspondant aux jours suivant les premier et
dernier quartiers. Au bout d’un mois de captivité, il semble que
le rythme lunaire soit perturbé. La forme des courbes change, hachée
durant le mois de mars (début de l’expérience), elle a un aspect
compact au mois d’avril. Le premier maximum du mois d’avril
présente un retard sur le cycle du mois de mars. Garbarini a observé
l’émission des larves de Spirorbis borealis Daudin qui s’effectue
aux jours qui précèdent et qui suivent le premier et le dernier quar¬
tier de la lune. Le graphique obtenu par lui sur les Spirorbes de
Concarneau s’étend sur 35 jours ; le 3e maximum inscrit présente
un retard identique que l’auteur n’explique pas. Faut-il rapprocher
343
MARS
AVRIL
MAI
— 344 —
cette anomalie de celle figurée au graphique que je présente ici ?
Faut-il chercher la cause de ces perturbations dans un phénomène
grégaire de diffusion de substances dans ce milieu relativement
confiné ? Les dernières courbes du graphique semblent sans signi¬
fication précise, elles correspondent avec la fin de la période de repro¬
duction et sont modifiées sans doute par des facteurs complexes.
On peut rapprocher ces observations de celles faites sur les essai¬
mages des Polychètes errantes par Fage et Legendre, Grube,
Herpin, Durchon.
Laboratoire de Luc-sur-Mer
et Laboratoire des Pêches Coloniales du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
1948. Durchon (M.). L’essaimage d’une Polychète en eau calme et sau¬
mâtre Nereis succinea Leuck. Arch. Zool. exp. gén., 1948, 85,
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(Annélide Polychète) à Luc-sur-Mer. Arch. Zool. exp. gén., 1951,
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sur-Mer et à Concarneau. I. Annélides Polychètes. Arch. Zool.
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Daudin. C. R. Soc. Riol., 1933, 112, 1204-5, 1 graph.
1896. Gravier (Ch.). Recherches sur les Phyllodociens. Bull. sc. France
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nal., Zool. (1923), 153-247, 36 fig., bibl.
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développement de quelques Annélides Polychètes. Bull. Soc. Sc.
nal. de l'Ouest de la France (1925), 4e s., 5, 7-250, bibl., 6 pl. h. t.
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France et Belgique (1928), 62, n° 3, 308-77.
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of Arenicola marina L., J. mar. biol. Ass., U. K., 27 (1948), 554-80,
12 fig., 4 tab., bibl.
— 345 —
Plantes nouvelles, rares ou critiques
des serres du Muséum.
(Notules sur quelques Orchidées d’Indochine. XVI).
Par A. Guillaumin.
292. Dendrobium aggregatum Roxb. var. Jenkinsii King et Pantl.
— Laos : Xieng Kouang (Tixier Dendrobium, n° VI, f. 178, 1956).
Cette variété qui n’avait pas encore été signalée en Indochine
bien que le type y soit fréquent, est caractérisée par ses fleurs
isolées ou par 2 et non en grappe longue de 20-30 cm.
293. D. crystallinum Reichb. f. — Laos : Xieng Kouang (Tixier,
XXII, f. 178, 1956).
Fleur large de 5 cm., à sépales à peine teintés de violet vers
l’extrémité, pétales étalés, largement violet vif vers l’extrémité.
294. D. Dalhousieanum Wall. — Laos (Doré).
Forme typique à fleurs blanches sauf 2 larges macules rouge
noir à la base du labelle.
Hooker (Fl. brit. India, V, p. 744) et Kranzlin (P flanzenreich,
IV, 50, II, 21, p. 30) indiquent que le labelle présente 2 crêtes
à la base, le premier auteur les disant pectinées, Gagnepain
(Fl. Indochine, VI, p. 214) dit qu’il y a 3 côtes ; sur la présente
plante, il y en a 2, entières.
295. D. fimbriatum Hook. var. oculata Hook. — Annam : Dalat
(Grillet, n° 48, f. 126, 1957).
N’avait pas encore été signalé en Annam.
264. D. hemimelanoglossum Guillaum. — Annam : Dalat : forêt
dense humide, 1.200 m. (Grillet, n° 273, f. 126, 1957).
N’avait encore été trouvé qu’une fois, précisément à Dalat.
171. D. Pierardii Roxb. — Laos : bande de forêt dense en bordure
de la Nam Hang et du village de Tho bok, au Km. 90 de la route
Vientiane-Paksane (Tixier Dendrobium 6a, f. 137, 1955, donné
par Eichhorn). Pédicelles verts, fleurs blanches à peine rosées,
partie inférieure du labelle et éperon roses.
Annam : Nha trang : Suoi Giao, piste Yersin du Hon ba, forêt
mi-dense de feuillus (n° 290 / Sig., f. 227, 1956, Mme de Sigaldi
leg.) ; Laos : région de Ban Kenn (n° 309 / Sig., f. 12, 1957,
Rulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 4, 1957.
23
— 346 —
Tixier leg.). Pédicelles rouges, fleurs blanches à peine rosées,
labelle jaune primevère pâle sauf la base et l’éperon roses.
— form. — Annam : Dalat ( C.R.S.T. , de Sigaldi, f. 149, 1955).
au Sud de Dalat : vallée de Prenn, 1.200-1.500 m. (Grillet,
n° 185, f. 201, 1956).
Fleurs sans trace de rouge comme celles signalées en 1954
provenant de Dalat et de Prenn (cfr. Bull. Mus., 2e sér., XXVI,
p. 540).
296. Bulbophyllum macranthum Lindl. — Annam : près de Nha
trang : Piste Yersin : après la plantation de Suoi Giao (de Sigaldi,
n° 311 / Sig,. f. 165, 1957, Mme de Sigaldi leg.).
Fleur solitaire à très bonne odeur d’œillet, sépale supérieur (en
fait en bas) blanc fortement marbré de pourpre et rayé de rose,
sépales latéraux (en fait en haut) assez longuement soudés à
la base, blancs à moitié externe fortement ponctuée de rose et
rayés de jaune, moitié interne jaune pâle rayée de jaune et à extré¬
mité pourpre, pétales réfléchis en arrière, roses à la base, blan¬
châtres au sommet, abondamment tachés de pourpre et rayés
de rose, labelle en haut, articulé, pourpre foncé.
Espèce de la Péninsule malaise pas encore signalée en Indochine.
139. Doritis pülcherrima Lindl. — Annam : Dalat (Grillet 327,
f. 199, 1957).
Feuilles violacées en dessous, labelle entièrement violet foncé.
297. Taeniophyllum Exuperei Guillaum. sp. nov.
Acaulis, radicibus usque ad 10 cm. longis, complanatis, usque ad
0,5 cm. latis, valde adherentibus, atro viridibus. Inflorescentia 5 cm. Ion ga,
h-flora, erecta , grisea, hirsuta, vaginibus 3, lanceolatis, 2 mm. longis,
papyraceis, bracteis alternis similibus, pedicello cam ovario 3 mm. Ion go.
griseo hirsuto, sepalis albis, liberis, ovatis , 6 mm. longis, leviter concavis,
dorso sparse hirsutis, intus glabris, petalis similibus, labello calceolari,
lobis lateralibus subtrapezoidcis, ereclis, 4 mm. longis, albis, longitudi -
naliter brunneo lineatis, anteriore recurvo, albo, linguiformi, 3 mm. longo,
apice minute emarginato, callo absinde piloso, columna alba, brunneo
lineala, operculo ovato, antice breviter acuto, polliniis 2, globosis, caudiculo
anguste lineari, retinaculo minuto.
Annam : Dalat : Pongour (Frère Exupf.rk 70 / EP, 20-iv-1957,
f. 183, 1957).
Appartient à la § Brachyanthera Schltr. et se rapproche surtout
de T. annuliferum Carr.
Aucun Taeniophyllum n’est mentionné dans la Flore de V Indo¬
chine bien que le genre soit abondant dans la Péninsule malaise
car le T. rubrum Ridl. a été trouvé dans l’île de Koh Samui dans
le Siam péninsulaire.
— 347 —
298. Microstylis biloba Lindl. in Wall. — Annam : région de Dalat :
vallée de Prenn, 1.200-1.500 m., forêt dense très ombragée et
très humide, floraison en mai-juin (Grillet, n° 160, f. 201, 1956).
Feuilles vertes à nervures rougeâtres, fleurs vert réséda un peu
teinté de rose, passant ensuite au rose.
N’avait été signalé en Annam que près de Nha trang.
299. Eria Poilanei Gagnep. — Annam : région de Dalat : piste de
Fyan (Tixier, n° 16, f. 206, 1957).
N’avait encore été signalée qu’au Cambodge.
275. E. subaliena Gagnep. — Annam : Dalat : Hauts-plateaux,
1.500 m. ( C.R.S.T. , n° 6 /SM. 156, 1953).
300. Ascochilus ? pusillus Guillaum. sp. nov.
Humilis, vix 1 cm. alta ; joliis circa 5, distichis, auguste lanceolatis
(1 cm. X 0,4 cm.), basi amplectantibus, apice acutis, crassis, subtus
acute carinatis, supra triangulare depressis. I nflorcscentia caulis basi
nascens vaginas terebrans, scapo erecto, 2 cm. longo, valde gracili sed ad
apicern ampliato, subumbellato , floribus haud caetaneis, bracteis trian-
gularibus, roseis pedicello 4 mm. longo, sepalis aurantiacis, impari
ovato lanceolato (3 mm. X 1 mm.), 3-neroio, lateralibus aequilongis,
oblique latioribus (2 mm.), sub 5-neroii.s, petalis aurantiacis, linearibus
(3 mm. X 1 mm.), labello pendulo calcare truncate saccato, haud longi-
tudinaliter parlito sed fundi facie anteriore costato et brunneo piloso,
albo, brunneo marmorato, lamina 3-loba, alba, intus lanuginosa, extra
glabra, lobis lateralibus truncatis, erectis, medio triangulari, incurvo,
basi Unguia transversali , intense aurantiaca minuto, columna breoiter
in pedem complanata, polliniis 2, ovatis, in retinaculo sessilibus.
Laos : Vien Tiane (Tixier, n° 5, f. 203, 1955).
256. Cirrhopetalum Eberhardtii Gagnep. — Annam : Dalat ( C.R.S.T .
Cirrhopetalum, n° 1, f. 158, 1954).
301. C. refractum Zoll. — Annam : piste de Fyan (Tixier, n° 15,
f. 206, 1957).
Répandu de l’Himalaya à Java, pas encore signalé en Indochine ;
remarquable par son inflorescence en grappe et non en ombelle.
126. Aerides falcatum ■ Lindl. var. Maurandii Guillaum. — Annam :
Dalat (Grillet, 270, f. 246, 1956).
302. Paphiopedium villosum Kerk. var. annamense Hort. —
Annam : région de Danhit, 1.800 m., forêts de feuillus très ombra¬
gées, et très humides (Grillet, 86, f. 225, 1956).
Le lieu de découverte de cette variété par Micholitz n’avait
pas été précisé.
— 348 —
303. Phajus longicornu Guillaum. sp. nov.
Herba 0 m. 50 alta, pseudobulbis 4-6 cm. altis, 2,5 cm. X 2 cm. latis,
conicis, sat elongatis, foliorum vaginibus obtectis ; foliis lanceolatis
(30 cm. X 10 cm.), apice acuminatis, basi in petiolum attenuatis, 1-nervi.is,
petiolo 25 cm. longo, supra valde concavo, subtus acute Z-costato. lnflo-
rescentia 30 cm. longa, dimidio superiore florifera, vaginibus lanceolatis,
circa 4 cm. longis, bracteis 3 cm. longis, acuminatis, floribus 11 cm.
latis, sepalis petalisque albis, lanceolatis, valde aculis, 1 -nervi. is, sepalis
lateralibus leviter longioribus (5 cm.), superiore leviter latiore (1,3 cm.),
labello 5 cm. longo, calcare anguste conico, 2 cm. longo, levissime incurvo,
disco ovalo-trangulari, 3,5 cm. longo, indistincte lobato, apice rotundato
vel aliquando apiculato, albo dense roseo lineato, medio longitudinaliter
luteo, columna 2 cm. longa, anteriore parte intense rosea, apice dilatata
et alba, anthera cordata, pollinis 8, 4 -nis, valde compressis, glandula 1,
conica, ovario pedicello aequilongo.
Annam : région de Dalat : près des chutes de Gougah et à Man-
line ( C.R.S.T. , n° 211 / Sig, f. 138, 1955) ; a fleuri dans les serres
du Muséum en juin 1957.
Seul le P. W allichii Lindl. in Wall, avait été signalé en Indo¬
chine, la présente espèce en diffère par ses pseudobulbes beaucoup
moins larges et plus allongés, son inflorescence ne dépassant pas
les feuilles, son labelle plus petit mais à éperon plus long et
plus grêle et le coloris est bien différent.
— 349 —
Pterochloris (Graminées), genre nouveau de Madagascar.
Par Aimée Camus.
Pterochloris A. Camus, gen. nov. — Chloris Swartz subgen. Ptero¬
chloris A. Camus in Bull. Soc. bot. Fr., 97 (1950), 227.
Herba perennis ( ?), gracilis, basi rainosa. Culmi prostrati, longe repentes.
Foliorum vaginae compressae, carinatae. Laminae planae, plicatae. Spicae 1-2
(3-4), graciles; spiculae sessiles, solitariae, lateralfter compressae, 2-florae,
inf. §, sup. o vel vacua. Glumae inaequales, persistentes, carinatae, inj.
parva, angusta, 1 -nervia, sup. longior, lanceolata, 1-3-nervia. Fl. inf. $ :
callus parvus, breviter barbatus ; glumella late obovata, apice truncata, mem-
branacea, superne demum late alata, scariosa, 5 (-7-) nervia, basi 3 -nervia :
arista capillaris, erecto-patula, elongata; palea angusta, 2 -nervia. Stigmata
elongata, exserta. Fl. sup. ^ vel sterilis : glumella parva, obovata, superne
anguste alata, breve aristata. Rachilla supra glumas articulata.
Plante assez grêle, dressée ou plus souvent couchée, souvent
rameuse et feuillée à la base. Gaines foliaires comprimées-carénées.
Limbe linéaire, à base arrondi, obtus au sommet, parfois plié sur
la nervure médiane. Grappes spieiformes 1-2 (parfois 3-4), grêles,
portant 2 rangs d’épillets biflores, à fleur inférieure $, la supérieure $
ou vide 1. Glumes inégales, la supérieure nettement plus longue,
un peu mucronée, au sommet. Fleur inférieure 7 : callus court,
mais manifeste, muni de poils blancs; glumelle d’abord envelop¬
pante, puis la partie supérieure devenant largement ailée, à aile
membraneuse, presque searieuse, accrescente, s’étalant à maturité,
un peu bilobée au sommet, à lobes tronqués, à 2 nervures latérales
vertes, s’éloignant du bord dès la base, se courbant vers la nervure
médiane en émettant vers le milieu ou au-dessus un court rameau
vers le dehors, rugueuse ou même verruqueuse vers la base ; arête
dressée-étalée, un peu divergente, capillaire, insérée vers le 1/3 supé¬
rieur de la glumelle ; paléa plus courte que la glumelle, étroite.
2-nervée. Fleur supérieure $ ou vide 1 : glumelle obovale, plus ou
moins aplatie dorsalement, un peu ailée au sommet, à arête réduite,
dressée-étalée, ressemblant à celle de la fleur inférieure, mais plus
courte ; paléa étroite, 2-nervée. — Rachéole articulée au-dessus des
glumes assez persistantes, comme dans le genre Chloris ; articles
peu épais, soyeux entre la glume supérieure et la fleur inférieure,
plus long, très grêle et glabre entre les deux fleurs.
1. Il existe parfois une deuxième fleur rudimentaire.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 4, 1957.
— 350 —
Le genre Pterochloris À. Camus, que nous décrivons ici, d’après
les nombreux échantillons récoltés par le Professeur H. Humbert,
dans ses derniers voyages, diffère du genre Chloris, auquel je l’avais
rattaché comme sous-genre, par la glumelle de sa fleur inférieure £
accrescente, devenant largement ailée au sommet, à 3 nervures
principales, les 2 latérales s’éloignant du bord dès la base, se cour¬
bant vers la nervure médiane carénale en émettant dans la partie
supérieure, un court rameau vers le dehors ; parfois même existe
une seconde nerville, encore plus réduite. La glumelle est donc
3-nervée à la base et 5 (parfois 7-)nervée vers le sommet. Cette
glumelle est aussi pustuleuse vers la base, caractère qui ne semble
pas exister dans le genre Chloris.
Le genre Pterochloris est monotype, la seule espèce connue actuelle¬
ment est le Pterochloris Humbertiana A. Camus ; Chloris Ilum-
bertiana A. Camus in Bull. Soc. Bot. Fr., 91 (1944), 63. Ce Pterochloris
existe dans l’herbier du Muséum, provenant des stations suivantes :
Madagascar, Sud : bassin de réception de la Mananara, affluent
du Mandrare, col d’Ambato et pentes orientales du Yohipaly,
ait. 400 m.,. Humbert 14.150, type ; basse vallée de la Mananara,
affluent du Mandrare, ait. 20-150 m., Humbert et Capuron 29.186 ;
vallée moyenne du Mandrare, près d’Anadabolava, ait. 200-250 m.,
Humbert 12.581 ; environs d’Anapandrandava, entre Bekily et
Tsivory, Seyrig809, p.p. ; environs d’Antanimoro (Androy), 30-35 km.
au N. vers Ambia, ait. 200-500 m., Humbert et Capuron 28.805,
28.841 ; d’Ampanihy à l’embouchure de la Menarandra (extrême S.),
ait. 200 m., Humbert et Capuron 29.347 ; cap Sainte-Marie et ses
abords, rocailles calcaires, ait. 1-150 m., Humbert et Capuron 29.264.
On trouve ce Pterochloris dans le bush xérophile sur terrains cris¬
tallins, sur les murs en pierres sèches, les rocailles calcaires à basse
altitude.
— 351 —
Quelques espèces nouvelles de Madagascar
Monimiaceae et Annonaceae.
Par A. Cavaco.
1. — MONIMIACEAE
En révisant le genre Tambourissa Sonn. pour le fascicule des
Monimiacées qui doit paraître dans la « Flore de Madagascar »,
j’ai trouvé dans le dossier du Tambourissa Thouvenotii P. Danguy
3 échantillons récoltés par le Professeur Humbert au sud-est du
Mandrare, vers 1.000-1.400 m. d’altitude, qui présentaient des feuilles
semblables à celles de certains Uapaca (Euphorbiacées) et des inflo¬
rescences racémiformes laxiflores à pédicelles longs, pendants,
dépourvus de bractées. Ces caractères suffisent pour distinguer
aisément ces 3 échantillons, qui constituent une bonne espèce nou¬
velle, du T. Thouvenotii qui en est affine.
Tambourissa uapaicifolia Cavaco, sp. nov.
Arbor. Folia opposita, obovato-oblonga, 10,5-15,5 cm. longa, 5-8,2 cm.
lata, petiolata, petiolo 10-18 mm. longo, apice rotundata, basi cuneata, coria-
cea, nervis venisque subtus manifeste prominentibus supra immersis ; juniores
utrinque dense villosa, adulta ad nervos venasque pilosa ceterum glabra.
Flores masculi caulini in inflorescentia racemosa dispositi; inflorescen-
tiae 4-6 cm. longae, 8-florae, pedunculo piloso, pedicellis 17 mm. longis
pilosis, flavescentibus ; bracteae 0 ; receplaculum depresso-globosum, tomento-
sum demum in lobos k-valvalos fissum ; slamina numerosissima. Flores
feminei et fructus non visi.
Domaine du Centre : bassin supérieur du Mandrare (Sud-Est),
col et sommet de Marosoui, forêt sur latérite de gneiss, ait. 1.000-
1.400 m., Humbert 6604 (holotype, P).
2. — ANNONACEAE
Xylopia Danguyella Ghesq., nomen nudum, mss. in Herb., ex
Cavaco et Keraudren.
Arbor ; ramuli novelli dense tomentosi. Foliorum petiolus 3-5 mm. Ion gus ;
lamina coriacea, supra glabra, subtus parce pilosula, nervo medio piloso,
lanceolata, 7-12 cm. longa, 2,5-4 cm. lata. Flores axillares solitarii vel
fasciculati ; pedunculus 8-12 mm. longus, iomentosus ; calyx cupularis
extra velutinus, 7-8 mm. diam., lobis 3; petala lanceolata, 16-18 mm. longa,
3-5 mm. lata, coriacea, interiora angustiora ; slamina numerosissima
Bulletin du Muséum, 2e série, t, XXIX, n° 4, 1957.
— 352 —
1,5 mm. longa; carpella 4-5; ovaria velutino-tomentosa , 1,5 mm. longa;
Stylus 2 mm. longus , plumatus; carpella matura 6 cm. longa, 2,5 cm. lata.
Est : environs de Périnet, Service Forestier 2630.
Centre : forêt d’Analamazaotra, Louvel 220 ; Thouvenot 94
(Typus).
Ouest : province de Diego-Suarez, forêt d’Ambre, Ursch 245.
Endémique. Noms indigènes : Hazoambo, Fontsimavo.
Cette espèce se rapproche du X. lemurica, mais a les pétales
beaucoup plus larges ; quant aux feuilles elles ne sont pas lancéo¬
lées, mais plutôt ovales-elliptiques.
Popowia ambrensis Cavaco et Keraudren.
Frutex scandens ; ramuli novelli pilosi demum glabrescentes . Foliorum
petiolus 2,5 mm. longus, pilosus ; lamina papyracea, supra glabra, sublus
parce pilosula, oblonga, apice oblusa, basi rotundata. Flores solitarii vel
bini ; sepala ovata, pilosa, 4 mm. longa, 4 mm. lata. Petala exteriora ouata,
9 mm. longa, 8 mm. lata ; interiora ovato-lanceolata, apice acuminata, 4 mm.
longa, 2 mm. lata; stamina r ircit . 12; carpella circit. 6; ovarium pilosum,
0,8 mm. longum ; Stylus circit. 0,2 mm. longus, capitatus.
Centre : Camp d’Ambre, ait. 1.000 m., Perrier 18826. Endémique.
Espèce bien distincte des autres Popowia par son calice foliacé.
(Typus in Herb. Paris.).
Popowia Boivinii Baill. var. brevipedicellata Cavaco et Keraudren,
nov. — A var. Boivinii pedicellis brevioribus (4-8 mm. long.) differt.
Sambirano : Nossi-bé, Perrier 4959 (Typ. var., P) ; Lokobé,
Nossi-bé, Saboureau 4348.
Popowia Gerrardii (Baill.) Ghesq. ex Cavaco et Keraudren var.
microsperma Ghesq. nomen nudum, msc. in Herb. — A var. Gerrar¬
dii fructibus minoribus pedicellis longioribus ( 5 cm. long.) differt.
Ouest : zone côtière de Mananjary, Geay 7360 (Typ. var., P) ;
Baron 5946.
Popowia caesia Diels var. elongata Ghesq. nomen nudum, msc. in
Herb. — A var. caesia foliis longioribus pedicellis longioribus differt.
Est : plateau du Mrangaka, Perrier 15134.
Centre : Mont Tsaratanana, Perrier 15545 (Typ. var., P).
— Var. subacuta Ghesq. nomen nudum msc. in Herb. — A var.
caesia foliis acutatis pedicellis longioribus differt.
Ouest : collines et plateaux calcaires de l’Ankarana, Humbert
18889 (P).
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
353 —
Sur L’INVALIDITÉ DU GENRE ThEELIA SCHLUMB.
SYNONYME DE CHIR1D0TITES DEFL.-RiG.
(SCLÉRITES D'HoLOTIIURIDES FOSSILES).
Par Marthe Deflandre-Rigaud.
Dans un récent travail, Hodson, Harris et Lawson (1956)
emploient à nouveau le nom de genre Tlieelia Schlumberger 1890,
à la suite de Frizzel et Exline dont la Monographie des sclérites
d’Holothuries fossiles (1955), travail de compilation, inaugure une
systématique et un système de nomenclature auxquels je ne puis
souscrire. J’aurai donc à discuter ultérieurement sur divers points,,
mais je crois devoir dès maintenant rectifier une erreur indubitable
afin d’éviter l’instauration d’une synonymie incommode.
Lorsque, en 1950, j’ai publié la diagnose précisant le nom de Chi-
ridotites que j’avais proposé en 1948 pour certains sclérites d’Holo-
thurides fossiles, dans le cadre d’une systématique formelle, je n’ai
pas cru devoir insister sur la synonymie, qui, à mon sens, ne tient
déjà que trop de place dans les publications. Je le regrette car cette
rectification eut été sans doute inutile.
J’ai toutefois ( loc . cit. p. 51) cité Ludwig (1889-1892) et rapporté
son opinion sur Theelia undulata Schlumberger. Si Frizzel et
Exline avaient pris soin de lire le texte si intéressant de Ludwig
sur la Paléontologie des Holothuries, ils auraient alors constaté
que le genre Theelia Schlumberger, étant postérieur au genre
Theelia Ludwig, n’était pas valide et devait être définitivement
écarté de la nomenclature.
Ludwig écrit {loc. cit., p. 445) : « Pour des roulettes un peu plus
grandes, à 6-9 rayons, il (Schlumberger) a créé le genre Theelia.
Mis à part que peu avant j’ai moi-même appliqué le nom de Theelia
(voir remarque, p. 89) à un genre de Dendrochirotes, il me paraît
que le Theelia de Schlumberger n’est pas fondé, parce qu’il ne se
différencie de Chiridota que par le nombre 7-9 de rayons, etc. »
Le genre Theelia Ludwig {loc. cit., p. 89, note infrapaginale)
a été publié en 1889, alors que le nom de Theelia, de Schlumberger,
est de 1890. Il y a donc une erreur de Neave {Nomenclator zoologicus,
1940, Vol. IV, p. 459) qui écrit :
Theelia Schlumberger 1890, Bull. Soc. Géol. France (3), 18, 197,
Echin.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 4, 1957.
354 —
Theelia Ludwig (non Schlumberger 1890), 1891 in Bronn,
Klass. Ordn. Thierreichs, 2 (3), 349. Echin.
au lieu de :
Theelia Ludwig 1889 in Bronn, Klass. Ordn. Thierreichs, 2 (3),
89. Echin.
Theelia Schlumberger (non Ludwig 1889), 1890. Bull. Soc.
Géol. France (3), 18, 197. Echin.
Que, par la suite, Theelia Ludwig 1889 ait été assimilé à Stolinus
Selenlca 1868, ne change rien à l’invalidité de Theelia Schlumb.,
homonyme non équivoque de Theelia Ludw.
Frizzel et Exline écrivent (loc. cit., p. 114) : « Chiridotites
Deflandre-Rigaud est accepté comme valide au point de vue nomen¬
clature, quoique proposé comme « manipule » dans F « ordo mili-
taris ». 11 est toutefois un synonyme non équivoque de Theelia. »
La mise au point précédente, et le rejet définitif du genre Theelia
Schlumberger conduit donc à maintenir Chiridotites Defl.-Rig. pour
toutes les espèces que j’ai énumérées en 1950.
Par voie de conséquence, la famille nouvelle Theeliidae Frizzel
et Exline 1955 prendra le nom de Chiridotitesidae Deflandre-Rigaud
fam. nov. avec le sens que j’avais attribué à la cc Cohors Rotiformi-
dae », Deflandre-Rigaud 1950. Cette famille comprend :
1° les genres Chiridotites Defl.-Rig., Myriotrochites Defl.-Rig. x,
Auricularites Defl.-Rig. et Palaeochiridota Croneis emend. Frizzel
et Exline.
2° à titre provisoire, parce que insuffisamment connus : Micra-
dites Defl.-Rig., Acanthotheelia Frizzel et Exline.
Je rejette formellement de cette famille le genre Protocaudina
Croneis, sclérites disciformes provenant d’animaux de l’ordre des
Elasipodes (Super-ordre des Actinopoda) qu’il est absolument illo¬
gique de classer avec les sclérites rotijormes d’animaux incontesta¬
blement classés dans l’ordre des Synaptides (Super-ordre des Apoda ).
L’interprétation nouvelle du genre Palaeochiridota Croneis repo¬
sant sur le dessin original de Palaeochiridota plummerae donné par
Frizzel et Exline, où l’on voit une jante denticulée me conduit
à admettre ce genre dans les Chiridotitesidae, où je réintègre Auri¬
cularites et Micradites, écartés par Frizzel et Exline, sous le falla¬
cieux prétexte qu’il s’agit — comme je l’avais d’ailleurs moi-même
indiqué — de sclérites de formes larvaires. Cette curieuse opinion
1. Frizzel et Exline ont repris le nom à' Hemisphaeranthos Terquem et Berthe-
lin 1875 pour les sclérites fossiles du type Myriotrochus, groupés par moi dans le mani¬
pule Myriotrochites. Je ne suis pas d’accord avec ces auteurs et je discuterai ultérieure¬
ment ce point de nomenclature. Si l’on abandonne le manipule Myriotrochites, ce ne
peut être, à mon sens, que pour reprendre le genre Slueria Schlumberger 1888, genre
que son auteur avait lui-même placé en synonymie de Myriotrochus en 1890.
355 —
ne me semble même pas devoir être discutée : sa généralisation
conduirait à des résultats inattendus tant en Zoologie, qu’en Paléo¬
zoologie ou en Paléobotanique, résultats que ces auteurs n’ont sans
doute pas prévus !
BIBLIOGRAPHIE
1948. Deflandre (G.) et Deflandre-Rigaud (M.J. La nomenclature
des fragments fossiles (organites ou sclérites) d’invertébrés.
XIIIe Congr. intern. Zool., Paris, C. R., p. 576.
1950. Deflandre-Rigaud (M.). Les sclérites rotiformes des Holothurides
fossiles. Ann. Paléont., 36, pp. 1-45, 110 fig., 1 pl.
1952. — Contribution à la systématique des sclérites d’Holothurides
fossiles. Bull. Inst. Océanogr., n° 1012, pp. 1-12.
1953. • — Classe des Holothurides in J. Piveteau. Traité de Paléontologie,
III, pp. 948-957, 31 fig.
1955. Frizzel (D. L.) et Exline (H.). Monograph of fossil holothurian
sclerites. Bull. 89, Missouri Sch. Min., pp. 1-204, 21 fig., 11 pl.
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from the Oxford Clay of Redclifï near Weymouth (Dorset).
Geol. Mag., 93, pp. 336-344, 25 fig.
1889-1892. Ludwig (H.). Die Seewalzen. Bronn’s Thierreich. IL Echino-
dermata. Leipzig, pp. 1-460, 25 fig., 12 cartes, 17 pl.
1954. Moore (R. C.) et Melville (R. Y.). Proposition au sujet de la
Nomenclature Zoologique. C. R. Congrès Gèol. Int. A Iger, 1952,
fasc. XIX, Alger, pp. 31-32.
1875. Terquem (O.) et Bertiielin (G.). Etude microscopique des marnes
du Lias moyen d’Essey-lès-Nancy. Mém. Soc. Gèol. Fr. (2), X,
pp. 1-126, Ï0 pl.
— 356 —
Contribution a l'étude palêophytologique
DU BASSIN HOUILLER DE SaINT-PeRDOUX
Par A. Loubière.
Le bassin isolé de Saint-Perdoux, décrit par divers géologues,,
est l’une des formations carbonifères disséminées sur le revers
Sud-Ouest de l’ancien Massif Central de l’époque stéphanienne.
Il s’étend dans le département du Lot, depuis Sainte-Colombe
jusqu’à la vallée du Celle, affectant la forme d’une cuvette irrégulière,
allongée, dont le grand axe est orienté du nord-ouest au sud-est ;
sa longueur est de dix kilomètres et sa largeur ne dépasse pas
3.500 mètres dans ses affleurements conservés. Les terrains qui
l’occupent sont constitués, notamment, par des schistes et des grès
avec intercalation de couches de houille minces, rares, discontinues,
à peine exploitables. Suivant Marcel Bertrand, il serait situé sur
le bord de la chaîne hercynienne.
La première mention paléontologique relative à ce bassin, dont
l’âge a été discuté, consiste dans une liste très sommaire de plantes
du terrain houiller de la Peyronie publiée en 1870 par Bleicher 1 ;
elle comprend N evropteris gigantea et quelques autres empreintes
que l’on doit ramener en synonymie les unes à VAnnularia spheno-
phylloides, les autres au Pecopteris Pluckeneti, deux espèces qui se
rencontrent dans toute la série stéphanienne : elles ne sont pas
caractéristiques. Il y a lieu de remarquer que le Nev. gigantea
est un type spécifique particulier à la flore westphalienne et n’a
certainement jamais été rencontré dans le bassin ; la mention qui
en est faite repose, à n’en pas douter, sur une détermination erronée,
de telle sorte qu’il n’y a pas lieu de s’arrêter à cette liste. Les docu¬
ments recueillis par Bleicher à la Peyronie sont donc insuffisants
pour préciser le niveau des couches dont ils proviennent. On sait
que l’association d’un certain nombre d’espèces dominantes, dans
la flore fossile d’un gisement isolé, permet seule de dire, presque
avec certitude, sur quel horizon il convient de le classer.
Ce n’est qu’en 1877 que furent donnés par Grand’Eury, dans sa
Flore carbonifère (p. 530), des renseignements paléophytologiques
un peu complets, et cette fois d’une valeur indiscutable, sur le
bassin houiller de Saint-Perdoux. Dans ce travail, Grand’Eury
indique les couches de Bretonnelle, qui dépendent de ce bassin,
1. Essai de géologie comparée des Pyrénées, du Plateau Central et des Vosges, 1870..
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIX, n° 4, 1957.
— 357
comme renfermant les espèces ci-après : Syringodendron cyclostigma,
Lepidodendron rimosum, Knorria, Lepidophyllum glossopteroides,
Stigmaria ficoides var. minor ; Equisetites Geinitzii, Calamites ramo-
sus, Asterophyllites rigidus, Annularia longifolia, Bruckmannia tuber-
culata ; Sphenophyllum Schlotheimi, Sph. truncatum; Pecopteris den-
tata, Per. erosa, Pec. Pluckeneti ; Caulopteris macrodiscus ; Cordaites,
Artisia, Cordaicarpus. « D’après ces observations trop rapidement
faites sur les lieux en 1871, il m’est difficile, dit l’auteur, de ne
pas reconnaître à Saint-Perdoux les couches les plus profondes
du terrain houiller supérieur. » Ce serait à peu près l’horizon de
la zone végétale de Rive-de-Gier et de celle des Cévennes.
Selon Thevenin 1, l’âge de la formation charbonneuse de Saint-
Perdoux ne serait pas connu avec précision, la flore de la Peyronie
lui paraissant plus récente que celle de Bretonnelle. Les considéra¬
tions que j’ai déjà fait valoir ne permettent guère d’établir les rela¬
tions mutuelles des assises de ces deux localités.
Dans de telles conditions, il était donc particulièrement intéres¬
sant d’explorer au point de vue paléontologique une autre station
du bassin, et de résoudre la question du niveau géologique à lui
attribuer. Au Soulié, les recherches que j’ai faites à plusieurs reprises
dans les anciens travaux d’exploitation m’ont fait découvrir une
flore, comprenant les espèces suivantes :
Annularia stellata Schlotheim, Bruckmannia tuberculata Stern¬
berg, Annularia sphenophylloides Zenker, Asterophyllites rigidus
Sternberg, Ast. longifolius Sternberg, Macrostachia carinata Germar,
Calamites Cisti Brongniart, Calamocladus parallelinervis Grand’Eury,
Cal. penicellifolius Grand’Eury ; Sphenophyllum Schlotheimi Bron¬
gniart • Stigmaria ficoides var. minor Brongniart ; Sphenopteris
(Benaultia) chærophylloides Brongniart, Sph. (Discopteris ) cristata
Brongniart; Pecopteris (Dactylotheca) dentata Brongniart, Pec.
(Asterotheca) abbreviata Brongniart, Pec. ( Asterotheca) truncata
Germar, Pec. (Asterotheca) arborescens Schlotheim, Pec. (Astero¬
theca) Candollei Brongniart, Pec. (Asterotheca) cyathea Schlotheim,
Pec. (Asterotheca) oreopteridia Schlotheim, Pec. (Scolecopteris) poly-
morpha Brongniart, Pec. (Corynepteris) erosa Gutbier, Pec. ( Pty -
chocarpus) unita Brongniart, Pec. pennæformis Brongniart ; Callip-
teridium pteridium Schlotheim, N evropteris flexuosa Sternberg, Pecop¬
teris Pluckeneti Schlotheim, Alethopteris Grandini Brongniart, Dic-
tyopteris nevropteroides Gutbier, Odontopteris Beichiqna Gutbier ;
Cordaites, Cordaicarpus.
Cette flore, prise dans son ensemble, offre une grande ressemblance,
avec celle du Stéphanien inférieur, avec laquelle elle possède en
commun, notamment, et pour ne citer que des types spécifiques
1. Étude géologique de la bordure du Sud-Ouest du Massif Central, 1903.
— 358 —
les plus significatifs : Sphenopteris chærophylloides, Sph. cristata,
deux espèces étroitement alliées, Asterophyllites rigidus, Ast. longi-
folius, Calamocladus parallelinervis, Cal. penicellifolius, Stigmaria
ficoides var. minnr, Dictyopteris nevropteroides, Pecopteris abbreviata,
Pec. dentata, Pec. erosa, Pec. pennæformis, Nevropteris flexuosa,
Sphenophyllum Schlotheimi.
La concordance est trop complète pour qu’on puisse douter de
l’identité de niveau, et d’ailleurs la rareté relative de Y Odontopteris
Reichiana, si fréquent vers le milieu du Stéphanien, l’abondance
des Pecopteris véritables, névroptéroïdes et cyathéoïdes, et la diver¬
sité de leurs formes spécifiques indiquent aussi que la flore du Soulié
correspond bien, comme celle de Bretonnelle, au commencement
de l’époque stéphanienne.
Le bassin houiller de Saint-Perdoux a été, semble-t-il, assez com¬
plètement exploré au point de vue paléophytologique, pour que l’on
puisse tirer de l’examen des espèces qui y ont été observées des
conclusions certaines en ce qui touche le niveau à lui attribuer.
On ne peut donc que maintenir celles que Grand’Eury avait for¬
mulées jadis, en assimilant cette formation charbonneuse au Sté¬
phanien inférieur, dont la zone paléontologique englobe la flore de
l’étage de Rive-de-Gier et celle de l’étage des Cévennes : deux étages
étroitement liés l’un à l’autre à tous les points de vue.
— 359 —
Observations sur l Y présien de Damery et de Ciiavot
(Marne).
Par A. Huilleret.
I. Damery (Marne).
Dans la carrière du Ravin, à Damery, on peut observer, dans la
partie Est de l’exploitation abandonnée, la couche supérieure de
l’Yprésien. Les sables, blancs et roux, deviennent plus grossiers et
plus roux vers le haut. Le contact est marqué par une zone ocracée,
très ferrugineuse, un peu endurcie, renfermant de nombreux débris
d’ossements de Vertébrés en mauvais état. Dans cette même zone,
des restes de coquilles, en amas, évoquent les sables de Chavot et
de la formation analogue du Mont-Bernon. Il semble que, ici, les
couches à Unios et à Térédines ont été détruites par la transgression
lutétienne ; en effet, la couche qui surmonte ces sables est un falun
coquillier, blanc crémeux, à fossiles roulés, avec grains de quartz
irréguliers, noirs et blancs, et galets de silex noirs et dans laquelle
on peut trouver des Térédines à 40 cm. du contact.
Un accident intéressant, découvert grâce aux éboulements, dans
la partie la plus orientale de l’ancien front de taille, modifie sensi¬
blement cet aspect habituel du contact. Le passage des sables ypré-
siens au calcaire lutétien se fait par l’intermédiaire d’une lentille
d’argile grise, homogène, qui s’observe sur une longueur de 6 m.,
d’épaisseur irrégulière atteignant 1 m. Elle donne l’impression d’un
corps étranger intercalé entre les deux formations. Le contact
inférieur est intéressant : le sable devient franchement roux, et,
sur une épaisseur de 1-2 cm., se grésifie et devient brun-noir. Cette
bande gréseuse rappelle l’aspect de l’alios que R. Soyer 1 a décrit
à Andilly (S.-et-O.) et qui surmonte les sables stampiens sous les
argiles à meulières. Elle est suivie d’une couche de gypse fîbro-
lamellaire, très transparent, de 1 cm. d’épaisseur en moyenne.
Le gypse se présente sous la forme de très fines lamelles parallèles
serrées en amas orientés dans toutes les directions. La cristalli¬
sation s’est faite dans l’argile même ; dans le grès, seuls de très fins
cristaux sont visibles ; dans l’argile, à quelques centimètres de la
1. R. Soyer. Sur le contact du Stampien et du Chattien à Andilly (S.-et-O.). Bull.
Mus., t. XVII, 2e série, n° 1, 1945, pp. 77-79.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 4, 1957.
— 360 —
"base, on voit aussi de petits cristaux, dans de minces plages de grains
de sable.
Le gypse est rarement observé dans le Cuisien ; sa présence ici
est un accident qui mérite d’être signalé. On doit penser à une
migration du sulfate de calcium, commun dans les lignites sparna-
ciens (Mont-Bernon en particulier) ayant subi une diffusion per
ascensum ; la couche d’argile a arrêté ce mouvement, s’est saturée
à la base et a permis le développement des cristaux, Il semble que
les sels de fer ont subi une migration analogue mais sont restés
incorporés au sable.
Ajoutons que le passage de l’argile au calcaire grossier s’effectue
sans transition : il n’y a pas de couche de base différenciée.
Teredina personata Lmk., déjà signalée à Damery par A. Tuniot
•en 1895, n’y est pas exceptionnelle, elle y a été trouvée par R. Soyer
et j’en ai trouvé plusieurs exemplaires dont un de presque 3 cm.
de largeur à la coquille. Cette espèce se rencontre également à 1 km.
de Ville-en-Tardenois, vers Reims, non seulement dans le Lutétien
de base, mais aussi dans les sables cuisiens, ce qui ne semble pas
s’être produit à Damery.
II. Chavot (Marne).
Si, de l’Église Saint-Félix (Alt. 161 m.), on s’engage sur le sentier
qui, exactement au sud, escalade la colline en direction de Monthe-
lon, on peut faire les observations suivantes :
A 150 m. de l’Église, on trouve quelques trous, en partie comblés
par des détritus, qui laissent voir un falun coquillier extrêmement
riche en coquilles roulées, toutes brisées, sauf d’innombrables exem¬
plaires de Cyrena antiqua Fer., Cyrena tellinella Desh. et d ’Ostrea
sparnacensis Defr. Ces bancs de coquilles alternent assez régulière¬
ment avec des couches de sables gris-verdâtre. Un banc de 30 cm.
— 361 —
d’épaisseur est presque exclusivement formé de coquilles d’IIuîtres.
Ce falun s’observe sur 2 m. environ. Un peu plus haut, après une
lacune de visibilité, on l’aperçoit à nouveau, mais les coquilles sont
toutes brisées et on ne voit plus de stratification. Ensuite, sur 3 m.
environ, on rencontre des sables gris et roux, sans fossiles. Dans une
petite sablière où ces sables sont exploités, on les voit devenir argi¬
leux, gris-foncé puis bruns et ils se poursuivent par une couche de
lignite de 15 cm. que surmonte la première couche de sable grossier
et roux à Unios et Térédines, avec Cyrena antiqua, Tympanotonus
turris et T. funatus et des plaques squelettiques et dermiques de
Vertébrés en très mauvais état. Les éboulis ne permettent pas une
bonne observation : les couches à Unios, en deux bancs semble-t-il,
s’étendent sur une épaisseur de 2 m. puis ces sables roux sont sur¬
montés de marnes verdâtres, irrégulières et plus haut, de calcaire
blanc, fragmentaire, éboulé.
L’intérêt de cette coupe est de montrer la présence, sous l’Ypré-
sien, d’un Sparnacien caractérisé, mais non ligniteux ou calcaire et
formé de dépôts fluviatiles à faciès saumâtre. La craie s’élève
jusqu’à l’altitude d’environ 160 m. et ces couches se situent environ
6 m. plus haut. On peut évoquer les dépôts d’estuaire auxquels
M. Leriche 1 attribuait les sables à Unios et Térédines et qui auraient
pu être précédés d’une formation analogue dès le Sparnacien.
1. M. Leriche. Sur l’âge des « sables à Unios ef Térédines » des environs d’Épernay
et sur la signification du terme Sparnacien. B.S.G.F. (4), t. IY, 1904, pp. 815-817.
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ABBEVILLE. ' — IMPRIMERIE F. PAILLART. - 25-11-1957.
Tome XXIX
2* Série
OCTOBRE 1957
SOMMAIRE
Pages
Communications :
J. -P. Lehman. L’évolution de la Paléontologie. Leçon inaugurale du cours de
Paléontologie prononcée au Muséum le 14 décembre 1956 . 363
J. Dorst. Étude d’une collection d’oiseaux rapportée du Bassin du Haut Mara-
non, Pérou septentrional . 377
M.-L. Bauchot, R. Bauchot, P. Lubet. Étude de la Faune ichthyologique du
Bassin d’Arcachon . - . 385
A. V ili.iers. Démembrement du genre Cometes Serville. Description des genres
Pseudocometes, Paracometes, Microcometes nov. et de plusieurs espèces nou¬
velles (Col. Cerambycidae Disteniinae) . 407
J.-M. Démangé. Un nouveau Myriapode de Guinée française, Gymnostreptus
madegama n. sp. (Diplopode, Spirostreptidae) . 414
A. Vandel. Sur la position systématique de Leptotrichus (Atlantotrichus N. S. G.)
leptotrichoides (Arcangeli 1942). (Crustacés; Isopodes terrestres) . 418
J. Forest. Une réunion carcinologique à Barcelone . 421
F. R. Fosberg et M. IL Sachet. Plantes récoltées en Micronésie au xixe siècle. 428
Ch. Ginieis. Étude morphologique et anatomique des embryons de quelques
espèces du genre Phoenix . 439
Actes administratifs et distinctions honorifiques . 446
BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1957. — N° 5
422e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
3 octobre 1957
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
COMMUNICATIONS
L'Évolution de la Paléontologie.
Leçon d'ouverture du Cours de Paléontologie
PRONONCÉE AU MUSÉUM LE 14 DÉCEMBRE 1956.
par J. -P. Lehman.
PROFESSEUR
Monsieur le Directeur,
Mesdames,
Mes chers collègues,
Messieurs,
Voici un peu plus de cent ans que la Chaire de Paléontologie du
Muséum a été créée en 1853 pour Alcide d’ORBiGNY, son premier
titulaire. Depuis cette date, six Professeurs : d’ORBiGNY, d’ARCHiAC,
Lartet, Gaudry, Boule, M. Arambourg 1 s’y sont succédé ; les
noms de ces illustres prédécesseurs rendent le nouveau titulaire à
la fois modeste et orgueilleux ; j’éprouve évidemment un sentiment
d’humilité à me comparer à ces savants mais, par ailleurs, je ferai
probablement preuve de prétention en défendant avec un certain
chauvinisme la cause de la recherche paléontologique, ayant l’excuse
1. D’Orbigny 1802-1857; D’Archiac 1802-1869; Lartet 1801-1871; Gaudry
1827-1908; Boule 1861-1942.
D’Orbigny fut professeur au Muséum de 1853 à 1857 ; D’Archiac de 1861 à 1869 ;
Lartet de 1869 à 1871 ; Gaudry de 1872 à 1902 ; Boule de 1903 à 1936.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIX, n° 5, 1957.
24
— 364 —
de devoir maintenir au Muséum une tradition scientifique élevée et
digne de la Paléontologie française. Je voudrais tout d’abord remer¬
cier l’Assemblée des Professeurs du Muséum et l’Académie des
Sciences qui ont mis en moi leur confiance en souhaitant me voir
nommer Professeur de Paléontologie ; bien que ne faisant pas partie
des cadres du Muséum, vous m’avez fait, mes chers collègues, l’hon¬
neur de m’y appeler ; par là même vous avez fait preuve d’une
grande indépendance d’esprit. J’espère être digne de votre choix.
S’il est vrai que je n’ai pas appartenu au personnel du Muséum
jusqu’à l’année dernière, l’influence du Muséum a, en tout cas, été
déterminante pour ma vocation scientifique ; encore étudiant, j’avais
été profondément frappé par les reconstitutions d’encéphales de
Poissons fossiles publiées dans le Manuel de Paléontologie de Mar¬
cellin Boule, ancien Professeur au Muséum, et de M. Jean Pive-
teau, son élève et mon maître. Ayant à passer environ un an en
Scandinavie, j’en profitai pour aller travailler chez le savant qui a
surtout développé les travaux d’ichthyologie fossile, mon ami et
mon maître E. Stensiô. J’arrivai donc dans ce Laboratoire de
Stockholm encore tout jeune — j’avais 22 ans — et je fus immé¬
diatement séduit par son atmosphère : jusqu’alors j’avais travaillé
seul à ma licence sans contact direct avec les laboratoires — sauf
les heures de travaux pratiques — ; tout à coup je voyais mettre
brusquement à ma disposition tous les moyens de la recherche la
plus moderne et je pouvais utiliser un personnel de préparateurs
compétents ; quelle révélation extraordinaire ! de plus les conseils
des autres chercheurs 1 m’initiaient à l’observation minutieuse ;
mon esprit critique s’ouvrait au doute et m’enseignait à me défier
des résultats supposés acquis par d’autres chercheurs si grands
fussent-ils ; j’avais comme camarades des scientifiques qui ne dédai¬
gnaient pas, malgré une culture très large, de se consacrer entière¬
ment à l’étude de groupes dont j’avais parfois à peine entendu
parler ; il régnait aussi dans le laboratoire de M. Stensiô une atmos¬
phère de compréhension internationale, un peu tour de Babel peut-
être parfois, mais si réconfortante à une époque ou l’hitlérisme
s’apprêtait à ravager l’Europe ; c’est donc au Naturhistoriska
Riksmuseet de Stockholm — l’équivalent Suédois de notre Muséum
d’Histoire Naturelle — , à ce Riksmuseet où j’ai passé à diverses
reprises plus de six ans, que je dois une part essentielle de ma for¬
mation scientifique.
Mais, malgré mes longs séjours à l’étranger, je reste profondé¬
ment attaché à l’Université française ; plus jeune j’avais un peu
tendance à ne voir dans la clarté française qu’un formalisme agréable,
mais peu efficace ; aujourd’hui, je suis au contraire persuadé des
1. Essentiellement MM. Brotzen, Jarvik, Sâve-Sôderbergh.
— 365
qualités d’un enseignement qui place au premier plan de ses préoc¬
cupations l’esprit rationaliste, la rigueur logique de l’exposition, la
précision des termes. Je dois en particulier beaucoup à l’exemple de
mon maître M. Jean Piveteau sous la direction duquel j’ai travaillé
de nombreuses années à la Sorbonne. Tout en poursuivant mes
travaux scientifiques, j’ai donc enseigné soit au lycée de Nice, soit
à la Sorbonne et je continue d’ailleurs à y être chargé d’un cours.
Je crois qu’il est nécessaire pour un chercheur de maintenir un
contact étroit avec les jeunes, contact qui est aussi profitable pour
les deux parties ; je suis donc heureux de voir que, grâce au nouveau
certificat de Paléontologie, le Muséum va pouvoir accueillir des
jeunes chercheurs et que nous aurons bientôt en France une cohorte
assez nombreuses de paléontologistes de Vertébrés.
Grâce à ce nouvel apport de chercheurs, les collections si riches
de la Galerie de Paléontologie vont pouvoir être minutieusement
réétudiées, reclassées et cataloguées. Il me semble, en effet, que les
collections de fossiles ne sont pas faites pour rester en tiroir mais
pour être observées et que l’on n’a vraiment le respect de la collec¬
tion qu’à condition qu’après récolte le fossile fasse l’objet d’une
étude précise. Mais peut-être pourrait-on craindre des déprédations ?
Je répondrai seulement à cette objection que quiconque a collecté
des fossiles lui-même sous le soleil d’Afrique, par exemple, sait trop
bien qu’il s’agit d’un travail qui mérite le respect et ne peut traiter
les pièces qui lui sont confiées qu’avec une extrême prudence.
Je désirerais maintenant rendre hommage à mon prédécesseur,
M. le Professeur Arambourg. L’œuvre de M. Arambourg est trop
diverse pour être facilement résumée b Naturaliste de terrain,
M. Arambourg a fait de très nombreuses missions en Europe, en
Afrique et en Asie, notamment en Macédoine, en Algérie, au Maroc,
au Sahara, en Abyssinie, au Liban, en Syrie, en Perse etc... Cer¬
taines parmi ces missions ont été accomplies dans des conditions
difficiles, telle celle de l’année dernière à Palikao à propos de laquelle
on évoque A. Gaudry fouillant en Grèce et se demandant pour¬
quoi, dans des temps troublés, la présence de soldats était néces¬
saire pour protéger un naturaliste. Ces qualités d’endurance et de
ténacité qu’exigent du savant les fouilles dans des conditions souvent
dangereuses se sont aussi révélées dans la magnifique conduite mili¬
taire de M. Arambourg au cours des deux guerres mondiales. Au
cours de ses missions, M. Arambourg a collecté de splendides
collections qui enrichissent notre galerie. Les travaux scientifiques
de M. Arambourg ont essentiellement porté sur les Poissons fos-
1. Voir : Notice sur les Travaux Scientifiques de M. Camille Arambourg, Paris 1936.
Supplément à la Notice sur les Travaux Scientifiques de M. Camille Arambourg,
Paris 1954 — Deuxième Supplément à la Notice sur les Travaux Scientifiques de
M. Camille Arambourg, Paris 1956.
— 366 —
siles et sur la paléontologie des Vertébrés tertiaires et quaternaires.
Ses études sur les Poissons fossiles concernent surtout les Poissons
du Miocène supérieur de Sicile et du département d’Oran, les Pois¬
sons du Lias supérieur de la France, les Poissons du Crétacé moyen
du Gabon, les Poissons quaternaires du Tibesti, les Poissons fossiles
de Perse, les Poissons des phosphates du Maroc et ceux du Crétacé
de ce même pays. M. Arambourg est sans conteste le meilleur con¬
naisseur des faunes de Poissons tertiaires, faunes auxquelles se sont
consacrés très peu de spécialistes. Ses études l’ont amené à discuter
le problème de l’origine des Téléostéens. C. Arambourg fut un des
premiers à admettre l’origine polyphylétique des Téléostéens et à
comprendre que le genre Leptolepis était vraisemblablement à
l’origine des Clupéidés. On doit donc voir dans ses monographies
plus que des descriptions utiles : ce sont des ouvrages qui abondent
en considérations générales d’ordre phylogénique et biogéographique
et qui d’ailleurs font autorité.
La partie de l’œuvre de M. Arambourg consacrée aux Mammi¬
fères est plus célèbre en raison, notamment, des fouilles poursuivies
par lui à Palikao avec mon ami M. Hoffstetter ; ces recherches
ont abouti à la découverte, parmi une faune de Mammifères vieille
d’environ 450.000 ans, de trois mandibules et d’un pariétal droit
du premier Pithécanthropien africain, Y Atlanthropus ; ces ossements
étaient associés à un matériel d’outils typologiquement acheuléens.
L’importance de Y Atlanthropus ne nous autorise pas à oublier les
travaux plus anciens de M. Arambourg qui ont trait à la faune
du Pontien de Salonique, aux Mammifères miocènes de l’Afrique
orientale, aux Mammifères quaternaires d’Afrique du Nord, aux
Proboscidiens et aux Hippopotames d’Afrique etc... L’Afrique a
toujours été pour M. Arambourg un domaine de travail apprécié ;
son œuvre scientifique s’intégre avec honneur dans l’œuvre civi¬
lisatrice de la France dans cette partie du monde. Elle continue
d’ailleurs ; n’était-il pas, il y a à peine quelques semaines, au travail
en Algérie ? Je souhaite, ainsi que mes collaborateurs, le voir pour¬
suivre encore longtemps ses travaux parmi nous dans ce Labora¬
toire du Muséum si riche de souvenirs.
Je vais chercher maintenant, dans la suite de cet exposé, à définir
les caractéristiques de la Paléontologie, à dégager les grands traits
de son développement et de ses perspectives actuelles.
Intimement liée aux autres disciplines biologiques plus qu’à la
Géologie, la Paléontologie a pour but de nous faire connaître l’his¬
toire de la vie ; c’est donc une science historique dont les pièces sont
presque exclusivement les fossiles. Science descriptive, elle est fondée
sur l’observation, l’expérimentation n’y jouant, pour ainsi dire
aucun rôle : on peut évidemment chercher à comprendre, d’après
des modèles, comment nageaient certains Poissons fossiles aujour-
— 367 —
d’hui disparus 1 2 ou comment volaient les Ptérosaures 2 ; on peut
étudier les problèmes de la locomotion chez les Stégocéphales par
comparaison avec les Batraciens actuels ou encore expérimenter sur
les traces d’invertébrés actuels 3 ; ce ne sont là que des cas d’une-
portée très limitée. L’observation en Paléontologie, cependant, est
souvent particulièrement complexe : 1° en général pour les petite
fossiles surtout l’observation doit être répétée et dans des condi¬
tions un peu différentes (lumière, grossissement) ; toute observation
doit être à plusieurs reprises minutieusement contrôlée ; 2° on
n’observe réellement bien que les caractères vers lesquels l’atten¬
tion se porte à priori. Par exemple, Agassiz, le fondateur de la
Paléoichthyologie négligeait systématiquement l’observation de la
tête des Poissons fossiles qu’il jugeait décevante ; même si les appa
reils optiques, en général alors insuffisants, justifiaient à l’époque,
dans une certaine mesure, la réserve d’AcAssiz, il est cependant
certain que, dès le xixe siècle, on aurait pu pousser beaucoup plus
loin l’observation paléoichthyologique ; malgré quelques beaux tra¬
vaux de la fin du xixe siècle, tels ceux de Traquair et de Wood-
ward, une sorte d’interdit détournait alors l’observateur de ce
domaine. L’observation est donc à certains égards un processus
subjectif. Il en résulte qu’il est nécessaire de réviser les descrip¬
tions des anciens auteurs qui n’observaient pas leurs spécimens avec
des conceptions d’anatomie comparée identiques aux nôtres. On
peut, dans le même sens, lutter en quelque sorte contre sa propre
subjectivité en réobservant les fossiles, mais à long intervalle de
temps, de façon à oublier l’attitude mentale qui présidait à la pre¬
mière observation. Le dessin est une excellente arme dont dispose
le paléontologue pour s’astreindre à une certaine objectivité ; le
dessin fait d’après photographie oblige l’esprit à observer les spéci¬
mens dans tous leurs détails et en proportion exacte ; s’il peut être
recopié par des artistes, il doit être originellement l’œuvre du paléon¬
tologiste. D’une façon générale, d’ailleurs, on peut dire qu’encore
aujourd’hui le dessin est trop négligé dans la plupart des travaux
de Paléontologie ; or on ne sait pas a priori si un détail anatomique
semblant actuellement sans importance ne pourra être interprété
ultérieurement de façon intéressante pour l’anatomiste 4. Toutefois
1. Voir : GrovE (A. -J.) et Newell (G. E.) 1936. A mechanical investigation into the
effectuai action of the caudal fin of somc aquatic Chordates. Ann. a. Mag. Nat. Hist.,
série 10, vol. 17, 1939. — The relation of the tail form in Cyclostomes and Fishes to
spécifie gravity. Ibid. vol. 4.
2. Voir : Hankin (E. H.) et Watson (D.M.S.) 1914. On the flights of the Ptero-
dactyls. The Aeronautical Journal, vol. 18.
3. Voir : Lessertisseur (J.) 1955. Les traces fossiles d’activité animale et leur
signification paléobiologique. Mém. Soc. Géol. Fr., n° 74.
4. Par exemple l’anatomiste Allis se fondant sur des considérations anatomiques
avait admis que le myodome postérieur des Poissons (cavité creusée dans la paroi
postorbitaire des Poissons et logeant les muscles droits de l’œil) devait être originelle¬
ment pair. Chez Birgeria mougeoti , Stensiô (1920) et chez Kentuckia, Mlle Rayner
— 368
la distinction observation — expérimentation est parfois difficile :
il est incontestable que le paléontologiste qui dégage de leur gangue
des os, en en prévoyant la forme, pratique dans une certaine mesure
l’expérimentation.
Le travail d’analyse du paléontologue serait stérile s’il n’abou¬
tissait à une synthèse : l’édification de grandes théories est le plus
souvent une synthèse provisoire plus illusoire que vraie, car leur
succès est en général temporaire ; par contre, les reconstitutions
correctes d’organismes disparus représentent des synthèses plus
proches du réel ; ces reconstitutions, certes, peuvent comporter une
part d’hypothèse, mais elles impliquent une critique de la part du
paléontologue comparable à la critique des témoignages familière
à l’historien : le paléontologue doit raisonner anatomiquement pour
juger si les observations qu’il groupe dans sa reconstitution sont
compatibles entre elles et compatibles avec l’anatomie des parties
molles de l’organisme qu’elles impliquent. Il y a là une véritable
conversation avec la nature selon l’expression de Claude Bernard
à propos de la physiologie. Mais le paléontologue ne doit pas criti¬
quer que son propre travail ; il doit aussi être sévère à l’égard des
descriptions antérieures, car en particulier, les genres et les espèces
des paléontologues sont très souvent mal fondés ; l’état souvent
fragmentaire des fossiles, l’organisation scientifique internationale
actuelle rendant fort difficile ou très coûteux l’accès de collections
dispersées dans le monde entier et enfin le plaisir indéniable qu’ont
beaucoup de chercheurs à attacher leur nom à une nouvelle entité
systématique ont eu pour effet de multiplier abusivement le nombre
des espèces ; par contre, l’espèce est en général pour le paléonto¬
logiste une unité systématique plus large que pour le zoologue b
On peut s’étonner qu’étant donné la simplicité relative des
méthodes de la paléontologie, cette science ne se soit véritablement
développée qu’avec Cuvier. Si on peut relever dans L. de Vinci,
Palissy, de Maillet et Buffon etc... quelques vues justes sur
l’existence de coquilles ou d’os fossiles, aucune observation vérita¬
blement systématique ne voit le jour en Paléontologie jusqu’à la
fin du xvme siècle. Comme l’a remarqué Th. Huxley, Nicolas Ste-
non, anatomiste danois qui professait à Florence, est le fondateur de
la méthode paléontologique ; il a montré le premier en 1669 que
les glossopetrae étaient identiques aux dents de requins actuels.
Cette observation impliquait le principe de corrélation des organes ;
de la présence de dents seules, on pouvait déduire que des animaux
(1950) ont observé un myodome effectivement pair. Ces observations portant sur un
Poisson triasique et sur un Poisson carbonifère auraient probablement paru sans
valeur particulière si la théorie d’ALLis n’avait permis de les interpréter.
1. C’est la conséquence de l’insuffisance du matériel qui n’est en général qu’impar-
faitement conservé.
— 369
voisins des Requins avaient existé autrefois et que leur organisation
devait être proche de celle des Requins actuels.
Il semble donc qu’un des principes de la méthode paléontolo-
gique existait dès le xvme siècle mais que l’esprit n’était pas disposé
à l’appliquer.
Ce n’est pas diminuer le mérite de Cuvier que de souligner qu’il
a eu des précurseurs. L’œuvre de Cuvier est trop connue pour
qu’il me paraisse utile d’en parler longuement aujourd’hui. Cuvier,
généralisant la notion de rapports anatomiques, réénonça le prin¬
cipe de la corrélation des organes. Appliquant ce principe à l’étude
des Mammifères fossiles — et notamment à celle de la fameuse
Sarigue Didelphys cuvieri , aujourd’hui conservée dans la Galerie de
Paléontologie du Muséum — , il fonde la Paléontologie anatomique.
On a beaucoup reproché à Cuvier sa théorie des révolutions du
globe ; cependant on doit reconnaître qu’elle s’accordait assez bien
avec les connaissances stratigraphiques de l’époque. Le point de
vue anatomique et le point de vue stratigraphique chez Cuvier
peuvent être d’ailleurs considérés comme un exemple de la tendance
à l’identification comme explication scientifique, tendance mise en
lumière dans les œuvres du philosophe Meyerson : la Paléonto¬
logie stratigraphique recherche l’unité dans l’espace, la Paléonto¬
logie anatomique l’unité dans le temps. D’Orbigny, premier titu¬
laire de la Chaire de Paléontologie du Muséum, développa les idées
de Cuvier en les poussant jusqu’à l’absurde : il admit que la Nature
avait connu vingt-sept créations successives, chacune correspondant
à un étage géologique bien défini et repérable en des points très
éloignés de la surface du globe. Que ces idées aient pu faire progresser
la Stratigraphie est évident mais elles nous apparaissent aujourd’hui
extrêmement dogmatiques quoiqu’on n’oserait affirmer que tous les
stratigraphes soient de nos jours détachés de conceptions aussi
schématiques. Pour d’ORBiGNY chaque extinction aurait corres¬
pondu à un cataclysme et serait en rapport avec la formation de
nouvelles chaînes de montagnes ; à chaque étage apparaîtrait une
nouvelle faune totalement renouvelée : d’ORBiGNY d’ailleurs à ce
sujet niait l’observation ; il n’hésitait pas à affirmer que si des
formes apparemment identiques étaient présentes dans des étages
différents, on devrait les considérer comme distinctes, car cela vou¬
drait dire que l’on n’aurait pas su observer leurs différences. Ces
idées furent en général assez mal accueillies par les géologues alle¬
mands et en particulier par Quenstedt lequel trouvait que la stra¬
tigraphie du Wurtemberg s’accordait mal avec les généralisations
de d’ORBiGNY. D’Orbigny prit fort mal les objections de Quenstedt
qu’il accusa d’esprit de système. Que les conceptions théoriques de
d’ORBiGNY aient été erronées ne doit pas nous permettre d’oublier
la valeur considérable de son œuvre véritablement gigantesque,
370 —
œuvre de cataloguement et d’échantillonnage poursuivie dans deux
ouvrages principaux : la Paléontologie française — ouvrage de
seize volumes contenant la description de 3.000 espèces — et le
Prodrome de Paléontologie Universelle, catalogue systématique
mais non descriptif des principaux Invertébrés alors connus dans
le monde. D’Orbigny nous apparaît comme un travailleur extrê¬
mement puissant et plein d’enthousiasme : n’avait-il pas voulu
publier une Paléontologie Universelle sur le modèle de sa Paléon¬
tologie Française ? il avait été vexé par les critiques du paléonto¬
logiste allemand Bronn lequel estimait qu’un tel travail dépassait
les forces d’un seul savant. Par son optismime, son absence de
spécialisation, son goût encyclopédique des inventaires méthodiques
à l’échelle mondiale, d’ORBiGNY nous apparaît comme un savant
typique du xixe siècle. Il appartient aussi à ce grand siècle durant
lequel les savants européens se lançaient à la conquête pacifique et
scientifique du Monde. Comme Alexandre de Humboldt, Alcide
d’ORBiGNY a commencé sa carrière de naturaliste par un long voyage
en Amérique du Sud. Durant quelques-unes de ces mêmes années
pendant lesquelles d’ORBiGNY explorait ce continent, Darwin par¬
courait les mers sur le Beagle, préparant ainsi une œuvre qui
devait bouleverser la Paléontologie en modifiant le sens de cette
science.
Comment se fait-il donc que des hommes aussi intellectuellement
honnêtes que d’ORBiGNY ou d’ARCHiAC aient refusé d’être évolu¬
tionnistes ? Je crois que l’on ne peut répondre à une telle question
qu’en essayant de se mettre à leur place et à leur époque. Pour
d’ORBiGNY, il semble résulter d’un Mémoire publié par ce savant
en 1850 que l’évolution devait impliquer un perfectionnement des
organes ; croyant répondre au Lamarckisme, d’ORBiGNY n’a pas
de peine à montrer qu’il y a au cours des temps géologiques des
organes qui n’ont pas évolué ou même ont régressé. D’Archiac,
successeur de d’ORBiGNY rejeta également l’évolutionnisme, mais
d’ARCHiAC — surtout géologue d’ailleurs — critique essentiellement
Darwin pour des raisons éthiques, la vision du monde de Darwin
lui semblant trop pessimiste ; cependant d’ARCHiAC eut le mérite
de traiter de fable l’hypothèse des créations successives ; il reconnut
également, à propos d’ailleurs d’un faux, la mâchoire de Moulin-
Quignon, l’ancienneté géologique de l’Homme, prenant ainsi parti
contre Cuvier qui avait affirmé que l’Homme et le Mammouth
n’avaient pu être contemporains. Lartet, successeur de d’ARCHiAC,
continua à ébranler les dogmes cuviéristes en découvrant pour la
première fois en Europe un Singe fossile le Pliopithecus ; cette
découverte était alors révolutionnaire car Cuvier avait admis que
les Singes avaient dû apparaître comme l’Homme, selon lui, à une
date toute récente. Si l’idée d’Évolution a mis tant de temps à être
— 371 —
admise par les paléontologistes, c’est, à mon sens, en grande partie
parce que le xixe siècle a confondu deux notions, celle d’Évolution
et celle de Progrès. Ces deux notions ne sont pas corrélatives ;
aujourd’hui certains biologistes tels que J. Huxley 1 admettent que
l’Évolution est progressive, mais d’autres, tels Haldane 3 et Sàve-
Sôderbergh 1 2 3, ne le pensent pas. Pour Sàve-Sôderbergh en parti¬
culier la lignée mammalienne n’est qu’un rameau latéral des Rep¬
tiles et considérer l’Homme comme le couronnement de l’Évolution
n’est qu’un anthropomorphisme. Quoi qu’il en soit, il est clair que
la notion même de progrès est très subjective ; on peut comprendre
pourquoi les paléontologistes du xixe siècle, en France avant 1870,
rejetaient en général des théories qui devaient leur paraître plus
philosophiques que positives. De plus, la plupart des évolutionnistes
faisaient appel dans leur argumentation, avant Darwin, à des faits
non paléontologiques ; Darwin lui-même, d’ailleurs, regrettait que
le témoignage de la Paléontologie n’apportât pas à son époque des
preuves suffisantes en faveur du transformisme ; il considérait comme
spéculatif l’établissement de généalogies et modéra l’ardeur phylo¬
génique de Haeckel. Ce furent, ainsi que l’a écrit Th. Huxley,
essentiellement les travaux d’Albert Gaudhy, de Cope et de Marsh
qui apportèrent des preuves paléontologiques nettes à la théorie de
l’Évolution. Il est curieux d’ailleurs qu’un aussi grand naturaliste
que Gaudry, le fondateur de la Galerie de Paléontologie du Muséum,
ne soit pas plus connu du public. L’œuvre de Gaudhy reflète l’opti¬
misme de la fin du xixe siècle : on pense alors, sinon avoir achevé
la science, du moins avoir compris le monde et en particulier la vie
dans ses grandes lignes. On applique sans scrupule les conceptions
mécanistes de la Physique à la Biologie et l’on cherche à définir les
lois de l’Évolution, l’Évolution apparaissant en quelque sorte comme
une force telle que la pesanteur ; que la vie, en raison notamment
de la complexité physico-chimique du cytoplasma puisse avoir des
caractères spéciaux et exiger des méthodes d’études particulières
est une idée suspecte à l’esprit scientiste de cette époque. Gaudry
lui-même n’hésitait pas à définir des lois qu’il voulait être générales.
Il affirmait ainsi que le Secondaire aurait vu l’éclosion de la plu¬
part des genres actuels et le Tertiaire celle des espèces actuelles ;
de même, selon Gaudry, les premiers animaux étaient mieux pro¬
tégés et moins attaqués que leurs descendants ; enfin l’Évolution
des animaux supérieurs serait moins rapide que celle des animaux
inférieurs ; il est évident que ces propositions sont inexactes. Mais
de plus le point de vue transformiste n’est pas le même à la fin
1. Huxley (J.) 1942. Evolution the modem synthesis.
2. Haldane (J.B.S.) 1932. The causes of Evolution.
3. Sâve-Sôderbergh (G.) 1934. Some points of view concerning the évolution of
the Vertebrates and the classification of this group. Arkiv for Zoologi , vol. 26, n° 17.
372
du xixe siècle et actuellement : le concept d’Évolution se confondait
alors avec celui de progrès continu : les lignées phylogéniques sont
rectilignes, orthogénétiques, telle celle représentant l’Évolution des
Équidés d’après Marsh, et non buissonnantes. Mais avec le muta-
tionisme, les théories évolutionnistes du xixe siècle s’avèrent insuf¬
fisantes ; par ailleurs, les principales lois de l’Évolution se montrent
ne pas avoir de valeur générale quand elles ne sont pas radicalement
fausses comme la loi de récapitulation ; les lignées orthogénétiques,
le monophylétisme ne semblent plus être les seuls processus en jeu.
Les progrès de l’observation détruisent peu à peu les constructions
philosophiques fragiles d’une Paléontologie naissante qui avait été
trop affirmative ; la Paléontologie, à mon avis, durant les deux
premières décennies du xxe siècle est en pleine crise dialec¬
tique.
Quels sont donc les principaux caractères de la Paléozoologie qui
est en train de s’élaborer depuis 1920 environ ? Les techniques de
l’observation se sont affinées ; la découverte des stéréomiscroscopes
due à Greenough peu avant 1900 a joué pour la Paléontologie
des Vertébrés inférieurs un rôle fondamental ; l’emploi de la radio¬
graphie et surtout la méthode des sections sériées ont permis des
progrès considérables ; on n’aurait par exemple jamais pensé au
xixe siècle qu’on aurait pu un jour reconstituer sans hypothèse le
trajet des nerfs crâniens des Poissons cuirassés ; parallèlement les
recherches limitées antérieurement surtout à l’Europe occidentale
et aux États-Unis s’étendent de plus en plus et intéressent le monde
entier. D’où un double enrichissement de notre documentation.
Comme dans toutes les autres sciences d’ailleurs la tendance à la
spécialisation s’accuse, le paléontologiste se limitant à des groupes
plus étroits ; cela est la conséquence normale du progrès des connais¬
sances. En dehors du point de vue anatomique et stratigraphique,
d’autres disciplines ont vu le jour qui introduisent de nouveaux
points de vue : telles la Paléobiologie, la Paléoécologie, la Biostra-
tonomie, la Taphonomie, la Paléontologie biométrique et statis¬
tique. On considère souvent O. Abel comme le fondateur de la
Paléobiologie, mais c’est Gaudry qui le premier, semble-t-il, a pro¬
posé de retracer l’histoire de certaines fonctions vitales, telle la loco¬
motion ou la préhension, chez les êtres disparus. Dans de tels tra¬
vaux, fatalement très délicats, les traces peuvent apporter des
renseignements précieux : l’étude de celles-ci fait l’objet d’une
discipline à part : la Paléoichnologie ; les travaux de Paléoécologie
sont surtout l’œuvre de géologues pour qui les fossiles sont plus
que des repères servant à dater les couches ; on peut en rapprocher
la Biostratonomie dont le but est d’étudier tous les processus qui
agissent sur l’animal depuis sa mort jusqu’à l’enfouissement défi¬
nitif (Weigelt) ; plus proche de la géologie est la Taphonomie qui
373 —
vise à dégager les lois de la formation des gisements fossilifères
(Efremov) ; on peut, pour essayer de comprendre l’origine des
fossiles, tenir compte des phénomènes actuels : c’est l’Actuopaléon-
tologie qui étudie les conditions d’enfouissement des animaux con¬
temporains (Richter). Enfin, de plus en plus, les méthodes biomé¬
triques et statistiques, sous l’influence de G. Simpson, font partie
du travail habituel des laboratoires de Paléontologie. Mais toutes
ces tentatives, pour fécondes qu’elles soient, ne sont que d’un
intérêt limité à côté des progrès récents de la Paléoanatomie dus
surtout à Watson et à Stensiô : c’est que la Paléoanatomie aboutit
à des résultats beaucoup plus sûrs en général que les autres disci¬
plines énumérées ci-dessus ; une véritable Paléoanatomie des Verté¬
brés s’individualise en tant que science ; utilisant non seulement
les données de l’Anatomie comparée mais aussi celles de l’Embryo¬
logie dans ses interprétations, elle nous oriente dès maintenant vers
une classification très différente de celle des Vertébrés admise en
Zoologie, et des termes tels que Poissons, Batraciens, Reptiles, s’ils
correspondent à ces concepts clairs dans la nature actuelle, semblent
bien mal définis en ce qui concerne le monde fossile h La Paléoneu¬
rologie étudie en particulier les systèmes nerveux des êtres disparus :
cette science a été surtout développée grâce aux travaux de Roule,
de Stensiô et de Mlle Edinger ; c’est, comme la Paléohistologie,
une branche de la Paléoanatomie. A noter que la Paléoanatomie
pose souvent au chercheur des problèmes que l’on ne peut résoudre
grâce aux travaux de Zoologie publiés ; la morphologie, en parti¬
culier celle des Vertébrés, est très insuffisamment connue et souvent
le paléontologue devra faire lui-même une étude anatomique des
animaux actuels qui peuvent être rapprochés des fossiles qu’il
étudie. On peut se demander pourquoi la Paléontologie des Inver¬
tébrés n’a pas, dans l’ensemble, participé à ces progrès ; le matériel
rend évidemment plus difficiles des études anatomiques : une coquille
1. Les Poissons apparaissent comme un ensemble hétérogène : non seulement les
Cyclostomes et les Agnathes représentent une classe indépendante mais les Poissons
vrais eux-mêmes renferment des groupes tels que les Dipneustes par exemple qui
semblent bien éloignés des autres Poissons. Parmi les Batraciens Stégocéphales, la
coupure en Batrachomorphes et Reptiliomorphes permet de substituer une classifi¬
cation verticale plus rationnelle à une classification horizontale artificielle. Watson
et Goodrich ont montré aussi l’hétérogénéité foncière des Reptiles représentant au
moins deux phyla les Sauropsidés et les Théropsidés.
Dans un autre sens les travaux de Crompton sur un Théropsidé Ictidosaurus a, jettent
le doute sur la valeur des critères dont nous nous servons pour définir les classes :
pour un zoologue un Mammifère est un vertébré vivipare, homéotherme et portant
des poils ; pour un paléontologiste qui ne peut faire appel à de tels caractères les
Mammifères ont une mandibule dont le dentaire s’articule avec le squamosal tandis
que chez les Reptiles c’est l’articulaire de la mandibule qui s’articule avec le carré.
Or Ictidosaurus présente à la fois les deux modes d’articulation. Devra-t-on le placer
dans les Reptiles ou les Mammifères ?
a) Brink A. S. 1956. Spéculations on some advanced Mammalian characte-
ristics in the higher Mammal-like Reptiles. Palæontologica africana, vol. IV.
— 374 —
de Mollusque, extérieure par rapport à l’animal en général, nous
donne peu de renseignements sur l’être qu’elle contenait, mais il y
a là aussi une question de méthode : à part quelques travaux récents
dont les plus brillants sont sans conteste ceux de Kozlowski por¬
tant sur les Graptolites, trop souvent l’étude des Invertébrés n’a
pour but que des résultats exclusivement stratigraphiques. Or la
Paléontologie est une science biologique qui doit permettre d’abou¬
tir à des reconstitutions d’organismes conçus comme complets avec
leurs parties molles et physiologiquement possibles.
En même temps que nous voyons donc au xxe siècle la Paléon¬
tologie améliorer ses techniques d’observation et enrichir sa docu¬
mentation dans un sens anatomique, nous constatons que les cher¬
cheurs sont beaucoup plus prudents dans leurs conclusions générales :
on ne croit plus guère aux lois de l’Évolution, l’orthogénèse apparaît
de plus en plus comme un cas particulier, la phylogénie semble
touffue, complexe. Tout comme l’historien actuel ne cherche plus
à établir une philosophie de l’histoire, nous étudions l’histoire de
la vie en nous défiant de croire qu’elle obéit à des principes trop
généraux. A la reconstitution d’une phylogénie trop souvent pleine
de lacunes et hypothétique, nous préférons substituer une histoire
anatomique de la vie. Nous ne croyons plus, non plus, du moins en
général, trouver de chaînons manquants, de missing links intermé¬
diaires entre la plupart des groupes car trop de ces groupes actuels
de Vertébrés ne sont pas des unités naturelles ; il y a en effet bien
peu de chances d’observer les véritables têtes de phylum ; c’est
ainsi qu 'Ichthyostega, le premier Batracien connu, est à certains
égards intermédiaire entre les Poissons Crossoptérygiens et les
Stégocéphales, mais Ichthyostega, pourtant dévonien, se rapproche
plus des Stégocéphales triasiques que des Stégocéphales carboni¬
fères ; Ichthyostega peut donc nous faire comprendre comment étaient
les ancêtres du groupe des Stégocéphales mais ne semble pas être
leur ancêtre direct. Cette prudence à l’égard des théories générales
n’exclut pas chez certains paléontologistes des préoccupations philo¬
sophiques, mais celles-ci font l’objet de publications différentes de
celles adressées aux savants ; elles visent en général le gros public
et ne se défendent pas d’une certaine subjectivité.
Enfin nous avons au xxe siècle assisté à un développement très
rapide de la Paléontologie humaine : les savants du Muséum :
Lartet, Boule, M. Arambourg, M. Vallois ont joué dans ce
domaine un rôle de tout premier plan. Les découvertes ont été
si riches que la Paléontologie humaine est, en fait, maintenant une
discipline indépendante ; discipline dans laquelle les chercheurs sont
devenus beaucoup plus prudents, étant armés de techniques efficaces
de lutte contre la fraude, et plus critiques à l’égard des travaux
antérieurs comme le montrent les études de Hürzeler selon les-
375
quelles la lignée humaine serait beaucoup plus ancienne qu’on ne
l’avait cru.
Au total, nous voyons que, si la Paléontologie nous permet de
reconstituer l’histoire de la vie, d’étudier comment l’Évolution a
eu lieu, elle ne nous explique pas, par contre, pourquoi il y a eu
Évolution. A ce problème très vaste seul l’ensemble des sciences
biologiques peut apporter une réponse. Mais d’ores et déjà nous
nous rendons compte — et ceci grâce à la Paléontologie — que
l’Évolution n’est pas un processus continu, régulier, harmonieux,
comme on l’admettait le plus souvent au xixe siècle ; l’Évolution
des groupes et des genres a eu lieu selon des vitesses très inégales ;
ce fait, surtout développé aujourd’hui par Simpson, avait déjà été
mis en lumière par Gaudry ; selon les différences de vitesse du
développement individuel qui peut s’accélérer ou se ralentir, l’évo¬
lution des organismes peut avoir lieu dans des sens très différents ;
ces idées ont surtout été développées par De Beer 1 et par Schin-
dewolf 2. Je crois qu’il ne faudrait pas par contre admettre trop
absolument la règle d’une évolution des organes à des vitesses
différentes ; je pense que le terme « évolution en mosaïque » récem¬
ment proposé par De Beer est dangereux car il suggère une indé¬
pendance des différentes parties d’un organisme qui est en contra¬
diction avec le principe de corrélation. Nous voyons donc que le
concept d’Évolution recouvre, en fait, un ensemble de phénomènes
variés, tandis qu’à la fin du xixe siècle l’Évolution était considérée
en quelque sorte comme une force vitale dont il était légitime de
définir des lois. Ainsi comprise dans un sens orthogénétique, l’Évo¬
lution devenait une notion quasi métaphysique et pseudoexplica¬
tive. Selon Simpson, on pourrait distinguer radicalement la micro-,
la macro- et la mégaévolution. Bien que cette distinction soit dis¬
cutée, elle montre, en tout cas, que de plus en plus l’Évolution est
considérée comme correspondant à un ensemble très complexe qui,
par suite de sa complexité même, doit faire appel à des méthodes
d’études diverses.
Quelles sont les perspectives de développement de la Paléonto¬
logie ? La Paléontologie des Vertébrés n’a pour ainsi dire pas d’appli¬
cations pratiques ; par suite le nombre des chercheurs de cette
spécialité ne s’est presque pas accru depuis la fin du xixe siècle
au moins en Europe ; rien de comparable au foisonnement de nou¬
veaux laboratoires d’états et privés étudiant les Foraminifères par
exemple. Je ne crois pas qu’il y ait actuellement dans le monde
plus d’une centaine de paléontologistes de Vertébrés réellement
spécialisés. Le nombre des Vertébristes est donc resté toujours à
peu près le même en Europe, et pas seulement en France, depuis
1. De Beer (G. R.), 1940. Embryos and ancestors.
2. Schindewolf (O. H.), 1950. Grundjragen der Palaontologie.
— 376
une cinquantaine d’années ; bien que des découvertes des plus
importantes aient vu le jour on peut donc parler d’une stagnation
relative de la Paléontologie des Vertébrés. Certes des écoles bril¬
lantes de Paléontologie des Vertébrés se sont brillamment dévelop¬
pées, comme l’école Scandinave ou l’école russe, mais dans l’ensemble
en France comme à P Étranger, il y a trop peu de savants qui
étudient les Vertébrés fossiles. Une des causes de cette situation
en France est l’attribution presque exclusive des chaires universi¬
taires à des stratigraphes ; nul ne conteste certes l’utilité de cette
discipline fondamentale mais l’on doit pourtant remarquer que les
idées générales nouvelles n’y sont pas fréquentes et que sa place
privilégiée est la conséquence de son importance pratique ; de par
son objet même la Paléontologie, histoire de la vie, nous paraît
avoir une résonance philosophique plus profonde. Il semble cepen¬
dant qu’en France on veuille actuellement favoriser le développe¬
ment de la Paléontologie : le C.N.R.S. a procuré quelques postes
à de jeunes chercheurs et la création d’un nouveau certificat de
Paléontologie à la Sorbonne sous la direction de M. Piveteau ne
tardera pas à fournir à notre pays des cadres importants de cher¬
cheurs spécialisés. Mais ces cadres devront pouvoir travailler. D’ores
et déjà la construction d’un nouvel immeuble attenant à la Galerie
de Paléontologie du Muséum est commencée et ces chercheurs
pourront avoir des laboratoires. J’espère aussi que, grâce au C.N.R.S.
notamment, un équipement moderne pourra être mis à leur dispo¬
sition. Personnellement je ferai tout mon possible pour ne pas
décevoir l’enthousiasme des jeunes chercheurs, enthousiasme
d’autant plus méritoire qu’en général ils ne pourront aboutir
qu’à des situations modestes. Mais certains penseront peut-être qu’il
est dangereux d’augmenter aussi brusquement le nombre de cher¬
cheurs dans mon laboratoire ; je pense au contraire qu’il est néces¬
saire non seulement de chercher à assurer la continuité de la Recherche
Paléontologique en France mais aussi de la développer : c’est je-
crois le plus digne hommage que je puisse rendre à mes prédé¬
cesseurs.
— 377
Étude d’une collection d'oiseaux
RAPPORTÉE DU BASSIN DU HAUT MARANON,
Pérou septentrional1
Par Jean Dorst.
Au cours d’une mission au Pérou, nous avons eu l’occasion de
séjourner de fin mars au début de mai 1955 dans la vallée du Haut
Maranon, afin d’y étudier l’avifaune établie dans cette zone assez
particulière, aussi bien par ses caractères géographiques et clima¬
tiques que par son peuplement animal, très différent de celui des
districts amazoniens humides pourtant si proches. Le bassin du
Haut Maranon forme en effet une entité géographique bien définie,
délimitée à l’ouest par les chaînes andines principales, à l’est par
la Cordillère orientale, au delà de laquelle commencent les plaines
d’Amazonie. Le climat de cette cuvette fermée de toute part est
remarquablement sec. La flore, de ce fait même très particulière,
est d’allure xérophytique avec une dominance de Cactées et de
Légumineuses. Ce n’est que le long des fleuves qu’une végétation
apparentée par sa composition et son apparence à la forêt hygro-
phile est remontée des plaines amazoniennes.
Les conditions climatiques et l’abaissement relatif des Andes
occidentales au nord du Pérou font que le bassin du Maranon forme
à ce niveau une véritable enclave de la faune occidentale sur le
versant oriental des Andes. La plupart des types aviens sont appa¬
rentés à ceux qui composent la faune équatoriale aride définie par
Chapman. Comme toutes les vallées interandines, la vallée du
Maranon comporte par ailleurs des endémiques qu’explique son
isolement. Tel est par exemple Turdus maranonicus, Grive aber¬
rante, unique parmi toutes les espèces néotropicales.
Nos lieux de collecte se trouvent aux environs de la localité de
Bellavista, à 441 m. d’altitude, sur la rive gauche du Maranon ;
et dans la vallée du rio Utcubamba, affluent de la rive droite du
Maranon, à la hacienda Morerilla et à la hacienda Misquiyacu,
situées respectivement en aval et en amont de Bagua Grande,
localité au bord de l’Utcubamba. Toutes sont situées dans la zone
1. Résultats d’une mission scientifique au Pérou, sous l’égide de l’Institut français
d’études andines de Lima. Note n° 8.
— 378 —
sèche du bassin du Haut Maranon. Les espèces collectées dont la
liste fait l’objet de cette note ne constituent qu’une partie de
l’avifaune de cette région.
Nous adressons nos plus vifs remerciements au Professeur J. Ber¬
lioz qui a bien voulu vérifier certaines de nos déterminations au
British Muséum, Londres, ainsi qu’à notre collègue, le Dr J. Bond,
The Academy of Natural Sciences, Philadelphie, qui a bien voulu
comparer certains de nos spécimens de Tyrannidés à ceux qui sont
conservés dans les collections dont il a la charge.
Charadriiformes.
Charadrius collaris Vieillot
Morerilla : 1 $, 13 avril.
Falconiformes.
Rostrhamus s. sociabilis (Vieillot)
Morerilla : 1 $,12 avril.
La coloration des parties nues de la face paraît très variable chez
cet oiseau, au moins d’après les descriptions que l’on trouve dans
la littérature. Aussi croyons-nous utile de transcrire nos notes à
ce sujet : « Cire jaune citron ; plage anté-oculaire bleu vert, à domi¬
nante bleue au milieu, surmontée d’une plage jaune vif ; zone péri-
oculaire verte. Mandibule supérieure corne noirâtre, mandibule infé¬
rieure verdâtre clair. Iris jaune paille teinté de verdâtre très clair ».
Heterospizias meridionalis (Latham)
Morerilla : 1 $, 7 avril ; Misquiyacu : 1 <?, 27 avril.
Buteo brachyurus Vieillot
Bellavista : 1 <J, 30 mars.
Ce spécimen appartient à la phase de coloration caractérisée par
les parties inférieures claires.
Buteo magnirostris occiduus (Bangs)
Morerilla : 1 \ $, 6 et 10 avril ; Misquiyacu : 2 $,26 et 30 avril.
Tous nos spécimens ont les supra-caudales largement bordées
de blanc, comme chez magnirostris (Gm.) ; mais leurs autres carac¬
tères les rapprochent toutefois plutôt de la forme occiduus dont
ils sont les représentants les plus septentrionaux.
Herpetotheres cachinnans (L.)
Bagua Chica : 1 $,21 avril.
— 379 —
Falco sparverius peruvianus (Cory)
Misquiyacu : 1 (J, 28 avril.
CoLUMBIFORMES.
Columba oenops Salvin
Morerilla : 1 juv., 7 avril.
Columbigallina talpacoti ? subsp.
Bellavista : 1 <?, 1 juv., 29 mars, 1 avril ; Morerilla : 2 9, 6 et 11 avril.
Nos spécimens sont intermédiaires à talpacoti (Temm.) et à
Buckleyi (Sel. et Salv.). Le est en effet nettement moins pigmenté
que des spécimens de talpacoti provenant du Brésil ou de Guyane ;
il lui manque la coloration rousse des parties supérieures, surtout
sur les rectrices médianes qui sont grises comme chez Buckleyi et
non roux acajou comme chez talpacoti. Les femelles de notre série
sont inséparables de celles de Buckleyi provenant d’Écuador occi¬
dental. De plus les rectrices ont des bordures terminales blanches
teintées légèrement de roussâtre comme chez Buckleyi. Tout donne
à penser que les oiseaux du Maranon forment une population inter¬
médiaire aux deux formes qu’il y a sans doute lieu de considérer
comme conspécifiques.
Claravis pretiosa (Ferrari-Perez) '
Misquiyacu : 1 (J, 1 9, 26 et 28 avril.
CuCULIFORMES.
Piaya cayana nigricrissa (Cab.)
Morerilla : 1 (J, 1 9, 7 et 12 avril ; Misquiyacu : 1 <?, 28 avril.
Crotophaga s. sulcirostris Swainson
Bellavista : 3 9, 26 mars au 4 avril ; Morerilla : 1 <J, 1 9, 7 avril ; Mis¬
quiyacu : 1 9, 30 avril.
Piciformes.
V eniliornis passerinus agilis (Cab. et Heine)
Morerilla : 1 9, H avril.
Phloeoceastes m. melanoleucos (Gm.)
Misquiyacu : 1 9, 26 avril.
Trochiliformes.
Talaphorus Taczanowskii fractus (Bangs et Noble)
Bellavista : 2 <?, 27 mars, 1er avril.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIX, n° 5, 1957. 25
380 —
Agyrtrina cyaneicollis (Gould)
Bellavista : 1 3, 1 ?, 31 mars, 2 avril.
CoRACIADIFORMES.
Chloroceryle a. amazona (Latham)
Morerilla : 1 3, 12 avril.
Ceryle t. torquata (L.)
Morerilla : 1 ?, 9 avril.
Passeriformes.
Furnariidés.
Synallaxis guyanensis maranonica Tacz.
Misquiyacu : 1 3, 27 avril.
Phacellodomus rufifrons peruvianus Hellmayr
Bellavista : 1 (J, 1 Ç, 31 mars, 4 avril ; Morerilla : 1 3, 2 $, 8 au 10 avril ;
Misquiyacu : 1 $, 1 ad. sexe non dét., 27 et 29 avril.
T yrannidés.
Pyrocephalus rubinus ardens Zimmer
Bellavista : 2 3, 1 ?, 30 et 31 mars ; Morerilla : 2 3, 2 $, 6 au 10 avril ;
Misquiyacu : 2 3, 2 $, 24 et 29 avril.
Cette race propre au bassin aride du Haut Maranon se distingue
en particulier par l’intensification du rouge chez les femelles. Ce
caractère n’apparaît cependant que chez les sujets parfaitement
adultes, car certains de nos spécimens ont une coloration des parties
inférieures ne comportant que peu de rouge bien qu’ayant les ovaires
fort bien développés.
Tyrannus melancholicus obscurus Zimmer
Bellavista : 1 3,30 mars ; Morerilla : 2 3, 2 5, 6 et 12 avril ; Misquiyacu :
1 ad., 30 avril.
Myozetetes similis similis (Spix)
Morerilla : 1 ad., 12 avril ; Misquiyacu : 2 <J, 25 et 27 avril.
Nos trois spécimens ont un bec très faible par rapport aux spéci¬
mens de diverses provenances auxquels nous avons pu les comparer.
Myarchus phaeocephalus interior Zimmer
Bellavista : 1 3, 28 mars ; Morerilla : 1 <J, 1 $, 1 ad. sexe non dét.,
8 et 9 avril ; Misquiyacu : 3 Ç, 24 et 26 avril.
— 381 —
Empidonax Trailli (Audubon)
Bellavista : 3 $, 29 mars au 4 avril.
Ces Tyrans sont des migrateurs nord-américains encore en hiver¬
nage dans cette partie de l’Amérique du Sud. L’un d’entre eux
appartient manifestement à la race Brewsteri Oberholser, propre à
l’ouest de l’Amérique du Nord. Un autre appartient à la race type,
Trailli, propre à l’est du continent nord-américain, comme le prouve
l’intensité de la coloration verte des parties supérieures, comme nous
Ta fait remarquer J. Bond (in litt). Cet exemple montre combien
les deux races de cette espèce migratrice se mélangent dans leurs
quartiers d’hiver.
Todirostrum cinereum peruanum Zimmer
Morerilla : 1 <J, 6 avril.
Serphophaga cinerea cinerea (Tschudi)
Morerilla : 1 $,11 avril ; Huarangal (près de Misquiyacu) : 1 d, 1 $,
24 avril.
Serphophaga Berliozi J. Dorst
Morerilla : 1 d, 14 avril (TypE).
Nous ne reviendrons pas sur cette espèce nouvelle dont nous
avons donné la description dans un des précédents numéros de
cette revue [Bull. Muséum, 1957 n° 3, pp. 207-209).
Camptostoma obsoletum maranonicum Carriker
Bellavista : 2 <J, 1 ad. sexe non dét., 29 mars au 1er avril.
Elaenia f. flavogaster (Thunberg)
Morerilla : 1 d, 1 $, 6 et 13 avril ; Misquiyacu : 1 $,29 avril.
Hirundinidés.
Stelgidopteryx ruficollis ? uropygialis (Lawrence)
Morerilla : 1 $,13 avril.
Ce spécimen rappelle cette race, qui étend sa répartition depuis
l’Amérique centrale jusqu’au N. W. du Pérou, par ses parties supé¬
rieures et ses ailes fortement pigmentées.
Idirundo erythrogaster Boddaert
Morerilla : 1 d, 10 avril.
Cet individu faisait partie d’une petite troupe de migrateurs en
route vers leurs territoires de nidification nord-américains.
382 —
Sylviidés.
Polioptila plumbea major Hellmayr
Bellavista : 1 ad., 28 mars ; Morerilla : 1 <J, 7 avril.
T urdidés.
Turdus maranonicus Tacz.
Bellavista : 1 <J, 3 avril ; Morerilla : d, 1 $, 7 et 13 avril.»
Viréonidés.
Vireo virescens chioi (Vieillot)
Misquiyacu : 1 <J, 27 avril.
Parulidés.
Dendroica breviunguis (Spix)
Morerilla : 1 <J, 10 avril.
Ce Parulidé, commun en Amérique du Nord, vient hiverner en
Amérique tropicale ; ce record est, semble-t-il, un des plus méri¬
dionaux.
Fringillidés.
Saltator albicollis peruvianus Cory
Bellavista : 4 d, 2 $, 26 mars au 1er avril ; Morerilla : 1 $, 1 ad. sexe
non dét., 6 et 10 avril ; Misquiyacu : 1 $,27 avril.
Tous nos spécimens sont fortement striés de vert olive sur les
parties inférieures, surtout au niveau de la poitrine, mais aussi sur
le ventre. Ce Fringille est sans nul doute un des oiseaux les plus
communs dans les forêts sèches.
Sporophila o. obscura (Lafr. et d’Orb.)
Bellavista : 2 d, 2 et 4 avril ; Morerilla : 2 <?, 1 ad. sexe non dét., 6 et
7 avril.
Sporophila telasco (Lesson)
Bellavista : 4 d, 1 $,27 mars et 4 avril ; Morerilla : 1 d, 6 avril.
Cette espèce facilement reconnaissable n’a apparemment jamais
été signalée sur le Haut Maranon. Il est possible qu’elle soit devenue
beaucoup plus abondante qu’autrefois en raison de la mise en cul¬
ture (surtout rizières) ou même qu’il s’agisse d’une nouvelle exten¬
sion de l’espèce en provenance de la région pacifique du Pérou.
— 383 —
Sporophila obscura et Volatinia jacarina sont eux aussi devenus
très abondants à l’heure actuelle du fait de la transformation des,
biotopes naturels.
Volatinia jacarina peruviensis (Peale)
Bellavista : 1 <?, 1 $,30 mars au 7 avril ; Morerilla : 2 I juv.,
7 et 11 avril.
Spinus psaltria columbianus (Lafr.)
Bellavista : 1 <?, 28 mars.
Sicalis flaveola valida (Bangs et Pénard)
Bellavista : 5 <J, 27 mars au 3 avril.
Ces Fringilles appartiennent à la race propre aux régions arides
du S. E. de l’Ecuador et du N. W. du Pérou, et non à la race propre
aux régions forestières, que l’on trouve dès que l’on pénètre dans
la forêt hygrophile.
Coryphospingus cucullatus rubescens (Swainson)
Bellavista : 1 $,31 mars ; Morerilla : 4 $, 6 au 11 avril.
Tanagridés
Tanagra chlorotica Taczanowkii (Sclater)
Morerilla : 1 (J, 6 avril.
Thraupis episcopus caerulea Zimmer
Bellavista : 1 <J, 31 mars ; Morerilla : 1 cî, 1 ?, 1 ad. sexe non dét.,
9 au 14 avril.
Nos spécimens confirment l’opinion de Zimmer qui a décrit cette
race particulière à l’est du Pérou, depuis le Maranon jusqu’à Huanuco.
Le plumage est en effet d’un bleu très intense, surtout sur les par¬
ties supérieures, contrastant avec les épaulettes blanches très déve¬
loppées. La taille est en général forte.
Rhamphocoelus carbo carbo (Pallas)
Bellavista 1 d, 2 avril.
Piranga flava luuea (Lesson)
Misquiyacu : 1 d, 27 avril.
Tachyphonus rufus (Bodd.)
Morerilla : 1 d, 13 avril.
Thlypopsis inornata (Tacz.)
Morerilla : 1 d, 6 avril.
Ce Tangara aux caractères nettement tranchés est propre à l’est
— 384 —
du Pérou et spécialement au bassin du Maranon dont il habite les
brousailles.
Coerébidés.
Coereba flaveola magnirostris (Tacz.)
Bellavista : 2 (J, 1 $, 28, 31 mars ; Morerilla : 3 (J, 9 et 11 avril.
Cette race, étroitement localisée à la zone tropicale sèche du
bassin du Maranon, est bien définie par la longueur exceptionnelle
du bec, qui atteint 18,5 mm chez certains de nos spécimens. Ce
caractère permet de la distinguer aisément des races voisines dont
l’aire est pourtant géographiquement très proche.
I déridés.
Xanthornus angustifrons Alfredi (Des Murs)
Misquiyacu : 1 $,26 avril.
Corvidés.
Xanthoura yncas longirostris Carriker
Morerilla : 1 3, 9 avril ; Misquiyacu : 2 <J, 1 $,26 et 29 avril.
Nos spécimens rappellent cette forme par la longueur de leur
bec et surtout sa faible largeur dès la base ; de plus la coloration
des parties supérieures est assez fortement teintée de bleu, surtout
sur les rémiges secondaires. La population du bassin aride du rio
Utcubamba forme une transition entre longirostris de la vallée du
Haut Maranon et yncas des districts orientaux plus humides.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum .
— 385
Étude de la Faune ichthyologique
du Bassin d'Arcachon (Gironde).
Par M.-L. Bauchot, R. Bauchot et P. Lubet.
La connaissance de la faune ichthyologique du Bassin d’Arcachon
repose essentiellement sur deux mémoires anciens que sont venues
compléter ultérieurement quelques publications.
E. Laporte (1), en 1853, dans son « Histoire naturelle des Poissons
qui se trouvent dans le Département de la Gironde », est le premier
à s’intéresser à la faune du Bassin d’Arcachon, mais le nombre
d’espèces qu’il localise dans le Bassin même est très faible (27).
Quinze ans plus tard, A. Lafont (2 et 3) donne une liste beau¬
coup plus nombreuse (94) d’espèces rencontrées dans le Bassin,
indiquant brièvement leur date d’apparition et leur caractère acci¬
dentel s’il y a lieu.
Il faut rapprocher de ce second mémoire l’ouvrage d’ensemble
de E. Moreau (4), en 1881. E. Moreau, contemporain de A. Lafont,
se réfère souvent au travail de ce dernier, soit pour discuter et
mettre en doute ses déterminations soit pour s’appuyer sur elles.
E. Moreau a même certainement utilisé des notes manuscrites de
A. Lafont postérieures à son mémoire et non publiées, puisqu’il
cite dans son ouvrage des espèces signalées par A. Lafont, et qu’on
ne retrouve pas dans les publications de cet auteur. E. Moreau
signale un grand nombre d’espèces comme étant d’Arcachon sans
spécifier si ces espèces proviennent du Bassin lui-même, ou des
pêcheries qui reçoivent le poisson du large. Un grand nombre de
ces espèces n’ont pas été revues depuis.
Les publications sont ensuite très rares : deux communications
orales de E. Durègne à la Société Linnéenne de Bordeaux, en
1888 (5) et 1897 (6) sur des espèces dont la présence est excep¬
tionnelle dans le Bassin et, en 1909, une étude de L. Fage (7),
comprenant l’identification d’une population de Mullus provenant
du Bassin.
La dernière étude faunistique d’ensemble est celle de L. Cuénot (8),
en 1927, mais, en ce qui concerne les Poissons, cet auteur s’est
contenté d’indiquer la présence de 6 espèces non signalées avant lui.
Nous nous sommes efforcés de réviser systématiquement ces
listes, notamment au point de vue taxinomique, ce qui nous a
permis de découvrir des synonymies nombreuses et quelques erreurs
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 5, 1957.
— 386 —
de détermination incontestables. Nous donnons la liste des espèces
capturées par nous depuis 1948, et recherchées systématiquement
depuis 1955. Cette liste comporte 91 espèces, dont 11 non signalées
avant nous. Enfin une autre liste, de 54 noms, représente les espèces
que nous n’avons pas retrouvées dans le Bassin.
Herbier de Zostera
marina
.mas de coquilles
Les chenaux à fond sableux n'ont pas reçu de
figuré spécial.
Fig. 1.
A. — Biotopes prospectés. (Fig. 1).
La prospection systématique des différents biotopes du Bassin
d’Arcachon nous a permis de discriminer trois lots très différents
de populations : les espèces sédentaires littorales, les espèces péla-
— 387 —
giques qui pénètrent pour un séjour de plusieurs mois dans le Bassin,
et celles qui n’effectuent que des apparitions capricieuses et géné¬
ralement très brèves.
La densité de la population ichthyologique du Bassin augmente
considérablement pendant les mois d’été. Les espèces sédentaires
sont relativement peu nombreuses et seule la comparaison de la
faune des différentes stations à diverses périodes de l’année permet
d’établir les différents types de peuplement. Ces données ont été
complétées par des renseignements très précis fournis par les patrons
de pêche fréquentant le Golfe de Gascogne.
Les biotopes prospectés appartiennent tous au système littoral
(pour la définition de ce système et des étages qui suivront, voir
J. M. Pérès et J. Picard : « Biotopes et biocoenoses de la Méditer¬
ranée occidentale comparés à ceux de la Manche et de l’Atlantique
Nord-oriental », dans Arch. Zool. exp. gén. Paris, 1955, T. 92 (1).),
les profondeurs du Bassin dépassant rarement — 20 m. Les captures
ont été effectuées au chalut, à la senne, au tramail, aux diverses
lignes et aux filets fixes (« palets », « jagudes »).
1° L’étage mésolittoral.
Les biotopes prospectés sont des cuvettes qui restent à marée
basse sur les plages et sur les « crassats » (nom local désignant des
îlots sablo-vaseux émergés à marée basse entre des chenaux). Les
cuvettes des plages sableuses sont riches en Gobius minutus, celles
des crassats sont tapissées de Zostères (Zostera nana et Z. marina ),
et renferment essentiellement des Syngnathidés et des Symphodus.
On désigne localement sous le nom d’ « esteys » ou « rouillets »
des petits ruisselets qui drainent la surface des crassats et qui vont
se jeter à marée basse dans les chenaux. Ces esteys sont souvent
encombrés d’herbiers de Zostera marina. Dans la région de l’Ile aux
Oiseaux, les esteys drainent le schôrre (pré salé). On y rencontre
des espèces sédentaires ( Gobius minutus) et, pendant les mois de
printemps et d’été, de jeunes Mugil, Atlierina et Labrax, attirés
sans doute par la grande densité d’alevins et de crustacés (jeunes
Leander adspersus Bathke, Crangon crangon L., Praunus flexuosus
O. F. Müller).
2° L’étage infralittoral.
Cet étage comprend tous les biotopes situés au-dessous du niveau
des basses mers de moyennes mortes eaux. Nous trouverons de
nombreux biotopes caractérisés par des communautés caractéris¬
tiques.
a) Les pieux de certaines jetées, des blocs de ciments éboulés et des
blocs de tares — grès à ciment humique ou ferreux, tourbes ou
lignites — (La Vigne) constituent des microbiotopes où se déve-
— 388. —
loppe une riche faune fixée et présentant de nombreuses anfrac¬
tuosités. Nous y rencontrerons quelques poissons caractéristiques
des côtes rocheuses (Blennius, Conger, Paracentropristis) .
b) Les herbiers de grandes Zostères (Zostera marina) sont parti¬
culièrement bien développés dans le Bassin. Ils occupent les talus
des chenaux lorsque le substrat est sablo-vaseux, et tapissent même
le fond de certains chenaux peu profonds. Ces herbiers servent de
refuge à de nombreuses espèces (Crustacés, Mollusques). Les pois¬
sons littoraux y pullulent ( Symphodus , Gobius, Syngnathidés). A ces
hôtes permanents viennent s’ajouter, pendant les mois d’été, de
nombreuses espèces de Téléostéens qui viennent du Golfe de Gas¬
cogne, ainsi que certains Sélaciens vivipares qui se réfugient entre
les mattes de Zostères pour frayer (Torpédo, Dasyatis, Myliobatis,
Squatina) .
c) Biotopes benthiques des chenaux. Les sédiments constituant le
fond des chenaux sont assez monotones. Dans les chenaux du Nord
et de l’Est, les vases alternent avec des hauts fonds sableux nommés
caouennes. Les zones d’estuaires (Eyre, canal de Lège) sont cons¬
tituées par des bancs de sable. On y rencontre quelques poissons plats
( Pleur onectes, Platichthys) . Dans la partie centrale du Bassin, le
fond est souvent constitué par des amas de valves de Lamelli¬
branches et de coquilles de Gastéropodes. Ces biotopes ne renferment
guère que quelques Syngnathidés (Hippocampus) et des Gobius.
Les chenaux du Sud sont uniquement tapissés par des bancs de
sable très fins. Les biocoenoses que l’on y rencontre rappellent, en
plus pauvres, celles du plateau continental sableux du Golfe de
Gascogne. C’est le domaine des Raja, des Poissons Plats, des Tra-
chinus, des Callionymus, des Trigla.
d) Biotopes pélagiques. La masse d’eau des chenaux constitue,
surtout dans la partie Sud du Bassin (passes), une zone d’incursion
pour les espèces pélagiques venant du Golfe de Gascogne. Parmi
celles-ci, nous distinguerons celles qui séjournent pendant les mois
de printemps et d’été dans le Bassin ( Mugil , Labrax, Trachurus,
Sparidés), de celles qui n’effectuent que des incursions très brèves
dans le Bassin (Sardina, Scomber, Sci.aena, Johnius). Enfin nous
signalerons quelques espèces dont l’entrée dans le Bassin ne présente
pas un caractère périodique régulier ou même occasionnel ; il s’agit
d’espèces qui vivent au large des côtes du Golfe de Gascogne, dont
quelques individus entrent accidentellement dans le Bassin.
B. — Répartition de la faune ichthyologique
DANS LES DIFFÉRENTS BIOTOPES.
Nous donnons cette répartition sous forme d’un tableau à double
entrée qui fait d’une part la distinction entre espèces sédentaires
— 389 —
(qui vivent toute l’année dans le Bassin) et espèces saisonnières
(qui n’y entrent que l’été), et d’autre part l’énumération des diffé¬
rents biotopes. En outre chaque nom d’espèce est suivi d’une indi¬
cation de fréquence pour laquelle nous avons adopté la représenta¬
tion suivante :
CCC Très commun.
CC Commun.
C Assez commun.
R Assez rare.
RR Rare.
RRR Très rare.
Répartition de la faune ichthyologique suivant les différents
biotopes du Bassin.
Espèces sédentaires. Espèces saisonnières.
Étage mésolittoral.
1) Crassats, plages.
a) Cuvettes à fond sableux.
Gobius minutas Pallas CCC
Gobius microps Krôyer CCC
b) Tuiles ; blocs de ciment.
Blennius pavo Risso CC
Gobius niger L. CCC
Gobius jozo L. CCC
2) Herbiers des crassats (cuvettes a Zostera nana et Z. marina).
Syngnathus acus L. CCC
Syngnathus abaster Risso CCC Anguilla anguilla (L.) CCC
Syngnathus typhle L. CCC
Nerophis ophidion (L.) C
Symphodus melops (L.) CCC
Symphodus cinereus (Bonnaterre)
CCC
Symphodus pirca (Walb.) CCC
Blennius pavo Risso CC
Gobius niger L. CCC
Gobius jozo L. CCC
Apletodon microcephalus (Brook) CC
3) Esteys.
Gobius minutus Pallas CCC Alevins et jeunes de :
Mugil cephalus L. CCC
Mugil ramada Risso CCC
Mugil chelo Cuv. CCC
Mugil auratus Risso CCC
Mugil saliens Risso CCC
— 390
Atherina presbyter Cuv. CCC
Labrax labrax (L.) CC
Labrax punctatus (Bloch) CC
Étage inîralittoral.
1) Blocs de ciment ; tares.
Conger conger (L.) CC
Paracentropristis cabrilla (L.) BR
Blennius gatlorugine Brünn. CC
Blennius pholis L. CC
2) Herbiers de Zostera marina.
Spinachia spinachia (L.) RR Anguilla anguilla (L.) CCC
Hippocampus hippocampus (L.) CC Atherina presbyter Cuv. CCC
Hippocampus guttulatus Cuv. CCC Mullus surmuletus L. CCC
Syngnathus acus L. CCC Spondyliosoma cantharus (L.) CCC
Syngnathus typhle L. CCC Trigla lucerna L. CC
Nerophis ophidion (L.) CCC
Nerophis lumbrici/ormis (Willu-
ghby ; Pennant) R
Gaidropsarus tricirratus (Brünn.) R
Gaidropsarus mustela (L.) C
Symphodus melops (L.) CCC
Symphodus cinereus (Bonnaterre)
CCC
Symphodus pirca (Walb.) CCC
Ctenolabrus suillus (L.) R
Gobius niger L. CCC
Gobius jozo L. CCC
Apletodon microcephalus (Brook) CC
Scorpaena porcus L. CC
3) Zones sableuses entre les « mattes » de Zostères.
Trachinus vipera C.V. CCC Trachinus draco L. CCC
Callionymus lyra L. CCC
Arnoglossus thori Kyle CCC
Au voisinage des parcs à huîtres
(conchyliophages) :
Squatina squatina (L.) C
Raja picta Lac. CCC
Dasyatis pastinaca (L.) CCC
Myliobatis aquila (L.) CC
Torpédo marmorata Risso CCC
4) Fonds sableux (Passes, Tevchan, chenal de Piquey, chenal de
l’Ile...).
Syngnathus rostellatus Nilsson R Squatina Squatina (L.) C
Trachinus vipera C. Y. CCC Raja picta Lac. CCC
Arnoglossus thori Kyle CCC Dasyatis pastinaca (L.) CCC
Pleuronectes platessa L. CC Myliobatis aquila (L.) CC
— 391 —
Platichthys flesus (L.) CC
Pegusa lascaris (Risso) Chaba-
naud CC
Solea solea (L.) CC
Solea senegalensis Kaup C
5) Fonds coquilliers vaseux.
Hippocampus hippocampus (L.) CCC
Syngnathus acus L. CCC
Sparus aurata L. CC
Gobius niger L. CCC
Gobius jozo L. CCC
Trachinus draco L. CCC
Callionymus lyra L. CCC
Ammodytes tobianus L. CCC
Trigla lucema L. CC
Trigla lyra L. CC
Scophthalmus rhombus (L.) CC
Scophthalmus maximus (L.) CC
Arnoglossus laterna (Walb.) R
Microchirus variegatus (Donov.) R
Lophius piscatorius L. RR
Mullus surmulelus L. CCC
Espèces pélagiques.
1) Incursions régulières.
.. Atherina presbyter Cuv. CCC Alosa fallax (Lac. )C
Alosa alosa (L.) R
Belone belone (L.) CCC
Mugil cephalus L. CCC
Mugil ramada Risso CCC
Mugil chelo Cuv. CCC
Mugil auratus Risso CCC
Mugil saliens Risso CCC
Trisopterus luscus (L.) CC
Gadus pollachius L. R
Labrax labrax (L.) CC
Labrax punctatus (Bloch) CC
Trachurus trachurus (L.) CCC
Diplodus sargus (L.) R
Diplodus annularis (L.) R
Boops boops (L.) CCC
Pagellus erythrinus (L.) CCC
Pagellus acarne (Risso) CCC
Pagellus centrodontus (Del.) CCC
Lithognathus mormyrus (L.) CCC
Sparus aurata L. CC
Spondyliosoma cantharus (L.) CCC
Ammodytes tobianus L. CCC
:2) Incursions occasionnelles.
Sardina pilchardus (Walb.) R
Engraulis encrasicholus (L.) R
Johnius hololepidotus (Lac.) R
Sciaena cirrosa L. RR
Johnius umbra (L.) RR
— 392 —
Puntazzo puntazzo (Cetti) RR
Sarpa salpa (L.) R
Scomber scombrus L. RR
3) Incursions accidentelles.
Lamna nasus (Bonnaterre) RR
Mustelus laevis (Blainv.) RR
Cypsilurus rondeleti (Val.) RRR
Coris julis (L.) RRR
Batistes capriscus L. RRR
Thunnus thynnus (L.) RRR
Xiphias gladius L. RRR
Cyclopterus lumpus L. RRR
Mola mola (L.) RRR
C. — Discussion.
La comparaison de cette liste avec celles qui ont été données
antérieurement met en évidence :
1° Un petit nombre d’espèces non signalées avant nous.
Il s’agit là non seulement d’incursions accidentelles ou occasion¬
nelles — Thunnus thynnus (L.), Mola mola (L.), Cypsilurus ronde¬
leti (Val.), Johnius umbra (L.), Lophius piscatorius L. — , espèces
toutes rares, mais aussi d’espèces saisonnières communes, comme
Trisopterus luscus (L.), et même d’espèces sédentaires, dont la pré¬
sence dans le Bassin est certainement ancienne. Citons notamment :
Paracentropristis cabrilla (L.), qui vit toute l’année autour des
jetées éboulées, mais qui est rare.
Blennius gattorugine Brünn., dont l’habitat est identique, et qui
est commune.
Gobius microps Krôyer, qui voisine sur les crassats avec G. minutus
Pallas et semble aussi abondant que ce dernier.
Syngnathus abaster Risso, très abondant dans les herbiers des
crassats, notamment dans les herbiers de Zostera nana.
Enfin l’étude des populations d’Arnoglossus thori Kyle, signalé
pour la première fois par Cuénot comme très rare, et qui est actuel¬
lement excessivement commun (les pêcheurs désignent cette espèce
sous le nom de « tam-tam »), nous a montré que cette espèce coexiste,
dans la région des passes notamment, avec un autre Arnoglosse
assez rare, Arnoglossus laterna (Walb.).
2° Un grand nombre d’espèces non retrouvées ces dix dernières
années.
Nous avons fait de ces espèces deux listes différentes. Une première
liste comprend 21 espèces qui ont pour origine une erreur d’identi¬
fication ou de dénomination certaine, soit qu’elles aient été mises
— 393 —
en synonymie avec d’autres espèces citées par le même auteur,
soit que leur identification ait été mise en doute depuis.
Espèces qui ont été signalées dans le Bassin d’Arcachon
ET QUI ONT POUR ORIGINE UNE ERREUR D’iDENTIFICATION
OU DE DÉNOMINATION CERTAINE.
Relia quadrimaculata Risso (Moreau d’après Lafont). — Mis en
synonymie avec Raja miraletus L.
Torpédo galvanii Risso (Lafont). — Mis en synonymie avec
Torpédo marmorata Risso.
Anguilla acutirostris Jenyns (Lafont). — Mis en synonymie avec
Anguilla anguilla (L.).
Reloue acus Risso (Lafont). — Mis en synonymie avec Reloue
belone (L.).
Siphostoma viridis Risso (Lafont). — Mis en synonymie avec
Syngnathus typhle L.
Siphonostoma rondeletti De la Roche (Moreau). — Mis en syno¬
nymie avec Syngnathus typhle L.
Syngnathus barbacus L. (Laporte). — Sans doute Syngnathus
barbarus L. (Lacépède), species dubiae (Sonnini).
Mugil labeo C. V. (Lafont). — Considéré par Moreau comme
douteux.
Atherina boyeri Risso (Lafont). — Considéré par Moreau comme
douteux.
Motella glauca Jenyns (Lafont, Moreau). — Forma juvenis de
Gaidropsarus mustela (L.).
Pagellus macrophthalmus Bloch (Lafont). - — Considéré par
Moreau comme purement méditerranéen et très rare.
Sparus orphus Risso (Lafont). — Espèce non citée par Risso ;
il s’agit peut-être de Pagrus orphus (L.).
Cantharus griseus C. V. (Lafont). — Mis en synonymie avec
Spondyliosoma cantharus (L.).
Cantharus brama C. Y. (Lafont). — Considéré par Moreau
comme douteux.
Crenilabrus pavo Brünn. (Lafont). — Considéré par Moreau
comme douteux.
Crenilabrus chrysophrys Risso (Moreau). — Cité par Moreau
comme très rare et même douteux.
Blennius basiliscus Art. (Lafont). — Considéré par Moreau
comme très rare en Méditerranée et douteux à Arcachon.
Ammodytes lancea Cuv. (Lafont). — Mis en synonymie avec
Ammodytes tobianus L.
Lepadogaster bimaculatus Jenyns (Lafont, Moreau). — Syn :
Apletodon bimaculatus (Jenyns). Considéré par Cuénot comme une
— 394 —
erreur de détermination ; A. bimaculatus ne se rencontre qu’au
large où il est rare ; l’espèce propre au Bassin est Apletodon micro-
cephalus (Brook).
Pleuronectes passer Bp. (Lafont). — Mis en synonymie avec
Flesus passer Rond, cité par Moreau. Considéré par Norman (1934)
comme une sous-espèce de Platichthys flesus (L.).
Pleuronectes macrolepidotus Bloch (Laporte). — Considéré par
Moreau comme purement méditerranéen.
La seconde liste, qui comprend 54 noms, représente des espèces
non retrouvées dans le Bassin depuis 1948. Cette liste est très hété¬
rogène puisqu’elle comprend certainement des espèces accidentelles
très rares que l’on n’a pas revues ni capturées dans le Bassin depuis,
des espèces qui ont disparu définitivement du Bassin, mais aussi
des espèces douteuses tant en ce qui concerne leur identification
que leur localisation dans le Bassin (notamment parmi les espèces
citées par E. Moreau).
Espèces qui ont été signalées dans le Bassin,
ET QUI n’ont PAS ÉTÉ RETROUVÉES AU COURS DES DIX DERNIERES
ANNÉES.
Petromyzon marinus L. (Lafont : très rare).
Mustelus mustelus (L.). — Syn : Mustelus vulgaris M. H. (Moreau).
Carcharhinus glaucus (L.). — Syn : Carcharias glaucus L. (Moreau :
assez rare).
Sphyrna zygaena (L.) (Cuénot : un exemplaire le 1er septem¬
bre 1914).
Oxynotus centrina (L.). — Syn : Centrina vulpecula E. Moreau
(Moreau : assez rare).
Echinorhinus brucus (Bonnaterre). — Syn : Echinorhinus spinosus
Blainv. (Moreau : assez rare).
Etmopterus spinax (L.). • — Syn : Spinax niger H. Cloquet (Moreau
d’après Lafont : très rare).
Raja radiata Donov. — Syn : Raia radiata Donov. (Moreau
d’après Lafont : l’hiver).
Raja circularis Couch. — Syn : Raia circularis Couch (Moreau
d’après Lafont : assez rare).
Raja microcellata Montag. — Syn : Raia microcellata Montag.
(Moreau : assez commune).
Raja miraletus L. • — Syn : Raia miraletus Rond. (Moreau d’après
Lafont : rare).
Clupea latula C. Y. — Syn : Harengula latulus Cuv. (Lafont,
Moreau).
Clupea harengus L. (Moreau).
— 395 —
Salmo salar L. (Laporte, Lafont).
Salmo trutta L. (Laporte, Lafont).
Echelus myrus (L.). — Syn : Myrus vulgaris Kaup (Moreau
d’après Lafont : excessivement rare).
Muraenophis helena (L.). — Syn : Muraena lielena L. (Moreau :
très rare).
Gasterosteus aculeatus L. var. leiurus (Cuénot).
Mugil curtus Yarr. (Moreau : très rare).
Atherina hepsetus L. (Moreau : une prise en juillet 1869).
Gadus merlangus L. (Durègne).
Merluccius merluccius (L.). — Syn : Gadus merluccius Bloch
(Laporte : commun à La Teste).
Gadus virens L. — Syn : Merlangus carbonarius L. (Moreau).
Mullus barbatus L. (Lafont, Moreau : rare).
Dentex dentex (L.). — Syn : Dentex vulgaris Val. (Moreau d’après
Lafont).
Capros aper (L.). (Moreau : très rare).
Cepola rubescens L. (Moreau : très rare).
Labrus viridis L. (Lafont).
Labrus bimaculatus L. — • Syn : Labrus mixtus Art. (Lafont,
Moreau : rare).
Labrus berggylta Asc. — Syn : Labrus donovani Val. (Moreau).
Blennius sanguinolentus Pallas. — Syn : Blennius palmicornis
Cuv. (Lafont, Moreau : rare).
Ammodytes lanceolatus Lesauv. (Moreau d’après Lafont).
Scomber japonicus Houttuyn. — Syn : Scomber colias Bloch
(Moreau : rare).
Sarda sarda (Bloch). — Syn : Thynnus sarda Cuv. (Lafont : un
exemplaire), Paelamis sarda Willough. (Moreau : rare).
Germo alalonga (Cetti). — Syn : Thynnus alalonga Cetti (Moreau).
Gobius cruentatus Gmelin (Moreau d’après Lafont).
Gobius paganellus L. (Lafont, Moreau : très rare).
Gobius bicolor Gmelin (Lafont).
Gobius ruthensparri Cuv. (Lafont).
Scorpaena scroja L. (Moreau : assez rare).
Trigla gurnardus L. — Syn : Tri.gla gurnardus Risso (Lafont).
Trigla milvus Lac. — Syn : Trigla cuculus Bloch (Lafont).
Trigla cuculus L. — Syn : Trigla pini Bloch (Moreau).
Cottus scorpius L. (Lafont, Moreau : assez rare ; Cuénot :
résulte probablement d’une erreur de détermination).
Cottus bubalis Euphr. (Cuénot : un exemplaire).
Liparis montagui Donov. (Cuénot : rare).
Lepidorhombus punctatus (Bloch). — Syn : Zeugopterus punctatus
Bloch (Cuénot : un exemplaire).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 5, 1957. 26
— 396 —
Lepidorhombus wiff-iagonis (Walb.). — Syn : Pleuronectes megas-
toma Donov. (Moreau : assez commun).
Glyptocephalus cynoglossus (L.). — Syn : Platessa cynoglossus ?
(Moreau d’après Lafont : excessivement rare).
Microstomus kitt (Walb.). — Syn : Platessa microcephalus Donov.
(Moreau : rare).
Hippoglossus hippoglossus (L.). — Syn : Pleuronectes hyppoglos-
sus Bloch (Laporte : dans les passes pour frayer).
Dicologoglossa cuneata (De la Pylaie). — Syn : Solea cuneata
De la Pylaie (Moreau).
Solea capellonis Steindachner. — Syn : Solea kleini Risso (Lafont).
Lagocephalus lagocephalus (L.). — Syn : Promecocephalus lago-
cephalus Bibron (Moreau d’après Lafont : très rare).
Il y a donc au total une raréfaction nette de la faune ichthyolo-
gique du Bassin. Cette raréfaction résulte d’ailleurs, non seulement
d’une diminution du nombre des espèces présentes, mais aussi d’une
diminution du nombre d’individus composant chaque population.
Il existe trois causes principales expliquant cette raréfaction :
a) Cause d'ordre géographique. (Fig. 2).
Le Bassin d’Arcachon est relié à l’Océan par une « passe » dont
la forme et l’orientation se modifient sans cesse. Non seulement la
passe se déplace vers le Sud à la suite de la progression du Cap
Ferret et des bancs qui le prolongent, mais son orientation peut
varier d’une année à l’autre du NNW au SSW. Les poissons péla¬
giques effectuent le long du littoral atlantique des migrations saison¬
nières dans le sens S-N au printemps, N-S en automne. Si la passe
est orientée favorablement (SSW à W), un certain nombre peuvent
entrer pour la durée de l’été. Si par contre l’orientation est défavo¬
rable (W à NNW), les poissons entrent peu ou pas. C’est précisé¬
ment le cas actuellement, et on explique ainsi l’apauvrissement du
Bassin en Johnius, Labrax, Mugil et Sardina. Par contre d’autres
poissons pélagiques ne semblent pas gênés par cette disposition
géographique et continuent d’entrer abondamment, comme les Spa-
ridés et les Carangidés.
b) Cause d’ordre économique.
Depuis une vingtaine d’années, la pêche au chalut dans l’Océan
s’effectue non plus à bord de gros chalutiers, mais à bord de petits
bateaux qui font une pêche intensive, notamment à l’entrée des
passes. Cette pêche a entraîné une diminution considérable du
nombre des poissons qui franchissent la passe, surtout en ce qui
concerne les poissons benthiques, et notamment les Poissons Plats.
— 397 —
c) Cause d’ordre biologique.
La difficulté des échanges Océan-Bassin, dûe à l’allongement et
au déplacement de la passe, contribue beaucoup à la pollution des
eaux, qui brassent une grande quantité de matières organiques
provenant notamment des herbiers de Zostères. Les gisements natu¬
rels d’Huîtres Plates ont ainsi disparu et les moulières sont en
nette régression. Corrélativement, les poissons conchyliophages
trouvent des conditions de nutrition moins favorables et diminuent
eux-aussi.
Fig. 2. — Configuration des Passes du Bassin d’Arcachon.
A gauche , en 1947 ; à droite , en 1957.
Une autre cause de pollution des eaux est la vidange, dans la
zone de l’estuaire de l’Eyre, des eaux résiduaires de l’Usine de la
Cellulose du Pin. Ces eaux contiennent des déchets de cellulose,
des mercaptans, et la quantité de chaux nécessaire pour les rendre
alcalines (pH 9-10) et inhiber le développement des Thiothrix.
De nombreuses espèces d’eaux saumâtres ne peuvent supporter
un tel milieu. L’Épinoche, Gasterosteus aculeatus L., citée par Cuénot,
a disparu. Les Labrax, Mugil, Platichthys, Pleuronectes sont en nette
régression. Petromyzon marinus L., Salmo salar L., Salmo trutta L.,
— 398 —
cités par Lafont, ont vraisemblablement disparu pour la même
raison.
D. — Conclusions.
La faune ichthyologique du Bassin d’Arcachon s’est notoirement
appauvrie au cours des dernières décades. La faune benthique est en
nette régression, tant en individus qu’en espèces ; la faune pélagique
s’appauvrit en espèces et tend à se limiter essentiellement aux Caran-
gidés et aux Sparidés.
Par contre il y a une permanence remarquable de la faune des
herbiers et des zones sableuses voisines. Les Syngnathidés, les Labri-
dés et les Gobiidés montrent une grande variété d’espèces et une
forte densité de population.
Nous donnons pour terminer une liste systématique des espèces
rencontrées dans le Bassin au cours des dix dernières années. La
synonymie est limitée aux dénominations utilisées par les différents
auteurs (cités entre parenthèses) qui ont étudié la faune du Bassin.
Liste par ordre systématique des espèces récoltées
dans le Bassin d’Arcachon au cours des dix dernières
ANNÉES.
Classe des CHONDRICHTHYES.
Sous-classe des SELACHII.
Super-ordre des Eulaselachii.
Série des Pleurotremata.
Ordre des Galeiformes.
Sous-ordre des Isuroidei.
Famille des Isuridae.
Lamna nasus (Bonnaterre).
Syn : Lamna cornubica Cuv. (Lafont, Moreau).
Sous-ordre des Carcharhinoidei.
Famille des Carcharhinidae.
Mustelus laevis (Blainv.).
Syn : Mustelus laevis Risso (Moreau).
Ordre des Squaliformes.
Sous-ordre des Squatinoidei.
Famille des Squatinidae.
Squatina squatina (L.) (Laporte).
Syn : Squatina angélus Cuv. (Lafont).
— 399
Série des Hypotremata.
Ordre des Rajiformes.
Sous-odre des Rajoidei.
Famille des Rajidae.
Raja picta Lac.
Syn : Raia undulata Lac. (Lafont).
Sous-ordre des Dasyatoidei.
Famille des Dasyatidae.
Dasyatis pastinaca (L.).
Syn : Raja pastinaca L. (Laporte), Trygon pastinaca Cuv.
(Lafont), T. vulgaris Risso (Moreau).
Famille des Myliobatidae.
Myliobatis aquila (L.).
Syn : Myliobatis aquila Dum. (Lafont, Moreau).
Ordre des Torpediniformes.
Famille des Torpedinidae.
Torpédo marmorata Risso (Lafont).
Classe des OSTEICHTHYES.
Sous-classe des ACTINOPTERYGII.
Super-ordre des Teleostei.
Ordre des Clupeiformes.
Sous-ordre des Clupeoidei.
Famille des Clupeidae.
Alosa alosa (L.).
Syn : Alosa oulgaris C. V. (Lafont).
Alosa fallax (Lac.).
Syn : Alosa finta C. V. (Lafont).
Sardina pilchardus (Walb.).
Syn : Alauza pilchardus Val. (Laporte), Alosa sardina C. V.
(Lafont).
Famille des Engraulidae.
Engraulis encrasicholus (L.).
Syn : Engraulis encrasicholus Val. (Laporte), E. encrasicholus
Cuv. (Lafont).
— 400 —
Ordre des Anguilliformes.
Sous-ordre des Anguilloidei.
Famille des Anguillidae.
Anguilla anguilla (L.).
Syn : Muraena anguilla Bloch (Laporte), Anguilla vulgaris
Flem. (Lafont).
Sous-ordre des Congroidei.
Famille des Congridae.
Conger conger (L.).
Syn : Muraena conger Bloch (Laporte) Conger vulgaris Cuv.
(Lafont).
Ordre des Beloniformes.
Sous-ordre des Belonoidei.
Famille des Belonidae.
Belone belone (L.).
Syn : Belone vulgaris Val. (Laporte), B. vulgaris C. V. (Lafont).
Sous-ordre des Exocoetoidei.
Famille des Exocetidae.
Cypsilurus rondeleti (Val.).
Ordre des Gasterosteiformes.
Famille des Gasterosteidae.
Spinachia spinachia (L.).
Syn : Spinachia gasterostea Val. (Lafont), S. vulgaris Flem.
(Moreau).
Ordre des Syngnathiformes.
Famille des Syngnathidae.
Hippocampus hippocampus (L.).
Syn : Syngnathus hippocampus Bloch (Laporte), Hippocampus
brevirostris Cuv. (Lafont, Moreau).
Hippocampus guttulatus Cuv. (Lafont, Moreau).
Syn : Syngnathus hippocampus Bloch (Laporte).
Syngnathus acus L. (Laporte, Moreau).
Syn : Siphostoma acus L. (Lafont).
Syngnathus abaster Risso.
— 401 —
Syngnathus rostellatus Nilsson.
Syn : Siphostoma dumerilii E. Moreau (Lafont), Syngnathus
dumerilii Nob. (Moreau).
Syngnathus typhle L. (Laporte).
Syn : Siphostoma typhle L. (Lafont), Siphonostoma typhle Dum.
(Moreau).
Entelurus aequoreus (L.) (Moreau).
Syn : Syngnathus aequoreus L. (Laporte), Nerophis aequoreus L.
(Lafont).
Nerophis ophidion (L.) (Lafont).
Syn : Nerophis ophidion Bp. (Moreau).
Nerophis lumbriciformis (Willughby. Pennant).
Syn : Nerophis lumbriciformis Jenyns (Lafont), N. lumbrici¬
formis Bp. (Moreau).
Ordre des Mugiliformes.
Famille des Mugilidae.
Mugil cephalus L.
Syn : Mugil cephalus C. V. (Lafont), M. cephalus Risso
(Moreau).
Mugil ramada Risso.
Syn : Mugil capito C. V. (Lafont).
Mugil chelo Cuv.
Syn : Mugil chelo C. V. (Lafont).
Mugil auratus Risso (Laporte, Moreau).
Mugil saliens Risso (Lafont, Moreau).
Famille des Atherinidae.
Atherina presbyter Cuv.
Syn : Atherina presbyter C. V. (Lafont, Moreau).
Ordre des Gadiformes.
Famille des Gadidae.
Gaidropsarus tricirratus (Brünn).
Syn : Motella tricirrata Yarrell (Lafont), M. tricirrata Bp.
(Moreau).
Gaidropsarus mustela (L.).
Syn : Motella quinquecirrata Cuv. (Lafont), M. mustela L.
(Moreau).
Trisopterus luscus (L.).
(= Gadus luscus L.).
— 402 —
Gadus pollachius L. (Lafont).
Syn : Merlangus pollachius L. (Moreau).
Ordre des Perciformes.
Sous-ordre des Percoidei.
Famille des Serranidae.
Paracentropristis cabrilla (L.).
(= Serranus cabrilla L.).
Famille des Percidae.
Labrax labrax (L.).
Syn : Labrax lupus Cuv. (Lafont).
Labrax punctatus (Bloch).
Syn : Labrax punctatus Risso (Lafont, Moreau).
Famille des Sciaenidae.
Sciaena cirrosa L.
Syn : Umbrina cirrhosa C. V. (Lafont), U. cirrosa Risso
(Moreau).
Johnius hololepidotus (Lac.).
Syn : Sciaena aquila\a\. (Laporte), S. aquila C. V. (Lafont),
S. aquila Cuv. (Moreau).
Johnius umbra (L.).
(= Corvina nigra Bloch).
Famille des Carangidae.
Trachurus trachurus (L.).
Syn : Charanx trachurus ? (Lafont).
Famille des Mullidae.
Mullus surmuletus L. (Lafont).
Famille des Sparidae.
Diplodus sargus (L.).
Syn : Sargus rondeletti C. V. (Lafont, Moreau).
Diplodus annularis (L.).
Syn : Sargus annularis C. V. (Moreau).
Puntazzo puntazzo (Cetti).
Syn : Charax puntazzo Risso (Lafont), Ch. puntazzo C. V.
(Moreau).
— 403 —
Boops boops (L.).
Syn : Boops vulgaris C. V. (Lafont), Box boops Bp. (Moreau).
Sarpa salpa (L.).
Syn : Boops salpa C. V. (Lafont), Box salpa C. V. (Moreau).
Pagellus erythrinus (L.) (Lafont).
Syn : Pagellus erythrinus Rond. (Moreau)).
Pagellus acarne (Risso).
Syn : Pagellus acarne Rond. (Moreau).
Pagellus centrodontus (Del.).
Syn : Pagellus centrodontus Bp. (Moreau).
Lithognathus mormyrus (L.).
Syn : Pagellus mormyrus Rond. (Lafont, Moreau).
Sparus aurata L. (Lafont).
Syn : Chrysophrys aurata C. V. (Moreau).
Spondyliosoma cantharus (L.).
Syn : Cantharus vulgaris C. V. (Lafont).
Sous-ordre des Labroidei.
Famille des Labridae.
Symphodus melops (L.).
Syn : Crenilabrus melops Val. (Lafont), C. melops Risso
(Moreau).
Symphodus cinereus (Bonnaterre).
Syn : Crenilabrus massa Risso (Moreau).
Symphodus pirca (Walb.).
Syn : Crenilabrus bailloni Cuv. (Lafont).
Ctenolabrus suillus (L).
Syn : Ctenolabrus rupestris C. V. (Moreau).
Coris julis (L.).
Syn : Julis vulgaris C. V. (Lafont, Moreau).
Sous-ordre des Trachinoidei.
Famille des Trachinidae.
Trachinus draco L. (Laporte).
Trachinus oipera C. V. (Lafont).
Syn : Trachinus vipera Cuv. (Moreau).
Sous-ordre des Callionymoidei.
Famille des Callionymidae.
Callionymus lyra L. (Moreau).
— 404 —
Sous-ordre des Blennoidei.
Famille des Blennidae.
Blennius pavo Risso (Moreau).
Blennius gattorugine Brünn.
Blennius pholis L.
Syn : Blennius pholis Risso (Lafont).
Sous-ordre des Ammodytoidei.
Famille des Ammodytidae.
Ammodytes tobianus L. (Laporte).
Syn : Ammodytes tobianus Bloch (Lafont).
Sous-ordre des Balistoidei.
Famille des Balistidae.
Balistes capriscus L. (Durègne).
Sous-ordre des Scombroidei.'
Famille des Scombridae.
Scomber scombrus L. (Laporte).
Famille des Thunnidae.
Thunnus thynnus (L.).
Famille des Xiphiidae.
Xiphias gladius L. (Moreau).
Sous-ordre des Gobioidei.
Famille des Gobiidae.
Gobius niger L. (Lafont).
Gobius jozo L. (Moreau).
Syn : Gobius jozo Risso (Lafont).
Gobius minutus Pallas (Cuénot).
Syn : Gobius minutus Pennant (Laporte), G. minutus L.
(Lafont).
Gobius microps Kroÿer.
Sous-ordre des Gobesiocoidei.
Famille des Gobesiocidae.
Apletodon microcephalus (Brook).
Syn : Lepadogaster microcephalus Brook (Cuénot).
— 405 —
Ordre des Scorpaeniformes.
Sous-ordre des Scorpaenoidei.
Famille des Scorpaenidae.
Scorpaena porcus L. (Lafont).
Famille des Triglidae.
Trigla lucerna L.
Syn : Trigla hirundo Bloch (Lafont).
Trigla lyra L. (Moreau).
Sous-ordre des Cottoidei.
Famille des Cyclopteridae.
•Cyclopterus lumpus L. (Lafont, Moreau).
Syn : Cyclopterus lumpus Cuv. (Laporte).
Ordre des Pleuronectiformes.
Sous-ordre des Pleuronectoidei.
Famille des Bothidae.
Scophthalmus rhombus (L.).
Syn : Pleuronectes rhombus Bloch (Laporte).
.Scophthalmus maximus (L.).
Syn : Pleuronectes maximus Bloch (Laporte).
Arnoglossus thori Kyle (Cuénot).
Arnoglossus laterna (Walb.).
Famille des Pleuronectidae.
Pleuronectes platessa L.
Syn : Pleuronectes platessa Bloch (Laporte), Platessa vulgaris
C. V. (Lafont).
Platichthys flesus (L.).
Syn : Pleuronectes flessus L. (Lafont), Flesus vulgaris ?
(Moreau).
Sous-ordre des Soleoidei.
Famille des Soleidae.
Pegusa lascaris (Risso) C.habanaud.
Syn : Solea nasuta Bp. (Lafont), S. lascaris Risso (Moreau).
Solea solea (L.).
Syn : Solea vulgaris C. V. (Lafont).
— 406 —
Solea senegalensis Kaup.
Syn : Solea melanochira E. Moreau (Moreau).
Microchirus variegatus (Donov.).
Syn : Microchirus lingula Cuv. (Lafont).
Ordre des Lophiiformes.
Sous-ordre des Lophiioidei.
Famille des Lophiidae.
Lophius piscatorius L.
Ordre des Tetraodontiformes.
Sous-ordre des Moloidei.
Famille des Molidae.
Mola mola (L.).
Laboratoire de Zoologie ( Reptiles et Poissons) du Muséum.
Laboratoire d' Anatomie et d’ Histologie Comparées de la Sorbonne.
Station Biologique d’ Arcachon.
OUVRAGES CITÉS.
(1) 1853. E. Laporte. Faune ichthyologique ou Histoire Naturelle des-
Poissons qui se trouvent dans le Département de la Gironde.
Actes Soc. Linn. Bordeaux, 19, 1853, p. 158.
(2) 1868. A. Lafont. Note pour servir à la faune de la Gironde contenant
la liste des animaux marins dont la présence à Arcachon a été
constatée pendant les années 1867 et 1868. — - Ibid., 26, 1868,
pp. 518.
(3) 1871. A. Lafont. Note sur la faune de la Gironde, contenant la liste
des animaux dont la présence à Arcachon a été constatée
pendant les années 1869-1870. Ibid., 28, 1871, pp. 237.
(4) 1881. E. Moreau. Histoire Naturelle des Poissons de la France.
3 volumes. Paris (Masson) 1881.
(5) 1888. E. Durègne. Sur l’entrée dans le Bassin d’une grande
quantité de merlans. P. V. Soc. Linn. Bordeaux, 42, 1888,
p. cxvi.
(6) 1897. E. Durègne. Capture à Arcachon d’un Balistes capriscus.
Ibid., 42, 1897, p. xvm.
(7) 1909. L. Fage. Étude de la variation chez le Rouget ( Mullus bar-
batus L. et M. surmuletus L.). Arch. Zool. exp. géra., 5e série, -
1, 1909, p. 389.
(8) 1927. L. Cuénot. Contribution à la faune du Bassin d’Arcachon-
Bull. Station Biol. Arcachon, 24, 1927, p. 229.
— 407
Démembrement du genre Cometes Serville.
Descriptions des genres Pseudocometes, Paracometes,
Microcometes nov. et de plusieurs espèces nouvelles.
(Col. Cerambycidæ Disteniinæ).
par A. Villiers.
Le genre Cometes Serville (Enc. Method., X, 1825) a été créé pour
une espèce néotropicale, C. hirticornis Serville.
Dans le fascicule du Généra lnsectorum consacré aux Ceramby-
cidae Disteniinae et Lepturinae et publié en 1921, P. Boppe énumère
16 espèces du genre Cometes ; 3 autres formes ont été récemment
décrites. Ayant pu examiner la plupart de ces espèces, j’ai été amené
à constater que ce groupement était aussi peu naturel que possible
et demandait à être démembré en au moins quatre genres distincts.
Ceux-ci s’intégrent de la façon suivante dans une clef des Diste¬
niinae du continent américain :
1. Palpes maxillaires des mâles normaux . 3
— Palpes maxillaires des mâles munis d’un long appendice
pubescent . 2
2. Dernier article des palpes maxillaires des mâles mince, légè¬
rement épaissi. à l’apex . Heteropalpus Buquet
— Dernier article des palpes maxillaires des mâles fortement
épaissi et sécuriforme à l’apex . Pseudocometes nov.
3. Yeux à facettes fines, fémurs plus ou moins claviformes. ... 4
— Yeux à facettes plus grossières, fémurs sub cylindriques
. Distenia Serville.
4. Tête et pronotum à ponctuation très grossière, très dense, les
points subcontigus. Élytres déprimés . 5
— Tête et pronotum à ponctuation plus ou moins forte, les points
jamais contigus. Élytres convexes . Paracometes nov.
5. Petite taille (au plus 6 mm). Articles V à X des antennes
fortements épaissis, les articles III et IV minces .
Microcometes nov.
— Taille plus forte (au moins 8 mm). Articles antennaires
progressivement et plus légèrement épaissis. Cometes Serville.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 5, 1957.
— 408 —
Genre Cometes Serville.
Serville 1825, Enc. Method., vol. X, p. 485. — Aurivillius 1912,
Col. Cat., pars 39, p. 11. — Boppe 1921, Gen. Ins., fasc. 178, p. 8.
Génotype : C. hirticornis Serville.
Tête convexe, nettement sillonnée en long entre les yeux, les tempes
légèrement renflées. Antennes densément et longuement ciliées en dessous.
Scape antennaire très gros, s’épaississant assez régulièrement de la base
vers l’apex, la base légèrement arquée ; article III nettement plus long
que le IV, ces deux articles légèrement et progressivement épaissis, les
articles V à VIII sensiblement et également épaissis, les articles IX à XI
s’amincissant progressivement et légèrement. Dernier article des palpes
maxillaires court, épais, fusiforme.
Pronotum déprimé, transverse, portant une bosse latérale subconique
et quatre ou cinq élévations discales plus ou moins marquées. Élytres
déprimés, à côtés subparallèles, apex arrondis. Pattes assez courtes, à
fémurs claviformes. Premier article des tarses postérieurs plus courts que
les deux suivants réunis.
Je ne maintiens dans ce genre que deux espèces anciennes C. hir¬
ticornis Serville et C. argodi Belon. Trois nouvelles espèces sont
décrites. Ces cinq espèces se distingueront à l’aide du tableau sui¬
vant :
1. Élytres concolores . 2
— Élytres bicolores . 3
2. Élytres noirâtres ou brun rougeâtre. Pronotum noir, brun ou
rouge, parfois bicolore . C. hirticornis Serville.
— Entièrement bleu violacé . C. amethystinus n. sp.
3. Tête et pronotum sombres, élytres testacés marqués de noir
à l’apex et à la suture . 4
- — Tête et pronotum roux clair élytres noirs avec les épaules et
l’extrême base roux clair . C. humeralis nov.
4. Élytres testacés avec la suture, la marge latérale et les épi-
pleures noires . C. carinatus nov.
— Élytres roux clair avec une tache suturale postscutellaire et
l’apex noirs . C. argodi Belon.
Cometes hirticornis Serville 1825, Enc. Method. X, p. 486. —
Castelnau 1840, Hist. Nat., II, p. 498. - — Buquet 1851, Rev.
Zool. (2), III, p. 189, pl. 5, fig. 1. — Gounelle 1911, Ann. Soc.
Ent. France, LXXX, p. 148. — Boppe 1921, Gen. Ins., fasc. 178,
pl. 1, fig. 6.
Dans les collections du Muséum cette espèce est représentée des
localités suivantes : Brésil : Cachimbo et Jatahy dans la province
de Bahia (Ch. Pujol, 1890) ; Caraca (P. Germain 1884) ; Minas
— 409 —
Geraes (P. Dorme) ; Riberaô Pires et vallée du rio Pardo dans
l’État de Saô Paulo (E. Gounelle 1898) ; Tijuca (E. Gounelle 1902) ;
Espirito Santo. — Paraguay central (P. Germain 1885). — Répu¬
blique Argentine : Chaco de Santiago del Estero, Rio Salado ;
Haut Parana, Tiju-Cuare près San Ignacio, Le Trou de l’Iguane
(E. R. Wagner 1911).
Fig. 1. — Cometes humeralis, n. sp.
Fig. 2. — Cometes carinatus n. sp. schéma de la coloration de l’élytre.
Fig. 3. — Cometes argodi Belon, schéma de la coloration de l’élytre.
Cometes amethystinus n. sp.
Long. 9-12 mm. — Bleu violacé avec les articles II à XI des antennes
noirs. Ongles roux. Tout le corps avec une assez longue pubescence blanche.
Tête très fortement ponctuée ; le sillon interoculaire peu profond. Apex
du sixième article des antennes atteignant, chez le 3 le niveau de l’apex
des élytres. Pronotum sensiblement aussi long que large, plus étroit au
— 410
bord collaire qu’à la base ; marge collaire assez large, limitée par un sillon
droit, légèrement plissée, munie latéralement de quelques petits tubercules
pilifères ; disque très grossièrement et profondément ponctué, avec une
brève partie médiane lisse ; tubercules latéraux arrondis, peu saillants,
situés un peu en arrière du milieu ; base irrégulièrement striolée en travers.
Scutellum assez finement ponctué. Élytres ovalaires à l’apex, très gros¬
sièrement et densément ponctués, parcourus par une carène disco-latérale
obsolète sur leur moitié antérieure.
Pérou : Iquitos (M. de Mathan). Type et paratypes au Muséum
National d’Histoire de Paris.
Cometes humeralis n. sp.
Long. 8-11 mm. — ■ Roux clair avec les articles III à XI des antennes
brun noirâtre et les élytres noirs à l’exception de l’extrême base et des
épaules. Tout le corps avec une très fine pubescence rousse.
Tête très fortement et densément ponctuée, finement sillonnée entre
les yeux. Le milieu de l’article VII des antennes atteignant le niveau de
l’apex des élytres chez le S. Pronotum transverse, très grossièrement
ponctué, le bord collaire à peu près aussi large que la base, marge collaire
large, limitée en arrière par un sillon sinué, sans plis transversaux ; disque
avec cinq protubérances, la médiane lisse ; aire basale limitée en avant
par un sillon arqué ; tubercules latéraux bien marqués, subconiques,
situés à peu près vers le milieu. Scutellum finement ponctué. Élytres
arrondis à l’apex, fortement et densément ponctués sur la base, la ponc¬
tuation devenant progressivement plus fine vers l’apex, le disque
de chaque élytre avec deux carènes longitudinales, l’interne obsolète,
l’externe mieux marquée mais disparaissant sur le tiers apical.
Brésil : Cachimbo dans la province de Bahia (Ch. Pujol, 1890).
Types et paratypes au Muséum National d’Histoire Naturelle de
Paris.
Cometes argodi Belon 1896, Bull. Soc. Eut. France, p. 128 ; 1896,
Ann. Soc. Linn. Lyon, XLIII, p. 246.
Bolivie : Type unique au Muséum National d’Histoire Naturelle
de Paris.
Genre Microcometes nov.
Génotype : Cometes wagneri Gounelle.
Tête modérément large, assez fortement et entièrement sillonnée en
long au milieu, les tempes assez fortement renflées. Antennes très den¬
sément et très longuement frangées en dessous. Scape gros, plus ou moins
fortement arqué à la base ; article II des antennes très court ; article III
très grêle ; article IV grêle, s’épaississant vers l’apex ; articles V à VIII
s’épaississant progressivement et fortement ; articles IX et X diminuant
d’épaisseur et de longueur, article XI petit, fusiforme, plus court que
le X. Dernier article des palpes maxillaires court, épais, acuminé à l’apex.
Pronotum déprimé aussi long que large ou de peu plus long que large,
son disque avec quatre très légères protubérances, ses côtés étranglés en
— 411 —
avant et en arrière d’une bosse située un peu en arrière du milieu. Élytres
à surface plane, arrondis à l’apex, parcourus chacun par deux carènes
longitudinales et portant des rangées régulières de soies squamuleuses
dressées. Pattes courtes, les tibias antérieurs fortement épaissis à l’apex,
les tibias intermédiaires et postérieurs sinués, le premier article des tarses
postérieurs plus court que les deux suivants réunis.
Trois espèces qui se distingueront à l’aide du tableau suivant :
1. Élytres, au moins en partie, clairs . 2
— Élytres entièrement brun de poix . M. bijubatus Gounelle
Fig. 4. — Microcometes lineatus n. sp.
2. Élytres jaunâtres avec les épipleures et la partie latérale
connexe brunâtres . . . M. wagneri Gounelle
— Élytres jaunes avec une bande suturale et une bande externe
brunes . M. lineatus n. sp.
Micrometes wagneri Gounelle 1911, Ann. Soc. Ent. France, LXXX,
p. 148, nota.
République Argentine : Haut Parana, San Ignacio, Missiones.
— Brésil : Cachimbo dans la province de Bahia (Ch. Pujol 1890).
Microcometes bijubatus Gounelle 1911, Ann. Soc. Ent. France,
LXXX, p. 149.
Brésil : Pernambuco, Serra de Communaty (E. Gounelle, 1893).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 5, 1957. 27
— 412 —
Micrometes lineatus, n. sp.
Long. 5,5 mm.
Tête noire avec les tubercules antennaires, le clypéus, le labre roux ;
antennes brun rouge. Pronotum noir avec les marges collaire et basilaire
rufescentes. Scutellum brun. Élytres jaunes avec une bande suturale et
une bande latérale brunes, ces deux bandes se rejoignant à l’apex. Pattes
jaunâtres, les tarses assombris.
Tête très grossièrement et densément ponctuée. Scape des antennes
très robuste, progressivement élargi de la base à l’apex, faiblement courbé
à la base. Pronotum un peu plus long que large, aussi large au bord collaire
qu’à la base ; disque entièrement, grossièrement et très densément ponc¬
tué ; dépressions marquant les marges collaires et basilaires sinuées, peu
profondes au milieu ; tubercules latéraux forts, subconiques. Élytres for¬
tement densément et régulièrement ponctués de la base à l’apex.
Brésil. Type au Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris.
Bahia, paratypes au British Muséum of Natural History.
Genre Paracometes nov.
Génotype : Cometes acutipennis Buquet.
Tête convexe, finement sillonnée longitudinalement entre les antennes
et les yeux, portant une ponctuation plus ou moins forte, mais jamais
régulièrement dense. Antennes longues, assez fines, sans épaississement
notable, longuement frangées en dessous. Dernier article des palpes
maxillaires brièvement fusiforme, renflé. Pronotum fortement étranglé en
avant et en arrière, ses rebords collaire et basilaire généralement striés
en travers et limités par une impression transverse, son disque avec quatre
ou cinq élévations plus ou moins nettes, ses côtés avec une protubérance
conique. Élytres assez convexes, acuminés, ovalaires ou tronqués à l’apex.
Fémurs antérieurs et intermédiaires claviformes, postérieurs assez allongés
et fusiformes. Tarses postérieurs assez grêles, leur premier article de peu
plus court que les deux suivants réunis.
Dans ce genre prennent place les espèces suivantes :
acutipennis Buquet 1851. — Guyane ;
apicalis Waterhouse 1880. — Colombie ;
bicolor Fisher 1946. — Colombie ;
emarginata Fisher 1946. — Costa-Rica 1 ;
eximius Bâtes 1885. — Panama ;
festivus Bâtes 1885. — Panama ;
flavipennis Buquet 1851. — Colombie ;
hilaris Bâtes 1885. — Panama ;
laetificus Bâtes 1870. — Amazones ;
pulcherrimus Bâtes 1872. — Nicaragua ;
scapularis Bâtes 1870. — Amazones ;
A ces formes viendront s’ajouter un assez grand nombre d’espèces
nouvelles qui seront décrites prochainement à l’occasion d’une révi¬
sion générale du genre.
— 413 —
Genre Pseudocometes nov.
Génotype : Cometes argutulus Buquet.
Tête allongée, à tempes effacées. Yeux gros, surtout chez les <J où ils
sont très rapprochés sur le vertex ; dessus de la tête avec une grosse
ponctuation assez lâche et un sillon longitudinal médian. Antennes rela¬
tivement fortes, l’apex du huitième article atteignant le niveau de l’apex
des élytres chez le <?, l’apex du dixième article chez la $ ; les articles III
à XI frangés de longs poils en dessous. Palpes maxillaires des J à dernier
article épaissi et sécuriforme à l’apex, muni, près de la base d’un long
appendice pubescent ; chez les ? le dernier article des palpes maxillaires
est fusiforme.
Pronotum aussi long que large ou légèrement transverse, à disque muni
de protubérances lisses et côtés portant chacun un tubercule conique,
mousse à l’apex. Élytres assez convexes, arrondis ou tronqués à l’apex.
Fémurs claviformes, tibias épaissis à l’apex, premier article des tarses
postérieurs plus court que les deux suivants réunis.
Dans ce genre prennent place les espèces suivantes :
argutulus Buquet. — Guyane ;
coeruleus Bâtes. — Amazones.
A ces formes viendront s’ajouter plusieurs espèces nouvelles qui
seront décrites ultérieurement à l’occasion d’une révision générale.
Espèce de position incertaine
Cometes zikani Melzer 1929. — Brésil.
(Laboratoire d* Entomologie du Muséum).
— 414 —
Un nouveau Myriapode de Guinée française
Gymnostreptus MADEGAMA N. SP.
(Diplopode — Spirostreptidae).
Par J. M. Démangé.
M. G. Démangé a récolté à Coya, localité située à une cinquan¬
taine de kilomètres de Conakry, un certain nombre de Myriapodes
parmi lesquels nous avons reconnu l’existence d’une espèce nouvelle.
Celle-ci présente un intérêt particulier du fait qu’elle est proche
de G. pyrhocephalus décrit par L. Koch et dont les gonopodes ont
été bien étudiés et figurés par C. Attems en 1914 et 1928.
Comme nous le mentionnons sous forme de tableau comparatif
à la fin de cette note, les deux espèces se différencient par de nom¬
breux caractères, mais nous insistons tout particulièrement sur
celui du nombre des segments du corps. En effet, G. madegama
possède 65 à 73 segments au lieu de 53 à 65, chiffres extrêmes
publiés par l’auteur et par C. Attems. De plus F. W. Lawrence 1
donne les chiffres suivants pour G. pyrhocephalus : 47-54 pour les
et 48-54 pour les Ç. Le petit nombre de segments de cette espèce
est donc parfaitement démontré.
D’autre part un second caractère nous paraît également impor¬
tant. C’est la présence chez l’espèce de L. Koch d’une forte épine
à l’extrémité distale du feuillet antérieur des gonopodes, épine
faisant complètement défaut chez madegama.
Nous profitons de l’occasion qui nous est donnée ici pour rectifier
une erreur d’orthographe commise par la plupart des auteurs : en
effet l’espèce de L. Koch est orthographiée dans l’ouvrage original :
pyrhocephalus et non pyrrhocephalus .
Ceci dit, nous décrivons ci-dessous la nouvelle espèce en précisant
que nous avons eu l’occasion, depuis la rédaction de cette note,
de retrouver G. madegama à Kindia, localité située à quelques kilo¬
mètres de la station originale.
Gymnostreptus (Orthoporus) madegama nov. sp.
Matériel étudié : 65/1 apode.
Plantation Madegama, à 50 km environ de Conakry. (Guinée
Française).
1 . Variation in the leg-numbers of a south African millipede, Gymnostreptus pyrrho¬
cephalus C. Koch. — Ann. Nat. Hist., vol. 5, 1952.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 5, 1957.
— 416 —
(J. — Corps noir brillant. Tête, antennes et pattes fauves. Valves anales
bordées de jaune rouge. Collum rouge sombre.
Tête légèrement ridée au niveau du collum. Labre ridé, profondément
échancré, avec une grosse dent médiane et 2 fortes dents latérales. 6 fos¬
settes pilifères. Sillon occipital fin avec ramifications interoculaires presque
invisibles. Yeux écartés, composés d’ocelles bien conformés, peu saillants,
au nombre de 44 environ en 7 rangées (10, 10, 8, 6, 6, 3, 1) rassemblées en
triangle très allongé. Antennes longues atteignant et dépassant le 5e seg¬
ment, épaissies aux 5e et 6e segment. 4 quilles sensorielles. Stipes des
mandibules avec une faible saillie anguleuse à l’angle apical inférieur.
Col brillant très faiblement ponctué. Lobes à bord postérieur rectiligne
et à angle postérieur très arrondi ; bord antérieur fortement échancré.
L’échancrure résulte de ce que l’angle antérieur forme une saillie qui
recouvre en partie les stipes mandibulaires. Surface parcourue de 3 sillons,
tous profonds. Sillon antérieur sinueux seulement près du bord postérieur
du lobe. Les deux sillons inférieurs fortement coudés en angle droit ; le
dernier épousant la forme de l’angle antérieur du col.
Segments du tronc à surface des prozonites totalement occupée par
des stries concentriques extrêmement nettes, ponctuées dans leur conca¬
vité. Suture bien marquée, profondément imprimée et peu sinueuse au
niveau du pore. A partir de cette suture, le métazonite se soulève vers
l’extérieur. Sillons longitudinaux forts sur toute la longueur du corps,
ne dépassant pas le pore. Dans les segments antérieurs, sillons longitu¬
dinaux, ventraux et latéraux fortement inclinés vers le haut, rejoignant
les stries circulaires des prozonites. Dans le milieu des flancs, les sillons
longitudinaux se heurtent contre la suture. Pore à partir du 6e segment.
Dernier segment et valves anales ponctués chagrinés. Bord postérieur
du dernier segment, en triangle, à angle légèrement ridé. Valves saillantes,
peu globuleuses. Bord postérieur peu arrondi, presque droit. Bourrelets
marginaux fortement saillants, non séparés des valves par une rigole
(fig. 5). Sternite anal à bord postérieur en triangle.
Pattes longues, sans soles. Épines fortes dans les derniers articles. Une
forte épine distale au tibia.
Gonopodes : Hanches des gonopodes simples, à bords parallèles.
Extrémité distale du feuillet antérieur couverte d’épines courtes à aréoles
grandes, à angle interne plus saillant que l’externe, se retournant posté¬
rieurement et se terminant en carré. Feuillet postérieur prenant nais¬
sance entre les feuillets antérieurs et formant un repli très net dont les
bords se retournent vers l’extérieur. Surface latérale externe soulevée par
un repli. Extrémité distale fortement échancrée en corbeille, déterminant
un lobe pointu interne et un lobe externe beaucoup plus important (fig. 2).
Ce lobe est de forme arrondie, convexe et porte à sa partie latérale médiane
une excroissance très arrondie, faiblement saillante.
Sternite en trois parties (fig. 3). Une médiane triangulaire, petite et
deux latérales, allongées, de section semi-ronde et dissimulées sous l’extré¬
mité basale des hanches.
Télopodite court et épais de section semironde, tout au moins dans
les 3/4 de sa longueur. Extrémité distale épanouie en lobe large et concave
de dessin irrégulier, atténué à son extrémité qui amorce un mouvement
de retour en arrière. La concavité présente un épaississement chitineux
417 —
en baguette (a) accompagnant le front du lobe jusqu’à son extrémité
(fig. 4). De la partie basale de ce lobe, dans sa concavité, prend naissance
un lambeau chitineux quadrangulaire. A partir de ce lambeau, en remon¬
tant vers la base du télopodite, notons une longue surface marginale
blanchâtre. Au delà de l’épanouissement, la branche séminale se continue,
épousant les contours du grand lobe, le dépassant de peu. Dans son tiers
basal ce rameau est élargi dans sa concavité.
Rainure séminale sinueuse, spiralée à partir de la grande courbure.
Nous avons reçu de Kindia, station située à quelques kilomètres
de la plantation Madégama, un second exemplaire de cette
espèce qui présente quelques variations que nous indiquons.
— 73/1 apode. Ocelles un peu plus nombreux. 51-54 en 7-8 ran¬
gées (11, 10, 10, 8, 6, 5, 3, 1-11, 10, 9, 7, 6, 5, 3).
Gymnostreptus madégama est voisin de Gymnostreptus pyrhoce-
phalus (L. Koch) mais se distingue de cette dernière espèce par les
caractères suivants :
G. pyrhocephalus.
53-65 segments 1.
2-4 sillons aux lobes collaires 2.
Des soles aux pattes.
Sternite des gonopodes en ban¬
deau d’une seule pièce ?
Feuillet antérieur des gonopodes
pourvu d’une pointe à la par¬
tie interne.
Cône latéral du feuillet posté¬
rieur très saillant et de dimen¬
sion importante.
Épanouissement distal du télo¬
podite des gonopodes de forme
arrondie.
G. madégama.
65-73 segments.
3 sillons aux lobes collaires.
Pas de soles.
Sternite des gonopodes en ban
deau divisé en trois parties.
Pas de pointe au feuillet anté
rieur.
Cône latéral peu saillant et faible.
Épanouissement distal en lobe
conique saillant.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
1. L. Koch in « Beschreibungen neuer Arachniden und Myriapoden. Verh. Zool.
Bot. Gesel. Wien 1865 » donne 57-61 segments, tandis que C. Attems in « Afrikanische
Spirostreptiden... etc. Zoologica, H. 65-66, 1914 » et « The Myriopoda of South Africa.
Ann. South. Afr. Mus., vol. XXVI, 1928 » donne de 53 à 65 segments.
2. Mêmes remarques que précédemment : L. Koch donne 4 sillons et G. Attems,
2 sillons.
418
Sur la position systématique
DE LePTOTRICHUS (ÂTLANTOTRICHUS N. S. G.) LEPTOTRICHOIDES
(Arcangeli 1942;.
(Crustacés ; Isopodes terrestres).
Par A. Vandel.
Arcangeli (1942) a décrit sous le nom de Porcellio (Lucasius)
leptotrichoides n. sp., un Isopode terrestre représenté par deux
femelles recueillies à la Grande Salvage par le Chanoine Jaime
de Gouveia Barreto, Professeur au Séminaire de Funchal.
M. J. Mateu recueillait, en 1952, dans l’île de la Gomera (Canaries)
une femelle de la même espèce. Je signalais (Vandel, 1954) cette
capture dans un mémoire consacré aux Isopodes terrestres de
l’archipel canarien. Je reconnaissais que cette espèce n’appartient
point au genre Lucasius, et je suggérais de la classer dans le genre
Mica.
Le Chanoine Jaime de Gouveia Barreto a eu la grande obli¬
geance de me remettre deux exemplaires femelles de cette espèce,
recueillis par lui à la Grande Salvage, le 17 juillet 1939. Une étude
renouvelée de cette espèce m’a conduit à reconnaître que l’attri¬
bution de cet Oniscoïde aux genres Lucasius ou Mica était erronée.
Encore qu’aucun mâle de cette espèce n’ait été observé, et que
les isopodologues se trouvent ainsi privés de la connaissance
si utile des structures sexuelles mâles, on peut sans hésiter classer
cet Oniscoïde dans le genre Leptotrichus. C’est ce qu’établissent
l’aspect fortement bombé du corps, la structure du céphalon (Fig. A),
la brièveté des antennes (Fig. A), la forme triangulaire du telson
(Fig. B), la puissante armure des péréiopodes, les tergites recouverts
d’un feutrage de soies courtes et bordés de longs cils (tout à fait
comparables à ceux de L. panzeri Audouin) (Fig. A, B et C).
Cependant, l’espèce atlantidienne diffère des autres espèces du
genre Leptotrichus par deux caractères importants :
a) le bord postérieur des trois premiers péréionites est légèrement,
mais nettement sinué (Fig. A et C). On sait que chez les autres
Leptotrichus, le bord postérieur des premiers tergites est régulière¬
ment arqué.
b) Alors que chez les Leptotrichus méditerranéens, le sillon margi¬
nal des pleurépimères est garni de pores glandulaires dans toute
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 5, 1957.
— 419 —
sa longueur, celui de leptotrichoides ne renferme de pores qu'au
niveau d’un élargissement en forme de demi-ellipse, accolée à la
marge, et correspondant à un champ glandulaire (Fig. C). De ce
fait, le nombre de pores est bien moindre que celui que l’on observe
chez les autres Leptotrichus : 5-6, chez leptotrichoides Arcangeli, 12-17f
chez panzeri Audouin, 18-28, chez naupliensis thermiensis Strouhal.
Ces deux caractères conduisent à tenir L. leptotrichoides Arc. pour
une forme plus spécialisée, plus évoluée, que les Leptotrichus médi¬
terranéens. Ces dispositions justifient la création, pour la présente
espèce, d’un sous-genre de Leptotrichus, pour lequel je propose le
nom d’ Atlantotrichus. Le nom de cette espèce sera donc : Lepto¬
trichus (Atlantotrichus) leptotrichoides (Arcangeli 1942).
Il convient de remarquer que l’aire de répartition de L. lepto¬
trichoides Arc. est tout à fait excentrique par rapport au centre
d’origine des Leptotrichus qui se place en Méditerranée orientale.
— 420 —
BIBLIOGRAPHIE
Arcangeli (A.). — 1942. Porcellio (Lucasius) leptotrichoides , nuova
specie di Crostaceo Isopodo terrestre nell’ Isola Grande Salvage. —
Boll. Mus. Zool. Anat. comp. R. Univ. Torino, XLIX (IV), n° 128,
pp. 223-225, tav. I.
Vandel (A.). — 1954. Étude des Isopodes terrestres recueillis aux Iles
Canaries par J. Mateu, en mars-avril 1952. Mém. Mus. Hist. Nat.
Paris, N. S. Ser. A., Zool., VIII, pp. 1-60, 23 fig.
— 421 —
Une réunion carcinologique a Barcelone.
Par Jacques Forest.
SECRÉTAIRE DU GROUPE D’ÉTUDES CARCINOLOGIQUES
En juillet et août 1955, plusieurs carcinologistes s’étaient réunis
à Cadaquès (Espagne), puis à Banyuls-sur-Mer : les Drs. I. Gordon,
L. B. Holthuis, Th. Monod, R. Zariquiey et moi-même avions
•décidé de former un Groupe d’Études carcinologiques dont le
premier projet était l’établissement d’un Catalogue des Crustacés
Décapodes de Méditerranée occidentale b
En juillet 1957, et sur l’invitation du Dr R. Zariquiey, a eu lieu
à Barcelone une seconde réunion à laquelle n’a malheureusement
pas pu assister le Professeur Monod. Les membres du Groupe
d’Études ont eu l’occasion d’effectuer d’intéressantes récoltes dans
le port de Barcelone, à Arenys de Mar et à Cadaquès, mais ont
surtout eu la possibilité de faire le point des résultats déjà acquis
en ce qui concerne la préparation du catalogue et de passer en
revue les problèmes de taxonomie et de nomenclature qu’il est
nécessaire de résoudre avant d’en aborder la rédaction.
Les séances de travail se sont tenues alternativement chez le
Dr R. Zariquiey et au laboratoire de Zoologie de l’Université de
Barcelone où le Professeur F. Garcia del Cid et son adjoint, le
Pr. E. Gadea avaient bien voulu nous accueillir.
La présente note est un compte-rendu sommaire des travaux du
Groupe d’Études ; elle a été soumise aux participants qui l’ont
approuvée, et communiquée au Professeur Monod qui a bien voulu
souscrire aux décisions prises.
Le projet initial de Catalogue a tout d’abord, et d’un accord
unanime, été modifié sur deux points importants :
1° Il comprendra toutes les espèces de Méditerranée et non pas
seulement celles de la partie occidentale de cette mer. En effet, il
est apparu que le travail envisagé aurait ainsi une valeur pratique
plus grande, sans que, pour autant, les difficultés de réalisation s’en
trouvent exagérément accrues : le nombre des espèces propres à la
Méditerranée orientale est réduit (dans un travail sous presse
L. B. Holthuis en signale 36 : 25 sont des formes indo-pacifiques
venues par le canal de Suez et 3 des espèces douteuses dont la
présence est probablement basée sur des spécimens mal déterminés
1. Voir Vie et Milieu, VI, n° 3, 1955, pp. 393-396.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 5, 1957.
422 —
ou mal étiquetés). En outre, en adoptant le détroit siculo-tunisieni
comme limite orientale, on excluait l’Adriatique dont la faune
carcinologique est très proche de celle de la Méditerranée occi¬
dentale et a fait l’objet d’investigations importantes.
2° Les formes d’eau douce ne seront pas incluses dans le Cata¬
logue, à l’exception des Palaemonetes dont l’habitat est surtout
saumâtre.
Trois séries de questions ont ensuite été examinées :
I. — Enquête sur les collections
DE DÉCAPODES MEDITERRANEENS EXISTANT DANS LE MONDE
Un questionnaire avait été envoyé à la fin de 1956 aux labora¬
toires et musées susceptibles d’abriter des collections de Décapodes
de Méditerranée. Dans l’ensemble, les établissements consultés ont
fourni des renseignements qui permettent de juger de l’importance
des collections et de l’opportunité de les soumettre en totalité ou
en partie à un travail de révision ; il est particulièrement utile de'
savoir où existent des formes critiques rares. Dans plusieurs musées
sont conservés de nombreux échantillons provenant de Méditerranée-
qui n’ont jamais été examinés, ou, plus souvent encore, des spéci¬
mens déterminés il y a de longues années et dont l’identification
est manifestement erronée.
Des listes détaillées donnant le nom des espèces conservées ou
même reproduisant le libellé des étiquettes ont été notamment
fournies par : la Station Zoologique de Naples, les Musées de Madrid,.
Zurich, Hambourg, Oslo, Stockholm, Munich, Varsovie, Washington,.
Philadelphie et New Haven, Connecticut (Peabody Muséum).
Le Dr I. Gordon a eu l’occasion d’examiner plusieurs collections
britanniques et a présenté les listes de Décapodes méditerranéens
conservés au British Muséum et au Musée de l’Université de Cam¬
bridge. Le Dr Gordon a également signalé que la collection de
Crustacés « italiens » de F. W. Hope se trouvait à l’Université
d’Oxford, mais que les spécimens étaient malheureusement étiquetés-
de façon insuffisante.
IL — Problèmes taxonomiques.
Au cours de l’examen, genre par genre, de la liste des Décapodes
de Méditerranée, les différents points de discussion ont été notés.
Il ne s’agissait pas de résoudre les problèmes mais de les poser avec
précision ; ceci a été facilité, dans la plupart des cas, par l’examen,
et la comparaison des spécimens de la collection Zariquiey.
Indiquons, parmi les questions qui n’ont pas encore reçu de
réponses satisfaisantes, celles qui concernent les formes suivantes
— 423 —
1° Athanas nitescens Leach. — A. laevirhynchus Risso : La vali¬
dité des deux espèces était généralement admise mais L. B. Holthuis
a eu l’occasion d’observer des spécimens qu’il paraît difficile de
rattacher avec certitude à l’une ou à l’autre.
2° Ebalia : La connaissance systématique des espèces de nos
régions est imparfaite ; leur révision doit être basée sur l’étude d’un
matériel important et des types existants.
3° Carcinus maenas L. : R. Zariquiey avait relevé de sensibles
différences entre les jeunes Carcinus de Catalogne et de Galice, et
proposé d’inscrire cette question a l’ordre du jour de la réunion.
La comparaison entre des spécimens de Méditerranée et de l’Atlan¬
tique a effectivement fait apparaître des différences notables, et
apparemment constantes, aussi bien chez les adultes que chez les
jeunes. Ces observations corroborent celles de N. Demeuzy et
A. Veii.i.et qui ont consacré plusieurs notes aux différences morpho¬
logiques et biologiques entre les populations de C. maenas des deux
régions.
4° Macropipus pusillus Leach — M. parvulus Parisi : Il existe
en Méditerranée deux formes apparentées mais spécifiquement dis¬
tinctes. D’après les observations d’I. Gordon, il est possible que le
M. parvulus de Parisi soit en réalité un synonyme de l’espèce de
Leach, la seconde espèce restant à nommer.
5° Brachynotus : R. Zariquiey a séparé de Brachynotus sexden-
tatus Risso un certain nombre de spécimens recueillis principale¬
ment à Arenys-de-Mar. Il s’agit d’une espèce distincte non seule¬
ment de celle de Risso, mais du B. atlanticus Forest récemment
décrit de Mauritanie et des côtes atlantiques du Maroc.
6° Pisa tetraodon Pennant — P. corallina Risso : Depuis de
longues années, l’espèce de Risso est considérée tantôt comme une
forme distincte, tantôt comme un synonyme de Pisa tetraodon. En
ce qui concerne les spécimens, nombreux, de la collection Zariquiey,
il est toujours possible de les rattacher de façon certaine à l’une
des deux formes. Il conviendrait maintenant de déterminer si elles
existent toutes deux sur les côtes océaniques.
7° Inachus dorsettentis Pennant — I. mauritanicus Lucas :
Existe-t-il une seule espèce polymorphe, I. dorsettensis, ou deux
espèces distinctes ? Dans ce dernier cas il paraît difficile de nommer
la seconde mauritanicus, car les dessins de Leach et de Lucas
semblent se rapporter à une seule et même forme. Ici encore il est
indispensable d’examiner des I. dorsettensis de l’Atlantique.
8° Pilumnus hirtellus L. : La question des Pilumnus européens
ne semble pas réglée de façon satisfaisante. Les avis sont toujours
partagés sur la validité de P. spinifer H. Milne-Edwards.
— 424 —
Les membres du Groupe d’Études ont estimé que le moyen le
plus efficace pour résoudre les divers problèmes évoqués était de
les répartir entre eux. Dans certains cas, le responsable d’une ques¬
tion donnée publiera ses conclusions après étude du matériel qui
lui aura été communiqué et consultation des carcinologistes inté¬
ressés. Dans d’autres cas, sa tâche sera plutôt d’orienter et de
coordonner les recherches.
Il est en effet souhaitable que d’autres carcinologistes s’intéressent
à ces problèmes et apportent leur concours à l’œuvre entreprise :
le présent compte-rendu peut être considéré comme un appel à
une telle collaboration.
La liste des groupes ou genres à l’intérieur desquels existent
encore des questions taxonomiques litigieuses figure ci-dessous, avec
le nom du ou des carcinologistes qui s’efforceront d’obtenir une
réponse à ces questions, en vue de la préparation du Catalogue des
Crustacés Décapodes de Méditerranée :
Palaemon, Palaemonetes, Athanas, Pandalina, Thoralus : L. B. Hol-
thuis et R. Zariquiey. En ce qui concerne les Hippolytidae, le Profes¬
seur H. Nouvel sera consulté.
Crangon, Pontophilus : L. B. Holthuis.
Nephrops : R. Zariquiey.
Thalassinidae : L. B. Holthuis.
Galatheidea : R. Zariquiey.
Porcellana : J. Forest et R. Zariquiey.
Paguridea : J. Forest.
Thia, Ilia, Ebalia, Carcinus, Macropipus (= Portunus auct.), Geryon,
Bathynectes : I. Gordon.
Pilumnus : J. Forest et Th. Monod.
Brachynotus : R. Zariquiey.
Euchirograpsus : J. Forest.
Goneplax, Pinnotheres : I. Gordon.
Lambrus : J. Forest.
Pisa, Inachus, Maeropodia : J. Forest et R. Zariquiei.
III. — Problèmes de nomenclature.
La rédaction d’un catalogue des Crustacés Décapodes de Médi¬
terranée exige un accord préalable sur un certain nombre de points
de nomenclature discutés ou susceptibles de controverses ultérieures.
Ces questions, présentées au cours des réunions par L. B. Holthuis,
ont fait l’objet de discussions. Laissant de côté quelques points
litigieux nécessitant des compléments d’information, les participants
se sont mis d’accord pour soumettre à la Commission Internationale
de Nomenclature les propositions suivantes :
1. Les noms attribués à des genres de Crustacés Décapodes en 1818
par W. G. Tilesius (Ueber das nâchtliche Leuchten des Meer-
— 425 —
wasser, Ann. Wetteran. Ges. Naturk., vol. 4) seront supprimés. Les
noms suivants seront insérés dans la Liste Officielle des Noms géné¬
riques : Lucifer Thompson, 1830 (= Phasmatocarcinus Tilesius, 1818),
Sergestes, H. Milne Edwards 1830 (? = Prionorhynchus Tilesius, 1818
ou Symphysopus Tilesius, 1818).
2. Les noms de Nika sinuolata Risso, 1816 (= Sergestes arcticus
Krôyer ou S. corniculum Krôyer, 1855) et Acheles arachnipodus
Cocco, 1832 (= Sergestes corniculum Krôyer, 1855) seront supprimé
et les deux noms de Krôyer insérés dans la liste Officielle des Noms
spécifiques.
3. Le nom d ’Hippolyte variegatus Risso, 1816 sera supprimé et
celui d ’Alpheus dentipes Guérin, 1832 placé sur la Liste Officielle.
4. Les noms de Palaemon parvus Olivier, 1812 et Palaemon micro-
ramphus Risso, 1816 [probablement = Thoralus cranchi Leach, 1817
ou Eualus occultus (Lebour, 1936)] seront supprimés.
5. Le nom Vianellia Nardo, 1847 (probablement synonyme de
Thoralus ou d’ Eualus) sera supprimé.
6. Les types des espèces : Hippolyte crassicornis H. Milne Edwards,
1837, H. loveni Rathke, 1843, H. yarrelli Thompson, 1853 et
H. marioni Gourret, 1887 seront examinés. S’il s’agit de Thoralus
cranchi (Leach, 1817) ils seront rejetés comme synonyme de ce
dernier nom. S’il s’agit de synonymes à’ Eualus occultus (Lebour)
ils devront être supprimés. Si les types n’existent pas, on choisira
comme néotypes des spécimens de Thoralus cranchi.
7. Le type de Cancer (Astacus) gibhosus Montagu, 1808 sera
examiné et, suivant son identité, le nom spécifique sera utilisé ou
supprimé. Si le type n’existe plus, le nom sera supprimé.
8. L’espèce atlantico-méditerranéenne du genre Dromia Weber,
1795 sera indiquée comme type du genre sous les pleins pouvoirs
de la Commission internationale de Nomenclature zoologique, ce
qui permettra de conserver le nom pour le genre auquel il a toujours
été appliqué, au lieu de le substituer à Dromidiopsis Borradaile, 1900 :
c’est en effet, à ce dernier genre qu’a été rattachée la première espèce
citée par Weber, D. rumphii (= Cancer dormia L., 1763).
Le nom correct de cette espèce sera discuté dans une note séparée,
l’accord n’ayant pu être réalisé sur un choix entre les noms : vul-
garis H. Milne Edwards, 1837, caput-mortuum L. 1767 et personatus L.
1758.
9. Leucosia Weber, 1795 sera placé sur la Liste Officielle avec
l’indication de Cancer craniolaris L., 1758 comme type. Leucosia
Weber, 1795 devient ainsi un synonyme de Leucosides Rathbun,
1897 ; Leucosia Fabricus, 1798 (type : Cancer nucléus L., 1758)
pourra être considéré comme son homonyme postérieur. Ceci per-
— 426 —
mettra de valider Ilia Leach, 1817 qui sera placé sur la Liste Offi¬
cielle.
10. Euryala Weber, 1795 sera supprimé et son synonyme posté¬
rieur Corystes Latreille, 1802 placé sur la Liste Officielle.
11. Le nom de Palicus Philippi, 1838 sera placé sur la liste Offi¬
cielle et Cymopolia Roux, 1830, homonyme postérieur de Cymopolia
Lamouroux 1816, invalidé (cf. art. 1 des Règles internat, de Nomen¬
clature : « If an organism is transferred from the animal to the
vegetable kingdom, its names retain their zoological status for
purposes of homonymy »).
12. Le nom de Parthenope Weber, 1795 sera supprimé et Parthe-
nope Fabricus, 1798 placé sur la Liste Officielle en même temps
que Lambrus Leach, 1815. Daldorfia Rathbun, 1905, synonyme
objectif de Parthenope Fabricus figurera sur l’Index Officiel. Il faut
noter que des carcinologistes américains sont opposés à cette
mesure et partisans de l’emploi de Parthenope Weber, 1795 et de
Daldorfia Rathbun, 1905 ; il serait souhaitable que ce point de vue
fasse l’objet d’une proposition qui serait soumise en même temps
que la nôtre à la Commission.
13. Le nom d’Arctopsis Lamarck, 1801 sera supprimé et son
synonyme Pisa Leach, 1814 placé sur la Liste Officielle.
14 Le type de Cancer phalangium Fabricius, 1775 sera examiné
•et le nom spécifique éventuellement substitué à dorynchus Leach,
1814.
15. Les participants se sont mis d’accord, après discussion, sur
■une proposition visant à placer les noms suivants sur la Liste Offi¬
cielle :
Alpheus gambarelloides Nardo, 1847 [= Synalpheus laevimanus
Heller, 1862], Pagurus erythropus Latreille, 1816 [= Clibanarius
misanthropus (Risso, 1826)], Pagurus sculptimanus Lucas, 1846
.[= P. forbesii Bell, 1846], P. spinimanus Lucas 1846 [= P. cuanensis
Bell, 1846, non Thompson 1844 (nomennudum)], P. alatus Fabricius
1775 [= P. excavatus (Herbst 1791)], P. laevis Bell 1846 [non
Thompson 1844, nomen nudum], Pagurus callidus Risso, 1827 (pro
P. calidus, orthographe rectifiée).
16. Les genres suivants, qui ne semblent pas poser de problèmes
de nomenclature et qui ne figurent pas encore sur la Liste Officielle,
y seront insérés :
Gennadas Bâte, 1881 ; Richardina A. Milne Edwards, 1881 ; Axius
Leach 1815 ; Calocaris Bell, 1846 ; Jaxea Nardo, 1847 ; Paguristes
Dana, 1851 ; Clibanarius Dana, 1852 ; Calcinus Dana, 1851 ; Nema-
■ topagurus A. Milne Edwards et E. .L Bouvier, 1892 ; Catapaguroides
A. Milne Edwards et E. L. Bouvier, 1892 ; Anapagurus Henderson,
427
1886 ; Spiropagurus Stimpson, 1858 ; Munida Leach, 1820 ; Muni-
dopsis Whiteaves, 1874 ; Porcellana Lamarck, 1801 ; Paromola
Wood-Mason, 1893 ; Latreillia Roux, 1830 ; Cymonomus A. Milne
Edwards, 1880 ; Dorippe Weber, 1795 ; Ethusa Roux, 1830 ; Calappa
Weber, 1795 ; Atelecyclus Leach, 1814 ; Thia Leach, 1815 ; Sirpus
Gordon 1953 ; Xaiva Macleay, 1838 ; Callinectes Stimpson, 1860 ;
Medaeus Dana, 1851 ; Eriphia Latreille, 1817 ; Ocypode Weber,
1795 ; Pachygrapsus Randall, 1840 ; Brachynolus de ! l'aan, 1833 ;
Heterocrypta Stimpson, 1871 ; Herbstia H. Milne Edwards, 1834 ;
Eurynome Leach, 1814 ; Ergasticus A. Milne Edwards, 1882 ;
Rochinia A. Milne Edwards, 1875 ; Anamathia Smith, 1884 ; Acan-
tlionyx Latreille, 1827 ; Dorhynchus Thompson, 1873 ; Inachus
Weber, 1795 ; Achaeus Leach, 1817 ; Macropodia Leach, 1814.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 5, 1957.
28
428
Plantes récoltées en Micronésie au xix» siècle.
Par F. R. Fosberg et M.-H. Sachet.
Alors que les auteurs étudiaient les plantes récoltées aux Iles
Mariannes par Charles Gaudichaud, ils trouvèrent dans le grand
herbier du Muséum National d’ Histoire Naturelle un groupe de
plus de 500 plantes de Micronésie qui n’avaient jamais été étudiées
ou déterminées. La grande majorité avaient été récoltées par Alfred
Marche de 1887 à 1889 aux Iles Mariannes ou par les naturalistes
de Y Astrolabe (Voyage de 1837-1840) ; il y avait aussi quelques
collections de Gaudichaud. Les plantes du voyage de Y Astrolabe
portent des étiquettes datées de 1841, mais ceci représente probable¬
ment la date de leur dépôt au Muséum, h’ Astrolabe était en Micro¬
nésie pendant l’hiver 1838-1839. Les plantes examinées provenaient
de Guam et Truk (étiquettes Guham, et « Archipel d’FIogoleu ou
de Roug » et souvent « Ile Shix » qui est l’île Sis ou Tsis des cartes
modernes de Truk) et avaient été récoltées par Hombron, Jacquinot
et Le Guillou.
Le Laboratoire de Phanérogamie du Muséum à généreusement
expédié ces plantes à Washington pour étude et détermination et
la liste qui suit représente toute la collection, indiquant pour chaque
espèce le nom du collecteur, le numéro et la localité.
Le plus grand intérêt de cette collection est de montrer que
beaucoup de plantes exotiques communes de nos jours aux Iles
Mariannes et Carolines étaient déjà présentes quand ces herbiers
furent rassemblés, et de confirmer l’idée que certaines autres sont
d’introduction très récente. Parmi les plantes indigènes, quelques-
unes seulement représentent une extension de l’aire de distribution
géographique, et il n’y a aucun nouveau taxon. Les plantes de
Marche comprennent les premières collections botaniques rapportées
des volcans des Mariannes du Nord. Il est intéressant, cependant,
de noter que, si ces collections avaient été déterminées peu après
leur arrivée au Muséum, de nombreux spécimens auraient été les
types d’espèces nouvelles, et quelques-uns même, de genres nouveaux.
Merrill, étudiant des collections reçues de Guam pendant les
deux premières décennies du xxe siècle, et après lui les botanistes
japonais, ont décrit la plupart des plantes indigènes représentées
dans ces collections comme des espèces nouvelles. Ainsi, lorsque ces
plantes furent récoltées au xixe siècle, elles avaient une très grande
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 5, 1957.
429 —
importance taxonomique. Lorsqu’elles furent enfin étudiées, elles
n’avaient plus qu’une certaine importance historique.
Liste des Plantes déterminées.
Cycadaceae.
Cycas circinalis L. — Hombron : Guam.
Pandanaceae.
Freycinetia mariannensis Merr. — Marche 16 : Saipan.
Pandanus tectorius Park. — Gaudichaud 212, 213, 106 ?, s. n. :
Mariannes ; Marche 222 : Guam et Gaudichaud : Mariannes doivent
peut-être aussi être attribués à cette espèce.
Gramineae.
Centotheca lappacea (L.) Desv. — Jacquinot : Guam.
Coix lachryma-jobi L. — Marche 157 : Guam.
Cyrtococcum patens (L.) Camus. — Le Guillou 17 : Truk ; Hom¬
bron : Truk, Ile Shix.
Dactyloctenium aegyptium (L.) Willd. — Marche 177, 117 : Guam.
Echinochloa colonum (L.) Beauv. — Jacquinot, Hombron : Guam.
Eleusine indica (L.) Gaertn. — Marche 117 : Guam ; Jacquinot :
Guam.
Eragrostis ciliaris Link. — Marche 171 : Guam.
Ischaemum longisetum Merr. — Marche 95 : Guam.
Miscanthus floridulus (Lab. Warb. — Marche 294 : Agrigan ;
Hombron : Guam.
Oplismenus compositus (L.) Beauv. — Jacquinot : Guam ;
Marche 299 : Agrigan.
Paspalum orbiculare Forst. f. — Marche 178 : Guam.
Paspalum scrobiculatum L. — Marche 64 : Guam ; Le Guillou 5 :
Truk.
Phragmites karka (Retz.) Trin. — Marche 118, 79 : Guam.
Thuarea involuta (Forst. f.) R. et S. — Le Guillou 9 : Truk.
Carex fuirenoides Gaud. — Marche 259 : Guam.
Cyperus cyperinus var. pictus (Nees) Kük. — Hombron : Guam.
Cyperus difformis L. — Marche 116 : Guam.
Cyperus javanicus Houtt. — Marche 15 B : Saipan ; 296 : Agrigan.
Cyperus kyllingia Endl. — Marche 44, Le Guillou 13, Jacqui-
not, Hombron : Guam ; le Guilou 15 (?) Truk.
Cyperus odoratus L. — Marche 43, 119 : Guam ; 270 : Rota ;
Gaudichaud s. n. : Mariannes.
Cyperus rotundus L. — Jacquinot : Guam ; Gaudichaud :
Marianas.
Bulletin du Aluséuni, 2e série, t. XXIX, n° 5, 1957.
28.
— 430 —
Eleocharis dulcis (Burm. f.) Trin. — Marche 154 : Guam.
Fimbrisylis littoralis Gaud. — Marche 45, Jacquinot : Guam.
? F imbristylis miliacea (L.) Vahl. — Marche 115 : Guam.
Fimbristylis spathacea Roth. — Le Guillou 20 : Truk.
Fuirena umbellata Rottb. — Marche 85 : Guam.
Rhynchospora corymbosa (L.) Britt. — Marche 42, 83 : Guam ;
Hombron : Truk, Ile Shix.
Rhynchospora rubra (Lour.) Makino. — Gaudichaud : Mariannes.
Scleria polycarpa Boeckl. — Hombron, Le Guillou 38 : Guam ;
Hombron : Truk, Ile Shix.
Palmae.
Areca catechu L. — Marche 201 : Guam.
Cocos nucifera L. — Marche 199 : Guam.
CoMMELINACEAE.
Commelina benghalensis L. — Jacquinot : Guam.
DlOSCORE ACEAE.
Dioscorea bulbifera L. — Marche 57 : Guam.
Taccaceae.
Tacca Leontopetaloides (L.) O. K. — Le Guillou : Guam ;
Marche 14 B : Saipan ; Le Guillou 7, Hombron : Truk.
CASUARIN ACEAE.
Casuarina equisetifolia L. — Marche 142 : Guam ; 1 : Saipan
(peut-être une erreur d’étiquette).
PlPERACEAE.
? Piper guahamense C. DC. (stérile, det. comme ? P. methysti-
cum Forst. f. par T. G. Yuncker). — Marche 101 : Guam.
Ulmaceae.
Tréma cannabina Lour. — Marche 267 : Rota.
Tréma orientalis var. argentea (PL) Laut. — Marche 9 : Saipan.
Moraceae.
Artocarpus altilis (Park.) Fosb. — Marche 22 : Guam.
Artocarpus mariannensis Tréc. — Marche 23 : Guam.
— 431 —
Ficus prolixa var. carolinensis (Warb.) Fosb. — Marche 146, 137 :
Guam ; 291 : Agrigan.
Ficus tinctoria var. neo-ebudica (Summ.) Fosb. — Marche 140 :
Guam.
Urticaceae.
Elatostemma calcareum Merr. — Marche 100 : Guam.
Fleurya interrupta (L.) Gaud. ex Wedd. — Marche 59, 38 : Guam.
Fleurya ruderalis "(Forst. f.) Gaud. ex Wedd. — Marche 60,
Le Guillou 35 : Guam.
Pipturus argenteus (Forst f.) Wedd. — Marche 32 : Guam ; 7 :
Saipan.
Olacaceae.
Ximenia americana L. — Marche 245 : Guam.
Balanophoraceae.
Balanophora pentamera van Tiegh. — Hombron : Guam.
PoLYGONACEAE.
Polygonum minus var. procerum (Danser) Stewart. — Marche 77,
63 : Guam ; Hombron : Truk, Ile Shix.
Amaranthaceae.
Achyranthes aspera L. — Marche 165 : Guam ; Hombron : Truk.
Nyctaginaceae.
Mirabilis jalapa L. — Marche 54 : Guam.
Pisonia grandis R. Br. — Marche 286 : Guam.
Portulacaceae.
Portulaca oleracea L. — Marche 233, Hombron : Guam.
0 1
Annonaceae.
Annona squamosa L. — Marche 285 : Guam.
Annona reticulata L. — Marche 225 : Guam.
Cananga odorata (Lam.) Hook. f. et Thoms. - — Marche 111, 196 :
Guam.
Guamia mariannae (Staff.) Merr. — Marche 220 : Guam.
Lauraceae.
Cassytha flliformis L. — Marche 97 : Guam.
432 —
Hernandiaceae.
Hernandia sonora L. — Marche 224, Hombron : Guam ;
Le Guillou 21 : Truk.
Capparid aceae.
Cleome viscosa L. — Marche 99, Le Guillou 16 : Guam.
»
Moringaceae.
Moringa oleifera Lam. — Marche 229 : Guam.
Leguminosae.
Abrus precatorius L. — Marche 152 : Pagan.
Acacia farnesiana (L.) Willd. — Marche 113 : Guam.
Adenanthera pavonina L. — Marche 195 : Guam.
Caesalpinia bonduc (L.) Roxb. — Marche 254 : Guam.
Caesalpinia pulcherrima (L.) Sw. — Marche 27 : Guam.
Cajanus cajan (L.) Millsp. — Marche 108 : Guam.
Cassia alata L. — Marche 166 : Guam.
Cassia fistula L. — Marche 248 : Guam.
? Cassia mimosoides L. — Marche s. n., s. 1.
Cassia tora L. — Marche 71 : Guam.
Crotalaria quinquefoia L. — Marche 112 : Guam.
Cynometra ramiflora L. — Marche 283 : Guam.
Décris trifoltata Lam. — Marche 122 : Guam.
Desmodium gangeticum (L.) DC. — Marche 204, 82 : Guam.
Desmodium umbellatum (L.) DC. — Marche 131 : Guam.
Dolichos lablab L. — Marche 231, Hombron : Guam.
Entada phaseoloides (L.) Urb. — Marche 58 : Guam.
Indigofera suffruticosa Mill. — Marche 91, 92 : Guam.
Intsia bijuga (Colebr.) O. Ktze. — Marche 24 : Guam.
Leucaena glauca (L.) Benth. — Marche 56, 66, 104 : Guam.
Mucuna gigantea (Willd.) DC. — Marche 124 : Guam.
Pachyrrhizus erosus (L.) Urb. — Marche 84 : Guam ; Le Guil
lou 21 : Guam.
Phaseolus lunatus L. — Marche 106 : Guam.
Pithecellobium dulce (Roxb.) Bth. — Marche 1 : Saipan.
Serianthes nelsonii Merr. — Marche 288 : Guam.
Tamarindus indica L. — Marche 194 : Guam.
Teramnus labialis (L. f.) Spreng. — Marche 180 : Guam.
Vigna marina (Burm.) Merr. — Marche 107, 182 : Guam ; 295
Agrigan.
— 433
OxALIDAC.EAE.
Aoerrhoa carambola L. • — Marche 256 : Guam.
SlMARUBACEAE.
Suriana maritima L. • — Marche 263 : Guam.
Meliaceae.
Aglaia mariannensis Merr. — Marche 136 : Guam.
Xylocarpus moluccensis (Lam.) Roem. — Marche 189, 235, 251 :
Guam.
Euphorbiaceae.
Acalypha indica L. — Marche 123 : Guam.
Claoxylon marianum M.-A. — Marche 32 : Guam.
Euphorbia chamissonis (Kl. et Gke.) Boiss. — Marche 86 : Guam ;
Gaudichaud : Mariannes ; Hombron : Truk.
Euphorbia gaudichaudii Boiss. — Gaudichaud : Mariannes.
? Euphorbia glomerifera (Millsp.) Wheeler. — Gaudichaud : Mar¬
iannes.
Euphorbia hirta L. — Le Guillou : Guam.
Euphorbia serrulata Reinw. ex Bl. — Le Guillou 2 : Guam.
Glochidion marianum M.-A. — Marche 279 : Guam.
Macaranga thompsonii Merr. — Marche 138 : Guam.
Manihot esculenta Crantz. — Marche 96 : Guam.
Melanolepis multiglandulosa var. glabrata (M.-A.) Fosb. — Marche
33, 34 : Guam ; 4 : Saipan ; 293 : Agrigan.
Phyllanthus marianus M.-A. — Marche 125 : Guam.
Phyllanthus amarus Schum. et Th. — Marche 61 : Guam.
Phyllanthus simplex : Retz. — Marche 89 : Guam.
Anacardiaceae.
Anacardium occidentale L. — Marche 226 :-Guam.
Mangifera indica L. — Marche 249 : Guam.
Maytenus thompsonii (Merr.) Fosb. — Marche 281 : Guam.
Rhus taitensis Guill. — Marche 277 : Guam.
Icacinaceae.
M errilliodendron megacarpum (Hemsl.) Sleurn. — Marche 266 :
Rota.
— 434 —
Sapindaceae.
Allophylus timorensis Bl. — Marche 121 : Guam ; 269 : Rota.
Dodonaea viscosa L. — Marche 126 : Guam.
Tristiropsis obtusangula Radlk. — Marche 250 : Guam.
B ALS AMIN ACE AE.
Impatiens balsamina L. — Marche 53 : Guam.
Rhamnaceae
Colubrina asiatica (L.) Brongn. — Marche 120 : Guam.
Tiliaceae.
Elaeocarpus joga Merr. — Marche 247 : Guam.
Grewia crenata (L. f.) Sch. et T. — Marche 141 : Guam ; 151 :
Pagan.
Triumfetta procumbens Forst. f. — Marche 205 : Guam.
Triumfetta semitriloba Jacq. — Hombron, Le Guillou, Marche
206, 160 : Guam.
Malvaceae.
? Gossypium hirsutum var. marie-galante (Watt) Hutch. —
Marche 172 : Guam.
Hibiscus abelmoschus L. — Marche 68, 39 : Guam.
Hibiscus tiliaceus L. — Marche 290 : Agrigan ; 29 ; Hombron :
Guam.
Sida acuta Burm. f. — - Marche 40 : Guam.
Sida rhombifolia L. — Marche 150 : Pagan ; 69 : Guam.
Thespesia populnea (L.) Sol. ex Correa. — Marche 190 : Guam.
Urena lobata L. — Marche 239 : Guam.
Sterculiaceae.
Heritiera littoralis Dry. — Marche 255 : Guam.
Melochia villosissima (Presl) Merr. — Marche 191, Le Guil¬
lou 27 : Guam.
Waltheria indica L. — Marche 156, Jacquinot : Guam.
Guttiferae.
Ochrocarpos odoratus (Raf.) Merr. — Marche 128, 219 : Guam.
Bixaceae.
Bixa orellana L. — Marche 102, 135 : Guam.
— 435
Caricaceae.
Carica papaya L. — Marche 70 : Guam.
CuCURBITACEAE.
Cucumis melo var. agrestis Naud. — Le Guillou 10 : Truk.
Melothria guamensis Merr. — Marche 202 : Guam.
Thymelaeaceae.
Wikstroemia elliptica Merr. — Marche 265 : Rota.
Lythraceae.
Ammannia coccinea Rottb. — Marche 62 bis, 163, Hombron
Guam.
Pemphis acidula Forst. f. — Le Guillou 10, Marche 238, 94
Guam.
Lecythidaceae.
Barringtonia asiatica (L.) Kurz. — Marche 31 : Guam ; 13
Saipan ; Hombron : Truk.
Barringtonia racemosa (L.) Bl. — Marche 278 : Guam ; Hom
bron : Truk.
Lumnitzera littorea (Jack) Voigt. — Marche 179, 103 : Guam.
Terminalia catappa L. — Hombron, Marche 221 : Guam.
Myrtaceae.
Decaspermum fruticosum Forst. — Hombron : Guam.
Eugenia bryanii Kaneh. — Marche 280 : Guam.
Eugenia javanica Lam. — Marche 223 : Guam.
Eugenia reinwardtiana DC. — Marche 284 : Guam.
Eugenia thompsonii Merr. — Marche 268 : Rota.
Psidium guajava L. — Hombron, Le Guillou, Marche 50
Guam ; 273 : Rota.
Melastomaceae.
Medinilla rosea Gaud. — Marche 230 : Guam.
Onagraceae.
Jussiaea linifolia Vahl. — Marche 163 : Guam
Jussiaea suffruticosa L. — Marche 274 : Rota.
— 436 —
Araliaceae.
Boerlagiodendron mariannense Kaneh. — Marche 264 : Rota.
Polyscias grandifolia Volk. — Marche 5 : Saipan.
Myrsinaceae.
Discocalyx megacarpa Merr. — Marche 30, Le Guillou 41 : Guam.
Loganiaceae.
Geniostoma micranthum DC. — Marche 282 : Guam.
Apocynaceae.
Bleekeria mariannensis (A. DC.) Koidz. — Marche 188 : Guam.
Cerbera dilatata Mkgf. — Marche 110, Hombron : Guam.
Ochrosia oppositifolia (Lam.) Schum. — Marche 2 : Saipan ; 35 :
Guam.
CoNVOLVULACEAE.
Ipomoea indica (Burm.) Merr. — Marche 51, 232 : Guam.
. Ipomoea littoralis Bl. — Marche 181 : Guam ; 18 : Saipan.
Ipomoea pes-caprae (L.) Sweet. — Marche 149 : Pagan ; 298 r
Agrigan.
Ipomoea quamoclit L. — Marche 207 : Guam.
Ipomoea triloba L. — Marche 237 : Guam.
Merremia hederacea (Burm. f.) Hall. f. — Marche 159 : Guam.
Operculina ventricosa (Bert.) Peter. — Marche 148 : Pagan.
Stictocardia tiliifolia (Desv.) Hall. f. — Marche 238, 158 : Guam.
Borraginaceae.
Cordia subcordata Lam. — Marche 144 : Guam.
Heliotropium indicum L. — Marche 162, Le Guillou : Guam.
Heliotropium ovalifolium var. depressum (Cham.) Merr. —
Marche 271 : Rota ; Le Guillou 12 : Guam.
Messerschmidia argentea (L. f.) Johnst. — Hombron, Le Guillou^
Marche 143, 87, Guam ; 6 : Saipan.
Verbenaceae.
Callicarpa candicans (Burm. f.) Hochr. — Marche 252 : Guam.
Callicarpa *amii Hosok. — Marche 153 : Pagan.
Clerodendrum inerme (L.) Gaertn. — Hombron, Le Guillou 17,
Marche 36 : Guam ; 236 : Guam, Inarajan ; 133 : Guam, Ile de
Cabra.
437 —
Premna obtusifolia R. Br. — Marche 185 : Guam.
Vitex negundo var. bicolor H. J. Lam. — Marche 161 : Guam.
Labiateae.
Hyptis capitata Jacq. — Marche 67, 78, 168, 228, Hombron,
Jacquinot : Guam.
Hyptis mutabilis (A. Rich.) Briq. — Hombron, Le Guillou 25,
Marche 155 : Guam.
Hyptis pectinata (L.) Poir. — Marche 169 : Guam.
Ocimum sanctum L. — Hombron, Le Guillou 4, 13 : Truk.
SoLANACEAE.
Capsicum frutescens L. — Marche 72 : Guam.
Physalis lanceifolia Nees. — Marche 80 : Guam.
Scrophulariaceae.
Limnophila fragrans (Forst. f.) Seem. — Le Guillou 8 : Guam.
Lindernia antipoda (L.) Alst. — Le Guillou 32 : Guam ; Hom¬
bron : Truk.
Bignoniaceae.
Crescentia alata HBK. — Marche 287 : Guam.
Rubiaceae.
Bikkia mariannensis Brongn. — Marche 187, 129 : Guam.
Guettarda speciosa L. — Marche 25 : Guam.
Hedyotis albido-punctata (Merr.) Fosb. — - Marche 90, Le Guil¬
lou 34 : Guam.
Hedyatis foetida var. mariannensis (Merr.) Fosb. — Marche 17 :
Saipan ; 132 : Guam.
Hedyotis laciniata Kaneh. — Marche 19, 20 : Saipan.
Ixora casei Hance. — Wallin et Lesson in 1825 : Carolines ;
Le Guillou : Truk.
Ixora triantha Volk. — Marche 276 : Rota.
Mitracarpum hirtum (L.) DC. — Marche 76, Hombron : Guam.
Morinda citrifolia L. — Marche 114, 253 : Guam.
Psychotria mariana Bartl. — Marche 184 : Guam ; 292 : Agrigan.
Randia cochinchinensis (Lour.) Merr. — Marche 10 : Saipan ;
145 : Guam.
Tarenna sambucina (Forst. f.) Durand. — Marche 139 : Guam.
— 438 —
Goodeniaceae.
Scaevola sericea Vahl. — - Marche 246, 88, Hombron : Guam ; 21
{forme naine) : Saipan ; Le Guillou 2 : Truk, Ile Shix.
Compositae.
Elephantopus mollis HBK. - — Hombron, Le Guillou 6 : Guam.
Pseudo-elephantopus spicatus (Aubl.) Gl. — Hombron, Marche
164 : Guam.
Vernonia patula (Dry.) Merr. — Marche 75, Le Guillou 1, 22 :
Guam.
Wedelia biflora (L.) DC. — Hombron, Le Guillou 22 : Truk,
Ile Shix.
Wedelia biflora var. canescens (Gaud.) Fosb. — Marche 98 : Guam.
— 439
Étude morphologique et anatomique
DES EMBRYONS DE QUELQUES ESPÈCES DU GENRE PHOENIX.
Par Ch. Ginieis.
Remarques préliminaires.
La graine des Palmiers présente, à de rares exceptions près, des
■caractères précieux de morphologie externe ; ceux-ci sont basés sur
la présence d’organes fonctionnels (micropyle, m, fig. 1) ou résiduels,
(restes du funicule, /, fig. 1) ou encore d’empreintes tégumentaires,
(raphé, r, fig. 1) laissées par des organes appartenant à d’autres
parties de la plante avec lesquelles la graine était en contact intime.
Les différents éléments, facilement visibles dans certains genres,
(Phoenix, Sabal) sont masqués dans d’autres (Cocos) par des fibres
souvent abondantes. Il est nécessaire de les mettre en évidence par
une dissection préalable, car tous ces caractères sont utiles pour
l’orientation de la graine, préliminaire indispensable à toute étude
de l’embryon.
Chez les Palmiers, l’ovule étant anatrope, il existe un raphé
tantôt nettement en relief (Cocos, Erythea) tantôt profondément
enfoncé dans un sillon (Phoenix). Le raphé marque toujours, d’une
façon conventionnelle, la région dorsale. Dans une graine provenant
du développement d’un ovule anatrope, on s’attendrait, d’autre
part, à trouver le micropyle au voisinage du hile, c’est-à-dire près
de l’extrémité du raphé (h, fig. 1), en fait, le micropyle se trouve
souvent déplacé : il émigre, suivant les espèces, plus ou moins loin
sur la région ventrale de la graine, (région diamétralement opposée
au raphé, fig. 1).
Les embryons du genre Phœnix.
Les graines des Phoenix ont cette particularité : le raphé est
toujours situé au fond d’un sillon plus ou moins profond, parfois
large : Phœnix canariensis, d’autres fois étroit ou même presque
fermé : Phœnix dactylifera. L’embryon est toujours sur la face ven¬
trale et souvent au milieu de cette face ; la position de cet embryon
est sujette à des variations assez amples d’un individu à l’autre
dans une même espèce et ne peut, en conséquence, être utilisée en
systématique. Les descriptions classiques nous représentent toujours
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 5, 1957.
— 440
cet embryon comme formé d’un cotylédon droit ; on y observe géné¬
ralement deux parties : la première, externe, a la forme d’un cône
presque plat ou, plus exactement d’un disque faiblement mucroné
en son centre (Payer). La seconde, la plus importante, affecte la
forme d’un cylindre coiffé d’un cône surbaissé dont le sommet est
excentrique. Tout cet ensemble constitue un volumineux cotylédon
revêtu d’un épiderme homogène. Le cotylédon est fendu suivant une
génératrice ; à cet endroit, l’épiderme se replie, tapisse les deux
lèvres de la fente et revêt l’intérieur de la cavité à laquelle cette
fente donne accès. L’épiderme ne s’observe pas au centre de la
région basale de l’embryon, il y est remplacé par des cellules arron¬
dies, peu cohérentes, que les auteurs s’accordent généralement à
considérer comme les restes du suspenseur. Dans la cavité du coty¬
lédon se trouve la plantule qui est droite, comme le cotylédon lui-
même. La gemmule est constituée par un massif méristematique
central protégé par les deux premières feuilles elle-mêmes peu diffé¬
renciées, cette gemmule est libre dans la cavité gemmulaire. La
radicule au contraire est à un stade de différenciation encore peu
avancé : elle est peu individualisée des tissus du cotylédon. La radi¬
cule et la gemmule se raccordent en un point qui est le nœud coty-
lédonaire. Des faisceaux conducteurs rudimentaires issus de ce point
gagnent le sommet du cotylédon en se ramifiant et en se rapprochant
de sa surface. Tel est le schéma classique que l’on donne de l’embryon
de Phœnix dactylifera et l’on croît pouvoir l’appliquer à l’ensemble
des espèces du genre Phœnix.
En fait, cette description comporte quelques imprécisions et même
certaines erreurs concernant en particulier la place de l’embryon,
son orientation, sa forme, sa différenciation etc... Le nombre des
variétés cultivées de Dattier augmentant sans cesse, les caractères
mentionnés dans les descriptions antérieures ne sont pas généraux
et, si la majorité des graines répond à ce schéma, une notable
partie s’en écarte cependant.
Phœnix dactylifera L. var. Deglet Nour.
A. — Place et orientation de V embryon dans la graine.
Le fruit est une baie contenant une seule graine très allongée
résultant du développement d’un ovule anatrope. Le raphé est une
cicatrice bordée de rides qui s’enfonce dans l’albumen sous la forme
d’une rumination et pénètre jusqu’à la moitié de l’épaisseur de la
graine. L’embryon est très rarement à l’extrémité du raphé, beau¬
coup plus souvent vers le milieu de la face ventrale mais à des
positions variables d’un individu à l’autre ; il est perpendiculaire
à la surface de la graine ou légèrement oblique (fig. 1 e) ; dans ce
cas, c’est l’extrémité interne du cotylédon qui est la plus proche de
l’insertion du funicule (fig. 1).
— 441 —
B. — Morphologie de V embryon.
Le cotylédon a une hauteur d’environ 2.000 [A, il est aplati, ainsi
que permettent de le constater des coupes longitudinales pratiquées
dans les deux plans sagittaux rectangulaires et des coupes trans¬
versales. Le grand axe est compris, suivant les individus entre 900 p.
et 1.100 p., le petit entre 700 et 860 p.. La forme générale n’est pas
toujours aussi droite qu’on l’a cru jusqu’à présent : les embryons
légèrement incurvés ne sont pas rares et correspondent en général
au cas où l’embryon occupe dans l’albumen une position faiblement
oblique (fig. 3). A l’état de repos, le diamètre est approximative¬
ment le même à tous les niveaux du cotylédon. De face (fig. 2),
le bord supérieur présente une courbure de grand rayon ; de profil
au contraire (fig. 3), il est nettement aigu. Le contour de l’embryon
est sinueux et légèrement échancré dans le tiers inférieur environ,
l’extrémité supérieure ne montre au contraire, au stade de repos,
ni lobes ni échancrures. Si la graine présente, ou a présenté un
début de croissance, on constate que la partie supérieure du coty¬
lédon s’est accrue beaucoup plus que la partie inférieure et a com¬
mencé à se rider (fig. 4) : c’est le début de la transformation de la
partie apicale du cotylédon en suçoir. Dans le cotylédon au repos, la
plantule est de taille très réduite par rapport au cotylédon puisque
la loge qui la renferme n’occupe guère plus de la 1 /2000e partie
du volume total du cotylédon. L’axe du cotylédon et celui de la
plantule coïncident ou forment un angle dont la valeur n’excède
pas quelques degrés à tel point que l’on a souvent condiséré, à tort
dans ce dernier cas, la plantule comme droite. La gemmule montre
nettement les ébauches des deux premières feuilles.
C. — Anatomie de V embryon.
Une coupe longitudinale de l’embryon vue de face (fig. 2), montre
nettement une ligne sinueuse (Z), dont la concavité est tournée vers
la base du cotylédon ; clic marque la limite entre une région infé¬
rieure peu colorée par les sels de fer, car pauvre en tannins, et une
région supérieure que cette même imprégnation par les sels ferriques
a colorée en noir en raison de sa richesse en tannins ; chacune de
ces deux parties occupe environ la moitié du cotylédon. La plan¬
tule elle-même est dépourvue de tannins et les massifs procambiaux
n’en renferment que très peu.
C’est à Mirbel, Mohl, Payer, Flahault et, plus près de nous,
à C. L. Gatin que nous devons l’essentiel de nos connaissances sur
l’embryon du Dattier mais certains des résultats obtenus par eux
demandent à être précisés.
L’épiderme recouvre tout l’embryon sauf en un point situé face
à la gemmule. L’épiderme n’est pas identique dans toutes ses
parties : dans la région conique la plus interne du cotylé-
— 442
fi 9- 9 fig 10 fi g. u
don, il est constitué de cellules cylindriques de deux à trois fois
plus hautes que larges, vers la base ; ces cellules s’aplatissent assez
rapidement ; elles sont isodiamétriques sur la plus grande partie
de la surface latérale de l’organe ; enfin, la surface de base est formée
443
de cellules aplaties tangentiellement, leur contenu est partout fine¬
ment granuleux.
Sous cet épiderme, la masse du cotylédon est constituée par des
cellules à angles arrondis disposées en files orientées perpendiculai¬
rement à l’allongement du cotylédon dans la partie de celui-ci située
au-dessous de la plantule et en files orientées suivant l’axe du coty¬
lédon dans la partie située au-dessus de la plantule. Les angles de
ces cellules sont de moins en moins marqués et les méats de plus
en plus volumineux en allant de la périphérie vers le centre du
cotylédon où l’on rencontre des cellules ovoïdes et sphériques for¬
mant un tissu spongieux d’autant plus lacuneux qu’on s’approche
de la partie apicale du cotylédon.
La cavité renfermant la plantule est tapissée d’un épiderme dont
les cellules isodiamétriques contiennent un noyau volumineux abso¬
lument sphérique, pourvu le plus souvent d’un seul nucléole, par¬
fois de deux. Les cellules de l’épiderme de la plantule sont d’ailleurs
du même type (fig. 5) que celles de l’épiderme interne du cotylédon
et ces deux tissus sont en continuité l’un avec l’autre.
La « zone hyaline » observée par Mohl existe bien, elle est même
plus étendue que cet auteur ne le laissait paraître dans ses schémas.
Au-dessus de cette zone la radicule est déjà suffisamment différen¬
ciée pour que l’on puisse y remarquer une région externe destinée
à devenir l’écorce et une région interne qui est le cylindre central ;
cependant, la radicule n’est pas encore nettement séparée des tissus
du cotylédon avec lesquels elle se confond latéralement.
Au-dessus du cône radiculaire très aplati se trouve un massif
formé de cellules jeunes, très actives orientées en files horizontales
d’où partent des faisceaux procambiaux dont le plus grand nombre
parcourt le cotylédon alors que quelques-uns seulement se rendent
dans la première feuille. Ce plateau vasculaire est en général peu
élevé, il ne dépasse guère 100 p pour un diamètre de 300 p et il a
peu tendance à augmenter de hauteur au cours de la germination
de la graine ; son accroissement en hauteur est toujours du même
Légendes des figures
Fig. 1. Phoenix dactylifera. Coupe sagittale du fruit et de la graine. / : funicule »
h : hile ; r. : raphé ; e : embryon ; m : micropyle. — Fig. 2. Id. Embryon vu de
face. I : limite des tissus riches en tannins et des tissus relativement pauvres en
cette substance. — Fig. 3. Id. Embryon vu de profil, c : cotylédon ; p : faisceaux
procambiaux ; g : gemmule ; r : radicule ; n. c. : nœud cotylédonaire (plateau vas¬
culaire). — Fig. 4. Id. Embryon d’une graine stratifiée. — Fig. 5. Id. Dessin de
la partie encadrée de la fig. 6 intéressant l’épiderme interne du cotylédon (e. c.) et
l’épiderme de la plantule (e. p.) ; c : cavité gemmulaire. — Fig. 6. Id. Plantule
isolée et grossie vue de face. — Fig. 7. Phœnix leonensis : embryon. — Fig. 8.
Phœnix paludosa : embryon. — Fig. 9. Phœnix rupicola : embryon. — Fig. 10.
Id. : plantule isolée et grossie faisant apparaître nettement les travées cellulaires
parallèles sous-jacentes à la radicule. — Fig. 11. Phœnix pusilla : embryon A : en
coupe longitudinale ; B : en coupe transversale.
— 444 —
ordre de grandeur que son accroissement en diamètre, la valeur de
son aplatissement est donc sensiblement toujours la même.
La gemmule surmonte le plateau vasculaire et coiffe le méristème
apical. Il existe, en général, dans cette variété de Dattier deux
feuilles nettement visibles qui se présentent sous la forme rudimen¬
taire de deux mamelons et sont réduites à leur gaine. Si l’on excepte
le faisceau procambial qui parcourt le plus externe de ces deux
appendices foliaires et l’épiderme, d’ailleurs dépourvu de stomates,
on n’observe pas dans ces organes la plus petite trace de différen¬
ciation. Exception faite de ces quelques remarques complémentaires
nous nous sommes trouvé d’accord avec les autres auteurs pour
ce qui concerne la structure de l’embryon de Dattier dans ses
grandes lignes.
Étude de quelques autres espèces du genre Phœnix.
Phœnix canariensis.
L’embryon est situé à 1/3 de la face ventrale de la graine, presque
jamais au milieu de cette face, il est orienté obliquement par rapport
à la surface, la hauteur du cotylédon est de 2900 à 3000 p et son
diamètre de 1450 p, à la base à 1600 p au sommet, la forme générale
est donc presque cylindrique ; la base est un cône bien moins aplati
que dans Phœnix dactylifera. L’axe de l’ensemble de la plantule
coïncide avec celui du cotylédon ; l’axe de la gemmule et celui de
la radicule sont dans le prolongement l’un de l’autre ; toutefois, dans
quelques cas isolés la gemmule présente une très faible courbure.
Pratiquement, on peut admettre que le cotylédon et la plantule
sont droits. Le stade de différenciation de la plantule est le même
que celui du Dattier.
Phœnix leonensis (fig. 7).
L’embryon est situé au milieu de la face ventrale, il est presque
perpendiculaire à la surface de la graine, sa hauteur est de 1900 p
environ, son diamètre de 1000 p à la base et de 1300 p au sommet.
La base du cotylédon est très aplatie. L’embryon est légèrement
courbé, il est situé plus près de la base du cotylédon que dans le
Dattier et se trouve à peu près au même stade de différenciation
que celui de cette espèce. L’embryon de Ph. leonensis se rapproche
de celui de Ph. dactylifera par sa position, sa forme, ses dimensions
ainsi que par la structure de la plantule qu’il renferme.
Phœnix reclinata.
L’embryon a la même position et la même orientation que celui
de Ph. leonensis, sa hauteur ne dépasse guère 1700 p et sôn diamètre
est, dans toute la hauteur, voisin de 900 p. Le cotylédon est à peine
plus renflé à son extrémité proximale qu’à son extrémité distale,
la région médiane est d’un diamètre légèrement plus faible que les
— 445 —
deux extrémités. La plantule est, là encore, constituée par un cône
radiculaire à peine différencié surmonté d’une gemmule composée
de deux feuilles coiffant un méristème de forme pyramidale ; la
plantule est nettement courbe.
Phoenix paludosa (fig. 8).
L’embryon de cette espèce diffère de celui des précédentes par
une forme plus allongée et un contour plus sinueux, le cotylédon
est terminé à chacune de ses extrémités par un cône bien net. Le
degré de différenciation de la plantule est le même que celui du
Dattier. La plantule est faiblement courbée.
Phœnix rupicola (fig. 9 et 10).
Le cotylédon a une hauteur de 1800 p et un diamètre de 1000 p
environ avec une région légèrement plus étroite située vers le tiers
inférieur, sa forme est faiblement incurvée mais, à l’intérieur, la
plantule est droite, elle est bien différenciée et des files cellulaires
nettes et nombreuses s’étendent parallèllement à l’axe du cotylé¬
don entre la pointe de la radicule et la partie distale du cotylédon,
(fig. 10).
Phœnix pusilla (fig. 11).
Cette espèce présente l’embryon le plus petit que nous ayions
rencontré dans le genre Phœnix : sa hauteur est de 1300 p et son
diamètre aux deux extrémités est de 600 p environ, le contour en
est sinueux et il montre, à mi-hauteur, un resserrement. La plantule,
de très petite taille, logée dans une cavité qui la moule exactement,
est droite et son axe est le même que celui du cotylédon. La diffé¬
renciation de la gemmule est très peu poussée puisqu’elle ne va pas
au-delà d’un massif trilobé. La radicule est difficilement discer¬
nable des tissus du cotylédon. Les massifs procambiaux sont visibles
seulement dans le cotylédon, ils sont totalement indifférenciés dans
le nœud cotylédonaire. C’est non seulement le plus petit, mais
encore le plus primitif des embryons de Phœnix qu’il nous ait été
donné d’observer.
Laboratoire d* Anatomie Comparée des Végétaux Vivants et Fossiles.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
Gatin, C. L., 1906. — Recherches sur la germination des Palmiers. Thèse
de la Fac. des Sc., Paris, 1906.
Ginieis, Ch., 1956. — Considérations générales sur la morphologie et
l’anatomie des embryons de Palmiers. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat.,
2e série, t. XXVIII, n° 6, 1956.
Micheels, IL, 1892. — Sur la forme des embryons de Palmiers. Bull.
Soc. Boy. Bot. Belg., t. XXXI, pp. 174-178.
Paver, 1862. — Organographie. Paris, 1862, p. 247.
446
ACTES ADMINISTRATIFS
M. Jean Guibé est nommé Professeur à la chaire de Zoologie (Reptiles
et Poissons) (Décret ministériel du 5-viii-1957).
M. le Professeur H. Humbert est maintenu en fonction jusqu’au
30 septembre 1957 (A. m. du 18-IV-1957).
M. le Professeur M. Fontaine est nommé Assesseur au Directeur pour
l’année 1957 (A. m. du 17-vn-1957).
M. G. Bresse est nommé Inspecteur général des Musées d’Histoire
naturelle de Province et titularisé dans cet emploi à compter du 1er juin 1957
(A. m. du 21-V-1957).
M. A. Reymond est nommé sous-Directeur au laboratoire d’Ecologie et
de Protection de la Nature (A. m. du 4-iv-1957).
M. J. Rinjard est nommé sous-Directeur au laboratoire d’Ethologie
des Animaux sauvages (A. m. du 16-iv-1957).
M. J. Anthony est nommé sous-Directeur au laboratoire d’Anatomie
comparée (A. m. du 23-iv-1957).
M. P. Jovet est nommé sous-Directeur au laboratoire de Phanérogamie
(A. m. du lO-v-1957).
Mme S. Jovet est nommée sous-Directeur au laboratoire de Crypto¬
gamie (A. m. du IO-vii-1957).
M. A. Deslignères est nommé Assistant titulaire au Service de Muséo¬
logie (A. m. du lO-v-1957).
Mlle S. Kelner-Pillault est nommée Assistante stagiaire au labo¬
ratoire d’Entomologie (A. m. du lO-v-1957).
M. J. Sornay est nommé Assistant stagiaire au laboratoire de Paléon¬
tologie (A. m. du 3-vii-1957).
M. R. Cailleux est nommé Assistant titulaire au laboratoire de Crypto¬
gamie (A. m. du 24-ix-1957).
Mlle M. Pacaud est nommée Secrétaire comptable (A. m. du 31-vn-1957).
La démission de M. L. Pales, sous-Directeur au Musée de l’Homme,
est acceptée à compter du 1er novembre 1957 (A. m. du 24-ix-1957).
DISTINCTIONS HONORIFIQUES
Légion d’Honneur.
M. le Professeur H.-V. Vallois est promu Officier de la Légion d’Hon¬
neur par décret du 16 août 1957.
M. le Professeur J. Nouvel est nommé Chevalier de la Légion d’Hon¬
neur par décret du 16 août 1957.
Le Gérant : Jacques Forest.
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F. PAILLART. - 20-12-1957
RÈGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules est de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im¬
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus¬
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par ies remanie¬
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils
sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé¬
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
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directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
TIRAGES A PART
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s’en procurer à leur frais 25 ou 50 exemplaires supplémentaires aux
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numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
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travail supplémentaire et sont priés d’indiquer le nombre d’exemplaires
désiré sur les épreuves.
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correspondant.
PRIX DE l’abonnement ANNUEL l
France : 1.500 fr. — Étranger : 2.200 fr.
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ÉDITIONS DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
En vente à la Bibliothèque centrale du Muséum,
36, rue Geoffroy Saint-Hilaire, Paris-5e.
Annuaire du Muséum national d’ Histoire naturelle (paraît depuis 1939).
Archives du Muséum national d' Histoire naturelle (paraissent depuis 1802.
In-4°, sans périodicité).
Bulletin du Muséum national d' Histoire naturelle (paraît depuis 1895.
6 numéros par an; abonnement, France, 1.500 fr., Étranger, 2.200 fr.).
Mémoires du Muséum national d'Histoire naturelle (paraissent depuis 1936.
Depuis 1950, nouvelle série en 3 parties : A, Zoologie ; B, Botanique ;
C, Sciences de la terre. Sans périodicité).
Notes et Mémoires sur le Moyen-Orient (paraissent depuis 1933. In-4°,
sans périodicité).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle (paraissent depuis
1933. Sans périodicité).
PUBLICATIONS DES LABORATOIRES DU MUSÉUM
Bulletin du Laboratoire maritime de Dinard. (Ille-et-Vilaine). Depuis 1928 ;
prix variable par fascicule.
Mammalia. Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères.
Directeur : M. Ed. Bourdelle, Laboratoire de Zoologie des Mammifères,
55, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1936 ; trimestriel ; abonnement,
France, 1.200 fr., Étranger, 1.600 fr.
Revue française d’ Entomologie. Directeur : M. R. Jeannel, Laboratoire
d’ Entomologie, 45 bis, rue de Buffon, Paris-5e, depuis 1934; trimes¬
triel ; abonnement, France, 1000 fr., Étranger, 1.800 fr.
Index Seminum Horti parisiensis. Laboratoire de Culture, 61, rue de Buffon
Paris-5e ; depuis 1882_; échange.
Journal d’ Agriculture tropicale et de Botanique appliquée, suite de Revue
internationale de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale depuis
1954. Laboratoire d’Entomologie agricole coloniale, 57, rue Cuvier,
Paris-5e ; abonnement, France, 1.500 fr., Étranger, 2.000 fr.
Notulae Systematicae. Directeur : M. H. Humbert, Laboratoire de Plia-
nérogamie, 14, rue de Buffon, Paris-5^ ; depuis 1909 ; trimestriel,
abonnement, France, 600 fr. ; Étranger, 900 fr.
Revue Algologique. Directeur : M. R. Lami, Laboratoire de Cryptogamie,
12, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1924 ; abonnement, France, 1.000 fr.,
Étranger, 1.200 fr.
Revue Bryologique et Lichénologique. Directeur : Mme V. Allorge, Labo¬
ratoire de Cryptogamie; depuis 1874; abonnement, France, 1.500 fr.,
Étranger, 2.000 fr.
Revue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Crypto¬
gamie ; depuis 1928; abonnement, France et territoires d’Outre-Mer,
1.400 fr., Étranger, 2.000 fr.
ABBEVILLE. — IMPRIMERIE F. PAILLART. - 20-12-1957.
Tome XXIX
2 * Série
DÉCEMBRE 1957
Paru le 25 février 1958.
SOMMAIRE
Tages
Communications :
J. Dokst. A propos d’un spécimen de Bubale d’Afrique du Nord conservé
dans les collections du Muséum . 447
J. Berlioz. Étude d’une collection d’Oiseaux d'Iran . 451
J. Guibé et J. Spillmann. Au sujet de quelques types de Cyprinidés (Poissons)
de Cuvier et Valenciennes . 462
J. Arnoult. Sur quelques Poissons rares et peu connus des eaux douces de
France . 464
Ch. Roux. Note sur la rivière Malela et le lac Sinda dans la région de Loudima
(Moyen-Congo) . 467
J. Foreçt Sur la validité et le nom des deux espèces d ’Atelecyclus (Crustacea
Decapoda Brachyura) . 469
D. Guinot Sur une collection de Décapodes Brachyoures (Portunidae et
Xanthidae) de l’Ile Mayotte. I. Portunus (Hellenus) tnariei sp. nov . 475
G. Cherbonnier. Holothuries des côtes de Sierra-Leone . 485
A. Tixier-Durivault. Le genre Sphaerella Gray . 493
Y. Plessis. Sur la présence sporadique de Physalies dans la Manche . 496
A. Guillaumin. Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum.
(Notules sur quelques Orchidées d’Indochine. XVII) . 500
II. Humbert. Un curieux Ceropcgia (Asclépiadacées) nouveau de Madagascar. 503
J. Léandri. Une espèce malgache nouvelle du genre Danguyodrypetes . 508
A. Cavaco. Notes sur la flore du Dundo (Angola) IV . 511
J. Arènes. Contributions à l’étude des Sterculiacées de Madagascar. XX.
Deux adjonctions (Pterygota, Xesogordonia) à la flore malgache . 517
E. Postel. Premières observations sur les fonds à praires (Venus verrucosa)
de la Baie de Saint-Malo . 519
Y. Plessis. Sur un aspect particulier de morphologie littorale et d’écologie
marine . 529
R. Abrard et R. Soyer. Le Bartonien fossilifère de Vendrest (Seine-et-
Marne) . 533
R. IIoffstetter. Quelques observations sur les Stégosaurinés . 537
Table des Matières du tome XXIX . 548
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1957. — N» 6.
423e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
5 DÉCEMBRE 1957
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
COMMUNICATIONS
A PROPOS D'UN SPÉCIMEN DE BUBALE D’AFRIQUE DU N OR1)
CONSERVÉ DANS LÉS COLLECTIONS DU MUSÉUM
Par Jean Dorst.
La répartition des Bubales (Alcelaphus) s’étendait autrefois sur
toute l’Afrique du Nord, depuis le Maroc jusqu'en Égypte et débor¬
dait par conséquent largement en dehors de la région éthiopienne
où ce type d’Ongulé est maintenant confiné. Le Bubale était une
des rares antilopes connues des Anciens ; la Bible nous apprend
même qu’il faisait partie des mets ordinaires du roi Salomon. On
sait que la chasse et l’évolution climatique du bassin méditerranéen,
devenant de plus en plus désertique dans sa portion méridionale,
ont fait que le Bubale a selon toute vraisemblance disparu de cette
région à l’heure actuelle. Encore trouvé au début de ce siècle dans
les massifs montagneux d’Afrique du Nord, qui ont servi de refuges
à ces animaux, dont l’habitat naturel est pourtant plutôt à chercher
dans les plaines, il n’a pas été retrouvé depuis très longtemps. Au
Maroc, le dernier spécimen a été tué en 1926 sur la Haute Moulouya,
comme le relate J. B. Panouse (Les Mammifères du Maroc, 7>«e.
Institut sci. chérifien , Zool., n° 5, p. 177, 1957). D’après les résultats
d’une enquête lancée en 1950, le même auteur conclut que le Bubale
est actuellement éteint au Maroc, bien que de très faibles espoirs
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIX, n° 6, 1957.
29
448
de le retrouver dans les contreforts méridionaux du Haut Atlas
subsistent encore.
Les montagnes qui sont à cheval entre le Maroc et l’Algérie ont
dû par ailleurs constituer pendant longtemps un refuge pour le
Bubale, tout comme pour Gazella rufina , espèce dont ne subsistent
que quelques rares dépouilles conservées dans les musées. Mais là
non plus le Bubale n’a pas été retrouvé depuis longtemps et doit
être considéré comme éteint.
Le Bubale d’Afrique du Nord n’est connu que par un très petit
nombre de spécimens de collection ; mais, fait curieux, il ne semble
exister dans les musées aucun spécimen collecté dans la nature.
Toutes les dépouilles proviennent d’animaux ayant vécu dans des
jardins zoologiques, où l’espèce semble avoir été assez commune
vers la fin du siècle dernier. Tel est également le cas du spécimen
que nous avons retrouvé dans les collections du laboratoire de
mammalogie du Muséum national d’histoire naturelle, qui semble
avoir échappé à toute investigation pendant longtemps et que
nous croyons utile de signaler ici à la suite de notre inventaire
des collections de mammifères éteints conservés au Muséum [Bull.
Muséum , 2e série, 24 : 63-78, 1952). Les dépouilles de cet animal
comprennent la peau, le crâne et le squelette des membres.
Ce spécimen, un mâle adulte, a vécu à la ménagerie du Jardin
des Plantes du 21 octobre 1894 à sa mort, le 19 septembre 1901.
Il avait été donné par Mr. de Saint Jullien, « commandant supé¬
rieur » de Lalla Maghnia, département d’Oran. Une femelle, donnée
en même temps par le même correspondant, vécut à la ménagerie
jusqu’au 30 décembre 1908 ; sa dépouille, naturalisée au labora¬
toire de mammalogie, fut cependant réformée en 1928 en raison
de son mauvais état de conservation et a de ce fait disparu des
collections.
Le spécimen qui subsiste en collection porte les marques de sa
vie en captivité ; ses onglons sont en effet en partie déformés, ses
cornes sont usées par frottement contre les barreaux (l’une d’elles
a même été sectionnée à mi-longueur) et ses dents présentent cer¬
taines malformations et irrégularités dans leur usure comme cela
s’observe souvent sur les animaux captifs. Il n’en est pas moins
d’un grand intérêt scientifique en raison de la rareté des documents
concernant cette antilope et de son bon état, même au point de
vue osseux, ce sujet ne s’étant nullement décalcifié du fait de son
régime alimentaire artificiel.
Son pelage est d’une coloration uniformément roux fauve, à peine
plus clair sur les parties inférieures. Les pattes et la face ne sont
marquées d’aucune tache foncée. Seuls les côtés de la tête, surtout
le tour des yeux et les oreilles, sont très légèrement plus clairs.
Le crâne porte des cornes relativement peu développées ; large-
— 449 —
ment divergentes en U à la base, elles sont à peine dirigées vers
l’arrière. L’étui corné est usé, les annelures qui ornent la base
s’étant émoussées dans une large mesure.
Les dents présentent, comme nous l’avons dit, des signes dus à
la captivité. Elles sont cependant dans l’ensemble normalement
usées, sauf les prémolaires supérieures. La première prémolaire
supérieure est très usée à droite, elle a entièrement disparu à gauche,
de même que la troisième prémolaire. Les alvéoles dentaires
sont oblitérées par du tissu osseux.
Dans l’ensemble, ce spécimen pleinement adulte vu son âge et
son état d’ossification (les cartilages surmontant les omoplates sont
très nettement ossifiés), est de taille médiocre. S’il est impossible
d’apprécier ses dimensions corporelles, les mensurations du crâne
et des membres l’indiquent avec netteté. Nous avons résumé dans
le tableau suivant les mensurations principales du crâne et des os
des membres.
MENSURATIONS DE I.A TÊTE OSSEUSE ET DES OS DES MEMBRES
Crâne
Long, max . 435 mm
Long, basion-gnathion . 353
Long, voûte palatine . 210
Larg. orbitaire max . 140
Larg. arcades zygom . 120
Larg. interorb . 82
Larg. min. « chignon » . 104
Cornes
Envergure . 340
Long. max. (courbure externe de la corne droite) . . 352
Circonférence à la base (corne droite) . 260
Ecartement à la base . 14
Os des membres Droit Gauche
Membre antérieur
Omoplate . 265 264
Humérus . — 224
Radius . 280 277
Cubitus . 333 —
Métacarpe . 222 222
Membre postérieur
Fémur . 268 267
Tibia . 313 313
Métatarse . 220 220
Ce spécimen de Bubale d’Afrique du Nord permet de vérifier les
conclusions auxquelles sont arrivés les systématiciens au sujet de
ce groupe d’antilopes. En suivant les conclusions de Ruxton et
de Schwarz (Proc. Zool. Soc. London, 1929, pp. 567-583), les auteurs
modernes rassemblent la plupart des représentants du genre Alce-
laphus en une seule espèce, A. buselaphus (Pallas), dont l’espèce-
type est précisément le Bubale nord-africain, ne classant à part
que quelques formes évoluées différemment (caama, Lichtensteini ) .
Le forme-type, buselaphus, d’Afrique du Nord, serait en quelque
sorte intermédiaire à tora Gray, d’Abyssinie et du Soudan (ancien
Soudan anglo-égyptien), et à major (Blyth), d’Afrique occidentale.
La conformation des cornes, telle que la présente notre spécimen
est en particulier nettement intermédiaire à celles des deux autres
formes mentionnées ci-dessus. La taille est cependant très nette¬
ment plus faible, notamment par rapport à major. C’est sans aucun
doute de tora que buselaphus se rapproche le plus. L’étude de notre
spécimen confirme en tous cas les conclusions de Ruxton et de
Schwarz quant à la position systématique des diverses races de ce
Bubale, parmi lesquelles la race propre à l’Afrique du Nord cons¬
titue un type nettement individualisé, bien que quelque peu inter¬
médiaire aux autres races. Cette position systématique et son impor¬
tance biogéographique rendent la disparition du Bubale nord-afri¬
cain d’autant plus regrettable.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum.
Étude d une collection D'Oiseaux d'Iran
Par .F. Berlioz.
En automne (octobre-décembre) 1956, M. Fr. Petter, assistant
au Muséum, accompagné de Mme Fr. Petter, a afïectuéune mission
scientifique en Iran, sous le patronage de l’Institut Pasteur de
l’Iran, — mission au cours de laquelle, malgré le but principal
tout différent, ils ont tenu, avec le dévoué concours du Dr Mostachfi,
à réunir aussi une collection d’Oiseaux représentative, autant que
possible, des régions traversées. Nous ne saurions assez les remercier
de leur dévouement, qui s’est ainsi imposé un surcroît de travail
non négligeable, couronné d’ailleurs d’un plein succès, car le Muséum
de Paris était en effet fort mal pourvu en Oiseaux de cette région :
c’est cette collection qui fait ici l’objet de cette étude. Signalons
pour mémoire, parmi les recherches ornithologiques modernes rela¬
tives à ce pays, outre d’importantes et nombreuses publications
russes (Zarudny, Heptner, etc.), les recherches de Heinrich
en 1927 (publiées par Stresemann à Berlin, Journal jür Ornitho¬
logie, 1928) et celles, plus récentes encore, de Koelz (étudiées par
Ch. Vaurie à New York, American Muséum Nooitates, 1949-1957).
L’itinéraire détaillé suivi par M. et Mme Pf.tter a été publié
dans Mammalia, 1957, n° 2. Il convient d’en rappeler du moins
ici les grandes lignes : partis de Téhéran au début d’octobre, ils
ont franchi la chaîne de l’Elbourz, à l’est du Demavend, pour
explorer les contreforts nord-orientaux de cette chaîne, puis, à
travers les déserts du Nord-Est, ils ont atteint et visité l’Est du
pays, non loin de la frontière afghane, pour obliquer ensuite vers
le Sud-Ouest et se trouver, en décembre, à Bender-Abbas, impor¬
tante localité du détroit d’Ormuz. Ils sont revenus de là rapidement,
par l’Ouest, à Ispahan, puis Téhéran.
Un examen, même superficiel, de cette collection met en évidence
une disjonction absolue entre la faune du Nord (chaîne del’Elbourz),
d’affinités étroitement européennes, et celles de l’Est et du Sud,
le vaste désert iranien jouant là un rôle primordial comme frontière
biogéographique.
L’ensemble, examiné plus attentivement, permet de discerner
approximativement trois noyaux de populations aviennes, compre¬
nant aussi des espèces paléarctiques de très vaste dispersion :
— au Nord, dans les parties verdoyantes, des espèces d’affinités
européennes évidentes, souvent même peu différenciées : Dendro-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 6, 1957.
— 452 —
copos major et minor, Turdus philomelos, Fringilla cœlebs, Acanthis
cannabina, etc. ;
— - des espèces plus ou moins déserticoles ou steppicoles, carac¬
téristiques de la région méditerranéenne : Pterocles, divers Œnanthe,
Sylvia nana, Scotocerca inquiéta, Ammomanes, etc. ;
— au Sud-Est et au Sud, des espèces d’affinités plus tropicales
et surtout indiennes : Dendrocopos assimilis, Coracias benghalensis,
Œnanthe monacha, Prinia gracilis, Argya caudata, Pycnonotus leu-
cotis, etc.
Dans ce dernier groupe, particulièrement intéressant, on peut
même admettre l’existence d’un noyau de population typiquement
indo-iranien, caractéristique surtout des régions montagneuses de
l’Iran oriental, de l’Afghanistan, du Belouchistan et du Sind, et
s’étendant vers l’Est jusqu’au delà de F Indus, vers l’Ouest (par le
Sud) jusqu’à la Mésopotamie et même au-delà.
L’époque du voyage de M. et Mme Petter ne se prêtait,
bien entendu, à aucune observation concernant la nidification. Par
contre, ils ont recueilli beaucoup de migrateurs, dont les localités
peuvent fournir un appoint intéressant à la connaissance des mou¬
vements d’Oiseaux en Asie occidentale.
Chahadriiformes.
Cursorius cursor Bogolubovi Zar. : $ ad., Sarakhs (Iran Nord-Est),
5 novembre.
Cette sous-espèce du Courvite, propre au Nord et au Nord-
Est de l’Iran, paraît assez bien caractérisée : conformément aux
descriptions, ce spécimen est de teintes plus intenses, sauf sur la
poitrine, que tous ceux plus occidentaux qui lui ont été comparés,
avec les tarses aussi un peu plus longs.
Les autres espèces de cet ordre mentionnées ci-après ont toutes
été trouvées en migration ou en hivernage : elles nichent pour la
plupart dans les régions plus septentrionales de l’Asie.
Vanellus vanellus (L.) : 2 ad. (en livrée d’hiver), Gonbad-i-
Qabous (N.), 14 et 17 octobre.
Charadrius dubius curonicus Gm. : imm., Gonbad-i-Qabous (N.),
18 octobre.
Charadrius al. alexandrinus L. : Ç ad., Bender-Abbas (S.), 12 décem¬
bre.
Charadrius Leschenaulti Less. : $ ad., Bender-Abbas (S.), 11 dé¬
cembre.
Numenius ph. phœopus (L.) : ad., Bender-Abbas (S.), 11 décembre.
Tringa totanus (L.) : ad., Bender-Abbas (S.), 11 décembre.
Actitis hypoleucos (L.) : £ ad., Bender-Abbas (S.), 11 décembre.
— 453
Galliformes.
Ammoperdix griseogularis (Brandt) : 3 ad., Mouzdouran près
Méched (N. E.), 13 novembre, et route de Bender-Abbas (S.),
9 décembre.
Cette petite Perdrix de désert est sans doute le Gallinacé le
plus typique de la région iranienne et de ses confins.
Pteroclidiformes.
Pterocles orientalis (L.) : $ ad., Djarhoum (S.), 16 décembre.
Par sa localité, cet Oiseau appartient sans doute à la sous-
espèce Koslovae Mein., mais celle-ci n’étant différenciée que chez
les femelles, il est impossible ici de se prononcer.
Pterocles senegallus (L.) : 2 ad., Zabol (E.), 18 novembre.
CoLUMBIFORMES.
Streptopelia senegalensis Ermanni (Bp.) : $ ad., Sarakhs (N. E.),
5 novembre.
Ici, comme partout dans son immense habitat, cette Tourterelle
tend à se cantonner le plus volontiers au voisinage immédiat de
l’homme.
Accipitriformes.
Falco columbarius P insignis (Clarke) : <§ imm., Sarakhs (N. E.),
9 novembre.
Strigiformes.
Athene noctua bactriana Hutt. : $ ad., Gonbad-i-Qabous (N.),
15 octobre.
Piciformes.
Dendrocopos major Pœlzami (Bogd.) : ^ ad., 70 km. à l’est de Gon¬
bad-i-Qabous (N.), en forêt, 19 octobre.
Dendrocopos minor hyrcanus (S. et B.) : Ç ad., 40 km. au Sud de
Gonbad-i-Qabous (N.), en forêt, 18 octobre.
Dendrocopos assimilis (Blyth) (= D. scindeanus auct. pl.) : Ç ad.,
Bender-Abbas (S.), 10 décembre.
Ces trois espèces de Pics synthétisent à elles seules la double
454 —
tendance biogéographique essentielle de l’Iran : les deux premières
étant étroitement apparentées à des formes européennes bien
connues, la troisième restant strictement caractéristique de la
faune indo-iranienne.
C.ORACIADIFORMES.
Coracias bengh. benghalensis (L.) : $ ad., Bender-Abbas (S.), 10 dé¬
cembre.
Ce bel Oiseau, si commun dans l’Inde tropicale, étend son
habitat vers l’Ouest jusqu'au Golfe Persique.
Merops orientalis beludschicus Neum. : 2 ad., Bender-Abbas (S.),
10 décembre.
Autre espèce tropicale, très largement répandue en Afrique et
en Asie. Ce petit Guêpier vert présente, en Asie Sud-Ouest (Iran,
Arabie, etc.) des différenciations locales bien caractérisées par
une légère dépigmentation partielle de la face, qui tend au bleu
pâle — au lieu de vert — sur une plus ou moins grande étendue.
Upupa epops epops L. : $ ad., Bender-Abbas (S.), 11 décembre.
Passeriformes.
I lirundinidés.
Ptyunoprogne obs. obsoleta (Cab.) : ad., Bender-Abbas (S.), 10 dé¬
cembre.
Cette espèce d’Hirondelle, typiquement désertique, est répan¬
due dans toutes les zones rocheuses depuis le Maroc et le Sahara
occidental jusqu’en Inde, sous plusieurs formes encore imparfai¬
tement caractérisées subspécifiquement.
Muscicapidés.
Muscicapa parva Bescht. ? subsp. : ? $ imm., 2 $$ ad., près Gonbad-
i-Qabous (N.), 12-19 octobre.
D’après les collecteurs, cet Oiseau, ostensiblement en migra¬
tion (aucun adulte à gorge rousse n’a été noté), se montrait très
abondant parmi les roseaux d’une vaste dépression marécageuse,
non loin de Gonbad. Ces spécimens appartiennent très vraisem¬
blablement à la forme typique de l’espèce, nicheuse dans les pays
baltes et en Russie d’Europe.
Turdidés.
Turdus philomelos Brehm ? subsp. : $ subad., 70 km. à l’est de
Gonbad-i-Qabous (N.), en forêt, 19 octobre.
455 -
Turdus merula aterrimus (Mad.) : $ ad., Gonbad-i-Qabous (N.)r
18 octobre.
Turdus ru/lcollis atrogularis Temm. : £ ad., Dasht, près Gonbad-
i-Qabous (N.), 29 octobre.
Espèce très migratrice, nichant en Sibérie occidentale.
Phœnicurus ochruros phœnicuroides (Moore) : Ç ad., Gonbad-i-,
Qabous (N.), 18 octobre ; £ ad., Robat-i-Qarabil (N. E.), 29 oc¬
tobre ; ? juv., Tassouki (Zabol) (E.), 25 novembre ; $ ad.,.
Hadjiabad (S. E.), 9 décembre.
Cette sous-espèce du Rouge-queue noir, bien différente d’aspect
de son homologue européenne bien connue, remplace celle-ci dans
la région indo-iranienne et se trouve largement distribuée dans
toute la portion orientale de l’Iran, où elle est sans doute partiel¬
lement sédentaire.
Comme dans toutes les régions arides et rocheuses de l’Ancien
Continent, les Traquets du genre Œnanthe occupent parmi l’avi-
faune iranienne une place importante. La collection Petter n’en
renferme pas moins de six espèces, dont deux au moins : isabellina
et Finschi paraissent être d’occurrence assez générale dans tout
le pays, sinon à toute époque de l’année.
Œnanthe isabellina (Cretzsehm.) : et un ad., Gonbad-i-Qabous (N.),
15-16 octobre ; Ç ad., environs de Gorgan (N.), 23 octobre ;
(J ad., Bender-Abbas (S.), 10 décembre.
Cette espèce se caractérise au premier abord par sa forte taille
et par sa livrée gynémorphique, c’est-à-dire sans aucune plage
noire sur le plumage de contour, semblable chez les deux sexes,
Œnanthe albonigra Hume : Ç ad., Zahedan (E.), 3 décembre ; un
ad., Saïdabad (S.), 9 décembre.
Espèce très typique de la faune indo-iranienne, mais dont la
nidification n’est encore connue, dit-on, qu’en Iran oriental.
Remarquable aussi par son homœomorphisme sexuel, qui, contrai¬
rement à celui de sa congénère précédente, se traduit chez les
deux sexes par la même livrée andromorphique très pigmentée,
noire et blanche.
Œnanthe Finschi (Heugl.) (? subsp.) : 2 ad., nord de Gonbad-i-
Qabous (N.), 20 octobre ; 9 a(L, Sarakhs (N. E.), 10 novembre
( $ ad., Roum (E.), 15 novembre ; 9 a(L, Tassouki (Zabol) (E.),.
24 novembre ; 9 a<L, Lar (S.), 15 décembre.
Cette espèce présente, comme la plupart de ses congénères,
un dimorphisme sexuel très accentué. Largement répandue en
Asie sud-occidentale, ses différenciations subspécifiques restent
encore insuffisamment définies.
— 456 —
Selon les indications des collecteurs, ces Traquets se mon¬
traient la plupart du temps isolés sur des monticules, rentrant
rapidement et se dissimulant dans des terriers à la moindre
alerte.
Œnanthe deserti atrogularis (Blyth) : $ ad., Tassouki (Zabol) (E.),
24 novembre ; $ ad., près Zabol (E.), 20 novembre.
Œnanthe monacha (Temm.) : £ ad., Kahourak (Zahédan) (S. E.),
4 décembre ; ? <$ imm., Lar (S.), 15 décembre.
Parmi tous les autres Œnanthe, cette espèce possède un faciès
assez particulier, dû surtout à son bec plus allongé et à son port
plus élancé. Sa distribution géographique est fort étendue, à
travers toute l’Asie Sud-Ouest et la Mer Rouge, jusqu’en Nubie :
mais elle ne paraît commune nulle part.
Œnanthe xanthoprymna (Ilempr. et Ehr.), forme chrysopygia (Ile
Fil.) : cj ad., Lar. (S.), 15 décembre.
Parmi les Traquets à queue rousse, cette espèce, sexuellement
homœomorphe et de livrée gynémorphique, présente de curieuses
variations mutationnelles, au même titre que plusieurs de ses
congénères à queue blanche, et qui ont été bien mises en évidence
par Meinertzhagen dans ses « Birds of Arabia ».
Saxicola torquata rubicola (L.) < maura Pall. : ad. (sexe ?), Persé-
polis (W.), 18 décembre.
Timaliidés.
Argya caudata Huttoni (Blyth) : $ ad., Kahourak (E.), 5 décembre ;
ad., Aliabad (Saïdabad) (S. E.), 8 décembre ; Ç ad., Bender
Abbas (S.), 13 décembre.
C’est encore une espèce très représentative de la faune indo¬
iranienne, mais possédant une vaste distribution, du Bengale à
l’Irak ; partout elle paraît se complaire essentiellement dans les
oasis. La forme Huttoni est spéciale à l’Iran et aux régions
limitrophes vers l’est.
Sylviidés.
Sylvia atricapilla Dammliolzi Stres. : ad., Dasht (Gonbad-i-
Qabous) (N.), en forêt, 28 octobre.
Tandis que cette Fauvette, propre aux zones boisées tempérées,
représente un type bien connu en Europe, les deux espèces sui¬
vantes sont, au contraire, des éléments très caractéristiques de
cette vaste zone désertique et steppique, dite « méditerranéenne
méridionale », qui s’étend depuis le Sud de l’Algérie jusqu’au
Turkestan et à l’Indus. Elles présentent l’une et l’autre, à tra-
457 —
vers cet immense habitat, des variations subspécifiques appré¬
ciables.
Sylvia nana nana (Hempr. et Ehr.) : ? Ç ad., Tassouki (Zabol)
(E.), 25 novembre ; $ ad., Zahédan (S. E.), 30 novembre ; ad.,
Kahourak (S. E.), 5 décembre.
Scotocerca inquiéta striata (Brooks) : $ ad., Mouzdouran (N. E.),
4 novembre ; $ ad., Zahedan (S. E.), 3 décembre ; un ad., Gara
(Aliabad) (S.), 9 décembre.
Prinia gracilis lepida Blyth : ad., Gara (Aliabad) (S.), 10 dé¬
cembre.
Moins strictement confinée que les deux précédentes aux végé¬
tations rabougries ou arbustives de la zone désertique, cette
autre petite Fauvette, d’origine plus nettement méridionale et
tropicale, possède aussi une distribution générale différente, che¬
vauchant plusieurs types variés de biotopes, depuis la vallée
du Nil, à l’ouest, jusqu’au Bengale et à l’Assam, vers l’est.
Phylloscopus collybita (Vieill.) ? subsp. : Ç ad., Bender-Abbas (S.),
11 décembre.
Ce spécimen, de taille réduite, rappelle par sa couleur presque
entièrement dépourvue de toute teinte jaunâtre, sauf au pli de
l’aile et sur les sous-alaires, les descriptions données pour certaines
races asiatiques de l’espèce, entre autres la race du Caucase
Lorenzii Lor. et celle du Sind sindianus Brooks, d’après l’ouvrage
de Cl. B. Ticehurst « A systematic review of the genus Phyllos¬
copus », 1938 : or, même en cet important traité, il semble bien
que le statut de ces petits Oiseaux, d’étude particulièrement déli¬
cate, ne soit pas encore nettement élucidé,.
Phylloscopus neglectus Plume : 2 ad., Bender-Abbas (S.), 9 et
10 décembre.
De taille encore plus réduite et d’apparence encore plus insi¬
gnifiante que le Pouillot précédent, ces deux spécimens s’en dis¬
tinguent suffisamment par l’absence totale de teinte jaune même
au pli de l’aile, par l’aile encore plus arrondie et la queue propor¬
tionnellement un peu plus courte. D’après les commentaires de
Ticehurst (1. c.), ce minuscule oiseau apparaît encore, même en
migration, comme une des espèces typiques de la faune indo¬
iranienne.
Pycnonotidés.
Pycnonotus leuc. leucotis (Gould) : $ ad., Zabol (E.), dans un jardin,
19 novembre ; un ad., Bam (E.), 6 décembre.
On connaît l’adaptation facile des Oiseaux de ce genre aux
458
jardins et au voisinage de l’homme : d’après les collecteurs, cette
espèce paraît remplir en Iran oriental cette place, diversement
occupée par d’autres sous-espèces et espèces voisines dans bien
des régions chaudes de l’Ancien Monde. Par leur bec court et épais,
par le faible développement de leur cimier noir, par la teinte
légèrement orangée des sous-caudales jaunes, ces spécimens sont
typiques de la race leucotis, elle-même caractéristique de la faune
indo-iranienne.
Laniidés.
hanius collurio ? phœnicuroides (Schal.) : £ juv., Gonbad-i-Qabous
(N.), 18 octobre.
La livrée juvénile de ce spécimen ne permet pas de définir
nettement son identité subspécifique.
Lanius excubitor pallidirostris Cass. : ad., Gara (Aliabad) (S.),
9 décembre ; $ ad., Bender-Abbas (S.), 10 décembre.
Paridés.
Parus major Karelini Sar. : ad., 70 km. à l’est de Gonbad-i-
Qabous, en forêt (N.), 19 octobre.
Motacillidés.
Parallèlement aux observations publiées par d’autres auteurs
pour la même région, les Bergeronnettes grises du groupe Mota-
cilla alba présentes dans cette collection se rapportent de toute
évidence, bien que se trouvant le plus souvent en plumage autom¬
nal de transition moins nettement caractérisé que le plumage de
noces, au moins à deux formes parfaitement distinctes : le meil¬
leur critère de distinction, dans ce stade de plumage, reste pro¬
bablement la couleur des ailes, dont les couvertures (grandes,
moyennes et petites) sont, chez les unes, en grande partie ou
presque totalement blanches, et, chez les autres, sombres avec
seulement leur marge externe claire ou blanche. Les premières,
de taille plus forte, représentent, sans aucun doute possible,
Mot. a. personata, et deux spécimens au moins, avec la tête et
le cou encore en grande partie noirs (y compris les parotiques),
confirment entièrement cette identification. Les secondes, de
taille plus faible, et fort semblables à Mot. a. alba, sont beaucoup
plus litigieuses et ne sont mentionnées ici que dubitativement
sous le nom de Mot. a. P dukhunensis, les textes classiques ne
parvenant pas à se mettre d’accord sur les caractères morpholo¬
giques et géographiques à attribuer aux prétendues formes alba,
dukhunensis et persica, surtout en cette période automnale ou
459
hivernale de leur capture. D’ailleurs certains auteurs, tels Blan-
ford (Zoology of Persia, vol. II, p. 232, 1876) et plus récemment
Heptner, ne vont-ils pas jusqu’à envisager la coexistence en
Perse orientale, durant la période de nidification, des deux formes
mentionnées ici, devenant ainsi deux espèces distinctes ? La
capture simultanée, en octobre, à Gonbad-i-Qabous de spécimens
appartenant aux deux (parmi lesquels des personata incontes¬
tables, à parotiques noires) semble venir à l’appui de cette hypo¬
thèse.
Motacilla (? alba) personata Gould : Ç ad., Gonbad-i-Qabous (N.),
19 octobre ; $ ad., Kouhak (Zabol) (E.), 20 novembre ; $ Ç ad et
imm., Kahourak (S.-E.), 5-6 décembre.
Motacilla alla P dukhunensis Sykes : 2 ÇÇ ad., $ imm., Gonbad-
i-Qabous (N.), 15-19 octobre ; $ ad., Bender-Abbas (S.), 11 dé¬
cembre.
Alaudidés.
Les Alouettes sont, bien entendu, représentées dans cette
collection par de nombreux types spécifiques de vaste répartition
en région dite « méditerranéenne », mais dont les différenciations
subspécifiques en Iran vis-à-vis de leurs homologues au Sahara
p. ex. sont en général bien accusées, traduisant sans doute des
adaptations parallèles à des milieux désertiques différents.
Alœmon alaudipes Doriae (Salv.) : $ ad., Mainé (N.-E.), 13 no-
■ vembre ; ' $ adulte, Zabol (E.), 18 novembre ; £ ad., Kahourak
(S.-E.), 6 décembre.
Melanocorypha calandra (L.) : £ $ ad., steppe de Gonbad-i-Qabous
(N.), 14-17 octobre.
Observé en bandes considérables, se déplaçant rapidement.
Galerida cristata magna Hume : 4 ad., Gonbad-i-Qabous (N.),
14-17 octobre ; $ ad., Bodjnourd (N.-E.), 30 octobre : Ç ad..
Sarakhs (N.-E.), 5 novembre ; ad., Tassouki (Zabol) (E.),
23 novembre ; $ ad., Bender-Abbas (S.), 14 décembre.
Calandrella rufescens P leucophæa Scv. : $ ad., steppe de Gonbad-i-
Qabous (N.), 23 octobre (observé en bandes nombreuses).
Les différenciations subspécifiques de cette espèce en Iran sont
encore très sujettes à controverse. Par comparaison avec l’abon¬
dant matériel d’étude du British Muséum, à Londres, c’est encore
de leucophæa que le spécimen cité ici, avec son plumage pâle,
son bec court et trapu et les vastes plages blanches de la queue,
se rapproche le plus.
Ammomanes deserti iranien Sar. : £ Ç ad., Kouhak (Zabol) (E.),
20-22 novembre ; 2 çjçj ad., Bender-Abbas (S.), 9-13 décembre.
— 460
Ammomanes phœnicura Zarudnyi Hart. : ad., Zahedan (S.-E.),
3 décembre.
Eremophila alpestris penicillata (Gould) : rj ad., au nord d’Ispahan
(W.), 21 décembre.
Ce spécimen se rapporte en tous points à la race caucasienne
penicillata de l’Alouette alpestre, et cette capture en Iran occi¬
dental reste très normale en raison des déplacements hivernaux
vers le Sud de ces populations raciales.
Eremopteryx nigriceps afjinis (Blyth) : £ ad., Bender-Abbas (S.),
10 décembre.
Petite espèce caractéristique de la zone désertique tropicale,
depuis les îles du Cap-vert, à l’Ouest, jusqu’en Inde, vers l’Est.
Fringillidés.
Deux espèces aux affinités typiquement européennes : le Pinson
et la Linotte, représentent cette famille dans la collection.
Fringilla cœlebs Alexandrovi Sar. et Bilk. : ad., 70 km. de Gon-
bad-i-Qabous (N.), en forêt, 19 octobre.
Acanthis cannabina persica Koud. : Ç ad., Firouzkouh (Gorgan) (N.),
11 octobre.
Ploceidés.
Passer montanus transcaucasicus But. : 2 rjrj ad., Robat-i-Qarabil
(N.), 29 octobre.
Passer domesticus ? bactrianus S. et K. : 2 ÇÇ ad., Gonbad-i-Qabous
(N.), 21-23 octobre.
Passer domesticus indicus J. et S. : $ ad., Bam (S.),' 6 décembre.
Il peut paraître un peu téméraire de différencier ici ces deux
races du Moineau domestique d’après seulement des spécimens $$,
plus faiblement caractérisés encore que les Néanmoins,
conformément aux descriptions classiques, le spécimen du Sud,
indicus, exhibe bien une taille un peu plus faible et une coloration
un peu plus pâle que ses homologues du Nord.
Sturnidés.
Sturnus vulgaris ? Poltaratskyi (Finsch) : Ç ad., Dach Bouroun
(Gonbad-i-Qabous) (N.), 23 octobre.
Observé en nombre, particulièrement sur le dos des moutons.
— 461 —
Corvidés.
Corvus corax P subcorax Sew. : £ ad., Zahedan (S.-E.), 29 novembre.
Corvus cornix Sharpei Oates : $ ad., Gonbad-i-Qabous (N.), 18 oc¬
tobre.
Pyrrhocorax pyrrhocorax docilis (Gm.) : ad., Robat-i-Qarabil (N.),.
29 octobre.
Pica pica bactriana Bp. : $ ad., Robat-i-Qarabil (N.), 29 octobre.
Garrulus elandarius hurcanus Blanf. : Q ad., Dasht, près Gonbad
(N.), 28 octobre.
462 —
Au SUJET DE QUELQUES TYPES DE CyPRINIDÊS (POISSONS)
de Cuvier et Valenciennes
Par J. Guibé et J. Spillmann.
I. — Dans leur Histoire Naturelle des Poissons (T. XVI, 1842)
Cuvier et Valenciennes ont décrit plusieurs espèces de Cyprinidés
de la région indo-malaise appartenant au genre Hohita ( = Osteochi-
lus) parmi lesquelles : O. vittatus, O. hasseltii et O. erythrurus.
Tous les auteurs actuels, se basant sur les descriptions et les
figures de Bleeker, séparent vittatus et hasseltii en raison de l’exis¬
tence sur le museau du premier de 3 gros pores qui font défaut chez
le second. Au cours d’une étude des Osteochilus de nos collections,
il nous est apparu que ce caractère n’était pas valable.
Le type d’O. vittatus (Ftohita vittata C. et V.) fait partie des Collec¬
tions du Muséum de Paris où il est inscrit sous le n° 3857. Il s’agit
d’un individu dont tous les caractères correspondent à la descrip¬
tion originale et sur les flancs duquel on remarque encore les traces
des bandes longitudinales foncées qui lui ont valu le nom de Rohite
à bandes. Par contre nous n’avons observé aucune trace de pores à
l’extrémité du museau. La comparaison de cet échantillon avec la
figure donnée par Bleeker (Atl. Ichth., 1863, Cyprin., pi. XIII,
fig. 2) pour vittatus révèle qu’il s’agit là manifestement de deux
espèces distinctes. Le type d’O. hasseltii ( Rohita hasseltii C. et V.)
est déposé au Musée de Leyde d’où il nous a été très aimablement
communiqué par le Dr Boeseman. L’examen de cet exemplaire
nous a permis de constater l’identité de ses caractères avec ceux
d’O. vittatus (C. et V.) : en particulier l’absence de pores à l’extré¬
mité du museau et l’existence des traces de bandes foncées longi¬
tudinales sur les flancs dont font mention les auteurs dans leur
description. Si l’on compare les descriptions originales de ces deux
espèces, on ne trouve aucune différence fondamentale qui permette
de les séparer l’une de l’autre et les très légères variations qu’elles
offrent entre elles nous paraissent insuffisantes pour justifier leur
séparation. Il importe de noter encore qu’il s’agit de deux individus
d’âge différent si l’on en juge d’après leur taille : 5 pouces pour
R. vittata, 10 pour R. hasseltii.
Dans ces conditions, l’espèce décrite et figurée -par Bleeker sous
le nom de vittatus, caractérisée par 3 pores à l’extrémité du museau,
ne correspond pas à O. vittatus (C. et V.). Une telle opinion a déjà
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 6, 1957.
— 463
été envisagée par Weber et de Beaufort (The Fishes of the Indo-
Australian Archipelago, 1916, III) qui notent qu'il n’est pas cer¬
tain que O. vittatus, sensu Bleeker, soit le même que 0. vittatus
(C. et V.). La présence ou l’absence de pores sur le museau ne semble
vraisemblablement pas la conséquence d’un dimorphisme sexuel :
en effet Weber et de Beaufort signalent avoir examiné 29 spéci¬
mens rapportés soit à vittatus, sensu Bleeker, soij à triporus ou à
des formes affines, toutes caractérisées par l'existence de ces 3 pores
sur le museau. Il serait curieux qu’un lot si important d’individus
n’ait comporté que des exemplaires du même sexe ; par ailleurs
aucune mention d’un tel dimorphisme n’est relaté dans la littéra¬
ture.
Quant à Rohita erythrura C. et Y., il a été incorporé dans la
synonymie de vittatus, sensu Bleeker, par ce dernier, c’est-à-dire
à une espèce présentant 3 pores sur le museau. La description qui
en a été faite à partir d’un dessin de Kuhl et van IIasselt est
assez sommaire, il n’y est fait nullement mention de pores ni de
bandes foncées sur les flancs. Nous avons trouvé dans les manus¬
crits de Cuvier et Valenciennes une copie du dessin original,
il n’axiste sur celui-ci pas trace de ces deux caractères. Si l’on en
juge d'après les détails avec lesquels certaines parties du corps
(nageoires, barbillons par ex.) ou certains éléments de coloration
ont été figurés, il est permis de conclure que l’existence de porcs
et de bandes foncées n’ont pu passer inaperçues du dessinateur
initial. Ainsi R. erythrura apparaît comme une forme bien distincte
de vittatus, sensu Bleeker ; toutefois en raison de l'absence d’un
individu type permettant une étude de ses caractères, le statut
exact de cette espèce demeurera incertain.
En conclusion, l’examen d’O. vittatus (C. et V.) et O. hasseltii
(C. et V.) nous a montré l’identité de ces deux espèces dont la
seconde doit être incorporée dans la synonymie de la première.
Par ailleurs O. vittatus, sensu Bleeker, caractérisé par l’existence
de 3 pores à l’extrémité du museau, est une forme distincte dont
une étude ultérieure devra préciser le statut.
IL — C’est à partir d’exemplaires de Cyprinidés rapportés du
Bengale par Dussumier que Cuvier et Valenciennes ont décrit
Capoeta amphibia (Hist. Nat. Poissons, 1842, t. XVI, p. 282) et
Leuciscus presbyter ( op . cit., 1844, t. XVII, p. 307).
L’examen de ces types (2 individus pour la première espèce,
3 pour la seconde) nous a révélé une identité parfaite entre
eux. En conséquence Leuciscus presbyter C. et V. doit être consi¬
déré comme synonyme de Barbus (Puntius) amphibius (C. et V.).
Laboratoire de Zoologie ( Reptiles et Poissons)
du Muséum.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 6, 1957.
30
— 464 —
Sur quelques Poissons rares et peu connus
DES EAUX DOUCES DE FRANCE
Par J. An N' o u I.T.
La faune de nos eaux douces, à l’exception des espèces intro¬
duites sciemment par l’Homme, comprend quelques Poissons
autochtones peu connus sur lesquels il n’existe aucun document
faunistique récent.
Ces Poissons vivent généralement en petites colonies bien loca¬
lisées, mais échappent si bien à l’attention que leur présence dans
nos eaux est souvent mise en doute. En effet, personne ne signale
leur capture et on ne les voit ni sur les étals, ni dans les aquariums
des marchands spécialisés.
Dans les collections régionales et au Muséum National d’His-
toire Naturelle, les exemplaires conservés datent du siècle dernier
et n’ont pas d’origine précise.
Ce manque de documentation s’explique par le peu d’intérêt
accordé à ces Poissons par les gardes et les pêcheurs ; nous avons
pu heureusement contrôler et compléter nos propres investigations
par les observations de quelques Naturalistes qu’il nous est donné
de voir d’une façon suivie dans les laboratoires d’ichtyologie du
Muséum et de donner ainsi quelques indications nouvelles sur
certaines espèces.
Misgurnus fossilis L. (Loche d’étang. Famille des Cobitidés).
Cette loche qui atteint la taille de trente centimètres est carac¬
térisée par la présence de dix barbillons et par un corps très allongé
à rayures longitudinales jaunes et noires.
Cuvier et Valenciennes doutaient de sa présence en France ;
Crespon, en 1844, la signale dans les étangs et marais de Provence
et dans le canal du Languedoc ; de Soland, en 1869, en Maine-et-
Loire ; Moreau dans le Nord, dans les Marais d’Aubigny, vers 1881.
Des renseignements plus récents donnent comme sûrs certains habi¬
tats en Isère : Étangs de la Chapelle près de Saint-Jean-de-Bournay
et d’Entre-deux-Guiers (Dgrier 1931). Par ailleurs elle nous a
été signalée en Meurthe-et-Moselle près de Pont-à-Mousson et à
Champigneulles.
Malgré cette répartition assez étendue, aucune Loche d’étangs
n’a été envoyée au Muséum depuis fort longtemps et la faune de
Bertin de 1939 ne la mentionne que dans le Nord-Est. L’espèce.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 6, 1957.
— 465 —
semble rare, peut-être même en voie de disparition, nous venons
néanmoins d’avoir l’agréable surprise de recevoir de Mr. Boijvry
un lot d’une trentaine de ces Poissons capturés en novembre 1957
lors de la mise à sec de l’étang de Saint-Mars-la-Bruyère dans la
Sarthe où l’espèce serait connue de longue date des pêcheurs, hélas
ignorants de l’intérêt qu’elle présente.
En aquarium, ces Loches ne font preuve d’activité que la nuit
et s’enfouissent en partie sous le sable pendant le jour ; si la tempé¬
rature est élevée ou si l’oxygène vient à manquer, elles peuvent
monter de temps en temps à la surface et gober de l’air avec un
bruit de déglutition très remarquable, car, chose singulière, les
parois de leur tube digestif peuvent fonctionner comme un appareil
respiratoire de secours.
La famille des Cyprinodontidés, dont la présence en France n’a
jamais été constatée en dehors de certains habitats strictement loca¬
lisés de la région méditerranéenne, est représentée par Cyprinodon
fasciatus (Val.), C. iberus C. et V. et Fundulus hispanicus (Val.).
Ce sont de tout petits Poissons de quelques centimètres de long,
à dimorphisme sexuel assez marqué. Les mâles, assez colorés de
bleu verdâtre, présentent des stries verticales et des taches variables
selon les espèces ; quant aux femelles leur livrée est beaucoup plus
terne.
Cuvier et Valenciennes qui en firent la description ne les
signalent pas en France et Moreau semble être le premier à loca¬
liser Cyprinodon fasciatus dans les Alpes Maritimes (1881). Roule
en 1925 mentionne seulement leur existence possible dans certaines
provinces méridionales. En 1952, Dottrens, dans le « Grand livre
de la Pêche et des Poissons » est plus précis et indique que Cypri¬
nodon fasciatus existe dans les Alpes Maritimes, Cyprinodon iberus
dans le Languedoc et Fundulus hispanicus dans le Roussillon. Les
derniers renseignements qui nous sont parvenus sur ces espèces
n’intéressent malheureusement que deux d’entre elles ; ils émanent
de Mr. Bastidon qui a capturé, d’une part, Cyprinodon iberus dans
les canaux d’irrigation de Coursan dans l’Aude et, d’autre part,
Fundulus hispanicus dans les eaux courantes, en amont de Collioure,
dans les Pyrénées-Orientales.
En raison de cette répartition aussi limitée, certains auteurs ont
émis l’opinion qu'il s’agissait d’espèces introduites en France, en
provenance d’autres régions du Bassin méditerranéen où ces Pois¬
sons sont plus communs. Il nous paraît aussi plausible d'estimer
qu’il s’agit au contraire d’espèces autochtones en voie de dispari¬
tion du fait du refroidissement progressif de nos climats.
Nous avons pu, il y a quelques années, étudier en aquarium le
comportement de ces espèces. Les Cyprinodon ont des mœurs
— 466
paisibles et se nourrissent de menues proies et d’algues, ils pondent
de gros œufs qu’ils cachent sous le sable ; l’incubation dure une
vingtaine de jours et les alevins sont capables de s’alimenter dès
leur naissance.
Fundulus hispanicus vit en surface parmi les plantes aquatiques,
très carnassier il se nourrit uniquement de proies vivantes ; la
ponte de gros œufs a lieu dans les plantes ou ils sont collés par les
géniteurs ; l’incubation est longue et les jeunes sont robustes dès
leur naissance.
Laboratoire de Zoologie ( Reptiles et Poissons)
du Muséum.
— 467 —
Non; sur la rivière Malela et le lac Sinda
DANS LA RÉGION DE LOUDIMA (MOYEN-CONGO)
Par Ch. Roux.
La petite rivière Malela est un affluent de la Loudima qui se jette
dans le Niari quelques kilomètres plus loin.
C’est en fait une rivière de résurgence comme il en existe plusieurs
dans les terrains sehisto-caleaires qui constituent une partie impor¬
tante du sol de ce pays.
Les eaux issues de ces terrains présentent des valeurs hydroti-
inétriques dépassant 20 degrés. Elles sont chargées de sels miné¬
raux et de gaz carbonique. Le pH voisin de 7 aux sources de résur¬
gence devient plus basique après un certain parcours à l’air libre
(7,6 à 7,8).
Les eaux de la Malela ont 29 degrés hydrotimétriques français
et un p II de 7,1.
La température de l’eau était de 26° en septembre 1953 en fin
de saison sèche et de 26° 4 en mai 1956 — fin de saison humide —
et semble donc varier très peu au cours de l’année. L’eau est tou¬
jours très limpide.
•J’ai pu recueillir une collection des espèces de poissons vivant
dans la Malela. La faune ichtyologique montre de plus grandes
affinités avec la faune du bassin du Chiloango qu’avec celle du
Niari.
Voici la liste des espèces recueillies :
Distichodus notospilus
Petersius hilgendorfi
Xenocharax spilurus
Barbus holotaenia
Barbus cardozoi
Barbus guirali
V arichorinus sandersi
Labeo lukulae
Barilius christyi
Tilapia tholloni
Tilapia aff. christyi
Chilochromis duponti
Hemichromis fasciatus
Le lac Sinda situé à une trentaine de kilomètres de Loudima
possède des eaux d’un autre aspect : elles présentent 13° hydro¬
timétriques français et un pH situé entre 7,3 et 7,4 (vers 15 heures).
Ce « lac » est en fait un étang d’environ un kilomètre carré de super¬
ficie et dont la plus grande profondeur atteint quatre mètres.
La température de l’eau en surface était de 30° 5 au début du
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 6, 1957.
468
mois de mai 1956. A cette époque les eaux apparaissaient très
chargées, présentant l’aspect d'un phénomène de fleur d’eau.
L’étude du phytoplancton (Mme Gauthier det.) montre surtout
des Myxophycées dont le développement a, peu à peu, éliminé les
Chlorophycées et les Diatomées.
Myxophycées : Lyngbia limnetica (commun), Mycrocystis flos
aquae (très commun), Dactylococcopsis raphidioides (assez commun),
Merismopedia minima (rare).
Chlorophycées : Ankytrodesmus falcatus (assez courant), Stauras-
trum sp.
Heterocontées : Botryococcus hraunii (assez commun).
Le zooplancton montre une quantité assez importante de Roti-
fères et de Copépodes.
La faune ichtyologique, assez pauvre en espèces, montre une
grande quantité de : Hemichromis fasciatus, puis Tilapia tholloni,
moins abondant. Il existe aussi quelques Siluridés du genre Clarias.
Enfin, il convient de signaler que le lac Sinda est fréquenté par
de nombreux crocodiles ( Crocodilus niloticus, et surtout C. ccita-
phractus).
Laboratoire des Pêches Coloniales du Muséum.
469 —
Sur la validité et le nom des deux espèces
c’Atelecyclus (Crustacea Decapoda Brachyura).
Par Jacques Forest.
Le genre Atelecyclus Leach, 1815, est représenté par deux espèces
vivant au large des côtes occidentales d’Europe et d’Afrique et en
Méditerranée.
Espèces communes, l’une et l’autre, elles ont été décrites sous
plusieurs noms et les auteurs les plus récents ont proposé des
synonymies souvent contradictoires. Pour fixer le nom valide de
chacune d’elles et établir les synonymies réelles, je me suis reporté
aux descriptions et dessins originaux des espèces et suis arrivé à la
conclusion que l’une devait être désignée sous le nom d 'Atelecyclus
rotundatus (Olivi, 1792) et l’autre sous celui A' Atelecyclus undecim-
dentatus (Herbst, 1783).
Il est nécessaire d’indiquer, dès à présent, que, d’un point de
vue taxonomique, les deux espèces sont valables, en dépit de l’opi¬
nion de II. Balss (1921, p. 55) à qui elles apparaissaient plutôt
comme deux formes d’une même espèce.
Les deux Atelecyclus diffèrent très nettement par plusieurs carac¬
tères. Je n’en indiquerai qu’un dans cette note qui est avant tout
de nomenclature, c’est le rapport de la largeur à la longueur de la
carapace ; ce rapport permet en général d’identifier les espèces
figurées par les divers auteurs : Il existe une espèce « étroite »,
Atelecyclus rotundatus et une espèce « large », A. undecimdentatus.
Le tableau ci-après donne les valeurs extrêmes et les moyennes
du rapport longueur/largeur, pour un certain nombre d’individus
des deux espèces. Ces valeurs variant en général avec la taille, deux
groupes ont été formés avec, d’une part, les individus mesurant
20 mm de large et plus, et de l’autre ceux de taille inférieure.
D’autre part, les sexes ont été séparés.
Le nombre de spécimens examinés est relativement peu élevé, et
ce tableau ne permet pas de tirer de conclusions sur le dimorphisme
sexuel dans chaque espèce : on notera cependant que chez les femelles
d’M. undecimdentatus observées la carapace est nettement plus étroite
que chez les mâles. En revanche, le rapport longueur/largeur apparaît
comme un bon caractère spécifique, puisque, sans même tenir
compte de la taille des individus, on note des échelles de variation
qui ne se chevauchent pas : ce rapport varie entre 0,93 et 1,03 chez
les 38 A. rotundatus examinés et entre 0,76 et 0,86 chez les 27 A. unde-
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIX, n° 6, 1957.
— 470
cimdentatus, les nombres les plus élevés concernant les individus
de plus petite taille, c’est-à-dire que, comme on l’observe générale¬
ment chez les autres Brachyoures, les jeunes ont une carapace
relativement moins large que les adultes.
C’est en se basant particulièrement sur la largeur relative de la
carapace qu’il est possible d’attribuer aux deux espèces les noms
retenus ici : les figures 1 et 2 reproduisent partiellement les dessins
du Cancer undecimdentatus (Herbst, 1783, pl. 10, fig. 60) et du
Cancer rotundatus (Olivi, 1792, pl. 2, fig. 2). Mesurés sur les dessins,
les rapports longueur/largeur sont respectivement égaux à 0,73 et
0,97, c’est-à-dire qu’il s’agit certainement de la forme large dans
le premier cas, de la forme étroite dans le second.
Les deux noms ci-dessus n’ont guère été employés dans la litté¬
rature carcinologique. L’espèce à carapace étroite était décrite
en 1813 par Montagu sous le nom de Cancer Hippa septemdentatus
et, en 1815, par Leach, sous le nom d’ Atelecyclus heterodon retenu
par la plupart des auteurs pendant le siècle dernier. Cependant
J. Bonnier (1887, p. 37) puis A. Milne Edwards et Bouvier
(1900, p. 60) reprenaient le nom de septemdentatus, également
utilisé par Bouvier dans la Faune de France (1940, p. 219), bien
que Pesta eut, entre temps (1918, p. 382), rétabli le nom de rotun¬
datus et donné une synonymie en grande partie valable : cet auteur
écrivait notamment « wer die Abbildung von Olivis Cancer rotun¬
datus tatsâchlich gesehen hat, wird keinen Augenblick im Unsi-
cheren sein, dass diese Spezies mit der von Montagu sub Cancer
septemdentatus und mit der von Leach sub A. heterodon beschrie-
benen identisch ist,... »
L’espèce à carapace large a été décrite par A. G. Desmarest
en 1825 (p. 89) et figurée par Guérin en 1829 (pl. 2, fig. 2) sous le
— 471
nom d’ Atelecyclus cruentatus utilisé depuis, sauf par quelques;
auteurs qui l’ont identifiée, à tort, au Cancer rotundaius d’Olivi.
Comment expliquer cette confusion qui a amené E.-L. Bouvier,
entre autres, à désigner cette espèce sous le nom d’ Atelecyclus rotun-
datus dans la Faune de France (1940, p. 221) ?. Il semble que le
premier responsable soit A. Risso qui, en 1816 (p. 15, pl. 1, fig. 1),.
signale et redécrit Cancer rotundatus Olivi alors que la carapace
du spécimen figuré, encore qu’assez étroite (L/l carapace égal
à 0.94 environ), paraît plutôt, à en juger par l’aspect d’ensemble
et le contour des bords latéraux, appartenir à un Atelecyclus unde-
cimdentatus. D’ailleurs, en 1827 1 (p. 18), Risso substitue le nom
d’ Atelecyclus omniodon à celui de Cancer rotundatus tout en repro-
Reproduction partielle des figures originales de Cancer undecimdentatus Herbst (fig. 1)
et de Cancer rotundatus Olivi (fig. 2).
duisant sa description de 1816 : il écrit « l’espèce des côtes d’Angle¬
terre décrite par I.each [A. heterodon = A. rotundatus (Olivi)]
diffère essentiellement de celle que je viens de mentionner », ce qui
renforce l'hypothèse qu’il a eu entre les mains l’espèce « large ».
DesMAREST (1825, p. 89) place Cancer rotundatus en synonymie
avec son Atelecyclus cruentatus. D’autres auteurs font de même,,
comme H. Milne Edwards (1837, p. 142) et IIeli.er (1863, p. 132)
qui identifient rotundatus, cruentatus et omoiodon. Mais, dans l’en¬
semble, c’est le nom d’M. cruentatus qui est utilisé. J. Bonnier
(1887, p. 37) adopte cette synonymie erronée, et, se conformant
à la loi de priorité, désigne l’espèce sous le nom d 'Atelecyclus rotun¬
datus.. O. Pesta l’imite en 1912 (p. 117) mais corrige son erreur et
revient au nom de cruentatus en 1918 (p. 383). C’est probablement
en se basant sur la synonymie donnée par Bonnier que Bouvier
a, en 1940, appliqué à contre-sens le nom de rotundatus.
1. Voir note, p. 474.
— 472 —
En ce qui concerne la substitution du nom undecimdenlatus à
celui de cruentatus, elle a été préconisée par M. Râthbun (1930,
p. 149) qui a eu entre les mains une photographie de l’un des types
de Cancer undecimdenlatus Herbst 1783 et considère qu ’Atelecy-
clus chilensis H. Milne Edwards et A. rotundatus sont d’autres
synonymes de la même espèce, ce qui est sans doute vrai pour
chilensis dont le type a malheureusement disparu, mais inexact
pour rotundatus comme il a été dit plus haut. M. Rathbun présume
que les localités <c Amérique du Nord » indiquées par Herbst, et
« Chili », qu’implique le nom de l’espèce de Milne Edwards, sont
erronées : en effet, le genre Atelecyclus ne paraît pas représenté
dans les eaux américaines. En tout cas, la figure de Herbst est
certainement celle d’un Atelecyclus à carapace large et il est tout
à fait justifié de le désigner sous le nom à’ Atelecyclus undecimden¬
latus (Herbst, 1783).
Une liste des principales synonymies des deux espèces résume
les observations précédentes :
Atelecyclus rotundatus (Olivi, 1792).
Cancer rotundatus, Olivi, 1792, p. 47, pl. 2, fig. 2.
Cancer Hippa septemdentatus, Montagu, 1813, p. 1, pl. 1, fig. 1.
Atelecyclus heterodon, Leach, 1815, pl. 2, fig. 1, 2 ( pro parte : fig. 3, 4
= A. undecimdenlatus ) h
Atelecyclus rotundatus, Pesta, 1918, p. 382, fig. 122. Syn. exacte,
sauf Risso, 1816 (vide infra).
Atelecyclus septemdentatus, Monod, 1956, p. 148 (ubi syn.).
Nec : Cancer rotundatus, Risso, 1816, p. 15.
■ — Atelecyclus rotundatus, Bouvier, 1887, p. 38.
— — — A. Milne Edwards et Bouvier, 1900,
p. 61.
— — — Bouvier, 1940, p. 221, fig. 147, pl. 8,
fig. 7.
— • — — Zariquiey, R., 1946, p. 149.
Atelecyclus undecimdenlatus (Herbst, 1783).
Cancer undecimdentatus, Herbst, 1783, p. 181, pl. 10, fig. 60.
Cancer rotundatus, Risso, 1816, p. 15, pl. 1, fig. 1.
Atelecyclus cruentatus, Desmarest, 1825, p. 89.
Atelecyclus omoiodon, Risso, 1827, p. 18.
Atelecyclus cruentatus, Guérin, 1829, pl. 2, fig. 2.
1. Le rapport longueur/largeur mesuré sur les dessins de Leach est égal à 0,93 pour
le mâle et à 0,82 seulement pour la femelle. Il est probable par conséquent que cette
dernière appartient à l’espèce large.
— 473
Atelecyclus rotundatus, Bonnier, 1887, p. 38.
— — A. Milne Edwards et Bouvier, 1900, p. 61.
Atelecyclus cruentatus, Pesta, 1918, p. 383, fig. 123. (Synonymie
exacte mais incomplète).
Atelecyclus rotundatus. Bouvier, 1940, p. 221, fig. 147, pl. 8, fig. 7.
Zariquiey, 1946, p. 149.
Atelecyclus undecimdentatus , Monod, Th., 1956, p. 148, fig. 184-186.
Une dernière remarque concerne la distribution des deux espèces :
A. rotundatus a été signalé depuis la Norvège jusqu’à l’Afrique
du Sud, et en Méditerranée, depuis quelques mètres jusqu’à deux
ou trois cents mètres de profondeur. A. Milne Edwards et Bou¬
vier (1899, p. 23) ont bien signalé (sous le nom d’A. septemdentatus)
« quatre jeunes exemplaires mesurant à peine 1 centimètre de
longueur » capturés entre 748 et 1262 mètres, mais ces spécimens,
que j’ai examinés, présentent de grandes différences avec un A. unde¬
cimdentatus à peine plus grand, et je pense qu’il s’agit plutôt de
Cancridae juvéniles : le mérus des maxillipèdes en particulier ne
dépasse pas le bord antérieur du cadre buccal. Atelecyclus unde¬
cimdentatus a une répartition géographique moins large ; dans
l’Atlantique oriental, on le rencontre du Golfe de Gascogne (Concar¬
neau) à la Gambie, et au Gabon. En Méditerranée, il est certaine¬
ment rare, comme en témoigne son absence de la collection de
Décapodes de Catalogne réunie par R. Zariquiey, qui renferme,
au contraire, de nombreux spécimens d’A. rotundatus. Sa distribu¬
tion bathymétrique est également plus étroite que celle de rotun¬
datus : on le trouve depuis la zone intercotidale jusqu’à une tren¬
taine de mètres.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
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Int. Esp. Estud. Médit., Publ. Biol. Médit., 2, Barcelona, pp. 1-187*
174 fig., 26 pl. h. t.
1. La date de 1826 qui figure sur la page de titre du tome V a été jusqu’ici consi¬
dérée comme correcte par les auteurs. C. D. Sherborn a bien indiqué, dans la biblio¬
graphie de l 'Index Anirnalium, section 2 (1922, p. cvm), les dates de parution de
l’ouvrage, et, en particulier, 1827 pour ce tome, mais il a cependant continué, dans
YIndex, a dater de 1826 les espèces qui y sont décrites.
Si l’on se reporte à la Bibliographie de la France, qu’a probablement utilisée Sher¬
born, on trouve annoncées les différentes parties de l’ouvrage de Risso, dans les
numéros suivants :
Tome I et IV : Bibl. France, n° 89, mercredi 8 novembre 1826, p. 939.
Tome III et V : Ibid., n° 76, samedi 22 septembre 1827, p. 779.
Tome II : Ibid., n° 90, samedi 10 novembre 1827, p. 917.
— 475 —
Sur une collection de Décapodes Braciiyoures
(PoRTUNIDAE ET XANTHIDAE) DE L’iLE MAYOTTE.
I. Port un us (Hellenus) mariei sp. nov.
Par Danièle Guixot.
11 existe, parmi les collections du Muséum, un grand nombre de
Décapodes Brachyoures indéterminés, de provenances variées, et
dont beaucoup ont été rapportés au siècle dernier par divers natu¬
ralistes.
T, a collection étudiée ici comprend des spécimens qui ont tous
été récoltés vers 1880 dans l’une des îles de l’Archipel des Comores,
l' Ile Mayotte, par le même collecteur, « M. Marie » : il s’agit
d’Ed. Marie, Commissaire à la Marine, qu’A. Milnf Edwards cite
parmi les collecteurs dans son Introduction aux Crustacés de la
Nouvelle-Calédonie et qui, à l’occasion de ses voyages, a aussi
enrichi les collections du Muséum de spécimens recueillis aux
lies Samoa, à Madagascar, à l’ Ile Maurice, etc...
Nous ne possédons aucun renseignement sur la profondeur à
laquelle les échantillons ont été prélevés, ni sur le biotope : cepen¬
dant, il est probable qu’ils ont été récoltés à la main sur le récif.
La collection comprend à peine une quarantaine de spécimens
mais le nombre des espèces représentées est de 25 et elles appar¬
tiennent toutes au groupe des Cyclométopes (Xanthidae, à l’excep¬
tion d’une espèce de Portunidae) : on peut donc considérer qu’elle
constitue un échantillonnage intéressant, sinon de la faune des
Brachyoures de l’île, du moins de la famille des Xanthidae.
A notre connaissance, la faune carcinologique de l’ Ile Mayotte
n’a pas été systématiquement étudiée, mais on trouve mention
de Crustacés récoltés à la Grande Comore dans Lenz 1910 et
Oohnf.r 1925, et la collection du Muséum compte des spécimens
rapportés des Comores par M. Humblot et M. Mii.lot, déterminés
et publiés par H. Balss en 1934, dans son mémoire sur les Crus¬
tacés de Madagascar. D’autre part, toute cette partie de l’Océan
Indien, aussi bien la côte africaine que la côte malgache et les îles
avoisinantes (La Réunion, Ile Maurice, Ile Aldabra, Iles Amirantes,
Seychelles, etc...) a fait l’objet de nombreux travaux. En outre,
la majorité des espèces que nous signalons de l’ Ile Mayotte sont
représentées en de nombreux points de la Mer Rouge, de l’Océan
Indien et du Pacifique occidental.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIX, n° 6, 1957.
— 476
Nous avons donné, lorsqu’elles nous ont paru incomplètes ou
dispersées, la synonymie et les références relatives à certaines
espèces, ainsi que la distribution géographique. Pour d’autres, nous
n’avons noté que les références principales ou récentes sans indi¬
quer le lieu de provenance. Nous avons généralement limité les
remarques morphologiques ou écologiques mais, chaque fois que
nous l’avons pu, nous avons donné un dessin des premiers pléo-
podes mâles pour les espèces dont ces appendices n’avaient pas
été figurés ou ne l’avaient pas été de fayon satisfaisante jusqu’ici :
pour la plupart des genres, la comparaison de ces appendices a
montré qu’ils étaient d’une grande importance spécifique.
La seule espèce qui n’appartienne pas à la famille des Xanthidae
est aussi la seule espèce nouvelle de la collection : c’est un Portu-
nidae du genre Portunus (sous-genre Hellenus ) que nous dédions
à la mémoire du collecteur, M. Marie.
Les 25 espèces identifiées sont les suivantes :
Portunus ( Hellenus ) mariei sp. nov.
Carpilodes rugipes (Heller).
C. tristis Dana.
C. caelatus Odhner.
Actaea cavipes (Dana).
A. tomentosa (H. M. Edw.).
A. polyacantha (Heller).
A. margariüjera Odhner.
Neoliomera sabaea (Nobili).
Xantho (Leptodius) exaratus
(H. M. Edw.).
Phymodius monticulosus (Dana).
Hypocolpus diverticulatus (Strahl).
Liocarpilodes armiger (Nobili).
Chlorodopsis areolata (H. M. Edw.).
C. spinipes (Heller).
C. pugil (Dana).
Chlorodiella nigra (Forskâl).
Cymo quadrilobatus Miers.
C. andreossyi (Audouin).
C. melanodactylus de Haan.
Pseudozius caystrus (Adams et
White).
Epixanthus corrosus A. M. Edw.
E. frontalis (H. M. Edw.).
Pilumnus vespertilio (Fabr.).
Tetralia glaberrima (Herbst).
Genre Portunus Weber
Portunus (Hellenus) mariei sp. nov.
Fig. 1, 2, 5, 6, 7
Matériel examiné. — 1 (J, 25 X 10 mm (l’épine épibranchiale
mesure 5 mm). Holotype L
Description. — Carapace peu convexe, assez large : rapport largeur/
longueur égal à 2,5, avec des saillies et des dépressions peu accentuées.
Région gastrique déprimée par rapport à la région cardiaque saillante
et au front sensiblement rehaussé. Régions cardiaque et intestinale mal
délimitées : deux saillies granuleuses sont placées côte à côte en avant
d’une saillio impaire et il y a, de part et d’autre, un lobe orné de deux
1. Notre spécimen est en mauvais état et les deux dents latérales du front ont leur
extrémité cassée.
— 477 —
petites protubérances granulées. A ce niveau, de chaque côté, le long
du bord postéro-latéral, un bourrelet court, granuleux. Aires branchiales
déprimées et déclives. Une crête granuleuse saillante s’étendant de la
dent épibranchiale jusqu’au niveau de la large dépression gastrique.
A l’œil nu, carapace paraissant lisse ; à un faible grossissement, toute
la face dorsale paraissant uniformément recouverte d’un tomentum de
poils plumeux, fins et assez longs ; dessous, surface régulièrement mais
2
Fig. 1 et 2. — Portunus (Hellenus) mariei sp. nov.
1 . Contour de la carapace, o holotype 25 X 10 mm ( X 6) . — 2. Chélipède droit ( X 6) -
faiblement mamelonnée : les granules ne deviennent apparents et saillants
que sur les bosselures où ils se groupent en amas.
Front légèrement proéminent par rapport aux angles orbitaires internes,
formé de trois dents : la dent médiane étroite et aiguë, les deux latérales
plus larges 1. Apophyse épistomienne ne dépassant pas le front mais
légèrement visible dorsalement. Bord supra-orbitaire découpé en trois
lobes par deux fissures. Yeux gros, non cachés par les orbites qui sont
profondes et entièrement dorsales.
1. Voir note p. 476.
- 478 —
Bord antéro-latéral court. Épine épibranchiale aussi longue que le reste
.du bord antéro-latéral, sensiblement perpendiculaire à Taxe sagittal
(fig. 1). En avant, huit dents plus ou moins spiniformes, granuleuses à
la base, finement serrulées sur leur bord externe : la plus petite est la
quatrième ; on trouve ensuite, dans l’ordre des tailles croissantes : la 6e,
.à bord externe convexe comme celui de la 4e, les 2e et lre, relativement
moins aiguës, les 7e, 5e et 3e à bord externe sinueux, et enfin la 8e res¬
semblant aux 4e et 6e, mais nettement plus longue.
Angles postérieurs de la carapace en épines longues, aiguës et un peu
redressées.
Segment basal de l’antenne avec un prolongement apical.
Mérus des maxillipèdes externes présentant une forte expansion interne
au-dessous de l’insertion du carpe ; son angle antéro-externe sans expan¬
sion latérale, le bord externe un peu concave seulement (fig. 6). Bord
interne de l’exopodite serrulé ainsi que le bord antérieur du mérus.
Sternum lisse à l’exception des premiers sternites qui sont granuleux.
Abdomen mâle lisse (fig. 5 a) : le 6e article étroit, plus long que large ;
ses deux bords fortement concaves dans la moitié distale. Telson assez
long ; ses bords latéraux rectilignes et parallèles dans la moitié proxi¬
male, convergeant ensuite jusqu’à l’extrémité arrondie. Les 2e et 3e seg¬
ments surmontés d’une carène transversale, saillante, sinueuse et lisse :
celle située sur le 2e article est la plus forte (fig. 5 à).
Mérus du chélipède armé sur le bord supérieur de trois épines longues
et recourbées, et, sur le bord inférieur, de deux épines distales aiguës.
Carpe avec une forte épine à l’angle antéro-interne et une dent plus petite
et émoussée à l’angle antéro-externe ; sur la face supérieure, deux crêtes
granuleuses, peu saillantes : l’une longitudinale médiane portant proxi-
malement un petit tubercule, l’autre se terminant à la dent antéro-
externe (fig. 2). Propode aussi long que le mérus et que la carapace (10 mm),
armé de deux dents spiniformes, l’une à l’articulation avec le carpe, l’autre
sur le bord supérieur, nettement en arrière de l’articulation digitale. Sur
la face externe, trois côtes granuleuses : la supérieure limitée à la moitié
distale, les autres parcourant toute la longueur de la main, l’inférieure
se prolongeant sur le doigt fixe. Bord préhensile des doigts avec des
dents arrondies dont une très forte à l’extrémité proximale du doigt
mobile.
Pattes ambulatoires longues et grêles, tomenteuses. Mérus du 5e péréio-
pode très court et muni de petites dents sur toute la longueur de son bord
^distal.
PI. cJ 1 : fig. 7 a, 7 b.
Remarques. — Le sous-genre Hellenus A. Milne Edwards 1879
(pp. 220, 221) auquel appartient ce spécimen est caractérisé par
les traits suivants : les angles latéro-postérieurs, au lieu d’être
arrondis, sont anguleux ou surmontés d’une épine 1. L’épine épi-
1. Barnard (1954), p. 158) fait d 'llellenus un genre qu’il oppose aux genres Lupa
Leach (qui correspond au sous-genre Neptunus de Haan), Monomia Gistel (corres¬
pondant au sous-genre Amphilrite de Haan, nom pré-employé), Achelous de Haan.
_M. Rathbun (1930, p. 33) indique dans la synonymie du genre Portunus Weber :
479
branchiale est nettement plus longue que les dents antéro-latérales
précédentes. Il n’y a pas de prolongement de l’épistome au-delà
du front qui est plus saillant que les lobes supra-orbitaires internes.
Enfin certains caractères ne sont pas constants à l’intérieur du
sous-genre : le segment basal de l’antenne présente ou non un
prolongement latéral en forme de lobe, les orbites ont en général
une inclinaison dorsale, l’angle antéro-externe des maxillipèdes
externes forme ou non une avancée latérale. La carapace est dans
l’ensemble modérément large et peu convexe. L’abdomen mâle a
les deux derniers articles étroits si bien que l’abdomen est en forme
de T, ce dernier caractère étant plus ou moins net (de Man, 1887,
p. 70 ; Alcock, 1899, p. 30 ; Shen, 1937, p. 100 ; Barnard, 1950,
p. 158).
Nous avons tenté d’identifier notre spécimen aux espèces connues
du sous-genre Hellenus. Nous avons d’abord écarté les espèces à
quatre dents frontales (lobes orbitaires internes non compris). Ces
espèces se distinguent en outre de Porlunu (Hellenus ) rnariei par
les caractères suivants :
Portunus hastatoides (Fabr. 1798), en particulier par le mérus
des mxp 3 prolongé latéralement, par la dent épibranchiale seule¬
ment trois fois plus longue que les dents antéro-latérales, par la
forme de l'abdomen mâle, par l’épine distale du propode du chéli-
pède placée à l’articulation digitale.
Portunus andersoni (de Man 1887-88), par la carapace convexe,
les angles latéro-postérieurs moins spiniformes, l’abdomen mâle,
le mérus du péréiopode 5 lisse sur le bord distal.
P. spinipes (Miers 1886), par les angles latéro-postérieurs moins
spiniformes, la dent épibranchiale moins longue, le mérus du
péréiopode 5 muni d’une seule épine, le bord supra-orbitaire non
fissuré.
P. pulchrieristatus (Gordon 1931), par les dents antéro-latérales
non spiniformes, presque obsolètes (cf. Chopra, 1935, p. 479).
P. longispinosus (Dana 1852), par le bord antéro-latéral armé de
dents peu nombreuses et petites, par la présence de trois dents sur
le propode du chélipède, par le mérus des maxillipèdes externes
prolongé latéralement.
P. tuberculosus (A. Milne Edwards 1861), par l’ornementation de
« Hellenus A. Milne Edwards, 1879 .... ; subgenus of Neptunus ; type, N. (H.) spini-
carpus (Stimpson 1871). » En effet, Portunus spinicarpus est l’une des deux espèces
américaines attribuées par A. Milne Edwards à la « section » Hellenus ; mais ce
dernier remarque (1879, p. 221) : « les angles latéro-postérieurs sont mieux marqués
que d’ordinaire, mais ils ne s’élèvent pas en une dent ou une épine comme chez le
N. [ eptunus ] tuberculatus et le N. rugosus. » Rathbun (1930, p. 92) attribue d’ailleurs
P. spinicarpus au sous-genre Achelous de Haan, et cette espèce ne peut être considérée
comme typique du sous-genre Hellenus.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIX, n° 6, 1957.
31
— 480 —
la face dorsale, les orbites qui ne sont pas complètement dorsales
et par l’existence d’une seule dent au bord inférieur du mérus du
chélipède.
P. arabicus (Nobili 1905), par les angles postérieurs de la cara¬
pace seulement carrés et un prolongement latéral au mérus des mxp®.
Le sous-genre Hellenus compte plusieurs espèces à trois dents
frontales : ce sont Portunus tenuipes (de Haan 1835), P. rugosus
(A. Milne Edwards 1861), P. hastatoides var. unidens (Laurie 1906),
P. tweediei (Shen 1937), P. alcocki (Nobili 1905). Nous avons pu
examiner ces espèces, à l’exception de P. hastatoides var. unidens
et de P. tweediei, et nous les avons comparées à P. mariei.
Portunus tenuipes (de Haan, 1835, p. 39), espèce indo-pacifique,
s’en distingue principalement par les angles latéro-postérieurs seu¬
lement carrés — d’où l’attribution fréquente de cette espèce au
sous-genre Amphitrite — , les dents antéro-latérales non spini-
formes, en fait larges et à peine saillantes, la dent épibranchiale
trois fois plus longue seulement que les précédentes, la présence
d’une seule dent au bord inférieur du mérus du chélipède, l’abdo¬
men mâle avec le 6e segment court et large (Shen, 1937, p. 104,
fig. 4, 8 a et 6).
P. rugosus (A. Milne Edwards, 1861, p. 335, pl. 33, fig. 3), connu
de l’Australie, des Philippines, des Célèbes, montre comme P. mariei
des angles latéro-postérieurs et des dents antéro-latérales spini-
formes, mais la carapace est fortement bosselée, ornée de nom¬
breuses protubérances granuleuses et il n’y a qu’une seule dent
au bord inférieur du mérus du chélipède.
Laurie a décrit en 1906 (p. 414) une variété de Portunus hasta¬
toides (Fabr.) sous le nom de Neptunus (Hellenus) hastatoides var.
unidens (Golfe de Manaar) qui se distingue de la forme typique
par l’existence de trois dents frontales au lieu de quatre, un abdo¬
men mâle dont la carène du segment III est plus saillante en son
milieu et l’encoche médiane plus profonde, ainsi que par l’absence
d’une tache sombre sur le dactyle du cinquième péréiopode. La
seule présence chez unidens de maxillipèdes externes dont le mérus
offre un prolongement latéral comme chez P. hastatoides en fait
une espèce bien distincte de P. mariei.
Portunus tweediei (Shen, 1937, p. 109) de l’Archipel malais,
possède aussi des angles postérieurs et des dents antéro-latérales
fortement spiniformes. Mais l’épine épibranchiale n’est pas aussi
longue que chez P. mariei, la dent du bord supérieur du chélipède
est distale — comme chez les espèces précédentes, sauf chez
P. tenuipes où elle est subapicale — , le sixième segment de l’abdo¬
men mâle présente des bords parallèles sur les deux premiers tiers
puis convergeant distalement. Cette espèce présenterait, comme
481 —
P. hastatoides, un prolongement latéral au mérus des maxillipèdes
externes : en effet Shen ne signale pas l’absence de ee caractère
comme une différence susceptible de séparer P. tweediei de P. has¬
tatoides.
Nous pensons que P. tweediei Shen est identifiable à l’espèce
précédente, P. hastatoides var. unidens Laurie. Laurie et Shen
comparent l’un et l'autre leur espèce à P. hastatoides : les différences
qu’ils observent sont les mêmes pour les deux espèces ; le dessin
de l’abdomen mâle de l’espèce décrite par Shen correspond à la
4
Fig. 3 et 4. — Portunus (Hellenus) alcocki (Nobili).
3. Vue dorsale de la carapace, çf holotype 15 X 6 mm ( X 5) . — 4. Chélipède droit
(X 8,5).
description de la variété unidens de Laurie : ce dernier rapproche
l’abdomen mâle de la variété unidens de celui de Portunus (Xipho-
nectes) macrophthalmus Ratbbun 1906 (p. 871, fig. 31), qui, en ce
qui concerne la carène du 3e segment, est voisin de celui de P. twee¬
diei figuré par Shen. Si cette identité est confirmée, le nom de
Laurie ayant la priorité et les différences séparant unidens de
hastatoides étant relativement aussi importantes que celles distin¬
guant les espèces précédentes, l’espèce devra prendre le nom de
P. unidens Laurie (= P. tweediei Shen).
Enfin une dernière espèce, Portunus alcocki (Nobili, 1905, p. 401)
est assez proche de P. mariei : la forme générale est la même, les
Fig. 5-7. — Portunus ( Iiellenus ) mariei nov. sp., $ holotype.
5 a. Contour de l’abdomen (X 5). — 5 6. Profil de la carène du segment adbomi-
nal II, l’animal vu par-dessus ( X 5). — 6. 3e maxillipède droit ( X 10,5). — 7 a. Pre¬
mier pléopode, face antérieure (X 27). — 7 6. Extrémité du même, face posté¬
rieure (X 45).
Fig. 8-10. — Portunus ( Ilellenus ) alcocki (Nobili), <$ holotype.
8 a. Contour de l’abdomen (X 8). — 8 6. Profil de la carène des segments abdomi¬
naux II et III, l’animal vu par-dessus (X 8). — 9. 3e maxillipède gauche (X 19).
— 10 a. Premier pléopode, face antérieure (X 46). — 10 6. Extrémité du même,
face postérieure (x 72).
— 483 —
angles latéro-postérieurs très spiniformes ; il y a deux dents au bord
postérieur du mérus du chélipède.
Nous avons pu examiner le type de cette espèce, un mâle de
15 X 6 mm, qui se trouve au Muséum d’ Histoire naturelle, et nous
avons jugé utile de figurer cette espèce qui a été représentée par
Laurie (1915, pl. 44, fig. 1-1 c) et de préciser certains points de sa
description. Synonymie et répartition géographique de P. alcocki
s’établissent comme suit :
Neptunus (Hellenus) alcocki Nobili, 1905, p. 401 ; 1906 a, p. 191 :
Djibouti ; Klunzinger, 1913, p. 340 [244].
Lupa alcocki Laurie, 1915, p. 438, pl. 44, fig. 1-1 c : Suez.
Neptunus alcocki Balss, 1938, p. 31 : Iles Gilbert (Aranuka) ;
Miyaké, 1939, p. 204.
Nec : Neptunus (Hellenus) alcocki sp. nov. Gordon, 1930, p. 521
[= Neptunus (Hellenus) pulchricristatus Gordon, 1931, p. 534].
Le spécimen de Balss (1938, p. 31) diffère selon cet auteur de
P. alcocki typique par le nombre de dents sur le carpe du chéli¬
pède : Balss compte seulement deux fortes épines, l’une interne,
l’autre externe et, entre les deux, une petite crête. La description
de Nobili qui signale « un carpe orné de crêtes... une épine assez
courte sur le bord interne et trois sur sa face externe » ( loc . cit.,
p. 191) peut sur ce point prêter à confusion : chez le type, le carpe
est armé de deux dents, l’une forte à l’angle antéro-interne, l’autre
courte et moins aiguë à l’angle antéro-externe ; outre ces dents,
il y a, près de l’extrémité proximale, deux petites protubérances
émoussées qui se continuent sur la face supéro-externe par deux
crêtes granuleuses dont la première, peu distincte, n’atteint pas
le bord distal et la seconde, plus saillante, se prolonge jusqu’à
la dent antéro-externe (fig. 4).
Nous précisons d’autre part que le mérus du cinquième péréio-
pode n’est pas inerme ainsi que l’affirme Nobili, mais porte de
petites épines sur le bord inférieur et le bord distal.
P. alcocki diffère de P. mariei par le relief de la carapace nette¬
ment plus accentué (fig. 3), par les granulations saillantes et nom¬
breuses qui couvrent presque tout l’animal, par les dents frontales
peu saillantes et obtuses, par l’épine épibranchiale bien plus courte,
par les dents antéro-latérales et celles des chélipèdes moins
aiguës, souvent émoussées, par le chélipède plus long et plus
grêle (le propode est plus long que la carapace : fig. 4)
et par la dent du bord supérieur du propode du chélipède placée
près de l’articulation digitale. Enfin l’abdomen mâle (fig. 8 a) est
différent — la carène du troisième segment possède en particulier
une profonde encoche médiane (fig. 8 b) — , ainsi que le premier
— 484 —
pléopode mâle qui est beaucoup plus trapu et présente un apex
arrondi (fig. 10).
Nous avions envisagé l’hypothèse d’une identité possible entre
P. alcocki et P. brockii (de Man, 1888, p. 328, pl. 13, fig. 4) car chez
cette dernière espèce le front, faiblement sinueux, est peu différent
de celui de P. alcocki qui est formé de trois dents peu distinctes
(fig. 3). De plus, chez ces deux espèces, le relief de la carapace
est accentué, la face dorsale granuleuse. Mais P. brockii, retrouvé
à Singapour par Shex (1937, p. 111, fig. 7, 8 e, f) diffère de P. alcocki,
en particulier par la forme et la taille des dents antéro-latérales,
le mérus du chélipède armé d’une seule dent au bord inférieur, la
face externe du propode « unusually broad » (Shen, loc. cit., p. 111),
l’abdomen mâle. Nous avons donc là deux espèces bien distinctes.
En résumé, la combinaison des caractères qui distinguent Por-
tunus ( Hellenus) mariei des autres espèces du sous-genre, est la
suivante :
Trois dents frontales.
Dents antéro-latérales spiniformes.
Épine épibranchiale très longue, sensiblement égale au reste du
bord antéro-latéral.
Dents du chélipède longues et aiguës : deux au bord inférieur du
mérus ; dent du bord supérieur du propode située au 1/4 distal de
ce bord et non à l’angle distal.
Abdomen du mâle long et étroit ; carène du segment II forte,
celle du segment III plus faible et sans encoche.
(A suivre).
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 485 —
Holothuries des côtes de Sierra-Leone
Par Gustave Cherbonnier.
Les Holothuries des côtes de Sierra-Leone, que m’a fait parvenir
M. Alan Longhurst, du West African Fisheries Research, pré¬
sentent un intérêt au moins comparable à celui des Ophiures de
cette même région, que j’ai récemment étudiées 1. Les côtes de
cette partie de l’Afrique étant encore mal connues, on ne s’étonnera
pas que parmi les dix-neuf espèces reconnues, onze soient nouvelles
pour la Science. De plus, les caractères particuliers de deux d'entre
elles m’ont amené à créer deux genres nouveaux de Dendrochirotes.
La liste des espèces étudiées dans ce travail s’établit comme suit :
Classe HOLOTHURIOIDEA Bronn, 1860.
Ordre DENDROCHIROTA Grube, 1840.
Famille Cucumariidae R. Perrier, 1902.
Sous-famille Cucumariinae R. Perrier, 1902.
Genre Hertiioedema Ilérouard, 1929.
Uemioedema goreensis Cherbonnier, 1949.
Genre Stereoderma Ayres, 1851.
Stereoderma colochiriformis (Ludwig et Heding, 1935).
Genre Pseudocnus Panning, 1949.
Pseudocnus rugosus n. sp.
Sous-famille Colochirinae Panning, 1935.
Genre Trachythyone Studer, 1876.
Trachythyone fallax n. sp.
Genre Parocnus Deichmann, 1941.
Parocnus ransoni Cherbonnier, 1949.
Sous-famille Ypsilothuriinae Heding, 1942.
Genre Echinocucumis Sars, 1859.
Echinocucumis tenera n. sp.
Genre Panningia n. g.
Panningia curvata n. sp.
1. Ophiures rares ou nouvelles de côtes de Sierra-Leone. Bull. Mus. nat. Hist.
nat., 2e sér., t. XXIX, n° 2, 1957, pp. 163-171, fîg. 1-3.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 6, 1957.
486 —
Sous-famille Sclerodactylinae Panning, 1935.
Genre Deichmannia n. g.
Deichmannia unica n. sp.
Genre Havelockia Pearson, 1903.
Havelockia guttata n. sp.
Havelockia exigua n. sp.
Sous-famille Thyomnae Panning, 1935.
Genre Thyone Qken, 1815.
Thyone fusus O. F. Millier.
Famille Phyilophoridae Deichmann, 1941.
Sous-famille Rhopalodinidae R. Perrier, 1903.
Genre Rhopalodina Gray, 1853.
Rhopalodina lageniformis Gray, 1853.
Rhopalodina pachyderma Panning, 1932.
Sous-famille Cladolabinae Heding et Panning, 1954.
Genre Euthyonidiella Heding et Panning, 1954.
Euthyonidiella dubia n. sp.
Sous-famille Phyllophorinae Mortensen, 1928.
Genre Lipotrapeza Clark, 1938.
Lipotrapeza capilla n. sp.
Ordre ASPIDOCH I ROTA Grube, 1840.
Famille Stichopodidae Haeckel, 1896.
Genre Stichopus Rrandt, 1835.
Stichopus regalis (Cuvier, 1817).
Famille Holothuriidae Ludwig, 1894.
Genre Holothuria Linné, 1758.
Holothuria lentiginosa Marenzeller, 1893.
Holothuria suspecta n. sp.
Ordre APODA Rrandt, 1835.
Famille Synaptidae Ostergren, 1898.
Genre Leptosynapta Verrill, 1867.
Leptosynapta longhursti n. sp.
Ordre 1 >ENDROCHIROTA
Famille Cucumariidae.
Sous-famille Cucumariinae.
Diagnose. — Holothuries dendrochirotes possédant des tubes ambula-
craires en général tous semblables, tantôt localisés sur les radius, parfois
— 487 —
aussi épars sur les interradius. Dix tentacules, dont deux ventraux plus
petits. Couronne calcaire simple, peu haute et sans prolongements cau¬
daux ou moyennement élevée avec de très courts prolongements caudaux ;
radiales et interradiales non divisées. Spiculés du tégument se compo¬
sant uniquement de boutons ou de plaques, ou les deux à la fois ; ni
corbeilles, ni tourelles.
Genre Hemioedema Hérouard.
Diagnose. — Holothuries dendrochirotes à corps ovalaire, à face dorsale
aplatie et raccourcie et à face ventrale renflée, hémisphérique, à tégu¬
ments épais ; orifice d’invagination du disque tentaculaire dorsal et anus
margino-dorsal ; dix tentacules sensiblement égaux ; tubes pédieux éga¬
lement répartis sur toute la surface du corps mais plus nombreux sur
les radius, qui sont nettement visibles ; anneau calcaire formé de dix
dents triangulaires sans prolongements caudaux et sans coalescence des
trois dents médianes ventrales ; corpuscules calcaires du type binaire sans
apophyses dressées et sans tubercules nodaux chez certaines espèces ;
corpuscules calcaires en forme de « boutons » ou de cônes de sapin chez,
d’autres espèces. Présence ou non de plaques périproctales spéciales.
Hemioedema goreensis Cherbonnier.
Synonymie : Hemioedema goreensis Cherbonnier, 1949, p. 585-589,.
fig. 1 -2 ; Cherbonnier, 1950, p. 378.
Sierra-Leone, station D. 5, prof. 12 m., 1 ex. ; station D. 7,
prof. 10m., 2 ex.
Les trois échantillons sont tout à fait semblables à ceux de l’île
de Gorée, qu’il s’agisse de leur morphologie, de leur anatomie ou
de leur spiculation. A signaler, cependant, que l’holothurie de la
station D. 5 est blanc jaunâtre avec, par endroits, de petites taches
brunes, mais il s’agit peut-être d’une dépigmentation due au liquide
conservateur.
Répartition géographique : Ile de Gorée, Sierra-Leone, Gabon.
Genre Stereoderma Ayres.
Diagnose. — Holothuries dendrochirotes généralement en forme de
concombre, parfois pentagonales, avec les pieds limités aux radius. Dix
tentacules dont deux ventraux plus petits. Couronne calcaire simple,
sans prolongements caudaux. Spiculés du tégument en forme de « bou¬
tons » et de plaques noduleuses -, pas de corpuscules crépus, de corbeilles
ni'de tourelles.
Stereoderma colochiriformis (Ludwig et Heding).
(fig. 1, a-k).
Synonymie : Cucumaria Kirschbergi var. colochiriformis Ludwig
et Heding, 1935, p. 169, fig. 34-35.
Sierra-Leone, station MB. 4/B. 3, par 7° 37' N-13° 47' 0, prof. 80 m.
— 488
Le corps de l’animal est pentagonal et ressemble beaucoup à
•celui de Cucumaria tergestina Sars ; sa longueur est de 55 mm.,
son plus grand diamètre de 8 mm. ; il va en s’amincissant progres¬
sivement jusqu’à l’extrémité anale. Le tégument est assez mince,
Fig. 1. Stereoderma colochiriformis (Ludwig et Heding)
k : X 6 ; i : X 3,5 ; autres Figures : à l’échelle.
— 489
très rugueux, brun sombre dorsalement, plus clair ventralement.
Les pieds sont répartis en deux rangs en quinconce, uniquement
sur les radius ;• ils sont assez courts et se rétractent dans une verrue
de couleur blanc jaunâtre ; de ce fait, les bandes radiaires sont
bien plus claires que le reste du corps.
Dix tentacules jaunâtres, huit grands et deux autres moitié plus
petits. Couronne calcaire sans prolongements postérieurs (fig. 1, i).
LJne grosse vésicule de Poli. Un très petit canal hydrophore terminé
par un madréporite de forme curieuse (fig. 1, k). Muscles longitu¬
dinaux larges et plats ; muscles rétracteurs courts, puissants.
Gonades faites de gros tubes simples bourrés d’œufs. Poumons
très ramifiés. Cloaque long et étroit. Anus semblant dépourvu de
dents, mais entouré de nombreuses et énormes plaques lisses où
très noduleuses.
Les spiculés du tégument ventral et du tégument dorsal sont
identiques. Ils consistent principalement en « boutons » noduleux
à 4 trous (fig. 1, c, j) et en « boutons » irréguliers, épais, à petites
perforations, aux contours plus ou moins denticulés (fig. 1, d) ;
ces derniers peuvent devenir plus massifs (fig. 1, f) et se transformer
en longues plaques épaisses très noduleuses (fig. 1, b). Il existe
également de grandes plaques presque circulaires, légèrement nodu¬
leuses (fig. 1, g) et de longues plaques portant deux ou trois fortes
épines à une extrémité (fig. 1, a). Enfin, et principalement dans
la paroi des pieds, quelques spiculés portent à une extrémité un
long prolongement qui fait saillie hors du tégument (fig. 1, e, h).
Les pieds, aussi bien les ventraux que les dorsaux, semblent dépour¬
vus de disque calcaire terminal. Les tentacules possèdent de longs
bâtonnets plusieurs fois perforés aux extrémités et quelques cor¬
puscules crépus.
Répartition géographique : Sierra-Leone, Congo.
Remarques. — L’exemplaire de Sierra-Leone a sensiblement les
mêmes dimensions et la même forme que les plus grands échan¬
tillons de Ludwig et IIeding, dont la couleur rouge des animaux
vivants correspond à celle que devait avoir mon exemplaire à l’état
frais, si l’on tient compte de l’action du liquide conservateur. Les
spiculés paraissent identiques et l’on retrouve, notamment, dans
le tégument, les grandes plaques massives caractéristiques de
l’espèce. La seule différence, d’ailleurs peu importante, que l’on
peut signaler, intéresse la couronne calcaire ; celle de l’holotype
est trapue, avec des radiales plus courtes que les interradiales,
alors que la couronne calcaire de mon échantillon est assez élancée,
avec des radiales un peu plus hautes que les interradiales.
490
Genre Pseudocnus Panning.
Diagnose. — Holothuries dendrochirotes en forme de concombre avec,
souvent, le bivium nettement plus court que le trivium. Pieds répartis
selon les radius, les pieds dorsaux sortant ou non de basses verrucosités.
Dix tentacules dont deux ventraux plus petits. Couronne calcaire simple,
sans prolongements caudaux. Spiculés du tégument comportant des
« boutons » et des plaques massives pouvant prendre la forme de cônes
de sapin ; pas de corpuscules crépus, de corbeilles ni de tourelles.
Pseudocnus rugosus n. sp.
(fig. 2, a-k).
Sierra-Leone, station MB. 6/B. 3.
Cette petite holothurie, en forme de concombre, mesure 20 mm.
de long sur 12 mm. de plus grand diamètre. Le tégument, mince
et très rugueux, est brun foncé dorsalement, plus clair ventrale-
ment ; il a un aspect granuleux par suite de la présence de très
nombreux spiculés massifs. La bouche et l’anus sont subdorsaux,
le bivium étant très nettement plus court que le trivium ; de plus,
aux extrémités, les radius deviennent proéminents et la bouche et
l’anus sont étoilés, comme fermés par cinq valves. Les radius
dorsaux ont de petits pieds, répartis sur deux rangs assez serrés :
ils sortent de grosses verrucosités coniques, bourrées de spiculés :
leur ventouse n’est pas soutenue par un disque calcaire. Les radius
ventraux portent des pieds longs, cylindriques, plus nombreux que
les dorsaux ; au contraire de ces derniers, ils ne sortent pas de verru¬
cosités et leur ventouse est soutenue par un petit disque calcaire
percé de larges mailles égales. Il n’a pas de pieds interradiaires.
Huit grands tentacules et deux très petits, tous de couleur blanche
piquetée de brun. Couronne calcaire à bord postérieur très échancré,
à radiales bifides au sommet, à interradiales triangulaires à pointe
mousse (fig. 2, i). Une grosse vésicule de Poli. Un court canal hydro-
phore, terminé par un gros madréporite libre (fig. 2, d). Muscles
longitudinaux assez minces ; muscles rétracteurs courts, cylin¬
driques. Gonades faites de nombreux tubes simples bourrés de
très gros œufs. Poumons longs très ramifiés. Très petit cloaque.
Les spiculés du tégument ventral et du tégument dorsal sont
identiques. La couche externe se compose de « boutons » noduleux
à 4-8 trous (fig. 2, e) pouvant s’accroître jusqu’à devenir circulaires
et être percés de 15-20 trous (fig. 2, b, j). Dans la couche profonde,
on trouve de très gros spiculés dont certains portent un court pro¬
longement épineux (fig. 2, a, f) ; ils peuvent devenir très épais et
prendre la forme de cônes de sapin. Il n’existe pas de corbeilles.
Les bâtonnets des pieds sont droits (fig. 2, c) ou incurvés (fig. 2, h)
et certains sont ramifiés aux extrémités ; le disque calcaire drs
— 492
Rapports et différences.
Par la proéminence partielle de ses radius, sa bouche et son anus
étoilés, Pseudocnus rugosus a un peu l’aspect de certaines espèces
des genres Colochirus et Pentacta, notamment de Penctata doliolum
Pallas, des côtes sud-africaines ; il est bien plus proche de ces deux
genres que le Colochirus guinensis Heding, récolté à Malela (Congo
Belge), qui ne présente pas ces caractères externes.
Si l’on considère les spiculés, quelques-uns sont du même type
que ceux trouvés dans le tégument de Cucumaria rhopalodiformis,
également de Malela, et aussi dans celui de Cucumaria kirscher-
hergi Heller. Mais les formes en cônes de sapin ne se constatent
que chez Cucumaria grubei Marenzeller et Cucumaria syracusana
Grube, ainsi que chez l’espèce sud-africaine Cucumaria insolens
Théel.
(A Suivre).
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
— 493
Le ce.\re Sphaerella cra >
Par A. Tixier-Duhivault.
Comme l’a signalé F. M. Bayer 1 en 1955 le genre Sphaerella créé-
par Gray en 1869 doit, d’après les dernières règles de la nomen¬
clature, remplacer le terme de Lobularia.
Les premiers naturalistes désignèrent sous le vocable d’ Alcyons
les quelques Spongiaires et Octocoralliaires qu’ils eurent à examiner.
En 1758 Linné créa le genre Alcyonium pour grouper trois espèces
dont seule l’une d’entre elles, A. digitatum, appartenait à ce genre.
Dix ans plus tard Pallas décrivit douze espèces de ce même genre :
A. asbestinum, A. alburnum, A. arboreum, A. palmatum, A. papil-
losum, A. lobatum, A. bursa, A. gelatinosum, A. schlosseri, A. ficus,
.4. aurantium et A. cotoneum. En 1815, dans un manuscrit, Savigny
réunit sous le nom de Lobulaires toute une série de zoophytes dont
il étudia sommairement l’organisation. Dès 1816 Lamarck définit
ainsi ce nouveau genre : « Corps commun, charnu, élevé sur sa
base, rarement soutenu sur une tige courte, simple ou muni de
lobes variés à surface garnie de polypes épars. Polypes entièrement
rétractiles, cylindriques, ayant huit cannelures en dehors et huit
tentacules pectinnés ». Lamarck rangea parmi les Lobulaires trois
Alcyoniidés appartenant actuellement à des genres différents :
Lobularia digitata (= Alcyonium d.), L. palmata ( = Alcyonium
p.), L. pauciflora ( = Lobophytum p.) et trente-sept Spongiaires.
En 1833 Quoy et Gaimard abandonnèrent le terme de Lobularia
et reprirent celui A' Alcyonium pour décrire de nouveaux Alcyons :
Alcyonium amicorum, A. imbricatum, A. ramosum (trois espèces
appartenant au genre Ammothea ), A. flexibile ( = Sinularia f.),
A. glaucum ( = Sarcophytum g.), A. tuberculosum, A. terminale
( = Lemnalia t.), A. aurantiacum, A. viride, A. flavum et A. flabel-
lum (quatre espèces non encore identifiées). Dès 1834 Ehrenberg
groupa sous le nom de Lobulaires plusieurs espèces nouvelles :
Lobularia sphaerophora, L. brachyclados, L. digitata ( = Alcyonium
d)., L. leptoclados ( — Sinularia L), L. polydactyla (= Sinularia p.)
et L. pauciflora ( — Lobophytum p.). En 1846 Dana classa la
plupart des Alcyons de Lamarck parmi les Spongiaires et réserva
le genre Alcyonium pour désigner les différents Lobulaires de
1. Contributions to the nomenclature, systcmatics, and morphology of the Octo-
corallia. Proc. U. S. Nat. Muséum , vol. 105, p. 207.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIX, n° 6, 1957.
494
Savigny. Milne-Edwards, en 1857, adopta la classification précé¬
dente tout en décrivant seize espèces : A. palmatum, A. stellatnm,
A. confertum ( = Sinularia c.), A. flexibile ( = Sinularia f.), A. digi-
tatum, A. glomeratum, A. tuberculosum, A. murale, A. sphaerophora,
A. rigidum ( = Sinularia r.), A. flavum, A. flabellum, A. viride ,
A. trichanthinum, A. latum ( = Sarcophytum l.), A. glaucum
( = Sarcophytum g.). Quelques années plus tard, en 1869, Gray
réunit dans la famille des Lobulariadæ les différentes espèces des
cinq genres suivants : Lobularia (L. digitcita, L. massa, L. glomerata,
L. carnea, L. rubriformis, L. verrillii, L. mollis, L. rigida, L. ce'icis,
L. æquinoctialis, L. capitata, L. brachyclados, L. leptoclados, L. flava,
L. flabella, L. muralis), Sphærella (S. tuberculosa) , Chlorozoa
(C. viride), Rodophyton (R. couchii) et Amicella (A. amicorum)
et conserva dans la famille des Sarcophytidæ les trois genres :
Sarcophyton (S. glaucum, S. lobatum, S. agaricum), Aerocella
(A. lata) et Cladiella (C. sphaerophora, G. brachycladia) . Gray
venait donc de créer le genre Sphærella pour l’espèce S. tuberculosa.
Cependant en 1872 Targioni-Tozzetti reprit le genre Lobularia
pour désigner L. brachyclados, L. sphaerophora, L. polydactyla
( = Sinularia p.) , L. leptoclados ( = Sinularia l.) et L. pauciflora
( = Lobophytum p.).
De nouveau en 1877 Klunzinger, dans sa description des Alcyo-
naires de la Mer Rouge, rassembla Lobulaires et Alcyons en un
genre unique : Alcyonium. Wright et Studer en 1889 tentèrent
de séparer Lobularia A’ Alcyonium, groupant dans le premier genre
les espèces vivant dans les régions océaniques tropicales. Malheu¬
reusement cette remarque passa inaperçue et les zoologistes sui¬
vants tels que May (1899), Hickson (1900), Pratt (1903), Thom¬
son (1908), Cohn (1908), Kükenthal (1910), J. Lüttschwa-
ger (1914) H. et Lüttschwager (1922) confondirent encore Lobu¬
laires et Alcyons. En 1928 Thorpe affirmait que rien ne permettait
d’assurer que Lobularia et Alcyonium étaient deux genres différents,
dépendant, en 1931, Thomson et Dean en étudiant les matériaux
du Siboga distinguèrent Alcyonium de Lobularia comme deux genres
voisins nettement séparés l’un de l’autre. D’après ces auteurs le
genre Lobularia rassemblait les espèces coloniales à tronc basal
commun portant de nombreux lobes relativement simples et com¬
pacts, présentant des spiculés en haltères et des sclérites corticaux
caractéristiques en forme de très petits biscuits. De nouveau cette
remarque fut négligée et Roxas, en 1833, dans sa révision des
Alcyoniidés reprit le terme général A' Alcyonium. Enfin, en 1936,
Macfadyen reconnut la nécessité de séparer Alcyonium de Lobu¬
laria et proposa le nom de Microspicularia pour désigner le second
genre. En 1948 j’ai maintenu le terme de Lobularia d’EHRENBERG
tout en insistant sur la séparation entre ce genre et Alcyonium.
495 —
Les nombreux échantillons que j’ai examinés depuis n’ont fait que
confirmer cette distinction basée sur l’aspect des colonies, la dispo¬
sition des polypes, le développement des canaux endodermiques, la
forme des spiculés basilaires et corticaux, la pigmentation et la
répartition géographique.
Cependant pour suivre les règles de la nomenclature actuelle et
préciser sans ambiguïté la définition exacte du genre il nous faut
abandonner le nom de Lobularia. En effet ce terme désigne pour
Ehrenberg douze espèces appartenant à des genres différents et
le premier Alcyoniidé cité est L. digitata qui n’est autre que YAlcyo-
niurn digitatum de Linné. Par suite Lobularia disparaît et se trouve
remplacé par Spheerella, genre défini par Gray en 1869 pour S. tuber-
culosa précédemment étudié par Quoy et Gaimard sous le nom
d ’ Alcyonium tuberculosum. Cladiella créé par Gray dans la même
publication devient synonyme de Sphærella puisqu’il comporte deux
espèces, C. sphaerophora et C. brachycladia, voisines de S. luber-
culosa.
Le genre Sphærella Gray 1869 comprend donc des colonies mas¬
sives, encroûtantes, rarement arborescentes, présentant un pied bas
surmonté d’un capitule formé de nombreux lobes compacts, simples
ou subdivisés en lobules arrondis ou digités plus ou moins serrés
les uns contre les autres. Les polypes, entièrement rétractiles,
monomorphes, très abondants, sont habituellement rassemblés sur le
capitule. Les tentacules pluridigités présentent une ou deux doubles
rangées symétriques de pinnules latérales. Le système interne de
canaux endodermiques, particulièrement bien développé dans la pro¬
fondeur de la mésoglée, comprend quelques canaux longitudinaux et
des vaisseaux transverses courts reliant entre elles les cavités
gastriques des différents polypes. Le système externe de canaux est
restreint. Les spiculés basilaires sont des haltères à col lisse et à têtes
ornées de verrues arrondies, coniques ou bifides, plus ou moins nom¬
breuses. Les sclérites corticaux sont des double-sphères, des biscuits,
des bâtonnets, des formes en huit ou en ellipse. Les espèces sont
localisées dans les mers chaudes intertropicales.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 6, 1957.
32
496 —
Sur la présence sporadique de P ii y salies
dans la Manche
Par Yves Plessis.
L’apparition du Siphonophore Physalia physalis L. dans les eaux
françaises de l’Atlantique et de la Manche est très occasionnelle,
aussi ne manque-t-on généralement pas de le signaler.
De Quatrefages indiquait sa présence à La Rochelle en mars 1852.
Théry la retrouvait en septembre 1884 près de Dunkerque, à Rosen-
dael. De Beauchamp signale la présence d’un exemplaire en fin
mars 1912 à File de Batz. Le mois suivant, à la faveur d’une excur¬
sion zoologique annuelle à la station marine de Wimereux, Caul-
lery trouvait une douzaine de ces animaux pélagiques à Boulogne
et sur la plage, entre Wimereux et Ambleteuse. Ch. Perez récoltait
en même temps de nombreux exemplaires de Vellelles en plus ou
moins bon état, non loin de la première Physalie prise à Boulogne.
A quelques jours d’interval, Lameere pouvait signaler la capture
de trois Physalies à Knocke, en Belgique. En avril 1912 Ch. Perez
en retrouvait un grand nombre à Guétary. Plus récemment Bocçuet
(communiqué à D. P. Wilson) en trouvait quelques exemplaires
à Roscofï entre juillet et octobre 1945. La même année, Bouxin
et Legendre les signalaient à Concarneau. L’année suivante, Weili.
observait leur apparition entre juillet et septembre, de Guétary à
La Rochelle...
Le 31 août 1957, un pêcheur de Pirou-Plage dans le département
de la Manche expérimentait à ses dépens le pouvoir urticant
d’une Physalie. Je dois à l’obligeance d’un estivant averti, M. Vidal,
qui m’a apporté cet exemplaire, les précisions de cette capture ;
qu’il en soit ici remercié.
Dans un travail d ensemble sur les migrations de Physalies sur
les côtes d’Europe, D. P. Wilson (1947) mentionne plus de cent
stations où, depuis 120 ans, on a pu observer l’arrivée de Physalies :
le sud-ouest de la France, le Pas-de-Calais, la Belgique même ; mais
c’est surtout la Cornouailles et le Pays de Galles qui semblent
recevoir le plus grand nombre de ces visiteuses occasionnelles : 80 %
des arrivées signalées dans ce travail ont été faites sur les côtes
britanniques pendant l’année 1945.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 6, 1957.
497
Chun, en 1897, étudiant la distribution de ces animaux, signalait
leur abondance aux environs des Iles Canaries dans les premiers
mois de l’année. En févirer 1952, j’ai pu personnellement observer
en grand nombre des Physalies aux abords de ces Iles et bien au-delà,
vers l’ouest, à la même latitude, jusqu’à 45° de longitude ouest.
Wilson, discutant l’origine des Physalies qui atteignent occa¬
sionnellement les côtes anglaises, pense qu’elles viennent des environs
des Açores et non de régions situées plus à l’est. Dans cette même
étude, l’auteur indique que les Physalies naviguent dans une direc¬
tion d’environ 45° à gauche de la direction du vent. En 1953,
R. Lemaire, P. Camain, E. Postel, Y. Leduc et S. Ehrhard,
dans un travail sur la toxicité de la Physalie, décrivent ainsi leurs
mouvements en mer : « Leurs déplacements ne sont pas dus unique¬
ment à une dérive aveugle : elles manœuvrent par rapport au vent
avec une précision moindre, mais avec une technique semblable à
celle des voiliers. Ce qui leur permet de se rassembler en de véritables
escadres. » Tout récemment A. H. Woodcock, reprenant ces travaux,
démontrait que les Physalies de l’hémisphère nord nagent en majo¬
rité à gauche de la direction du vent étant « droitières », tandis
que celles de l’hémisphère sud nagent à droite étant « gauchères ».
Si ce dimorphisme géographique peut donner lieu à d’intéressantes
études sur les migrations de ces animaux et apporter quelques
renseignements dans des études océanographiques, la connaissance
du mode ce locomotion de nos visiteuses peu sympathiques,
évidemment « droitières », est des plus utile pour conjecturer de
leur lieu d’origine.
Je pense toutefois que les vents ne sont peut-être pas entièrement
responsables de leur venue sur les côtes ouest de l’Europe.
Les Physalies sont sans doute beaucoup plus sensibles à la direc¬
tion du vent que la plupart des animaux pélagiques, mais si elles
naviguent à bonne allure lorsque le vent est favorable, il ne faut
pas oublier l’importance et la longueur de leurs filaments pêcheurs
qui atteignent parfois beaucoup plus de dix mètres sans se rompre.
Si cet animal nage en prenant une direction à gauche de 45° par
rapport au vent, il lui arrive de serrer le vent de plus près ; en
définitive la direction prise ne dépend pas seulement du vent mais
d’autre chose. A n’en pas douter la Physalie est capable d’une
certaine autonomie dans sa direction. E. Postel a montré que
les flotteurs pouvaient tourner autour de leur axe horizontal et
se coucher sur l’eau en position de repos. La Physalie peut alors
s’enfoncer en expulsant le gaz. Pour toutes ces raisons, il nous
paraît prudent de tenir compte des courants chauds océaniques
parfois moins nets que les courants aériens qui leurs sont associés.
Cette action permet d’expliquer par exemple la présence de poissons
de zones chaudes dans la Manche. Pendant l’été 1950, j’ai eu ainsi
498
l’occasion de déterminer un Baliste ( Balistes capriscus L.) pêché
par un chalutier de Port-en-Bessin au large de File de Wight ;
il est probable que ce poisson se déplace à grande distance à la
faveur des courants. (A. Bombard a cinématographie des Balistes
au cours de sa périlleuse traversée de F Atlantique).
Il n’est pas sans intérêt de comparer ces faits avec les résultats
des lancers de flotteurs par le Président-Théodore-Tissier au
cours des campagnes océanographiques de 1951, 52 et 54. On
peut en retenir quelques exemples : les bouteilles lancées pendant
l’été 1951 devant l’entrée de la Manche ont été retrouvées sur les
côtes sud et sud-est d’Angleterre et la côte ouest du Cotentin. Celles
lancées à la fin de l’été 1951 à moins de 90 milles des terres, au nord
de la Gironde, ont généralement doublé la péninsule armoricaine
avant d’aller s’échouer sur la côte ouest du Cotentin ; l’un de ces
flotteurs lancé le 14 septembre 1951 par 46° 32 de latitude nord
et 3° 00 de longitude ouest a été retrouvé 84 jours plus tard à
Pirou-Plage.
En conclusion : bien que les courants marins doivent avoir une
certaine action sur la dérive des Physalies, les vents plutôt que
les mouvements de la mer sont responsables de leur transport vers
nos côtes. En 1947 Wilson apportait des arguments en faveur de
cette affirmation et pensait que les Physalies viennent de la région
des Açores plutôt que de la région des Canaries et de Gibraltar.
D’après les statistiques données par Wilson et les observations de
ces toutes dernières années, les côtes de Cornouailles et du Pays de
Galles reçoivent beaucoup plus de Physalies que les côtes françaises
de l’Atlantique et de la Manche.
Laboratoire des Pêches et Productions Coloniales
d’Origine animale.
OUVRAGES CONSULTÉS
1854. A. de Quatrefages. Mémoire sur l’organisation des Physalies
(Physalia). Ann. Sci. nat. Zool., 4, II, 107-42.
1887. A. Thery. Note sur une Physalie (Physalia pelagica ) trouvée à
Dunkerque. Bull. Sci. Nord., 2, X, 423-7.
1912. M. Caullery. Présence de Physalies et de Vellelles dans le Pas-
de-Calais au début d’avril 1912. Bull. Soc. zoo. Fr., 37, 180-2.
1912. A. Lameere. Un Siphonophore en Belgique. Ann. Soc. roy. Zool.
Malac. Belg., XLVII, 119-20.
1936. H. Bouxin. Observation de Physalies dans la région de Concar¬
neau en novembre 1935. Bull. Soc. zool. Fr., LXI, 326-31.
1944. A. II. WooDcocK. A theory of surface water motion deduced from
the wind-induced motion of the Physalia. Journ. Mar. Res., V,
196-205.
— 499 —
1946. H. Bo l'xin et R Legendre. Apparition de Physalies dans le
plancton de Concarneau en août 1945. Bull. Soc. zool., Fr., LXXI,
33-6.
1946. R. Weill. Une invasion de Physalies, durant l’été 1946, sur les
côtes françaises du sud-ouest. Bull. Soc. zool. Fr., LXXI, 164-5.
1947. D. P. Wilson. The Portuguese Man-of-War, Physalia physalis L.,
in British and adjacent seas. Journ. Mar. Biol. Ass., U. K., XXVII,
1, 139-72, 3 pl. h. t.
1953. R. Lemaire, P. Camain, R. Postel, Y. Leduc et S. Ehrhard.
Les effets toxiques des extraits de Physalia pelagica. Bull. I.F.A.N.
Dakar, XV, 3, 1128-37.
1956. G. Kirc. Observations sur la dérive des flotteurs lancés par le
Président-Thèodore-T issier pendant les campagnes de 1951 à
1954. Rev. Trav. Inst. Pêches mar., XX, 3, 225-61.
1956. A. H. Woodcoik. Dimorphism in the Portuguese Man-of-War.
Nature, G. B., 178, n° 4527, 253-5.
500 —
Plantes nouvelles, rares ou critiques
DES SERRES DU MUSÉUM.
(Notules sur quelques Orchidées d’Indochine. XVII).
Par A. Guillaumin.
305. Bulbophyllum bolovenense Guillaum. sp. nov.
Rhizoma erectus subflavus, vaginibus cylindricis, apice tuncatis, costatis
omnino obtectus, pseudobulbis minimis, subglobosis (3 mm x 2 mm) laevi-
bus, 2 cm intervallatis , folium 1, ellipticum (2 cm X 1 cm), apice rotun-
datum f >el subemarginatulum, basi attenuatum, sessile, 3 mm crassum, in
utraque pagina viridulum, Costa supra impressa. Flores albi leviter flaves-
centes, 5 mm longi, totum rhizomatem obtectantes, e vaginarum axillis 1-3,
pedicello vaginam aequante, bracteis 1-2, squamosis, minimis, sepalis lan-
ceolato caudatis, lateralibus mentum brevem formantibus, 1- nervis, petalis
ellipticis, apice rotundalis, 1 mm longis, labello viride subluteo, aequilongo,
leviter angustiore, brevissime unguiculato, pollinis globosis 2-m's.
Laos : station agricole des Boleven, (Tixier n° 4, f. 203, 1955) ;
route de Vientiane à Bankoum : Km. 28, sur Butea frondosa, à
50 m. de la route, (Tixier f. 218, 1955) route de Vientiane à
Paksane, Km. 38, sur Dipterocarpus obtusifolius à 1 Km. de la
route, (Tixier n° 2, f. 218, 1955).
Remarquable par ses petits pseudobulbes régulièrement espacés
sur le rhizome et ses très nombreuses fleurs naissant sur celui-ci
à l’aisselle de chaque gaine.
306. Dendrobium superbum Reichb. f.
Annam : région de Krong pha, 100 m, forêts de grands feuillus
très humides mais on trouve des sujets dans les petites forêts de
feuillus assez ensoleillées et très sèches en saison sèche. (Grillet
n° 174, f. 231, 1956).
Le type n’avait été signalé en Indochine qu’au Tonkin mais la
var. Delacouri Gagnep. et Guillaum., à fleurs blanc lilacé sauf les
taches du labelle et anthère violet foncé, avait été récoltée en Annam
et au Laos.
307. Cymbidium Munroianum King et Pantl.
Plante terrestre (donné par Lecoufle 1957).
Diffère de la planche 249 de King et Pantling (Ann. Jard.
bot. Calcutta VIII) par ses fleurs d’un jaune plus brunâtre avec
lignes brun rouge longitudinales et non des ponctuations alignées ;
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 6, 1957.
— 501 —
le labelle est jaune ^ marbré transversalement de rose surtout
sur les bords ; les 2 crêtes arrondies sont uniformément jaune,
la colonne est jaune, irrégulièrement rayée de brun rouge et vert
vif à l’extrémité ; l’opercule de l’anthère est jaune taché de brun
rouge.
Plante terrestre, Annam : Dalat (de Sigaldi f. 212, 1955).
Diffère de l’individu précédent par ses fleurs jaune très pâle à
sépales et pétales rayés de rouge vers la base seulement.
Cette espèce n’avait été signalée qu’au Sikkim.
279. Cymbidium eburneum Reichb. f. var. Parishii Hook. f.
Annam : Dalat (Grillet Orchidée n° 235, f. 246, 1956).
Ressemble tout à fait à l’échantillon déjà récolté à Dalat par
Evrard et diffère des planches 25 de l’Orchid Album et 717 du
Lindenia par son labelle qui, au lieu d’avoir des taches, est par¬
couru longitudinalement par des raies rouge brun et la colonne
violette. La description de la Flore d’Indochine VI, p. 421, ne dit
pas que les nervures du lobe médian du labelle sont garnies de
poils noirs.
184. Eria chrysobracteata Schltr.
Annam : Dalat (de Sigaldi Erio n° 283, f. 213, 1955).
297. T aeniophyllum Exuperei Guillaum. — Annam : Dalat :
piste de Fyan, bas fonds humide (Tixier n° 4, f. 206, 1957).
308. Cerastostylis Evrardii Gagnep. — Annam : Manline (Tixier
n° 11, f. 206, 1957) ; Dalat (de Sigaldi n° 282/Sig., f. 213, 1955).
N’avait encore été trouvée qu’une seule fois à Dalat par Evrard.
309. Oberonia falcata King et Pantl. — Annam : Manline :
bordure de forêt dense, 1500 m., peu fréquente (Tixier n° 3,
f. 206, 1957).
Espèce indienne non encore signalée en Indochine.
Plantes d’Indochine autres que des Orchidées.
310. Aneilema Loureiroi Hance — Annam : Dalat ( C.R.S.T . sans
n°, f. 149, 1955).
Feuilles vert clair à nervures vert foncé, les jeunes rougeâtres
vers les bords et rouges en dessous.
311. Hoya dwersijolia Bl. — Annam : Dalat ( C.R.S.T . f. 158,
1954).
Feuilles de 8-20 cm. X 7-16 cm., épaisses de 3-5 mm., bordure
pourpre noir, nervures 3, ni saillantes ni imprimées mais visibles
— 502 —
en dessus par leur teinte plus claire, petiole long de 2-6 cm., épais
de 0,5-1, 1 cm., pédoncule de l’inflorescence long de 9-17 cm.,
épais de 0,4-0, 6 cm., ombelle à l’extrémité sur un renflement glo¬
buleux à côté des cicatrices des floraisons précédentes, fleurs très
nombreuses (50-75), pédicelles atteignant 2,5 cm., roses à la base
passant au blanc vers le sommet, fleurs larges de 0,9 mm. avant
et après l’épanouissement, sépales rose vif marginés de blanc,
pétales blanc de cire un peu roses vers l’extrémité.
N’avait pas encore été trouvé en Annam.
312. Rauwolfia cambodiana Pierre ex Pitard — Annam : bord de
la mer au pied du Cap Varella sur la route Nhatrang-Nung hoa
(Raymond Grillet f. 233, 1957) ; Laos (Tixier f. III, 1956).
Nom laotien : Kok Kha Nghom Phou (Phou = mâle).
Cette espèce abondamment répandue au Cambodge, au Laos, en
Cochinchine et en Annam serait sans valeur pharmaceutique sui¬
vant les indigènes.
313. R. serpentina Benth. — Laos (Tixier et de Sigaldi n° 317/
Sig, f. 240, 1957), berges de rivière en forêt assez claire avec sous-
bois brûlé annuellement (Tixier f. III, 1956).
Nom laotien : Kok Kha Nghom Mé ( Mé = femelle).
Espèce répandue de l’Inde jusqu’à Java, non signalée dans la
Flore de l' Indochine.
503
U.x curieux Ceroi>e<;ia (ASCLÊPIADACÉES) nouveau
de Madagascar
Par H. Humbert.
L’espèce qui fait l’objet de cette note est l une des plus curieuses,
non seulement parmi les représentants du genre Ceropegia, mais
aussi parmi les divers types de xérophytes malgaches, tant par sa
morphologie que par sa biologie.
C’est le 30 juillet 1928 que, pour la première fois, en compagnie
du Dr C. F. Swingle du département de l’Agriculture à Washing¬
ton), j’ai trouvé, dans des stations protégées des incendies d’herbages
secondaires, mi-ombragées par des arbustes, sur sol sablonneux-
siliceux peu profond, au milieu de graminées éparses et d’autres
plantes en peuplement clair formant le sous-bois de la forêt basse
selérophylle (réduite généralement à des vestiges) des plateaux
gréseux de l'Isalo, vers 1.000 m. d’altitude, quelques individus
d’une curieuse plante Vactiforme pourvus seulement de deux ou
trois fruits ouverts. A première vue il pouvait s’agir d’une Stapéliée.
mais aucune, à l'époque, n’était encore signalée à Madagascar 1, et,
de toute façon, en l’absence de fleurs, il n’y avait aucun parti à
tirer des spécimens recueillis (sous le n° II. Humbert 4956).
Douze ans plus tard, le 31 octobre 1940, M. R. Decary recueillit
à son tour cette plante, fleurie, dans le même secteur : il en préleva
quelques individus, en remit une partie au l)r II. Poisson qui la
cultiva quelque temps à Tananarive, où elle fut photographiée, et
en envoya d’autres, conservés en alcool, au Prof. P. Choux, doyen
de la Faculté des Sciences de Marseille, qui, à cette époque avait
en mains le matériel de l’Herbier de Madagascar au Muséum, en
vue de la rédaction de la famille pour la Flore. Malheureusement
de lourdes charges d’administration et d'enseignement amenèrent
le Prof. Choux à renoncer à poursuivre cette tâche. Ayant eu
l’occasion de le revoir à Marseille en 1954, et lui ayant parlé des
spécimens de R. Decary, il voulut bien me les remettre pour étude,
et il renvoya au Muséum tout le bloc des Asclépiadacées malgaches.
Peu après, le 31 janvier 1955, au cours de ma 9e mission à Mada¬
gascar, je retrouvai ce Ceropegia au point où je l’avais découvert
en 1924, en parfait état de floraison cette fois. .Je le photographiai
1. Voir P. Choux, in White et Sloane, The Stapelieae , 1933, p. 71 ; A. Bertrand
et C. Rose, in Cactus, 29, lo51, pp. 93, 94.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 6, 1957.
— 504 —
sur le vif, me contentant de prélever deux spécimens (sous le n° H.
Humbert 28763), car il paraît fort rare : j’ai visité soigneusement
du N. au S. et de l’E. à l’W. diverses parties de l’Isalo, suite de
plateaux rocheux entrecoupés de gorges profondes, qui s’étendent
-sur environ 150 km. du N. au S. et une cinquantaine de km. de
l’E. à l’W., au cours de plusieurs voyages (en 1924, 1928, 1933-34,
1946, 1955), en toutes saisons ; M. Perrier de la BAthie avait
antérieurement parcouru ces plateaux, soumis annuellement au
régime des incendies de prairie, sans avoir rencontré cette espèce,
qui ne résiste évidemment pas à l’atteinte des feux ; ni M. Sabou-
reau, ni M. Cours ne l’ont trouvée au cours d’itinéraires récents
dans le même massif.
En voici la diagnose :
Ceropegia dimorpha IL llumb., sp. nov.
Perennis, rhizomate reptante brevi (5-1 mm diam.), radicibus sparsis
gracilibus, haud tuberosis, onusto. Caulis erectus, vix nevix ramosus (ramis
erectis tantum in parte superiore caulis principalis diductis) incrassatus
f8-15 cm altus, 1-1,7 cm diam.), glaber, petiolis persistentibus, valde accres-
centibus, contiguis, crassis (0,5-1, 5 cm longis, 0,4-0, 7 cm basi latis),
patulis vel leviler arcuato-ascendentibus omnino cinctus : internodia nulla
in caule et ramis primi ordinis ; ramuli floriferi elongati (5-30 cm longi ),
graciles, crecti, glabri, internodiis elongatis (1-5 cm longis), petiolis brevi b us
(1-2 mm longis), limbis apice petioli articulatis,'carnulosis, glabris, linea-
ribus ( 2-3,5 cm longis, 0,15 cm latis), apice obtusis, supra canaliculatis ,
marginibus valde revolutis, nervo medio crasso solo distincto subtus promi-
nente. Flores parum numerosi, in cymulis terminalibus dispositi, pedicellati
(pedicellis 0,5 -1,2 cm longis), nonnulli ex axillis joliorum supremorum
sigillatim orti. Sepala crassa, auguste lanceolata, acuta, glabra (vix 4 mm
longa). Corollae tubus ovoideus /9-10 mm long., 5-8 mm lat.), colore oli-
vaceo, lineolis juscis subparallelis, parum ramosis, secus totam longitu-
dinem ornalus, in collum ( 2.5-1 mm lat.) brevissimum apice coarctatus ;
lobi angusti valde revoluti (ca. 1 cm longi) apice connati, pilis simplicibus
rigidulis reflexis, atropurpureis, inaequalibus, secus margines sparse onusti,
vcl destituti. Corona externa glabra, lobis brevibus deltoideis (ca. 1 mm
longis, aequalibus vel transverse paulo inaequalibus) , albidis ; corona interna
lobis angustis linguijormibus (ca. 4 mm longis), atropurpureis. Folliculi
lanceolato-lineares ( 4-5 cm longi). Holotvpe : H. Humbert 28763. P.
Légendes des figures 1 À 8.
Pig. 1-8. — Ceropegia dimorpha II. Humb. — 1, 2, deux aspects de la plante en
saison des pluies (x 2/3) ; 3, base de rameau florifère (avec deux paires de feuilles)
développé à l’aisselle d’une feuille de l’année précédente dont subsiste seul le pétiole
accrescent et persistant (x 1,5) ; 4, détail de la fig. 3 montrant l’articulation de la
base du limbe caduc sur le sommet du périole (X 3) ; 5, fleur (x 2) ; 6, couronnes
et gynostème (calice enlevé, corolle coupée) avant la chute des pollinies (X 6) ;
7, idem (calice maintenu, corolle coupée) après la chute des pollinies ( X 6) ; 8, polli¬
nies, caudicules et rétinacle (x 10).
- 506 —
Parmi la dizaine d’espèces du genre actuellement connues à
Madagascar 1, celle-ci se singularise à première vue par plusieurs
caractères d’ordre morphologique et biologique : le port cactiforme
des parties pérennantes (tige et rameaux principaux), le dimor¬
phisme saisonnier très accusé par suite du développement, aux
premières pluies de la saison chaude (octobre-janvier), de rameaux
florifères à croissance rapide et d’un tout autre aspect, grêles, à
entrenœuds allongés, contrairement aux parties pérennantes de la
tige et des rameaux entièrement enveloppées par les pétioles for¬
tement accrescents, très épais, étroitement contigus à leur base,
ce qui leur donne l’aspect d’émergences au sommet desquelles reste
la cicatrice elle-même accrue, calleuse, laissée par la chute du
limbe foliaire.
La ramification est du type sympodique classique : dans la plante
jeune, la tige, simple jusqu’à la première floraison, est déjà un peu
épaissie dès la base, plus épaisse plus haut (dans sa partie moyenne :
ef. moitié inférieure de la fig. 1, et fig. 2, celle-ci correspondant
précisément à la première floraison) ; les pétioles sont dès l’origine
très épais et contigus sauf à l’extrême base et près du sommet, à
l’extrémité duquel va se développer, au début de la saison des
pluies, sur la plante d’un an, le premier axe florifère, terminal,
dont l’évolution se poursuivra pendant l’été austral (saison des
pluies) et le début de la saison sèche jusqu’à maturation des fruits
(juin-juillet) ; après quoi il se desséchera, sauf à sa partie inférieure
comportant quelques entrenœuds courts. Celle-ci subsistera seule.
Pendant la saison sèche, très accusée dans ce secteur où règne
une insolation intense et à peu près continue, où les écarts de
température diurne et nocturne sont sévères, où la ventilation est
active, la plante est parée contre ces facteurs dont les effets se
cumulent par la caducité précoce et totale des limbes foliaires.
A la nouvelle saison des pluies, quelques rameaux axillaires se
développeront à l’aisselle de pétioles de la partie supérieure de la
tige, et ils suivront à leur tour la même évolution que le premier
axe florifère : la plante prendra alors l’aspect de la fig. 1. Il ne
semble pas que ce processus se perpétue au-delà d’un petit nombre
d’années.
Il y a lieu de noter que Ceropegia dimorpha n’est pas un chasmo-
phyte, comme le sont divers représentants de la flore très parti¬
culière, très riche en endémiques locales, de l’Isalo, dont les puis¬
santes assises gréseuses ruiniformes confèrent au paysage l’aspect
1. Les Ceropegia de l’Herbier du Muséum ont été révisés en 1955 par M. H. Huber
(Munich) en vue d’une monographie générale du genre. Plusieurs espèces décrites par
H. Jumelle et H. Perrier df. i.a Bâthie ou par P. Choux sur un matériel restreint,
ont été fusionnées par H. Huber à la suite de l’examen du matériel beaucoup
plus riche provenant de récoltes ultérieures.
— 507 —
des semi-déserts rocheux du Karroo eu Afrique australe, ou de
l’Arizona. Nous avons indiqué plus haut son mode de localisation,
qui est à noter pour la culture de cette très jolie plante : sa multi¬
plication par voie végétative serait aisée, comme le prouve la
facilité avec laquelle des portions de tiges brisées et couchées
reprennent racine dans la mince couche de sol léger de ses stations
natives.
Quant à la morphologie florale, elle offre aussi un caractère qui
différencie cette espèce de tous les autres Ceropegia malgaches :
la réduction extrême de la partie moyenne de la corolle, dont la
partie inférieure ovoïde est presque immédiatement surmontée par
les 5 lobes terminaux.
508
Une espèce malgache nouvelle
DU GENRE DaNGUYODRYPETF.8
Par J. Leandri.
Le genre Danguyodrypetes a été établi en 1938 par l’auteur de
cette note, pour un arbuste du Nord-Ouest de Madagascar, à fleurs
monoïques, apétales, à calice de 6 pièces. La fleur $ présente des
étamines nombreuses (15-20), un disque comportant des pièces
glanduleuses courtes entre les bases des filets, pas de pistillode.
La fleur Ç a des lobes révolutés, un disque épais, large, presque
lobé, un ovaire ovoïde à styles bipartis ou bifides plus longs que
l’ovaire, 2 ovules par lobe. Le fruit est une capsule sphérique s’ou¬
vrant en 6 valves, réticulées en dehors sur le sec, à péricarpe ligneux
vers l’intérieur.
Ces caractères rapprochent ce genre des Lingelsheimia Pax,
d’Afrique centrale 1, dont il se distingue cependant par l’anthère
à déhiscence latérale, le calice $ presque étalé, à lobes révolutés,
beaucoup plus grand que le $ et de forme différente, le disque
haut et épais. Cette affinité entre des genres vivant dans des régions
éloignées semble l’indice d’une souche commune, antérieure à l’iso¬
lement de Madagascar.
Depuis la fin de la guerre, de nouveaux matériaux sont parvenus
à l’Herbier du Muséum de Paris, et j’ai pu reconnaître deux nou¬
velles espèces de ce genre, l’une encore du Nord-Ouest (Sambirano
entre Ambongomirahavavy et Ambanja), l’autre du Centre-Ouest,
(forêt d’Analavelona, dans le bassin du Fiherenana).
Parmi les matériaux récoltés récemment à Madagascar par le
Prof. H. des Abbayes, figure une plante de ce genre, trouvée entre
Isaka et Ivondro, dans le prolongement Sud de la chaîne de l’Ando-
hahela, et le col des Tanatana, en forêt ombrophile vers 400 m.
d’altitude. La plante était en fleurs le 16 novembre (1956). La
forme de ses feuilles la rapprocherait du D. ambigua du Sambirano,
mais celles-ci sont membraneuses, et non parcheminées ou subco¬
riaces, ordinairement terminées en court acumen aigu au sommet, et
atténuées vers la base ; les fleurs sont monoïques, la fleur $ pré¬
sentant environ 25 étamines. Les stipules sont aussi très caduques.
1. Certaines espèces rangées dans ce genre par Hutchinson doivent être rapportées
au genre Drypetes ; nous avons en vue ici le L. frutescens Pax et les formes voisines.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXIX, n° 6, 1957.
— 509 —
Danguyodrypetes Abbayesii sp. nov.
Frutex monoicus ramulis gracilibus (2-5 mm), pallide cinereis novellis-
subangulosis subviridibus. Folia alterna subdisticha. Stipulae caducissimac.
Petiolus basi haud manijeste articulatus supra subtusque subtcres ; vulgo 5 mm
longus, 1 mm crassus ; lamina nonnunquarn usque ad basin decurrenti.
Lamina membranacea vel foliacea utraque pagina glabra pallide viridis, ellip -
tico-lanceolata jere 8 cm longa, 3,5 cm lata, integra, apice breviter acuminata,
acuta basi subcuneata vel decurrens. Nervus maximus subtus paulo promi-
nens supra subplanus ad apicem productus. Nervi latérales utroque latere
5-7 nonnunquarn suboppositi ad costam primum subpatentes, ultra arcuati,
quoque cumnervo anteriore propter f3-4 mm) mar ginem conj uncto ;n ervi ceteri
et nervulorum réticulum pagina injcriore conspicua. Inflorescentia in axillis
foliorum fasciculata ; flores <$ paroi (in diametro jere 2-3 mm) longe mm)
pedicellati, pedicellis filijormibus, multi (vulgo jere 20 ? ) ; bracteae basilares
paleatae membranaceae fuscae. Flores feminei saepe in fasciculis propriis,
pauciores, majores, pedicello breviore crassiore. Floris 3 sepala 4 ovato-
orbicularia, concava, membranacea hyalina, vix nervata ; discus centralis
subglobosus ; stamina jere 25; filamenta brévia (an evoluta?) medifixa ;
antherae subglobosae, loculi vix arcuati. Pollen jere sphacricum 20 (jl in
diam. Flos $ sepalis 5-6, ovatis crassis, 2 mm longis, ad 1,5 mm latis uniner-
vatis, tertio superiore subgibbosis, basi cordatis, revolutis ; discus crassus
5-6 -sinuatus ; ovarium globosum vel subovoideum jere 0,75 mm in diam.
Styli jere a basi liberi crassi, 1,5 mm longi, ^ aile bifidi, apice arcuati
attenuati ; loculi ; 3 ovula cucullo commuai apice immersa.
Type : Des Abbayes 3196. (Herbier du Laboratoire de Botanique
appliquée de la Faculté des Sciences de Rennes ; isotype au
Muséum).
L’espèce se distingue du D. fiherenensis, qui semble la plus
voisine, par ses fascicules de fleurs plus fournis, les feuilles plus
grandes, les fleurs £ à 4 sépales seulement, les anthères plus courtes,
les fleurs $ plus petites, à sépales plus étroits.
Les quatre espèces du genre actuellement connues peuvent donc
se distinguer par les caractères suivants :
1. Feuilles lancéolées ou elliptiques acuminées aiguës ; plantes
monoïques.
2. Feuilles de 16-18 cm. sur 5 environ. Stipules en virgule,
de 2-3 mm., marquées d’un point noir. Fleur à 15-20 éta¬
mines . 1. D. manongarivensis
ê
2'. Feuilles de 7-8 cm. sur 2, 5-3, 5 cm. environ.
3. Stipules discoïdales membraneuses de 1 mm. environ. Fas¬
cicules de 6-10 fleurs. Feuilles de 7 cm. sur 2,5. Fleurs
à 5-6 sépales ; anthères oblongues de 0,2 mm. ; Heurs $
de 4-5 mm., à sépales larges de 3-4 mm .
2. D. fiherenensis.
510
3'. Stipules très caduques. Fascicules $ de 20 fleurs environ.
Feuilles de 8 cm. sur 3,5. Fleurs ^ à 4 sépales ; 25 éta¬
mines ; anthères subglobuleuses de 0,3 mm. ; fleurs $
de 2-3 mm., à sépales larges de 1,5 mm. . 3. D. Abbayesii
F. Feuilles elliptiques larges, ordinairement obtuses, de 12-14 cm.
sur 5-6 cm. ; plantes probablement dioïques ; fleurs à 30-35 éta¬
mines ; stipules linguiformes très caduques . 4. D. ambigua
INDEX BIBLIOGRAPHIQl E
Eeandri (J.). 1938. Euphoriacébes malgaches nouvelles récoltées par
II. H. Perrier de la Bàthie. Bull. Soc. bot. Fr., 85, pp. 523-533, fig.
— 1957. Notes systématiques sur les Euphorbiacées-Phyllanthées de
Madagascar. Mém. Inst. Scient. Madag. sér. B, VIII, pp. 205-261.
Pax (F.), et Hoffmann (K.). Euphorbiaceae, in Engler et Prantl, Naturl.
Pflanzenfum. ed. 2, 19 c, 1931, pp. 72, 74.
Hutchinson (.1.). in Thisellon-Dyer, Flora of Trop. A/rica, 6-1, 1909,
p. 690.
— 511 —
Notes sur la flore du Dundo (Angola). IV.
Par A. Cavaco.
En poursuivant l’étude de la collection de plantes récoltées par
Gossweiler au Dundo, en 1946 et 1948, nous avons trouvé des
taxa nouveaux dont la diagnose latine est donnée ci-dessous :
Leguminosae (Papilionaceae).
Baphia polygalacea (Hook. f.) Bak. Fl. Trop. Afr. II (1871) 245,
var. Hepperi, nov. — A var. polygalacea differt : foliis magis acumi-
natis vel cuspidatis ; petiolis longioribus.
Dundo : Chitato, près du fleuve Luachimo, ait. 700 m., Gossweiler
13909. Typus in Herb. Diamang (Mus. nat. Hist. Nat. Paris).
Nous avons le plaisir de dédier cette variété à notre excellent
Collègue et ami Dr Hepper, botaniste éminent de l’Herbier de
Kew.
IcACINACEAE.
Leptaulus Gossweileri Cavaco, sp. nov. — Frutex ad 1 m altus ;
ramuli pilis minutis obtecti. Folia distincte petiolata, petiolo 3-4 mm longo,
pubescente ; laminae oblongo-ellipticae, acuminatae, acumine 1 cm attin-
gente, basi cuneatae, 7-11, 5 cm longae, 3, 5-5, 7 cm latae, chartaceae, glabrae,
nervis lateralibus 4-6 pagina inferiore conspicue prominentibus . Flores
brevissime pedicellati, pedunculo commuai 2 mm longo; calycis laciniae
elongato-triangulares quam tubus duplo longiores cire. 1 mm longae;
corollae tubus cylindricus, 1,5 mm longus, lobi 5, ovato-lanceolati, 0,5 mm
longi, glabri; antherae subexsertae quam lobi corollae breviores ; Stylus 2 mm
longus, glaber. Fructus oblongo-ellipticus, utrinque attenuatus 7 mm lon¬
gus, 3 mm latus.
Dundo : près du fleuve Luachimo, ait. 700 m., Gossweiler 13796.
Cette espèce est voisine du L. daphnoides Benth. dont elle se
distingue aisément par ses fleurs sessiles à corolle cylindrique et
courte. Par son organisation florale, le nouveau taxon est affine
du L. Holstii Engl., du Tanganyika, et doit être placé comme
celui-ci dans la section Leptaulomicranthum établie par Engler
pour les espèces à tube de la corolle 1 1/2 fois plus long que les
lobes.
Typus in Herb. Diamang (Mus. nat. Hist. Nat. Paris).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 6, 1957.
33
— 512 —
Lepataulus Vilhenae Cavaco, sp. nov. - — Frutex ad 2 m altus ; ramuli
pilis minutis obtecti. Folia distincte peliolata, petiolo 5 mm longo, minute
pubescente ; laminae ellipticae vel oblongo-ellipticae, longe acuminatae, basi
cuneatae, 4, 5-8, 5 cm longae , 2, 5-4, 5 cm latae, cum acumine obtusum 1 cm
attingente, chartaceae, glabrae, nervis lateralibus 4 pagina injeriore promi-
nentibus. Flores pauci 3-4 subaxillares, pedunculo commuai 3-4 mm longo,
piloso, pedicellis ad 4 mm longis pilosis ; calycis limbus in lobos subulatos
dense pubescentes cire. 2 mm longos divisus ; corollae tubus an g us te cylin-
dricut, 5 mm longus, lobi 5 quam tubus multo breviores, glabri ; slaminum
tubo corollae adnata, antherae quam lobi breviores. Fructus ignolus.
Dundo : près du fleuve Luachimo, dans des galeries forestières,
Gossweiler 13725 ( Typus in Herb. Diamang, P).
Cette espèce doit être placée dans la sect. Leptaulomacranthum
Engl. Elle est proche du L. Zenkeri Engl, dont elle se distingue
facilement par son calice à lobes linéaires- filiformes ce qui la dis¬
tingue d’ailleurs de toutes les espèces de cette section.
Samydaceae.
Homalium lundense Cavaco, sp. nov. — Frutex 4 m altus; ramuli
glabri. Folia petiolis 8 mm longis glabris, stipulis reniformis circiter 8 mm
longis subcaducis ; laminae coriaceae glabrae, oblongae vel oblongo-ellip¬
ticae, basi obtusae, apice subito et breviter acuminatae, acumine ipso
obtuso, margine obscure crenatae utraque crena glandulo apicati, 11, 5-18,5 cm
longae, 4-6,5 cm latae; nervi latérales primarii cire. 12 supra paulum
prominuli subtus manifesti vix prominentes. Paniculae floribundae termi¬
nales cire. 14 cm longae, ramulis lateralibus subfastigiatis 3-9,5 cm longis,
pubescentes ; flores in ramulis paniculae dense glomerati vel solitarii dispo-
siti ; bracteae minutissimae ; receptaculum turbinalum, dense pubescens ;
alabastra subglobosa; sepalis 6, lanceolatis, pubescentibus, circiter 1 mm
longis ; petala 6, dense pubescentes, obovato-spatulata, 2 mm longa, 1 mm lata ;
stamina 6, circiter 2 mm longa, antheris circiter 0,3 mm longis instructa ;
Stylus cire. 2,5 mm longus, apice b-fidus, pilosus. Fructus ignotus.
Dundo : galeries forestières du fleuve Luachimo, Gossweiler
13731. Typus in Herb. Diamang, P.
Cette nouvelle espèce est voisine de VH. molle Stapf, mais ses
stipules sont à peine subréniformes acuminées vers le sommet et
beaucoup plus petites. Par ailleurs, ses jeunes rameaux et feuilles
sont entièrement glabres.
Myrsinaceae.
Embelia Gossweileri Cavaco, sp. nov. — Frutex; ramuli dense glandu-
losotomentelli. Folia elliptica vel oblongo-elliptica, apice acuta vel acuminata
rarius obtusa vel rotundata, basi obtusa vel rotundata, 3,5-8 cm longa,
1,5-3, 5 cm lata, integra, membranacea, supra glabra, subtus punctulis
parvis aucta, nervis lateralibus b-8-paribus, supra impressis subtus promi-
513 —
nulis sparse pilosis, margine sparse pilis glandulosis ciliata ; petioli circiter
1 cm longi dense glanduloso-tomentelli, supra sulcati. 1 nflorescentiae breviter
denseque racemosae, subpauciflorae, glanduloso-puberulae, foliis multo
breviores, pedicellis bracteas multo superantibus 3 mm longis ; inflores -
centia 1,5 cm longa ; bracteae lineares 1 mm longue, glanduloso-pilosae ;
sepala 5 basi coalita trian gularia subacuta glanduloso-pilosa minuta;
petala 5, oblonga apice obtusa vel rotundata 3 mm longa 0,7 mm lata,
margine et intus papilosa ; stamina floris 3 petala aequantia antheris
0,8 mm longis; ovarium floris 3 minutissimum, stylo gracili, stigmate
minuto.
Dundo : près du fleuve Luachimo, ait. 750 m., Gossweiler 13814
( T y pus in Herb. Diamang, P.).
Cette espèce est affine de VE. Welwitschii (Hiern) K. Schum.
Elle en diffère par ses feuilles à bord entier, par ses inflorescences
plus denses à 8-10 fleurs, à bractées petites atteignant 1/3 de la
longueur du pédicelle, et enfin par ses racèmes plus longs (13-16 mm.)
et nombreux.
Loganiaceae.
Mostuea lundensis Cavaco, sp. nov. — Frutex ramis leretibus pilis
brevis dense obtectis ; foliis ovali-oblongis apice oblusiusculis mucronatis
basin versus sensim in petiolum 2 mm longum angustalis, membranaceis,
integerrimis, utrinque glaberrimis ; floribus axillaribus in cymas 3 ( -4 )-floras
dispositis, pedunculo 3-7 mm longo, pedicellis 2 mm longis, glabris ; calycis
v- partit! , segmentis lanceolatis acuminatis acutissimis setaceis ; corolla
calyce b-plo longiore, campaniformi ; lobis corollae aequantibus ovato-
semiorbicularibus rotundatis, brevibus ; staminibus 5 subaequalibus.
Dundo : près du fleuve Luachimo, Fontinha in Gossweiler
13.569 C. ( Typus in Herb. Diamang, P.).
Le nouveau taxon est très voisin du M. densiflora Gilg, dont il
se distingue par ses cymes axillaires, pauciflores, complètement
glabres, le calice à lobes lancéolés longuement et brusquement
acuminés et enfin par sa corolle campanuliforme.
Mostuea Gossweileri Cavaco, sp. nov. — • Suffrutex humilis ramis
junioribus.crassis glabrescentibus vel glabris ; foliis subsessilibus obovalibus
vel oblongo-ovalibus , apice rotundatis vel breviter acuminatis basi cuneatis,
glabris supra ad nervos glabrescentibus, subchartaceis ; floribus in cymas
1-9-floras dispositis, pedunculo 7 mm longo, pedicellis 2 mm longis ; calycis
5-partiti, segmentis lanceolatis acuminatis acutis extrinsecus densiuscule pilis
longis vestitis ; corolla 10 mm longa calyce cr. 10 -plo longiore, infundibuli-
formi, lobis subrotundatis ; staminibus 5 subaequalibus.
Dundo : dans les rochers des rives du fleuve Luachimo, ait. 750 m.,
Gossweiler 13569 (Typus in loc. cit.).
Cette espèce se rapproche du M. Zenkeri Gilg. En diffère par
ses jeunes rameaux articulés, très typiques, par ses feuilles et inflo¬
rescences glabres, etc.
514 —
Asclepiadaceae.
Pachyearpus Bullockii Cavaco, sp. nov. 1. — Herba perennis, caulibus
quadrangularibus simplicibus pubescentibus 80 cm altis. Folia petiolata,
lanceolata, apice subacuta basi cordata, cire. 6 cm longa et 2-3 cm lata,
pilosa, petiolis 3-6 mm longis. Flores in umbellas pcdunculatas ô-floras
dispositi ; pedicelli cire. 18 mm longi, pilosi. Calyx fere ad basin 5-partitus ;
lobi anguste-lanceolati, acuti, cire. 5 mm longi et 1,5 mm lati, extra crispato-
pilosi. Corolla purpura; lobi ovati, acuti, cire. 9 mm longi et 4,5 mm lati,
extra pilosi. Coronae lobi 3 mm alti, appendiculati. Folliculi ignoti.
Dundo : près du fleuve Cassai, Gossweiler 13891 (Typus in
loc. cil.).
L’étude des affinités du nouveau taxon fera l’objet d’une Note
à publier ultérieurement.
Rubiaceae.
Oxyanthus Bremekampil Cavaco, sp. nov. ; a/finis O. oxycarpus
S. Moore, stipulis filiformibus longioribus et corollis majoribus differt.
Frutex ramosus ; ramulis glabris. Folia ablonga vcl elliptico-oblonga,
cuspidaia, basi acuta, 7-9 cm longa, 2, 2-2, 8 cm lata, nervis lateralibus
circiter 1 ; petioli 5-7 mm. longi; stipulae lineari-subulatae ad 17 mm
longae. Cymae Z-florae, pedunculo crasso ad 3 mm longo suffultae ; bracteae
lanceolatae acuminatae ad 3 mm longae in margine ciliatae. Pedicelli brevis-
simi ad 2 mm longi. Receptaculum oblongum 4 mm longum. Calycis tubus
brevis ; segmenta subulata 2,5 mm longa. Corollae tubus tenuis, cylindricus,
ad 15 cm longus ; lobi lineares 1 cm longi. Antherae 3 mm longae.
Dundo : fleuve Luachimo, Gossweiler 13754 ( Typus in loc. cit.).
Cette espèce est dédié au Prof. Bremekamp, spécialiste éminent
des Rubiacées.
Tricalysia dundensis Cavaco, sp. nov. ; a/finis T. griseiflora K. Schum.,
floribus majoribus densioribus et stylis hirsutis differt.
Frutex ramosus ; ramulis tomentellis. Folia elliptico-oblonga, acuminata,
basi cuneata, 6-10, 5 cm longa, 2, 5-3, 5 cm lata, supra glabra, sublus minute
pilosa; petioli 2-3 mm longi. I nflorescentiae densiflorae ; floribus pluribus
in axillis foliorum dense agregatis ; calyce denticulato ; corolla pentamera
in lobos lineari-oblongos puberulos divisa; staminibus lobos subaequan-
tibus ; ovario minutissime piloso ; stylo hirsuto bilobo vel bifido antheras
haud superante.
Dundo : Pluviilignosa, près du Luachimo, Gossweiler 13992
(Typus loc. cit.).
1. Cette espèce est dédiée à l'éminent spécialiste de cette famille Dr Bullock,
de l’Herbarium de Kew.
515 —
Rytigynia Vilhenae Cavaco, sp. nov. — Fruticosa ad 1,5 m alla rami
cylindrici cinerascentes glabri ; ramuli novelli ferrugineo-pubescentes. Sti-
pulae persistentes, basi vaginato-connatae, villosae, e basi subito in appen-
dicem linearem glabram et 2 mm longam exeuntes. Folia distincte petiolata ,
petiolo 3 mm longo, dense pubescente ; laminae ellipticae vel oblongo- ellip-
ticae, longe acuminatae, basi subrotundatae, 4-7, 7 cm longae, 1,7-2, 7 cm
latae, cum acumine 1 cm attingente, papyraceae, utrinque tomentosae, sicco
discolores , supra brunneolae et subtus multo pallidiores, nervis lateralibus
7 pagina inferiore conspicue prominentibus . Flores axillares, oppositi,
1- 2-nati, 5-meri, pedunculo commuai exempti vel brevissimo, pedicellis
ad 2 mm longis, pilosis ; calycis lirnbus in minutissime lobos subulatos dense
pubescentes cire. 0,5 mm longos divisas ; corollae tubus subcylindricus,
2- 2,5 mm longus, lobi 5, reflexi, lanceolati, apice longe appendiculati, extra
dense pubescentes, intus glabri, circa 6 mm longi ; antherae subexsertae ,
oblongae, papillosae, 1,5 mm longae; stigma oblongo-globosum ; Stylus
3- 4 mm longus, glaber.
Dundo : Pluviisilva du fleuve Luachimo, Gossweiler 13617
(Typus loc. cil.).
Cette espèce est affine du R. canthioides (Benth.) Robyns. En
diffère par les lobes calycinaux subulés, par ses pétales cuspidés, etc.
Grumilea Gossweileri Cavaco, sp. nov. (sect. Holostipulatae K. Schum.).
• — Arbusculus 50 cm altus ; joliis petiolatis, petiolo 4 mm longo, pubescenti ;
stipulis triangulari-oblongis, integris, 3-4 mm longis, 1-2 mm latis ; lamina
papyracea, glabra sed infra ad nervos sparse pilosa, ovata, apice abrupte
acuminata, acumine subacuto, basi rotundata, 5,5-9 cm longa, 3,5-6 cm lata,
nervis lateralibus utrinque 6-8, nervis marginem arcuatim anastomosantibus ;
inflorescentiis terminalibus, cymosis, pedunculatis, pedunculo usque 3,2 cm
longo, puberulo, ramosis ; floribus subsessilibus, pedicello puberulo ; calyce
cupulato breviter velutino, cire. 1 mm longo; corolla alba, tubo obconico,
lobis oblongis, puberulosis ; tubo cylindrico 2,5 mm longo, extus puberuloso,
intus albido-piloso ; staminibus non exsertis ; stylo incluso apice bifido
c. 2 mm longo, piloso.
Dundo : galeries du fleuve Luachimo, Gossweiler 137>09 ( Typus
loct. cit.).
Cette espèce est affine du G. subsuccosa Hiern ; en diffère par
ses stipules entières, ses étamines incluses, fleurs pubérulentes, etc.
Cephaëlis Gossweileri Cavaco, sp. nov. — Planta suf fruticosa ad
50 cm alla, pilosa. Stipulae 7 mm longae, 3 mm latae, pilosae, pro-
funde bilobatae ( lobis 3,5 mm longis ) acuminatae, basi carinatae. Petiolus
3 mm longus, pilosus, crassus. Lamina papyracea, ovata, basi subrotundata ,
apice acuminata, 4,5-7 cm longa, 2,2-5 cm lata, supra glabra, subtus ferru-
gineo-pilosa, nervis lateralibus 10 subtus prominentibus. Capituli subglo-
bosi, terminales, 12 mm lati ; pedunculus 2-7 mm longus, crassus, dense
ferrugineo-pilosus. Calyx fimbriato-pubescens. Corolla 5-lobata, tubo
3 mm longo intus dense piloso, lobis acutis apice extus pilosulis, 2 mm longis.
Stamina fauce inserta. Stylo exserto piloso 2-3 -lobo.
— 516
Dundo : près du fleuve Luachimo, Gossweii.er 13883 (Typus
loc. cit.).
Le nouveau taxon se rapproche du Cephaëlis ituriensis (De Wild.)
Cavaco dont il se distingue par ses feuilles plus petites et courtc-
ment pétiolées, par ses étamines à filet plus court, etc.
Comme lin ace ae.
Floscopa Gossweileri Cavaco, sp. nov. — Ilcrba perennis caulibus
gracilibus adscendentibus glabris. Folia auguste lanceolata, apice acumi-
nata, sessilia, inferiora 7 cm longa, 8 mm lata, superiora minora, utrinque
glabra ; vaginae glabrae. Inflorescentia terminali divaricato-dichotoma aut
subpaniculata, glanduloso-hirsuta ; bracteae inconspicuae ; flores subrace-
mosi ; sepala laie elliptica, 2 mm longa; stamina 6, subaequalia. Capsula
1-1,5 mm longa, 2 mm lata, nitida, glabra, pedicellata, apice mucronulala ;
semina 0,5 mm longa, albide puberula, striata, subhemisphaerica.
Dundo : près du fleuve Luachimo, Gossweiler 14008 (Typus
loc. cit.).
Cette espèce est affine du F. glomerata (Roem. et Schult.) Hassk.
dont elle se distingue par son inflorescence laxiflore et pauciflore,
élancée, à fleurs plus petites, par ses feuilles plus étroites et plus
longues à gaines plus courtes, etc.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
— 517 —
Contributions a vétude des Sterculiacées
de Madagascar. XX.
Par J. Arènes.
Deux adjonctions (Pterygota, Nesogordonia)
à la flore malgache.
Pterygota madagascariensis J. Ar., spec. nov.
Arbor, ramis apice tenuiter villosis, vetustis teretibus, cortice brunneo
striato valde rugoso glabro. Folia inaequalissima, limbo elliptico, 10-19 cm
longo, 55-105 mm lato, basi apiceque rotundato, marginibus integris, supra
glaberrimo, subtus squamas rarissimas orbiculares marginibus ciliatis
gerente ; nervi basilares 3-5, palmati, médius valde crassior subtus promi-
nulissimus, utrinque nervis secundariis 5-6 patulo-erectis subrectis instructus,
tertiarii in reticulo scalariformi, alii inreticulo polygonali tenuissimo ; petiolus
angulosus, tenuiter villosus, 2-8 cm longus ; stipulae ovatate, attenuato-
acuminatae, 4-5 mm longae, caducae. Inflorescentiae... Fructus : jolliculi
pedicellati , dense tenuiterque villoso-stellati fulvesentes, fusiformes et paulum
arcuati , 18 cm longi, 4 cm lati, pericarpio crasso ("3-4 mm), lignoso ; semina
numerosa, obovoidea, 2-2,5 cm longa (alia inclusa), 10-12 mm lata, com¬
pressa, dense villoso-stellata, ala brunnea ^ \ cm longa. — Typus in Herb.
Mus. Paris., Service Forestier 15065.
Madagascar. — Est : Besinkara-Antalaha, Service Forestier 15065.
Nom malg. : Lavahavay.
Bien que les fleurs soient inconnues, cette plante, en raison de
ses graines ailées supérieurement, est incontestablement un Ptery¬
gota. On le distinguera du Pterygota Perrieri de la façon suivante :
1. Limbes foliaires ovales-lancéolés ou subovales, obtus au sommet.
Stipules très petites, squamiformes, longues de 1-2 mm. Folli¬
cules subglobuleux, glabres ; graines glabres . 1. P. Perrieri
1'. Limbes foliaires elliptiques, arrondis aux 2 extrémités. Stipules
ovales, atténuées-acuminées, longues de 4-5 mm. Folicules fusi¬
formes, arqués, densément velus-étoilés ; graines densément
velues-étoilées . . 2. P. madagascariensis
Nesogordonia decandra IL Perr., in Bull. Soc. Bot. Fr., XCI
(1944), 229.
2 variétés.
1. Limbe foliaire obtus mucroné ou brièvementa cuminé au sommet.
Capsule obconique, haute de 20-23 mm . Yar .decandra
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 6, 1957.
— 518
1'. Limbe foliaire arrondi au sommet. Capsule brièvement obco-
nique, haute de 12-14 mm . Var. microcarpa
Var. decandra.
Foliorum limbus apice obtusus vel mucronatus vel breviter acuminatus.
Capsula obconica, 20-23 mm alta, apice 14-16 mm lata. Semen obovoideum
(4-5 X 4-5 mm) ; ala 10-13 mm longa, 5 mm lata. — • Typus in Herb. Mus.
Paris., Perrier 1052.
Ouest : forêt tropophile sur rocailles granitiques, vers 100 m.
d’alt., Belambo au S. de Maevetanana (Boina), Perrier 1052.
Var. microcarpa J. Ar., var. nov.
Foliorum limbus apice rolurulatus. Capsula breviter obconica, 12-14 mm
alta, apice 12-16 mm lata. Semen obovoideum (6x5 mm) ^lak-b mm longa,
5 mm lata. — Typus in Herb. Mus. Paris., Service Forestier 15458.
Est : Ambalavotaka-Mananjary, Service Forestier 15458.
Espèce endémique malgache.
— 519 —
Premières observations sur les fonds .1 praires
(Venus verrucosaj de la Baie de Saint-Malo
Par E. Postel.
Jusqu’à ces dernières années les Praires (Venus verrucosa) n’étaient
exploitées en Baie de Saint-Malo qu’aux marées de vive-eau, à
pied, à l’aide de bêches et de rateaux. Les rendements étaient
faibles et ne dépassaient pas quelques kilogrammes par pêcheur
et par jour.
En 1952 plusieurs bateaux d’Erquy commencèrent à traîner,
au delà de la limite des basses-mers, des dragues à pétoncles légè¬
rement modifiées. Le succès fut immédiat. Ils rapportèrent d’assez,
grosses quantités de praires et furent bientôt imités par les bateaux
des ports voisins. A la fin de 1953 une quarantaine d’unités se
livraient déjà à la pèche des praires entre Erquy et Cancale, à des
profondeurs étagées entre 3 et 10 mètres 1. La drague était alors
relevée à la main.
En 1954 apparurent les premiers treuils, treuils à main d’abord,
puis, à partir de 1955, cabestans branchés sur le moteur. Les dragues
augmentèrent de volume et de poids ce qui nécessita une augmen¬
tation corrélative de la puissance motrice et amena peu à peu une
reconversion importante de la flottille régionale. Entièrement
orientée avant 1952 vers la pêche au maquereau et utilisant à cette
fin des voiliers mixtes de 15 à 20 pieds 2 avec moteur auxiliaire
de 5 à 8 chevaux, elle consacre maintenant une grosse partie de
son activité aux travaux de dragage pour lesquels elle aménage
ou fait construire des unités de 25 à 30 pieds, à forme de vedettes,,
avec moteur principal de 20 à 40 chevaux.
Cette évolution, encore en cours, a provoqué un élargissement
progressif des zones de pêche qui ont atteint en 1957 les profondeurs
de 20 à 25 mètres.
1. L’amplitude de la marée atteint et dépasse même parfois une douzaine de mètres
dans la région considérée. Les profondeurs sont comptées au-dessous du zéro des
cartes.
2. Le pied reste la mesure la plus généralement employée pour mesurer la taille-
des petits bateaux de pêche. Il y a 3 pieds au mètre.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 6, 1957.
— 520
J. — Localisation et nature des fonds (Fig. 1).
A) Au-dessus du zéro des cartes.
Du Cap Fréhel à la Pointe du Grouin de nombreux gisements
découvrent à marée basse. Il sont localisés :
a) Dans les herbiers de zostères (Zostera marina) ;
b) Dans les sables grossiers, le plus souvent au voisinage des
blocs et gros galets détritiques.
La limite supérieure de distribution correspond à celle de Zos¬
tera marina, c’est-à-dire sensiblement au niveau des marées basses
de moyenne morte-eau. On ne trouve plus ou tout au moins on ne
trouve que très rarement des praires dans les herbiers de Zostera
nana qui se situent plus haut.
L’épidémie qui a complètement ravagé à partir de 1930 les
prairies de Zostera marina en Baie de Saint-Malo a considérablement
réduit la surface offerte aux peuplements de praires. Pour la seule
Baie de Lancieux le rapport est approximativement de 1 à 100 malgré
une légère amélioration constatée depuis 1950.
Le nombre sans cesse accru de touristes qui envahissent en été
les grèves à marée basse a également joué un rôle néfaste sur les
gisements en zone détritique. Les blocs sont retournés, les galets
éparpillés, le sol gratté dans les moindres recoins, ce qui conduit
souvent à des modifications rapides et sensibles du milieu.
Depuis une trentaine d’années la section de l’habitat des praires
située au-dessus du zéro des cartes s’est donc trouvée profondément
modifiée.
B) Au-dessous du zéro des cartes.
Les gisements sont nombreux et disséminés. Ils se localisent :
521 —
a) Dans les herbiers de zostères (Ex. Baie de Lancieux) ;
b) Sur fonds de galets mélangés à du sable grossier. Il s’agit
presque toujours de galets de formation récente à angles vifs encore
bien accusés (Ex. Passe du Décollé et Grande Passe).
c) Sur fonds de Maërl (Ex. Fort La Latte).
La pêche tend de plus en plus à se concentrer sur ces derniers
fonds qui sont en général les plus riches et les plus propres. Les
gisements les plus profonds exploités actuellement se situent par
environ 25 mètres (Le vieux Banc).
La répartition bathymétrique des praires apparaît dès mainte¬
nant beaucoup plus vaste que ne le pensaient Dautzenberg (1913)
et Lambert (1950) et semble coïncider très sensiblement avec
Y étage infralittoral de J. M. Pf.rès et J. Picaru (1955). Des obser¬
vations ultérieures permettront peut-être de la préciser plus nette¬
ment.
La section de l’habitat située au-dessous du zéro des cartes,
extrêmement divisée et exploitée seulement depuis quelques années,
n’a pas encore été soumise, tout au moins dans son ensemble, à
de profonds bouleversements.
IL — Étude quantitative.
A) Au-dessus du zéro des cartes.
Les rendements ont nettement baissés depuis une trentaine
d’années. Il était normal, vers 1930, de prendre à grande basse-
mer, en travaillant au râteau pendant une heure à une heure et demi
dans les zostères, deux cent à deux cents cinquante praires h On
n’en prend pas vingt actuellement.
Les spécialistes réussissent encore des pêches convenables dans
les îlots de sables grossiers isolés au milieu des massifs rocheux ou
situés immédiatement à leur contact. Les rendements sont de
l’ordre d’une cinquantaine de praires par pêcheur et par jour
contre une centaine avant guerre.
B) Au-dessous du zéro des cartes.
a) Engins et méthodes.
L’engin adopté pour la pêche au-dessous du zéro des cartes est
une drague de forme parallélélépipédique, profonde d’un mètre à
un mètre vingt (fig. 2). L’ouverture mesure 60 centimètres de large,
25 à 30 cm. de haut. Le bord d’attaque est constitué par une lame
de faucheuse légèrement incurvée vers le bas et munie de sept dents
triangulaires ou trapézoïdales. Les parois et le fond de la drague
sont en fer rond. L’écartement entre barreaux est à peu près égal
L Soit 3 à 4 praires au mètre carré.
522
à l’épaisseur du pouce. Quatre tiges soudées aux quatre coins du
rectangle d’attaque se réunissent en patte d’oie en formant un
œilleton situé très nettement au-dessus du plan figuré par la partie
supérieure de la drague et sur lequel est frappée, à l’aide d’une
manille, la fune de remorquage (fune de 8 ou 10 mm.). A nu une
drague pèse environ 20 kilos. On la surcharge normalement jusqu’à
un poids voisin de 50 kilos par l’adjonction de gueuses en fer.
La drague est traînée à une vitesse de 3 à 4 nœuds au bout d’une
fune dont la longueur est égale à deux ou trois fois la profondeur.
Cette fune est assez curieusement fixée au mât pendant la durée
du trait et part très obliquement par rapport à l'axe du bateau
qui décrit grossièrement une série de cercles incomplètement fermés
(fig. 3), dont le diamètre est de l’ordre de cent à cent cinquante
mètres et dont les centres s’alignent sensiblement suivant une
droite dans le sens du vent, du courant ou de leur composante
(dérive). Ce mouvement de pivotement joint à la forme incurvée
du bord d’attaque de la drague et à son poids permet à celle-ci
de labourer le sol assez profondément.
La durée moyenne d’un trait est d’environ vingt minutes.
b) Rendements.
Les dragues travaillent assez mal sur les zostères où elles sautent
et bourrent parfois rapidement. Les rendements, irréguliers,
dépassent rarement trois kilogrammes au trait de vingt minutes.
— 523 —
Sur sables grossiers et sur maërl la pèche est plus facile et les
rendements meilleurs. Ils peuvent atteindre, en terrain vierge,
sept à huit kilogrammes dans le premier cas, une dizaine dans le
second.
Le poids total des matériaux ramenés par la drague (sédiments,
faune et flore sessiles, enfouies ou fixées) est de trois à quatre fois
/
\
M A
h — u_ ' ■
\
v V
/ ' x \ y \ y
J
Fig. 3. — En haut : Bateau en pêche (voir texte). En trait plein (1) fune en position
de travail. Pour relever la drague on largue le point fixe situé au pied du mât. Le
bateau vient en travers et la fune (en éléments — 2) est virée au treuil.
En bas : Trajet décrit par un bateau en pêche (éléments). En trait plein, direction
du vent, du courant, ou de leur composante (voir texte).
le poids des praires sur. fonds de sables grossiers, deux à trois fois
sur fonds de maërl.
En raison des temps morts (mouillage et relève de la drague)
et de l’impérieuse nécessité de travailler uniquement au moment
du minimum d’intensité du courant (de trois heures avant le bas
de l’eau à deux heures après) les rendements moyens oscillent
autour de 100 kilos par bateau et par jour.
— 524 —
Il est difficile d’évaluer la quantité totale extraite annuellement
de la Baie de Saint-Malo (les bateaux sortent irrégulièrement et
certains d’entre eux arment d’une façon temporaire). Afin de
fixer les idées et sous réserve de vérifications ultérieures on peut
l’estimer à environ 500 tonnes pour la région Cancale-Erquy.
Quelle que soit la valeur exacte de son tonnage la production
est actuellement très supérieure à ce qu’elle était il y a quelques
années. La praire, coquillage rare avant 1952, est maintenant
couramment offerte à l’éventaire des écaillers parisiens b
III. — Le Banc du Laplace.
Parmi les différents fonds sur lesquels j’ai eu l’occasion de draguer
(Baie de Lancieux, Passe du Décollé, Grande Passe, Baie de La
Fresnaye et Fort La Latte) j’ai surtout porté mon attention sur
celui qui s’étend à l’entrée de la Baie de La Fresnaye sur environ
50 hectares (rectangle de cinq cents mètres sur mille) au N. N.-E.
de la bouée qui marque l’emplacement où a coulé en septembre 1950
la frégate météorologique Laplace.
Il s’agit d’un fond de maërl situé par quinze à seize mètres de
profondeur.
J’y ai travaillé une première fois le 10 septembre, une seconde
fois le 7 octobre 1957.
A) Praires.
a) Journée du 10 septembre.
Terrain vierge. 14 bateaux en pêche.
Nombre de traits : 10.
Durée moyenne d’un trait : 20 minutes.
Vitesse du bateau (estimée) : un peu plus de 3 nœuds (6 km./
heure).
Largeur de la drague : 60 centimètres.
Surface balayée (estimée) : de 10 à 12.000 mètres carrés.
Quantité pêchée : 80 kilos soit 2.200 à 2.500 praires.
Densité de capture (estimée) : 1 praire par 4 à 5 mètres carrés.
Caractéristiques de la population : La plus petite praire mesu¬
rait 36 mm. dans sa plus grande largeur (mesure prise au pied à
coulisse), la plus grosse 55 mm.
L’examen d’un échantillon pris au hasard a donné le réparti¬
tion suivante (N = 40. Répartition établie d’après la plus grande
largeur).
1. Toutes les praires vendues à Paris rie proviennent pas uniquement du secteur
Cancale-Erquy. Dès 1953 on en draguait à Paimpol et à l’île Bréhat. La Bretagne
Nord en général, les Côtes du Nord en particulier, sont les plus grosses régions de
production.
Largeur (en mm)
N. d’individus
— 525 —
40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53
22324114837111
Poids total de l’échantillon : 1.600 grammes.
Poids moyen d’un individu : 40 grammes.
b) Journée du 7 octobre.
Terrain en fin d’exploitation : 1 bateau en pêche.
Nombre de traits : 12.
Durée moyenne d’un trait, vitesse du bateau, largeur de la
drague : les mêmes que précédemment.
Surface balayée (estimée) 12 à 15.000 mètres carrés.
Quantité pêchée : 40 kilos soit 1.100 à 1.200 praires.
Densité de capture (estimée) : 1 praire par 10 à 12 mètres carrés.
Caractéristiques de la population : La plus petite praire mesu¬
rait 36 mm., la plus grosse 53.
L’examen d’un échantillon pris au hasard a donné les résultats
suivants :
N = 34 Poids = 1.340 grammes.
Poids moyen d’un individu : entre 39 et 40 grammes.
B) Faune associée 1.
a) Journée du 10 septembre.
Tuniciers Molgula oculala (2 spécimens)
Polycarpa fibrosa (40 sp.)
Mollusques Acanthochites fascicularis (quelques sp.)
Calyptrea chinensis (quelques sp.)
Anomia ephippium (quelques sp.)
Tapes rhomboïdes (4 sp.)
Cardium norvegicum (2 sp.)
Venus ovata (3 sp.)
Crustacés Anapagurus hyndmanni (1 sp.)
Macropipus pusillus (1 sp.)
Annélides Arabella iricolor (?) (2 sp.)
Eunice harassii (1 sp.)
Kchinodermes Psammechinus miliaris (5 sp.)
Anseropoda membranacea (1 sp.)
Coelentérés Adamsia palliata (1 sp.)
Sagarlia parasitica (1 sp.)
Quelques Hydraires
Quelques Bryozoaires encroûtants.
b) Journée du 7 octobre.
Tuniciers Molgula oculala (3 spécimens)
Polycarpa fibrosa (57 sp.)
1. Les déterminations ont été faites ou vérifiées par Mme Plessis, MM. Cherbonnier,
Forest et Plessis (Muséum National d’Histoire Naturelle) que je remercie bien vive¬
ment.
526 —
^Mollusques Acanthochites fascicularis (Quelques sp.)
Calyptrea chinensis (Quelques sp.)
Anomia epliippium (Quelques sp.)
Tapes rhomboïdes (7 sp.)
Cardium norvegicum (5 sp.)
Venus ovata (5 sp.)
Tellina crassa (1 sp.)
■Crustacés Pagurus bernhardus (1 sp.)
Annélides Arabella iricolor (?) (3 sp.)
Glycera gigantea (débris)
Échinodermes Psammechinus miliaris (11 sp.)
Cucumaria Lefevrei (1 sp.)
Coelentérés Adamsia palliata (11 sp.)
Quelques Hydraires
Quelques Bryozoaires encroûtants.
C) Quelques remarques.
La comparaison des résultats obtenus à un mois d’intervalle
fait ressortir une diminution de la densité de capture, donc de la
densité de peuplement en praires. La composition de la population
reste cependant la même. La drague n’a pratiquement pas d’effet
sélectif.
Toutes les praires récoltées sont de grande taille. On est tenté,
pour expliquer ce phénomène, d’invoquer un tri, fonction de l’écar¬
tement des barreaux. En réalité des éléments d’un diamètre très
inférieur (particules de maërl, coquilles brisées, etc.,.) sont ramenés
par la drague. L’explication la plus plausible est qu’on opère sur
une population homogène composée uniquement de gros individus.
La densité de peuplement est inconnue. Pour la déterminer avec
exactitude il serait nécessaire d’effectuer un nombre élevé de pré¬
lèvements à l’aide d’un instrument étalonné comme le « Bottom
sampler » de Petersen. Si l’on admet que sur terrain vierge la
densité est égale à celle que nous avons noté pour les herbiers à
zostères situés au-dessus du zéro des cartes, on en déduit que la
drague prélève à chaque passage un douzième à un quinzième de
la population existante. Lorsque cette population tombe au-dessous
d’une praire par mètre carré la pêche n’est plus rentable.
Les différentes espèces de la faune associée sont nettement moins
abondantes que les praires elles-mêmes si bien que les fonds consi¬
dérés sont caractérisés comme des fonds à praires non seulement
pour les pêcheurs mais également pour les bionomistes. La densité
de cette faune semble indépendante de l’intensité de la pêche.
Il est vrai que le contenu de la drague est rejeté à l’eau immédia¬
tement après le tri. L’émersion ne provoque pratiquement pas de
mortalité et une dispersion des espèces s’opère sans doute immé¬
diatement à partir du point de chute.
— 527 —
Gruvel et Fischer-Piette (1939) ne mentionnent pas de praires
dans les listes qu’ils ont établies, d’animaux dragués avant guerre
dans la même région. Ils est probable que l’espèce y existait déjà
mais que le matériel employé (drague du type « Pourquoi-Pas »)
n’a pas permis sa récolte. Ceci montre combien la représentation
que nous pouvons nous faire d’un fond donné est fonction de nos
moyens d’investigation.
Le pourcentage des animaux endommagés par la drague à praires
est à peu près nul pour les bivalves, voisin de 10 % pour les Tuni-
ciers, de 20 % pour les Echinodermes et de 80 % pour les Annélides.
IV. — Conclusions.
L’extension au delà des basses mers de la pêche aux praires en
Baie de Saint-Malo a montré que leur habitat correspondait sensi¬
blement à l’étage infralittoral de J. M Pf.rès et J. Picard et qu’elles
se concentraient à l’intérieur de cette zone sur les substratums
o suivants :
a) Herbiers de zostères (Zostera marina).
b) Sables grossiers au contact des massifs rocheux (micaschistes)
ou en mélange avec des galets de formation récente.
c) Maërl.
Dans le maërl, qui paraît être au-dessous du zéro des cartes
leur terrain de prédilection, les praires dominent nettement sur les
autres formes fixées, sessiles ou enfouies, à tel point qu’elles carac¬
térisent ce faciès.
La densité de peuplement est probablement voisine de trois à
quatre individus au mètre carré. On ne récolte, en septembre-
octobre, dans le maërl, que de grosses praires. Les petites se loca¬
lisent plus haut, à la limite inférieure de la zone intercotidale,
surtout dans les zostères. Deux explications sont possibles : ou bien
les premiers stades du développement s’accomplissent assez haut
et les horizons supérieurs peuvent être considérés comme des
centres de dispersion à partir desquels s’opère le peuplement des
horizons profonds ; ou bien, comme l’a montré Pratt (1953) pour
une espèce voisine de l’Atlantique du Nord-Ouest, Venus merce-
naria, la croissance des praires est beaucoup plus rapide dans les
sédiments grossiers que dans les sédiments fins et le diamètre
des plus jeunes individus du maërl (l’époque de reproduction se
situe au printemps) dépasse déjà 35 millimètres en septembre-
octobre. Des dragages faits à différentes époques de l’année
devraient permettre de confirmer ou d’infirmer cette dernière
hypothèse.
La biologie des praires est encore inconnue. La coexistence de
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 6, 1957. 34
— 528
bancs nombreux (exploités maintenant de façon régulière, ce qui
offre la possibilité de se procurer un matériel abondant et de pro¬
venances diverses) et d’un laboratoire maritime (Dinard) fait de
la Baie de Saint-Malo la région d’élection pour tenter de l’éclaircir.
O. R. S. T. O. M. et
Laboratoire des Pêches Coloniales du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
1913. Dautzenberg (Ph.). — Atlas de poche des coquilles des côtes de
France. Paris. Léon Lhomme édit.
1929. Fischer-Piette (E.). — Recherches de bionomie et d’océanogra¬
phie littorales sur la Rance et le littoral de la Manche. Thèse doct.
Sc. Paris. Bl. la Rougery édit.
1939. Gruvei (A.) et Fischer-Piette ( E.) . — Distribution de quelques
espèces animales sessiles sur les fonds draguables de Granville
à Bréhat. Ann. Inst. Océan., XIX, 2.
1936. Lambert (L.). — L’Ostréiculture, la Mytiliculture et la Conchyli-
culture. Mém. O.S.T.P.M., série spéciale, 12.
1939. Lambert (L . ) . — Recherches sur les cultures et la biologie des
mollusques comestibles. Rev. Trav. O.S.T.P.M., fasc. 1-4.
1950. Lambert (L.). — Les Coquillages comestibles. Coll. Que Sais-je ?
P.U.F., 416.
1955. Pérf.s (J.-M.) et Picard (J.). — Biotopes et biocoenoses de la
Méditerranée Occidentale comparés à ceux de la Manche et de
l’Atlantique Nord-Oriental. Arch. Zool. exper. g én., 92-1.
1911. Petersen (C. G. J.) et Jensen (P. B.). — Valuation of the Sea.
I. Animal life of the Sea-Bottom, its food and quantity. Rep. Dan.
Biol. Stat., XX.
1953. Pratt (D. M.). — - Abundance and Growth of Venus mercenaria
and Callocardia morrhuana in relation to the caracter of bottom
sédiments. Journ. Mar. Res., XII-1.
529 —
Sur un aspect particulier de Morphologie
LITTORALE ET D’ÉCOLOGIE MARINE
Par Yves Plessis.
La côte du Calvados, entre la Baie des Veys ou Ouistreham,
forme une ligne à peine sinueuse. Cette côte offre seulement quel¬
ques petites saillies : telles la pointe du Hoc, la pointe de la Percée
dans les falaises du Bessin et une légère avancée des terres, avec
Bernières et Saint-Aubin pour centre, devant le rocher des Essards.
L’érosion marine agit de façon notable à haute mer sur les falaises
du Calvados qui sont partout en recul. Les plages subissent une
érosion beaucoup moins rapide et dans certains endroits très spora¬
dique.
La plage de Sainte-Honorine-des-Pertes, située dans les falaises
du Bessin entre Colleville-sur-Mer et Port-en-Bessin, m’a permis,
à l’occasion de la marée d’août et surtout de septembre 1957 de
constater une importante modification du biotope dûe à des « démai¬
grissements » localisés. A. Guilcher signalait en 1954 des « démai¬
grissements » qui se faisaient sentir depuis quatre ans sur les côtes
normandes. Il semble qu’en certains points ils se poursuivent
encore ou tout au moins le niveau atteint s’est maintenu.
Accès à la plage de Sainte-Honorine-des-Perthes. — Une route
carrossable venant du village aboutit à la côte par une vallée
profondément encaissée au lieu dit le Val-des-Moulins. Elle se
termine à la plage par une piste en ciment récente dont le niveau
est actuellement à plus d’un mètre au-dessus du cordon littoral.
La falaise. — La falaise qui borde la côte de part et d’autre de
cette brèche forme une haute muraille qui atteint, à la faille des
Hachettes à l’est de Sainte-Honorine-des Pertes, 67 mètres de
hauteur.
Avant cette faille, immédiatement après la brèche du Val-des-
Moulins, la falaise débute par l’oolithe blanche du bajocien en un
mur vertical d’une dizaine de mètres de hauteur. Au-dessus, une
pente assez raide est formée d’un talus d’argile de Port-en-Bessin
que domine une corniche de calcaire bradfordien. Le tout forme
à cet endroit une muraille de 50 à 60 mètres de hauteur. Cette
coupe naturelle du terrain est exposée au nord.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 6, 1957.
— 530
Dans cette partie de la falaise la mer creuse des criques plus ou
moins profondes allant jusqu’à 20 à 25 mètres. Il arrive que deux
criques voisines se rejoignent par leur fond en isolant une aiguille,
témoin de l’ancienne séparation.
La zonation des algues. — Du fait de ces conditions topographiques,
la partie supérieure de l’estran reçoit un éclairage réduit, la tempé¬
rature y est toujours fraîche, l’humidité entretenue par les nombreux
suintements de la couche d’argile. La zone des embruns est un
peu partout l’habitat d’une flore exclusivement d'eau douce, surtout
obondante là où le ruissellement de la nappe vésulienne est impor¬
tant. Les Bryophytes y représentent l’élément dominant. La faune
est caractérisée par un grand nombre d’acariens, de nématodes,
d’insectes mais on y trouve également des Lygies. Les fissures à
la base, des falaises sont couvertes d’enteromorphes.
Au pied des falaises, la plate-forme rocheuse, quand elle n’est
pas recouverte d’un cordon littoral de galets est parsemée de petites
mares où la faune et surtout la flore sont riches. On y rencontre
en particulier des Algues calcaires, des Blennies ( Blenius pholis L.)
et des Crevettes (Palaemon elegans). Par places, la plate-forme
rocheuse est entièrement recouverte de Fucus vesiculosus.
A une vingtaine de mètres des falaises commence la zone à
Fucus serratus où, sur les premiers mètres, poussent encore de
place en place des touffes de Fucus vesiculosus. Cette zone prend
fin brutalement par un gradin d’une cinquantaine de centimètres
à partir duquel commence la zone à Rhodymenia palmata qui,
avec la zone à Fucus vesiculosus représente les 4/5e de la surface
totale de l’estran. Les laminaires ne couvrent pas, au moins dans
cette portion limitée de la côte, une surface importante de la zone
intertidale.
Un témoin pouvant servir de repère à l’érosion marine. — A quel¬
ques 100 mètres du Val-des-Moulins vers l’est et à quelques 25 mètres
du pied de la falaise, commencent les traces d’une route faite par
des voitures. On y voit deux ornières profondes atteignant
par endroits une profondeur de 15 à 20 cm. sur 20 cm. environ
de largeur. Entre les deux, le sol présente de curieux bombements,
qui rappellent le pas des chevaux en terrain meuble. Cette route
est creusée sur une plate-forme rocheuse de calcaire aalénien avec
silex, roche très dure.
La route a probablement une origine assez ancienne même si
son abandon est relativement récent, mais dans l’état actuel de
nos recherches une chose est certaine : la mer à cet endroit n’a
pas considérablement usé la plate-forme rocheuse puisque l’usure
faite par des voitures, à une époque il est vrai mal définie, a
prévalu sur celle faite par la mer.
— 531 —
Modification brutale du biotope par l’action de la mer. — Près
des vestiges de la route ancienne, mon attention a été attirée par
la limite de la zone à Fucus serratus, qui prend à cet endroit une
direction tout à fait inhabituelle. C’est sur un alignement perpen¬
diculaire au rivage, que s’arrête vers l’est le peuplement de fucus ;
au delà subsistent encore quelques pieds réduits à leurs stipes
déchiquetées. Sur la plate-forme rocheuse découverte, on voit en
abondance des Patelles et des Cirripèdes.
Au pied des falaises, à la base du cordon littoral, existe toute
une zone d’importance très variable de blocs d’éboulis. C’est le
départ massif vers le bas de l’estran d’une portion de cette zone
constituée par des blocs de 1 à 10 kg. en moyenne, qui a littérale¬
ment décapé la plate-forme littorale de son peuplement d’algues
brunes.
Le passage dévastateur a été très localisé puisque la limite du
peuplement d’algues décrit une ligne presque droite à quelques
décimètres près.
Les blocs ainsi incriminés ne sont pas restés sur la partie dénudée.
Plus bas, sur l’estran, un gradin d’une cinquantaine de centimètres
en a capté une grande partie. Latéralement des blocs ont été jetés
en petit nombre au milieu des fucus où leurs silhouettes claires
ressortent sur le fond sombre du varech. 11 est à noter que la popu¬
lation de Cirripèdes et de Patelles est absolument la même au
milieu des fucus que dans la zone dégarnie. Il faut en conclure
qu’ils ont parfaitement résisté là où le Fucus serratus n’a pu se
maintenir.
En conclusion :
A Sainte-Honorine-des-Pertes, entre le Val-des-Moulins et la
Faille des Hachettes, la mer qui ronge d’une façon notable la falaise
même, a naturellement une action beaucoup plus faible ou tout
au moins très sporadique et locale sur la plate-forme rocheuse de
l’estran.
Le déplacement massif de blocs de rochers sur cette plate-forme,
peut amener localement la destruction totale de la population
d'algues, sans modifier semble-t-il la population animale fixée au
rocher. Cette action se manifeste après coup par la direction inha¬
bituelle de la délimitation de la végétation et les vestiges lacérés
des algues sur la surface récemment dénudée.
Enfin, au pied des falaises, la zonation des algues dépend non
seulement des différents niveaux de la zone intertidale mais aussi
de l’orientation générale des falaises et des conditions particulières
climatiques qui en résultent.
Laboratoire des Pêches et Productions Coloniales
d'origine animale.
532 —
OUVRAGES CONSULTÉS
Morphologie :
1942. A. Bigot. La Basse-Normandie, Esquisse géologique et Morpholo¬
gique. Le Tendre, Caen, 123 p., 26 fig., 45 pl. h. t., 3 cartes h. t.
1951. L. Dangeard. La Normandie. Hermann, Paris, 241 p., 5 cartes,
7 tabl., 22 fig., 7 pl. et 1 carte h. t.
1957. M. Hei.ie. Observations de géologie marine à Port-en-Bessin (Cal¬
vados). Érosion et sédimentation. Mém. Diplôme Étud. Sup. Sc.
nat. Laboratoire de Géol. Fac. Sc. Caen.
Carte géologique 28, Saint-Lô.
— 533 —
Le Bartonien fossilifère de Vendrest ( Seine-et-Marne )
Par R. Arrard et R. Soyer.
La localité de Vendrest, canton de Lizy-sur-Ourcq (Seine-et-
Marne), réputée autrefois très fossilifère, avait depuis longtemps
cessé d’offrir aucune possibilité d’observation des sables bartoniens,
et en 1910 déjà, G. Fritel se bornait à déclarer dans son Guide
(I, p. 322) qu’elle avait jadis fourni un nombre considérable d’espèces,
mais que le gisement était masqué par la végétation.
C’est d’ailleurs là l’une des rares citations que l’on trouve dans
la littérature : Hericart-Ferrand (2) ne cite pas Vendrest parmi
les gisements à Nummulites variolarius des environs de la vallée
de l’Ourcq ; de Senarmont (3) ne fait aucune allusion à l’existence
d’un gîte bartonien fossilifère dans cette localité où il cite la coupe
d’une plàtrière souterraine ; Stan. Meunier (4) cite bien Vendrest
dans la table des localités de sa « Géologie des environs de Paris »,
où il mentionne l’existence d’un Rartonien fossilifère mais sans
renvoyer à une page du texte.
Seuls, L. et J. Morellet dans leur monographie du Bartonien
(5 p. 334) donnent d’utiles indications sur la stratigraphie de ce
gisement et sur les espèces de Mollusques qui lui sont propres,
récoltées pour la plupart par L. Giraux et déterminées par M. Coss-
mann. Leur texte n’est accompagné d’aucune citation d’auteur.
L’un de nous (R. A.) ayant eu l’occasion de se rendre dernière¬
ment à Vendrest, a eu connaissance de l’ouverture récente d’une
sablière qu’il a pu examiner rapidement. Son propriétaire, M. Man¬
cheron, Maire de Vendrest, ayant bien voulu nous en accorder
l’accès, il nous a été possible de l’étudier en détail, et de combler
ainsi une lacune de nos connaissances sur le Bartonien des environs
de Lizy-sur-Ourcq 1.
Nous avons en outre retrouvé quelques notes inédites de M. Morin
qui a pû encore examiner avant 1910 la sablière A. Gallet, proche
de la sablière Mancheron ; elles nous permettent de compléter les
observations relatives à la localité de Vendrest.
La sablière Mancheron est ouverte au Nord et à 50 m. environ
de la sablière A. Gallet, encore visible bien qu’envahie par la végé¬
tation ; à 650 m. au N.-E. de la localité et en bordure de la route
1. Nous exprimons nos vifs remerciements à M. Mancheron pour son aimable
autorisation et pour toutes les facilités d’études qu’il a mise à notre disposition aux
fins d’examen de ce gisement nécessairement enclos et d’accès interdit, en raison
des dangers que présente l’encorbellement gréseux instable couronnant la série
sableuse.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 6, 1957.
534 —
d’Ocquerre à Coulombs, qui domine de 2 à 3 m. le thalweg du rû
Jean Bassat.
Située au lieu-dit : les Marichons, ses coordonnées Lambert sont
les suivantes :
x : 260,88 y : 161,52 z : 118 (crête occidentale).
Le sol de l’exploitation est surélevé d’un mètre par rapport à
la route. La largeur du front d’exploitation est d’environ 10 m. ;
sa profondeur de 6 m., et sa hauteur atteint exactement 8 m.
La coupe actuellement visible est la suivante :
Sol à + 118
10 Terre végétale.
9 Sable gris-roux.
8 Grès gris clair mamelonné et caverneux.
7 Sable gris-rosé.
6 Grès siliceux gris clair, dur, compact, non fossilifère,
en surplomb.
5 Sable fin, blanc, quartzeux, très pur, bien lité horizon¬
talement, sans fossiles.
4 Sable rubéfié.
3 Sable gris-jaunâtre, assez fin, fossilifère, à stratifica¬
tion entrecroisée.
2 Sable grisâtre à stratification confuse, à Nummulites
variolarius disséminées.
1 Sable gris-jaunâtre fin, fossilifère, visible sur
0,30 m
0,40 à 0,50
0,30 à 0,40
0,70 à 0,10
0,70 à 0,40
3,10
0,10 à 0,40
0,75
0,80
0,80
A l’Est, vers la vallée, la terre végétale recouvre et se mélange
parfois à une masse importante d’éboulis sableux emballant des
blocs de grès culbutés provenant de la couche n° 6 fracturée par
de grandes diaclases verticales, et s’abaissant par gradins succes¬
sifs, et par effet de versant, avant de se mêler aux éboulis de pied
du talus.
Lors de notre passage, une masse importante de ces sables et
grès éboulés masquait la partie centrale de la paroi sableuse fossi¬
lifère constituée par deux niveaux principaux (1 et 3), où pullule
N. variolarius, encadrant une couche à fossiles disséminés, mais
encore riche en Nummulites. Ces trois niveaux représentent le
sommet de l’horizon d’Auvers ; ils sont séparés par une couche
bien constante, mais d’épaisseur variable, de sable fin, zoné et
rubéfié, de la masse supérieure des sables blancs et grès, apparte¬
nant à l’horizon de Beauchamp.
Deux cordons fossilifères principaux sont situés, l’un au sommet
de la couche n° 1, l’autre au sommet de la couche n° 3 ; leur épais¬
seur respective est de 30 et 15 cm.
Dans son état actuel, le fond de carrière n’atteint pas la base
des sables auversiens et ne met pas à découvert le niveau à gros
fossiles reconnu autrefois par L. Giraux, dont nous possédons
— 535 —
une coupe inédite, qui atteindrait 1 m. environ et d’où pro¬
viennent la plupart des espèces spéciales étudiées par M. Cossmann,
et en particulier : Delphinula Reynieri, Clavilithes conjunctus var.
Girauxi, Cl. Solanderi et de grands Campanile fréquents. C’est
également ce niveau qui doit contenir les galets calcaires
cités par L. et J. Morellet ( loc . cit. p. 334), que nous n’avons pas
rencontrés dans les bancs ci-dessus, où nous avons recueilli la faune
suivante :
Espèces remaniées du Sparnacien-Cuisien 1 .
16-1 Nummulites planulatus Lk. 151 bis 1 Tympanotonus junatus-
57-19 Cyrena cuneiformis Fér. Mant.
Espèces probablemf.ns remaniées du Lutétien.
10-1 Splienotrochus crispus Lk. 125-7 Turritella elegans Desli.
Espèces bartoniennes.
Foraminifères (1 esp.)
16-3 Nummulites variolarius Sow.
Polypiers (2 esp.)
9-1 Turbinolia sulcata Lk.
28- 1 Lobopsammia cariosa M. E
et H.
Pelecypodes (35 esp.)
19- 1 Corbulomya subcomplanata
d’Orb.
20- 6 Corbula pisum Sow.
20-12 — Lamarcki Desh.
20-14 — pixidicula Desli.
29- 7 Mactra compressa Desh.
36-7 Arcopagia nitidula Desh.
40-4 Garum rude Lk.
44-3 Donax parisiensis Desh.
44-5 Donax acuminiensis Gossm.
48-3 Marcia oblonga Desh.
48-17 — solida Desh.
50-1 Meretrix laevigata Lk.
50-21 — nitidula. Lk.
50-39 — distans Desh.
50- 40 • — ■ • elegans Lk.
51- 1 Sunetta trigonula Desh.
57-20 Cyrena deperdita Desh.
57-21 — planulata Desh.
69-4 Trachycardium porulosum
Sol.
76-9 Chaîna turgidula Lk.
82-59 Phacoides albellus Lk.
82 ter 5 Divaricella Rigaulti Desh.
97-1 V enericardia planicosta Lk.
97-6 Venericardia complanala
Desh.
97-17 — sulcata Sol.
105-2 Leda costellata Desh.
107-1 Trinacria cancellata Desh.
109- 12 Axinaea depressa Desh.
110- 1 Area biangula Lk.
110-16 Barbatia appendiculata Sow..
129 Lima sp.
129-12 — tenuis Desh.
135-10 Ostrea Raincourti Desli.
135-11 — cucullaris Lk.
135-32 — cubitus Desh.
Scaphopodes (2 esp.).
1-8 Entaliopsis grande Desh.
1-20 Fustiaria subeburneum
d’Orb.
Gastéropodes (22 esp.).
52-29 Scala a/finis Desh.
64-1 Ampullina sigaretina Lk.
64-3 — patula Lk.
69-6 Xenophora patellata Desh.
73-1 Calyptraea aperta Sol.
1. Les Nos précédant les noms d’espèces sont ceux de l’Iconographie de M. Cossmann:
et G. Pissarro, complétés par ceux du Catalogue des Fossiles Tertiaires de R. Furon
et R. Soyer.
— 536 —
74-1 Hipponyx cornucopiae Lk.
125-2 Turritella sulcifera Desh.
125- 20 — copiosa Desh.
126- 5 Mesalia Heberli Desh.
131-1 V ermetus cancellatus Desh.
131- 12 — polygonus Desh.
132- 8 Tenagodes mitis Desh.
137-5 Serraticerithium tuberculo-
sum Lk.
138-5 Diastoma interruplum Desh.
142-1 Bittium semigranulosum Lk.
151- 1 Potamides lapidum Lk.
152- 1 Batillaria pleurotomoides Lk
152-4 — calcitrapoides Lk.
156-1 Rimella fissurella L.
205-13 Athleta cithara Lk.
208-2 Marginula crassula Desh.
245-4 Ringicula Bezançoni Morlet.
Nous avons recueilli 67 espèces, dont 66 déterminables : 3 spar-
naciennes-cuisiennes, 2 lutétiennes probables et 62 bartoniennes.
Le mauvais état de nombreuses coquilles, très roulées, usées ou
brisées, ne permet aucune détermination, et la faune de ce gisement
est bien plus riche que l’indique cette première liste, que nous
espérons pouvoir compléter dans l’avenir ; c’est avec la faune
d’Auvers qu’elle a des affinités, et il faut souligner la présence
d’espèces signalées dans les gisements des environs :
daignes : 19-1 Corbulomya subcomplanata ; 48-17 Marcia solida ; 97-6
Venericardia complanata.
Acy-en-Multien : 44-5 Donax acuminiensis ; 51-1 Sunetta trigonula;
105-2 Leda costellata; 109-12 Axiruiea depressa ; 125-2 Turritella sulci¬
fera ; 132-8 Tenagodes mitis.
Crouy-sur-Ourcq : 64-3 Ampullina patula (un très bel exemplaire).
La réouverture d’un ancien gisement est exceptionnelle à notre
époque, où l’extinction des petites exploitations se poursuit ;
aussi nous a-t-il paru indispensable de recueillir d’urgence et d’étudier
les matériaux du Bartonien de Vendrest, non visible depuis long¬
temps, qui viennent combler une lacune des collections du Laboratoire
de Géologie, où cette localité n’était pas représentée.
BIBLIOGRAPHIE
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sienne. 1 vol. in-16, Paris Em., Deyrolles éd. 1910, 316 p., 25 ctes.
2) Hericart Ferrand. — Énumération des gisements à Lenticulites
oariolaria reconnus dans la partie nord-est du bassin géologique
de Paris. B. S. G. F. (1), t. III, 1832-33, p. 75.
3) De Sénarmont. — Essai d’une description géologique du Départe¬
ment de Seine-et-Marne. 1 vol. in-8°, Paris, 1843.
4) Stan. Meunier. — • Géologie des Environs de Paris. 1 vol. in-8°, Bail¬
lière éd. Paris 1875, 510 p., 112 fig.
5) L. et J. Morellet. — Le Bartonien du Bassin de Paris. 1 vol. in-4°,
Mém. Serv. Cte Géol. de la France, Paris, 1948, 437 p., 1 cte h. texte.
Quelques observations sur les Stégosaurinés
Par Robert Hoffstetter.
Comme il a été dit dans une note préliminaire (Hoffstetter et
Brun 1956) les restes d’un Stégosauriné, récemment découverts dans
les argiles calloviennes d’Argences (Calvados) ont été récoltés et
conservés par M. R. Brun, à Friardel. Celui-ci a bien voulu me les
confier pour identification, puis pour une étude plus détaillée.
Cette étude nécessite la connaissance préalable des fossiles du
même groupe signalés à divers niveaux du Jurassique moyen et
supérieur d’Angleterre, que les publications n’ont décrits qu’incom-
plètement, et sur la nomenclature desquels règne encore une cer¬
taine confusion. Grâce à l’aide du Centre National de la Recherche
Scientifique et du Muséum National d’Ilistoire Naturelle, j’ai pu
effectuer, dans ce but, une mission d’étude au British Muséum of
Natural History, où j’ai reçu le meilleur accueil de la part du
Dr W. E. Swinton et de MM. B. Newman et A. Rixon. J’ai pu
aussi examiner le matériel conservé au Sedgwick Muséum, à Cam¬
bridge, grâce à l’obligeance du Dr C. L. Forues.
Il me paraît opportun, avant d’entreprendre l’étude détaillée du
matériel d’Argences, de présenter les résultats essentiels de ces obser¬
vations, et de dresser un rapide tableau de nos connaissances actuelles
sur les Stégosaurinés.
Les Stégosaurinés ont pour type le genre Stegosaurus Marsh 1877
(? = Hypsirhophus Cope 1878), représenté par plusieurs espèces
du Jurassique supérieur de l’Amérique du Nord. Il a fait l’objet
de diverses notes de Marsh et d’une excellente monographie de
Gilmoee (1914) ; il correspond à l’ensemble le mieux connu du
groupe. Personnellement, il m’a été donné d’examiner en 1956 le
bel exemplaire monté à F American Muséum of Natural History, à
New York.
En Afrique orientale (Tendaguru) on attribue également au
Jurassique supérieur le niveau qui a fourni les restes du genre
Kentrurosaurus Hennig 1916 (= Doryphorosaurus Nopcsa 1916,
= Kentrosaurus Hennig 1915 non Centrosaurus Lambe 1904). Ce
genre diffère du précédent par divers caractères soulignés par
Hennig : 1°) L’armure dermique comprend aussi, tout au long du
rachis, des plaques et des épines, mais les premières n’occupenl
que la région cervicale et dorsale ; à partir de la région lombaire
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXIX, n° 6, 1957.
538 —
et sur toute la queue, elles sont remplacées par des épines, dont
le nombre s’élève ainsi à 7 paires (au lieu de 2 paires chez Stego¬
saurus) ; en outre, une paire d’épines d’un type particulier, munies
d’une grande plaque basale, s’insérait probablement de chaque côté,
en arrière du bassin ; on peut les désigner comme épines « para-
sacrées ». 2°) Les neurépines des vertèbres caudales antérieures et
moyennes, apparemment en relation avec l’armure différente, ne
présentent pas l’énorme renflement terminal observé chez Stego-
saurus. 3°) Le membre antérieur est relativement moins réduit
par rapport au postérieur, ce qui se traduit par le rapport fémur/
humérus = 1,60 à 1,68 (contre 1,8 à 2,3 chez Stegosaurus).
Il est beaucoup plus difficile de présenter et de discuter les restes
européens que l’on connaît en Angleterre, en Normandie et au
Portugal. Chaque gisement n’a produit qu’une partie du squelette,
de sorte que les comparaisons sont souvent difficiles. De plus la
nomenclature est encore encombrée de nombreux synonymes.
Les fossiles du Kimméridgien — et souvent aussi ceux d’autres
niveaux — ont généralement été désignés sous le nom de Omosaurus
Owen 1875. Mais la validité de cette appellation est discutable,
car le même terme a été proposé avec priorité par Leidy en 1856
pour désigner un Phytosaurien du Trias nord-américain. C’est
pourquoi Lucas (1902) a proposé Dacentrurus en remplacement de
Omosaurus Owen non Leidy. Toutefois il est possible que Priodon-
lognathus Seeley 1875 s’applique au même genre et représente sa
désignation légitime ; mais nous verrons que la synonymie n’est
pas suffisamment démontrée et Seeley lui-même reconnaît la
nécessité de trouvailles complémentaires pour l’établir. Il est donc
préférable, au moins provisoirement, de suivre la majorité des
jïuteurs qui continuent à utiliser Omosaurus Owen, terme consacré
par l’usage et défini sur un bon matériel bien daté ; au contraire
son homonyme Omosaurus Leidy, appliqué à quelques restes frag¬
mentaires, n’a été tiré de l’oubli que pour retomber dans la
synonymie du genre Rutiodon Emmons ; il serait souhaitable que
le terme de Leidy fût annulé par une décision de la Commission de
Nomenclature.
Par ailleurs Nopcsa (1911 b) a rapporté les restes de l’Oxford
Clay anglais au genre Stegosaurus. D’autres auteurs (Marsh 1889,
Lydekker 1890, • Reynolds 1939) vont plus loin et appliquent le
terme Stegosaurus à tous les Stégosaurinés européens. Or mes
observations montrent que les formes de l’Oxford Clay d’Angleterre
et aussi celles du Callovien normand, se rapprochent- surtout de
Kentrurosaurus ; au contraire Omosaurus, du Kimméridgien, paraît
distinct à la fois des genres nord-américain et est-africain.
En fait la nomenclature dépend essentiellement de l'extension
— 539
que l’on convient d’attribuer au concept de genre. Une solution,
peut-être commode mais assurément paresseuse, consiste à grouper
sous un même nom générique tous les Stégosaurinés connus en
Amérique du Nord, en Europe et aussi en Afrique. Mais il convient
alors de remarquer que le nom à retenir serait Omosaurus Owen 1875,
si celui-ci est validé ; dans le cas contraire, on devrait reconsidérer
Priodontognathus Seeley 1875, dont le type, sans provenance connue,
est d’âge discuté, et d’interprétation encore un peu obscure. Il
n’est pas besoin de souligner les inconvénients que présenterait
une telle substitution. Cependant, on remarquera que les formes
européennes ont une répartition verticale importante (Bajocien-
Kimméridgien) et qu’elles révèlent au moins deux ensembles dis¬
tincts qui correspondent respectivement, selon mes observations,
au Callovien et au Kimméridgien. De sorte qu’il paraît légitime
de maintenir des subdivisions génériques, encore que ceci entraîne
de sérieuses difficultés pour classer chacun des restes connus dans
un genre bien défini.
Nous envisagerons successivement les niveaux productifs d’Europe
occidentale, du plus moderne au plus ancien.
1° Kimméridgien. — C’est de ce niveau que provient le Stégo-
sauriné le premier nommé : Omosaurus armatus Owen 1875, espèce
fondée sur une partie importante d’un squelette (mais sans tête ni
ceinture scapulaire), trouvé à Swindon (Wiltshire). C’est apparem¬
ment à la même espèce qu’il faut rapporter un membre antérieur
droit, encore inédit (Brit. Mus. N. H., R. 5902) trouvé en 1938
à la base du Kimméridgien de Gillingham (Dorset). Une seconde
espèce, O. hastiger Owen 1877, nommée d’après des épines der¬
miques de Wootton Bassett (Wiltshire), paraît synonyme, ou en
tout cas très voisine. Divers restes, découverts à Octeville, près
du Cap de la Hève (Normandie), ont servi de type à l’espèce O. len-
nieri Nopcsa 1911, distinguée principalement par sa taille plus
faible et par des détails de morphologie vertébrale. Enfin c’est
également au même étage géologique qu’appartiennent les restes
abondants A' Omosaurus trouvés au Portugal ; leur description défi¬
nitive n’est pas encore publiée, mais Zbyszewski (1946) et Lappa-
bent et Zbyszewski (1951) y reconnaissent les deux espèces précé¬
dentes, armatus et lennieri, distinguées principalement d’après la
taille. En 1956, j’ai pu examiner sommairement les pièces conservées
à Lisbonne.
Il semble qu 'Omosaurus ait eu une armure dermique différente
de celle de Stegosaurus et de Kentrurosaurus. En effet, les divers
gisements cités plus haut ont fourni plusieurs épines dermiques,
mais jamais de plaques ni même de fragments de celles-ci. D’autre
part, les vertèbres dorsales, avec leurs apophyses transverses beau-
— 540
coup moins relevées que chez les genres de comparaison, parlent
en faveur d’une armure dermique d’un type distinct ; de même
l’absence ou la faiblesse du renflement terminal des neurépines
caudales s’accorde avec Kentrurosaurus (queue tout entière munie
d’épines) mais non avec Stegosaurus (plaques sur une grande partie
de la queue). Il est peut-être téméraire d’affirmer que l’armure
dermique d’ Omosaurus était exclusivement constituée par des épines ;
il semble en tout cas que les plaques, si elles existaient, étaient
réduites en nombre et localisées dans la partie la plus antérieure
du rachis. Par ailleurs, Omosaurus est remarquable par la puissance
relative de son membre antérieur : chez le spécimen type, l’humérus
atteint 83 cm.’, le fémur 120 d’après mes mesures (et non 104 comme
le dit Hennig), de sorte que le rapport fémur/humérus est ici
de 1,44, chiffre beaucoup plus faible que chez tous les autres Stégo-
saurinés mais comparable à celui des Scélidosaurinés. La partie
préacétabulaire de l’ilium est moins allongée que chez Stegosaurus.
Le sacrum est remarquablement déprimé dorso-ventralement. On
compte 5 paires de côtes sacrées, alors que les autres Stégosaurinés
n’en ont habituellement que 4 h Tous ces caractères distinctifs me
paraissent suffisants pour légitimer le maintien d’un genre parti¬
culier pour les formes du Kimméridgien européen.
2° Corallien. — Rappelons qu’un maxillaire d’un Stégosaurien
anglais, sans provenance connue, a d’abord été attribué à un
« Iguanodon » sous le nom de I. phillipsi Seeley 1869 ; en 1875,
Seeley en a fait un genre particulier, Priodontognathus. Le fossile
est conservé au Sedgwick Muséum ; son âge a donné lieu à diverses
hypothèses : Great Oolite (?) ou Wealdien (?) selon Seeley (1875) ;
Corallien selon Etheridge (discussion de Seeley 1875) ; Cambridge
Greensand (Crétacé inf.) selon Woodward et Sherborn (1890) ;
Oxfordien (?) selon Hennig (1925). Cependant Seeley (1893) donne
l’opinion de Juod et Etheridge, selon laquelle la gangue, qui
contient Pecten fibrosus, paraît correspondre au Calcareous Grit
(Corallien) du Yorkshire ; c’est l’estimation la plus probable, la
seule en tout cas qui repose sur une argumentation concrète.
Seeley l’adopte à partir de 1893 et suggère alors que Priodonto¬
gnathus Seeley 1875 pourrait être substitué à Omosaurus Owen 1875
nec Leidy 1856 ; mais la synonymie des deux noms n’est pas évi¬
dente, puisque d’une part la provenance dû maxillaire type du
premier est conjecturale et que d’autre part, le maxillaire du véri¬
table Omosaurus étant inconnu, aucune comparaison anatomique
n’est encore possible. Toutefois, il ne fait pas de doute que les
1. Notons cependant que Stegosaurus est hétérogène quant à ce caractère ; certaines
espèces, comme St. ungulatus, ont 4 paires de côtes sacrées ; d’autres, comme St. ste-
nops , en ont 5 : voir Gilmore 1914, fig. 22-23.
541 —
Stégosaurinés aient été représentés dans le Corallien d’Angleterre ;
en 1893 Seeley décrit un fémur (60 cm. de long) de ce niveau,
trouvé à Slingsby (Yorkshire), il lui attribue le nom d ' Omosaurus
phillipsi en admettant sa probable appartenance à l’espèce type de
Priodontognathus.
3° Oxfordien. — Divers restes de Stégosaurinés ont été décrits
dans l’Oxford Clay d’Angleterre, spécialement aux environs de
Peterborough (aux confins de Northamptonshire, Cambridgeshire
et Huntingdonshire), et d’abord faussement attribués par Hulke
(1887) au Kimméridgien. Par la suite la plupart des auteurs ont
admis qu’il s’agissait d’Oxfordien. En fait, le niveau productif
appartient à l’Oxford Clay inférieur, c’est-à-dire au Callovien,
comme nous le précisent d’une part le Dr Forbes, de Cambridge
(zones à Kosmoceras jason et Erymnoceras coronatum = Callovien
sup.), d’autre part Mr. H. A. Toombs du British Muséum ( eliza -
bethae zone de Neaverson 1925, Proc. Geol. Assoc., vol. 95, p. 213).
Il s’ensuit qu’à ce jour on ne connaît aucun document relatif à
l’Oxfordien s. s.
4° Callovien. — Aux environs de Peterborough, et notamment
à Pietton (immédiatement au S.), Leeds a récolté dans l’Oxford
Clay inférieur des restes de Stégosaurinés. Ils ont été décrits sous
le nom à'Omosaurus durobrivensis Hulke 1887. Ce dernier auteur
mentionne l’association d’épines (de type Omosaurus ) et de frag¬
ments de plaques (analogues à celles des Stegosaurus américains).
Il semble cependant qu’une partie du matériel corresponde à un
poisson géant, selon unè indication verbale de Marsh (1888) con¬
firmée par Woodward (1889, 1890, 1895 : Leedsiclithys ou Leedsia
problematica), et acceptée par Seeley (1893). Mais Nopcsa (1911 b)
observe qu’il existe aussi des plaques dermiques de Stégosaurinés,
ce qui le conduit à admettre, dans le gisement de Peterborough,
l’existence de véritables Stegosaurus : St. durobrivensis (Hulke) et
St. priscus Nopcsa (types au Brit. Mus.). Remarquons tout de suite
que la dernière espèce, que Nopcsa distingue par le moindre
développement du 4e trochanter du fémur, n’est pour moi qu’un
durobrivensis subadulte. J’ai pu comparer les fémurs types de
durobrivensis (1 m.) et de priscus (90 cm.) ; tous deux présentent
sur la face postéro-interne, juste au-dessus du milieu de l’os, une
crête longitudinale d’une douzaine de cm. de long ; elle est accom¬
pagnée vers le haut par une autre crête, oblique, moins interne,
de direction inféro-interne supéro-externe ; ces excroissances, qui
ont été interprétées comme un 4e trochanter, sont plus marquées
sur la pièce la plus grande, ce qui est en relation avec l’âge de
l’animal, mais la disposition est identique. Je ne reconnais donc
à Fletton que l’espèce durobrivensis = priscus. Nous sommes
— 542
renseignés sur l’armure dermique de cette espèce par diverses pièces
•que j’ai pu observer : a) 2 fragments de plaques dorsales avec bour¬
relet basal, de Fletton (partie du type de « priscus ») ; b) une plaque,
probablement dorsale postérieure, remarquablement mince, pro¬
longée par une pointe distale, et munie d’un bourrelet basal (Sedg-
wick Mus., J. 46874) ; la pièce, qui provient aussi de Fletton, a
été étiquetée Omosaurus leedsi par Seeley en 1898, nom publié
par Huene, 1901, et pièce figurée dans le même travail fig. 3
droite 1 ; cette plaque, malgré une disposition toute différente de
la partie acuminée, paraît être homologue de celle de Kentruro¬
saurus figurée par Hennig (1925, fig. 55) ; c) une pièce intermé¬
diaire entre plaque et épine, à allure d’épine mais très comprimée
transversalement, avec une insertion basale très oblique (partie du
type de « priscus », Nopcsa 1911 b, fig. 4 b, c, d) ; d) une base d’épine,
à section irrégulière (Brit. Mus., R. 584) trouvée à Bedford ; e) une
épine inédite (Sedgwick Mus., J. 46879), à section ovale, carénée
en avant et en arrière, trouvée en 1902 à Whittlesey, env. 7 km.
à l’E. de Fletton ; cette pièce s’accorde avec les épines à deux
crêtes signalées par Heninig chez Kentrurosaurus.
Le matériel d’Argences, en cours d’étude, appartient à un niveau
-géologique voisin. La comparaison est difficile, car si les pièces
normandes sont remarquablement conservées, en revanche celles
du Callovien anglais sont souvent écrasées et déformées. Cependant,
tous les caractères comparables sont concordants : forme et propor¬
tions de l’humérus (le style est assez différent de celui de Stego¬
saurus ; il s’accorde davantage avec Omosaurus, mais les formes
calloviennes se distinguent par la brièveté du fût diaphysaire et
l’énorme étalement de l’extrémité proximale ; au contraire, style et
proportions rappellent beaucoup ceux de Kentrurosaurus ) ; morpho¬
logie du fémur (avec la même crête postéro-interne qui a été
interprétée comme un 4e trochanter, laquelle est absente chez
Stegosaurus) ; forme des vertèbres dorsales (avec apophyses trans¬
verses très relevées, comme chez Stegosaurus et Kentrurosaurus,
-se distinguant ainsi de Omosaurus ) ; forme des vertèbres caudales
(sans l’énorme renflement terminal des neurépines, que l’on connaît
chez Stegosaurus ) ; os chevrons pratiquement identiques (avec une
pièce basale qui referme l’arc dans sa partie proximale, alors que
celui d 'Omosaurus est ouvert). Tout ceci me conduit à admettre
que les deux ensembles calloviens de Normandie et d’Angleterre
sont co-génériques et qu’ils représentent deux espèces voisines ou
peut-être même une seule espèce. Mais la comparaison n’est pas
■possible en ce qui concerne l’armure dermique. En effet, la seule
pièce récoltée à Argences est une puissante épine, de section subcir-
1. Remarquer que la fig. 3 gauche ne correspond pas à un Stégosauriné, mais à
«un Poisson (probablement Leedsia).
eulaire, munie d’une énorme plaque basale ovalaire. Elle n’est pas
sans rappeler la pièee de Kentrurosuurus figurée par IIknnig (1925,
lig. 57) sous le nom de « Rundstaohel », mais avec un style très
différent. Elle tend à prouver que le genre du Callovien européen,
comme Kentrurosuurus, possédait une paire d’épines parasacrées
(bien qu’une pièce de ce type n’ait pas encore été observée en Angle¬
terre) ; il convient de remarquer que l’épine d’Argenccs a été
trouvée au voisinage du fémur et des vertèbres caudales antérieures
(récolte de janvier 1956), ce qui s’accorde avec la position anato¬
mique supposée de cette pièce chez l’animal. Par ailleurs le maté¬
riel anglais souligne l’analogie des pièces dermiques rachidiennes
avec celles de Kentrurosuurus puisqu’il révèle l’existence de plaques
(dont les postérieures portent une pointe distale), et d’épines (dont
certaines sont carénées en avant et en arrière).
De sorte (pie, si l’on considère les trouvailles calloviennes comme
un ensemble, les caractères du squelette interne et de l’armure
dermique s’accordent surtout avec le genre Kentrurosuurus. Les
proportions des membres sont également concordantes, puisque le
rapport fémur/humérus atteint 1,71 chez le type de « St. prisais »,
contre 1,00-1,08 chez Kentrurosuurus uethiupicus, 1,44 chez Omo-
saurus urmatus, 1,8-2, il chez les Stegosaurus américains.
Il apparaît donc que les Stégosauriens du Callovien franco-
anglais appartiennent soit au genre Kentrurosuurus, soit à un genre
très voisin. Celui-ci, que l’on pourrait désigner sous le nom de
Lexovisaurus x, se distinguerait notamment par le style différent
de ses pièces osseuses dermiques, et aussi par son ilium dont l’exten¬
sion antéro-postérieure est nettement inférieure à la longueur du
fémur, alors que chez Kentrurosuurus la première dimension est
supérieure ou égale à la seconde. Il est possible qu’une connais¬
sance plus complète du squelette révèle d’autres différences por¬
tant sur la tête, la ceinture scapulaire ou les extrémités. Si au
contraire la parenté des deux formes se trouve accusée par d’autres
découvertes, Lexovisaurus pourra être interprété comme un simple
sous-genre de Kentrurosuurus. De toute façon la différence d’âge
et l’éloignement géographique parlent en faveur de deux ensembles
distincts.
5° Bathonien. — Lu fémur isolé, conservé au Musée de l’Uni¬
versité d’Oxford, a été décrit sous le nom de Oinosaurus (Dacen-
trurus) vetuslus Ifuene 1910. D’après son étiquette, il provient de
Enslow Bridge (un peu au N. d’Oxford) et, à partir de cette indi¬
cation, F. von IÏuenk est conduit à l’attribuer au Dogger, proba¬
blement Great Oolite. Mr. Toombs, du British Muséum, nous
confirme que les deux brèches ossifères de cette localité appar-
1. Du nom des Lexovii, peuple gaulois qui habitait la région de l’actuelle Lisieux.
Bulletin du Muséum, 2° série, t, XXIX, u° G, 1957, 35
544
tiennent aux Bladon Beds du Bathonien moyen (voir Ahkei.i. 1947,
'i'he Geology of Oxford, p. 57 et table p. 35). B est évidemment
impossible de dire à quel genre précis appartient cette pièce qui
se distingue par sa petite taille (70 cm.) et par l’absence de toute
trace du 4e trochanter. Mais il est peu probable, étant donné l’âge
géologique, qu’il s’agisse d’un véritable Omusaurus.
0° Bajocien. — Deux plaques dermiques ont été récoltées dans
le Chipping Norton Limestone (sommet de l’Inferior Oolite) de
New Park Quarry, env. 2 1/2 milles au N.-W. de Stow-on-the-Wold
(Gloucestershire) et décrites et figurées par S. H. Reynolds (1939,
p. 212, fig. 14) sous le nom de Stegosaurus (au sens large). D’après
Mr. Toombs, le niveau correspond au Vésulien inférieur (Bajocien
supérieur). J’ai pu examiner une des plaques au British Muséum
(n° R. 5938) ; il s’agit évidemment d’un Dinosaurien cuirassé, mais
le style est assez particulier et s’éloigne notablement de celui des
pièces homologues connues dans le Callovien et même de celles du
Jurassique supérieur ; en particulier la base, creusée d’un sillon lon¬
gitudinal, rappelle quelque peu les Polaeanthinés du Crétacé. C’est
surtout à cause de l’âge géologique que le fossile a été rapporté
aux Stégosaurinés, et l’attribution paraît en effet légitime ; mais
il pourrait s’agir d’un genre particulier, trop insuffisamment connu
pour qu’on puisse le définir.
7° Lias. — Aucun Stégosauriné n’a encore été décrit dans le
Lias. Cependant les Stégosauriens y sont représentés d’une part
par Scelidosaurus, d’Angleterre, d’autre part par un fossile du Portu¬
gal mentionné (mais non figuré) par Lappahent et Zbyszewski
(1952). Ces animaux représentent apparemment la souche où
s’enracinent les Stégosaurinés.
En résumé, il apparaît que le groupe des Stégosaurinés, proba¬
blement enraciné dans les Scélidosaurinés basiques ou à leur voi¬
sinage immédiat, a pris naissance dans l’Ancien Monde, et les faits
actuellement connus parlent en faveur d’un berceau européen.
Le groupe est individualisé dès le Bajocien : il y est représenté
par une forme insuffisamment connue pour qu’on puisse la désigner
génériquement, mais qui porte déjà des plaques dermiques dorsales,
d’un type particulier.
A partir du Callovien, l’espèce anglaise durobrivensis et la forme
voisine d’Argenees illustrent un genre, Lexovisaurus, qui occupe
dans le groupe une position axiale. Son armure dermique comprend
sur le rachis des plaques de type varié, des épines carénées, d’autres
coniques, accompagnées par une paire d’épines parasacrées munies
d’une grande plaque basale. Le sacrum comporte 4 paires de côtes
sacrées ; l’ilium est plus court que le fémur ; celui-ci porte une
545
crête postéro-interne interprétée comme un 4e trochanter ; l’humérus,
remarquablement trapu et élargi proximalement, n’atteint que
les 3/5 de la longueur du fémur.
On peut facilement faire dériver de Lexovisaurus les 3 genres
du Jurassique supérieur.
Le genre est-africain, Kentrurosaurus, bien que nettement plus
tardif, ne se distingue que par des détails : accroissement relatif
de l’extension antéro-postérieure de l’ilium ; style différent des
pièces de l’armure dermique. On peut en conclure que le refuge
est-africain aurait joué ici tin rôle conservateur.
Au contraire, les deux autres genres se séparent par évolution
divergente.
La branche européenne, Omosaurus Owen, bien connue a.u Kimmé-
ridgien, se caractérise par la disparition (ou au moins la réduction
marquée du nombre) des plaques dermiques et la prédominance
des épines, avec modification corrélative des apophyses transverses
des vertèbres dorsales ; par le renforcement du membre antérieur
par rapport au postérieur ; par la réduction de l’extension pré-
acétabulaire de l’ilium ; par l’aplatissement du sacrum ; et enfin
par l’acquisition d’une 5e paire de côtes sacrées.
La branche nord-américainej^ Stegosaurus, présente au contraire
une augmentation du nombre des plaques dermiques qui s’étendent
jusque dans la région caudale (avec modification corrélative des
neurépines vertébrales dans cette région), de sorte que les épines
sont localisées à l’extrémité de la queue ; il n’y a plus d’épines
parasacrées ; le membre antérieur est remarquablement raccourci,
de sorte que l’humérus, qui acquiert d’ailleurs un style différent,
n’atteint plus que la moitié de la longueur du fémur ; la partie
antérieure de l’ilium s’allonge ; les côtes sacrées sont au nombre
de 4 ou 5 paires selon les espèces.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum
et lirilish Muséum of N attirai 1 1 islortf.
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fossil Reptilia of the Mesozoic formations, pp. 45-93, text-fig. 11-16,
pl. XII-XXII (1875) ; pp. 95-97, pl. XXIU-XXIV (1877).
Reynolds (S. II.), 1939. — On a Collection of Reptilian Bones from the
Oolite of Stow-on-the-Wold, Gloucestershire. Geol. Mag., vol. 76,
n° 899, pp. 193-214, 15 fig.
Sf.ei.ey (H. O.), 1869. — Index to the Aves, Ornithosauria and Reptilia
in the Woodwardian Muséum, pp. xix et 82 ( Iguanodon Phillip-
sii).
Sef.i.ky (If. ( i . ) , 1875. — * On tho maxillarv bono of a new Dinosaur
(Priodontognathus Phillipsii ), contained in the Woodwardian
Muséum of l niversity of Cambridge. Quart. Journ. (irai. Soc.
London, vol. 31, pp. 439-443, pl. XX.
Sekley (If. <L), 1893. — On Omosaurus Pliillipsi. (Seeley). York s! lire
Phil. Soc. Ifcp., 1892, pp. 52-57, 1 fig.
Woodwaiid (A. S.), 1889. * — • Preliminary Notes on sonie new and little
known British .Jurassic Fisbes. (ieol. Mag., dec. 3, vol. (>., pp. 448-
455.
Woodward (A. S.), 1890. • — Noie on the gill-rakers of Leedsia proble-
matica, a gigantic Fis!» l'rom the Oxford Clay. (ieol. Mag., dec. 3,
vol. 7, pp. 292-293, pl. X, fig. 9-10.
Woodward (A. S.), 1895. — Catalogue of the Fossil l'ishes in the British
Muséum (Nat. Hist.), Part. Ilf, p. 414.
Woodward (A. S.) et Shf.rborn (C. D.), 1890. — A Catalogue of British
Fossil Vertebrata. In- 8°, xx\v-f 398 p. London (Dulau and C°).
Zbyszf.wski (< i .) , 1940. — Les ossements {['Omosaurus découverts près
de Balleal (Peniche). Com. Sero. (ieol. Portugal, t. 27, pp. 135-144,
pi- ix
548
TABLE DES MATIÈRES
du Tome XXIX. — 2* Série.
Actes administratifs . 446
Distinctions honorifiques . 446
Liste des Associés et Correspondants nommés en 1056 . 5
Travaux faits dans les laboratoires pendant Vannée 1956 . 9
Communications :
Arrard (R.). Précisions sur quelques points de la Géologie du Bassin de Paris. 194
— et Soyer (R.). Échantillons provenant de sondages et forages entrés
en 1955-1956 dans les collections . 193
— — . Le Bartonien fossilifère de Vcndrest (Seine-et-Marne) . 533
Arènes (J.). Contribution à l’étude des Sterculiacées de Madagascar. XX.
Deux adjonctions ( Pterygola , Nesogordonia) à la faune malgache . 517
Arnoult (J.). Sur quelques poissons rares et peu connus des eaux douces de
France . 464
Bauciiot (M.-L.), Bauchot (R.), Lubet (1*.). Étude de la Faune ichthyologiquc
du Bassin d’Arcachon . 385
Bai. avoine (P.). Nouveaux gisements de Bryozoaires dans le Lutétien du
Bassin de Paris . 190
Berlioz (J.). Étude d’une collection d’Oiseaux d’Iran . 451
Blanc (M.) et d’AuBENTON (F.). Sur une seconde mission relative à la lutte
contre l’Onchocercose en A. O. F . 256
Bourf.au (Ed.). Étude paléoxylologique du Sahara (XXIII). Sur une nouvelle
espèce de bois fossile de Sterculiaceae récoltée à Ouaou en Namous
(Libye) : Sterculioxylon Freulonii n. sp . 112
Bruneau de Miré (Ph.). Observations sur la faune avienne du Massif de F Aïr. 130
Camus (A.). Un Bromus hybride des dunes du Cotentin . 184
— Graminées nouvelles du Viêt-Nam et du Cambodge . 186
— Contribution à l’étude des Graminées de Madagascar . 274
— Ptcrochloris (Graminées), genre nouveau de Madagascar . 349
Cavaco (A.). Deux Monimiacées nouvelles de Madagascar. Tambourissa deca-
ryana Cavaco et T. capurionii Cavaco . 287
— Quelques espèces nouvelles de Madagascar : Monimiaceae et Annonaceae. 351
— Notes sur la flore de Dundo (Angola). IV . 511
Cher bonn ier (G.). Ophiures rares ou nouvelles des côtes de Sicrra-Leone . . . . 163
— Holothuries des côtes de Sierra-Leonc . 485
Cdndk (B.). Protourcs et Diplourcs des Açores et de Madère . 145
Df.cary (R.)* Sur les Nepenthes de Madagascar . 267
Df.flandrf.-Rjgaud (M.). Sur l’invalidité du genre Theelia Schluinb. syno¬
nyme de ( -hiridotites Defl.-Rig. (selériles d’Ifolothuries fossiles) . 353
— 549 —
Démangé (J.-M.). Myriapodes Diplopodes du Tchad (A.E.F.) nuisibles au
Cotonnier . 9b
Un nouveau Myriapode Diplopode de Côte-d’l voire : Peridonlopyge
vachoni , nov. sp . 15b
— Sur quelques Spiroslrepsides de Côle-dTvoire et description d’une
sous-espèce nouvelle (Myriapodes Diplopodes) . 22b
S pirostreptus multisulcatus , Myriapode nouveau du Tchad (Diplopode,
Spirostreptidae ) . 323
— Un nouveau Myriapode de Guinée française, Cytnn ostre plus madegama
n. sp. (Diplopode, Spirostreptidae) . 414
Dokst (.1.). Étude d’une collection d’oiseaux des hauts plateaux andins du
Pérou méridional . 127
— Description d’une espèce nouvelle de Tyran du genre Serphophaga du
Pérou septentrional . 207
Étude d’une collection d’oiseaux rapportée du Bassin du Haut Maranon,
Pérou septentrional . 377
— A propos d’un spécimen de Bubale d’Afrique du Nord conservé dans les
collections du Muséum . 447
Cales (N. B.). Révision of the species of Aplysia of the Muséum national
d’IIistoirc naturelle (Malacologie), Paris. . . 24b
Fkugueur (B.). Un cas d’éboulement argileux au pied d’une falaise calcaire
pendant le quaternaire ancien à Seine-Port (S.-et-M.) . 107
Ko uest (*J.). Une réunion carcinologique à Barcelone . 421
— Sur la validité et le nom des deux espèces d’ Atelecyclus (Crustacea l)eca-.
poda Brachyura) . 4b0
Fosberg (F. R.) et Sachet (M. H.). Plantes récoltées en Micronésie au
xixe siècle . 428
Gillet (II.) et Vaillant (A.). Note sur les principales Cypéracées du Nord-
Cameroun (région tchadicnne) . 282
Ginieis (Ch.). Étude morphologique et anatomique des embryons de quelques
espèces du genre Phoenix . 439
Grandjean (F.). Observations sur les Oribates (37e série) . 88
— Belorchestes gebennicus n. sp., nouvel Oribate sauteur . 148
— Observations sur les Palaeacaroïdes (4e série) . 213
Guibé (J.). Reptiles d’Iran récoltés par M. Francis Petter. Description d’un
Vipéridé nouveau : Pseudocerastes latirostris n. sp . 136
— et Spillmann (J.). Au sujet de quelques types de Cyprinidés (Poissons)
de Cuvier et Valenciennes . 462
Guillaumin (A.). Contributions à la flore de la Nouvelle-Calédonie. CXIII.
Plantes récoltées par M. M. Schmio . 180
— Id. CXIV. Plantes recueillies par A. S. Foster . 200
— Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum. (Notules
sur quelques Orchidées d’Indochine. XVI) . 345
— Id. (XVII) . 500
Guinot (D.). Sur une collection de Décapodes Brachyoures (Portunidae et
Xanthidae) de l’ Ile Mayotte. I. Portunus ( llellenus ) mariei sp. nov... 475
IIoffstetter (R.). Quelques observations sur les Stégosaurinés . 537
J I u illeret (A.). Observations sur t’Yprésien de Damery et Chavot (Marne). 359
Humbert (II.). Un curieux Ceropegia (Asclépiadacées) nouveau de Madagascar. 503
.Joui froy (F. K.) et Lessertisseur (J.). Particularités musculaires de l’avant-
bras et de la main chez un Chimpanzé, Pan troglodytes (Owen) . 121
Juberthie (C.). Présence d’organes de stridulation chez deux Nemastoinalidae. 210
K u n n holtz-Lo rd at (G.). L’Écologie, travail d’équipe. Leçon inaugurale du
cours d’ Écologie et Protection de la nature . 70
Léandri (J.). Une espèce malgache nouvelle du genre Daen guyodrypetes . . . . 508
Lehman (J. -P.). L’évolution de la Paléontologie. Leçon inaugurale du cours de
Paléontologie prononcée au Muséum le 14 décembre 1956 . 363
— 550 —
Lepesme (P.) et Breumng (St.). Deux nouveaux Callichromides de l’Ouest afri¬
cain (Col., Ceramb.) . 81
Loubièhe (A.). Contribution à l’étude paléophytologiquc du bassin houiller
de Saint-Perdoux . 350
Marche-Marchad (I.). Description de six Gastropodes marins nouveaux de la
Côte occidentale d’Afrique . 200
Nouvel (J.), Bullier (P.) et Rinjard (.1.). Rapport sur la mortalité et la
natalité enregistrées au Parc Zoologique pendant l’année 1050 . 207
Ozenda (P.) et Quezkl (P.). Présence du Fagonia malvuna en Afrique orien¬
tale et description du ssp. Humberlii . 272
Plessis (J.). Observation sur la reproduction de PhyUodoce inucosa Oerstedt. 340
Plessis (V.). Sur la présence sporadique de Physalies dans la Manche . 400
— Sur un aspeel particulier de morphologie littorale et d’écologie marine. 520
Poktères (R.). Georges Ville (1824-1807) . 205
Postel (E.). Une nouvelle station à llemichromis biinaculalus en Afrique du
Nord : La Marc de Kébili en Tunisie . 143
— Premières observations sur les fonds à Praires (Venus verrucosa ) de la
Baie de Saint-Malo . 510
Pkuvot-Fol (A.). Diagnose d’une Elysie peut-être nouvelle de la Méditerranée. 337
Remv (P. A.). Palpigrades et Pauropodes du Natal (récoltes du Dr. R. F. Law¬
rence) . 221
Rose (M.). Description de, Copépodes nouveaux du plankton marin de Nha-
T ran g (Viet-Nain) . 235, 328
Roux (Ch.). Note sur la rivière Malela et le lac Sinda dans la région de Loudima
(Moyen-Congo) . 407
Steffan (J. -R.). Morphologie du pétiole abdominal des Chalcididae (liyine-
noptera) . 315
Taruieu-Blot (M. L.) 1. Sur les Athyrium malgaches du sous-genre Dipla-
ziurn. Alhnités et description d’espèces nouvelles. II. Deux Lon-
chitis nouveaux de Madagascar . 280
Tixier-Durivault (A.). Les Alcyonaires du Muséum. IV. Genre Lobophytum
( suite et fin) . 106
— Le genre Sphaerella Gray . 403
— et M. Prevorsek. Validité du genre Spongodes Lesson 1831 . 172
Vachon (M.). Notes biologiques sur quelques Scorpions en captivité (jeûne,
sommeil, reproduction) . 83
Vandei. (A.). Sur une nouvelle espèce de M elopornolhus appartenant au sous-
genre Soleriscus. (Isopodes terrestres) . 150
— Sur une nouvelle espèce d’ Halophiloscia : //. ( Sténo phi loscia) bitschi
N. sp., et son intérêt écologique et biogéographique (Crustacés ; Isopodes
terrestres) . 231
— Sur la position systématique de Leptotrichus [Atlantotrichus N. S. G.)
leptotrichoides (Arcangeli 1042) (Crustacés ; Isopodes terrestres) . 418
V ili.iers (A.). Les Réduviides de Madagascar. XI. — Saicinae . 310
— Démembrement du genre Cometes Serville. Description des genres Pseu-
doconieles, Paraconietes, Mirrocometes nov. et de plusieurs espèces nou¬
velles (Col. Ceranibycidae Distenünae) . 407
Le Gérant : Jacques Fohest.
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ratoire de Cryptogamie ; depuis 1874 ; abonnement, France, 1.500 fr.,
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